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mercredi, 14 mai 2014

Ukraine, du flot de l'histoire et de ses terribles engrenages

Ukraine, du flot de l'histoire et de ses terribles engrenages

Comment sauver l'Europe ?

Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr

femenukrs60.jpgQue nous arrive-t-il ? Tout d'un coup, nous comprenons. Non pas que nous n'avions pas compris mais il subsistait toujours un peu le doute, une interrogation. Qu'aurions-nous fait ? Dans quel camp aurions-nous été ? Que nous réserverait un jour l'histoire ? Nous avions tant lu sur la génération des années 30 de Maulnier à Aragon, de Cocteau à Malraux, de Drieu à Maurras, de Rebatet à Breton, de Bernanos à Sartre que nous sentions bien que leurs positionnements suivaient les aléas de l'Histoire, des familles, des générations politiques, de la clairvoyance intellectuelle, des idées prolétariennes ou bourgeoises voire même de l'avenir de la poésie. Cela nous fascinait.

Mais aujourd'hui, en suivant leur scénario, en assimilant honteusement, comme ils le font sur les médias officiels, la Crimée aux Sudètes et Poutine à un moustachu, de surcroit blanc et viril, nous nous retrouvons de facto dans le mauvais camp. Ainsi, s'il y avait une « troisième guerre mondiale » officielle, avec mobilisation générale, serions-nous tentés de partir pour Moscou. Derechef, nous serions alors rangés, à notre retour, du côté des collabos ou fusillés à Bad Reichenhall. Comme tout cela va très vite, vous êtes ainsi balancés du mauvais côté de l'histoire, au mépris de la vérité et de l'analyse juste puisque dans l'affaire qui nous préoccupe, ce sont bien les alliés de l'Europe, les gens de Praya Sektor qui font le salut romain en début de réunion. Voulez-vous les photos ? On voit ainsi devant nos yeux cette lâcheté des « trous du cul » dénoncés en son temps par Céline, souhaiter la victoire de l’OTAN et de l’Union Européenne, partager l'acharnement de Washington contre la Russie exactement comme hier Laval souhaitait la victoire de l’Allemagne ou Aragon encensait Staline. Face au drame de dizaines de morts, et au risque de guerre civile généralisée et de partition de l'Ukraine, on voit et l'on entend ainsi des Français exciter les tensions en Ukraine en prenant parti, sur la base d’un vocabulaire politique tissé de manipulation idéologique et de provocation, ignorant totalement les réalités culturelles, géopolitiques, économiques et stratégiques. Réalités  culturelles : la profonde division nationale, entre Russes, Ukrainiens et Ruthéno-Galiciens, Historiques, dans un pays qui fut martyrisé par l’Union soviétique : l'holodomor ou génocide par la faim de 1933 ; l'extermination des armées de libération nationale en 1954  et entre temps, la parenthèse nazie. Economiques, un pays très riche, la plaine à blé de l'Europe tant par ses sols agricoles (tchernoziom) que par ses mines et ses industries lourdes. Stratégiques, les bases navales russes sur la Mer Noire et le lieu de passage des oléoducs ou gazoducs orientaux vers les débouchés occidentaux.


Dans ces conditions, quelle est l'aberration ? Où est, en effet, l'irrationalité politique ? N'était-elle pas cette proposition de l’Union européenne, instiguée par une lointaine puissance maritime d’offrir de façon provocante à l’Ukraine un rapprochement politique et économique, voire militaire? La Russie, limitrophe sur près des 2/3 des frontières ukrainiennes, ne pouvait l’accepter. Ukrajnia ne signifie-t-il pas « frontière » en russe ?


Ainsi, soit, les « stratèges » de la Commission européenne sont des ignares historiques soit, ils sont totalement inféodés à l’OTAN dans la perspective d'une stratégie globale de chaos sur le terrain européen. Alors, tout serait prêt pour le drame de l'effondrement européen qui infuse depuis Gorbatchev car si l’Ukraine explose en deux, puis, peut être trois parties, il y aura forcément une dislocation régionale et des répliques dans d’autres pays des Carpates, des Balkans, des Tatras ou du Caucase. Face à cette tragédie, le premier devoir des dirigeants européens – et plus encore de la France- aurait été de prendre des distances c'est-à-dire d’abord de comprendre la crise. Or, on entendit dénommer les émeutiers aux saluts romains de  « pro- européens » ! 


L'Ordre nouveau approche et la destruction de la zone euro n’est plus pour certains qu’une question de temps ! La mise en scène de la troisième guerre mondiale, version XXIème siècle, c'est-à-dire sans mobilisation générale est en place. Ce sera la dissémination du chaos (Irak, Afghanistan, Libye, Syrie). Elle commence à prendre forme sur le sol européen même. Les évènements s’accélèrent à différentes échelles depuis le début de l'année : monétaire avec des dettes souveraines impossibles à rembourser, des banques aux actifs de plus en plus toxiques; stratégiques avec l’émergence de blocs continentaux ou de pays dissidents en vue d’une confrontation planétaire. En Afrique : Rwanda, République démocratique du Congo, République Centrafricaine, Tchad, Somalie, Nigeria. En Asie: Chine contre Vietnam et Japon. L'Europe est invertébrée, pusillanime, divisée, incapable en 60 ans d'existence de créer une défense commune. Dans les états-majors, à cause de l'Ukraine, on recommence à entendre parler de « pare-feu », d' « échelles d’escalade », de « dissuasion élargie », terme pourtant créés pendant la Guerre Froide pour établir les différents scénarii possibles de la guerre en Europe. Nous aimerions entendre parler d'autre chose, par exemple de « puissance allemande ». Décidément serions-nous irrécupérables ? Nous commencions par être pro-russe et vouloir rejoindre Moscou et nous finissons en optant pour une Allemagne réveillée et décomplexée, une Allemagne comme leader politique de l'Europe puissance ! Qu'il est donc difficile de sauver l'Europe !

The US Tactics of Withdrawal and its Regional Implications

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Author: Salman Rafi Sheikh

Ex: http://journal-neo.org

The US Tactics of Withdrawal and its Regional Implications

Keeping in mind the critical objectives the US wanted to achieve through politico-military domination of Afghanistan—-which crucially included control over flow of energy from Central Asia and Caspian Sea region to the outer world as well as gravitating its influence in the region —-one does have every reason to apprehend the spillover effects of the consequences of the situation evolving in Afghanistan with the manifold increased possibility of civil war following the withdrawal of the US/NATO forces from Afghanistan. Since the US has not been able to achieve its objectives, by any means, therefore, she is least expected to leave (or leave at all?) this region in a politically stable condition. The form of the withdrawal that the US has been trying to accomplish through signing the (hitherto unsigned) Bi-lateral Security Agreement, and the consequent refusal by the Karzai government to accept some of the crucial elements of this agreement, has created such conditions whereby a situation of ‘controlled instability’ in Afghanistan—to be used as an excuse for maintaining military presence as well as gravitating its influence and creating further disruption in the region surrounding Afghanistan—-emerges as a viable tactical option for the US for the post-2014 period.

A politically bifurcated and disrupted Afghanistan can thus be more advantageous for the US than the one dominated by Taliban or any political system not sensitive to protecting the US’ interests. It is therefore naïve to think of the US as ‘struggling’ to establish ‘peace’ through political means, as is often officially projected by the US and its allies. Her, by any definition of real politick, is a struggle for sustaining geo-political edge in the region. As such, the current set back to the US in Ukraine has further made it necessary for her to stay in the region to counter Russian resurgence. Therefore, it is of utmost significance for the regional states, especially of the CAS and Pakistan, to revisit their policies in the light of these emerging scenarios in Afghanistan, because the ethnic linkages of these states make them very much vulnerable to threats emanating from possible civil war in Afghanistan.

Interestingly, and probably due to the failure on ground, the emphasis of occupying forces has continuously been shifted from one set of objectives to another. Sometimes it is focusing on stemming down the resistance and some other times on the rehabilitation and strengthening of the political structure and democratic institutions in Afghanistan and more recently on the development and training of armed and security forces. This situation raises another important and even more serious question: whether the US invaded Afghanistan for achieving the stated objectives only. Many experts believe it was an attempt to assert American dominance in the regions surrounded by energy-rich areas and that the American ruling elite is determined to consolidate Afghanistan as a neo-colonial US protectorate and a staging post for further intrigues in Central and South Asia and the Middle East.

As such, in order to achieve these objectives, the US has been changing its strategy from time to time as well. Now that the time for withdrawal has arrived, it does not, by any means, imply the end of war in Afghanistan. The war will continue; however, the primary actors would change. The US/NATO combat forces, after their withdrawal, are most likely to be replaced by the private militias that the US has erected and been funding through, along with other means, the CIA and US army sponsored poppy cultivation. As a matter of fact, the US has been paying tens of millions of dollars to these private militias annually for escorting their convoys. Theses private militias extort money from common people and levy agricultural tax on farmers. They have been found involved in burglary, kidnapping and other unscrupulous activities; and, all these are overlooked by the foreign forces as the militias support them in their fight against the so-called ‘terrorism.’

The private militias are led by local warlords, many of whom are also planning to contest up-coming Presidential elections, and are least expected not to use force or stop poppy cultivation; rather, they tend to use political platform to implement their agendas and those of their political mentors’ as well in the hope of keeping Taliban ousted from power. For example, Abdul Rasoul Sayyaf, a candidate for Presidential election, is a veteran warlord and is known to have massacred tens of thousands of Hazaras, a community who are mostly Shias. Warlords like Sayyaf with a violent past have been playing a significant role in influencing Afghan politics since the US-led coalition helped oust the Taliban in 2001. But they are now emerging to play an overt political role in next month`s presidential elections as President Hamid Karzai leaves the scene. Some, like Sayyaf, are running for elections, while others are being courted by the candidates because many of the warlords command strong followings, particularly along ethnic lines. With warlords and notorious powerbrokers now gearing up to exert direct and indirect influence on Afghanistan’s politics, ethnic and sectarian rivalry is most likely to get sharpened, leading to a fully fledged civil war in Afghanistan.

However, it has to be kept in mind that the only major stakeholder that can get maximum benefit out of this scenario is the US; for, infighting would keep Taliban out of power and will provide the US with an ‘excuse’ to keep the number of residual forces high in Afghanistan. In this behalf, the often repeated Western assertion that civil war will follow the US’ withdrawal is just another way of actually predicting what is factually going to happen, once the US backed new government gets established; for, the US is now planning to finalize the BSP with this new government and pave the way for a long-term stay of its military in Afghanistan. As a matter of fact, all of the 11 candidates for president elections in Afghanistan have already signaled that they would sign the security agreement, and allow the western troops to stay in Afghanistan past 2014. It also factually means that the US will also fully drag the Afghan National Force, as a substitute to its own war machine, into the war with Taliban and keep its own military in Afghanistan in the name of training the ANF for counter-terrorism operations. Needless to say, it is for this very purpose the ANF was created in the first place. This would also help the US in giving this war technically a “civil” colour, whereas in actual terms it would remain the US’ own war—hence, minimum public pressure on the US government. The US, as such, is all set for a longer stay and is now looking well beyond Hamid Karzai.

In this scenario coming up, there is hardly any room to doubt that war in Afghanistan would come to an end in the near future, or political stability would follow elections. However, there is another related fact that has to be kept in mind. If civil war breaks out in Afghanistan, it is not the people of Afghanistan alone who are likely to be affected; regional states will also become extremely vulnerable to such fallout. Let’s have a look at regional implications of civil war in Afghanistan.

In the first scenario, prolonged infighting in Afghanistan would push more refugees into Pakistan. Already around 1.7 million Afghans are still living in Pakistan, who are currently registered with United Nations’ High Commission for Refugees (UNHCR) and it is estimated that a large number is also unregistered, and the total figure is around three to four million. This influx of population in Pakistan has already been causing conflicts between local Pashtun people as well as between the refuges and other ethnic groups such as Baluchistan where people of Baluch origin are gradually being reduced to minority because of this demographic shift, with grave consequences in the shape of terrorism and insurgency in Pakistan. Apart from this refugee influx, it is almost self evident that an unstable Afghanistan necessarily implies a highly unstable North-Western region of Pakistan, since porous border allows fighting groups to infiltrate in Pakistan and assist local groups in fighting against the state of Pakistan and vice versa. As a matter of fact, the current leader of Pakistani Taliban was based in Afghanistan before he infiltrated into Pakistan in 2013.

In addition to this problem, Pakistan and almost all the regional states are going to be affected by the highly increased production and outflow of poppy from Afghanistan. Considering the link between warlords, poppy cultivators and the US, it is not difficult to understand why the production of poppy has markedly increased since 2001. It has swelled from 1,570 tons in 1990 to 6,000 tons in 2006 and 8,200 tons in 2007. Since 2001, the land used for poppy cultivation has increased from 8,000 hectares to 193,000 hectares. Where this increase is deeply linked with the US intelligence services, which increasingly constitutes a powerful actor in the spheres of finance and banking and which tacitly allows this production in Afghanistan to enable the warlords to indirectly finance the “civil war”, there it also affects population of near and remote areas of the region alike. According to a 2012 report of UNO, the illicit trade of opiates runs along the Northern route from northern Afghanistan to Central Asia up to the borders of the Russian Federation. Similarly, opium is also smuggled into Pakistan and Iran where a large number of people have already become addicted. It is not a coincidence that 11 percent of the total population of Pakistan’s North-Western province, which also borders Afghanistan, is drug addicted, and 6.7 million of Pakistan’s total population is drug addicted. Although it cannot be said that opium produced in Afghanistan in the only reason for this high rate of drug addiction, however, it is a very significant factor which can be further strengthened by looking at the increase of drug addiction in Pakistan in the 1980s when Afghan refugees in Pakistan indulged in its trade.

Another implication of eruption of civil war in Afghanistan is the threat of its spillover to the Central Asian States as well as Pakistan. Needless to say, the deep ethnic linkages among some major ethnic communities of Afghanistan, Pakistan and the CA States make the latter two regions vulnerable to the physical and ideological infiltration of the fighting groups into these states, which in turn can cause huge disruption in these states as well.

The analysis shows that the hope of “peace” being established following withdrawal of the US/NATO forces will vanish soon after elections, which are most likely to be followed by an intense wave of infighting. As a matter of fact, in a recent statement issued, Taliban have already warned of attacks on election polls, agents and Afghan National Army. In this scenario, with the above mentioned regional implications of a new era of warfare in Afghanistan, it is of utmost importance that the regional states draw up policies to insulate themselves against these direct threats emanating from Afghanistan. It is very significant since the US does want to stay in the region for as long as possible, and it is obvious that peace would remain only a dream as long as she is here; for, establishment of peace is diametrically opposite to the attainment of the above mentioned geo-political objectives that the US wants to achieve.

Salman Rafi Sheikh, research-analyst of International Relations and Pakistan’s foreign and domestic affairs, exclusively for the online magazine “New Eastern Outlook”.

Alemania y China edifican la nueva ruta de la seda a través de Rusia: ¿la troika del siglo XXI?

por Alfredo Jalife-Rahme

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

A diferencia de Alemania y Rusia, la prensa china ha otorgado mucho vuelo a la “nueva ruta de la seda”: un proyecto geoeconómico de primer orden de Pekín que lo conecta geoeconómicamente con Berlín y Moscú, pero que, a mi juicio, tiene un transcendental trasfondo geopolítico (emsnews, 30/3/14). Durante su visita al emblemático puerto alemán de Duisburgo –el mayor puerto interno del mundo en la región siderúrgica y comercial del Ruhr, además de ser la encrucijada de transporte y logística de Europa–, el mandarín chino Xi Jinping exhortó a construir el cinturón económico de la ruta de seda.

Mientras Estados Unidos (EEUU) realiza cuentas alegres con los dos brazos de sus ominosas tenazas geopolíticas/geoeconómicas –tanto de la Asociación Transpacífico (ATP) como de la Asociación Trasatlántica de Comercio e Inversión (TTIP, por sus siglas en inglés), los cuales supuestamente captarían las dos terceras partes del comercio global–, las tres grandes geoeconomías de la proyectada “nueva ruta de la seda” conectarían a la hoy segunda geoeconomía global, China –a punto de desbancar a EEUU–, Alemania (primera en Europa y la cuarta a escala global) y Rusia (octava economía global).

La osadía geoeconómica/geopolítica del mandarín chino puede acelerar los planes de guerra de EEUU y Gran Bretaña, ya que ha sido un axioma inmutable de la geopolítica anglosajona desde sir Halford Mackinder (creador conceptual de la OTAN), en el intermezzo de las dos guerras mundiales a inicios del siglo XX: impedir a cualquier precio una alianza entre Alemania y Rusia en Europa. Hoy China y Alemania están conectadas por la red ferroviaria internacional Chongqing/Xinjiang/Europa.

Según Xinhua (28 y 30/3/14), la red ferroviaria “Yu Nueva Europa”, bautizada como la “nueva ruta de la seda”, se ha convertido en la “más importante ruta de comercio del mundo (¡supersic!) al conectar la relevante metrópoli sur-occidental de Chongqing (China) con Duisburgo”, que entró en operación en 2011 y recorta cinco semanas de transporte marítimo a sólo dos –lo cual fue seguido en 2013 por la conexión ferroviaria de cargo de Chengdu (capital de Sechuan y santuario de los legendarios Pandas)/Lodz (Polonia) que atraviesa Kazajistán, Rusia y Bielorrusia: mercados emergentes donde pasa la ruta de carga, que toma 12 días de transportación (http://www.alfredojalife.com/?p=1075 ).

Se vaticina que China se convertiría en el mayor socio comercial de Alemania en los próximos cinco años, cuando los principales socios de Berlín, tanto Francia como EU, “carecen de un poderoso potencial de crecimiento”.

En medio de las sanciones de Oc­cidente a Rusia, la prensa iraní destaca el acercamiento de China con Alemania, publica una entrevista con el investigador estadunidense-alemán William Engdahl, muy versado en geopolítica de los energéticos, las finanzas y los alimentos, además de ser catedrático de universidades en China y Alemania (http://www.presstv.ir/detail/2014/04/06/ 357386/china-uses-economy-to-avert-cold-war/). A juicio del entrevistador iraní, el presidente chino, Xi Jingping, dio un golpe maestro de “diplomacia económica” para contrarrestar el “esfuerzo de la facción neoconservadora de Washington para propiciar una nueva confrontación entre la OTAN y Rusia”.

Para Engdahl, la proclama de Xi en Duisburgo comporta “implicaciones asombrosas de crecimiento económico en Eurasia”. Resulta y resalta que Alemania y China representan “dos locomotoras económicas” a cada lado de la ruta de la seda y rememora que el término de “ruta de la seda” describe “la antigua ruta comercial y cultural entre China, Asia Central y el Sur de Asia, Europa y Medio Oriente, que fue creada durante la dinastía Han, 200 años aC”.

Tanto la “ruta de la seda económica” como la “ruta de la separada seda marítima (sic)” fueron mencionadas por Xi durante la tercera sesión plenaria del Partido Comunista chino. Para Xi la ruta euroasiática representa una “prioridad estratégica”, ya que “China necesita encontrar nuevos mercados de exportación y preservar los existentes, así como disminuir las brechas de desarrollo entre las áreas costeras bien desarrolladas como Shanghai y la parte menos desarrollada al interior del país”, lo cual servirá para “preservar la estabilidad al interior de China y en su vecindad”.

La provincia efervescente de Xinjiang (China) se encuentra a lo largo de la ruta de la seda, donde prevalecen los islámicos uigures: centroasiáticos de origen mongol.

Engdahl destaca que “el camino del corredor de la nueva infraestructura pasa por Rusia (¡supersic!)”, por lo que “no existe alternativa económica” y hace inevitable la profundización de la cooperación entre Alemania y Rusia y, por ende, de China con los dos. A Engdahl no se le pasa por alto que una semana antes de su periplo por varios países de Europa, Xi recibió en Pekín al príncipe heredero de Arabia Saudita, Bin Abdulaziz Al Saud, a quien invitó unirse en la construcción del cinturón económico tanto de la ruta eurosiática de la seda y como de la “ruta marítima de la seda” del siglo XXI que promuevan la “conectividad del transporte y la cultural”.

Llama la atención que Xi siempre acompañe la cuestión cultural en sus intercambios comerciales, como dejó entrever en su histórica visita a Yucatán: el “espíritu de Chichen Itzá”. El mandarín chino no deja nada al azar y, al unísono de su primer ministro, ha realizado visitas a varios países centroasiáticos a lo largo de la ruta de la seda: Turkmenistán, Kazajistán, Uzbekistán y Kirguizistán.

La elusiva estabilidad en Asia Central será fundamental para el éxito de la nueva ruta de la seda que comporta una propuesta visionaria y muy ambiciosa de cinco puntos del Xi: 1) la cooperación económica conjunta (¡supersic!); 2) el fortalecimiento de las conexiones de ruta para construir un gran corredor de transporte del Pacífico al mar Báltico y de Asia central al océano Índico (¡supersic!); 3) la facilitación comercial mediante la eliminación de barreras comerciales; 4) el fortalecimiento de la cooperación monetaria (¡supersic!), lo cual, a mi juicio, desplazaría gradualmente al dólar e impulsaría al renminbi chino, la rupia de India y al euro “alemán”, y 5) el estrechamiento de las relaciones de sus poblaciones: 30 mil (¡supersic!) miembros del Consejo de Cooperación de Shanghai estudiarán en las universidades chinas en los próximos 10 años.

Detrás de la decisión de China de enfocarse en dirección de su “occidente”, se encuentra un componente mayúsculo de seguridad, a juicio de Engdahl, cuando China es “muy vulnerable a la interrupción del estrecho de Malaca, donde pasa 85 por ciento de sus importaciones que incluyen 80 por ciento de sus necesidades energéticas”.

Con la mirífica “nueva ruta de la seda”, en sus componentes terrestre y marítimo, China intenta dar la vuelta al virtual bloqueo del estrecho de Malaca.

¿Dejará la dupla anglosajona, muy versada en balcanizaciones y desestabilizaciones, prosperar el eje euroasiático tripartita Berlín-Moscú-Pekín, que puede definir el nuevo orden multipolar?

www.alfredojalife.com

Twitter: @AlfredoJalife

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Ukraine, après Farage, Schröder: L'erreur fondamentale vient de la politique de l'UE

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Ukraine, après Farage, Schröder: L'erreur fondamentale vient de la politique de l'UE

Auteur : AFP 
Ex: http://www.zejournal.mobi

L'ancien chancelier allemand Gerhard Schröder estime que l'Union Européenne est la principale responsable de la crise ukrainienne, en ayant obligé Kiev à choisir entre un avenir avec l'UE ou avec la Russie, dans le journal Welt am Sonntag, dimanche.

"L'erreur fondamentale vient de la politique de l'UE en faveur d'un traité d'association" que Bruxelles voulait signer avec l'Ukraine, a jugé M. Schröder, ami de longue date du président russe Vladimir Poutine.

"L'UE a ignoré le fait que l'Ukraine est un pays profondément divisé culturellement. Depuis toujours, les gens du sud et de l'est du pays sont plutôt tournés vers la Russie et ceux de l'ouest plutôt vers l'UE", a-t-il rappelé.

"On pouvait parler d'un traité d'association, mais il aurait fallu le faire avec la Russie dans le même temps. L'erreur de départ a été de dire ce sera ou un traité d'association avec l'UE ou une union douanière avec la Russie", a-t-il poursuivi.

Tout en assurant par ailleurs que "des erreurs ont été commises de toutes parts", M. Schröder ne condamne pas le rattachement de la Crimée à la Russie, à la suite d'un référendum jugé illégal par la communauté international.

"Le rattachement de la Crimée est contesté sur le plan du droit international, mais c'est maintenant une réalité. La Crimée a décidé par référendum qu'elle voulait être une région russe. Et cela a été appliqué", a-t-il relevé.

M. Schröder a également relativisé l'influence de Moscou sur les séparatistes pro-russes ukrainiens.

"L'idée qu'il suffirait que le président russe ou le chef du gouvernement ou qui que ce soit d'autre n'aurait qu'à dire +basta+ pour que tout rentre dans l'ordre n'est certainement pas réaliste", a-t-il commenté.

Dimanche se tiennent en Ukraine deux référendums dans l'est du pays.

Plus de sept millions d'Ukrainiens de l'Est sont appelés à se prononcer sur l'"indépendance" des "républiques populaires" autoproclamées de Donetsk et de Lougansk, deux régions frontalières de la Russie, où les insurgés contrôlent les principales villes.

Dans l'interview, M. Schröder est également revenu sur la fête organisée pour ses 70 ans à Saint-Petersbourg, et à laquelle a participé le président russe, ce qui lui avait valu de vives critiques en Allemagne.

L'accolade chaleureuse entre les deux hommes à l'arrivée du président russe avait été particulièrement commentée en Allemagne.

Depuis que je connais Vladimir Poutine, depuis plus de 14 ans, on se salue ainsi. Je ne vais pas changer cela, pas même dans les périodes difficiles, a rétorqué M. Schröder.

M. Schröder a aussi rejeté les critiques de ceux qui le jugent de parti pris parce qu'il préside le groupe d'actionnaires de Nord Stream. Ce groupe, fondé pour la construction d'un gazoduc transportant du gaz russe vers l'Europe via la Baltique et donc en évitant l'Ukraine, est détenu à 51% par Gazprom, contrôlé par l'État russe.

Nord Stream est une entreprise européenne, dont le siège est en Suisse et dont sont également actionnaire les groupes allemands Eon et BASF, ainsi que Gaz de France, a rappelé M. Schröder.

 - Source : AFP

mardi, 13 mai 2014

Randonnée au Mont Ventoux

Groupe TRACE Méditerranée: Randonnée au Mont Ventoux (18.05.2014)

00:05 Publié dans Evénement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : événement, mont ventoux, provence | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Boko Haram : une opération secrète de la CIA?

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Boko Haram : une opération secrète de la CIA?

Auteur : Réseau International 
Ex: http://www.zejournal.mobi

Depuis 3 ans, le Nigeria semble être la proie d’une insurrection croissante et ingérable qui se manifeste par des attentats dans les lieux publics et des attaques sporadiques sur les institutions publiques ainsi que des massacres de civils et enlèvements de masse.

On pouvait s’y attendre, il y a eu une panique et une tension croissante dans le pays et de plus en plus de personnes commencent à penser que le pays pourrait se diriger inévitablement vers une insurrection de longue haleine qui conduirait à une scission du pays. À l’exception du 1er attentat à la bombe en Octobre 2010 à Abuja, un groupe obscur qui porte le nom de Boko Haram a revendiqué la plupart des attentats ultérieurs qui ont eu lieu dans le pays.


Selon la Coalition GreenWhite, la campagne actuelle Boko Haram est une opération secrète organisée par la Central Intelligence Agency américaine, la CIA et coordonnée par l’ambassade étatsunienne au Nigeria.

Depuis quelque temps, la CIA a été en charge des camps d’entraînement et d’endoctrinement secrets le long des régions frontalières poreuses et vulnérables du Niger, du Tchad et du Cameroun. Lors des entraînements dans ces camps, des jeunes issus des milieux pauvres et démunis sont recrutés et formés pour servir les insurgés. Les agents qui instrumentalisent ces jeunes les attirent avec la promesse d’une meilleure vie et sont en outre endoctrinés pour leur faire croire qu’ils travaillent pour installer un ordre juste islamique contre l’ordre impie actuellement au pouvoir au Nigeria .

Les agents étatsuniens de ce projet de la CIA restent prudemment en arrière-plan, organisant les camps grâce à des superviseurs originaires du Moyen-Orient spécialement recrutés à cette fin. Après plusieurs mois d’endoctrinement et de formation sur le maniement des armes, les tactiques de survie, de surveillance et les techniques d’évasion, les insurgés sont maintenant mis en stand by pour la prochaine opération terroriste.

 

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Statistische EU-leugens

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Statistische EU-leugens: Gevoelde inflatie is de échte inflatie

Geeft u werkelijk maar 10% van u inkomen uit aan boodschappen?

De Europese Centrale Bank waarschuwde afgelopen week nogmaals voor het gevaar van deflatie, en gaf aan mogelijk in juni het extreem lage-rentebeleid te wijzigen om de inflatie aan te wakkeren. Dat zou goed zijn voor de economie. In werkelijkheid zijn de prijzen de afgelopen jaren dramatisch gestegen. De officiële inflatiestatistieken worden echter doelbewust gemanipuleerd, zodat de staat op kosten van de belastingbetalers nieuwe schulden kan maken om de failliete banken en zuidelijke crisislanden overeind te houden.

Nationale en Europese politici houden ons voor dat inflatie goed voor ons zou zijn. Stijgende prijzen goed voor de burgers, terwijl onze lonen, uitkeringen en pensioenen al jaren niet of nauwelijks stijgen? Enfin, het hoeft u niet te worden uitgelegd dat dit een drogreden is, want de meesten van u zullen het forse verlies van koopkracht duidelijk in hun portemonnee voelen.

Zo werkt de inflatieleugen

De Duitse auteurs Philipp Bagus en Andreas Marquart hebben een boek geschreven –‘Waarom anderen op uw kosten steeds rijker worden’- waarin ze nauwkeurig uit de doeken doen hoe de inflatieleugen functioneert. Zo blijkt de berekening van de hoogte van de inflatie en de verbruikersprijsindex buitengewoon complex en ondoorzichtig te zijn. Dat wordt met een reden gedaan: geen enkele burger kan op deze wijze nagaan of de cijfers wel kloppen. De enkeling die er openlijk tegenin durft te gaan, wordt weggewuifd met het argument dat de gevoelde veel hogere inflatie enkel inbeelding is.

Met de gemanipuleerde inflatiecijfers verhult de overheid de aanhoudende ontwaarding van ons (spaar)geld. Daar mogen de burgers absoluut niets van in de gaten krijgen, want anders zouden ze wel eens het vertrouwen in de staat en banken kunnen verliezen. Aangezien het papieren (fiat-)geldsysteem enkel drijft op vertrouwen, zal dat systeem onmiddellijk instorten als het vertrouwen verdwijnt.

Daarom wijzigen ambtenaren en politici de werkelijke statistieken op zo’n manier, dat er een zo laag mogelijk inflatiecijfer uitrolt. Met de dagelijkse realiteit van de gewone man heeft dat al jaren –en zeker sinds de invoering van de euro- helemaal niets meer te maken.

Onrealistisch lage uitgaven voedsel en energie

Een veel gebruikte tactiek is het aandeel voeding en energie in de ‘inflatiekorf’ onrealistisch laag te houden. Geeft u werkelijk maar ca. 10% van uw maandelijkse loon aan levensmiddelen en 2,5% aan stroom uit? Zo ja, dan doet u in de ogen van de overheid iets verkeerd. Eet u voortaan maar wat minder (lux), doe in plaats van de verwarming maar een extra trui aan en steek eens wat kaarsen aan in plaats van uw lampen.

Juist voeding en energie zijn de afgelopen jaren veel duurder geworden. Vooral energie zal dankzij de omschakeling op ‘DUURzame’ windenergie de komende jaren in prijs exploderen. Bedenk dan dat honderdduizenden gezinnen met lagere inkomens, uitkeringsafhankelijken en gepensioneerden nu al amper genoeg hebben om hun dagelijkse boodschappen en energiekosten te betalen. Om dat feit te verhullen, wordt het aandeel voedsel en energie in de inflatieberekening veel lager gehouden dan in werkelijkheid het geval is.

Valse prijsdalingen

Tactiek nummer twee werkt als volgt. U koopt een nieuwe PC die twee keer zo krachtig is als uw vorige PC van enkele jaren geleden. Het apparaat kost net zoveel in de aanschaf, maar de statistici schalen een lagere prijs in, omdat ze de kwalitatieve verbetering meerekenen. In realiteit is de prijs echter niet gedaald. Bovendien kunt u meestal geen nieuwe (goedkopere) PC meer kopen die dezelfde prestaties levert als uw vorige exemplaar. De niet bestaande ‘prijsdaling’ van uw PC wordt echter zwaar meegerekend in de inflatiekorf, zodat de duurdere levensmiddelen en energie valselijk worden gecompenseerd.

Als de staat de inflatie niet kunstmatig laag zou houden, dan zou het een veel hogere rente over zijn staatsleningen moeten betalen. Omdat de aandelen- en vastgoedmarkten niet in de statistieken worden meegenomen, is in de jarenlange enorme stijging van deze markten heel goed te zien waar de enorme hoeveelheden extra geld die zijn gecreëerd naartoe zijn gevloeid.

Kloof arm en rijk in Westen steeds groter

Deze prijsstijgingen op de vermogensmarkten is één van de belangrijkste oorzaken van de almaar groter worden van de kloof tussen rijk en arm in het Westen. Vooral de rijkeren profiteren enorm van de stijgende aandelenmarkten, en gebruiken hun groeiende vermogen om nog meer aandelen en vastgoed te kopen. In met name Spanje en Nederland betalen steeds meer gewone gezinnen een extra hoge prijs doordat de vastgoedzeepbel in die landen inmiddles is geklapt.

Samen met de talloze belastingen die vooral de burgers en kleinere bedrijven treffen is de overheid volgens de auteurs niets anders dan een moderne variant van de Middeleeuwse ‘roofridders’. ‘Sterker nog, de oude roofridders zouden zich in hun graf omdraaien als ze zouden zien met welke trucs de belastinginkomsten worden geoptimaliseerd. In die tijd was men daar tenminste eerlijk over door ‘je geld of je leven’ te roepen.’

Belastingdruk stapsgewijs steeds hoger

Zo kan het dat zowel de echte prijzen als de belastingen al jaren sneller stijgen dan uw inkomsten. Dat gaat sluipenderwijs, zodat u zo min mogelijk in de gaten heeft dat u stukje bij beetje moet inleveren en bezuinigen. Belastingadviseur dr. Hans-Georg Jatzek rekende uit dat een vrijgezel in 1960 € 60.000 euro bruto had moeten verdienen om het hoogste belastingtarief te kunnen betalen. Wat had u in 1960 met een salaris van omgerekend 132.000 gulden (!) kunnen doen? Naar verhouding oneindig veel meer dan nu met € 60.000 (ca. € 3000 netto per maand).

Aan de hand van het gemiddelde loon wordt de toenemende uitbuiting van de burger nog duidelijker. In 1960 moest een werknemer 20 x het gemiddelde verdienen om in het hoogste belastingtarief te vallen. Nu is dat amper het dubbele.

Bagus, professor economie aan de Rey Juan Carlos Universiteit in Madrid, en Marquart, voorzitter van het Duitse Ludwig von Mises Instituut, laten in hun boek zien hoe de staat met het drukken van nieuw geld de economie manipuleert en de gewone man stap voor stap van zijn vrijheid berooft, en hoe wij hierover door ‘onze’ politici en media voortdurend worden voorgelogen.

Xander

(1) Deutsche Wirtschafts Nachrichten

Zie ook o.a.:

05-05: Topeconoom: Euro met 15% afwaarderen om muntunie te redden

2013:
21-12: De euro wordt op kosten van de burger in leven gehouden
12-12: EU besluit definitief tot onteigening spaarders om banken te redden
17-10: IMF: Alle spaarders EU moeten 10% belasting betalen voor redden banken (/ Schulden eurozone in 5 jaar tijd met minstens € 500 miljard gestegen)
15-10: Bankenunie: EU-ministers besluiten vandaag over grootste roof en crash ooit
10-05: Echte inflatie veel hoger dan gemanipuleerde overheidscijfers
12-04: Echte inflatie veel hoger door steeds kleinere verpakkingen

La transition énergétique avec Philippe Murer

La transition énergétique avec Philippe Murer - Le chemin de l’avenir

La transition énergétique avec Philippe Murer

Le chemin de l’avenir


Pierre Le Vigan
Ex: http://metamag.fr

Si la transition énergétique est au cœur du discours des « écolos », ce n’est pas la préoccupation première des Français. Il est pourtant certain que le problème se pose. Le pétrole devient de plus en plus rare et donc cher. C’est le fameux Peak Oil : le pétrole n’existe pas en quantité infinie, et, à partir d’un moment, maintenant ou au plus tard dans quelques années, il devient de plus en plus cher à extraire et sera de toute façon rationné. C’est le point de retournement à partir du moment où la moitié du pétrole mondial a été extrait. Déjà, le prix du baril de pétrole a été multiplié par 7 entre 2001 et 2013, et la tendance n’a aucune raison de s’inverser durablement. Cela pèse sur la balance extérieure de la France : tous les ans, nous importons quelque 70 milliards d’euros d’énergie fossile. En second lieu, la consommation d’énergie non renouvelable augmente le CO2 et, quelles que soient les controverses sur le réchauffement climatique, augmente la part anthropique de celui-ci. Enfin, la transition énergétique peut être un gisement d’emplois.

Le regard est-il pessimiste en ce qui concerne les réserves naturelles ? Le gaz de schiste n’est-il pas la solution ? Outre le danger de son extraction, et le coût élevé des méthodes les moins intrusives – et qui le restent – les réserves mondiales en pétrole de schiste sont estimées à 4 ans de consommation. Elles ne sont donc pas le moins du monde une relève durable. 

Revenons au réchauffement climatique. Si la part des facteurs naturel et anthropique fait l’objet de controverses scientifiques, il n’est pas niable qu’il y a une part anthropique. Elle amène des phénomènes comme l’acidité croissante des océans et une diminution de la biodiversité. Il y a aussi le risque d’effet « boule de neige » dans le cas de dégagement de méthane dans les régions jusqu’ici gelées (arctique). 

Il faut donc aller vers la transition énergétique, donc vers les énergies renouvelables combinées aux économies d’énergie. Pour le secteur résidentiel et l’industrie, cela se présente moins difficilement que pour le transport et l’automobile. Néanmoins, les voitures à pile à hydrogène seront bientôt  au point. Sans parler des voitures électriques mais aussi des voitures à eau ou à air comprimé, qui gênent tant les industriels adossés à de vieux schémas et à des chaines de profits fondées sur les voitures à pétrole.
 
Ce qui est sûr, c’est que les progrès techniques ne pourront pas suppléer à un nouveau mode de consommation : plus sobre, plus collectif dans les transports. Un grand virage est nécessaire. Quel est le coût réel du nucléaire ? Comment aller très concrètement et pas à pas vers les énergies renouvelables ? Comment produire, comment stocker les énergies renouvelables ? Jusqu’où pourrait-on  mener à bien un programme en ce domaine ?  Comment pourrait-on le financer ? Il manquait pour cela une étude solide. Un économiste l’a fait. Rigoureusement et sans omettre aucun aspect. Il est déjà connu pour ses analyses de la crise financière et ses textes sur le site du « forum démocratique » et de l’ « association pour un débat sur le libre-échange ». Depuis des années, il plaide pour un protectionnisme raisonné et raisonnable. Lisez-le. Sa clarté est étonnante, sa démonstration impeccable. Oui, c’est possible. Oui, la transition énergétique vers les énergies renouvelables est possible. C’est au politique de décider. Et aux citoyens de pousser à la roue.

Philippe Murer, La transition énergétique. Une énergie moins chère, un million d’emplois créés. Mille et une nuits, 214 pages, 5 €

lundi, 12 mai 2014

US Presence in Eurasia and Its Impact on Security and Military Arrangements of This Region

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US Presence in Eurasia and Its Impact on Security and Military Arrangements of This Region

 
Ex: http://www.geopolitica.ru
 
The Eurasian region has been gaining in importance due to a variety of reasons. These reasons can be divided into the three main categories of economics, military – security (including strategic and geopolitical), and the international environment.

Introduction

Four major components delineate the overall security approach that the United States has adopted in its international relations. They include recognition of the enemy and the risk posed by “others” (including the former Soviet Union, Communism, Muslims, China, and so forth), geopolitics, strategy, and realism.[1] These components have been highlighted by a great number of experts in international relations.[2] They construct a framework for the United States’ international relations in which such principles as the definitive existence of the enemy and the need to confront it on the basis of the formulated laws of the United States and the West, in general, create the bedrock for the establishment of relations with other countries.[3] At the present time, the United States, in particular, and the West, in general, are moving their strategic focus toward the main heartland of the earth, or Eurasia. However, in its core, this sensitive region is host to two major perceived enemies of the United States, i.e. China and Russia, as well as smaller enemies, including India and the World of Islam.

Eurasia accounts for more than 70% of the population, gross national product (GNP), and economic exchanges of the world.[4] This region also contains what is being described in economic and security arguments as the new Silk Road. It is also home to different routes used for economic exchanges, transfers of energy, and the establishment of security, as well as promoting cultural and tourism exchanges, especially with Asia tourism as its main axis.[5] In view of the specific conditions that currently govern this region, it is expected in less than 10 years from now to become the main focus of international politics and take the center stage in future political conquests by the West.

US Presence in the Region: Reasons and Tools

The Eurasian region has been gaining in importance due to a variety of reasons. These reasons can be divided into the three main categories of economics, military – security (including strategic and geopolitical), and the international environment. Here is a list of the reasons behind this and the tools being used to promote the US presence in Eurasia:

1.      BRICS: The group of countries known as BRICS (Brazil, Russia, India, China, and South Africa) is considered to be one of the most securitized areas of political economics in the world, as its member states are collectively expected to account for 20% of the economic output of the world during the next 20 years. Three of the countries that constitute the BRICS group, i.e. India, China, and Russia, are located in Eurasia.[6]

2.      Oil reserves: The United States has started to boost its domestic oil and gas production. As a result, it will have no need to import exogenous oil in the future and, as a result, future fluctuations in global energy prices will not be able to have a rapid and direct impact on the US economy.[7] As a result, the United States will have a winning trump card in its hand and will certainly use it against the European Union and China.

3.      NATO: Continued expansion of the North Atlantic Treaty Organization (NATO) into Eurasia will further increase the influence of the United States in the heartland of the world and, thus, pave the way for an increased military presence of the United States and the European Union in this region.

4.      Islamism: After Samuel Huntington and a number of other Western thinkers offered their theories in the 1980s about the ideological threats posed to Western civilization by Islam and other Eastern rites and religions, especially the Chinese Shinto[8], the West, in general, and Europe, in particular, started to pay more attention to this part of the world. As a result, the Western countries have been waging military conflicts in the Middle East while getting engaged in an economic confrontation with the countries of East Asia. The popular uprisings in the Arab world have led to the establishment of national states in many Islamic and Arab countries in the Middle East and triggered new waves of the institutionalism of political Islam. Therefore, at the moment, the modern and secular states in Eurasia are not solely faced with the liberal-democratic model of the West, but see in front of them a complete set of various models of governance. The political developments that followed the Arab Spring and, finally, the crisis in Syria have shown that instrumental use of religious radicalism can work as a double-edged sword that may even target the national interests of the European countries as well. This is why the West has been making revisions in its previous plans to use fundamentalism against China in the Eurasian region.

5.      Russia: The ability that Russia has for knocking major international equations off balance, especially in continental Europe, has caused that country to be perceived by the West as a major threat against the new international order.

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Military and Security Issues in Eurasia

The United States implements its supervision over various countries in the world through an integrated network of military bases and their related facilities that are scattered all across the globe. The United States is currently running 737 bases in which its Air Force, naval forces, and the US Army, as well as Washington’s intelligence and espionage activities, are managed throughout the world.[9] On the whole, a total of 255,065 US military personnel are currently deployed to various countries. In Eurasia, the United States is running operational bases in the Middle East, Central Asia, Indonesia, the Philippines, and Japan. Most of these bases are used for the purpose of espionage activities and collecting intelligence. The largest portion of the US’ military forces outside the United States is stationed in Washington’s military bases in Southeast Asia. In Central Asia, about 1,000 people are now posted at the US airbase in Manas(Kyrgyzstan), and 38 people are manning the US’Krtsanisi base in Georgia.

As put by the secretary of the World Peace Council (WPC), in Central Asia, the raison d’être for the establishment of the United States’ military bases is not to use them simply to achieve Washington’s military goals or directly intervene in other countries. These bases, on the other hand, have always been used to promote the economic and political goals of the capitalistic system that rules the United States of America, he added. The American companies, as well as the US administration, have shown keen interest in the establishment of a safe corridor for the transfer of oil from US-controlled reserves in order to guarantee that they will be taken advantage of in the long run. They have shown this interest by embarking on the construction of oil and natural gas transfer pipelines which are supposed to carry oil and gas resources of the Caspian Sea and Central Asia through Afghanistan and Pakistan onwards to the Arabian Sea. This region (Central Asia and Caspian Sea) is home to more than 6% of the proven oil reserves of the world, as well as about 40% of global natural gas resources.[10]

The distribution of the US military bases in the region is such that they have practically surrounded the Middle East region. Situated at the center of that siege is the Islamic Republic of Iran as the heartland of the Middle East. This deployment of forces is currently moving toward the mainland of Russia and China. If the existing US military bases in Eastern Asia were added to the above list, we would see that the US military has actually laid siege to an entire region, that is, Eurasia, which contains all the modern energy transfer and economic routes. The US Navy has also been used to support this siege.

Global Defense Expenses

The highest level of defense expenses in the world can be seen in the North America region, which accountsfor 42% of the total defense expenses in the world. Russia and Eurasia collectively account for only 4.4% of the world’s defense expenses.

Graphical representation of global defense expenses sorted by regions in 2013 (the military balance, 2013)[11]

North America 42%

Europe 17.6%

Russia and Eurasia 4.4%

Asia & Australia 19.9%

Top Countries of the World in Terms of the Number of Military Staff

In terms of the number of military personnel, China, the United States, India, North Korea, Russia, South Korea, Pakistan, Turkey, and Vietnam are the top nine countries of this ranking in the world. Also, in terms of the total number of military personnel, China ranks the first with a wide margin as compared to the next eight countries on the list. China is followed by the United States and India, which have almost similar numbers of military personnel and respectively rank the second and third in this regard.

According to figures released by the Central Intelligence Agency (CIA), the United States is credited for having the world’s largest military budget, which accounts for about 48% of the total money spent on military affairs in the world. According to the latest figures, the total annual military budget of the United States stands at $711 billion.

The Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI) has announced that the United States, China, Russia, Britain, Japan, India, France, Germany, Italy, and Saudi Arabia are the world’s ten top countries in terms of the volume of their military budgets. However, the United States is still far ahead of the other countries in terms of military spending, as its military budget is four times higher than that of China and more than total military budgets of the next nine countries that succeed the United States on this list. Of course, the United States has been trying to reduce its military budget in recent years as a direct result of the budget deficit that has hit the country during the past few years. On the other hand, major European military powers such as Italy, France, and Britain have been also reducing their military budgets as well. On the contrary, however, the military spending in China has moved in an opposite direction to major global trends between 2011 and 2012. As a result, it has increased about 8% during that period and has risen more than 47% since 2008. The military budget of China saw an increase of 10.7% in 2013 to hit $119 billion. The country’s military budget had already seen an 11% increase in 2012 as well.[12]

New Military and Security Arrangements in Eurasia

A.     Underlying Advantages of Big Regional Armies

The sharp increase in the military budgets of China, Russia, and other Asian countries is not only due to an economic factor, but it is also an outcome of their threat perception of their immediate neighbors. Another important factor that has prompted these countries to increase their military spending is the presence of superpowers, in addition to NATO forces, in their surrounding environment.

It should be noted that NATO and American forces rely more on naval and air forces, which are in turn backed by marine and land bases. Also, according to a prominent theory of international relations, one of the main reasons behind the rise of the Western powers since the 1400s has been the expansion of their naval forces and the subsequent rise in their power and ability to conquer new colonies. This was firstly true about the Netherlands, Portugal, Spain, and Britain, followed by the United States, which greatly expanded its military might following the end of World War I. As a result, marine geopolitics has played a great role in the expansionist efforts of these governments. Therefore, in order to compare the military and strategic powers of different countries, especially with a futuristic approach, most analyses focus on the historical background of these countries and the tools that they use to enforce their maritime power.

It should be noted that during the recent wars it has waged in the region, the United States has scored military victories through the efficient use of its powerful Air Force, which enjoys strong logistical support, as well as the behind-the-scenes support of its advanced intelligence and espionage facilities and equipment. It was due to this heavy reliance on the Air Force that the US Army did not have to deploy infantry forces to engage in land wars. The US Air Force, for its part, is supported by the country’s naval ships and destroyers, which are positioned in free waters, as well as in common territorial waters and air bases. It also has the advantage of using advanced and heavy military equipment in its operations. It is well known that the American military is quite capable of scoring rapid victories in wars, but is not similarly capable of winning in peace, meaning that it is not capable of maintaining the territories it has conquered.

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At the same time, the Russian and Chinese armies are more focused on land forces and, therefore, enjoy powerful infantry forces, as well as special equipment that has been engineered to perform well in land wars on both large and small scales (including guerrilla warfare). The main advantage of the Russian army is its extensive use of missile technology, which has posed a serious challenge to the military might of rival countries by producing some of the most modern air defense weapons. The main advantage of the US military is the use of integrated intelligence and reconnaissance systems which provide the ground for better management of the war theater. More than anything else, China is known for the great number of its military forces. As a result, and due to the renovation of the Chinese army and its equipment in recent decades, the country has been rising as a serious military force at the global level during the past years.

B.     Reliance on the Navy

The Eurasian regional powers’ increased attention to the seas has been quite evident. There has been remarkable competition and differences between Japan and China over adjacent seas and disputed islands. Such competition and disputes have also existed between Japan and Russia, Russia and China, and among the Southeast Asian Tigers (which include South Korea, Singapore, Malaysia, and Indonesia). Military experts and analysts of geopolitical issues are of the opinion that the extensive military activities by the powerful Chinese Navy in the South China Sea, as well as in the East China Sea, which contains the islands that are disputed with Japan, South Korea and Taiwan, have prompted the United States to send more naval forces to this restive part of the world. The new tug of war between the two military superpowers of the world, i.e. the United States and China, has turned the Southeast Asian waters into a live and permanent exhibition of both countries’ naval forces.

During the past two decades, China has taken great strides to strengthen its national army, especially its naval forces, so that the Chinese Navy is now among the most powerful naval forces in the world.

Many analysts are now concerned that the US effort to establish its domination over the entire Southeast Asia region and the rivalry that exists in this regard between Washington and Beijing will finally lead to escalation of the situation in that region and even end in all-out naval warfare.

C.     Regional Powers and Role of Regionalism

Modern international relations are more and more moving toward regionalism. The main outcome of this trend in Eurasia has been the increasing importance of regional powers. Apart from Russia and China, which have been established as dominant powers in this region, the roles played by such countries as India, Pakistan, Iran, and Turkey should not be easily ignored. The promotion of regionalism in Eurasia will be characterized with a dominant role for Russia as the main regional hegemonic power, which will also play a very important role in the formation of regional alliances. Iran will also play a prominent security and anti-security role, especially through the challenge that it poses to this regional hegemonic power, as well as to other regional and transregional hegemonic powers.

The regional role played by China has gone well beyond a purely economic role and has taken on serious security and military aspects, especially following the establishment of Shanghai Cooperation Organization (SCO). On the whole, regional countries will move toward the conclusion of a collective regional security treaty[13], which was previously hoped to be negotiated within the framework of the SCO. However, this organization has been already challenged by Russia and Turkey. Russia is of the opinion that a “collective security treaty” should be aimed to serve as a counterbalance to NATO. Unlike the SCO, which is characterized by the dominant role of China and is being managed according to this pattern, such a proposed security treaty would be based on the regional influence of Russia.[14]

In the meantime, the political activities of another major regional power, namely, Turkey, should not be ignored. Using various means, Turkey is trying to increase its influence on the geopolitical arrangement of Eurasia. Following the rise of the idea of Neo-Ottomanism, Turkey has been trying to organize its regional and transregional plans and strengthen them by encouraging the signing of pacts among various states.[15] The establishment of the Organization of the Eurasian Law Enforcement Agencies with Military Status in 2013, which has Turkey, Kyrgyzstan, the Azerbaijani Republic, and Mongolia as its members; the establishment of the Cooperation Council of Turkic Speaking States in 2009, whose members are the Azerbaijani Republic, Kazakhstan, Kyrgyzstan, and Turkey; as well as the introduction of the Eurasia Army, which includes the military forces of the Azerbaijani Republic, Turkey, Kyrgyzstan, and Mongolia, and which is supposed to replace the Association of the European and Mediterranean Police Forces and Gendarmeries with Military Status, are among the major efforts made by Turkey in this regard.[16]

On the whole, Eurasia will experience a remarkable spurt in the military and security fields during the next decade. A collection of economic, military, and security forces have come together in this region, which is also seeing an increasing presence of the superpowers as well. The rise of the Eastern powers has also drawn more attention to the revival of the cultural and historical identities of the countries located in this region and, therefore, this region is expected to become a focus for international attention in the near future. Islamism, Orientalism, traditionalism, Indigenism, fundamentalism, native nationalism, and emerging identities, in addition to the continued growth of the middle class in the Eurasian countries, have given, and will continue to give, birth to powerful social and political currents. From the military and security viewpoints, under the influence of these issues and historical events, and as a result of the experiences gained in the past few decades, major regional powers such as the governments of Russia and China, as well as other regional powers like India, Turkey, and Iran, will be playing a more prominent role compared to the past and this will increase the need for the establishment of new regional security treaties.


[1]Dalby, Simon. American security discourse: the persistence of geopolitics. Political Geography Quarterly, Volume 9, Issue 2, April 1990, p. 171-188

[2]Acharya, Amitav, The Relevance of Regions, ASEAN, and Western IR’s false universalisms, August 10, 2011, www.theory-talks.org/2011/08/theory-talk-42.html; Grovogui, Siba.IR as Theology, Reading Kant Badly, and the Incapacity of Western Political Theory to Travel very far in Non-Western Contexts. August 29, 2013. www.theory-talks.org/2013/08/theory-talk-57.html

[3]Xuetong, Yan. Chinese Realism, the Tsinghua School of International Relations, and the Impossibility of Harmony. November 28, 2012. www.theory-talks.org/2012/11/theory-talk-51.html

[4] Brzezinski, Zbigniew. (1997) Geostrategy for Eurasia, 76 Foreign Affairs. p. 50

[5]Hosseini, S. M., New Silk Roads, Policy Paper; Institute for Humanities Research affiliated with Academic Center for Education, Culture and Research; 2011

[6]  Jerry Cohen, Benjamin. Currency Wars and Reviving the ‘Political’ in International Political Economy. 5.9.2008. www.theotytalk.org

[7]Sieminski, Adam . International Energy Outlook . EIA, July 25, 2013

[8] Huntington, Samuel, Clash of Civilizations Theory: Huntington and His Critics, translated by MojtabaAmiriVahid, Tehran, Ministry of Foreign Affairs, 2005

[9]Dismantling the Empire: America's Last Best Hope (American Empire Project), Metropolitan Books, 2010

[10]www.yjc.ir/fa/news/4291513; Dufour, Jules. The Worldwide Network of US Military Bases, The Global Deployment of US Military Personnel. Global Research, December 24, 2013. www.globalresearch.ca/the-worldwide-network-of-us-military-bases/5564

[11] The Military Balance, 2013

[13]Allison, Roy. Regionalism, Regional Structures and Security Management in Central Asia.International Affairs. Volume 80, Issue 3, May 2004. pp 463-483

[15]Hosseini S. M. et al, European Union in Foreign Policy of Turkey under Justice and Development Party; Central Eurasia Research Center, Fall and Winter 2012-2013, pp. 21-38

Le Bulletin célinien n°363 - mai 2014

Le Bulletin célinien n°363

mai 2014

Vient de paraître : Le Bulletin célinien n°363.

Au sommaire : 

- Marc Laudelout : Bloc notes (In memoriam Serge Perrault — Vera Maurice)


- M. L. : François Gibault, notable hors norme


- Arina Istratova & Marc Laudelout : Rencontre avec Serge Perrault


- Eric Mazet : Le docteur Destouches à l'école de la Société des Nations


- M. L. : Jean Guenot

 

Le Bulletin célinien, c/o Marc Laudelout, Bureau Saint-Lambert, B. P. 77, BE 1200 Bruxelles.


Abonnement annuel : 55 € (onze numéros).

Courriel : celinebc@skynet.be.

Brasil India y Sudáfrica quieren que Argentina se una a los BRICS

Brasil India y Sudáfrica quieren que Argentina se una a los BRICS

Brasil, India y Sudáfrica quieren que Argentina se una a los BRICS, grupo que también incluye a Rusia y China, según el embajador indio en Buenos Aires, Amarenda Khatua, en una entrevista con el periódico local Clarín.

El embajador Khatua cree que ambos países tienen un enorme potencial para el desarrollo de sus relaciones mutuas.
El embajador de Nueva Delhi también reveló que está trabajando para organizar una visita a la Argentina para el nuevo Primer Ministro de la India, tras la cumbre BRICS en Fortaleza, Brasil, prevista para el próximo 15 de julio. El Ministerio de Relaciones Exteriores de China ha confirmado que el presidente Xi Jinping visitará Buenos Aires el 19 de julio.

India se encuentra actualmente en el proceso de elección de un nuevo Parlamento y del primer ministro, que comenzó el 7 de abril y continuará hasta el 12 de mayo debido a la gran extensión del país y los 815 millones de votantes registrados. El 16 de mayo, el nuevo primer ministro será conocido.

“Con Argentina tenemos un enorme potencial en nuestras relaciones , pero ambos países tienen mucho que trabajar” , expresó el embajador Khatua , confinrmando el interés de Brasil y Sudáfrica para que Argentina se una al grupo de países BRICS .

El comercio bilateral en 2013 aumentó 30% con respecto a los USD 1.840 millones de 2012 , con un saldo favorable para la Argentina, debido a las exportaciones de aceite de soja . Al parecer, cuando China enfrió sus compras de soja y aceite de harina de soja, India intervino. Ese país asiático abastece principalmente de productos químicos y autopartes.

La última visita de un Primer Ministro indio se remonta a 1995, cuando Narashimha Rao llegó a Buenos Aires. Sin embargo la presidenta Cristina Fernández viajó a la India en 2009 para la apertura de un capítulo de intensas visitas ministeriales recíprocas. Al parecer uno de los aspirantes a la presidencia de Argentina 2015 , y gobernador de la provincia de Buenos Aires, Daniel Scioli y su esposa Karina, están programando viajar a la India el próximo septiembre.

Por Gustavo Romero Santos

L’UKRAINE ENTRE VIOLENCES, GUERRE SECRÈTE ET GUERRE MÉDIATIQUE

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L’UKRAINE ENTRE VIOLENCES, GUERRE SECRÈTE ET GUERRE MÉDIATIQUE

La servitude de l’Europe en marche


Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr

Comment rester critique en politique internationale ? En multipliant les regards et les points de vue. Sur les analyses de l'affaire ukrainienne, un partage s'est fait entre les pro-Otan qui auraient forcément raison et les pro-russes qui seraient du côté de l'obscurantisme. Et chacun ensuite de se renvoyer la balle à coup de néo-nazis interposés. Mais qu'en est-il de l'affaire ukrainienne à l'intérieur des Etats-Unis ? On en parle peu mais le Président Obama est attaqué de toutes parts par les Républicains. Les invectives républicaines contre le Président sont, ces derniers jours, particulièrement féroces, cherchant à le pousser à la « faute » : l'intervention militaire. Les Républicains lui reprochent d'être faible dans sa gestion de la crise. On lui reproche de ne pas dégainer et lancer les missiles ! Or, Barak Obama, qui vient de faire un véritable show médiatique au traditionnel dîner des correspondants de Presse fait exactement ce que tout responsable américain aurait fait. Souvenons-nous : en 2008, lorsque les forces russes ont «envahi » l'ancienne république soviétique de Géorgie, le président George W. Bush, pourtant loin d'être un Républicain modéré, avait réagi avec pratiquement les mêmes mots et les mêmes actions que l'Obama d'aujourd'hui. Il n'avait pas bougé. C'est aujourd'hui l'ancien candidat mormon à la Présidence, Mitt Romney qui est aux Etats-Unis parmi les plus va t'en guerre. Il a accusé violemment le Président américain de « n'être qu'un naïf », de « manquer de jugement et de prévoyance ». Il lui reproche de ne pas avoir arrêté le Président russe lors du référendum de Crimée. « Il n'y a pas de doute que la naïveté du Président en ce qui concerne la Russie, et son mauvais jugement sur les intentions et les objectifs de la Russie, a conduit à un certain nombre de défis en matière de politique étrangère auxquels nous sommes confrontés » (Déclaration de l'ancien gouverneur du Massachusetts, Mitt Romney sur CBS dans la célèbre, Face the Nation). Comment se défendent sur les plateaux de télévision les Démocrates ? Durbin, numéro deux du Parti et sénateur de l'Illinois a rétorqué que croire que « des sanctions vont arrêter un ancien colonel du KGB est justement naïf. Ce que le Président a fait, c'est d'abord essayer de négocier, essayer d'arrêter le référendum en Crimée », saluant au passage les efforts diplomatiques du secrétaire d'Etat, John Kerry et de la chancelière allemande, Angela Merkel.


Barak Obama est-il poussé à l'intervention militaire en Ukraine ?


Les Allemands le freinent. Mais en fait, pour les Républicains américains, l'Ukraine n'est qu'une occasion de politique intérieure, en pleine année d'élection au Congrès, pour réanimer la base politique du parti dans un anti-obamisme primaire et rêver ainsi de faire sauter la Maison Blanche car les Républicains ont perdu toute crédibilité dans l'électorat blanc après avoir baissé totalement la garde sur la question de l'immigration intérieure latino. En Ukraine, Barak Obama, de toutes évidences, écarte l'option militaire directe.

De fait, c'est à notre tour de ne pas être naïf ! Aujourd'hui, pour les Etats-Unis, il y a bien d'autres moyens de faire la guerre, grâce en particulier à l'externalisation privée du combat ou aux alliés dociles. (Libye, Syrie, Mali, RCA, Afghanistan). Les compagnies américaines de sécurité sont d'ailleurs déjà disposées en Pologne et en Ukraine. Toute l'oligarchie politique le sait à Washington. Le sénateur McCain feint de l'ignorer. Or John McCain et tous les Républicains feraient exactement ce que Barak Obama est en train de faire en Ukraine. Parce que ce sont les compagnies pétrolières qui financent les campagnes présidentielles américaines et que celles-ci sont liées par des milliards de dollars aux affaires de la Russie. 

Aux Etats-Unis comme en France, la diabolisation de Poutine fonctionne à plein régime comme avait bien fonctionné  tout le discours de l'OTAN pendant la guerre froide sur la menace toujours contrôlée des armes nucléaires. Bref, un beau leurre populiste ! Poutine sait, comme tous les généraux de l'Otan, que le conflit restera régional et conduira à la partition inéluctable.


Barak Obama ne veut pas de cette guerre car aujourd'hui, pour les Etats-Unis, l'Europe n'est plus leur guerre ou du moins, il ne s'agit plus de faire la guerre en Europe mais simplement de contrôler l'Europe. Comment ? En l'appauvrissant et en la soumettant économiquement. Et, pour cela, l'Union Européenne et le futur traité Transatlantique suffisent. Il s'agit d'étrangler économiquement l'Europe en douceur pour déplacer les pions militaires sur le nouvel enjeu : le pivot pacifique.Pour les Etats-Unis, l'Ukraine n'est qu'un fâcheux incident international, mal calculé par les services secrets, suite à la fenêtre de tir de Sotchi. Le renversement du régime ukrainien a tardé de quelques semaines, trop pour permettre à Poutine dont les forces de sécurité étaient alors mobilisées pour les Jeux Olympiques de pouvoir les ramener à Kiev. Mais, la Russie en soi n'est pas une réelle menace et la partition de l'Ukraine suffira à la contenir. Les ONG américaines et les milices ont fait le sale boulot, renverser un gouvernement élu dans un timing qui n'a pas été respecté. Des dérapages s'en sont suivis. 

La deuxième phase du plan Ukraine consiste à casser le lien économique entre l'Eurasie et l'Union européenne c'est-à-dire à déplacer l'économie européenne à l'Ouest, vers l'Atlantique afin de tuer dans l'œuf tout rival eurasien. C'était en réalité le principal objectif de l'opération NSA en Ukraine : relancer les fascismes locaux afin de couper les liens entre l'Eurasie et l'Europe. Il y avait déjà, fin décembre, 400 membres de la CIA répertoriés en Ukraine. De fait, on ne déploie jamais autant d'agents pour envoyer des troupes. Une guerre au sol en Ukraine n'était pas au départ dans les plans américains et un conflit régional ne peut affecter en aucun cas la sécurité de l'Amérique. Dès lors, Poutine a agi de la seule manière qu'il soit pour se protéger d'un voisin devenu encombrant. Pourtant les États-Unis et l'Union européenne ont jugé bon de renverser un gouvernement de façon non démocratique. Des deux côtés, le bourrage de crâne fonctionne. Ce n'est donc pas pour rien qu'on célèbre cette année le centenaire de 14 ! 

L'Ukraine ne peut-elle être un peuple et une nation légitime ? 


Toutes ces positions sont tordues. Les deux travaillent à laver le cerveau des peuples européens. Dans le conflit de 2008 en Géorgie, une enquête suisse indépendante et un rapport de Human Rights Watch avait révélé qu'il s'agissait en fait d'un acte d'agression des Géorgiens sur les Ossètes du Sud et que la guerre fut ensuite essentiellement médiatique. La preuve : on y dépêcha l'idiot utile, Nicolas Sarkozy. 


L'opinion française ne fait ainsi que répéter les dires de CNN, de la BBC, de SkyNews où de la Fox. C'est cette hypocrisie flagrante des opinions publiques européennes qui, en définitive, irrite le plus dans toute cette histoire, avec l'hypocrisie du droit et de la bonne foi morale portée en bannière.

dimanche, 11 mai 2014

US is Losing its Geo-Political Edge in Asia!

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Author: Salman Rafi Sheikh

US is Losing its Geo-Political Edge in Asia!

The US  ambitious “pivot” to Asia is not working the way it would have wanted it to. Not only is is facing strong competition and resistance from potential ‘enemy’ states, but its own so-called ‘allies’ have also started to become a source of trouble rather than comfort. In his latest visit to Asia, President Obama failed to secure the US’ vital objectives which were otherwise of crucial significance for strengthening his ties with its erstwhile ‘allies’ in South and East Asia, especially in the wake of the US withdrawal from Afghanistan and geo-political upheavals in Europe (Ukraine crisis) and the Middle East. Timing of the tour, in the wake of these crucial geo-political circumstances, was therefore of critical significance. And the tour, if it had been ‘successful’, would have helped the US in tightening geo-strategic circle around China and Russia. The US’ “Asia Pivot”, which is supposed to run parallel to the US withdrawal from Afghanistan, stumbled across a number of serious setbacks when President Obama failed to secure certain vital deals with its ‘key’ allies in South-East Asia.

Apart from issuing statements of solidarity, the visit did not bring forth any meaningful advance for the US. President Obama had hoped to use his visit to sign a trade agreement with Japan which would otherwise have been a critical step towards the strengthening of the Trans-Pacific Partnership, but the agreement really had no chance because of a stiff resistance from within Japan, and the local government’s failure to convince its public of the ‘utility’ of such an agreement.

This fact is a sound enough indication of the fact that people are gradually becoming aware of the way the US exploits inter-state disputes to further its own hegemonic agenda. This fact became clear when President Obama had to mention, in his attempts to elicit a positive response from Japan on finalizing the trade agreement, Japan’s confrontation with China over a clump of Islands in East China. This is not the first time the US has deliberately tried to intensify inter-state tensions in the region. For example, during Hagel’s last trip to Japan and China, he drew a direct, but yet unnatural, parallel between Crimea’s legal annexation with Russia’s case in Crimea and China’s territorial disputes with its neighbours in the East and the South China Sea. His attempts were aimed at paving the way for President’s visit to Japan by provoking an artificial environment of hostility between China and Japan.

However, the net result of this tour of President Obama, and that of earlier tours, has been an alliance clearly on a weaker footing than it was earlier and very much vulnerable to geo-political frailties. Announcing the failure to finalize and sign the agreement, Akira Amari, a Japanese state minister in charge of the trade talks for Prime Minister Shinzo Abe’s administration, said in Tokyo that “several issues” between the US and Japan were still unresolved.“We made significant progress, but our positions are still far apart,” Amari told reporters.

It would be a mistake to interpret these “several issues” as merely economical. The disagreement has a lot to do with Japan’s resurgence in the Pacific, and attempts to reduce dependence on the US. It must be taken into account that Abe’s government in Japan has increased the Japanese military budget for the first time in a decade, established a US-style national security council, re-oriented military strategy to the country’s southern island chain opposite the Chinese mainland, and begun to revive the Japan’s military power, which has a real problem for the US; for, it will not only reduce Japan’s dependence over the US, but also cause a serious cut in the US’ military presence in the region. It is for this reason that the US, previewing Japan’s reluctance to host a huge number of the US forces in future, has been attempting to secure new deals with weaker states, such as the Philippines, to increase its military presence there

Thus the original purpose of this agreement is to keep Japan dependent upon the US for both economic and military agendas. As a former US national security adviser, Tom Donilon, wrote in Washington Post, the Trans-Pacific agreement is actually meant to solidify the US leadership in Asia and to put the US “at the center of a project” that would “govern the global economy for the next century.” But, contrary to the US ambitions, Abe’s government is trying to exploit the opportunity to remilitarize and mount its own diplomatic offensive in South East Asia.

The US failure to achieve its objectives in Asia becomes more even more obvious when we look at the fast expanding military power of China, which did not push the regional allied states. In other words, China’s growing power, both economic and military, is itself fast becoming a factor pushing the US to its limits in Asia. Although the US naval supremacy is, generally speaking, still intact in the Pacific, China’s aggressive military expansion over the past two decades — its defense budget grew more than 12 percent this year alone — calls into question the long-term balance of powers in the Pacific. In last year alone, China commissioned 17 new warships, more than any other state in the whole world. It also aims to have four aircraft carriers by 2020 and has already developed a considerable fleet of nuclear submarines. In the next few decades, China’s ability to project naval power will extend deep into the South Pacific and Indian Oceans.

Do the East Asian states still consider China as an ‘enemy’ state, while the relations between them continue to stay far from what one could call  ”friendly”? If this is not true, then why the US’ ‘democratic’ allies facing more and more obstacles in signing local military and economic agreements? The underline cause must be the growing trade relations between some of local states and China. For example, an annual trade between India and China reached a record $ 74 billion in 2011, when China became India’s largest trading partner. Similarly, by 2015, bilateral trading between China and the ASEAN, will doubled, growing from $231 billion to $500 billion, that would make China the ASEAN’s biggest trading partner. And, as far as trade relations between China and Japan are concerned, they have been directly trading their currencies, the Yen and the Yuan, on the inter-bank foreign exchange markets in Tokyo and Shanghai in a bid to strengthen bilateral trade and investment between the world’s second- and third-largest economies. Both countries are skipping the dollar in transactions, intend to reduce their dependence on the US dollar and on the US monetary authorities’ influence on the Asian economy. In other words, Japan, an ‘ally’ of the US has directly been aiding China’s goal of undercutting the US influence in the region.

Salman Rafi Sheikh, research-analyst of International Relations and Pakistan’s foreign and domestic affairs, exclusively for the online magazine “New Eastern Outlook”.

Tout le monde il est gentil, tout le monde il est raciste

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Tout le monde il est gentil, tout le monde il est raciste

«Qu’est-ce qu’on a fait au bon dieu»

Le film qui fait rire jaune l’idéologie antiraciste


Jean Ansar
Ex: http://metamag.fr
 
Il y a toujours eu des divorces profonds entre la critique et le public de cinéma. La critique qui représente toujours l’idéologie dominante se prend pour le guide intellectuel du public. Elle aime les films prétentieux, engagés et donneurs de leçon. Elle raffole des films afghans qui font 45 entrées. Le public, lui, aime le cinéma spectacle de divertissement ou intelligent ce qui est souvent le contraire d’ailleurs d’intellectuel.

C’est pourquoi la critique des pères la pudeur et des nouveaux dévots et bigotes de l’antiracisme idéologique a mal accueilli tout au début le film de Philippe de Chauveron avec un Christian Clavier désopilant, fin dans son jeu et dont c’est le grand retour. Mais la France, elle, se tord de rire sans complexes ni retenus. La critique s’incline, mais tente de détourner le sens du film, de le politiser et même de l’instrumentaliser.
 
En fait, ce film prouve que l’on peut rire à gorge déployé d’un racisme bon enfant à la française. C’est le premier point et c’est le plus important. Les Verneuil, petits bourgeois catholiques de province, ont 4 filles. Les 3 premières épousent coup sur coup un arabe, un juif et un chinois. La petite dernière, elle, une révélation d’une beauté à la française, s’éprend  enfin d’un catholique comme papa et maman, seulement il est noir. Cela fait beaucoup et c’est pour cela que l’on rit de bon cœur. D’autant plus que papa et maman ne se sentent pas racistes. Papa est gaulliste et ils font du racisme comme monsieur Jourdain fait de la prose. Pourtant ils sont sympathiques. Certains passages sont même émouvants. Cela ne peut pas passer pour une certaine gauche. Surtout que dans ce film, tout le monde il est gentil mais tout le monde il est raciste. Le Chinois par rapport à l’arabe et au juif et l’arabe par rapport au juif et au chinois et  le juif par rapport à l’arabe et au chinois et les 3 par rapport au noir.

Quand au père du jeune ivoirien, pas immigré lui, il est encore plus raciste que le papa français et assume son racisme anti-blanc, ce qui n’empêchera pas les deux pères, la veille du mariage, de devenir les meilleurs amis du monde. Ce film est objectivement une réussite. Il est cependant trompeur.

La France dépeinte n’existe plus 

Ce racisme sans conséquences n’est plus d’actualité. C’est une France où l’on accueille l’autre avec méfiance et bienveillance mais où l’autre ne tente pas d‘imposer, de dominer. On est très loin des « racailles » de banlieue même si elles sont présentes, car le jeune algérien marié à une fille Verneuil est avocat et on le voit défendre, commis d’office, ceux qu’il qualifie de « capuches sans cerveaux ». Une France avec une diversité marginale et exotique et pas, comme c’est le cas, une diversité de peuplement et de substitution  de populations et de mode de vie. La comédie est exploitée par les antiracistes politiques pour prouver que le pays a changé et que finalement, il faut accepter dans la bonne humeur d’être tous des Verneuil, des familles «Benneton » comme le dit, lors d’une messe, un  habitant de la localité.

Comme Intouchables, autre immense succès populaire, le long métrage de Philippe de Chauveron pourrait être interprété comme la métaphore d'une France vieillissante et rance qui aurait besoin des enfants de l'immigration pour se régénérer. Mais il est beaucoup plus « non politiquement correct ». Ce ton  fait que ce film avec ses formules hilarantes serait impossible aux Usa.

Dans le Figaro, Alexandre Devecchio voit bien ce qui fait peur à l’idéologie dominante. « Le film dit, sur le ton de la comédie, ce qu'Eric Zemmour et Alain Finkielkraut ne peuvent plus exprimer sans déclencher les foudres des justiciers auto-proclamés de l'antiracisme? Et si l'impressionnant succès du film était justement dû à son absence de tabou ? Le réalisateur nie avoir voulu réaliser un film politique. Mais derrière son apparent formatage, Qu'est-ce qu'on fait au bon Dieu? est peut-être la comédie la plus anticonformiste jamais produite par TF1. » Certains seraient déjà d’ailleurs dans le collimateur des censeurs auto proclamés.

De son coté  Le Monde constate. « Le film de Philippe de Chauveron, fait actuellement exploser tous les compteurs du box-office français. Accueil critique ? Inexistant, aucune projection de presse n’ayant précédé sa sortie. Bouche-à-oreille ? Exceptionnel, à tel point que les deux plus gros succès du cinéma français, Intouchables (19,44 millions d’entrées) et même Bienvenue chez les Ch’tis (20,48 millions) ne paraissent pas hors d’atteinte. Visible sur Internet, l’efficace bande-annonce laisse présager le pire : 1,58 min de clichés raciaux ou racistes, on ne sait trop, en tous genres. Quel est donc ce film qui fait salle comble aussi bien à Paris qu’en régions ? Un ersatz cinématographique des thèmes chers au Front national ? L’affaire est plus compliquée. »

Ils ne pensent qu’à ça le front national. Le film participerait à la banalisation de ses thèmes. C’est un peu vrai, il permet de ne pas se sentir coupable de penser comme Clavier. Et ils craignent au Monde ce succès populaire. « Curieux film, laissant présager le pire dans sa première moitié, que l’on finit parfois par trouver drôle, y compris à son corps défendant. Derrière le message de tolérance qu’il entend délivrer – vive la différence, vive les mariages mixtes – se profile pourtant quelque chose de plus ambigu, une manière, certes comique mais tout de même, de vouloir banaliser sinon le racisme, du moins les propos racistes. »

En France on rit encore de bon cœur du racisme bon enfant des identités diverses et des clichés qui ont la vie dure. La critique est mal à l’aise, le public raffole… une fois de plus les fausses élites ne comprennent rien au peuple et veulent lui imposer ses choix et ses goûts… en vain. Le racisme de la prétention des fausses élites est en échec et lui ne fait plus rire personne depuis longtemps.

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Les cabotins aux affaires?

Les cabotins aux affaires?
 
La chute de l’emploi continue….

Auran Derien
Ex: http://metamag.fr

Les populations s’enfoncent dans le marécage que devient l’Europe. Le phénomène de la chute, de la mort lente, se déroule sous nos yeux. Nous vivons un meurtre économique de masse pendant que les poseurs et autres grimaciers veulent nous vendre aux multinationales américaines, peut-être fascinés par le fait qu’un jeune américain qui a fait au moins deux ans d’études supérieures va changer d’emploi en moyenne onze fois dans sa vie. Il semble que les dirigeants ramollisent leur caractère. Les élites politiques, sélectionnées par le monde des affaires, ont une mentalité de boutiquier: ils sont trop simples pour se préoccuper du peuple, et d’esprit trop lent pour s’intéresser à ce qui se passe ailleurs que dans leur ferme orwellienne. Pourtant, la politique de l’emploi pourrait être autre chose qu’une farce jouée par des cabotins. 

Une Europe cancanière


Depuis 1997, on a beaucoup parlé de la politique de l’emploi en Europe, les petits bourgeois de la Commission fumant de slogans nouveaux et s’exaltant à propos de l’économie du savoir. Pendant que ces crânes solennels mais creux rédigeaient des rapports, la population s’enfonçait dans la pauvreté. Toutes les industries ont chuté et les syndicats ne font plus rien pour les aider à se maintenir. Le racket fiscal tombe sur les seules entreprises restantes et gérées par des européens de l’ancien temps, car aucune diaspora venue du vaste monde ne paye d’impôts ; les petits fonctionnaires pratiquent l’art du faux, n’ayant plus le courage ni souvent la volonté de traiter ces fraudeurs comme ils le méritent.


On veut bien admettre que les transformations technologiques aient des effets sur l’emploi, surtout lorsque l’obsession de réduire le nombre de personnes pour augmenter la productivité se généralise. Pourtant le progrès technique est en marche depuis le milieu du XVIIIème siècle et s’est généralisé à la plupart des communautés organisées dans le monde sans pour autant que toutes les zones s’écroulent. On suggère que l’obsession de la flexibilité, pour chaque travailleur sauf pour le personnel politique, change les structures de l’emploi et déplace les employés comme des marchandises. 

Des principes qui devraient guider l’action


Les innovations que les observateurs ont remarqué depuis au moins un quart de siècle tournent autour de trois considérations :


• L’incertitude est pire que tout pour une organisation complexe, qui a atteint une certaine ampleur. Beaucoup d’acteurs ont un rôle à jouer en tant que clefs de voûte de l’ensemble et cela leur est impossible lorsque l’incertitude devient permanente. Il convient donc d’organiser des séquences “sûres” d’emploi et de mobilité. La sécurité se manifeste par le maintien de l’emploi (pas nécessairement le même) ou par un environnement prévisible en terme de revenu et d’alternatives.
• Il faut promouvoir des hommes de qualité qui voudront œuvrer pour le bien des populations. Il convient donc de donner une place plus importante aux secteurs tournés vers les activités sociales utiles, ce qui crée en même temps des emplois “soutenables”.
• La nécessaire articulation entre la sécurité et la flexibilité. On affirme que cette articulation reste aujourd’hui l’idéal des hommes d’honneur car elle se préoccupe simultanément de la protection sociale des employés, d’un droit du travail équitable, d’une politique active de la part des Autorités. A travers l’Europe, nombreux sont les économistes ayant souligné les possibilités de diverses innovations, à condition que la politique parlante et gesticulante ne les laisse pas mourir. 


Quelques innovations à approfondir 


Trois pays du Nord de l’Europe et deux du Sud ont retenu l’attention des économistes. En Hollande, le partage des tâches a toujours été privilégié : entre hommes et femmes, entre employés à plein temps et à temps partiel. En Finlande, les personnes de plus de 45 ans ont été incitées à rester actives et le moment de la retraite dépend d’un choix personnel. Au Danemark, chaque employé en arrêt de travail, pour quelque raison que ce soit, laisse le temps disponible à un travailleur sans emploi. En Italie, l’innovation a consisté à fonder des bourses du temps. Les individus disposent d’un compte-temps où ils peuvent accumuler ou utiliser des heures, dans le cadre d’une organisation collective du temps de la vie urbaine. Les horaires de fonctionnement des services publics, des entreprises privées, les spécificités des familles ont été mises en synergie dans certaines villes. Enfin, n’oublions pas les possibilités des coopératives dont le pays basque a donné d’excellents exemples. Les coopératives offrent l’opportunité de rassembler professionnels et bénévoles, subventions publiques et contributions privées, afin de satisfaire des besoins solvables ou non. Toute cette ferblanterie sociale ne vaut rien et s’écroule sous le poids de sa propre médiocrité. Aucune élite n’est sélectionnée pour mettre en place, durablement, avec fermeté, les conditions dans lesquelles chacun pourrait mener une vie décente. Le monde de la finance choisit des collaborateurs sans talent, sans esprit, sans rien, hormis l’obscurantisme. Le désert nous rattrape.


Deux ouvrages restent des références :Bernard Gazier : Vers un nouveau modèle social, Flammarion, Champs, 2005.Peter Auer-Bernard Gazier : L’introuvable sécurité de l’emploi, Flammarion, 2006.

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Puissance et souveraineté...

Puissance et souveraineté...

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Jean-Claude Empereur, cueilli sur le site Europe solidaire et consacré à la nécessité pour l'Europe de rechercher la puissance  et la souveraineté...

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

 

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Puissance et souveraineté

Les prochaines élections européennes risquent de se traduire par une nouvelle diminution des capacités de puissance et de souveraineté dont dispose l'Union Européenne. En France, la démission des Pouvoirs Publics face au démantèlement annoncé de l'entreprise Alstom ne fait que confirmer cet inquiétant pronostic

La perspective des élections européennes, la négociation sur l'Accord de partenariat transatlantique, dans un climat général de méfiance envers les institutions européennes ,  devraient inciter médias et responsables politiques à s'interroger sur les concepts de puissance , d'indépendance et de souveraineté appliqués à la construction de l'Union Européenne et à rompre enfin avec une stratégie d'évitement sémantique qui à prévalu jusqu'à maintenant dans l'expression de ces concepts.

La question de la puissance de l'Europe est essentielle mais à deux conditions :
-    Que les Européens s'entendent sur son contenu,
-   Qu'ils la considèrent non comme une fin en soi mais comme l'élément  d'un concept plus riche : la souveraineté européenne.

Si la réconciliation des Européens avec la puissance est une nécessité,  l'impératif essentiel reste la conquête de la souveraineté,  c'est-à-dire la volonté de maitriser un  destin collectif. La puissance  n'est qu'un élément de la souveraineté, un chemin d'accès. Elle n'a pas de valeur en soi. C'est un concept relatif, au contraire la souveraineté est un concept absolu.
La puissance se définit par  un contenu, la souveraineté  par une vision.

 La puissance : quel contenu ?

Depuis  des années les responsables  politiques  comme  les médias ne cessent d'invoquer,   en toutes circonstances, à temps et à contretemps, la notion d'  « Europe puissance ». Rares sont ceux qui se hasardent à en définir le contenu. Pire,  les dirigeants  de l'Union Européenne, effrayés à l'idée d'être accusés d'exprimer ne serait ce que l'esquisse de la moindre volonté de puissance, intention qui pourrait les renvoyer « aux âges sombres de notre histoire », se sont ingéniés à affirmer, pour preuve de leur bonnes intentions, une volonté d'impuissance exemplaire. Ils croient devoir ainsi quémander l'approbation du reste d'un monde pourtant engagé dans une compétition multipolaire acharnée, dont le ressort est précisément l'expression de la puissance  sous toutes ses formes.

Or, aujourd'hui rien ne permet de penser que les Etats membres de l'Union :
-    se font la même idée de la puissance, de son usage et de sa finalité,
-    sont d'accord sur ses différentes composantes,
-    partagent une vision commune de la manière de les hiérarchiser,
-    envisagent d'y affecter le même type ou même niveau de moyens,
-    en ressentent même, pour certains, le besoin.

 Poser la question est déjà y répondre. Il suffit d'énumérer, pêle-mêle, quelques uns de ces éléments de la puissance : finance, démographie, défense, énergie, technologie, industrie, numérique, espace, océans, culture, etc. , pour s'apercevoir qu'il n'existe actuellement aucun consensus européen.
Ceci ne signifie pas néanmoins qu'il faille renoncer à  l'idée de construire une « Europe puissante » notion concrète et opérationnelle, plutôt d'ailleurs  qu'une « Europe puissance » concept purement incantatoire, tout juste utile à servir de leurre dans les congrès  ou les assemblées de la bien-pensance européiste.

Bien au contraire, il s'agit d'une impérieuse nécessité. Il est temps de  mettre en perspective  l'ensemble du dispositif de puissance nécessaire à la survie de l'Europe dans un monde qui globalement ne lui est pas favorable et perçoit l'Europe, au mieux comme un marché, au pire comme un ensemble  économiquement  anémique, démographiquement vieillissant et politiquement inexistant.

Ayant depuis trente ans favorisé l'irénisme économique sur le volontarisme politique, le court-termisme du marché  sur la vision à long terme, l'Union s'est montrée incapable de mettre en œuvre ce dispositif de puissance dans des domaines aussi stratégiques que la recherche fondamentale et appliquée, l'énergie , les technologies génériques, le numérique, la sécurité alimentaire, la défense mais aussi les politiques de population ou d'identité culturelles.

La réussite indiscutable de certaines grandes aventures technologiques ou industrielles, dans le domaine de l'aérospatial ou du nucléaire, est  due, pour l'essentiel, à des initiatives françaises relayées le plus souvent par l'Allemagne et parfois par d'autres partenaires européens.  Outre le fait que ces aventures  ont été initiées il ya plus de quarante ans, cette réussite certes brillante  masque le fait que les nouveaux domaines de la puissance n'ont guère été explorés depuis lors,  si ce n'est par des rapports ou des livres blancs.

L'aversion pour toute politique industrielle, l'obsession de la concurrence libre et non faussée rendrait sans doute impossible aujourd'hui le lancement d'Airbus.  C'est non sans mal que l'on a réussi à construire l'A 400M, outil majeur de souveraineté par sa capacité de projection, ou réussi à poursuivre  le programme Galileo, instrument de géolocalisation indispensable à la sécurité et à la gestion des flux économiques. La livraison du premier se fait au compte goutte, compte tenu de la réduction des budgets de défense, le second a du accepter de nombreux  compromis d'interopérabilité avec le GPS américain préjudiciables à l'indépendance de l'Europe.

Ce dernier point illustre clairement la volonté affichée par les Etats Unis, non seulement  face à l'Union Européenne, mais aussi au reste du monde, Chine notamment, de maintenir en permanence un « gap » technologique décisif seul susceptible de préserver une  volonté  de « full spectrum dominance », concept  ô combien  éclairant et non négociable de  leur stratégie d'hégémonie.

L'affaire Snowden a révélé, par ailleurs, comment la NSA, l'une des agences de renseignement la plus emblématique de la souveraineté technologique et numérique américaine, bien au-delà du simple système d'écoute tentaculaire que l'on s'est borné à présenter, constituait, en réalité, le « pivot numérique » de cette stratégie.

Pour paraphraser Mackinder et sa théorie du « pivot géographique », on peut affirmer en effet que celui qui contrôle et  commande  le « pivot numérique », contrôle le monde.

La National Security Agency (NSA) dont Edward Snowden  a révélé l'ampleur des activités constitue l'axe central d'un pouvoir numérique planétaire.
Ce pouvoir numérique qui se déploie, à vitesse exponentielle, dans tous les secteurs, de la défense à l'économie et à la culture est malheureusement hors d'atteinte pour les Européens qui ont renoncé à toute compétence en ce domaine, il y a quarante ans, par manque de vision technologique, industrielle et géopolitique, risquant ainsi de condamner l'Europe à n'être qu'une puissance incomplète.

La souveraineté, quelle vision ?

L'expression d'une puissance européenne sans but affiché  n'a  aucune valeur. Cette puissance doit être ordonnée à un objectif. A minima il s'agit d'assurer la survie  du Vieux  Continent ou, si l'on a plus  d'ambition, de défendre une certaine conception du monde et de la société, bref de maîtriser un destin.

Or,  depuis  Bodin et  Hobbes, la  volonté de  se donner les moyens de cette maîtrise,  de  ne dépendre de qui que ce soit, de  protéger son  peuple , ses biens, son patrimoine , sa mémoire, s'appelle la souveraineté.

 Mais pour des raisons historiques, géopolitiques mais aussi  de psychologie collective les Européens vivent depuis la fin de la seconde guerre mondiale  dans le déni de souveraineté.

Cette attitude de déni n'affecte en aucune manière les autres acteurs du monde multipolaire et de la soi-disant communauté internationale , qu'il s'agisse notamment  de la Chine , des Etats-Unis, de la Russie, de l'Inde, d'Israël ou du Brésil. Bien au contraire, ce monde  est le théâtre d'un affrontement permanent de souverainetés. Cet affrontement  est même la caractéristique essentielle d'un « monde redevenu  normal » pour reprendre l'expression du géopolitologue américain Robert Kagan.

Mais le fonctionnement de leurs institutions condamne les membres de l'Union Européenne à ce déni.  Bien plus, ces institutions n'ont de cesse  d'absorber années après années, par délégations successives et irréversibles, la substance même des souverainetés nationales,  sans transformer ce processus en construction d'une souveraineté européenne à la fois « surplombante » et partagée  capable de s'exprimer face au reste du monde.
Peu à peu s'est installée une conception à deux faces de la souveraineté européenne : l'une à usage interne, tournée vers les Etats membres, coercitive, culpabilisante voire punitive, l'autre à usage externe, complexée, frileuse et quasi inexistante à l'égard du reste du monde.
Cette dissymétrie de plus en plus mal perçue par l'opinion est largement responsable de l'affaiblissement du sentiment européen.

Elle est manifeste dans la gestion de la monnaie unique. Chacun a fini par comprendre que les sacrifices consentis en termes d'abandon de souveraineté dans ce domaine particulièrement sensible de la psychologie collective n'étaient pas compensés par l'émergence d'une monnaie qui, malgré une certaine réussite au plan international, ne parvenait pas à  s'imposer dans une  guerre des monnaies ou s'affrontent, pour l'essentiel, le Dollar et le Yuan, seules monnaies réellement souveraines car adossées à de véritables puissances.

 Il est vrai que, selon la tradition juridique, la souveraineté prenant nécessairement appui sur trois éléments : un Etat, un peuple et un territoire, l'Union européenne se trouve en porte à faux, révélant ainsi toute l'ambigüité de son projet.

La difficulté est d'autant plus grande qu'au-delà et en complément  des puissances traditionnelles, se développent, à un rythme accéléré, d'autres vecteurs de puissance le plus souvent étroitement  reliés entre eux : le réseau des entreprises financières et leurs instruments de marché et celui des entreprises numériques publiques et souveraines, NSA, CIA et autres... ou privées  Google, Amazon, Facebook  etc....

Les unes et les autres, aujourd'hui, sont, pour l'essentiel, dépendantes de l'hyperpuissante américaine.  Certains observateurs  pronostiquent le déclin de celle-ci. Tout montre au contraire qu'elle ne fait que se renforcer, sur les théâtres du monde où elle est vraiment importante. Par ailleurs  de nouvelles puissances émergentes ou ré-émergentes se sont engagées, à leur tour, dans une gigantesque compétition visant à  l'  « arraisonnement du monde », pour reprendre le concept qu'Heidegger appliquait au développement technologique postmoderne.

Confrontés à une situation aussi complexe, porteuse de menaces pour leur avenir, paralysé par des institutions inadaptées au monde qui vient, tourmentés par un sentiment de culpabilité et parfois même de haine de soi, dépourvus de toute vision géopolitique collective, que peuvent faire les Européens pour échapper à cet arraisonnement « gullivérien » ?

On a souvent dit que l'Union Européenne était une  construction juridique « sui generis » sans précédent  dans l'histoire. C'est sans doute vrai, elle n'est  ni un  Etat, ni une  fédération, ni une confédération. Il ne faudrait pas que cette singularité devienne maintenant un piège dans la compétition multipolaire qui se déploie sous nos yeux.

Aux Européens d'inventer désormais une nouvelle forme de souveraineté  « sui generis », partagée, coopérative, surplombante, « hors sol » etc. pour peu que cette souveraineté, sans étouffer les souverainetés des Etats-membres, soit à la fois protectrice, libératrice et anticipatrice, seule capable de rompre avec cette « géopolitique de l'impuissance » qui semble inspirer l'Europe depuis cent ans.

En l'absence de réflexion collective sur ces sujets,  la crise du sentiment européen ne cessera de s'aggraver.  Elle s'exprime aujourd'hui par une désaffection déjà très avancée de nos concitoyens vis-à-vis des institutions européennes. Ils constatent chaque jour, médusés, qu'elles ne répondent pas aux défis qu'imposent la crise et la recomposition du monde en résultant. Mais que l'on se rassure, si l'on peut dire.  Dans le collapse généralisé qui s'annonce,  il sera toujours possible de descendre plus bas. 

Jean-Claude Empereur (Europe solidaire, 03 mai 2014)

samedi, 10 mai 2014

La démocratie fatiguée: quelles solutions?

 

Etienne Chouard /

David Van Reybrouck 

La démocratie fatiguée: quelles solutions?

 

 

Les associations constituante.be et grappe ont organisé ce vendredi 18 avril 2014 au sein de l’Université Libre de Bruxelles une rencontre-débat entre le français Etienne Chouard et le belge David Van Reybrouck.

La conférence, intitulée « La Démocratie fatiguée : Quelles solutions ? », a connu un très grand succès avec un peu plus de 300 personnes venus écouter, mais aussi participer à ce débat. Les deux invités – qui se connaissaient mais se voyaient pour la première fois -, nous ont fait partager un savoureux moment où chacun questionnait l’autre tout en faisant avancer le débat.

Cette conférence fera partie d’une des plus passionnantes qui nous aura été donné de voir sur la démocratie participative et le tirage au sort.

A diffuser très largement (tel un Gentil Virus !)

PS : La seconde partie, avec les questions du public, sera publiée dans les prochains jours.

E.I. Anass

Zivilreligion und Protestantismus

Zivilreligion und Protestantismus

von Moritz Scholtysik

Ex: http://www.blauenarzisse.de

 

Luthimg3d.php.jpegDer evangelische Theologe Karl Richard Ziegert untersucht und kritisiert ausführlich die Rolle der Evangelischen Kirche in Deutschland bei der Entstehung der bundesdeutschen Zivilreligion.

 

Der bundesdeutsche Umgang mit der eigenen Geschichte, die Ursprünge der Bundesrepublik selbst sowie die ihr vorangegangenen dunklen zwölf Jahre sind auf eine besondere Weise religiös aufgeladen. Dieser Umstand ist kein Zufall, sondern das Ergebnis gezielter Aktionen vor allem der Evangelischen Kirche Deutschland (EKD), die sich damit sehr früh als eine der obersten politisch-​gesellschaftlichen Hüterinnen des sogenannten Schuldkultes etablierte.

Dies versucht der promovierte evangelische Theologe Karl Richard Ziegert in einem wahrlich ausführlichen Werk zu zeigen und weiß Erhellendes zu berichten, sowohl über die deutsche Vergangenheitsbewältigung als auch über die Entwicklung des deutschen Protestantismus seit dem späten 19. Jahrhundert, im Hinblick auf sein Verhältnis zum Staat.

Die „Stuttgarter Schulderklärung“: Geburtsstunde der Zivilreligion

Im ersten Abschnitt des Buches klärt Ziegert den Leser „über die heiligen Dinge der Bundesrepublik“ auf und erläutert Begriff und Struktur der Zivilreligion. Unter dem Eindruck von Niederlage und Besetzung sowie der alliierten Umerziehung bildete sich in Deutschland eine Öffentlichkeit heraus, die es bis heute als ihre moralische Pflicht ansieht, sich selbst und somit die eigene Identität, Geschichte und Kultur an den Altären der Zivilreligion zu opfern. Die Essenz dieser Zivilreligion ist die vermeintliche Kollektivschuld, die das deutsche Volk in den Jahren 1933 bis 1945 auf sich geladen haben soll.

Besonders wichtig ist jenes Kapitel, in dem der Autor detailliert das Zustandekommen der Stuttgarter Schulderklärung der EKD vom 18. Oktober 1945 nachzeichnet. Diese sehr spannenden Ausführungen zeigen, wie der einflussreiche protestantische Theologe Karl Barth und seine Mitstreiter unter massivem Einfluss amerikanischer und britischer Geheimdienste geschickt den innerkirchlichen Widerstand gegen eine solche Unterwerfung ausspielten und sich schließlich offiziell zur allgemeinen Schuld der Deutschen und des deutschen Protestantismus bekannten. Diese Erklärung der EKD ermöglichte laut Ziegert erst die Etablierung der Zivilreligion und des Schuldkultes.

Die politische Funktionalisierung des Religiösen

Da die deutsche Kollektivschuld nicht auf Tatsachen beruht, konnte sie Deutschland nicht einfach angehängt werden, sondern benötigte Verfechter aus den eigenen Reihen, so Ziegert. Diese fand man in den protestantischen Theologen um Karl Barth, die spätestens ab 1919 eine starke Verschränkung von Politik und Religion propagierten. Dem Dritten Reich standen sie nicht derart ablehnend gegenüber, wie sie es nach der deutschen Kapitulation 1945 behaupteten.

In den darauffolgenden Abschnitten zeigt Ziegert, wie sich die bundesdeutsche Zivilreligion im Laufe der Jahrzehnte festigte und in der politischen Kultur weiterhin gegenwärtig ist. Daran ist auch die EKD durch die politische Funktionalisierung des Religiösen maßgeblich beteiligt.

Mangelnde Trennschärfe

Ziegerts Arbeit ist sehr genau, doch ist seine Definition des Begriffes „Zivilreligion“ insofern mangelhaft, als dass er diesen nicht klar gegenüber der Politischen Theologie abgrenzt. Trotz massiver Unterschiede verschwimmen bei dem evangelischen Theologen die Bedeutungen. Beispielsweise liefert er Zitate von Wilhelm Stapel oder Franz von Papen, die sich für einen christlichen Staat aussprechen und ordnet diese in eine kontinuierliche Entwicklung in Deutschland ein, an deren Ende eben die heutige Zivilreligion steht.

Dabei ist das Hauptmerkmal der bundesdeutschen Zivilreligion die Sakralisierung des Politischen, also Profanen. Damit schafft sich unsere postchristliche Gesellschaft nicht nur eine Ersatzreligion, sondern legitimiert zudem die politischen Institutionen der BRD, beispielsweise das Grundgesetz, auf religiöse Weise. Dies steht im Gegensatz zu einer politischen Ordnung, die ihre Institutionen im Einklang mit einer religiösen beziehungsweise kirchlichen Lehre bildet, wie zum Beispiel dem Heiligen Römischen Reich Deutscher Nation.

Verhältnis von Kirche und Staat

Karl Richard Ziegert nimmt bei seiner Untersuchung eine lutherische Position ein, die in einem Zitat Martin Luthers deutlich wird, welches dem Buch vorangestellt ist. Demnach sei es hinreichend, wenn eine Regierung von der Vernunft geleitet würde. Es bestehe keine Notwendigkeit einer christlichen Überzeugung. Zu dieser Ansicht kommt hinzu, dass Ziegert eine eindeutige Trennung der Sphären von Politik und Religion befürwortet.

Im Hintergrund zur eigentlichen Thematik des Buches stellt sich somit auch die altbekannte Frage nach dem Verhältnis von Staat und Kirche beziehungsweise Politik und Religion. Trotz der Ferne moderner Gesellschaften zu institutionalisierten Religionen (nicht Zivil– oder Ersatzreligionen), ist diese Frage dennoch grundsätzlich und birgt zumindest für heutige Konservative die Möglichkeit zur fruchtbaren Debatte.

Neue Blickwinkel und Erkenntnisse

Zivilreligion. Der protestantische Verrat an Luther bietet einen profunden Beitrag zum Thema Vergangenheitsbewältigung sowie einen detailreichen Überblick über interne kirchenpolitische Debatten des deutschen Protestantismus seit Ende des 19. Jahrhunderts. Der Zusammenhang beider Punkte dürfte den meisten Lesern weitestgehend neu sein, somit ist Ziegerts Abhandlung für das Verständnis der jüngeren deutschen Geschichte sehr wertvoll.

Das Gesamtbild wird allerdings getrübt, da die Grenzen des Begriffes der Zivilreligion verschwimmen und der Autor diesbezüglich undifferenziert vorgeht. Nichtsdestotrotz weckt diese Thematik Interesse und den Wunsch, sich damit weiter zu befassen.

Karl Richard Ziegert: Zivilreligion. Der protestantische Verrat an Luther. Wie sie in Deutschland entstanden ist und wie sie herrscht. 480 Seiten, Olzog Verlag 2013. 48,00 Euro.

L’effondrement des sociétés complexes

L’effondrement des sociétés complexes de Joseph A. TAINTER
 
Sommes-nous en décadence?

Auran Derien
Ex: http://metamag.fr
 
Tainter,0.jpgDe même que la notion de progrès, celle d’effondrement ou de décadence suppose un jugement porté à partir d’une interprétation. Le choix des éléments importants de l’interprétation suppose à son tour une certaine conception de l’histoire ou de la société. Il est banal de remarquer que le vécu des peuples, comme de tout ce qui existe, connaît des modifications dont certaines se révèlent des dégradations si on les compare à un Etat antérieur qui sert de référence. Le livre de Tainter, qui vient d’être traduit en français alors qu’il a été publié en 1988 présente un intérêt à travers le rôle qu’il fait jouer au concept de rendement décroissant.
 
Quels phénomènes couvre l’effondrement ? 

collapse.jpgSelon les époques, c’est-à-dire le contexte historique singulier, l’effondrement couvre trois types de phénomènes: La disparition totale d’une civilisation et de la population qui la portait ; la chute d’une civilisation qui transmet une partie de son héritage à d’autres ; la transformation interne d’une civilisation qui abandonne certains de ses traits. 

Les symptômes d’un effondrement se rencontrent : dans la démographie, avec un changement de population lié à des migrations massives ; dans la culture, avec le mépris de l’expérience et la confusion des valeurs ; dans l’éthique, notamment la corruption ; dans les facteurs político-économiques tels le parasitisme et la baisse de productivité. Ces derniers facteurs reçoivent une attention spéciale dans ce livre sur l’effondrement des sociétés complexes.

La grille de lecture insiste sur le fait que les sociétés complexes voient leurs coûts de fonctionnement croître inéluctablement. Fasse à des problèmes nouveaux, les élites engagent des dépenses dont les avantages sont soumis à la loi des rendements décroissants. Ce processus transforme la complexité sociale, la rendant de moins en moins séduisante. Il vient un moment où des parties d’une société perçoivent un avantage croissant à une politique de séparation ou de désintégration de l’ensemble. Divers segments de la population accroissent leur résistance active ou passive, ou tentent ouvertement de faire sécession. Ainsi survient l’effondrement.
 
Sommes-nous en décadence ?

 
 
Le professeur Tainer se pose la question, tout comme Julien Freund le fit dans son ouvrage remarquable sur le même sujet ( La décadence. Sirey, 1984 ). Il est évident que les astiqueurs de niaiseries progressistes sont les premières causes de la décadence, en essayant de faire croire qu’il pourrait exister des solutions définitives aux problèmes de la vie en société dans un laps de temps accessible.

Les maniaques de l’organisation, les fanatiques du pouvoir laissé aux responsables de la finance et aux congrégations transnationales débouchent sur l’esclavage ou, au minimum, sur la servitude compte tenu de la relation maître / esclave contenue dans le domaine de l’économie. Les benêts du progrès dévient l’esprit vers des utopies, des manières très floues de penser le futur, car ce qui les intéresse n’est pas le futur mais le pouvoir présent. La manie du progrès dénigre l’expérience humaine en faveur de fantasmes, de chimères chaotiques présentées comme possibles parce qu’elles sont sentimentalement généreuses. Les financiers proposent toujours une société toute neuve, très belle si on la compare aux sociétés historiques toujours qualifiées de déficientes. Ils accélèrent donc le déclin. A prétendre sauver la société de la décadence grâce aux utopies merveilleuses qu’ils décrivent, les dévots du progrès précipitent la société dans le chaos.
 
Un test simple qui prouve la chute se trouve dans la relation hiérarchique. Se laisser imposer la loi des autres est le critère objectif de la décadence. C’est évidemment le cas de l’Europe qui attend ses nouvelles lois des trusts économiques qui l’achètent dans le cadre du diktat transatlantique. Les difficultés qui ont commencé en 2007 s’analysent mieux si on relie la complexité des structures mondialistes avec leur manque de rendement. Toutes les organisations  économiques, et Bruxelles en fait partie, ne peuvent plus satisfaire les populations. Elles ne servent qu’une bureaucratie fort médiocre, et remplissent de joie la supra classe financière.
 
Vers une lente déliquescence ?

Le livre de Tainer n’atteint jamais la profondeur analytique à laquelle parvient Julien Freund. On voit clairement que de nombreuses références sont empruntées à des études de seconde main, alors que Freund a médité la plupart des œuvres dont il parle. On citera par exemple Spengler et Toynbee.

Tainer ne comprend pas l’intérêt analytique de la distinction proposée par Toynbee, entre les prolétariats interne et externe. Pourtant, le prolétariat externe est celui qui écrira la suite de l’histoire. Chacun voit bien comment le monde de la finance a introduit en Europe un prolétaria externe et le manipule contre les autochtones, qui sont déjà victimes de la chute brutale de leurs conditions de vie ainsi que privés de leurs libertés. Freund insiste sur le point fondamental des libertés qui, en période de décadence, sont supprimées au profit d’une oligarchie financière et du prolétariat externe.

L’analyse de Tainer aide simplement à comprendre que l’effondrement peut aussi être une chance et un choix rationnel de nombreux acteurs. Les structures mondialistes coûtent tellement chères et sont si peu utiles aux populations autochtones que si elles s’effondraient il serait possible de se réorganiser de meilleure manière. Evidemment « L’effondrement n’est possible que là où n’existe aucun concurrent assez fort pour remplir le vide politique de la désintégration. Dans ce cas, la faiblesse politique et militaire conduira à une lente désintégration et/ou à un changement de régime. »

Un commentaire du site “Le Contrarien matin” tire la leçon de ces analyses pour l’Europe. “Avec l’accord transatlantique, nous serons absorbés par un voisin plus grand. Avec l’Europe, une puissance dominante que nous finançons tente de fournir un soutien économique. Au final, c’est bien la population qui paiera tous les coûts nécessaires à la poursuite de cette folle complexité. La description réalisée par le professeur Tainter est particulièrement juste sur ce sujet précis”.

L’effondrement des sociétés complexes, Joseph A. Tainter, Ed.Le retour aux sources, 2013, 300p, 26€.

Comment l'ONG United Against Nuclear Iran verrouille le marché iranien au profit des États-Unis

Comment l'ONG United Against Nuclear Iran verrouille le marché iranien au profit des États-Unis

 

Auteur : Infoguerre
 
Ex: http://www.zejournal.mobi

Au lendemain du voyage de prospection en Iran organisé par le MEDEF et auquel ont participé plus d’une centaine d’entreprises françaises, l’organisation United Against Nuclear Iran a lancé une campagne de dénonciations et de menaces à l’encontre des principales entreprises ayant participé à ce voyage ( France Campaign ). Cette campagne est une attaque informationnelle, assumée par l’ONG, visant à empêcher toute implantation ou prospection d’entreprise étrangère en Iran dans le but affiché du respect des sanctions internationales imposées à l’Iran. Cependant, à l’heure où l’Iran multiplie les signes de bonne volonté et de coopération à l’égard de la communauté internationale, il convient de décrypter les objectifs réels de cette organisation et son rôle dans la conquête du marché iranien.

 

L’offensive informationnelle par le biais d’une ONG


United Against Nuclear Iran est une ONG américaine fondée en 2008 en amont de la visite du Président Mahmoud Ahmadinejad au siège de l’ONU. Elle se présente comme une organisation de conseil non partisane à but non-lucratif dont l’objectif premier est de lutter contre l’acquisition par l’Iran de la bombe atomique. Son action vise à sensibiliser sur les risques de la prolifération nucléaire en Iran et à dénoncer les atteintes aux Droits de l’Homme du régime iranien et son financement du terrorisme international. Quatre types d’actions sont principalement menées : soutien aux ONG américaines locales souhaitant mener des actions contre le régime iranien : (« Grassroots advocacy »), lobbying politique et juridique afin de renforcer les lois et sanctions à l’égard de l’Iran (« Legislation »), publication de rapports et de données sur le régime iranien (« Ressources ») et une large campagne contre les entreprises implantées ou cherchant à s’implanter en Iran (« Corporate Campaign »).


Cette campagne qui comprend la « France campaign » actuellement en cours, s’appuie sur le principe d’action «Name and Shame » visant à dénoncer et menacer publiquement toute entreprise implantée ou ayant des projets d’implantation en Iran. Depuis la création de UANI plus de 21 campagnes ont été menées obligeant, selon le site de l’UANI, plus de 50 entreprises à se retirer ou à suspendre leurs activités ou projets d’implantation en Iran dont Shell, Caterpillar, KPMG, ABB,  Peugeot, Renault etc. Le mode opératoire de cette campagne consiste à envoyer une lettre personnalisée aux principaux dirigeants des entreprises ciblées et à communiquer publiquement et a posteriori autour de cet envoi. L’argumentaire est toujours le même. Il rappelle les sanctions internationales à l’encontre de l’Iran et dénonce les manquements aux Droits de l’Homme du régime iranien ainsi que les liens et financements  de ce dernier au terrorisme international. A travers ce qui peut apparaître comme une diabolisation de l’Iran, l’UANI souligne les risques à la réputation pour les entreprises visées et menace les intérêts et activités de celles-ci sur le territoire américain. 
Dans le cadre de la « France Campaign » lancée en février 2014, l’UANI attaque, à l’heure actuelle et selon son site, onze entreprises: Veolia, GDF Suez, Alstom, Alcatel-Lucent, Peugeot, Renault, NFM, Safran, CGA-CGM, Bureau Veritas, Aquiva. Quatre de ces entreprises ont déjà répondu à la lettre dont trois annonçant qu’elles suspendent leurs prospections ou rompent leurs contrats avec l’Iran (CMA-CGM, Bureau Veritas, Safran).  Cette ONG est ainsi suffisamment puissante pour parvenir à détourner nombres d’entreprise de leurs ambitions iraniennes.

 

UANI : Bras armé de Washington ?


Alors que les sanctions contre l’Iran ont été partiellement levées pour une durée de 6 mois le 20 janvier 2014 et qu’un accord définitif sur le nucléaire iranien permettant la levée totale de ces sanctions est attendu d’ici le 20 juillet 2014, les menaces et actions menées par cette ONG sont de nature à ralentir fortement toute pénétration française, et plus largement non-américaine, sur le marché iranien. Cet obstacle affiché pose la question de la partialité de cette organisation et des finalités réelles de son action. A ce titre, certaines sources dénoncent les relations fortes de l’ONG avec l’administration américaine et l’accuse de n’être que le « bras armé » de Washington pour la préservation des intérêts économiques américains en Iran. En effet, la direction de l’UANI est principalement composée d’anciens membres de l’administration Bush et des services de renseignement américains, britanniques et israéliens. Le président, Mike Wallace, est l'ancien ambassadeur des États-Unis à l'ONU, sous le président Georges W. Bush. Parmi les membres de son conseil consultatif, se trouve notamment James Woolsey, directeur de la CIA du président Bill Clinton et sous-secrétaire de l'US Navy sous le président Jimmy Carter; ainsi que Meïr Dagan, chef du Mossad sous trois Premier ministres d'Israël. Par ailleurs, les actions menées dans le cadre de la « Corporate campaign » visent majoritairement des entreprises non-américaines. Enfin, alors que plusieurs entreprises européennes et japonaises ont annoncé leur retrait ou la rupture de leurs contrats et prospections en Iran, certaines entreprises américaines pénètrent et se développent discrètement sur le marché iranien. En effet, alors que Peugeot a dû suspendre, en 2012, sous la pression de l’UANI ses activités avec son partenaire « Iran Khodro », General Motors est entré en contact fin 2013 avec ce même partenaire, « Iran Khodro » et serait, selon des sources locales, en train de négocier des contrats de partenariat pour le marché iranien. De même, le 5 avril dernier Washington a autorisé Boeing à vendre des pièces détachées d’avion de ligne à l’Iran. Boeing serait également en train de se positionner pour le remplacement de la flotte d’Iran Air.

 

La montée en puissance de l’influence informationnelle


Ainsi, l’ouverture du marché iranien est lancée et apparaît inéluctable. La levée progressive des sanctions ouvre des perspectives pour un marché de 80 millions de consommateurs. Plusieurs délégations européennes (anglaises, allemandes, italiennes, belges….) ont effectué récemment des voyages de prospections en Iran afin de tisser des liens commerciaux en vue d’une levée complète des sanctions. De son côté, l’Iran multiplie les signes de bonne volonté dans la progression des négociations autour du nucléaire. Le 9 avril dernier, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khameni a renouvelé son soutien aux négociations nucléaires et rappelé que la politique irrévocable de la République Islamique est de ne pas posséder d’armes nucléaires. Le 14 avril, en pleine crise ukrainienne, le Premier ministre iranien s’est présenté comme un partenaire potentiel  pour les approvisionnements en gaz de l’Europe : « L’Iran peut être un partenaire fiable, sûr et de long terme de l’Europe […] nous avons les réserves énergétiques et nous avons les plans pour une telle coopération ». L’Iran est en passe de devenir non seulement incontournable en raison des débouchés qu’elle offre mais potentiellement stratégique pour l’Europe. La question n’est plus dès lors « doit-on y aller ? » mais déjà « quelle stratégie de développement en Iran ? »1. Or c’est en autre au travers de l’arme informationnelle utilisée de manière directe ou indirecte par les sphères économique, politique et sociale que se joue d’ores et déjà la partition du gâteau économique iranien.

 


- Source : Infoguerre

La crise ukrainienne à travers le prisme stratégique américain

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La crise ukrainienne à travers le prisme stratégique américain

par Gabriel Galice, Président du GIPRI,* Genève

Ex: http://horizons-et-debats.ch

La vérité occidentale martelée veut que le président russe Vladimir Poutine entende reconstituer à la fois l’empire russe et l’Union soviétique.


Commis voyageur zélé, le président américain Barack Obama vint à Bruxelles proposer aux Européens de remplacer du gaz russe par du gaz états-unien, à l’heure où se prépare la grande affaire du Partenariat transatlantique sur le commerce et l’investissement entre l’Union européenne et les Etats-Unis d’Amérique (TTIP).


Tout cela n’est ni soudain, ni inattendu pour qui prend la peine de relire les meilleurs stratèges des Etats-Unis. Dès 1997, Zbigniew Brzezinski explique dans son maître livre, «Le grand échiquier – l’Amérique et le reste du monde» (actualisé dans «Le vrai choix» en 2004), pourquoi et comment contrôler l’Eurasie. «L’Eurasie reste l’échiquier sur lequel se déroule la lutte pour la primauté mondiale.» Né Polonais, successivement conseiller des présidents Carter et Obama, Brzezinski annonce que «le but de ce livre est de formuler une politique géostratégique cohérente pour l’Amérique sur le continent eurasien». Hypothèses et raisonnements sont d’une grande rigueur intellectuelle. L’Eurasie est centrale, l’Amérique doit y être présente pour dominer la planète, l’Europe est la tête de pont de la démocratie en Eurasie, l’OTAN et l’Union européenne doivent, de concert, étendre leur influence en Eurasie, les Etats-Unis doivent jouer simultanément l’Allemagne et la France (carte des zones d’influences respectives de ces deux pays à l’appui), alliées fidèles mais, de façon différente, remuantes et capricieuses. Cela sera laborieux: «Quoi que l’avenir nous réserve, on peut raisonnablement conclure que la primauté américaine sur le continent eurasien sera soumise à de fortes turbulences et même confrontée à des épisodes de violence.»


L’auteur repère cinq «acteurs géostratégiques»: la France, l’Allemagne, la Russie, la Chine et l’Inde, et cinq «pivots géopolitiques»: l’Ukraine, l’Azerbaïdjan, la Corée, la Turquie et l’Iran. Russie et Chine sont les deux limites à l’expansion projetée. «Exclure la Russie (de l’UE ou de l’OTAN) pourrait être lourd de conséquences – cela validerait les plus sombres prédictions russes –, mais la dilution de l’Union européenne ou de l’OTAN aurait des effets fortement déstabilisateurs.» «Le dilemme se résume à un choix entre équilibre tactique et dessein stratégique», estime l’Américain. Le «pivot géopolitique» ukrainien fait l’objet de longs développements: «Au cours de la période 2005–2010, l’Ukraine pourrait à son tour être en situation d’entamer des négociations en vue de rejoindre l’UE et l’OTAN.» Brzezinski suggère d’étendre à l’Ukraine le «triangle de Weimar», constitué en 1991 par la France, l’Allemagne et la Pologne pour en faire «la colonne vertébrale de la sécurité européenne». «Une question essentielle se pose, poursuit Brzezinski: ce scénario se déroulera-t-il dans un environnement apaisé ou dans un contexte de tension avec la Russie?»


Nous avons la réponse. Mais le défi lancé aux Russes s’encombre peu de subtilités: «Pour que le choix de l’Europe – et, en conséquence, de l’Amérique – se révèle fructueux, la Russie doit satisfaire à deux exigences: tout d’abord, rompre sans ambiguïté avec son passé impérial; ensuite, cesser ses tergiversations à propos de l’élargissement des liens politiques et militaires entre l’Europe et l’Amérique.» Bref, un désarmement unilatéral.


Benjamin Barber, ancien conseiller du président Clinton, complète utilement la vision états-unienne, dans une version plus modérée. Adversaire résolu du président George W. Bush et des néo-conservateurs, il oppose, dans son ouvrage «L’Empire de la peur» (2003), les «aigles», schématiques et brutaux, aux «chouettes», subtiles dans leur chasse entre chien et loup. Reste que les chouettes sont aussi des prédateurs. A la «guerre préventive», Barber préfère la «démocratie préventive», sans s’illusionner sur la «démocratie de marché» chère à certains démocrates: «Le désir de favoriser l’expansion de la démocratie forme une composante déterminante de la démocratie préventive comprise comme politique nationale de sécurité, mais on confond souvent ce soutien avec le désir tout aussi intense d’exporter le capitalisme et de cultiver les marchés mondiaux. [...] Dans le secteur international, l’âge des «robber barons» (barons voleurs) – appelons-les les banques prédatrices ou les spéculateurs hors-la-loi – est de retour.»


La teneur de l’accord d’association entre l’Ukraine et l’UE illustre largement la volonté prédatrice de s’emparer des richesses de l’Ukraine, moyennant quelques corruptions des nouvelles élites, au nom de «la concurrence libre et non faussée», de la «mobilité des travailleurs», de la «récupération ou du rapatriement des capitaux investis, de même qu’aux profits qui en découlent.» Le volet militaire n’est pas oublié: «Promouvoir une convergence graduelle en matière de politique étrangère et de défense.»
Serait-ce l’empire euro-américain?    •

*    GIPRI: L’«Institut international de recherches pour la paix à Genève» (en anglais «Geneva International Peace Research Institute», GIPRI) est une organisation non gouvernementale basée à Genève.

vendredi, 09 mai 2014

Afrekenen met BDW en de N-VA!

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Afrekenen met BDW en de N-VA!

Ex: http://www.solidarisme.be

 

Bart De Wever herhaalt het graag als een mantra: niet de staat of het individu, maar de gemeenschap is het uitgangspunt van zijn 'conservatieve' denken.

U pakt uit met de kracht van verandering. Is dat niet vreemd voor een conservatief?

"Ik zeg al twintig jaar hetzelfde, maar blijkbaar moet ik mezelf blijven herhalen. Conservatisme heeft nooit betekend dat alles behouden moet blijven. Het heeft niets te maken met conservenblikken of zo. Conservatisme is gemeenschapsdenken. Wij zien niet het individu, niet de staat, maar de gemeenschap als het belangrijkste gegeven. We zijn niet alleen voor onszelf geboren."

Bron: Govaerts A & Van Horenbeek J. (3 mei 2014).  'We zijn hier ongelofelijk vrij, maar gelukkig? Ik denk het niet'. De Morgen, p. 26.

Zo ook hier.

Het N-VA-standpunt over sociaal overleg kan echter bezwaarlijk een vorm van 'gemeenschapsdenken' worden genoemd. Integendeel, de N-VA is zelfs behoorlijk etatistisch als het erop aankomt om liberale hervormingen door te voeren (ja, het is in de geschiedenis eigenlijk nooit anders geweest)... N-VA wil immers het corporatistische of solidaristische overlegmodel, zoals het vandaag de dag in België bestaat, uit handen nemen van de sociale partners, de gemeenschap met andere woorden, om het over te hevelen naar de staat. Die (confederale) staat zal overigens niet eens een (soevereine) Vlaamse staat zijn. Dit alles zou nog een goede grap kunnen zijn, ware het niet dat de N-VA met zo'n programma de grootste partij van Vlaanderen is geworden...

Het Sociaal Pact van 1944 vormde de basis van onze sociale zekerheid en onze welvaartstaat.

Maar sinds 1944 is dit model niet fundamenteel hervormd. De N-VA wil het sociaal overleg behouden, maar wel aanpassen aan de 21ste eeuw.

Onder andere door de rol van de sociale partners anders in te vullen. Als belangenorganisatie moeten zij opnieuw de luis in de pels worden: suggesties geven en het beleid bewaken. Maar zij mogen niet in de plaats treden van de overheid door het sociale beleid ook zelf te bepalen en tegelijk uit te voeren.

Bron: N-VA  (standpunten » Sociale zekerheid » Sociaal overleg)

De 'gemeenschap' waar de N-VA de mond vol van heeft (behalve als het sociaal overleg betreft), kan bezwaarlijk een natie worden genoemd. Het begrip natie doet immers te veel denken aan een soevereine politieke entiteit, iets wat de Vlaamse 'gemeenschap' van de N-VA in de verste verten nooit zal zijn. De N-VA verschilt op dat vlak in niets van de oude Volksunie, die de Europese integratie (staatsvorming) al zag als een middel om het unitaire België uit te hollen. De twee tendensen, regionalisering (Belgisch federalisme) enerzijds en Europese integratie (Europees federalisme) anderzijds, vonden elkaar voor het eerst met de staatshervorming van 1970:

De voorstanders van de Belgische staatshervorming vonden in Europa een legitiem toekomstperspectief dat de mogelijkheid aanreikte om hun eisen tot verdere overdracht van nationale prerogatieven aan de deelstaten te onderstutten. Met een Europese Gemeenschap die de Belgische staat van bovenuit aanvrat en gemeenschappen die datzelfde deden van onderuit, verminderde de behoefte aan het verder bestaan van een centrale staat.

Juridisch vielen beide vormen van 'federalisme' samen in een grondwetswijziging van december 1970. Deze haalde enerzijds de Europese constructie bij wijze van spreken uit de illegaliteit doordat zij voor het eerst de overdracht van nationale bevoegdheden aan supranationale ('volkenrechtelijke') instellingen mogelijk maakte door een verdrag of door een wet. Maar anderzijds zette zij ook de eerste stappen in de Belgische staatshervorming door een toekenning van culturele autonomie via onderscheiden cultuurgemeenschappen en door de oprichting van drie gewesten. Tegen 1979 werd de eurofederalistische ambitie van België voor het eerst in een regeringsverklaring formeel bevestigd.

Bron: Coolsaet, H. (2001), België en zijn buitenlandse politiek. Van Halewyck, p. 476.

De manier waarop de N-VA (of vroeger: de Volksunie) het begrip gemeenschap gebruikt/misbruikt, heeft ironisch genoeg iets gemeen met de communistische PVDA. Aan de andere kant van het politieke spectrum moet immers ook de PVDA zich in allerlei bochten wringen om zich een respectabel imago aan te meten. De partij slaagt daarin redelijk goed, getuige haar steile opmars in de peilingen. Maar goed, wat kan de zogenaamd Vlaams-nationalistische, neoliberale N-VA gemeen hebben met ei zo na niet belgicistische communisten? Hun beider bochtenwerk dus, en in het bijzonder hun angstvallige pogingen om het begrip natie te vermijden: de N-VA verruilt het voor gemeenschap, de PVDA voor samenleving (in het geval van natie) of vermaatschappelijking (in dat van nationalisering). Men zou het zowaar immers bijna gaan vergeten, maar de PVDA is nog steeds lid van een communistische Internationale (samen met leukerds uit Noord-Korea bijvoorbeeld) en dus een internationalistische partij, hoewel dat internationalisme ten tijde van de USSR natuurlijk niet veel meer was dan een vanuit Moskou geleid pan-Russisch nationalisme (iets waar de Chinese maoïsten en de Cambodjaanse Rode Khmer zich dan ook niet in konden vinden).

Vooraleer we afronden nog kort een woordje over die vervelende Edmund Burke die er altijd wordt bij gesleurd om Bart De Wever het aureool van een groot intellectueel te geven (hij is vooral een ‘reus’ te midden van dwergen). Anders dan de oude, linksige Volksunie of zelfs de kwezelachtige Vlaamse Beweging heeft de ideologische kern van het N-VA-programma geen enkele historische band meer met Vlaanderen of zelfs maar het Europese vasteland. Zelfs de stichter van de VVP destijds, de als liberaal geboekstaafde Lode Claes (1913-1997), was nog een Europese liberaal te noemen (eerder ordo- dan neo-liberaal), een bewonderaar van de Fransman Louis Rougier (1889–1982) ook. Achter al dat gedweep met Burke gaat bij de N-VA echter een liberaal-conservatisme schuil dat een 'importproduct' is uit de Angelsaksische wereld met haar typische, quasi-Victoriaanse klassenmaatschappij. Maar ach, wie maalt daarom in een wereld die Engels spreekt en Engels denkt? Het zijn welhaast zeker de 'laatsten der Europeanen' die daarin zoiets ontwaren als botsende beschavingen…

De keuze van ‘symbolen’ verraadt altijd iets over degene die ze kiest. Zo ook voor Burke en de N-VA. Burke was in zijn tijd een Whig (burgerlijke liberaal) en een Ierse ‘collaborateur’ (hij ging in Westminster zetelen toen Ierland nog een Britse kolonie was). Kortom, een soort N-VA'er avant-la-lettre. Zeker geen Ierse nationalist. Burke wordt vandaag vooral herinnerd omdat hij ooit een pamflet tegen de Franse Revolutie schreef. Daartoe ging hij pas over nadat die revolutie was uitgedraaid op de bloedige Terreur van Robespierre en diens jakobijnen. Voordien, tijdens de 'gematigde' beginfase, was de Whig Burke nog een groot bewonderaar geweest van diezelfde revolutie... Toen hadden de Franse burgerij en verlichte adel immers de touwtjes in handen... Maar al te vaak wordt ook vergeten dat niet de bolsjewistische aandoende Terreur (die ook door Lenin en co werd bewonderd), maar wel de Engelse Glorious Revolution van 1688, een parlementaire staatsgreep van de (puriteinse) Engelse burgerij tegen de (katholieke) koning, model stond voor de Franse Revolutie. De vestiging van een liberale oligarchie was het oorspronkelijke doel van zowel de Engelse als de Franse revolutionairen. En terzijde: ook het sociaal overleg van die tijd, het stelsel van gilden en ambachten, werd afgeschaft door de wet-Le Chapelier (naast alle andere feodale privileges).

Toen net zoals vandaag was het Angelsaksische maatschappijmodel (met wortels in de Glorious Revolution, het puritanisme van Cromwell en het pre-industriële kapitalisme van de enclosure-beweging) het uitgangspunt voor politieke en sociaaleconomische hervormingen. Geen wonder dat Lenin later kon beweren dat het marxisme zijn wortels heeft in de Engelse economie (David Ricardo), de Franse ideologie (utopische socialisten en jakobijnen) en Duitse filosofie (Hegel en Feuerbach). En loopt de liberale 'staatshervorming' faliekant af, zoals de beginfase van de Franse Revolutie (1792) of de Russische Februarirevolutie (1917), dan kunnen 'jakobijnen' en 'bolsjewieken' het roer overnemen. De 'Burkeanen', die zelf het vuur aan de lont gestoken hebben, kunnen die laatsten dan als extremisten afdoen en de schuld geven voor uitspattingen waartoe ze zelf de aanzet hebben gegeven. Een echte conservatief zou zowel de liberale 'Burkeanen' als de anderen als extremisten afdoen. Een echte conservatief zou vandaag dan ook uit de impasse van een valse links-rechts-tegenstelling willen stappen. Het gedrag van een pyromane brandweerman is trouwens ook terug te vinden bij de hedendaagse multiculturelen (van links én rechts): nadat ze zelf eerst (relatief) homogene samenlevingen tot een kruitvat hebben omgetoverd, vervolgens 'brandstichter' roepen naar al wie kritiek heeft op het nieuwe samenlevingsmodel - of hoe 'diversiteit' (andere mantra) de weg naar een nieuwe dictatuur (zonder mantra) plaveit...

Het liberaal-conservatisme van Burke en De Wever is, met andere woorden, zoiets als Dr. Jekyll and Mr. Hyde. Conservatief van vorm, maar door-en-door liberaal van inhoud. En net als in de tijd van Burke denkt de liberaal-conservatieve rechterzijde vandaag opnieuw aan zet te zijn, terwijl in hun schaduw de communisten zichzelf al succesvol tot 'neomarxisten' hebben gerestyled en de eerste, bescheiden bestuursposten (bijv. Borgerhout) hebben binnengehaald. De hamvraag is: wie zal de sociale storm 'oogsten' die rechts hoopt te zaaien? Heb je genoeg van een keuze tussen de pest en de cholera, organiseer dan mee het verzet! Weg van het Vlaamse pseudo-nationalisme en het Angelsaksische liberaal-conservatisme, los van de Europese Unie én voor een Delta-Unie (of nieuwe Benelux) die de historische Nederlanden verbindt in plaats van verscheurt. (Niemand wil hier immers toch een Oekraïne-scenario?) Als we de Nederlanden niet langer op taalkundige en eng-nationalistische basis denken, dan heeft een Delta-Unie het potentieel om uit te groeien tot een 'Groot-Zwitserland' in West-Europa. Onverfranst, onverduitst, onverengelst (zoals Van Severen ooit zei).

Obama prepares to smash BRICS

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Obama prepares to smash BRICS during his last few years in office

Wayne MADSEN

Ex: http://www.strategic-culture.org

 

The buildup of NATO air and ground forces along the borders of Russia in eastern Europe and President Barack Obama’s American power-influencing trip to Asia have a single purpose. The seen and unseen forces who dictate policy to their political puppets in Washington, London, Paris, Brussels, Berlin, and other vassal capital cities have decided to smash BRICS – the emergent financial power bloc encompassing Brazil, Russia, India, China, and South Africa. 

Bilateral and multilateral discussions among the five emerging economic powers aimed at decoupling BRICS economies from the U.S. dollar as a reserve and trading currency have met with the only power Washington can muster on behalf of itself and its foundering allies – military force. The problems between Ukraine and Russia over Crimea and federalism within Ukraine are a mask designed to cover Obama’s true intentions, which are the smashing of the BRICS as a viable alternative to the neo-colonialist financial systems of the West and subsuming the economies of the BRICS to the whims of the United States and the ever-teetering European Union.

The G-8, which suspended Russia from membership, and the World Trade Organization, of which Russia is now a member, never had a thing to do with free trade and common economic policies. These contrivances, formed in the back rooms by the bankers of the Trilateral Commissions and Bilderberg Group, were always about unipolar domination of the world by a single superpower. Since the end of World War II and the collapse of the once-dominant British Empire, that superpower has been the United States.

Not only are the BRICS countries shedding their dependency on the U.S. dollar as a trading and reserve currency, thus making the U.S. fiat currency backed by the manipulative practices of the U.S. Federal Reserve Bank, even more worthless than it already is, but Russia and China are already trading in the ruble and the yuan, their respective currencies.  There are plans for the embryonic Eurasian Economic Union, a counter to the bloated and corrupt European Union, to adopt a dollar- and euro-free monetary unit called the «altyn» by 2025. These plans have sent the Western globalists and bankers into nervous fits and, as a result, we see the buildup of U.S. and Western military forces on the Russian borders in Europe and in China’s waters in the Far East.

The neo-conservatives who dominate the policymaking apparatuses in Washington, London, Brussels, Paris, and Berlin have concocted a risky method to smash the BRICS. What U.S. intelligence and its Western counterparts are planning for the BRICS is the very same thing that the West accuses Russia of doing in Ukraine: financing separatist groups with the intent of peeling away at the national integrity of the BRICS nations. As far as Western intelligence agencies are concerned, the BRICS have two choices: remain committed to the BRICS as an alternative to Western domination and face the breakup of their nation-states or throw in the towel and agree to surrender themselves to the dictates of the Central Intelligence Agency, the centurions for Wall Street, and the «company’s» junior partners in London, Paris, and Berlin. 

As the G7 and EU tighten the sanctions screws on Russia, there is renewed talk about the status of the Russian Baltic enclave of Kaliningrad, a special economic zone of Russia nestled between two NATO countries, Poland and Lithuania. Kaliningrad, once part of Germany’s eastern province of East Prussia, is the home to Russia’s Baltic fleet. There are elements within Germany and NATO that would like to see Russia not only lose its Black Sea fleet headquarters in Crimea but its Baltic Sea fleet in Kaliningrad.

The Baltic Times, which adheres to the Radio Free Europe/Radio Liberty/George Soros/CIA line of thinking, has already published an article suggesting that NATO blockade Kaliningrad, or Konigsberg as it is increasingly being called in the Western propaganda media, unless Russia withdraws from Crimea. The following was published on the Baltic Times website on April 28: «Why not block Kaliningrad from the Baltic Sea and station troops around its entire border? This would cut off Kaliningrad from Russia giving NATO a strong card to play in demanding that the Crimea be returned to the Ukraine and to halt all Russian efforts to invade the east of the country». Al Jazeera, a «news» network dominated by the Muslim Brotherhood princely potentates if Qatar, put forth the notion that the West could seek the return of Kaliningrad to Germany by invalidating the ters of the Potsdam Agreement of 1945 signed between the leaders of the USSR, the United States, and Great Britain.

Kaliningrad is not the only part of the Russian Federation being eyed by NATO imperialists and their fellow travelers in countries like Finland and Turkey. The Finns are looking at Karelia, which it lost to the USSR after Finland allied with Nazi Germany. The pan-Turkic nationalists in Turkey are closely watching events in the Caucasus majority Muslim autonomous republics, as well as deep interior republics like Tatarstan and Bashkortostan. There is no doubt that pan-Turkic nationalists have long provided weapons and other support to Chechen, Dagestani, Ingush, and other Muslim terrorist groups operating in the Caucasus region of Russia.

Meanwhile, in Asia, it was no coincidence that Obama’s war dance through Japan, South Korea, the Philippines, and Malaysia was coupled with another Uighur Muslim terrorist attack in China’s majority Muslim Xinjiang-Uighur Autonomous Region. Uighur terrorists, who receive financing from the CIA and propaganda support from the Uighur service of Radio Free Asia, stabbed railway passengers at the train station in the region’s capital of Urumqi. The terrorists set off a bomb between the railway station and a bus stop, killing three and wounding at least 80. In March, a similar slashing attack at a rail station in Yunnan province in southern China killed 29. The Urumqi attack followed by a few hours the visit of President Xi Jinping to the Xinjiang region.

There is no doubt that the CIA, and Obama, who is merely a puppet, as were his mother, stepfather, and maternal grandparents, for the intelligence agency, are carrying out a scheme to break the backs of the BRICS members by supporting separatists and irredentists within each of the BRICS states. 

India, with its multitude of ethnic groups, religions, and languages, has always been a favorite target for CIA operations to support secessionists. CIA operations have concentrated on Sikhs in Punjab, Muslims in Kashmir, and Tamils in southern India.

In South Africa, the Cape Party, a new party, the funding for which is murky at beast, is demanding that the South African Western Cape province become the Cape Republic. The party has petitioned the United Nations’ Committee of 24 to declare the province a non-self-governing territory of South Africa, eligible for independence. If South African intelligence were to examine this party’s financing, the fingerprints of the CIA would be clearly identifiable. 

After U.S. relations with Brazil soured after revelations of U.S. National Security Agency spying on President Dilma Rousseff and senior Brazilian officials, there have been renewed calls for independence for three southern Brazilian states, Rio Grande do Sul, Santa Catarina, and Parana as the «Republic of the Pampas». The movement gained popularity among white Europeans in the three states in the early 1990s, particularly among descendants of German and Jewish immigrants holding racist views, but died off after true opposition leaders came to power in Brazil. However, with U.S. Brazilian relations at an all-time low and U.S. hostility toward BRICS, the secessionists are reappearing with new impetus.

By trying the smash BRICS, Washington and its lackeys are playing with fire. And, keeping in mind that Russia, China, and India are nuclear weapons powers, and Brazil is reportedly emerging as one, the West is playing «Russian roulette» with a nuclear trigger.

Un coup d’œil sur la Chine nous apprend le bon sens dans les rapports avec la Russie

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Un coup d’œil sur la Chine nous apprend le bon sens dans les rapports avec la Russie

par Kishore Mahbubani*

Ex: http://horizons-et-debats.ch

Niall Ferguson a à moitié raison: on constate un affaiblissement géopolitique, mais non pas de la même espèce qu’il avait en tête; il s’agit plutôt d’un affaiblissement de la sagesse géopolitique occidentale.


Quelqu’un a-t-il remarqué la série d’échecs géopolitiques qui se succèdent depuis une décennie? Les missions menées en Irak et en Afghanistan ont échoué malgré les interventions militaires et financières massives de la part des Etats-Unis. Il y a trois ans, les Etats-Unis annonçaient: «Pour le bien des Syriens, il est temps que le président Assad cède sa place». Pourtant, il demeure en fonction. Et à présent, l’Occident est sur le point d’offrir un cadeau géopolitique à la Chine, car il s’aliène la Russie.


Comment expliquer ces revers? La réponse est plus que simple. Bénéficiant de succès depuis deux siècles, les dirigeants [de l’Occident] estiment que leur rôle est désormais d’alimenter la montée de la puissance occidentale. Personne d’entre eux n’a encore saisi la nouvelle réalité indéniable: le vrai défi qui se présente à eux est, en effet, de gérer le déclin.


Une simple affirmation de Barack Obama démontre cet état d’esprit malsain. Le président des Etats-Unis a déclaré que la Russie se trouve du «mauvais côté de l’histoire», rangeant automatiquement l’Occident du bon côté. Mais est-ce exact? Au cours des décennies à venir, certaines tendances s’avéreront inévitables. La part que l’Occident représente dans la population mondiale, ainsi que son poids économique et, inexorablement, son pouvoir politique et militaire ne feront que diminuer. Les déceptions récemment observées dans les marchés émergents ont redonné de l’espoir à tous ceux qui souhaitent que l’Occident soit de retour. Et peut-être que c’est vrai, qu’il est de retour pour un ou deux ans. Mais après cette interruption, la tendance à la baisse à long terme ne manquera pas à se poursuivre.


Comment l’Occident devrait-il donc maîtriser son propre déclin? Trois étapes simples sont susceptibles de faire une grande différence. Premièrement, en finir avec la croisade idéologique à la promotion de la démocratie. Le fiasco en Ukraine est une conséquence directe du soutien que l’Occident apporte aux soulèvements populaires au lieu d’encourager un compromis politique entre les deux camps. Ce comportement géopolitique imprudent découle de la persuasion que «l’histoire est de notre côté» (pour emprunter la phrase employée par le dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev). Comme l’a récemment souligné avec sagesse et finesse Henry Kissinger, le réaliste ancien secrétaire d’Etat américain, il serait peu judicieux d’ignorer les intérêts vitaux de la Russie en Ukraine.


La démocratie arrêtera-t-elle de se propager si l’on cesse de la pousser de l’avant? Bien sûr que non! Elle jaillira de manière organique et deviendra par conséquent naturellement durable. Prenons par exemple l’Indonésie, le pays islamique le plus peuplé du monde. En 1999, cet Etat a failli échouer; quinze ans plus tard, il s’apprête à élire Joko Widodo, connu sous le surnom de Jokowi, un des leaders les plus doués du monde. Comment cela c’est produit? La négligence bégnine de l’Occident est une des réponses possibles. M. Obama a laissé tomber l’Indonésie, le pays de son enfance, lorsqu’il a annulé sa visite trois fois. Cependant, le pays a continué à se développer dans une direction positive.
Deuxièmement, accepter la Russie et cela de manière éclairée. Les médias occidentaux ont publié toutes sortes d’outrances sur le président Vladimir Poutine et sur la Russie. Mais peu ont souligné que c’est l’Occident qui a placé M. Poutine dans une position sans issue. A plusieurs reprises, les leaders occidentaux ont assuré Mikhaïl Gorbatchev que l’OTAN ne s’étendrait pas à l’Est; pourtant, ces assurances n’ont pas été respectées. Aujourd’hui, les dirigeants russes, peuvent-ils croire aux promesses que l’OTAN n’installera pas de base navale en Crimée, si les forces russes se retirent?


L’expansion irréfléchie de l’OTAN vers l’Ouest n’a pas amélioré la sécurité de l’Occident; bien au contraire, elle n’a eu pour résultat qu’une aliénation ultérieure de la Russie. Néanmoins, lorsque l’Occident se réveillera enfin pour faire face à la montée du pouvoir de la Chine, la Russie fournira le contrepoids nécessaire pour équilibrer la puissance de Pékin. A présent, l’Occident conduit la Russie vers la Chine, à l’encontre de ses propres intérêts géopolitiques à long terme et ne peut s’empêcher d’imposer de nouvelles sanctions à la Russie. Cette compulsion à agir contre ses propres aspirations illustre parfaitement le déclin de la sagesse géopolitique occidentale.


On a encore du temps pour trouver un compromis, mais l’Occident devra descendre de ses grands chevaux. Une simple observation pourrait être suffisante pour faire cela. Avez-vous remarqué que très peu de pays soutiennent sa croisade en Ukraine? Pouvez-vous nommer un grand pays non-occidental qui la soutienne? L’Inde est la plus grande démocratie au monde et ses habitants, tout comme de très nombreux dans le reste du monde, dirigent leur regard vers l’Occident, incrédules, en se demandant comment il peut se comporter d’une telle manière autodestructive.


Troisièmement, l’Occident devrait étudier la culture géopolitique chinoise et en tirer des enseignements. Pékin a presque accompli un miracle lorsqu’elle a émergé en tant que deuxième puissance sans pour autant basculer l’ordre mondial. Comment l’a-t-elle fait? Elle a pratiqué une retenue stratégique. Bien qu’elle ait frôlé quelques incidents à la mer de Chine méridionale, à la mer de Chine orientale et à la frontière de l’Inde, la Chine a préservé sa paix. Encore mieux, elle a doucement désamorcé une des plus dangereuses poudrières du monde: le détroit de Taïwan.


Paradoxalement, ce sont plutôt les puissances vacillantes que celles en expansion qui ont besoin de pratiquer la retenue stratégique. Si l’Occident arrive à égaler la retenue stratégique chinoise, il pourrait enfin clore cette décennie d’échecs géopolitiques.    •

Source: The Financial Times du 21/3/14

(Traduction Horizons et débats)

Le mur de Bruxelles, tentative de L’OTAN de séparer la Russie de l’Europe

Crédit photo : Xavier Moreau

Crédit photo : Xavier Moreau

Le mur de Bruxelles, tentative de L’OTAN de séparer la Russie de l’Europe

Par La Voix de la Russie - http://french.ruvr.ru

Alors que les évènements en Ukraine semblent traduire une dégradation de la situation globale du pays, la Voix de la Russie a souhaité recueillir l’opinion de Xavier Moreau, qui suit de très près les évènements en Ukraine.

La Voix de la Russie : Xavier Moreau bonjour, pourriez-vous vous présenter ?

Xavier Moreau : Je suis un homme d’affaires français, installé en Russie depuis 14 ans, je dirige un cabinet de conseil.

LVdlR : Vous suivez de très près l’évolution de la situation en Ukraine et avez écrit15 articles à ce sujet depuis le début de l’année 2014, quel regard portez-vous sur l’involution forte de la situation sur les 3 derniers mois ?

Xavier Moreau : Nous assistons à la tentative par les Etats-Unis de transformer sa défaite humiliante en Ukraine en une victoire géopolitique globale en Europe. Il s’agit pour l’OTAN de soutenir une guerre civile durable en Ukraine et de séparer la Russie du reste de l’Europe, au moins économiquement. C’est ce que le géopoliticien Aymeric Chauprade appelle l’édification du mur de Bruxelles.

LVdlR : On parle beaucoup de sanctions ces temps-ci. Certains Etats y sont plutôt favorables et certains plutôt défavorables. Vous avez écrit que concernant la France, le complexe militaro-industriel avait beaucoup à perdre et que de toute façon la Russie se préparait à la guerre économique. En tant qu’entrepreneur français en Russie mais également analyste, quels conseils donneriez-vous à la diplomatie française sur le dossier ukrainien ?

Xavier Moreau : La diplomatie française doit remplacer les lobbies idéologiques qui dominent actuellement dans sa diplomatie, par un lobby industriel, bancaire et commercial. Le lobby atlantiste qui domine sacrifiera sans aucun scrupule les intérêts de la France à ceux des Etats-Unis.

LVdlR : La France semble parler de deux voix différentes, selon que l’on écoute la fréquence Fabius ou la fréquence Chevènement. Dans le même temps une certaine cacophonie a régné autour des Mistral et on voit bien qu’au sein des partis, à droite comme à gauche, des lignes de fractures existent. Comment expliquez-vous cette totale absence d’unité politique et diplomatique française ?

Xavier Moreau : Je pense que la classe politique française est majoritairement favorable à une politique d’entente réaliste avec la Russie et n’est pas dupe du jeu de Washington. La voix à suivre est celle de Jean-Pierre Chevènement. Concernant Laurent Fabius, je serai plus nuancé. Son fameux message sur les Mistral était avant tout dirigé vers Londres. En conditionnant la suspension de la livraison des Mistral au gel des avoirs russes en Angleterre, il rendait la chose tout simplement impossible. La presse française a consciemment manipulé ses propos et malheureusement, la presse russe l’a recopiée.

Il ne faut pas non plus sous-estimer la peur que suscitent désormais les Etats-Unis pour les pays européens, qui faute de soutenir Washington dans ses aventures militaires, risquent de voir le Département d’Etat américain soutenir les groupuscules radicaux islamistes ou fascistes sur leur propre territoire. Ce doit être d’ailleurs une préoccupation majeure dans la perspective d’une sortie de l’UE ou de l’OTAN. Les Etats-Unis ont prouvé en Syrie ou en Ukraine, qu’ils étaient prêts à s’allier avec le diable, plutôt que de renoncer.

LVdlR : Vous semblez penser qu’une rupture s’établirait entre une Europe réticente aux sanctions et une Amérique plus belliqueuse. Les raisons économiques sont-elles d’après vous les uniques raisons de cette différenciation ?

Xavier Moreau : Les Etats-Unis ont tout à gagner d’une rupture économique entre la Russie et le reste de l’Europe, alors qu’une intégration de la Russie dans une nouvelle structure économique européenne diminuera considérablement son influence.

L’aspect civilisationnel est également très important mais ne concerne pas toute l’Europe. L’Europe du Nord de tradition protestante a accueilli le modèle sociétal américain comme le sien et sans heurts, tandis que l’Europe de tradition orthodoxe ou catholique le rejette farouchement. Dans un pays laïc comme la France, le gouvernement actuel a dû faire marche arrière sur la GPA/PMA sous la pression populaire. La politique familiale de l’Espagne, de la Croatie ou de la Hongrie est bien plus proche de celle de Moscou que de Washington.

LVdlR : Peut-on imaginer que la crise ukrainienne contribue à l’affaiblissement de l’UE puisque celle-ci n’arrive pas à parler d’une voix unie ou qu’au contraire l’UE ne sorte renforcée malgré elle de par justement son refus d’obéir aux injonctions américaines ?

Xavier Moreau : L’UE est prête à suivre les Etats-Unis sur toute leur ligne antirusse. Ce sont les nations qui résistent, car les gouvernements européens auront des comptes à rendre aux milliers de chômeurs provoqués par les sanctions contre la Russie. Les élections au Parlement européen auront une importance cruciale. Si les souverainistes l’emportent, l’alignement de l’UE sur les Etats-Unis sera contesté. Si les députés pro-américains sont mis en minorité, une paix à court terme en Ukraine est tout à fait envisageable.

LVdlR : Vous pointez du doigt l’utilisation active des radicaux proches de Pravy Sektor et Svoboda par des puissances étrangères, notamment l’Amérique. Vous comparez du reste ces radicaux avec les islamistes de Syrie qui y jouent le même rôle d’agents déstabilisateurs. Pourquoi pensez-vous que l’Amérique souhaite à ce point déstabiliser l’Ukraine ?

Xavier Moreau : Les Etats-Unis avaient besoin de faire rentrer l’Ukraine dans l’OTAN, pour liquider le « problème européen » et concentrer leurs forces vers l’Asie, contre la Chine essentiellement. La réunification de la Crimée à la Russie est une véritable catastrophe pour Washington. Les Etats-Unis ont besoin d’une Ukraine unifiée sous la botte de Svoboda, car ils sont conscients que l’Ukraine ne peut survivre sans le poumon industriel de l’Est. Ils savent que le suffrage universel aboutira à la défaite de Svoboda, aussi préfèrent-ils un scénario de guerre civile qui justifie un état d’urgence et donc le maintien de leurs alliés néonazis au pouvoir. Washington tente de faire subir à l’Ukraine le même sort qu’à la Yougoslavie, sans se rendre compte que les situations intérieure et extérieure sont très différentes et que le contrôle total des opinions publiques européennes est devenu impossible à cause d’internet.

LVdlR : Le terrible massacre d’Odessa a vu la mort de 42 personnes. Dans votre dernier article, vous relevez les déclarations incroyables de ministre de Svoboda se félicitant de ces évènements, des membres de Pravy Sektor se filmant goguenards sur les cadavres calcinés ou ce radical ouvrant le feu sur les civils tentant d’échapper aux flammes. On sait aussi désormais que ceux qui ont pu échapper à l’incendie meurtrier se sont fait molester violemment par ces mêmes radicaux. Pourquoi d’après vous les médias français se sont-ils totalement abstenus de mentionner des éléments aussi graves ? Pensez-vous que la couverture médiatique occidentale et française des évènements en Ukraine soit objective ?

Xavier Moreau : La couverture par les médias français de la crise ukrainienne est aussi mensongère que le fut celle de la crise yougoslave. C’est internet qui change totalement la donne et qui finit par mettre la pression sur les médias traditionnels. Au bout d’un mois et demi, BFMTV et Marianne ont fini par reprendre les informations sur les snipers de Maïdan. Jusque-là, seuls les sites internet d’analyse et d’information en avaient parlé. C’est finalement la publication sur le site lescrises.fr d’une émission allemande sur la question qui a forcé une petite partie des médias français à en parler. Les journalistes français sont coincés entre la pression de leur rédaction et celle d’internet. Mentir ne leur a jamais posé de problème du point de vue moral, mais internet a étalé leur malhonnêteté sur la place publique. Cela sied mal à une corporation convaincue de sa prééminence morale.

LVdlR : Dans votre épisode 1 vous concluez de façon extrêmement pessimiste sur l’avenir de l’Ukraine. Pensez-vous que l’Ukraine continuera à exister comme nation ?

Xavier Moreau : Au risque de vous choquer, je pense que le moyen de maintenir une Ukraine viable est de la protéger de la Galicie, qui historiquement n’en a jamais vraiment fait partie. La population de Galicie hait profondément tout ce qui n’est pas elle, non seulement les Russes, mais les Ukrainiens russophones et même les Polonais. Les Etats-Unis se sont appuyés sur la Galicie car ils avaient besoin de cette haine pour transformer l’Ukraine, terre russe par excellence, en un pays ennemi de la Russie. L’Ukraine ne peut survivre que dans le cadre d’une fédéralisation très poussée où la Galicie ne pourra plus exporter sa haine vers le reste de l’Ukraine.

LVdlR : Depuis quelques jours, les populations de l’Est de l’Ukraine se révoltent contre le nouveau pouvoir central et des combats ont lieu autour de certaines villes. Quelle devrait être selon vous la prochaine étape ?

Xavier Moreau : La junte de Kiev est limitée dans ses moyens, comme nous venons de le voir à Kramatorsk. C’est une chose de faire rentrer de BTR dans la ville, de tirer plus ou moins au hasard. C’en est une autre que de tenir une ville totalement hostile, surtout une fois la nuit tombée. Les blindés sont d’ailleurs repartis avant la tombée de la nuit. Les milices d’auto-défense connaissent les règles de base de la guérilla et ne vont pas s’opposer aux blindés dans un combat frontal.

Il est en revanche probable que la junte s’attaque à de petits villages de quelques centaines d’habitants, en y menant une campagne de terreur et de terre brûlée pour faire intervenir la Russie. N’oublions pas que c’est Washington qui dirige les opérations et que c’est aujourd’hui son objectif principal.

LVdlR : comment expliquez-vous le positionnement politique des partis français vis-à-vis des forces néonazies partageant le pouvoir en Ukraine ?

Xavier Moreau : Je pense que le positionnement des politiques français vis-à-vis du fascisme est le même qu’en 1940. Une partie de la gauche le combat au nom de valeurs humanistes à la Malraux, c’est le cas notamment de Jean-Luc Mélenchon ou de Jean-Pierre Chevènement. Une partie de la droite, Front National en tête, y voit une métastase de l’envahisseur nazi et le rejette dans un patriotisme sans compromission à la d’Estienne d’Orves, c’est le cas notamment d’Aymeric Chauprade.

Enfin, on trouve une majorité d’attentistes qui se répartissent à la fois à droite et à gauche, qui pour différentes raisons, par lâcheté ou par idéologie « souhaitent la victoire de l’OTAN et de l’UE », comme Laval souhaitait la victoire de l’Allemagne. Ils refusent de voir la réalité de la junte ukrainienne et partagent l’acharnement de Washington contre la Russie. Bruno Lemaire est sans doute celui qui incarne le mieux cet aveuglement idéologique. Il ne s’agit pas bien entendu, de faire un parallèle, même lointain, entre les idéologies nazie et atlantiste, mais de donner des clés de compréhension de cette étrange bienveillance de la majorité de la classe politique envers un mouvement néonazi.

LVdlR : merci Xavier Moreau, les lecteurs souhaitant en savoir plus peuvent consulter vos articles sur le site de Realpolitik-TV.


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