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mardi, 02 décembre 2014

Fractures périphériques

 

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Fractures périphériques

par Georges FELTIN-TRACOL

 

La rentrée éditoriale 2014 assure à certains livres une belle renommée, de susciter des polémiques et de se vendre bien. Géographe de formation, auteur en 2010 de Fractures françaises qui annonçait la lente fragmentation de l’espace hexagonal, Christophe Guilluy offre son expertise socio-territoriale aux collectivités territoriales. Homme de terrain, il est à mille lieux de l’universitaire qu’il se refuse d’être et avec qui il a le bon sens de décliner tout débat. Cela n’a pas empêché un jury composé de Chantal Delsol, d’Éric Zémour, de l’académicien Jean Clair et des journalistes Bruno de Cessole, Jean Sévilla et François Taillandier, de lui décerner le Prix 2014 des Impertinents.

 

Plus court que son précédent ouvrage, La France périphérique en confirme et en approfondit les observations récoltées : la France est en train d’éclater parce que « la recomposition économique des grandes villes a entraîné une recomposition sociale de tous les territoires (p. 11) ». Les effets conjugués de la mondialisation et de la métropolisation des zones urbaines modifient à la fois la répartition territoriale et la société françaises. « Branko Milanovic, économiste de la Banque mondiale, montre qu’après vingt ans de globalisation, on assiste à un effondrement des classes moyennes des pays développés (p. 17). » Elles subissent de plein fouet une involution majeure. « En quelques décennies, l’économie des grandes villes s’est spécialisée vers les secteurs économiques les mieux intégrés à l’économie-monde et qui nécessitent le plus souvent l’emploi de personnel très qualifié (pp. 34 – 35) » si bien que « les nouvelles lignes de fracture se creusent d’abord entre des couches supérieures intégrées et des couches populaires (p. 75) ».

 

Postures et impostures hexagonales

 

En outre, « la mondialisation, fait économique et financier, est aussi une idéologie qui prône un “ individu-mobile ”, lequel ne se réfère plus ni à une classe sociale, ni à un territoire, ni à une histoire (p. 109) ». C’est donc fort logiquement que « dans le contexte de la mondialisation, la mobilité des hommes est perçue comme un fait global, une dynamique qui accompagne la logique libérale de circulation des capitaux et des marchandises (pp. 111 – 112) ». Or cette accessibilité au mouvement ne concerne qu’une minorité favorisée. La majorité se cantonne à une fixation contrainte sans comprendre que « la fin de la mobilité réactive mécaniquement les questions de la relocalisation et du réenracinement (p. 110) ». Un éloignement psychologique s’opère-t-il ? Difficile à dire. Certes, les études confirment qu’« après plusieurs décennies de recomposition des territoires, les catégories populaires vivent désormais sur les territoires les plus éloignés des zones d’emplois les plus actives et où le maillage en transports publics est le plus faible (p. 121) ». Les ménages populaires doivent par conséquent posséder deux véhicules et subir la hausse fiscale du prix des carburants, le flicage routier permanent et la perte de temps considérable dans les embouteillages, ce dont se moquent les bobos urbains à vélo, en rollers ou en trottinette. La faible mobilité des populations reléguées en périphérie s’accentue aussi en raison de l’impossibilité de vendre leurs biens immobiliers guère attractifs pour s’installer ensuite dans des zones urbaines prospères au loyer élevé. Christophe Guilluy remarque que « cette fracture territoriale dessine la confrontation à venir entre mobile et sédentaire. C’est cette France de la sédentarisation contrainte qui portera demain le modèle économique et politique alternatif (pp. 126 – 127) ».

 

Cette fragmentation réelle est occultée par des discours « républicains » illusoires. « La posture républicaine ne doit en effet pas tromper, la réalité est que nos classes dirigeantes sont pour l’essentiel acquises au modèle multiculturel et mondialisé (p. 9). » En outre,  circonstance aggravante, « le nez collé aux banlieues, les classes dirigeantes n’ont pas vu que les nouvelles radicalités sociales et politiques ne viendraient pas des métropoles mondialisées, vitrines rassurantes de la mondialisation heureuse, mais de la “ France périphérique ”. Des territoires ruraux aux petites villes et des villes moyennes jusqu’aux DOM-TOM, ces territoires ont en commun d’être à l’écart des zones d’emplois les plus actives, des sites qui comptent dans la mondialisation (p. 13) ». Pourquoi ? Parce que cette « France périphérique » représente au moins 70 % de la population française concentrée dans les espaces ruraux, les petites villes, les villes moyennes et les zones périurbaines. L’auteur ne prétend pas verser dans l’habituelle et désuète dichotomie monde urbain/monde rural. « Nous sommes tous devenus urbains, que nous regardons le même journal télévisé et que nous fréquentons les mêmes grandes surfaces. L’opposition entre ville et campagne, entre urbain, périurbain et rural, ne dit plus rien des nouvelles dynamiques sociales. Les nouvelles fractures françaises ne recouvrent en rien une opposition entre une “ civilisation urbaine ” et une “ civilisation rurale ou campagnarde ”, en réalité la “ société des modes de vie ” s’est affranchie depuis longtemps de ce découpage suranné (p. 23) ».

 

Pour l’auteur, la « France périphérique » forme un « espace multiforme qui comprend les agglomérations plus modestes, notamment quelques capitales régionales, et surtout le réseau des villes petites et moyennes. Il comprend aussi l’ensemble des espaces ruraux et les communes multipolarisées (dépendantes en termes d’emploi de plusieurs pôles urbains) et les secteurs socialement fragilisés des couronnes périurbaines des 25 premières agglomérations (p. 27) ». Cette France « invisible » commence cependant à se manifester. Pis, elle « gronde (p. 51) », d’où la révolte des Bonnets rouges en Bretagne, la consolidation du vote Front national et le renforcement de l’abstention.

 

Christophe Guilluy contourne la vulgate consensuelle. Une féroce réalité impose maintenant sous la République une et indivisible trois France à terme antagonistes :

 

— un archipel métropolitain mondialisé peuplé de « bobos » progressistes qui se complaisent dans le libéralisme économique, la société ouverte, le multiculturalisme et les comportements libertaires marchands,

 

— un Hexagone maillé de banlieues de l’immigration nichées au cœur de la mondialisation libérale, mais dont les populations arrivantes gardent et célèbrent leurs valeurs traditionnelles,

 

— une France périphérique, populaire et déclassée constituée par des Français d’origine européenne relégués en zones rurales ou périurbaines en plein marasme économique.

 

Le futur cauchemar des métropoles

 

En examinant avec minutie les suffrages du FN depuis 2012, l’auteur démontre la polymorphie de ce vote qui ne recoupe pas ces trois Hexagones potentiellement conflictuels. Le « “ FN du Nord ” [s’inscrit dans] le contexte de la précarisation sociale (p. 63) » perceptible à Hénin-Beaumont, à Hayange et à Villiers-Cotterêts. Le « “ FN du Sud ” [bénéficie des] tensions identitaires (p. 64) », entre autochtones et immigrés, d’où les élections des députés Marion Maréchal – Le Pen dans le Vaucluse et Gilbert Collard dans le Gard, et des nouveaux sénateurs Stéphane Ravier dans les Bouches-du-Rhône, et David Rachline dans le Var. Quant au très jeune « “ FN de l’Ouest ” [il indique que] la “ France tranquille ” […] bascule (p. 66) ». Cet essor est à corréler avec de nouvelles dynamiques rurales, à savoir l’installation, plus ou moins lointaine, des ensembles urbains de ménages européens qui fuient une « volonté de créer une société multiculturelle dans laquelle “ l’homme nouveau ” ne reconnaîtrait aucune origine (p. 78) ». Il apparaît que, « plus encore que les banlieues, la France périphérique est le cauchemar des classes dirigeantes (p. 14) ».

 

En effet, « si les difficultés des banlieues sont réelles, elles sont d’abord liées à l’émergence d’une société multiculturelle et à la gestion des flux migratoires, mais en aucun cas aux retombées d’une économie mondialisée. Mieux, les banlieues sont des parties prenantes de cette économie. Pour l’essentiel situées au cœur des métropoles, elles sont parfaitement adaptées à la nouvelle donne économique et sociétale. Pourtant, depuis vingt ans, médias et politiques confondent la question des tensions culturelles et celles de l’intégration économique et    sociale (pp. 13 – 14) ». Il en résulte « des banlieues intégrées et qui produisent des classes moyennes (p. 43) » d’origine immigrée : la « beurgeoisie » ainsi que d’autres heureux bénéficiaires, les commerçants asiatiques. « Miroir des dynamiques économiques et sociales, les métropoles viennent d’ailleurs conforter ce diagnostic. Vitrines de la mondialisation heureuse, ces dernières illustrent à merveille la société ouverte, déterritorialisée, où la mobilité des hommes et des marchandises est source de créations d’emplois, de richesses et de progrès social. Ces territoires produisent désormais l’essentiel des richesses françaises en générant près des deux tiers du PIB mondial. Le modèle “ libéral-mondialisé ” y est à son apogée (p. 8). » Il en découle par conséquent que « la gestion économique et sociale de la “ ville-monde ” passent inéluctablement par une adaptation aux normes économiques et sociales mondialisées, c’est sur ces territoires que l’on assiste à une mutation, voire à un effacement du modèle républicain. Politique de la ville, promotion d’un modèle communautariste, la gestion sociale de la ville-monde passe par une adaptation aux normes anglo-saxonnes. Globalement, et si on met de côté la question des émeutes urbaines, le modèle métropolitain est très efficace, il permet d’adopter en profondeur la société française aux normes du modèle économique et sociétal anglo-saxon et, par là même, d’opérer en douceur la refonte de l’État-providence (pp. 8 – 9) ». Dans ce contexte entièrement mouvant, hautement fluide, guère perçu par les banales certitudes médiatiques, « l’immigration apparaît non pas comme une solution économique pour les plus modestes mais d’abord comme une stratégie économique des catégories moyennes et supérieures qui ne se positionnent plus exclusivement sur un marché de l’emploi local mais international (p. 115) ». Serait-ce les signes avant-coureurs d’une guerre civile à venir ? À rebours de la doxa multiculturaliste (en fait monoculturelle de marché et multiraciste polémogène), Christophe Guilluy explique la fuite des classes populaires hors des métropoles par un refus tangible du conflit ethno-racial.

 

Ces stratégies d’évitement se retrouvent dans les métropoles parce que les catégories sociales et/ou privilégiées « sont aussi celles qui ont les moyens de la frontière avec l’autre, celles qui peuvent réaliser des choix résidentiels et scolaires qui leur permettent d’échapper au “ vivre véritablement ensemble ” (p. 138) ». Les populations périphériques ne cachent néanmoins pas leur rancœur envers l’État-providence dont les ultimes forces bénéficient en priorité aux primo-arrivants (les immigrés). Toutefois, elles pensent que « vivre ensemble séparé est aujourd’hui le prix à payer dans une société multiculturelle d’où la question sociale a été évacuée (p. 161) ». En revanche, « les représentations de la société française et du monde sont désormais irréconciliables, le consensus n’est plus envisageable (pp. 76 – 77) », d’autant « les catégories populaires, quelle que soit leur origine, savent que le rapport à l’autre est ambivalent : fraternel mais aussi conflictuel (p. 77) ».

 

Vers une géographie politique recomposée

 

Tout autant que géographiques, territoriales et sociologiques, les conséquences de cette séparation « à froid », silencieuse, indolore sont aussi électorales. « Le monde politique est aujourd’hui un champ de ruines (p. 71) ». Fort de ses analyses, Christophe Guilluy estime qu’« un parti = une sociologie + une géographie (p. 78) » au moment où « le champ politique n’est plus le lien du débat et de la confrontation des idées et des projets, mais une caisse de résonance de la rupture entre catégories populaires et, non seulement les élites, mais les catégories supérieures (p. 74) ».

 

Perdurent, hélas !, des légendes propagées par la caste journalistique. « Parce qu’ils [UMP et PS] sont les représentants historiques de la classe moyenne (actifs et/ou retraités issus de), les partis de gouvernement ont intérêt à faire vivre le mythe d’une classe moyenne majoritaire (p. 18) » alors qu’« en milieu populaire, la référence gauche – droite n’est plus opérante depuis au moins deux décennies (p. 72) ». Il est exact qu’« ouvriers, employés, femmes et hommes le plus souvent jeunes et actifs partagent désormais le même refus de la mondialisation et de la société multiculturelle (p. 87) ». Va-t-on cependant vers une révolution ? Il n’y croît pas. Mais, sur le terrain, « à bas bruit, une contre-société est en train de naître. Une contre-société qui contredit un modèle mondialisé “ hors sol ”; un meilleur des mondes, sans classes sociales, sans frontières, sans identité et sans conflits (pp. 130 – 131) ». « C’est sur ces territoires, par le bas, que la contre-société se structure en rompant peu à peu avec les représentations politiques et culturelles de la France d’hier (p. 11). » Comme quoi, le projet des B.A.D. (bases autonomes durables) dispose là d’un développement porteur considérable s’il est bien conduit, d’abord hors de toute publicité…

 

Cette lente et patiente rupture se répercute sur le plan électoral avec un « FN [qui bénéficie de] la dynamique des nouvelles classes populaires (p. 86) » à l’heure où il devient « inter-classiste » ou « post-classiste ». L’appréciation est à nuancer. Certes, « ce n’est pas le Front national qui est allé chercher les ouvriers, ce sont ces derniers qui ont utilisé le parti frontiste pour contester la mondialisation et s’inquiéter de l’intensification des flux migratoires (p. 79) ». L’auteur validerait-il la thèse du gaucho-lepénisme avancé dès 1995 par le politologue Pascal Perrineau ? Pas tout à fait, même s’il reconnaît « une “ sociologie de gauche ” qui contraint les dirigeants frontistes à abandonner un discours libéral pour défendre l’État-providence (p. 80) », car « les catégories populaires ne croient plus à la bipolarisation et n’adhèrent plus au projet d’une classe politique décrédibilisée par plusieurs décennies d’impuissance (p. 89) ».

 

On peut craindre que, dans ces conditions nouvelles, l’actuel programme social du néo-frontisme « mariniste » ne soit qu’un emballage populiste qui, à l’instar de nombreux précédents sud-américains, sera, une fois au pouvoir, renié pour mieux se conformer au Diktat de l’hyper-classe mondialiste et/ou jouir du faste des palais gouvernementaux tout en orchestrant une intense campagne sécuritaire de répression.

 

Christophe Guilluy prévoit-il le triomphe prochain du FN ? Nullement parce que « le vieillissement de la population demeure le rempart le plus efficace contre la montée du “ populisme ” (p. 91) ». En effet, « paradoxalement, c’est le vieillissement du corps électoral qui permet de maintenir artificiellement un système politique peu représentatif, les plus de 60 ans étant en effet ceux qui portent massivement leurs suffrages vers les partis de gouvernement (p. 72) ». La gérontocratie, stade suprême de la République hexagonale ? Eh oui ! « le socle électoral de la gauche est ainsi constitué d’une part de gagnants de la mondialisation (classes urbaines métropolitaines) et d’autre part de ceux qui en sont protégés (salariés de la fonction publique et une partie des retraités). De la même manière, l’UMP capte aussi une partie des gagnants de la mondialisation (catégories supérieures et aisées) et ceux qui en sont plus ou moins protégés (les retraités) (p. 80). » L’hétérogénéité des électorats du PS et de l’UMP prépare néanmoins des avenirs différents. Si « l’UMP [dispose d’]une dynamique démographique favorable (p. 84) », le PS peut disparaître, car c’« est le parti de la classe moyenne (p. 85) ». Par ailleurs, le PS se montre incapable de trancher entre des desseins contradictoires. « Le gauchisme culturel de la gauche bobos se heurte […] à l’attachement, d’ailleurs commun à l’ensemble des catégories populaires (d’origine française ou étrangère), des musulmans aux valeurs traditionnelles. Autrement dit, le projet sociétal de la gauche d’en haut s’oppose en tous points à celui de cet électorat de la gauche d’en bas (pp. 105 – 106). »

 

PS et UMP incarnent désormais deux pôles gémellaires autour desquelles s’agencent des majorités électorales momentanées. Il en ressort que « les stratégies électorales de Terra Nova pour le PS et de Patrick Buisson pour l’UMP apparaissent les plus pertinentes pour des partis désormais structurellement minoritaires dans un système tripartiste (p. 95) ». Les institutions de la Ve République s’adapteront-elles à cette nouvelle donne ?

 

Christophe Guilluy critique la réforme territoriale Hollande – Valls et s’élève contre la disparition programmée du département. Il conçoit plutôt cette collectivité comme le cadre adéquat d’« une France périphérique sédentaire et populaire (p. 121) ». On se surprend de lire en conclusion quelques allusions à une version atténuée de décroissance qui est en fait du localisme édulcoré. En tout cas, il est patent que « la question d’un modèle de développement économique alternatif sur ces territoires est désormais posée (p. 164) ». Cette contre-société en gestation partiellement dissidente et séparatiste évitera-t-elle tout antagonisme ? « Le risque est réel de voir les radicalités sociales et politiques se multiplier et le conflit monter vers une forme de “ guerre à basse tension ” (p. 179). » Et si la révolution de demain se lovait dès maintenant en périphérie des métropoles ?

 

Georges Feltin-Tracol

 

• Christophe Guilluy, La France périphérique. Comment on a sacrifié les classes populaires, Flammarion, Paris, 2014, 187 p., 18 €.

 


 

Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

 

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Marcel Aymé, un libre-moraliste...

Marcel Aymé, un libre-moraliste...

Les éditions Pardès viennent de publier dans leur collection Qui suis-je un Aymé de Michel Lécureur. Universitaire et spécialiste de Marcel Aymé, il a dirigé l'édition de son œuvre romanesque dans la bibliothèque de La Pléiade. Une bonne occasion pour découvrir ou redécouvrir l'auteur de Travelingue et du Chemin des écoliers...

 

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" Marcel Aymé (1902-1967): « On vient nous parler de la poésie de la nature. Quelle blague ! Il n'y a que la poésie de l'homme et il est lui-même toute la poésie. » (Uranus.) « L'écrivain devrait être non plus le témoin, mais la conscience de son temps. » (Réponse à une enquête des Nouvelles littéraires, le 3 octobre 1957.) Dès le prix Renaudot de 1929, obtenu pour La Table-aux-Crevés, Marcel Aymé a connu la célébrité. Dès lors, il s'est affirmé comme romancier avec des réussites aussi éclatantes que La Jument verte (1933), Le Moulin de la Sourdine (1936) ou La Vouivre (1943). Sa trilogie composée de Travelingue (1941), Le Chemin des écoliers (1946) et Uranus (1948) est fréquemment citée par les historiens pour évoquer l'histoire de la France avant, pendant et après la Seconde Guerre mondiale.

Parallèlement à cette production romanesque, Marcel Aymé a publié plusieurs recueils de nou­velles, comme Le Nain (1934), Derrière chez Martin (1938) ou Le Passe-Muraille (1943). Dans le domaine des histoires brèves, il a connu un succès exceptionnel avec Les Contes du chat perché. Ce « Qui suis-je ? » Marcel Aymé montre qu'il s'est également révélé comme un journaliste de talent dont on a sollicité les articles les plus divers dans différents journaux et revues. Cependant, son désir le plus cher était probablement de devenir auteur drama­tique et il a atteint cet objectif avec des pièces comme Lucienne et le boucher (1948), Clérambard (1950) et La Tête des autres (1952).

Observateur lucide de la nature humaine, il a confié ses réflexions dans toute son œuvre et, en parti­culier, dans Le Confort intellectuel (1949). Son goût peu commun pour la liberté de penser et de s'exprimer lui attire encore l'opprobre de certains qui le connais­sent mal, car son humanisme et son humour restent à découvrir. "

ATLANTIC JIHAD : The Untold Story of White Slavery

 

ATLANTIC JIHAD : The Untold Story of White Slavery

Whilst the Arabs have been acknowledged as a prime force in the early usage of slaves from Africa, very little has been written about their usage of White slaves, whether they were part of the Russian slave trade or those kidnapped by Arab pirates. However, in recent years, the research of some authors has been bringing this issue to light.


The origins of African slavery in the New World cannot be understood without some knowledge of the millennium of warfare between Christians and Muslims that took place in the Mediterranean and Atlantic and the piracy and kidnapping that went along with it. In 1627 pirates from the Barbary Coast of North Africa raided distant Iceland and enslaved nearly four hundred astonished residents. In 1617 Muslim pirates, having long enslaved Christians along the coasts of Spain, France, Italy, and even Ireland, captured 1,200 men and women in Portuguese Madeira. Down to the 1640s, there were many more English slaves in Muslim North Africa than African slaves under English control in the Caribbean. Indeed, a 1624 parliamentary proclamation estimated that the Barbary states held at least 1,500 English slaves, mostly sailors captured in the Mediterranean or Atlantic. Millions European Christians were kidnapped and enslaved by Muslims in North Africa between 1530 and 1780 -- a far greater number than had ever been estimated before. Professor Robert Davis, in his book Christian Slaves, Muslim Masters: White Slavery in the Mediterranean, the Barbary Coast, and Italy, 1500-1800, estimated that 1 million to 1.25 million White people were enslaved by North African pirates between 1530 and 1780.


One of the things that both the public and many scholars have tended to take as given is that slavery was always racial in nature -- that only blacks have been slaves. But that is not true, We cannot think of slavery as something that only white people did to black people. Slavery in North Africa has been ignored and minimized, in large part because it is on no one's agenda to discuss what happened. The enslavement of Europeans doesn't fit the general theme of European world conquest and colonialism that is central to scholarship on the early modern era, he said. Many of the countries that were victims of slavery, such as France and Spain, would later conquer and colonize the areas of North Africa where their citizens were once held as slaves. Maybe because of this history, Western scholars have thought of the Europeans primarily as "evil colonialists" and not as the victims they sometimes were. Between 1580 and 1680. That meant about 8,500 new slaves had to be captured each year. Overall, this suggests nearly a million slaves would have been taken captive during this period. Using the same methodology, Davis has estimated as many as 475,000 additional slaves were taken in the previous and following centuries.


The result is that between 1530 and 1780 there were almost certainly 1 million and quite possibly as many as 1.25 million white, European Christians enslaved by the Muslims of the Barbary Coast. Enslavement was a very real possibility for anyone who traveled in the Mediterranean, or who lived along the shores in places like Italy, France, Spain and Portugal, and even as far north as England and Iceland.from 1500 to 1650, when trans-Atlantic slaving was still in its infancy, more white Christian slaves were probably taken to Barbary than black African slaves to the Americas,
Pirates (called corsairs) from cities along the Barbary Coast in north Africa -- cities such as Tunis and Algiers -- would raid ships in the Mediterranean and Atlantic, as well as seaside villages to capture men, women and children.


The impact of these attacks were devastating -- France, England, and Spain each lost thousands of ships, and long stretches of the Spanish and Italian coasts were almost completely abandoned by their inhabitants. At its peak, the destruction and depopulation of some areas probably exceeded what European slavers would later inflict on the African interior.


We have lost the sense of how large enslavement could loom for those who lived around the Mediterranean and the threat they were under," he said. "Slaves were still slaves, whether they are black or white, and whether they suffered in America or North Africa.

Cuando la mayoría de los esclavos en América del Norte y el Caribe eran blancos y católicos

Una realidad casi olvidada en cine, literatura e historia

Cuando la mayoría de los esclavos en América del Norte y el Caribe eran blancos y católicos

por José Ángel Antonio

Ex: http://culturatransversal.wordpress.com

¿Cuántas películas ha visto sobre esclavos negros maltratados por sus amos blancos? La horrible institución de la esclavitud que oprimió durante varios siglos a los africanos y afroamericanos en el Nuevo Mundo ha sido denunciada, con justicia y frecuencia, por el cine y la televisión.

Pero, ¿cuántas películas ha visto usted sobre esclavos blancos en el s.XVII? Una excepción sería la película de piratas Capitán Blood, de 1935, inspirada en las novelas de Sabatini, protagonizada por Errol Flynn y Olivia de Haviland (por primera vez juntos). Allí los llaman “indentured servants”, pero eran, a todos los efectos, esclavos.

Casi nadie sabe que en el siglo XVII la inmensa mayoría de los esclavos en el Caribe y las posesiones británicas en Norteamérica eran blancos y católicos.

Más aún, los esclavos blancos eran abundantes, baratos y desechables, y tendían a morir con facilidad.

Los esclavos negros, en cambio, se consideraban resistentes, fuertes, escasos y caros, y se les alimentaba y trataba mejor.

Durante el s.XVII, los ingleses deportaron cientos de miles de irlandeses y, en menor medida, escoceses, a sus plantaciones en el Caribe y Norteamérica.

Los ingleses, conocidos por su meticulosidad en la documentación, no llevaban apenas cuenta de lo que hacían en Irlanda. Faltan muchos datos, pero los historiadores irlandeses, estadounidenses, caribeños y escoceses han ido recomponiendo las piezas del puzle.

Kinsale: empieza un siglo negro para Irlanda

white-cargo-cover.jpgEn 1541 Enrique VIII, el mismo que repudió a Catalina de Aragón y creó la Iglesia Anglicana con él al frente, se proclamó como rey de Irlanda. Durante medio siglo los ingleses fueron conquistando el país, con una última gran batalla en Kinsale en 1602, en la que participaron unos 3.500 soldados españoles. Los ingleses vencieron, y en ese momento expulsaron del país a los resistentes irlandeses (muchos fueron a España o a sus territorios europeos). A esos expatriados irlandeses se les llamó “Gansos Salvajes” y los hubo durante todo el siglo y parte del siguiente.

Pero poco después, el rey inglés Jacobo II estableció una nueva política: en vez de expulsar a los descontentos, favoreció venderlos como esclavos. El primer caso documentado se dio en una colonia en la Guayana, en el Amazonas, en 1612: la primera venta de esclavos irlandeses.

Una proclamación del rey inglés estableció en 1625 que los prisioneros políticos irlandeses se venderían como mano de obra forzada a las plantaciones de las Islas Orientales.

En 1632 se sabe que la inmensa mayoría de los esclavos de las islas caribeñas inglesas de Montserrat y Antigua eran irlandeses. Un censo de 1637 muestra que 7 de cada 10 habitantes de Montserrat eran esclavos irlandeses.

A estas alturas, la demanda era alta, y los esclavos morían pronto. No bastaban los presos políticos (rebeldes al dominio inglés): cualquier crimen común (pequeños robos, etc…) era excusa para deportar irlandeses a las plantaciones.

También había bandas de secuestradores que recorrían el campo, atrapaban a cualquiera y lo vendían a los traficantes sin que nadie preguntara mucho.

Los esclavos negros en el Caribe británico había que comprarlos. Los esclavos irlandeses, en cambio, llegaban casi regalados por el Estado a las plantaciones.

Cromwell, puritano y feroz anticatólico

En 1641 estalló otra revuelta irlandesa, la Guerra de la Confederación, que fue sofocada en 1649 por el nuevo líder inglés, el puritano y autoritario Cromwell, ferozmente anticatólico (por ejemplo, intentó eliminar la Navidad del calendario y la celebración popular en las islas británicas; incluso prohibió los pasteles de Navidad).

De 1641 a 1652, durante esta revuelta y en sus años inmediatos, la población de Irlanda descendió de 1.466.000 habitantes a apenas 616.000.

Aproximadamente 550.000 irlandeses fueron eliminados físicamente o por hambre provocada. Otros 300.000 fueron deportados como esclavos. La deportación de varones dejaba a mujeres y niños inermes… y ellos también podían ser comprados y deportados en posteriores oleadas.

 

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De 1650 a 1660 se desarrolló el llamado “Reinado del Terror” de Cromwell, que activamente quería eliminar la población irlandesa y católica de la isla. En 1650, llegaron a las plantaciones caribeñas de Saint Kitt 25.000 esclavos irlandeses.

Se calcula que en esta década la Corona y sus administradores secuestraron a cien mil niños irlandeses de entre 10 y 14 años y los llevó a las plantaciones del nuevo mundo: el Caribe, Virginia y Nueva Inglaterra.

Sólo en esta década llegaron más esclavos irlandeses al Nuevo Mundo que el total de población libre anglosajona radicada allí.

En 1651, Cromwell ganó dos guerras contra Holanda para asegurarse que podía tener el monopolio del tráfico de esclavos y en 1655 conquistaba Jamaica a los españoles para convertirla en su gran base esclavista en el Caribe. Pero no desatendió el resto de las plantaciones. En 1652 envió otros 12.000 esclavos irlandeses a las Barbados.

Hay que tener en cuenta que Cromwell financiaba sus guerras en Irlanda, simplemente, prometiendo tierras a los señores ingleses que allí acudieran a luchar. En esas tierras sobraba población campesina: los señores preferían dedicarlas a pastos. Una norma de 1657 establecía que todos los habitantes del condado de Clare debían trasladarse en seis meses o ser detenidos por “alta traición” y enviados a las Américas.

En esta época no era un crimen que cualquier inglés matase un irlandés… pero preferían atraparlos vivos y venderlos.

Cuando se equivocaban de esclavos

A veces, las bandas de secuestradores se excedían y se equivocaban de víctimas. En 1659 llegó a Londres una petición de 72 esclavos en las Barbados que aseguraban ser ingleses ilegalmente secuestrados y atrapados allí. La misma petición aseguraba que en las plantaciones americanas había 7.000 u 8.000 escoceses tomados prisioneros en la batalla de Worcester de 1651 e incluso 200 franceses, secuestrados y vendidos, cada uno a cambio de 900 libras de algodón.

Hay más cifras registradas de los últimos días de Cromwell: 52.000 mujeres, chicas y jóvenes irlandeses se vendieron en las Barbados y Virginia en 1657. Mil chicos y mil chicas más de Irlanda se vendieron en Jamaica en 1656.

Cromwell murió en 1660, pero su sucesor Carlos II, hijo del decapitado Carlos I, no dudó en mantener el negocio de la trata, con el compromiso de entregar al menos 3.000 esclavos anuales a la “Real Compañía de Aventureros” (en realidad, una compañía de venta de esclavos).

De “indentured servants” a esclavos

En su origen, el concepto de “indentured servants” tenía una definición bastante bien delimitada y quizá a ella se acogían muchos irlandeses antes de 1620. En esa primera fase, el individuo aceptaba voluntariamente ir a América y pagaba el pasaje, manutención y un pedazo de tierra en las colonias trabajando en el lugar de destino una serie de horas diarias durante unos años. Este acuerdo podía figurar por escrito.

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Sin embargo, desde 1625 los irlandeses fueron simplemente secuestrados, vendidos y puestos a trabajar como esclavos: era un nuevo y lucrativo negocio masivo. Aunque la propaganda inglesa siguió llamando a estos esclavos “indentured servants”, desde 1625 se trataba ya siempre de mera trata de seres humanos y esclavitud forzada.

Durante este siglo un esclavo irlandés costaba el equivalente a 5 libras esterlinas, mientras que uno negro costaba entre 4 y 10 veces más. Los dueños de las plantaciones no tenían apenas interés en mantener vivos a los esclavos irlandeses. El coronel William Brayne pedía en 1656 que llegasen a las plantaciones más esclavos negros porque “puesto que los dueños tendrán que pagar más por ellos, tendrán más interés en mantenerlos con vida, algo de lo que carecen en [el caso de los esclavos irlandeses]”.

Los negros duraban más en el clima caribeño y además eran paganos, algo que los dueños ingleses preferían a los irlandeses, que era odiados papistas.

Además, en teoría un negro servía toda la vida, mientras que un irlandés debía ser liberado en 7 o 10 años… pero esto no sucedía con frecuencia, ya que la mayoría moría antes.

Sin derecho a asistencia religiosa

Book-WhiteSlavery.jpgA efectos religiosos, los irlandeses católicos no eran considerados cristianos y no tenían derecho a asistencia religiosa (tampoco la tenían los católicos libres en Inglaterra).

Muchos no sabían la lengua inglesa, y hablaban sólo gaélico. Pero otros estaban alfabetizados, sabían escribir y llevar cuentas. Con todo, cualquier dueño podía matar a cualquiera de sus esclavos, negros o irlandeses, sin excusa ninguna: no era un crimen, sólo un gasto de propiedad.

Cuando el Parlamento estableció el Acta de Regulación de Esclavos en las Plantaciones en 1667 enumeró los castigos que se podían infligir a los esclavos que hubiesen cometido un delito contra “cristianos”… se especificaba que los católicos no se consideraban cristianos, ni siquiera si habían logrado sobrevivir y ser libres de alguna manera.

“Aparear” irlandesas con negros, cosechar mulatitos

Los dueños de las plantaciones no solían tener relaciones sexuales con las esclavas negras, cosa que aterrorizaba su mentalidad racista, pero sí forzaban a las esclavas irlandesas. La ley establecía que los bebés hijos de esclava eran esclavos y pertenecían al amo.

Los amos podían hacer que las esclavas se cruzasen con otros esclavos blancos o con negros, buscando esclavos mulatos más resistentes y que se podían revender a buen precio.

A veces las irlandesas sobrevivían a todos los abusos y lograban ser libres… pero no sus hijos. Esas madres liberadas decidían quedarse en la plantación con sus niños que seguían siendo esclavos, y ellas seguían un tipo de vida de práctica esclavitud.

En 1681 se aprobó una ley que prohibía la práctica de aparear mujeres esclavas irlandesas con esclavos africanos “para vender” los hijos: era una ley implantada por la Real Compañía Africana porque interfería con sus beneficios.

Pero seguía siendo legal aparearlas para la “producción propia” de la plantación. De esta época se sabe que la Real Compañía Africana envió 249 cargamentos de esclavos irlandeses y negros a las Indias entre 1680 y 1688: eran 60.000 “unidades”, 14.000 murieron durante el viaje.

La mortandad de los irlandeses

¿Cuál era el nivel de mortandad de los esclavos irlandeses?

No es fácil establecerlo, pero los historiadores no conocen ni un solo caso de irlandés deportado a América como esclavo que consiguiera volver a su país para contarlo. Los irlandeses que lograban la libertad por lo general dejaban esa colonia y marchaban a otra en la América continental o en otra isla.

Se sabe que entre 1641 y 1649 se compraron en las Barbados 21.700 esclavos irlandeses. Sin embargo, parece que nunca hubo más de 8.000 o 10.000 en las islas. Morían rápido y necesitaban ser sustituidos.

A veces los barcos esclavistas tiraban sus esclavos por la borda porque si morían “por accidentes en el mar” se cobraba un seguro, pero si morían de hambre en las bodegas no se cobraba nada (se conoce el caso del navío Zong, que arrojó 132 esclavos vivos por la borda).

Montserrat, la isla más irlandesa

La isla de Montserrat (así la llamó Colón en 1493, recordando su paso por Barcelona) fue quizá en la que sobrevivieron más irlandeses, y de hecho llegaron de Saint Kitts y otras islas en 1643 porque había fama de que en esta isla había más libertad para los católicos (aunque no había clero ni culto).

En 1724 seguía sin haber clero católico en la isla, pero el pastor anglicano, James Cruickshank se quejaba de que en su zona, Saint Peters, en el norte de la isla, había 20 familias protestantes frente a las 40 católicas (que no iban a su parroquia). En el sur de la isla, la población católica era aún mucho mayor.

Hoy la isla (de hecho media isla, la mitad sur está destruida por el volcán local desde hace pocos años) tiene 2 parroquias católicas. La población es negra, aunque quizá de piel algo más clara que en otras islas, y muchos tienen apellidos irlandeses, aunque eso no significa necesariamente ascendencia de esa nación.

Una católica ahorcada por no saber inglés

Un personaje que puede poner rostro a esa época es Ann Glover. Fue deportada con otras decenas de miles de irlandeses como esclava a Barbados durante la invasión de Cromwell en Irlanda. Hay fuentes que dicen que su marido fue asesinado en Barbados porque se negaba a renunciar a su fe católica.

En 1680 era ya una mujer mayor que vivía con su hija en Boston, Massachusetts, trabajando como criadas en la casa de un hombre llamado John Goodwin. En verano de 1688 se pusieron enfermos 4 o 5 de los niños de la casa. El médico sugirió que la causa podía ser brujería. Una niña de 13 años aseguró que se puso enferma después de descubrir que la hija de la vieja Ann Glover robaba ropa de la casa.

Ann fue arrestada y juzgada por brujería. Ella apenas sabía hablar inglés y durante el juicio se aferraba a su gaélico nativo. Un testigo la consideró “una vieja irlandesa escandalosa, muy pobre, católica romana obstinada en idolatría”.

El tribunal pidió a la anciana que recitase el Padrenuestro. Ella lo recitó mezclando gaélico y latín, como lo había aprendido de niña. ¡Nunca más había tenido acceso a ninguna formación católica viviendo en colonias protestantes como esclava! No pudo recitarlo en inglés, y se consideró una prueba de brujería.

Fue condenada a muerte y se le dio la oportunidad de renunciar al catolicismo, pero se negó. Fue ahorcada entre los gritos y burlas de la multitud en Boston, que se había reunido para ver “si la papista se arrepentía”, como escribió un contemporáneo. Es famosa por ser la última “bruja” ajusticiada en Boston.

Fuente: Religión Digital

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Authoritarianism, "Hate Speech" Legislation & Universalism

Authoritarianism, "Hate Speech" Legislation & Universalism: An Interview With Dr. Tomislav Sunic

Journalist Joshua Blakeney interviewed Dr. Tomislav Sunic, a former Croatian diplomat, professor and translator. They discussed comparisons between the authoritarianism of Communist Yugoslavia and the creeping authoritarianism in countries such as the US, France, Canada and Germany. Dr. Sunic compared the "hostile propaganda" laws which were invoked to prosecute his family members in Communist Yugoslavia with the Orwellian "Hate Speech" laws which exist in various Western jurisdictions.

They also discussed the interface between universalism and particularism in the formation of the philosophy and ideology of the New Right. The interview was conducted on June 12, 1014. Links of relevance include:

Website of Dr. Tomislav Sunic:

http://www.tomsunic.com

Articles by Tomislav Sunic

http://www.theoccidentalobserver.net/...

Website of Joshua Blakeney

http://www.joshuablakeney.info

Joshua Blakeney Interviews Kevin MacDonald:

https://www.youtube.com/watch?v=rdNus...

Book - Homo Americanus:

http://www.amazon.ca/Homo-Americanus-...

Book - Against Democracy and Equality:

http://www.amazon.ca/Against-Democrac...

lundi, 01 décembre 2014

L'Empire du Milieu et ses périphéries

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L'Empire du Milieu et ses périphéries

par Jean Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Cette analyse résulte de la compilation de différentes sources qui ne sont pas nécessairement objectives, ni exhaustives ni même au fait de l'actualité la plus récente. Elle doit donc nécessairement être lue comme telle. De plus elle reflète le point de vue de son auteur, qui ne prétend pas échapper à la discussion...au contraire.
 
L'Empire du Milieu, c'est évidemment la Chine. Ce pays est désormais considéré comme la première puissance économique du monde, au regard non seulement de ses résultats économiques, calculés en terme de PNB, mais de sa population, dépassant le milliard d'habitant. Le ratio PNB/ habitant est inférieur à celui des autres puissances plus anciennement développées, Amérique et Europe, mais ce qu'il faut prendre en compte l'impact global en termes de rapports de puissance.

Avant d'entrer dans une analyse plus spécifique au cas chinois, il faut rappeler l'arrière plan climato-écologique ou climato-écosystémique qui s'imposera globalement au monde et donc à la Chine dans le demi-siècle à venir: réchauffement des températures, montée du niveau des mers, généralisation des phénomènes extrêmes (sécheresses et tempêtes), diminution dramatique de la biodiversité, diminution du rapport entre ressources terrestres disponibles et consommation de ces ressources.

A l'inverse, on peut anticiper une croissance sinon exponentielle du moins très importante des ressources « artificielles » résultant du développement des sciences et technologies, à usage militaire ou civil. Mais un tel développement, qui doit être financé, ne sera pas à la portée des pays les plus pauvres. Il réstera au contraire l'apanage de la puissance, dont il contribuera à accroitre la prépondérance.

On divisera cet exposé en deux parties: 1. tendances de moyen terme 2. perspectives à court terme.

1.  L'Empire du Milieu sur le moyen terme (15 ans environ)

1.1. Atouts et handicaps

Durant cette période, la Chine ressentira l'effet de facteurs positifs pour lui permettre de jouer un rôle de plus en plus important dans le monde, mais aussi de facteurs négatifs.

Parmi les premiers, citons un niveau d'éducation élevé, une égalité convenable entre le statut des femmes et celui des hommes, une population universitaire, tant au niveau des étudiants que des chercheurs, qui paraît être la première au monde en effectifs comme en qualité. Certains de ces chercheurs sont expatriés en grand nombre dans des pays rivaux de la Chine, notamment les Etats-Unis, mais ils n'ont pas coupé tout lien avec leur origine (au contraire. On parle volontiers d'espionnage. Employons ici le terme de circulation des compétences à travers les réseaux). La Chine ne subit pas non plus, sauf marginalement, le poids d'une religion de combat, l'Islam, qui conduit dans un nombre considérable de pays le développement à se fourvoyer dans des voies sans issues.

Un autre facteur positif est le niveau d'alerte et d'investissement décidé et poursuivi avec opiniâtreté par le gouvernement. La volonté de rattraper les retards pris et d'accéder aux premiers rangs est partout présente, quels que soient les sacrifices en résultant pour la population. L'exemple le plus visible est celui de l'espace, la Lune, Mars, le spatial scientifique et militaire. Mais le domaine le plus connu est surtout celui de l'industrie, où la Chine restera sans doute en grande partie l' « atelier du monde ».

A l'opposé, la Chine ne pourra pas échapper à des facteurs négatifs, déjà présents ou en accroissement sur le long terme. Citons la faiblesse relative des ressources naturelles, tant au plan agricole, énergétique ou à finalité industrielle (sauf l'accès à des ressources minéralogiques encore peut exploitées mais qui devraient se révéler considérables). Dans un autre domaine, il faut mentionner une augmentation sans doute peu contrôlable des pollutions de toutes sortes ainsi que le risque de diminution des ressources en eau à la suite de la fonte des glaciers himalayens. Parmi les facteurs négatifs, on ne peut oublier le poids que représentera longtemps une population d'environ 400 millions de personnes se situant à la limite du minimum vital et qui restera longtemps difficile à résorber. Ajoutons une culture politico-administrative qui, bien qu'ayant eu ses mérites dans le passé, apparaît de plus en plus comme peu adaptée à la gestion des grands systèmes complexes. Elle reste très marquée par la corruption.

1.2. Les relations de la Chine avec sa périphérie sur le moyen terme.

Les deux faits les plus marquants seront une intégration croissante, sur la base gagnant-gagnant, avec les pays du BRICS et ceux de l'Organisation de coopération de Shanghai. A  l'inverse, se développera une situation de guerre de plus en plus froide avec les Etats-Unis et les pays que ceux-ci continueront à dominer, en Asie, dans le Pacifique mais surtout en Europe.

Le BRICS est constitué principalement, sous l'angle du voisinage immédiat de la Chine, par la Russie et l'Inde. Concernant les relations avec la Russie, on peut pronostiquer que dépassant d'inévitables rivalités, les prochaines années verront se mettre en place les éléments d'une quasi symbiose. La Russie dispose en effet de facteurs de puissance qui seront de plus en plus intéressants pour la Chine: vastes territoires, de plus en plus utilisables du fait du réchauffement, accès à des ressources naturelles encore mal exploitées mais considérables, compétences scientifiques et industrielles de premier plan, potentiel militaire enfin qui reste le second du monde après celui des Etats-Unis (ce qui explique d'ailleurs la volonté de destruction de la Russie manifestée par l'Amérique). La population de la Chine, les importants revenus qui lui procure ses activités industrielles tournées vers l'exportation, qui peuvent être craints en Russie, devraient être au contraire utilisés comme monnaie d'échange dans le cadre d'une coopération stratégique convenablement négociée.

L'Inde, plus peuplée que la Chine mais souffrant des mêmes handicaps naturels et de certains qui lui sont propres, comme l'inefficacité de l'appareil politique et administratif, ainsi que d'une soumission bien plus grande à l'influence américaine, ne devait pas pouvoir entretenir, sauf sur des points marginaux, d'importantes coopérations partagées avec la Chine. Quant au Brésil, il sera nécessairement, si les orientations prises par l 'actuelle présidente se poursuivent malgré des offensives américaines de plus en plus forte, un partenaire intéressant au plan diplomatique mais sans grand poids économique.

Le BRICS a décidé dès cette année de mettre en place l'amorce d'une monnaie commune susceptible de se substituer au dollar, non seulement à l'intérieur des pays de la zone, mais dans le cadre des échanges avec des pays volontaires en acceptant le principe. Au delà de cette dédollarisation, qui se poursuivra et s'étendra, le BRICS développera une véritable zone économique et financière commune. Elle ne représentera sans doute pas le même niveau d'intégration que celle ayant cours dans un véritable état fédéral, où même au sein de l'Union européenne, mais elle pourra s'en rapprocher. Par ailleurs, l'intention de BRICS, et notamment de la Chine, est d'ouvrir cette structure à un nombre grandissant de pays désireux d'échapper à la zone dollar.

 

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Dans le cadre du BRICS, éventuellement élargi par le concept d'euroBRICS, un certain nombre de responsables européens souhaiteraient préciser des relations, tant avec la Russie qu'avec la Chine, là encore sur le mode gagnant-gagnant. Ceci pourrait se faire notamment avec le développement du grand programme de liaisons et d'échanges initialisé par la Chine sous le nom de « nouvelle route de la soie ». Mais il est à craindre que l'Europe, y compris dans les décennies prochaines et malgré la perte de puissance de l'Amérique, ne puisse échapper aux efforts de celle-ci pour la maintenir dans sa zone d'influence, en fait dans un statut de quasi-colonisation.

1.3. Les relations avec les Etats-Unis

Le gouvernement fédéral américain, poussé en cela par le lobby militaro-industriel (MIC) très puissant, a toujours eu besoin d'un « ennemi historique  » contre lequel développer des armements de plus en plus sophistiqués. Ce rôle avait été tenu par l'URSS soviétique. A la chute du Mur, il paraissait plus difficile de préparer une guerre intensive contre une Russie de plus en plus effacée sur le plan international. Mais avec l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine, convaincu du crime d'agression par Washington, la reprise d'une mobilisation contre la Russie a pu reprendre. Ceci n'a pas cependant été jugé suffisant par le MIC. Il fallait que l'Amérique se dote d'un second ennemi historique. Ce fut à la Chine qu'échut cet honneur. Certes la modération de cette dernière et sa volonté d'éviter les conflits pouvaient plaider en sa faveur, mais sa puissance économique croissante suffisait, aux yeux de Washington, pour en faire un adversaire à combattre. Le « pivot vers l'Asie Pacifique », décidé par Obama en 2012, s'est traduit par un grand déploiement de moyens diplomatiques et militaires destinés à combattre le poids grandissant de la Chine.

Au sommet du G20 de Brisbane, les propos tenus par Barack Obama à l'Université de Queensland. ont clairement montré que les Etats-Unis utiliseront tous les moyens dont ils disposent, y compris sans doute des moyens militaires, pour empêcher la Chine de menacer l'hégémonie américaine en Asie-Pacifique. Dans cette démarche, l'Amérique voudrait entraîner le Japon, la Corée du Sud et les Philippines, ainsi que l'Australie et à Singapour. Elle tentera aussi, malgré des obstacles plus nombreux, de rallier l'Inde, le Vietnam, la Malaisie et la Birmanie.

Dans les prochaines années, cette hostilité latente, cette guerre froide américano-chinoise, se poursuivra-t-elle? Tout permet de le penser. D'une part la puissance chinoise, soit en son nom propre, soit du fait de ses alliances avec le BRICS, et notamment avec la Russie, ne fera qu'augmenter, pour les raisons évoquées ci-dessus. D'autre part, l'Amérique, contrairement à ce que certains peuvent pronostiquer, conservera des moyens considérables. Elle ne capitulera donc pas devant le bloc BRICS, surtout dans la Pacifique, qu'elle considérera de plus en plus comme essentiel au maintien de sa domination mondiale. Ces moyens seront ceux qui lui ont dans ces dernières années permis de devenir une hyper-puissance, selon le mot de Hubert Védrine.

Inutile d'en faire ici la liste: moyens militaires considérables, potentiel toujours renouvelé en matière de contrôle des réseaux numériques mondiaux et des activités s'y exerçant, ressources intellectuelles hors pair dans le domaine de la recherche scientifique et de ses applications. La Chine, même en conjuguant ses efforts avec ceux de la Russie, ne pourra espérer, dans la période de moyen terme que nous considérons ici, accéder à ce niveau. Elle ne renoncera pas pour autant. Le monde verra donc se poursuivre une guerre d'influence, faite d'avances et de reculs, dont l'issu n'est guère prévisible aujourd'hui.

Les relations pourraient en fait se durcir. D'une part la Chine se sentira de plus en plus sûre d'elle. Mais d'autre part, et ce serait bien plus grave, un régime autoritaire pourrait prendre le pouvoir aux Etats-Unis, n'hésitant pas à engager de vraies actions militaires dans lesquelles la Chine, au moins sans l'aide de la Russie et de ses moyens de projection constamment renforcés, aurait du mal à résister. Mais nous serions dans cette perspective au bord d'une guerre mondiale généralisée.

1.4. Les relations avec le Japon, la Corée du Sud et les pays de l'Asie du sud-est.

Ceux-ci sont généralement considérés comme des alliés des Etats-Unis. Il s'agit d'ailleurs d'alliés de poids, vu la puissance économique qu'ils représentent, puissance cumulée sans doute supérieure à ce jour, en termes de PNB, sinon en terme de population, à celle de la Chine. Mais ces pays sont aussi prudents et ont jusqu'à présent refusé toute confrontation belliqueuse avec la Chine, sauf dans des domaines mineurs relevant de l'incident de frontière. Ils souffrent par ailleurs de difficultés croissantes au plan économique: manque de ressources énergétiques, affaiblissement d'un modèle industriel reposant sur l'exportation, compte tenu des réactions de plus en plus protectionnistes de leurs clients habituels. Il est indéniable que, s'ils jouaient dans certains domaines, malgré la persistance d'inimitiés encore fortes, la carte de coopérations gagnant-gagnant avec la Chine, l'ensemble de la zone en tirerait des avantages.

 

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Les allers et retours imprévisibles de la diplomatie américaine, et surtout sa tendance à exploiter ses alliés officiels au service quasi exclusif de ses intérêts personnels, ne devraient pas améliorer à moyen terme l'influence des Etats-Unis en mer du Japon et dans le sud-est asiatique. On peut penser en fait que s'établira là une sorte de vaste zone-tampon (ou zone de liaison), tirant pour le bénéfice de son propre développement avantage des compétitions américano-chinoises, non seulement dans la région proprement dite, mais dans le reste du monde.

1.5 Les relations avec les pays musulmans continentaux

Nous désignons par ce terme les pays dit de la ceinture des -stans d'Asie centrale, ayant appartenu à la zone soviétique avant la chute de l'URSS. Il faut y inclure le Pakistan résultant du démembrement de l'ancien Empire des Indes. Ces pays comportent de longues frontières communes avec la Chine. Ils pourraient également y entretenir des actions de type terroriste, sur le modèle de ce qui se produit chez les Ouïghours reconnus par le Chine mais qui sont plus la plupart des musulmans nationaliste parfois fanatiques.

Compte-tenu de ces voisinages, le gouvernement chinois a toujours entretenu une grande méfiance à l'égard des pays islamiques. Tout laisse penser qu'elle se renforcera au fil de radicalisations probables. Par ailleurs, de véritables coopérations économiques ont toujours eu du mal à s'y établir. La Chine se rapprochera donc de ce fait davantage encore de la Russie, qui se méfie à juste titre des relations avec les pays de la ceinture des -stans. Les choses changeraient cependant si le projet chinois ou russo-chinois de nouvelle route de la soie se mettait en place. La branche continentale eurasienne de cette route passerait par les -stans, qui se trouveraient de ce fait intégrés de facto à l'alliance économique sino-russe.

1.6. L'empire de l'Empire

Nous désignons ainsi les investissements massifs auxquels la Chine procède dans tous les pays dont les économies sont incapables d'investir par elles-mêmes: Afrique en premier lieu, Amérique Latine mais aussi Europe. Il ne s'agit plus là de la périphérie de l'Empire mais de ses projections à l'échelle du monde. La Chine dispose des capitaux nécessaires du fait que son industrie et son commerce travaillent à bien moindres coûts que ceux des rivaux,. Ceci notamment, mais pas seulement, parce qu'ils emploient des millions de travailleurs pauvres. Mais elle n'est pas seule à le faire. L'Inde et l'Asie du sud-est en font autant, sans accumuler de tels quantités de capitaux exportables. Le gouvernement chinois, qui a la haute main sur les investissements à l'étranger, au lieu de laisser comme partout ailleurs agir des intérêts financiers peu préoccupés de nationalisme, s'est donné une politique déterminée de conquête des éléments stratégiques jugés nécessaires à la construction de la puissance chinoise.

Les pays « bénéficiaires » de ces investissements les accueillent volontiers. Ils y voient un moyen de remplacer des financement, tant publics que privés, que par leur pauvreté, mais aussi souvent par leur laxisme, ils sont devenus incapables d'assumer. Ceci ne se fait pas nécessairement à l'avantage de ces pays sur le long terme. En Afrique, les investissements chinois, par exemple dans le domaine de l'agriculture spéculative, contribuent à ruiner des millions de petits agricultures traditionnels qui n'ont plus qu'une ressource, émigrer vers des mégacités déjà surpeuplées et misérables. De même les équipements portuaires ou routiers pris en charge par la Chine maltraitent encore plus des milieux naturels déjà bien malades. Dans une moindre mesure il en est de même en Amérique du Sud.

Plus généralement, certains pays développés commencent à s'inquiéter de voir des investissements chinois pénétrer des industries et équipements stratégiques. C'est le cas des Etats-Unis. La Chine devra dans les prochaines années tenir compte de réflexes protectionnistes avec lesquels elle sera obliger de négocier, en Europe mais aussi de la part de ses partenaires du BRICS, en premier lieu la Russie. L'enrichissement progressif de la société chinoise diminuera parallèlement les bas salaires et les bénéfices réexportables en résultant. Enfin, dans une partie de l'Asie du sud-est comme au Bangladesh ou même en Inde, de nouveaux employeurs versant des salaires encore inférieurs à ceux de la Chine viendront concurrencer cette dernière dans sa volonté de devenir l'atelier du monde.

 

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On peut prévoir que dans les prochaines années cependant, la Chine ne renoncera pas, par des politiques économiques bien pensées, à se doter d'épargnes capables de mener à l'échelle du monde de véritables guerres économiques. Mais elle le fera sans doute de façon plus subtile qu'aujourd'hui et en acceptant de mener avec les pays partenaires des politiques sur le mode gagnant-gagnant évoqué plus haut. Ceci devrait être particulièrement le cas tout au long des investissements de la nouvelle route de la soie, dont le terminus se trouvera dans la partie la plus riche de l'Europe.

2. Perspectives à court terme

Sur le court terme, autrement dit dans l'immédiat, les relations de l'Empire du Milieu avec le monde sont marquées par divers évènements dont certains pourront rester anodins, d'autres se développer de façon intéressant de façpn significative les questions évoquées dans la première partie de cet article. Nous ne ferons pas ici allusion à la "révolution des parapluies" à Hong-Kong. Elle a au début de l'automne 2014 beaucoup agité les opinions. Certains y ont vu le début de l'indépendance des provinces chinoises contre la main de fer de Pékin. D'autres le résultat de manoeuvres de la CIA pour générer en Chine des "révolutions de couleur" ayant paru si bien réussir dans les pays limitrophes de la Russie. En fait l'agitation est retombée, à la suite sans doute de concessions réciproques. 

Au plan militaire, les armements chinois sont sans comparaison de puissance avec ceux des Etat-Unis. Ceci n'empêche pas ces derniers d'évoquer en permanence une menace militaire chinoise. En permanence également ils accusent la Chine de se préparer à mener une cyber-guerre, prenant par exemple la forme d'une destruction des réseaux électriques(grids) américains. La Chine est périodiquement par ailleurs accusée d'espionnage électronique intensif contre les entreprises et forces armées américaines. L'accusation fait rire quand on connait, à la suite des révélations de Edward Snowden, la façon dont la CIA et la NSA espionnent le monde entier, avec des technologies à l'efficacité sans rivale.

2.1. Le Japon

Le premier des évènements significatifs intervenus récemment intéresse les relations sino-japonaises, envenimées depuis des mois par le conflit de souveraineté concernant les iles Senkaku-Diaoru. La Chine, en revendiquant sa souveraineté sur ces iles, veut affirmer sa volonté de présence, y compris militaire, dans la mer de Chine orientale, dans laquelle, comme puissance côtière, elle a de nombreux intérêts dont pétroliers. Il en est de même du Japon. Celui-ci est appuyé en cela par le Viet-Nam, Taîwan et bien plus prudemment par la Corée du Sud. Mais le principal appui du Japon dans cette affaire est celui des Etats-Unis. Washington revendique, pour sa puissante flotte pacifique, une souveraineté de fait sur l'ensemble du pacifique occidental et de la mer de Chine, hors des zones de compétence exclusive des Etats côtiers, voire dans certains cas chez ces Etats côtiers eux-mêmes, lorsque ceux-ci se sont vu imposer des bases navales. Le « pivot « vers le Pacifique décidé récemment par Barack Obama n'a fait que renforcer l'importance de cette présence aéro-navale et économique américaine dans les parages de la Chine.

La Chine ne peut évidemment que s'en inquiéter. Elle peut légitiment se sentir encerclée. Or au moins sur ce point les relations sino-japonaises devraient s'améliorer. Les deux pays viennent de publier un Accord visant à l'amélioration de leurs relations bilatérales , « Principled Agreement on Handling and Improving Bilateral Relations »", faisant suite à des réunions entres leurs Conseillers nationaux pour la Sécurité, le japonais Shotaro Yachi et le chinois Yang Jiechi. Ce document acte l'engagement des deux puissances à mettre en place des mécanismes de gestion des crises, reposant sur le dialogue et la concertation.

Le revirement japonais semble provoqué en partie par les difficultés internes que rencontre la nouvelle politique économique de libéralisation mise en place par le gouvernement Abe (les « abenomics » ) et le peu de soutien apporté par le gouvernement américain. Pour celui-ci, la concurrence japonaise notamment dans les industries de pointe, demeure une réelle menace. Le Japon peut au contraire espérer, face aux immenses besoins d'investissements engagés par la Chine et la Russie, en avoir une part.

2.2. L'Inde

Les Américains espéraient, pour contraindre l'expansion de la Chine dans le Pacifique, instaurer sous leur égide une grande alliance indo-japonaise. Mais le nouveau gouvernement indien, sous la présidence de Narendra Modi, n'a jamais paru prendre cette proposition au sérieux. L'inde a d'ailleurs plus à craindre de l'expansionnisme technologique américain que de celui de la Chine. En conséquence,à la suite d'une visite de XI Jinping à Dehli, des investissements communs ont été envisagés, dans le domaine des infrastructures et surtout concernant la mise en valeur des territoires frontaliers dans l'Himalaya. Ceci ne fera que conforter la politique de coopération économique et financière décidée au sein du BRICS.

La Chine et l'Inde ont aussi un intérêt stratégique urgent, lutter contre le développement de l'islamise radical au Pakistan. La Chine n'a pas renoncé à développer des coopérations avec ce dernier pays, notamment au plan militaire, mais elle se méfie de plus en plus du danger que représente pour elle et pour l'Inde le développement probable, dans un Pakistan politiquement affaibli voire complice, de territoires entiers visant à devenir de nouveaux califats islamistes.

2.3. La Russie

Dans le conflit entre l'Amérique et la Russie à propos de l'Ukraine, bien que n'ayant pas de sympathie systématique pour les « séparatistes » de la Novorussie, la Chine a refusé de suivre les diktats américains concernant les sanctions contre Vladimir Poutine. Elle a fait beaucoup plus, accepter de signer avec la Russie un mega-contrat gazier permettant à celle-ci d'écouler vers l'Asie des productions désormais interdites de débouché en Europe. La Chine fera beaucoup plus, comme nous l'avons vu dans la première partie de cet article. Elle se positionne désormais au sein du BRICS comme un allié déterminé de la Russie. Moscou et Pékin ont décidé de façon semble-t-il irrévocable de coopérer pour mettre en place les changements profonds dans l'axe du monde, résultant de leur volonté conjointe de dedollarisation.

 

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Les analystes américains considèrent désormais que l'alliance de facto et de jure entre la Russie et la Chine - certains parlent d'un véritable condominion russo-chinois - constitue pour les Etats-Unis une véritable menace existentielle. Ils feront tout notamment pour empêcher que le BRICS ne prenne de l'importance, notamment pour empêcher que l'Europe ne s'en rapproche dans la cadre d'un encore hypothétique projet dit euroBRICS. Mais des progrès en ce sens, fussent-ils minimes se font sans leur accord. Un certain nombre d'opérateurs européens ont désormais accepté de négocier des contrats en monnaie chinoise, le renminbi, et non en dollars, ce qui aurait été impensable voici seulement quelques mois.

2.4. Le Moyen-Orient

Concernant les conflits au Moyen-Orient, la Chine n'a pas pris de positions fermes appuyant l'Amérique, soit dans la guerre contre Daesh, soit dans le soutien à Israël. Elle soutient même l'Amérique au sein du groupe des 6, dans les négociations avec l'Iran visant à interdire à celle-ci l'accès à un armement nucléaire. La Chine qui par ailleurs importe de plus en plus de pétrole du Golfe, ne s'est jusqu'à présent pas opposée à l'alliance séculaire entre le dollar et les pétro-dollars qui ont fait depuis des décennies une des bases de la puissance américaine dans le monde.

Cependant l'impuissance, sinon l'incompétence, de Barack Obama à lutter contre les islamistes radicaux en Irak et en Syrie, pose de plus de problèmes à la Chine. Les récentes élections américaines, mettant en place une majorité au Congrès composée de « faucons » déterminés, ne changeront pas grand chose à l'engagement américain contre Daesh. Elles se limiteront à renforcer la politique anti-russe menée par les Etats-Unis, au sein de l'Otan ou pour leur compte propre. L'islamisme radical ne pourra qu'en profiter au Moyen-Orient. L'US Army ne peut être sur tous les fronts.

La Chine a d'autant plus de raisons de se méfier des Etats-Unis que diverses informations ont montré un financement américain délibéré de plus de 100.000 militants sunnites destinés à déstabiliser le Moyen Orient, et notamment à éviter qu'un axe chiite Iran, Damas et Russie ne se mette en place. Or la Chine ne peut en aucun cas souscrire à cette volonté américaine de déstabiliser le Moyen-Orient, dont elle exporte beaucoup de pétrole.

Cependant, une volonté chinoise d'équilibre entre les principaux acteurs pétro-arabes au Moyen Orient lui imposera très vite des choix difficiles. La Chine se dit allée officielle de l'Arabie Saoudite, à qui d'ailleurs elle vend des armes. Mais elle sait aussi combien celle-ci déstabilise le monde entier en finançant sans compter les mouvements islamiques de par le monde, se référant à un whahabisme radical. L'Europe est la première victime de tels financements, mais ni la Russie ni la Chine n'y échapperont.

La seule façon d'assécher la richesse saoudienne serait de décourager le monde de faire appel à ses réserves pétrolières, en développant notamment des sources concurrentes. Mais la Chine, assoiffée de pétrole et de gaz,  n'est pas prête à prendre de positions efficaces en ce sens. Elle se borne à afficher, conjointement d'ailleurs pour une fois avec les Américains, une volonté (encore d'ailleurs assez théorique) de lutter contre le réchauffement climatique.

   

 

 

Jean Paul Baquiast

Adinolfi présente son livre à Paris

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Sur le "Palais des rêves" d'Ismail Kadaré

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Sur le "Palais des rêves" d'Ismail Kadaré

Ex: http://www.calmeblog.com

ISMAIL KADARÉ,

LE PALAIS DES RÊVES,

traduit de l'albanais par Jusef Vrioni pour les éditions Fayard

 
"Peut-on jamais savoir le pourquoi des choses ici?"

"- L'heure est critique, reprit le Vizir. Le Maître-Rêve peut à nouveau frapper..."

    Un immeuble labyrinthique aux portes innombrables et  abritant des millions de dossiers: le Palais des rêves. Ismail Kadaré prenait quelques risques avec ce roman composé à Tirana de 1976 à 1981:celui de la parabole écrite dans l'ombre gigantesque de Kafka. Le risque politique faillit le mener à un drame semblable à celui qui conclut le roman comme le rappelle l'utile préface d’Éric Faye.

ENTRÉES

    En deux chapitres (LE MATIN, LA SÉLECTION), Kadaré nous introduit à un destin, à un lieu de pouvoir étonnant ainsi qu'à l’histoire d’une très ancienne famille (les Quprili):nous voilà dans un passé (pas aussi lointain qu’on croit à première lecture) de l'Albanie (quand elle appartenait à l’empire Ottoman, immense domaine politique avec une partie asiatique et une autre, européenne).
   Le héros se nomme Mark-Alem (Quprili, même si sa mère  a préféré conserver son nom de jeune fille):au début du roman, il entre au Tabir Sarrail (ou Palais des rêves), un édifice impressionnant et fascinant, abritant des milliers de fonctionnaires gris et besogneux, uniquement occupés à lire et à constituer des dossiers qui répertorient tous les rêves des habitants, dûment collectés dans tout l’Empire pour l’information et le service du Sultan à qui on remet en grande pompe, chaque vendredi, le Maître-rêve ou l’Archirêve. Au début de son parcours, Mark-Alem est installé dans un étroit et sinistre bureau relevant du secteur de la Sélection, secteur important même s’il a moins de prestige que celui de l’Interprétation dont les éxécutants protestent quand on ose les rapprocher des spécialistes de la clef des songes. Mark-Alem est forcément vite tenté par l’Interprétation qu'il rejoindra  à une vitesse exceptionnelle.
  Ce Tabir Sarrail (l’institution la plus mystérieuse de l’Empire -son mystère faisant partie de  son prestige et de son pouvoir (pouvoir du secret, secret du pouvoir, quitte à n'avoir aucun secret)) est un lieu de travail épuisant (et, paradoxalement envoûtant) et surtout un moyen inédit de gouverner qui, au moment du récit, a retrouvé une importance perdue depuis quelques décennies. Nous allons suivre Mark (son "identité" occidentale)-Alem (son "identité" orientale) dans ce monde du contôle et vivre avec lui des moments critiques et tragiques.(1)

  Mark-Alem (vingt-huit ans quand il deviendra soudain puissant) appartient donc a une grande et antique famille qui refusa toujours d'écrire son nom selon l'orthographe ottomane et qui compte encore un Vizir parmi elle. Depuis toujours célèbre et enviée, son destin est pourtant étrange. Elle peut connaître la gloire (cinq de ses membres furent grands vizirs de l’Empire) mais aussi, de façon foudroyante, elle peut se retrouver frappée par de grands malheurs. On ne saurait exclure que le Souverain jalouse cette famille célébrée dans une chanson de geste qui a toujours troublé parce qu'elle est bosniaque et exprimée en serbe...: les rhapsodes capables de l'entonner seront présents au moment le plus sombre du livre : Kadaré leur consacrera de très belles pages, à leur voix en particulier.


COMPOSITION

  9468323328_33e5bb125f_z.jpgOn suit l’initiation de Mark-Alem et les étapes sont aisément repérables malgré le mystère qu’entretient la machine infernale étatique. Deux réceptions (aux chapitres II et VI) se répondent (il y est beaucoup question de la famille Quprili, du Palais des Rêves vu de l’extérieur alors que les autres chapitres nous plongent dans l’antre de l’enfer) et accroissent l’angoisse du lecteur qui partage celle du héros.
  Singulier, le chapitre IV, central, nous montre combien est grand l’empire du Tabir Sarrail: Mark-Alem qui se plaint sans cesse de son nouveau lieu de travail ne supporte pourtant plus un jour de congé et la réalité commune de la vie quotidienne. Sa dépendance en paraît encore plus grande.


 Le mouvement de lecture nous emporte dans un mouvement totalitaire follement centripète.


DU POUVOIR

 Les apparatchiks albanais ne s’y trompèrent pas:cette collection des rêves de tous les sujets de l’Empire, leur acheminement à n’importe quel prix, le premier tri, le secteur de la Sélection puis celui de l’Interprétation, celui qui décide du Maître-Rêve, tout concourt à montrer les ressources et les moyens d’un pouvoir totalitaire inédit dans la mesure où l’inconscient est la chose du monde la mieux à partager par l'État total (“-Pour moi, reprit Kurt, c’est le seul organe de notre État par lequel la part de ténèbres dans la conscience de ses sujets entre directement en contact avec lui) où l’on donne l’illusion d’un pouvoir au peuple (“Certes poursuivit-il, les multitudes ne gouvernent pas, mais elles sont aussi dotées d’un mécanisme à travers lequel elles influent sur toutes les affaires, les vicissitudes et les crimes de l’État, et ce rouage n’est autre que le Tabir Sarrail. “) en échange d’un sentiment de culpabilité terrorisante (et d'inhibition):enfin, et surtout, le pouvoir de l’interprète est sans limite: ” Quiconque a la haute main sur le palais des Rêves détient les clés de l’État.” Son oncle le Vizir lui dit que “C’est un Maître-Rêve qui donna l’idée du grand massavre des chefs albanais à Monastir.(…). C’est également un Mâitre-Rêve qui entraîna la révision de la politique envers Napoléon et la chute du grand vizir Youssouf. Les cas de ce genre ne se comptent plus….”Il ajoute : “S’il [le directeur du Tabir, apparemment modeste et dépourvu de tout titre, passe pour rivaliser en puissance avec nous, les plus influents vizirs…(…), c’est qu’il dispose d’un redoutable pouvoir, celui qui ne se fonde pas sur les faits."(j'ai souligné). Il est même possible que certains Maîtres-Rêves soient falsifiés, ce qui exige tout un travail d'analyse par une section spéciale.
  Les moments de terreur de Mark-Alem devant l’étendue et les risques de sa tâche permettent à Kadaré de nous faire entrer dans un système dément au charme de termitière que personne pourtant ne veut quitter et qui quadrille tout l’Empire en  passant au crible (aux critères évolutifs) tout ce que le citoyen ne sait pas sur lui-même....

LE NOM ET LE RÊVE FATAL

 Le nom de Quprili est rien d'autre "que la traduction du mot URA, le pont, venant lui-même d'un vieux pont à trois arches de l'Albanie centrale édifié à l'époque où les Albanais étaient encore chrétiens, et dans les fondations duquel avait été emmuré un homme.(...)Un de leurs aïeux prénommé Gjon, qui avait travaillé comme maçon sur ce pont, avait hérité après son achèvement, en même temps que des souvenirs du meurtre, du nom de Ura."(2) 

Pendant son travail de Sélection Mark-Alem était tombé sur le texte d'un rêve qu'il avait travaillé avec hésitation:" Un terrain abandonné au pied d'un pont; une espèce de terrain vague, de ceux où l'on jette les détritus. Parmi les ordures, la poussière, les éclats de lavabos brisés, un vieil instrument de musique à l'espect insolite, qui jouait tout seul dans cette étendue déserte, et un taureau, apparemment mis en furie par ces sons, qui mugissait au pied du pont..."

Entre ces deux faits apparemment et réellement indépendants se joue l'épisode criminel du livre:Kurt Quprili en sera la victime sous les yeux de ses proches parents dont le Vizir et Mark-Alem qui avait laissé passer ce rêve...

ORIGINALITÉ

Il faut reconnaître que Kadaré soutient la comparaison (inévitable) avec d’illustres prédécesseurs:aussi bien dans son évocation de l’espace labyrinthique du Tabir Sarreil dans lequel s’égare souvent Mark-Alem (un mélange de désorientation et de lisse où fenêtres et portes ont un rôle vertigineux- le pouvoir annexe même votre errance) que dans la restitution de l’instabilité du héros passant de l’angoisse à l’euphorie (son psychisme est bouclé à double tour et ne connaît que deux affects) et parvenant, par dépendance ,  à nier la beauté du monde extérieur sauf à la dernière page, quand il est trop tard-il a oublié trop vite le genre humain. Si, avec ces copistes et ces copistes de copistes, il est impossible de ne pas penser à Kafka et même aux images hallucinées et injectées de vérité d’Orson Welles dans la gare d’Orsay (3), il reste que les étagements, les empilements de dossiers, les subtilités des catégories de classement, les hiérarchies entretenues entre les êtres sont remarquablement décrits comme sont rigoureusement mis en scène les moyens d’asservissement par l’inertie. Avec talent, Kadaré parvient à évoquer en même temps la crise et le fond de grise inertie répétitive et monotone d’où elle émerge. La solidarité des deux en est aveuglante. Systémique comme on ne disait pas à l'époque.

Kadaré élargit le domaine de réflexion sur la littérature de la répression et de la manipulation, sur les rouages de la machine paranoïaque (où tout est test, épreuve), sur la logique du sacrifice (la mort d’un parent étant le minimum requis par la machiavélique autorité) et sur celle de l’ambivalence dans le régime totalitaire.

La machine paranoïaque immatérielle, si elle a trouvé ses moyens techniques inédits, a-t-elle trouvé son Orwell, son Zinoviev, son Kadaré?

  Rossini, le 13 juillet 2013

NOTES

(1) Il y a bien une Histoire du Tabar et les mots de Kadaré auront eu sans doute beaucoup d'échos :"Ce n'est un secret pour personne, dit-il, que le Tabar Sarrail se trouvait, voici quelques années, sous l'influence des banques et des propriétaires de mines de cuivre, alors que plus récemment, il s'est rapproché du clan du Cheikh ul-Islam."

(2) On sait que l'un des autres romans de Kadaré a pour titre LE PONT AUX TROIS ARCHES.

(3) Sur lequel il est de bon ton de cracher depuis toujours, surtout quand on a écrit une pitoyable adaptation de JACQUES LE FATALISTE..

Westliche Gesellschaften zerfallen

Auflösung: Westliche Gesellschaften zerfallen − und die Leitmedien werfen Nebelkerzen

Markus Gärtner

Westliche Gesellschaften sehen sich mit explodierenden Schulden, wachsenden sozialen Spannungen sowie Korruption und der Aushöhlung des Rechts einer zunehmenden Auflösung ausgesetzt. Die Medien im Mainstream versuchen derweil, uns mit Ablenkung und Manipulation so lange wie möglich bei Laune zu halten.

Die USA Today berichtete in der laufenden Woche, die Unterhosen-Theorie von Ex-Notenbankchef Alan Greenspan beweise, dass es um die Konjunktur in Amerika fabelhaft steht. Das ist genauso irreführend wie eine Schlagzeile in der WELT, die uns weißmachen will, dass die US-Wirtschaft »von Rekord zu Rekord« eilt, während die Beteiligung der erwerbsfähigen Amerikaner auf den tiefsten Stand seit Jahrzehnten fällt und feste Jobs immer öfter durch miserabel bezahlte temporäre Beschäftigungen ersetzt werden – auch hierzulande.

Die Zeitung USA Today erinnert an die Theorie von Alan Greenspan – dem Pionier des billigen Geldes und des monetären Dschihad – wonach die Verkäufe von Herren-Unterwäsche in guten Zeiten stabil bis glänzend sind. So meldet »Hanes«, eine der führenden Marken in der Welt der Herren-Unterhosen, zweistellige Zuwächse bei Umsatz und Gewinn im dritten Quartal.

Dass es außer dem Wetter und der Jahreszeit triftige Gründe dafür gibt, warum sich Menschen in allen Teilen der Welt dieser Tage wärmer anziehen als sonst, das wird im Mainstream-Blätterwald entweder vernachlässigt, verzerrt, oder gar nicht berichtet. So wie die wahren Gründe dafür, dass immer mehr Wähler in Europa zu Parteien außerhalb des Mainstreams überlaufen.

Mehr:

http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/deutschland/markus-gaertner/aufloesung-westliche-gesellschaften-zerfallen-und-die-leitmedien-werfen-nebelkerzen.html

Le pivot géographique de l'histoire

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Le pivot géographique de l’histoire

par Philippe Raggi

Ex: http://fortune.fdesouche.com

Pour saisir les enjeux actuels, un petit détour sur une des cartes de Halford J. Mackinder ne manque pas d’intérêt.
Quelques éléments d’explication : Mackinder nous dit : « La prise de contrôle de la région terrestre centrale par une nouvelle puissance se substituant à la Russie, ne tendrait nullement à réduire l’importance géographique de la position pivot ». (1)
Reprenant les mots de Mackinder et en poursuivant la logique de son propos à l’aune de la géopolitique récente et en cours, nous pourrions avancer ceci :
Si une puissance particulière parvenait à renverser la Russie, ou à la contrôler, celle-ci  pourrait constituer un péril menaçant la liberté du monde pour la seule raison qu’elle ajouterait une façade océanique aux ressources du Grand continent – un accès aux mers chaudes – avantage qui demeure jusqu’à présent interdit à l’occupant russe de la zone-pivot.

Pour trouver quelle est cette « puissance particulière », il suffit d’observer ce qui se passe dans le Rimland, cette ceinture de la zone-pivot (Heartland). Quelle est la puissance qui place ses pions dans presque tous les pays de cette zone ? Quelle est la puissance qui agit et resserre cette ceinture année après année ?

Cette « puissance particulière » tend, présentement, à contenir au plus serré la région-pivot, ne lui laissant plus aucune profondeur stratégique, plus aucune zone d’influence ; même immédiate. Les Russes n’auraient donc pas le droit à une Doctrine Monroe contrairement aux États-Unis qui seuls auraient ce privilège.
 
Ce serait donc, appliquée à l’échelle du monde, la fameuse « destinée manifeste », une sorte de droit moral des États-Unis à ce qui ne peut être qualifié autrement que… d’impérialisme. Ce serait même, à lire certains, une situation de fait mais opérée néanmoins contre son gré ! (2)
Halford J. Mackinder a défini dès l’orée du XXème siècle une constante de l’Histoire (3). Force est de constater que cette constante oriente de façon manifeste la politique des Etats-Unis sur le continent Euro-Asiatique depuis 1945. En observant aujourd’hui, avec recul, tant la stratégie de « Containment » de George Keenan, que celle du « Rollback » de John Foster Dulles, l’on s’aperçoit qu’elles ne visaient en fait pas tant l’Union Soviétique et son régime communiste (4) mais bien plutôt la Russie, en tant que terre de la zone-pivot.
 
Depuis 1992, en Europe, les États-Unis, via l’OTAN notamment, mais aussi par d’autres organismes (5), ont fait reculer vers l’Est les limites du Heartland ; il est à noter que les ex-républiques de l’Union Soviétique sont à présent quasiment toutes dans son escarcelle.
 
Dans ce mouvement vers l’Est, une de ces ex-Républiques est à cet égard cruciale : l’Ukraine. Celle-ci permet à la Russie un accès direct à la Méditerranée. Il en est de même de la Géorgie. Ainsi, ces deux pays ont-ils subi ou subissent des « soubresauts ». Et dans cette fermeture de la Méditerranée, en Asie mineure, il y a la Turquie, laquelle est déjà dans l’orbite de puissance étasunienne (OTAN et Union Européenne aux forceps).
 
En Asie centrale, l’Afghanistan a subi les affres de cette action de contention américaine vis-à-vis de la Russie et ce depuis 2001. Reste un autre pays crucial : l’Iran. Et si on lit bien les stratèges de Washington, l’action prônée pour ce pays n’est pas « directe » ; il ne s’agit pas d’affronter militairement Téhéran (hard power) mais bien plutôt de ménager les Ayatollahs et d’influer sur une population plus malléable (smart power) afin qu’un terrain d’entente puisse advenir (6).
 
En fin de boucle, en Extrême-Orient, le Japon demeure depuis 1945 une base militaire avancée des États-Unis dans la région. Quant à la Corée du Sud, elle reste encore sous orbite étasunienne, confortée par l’épouvantail que représente Pyongyang.
 
Toujours dans cette stratégie de puissance en action, dans ce mouvement pour la maîtrise du Heartland, il y a un écueil de taille : la Chine. Ce pays, nous dit Mackinder, serait à même de devenir un péril pour le monde (the yellow peril) si d’aventure il venait à dominer, à vassaliser la Russie. Mais Pékin a bien d’autres ambitions que de prendre le « chemin du Nord », au-delà de l’Amour, ce fleuve-frontière de 4 400 kilomètres.
 
La Chine a, en effet, d’autres préoccupations que de devenir, dans un futur proche, ce « péril jaune » dont parle Mackinder. Pékin se concentre plutôt sur :
- le contrôle à long terme de son pouvoir dans ses provinces (risque d’autonomie, de séparatismes),
- sa maîtrise de la zone des neuf points dans la Mer de Chine méridionale (risque de conflits avec ses voisins immédiats (vietnamiens, philippins, taïwanais, etc.),
- la conservation voire le développement de son collier de perles entre son territoire et les zones de production d’hydrocarbures,
- la mise en œuvre des retours sur ses investissements en Afrique.
 
La Chine représente donc malheureusement pour les États-Unis, une pièce non maîtrisée, non maîtrisable, une impasse ; elle doit être contournée, tout en étant maîtrisée indirectement via la politique de l’énergie hydrocarbure ; il s’agit de tenir les robinets…
 
Pour finir ces quelques réflexions et commentaires sur la carte de Halford J. Mackinder, rappelons sa formule ; une formule choc, une formule répétée à l’envie et qui résume notre propos ci-dessus : « Qui contrôle le cœur du monde (Heartland) commande à l’île du monde (Heartland + Rimland), qui contrôle l’île du monde commande au monde ». Cette carte de 1904 explique bien, par l’intégration du temps long de l’Histoire sur la géographie physique, les mouvements géopolitiques contemporains. Ainsi, les finalités de tel ou tel acteur géopolitique se découvrent-elles, naturellement.
 
Nonobstant, l’analyse géopolitique ne doit pas être un paraclet mais plutôt un levier pour une politique de puissance face à tel ou tel Hégemon du moment… Acteur ou sujet, victime ou bourreau, Ecce Stato.
 
Notes :
 
(1) Halford John Mackinder, The geographical pivot of History, paru dans The Geographical Journal, Vol. 23, n°4, p.437.
(2) Cf. les propos de Niall Ferguson sur les États-Unis comme « Empire malgré-lui ». Doté d’un esprit brillant, Ferguson, auteur entres autres livres de Colossus ; The price of America’s Empire, est somme toute bienveillant vis-à-vis des États-Unis ; ainsi l’excuse-t-il de ses méfaits commis à travers le monde. Ferguson est, faut-il le souligner, débiteur de Washington…
(3) On (re)lira, fort à propos, le livre d’Aymeric Chauprade intitulé « Géopolitique ; constantes et changements dans l’Histoire » paru aux Éditions Ellipses en 2000 et réédité plusieurs fois depuis. On pourra se documenter également avec le livre référence d’Alfred T. Mahan De l’influence de la puissance maritime dans l’Histoire 1660-1783 et particulièrement dans son introduction. Mahan y évoque justement la question des « constantes ».
(4) Ce fut, en définitive, un argument pour naïfs, un levier du « Softpower », une façon d’amener à soi une population d’Europe occidentale à juste titre effrayée, au sortir de la seconde guerre mondiale.
(5) L’Union Européenne, par exemple, mais aussi le FMI, etc.

(6) Cf. Joseph Nye, théoricien de cette analyse des stratégies de puissance ; stratégies mises en œuvre magistralement (il faut être juste et honnête) par les États-Unis.

Philippe Raggi

Feronia e i culti femminili legati alle acque

Intervento di Renato Del Ponte al convegno "Feronia e i culti femminili legati alle acque" organizzato a Verona il 4 Maggio 2012

dimanche, 30 novembre 2014

Aymeric Chauprade lance l’Institut du Monde Multipolaire

Le géopoliticien Aymeric Chauprade lance l'Institut du Monde Multipolaire

Le géopoliticien Aymeric Chauprade lance l’Institut du Monde Multipolaire

29/11/2014 – PARIS (NOVOpress) 

Ex: http://fr.novopress.info

De retour de Moscou il a prononcé un discours à la Douma, le Parlement russe, sur le règlement de la situation ukrainienne, le géopoliticien Aymeric Chauprade, par ailleurs député européen depuis mai 2012 sous les couleurs du Front National, a annoncé jeudi 27 novembre la création d’un « Institut du Monde Multipolaire », think tank géopolitique lié au site www.realpolitik.tv, qu’il a créé il y a 4 ans et qui a fidélisé un vaste public.

Selon les termes de son communiqué, « l’Institut du Monde Multipolaire sera basé en France, auto-financé par ses membres et ne recevra aucun financement extérieur. Il fonctionnera à peu de frais dans le but de produire des contenus pouvant stimuler la pensée politique française. Des spécialistes des relations internationales venant d’horizons divers y développeront une analyse réaliste fondée sur la prise en compte des réalités identitaires, démographiques, civilisationnelles et géoéconomiques. L’IMM se concentrera sur l’analyse du nouveau monde multipolaire et en particulier sur la place de la civilisation européenne et de ses nations dans le nouvel environnement international. »

Steeds meer Europeanen verliezen vertrouwen in gevestigde partijen en media

Steeds meer Europeanen verliezen vertrouwen in gevestigde partijen en media

Willekeur van de staat en uitbuiting door de politieke en financiële elite leidt tot immense vertrouwenscrisis


De huidige politieke en financiële elite dreigt een ongekende sociale en maatschappelijke crisis in Europa te veroorzaken.

In Europa is een maatschappelijke omwenteling ophanden die angstvallig wordt onderdrukt en doodgezwegen door de gevestigde orde, maar die onstuitbaar lijkt. Een voormalige journalist van het Duitse Handelsblatt schrijft dat overal in Europa de mensen hun vertrouwen kwijtraken in bestaande politieke partijen en reguliere media, omdat die hen een beeld voorspiegelen dat steeds minder overeenkomt met de vaak harde realiteit. In dat kader was er vandaag in Den Haag opnieuw een harde botsing tussen de politiek correcte rasopportunisten van de PvdA en de maatschappelijke realisten van de PVV.

Vertrouwen in instituten implodeert

Markus Gärtner was jarenlang correspondent in China namens het Handelsblatt. De ‘immense vertrouwenscrisis’ die er volgens hem is tussen het gewone Chinese volk en de communistische partij komt voort uit het feit dat er geen enkel instituut is dat de gewone man en bedrijven beschermt tegen de willekeur van de staat. In Europa gaat het hard dezelfde kant op, stelt hij.

‘Het resultaat is een samenleving waarin de leden buiten de eigen vier muren nauwelijks nog iemand vertrouwen. Wij gaan die kant op, zodra het vertrouwen in onze instituten –partijen, de regering, vakbonden, media en het rechterlijke macht- verder implodeert.’

Uitgeperst, genegeerd en beroofd van keuzes

‘Steeds meer mensen hebben het gevoel dat ze worden uitgeperst, genegeerd, van veel keuzes beroofd en tegen een muur zijn opgelopen, bijvoorbeeld door de Centrale Banken die hen met mini-rentes sluipenderwijs onteigenen,’ vervolgt Gärtner.

‘Of door de (politieke) partijen, die een corrupte oud-premier uit Luxemburg tot president van de EU-Commissie bombarderen, die voor een machtswellustig en gecentraliseerd bureaucraten-Europa staat dat door steeds minder mensen wordt gewild, en die met honderden bedrijven minibelastingen is overeengekomen, terwijl de fiscus dwars door het continent jacht maakt op private belastingbetalers en hen steeds meer de duimschroeven aandraait.’

Aanhoudende economische crisis

Terwijl de Europeanen gebukt gaan onder een blijvende economische crisis kunnen zij tegelijkertijd de instituten niet langer vertrouwen, vooral niet omdat er –behalve het aanzetten van de geldpersen- nauwelijks iets tegen die crisis wordt ondernomen. De gevolgen: sociale spanningen en splijtingen, vertrouwenscrises, sluipende onteigening en afkalvende arbeidsmarkten, mede omdat steeds meer banen laag worden betaald, waardoor ook de financiële zekerheid van de mensen verdwijnt.

Onder Europese jongeren is de werkloosheid al jaren twee keer zo hoog als hun aandeel in de arbeidsmarkt. Toch kraait er amper een haan naar. Voor miljoenen mensen begint het beroepsleven met een verwoestende valse start, maar in plaats dat de media daar dagelijks over berichten en zich erover beklagen dat een complete generatie verloren dreigt te gaan, hebben de kranten en internetmedia het uitsluitend over een zogenaamde terugkeer van de economische groei.

Banken wurgen burgers

Europa heeft anno 2014 echter een samenleving gekregen waarin je tot je 30e amper meer een vaste baan krijgt –en in veel gevallen ook daarna niet- en vanaf je 40e geen hypotheek meer om een eigen woning te kopen of te bouwen. De Britse Daily Mail berichtte deze week dat de banken steeds meer kredietaanvragen van klanten rond hun 40e levensjaar afwijzen, omdat die onder de huidige voorwaarden tot en met hun pensioen zouden moeten aflossen. En dat vinden de banken te onzeker.

De geldmanagers verzinnen uitvluchten zoals het wijzen op de strengere kapitaaleisen die hen na het begin van de financiële crisis in 2008 werden opgelegd, nadat ze de hele financiële wereld willens en wetens in één groot casino hadden veranderd, om vervolgens door de belastingbetaler te worden gered. Die dat niet wilde, maar daar door de overheid toe gedwongen werd, met de huidige afbraak van de gezondheidszorg en sociale zekerheid als gevolg.

Woede over slechte vooruitzichten

In de paar jaar tussen werkloosheid na de studie en het starten van een gezin ‘belonen’ diezelfde banken ons met minder kredieten, en de kredieten die wel worden verstrekt komen met krankzinnig hoge rentes. Wie het niet lukt door deze molen heen te worstelen, wordt later ook nog eens geconfronteerd met negatieve rente over zijn eigen (spaar)geld, hogere belastingen (maar niet voor de multinationals), slechte vooruitzichten op een vaste aanstelling, en de almaar groter wordende waarschijnlijkheid tot zijn 70e te moeten doorwerken.

Vindt de gevestigde orde het nog vreemd dat bijna overal de protesten, de woede tegen de massamedia, de instellingen en de politieke kaste toenemen. Zelfs in het flegmatieke Duitsland sluiten in steeds meer steden duizenden mensen zich aan bij demonstraties van bijvoorbeeld de pas opgerichte PEGIDA-beweging, die zich verzet tegen de door de politiek gesteunde islamisering en massale instroom van honderdduizenden asielzoekers en immigranten.

Journalisten aangevallen

Net als in het Amerikaanse Ferguson werden ook in Duitsland journalisten van de grote media aangevallen. Velen uitten zo hun frustraties over de valse, misleidende berichtgeving van deze media, die uitsluitend nog dienst lijken te doen als propagandakanalen van de pro-Brusselse, pro-islamitische gevestigde orde, en geen enkel oog meer hebben voor de zorgen en lasten van de gewone man.

Gärtner schrijft dat journalisten weliswaar niet aangevallen zouden moeten worden, want ‘wij hebben deze beroepstak nodig voor de democratie. Maar het is voorstelbaar dat zulke woede opkomt.’

Burgers ervaren groot onrecht

De oorzaken voor deze woede en de toenemende polarisering zijn volgens hem bekend: de stapsgewijze vernietiging van de middenklasse, de ontwaarding van ons (spaar)geld, de buitensporige belasting-onrechtvaardigheid, falende strategieën tegen de aanhoudende crisis in Europa, de groeiende vluchtelingen- en vreemdelingenstroom, de enorme invloed van grote bedrijven en banken op onze volksvertegenwoordiging, hoge prijzen voor voedsel en energie, die mede worden veroorzaakt door ongebreidelde speculaties en een snel groeiende stroom nieuw geld uit de ECB, waardoor onze rekeningen blijven oplopen, terwijl onze lonen en uitkeringen daar ver bij achterblijven.

Gemanipuleerd nieuws en corrupte elite

De gezaghebbende econoom Thomas Piketty rekende uit dat een eerlijk belastingstelsel in veel gevallen in één klap een einde zou maken aan de tekorten op de begroting. Maar ook hij kreeg vanwege zijn voor het establishment onaangename boodschap de wind van voren.

‘Zolang het bij ideologisch gemotiveerde ‘terechtstellingen’, gemanipuleerde nieuwsberichten en de corrupte elite blijft, vallen er nauwelijks verbeteringen te verwachten,’ concludeert Gärtner. ‘Bijvoorbeeld het afzetten van Jean-Claude Juncker in Brussel zou een geloofwaardig begin zijn.’ (1)

PvdA en PVV botsen weer over de islam

Over ideologische terechtstellingen gesproken: vandaag gebeurde dat in onze eigen regeringsstad, waar opnieuw de PVV het moest ontgelden, deze keer bij monde van PvdA-minister van Sociale Zaken Lodewijk Asscher, die het ‘verwerpelijk’ noemde dat de PVV wil dat de islam – ‘een staatsondermijnende totalitaire ideologie die het Vrije Westen de oorlog heeft verklaard’- niet meer wordt toegelaten tot de Ridderzaal.

De schoffering door de socialisten is wellicht het beste in historisch perspectief te plaatsen. Dan zou de PVV pakweg 75 jaar geleden Kamervragen hebben gesteld over het opkomende Nazisme, en eveneens gewaarschuwd hebben voor deze ‘staatsondermijnende totalitaire ideologie’. En zou een verontwaardigde Asscher erop hebben gewezen dat we de grenzen niet voor de Nazi’s mogen sluiten, want zij hebben tenslotte evenveel recht op hun eigen mening als wij.

Laten we hopen dat de gevolgen van zo’n onthutsend naïeve en realiteit-ontkennende houding deze keer niet zo dramatisch zullen zijn als toen. De kansen op een goede afloop worden met dit soort wereldvreemde politici aan het roer echter wel minder en minder.


Xander

(1) KOPP
(2) NU

Der Aufstand des Volkes

Der Aufstand des Volkes

von Georg Immanuel Nagel

Ex: http://www.blauenarzisse.de

Unruhen-Text2_clip_image002.jpgEs bewegt sich etwas in deutschen Landen und ganz Europa. Immer mehr Menschen trauen sich gegen den staatlichen Gesinnungsterror und die linke Zivilreligion aufzubegehren.

Ob aktionistische Jugendbewegungen wie die Identitären oder große Protestgruppen wie HoGeSa und PEGIDA, immer mehr Menschen gehen für ihre Anliegen auf die Straße. Ihre Wünsche und Sorgen werden seit Jahrzehnten von Politik und Medien ignoriert und es sieht nicht danach aus, dass sich das ändern wird. Ganz im Gegenteil: Mit dem wachsenden Widerstand gegen Masseneinwanderung und Islamisierung wurde nur die Repression gegen das eigene Volk und die aufgeblähte Propaganda immer weiter verstärkt.

Der Punkt, wo die Menschen sagen: Jetzt reicht es!

Die Umvolkung soll mit aller Gewalt durchgepeitscht werden. Multikulti und „diversity“ gehören zu den wichtigsten Punkten auf der Staatsagenda. Das Innenministerium agiert nur noch als Schirmherr der Asylwirtschaft. Und als ob man sonst keine echten Probleme hätte, wird man zu all dem auch noch ununterbrochen mit Gender– und Homopropaganda terrorisiert. Außerdem hat es erste Priorität, dass Kleinkinder über Analsex und Gangbang unterrichtet werden.

Die Deutschen sind brave Bürger, die bereit sind vieles auszuhalten. Zu vieles! Wir haben alle sehnsüchtig auf den Punkt gewartet, wo es endlich auch ihnen einmal zu viel wird, und er scheint nun erreicht zu sein. Die derzeitigen Bilder waren noch vor einem Jahr völlig undenkbar. Dass man sich an das Jahr 1989 erinnert fühlt, kommt nicht von ungefähr.

Antifa in der Krise

Offenbar scheint der neue Zeitgeist auch bei denen angekommen zu sein, die seit jeher nur infantil Revolution gespielt haben und stets nur die nützlichen Idioten des transatlantischen Parteien– und Wirtschaftsklüngels gewesen sind. Die „Antifaschisten“ sind nur eine verblödete Stiefeltruppe, die glänzend dazu benutzt werden konnte, die herrschenden Verhältnisse mit Gewalt gegen Andersdenkende zu unterstützen. Der Zulauf zu diesem Kindergartenverein scheint mittlerweile abzuebben.

So jammert ein „Antifaschist“ auf indymedia: „Immer mehr Demos/​Kundgebungen, dafür aber immer weniger TeilnehmerInnen. Der Antifaschismus und deren Unterkategorien, wie z.B. der Antikapitalismus verfällt immer mehr zum Freizeit-​Hobby oder Event, wo man gelegentlich mal vorbeischaut. Diese Entwicklung ist besonders in Berlin zu beobachten. Damals noch die Hochburg mit seinen linken SzeneKiezen ala Kreuzberg, Friedrichshain, Prenzlauer Berg oder Neukölln. Heute läuft dort nur noch wenig produktives.“ (sic!) Woran das bloß liegen mag? Vielleicht daran, dass alle diese einstigen „SzeneKieze“ mittlerweile afro-​orientalisch dominierte Ausländerghettos geworden sind?

Ausländer sind nicht wirklich links

Außerdem ist der anonyme Schreiber auch wütend „auf unsere nichtdeutschen Mitmenschen, welche sich so gut wie gar nicht an antifaschistischen Aktionen beteiligen, obwohl gerade sie die ersten wären, welche unter den Rechten-​Strukturen leiden würden. Enttäuscht bin ich auch über unsere Kurdischen GenossInnen, welche nur auf unsere Demos kommen, wenn Ihre Interessen im Mittelpunkt stehen. Wenn es z.B. ums Nazi blockieren geht, sieht man da nur sehr wenige Personen auf der Straße.“ (sic!)

Mittlerweile hat also offenbar auch bereits die linksradikale Szene kapiert, dass sich die fremden Parallelgesellschaften hauptsächlich für sich selbst interessieren. Die Deutschen sind für sie nur dummes Arbeitsvieh, das fleißig in die Sozialtöpfe einzahlen soll. Ausländer wählen nicht links, weil ihnen die Homo-​Ehe oder der Feminismus ein ernstes Anliegen wären. Im Gegenteil sind ihre Kulturen sehr traditionell und sie verachten all diese Ideologien und somit auch die weichgespülten Deutschen. Sie unterstützen jedoch linke Parteien und Gruppen, weil links immer rückhaltlose Ausländerbejubelung und Islam-​Apologetik bedeutet.

Die Revolution steht rechts

Der herbeigesehnte Aufstand der Massen kommt nun langsam in Bewegung und diese Bewegung geht nach rechts. Entgegen der allgemeinen, eingebildeten Nazi-​Hysterie heißt das nicht Radikalismus und Gewalt, sondern einfach eine Rückkehr zum gesunden Menschenverstand. Es ist normal sein Land zu lieben, seine Kultur zu schätzen und den Wunsch zu haben, dass das eigene Volk fortbesteht und nicht ausgetauscht wird. Die Deutschen wollen wieder ein deutsches Deutschland. Sie haben die einfach nicht mehr zu ignorierende Islamisierung und die Verachtung ihrer eigenen Regierung satt. Sie wollen das echte Deutschland zurück, in dem ihre Familien glücklich leben können.

Und wieder weht das Panier von 1848 über den Köpfen, nicht nur wenn gerade einmal Fußballweltmeisterschaft ist. Ja, ich muss zugeben, ich bin tief ergriffen, wenn ich die Bilder sehe, wie Tausende sich friedlich versammeln, um für Deutschland einzustehen. Und wieder sind es die Farben Schwarz-​Rot-​Gold die Freiheit verheißen. Es sind die Farben der Revolution, die Farben der deutschen Demokratiebewegung, die Farben der Deutschen. Zum Glück darf ich das jetzt schon als junger Mensch erleben!

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Vídeo: programa Disenso sobre “La nueva derecha francesa”

Alberto Buela conductor del programa entrevista a Tristán Mordel, periodista, escritor y director del Canal online TV Liberté en París, Francia. Desarrolla lo que es la nueva derecha francesa en la actualidad.

Zbigniew Brzezinski, “Le vrai choix”

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Zbigniew Brzezinski, “Le vrai choix”

par Vincent Satgé

Ex: http://fortune.fdesouche.com

 

 

Le vrai choix, L’Amérique et le reste du monde fut publié alors que les États-Unis étaient engagés dans l’opération Iraqi freedom. Au vu des tensions internationales qui ont accompagné cettecampagne militaire, on pouvait raisonnablement attendre de Zbigniew Brzezinski qu’il choisisse avec précaution les formules et les tournures à employer. Peine perdue car, dès l’introduction, ce dernier expose sa thèse crûment : « Notre choix ? Dominer le monde ou le conduire » [1].

Appelant de ses vœux une « communauté internationale d’intérêts partagés » sous supervision américaine, il se plaçait ainsi dans une position intermédiaire assez inconfortable, fustigeant les influents néoconservateurs comme les colombes libérales.

Zbigniew Brzezinski est habitué à être sous le feu des critiques. Détenteur d’un doctorat de l’Université d’Harvard, il s’est surtout fait connaître pour avoir été le principal conseiller des affaires étrangères de Jimmy Carter lors de la campagne présidentielle de 1976.

Une fois l’élection remportée, il fut de 1977 à 1981 son conseiller à la Sécurité nationale durant une période agitée (particulièrement lors de l’échec de l’opération Eagle Claw visant à libérer les diplomates américains pris en otage en Iran).

Depuis, il a notamment exercé la fonction de conseiller au Center for Stategic and International Studies (CSIS) ainsi que de professeur de relations internationales à la Johns Hopkins University à Washington D.C.

Quelles sont les options qui restent aux Etats-Unis s’ils souhaitent conserver leur rang mondial ?

S’il a publié de nombreux ouvrages (Illusion dans l’équilibre des puissances en 1977 ou L’Amérique face au monde co-écrit en 2008 avec Brent Scowcroft), Zbigniew Brzezinski est surtout connu pour Le grand échiquier (1997). Il y détaille notamment les alternatives dont disposaient les Etats-Unis pour maintenir leur influence sur l’Europe et l’Asie, clés du contrôle sur le reste du monde. Seul défaut de cet ouvrage qui fit date : il ne couvre pas la période postérieure au 11 septembre, évènement qui a considérablement réorienté la politique étrangère des Etats-Unis.

actualité,géopolitique,livre,stratégie,géostratégie,politique internationale,zbigniew brzezinski,brzezinski,états-unisLe Vrai Choix, à l’inverse, nous livre un regard plus actuel sur les options qui restent aux Etats-Unis s’ils souhaitent conserver leur rang mondial.

Le raisonnement de Zbigniew Brzezinski peut être dès lors décomposé en trois temps. Il constate tout d’abord que le choix de la domination n’est pas, à moyen ou long terme, possible ni même profitable aux États-Unis. Il va ensuite s’interroger sur la manière pratique d’exercer un leadership sur les affaires mondiales. Enfin, il pointe les faiblesses institutionnelles qui risquent de mettre à mal la mise en œuvre de la diplomatie américaine.

La guerre contre le terrorisme ainsi que l’unilatéralisme amoindrissent la sécurité des États-Unis

La position géographique privilégiée des États-Unis les a souvent amenés à considérer leur sécurité comme définitivement acquise. Encadrés par des voisins peu puissants, placés entre l’Océan Pacifique et l’Océan Atlantique, les États-Unis étaient quasiment en situation d’insularité jusqu’à la Guerre Froide. Une fois le rival soviétique disparu, le sentiment d’invulnérabilité repris le dessus jusqu’aux attentats du 11 septembre.

Le monde et les États-Unis prirent ainsi définitivement conscience que la mondialisation permet aux menaces de s’affranchir des distances, du fait de la prolifération des technologies ou du terrorisme le plus « artisanal » qui soit. Face à ce nouveau défi, la réaction politique des Américains ne fut, pour l’auteur, clairement pas à la hauteur. « L’insécurité peut être socialement désagréable, elle doit être politiquement gérable » [2].

Ainsi les pouvoirs publics ont-ils investi énormément sur des dispositifs tels que le bouclier anti-missile, oubliant que le type d’attaque que ce dernier prévient est rendu improbable par les représailles que courrait l’État agresseur. Un attentat terroriste, par contre, pourrait causer des dégâts matériels aussi importants tout en empêchant de répliquer et de neutraliser l’organisation responsable. Le meilleur moyen de se prémunir des attaques qui visent le territoire américain reste de renforcer les capacités des services de renseignement.

Par ailleurs, cette lutte contre le terrorisme doit être accompagnée d’un effort d’identification de la menace. Il apparaît en effet absurde de désigner le terrorisme comme l’ennemi en ce sens qu’il ne s’agit que d’une « technique meurtrière d’intimidation », utilisée par tous types de mouvements [3] (les attentats suicides, de 1981 à 2001, auraient ainsi majoritairement été menés par les Tigres Tamouls du Sri Lanka, marxistes donc s’opposant aux religions).

Derrière le terrorisme, c’est l’acte politique qu’il s’agit de comprendre. Or, sur ce point, « les États-Unis ont montré une extraordinaire réticence à prendre en compte la dimension politique du terrorisme et à restituer celui-ci dans son contexte politique » [4].

Outre la guerre contre le terrorisme, c’est bien les interventions unilatérales qui mettent en péril la sécurité des États-Unis. Le discours du Président G. W. Bush à l’académie de West Point le 1er juin 2002, a largement justifié le concept d’« attaque préemptive » (lorsqu’un acteur estime qu’un autre État est sur le point de mener une action offensive) à l’encontre d’« États voyous ».

Une telle attitude sur la scène mondiale ne peut qu’entraîner une détérioration des rapports avec les Européens et donner à penser que la guerre contre le terrorisme peut être réduite à une initiative exclusivement américaine aux fortes connotations anti-musulmanes.

Le « conflit des civilisations » de Samuel Huntington adviendrait alors à titre de prophétie auto-réalisatrice. Au final, la sécurité des États-Unis seraient encore moins garantie vu que « l’acquisition clandestines d’armes de destruction massive prendrait vite le rang de priorité parmi les États déterminés à ne pas se laisser intimider. Ils trouveraient là une incitation supplémentaire à soutenir les groupes terroristes, lesquels, animés par la soif de vengeance, seraient alors plus enclins que jamais à utiliser, de façon anonyme, ces armes contre l’Amérique » [5].

Bref, on passerait du paradigme MAD (mutual assured destruction) de la Guerre Froide à celui de SAD (solitary assured destruction) ce qui pour Zbigniew Brzezinski s’assimile à une « régression stratégique ».

Loin de poursuivre dans une posture dominatrice et isolante, les États-Unis doivent redéfinir leur position sur la scène internationale.

Le premier volet de cette redéfinition concerne l’identification des zones sensibles de la planète. La première est celle des « Balkans mondiaux » [6] qui, avec le Moyen-Orient en particulier, doit être traitée avec le plus grand soin sous peine de détériorer les relations entre les États-Unis et l’Europe et les États-Unis et le monde musulman. Vient ensuite l’Asie qui est « une réussite économique, un volcan social et une bombe politique » [7], constat plus que jamais d’actualité avec les rivalités économiques et territoriales exacerbées, sans parler de vieux contentieux historiques (colonisation du Japon et timide repentir pour ses crimes de guerre ; relations indo-chinoises ; conflit latent entre le Japon et la Russie à propos des îles Kouriles et Sakhaline ; le dossier nord-coréen ; Taïwan, « 23e province chinoise »).

Une approche régionale sur tous ces points chauds devrait permettre une résolution (et une prévention) des conflits qui y sévissent, surtout de ceux dont on parle peu. L’auteur pointe ainsi la question assez peu posée du Cachemire, occulté par le conflit israélo-arabe. Avec 1,2 milliards d’habitants, deux États nucléaires et des populations très sensibles aux rengaines nationalistes, la zone mérite plus d’attention que celle dont elle bénéficie actuellement.

Les États-Unis ont besoin d’alliés… et réciproquement

Une fois les situations à risques identifiées, les États-Unis ont besoin d’alliés pour y faire face. Selon Zbigniew Brzezinski, le seul partenaire digne de ce nom est, à la vue de son potentiel politique, militaire et économique, l’Union européenne. Leur association, au-delà de l’utilité pratique, permettrait de désamorcer les critiques d’unilatéralisme (ou au moins de les affaiblir).

Ensemble, Europe et États-Unis sont « le noyau de la stabilité mondiale ».

Cela ne veut pour autant pas dire que leur entente aille de soi. Deux menaces planent au-dessus de leur entente cordiale. Les questions de défense et le « partage du fardeau » sont primordiales. Les Américains se plaignent souvent du manque d’investissement des Européens dans leurs dépenses militaires, tandis que le Vieux Continent dénonce souvent sa tutelle américaine.

Toutefois l’un autant que l’autre sortent gagnant du statu quo. En effet, l’Europe ne doit sa cohésion interne qu’à la présence américaine tandis que la prééminence américaine ne pourrait s’accommoder d’une Europe militairement autonome.

L’observation se vérifie surtout dans des régions telles que le Moyen-Orient (qui accueillerait l’Europe à bras ouvert vu la détérioration des rapports avec les États-Unis) ou encore l’Amérique latine (qui a des liens historico-culturels importants avec l’Espagne, la France et le Portugal).

La seconde entrave à un rapprochement du couple Europe-Etats-Unis concerne la question des règles qui sous-tendent l’ordre mondial. Brzezinski le reconnaît sans détour : « c’est en fonction de son utilité ponctuelle que telle ou telle doctrine est mise en œuvre de façon sélective [...] Pour le monde extérieur, le message est clair : lorsqu’un accord international contredit l’hégémonie américaine et pourrait brider sa souveraineté, l’engagement des Etats-Unis en faveur de la mondialisation et du multilatéralisme atteint ses limites » [8]. Ainsi fut-ce le cas pour le protocole de Kyoto ou encore la Cour pénale internationale.

Pour parvenir à ses fins, l’Amérique doit s’évertuer à sauvegarder des institutions démocratiques et capables de produire du consensus sur la diplomatie à mener.

Selon Zbigniew Brzezinski, l’évolution de la composition ethnique des États-Unis risque, à terme, de compliquer la définition de la politique étrangère américaine. En effet, si le pays à longtemps été dominé par une majorité WASP (White Anglo-Saxon Protestant), la progression des communautés tierces qui réclament et qui obtiennent une reconnaissance politique est un phénomène tendant à s’amplifier.

Ainsi la victoire du Président J. F. Kennedy en 1960 (seul président catholique des États-Unis à ce jour), la nomination d’Henry Kissinger au poste de secrétaire d’État (réfugié juif d’origine allemande) en 1973, ou encore celle de Colin Powell au même poste en 2001 en sont divers exemples (la présidence Obama n’étant pas citée car postérieure à l’écriture de l’ouvrage).

La diplomatie américaine pourrait bien devenir un exercice de haute voltige politique compte tenu de l’évolution des composantes de la société.

Le bât blesse lorsque chaque communauté vise, à travers des groupes de pression, à faire prévaloir son influence sur celle des autres. Avec la banalisation de « groupes de veto ethniques », la diplomatie américaine pourrait bien devenir un exercice de haute voltige politique (voire impossible à réaliser).

Que ce soit par le vote d’amendements au Congrès, le financement de campagnes électorales ou encore la constitution de comités parlementaires autour d’intérêts ethniques, la politique étrangère des États-Unis est sensible aux revendications infra-nationales. La Maison Blanche pourrait être, hors campagne électorale, assez peu concernée : seulement, c’est bien le Congrès qui vote le budget (et l’affectation des aides financières internationales montre d’ailleurs assez fidèlement le poids de chaque groupe particulier).

Ainsi, plutôt que d’être une synthèse ne satisfaisant personne, la politique extérieure des États-Unis devrait s’efforcer de rester bâtie sur un compromis visant l’intérêt général de l’Amérique. D’aucuns avancent que la politique étrangère du Canada, rôdé à gérer une société multiculturelle, pourrait constituer un modèle à suivre pour les États-Unis. Seulement ces derniers, à l’inverse de leur voisin, exercent des responsabilités internationales d’une ampleur totalement différente.

En outre, le rôle de « nation indispensable » tenu par les États-Unis met en péril le caractère démocratique de leurs institutions. Lorsqu’ils ont accédé au statut de grande puissance au sortir de la Seconde Guerre mondiale, un appareil administratif imposant s’est mis en place afin d’assumer les nouvelles responsabilités du pays à l’international (représentations diplomatiques, directions des forces et des bases à l’étranger, services de renseignement…).

Cette « bureaucratie impériale », sous la conduite de l’exécutif américain, est en principe contrebalancée par la surveillance du Congrès (qui vote ses crédits et organise des comités sur son activité). Seulement, dans des périodes politiquement troubles, il arrive que le Congrès lâche la bride de l’exécutif.

Ce fut le cas en 2002 lorsque les parlementaires abandonnèrent le droit de déclarer la guerre à l’Irak au Président des États-Unis. Cette procédure a, ponctuellement mais indiscutablement, brisé l’équilibre des pouvoirs constitutionnels américains. Le même constat peut être fait avec le Patriot Act du 26 octobre 2001 qui a réduit l’étendue du pouvoir judiciaire (en particulier les écoutes effectuées sur demande gouvernementale). Au final, l’hégémonie des États-Unis peut menacer leur propre démocratie autant que leur mixité sociale toujours plus hétérogène peut entraver leur capacité à décider et mettre en œuvre leur diplomatie.

Si Zbigniew Brzezinski défend le multilatéralisme à moyen-terme, il reconnaît la nécessité d’agir parfois de manière unilatérale.

Le vrai choix semble, de prime abord, assez révélateur de l’époque où il a été rédigé. Si Zbigniew Brzezinski défend le multilatéralisme à moyen-terme, il reconnaît la nécessité d’agir parfois de manière unilatérale. S’il reconnaît que les États-Unis ont un discours sur la mondialisation trop frappé de messianisme, il n’hésite pas à vilipender les élites russes et européennes qui seraient tout autant dans l’excès dans leurs critiques (on notera avec amusement que deux Français, Jean Baudrillard et Pierre Bourdieu pour ne pas les citer, sont particulièrement visés).

Enfin, la « destinée manifeste » est à ce point intégrée dans le raisonnement de l’auteur qu’il n’hésite pas à conclure sur ces quelques lignes qui ont de quoi faire hausser les sourcils : « « Laissez rayonner vos lumières devant les hommes afin qu’ils voient vos bonnes œuvres » [9]. Que rayonne l’Amérique. » [10]

Lorsque l’on a accepté ces nombreuses réserves, il nous reste un ouvrage très bien structuré aux raisonnements pertinents, documentés et toujours d’actualité. Pour ne rien gâcher, l’auteur a, avec l’arrivée au pouvoir de Barack Obama, gagné son pari.Les Etats-Unis ont, ces dernières années, favorisé le leadership au détriment de la domination unilatérale. Reste à savoir s’il s’agit d’un changement de doctrine définitif ou bien, comme l’avance Serge Sur, d’« une stratégie à plus long terme de reconfiguration de la puissance américaine et de reconstruction d’une hégémonie durable » .

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Notes :

[1] « Le vrai choix », Zbigniew Brzezinski, Ed° Odile Jacob, mars 2004, p.12

[2] Ibid, p.34

[3] Robert Pape, “Dying to kill us”, New York Times, 22 septembre 2003

[4] « Le vrai choix », Zbigniew Brzezinski, Ed° Odile Jacob, mars 2004, P.53

[5] Ibid, p.57

[6] « Le grand échiquier », Zbigniew Brzezinski, Ed. Bayard Jeunesse, 1997 : “Région instable qui s’étend approxiamtivement du canal de Suez au Sinkiang et de la frontière russo-kazakh au Sri Lanka”.

[7] « Le vrai choix », Zbigniew Brzezinski, Ed° Odile Jacob, mars 2004, p.146

[8] Ibid, p.203

[9] Évangile selon Saint Matthieu, 5 : 14-16

[10] Serge Sur, « Les nouveaux défis américains », Questions internationales, n°64, novembre-décembre 2013

Le Vrai choix – L’Amérique et le reste du monde

Odile Jacob

Viktor Orbán, Premier ministre hongrois et nouveau visage de l'Ennemi selon Washington

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Viktor Orbán, Premier ministre hongrois et nouveau visage de l'Ennemi selon Washington

Auteur : F. William Engdahl
Ex: http://zejournal.mobi

Le refus du Premier ministre Viktor Orbán et de son parti dirigeant, Fidesz, de se joindre à la nouvelle Guerre froide menée contre la Russie par les États-Unis et l'Europe — d'abord en acceptant la traversée de son territoire par le gazoduc paneuropéen South Stream, mais aussi à travers sa politique cinglante contre les banques et compagnies énergétiques étrangères — a déclenché toutes les alarmes dans les capitales occidentales.

Pour F. William Engdahl, la question qu'il faut désormais poser est la suivante : la Hongrie sera-t-elle la prochaine cible d'une tentative de changement de régime financée par les USA et l'Union européenne ?

Depuis quelque temps, la Hongrie et son Premier ministre populiste et nationaliste Viktor Orbán sont dans la ligne de mire des élites politiciennes de Washington. Quel péché a donc commis M. Orbán ? Ne pas avoir courbé l’échine sous les diktats souvent destructeurs de la Commission européenne ; et chercher à définir une identité nationale hongroise. Mais le plus grave de ses péchés est son rapprochement croissant avec la Russie et sa méfiance envers Washington, matérialisés par un accord conclu avec Gazprom pour laisser passer par la Hongrie le gazoduc South Stream, qui doit relier la Russie à l’Union européenne.

Orbán lui-même a parcouru un long chemin politique depuis 1998, année où il devint Premier ministre de Hongrie, l’un des deux plus jeunes que ce pays ait élus à cette fonction. À cette époque, il avait supervisé, malgré l’opposition de la Russie, l’entrée de la Hongrie dans l’Otan — en même temps que la Pologne et la République tchèque — et dans l’Union européenne. Durant ce mandat de Premier ministre effectué en des temps où l’économie de l’UE était beaucoup plus prospère qu’aujourd’hui, Orbán réduisit les impôts, abolit les droits d’inscription à l’université pour les étudiants qualifiés, augmenta les allocations maternelles et attira l’industrie allemande avec une main-d’œuvre hongroise bon marché. L’un de ses « conseillers » états-uniens était James Denton, lié à Freedom House, une ONG de Washington impliquée dans les révolutions colorées. Orbán était alors le chouchou des néoconservateurs de Washington. En 2001, il reçut le « prix de la Liberté » de l’American Enterprise Institute, un groupement néoconservateur.

Pourtant, en 2010, après avoir passé six ans dans l’opposition, Orbán fit son retour, doté cette fois d’une majorité retentissante par l’intermédiaire du Parti hongrois d’union civique (connu sous le nom abrégé de Fidesz). Dans les faits, Fidesz disposait d’une majorité de 68 % au Parlement, ce qui lui assurait tous les votes nécessaires pour modifier la Constitution et adopter de nouvelles lois, ce dont il ne se priva pas. Ironiquement, dans une logique typique de paille et de poutre, l’administration Obama et le Parlement européen lui reprochèrent d’avoir doté Fidesz d’un pouvoir excessif. Orbán fut accusé par Daniel Cohn-Bendit et les Verts européens de prendre pour modèle le Venezuela du président Hugo Chávez. Le moins qu’on puisse dire est qu’il ne respectait pas le cahier des charges bruxellois à l’usage des hommes politiques européens obéissants. Dans l’Union européenne, on se mit à diaboliser Fidesz et Orbán, faisant passer le premier pour la version hongroise du parti Russie unie et le second pour le Poutine magyar. C’était en 2012.

Et maintenant, la situation devient réellement préoccupante pour les atlantistes et l’UE, car Orbán vient de passer outre aux exigences européennes d’interrompre la construction du grand gazoduc russe South Stream.

Le gazoduc russe South Stream et le gazoduc germano-russe Nord Stream garantiraient à l’Union européenne un approvisionnement en gaz tout en contournant le conflit en Ukraine, ce à quoi Washington s’oppose farouchement, pour des raisons évidentes.

En janvier 2014, le gouvernement de M. Orbán a annoncé un accord financier de 10 milliards d’euros avec la Société nationale russe d’énergie nucléaire pour rénover l’unique centrale nucléaire de Hongrie, située à Paks. Conçue selon la technologie russe, cette centrale avait été construite sous l’ère soviétique.

Cette annonce éveilla l’attention de Washington. Il en fut de même à l’été 2014, lorsque Orbán critiqua les États-Unis, observant qu’ils avaient échoué à résoudre la crise financière mondiale qu’ils avaient eux-mêmes provoquée par le truchement de leurs banques. Il fit à cette occasion l’éloge de la Chine, de la Turquie et de la Russie, qu’il considérait comme des modèles plus positifs. En des termes assez proches de ceux que j’ai souvent employés, il déclara que les démocraties occidentales « risquent, dans les prochaines décennies, de se révéler incapables de conserver leur compétitivité, et paraissent vouées au déclin à moins qu’elles ne parviennent à se transformer profondément ».

Non content de cela, Orbán est parvenu à libérer la Hongrie de plusieurs décennies d’une catastrophique mise sous tutelle par le Fonds monétaire international. En août 2013, le ministre hongrois de l’Économie déclara qu’il avait réussi, au moyen d’une « politique budgétaire disciplinée », à rembourser les 2,2 milliards d’euros que le pays devait au FMI. Finies les privatisations forcées et les conditionnalités exorbitantes exigées par le FMI ! Le président de la Banque centrale hongroise exigea alors du FMI la fermeture de tous ses bureaux à Budapest. En outre, et comme l’avait aussi fait l’Islande, le Procureur général de Hongrie assigna en justice les trois Premiers ministres des gouvernements précédents en raison du niveau criminel d’endettement dans lequel ils avaient plongé la nation. C’était un précédent qui ne manqua pas de provoquer des sueurs froides dans quelques capitales, à Washington ou à Wall Street.

Mais l’alarme la plus retentissante fut sonnée pour de bon lorsque Orbán et son parti Fidesz, en même temps que leurs voisins autrichiens, donnèrent le feu vert à la construction du gazoduc russe South Stream sans se soucier des protestations de l’Union européenne, qui avançait que ce projet était contraire à ses lois. Es lebe die österreichisch-ungarische Energiemonarchie ! (Vive la monarchie énergétique austro-hongroise ! »), proclama Orbán lors d’une rencontre avec Horst Seehofer, ministre-président de Bavière, le 6 novembre à Munich.

Il n’en fallait pas plus pour que les élites états-uniennes déclenchent immédiatement l’alerte. Le New York Times, soutien très zélé de l’establishment, fit passer en « une » un éditorial intitulé « Le glissement dangereux de la Hongrie ». « Le gouvernement du Premier ministre hongrois Viktor Orbán, y déclarait-on, dérape vers l’autoritarisme et défie les valeurs fondamentales de l’Union européenne — et tout le monde le laisse faire. »

En ces termes, le Times révélait la véritable raison de cette panique à Washington et à Wall Street : « Encore une fois, la Hongrie a témoigné de son mépris pour l’Union européenne en faisant passer, lundi dernier, une loi autorisant la traversée du territoire hongrois par le gazoduc russe South Stream. Cette nouvelle loi est une violation flagrante de l’ordre donné en septembre dernier par l’Union européenne à tous ses États membres de refuser la construction de South Stream, ainsi que des sanctions économiques imposées par l’Union européenne et les États-Unis contre la Russie à la suite des actions de ce pays en Ukraine. Au lieu de protester du bout des lèvres contre ces mesures antidémocratiques, l’Union européenne ferait mieux d’ordonner elle aussi des sanctions contre la Hongrie. Et Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, devrait user de son pouvoir pour obliger M. Navracsics à démissionner ». Tibor Navracsics vient d’être nommé à Bruxelles commissaire européen à l’Éducation, à la Culture, à la Jeunesse et aux Sports, fonction dont on cherche en vain le rapport avec les gazoducs.

Et maintenant, nous pouvons nous attendre à voir le National Endowment for Democracy et les ONG de service soutenues par les États-Unis trouver une bonne excuse pour organiser des manifestations de masse contre Fidesz et Orbán afin de punir ceux-ci de leur crime impardonnable : chercher à délivrer la Hongrie de la situation démente qu’ont créée les États-Unis en Ukraine.


- Source : F. William Engdahl

Ripensare Gentile e Gramsci

 

DIEGO FUSARO e MARCELLO VENEZIANI: Ripensare Gentile e Gramsci

samedi, 29 novembre 2014

Betoging, Brussel, 30 november 2014

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Neoliberal Violence in the Age of Orwellian Nightmares

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The Struggle Against Dystopia

Neoliberal Violence in the Age of Orwellian Nightmares

by HENRY A. GIROUX
Ex: http://www.counterpunch.org

The shadow of Orwell’s nightmarish vision of a totalitarian society with its all-embracing reach of surveillance and repression now works its way through American politics like a lethal virus. Orwell’s dystopian apparition of a totalitarian society with its all-embracing reach of surveillance and repression has come to fruition, reshaping the American body politic in the guise of a poorly orchestrated Reality TV show. As Orwell rightly predicted, one of the more significant characteristics of an authoritarian society is its willingness to distort the truth while simultaneously suppressing dissent. But Orwell was only partly right. Today, rather than just agressively instill a sense of fear, dread and isolation, contemporary totalitarian commitment also wins over large number of individuals through appeals to our most debased instincts projected on to hapless others. Our lurid fascination with others’ humiliation and pain is often disguised even to ourselves as entertainment and humor, if perhaps admittedly a little perverse. Under the new authoritarianism fear mixes with the endless production of neoliberal commonsense and a deadening coma-inducing form of celebrity culture. Huxley’s Soma now joins hands with Orwell’s surveillance state.

State terrorism works best when it masks the effects of its power while aggressively producing neoliberal commonsense through diverse cultural apparatuses in order to normalize the values and conditions that legitimate its reign of terror. For instance, Umberto Eco argues that one element of authoritarianism is the rise of an Orwellian version of newspeak, or what he labels as the language of “eternal fascism,” whose purpose is to produce  “an impoverished vocabulary, and an elementary syntax [whose consequence is] to limit the instruments for complex and critical reasoning.”   Dwight Macdonald, writing in the aftermath of World War II and the horrors of the Nazi Holocaust, argues that as more and more people are excluded from the experience of political agency and exhibit “less and less control over the policies” of their governments, ethics is reduced to the status of mere platitudes and politics becomes banal.  What has become clear to many Americans is that the electoral system is bankrupt. As the political process becomes more privatized, outsourced, and overrun with money from corporations and billionaires, a wounded republic is on its death bed, gasping for life.   In addition, as the state becomes more tightly controlled, organized, and rationalized by the financial elite, politics and morality are deprived of any substance and relevance, thus making it difficult for people to either care about the obligations of critical citizenship or to participate in the broader landscape of politics and power. Far easier to wax ironic or cynical.

For Orwell, the state was organized through traditional forms of authoritarian political power. What Orwell could not have imagined was the reconfiguration of the state under a form of corporate sovereignty in which corporations, the financial elite, and the ultra-rich completely controlled the state and its modes of governance. Hyper-capitalism was no longer merely protected by the state, it has become the state. As is well known, the fossil fuel companies, megabanks, and defense industries such as Boeing, General dynamics Northrop Grumman, and Lockheed Martin now control the major seats of political power and the commanding institutions necessary to insure that the deeply anti-democratic state rule in the interests of the few while exploiting and repressing the many. This was recently made clear by a Princeton University scientific study that analyzed policies passed by the U.S. government from 1981 to 2002 and discovered that vast majority of such policies had nothing to do with the needs and voiced interests of the American people. As the authors pointed out, “the preferences of the average American appear to have only a minuscule, near-zero, statistically non-significant impact upon public policy.”[1] Put bluntly, the study made clear that the opinions of the public per se simply do not count. The study concluded that rather than being a democracy the United States had become an oligarchy where power is effectively wielded by “the rich, the well connected and the politically powerful, as well as particularly well placed individuals in institutions like banking and finance or the military.”[2]

As a result of this mode of governance, individual and social agency are in crisis and are disappearing in a society in which 99 percent of the public, especially young people and minorities of class and color are considered disposable. At a time when politics is nation-based and power is global, the rulers of the Orwellian state no longer care about the social contract and make no compromises in their ruthless pursuits of power and profits. The social contract, especially in the United States, is on life support as social provisions are cut, pensions are decimated, and the certainty of a once secure job disappears. The new free-floating global elite are unrestrained by the old rules of politics and not only refuse to make any political concessions, they also no longer believe in long-term social investments and are more than willing to condemn those populations now considered disposable to a savage form of casino capitalism.

Isolation, privatization, and the cold logic of a mad version of neoliberal rationality have created new social formations and a social order in which it becomes difficult to form communal bonds, deep connections, a sense of intimacy, and long term commitments. In the manner of Huxley’s cautionary forewarning, people now participate willingly in their own oppression. Neoliberalism has created a society of ruling brutes for whom pain and suffering are now viewed as entertainment, warfare a permanent state of existence, and militarism as the most powerful force shaping masculinity. Politics has taken an exit from ethics and thus the issue of [3]social costs is divorced from any form of intervention in the world. This is the ideological script of political zombies who, as Alain Badiou points out, now control a lifeless version of democracy. Atomization, emotional self-management, and the ideology of self-interests are the curse of both neoliberal societies and democracy itself. Terror now takes the form of the atomization of individual agency and the politics of a moral coma.[4] Poverty, joblessness, low wage work, and the threat of state sanctioned violence produce among many Americans the ongoing fear of a life of perpetual misery and an ongoing struggle simply to survive. Collective paralysis now governs American society, reinforced by a fixed hedonism. Risk taking is individualized through a shameless appeal to resilience.[5] Insecurity coupled with a climate of fear and surveillance dampens dissent and promotes a kind of ethical tranquilization fed daily by the mobilization of endless moral panics, whether they reference immigrants allegedly storming American borders or foreign terrorists blowing up shopping centers. Such conditions more often than not produce withdrawal, insecurity, paranoia, and cynicism rather than rebellion among the American populace.

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Americans now live under a form of casino capitalism that revels in deception, kills the radical imagination, depoliticizes the public, and promulgates what might be called an all-embracing punishing state. Idealism and hope for a better future has been replaced by a repressive disciplining machine and a surveillance state that turns every space into a war zone, criminalizes social problems, and legitimates state violence as the most important practice for addressing important social issues. The carceral state and the surveillance state now work together to trump security over freedom and justice while solidifying the rule of the financial elite and the reigning financial services such as banks, investment houses, and hedge funds, all of which profit from the expanding reach of the punishing state. Americans now live in what Robert Jay Lifton once described as a “death-saturated age”[6] as political authority and power have been transformed into a savage form of corporate governance and rule. The United States has moved from a market economy to a market society in which all vestiges of the public good and social contract are viewed with disdain and aggressively eliminated.

The basic elements of casino capitalism and its death wish for democracy are now well known: government should only exists to protect the ruling elite; self-interest is the only organizing principle of agency, risk is privatize; consumption is the only obligation of citizenship; sovereignty is market-driven; deregulation, privatization, and commodification are legitimate elements of the corporate state; market ideology is the template for governing all of social life, exchange values are the only values that matter, and the yardstick of profit is the only viable measure of the good life and advanced society. With the return of the new Gilded Age, not only are democratic values and social protections at risk, but the civic and formative cultures that make such values and protections central to democratic life are being eviscerated. At the heart of neoliberalism in its diverse forms is the common thread of breeding corporate and political monsters, widespread violence, the decimation of political life, and the withdrawal into private

We are witnessing the emergence of new forms of repression that echo the warnings of Aldous Huxley and reach deeply into the individual and collective psyches of the populace. Extending Huxley’s analysis, I want to argue that under regimes of neoliberalism, material violence is matched by symbolic violence through the proliferation of what I call disimagination machines. Borrowing from Georges Didi-Huberman’s use of the term, “disimagination machine,” I extend its meaning to refer to images, along with institutions, discourses, and other modes of representation that undermine the capacity of individuals to bear witness to a different and critical sense of remembering, agency, ethics, and collective resistance.[7] The “disimagination machine” is both a set of cultural apparatuses extending from schools and mainstream media to an idiotic celebrity culture and advertising apparatus that functions primarily to undermine the ability of individuals to think critically, imagine the unimaginable, and engage in thoughtful and critical dialogue. Put simply, to become critically informed citizens of the world.

Neoliberalism’s disimagination machines, extending from schools to print, audio, and screen cultures, are now used to serve the forces of ethical tranquilization as they produce and legitimate endless degrading and humiliating images of the poor, youthful protesters, and others considered disposable. The public pedagogy and market-driven values of neoliberalism constitute a war zone that suppresses any vestige of critical thought while creating the conditions and policies for expanding the boundaries of terminal exclusion. Viewed as unworthy of civic inclusion, immigrants, youth, protesters and others deemed alien or hostile to the mechanizations of privatization, consumption, and commodification are erased from any viable historical and political context. Such groups now fill the landscape of neoliberalism’s dream world. Vast numbers of the American public are now subject to repressive modes of power that criminalize their behavior and relegates them to those public spaces that accelerate their invisibility while exposing them to the harsh machinery of social death.

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The neoliberal politics of disposability with its expanding machineries of civic and social death, terminal exclusion, and zones of abandonment constitute a new historical conjuncture and must be addressed within the emergence of a ruthless form of casino capitalism, which is constituted not only as an economic system but also a pedagogical force rewriting the meaning of common sense, agency, desire, and politics itself. The capitalist dream machine is back with huge profits for the ultra-rich, hedge fund managers, and major players in the financial service industries. In these new landscapes of wealth, exclusion, and fraud, the commanding institutions of a savage and fanatical capitalism promote a winner-take-all ethos and aggressively undermine the welfare state while waging a counter revolution against the principles of social citizenship and democracy.

Politics and power are now on the side of lawlessness as is evident in the state’s endless violations of civil liberties, freedom of speech, and the most constitutional rights, mostly done in the name of national security. Lawlessness wraps itself in repressive government policies such as the Patriot Act, the National Defense Authorization Act, Military Commissions, and a host of other legal illegalities. These would include the “right of the president “to order the assassination of any citizen whom he considers allied with terrorists,”[8] use secret evidence to detain individuals indefinitely, develop a massive surveillance panoptican to monitor every communication used by citizens who have not committed a crime, employ state torture against those considered enemy combatants, and block the courts from prosecuting those officials who commit such heinous crimes.[9] The ruling corporate elites have made terror rational and fear the modus operandi of politics.

Power in its most repressive forms is now deployed not only by the police and other forces of repression such as the 17 American intelligence agencies but also through a predatory and commodified culture that turns violence into entertainment, foreign aggression into a video game, and domestic violence into goose-stepping celebration of masculinity and the mad values of militarism. The mediaeval turn to embracing forms of punishment that inflict pain on the psyches and the bodies of young people, poor minorities, and immigrants, in particular, is part of a larger immersion of society in public spectacles of violence. Under the neo-Darwinian ethos of survival of the fittest, the ultimate form of entertainment becomes the pain and humiliation of others, especially those considered disposable and powerless, who are no longer an object of compassion, but of ridicule and amusement. Pleasure loses its emancipatory possibilities and degenerates into a pathology in which misery is celebrated as a source of fun. High octane violence and human suffering are now considered consumer entertainment products designed to raise the collective pleasure quotient. Brute force and savage killing replayed over and over in the culture now function as part of an anti-immune system that turns the economy of genuine pleasure into a mode of sadism that saps democracy of any political substance and moral vitality, even as the body politic appears engaged in a process of cannibalizing its own youth. It gets worse. The visibility of extreme violence in films such as John Wick (2014) and The Equalizer (2014) offer one of the few spaces amid the vacuity of a consumer culture where Americans can feel anything anymore.

Needless to say, extreme violence is more than a spectacle for upping the pleasure quotient of those disengaged from politics; it is also part of a punishing machine that spends more on putting poor minorities in jail than educating them. As American society becomes more militarized and “civil society organizes itself for the production of violence,”[10] the capillaries of militarization feed on and shape social institutions extending from the schools to local police forces. The police, in particular, have been turned into soldiers who view the neighbourhoods in which they operate as war zones. Outfitted with full riot gear, submachine guns, armoured vehicles, and other lethal weapons imported from the battlefields of Iraq and Iran, their mission is to assume battle-ready behaviour. Is it any wonder that violence rather than painstaking neighbourhood police work and community outreach and engagement becomes the norm for dealing with alleged ‘criminals’, especially at a time when more and more behaviours are being criminalised? Is it any wonder that the impact of the rapid militarization of local police forces on poor black communities is nothing short of terrifying and symptomatic of the violence that takes place in advanced genocidal states? For instance, according to a recent report produced by the Malcolm X Grassroots Movement entitled Operation Ghetto Storm, “police officers, security guards, or self-appointed vigilantes extra judicially killed at least 313 African-Americans in 2012…This means a black person was killed by a security officer every 28 hours.” The report suggests that ‘the real number could be much higher’.[11] Michelle Alexander adds to the racist nature of the punishing state by pointing out that “There are more African American adults under correctional control today — in prison or jail, on probation or parole — than were enslaved in 1850, a decade before the Civil War began.”[12] Meanwhile the real violence used by the state against poor minorities of color, women, immigrants, and low income adults barely gets mentioned, except when it is so spectacularly visible and cruel that it cannot be ignored as in the case of Eric Garner who was choked him to death by a New York City policeman after he was confronted for illegally selling untaxed cigarettes.

The authoritarian state empties politics of all vestiges of democracy given that the decisions that shape all aspects of the commanding institutions of society are now made largely in private, behind closed doors by the anonymous financial elite, corporate CEOs, rich bankers, the unassailable leaders of the military-industrial complex, and other kingpins of the neoliberal state. At the same time, valuable resources and wealth are extracted from the commons in order to maximize the profits of the rich while the public is treated to a range of distractions and diversions that extend from “military shock and awe overseas” to the banalities of a commodified culture industry and celebrity obsessed culture that short-circuits thought and infantilizes everything it touches. In the end, as Chomsky points out this amounts to an attempt by a massive public relations industry and various mainstream cultural apparatuses “to undermine democracy by trying to get uninformed people to make irrational choices.”[13]

Neoliberal authoritarianism has changed the language of politics and everyday life through a poisonous public pedagogy that turns reason on its head and normalizes a culture of fear, war, and exploitation. Even as markets unravel and neoliberalism causes increased misery, “the broader political and social consensus remains in place” suggesting that the economic crisis is not matched by a similar crisis in consciousness, ideas, language, and values.[14] Underlying the rise of the authoritarian state and the forces that hide in the shadows is a hidden politics indebted to promoting crippling forms of historical and social amnesia. The new authoritarianism is strongly indebted to what Orwell once called a “protective stupidity” that corrupts political life and divest language of its critical content.[15]

Yet, even as the claims and promises of a neoliberal utopia have been transformed into a Dickensian nightmare as the United States, and increasingly Canada, succumb to the pathologies of political corruption, the redistribution of wealth upward into the hands of the 1 percent, the rise of the surveillance state, and the use of the criminal justice system as a way of dealing with social problems, Orwell’s dark fantasy of a fascist future continues without massive opposition. Domestic terrorism now functions to punish young people whenever they exercise the right of dissent, protesting peacefully, or just being targeted because they are minorities of class and color and considered a threat and in some cases disposable, as was recently evident in the killing by a white policemen of Michael Brown in Ferguson, Missouri.

The emergence of the warrior cop and the surveillance state go hand in hand and are indicative not only of state-sanctioned racism but also of the rise of the authoritarian state and the dismantling of civil liberties. Brutality mixed with attacks on freedom of dissent and peaceful protest prompts memories of past savage regimes such as the dictatorships in Latin America in the 1970s and 1980s. The events in Ferguson speak to a history of violence in United States that Americans have chosen to forget at their own risk. Historical amnesia takes a toll. For instance, amid the growing intensity of state terrorism, violence becomes the DNA of a society that not only has a history of forgetting, but also refuses to deal with larger structural issues such as massive inequality in wealth and power, a government that now unapologetically serves the rich and powerful corporate interests, the growing militarization of everyday life, while elevating the power of money to an organising principle of governance.[16] What all of this suggests is a dismantling of what Hannah Arendt called “the prime importance of the political.”[17]

Underlying the carnage caused by neoliberal capitalism is a free market ideology in which individuals are cut off from the common good along with any sense of compassion for the other.[18] Economic Darwinism individualizes the social by shredding social bonds that are not commodified and in doing so depoliticizes, atomizes, and infantilizes the broader public. All problems are now defined as a problem of faulty character and a lack of individual resilience and responsibility. At the same time, freedom is reduced to consumerism and a modern day version of narcissism becomes the only guiding principle for living one’s life. Only under such circumstances can a book titled Selfish written by the vacuous Kim Kardashian and filled with 2000 selfies be published and celebrated in the mainstream media, mirroring a deeply disturbing principle of the larger society. What is crucial to recognize is that the central issues of power and politics can lead to cynicism and despair if casino capitalism is not addressed as a system of social relations that diminishes—through its cultural politics, modes of commodification, and market pedagogies—the capacities and possibilities of individuals and groups to move beyond the vicissitudes of necessity and survival in order to fully participate in exercising some control over the myriad forces that shape their daily lives.

What exists in the United States today and increasingly in Canada is fundamentally a new mode of politics, one wedded to a notion of power removed from accountability of any kind, and this poses a dangerous and calamitous threat to democracy itself, because such power is difficult to understand, analyze, and counter. The collapse of the public into the private, the depoliticization of the citizenry in the face of an egregious celebrity culture, and the disabling of education as a critical public sphere makes it easier for neoliberal capital with its hatred of democracy and celebration of the market to render its ideologies, values, and practices as a matter of common sense, removed from critical inquiry and dissent.

orn1.jpgWith privatization comes a kind of collective amnesia about the potential democratic role of government, the importance of the social contract, and the importance of public values. For instance, war, intelligence operations, prisons, schools, transportation systems, and a range of other operations once considered public have been outsourced or simply handed over to private contractors who are removed from any sense of civic and political accountability. The social contract and the institutions that give it meaning have been transformed into entitlements administered and colonized by largely the corporate interests and the financial elite. Policy is no longer being written by politicians accountable to the American public. Instead, policies concerning the defense budget, deregulation, health care, public transportation, job training programs, and a host of other crucial areas are now largely written by lobbyists who represent mega corporations. How else to explain the weak deregulation policies following the economic crisis of 2007 or the lack of a public option in Obama’s health care policies? Or, for that matter, the more serious retreat from any viable notion of the political imagination that “requires long-term organizing—e.g., single-payer health care, universally free public higher education and public transportation, federal guarantees of housing and income security.”[19] The liberal center has moved to the right on these issues while the left has become largely absent and ineffective. Yet the fight for developing a radical democracy must continue on a domestic and global scale.

Democracy is not compatible with capitalism but is congruent with a version of democratic socialism in which the wealth, resources, and benefits of a social order are shared in an equitable and just manner. Democracy as a promise means that society can never be just enough and that the self-reflection and struggles that enable all members of the community to participate in the decisions and institutions that shape their lives must be continually debated, safeguarded, and preserved at all costs. The rebuilding of a radical democracy must be accompanied with placing a high priority on renewing the social contract, embracing the demands of the commons, encouraging social investments, and the regeneration of the social contract. These are only a few of the issues that should be a central goal for the development of a broad-based radical social movement. I want to emphasize that I am not suggesting that developing a new understanding of politics as a call to reclaim a radical democracy be understood as simply a pragmatic adjustment of the institutions of liberal democracy or a return to the social democracy of the New Deal and Great Society.

On the contrary, any rethinking of the political can only be comprehended as part of a radical break from liberalism and formalistic politics if there is to be any move towards a genuine democracy in which matters of equality, power, and justice are central to what can be called a radical democratic politics. Such a task necessitates a politics and pedagogy that not only expands critical awareness and promotes critical modes of inquiry but also sustains public spheres, builds new modes of solidarity and connections and promotes strategies and organizations that create not simply ruptures such as massive demonstrations but real changes that are systemic and long standing. If such a politics is to make any difference, it must be worldly; that is, it must incorporate a critical public pedagogy and an understanding of cultural politics that not only contemplates social problems but also addresses the conditions for new forms of democratic political exchange and enables new forms of agency, power, and collective struggle. The collapse of the United States into neoliberal authoritarianism signals not simply a crisis of politics and democracy, but a crisis of ideas, values, and agency itself. Hence, calling for a revival of the educative nature of politics and the radical imagination is more than a simply call to find ways to change consciousness; it is first and foremost an attempt to understand that education is at the center of a struggle over what kinds of agency will be created in the interest of legitimating the present and producing a particular kind of future. This is an imminently educative, moral, and political task and it is only through such recognition that initial steps can be taken to challenge the powerful ideological and affective spaces through which neoliberalism produces the desires, identities, and values that bind people to its forms of predatory governance.

The moral, political, and economic violence of neoliberalism must be made visible, its institutional structures dismantled, and the elite interests it serves exposed. The fog of historical, social and political amnesia must be eliminated through the development of educational programs, pedagogical practices, ideological interventions, and public narratives that provide the critical and analytical tools to enable the public to analyze both underlying ideologies and institutions of neoliberal capitalism as well as the intellectual and economic resources needed to provide meaningful alternatives to the corporate authoritarianism that passes itself off as an updated mode of democracy. What is important here is that the struggle against neoliberalism focus on those forms of domination that pose a threat to those public spheres essential to developing the critical formative cultures that nourish modes of thinking, analysis, and social formations necessary for a radical democracy.

In addition, the left has to do more than chart out the mechanisms through which neoliberal authoritarianism sustains itself. And for too many on the left this means simply understanding the economic forces that drive neoliberal global capitalism. While this structural logic is important, it does not go far enough. As Stuart Hall has insisted “There’s no politics without identification. People have to invest something of themselves, something that they recognize is meaningful to them, or speaks to their condition and without that moment of recognition” any effort to change the way people inhabit social relations of domination will fail.[20] Pierre Bourdieu takes this logic further in arguing that left has often failed to recognize “that the most important forms of domination are not only economic but also intellectual and pedagogical, and lie on the side of belief and persuasion”[21] He insists, rightly, that it is crucial for the left and other progressives to recognize that intellectuals bear an enormous responsibility for challenging this form of domination by developing tactics “that lie on the side of the symbolic and pedagogical dimensions of struggle.”[22]

If neoliberal authoritarianism is to be challenged and overcome, it is crucial that intellectuals, unions, workers, young people, and various social movements unite to reclaim democracy as a central element in fashioning a radical imagination that foregrounds the necessity for drastically altering the material and symbolic forces that hide behind a counterfeit claim to participatory democracy. This means imagining a radical democracy that can provide a living wage, decent health care, public works, and massive investments in education, child care, housing for the poor, along with a range of other crucial social provisions that can make a difference between living and dying for those who have been cast into the ranks of the disposable.

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There are new signs indicating that the search for a new understanding of politics and the refashioning of a radical imagination are emerging, especially in Greece, Germany, Spain, and Denmark, where expressions of new political formations can be found in political groups such as Podemos, Die Linke, Syriza, and the Red-Green Alliance. While these political formations have differences, what they share is a rejection of stale reformism that has marked liberal politics for the last 40 years. These new political formations are offering alternatives to a new kind of social order in which capitalism does not equal democracy. But more importantly, they are not tied merely to unions and older political factions and are uniting with social movements under a broad and comprehensive vision of politics and change that goes beyond identity politics and organizes for the long haul. Moreover, as Juan Pablo Ferrero points out, these parties not only take seriously the need for economic change but also the need for new cultural formations and modes of change.[23] The struggle against neoliberal common sense is as important as the struggle against those institutions and material modes of capital that are the foundation of traditional politics of resistance. Language, communication, and pedagogy are crucial to these movements as part of their attempt to construct a new kind of informed and critical political agent, one freed from the orbits of neoliberal privatization and the all-embracing reach of a commodified and militarized society.

What Podemos, Syriza, and other new political movements on the left make clear is that the fight against neoliberalism and the related anti-democratic tendencies that inform it must not settle for simply reforming the existing parameters of the social order. Neoliberalism has created an economic, cultural, and social system and social order that is not only as broken as it is dangerous, but also pathological in the violence and misery it produces. Any viable struggle must acknowledge that if the current modes of domination are to change, a newly developed emphasis must be placed on creating the formative culture that inspires and energizes young people, educators, artists, and others to organize and struggle for the promise of a substantive democracy.

At the same time, particular injustices must be understood through the specificity of the conditions in which they develop and take hold and also in relation to the whole of the social order. This means developing modes of analyses capable of connecting isolated and individualized issues to more generalized notions of freedom, and developing theoretical frameworks in which it becomes possible to translate private troubles into broader more systemic conditions. At the very least, a new political imaginary suggests developing modes of analyses that connects the dots. This is a particularly important goal given that the fragmentation of the left has been partly responsible for its inability to develop a wide political and ideological umbrella to address a range of problems extending from extreme poverty, the assault on the environment, the emergence of the permanent warfare state, the abolition of voting rights, the assault on public servants, women’s rights, and social provisions, and a range of other issues that erode the possibilities for a radical democracy. Neoliberalism stands for the death of democracy and the commodification and repression of any movement that is going to successfully challenge it.

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One of the most serious challenges facing progressives is the task of developing a discourse of both critique and possibility. This means insisting that democracy begins to fail and political life becomes impoverished in the absence of those vital public spheres such as higher education in which civic values, public scholarship, and social engagement allow for a more imaginative grasp of a future that takes seriously the demands of justice, equity, and civic courage. Such a challenge demands not only confronting symptoms as a way of decreasing the misery and human suffering that people experience on a daily basis, but most importantly addressing the root causes that produce the despotism and culture of cruelty that marks the current period. The time has come to develop a political language in which civic values, social responsibility, and the institutions that support them become central to invigorating and fortifying a new era of civic imagination, and a renewed sense of social agency. A revitalized politics for imagining a radical democracy must promote an impassioned international social movement with a vision, organization, and set of strategies to challenge the neoliberal nightmare engulfing the planet. The dystopian worlds of Orwell and Huxley are sutured in fear, atomization, and a paralyzing anxiety. Unfortunately, these dystopian visions are no longer works of fiction. The task ahead is to relegate them to the realm of dystopian fiction so they can remind us that a radical democracy is not simply a political project, but a way of life that has to be struggled over endlessly.

Henry A. Giroux currently holds the McMaster University Chair for Scholarship in the Public Interest in the English and Cultural Studies Department and a Distinguished Visiting Professorship at Ryerson University. His most recent books are America’s Education Deficit and the War on Youth (Monthly Review Press, 2013) and Neoliberalism’s War on Higher Education (Haymarket Press, 2014). His web site is www.henryagiroux.com.

Notes. 

[1] Martin Gilens and Benjamin I. Page, “Testing Theories of American Politics: Elites, Interest Groups, and Average Citizens,” Perspectives on Politics, Volume 12 / Issue 03 (September 2014), p 581.

[2]Tom McKay, “Princeton Concludes What Kind of Government America Really Has, and It’s Not a Democracy,” Popular Resistance (April 16, 2014). Online:

http://www.policymic.com/articles/87719/princeton-concludes-what-kind-of-government-america-really-has-and-it-s-not-a-democracy

[3] Alain Badiou, The Rebirth of History, trans. Gregory Elliott (London, UK: Verso, 2012), p. 6.

[4] Leo Lowenthal, “Atomization of Man,” False Prophets: Studies in Authoritarianism, (New Brunswick, NJ: Transaction Books, 1987), pp. 191-182

[5] Brad Evans and Julien Reid, Resilient Life: The Art of living Dangerously (London: Polity, 2014).

[6] Robert Jay Lifton, Death in Life: Survivors of Hiroshima (Chapel Hill: University of North Carolina Press, 1987), p. 479. See Lynn Worsham’s brilliant use of Lifton’s work in her “Thinking with Cats (More to Follow),” JAC 30:3-4 (2010), pp. 405-433.

[7] Georges Didi-Huberman, Images in Spite of All: Four Photographs from Auschwitz, trans. Shane B. Lillis (Chicago: University of Chicago Press, 2008), pp. 1-2.

[8] Jonathan Turley, “10 reasons the U.S. is no longer the land of the free,” The Washington Post, (January 13, 2012). Online:

http://articles.washingtonpost.com/2012-01-13/opinions/35440628_1_individual-rights-indefinite-detention-citizens

[9] For a clear expose of the emerging surveillance state, see Glenn Greenwald, No Place to Hide (New York: Signal, 2014); Julia Angwin, Dragnet Nation: A Quest for Privacy, Security, and Freedom in a World of Relentless Surveillance (New York: Times Books, 2014); Heidi Boghosian, Spying on Democracy: Government Surveillance, Corporate Power, and Public Resistance, (City Lights Books, 2013).

[10] Catherine Lutz, “Making War at Home in the United States: Militarization and the Current Crisis,” American Anthropologist, (104:3, 2002), pp. (723)

[11] Adam Hudson, “1 Black Man Is Killed Every 28 Hours by Police or Vigilantes: America Is Perpetually at War with Its Own People,” AlterNet (March 28, 2013). Online: http://www.alternet.org/news-amp-politics/1-black-man-killed-every-28-hours-police-or-vigilantes-america-perpetually-war-its; see also the report titled Operation Ghetto Storm. Online: http://mxgm.org/wp-content/uploads/2013/04/Operation-Ghetto-Storm.pdf

[12]Michelle Alexander, “Michelle Alexander, The Age of Obama as a Racial Nightmare,” Tom Dispatch (March 25, 2012). Online: http://www.tomdispatch.com/post/175520/best_of_tomdispatch%3A_michelle_alexander,_the_age_of_obama_as_a_racial_nightmare/

[13] Noam Chomsky, “The Kind of Anarchism I believe in, and What’s Wrong with Litertarians,” AlterNet (March 28, 2013). Online: http://www.alternet.org/civil-liberties/noam-chomsky-kind-anarchism-i-believe-and-whats-wrong-libertarians

[14] Stuart Hall, Doreen Massey, and Michael Rustin, “After neoliberalism: analysing the present,” Soundings (Spring 2013). Online”

http://www.lwbooks.co.uk/journals/soundings/pdfs/s53hallmasseyrustin.pdf

[15] Orville Schell, “Follies of Orthodoxy,” What Orwell Didn’t Know: Propaganda and the New Face of American Politics, (New York, NY: Perseus Books Group, 2007), xviii

[16] See, especially, Radley Balko, Rise of the Warrior Cop: The Militarization of America’s Police Forces (New York: Public Affairs, 2013), Michelle Alexander, The New Jim Crow (New York: The New Press, 2010), and (and Jill Nelson, ed. Police Brutality (New York: Norton, 2000).

[17] Hannah Arendt, Hannah Arendt: The Last Interview and Other Conversations, (Brooklyn, NY. : Melville House Publishing, 2013), pp. 33-34.

[18] Paul Buchheit, “The Carnage of Capitalism,” AlterNet (August 17, 2014). Online:

http://www.commondreams.org/views/2014/08/18/carnage-capitalism

[19] Adolph Reed Jr., “Nothing Left: The Long, Slow Surrender of American Liberals,” Harper’s Magazine (March 2014), p. 29.

[20] Stuart Hall and Les Back, “In Conversation: At Home and Not at Home”, Cultural Studies, Vol. 23, No. 4, (July 2009), pp. 680-681

[21] Pierre Bourdieu and Gunter Grass, “The ‘Progressive’ Restoration: A Franco-German Dialogue,” New Left Review 14 (March-April, 2002), P. 2.

[22] Pierre Bourdieu, Acts of Resistance (New York: Free Press, 1998), p. 11.

[23] Juan Pablo Ferrero, “Are you ready for a new kind of left-wing politics?” The Conversation (October 29, 2014). Online: http://theconversation.com/are-you-ready-for-a-new-kind-of-left-wing-politics-33511

 

Gérard Dussouy: "Il faut fonder un Etat européen"

Gérard Dussouy:

"Il faut fonder un Etat européen"

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USA: Bons baisers du post racisme

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USA: Bons baisers du post racisme
 
Obama, Président noir des émeutes raciales

Jean Bonnevey
Ex: http://metamag.fr
 
Il faudrait rechercher les analyses sur la fin de la fracture raciale aux Usa, après l’élection d’Obama. Il faudrait surtout que ceux qui ont écrit des niaiseries, par idéologie, reconnaissent leurs erreurs. On peut toujours rêver.

L’évidence est là! La communauté noire se sent toujours discriminée même en ayant son président à la Maison blanche.  Elle dénonce l’attitude de la police blanche. Elle se dit victime de violences racistes. Et les émeutes raciales se multiplient avec pillages. Il ya sans doute des bavures, mais, sorties du contexte américain de la criminalité, cela ne veut rien dire. « C’est toujours les mêmes que l'on tue ». On connait l’argument, mais il y a le contexte.

La population carcérale s’élevait l’an dernier aux Etats-Unis à quelque 2,3 millions de personnes, sur une population adulte de 230 millions, soit le taux le plus élevé dans l’histoire américaine, selon le Pew Center. Les statistiques sont particulièrement frappantes parmi les minorités : alors qu’un adulte américain blanc sur 106 est incarcéré, c’est un Hispanique sur 36 et un Afro-américain sur 15 qui sont en prison.

Alors une communauté persécutée ou  plus criminogène ? Dans la tranche d’âge de 20 à 34 ans, c’est un jeune Noir sur neuf qui est derrière les barreaux. 20 % des Noirs américains (Afro-Americans) nés entre 1965 et 1969 ont fait de la prison, contre seulement 3 % des Blancs nés pendant la même période. Le racisme de la police blanche n’explique pas tout et même, au regard du danger permanent, s’explique.

Mais la conséquence, c’est le retour sur le devant de la scène politique américaine de la fracture raciale. Et Obama n’a rien changé, pire cela s’est aggravé. Darren Wilson, le policier qui a abattu en août dernier à Ferguson le jeune Noir Michael Brown, dit avoir la « conscience tranquille » car il estime avoir « effectué son travail dans les règles », dans une interview accordée à ABC News en partie diffusée mardi 25 novembre. M. Wilson, qu'un grand jury a décidé de ne pas inculper, explique qu'il n'aurait pas pu agir autrement lors de son altercation avec Michael Brown, qui a abouti à la mort de cet adolescent de 18 ans.



Après les émeutes et les pillages de lundi, des dizaines de manifestations ont été organisées à travers les Etats-Unis, mardi, pour protester contre la relaxe du policier…. Les émeutes sont raciales et donc racistes. «Pas de justice, pas de paix», scandaient les manifestants en colère, sourds aux appels au calme lancés dans la soirée par le président Barack Obama et la famille Brown. Devant la Maison Blanche, la foule brandissait des pancartes réclamant «Justice pour Mike Brown» et scandait «les mains en l’air, ne tirez-pas». Pour ceux qui doutent, heureusement, il ya le tweet de notre Taubira nationale si on ose dire. "Quel âge avait #Mickael Brown ? 18 ans. #Trayvon Martin ? 17. #Tamir Rice ? 12. Quel âge le prochain ? 12 mois ? Tuez-les avant qu'ils ne grandissent Bob Marley" a écrit la ministre de la Justice ce mardi matin.

Une phrase polémique qui pourrait bien choquer aux Etats-Unis. Invitée à expliquer ce tweet sur France Info ce mardi matin, elle a indiqué qu'elle voulait simplement exprimer sa "solidarité". «Je ne porterai pas de jugement de valeur sur les institutions des États-Unis. Cependant, il est évident que, lorsque le sentiment de frustration est aussi fort, aussi profond, aussi durable et aussi massif, il y a à s'interroger sur la confiance dans ces institutions, et donc la capacité des institutions à assurer cette paix sociale» a-t-elle dit avant d'ajouter «il est évident qu'on se rend compte que ça n'arrive qu'aux mêmes. Ce sont des gamins afro-américains, donc il y a le problème d'un certain nombre de clichés, de représentations, de préjugés qui peuvent créer des réflexes terribles. Quand ce sont des réflexes d'injures, c'est déjà difficile à supporter, quand ce sont des vies qui sont arrachées ainsi, c'est encore plus insupportable».

Retour à Ferguson et au “ remplacement” à l'américaine

Devenue le centre de l'attention médiatique américaine, la petite ville de Ferguson ne comptait que 21 203 habitants en 2010, selon les chiffres officiels. Parmi eux, 67% de Noirs et 29% de Blancs. Les effectifs du commissariat de Ferguson sont très loin d'être représentatifs de la diversité de la population de la ville. En effet, 94% des policiers de la ville sont blancs et seulement 6% noirs, selon le maire (blanc) et le chef de la police (blanc, avant d'être remplacé par un Noir), cités respectivement, le 13 août, par les chaînes KSDK et CBS. «Nous recrutons tous ceux que nous pouvons», a expliqué le maire, pour qui «beaucoup de jeunes Afro-Américains ne veulent pas entrer dans la police». 

La mort de Michael Brown  a donc ravivé le débat sur l’attitude des forces de l’ordre et les relations raciales aux États-Unis, 22 ans après l’affaire Rodney King et les émeutes qui avaient embrasé Los Angeles, après l’acquittement de quatre policiers blancs filmés en train de passer à tabac cet automobiliste noir.

Dans son message, le président Obama a d’ailleurs mis en garde contre la tentation de «dissimuler les problèmes» liés au racisme aux États-Unis. «Dans trop de régions du pays, il existe une profonde défiance entre les forces de l’ordre et les communautés de couleur», a-t-il souligné. «C’est une chose qu’ils ont toujours faite. J’ai 63 ans, j’ai vu cela à l’époque de Martin Luther King. Ils n’ont pas changé et ne changeront jamais», déclarait un homme interrogé par l’AFP dans une rue de Ferguson.

Entre le racisme réel et le racisme ressenti c’est comme pour le froid à la météo…mais en tout cas aux Usa, malgré l’astre Obama, période glaciaire dans les relations raciales.

Tenter d'éclaircir et de comprendre le terrorisme

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TENTER D’ÉCLAIRCIR ET COMPRENDRE LE TERRORISME
 
Revenir sur l’EIIL

Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr

La guerre des États-Unis dirigée contre l'Etat islamique sent le mensonge à plein nez. Nous avons décortiqué toutes les vidéos. Ce sont des mises en scène grossières, la dernière étant dans le genre un bijou de propagande. Mais il faut à la fois recruter dans les rangs et pousser les alliés pour les contraindre en fait à mener une guerre préventive dans le monde. Il faut mondialiser la guerre pour protéger à la fois la patrie américaine et l'Etat israélien, réaliser au final la Jérusalem céleste. L'agenda militaire américain vise le Grand Moyen Orient, le Grand Israël et à terme le contrôle de l'Iran. L'État islamique d'Irak et la Syrie (ISIS) est une création du renseignement américain. Le renseignement américain n'est pas le Pentagone. Dans la cacophonie régnante, il y a aussi à Washington des guerres des stratèges. L'incursion des brigades de l'Etat islamique en Irak à partir de Juin 2014 faisait partie d'une opération de renseignement militaire soigneusement planifiée et secrètement soutenue par les Etats-Unis, l'OTAN et Israël. Pour le Mossad, il y avait aussi une autre opération baptisée Nid de frelons qui visait à attirer comme un aimant les extrémistes arabes dans la région pour les abattre.


Le mandat de lutte contre le terrorisme est une fiction 


L'État islamique est protégé par les Américains et ses alliés. Si d'ailleurs la coalition avait voulu éliminer les brigades de l'ISIS, ils auraient bombardé ses convois de camions Toyota quand ils traversaient le désert de la Syrie à l'Irak en Juin. Le désert syrien El-Arab est un territoire ouvert. Avec des avions de combat (F15, F22 Raptor, CF-18 ou Rafale et Mirage 2000), l'opération aurait été, d'un point de vue militaire, rapide, pratique et efficace, réglée en un tour de main. Mais il fallait laisser l'ISIS entrer pour s'approprier les armes des militaires irakiens, l'or des banques de Mossoul et faire éclater l'Irak pour se retourner ensuite contre la Syrie afin de l'achever sans égard pour les populations civiles.


L'opération de l'EILL, et beaucoup l'ont relevée, s'apparente à celle du soutien américain d'Al-Qaïda et ses affiliés. Au moment de la guerre soviéto-afghane, des camps d'entraînement pour Al-Qaïda avaient été établis au Pakistan. Sur une période de dix ans à partir de 1982-1992, 35 000 djihadistes venus de 43 pays islamiques avaient été recrutés par la CIA pour combattre dans le djihad afghan. Des manuels pour djihadistes avaient même été publiés par l'Université du Nebraska. Oussama ben Laden fondateur d'Al-Qaïda aux Etats-Unis a été recruté par la CIA au début de la guerre en 1979. Il avait 22 ans. La France est parfaitement au courant. Dans les années 2004-2005, la France protégeait aux Comores le numéro deux d'Al-Qaïda pourtant objet, officiellement ,d'une forte prime pour son arrestation.


L'État islamique (ISIL) est à l'origine une filiale d'Al-Qaïda créée par l'agence de renseignement des États-Unis avec le soutien du MI6 britannique, le Mossad d'Israël, l'Inter-Services Intelligence du Pakistan (ISI) et l'Arabie Intelligence ( GIP), Ri'āsat Al-Al-Istikhbarat'Amah (رئاسة الاستخبارات العامة). Le but initial était de soutenir l'insurrection en Syrie dirigée contre le gouvernement de Bachar al Assad. 


C'est l'OTAN et le haut commandement turc qui étaient responsables au départ de l'embauche des mercenaires ISIS et Al Nusrah depuis le début de l'insurrection syrienne en Mars 2011. Selon des sources de renseignements israéliens, cette initiative a impliqué une campagne pour enrôler des milliers de volontaires musulmans pour combattre aux côtés des rebelles syriens. L'armée turque se proposait de loger ces volontaires, de les former et de les préparer à la frontière. Elle a assuré  leur passage en Syrie et lorsqu'ils sont blessés, c'est elle aussi qui les soignent. On sait aussi, de source confirmée, que des forces spéciales britanniques et le MI6 ont participé à la formation de djihadistes chez les rebelles syriens et l'on se rappelle bien l'excellent accent britannique de John, le tueur de James Folley. Très publiquement le 9 décembre 2012, un haut responsable américain avouait sur CNN que les Etats-Unis et disait-il « certains alliés européens » utilisent leurs agents pour « former les rebelles syriens à la sécurisation des stocks d'armes chimiques en Syrie ».


En ce qui concerne la pratique de la décapitation chez les djihadistes, elle fait partie des manuels et des programmes de formation de terroriste parrainé et édité par les USA, programmes de formation mis en place en Arabie saoudite et au Qatar. La question qui reste énigmatique est : comment s'opère le recrutement ? En fait, comme la CIA en Amérique latine et comme tous les services secrets du monde l'ont fait dans l'histoire, un grand nombre des militants recrutés le sont chez les droits communs et ils sont recrutés comme mercenaires ISIS. On sait là encore de source assez fiable que les prisons saoudiennes sont quelque peu désertiques en ce moment. Ceux qui sont condamnés à mort en Arabie saoudite ont tous été enrôlés pour se joindre aux brigades terroristes en Syrie.


Le profil de nos « français de souche, djihadistes » est manifestement un profil de gens rationnels, pas du tout fanas. Ils ont de toute évidence été recrutés comme mercenaires ou se sont engagés comme tels. Ils sont peut-être musulmans mais certainement  pas  des « islamistes» embrigadés. Comment devient-on mercenaire alors qu'il n'y a plus de service militaire en France et pas encore d'annonces dans les journaux français ? On est le plus souvent « approché » dans une mosquée, dans une soirée ciblée ou dans les couloirs d'une université et l'on peut ainsi se retrouver comme une jeune fille brillante (cas véridique) soudain à Londres avec 20 000 euros sur son compte ou autre cas réel, avoir l'usage d'une carte bleue sans restriction. Disons le, de suite, ce n'est pas l'armée française qui peut se permettre ce genre de largesses. Alors qui ?  Sur le  terrain, on sait que des combattants djihadistes ont rencontré des officiers israéliens de Tsahal et suivi leurs conseils. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Moshe Yaalon ont visité des mercenaires blessés dans un hôpital militaire de campagne à la frontière avec la Syrie le 18 Février 2014. De même, le sénateur américain John McCain a rencontré des dirigeants terroristes djihadistes en Syrie. Actuellement, la milice de l'EILL (devenu chez nous Daesh) est la cible d'une campagne de bombardement des États-Unis et de l'OTAN, la France étant en première ligne dans le cadre du mandat de « lutte contre le terrorisme ». Comment comprendre ce « double jeu »  militaro-secret alors que  Washington continue de fournir une aide militaire conséquente à l'Etat islamique ? Dans la dernière vidéo de l'ISIS réalisée pour inciter les alliés à continuer, on voit bien que les bombardements des États-Unis visent aussi à frapper surtout au passage l'infrastructure économique de l'Irak et la Syrie, ses usines, ses voies de communication, ses immeubles et ses raffineries de pétrole. Aurions-nous oublié la possibilité d'un double objectif, comme ceux de 1944 et 1945 sur la Bretagne et la Normandie?


En soi, le projet de califat n'est pas arabe 


Il fait partie d'un plan anglo-saxon très ancien (revoyez Lawrence d'Arabie) et il fait partie d'un ordre du jour très précis de la politique étrangère américaine défini depuis longtemps. Il est chargé de diviser l'Irak et la Syrie dans des territoires distincts: un califat islamiste sunnite, un califat chiite et une République arabe du Kurdistan. En fait, nous sommes, avec la guerre mondiale contre le terrorisme qui a même son sigle propre, le GWOT comme pour l'OMC ou le GATT dans une autre séquence de la mondialisation guidée maintenant par la mondialisation de la guerre (Mali, Niger, Nigéria, République centrafricaine, Somalie, Yémen, Kenya) et l'accomplissement quasi théologico-eschatologique du Royaume.  Il ne manque plus que des Islamistes en Ukraine ! Il y en a déjà en Chine ainsi que quelques Tatars esclavagistes et collabos en Crimée ! 


Revenons à nos Normands, à nos décapiteurs ! 


Ce sont sans doute de bons naïfs face à une religiosité musulmane authentique.  Ils aiment l'argent. A Elbeuf, on a toujours aimé flamber ! Ils sont en service commandé et bien payé. Méfions-nous de ces sorties répétées de jeunes convertis. Rappelons-nous : dans les guerres d’antan, avant l’assaut décisif, une bonne préparation avec l’artillerie s’imposait. Les anglo-américains nous ont montré qu’ils suivaient souvent cette méthode à l'ancienne pour préparer leurs coups. Avant l’action proprement dite, une préparation minutieuse par l’artillerie médiatique vient en fait d'être mise en place. C'est réussi, Le Monde, sorte de Pravda française y a déjà consacré sa première page. Tout le monde savait en France qu’il y avait des djihadistes français en Syrie et en Irak mais ce qu'on savait moins c'est qu’ils se prénommaient en réalité Maxime ou Michael, au lieu de Mohamed ou Kader ! Ces prénoms bien « souchiens » tombent à point. Quelle que soit la réalité de la composition des djihadistes français en Syrie, la brusque apparition de ces vidéos synchronisées avec des « études statistiques » confirmant que les banlieues ou les mosquées ne sont pas le terreau du radicalisme musulman, nous amènent à nous demander pourquoi ces djihadistes, qui étaient restés discrets pendant trois ans, ont tout d’un coup éprouvé le besoin de fanfaronner devant les caméras ? Un besoin subit de notoriété ? Enfin pourquoi le sentiment de danger national semble plus important pour les médias, alors que rien n’a changé, lorsque ce sont des « nationaux » qui font la guerre ? Craint-on la guerre civile ou nous y prépare-t-on ? Et dans cette future guerre, un Maxime serait-il plus dangereux qu’un Mohamed ? 


Tout ceci est bien sûr destiné à maintenir le climat habituel de peur, le terrorisme d'Etat si bien analysé naguère par Gianfranco Sanguinetti mais le changement de cap concernant la nature du djihadisme français est trop brutal pour qu’il soit anodin. D'ailleurs, certains lorgnent déjà sur Internet qui, selon eux, aurait remplacé les mosquées. Préparez-vous ! N’y aurait-il que cela ? De fait, Noël approche... L'artillerie a été lancée et si comme dans la guerre en dentelle, l'assaut ne saurait tarder ?...

Le faux-semblant de la régularisation de l'immigration décidée par Obama

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Le faux-semblant de la régularisation de l'immigration décidée par Obama

par Jean Paul Baquiast
Ex: http://www.europesolidaire.eu
 
La presse européenne a récemment applaudi Barack Obama d'avoir osé affronter la majorité au Congrès en décidant de régulariser les immigrés d'Amérique latine dont des millions étaient depuis des années en situation illégale.
 
 
Ainsi, même s'il n'avait accompli aucune des grandes promesses sur lesquelles il s'était fait élire, au moins, à la fin de son mandat pourrait-il mettre l'une de celles-ci à son actif. La télévision a montré des foules de « latinos » pleurant des larmes d'émotion à la perspective de se voir régulariser. Le geste, a-t-on fait à juste titre remarquer, n'engageait guère la présidence puisqu'il pouvait être contré soit à la Chambre, soit au Sénat. Au moins cependant, l'intention était là.

Mais lorsque l'on regarde le détail de l' «executive action on immigration » décidée le 21 novembre par la Maison Blanche, dont Obama s'est félicité dans le cadre d'une intervention à la télévision, on constate qu'elle n'engage pas à grand chose. Le document (voir www.migrationpolicy.org/pubs/administrativefixes.pdf ) comporte trois sections . La première renforce les mesures destinées à bloquer l'immigration à la frontière.De nouveaux moyens sont mis à disposition de la police aux frontières et centralise celle-ci sous un commandement unifié, afin de faire plus efficacement la chasse aux immigrants clandestins.Ajoutons que cette "chasse" aboutit à un nombre de décès sans doute aussi nombreux que ceux enregistrés en Méditerranée dans le cadre de Frontex. 

Une seconde section vise à « déporter » c'est-à-dire renvoyer chez eux, non plus les familles comme aujourd'hui, mais seulement les individus dès lors qu'ils sont suspects de comportements « criminels ». Parmi eux, inclus dans les maffieux et terroristes, se trouvent ceux qui traversent la frontière de façon illégale.

La troisième section, jugée la plus libérale, exonère pendant 3 ans de tout risque d'expulsion les résidents de plus de 5 ans, payant des impôts et dotés d'enfants ayant la nationalité américaine. Après ce délai, les expulsions pourront reprendre.

Lors de ses deux premières années à la présidence, alors qu'il disposait d'une majorité au Congrès, Obama n'avait rien fait pour limiter les expulsions de masse, entreprises sous l'administration de Bush et qui ont intéressé environ 400.000 personnes. Après que les Républicains aient pris le contrôle de la Chambre, le Sénat sous majorité démocrate avait poursuivi cette action. Le service en charge, Immigration and Customs Enforcement , avait encore accru le nombre des contrôles et des expulsions.

Les nouvelles mesures recommandées par Obama, et si vivement applaudies dans les médias, prévoient des mesures si complexes pour conférer le droit à résidence que le nombre de ceux susceptibles d'en bénéficier, soit environ 3,7 millions de personnes, hésiteront à se faire connaître de l'administration. Ils préféreront conserver le statut de clandestin, d'autant plus que leurs employeurs, eux-mêmes illégaux, les y pousseront.

Les gouvernements et citoyens des pays européens, si soucieux eux-mêmes de contrôler les clandestins et prévenir les immigrations illégales, considéreront qu'Obama n'a fait que ce qu'il devait faire pour rendre de facto l'immigration très difficile. Ils souhaiteront que l'Europe fasse preuve d'une même sévérité. Peut-être ont ils raison. Mais alors, plutôt que présenter Obama comme un grand philanthrope, nous ferions mieux de reconnaître que le POTUS s'est inscrit en fait dans une tradition répressive bien affirmée.

Jean Paul Baquiast

Nous sommes en guerre économique...

Nous sommes en guerre économique...

La revue Conflits, dirigée par Pascal Gauchon, vient de sortir en kiosque un numéro hors-série consacré à la guerre économique.

Vous pourrez y découvrir, notamment, des articles de Pascal Gauchon ("La paix est un souhait, la guerre est un fait" ; "Nous sommes en guerre économique !"), de Christian Harbulot ("Pour avoir un devenir, il faut penser la puissance" ; "La France a-t-elle un train de retard"), d'Olivier Zajec ("La guerre pour les matières premières"), d'Alain Juillet ("De la guerre économique à l'intelligence économique"), de Massimo Magiardo ("Un nouveau «péril jaune», fantasme ou réalité"), de Frédéric Munier ("La guerre économique d'hier à aujourd'hui" ; "Le retour du protectionnisme") ou d'Hervé Juvin (De la guerre économique à la guerre intégrale").

 

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" La guerre économique est l'affrontement que se livrent les Etats-nations pour s'assurer le contrôle des «ressources rares» nécessaires à leur économie, et parmi ces ressources rares nous entendons les clients que se disputent les entreprises multinationales.

Elle s'est intensifiée depuis la fin du communisme et surtout depuis les succès des pays émergents qui disputent aux vieilles nations ces «ressources rares» dont tous ont besoin.

Elle prend des formes multiples - matières premières, technologies, capitaux, cerveaux, informations, monnaie sont autant d'enjeux du conflit.

Elle nous concerne tous, car comme le notait dès 1991 l'inventeur de la notion, Bernard Esambert : «Chaque nation essaie de gagner cette guerre d'un genre nouveaux dont les entreprises forment les armées et les chômeurs les victimes. »

Avec la participation de David Colle, Pascal Gauchon, Christian Harbulot, Jean-Marc Huissoud? Alain Juillet, Hervé Juvin, Bruno Racouchot, Pascal Lorot, Frédéric Munier, Bernard Quirin, David Simmonet, Olivier Zajec, etc... "