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L'historien israélien voit en Marine Le Pen et le FN les enfants du fascisme.
Pierre-André Taguieff lui répond vertement et réfute toute reductio ad Hitlerum.
Ex: http://www.lepoint.fr
Dans ces brèves réactions critiques aux propos de Zeev Sternhell portant notamment sur sa conception du fascisme et plus largement du mouvement des idées politiques depuis la fin du XVIIIe siècle, tels qu'on les rencontre dans son livre d'entretiens récemment paru, Histoire et Lumières. Changer le monde par la raison (Paris, Albin Michel), ainsi que dans plusieurs interviews (parues dans L'Humanité, Le Nouvel Observateur, Le Monde, Le Point, etc.), je m'en tiendrai à certains points de désaccord fondamentaux, osant à l'occasion quelques pointes ironiques. Je dois préciser d'entrée de jeu que je partage certaines analyses de l'historien des idées politiques, et que j'ai reconnu, dans certains de mes livres (Les Contre-Réactionnaires, en 2007, ou Du diable en politique, en 2014), le grand ébranlement des idées reçues sur "le fascisme" que les travaux de l'historien israélien ont provoqué en mettant en évidence, après George L. Mosse et A. James Gregor, la dimension culturelle et l'orientation révolutionnaire du fascisme. Mais je considère globalement comme une impasse sa manière de faire de l'histoire, sur la base de tris sélectifs dans des textes trop vite lus, ou interprétés d'une façon douteuse (prendre l'emploi du mot "race" comme indicateur de "racisme", sans tenir compte du contexte), et de quelques dogmes empruntés aux idéologies politiques "progressistes" appréciées par le citoyen engagé Sternhell, intellectuel de gauche israélien de culture française.
Je considère également comme une somme d'erreurs d'analyse le modèle sternhellien du "fascisme", fondé sur la thèse selon laquelle le "fascisme" serait né en France avant 1914, le "fascisme français" dérivant dès lors d'un proto-fascisme ou pré-fascisme qui se serait constitué entre le milieu des années 1880 et la veille de la Première Guerre mondiale. Comme l'a bien vu Jacques Julliard, il s'agissait là d'une construction douteuse, de l'invention d'un "fascisme imaginaire". Cette somme d'erreurs non reconnues par Sternhell, en dépit des arguments avancés par de très nombreux historiens, s'est transformée chez lui en une sorte d'illusion intellectuelle motrice, dotée d'une valeur existentielle. Critiquer les thèses dogmatiques de Sternhell devient dès lors un crime de lèse-majesté, dénoncé avec indignation, véhémence et virulence par l'historien convaincu qu'un complot franco-français, dont le siège serait l'Institut d'études politiques de Paris, a été organisé contre lui depuis le début des années 1980. Voilà qui ne favorise pas la discussion sereine sur le mode d'un échange d'arguments rationnels.
Je ne cacherai pas le double sentiment de surprise et de déception qui m'a saisi d'une façon croissante à la lecture des ouvrages publiés par Sternhell à partir de 1983, date de parution de Ni droite ni gauche. L'idéologie fasciste en France. Car j'étais alors le lecteur admiratif, bien que déjà sceptique sur la vision attrape-tout du "fascisme" qui s'en dégageait, des deux premiers ouvrages de l'historien, Maurice Barrès et le nationalisme français (1972) et La Droite révolutionnaire 1885-1914. Les origines françaises du fascisme (1978). Il est surprenant en effet de voir un universitaire comme Sternhell substituer au regard critique et exigeant qu'on attend d'un historien le regard d'un militant de gauche qui, nourri de stéréotypes et de clichés hérités de la vulgate progressiste, dénonce avec indignation ce qu'il pense être l'incarnation du Mal en politique. Celui qui se donne pour un historien des idées politiques exprime sur un ton dogmatique une vision simpliste et manichéenne de l'histoire depuis le XVIIIe siècle, fondée sur l'opposition entre les bonnes Lumières et le mauvais nationalisme dérivé des "Anti-Lumières" (où un Herder en morceaux polémiquement choisis joue le rôle de l'inspirateur diabolique), opposition qu'il érige en clé de l'histoire moderne et contemporaine, oubliant au passage les origines jacobines (donc "illuministes") dudit nationalisme. En diabolisant la nation, en fantasmant le sentiment national comme intrinsèquement xénophobe, il en arrive à paraître confondre nationalisme et racisme, qu'il réduit sommairement à un "déterminisme biologique". Mais cela ne l'empêche pas de reconnaître que "le fascisme n'inclut pas nécessairement le déterminisme biologique", contrairement au nazisme, et de poser que "le fascisme est avant tout un nationalisme". Et de rappeler que, pour lui, "le fascisme se cristallise comme une synthèse de nationalisme intégral, de nationalisme organique qui, en lui-même, constitue un rejet des Lumières franco-kantiennes et une [sic : de la] révision antirationaliste, "antimatérialiste" du marxisme". On en infère que le bon marxisme est pour l'historien engagé un marxisme non "révisé", résolument "matérialiste" et "rationaliste", disons plus exactement scientiste. Autant dire le bon vieux marxisme soviétique. Mais il est vrai que Sternhell est un spécialiste du fascisme français, non du marxisme, encore moins du marxisme soviétique. S'il parle volontiers d'un peu de tout, on ne saurait lui faire grief de n'être pas un spécialiste de tout.
Sternhell croit voir dans ce qu'il appelle la "droite révolutionnaire", née selon lui en France entre les années 1880 et la veille de la Première Guerre mondiale, à la fois une nouvelle synthèse idéologico-politique illustrant la tradition des "Anti-Lumières" et les origines intellectuelles du "fascisme". Le choix de la dénomination "droite révolutionnaire" est dicté par la volonté de l'historien d'ajouter une quatrième droite à la typologie trinitaire de René Rémond (légitimistes, orléanistes, bonapartistes). Il aurait pu aussi bien opter pour la dénomination "nationalisme révolutionnaire", ou pour celle de "nationalisme populiste" (ou encore celle de "national-populisme"). Mais il voulait à tout prix inscrire le pré-fascisme français qu'il croyait avoir identifié dans l'espace des droites, souligner l'appartenance à l'espace droitier de la supposée configuration pré-fasciste. Pour l'homme de gauche qu'il est avant tout, l'expression du Mal politique devait être située à droite. Sa définition du "fascisme", héritier supposé de la "droite révolutionnaire", est d'une surprenante plasticité : elle oscille entre le mariage du nationalisme xénophobe et du socialisme et le "ni droite ni gauche", ou plus précisément le double rejet du libéralisme (de la démocratie libérale/pluraliste) et du marxisme (non révisé). Le nationalisme de la terre et des morts, amalgamé avec celui du sol et du sang, serait donc, surgissant à la fin du XIXe siècle, le principal héritage politique des Anti-Lumières. Il s'opposerait autant à l'individualisme libéral qu'au rationalisme, aux droits de l'homme qu'à la Révolution française et à son héritage, et bien sûr à la croyance au progrès dans l'Histoire. Sans oublier "la démocratie", invoquée sans la moindre analyse de ses multiples interprétations contradictoires.
Sternhell est donc mû par la foi naïve des adeptes du "progressisme" standard, pour lesquels la "droite" incarne le Mal et la gauche le Bien. Au nom de ce qu'il appelle "les valeurs des Lumières" ou "les valeurs humanistes", il appelle la gauche à rester fidèle au "véritable héritage des Lumières", qu'il définit comme suit, le 12 août 2013, dans le journal communiste L'Humanité : "Les hommes, êtres rationnels et autonomes, sont capables de se construire un monde meilleur." Il redécouvre ainsi, avec la touchante naïveté de l'intellectuel engagé, le message ressassé par les néo-communistes des années 1990 (le slogan "Un autre monde est possible") : après avoir fait entrer de force la justice parmi les "valeurs des Lumières", oubliant donc les prophètes juifs, précurseurs brouillons des modernes et lumineux Diderot, Rousseau et Voltaire, il affirme doctement que "la justice signifie que l'on refuse l'idée que le monde tel qu'il est soit le seul possible". Il réécrit sans le savoir, croyant faire oeuvre scientifique, une histoire de France en noir et blanc, selon le Bien et le Mal, illustrant le point de vue moral et l'indignation rétrospective jusqu'à la caricature.
L'historien est assurément un moraliste, mais un piètre moraliste, comme l'est tout militant à oeillères se réclamant avec arrogance du "Progrès" ou de la "Raison", installé confortablement dans le Bien et jetant l'anathème sur les figures de son ennemi plus ou moins imaginaire, qu'il criminalise, bestialise ou diabolise. L'historien partisan et combattant défend un universalisme abstrait dont il ne voit pas l'envers, à savoir le projet de créer l'homme nouveau, le citoyen "régénéré", ainsi que les prétentions messianiques et l'impérialisme guerrier qui en dérive. On connaît pourtant les ravages causés par les projets modernes de rééduquer les humains réels, différents et inégaux, pour les conformer à un modèle normatif de l'humanité faisant prévaloir l'unité et l'égalité. D'où l'idéal de la table rase, dont le citoyen "pur", sans qualités, est le produit rêvé : il s'agit d'en finir avec un passé dépassé, avec les attributs archaïques de l'humain d'avant les Lumières que sont (je cite) "l'histoire, la culture, la langue ou la religion". Mais, dès lors, s'il faut faire abstraction de toutes ces caractéristiques des humains concrets, on ne comprend pas l'engagement de l'individu Sternhell en faveur du sionisme, c'est-à-dire du nationalisme juif. Si l'on ne doit voir que de l'humain en général en tout homme, s'il faut "faire table rase" de tous les héritages et de toutes les appartenances, la figure du Juif doit être chassée comme une survivance, un archaïsme dangereux. Ce qui distingue les humains et fonde les différences intergroupales est ainsi dénoncé comme ce qui "sépare", qui serait l'expression du Mal. Retour du diable : le mot diábolos (en grec) ou diabolus (en latin) ne signifie-t-il pas "celui qui divise" ? Libérer le Juif, c'est le libérer de sa particularité, c'est-à-dire de sa judéité. Donc, refuser à tout prix le sionisme, qui présuppose la judéité de ceux qui s'y engagent.
Comment Sternhell peut-il se dire (encore) "sioniste" ? Ce "sioniste de toujours", car telle est l'image qu'il veut donner de lui-même, ne cache pas cependant qu'il est un déçu du sionisme. Et ce, jusqu'à laisser entendre qu'il désespère d'Israël, où les droites triomphent. Dans un article paru le 1er avril 2011 dans le quotidien gauchiste Haaretz, "L'Anachronisme d'Israël", Sternhell prend le visage d'un prophète progressiste condamnant son pays sur le même ton que les pires ennemis d'Israël, et va jusqu'à justifier les campagnes en faveur de la délégitimation de l'État juif, qu'il dénonce comme une détestable résurgence d'un passé dépassé : "Lentement, mais sûrement, Israël est en passe d'acquérir un statut d'anachronisme. [...] Alors que les pays occidentaux se sont libérés de leur domination sur d'autres peuples, Israël, lui, prend forme quasi coloniale [...] Existe-t-il ailleurs en Occident un tel anachronisme ? Le colonialisme implantatoire est aujourd'hui la raison principale, et souvent même la seule, de l'opposition frisant parfois l'hostilité [sic] que suscite Israël dans de larges cercles de l'intelligentsia occidentale. Ce ne sont pas les ennemis du sionisme ou les antisémites qui provoquent la délégitimation d'Israël. C'est de ses propres mains, Israël lui-même."
Dans Histoire et Lumières, le militant Sternhell va plus loin, en énonçant froidement : "Ce qui se profile à l'horizon est désormais un État d'apartheid contre lequel il faudra lutter." L'image de l'apartheid empruntée à la propagande palestinienne semble l'empêcher de voir la réalité de la menace islamiste croissante, au Proche-Orient comme ailleurs. Dans Haaretz, le 1er novembre 2013, il ne rejette pas la thèse d'extrême gauche, largement diffusée par les milieux islamistes et pro-palestiniens, selon laquelle l'islamophobie serait en train de prendre aujourd'hui "la place de l'antisémitisme en tant que maladie du corps social". Dans le même article, il n'hésite pas à affirmer, à propos de Marine Le Pen, que, "comparée à la plupart des membres du gouvernement et de la Knesset, cette dernière ressemble à une dangereuse gauchiste". Bref, "Israël est aujourd'hui à l'extrême droite du spectre politique", et, pour lui, cela signifie que la politique d'Israël est raciste et xénophobe. Sternhell donne ainsi sa caution au thème majeur de l'actuelle propagande "antisioniste" : l'accusation de "racisme" et d'"apartheid" visant l'État d'Israël. Un tel aveuglement idéologique est inquiétant, en même temps qu'il témoigne du ralliement de certains intellectuels israéliens à la vulgate "antisioniste". C'est, pour ces intellectuels citoyens d'un État hautement diabolisé, la condition à remplir pour bénéficier d'une large audience à l'étranger. Qu'il s'agisse de Shlomo Sand, d'Ilan Pappé, de Michel Warschawski ou de Zeev Sternhell, la dénonciation publique d'Israël représente pour eux une garantie de bonne réception médiatique dans les démocraties occidentales, où la diabolisation d'Israël s'est banalisée dans les milieux politique et culturel. La figure d'un sioniste profondément déçu comme Sternhell a vraisemblablement plus d'attraits pour le public israélophobe occidental que celle d'un antisioniste déclaré. Et son statut d'historien israélien du fascisme devenu célèbre par la contestation même de ses thèses lui confère une crédibilité incomparablement plus grande que celle qu'on accorde à un universitaire français ou belge engagé dans la propagande anti-israélienne.
Étrangement, tout à sa célébration des "principes des Lumières", Sternhell fait l'impasse sur la judéophobie des Lumières, comme s'il n'avait pas sérieusement lu Voltaire et d'Holbach, ni leurs continuateurs au XIXe siècle. D'où la sentence qui peut être retournée comme un gant : "Quand on s'attaque aux principes des Lumières, l'antisémitisme n'est jamais loin." On pourrait tout autant affirmer que lorsqu'on se prosterne trop devant les Lumières et l'universalisme abstrait qu'elles imposent, l'antisémitisme n'est pas loin. On connaît la thèse centrale de l'antisémitisme "de Voltaire à Wagner" (comme disait Léon Poliakov), en passant par le jeune Marx : "le Juif" doit dépouiller sa particularité pour devenir un homme universel, pour rejoindre enfin le genre humain. S'il veut être pleinement homme, il doit cesser d'être juif. Mais Sternhell, en polémiste, recourt à la méthode de diabolisation : il tend à réduire tous les ennemis désignés à un ennemi unique, qui serait à la fois nationaliste, xénophobe, raciste et antisémite, et indistinctement anti-Lumières, anti-rationaliste, anti-progressiste (ou réactionnaire), antidémocrate, antimarxiste et antilibéral. C'est pourquoi il dédouane Voltaire, en réduisant sa haine des Juifs, comme peuple et comme communauté de croyants, à un simple aspect de l'"horreur" qu'il éprouvait pour "la religion tout court". En matière de judéophobie, il accable Herder et excuse Voltaire, pour sauver sa vision manichéenne des deux traditions qu'il distingue sans esprit de finesse, sans nuances, les Lumières et les Anti-Lumières, sans apercevoir les chevauchements entre les pensées des auteurs qu'il épingle, se contentant d'opposer les bons aux mauvais. Comme si l'important était de préserver le dogme fondamental de son catéchisme "progressiste". Insensible aux nuances, l'historien se montre aussi imperméable aux ambiguïtés.
À la fin de son livre d'entretiens, Histoire et Lumières, où, avec une naïveté confondante, il fait l'éloge du progrès et du "marxisme humaniste", Sternhell nous offre un morceau d'anthologie, quelque chose comme une réminiscence de la pensée-Garaudy des années 1970, avant la conversion du célèbre stalinien de dialogue à l'islam et à l'antisionisme radical. Il s'agit cependant d'un garaudysme simplifié, comme on peut en juger : "La critique du progrès est une impasse, car les gens ont besoin d'une vie meilleure. Une société meilleure, plus juste, voilà ce qu'est le progrès. Dans ce sens, je dois préciser que le marxisme tel que je l'entends, un marxisme qui fournirait une méthode à un socialisme capable de se mesurer aux dures réalités de notre temps, demeure un espoir, alors qu'il n'y a pas d'espoir dans le nationalisme. Le marxisme humaniste, dont le socialisme français portait les traits caractéristiques pendant longtemps, n'est pas mort. [...] La seule armature conceptuelle qui permette d'envisager un monde plus juste et plus humain reste le socialisme enraciné dans un marxisme modernisé, parce que seul le marxisme remet en cause le capitalisme."
Bref, à ses yeux, le marxisme reste une "boussole", permettant aux hommes de "construire leur avenir", qui doit bien sûr être "meilleur". C'est ce que l'intellectuel engagé appelle le "progrès". La vulgate progressiste teintée de marxisme définit le "socialisme" ou la "gauche" dont Sternhell se montre un fervent défenseur. Comme les nostalgiques contemporains du communisme (Alain Badiou, Slavoj Zizek et quelques autres), Sternhell veut à tout prix préserver l'"idée", l'"idéal ou l'"hypothèse" communiste, lui conserver le statut symbolique privilégié d'un possible recours après l'échec, qu'il espère, du "libéralisme" ou du "capitalisme". Il s'efforce ainsi de ressusciter la thèse sartrienne, devenue slogan, du marxisme comme "horizon indépassable de notre temps". Ce faisant, il aménage et "humanise" le bon vieux marxisme orthodoxe, celui de l'époque stalinienne, dont il ne connaît guère que les versions françaises, qu'il semble considérer comme les indépassables "Lumières marxo-françaises", pour paraphraser une expression qu'il affectionne.
Le militant marxo-progressiste n'en aime pas moins flirter avec la philosophie, qui se réduit pour lui à une énumération de mots magiques en "isme" et de gros concepts qui sonnent creux, comme lorsqu'il déplore le "recul" des "idées" de gauche et d'extrême gauche : "Il y a un recul des idées fondamentales des Lumières franco-kantiennes, de l'universalisme, de l'individualisme, de l'idée de progrès, de la croyance que les hommes sont les mêmes d'un bout à l'autre du monde." Pour dénoncer ce déclin intellectuel, Sternhell n'évite pas d'employer la métaphore usée de "crispation", visant particulièrement la France : "Nous vivons un moment de crispation qui atteint le rationalisme. [...] La gauche n'ose pas se lever contre cette idée fausse entre toutes selon laquelle le capitalisme et l'économie de marché portent la liberté." Il faudrait donc inciter nos contemporains à sortir de ce triste état de "crispation", délivrer le rationalisme (lequel ?) de son emprise, et voir dans le marché la route vers la servitude. Autre signe du déclin impliqué par le recul des "idées" situées du bon côté : "L'idée que la France est et doit rester chrétienne est plus répandue que ce que l'on pense." On en frémit.
Lorsqu'il traite du FN, Sternhell projette ses schémas interprétatifs rigides sur des phénomènes qu'il connaît insuffisamment, n'ayant jamais étudié spécifiquement les mouvements nationalistes français de l'après-1945. Il se contente d'émettre son diagnostic attendu : "fascisme". C'est l'un des principaux noms de son ennemi principal, dont la France serait, selon lui, le berceau, notamment avec le culte barrésien de la Terre et des Morts, et ce qu'il pense être une vision organique de la nation, qu'il conçoit d'une façon confuse comme une "unité homogène" (un "corps" n'est pourtant pas "homogène"), dotée d'une "âme" (l'expression "l'âme de la France" devient donc suspecte, "pré-fasciste"). Cette insistance sur le déterminisme biologique lui fait négliger la principale source intellectuelle du fascisme historique (mussolinien) et du nazisme : la conception social-darwiniste de la lutte pour la vie, impliquant une redéfinition du "progrès" comme effet de la concurrence inter-individuelle et inter-groupale. En outre, sa thèse sur le "pré-fascisme" français le conduit à une vision anhistorique du fascisme, à une méconnaissance du rôle moteur joué par la Première Guerre mondiale, école de violence technicisée, dont les vertus "héroïques" constituent la transfiguration fascistoïde. Le fascisme comme le national-socialisme sont inexplicables sans la prise en compte de l'expérience, durant les années de guerre, de l'égalité et de la solidarité des combattants, de ce "socialisme" de guerre qui fait naître le désintéressement et l'esprit de sacrifice, en même temps qu'il inculque le respect de l'autorité et le sens de la discipline. Tel fut le véritable "berceau" de l'esprit fasciste. On est en droit de s'étonner du fait qu'un militant sioniste (donc nationaliste) comme Sternhell, qui s'est engagé dans l'armée israélienne et a participé à plusieurs affrontements armés en reconnaissant que la vie militaire lui plaisait "beaucoup" ("Mes supérieurs directs m'ont dit que j'étais fait pour elle, que j'aimais ça, et que cela se voyait"), n'ait tiré aucune leçon de cette expérience militaire personnelle dans ses travaux d'historien. On peut faire l'hypothèse qu'entre cette expérience du combat qu'il présente positivement et l'engagement pacifiste affiché du cofondateur du mouvement La Paix maintenant, la contradiction était telle qu'il ne pouvait échapper à une situation de dissonance cognitive.
Comme les nationalistes, selon lui, Sternhell ne peut se passer d'ennemis, et il en voit beaucoup et partout. Posant avec autorité que le FN est la nouvelle figure française du "fascisme", il est assuré d'être applaudi par l'ensemble des médias de gauche et par la plupart des acteurs de la gauche plurielle. Au cours de sa tournée en France, l'historien engagé dénonce à son tour comme "fasciste" le parti nationaliste qu'une propagande néo-antifasciste aveugle a contribué à placer au centre de l'espace politique français. Il donne sa caution au présupposé de la stratégie anti-FN qui a constitué l'opium du peuple de gauche depuis une trentaine d'années. Intervenant ici en militant plutôt qu'en historien scrupuleux, il ne se soucie pas de faire les distinctions fines et les analyses nuancées qui s'imposent à propos d'un parti qui n'a cessé de se métamorphoser depuis sa création en octobre 1972. Mais surtout, rien ne permet d'affirmer que le FN se situe dans la filiation de la "droite révolutionnaire", comme configuration "pré-fasciste". Sternhell réitère ainsi sa lourde erreur d'interprétation des Croix-de-Feu et du Parti social français (PSF) qui leur ont succédé, mouvement conservateur, anti-parlementaire et autoritaire, donc bonapartiste, qu'il a hâtivement catégorisé comme "fasciste". En quoi le mouvement du colonel de La Rocque était-il "révolutionnaire" ? La même question se pose pour le FN.
Sternhell reconnaît des changements dans l'évolution du FN, mais nie cependant que celui-ci ait changé. Et de reprendre à son compte le dogme néo-antifasciste fondamental, celui du non-changement du parti lepéniste : "Le FN n'a pas changé (de nature)", lequel peut s'énoncer sous la forme d'un dicton adapté au contexte : "Tel père, telle fille" (on n'échappe pas à la filiation ou à l'hérédité familiale). Pour mobiliser les militants, sans se soucier de la vérité, le discours de propagande est voué à répéter paresseusement que "rien ne change" du côté de la "bête immonde". Bref, le diable reste le diable, et il doit le rester, surtout quand il veut faire croire qu'il n'existe pas. Manuel Valls déclarait le 21 mai 2014 : "Le FN, avec Marine Le Pen, n'a pas changé." Mais la réitération d'un dogme n'est pas une démonstration. Et le champ d'exercice de l'efficacité symbolique du cliché ne dépasse pas le cercle des convaincus, qui ne cesse lui-même de se réduire.
L'hostilité au FN ne devrait pas conduire à le méconnaître ni à le réduire à du supposé "bien connu". Le dire une fois de plus "fasciste" ne fait pas avancer la connaissance. Ni reculer le phénomène ainsi baptisé. Seuls les derniers héritiers de la propagande communiste continuent de diaboliser le FN en le dénonçant comme "fasciste". La reductio ad Hitlerum a fait son temps. L'antifascisme incantatoire ne fonctionne plus. Le dynamisme du FN en témoigne. Il faut repartir de la réalité sociopolitique, analyser sans oeillères le FN dans ses évolutions récentes, le comparer avec d'autres partis-mouvements en Europe, dire clairement et précisément en quoi son projet politique est inacceptable, et inventer des stratégies de lutte, intellectuelles et politiques, contre cette formation nationale-populiste qui a su adapter son offre politique aux attentes ou aux demandes de son électorat potentiel. Face au FN, il s'agit d'imaginer, et non plus de commémorer et de ressasser platement, indéfiniment.
00:05 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : france, europe, affaires européennes, politique, élections européennes, zeev sternhell, pierre-andré taguieff, polémique, fn, marine le pen, front national | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Ce vendredi, Méridien Zéro vous propose un entretien avec Robert Steuckers, largement soutenu par Olivier François, sur la Révolution Conservatrice allemande, phénomène polymorphe encore largement méconnu en France.
A la barre, monsieur PGL ; à la technique, JLR et son studio volant.
Pour écouter: http://www.meridien-zero.com/archive/2014/05/30/emission-...
ATTENTION ! A notre très vif désagrément, il semble que notre studio volant ait dysfonctionné, n'enregistrant pas le début de notre émission consacrée aux origines de la RC, en particulier le romantisme allemand. Nous avons tout de même fait le choix de diffuser cet enregistrement amputé puisque Robert Steuckers y traite des manifestations et de la postérité de la RC. Nous vous prions d'accepter toutes nos excuses pour ce désagrément et nous espérons pouvoir réinviter Robert pour compléter ce sujet.
Entretien radiophonique avec Robert Steuckers
au sujet de la sortie de son ouvrage
"La Révolution conservatrice allemande - Biographie de ses principaux acteurs et textes choisis"
(éditions du Lore).
L'ouvrage est disponible sur le site des éditions du Lore : Editions du Lore
* * *
Table des matières
Les leçons de la « Révolution Conservatrice »
La « Révolution Conservatrice » en Allemagne (1918-1932)
Le mouvement métapolitique d’Engelbert Pernerstorfer à Vienne
à la fin du XIXe siècle, précurseur de la « Révolution Conservatrice »
Munich ou Athènes-sur-l’Isar : ville de culture et matrice
d’idées conservatrices-révolutionnaires
Les thèmes de la géopolitique et de l’espace russe
dans la vie culturelle berlinoise de 1918 à 1945
Karl Haushofer, Oskar von Niedermayer & Otto Hoetzsch
L’impact de Nietzsche dans les milieux politiques de gauche et de droite
Les matrices préhistoriques des civilisations antiques
dans l’oeuvre posthume de Spengler :Atlantis, Kasch et Turan
Révolution Conservatrice, forme catholique et « ordo æternus » romain
Rudolf Pannwitz : « mort de la terre », imperium Europæum
et conservation créatrice
Sur l’entourage et l’impact d’Arthur Moeller van den Bruck
Le visionnaire Alfred Schuler (1865-1923),
inspirateur du Cercle de Stefan George
Décision et destin soldatique durant la Première Guerre mondiale :
le cas Schauwecker
Annulation magique de la crise et « méthode physiognomique »
chez Ernst Jünger
Eugen Diederichs et le Cercle « Sera »
Boehm, Max Hildebert 1891-1968
Introduction à l’oeuvre de Ludwig Ferdinand Clauss (1892-1974)
Jakob Wilhelm Hauer (1881-1962) :
le philosophe de la rénovation religieuse
Edgar Julius Jung (1894-1934)
Friedrich-Georg Jünger (1898-1977)
Erwin Guido Kolbenheyer (1878-1962)
Alfred Schuler (1865-1923)
Christoph Steding (1903-1938)
Herman Wirth (1885-1981)
00:05 Publié dans Livre, Livre, Nouvelle Droite, Révolution conservatrice, Synergies européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nouvelle droite, synergies européennes, révolution conservatrice, robert steuckers, livre, allemagne | | del.icio.us | | Digg | Facebook
por Lajos Szaszdi
Ex: http://paginatransversal.wordpress.com
Otra razón del por qué países como EE.UU., Arabia Saudita, Francia, el Reino Unido, Jordania, Israel y Turquía están envueltos en desestabilizar a Siria podría ser para asumir derechos de explotación y control sobre los depósitos de uranio que se hallan en los yacimientos de rocas de fosfatos de Siria. Según M. Ragheb, hay más demanda de uranio en el mundo como combustible para centrales nucleares de energía eléctrica que suministros disponibles de este mineral.
En el año 2005 por ejemplo menciona que se consumieron 68,000 toneladas de mineral de uranio en bruto pero sólo hubo una producción de 39,000 toneladas aquel año. Esto dice representaría una diferencia de 43% entre la oferta y demanda global de uranio. Sigue exponiendo que para el 2007 no había suficiente uranio enriquecido para los 435 reactores operando en el mundo en aquel entonces y que generaban 17% de la energía eléctrica mundial. La falta de uranio enriquecido suficiente para satisfacer la demanda global no permitiría tampoco suplir de combustible a 28 nuevos reactores que estaban en construcción en 2007.
El problema aumentará ya que para el 2013 se habrían completado 48 nuevas centrales nucleares a nivel mundial, habiendo 200 nuevos reactores en construcción o que están planeados. Además, Ragheb menciona que Francia produce 80% de su energía eléctrica por medio de centrales nucleares y no poseyendo producción nacional de uranio consume hasta un 15% del uranio producido y ofrecido a la venta globalmente. Menciona igualmente que el Reino Unido, Alemania, Japón y Corea del Sur solo producen 0.196% del uranio producido anualmente en el mundo pero entre los cuatro consumían el 24% producido a nivel mundial. Más aun, colectivamente los países de Occidente según Ragheb producen solo el 4% del uranio disponible a nivel mundial pero consumen el 72% de los suministros globales de uranio.
Infografía: Participación de Rusia en la construcción de centrales nucleares
Los EE.UU. para 2009 tenían proyectadas 28 nuevas centrales nucleares, pero en 2006 consumió 57 millones de libras de óxido de uranio concentrado, de los cuales solo produjo 4 millones de libras, teniendo que importar el resto. Según cita Ragheb, para el año 2025 EE.UU. tendrá una demanda de 75 millones de libras de óxido de uranio concentrado y aún con un aumento nacional de su producción, tendrá que importar de 55 a 65 millones de libras en 2025 para suplir de combustible a sus reactores nucleares.
Se calcula que para 2025 el mundo tendrá una demanda de 230 millones de libras de óxido de uranio concentrado pero sólo habrá una oferta de 200 millones de libras, o tendrá una demanda de 300 millones de libras de óxido de uranio concentrado y tan solo una oferta de 170 millones de libras. Por esta carestía de uranio los precios del mineral en el mercado pueden ir en aumento de un promedio estimado por Ragheb de $65 dólares la libra de uranio – pudiéndose comprar por $42 dólares la libra en el mercado al contado (spot market) – hasta inclusive un precio de $136 dólares la libra alcanzado en 2007, o hasta de $200 dólares la libra de uranio en un futuro. De acuerdo a Ragheb, de producirse tales diferencias entre la oferta y la demanda de uranio para las centrales nucleares, “haría la extracción de uranio de fuentes de rocas de fosfato necesaria para salvar la distancia” [entre oferta y demanda].
De acuerdo a Ragheb, Siria tiene ricos depósitos de rocas de fosfato y ocupa el quinto lugar en el Cercano Oriente en la producción de rocas de fosfato, habiendo por ejemplo extraído 2.04 millones de toneladas de fosfato en 2001. En este sentido, la mayor parte de las rocas de fosfato producidas son exportadas. Es interesante que en la ciudad de Homs, la tercera ciudad en población de Siria después de Alepo y Damasco, hay una “micro” planta de producción de ácido fosfórico para su uso en el procesamiento de alimentos que según indica Ragheb está bajo la supervisión del Organismo Internacional de Energía Atómica. No hay al parecer indicios de que la planta de acuerdo a esta fuente produzca uranio como derivado de la producción de ácido fosfórico. Ha de asumirse que Siria posea importantes yacimientos de uranio contenido en sus depósitos de rocas de fosfato, probablemente codiciados ambos por al menos algunos de los países involucrados activamente en desestabilizar a Siria para causar la caída de su gobierno y poner en su lugar un régimen “quislingo” (por Quisling, colaboracionista noruego de las fuerzas de ocupación alemanas de su país y del régimen alemán hitleriano durante la II Guerra Mundial), favorable a los intereses económicos de esos estados conspiradores.
De acuerdo al International Fertilizer Development Center (IFDC), el Centro Internacional de Desarrollo de Fertilizantes citando a Gecopham, la Compañía General para Fosfatos y Minas estatal siria, los depósitos de rocas de fosfato descubiertos en Siria sobrepasan los 2,000 millones de toneladas. Según Gecopham, los yacimientos de fosfato del este del país son los más importantes. La producción anual de concentrado de fosfato es de 3.85 millones de toneladas a partir de 2005, exportándose el 80% y empleándose el 20% restante en producir ácido fosfórico y también fertilizantes de fosfato en la planta Fertilizantes Homs en la ciudad del mismo nombre.
Infografía: Funcionamiento de una central nuclear
En el blog anterior se mencionó citando a Ragheb que después de Marruecos Arabia Saudita, Egipto, Siria, Jordania e Israel contienen las reservas más importantes de rocas de fosfato en el Cercano Oriente. De estos países mencionados, Arabia Saudita, Jordania e Israel, vecinos de Siria, están envueltos en apoyar a los insurgentes y terroristas cuyo objetivo es tratar de provocar la caída del gobierno sirio por la fuerza. Se puede considerar a esos estados no sólo actualmente enemigos de Siria sino también competidores del estado sirio en el mercado internacional como dueño de las empresas dedicadas a la explotación, procesamiento y exportación de los depósitos de fosfato sirios.
Podría ser también que Arabia Saudita, Jordania e Israel también tengan interés en explotar los potenciales depósitos de uranio en las rocas fosfáticas de Siria para exportación en beneficio suyo y para su propio consumo a costa de Siria, tras eliminar con un cambio de gobierno – como ahora están tratando – al estado sirio como competidor comercial e industrial, con la esperada privatización de compañías estatales en beneficio de los intereses extranjeros. Las famosas privatizaciones neoliberales tan promovidas y hasta impuestas por EE.UU. y sus aliados de la Unión Europea.
Hay que recordar del anterior blog que Arabia Saudita en su Mina de Al Jalamid espera producir anualmente 4.5 millones de toneladas de concentrado de fosfato, habiendo mencionado Ragheb que el proyecto de fosfato de la Mina de Al Jalamid esperaba producir 3 millones de toneladas al año. Esto se compara con la esperada producción siria de 3.85 millones de toneladas de concentrado de fosfato a partir de 2005 y la producción minera de Siria en 2008 de 3.22 millones de toneladas según IFDC, al parecer de concentrado de fosfato.
En 2008 Jordania tuvo una producción minera de 6.27 millones de toneladas de fosfato e Israel ese mismo año produjo 3.09 millones de toneladas de fosfato. Comparativamente de acuerdo a Ragheb, a los depósitos de rocas de fosfato en bruto conocidos en Siria, que sobrepasan los 2,000 millones de toneladas, Jordania tiene depósitos de 1,800 millones de toneladas de rocas de fosfato sin procesar e Israel 1,600 millones de toneladas de rocas de fosfato en bruto. Arabia Saudita puede que tenga tan solo en la Cuenca de Sirhan-Turayf unas 7,800 millones de toneladas métricas de rocas de fosfato en bruto.
No es improbable que algunas de las potencias occidentales involucradas en apoyar a los terroristas e insurgentes islamistas que pretenden derrocar por la fuerza al gobierno sirio lo hagan para ganar acceso a una fuente más de uranio extraído de depósitos de rocas fosfáticas para sus centrales nucleares de energía eléctrica. Dichas potencias buscarían diversificar el número de fuentes de uranio ante la competencia mundial por dicho mineral de cantidades limitadas.
Es interesante que la República Centroafricana es según Ragheb la única en poseer depósitos de fosforita continentales en África en el área de Bakouma, donde se estima que hay 17,000 toneladas de uranio. Igualmente, en otra fuente se menciona que durante la búsqueda de uranio en la década de los 60 del siglo XX, se hallaron depósitos de rocas fosfáticas de la época geológica del Eoceno en la República Centroafricana cerca del área de Bakouma. Los hallazgos, se dice, fueron “notables” por su contenido de uranio, con un promedio de 0.25%” de óxido de uranio.
Según Nicolas Dasnois, aunque la mayor parte de las compañías mineras se concentran en explotar los principales depósitos de uranio como los de Níger – con depósitos identificados de 275,500 toneladas de uranio – y Namibia, otros intereses mineros buscan yacimientos de uranio menores sin explotar como en la República Centroafricana. Los yacimientos de uranio de Siria estarían en esta categoría de depósitos de uranio más pequeños vírgenes.
Con reservas de uranio identificadas de 12,000 toneladas en la República Centroafricana, la compañía nuclear francesa Areva planea iniciar la explotación de los depósitos de uranio del país africano entre 2016 y 2017. Areva es considerada la compañía nuclear más grande del mundo según la Asociación Nuclear Mundial. Con relación a este tema según Dasnois, la compañía canadiense Rockgate Capital Corporation tiene planes de iniciar la producción de los depósitos de Mali de 8,533 toneladas de uranio, otras reservas de uranio que se pueden considerar pequeñas.
No sería improbable que la presencia militar francesa en la República Centroafricana – que acaba de ser extendida con una mayoría de votos por los diputados del Parlamento francés – además de estar en el país africano para reestablecer el orden y poner fin a la violencia sectaria entre musulmanes y cristianos, se halle también para asegurar que Francia en un futuro tenga acceso privilegiado a los depósitos de uranio en los yacimientos de rocas fosfáticas del país africano. Así, a las 1,600 tropas francesas enviadas en diciembre a la República Centroafricana, país con un área similar al de Francia, se acaban de añadir 400 más, para un total de 2,000 soldados.
El año pasado Francia desplegó 4,000 tropas en Mali para expulsar del norte del país africano a insurgentes islamistas radicales que lo ocupaban y desde donde amenazaban con conquistar el sur de Mali controlado por el gobierno maliense. El interés de Francia en intervenir en Mali no se habría limitado a defender el gobierno de una ex colonia, a evitar que el país se convirtiese en una base de operaciones de terrorismo islamista sunita con acceso a minas de oro con el cual financiar actividades terroristas e insurgencias, a impedir que Mali llegase a ser una fuente de exportación del integrismo islamista y la yihad a los países de poblaciones musulmanas de la región del África Occidental y el Sahel o por razones humanitarias para evitar amenazas a la población civil, como en el caso de la República Centroafricana.
Mali es rica en oro y otros minerales, teniendo yacimientos de uranio y depósitos de fosfatos, otro importante sector de minería maliense con reservas potenciales de 22 millones de toneladas de donde también se podría extraer uranio. La intervención militar de Francia en Mali se habría producido también para proteger al país vecino de Níger de mayoría musulmana de ser desestabilizado por los militantes islamistas radicales en Mali, tomándose en cuenta que la empresa de energía atómica francesa Areva opera dos minas de uranio en Níger.
Para Areva las minas nigerinas de Arlit e Imouraren son una importante fuente de uranio para las centrales nucleares de Francia, habiendo la compañía francesa explotado el uranio de Níger por más de 50 años, siendo además el inversor más importante del país africano. De acuerdo a un estudio del Parlamento francés, el 18% del uranio consumido en las 58 centrales de energía atómica francesas en 2008 procedió de Níger. Así en febrero de 2013 Francia tenía unos doce soldados de fuerzas especiales protegiendo la mina de Arlit. Níger, el quinto productor de uranio del mundo, proporciona según la prensa francesa una quinta parte del uranio que consume Francia en sus centrales nucleares.
El proceso de extracción industrial del uranio contenido en ácido fosfórico, éste producto del procesamiento de rocas de fosfato con ácido sulfúrico, puede hacerse más eficiente e incluso abaratarse con el proceso llamado PhosEnergy, “un proceso de intercambio iónico (IX)”. Dicho proceso permite la recuperación de un 95% del uranio en los fosfatos sin residuos radioactivos, pudiendo costar la extracción tan solo $18 dólares por libra de uranio extraída.
Países como Arabia Saudita, Jordania o Francia podrían estar interesados en explotar los depósitos de uranio contenidos en los yacimientos de rocas de fosfato sirios. De estar Riad interesada en intervenir en Siria para tener acceso privilegiado a los depósitos de uranio sirios, la Compañía Minera de Arabia Saudita Ma’aden (Ma’aden Saudi Arabian Mining Company) jugaría un papel fundamental en la producción de uranio sirio extraído de rocas de fosfato. Incluso se ha dicho que Ma’aden desea convertirse en la compañía productora de fosfatos más grande del mundo, otro motivo adicional que podría tener la monarquía saudita de querer controlar los recursos minerales de Siria.
La subsidiaria de la compañía Ma’aden para fosfatos es la Compañía de Fosfatos Ma’aden (Ma’aden Phosphate Company), una empresa conjunta de Ma’aden, con un 70% de las acciones, con SABIC con un 30%. Ma’aden está construyendo una nueva planta de ácido fosfórico que probablemente podría producir uranio extraído de rocas de fosfato, con el año 2016 como “período de contrato” de este proyecto, con capacidad de producción anual planeada de 1.5 millones de toneladas y con un valor de 3.5 mil millones riyales saudíes. Esta planta podría ser parte del proyecto conjunto de Ma’aden con la empresa estadounidense Mosaic y SABIC de Arabia Saudita para la producción minera de rocas de fosfato y la producción de fertilizante a base de éstas. El proyecto, valorado en $7 mil millones de dólares, tendrá una participación del 60% para Ma’aden, de un 25% para Mosaic Corporation (MOS) de Plymouth, Minnesota, actualmente la empresa productora de fosfatos más grande del mundo, y de SABIC con un 15% de las acciones.
En cuanto a localización, se planea levantar el Proyecto de Fosfatos Wa’ad Al Shammal en el norte de Arabia Saudita en la Ciudad Industrial de Minerales Wa’ad Al Shammal. Como parte de este proyecto se va a ampliar la capacidad de procesamiento de la Ciudad Industrial de Minerales Ras Al Jair, localizada en la costa este saudí en el Golfo Pérsico y conectada a la Ciudad Industrial de Minerales Wa’ad Al Shammal por un ferrocarril ya construido. El proyecto, en el cual la compañía americana Mosaic planea invertir mil millones de dólares, empezará a operar en 2016 y tendrá una capacidad proyectada de producción anual de 3.5 millones de toneladas. La intención es satisfacer la demanda anual de fósforos como fertilizantes, que mundialmente crece en alrededor de unas 1.5 millones de toneladas según un alto miembro de Mosaic.
El apoyo de varias potencias a los terroristas e insurgentes en Siria para provocar la caída del gobierno de Damasco podría estar en parte motivado por intereses económicos ligados a una futura explotación de los recursos minerales sirios por empresas y multinacionales pertenecientes a los países que apoyan la desestabilización de Siria. De ser así sería un ejemplo de neocolonialismo en el siglo XXI, y un peligroso ejemplo a seguir por potencias interesadas en poder explotar a toda costa y a favor de sus intereses nacionales corporativos los recursos de los países en desarrollo a expensas de su soberanía, seguridad y bienestar.
Fuente: RT
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Histoire de la Belgique, par Robert Steuckers | 1/4 |
Antiquité et Moyen-Âge
Histoire de la Belgique, par Robert Steuckers 2/4
Le contexte de 1830
Histoire de la Belgique par Robert Steuckers 3/4
Le 20ème siècle
Histoire de la Belgique par Robert Steuckers 4/4
La situation actuelle
Emission réalisée
par Parrhésia-Belgique & le "Cercle des Volontaires"
(février 2014)
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‘De stille staatsgreep: Neoliberale politieke en financiële elite wil samenleving compleet veranderen zonder dat burgers daar een stem in krijgen’
De afbraak van de democratie, rechtsstaat en sociale zekerheid, zoals die in Zuid Europa reeds heeft plaatsgewonden, staat ook ons te wachten, waarschuwt Roth.
Jürgen Roth, een van de bekendste Duitse onderzoeksjournalisten die al sinds de jaren ’70 boeken schrijft en Tv-documentaires maakt, onthult in zijn nieuwe werk ‘De Stille Staatsgreep’ hoe een machtige elitegroep van politici en financiële topmanagers stap voor stap de democratie en sociale (rechts)staat in de EU ontmantelen, totdat de burgers helemaal niets meer te vertellen hebben over hun samenleving en toekomst. Tevens waarschuwt hij dat de Duitsers –en met hen de Nederlanders- hun apathie bitter zullen berouwen, zodra de Griekse en Spaanse crises ook onze landen bereikt.
Ronde Tafels
Hoge vertegenwoordigers van de financiële industrie, de media, grote beursgenoteerde bedrijven en internationale adviesbureaus komen regelmatig met leden van de Europese sociaaldemocratische politieke dynastieën samen in zogenaamde ‘Ronde Tafel’ bijeenkomsten. Hun code: absolute zwijgzaamheid – reden waarom u er in de reguliere media nooit iets over zult lezen.
In Brussel bestaan er bijvoorbeeld de European Round Table of Industrialists (ERT) en de European Financial Services Round Table (EFR). In de EFR zitten de leiders van de machtigste Europese banken en verzekeraars. Roth toont in zijn boek aan hoe onvoorstelbaar veel invloed deze EFR op de Europese Commissie heeft. ‘Men noemt deze Round Tables graag lobbyisten, maar dat is een bewuste bagatellisering. Zij hebben namelijk directe toegang tot de politieke besluitvormers in hun landen.’
‘Complot van Europese economische en politieke elite’
De journalist noemt ook de Bilderbergers, die volgens hem vergeleken bij deze Round Tables maar weinig invloed hebben. Voor de jaarlijkse Bilderberg bijeenkomsten –editie 2014 in Kopenhagen- worden alleen politici uitgenodigd die achter het neoliberale denken staan (zoals in de afgelopen jaren VVD-premier Rutte en D66-leider Pechtold), leiders die de megabanken en –concerns alle vrijheid en macht willen geven.
Dit is beslist geen complottheorie, stelt Roth. ‘Er bestaat wel een complot – dat van een kleine, exclusieve Europese economische en politieke elite tegen de sociale en democratische staat. Hun doel is ondubbelzinnig een ideologische revolutie, de totale invoering van de vrije, onbeteugelde markteconomie.’
Stille staatsgreep
Volgens Ulisses Garrido, voormalige vakbondsleider in Portugal en huidig afdelingsdirecteur bij de Europese bond van vakbonden, wil deze elite ‘een complete verandering van de samenleving, zonder dat de bevolking daar in mee kan beslissen. Het is zonder twijfel een stille staatsgreep.’
Ook Francisco Louca, professor aan het Wetenschappelijke Economische Instituut van de Technische Universiteit van Lissabon, spreekt van een staatsgreep. ‘Deze stille coup is een model voor de algemene privatisering van openbare instellingen, voor de vernietiging van de democratische sociale staat.’ De deelnemers van de Round Tables zijn verantwoordelijk voor de uitvoering van dit plan.
Daarbij heeft de financiële industrie de touwtjes stevig in handen. ‘In veel Europese landen zijn de politici quasi ingekocht door hen,’ aldus Roth. ‘Zij voeren uit wat hen voorgezegd wordt, zodat zij daar na hun ambtstermijn een lucratieve baan kunnen krijgen.’
Democratie en sociale rechten worden vernietigd
Deze leiders van de Europese financiële industrie, massamedia en grote nationale en internationale concerns streven naar het maximaliseren van hun macht en winsten. Daarvoor is het nodig de democratische samenleving en de sociale rechten van de burgers stap voor stap te vernietigen. Niet voor niets wordt niet één vertegenwoordiger van de Europese burgers bij deze Round Tables toegelaten.
In Griekenland, Portugal en Spanje is de democratische rechtsstaat feitelijk reeds verpletterd, stelt de onderzoeksjournalist. Dit wordt bewust door de media en politici verzwegen. ‘De corrupte elite, die voor de economische situatie verantwoordelijk is, zijn hier weer de profiteurs. Iets vergelijkbaar zullen ze ook in Duitsland en Oostenrijk -en dus ook Nederland- proberen. De destabilisering van onze samenleving is ook hier al ver gevorderd.’
‘Corruptie op het hoogste politieke niveau’
Roth spreekt van ‘corruptie op het hoogste politieke niveau’, van een eliteclubje dat direct schuldig is aan het veroorzaken van de schuldencrises in onder andere Griekenland en Portugal. Dezelfde politici werken samen met de Trojka (EU/ECB/IMF).
‘Hun programma was het vernietigen van de laatste sociale verworvenheden. Wat politiek niet te realiseren was, werd overgegeven aan de Trojka. En die brak zonder enige democratische legitimiteit de sociale structuren in de zuidelijke landen af. Velen zeggen dat dit slechts een model voor heel Europa was, een proeftuin zogezegd.’
Alles wordt geprivatiseerd
Het doel van deze ‘stille staatsgreep’ is de privatisering van alle staatsbedrijven en publieke gebouwen, infrastructuur, et cetera. Alles wordt voor een spotprijsje verkocht aan de lievelingetjes van het heersende politieke systeem. Onderwijs, gezondheid, sociale zekerheid, alles wordt geprivatiseerd. ‘Wat hier gebeurt is de onteigening van het volksvermogen. Ik wil helemaal niet weten hoeveel crimineel verdiend kapitaal ondertussen in Griekenland, Spanje of Portugal is geïnvesteerd, om over Italië maar te zwijgen.’
Europa dreigt door sociale spanningen in te storten
Als het Verdrag over de Handel in Diensten (TiSA) erdoor komt, zal dit alles slechts een voorproefje zijn gebleken voor wat ook hier staat te gebeuren. Daar wordt echter niet of nauwelijks over gesproken in de media, ook niet tijdens de Europese verkiezingscampagnes. ‘Men wil alles aan de vrije markt overgeven, gemeenschappelijk eigendom zal er niet meer zijn. Een gruwelijk idee. En zoals altijd is alles geheim, vindt alles achter gesloten deuren plaats. En men laat dat –althans in Duitsland (en gezien de EP-exit polls absoluut ook in Nederland)- nog gebeuren ook.’
Roth durft geen voorspelling te doen over hoe de EU er over vijf jaar voorstaat. ‘Maar als er door de Europese verkiezingen geen radicale systeemwisseling in Brussel komt, zal Europa door sociale en maatschappelijke spanningen in elkaar storten. Nu al groeit er een generatie zonder enig toekomstperspectief op.’
‘Apathie burgers Noord Europa zal zich bitter wreken’
Burgers kunnen zich hier (nog) tegen verzetten door zich aan te sluiten bij sociale initiatieven en organisaties, die streven naar het herstellen van de transparante rechtsstaat. De onderzoeksjournalist vindt het echter dom en zorgwekkend dat de meeste burgers in noord Europa nog het naïeve geloof hebben dat wat in Griekenland en Portugal is gebeurd, hen niet zal treffen. ‘Deze politieke apathie zal zich op de middellange termijn bitter wreken,’ waarschuwt hij.
Xander
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por Maximiliano Sbarbi Osuna
Ex: http://paginatransversal.wordpress.com
Es llamativo que durante la reunión que mantuvo días atrás el presidente de Francia, François Hollande, con los líderes de Nigeria, Níger, Chad, Togo, Benin y altos representantes diplomáticos de Gran Bretaña y Estados Unidos, haya manifestado ignorar quién o quiénes financian al grupo terrorista nigeriano Boko Haram, que mantiene secuestradas unas 270 niñas desde hace un mes. También es curioso que recién ahora París y Washington comiencen una campaña de alerta contra este grupo extremista, siendo que desde 2009 ha asesinado a unas tres mil personas.
¿Quién financia a Boko Haram?
La asociación ilícita entre la OTAN con Al Qaeda para el Magreb Islámico en 2011, por medio de la cuál Occidente y el extremismo lograron quitar a Kadafi del medio y repartirse las riquezas petroleras, acuíferas y armamentísticas de Libia, produjo un asentamiento permanente en Bengasi, desde donde se torció el destino de la Primavera Árabe a favor de Occidente.
Por ejemplo, desde allí se enviaron recursos, armas y combatientes a Siria.
Pero, las cuantiosas armas de las que disponía Kadafi, compradas a Rusia y Occidente fueron robadas y vendidas en el mercado negro a través del desierto del Sahara, terminando en manos de Ansar Dine (grupo extremista de Malí), rebeldes de la República Centroafricana y de Boko Haram, la guerrilla musulmana del norte de Nigeria.
Era sabido que los almacenes de armas diseminados por toda Libia, que fueron abandonados tras los bombardeos de la OTAN iban a ser saqueados y repartidos a grupos extremistas contra los cuáles Kadafi había combatido antes de 2011.
Precisamente, Francia fue uno de los países que promovió con mayor énfasis el ataque a Libia.
Además, una investigación difundida por el diario The Nigerian Tribune y reproducida en diversos medios detalla que una organización de caridad londinense recauda fondos para Boko Haram: Al-Muntada Trust Fund es el nombre.
Desde 2009 los extremistas se hicieron conocidos en el exterior de Nigeria, pero recién en 2011 consiguieron las armas de Al Qaeda y en 2012 fueron entrenados en el norte de Malí antes de la intervención francesa.
El grupo maliense Ansar Dine habría capacitado a Boko Haram junto con Al Qaeda para el Magreb Islámico durante la anarquía en Malí en 2012.
También, existen analistas que indican que Arabia Saudita financia indirectamente a los nigerianos, tal como hace con los extremistas chechenos, talibanes, rebeldes sirios, etc.
Asimismo, se están por cumplir diez años de la sangrienta toma de rehenes en un colegio en Beslán, Osetia del Norte (Rusia), por parte de extremistas islámicos apoyados económicamente por el reino saudí. Como se ve el modus operandi es similar.
¿Por qué intervienen Francia y Estados Unidos?
París va a prestar asesores militares para que ayuden al ejército de Nigeria a liberar a las niñas capturadas.
Pero, a Francia no le preocupa el extremismo islámico tanto como otra amenaza que hay en África. Por eso, intervino en Malí en 2012, en Centroafricana en 2013 y 2014, tras el golpe y cuida muy bien a sus aliados de Níger (país de donde extrae el uranio para sus plantas nucleares) y a la dictadura de Chad.
Por su parte, EE.UU., también le teme a un gigante mucho más difícil de manejar que al terrorismo islámico. Esa amenaza se llama China, y la creciente relación entre Pekín y los países africanos espanta a las compañías occidentales.
Principalmente, porque China a cambio de extraer los recursos (petróleo, gas, minerales preciosos y metales) invierte en infraestructura y en desarrollo social en los países a los cuáles se asocia.
La presencia china no deja de ser desigual, dado que Pekín extrae materias primas a cambio de productos con valor agregado, y además en el caso particular de Nigeria, ha vertido residuos tóxicos en el delta del río Níger.
En cambio, las empresas Total, Chevron y Shell han saqueado los recursos y corrompido a las elites locales profundizando aun más la desigualdad en África Central y Occidental.
Por eso, la campaña mediática demonizando a este grupo extremista es aprovechada por las potencias occidentales para legitimar su presencia militar y su control con un pretexto altruista, pero en realidad pretenden no perder terreno a manos de China, que necesita las materias primas africanas para sostener el crecimiento.
La competencia contra China en África ha llegado a un punto tal que Washington ha dividido a Sudán en dos partes autónomas e independientes: la petrolera aliada de Occidente (Sudán del Sur) y la que carece de petróleo pero tiene la infraestructura para la exportación de crudo (Sudán del Norte), cercana a China.
Control y manipulación
Estados Unidos además de frenar a China tiene otros dos objetivos. El primero es ubicar al AFRICOM, es decir el Comando Central Africano, en algún lugar del continente, ya que actualmente se encuentra en Stuttgart, Alemania.
En Bengasi no ha podido establecerse por la lucha entre facciones, que aun no lograron consolidar el poder en Libia. La interna de esta lucha alcanzó el 11 de septiembre de 2012 a EEUU, cuando el embajador norteamericano en Libia fue asesinado en el consulado.
Nigeria podría ser una buena ubicación para el AFRICOM, con la complicidad del presidente nigeriano Goodluck Jonathan, originario del sur petrolero y que ha olvidado al norte pobre y musulmán, profundizando la ya escandalosa desigualdad en el país africano más poblado.
Por otro lado, a pesar de que EE.UU. esté por recuperar su autonomía energética, gracias a la extracción de gas de esquisto, sus compañías procuran continuar con el negocio de la extracción y exportación de hidrocarburos.
Estados al servicio de multinacionales
Es habitual, en varios países de África, que las empresas multinacionales apoyadas por potencias financien guerrillas locales contra otras empresas disfrazando estas luchas de “conflictos étnicos”.
En el Delta del Níger son cotidianos los sabotajes contra oleoductos o contra trabajadores de las empresas petroleras. Es posible que Boko Haram sea un grupo extremista cercano a Al Qaeda o que también sea parte de esta estrategia imperialista de contratar mano de obra militar local para desplazar a compañías competidoras.
Por todo lo expuesto, ¿puede Hollande ignorar qué se teje detrás del extremismo de Boko Haram?
Fuente: El Espía Digital
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Lebanon and Syria: Shia and Christian Unity under Hezbollah and FPM is Essential
Jibril Khoury and Lee Jay Walker
Modern Tokyo Times - Ex: http://moderntokyotimes.com
Gulf and Western powers easily sacrificed the Christians of Iraq and clearly the same powers care little about the Alawites, Christians and the Shia minority in Syria which face Takfiri persecution and daily massacres. It is therefore incumbent on General Michel Aoun and the Free Patriotic Movement (FPM) to maintain a firm relationship with Hezbollah. The FPM is mainly supported by Christians while Hezbollah is a powerful force within the Shia community. If the FPM and Hezbollah are hoodwinked by outside forces which seek to cause divisions, then both communities will suffer in the long-term given the shifting sands being backed by Gulf powers throughout the Levant.
The Coptic Christians in Egypt were sidelined because America only cares about Camp David and protecting Israel, Saudi Arabia and Turkey at all costs throughout the Middle East. When the Muslim Brotherhood in Egypt began to focus on taking over the political apparatus and espoused sectarian thinking towards the minority Christian and Shia communities, then like usual Washington wasn’t concerned. Not surprisingly, while the Obama administration is worried about the fate of the Muslim Brotherhood in Egypt, little is said about the brutal murders of Christians by supporters of Morsi and the Muslim Brotherhood.
Indeed, while powerful Gulf nations are free to spread militant Salafi Islam throughout Africa, Europe, the Middle East, North America and Southeast Asia; it is abundantly clear that not one single non-Muslim place of worship is allowed in Saudi Arabia and apostates face death. This reality highlights the demise of Christianity within major Western nations and that secular governments care little when it comes to religious freedom. Therefore, the Christians of Lebanon should realize that they will be abandoned abroad at the drop of a hat because just like their co-religionists in Syria they are expendable. After all, when al-Qaeda affiliates and the Free Syrian Army (FSA) are involved in destroying Christian churches, kidnapping Christian bishops, cleansing Christians and other minorities like the Alawites and Shia; then this means little in America, France and the United Kingdom because Gulf nations are allowed to fund Takfiris and al-Qaeda affiliates openly. Of course, elites in Ankara, London, Paris and Washington are also involved in many terrorist and sectarian ratlines.
Aoun commented about the kidnap of two Christian bishops by FSA Islamists in Syria by stating that “These acts do not represent in any way a struggle for freedom, but rather terrorist acts committed by hate-filled, malicious terrorists who feed on the blood of innocents and the lives of civilians … while attempts to justify this terrorism under the pretext of seeking to oust the regime have become ridiculous and pathetic.”
The Christian Patriarch Cardinal Mar Bechara Boutros al-Rahi of the Maronite Church in Lebanon and All the East ”…called for halting violence in Syria and starting a national dialogue to reach a peaceful solution to the crisis.,,”
“During an honoring celebration held by the Syrian and Lebanese community in Brasilia, al-Rahi appealed (to) the international community and the countries which support the war in Syria to stop supporting and financing murder operations and to halt arming terrorism and destabilizing a secure country and to sit (at a) dialogue table.”
Gulf and Western powers also want to weaken the Christians of Lebanon by sowing internal dissent and undermining the FPM because Aoun refuses to be bought. Similarly, the European Union is being forced to put more pressure on Hezbollah because of the whims of America, Israel and Saudi Arabia. This is based on utilizing anti-Hezbollah rhetoric throughout many media channels and by powerful think tanks espousing propaganda for their political backers. Therefore, the terrorist attack in Bulgaria appears to have been “a hatchet job” in order to lay the foundation of undermining Hezbollah.
Media agencies are powerful tools in the wrong hands therefore labeling Hezbollah to be sectarian and militant needs to be questioned. Hezbollah fighters in Syria are helping border communities against Takfiri fanatics and a plethora of Sunni sectarian forces which also have no qualms in killing Sunni Muslim clerics. In the last 12 months in Syria several Sunni Muslim clerics have been killed for either supporting the Syrian government or for seeking accommodation with other minority groups. Therefore, when Hezbollah helped to retake a border district between Lebanon and Syria the Christians once more began to rebuild their church which was defiled by Gulf and Western backed terrorists. However, the real reality on the ground is ignored because it doesn’t suit the agenda of powerful Gulf and Western nations.
In Syria it is Takfiri Islamists and a plethora of sectarian terrorist groups which are involved in beheading minorities, brutally killing captured Syrian soldiers, committing atrocities against civilians based on religious and political affiliation and setting off car bombs throughout this nation. Hezbollah, on the other hand, is fighting alongside the Syrian armed forces in parts of Syria irrespective if the soldiers are Alawite, Christian, Shia or Sunni. This isn’t surprising because Hezbollah supports the Palestinian cause and it is abundantly clear that the majority of Palestinians are Sunni Muslim. Therefore, the mass propaganda angle against Hezbollah is easily dismantled because this movement is resisting the hegemonic dreams of major Western powers, Gulf nations and the state of Israel.
In 2006 Hezbollah under Hassan Nasrallah signed a very important memorandum with Aoun whereby powerful Shia and Christian forces would work together based on mutual interests. Of course, certain disagreements exist just like in all nations because this is the nature of politics and you also have a different confessional basis. Despite this, the memorandum highlighted that the old days were over whereby militants within both communities would move on in order to lay the foundation for a new Lebanon whereby fear is taken out of the equation.
Hezbollah and the FPM both gain mutually when it comes to maintaining the military of Hezbollah based on the notion of resistance, while Christians in the FPM gain politically within the power mechanisms of Lebanon because of the powerful support that Hezbollah gives. Issues related to different lifestyles, cultures and religious affiliation highlights the pragmatism of both Hezbollah and the FPM. Ironically, it is the ambitions of Aoun which may threaten the mutual alliance because he seeks to broaden his political church. Therefore, Hezbollah is adopting a patient stance in order to keep the alliance together while Aoun knows that he can’t afford to lose the special relationship because it will weaken his powerbase.
If Christians and the Shia focus on the reality of modern day Syria then clearly they will realize that in the eyes of Takfiris and the plethora of terrorist forces in this country, that both religious communities are deemed to be “infidels.” This reality is proven on the ground because many Christian churches and Shia mosques have been destroyed. At the same time, both faith communities face enormous persecution at the hands of al-Qaeda affiliates, Takfiris and the followers of Salafi Islam in Syria. If Gulf and Western backed terrorist and sectarian groups emerged victorious under the prevailing conditions in Syria then a bloodbath against the Alawites, Christians and Shia would ensue. Likewise, the Druze community would feel the full force of Salafi bigotry in Syria if the Syrian armed forces were defeated.
Indeed, a brutal civilizational struggle is underway in Lebanon and Syria whereby Gulf petrodollars seek to crush indigenous Sunni Islam because of their views on supporting mutual accommodation with all religious groups. This civilizational war can be felt in Afghanistan, Egypt, Iraq, Lebanon, Libya, Mali, Pakistan, Tunisia, Somalia, Syria, and in other nations. Likewise, gradually the dark and sinister Salafi movement and Gulf petrodollars are spreading their evil tentacles to Indonesia, Malaysia and throughout Central Asia and the Caucasus region. Indeed, these sinister forces can be felt within European nations and in North America. Therefore, many Sufi shrines have been destroyed in Libya, Mali and Somalia while Sunni Muslim clerics have been killed in Syria.
Syria now is on the frontline in a civilizational war whereby moderate forces and religious diversity are being threatened by Gulf Islamist petrodollars which seek to crush moderation and religious pluralism. This brutal force is being backed and supported by America, France and the United Kingdom because of various factors despite laying the foundation for terrorist attacks at home. The recent brutal murder of Lee Rigby is evidence of this evil force which is being given a free hand to spread hatred and division. Also, it is clear that September 11, Benghazi and Madrid happened because of Gulf and Western powers supporting al-Qaeda and Islamist terrorism in Afghanistan, Bosnia and Libya. After all, blowback will always emerge and now in Egypt the same Muslim Brotherhood that America bankrolled and met frequently within powerful political institutions in Washington; is now the same Muslim Brotherhood which wants to castigate America. Despite this, the same dangerous game keeps on being played despite the reality of the outcome – after all, look at modern day Afghanistan, Iraq, Libya and Pakistan (self-induced).
The Levant is now being pulverized by sinister forces which are supporting sectarianism and terrorism. In recent months it is clear that elements within the FSA and various al-Qaeda affiliated groups are now intent on spreading terrorism in Lebanon. This follows on from the increasing reality of sectarian hatred which is being espoused by the same dark forces in Syria and which can be found throughout the Gulf region. Syria is now on the frontline and the enemies of this nation also desire to crush Hezbollah and to weaken the Christian position throughout the Levant. Therefore, it is incumbent that Syria survives and that the central state overcomes diabolical forces which support sedition; to enforce a brutal Sharia Islamic state based on Gulf Salafi Islam; to crush all religious minorities; and to enforce women into the shadows.
At the same time Hezbollah and the FPM must remain united because clearly many outside nations want to defeat these internal political forces by utilizing various dark means. It is clear that America, France, Israel, Qatar, Saudi Arabia, Turkey and the United Kingdom desire to control the region. These nations therefore will use any underhanded tactic at their disposal in order to weaken Iran, the Russian Federation and to crush all independent forces within the Middle East which refuse to bow down to Gulf and Western hegemony. This reality means that the only way to destroy Syria and movements like Hezbollah in Lebanon – even if the Christians of the Levant are crushed – is to spread sectarianism, sedition and terrorism while spreading hatred throughout the media and destroying the economic lifeline of Syria.
Clearly, this reality is being played out in Syria whereby the most brutal Takfiri terrorists in the world are bypassing international passport controls based on the deeds of powerful Gulf and Western nations. Military arms keep on flowing into the Levant because even a weakened Syria beset by terrorist problems like Iraq will be deemed a victory. Of course, the enemies of Syria smell blood and seek the demise of the government at all costs irrespective if this destroys the religious mosaic of this nation. Likewise, the anti-Hezbollah rhetoric is now witnessing a new challenge to its powerbase by spreading enormous propaganda, creeping terrorism in the Hezbollah heartland and by curtailing the funding of this movement. This reality means that it is essential for Hezbollah and the FPM to remain firm during such delicate times in order to prevent outside forces from dictating the future of Lebanon.
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Japanese Politicians Hoping to Kick Start a Natural Gas Pipeline with the Russian Federation
Michiyo Tanabe and Nuray Lydia Oglu
Modern Tokyo Times
Ex: http://moderntokyotimes.com
If America is taken out of the equation in relation to geopolitical meddling then Japan and the Russian Federation would have a blooming relationship based on mutual shared interests. These interests apply to greater cultural interaction, economic development, geopolitical issues, greater partnership in the area of energy and other natural resources, closer military ties – and other powerful areas. Therefore, it is hoped that the government of Prime Minister Abe will listen deeply to thirty-three Japanese lawmakers that desire a new important gas pipeline that will link both nations.
Lee Jay Walker at Modern Tokyo Times states: “Indeed, the Russian Federation in the area of energy and natural resources is of major significance to all nations in Northeast Asia. This reality is abundantly clear to China and this also ties in with Central Asia where the influence of the Russian Federation remains significant, to say the least. Of course, for China the military angle and space technology in relation to the Russian Federation is also of major importance for the power brokers in Beijing. Likewise, both North Korea and South Korea understand the importance of developing good relations with Moscow. Indeed, unlike other nations throughout the region, the Russian Federation is viewed to be a neutral power throughout the region whereby political elites in Moscow can play a very important role in times of tension throughout Northeast Asia.”
The proposed new gas pipeline will link the Sakhalin Island (Russian Federation) with the prefecture of Ibaraki (Japan). Obviously, this will boost the regional economy of Northern Japan and Ibaraki because many companies will gain in various ways. Also, given the internal crisis in Japan in the area of energy in relation to the nuclear crisis that erupted after a powerful 9.0-magnitude earthquake triggered a brutal tsunami; then clearly the thirty-three Japanese lawmakers have a valid point. Not only this, with the Russian Federation signing a major energy deal with China then it is equally essential that Japan increases its economic, political and geopolitical interests with power brokers based in Moscow.
Naokazu Takemoto, an influential individual within the lawmakers group, is making it known that he will discuss this issue with the leader of Japan. It also bodes well that the leaders of Japan and the Russian Federation have a firm relationship therefore it is hoped that Abe will not succumb to any possible meddling from Washington. After all, while Japan and America have a special relationship it is equally clear that you should never put all your eggs in one basket. Therefore, Japan needs to focus on developing stronger ties with the Russian Federation and likewise political elites in Moscow must become more understanding of the interests of Japan.
President Vladimir Putin is scheduled to visit Japan this autumn therefore it is a great opportunity for both leaders to cement ties between both nations to a much higher degree. This reality means that Takemoto needs to build up fresh momentum and it is hoped that other Japanese lawmakers will come on board. The deal may appear minor after China and the Russian Federation recently agreed to a $400 billion deal whereby Russia’s gas will help to boost the economy of China by enabling a natural flow of energy to this nation over the next 30 years in this deal. Despite this, the $5.9 billion plan being proposed between Japan and the Russian Federation may unleash other fresh projects in the near future.
In the last three years after the nuclear crisis in Fukushima it is known that spending on liquefied imports of natural gas is now just over double the costs of pre-March 11. Of course, the Ministry of Finance fully understands the need to implement a new energy policy in order to meet the demands of business companies. It is hoped that Abe will listen to Takemoto and all members of the group that supports a deal between Japan and the Russian Federation.
In another article by Modern Tokyo Times it was stated: “The Russian Federation is a binding force in uniting Eurasia and Central Asia therefore political elites in Tokyo need to focus on geopolitics and national interests. At the same time, with China and Japan relations being frosty to say the least it is clear that Moscow desires to be an honest broker. Likewise, the Korean Peninsula is very complex but once more the Russian Federation is viewed positively because of being diplomatic towards all regional powers. Similarly, Northern Japan needs greater economic investment and the natural linkages between the Russian Far East and Northern Japan is clear for all to see. Therefore, the above realities and the significance of energy issues and other natural resources that Japan needs must be weighed up heavily by political elites in Tokyo.”
The Foreign Minister of Japan, Fumio Kishida, commented in the past that “… Cooperation between Japan and Russia, as key players in the Pacific Ocean region, is important for fortifying peace and stability in the region.”
Therefore, it is hoped that the thirty-three Japanese lawmakers within the ruling parties of Japan will impact greatly on Abe. After all, Japan must always put national interests first rather than succumbing to the whims of America.
Lee Jay Walker gave support to both main writers
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Contra Faustian Man
By Eugène Montsalvat
Ex: http://www.counter-culture.com
“The history of mankind as a whole is tragic. But the sacrilege and the catastrophe of the Faustian are greater than all others, greater than anything Æschylus or Shakespeare ever imagined. The creature is rising up against its creator. As once the microcosm Man against Nature, so now the microcosm Machine is revolting against Nordic Man. The lord of the World is becoming the slave of the Machine, which is forcing him — forcing us all, whether we are aware of it or not — to follow its course. The victor, crashed, is dragged to death by the team.”
— Oswald Spengler, Man and Technics
The unique characteristics of Faustian civilization, as Spengler described it, are now leading Europe to destruction. The Faustian is characterized by a drive towards the infinite, a will to break through the boundaries that limit man, whether they be intellectual or physical. Spengler calls the prime symbol of the Faustian soul “limitless space.”[1] Like Goethe’s Faust, Faustian civilization seeks infinite knowledge.
However, as this civilization declines, limitless space becomes an all-consuming maw that threatens the survival of all traditions, the all-encompassing extension of the Faustian soul ensnaring all the peoples of the world in its decline. Faustian man, detached from the earth, is on course to share the fate of Icarus. The fruits of the Faustian mind — rationalism, universalism, liberalism, industrialism, and globalization — threaten identity and heritage on a global scale.
While it is true that all civilizations, no matter what their particulars are, are bound to die as all living organisms are bound to die, the unique characteristics of the Faustian decline are uniquely disastrous. Whereas the ethnic Romans and Persians survived the collapse of the Roman and Persian empires, Western man’s dying civilization threatens to physically eliminate him, while also spreading the contagion of liberalism to non-Western cultures.
The Faustian tendency to break down barriers has transmogrified into the toxic global homogenization of cultures and peoples in the waning stages of Western civilization, that enables foreign and internal threats to multiply. The Faustian mindset must be discarded if Western Europeans and their descendants ever hope to create another great civilization in the ruins of this one.
One of the root causes of the current situation is universalism, which does not respect the particular qualities of an ethnos. The Faustian concept of space necessitates universalism. We may take the Faustian embrace monotheism as a starting point for this tendency. As Spengler wrote, “The plurality of separate bodies which represents Cosmos for the Classical soul, requires a similar pantheon — hence the antique polytheism. The single world-volume, be it conceived as cavern or as space, demands the single god of Magian or Western Christianity.”[2] Instead of separate moral universes, the Faustian worldview accepts only one.
While this monotheistic worldview is not unique to Faustian civilization, the Magian soul’s cavern infers a certain limit to its sovereignty, as we see in Islamic theology, where the world is divided separate houses, one of which is the house of Islam, Dar al-Islam. The unbounded space of the Faustian soul merges seamlessly into the Hebrew Bible’s conception of space. In On Being A Pagan, Alain de Benoist characterizes the latter, “The universe is thus conceived in the Bible as a world with no spatial boundaries.”[3]
National borders, borders between religions, between ethnic groups, are erased in the Faustian mind, indeed no group has embraced biblical universalism to the extent that Faustian civilization has. No other civilization has ranged so far and so wide in their efforts to impose their morality upon the entirety of the world. Even the most ferocious of the Islamic expansions, including the Salafist trends of our day, pale in comparison to the sustained attempt of the West to convert the rest of the globe. We see these efforts in the Crusades of the Teutonic Knights against the pagan Balts, the Swedes waging war on the Orthodox Slavs of Novgorod, the Spaniards’ attempts to convert the Indian populations of the Americas, the civilizing mission of the British Empire, and into this day and age with America’s global War on Terror.
While some men may look upon these events as great triumphs of Western Civilization, they are really milestones in a trend of globalization reaching its pinnacle now. Faustian civilization, in many ways like the most Salafist strains of Islam, sees the need to impose a single moral vision upon the world, whether it be a colonial nation’s particular strain of Christianity, or liberal democracy.
Under Roman rule, different customs and beliefs could coexist within certain moral boundaries, a cosmos of separate moral planets. In contrast, the Faustian man believes that his particular morality extends to the ends of the earth. Hence Kant’s dictum, “Act only according to that maxim whereby you can at the same time will that it should become a universal law without contradiction.”
Thus international organizations and courts trample upon the sovereignty of peoples. The particulars of a man himself are stripped away, he is no longer German, an English, or Chinese, he is “man,” in the abstract. Any attempts to resists this alleged universal morality common to mankind are deemed criminal. Those who do not fall into line are primitives, heretics, or, to use more modern parlance, rogue states.
On the opposite end, the Faustian civilization is rendered rootless. There is nothing that could stand in the way of limitless space for there is no law without a universal character according to him. There can no longer be different standards of morality for different classes, genders, or any other social division. No longer is there a way of action and a way of contemplation, a way of kings and a way of priests, a way of men and a way of women, there is simply a universal way. Faustian civilization turned towards egalitarianism.
Political liberalism can be seen as the extension of a certain Anglo-Saxon mindset that grew under Christianity. Alain de Benoist states in The Problem of Democracy, “liberal democracies are rooted not so much in the spirit of ancient democracy as in Christian individualism, the rationalism of the Enlightenment, and the Anglo-Saxon Protestant spirit. In these democracies, the ‘citizen’ is not he who inhabits a history and a destiny through his belonging to a given people, but a rather an abstract, atemporal, and universal being, which regardless of any belonging, is the holder of ‘human rights’ decreed to be unalienable.”[4] Hence, politics ceased to be defined by the conditions of the polis itself. In the democracies of Ancient Greece, political freedoms were derived from being a member of a specific community, generally that which one was born into from autochthonous stock. In contrast to Classical civilization, Faustian civilization invented the universal rights of man, which appear to guarantee freedom from the bonds of community. Once again the theme of the replacement of the particular by the universal is evident. The rooted pillar of classical civilization is replaced by the infinite field of the Faustian.
The rootless political existence develops into rootless personal existence. The Faustian tendency towards uprooted modes of existence finds expression in postmodern philosophy. The boundless space of Faustian man is the home of the rhizome of Deleuze and Guattari, “It has neither beginning nor end.” The rhizome shares with Faustian physics a focus on motion and dynamics as opposed to discrete static objects, “It is composed not of units but of dimensions, or rather directions in motion.” Compare this with the Faustian focus on force, “There is no Western statics — that is, no interpretation of mechanical facts that is natural to the Western spirit bases itself on the ideas of form and substance, or even, for that matter, on the ideas of space and mass otherwise than in connexion with those of time and force.”[5] In both cases, the focus on actual substance, being, is reduced.
The criticism of being in their seminal text A Thousand Plateaus, displays certain Faustian characteristics as well. Here the rhizome is contrasted with the tree. Once again the symbol of rootedness is attacked by Faustian thought, with its additive and expansive qualities. “The tree imposes the verb ‘to be’, but the fabric of the rhizome is the conjunction, ‘and…and…and…’. This conjunction carries enough force to shake and uproot the verb ‘to be’.”
The contrast between the dynamic and the static becomes open conflict in the postmodernity of declining Faustian civilization where its expansiveness becomes full deterritorialization. What seems like abstract philosophy has a very real presence in the world. In the nomadic lifestyles imposed by many careers, where relocation across the face of the globe has become normal, in the fluid identities and fragmented subcultures of American youth, in global electronic networks, in globalization’s erosion of local economies, the rhizome dominates. Faustian dynamism and limitlessness has resulted in a world of scattered and broken spirits.
Due to the inherently limited nature of the physical world, the Faustian mind tends toward abstraction. Spengler’s discussion of the different conceptions of mathematics in instructive in this instance. “The beginning and end of the Classical mathematic is consideration of the properties of individual bodies and their boundary-surfaces; thus indirectly taking in conic sections and higher curves. We, on the other hand, at bottom know only the abstract space-element of the point, which can neither be seen, nor measured, nor yet named, but represents simply a centre of reference. The straight line, for the Greeks a measurable edge, is for us an infinite continuum of points.”[6] Classical mathematics is rooted in physical reality. It focuses on measurable quantities and physical shapes and surfaces. In contrast, Faustian mathematics is not constrained by what humans can touch, measure, or observe. We cannot count an infinite number of objects, nor have i (the square root of -1) of them, yet these concepts are integral to our mathematical system.
This retreat into the mind exacerbates the conflict between the physical and the intellectual. Instead of balance between mind and body, the Faustian mind gravitates towards logocentrism, a term most would associate with Derrida, but was coined by Conservative Revolutionary philosopher Ludwig Klages in his work The Intellect As Antagonist of the Soul.[7]
This movement towards the mental abstraction moves man away from the instinctive, the vital. Thus the Faustian tendency towards starry eyed idealism. Otto Reche speaks of “the powerfully rousing and simultaneously tragic song about the Nordic race and its idealism.”[8] At its worst it becomes a world denying tendency. Instead of experiencing the world in its mystery and majesty, we reduce it to what D. H. Lawrence termed a “thought form” a construct of abstract laws and facts existing only in our minds. As he says in “Introduction to the Dragon,”
. . . our sun and our moon are only thought-forms to us, balls of gas, dead globes of extinct volcanoes, things we know but never feel by experience. By experience, we should feel the sun as the savages feel him, we should ‘know’ him as the Chaldeans knew him, in a terrific embrace. But our experience of the sun is dead, we are cut off. All we have now is the thought -form of the sun. He is a blazing ball of gas, he has spots occasionally, from some sort of indigestion, and he makes you brown and healthy if you let him.[9]
Nietzsche correctly identified the retreat into the world of reason as a symptom of weakness. He states in the essay “Reason in Philosophy” from Twilight of the Idols, “To divide the world into a ‘real’ and ‘apparent’ world … is only a suggestion of decadence – symptom of declining life.” It is no great surprise that the West has wholeheartedly endorsed the Enlightenment program of rationalism, and its political emanation, liberalism. While rationalism is the mark of all declining civilizations throughout history, it aligns most intensely with the Faustian, whose affinity for abstraction was present at its birth. Indeed, we see in no other civilization an ideology like Enlightenment liberalism. Liberalism is a uniquely Western illness emerging from the Faustian decline.
Related to the Faustian tendency towards abstraction is the technical sophistication of Faustian civilization. Inventions spring from the unbounded Faustian mind. From the tools of abstract mathematics Faustian man has constructed the most precise and powerful theories of physical forces known to man. The combination of unlimited thought and dynamism enabled never before seen technological breakthroughs.
Indeed, not content with being in the world, Faustian man sought to create an artificial paradise. Spengler characterizes this attitude in Man and Technics “To build a world oneself, to be oneself God — that is the Faustian inventor’s dream, and from it has sprung all our designing and re-designing of machines to approximate as nearly as possible to the unattainable limit of perpetual motion.”
Spengler was keenly aware of the consequences of this mechanical world. In industrial societies the rise of alienation is seen, “And now, since the eighteenth century, innumerable ‘hands’ work at things of which the real role in life (even as affecting themselves) is entirely unknown to them and in the creation of which, therefore, they have inwardly no share. A spiritual barrenness sets in and spreads, a chilling uniformity without height or depth.”
No longer is the producer a traditional craftsman who handles the creation of goods from start to finish. He is merely performing one action of many required for the assembly of an object. The laborer’s dignity is diminished on the factory floor. This in turn breeds social conflict between the laborers and the managerial class. “The tension between work of leadership and work of execution has reached the level of a catastrophe. The importance of the former, the economic value of every real personality in it, has become so great that it is invisible and incomprehensible to the majority of the underlings. In the latter, the work of the hands, the individual is now entirely without significance.”
In addition to the social consequences, there are irreversible and wide-ranging ecological consequences. The depletion of natural resources, the elimination of species, the poisoning of our food, and water supplies, anthropogenic climate change. It is not alarmist to state that technology threatens life on earth. Spengler noted in 1931, “All things organic are dying in the grip of organization. An artificial world is permeating and poisoning the natural.”
In addition to the existential threat posed by technology, it greatly enhances the foreign threats against Faustian civilization. The expansive nature of Faustian man to spread to all the corners of the map, is mimicked by his technology. In the quest for ever greater profits and power, industry has spread all over the world. We may think this to be a late 20th-century problem linked with globalization, but it was already in motion in Spengler’s time, with Japan emerging as an industrial power in Asia. It has only increased in our time, with the outsourcing of industry and the spread of advanced weaponry to peoples who could not have possibly invented them. Global industrialization simultaneously has strengthened the power of non-Western peoples, while sapping the strength of the native working class in the West. Faustian technology, operating hand-in-hand with the forces of capital, has enabled the mass movement of foreign peoples into formerly homogeneous nations. While mass immigration has no one single cause, it is effectively, to use Alain de Benoist’s notable turn of phrase, “the reserve army of capital.” In his essay of the same title, Benoist notes how the French construction and automobile industries deployed trucks in the Maghreb to recruit immigrant labor. While it is true that other civilizations have imported foreign labor, only the late Faustian civilization has done it on such a scale as to threaten the survival of their national ethnic integrity. The combination of borderless thought and high technology now threatens the survival of the very people who dreamed up such ideas, as the threat of Europeans becoming minorities in their own homelands grows.
Perhaps a stronger descriptor than Faustian for the civilization that is our subject would be Titanic. Titanic in the sense of the Italian Traditionalist philosopher Julius Evola, who uses the term Titanism to refer to a particular type of usurpation of divine power. It accentuates the Faustian revolt against the divine order. Evola characterizes the Titanic civilization as such:
The first type of civilization is the Titanic one, in a negative sense, and refers to the spirit of a materialistic and violent race that no longer recognized the authority of the spiritual principle corresponding to the priestly symbol or to the spiritually feminine “brother” (e.g., Cain vs. Abel); this race affirmed itself and attempted to take possession, by surprise and through an inferior type of employment, of a body of knowledge that granted control over certain invisible powers inherent to things and people. Therefore, this represented an upheaval and a counterfeit of what could have been the privilege of the previous “glorious men,” namely, of the virile spirituality connected to the function of order and of domination “from above.” It was Prometheus who usurped the heavenly fire in favor of the human races, and yet he did not know how to carry it; thus the fire became his source of torment and damnation.[10]
Faustian man, like Prometheus, has stolen fire from the gods, reordering nature to suit his purpose. The Faustian man revolted against nature, as Spengler notes, “The creature is rising up against its creator. As once the microcosm Man against Nature, so now the microcosm Machine is revolting against Nordic Man.”
The expansive Faustian mind seeks to eliminate the barriers imposed by nature itself. Hegel characterizes it as thus, “The principle of the European mind is self-conscious reason which is confident that for it there can be no insuperable barrier and which therefore takes an interest in everything in order to become present to itself therein.” What we see is the drive of Faustian science to “know the mind of God,” which English physicist Stephen Hawking equated with “the ultimate triumph of human reason.” And if it is uncovered perhaps it will do more harm than good. The Spenglerian horror writer H. P. Lovecraft states prophetically in his story “The Call of Cthulhu”:
We live on a placid island of ignorance in the midst of black seas of infinity, and it was not meant that we should voyage far. The sciences, each straining in its own direction, have hitherto harmed us little; but some day the piecing together of dissociated knowledge will open up such terrifying vistas of reality, and of our frightful position therein, that we shall either go mad from the revelation or flee from the deadly light into the peace and safety of a new dark age.
The ecological devastation and social chaos sown by the scientific advances of Western civilization seem to validate Lovecraft. However, the Promethean narrative offers a glimmer of hope, a way out. The hero Heracles, son of the Olympian Zeus, frees Prometheus from his torture. Evola states that Heroism, as represented by Heracles in the Titanic cycle, is “the restoration of the Olympian solar spirituality and overcoming of both the Mother and Titan figures.” Considered from the spiritual position of Tradition, the overcoming of Titanic Faustian civilization is possible. However, let us not forget the role of man in fulfilling destiny and let us recognize the need for a new spirit to transcend our declining civilization before it destroys us.
This restoration need not be a return to the “dark ages” of obscurantism. Indeed oriented in the proper direction, the traits we associate with Faustian civilization, such as constant self-overcoming, intrepidity, rising to challenges, are tools for spiritual growth that predate Faustian civilization. From a Traditional viewpoint, they predate humanity itself, they are transcendent, beyond space and time. Evola’s “esoteric reading” of Nietzsche makes this clear:
The cutting of all bonds, the intolerance of all limits, the pure and incoercible impulse to overcome without any determined goal, to always move on beyond any given state, experience, or idea, and naturally and even more beyond any human attachment to a given person, fearing neither contradictions nor destructions, thus pure movement, with all that that implies of dis- solution — “advancing with a devouring fire that leaves nothing behind itself,” to use an expression from an ancient wisdom tradition, though it applies to a very different context — these essential characteristics that some have already recognized in Nietzsche can be explained precisely as so many forms in which the transcendent acts and manifests.[11]
However, these tendencies need to be directed vertically, towards transcendence, not horizontally in the realm of sheer materialism, not manifesting in the need to dominate the world’s physical being. Evola attributes Nietzsche’s mental collapse to the fact that his energy remained on a non-transcendent level, burning him out like a circuit whose current is too strong. Continuing with the contrast between the horizontal plane of life, and the vertical axis of “more than life,” in the sense of George Simmel’s “more than living” (mehrs als leben), we can envision two symbols, the ocean, and the mountain. The divine order stands with the mountain, whereas Faustian Titanism is the realm of the ocean. Western man is faced with a choice. He can conquer himself and ascend the peaks of the spirit, or he conquer the world and disappear past the water’s horizon.
Notes
1. Oswald Spengler, The Decline of the West, vol. 1, Form and Actuality, trans. Charles Francis Atkins (New York: Knopf, 1926), p. 337.
2. Ibid. p. 187.
3. Alain de Benoist, On Being a Pagan, trans. Jon Graham, ed. Greg Johnson (Atlanta: Ultra, 2004), p. 84.
4. Alain de Benoist, The Problem of Democracy (London: Arktos, 2011), p. 43
5. Spengler, The Decline of the West, vol. 1, p. 414.
6. Ibid. p. 82.
7. Richard Wolin, The Seduction of Unreason: The Intellectual Romance with Fascism from Nietzsche to Postmodernism (Princeton: Princeton University Press, 2006), p. 155
8. See Kevin MacDonald’s Foreword to Vladimir Avdeyev’s Raciology, http://velesova-sloboda.vho.org/antrop/macdonald-foreword-to-raciology.html [2]
9. D. H. Lawrence, Apocalypse and The Writings on Revelation (London: Penguin, 1996), p. 51.
10. Julius Evola, Revolt Against the Modern World, trans. Guido Stucco (Rochester, Vt.: Inner Traditions, 1995), p. 219.
11. Julius Evola, Ride the Tiger, trans. Joscelyn Godwin and Constance Fontana (Rochester, Vt.: Inner Traditions, 2003), p. 51.
Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com
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[2] http://velesova-sloboda.vho.org/antrop/macdonald-foreword-to-raciology.html: http://velesova-sloboda.vho.org/antrop/macdonald-foreword-to-raciology.html
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Eclairages de Bruno Drweski sur la situation en Ukraine
Ex: http://www.cercledesvolontaires.fr
Le Cercle des Volontaires a sollicité les éclairages de Bruno Drweski sur la situation ukrainienne. Maître de conférence à l’Institut National des Langues et Civilisation Orientales, ce spécialiste de l’Europe de l’Est nous éclaire sur les événements des dernières semaines, du coup de force du 22 février au massacre d’Odessa du 2 mai.
C’est également l’occasion de revenir avec lui sur le traitement de l’information par les grands médias. Son analyse est sans appel : en une vingtaine d’années, l’objectivité a changé de camp ! Loin d’être totalement impartiale, l’information russe est aujourd’hui plus crédible que la presse occidentale.
Et selon lui, cette dernière n’est pas la seule victime de la mainmise des néoconservateurs sur le monde occidental, la crise ukrainienne marquant une étape dans le processus de déconstruction du droit international.
Propos recueillis par Jérôme Pasdelou et Baptiste
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Elle n'est pas puissante dans la mesure où elle refuse tout ce qui fait la puissance dans le monde actuelle:
- de grands programmes technologiques et industriels.
- d'importantes ressources budgétaires au service de la recherche scientifique fondamentale et appliquée, des formations universitaires compétitives, des investissements visant spécifiquement la croissance et l'emploi pour le développement durable.
- une armée européenne modernisée et sous le seul contrôle des gouvernements européens.
Elle n'est pas autonome parce qu'elle est à la remorque :
- sur le plan économique des intérêts financiers internationaux, qui sont principalement sous le contrôle du capital américain.
- sur le plan géopolitique, des stratégies militaires et diplomatique des Etats-Unis. Ceux-ci ont depuis 60 ans enrôlé l'Europe pour leur servir d'avant-garde dans la lutte contre la Russie et bientôt contre la Chine. Il faudrait au contraire mobiliser l'Europe dans ce grand projet qui a été nommé l'euroBRICS.
Elle n'est pas solidaire parce qu'elle admet:
- que les Etats européens les moins riches supportent presque seuls le coût de la crise, ce qui pousse leurs citoyens dans la misère ou la délinquance.
- qu'une étroite minorité européenne d'ultra-riches et d'ultra-puissants mettent 90% des populations à leur service exclusif.
- que les services publics européens seuls susceptibles d'imposer des équipements collectifs au service de tous, soient privatisés, souvent au profit d'intérêts non européens.
2. Or, que peuvent faire les électeurs européens, notamment en France et dans les pays du Sud, pour que les institutions européennes soient modifiées, à la fois sur le plan juridique et dans la pratique quotidienne ? Ceci afin qu'une Europe puissante, autonome et solidaire, dans le sens indiqué ci-dessus, soit substituée à l'Europe actuelle.
- Ils ne peuvent pas compter sur une modification des majorités au Parlement européen, lequel est contrôlé par les Etats nationaux via les Conseils de Chefs d'Etat et les conseils des ministres, quand ce n'est pas par des lobbies représentant tous les intérêts nationaux et internationaux voulant affaiblir et coloniser l'Europe.
- Ils ne peuvent pas compter sur les majorités et les gouvernements nationaux actuellement en place pour conférer à l'Europe la puissance, la souveraineté et la solidarité que l'on attendrait d'un grand ensemble tel que l'Europe. Ces gouvernements ont montré qu'ils étaient sous la tutelle plus ou moins étroite, soit des intérêts financiers internationaux, soit de l'Empire américain. Cette tutelle, entre autres formes, se manifeste tous les jours davantage par l'espionnage auquel cet Empire se livre sur Internet.
3. Une seule solution demeure, pour ceux qui ne satisfont pas de la décadence européenne programmée. Il faut rejeter ce que l'on nomme dorénavant le Système.
- Ce rejet se fera inévitablement, si rien ne change, sous la forme de manifestations violentes. Elles seront durement réprimées mais sans doute en sortiront-elles renforcées.
- Dans l'immédiat, le rejet se manifeste sous une forme démocratique, lors des élections européennes et nationales. L'abstention peut tenter certains électeurs, mais sa signification est trop floue pour qu'elle ait beaucoup de succès. Reste alors le vote pour des partis de rejet. L'extrême gauche n'attire pas, pour diverses raisons. Nous le regrettons. Beaucoup voudront donc se rabattre sur les extrêmes droites, dont en France le Front national. Les électeurs ayant fait ce choix ne partagent pas nécessairement les valeurs de ces partis. Ils veulent seulement, par un geste fort, signifier, tant à l'attention des gouvernements qu'à celle des institutions européennes, leur refus de plus en plus radical du Système. Ceci ne veut pas dire ici que nous les soutenons, et moins encore l'état-major du FN, mais il serait contre-productif de ne pas analyser leurs raisons.
Si les gouvernements au pouvoir en Europe, notamment en France, ne comprennent pas que, pour récupérer du crédit, ils doivent dorénavant se battre pour une Europe puissante, indépendante et solidaire, ils seront vite balayés.
Le comprendront-ils? On peut en douter. Alors, les crises s'aggravant, un chaos durable s'installera dans la grande majorité des Etats européens ainsi qu'à Bruxelles. Il serait illusoire de penser que ce chaos puisse être créateur.
00:05 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique internationale, europe, affaires européennes, élections européennes, union européenne, solidarisme, politique | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Pourrait-on imaginer titre plus explicite que celui de « vide stratégique » ? Assurément non. On doit donc être reconnaissant à Philippe Baumard, professeur à Polytechnique, figure emblématique de la discipline de l’intelligence économique d’avoir aussi clairement mis les mots sur nos maux actuels.
Ce serait donc l’incompétence des élites qui serait l’un des facteurs explicatifs déterminants de la crise que nous vivons depuis bientôt 7 ans… si ce n’est plus.
* * *
Christian Harbulot : "Le sabordage de la puissance française"
Xerfi Canal a reçu Christian Harbulot, directeur de l’École de Guerre Économique et directeur associé du cabinet Spin Partners, pour nous parler de son dernier ouvrage “Sabordage – Comment la France détruit sa puissance” (Éditions François Bourin).
Via le blog de Boreas
00:05 Publié dans Entretiens, Théorie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théorie politique, politologie, sciences politiques, entretiens | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Bernhard TOMASCHITZ:
Comment on justifie les “interventions”...
Depuis plus de vingt ans, on évoque les “Etats faillis” dans tous les débats internationaux. Les Etats menacés de faillite sont souvent des Etats dont les frontières sont incertaines et ont été jadis fixées par les puissances coloniales. Pourtant les “Etats faillis” ou “affaiblis” recèlent de bonnes opportunités pour les puissances mondiales. Ils offrent autant d’opportunités à intervenir, à s’incruster sur d’autres continents; ensuite, le processus de “nation building” s’avère très lucratif, permet de faire de très bonnes affaires.
Dans le Sud-Soudan, le conflit, qui y sévissait depuis décembre 2013, a subitement gagné en intensité fin avril 2014: ce conflit oppose l’ancien vice-président Riek Machar au président en exercice Salva Kiir. Les rebelles, pour la plupart partisans de Machar, avaient commis un massacre dans la ville de Bentiu (plus de 200 morts), comme le rapporte l’ONU. Ces turbulences nous amènent à nous poser une question: le Sud-Soudan, devenu indépendant en juillet 2011, doit-il déjà être considéré comme un Etat failli?
Généralement, on parle d’Etat failli, de “failed state”, quand on évoque un Etat qui ne peut plus remplir ses fonctions fondamentales. La Somalie, l’Afghanistan, le Yémen, la République Démocratique du Congo, la République centrafricaine et Haïti sont des exemples emblématiques d’Etats qui, de facto, n’existent plus que sur le papier et où le gouvernement central a perdu le contrôle de larges portions du territoire national ou n’y exerce plus qu’une autorité limitée.
Le concept d’Etat failli est apparu pour la première fois en 1992 dans une revue américaine spécialisée en relations internationales, “Foreign Policy”, où l’on trouvait un article de Gerald Helman et Steven Ratner, qui disait: “Un phénomène inquiétant émerge, celui de l’Etat national failli, devenu totalement incapable sur le long terme de devenir un membre à part entière de la communauté internationale. Des troubles intérieurs, l’effondrement des structures gouvernementales et la misère économique débouchent, ensemble, sur une destruction complète, pareille à celle que connaissait l’Allemagne après la seconde guerre mondiale”.
Lorsque Helman et Ratner ont publié leur article, c’était la Somalie, pays de la Corne de l’Afrique, qui faisait la une de l’actualité internationale. Après la chute en 1991 du dictateur marxiste Siad Barré, auparavant soutenu par l’Union Soviétique, le pouvoir central s’était progressivement érodé; des chefs de guerre locaux et, plus tard, des bandes d’islamistes (qu’on disait proches du réseau terroriste Al Qaeda) se sont emparé du pouvoir. En 1993, sous la direction des Etats-Unis, l’ONU est intervenue mais la mission a lamentablement échoué.
Depuis lors, les Américains font une véritable fixation sur les “Etats faillis”, mais leurs préoccupations ne sont pas pour autant humanitaires. En effet, le concept d’Etat failli a une utilité: on décrit de tels Etats comme autant de dangers pour les Etats-Unis mais leur existence permet, simultanément, de maintenir les budgets très élevés de la défense après l’effondrement du rival géopolitique soviétique, de justifier ces dépenses face aux contribuables américains. La définition de l’Etat failli va toutefois de paire avec l’idée de “nation building”, soit de reconstruction des structures étatiques. Pour affronter et combattre les problèmes soulevés par la diffusion du terrorisme, par la “chaotisation” de régions entières ou par les catastrophes écologiques et leurs causes, le Professeur Michael Mazarr du “National War College” (une université de l’armée américaine) avance la thèse suivante depuis les années 90: “Les Etats-Unis doivent aller de l’avant et aider les pays dont question”. Mazarr évoque dans ce contexte un “engagement d’ampleur néo-impériale”. Il ajoute: “Les Etats-Unis sont allés de l’avant, surtout, et de manière bien visible, dans les longues campagnes menées en Afghanistan et en Irak”.
George W. Bush, au début de sa carrière, n’aimait pas trop les interventions militaires dans les “Etats faillis”: “Laissez-moi vous dire ce qui m’inquiète; je suis inquiet devant tous mes interlocuteurs qui utilisent les notions de ‘reconstruction étatique’ et d’’intervention militaire’ dans la même phrase”. Ce sont ces termes mêmes qu’il a utilisés, un jour, pendant la campagne électorale de 2000, en faisant allusion aux idées du candidat démocrate à la présidence, Al Gore, qui était partisan de telles interventions “reconstructrices”. Pourtant, après les attentats du 11 septembre 2001, Bush, sous l’influence des néo-conservateurs ancrés dans son gouvernement et dans l’équipe de ses proches conseillers, va changer radicalement d’avis. Ainsi, dans le texte fixant “la stratégie nationale de sécurité” de 2002, on peut lire: “L’Amérique n’est plus tant menacée aujourd’hui par des Etats conquérants que par des Etats faillis”.
Tout en haut de la liste des Etats, dont émanait soi-disant un danger pour la “sécurité nationale” des Etats-Unis, se trouvait bien entendu l’Afghanistan. Ce pays montagneux de l’Hindou Kouch était campé comme un “havre sûr” pour les terroristes islamistes et comme un repère pour Al Qaeda: tels étaient les arguments américains pour envahir le pays en octobre 2001. Les “Etats faillis” sont donc des “havres sûrs” pour les terroristes: cette équation est encore et toujours posée aujourd’hui. Par ce tour de passe-passe, on camoufle les véritables intérêts qui sont en jeu.
Michael Mazarr montre que l’index des Etats faillis, dressé par “Foreign Policy”, et auquel on fait si souvent référence dans les débats, ne constitue pas pour autant une liste de priorités pour la sécurité nationale des Etats-Unis. Seuls trois Etats parmi les vingt premiers de la liste (l’Afghanistan, l’Irak et le Pakistan) détiennent une importance géostratégique, à cause, précisément, de “leurs liens avec le terrorisme”. Quant à la “menace terroriste”, Mazarr écrit: “Ce n’est pas vraiment le danger terroriste qui est mis en exergue dans la liste des Etats affaiblis: seul un Etat parmi les vingt premiers de la liste, le Soudan, se retrouve sur une autre liste, celle du Ministère des Affaires étrangères, qui reprend les Etats qui financent le terrorisme; la plupart des autres Etats affaiblis n’ont qu’un rapport très marginal avec le terrorisme”.
En mars 2003, la guerre d’agression est déclenchée contre l’Irak qui, sous la férule de Saddam Hussein, n’était nullement un Etat failli mais, au contraire, un Etat qui fonctionnait bien. Aujourd’hui, après sa “libération”, l’Irak est menacé d’effondrement définitif et des attentats sanglants ponctuent la vie quotidienne, devenue bien précaire, de ses habitants. La construction d’un Etat démocratique de modèle occidental, pour autant qu’elle ait été même envisagée, a échoué sur toute la ligne. Cependant, la destruction délibérée des structures de cet Etat a permis au complexe militaro-industriel américain de faire de substantiels bénéfices.
Très éclairante à ce propos est une étude réalisée par William D. Hartung en 2008. Dans son introduction, ce spécialiste des dépenses militaires, actif au sein de la boîte-à-penser “New America Foundation”, constate que le coût des dépenses pour la défense après le 11 septembre 2011 n’a cessé d’augmenter et que cet accroissement ininterrompu s’est poursuivi tout au long de la décennie 2000-2010. Dans son ensemble, le budget régulier alloué au Pentagone et les dépenses complémentaires pour les opérations en Afghanistan et en Irak ont atteint la somme annuelle de 700 milliards de dollars, le chiffre le plus élevé depuis la seconde guerre mondiale.
Plus de la moitié de ces 700 milliards de dollars, soit 400 milliards de dollars, ont abouti dans l’escarcelle de partenaires contractuels privés du ministère américain de la défense. Hartung se fait alors plus précis: “Les grands partenaires contractuels du Pentagone ont pu quasiment doubler leurs chiffres d’affaires et leurs carnets de commande pendant les années fiscales de 2001 à 2008”. Il s’agit bien entendu des industries de l’armement. L’entreprise Lockheed Martin a encaissé à elle seule, rien qu’en 2008, la somme de 29 milliards de dollars sur base de contrats signés avec le Pentagone. Cette entreprise a dès lors reçu plus d’argent des contribuables américains que l’agence pour la protection de l’environnement (7,5 milliards de dollars), que le ministère du travail (11,4 milliards) ou que le ministère de la mobilité (15,5 milliards).
Même après les guerres sans succès menées en Afghanistan et en Irak, Washington demeure obnubilé par les Etats faillis ou fragilisés, qui doivent recevoir de l’aide pour éviter la faillite totale. Dans le document “Global Trends 2030”, émis par le “National Intelligence Council” (une organisation chapeautant les seize services de renseignement américains) en décembre 2012, on peut lire: “Le modèle que nous avons élaboré montre que bon nombre d’Etats fragiles ou faibles, comme l’Afghanistan, la République Démocratique du Congo et la Somalie, demeureront encore et toujours très fragiles dans les quinze ou vingt années à venir”.
Les Etats faillis ou affaiblis demeureront dans l’avenir une menace pour la sécurité nationale des Etats-Unis comme l’atteste notamment la “Quadrennial Defence Review” (QDR) de 2014. Cette publication consiste en un rapport, établi tous les quatre ans, sur les plans de défense américains. On y constate: “Troubles et violences ne cessent pas d’exister, créant un environnement fertile pour l’extrémisme violent et pour les conflits sectaires, surtout dans les Etats faibles, qui s’étendent du Sahel à l’Asie méridionale, où les citoyens américains expatriés courent des dangers”. Le Pentagone cherche à éliminer ce type de situation en “ré-équilibrant ses efforts dans la lutte contre le terrorisme”, stratégie qui doit se déployer prioritairement en suscitant des “capacités de partenariat”, surtout dans les Etats affaiblis. Les Etats-Unis ne veulent pas seulment renforcer les partenariats existants mais aussi et surtout créer de “nouveaux partenariats innovateurs”.
Dans la pratique, cela signifie que Washington tentera désormais d’installer de nouvelles bases militaires à l’étranger. En 2005, on estimait que les Etats-Unis entretenaient environ 750 installations de plus ou moins grande ampleur dans le monde. La concentration de leurs efforts sur la zone du Sahel nous permet de conclure que c’est désormais en Afrique que le déploiement militaire américain aura lieu dans les années à venir. Ce n’est toutefois qu’en 2007 que l’AFRICOM fut mis sur pied, soit le commandement militaire américain pour l’ensemble de l’Afrique, sauf l’Egypte. Or ce sont précisément les Etats “faillis” ou “faibles” qui ont été déterminants pour la création de ce commandement régional africain des forces armées américaines. Parmi les tâches que s’assigne l’AFRICOM et ses partenaires, il y a bien sûr, “contrer le danger que représente les agissements d’Al Qaeda et d’autres groupes extrémistes, les empêcher d’avoir des havres sûrs et de poursuivre leurs activités déstabilisatrices”.
Si l’on veut donner un bon exemple d’Etat failli qui a servi de prétexte aux Américains pour s’incruster dans la région, on doit immanquablement citer la Somalie. Dans ce pays, les Etats-Unis et l’Union Européenne soutiennent la mission AMISOM de l’Union Africaine et combattent, avec leurs forces navales, la piraterie dans le Golfe d’Aden. La pièce maîtresse des Etats-Unis dans la région est le fameux Camp Lemonnier à Djibouti, petit Etat situé au nord de la Somalie. Le 16 avril 2014 le journal militaire américain “Army Times” écrit, à propos de cette base américaine: “Les dangers qui ont émergé dans cette région nous ont aidé à transformer le point d’appui américain de Camp Lemonnier, sur la côte orientale de l’Afrique, à Djibouti, qui n’était plus qu’un poste éloigné à moitié en ruines et n’abritant que deux centaines de soldats, en une plaque tournante pour les missions de l’AFRICOM et en une base capable d’accueillir plusieurs milliers de soldats américains”.
En Afrique, l’Union Européenne, elle aussi, tente de s’implanter, sous l’impulsion de la France; elle cherche ainsi à stabiliser d’autres “Etats faillis”. Au début de l’année 2013, Paris a forcé la main de ses partenaires européens pour qu’ils acceptent le principe d’une mission de l’UE au Mali, où, un an auparavant, des islamistes avaient pris le contrôle du Nord du pays et avaient proclamé l’indépendance de l’Etat dit d’Azawad, non reconnu par la communauté internationale.
Au Mali, l’enjeu n’était pas tant la sauvegarde de l’unité du pays et la lutte contre le terrorisme islamiste: il s’agissait bien plutôt d’intérêts autres dans ce pays d’Afrique occidentale, notamment de sécuriser l’exploitation de richesses naturelles car le Mali est le troisième producteur d’or en Afrique et dispose également d’importantes réserves d’uranium, de cuivre et de bauxite. Qui plus est, bon nombre d’indices semblent indiquer que le Mali recèlerait en son sous-sol des réserves pétrolières. Dans un rapport établi par le ministère malien de l’énergie et des mines, on peut lire: “Le Mali pourrait bien devenir un espace de transit stratégique pour l’exportation de pétrole et de gaz provenant de la région du Sud-Sahara et qu’il s’agira d’acheminer vers le monde occidental; de plus, il sera sans doute possible de relier le bassin de Taoudeni au marché européen via l’Algérie”.
Les “Etats faillis” sont donc principalement perçu par les stratégistes sous l’angle de la géostratégie et de la géoéconomie. Cependant, si l’on s’en tient à ces seules réalités géographiques et économiques, on oublie les véritables racines des troubles qui secouent toute l’Afrique. Ces turbulences incessantes révèlent l’impossibilité de “construire des nations” (“nation building”) dans les Etats actuels du continent noir. Très souvent sinon toujours, les “Etats faillis” sont des constructions arbitraires dont les frontières artificielles remontent à l’ère coloniale, quand on ne tenait absolument pas compte des équilibres entre ethnies et tribus. La vague de décolonisation a, elle, apporté d’autres problèmes.
Gerald Helman et Steven Ratner attiraient déjà notre attention en 1992: l’ONU et ses Etats membres ont accordé plus de poids au droit à l’autodétermination des anciennes colonies qu’à leurs chances de survie. “Tous étaient d’accord pour dire que les nouveaux Etats avaient besoin d’aides économiques; l’ONU a donc incité des institutions comme la Banque mondiale et l’UNDP (“United Nations Development Programme”), à aider ces pays (...). A cette époque, dans l’euphorie de la décolonisation, à laquelle on voulait donner du sens, on considérait comme totalement inconvenant de penser que des Etats pouvaient faillir, qu’ils seraient à terme incapables de fonctionner en tant qu’entités indépendantes”.
Pour résoudre les problèmes endémiques d’un grand nombre d’Etats africains, il ne faut plus construire des Etats artificiels, imaginés par l’idéologie universaliste, mais il faudrait bien plutôt procéder à une modification généralisée du tracé des frontières inter-africaines, sous l’égide de comités internationaux.
Bernhard TOMASCHITZ.
(article paru dans “zur Zeit”, Vienne, n°19/2014, http://www.zurzeit.at ).
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par Thomas Ferrier
Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com
Le Front National a obtenu 24.85% des voix aux élections européennes, avec un taux de participation d’environ 43%, légèrement meilleur qu’en 2009 mais tout de même très faible. Alors que 88% de ses électeurs ont fait le choix de ce vote à cause de l’immigration, sous-entendue non-européenne, la direction du FN a considéré au contraire que le peuple avait validé ses options UE-phobes et €urophobes, ce qui n’était pas du tout le cas.
A chaque victoire de ce parti, à cause du ras le bol croissant de plus en plus d’électeurs français face à la problématique migratoire, Marine Le Pen y voit un succès de son nouveau positionnement souverainiste. C’est une erreur, une erreur qui aurait été sanctionnée dans les urnes si les media avaient fait un véritable travail d’information en révélant la vérité sur ce parti, au lieu de continuer de le diaboliser et de dramatiser sa récente réussite. Car enfin, si les électeurs du FN découvraient que le positionnement « nouveau » de ce parti sur cette question qui les taraude reposait sur la même utopie universaliste suicidaire que partage toute la classe politique, sans doute chercheraient-ils ailleurs une solution politique.
Même si le FN progresse, il ne faut pas oublier que le camp souverainiste et nationaliste a souvent été aux alentours de 23% aux européennes. Malgré la présence de Dupont-Aignan, qui obtient 3,82%, ce qui n’est pas si mal, le FN a bénéficié du report de voix des électeurs du RPF et du MPF, orphelins cette année. Cette progression n’est donc pas au final si spectaculaire, même si le camp eurosceptique (FN+DLR) obtient sept points de plus que son niveau le plus élevé.
Néanmoins, il faut reconnaître que les partis souverainistes ou post-nationalistes ont réussi à s’imposer au détriment d’un nationalisme ethnique plus classique, et en l’absence de candidats européistes identitaires, seule véritable réponse politique à la crise de civilisation que connaît l’Europe.
1. Victoire des souverainistes europhobes.
Avec près de 25% des voix pour le FN et 27,5% des voix pour UkiP, les souverainistes triomphent en France et au Royaume-Uni, envoyant à eux deux 48 députés eurosceptiques à Strasbourg. En revanche, le PVV de Wilders avec 13.2% (-3.8) connaît une sérieuse déconvenue, même si le score reste relativement élevé. Surtout, il devient le quatrième parti du pays, ce qui est un déclassement douloureux. Wilders paye sans doute la crise interne de son parti suite à des déclarations perturbatrices sur les Marocains vivant aux Pays-Bas.
Autre succès, cette fois au Danemark, où le DFP multiplie par deux son score, en atteignant 26,6% des voix, obtenant quatre députés, devenant le premier parti du pays, ce qui ne saurait préjuger d’une possible victoire électorale aux prochaines législatives. Le DFP, parti d’un pays n’ayant pas l’euro, a toutefois un positionnement eurosceptique modéré. C’est aussi le cas des Sverigedemokraterna qui, avec 9,7%, multiplient leur score par trois. Leur euroscepticisme n’est pas radical, ce parti ne souhaitant pas nécessairement que son pays quitte l’UE. Les SD, connus pour des positions beaucoup plus dures par le passé, ont recentré leur discours.
Le FPÖ autrichien, avec 20,5% des voix, retrouve un niveau électoral tout à fait correct, même si loin des 27% d’Haider, alors que le BZÖ de feu Haider tombe à 0,5% des voix, disparaissant ainsi totalement du champ politique. Strache peut se féliciter d’avoir été récompensé par son action militante, même s’il a bénéficié aussi de l’absence de Stronach et de celle de la liste Martin.
Le parti des Vrais Finnois, « Perussuomalaiset », avec 12,9% des voix, progresse de plus de trois points, mais est bien en-dessous des 19% qu’il avait obtenus aux législatives. Timo Soini n’a pas réussi à faire de son parti le premier du pays, dans un contexte certes d’abstention forte. Cela semble annoncer un léger reflux.
Plus étonnants sont l’émergence d’un parti populiste tchèque dirigé par un tchéco-japonais et cette « coalition de la nouvelle droite » (KNP) d’un riche excentrique, formation eurosceptique qui obtient 7,06% des voix. La disparition de la Ligue des Familles et de Samoobrona explique sans doute le succès de nouveaux partis. On sait que Marine Le Pen pense au KNP comme septième membre de la coalition parlementaire qu’elle souhaite créer à Strasbourg.
Il faut néanmoins relativiser ce succès des formations eurosceptiques, même si l’AfD allemande a obtenu 7,04% des voix, ce qui est un score très satisfaisant pour un parti récent qui avait échoué à obtenir les 5% aux élections législatives. L’AfD devrait sans doute rejoindre le groupe conservateur autour des Tories de Cameron.
En Italie, la Ligue du Nord, avec 6,16% des voix, a su remonter la pente en raison d’une nouvelle direction et d’un choix eurosceptique plus affirmé. Frères d’Italie (Fratelli d’Italia) de Giorgia Meloni échouent en revanche aux portes du parlement avec 3,66% des voix.
Enfin, la Lituanie de la liste menée par Rolandas Paksas (TT) obtient 14,27% tandis que la liste patriote LNKK de la Lettonie voisine obtient 14,25% des voix. Paksas est convoité lui aussi par le groupe « Alliance européenne de la liberté » de Wilders et Le Pen.
2. Echec relatif des nationalistes.
Cet échec relatif des nationalistes est à nuancer car 7 députés nationalistes radicaux font leur entrée au parlement européen de Strasbourg. Avec 9,3% des voix et 3 élus, l’Aube Dorée continue son ascension électorale malgré la répression judiciaire contre ses dirigeants, une campagne internationale contre ce mouvement, et finit à la troisième place des partis, devant le PASOK social-démocrate. D’autres listes nationalistes, dont le retour du Front National grec, obtiennent 1,6% des voix, dont le Laos (1,44%) qui connaît là un effondrement complet. Les Grecs Indépendants, souverainistes, échouent également avec 3,46% des voix mais obtiennent néanmoins un député. L’homologue chypriote de l’Aube Dorée, l’ELAM, se contente de 2,69% des voix.
De même, avec 14,77% des voix, loin des 20% obtenus aux législatives, le Jobbik fait rentrer trois députés et se permet de devancer le MSZP socialiste.
On notera enfin, à titre anecdotique, que la NPD n’a obtenu qu’1% des voix, score dérisoire lui permettant néanmoins de disposer d’un élu en raison d’une modification de la loi électorale faisant sauter aux élections européennes, et à elles seules, le seuil. Avec 0,6% des voix, il était possible d’avoir un député. Avec 0,4% des voix, les REP échouent néanmoins, la droite nationale n’obtenant que 1,4% en tout en Allemagne.
En revanche, partout ailleurs, les nationalistes connaissent une sérieuse déconvenue. Le BNP s’effondre à 1,14% (contre 6,5% en 2009), littéralement dévoré par UkiP. Les autres nationalistes atteignent en tout 0,93% des voix. Ataka n’obtient que 2,97% des voix en Bulgarie, concurrencé par le Front National pour le Salut de la Bulgarie (3,07%). Le PRM roumain est réduit à 2,71% des voix. Le SNS slovaque, dont le FN espérait des élus, est à 3,61% des voix, brisé par l’existence d’un SNS « chrétien » (0,64%) des voix et surtout par un parti ultra-nationaliste, le LSNS de l’élu local Marian Kotleba, présenté dans la presse française comme « néo-nazi », avec 1,73% des voix. Quant au voisin tchèque, aucun parti nationaliste n’était candidat, les « républicains » ayant sombré corps et âme.
La coalition nationaliste croate, « Alliance pour la Croatie », autour des différents HSP, et en l’absence du HCSP, obtient 6,88% et un élu. Ce parti reste mineur. Quant au SNS slovène, avec 4,04% des voix, il échoue de peu. Le SNS reste néanmoins un parti nationaliste très modéré.
Dans la péninsule ibérique, la droite nationale continue d’être abonnée à des scores ridiculement bas, 0,26% en faisant la somme des voix de « Démocratie nationale », du MSR et de la Phalange. Au Portugal, le PNR se contente d’un 0,37% des voix, avec une légère progression si on peut dire. En Pologne, le « mouvement national » (Ruch Narodowy) obtient 1.4% des voix, ce qui est un échec pour cette coalition de partis ultra-nationalistes dont le congrès avait pourtant été une réussite.
3. Le cas belge.
En Flandre, la NVA de Bart de Wever est le grand vainqueur des élections avec 26,7% des voix et quatre sièges. Ce parti patriote, « nationaliste flamand » modéré, mais aucunement europhobe, réussit à s’implanter à Strasbourg. Il écrase le Vlaams Belang, qui n’obtient que 6,8% des voix et un élu, ce qui est très faible. Le VB paye son ralliement à la ligne eurosceptique de son nouvel allié, Marine Le Pen. Il a également pris sur les questions d’immigration des positions très modérées. Le néo-souverainisme du VB est puni en faveur de la NVA.
En Wallonie, le Parti Populaire, de droite conservatrice, obtient 6% des voix, ce qui n’est pas négligeable mais en l’absence des « Fronts Nationaux » belges, dissous sur demande expresse de Le Pen. La liste « La Droite » obtient 1,6% des voix et la liste grotesque de « Debout les belges », le parti de Laurent Louis avec comme tête de liste Abdesselam Laghmich, a obtenu 3% des voix, sans doute dans certaines banlieues « dieudonnesques ».
Conclusion.
Même si les formations eurosceptiques renforcent leurs positions, avec le triple succès Royaume-Uni/France/Danemark, on ne peut pas affirmer qu’une « vague brune » (au-delà de la question de cette coloration diabolisante totalement inadéquate) a déferlé sur le vieux continent. Les eurosceptiques en Belgique, en Finlande ou aux Pays-Bas reculent même d’une manière significative. Le score du FPÖ autrichien est bon mais c’est son niveau habituel dans les grandes périodes. En Italie, on est encore loin des scores d’Alliance Nationale et de la Ligue du Nord des années 1990. Enfin, en Suède, la progression des SD est nette mais pas forcément significative.
Le succès du FN, néanmoins, recréant la surprise à des élections européennes après l’émergence de 1984, mérite une analyse plus poussée qui fera l’objet d’un second article volontairement plus polémique et que je publierai cette semaine.
Thomas FERRIER (PSUNE/LBTF)
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Ex: http://www.lewrockwell.com
We all know about the memory hole. That was the unofficial name of a department of government in George Orwell’s novel, Nineteen Eighty-Four. It was devoted to re-writing history. It destroyed historical documents to make this re-writing easier. This was its motto: “He who controls the past controls the future. He who controls the present controls the past.”
Orwell used the Soviet Union as his model. The USSR was famous for using photo editing techniques to remove past leaders from old photos. These people became non-persons. Photoshop is simply a low-cost tool for modern media organizations to do similar sorts of things. They do it to sell more products. The USSR did it to maintain power.
These techniques are still being used inside what Mrs. Clinton calls the vast Right-wing conspiracy. Today’s leaders want to erase all traces of the earlier leaders.
Why? Because the time-servers who collect their salaries are nonentities. They do not want to be compared to the founders. They do not want the evidence of decline available for all to see. Max Weber had a phrase for this almost a century ago: the routinization of charisma. The bureaucrats inherit the earth.
PRESERVING THE PAST
One of the saddest aspects in the history of the post-World War II conservative movement is the fact that it is almost impossible to trace its history at the grass roots level.
Part of this problem is this: the little organizations used mimeograph machines to publish their message. This was a shoestring movement until at least the mid-1950′s. These materials were tossed out by survivors after the blue-haired ladies died. These women collected newspaper clippings, scoured the Congressional Record, published their newsletters, and had meetings. They left few traces.
The newsletters have disappeared. Think of the Dan Smoot Report. Think of the early years of Human Events. Think of Hilaire DuBarrier’s HduB Report. Think of Don Bell Report. They are gone with the wind.
I have a complete set of the HduB Report on a CD-ROM. I do not think it is possible to trace the history of the European Union without reading these reports. But they are not online. I do not know who owns the copyrights. Neither does the man who created the CD-ROM.
To construct the history of the conservative movement, the various organizations that published newsletters, magazines, and books should go into their files, send them to a specialist in producing searchable PDF’s, and then post all of that information online free of charge. This is the minimal commitment necessary to keep old ideas alive.
If an organization has spent decades asking for donations from its supporters in order to get out the message, and then it suppresses or ignores that message through the 80% of the history of the organization, then something is fundamentally wrong with the thinking of the present directors. Any organization that raises money for years to publish the true word, and then decides to deep-six the true word, has abandoned the true word.
All of that money was raised, all of that enthusiasm was generated, all of that information was published, yet the organization’s present salaried directors decide that it’s not worth preserving online free of charge.
Something is deeply wrong with any idea-based organization that does not post its entire body of published materials online.
I cannot imagine any ideological organization’s senior staff this shortsighted, yet I know it’s the case. I have seen it over and over. There is simply no strong commitment to preserving the legacy of the organization. The present directors implicitly dismiss all of the work of the previous directors, as if all that money, all those ideas, all that effort in publishing the material was not really worth it. It is as if all of this material is worthless today. The senior directors of the organization have self-consciously made a decision not to preserve this information for the present members of the organization.
I’m thinking of a particular organization. Let’s see if you can figure this out. It has been around for over 50 years. It published a great deal of material. It published a magazine every month. It published newsletters from the organization’s senior director. It raised money for years to try to get this information out to the public. It was one of the fundamental organizations in the history of the conservative movement. But its present directors have refused for over 15 years to put this information online.
I know a man who has put all of the material into PDF’s, and he even put it up on a website. But he doesn’t have the copyright to the publications, so he is not allowed by the organization to post this material publicly. I have seen it. I have used it. But you can’t find by searching for it online, because the individual has not posted it where the general public can get at it. The reason for this is simple: he does not own the copyright.
Could this be an organization that you have committed money to? Have you even asked this about the organizations that you do commit money to. Have you made sure that you are not donating a dime to any organization that has a body of material like this, but which has not put all of this material online, free of charge?
If the organization is self-consciously suppressing this, then you should not donate to it. If the organization is run by men who are so shortsighted that they want to ignore 50 years of publication, then why should you continue to send money to it? The publication can be scanned in and converted to PDFs for about 35 cents a page. “We just can’t afford this!” Some minimum-wage intern could run copies through a standard copy machine, which will convert pages to searchable PDF’s if it has Adobe Acrobat installed. But the senior decision-makers in the organization have no vision of the future, because they have no vision of the past. If they think the past is irrelevant, then they think the future is irrelevant. All they care about is this month’s “scare ‘em and skin ‘em” fundraising effort.
One organization that does things right is the Mises Institute. All of the old materials in the Austrian school movement are available free of charge here: https://mises.org/Literature
Years ago, I put up the money for the Mises Institute to post all of the issues of American Affairs online. It had been edited by Garet Garrett. It was long forgotten. No organization owned them. This was not a matter of dropping materials down the organization’s memory hole. There was no succession. The Mises Institute believes in preserving legacies like this. The Mises Institute understands the importance of the past in building the future.
My recommendation: do not donate a dime to any ideological outfit that has not posted all of its past publications online for free. Simple. “No searchable PDF’s online for free — no donation.” This should be an unbreakable rule.
I did this over 15 years ago with the publications of my Institute for Christian Economics. I shut it down in December 2001, because I realized that I no longer needed to raise money to publish books. I can publish a book in 90 seconds in PDF form. I keep these materials, 1975-2001, online for free here:http://www.garynorth.com/public/department78.cfm.
DOES ANYONE CARE?
I understand the problem. Most people are not interested in history. Most people are not interested in the stories of how the movement or an organization got started. Most people care about the present mainly, and they barely care about the future. They surely do not care about the past.
The conservative movement is grounded philosophically on a vision of history that asserts the legitimacy of historical process. Conservatives believe that the past is important. They believe that preserving the memory of the past is important. They understand that the world today is the product of the past, and that he who does not understand the past is not going to have a coherent plan for shaping the future. But the leaders of the conservative movement have tended not to believe this. They have not been committed to preserving the past. They had been political activists, and the political activist has a vision not much longer than the next congressional election. This has been a deep-seated problem within the conservative movement ever since it began after World War II. It began mainly as anti-Communism, and interest in the past was limited to studies of how the communist infiltrated this or that organization. It was not in any way committed to pass conservative ideas, which had lost their power to persuade people by 1946.
So, the modern conservative movement began as an “anti-” movement. Such movements are inherently reactionary. They react to present crazies and present crises. They react to whatever the Establishment is doing, or plans to do, or might possibly do, in the near future. The conservative movement has always been 80% committed to putting out fires. You cannot build a movement, let alone a society, based on continual fire drills. But this is what the conservative movement has attempted to do.
Frankly, I don’t think it’s much different today. Conservatives may be worried about whether Hillary Clinton is going to run, or whether she can win, but they are not at all concerned about what the world will be like after one term of whoever is elected president in 2016. I call this a lack of 2020 vision.
People whose time perspective does not extend beyond the next presidential election are not concerned with building up a body of materials that can serve as a foundation for restoring liberty. They are unfamiliar with how the American Republic became the American Empire, and they are basically committed to extending the American Empire through military means. Then they want to make things better by a few reforms, none of which stands a political chance. They want clean up the mess in government. They want to sweep the bad guys out.
We know where this leads.
When the unclean spirit is gone out of a man, he walketh through dry places, seeking rest, and findeth none. Then he saith, I will return into my house from whence I came out; and when he is come, he findeth it empty, swept, and garnished. Then goeth he, and taketh with himself seven other spirits more wicked than himself, and they enter in and dwell there: and the last state of that man is worse than the first. Even so shall it be also unto this wicked generation (Matthew 12:43-45).
CONCLUSION
If your favorite conservative organization does not have all of its previous magazines, newsletters, special reports, and so forth online, do not send it any more money.
Drop a note to the head of the organization. Explain your desire to get the organization’s old materials posted where Google can find them. Say that you are willing to make a donation to fund such a publication project.
If you get an explanation that “at the present time, we do not have the funds,” send your money elsewhere.
The Mises Institute is a good choice.
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Britten zijn massa-immigratie helemaal zat
Le Figaro: Regering Hollande ‘bedrukt en radeloos’
Nederland uitzondering in EU met winst eurofielen
Sombere gezichten bij premier David Cameron (R) en Nick Klegg, wiens Liberaal-democratische partij (de Britse D66) compleet werd weggevaagd.
In Groot Brittannië en Frankrijk lijkt er paniek uitgebroken in de zittende regeringen na de enorme overwinningen van de anti-EU partijen. De Britse UKIP van Nigel Farage en het Franse Front National van Marine Le Pen werden in hun thuislanden de grootste partij, terwijl de zittende regeringspartijen een verpletterende nederlaag leden. De boodschap van de kiezers is overduidelijk: wij willen niet meer, maar minder Brussel – véél minder, en wij willen onafhankelijk en democratisch blijven.
Geschokt na overwinning Farage
Voor het eerst sinds 1910 werd in het Verenigd Koninkrijk een andere partij dan de Conservatieven of socialisten (Labour) de winnaar van de nationale verkiezingen. De UKIP, die zo snel mogelijk uit de EU wil treden, kreeg de meeste afgevaardigden, terwijl de liberaal-democratische regeringspartij (de Britse D66) bijna al zijn zetels in het Europarlement kwijtraakte.
Premier David Cameron was zichtbaar geschokt. Hij probeerde Farage te beledigen, maar zijn woorden kwamen eerder als een compliment over. Hij noemde Farage ‘geen eenvoudige gozer uit de pub’, zoals hij zichzelf graag afschildert, maar een ‘geslepen politicus die voor alles een politieke tactiek gebruikt’.
Dat is nu juist de kracht van Nigel Farage. Hij weet hoe het politieke systeem werkt, profiteert er zelf ook van, en is juist vanwege die kennis zo gevaarlijk voor de gevestigde globalistische orde. Bovendien beloofde Farage de Britten dat ‘dit nog niet alles is’, en hij ook bij de parlementsverkiezingen in 2015 op een overtuigende overwinning aast.
‘Het volksleger heeft gesproken’
‘Het volksleger van de UKIP heeft vanavond gesproken en heeft het meest verbazingwekkende resultaat dat we in de afgelopen 100 jaar hebben gezien geleverd,’ aldus de EU-criticus. Verwacht wordt dat de roep om een referendum over de EU na zijn klinkende overwinning alleen maar krachtiger zal worden. Cameron had reeds ingestemd met een referendum, maar pas in 2017, in de hoop dat de ergste anti-Brusselse storm dan voorbij zal zijn.
Britten zijn massa-immigratie helemaal zat
Volgens het UKIP, dat zich baseert op onafhankelijke onderzoeken, zal de welvaart in Groot Brittannië door het verlaten van de EU weer toenemen. Ook zal het land democratisch(er) worden. Belangrijkste reden waarom de Britten massaal op hem stemden was de enorme onvrede over de massa-immigratie. Zo kwamen er dankzij de Brusselse wetten vorig jaar 27% meer migranten uit arme EU-landen zoals Roemenië en Bulgarije. Hierdoor is de sociale zekerheid onder grote druk komen te staan, en voelen de Britten zich bedreigd in hun nationale identiteit.
Om kiezers terug te winnen hebben de Conservatieven nu maatregelen aangekondigd om de toestroom van arme EU-burgers tegen te houden. Volgens de Sunday Telegraph zullen werklozen voortaan na 6 maanden het land uit worden gezet. Daarnaast moeten immigranten aantonen dat ze voldoende eigen vermogen hebben. (1)
Regering Hollande ‘radeloos’ na overwinning Le Pen
In Frankrijk heeft president Francois Hollande een heuse crisisbijeenkomst met zijn belangrijkste ministers georganiseerd vanwege de verpletterende nederlaag die zijn socialistische partij leed. Nieuwe verkiezingen, zoals Front National leider Marine Le Pen als absolute winnaar eist, wil Hollande dan ook ten koste van alles voorkomen.
Premier Manuel Valls beloofde de Fransen onmiddellijk forse belastingverlagingen. Wie dat moet gaan betalen is echter volstrekt onduidelijk. De Franse staatsfinanciën zijn een ongekende puinhoop, reden waarom Parijs regelmatig eist dat de Europese Centrale Bank de geldkranen nog verder opendraait.
Volgens de oudste Franse krant Le Figaro is de stemming in de regering Hollande ‘bedrukt en radeloos’, en hangen er spreekwoordelijke ‘zwarte sluiers’ voor het Champs Élysée. De afstraffing door de kiezers kwam bij de socialisten zó hard aan, dat ze niet eens proberen deze goed te praten. Le Figaro: ‘Dit is een oorvijg voor Europa, een verdere terugslag voor ons en een motie van wantrouwen tegen Hollande. De keizer is zijn kleren kwijt (lett. de koning is naakt).’
Hele EU zelfde beeld, uitgezonderd Nederland
In bijna heel Europa boekten de anti-EU partijen winst. Het extreemlinkse Griekse Syriza kreeg 26%-28% van de stemmen en werden de grootste partij. In Spanje verloren de conservatieven en socialisten zoveel, dat ze voor het eerst in de geschiedenis samen minder dan 50% van de stemmen kregen. Twee linkse partijen kregen kwamen op respectievelijk 10% en 8% uit.
In Italië behaalde Beppe Grillo’s M5S 25,5% en werd daarmee de tweede partij van het land, achter de sociaaldemocraten (34,5%) (3). Ook in België (NV-A), Oostenrijk (FPÖ), en Duitsland (AfD, 7%) wonnen de eurosceptici in meer of mindere mate. In Finland verdubbelden de ‘Ware Finnen’ hun Europese zetels weliswaar van 1 naar 2, maar vergeleken met de 20% bij de parlementsverkiezingen in 2011 was dat een flinke tegenvaller.
Nederland was feitelijk het enige land waar de meest eurofiele partij, D66, stemmen won, en de enige anti-EU partij PVV juist een zetel kwijtraakte. Om een bekende uitspraak van Louis van Gaal te parafraseren: ‘Zijn jullie nou zo slim, of zijn wij nou zo dom?’ Zijn wij Nederlanders het slimste jongetje van de EU-klas, zoals Den Haag zich doorgaans graag presenteert, of presenteert ons volk zich toch weer als die klassieke ‘dumme Holländer’, die altijd alles beter menen te weten, maar feitelijk van klok noch klepel weten?
Xander
(1) Deutsche Wirtschafts Nachrichten
(2) Deutsche Wirtschafts Nachrichten
(3) Deutsche Wirtschafts Nachrichten
(4) Deutsche Wirtschafts Nachrichten
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Entretien radiophonique avec Robert Steuckers au sujet de la sortie de son ouvrage
"La Révolution conservatrice allemande - Biographie de ses principaux acteurs et textes choisis"
(éditions du Lore).
Emission : Libre Journal des lycéens du 3 mai 2014, sur Radio Courtoisie
L'ouvrage est disponible sur le site des éditions du Lore : Editions du Lore
* * *
Table des matières
Les leçons de la « Révolution Conservatrice »
La « Révolution Conservatrice » en Allemagne (1918-1932)
Le mouvement métapolitique d’Engelbert Pernerstorfer à Vienne
à la fin du XIXe siècle, précurseur de la « Révolution Conservatrice »
Munich ou Athènes-sur-l’Isar : ville de culture et matrice
d’idées conservatrices-révolutionnaires
Les thèmes de la géopolitique et de l’espace russe
dans la vie culturelle berlinoise de 1918 à 1945
Karl Haushofer, Oskar von Niedermayer & Otto Hoetzsch
L’impact de Nietzsche dans les milieux politiques de gauche et de droite
Les matrices préhistoriques des civilisations antiques
dans l’oeuvre posthume de Spengler :Atlantis, Kasch et Turan
Révolution Conservatrice, forme catholique et « ordo æternus » romain
Rudolf Pannwitz : « mort de la terre », imperium Europæum
et conservation créatrice
Sur l’entourage et l’impact d’Arthur Moeller van den Bruck
Le visionnaire Alfred Schuler (1865-1923),
inspirateur du Cercle de Stefan George
Décision et destin soldatique durant la Première Guerre mondiale :
le cas Schauwecker
Annulation magique de la crise et « méthode physiognomique »
chez Ernst Jünger
Eugen Diederichs et le Cercle « Sera »
Boehm, Max Hildebert 1891-1968
Introduction à l’oeuvre de Ludwig Ferdinand Clauss (1892-1974)
Jakob Wilhelm Hauer (1881-1962) :
le philosophe de la rénovation religieuse
Edgar Julius Jung (1894-1934)
Friedrich-Georg Jünger (1898-1977)
Erwin Guido Kolbenheyer (1878-1962)
Alfred Schuler (1865-1923)
Christoph Steding (1903-1938)
Herman Wirth (1885-1981)
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Remembering Louis-Ferdinand Céline:
May 27, 1894 – July 1, 1961
By Greg Johnson
Louis-Ferdinand Céline was the pen name of French novelist, essayist, and physician Louis-Ferdinand-Auguste Destouches, who was born on this day in 1894. Céline is one of the giants of 20th-century literature. And, like Ezra Pound and so many other great writers of the last century, he was an open and unapologetic racial nationalist. For more on Céline, see the following works on this website:
The best online resource about Céline is Le Petit Célinien, http://lepetitcelinien.blogspot.com/ [12]
Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com
URL to article: http://www.counter-currents.com/2014/05/remembering-louis-ferdinand-celine-3/
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La bioéconomie, c’est le stade ultime du capitalisme
S’attachant en particulier à l’industrie biomédicale, Céline Lafontaine délivre une enquête documentée et pragmatique sur les enjeux de la bioéconomie. Elle éclaire les règles d’un marché mondialisé du corps humain, dont les éléments (sang, ovules, cellules, tissus…) sont de plus en plus marchandisés, comme dans l’industrie de la procréation. Par-delà les clivages éthiques que tous ces débats suscitent entre les citoyens – par exemple au sujet de la gestation pour autrui –, elle consigne précisément les enjeux réels de cette bioéconomie souveraine. Un éclairage à partir duquel les positions éthiques de chacun peuvent s’ajuster en fonction de plusieurs conceptions possibles de la liberté et de l’égalité…
Le monde vivant est devenu aujourd’hui, selon vous, “une mine à exploiter”. Une mine qui définit ce que vous appelez la “bioéconomie” ? Qu’est-ce qui la caractérise ?
Céline Lafontaine – La bioéconomie, c’est le nouveau modèle de développement économique, promulgué par l’OCDE. La bioéconomie est au cœur du processus de globalisation. L’origine du concept se rattache à l’écologie et au modèle de la décroissance. Face à l’épuisement des ressources naturelles, la bioéconomie, dans sa première version, devait tenir compte des limites imposées par la planète, des limites du vivant.
Historiquement, la bioéconomie est directement liée à la crise du pétrole du début des années 70, à l’abandon de l’étalon-or, au moment où le rapport du Club de Rome annonçait l’épuisement de l’énergie fossile.
Les Etats-Unis ont alors réagi en développant un nouveau modèle de l’économie qui place les processus vivants au centre de tout. Dès le début des années 80, le pays a investi massivement dans les biotechnologies. La bioéconomie, c’est donc un mode de production qui touche tous les secteurs économiques (agriculture, industrie, santé…), qui prend les processus vitaux, au niveau de l’ADN et des cellules, pour les transformer et leur conférer une nouvelle productivité.
Ces processus biologiques sont à la source d’une nouvelle productivité. Plutôt que d’utiliser la force de travail des ouvriers, la bioéconomie est fondée sur l’exploitation du vivant, la manipulation des gènes, des processus cellulaires et des processus vitaux. La vie elle-même est devenue la source de la productivité économique.
La bioéconomie est-elle consubstantiellement liée à l’économie financiarisée ?
Oui, c’est très clair ; il y a un lien entre le corps des femmes et la monnaie. L’abandon de l’étalon-or au début des années 70 – la dématérialisation de la monnaie, donc –, c’est la dématérialisation du rapport à la nature, au corps. L’économie informationnelle transforme le rapport au corps avec une vision décomposée du corps. On a l’impression, dans cette économie dématérialisée, que les ovules poussent dans les arbres. Il faut, je pense, revenir aux bases matérielles, biologiques, de ces corps.
Existe-t-il un marché constitué autour du corps humain ?
Le marché du corps humain existe de fait depuis les débuts de la médecine occidentale. Mais, le marché de la bioéconomie s’est internationalisé, avec notamment le développement des recherches sur les cellules souches embryonnaires. La bioéconomie, centrée sur le corps féminin se nourrit en fait de l’industrie de la procréation in vitro. Ce premier modèle d’industrialisation permet de comprendre la logique de la globalisation. Cette industrie a créé une demande, la fécondation in vitro, avec des banques d’ovules et des banques de sperme, apparues dès les années 80 aux Etats-Unis. Le phénomène s’est démocratisé de par le monde. Le travail reproductif des corps s’est exporté.
Les ovules des femmes américaines se vendent et s’exportent. Les mères porteuses se trouvent surtout en Inde : les femmes indiennes coûtent moins cher que les mères porteuses américaines. Mais on ne prend pas les ovules des femmes indiennes, car on ne veut pas du matériel génétique “racialisé” ; on en est là.
Comment comprendre le développement de ce marché du corps ? A quoi imputez-vous ce développement : aux progrès scientifiques, à la demande sociale qui évolue, aux intérêts marchands… ?
Il y a d’abord une volonté des Etats de développer la recherche biomédicale. Après la Seconde Guerre mondiale, la santé est devenue le fondement de la citoyenneté en s’inscrivant dans le corps de la nation à travers la mise en place des systèmes de santé publique ou le système du don du sang. Un système que le scandale du sang contaminé a effrité, en France comme au Canada dans les années 80.
Le modèle du don a été transposé aux ovules. Mais dans les faits, il n’y a pas de don d’ovules sans rémunération, sauf en France et au Canada où les banques sont vides. C’est une technologie invasive qui a des effets importants sur la santé, malgré la banalisation de l’in vitro, la stimulation ovarienne, la mise en production du corps… Ce sont des traitements pénibles. Pour donner, il faut qu’il y ait de l’argent en retour. Des femmes, dans le besoin, vendent leurs ovules, avec des effets catastrophiques pour leur santé, souvent. Même si c’est un échange financier, on le camoufle dans la rhétorique du don : le don de vie.
Le don vous semble donc un faux-semblant ?
Cette rhétorique du don de sang est à la base des Etats-nations. Or, j’insiste, le don camoufle aujourd’hui des logiques d’appropriation. On parle de compensation financière aux Etats-Unis, pour masquer la réalité d’une relation marchande. Les défenseurs des mères porteuses parlent du don de vie ; les femmes seraient censées se valoriser à travers ce don.
Pour moi, il faut questionner ce don qui est plus proche d’un sacrifice. Dans une société très capitaliste, la valorisation du don des femmes est problématique. Les bio-banques qui se développent dans le monde symbolisent ce travestissement du don, sous couvert du consentement éclairé. Les gens donnent pour faire avancer la recherche, mais les mécanismes de recherche mis en place font en sorte que les retombées de ces recherches sont privatisées et reviennent dans le corps social sous forme d’une médecine privatisée, tellement chère qu’elle met en péril le système de santé publique. On naturalise le don des femmes aujourd’hui ; or, l’économie du don se nourrit du corps de la population et privatise les retombées.
Tous les éléments du corps humain, qui font l’objet d’un trafic marchand – les organes, le sperme, le sang, les cellules… doivent-ils être mis sur le même plan, d’un point de vue moral?
Avec les organes, on est aux limites de l’illicite. On est là dans une forme de “cannibalisme”, dans une forme d’appropriation de l’autre. Le don d’organes a donné lieu à une rhétorique de la pénurie qui a nourri ainsi le “tourisme médical”. Les femmes donnent par exemple leur rein, plus que les hommes. Il y a une survalorisation du don des femmes dans une société qui proclame l’autonomie.
Je ne me situe pas sur un plan moral s’agissant des mères lesbiennes désirant un enfant. Mais le sperme n’est pas l’équivalent biologique de l’ovule ; il y en a un qu’on doit récolter, c’est une ressource renouvelable ; l’autre est une ressource rare, puisque le nombre d’ovocytes est limité à la naissance. Donner du sperme ou des ovules, ce n’est pas pareil ; cela n’a pas les mêmes répercussions ; il y a une intrusion dans le corps qui n’est pas du même ordre.
Comment définissez-vous votre approche sociologique dans le cadre de ces questions complexes, où les positions morales et éthiques s’opposent souvent violemment?
Ma perspective est celle d’un féminisme matérialiste, qui consiste à prendre au sérieux la matière du corps. L’un des problèmes des “gender studies” est selon moi d’avoir oublié la matérialité des corps. Faire croire à un équivalent du masculin et du féminin nous fait oublier que dans les faits, un ovule, ce n’est pas du sperme. L’enjeu de la bioéconomie, c’est précisément la valeur de ces produits reproductifs.
Vous parlez d’un renversement entre le “zoe” et le “bios”; c’est-à-dire?
Selon la thèse du philosophe Giorgio Agamben, il y a une distinction entre la vie nue, purement biologique, zoe, et bios, la vie sociale, politique. Dans l’époque contemporaine, il y a ce renversement car les processus biologiques deviennent la valeur politique. Le projet du politique devient le projet du bios, du prolongement de la vie. L’individu investit maintenant dans son capital biologique, porté par une vision “biologisante” du rapport à soi. C’est cette distinction que je fais entre le corps-objet et le corps-sujet.
L’idée du post-humain, l’idée de faire de son corps un projet de vie se sont imposées : plus on subjectivise le corps, plus on l’objectivise à travers ses différents produits. On reprend les mêmes logiques d’exploitation que l’industrie manufacturière.
C’est pire encore car on s’appuie sur des logiques de domination des femmes.
Vous parlez même d’un “cannibalisme technoscientifique”.
Oui, dans le sens où le corps des plus pauvres nourrit le corps des plus riches. Le corps des femmes les plus jeunes et pauvres nourrit le corps des femmes ménopausées. La médecine régénératrice vise à contourner la pénurie d’organes à partir de traitements à base de cellules. La cellule ne sert plus exclusivement d’expérimentation : elle devient un produit thérapeutique. Avec les cellules souches embryonnaires, issues de l’industrie de la procréation in vitro, on est dans une économie de la promesse, de spéculation.
L’idée de régénérer le corps est née avec l’annonce de la Banque mondiale d’un rapport sur le lien entre la décroissance et le vieillissement de la population. On a alors investi dans cette médecine régénératrice, avec cette idée de vaincre le vieillissement en tant que tel. Les logiques de marché sont liées à des politiques gouvernementales. On investit donc publiquement dans une médecine qui ne concerne que les riches.
Même en France ?
Il n’y a pas d’exception française sur ce point. Certes, il y a en France une bioéthique développée, mais les biobanques et le modèle de recherche et la médecine régénératrice se développent tout autant, c’est le même modèle que dans les pays anglo-saxons. On observe la même logique de privatisation ; on présuppose que les prélèvements sont opérés pour le corps de la nation ; or, ce n’est pas le cas ; le modèle du don, très politique, n’est qu’apparent. On est passé d’un don de corps à corps, comme dans le cas de la greffe d’organes, au corps pour la recherche, comme si c’était la même logique, comme si le corps politique faisait corps avec la recherche biomédicale. Je ne veux pas critiquer la recherche en tant que telle, mais discuter de la place qu’a prise la médecine dans nos vies. La bioéconomie, c’est le stade ultime du capitalisme ; on est dans la promesse d’une régénération infinie des processus vitaux.
Où placez-vous l’éthique dans votre travail ? L’argument de la marchandisation ne vous semble-t-il pas parfois détourné par tous ceux qui, au nom de normes morales conservatrices contestent, le droit pour ceux qui le désirent à la procréation médicale assistée ou à la gestation pour autrui ?
Il n’y a pas, selon moi, d’ambiguïté, on est vraiment dans une marchandisation au sens de mise en marché. Là où il y a un glissement possible, c’est quand le débat dérive vers un point de vue moral ou religieux. Mais mon point de vue est celui d’une sociologue attentive aux inégalités que cela engendre. La distinction faite entre conservateurs de droite et libéraux de gauche me semble erronée. Pour moi, être de gauche, ce n’est pas militer pour le in vitro, qui reste une industrie. C’est du libéralisme pur. Ceux qui manifestent pour le droit à la PMA ne questionnent pas la pression faite sur les femmes, le modèle de la maternité…
L’accès aux nouvelles technologies, c’est réclamer l’accès à d’autres corps. Qu’on le veuille ou non, cela repose sur un marché. Est-ce conservateur de rappeler qu’il existe du masculin et du féminin ? Les mères porteuses, c’est une pratique d’exploitation. C’est du même ordre que le travail des enfants en Chine. Les mères porteuses sont toujours des femmes dominées, pauvres, qui le font toujours en échange d’argent. Le don de soi se rapproche d’un sacrifice.
Ma perspective, c’est de réfléchir au maintien des systèmes de santé publique, à la réduction des inégalités. Et surtout, je pense que les corps sont reliés les uns aux autres. Il y a un corps social, il faut réfléchir à une nouvelle politique de la vie et penser le corps social dans sa finitude.
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Céline Lafontaine, Le corps-marché. La marchandisation de la vie humaine à l’ère de la bioéconomie (Seuil, 288 p, 21,50 €)
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Alors qu'une vague dite « souverainiste » s'apprêterait à déferler lors des élections Européennes de dimanche prochain, les défenseurs d'une Europe unie semblent avoir du mal à se faire entendre tant l'idée Européenne est actuellement incarnée par la Commission de Bruxelles ,constituée de membres nommés par les gouvernements souverains des Etats d'Europe , et par une alliance économique et politique inféodée aux intérêts américains et aux marchés économiques mondiaux.
Pourtant, cette construction européenne possède une légitimité notamment au regard de l'histoire de sa civilisation pluri-millénaire. Celle-ci a vu en permanence les peuples d'Europe s'unir, partager, inventer, construire ensemble, découvrir le monde, sans empêcher toutefois les guerres fratricides et les conflits de pouvoir. Ainsi, le siècle de 1914 aura connu deux guerres civiles qui ont anéanti des millions d'Européens, dont une bonne partie de l'élite du début du siècle dernier. Il aura pourtant été à la fois le siècle du grand suicide des peuples Européens par la guerre et celui porteur d'une volonté d'apaisement et de construction d'un ensemble politique et économique cohérent, enraciné, fort. C'est contre cela que se sont opposés les gouvernements français, anglais et allemands, pourtant censés être les moteurs de l'Europe et cela depuis des décennies. C'est le fruit de leur asservissement économique sans conditions aux USA depuis la fin de la deuxième guerre mondiale.
Ils s'y sont opposés en fabriquant des institutions technocratiques, sans légitimité populaire , mais surtout en effaçant toute trace de leur passé commun, leurs traditions, leur civilisation, leurs religions ce qui devrait pourtant constituer la base de l'Union des Européens.
Ils s'y sont opposés en élargissant sans cesse un espace considéré comme uniquement économique et en affichant, depuis plusieurs décennies, la volonté de faire entrer la Turquie, c'est à dire en réalité l'empire Ottoman, ennemi historique de la civilisation européenne, dans cet ensemble « sans âme ».
Ils s'y sont opposés en laissant l'Amérique mener plusieurs guerres et même en y collaborant sur le sol Européen, comme en Serbie, au Kosovo, mais aussi des guerres d'influence, comme en Ukraine, au détriment de la Russie.
Ils s'y sont opposés en ouvrant grand les frontières de l'Europe, en favorisant l'immigration massive venue prioritairement de l'Afrique ou du Maghreb pour la France, de Turquie pour l'Allemagne et d'Asie pour l'Angleterre. Une immigration qui, petit à petit, est apparue aux peuples d'Europe comme la volonté d'une minorité de les remplacer purement et simplement par d'autres populations. Il est ainsi devenu courant de Birmingham à Bruxelles en passant par certains quartiers parisiens ou berlinois, que les Européens de souche soient minoritaires.
Ils s'y sont opposés car, au final, ces dirigeants des pays européens n'étaient que des souverainistes défendant leurs intérêts économiques propres et ceux d'une petite oligarchie dominante aujourd'hui. Mme Le Pen, M. Mélenchon ou M. De Villiers, comme M. Farage au Royaume-Uni, ne sont en fait que leurs enfants.
Des enfants contestataires certes : mais que défendent-ils au juste ?
La souveraineté de leur petite Nation en tant qu'espace géographique et entité historique face à l'union nécessaire des peuples Européens en vue de constituer une Europe souveraine et puissante. Celle-la même qu'ils refusent aux petites patries qui constituent la France ou l'Angleterre, comme en témoigne la volonté de Madame Le Pen de supprimer les régions, de ne pas reconnaître les langues régionales ou celle de M. Farage d'appeler à voter contre l'indépendance de l'Ecosse.
Ces « souverainistes » pour lesquels de nombreux européens s'apprêtent à voter et qui disent être le dernier rempart de leur peuple ( contre qui ? contre quoi ? ) sont en réalité le couteau qui pourrait provoquer le suicide de tout un continent. Un suicide pour lequel, néanmoins, les principaux responsables se trouvent au sein de la Commission de Bruxelles et dans les milieux qui ont construit cette Europe technocratique.
Ce que veut M. Farage aujourd'hui ? Empêcher les immigrés d'Europe de l'Est de se rendre en Angleterre, leur enlever tous droits sociaux, les « mettre à la mer ». Mais où était ce Monsieur à l'époque où toute l'Angleterre s'indignait contre les propos d'Enoch Powell, qui avait prédit « l'invasion du pays » par les peuples du Tiers-Monde ? Où était M. Farage lorsque des pans entiers de la Grande-Bretagne sont tombés sous la coupe islamique et asiatique ? Il ne parlait pas. Il se taisait. Et aujourd'hui, c'est une pakistanaise responsable des jeunes de son parti, l'UKIP, qui demanderait aux citoyens anglais d'aller voter pour renvoyer « chez eux » des Européens de l'Est.
Tout comme aujourd'hui, des dirigeants du Front National, vont prôner une « tolérance zéro » envers les Roms et une restriction de l'immigration venant de l'Europe de l'Est. C'est également le parti de Marine Le Pen qui s'accroche aux DOM-TOM français, derniers vestiges d'un colonialisme dont toute l'Europe paye aujourd'hui les conséquences, et qui dans le même temps refuse qu'un Grec ou qu'un Allemand participe aux décisions collectives de l'Union des Européens.
Lorsque Jean-Luc Mélenchon, leader du Front de gauche et souverainiste jacobin lui aussi, déclare que les Français sont plus proches culturellement de la Méditerranée, du Maghreb et de l'Afrique que de l'Estonie ou de l'Ukraine et qu'ils ont un avenir commun, il ne dit pas autre chose que ces souverainistes « de droite », nostalgiques d'une époque révolue, accrochés à leurs dogmes ( et notamment celui de la France universelle ou celui de l'Angleterre conquérante ) et aveugles aux grands bouleversements, notamment démographique, de l'histoire à venir.
Quelles conséquences, quel impact sur la vie des Européens auraient une victoire ou une percée des souverainistes aux élections ? Le taux de chômage massif diminuera t-il parce que Madame Le Pen et M. Farage vont s'asseoir un peu plus souvent et avec un plus grand nombre de députés au Parlement européen ? Les banques cesseront-elles de prêter à intérêt à des Etats qui assurent pourtant leur survie ? Les millions d'étrangers extra-européens, qui souhaitent pénétrer en Europe dans ce qu'ils croient être un Eldorado, y renonceront t-ils spontanément ? Les mosquées qui fleurissent dans toute l'Europe fermeront t-elles leurs portes ? Les campagnes se repeupleront-elles par miracle ?
Non bien entendu. Car le Parlement européen ne possède aucun pouvoir mais surtout parce que ces souverainistes n'entendent aucunement renverser les élites qu'elles jugent pourtant à raison illégitimes.
Ces mêmes souverainistes n'entendent pas non plus inverser le processus migratoire qui conduit au grand remplacement en cours en Europe, puisque et Mme Le Pen et M. Farage sont des partisans acharnés de l'assimilation et d'une société dans laquelle le drapeau National est plus important que l'identité régionale, ethnique, religieuse ou culturelle.
Penser le contraire, croire dans une sortie de l'Europe qui briserait irrémédiablement l'avenir commun des peuples qui la constituent, c'est se mentir à soi-même, c'est accepter simplement et fatalement qu'après la chute de l'Empire Romain, après les guerres fratricides du 20ème siècle, l'Europe et les Européens en finissent définitivement avec leur histoire et leur civilisation dans un magma à côté duquel la guerre des Balkans ressemblerait au paradis sur terre.
Changer l'Europe telle qu'elle est aujourd'hui, cela va de soi. Mais pour cela, encore faut t-il aimer les peuples qui la constituent et épouser l'idée d'une Europe-puissance.
« Quand les barbares étaient aux portes de l'Empire, les Romains discutaient du sexe des anges ».
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par Guillaume Faye
Ex: http://www.gfaye.com
La position exprimée ici est différente de celle des anti-européistes (style FN ou UPR) ou de celle des fédéralistes qui sont trop entachées d’idéologie. On connaît les énormes inconvénients de l’UE : bureaucratie, Commission qui outrepasse ses droits, ”machin” constitutionnel illisible, déficit de démocratie, usine à gaz institutionnelle, impuissance à défendre l’intérêt des peuples, etc.
Pourtant l’UE a procuré nombre d’avantages dont ne parle jamais parce qu’ils sont intégrés dans le quotidien, notamment l’accroissement des échanges intereuropéens et la régulation bancaire. Affirmer, comme le fait le FN, que la ”crise” débutée en 2008 a été provoquée par la politique de l’UE, n’est pas sérieux. Elle a eu comme cause principale le système financier américain spéculatif, virtuel et dérégulé. Sans oublier l’endettement irresponsable de certains États.
Sortir de l’euro pour la France ? Pas très malin…D’abord, cela prendrait beaucoup de temps et pourrait provoquer un choc international de récession incontrôlable. Les USA et la Chine seraient d’ailleurs ravis d’un retour aux monnaies nationales en Europe, afin de rétablir le dollar et d’établir le yuan comme seules monnaies de transaction planétaire.
L’euro est trop cher et nuit aux exportations ? Pas si simple…. La France est déficitaire dans ses exportations/ importations même vis-à-vis des pays de la zone euro, qui sont largement majoritaires dans nos échanges extérieurs ! Et les pays de l’Eurozone (pas seulement l’Allemagne !) sont excédentaires dans leur balance commerciale avec le reste du monde. Donc le problème n’est pas l’euro surévalué – ne rejetons pas toujours la responsabilité sur les autres – mais la politique économique de la France, anti-compétitive : fiscalisme écrasant, découragement des investisseurs, charges sociales excessives, rigidité du marché du travail, marges des entreprises trop faibles pour assurer R&D et innovation, etc. Bref, le socialisme, générateur de chômage et de paupérisation, pratiqué par la droite comme par la gauche, est responsable du déclassement économique français, et non pas l’euro ou l’ ” austérité ” imposée par Bruxelles, comme le rabâchent les perroquets incompétents.
D’autre part, une sortie de l’euro et un retour aux monnaies nationales, en l’occurrence au franc, outre que le processus serait très difficile techniquement, auraient quatre inconvénients majeurs : 1) Baisse par dévalorisation, de 15% à 40% des retraites et des sommes épargnées placées en banque, pour tout le monde. 2) Doublement ou triplement des intérêts de la dette nationale et augmentation du principal d’au moins 10%, libellé en ”néofranc”. 3) Coût très important pour les PME du retour au Franc, administratif et comptable d’abord, en frais de change ensuite. 4) Explosion de l’inflation.
L’euro, en effet, garantit un faible niveau d’inflation et la stabilité des revenus d’épargne. Inconvénient : une monnaie unique pour des pays économiquement très différents, l’euro étant en fait l’”euro-mark”. En réalité, il ne fallait pas y entrer comme on l’a fait, pour des raisons politiques, mais il est très difficile d’en sortir, comme un chien dans le terrier d’une taupe. Alors que faire, pour changer de fond en comble l’UE, sans jeter le bébé avec l’eau du bain ?
J’ai longtemps cru qu’une Europe fédérale était possible, sur le modèle américain des États Unis d’Europe, voire sur la destruction des nations au profit des régions. Il faut savoir renoncer aux utopies en fonction de l’expérience. L’Europe historique n’a rien à voir avec la construction des USA. Voici (1) quelles pourraient être les bases d’une nouvelle Europe des Nations, beaucoup plus souple, pragmatique et concentrée sur l’essentiel que l’usine à gaz de l’actuelle UE, qui ne sait pas où elle va :
1) Suppression du Parlement européen, instance inutile, simulacre de démocratie.
2) L’Union européenne est dirigée par le Conseil de Gouvernement de l’Union qui comprend les chefs d’État et/ ou de gouvernement démocratiquement élus, qui décide à la majorité des 2/3. Il nomme les membres de la Commission européenne qui ne peut plus imposer aucune ”directive” de son initiative ni décider quoi que ce soit et se contente d’appliquer ses décisions.
3) Les compétences du CGU sont strictement limitées aux domaines suivants : a) la concurrence intérieure et le marché intérieur ; b) le commerce extérieur ; c) l’agriculture et la pêche ; d) l’industrie, les transports et les infrastructures ; e) la politique énergétique et l’environnement ; f) la politique fiscale et sociale ; g) la recherche, l’économie numérique et la coopération universitaire ; h) la politique monétaire des États ayant choisi l’euro et la réglementation bancaire. La politique étrangère, la politique d’immigration, les normes judiciaires et pénales, les questions ”sociétales” ne relèvent que des États.
4) Les décisions du CGU ne sont applicables dans les pays membres (transposables dans leurs lois et règlements) qu’après une approbation par chaque Parlement national. Les Parlements nationaux prévalent en tout domaine.
5) Suppression de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) et de la Cour européenne des Droits de l’homme (CEDH), ainsi que des postes de Président de l’UE et de délégué aux Affaires étrangères.
6) Tout État peut sortir des accords de Schengen et rétablir les contrôles de personnes aux frontières et les règles d’admission, y compris pour les personnes provenant de l’UE. De même, chaque État est totalement libre de définir ses règles d’acquisition de la nationalité et de régime social pour les étrangers.
7) La Banque centrale européenne (BCE) n’est plus indépendante. Elle applique la politique monétaire vis à vis de l’ euro définie par le CGU, limité aux États membres de l’Eurogroupe.
8) L’élaboration d’une politique étrangère commune comme d’une politique de défense indépendante s’étant révélée, par expérience, impossible, il est créé entre les États qui le veulent une Communauté européenne de Défense (CED) totalement indépendante de l’OTAN ; elle est dotée de moyens militaires classiques, à l’exclusion de la dissuasion nucléaire.
9) Vote unanime du CGU et de tous les Parlements nationaux pour l’adhésion d’un nouveau membre.
Dans cette perspective, quels seraient les objectifs principaux d’une nouvelle UE, d’une Europe des Nations ?
1) Assurer l’existence d’un marché intérieur de libre-échange de biens, de services et de capitaux – mais pas obligatoirement de travailleurs, sauf accords libres interétatiques – dans l’espace de la nouvelle UE.
2) Instituer une préférence économique européenne (”espace économique européen”), avec protectionnisme et contingentements aux frontières communes et obligation de réserver 60% des marchés publics aux entreprises européennes. (2)
3) Laisser libres les États souverains de négocier entre eux tous les autres modes de coopération et d’initiatives.
4) Développer une vision de l’Union européenne découplée de Washington (sans hostilité) mais cherchant une alliance privilégiée avec la Russie et se préservant de toute immigration extérieure invasive.
Ces propositions s’inscrivent dans une vision souple et pragmatique de l’Europe des Nations, très éloignée du système illisible de l’UE actuelle qui est l’otage de l’eurocratie, c’est-à-dire d’une oligarchie transnationale, composée de réseaux politiciens, médiatiques et technocratiques alliés. L’idée d’une Europe fédérale avec une trentaine d’États et autant de langues (3) appartient au domaine de l’utopie, comme le fut l’Union soviétique. L’idée européenne possède une portée historique exceptionnelle (4), mais elle été mal initiée et pervertie, comme une potion qui rend malade et ne guérit pas. Voilà pourquoi, il faut tout reprendre à zéro, sans démagogie, avec patience et détermination.
Notes:
(1) Cf. Mon Programme. Éd. du Lore.
(2) Comme cela a cours aux USA, en Chine, au Japon, etc.
(3) Sauf le basic English comme idiome commun
(4) Cf. mon ancien essai Nouveau discours à la Nation européenne, réédité.
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