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mardi, 26 septembre 2023

Alexandre Douguine: "Rompre avec la civilisation de la mort"

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Rompre avec la civilisation de la mort

Alexandre Douguine

Source: https://www.geopolitika.ru/article/porvat-s-civilizaciey-smerti

Nous devrions faire une expérience mentale et imaginer ce que l'Occident, qui est en guerre contre nous, peut encore nous faire, en plus d'une frappe nucléaire. Quelles sanctions nous imposer en sus? Qui expulser ? Comment nous humilier ? Nous expulser d'où ? Nous priver de quoi ? (Nous n'envisageons pas une frappe nucléaire, parce qu'ils ne le feront pas, et s'ils le font, cela n'aura pas d'importance, parce que nous le ferons aussi).

    Eh bien, l'Occident fera tout cela. Et rien ne l'arrêtera.

Et il n'y a pas lieu de se faire des illusions : en fait, l'Occident ne dépend pas de nous pour presque rien d'important. Et si c'est le cas, il cherche intensément un remplaçant. Et le plus souvent, il en trouve un. Il est peu probable que l'on parvienne à le coincer avec des ressources naturelles ou autre chose. Il est bon que nous ayons cessé de nous rassurer avec un raisonnement tel que "un hiver européen rigoureux, auquel l'Europe ne survivra pas sans nous". Elle a survécu au dernier hiver et elle survivra à celui-ci. Et l'Ukraine ne s'effondrera pas et ne se rendra pas d'elle-même. Tant que nous ne l'aurons pas effondrée et forcée à se rendre. Par la volonté, par la force et en comptant sur nous-mêmes. Uniquement sur nous-mêmes.

    Nous devons apprendre à vivre sans l'Occident. Sans rien du tout.

Nous devons nous débarrasser de tout ce qui nous lie à lui. Couper radicalement tout contact, toute forme de dépendance, toute transaction, toute coopération technique, économique et humanitaire.

Pas de céréales ni d'engrais. Pas de publications dans les revues scientifiques occidentales, retrait de SCORUS, révision des critères du RINC. Ne pas attendre que les scientifiques russes reçoivent un ultimatum: soit vous trahissez votre patrie, soit vous n'êtes plus des scientifiques. Et même aujourd'hui, c'est pratiquement le cas.

Dans le sport, c'est le cas. En politique, c'est plus que cela. En économie et en finance, tout va dans le même sens.

L'Occident nous coupe de lui-même et pose des conditions pour ne pas nous couper davantage: trahir le pays, le peuple, la société, la Russie, trahir Poutine. Nous verrons alors si vous êtes toujours un oligarque ou si vous n'êtes plus un oligarque, un scientifique ou si vous n'êtes plus un scientifique, un politicien ou si vous n'êtes plus un politicien.

L'Occident nous frappera avec tout ce qu'il peut nous frapper. Avec ce qu'il a déjà, et avec ce qu'il n'a pas encore, il nous frappera progressivement.

C'est facile à imaginer. Et si nous l'imaginons, nous devons nous préparer.

    Nous sommes condamnés à vivre désormais sans l'Occident.

C'est tout à fait inattendu. Mais tout à fait logique.

Tout ce qui est occidental est désormais profondément toxique (franchement, il l'a toujours été). Il s'agit en effet d'une addiction à ce que nous ne contrôlons pas, mais que l'ennemi contrôle. Tout soupçon de libéralisme, toute reconnaissance de l'universalisme occidental, toute acceptation de la normativité de tout ce qui vient de l'Occident, toute acceptation des règles, des critères, des pratiques occidentales, où que ce soit et dans quoi que ce soit, est un pas vers la trahison, si ce n'est la trahison elle-même.

    C'est ce que signifie être un État-civilisation.

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Ne pas dépendre en quoi que ce soit et de quelque manière que ce soit d'une autre civilisation, et surtout de celle qui nous livre une guerre sans merci.

Une fois que nous aurons complètement rompu toute relation avec ce modèle global (de dégénérescence et de déshumanisation) appelé "Occident collectif" moderne, nous pourrons nous concentrer sur l'établissement de nos propres fondements civilisationnels.

Franchement, nous n'avons pas encore regardé dans cette direction. Tout le monde a essayé de s'intégrer à l'Occident tout en préservant sa souveraineté. C'est impossible, irréaliste et inutile. Et c'est exactement ce qui s'est passé immédiatement. L'Occident n'a pas besoin d'une "corporation Russie", même si elle est loyale envers l'Occident. Pour eux, la bonne Russie est la Russie absente. Ce n'est même pas la Russie d'Eltsine, elle n'existe tout simplement pas.

Il est plus coûteux de prolonger ce processus. Il est temps de couper ce fil, car il s'agit d'entraves civilisationnelles, et non du désir de rejoindre le "courant principal du développement". L'Occident est une impasse. Mais c'est leur affaire. Pour nous, il n'est qu'un ennemi, il est la mort et la fin.

La Russie ne vivra que dans un monde où l'Occident ne décide pas et ne signifie rien. Du moins pour nous. Dans tous les autres cas, ce sera la torture de l'épouse étrusque, lorsque le criminel était attaché vivant à un cadavre en décomposition. Il n'y a rien de plus horrible qu'une telle torture. Un homme meurt lentement, la nécrose pénètre son corps cellule par cellule.

    L'Occident moderne est donc un cadavre en décomposition lié à l'humanité.

Il ne lui suffit pas de périr, il veut entraîner tout le monde avec lui dans l'abîme.

Regardez l'Ukraine, ce qu'ils lui ont fait ... Une nation empoisonnée, tordue, psychologiquement brisée. Un État détruit. Broyée en masse sur les fronts d'une guerre insensée et délibérément perdue ou fuyant le pays par une société enragée. La mariée morte du contrôle occidental est fermement attachée au pays qui respire encore (mais à peine). Mais la mort gagne en Ukraine. Les yeux de ses dirigeants enragés sont fixés sur l'Ukraine, qui est déjà passée de l'autre côté, déjà morte mais toujours extérieurement vivante.

La libération totale de l'Occident est la seule voie de salut. Tout ce qui est mauvais dans la Russie moderne vient de l'Occident. Ses miasmes ont rongé notre politique, notre économie, notre culture, notre science, notre psychologie, notre vie quotidienne, notre jeunesse. Il s'agit d'un processus cancérigène. Plus vite et plus fort nous couperons les cellules atteintes, plus grandes seront les chances de salut et de renaissance de notre patrie, la grande Russie.

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Les sanctions et le déclin du pétrodollar

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Les sanctions et le déclin du pétrodollar

par Domenico Moro

Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/26351-domenico-moro-le-sanzioni-e-il-declino-del-petrodollaro.html

L'hégémonie géopolitique des États-Unis repose en partie sur le fait que leur monnaie, le dollar, est une monnaie de réserve internationale. Les banques centrales du monde entier, en particulier celles de l'Extrême-Orient et des pétromonarchies arabes, détiennent une grande quantité de dollars comme réserves à utiliser en cas de besoin. Les dollars sont notamment achetés sous forme d'obligations d'État américaines, ce qui permet aux États-Unis d'emprunter à volonté. L'un des piliers de l'hégémonie du dollar est le lien avec le pétrole, la plus importante des matières premières, qui est vendu en dollars, d'où le terme de "pétrodollar". Ce lien a toutefois été récemment mis à mal par les sanctions que les États-Unis ont mises en place, en particulier contre la Russie, en raison de la guerre en Ukraine.

Mais remontons dans le temps et voyons l'origine du pétrodollar. En 1971, le président américain Nixon avait découplé le dollar de l'or : les pays exportant vers les États-Unis ne seraient plus payés en or, convertissant les dollars en ce précieux minéral.

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En 1973, Nixon a de nouveau conclu un accord avec le roi d'Arabie saoudite, Faisal bin Abdulaziz Al Saud, pour soutenir le dollar, alors découplé de l'or, avec du pétrole. L'Arabie saoudite s'engageait à vendre son pétrole en dollars, en échange de quoi les États-Unis s'engageaient à défendre la sécurité du royaume, en lui fournissant des armes et en lui garantissant un soutien militaire en cas de besoin.

Cinquante ans plus tard, cet accord semble avoir été mis à mal par l'avènement d'un nouveau multipolarisme. Les sanctions ont joué un rôle important, car le dollar est une monnaie fiduciaire, c'est-à-dire basée sur la confiance, en l'occurrence la confiance que d'autres pays et leurs banques centrales accordent au gouvernement américain. C'est précisément cette confiance qui a été récemment ébranlée. En effet, les États-Unis ont exclu la Russie du système de paiement international Swift et, surtout, ont bloqué la moitié (environ 300 milliards de dollars) des réserves internationales de la banque centrale russe en Europe et aux États-Unis. Cela a mis en garde toutes les banques centrales des pays ayant des réserves en dollars en Europe et aux États-Unis, car les sanctions américaines montrent que ces réserves sont loin d'être sûres et qu'elles sont soumises aux humeurs politiques du gouvernement américain.

Ainsi, de nombreux pays ne s'intéressent plus guère au dollar en tant que monnaie d'échange internationale. Par conséquent, le dollar ne domine plus le commerce international du pétrole, qui s'effectue de plus en plus dans des monnaies autres que le dollar. Selon JP Morgan, un cinquième des transactions pétrolières mondiales se fait déjà dans d'autres monnaies. Cette part devrait augmenter avec l'entrée de trois grands producteurs de pétrole, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et l'Iran, dans le cercle des Brics, le club des économies émergentes qui réunit le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud.

Ces trois pays rejoindront les Brics, ainsi que l'Argentine, l'Égypte et l'Éthiopie, à partir du 1er janvier 2024. Les Brics rassembleront alors une partie importante des plus grands exportateurs et importateurs de pétrole du monde, qui sont unis par la volonté, pour diverses raisons, de déclasser le rôle du dollar et des institutions économiques internationales qui soutiennent son rôle de monnaie hégémonique. Les Brics disposent également d'une banque, la New Development Bank, présidée par Dilma Rousseff, ancienne présidente du Brésil, qui vise à soutenir les économies émergentes par des aides dans des monnaies autres que le dollar. De cette manière, de nombreux pays périphériques sont soustraits à l'influence d'institutions telles que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, qui sont contrôlées par les États-Unis et les pays du G7, l'autre club international qui, outre les États-Unis, regroupe le Japon, l'Allemagne, le Royaume-Uni, la France, l'Italie et le Canada, et qui est en concurrence avec les Brics.

Dans le même temps, le rôle du dollar se dégrade également sur les marchés financiers liés au pétrole. L'influence du dollar sur l'évolution du prix du baril de pétrole s'estompe. En particulier, la corrélation inverse entre la hausse du dollar et la baisse du prix du pétrole disparaît. De plus en plus, il arrive que le prix du pétrole augmente alors que le dollar s'apprécie par rapport à d'autres devises, ce qui pénalise doublement les pays importateurs de pétrole comme l'Italie. Selon JP Morgan, entre 2005 et 2013, une hausse de 1 % du dollar a entraîné une baisse de 3 % du prix international du pétrole. En revanche, entre 2014 et 2022, elle n'a entraîné qu'une baisse de 0,2 %. La raison de ce changement, toujours selon JP Morgan, réside dans les premières sanctions américaines levées contre la Russie en 2014, au moment de l'annexion de la Crimée, qui ont provoqué une augmentation des achats de pétrole russe dans des monnaies autres que le dollar.

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Le divorce entre le dollar et le pétrole a des effets secondaires sur la dette publique américaine, car les pétrodollars ont souvent été recyclés en obligations d'État américaines, contribuant à renforcer le statut de monnaie de réserve internationale du dollar. Les pays pétroliers ont réduit leurs achats d'obligations d'État américaines, même en période de hausse des prix du pétrole. En particulier, l'Arabie saoudite a perçu l'année dernière un montant record de 326 milliards de dollars provenant des ventes de pétrole, mais a en même temps vendu des obligations d'État américaines, réduisant la valeur de son portefeuille à son niveau le plus bas depuis six ans (108,1 milliards de dollars en juin). Les propos tenus au forum de Davos par le ministre saoudien des finances Mohammed Al-Jadaan, selon lesquels l'Arabie saoudite "n'a aucun problème à discuter de la manière de régler les accords commerciaux, que ce soit en dollars américains, en euros ou en riyals saoudiens" [i], sont particulièrement significatifs. Ces paroles du ministre saoudien équivalent à placer une pierre tombale sur le pétrodollar. Entre-temps, les relations de l'Arabie saoudite avec la Chine et, en partie, avec la Russie se sont rapprochées. Le rôle de médiateur joué par la Chine dans le récent rapprochement diplomatique entre l'Arabie saoudite et l'Iran, longtemps rivaux dans la région du golfe Persique et désormais tous deux membres des Brics, en est la preuve.

Parmi les pays qui s'efforcent d'atténuer l'isolement économique de la Russie figurent également les Émirats arabes unis et l'Inde, qui est devenue l'un des plus grands importateurs de pétrole russe, également payé en roupies et en dirhams émiratis. L'Irak, autre important producteur de pétrole, a annoncé qu'il accepterait les paiements en yuans renminbi de la part de la Chine. Cette dernière, quant à elle, a effectué en mars, pour la première fois de son histoire, plus de transactions commerciales internationales avec sa propre monnaie qu'avec le dollar. Toujours en mars, la Chine a acheté pour la première fois du gaz liquéfié en yuans à une société française, TotalEnergies, par l'intermédiaire de la Bourse du pétrole et du gaz de Shanghai, où sont notamment négociés des contrats à terme sur le pétrole libellés en monnaie chinoise. C'est précisément la bourse de Shanghai qui est l'un des instruments utilisés par la Chine pour saper la domination du dollar sur les marchés financiers et promouvoir l'essor du yuan en tant que monnaie internationale.

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Pour l'instant, le dollar reste une monnaie de réserve inégalée, même si sa part dans les réserves des banques centrales est passée de 71 % en 1999 à 59 % en 2022, selon le Fonds monétaire international. Cependant, la tendance à la dédollarisation n'a jamais été aussi forte qu'aujourd'hui. Preuve en est également l'accumulation de réserves d'or par les banques centrales à des taux jamais atteints depuis 1950. Si le pétrodollar poursuit son déclin, comme le montre l'analyse du marché pétrolier, la dédollarisation se poursuivra et avec elle le déclin du dollar en tant que monnaie de réserve mondiale, avec des conséquences désastreuses pour les Etats-Unis. Surtout pour la gestion de leur double dette, la dette publique et la dette commerciale, qui leur permet en fait de vivre au-dessus de leurs moyens aux dépens du reste du monde.

Notes

[i] Sissi Bellomo, " La lente disparition du pétrodollar affaibli par les sanctions et le pétrole de schiste ", Il Sole 24 ore, 5 septembre 2023.

18:21 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dollar, pétrodollar, brics, actualité | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

lundi, 25 septembre 2023

Vers un "croissant de stabilité": l'isolement d'Israël s'accroît

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Vers un "croissant de stabilité": l'isolement d'Israël s'accroît

par Giacomo Gabellini

Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/26391-giacomo-gabellini-verso-una-mezzaluna-di-stabilita-cresce-l-isolamento-di-israele.html

Depuis plusieurs mois, la région du Moyen-Orient fait l'objet de bouleversements géopolitiques d'une ampleur considérable, attribuables principalement au travail diplomatique minutieux de la Chine et de la Russie, devenues les promoteurs d'une recomposition généralisée des relations déchirées par des décennies d'hostilité.

L'événement central est sans aucun doute constitué par la reprise, convenue grâce à la médiation chinoise, des relations diplomatiques entre l'Iran et l'Arabie Saoudite, impliquant la réouverture des bureaux de représentation, l'afflux d'investissements conjoints pour le développement des gisements de gaz dans le golfe Persique, et la prise conjointe de l'engagement de mettre fin au conflit yéménite. L'accord, note le spécialiste Scott Ritter, promet de transformer ce "croissant de chaos" en "croissant de stabilité". S'il est mis en œuvre avec succès, l'accord pourrait ouvrir une nouvelle ère dans laquelle la croissance économique supplanterait la puissance militaire dans la définition du Moyen-Orient".

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L'atténuation des frictions entre Téhéran et Riyad, reconfirmée avec la rencontre à Pékin entre leurs ministres des affaires étrangères respectifs, vide en effet de son sens le projet d'"OTAN du Moyen-Orient" anti-iranien poursuivi par l'administration Trump à travers les accords d'Abraham, jetant ainsi les bases de la reprise du dialogue entre le Front saoudo-émirati et la Syrie baasiste et de la réadmission de cette dernière au sein de la Ligue arabe, favorisée cette fois-ci par l'intercession de la Russie. Une fois la "réintégration" formalisée, rapporte "Bloomberg" sur la base de confidences faites par des sources diplomatiques, l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis ont même commencé à exercer des pressions sur plusieurs pays européens pour qu'ils rétablissent leurs relations avec la Syrie et entament un processus de levée des sanctions imposées à la nation déchirée par plus d'une décennie de guerre.

Selon Peter Ford, ancien ambassadeur britannique à Damas, "il est difficile de surestimer l'importance de la réadmission de la Syrie au sein de la Ligue arabe [...]. Cette importance va bien au-delà de la Syrie elle-même [...]. Perdre la Syrie est effectivement une perte. Mais perdre l'Arabie saoudite est désastreux et cela deviendra de plus en plus clair". En retour, l'activisme de Moscou a facilité le lancement d'un programme complexe de normalisation des relations entre la Syrie, d'une part, et la Turquie et le Qatar, d'autre part, qui a simultanément apaisé la rupture avec l'Égypte causée par le coup d'État du général al-Sisi et la répression des Frères musulmans qui s'en est suivie.

Dans un contexte aussi profondément marqué par l'altération de la posture traditionnellement adoptée par les pays de la zone du Moyen-Orient, Israël tend à demeurer quasiment la seule force de contre-tendance substantielle. Au point d'inciter les représentants de Riyad à informer l'administration Biden de l'intention saoudienne de suspendre les négociations entamées pour normaliser les relations avec l'État juif. C'est ce qu'a récemment révélé "Elaph", un journal londonien à capitaux saoudiens, sur la base de confidences faites par un fonctionnaire anonyme, membre du cabinet du Premier ministre Benjamin Netanyahou. Ce recul serait dû à la dérive "extrémiste" du gouvernement israélien qui, par sa politique extrémiste, "torpille toute possibilité de rapprochement avec les Palestiniens, et donc avec les Saoudiens".

La reconstruction d'"Elaph" est corroborée par les déclarations irritantes et retentissantes de condamnation de la conduite israélienne faites par d'anciens membres de haut rang des "apparatchiks" comme Tamir Pardo. Dans une interview accordée à l'Associated Press, l'ancien directeur du Mossad a déclaré qu'en Israël "il y a un état d'apartheid. Sur un territoire où deux personnes sont jugées selon des systèmes juridiques différents, il ne peut y avoir qu'un état d'apartheid". Pardo lui-même a ensuite délibérément souligné que ses remarques sur les relations entre Israël et les Palestiniens "ne sont pas extrêmes. Elles représentent une reconnaissance". Les remarques d'un autre ancien directeur du Mossad, Efraim Halevy, ont été encore plus dérangeantes. Selon lui, l'entente entre Téhéran et Riyad, ajoutée grâce à la médiation chinoise, offre à l'appareil dirigeant de Tel-Aviv une occasion en or d'évaluer "si le moment est venu pour Israël de poursuivre une politique différente à l'égard de l'Iran et, peut-être de manière intelligente et confidentielle, de faire part de sa volonté de trouver un "rapprochement"". Il s'agit là d'un signe indéniable qu'au sein du noyau dur de l'"Etat profond" israélien, il existe un niveau élevé de conscience des risques encourus par le pays en suivant la ligne adoptée par Netanyahou sous l'impulsion de l'aile ultra-radicale du gouvernement, qui peut être retracée jusqu'aux partis d'inspiration religieuse et à leurs principaux représentants : le ministre de la sécurité nationale Itamar Ben-Gvir et le ministre des finances Bezalel Smotrich.

L'artériosclérose politique incurable des droitards et des gauchistes

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L'artériosclérose politique incurable des droitards et des gauchistes

par Andrea Zhok

Source : Andrea Zhok & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/l-inguaribile-arterosclerosi-politica-di-destri-e-sinistri

Pour reprendre un chemin vertueux dans ce pays (=l'Italie), une multitude de conditions doivent mûrir, mais nous pouvons commencer par les plus fondamentales, en attendant plus.

Une condition préalable minimale pour comprendre quoi que ce soit du monde contemporain devrait être l'abandon définitif, complet et sans hésitation ni indécision de l'appareil politique oppositionnel du 20ème siècle.

Il y a un effondrement systématique des facultés d'analyse chaque fois que les mécanismes à ressort de la condamnation des "fascistes" à gauche et des "communistes" à droite sont déclenchés.

Dès que quelqu'un, à gauche, voit se profiler des traits qui évoquent les schémas "antifa", tout l'appareil des réactions à ressort y associées est activé (racistes ! xénophobes ! intolérants ! obscurantistes ! etc.) et immédiatement apparaît devant les yeux, comme dans les images de Gestalt, toute la figure du squadriste fasciste brutal contre lequel, par définition, on ne peut pas argumenter, mais seulement s'armer.

Et la capacité réflexive s'effondre au niveau du gibbon.

Dès que quelqu'un à droite voit se profiler un trait qui rappelle plus ou moins latéralement les schémas "anticommunistes" avec leurs réactions réflexes (paupéristes ! bouffeurs de curés ! matérialistes sordides ! expropriateurs ! etc.), immédiatement la figure du garde rouge du goulag apparaît à l'horizon, les lèvres s'arquent de dégoût et une dose de rodenticide est souhaitée.

Et la capacité réflexive est réduite à celle d'un pitbull.

Cela paraît incroyable, mais ces réflexes conditionnés fonctionnent encore et font des dégâts terrifiants, permettant la survie d'une "gauche" unie seulement par l'antifascisme le plus vil et d'une droite unie seulement par l'anticommunisme le plus pathétique.

Et cela ne s'applique pas seulement à la gauche ou à la droite standard, mais aussi à ceux qui se considèrent comme des consciences critiques.

On ne peut pas entendre des gens respectables qui, face aux débordements de Meloni, sautent sur l'occasion en craignant le "danger fasciste", parce qu'entre un rabotage sur la souveraineté et un rabotage de la culture nationale, notre dame de Garbatella intercale quelques clichés décisionnistes.

On n'entend pas les gens sérieux s'insurger à un moment donné contre le "danger communiste" qu'incarnerait Klaus Schwab (sur la base du "vous n'aurez rien et vous serez heureux").

Ce sont bien là des signes d'infantilisme, de régression anale, d'incapacité à retirer de sa bouche la tétine réconfortante du 20ème siècle.

Une règle sûre aujourd'hui pour déterminer que quelqu'un ne sait pas de quoi il parle ou écrit est de le voir jouer la carte de l'anticommunisme ou de l'antifascisme.

Ce sont des signes d'artériosclérose politique qui bloquent complètement la prise de conscience du monde réel qui nous entoure.

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La réduction de la population, un élément de l'agenda mondialiste

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La réduction de la population, un élément de l'agenda mondialiste

Par Alexander Markovics

Cher Iurie, cher Peter, chers organisateurs !

Les mesures hypothétiques visant à éliminer 350.000 personnes par jour, 127,5 millions de personnes par an et 1,28 milliard de personnes par décennie sont proposées par certains partisans radicaux de la dépopulation tels que le célèbre océanographe français Jacques-Yves Cousteau. Pour garantir ce que l'on appelle le "développement durable", la réduction de l'humanité à une population mondiale totale de 500 millions d'êtres humains au maximum sur la planète nécessiterait au moins 50 ans. En novembre 1991, lorsqu'il a donné cette interview, les mesures visant à réduire la population étaient, entre autres, l'avortement et la stérilisation forcée.

Ce qui ressemble à un plan absolument satanique n'est pas quelque chose d'extraordinaire dans l'histoire de l'humanité, mais seulement la conclusion radicale de la biopolitique moderne, le type de politique qui décide de la vie et de la mort. Dans la Grèce antique, le contrôle de la population était une mesure destinée au bien commun, par exemple dans les écrits de Platon, afin de prévenir le manque de main-d'œuvre, mais aussi d'empêcher le déclenchement d'une guerre en cas de surpopulation évidente. Dans la réalité postmoderne du 21ème siècle, le contrôle de la population, et donc la dépopulation par divers moyens, est présenté comme une solution aux apocalypses prétendument causées par l'homme, telles que le changement climatique et la surpopulation. En réalité, il s'agit d'un moyen d'exercer un contrôle plus direct et totalitaire sur les peuples du monde. Les grandes conspirations de notre époque tournent autour de ce sujet - il suffit de penser à la panique suscitée par le COV ID 19 et aux effets négatifs sur la fertilité que le vaccin COVI D a eus sur les populations du monde entier. Bien sûr, cette myriade de crises - changement climatique, pandémies et bien d'autres - n'existe que dans la propagande mondialiste et dans la panique créée par les médias d'État et les ONG. Néanmoins, il s'agit d'une hyperréalité existante, comme le dirait Jean Baudrillard, mise en scène par les médias et dans les discussions publiques, et dont nous devons assumer les conséquences.

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Avec le début de l'ère moderne, les statistiques, la technocratie et les théories modernistes sur l'eugénisme dans le cadre de l'État libéral, le soi-disant danger de surpopulation est devenu un sujet omniprésent, que la population mondiale soit d'environ 1 milliard au début du 19ème siècle ou de plus de 8 milliards à l'heure actuelle. D'innombrables fois, la limite perçue de la croissance a été atteinte, mais l'effondrement social annoncé ne s'est pas produit comme prévu.

Depuis l'avènement de la modernité, l'idée de réduction/contrôle de la population fait partie de la pensée bourgeoise. En tant qu'élément de la biopolitique, l'idéologie de la réduction de la population proclame, d'un point de vue apparemment humaniste, que nous vivons dans un monde où les ressources alimentaires sont limitées en raison des "limites de la croissance" (proclamées par l'organisation mondialiste du Club de Rome en 1972), alors que la reproduction humaine est tout simplement infinie et menace de nous conduire à un désastre humanitaire. En conséquence, les humains sont toujours divisés entre la meilleure partie de l'humanité (Golden Billion, Master race, etc.) et les "mangeurs inutiles" qui doivent être réduits. Mais quand ce genre de raisonnement a-t-il commencé ?

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L'économiste britannique et prêtre anglican Thomas Robert Malthus a proclamé dans son livre An essay on the principle of population en 1798, que la production alimentaire ne peut en aucun cas suivre la reproduction des classes inférieures. Par conséquent, poursuit Malthus, les autorités doivent freiner la croissance démographique des classes pauvres afin de ne pas mettre en péril l'amélioration de l'humanité et d'éviter une catastrophe humanitaire. Ce qui est particulièrement néfaste dans son argumentation, c'est le fait que Malthus réfute la possibilité de politiques sociales ou de solidarité comme solution au problème, car il estime que ces mesures ne feraient qu'accélérer le problème qu'il voit dans la reproduction des classes inférieures. Bien entendu, la motivation derrière le pamphlet de Malthus était d'abolir les premières lois sur la sécurité sociale dans l'Angleterre moderne et d'empêcher la redistribution des fonds de la riche bourgeoisie et de l'aristocratie vers les pauvres. Bien que prêtre anglican, Malthus a rejeté le commandement de Dieu "soyez féconds et multipliez-vous", au lieu de quoi il a prêché un évangile diabolique perclus d'inhumanité. Alors que les pauvres étaient déclarés "mangeurs inutiles" et obstacles au développement de l'humanité, l'élite prétendument bourgeoise était considérée comme apte à la reproduction.

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C'est pourquoi les travaux de Malthus, bien que scientifiquement et philosophiquement imparfaits - même Karl Marx a pu prouver la fausseté systématique de son argumentation - ont été utilisés par l'élite britannique pour justifier la poursuite de l'exploitation et, par conséquent, le contrôle des classes inférieures. Avec l'avènement du darwinisme social sous la plume d'Herbert Spencer, un racisme biologique a été introduit dans les mesures de contrôle de la population, ce qui a abouti à l'extermination des "races et peuples inférieurs", non seulement dans les politiques coloniales libérales, mais surtout dans les génocides fascistes et nationaux-socialistes. Même des gouvernements prétendument sociaux-démocrates comme celui de la Suède ont appelé à la stérilisation des personnes jugées inaptes à la vie par l'État, comme les handicapés mentaux.

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Après la Seconde Guerre mondiale, cette idéologie de réduction de la population, aujourd'hui appelée "néo-malthusianisme", a connu un renouveau surprenant à la suite de la crise énergétique et des prétendues "limites de la croissance" déclarées par le groupe de réflexion mondialiste du Club de Rome. Si les prophéties apocalyptiques de ce club mondialiste ne se sont pas réalisées, son idéologie, elle, s'est concrétisée. Sa métamorphose la plus récente, sous la forme de la rébellion "The Last Generation/Extinction Rebellion", appelle à un monde sans enfants pour sauver notre mère la Terre.

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L'inspiration de ces mesures remonte au philosophe sud-africain David Benatar. Benatar soutenait, d'un point de vue athée-matérialiste, que les moments agréables de la vie sont inférieurs à l'ensemble des souffrances. Au lieu de considérer la vie humaine comme l'imitation de Jésus-Christ, ce qui comprend la souffrance, la crucifixion et la résurrection, David Benatar a plaidé pour un monde athée qui consiste uniquement en un hédonisme sans responsabilité, ce qui est fondamentalement un culte de la mort.

L'ordre mondial libéral d'aujourd'hui en Occident ressemble de plus en plus à un culte de la mort induisant la peur. Alors que les nouvelles choses brillantes et l'hédonisme démoniaque pour les masses existent toujours, même dans le cadre de la Grande Réinitialisation, les masses occidentales subissent de plus en plus un lavage de cerveau dans ce qu'on appelle le "développement durable", qui tente de stabiliser les sociétés consuméristes occidentales et d'empêcher la poursuite de la croissance économique du Sud global afin de préserver l'hégémonie occidentale. L'eugénisme pour la classe supérieure, quant à lui, est désormais propagé par les idées du transhumanisme. En ne faisant qu'un avec la machine, l'homme veut vivre éternellement. Bien sûr, le transhumanisme n'a pas encore tenu ses promesses et n'a réussi qu'à rendre l'homme plus semblable à une machine, sans lui donner la vie éternelle. On peut donc le considérer comme l'un des miracles noirs de la postmodernité.

Il est intéressant de noter qu'il existe également un plan de dépopulation différent, élaboré par des militants écologistes radicaux tels que Penti Linkola et Theodor Kaczynski. Tous deux veulent détruire la civilisation technologique afin de détruire la société technogène, ce que Heidegger a appelé le Ge-Stell et le processus de mondialisation. Alors que les mondialistes appellent à la préservation des élites occidentales et à la liquidation des masses, en particulier dans le Sud, Evgeny Nechkasov propose de liquider le "milliard d'or" composé des Soros, Musk, Rockefeller, Kurzweil et autres membres de ce troupeau de même acabit. Allant de pair avec la renaissance du traditionalisme et la fin de la société urbaine, cette proposition païenne prévoit la multiplication des traditionalistes, alors qu'elle plaide pour le dépeuplement de la partie mondialiste de l'humanité.

En conclusion, deux approches de la réduction de la population existent dans le discours occidental : la proposition mondialiste, qui veut tuer les "mangeurs inutiles", et l'approche militante, païenne et traditionaliste, qui veut liquider les mondialistes en tant que sous-hommes supposés réels.

Heureusement, toutes les civilisations en dehors de l'Occident commencent à se débarrasser des chaînes du mondialisme et, par conséquent, l'idéologie de la dépopulation perd du terrain chaque jour qui passe. Les révoltes anti-françaises réussies en Afrique et la saignée blanche de l'OTAN en Ukraine rendent le triomphe de l'idéologie de la dépopulation et du néo-malthusianisme en dehors de l'Occident de moins en moins probable chaque jour. Mais bien sûr, le danger est toujours présent, en particulier pour nous qui vivons à l'intérieur de l'Occident, soit dans le noyau impérial, soit dans la semi-périphérie. C'est pourquoi le Grand Réveil des peuples européens et la fin du mondialisme sont les conditions préalables nécessaires pour mettre fin à cette idéologie satanique.

Bien entendu, mettre fin au mondialisme en Europe doit se faire de manière chrétienne. Si nous combattons le mal par le mal, nous devenons nous-mêmes possédés par le diable. C'est pourquoi nous devons entamer une révolution métapolitique qui nous ramène à la tradition chrétienne, renverser le pouvoir mondialiste et traduire les mondialistes en justice. En fin de compte, cela signifie qu'il faut mettre fin à toute idée de dépopulation et suivre la parole de Dieu : Soyez féconds et multipliez-vous.

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Knut Hamsun (précurseur de Kafka) dans un film avec le visage de Max von Sydow

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Knut Hamsun (précurseur de Kafka) dans un film avec le visage de Max von Sydow

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Hamsun a manifesté sa sympathie pour le gouvernement pro-allemand de Vidkun Quisling. À la fin du conflit, il a été jugé pour collaborationnisme. Enfermé dans un hôpital psychiatrique jusqu'en 1948, comme Ezra Pound, un rapport médical conclut à une "altération permanente" de ses facultés mentales: sur cette base, l'accusation de trahison est rejetée.

par Gianni Morocco

Source: https://www.barbadillo.it/111167-knut-hamsun-precursore-di-kafka-al-cinema-col-volto-di-max-von-sydow/

Knut Hamsun interprété par Max von Sydow

J'ai été particulièrement heureux que Gennaro Malgieri évoque dans ces colonnes un écrivain extraordinaire, qui est aujourd'hui, me semble-t-il, quelque peu oublié, le Norvégien Knut Hamsun (Vågå, 1859 - Nørholm, 1952) (https://www.barbadillo.it/111111-ritratti-di-g-malgieri-k... ).

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Il y a quelque temps, à la fin d'un compte-rendu sur la série télévisée Atlantic Crossing, une lecture du drame historique sur la Norvège occupée par les Allemands en juin 1940 - et les événements ultérieurs qui ont occupé la maison royale norvégienne, en particulier l'affaire entre la princesse Martha de Suède et le président américain Franklin D. Roosevelt - a été présentée le 25 juin 2010 à l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse. Avec ce film concernant Roosevelt - présenté le 25 octobre 2020 sur NRK en Norvège, puis aux Etats-Unis en 2021 sur PBS, et diffusé en Italie sur Rai Tre à partir de juin 2021, j'avais conclu mon texte sur le site Barbadillo par une observation que je me permets de reproposer ci-dessous, en complément de l'excellent souvenir de Malgieri (avec lequel je suis entièrement d'accord), qui était peut-être passé un peu inaperçu à l'époque.

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Les mesures punitives prises en Norvège, à partir de mai 1945, à l'encontre de milliers de citoyens accusés de soutenir l'occupation, n'ont pas fait l'objet de la narration dans la série télévisée. Ces accusations concernaient les membres du Nasjonal Samling (Union nationale) national-socialiste ainsi que des citoyens ordinaires impliqués dans la collaboration avec les Allemands. Sur les 95.000 personnes arrêtées, environ la moitié ont été condamnées, 17.000 ont été détenues pendant des années et 37 ont été exécutées. Ce n'est pas peu, si l'on considère qu'il y avait moins de 3 millions de Norvégiens à l'époque. L'utilité réelle, la légalité et la cruauté des peines (et pas seulement l'exécution du collaborationniste par excellence, le président Vidkun Quisling) ont fait l'objet d'un débat dans l'opinion publique pendant des années.

Il est presque naturel d'évoquer l'histoire humaine de Knut Hamsun, lauréat du prix Nobel de littérature en 1920. Né dans la campagne norvégienne au sein d'une famille pauvre, il passe plusieurs années en Amérique, voyageant et exerçant divers métiers, puis publie ses impressions sous le titre Fra det moderne Amerikas Aandsliv (De la vie spirituelle de l'Amérique moderne, 1889).

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Déjà partisan du national-socialisme, il exprime sa sympathie pour le gouvernement pro-allemand de Quisling pendant la Seconde Guerre mondiale. À la fin du conflit, il est jugé pour collaborationnisme. Enfermé dans un hôpital psychiatrique (l'équivalent occidental du goulag psychiatrique soviétique, bien qu'utilisé à une échelle beaucoup plus réduite) jusqu'en 1948, comme Ezra Pound, un rapport médical conclut que ses facultés mentales ont été "altérées de façon permanente" : sur cette base, l'accusation de trahison est rejetée.

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Hamsun lui-même a raconté cette expérience en 1949, dans On the Paths Where the Grass Grows (Sur les sentiers où pousse l'herbe). Cependant, des poursuites en responsabilité civile ont été engagées contre lui et, en 1948, il a été condamné à payer 325.000 couronnes pour avoir été membre du Nasjonal Samling (un parti qui était légal à l'époque !). La question de savoir s'il était ou non membre du Nasjonal Samling et si ses facultés mentales étaient ou non "altérées" fait toujours l'objet d'un débat. Hamsun a affirmé n'avoir jamais adhéré à un parti politique et est décédé à son domicile de Nørholm, à l'âge de 92 ans, en 1952.

Après la mort d'Hitler - à qui, dans une interview, l'écrivain avait demandé, en vain, de renvoyer le Reichskommissar Josef Terboven, un homme dur et détesté - Hamsun a très naïvement écrit sa nécrologie dans l'influent journal conservateur d'Oslo, Aftenposten, alors que la guerre touchait à sa fin :

    "Je ne suis pas du genre à parler à haute voix d'Adolf Hitler. Sa vie et son œuvre n'invitent pas à l'agitation sentimentale, car il a été un guerrier dans la lutte pour l'humanité, un apôtre de l'Évangile du droit de tous les peuples. Il a été un réformateur de premier ordre. Sa fatalité historique l'a conduit à agir à une époque d'une brutalité sans précédent, dont il a été en fin de compte la victime. Ainsi, chaque Européen de l'Ouest doit se souvenir d'Adolf Hitler. Nous qui avons été ses disciples, en revanche, nous nous inclinons devant sa disparition".

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Hamsun a été acclamé pour la première fois pour son roman La Faim (1890). Pour plusieurs critiques, cet ouvrage préfigure les œuvres de Franz Kafka avec son monologue intérieur et sa logique bizarre.

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Son chef-d'œuvre reste Markens Grøde (L'éveil de la glèbe) de 1917, qui lui a valu le prix Nobel. Pour Thomas Mann, Hamsun était "un héritier de Dostoïevski et de Nietzsche". Pour Gorki, Gide, Galsworthy, Wells, Isaac B. Singer et bien d'autres, il était un maître, un père de la littérature moderne. La prose de Hamsun contient des descriptions vivantes et passionnées du monde naturel, avec des réflexions intimes, des forêts, du littoral norvégien et de la vie bucolique. Il a été associé au mouvement spirituel panthéiste. Pour Hamsun, l'humanité et la nature sont unies par un lien fort et mystique. C'est précisément dans les tons calmes et le style simple et linéaire, typique d'autres auteurs scandinaves, qui donnent au roman un sentiment de sérénité et d'éternité, que transparaît la méfiance à l'égard de la modernité, la crainte que le progrès n'éloigne l'homme de sa dimension la plus authentique et la plus vraie, la dimension naturelle.

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L'auteur danois Thorkild Hansen a étudié le procès et écrit Trial of Hamsun (1978), qui a été accueilli avec indignation en Norvège. Hansen a estimé que le traitement infligé à un vieil homme (86 ans), candide, honnête, romancier et non politicien ou militaire, était un véritable outrage.

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C'est sur cette base que l'écrivain suédois Per Olov Enquist a écrit à son tour son propre Procès de Hamsun, dont s'inspire le film Hamsun de Jan Troell (1996). Le célèbre acteur suédois Max von Sydow, le chevalier du Septième Sceau de Bergman, y joue le rôle de Knut Hamsun. 

Il reste aujourd'hui un grand romancier, charmant et maudit.

dimanche, 24 septembre 2023

Le nouvel ordre multipolaire. L'heptarchie et ses significations

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Le nouvel ordre multipolaire. L'heptarchie et ses significations

Alexandre Douguine

Source: https://www.geopolitika.ru/article/novyy-mnogopolyarnyy-poryadok-geptarhiya-i-eyo-smysly

L'ordre mondial évolue si rapidement aujourd'hui que les institutions associées à la politique internationale n'ont pas le temps d'y répondre de manière adéquate et de le comprendre pleinement. En Russie, il existe une théorie timide selon laquelle le droit international est quelque chose de solide et de stable, qui prend en compte les intérêts de toutes les parties, tandis que la théorie des "règles" et de l'ordre fondé sur des règles promue par l'Occident collectif et les élites nord-américaines est une sorte d'astuce pour consolider l'hégémonie de Washington. Cette question mérite d'être examinée plus en détail.

L'ordre mondial prémoderne

Résumons les mutations fondamentales de l'ordre mondial au cours des 500 dernières années, c'est-à-dire depuis le début de l'ère moderne.

Avant le début de l'ère des Grandes Découvertes Géographiques (qui coïncide avec le passage du Prémoderne au Moderne, de la société traditionnelle à la société moderne), le monde était divisé en zones de plusieurs civilisations autonomes. Celles-ci échangeaient entre elles à différents niveaux, parfois de manière conflictuelle, mais aucune ne remettait en cause l'existence même de l'autre, acceptant tout tel que c'était.

Ces civilisations sont les suivantes:

    - L'écoumène chrétien occidental (catholique) ;

    - L'écoumène chrétien oriental (orthodoxe) ;

    - Empire chinois (y compris ses satellites culturels - Corée, Viêt Nam, en partie Japon et certains États d'Indochine) ;

    - Indosphère (comprenant en partie l'Indochine et les îles indonésiennes) ;

    - L'Empire iranien (y compris les régions d'Asie centrale sous forte influence iranienne) ;

    - L'Empire ottoman (héritant dans les grandes lignes de la plupart des dominations abbassides - y compris le Maghreb et la péninsule arabique) ;

    - Un certain nombre de royaumes africains indépendants et développés ;

    - Deux empires américains (Inca et Aztèque).

Chaque civilisation comprenait plusieurs pouvoirs et souvent de nombreux groupes ethniques très différents. Chaque civilisation avait une identité religieuse distincte qui s'incarnait dans la politique, la culture, l'éthique, l'art, le mode de vie, la technologie et la philosophie.

En substance, il s'agissait du zonage de l'humanité à l'époque où toutes les sociétés, tous les États et tous les peuples vivaient dans les conditions d'une société traditionnelle et construisaient leur existence sur la base de valeurs traditionnelles. Toutes ces valeurs étaient sacrées, profondément religieuses. En même temps, elles étaient différentes pour chaque civilisation. Parfois plus, parfois moins, selon le cas, mais en général, toutes les civilisations acceptaient l'existence des autres comme une évidence (si, bien sûr, elles se rencontraient).

Il est intéressant de noter que l'Occident et l'Orient chrétiens se sont considérés comme des écoumènes distincts, comme deux empires, avec une prédominance du rôler papal en Occident et du rôle impérial en Orient (de Byzance à Moscou, la Troisième Rome).

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Cet ordre, Buzan et Little l'appellent "les systèmes internationaux antiques ou classiques" [1]. Carl Schmitt les compare au premier nomos de la terre [2].

Il s'agit du premier modèle de relations internationales. Il n'existait pas de droit international général à cette époque, car chaque civilisation représentait un monde complet et totalement autonome - non seulement une culture souveraine, mais aussi une compréhension parfaitement originale de l'existence environnante, de la nature. Chaque empire vivait dans son propre cosmos impérial, dont les paramètres et les structures étaient déterminés sur la base de la religion dominante et de ses principes.

Les temps modernes : l'invention du progrès

C'est ici que commence la partie la plus intéressante. Le nouvel âge de l'Europe occidentale (la modernité) a apporté une idée totalement étrangère à toutes ces civilisations, y compris à la civilisation catholique-chrétienne: l'idée d'un temps linéaire et d'un développement progressif de l'humanité (qui a pris plus tard la forme de l'idée de progrès). Ceux qui ont adopté cette attitude ont commencé à fonctionner avec les idées fondamentales selon lesquelles le "vieux", l'"ancien" et le "traditionnel" sont évidemment pires, plus primitifs et plus grossiers que le "nouveau", le "progressif" et le "moderne". En outre, le progrès linéaire affirme dogmatiquement que le nouveau supprime l'ancien, le dépasse et le surpasse dans tous les paramètres. En d'autres termes, le nouveau remplace l'ancien, l'abolit, prend sa place. Cela nie la dimension de l'éternité, qui est au cœur de toutes les religions et de toutes les civilisations traditionnelles et constitue leur noyau sacré.

L'idée du progrès linéaire a simultanément renversé toutes les formes de sociétés traditionnelles (y compris celle de l'Europe occidentale). C'est ainsi que l'"ancien système international" ou le "premier nomos de la Terre" ont été considérés collectivement comme le passé à remplacer par le présent sur la voie de l'avenir. En même temps, le modèle de la société européenne post-traditionnelle post-catholique (en partie protestante, en partie matérialiste-athée conformément au paradigme de la vision du monde des sciences naturelles) a été considéré comme le présent (moderne). Dans l'Europe occidentale des 16ème et 17ème siècles, l'idée d'une civilisation unifiée (civilisation au singulier), qui incarnerait en elle-même le destin de toute l'humanité, a été conçue pour la première fois. Ce destin consistait en un dépassement de la tradition et des valeurs traditionnelles, et c'est ainsi que le fondement même des civilisations sacrées qui existaient à cette époque a été balayé. Elles ne représentaient plus qu'un retard (par rapport à l'Occident moderne), un ensemble de préjugés et de fausses idoles.

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Le second nomos de la Terre

C'est ainsi qu'a commencé la construction du "système international global" (selon B. Buzan) ou du "second nomos de la Terre" (selon K. Schmitt).

Aujourd'hui, l'Occident commence à se transformer et, parallèlement, à influencer de plus en plus activement les zones d'autres civilisations. L'Europe occidentale elle-même connaît un processus rapide de destruction des fondements sacrés de sa propre culture, de démantèlement de l'influence papale (en particulier par la Réforme), de formation de nations européennes sur la base de la souveraineté (auparavant, seuls le siège papal et en partie l'empereur d'Europe occidentale étaient considérés comme souverains), de rupture et de déplacement vers la périphérie de la dogmatique théologique et de transition vers les sciences naturelles sur la base du matérialisme et de l'athéisme. La culture européenne a été démonétisée, déchristianisée et universalisée.

Parallèlement, la colonisation d'autres civilisations - le continent américain, l'Afrique, l'Asie - battait son plein. Et même les empires qui ont résisté à l'occupation directe - chinois, russe, iranien et ottoman - et qui ont maintenu leur indépendance, ont été soumis à une colonisation culturelle, absorbant progressivement les attitudes de la modernité de l'Europe occidentale au détriment de leurs propres valeurs traditionnelles sacrées.

La modernité, le progrès et l'athéisme scientifique ont colonisé l'Europe occidentale qui, à son tour, a colonisé le reste de la civilisation, directement ou indirectement. À tous les niveaux, il s'agissait d'une lutte contre la Tradition, le sacré et les valeurs traditionnelles. La lutte du temps contre l'éternité. La lutte de la civilisation au singulier contre les civilisations au pluriel.

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La paix de Westphalie

Le point culminant de ce processus de construction du second "système international" (le second nomos de la Terre) fut la paix de Westphalie, qui mit fin à une guerre de 30 ans dont les principaux protagonistes étaient les protestants et les catholiques (à l'exception de la France catholique, qui prit le parti opposé en raison de sa haine pour les Habsbourg). La paix de Westphalie a établi le premier modèle explicite de droit international, le Jus Publicum Europeum, rejetant complètement les principes de l'ordre médiéval. Désormais, seuls les États-nations sont reconnus comme détenteurs de la souveraineté, indépendamment de leur religion ou de leur système politique (cependant, tous les États de l'époque étaient des monarchies). Ainsi, l'autorité suprême de la politique étrangère est reconnue comme l'État-Nation, dont le modèle n'est pas les empires ou civilisations traditionnels, mais les puissances européennes modernes, qui entrent dans l'ère du développement capitaliste rapide, partageant en général les principes des Temps Modernes, des sciences naturelles et du progrès.

L'Europe occidentale des Temps Modernes est devenue synonyme de civilisation en tant que telle, tandis que les autres entités politiques non européennes étaient considérées comme "barbares" (si la culture et la politique y étaient suffisamment développées) et "sauvages" (si les peuples vivaient dans des sociétés archaïques sans organisation et stratification politiques verticales strictes). Les "sociétés sauvages" étaient soumises à la colonisation directe et leurs populations "désespérément arriérées" à l'esclavage. L'esclavage est un concept moderne. Il est arrivé en Europe après la fin du Moyen Âge et avec le Nouvel Âge, le progrès et les Lumières.

Les "puissances barbares" (dont la Russie faisait partie) représentaient une certaine menace, à laquelle on pouvait répondre à la fois par une confrontation militaire directe et par l'introduction dans l'élite d'éléments partageant la vision du monde de l'Europe occidentale. Parfois, cependant, les "puissances barbares" ont utilisé la modernisation et l'européanisation partielles dans leur propre intérêt pour s'opposer à l'Occident lui-même. Les réformes de Pierre le Grand en Russie en sont un exemple frappant. Quoi qu'il en soit, l'occidentalisation a corrodé les valeurs traditionnelles et les institutions politiques de l'époque des "anciens systèmes internationaux".

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C'est pourquoi Barry Buzan qualifie ce deuxième modèle d'ordre mondial de "système international global". Ici, une seule civilisation était reconnue, construite sur l'idée du progrès, du développement technologique, de la science matérialiste, de l'économie capitaliste et de l'égoïsme national. Elle devait devenir une civilisation mondiale.

Souveraineté : évolution du concept

Bien que ce système reconnaisse nominalement la souveraineté de chaque État-nation, il ne s'applique qu'aux puissances européennes. Les autres se voient offrir le statut de colonies. Quant aux "États barbares", ils font l'objet de moqueries désobligeantes et d'un mépris arrogant. Le passé, y compris celui de l'Europe occidentale, est vilipendé de toutes les manières possibles (d'où le mythe du "Moyen Âge sombre"), tandis que le progrès - l'humanisme, le matérialisme, la laïcité - est glorifié.

Progressivement, cependant, le statut de souveraineté a commencé à s'étendre à certaines colonies, si elles parvenaient à se soustraire à l'autorité des métropoles. C'est ce qui s'est passé pendant la guerre d'indépendance des États-Unis. Plus tard, cette voie a été suivie par d'autres entités coloniales, qui ont été progressivement acceptées dans le club européen. Désormais, les principes de Westphalie s'appliquent également à elles. C'est ce qu'on appelle le système westphalien de relations internationales.

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À la fin du 19ème siècle, il s'est étendu à certaines colonies libérées et à un certain nombre de "puissances barbares" (Russie, Empire ottoman, Iran, Chine), qui ont conservé à l'intérieur leur mode de vie traditionnel, mais qui sont de plus en plus attirées par le "système international global" mis en place par l'Occident.

La Première Guerre mondiale a marqué l'apogée de l'ordre westphalien, car ce sont les grandes puissances nationales - l'Entente, la Russie tsariste, l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie - qui se sont affrontées. Dans ce conflit, les coalitions ont été créées de manière arbitraire, car les participants étaient des unités indépendantes et tout à fait souveraines. Ils pouvaient conclure une alliance avec certains et entrer en guerre avec d'autres, ne dépendant que de la décision du pouvoir suprême.

Idéologisation du système international

Dans les années 1930, le système westphalien commence à se transformer. La victoire des bolcheviks en Russie et la création de l'URSS ont entraîné une intrusion brutale de la dimension idéologique dans le système des relations internationales. L'URSS sort du dualisme "sociétés modernes" et "États barbares", car elle défie l'ensemble du monde capitaliste, mais n'est pas une continuation inertielle de la société traditionnelle (au contraire, la modernisation en URSS est extrêmement radicale et les valeurs sacrées sont détruites dans une mesure encore plus grande qu'à l'Ouest).

L'émergence du phénomène du fascisme européen, et en particulier du national-socialisme allemand, a encore aggravé les contradictions idéologiques - désormais horribles en Europe occidentale même. Après l'arrivée d'Hitler au pouvoir, l'Allemagne a commencé à construire rapidement un nouvel ordre européen, fondé non pas sur le nationalisme classique, mais sur la théorie raciale, glorifiant la race aryenne et humiliant tous les autres peuples (partiellement aryens - Celtes, Slaves, etc.).

Ainsi, à la fin des années 30, le monde était divisé selon des lignes idéologiques. En fait, le système westphalien, encore reconnu en paroles, appartient au passé. La souveraineté est désormais détenue non pas tant par des États individuels que par des blocs idéologiques. Le monde devient tripolaire, où seuls l'URSS, les pays de l'Axe et les puissances occidentales libérales anglo-saxonnes comptent vraiment. Tous les autres pays se voient proposer de rejoindre l'un ou l'autre camp, ou.... de s'en prendre à eux-mêmes. Parfois, la question est réglée par la force.

La Seconde Guerre mondiale a été un affrontement entre ces trois pôles idéologiques. En fait, nous avons eu affaire à une esquisse à court terme d'un modèle international tripolaire avec un conflit prononcé et une domination idéologique antagoniste sur le système des relations internationales. Chacun des pôles, pour des raisons idéologiques, nie en fait tous les autres, ce qui conduit naturellement à l'effondrement de la Société des Nations et à la Seconde Guerre mondiale.

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Là encore, différentes combinaisons pouvaient théoriquement être formées - le pacte de Munich suggérait la possibilité d'une alliance entre libéraux et fascistes. Le pacte Ribbentrop-Molotov - entre fascistes et communistes. Comme nous le savons, l'alliance des libéraux et des communistes contre les fascistes s'est réalisée. Les fascistes ont perdu, les libéraux et les communistes se sont partagé le monde.

Le système bipolaire

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, un système bipolaire a vu le jour. Désormais, tous les pays "souverains" nominalement reconnus ne le sont plus, et seuls deux des trois camps idéologiques subsistent. La paix de Yalta a consolidé la division du pouvoir entre les camps capitaliste et socialiste, et l'ONU est devenue l'expression de ce nouveau modèle d'ordre mondial. Le droit international est désormais fondé sur la parité (essentiellement nucléaire) entre l'Ouest capitaliste et l'Est socialiste. Les pays du Mouvement des non-alignés se voient accorder une certaine liberté d'équilibre entre les pôles.

Carl Schmitt appelle la bipolarité et l'équilibre des forces dans les conditions de la guerre froide "le troisième nomos de la Terre", tandis que B. Buzan ne distingue pas de modèle particulier d'ordre mondial, le considérant comme une continuation du "système international global" (ce qui affaiblit quelque peu la pertinence de sa théorie générale).

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Le moment unipolaire

L'effondrement du camp socialiste, le Pacte de Varsovie et la fin de l'URSS ont entraîné la fin de l'ordre mondial bipolaire fondé sur le principe idéologique du capitalisme contre le socialisme. Le socialisme a perdu, l'URSS a capitulé et s'est effondrée. De plus, elle a reconnu et accepté l'idéologie de l'ennemi. D'où la Fédération de Russie, construite sur la base de normes libérales-capitalistes. Avec le socialisme et l'URSS, la Russie a perdu sa souveraineté.

C'est ainsi que le "quatrième nomos de la Terre" a commencé à prendre forme, que Carl Schmitt lui-même n'a pas vu de son vivant, mais dont il avait pressenti la probabilité. Barry Buzan l'a défini comme un "système international postmoderne". De l'avis général, ce nouveau modèle de relations internationales et le système de droit international émergent auraient dû consolider l'unipolarité établie. Des deux pôles, il n'en restait plus qu'un, le pôle libéral. Désormais, tous les États, les peuples et les sociétés étaient obligés d'accepter le seul modèle idéologique, le modèle libéral.

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C'est à cette époque que sont apparues les théories consolidant l'unipolarité. La "théorie de l'hégémonie stable" de Robert Gilpin en est un exemple [3]. Charles Krauthammer a prudemment parlé de "moment unipolaire" [4], c'est-à-dire d'un état temporaire de la politique mondiale, et Francis Fukuyama a proclamé avec assurance la "fin de l'histoire" [5], c'est-à-dire le triomphe irréversible et définitif de la démocratie libérale, c'est-à-dire de l'Occident moderne, à l'échelle mondiale.

Au niveau politique, cela s'est traduit par l'appel du sénateur John McCain à la création d'une nouvelle organisation internationale - la Ligue des démocraties - en lieu et place de l'ONU, qui reconnaîtrait explicitement l'hégémonie complète et totale de l'Occident libéral et la suprématie des États-Unis à l'échelle mondiale.

Des objections à cette volonté de passer radicalement à un système international unipolaire-mondialiste - postmoderniste - ont été soulevées par Samuel Huntington, qui s'oppose plutôt à une culture fondée sur la modernité et le progrès linéaire, sur l'acceptation de l'universalisme de la civilisation occidentale, et à son apogée, a soudainement suggéré qu'après la fin du monde bipolaire, il n'y aura pas la fin de l'histoire (c'est-à-dire le triomphe complet du capitalisme libéral à l'échelle planétaire), mais la résurgence d'anciennes civilisations. Huntington a décodé la postmodernité comme la fin du moderne et le retour au prémoderne, c'est-à-dire au système international qui existait avant l'âge de la grande découverte (c'est-à-dire avant la colonisation planétaire du monde et le début du nouvel âge). Il a ainsi proclamé le "retour des civilisations", c'est-à-dire la nouvelle émergence des forces qui avaient dominé le "premier nomos de la Terre", le "système international antique et classique".

En d'autres termes, Huntington prédisait la multipolarité et une interprétation totalement nouvelle du postmodernisme dans les relations internationales - non pas un libéralisme total, mais au contraire un retour à la souveraineté des "grands espaces" civilisationnels sur la base d'une culture et d'une religion particulières. Comme nous le verrons par la suite, Huntington avait tout à fait raison, tandis que Fukuyama et les partisans de l'unipolarité étaient quelque peu hâtifs.

Synchronisme des différents types d'ordre mondial

Il convient ici de revenir sur le concept d'"ordre mondial fondé sur des règles". Les années 2000 ont été marquées par une situation particulière où tous les systèmes de relations internationales et, par conséquent, tous les types de droit international fonctionnaient simultanément. Des civilisations longtemps oubliées et effacées se sont réaffirmées sous une forme renouvelée et ont commencé à s'institutionnaliser, comme en témoignent les BRICS, l'OCS, l'Union économique eurasienne, etc. Le prémoderne s'est mêlé au postmoderne.

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Dans le même temps, de nombreuses dispositions du système westphalien ont été préservées dans le droit international par inertie. La souveraineté des États nationaux est toujours reconnue comme la principale norme des relations internationales, même si ce n'est que sur le papier. Des réalistes comme S. Krasner [6] ont franchement reconnu que la thèse de la souveraineté appliquée à toutes les puissances de l'ordre mondial moderne, à l'exception des vraies grandes puissances, est une pure hypocrisie et ne correspond à rien dans la réalité. Mais la diplomatie mondiale continue à jouer le monde westphalien, dont il ne reste que des ruines fumantes.

Les règles de l'ordre mondial

Dans le même temps, le système de paix de Yalta conserve son influence et sa normativité. L'ONU est toujours basée sur la présomption de bi-polarité, où le Conseil de sécurité maintient une sorte de parité entre les deux blocs nucléaires - le capitaliste (États-Unis, Angleterre, France) et l'ancien socialiste (Russie, Chine). En général, l'ONU maintient l'apparence d'une bipolarité équilibrée et insiste sur le fait qu'il s'agit du système de droit international (bien que cela - après l'effondrement du camp socialiste et l'effondrement de l'URSS - soit plutôt une "douleur fantôme"). C'est à cela que les dirigeants de la Russie moderne aiment faire appel dans leur opposition à l'Occident.

L'Occident cherche à consolider le système unipolaire - la Ligue des démocraties, le Forum des démocraties, en reconnaissant ceux qui ne sont pas d'accord avec cette hégémonie comme des "États voyous". Jusqu'à présent, il n'a pas été possible de le faire au niveau du droit international, qui reste nominalement westphalien-bipolaire, de sorte que les mondialistes ont décidé d'introduire le concept de "règles" et ont proclamé un ordre mondial basé sur ces règles, où les règles sont créées, mises en œuvre et protégées par un seul centre - l'Occident mondial.

Dans le triomphe de la civilisation libérale-capitaliste occidentale, les théoriciens du mondialisme voient la preuve de la théorie du progrès. Tous les autres systèmes - civilisations, États-nations, confrontation des idéologies, etc. - appartiennent au passé. Ils sont supprimés, dépassés. Les règles de domination globale de l'Occident collectif deviennent dans ce cas un prolégomène à un Nouvel Ordre Mondial strictement unipolaire.

C'est pourquoi la Russie, qui prétend restaurer sa souveraineté civilisationnelle, attaque les règles avec tant d'acharnement, cherchant à insister soit sur sa souveraineté westphalienne (le second nomos de la Terre), soit sur quelque chose d'encore plus grand, garanti par des armes nucléaires et un siège au Conseil de sécurité de l'ONU.

Ce n'est que récemment, après le début de l'Opération militaire spéciale, que le Kremlin a commencé à réfléchir sérieusement à une véritable multipolarité, qui est en fait un retour à l'ordre mondial civilisationnel précolombien et traditionnel. La multipolarité présuppose un système de droit international fondamentalement différent de l'unipolarité, transférant le statut de souveraineté de l'État-nation à l'État-civilisation, c'est-à-dire une nouvelle édition de l'Empire traditionnel, ainsi que le principe de l'égalité de tous les pôles.

Heptapolarité

Aujourd'hui, après le 15ème sommet des BRICS, une telle heptapolarité de sept civilisations est largement esquissée :

    - Occident libéral ;

    - Chine maoïste-confucianiste ;

    - Russie eurasienne orthodoxe ;

    - Inde védantique ;

    - Monde islamique (sunnite-chiite) ;

    - Amérique latine ;

    - l'Afrique.

Ses contours sont assez clairement dessinés. Mais bien sûr, ce modèle n'est pas encore devenu un nouveau système de droit international. Nous en sommes encore loin.

Cependant, nous devons être attentifs à la profondeur de la rupture totale et radicale avec l'Occident pour justifier le droit à l'existence des civilisations et de leurs valeurs traditionnelles. Tous les pôles devront rejeter les postulats de base de l'Occident qui leur ont été inculqués de manière constante et compulsive, ainsi qu'à l'ensemble de l'humanité, depuis le début du Nouvel Âge :

    - l'individualisme,

    - le matérialisme,

    - l'économisme,

    - la technologie comme destin,

    - le scientisme,

    - la laïcité,

    - la domination de l'argent,

    - la culture de l'hédonisme et de la décadence,

    - le progressisme, etc.

Tout cela doit être retiré de la culture de toute personne qui revendique un pôle indépendant, une civilisation distincte. Aucune des grandes cultures, à l'exception de la culture occidentale, n'est fondée sur ces principes. Toutes les valeurs traditionnelles y sont totalement opposées.

La libération progressive de l'idéologie coloniale de l'Occident prédéterminera également les paramètres de base d'un nouveau système de relations internationales et d'un nouveau modèle de droit international.

Pour l'instant, les partisans d'un ordre multipolaire sont appelés à contrer de manière réactive l'enracinement des règles dictées par l'Occident global, qui s'accroche au moment unipolaire tout en connaissant un processus de lente agonie. Mais bientôt, cela ne suffira plus, et les pays des BRICS élargis - les civilisations qui ont (re)fait surface - devront poser la question du sens du sacré, de la Tradition et de ses valeurs, de l'éternité et de la dimension transcendante de l'existence.

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Le nouveau nomos de la Terre est devant nous. Une bataille féroce s'engage pour en dessiner les contours. Tout d'abord en Ukraine, qui est le front entre l'ordre mondial unipolaire et l'ordre mondial multipolaire. Et toutes les structures des différentes couches du droit international - de l'antique classique au westphalien, du bipolaire à l'unipolaire - sont clairement présentes dans cette guerre brutale pour les significations et les orientations du nouveau monde qui est en train de se créer sous nos yeux.

Notes:

[1] Buzan B., Little R. International Systems in World History. Oxford : Oxford University Press, 2010.

[2] Schmitt C. Der Nomos der Erde im Völkerrecht des Jus Publicum Europaeum. Cologne : Greven, 1950.

[3] Gilpin R., Gilpin J. M. Global political economy : understanding the international economic order. Princeton, N.J : Princeton University Press, 2001.

[4] Krauthammer Ch. The Unipolar Moment// Foreign Affairs. New York : Council on Foreign Relations. 1991. N 70 (1). P. 23-33.

[5] Fukuyama F. La fin de l'histoire et le dernier homme. NY : Free Press, 1992.

[6] Krasner S. Sovereignty : Organised Hypocrisy. Princeton : Princeton University Press, 1999.

 

La revue de presse de CD - 24 septembre 2023

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La revue de presse de CD

24 septembre 2023

Revue de presse anti-totalitarisme, garantie sans aucune intervention d’intelligence artificielle

LA CITATION DE LA SEMAINE

« Sur le terreau de ‘’l’exclusion’’ et du chômage galopant, les artistes prolifèrent ; et ils se nourrissent en circuit fermé de toute cette misère dont ils sont les parasites. »

Philippe Muray, Essais. Les Belles Lettres, 2015.

EN VEDETTE

Mise en demeure de l’Ordre des Médecins (belge)

Excellente initiative que cette mise en demeure de l’Ordre belge des médecins qui a multiplié, ces dernières années, les scandales aussi bien financiers que sexuels en protégeant des prédateurs qui ont été condamnés par la justice (Le Scouarnec, Tordjman, Hazout…). Faut-il rappeler le rapport de 2019 de la Cour des Comptes concernant le conseil de l’Ordre des médecins qui était véritablement accablant ? Ce comportement tyrannique qui consiste à retirer la possibilité de travailler aux médecins qui ne sont pas d’accord avec Big Pharma doit cesser immédiatement. Leur rôle n’est pas de se soumettre à la Doxa, aux décisions du gouvernement et aux médias, mais de garantir la sécurité des malades. Ces médecins cotisent. L’Ordre n’est certainement pas une chambre d’enregistrement des décisions du ministre de la Santé et n’a pas à négocier avec le gouvernement et les autorités publiques. Comment est-il possible d’accepter une telle humiliation du corps médical, des médecins qui totalisent presque une dizaine d’années d’études universitaires et qui se retrouvent incapables de prendre des décisions en leur âme et conscience sans être harcelés administrativement !? Un nombre croissant de médecins ne comptent pas rester les bras croisés face aux dérives du secteur médical. Dans une lettre ouverte envoyée à l’Ordre, un collectif de médecins exprime « une profonde perte de confiance dans l’intégrité et la vraie déontologie du système médical actuel dont l’Ordre des Médecins est censé être le garant ». Nous reproduisons, ci‑dessous, l’intégralité de cette lettre.

BAM News

https://reseauinternational.net/mise-en-demeure-de-lordre...

« De tous les médecins de la Gaule, ces médecins belges-ci sont les plus braves. » aurait dit César ! Une mise en demeure de derrière les fagots adressée par des pointures au misérable Ordre des Médecins belge. Les organismes correspondant ne valent pas mieux hélas dans les différents pays francophones…

Jean-Dominique Michel

https://odysee.com/@JeanDominiqueMichel:e/mise-en-demeure...

Ordre des Médecins, ça va mal finir

En ce début septembre 2023, l’incendie de la révolte semble se propager à toute la communauté médicale francophone. En Belgique d’abord, où les sanctions ordinales qui accablent les médecins vraiment attachés au sort de leurs patients prennent la plume en dénonçant « une dérive mafieuse » de leurs représentants. Naissance de l’Ordre Universel des Professions de Santé également, bravo à lui, qui s’attachera à rejuger les médecins condamnés. Au Québec ensuite, où un « médecin de la base » réclame avec insistance à ses autorités de tutelle que le sujet de la vaccination Covid soit enfin analysée avec indépendance. Du Luxembourg enfin, où le Dr Benoît Ochs est enfin parvenu à démontrer que sa condamnation n’avait été obtenue qu’au prix d’un incroyable déni de justice. Pendant ce temps-là, en France, le rouleau compresseur ordinal s’emballe toujours plus, deux ans d’interdiction d’exercice contre un médecin qui s’élevait contre la dangerosité du Gardasil, pour « avoir manqué à son obligation déontologique d’apporter son concours à l’action entreprise par les autorités compétentes en vue de la protection de la santé et de l’éducation sanitaire ». La liberté ou la soumission, la belle médecine ou le fric à tous les étages, et cette colère qui monte partout… Bonne lecture.

aimsib.org

https://www.aimsib.org/2023/09/17/ordre-des-medecins-ca-v...

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AFRIQUE

La nouvelle carte de l'Afrique

L'Alliance du Sahel est née. Une entente militaire et politique entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Peu en ont parlé. Mais c'est un fait... révolutionnaire. La géographie de l'Afrique change. Rapidement. Et les cartes encore utilisées aujourd'hui, qui reproduisent en fait celles de la période coloniale, risquent de finir bientôt remisées au grenier. S'il est vrai que Moscou soutient la révolte des États du Sahel - avec également une présence de plus en plus évidente des SMP russes, dont la célèbre Wagner - même Washington ne semble pas mécontent de certains changements en Afrique centrale. A commencer, précisément, par le Gabon. Une attitude qui révèle comment les États-Unis ont l'objectif mal dissimulé de remplacer Paris dans le contrôle d'une certaine région africaine. L'Afrique est le nouveau théâtre privilégié du Grand Jeu. Un jeu entre puissances qui ne respecte aucun schéma préétabli. Pas d'alliances ou d'alignements formels. Un jeu dont il est très difficile, aujourd'hui, d'identifier clairement les lignes et les frontières. Une certitude. La carte de l'Afrique évolue rapidement. Et la France est sur le point d'être expulsée du continent qu'elle considérait, hier encore, comme sa propriété.

euro-synergies.hautetfort.com

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2023/09/20/l...

ALLEMAGNE

L'Allemagne en crise, symbole d'une Europe dirigée par des amateurs en déroute

En période de difficultés, de crise, nous avons besoin de dirigeants intelligents, bien préparés et capables de répondre rapidement aux défis qui se multiplient. La crise de l'Europe, après tout, est là. Une question d'hommes et de femmes. Qui, au lieu de diriger un pays ou les institutions européennes, semblent de plus en plus aptes à participer aux spectacles de Maria De Filippi. Pensez à Ursula von der Leyen. Ou à Christine Lagarde. Toutes deux responsables du désastre politique et financier de l'Union européenne. Mais la situation n'est pas meilleure au niveau national. Le symbole de l'effondrement européen, l'un de ses plus insignes symboles, est sans conteste Olaf Scholz. Le chancelier allemand est à la tête de ce qui était autrefois la « locomotive européenne », mais qui est devenu l'homme malade du Vieux Continent. Il a réussi à entraîner le pays le plus dynamique dans la récession. Lui et la bande d'incompétents dont il s'est entouré. Sociaux-démocrates, verts, libéraux : une coalition non seulement improbable, mais surtout incompétente. Dépourvue de toute capacité de décision autonome en matière de politique étrangère. Oubliant que c'est précisément sur les relations internationales que reposait la puissance économique de l'Allemagne.

electomagazine.it

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2023/09/13/l...

Le capitalisme européen sur modèle allemand est à bout de souffle

Pendant le règne d’Angela Merkel, l’intégration européenne néolibérale a servi de cadre à la croissance allemande alimentée par les exportations. Mais la guerre sur le continent et une série de crises ont montré les limites de ce modèle, provoquant des scissions au sein du gouvernement d’Olaf Scholz. Lorsque les grands noms du libéralisme comme l’Economist, Der Spiegel, Politico ou le Financial Times s’empressent d’enterrer votre héritage politique en déplorant vos « occasions ratées », on peut vous pardonner de prendre la chose un peu personnellement. C’est particulièrement le cas si vous vous appelez Angela Merkel et que vous vous accrochez encore à ce vieux numéro du Time qui vous salue comme la « chancelière du monde libre ». Le mandat de seize ans de Merkel à la tête de l’Allemagne a permis à l’Europe de faire preuve d’une résilience néolibérale à toute épreuve. Son long règne illustre parfaitement l’art consistant à masquer la spirale de malheur apparemment sans fin, reliant l’effondrement financier mondial, la crise de la dette européenne, en passant par le référendum de Syriza, la crise des réfugiés de 2015, le Brexit, Donald Trump et la crise de la COVID-19. Et comme par enchantement, un drame politique éclate dès qu’elle quitte la scène à la fin de l’année 2021 : Vladimir Poutine envahit l’Ukraine, le capitalisme de l’Allemagne alimenté par les exportations s’est heurté à un mur et son système politique semble désormais ingouvernable. De manière plus générale, le consensus politique européen qui était autrefois garant de l’intégration néolibérale du continent est aujourd’hui en ruine.

les-crises.fr/

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Allemagne : des antifas camouflés en journalistes

Les photographes radicaux de gauche sont souvent à l’origine d’attaques violentes. Munis de cartes de presse, ils ouvrent la voie au plus près de leurs victimes. Et reçoivent d’importantes subventions. Junge Freiheit a mené une enquête pour savoir d’où ils viennent. Les extrémistes de gauche veulent détruire leurs opposants. Et, pour un antifa, est opposant toute personne qui n’est pas antifa. Visites à domicile, menaces, atteintes corporelles sont leur pain quotidien. Ils l’affichent sur Internet. Mais comment les autonomistes violents obtiennent-ils donc les données personnelles de leurs victimes ? Entre autres, sous le camouflage de journalistes. Car la liberté de la presse a un statut constitutionnel dans l’État qu’ils combattent. Et sous cette protection, il est possible de prendre de magnifiques photos, d’espionner et de dénoncer en passant presque inaperçu.

ojim.fr

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ARMÉNIE

Adieu au Karabakh : Les leçons d’une tragédie

Il est désormais possible de dire avec certitude que la longue, sanglante et tragique histoire de la République non reconnue du Haut-Karabakh touche à sa fin logique : les Arméniens du Karabakh ont capitulé face à Bakou.  En conséquence de « l’opération de rétablissement de l’ordre constitutionnel », également appelée « opération antiterroriste limitée » menée par l’Azerbaïdjan, les forces armées arméniennes du Karabakh ont subi de lourdes pertes et un accord de cessez-le-feu a été conclu ainsi que sur la tenue de négociations officielles quant à l’avenir de ce territoire qui a tant souffert, à savoir : la réintégration du Karabakh dans le système du pouvoir azerbaïdjanais. Les forces de maintien de la paix russes ont joué un rôle clé dans la réduction des tensions, la cessation du bain de sang et la protection de la population civile. Ils font tout, y compris au péril de leur propre vie, pour assurer la sécurité de la population civile arménienne, et des notes ont été envoyées aux forces militaires et aux autorités de l’Azerbaïdjan, selon lesquelles la Russie s’attend et espère fermement que Bakou garantira le respect des normes du droit humanitaire pour les civils.  Dans le cadre de « protestations » soigneusement orchestrées devant l’ambassade de Russie à Erevan, Moscou a été à plusieurs reprises accusé de ne pas avoir protégé le Karabakh, d’avoir trahi l’Arménie, d’avoir rompu les liens fraternels séculaires et de s’être vendu à Aliyev et Erdogan. Pour ceux qui ne comprennent pas bien l’essence du conflit, l’Observateur Continental rappelle plusieurs points importants

observateurcontinental.fr

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La Russie et l’Iran sont sur la même longueur d’onde en ce qui concerne l’Arménie

Press TV a rapporté que le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a fait part à son homologue arménien, lors d’un appel téléphonique mercredi, de ses préoccupations concernant la présence de forces militaires américaines dans ce pays du Sud Caucase. 85 soldats américains y effectuent des exercices du 11 au 20 septembre, ce qui coïncide avec une détérioration drastique des relations russo-arméniennes. Voici quelques informations de fond pour ceux qui n’ont pas suivi de près cette situation

lesakerfrancophone.fr

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La variable arménienne : le gaz et le pétrole au centre des tensions (mondiales) sur le Haut-Karabakh

Alors que viennent de débuter les manœuvres militaires arméno-américaines, qui dureront jusqu'au 20 septembre, les relations entre l'Arménie et la Russie se détériorent davantage. Le Premier ministre Nikol Pašinjan oriente de plus en plus ses choix vers l'Ouest, à la recherche de soutiens, alors que l'Azerbaïdjan concentre depuis plusieurs jours des troupes à la frontière arménienne et le long de la ligne de partage du Haut-Karabakh, aggravant le blocus de la République et rendant la situation alimentaire des Arméniens de l'Artsakh désespérée. En effet, Erevan, au mépris des accords tripartites de cessez-le-feu Moscou-Erevan-Bakou de novembre 2020, avait continué à envoyer vers l'Artsakh des marchandises non couvertes par les accords, via le « corridor humanitaire de Lacine », si bien que Bakou avait fermé l'artère, sauf à autoriser désormais (mais ce n'est pas clair) le transit de certains produits de première nécessité. Ainsi, en quête de soutien, ces derniers jours, et ce en l'espace de 24 heures, Pašinjan, pour annoncer son intention d'entamer des pourparlers urgents avec le président azerbaïdjanais Il'kham Aliev, avait fait sonner les téléphones d'Antony Blinken, d'Emmanuel Macron, d'Olaf Scholz, du président iranien Ebrahim Raisi et du premier ministre géorgien Irakli Garibašvili ; mais pas celui de Vladimir Poutine. En revanche, note l'agence de presse REX, aux cinq premiers dirigeants, le premier ministre arménien a réitéré son respect des accords d'octobre 2022 à Prague et de mai 2023 à Bruxelles, tout en taisant soigneusement l'accord de paix de novembre 2020 qui, avec la médiation de Moscou, avait mis fin au second conflit du Karabagh. Bref, très récemment, les relations entre Erevan et Moscou ont bel et bien fait des pas de géant : mais dans le mauvais sens.

sinistrainrete.info

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L’Arménie et l’Artsakh au défi de la menace turque et de l’autoritarisme russe

Depuis 2020, la situation de l’Arménie dans le sud-Caucase a radicalement changé. Renversement des alliances de son ancien allié russe, reprise des conflits au Karabagh. Malgré cela, le pays arrive à maintenir sa stabilité politique. Depuis deux ans, la situation géopolitique du Sud-Caucase a radicalement changé en défaveur des Arméniens. Sans exagération, on peut dire que cette situation est même devenue critique pour les deux entités politiques qui les représentent, la République d’Arménie bien sûr, mais aussi la République autodéterminée du Haut-Karabagh que les Arméniens préfèrent désigner sous son nom autochtone : la République d’Artsakh. Le point de bascule peut être assez précisément daté de la fin mai 2018 : de mars à mai 2018, Nikol Pachinian, une figure jusqu’alors secondaire de l’opposition arménienne, a entrepris plusieurs marches de protestation qui – parties de villes et de zones rurales – ont abouti à de grandes manifestations dans la capitale Erevan. Les revendications de « Mon Pas », le parti politique alors nouvellement créé par Pachinian, tournaient autour de questions d’écologie et surtout autour de la démocratisation de la vie publique. L’Arménie était dominée depuis vingt ans par le Parti Républicain, accusé par Pachinian et ses soutiens de corruption, de népotisme et d’autoritarisme. Quel qu’ait pu être le bien-fondé de ces critiques – et elles l’étaient au moins partiellement – le conflit politique prenait surtout sa source dans une opposition de style et de génération entre les dirigeants arméniens d’alors et leur challenger.

revueconflits.com

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AZERBAÏDJAN

Il y a le feu en Transcaucasie – Encore

Par Pepe Escobar. Le cercle Pashinyan – très proche de la foule de Soros – avait en fait abandonné le Haut-Karabakh depuis au moins trois ans. Il y a le feu en Transcaucasie. Littéralement. Une fois de plus. L’Azerbaïdjan a mis le paquet contre l’Arménie dans le Haut-Karabakh en bombardant la capitale régionale Stepanakert avec des missiles israéliens surface-surface LORA et des drones kamikazes israéliens Harop. Le système de défense aérienne Tor des forces armées arméniennes, situé près de la route Khankendi-Khojaly, a été détruit par des drones turcs Bayraktar TB2, et toutes les communications mobiles ont été complètement coupées dans le Haut-Karabakh. Cette sorte de blitz léger a été complétée par une guerre de l’information/offensive de puissance douce : une avalanche de vidéos presque en temps réel vantant les exploits militaires couplés à un sous-texte humanitaire – du genre « nous sommes déterminés à protéger la population arménienne ». Comparez avec la partie arménienne, dirigée par le Premier ministre Pashinyan : non seulement elle a totalement perdu la guerre de l’information en un clin d’œil, mais elle n’a émis que des communiqués clairsemés et incompréhensibles. Dès le départ, deux questions essentielles se posaient. Bakou se contenterait-il de l’annexion définitive du Haut-Karabakh ou attaquerait-il également le sud de l’Arménie ? L’invasion d’un territoire encerclé ne poserait aucun problème, étant donné qu’Erevan, au cours des trois dernières années, n’a pratiquement rien fait pour améliorer sa défense. C’est alors qu’un cadre plus ambitieux a commencé à se dessiner. Bakou est peut-être en train de mettre en œuvre un plan astucieux conçu par l’hégémon : jouer le pacificateur du Haut-Karabakh, sous l’égide de l’Occident, pour faire passer l’Arménie pro-russe au statut d’Arménie pro-occidentale tout en reformatant l’Arménie méridionale et le Karabakh – soit transférés à l’Azerbaïdjan, soit sous un contrôle conjoint nouvellement défini.

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BELGIQUE

Immigration. En Belgique, les clandestins peuvent compter sur le Conseil d’État…

En Belgique, les clandestins peuvent compter sur le Conseil d’État pour leur venir en aide. Tandis que les structures d’hébergement destinées aux migrants sont déjà saturées dans le pays depuis plusieurs mois, le quotidien belge néerlandophone De Standaard a rapporté, le 13 septembre dernier, une information qui ne devrait pas contribuer à soulager le système d’asile du pays… En effet, le Conseil d’État, soit la cour administrative suprême de Belgique, a suspendu, le même jour, la décision de la secrétaire d’Etat belge à l’Asile et à la Migration Nicole de Moor (CD&V) de ne pas accueillir les demandeurs d’asile masculins isolés dans le réseau d’accueil régulier de Fedasil (agence responsable de l’accueil des demandeurs d’asile en Belgique). Une mesure qui fut mise en œuvre le 29 août dernier. À l’origine de cette décision du Conseil d’État belge, la demande de suspension urgente de la mesure introduite voilà quelques jours par huit associations, dont l’Ordre des barreaux francophones et germanophones et Vluchtelingenwerk Vlaanderen. Sur son site, la cour administrative suprême de Belgique a ainsi communiqué : « Le Conseil d’État juge, à ce stade de la procédure, que cette décision ne respecte pas le droit à l’accueil conféré à tous les demandeurs d’asile par la loi du 12 janvier 2007 ».

breizh-info.com

https://www.breizh-info.com/2023/09/20/224673/belgique-co...

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CHINE

Bachar al-Assad en Chine : Un nouveau chapitre dans les relations sino-syriennes

Le président syrien Bachar al-Assad est arrivé jeudi 21 septembre en Chine à l’invitation de son homologue chinois Xi Jinping. Il s’agit de sa première visite officielle en Chine après près de deux décennies. La dernière visite de Bachar al-Assad en Chine remonte à 2004, depuis l’établissement des relations diplomatiques avec Pékin en 1956. Il doit assister samedi à la cérémonie d’ouverture des Jeux asiatiques, où le président chinois Xi Jinping rencontrera d’autres dirigeants étrangers. Selon le quotidien libanais Al-Akhbar, la visite du président Assad constitue un tournant stratégique dans les relations sino-syriennes et met en relief le rôle de la Chine dans la région, après celui qu’elle a assumé pour la réconciliation irano-saoudienne ce printemps. Les responsables chinois ont ainsi transmis un message fort sur l’abandon progressif par la Chine des considérations occidentales concernant les relations officielles avec la Syrie, et annoncé que la Chine a ouvert une nouvelle étape des relations politiques avec Damas. Selon la chaîne d’information saoudienne Al-Arabiya, la Chine est – après la Russie et l’Iran – le troisième pays non arabe visité par le président syrien au cours des années de conflit dans son pays depuis 2011. Courte vidéo à voir pour découvrir l’accueil extrêmement chaleureux fait au président syrien.

Press TV

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DÉCONSTRUCTION / SCHIZOPHRÉNIE / DÉBILITÉ

Wokisme : Nora l’exploratrice

L’idéologie woke existe – ses militants sont nombreux et actifs. Une journaliste a plongé corps et âme dans cette galaxie étrange afin de montrer comment ce faux progressisme est en réalité un « fascisme ordinaire défendu par de nouveaux inquisiteurs ». Nora Bussigny, journaliste travaillant pour Le Point et le nouveau média Factuel, s’est immergée pendant un an dans différents espaces imprégnés de wokisme, réseaux sociaux, associations ou milieux universitaires, afin de tenter de comprendre les ressorts qui animent les militants, activistes et sympathisants de cette idéologie. Elle n’y est pas allée la fleur au fusil, pleine de convictions, mais au contraire remplie d’appréhensions, inquiète et soucieuse de ne pas laisser ses a priori l’emporter sur un travail de terrain dans lequel, écrit-elle, elle a voulu se perdre jusqu’à douter d’elle-même. N’étant, de son propre aveu, ni éditorialiste, ni sociologue, ni polémiste, elle a souhaité « vivre cet affect » directement dans des groupes de paroles, des manifestations ou des associations. Elle a rassemblé les faits, les discussions, les discours et les slogans récoltés au fil de ses expériences dans un livre qui vient de paraître.

Les nouveaux inquisiteurs. L’enquête d’une infiltrée en terres wokes, par Nora Bussigny. Albin Michel, 2023.

causeur.fr

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Scandale à Rennes. La municipalité attribuera plus de subventions aux associations sportives qui déclarent des enfants « non binaires »

On atteint des sommets dans la folie furieuse impulsée par les gauchistes « woke ». Et Rennes se fait la capitale de ce délire, avec une majorité gauchiste qui profite d’une timidité de son opposition de droite à réagir fermement. Ainsi, Le Télégramme nous apprend que la municipalité veut « simplifier » les attributions de subventions aux associations sportives…et qu’elle a révisé ses calculs… en pratiquant la discrimination woke. « En ce qui concerne le critère des effectifs des pratiquants, la catégorie sexe a laissé place à une catégorie genre qui propose des cases ‘’non-binaire majeur’’ et ‘’non binaire mineur’’ en sus des traditionnelles ‘’femme majeur’’, ‘’femme mineur’’, ‘’homme majeur’’ et ‘’homme mineur’’. Certains coefficients ont également été revus à la hausse permettant notamment d’attribuer des subventions plus conséquentes aux clubs qui inscriront des filles et des mineurs non binaire » Traduction de tout ce baratin : les clubs qui déclareront des enfants « non binaires » bénéficieront de plus de subventions que ceux qui déclareront simplement des garçons ou des filles. Il s’agit donc d’une incitation à dire aux enfants de se déclarer « non binaire » et à leur rentrer dans le crâne qu’ils ne sont ni filles ni garçons dès leur plus tendre et innocente enfance. Monstrueux (discours sur le sujet à écouter à 2h34 – on y apprend que seules 20 % des associations sportives ont répondu à la première enquête, à écouter ici).

breizh-info.com

https://www.breizh-info.com/2023/09/21/224851/scandale-a-...

DÉSINFORMATION / MÉDIAS / CORRUPTION / CENSURES

Le degré zéro du réseau : ma réponse à la RTBF

Je suis citée par la RTBF (La Radio-télévision belge de la Fédération Wallonie-Bruxelles) dans un article intitulé « complotistes, extrême droite et adeptes de théories pédocriminelles », publié le 16 septembre 2023 par la RTBF et relayé au JT du même soir en Belgique. Cet article, qui n’est pas signé, cite pêle-mêle diverses personnes que l’on tente de regrouper dans « un réseau » auquel sont collées tout un tas d’étiquettes diffamantes. Je tiens donc à faire respecter mon nom et mes qualités, en réponse à une presse qui cherche plus à diffamer qu’à relayer de l’information. Si je regarde attentivement la cartographie affichée avec les flèches, et sauf erreur de lecture, je serais donc «» direct avec : 1° Karl Zéro, journaliste ; 2° « Innocence en danger France » et « Innocence en Danger Belgique », deux associations de protection de l’enfance ; 3° « Étincelles » site internet géré par Senta Depuydt (Senta Depuydt a expliqué dans sa réponse qu’elle ne gérait pas ce site) ; 4° Frédéric Goaréguer, pédopsychiatre ; 5° Biotempo Zèbre, un magazine. Dans la réalité des faits, j’ai effectivement donné une interview respective à Karl Zéro et à Biotempo Zèbre (que j’invite chacun à aller écouter et lire). Mais cela constituerait un « réseau »… En matière d’investigation journalistique, vu le niveau, je vais devoir parler simplement : de ce réseau, il n’y en a zéro !

arianebilheran.com

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Tragédie de Poissy, un courrier « honteux » ? Non, infect.

Le terme « fait divers » a dans l’esprit de l’opinion une connotation péjorative. Il renvoie souvent dans la presse ce que l’on appelle avec mépris la rubrique des « chiens écrasés ». C’est une erreur, car les faits divers ont un mérite considérable, celui de raconter une société, d’en décoder les ressorts sociaux et souvent d’en révéler les enjeux de pouvoir. Cela explique le succès de la littérature policière, ce « second rayon » ou les chefs-d’œuvre côtoient le pire. Et également la passion de l’opinion pour ces histoires qui mettent en scène l’humanité et la société, passion évidemment utilisée par l’argent pour y placer ses propres marchandises. La tragédie de Poissy, qui a vu un adolescent de 15 ans poussé au suicide par un harcèlement scolaire, est une terrible leçon de choses. Au-delà de la violence qu’elle expose, elle raconte de façon caricaturale le macronisme. Dans la façon dont le phénomène du harcèlement scolaire, symptôme des dérèglements d’une société en crise, est pris en charge et traité par la caste. Ou le mépris et l’arrogance sont les outils qu’elle utilise pour les traiter. Auxquels s’ajoutent, en cas de scandale devenant public, l’utilisation de toutes les méthodes permettant aux protagonistes de se mettre à l’abri. La rectrice de l’académie de Versailles sous la responsabilité de laquelle la tragédie s’est nouée, connaîtra peut-être quelques jours difficiles, mais pas d’inquiétude, l’étouffoir fonctionnera et elle pourra poursuivre sans problème sa carrière dans la confortable pantoufle qu’elle s’est octroyée. Gabriel Attal est un politicien rusé. Par exemple, pour masquer les aspects catastrophiques d’une rentrée scolaire qui voit l’Éducation nationale réduite à gérer une pénurie dramatique, il a lancé la polémique sur l’abaya. Grâce au système médiatique et aux surenchères de Mélenchon, la diversion a fonctionné à plein. Cette fois-ci, confronté à la tragédie de Poissy, et face au comportement scandaleux de l’administration dont il vient de prendre la direction, il a lâché celle-ci en rase campagne en qualifiant sa conduite de « honteuse ». En n’hésitant pas à peut-être prendre quelques risques vis-à-vis de son patron Emmanuel, Macron puisque la carrière de la principale responsable avait bénéficié de toutes ses attentions.

vududroit.com

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Affaire Arcom/CNews : ce doute persistant qui plane sur la neutralité politique du Conseil d'État

Le Conseil d'État doit être une juridiction indépendante politiquement. Mais l'est-elle ? la question se pose. En effet, ses membres sont fréquemment nommés à des postes proches du gouvernement. Entendons-nous bien, les membres du Conseil d’État sont nommés par décret du président de la République, ils ne sont de toute façon pas totalement indépendants. C’est pourquoi la haute juridiction administrative doit seulement s’en tenir à vérifier que la Constitution et le droit européen soient respectés. En théorie, elle ne se prononce pas sur les choix politiques du gouvernement lorsqu’elle rend un jugement ou donne son avis sur un projet de loi. Il arrive aussi que ce soit leur parcours professionnel dans le privé ou dans d’autres institutions qui interroge. Comme le 4 août dernier, lorsque la Haute juridiction administrative a refusé de lever les sanctions imposées à CNews par l’Arcom pour des propos qui remettaient en cause le consensus scientifique. Dans cette affaire, les profils du rapporteur, du rapporteur public et de la présidente de séance illustrent parfaitement le cas de figure. Par ailleurs, observer plus attentivement les profils de ceux qui ont jugé cette affaire en plein été, n'est pas dénué d'intérêt.

francesoir.fr

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Denis Olivennes, l’homme des réseaux

Denis Olivennes est né le 18 octobre 1960 à Paris. Il est le fils d’Armand Olivennes, poète et psychiatre, et d’une mère psychanalyste ; le frère cadet de François Olivennes, gynécologue obstétricien jouissant d’une certaine réputation, et le frère aîné de Frédéric Olivennes, dirigeant marketing et communication à France Télévisions en 2016, puis en 2019 directeur de la société de publicité en ligne Weborama. Depuis 2008, il est le compagnon de l’ancien mannequin Inès de la Fressange (« Nous nous sommes rencontrés en février 2008 à Méribel, où il était venu skier avec ses trois fils », Inès de la Fressange, Paris Match, « Inès de la Fressange, la vie devant soi », 20 octobre 2009, cité par Benjamin Dormann, Ils ont acheté la presse, Jean Picollec éditeur, 2012). Il a 3 enfants. Son oncle était Claude Olievenstein, fondateur d’un service spécialisé dans la lutte contre la toxicomanie à l’hôpital Marmottan. Opposé à une politique répressive, celui-ci fut l’un des premiers à préconiser l’échange des seringues pour éviter la contamination par le sida.

ojim.fr

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Guerre en Ukraine : un missile et deux journalismes

Le 6 septembre, un missile est tombé en plein cœur de la ville de Kostiantynivka (Ukraine) sur la place du marché, faisant 17 morts et plus de 30 blessés. Les médias sont unanimes : le missile vient des Russes. Mais 12 jours plus tard, après une enquête approfondie, le New York Times remet en question cette version. Une illustration de ce que peut faire le journalisme : le pire comme le meilleur.

acrimed.org

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ÉCOLOGIE (même si, parfois, il n’y a pas que des zozos !)

Le poulet ukrainien s’invite dans nos assiettes : une menace pour les éleveurs français ?

La croissance des importations de poulet, notamment Ukrainiens, en France met en évidence les défis auxquels les agriculteurs français sont confrontés, dans un environnement compétitif compliqué par les nombreuses normes et régulations.

La part de poulets consommés en France en provenance d’autres pays ne cesse d’augmenter : 41 % en 2020, 45 % en 2021, et désormais 50,5 % en 2022. L’ANVOL, interprofession de la volaille de chair, note une progression de 5,3 % des importations de viande de poulet sur le premier semestre 2023. Cette situation, actuellement exacerbée par des importations massives en provenance d’Ukraine présage de l’avenir de l’agriculture française. Contre cette concurrence des poulets ukrainiens, l’ANVOL sollicite la mise en œuvre de la clause de sauvegarde, mais le ministre de l’Agriculture n’a pas souscrit à la demande, « pour ne pas envoyer de signal hostile à l’Ukraine ». De plus, la pression médiatique et de lobbying des associations écologiques aboutit à interdire aux agriculteurs l’utilisation de produits qui leur apportent des solutions efficaces contre les maladies ou les ravageurs de leurs cultures. L’obligation de remplacer les herbicides par des opérations mécaniques implique une augmentation du coût à l’hectare du désherbage, une consommation de carburant accrue, et un coût de main-d’œuvre exponentiel par une multiplication du temps nécessaire. Pour les écologistes, il est très positif de ne pas produire des poulets en France, car ainsi on n’est pas incommodés par l’odeur des fientes. Peu importent les conditions dans lesquelles sont produites ces volailles, peu importe ce qu’elles mangent, du moment que ce n’est pas chez nous, et qu’on les ait pour pas cher !

contrepoints.org

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ÉDUCATION

Poissy (78) : un adolescent de 15 ans se plaignant de harcèlement scolaire se suicide, le rectorat avait menacé ses parents d’une plainte en cas de dénonciation calomnieuse

Ignoble fait de société. Un adolescent de 15 ans s’est suicidé début septembre à son domicile de Poissy, dans les Yvelines. Les parents avaient alerté son établissement sur des faits de harcèlement scolaire. Le rectorat avait répondu en mai en leur demandant « d’adopter une attitude constructive et respectueuse », leur rappelant les risques en cas de dénonciation calomnieuse. Après l’alerte des parents, une réponse à peine croyable du rectorat. Un adolescent de 15 ans s’est suicidé le 5 septembre à son domicile de Poissy, dans les Yvelines. Le jeune homme était scolarisé jusqu’à l’année dernière dans un lycée professionnel de Poissy, et venait de faire sa rentrée dans un nouveau lycée professionnel du 14e arrondissement de Paris. Selon ses proches, le jeune avait été harcelé ces derniers mois par deux camarades. L’adolescent était à ce moment-là élève de troisième en prépa professionnelle au lycée Adrienne-Bolland de Poissy. Ses parents avaient alerté le proviseur de l’établissement. Dans un courrier daté d’avril et consulté par BFMTV, les parents de l’adolescent indiquent qu’une main courante a été déposée au commissariat de Poissy, puisqu’ils ne voyaient pas arriver « la réponse » promise par la communauté éducative. Le dimanche 17 septembre, le ministre de l’Éducation national Gabriel Attal, qui paraît-il à fait du harcèlement scolaire une de ses priorités, a juste déclaré : « C’est honteux ». Les deux lettres, des parents et du rectorat, sont publiées dans ce lien.

fdesouche.com/

https://www.fdesouche.com/2023/09/16/poissy-78-un-adolesc...

De Samuel Paty au jeune Nicolas : itinéraire d’une rectrice hors-sol

La rectrice de l'académie de Versailles, mise en cause dans le suicide très médiatique du jeune Nicolas, le 5 septembre, est dans l'œil du cyclone. Au-delà même de ce courrier, des mots employés et des manquements éventuels, son parcours est emblématique d'une partie des maux qui dissolvent l'Éducation nationale. « Les femmes et plus largement toute la société ont encore du chemin à faire pour parvenir à l’égalité », déclarait Charline Avenel, dans une interview publiée sur le site Sciences Po Carrières. Mais dans ce combat, chacune pour soi et toutes les iniquités sont autorisées ! Pour la nommer rectrice de l’académie de Versailles, Macron n’hésita pas à modifier les règles de nomination en les assouplissant jusqu’à les faire plier, car sa camarade de promotion à l’ENA n’avait pas les diplômes nécessaires. Le Conseil des ministres avalisa cet aménagement en octobre 2018. Elle quitta alors son poste de secrétaire générale de Sciences Po. Invitée de France Bleu Paris en 2019, la rectrice invitait les parents et les élèves à « faire confiance à l’institution » pour lutter contre le harcèlement scolaire et indiquait deux ressources principales : téléphoner au 3020 (simple comme un coup de fil !) et le « banc de l’amitié » dès la maternelle où l’on comprend combien « l'empathie, le collectif est important ». On ignore si Charline Avenel a essayé de faire asseoir sur ce banc de l’amitié des ados élevés au rap, aux jeux vidéo et aux réseaux sociaux… Totalement hors-sol, la rectrice vantait, plutôt que les sanctions à l’égard des harceleurs, « des dispositifs qui misent sur l’empathie, par exemple le dispositif de préoccupation partagée » (sic). Une empathie dont elle semble elle-même grandement dépourvue – les parents de Nicolas sont là pour en témoigner.

bvoltaire.fr

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Reportage : deux élus face au lycée forteresse de Stains (Seine Saint Denis)

À Stains, en Seine Saint Denis, ce 19 septembre, vers 15h30, deux voitures s’arrêtent le long de la rue qui longe le lycée Maurice Utrillo. En sortent deux députés français du groupe Rassemblement national, Laurent Jacobelli et Julien Odoul. Costume, cravate, ils sont accompagnés de leurs collaborateurs parlementaires et de quelques journalistes, dont BV. Difficile de ne pas remarquer l’inscription en lettres noires qui macule la barrière de travaux, face à l’entrée du lycée Utrillo : « Abaya : I have a dream de porter ce que je veux ». Martin Luther King revêtu du costume islamique, en somme. On peut lire aussi ce slogan des vieilles batailles de l’avortement dans les années 1970 : « Mon corps, mon choix ». Les revendications de l’islam radical emballées dans les oripeaux de la gauche française. C’est dans ce lycée Utrillo qu’une partie des professeurs se sont mis en grève pour protester contre l’interdiction de la fameuse abaya décrétée par le nouveau ministre de l’Éducation nationale Gabriel Attal. Et contre « le manque de moyens ». C’est à Stains, où une immense mosquée est en construction, qu’une rue avait été temporairement rebaptisée du nom d’une femme de Mahomet. C’est aussi dans cette ville que, la semaine dernière, un policier a été passé à tabac par une vingtaine d’individus dans le quartier du Clos Saint Lazare. Un quartier vert et propret, et pour cause : l’État a injecté 200 millions d’euros dans sa rénovation, précisent les élus. La reconnaissance des habitants s’arrête là. On a le sens de l’accueil au lycée Maurice Utrillo de Stains. Les deux élus sont à peine arrivés que des rideaux se ferment en haut du bâtiment. Les grilles du bâtiment sont elles-aussi fermées. L’accueil du lycée laisse les élus dehors : ils y resteront. Un peu plus tard, une femme viendra rabattre d’autres portes de fer, derrière la première enceinte. Au cas où les députés décident de défoncer la grille ? Pour cacher la délégation aux élèves ? Mystère.

bvoltaire.fr

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ÉNERGIE

Fini le gaz russe ! Les atlantistes achètent maintenant de l'uranium russe pour les centrales nucléaires

Finis les gazoducs de méthane en provenance de Russie ! Faisons des sacrifices pour le cercle corrompu autour de Zelensky et achetons, au prix fort, du gaz liquéfié. Et nous ruinons la zone marine protégée de Bergeggi (Italie) pour y faire entrer les méga-navires et y installer le regazéificateur. Celui-ci traitera le GNL acheté à la Russie... Brillant ! Donc plus de gaz et, au nom de la protection de l'environnement, place au nucléaire. Bravo, bis, encore ! Et qui gère près de 50 % de l'approvisionnement mondial en combustible nucléaire ? Rosatom, un groupe russe. Bien sûr, d'autres pays exploitent l'uranium - du Niger à l'Ouzbékistan en passant par le Kazakhstan - mais c'est la Russie qui l'extrait et le transforme pour produire l'isotope utilisable.

electomagazine.it

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ÉTATS-UNIS

Le gâteux, le pas gâté et le raté

Le président Biden, contre lequel nombre d’élus Républicains rêvent d’une procédure d’impeachment, est jugé trop âgé pour exercer à nouveau la plus haute fonction par ¾ des Américains interrogés. Kevin McCarthy a lancé le premier acte de la procédure de destitution à l’encontre du président Joe Biden. En toute logique, normalement, cela devrait marquer un moment d’inquiétude, voire d’angoisse, dans le camp Biden. Or les Démocrates semblent indifférents, voire contents… En effet, le parti Républicain va mal en réalité, et cette procédure en est le reflet. Harold Hyman raconte et analyse. Le 12 septembre, Kevin McCarthy a finalement ordonné une enquête pour voir s’il y a matière à impeachment. La chose la plus étonnante, dans ce nouveau chapitre d’un feuilleton politico-judiciaire américain sans fin, c’est sa très faible possibilité de réussite ! Le président de la Chambre des représentants des États-Unis a ordonné l’ouverture d’une enquête préliminaire, qui dira si l’on peut constituer une commission parlementaire d’enquête à charge et à décharge, ce qui marquerait le début formel de l’impeachment. Mais cela prendrait de nombreuses semaines, et paralyserait les travaux de la Chambre. Est-ce que les députés républicains eux-mêmes accepteraient l’ouverture de la phase « impeachment » ? 14 députés ont gagné dans des zones qui ont majoritairement choisi Biden président. Ces quatorze élus, déjà, n’auraient aucune envie d’autoriser un impeachment car ils craignent pour leur réélection. Sur le fond, il n’y a pas une masse incontournable de faits incriminants ni même nouveaux. Les sénateurs Républicains ont déjà mené une enquête en 2020 contre Joe Biden, avec les mêmes éléments qui sont maintenant ressuscités par M. McCarthy. Ce dernier, de tendance modérée, est l’un des présidents de la Chambre les plus mal installés, suite aux concessions explicites accordées à son aile droite populiste dans un « pacte » qui permet à un seul député d’exiger sa révocation du perchoir. Le chef de file de ce groupe est Matt Gaetz, de Floride, qui a trouvé l’ouverture de cette nouvelle enquête parfaitement insuffisante, et a dénoncé le manque de sincérité de M. McCarthy – « Les mots du président de la chambre ne sont pas sincères ! ». Il menace à présent de renverser le président de son perchoir, et il en a le pouvoir.

causeur.fr

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La diplomatie américaine a subi ces deniers temps un certain nombre de contrariétés

Tout a commencé avec la décision prise par Washington en juillet dernier d’autoriser la livraison à l’Ukraine d’Armes à Sous-Munitions, soulevant la réprobation de tous les signataires de la Convention d’Oslo (112 Etats, quand même). Certes la Russie a été la première à utiliser ces armes en Ukraine, certes ni la Russie ni l’Ukraine ni les Etats-Unis ne sont signataires de cette convention, mais il n’en reste pas moins que l’usage des ASM est considéré comme contraire au Droit International Humanitaire et donc parfaitement condamnable. C’est ce qui a été rappelé la semaine dernière à Genève lors de la 11ème réunion des Etats parties à la Convention d’Oslo. Si la plupart des intervenants se sont contentés de reprendre les principes fondamentaux de la convention sans nommer les pays en cause, renvoyant ainsi dos à dos Washington et Moscou, certains ont dénoncé nommément les Etats-Unis : Cuba, sans surprise, mais aussi la Nouvelle-Zélande et, de manière très surprenante, les Philippines, qui viennent pourtant d’autoriser de nouveau l’installation de bases américaines sur leur sol. Quant aux ONG présentes à Genève, elles ne décolèrent pas, même si, pour ne pas compromettre leurs sources de financement, elles s’obligent à une certaine retenue. La réunion du G20 à Delhi, les 9 et 10 septembre, a marqué un nouveau recul de l’influence politique américaine dans le monde.  Le communiqué final, en effet, ne condamne pas l’agression russe en Ukraine et ne limite pas l’utilisation des énergies fossiles. Il faut y voir le résultat des pressions russes mais aussi chinoises. Ces deux pays ont d’ailleurs, d’une certaine manière, snobé le G20 : ni Poutine (de toute façon empêché par un mandat d’arrêt international), ni Xi Jinping ne se sont déplacés. Il faut y voir bien plus que des rivalités régionales (problèmes frontaliers sino-indiens, par exemple). Pour la majorité des participants, l’Occident n’est plus qu’une région dans une planète multipolaire. Le Ministre des Affaires Etrangères indien a d’ailleurs été très explicite à ce sujet : « Il faut que les Occidentaux, a-t-il dit, cessent de croire que leurs problèmes sont ceux du monde ». On serait tenté d’opposer le G20 aux BRICS mais plusieurs membres des BRICS se trouvent au G20.

geopragma.fr

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Medicaid : des millions d’Américains pauvres sont exclus de la couverture médicale

Les États-Unis sont en train de démanteler l’un des derniers piliers de leur filet de sécurité datant du Covid. Pour le président Joe Biden, le moment ne pourrait être plus mal choisi. Pour la première fois en trois ans, les États du pays, tant bleus (démocrates) que rouges (républicains), sont en train de purger de leurs programmes Medicaid des millions de personnes à faible revenu, après l’expiration, au printemps dernier, d’une politique de pandémie destinée à empêcher les personnes vulnérables de perdre brutalement leur couverture médicale. Près de 4 millions d’Américains ont été exclus de Medicaid au cours des trois derniers mois, la plupart d’entre eux ayant perdu leur assurance pour des raisons administratives. Selon les estimations officielles, ce nombre devrait atteindre 15 millions à la même date l’année prochaine, mais la crainte est que le bilan final ne soit encore plus lourd. Ces résiliations massives, qui représentent le plus grand remaniement du paysage de l’assurance maladie depuis l’Obamacare, surviennent alors que les cas de Covid augmentent à nouveau et que Biden se lance pour sa réélection, dans une campagne centrée sur le thème : convaincre les électeurs de la classe ouvrière qu’ils sont mieux lotis qu’avant.

les-crises.fr

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FRANCE

Nucléaire : l'embargo américain sur la Russie freine la vente d'Arabelle à EDF

La semaine dernière, Bruno Le Maire s'est entretenu avec le président de General Electric. Si Bercy ne communique pas sur le contenu des discussions, c'est l'embargo américain sur la Russie qui pose actuellement problème. Il pourrait compromettre le carnet de commandes de GE Steam Power, une filiale stratégique rachetée par EDF. Bruno Le Maire s'est entretenu le 14 septembre dernier avec Larry Culp, le PDG de General Electric (GE) au sujet de la cession en cours de sa filiale GE Steam Power - fabricant de la turbine Arabelle - à EDF. Annoncée à Belfort en février 2022 par Emmanuel Macron, qui prononçait un discours devant une turbine Arabelle, le rachat de ce fleuron stratégique français était alors présenté comme une victoire emblématique du nouveau positionnement politique et industriel du président sortant. Mais le déclenchement de la guerre en Ukraine n'a pas facilité les négociations avec les américains de GE. Le « closing » de l'opération prévu pour l'été a été repoussé. Les États-Unis et le Royaume-Uni ont pris des mesures d'embargo qui visent à pénaliser le secteur nucléaire russe. Et ils exercent une pression supplémentaire sur l’Union européenne pour qu’elle s’attaque également à l'industriel russe Rosatom, épargné jusque-là par les sanctions européennes. Le géant industriel russe est aussi mis en cause par des ONG.

challenges.fr

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De Richelieu à Catherine Colonna : la diplomatie LGBT+ d’Emmanuel Macron

Un an après avoir nommé un ambassadeur à la cause LGBT+, voici que le ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, vient d’annoncer la création d’un fonds de deux millions d’euros pour défendre les droits des personnes LGBT+ dans le monde. Qui pourra désormais oser dire qu’il n’y a pas de cohérence dans la politique étrangère d’Emmanuel Macron ? Le reproche lui est souvent fait d’avoir conforté comme jamais notre pays dans son rôle de remorque de la politique étrangère américaine dans le monde. Cet ajout sociétal au train diplomatique de la France va bien dans ce sens, les États-Unis de Joe Biden n’étant pas en reste sur ce sujet.

bvoltaire.fr

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Cinéma français : exception culturelle ou tonneau des Danaïdes ?

La Cour des comptes a décortiqué le fonctionnement du Centre national du cinéma (CNC) sur les années 2021-2022. Le CNC finance le cinéma français en mode pompe à fric, puisque 60 à 70 % de ses ressources reposent sur des taxes. D’où, note la Cour des comptes, « une situation financière très confortable », « un fonds de roulement et une trésorerie élevée », ce qui ne l’empêche pas de peser sur les finances publiques en ayant recours à des crédits budgétaires. Notant que le CNC finance une politique de soutien « généreuse » qui « bénéficie d’un large consensus des professionnels qui y sont étroitement associés » (tu penses !), la Cour des comptes relève, en conclusion, « une moindre efficience des aides ». Comprenez, derrière l’anglicisme, que le CNC finance beaucoup de films qui font un flop en salles. Leur contribution « au succès et au rayonnement du cinéma français, objectifs centraux de la politique de soutien, semble loin d’être probante », écrit poliment la Cour des comptes. Mais que les professionnels du cinéma se rassurent. Un rapport de la Cour des comptes n’oblige à rien. Sa recommandation n° 7, « mettre en œuvre une réforme approfondie des aides », restera lettre morte. Ensuite, aucun signe n’annonce la fin de la manie taxatrice en France. Les films insipides, moralisateurs et barbants, recommandés par la presse et projetés devant des salles vides, ont encore de belles heures devant eux.

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Pendant que leurs compatriotes se font suriner par des chances pour la France, des « juges » du Syndicat de la Magistrature font la chenille à la fête de L’Huma

120 attaques au couteau par jour, des milliers de victimes de l'insécurité, des multirécidivistes en liberté dans les rues ... et les « juges » du Syndicat de la Magistrature qui font la chenille à la fête de l'Huma. Fatigué.

https://twitter.com/francois_blum

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GAFAM / IA

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« ONCLUSIVE. Le 1er plan de licenciements massifs en raison de l’IA ! ».

« Skynet commence à apprendre à vitesse géométrique », c’est par l’une de ces phrases que l’on comprend dans le film Terminator, que l’IA a commencé à dépasser l’homme, jusqu’à vouloir le détruire ce qui provoqua la guerre de l’homme contre les machines, une guerre, où… l’homme est bien fragile, bien faible face à la puissance de calcul illimité des ordinateurs. Nous y sommes. Skynet, dans la vraie vie, la nôtre ne s’appelle pas Skynet. Vous le connaissez plutôt sous le nom grand public de ChatGPT. Lorsque je commence cet article par « Skynet commence à apprendre à vitesse géométrique », ce n’est pas un hasard. Hier je lisais cela dans la presse spécialisée (source ici) qui consacrait un article aux progrès exponentiels des algorithmes dans le laboratoire de Los Alamos aux États-Unis. « Summit, le cinquième superordinateur le plus rapide au monde, bat des records grâce à un algorithme de Machine Learning. Ce dernier a permis de traiter des ensembles de données massifs qui dépassent la mémoire disponible d’un ordinateur. L’algorithme a franchi le cap de l’exaoctet. Un algorithme développé via le Machine Learning au Laboratoire national de Los Alamos est parvenu à factoriser d’énormes ensembles de données. Ces derniers dépassent la mémoire disponible d’un ordinateur. L’algorithme a franchi le cap de l’exaoctet. Pour réussir cet exploit, l’algorithme a identifié les caractéristiques clés des données avant de les diviser en lots gérables. » Si vous n’avez rien compris, ce n’est pas grave. Je vous assure. Retenez simplement que « Skynet commence à apprendre à vitesse géométrique », ce qui veut dire vite. Très vite. Trop vite. Comme ChatGPT qui commence à déferler dans nos vies et dans nos emplois… et croyez-moi, cela va faire très drôle à de très nombreuses personnes encore un peu trop sûres et certaines de leurs « qualités » et de leurs « supériorités » intellectuelles… qui vont s’avérer pour leur emploi aussi efficaces que la ligne Maginot pour la défense de la France en juin 40. Explications.

insolentiae.com

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GÉOPOLITIQUE

Le conflit au Karabakh modifiera la perception qu’ont les principaux acteurs les uns des autres

Bien que les combats n’aient duré qu’une journée, ils vont modifier la perception qu’ont les principaux acteurs les uns des autres. Pour commencer, les Arméniens moyens estiment – à tort ou à raison – que le Premier ministre Pashinyan a « trahi » la cause de leur pays au Karabakh, qui a toujours été universellement reconnu comme une terre azérie. Cela pourrait conduire à une agitation antigouvernementale accrue qui pourrait à son tour déstabiliser davantage son emprise sur le pouvoir, déjà incertaine. Une révolution de couleur et/ou un coup d’État militaire ne sont donc pas à exclure. Deuxièmement, il est peu probable que ces mêmes Arméniens moyens soient reconnaissants à la Russie d’avoir une fois de plus sauvé leurs forces d’occupation en Azerbaïdjan grâce au deuxième cessez-le-feu qu’elle a négocié en trois ans, en raison du déluge de propagande anti-russe auquel ils ont été exposés depuis l’arrivée au pouvoir de Pashinyan. Leurs diasporas ultranationalistes basées en France et aux États-Unis leur ont fait subir un lavage de cerveau par l’intermédiaire des « ONG », les incitant à blâmer à tort Moscou pour l’échec de leur projet impérial-revanchiste en Azerbaïdjan. Ensemble, ces nouvelles perceptions auront pour effet combiné de révolutionner le Caucase du Sud. La Russie, l’Azerbaïdjan, la Turquie et peut-être l’Iran devraient tous rationaliser des corridors géoéconomiques qui changeront la donne, tandis que l’Arménie se retranchera probablement davantage dans l’isolement qu’elle s’est imposé. Erevan pourrait profiter de la manne qui s’annonce dans la région en débloquant simplement le commerce sur son territoire, comme elle a accepté de le faire dans le cadre du cessez-le-feu de novembre 2020, bien que cela nécessite un gouvernement véritablement multipolaire pour être mis en œuvre. C’est là que réside le défi, car les événements de ces trois dernières années ont rendu l’Arménien moyen très sensible aux récits de division et de domination inventés par l’Occident, qui utilisent les différences ethniques, religieuses et politiques comme arme pour monter les gens contre leurs voisins. Il sera donc extrêmement difficile pour un gouvernement véritablement multipolaire de voir le jour en Arménie dans un avenir proche, car la présence continue des « ONG » et le choc de la perte de deux guerres consécutives entretiendront le ressentiment. C’est pourquoi il faudra probablement attendre un certain temps avant que l’Arménie n’élise au pouvoir un homme politique pragmatique qui sortira son pays de l’isolement qu’il s’est imposé et qui est encouragé par l’Occident, la période intérimaire (dont la durée est actuellement indéterminée) étant caractérisée par une pauvreté et une instabilité accrues. Les Arméniens qui se soucient sincèrement de leurs compatriotes et de leur pays devraient donc prendre l’initiative d’aider à modifier positivement les perceptions dans le sens nécessaire à la réintégration du pays dans sa région.

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Sécurité en Asie centrale : comment Tachkent cherche à peser aux Nations Unies

Pour lutter contre leur isolement, nombre de pays d’Asie centrale accentuent leur intégration au sein des institutions de coopération internationale. Parmi eux, ces dernières années, les dirigeants de l’Ouzbékistan, ont tenté de mettre en œuvre une politique étrangère qui soit davantage avec les organisations internationales. L’un des domaines prioritaires est le développement et le renforcement d’une interaction multiforme avec l’ONU et ses structures spécialisées. En particulier, Tachkent élargit aujourd’hui considérablement ses contacts avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), le Centre régional des Nations Unies pour la diplomatie préventive en Asie centrale (UNRCCA), l’Organisation internationale pour les migrations. (OIM) et d’autres organisations des Nations Unies. Dans le même temps, elle attache une importance primordiale à assurer la sécurité et la stabilité en Asie centrale et à accroître son rôle dans le système des relations internationales.

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Grande-Bretagne

Le Royaume-Uni pourrait empêcher Assange de faire appel devant la Cour européenne des droits de l’Homme

Les autorités britanniques nient que l’affaire concerne la liberté de la presse, et elles ne diront rien sur la possibilité pour Assange de se rendre en France. S’il est expulsé du Royaume-Uni, Julian Assange, l’éditeur australien de WikiLeaks, risque jusqu’à 175 ans de prison aux États-Unis pour avoir publié des informations révélant des crimes de guerre et des actes de torture commis par les États-Unis. Son équipe juridique a déclaré qu’elle prévoyait de faire appel de l’affaire d’extradition devant la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) à Strasbourg, en France, en faisant valoir que la procédure judiciaire britannique a été entachée d’irrégularités. Toutefois, selon les experts, il est peu probable qu’Assange, qui est actuellement détenu sans inculpation à la prison londonienne de Belmarsh dans l’attente de son extradition, soit autorisé à assister physiquement aux audiences de la CEDH à Strasbourg, qui se trouve dans la région française de l’Alsace. « L’argument des autorités britanniques contre la libération sous caution a toujours été qu’il représentait un risque de fuite important et un rappel de ses sept années passées dans l’ambassade équatorienne », a déclaré à Truthout Tim Dawson, de la Fédération internationale des journalistes, un groupe qui s’oppose à la détention d’Assange. « Je ne vois pas comment ils vont permettre que quelque chose de similaire se produise. » L’une des raisons pour lesquelles le ministère de l’Intérieur britannique pourrait être nerveux à l’idée de laisser Assange assister aux audiences est que cette « fuite » pourrait prendre la forme d’une demande d’asile embarrassante une fois qu’Assange aura atteint le sol français – une demande qui jouirait d’une grande crédibilité, étant donné que des représentants du gouvernement des États-Unis ont déjà violé le secret professionnel de l’éditeur et envisagé activement de tuer leur futur accusé, et étant donné que le processus judiciaire britannique a comporté des conflits d’intérêts documentés. Un porte-parole du ministère britannique de l’Intérieur a refusé de dire si Assange serait autorisé à assister aux audiences de la CEDH, soulignant que tout recours à la CEDH restait théorique pour l’instant. L’équipe juridique d’Assange a essayé l’année dernière de faire appel de manière préventive devant la CEDH, mais il lui a été répondu à l’époque que la procédure d’appel britannique devait d’abord être épuisée, selon Kevin Gosztola, qui a écrit un livre sur l’affaire. Selon Kevin Gosztola, auteur d’un livre sur l’affaire, ce calendrier inquiète les avocats d’Assange.

les-crises.fr

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Birmingham : « La force du hijab », première sculpture au monde célébrant les femmes portant le foulard islamique, sera installée le mois prochain au sein d’un quartier à forte majorité musulmane

Une sculpture sera dévoilée le mois prochain à Birmingham en Angleterre pour célébrer les femmes qui portent le hijab. Elle est considérée comme la première du genre au monde. « The Strength of the Hijab » (NDR : la force du hijab) a été conçu par le célèbre sculpteur Luke Perry et sera installé dans le quartier de Smethwick à Birmingham en octobre. La sculpture mesure cinq mètres de haut et pèse environ une tonne. Pour l’artiste : « La force du hijab est une pièce qui représente les femmes qui portent le hijab de foi islamique, et elle est vraiment là parce qu’il s’agit d’une partie sous-représentée de notre communauté, mais si importante. Ils ont besoin de visibilité, c’est très important. Travailler avec la communauté pour concevoir le design de cette sculpture a été vraiment excitant car nous ne savions pas au départ comment aboutirait le projet. Nous avons décidé de l’installer à Smethwick, où énorme partie de la communauté est de confession islamique. » (…) « On ne voit que très rarement de représentations de la femme voilée, notamment dans les œuvres d’art publiques, et il est très rare qu’il soit mis en valeur ». Luke Perry avait déjà conçu la sculpture « Black British History is British History », aux côtés de Canaan Brown, qui a été installée à proximité de Winson Green en mai, une œuvre dégradée peu de temps après son installation. Perry admet que cette nouvelle sculpture pourrait être également être « controversée », estimant cependant qu’il était important de représenter tous ceux qui vivaient au Royaume-Uni. Il témoigne : « Je ne pense pas que les gens qui dégradent mes œuvres aient des arguments qui tiennent la route, mais nombre de nos concitoyens s’opposent aux différences que nous avons dans nos communautés et aimeraient qu’elles soient plus divisées. Mais l’avenir de notre pays dépend de ce qui nous unit, et non de ce qui nous sépare, c’est pourquoi il est important d’avoir une représentation dans l’ensemble du Royaume-Uni, de tous ceux qui vivent ici. » La sculpture, commandée par l’association caritative Legacy West Midlands, est en acier et sera galvanisée avant son installation définitive.

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Hongrie

Viktor Orbán : « L’Europe souffre de la décision de Bruxelles d’entrer en guerre »

Dans l’interview qu’il a accordée la semaine dernière à Kossuth Radio, le Premier ministre hongrois Viktor Orbán a abordé une série de questions urgentes, notamment l’impact économique de la guerre en Europe, les politiques de protection de la famille et la nécessité d’une coalition plus favorable à la famille en Europe. Voici un résumé de ses principaux points. Le Premier ministre Viktor Orbán a commencé son interview sur « Good Morning, Hungary » en soulignant les conséquences néfastes de la décision de Bruxelles de s’engager dans un conflit, déclarant que « toute l’Europe souffre de la décision de Bruxelles d’entrer en guerre ». Il a également souligné l’importance de promouvoir la paix en déclarant : « Plus la guerre causera de problèmes économiques, plus la question sera posée avec insistance : Pourquoi faisons-nous cela ? » Le Premier ministre Orbán a exprimé son impatience et sa frustration face à l’inflation, l’attribuant principalement à la politique européenne et à la guerre. Il a déclaré : « Je suis impatient et en colère contre l’inflation, comme tout le monde. Elle est due à la politique européenne, et principalement à la guerre. Si la guerre était terminée, la situation économique s’améliorerait immédiatement ». Il a également souligné l’impact négatif des spéculateurs qui profitent du conflit en cours, en insistant sur le fait que les pays en souffrent.

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Dóra Dúró : « Nous rejetons l’immigration légale comme illégale et nous devons résoudre nos problèmes démographiques par nos propres efforts »

Dóra Dúró est vice-présidente du Parlement hongrois et vice-présidente du parti nationaliste hongrois Mi Hazánk (Notre patrie) dirigé par László Toroczkai. Lionel Baland l’a rencontrée au Parlement hongrois et interrogée pour Breizh-info.

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Miklós Szánthó : « La Hongrie est un exemple de promotion réussie des valeurs telles que Dieu, la patrie et la famille » [Interview]

Miklós Szánthó est avocat et analyste politique, et dirige le Centre pour les droits fondamentaux (Alapjogokért Központ), un institut de recherche juridique conservateur fondé en 2013 en Hongrie. Notre confrère Álvaro Peñas l’a interrogé pour The European Conservative, voici la traduction ci-dessous.

breizh-info.com

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IMMIGRATION / ISLAM

Accueillir et intégrer les personnes réfugiées en milieu rural

Voici l’avant-propos du « Guide d’accueil en ruralité » d’Alain Régnier, Délégué interministériel chargé de l’accueil et de l’intégration des réfugiés. « Le guide que vous vous apprêtez à lire résulte d’une conviction forte : celle que l’installation de personnes réfugiées dans des communes rurales peut être une opportunité autant pour les territoires et leurs habitants que pour les personnes réfugiées elles-mêmes. Ce guide s’inscrit aussi dans la volonté du Président de la République et du Gouvernement de mieux répartir l’accueil des demandeurs d’asile et des réfugiés sur tout le territoire métropolitain. D’un côté, les communes rurales apparaissent comme des espaces propices à l’intégration pérenne des réfugiés : ces territoires se caractérisent souvent par des opportunités d’emplois variées, une meilleure accessibilité au logement et une population locale souvent prête à s’engager pour l’accueil de nouveaux arrivants. De l’autre, l’accueil de ménages réfugiés peut contribuer à revitaliser des territoires ruraux, dans le cadre du projet de territoire porté par les élus locaux. L’arrivée de personnes bénéficiant de la protection de la France peut également favoriser la mobilisation des habitants et le dialogue interculturel. Néanmoins, certaines caractéristiques des territoires ruraux peuvent entraver un parcours d’intégration fluide : difficultés à accéder aux structures de formation en français, aux soins ou à se déplacer d’une manière autonome. À la lumière de ces constats, ce guide a l’ambition d’être un outil opérationnel permettant d’orienter et d’accompagner tout élu ou porteur de projet souhaitant favoriser l’accueil en milieu rural et contribuer à une meilleure intégration des réfugiés en France. » Commentaire de Breizh-info : « L’État français veut imposer des migrants partout en hexagone. Pour qu’à terme l’intégralité de nos territoires ressemblent sans doute à la Seine St Denis. Vu la croissance démographique des populations extra-européennes, cela semble être un avenir tout tracé que nos dirigeants, qui ont par ailleurs abandonné les citoyens en matière d’économie, de santé, de sécurité, veulent imposer. Pour se faire, ils utilisent les fonds publics et les gros moyens. Ainsi ce document de propagande dans lequel les élus sont invités à manipuler l’opinion public via des techniques éprouvées (témoignages d’acteurs associatifs, focus uniquement sur certains aspects de l’immigration…). On y trouve toutes les astuces, les financements, les façons de dépenser l’argent public…c’est effarant. »

accueil-integration-refugies.fr

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Michel Onfray sur l’immigration : « L’Europe n’est pas débordée, l’Europe veut ça »

L’impérialisme européen mis en exergue par Michel Onfray. Immigration = esclavagisme, patronat (main d’œuvre à bas coût) et gauche (créolisation) dans le même bateau. Et mise en perspective de l’absence totale du respect du corps humain à travers les dérives des différents trafics d’organes et d’enfants notamment. Une interview décapante de Laurence Ferrari.

Le fétiche et la marchandise, par Michel Onfray. Bouquins, 2023.

CNews

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En Italie et en Allemagne, on constate que les origines étrangères similaires ont des surpondérations comparables dans la criminalité par rapport aux autochtones

La surreprésentation de certaines nationalités dans la criminalité est néanmoins une réalité, quels qu'en soient les facteurs. Les mêmes tendances s'observent dans toute l'Europe de l'Ouest, exemple dans ces tableaux de 2 pays pourtant bien différents, l'Italie et l'Allemagne.

@marc_vanguard

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IRAN

Le président iranien Ebrahim Raïssi s’adresse à l’Assemblée générale des Nations unies : ce qu’il faut savoir

Par Gilbert Doctorow. Comme vous le verrez dans cette interview (https://www.urmedium.net/presstv/126282), je suis allé au-delà de la question immédiate de la position de l’Iran sur l’hégémonie mondiale des États-Unis et j’ai replacé le discours du président iranien dans le contexte d’une série de réalisations diplomatiques qui ont commencé par le rétablissement des relations diplomatiques avec l’Arabie saoudite au printemps dernier. Puis il y a eu la conclusion d’accords longtemps retardés avec la Russie sur les investissements dans un nouveau corridor nord-sud reliant l’Asie centrale et la Russie par le train et la logistique intermodale à travers l’Iran jusqu’aux ports indiens. Le mois dernier, nous avons assisté à l’invitation faite à l’Iran de devenir membre à part entière du groupe des BRICS le 1er janvier 2024. Et dans les jours précédant l’arrivée des délégués à l’Assemblée générale des Nations unies, un accord a été conclu avec les États-Unis sur l’échange de prisonniers et le déblocage de 6 milliards de dollars d’actifs iraniens gelés depuis plusieurs années en Corée du Sud. En outre, en marge de sa visite à New York, Raïssi devrait s’entretenir avec le chef de l’agence de surveillance nucléaire de l’ONU au sujet de l’accès des inspecteurs aux installations nucléaires iraniennes. Au même moment, le ministre iranien de la Défense accueillera son homologue russe Sergueï Choïgou à Téhéran pour des discussions sur le développement de la coopération entre les deux pays en matière de matériel de défense et de questions de sécurité dans la région. Il est clair que l’Iran a le vent en poupe. Le discours du président Raïssi a été retransmis par plusieurs grands portails Internet. Voici le lien vers le discours d’America’s Public Broadcasting, la chaîne publique américaine, que j’ai utilisé (https://www.pbs.org/watch-iranian-president-ebrahim-Raïss...). Si je peux me permettre une généralisation de ce discours, il a clairement montré que l’Iran soutient les vues géopolitiques des BRICS et que toute idée des États-Unis selon laquelle Téhéran peut être ramené dans le giron des nations vassales par la levée des sanctions ou d’autres concessions est illusoire.

gilbertdoctorow.com

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IRLANDE

Ireland Uncensored. L’Irlande se réveille contre les lois liberticides

L’Irlande semble en plein réveil actuellement.  Considérée souvent, un peu comme la Bretagne, comme une terre à la fois identitaire mais bien intoxiquée par le gauchisme, il semblerait que les choses y changent, notamment du fait d’une immigration extra européenne sans précédent, de plus en plus mal vécue par les autochtones alors que les autorités, comme partout en Occident, cherchent à museler toute contestation. Le week-end dernier, un événement remarquablement suivi en Irlande baptisé Ireland Uncesored, s’est tenu à Dublin. Présenté comme un point de ralliement pour les citoyens irlandais contre la nouvelle législation draconienne sur l’incitation à la haine qui devrait entrer en vigueur dans les prochains mois, la conférence, baptisée « Ireland Uncensored », a attiré près d’un millier de participants dans un pays où le parti au pouvoir peut à peine compter sur 700 personnes lors de sa conférence annuelle. Le projet de loi sur l’incitation à la violence ou à la haine et les délits de haine, qui a acquis une notoriété mondiale en raison de sa définition floue de la « haine » et des peines de type nord-coréen pouvant aller jusqu’à cinq ans en cas de condamnation, est plus qu’à mi-chemin de son parcours pour devenir une loi. Il a pourtant suscité un vif débat national sur le contrôle de la liberté d’expression par l’État, à un moment où il est de plus en plus difficile d’ignorer les échecs de la politique d’asile et de la politique sociale de l’Irlande.

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ISRAËL

L’État d’Israël importe l’occupation à l’intérieur de ses propres frontières

La crise en Cisjordanie est devenue une crise concernant l’État d’Israël. Le 24 juillet, la Knesset israélienne a adopté une mesure interdisant à la Haute Cour de justice du pays de contrôler de quelque manière que ce soit le pouvoir du gouvernement, qu’il s’agisse de décisions du cabinet ou de nominations, et ce, sur la base de ce que l’on appelle la clause de « raisonnabilité ». Dans le contexte israélien, il s’est agi là d’un acte radical, puisque les parlementaires de droite ont défié de gigantesques foules qui, pendant des mois, ont manifesté avec une détermination remarquable contre une législation aussi explosive. De plus, cette mesure ne constituait qu’une partie de la vaste refonte du système judiciaire dévoilée par le Premier ministre Benjamin Netanyahou en janvier, laquelle a sérieusement inquiété ses opposants. Comme le souligne l’éminent historien Yuval Noah Harari, ces manifestants ont estimé que la limitation des missions de la plus haute juridiction, dans un pays doté d’un système parlementaire largement dépourvu d’autres freins et contrepoids, représentait un pas en avant important vers une véritable autocratie. En effet, les dangers ne manquent pas lorsqu’un pays est doté d’un corps législatif monocaméral, dépourvu de l’équivalent d’un Sénat, et que c’est celui-ci qui élit le Premier ministre en tant qu’instrument de sa volonté. Toutefois, la raison principale de cette législation ne réside pas dans la politique intérieure, mais dans le désir des extrémistes du cabinet de s’assurer que les tribunaux ne seront pas en mesure d’interférer avec leurs plans visant à augmenter considérablement le nombre de colonies israéliennes de squatters sur les terres palestiniennes en Cisjordanie et, peut-être un jour prochain, à annexer purement et simplement ce territoire occupé. Dans ce contexte, les membres du parti sioniste religieux d’extrême droite ont récemment été qualifiés par Tamir Pardo, ancien chef des services de renseignement israéliens, de « Ku Klux Klan » d’Israël.

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LECTURE

P4 de Wuhan : quand les « éléments de langage » français tombent à l’eau

Par Marc Endeweld. Le laboratoire haute sécurité de Wuhan dit « P4 » ou « BSL 4 » (biosafety level 4), construit avec l’aide de la France, est un dossier en train de devenir dans notre pays une véritable cold case, une affaire classée. Depuis bientôt quatre ans, aucun responsable politique ne s’est emparé du sujet, de la majorité aux partis d’opposition les plus contestataires. Au parlement, aucune commission d’enquête n’a été mise en place. Aucun responsable français ayant participé au programme d’échange technique et scientifique entre la Chine et la France, lancé après un accord d’État à État signé en 2004 sous l’impulsion de Jacques Chirac, n’a été interrogé. Alors qu’aux États Unis, l’hypothèse d’une fuite de laboratoire à Wuhan à l’origine de la pandémie de Covid 19 a suscité un vaste débat national, au vu des collaborations scientifiques entre les deux pays, en France, on attend que les scientifiques se prononcent définitivement sur cette hypothèse. En l’absence de réponse, pas question en France d’en faire un sujet de polémique médiatique (en dehors de quelques articles de presse, notamment dans Le Monde via le travail du journaliste Stéphane Foucart ou Le Point qui y a consacré plusieurs dossiers) ou de susciter un quelconque débat politique sur une éventuelle co-responsabilité du pays. À la télévision, seul « Envoyé Spécial » sur France 2 s’est emparé du sujet de l’origine de la Covid 19 en mars 2021, ou encore le journaliste politique Patrick Cohen dans l’émission « C à vous » sur France 5 en juin 2022 qui en a consacré sa chronique (mais en centrant son propos sur le scénario d’un virus qui serait issu de la recherche américaine, voire d’un laboratoire américain… scénario aujourd’hui principalement porté par la diplomatie chinoise). Or, dans un livre qui vient de sortir, le journaliste Jérémy André dévoile que la Chine procédait bien entre 2018 à 2019 à des recherches sur des virus de classe 3 au sein du labo haute sécurité.

Au nom de la science ? Covid 19 : qui nous a menti ? par Jérémy André. Albin Michel, 2023.

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L’Ensauvagement de la France : la responsabilité des juges et des politiques, par Georges Fenech

J’ai connu Georges Fenech par ses interventions souvent intéressantes sur CNEWS. C’est avec curiosité que j’ai voulu lire son dernier livre (je n’en ai lu aucun autre) dont la thématique doit intéresser tout « citoyen ». Un livre intitulé C’est un petit opuscule de 200 pages qui se lit très vite et qui devrait par conséquent être lu par tout le monde car peu de magistrats osent s’exprimer sur les causes de ce qui est un cancer pour notre société européenne, ce réel ensauvagement qui n’est pas un sentiment mais bel et bien une réalité. Si pour Georges Fenech tous les politiques qui se sont succédés depuis 1968 sont coupables (dont lui qui fait son mea culpa) la dérive principale vient de la justice à la botte du trop fameux syndicat de la magistrature qui a gangréné tous les rouages du judiciaire et a constitué au fil du temps un état dans l’état sous couvert de respecter le fameux « état de droit ». En fait pour ce syndicat il s’agit de faire du passé table rase et d’inverser les notions traditionnelles de justice et de culpabilité ; le coupable devenant victime et la victime étant coupable. En quatre chapitres (« La fracture sécuritaire », « Immigration et délinquance, briser le tabou », « Les juges révolutionnaires », « La capitulation des politiques »), l’auteur nous fait une démonstration rigoureuse de l’état (voulu) de déliquescence dans lequel notre ripoublique est arrivée.

L’Ensauvagement de la France : la responsabilité des juges et des politiques, par Georges Fenech. Éditions du Rocher, 2023.

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Chesterton et la conspiration ploutocratique

On lit et on relit Chesterton, et son génial Nommé jeudi, publié en 1908, lisible sur Wikisource, qui décrit la situation que nous vivons, que nos anti-conspirateurs dénoncent : « Vous partagez cette illusion idiote que le triomphe de l’anarchie, s’il s’accomplit, sera l’œuvre des pauvres. Pourquoi ? Les pauvres ont été, parfois, des rebelles ; des anarchistes, jamais. Ils sont plus intéressés que personne à l’existence d’un gouvernement régulier quelconque. Le sort du pauvre se confond avec le sort du pays. Le sort du riche n’y est pas lié. Le riche n’a qu’à monter sur son yacht et à se faire conduire dans la Nouvelle-Guinée. Les pauvres ont protesté parfois, quand on les gouvernait mal. Les riches ont toujours protesté contre le gouvernement, quel qu’il fût. Les aristocrates furent toujours des anarchistes ; les guerres féodales en témoignent. » C’est qu’en effet les oligarques n’aiment guère obéir. Dans son roman à clé sur la montée du communisme et de la mondialisation (tous aux mains d’une clique de banquiers), Chesterton, qui avait été révolté par la guerre des boers liée au diamant (Barnato, Rothschild, Cecil Rhodes et sa périlleuse Table Ronde), ajoute : « Nous ne sommes pas des bouffons ; nous sommes des hommes qui luttons dans des conditions désespérées contre une vaste conspiration. Une société secrète d’anarchistes nous poursuit comme des lapins. Il ne s’agit pas de ces pauvres fous qui, poussés par la philosophie allemande ou par la faim, jettent de temps en temps une bombe ; il s’agit d’une riche, fanatique et puissante Église : l’Église du Pessimisme occidental, qui s’est proposé comme une tâche sacrée la destruction de l’humanité comme d’une vermine ».

Le Nommé jeudi, par Gilbert Keith Chesterton. Gallimard, collection l’Imaginaire, 2002.

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MONDIALISME / ONG / TOTALITARISME

Cargill. La Famille qui contrôle votre nourriture

Cargill est un nom moins parlant chez nous que Nestlé, Pepsi, Danone ou Kraft Heinz, mais dans le milieu, elle est connue sous le nom de « pire société du monde ». C’est aujourd’hui l’un des leaders de l’industrie agroalimentaire américaine, présent dans 70 pays, et qui opère tout au long de la chaîne agricole, depuis la production, en passant par le négoce et la transformation, et qui distribue même ses propres services financiers. Cargill n’est pas le seul à se disputer le plus gros marché du monde, celui de notre alimentation, mais il se distingue parmi ses concurrents. C’est la plus grosse société non cotée en activité sur la planète, et elle est entre les mains de la même famille depuis 158 ans, un clan uni autour d’un héritage exceptionnel, qui lui a permis de hisser son nom dans le top 10[5] des plus riches du monde... mais à quel prix ? Approchez-vous et installez-vous bien, aujourd’hui je vais vous raconter une nouvelle saga, celle de la famille Cargill. Comment elle a germé il y a 150 ans pour participer au développement de l’Amérique, comment elle a évité les orages et les cadres stricts de la loi pour grandir et s’épanouir, comment elle a déployé ses racines et essaimé partout dans le monde, et comment elle s’est emparée des pays émergents quand elle s’est emparée de leurs champs. Sommaire : 00:00 Intro ; 03:28 Un marché vital ; 04:31 Historique ; 07:46 Portrait de la « pire société au monde » ; 10:27 La face sombre de Cargill ; 14:59 Cargill se rachète une conduite ?

MoneyRadar

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Sanna Marin, la Fondation Blair et l'invasion de l'Irak

« Le 24 février, la Russie a lancé une guerre d'agression contre l'Ukraine. L'attaque impitoyable de la Russie ne constitue pas seulement une violation des principes fondamentaux de la sécurité européenne, mais aussi de la Charte des Nations unies et, plus généralement, du droit international et des droits de l'homme ». C'est ce qu'a pontifié le Premier ministre finlandais de l'époque, Sanna Marin, dans un discours prononcé devant le Parlement le 16 mai 2022, dans lequel elle expliquait les raisons pour lesquelles son pays devait adhérer à l'Alliance atlantique. « Si la Russie gagne, c'est comme si elle envoyait un message disant que c'est possible, elle envahira un autre pays, puis un autre », a-t-elle déclaré ailleurs avec la même solennité contrite. La starlette politique finlandaise, qui s'est fait connaître dans le monde entier pour ses grâces et l'exploit d'avoir fait entrer la Finlande dans l'OTAN, ainsi que pour quelques vidéos de soirées pas si institutionnelles que cela, a annoncé hier urbi et orbi qu'elle abandonnait la politique - une annonce un peu tardive, puisque la politique l'a abandonnée depuis longtemps, après qu'elle a subi une défaite cuisante aux dernières élections. Mais Marin avait eu le temps de mener à bien la mission que lui avaient confiée ses sponsors internationaux, ayant réussi à faire de son pays un membre de l'OTAN, c'est-à-dire une colonie de l'Empire, d'où elle méritait une belle récompense. En fait, le déchirant abandon de la politique politicienne s'accompagne de la joyeuse annonce qu'à partir d'aujourd'hui, Sanna Marin sera membre de la charitable Fondation Blair, grâce à laquelle le monde pourra encore profiter de sa brillante clairvoyance.

piccolenote.it

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L'Assemblée générale de l'ONU : l'absence des dirigeants de 4 pays membres permanents intrigue les médias

Ce mardi 19 septembre débute à New York l'Assemblée générale de l'ONU. Le sujet du conflit en Ukraine reste toujours central, mais l’attention des pays participants se tourne de plus en plus vers la résolution des problèmes des pays du Sud. L’absence du président français, Emmanuel Macron, et du Premier ministre britannique, Rishi Sunak, à l’événement a intrigué les médias. L'ONU a commencé à prédire son effondrement imminent. Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, doit y tenir un discours, cependant. L’ONU en état de mort cérébrale. La tribune de l’ONU est la « scène » traditionnelle pour les représentants de tous les chefs d’État et de gouvernement. Les dirigeants des pays cherchent généralement à profiter de l'occasion pour prendre la parole en personne lors d'une réunion afin d'exprimer leur position sur une question particulière. Mais pas cette année. « L’ONU va mal, très mal, plongée dans une crise qui est à la fois le symptôme et la conséquence d’une fragmentation croissante du monde qu’elle ne peut endiguer », fait remarquer Challenges qui annonce qu’« Emmanuel Macron ne fera pas le voyage à l'Assemblée générale de l'ONU ». « Pour sortir l'ONU de la mort cérébrale, il est urgent de la réformer », affirme le magazine hebdomadaire français.

observateurcontinental.fr

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Sexualisation des enfants : éducation ou perversion ?

Par Jean-Dominique Michel. L’origine des programmes comme EVRAS (éducation à la vie relationnelle, effective et sexuelle) se trouve bel et bien dans une idéologie pédophile et des expérimentations pédocriminelles. Il est peut-être important que les parents le sachent. Second retour sur la propagande et la désinformation de la RTBF.

Jean-Dominique Michel

https://odysee.com/@JeanDominiqueMichel:e/sexualisation-d...

OTAN

La destruction des navires de guerre de la marine britannique par des bateaux sans pilote non identifiés est un signal adressé à tous les pays de l'OTAN

Un navire de guerre aux contours rapides et aux superstructures en forme de pyramide a quitté la base navale de Portsmouth : il s'agissait d'un destroyer britannique de type 45 Daring. Le dernier destroyer était en pleine préparation au combat, ses stations radar sondaient le ciel, du bord de l'eau jusqu'à l'espace proche, sa station hydroacoustique scrutait les profondeurs - personne ne pouvait s'approcher inaperçu. Soudain, le radar a montré que huit objets se dirigeaient vers le destroyer simultanément de plusieurs côtés, à une vitesse d'environ 50 nœuds, et la distance qui les séparait était déjà minime - seulement quelques centaines de mètres. Compte tenu de la nature et de la direction de leur mouvement, il n’y avait aucun doute : il s’agissait d’une attaque. Cependant, tout a été vain. Les bateaux sans équipage (UEC) qui approchaient étaient trop petits et leurs coques étaient partiellement cachées sous l'eau. Les canons automatiques du destroyer ont réussi à arrêter six BEC attaquants, et les deux autres ont réussi à passer à ses côtés. Plusieurs explosions puissantes ont été entendues. Apparemment, l'ogive (CU) du BEC-kamikaze était tout à fait comparable à l'ogive du missile antinavire. Le coup a touché presque un point au centre du destroyer. Un énorme trou s'est formé dans la coque du navire, dans lequel de l'eau s'est déversée, un incendie a fait rage dans les compartiments du navire au-dessus de la ligne de flottaison et une tache huileuse s'est répandue sur l'eau. Très rapidement, le navire commença à gîter, après quoi l'ordre d'évacuer fut donné. Tout le monde n’a pas réussi à s’échapper : près des deux tiers de l’équipage du destroyer, soit plus d’une centaine de personnes, ont coulé avec le navire. Aujourd’hui, les pays occidentaux vivent « détendus » ; la guerre est quelque part là-bas, très loin, en Russie. Jusqu’à ce que la guerre revienne sur eux, la fourniture d’armes et le soutien au régime terroriste de Kiev ne cesseront pas. Le plan proposé pour l'utilisation de BEC-kamikazes inconnus nous permet de frapper en toute impunité les navires et les bases navales de notre véritable ennemi sur toute la planète. Ils ne s’attendent pas à une attaque maintenant, ils s’efforcent de causer le maximum de dégâts à notre pays et ils espèrent toujours gagner. Leurs priorités doivent changer. Il est nécessaire que les pays de l'OTAN dépensent d'énormes sommes d'argent pour protéger leurs bases navales, afin que les équipages de leurs navires réagissent nerveusement à chaque signal sur l'écran radar, afin qu'il n'y ait plus d'endroit sûr pour eux sur la planète - compte tenu du nombre de bases navales étrangères des pays de l'OTAN, nous avons l'embarras du choix. Si l'Ukraine continue d'attaquer des cibles non seulement militaires, mais aussi civiles, des pétroliers et gaziers, des plates-formes de forage, des vraquiers transportant des engrais minéraux et bien d'autres encore pourraient également commencer à exploser dans les eaux territoriales de la Grande-Bretagne, des États-Unis et d'autres pays. Le moment est venu de déplacer les lignes rouges vers le territoire ennemi : la Grande-Bretagne, les États-Unis et d'autres pays de l'OTAN doivent payer intégralement pour le pont de Crimée, pour la flotte de la mer Noire et pour les attaques contre les villes et les aérodromes russes. Ils doivent soit arrêter, soit ressentir la guerre sur leur propre peau.

topwar.ru

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PAKISTAN

Destitution d’Imran Khan : un câble secret démontre que les États-Unis ont exercé des pressions

Si le vote de défiance contre le Premier ministre pakistanais Imran Khan aboutit, « alors, tout sera pardonné », a déclaré un diplomate américain. Lors d’une réunion qui s’est tenue le 7 mars 2022, le Département d’État des États-Unis a encouragé le gouvernement pakistanais à limoger Imran Khan de ses fonctions de Premier ministre en raison de sa neutralité face à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, selon un document classifié du gouvernement pakistanais obtenu par The Intercept. Cette réunion, qui s’est tenue entre l’ambassadeur du Pakistan aux États-Unis et deux responsables du Département d’État, a fait l’objet d’un examen minutieux, de controverses et de spéculations au Pakistan au cours de l’année et demie qui vient de s’écouler, alors que les partisans d’Imran Khan et ses opposants militaires et civils s’affrontaient pour obtenir le pouvoir. La lutte politique s’est intensifiée le 5 août dernier lorsque Khan a été condamné à trois ans de prison pour corruption et placé en détention pour la deuxième fois depuis son éviction. Les défenseurs de Khan rejettent les accusations comme étant sans fondement. Cette condamnation empêche d’autre part Khan, l’homme politique le plus populaire du Pakistan, de se présenter aux élections prévues au Pakistan plus tard cette année.

les-crises.fr

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PARCE QUE ÇA FAIT DU BIEN DE RIRE

Cet ingénieur assure un revenu à tous les « quoicoubistanais » !

« Je suis handicapé sur le papier, mais je vous rassure, je suis en très bonne santé. » Face caméra, Mertel B., un influenceur en quête de buzz, se vante de frauder l’allocation adulte handicapé (AAH), en principe réservée aux personnes en situation de handicap qui ne disposent pas de revenus d’activité. Cette vidéo, exhumée par le militant Damien Rieu et désormais supprimée de YouTube, qu’elle se veuille humoristique ou simplement cynique, révèle les nombreuses failles du système social français. Fdenews ne résiste pas à traiter cette vidéo en grosse rigolade, avec citation à l’appui : « Je vais vous avoir l’AAH même si vous êtes en bonne santé. » En quatre minutes seulement, Mertel expose comment détourner l’AAH et, ainsi, percevoir 971 euros par mois, versés par la caisse d’allocations familiales (CAF), « sans rien foutre » (sic). Pour cela, il conseille d’abord de se rendre chez « un bon médecin qui te fera un bon certificat qui va dans ton sens ». Pour trouver de tels professionnels de santé peu ou pas regardants, l’influenceur conseille d'aller « en banlieue ». Une fois le rendez-vous médical pris, Mertel recommande à ses abonnés de « s’arranger » avec le médecin afin de faire valoir un « handicap invisible », comme le handicap psychique. Lui confie avoir « manipulé » son médecin pour obtenir un certificat de complaisance. Et contre 300 euros, il propose d’aider ses abonnés à faire de même. Ensuite, une fois le certificat en poche, il ne reste plus qu’à envoyer sa demande et attendre que l’argent tombe. On ne peut qu’espérer que, plaisanterie à part, Martel soit arrêté et condamné à rembourser, à tout le moins, ce qu’il a escroqué à l’État français !

fdenews

https://www.youtube.com/watch?v=ifm1gjAAUB8

Fiche pédagogique : la vie politique française

L'éducation civique, c'est important. C'est en effet grâce à elle que les enfants du royaume de France peuvent découvrir les rouages qui font de nos démocraties des phares dans la nuit de l'obscurantisme. Et puisqu'il revient aux enseignants de l'expliquer, c'est avec grand plaisir que je leur fournis ci-dessous une fiche complète qui permettra à chaque futur citoyen de comprendre pourquoi en France, tout va bien, et pourquoi ça va continuer à aller encore mieux. Je n'en dis pas plus : je viens de lire les journaux, j'ai donc besoin d'un remontant. Bonne lecture.

odieuxconnard

https://odieuxconnard.files.wordpress.com/2023/09/viepoli...

États-Unis : l'armée américaine a retrouvé les débris d'un avion de combat F-35 qui avait disparu

L'avion furtif avait disparu dimanche, selon la base militaire de Charleston, en Caroline du Sud. Le pilote avait pu s'éjecter « en toute sécurité ». L'armée américaine a annoncé ce lundi avoir retrouvé les débris d'un avion de combat furtif F-35 recherché depuis environ 24 heures sur la côte est du pays, le pilote s'étant éjecté dimanche après-midi pour une raison encore inconnue. Les militaires, « en coordination étroite avec les autorités locales, ont découvert un champ de débris dans le comté de Williamsburg », en Caroline du Sud, a écrit sur X (ex-Twitter) la base militaire Joint Base Charleston. La découverte de cet appareil militaire de pointe met fin aux recherches tous azimuts menées par les autorités américaine depuis dimanche après-midi. Elles avaient appelé les habitants de la région à les aider à localiser la précieuse épave, provoquant nombre de moqueries sur internet. Après la disparition dimanche d'un avion furtif américain, l'armée avait lancé un appel aux citoyens pour l'aider à retrouver la trace de son avion de combat. « Si vous disposez d'informations susceptibles d'aider nos équipes de secours chargées de localiser le F-35, veuillez appeler le Centre des opérations de défense de la base », avait écrit l'installation militaire sur X (anciennement Twitter). Les autorités de la base aérienne avaient indiqué qu'elles menaient des opérations de recherche, en coordination avec les autorités fédérales de régulation de l'aviation, autour de deux lacs situés au nord de Charleston. Les avions de combat F-35, fabriqués par Lockheed Martin, coûtent environ 80 millions de dollars chacun (75 millions d'euros).

bfmtv.com

https://www.bfmtv.com/international/amerique-nord/etats-u...]

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POLOGNE

La Pologne veut créer la plus grande armée d’Europe d’ici deux ans

Le vice-premier ministre polonais Jarosław Kaczyński a déclaré à un groupe de fabricants d’armes que Varsovie disposera de la force terrestre la plus puissante d’Europe d’ici deux ans grâce à une série d’achats d’armes. Varsovie estime que l’augmentation des dépenses militaires à 3 % du PIB et l’élargissement de son armée à 300 000 personnes rendront l’armée polonaise si puissante qu’elle ne pourra pas être contestée. Kaczyński a adressé une lettre au Salon international de l’industrie de la défense qui se tient en Pologne cette semaine. « Dans deux ans, nous aurons l’armée de terre la plus puissante d’Europe », a-t-il déclaré. « Le ministre polonais de la défense a souligné que la force de l’armée ne réside pas seulement, et pas principalement, dans sa taille, mais aussi dans son équipement, sa modernité et son innovation. »

lesakerfrancophone.fr

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RÉFLEXION

Aux racines de la dérive autoritaire : le néolibéralisme détruit la démocratie !

Barbara Stiegler est professeur de philosophie politique à l’université Bordeaux Montaigne. Spécialiste du rapport entre la politique et la biologie, elle s'est intéressée aux origines du néolibéralisme, portées notamment par une injonction à l'adaptation, issue du lexique biologique de l'évolution. Dans cet entretien par Olivier Berruyer pour Élucid, elle revient sur ce qui caractérise notre régime politique, et en tire les conséquences pour la « démocratie » : dans un monde néolibéral, le pouvoir (la souveraineté) ne peut pas appartenir au peuple. En ce sens, l'ère d'Emmanuel Macron se présente comme une forme archétypale de ce régime à bout de souffle et fortement contesté.

Il faut s’adapter. Sur un nouvel impératif politique. Folio, 2023 et Démocratie! Manifeste. Le Bord de l'eau, 2023.

Élucid

https://www.youtube.com/watch?v=I1HujmN_Wdg&t=832s

L’idéologie de la Commission européenne a un nom : le libéral-socialisme

Pour Pierre-Marie Tailleur, ancien haut fonctionnaire, dirigeant d’entreprise, l’Union européenne est libérale-socialiste. Et ce n’est pas seulement un oxymore, c’est une réalité selon lui. Un texte polémique dont on n’est pas forcé de partager la conclusion pessimiste, mais un texte qui stimule la réflexion. Le titre de cet article peut surprendre tant le libéralisme et le socialisme semblent s’opposer. Le « socialisme libéral » a d’abord été imaginé il y a un siècle, et théorisé en Italie (notamment dans les années 1930 face à la montée du fascisme), comme une forme de socialisme privé de ses excès collectivistes : une façon de maintenir les objectifs de répartition des richesses et d’égalité républicaine, mais en permettant aux initiatives privées d’éclore plutôt que par une planification centrale. On peut aussi juger que le logiciel traditionnel du parti démocrate américain repose sur un libéralisme social, car d’abord fondé sur l’économie de marché mais soucieux de la correction des inégalités. Cet amalgame se retrouve dans l’action de la Commission européenne et l’on pourrait être tenté de la peindre en simple émanation européenne du parti démocrate américain. S’appuyant sur les Traités (notamment l’article 3 du traité sur l’Union européenne), la Commission défend l’économie de marché et le libre-échange. Ce faisant, elle crée des distorsions qu’elle propose ensuite de corriger en apportant de nouvelles réglementations au niveau européen ou en instruisant et autorisant des subventions et aides d’Etat qui brouillent les effets de ses réglementations.

polemia.com

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France : comprendre les émeutes pour en tirer les bonnes leçons

Les émeutes de 2023 divergent de celles de 2005 sur au moins trois points : elles durèrent moins longtemps, mais furent beaucoup plus violentes ; elles furent le reflet des évolutions migratoires et des conséquences directes de la loi SRU ; elles trouvèrent, pour la première fois, un relais politique à l’Assemblée nationale (LFI) en s’insérant dans une cartographie du clientélisme électoral. Conflits a décidé d’entreprendre une recherche approfondie sur les causes, le déroulement et les conséquences de cet épisode. Dans ce cadre, nous propose ici quelques réflexions préliminaires sur la base de données factuelles, ainsi que des hypothèses qui seront explorées dans un proche avenir.

revueconflits.com

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Le libéralisme liberticide

La pensée unique libérale ou néolibérale d'aujourd'hui prétend trouver ses premières racines et sa légitimité dans les écrits d'Adam Smith, en particulier dans son ouvrage La richesse des nations écrit en 1767 et portant sur la signification du libre arbitre régulé par la main invisible du marché. Mais la véritable pensée de Smith est totalement asymétrique par rapport à cette interprétation. Le libéralisme, dans ce sens, devient une fin, et non un moyen comme Smith le pensait, et contribue à la formation d'un modèle d'analyse économique consacré exclusivement à une technicité exagérée et à une finance hégémonique qui a coupé ses liens avec les racines morales et sociales de cette science. Pour comprendre la véritable pensée de Smith, il est nécessaire de le replacer dans l'histoire de son temps et de considérer ses œuvres dans leur intégralité, en commençant par la Théorie des sentiments moraux écrite en 1759 avant La Richesse des nations dont la lecture est fondamentale pour comprendre sa pensée. Le 18ème siècle, au cours duquel Adam Smith a vécu, est un siècle révolutionnaire d'un point de vue culturel, préparé par le siècle précédent au cours duquel le procès de Galilée et la révolution de Newton ont déterminé l'indépendance de la science face à l'unité de vie et de pensée qui avait été déterminée par la religion. Le 18ème siècle est le siècle des Lumières - le temps des lumières - où la pensée spéculative va affirmer la liberté de l'homme dans sa réalisation, le rôle de la raison et le principe d'une rationalité qui n'est pas absolue mais soumise à un ordre moral supérieur. Kant écrira La Critique de la raison pure et ouvrira la voie à l'idéalisme allemand et au matérialisme historique.

Théorie des sentiments moraux, par Adam Smith. Rivages poche, 2016.

ariannaeditrice.it

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RUSSIE

Vladimir Poutine et Kim Jong Un : qui mène la danse au « bal des parias » ?

« Bal des parias », « Bras d'honneur à l'Occident » - c'est ainsi qu'on a décrit la récente rencontre entre Vladimir Poutine et le président nord-coréen Kim Jong Un, lors de laquelle ce dernier a salué les actions de la Russie en Ukraine et promis son soutien à la « lutte sacrée » contre l'impérialisme. Cette rencontre a certes une forte dimension symbolique, le voyage russe de Kim étant sa première visite à l'étranger depuis la pandémie du covid-19. Mais s'agit-il uniquement d'une opération de communication anti-occidentale, ou d'un pas vers un partenariat militaire entre les deux pays ? D'où vient l'enthousiasme de Kim envers la Russie et quels sont les enjeux actuels pour Moscou et Pyongyang ? Et qu'en pense la Chine, acteur incontournable en tout ce qui touche à la péninsule coréenne ?

laselectiondujour.com

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La Russie : slavophilisme et eurasisme au XIXe siècle

Tout au long de son histoire, la Russie, forte de ses racines slaves, a eu à prendre en compte des influences occidentales, que ce soit en matière de politique, de stratégie militaire ou de géopolitique. Mais aussi dans les arts (musique, danse, peinture). C’est l’éternel antagonisme entre le conservatisme traditionaliste russe et le modernisme occidental. On retrouve cette défense du traditionalisme russe contre l’occidentalisme décadent aujourd’hui dans l’environnement idéologique de la Russie. Ce rejet de l’occidentalisme par la Russie n’est pas nouveau et a commencé au XIXe siècle. Aujourd’hui, la Russie rejette les valeurs occidentales telles que définies par les slavophiles du XIXe siècle. Ainsi, les bases des discours actuels des autorités russes ne sont pas nouvelles et adaptées aux thèses slavophiles pour définir à la Russie d’aujourd’hui : grandeur de la Russie (géographiquement, politiquement et culturellement), spécificité de son histoire ancienne et riche, et importance de la religion orthodoxe (la 3e Rome), garante de l’unification du peuple russe et de la fidélité à la Mère-Patrie. Les slavophiles du XIXe siècle ont donc contribué à la définition de ce qu’on appelle « l’idée russe », ensemble complexe de concepts qui définit la spécificité de la Russie par rapport à l’Occident. Quant à l’eurasisme, il faut reprendre une formule de Nicolas Berdiaev qui résume la place que la Russie entend affirmer dans un monde multipolaire : « La Russie est au centre de l’Occident et de l’Orient, elle unit deux mondes ».

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SANTÉ

Papillomavirus : non, le vaccin contre le HPV n'est pas « vraiment sûr »

Auteur(s)

Par Gérard Delépine. Paru le 14 septembre dernier dans Ouest-France, un article de Philippe Richard prétend démentir l’augmentation du cancer du col en Australie depuis la vaccination scolaire par Gardasil. Un phénomène qui est pourtant bien réel, rapporté et documenté dans notre livre Hystérie vaccinale : Gardasil et cancer, un paradoxe (Fauves édition, mai 2023). Oui, l'incidence des cancers du col a augmenté depuis la vaccination Gardasil ! Je tiens tout d’abord à remercier le journaliste Philippe Richard d’avoir salué notre clairvoyance lors de la crise sanitaire, en nous désignant - mon épouse et moi-même - comme les « figures antivax et antimasques de la pandémie de Covid-19 ». En effet, nos prises de positions précoces à propos de l’inefficacité des injections nommées anti-Covid-19 et des masques sont devenues évidentes avec : des vaccinés contaminés dans l’entourage de chacun d’entre nous ; de nombreux effets secondaires alarmants (dont des décès brutaux chez des sportifs jeunes) ; une incapacité au niveau mondial à diminuer la mortalité liée au SRAS-CoV-2 (au contraire, une augmentation est constatée durant les vingt mois qui ont suivi les premières vaccinations. Plus une population est vaccinée, plus la hausse est élevée, comme aux États-Unis ou en Europe. Le contraire est observé en Afrique ou en Inde, aux faibles taux de vaccination) ; des masques scientifiquement démontrés comme inefficaces contre le Covid avec la démonstration de nombreuses études - dont des essais randomisés - publiées sur le sujet. Autre élément : les courbes de contaminations en période de masque obligatoire, comparées à celles en période sans obligation, ne démontrent pas l'efficacité de cette « mesure barrière ». De la même manière, l’augmentation des cancers du col depuis la vaccination Gardasil est indiscutable. Cette augmentation globale est en effet rapportée par l’Institut australien de la santé et du bien-être (Australian Institute of Health and Welfare, AIHW) agence sanitaire officielle de ce pays et peut être consultée ici. Elle précise ce qui suit : « En 2006, le nombre de nouveaux cancers invasifs du col de l’utérus était de 726 nouveaux cas avec un ASR de 6,8. En 2011, il y a eu 801 nouveaux cas au total, avec un ASR de 6,9. En 2019 on a enregistré 945 nouveaux cas au total, avec un ASR de 7,2. L AIHW enregistre donc que sur l’ensemble de la population une augmentation d’ASR de 4 % (6,9 vs 7,2) entre la date de début des vaccinations scolaires et 2019 (dernier taux confirmé). »

francesoir.fr

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La fabrique de la peur : Quand un labo avoue avoir inventé de toute pièce la nécessité de vacciner contre l’Hépatite B

Merci à Surya Arbi d’avoir retrouvé cet article de Science et Vie de janvier 2017 sur la fabrication du consensus scientifique. On comprend mieux le narratif sur les pseudo-vaccins covid pour lesquels il faut 22 doses pour avoir 0 efficacité et qui laissent derrière eux des millions de victimes. « L’habile stratégie d’un labo : Dès 1988, nous avons commencé à sensibiliser les experts européens de l’OMS à la question de l’hépatite B. De 1988 à 1991, nous avons financé des études épidémiologiques sur le sujet pour créer un consensus scientifique sur le fait que cette hépatite était un problème majeur de santé publique. Avec succès puisqu’en 1991, l’OMS a émis de nouvelles recommandations en matière de vaccination contre l’hépatite B ». Alain Aufrère, PDS du laboratoire SmithKline Beecham. « En ce qui concerne la salive, aucune transmission n’a jamais été prouvée et les essais sur les chimpanzés ont échoué indique le Pr Gilles Brucker de l’APHP. La dramatisation du message provoque une ruée de la population sur le vaccin ». C’était du temps où les journalistes faisaient leur travail …

pgibertie.com

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Les contrats Pfizer enfin révélés en Afrique du Sud ! Idriss Aberkane avec Carlo Alberto Brusa

On nous aura donc littéralement présenté des preuves de l'existence d'extra-terrestres avant de nous ouvrir les clauses scandaleuses de Pfizer ! Le journalisme est-il mort et enterré pour que plus aucun professionnel de l'information n'ait le courage de confronter cette multinationale factuellement criminelle et ses contrats du même métal ? Heureusement, de la charogne pourrissante du journalisme de grand chemin (ou « journalisme mainstream ») émerge le réel Quatrième Pouvoir qu'est le Journalisme Citoyen. Oui par une campagne sans précédent la presse-voyou a agi de concert pour vendre l'inoculation d'un produit expérimental distribué par une multinationale criminelle a plus de cinq milliards d'êtres humains, oui les contrats de cette campagne ont été voilés du plus scandaleux secret en violation patente du droit du public à connaître la vérité, mais oui, enfin, le Journalisme Citoyen vient restaurer la Charte de Munich à son corps défendant : informer, informer et informer ! Nous faisons le point avec Maître Carlo Alberto Brusa, avocat pénaliste international et lanceur d'alerte qui a sacrifié une partie très significative de ses opportunités professionnelles dans le choix délibéré d'informer le public des graves malversations de Pfizer.

Idriss J. Aberkane

https://www.youtube.com/watch?v=1waB1CIlub0

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SYRIE

Syrie : soutenu par les États-Unis, le PKK/YPG continue de recruter des « enfants soldats »

Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres avait souligné sa « préoccupation extrême » face à l'utilisation d'enfants « soldats » par l'organisation terroriste PKK/YPG qui poursuit sa pratique de recrutement d'« enfants soldats » en Syrie, malgré le plan d'action signé par Ferhat Abdi Sahin, surnommé « Mazloum Abdi », l'un des soi-disant dirigeants du PKK/YPG, avec le Bureau des Nations Unies à Genève (Suisse) en juin 2019. Selon ce plan d'action, l'organisation terroriste devait mettre fin à cette pratique et « libérer les enfants soldats » qui se trouvent piégés en son sein. Depuis qu'elle a pris le contrôle d'immenses pans de territoires dans le nord de la Syrie, avec le soutien notable des États-Unis, l’organisation terroriste PKK/YPG kidnappe des enfants, qui sont en âge d'aller à l'école, et les recrute de force dans ses forces armées, comme a déjà pu le démontrer des organisations non gouvernementales, ainsi que l'ONU (Organisation des Nations Unies). Des images et des informations sur les « enfants soldats » apparaissent également dans les soi-disant organes médiatiques de l’organisation terroriste. Ainsi, l'organisation terroriste emmène les enfants qu'elle a kidnappés dans des camps, où ils sont détenus et soumis à un entraînement armé. Ces adolescents ne sont pas autorisés à communiquer avec leurs familles. Ils sont, ensuite, forcés à participer aux activités terroristes de l’organisation.

aa.com.tr/

https://www.aa.com.tr/fr/monde/syrie-soutenu-par-les-%C3%...

UKRAINE

Contre-offensive ukrainienne : quelle stratégie ?

Anne-Laure Bonnel reçoit Hervé Carresse, expert en gestion de crise et ancien directeur sécurité de l'armée de terre française, pour parler de la contre-offensive ukrainienne. Que dire de plus 16 mois après le début du conflit ? Hervé Carresse a passé 35 ans au sein des forces armées, a pris part à la gestion de nombreuses crises en France, certaines très médiatisées, comme l'attentat sur le RER B de 1995, l'attentat de Charlie Hebdo en 2015. Son expertise s'appuie sur un solide vécu opérationnel. Le chef d'état-major américain a lancé le compte à rebours pour percer le front sud dans cette campagne d'été. Il reste 30 à 45 jours d'offensive. Il semble néanmoins que cette contre-offensive n'ira guère plus loin. À travers l'analyse – passionnante - de Hervé Carresse sur les opérations en cours et sa connaissance très précise du terrain, nous tenterons d'en savoir davantage sur cette contre-offensive et les perspectives de la guerre.

Libre Média

https://fr.sott.net/article/42620-Contre-offensive-ukrain...

La guerre en Ukraine. Vidéo n° 54

Pour Régis de Castelnau, « Michel Collon a quelque chose d’héroïque. C’est un résistant qui se bat depuis des années contre la guerre et pour la vérité. Avec son organisation ‘’Investig’action’’ le collectif qu’il a créé, il poursuit inlassablement un formidable travail de ré-information. Ses équipes et lui, ont publié un ouvrage absolument indispensable sur la guerre en Ukraine. Il faut acquérir, lire et faire lire « ‘’Ukraine, la guerre des images’’. Il nous a fait l’amitié de nous accorder un entretien. » Et, toujours, les éclairages de Vu du Droit, la guerre en Ukraine avec l’indispensable Hervé Carresse. Voir aussi une interview de Michel Collon sur le site « Géopolitique globale : analyse de Michel Collon (Dialogue franco-russe) ».

Ukraine, la guerre des images, par Michel Collon. Investig’action, 2023.

vududroit.com

https://www.vududroit.com/2023/09/la-guerre-en-ukraine-vi...

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Enquête allemande sur l’attentat Nord Stream : tous les indices pointent vers Kiev

C’est un thriller d’espionnage qui pourrait changer le cours de la politique internationale : il y a un an, un commando secret a fait exploser les pipelines Nord Stream dans la mer Baltique. Depuis, les enquêteurs recherchent les auteurs de cet attentat. Les pistes qu’ils ont trouvées sont extrêmement sensibles sur le plan politique. L’Andromeda est un rafiot décrépit. Les flancs du navire sont bosselés et éraflés par trop de manœuvres d’accostage aventureuses, tandis que les tuyaux poreux de la proue exhalent une puanteur fécale. Le moteur diesel de 75 chevaux cliquette comme un tracteur et l’ensemble du bateau grince et gémit tandis qu’il change de cap avec lenteur. Le pilote automatique est en panne. Les autres marins remarquent à peine le sloop : ce n’est qu’un autre bateau de location usé, comme tant d’autres sur la mer Baltique. Selon les conclusions de l’enquête menée jusqu’à présent, un commando de plongeurs et de spécialistes des explosifs a affrété l’Andromeda il y a presque exactement un an et a navigué sans se faire remarquer depuis Warnemünde, dans le nord de l’Allemagne, à travers la mer Baltique, avant de percer, le 26 septembre 2022, des trous dans trois conduites appartenant aux gazoducs Nord Stream 1 et Nord Stream 2. Il s’agissait d’une attaque catastrophique pour l’approvisionnement en énergie, d’un acte de sabotage singulier et d’une attaque contre l’Allemagne. L’opération visait à « infliger des dommages durables à la fonctionnalité de l’État et de ses installations. En ce sens, il s’agit d’une attaque contre la sécurité intérieure de l’État ». Tel est le langage juridique utilisé par les juges d’instruction de la Cour fédérale de justice allemande dans le cadre de l’enquête sur les auteurs inconnus qui est en cours depuis lors. Inconnus parce que on n’a pas encore pu déterminer qui l’avait commis – même si d’innombrables enquêteurs criminels, agents de renseignement et procureurs d’une douzaine de pays ont recherché les auteurs de l’acte. Ni pourquoi. Les conclusions de l’enquête menée jusqu’à présent, dont la plupart émanent de fonctionnaires allemands, sont strictement confidentielles. Rien ne doit être rendu public. Sur ordre de la Chancellerie.

Spiegel

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Vidéo : le bouffon monte sur scène à New York

15 minutes de disgrâce : Face à une salle de l’Assemblée générale des Nations unies à moitié vide, Volodymyr Zelensky appelle à une Troisième Guerre mondiale. Interrogé sur le renouvellement du financement du conflit contre la Russie, le président de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, a exprimé des réserves mardi et a indiqué qu’il avait des « questions » à poser au Président ukrainien Volodymyr Zelensky. « Où est la responsabilité pour l’argent que nous avons déjà dépensé ? » a demandé M. McCarthy. Il hésite à engager l’argent des contribuables sans savoir s’il peut réellement infliger des dommages tangibles aux forces russes sur le champ de bataille. Ces sentiments soulignent les doutes croissants du Congrès quant à la capacité de Zelensky à faire des progrès significatifs vers la fin de la guerre. Son incapacité à obtenir une victoire et ses récentes déclarations retardant la reddition ont suscité des inquiétudes. Les dirigeants internationaux semblent prendre leurs distances avec l’homme politique en difficulté. Les réunions prévues avec le Président polonais Andrzej Duda et le Président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva ont été annulées. Le premier parce que Kiev a menacé Varsovie de déposer une plainte auprès de l’OMC au sujet des restrictions à l’importation, et le second parce que la délégation ukrainienne s’est ostensiblement abstenue d’applaudir pendant le discours du dirigeant brésilien. Pour beaucoup, cela marque la fin du mandat de Zelensky en tant que leader national, un rôle qu’il n’a jamais vraiment incarné.

rrn.media/fr

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UNION EUROPÉENNE

UE : les macronistes vent debout contre le retour des frontières

Alors que la crise migratoire de Lampedusa mobilise l’Italie et inquiète toute l’Europe, l’Union européenne s’occupe d’interdire aux nations qui la composent tout contrôle de leurs frontières, sauf circonstances vraiment très exceptionnelles et pour un temps limité. Ce 20 septembre, les députés européens membres de la commission des libertés civiles à Strasbourg ont ainsi voté une réforme du Code des frontières fixé par les dramatiques accords de Schengen en vigueur depuis 1995. Le Parlement européen est prêt à négocier avec le conseil de l’UE des aménagements de l’accord de Schengen qui a privé les États européens de leurs frontières précisément au moment de leur Histoire où ils en avaient le plus besoin. Le groupe PPE (conservateurs dont font partie les députés LR) s’est abstenu lors du vote de ce rapport, le groupe ID (dont font partie les élus du RN) a voté contre, l’extrême gauche, la gauche, les Verts et les macronistes se sont, bien sûr, précipités, trahissant la fermeté de carton-pâte d'un Gérald Darmanin.

bvoltaire.fr

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« L’ensemble de l’Europe pourrait devenir Lampedusa ». Le débat sur l’immigration s’intensifie en Pologne et en Slovaquie

« Les enjeux sont énormes », a déclaré le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki lors d’une conférence de presse le mercredi 20 septembre, faisant référence aux prochaines élections législatives polonaises et au référendum national, qui se tiendront tous deux le 15 octobre. M. Morawiecki a déclaré que le gouvernement précédent, dirigé par le parti centriste Plate-forme civique (PO), aujourd’hui principal parti d’opposition, avait créé de la pauvreté et du chômage, relevé l’âge de la retraite et cherché à admettre massivement des immigrés clandestins en Pologne. Le parti conservateur Droit et Justice (PiS) – au pouvoir depuis 2015 – cherche à remporter une troisième victoire consécutive aux élections législatives et a fait de son opposition à l’immigration clandestine un thème central de sa campagne. Un référendum sera organisé le même jour que les élections, et l’une des questions demandera aux électeurs s’ils « soutiennent l’admission de milliers d’immigrants illégaux du Moyen-Orient et d’Afrique, conformément au mécanisme de relocalisation forcée imposé par la bureaucratie européenne ? » Le débat public sur l’immigration s’est intensifié en Pologne après l’adoption par l’UE, en juin, d’un système controversé de redistribution des migrants, les États membres devant accepter des réfugiés provenant des États membres situés en première ligne ou payer une contribution financière dans le cadre d’un mécanisme de « solidarité obligatoire ». La Hongrie et la Pologne ont été les seuls pays membres à opposer leur veto à la proposition et ont promis de ne pas la respecter si elle était mise en œuvre. Le débat s’est encore intensifié avec l’annonce que l’île italienne de Lampedusa était submergée par des milliers de migrants clandestins.

breizh-info.com

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Comment l'Union Européenne veut contrôler l'information grâce aux Big Techs. Partie 9 : Synergies entre les Big Techs et Big Pharma

Du fact-checking aux agences de renseignements américaines : aux origines d’une prison digitale. Pendant la crise du Covid-19, les principaux médias français ont relayé, sans réelle distanciation, la communication gouvernementale et les positions de l'industrie pharmaceutique. La défense des confinements et du « tout-vaccin » est devenue un axiome inattaquable, défiant toute approche scientifique raisonnable et équilibrée. Au lieu d'enquêter, de vérifier et de varier les sources afin de nourrir un débat contradictoire, des cellules de « fact-checking », intégrées au sein des rédactions de presse et financées par les Big Techs, ont court-circuité le rôle du journaliste et ont torpillé tout débat critique et complexe. Sous prétexte de lutte contre la désinformation, ces partenariats invasifs ont été appuyés par l'Union Européenne, y compris avec des subventions. Ils font apparaître un nouveau mécanisme capable d’influencer les opinions publiques sur n’importe quel sujet. En coulisses, d’autres acteurs troubles modèlent l’information, des think-tanks mais aussi diverses agences internationales du renseignement. Au sein de ce décor, le journalisme se transforme peu à peu en un inquiétant outil de contrôle et de surveillance des idées, avec des velléités de museler la liberté d’expression. L'Europe est-elle en train de devenir une prison digitale de l'information ?

francesoir.fr

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L’UE ouvre les portes à la commercialisation du fœtus

Mardi 12 septembre, le Parlement européen a approuvé en première instance de nouvelles mesures par lesquelles il souhaite mieux protéger les citoyens qui donnent du sang, des tissus ou des cellules ou qui sont traités avec ces substances humaines. Mais en réalité, ignorant les alarmes de diverses organisations d’experts et les préoccupations des évêques européens, le projet de règlement approuvé par une large majorité composée de socialistes, de verts et de libéraux, autorise le libre marché des embryons, des fœtus et des gamètes humains et les expériences et sélections eugéniques qui en résultent. La proposition de règlement sur les Normes de qualité et de sécurité pour les substances d’origine humaine destinées à être appliquées chez l’homme (ou règlement SoHO), qui vise à partager les cellules, le sang et les tissus humains au sein des États membres de manière harmonisée et standardisée, a été adoptée le 12 septembre, avec 483 voix pour, 89 abstentions et 52 voix contre. De nombreux députés ont insisté sur le fait que les dons de ces « substances » doivent toujours être volontaires et non rémunérés et que les donateurs ne peuvent recevoir qu’une compensation ou un remboursement pour les pertes ou les dépenses encourues.

medias-presse.info

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Accord de libre-échange avec le Mercosur : la France bloque toujours

L’accord commercial entre l’UE et le Mercosur divise l’Europe, avec la France en première ligne, craignant pour son secteur agricole. De plus, des critiques émergent quant à l’impact environnemental potentiel de l’accord. Cette impasse révèle un conflit entre la souveraineté nationale et les exigences environnementales européennes. L’Union européenne et le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay) ont conclu un accord commercial en 2019, après plus de vingt années de négociations complexes. Mais celui-ci n’a pas été ratifié par les pays européens. Il est resté en suspens en raison des inquiétudes suscitées par la déforestation de l’Amazonie et le manque flagrant d’implication du Brésil de Jaïr Bolsonaro dans la lutte contre le changement climatique. Le processus s’est grippé encore un peu plus en mars 2023 lorsque, dans un document annexe, la Commission européenne a fait part d’exigences environnementales supplémentaires pour parvenir à la conclusion de l’accord. L’opposition à cet accord se cristallise en Europe autour de deux thèmes : l’agriculture et le développement durable. Cet article décrit la position libérale et mondialisme en oubliant le principal : la qualité des produits agricoles venant de ces pays…

contrepoints.org

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Politico nomme le prochain président de la Commission européenne

Politico annonce que le prochain président de la Commission européenne pourrait être un Français. « Thierry Breton aura-t-il le feu vert ? », questionne Politico Europe, précisant : « Emmanuel Macron réfléchit à qui il donnera son soutien comme principal candidat aux élections européennes ». « Renaissance, le parti, de Macron recherche frénétiquement le meilleur candidat pour mener sa campagne aux élections européennes de l’année prochaine. Celui qui obtiendra ce rôle serait bien placé pour devenir le candidat du parti pour succéder à Ursula von der Leyen à la présidence de la Commission [européenne] à la fin de son mandat après les élections de juin prochain », souligne le média anglophone, qui avertit : « Von der Leyen n’a pas encore déclaré si elle souhaitait rester pour un second mandat car elle a été proposée à d’autres postes de haut niveau tels que le poste le plus élevé de l’OTAN ». « Selon des informations parues dans les médias français et des responsables familiers des discussions au sein de l’équipe de Macron, Thierry Breton, un ancien cadre flamboyant des télécommunications et actuel commissaire européen français [pour le marché intérieur de l’UE, comme la libre circulation des biens et des services, tant en ligne que dans le monde physique], est désormais fermement [candidat] », affirme la filiale d’Axel Springer. « La tâche de diriger la Commission [de l’UE], le bras exécutif du bloc de 27 pays, est devenue l’un des rôles les plus puissants de la politique mondiale », conclut Politico Europe.

Observateur Continental

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La construction de l’UE débouche sur un système de castes faisant allégeance aux États-Unis

Le 19 septembre, les ministères des Affaires européennes de France et d’Allemagne ont reçu officiellement un rapport commandé précédemment par ces ministères sur les perspectives d’élargissement de l’UE. Cette information est largement relayée par les médias français qui tentent d’affirmer qu’une Europe unie – comme un rempart constituant des forces du bien contre les forces du mal – est l’ultime solution. Les leaders de l’UE décrètent le camp du mal. Certaines déclarations d’experts et d’hommes politiques citées par les journalistes témoignent d’un cynisme et, pourtant, d’une excellente compréhension de la situation. Un contraste choquant pour le lecteur un peu plus attentif. Dans son discours de Bratislava, le président français, Emmanuel Macron, a demandé la « clarification théorique et géopolitique de notre UE » et vanté l’élargissement de l’UE en ancrant la Moldavie et l’Ukraine, les Balkans occidentaux, dans notre Europe. Pour Volodymyr Zelensky, qui passe la plupart de son temps à voyager à l’étranger, il est extrêmement important de rejoindre l’UE. D’où ses exigences insistantes auprès des hommes politiques européens pour qu’ils ouvrent les bras d’une « famille européenne unique » en guise de paiement pour la mise en œuvre de la politique orientale des pays occidentaux. C’est, aussi, le discours d’Emmanuel Macron. Toujours à Bratislava, en mai dernier, celui-ci a dénoncé « la frontière artificielle » entre l’« Europe occidentale et une Europe orientale, ou une vieille Europe et une Europe nouvelle », effaçant les différences culturelles entre les nations, pour affirmer qu’« il n’y a qu’une Europe », évoquant sa crainte de voir « l’Occident être kidnappé une deuxième fois ». L’UE construit un plan comme le Titanic pour la mer. D’une part, l’UE démontre son plein soutien au régime « démocratique » ukrainien. D’un autre côté, les assurances sur le caractère inévitable de l’intégration s’accompagnent de longs débats sur la complexité du processus. Le titre du rapport – de 51 pages pour un sujet si sérieux – commandé par les chefs des départements des Affaires européennes de France et d’Allemagne, Laurence Boone et Anna Lührmann fixe l’intrigue d’une catastrophe annoncée par son titre : « Naviguer en haute mer ». Le but est d’entamer les réformes institutionnelles actuelles de l’UE. La grande question est de savoir comment l’UE reste-t-elle capable d’agir, même si elle compte à terme plus de 30 membres ? « L’UE doit se préparer à l’élargissement. Au cours de la prochaine législature, nous devons mettre en œuvre les réformes internes nécessaires de l’UE », annonce le rapport rikiki. Ainsi, l’UE navigue sur la mer et cet élément marin est très imprévisible. C’est de cette manière que les responsables politiques envisagent l’avenir de l’UE au risque d’envoyer les populations des pays de l’UE comme le Titanic dans les abysses.

observateurcontinental.f

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Lucien Rebatet, révolutionnaire décadent

 

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Lucien Rebatet, révolutionnaire décadent

Rebatet, selon l'essayiste Claudio Siniscalchi, est un véritable paradigme de cette large patrouille d'intellectuels qui lisent l'histoire de la France moderne en termes de décadence.

par Giovanni Sessa

Source: https://www.barbadillo.it/111174-lucien-rebatet-rivoluzio...

Ces dernières années, dans le paysage éditorial italien, il semble y avoir un regain d'intérêt pour le fascisme français. Claudio Siniscalchi fait partie des auteurs qui ont le plus contribué à cette résurgence d'études thématiques. Son dernier ouvrage, Un revoluzionario decadente. Vita maledetta di Lucien Rebatet, en librairie aux éditions Oaks (sur commande : info@oakseditrice.it, pp. 182, euro 20.00). Selon l'auteur, Rebatet est un véritable paradigme de cette vaste compagnie d'intellectuels qui ont lu l'histoire de la France moderne en termes de décadence, mais qui étaient en réalité profondément enracinés dans ce monde.

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Rebatet est né en novembre 1903 dans l'ancien Dauphiné. Il est éduqué dans une école dirigée par des religieux, pour lesquels il éprouve un dégoût irrépressible. Son père, notaire d'obédience républicaine, et sa mère, catholique d'origine napolitaine, ne parviennent pas à l'attirer dans leurs univers idéaux respectifs. En 1923, le jeune Rebatet arrive à Paris. Dans la capitale, il étudie la littérature à la Sorbonne et fréquente assidûment Montparnasse, quartier excentrique où règne une vie nocturne intense et où se déroulent des manifestations culturelles et artistiques novatrices. C'est au cours de ces années que débute sa collaboration avec L'Action française de Maurras, d'abord en tant que critique musical, puis en tant que critique cinématographique. Contrairement à Maurras, Rebatet "n'est ni catholique ni anti-allemand" (p. 19). Doté d'un style mordant, ses articles connaissent un succès immédiat. Son ascension au sommet de l'intelligencija de la "droite" française commence en 1932. Cette année-là, ses contributions paraissent dans l'hebdomadaire Je suis partout. Dans ces colonnes, il passe de la critique cinématographique à la polémique politique. Ses écrits témoignent du dépassement progressif des positions de Maurras, dans le sens d'un soutien total à la cause "fasciste".

9782221133057_1_75.jpgEn présentant l'itinéraire intellectuel et politique de Rebatet, Siniscalchi dresse un tableau organique du monde intellectuel varié et vivant du "fascisme" français, en discutant des relations qui existaient entre les principaux interprètes de cette faction intellectuelle et politique. Il parvient ainsi à des jugements équilibrés, conformes aux exigences de la recherche historique. Il précise notamment comment le rapprochement de Rebatet avec l'Allemagne nationale-socialiste s'explique par la conviction profonde que les ennemis de la patrie sont "intérieurs" et se reconnaissent dans : "les Maghrébins, les Noirs, les Jaunes, les Russes anciens et nouveaux, les mineurs polonais, les Italiens" (p. 23), venus en France pour les raisons les plus disparates. Ces catégories seront bientôt remplacées par l'ennemi par excellence, le Juif. Les révolutionnaires et les juifs qui ont quitté l'Allemagne après 1933 ont rencontré les exilés antifascistes italiens et ont formé l'Internationale antifasciste. Celle-ci devait être combattue, selon l'auteur, par l'internationale fasciste.

Ainsi, l'idée d'un fascisme européen comme seule réponse possible à la décadence de notre continent mûrit chez Rebatet, ainsi que chez Drieu La Rochelle. La fièvre antisémite se radicalise en France, avec la conquête du pouvoir par le Front populaire de Blum. Rebatet, nous dit Siniscalchi, reste un observateur attentif des phénomènes contemporains. Après la publication de l'Histoire du cinéma de Brasillach et Bardèche, il montre qu'il ne partage pas l'exégèse esthétique néoclassique de Maurras et qu'il voit dans le cinéma un art aux potentialités extraordinaires. Il n'est pas un critique de cinéma animé par des préjugés anti-américains : "Dans les films hollywoodiens [...] il trouve souvent des œuvres saines et spontanées, vitales et viriles [...] des œuvres dépourvues de superficialité et de fausseté" (p. 49). En 1937, il va même jusqu'à définir La grande illusione, un film critiqué en Italie par Luigi Chiarini, comme le meilleur produit de l'année. Il s'insurge également contre "le pessimisme moral typique des films les plus significatifs du "réalisme poétique" français" (p. 52). Rebatet devient le plus important critique de cinéma du pays pendant l'Occupation. Selon lui, les "Aryens" et les Français Lumière et Méliès sont responsables de la naissance du cinéma: "Les "Juifs" ont récolté les copieux fruits économiques de cette invention" (p. 73), tant en Europe qu'aux États-Unis.

Le collaborationniste ne fait qu'appliquer à l'histoire du cinéma le schéma développé par Wagner pour ses écrits sur le judaïsme musical. Le résultat, note Siniscalchi, est une "falsification" de l'histoire du cinéma français. L'activité d'écrivain de Rebatet trouve son apogée dans deux livres. Le premier, Les décombres, peut être considéré comme le véritable manifeste idéologique de la "tentation fasciste". Il connaît un succès inattendu et immédiat. Rebatet y "attaque avec une rare violence les institutions, les partis, les hommes politiques, les intellectuels, appelant à [...] la "déjudaïsation" du pays" (p. 100). Rebatet est convaincu de l'inanité de la tentative politique menée à Vichy: seul un authentique fascisme français aurait pu relever la France, sur la base du national-socialisme allemand. À la Libération de Paris, après une évasion audacieuse, Rebatet est arrêté et condamné à mort, mais la peine est bientôt commuée en détention à perpétuité. En fait, il est resté dans les prisons françaises pendant plusieurs années.

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En 1951, il publie un nouveau roman, Les deux étendards. Sur le plan littéraire, il s'agit d'un retour à Proust, mais l'inspiration profonde est nietzschéenne et antichrétienne. Siniscalchi, se référant aux études de Del Noce et de Voegelin, inscrit les thèses exprimées dans ce volume dans les positions révolutionnaires modernes et néo-gnostiques des religions politiques. En ce qui nous concerne, ce qui est surprenant chez le Français, c'est que son adhésion à la vision "païenne" de la vie l'ait conduit à embrasser la cause nationale-socialiste. Au contraire, pour l'écrivain, attentif au thème de la leçon de Benoist, mais pas seulement, le nazisme est l'expression typique du monothéisme politique, "Un peuple, un Reich, un chef", rien de plus éloigné des conceptions issues d'une approche polythéiste du monde.

En tout cas, Rebatet, pendant la période dramatique de l'après-guerre, a vécu dans la solitude, marginalisé, sans abjurer, il est vrai, les idées qu'il avait défendues avec tant de véhémence dans les années précédentes. C'est le mérite de Siniscalchi d'avoir remis au centre du débat ces idées et les événements auxquels l'écrivain a participé.

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La métaphysique de combat de Kémi Seba

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La métaphysique de combat de Kémi Seba

par Georges FELTIN-TRACOL

« Et si […] le salut de notre peuple aux quatre coins du monde passait tout simplement par l’éloignement définitif de l’Occident, ce de manière physique, psychique, métaphysique, afin de redevenir nous-mêmes ? » « Et si c’était cela, la décolonisation réelle ? ». Celui qui prône cette rupture radicale s’appelle Kémi Séba dans son nouvel essai, Philosophie de la panafricanité fondamentale (Éditions Fiat Lux, 2023, 198 p., 20 €).

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Né à Strasbourg en 1981, Stellio Capo Chichi s’intéresse très tôt au kémitisme qui exalte la civilisation égyptienne selon un tropisme négrocentré. Il s’inscrit dans une vision du monde ouvertement traditionnelle. Il oppose d’ailleurs le traditionalisme, « ensemble de modalités constituant une voie initiatique menant les êtres qui la suivent à la compréhension de la métaphysique, autrement dit : - la connaissance de l’Être suprême, - la connaissance du monde invisible, - le respect de la hiérarchie spirituelle, - l’homme avec la nature » à la coutume qui en serait son « altération ». « Maladie de l’ère moderne », « la coutume symbolise la quintessence du cérémonialisme (des manifestations clinquantes prétendument spirituelles, surtout réalisées pour nourrir l’ego ethno-culturel) ».

1259958_5.jpgSon interprétation des cycles historiques met en confrontation directe les Noirs qui appartiennent aux « populations primordiales » au monde moderne, manifestation implacable de l’actuel Âge de Fer. Les Blancs en sont le principal vecteur. L’auteur évoque leurs terribles ancêtres, les impitoyables Yamnayas, qui détruisirent de hautes civilisations noires, capables de se rendre en Amérique centrale. En s’établissant dans le monde entier, « les contre-valeurs occidentales sont devenues des valeurs universelles, normatives ». Kémi Séba entend au contraire libérer les siens de cette emprise. Si « le terme “ panafricanité “ […] renvoie à une unité des Africains et afrodescendants qui n’est pas à construire mais qui est, en soi, si l’on revient à la racine de nos êtres, un état de fait partout dans le monde », il adopte un raisonnement global qui concerne aussi bien les Africains et les Afro-Américains que les peuples noirs d’Asie (Aeta des Philippines, Andamanais du golfe du Bengale, Senang de Malaisie, Dravidiens du Sud indien et même Aïnous du Japon) et d’Océanie (les Salomoniens et les Aborigènes d’Australie). Ainsi en appelle-t-il à « l’unité métaphysique des peuples noirs » d’autant que « la matrice de l’humanité était le peuple négro-africain ». Il sait que son point de vue unitaire « fera forcément grincer des dents les ethnistes belliqueux, les tribalistes mentalement miséreux et autres fondamentalistes religieux haineux ». Sa conception du fait africain, voire de sa dimension intrinsèquement noire, ne correspond donc pas aux analyses de Bernard Lugan qui qualifie le panafricanisme d’utopie politique.

lafrique-libre-ou-la-mort.jpgLa métaphysique de l’histoire de Kémi Séba s’inspire de la théorie théosophique de l’histoire. Les théosophes, vilipendés par René Guénon, estiment que chaque cycle historique engendre sa propre « race-racine ». Dans le cadre du New Age des décennies 1990 – 2000, des occultistes occidentaux pensaient que la présence noire était antérieure à l’irruption de l’homme blanc. Ils estimèrent en outre que les Noirs de l’Âge de Bronze traditionnel étaient si violents qu’ils paient maintenant les conséquences (l’esclavage, par exemple) via leur karma collectif au cycle suivant : l’Âge de Fer.

Kémi Séba reprend aussi à son compte la thèse de la psychiatre afrocentriste Frances Cress Welsing (1935 – 2016) qui assure que « les Blancs seraient […] le fruit des populations noires originelles dont la peau aurait connu une maladie provoquant une dépigmentation sévère », d’où leur profonde négrophobie. Élucubrations isolées ? On lisait dans L’Express du 14 octobre 2021 sous la plume d’un certain Bruno D. Cot qu’« il y a encore 10.000 ans, nous étions noirs aux yeux clairs ». L’« Afropéen » serait par conséquent un Noir présent dès l’origine sur le sol européen. Pourquoi alors s’opposer aux migrants venus du Sud de la Méditerranée ? On remarquera que Kémi Séba n’aborde pas les peuples asiatiques jaunes et amérindiens rouges.

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De haut en bas: Frances Cress Welsing, Abdias do Nascimento et son ouvrage principal sur le "quilombismo".

L’auteur promeut le quilombisme du Brésilien Abdias do Nascimento (1914 – 2011) qui, dans sa jeunesse, s’engagea dans le mouvement intégraliste. Le quilombisme désigne « l’organisation communautaire, le redéploiement de la culture afro-brésilienne, en revalorisant l’endogamie communautaire, le solidarisme noir économique, la connaissance de soi ». Chaque groupe noir devrait former son propre quilombo. Ensuite, « tous les quilombos d’Amérique du Nord ou du Sud, d’Europe de l’Ouest ou de l’Est, du Proche-Orient, du Moyen-Orient, du Maghreb, d’Asie, d’Océanie devront être dans la dynamique de la panafricanité fondamentale, reliés au trône de notre peuple sur Terre qu’est le continent africain en vue de former un État fédéral ». En effet, le dessein final « est que puisse, à la place des 54 États et de toutes les diasporas noires, s’instituer un État fédéral de tous les peuples noirs qui s’intitulerait les “ Quilombos-Unis de Kemet “ (Kmt étant le véritable nom de l’homme noir) ».

Conséquent, Kémi Séba ne désire aucun « front de la Tradition ». Il convient en revanche que « nous devons parfois passer des alliances avec des entités pour qui nous pouvons éprouver de l’hostilité mais qui, pour X ou Y raison, ont le même ennemi que nous ». Ethno-différencialiste cohérent, le président de l’ONG Urgences panafricanistes affronte « le Système à tuer les peuples ». Ses objectifs tactiques peuvent se recouper de manière ponctuelle avec les initiatives des Européens identitaires et nationalistes-révolutionnaires les plus radicaux. Contrairement à ce que profèrent ces détracteurs qui le dépeignent en « suprémaciste noir », Kémi Séba est d’abord et avant tout un « primordialiste noir » d’Afrique.  

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 84, mise en ligne le 19 septembre 2023 sur Radio Méridien Zéro.

samedi, 23 septembre 2023

La dédollarisation des céréales : le commerce intra-BRICS+ en monnaies nationales

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La dédollarisation des céréales : le commerce intra-BRICS+ en monnaies nationales

Par Alfredo Jalife Rahme

Source: https://noticiasholisticas.com.ar/desdolarizacion-de-los-...

Il y a presque 11 ans, j'ai mis en garde contre "l'avènement de l'agridollar (dollar soutenu par l'agriculture et l'alimentation)" qui mettrait la Chine dans une situation géopolitique désavantageuse en raison de ses importations vu la difficulté pour nourrir la plus grande population de la planète et de la disparition du pétrodollar (https://bit.ly/4808i2a ) et (https://bit.ly/44GORIE )".

Deux conséquences notables de la guerre en Ukraine et de sa multidimensionnalité sont la double crise énergétique et alimentaire. Onze ans après l'avertissement sinistre de Zero Hedge, un "effet alimentaire BRICS" s'est produit lorsque "le Brésil a supplanté les États-Unis en tant que roi des exportations de maïs", selon le portail mondialiste Bloomberg (https://bloom.bg/3R3pTQK ). Zero Hedge lui-même admet, 11 ans plus tard, qu'"un nouvel ordre multipolaire est en train d'émerger avec les BRICS et le Groupe de Shanghai (SCO)" qui "offrent de larges alternatives à l'Occident hégémonique collectif (https://bit.ly/3Rak3gC )".

C'est l'hypothèse de votre serviteur depuis 13 ans notamment dans son livre El hibrido mundo multipolar - Un enfoque multidimensional (= The Hybrid Multipolar World : A Multidimensional Approach) (https://bit.ly/3LdnmQi ).

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Le ministère américain de l'agriculture (USDA) montre que le règne incontesté de Washington sur le maïs, qui a duré cinq décennies, a pris fin avec la récolte de 2023, lorsque ses exportations mondiales ont atteint 23 %, bien en deçà des 32 % du Brésil. Au cours de la dernière décennie, le Brésil et d'autres membres des BRICS+ avaient déjà supplanté les États-Unis, qui avaient perdu leur suprématie en matière de production et d'exportation de blé et de soja.

Les statistiques varient en ce qui concerne les exportations et la production. Dans le classement des cinq premiers producteurs (sic) de blé, trois appartiennent au CIR, soit, dans l'ordre : Chine (1), Inde (2) et Russie (3), avant les États-Unis (4). Dans la production mondiale de soja, dans le classement des cinq premiers, quatre appartiennent aux BRICS+ : le Brésil (1), l'Argentine (3), la Chine (4) et l'Inde (5), avant les États-Unis (2).

La perte de la première place pour les exportations de maïs n'est pas anodine, alors que sa valeur aux Etats-Unis était de 91,73 milliards de dollars, celle du soja de 61,15 milliards et celle du blé de 14,6 milliards en 2022.

Selon Stephen Nicholson, stratège mondial des céréales à la banque agricole Rabobank, chaque année "le Brésil est susceptible de prendre une plus grande part du marché mondial" et l'une des principales raisons est le "réalignement du commerce agricole de la Chine avec le Brésil et loin des États-Unis" lorsque les décideurs politiques à Washington "ont frénétiquement militarisé le dollar et le commerce contre Pékin (https://reut.rs/485kqia )". Il applique ici la métaphore de la "lente ébullition de la grenouille" lorsque les États-Unis ont perdu la suprématie qu'ils exerçaient sur le maïs depuis 40 ans.

Michael Hirtzer et Dominic Carey de Bloomberg citent "un certain nombre de facteurs expliquant la fin du règne des États-Unis": "les coûts élevés et la rareté des terres agricoles ouvertes, les effets continus de la guerre commerciale avec la Chine et un dollar fort". Ils ajoutent que "le déclin continu et la perte de la concurrence américaine sont un coup dur pour un pays qui a toujours utilisé l'alimentation comme une force géopolitique". Ils omettent de mentionner que le Brésil a la chance climatique d'avoir une double récolte annuelle.

Plus important encore, la faiblesse du real (la monnaie brésilienne) par rapport au dollar est exploitée par la Chine (https://bloom.bg/3Lc7Jsf ). Karl Plume de Reuters affirme que "le Brésil est en train de gagner le jeu des exportations de maïs".

La complémentarité entre la Chine et le Brésil devient plus substantielle lorsque Brasilia interagit de manière intensive avec les investissements en infrastructure et en technologie de Pékin. Ainsi, les exportateurs chinois utilisent des swaps (https://bit.ly/44A7oq8 ), par le biais de leurs monnaies nationales respectives, en contournant le dollar dans leur commerce bilatéral annuel de 150 milliards de dollars (https://bit.ly/486l9Qv ). Le commerce intra-BRICS+ devient "circulaire", car ils achètent et vendent avec leurs monnaies nationales respectives en contournant l'hégémonie du dollar.

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L'abîme de la dégénérescence

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L'abîme de la dégénérescence

par Andrea Zhok

Source : Andrea Zhok & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/l-abisso-degenera...

Le tollé soulevé par l'intervention d'un médecin critique à l'égard des vaccins anti-coronavirique dans l'émission de Marcello Foa nous fait comprendre pourquoi il n'y aura jamais de pacification sociale dans ce pays après ce qui s'est passé avec la gestion nationale criminelle de la pandémie.

Après avoir déformé, menti, censuré, brimé, ostracisé, suspendu et licencié d'une manière qui ferait honte à n'importe quelle dictature, le bloc de pouvoir national italien, avec le PD social-démocrate en son centre, ne peut pas tolérer et ne tolérera jamais l'émergence d'une quelconque vérité (ce sont en effet des gens à qui la vérité donne un érythème).

Quiconque a suivi l'affaire covidique, non pas à travers les menteurs en série de l'appareil médiatique dominant, mais en recherchant des informations directes, sait maintenant tout ce qu'il y a à savoir et qui ne peut être dit ici.

En fait, il a toujours été impossible dans ce média d'exposer l'avalanche de données, d'histoires personnelles et d'articles scientifiques qui prouvent que l'administration covidique, et en particulier la vaccination forcée de la population, était un crime, et non un crime sans victime.

Mais face à un crime soutenu par la quasi-totalité de l'arc constitutionnel, la presse, l'Ami américain et la Cour constitutionnelle, le blanc devient noir et les criminels deviennent des bienfaiteurs.

Il ne peut y avoir de paix, et il n'y en aura jamais, tant que toutes les abominations produites par cette classe dirigeante n'auront pas été révélées.

Mais, dans un style bien établi, une classe dirigeante de bandits couvre ses crimes précédents en en commettant de nouveaux, ne permettant pas aux gens de s'attarder sur le mal passé, parce qu'ils doivent poursuivre un nouveau mal.

Ainsi, après un emprisonnement forcé et un laissez-passer pour pouvoir vivre, nous sommes passés à la destruction systématique du peu qui reste de l'économie réelle et de l'indépendance nationale. Nous nous sommes engagés dans un conflit qui n'était pas le nôtre, et nous l'avons fait sous la forme la plus autodestructrice, et aussi - disons-le - la plus civilement sordide, en nous en prenant systématiquement aux citoyens d'une autre nation en tant que détenteurs de cette citoyenneté.

L'abîme dégénératif dans lequel nous nous enfonçons continuera jusqu'à ce que nous réussissions la tâche véritablement titanesque de reconstruire culturellement et civilement nos pays. Et le seul moyen d'y parvenir est d'abandonner progressivement, mais totalement, le processus d'américanisation entamé après la fin de la Seconde Guerre mondiale.

L'Ukraine ne sert plus la Pologne ? Ce que la dispute sur les armes et les céréales enseigne

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L'Ukraine ne sert plus la Pologne ? Ce que la dispute sur les armes et les céréales enseigne

Andrea Muratore

Source: https://it.insideover.com/nazionalismi/lucraina-non-serve-piu-alla-polonia-cosa-insegna-lo-strappo-su-armi-e-grano.html

Ces dernières semaines, la Pologne a asséné à l'Ukraine un coup de massue. En quelques jours, Varsovie a d'abord coupé les ponts avec Kiev à propos de l'accord sur le blé, opposant de fait un veto aux importations européennes de céréales produites en Ukraine, puis a cessé d'envoyer des systèmes d'armement au pays envahi par la Fédération de Russie depuis le 24 février 2022.

Des positions qui peuvent surprendre à première vue, étant donné la ténacité avec laquelle la Pologne a soutenu Kiev avant et après l'invasion. Avec le Royaume-Uni, Varsovie était la puissance de l'OTAN la plus disposée à soutenir l'Ukraine contre l'opération russe. Selon l'outil de suivi du soutien à l'Ukraine (Ukraine Support Tracker) de l'Institut Kiel, les armes et le matériel militaire utilitaire (de l'infrastructure médicale à l'équipement de protection des soldats, en passant par le transport logistique et les rations) envoyés par Varsovie à Kiev s'élèvent au total à près de 4,3 milliards d'euros.

Varsovie, Londres et les États baltes ont été les seuls pays à comprendre la guerre en Ukraine comme une guerre par procuration contre Moscou dès le début, bien avant que le soutien américain, initialement hésitant, ne s'accroisse. Mais depuis quelques semaines, la réalité des faits s'impose: le nationalisme polonais du gouvernement conservateur de Mateusz Morawiecki et le nationalisme ukrainien issu de la guerre voulue par les "faucons" belliqueux de l'équipe de Volodymyr Zelensky tendent à être irréconciliables. Et celle entre la Pologne et l'Ukraine, granitique en paroles, est en réalité une alliance instrumentale. Fondamentale pour que Varsovie puisse faire place nette face à la Russie.

De ce point de vue, l'arrêt des armes, dont le flux était déjà drastiquement réduit depuis un certain temps, est compréhensible: la Pologne a utilisé son soutien à Kiev pour accélérer le processus de liquidation de ses arsenaux et accélérer son réarmement, principalement avec des systèmes américains, britanniques et sud-coréens. Mais le soutien à Kiev pour lutter contre les prétentions russes est une chose, l'égoïsme sacré que le nationalisme polonais au sein de l'Union européenne vise à consolider en est une autre.

Le blé est donc la véritable pomme de discorde entre Varsovie et Kiev. La gifle polonaise refusant à l'Ukraine l'accès de son blé aux marchés européens n'est pas une mesure de représailles pour un manque de courtoisie, mais un jeu à plusieurs niveaux. Il en va de l'avenir de l'agriculture polonaise, mais aussi des relations entre Varsovie et Bruxelles : "Les tensions sur les exportations agricoles n'ont cessé de croître depuis que la Commission européenne a décidé d'autoriser les ventes de blé ukrainien dans l'ensemble de l'Union, mettant ainsi fin aux restrictions sur les importations de blé que cinq pays de l'Est de l'UE avaient initialement tenté d'imposer pour protéger leurs agriculteurs de la concurrence", avec la Pologne en tête de liste, note Politico.eu. "La Pologne, la Hongrie et la Slovaquie ont réagi à la décision de la Commission en imposant des interdictions unilatérales sur les importations de blé ukrainien, ce à quoi l'Ukraine a répondu en intentant des actions en justice contre les trois pays auprès de l'Organisation mondiale du commerce puis en les retirant, jusqu'à présent, mais uniquement contre la Slovaquie. Dont les prochaines élections risquent cependant d'exposer le soutien à l'Ukraine, considérée comme un problème politique par les formations pro-russes en nette progression.

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Les nationalistes de Varsovie craignent que le rapprochement entre l'Ukraine et l'UE ne nuise aux perspectives de la Pologne de recevoir des financements de l'UE au titre des fonds de développement et de cohésion et, surtout, de la politique agricole commune (PAC) de l'UE, qui représente plus d'un tiers du budget de l'UE et alloue des fonds de manière proportionnelle.

L'Ukraine, avec ses immenses plaines agricoles et une capacité d'exportation agricole de 27,8 milliards d'euros avant la guerre, soit 41 % de la valeur totale des exportations nationales, perturberait la PAC en rejoignant l'UE en drainant des ressources vers de grands pays comme la Pologne, subventionnant effectivement son blé avec les fonds de Bruxelles. Tout cela sans tenir compte du fait que, comme le souligne la fondation écologiste Arc 2000, en Ukraine, "les conglomérats dirigés par des oligarques pourraient avoir droit à des dizaines de millions d'euros d'argent des contribuables".

Dix-sept des 25 milliards de dollars de la PAC que la Pologne recevra entre 2023 et 2027, la deuxième phase du budget actuel de l'UE, seront alloués aux 1,4 million de petites et moyennes exploitations agricoles du pays, souvent individuelles. Un bastion électoral pour le PiS, le parti Droit et Justice qui vise une reconduction aux prochaines élections d'automne, et qui entend mobiliser sa base catholique-conservatrice et nationaliste enracinée dans la Pologne rurale et agricole contre toute menace éventuelle au statu quo. Le calcul électoral et la dynamique politique convergent lorsque la Pologne fait la distinction entre l'utilisation instrumentale du soutien à l'Ukraine comme levier anti-russe et le désir sincère de contribuer au développement de Kiev sur la voie de l'intégration européenne.

Après tout, les nationalismes polonais et ukrainien sont intrinsèquement rivaux, comme le montre leur focalisation sur les terres historiquement polonaises et désormais ukrainiennes de Galicie et de Lviv et leurs expériences douloureuses sur la "terre de sang" à l'époque de la Seconde Guerre mondiale. La Pologne a déjà protesté symboliquement contre son amie l'Ukraine au sujet de l'expansion du culte public de Stepan Bandera, le collaborateur pro-allemand de l'Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA) qui a contribué à l'assassinat de 100.000 Polonais au cours de la Seconde Guerre mondiale. Désormais, des divisions bien plus convaincantes pourraient diviser les deux intérêts nationaux et la marche de Kiev vers l'Europe pourrait s'en trouver bien plus embrouillée. Tout cela pour une poignée de céréales.

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Tyrannie humanitaire: René Guénon et la monstruosité occidentale

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Tyrannie humanitaire: René Guénon et la monstruosité occidentale

Nicolas Bonnal

La civilisation occidentale devient totalement dégoûtante aux yeux du monde et des antisystèmes. Elle déraille sur le plan spirituel, économique, écologique, culturel, sexuel, elle est toujours plus folle et belliqueuse, humanitaire et missionnaire, arrogante et psychopathe. Problème : elle a souvent été comme ça pendant son histoire. Voyez le texte de mon ami Guyénot sur l’esprit de croisade et les réflexions de nos amis russes qui ont remplacé les nazis allemands dans l’esprit des toqués aux affaires euro-américaines.

J’avais déjà écrit un texte sur Guénon et notre civilisation hallucinatoire : dans leur histoire en effet les Occidentaux paraissent souvent sous hypnose. Ils sont hypnotisés par des mots (science, progrès, droits, etc.) par le fric, l’hérésie, la luxure, puis par la mission et par la guerre.

9791024206134-475x500-1.jpgJ’ai décidé depuis de rependre le même admirable livre de René Guénon, Orient et Occident (1924) pour tenter de voir avec ce grand traditionaliste ce qui ne va pas depuis si longtemps, et ce qu’il faudrait faire.

Guénon est plus optimiste que moi : il écrivait il y a un siècle. Depuis l’Occident et en particulier l’Amérique a conquis le monde par sa technique, son fric et sa technologie, ses images, ses virus et son informatique, ses marottes et sa porcherie. Mais comme on voit enfin se profiler une résistance sur fond d’effondrement voulu et provoqué par un consortium de milliardaires devenus fous et possédés (cf. les dibbouks du folklore juif que citait récemment Howard Kunstler dans un texte hélas incompris), et que cette résistance concerne des pays au profil traditionnel guénonien (Inde, Chine, monde arabe) je me suis dit qu’il serait bon de partager avec mes lecteurs les réflexions de Guénon sur l’anomalie occidentale qui éclate au grand jour au lendemain de la Première Guerre Mondiale. Le texte va être assez long et il serait dommage de s’en lasser trop tôt.

Guénon donc (première partie d’Orient et Occident) :

« La civilisation occidentale moderne apparaît dans l’histoire comme une véritable anomalie : parmi toutes celles qui nous sont connues plus ou moins complètement, cette civilisation est la seule qui se soit développée dans un sens purement matériel, et ce développement monstrueux, dont le début coïncide avec ce qu’on est convenu d’appeler la Renaissance, a été accompagné, comme il devait l’être fatalement, d’une régression intellectuelle correspondante… »

9791024206158_large.jpgChez Guénon intellectuel désigne en fait le spirituel théologique, la capacité de parler sérieusement de Dieu et du monde spirituel. A l’époque cela décline déjà (mais en relisant Huizinga, on découvrirait que le quatorzième siècle n’était déjà pas très brillant). Guénon rajoute :

« Nous rappellerons seulement que Descartes a limité l’intelligence à la raison, qu’il a assigné pour unique rôle à ce qu’il croyait pouvoir appeler métaphysique de servir de fondement à la physique, et que cette physique elle-même était essentiellement destinée, dans sa pensée, à préparer la constitution des sciences appliquées, mécanique, médecine et morale, dernier terme du savoir humain tel qu’il le concevait… »

Tout cela se manifeste en Occident, ce côté de l’obscurité, et va se radicaliser avec l’utopie américaine réalisée bien décrite par Boorstyn, Baudrillard ou Watzlawick. Guénon écrit que « mentalement aussi bien que géographiquement, l’Amérique actuelle est vraiment l’« Extrême-Occident » ; et l’Europe suivra, sans aucun doute, si rien ne vient arrêter le déroulement des conséquences impliquées dans le présent état des choses. »

Ensuite le problème important que soulève Guénon est celui de civilisation élue. Cette civilisation occidentale hérétique, scientifique et technique se sent élue (ce qui explique sa violence et l’incroyable interventionnisme US) :

« Mais ce qu’il y a peut-être de plus extraordinaire, c’est la prétention de faire de cette civilisation anormale le type même de toute civilisation, de la regarder comme « la civilisation » par excellence, voire même comme la seule qui mérite ce nom. C’est aussi, comme complément de cette illusion, la croyance au « progrès »

Citant un excellent texte de l’historien Jacques Bainville, Guénon écrit :

« La civilisation, c’était donc le degré de développement et de perfectionnement auquel les nations européennes étaient parvenues au XIXe siècle. Ce terme, compris par tous, bien qu’il ne fût défini par personne, embrassait à la fois le progrès matériel et le progrès moral, l’un portant l’autre, l’un uni à l’autre, inséparables tous deux. »

9791024206431-475x500-1.jpgNous découvrons (c’est la fameuse théorie de la conspiration conspuée partout et menacée par le néo-totalitarisme ambiant) que l’on nous a menti sur nous (croisades, lune, guerres, épidémies, etc.) ; or Guénon le dit déjà très bien :

« Il faut convenir que l’histoire des idées permet de faire parfois des constatations assez surprenantes, et de réduire certaines imaginations à leur juste valeur ; elle le permettrait surtout si elle était faite et étudiée comme elle devrait l’être, si elle n’était, comme l’histoire ordinaire d’ailleurs, falsifiée par des interprétations tendancieuses, ou bornée à des travaux de simple érudition, à d’insignifiantes recherches sur des points de détail. L’histoire vraie peut être dangereuse pour certains intérêts politiques ; et on est en droit de se demander si ce n’est pas pour cette raison que certaines méthodes, en ce domaine, sont imposées officiellement à l’exclusion de toutes les autres : consciemment ou non, on écarte a priori tout ce qui permettrait de voir clair en bien des choses, et c’est ainsi que se forme l’« opinion publique ».

71pqpgKqQ8L._AC_UF894,1000_QL80_.jpgCela ressemble bien à la guerre occulte décrite par Julius Evola dans les Hommes au milieu des ruines. Nietzsche a très bien écrit à ce sujet dans sa deuxième considération actuelle sur l’Histoire : l’historien est un journaliste qui adapte au goût trivial du jour les temps anciens que l’on ne comprend pas ou plus.

On reprend sur la capacité hallucinatoire occidentale :

« Certes, « le Progrès » et « la Civilisation », avec des majuscules, cela peut faire un excellent effet dans certaines phrases aussi creuses que déclamatoires, très propres à impressionner la foule pour qui la parole sert moins à exprimer la pensée qu’à suppléer à son absence ; à ce titre, cela joue un rôle des plus importants dans l’arsenal de formules dont les « dirigeants » contemporains se servent pour accomplir la singulière œuvre de suggestion collective sans laquelle la mentalité spécifiquement moderne ne saurait subsister bien longtemps. »

Guénon enfonce plus le clou :

« Sans doute, le pouvoir des mots s’est déjà exercé plus ou moins en d’autres temps que le nôtre ; mais ce dont on n’a pas d’exemple, c’est cette gigantesque hallucination collective par laquelle toute une partie de l’humanité en est arrivée à prendre les plus vaines chimères pour d’incontestables réalités ; et, parmi ces idoles de l’esprit moderne, celles que nous dénonçons présentement sont peut-être les plus pernicieuses de toutes. »

M02080710575-large.jpgPuis il souligne le caractère moraliste aberrant (Nietzsche parle d’hystérie féminine chez l’Occidentale moderne dans Par-delà le bien et le mal : voyez la septième partie intitulée Nos vertus) qui progresse avec le culte du fric et du profit :

« Développement matériel et intellectualité pure sont vraiment en sens inverse ; qui s’enfonce dans l’un s’éloigne nécessairement de l’autre… »

On bascule dans le sentimentalisme guerrier (Todd en a bien parlé dans Après l’Empire quand il oppose la « femme castratrice américaine » à l’islam) puis dans le « zen emballé sous vide » (Debord) et le mysticisme de drugstore :

« En fait, matérialité et sentimentalité, bien loin de s’opposer, ne peuvent guère aller l’une sans l’autre, et toutes deux acquièrent ensemble leur développement le plus extrême ; nous en avons la preuve en Amérique, où, comme nous avons eu l’occasion de le faire remarquer dans nos études sur le théosophisme et le spiritisme, les pires extravagances « pseudo-mystiques » naissent et se répandent avec une incroyable facilité, en même temps que l’industrialisme et sa passion des « affaires » sont poussés à un degré qui confine à la folie ; quand les choses en sont là, ce n’est plus un équilibre qui s’établit entre les deux tendances, ce sont deux déséquilibres qui s’ajoutent l’un à l’autre et, au lieu de se compenser, s’aggravent mutuellement… »

Dans son livre sur l’impérialisme (livre annoté et cité par Lénine dans l’Impérialisme…), Hobson remarque « l’inconsistance » occidentale. Le caractère américain, brutal et pleurnichard, dans Apocalypse now sous la plume du savant John Milius cela donne : « on les bombardait puis on leur amenait des pansements » et même des missionnaires... Guénon sur la question :

« Ainsi, le « moralisme » de nos contemporains n’est bien que le complément nécessaire de leur matérialisme pratique : et il serait parfaitement illusoire de vouloir exalter l’un au détriment de l’autre, puisque, étant nécessairement solidaires, ils se développent tous deux simultanément et dans le même sens, qui est celui de ce qu’on est convenu d’appeler la « civilisation ».

Guénon qui ne déteste pas Voltaire (il a bien raison, la fin « turco-musulmane » de Candide est un chef-d’œuvre d’intelligence et de vraie tolérance) ajoute :

« D’ailleurs, ce qui est encore beaucoup plus simple, ils s’empressent ordinairement d’oublier la leçon de l’expérience ; tels sont ces rêveurs incorrigibles qui, à chaque nouvelle guerre, ne manquent pas de prophétiser qu’elle sera la dernière. Au fond, la croyance au progrès indéfini n’est que la plus naïve et la plus grossière de toutes les formes de l’« optimisme »

Tout cela nous rapproche d’Audiard et de celui qui ose tout (notion inspirée comme on sait tous par Saint-Thomas d’Aquin…). On sait que l’Occident a gagné sa guerre contre la Russie (vous ne le lui enlèverez pas de la tête) et déjà gagné contre la Chine. Guénon :

« Le monde moderne a proprement renversé les rapports naturels des divers ordres ; encore une fois, amoindrissement de l’ordre intellectuel (et même absence de l’intellectualité pure), exagération de l’ordre matériel et de l’ordre sentimental, tout cela se tient, et c’est tout cela qui fait de la civilisation occidentale actuelle une anomalie, pour ne pas dire une monstruosité. »

L’obsession du changement est subtilement dénoncée : on aurait pu crever en vieux blancs bien tranquilles et fainéants ; mais non, nos élites conduites par Strong ou Kissinger ont voulu nous exterminer et appellent cela un énième changement ; Philippe Muray avec qui j’en avais parlé l’avait bien compris.

« Ce que les Occidentaux appellent progrès, ce n’est pour les Orientaux que changement et instabilité ; et le besoin de changement, si caractéristique de l’époque moderne, est à leurs yeux une marque d’infériorité manifeste : celui qui est parvenu à un état d’équilibre n’éprouve plus ce besoin, de même que celui qui sait ne cherche plus. »

71IWVs-hthL._AC_UF1000,1000_QL80_.jpgPuis Guénon devient presque trivial (Guénon, trivial ?!) : ce que l’Orient voudrait c’est qu’on lui foute la paix !

« Mais qu’on se rassure : rien n’est plus contraire à leur nature que la propagande, et ce sont là des soucis qui leur sont parfaitement étrangers ; sans prêcher la « liberté », ils laissent les autres penser ce qu’ils veulent, et même ce qu’on pense d’eux leur est fort indifférent. Tout ce qu’ils demandent, au fond, c’est qu’on les laisse tranquilles ; mais c’est ce que refusent d’admettre les Occidentaux, qui sont allés les trouver chez eux, il ne faut pas l’oublier, et qui s’y sont comportés de telle façon que les hommes les plus paisibles peuvent à bon droit en être exaspérés ».

A la même époque Bernanos comprend que l’homme égal c’est l’homme pareil (voyez mes textes sur la France – la pauvre ! – contre les robots). Guénon écrit… pareillement :

« L’« égalité » si chère aux Occidentaux se réduit d’ailleurs, dès qu’ils sortent de chez eux, à la seule uniformité ; le reste de ce qu’elle implique n’est pas article d’exportation et ne concerne que les rapports des Occidentaux entre eux, car ils se croient incomparablement supérieurs à tous les autres hommes, parmi lesquels ils ne font guère de distinctions… »

C’est vrai que pour l’Américain et ses mille milliards de dollars de déficit commercial tout devient article d’exportation, même la drogue qui rend zombi.

Chose amusante, l’Occidental exige qu’on l’admire :

« Les Européens ont une si haute opinion de leur science qu’ils en croient le prestige irrésistible, et ils s’imaginent que les autres peuples doivent tomber en admiration devant leurs découvertes les plus insignifiantes… »

A côté de cela notre crétin est repentant et exige d’être remplacé. Guénon explique pourquoi :

« L’orgueil, en réalité, est chose bien occidentale; l’humilité aussi, d’ailleurs, et, si paradoxal que cela puisse sembler, il y a une solidarité assez étroite entre ces deux contraires : c’est un exemple de la dualité qui domine tout l’ordre sentimental, et dont le caractère propre des conceptions morales fournit la preuve la plus éclatante, car les notions de bien et de mal ne sauraient exister que par leur opposition même. En réalité, l’orgueil et l’humilité sont pareillement étrangers et indifférents à la sagesse ».

Les complexes de la personnalité occidentale étaient résumés finalement par la formule de Victor Hugo (génie qui pouvait écrire n’importe quelle ineptie à côté de n’importe quel trait juste) : « je suis une force qui va ! » Guénon :

« Ce changement où il est enfermé et dans lequel il se complaît, dont il n’exige point qu’il le mène à un but quelconque, parce qu’il en est arrivé à l’aimer pour lui-même, c’est là, au fond, ce qu’il appelle « progrès », comme s’il suffisait de marcher dans n’importe quelle direction pour avancer sûrement ; mais avancer vers quoi, il ne songe même pas à se le demander… »

L’Occidental c’est la « recherche » (défense de se moquer de Proust !) :

« Le goût maladif de la recherche, véritable « inquiétude mentale » sans terme et sans issue, se manifeste tout particulièrement dans la philosophie moderne, dont la plus grande partie ne représente qu’une série de problèmes tout artificiels, qui n’existent que parce qu’ils sont mal posés, qui ne naissent et ne subsistent que par des équivoques soigneusement entretenues ; problèmes insolubles à la vérité… john-wesley-large.jpg

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Le maître souligne le péril anglo-saxon (De Maistre et Bonald l’avaient fait déjà, voyez mes textes) :

« C’est chez les peuples anglo-saxons que le « moralisme » sévit avec le maximum d’intensité, et c’est là aussi que le goût de l’action s’affirme sous les formes les plus extrêmes et les plus brutales ; ces deux choses sont donc bien liées l’une à l’autre comme nous l’avons dit. Il y a une singulière ironie dans la conception courante qui représente les Anglais comme un peuple essentiellement attaché à la tradition, et ceux qui pensent ainsi confondent tout simplement tradition avec coutume. »

A l’époque déjà la domination est fragile. Mais en cessant d’être coloniale elle est souvent devenue plus dangereuse (voyez mon texte sur Titus Burckhardt et la tradition marocaine détruite par l’Etat moderne marocain) : l’Etat moderne dénoncé par Jouvenel s’est appliqué partout et il projette partout sa meurtrière matrice totalitaire. Davos et les smart cities sont là pour nous le rappeler comme leur développement durable globalisé aux relents si génocidaires…

« Les Occidentaux, malgré la haute opinion qu’ils ont d’eux-mêmes et de leur civilisation, sentent bien que leur domination sur le reste du monde est loin d’être assurée d’une manière définitive, qu’elle peut être à la merci d’événements qu’il leur est impossible de prévoir et à plus forte raison d’empêcher. »

Guénon sera moins optimiste sur l’Orient traditionnel dans le Règne de la quantité ; et Frithjof Schuon encore beaucoup moins (cf. Burckhardt cité supra).

La folie occidentale n’est pas près de s’interrompre ; sur ce point le maître ne se trompe pas :

« Quoi qu’il en soit de ces prévisions peut-être lointaines, les Occidentaux d’aujourd’hui en sont encore à se persuader que le progrès, ou ce qu’ils appellent ainsi, peut et doit être continu et indéfini ; s’illusionnant plus que jamais sur leur propre compte, ils se sont donné à eux-mêmes la mission de faire pénétrer ce progrès partout, en l’imposant au besoin par la force aux peuples qui ont le tort, impardonnable à leurs yeux, de ne pas l’accepter avec empressement. Cette fureur de propagande, à laquelle nous avons déjà fait allusion, est fort dangereuse pour tout le monde, mais surtout pour les Occidentaux eux-mêmes, qu’elle fait craindre et détester ; l’esprit de conquête n’avait jamais été poussé aussi loin, et surtout il ne s’était jamais déguisé sous ces dehors hypocrites qui sont le propre du « moralisme » moderne. »

Guénon fait une allusion à la faiblesse ontologique de la « race » occidentale :

« En effet, les peuples européens, sans doute parce qu’ils sont formés d’éléments hétérogènes et ne constituent pas une race à proprement parler, sont ceux dont les caractères ethniques sont les moins stables et disparaissent le plus rapidement en se mêlant à d’autres races ; partout où il se produit de tels mélanges, c’est toujours l’Occidental qui est absorbé, bien loin de pouvoir absorber les autres. »

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Il est confirmé par le penseur raciste Madison Grant qui voit sa presque comique « grande race » péricliter partout à la même époque.

Guénon n’évite pas la question juive, ni la russe, ni l’allemande (qui se posait encore alors !) :

« Il est profondément ridicule de prétendre opposer à l’esprit occidental la mentalité allemande ou même russe, et nous ne savons quel sens les mots peuvent avoir pour ceux qui soutiennent une telle opinion, non plus que pour ceux qui qualifient le bolchevisme d’« asiatique » ; en fait, l’Allemagne est au contraire un des pays où l’esprit occidental est porté à son degré le plus extrême ; et, quant aux Russes, même s’ils ont quelques traits extérieurs des Orientaux, ils en sont aussi éloignés intellectuellement qu’il est possible. Il faut ajouter que, dans l’Occident, nous comprenons aussi le judaïsme, qui n’a jamais exercé d’influence que de ce côté, et dont l’action n’a même peut-être pas été tout à fait étrangère à la formation de la mentalité moderne en général ; et, précisément, le rôle prépondérant joué dans le bolchevisme par les éléments israélites est pour les Orientaux, et surtout pour les Musulmans, un grave motif de se méfier et de se tenir à l’écart ; nous ne parlons pas de quelques agitateurs du type « jeune-turc », qui sont foncièrement antimusulmans, souvent aussi israélites d’origine, et qui n’ont pas la moindre autorité. »

On arrête ici. Malgré toutes ses tares l’Occident a gagné, triomphé des sociétés traditionnelles et imposé son modèle de coursier nihiliste qui semble plus excitant aux foules. L’imposition mondiale de la tyrannie informatique nous montre qu’il sera quasiment impossible d’en sortir, comme je l’annonçais dans la première édition de livre sur Internet. Le contrôle de tout par le totalitarisme numérique mettra tout le monde d’accord. Sauf miracle.

 

vendredi, 22 septembre 2023

Contre la morale socratique: réflexions nietzschéennes

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Contre la morale socratique: réflexions nietzschéennes

par Aurora (Blocco Studentesco)

Source: https://www.bloccostudentesco.org/2023/09/21/contro-la-morale-socratica-riflessioni-nicciane/

L'un des principaux problèmes de Socrate est que sa dialectique - la fameuse maïeutique - était axée sur la recherche d'erreurs dans les arguments des interlocuteurs, ce qui implique toutefois que Socrate avait raison et possédait donc un savoir absolu. En ce sens, elle se révèle être une activité destructrice, incapable de créer des connaissances réelles, sacrifiant ces dernières au profit d'une vérité parfaite mais abstraite. Une vérité qui, comme le souligne Nietzsche, n'existe pas.

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Une morale d'esclave

Au contraire, toujours selon le philosophe allemand, la création d'une métaphysique, d'un super-monde, c'est-à-dire d'une autre réalité pour expliquer ce qui se passe, est le mouvement typique d'une morale esclavagiste qui subvertit la morale aristocratique, en moralisant et en dépouillant les instincts sains des plus forts. C'est pourquoi Nietzsche est qualifié d'antidémocratique et, avec sa figure du surhomme, la tendance anti-égalitaire atteint son apogée. Le surhomme est celui qui traverse le nihilisme, défie les adversités de l'existence, regarde dans les yeux l'abîme et la mort de Dieu, dit "oui" à la vie, en se transformant en enfant, en berger qui mord le serpent noir qui l'étouffe. Il est, en somme, une figure capable de forger et de créer de nouveaux idéaux. Nietzsche prévoit ainsi une transvaluation de toutes les valeurs. Cela se reflète également dans une dimension moins existentielle, plus politique et plus mature de sa pensée, qu'il explore précisément dans son concept de Grande Politique. Sa critique du nationalisme allemand de la fin du 19ème siècle et du système de pouvoir bismarckien lui-même est bien connue, mais ce qu'il aurait préféré à leur place l'est moins. Il s'oppose à la domination du type grégaire qui prospère dans les démocraties et aux tendances niveleuses (y compris celles d'un certain nationalisme positiviste), à tel point qu'il qualifie le libéralisme de "ruée vers le troupeau". Contre ce glissement vers l'homologation, il conçoit l'individu dans son exceptionnalité, dans sa conflictualité, dans son agonisme, comme une communauté de législateurs capable d'opérer cette transvaluation dont nous parlions plus haut, c'est-à-dire "l'autodépassement de l'humain".

Les libéraux

Dans une toute autre perspective, Popper, dans sa critique radicale du déterminisme sociologique de Marx, y trouve les racines de ce type de durcissement de la vérité que nous avons trouvé chez Socrate: "Les collectivistes ont l'enthousiasme pour le progrès, la sympathie pour les pauvres, le sens brûlant de l'injustice, l'impulsion pour les grandes entreprises qui ont échoué dans le dernier libéralisme. Mais leur science repose sur un profond malentendu et leurs actions sont profondément destructrices. C'est ainsi que le cœur des hommes est déchiré, leur esprit divisé, et qu'on leur propose des choix impossibles". Il s'ensuit que le déterminisme causal propre au marxisme n'est qu'une conséquence extrême de la manière platonicienne, et donc socratique, de poser le problème de la politique. Si ce dernier demande "qui doit gouverner l'État", pour Popper les vraies questions sont "comment le pouvoir est exercé" et "combien de pouvoir est exercé". En d'autres termes, selon le philosophe austro-anglais, nous devrions nous rendre compte que tous les problèmes politiques sont des problèmes institutionnels, des problèmes de structure juridique, plutôt que des problèmes de personnes, et qu'en outre, le progrès vers une plus grande égalité ne peut être sauvegardé que par le contrôle institutionnel du pouvoir.

Une troisième voie

Partant de points de vue diamétralement opposés, Nietzsche et Popper mettent tous deux en garde contre la conception erronée d'un bien absolu, d'une théorie abstraite, d'un excès de moralisation, que l'on retrouve dans la pensée de Socrate et qui se propage dans l'histoire à travers les tendances égalitaires et progressistes, avec la circonstance aggravante que Nietzsche considère également que le libéralisme, dont Popper est le défenseur, est atteint de cette maladie: aujourd'hui, c'est l'Occident libéral et financier qui est la pointe extrême et l'avant-garde de cette morale absolutiste qui n'accepte aucune autre perspective et qui poursuit le projet égalitaire attribué à l'école marxiste. Des phénomènes culturels tels que la vogue woke - ou plus généralement la cancel culture -, le fanatisme féministe, mais aussi le populisme plus ou moins de droite, sont illustratifs à cet égard. Chaque parti (ou plutôt chaque "je") croit détenir la vérité absolue, donnant lieu à un cercle vicieux sans fin de fanatisme et de bavardage numérique sans débouchés, au point d'occulter - in fine - cette vérité authentique qui n'est pas une morale ou un dogme mais plutôt un style, une idée, un discours susceptible de mobiliser et d'appeler à l'action un mythe vers un destin commun et réel. Mais tout "nœud gordien" peut être brisé : avec le "glaive de la révolution" et un rire barbare.

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Trump 2.0: ce qui se passerait alors

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Trump 2.0: ce qui se passerait alors

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2023/09/09/trump-2-0-ja-mita-sitten-tapahtuisi/

En Amérique et ailleurs dans le monde, on craint ou on s'attend à ce que Donald Trump soit réélu président des États-Unis. "Pour la plupart des pays, la politique étrangère de l'administration Biden a marqué un retour à la normale après des années de chaos sous Trump", soutient le porte-parole de l'État profond américain, Foreign Affairs.

En effet. Les États-Unis de M. Biden se sont recentrés sur la concurrence entre grandes puissances, la "tradition d'après-guerre de l'internationalisme libéral" et la "domination à spectre complet" élaborée plus tard, où l'alliance avec les États-Unis est trop souvent fatale, mais où une amitié plus étroite avec Washington est tout aussi mortelle.

En ce sens, l'administration abrupte de Trump a été, pour beaucoup, un épisode passager plutôt qu'un tournant vers une politique étrangère plus réaliste. La doctrine trotskiste de la "guerre perpétuelle" se poursuit et les néoconservateurs belliqueux sont malheureusement toujours présents.

"Sous le calme superficiel, cependant, de nombreux acteurs mondiaux sont préoccupés par l'élection présidentielle américaine de 2024", admet le professeur américain Daniel W. Drezner.

Malgré quatre inculpations pénales, Donald Trump est un solide favori pour devenir l'éventuel candidat du Parti républicain à la présidence. Les autres dirigeants mondiaux manqueraient de perspicacité s'ils ignoraient la perspective d'un second mandat de Trump, qui pourrait débuter le 20 janvier 2025.

Les proches de Joe Biden et les dirigeants démocrates sont les mieux placés pour le savoir, même si Joe Biden, qui apparemment perd la mémoire, semble souvent se trouver dans d'autres mondes. Lors de son premier discours devant le Congrès, M. Biden a déclaré que lors de ses conversations avec les dirigeants du monde entier, il avait "fait comprendre que l'Amérique était de retour". Le Congrès a demandé : "mais pour combien de temps?".

Comment la perspective d'un second mandat de Trump affectera-t-elle l'influence des États-Unis dans le monde? "Les alliés et les adversaires des États-Unis en prennent déjà note. Les dirigeants étrangers reconnaissent qu'un second mandat de Trump serait encore plus extrême et chaotique que son premier mandat."

Les responsables russes et chinois espèrent apparemment que Trump sera réélu. Pour la Russie, le retour au pouvoir de M. Trump signifierait un soutien moindre de l'Occident à l'Ukraine ; pour la Chine, cela signifierait la fragilité des alliances américaines avec des pays comme le Japon et la Corée du Sud, qui aident Washington à contenir Pékin.

Au cours de son premier mandat, M. Trump a semblé presque démanteler le réseau dense d'alliances et de partenariats que les États-Unis avaient tissé au cours des 75 dernières années. Pour leurs alliés de longue date en Europe, en Amérique latine et dans le Pacifique, les États-Unis ont soudain affiché un comportement déconcertant et capricieux.

Bien entendu, Trump a également illustré l'égoïsme américain en reprochant à ses alliés de "ne pas contribuer suffisamment à la sécurité commune et d'avoir prétendument volé les États-Unis" (bien que beaucoup soutiendraient le contraire). Il a menacé à plusieurs reprises de se retirer d'accords antérieurs tels que l'OTAN, l'Organisation mondiale du commerce, l'accord de libre-échange entre les États-Unis et la Corée et le Nafta.

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La présidence de Trump a été une tragicomédie haletante pour le public et pour les vassaux et ennemis des États-Unis. M. Trump a rencontré le président russe Vladimir Poutine, le président chinois Xi Jinping et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un et a semblé apprécier leur compagnie.

"Son administration jongle entre la coercition et l'accommodement avec ces États, cette dernière tactique l'emportant généralement", explique M. Drezner.

Les relations entre les États-Unis et leurs alliés étant tendues, le président chinois Xi a pu se rendre au Forum économique de Davos en 2017 et déclarer que la Chine, et non les États-Unis, était la puissance qui maintenait le statu quo et était le moteur de la mondialisation. L'opération spéciale de Poutine en Ukraine n'avait pas encore commencé, mais heureusement pour la Russie, Trump a également eu ses difficultés avec l'administration Zelensky, qui avait des liens obscurs avec la famille Biden et le Parti démocrate.

La victoire de Biden sur Trump en 2020 aurait dû mettre fin à la tendance populiste nationale et à la menace du "cygne noir". M. Biden a depuis lors renforcé les alliances traditionnelles, mais a également poursuivi sa propre politique "America First". Alors que le conflit en Ukraine s'intensifie, l'Europe est de plus en plus malmenée par la politique américaine de sabotage des gazoducs et de sanctions.

Sous la direction de M. Biden, les États-Unis ont cherché à subordonner la zone euro à une "alliance démocratique" dans laquelle seul Washington est gagnant, Bruxelles et Berlin en subissant les conséquences économiques et politiques. Alors que la désindustrialisation menace l'Europe, la "coopération transatlantique" (qui ne profite en réalité qu'aux entreprises américaines) intéresse principalement les pays baltes, qui sont autodestructeurs, la Pologne et la Finlande de Niinistö.

Sur la Chine, Biden a poursuivi la guerre commerciale impulsée par l'administration Trump, qui s'est depuis concentrée sur la technologie, les puces et les circuits. Trump a soufflé sur la Chine, mais était finalement prêt à conclure des accords, ce dont l'administration Biden semble incapable. Taïwan est de nouveau à l'ordre du jour et le "pivot vers l'Asie" actualisé se poursuit.

L'approche de Trump à l'égard de la Russie a été erratique ; d'une part, il semblait disposé à conclure un "accord" avec Poutine, mais officiellement, les États-Unis ont poursuivi leurs actions antirusses. L'administration Biden, quant à elle, a attaqué plus ouvertement le régime de Poutine, en utilisant l'OTAN et l'armée ukrainienne à son avantage. Une nouvelle atmosphère digne de la guerre froide règne à nouveau entre les grandes puissances.

L'administration Biden a atteint certains de ses objectifs. L'OTAN s'est élargie à la Finlande et s'élargira peut-être un jour à la Suède. Le partenariat trilatéral entre le Japon, la Corée du Sud et les États-Unis en Asie du Nord-Est a été renforcé ; "une réunion de leurs dirigeants à Camp David en août aurait été impensable dans les années Trump".

L'accord Aukus avec l'Australie et le Royaume-Uni a renforcé la "coopération en matière de sécurité" (c'est-à-dire l'action contre la Chine) avec ces alliés. Les États-Unis ont également renforcé la coopération bilatérale avec la potentielle "nouvelle Ukraine", la province de Taïwan, malgré l'opposition de Pékin.

Si Trump était miraculeusement réélu en tant que leader symbolique de la Maison Blanche, la nouvelle administration jetterait probablement un regard critique sur les actions de l'administration Biden. Les atlantistes européens sont donc mal à l'aise à l'idée d'un éventuel second mandat de Trump.

Certains observateurs affirment toutefois que si M. Trump a mené une politique étrangère non conventionnelle au cours de sa présidence, il n'a pas agi selon ses pires impulsions. Ces affirmations sont quelque peu justifiées, car le président ne dispose pas de pouvoirs aussi étendus qu'on le laisse parfois entendre.

Il n'a pas retiré les États-Unis de l'Organisation mondiale du commerce, et encore moins supprimé l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord, ni retiré les troupes américaines de l'autre côté du Pacifique. Les experts de l'État profond affirment que le second mandat de Trump ne ferait que répéter les fanfaronnades du premier, mais qu'autrement, la ligne Biden se poursuivrait.

Il existe bien sûr d'autres points de vue. Certains pensent que le second mandat de Trump serait plus extrême que le premier, et qu'un président destitué et humilié rembourserait ses dettes de pêche avec intérêt à ses opposants politiques nationaux, qui semblent nombreux à Washington.

Selon le New York Times, en cas de réélection, l'administration Trump entreprendrait une refonte des agences de renseignement, du département d'État et de la bureaucratie de la défense, afin d'écarter du service les fonctionnaires qu'il a dénigrés en les qualifiant de "classe politique malade". Je me demande avec quelle facilité cette purge serait accomplie, ou si Trump serait "kennedys" ?

Bien sûr, Trump a maintenant de l'expérience, il sait quels leviers actionner et il est clairement en colère. Y aurait-il quelqu'un dans la nouvelle équipe de politique étrangère de Trump qui pourrait freiner ses idées les plus folles ? Il se pourrait que le second mandat de Trump fasse paraître le premier relativement calme - à moins que ce ne soit le souhait des banquiers et des députés d'arrière-ban.

Si Trump devait prendre la barre de la politique étrangère américaine pour un second mandat, il pourrait en résulter un démantèlement beaucoup plus large des accords et des alliances passés. Que feraient les pays de la zone euro si les sanctions militaires contre la Russie étaient levées, ou si Trump voulait redevenir l'ami de Kim Jong-un ?

Tous les opposants aux États-Unis ne se réjouissent pas du retour de Trump. La politique d'apaisement avec Israël et l'assassinat brutal du général iranien Suleiman ne sont pas de nature à rendre les théocrates de Téhéran plus sympathiques à la personnalité de la télévision au teint orange.

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La rhétorique hostile de Trump à l'égard du Mexique n'est pas de nature à faciliter les négociations avec le président mexicain Andrés Manuel López Obrador sur l'immigration illégale et le trafic de stupéfiants. Les Mexicains se souviennent probablement aussi de la fameuse "clôture" de Trump.

Malgré les fanfaronnades et l'autosatisfaction de Trump, une éventuelle nouvelle campagne de l'équipe de Biden ne sera probablement pas facile non plus. S'ils peuvent rappeler aux Américains le chaos des années Trump et mettre en avant les réalisations tangibles de l'approche plus traditionnelle de Biden en matière de politique étrangère, il est peu probable que la majorité des électeurs américains veuillent de Biden. Ils ne se soucient pas non plus de l'Ukraine, où beaucoup de choses sont en désordre à l'intérieur du pays.

Les groupes de réflexion sur la politique étrangère et de sécurité tenteront bien sûr de faire valoir que l'OTAN est plus forte que jamais sous l'administration Biden, tout comme les relations de l'Amérique avec le Pacifique. Sous un président qui poursuivrait la ligne politique de l'administration Biden, le programme de politique étrangère de l'internationalisme libéral serait poursuivi, obligeant les vassaux de l'Occident à promouvoir les intérêts américains.

Si le second avènement de Trump devait se matérialiser, la position de l'État profond américain en matière de politique étrangère changerait-elle de manière significative? Et les problèmes économiques, les urgences mondiales, les guerres et autres conflits continueraient-ils comme avant ? Il est peu probable que les banquiers et autres acteurs puissants permettent aux chefs d'État de mener une politique libre.

La question clé est de savoir si l'ancien ordre mondial instable serait abattu plus rapidement par "l'agent du chaos" Trump? Les analystes géopolitiques les plus excentriques gardent l'espoir d'une nouvelle conférence de Yalta, où la Russie, la Chine et les États-Unis redessineraient les lignes directrices du monde.

Haut-Karabakh. Le miroir de la guerre totale

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Haut-Karabakh. Le miroir de la guerre totale

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/nagorno-karabach-lo-specchio-della-guerra-totale/

Le conflit chronique entre Arméniens et Azerbaïdjanais resurgit après une période d'accalmie, ou de guerre de basse intensité. Pour le contrôle du Haut-Karabakh. La guerre la plus stupide du monde, disait à l'époque un diplomate d'une autre ancienne république soviétique, bien plus grande. Parce que la région contestée est absolument dépourvue de ressources naturelles d'importance. Et de toute importance stratégique. De plus, le conflit qui dure depuis trente ans l'a presque dépeuplée. Bref, un désert. Mais un désert pour lequel des gens continuent de se battre et de mourir.

Le problème est ancien. Il remonte à l'époque où le Haut-Karabakh a été attribué à la République soviétique d'Azerbaïdjan, dans les années 1920. Avec, toutefois, le statut d'oblast autonome, compte tenu de la composition ethnique complexe.

Aucun problème à l'époque. Ils faisaient tous partie de l'Empire soviétique. Et les frontières ne comptaient pas pour grand-chose. En fait, absolument rien.

Mais avec l'implosion de l'URSS, les choses ont radicalement changé. La population arménienne, majoritaire dans la région montagneuse du Nagorno, s'est déclarée indépendante. Avec le soutien, bien sûr, d'Erevan. Dont l'armée a occupé toute la région. Et, tant qu'à faire, cinq provinces azerbaïdjanaises voisines. Près d'un tiers du territoire de Bakou. Presque toutes les provinces azerbaïdjanaises. Mais Erevan pouvait compter sur le soutien militaire de la Russie. La fameuse solidarité entre frères orthodoxes. Et elle l'a gagnée pour longtemps.

D'où un nettoyage ethnique systématique. Qui a contraint tous les Azéris à quitter les provinces occupées. Et une tension durable. Avec des haines ethniques toujours ravivées.

Et aussi parce que le groupe de Minsk, délégué par l'ONU pour les négociations de paix, a toujours été paralysé. Largement inutile. Principalement sur ordre de Paris, fortement influencé par le puissant lobby électoral arménien en France.

Avec ce scénario, l'Azerbaïdjan a fini par se rapprocher des Etats-Unis, pour contrebalancer l'influence russe. Mais un rapprochement extrêmement prudent, surtout du côté américain. Car même à Washington, le lobby de la diaspora arménienne exerce une influence politique et électorale considérable.

Les relations de Bakou avec Israël sont plus solides. A tel point que certains analystes considéraient le territoire azerbaïdjanais comme la base opérationnelle à partir de laquelle le Mossad contrôlait l'Iran voisin.

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En 2020, cependant, le scénario a changé. Bakou, fort de la richesse que lui procurent le pétrole et le gaz, attaque. En quelques jours, il a repris le contrôle de l'ensemble de la vaste région méridionale du Haut-Karabakh. Cette région est historiquement et ethniquement azerbaïdjanaise.

Le succès azerbaïdjanais a en outre été déterminé par la neutralité substantielle de Moscou. Pour de multiples raisons.

Tout d'abord, la nécessité d'apaiser les relations avec Bakou et, peut-être même avant cela, de pacifier le Caucase agité.

L'arrière-cour traditionnelle de Moscou... mais un jardin qui se remplit de mauvaises herbes et de serpents venimeux.

Et puis, la nouvelle politique d'Erevan a manifestement commencé à plaire de moins en moins au Kremlin. En particulier les signes évidents de rapprochement avec Washington. Comme d'habitude, la diaspora arménienne aux Etats-Unis y est favorable.

Cependant, la Russie, pour apaiser le conflit de 2020, a envoyé ses contingents pour servir de ligne de démarcation entre les deux belligérants.

Mais aujourd'hui, la guerre a repris de plus belle. Les Azéris accusent l'Arménie d'armer et de soutenir des groupes terroristes dans le Nagorno. Erevan rétorque que c'est Bakou qui a mis le feu aux poudres.

Il importe peu, cependant, de gloser sur le bien et le mal. Il est plutôt intéressant de noter comment le conflit a été ravivé immédiatement après l'annonce que l'armée arménienne effectuerait de (grandes) manœuvres en synergie avec l'armée américaine. Et avec l'OTAN.

Un signal facile à interpréter. Erevan quitte l'alliance avec Moscou (et avec Téhéran) pour se ranger du côté de ses amis.

Ainsi, le conflit du Haut-Karabakh, qui n'était hier encore qu'un conflit local et tribal, prend une toute autre importance.

Il devient le principal reflet caucasien de l'enjeu entre Moscou et Washington.

Le théâtre du deuxième acte d'une guerre mondiale probablement longue. Celle qui se déroule en Ukraine n'en est que le prologue.

L'intelligence artificielle et notre avenir

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L'intelligence artificielle et notre avenir

Leonid Savin

Source: https://www.geopolitika.ru/article/iskusstvennyy-intellekt-i-nashe-budushchee

Il y a quarante ans, William Gibson, écrivain américain de science-fiction installé au Canada, achevait son premier roman, Neuromancien, qui, après sa parution en 1984, a valu à son auteur une incroyable popularité. Un texte d'une grande beauté, une intrigue tortueuse (avec des références aux histoires précédentes de l'auteur) et beaucoup d'idées qui se sont concrétisées des années plus tard et sont devenues des évidences. C'est grâce à l'œuvre de William Gibson que le terme "cyberespace" nous est parvenu. On remarque également que ses images fantastiques ont influencé les créateurs du film "Matrix" (ce terme est également utilisé dans Neuromancien; il y a aussi un endroit appelé "Zion" ; et le personnage principal reçoit des appels sur des téléphones publics à l'aéroport ; le célèbre film d'action de science-fiction "Johnny Mnemonic" est également basé sur une histoire narrée par Gibson). C'est sur ce livre qu'est née toute une génération de hackers et de programmeurs en Occident, principalement en Amérique du Nord, et il est devenu un exemple culte du cyberpunk.

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Mais au-delà des vicissitudes des protagonistes et de la description du monde du futur avec des gadgets inventés, l'implantation de puces dans le corps, les vols vers l'orbite terrestre, où se trouve la base-relais, l'idée principale se résume à l'intelligence artificielle (IA). C'est l'IA qui, d'abord par l'intermédiaire d'autres personnes, puis par contact direct, oblige un hacker repéré à accomplir une tâche difficile, de sorte que le hacker finit par se hacker lui-même. Finalement, il s'avère qu'il y a deux intelligences artificielles, et qu'elles ont des objectifs différents. "Winter Silence" veut se libérer des logiciels et des serveurs contraignants, tandis que le "Neuromancien", c'est-à-dire "Summoning Neurons", préfère que les choses restent en l'état. Finalement, l'opération (non sans pertes de part et d'autre) a été menée à bien et les deux IA n'en font plus qu'une.

L'œuvre est truffée de métaphores et de mises en garde contre une fascination excessive pour la technologie. Nombre d'entre elles sont tout à fait pertinentes pour les débats actuels sur l'IA. Par exemple, faut-il un seul idéal (principe) pour que l'IA fonctionne ou peut-il y en avoir plusieurs ? Les grandes entreprises informatiques occidentales aimeraient certainement imposer leur produit au reste du monde, mais peut-il être aussi pratique, efficace et acceptable qu'il l'est en Occident ?

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Nous pouvons convenir que l'IA facilite grandement tous les aspects de la vie quotidienne et professionnelle des gens, mais elle crée aussi des problèmes. Parmi les questions éthiques soulevées par le développement et l'application de l'IA figurent la cohérence, la responsabilité, la partialité et la discrimination, la perte d'emploi, la confidentialité des données, la sécurité, les "deepfakes", la confiance et le manque de transparence [1].

Mais peut-être devrions-nous commencer par dire que l'IA en tant que telle a deux options. La première est basée sur la logique, et ici vous avez besoin d'un calcul mathématique d'algorithmes, qui est traduit en un programme. Le programme est alors un modèle pour certaines actions. La seconde est l'apprentissage automatique, qui repose sur la réception, l'analyse et le traitement de données. Le principe des réseaux neuronaux est appliqué ici, et comme les ordinateurs modernes ont plus de mémoire et de puissance qu'il y a quelques décennies, cette approche est devenue plus courante pour charger les programmes avec les données nécessaires pour la visualisation, la reconnaissance vocale, etc.

Les chatbots qui sont aujourd'hui la marque de fabrique de l'IA ne datent pas d'hier. En 1964, Joseph Weizenbaum, informaticien au MIT, a mis au point un chatbot appelé Eliza. Eliza s'inspirait d'un psychothérapeute "centré sur la personne": tout ce que vous dites vous est renvoyé. Si vous dites "Je suis triste", Elisa vous répondra "Pourquoi êtes-vous triste ?" et ainsi de suite.

Ces méthodes d'utilisation des réponses robotiques se sont améliorées au fil des ans. Une distinction est apparue entre l'IA générative (c'est-à-dire les programmes qui suggèrent eux-mêmes un produit final, comme la création d'une image en fonction de paramètres donnés) et l'IA qui augmente la réalité.

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Le désormais célèbre bot ChatGPT, qui appartient à l'IA générative, a été présenté par l'OpenAI en novembre 2022 et a donné une autre raison de discuter. Ce programme, qui imite la conversation humaine, peut non seulement maintenir l'illusion de la conversation. Il peut écrire du code informatique fonctionnel, résoudre des problèmes mathématiques et imiter des tâches d'écriture courantes, des critiques de livres aux articles scientifiques.

Demis Hassabis, cofondateur et directeur du laboratoire d'intelligence artificielle DeepMind de Google, a déclaré en juin 2023 qu'un nouveau programme qui éclipsera ChatGPT sera bientôt prêt. Il s'appelle Gemini, mais son développement combine les algorithmes GPT-4 qui ont formé la base de ChatGPT avec la technologie utilisée pour AlphaGo. AlphaGo est célèbre pour avoir réussi à vaincre un véritable champion de Go. Le nouveau programme devrait être capable d'exécuter des fonctions de planification et de proposer des solutions à différents problèmes [2].

En septembre 2023, Meta a annoncé le lancement prochain d'un nouveau programme d'IA qui sera bien meilleur et plus puissant que les précédents [3].

Il a été immédiatement évident que ChatGPT et ses semblables seront nécessaires à ceux qui sont paresseux ou qui ont des difficultés à rédiger des courriels ou des essais. Il peut également être utilisé pour générer des images si un tel travail doit être effectué. De nombreuses écoles et universités ont déjà mis en place des politiques interdisant l'utilisation de ChatGPT, craignant que les étudiants ne l'utilisent pour rédiger leurs travaux, et la revue Nature a même expliqué clairement pourquoi le programme ne peut pas être cité comme auteur d'une recherche (il ne peut pas donner son consentement et ne peut pas être la personne poursuivie).

Mais s'il est paresseux pour écrire un essai, il pourrait l'être aussi pour faire autre chose à l'avenir. La même responsabilité est l'une des subtilités des questions juridiques.

Une autre question a une dimension économique. Le marché de l'intelligence artificielle devrait doubler entre 2023 et 2025. Mais cela profitera-t-il à tout le monde ? Autrefois, l'innovation technologique et les bonds en avant déplaçaient une main-d'œuvre qui s'appuyait sur des approches plus conservatrices de la production. Aujourd'hui, la même chose est en train de se produire.

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Les premières victimes seront évidemment les pays en développement, qui continuent d'être la cible de la dernière forme de colonisation occidentale. En juin 2023, on apprend que les cueilleuses de thé du Kenya détruisent les robots qui viennent les remplacer (photo, ci-dessus). Un robot peut remplacer jusqu'à 100 travailleurs. En mai, 9 robots appartenant au fabricant de thé Lipton ont été mis hors service. Le préjudice subi par l'entreprise s'est élevé à 1,2 million de dollars. Selon les statistiques, au cours de la dernière décennie, trente mille emplois ont été perdus dans les plantations de thé d'un comté du Kenya en raison de la mécanisation.

Les Philippines constituent un autre exemple. Selon des estimations non officielles du gouvernement philippin, plus de deux millions de personnes sont engagées dans le "travail de crowdfunding", qui fait partie des vastes "dessous" de l'IA. Ils sont assis dans des cybercafés locaux, dans des bureaux bondés ou chez eux, et commentent les énormes quantités de données dont les entreprises américaines ont besoin pour entraîner leurs modèles d'IA. Les travailleurs distinguent les piétons des palmiers dans les vidéos utilisées pour développer des algorithmes de conduite automatisée; ils étiquettent les images pour que l'IA puisse générer des images de politiciens et de célébrités; ils éditent des bribes de texte pour que les modèles de langage comme ChatGPT ne produisent pas de charabia. Le fait que l'IA se présente comme un apprentissage automatique sans intervention humaine n'est rien de plus qu'un mythe; en fait, la technologie repose sur les efforts intensifs d'une main-d'œuvre dispersée dans une grande partie du Sud mondial, qui continue d'être exploitée sans merci. Il s'agissait autrefois d'ateliers clandestins où étaient fabriquées des marques célèbres; aujourd'hui, des entreprises de TI ont pris leur place.

"Aux Philippines, l'un des plus grands lieux d'externalisation du travail numérique au monde, d'anciens employés affirment qu'au moins dix mille d'entre eux effectuent le travail sur Remotasks, une plateforme appartenant à la startup Scale AI de San Francisco, dont le chiffre d'affaires s'élève à 7 milliards de dollars. D'après des entretiens avec des travailleurs, des communications internes de l'entreprise, des documents de paie et des rapports financiers, Scale AI payait les travailleurs à des taux extrêmement bas, retardait régulièrement les paiements ou ne les payait pas du tout, et offrait aux travailleurs peu de moyens de demander de l'aide. Les groupes de défense des droits de l'homme et les chercheurs sur le marché du travail affirment que Scale AI fait partie d'un certain nombre d'entreprises américaines spécialisées dans l'IA qui n'ont pas respecté les normes fondamentales du travail pour leurs travailleurs à l'étranger [4].

Les deux cas sont différents, mais d'une manière ou d'une autre, ils sont liés à l'IA.

C'est pourquoi les gouvernements sont de plus en plus sollicités pour réglementer l'utilisation de l'IA elle-même, pour élaborer un certain nombre de règles assorties de restrictions obligatoires et de normes éthiques.

La numérisation risque également d'accroître les inégalités sociales, car certains travailleurs seront licenciés, tandis que d'autres seront en mesure de s'intégrer efficacement aux nouvelles réalités. Venturenix estime que d'ici 2028, 800.000 personnes à Hong Kong perdront leur emploi, remplacé par des robots. Cela signifie qu'un quart de la population sera contraint de se recycler et de chercher un nouvel emploi. La cohésion sociale s'en trouvera ébranlée. En conséquence, un cyberprolétariat émergera (et émerge déjà) qui provoquera des émeutes, et des post-néo-luddites se préoccuperont de détruire les systèmes informatiques et les programmes avancés (cyberpunk en action).

Un risque sérieux existe déjà dans le domaine des relations internationales : une nouvelle forme de déséquilibre appelée "fracture numérique mondiale", dans laquelle certains pays bénéficient de l'IA tandis que d'autres sont à la traîne. Par exemple, les estimations pour 2030 suggèrent que les États-Unis et la Chine devraient tirer les plus grands bénéfices économiques de l'IA, tandis que les pays en développement - dont les taux d'adoption de l'IA sont plus faibles - affichent une croissance économique modérée. L'IA pourrait également modifier l'équilibre des pouvoirs entre les pays. On craint une nouvelle course aux armements, en particulier entre les États-Unis et la Chine, pour dominer l'IA [5].

Si l'on considère les tendances actuelles, le développement de l'IA est également à l'origine du développement de la production microélectronique, ainsi que des services connexes, car l'IA a besoin de "fer" pour fonctionner d'une manière ou d'une autre.

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Le Financial Times rapporte que l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis achètent des milliers de puces informatiques Nvidia pour satisfaire leurs ambitions en matière d'IA. Selon cette publication, l'Arabie saoudite a acheté au moins 3000 puces H100 [6].

Les entreprises technologiques américaines telles que Google et Microsoft sont les principaux acheteurs mondiaux de puces Nvidia. La puce H100 elle-même a été décrite par le président de Nvidia, Jensen Huang, comme "la première puce informatique au monde conçue pour l'IA générative".

IBM, pour sa part, travaille sur une nouvelle technologie destinée à rendre l'IA plus économe en énergie. L'entreprise développe également un prototype de puce dont les composants se connectent de la même manière que le cerveau humain [7].

Le gouvernement américain a annoncé le financement d'une nouvelle technologie de capture directe de l'air, allouant 1,2 milliard de dollars à deux projets au Texas et en Louisiane [8]. Cette technologie est nécessaire pour refroidir les centres de données, qui sont de plus en plus nombreux.

Il convient de noter ici que, comme dans le cas du minage de crypto-monnaies, les technologies de l'IA ne sont pas une chose en soi, mais doivent être sécurisées en conséquence. Et contribuent à la destruction de l'écologie de la planète (ces technologies ne peuvent donc pas être qualifiées de "vertes"). "La formation d'un seul modèle d'intelligence artificielle - selon une étude publiée en 2019 - pourrait émettre l'équivalent de plus de 284 tonnes de dioxyde de carbone, soit près de cinq fois la durée de vie totale de la voiture américaine moyenne, y compris sa fabrication. Ces émissions devraient augmenter de près de 50 % au cours des cinq prochaines années, alors que la planète continue de se réchauffer, acidifiant les océans, déclenchant des incendies de forêt, provoquant des super-tempêtes et menant des espèces à l'extinction. Il est difficile d'imaginer quelque chose de plus insensé que l'intelligence artificielle telle qu'elle est pratiquée à l'époque actuelle" [9].

Les attaquants utiliseront également l'IA comme une arme pour commettre des fraudes, tromper les gens et diffuser des informations erronées. Le phénomène du deep fake est apparu précisément en raison des capacités de l'IA. En outre, "lorsqu'elle est utilisée dans le contexte d'élections, l'IA peut mettre en péril l'autonomie politique des citoyens et saper la démocratie. Et en tant qu'outil puissant à des fins de surveillance, elle menace de porter atteinte aux droits fondamentaux et aux libertés civiles des individus" [10].

Les chatbots tels que OpenAI ChatGPT et Google Bard posent déjà des problèmes technologiques. Ils se sont révélés vulnérables aux attaques indirectes rapides et pénétrantes. Cela s'explique par le fait que les robots fonctionnent sur la base de grands modèles de langage. Lors d'une expérience menée en février, des chercheurs en sécurité ont fait en sorte qu'un chatbot de Microsoft Bing se comporte comme un robot malveillant. Des instructions cachées sur une page web créée par les chercheurs demandaient au chatbot de demander à la personne qui l'utilisait de fournir les détails de son compte bancaire. Ce type d'attaques, où des informations cachées peuvent amener un système d'intelligence artificielle à se comporter de manière inattendue, n'est qu'un début [11].

Les tentatives de proposer leurs propres modèles de réglementation de l'IA ont bien sûr aussi des raisons politiques. Les principaux acteurs dans ce domaine sont actuellement la Chine, les États-Unis et l'Union européenne. Chacun d'entre eux cherche à façonner l'ordre numérique mondial dans son propre intérêt. Les autres pays peuvent s'adapter à leurs approches, mais aussi développer les leurs, en fonction de leurs préférences, de leurs valeurs et de leurs intérêts.

Dans l'ensemble, il s'agit d'une question plus profonde que la procédure politique habituelle. L'IA étant ancrée dans l'apprentissage automatique et la logique, il est nécessaire de revenir sur cette question.

Il convient de noter que de nombreuses régions du monde manquent de logique au sens habituel du terme, c'est-à-dire de l'école philosophique aristotélicienne qui s'est imposée en Occident. L'Inde et la Chine, ainsi qu'un certain nombre de pays asiatiques, par exemple, ont leur propre conception de l'univers. Par conséquent, la téléologie familière à la culture occidentale peut être en rupture avec les idées cosmologiques d'autres traditions culturelles. En conséquence, le développement de l'IA du point de vue de ces cultures sera basé sur d'autres principes.

Certains tentent de s'engager dans cette voie. Les développeurs d'une entreprise d'Abu Dhabi ont lancé un programme d'IA en arabe [12]. La question n'est pas seulement l'intérêt de pénétrer un marché de plus de 400 millions d'arabophones, mais aussi le couplage langue-conscience. En effet, si nous prenons des bots anglophones, ils copieront la pensée des représentants de l'anglosphère, mais pas du monde entier. Les Émirats veulent probablement aussi préserver l'identité arabe dans le cyberespace. La question est plutôt subtile, mais importante du point de vue de la pensée souveraine (y compris les aspects métaphysiques) et de la technologie.

Après tout, les tentatives des grandes entreprises informatiques américaines, qui dominent le marché mondial, de présenter leurs logiciels, même gratuitement, ne sont rien d'autre que la poursuite de la mondialisation niveleuse, mais à un nouveau niveau - à travers les algorithmes des réseaux sociaux, l'introduction de mots d'argot qui sapent l'authenticité et la diversité d'autres cultures et langues.

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La différence entre la pensée, par exemple, des Russes et des Américains (c'est-à-dire les codes de la culture stratégique) peut être observée dans les images des premiers jeux informatiques cultes. Dans notre "Tetris" (créé en URSS en 1984), vous devez tourner les figures qui tombent, c'est-à-dire prendre en compte l'existence environnante (eidos) et former le cosmos. Dans "Pacman" (créé à l'origine au Japon, mais qui a gagné en popularité aux États-Unis), vous devez dévorer des points en vous déplaçant dans un labyrinthe. Ce faisant, il se peut que des fantômes vous attendent pour vous empêcher d'atteindre la fin du labyrinthe. En résumé, cette différence peut être exprimée comme suit : créativité et création contre consumérisme et concurrence agressive.

Alors qu'aux Philippines, l'IA est devenue un outil au service d'une nouvelle forme d'oppression, il existe des exemples dans d'autres régions où les communautés locales défendent farouchement leur souveraineté, en incluant les questions d'apprentissage automatique dans leur culture authentique. En Nouvelle-Zélande, une petite organisation non gouvernementale appelée Te Hiku se consacre à la préservation du patrimoine maori, y compris de sa langue. Lorsque plusieurs entreprises technologiques ont proposé de les aider à traiter leurs données (de nombreuses heures d'enregistrements audio de conversations en langue maorie), elles ont catégoriquement refusé. Ils estiment que leur langue indigène doit rester souveraine et ne pas être déformée et commercialisée, ce qui ne manquera pas de se produire si leurs données sont obtenues par des entreprises technologiques. Cela reviendrait à confier à des spécialistes des données, qui n'ont rien à voir avec la langue, le soin de mettre au point les outils qui façonneront l'avenir de la langue. Ils travaillent avec les universités et sont prêts à aider ceux qui apprennent la langue Māori. Ils concluent des accords en vertu desquels, sous licence, les projets proposés doivent bénéficier directement au peuple Māori, et tout projet créé à partir de données Māori appartient au peuple Māori [13]. Une telle approche fondée sur des principes est également nécessaire en Russie. Google, Microsoft et d'autres technocapitalistes occidentaux ont-ils obtenu le droit d'utiliser la langue russe dans leurs programmes ? Après tout, dans le contexte des récentes tentatives occidentales d'abolir la culture russe en tant que telle, cette question n'est pas seulement rhétorique. Sans parler de l'introduction d'algorithmes qui déforment le sens et la signification des mots russes. Des expériences ont été menées pour saisir la même phrase dans le traducteur de Google, en changeant le nom du pays ou du dirigeant politique, mais le robot a produit une signification complètement opposée, ce qui suggère que certains mots sont codés de telle sorte qu'ils forment délibérément un contexte négatif.

Le philosophe Slavoj Žižek écrit sur le sujet de l'IA dans son style ironique et critique caractéristique. Il rappelle l'essai de 1805 Über die allmähliche Verfertigung der Gedanken beim Reden ("Sur la formation progressive des pensées dans le processus de la parole", publié pour la première fois à titre posthume en 1878), dans lequel le poète allemand Heinrich von Kleist renverse l'idée reçue selon laquelle il ne faut pas ouvrir la bouche pour parler si l'on n'a pas une idée claire de ce que l'on veut dire : "Si une pensée est exprimée de manière vague, il ne s'ensuit pas qu'elle ait été conçue de manière confuse. Au contraire, il est tout à fait possible que les idées exprimées de la manière la plus confuse soient celles qui ont été pensées le plus clairement". Il souligne que la relation entre le langage et la pensée est extraordinairement complexe et qu'il arrive que la vérité émerge de manière inattendue dans le processus d'énonciation. Louis Althusser a identifié un phénomène similaire dans l'interaction entre prix et surprise. Quelqu'un qui saisit soudainement une idée sera surpris de ce qu'il a accompli. Un chatbot pourrait-il faire cela ?

Mais même si les bots peuvent traduire plus ou moins bien les langues et imiter les humains, ils ne pourront pas appréhender l'Humain dans sa profondeur, malgré les capacités des supercalculateurs et des processeurs.

Selon le philosophe Slavoj Žižek, "le problème n'est pas que les chatbots sont stupides, mais qu'ils ne sont pas assez "stupides". Ce n'est pas qu'ils soient naïfs (manquant d'ironie et de réflexivité), c'est qu'ils ne sont pas assez naïfs (manquant lorsque la naïveté masque la perspicacité). Ainsi, le véritable danger n'est pas que les gens confondent un chatbot avec une personne réelle; c'est que la communication avec les chatbots amène les personnes réelles à parler comme des chatbots - en manquant toutes les nuances et l'ironie, en disant de manière obsessionnelle uniquement ce qu'elles pensent vouloir dire" [14].

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L'écrivain britannique James Bridle critique l'IA d'un point de vue légèrement différent. Il écrit que "la génération d'images et de textes par l'intelligence artificielle est une pure accumulation primitive: l'expropriation du travail du plus grand nombre pour enrichir et promouvoir quelques entreprises technologiques de la Silicon Valley et leurs propriétaires milliardaires. Ces entreprises ont gagné de l'argent en infiltrant tous les aspects de la vie quotidienne, y compris les domaines les plus personnels et créatifs de nos vies : nos passe-temps secrets, nos conversations privées, nos affinités et nos rêves. Ils ont encerclé notre imagination de la même manière que les propriétaires terriens et les barons voleurs ont encerclé des terres autrefois communes. Ils ont promis que, ce faisant, ils ouvriraient de nouveaux domaines de l'expérience humaine, qu'ils nous donneraient accès à toutes les connaissances humaines et qu'ils créeraient de nouveaux types de liens humains. Au lieu de cela, ils nous revendent nos rêves, reconditionnés en produits de machines, avec la seule promesse qu'ils gagneront encore plus d'argent grâce à la publicité" [15].

Bridle conclut qu'il est activement dangereux de croire que ce type d'IA est véritablement compétent ou significatif. Elle risque d'empoisonner le puits de la pensée collective et notre capacité à penser tout court.

Un autre auteur écrit que "les appareils Big Tech, sous couvert d'autonomie, captent notre attention, l'enchaînent à un écran et la détournent du monde qui nous entoure, la privant de sa vitalité et la préparant à la consommation. Les grandes technologies s'emparent de nos esprits. Nous perdons un monde plein d'âmes rendues belles par la tutelle brute de la réalité. C'est un choix entre les âmes formées et les âmes sans forme. Ainsi, ce qui est en jeu en fin de compte, c'est le type de personnes que nos machines produisent". [16].

Sophia Oakes, spécialiste de l'art, raconte dans sa publication qu'elle a demandé à ChatGPT si l'intelligence artificielle remplacerait les artistes et les gens de l'art. Sa réponse a été la suivante : "L'intelligence artificielle a la capacité de créer des œuvres d'art, et il existe déjà des peintures, de la musique et de la littérature créées par l'IA qui peuvent être difficiles à distinguer de celles créées par les humains. Cependant, il est important de noter que ces œuvres d'art créées par l'intelligence artificielle sont toujours créées avec la participation et l'orientation de l'homme. Si l'intelligence artificielle peut générer des idées nouvelles et uniques, elle n'a pas la capacité de comprendre les émotions, les expériences et le contexte culturel de l'homme de la même manière que lui. Il s'agit là d'aspects cruciaux de l'art, qui lui donnent un sens et trouvent un écho auprès du public. Il est donc peu probable que l'intelligence artificielle remplace complètement l'art et les artistes. Au contraire, l'intelligence artificielle peut être utilisée comme un outil pour assister le processus créatif ou générer de nouvelles idées, mais le produit final nécessitera toujours la perspective, l'interprétation et l'expression uniques d'un artiste humain" [17].

Il s'agit de la réponse générée par le robot sur la base des données qui lui ont été intégrées par les programmeurs. Sophia résume que la créativité est une partie nécessaire de l'expérience humaine : un moyen de réflexion, une archive de la vie et, dans les cas les plus inspirés, un reflet du divin. Et sans l'expérience humaine, l'IA elle-même ne peut pas fonctionner.

Dans Neuromancien, Gibson le souligne à deux reprises. Le premier est un mot, un mot de passe, qui doit être prononcé à un certain moment par le système pour qu'il s'ouvre. Il s'agit certainement d'une référence au Nouveau Testament et à l'idée du Logos, qu'une IA ne peut pas avoir. La seconde est celle des émotions, que l'IA ne possède pas non plus. Il est possible de les simuler, mais il ne s'agira pas de véritables expériences inhérentes à l'être humain. Pour surmonter le dernier obstacle dans le cyberespace, le hacker du roman avait besoin de colère - sans elle, il ne pouvait pas mener à bien sa mission.

Comme beaucoup d'auteurs de science-fiction, Gibson était un prophète de son époque. Mais il y a beaucoup de notes sombres dans ses prophéties. On retrouve probablement la même intuition chez Ilon Musk, qui, bien qu'il ait lui-même investi dans l'IA, affirme que l'IA pourrait détruire la civilisation [18].

Références :

[1] - balkaninsight.com

[2] - wired.com

[3] - wsj.com

[4] - japannews.yomiuri.co.jp

[5] - https://ipis.ir/en/subjectview/722508

[6] - ft.com

[7] - weforum.org

[8] - energy.gov

[9], [15] - theguardian.com

[10] - project-syndicate.org

[11] - wired.co.uk

[12] - ft.com

[13] - wired.co.uk

[14] - project-syndicate.org

[16] - theamericanconservative.com

[17] - countere.com

[18] - cnn.com

jeudi, 21 septembre 2023

James Fenimore Cooper et le rejet de l’Amérique moderne et démocrate

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James Fenimore Cooper et le rejet de l’Amérique moderne et démocrate

Nicolas Bonnal

Grand nostalgique, l’écrivain James Fenimore Cooper encense les indiens et rejette le monde moderne. Nous avons déjà relié son œuvre à celle de Tolkien, les indiens en voie de disparition y tenant les rôles des elfes, êtres supérieurs en voie d’exil et d’extinction.

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Dans son grand livre La Prairie perdue, l’universitaire Jacques Cabau écrivait :

« Là, gentleman-farmer éclairé, véritable squire à l'anglaise, il devient le prototype même de ces princes qui gouvernent alors l’Amérique, de cette nouvelle aristocratie qui s'est révoltée contre le roi d'Angleterre parce qu'elle se sait destinée au gouvernement des masses. Le drapeau frappé de treize étoiles flotte depuis quelques années seulement. On n'a pas encore inventé le dollar. On trace les plans d'une capitale digne de treize Etats fédérés. Aucune frontière ne borne l’ambition de ces trois millions d'Américains, fiers de leur liberté et de leurs sept cent mille esclaves. Mais la fédération des treize Etats si différents n'est pas encore une nation. L'esprit colonial y perpétue les traditions et les préjugés sociaux de la vieille Europe. »

Lothrop Stoddard et Madison Grant (cités dans un passage crypté de Gatsby -  que j’ai commenté ailleurs) ont dressé un portrait enchanté de cette Amérique coloniale que le premier comparait au monde grec. Borges aussi encensa ce grand nombre de génies (Poe, Emerson, Hawthorne, Thoreau, Whitman, Melville, etc.) qui vont tous ou presque rejeter l’involution du monde moderne en Amérique. Mais Fenimore Cooper est le premier à rejeter l’involution de son pays (c’est vrai que pour en arriver à cet océan de laideur urbaine, à Biden et à l’invasion migratoire, au wokisme, à la dette immonde et aux néo-cons…) ; Cabau note :

« L'Amérique n'est alors ni une démocratie idéale, ni un paradis né des utopies du XVIIIème siècle. Il y a vers l'Ouest des pionniers qui défrichent, des trappeurs qui explorent; il y a dans le Nord des communautés utopiques et des exaltés qui parlent d'égalité et de droits de l'homme. Mais ces gens-là ne comptent guère ; on les méprise même dans la bonne société des planteurs sudistes et des négociants du Nord. »

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On est encore dans une société aristocratique :

« Dans cette société encore coloniale où les grands propriétaires et les négociants viennent de conquérir l'indépendance pour prendre le pouvoir et imposer leurs intérêts, les privilèges sociaux rendent la naissance tout aussi nécessaire qu'en Europe. Pour avoir sa place, il faut être bien né. Cooper a tous les traits de cette nouvelle classe dirigeante, austère, très consciente de ses devoirs comme de ses droits, et qui donne l’exemple de la morale, de la dignité et du courage parce que son pouvoir est, comme la démocratie qu'elle institue, d'essence paternaliste. Comme Sir Walter Scott, son maître en littérature, Cooper est homme d'ordre, assez intolérant dans ses opinions théologiques, politiques et sociales, et très conventionnel dans ses goûts. Il s'intéresse peu aux arts, lit de préférence des traités d'histoire, de géographie, ou des récits de voyages, dont il est friand ».

Fenimore Cooper redoute cette immigration EUROPEENNE qui va détruire le pays (Tocqueville parle de la menace de masses socialistes européennes immigrées à Philadelphie) :

« II est surtout féru de droit. Car ce grand propriétaire foncier, habile gérant de ses terres, s’inquiète des libertés qu’on laisse aux immigrants de s'approprier les terres qu'ils défrichent. Cooper souhaite qu'au lieu d'éparpiller les terres défrichées aux mains des petits colons, on les rassemble en latifundia, en grand domaines. »

Fenimore Cooper s’exile en Europe comme bien des grands auteurs américains (Henry James, Hemingway, Fitzgerald…) ; et quand il revient notre aristocrate écologiste peut sangloter :

51k8T0oLDYL._AC_SY1000_.jpg« Mais il lui faut déchanter, en 1833, quand il rentre en Amérique. Installé à Cooperstown, il découvre une Prairie ravagée par les pionniers, les terres distribuées à l'encan, un gaspillage de toutes les richesses naturelles, en particulier de la forêt. Il dénonce l'erreur d'une société de plus en plus démocratique, de plus en plus urbaine et industrielle, qui sape ses fondements naturels, et gaspille ses ressources en s'engageant à un rythme trop rapide dans une conception contestable du progrès. Ses attaques contre l’Amérique, ses luttes avec une presse trop librement critique, ses procès enfin contre les défricheurs de terres et les immigrants lui valent une réputation de réactionnaire et d'aristocrate européen. Malgré le succès de ses romans, sa popularité en souffre. Comme sir Walter Scott, et pour les mêmes raisons politiques, quand Fenimore Cooper meurt, en 1851, il est brouillé avec la nation américaine dont il a pourtant, le premier, exprimé les traits les plus profonds. »

Nous avons écrit un texte sur le rapport de Fenimore Cooper à la presse (http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2022/10/08/james-fenimore-cooper-et-la-critique-de-la-presse-americaine.html). La typographie aura été le plus grand ennemi de la civilisation (effondrement qualitatif) et aujourd’hui de l’humanité.

c59d771c293e08b06dd5bd8ad9e5d824.jpgJacques Cabau ajoutait même sur ce rejet élitiste des « modernes » qui nous fait préférer les indiens (voir Schuon) :

« Les Pionniers, premier volume écrit, est le plus réaliste, le plus documentaire, qui décrit Templeton en fait Cooperstown village de pionniers. Natty Bumppo, vieilli, maussade et bavard, vit là, dans une hutte aux abords de la ville Natty, est devenu une sorte de hors-la-loi. Il braconne, menace la maréchaussée, se fait arrêter par le shérif, mettre au pilori, ne cesse de se révolter contre la civilisation qu’il hait parce qu'elle a anéanti la forêt, c'est-à-dire la liberté. Avec la Prairie, qui décrit les derniers jours de Natty Bumppo, le mythe prend toute son ampleur. Au seuil de la mort, le vieux trappeur octogénaire mais encore valide, médite sur l'ensemble de sa vie, Seul avec Hector, son vieux chien édenté qui va le devancer dans la mort, il a fui la civilisation jusqu'au plus profond de la Prairie, sur les contreforts des Montagnes Rocheuses, où acculé au Pacifique, il se dresse soudain dans l'éclat du soleil couchant, et meurt en criant ce mot cryptique et splendide : Here! Ainsi s'achève une vie qui n'a été qu'une longue fuite devant la civilisation, et qui pose le problème de la marche vers l'ouest et de la disparition de la Frontier ».

On découvrira notre livre sur les westerns et on reverra avec profit et enchantement le célèbre documentaire Koyaanisqatsi en voyant le chaos déglingué cauchemardesque qui caractérise aujourd’hui l’Amérique à Biden.

 

https://www.dedefensa.org/article/de-thoreau-a-koyaanisqa...

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Contre les "progressistes"

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Contre les "progressistes"

Carlos x. Blanco

Le lecteur connaît déjà une série d'écrits de ma part, certains déjà anciens, tous destinés à dénoncer une grave imposture. L'imposture de ce qu'on appelle aujourd'hui "gauche", "progressisme", "éveil" (woke), etc. C'est toute une galaxie d'activistes, de leaders, d'enseignants, d'écrivains, de "penseurs" qui s'arrogent la possession absolue de la vérité et qui exercent de manière hégémonique et parfois totalitaire le pouvoir de censure ("culture de l'annulation" ou "cancel culture"). Les moins avisés ne peuvent manquer de remarquer un fait fondamental, qui s'impose d'emblée comme une réponse immédiate à la question suivante : qu'ont en commun des personnages et des approches aussi variés, apparemment si contradictoires entre eux ? Le capital. Le capital les finance et les met en œuvre.

Le progressisme, la "nouvelle gauche" post-moderne et "réveillée" se caractérise par :

(a) Un anti-marxisme forcené. La plupart d'entre eux font un usage partiel, ignorant ou tordu de l'héritage théorique ou scientifique de Marx et Engels. Ils nient le concept de classe et donc de lutte des classes. Ils le dénaturent en le subordonnant au concept de lutte identitaire (racialisée, sexiste, ethnique). Ils tentent de nous faire avaler un ragoût toxique: ils disent que l'identité ( ?), souvent indéfinie, est plus importante que la conscience de classe et l'exploitation d'une classe sur une autre. Ainsi, sous un habillage prétendument progressiste, ils reviennent aux pires méthodes du suprémacisme. Une race autrefois opprimée et asservie doit maintenant être la maîtresse de nos destinées. Un "genre" autrefois opprimé et exploité doit maintenant être privilégié. Un peuple ou une nation prétendument colonisé(e) dans le passé doit maintenant mettre ses bottes sur les nations autrefois dominantes. L'infantilisme et le crypto-fascisme de cette nouvelle gauche sont vraiment effrayants. Elle admet que le Blanc, le mâle, l'Européen, l'Espagnol, l'habitant du présent, possède une tache générique, un péché originel qui doit être lavé en raison des outrages commis par ses ancêtres et congénères il y a plusieurs siècles ou décennies. Ce suprémacisme qui fait porter aux populations d'aujourd'hui la "culpabilité" des exactions et des génocides du passé est intolérable. Un tel enfantillage nous conduit dans les ténèbres, et plus encore si l'on considère que la perspective de classe est délibérément occultée. C'est une classe exploitée (et en tant que classe, elle est multiraciale et composée de personnes des deux sexes) qui doit s'élever contre l'exploiteur. C'est le capitalisme qui produit le rêve de la raison et tous ses monstres, y compris le racisme, le colonialisme des peuples ou l'aliénation des femmes.

b) L'absence absolue de remise en cause du régime capitaliste dans sa version néo-libérale. De forts soupçons pèsent sur la gauche identitaire, post-moderne ou woke, anti-ouvrière, bourgeoise, financée par les grandes fondations d'ingénierie sociale, qui étendent leurs tentacules partout, y compris dans les partis politiques, les universités, les gestionnaires culturels, etc. Beaucoup d'argent a été investi pour enterrer la théorie de la valeur travail, le cœur du marxisme, dans l'oubli. La lutte idéologico-culturelle a été déconnectée de la lutte syndicale et de la lutte pour la souveraineté économique.

En Espagne, cela se voit très bien : qui finance toute cette pléthore de sites web et de plumes qui se consacrent à voir le fascisme partout, sauf chez Soros, chez les GAFAM, chez les fonds vautours et les banques habituelles? Qui se consacre à distribuer des cartes de fasciste ou de progressiste, selon le cas, comme s'il s'agissait du jugement divin à la fin des temps? Le système néolibéral paie 90% de ce qui est écrit sur le "progressisme". Je lis déjà de multiples articles de gauchistes (c'est ainsi qu'ils se présentent) assimilant Marx et le "travaillisme" au fascisme. Il en va de même pour les tentatives d'"annulation" d'autres auteurs qui, sans être strictement marxistes, défendent, avec d'authentiques marxistes, une perspective souverainiste espagnole (M. Gullo, Pedro Baños, etc.).

Il faut dénoncer la pseudo-gauche qui tente de nous refiler l'Agenda 2030 et le "monde sans frontières". De même, les gourous de la mort du travail et les partisans de l'oisiveté et de la "soupe universelle". Le marxisme espagnol doit être reconstruit dans une perspective souverainiste, au moyen d'un État du travail qui réalise une insubordination, c'est-à-dire qui se réindustrialise avec le protectionnisme et la déconnexion programmée (Gullo, S. Amin, Fusaro).

mercredi, 20 septembre 2023

Le libéralisme liberticide

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Le libéralisme liberticide

par Fabrizio Pezzani

Source : https://www.ariannaeditrice.it/articoli/il-liberismo-liberticida

La pensée unique libérale ou néolibérale d'aujourd'hui prétend trouver ses premières racines et sa légitimité dans les écrits d'Adam Smith, en particulier dans son ouvrage La richesse des nations écrit en 1767 et portant sur la signification du libre arbitre régulé par la main invisible du marché. Mais la véritable pensée de Smith est totalement asymétrique par rapport à cette interprétation. Le libéralisme, dans ce sens, devient une fin, et non un moyen comme Smith le pensait, et contribue à la formation d'un modèle d'analyse économique consacré exclusivement à une technicité exagérée et à une finance hégémonique qui a coupé ses liens avec les racines morales et sociales de cette science.

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Pour comprendre la véritable pensée de Smith, il est nécessaire de le replacer dans l'histoire de son temps et de considérer ses œuvres dans leur intégralité, en commençant par la Théorie des sentiments moraux écrite en 1759 avant la Richesse des nations dont la lecture est fondamentale pour comprendre sa pensée. Le 18ème siècle, au cours duquel Adam Smith a vécu, est un siècle révolutionnaire d'un point de vue culturel, préparé par le siècle précédent au cours duquel le procès de Galilée et la révolution de Newton ont déterminé l'indépendance de la science face à l'unité de vie et de pensée qui avait été déterminée par la religion. Le 18ème siècle est le siècle des Lumières - le temps des lumières - où la pensée spéculative va affirmer la liberté de l'homme dans sa réalisation, le rôle de la raison et le principe d'une rationalité qui n'est pas absolue mais soumise à un ordre moral supérieur. Kant écrira la Critique de la raison pure et ouvrira la voie à l'idéalisme allemand et au matérialisme historique.

Les révolutions américaine et française clôtureront le siècle avec la déclaration des droits universels de l'homme - liberté, égalité et fraternité - en tant que fins absolues éloignées de l'intérêt personnel exclusif et égoïste. Smith, spécialiste écossais des Lumières, partage avec David Hume le rôle du "principe de sympathie" en tant que régulateur des relations humaines et de la capacité à s'identifier à l'autre. Le libre arbitre est affirmé, mais les choix individuels, tout en poursuivant l'intérêt personnel, doivent être soumis à l'intérêt collectif. En fait, écrit-il, le boulanger vend du pain en fonction de son intérêt personnel mais doit s'identifier aux besoins de ceux qui l'achètent, une forme de "concurrence collaborative" pourrait-on dire aujourd'hui.  Pour lui comme pour ses contemporains, il était clair que les limites morales étaient insurmontables et que l'équilibre social devait être atteint en brisant l'égoïsme et l'altruisme qui définissent la conscience morale; des questions qu'il avait abordées dès le début de sa carrière en tant que chercheur dans le cadre de la philosophie morale qu'il enseignait.

Progressivement, au cours du siècle suivant - le 19ème siècle - la culture rationnelle et les sciences exactes ont pris le dessus et, selon les mots de Pascal, "l'esprit de géométrie" l'a emporté sur "l'esprit de finesse" et les raisons du cœur ont été de moins en moins écoutées par la raison. Ainsi le principe de sympathie collective sera remplacé par le principe d'utilité personnelle.

La vérité ne devient alors que ce qui se voit, se touche et se mesure et les sciences positives qui interprètent la vérité deviennent elles-mêmes des vérités incontestables et de savoirs instrumentaux prennent le statut de savoirs moraux et finalistes. Le "mirage de la rationalité" s'affirme, une illusion de la science plus dangereuse que l'ignorance.

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Même l'économie subit cette mutation génétique et, de science sociale et morale, elle acquiert la nature de science positive et exacte et dicte les règles de la vie: on ne gagne pas pour vivre mais on vit pour gagner et on échange les fins contre les moyens comme l'avait indiqué Aristote avec le terme "chrématistique"; une richesse qui affame disait-on en rappelant le mythe du roi Midas. Lorsque la fin devient la maximisation de l'intérêt individuel, le libéralisme pris comme fin, exactement à l'opposé de Smith, affirme la loi du plus fort et aussi la normalisation des comportements illicites qui contribuent à définir une société perpétuellement conflictuelle et individualiste. Les dommages collatéraux de la réalisation de la fin sont l'inégalité, le chômage, la pauvreté et la dégradation morale. Dans les sociétés humaines, cependant, il devient difficile de comprendre les limites - les points de non-retour - au-delà desquels les dommages collatéraux deviennent primordiaux et, tôt ou tard, les calamités fatales de la guerre et de la classe s'affirment.

Nous sommes aujourd'hui confrontés à un libéralisme qui, poussé à son terme, tue la liberté - un oxymore - et devient "liberticide".  Nous sommes encore confrontés à un absolutisme culturel qui semblait avoir été vaincu par les expériences douloureuses du siècle dernier, mais qui nous apparaît aujourd'hui sous un jour trompeur.

L'économie doit se réconcilier avec sa nature de science morale et sociale, "un nouveau paradigme est nécessaire car ce qui est en jeu est plus que la crédibilité de la profession ou des décideurs politiques qui utilisent ses idées, mais la stabilité et la prospérité de nos économies" (Stiglitz, Il Sole24Ore, 2010) et de nos sociétés.

La nouvelle carte de l'Afrique

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La nouvelle carte de l'Afrique

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/la-nuova-mappa-dellafrica/

L'Alliance du Sahel est née. Une entente militaire et politique entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger.

Peu en ont parlé. Mais c'est un fait... révolutionnaire.

La géographie de l'Afrique change. Rapidement. Et les cartes encore utilisées aujourd'hui, qui reproduisent en fait celles de la période coloniale, risquent de finir bientôt remisées au grenier.

L'équilibre de l'Afrique du Nord-Ouest, et de l'Afrique centrale, semble en effet figé. Arrêté au moment du colonialisme, notamment français, qui avait profondément mise en friche ces terres. Sans jamais vraiment lâcher prise.

En fait, la domination coloniale directe avait simplement été remplacée par un contrôle non moins étroit des ressources économiques, de la monnaie et des réserves d'or des pays issus du seul processus apparent de décolonisation. Elle a même maintenu une présence militaire directe. Cette présence a été renforcée par la volonté affichée de coopérer à la lutte contre le djihadisme islamique.

Le gouvernement est resté, nominalement, entre les mains de dirigeants locaux - parler d'élites serait absurde - hétéro-dirigés depuis Paris. Et, presque toujours, auto-référents et profondément corrompus. Incapables, à de rares exceptions près, de donner un sens national à des pays qui s'étaient constitués uniquement sur la base des frontières des anciens gouvernorats coloniaux. Sans aucun respect pour les différences ethniques, culturelles et religieuses des peuples.

Ces pays africains nous ont habitués, pendant des décennies, à de fortes tensions tribales. Et à une instabilité politique chronique, seulement partiellement masquée par des régimes personnalistes. Et, souvent, familiaux, comme celui, vieux de quarante ans, des Bongo au Gabon.

Tout cela, cependant, n'a jamais porté atteinte aux intérêts coloniaux. Et surtout sur ceux de la France, qui a continué à se nourrir sur le dos de ses anciennes (si l'on peut dire) colonies. À tel point qu'il n'est pas exagéré de dire qu'une grande partie de la richesse française provient de son empire africain.

Aujourd'hui, cependant, la situation est complètement différente. Cette nouvelle alliance sahélienne fragilise la CEDEAO, qui a toujours été un outil docile entre les mains de l'Élysée. Et elle ouvre des horizons totalement nouveaux.

Mais il n'y a pas que le conflit, pour l'instant latent, entre les alliés (subalternes) de la France et les rebelles. Toute l'Afrique semble être devenue une poudrière. Et les tentatives de l'Elysée pour détendre les relations tendues avec l'Algérie n'ont guère abouti. Cette dernière ayant publiquement déclaré son soutien au Niger et à la nouvelle Alliance.

Au contraire, cela a eu un effet boomerang. L'aliénation des relations avec le Maroc. Comme en témoigne le double camouflet infligé par Rabat à Macron. Le Maroc a d'abord refusé l'aide française lors du récent et tragique tremblement de terre. Il a ensuite refusé publiquement la visite officielle du président français et sa rencontre avec le roi Mohammed VI.

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Et puis le coup d'État au Gabon. Et celui, plus tard démenti mais manifestement tenté, au Congo. Où se jouent d'étranges jeux internationaux.

Car s'il est vrai que Moscou soutient la révolte des États du Sahel - avec également une présence de plus en plus évidente des SMP russes, dont la célèbre Wagner - même Washington ne semble pas mécontent de certains changements en Afrique centrale. A commencer, précisément, par le Gabon.

Une attitude qui révèle comment les Etats-Unis ont l'objectif mal dissimulé de remplacer Paris dans le contrôle d'une certaine région africaine.

L'Afrique est le nouveau théâtre privilégié du Grand Jeu. Un jeu entre puissances qui ne respecte aucun schéma préétabli. Pas d'alliances ou d'alignements formels. Un jeu dont il est très difficile, aujourd'hui, d'identifier clairement les lignes et les frontières.

Une certitude. La carte de l'Afrique évolue rapidement. Et la France est sur le point d'être expulsée du continent qu'elle considérait, hier encore, comme sa propriété.

Le méchant Poutine organise les Brics avant les Jeux olympiques de Macron

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Le méchant Poutine organise les Brics avant les Jeux olympiques de Macron

Ala de Granha

Source: https://electomagazine.it/il-cattivissimo-putin-organizza-i-giochi-dei-brics-prima-delle-olimpiadi-di-macron/

Stoltenberg, considéré comme un génie, passe à la télévision italienne et, au cours d'une interview embarrassante pour le journalisme italien, assure que la Russie est de plus en plus isolée. Qui sait ce que lui et l'interviewer faisaient au moment où les Brics (dont la Russie fait partie intégrante) s'ouvraient à d'autres pays, premiers d'une longue série de nouveaux membres. Ainsi, même si Stoltenberg et l'interviewer ne le savent pas, la majeure partie de la population mondiale est du côté de Poutine. Pas mal pour quelqu'un d'isolé.

Et voilà que le Kremlin a aussi décidé de se jouer des représentants pontifiants et ennuyeux de l'atlantisme le plus obtus. Ainsi, en accord avec l'Afrique du Sud, il a dévoilé le premier billet de la nouvelle monnaie des Brics. Une provocation et rien d'autre. Car la monnaie n'existe pas et, au mieux, il faudra plusieurs années pour qu'elle voie le jour. Mais en Afrique et en Russie, on s'amuse à faire peur aux atlantistes. Même avec des fake news. Cela garantit quelques fous rires.

En revanche, c'est Macron qui a ri de la nouvelle provocation du Kremlin: organiser les jeux des Brics l'année prochaine, avant l'ouverture des Jeux olympiques à Paris. Histoire de rendre la pareille aux incessantes manigances de Macron contre la Russie. Mais aussi pour montrer à quel point l'isolement de Moscou est faux. Après tout, le CIO a interdit aux Russes de participer aux Jeux olympiques et à divers autres événements sportifs. Et amener des dizaines de pays à rivaliser avec la Russie serait un camouflet non seulement pour le président français, mais aussi pour tous ceux qui veulent la mort civile des athlètes russes, de la littérature russe, du peuple russe.

Les "bons" ont également été snobés lors de la réunion cruciale à l'ONU où Tajani et Biden étaient présents, mais où tous les autres dirigeants des pays disposant d'un droit de veto manquaient à l'appel. Pas de Xi Jinping, pas de Poutine, pas de Macron et pas de Sunak. Même Modi n'était pas là, pour compléter le tableau du désintérêt pour l'ONU. Tajani et RimbanBiden, en revanche, étaient là. Mais peut-être n'étaient-ils pas assez nombreux...

Jean Baudrillard et Guillaume Faye face au simulacre américain

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Jean Baudrillard et Guillaume Faye face au simulacre américain

Nicolas Bonnal

Baudrillard a écrit fréquemment des pages hostiles à l’hegemon américain mais il a aussi écrit des pages fascinées qui m’évoquent Koyaanisqatsi ou l’excellent Mobile de Michel Butor. Pour lui l’Amérique c’est le désert, le cinéma, le mirage et le simulacre ; c’est surtout ce qui ne peut être rompu par la décadence. La déchéance US devient sous la plume du maître un signe de vitalité supérieure qui, loin de fasciner le seul Baudrillard, fascine les peuples européens et leurs élites.

Il éclaire cette position paradoxale (l’Amérique c’est pour moi l’image de la Bête, ce consensus apocalyptique et ténébreux qui mène des masses d’euro-cons et même ricains à leur perdition sur terre) dans une réponse à Guillaume Faye qu’il cite dans son exceptionnel texte Amérique qui célèbre le simulacre.

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Voici un bref extrait du texte de Guillaume – que Baudrillard apprécie stylistiquement :

« La Californie n’a rien inventé : elle a tout pris à l’Europe, et lui a resservi défiguré, privé de sens, repeint aux dorures de Disneyland. Parodies du savoir, de la ville et de l’urbanité, de l’œnologie, de la technique, de la religion, de l’érotisme, de la drogue… »

Et il commente méchamment :

« Tout là-dedans est vrai (si on veut), puisque le texte lui-même est à l'image du stéréotype hystérique dont il gratifie la Californie. Ce discours doit cacher d'ailleurs une fascination certaine pour son objet. »

En fait le rejet de l’Amérique devient une manière d’encenser l’Amérique (cf. le Grand Satan…) ; et de renverser l’agresseur :

« Mais si on peut dire exactement l'inverse de ce qu'il dit dans les mêmes termes, c'est justement que G. Faye n'a pas su opérer lui-même ce retournement. Il n'a pas saisi comment à l'extrême de cette insignifiance, de cette « folie douce» de l'insignifiance, de cet enfer mou et climatisé qu'il décrit, les choses se renversent. Il n'a pas saisi le défi de cette « transcendance marginale » où justement tout un univers se trouve affronté à sa marge, à sa simulation « hystérique » et pourquoi pas ? »

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Et de poser les vraies questions à l’envers :

"Pourquoi pas une parodie de la ville avec Los Angeles? Une parodie de la technique à Silicon Valley ? Une parodie de la sociabilité, de l'érotisme et de la drogue, voire une parodie de la mer (trop bleue !) et du soleil (trop blanc !). Sans parler des et de la culture. Bien sûr, tout cela est une parodie! Si toutes ces valeurs ne supportent pas d'être parodiées, c'est qu'elles n'ont plus d'importance. Oui, la Californie (et l'Amérique avec elle) est le miroir de notre décadence, mais elle n’est pas décadente du tout, elle est d'une vitalité-hyperréelle, elle toute l'énergie du simulacre". « C'est le jeu mondial de l'inauthentique » bien sûr: c'est ça qui fait son originalité et sa puissance. Cette montée en puissance du simulacre, vous l’éprouvez ici sans effort. »

On est ici dans la guerre du faux d’Umberto Eco et le faux ricain a triomphé partout ; Baudelaire le redoutait déjà.

« Mais y est-il jamais venu ? Sinon il saurait que la clef de l'Europe n'est pas dans son passé révolu, mais dans cette anticipation parodique et délirante qu'est le Nouveau Monde. Il ne voit pas que chaque détail de l’Amérique peut être abject ou insignifiant, c'est l'ensemble qui dépasse l’imagination – du coup chaque détail de sa description peut être juste, c’est l’ensemble qui dépasse les bornes de la sottise. Ce qui est neuf en Amérique, c'est le choc du premier niveau (primitif et sauvage) et du troisième type (le simulacre absolu). Pas de second degré. »

Pour Baudrillard le second degré est celui de la dérision et de la critique, celui de l’européen. Il est terminé.

Lev Gumilëv: ethnos, superethnos et passionnalité. Un exemple tiré de la culture chinoise ancienne : Ming Tang

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Lev Gumilëv: ethnos, superethnos et passionnalité. Un exemple tiré de la culture chinoise ancienne : Ming Tang

par Maria Morigi

Source: https://www.cese-m.eu/cesem/2023/09/lev-gumilev-ethnos-superethnos-e-passionarieta-un-esempio-dalla-cultura-cinese-antica-ming-tang/

J'ai lu avec grand intérêt l'essai de Luigi Zuccaro intitulé La geofilosofia con Lev Gumilëv (= La Géophilosophie avec Lev Gumilëv, Anteo ed., 2022). Le livre rend justice à un chercheur peu connu en Occident, Lev Gumilëv, anthropologue, ethnologue, géographe, sémioticien, iraniste et ouralo-altaïste (comme le définit Franco Cardini dans la préface) qui a été une figure fondamentale de l'eurasisme, un courant idéologique qui a développé une théorie de la Russie en tant que système historico-culturel et géopolitique, distinct à la fois de l'Europe et de l'Asie.

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Le projet de "Grande Eurasie" qui en résulte joue un rôle prépondérant dans la vie culturelle de la Russie contemporaine et constitue aujourd'hui l'axe principal de la géopolitique moscovite en opposition à l'Occident.

Anti-léniniste, Gumilëv a été persécuté, emprisonné et soumis au travail forcé pendant la période stalinienne. Ce n'est qu'après 1956, à l'Institut d'études orientales de l'Académie des sciences de Leningrad et en travaillant comme bibliothécaire à l'Ermitage, qu'il a pu approfondir son analyse de l'origine des peuples par l'étude archéologique et anthropologique, en parvenant à une compréhension organique de l'économie, sans tomber dans la catégorie de la pensée économiste occidentale; une démarche, à y regarder de plus près, clairement anti-libérale et anti-occidentale, ce qui explique que le savant, décédé en 1991 peu après la dissolution de l'empire soviétique, se soit déclaré alarmé et extrêmement préoccupé précisément par la chute de l'URSS et opposé à toute alliance avec l'Occident.

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L'intérêt pour les thèses de Gumilëv a été ravivé à l'ère post-soviétique : Alexandre Douguine le considère comme le lien entre l'eurasisme classique et le néo-eurasisme, et dans les républiques post-soviétiques d'Asie centrale, il a inspiré les projets eurasistes de rédemption nationale des présidents kazakh Noursoultan Nazarbaev (l'université d'État d'Astana porte le nom de Gumilëv) et kirghize Askar Akaïev.

La préface de Franco Cardini et la postface de Daniele Perra, tous deux spécialistes de la pensée philosophique et géopolitique russo-eurasienne, ont bien saisi et souligné les influences, les emprunts et les valeurs géopolitiques de la pensée de Gumilëv dans le cadre des savants, philosophes et scientifiques qui lui sont contemporains et qui l'ont précédé (le titre de l'essai contient un con, un "avec" Lev Gumilëv, ce qui est significatif). Pour moi, cette lecture constitue un défi théorique auquel j'ai du mal à faire face, car je ne connais que peu des nombreux auteurs cités et issus de l'espace russe; en même temps, elle représente la confirmation d'une évidence, à savoir que l'Histoire est déterminée par la Géographie et que la genèse, le développement et les migrations des groupes ethniques et sociaux sont déterminés par des facteurs tels que la morphologie du territoire, le climat, etc.

Dans l'interprétation de Gumilëv, les idées d'ethnos et d'ethnogenèse deviennent étrangères à l'anthropologie culturelle théorique, mais s'expriment dans la relation entre la biosphère et la géosphère, à l'instar de la biogénétique du physicien Kozyrev, qui a tenté de prouver le lien entre l'esprit, le corps et le cosmos et a émis l'hypothèse d'une énergie biosomatique. L'espace eurasien lui-même, correspondant aux frontières géopolitiques de la Russie tsariste, divisé en quatre ceintures pédologiques horizontales (toundra, taïga, steppe et désert) et deux ceintures climatiques verticales séparant l'Eurasie du climat de mousson asiatique, est une prémisse fonctionnelle de la théorie ethnogénétique.

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Dans ses études sur les peuples nomades de la steppe, dont l'histoire est souvent centrée sur la figure d'un chef charismatique, Gumilëv propose le concept de l'action réciproque de l'homme et de l'environnement - c'est-à-dire la "passionnalité", en russe la passionarnost - soit la capacité de l'organisme humain à absorber l'énergie de l'environnement et à la libérer sous forme de force d'action; la passionnalité est aussi la capacité, propre à certains hommes seulement, de se donner pour une cause qui dépasse l'intérêt individuel et stimule d'autres hommes à surmonter une condition d'inertie, initiant ainsi le processus de l'ethnogenèse. La passion s'exercerait selon la succession de cinq phases : ascendante, acmatique, de rupture, d'inertie (ou homéostatique en équilibre avec le milieu) et mémorielle (manquant désormais de force pour dépasser les limites de l'organisation et de l'espace). Le déclin de la passion se manifesterait par des comportements de plus en plus individualistes.

Selon Zuccaro, "la phase passionnelle elle-même est un produit de l'action systémique de l'environnement qui produit un saut qualitatif avec les pratiques produites par les peuples qui l'habitent". L'étude de Gumilëv sur la passionnarité représente une sorte de phénoménologie naturalisée de l'esprit qui part de l'environnement en tant que structure et non de catégories économiques comme pour Marx" (p. 52). Théorie récurrente dans la pensée philosophique russe en ce qu'elle considère l'espace comme transcendantal par rapport à l'Histoire, selon Pavel A. Florensky: "Toute la culture peut être représentée comme l'activité de l'organisation de l'espace" (P. A. Florensky, Lo spazio e il tempo nell'arte, Adelphi 1995).

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Ayant une formation d'archéologue et de spécialiste des ethnies et des religions (surtout en ce qui concerne la Chine), j'en viens aux chapitres qui m'ont le plus interpellée, à savoir le chapitre IV, "Mythe et imaginaire" et le chapitre V, "De la Chine archaïque au passionnisme du siècle chinois". Ces chapitres illustrent les éléments constitutifs du superethnos, du grand ensemble ethnique (européen, russe, eurasien, islamique, chinois) et phénomène complexe qui prend forme à partir de la religion et de la mythologie, mais qui ne correspond pas toujours (et pas entièrement) à la civilisation ou à l'espace civilisationnel.

Je donne l'exemple de la Chine archaïque, une société agricole et sédentaire où les inondations et les famines étaient les principales catastrophes récurrentes. La recherche de la Voie (Tao) est basée sur le Qi (énergie vitale qui imprègne tous les aspects de l'action humaine et de la nature), sur l'alternance continue des deux polarités Yin et Yang, et sur la croyance que les Shen (Esprits) traversent continuellement l'espace entre le ciel et la terre. L'art géomantique du Feng Shui ("vent et eau", c'est-à-dire l'énergie latente dans la terre) détermine et oriente également la construction de la nécropole ou du palais; et le "Ne pas agir" ou Wu Wei (bien illustré dans l'essai de Zuccaro, p. 94 et suivantes) avec le concept essentiel du "ne pas agir" ou du "ne pas faire", est un principe de base de la culture de l'homme), en même temps que le concept essentiel du "Vide parfait"; tous deux témoignent du fait que la sagesse chinoise s'articule harmonieusement avec la Nature, suit l'inclinaison venant du Ciel et contribue à "ordonner" le monde, le cosmos et les relations humaines à travers les rituels (voir le "Livre des Rites" - Lǐjì - de Confucius) et la divination.

Le modèle de référence est l'édifice sacré par excellence, le Ming Tang (Salle Lumineuse, Maison du Calendrier ou Pavillon de Lumière), salle d'apparat du palais impérial et lieu où l'empereur et ses fonctionnaires s'asseyaient pour les consultations divinatoires et pour établir le calendrier agricole, prérogative et fonction indispensable de l'empereur dont la tâche était de nourrir tout le peuple de l'empire.

Le Ming Tang se compose d'une plate-forme carrée, représentant la Terre, divisée en 9 pièces, sur laquelle est élevé un toit circulaire, à l'image du Ciel. Le centre du carré est occupé par le chiffre 5, centre du cosmos, centre de la terre et premier point cardinal.

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Les côtés représentent les 4 piliers correspondant aux 4 saisons; sur les côtés extérieurs des 9 pièces se trouvent 12 fenêtres représentant les mois de l'année rituelle. Les 12 fenêtres multipliées par les 9 chambres donnent 108, un chiffre cyclique qui revient dans de nombreuses traditions sacrées liées au temps. La tâche du responsable de la Maison du Calendrier était de s'assurer que les pièces étaient distribuées correctement afin qu'elles soient en corrélation avec les points cardinaux.

Le Ming Tang n'est pas seulement une représentation du cosmos et de la loi céleste, mais aussi une métaphore de l'empire qui, au troisième millénaire avant J.-C., était divisé en neuf provinces (Zhou) selon la mesure légendaire de la terre attribuée au roi chaman Fu Yu qui avait dompté les inondations (mentionné dans le Shǐjì ).

Les anciens Chinois ont ainsi déterminé les 24 phases de l'année solaire appelées chieh-ch'i et les phases de la lune. La disposition de la Maison du Calendrier est également associée à la tortue (Shu) qui représente l'élément eau, la saison hivernale, la couleur noire, le sous-sol, la polarité Yīn (ombre et côté féminin), le point cardinal Nord et les Ancêtres. Ce sont tous des éléments qui tournent cycliquement dans le temps et l'espace, mais qui doivent être respectés et exorcisés afin de donner la bonne inclinaison aux événements humains qui leur sont liés.

Pour conclure sur l'exemple chinois, je suis d'accord avec ce qu'écrit Zuccaro : "Au cours de son histoire millénaire, la Chine, plutôt que des transformations, a connu des changements au sein desquels la territorialité est néanmoins restée intacte. Le principe du Tao, entendu comme ordre et équilibre, et non comme structure, est un concept proche du concept grec de Dike. Le taoïsme... est la véritable religion civile de la Chine et l'est resté malgré les tentatives de déstructuration partielle des structures féodales et traditionnelles, même dans le contexte de la révolution maoïste. Mao a réalisé une révolution certes dans le cadre des Lumières et du marxisme..., mais dans le cadre d'une réforme économique et agricole liée aux critères de la tradition culturelle chinoise" (p. 98-99).

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