La crise ukrainienne n’a pas changé radicalement la donne internationale, mais elle a précipité des évolutions en cours. La propagande occidentale, qui n’a jamais été aussi forte, cache surtout la réalité du déclin occidental aux populations de l’Otan, mais n’a plus d’effet sur la réalité politique. Inexorablement, la Russie et la Chine, assistés des autres BRICS, occupent la place qui leur revient dans les relations internationales.
mercredi, 07 mai 2014
A bâtons rompus avec Robert Steuckers
A bâtons rompus avec Robert Steuckers
Uccle, mai 2014
Par les animateurs du Cercle "L'Heure Asie"
( http://lheurasie.hautetfort.com )
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A propos de la censure et des censeurs...
A propos de la censure et des censeurs...
« Dans la mesure où l'on cherche à modifier ce que pensent les personnes à l'âge adulte, soit par des lois limitant leur liberté d'expression,qui sont parfois présentées comme ayant une valeur pédagogique, soit par des campagnes faites par des associations subventionnées par les pouvoirs publics, on entre dans une sorte de totalitarisme mou, ce qu'on pourrait appeler le stalinisme bobo. »
Vous pouvez découvrir ci-dessous un entretien donné par Jean Bricmont à Kontre Kulture à l'occasion de la sortie de son livre La République des censeurs (L'Herne, 2014). Chercheur et professeur en physique théorique, Jean Bricmont est un disciple de Noam Chomsky et un défenseur de la liberté d'expression. Il s'est fait connaître dans le monde des idées par un livre, Impostures intellectuelles (Odile Jacob, 1997), écrit avec Alan Sokal dans lequel il étrillait quelques pontes (Gilles Deleuze, Julia Kristeva, Bruno Latour...) de la pensée socio-philosophique française...
Source: http://metapoinfos.hautetfort.com
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Ingénierie sociale du conflit identitaire
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Traité transatlantique: le dessous des cartes...
Traité transatlantique: le dessous des cartes...
Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com
Nous reproduisons ci-dessous un entretien avec Jean-Michel Quatrepoint, cueilli sur Figaro Vox et consacré au Traité transatlantique en cours de négociations entre les États-Unis et l'Union européenne. Journaliste, Jean-Michel Quatrepoint vient de publier Le Choc des empires - États-Unis, Chine, Allemagne: qui dominera l'économie-monde? (Gallimard, 2014).
Le traité transatlantique qui est négocié actuellement par la Commission européenne pourrait consacrer la domination économique des États-Unis sur l'Europe. Pourquoi l'Union européenne n'arrive-t-elle pas à s'imposer face au modèle américain?
La construction européenne a commencé à changer de nature avec l'entrée de la Grande-Bretagne, puis avec l'élargissement. On a privilégié la vision libre-échangiste. Libre circulation des capitaux, des marchandises et des hommes. Plus de frontières. Mais en même temps on n'a pas uniformisé les règles fiscales, sociales, etc. Ce fut la course au dumping à l'intérieur même de l'espace européen. C'est ce que les dirigeants français n'ont pas compris. Dès lors qu'on s'élargissait sans cesse, le projet européen a complètement changé de nature. Ce qui n'était pas pour déplaire aux Américains qui n'ont jamais voulu que l'Europe émerge comme une puissance, comme un empire qui puisse les concurrencer. L'Europe réduite à une simple zone de libre-échange, qui se garde bien de défendre des champions industriels européens, les satisfait. Un Airbus leur suffit. Les Américains défendent leurs intérêts, il faut comprendre leur jeu. Ils ont une vision messianique de leur rôle, celle d'apporter la démocratie au monde, notamment à travers les principes du libre-échange.
Selon vous, le traité transatlantique est aussi pour les États-Unis un moyen d'isoler la Chine. Pouvez-vous nous expliquer la stratégie américaine?
La force des États-Unis, c'est d'abord un dynamisme, un optimisme qui leur donne une capacité de rebond extraordinaire. C'est une jeune nation. Ils se sont endormis sur leurs lauriers d'hyperpuissance dans les années 1990 et ont commencé à rencontrer des résistances. Il y a eu le choc du 11 Septembre. Mais Bush s'est focalisé sur l'ennemi islamiste, sans voir que la Chine était pendant ce temps-là en train de monter en puissance. Cette dernière est entrée dans l'OMC quelques jours après le 11 Septembre alors que tout le monde était focalisé sur al-Qaida. Mais quand on analyse les courbes du commerce mondial, c'est édifiant: tout commence à déraper en 2002. Les excédents chinois (et aussi allemands) et les déficits des autres puissances. La Chine est entrée dans l'OMC, car c'était à l'époque l'intérêt des multinationales américaines qui se sont imaginé qu'à terme elles pourraient prendre le marché chinois. Pari perdu: celui-ci est pour l'essentiel réservé aux entreprises chinoises.
Un protectionnisme qui a fait s'écrouler le rêve d'une Chinamérique…
La Chinamérique était chimérique, c'était un marché de dupes. Dans ce G2 les Américains voulaient être numéro un. Les Chinois aussi. Les Américains s'en sont rendu compte en 2006, lorsque les Chinois ont rendu public un plan baptisé «National medium and long term program for science and technology development» dans lequel ils affichaient leur ambition d'être à l'horizon 2020 autonomes en matière d'innovation, et en 2050 de devenir le leader mondial: non plus l'usine mais le laboratoire du monde! Là, les Américains ont commencé à s'inquiéter, car la force de l'Amérique c'est l'innovation, la recherche, l'armée et le dollar. Si vous vous attaquez à la recherche, que vous mettez en place une armée et une marine puissantes et que vous développez une monnaie pour concurrencer le dollar, là vous devenez dangereux. Lorsque les Chinois ont affiché leur volonté de faire du yuan l'autre monnaie internationale pour pouvoir se passer du dollar, notamment dans leurs accords commerciaux bilatéraux, cela a été la goutte d'eau de trop.
Toute attaque sur le dollar est un casus belli. Lorsqu'ils ont créé l'euro, les Européens ont fait très attention à ne pas en faire une monnaie concurrente du dollar, même si les Français le souhaitaient au fond d'eux-mêmes. Les Américains ont laissé l'Europe se développer à condition qu'elle reste à sa place, c'est-à-dire un cran en dessous, qu'elle reste une Europe atlantiste. Avec une monnaie surévaluée par rapport au dollar. Cela tombe bien puisque l'économie allemande est bâtie autour d'une monnaie forte. Hier le mark, aujourd'hui l'euro.
Le traité transatlantique peut-il néanmoins être profitable à l'Europe?
Les principaux bénéficiaires de ce traité seront les multinationales américaines et l'industrie allemande, notamment automobile. L'Amérique se veut plus que jamais un empire, qui règne à la fois par le commerce, la technologie et la monnaie, mais aussi par l'idéologie.
D'où les traités transpacifiques et transatlantiques initiés par Hillary Clinton. Celle-ci vise la présidence en 2016. Elle est à la manœuvre depuis 2010 dans une stratégie de containment vis-à-vis de la Chine, mais aussi de la Russie. L'idée est de fédérer les voisins de la Chine et de la Russie, dans une zone de libre-échange et de faire en sorte que les multinationales américaines y trouvent leur compte afin que progressivement le modèle américain s'impose et que les États-Unis redeviennent le centre du monde. C'est pourquoi les États-Unis ont empêché le Japon de se rapprocher de la Chine, la querelle entre les deux pays sur les îles Diaoyu-Senkaku ayant opportunément surgi pour casser toute velléité de rapprochement. Le Japon avec le nouveau premier ministre conservateur Abe est revenu dans le giron de Washington.
Le principal levier de pression de cette stratégie élaborée par Hillary Clinton est l'énergie. Grâce au gaz et au pétrole de schiste, l'objectif des Américains est de ne plus dépendre des importations pétrolières (et donc de se détacher du bourbier oriental), de donner un avantage compétitif aux entreprises américaines, de rapatrier la pétrochimie sur le sol américain. Les industriels américains ont désormais une énergie beaucoup moins chère que les industriels européens, notamment allemands. L'objectif est de devenir non seulement indépendant, mais aussi exportateur d'hydrocarbures, pour faire en sorte notamment que l'Europe ne soit plus dépendante du gaz russe.
L'énergie est la clé pour comprendre le traité transatlantique. On donne aux Allemands ce qu'ils veulent, c'est-à-dire la possibilité non seulement de développer leur industrie automobile aux États-Unis, mais aussi d'avoir les mêmes normes des deux côtés de l'Atlantique. Ils pourront produire en zone dollar avec des coûts salariaux inférieurs, des modelés qu'ils pourront vendre en zone euro, voire dans le Pacifique. Cette uniformisation des normes profitera également aux multinationales américaines. Elles sont directement à la manœuvre et participent aux négociations. Leurs objectifs: uniformiser les règles, les normes en les alignant si possible sur le niveau le moins contraignant. Notamment dans la santé, l'agriculture, les industries dites culturelles. Faire en sorte que les Etats ne puissent pas remettre en cause ces normes. Ces traités délèguent en fait une part des souverainetés populaires aux multinationales. Si les Européens acceptent cette sorte de mise sous tutelle, alors les Américains condescendront à nous exporter du gaz et surtout du pétrole de schiste à bon prix. Merkel a un plan: passer de la dépendance au gaz russe à la dépendance au charbon et au gaz américain, tout en ne froissant pas les Russes, qui restent avant tout des clients. À l'opposé de Schröder, elle est américanophile et russophobe.
Et la France dans tout ça? Comment peut-elle tirer son épingle du jeu?
La France n'a rien à gagner à ce traité transatlantique. On nous explique que ce traité va générer 0,5 point de croissance, mais ces pourcentages ne veulent rien dire. Le problème de la France c'est: comment et où allons-nous créer de l'emploi? Et pas seulement des emplois de service bas de gamme. Notre seule chance aujourd'hui est de créer des emplois à valeur ajoutée dans le domaine de l'économie numérique, ce que j'appelle «Iconomie», c'est-à-dire la mise en réseau de toutes les activités. L'Allemagne traditionnellement est moins portée sur ces secteurs où la France est relativement en pointe. La France crée beaucoup de start-up, mais dès qu'elles grossissent un peu, elles partent aux États-Unis ou sont rachetées par des multinationales. Il faut que l'on développe nos propres normes. La France doit s'engager dans la révolution numérique. Je suis partisan de doter tous les enfants d'une tablette, ça ne coûte pas plus cher que les livres scolaires, et si on les faisait fabriquer en France (11 millions de tablettes, renouvelées tous les trois ans), cela créerait de l'emploi. Et dans le sillage des tablettes, d'innombrables applications pourraient naitre et se vendre sur le marché mondial.
Il n'y a pas de raisons de laisser Google et autres Amazon en situation de monopole. La visite de l'Opéra Garnier en live numérique, c'est Google qui l'a faite! La France avait tout à fait les moyens de le faire! Si nous n'y prenons pas garde, la France va se faire «googeliser»!
Il y a un absent dans votre livre: la Russie. Celle-ci, avec Vladimir Poutine, semble pourtant avoir renoué avec le chemin de la puissance…
Les Américains avaient un plan, il y a 20 ans: démanteler totalement l'URSS, la réduire en de multiples confettis, pour contrôler la Russie et ses matières premières, avec pour ambition de donner l'exploitation des matières premières russes en concession aux multinationales. Si Khodokovski a été victime de la répression poutinienne, c'est bien parce qu'il allait vendre le groupe pétrolier Ioukos aux Anglo-Saxons pour 25 milliards de dollars. Et qu'il pensait s'acheter la présidence de la Russie avec cet argent. Poutine est alors intervenu. À sa manière. Brutalement. Un peu comme en Géorgie hier et en Ukraine aujourd'hui. On peut le comprendre. Il défend ce qu'il considère être les intérêts de son pays. Mais il faut aussi lui faire comprendre qu'il y a des lignes à ne pas franchir.
Ce pourrait-il qu'elle devienne un quatrième empire?
Pour le moment non. Le sous-titre de mon livre c'est: qui dominera l'économie monde? La Russie est un pétro-État, c'est sa force et sa faiblesse. Poutine n'a pas réussi pour le moment à diversifier l'économie russe: c'est la malédiction des pays pétroliers, qui n'arrivent pas à transformer la manne pétrolière en industrie dynamique.
Jean-Michel Quatrepoint, propos recueillis par Eugénie Bastié et Alexandre Devecchio (Le Figaro Vox, 25 avril 2014)
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La crise ukrainienne accélère la recomposition du monde
La crise ukrainienne accélère la recomposition du monde
La crise ukrainienne a mis en évidence la magnitude de la manipulation des opinions publiques occidentales par les grands media, les chaines de TV comme CNN, Foxnews, Euronews et tant d’autres ainsi que par l’ensemble de la presse écrite alimentée par les agences de presse occidentales. La manière dont le public occidental est désinformé est impressionnante, et pourtant il est facile d’avoir accès à une masse d’informations de tous bords. Il est très préoccupant de voir comment de très nombreux citoyens du monde se laissent entraîner dans une russophobie jamais vue même aux pires moments de la Guerre froide. L’image que nous donne le puissant appareil médiatique occidental et qui pénètre dans l’inconscient collectif, est que les Russes sont des « barbares attardés » face au monde occidental « civilisé ». Le discours très important que Vladimir Poutine a prononcé le 18 mars au lendemain du référendum en Crimée a été littéralement boycotté par les médias occidentaux [1], alors qu’ils consacrent une large place aux réactions occidentales, toutes négatives naturellement. Pourtant, dans son intervention Poutine a expliqué que la crise en Ukraine n’avait pas été déclenchée par la Russie et présenté avec beaucoup de rationalité la position russe et les intérêts stratégiques légitimes de son pays dans l’ère post-conflit idéologique.
Humiliée par le traitement que lui a réservé l’Occident depuis 1989, la Russie s’est réveillée avec Poutine et a commencé à renouer avec une politique de grande puissance en cherchant à reconstruire les lignes de force historiques traditionnelles de la Russie tsariste puis de l’Union soviétique. La géographie commande souvent la stratégie. Après avoir perdu une grande partie de ses « territoires historiques », selon la formule de Poutine, et de sa population russe et non russe, la Russie s’est donné comme grand projet national et patriotique la récupération de son statut de superpuissance, d’acteur « global », en assurant en premier lieu la sécurité de ses frontières terrestres et maritimes. C’est précisément ce que veut lui interdire l’Occident dans sa vision unipolaire du monde. Mais en bon joueur d’échecs, Poutine a plusieurs coups d’avance grâce à une connaissance profonde de l’histoire, de la réalité du monde, des aspirations d’une grande partie des populations des territoires antérieurement contrôlés par l’Union soviétique. Il connaît à la perfection l’Union européenne, ses divisions et ses faiblesses, la capacité militaire réelle de l’Otan et l’état des opinions publiques occidentales peu enclines à voir augmenter les budgets militaires en période de récession économique. À la différence de la Commission européenne dont le projet coïncide avec celui des États-Unis pour consolider un bloc politico-economico-militaire euro-atlantique, les citoyens européens dans leur majorité ne veulent plus d’élargissement à l’Est de l’UE, ni avec l’Ukraine, ni avec la Géorgie, ni avec aucun autre pays de l’ex-Union soviétique.
Avec ses gesticulations et ses menaces de sanctions, l’UE, servilement alignée sur Washington, montre en fait qu’elle est impuissante pour « punir » sérieusement la Russie. Son poids réel n’est pas à la hauteur de ses ambitions toujours proclamées de façonner le monde à son image. Le gouvernement russe, très réactif et malicieux, applique des « ripostes graduelles », tournant en dérision les mesures punitives occidentales. Poutine, hautain, se paye même le luxe d’annoncer qu’il va ouvrir un compte à la Rossyia Bank de New-York pour y déposer son salaire ! Il n’a pas encore fait mention de limitation dans la fourniture de gaz à l’Ukraine et l’Europe de l’Ouest, mais tout le monde sait qu’il a cette carte dans la manche, ce qui contraint déjà les Européens à penser à une réorganisation complète de leur approvisionnement en énergie, ce qui mettra des années à se concrétiser.
Les erreurs et les divisions des occidentaux mettent la Russie en position de force. Poutine jouit d’une popularité exceptionnelle dans son pays et auprès des communautés russes des pays voisins, et on peut être sûr que ses services de renseignement ont pénétré en profondeur les pays auparavant contrôlés par l’URSS et lui donnent des informations de première main sur les rapports de force internes. Son appareil diplomatique lui donne de solides arguments pour retirer à l’« Occident » le monopole de l’interprétation du droit international, en particulier sur l’épineuse question de l’autodétermination des peuples. Comme on pouvait s’y attendre, Poutine ne se prive pas de citer le précédent du Kosovo pour vilipender le double langage de l’Occident, ses incohérences, et le rôle déstabilisateur qu’il a joué dans les Balkans.
Alors que la propagande médiatique occidentale battait son plein après le référendum du 16 mars en Crimée, les vociférations occidentales ont subitement baissé d’un ton et le G7 lors de son sommet à la Haye en marge de la conférence sur la sécurité nucléaire n’a plus menacé d’exclure la Russie du G8 comme il l’avait claironné quelques jours plus tôt mais simplement a annoncé « qu’il ne participerait pas au sommet de Sotchi ». Ceci lui laisse la possibilité de réactiver à tout moment ce forum privilégié de dialogue avec la Russie, crée en 1994 à sa demande expresse. Première reculade du G7. Obama de son côté s’est empressé d’annoncer qu’il n’y aurait aucune intervention militaire de l’Otan pour aider l’Ukraine, mais seulement une promesse de coopération pour reconstruire le potentiel militaire de l’Ukraine, composé en grande partie de matériel soviétique obsolète. Seconde reculade. Il faudra des années pour mettre sur pieds une armée ukrainienne digne de ce nom et on se demande bien qui va payer compte tenu de la situation catastrophique des finances du pays. De plus, on ne sait plus exactement quel est l’état des forces armées ukrainiennes après que Moscou ait invité, avec un certain succès semble-t-il, les militaires ukrainiens héritiers de l’Armée rouge, à rejoindre l’armée russe en respectant leurs grades. La flotte ukrainienne est déjà entièrement passée sous contrôle russe. Enfin, autre marche arrière spectaculaire des États-Unis : il y aurait des conversations secrètes très avancées entre Moscou et Washington pour faire adopter une nouvelle constitution à l’Ukraine, installer à Kiev à l’occasion des élections du 25 mai un gouvernement de coalition dont les extrémistes néo-nazi seraient exclus, et surtout pour imposer un statut de neutralité à l’Ukraine, sa « finlandisation » (recommandée par Henry Kissinger et Zbigniew Brzezinsky) [2], ce qui interdirait son entrée dans l’Otan, mais permettrait des accords économiques tant avec l’UE qu’avec l’Union douanière eurasiatique (Russie, Biélorussie, Kazakhstan). Si un tel accord est conclu, l’UE sera mise devant le fait accompli et devra se résigner à payer la facture du tête-à-tête russo-US. Avec de telles garanties Moscou pourra considérer comme satisfaites ses exigences de sécurité, aura repris pied dans son ancienne zone d’influence avec l’accord de Washington et pourra s’abstenir de fomenter le séparatisme d’autres provinces ukrainiennes ou de la Transnistrie (province de Moldavie peuplée de russes) en réaffirmant très fort son respect des frontières européennes. Le Kremlin offrira par la même occasion une porte de sortie honorable à Obama. Un coup de maître pour Poutine.
Conséquences géopolitiques de la crise ukrainienne
Le G7 n’a pas calculé qu’en prenant des mesures pour isoler la Russie, outre le fait qu’il s’appliquait à lui-même une « punition sado-masochiste » selon la formule d’Hubert Védrine, ancien ministre des Affaires étrangères français, il précipitait malgré lui un processus déjà bien engagé de profonde recomposition du monde au bénéfice d’un groupe non occidental dirigé par la Chine et la Russie réunies au sein des BRICS. En réaction au communiqué du G7 du 24 mars [3], les ministres des Affaires étrangères des BRICS ont fait connaître immédiatement leur rejet de toute mesures visant à isoler la Russie et ils en ont profité pour dénoncer les pratiques d’espionnage états-unien tournées contre leurs dirigeants et pour faire bonne mesure ils ont exigé des États-Unis qu’ils ratifient la nouvelle répartition des droits de vote au FMI et à la Banque Mondiale, comme premier pas vers un « ordre mondial plus équitable » [4]. Le G7 ne s’attendait pas à une réplique aussi virulente et rapide des BRICS. Cet épisode peut donner à penser que le G20, dont le G7 et les BRICS sont les deux principaux piliers, pourrait traverser une crise sérieuse avant son prochain sommet à Brisbane (Australie) les 15 et 16 novembre, surtout si le G7 persiste à vouloir marginaliser et sanctionner la Russie. Il est à peu près sûr qu’il y aura une majorité au sein du G20 pour condamner les sanctions à la Russie, ce qui de fait reviendra à isoler le G7. Dans leur communiqué les ministres des BRICS ont estimé que décider qui est membre du groupe et quelle est sa vocation revient à placer tous ses membres « sur un pied d’égalité » et qu’aucun de ses membres « ne peut unilatéralement déterminer sa nature et son caractère ». Les ministres appellent à résoudre la crise actuelle dans le cadre des Nations unies « avec calme, hauteur de vue, en renonçant à un langage hostile, aux sanctions et contre-sanctions ». Un camouflet pour le G7 et l’UE ! Le G7, qui s’est mis tout seul dans une impasse, est prévenu qu’il devra faire d’importantes concessions s’il veut continuer à exercer une certaine influence au sein du G20.
En outre, deux événements importants s’annoncent dans les prochaines semaines.
D’une part Vladimir Poutine se rendra en visite officielle en Chine en mai. Les deux géants sont sur le point de signer un accord énergétique d’envergure qui affectera sensiblement le marché mondial de l’énergie, tant sur le plan stratégique que financier. Les transactions ne se feraient plus en dollars, mais dans les monnaies nationales des deux pays. En se tournant vers la Chine, la Russie n’aura aucun problème pour écouler sa production gazière au cas où l’Europe de l’Ouest déciderait de changer de fournisseur. Et dans le même mouvement de rapprochement la Chine et la Russie pourraient signer un accord de partenariat industriel pour la fabrication du chasseur Sukhoï 25, fait hautement symbolique.
D’autre part lors du sommet des BRICS au Brésil en juillet prochain, la Banque de Développement de ce groupe, dont la création a été annoncée en 2012, pourrait prendre forme et offrir une alternative aux financements du FMI et de la Banque Mondiale, toujours réticents à modifier leurs règles de fonctionnement, pour donner plus de poids aux pays émergents et à leurs monnaies à côté du dollar.
Enfin il y a un aspect important de la relation entre la Russie et l’Otan peu commenté dans les média mais très révélateur de la situation de dépendance dans laquelle se trouve l’« Occident » au moment où il procède au retrait de ses troupes d’Afghanistan. Depuis 2002, la Russie a accepté de coopérer avec les pays occidentaux pour faciliter la logistique des troupes sur le théâtre afghan. À la demande de l’Otan, Moscou a autorisé le transit de matériel non létal destiné à l’ISAF (International Security Assistance Force) par voir aérienne ou terrestre, entre Douchambé (Tadjikistan), l’Ouzbekistan et l’Estonie, via une plateforme multimodale à Oulianovk en Sibérie. Il s’agit rien de moins que d’acheminer toute l’intendance pour des milliers d’hommes opérant en Afghanistan, entre autre des tonnes de bière, de vin, de camemberts, de hamburgers, de laitues fraîches, le tout transporté par des avions civils russes, puisque les forces occidentales ne disposent pas de moyens aériens suffisants pour soutenir un déploiement militaire de cette envergure. L’accord Russie-Otan d’octobre 2012 élargit cette coopération à l’installation d’une base aérienne russe en Afghanistan dotée de 40 hélicoptères où les personnels afghans sont formés à la lutte anti-drogue à laquelle les occidentaux ont renoncé. La Russie s’est toujours refusé à autoriser le transit sur son territoire de matériel lourd, ce qui pose un sérieux problème à l’Otan à l’heure du retrait de ses troupes. En effet celles-ci ne peuvent emprunter la voie terrestre Kaboul-Karachi en raison des attaques dont les convois sont l’objet de la part des talibans. La voie du Nord (la Russie) étant impossible, les matériels lourds sont transportés par avion de Kaboul aux Émirats Arabes Unis, puis embarqués vers les ports européens, ce qui multiplie par quatre le coût du repli. Pour le gouvernement russe l’intervention de l’Otan en Afghanistan a été un échec, mais son retrait « précipité » avant la fin de 2014 va accroître le chaos et affecter la sécurité de la Russie et risque de provoquer un regain de terrorisme.
La Russie a aussi d’importants accords avec l’Occident dans le domaine de l’armement. Le plus important est sans doute celui signé avec la France pour la fabrication dans les arsenaux français de deux porte-hélicoptères pour un montant de 1,3 milliards d’euros [5]. Si le contrat est annulé dans le cadre des sanctions, la France devra rembourser les montants déjà payés plus les pénalités contractuelles et devra supprimer plusieurs milliers d’emplois. Le plus grave sera sans doute la perte de confiance du marché de l’armement dans l’industrie française comme l’a souligné le ministre russe de la Défense.
Il ne faut pas oublier non plus que sans l’intervention de la Russie, les pays occidentaux n’auraient jamais pu aboutir à un accord avec l’Iran sur la non prolifération nucléaire, ni avec la Syrie sur le désarmement chimique. Ce sont des faits que les médias occidentaux passent sous silence. La réalité est qu’en raison de son arrogance, de sa méconnaissance de l’histoire, de ses maladresses, le bloc occidental précipite la déconstruction systémique de l’ordre mondial unipolaire et offre sur un plateau à la Russie et à la Chine, appuyée par l’Inde, le Brésil, l’Afrique du Sud et bien d’autres pays, une « fenêtre d’opportunité » unique pour renforcer l’unité d’un bloc alternatif. L’évolution était en marche, mais lentement et graduellement (personne ne veut donner un coup de pied dans la fourmilière et déstabiliser brusquement le système mondial), mais d’un seul coup tout s’accélère et l’interdépendance change les règles du jeu.
En ce qui concerne le G20 de Brisbane il sera intéressant de voir comment se positionne le Mexique, après les sommets du G7 à Bruxelles en juin et des BRICS au Brésil en juillet. La situation est très fluide et va évoluer rapidement, ce qui va demander une grande souplesse diplomatique. Si le G7 persiste dans son intention de marginaliser ou exclure la Russie, le G20 pourrait se désintégrer. Le Mexique, pris dans les filets du TLCAN et du futur TPP devra choisir entre sombrer avec le Titanic occidental ou adopter une ligne autonome plus conforme à ses intérêts de puissance régionale à vocation mondiale en se rapprochant des BRICS.
Source
La Jornada (Mexique)
[1] « Discours de Vladimir Poutine sur l’adhésion de la Crimée », par Vladimir Poutine, Réseau Voltaire, 18 mars 2014.
[2] « Henry Kissinger propose de finlandiser l’Ukraine », Réseau Voltaire, 8 mars 2014.
[3] « Déclaration du G7 sur la Russie », Réseau Voltaire, 24 mars 2014.
[4] “Conclusions of the BRICS Foreign Ministers Meeting”, Voltaire Network, 24 March 2014.
[5] « La France vendra-t-elle des armes à la Russie ? », Réseau Voltaire, 20 mars 2014.
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City of London’s Imperialist Designs on Russia
City of London’s Imperialist Designs on Russia
Yesterday the EU and US imposed additional sanctions on Russia, while 150 US troops landed in neighboring Estonia for military exercises. Two months after Ukraine’s democratically-elected President Viktor Yanukovych fled the country amidst the MI6/CIA/Mossad-orchestrated putsch in Kiev(http://deanhenderson.wordpress.com/2014/03/04/ukraine-falls-under-fascist-bankster-thumb/), the West continues to ramp up its aggression against Russia, despite repeated attempts at diplomacy by Russian President Vladimir Putin.
So what else is new?
The Rothschild-led City of London bankers have held grand imperialist designs on Russia’s rich natural resources for two centuries, always to be stymied by the odd nationalist czar or Stalinist. Putin thwarted their latest attempts when he jailed Israeli dual citizen Mikail Khodorkovsky and re-nationalized much of Russia’s energy sector. It is no coincidence that one Russian official sanctioned yesterday was Igor Sechin – president of Russian oil giant Rosneft, of which BP still owns a 20 % share.
(Excerpted from Chapter 17: Caspian Sea Oil Grab: Big Oil & Their Bankers…)
Unholy Alliance
While the international banking syndicates had always dealt with the Soviet Union, access to its vast oil resources remained limited until Ronald Reagan entered the White House in 1980, determined to splinter the Soviet Union into little pieces and open the country’s oilfields to the Four Horsemen. His point man in doing so was CIA Director Bill Casey, whose Roman Catholic Knights of Malta connections were thoroughly exploited.
The Vatican’s secretive Opus Dei “saintly Mafia” was behind the ascent of Polish Cardinal Karol Wojtyla to the Papacy. Wojtyla became Pope John Paul II and launched an Opus Dei/Vatican offensive to roll back Latin American liberation theology movements and East European communism. Fascism came naturally to Karol Wojtyla. During the 1940’s he was a chemical salesman for Nazi combine I. G. Farben. Wojtyla sold the Nazis the cyanide they used at their Auschwitz death camps. One of his best friends was Dr. Wolf Szmuness, mastermind of the 1978 Center for Disease Control Hepatitis B study in the US, through which the AIDS virus was introduced into the gay population. [722]
In 1982 Reagan met with Pope John Paul II. Prior to the meeting Reagan signed NSD-32, authorizing a wide range of economic, diplomatic and covert activities to “neutralize the USSR’s hold on Eastern Europe”. At the meeting the two agreed to launch a clandestine program to tear Eastern Europe away from the Soviets. Poland, the Pope’s country of origin, would be the key. Catholic priests, the AFL-CIO, the National Endowment for Democracy, the Vatican Bank and CIA would all be deployed.
The Vatican is the world’s largest owner of equities, using Swiss affiliate Banco di Roma per la Svizzera to conduct its more discretionary business. Italian fascist Benito Mussolini gave the Vatican generous tax exemptions which it still enjoys. Banco Ambrosiano’s P-2 leader Robert Calvi’s Grand Oriente Freemason’s supported reconciliation with the Vatican. Relations between the Vatican and the Freemasons were strained in the 11th century when the Greek Orthodox split from the Roman Catholics. Knights Templar and the Knights Hospitaler of St. John factions emerged. The latter was the Catholic faction. They changed their name to the Knights of Malta, after the island where they found refuge after their Crusades defeat, with help from the Vatican. Malta is a nexus of CIA/MI6/Mossad intrigues.
In the 13th century Pope Clement V, backed by France’s King Philip, charged the Protestant Knights Templars with heresy, citing their penchant for drug running, arms peddling, gambling and prostitution rings. These activities are what made the Templars “filthy rich”. Pope Clement made an example of Templar leader Jaques de Molay, whom he burned at the stake on Friday the 13th. [723] The Templars took their loot and fled to Scotland to found Scottish Rite Freemasonry. They bankrolled the House of Windsor, which controls Britain and presides at the apex of Freemasonry around the world. Masonic Lodge members enroll their children in the de Molay Society, which is named in honor of the toasted Templar pirate.
Calvi’s attempt to reconcile protestant and Catholic secret societies was a success. He became paymaster to the Polish Solidarity movement, while Nixon Treasury Secretary David Kennedy’s dirty Continental Illinois Bank served as conduit for CIA funds sent by Bank of Cicero asset Bishop Paul Marcinkus to fund Solidarity. [724] The Vatican teamed up with Europe’s Black Nobility, the Bilderbergers and CIA to launch the top-secret JASON Society and armed South American dictators to quash liberation theology. In 1978 when Pope John Paul II took power, the Vatican issued a commemorative stamp featuring an Egyptian pyramid and the Roshaniya all-seeing eye. [725] The Vatican and the Illuminati Brotherhood were reunited.
Reagan’s meetings with Pope John Paul II were an affirmation of this powerful new alliance, which would now focus on bringing the Soviet Union to its knees. Even before Reagan met with the Pope the CIA had groomed an informant at the Polish Ministry of Defense- Colonel Ryszard Kuklinski. Kuklinski reported to the Vatican and helped organize the Polish Solidarity Movement, led by the wealthy Radziwill family who had funded JFK assassins via Permindex. Most Solidarity leaders were old-money aristocrats.
The precursor to Solidarity was the National Alliance of Solidarists, a Russian/Eastern European fascist hit squad funded by RD/Shell’s Sir Henry Deterding and German Vickers Arms Corporation President Sir Basil Zacharoff. Sir Auckland Geddes of Rio Tinto Zinc, which bankrolled Francisco Franco’s fascist coup in Spain, also contributed to the Solidarists. Geddes’ nephew- Ford Irvine Geddes- was chairman of the Inchcape’s Peninsular & Orient Navigation Company from 1971-1972. [726]
The Solidarist’s US headquarters was the Tolstoy Foundation, which is housed in the same building as Julius Klein Associates, which ran guns to the murderous Haganah and Stern Gang Zionist death squads who stole Palestinian lands to found Israel. Klein was an M16 Permindex insider who helped plan the JFK hit.
The Solidarists stepchild, the Solidarity Movement, was touted in the Western media as a great Polish liberating force. With boatloads of CIA help, Solidarity toppled the Communist government in Warsaw. Their straw man Lech Walesa became President of Poland. In 1995 Walesa was defeated by former Communist leader Aleksander Kwasniewski. Walesa was rewarded for his boot licking with a job at Pepsico.
CIA Director Casey demanded a constant focus on Eastern Europe at CIA. Casey met often with Philadelphia Roman Catholic Cardinal John Krol to discuss the Solidarity Movement. He utilized his Knights of Malta connections, leaning heavily on Brother Vernon Walters, whose spook resume read like a James Bond novel. Walter’s latest incarnation was Reagan Ambassador at Large to Vatican Secretary of State Agostino Cardinal Casaroli. [727] By 1991 Walters was US Ambassador to the UN, where he successfully beat the drums of war against Iraq. He was in Fiji that same year, just prior to the overthrow of that left-leaning government.
Other Knights of Malta members involved in the Eastern European destabilization effort were Reagan NSA and Robert Vesco lieutenant Richard Allen, Reagan NSA Judge William Clark, Reagan Ambassador to the Vatican William Wilson and Zbigniew Brzezinski. Other prominent Knights of Malta members include Prescott Bush, Nixon Treasury Secretary William Simon, Nixon coup-plotter Alexander Haig, contra supporter J. Peter Grace and Venezuelan Rockefeller lieutenant Gustavo Cisneros.
The Reagan team had a five-part strategy in its efforts to destroy the Soviet Union. First, it would pursue the JASON Society’s Star Wars concept in an attempt to engage the Soviets in a space-based arms race which they knew Moscow could not afford. Second, the CIA would launch covert operations in Poland, Czechoslovakia and Hungary in attempts to overthrow those Soviet-allied governments. While Walesa emerged in Poland, poet Vaclev Havel became CIA white knight in Czechoslovakia. Like Walesa, Havel became unpopular and was soon tossed out of his puppet presidency.
A component of the CIA destabilization program was to buy weapons from these East European nations to arm CIA-sponsored rebels in Nicaragua, Afghanistan, Angola and Mozambique, using BCCI and later BNL as conduits. The US also wanted to get their hands on the high-tech Soviet arsenal. Poland secretly sold the US an array of advanced Soviet weaponry worth $200 million. Romania did the same. Both countries saw their foreign debts reduced significantly. [728]
The third component of the Reagan strategy was to make financial aid to the Warsaw Pact contingent on economic privatization. Fourth, the US would blanket East European and Soviet airwaves with pro-Western propaganda, using fronts like Radio Liberty, Radio Free Europe and the Voice of America. The CIA financed local newspapers and magazines.
The Company got help inside the Soviet Union from its Mossad buddies in an effort spearheaded by media mogul and Mossad paymaster Robert Maxwell. When Maxwell threatened to reveal a meeting between KGB head Vladimir Kryuchkov and Mossad brass aboard his private yacht at which a coup against Mikhail Gorbachev was discussed, Mossad ordered a hit on Maxwell. On November 4, 1991 as he sailed around the Canary Islands Maxwell was assassinated by Israeli commandos. The mass exodus of Russian Jews to Israeli-occupied settlements in Palestine was part of the secret deal between Mossad and Kryuchkov, who is still serving time in a Moscow prison for his treasonous role in the Gorbachev coup. [729]
But it was the fifth and final component of Reagan’s strategy that had the Four Horsemen salivating. Reagan’s spooks initiated an economic warfare campaign against the Soviet Union, which included a freeze on technology transfers, counterfeiting of the Russian ruble and the sponsoring of separatist Islamist groups in the Soviet Central Asian Caucasus. The jihadis who were instructed to target a key transcontinental natural gas pipeline which the Soviets were building. The Soviets had more natural gas than any country on earth and saw the completion of this pipeline as their cash cow for the 21st century. [730] Big Oil wanted to milk that cow.
It’s the Oil, Stupid
When the Soviet Union’s last President Mikhail Gorbachev announced his perestroika and glasnost campaigns to privatize his country’s economy, he was aiding the Illuminati in destroying his country. Was Gorbachev duped, an unwitting accomplice, a CIA deep-cover agent or a mind-controlled Operation Presidio Temple of Set victim? Whatever the case, he played a key role in dismantling the Soviet Union.
The Soviets controlled not only the vast resources of their own nation, but Third World resources in Soviet-allied Comecon nations. Part of perestroika was to cease Soviet aid to these developing nations to ease the growing Soviet debt burden which, like the US debt, accrued largely from decades of Cold War military spending. The two superpowers’ debt was held by the same international banks, which now used this debt lever to pick a winner and to open Russian and Third World resource pools to their corporate tentacles. [731]
When the Berlin Wall fell and Gorbachev was overthrown in favor of IMF crony Boris Yeltsin, the Four Horsemen rushed to Moscow to begin making oil deals. Oil and natural gas had always been the Soviet’s main export and it remained so for the new Russia. In 1991, the country earned $13 billion in hard currency from oil exports. In 1992 Yeltsin announced that Russia’s world leading 9.2 billion barrel/day oil sector would be privatized.
Sixty percent of Russia’s Siberian reserves had never been tapped. [732] In 1993 the World Bank announced a $610 billion loan to modernize Russia’s oil industry- by far the largest loan in the bank’s history. World Bank subsidiary International Finance Corporation bought stock in several Russian oil companies and made an additional loan to the Bronfman’s Conoco for its purchase of Siberian Polar Lights Company. [733]
The main vehicle for international banker control over Russian oil was Lukoil, initially 20%-owned by BP Amoco and Credit Suisse First Boston, where Clinton Yugoslav envoy and Dayton Peace Accords architect Richard Holbrooke worked. Bush Sr. Attorney General Dick Thornburgh, who orchestrated the BNL cover-up, was now CS First Boston’s Chief Financial Officer. A handful of Zionist Russian oligarchs, collectively known as the Russian Mafia, owned the rest of Lukoil, which served as the Saudi ARAMCO of Russia for the Four Horsemen, a partner to Big Oil in projects throughout the country which involved truly staggering amounts of capital.
These included Sakhalin Islands projects known as Sakhalin I, a $15 billion Exxon Mobil venture; and Sakhalin II, a $10 billion deal led by Royal Dutch/Shell which included Mitsubishi, Mitsui and Marathon Oil as partners. Siberian developments were even larger. RD/Shell is a 24.5% partner in Uganskneftegasin, which controls a huge Siberian natural gas field. At Priobskoye, BP Amoco operates a $53 billion project. At Timan Pechora on the Arctic Ocean a consortium made up of Exxon Mobil, Chevron Texaco, BP Amoco and Norsk Hydo runs a $48 billion venture.
In November 2001 Exxon Mobil announced plans to invest another $12 billion in an oil and gas project in the Russian Far East. RD/Shell announced a $8.5 billion investment in its Sakhalin Islands concessions. BP Amoco made similar proclamations. [734] In 1994 Lukoil pumped 416 million barrels of oil, making it fourth largest producer in the world after RD/Shell, Exxon Mobil and part-owner BP Amoco. Its fifteen billion barrels in crude reserves rank second in the world to Royal Dutch/ Shell. [735]
The Soviet Caucasus, with encouragement from Langley, soon split from Russia. The map of Central Asia was re-written as Kazakhstan, Uzbekistan, Tajikistan, Turkmenistan, Kyrgyzstan, Armenia, Azerbaijan, Ukraine and Georgia all declared their independence. The pipeline Reagan ordered targeted carried Soviet natural gas east to the North Pacific port of Vladivostok and west to the Black Sea port of Novorrossiysk from the world’s richest known natural gas fields lying beneath and abutting the shoreline of the Caspian Sea, which lies in the heart of Caucasus.
The Four Horsemen coveted this resource more than any in the world. They wanted to build their own private pipelines once they got their hands on the Caspian Sea natural gas fields, which also contain an estimated 200 billion barrels of crude oil. Oil industry privatizations were quickly announced in the new Central Asian Republics which had, by virtue of their independence, taken control of the vast Caspian Sea oil and gas reserves. By 1991 Chevron was holding talks with Kazakhstan. [736]
The Central Asian Republics became the largest recipients of USAID aid, as well as ExIm Bank, OPIC and CCC loans. Azerbaijan, Turkmenistan and Kazakhstan were especially favored. These countries control the shoreline of the Caspian Sea, along with Russia and Iran. In 1994 Kazakhstan received $311 million in US aid and another $85 million to help dismantle Soviet-era nuclear weapons. President Clinton met with Kazakhstan President Nursultan Nazarbayev. They signed an array of agreements ranging from disarmament deals to space research cooperation. Kazakhstan, with an estimated 17.6 billion barrels of oil reserves, had been a strategic part of the Soviet nuclear weapons grid and was home to the Soviet space program.
The two leaders also signed an agreement providing investment protection for US multinationals. The Free Trade Institute and US Chamber of Commerce sent officials to train Kazakhs in the finer arts of global capitalism. The Four Horsemen moved in swiftly. Chevron Texaco laid claim to the biggest prize- the $20 billion Tenghiz oilfield- then grabbed another gusher at Korolev. Exxon Mobil signed a deal to develop an offshore concession in the Caspian. [737] Tengizchevroil is 45%-owned by Chevron Texaco and 25%-owned by Exxon Mobil. [738] President George W. Bush’s NSA and later Secretary of State Condaleeza Rice, an expert on Central Asia, sat on the board at Chevron alongside George Schultz from 1989-1992. She even had an oil tanker named after her.
Across the Caspian Sea, Azerbaijan was receiving hundreds of millions of dollars in US aid. BP Amoco led a consortium of seven oil giants who spent an initial $8 billion to develop three concessions off the coast of the capital Baku- historic base camp of Big Oil in the region. [739] BP Amoco and Pennzoil- recently acquired by Royal Dutch/Shell- took control of the Azerbaijan Oil Company, whose board of directors included former Bush Sr. Secretary of State James Baker.
In 1991 Air America super spook Richard Secord showed up in Baku under the cover of MEGA Oil. [740] Secord & Company did military training, sold Israeli arms, passed “brown bags filled with cash” and shipped in over 2,000 Islamist fighters from Afghanistan with help from Gulbuddin Hekmatyar. Afghan heroin began flooding into Baku. Russian economist Alexandre Datskevitch said of 184 heroin labs that police discovered in Moscow in 1991, “Every one of them was run by Azeris, who use the proceeds to buy arms for Azerbaijan’s war against Armenia in Nagorno-Karabakh”. [741]
A Turkish intelligence source claims that Exxon and Mobil were behind the 1993 coup against elected Armenian President Abulfaz Elchibey. Secord’s Islamists helped. Osama bin Laden set up an NGO in Baku as a base for attacking the Russians in Chechnya and Dagestan. A more pliant President Heidar Aliyev was installed. In 1996, at the behest of Amoco’s president, he was invited to the White House to meet President Clinton- whose NSA Sandy Berger held $90,000 worth of Amoco stock. [742]
Armenian separatists backed by the CIA took over the strategic Armenian regions of Nagorno-Karabakh and Nakhnichevan which border Turkey and Iran. When Turkish President Turgut Ozal mentioned intervention in Nakhnichevan to back the Azerbaijani seizure, Turkish Premier Suleyman Demirel quickly played down the statement from the key US ally. These two regions are critical to Big Oil plans to build a pipeline from the Caspian Sea across Turkey to the Russian Black Sea port of Novorrossiysk. The same route is utilized by Turkey’s Gray Wolves mafia in their Central Asia to Europe heroin endeavors. When Gray Wolf Mehmet Ali Agca tried to assassinate Pope John Paul II in 1981, the CIA used its Gladio strategy, trying to pin it on Bulgaria’s Communist Lukashenko government.
Lukoil owns 26% of the Russian Black Sea port at Novorrossiysk. Its president Vayit Alekperov wanted to build the Caspian pipeline through Grozny in Chechnya, while the Four Horsemen preferred the route through Turkey. CIA support for Armenian separatists and Chechen Islamist rebels ensured chaos in Grozny. Alekperov finally agreed to the Turkish route.
In 2003 the Defense Department proposed a $3.8 million military training grant for Azerbaijan. Later they admitted it was to protect US access to oil. As author Michael Klare put it, “Slowly but surely, the US military is being converted into a global oil-protection service”. [743]
Turkmenistan, which borders the Caspian Sea on the southeast, is a virtual gas republic, containing massive deposits of natural gas. It also has vast reserves of oil, copper, coal, tungsten, zinc, uranium and gold. The biggest gas field is at Dauletabad in the southeast of the country, near the Afghan border. The Unocal-led Centgas set about building a pipeline which would connect the oil fields around Chardzhan to the Siberian oilfields further north. More crucial to Centgas was a gas pipeline from Dauletabad across Afghanistan and Pakistan to the Indian Ocean. [744] Advisers to the project included Henry Kissinger. Unocal is now part of Chevron.
With the Four Horsemen firmly in charge of Caspian Sea reserves, the Caspian Pipeline Consortium was born. Chevron Texaco took a 15% stake with the other three Horsemen and Lukoil splitting the rest. Pipeline security was provided by the Israeli firm Magal Security Systems, which is connected to Mossad. Azerbaijan and Turkmenistan have especially cozy relations with Israel via Special Ambassador Yusef Maiman, who is president of the Israeli Mehrav Group. Mehrav is involved in a project in Turkey to divert water from the upper Tigres and Euphrates Rivers to the southeast part of Turkey and away from Iraq. [745] The Caspian pipeline was built by Bechtel in partnership with GE and Wilbros Group. The pipeline quietly began moving oil and gas in November 2001, just two months after 911.
Bechtel also built the oilfield infrastructure at Tengiz for Chevron Texaco. In 1995 Bechtel led a USAID-funded consortium to restructure the energy sectors of eleven Central and Eastern European nations in line with IMF mandates. Bechtel received a massive contract to upgrade Russia’s many ailing aluminum smelters in tandem with Pechiney. Lukoil contracted with New Jersey-based ABB Lummus Crest (formed when engineering giants Asea Braun Boveri and Lummis Crest merged) to build a $1.3 billion refinery at the Novorrossysk port and to do a $700 million upgrade on its refinery at Perm.
The Bush Jr. Administration now planned a series of additional Caspian Sea pipelines to compliment the Tenghiz-Black Sea route. A Baku-Tblisi-Ceyhan pipeline was built by a Four Horsemen consortium led by BP Amoco. The law firm representing the BP-led consortium is James Baker’s family law firm- Baker Botts. The BP Amoco pipeline runs the length of the country of Georgia through its capital Tblisi.
In February 2002 the US announced plans to send 200 military advisers and attack helicopters to Georgia to “root our terrorism”. [746] The deployment was a smokescreen for pipeline protection. In September 2002 Russian Foreign Minister Igor Ivaniov accused Georgia of harboring Chechen rebels. In October 2003 Georgian President Eduard Schevardnadze was forced to step down in a bloodless revolution. According to a December 11, 2003 article on the World Socialist Party website, CIA sponsored the coup.
In September 2004 hundreds of Russian school children were killed when Chechen separatists seized their school building. Russian President Vladimir Putin said of the incident, “Certain political circles in the West want to weaken Russia, just like the Romans wanted to weaken Carthage.” He accused “foreign intelligence services” of complicity in the attacks. His adviser Aslanbek Aslakhanov went further, stating on Russian Channel 2 News, “The men had their conversations not within Russia, but with other countries. They were led on a leash. Our self-styled friends have been working for several decades to dismember Russia… (they are the) puppeteers and are financing terror.” Russia’s KM News ran the headline, “School Seizure was Planned in Washington and London”. [747]
Lukoil epitomizes the corruption so rampant in Russia since the Soviet collapse. Bribery is the norm. Lukoil has given luxury jets to the mayor of Moscow, the head of Gazprom (the state-owned natural gas monopoly) and Kazakhstan President Nazarbayev. In the mid-1990’s Lukoil announced that it would sell another 15 % stake to foreign stockholders through its largest owner and financial adviser CS First Boston and the Bank of New York. [748] In 2002 they announced plans to sell off another big stake.
According to Kurt Wulff of the oil investment firm McDep Associates, the Four Horsemen, romping in their new Far East pastures, saw asset increases from 1988-1994 as follows: Exxon Mobil- 54%, Chevron Texaco- 74%, Royal Dutch/Shell- 52% and BP Amoco- 54%. The Horsemen had more than doubled their collective assets in six short years. This quantum leap in Anglo-American global power had everything to do with the takeover of the old Soviet oil patch and the subsequent impoverishment of its birthright owners.
[722] Behold a Pale Horse. William Cooper. Light Technology Publishing. Sedona, AZ. 1991.
[723] The Robot’s Rebellion: The Story of the Spiritual Renaissance. David Icke. Gateway Books. Bath, UK. 1994. p.94
[724] Hot Money and the Politics of Debt. R.T. Naylor. The Linden Press/Simon & Schuster. New York. 1987. p.78
[725] Ibid. p.165
[726] Dope Inc.: The Book that Drove Kissinger Crazy. The Editors of Executive Intelligence Review. Washington, DC. 1992
[727] “The Unholy Alliance”. Carl Bernstein. Time. 2-24-92. p.28
[728] “US Obtained Soviet Arsenal from Poland”. Eugene Register-Guard. 2-13-94
[729] The Other Side Of Deception. Victor Ostravsky. HarperCollins Publishers. New York. 1994.
[730] Bernstein. p.28
[731] “The Dismantling of the Soviet Union”. Peter Symon. Philippine Currents. November/December 1991.
[732] “Drilling for a Miracle”. Fred Coleman. US News & World Report. 12-7-92. p.54
[733] Evening Edition. National Public Radio. 6-18-93
[734] “Exxon’s Russian Oil Deal Makes Other Firms Feel Lucky”. Wall Street Journal. 12-13-01
[735] “The Seven Sisters Have a Baby Brother”. Paul Klebnikov. Forbes. 1-22-96. p.70
[736] Taliban: Militant Islam, Oil and Fundamentalism in Central Asia. Ahmed Rashid. Yale University Publishing. New Haven, CT. 2001. p.145
[737] “Christopher Promises Aid to Oil-Rich Kazakhstan”. AP. Northwest Arkansas Morning News. 10-24-93
[738] 10K Filings to SEC. Exxon Mobil and Chevron Corporations. 3-28-01
[739] “The Quietly Determined American”. Paul Klebnikov. Forbes. 10-24-94. p.48
[740] Azerbaijan Diary: A Rogue Reporter’s Adventures in a Oil-Rich, War-Torn, Post- Soviet Republic. Thomas Goltz. M.E. Sharpe. Armonk, NY. 1999. p.272
[741] “al-Qaeda, US Oil Companies and Central Asia”. Peter Dale Scott. Nexus. May-June, 2006. p.11-15
[742] See No Evil: The True Story of a Ground Soldier in the CIA’s War on Terrorism. Robert Baer. Crown. New York. 2002. p.243-244
[743] Blood and Oil: The Dangers and Consequences of America’s Growing Dependency on Imported Petroleum. Michael T. Klare. Metropolitan/Henry Holt. 2004. p.6-7
[744] Escobar. Part I
[745] “The Roving Eye: Pipelineistan, Part II: The Games Nations Play”. Pepe Escobar. Asia Times Online. 1-26-02
[746] “Wolf Blitzer Reports”. CNN. 2-27-02
[747] “Paranotes: Russian School Seige Conspiracy”. Al Hidell. Paranoia. Issue 37. Winter 2005.
[748] Klebnikov. 1-22-96. p.72
Dean Henderson is the author of five books: Big Oil & Their Bankers in the Persian Gulf: Four Horsemen, Eight Families & Their Global Intelligence, Narcotics & Terror Network, The Grateful Unrich: Revolution in 50 Countries, Das Kartell der Federal Reserve, Stickin’ it to the Matrix & The Federal Reserve Cartel. You can subscribe free to his weekly Left Hook column @ www.deanhenderson.wordpress.com
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Un monde de moins en moins sédentaire
Jean Ansar
Ex: http://metamag.fr
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mardi, 06 mai 2014
Olivier DARD présente son "Maurras"
Paris, vendredi 16 mai 2014
Olivier DARD présente son "Maurras" au Cercle de Flore
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Le torchon brûle entre la Bulgarie et la Commission sur South Stream
Le torchon brûle entre la Bulgarie et la Commission sur South Stream
Ex: http://www.euractiv.fr
Le ministre bulgare de l'Énergie compte maintenir la construction du gazoduc South Stream, malgré les mises en gare de Bruxelles sur ses incompatibilités avec la législation européenne.
Le projet South Stream ne sera pas arrêté, a affirmé le ministre bulgare de l'Énergie, Dragomir Sotynev à l'issue d'une entrevue avec le commissaire européen Günther Oettinger.
À la suite de la crise ukrainienne, le Parlement a décidé de susprendre l'autorisation du projet de gazoduc paneuropéen. Selon les eurodéputés, l'UE doit s'approvisionner auprès d'autres fournisseurs que la Russie.
Mais le ministre bulgare, un économiste proche de Sergueï Stanichev, chef du parti socialiste bulgare, a assuré que le chantier allait commencer en juin, comme prévu, repoussant ainsi les demandes du Parlement européen de suspendre la construction.
Il a par ailleurs accusé l'opposition de centre-droit d'avoir apporté de fausses informations à la Commission européenne sur le projet afin de faire capoter sa mise en oeuvre.
Le ministre bulgare a déclaré que la première station terrestre du South Stream serait construite à deux kilomètres de la côte de la mer Noire, et non à vingt kilomètres comme l'a affirmé l'opposition aux services de la Commission. Ce qui fait une « énorme différence », a-t-il indiqué.
Dragomir Stoynev a expliqué que les directives européennes sur la libéralisation du marché de l'énergie ne sont applicables qu'aux tronçons terrestres et non à ceux situés en mer. Il a certifié que Sofia informera, le cas échéant, la Commission sur les amendements apportés à une loi nationale controversée sur South Stream, avant qu'elle ne soit définitivement adoptée.
En effet, le 4 avril, le Parlement bulgare a adopté en première lecture des amendements à loi sur la politique énergétique qualifiant South Stream d'un interconnecteur et non de gazoduc. Grâce à cette modification, le projet porté par Gazprom échapperait au champ d'application du troisième paquet énergie.
Autre problème de taille, plusieurs pays européens - l'Autriche, la Bulgarie, la Croatie, la Grèce, la Hongrie et la Slovénie - avaient conclu des accords bilatéraux avec la Russie dans le cadre de la construction du gazoduc. Mais le 4 décembre dernier, la Commission européenne a affirmé que ces accords enfreignaient la législation européenne et devaient être renégociés dans leur intégralité.
Gazoduc maritime ou pas ?
Les explications du ministre Bulgare ne semblent pas avoir apaisé les craintes de la Commission au sujet de l'impact de la loi énergétique en cours de discussion. Selon le texte législatif, le projet South Stream serait « un gazoduc maritime » qui ne serait donc pas couvert par les directives européennes.
Mais pour la Commission, la loi européenne s'applique aux infrastructures qui tombent sous la juridiction européenne, a insité Sabine Berger, porte-parole du commissaire à l’énergie. Et les eaux territoriales bulgares en font partie, ainsi que les zones économiques exclusives du pays.
« La longueur du tronçon terrestre du « gazoduc maritime » n'est pas pertinente dans le cadre de l'évaluation de la Commission de l'amendement proposé [par le Parlement bulgare] au regard de sa compatibilité avec les modalités de la directive sur le gaz », a-t-elle clairement expliqué. L'argument du ministre bulgare sur le lieu de construction par rapport à la côte serait donc irrecevable.
Selon la porte-parole, la Commission s’inquiète également de l'accord intergouvernemental de la Bulgarie signé avec la Russie dans le cadre du projet. L’exécutif européen le considère non conforme à la législation européenne, comme ce fut le cas pour tous les autres accords intergouvernementaux signés par les autres États membres engagés dans South Stream.
Les griefs de la Commission
EurActiv a consulté la lettre envoyée par la Commission aux autorités bulgares, datée du 14 août 2013, qui apporte une analyse détaillée de l'accord conclu entre la Bulgarie et la Russie. Le document de six pages adressé à la vice-ministre de l'Énergie bulgare, Evgenia Haritonova, n'a jamais été rendu public, malgré les pressions exercées par certains députés bulgares.
Cet accord enfreint non seulement les règles relatives au marché européen de l'énergie qui interdisent aux producteurs d'énergie d'être aussi à la tête d'un réseau de transmission, selon le principe de découplage. Cet élément est un point litigieux récurrent dans les sept accords intergouvermentaux conclus avec la Russie. Outre ces griefs, la lettre isole d’autres infractions :
- La Bulgarie s'est engagée à assurer un régime fiscal privilégié à Gazprom, ce qui, selon la Commission, n'est pas conforme aux règles sur les aides d'État de l'UE ;
- L'accord intergouvernemental stipule, selon les cas, que la sous-traitance s’applique aux entreprises grecques et bulgares ou que la préférence est donnée aux entreprises des deux parties signataires (la Bulgarie et la Russie), ce qui enfreint là encore aux règles de concurrence européenne ;
- L'accord intergouvernemental énonce que les tarifs d'exploitation du gazoduc seront fixés par la société établie, ce qui entre, selon la loi européenne, en contradiction avec l'existence même des organes de surveillance nationaux chargés d’approuver les tarifs de transmission.
La porte-parole de la Commission européenne a mis en garde la Bulgarie et a assuré que si les conditions de construction ou d'exploitation du gazoduc n'étaient pas conformes à la législation européenne, alors la Commission se réservait le droit de faire en sorte que la Bulgarie applique la législation européenne.
Press articles:
- Dnevnik, partenaire d'EurActiv en Bulgarie : "Южен поток" няма да бъде спрян, обяви Стойнев след разговор с Йотингер
- Dnevnik, partenaire d'EurActiv en Bulgarie : Вигенин пред ИТАР-ТАСС: България ще направи всичко, зависещо от нея, за да бъде реализиран "Южен поток"
- Dnevnik, partenaire d'EurActiv en Bulgarie : Според Вигенин евродепутатите са реагирали емоционално с призива да се спре "Южен поток"
00:05 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique internationale, géopolitique, bulgarie, commission européenne, union européenne, europe, affaires européennes, gazoducs, gaz, gaz naturel, hydrocarbures, mer noire, balkans | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Identité et devenir de l'Europe...
Identité et devenir de l'Europe...
La Nouvelle Revue d'Histoire est en kiosque (n° 72, mai - juin 2014).
Le dossier central est consacré à l'Europe, son identité et son devenir. On peut y lire, notamment, des articles
de Philippe Fraimbois ("Charlemagne, fondateur du premier empire européen"),
de Bernard Fontaine ("Le XIIIe siècle des cathédrales et des universités"),
de Jacques Berrel ("La Hanse, une Europe de marchands"),
de Philippe Conrad ("L'Europe rassemblée face au péril ottoman"),
de Jean-Joël Brégeon ("Quand l'Europe des Lumières parlait français"),
de Robert James Bellairs ("Les relations anglo-allemandes de 1871 à 1991")
de Christophe Réveillard ("L'Europe de Jean Monnet" ; "De Gaulle et l'Europe"),
de Guillaume Bernard ("La construction d'une Europe... introuvable"),
de Paul-Marie Coûteaux ("Qu'est-ce que le souverainisme ?" ; "Pour un Etat européen").
Hors dossier, on pourra lire, en particulier, deux entretiens, l'un avec Gérard-François Dumont ("Histoire et démographie") et l'autre avec Andreas Kappeler ("Quelle identité historique pour l'Ukraine") ainsi que des articles d'Emma Demeester ("Olympe de Gouges, une victime de la Révolution"), de Philippe Maxence ("Honoré d'Estienne d'Orves. Une jeunesse française") et de Virginie Tanlay ("1944. La Normandie sous les bombes").
00:05 Publié dans Affaires européennes, Histoire, Revue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, identité européenne, revue, histoire | | del.icio.us | | Digg | Facebook
The Iran/Iraq War: Mutual Assured Destruction
The Iran/Iraq War: Mutual Assured Destruction
(Excerpted from Chapter 10: The Iran/Iraq War: Big Oil & Their Bankers…)
In 1979, as Iranian revolutionaries were taking charge in Tehran, Carter National Security Adviser, Afghan Frankenstein godfather and Trilateral Commission co-founder Zbigniew Brzezinski was in Kuwait City meeting with Kuwaiti Emir Sheik Jaber Ahmed al Sabah, House of Saud envoys and Iraqi President Saddam Hussein. The group decided that Saddam’s Republican Guard would seize the oil-rich Iranian province of Khuzistan.
In 1980 Iraq invaded Iran. That same year Kuwait’s Ambassador to the UN shed light on the forces which used Brzezinski to goad Hussein into his attempt to partition Iran’s oilfields. He informed the UN General Assembly of, “a cabal which controls, manipulates and exploits the rest of humanity by controlling the money and wealth of the world”.
Silent Weapons for Quiet Wars
The cabal which Kuwait’s UN Ambassador was referring to controls the JASON Society which, according to author William Cooper’s book Behold a Pale Horse, emerged from a 1952 alliance between Europe’s Black Nobility, the Illuminati and the Vatican. The JASON Society is also known as The Order of the Quest, the exact name of the Afghan Roshaniya “all-seeing ones”. The power structure for JASON is recruited from Skull & Bones, Scroll & Key, Britain’s Group of Oxford and the German Thule Society. JASON has close ties to the Trilateral Commission and the CFR. [1] Its name comes from the story of Jason and the Golden Fleece, which denotes a search for truth.
President Eisenhower commissioned JASON to investigate the UFO question. Many of the group’s top scientists came from the Manhattan Project which developed the atomic bomb. The group was behind the advent of submarine warfare and President Reagan’s Star Wars initiative. JASON is the driving force behind secret US military technology being developed at places like Area 51 near Groom Lake, Nevada.
Cooper, a former Naval Intelligence officer, states that JASON scientists have come to the conclusion that the greenhouse affect may actually lead to a new Ice Age. The Pentagon Papers revealed that JASON was behind an electromagnetic barrier placed over the DMZ (demilitarized zone) during the Vietnam War. [2] JASON, through the Black Nobility, serves the Bilderberger Group, whose Policy Committee, at its first known meeting in 1954, endorsed a JASON document titled Silent Weapons for Quiet Wars. Research for the document was done at the Rockefeller Foundation’s Harvard Economic Research Project. What follows are excerpts of the document, which Cooper claims to have had in his possession:
“This publication marks the 25th anniversary of the Third World War, called the ‘Quiet War’, being conducted using subjective biological warfare…implying extensive objectives of social control and destruction of human life, i.e., slavery and genocide…dominance revolved around the subject of energy sciences…bookkeeping can be made king if the public can be kept ignorant of the methodology…it was agreed that a nation or world of people who will not use their intelligence are no better than animals…Such people are beasts of burden and steaks on the table by choice and consent…consequently …it was decided to privately wage a quiet war…shifting the natural and social energy of the undisciplined and irresponsible many into the hands of the self-disciplined, responsible and worthy few.
In order to achieve a totally predictable economy, the low-class elements of the society must be brought under total control, i.e., must be housebroken, trained and assigned a yoke…the lower class family unit must be disintegrated by the process of increasing preoccupation of the parents…The quality of education given to the lower class must be of the poorest sort…with such an initial handicap, even the bright lower class individuals have little hope of extricating themselves from their assigned lot in life. This form of slavery is essential to maintaining some measure of social order, peace and tranquility for the ruling upper class.
The public cannot comprehend this weapon, and therefore cannot believe they are being attacked and subdued. The general public…has become a herd of proliferating barbarians…a blight upon the face of the earth…it is possible to program computers…(to) bring about the complete control and subjugation of the public…the simplest form of economic amplifier is advertising. If a person is spoken to by a TV advertiser as if he were a 12-year-old, then…he will reach into his economic reservoir to buy that product…achieved by disengaging their minds…engaging their emotions…the more confusion, the more profit. Create problems, then offer solutions…keep the public entertainment below the 6th grade level…keep the public busy…back on the farm with the other animals…silent weapons technology is an outgrowth of a simple idea discovered, succinctly expressed and effectively applied by…
Mr. Mayer Amschel Rothschild…Rothschild discovered the missing passive component of economic theory known as economic inductance…That principle is ‘when you assume the appearance of power, people soon give it to you’…Rothschild discovered that currency or deposit loan accounts had the required appearance of power that could be used to induce people into surrendering their real wealth in exchange for a loan of promissory notes (paper money).
Mr. Rothschild loaned his promissory notes to individuals and governments. Then he would make money scarce, tighten control of the system, and collect collateral through the obligation of contracts (debt)…The pressures could be used to ignite war. Then he would control the availability of currency to determine who would win the war. That government which gave him control of its economic system got his support…balanced by the negation of population (genocide)…war is therefore the balancing of the system by killing the true creditors…the politicians are publicly hired hit men that justify the act (of war)…take control of the world by the use of economic silent weapons in the form of ‘quiet warfare’ and reduce economic inductance of the world to a safe level by the process of benevolent slavery and genocide…if the lower classes can be postponed long enough, the elite can achieve energy dominance…the ‘Presidential’ level of commander-in-chief is shared by the international bankers.”
Arming the Iranians
While Brzezinski gave Saddam the green light to invade Iran, CIA Director Bill Casey met Iranian Shah loyalist Cyrus Hashemi in Madrid, ostensibly to plan a new round of “energy domination” and “economic inductance”. The US would now arm both Iran and Iraq then send them to war, hoping to decimate both oil price-hawk nations.
In 1981 while Hashemi was panhandling Princess Ashraf, the Shah of Iran’s sister, for $20 million to launch Hardy Boy John Shaheen’s Hong Kong mujahadeen fronts, brother Jamshid bought a Greek freighter and made four trips between the Israeli Port of Eliat and the Port of Bandar Abbas on Iran’s Arabian Sea coast. His cargo was $150 million in weapons and ammunition produced by Israeli Defense Industries under US license.
Arif Durfani, a Pakistani arms dealer, ran another Enterprise cell that delivered hundreds of millions of dollars in weaponry to the Iranians. Durfani was a close friend of BCCI-founder Aga Hasan Abedi, whose bank financed the operation. He was also tight with the Saudi Gokal brothers, who shipped the weapons from Israel to Iran. [3] While the Iranian port at Bandar Abbas was humming with activity, other shipments of TOW missiles were entering Iran from the north at Tabriz.
Overseeing the arming of Iran was Assistant Secretary of Defense Richard Armitage, the Far East Trading Company godfather and Valerie Plame leaker. Armitage was assured a steady supply of weapons by Chief White House Liaison to Saudi Arabia Richard Secord. In 1985 Ted Shackley met with Cyrus Hashemi in Hamburg, where Hashemi introduced him to Manucher Gorbanifar, another former SAVAK agent who now worked for Israeli Mossad. Gorbanifar was a friend of Iranian President Hashemi Rafsanjani, whose family owned pistachio groves in Iran. He worked with BCCI’s Black Network and often procured financing for his weapons deals from Saudi billionaire Adnan Khashoggi. Gorbanifar became the key Iranian contact to Secord’s Enterprise.
BCCI paid Southern Air Transport pilots like Eugene Hasenfus to fly Enterprise weapons to both the Nicaraguan contras and the Iranian mullahs. In 1978 42% of Southern Air’s CIA contracts were for flights to Iran. In 1997 the Mobile Register reported an incident in that Alabama city involving a Southern Air Transport plane. The aircraft landed at Mobile Aerospace Technologies. Mechanics working on the plane popped off a fiberglass panel and found hundreds of kilos of cocaine. The Southern Air flight had originated in Latin America and was en route to Miami, but had taken a rather circuitous detour to Germany along the way. [4]
The US sent Hawk and Phoenix missiles to protect Iran’s oil installations, especially the vast Kharg Island facility which includes the massive Abadan refinery at the strategic mouth of the Shatt al-Arab waterway on the Persian Gulf. Mansur Rafizadeh, former SAVAK intelligence officer and CIA liaison, said the US had thrown its support behind Ayatollah Khomeini, thinking Islamic fundamentalism the best defense against communism in the Middle East. This strategy was certainly playing out in Afghanistan, where the CIA was funding the most fanatical faction of mujahadeen Assassins.
Despite releasing the US hostages the day Reagan was inaugurated, the Iranians had saved a powerful trump card. Iran is the main supporter of Hezbollah, the militia group battling Israel’s occupation of southern Lebanon. The Israelis continually thumb their noses at UN Resolution 3236, which calls for a Palestinian state. They have seized additional Arab lands in Egypt, Syria, Jordan and Lebanon through invasions in 1956, 1967 and 1973. In 1978 Israeli troops marched into southern Lebanon where they remained until 2001. In 1984 the US vetoed a unanimous UN resolution calling on Israel to respect international law and pull out of Lebanon. In June 2006 Israel bombed Beirut and sent troops into Lebanon after two of its soldiers were allegedly kidnapped. Over 500 Lebanese civilians were killed.
Lebanon was for decades an offshore banking haven utilized by the CIA via Edmund Safra’s Republic Bank and a web of Beirut drug and gold smugglers. Henry Kissinger is a friend of Safra. Both sat on the board of American Express. When Syrian-backed Arab nationalists took control of Lebanon they cracked down on drug money laundering. Republic moved its headquarters to New York where it continued to be a major player in the gold market. In 1999 Republic was bought by a bigger goldfish- HSBC.
British, Israeli and American bankers were forced to move their operations to Dubai and Bahrain, while their MI6, Mossad and CIA goons harassed the new Lebanese government. In 1982 the USS New Jersey shelled Beirut in its backing of pro-Israeli Lebanese militia leader Amin Gemayel. That same year Israeli Defense Minister Ariel Sharon, now the country’s prime minister, oversaw the massacre of hundreds of Lebanese at Sabra and Shatila. In January 2002 Gemayel, who took part in the massacre under Sharon’s command, was gunned down as he was about to testify on the ordeal before a Belgian court. [5] The court indicted Sharon for war crimes anyway.
Hezbollah retaliated to the massacres by kidnapping CIA Chief of Middle East Operations William Buckley. Buckley had been the CIA contact to the mid-1970’s Argentine fascists, who tossed 30,000 suspected leftists into the Atlantic Ocean. [6] Buckley was tortured and left for dead, but not until Hezbollah made videotapes of Buckley singing about CIA black operations in the region. Hezbollah was still holding five other CIA agents as hostages.
In 1983 Hezbollah bombed a US Marine barracks in Beirut killing 283 American soldiers and precipitating a US withdrawal from Lebanon. The CIA countered with a March 1985 car bomb in a crowded Shi’ite suburb of Beirut, killing 80 civilians and injuring 200. Few people will ever know what Buckley confessed to his Hezbollah interrogators, but apparently the CIA thought the tapes embarrassing enough to cut a deal with Hezbollah’s Iranian backers.
Former SAVAK agent and CIA liaison Mansur Rafizadeh said the CIA was pursuing a two-track strategy in Iran. On the one hand they were arming the Ayatollah and helping him crush the Iranian left. On the other hand they were working to destabilize the Khomeini regime in a variety of ways. The CIA was funding Iranian exile groups like the Paris-based Front for the Liberation of Iran and the Cairo-based Radio Nejat.
In 1986 the CIA recruited the Shah’s exiled son to deliver an 11-minute derision of the mullahs which was piped into Iran with CIA help and shown on the nation’s television networks. Robert Sensi, a CIA agent who worked with BCCI money launderer Faisal Saud al Fulaij’s Kuwaiti Airways, set up CIA front companies in Iran with the help of Habib Moallem. Through these fronts, they recruited Iranian agents who would spy on the mullahs and help destabilize the government.
Arming the Iraqis
The Saudis and Kuwaitis agreed to fund Saddam Hussein’s attack into Iran’s oil-rich Khuzistan Province at Brzezinski’s request. The idea was to sever Khuzistan from the rest of Iran, then install a pliable government with which the Four Horsemen could do business. Khuzistan contains the strategic Shatt al-Arab Waterway, which flows into the Persian Gulf and forms the Iran/Iraq border. Kharg Island, in the waterway’s delta, is home to the bulk of Iran’s oil processing facilities, including the Abadan and Ahwaz refineries.
Khuzistan is also home to 90% of Iranian oil reserves and most of Iran’s significant natural gas reserves, which are surpassed only by those in Russia and Turkmenistan. Khuzistan is the stronghold of the Tudeh and People’s Mujahadeen Parties, thorns in the side of the Ayatollah, the Shah and Big Oil alike. The population of the province is largely Arab and Kurdish, while Persians predominate elsewhere in Iran. The CIA hoped to exploit these ethnic differences as it so often does.
Brzezinski told Saddam that his Revolutionary Guard would be seen entering Khuzistan as, “great Arab liberators”. Hussein was also assured control of the Shatt al-Arab, which former Iraqi President al-Bakr had ceded to Iran under the 1973 Algiers Agreement in return for a cessation of Shah and CIA backing of Iraqi Patriotic Union of Kurdistan rebels. In 1980 Hussein’s troops invaded Iran. Iraq gained control of the prized Shatt al-Arab only briefly. Its troops were seen by the Khuzistanis for what they really were- tools of US imperialism. The real US goals were quite different from what Brzezinski had told Saddam Hussein.
While the CIA was funneling information to the Ayatollah and his goons on Iranian nationalists, Saddam Hussein’s troops now pounded the leftists as a rear guard. Iranian dissidents, who had backed Mohammed Mossadegh’s calls to nationalize Iran’s oil in the 1950’s, and who later launched the oilfield strikes against the Iranian Consortium that brought the Shah to his knees, were now caught in a crossfire of the CIA’s making.
Iraqi forces also targeted Iran’s oil infrastructure. MIG-27 fighters strafed the refineries at Abadan and Ahwaz on Kharg Island, while Revolutionary Guard troops laid waste to facilities at Iran’s largest port of Khorramshahr on the Persian Gulf. [7] By disrupting Iranian oil exports, the CIA hoped to starve the mullahs of foreign exchange, a situation which would lead to a devaluation of the Iranian rial and subsequent hyperinflation. The CIA could then exploit the economic decay to turn the country against the Khomeini government. Iran, which had become a modern nation state, saw decades of progress destroyed during the war with Iraq. The nation was literally de-modernized.
The CIA’s goals toward Iraq were no different. Throughout the war GCC members Kuwait, Saudi Arabia and the UAE provided Saddam with interest-free loans. The Saudis and Kuwaitis sent Iraq over $120 billion. [8] Kuwait, the UAE and Jordan all made their ports available to the Iraqi Navy. Saudi Arabia and Oman provided landing rights for Iraqi MIG-27 fighters. The US was joined by Israel, Russia, Italy, France, Egypt and Brazil in sending Iraq weapons through the Jordanian Port of Aqaba. US corporations such as Honeywell, Rockwell, Unisys and Hewlett Packard sent over $40 million in dual-use items to both Iran and Iraq during the war.
The CIA took a shine to Saddam Hussein for the same reason they worked with Ayatollah Khomeini. In 1974, as Revolution Command Council Internal Security Chief, Hussein attacked leftist political parties in Iraq. Jalal Talabani’s Patriotic Union of Kurdistan worked for CIA and the Shah of Iran in attacking the al-Bakr government in Baghdad. Al-Bakr was an influential OPEC price hawk leader who railed against Big Oil dominance over Arab oil.
Saddam was doing everything he could to suppress these voices. From 1974-75 250,000 Iraqi Kurds fled to Iran. In April 1979, while his Ba’ath Party thugs were brutalizing Shi’ite Muslims, leftists and renegade Kurd factions, Saddam signed a security agreement with Saudi Arabia. By 1980 Saddam, a Sunni Muslim, banned two major Shi’ite political parties in Iraq- al-Dawah al Islamiyya and al-Mujahidin. Iranian-born Shi’ites were deported, along with 3,000 leftists. Twenty-two Ba’ath leaders accused of collaborating with Syria were executed. [9]
Hussein’s purges looked so similar to the ones being conducted by the Ayatollah that one had to wonder if Saddam had not also received a Company hit list. Thrilled with Saddam’s fascist killing spree, Western multinationals flocked to Iraq where a massive agricultural privatization was under way. Cooperative land that had grown staple foods for Iraqi peasants for decades was now for sale to the highest bidder. A handful of wealthy Iraqis got most of the land and their diras (estates) began cultivating crops for export.
Iraq was forced to import basic foods like wheat and rice to feed its suddenly landless people. Western grain giants Cargill and Continental Grain (now merged), Louis Dreyfus, Andre and Bunge & Born moved in to fill the void. In 1982 Iraq imported 820,000 tons of US grain. [10]
Other segments of Iraq’s economy were ceded to multinationals as well. Had Saddam cut a deal with the West, whereby US corporations got greater access to Iraq’s economic spoils in return for US support in his war with Iran?
Until 1984 the US publicly favored Iran in the war with Iraq. Then Iran reclaimed the Shatt al-Arab Waterway and Khuzistan Province. The tide of the war was turning in Iran’s favor. In 1984 the US began re-flagging Kuwaiti oil tankers in the Persian Gulf which, it claimed, came under attack by Iranian gunboats. Actually it had been the Iraqis who started the tanker war that year. By 1987 the Iraqi Navy had damaged 219 oil tankers. [11]
The shift was on. In 1984 Reagan removed Iraq from the State Department list of nations that support terrorism. That year marked the beginning of the War of Cities, when numerous major cities in both countries were reduced to rubble, including the capitals Tehran and Baghdad. Both countries targeted the economic infrastructure of the other. A 1985 CIA memo to Director Casey stated, “Our tilt to Iraq was timely when Iraq was against the ropes and the Islamic Revolution was on a roll”.
In 1987 85,000 Iranian troops overran Fao, Iraq’s main oil terminal for its vast Rumaila oilfields near the Kuwaiti border. Under the pretext of a US Navy re-flagging operation, forty-two US Naval vessels arrived in the Persian Gulf. US gunboats shelled Iranian oil installations at the mouth of the Shatt al-Arab and shot down an Iranian passenger jumbo jet, killing everyone on board. When Iraq used mustard gas against its own Kurdish people in 1987, the US looked the other way and began to arm Saddam Hussein.
The House of Saud, which had been bankrolling the Iraqi war effort all along, now began to work through BCCI to arm the Iraqis. In addition to the $1 billion/month they were sending Saddam, the Saudis now provided intelligence, logistics and weapons, including NK-84 helicopters. The Saudis entered a joint venture to help strengthen Baghdad’s nuclear capabilities, which the Israelis had wiped out in a 1981 bombing raid commanded by Ariel Sharon. [12]
Saudi Arabia and Iraq set up Gulf International Banks to supplement the BCCI channel. A 1989 Defense Department study showed US military aid to the Saudis landing in Iraqi accounts in Switzerland. US AWAC surveillance planes flew from Saudi bases and gathered intelligence for Iraq. The US/Saudi collaboration was so blatant that many believed the Americans were directing Saudi security agencies. [13]
Mutual Assured Destruction
The US continued to play both sides in the Iran/Iraq War, backing one country until it had a military advantage, before switching sides to back the other. The US resisted any moves to negotiate a peace treaty. Both countries saw their infrastructure leveled, their economies crippled and their people decimated. In Iraq 750,000 people were killed. A 1979 memo to President Carter from NSA Brzezinski, explains the US policy, “the Iran-Iraq conflict is a unique opportunity to consolidate our security position”.
The Export Import Bank provided $200 million in taxpayer insured loans to Iraq, most of which were funneled through Banco Nacionale de Lavoro. The Commodity Credit Corporation provided a similar amount of taxpayer-insured loans so Iraq could buy grain from Cargill and Continental Grain. As much as 20% of the US rice crop was sold to Iraq. By the first quarter of 1990 Iraq was the United States’ third largest trading partner. [14] Iraq owed $241 billion to global creditors: $120 billion to Kuwait and Saudi Arabia, $9 billion to Russia and $3 billion to Japan. In 1989 Japan cut Iraq off.
Carter NSA Gary Sick, said later that, “the US has resisted all moves in the United Nations toward a negotiated settlement of the tanker war”. [15] The US Navy’s re-flagging operation established a permanent US presence in the Persian Gulf. Reagan Defense Secretary Casper Weinberger, who was later Knighted by Queen Elizabeth II for his genocidal efforts, characterized the re-flagging as a “trade-off for basing rights”, in GCC countries. The monarchs had been slow to cooperate with US security plans in the region. The Iran/Iraq War had the effect of scaring the daylights out of the emirates and getting them on board with US plans to modernize bases in Saudi Arabia and to build new ones in the other GCC emirates.
Saudi/US relations became very cozy during this time, especially on the military front. The Saudis became the biggest annual recipient of US military aid. In 1983 the Saudis received $17 billion in US military hardware. In 1984 that jumped to $22.7 billion. Richard Secord was in the thick of it- brokering the sale of five AWACs to the Saudis the night Reagan was sworn into office. Hidden in the $8.5 billion package was a provision that beefed up the Kingdom’s C3 system at bases, some of which contain underground nuclear command centers that only US personnel can control.
By 1993 the Saudis had spent $156 billion on the joint Saudi/US military buildup within the Kingdom. The US now effectively occupied Saudi Arabia, guarding the 261 billion barrels of Four Horsemen oil. Many members of Congress were not even aware of what was going on. As Rep. Howard Metzenbaum (D-OH) said, “The US/Saudi relationship is different because only a tiny White House club is in the know”. [16]
Iran and Iraq are the only two OPEC nations with large enough oil reserves to challenge Saudi/GCC control over oil prices. Iraq is second only to the Saudis with 112 billion barrels of oil reserves and much of the country remains unexplored. Iran has close to 100 billion barrels of crude. Both are firmly in the camp of the OPEC price hawks. By disrupting oil flows from these two nations, Big Oil eliminated competition and kept the price hawks busy rebuilding their shattered economies instead of rallying for OPEC unity.
Both Iran and Iraq’s primary oil exporting facilities- Khorramshahr and Fao respectively- were demolished during the war. Iran’s entire Kharg Island facilities were leveled. Iraq was now deeply in debt to the Saudis and Kuwaitis. Many of both nations’ oil tankers were damaged in the tanker war. The cities of both countries required billions of dollars and a decade to be rebuilt as a result of the war of the cities. It was a war of attrition with each side suffering untold loss of life and $25-35 billion worth of damage.
In CIA-think, a decisive victory by either Iran or Iraq would have left the winner in a position to take on the Saudis militarily. A staggering defeat by either might breed internal revolutionary forces who would challenge the Ayatollahs or Saddam, who had been quite useful to the CIA in wiping out nationalistic elements and in providing a pretext for the US military buildup in the Persian Gulf. But a long war of attrition would leave both nations crippled and focused on rebuilding. Neither would have the luxury of mounting any sort of challenge to Four Horsemen control over Persian Gulf oil.
Big Oil used the war as another excuse to hike gas prices in the US. The GCC sheiks filled the oil shortfall which the war created, pumping out more than enough crude to move wholesale prices lower on world markets. The Four Horsemen pocketed the difference, while stockpiling crude oil. A memo uncovered by Edwin Rothschild, energy adviser for the group Public Citizen, sums up US policy towards Saudi/GCC overproduction and the misery it brings the poor countries of OPEC. The memo, sent by Undersecretary of State Richard Murphy to the Saudi government, said simply, “Let the market rule”.
Lower wholesale prices made it more difficult for Iraq and Iran to rebuild. In 1988 Iran earned 90% of its hard currency through oil exports. Iraq gained 99% of its foreign exchange from oil. Both the Iraqi dinar and the Iranian rial plummeted. In 1994 the rial lost 100% of its value. Before the war Iraq had $40 billion in hard currency reserves. Afterwards, it had zero and huge debts to pay.
The Israelis worked hand-in-hand with the US to destroy both nations. While supplying Mustafa Barzani’s Kurds in their attacks on Iraq, the Israelis duplicitously provided missile targeting to Saddam Hussein for his attacks on Iranian cities via US spy satellites. In 1988 Mossad launched Operation Brush Fire, a psychological warfare campaign designed to draw the US military further into the Middle East conflagration. Their ultimate goal was to have the US destroy Iraq’s powerful military, while leaving their “perfect villain” Saddam in power.
The campaign was launched when Israeli commandos bombed an Iraqi weapons plant at Al-Iskandariah in at attempt to make “Iraqi weapons of mass destruction” a global household phrase. Mossad set up a London Observer freelance journalist named Farzad Bazroft to take the story international. Bazroft had been investigating the death of Shah-loyalist tuned Mossad arms dealer Cyrus Hashemi and had gotten too close to the truth, which was that Mossad had eliminated Hashemi. Knowing Bazroft would be seen as a foreign spy by Baghdad after the Mossad terrorism at the weapons plant, they sent him into Iraq. Saddam took the bait and Bazroft was hung as a spy creating an even bigger international incident. To speed things along, Mossad leaked secret documents on Iraqi weapons programs to ABC News.
US and Israeli arms merchants made a killing during the war. The US refused to supply spare parts to either side, so when a weapons system broke Iran or Iraq would be expected to buy a whole new system. This policy bolstered the bottom lines of US defense contractors and assured that battlefield weapons malfunctions could not be fixed on the spot, thus negating the momentum which the side on the offensive had attained. This helped keep the war in a constant state of stalemate.
Israeli Defense Minister Ariel Sharon used the conflict as an opportunity to bomb Baghdad’s nuclear facilities in 1981. In 1982 Sharon declared that Israel was siding with Iran, but his exact words were more revealing. Sharon declared at a conference in Paris that, “Israel has a vital interest in the continuing war in the Persian Gulf and in Iran’s victory.” In 1986 retired Mossad Chief General Aharon Yariv declared the US and Israeli position more succinctly when he stated bluntly, “It would be good if the Iran/Iraq War ended in a tie, but it would be better if it continued”.
[1] Behold a Pale Horse. William Cooper. Light Technology Press. Sedona, AZ. 1991. p.81
[2] Ibid. p.83
[3] The Outlaw Bank: A Wild Ride into the Secret Heart of BCCI. Jonathan Beaty and S.C. Gwynne. Random House. New York. 1993. p.268
[4] The Spotlight. June 1997
[5] BBC World News. January 2002
[6] The Great Heroin Coup: Drugs, Intelligence and International Fascism. Henrik Kruger. South End Press. Boston. 1980. p.217
[7] The Reign of the Ayatollahs: Iran and the Islamic Revolution. Shaul Bakhash. Basic Books, Inc. New York. 1984. p.193
[8] Iraq and Kuwait: A History Suppressed. Ralph Schoenman. Veritas Press. Santa Barbara, CA. 1990. p.21
[9] Beyond the Storm: A Gulf Crisis Reader. Phyllis Bennis and Michel Monshabeck. Olive Branch Press. Brooklyn, NY. 1991. p.31
[10] Iraq Since 1958: From Revolution to Dictatorship. Marion Farouk-Sluglett and Peter Sluglett. I.B. Tauris & Company, Inc. 1990. p.260
[11] “The Gulf Between Pretense and Reality”. Larry Everest. In These Times. 7-20-88. p.9
[12] “The Arming of Saudi Arabia”. Frontline. PBS. 2-16-93
[13] The Gulf: Scramble for Security. Raj Choudry. Sreedhar Press. New Dehli. 1983. p.108
[14] March to War. James Ridgeway. Four Walls Four Windows. New York. 1991. p.13
[15] Everest. p.9
[16] Frontline
Dean Henderson is the author of five books: Big Oil & Their Bankers in the Persian Gulf: Four Horsemen, Eight Families & Their Global Intelligence, Narcotics & Terror Network, The Grateful Unrich: Revolution in 50 Countries, Das Kartell der Federal Reserve, Stickin’ it to the Matrix & The Federal Reserve Cartel. You can subscribe free to his weekly Left Hook column @ www.deanhenderson.wordpress.com
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INDES : ELECTIONS 2014
Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr
Narendra Modi, candidat du Bharatiya Janata Party (BJP : Parti du peuple Indien) au poste de premier ministre de l'Inde et probable vainqueur du scrutin en cours a déclaré qu'il ferait appel à ses « frères » musulmans comme à tout autre citoyen du pays. Il a précisé que les questions litigieuses du temple de Ram et de la réforme du Code civil seraient traités dans le cadre constitutionnel. Un projet prévoit en effet un code civil universel qui s'opposerait en droit au code « coutumier » musulman ou tribal.
Narendra Modi a notamment souligné qu'il considérait tous les Indiens comme un seul peuple et qu’il en est de sa responsabilité en tant que futur chef d'Etat de parler à tous les segments religieux de la société, y compris les musulmans. Pour appuyer cette déclaration, il a fait allusion à son travail en tant que ministre en chef du Gujarat qui possède une forte population musulmane et des militants hindouistes déterminés. On se rappelle les émeutes communautaires de 2002.
En Inde, les élections sont toujours l'occasion de surenchères religieuses dans les campagnes électorales et l'appui total du BJP au temple de Ram a renforcé l'exaltation des militants hindouistes sur le terrain. Narendra Modi se devait de calmer le jeu. Face à un journaliste engagé du BJP qui l'interrogeait sur les raisons d'un tel rapprochement, Modi a même dû taper sur la table : « Vous ne me ferez pas glisser sur ce genre de terrains. Je rencontrerai tous mes compatriotes. Ils sont mes frères. Vous pouvez voter avec la couleur que vous voulez mais Modi n'a pas de couleur », allusion à la bataille entre la couleur safran du BJP et le vert des partis musulmans. Il a ajouté: « Même si je perds les élections, qu'il en soit ainsi, je n'ai pas de problème. Mais le pays a été détruit par la mentalité d'entre vous, et je n'aurai jamais cet état d'esprit ! » Est-ce un tournant dans la campagne ?
La communauté musulmane a attaqué le programme du BJP et de son candidat sur les questions du temple de Ram et du Code civil. Cela a même été ces dernières semaines le point de discorde entre ce parti et la communauté musulmane. Narendra Modi est bien obligé s'il veut gouverner l'Inde de rassurer et de garantir le respect de la Constitution. En politique professionnel, il s'est dissocié de l'influence du RSS (Rashtriya Swayamsevak Sangh) qui lui colle à la peau. Le RSS est l'armée de réserve radicale, le mentor idéologique de l'hindouisme identitaire dont le BJP constitue la façade publique. Le candidat toujours en tête des sondages est bien obligé de composer au centre. « Je dois diriger le gouvernement. Un gouvernement fonctionne selon la Constitution. Je crois que le gouvernement ne dispose que d'une religion, l'Inde, l'Inde en premier. Un gouvernement ne dispose que d'un livre saint, notre Constitution. Un gouvernement ne dispose que d'une sorte de dévotion, la Nation. Un gouvernement ne dispose que d'un style de fonctionnement, le « Sabka Saath, Sabka vikas » ( la coopération de tous, le développement de tous ) ». Le mandat du futur premier ministre indien est de cinq ans. Or, les cinq premières années de l'Inde vont être décisives car toute la région est en reconfiguration stratégique. C'est pour cela que nous avons décidé de couvrir les élections indiennes avec attention. Pour l’Europe, entre eurasisme et eurosibérie, n’y a t-il pas un autre axe Paris-Berlin, Moscou-Delhi ?
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Jean Anouilh, un classique au purgatoire
Jean Anouilh, un classique au purgatoire
Sous un masque de « vieux boulevardier », Jean Anouilh ne cessa, en réalité, d’être un jeune insoumis, un « indécrottable » insurgé contre les idéologies modernes. Interprété, de son vivant, par les plus grands acteurs français et étrangers, il fut un des auteurs majeurs du XXe siècle. Le centenaire de sa naissance est célébré fort discrètement.
Le théâtre d’Anouilh, s’il traverse aujourd’hui, spécialement en France, un certain purgatoire tant sur scène que dans la critique, s’impose néanmoins comme l’un de plus représentatifs du XXe siècle. » Ainsi s’exprimait, en 2007, Bernard Beugnot dans son introduction aux Oeuvres complètes d’Anouilh, publiées dans la collection de la Pléiade à l’occasion du vingtième anniversaire de sa mort. Trois ans plus tard, à l’occasion, cette fois, du centenaire de sa naissance, ce constat reste, hélas, vrai. Seuls quelques spectacles – dont une remarquable reprise (qui s’est achevée le 30 mai) de Colombe (1951), à la Comédie des Champs- Elysées, mise en scène par Michel Fagadau, avec Anny Duperey et sa fille Sara Giraudeau, retransmise en direct, le 15 mai, sur France 2 – et un hommage prononcé par Michel Galabru, aux molières, le 25 avril, sont venus raviver sa mémoire.
N’était son Antigone, succès de librairie et fortune des éditions de la Table Ronde grâce aux professeurs de français, qui s’attarderait encore aujourd’hui à faire découvrir Anouilh à nos jeunes étudiants ? Ce désormais classique du théâtre attend toujours au « purgatoire » des scènes françaises. Pourtant, de son vivant, Anouilh a été interprété par les plus grands acteurs français et étrangers : Jean-Louis Barrault, Bernard Blier, Michel Bouquet, Pierre Brasseur, Suzanne Flon, Paul Meurisse, les Pitoëff, Madeleine Renaud, Jean Vilar, Michel Simon, Jean-Pierre Marielle, Michel Galabru, Richard Burton ou Laurence Olivier. Faut-il y voir là, comme pour Montherlant, mutatis mutandis, l’effet d’une certaine critique lui ayant taillé un costume de vulgaire boulevardier ? Aurait-il également pâti des mutations du théâtre contemporain opposant le théâtre dit littéraire au théâtre des metteurs en scène ? Certainement. Alors qu’on joue encore Ionesco ou Beckett, Anouilh reste peu joué malgré une oeuvre imposante : une cinquantaine de pièces écrites en un demi-siècle.
Son « tort » aura peut-être été d’arriver trop tard ou trop tôt. Né quatre ans avant la Première Guerre mondiale (il vit le jour à Bordeaux le 23 juin 1910), parvenu au faîte de sa carrière dès l’âge de trente ans, il appartient à une génération occultée par l’avant-garde qui s’emparera des scènes de l’après-guerre. Homme de tradition plutôt que de rupture, Anouilh est entré au théâtre dans l’ombre des maîtres d’avant-guerre et par la petite porte.
Fils d’un tailleur et d’une pianiste d’orchestre d’Arcachon, les premiers spectacles auxquels assiste le jeune homme sont des opérettes du casino de la ville. « Je crois (c’est assez sot), expliquera- t-il plus tard, que c’est ce qui m’a donné envie de faire du théâtre. » A dix ans, il écrit déjà des pièces en vers dans le style d’Edmond Rostand, et avoue avoir eu sa « première impression d’auteur dramatique » à seize ans, lorsqu’il réussit à écrire une pièce aussi longue qu’une vraie, intitulée la Femme sur la cheminée. Provincial « monté à Paris », il fait la connaissance de Jean-Louis Barrault au lycée Chaptal. Après avoir assez vite abandonné ses études de droit et fait une courte carrière de rédacteur en publicité, c’est grâce à Louis Jouvet qu’il pénètre dans le monde du théâtre. Engagé à la Comédie des Champs-Elysées pour lire les manuscrits et composer les salles des générales, il découvre le milieu théâtral parisien. « De vivre tous les jours dans un théâtre a failli me dégoûter de faire du théâtre », écrira-t-il à Pierre Fresnay. En effet, Jouvet se montre très dur avec lui. Il profitera, cependant, de cette expérience pour affiner son goût et son écriture.
C’est à cette même époque qu’il découvre l’auteur qui va transformer sa conception de l’écriture dramatique : Jean Giraudoux. Avec lui, il comprend enfin qu’il existe une langue poétique au théâtre, une langue artificielle, certes, mais plus authentique, plus précise aussi qu’une simple conversation écrite. Héritier du baroque, Anouilh considère que le théâtre n’a pas, en effet, à « faire bêtement vrai », à tendre au « réalisme », voire à ce voyeurisme de « l’œil collé au trou de la serrure », mais, au contraire, à saisir l’essentiel à travers le factice et le faux (dans la forme) afin de mettre en valeur un « vrai éternel ». « Siegfried [de Giraudoux] m’a révélé que le style, les idées peuvent avoir leur place dans une œuvre scénique. J’entends par style : le mot juste mis à sa place. » Cela restera un des modèles et une des règles d’écriture de celui qui affirmait que « le spectacle, fête des yeux, doit être aussi fête de l’esprit ». Le jeune dramaturge se situera donc dans cette tradition théâtrale française, ce théâtre du texte dit « littéraire » où l’expression compte beaucoup. A l’instar de Molière, Marivaux ou, plus tard, Musset puis, bien sûr, Giraudoux, Anouilh affectionne « la phrase courte, serrée, musclée […], la phrase construite, la phrase française complète, avec le mot, l’adjectif et le verbe ». Ce n’est pas pour rien que, selon ses dires, il aurait aimé vivre au XVIIIe siècle, le grand siècle de la conversation. Pour autant, il n’ignore pas les auteurs modernes, tels Pirandello ou, plus récents encore, Ionesco, Beckett, ou encore Adamov, partageant avec eux certaines préoccupations métaphysiques.
De fait, ses premières œuvres apparaissent marquées par l’existentialisme et une vision très pessimiste de la nature humaine. Ainsi en va-t-il, notamment, de l’Hermine, sa première œuvre sérieuse écrite alors qu’il travaillait encore chez Jouvet, et qui inaugure le cycle des « Pièces noires ». Séduit, Pierre Fresnay la montera au théâtre de l’œuvre en 1932. C’est un premier succès d’estime (37 représentations) mais, surtout, la révélation d’un nouvel auteur dramatique. Conquis par le romantisme encore juvénile qui se dégage de l’œuvre, Robert Brasillach parlera à son sujet de « mythe du baptême ». Déjà, en effet, cette pièce qui met en scène la soif de pureté absolue habitant les deux personnages – Frantz, un jeune homme pauvre tombé amoureux de Monime, une belle aristocrate –, donne le ton d’une œuvre qui sera marquée par une quête quasi mystique et impossible de l’absolu. Une quête notamment incarnée par des personnages féminins animés d’une grande force morale en même temps que d’une touchante fragilité : Thérèse dans la Sauvage (1938), Nathalie dans Ardèle ou la Marguerite (1948), Jeanne dans l’Alouette (1953) et, bien sûr, Eurydice et Antigone dans les pièces éponymes (1942 et 1944).
Mais le vrai premier succès de Jean Anouilh viendra quelques années plus tard, en 1937, avec le Voyageur sans bagage, une pièce mise en scène par Georges Pitoëff, qui le confirme comme un auteur dramatique à part entière. Inspirée de Siegfried, de Giraudoux, cette œuvre constitue un tournant dans la carrière d’Anouilh, qui prend alors conscience « d’avoir franchi une frontière, celle du réalisme ». Dans cette histoire d’un homme devenu amnésique qui refuse le poids de son passé et de sa famille, il réaffirme une thématique qui deviendra récurrente dans son théâtre.
L’année suivant cette réussite inattendue – près de 200 représentations ! –, le jeune auteur fait la connaissance d’André Barsacq, qui deviendra pendant une décennie son metteur en scène attitré. Leur collaboration commence avec le Rendez-Vous de Senlis, « pièce rose » mais teintée de noir qui représente une sorte de double inversé du Voyageur sans bagage. Cette fois, c’est Georges, le personnage principal, qui se construit un passé de rêve en engageant des comédiens afin de conquérir la belle Isabelle. Monté en 1941, c’est encore un succès critique et public qui consacre l’auteur comme un des meilleurs dramaturges contemporains.
C’est alors, en pleine Occupation, que lui vient le projet d’écrire une adaptation moderne de l’Antigone de Sophocle. La première de cette nouvelle Antigone aura lieu au théâtre de l’Atelier, en février 1944. C’est immédiatement un succès dû, en partie sans doute, au fait que la pièce a été – et reste encore – analysée en fonction du contexte politico-social du moment. Elle suscite des réactions contradictoires, mais l’ambiguïté du texte laisse toute liberté d’interprétation : Créon incarne-t-il Vichy et Antigone la Résistance ? Peut-être. Mais Breton ira jusqu’à écrire qu’elle était l’œuvre… d’un Waffen SS ! Longtemps – jusqu’à aujourd’hui ? –, certains feront peser sur Anouilh le soupçon de « collaboration » pour avoir fait représenter cette pièce à cette époque, mais aussi pour avoir livré des textes (uniquement littéraires) à Je suis partout et pour avoir signé, à la Libération, la pétition en faveur de la grâce de Brasillach. Les mêmes oublieront, évidemment, que, aux pires moments des persécutions antisémites, Anouilh cacha chez lui la femme d’André Barsacq, juive d’origine russe, et qu’il donna des nouvelles à la revue antinazie Marianne. Et les mêmes, en revanche, ne s’offusqueraient pas que, ayant fait représenter les Mouches, en 1943, puis Huis clos, en mai 1944, qu’ayant donné plusieurs articles à la revue Comoedia, contrôlée par la Propaganda-Staffel, Jean-Paul Sartre se fût métamorphosé en « héros » de la Résistance, allant jusqu’à siéger au Comité d’épuration des écrivains. Ces procès d’intention, l’exécution de Brasillach et, plus largement, les horreurs de l’Epuration venant après les horreurs de l’Occupation, laisseront en Anouilh des traces indélébiles et une amertume qui allait rehausser d’ironie une écriture déjà très noire. « J’ouvre les yeux, je vois partout la lâcheté, la délation, les règlements de comptes. Je suis d’un coup devenu vieux en 1944, voyant la France ignoble », confessera-t-il trente ans plus tard. De ce temps-là, les allusions sarcastiques aux représailles de 1944-1945 deviendront fréquentes, depuis Ornifle (1955) jusqu’à Tu étais si gentil quand tu étais petit (1972).
Avec Ardèle ou la Marguerite (1948), Anouilh inaugure la série des pièces dites « grinçantes », celles où éclateront avec le plus de brio ses réparties incorrectes, et qui culmineront avec Pauvre Bitos ou le Dîner de têtes. Lors de sa création, en 1956, cette satire des tribunaux révolutionnaires de 1793 visant, en réalité, les cours de justice de l’Epuration, scandalise la critique, mais triomphe auprès du public : la pièce sera représentée un an et demi à guichets fermés. La comparaison qu’il dresse entre la Libération et la Terreur allait contribuer à asseoir la – mauvaise – réputation d’Anouilh, et faire de lui un véritable empêcheur de penser en rond sur scène.
Deux ans plus tard, en 1959, il inaugure la série des « Nouvelles Pièces grinçantes » avec l’Hurluberlu ou le Réactionnaire amoureux, dont le titre constitue en soi une forme de provocation. Cycle qui devait se clore en 1970, avec les Poissons rouges ou Mon père ce héros, réquisitoire sévère et d’apparence cocasse contre une certaine forme de société, faisant allusion à Mai-68, mais aussi à la grande rupture de 1940- 45. Entre-temps, dans ses « Pièces costumées », il aura abordé des sujets historiques qui prouvent une belle maîtrise en la matière : l’Alouette (1953) – sur Jeanne d’Arc –, Becket ou l’Honneur de Dieu (1959) – sur le meurtre, en 1170, de l’archevêque de Cantorbéry –, la Foire d’empoigne (1962) – sur les Cent-Jours. Comédie-ballet, de moeurs ou d’intrigue, farce, drame, comédie ou tragédie, jusqu’à sa mort, en 1987, Anouilh aura touché à tous les genres de théâtre, ce qui ne facilitera pas la tâche des taxinomistes en chaire. S’il revendiquait pour lui-même le qualificatif de « vieux boulevardier indécrottable », c’était en pensant à la tradition italienne de la commedia dell’arte issue des atellanes latines dans le sillage de Molière, son maître. Mais, sous le masque du « vieux boulevardier », Anouilh révèle également une figure de jeune insoumis. Sensibilité inquiète et libertaire, révolté de l’intérieur à l’image de ses personnages féminins, Anouilh prône une insurrection des âmes contre la médiocrité, la banalité et la duplicité. Une insurrection tout aristocratique qui prend pour cible les lieux communs du progressisme sous toutes ses formes (égalitarisme, démocratisme, relativisme, etc.) et le range définitivement du côté des réactionnaires invétérés.
Pourtant, comme l’a noté Laurent Dandrieu dans l’hebdomadaire Valeurs actuelles (« Anouilh ou la pureté impossible »), « sa description sans aménité du carcan de la famille et sa haine des valeurs bourgeoises auraient dû lui valoir des circonstances atténuantes » de la part de ses coreligionnaires de gauche. Mais non. Loin de l’avant-garde d’aprèsguerre, hors des modes et à l’écart des idéologies modernes, Anouilh reste un auteur singulier dans le théâtre français du XXe siècle, préservé des avanies du temps et des commentateurs. Son œuvre en conserve d’autant plus de fraîcheur et de profondeur, malgré certains aspects délicieusement désuets, et, à la relecture, aujourd’hui comme Jean Dutourd hier, on peut encore s’exclamer : « Que c’est délicieux et inattendu, un auteur qui défend la noblesse de caractère, l’insouciance, la légèreté, l’esprit contre la bassesse d’âme et la cuistrerie ! »
A lire Théâtre de Jean Anouilh, édition établie par Bernard Beugnot, Gallimard, collection la Pléiade (2007), 2 volumes : 1504 et 1584 pages, 69 € ; Pièces brillantes, Pièces grinçantes, Pièces roses, Pièces noires, Pièces costumées, Nouvelles Pièces grinçantes, Pièces baroques, Pièces secrètes, Pièces farceuses de Jean Anouilh, la Table Ronde, collection la Petite Vermillon (2008).
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lundi, 05 mai 2014
Alstom : la trahison des grandes entreprises nationales
Alstom : la trahison des grandes entreprises nationales
Jean-Yves Le Gallou
Boulevard Voltaire cliquez ici
Les grandes entreprises technologiques – nucléaire, aéronautique et espace, transports, télécom et grandes infrastructures, voire automobiles – sont au cœur du modèle français.
Elles ont été choyées. Par l’État stratège, d’abord, qui a conçu leur développement, il y a maintenant une… cinquantaine d’années. Et qui a toujours veillé à leur donner un environnement favorable.
Les grandes entreprises technologiques ont aussi bénéficié de ce qui reste d’excellence du système scolaire français : les classes préparatoires et les écoles d’ingénieurs.
Et dans l’ensemble, l’État les a accompagnées par des financements, une fiscalité avantageuse et un bon environnement juridique.
Cela n’a pas été sans inconvénient pour le reste de la société et de l’économie.
Un impôt sur les bénéfices de l’ordre de 10 % en moyenne pour les grandes entreprises, de près de 30 % pour les PME. La polarisation des subventions et aides à la recherche sur quelques secteurs et surtout une politique commerciale très ouverte. Pour vendre des TGV, des Airbus, des centrales nucléaires, des ponts et des autoroutes, il a bien fallu sacrifier toute mesure protectionniste ou crypto-protectionniste. Des pans entiers de l’industrie ont ainsi disparu. Souvent dans le silence sur les causes du phénomène : le poids des grands groupes dans la publicité, voire dans le capital des médias (Bouygues), expliquant la complaisance de la presse vis-à-vis de leurs intérêts.
Dans les années 1960, les intérêts des grandes entreprises technologiques ont pu se confondre avec ceux de la France. Ce n’est plus le cas.
D’abord parce qu’elles se sont progressivement dénationalisées. Par leurs chiffres d’affaires, la localisation de leurs bénéfices et surtout la mentalité de leurs dirigeants. Les super-élites du corps des mines ou de l’inspection des finances étaient profondément patriotes dans les années 1960/1970, elles sont aujourd’hui devenues des relais de la super-classe mondiale à laquelle elles s’identifient. Et dont elles partagent le mode de vie et les privilèges.
Plusieurs leçons doivent être tirées des affaires Alstom et Peugeot :
- il y a dissociation des intérêts des grandes entreprises (et a fortiori de leurs dirigeants) et des intérêts français ;
- la France ne peut pas vivre éternellement sur ses fleurons des années 1960, il serait temps que l’État stratège se tourne vers l’avenir et discerne les futurs secteurs porteurs ;
- il faut davantage autocentrer l’économie française et corriger la mondialisation par un protectionnisme intelligent, des relocalisations et le localisme ;
- tenter de vendre à la Chine des produits qu’elle copiera ne peut suffire à définir la politique commerciale de la France et conduire à acheter sa camelote sans discernement ;
- la préférence nationale – dans les marchés publics, notamment – doit retrouver droit de cité comme c’est le cas (avec hypocrisie mais détermination) en Allemagne et aux États-Unis ;
- le patriotisme économique doit être promu et la formation des élèves ingénieurs aux humanités ne doit pas être négligée.
10:28 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : alstom, actualité, affaires européennes, europe, france, politique internationale | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Usa : Une impuissante arrogance
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Les Usa continuent à se comporter comme s’ils étaient le phare du monde et l’unique super puissance. Ils se mêlent donc de tout, jugent et interviennent quand ils le peuvent. Ils le font sans tenir compte de leurs erreurs passées. Ils n’arrivent plus à s’en tenir à une doctrine cohérente et efficace. En fait, ils ont été incapables de s’adapter raisonnablement à la chute de l’URSS. Ils sont devenus relativement surpuissants au moment même où leur domination internationale reculait. Ils ne l’ont pas admis, ni géré. Il y a un échec américain et même un aventurisme qui rend le monde moins sûr depuis la fin des deux blocs.
La lutte contre le terrorisme islamique aurait pu être la colonne vertébrale d’une diplomatie combattante contre les tenants d’un obscurantisme religieux universel. Mais il n’en a rien été. Le péché original reste sans doute la guerre inutile et imbécile contre l’Irak. Ce pays n’existe plus. Le modèle de démocratie multiculturelle et ethnique que les Usa voulaient offrir au monde arabo-musulman est un chaos sanglant. Un pays divisé, éclaté, une insécurité qui explose et des élections inutiles sont là pour le prouver. Le retrait américain avant toute stabilisation de l’Irak est la preuve de la faiblesse américaine et de son incapacité à agir dans un temps long. Cette preuve est confirmée par la recrudescence de la violence en Afghanistan alors que les élections vont confirmer dans ce pays les clivages ethniques. Le soutient aux révolutions égyptiennes et tunisiennes n’ont pas été menées à bien. L’intervention contre la Lybie, même modeste, aux cotés des Français et des Anglais a déstabilisé non seulement un pays mais l’ensemble du Sahel et au-delà certaines régions de l’Afrique noire. On prend en Syrie, malgré tout cela, des risques inconsidérés par rapport à toute la région. Enfin, une fois de plus, les Usa ont échoué dans leur tentative de relancer le dialogue entre Israël et les palestiniens. Ils n’osent pas défier l’état juif dans sa vision de ce qu’il doit être de la région et de la paix qu’il veut imposer.
Tant d’échecs devraient pousser les Etats-Unis à une mise à plat de leur politique internationale ou, en tout cas, à moins d’arrogance. Et pourtant, l’Ukraine le prouve, les Usa veulent régenter, au nom de la démocratie, toutes les puissances susceptibles de la concurrencer sur le plan politique, militaire et surtout énergétique. La Russie a le sentiment que Washington veut l’enfermer dans un espace réduit et contrôlé par des états soumis à l'influence américaine. C’est indiscutable. Les Usa en ont-ils encore les moyens alors que leur leadership est contesté également par la Chine en attendant le tour de l’Inde où les nationalistes hindous vont certainement prendre le pouvoir.
L’arrogance américaine est en contradiction avec la réalité internationale et les conséquences de la politique des Usa dans le monde depuis le début du siècle. Washington veut que le XXIème siècle soit comme le XXème un siècle américain. Ce pari s’annonce irréaliste et déjà largement perdu. Il met en danger les équilibres mondiaux historiques et civilisationnels avec tous les risques que cela comporte à moyen terme.
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Pierre Gripari, un Martien si fraternel
Pierre Gripari, un Martien si fraternel
Il y a exactement vingt ans, Pierre Gripari nous quittait. Les plus anciens lecteurs du Spectacle du Monde se souviennent certainement des portraits d’écrivains qu’il y donnait. Jean Dutourd a dit de lui qu’il fut, avec Alexandre Vialatte – autre collaborateur de haut vol de notre revue –, le grand méconnu des lettres françaises. Il est temps de le (re)découvrir.
Les gens ne veulent pas le croire, mais les Martiens existent, un homme les a rencontrés : l’écrivain Pierre Gripari. On raconte même qu’il en était peut-être un, lui l’auteur d’une mémorable trilogie martienne (Moi, Mitounet-Joli, 1982 ; le Septième Lot, 1986 ; et les Derniers Jours de l’Eternel, 1990). Tous ceux qui l’ont côtoyé vous le diront : Gripari ne vivait pas vraiment sur Terre, il y campait seulement, créature en transit, emprisonné dans le corps d’un auteur français, né, selon l’état civil, à Paris, le 7 janvier 1925, et mort – enlevé plutôt – dans cette même ville, le 23 décembre 1990, il y a tout juste vingt ans. Sur les registres, était inscrit qu’il avait pour mère et père « une sorcière viking » et « un magicien grec », mais en réalité, c’était un orphelin des étoiles qui a fait une longue escale sur notre planète.
Peut-être y a-t-il eu un malencontreux accident à sa naissance, un peu comme dans La vie est un long fleuve tranquille. On aurait alors interverti les bébés. Gripari se serait ainsi retrouvé avec des parents terrestres, lui l’extraterrestre. Disant cela, on ne brode pas sur un thème cher à l’auteur des Rêveries d’un Martien en exil (1976). Non, la révocation du monde est le préalable à l’œuvre griparienne. Elle est née d’un coup d’Etat : il n’y a rien, pas d’origine divine, ni d’ascendance humaine.
De là vient que les héros de Gripari sont des enfants, des fées, des lutins, des animaux, des centaures et des surhommes. Telle était sa vraie famille. Son oeuvre est traversée par une volonté d’exhominisation. Les personnages aux noms et prénoms si cocasses qui la jalonnent le prouvent abondamment : dans la Vie, la Mort et la Résurrection de Socrate-Marie Gripotard (1968), le héros éponyme est un mutant nietzschéen ; Charles Creux, dans Frère Gaucher ou le Voyage en Chine (1975), un fantôme ; Roman Branchu, dans les Vies parallèles de Roman Branchu (1978), une probabilité déroutante dans un univers de possibles.
Tout apparente Gripari aux créatures mythologiques dont il peuplait son univers, tour à tour cyclope, mère-grand, Petit Poucet, Chat botté, Merlin l’enchanteur. Un homme à la croisée des mondes, vivant dans plusieurs dimensions, chacune d’entre elles communiquant avec les autres. C’est cela le fantastique : la pluralité des mondes, l’aptitude à glisser d’un univers à l’autre, du réel à l’imaginaire, du mythique au fantastique, du trivial au poétique.
Gripari commençait sa phrase sur Terre et la finissait sur Mars. Ou plutôt l’inverse, tant il a su renverser la perspective habituelle de la science-fiction, un peu à la manière de Montesquieu dans les Lettres persanes : ce ne sont plus des hommes qui partent à la découverte des extraterrestres, mais des Martiens qui viennent explorer cette espèce étrange – l’homme.
Dans l’excellent petit ouvrage qu’ils viennent de lui consacrer, à l’occasion du vingtième anniversaire de sa disparition, Anne Martin-Conrad et Jacques Marlaud nous rappellent quel homme étrange il fut, lui qui mena une vie ascétique de vieux garçon dans de modestes meublés sans confort, moitié Diogène des temps modernes vivant dans un tonneau sommairement aménagé, moitié franciscain parlant d’égal à égal à frère Martien et soeur Sorcière. C’est là qu’il vivait, dans un dénuement heureux, avec une table en Formica, pour prendre de frugaux repas, écrire et rêver, habillé comme un chiffonnier d’Emmaüs de chandails mités et de chemises qui sortaient du pantalon, toujours en espadrilles, été comme hiver, comme échappé d’un film de Jacques Tati, animal pataud habité par la grâce des poètes, dont le sourire désarmait les douaniers et les enfants.
Il était volontiers scabreux, souvent saugrenu, toujours lunaire, pareil, finalement, à son Pierrot la Lune (1963), titre de son premier livre, sa seule autobiographie. Il tutoyait tout le monde, à commencer par son lecteur, qu’il installait d’emblée dans une relation de fraternelle complicité. La voie haut perchée, faite pour réciter des fables d’Esope ou contrefaire des bruits d’animaux, il n’avait pas son pareil pour lire des textes, coassant, barrissant, mugissant, autant qu’il parlait. Ensuite, il partait d’un rire « hénaurme ». Ce n’était pas un rire, mais l’expectoration d’un ogre jovial. Tout était inattendu chez lui, comme en physique aléatoire. On ne savait jamais quelle direction allait emprunter sa conversation, ni quels contours dessineraient ses récits. Il était unique – on l’est tous, mais lui l’était superlativement. C’était un ovni qui professait des idées hétérodoxes dans tous les domaines, se définissant de préférence comme un homosexuel athée, misogyne et fasciste. Ce n’était pas une carte de visite qu’il vous jetait à la face, mais un casier judiciaire. Il était tout cela, certes, mais d’une façon si inhabituelle, si peu convenue, si peu bornée, qu’il intriguait et subjuguait jusqu’aux hétérosexuels les plus intransigeants et aux chrétiens les plus fervents.
Gripari a payé un lourd tribut à son inimitable liberté de ton. Quoiqu’il ait laissé derrière lui quelques-uns des livres les plus originaux de notre temps, la plupart de ses ouvrages sont confinés aux rayons pour enfants. L’oeuvre pour adultes, qui réunit pourtant des romans bizarres, des fantaisies géniales, des contes loufoques ou profonds, des dialogues hilarants, des pièces de théâtre ambitieuses ou légères – son premier succès a d’ailleurs été sur les planches, le Lieutenant Tenant (1962), qui lui vaudra l’amitié de Michel Déon –, des poèmes facétieux et drolatiques, cette oeuvre pléthorique reste dans l’ombre des Contes de la rue Broca (1967), adaptés à la télévision, et des Contes de la Folie- Méricourt (1983).
A l’heure où l’oeuvre de Sade a quitté l’enfer des bibliothèques, celle de Gripari est ainsi venue l’y remplacer. On la tient soigneusement à l’écart, trop dérangeante, comme sa Patrouille du conte (1982), parabole étourdissante et prémonitoire du politically correct à la française : une patrouille d’enfants reçoit pour mission d’aller faire la police dans le royaume si peu démocratique du conte ; sa feuille de route : l’épurer de tous ses reliquats féodaux et monarchiques. L’affaire tourne mal, comme on s’en doute.
Gripari racontait des histoires dont il était sûr « qu’elles ne sont jamais arrivées, qu’elles n’arriveront jamais », vivant de plain-pied dans le merveilleux, sans jamais tenir compte de l’absurde convention qui veut qu’il n’y ait qu’un niveau de réalité. Dès lors, tout devenait possible, la Terre pouvait être plate et l’Amérique ne pas exister, comme dans l’Incroyable Equipée de Phosphore Noloc (1964).
Ses romans sont des bric-à-brac enchantés, des bibliothèques remplies de vieux grimoires qui s’animent comme dans des histoires de revenants. Il y avait en lui quelque chose de jungien en cela qu’il considérait le matériau des contes et des mythes comme des invariants inscrits depuis toujours dans l’inconscient collectif de l’humanité. A charge pour nous de les revisiter. Ce qu’il fit. Mythologie grecque, cycle arthurien, sagas scandinaves, romantiques allemands (Hoffmann en tête), tout y passa.
On trouvait de tout dans sa boîte à malices d’écrivain. Il lisait dans le texte quantité de littératures étrangères. Cette curiosité le conduisit à écrire du théâtre selon les règles du Nô japonais, des poèmes érotiques, des romans par lettres, des fabliaux médiévaux, des chansons de geste. Mais la forme qu’il chérissait le plus, c’est le conte ; un genre qui remonte à la plus Haute Antiquité et à la plus lointaine enfance, à la fois sans âge et éternellement jeune. Ainsi de l’auteur de l’Arrière-Monde et autres diableries (1972) et des Contes cuistres (1987), grand prix de la nouvelle de l’Académie française. On ne le dira jamais assez, Gripari a été pour le XXe siècle ce que furent Charles Perrault pour le XVIIe siècle et les frères Grimm pour le XIXe siècle : le conteur, le diseur, le fabuliste de notre temps, celui qui donne à l’homme son indispensable nourriture onirique, l’architecte de nos songes.
C’était un décathlonien de la littérature, un auteur complet qui exerçait son art en généraliste, s’essayant à tous les genres littéraires, qu’il respectait scrupuleusement. Sur la forme. Pas sur le fond. C’est le fond qui est original chez lui. Sa langue procédait plus de la tradition orale que des écritures sophistiquées, privilégiant le rythme à la mélodie et l’expression dramatique aux effets de style. Grec d’origine, mais non byzantin. Si d’ailleurs il restait méditerranéen par la forme – claire et précise –, par le fond, il était celte, germanique, septentrional.
De toute sa tribu de personnages, un être, entre tous, se détache : Dieu. C’était pour lui le personnage de fiction par excellence, il le mettait en scène inlassablement. Yahvé, Zeus, Osiris, Baal, Allah, toujours le même, toujours recommencé, avec ou sans barbe, cruel ou facétieux. On pourrait presque dire de son œuvre qu’elle est une exégèse sauvage et romancée de la Bible, qu’il a lue et relue avec une sorte de virginité critique, même si sa lecture n’est pas sans rappeler celle de Marcion, l’un des premiers hérésiarques du christianisme.
Dans son esprit, la création du monde s’apparentait à un faux départ. Au commencement, il y eut un raté céleste, un couac divin, un accident originel, qu’il s’agisse de la Genèse, du big bang ou de la naissance de l’auteur. Quelque chose a cloché. Dieu créa le monde et il vit que cela n’était pas bon. Il faut tout reprendre à zéro, depuis le début. C’est là qu’intervient Gripari, démiurge bricoleur muni de sa baguette magique, comme dans Diable, Dieu et autres contes de menterie (1965).
Avec cela, joyeusement pessimiste. Si la vérité, c’est le vide absolu – et elle n’était rien d’autre pour lui –, il faut de toute urgence remplir ce vide, faute de quoi il nous absorbera, pareil à un trou noir. D’où sa fantaisie potache, ses contrepèteries incessantes, son « oui » nietzschéen au vide autant qu’à la vie. Quoique placidement désespérée, sa philosophie était amicale, allant chercher la sagesse là où elle s’est exprimée avec le plus de vigueur et de sérénité, chez Lucrèce, Maître Eckhart, Marc Aurèle, Epicure et quelques autres. Il a rassemblé leurs dits et paroles dans une anthologie, l’Evangile du rien (1980), qui dessine en creux le visage du récipiendaire, un peu comme dans Frère Gaucher, roman épistolaire où le personnage principal se dégage à partir des lettres qu’il reçoit.
Nul doute que le monde était pour lui froid, hostile, inhospitalier. Mais la littérature est là, qui le réchauffe. De tous les écrivains qu’il lisait et relisait jusqu’à plus soif, avec l’entrain d’un enfant que rien ne peut épuiser, c’était vers Dickens, l’écrivain chaleureux de l’enfance malheureuse, qu’il se tournait le plus souvent. Le vent mauvais, la pluie glacée, l’hiver de la vie s’arrêtent au seuil des livres de Dickens. On pourrait en dire autant de ceux de Gripari.
Gripari est entré en littérature comme on entre en religion. Le grand éditeur de sa vie, Vladimir Dimitrijevic, directeur de l’Age d’Homme, disait que « la littérature a été sa véritable patrie ». Il avait une confiance absolue en elle. « J’écris, confiait-il, pour être aimé longtemps après ma mort, comme j’ai aimé Dickens. J’écris pour faire du bien, comme Jack London m’a fait du bien, à quelques individus que je ne connaîtrai jamais, dont les pensées ne seront pas les miennes, qui vivront dans un monde que je ne puis concevoir. » Lui qui n’est plus, le voilà maintenant pareil à Dickens et Jack London, grand frère qui nous a précédés dans la grande aventure de la vie et se tient, tout sourires, au carrefour des existences, prêt à faire un bout de chemin avec chacun d’entre nous.
A lire Gripari, d’Anne Martin-Conrad et Jacques Marlaud, éditions Pardès, collection « Qui suis-je ? » (2010), 128 pages, 12 €.
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dimanche, 04 mai 2014
Entretien géopolitique et économique avec Pierre-Yves Rougeyron
Entretien
géopolitique et économique
avec Pierre-Yves Rougeyron
Dans cet entretien au "Bréviaire des patriotes" réalisé le 22 avril 2014, Pierre-Yves Rougeyron, président du Cercle Aristote et fondateur de la revue Perspectives Libres, aborde les thèmes suivants : déclin des États-Unis, place de la Chine, de la Russie, la France dans le monde, l’impérialiste et l’anti-impérialisme français, la sortie de l’euro, la dette, l’ultra-libéralisme et le socialisme.
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Presseschau - Mai 2014
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Los economistas, esos nuevos bufones
Por Juan Laborda*
Ex: http://www.elespiadigital.com
La pobreza, las desigualdades, la miseria, han vuelto de nuevo aquí para quedarse. No se trata del tercer mundo, ni de países en vías de desarrollo, mucho de los cuales están haciendo un esfuerzo titánico para mejorar las condiciones de vida de sus ciudadanos. No, nos referimos a nuestro Occidente decadente. Aquello por lo que nuestros antecesores lucharon con sangre, sudor y lágrimas se les quiere arrebatar a nuestras familias, a nuestros hijos, por parte de unos desalmados que, coaligados con una clase política mediocre, no dudan en aplicar toda una serie de políticas económicas injustas, dañinas, fracasadas. Y los economistas y la economía están siendo utilizados como meros esbirros y colaboradores al servicio de estas élites.
Que un mediocre como el señor Rajoy se vanaglorie de la caída y hundimiento de los salarios en nuestra querida España es un ejemplo de ello. Exactamente igual que cuando su antecesor en el cargo, el vacuo Rodríguez Zapatero, elogiaba la fortaleza de nuestro sistema bancario. Ya ni les comento las necedades del la inefable Fátima Bañez sobre nuestro mercado laboral. El problema no son ellos, son aquellos economistas que les asesoran y les enseñan economía en tres clases. Todos esos asesores comparten un denominador común, haberse formado bajo la ortodoxia neoclásica dominante. Una de dos o empezamos a exigir un cambio radical en los planes de estudio de economía y empresa, o al final los economistas seremos percibidos como los nuevos bufones de la corte. Pero vayamos por partes.
Crisis de visión del pensamiento económico
La actual crisis económica y financiera ha puesto de manifiesto el vacío intelectual y el escaso soporte empírico de la mayoría de las teorías macroeconómicas y microeconómicas que se enseñan en las Facultades de Ciencias Económicas y Empresariales de medio mundo. La crisis en cuestión es consecuencia de la ausencia de una visión, de un conjunto de aquellos conceptos políticos y sociales compartidos, de los que depende, en última instancia, la economía. A la decadencia de la perspectiva económica le han seguido diversas tendencias cuyo denominador común era una impecable elegancia a la hora de exponer los términos, acompañada de una absoluta inoperancia en su aplicación práctica.
Es necesario impulsar el nuevo pensamiento económico que está emergiendo de manera silenciosa, y que en última instancia trata de encontrar el paradigma perdido. Ello implica por un lado, un replanteamiento de la teoría y política económica, que permita una anticipación económica y política. Por otro, una revisión de las finanzas y del dinero, ya que la teoría financiera y monetaria moderna se construyó a partir de presupuestos metodológicos e hipótesis falsas. Además hay que introducir los efectos desestabilizadores del apalancamiento o endeudamiento masivo de los sectores privados. Finalmente se necesita una nueva explicación sobre el papel de la empresa y la gestión de las organizaciones. Para ello hay que dar a conocer los nuevos registros empíricos sobre el comportamiento de las empresas.
Ya no vale con un mero lavado de cara
El ritmo de deterioro económico y social es brutal, no solo en nuestro país sino también en las principales áreas geográficas. Les adjunto un artículo muy reciente relativo al incremento de la pobreza en Reino Unido. ¡Escandaloso! La mezcla de políticas económicas auspiciadas por la ortodoxia académica ha fracasado. Se propuso para salir de la crisis una combinación de política fiscal restrictiva, política monetaria expansiva (ampliación de los balances de la FED o del BCE), y deflación salarial, bajo una serie de hipótesis que han resultado ser falsas. Se ha hecho un diagnostico erróneo de lo que está pasando en el mundo. Como consecuencia, las recetas económicas no tienen el impacto deseado, y, como corolario, acaban generando pobreza, miseria, aumentando las desigualdades sociales. Como me recalca siempre un buen amigo, cada día esto se parece más a los "Juegos del Hambre".
Desde la llegada al poder de los neoconservadores Ronald Reagan y Margaret Thatcher se quiso recomponer el reparto de la tarta y de aquellos lodos, estas deudas. Había que desregular la actividad bancaria, había que facilitar el apalancamiento y la toma de riesgos sin control. El resultado ya lo conocemos, balances privados quebrados, la mayor acumulación de deuda de la historia, un sistema bancario occidental insolvente, pobreza, miseria. ¿Seguimos?
Por lo tanto, el objetivo ya no es adoptar modelos neoclásicos ortodoxos con fundamentos criticables y añadirles algunos supuestos cargados de realismo. Literalmente hay que tirarlos a la basura. Es necesario presentar y dar a conocer una alternativa que contradiga abiertamente los principales preceptos de la teoría neoclásica que inunda la mayoría de los análisis y que se publica sin rubor en los medios de comunicación masivos sin tan siquiera validar las hipótesis bajo los que se fundamentan.
Si no lo hacemos, si no abrimos las universidades a nuevas visiones, al final tendrán razón todos aquellos que nos ven a nosotros los economistas como los nuevos bufones. Y cobrará pleno sentido aquello que afirmaba el pensador Edgar Morin, "La economía, que es la ciencia social matemáticamente más avanzada, es la ciencia social y humanamente más retrasada, pues ha abstraído las condiciones sociales, históricas, políticas, psicológicas y ecológicas inseparables de las actividades económicas… Quizá la incompetencia económica haya pasado a ser el problema social más importante“.
*Economista
Fuente: Vozpopuli
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Grillo’s Populist Plan for Italy
Ellen Brown
www.webofdebt.com/articles/grillo.php
Default on the public debt, nationalization of the banks, and a citizen dividend could actually save the Italian economy.
Comedian Beppe Grillo was surprised himself when his Five Star Movement got 8.7 million votes in the Italian general election of February 24-25th. His movement is now the biggest single party in the chamber of deputies, says The Guardian, which makes him “a kingmaker in a hung parliament.”
Grillo’s is the party of “no.” In a candidacy based on satire, he organized an annual "V‑Day Celebration," the "V" standing for vaffanculo (“f—k off"). He rejects the status quo—all the existing parties and their monopoly control of politics, jobs, and financing—and seeks a referendum on all international treaties, including NATO membership, free trade agreements and the Euro.
"If we get into parliament,” says Grillo, “we would bring the old system down, not because we would enjoy doing so but because the system is rotten." Critics fear, and supporters hope, that if his party succeeds, it could break the Euro system.
But being against everything, says Mike Whitney in Counterpunch, is not a platform:
To govern, one needs ideas and a strategy for implementing those ideas. Grillo’s team has neither. They are defined more in terms of the things they are against than things they are for. It’s fine to want to “throw the bums out”, but that won’t put people back to work or boost growth or end the slump. Without a coherent plan to govern, M5S could end up in the political trash heap, along with their right-wing predecessors, the Tea Party.
Steve Colatrella, who lives in Italy and also has an article in Counterpunch on the Grillo phenomenon, has a different take on the surprise win. He says Grillo does have a platform of positive proposals. Besides rejecting all the existing parties and treaties, Grillo’s program includes the following:
- unilateral default on the public debt;
- nationalization of the banks; and
- a guaranteed “citizenship” income of 1000 euros a month.
It is a platform that could actually work. Austerity has been tested for a decade in the Eurozone and has failed, while the proposals in Grillo’s plan have been tested in other countries and have succeeded.
Default: Lessons from Iceland and South America
Default on the public debt has been pulled off quite successfully in Iceland, Argentina, Ecuador, and Russia, among other countries. Whitney cites a clip from Grillo’s blog suggesting that this is also the way out for Italy:
The public debt has not been growing in recent years because of too much expenditure . . . Between 1980 and 2011, spending was lower than the tax revenue by 484 billion (thus we have been really virtuous) but the interest payments (on the debt of 2,141 billion) that we had to pay in that period have made us poor. In the last 20 years, GDP has been growing slowly, while the debt has exploded.
. . . [S]peculators . . . are contributing to price falls so as to bring about higher interest rates. It’s the usurer’s technique. Thus the debt becomes an opportunity to maximize earnings in the market at the expense of the nation. . . . If financial powerbrokers use speculation to increase their earnings and force governments to pay the highest possible interest rates, the result is recession for the State that’s in debt as well as their loss of sovereignty.
. . . There are alternatives. These are being put into effect by some countries in South America and by Iceland. . . . The risk is that we are going to reach default in any case with the devaluation of the debt, and the Nation impoverished and on its knees. [Beppe Grillo blog]
Bank Nationalization: China Shows What Can Be Done
Grillo’s second proposal, nationalizing the banks, has also been tested and proven elsewhere, most notably in China. In an April 2012 article in The American Conservative titled “China’s Rise, America’s Fall,” Ron Unz observes:
During the three decades to 2010, China achieved perhaps the most rapid sustained rate of economic development in the history of the human species, with its real economy growing almost 40-fold between 1978 and 2010. In 1978, America’s economy was 15 times larger, but according to most international estimates, China is now set to surpass America’s total economic output within just another few years.
According to Eamonn Fingleton in In The Jaws of the Dragon (2009), the fountain that feeds this tide is a strong public banking sector:
Capitalism's triumph in China has been proclaimed in countless books in recent years. . . . But . . . the higher reaches of its economy remain comprehensively controlled in a way that is the antithesis of everything we associate with Western capitalism. The key to this control is the Chinese banking system . . . [which is] not only state-owned but, as in other East Asian miracle economies, functions overtly as a major tool of the central government’s industrial policy.
Guaranteed Basic Income—Not Just Welfare
Grillo’s third proposal, a guaranteed basic income, is not just an off-the-wall, utopian idea either. A national dividend has been urged by the “Social Credit” school of monetary reform for nearly a century, and the U.S. Basic Income Guarantee Network has held a dozen annual conferences. They feel that a guaranteed basic income is the key to keeping modern, highly productive economies humming.
In Europe, the proposal is being pursued not just by Grillo’s southern European party but by the sober Swiss of the north. An initiative to establish a new federal law for an unconditional basic income was formally introduced in Switzerland in April 2012. The idea consists of giving to all citizens a monthly income that is neither means-tested nor work-related. Under the Swiss referendum system of direct democracy, if the initiative gathers more than 100,000 signatures before October 2013, the Federal Assembly is required to look into it.
Colatrella does not say where Grillo plans to get the money for Italy’s guaranteed basic income, but in Social Credit theory, it would simply be issued outright by the government; and Grillo, who has an accounting background, evidently agrees with that approach to funding. He said in a presentation available on YouTube:
The Bank of Italy a private join-stock company, ownership comprises 10 insurance companies, 10 foundations, and 10 banks, that are all joint-stock companies . . . They issue the money out of thin air and lend it to us. It’s the State who is supposed to issue it. We need money to work. The State should say: “There’s scarcity of money? I’ll issue some and put it into circulation. Money is plentiful? I’ll withdraw and burn some of it.” . . . Money is needed to keep prices stable and to let us work.
The Key to a Thriving Economy
Major C.H. Douglas, the thought leader of the Social Credit movement, argued that the economy routinely produces more goods and services than consumers have the money to purchase, because workers collectively do not get paid enough to cover the cost of the things they make. This is true because of external costs such as interest paid to banks, and because some portion of the national income is stashed in savings accounts, investment accounts, and under mattresses rather than spent on the GDP.
To fill what Social Crediters call “the gap,” so that “demand” rises to meet “supply,” additional money needs to be gotten into the circulating money supply. Douglas recommended doing it with a national dividend for everyone, an entitlement by “grace” rather than “works,” something that was necessary just to raise purchasing power enough to cover the products on the market.
In the 1930s and 1940s, critics of Social Credit called it “funny money” and said it would merely inflate the money supply. The critics prevailed, and the Social Credit solution has not had much chance to be tested. But the possibilities were demonstrated in New Zealand during the Great Depression, when a state housing project was funded with credit issued by the Reserve Bank of New Zealand, the nationalized central bank. According to New Zealand commentator Kerry Bolton, this one measure was sufficient to resolve 75% of unemployment in the midst of the Great Depression.
Bolton notes that this was achieved without causing inflation. When new money is used to create new goods and services, supply rises along with demand and prices remain stable; but the “demand” has to come first. No business owner will invest in more capacity or production without first seeing a demand. No demand, no new jobs and no economic expansion.
The Need to Restore Economic Sovereignty
The money for a guaranteed basic income could be created by a nationalized central bank in the same way that the Reserve Bank of New Zealand did it, and that central bank “quantitative easing” (QE) is created out of nothing on a computer screen today. The problem with today’s QE is that it has not gotten money into the pockets of consumers. The money has gotten—and can get—no further than the reserve accounts of banks, as explained here and here. A dividend paid directly to consumers would be “quantitative easing” for the people.
A basic income guarantee paid for with central bank credit would not be “welfare” but would eliminate the need for welfare. It would be social security for all, replacing social security payments, unemployment insurance, and welfare taxes. It could also replace much of the consumer debt that is choking the private economy, growing exponentially at usurious compound interest rates.
As Grillo points out, it is not the cost of government but the cost of money itself that has bankrupted Italy. If the country wishes to free itself from the shackles of debt and restore the prosperity it once had, it will need to take back its monetary sovereignty and issue its own money, either directly or through its own nationalized central bank. If Grillo's party comes to power and follows through with his platform, those shackles on the Italian economy might actually be released.
Ellen Brown is an attorney and the author of eleven books, including Web of Debt: The Shocking Truth About Our Money System and How We Can Break Free. Her websites are webofdebt.com and ellenbrown.com. She is also chairman of the Public Banking Institute. Details of the June 2013 Public Banking Institute conference are here.
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Cinq mythes sur la Russie actuelle
Cinq mythes sur la Russie actuelle
par Yvan Blot
Ex: http://aucoeurdunationalisme.blogspot.com
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samedi, 03 mai 2014
Nos intellectuels auraient-ils changé de camp?
Georges Gourdin*
Ex: http://metamag.fr
L'internationalisme est dorénavant assuré par les seuls USA puisque l'URSS a failli. Ayant abandonné depuis mai 68 l'idéologie anti-capitaliste, nos intellectuels se sont rangés du côté de « l'Internationale libérale » puisque « l'Internationale communiste » a échoué. À « Prolétaires de tous les pays ... », succède à présent « Consommateurs de tous les pays ... »
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The End of Globalization and the Economy of the Conservative Project
The End of Globalization and the Economy of the Conservative Project
Russia’s conservative project stems from a kind of historical insight which has, in my view, political and economic foundations as well. It seems that globalization has reached its natural limit on this planet, opening a new period in which exogenic factors will again become foremost among the engines of economic and social development.
The markets of the developed countries are stagnating, and the attractions of export-oriented trade decreasing; they cannot get back to pre-crisis levels of direct investment, and everywhere a growing number of measures are being taken whose aim is purely to limit such investment. The national private capital of the dynamic countries of the East is pushing back in their internal markets against that of transnational corporations, closing off the infrastructure created by globalization. The service sphere, growing faster than other areas of industry, will inevitably increase development of and demand for services in the languages of the region. Once again, protectionism and replacement of imports are on the rise, as they were decades ago. Globalization is freezing at the levels currently reached. A good example is provided by China’s economy in the first quarter of this year. It rose by 7.4% while reducing foreign trade.
Putin’s proclamation on Crimea may become a new point of reference in this area as well. Let us begin with the fact that today’s Russia is much more deeply engaged in world commerce than other major countries. Its ratio of exports to GDP is between 1.5 and 2.5 times higher than those of Indonesia, France, the United Kingdom, Brazil, Japan, or the USA. Furthermore, the fraction of Russian foreign trade which consists of manufacturing industry engaged by Global Value Chains (GVCs) is very small. As a result, in exchange for exports of raw materials and fuel, we are much more vulnerable than other countries to imports of finished products, which depress local manufacturing.
The strengthening of protectionism (including nationally) is therefore completely natural for the conservative economic project. In its very essence, such a project demands a rebirth in new conditions of the conceptual solutions that were swept away by the neoliberal (neocolonial) invasion. Consigned to the status of heretical concepts and constructions were: productive forces themselves, planning, industrial policy, theories of basic needs and rational use. The very idea of national industries was thrown out, the state deprived for practical purposes of the functions of coordinating and stimulating national business. All of those need one way or another to be renewed.
At the international level, support for industry in developing countries was de facto liquidated, and replaced with the miring of their governments in debt obligations which it is basically impossible for them to meet. In fact, even the debt of developed countries has rendered their governments practically helpless to do anything to solve worsening social, technology-related and ecological problems. A fundamental reconsideration of the relationships between governments and their creditors is needed.
On the other hand, the changing balance of power between West and East permits us to turn again toward the group of ideas which at one time formed the concept of the new international order (NIEO). In particular, the accession of numerous Asian countries (especially China) to the capital surplus stage of economic development represents an additional recommendation to the world market for this factor in production. Likewise, the impact of the capital-receiving countries on foreign investors may be reinforced, and the TNK code of behavior may be newly established in international business. It is also important to let restructuring of capital flows begin, taking account of the developing countries’ needs for direct investment in the real sector.
The conservative project must reckon with the fact that the forced introduction of fully converted currencies (and mandatory rejection of all others) became the very instrument that allowed international financial structures to deprive governments of economic power. As a result, the supranational sphere of conversion regularly drains gigantic sums from the real sector for speculation on a colossal scale. Highly suspicious new financial products are developed and imposed upon the population and peripheral banks. Seismic oscillations in prices, in turn, terrorize manufacturers and farmers, taking away their capability for normal production and accumulation, and more often than not forcing the production of low-quality cheap merchandise.
At the same time, the problem of accumulation has not been solved in Russia, though the population’s and enterprises’ savings are quite ample. The problem to some extent lies in the fact that, following foreign models, the Russian credit system stimulates overconsumption, including that of imported goods, to the detriment of consumer credit toward local production. In many countries, regulators in this sector set mandatory price ratios and fixed interest rates. Here in Russia, the reverse is true: the most accessible credit is open for importers, while it is more expensive for consumers, and manufacturers pay banks’ highest rates and must content themselves with crumbs from the shared trough.
The problem of accumulation is generally disposed of by monetarist discourse, in which even John Maynard Keynes is a renegade, not to speak of such economists as Ragnar Nurkse or Paul Rosenstein-Rodan with his idea of the “big push” in investment. The Russian financial establishment blames this entire problem on the proverbial investment climate, economic freedoms, and other such nonsense, which has survived only in textbooks and the fantasies of ratings-boosting crooks. No real programs of raising accumulation, without which there will also be no economic growth, have yet been presented by the government.
We need to look for ways to replenish the economy with normal credit, and through the renewal of “wooden” (investment) currencies (as well as converted ones), and mutually closed investment programs, and coordinated plans for state corporations, as well as through multilateral barter and national pooling.
Housing construction has always been an important driving force of the economy and accumulation. But our rate of housing construction development is scandalously low in Russia: per capita, it is five times (!) lower than in China. This is the fault of astronomical housing prices, compounded by usurious mortgage interest rates, which restrict, among other things, normal demographic reproductivity. To a great extent these monumental prices are conditioned by the nature of the municipal authorities’ rent monopoly on land. The pawnbroker and feudal lord can hardly be deemed essential to the functioning of this most vital sphere for all.
Clearly, the fast pace of economic and industrial growth accompanying the necessary establishment of the investment model of development can more easily be promoted through close cooperation with countries where a comparable process is taking place. It is therefore natural for there to be a gradual displacement of economic activity toward the east of the country, where the great projects of the twenty-first century will be developed through the efforts of China, Kazakhstan, and Russia (and their neighbors, of course). Among them I would note the new breadbasket of Asia– the fully developed construction in southern Siberia and northern Kazakhstan of a major agricultural base for the production of ecologically pure foodstuffs, and similar bases in the Far East.
An important element in economic independence is, as we know, wide diversification of external economic ties. In Russia’s case, it is especially important to orient this diversification toward neighboring countries, creating long-term connections with our economy.
In response to western sanctions, it is viable to reduce importation of consumer goods from particular developed nations, reorienting towards domestic producers or neighbors (including Ukraine) and forcing commercial chains entrenched in Russia to pursue the same policy. I will note that Georgian and Moldavian wines are anything but inferior to French ones, to say nothing of the fine wines made in Crimea.
The concrete implementation of the conservative project can also be pursued through the revival of old ways that have been long-forgotten. The “naturalization” of materials used in everyday life (for example, replacing plastics with wood), every kind of propagation of indigenous natural products and medicines, finally, the production of high-quality equipment with greater durability and reusable packaging could enhance the health of both the population and the environment.
If we want to talk about innovative aspects of the economy, I think it is unreasonable to demand what amounts to immediate financial efficiency from engineers and scientists, and to engender fierce competition for individual patents, grants, and so on among those working in this field. Science and invention demand first and foremost a relaxed atmosphere, and it is inconceivable for them to proceed without the work of large collectives in which an atmosphere of mutual support and shared accomplishments prevails. Soviet science developed in just such an environment, and its traditions are no worse than the new trends, which are aggravated by the organizational convulsions of today’s Ministry of Education, FANO (Federal Agency of Scientific Organizations), and the like. Let us also take note of the simple fact that during the years of the neoliberal onslaught it was precisely the academic social sciences that stood up against the obtrusive proselytism of various new pro-Western formations. The fruits of a very similar and, regrettably, successful missionary zeal are clearly visible to us in the example of the Kiev pseudo-revolution.
Alexander Salitski, Ph.D in Economics, chief research associate at IMEMO RAN, professor at the Institute of Oriental Studies, exclusively for the online magazine “New Eastern Outlook”.
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Le Mafiastan
Le Mafiastan
Il s'agit évidemment en premier lieu de mafias arabo-islamiques, mais ce n'est pas le combat pour Allah qui les motive en priorité. C'est le combat pour mettre la main sur les centaines de milliards de pétro-dollars payés sans hésiter par les Occidentaux aux Etats producteurs de pétrole. Ces dollars alimentent une corruption généralisée, sans frontières et sans idéologies, sauf la prise en mains par elle de toutes les structures sociales.
Un flot toujours renforcé de corruption et de trafics a englouti le Moyen-Orient, sans exceptions. Il n'est plus rien qui ne s'achète, tant par la violence des armes que par l'argent. Aucun pays n'est indemne. Aucune valeur ne résiste. Les Occidentaux, en premier lieu les Américains, sont évidemment les premiers responsables.
Non seulement ils achètent le pétrole sans compter et sans se préoccuper de ce que deviennent les pétro-dollars. Ceci d'autant plus qu'une partie de ceux-ci alimentent les commandes passées à leurs entreprises, lesquelles ne s'imposent que par mafias interposées. Combien d'argent mafieux a-t-il ainsi été versé pour la construction de tours comme la Burj-Dubai ? Que sera le budget maffieux consacré à la future tour de 1km de haut annoncée par l'Arabie saoudite?
Les Occidentaux, Américains en tête, ont à l'origine, en déclenchant des guerres pour le contrôle du Moyen-Orient et de son pétrole, détruit sans hésiter les Etats et sociétés traditionnelles. L'Irak, l'Afghanistan, la Libye, indirectement la Syrie, ont été livrées à des seigneurs de la guerre. Ceux-ci avaient été initialement financés par l'Amérique, avant qu'ils ne prennent leur indépendance grâce aux comportements mafieux imités de ceux régnant dans certains pays d'Amérique latine et d'Europe.
Le Pakistan et sans doute aussi l'Égypte, avec leurs mafias militaires, prennent le même chemin. Ne parlons pas du cas bien connu des Etats du golfe Persique et de l'Arabie saoudite, qui par la corruption achètent une partie des pays européens. L'Arabie saoudite, on le sait, finance les Etats et les banlieues européennes, soit disant pour le plus grand bien de l'islamisation, mais aussi pour mettre la main, grâce à la corruption, sur ce qui demeure de richesses en Europe.
L'argent mafieux génère évidemment une partie du terrorisme. Les jeunes européens musulmans allant mener le djihad en Syrie, avant de revenir en Europe y reprendre ce grand jeu, sont financés, ainsi que leurs armements, par les profits dus à la drogue, aux enlèvements et trafics divers menés par les Etats de la région, ainsi que par des intérêts européens eux-mêmes mafieux.
Certains esprits optimistes, en Europe, se rassurent en pensant que tout cela aura une fin, dans quelques décennies, avec la fin du pétrole. Mais les mauvaises habitudes, une fois prises, demeurent. Aucun Etat, aucune administration se voulant répressive ne résiste aux bakchichs assortis de menaces. L'Europe, dans sa grande vertu, dénonce la corruption régnant en Russie. Au contact du mafiastan moyen-oriental, elle en prendra rapidement elle-même le chemin.
Que dirait Lawrence d'Arabie s'il revenait ? Les antiques rezzous feraient bien pâle figure devant les mafias modernes.
* Lire Robert Fisk The Middle East we must confront in the future will be a Mafiastan ruled by money00:05 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mafiastan, actualité, politique internationale, moyen orient, monde arabe, monde arabo-musulman, robert fisk | | del.icio.us | | Digg | Facebook
L'oligarchie mondialiste, fléau de l'Amérique et de l'Europe?...
Arnaud Imatz
L'oligarchie mondialiste, fléau de l'Amérique et de l'Europe?...
Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com
Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Arnaud Imatz, cueilli sur le site du Cercle Aristote et consacré au rôle délétère de l'oligarchie et de son idéologie mondialiste...
L'oligarchie mondialiste, fléau de l'Amérique et de l'Europe
Lorsqu’on vit depuis des années à l’étranger un sujet régulier d’étonnement est le mélange de répulsion-fascination que suscitent les États-Unis dans les grands médias de l’Hexagone. Certes, il ne s’agit pas d’une nouveauté. La généalogie de l’américanophobie et de l’américanophilie est bien établie. Les historiens la font remonter au XVIIIe siècle. Mais l’ampleur du parti pris journalistique à l’heure de traiter l’information sur l’ami-ennemi américain, est proprement sidérante. Le matraquage « obamaniaque », à l’automne 2012, quelques jours avant les élections présidentielles, n’en est qu’un exemple criant. Le message était d’un simplicité enfantine : il y avait d’une part, Barack Obama, le « bon », le réformateur, le « créateur » du système de protection sociale, et, d’autre part, Mitt Romney, le « méchant », le réactionnaire-opportuniste, le mormon milliardaire, le capitaliste va-t-en-guerre. Oubliée la loi de protection de la santé adoptée par l’État du Massachusetts, en 2006, sous l’impulsion du gouverneur Romney. Oubliées les interventions répétées de l’armée américaine sous les ordres du président démocrate sortant, les attaques de drones qui violaient le droit international (10 fois plus nombreuses que sous Bush Jr.) en particulier au Pakistan et au Yemen, l’envoi de 33000 hommes en Afghanistan, l’intervention en Lybie… En démocratie, disait le théoricien des relations internationales, Hans Morgenthau, « la propagande est inévitable, elle est un instrument de la politique », et son contrôle ne peut être qu’un travail de Pénélope. On ne supprime pas la propagande, pas plus qu’on n’élimine la conflictivité, au mieux, on la minimise.
En attendant le prochain déferlement de passion, il n’est peut être pas inutile de s’interroger sereinement sur l’hyperpuissance mondiale, sur son oligarchie et son peuple. Que penser de « l’Amérique et des Américains » ? Vaste question ! J’entends déjà mes amis d’Amérique hispanique s’insurger avec raison : « Ne vivons-nous pas en Amérique ? Ne sommes-nous pas, nous aussi, des Américains ? ». Mais passons. Faute d’espace, et à défaut d’analyses rigoureuses, voici quelques sentiments, opinions et pistes de réflexion.
Fonctionnaire international à l’OCDE, émanation du célèbre Plan Marshall, j’ai eu la chance de travailler dans l’entourage immédiat du Secrétaire général et de côtoyer moult ambassadeurs et hauts fonctionnaires d’Amérique du Nord et d’Europe. Par la suite, fondateur et administrateur d’entreprise, j’ai entretenu des relations suivies avec un bon nombre de cadres d’universités et d’hommes d’affaires des États-Unis et du Canada. Une expérience restreinte, limitée à la classe directoriale et aux milieux urbains (après plus de trente voyages je reste avec l’envie d’admirer un jour les grands espaces !), mais néanmoins une connaissance directe, tirée de situations vécues pendant trois décennies. Disons le tout de suite, l’image qui en ressort est nuancée, voire ambigüe. Un peuple jeune, dynamique, agressif, violent, sans racines, né de la fusion d’apports les plus divers, a-t-on coutume de répéter. Je dirai pour ma part que les Américains du Nord sont généralement des gens aimables, ouverts, spontanés, simples, sympathiques et très « professionnels ». Ils méritent en cela considération et respect. La cuistrerie, le pédantisme, la suffisance, l’arrogance, le ressentiment, l’esprit de caste et la manie de la hiérarchisation reposant sur les écoles, les titres et les diplômes, ces plaies sociales de notre vieux continent, omniprésentes dans la pseudo-élite française, qu’elle soit intellectuelle, politique ou économique, sont nettement moins répandus outre-Atlantique. À tout prendre, je préfère d’ailleurs l’amabilité commerciale, pourtant très artificielle, du diplômé de Yale, Harvard ou Stanford à la fatuité et la présomption de tant d’énarques, de polytechniciens voire de docteurs d’État de l’Hexagone.
J’admire sans réserves l’attachement, presque indéfectible, du peuple américain au premier amendement de sa Constitution : « Le Congrès ne fera aucune loi qui touche l’établissement ou interdise le libre exercice d’une religion, ni qui restreigne la liberté de la parole ou de la presse, ou le droit qu’a le peuple de s’assembler paisiblement et d’adresser des pétitions au gouvernement pour la réparation des torts dont il a à se plaindre ». Je sais bien sûr l’aptitude des juristes à réinterpréter un texte constitutionnel, parfois même dans un sens absolument contraire à l’esprit des pères fondateurs, afin de satisfaire les intérêts de la classe politique ou de répondre à ses injonctions. Je ne suis pas non plus naïf au point de croire que cette fidélité au Bill of Rights est appelée à perdurer éternellement sans aucune faille. Mais à ce jour, malgré les accrocs et les accusations répétées de violations, le principe et son application me semblent résister. Et ce n’est pas rien ! Il suffit de comparer la situation états-unienne avec celle de la France pour s’en convaincre. Une loi mémorielle, qui imposerait le point de vue officiel de l’État sur des faits historiques, est tout-à fait inconcevable aux États-Unis.
J’admire aussi évidemment les découvertes scientifiques et surtout techniques de cette grande nation. Il faudrait d’ailleurs être dépourvu de raison et de cœur pour les ignorer. Je fais en outre le plus grand cas de la littérature nord-américaine. Qui oserait prétendre qu’elle n’a pas souvent atteint les plus hauts sommets ? Même le cinéma hollywoodien ne me semble pas aussi médiocre qu’on le prétend. Quantitativement pitoyable, soit ! Mais il réalise chaque année de véritables chefs d’œuvres. Peut être 1 % de la production, qui a toujours rivalisé en nombre et en qualité avec le meilleur du cinéma européen et qui, depuis déjà près de trente ans et à l’exclusion de quelques rarissimes exceptions, distance ce dernier de très loin. Enfin, dans le domaine qui m’est le plus familier, l’histoire des faits et des idées et les sciences politiques, j’ai la ferme conviction qu’au tournant du XXIème siècle, les travaux d’auteurs aussi différents que Christopher Lasch, Paul Gottfried, Robert Nisbet, John Lukacs ou Paul Piconne, égalent, et parfois dépassent, ceux de n’importe quelle figure intellectuelle européenne.
Les codes de la nouvelle classe dirigeante américaine
Cela-dit, il y a plus d’une ombre au tableau. Après avoir longtemps structuré la nation nord-américaine, la pensée et le mode de vie des WASP (White Anglo-Saxon Protestant) ont fait long feu. Le puritain, animé par l’idéal abstrait de renoncement personnel et de perfectionnement de soi, l’homme pieux, pour qui la réussite personnelle est secondaire par rapport à l’œuvre sociale, relève du souvenir lointain. Mort !, l’individualiste farouche d’antan, le cow-boy tenté par l’aventure de la vie sauvage. Enterré !, le « self made man », l’archétype du vieux rêve américain, cet être loyal, solidaire, zélé au travail, autodiscipliné, modéré, épargnant, refusant de s’endetter. Il y a belle lurette que la majorité de la société américaine n’accorde plus d’intérêt à ces valeurs et idéaux.
En cinquante ans, les « codes » de l’élite politico-économico-médiatique « américaine » ont changé considérablement. Le style de vie de la classe directoriale est désormais marqué par l’anomie, le manque de racine, l’anxiété, le changement perpétuel, l’incertitude, le narcissisme, la hantise du « standing », l’obsession de la bonne santé physique, l’assujettissement à la consommation de la marchandise, la complaisance pour les hétérodoxies sexuelles, le mépris des traditions populaires jugées trop « réactionnaires », l’asservissement à la tyrannie de la mode, la fascination pour le marché capitaliste, l’admiration des formes de propriété anonyme, la recherche frénétique du profit, le culte passionné de l’accomplissement personnel, de la performance, du spectacle, de la réussite et de la célébrité.
Ostensiblement égalitaire, antiautoritaire, cosmopolite, communautarienne et multiculturaliste, la nouvelle classe dominante se distingue par ses revenus et son train de vie élevés. Elle tourne le dos à la question sociale et au peuple, mais fait le plus grand cas des questions de société telles que la lutte contre l’homophobie, le mariage gay, l’aide à la famille mononucléaire et monoparentale, le soutien de la pratique des mères porteuses, l’enseignement de l’idéologie du genre, la dépénalisation des drogues « douces », l’éloge de la discrimination positive en faveur des minorités ethno-religieuses, etc. Parmi ses membres, se recrutent les adeptes les plus fervents de la libre circulation des marchandises et des personnes. Ils sont les zélateurs du libre-échange et de l’immigration illimités. « Vivre pour soi-même et non pour ses ancêtres et sa postérité » ou « Avant moi le néant après moi le déluge » pourrait-être leur devise. Le conformisme « progressiste », la hantise des « valeurs périmées et dépassées », masque chez eux la diligence empressée à l’égard d’un nouvel ordre social banalisé, une domination reformulée, un contrôle social remodelé.
Si vous devez négocier avec le représentant d’une grande entreprise ou d’une quelconque bureaucratie publique ou privée, avec un « CEO » (PDG) ou un haut fonctionnaire fédéral et ses conseillers, attendez-vous à toutes les chausse-trapes. Mensonge, félonie, dol, boniment, duplicité, sont permis. La fin justifie les moyens. On me dira bien sûr que j’ai tort de mettre en cause l’ensemble de cette « élite » ou plutôt « pseudo-élite », qu’il est faux de laisser entendre que tout le milieu est à l’image de quelques uns, que c’est ignorer la complexité de la nature humaine, pire, que c’est faire le jeu du « populisme » démagogique. Je ne nie pas qu’il y ait des exceptions remarquables, mais malheureusement, après des décennies d’expérience, je reste dans l’expectative de les rencontrer. La réalité, évidemment contestée par les intéressés, est que la lâcheté, l’hypocrisie et l’opportunisme sont omniprésents parmi eux. Que pourrait-on d’ailleurs attendre d’autre de la part d’experts en communication, de spécialistes de la désinformation, de la manipulation, de la séduction et de l’impression produite sur les autres ? Exit donc l’idéal de la vieille culture américaine, celui du devoir et de la loyauté. La culture dominante des pseudo-élites modernes états-uniennes est résolument hédoniste, individualiste et permissive.
Un modèle vénéré par les « élites » européennes de droite comme de gauche
Je me refuse pour autant à reprocher à l’Amérique ou aux Américains du Nord les attitudes d’une caste interlope ou les défauts d’un modèle de société que la majorité de nos oligarques européens développe et vénère au quotidien. Dans le cœur et l’esprit de ces derniers, l’identité culturelle n’est-elle pas aussi ostensiblement remplacée par l’exaltation de la croissance du PNB, la glorification de l’accès massif à la consommation, la volonté d’étendre le mode de vie occidental au reste du monde, l’espoir fou que le développement des forces de production peut se perpétuer partout indéfiniment sans déclencher de terribles catastrophes écologiques ? Les « valeurs universelles », les « droits de l’homme » ne sont-ils pas sacralisés par la classe dirigeante européenne qui magnifie elle aussi la croisade démocratique mondiale et méprise souverainement les circonstances historico-culturelles données ? Le discours /récit des grands médias européens n’a-t-il pas lui aussi pour fonction de revêtir les aspirations et les intérêts matériels des nations « occidentales » sous l’apparence d’objectifs moraux universels ?
Nul n’en disconviendra, les États-Unis occupent une place exceptionnelle sur la scène internationale. Ils sont les détenteurs du leadership mondial. Ils sont la superpuissance, l’hyperpuissance ou l’Empire (terme le plus exact, bien qu’il soit généralement évité pour prévenir l’accusation d’antiaméricanisme). Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis se voulaient le fer de lance de l’anticolonialisme, mais en réalité, leurs interventions dans le monde pour défendre leurs intérêts se comptent par milliers depuis le XIXe siècle. Pour le seul cas de l’Ibéro-Amérique, on n’en compte pas moins de 50 majeures et 700 mineures. L’application historique de la doctrine Monroe (1823) a montré que la devise « L’Amérique aux Américains » signifiait en réalité « L’Amérique aux Américains du Nord ».
Dans la phase actuelle de recomposition des pôles politico-économico-culturels mondiaux, l’Empire thalassocratique perd de l’influence, mais il n’en conserve pas moins une position hégémonique. Au tournant du XXIe siècle, aucune puissance émergente n’est en mesure de surpasser les États-Unis. Ils produisent un peu moins du quart de la richesse mondiale, peuvent exploiter de fabuleux gisements de gaz de schiste et disposent d’une force militaire écrasante. Leur décadence, leur déclin, est semble-t-il inéluctable, mais la chute peut être ralentie durablement.
L’hybris états-unienne, la démesure dictée par l’orgueil des pseudo-élites nord-américaines, constitue néanmoins un redoutable danger pour la stabilité de la planète. La guerre économique, dont ils sont un fauteur majeur depuis plusieurs décennies, est une réalité planétaire. La guerre du pétrole et du gaz n’en est qu’un des aspects les plus criants. Nier ou ignorer tout ce qui est en jeu : le contrôle des réserves énergétiques et agroalimentaires mondiales, la domination de l’information, des communications, de l’intelligence civile et militaire, est le signe de l’aveuglement, de l’incompétence ou de la trahison.
Mais cela dit, l’honnêteté intellectuelle impose de souligner la complicité active ou la collaboration bienveillante dont bénéficie la nouvelle classe dirigeante américaine en Europe, sans oublier le rôle très discutable et la marge d’action considérable des managers des multinationales. Patriotes ou nationalistes sans complexes, les présidents Américains, démocrates ou républicains, nous répètent à l’envi que le peuple des États-Unis est « élu et prédestiné », que « le destin de la nation américaine est inséparable du Progrès, de la Science, de l’intérêt de l’Humanité et de la volonté de Dieu », mais c’est bien l’hyperclasse mondiale dans son ensemble qui reprend à l’unisson : « L’histoire des États-Unis d’Amérique se confond avec celle de la liberté, de la prospérité, de la démocratie et de la civilisation ».
L’espoir d’une recomposition et d’une relève politique
Que les choses soient claires : « l’Amérique » ou les Américains du Nord ne sauraient être tenus pour l’adversaire principal. L’adversaire est en nous, il est chez nous. L’adversaire, c’est l’idéologie mortifère de la pseudo-élite de gauche comme de droite ; c’est celle des leaders et apparatchiks (non pas des militants et sympathisants) des principaux partis européens au pouvoir, néo-sociaux-démocrates et néolibéraux, si proches des sociaux-libéraux du parti démocrate et des néoconservateurs du parti républicain d’outre-Atlantique ; c’est celle des maîtres de la finance mondiale et de leurs affidés médiatiques gardiens jaloux du politiquement correct ; c’est celle des « intellectuels organiques », contempteurs inlassables du populisme démagogique. Ce populisme, qui, selon eux, mettrait en cause dangereusement la démocratie, alors que, malgré d’inévitables dérapages, il est le cri du peuple, la protestation contre un déficit de participation, l’appel angoissé à la résistance identitaire, à la restauration du lien social, à la convivialité ou à la sociabilité partagée. L’adversaire, c’est bien l’idéologie des néolibéraux et des néo-sociaux-démocrates, et celle de leurs « idiots utiles », les altermondialistes, qui, à leur manière, rêvent de parfaire la transnationalisation des personnes et l’homogénéisation des cultures.
Soulignons-le encore : le combat culturel ne se livre pas entre l’Europe et l’Amérique du Nord, mais entre deux traditions culturelles qui se déchirent au sein de la modernité. L’une, aujourd’hui minoritaire, est celle de l’humanisme civique ou de la République vertueuse, qui considère l’homme d’abord comme un citoyen qui a des devoirs envers la communauté, et qui conçoit la liberté comme positive ou participative. L’autre, majoritaire, est celle du droit naturel sécularisé, de la liberté strictement négative entendue comme le domaine dans lequel l’homme peut agir sans être gêné par les autres. L’une revendique le bien commun, la cohérence identitaire, l’enracinement historico-culturel (national, régional et grand continental), la souveraineté populaire, l’émancipation des peuples et la création d’un monde multipolaire ; l’autre célèbre l’humanisme individualiste, l’hédonisme matérialiste, l’indétermination, le changement, l’homogénéisation consumériste, l’État managérial et la « gouvernance » mondiale, sous la double bannière du multiculturalisme et du productivisme néo-capitaliste.
Pour les tenants du « Républicanisme » ou de l’humanisme civique, les néolibéraux, néo-sociaux-démocrates et altermondialistes sont incapables d’engendrer un attachement solide au bien commun. Ils savent que le principal danger de la démocratie vient d’une érosion de ses fondements spirituels, culturels et psychologiques. Avec Aristote, Montesquieu, Rousseau, Jefferson, et tant d’autres, ils reconnaissent que la démocratie est impossible sans un territoire limité et un degré élevé d’homogénéité ou de cohésion socioculturelle. Ils savent qu’il n’y a pas un seul modèle de libre marché, le capitalisme dérégulateur anglo-saxon, et que des légions de défenseurs du libre marché se sont opposés au système de laisser-faire et de marchandisation globale. Ils savent que depuis les pionniers de l’économie politique de l’École de Salamanque au XVIème siècle, jusqu’aux théoriciens de l’ordolibéralisme de l’après-Deuxième-Guerre mondiale, en passant par les non-conformistes des années 1930, de très nombreux et prestigieux économistes considèrent que le libre marché doit dépendre de la politique, de l’éthique et de la morale.
Les partisans d’une troisième voie moderne (laquelle ne se confond pas avec les versions décaféinées de Clinton, Blair ou Bayrou), défendent le principe de la petite et moyenne propriété (individuelle, familiale et syndicale) des moyens de production coexistant avec de plus grandes formes de propriété rigoureusement réglementées dans le cadre d’une économie régionale autocentrée. Ils se dressent contre le capitalisme monopolistique et financier, contre les processus de concentration du grand marché néolibéral, contre le collectivisme socialo-communiste, contre toutes les formes de bureaucratisations publiques et privées. Ils considèrent que le protectionnisme entre ensembles régionaux homogènes (non pas entre pays) aux niveaux de vie très différents, est non seulement justifié, mais nécessaire. Enfin, ils accordent une priorité absolue aux mesures de politique démographique et au contrôle de l’immigration qui sont d’une importance vitale pour la survie de l’identité culturelle, de la sécurité et du progrès économique et social.
Depuis près de 40 ans, à droite comme à gauche, le lobby immigrationniste occupe une position dominante. Pour ne pas être diabolisées, les rares voix discordantes des partis majoritaires ont été contraintes au silence ou à manier la litote. Après avoir défendu « la limitation de l’immigration » et plaidé pour « la réduction de l’immigration clandestine », elles ont fini par soutenir du bout des lèvres « l’immigration choisie ». Mais au fil du temps, malgré les efforts désespérés de l’oligarchie « discuteuse » en faveur d’une main-d’œuvre afro-maghrébine abondante et bon marché, une partie croissante de l’opinion a décroché. Les complaisances d’usage pour « l’islamisme pluriel et pacifique », des esprits affaiblis, tétanisés par la peur du conflit, ne font plus recette. Les arguties, les insultes et les réactions passionnées des Fukuyama, Morin, Lévy, Touraine, Habermas et autres gardiens jaloux du temple se révèlent de plus en plus inefficaces. L’influence sur l’opinion du discours politique de l’oligarchie dominante ne cesse de décroître. La bipolarisation droite-gauche, sacralisée par les élites politiques et leurs soutiens que sont les bobos des grandes villes, les fonctionnaires et les retraités, ne correspond plus à rien pour les classes populaires. Ouvriers, employés, petits agriculteurs et petits commerçants prennent conscience que les prétendues « valeurs républicaines ou démocratiques », réduites aux seuls droits de l’homme, signifient en réalité les valeurs du grand marché. Ils ne croient plus à la vieille rengaine : « la mondialisation bénéficie à tous », « l’immigration est une chance » ou « il n’y a pas trop d’immigrés ». Ils savent qu’ils sont au contraire et resteront irrémédiablement les exclus du mondialisme et du multiculturalisme. Par ailleurs, un bon nombre de jeunes se rebellent. Pour perdurer, l’oligarchie doit en tenir compte malgré les vœux et les cris d’Orphée que poussent encore ses membres les plus dogmatiques.
« Toute vérité franchit trois étapes, disait fort justement Arthur Schopenhauer. D’abord, elle est ridiculisée. Ensuite, elle subitune forte opposition. Puis, elleest considéréecomme ayant toujours étéuneévidence ». C’est un honneur que d’aller contre les modes, les interdits, le « politiquement correct » de son temps ; que de refuser le chemin de la servitude, du totalitarisme de l’argent et du magma mondialiste. C’est un honneur que de s’inscrire dans la filiation des Charles Péguy, Miguel de Unamuno, Daniel-Rops, Georges Bernanos, Simone Weil, Wilhelm Röpke, Julien Freund, Jules Monnerot, Christopher Lasch, Maurice Allais et tant d’autres résistants au fléau de l’oligarchie mondialiste. Notre Europe n’a jamais été celle des disciples de Jean Monnet, celle des multinationales, sous la tutelle définitive des États-Unis d’Amérique, « l’Europe où, comme disait Charles de Gaulle, chaque pays perdrait son âme ». Notre Europe est celle du meilleur gaullisme, celle des peuples, celle de la « troisième force », celle de l’axe grand-continental ou grand-européen.
Arnaud Imatz (Cercle Aristote, 28 octobre 2013)
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