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vendredi, 09 mai 2014

Des troubles préfabriqués au Venezuela selon le même modèle qu’en Ukraine

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Des troubles préfabriqués au Venezuela selon le même modèle qu’en Ukraine

Cependant les Etats de l’Amérique latine ferment les rangs face aux USA

Interview de Walter Suter, ancien ambassadeur suisse au Venezuela*

Ex: http://horizons-et-debats.ch

thk. Ces derniers temps, nos médias nous parlent régulièrement de l’opposition contre le gouvernement de Nicolás Maduro et contre sa politique au Venezuela. On lui reproche notamment son «incapacité en politique économique» ou ses «activités antidémocratiques». La presse occidentale reprend de telles formules de manière complaisante et justifie ainsi les protestations souvent violentes. Vu de l’extérieur, ses descriptions rappellent les récits de Kiev et du Maidan, dans lesquels l’opposition est seule à être entendue. Etant donné que ce qui est publié dans nos médias, ne correspond guère à la réalité, «Horizons et débats» a interrogé Walter Suter, ancien ambassadeur suisse au Venezuela, qui a, actuellement encore, de nombreux contacts étroits en Amérique latine.

Horizons et débats: Le monde semble être en agitation. Dans divers pays, il y a des troubles, qui semblent tous évoluer selon le même modèle, en Syrie ou actuellement en Ukraine, mais également en Amérique latine, au Venezuela. Quelle est votre analyse de la situation dans ce pays-ci?

Walter Suter: La situation actuelle au Venezuela est liée à la mort de Hugo Chávez. En octobre 2012, il avait été réélu à une grande majorité, mais il est décédé assez rapidement. Selon la Constitution, il fallait élire un nouveau président. Nicolás Maduro a gagné cette élection avec une très faible avance. L’opposition semble croire qu’on peut mettre sous pression le nouveau président, puisqu’il est, à leur vue, affaibli. Elle ne reconnaît donc pas le résultat du vote. Le conseil électoral, qui est en charge depuis plusieurs années et avait quelque mois auparavant confirmé le membre de l’opposition Henrique Capriles lors de l’élection du gouverneur, n’est soudainement plus fiable, bien que l’équipe soit toujours la même. C’est tout à fait irrationnel. Néanmoins cela a eu des conséquences fatales, puisque des jeunes partisans de Capriles sont descendus dans la rue. Il y eut en tout 12 morts, tous des partisans de Maduro, c’est-à-dire du gouvernement bolivarien. Nos médias ne nous ont pas présenté ces information de cette manière. Cela avait déclenché une véritable crise que le gouvernement a certes pu reprendre en main, mais elle n’était pas encore terminée.

Pourquoi pas?

L’opposition attendait la prochaine possibilité, afin de mettre sous pression une fois de plus le président prétendument affaibli. L’objectif déclaré est sa destitution. Ce n’est rien de nouveau. L’objectif de l’opposition s’est toujours limité à dire: dehors Chávez, dehors Maduro. Il n’existe aucun programme politique concret.

Cela n’est pas un déroulement démocratique. Après la fin du mandat de Maduro, il y aura des élections régulières. Cela veut dire, que Capriles aurait tout légalement la possibilité démocratique, de gagner les élections et de reprendre les fonctions gouvernementales.

… cela va plus loin encore. La Constitution du Venezuela offre la possibilité, après l’expiration de la moitié du mandat de tous les fonctionnaires élus, de récolter des signatures pour un référendum de destitution. Cela est déjà possible après 3 ans et pas seulement après 6 ans, lors de la prochaine élection. Si l’opposition récolte les signatures nécessaires, il est donc possible de demander de nouvelles élections après 3 ans.


Il existe encore une autre variante d’un changement de pouvoir. Fin 2015, les élections parlementaires seront à l’ordre du jour. Si l’opposition s’appuie sur un programme électoral alternatif raisonnable, elle aura peut-être l’opportunité de gagner ces élections. Cette voie est ouverte. Elle doit s’y préparer et si elle gagne, elle va probablement faire partie dans le gouvernement en «cohabitation» avec le président. Le Venezuela est un Etat de droit très bien organisé et qui fonctionne. Le résultat des élections est toujours fiable, ce qui lui est attesté au niveau international. Si l’opposition gagne les élections, le Conseil électoral qui fonctionne indépendamment du pouvoir étatique, mais également la Cour suprême et le président d’Etat respecteront le résultat et ne contesteront pas sa légitimité.

Selon votre récit, tous les éléments démocratiques sont en place. On pourrait arriver à un nouveau gouvernement de manière absolument légale.

L’opposition contre le gouvernement Chávez existe depuis 15 ans. Elle a commencé dès son élection. La nouvelle Constitution, la Constitution bolivarienne, son Etat de droit social accompagné d’éléments de démocratie directe, a été combattu dès le début. Ceux qui avaient auparavant gouverné le pays pendant 40 années n’ont pas accepté la Constitution. C’était un système à deux partis, on se relayait constamment, comme aux Etats-Unis et on se répartissait le gâteau. 20 à 25% de la population en profitaient et le reste en était exclu. Alors ils avaient visiblement de la peine à céder leurs privilèges, qu’ils considéraient comme légitimes, tel le fait de pouvoir impunément ne pas payer ses impôts, etc. La cupidité était si grande, qu’ils étaient persuadés que tout leur appartenait et que Chávez le leur avait volé. La Constitution avait un fort aspect de redistribution. Les exclus devaient aussi pouvoir profiter un peu des richesses du pays et participer à la formation de la volonté politique. En ce temps-là, cela n’a pas été accepté par les puissants. C’était la raison pour le coup d’Etat contre Chávez de 2002 et la grève de pétrole qui le suivit provoquant des pertes de 10 à 15 milliards de dollars pour le pays. Cela a constitué une hypothèque lourde pour le jeune gouvernement. Les possibilités démocratiques n’ont jamais été acceptées, même si les élections en soi sont quelque chose de bourgeois. La résistance au delà de la légitimation démocratique se poursuit, comme les évènements récents le montrent.

N’a-t-on pas fait usage du référendum de destitution, il y a quelques années?

Oui, lorsque les deux actions anticonstitutionnelles mentionnées n’ont pas abouti, l’opposition s’est souvenue de la possibilité du référendum de destitution (qu’ils avaient combattue auparavant) et en 2004, ils ont récolté les signatures nécessaires. Le référendum a tout juste abouti, mais ils ont perdu le vote qui s’en est suivi. Avec 60% des voix, la majorité du peuple a confirmé Chávez dans sa fonction. Mais l’opposition n’a pas voulu l’accepter et s’est retiré des élections parlementaires de 2005. Elle a donc quitté le Parlement. Jusqu’à ce moment-là, elle possédait 40% des sièges. Ce n’était pas une petite minorité. Lors de ces élections, elle aurait pu s’attendre à un nombre de sièges semblables. Quitter un espace politique, mine de rien, est irrationnel. Probablement, ils voulaient ainsi démontrer la prétendue illégalité du gouvernement. Pourtant se sont eux qui se sont retirés, et cela sous les yeux de deux missions d’observation électorale, c’est-à-dire de l’UE et de l’OEA. J’y avais participé. Face au président de la Mission d’observation électorale de l’UE, l’opposition a assuré qu’elle se présenterait à l’élection; trois jours plus tard ils se sont retirés. En réalité, ils ont menti à la Mission. Voilà l’attitude de ses personnes.

Quelles en étaient les conséquences?

Pendant 5 ans, ils n’étaient pas représentés dans l’espace politique et le parti gouvernemental pouvait réaliser son programme sans opposition. C’est l’arrière-plan. Lors des élections 2006, Chávez a de nouveau gagné les élections présidentielles. En 2012, Capriles s’est présenté et a clairement perdu les élections. Puis, après la mort de Chávez, ils ont espéré pouvoir prendre la barre, mais ils se sont trompés. C’est pourquoi la colère de l’opposition est si forte, parce qu’elle n’a pas percé dans le domaine de la politique électorale. Elle a continué à dénigrer le gouvernement. Cela est exact que la situation économique s’est réellement détériorée, que l’inflation et la pénurie de marchandises dominent, dues, au moins partiellement, au comportement de l’opposition. Mais il y a naturellement aussi les erreurs faites par le gouvernement, celles que l’opposition lui a toujours reprochées.

N’aurait-elle pas eu d’autres possibilités pour reprendre le pouvoir?

En décembre 2013, elle a annoncé avec pompe que les élections municipales seraient un plébiscite contre le président. Cela n’a pas réussi. Le parti gouvernemental a préservé une avance de 10% en moyenne. Dans les élections communales elle détient plus de 70% des maires et des conseillers communaux. Les élections parlementaires dans deux ans seront la prochaine opportunité légale pour l’opposition d’inverser la donne. Cela laisse au parti gouvernemental un peu de temps pour se consolider et améliorer la situation économique et sécuritaire difficile. Suite à cela, il serait encore plus difficile pour l’opposition de gagner les élections parlementaires. C’est pourquoi ils vont continuer de perturber le développement politique et économique au Venezuela. C’est ce qu’ils tentent de faire depuis belle lurette, mais jusqu’à présent, ils n’ont pas atteint leurs buts.

Comment le gouvernement a-t-il réagi à ces activités?

Jusqu’à présent, le gouvernement est resté très discret. Il y a quelques semaines cependant, il a décidé que les barricades devaient disparaître. Etant donné le fait que certains maires de l’opposition n’ont pas obtempéré, on est intervenu pour évacuer ces barrages routiers qui entravaient sérieusement la vie publique. Et maintenant c’est le calme. Le gouvernement est légitime, il a été élu par la majorité du peuple et ils ne se laissent pas provoquer par la minorité. Tout cela n’a pas déstabilisé le gouvernement en exercice. Au contraire, ils ont réussi de venir à bout de ces attaques. Ce qui est certain c’est que l’opposition avait le soutien des Etats-Unis. Les médias ont rapporté dans le monde entier des cas de violations des droits de l’homme: en réalité, il est prouvé que la majorité des 35 morts constatés au cours des démonstrations d’une durée de cinq semaines, étaient des partisans du gouvernement.

N’y a-t-il pas eu des snipers en action?

Oui, de soi-disant mercenaires qui avaient l’ordre de tuer. Ils tirent sciemment d’abord sur l’opposition puis sur les forces de sécurité pour échauffer la situation. On a déjà vécu cela en 2002. Mais en ce temps-là, ils n’ont pas non plus eu de succès.

La population semble être du côté du gouvernement?

Lors des 19 élections et votations écoulées, le parti gouvernemental a gagné 18 fois. Ce sont des chiffres impressionnants. Les réformes sociales, la participation des exclus, l’introduction d’éléments de démocratie directe – les habitants peuvent participer et décider dans les communes et dans les quartiers – la population sait à qui elle le doit. Cette révolution culturelle remet en question 500 ans de verticalité et d’autoritarisme suite à la participation directe des gens. L’importance de cet événement pour les populations est souvent sous-estimé dans nos pays occidentaux. Aujourd’hui, cela a déjà fait des racines. Malgré les campagnes médiatiques contre lui, l’engagement de Chávez en faveur de l’intégration du Venezuela au sein de l’Amérique latine déploie maintenant ses effets.

Comment faut-il concrètement se représenter cette intégration?

Le Venezuela a le soutien de la région, notamment de l’Alliance bolivarienne pour les Amériques (ALBA) [cf. encadré], mais également de l’Union des nations sud-américaines (UNASUR) qui comprend tous les Etats d’Amérique du Sud, incluant des Etats positionnés différemment au niveau idéologique. S’y ajoute encore la Communauté d’Etats latino-américains et caraïbes (CELAC) [cf. encadré] qui est encore plus vaste. Mais la plus importante est l’UNASUR parce qu’elle a les structures les plus développées.

Comment a réagi l’UNASUR?

Aussitôt que de tels mouvements d’opposition ont surgi – nous les avons eu en Bolivie, en Equateur et maintenant de nouveau au Venezuela après l’élection de Maduro – elle a resserré ses rangs et cela au-delà des frontières étatiques et idéologiques. Elle soutient les gouvernements démocratiquement légitimés et condamne les émeutes violentes. Ce soutien international a été très important, avant tout en tant que contrepoids contre le ténor dans la plupart des médias, notamment des médias privés de droite d’Amérique latine. Les gouvernements d’Amérique latine, même sans être socialistes, savent qu’à long terme, il est important de stabiliser la région, notamment comme zone de paix; des émeutes illégitimes et violentes n’y ont pas leur place. Cela signifie un soutien important pour le gouvernement. Une commission des ministres de l’Extérieur de tous les Etats de l’UNASUR est invitée à rencontrer prochainement le gouvernement vénézuélien. L’Organisation des Etats américains (OEA) voulait également une telle rencontre, cependant sans auparavant consulter le gouvernement. L’ UNASUR s’est d’abord mis en contact avec Caracas et a annoncé qu’elle désirait envoyer quelqu’un.

Quel rôle joue le Panama, qui a soudainement posé des exigences envers le Venezuela?

Etant donné que les Etats-Unis et le Canada voulaient rester à l’arrière-plan, ils ont envoyé ce petit pays, totalement dépendant des USA. Le Panama a exigé l’instauration d’une commission contre les violations des droits humains.

Comment le Venezuela a-t-il réagi?

Le gouvernement Maduro leur a transmis que personne ne devait venir sans avoir été invité. Ils ont refusé cette proposition et ont interrompu les relations diplomatiques avec le Panama. Puis, il y eut au sein de l’OAS une votation concernant cette proposition: des 32 Etats membres, 29 l’ont refusée. C’était une défaite claire pour les Etats-Unis. Ainsi on a soutenu le gouvernement de Caracas. Ce soutien régional et interétatique a énormément renforcé le gouvernement. Ces pays le font parce qu’ils savent que le Venezuela a un gouvernement légitimé démocratiquement et que dans leur pays ils risquent des démarches semblables.

La CELAC a déclaré l’Amérique latine zone de paix. Est-ce que cela a un rapport?

Oui, lors de son dernier sommet la CELAC a décidé de déclarer explicitement sa région zone de paix et de ne plus tolérer de telles émeutes. Ce n’est pas dans l’intérêt d’une coexistence et d’un développement pacifiques. Tout le monde le sait, également ceux qui sont plutôt à droite qu’à gauche. Grace au soutien gouvernemental par une réelle majorité des citoyens et par les pays de la région, l’ultra-droite radicale du Venezuela et les instigateurs de Washington ont du pour le moment interrompre leurs activités. Cependant, on ne peut pas s’attendre à ce que les Etats-Unis abandonnent leur plans. Ils ont toujours un grand intérêt pour le Venezuela, car le pays a les plus grandes réserves certifiées de pétrole du monde entier. C’est donc une région hautement intéressante pour les Etats-Unis.

D’autant plus que les USA se retirent du Proche-Orient. Pourrait-il y avoir un lien?

… oui, les Etats-Unis veulent jouer un rôle au niveau mondial et jouer de leur influence partout, en Europe, en Europe de l’Est, en Asie. Ils le font tout spécialement là, où leurs intérêts sont les plus grands. C’est de cette idée-là qu’il faut partir et il est clair que le gouvernement de Caracas le voit également ainsi.

Quelle est la position des Etats membres de l’ALBA, de l’UNASUR et de la CELAC?

En Amérique latine, la situation est très claire. Il s’agit de créer une zone de paix. L’intégration se base sur la souveraineté de chaque Etat-nation et sur une coopération solidaire et complémentaire. Voilà l’idée fondamentale de l’ALBA et de l’UNASUR: nous nous soutenons où nous pouvons, mais toujours librement, sur la base d’une souveraineté nationale claire. Au sein de l’UNASUR il y a un conseil de défense, mais les forces armées des divers pays restent autonomes tout en préconisant la coopération. On s’est mis d’accord que le devoir des Etats et des gouvernements est de sauvegarder la paix. C’est une organisation de défense mais sans engagements coordonnés et contingents de troupes. Il n’y a pas de commandement suprême. C’est un Conseil de défense; il est avant tout politique et traite de questions de défense. Il y a des rencontres régulières et des présidences alternantes, changeant tous les six mois. Ces organisations – d’abord l’ALBA avec un nombre de pays assez restreint, ensuite l’UNASUR déjà plus élargie, puis la CELAC avec encore davantage de pays – représentent trois projets d’intégration dont l’initiative revient à Hugo Chávez. Lorsqu’il les a lancés, j’étais ambassadeur à Caracas. L’objectif de ces regroupements n’est pas la domination sur d’autres pays mais l’exacte contraire: égalité en droits, solidarité et complémentarité, car tous les pays ont une économie nationale différente avec laquelle ils veulent coopérer de façon complémentaire. On réalise aujourd’hui déjà que, même s’ils sont toujours sous pression par le Nord, ces pays ont résisté à l’épreuve du feu. Même si en Occident, on a de la peine à reconnaître ce fait, c’est la réalité.

Maduro a expulsé des diplomates états-uniens. Quelles en étaient les raisons?

Le reproche était, qu’on aurait surpris des membres de l’ambassade qui avaient des contacts réguliers avec des meneurs de l’opposition, responsables d’altercations violentes. Il est bien connu que les ONG qui prétendent promouvoir la démocratie s’immiscent dans de telles activités, dirigés par le National Endowment for Democracy. Ainsi, à l’aide de la CIA, on mobilise les moyens financiers utilisés en faveur de groupes qui n’ont d’autres buts que de miner l’autorité de l’Etat. On les a surpris lors de telles activités et c’est pour cela qu’ils ont été expulsés. Ces personnes sont nommément connues, on a pu leur reprocher les faits.

Il y a quelques semaines a eu lieu à Genève une réunion de l’Union interparlementaire (UIP), à laquelle appartient aussi le Venezuela. Quelle est leur position concernant la situation au Venezuela?

Au sein de l’UIP, il existe différents groupes, dont le GRULAC qui regroupe les 33 Etats d’Amérique latine et des Caraïbes. Ces Etats ont élaboré une résolution, dans laquelle ils soutiennent entièrement le gouvernement du Venezuela et condamnent les violences de l’opposition. Ce projet a été présenté au plénum de l’UIP. Ainsi, le GRULAC a entrepris un acte très important. Là aussi, on voit que le Venezuela est entièrement intégré dans la fédération des Etats d’Amérique latine.
Cette nouvelle intégration renforcée des divers Etats au sein de l’Amérique latine et le soutien mutuel des gouvernements empêcheront que de telles tentatives de coup d’Etats se multiplient.

Monsieur Suter, merci beaucoup de cette interview.

(Interview réalisée par Thomas Kaiser)

*    Walter Suter est entré au service du Département fédéral des Affaires étrangères en 1964. Pendant sa longue carrière diplomatique, il a été actif dans un grand nombre de pays, avant tout en Amérique latine. Le Venezuela était le pays dans lequel il a représenté la Suisse jusqu’à sa retraite en 2007. Walter Suter est membre du parti socialiste suisse.

ALBA

thk. L’ALBA est une alliance politique et économique de neuf pays d’Amérique latine et des Caraïbes. Ce regroupement s’appelle en espagnol: Alianza Bolivariana para los Pueblos de Nuestra América – Tratado de Comercio de los Pueblos, ALBA-TCP. L’alliance représente une alternative au commerce de libre-échange de l’ensemble des régions américaines planifié par les Etats-Unis. Les pays membres sont Cuba, la Bolivie, l’Equateur, le Nicaragua, le Venezuela, Sainte-Lucie, la République dominicaine, Antigua-et-Barbuda, Saint-Vincent et les Grenadines. D’autres pays de la région ont le statut d’observateur.

CELAC

La CELAC est un regroupement de tous les Etats américains et des Caraïbes, à l’exception des Etats-Unis et du Canada. Il s’agit d’une alternative à l’Organisation des Etats américains (OEA) créée par les Etats-Unis en 1948 qui, à l’époque, visait à empêcher l’expansion de l’influence soviétique en Amérique centrale et en Amérique du Sud. Récemment, tous les Etats membres de la CELAC ont déclaré leur région zone de paix (cf. Horizons et débats no 4 du 17 février 2014).

ws. En septembre de l’année dernière, on a créé en Suisse un groupe parlementaire «Solidarité avec l’alliance ALBA» (cf. encadré concernant l’ALBA). Ces 33 personnes inscrites ont un intérêt particulier à collaborer avec les pays d’Amérique latine et des Caraïbes et sont d’avis que les activités de ces Etats forment un projet somme tout fort intéressant.  Ils ont adopté une déclaration de soutien à l’attention des gouvernements – contre l’usage de la force. Cela est important pour le gouvernement du Venezuela.
Il est également important de faire connaître l’existence de ce groupe de parlementaires suisses. Il s’agit d’une première action concrète de ce groupe en faveur de Etats membres de l’ALBA pour exprimer leur solidarité avec les gouvernements et les populations. L’ALBA est un projet socialiste qui a pu empêcher la mise en place par les Etats-Unis d’une zone de libre-échange en Amérique latine.

jeudi, 08 mai 2014

A US & Filipino Front Vs. China

Author: Ulson Gunnar

A US & Filipino Front Vs. China

Flag-Pins-Philippines-USA.jpgThe reversal of longstanding policy preventing the US from using Filipino territory for military bases signifies and escalation in tensions between the United States and China, as well as exposes the true nature of the US “pivot” toward Asia. 

The Guardian in its article, “Philippines agrees to 10-year pact allowing US military presence,” states that, “the United States and the Philippines have reached a 10-year pact that would allow a larger US military presence in this south-east Asian nation as it grapples with increasingly tense territorial disputes with China, White House officials said on Sunday.” The article would go on to claim that the move seeks to “deter China’s increasingly assertive stance in disputed territories” but that it could “encourage China to intensify its massive military buildup.”  

For many geopolitical analysts, the move comes as no surprise. The “pivot” toward Asia, while promoted as America’s attempt to reengage in the region diplomatically, was in fact nothing more than an attempt for the US to reassert itself as a hegemonic power against a rising China. The encirclement of China with a bloc of pro-Western Southeast Asian regimes has been the cornerstone of US policy in Asia for decades. 
 
Containing China: America’s Ongoing Project 

As early as 1997, US policy makers were articulating a means of containing China’s rise. One such policy maker, Robert Kagan, stated in his 1997 op-ed, “What China Knows That We Don’t: The Case for a New Strategy of Containment,” that, “the choice we face is not between containment and engagement, but between an ineffective, unconscious, and therefore dangerous containment — which is what we have now — and a conscious and consistent containment that effectively deters and ultimately does change China.”
 
Kagan and other US policy makers’ desire to “change China,” includes the political reordering of the country within through covert subversion and the fueling of violent separate movements along its peripheries, as well as the military encirclement of China abroad. The recent pact between the Philippines and the US, giving American military might a new foothold in the Pacific, represents one of many attempts to encircle China. 
 
To understand this encirclement deeper, one must read through the 2006 US Army War College Strategic Studies Institute’s report titled, “String of Pearls: Meeting the Challenge of China’s Rising Power Across the Asian Littoral.” The 36 page report details the geopolitical and strategic background within which this latest pact between the Philippines and the US was signed.
 

The report states specifically that, “the United States should expect countries like Pakistan, Myanmar, Cambodia, and Vietnam to welcome overtures from China. Even America’s staunchest regional allies—Japan, South Korea, Australia, and the Philippines, for example—increasingly find it in their self-interest to improve ties with China. The United States also should expect occasional expressions of reticence over U.S. military presence throughout the region. This will not necessarily indicate a diminished friendship with America; rather it is a symptom of the perception that a peaceful region does not require U.S. military presence.”  

 
The report continues by stating (emphasis added), “this perception is a fallacy, however, since security is illusory. The United States can accommodate military sensitivities with a less visible presence or reduced footprint, but America cannot afford to abandon its military commitments in Asia. In the event China chose to pursue a more aggressive course, by seeking hegemony along the “String of Pearls,” the challenge to the United States could not be ignored. In the interim, even as nations delicately balance their relationships with United States and China in pursuit of their own self-interest, America needs to keep her alliances in good stead while encouraging China’s further participation in the international system as a responsible stakeholder.”
 
The incremental creep of US military forces back into the Philippines after they withdrew decades ago, signifies America keeping “her alliances in good stead.” Of course, this “international system” or “order,” the report refers to was described by Robert Kagan in his 1997 piece as serving “the needs of the United States and its allies, which constructed it.” In other words, this “system” or “order” within which the US would like China to submit, is a euphemism for US hegemony. 
 
US-Philippines Military Pact is an Empty, Unnecessary Provocation 
 
While the US and the government in Manila will attempt to sell the recent military pact as a means of maintaining peace and stability throughout the region, it is in fact going to do precisely the opposite. It is an adversarial policy aimed at pressuring and provoking Beijing, and in particular to undermine the perceived strength of China both at home and across the region. 
 
While analysts believe China will increase its military budget to counter the move, Beijing will likely only do so to a point. The threat to China and its interests by these new US forces is negligible. The US has neither the resources nor the political will to wage any war, anywhere, let alone with a nuclear-armed China and its billion plus population. Should China expend a disproportionate amount of resources toward its military, it may do so at the expense of domestic socioeconomic development, and give the US an opportunity to sow the seeds of dissent across its population. Subversion, unlike an external military threat, is still a cause for concern in Beijing. 
 
For the Philippines, its population must ask the sitting government what benefit such a pact extends to their nation’s prosperity and future. Allowing the island nation to be used as a proxy belligerent in America’s quest for hegemony is done so at the expense of its political ties and future with an increasingly influential China, its budget that will be surely redirected from domestic develop and toward a military build-up, and all the consequences of hosting American troops that made it necessary to prohibit them years ago in the first place.  

Over the next 10 years, the US will be using the Philippines to provoke and harass Chinese ambitions in the Pacific. Within these 10 years, irrevocable damage may be done between the Philippines and China, between their cultures and economies. As the US has done elsewhere, when it has achieved its goals, it will discard Manila and any responsibility for what it has done. For the sake of slaking intentionally drummed up nationalist fervor across the Philippines today, the Filipino people may end up paying for years well into the future. 

Ulson Gunnar is a New York-based geopolitical analyst and writer especially for the online magazine “New Eastern Outlook

The Philanthropic Superpower

If a single word could sum up the goal of Barack Obama’s Asia tour, it would be “reassurance.”

Obama went to Tokyo to reassure Japan that, should China attempt to seize its Senkaku Islands, America will fight at her side.

He reassured Seoul of our commitment to defend South Korea.

He went to Manila to reassure the Filipinos, who threw our Navy out of Subic Bay at the end of the Cold War, that America will be there in any clash with Beijing in the South China Sea.

Yet, as Clyde Prestowitz writes in the Financial Times, while we are committed to go to war to defend all three countries if attacked, none of them is obligated to go to war if we are attacked.

What Tokyo, Seoul and Manila get out of their alliances with the United States is easy to see — the security of a superpower’s pledge to come and fight their wars for them.

But what do we get out of these commitments, other than an obligation to go to war with a nuclear-armed China or North Korea over shoals, rocks and borders on the other side of the world that have nothing to do with the peace or security of the United States?

Saudis, Turks and Israelis are angry because Obama backed down from his “red line” warning to Bashar Assad, when Syria’s army allegedly used chemical weapons.

They were all counting on the United States to attack their enemy, Syria, and we let them down. Now after the red line fiasco and the U.S. failure to stop Vladimir Putin from annexing Crimea, our allies want reassurances that we will not fail in our obligations again.

But if Assad’s alleged use of sarin or chlorine is a moral outrage, why did his neighbors not punish him themselves?

Why is this America’s duty? Why is Syria America’s war?

Historically, great powers and empires exact tribute, exploit colonies, and demand conscripts of their protectorates.

America is something new in the way of world powers. We not only provide the legions to protect “allies,” but provide the tribute in the form of foreign aid, IMF and World Bank loans, and bailout billions.

Moreover, America has thrown open her home market, largest in the world at $17 trillion, to Europe, Japan, Canada, Mexico, and even China, and invited them to come and capture it from our manufacturers.

In a quarter century, these trade partners have run up $10 trillion in trade surpluses at our expense, eviscerating our industrial base to where Detroit looks like Dresden in 1945.

But while we preach free trade our partners practice protectionism.

The Chinese undervalue their currency to keep imports low and exports high. We are too timid to confront them. The Europeans put value-added taxes on imports from the USA, and rebate the VAT on exports to the USA.

The Japanese, who look on trade as a form of warfare, killed our TV industry and now own huge slices of our auto market.

Last year, Tokyo ran a $60 billion trade surplus at our expense. After our trade deal with South Korea, Seoul’s trade surplus at our expense shot up 25 percent to a record $20 billion. China ran a $318 billion trade surplus with us in 2013, up from $313 billion in 2012.

Our trade deficits finance both the growth of our allies and our adversaries.

For Beijing has used its hoard of dollars from trade surpluses with the U.S. to finance the military buildup that threatens us and our allies, whom Obama pledges to defend against China, with the lives of our soldiers, sailors, airmen and Marines.

Does this make sense?

We pay three-fourths of the cost of defending NATO Europe.

But why is the defense of Europe seemingly more important to us than to the Europeans themselves?

The EU is as rich as America. Why were U.S. F-16s and U.S. troops sent to the Baltics and Poland, and U.S. warships to the Black Sea? Russians occupying buildings in Luhansk and Donetsk are no threat to America.

Where are the French and German troops in Estonia, Latvia, Lithuania and Poland?

Neither China nor Russia nor Iran nor Syria threatens us. Yet, we are constantly goaded by allies to confront them for reasons that have virtually nothing to do with our security and almost everything to do with their agendas.

This role of philanthropic superpower is simply not sustainable.

A Wall Street Journal/NBC Poll reveals that while only 19 percent of Americans want this country more active in world affairs, 47 percent want it to become less active. This confirms a Pew poll where 53 percent of Americans said the United States “should mind its own business internationally.”

As China’s military power grows, and U.S. armed forces shrink, our allies had best prepare for the day, not too distant, when America decides she will no longer play the philanthropic superpower, and gives up the role and goes home.

As all world powers eventually do.

La Russie va instaurer "une politique culturelle d'État" pour se protéger de l'Occident

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La Russie va instaurer "une politique culturelle d'État" pour se protéger de l'Occident

Le HuffPost/AFP

Ex: http://www.huffingtonpost.fr

Les autorités russes travaillent sur une nouvelle politique culturelle fondée sur les valeurs démarquant la Russie de l'Occident, un projet, en pleine crise sur l'Ukraine, que des observateurs dénoncent comme rappelant l'époque soviétique.

Et ce, alors que le président Vladimir Poutine a estimé samedi 19 avril que "rien n'empêchait" la normalisation des relations le pays et le reste de la communauté internationale, qui traversent leur pire crise depuis la Guerre froide en raison de la situation en Ukraine. "Cela ne dépend pas de nous. Ou pas seulement de nous. Cela dépend de nos partenaires".

Cette nouvelle politique, dont la rédaction revient au ministère de la Culture, se base sur la thèse que "la Russie n'est pas l'Europe" et s'appuie sur de nombreuses citations des discours de Vladimir Poutine. Depuis son arrivée au pouvoir en 2000, le président se pose en homme fort du pays et en héraut du patriotisme russe.

Lors de sa séance de questions-réponses télévisées jeudi, il a consacré une longue tirade à "l'homme russe". "Un Russe, ou plutôt une personne appartenant au monde russe, pense d'abord et avant tout qu'un homme a une haute destinée morale. Les valeurs occidentales sont (à l'inverse) que la réussite se mesure à la réussite personnelle", a-t-il dit.

"La Russie sera peut-être le dernier gardien de la culture et des valeurs européennes"

Selon une première version du texte du ministère, révélée dans la presse, la Russie est à la croisée des chemins et doit faire un choix entre l'extinction culturelle et la sauvegarde de ses "fondements moraux et spirituels". La solution, "une politique culturelle d'Etat".

Le document est entre les mains d'un groupe de travail du Kremlin présidé par l'un des plus proches appuis de Vladimir Poutine, son chef de cabinet Sergueï Ivanov, un ancien agent du KGB récemment mis sur liste noire par les Etats-Unis.

Dans une interview au journal Kommersant, le ministre de la Culture, Vladimir Medinski a souligné que la Russie devait "protéger" sa culture des errements, selon, lui, de la culture contemporaine européenne.

"La Russie sera peut-être l'un des derniers gardiens de la culture européenne, des valeurs chrétiennes et de la véritable civilisation européenne", a-t-il affirmé.

L'Occident est le diable

Experts et universitaires dénoncent le projet. "L'idée principale, c'est que nous devons nous défendre de l'Occident, que l'Occident est le diable", résume l'analyste politique Alexeï Makarkine.

"Les événements en Crimée (péninsule ukrainienne rattachée en mars à la Russie, ndlr) ont renforcé la tendance" déjà visible ces dernières années, poursuit-il.

Il cite pour exemple la loi adoptée en 2012 pour obliger les ONG bénéficiant de financements étrangers et ayant une "activité politique" à s'enregistrer comme "agent de l'étranger".

A l'époque stalinienne, le terme était appliqué aux opposants réels ou supposés du régime, qui étaient alors fusillés ou envoyés dans les camps. Il était aussi employé par les autorités soviétiques dans les années 1970 et 1980 à l'égard des dissidents, accusés d'être à la solde de l'Occident.

"Idéologie d'Etat"

"Nous vivions ainsi à l'époque soviétique. C'était apprécié par les conservateurs, ceux qui voulaient un monde confortable, hermétique sans choses irritantes comme l'art abstrait", poursuit l'analyste.

De leur côté, 25 professeurs de l'Académie des Sciences ont rejeté dans une lettre ouverte le concept d'une Russie étrangère à l'Europe. Accusant le texte et son "idéologie d'Etat" de violer la Constitution russe, les professeurs ont regretté que le gouvernement, plutôt que de financer la recherche et favoriser les débats, ne préfère imposer une vision étrangère à l'histoire.

Le ministre de la Culture a tenté mercredi de calmer le jeu lors d'une conférence de presse. La nouvelle politique culturelle sera mise en oeuvre par des experts et des personnalités respectées du monde de la culture, a affirmé Medinski.

Un expert, membre d'un jury d'attribution de bourses d'Etat aux artistes, s'est voulu rassurant, estimant qu'il pourrait prendre ses décisions en ne s'appuyant que sur des critères artistiques. "Nous sommes des personnes indépendantes et réputées, pas une unité militaire", a dit cet expert, Edouard Boïakov.

L'effacement du politique...

L'effacement du politique...

Pierre Le Vigan vient de publier aux éditions de La Barque d'or L'effacement du politique - La philosophie politique et la genèse de l'impuissance de l'Europe. Collaborateur des revues Eléments, Krisis et Le Spectacle du monde, Pierre Le Vigan a notamment publié Inventaire de la modernité avant liquidation (Avatar, 2007), Le Front du Cachalot (Dualpha, 2009) La banlieue contre la ville (La Barque d'Or, 2011), Écrire contre la modernité (La Barque d'Or, 2012) et Chronique des temps modernes (La Barque d'Or, 2014).

Le livre peut être commandé à l'adresse suivante, pour la somme de 19 euros, port compris :

Editions La Barque d'Or

12 rue Léon Blum

94600 Choisy le Roi

 

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" « Le politique est une instance, il lui faut une substance.»

« Dans l'Europe actuelle, l'unique a été privilégié sur le commun (ainsi pour la monnaie). Pire, l'unique a tué le commun.»

«Faut-il choisir le retour à nos vieilles nations contre l'Europe ? Cela ne parait pas durablement possible. Qui peut penser que nos nations soient à l'échelle des grands empires du monde : USA, Chine, Inde, Brésil... ? Faut-il alors construire une nation européenne, l'équivalent de nos vielles nations mais à l'échelle de l'Europe ? Interrogeons-nous. Si le volontarisme est nécessaire, est-il toujours suffisant ? Peut-on en quelques décennies refaire le processus de construction des nations qui s'est étalé sur plusieurs siècles ? Il faut sans doute faire une Europe politique mais pas comme une «supernation». Comme autre chose. Et c'est là qu'il faut certainement recourir à l'idée d'Empire. La repenser comme notre nouvelle chose commune. Faire revivre une idée à la fois très ancienne et très neuve ? » "

China’s Presence in Latin America

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Nil NIKANDROV
Strategic-Culture.org

China’s Presence in Latin America: Strategy of Gradual Squeezing US Out

The United States keeps on getting mired in the quagmire of Ukraine’s crisis. Meanwhile China is intensifying diplomatic efforts in Latin America. Chinese Foreign Minister Wang Yi has just wound up his Latin America trip. He has visited Cuba, Venezuela, Argentina and Brazil. China’s top leader Xi Jinping is to tour the region in July.

Beijing boasts the relations of strategic partnership with Havana, Caracas, Buenos Aires and Brasilia. That’s what Wang Yi talked about while meeting Raul Castro, Nicolas Maduro, Cristina Fernandez and Dilma Rousseff. Without any exaggeration he was greeted with outspread arms. In recent years, China has significantly strengthened its presence in the region. Many of the states situated to the south of Rio Grande see dynamic trade and investments coming from China as an important contribution into reduction of dependence on the United States with its annoying incessant rebukes and off-handed interference telling everybody what to do. Latin Americans want close cooperation with the Celestial Empire, the state which boasts rapid progress and looking confidently into the future to become a world leader in the multipolar world. 

According to plans, the Chairman Xi Jinping’s visit to Brazil will coincide with the announcement of establishing the joint ministerial-level forum with the Community of Latin American and Caribbean States (CELAC), a platform for promoting their comprehensive cooperative partnership, which features equality, mutual benefit and common development, so as to better safeguard their common interests and promote world and regional peace, stability and development. The initiative is unanimously approved by CELAC member-states. The idea of close friendship with China is attractive. The state is nearing a super power status and is involved in hundreds of joint energy, infrastructure, communications, agriculture, science and high-tech projects. The leaders of China, Brazil, Cuba, Ecuador, Costa Rica and Saint Vincent and the Grenadines will be present at the ceremony devoted to the Forum’s establishment. By the end of 2014 the first ministerial China-CELAC working meeting is scheduled to take place. 

The Wan Yi’s visit was mainly focused on practical issues. The special development zone in Mariel, a Cuban port, which is being built with financial support from China, was an issue of special importance. That megaproject under construction 45 km west of Havana is to become a pillar of Cuban development due to the geographic location of the port, remodeled to equip the terminal to receive deeper-draft ships. The project will also attract investment in biotechnology, the pharmaceutical industry, renewable energy, agribusiness, tourism and real estate. Attracting foreign investments is an important contribution into the modernization of the whole country. In Venezuela the parties discussed the diversification of oil and gas sector and the expansion of the welfare program aimed at providing social housing. In Brazil the communications protection of the host country and the states of UNASUR (the Union of South America Nations), especially from interference of US NSA and CIA, was added to the agenda. The Brazil-US relationship has greatly deteriorated following the revelations of Edward Snowden. Washington has never clearly said it was sorry for spying on the country’s leadership, including President Dilma Rousseff. The news about the United States activities made many Brazilians see the reality as it is putting an end to fantasies about equal partnership. 

Many media reported that during his trip Wan Yi discussed the agenda of the sixth summit of BRICS countries with his Brazilian counterpart Brazilian Foreign Minister Luiz Alberto Figueiredo Machado. The group leaders’ meeting is to take place in the Brazilian city of Fortaleza on July 15-17. An announcement of launching a joint development bank with authorized capital stock of $50 billion is expected with great hope. But any signs of constructive steps taken by BRICS are an irritant for the United States. President Obama has failed to establish good relations with the group and Washington has no leverage to influence the organization’s activities. 

The recent example is the United Nations General Assembly’s vote on Crimea in March with four out of five BRICS members abstaining. Every BRICS member has its own reasons not to trust the Obama’s administration expecting it to resort to pressure instead of engaging in a dialogue of equals. 

China has never had any illusions on the account of the North American “partners”. The Asia pivot announced by the United States is seen in China as an attempt to cut it off from the world. South Korea, Japan, the Philippines, Malaysia and some other countries are sided with the USA. The recent news from the “anti-China” front is the planned agreement between the United States and the Philippines on US military installations to be deployed in this country for the initial term of 10 years. Of course, China takes appropriate measures in response to boost its defensive potential. 

China believes in the expediency of BRICS expansion to counter the West’s financial dominance implemented with the help of the World Bank and the International Monetary Fund. The group set before itself some strategic goals like gradual distancing for the dollar and creating safe cushions against financial turmoil. China supports the Russia’s approach based on the BRICS “transformation from a dialogue forum into a full-fledged mechanism of strategic interaction.” 

As of December 2013, China was the Latin American third largest trade partner. The trade turnover is on the rise in 2014. China has become the leading consumer of the continent’s minerals causing Washington’s concern. It imports oil, iron, copper, soya and consumer goods. The China’s clout grew significantly as a result of the establishment of the Bolivarian Alliance for the Americas (ALBA) in 2004. The organization is a brainchild of Fidel Castro and Hugo Chavez created to counter the US-led free trade zone concept. 

The US has lost its financial might struggling for world leadership and involved in overseas wars. To large extent China has taken its place… In 2013 the total amount of China’s investments almost reached $17 billion. It has become the leading trade partner of many states in the region, including Brazil. Only in the period of 2005-2011 Latin America received over 75 billion dollars from Chinese banks. Mainly the money was spent on transport, telecommunications, mine industry and energy projects. 

One of the reasons China gives money to Latin American states is to prevent pro-US politicians coming to power. Beijing is interested in preserving social peace in the countries led by left-wing governments. This issue was constantly kept in focus during the Wang Yi’s Latin American tour. Venezuela, Ecuador, Bolivia and some other states are getting more threatened by subversive activities of American special services. The financial support they get from China becomes an important factor of regional stability. 




Republishing is welcomed with reference to Strategic Culture Foundation on-line journal www.strategic-culture.org.

mercredi, 07 mai 2014

A bâtons rompus avec Robert Steuckers

A bâtons rompus avec Robert Steuckers

Uccle, mai 2014

Par les animateurs du Cercle "L'Heure Asie"

( http://lheurasie.hautetfort.com )

A propos de la censure et des censeurs...

A propos de la censure et des censeurs...

 

« Dans la mesure où l'on cherche à modifier ce que pensent les personnes à l'âge adulte, soit par des lois limitant leur liberté d'expression,qui sont parfois présentées comme ayant une valeur pédagogique, soit par des campagnes faites par des associations subventionnées par les pouvoirs publics, on entre dans une sorte de totalitarisme mou, ce qu'on pourrait appeler le stalinisme bobo. »

 

Vous pouvez découvrir ci-dessous un entretien donné par Jean Bricmont à Kontre Kulture à l'occasion de la sortie de son livre La République des censeurs (L'Herne, 2014). Chercheur et professeur en physique théorique, Jean Bricmont est un disciple de Noam Chomsky et un défenseur de la liberté d'expression. Il s'est fait connaître dans le monde des idées par un livre, Impostures intellectuelles (Odile Jacob, 1997), écrit avec Alan Sokal dans lequel il étrillait quelques pontes (Gilles Deleuze, Julia Kristeva, Bruno Latour...) de la pensée socio-philosophique française...

Source: http://metapoinfos.hautetfort.com

 

Ingénierie sociale du conflit identitaire

Conférence:

"Ingénierie sociale du conflit identitaire"

par Lucien Cerise

(Toulouse, 16.05.2014)

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Traité transatlantique: le dessous des cartes...

Traité transatlantique: le dessous des cartes...

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un entretien avec Jean-Michel Quatrepoint, cueilli sur Figaro Vox et consacré au Traité transatlantique en cours de négociations entre les États-Unis et l'Union européenne. Journaliste, Jean-Michel Quatrepoint vient de publier Le Choc des empires - États-Unis, Chine, Allemagne: qui dominera l'économie-monde? (Gallimard, 2014).

 

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Le traité transatlantique qui est négocié actuellement par la Commission européenne pourrait consacrer la domination économique des États-Unis sur l'Europe. Pourquoi l'Union européenne n'arrive-t-elle pas à s'imposer face au modèle américain?

La construction européenne a commencé à changer de nature avec l'entrée de la Grande-Bretagne, puis avec l'élargissement. On a privilégié la vision libre-échangiste. Libre circulation des capitaux, des marchandises et des hommes. Plus de frontières. Mais en même temps on n'a pas uniformisé les règles fiscales, sociales, etc. Ce fut la course au dumping à l'intérieur même de l'espace européen. C'est ce que les dirigeants français n'ont pas compris. Dès lors qu'on s'élargissait sans cesse, le projet européen a complètement changé de nature. Ce qui n'était pas pour déplaire aux Américains qui n'ont jamais voulu que l'Europe émerge comme une puissance, comme un empire qui puisse les concurrencer. L'Europe réduite à une simple zone de libre-échange, qui se garde bien de défendre des champions industriels européens, les satisfait. Un Airbus leur suffit. Les Américains défendent leurs intérêts, il faut comprendre leur jeu. Ils ont une vision messianique de leur rôle, celle d'apporter la démocratie au monde, notamment à travers les principes du libre-échange.

Selon vous, le traité transatlantique est aussi pour les États-Unis un moyen d'isoler la Chine. Pouvez-vous nous expliquer la stratégie américaine?

La force des États-Unis, c'est d'abord un dynamisme, un optimisme qui leur donne une capacité de rebond extraordinaire. C'est une jeune nation. Ils se sont endormis sur leurs lauriers d'hyperpuissance dans les années 1990 et ont commencé à rencontrer des résistances. Il y a eu le choc du 11 Septembre. Mais Bush s'est focalisé sur l'ennemi islamiste, sans voir que la Chine était pendant ce temps-là en train de monter en puissance. Cette dernière est entrée dans l'OMC quelques jours après le 11 Septembre alors que tout le monde était focalisé sur al-Qaida. Mais quand on analyse les courbes du commerce mondial, c'est édifiant: tout commence à déraper en 2002. Les excédents chinois (et aussi allemands) et les déficits des autres puissances. La Chine est entrée dans l'OMC, car c'était à l'époque l'intérêt des multinationales américaines qui se sont imaginé qu'à terme elles pourraient prendre le marché chinois. Pari perdu: celui-ci est pour l'essentiel réservé aux entreprises chinoises.

Un protectionnisme qui a fait s'écrouler le rêve d'une Chinamérique…

La Chinamérique était chimérique, c'était un marché de dupes. Dans ce G2 les Américains voulaient être numéro un. Les Chinois aussi. Les Américains s'en sont rendu compte en 2006, lorsque les Chinois ont rendu public un plan baptisé «National medium and long term program for science and technology development» dans lequel ils affichaient leur ambition d'être à l'horizon 2020 autonomes en matière d'innovation, et en 2050 de devenir le leader mondial: non plus l'usine mais le laboratoire du monde! Là, les Américains ont commencé à s'inquiéter, car la force de l'Amérique c'est l'innovation, la recherche, l'armée et le dollar. Si vous vous attaquez à la recherche, que vous mettez en place une armée et une marine puissantes et que vous développez une monnaie pour concurrencer le dollar, là vous devenez dangereux. Lorsque les Chinois ont affiché leur volonté de faire du yuan l'autre monnaie internationale pour pouvoir se passer du dollar, notamment dans leurs accords commerciaux bilatéraux, cela a été la goutte d'eau de trop.

Toute attaque sur le dollar est un casus belli. Lorsqu'ils ont créé l'euro, les Européens ont fait très attention à ne pas en faire une monnaie concurrente du dollar, même si les Français le souhaitaient au fond d'eux-mêmes. Les Américains ont laissé l'Europe se développer à condition qu'elle reste à sa place, c'est-à-dire un cran en dessous, qu'elle reste une Europe atlantiste. Avec une monnaie surévaluée par rapport au dollar. Cela tombe bien puisque l'économie allemande est bâtie autour d'une monnaie forte. Hier le mark, aujourd'hui l'euro.

Le traité transatlantique peut-il néanmoins être profitable à l'Europe?

Les principaux bénéficiaires de ce traité seront les multinationales américaines et l'industrie allemande, notamment automobile. L'Amérique se veut plus que jamais un empire, qui règne à la fois par le commerce, la technologie et la monnaie, mais aussi par l'idéologie.

D'où les traités transpacifiques et transatlantiques initiés par Hillary Clinton. Celle-ci vise la présidence en 2016. Elle est à la manœuvre depuis 2010 dans une stratégie de containment vis-à-vis de la Chine, mais aussi de la Russie. L'idée est de fédérer les voisins de la Chine et de la Russie, dans une zone de libre-échange et de faire en sorte que les multinationales américaines y trouvent leur compte afin que progressivement le modèle américain s'impose et que les États-Unis redeviennent le centre du monde. C'est pourquoi les États-Unis ont empêché le Japon de se rapprocher de la Chine, la querelle entre les deux pays sur les îles Diaoyu-Senkaku ayant opportunément surgi pour casser toute velléité de rapprochement. Le Japon avec le nouveau premier ministre conservateur Abe est revenu dans le giron de Washington.

Le principal levier de pression de cette stratégie élaborée par Hillary Clinton est l'énergie. Grâce au gaz et au pétrole de schiste, l'objectif des Américains est de ne plus dépendre des importations pétrolières (et donc de se détacher du bourbier oriental), de donner un avantage compétitif aux entreprises américaines, de rapatrier la pétrochimie sur le sol américain. Les industriels américains ont désormais une énergie beaucoup moins chère que les industriels européens, notamment allemands. L'objectif est de devenir non seulement indépendant, mais aussi exportateur d'hydrocarbures, pour faire en sorte notamment que l'Europe ne soit plus dépendante du gaz russe.

L'énergie est la clé pour comprendre le traité transatlantique. On donne aux Allemands ce qu'ils veulent, c'est-à-dire la possibilité non seulement de développer leur industrie automobile aux États-Unis, mais aussi d'avoir les mêmes normes des deux côtés de l'Atlantique. Ils pourront produire en zone dollar avec des coûts salariaux inférieurs, des modelés qu'ils pourront vendre en zone euro, voire dans le Pacifique. Cette uniformisation des normes profitera également aux multinationales américaines. Elles sont directement à la manœuvre et participent aux négociations. Leurs objectifs: uniformiser les règles, les normes en les alignant si possible sur le niveau le moins contraignant. Notamment dans la santé, l'agriculture, les industries dites culturelles. Faire en sorte que les Etats ne puissent pas remettre en cause ces normes. Ces traités délèguent en fait une part des souverainetés populaires aux multinationales. Si les Européens acceptent cette sorte de mise sous tutelle, alors les Américains condescendront à nous exporter du gaz et surtout du pétrole de schiste à bon prix. Merkel a un plan: passer de la dépendance au gaz russe à la dépendance au charbon et au gaz américain, tout en ne froissant pas les Russes, qui restent avant tout des clients. À l'opposé de Schröder, elle est américanophile et russophobe.

Et la France dans tout ça? Comment peut-elle tirer son épingle du jeu?

La France n'a rien à gagner à ce traité transatlantique. On nous explique que ce traité va générer 0,5 point de croissance, mais ces pourcentages ne veulent rien dire. Le problème de la France c'est: comment et où allons-nous créer de l'emploi? Et pas seulement des emplois de service bas de gamme. Notre seule chance aujourd'hui est de créer des emplois à valeur ajoutée dans le domaine de l'économie numérique, ce que j'appelle «Iconomie», c'est-à-dire la mise en réseau de toutes les activités. L'Allemagne traditionnellement est moins portée sur ces secteurs où la France est relativement en pointe. La France crée beaucoup de start-up, mais dès qu'elles grossissent un peu, elles partent aux États-Unis ou sont rachetées par des multinationales. Il faut que l'on développe nos propres normes. La France doit s'engager dans la révolution numérique. Je suis partisan de doter tous les enfants d'une tablette, ça ne coûte pas plus cher que les livres scolaires, et si on les faisait fabriquer en France (11 millions de tablettes, renouvelées tous les trois ans), cela créerait de l'emploi. Et dans le sillage des tablettes, d'innombrables applications pourraient naitre et se vendre sur le marché mondial.

Il n'y a pas de raisons de laisser Google et autres Amazon en situation de monopole. La visite de l'Opéra Garnier en live numérique, c'est Google qui l'a faite! La France avait tout à fait les moyens de le faire! Si nous n'y prenons pas garde, la France va se faire «googeliser»!

Il y a un absent dans votre livre: la Russie. Celle-ci, avec Vladimir Poutine, semble pourtant avoir renoué avec le chemin de la puissance…

Les Américains avaient un plan, il y a 20 ans: démanteler totalement l'URSS, la réduire en de multiples confettis, pour contrôler la Russie et ses matières premières, avec pour ambition de donner l'exploitation des matières premières russes en concession aux multinationales. Si Khodokovski a été victime de la répression poutinienne, c'est bien parce qu'il allait vendre le groupe pétrolier Ioukos aux Anglo-Saxons pour 25 milliards de dollars. Et qu'il pensait s'acheter la présidence de la Russie avec cet argent. Poutine est alors intervenu. À sa manière. Brutalement. Un peu comme en Géorgie hier et en Ukraine aujourd'hui. On peut le comprendre. Il défend ce qu'il considère être les intérêts de son pays. Mais il faut aussi lui faire comprendre qu'il y a des lignes à ne pas franchir.

Ce pourrait-il qu'elle devienne un quatrième empire?

Pour le moment non. Le sous-titre de mon livre c'est: qui dominera l'économie monde? La Russie est un pétro-État, c'est sa force et sa faiblesse. Poutine n'a pas réussi pour le moment à diversifier l'économie russe: c'est la malédiction des pays pétroliers, qui n'arrivent pas à transformer la manne pétrolière en industrie dynamique.

Jean-Michel Quatrepoint, propos recueillis par Eugénie Bastié et Alexandre Devecchio (Le Figaro Vox, 25 avril 2014)

La crise ukrainienne accélère la recomposition du monde

La crise ukrainienne accélère la recomposition du monde

La crise ukrainienne n’a pas changé radicalement la donne internationale, mais elle a précipité des évolutions en cours. La propagande occidentale, qui n’a jamais été aussi forte, cache surtout la réalité du déclin occidental aux populations de l’Otan, mais n’a plus d’effet sur la réalité politique. Inexorablement, la Russie et la Chine, assistés des autres BRICS, occupent la place qui leur revient dans les relations internationales.

| Mexico (Mexique) | 29 avril 2014
Ex: http://www.voltairenet.org
 
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La crise ukrainienne a mis en évidence la magnitude de la manipulation des opinions publiques occidentales par les grands media, les chaines de TV comme CNN, Foxnews, Euronews et tant d’autres ainsi que par l’ensemble de la presse écrite alimentée par les agences de presse occidentales. La manière dont le public occidental est désinformé est impressionnante, et pourtant il est facile d’avoir accès à une masse d’informations de tous bords. Il est très préoccupant de voir comment de très nombreux citoyens du monde se laissent entraîner dans une russophobie jamais vue même aux pires moments de la Guerre froide. L’image que nous donne le puissant appareil médiatique occidental et qui pénètre dans l’inconscient collectif, est que les Russes sont des « barbares attardés » face au monde occidental « civilisé ». Le discours très important que Vladimir Poutine a prononcé le 18 mars au lendemain du référendum en Crimée a été littéralement boycotté par les médias occidentaux [1], alors qu’ils consacrent une large place aux réactions occidentales, toutes négatives naturellement. Pourtant, dans son intervention Poutine a expliqué que la crise en Ukraine n’avait pas été déclenchée par la Russie et présenté avec beaucoup de rationalité la position russe et les intérêts stratégiques légitimes de son pays dans l’ère post-conflit idéologique.

Humiliée par le traitement que lui a réservé l’Occident depuis 1989, la Russie s’est réveillée avec Poutine et a commencé à renouer avec une politique de grande puissance en cherchant à reconstruire les lignes de force historiques traditionnelles de la Russie tsariste puis de l’Union soviétique. La géographie commande souvent la stratégie. Après avoir perdu une grande partie de ses « territoires historiques », selon la formule de Poutine, et de sa population russe et non russe, la Russie s’est donné comme grand projet national et patriotique la récupération de son statut de superpuissance, d’acteur « global », en assurant en premier lieu la sécurité de ses frontières terrestres et maritimes. C’est précisément ce que veut lui interdire l’Occident dans sa vision unipolaire du monde. Mais en bon joueur d’échecs, Poutine a plusieurs coups d’avance grâce à une connaissance profonde de l’histoire, de la réalité du monde, des aspirations d’une grande partie des populations des territoires antérieurement contrôlés par l’Union soviétique. Il connaît à la perfection l’Union européenne, ses divisions et ses faiblesses, la capacité militaire réelle de l’Otan et l’état des opinions publiques occidentales peu enclines à voir augmenter les budgets militaires en période de récession économique. À la différence de la Commission européenne dont le projet coïncide avec celui des États-Unis pour consolider un bloc politico-economico-militaire euro-atlantique, les citoyens européens dans leur majorité ne veulent plus d’élargissement à l’Est de l’UE, ni avec l’Ukraine, ni avec la Géorgie, ni avec aucun autre pays de l’ex-Union soviétique.

Avec ses gesticulations et ses menaces de sanctions, l’UE, servilement alignée sur Washington, montre en fait qu’elle est impuissante pour « punir » sérieusement la Russie. Son poids réel n’est pas à la hauteur de ses ambitions toujours proclamées de façonner le monde à son image. Le gouvernement russe, très réactif et malicieux, applique des « ripostes graduelles », tournant en dérision les mesures punitives occidentales. Poutine, hautain, se paye même le luxe d’annoncer qu’il va ouvrir un compte à la Rossyia Bank de New-York pour y déposer son salaire ! Il n’a pas encore fait mention de limitation dans la fourniture de gaz à l’Ukraine et l’Europe de l’Ouest, mais tout le monde sait qu’il a cette carte dans la manche, ce qui contraint déjà les Européens à penser à une réorganisation complète de leur approvisionnement en énergie, ce qui mettra des années à se concrétiser.

Les erreurs et les divisions des occidentaux mettent la Russie en position de force. Poutine jouit d’une popularité exceptionnelle dans son pays et auprès des communautés russes des pays voisins, et on peut être sûr que ses services de renseignement ont pénétré en profondeur les pays auparavant contrôlés par l’URSS et lui donnent des informations de première main sur les rapports de force internes. Son appareil diplomatique lui donne de solides arguments pour retirer à l’« Occident » le monopole de l’interprétation du droit international, en particulier sur l’épineuse question de l’autodétermination des peuples. Comme on pouvait s’y attendre, Poutine ne se prive pas de citer le précédent du Kosovo pour vilipender le double langage de l’Occident, ses incohérences, et le rôle déstabilisateur qu’il a joué dans les Balkans.

Alors que la propagande médiatique occidentale battait son plein après le référendum du 16 mars en Crimée, les vociférations occidentales ont subitement baissé d’un ton et le G7 lors de son sommet à la Haye en marge de la conférence sur la sécurité nucléaire n’a plus menacé d’exclure la Russie du G8 comme il l’avait claironné quelques jours plus tôt mais simplement a annoncé « qu’il ne participerait pas au sommet de Sotchi ». Ceci lui laisse la possibilité de réactiver à tout moment ce forum privilégié de dialogue avec la Russie, crée en 1994 à sa demande expresse. Première reculade du G7. Obama de son côté s’est empressé d’annoncer qu’il n’y aurait aucune intervention militaire de l’Otan pour aider l’Ukraine, mais seulement une promesse de coopération pour reconstruire le potentiel militaire de l’Ukraine, composé en grande partie de matériel soviétique obsolète. Seconde reculade. Il faudra des années pour mettre sur pieds une armée ukrainienne digne de ce nom et on se demande bien qui va payer compte tenu de la situation catastrophique des finances du pays. De plus, on ne sait plus exactement quel est l’état des forces armées ukrainiennes après que Moscou ait invité, avec un certain succès semble-t-il, les militaires ukrainiens héritiers de l’Armée rouge, à rejoindre l’armée russe en respectant leurs grades. La flotte ukrainienne est déjà entièrement passée sous contrôle russe. Enfin, autre marche arrière spectaculaire des États-Unis : il y aurait des conversations secrètes très avancées entre Moscou et Washington pour faire adopter une nouvelle constitution à l’Ukraine, installer à Kiev à l’occasion des élections du 25 mai un gouvernement de coalition dont les extrémistes néo-nazi seraient exclus, et surtout pour imposer un statut de neutralité à l’Ukraine, sa « finlandisation » (recommandée par Henry Kissinger et Zbigniew Brzezinsky) [2], ce qui interdirait son entrée dans l’Otan, mais permettrait des accords économiques tant avec l’UE qu’avec l’Union douanière eurasiatique (Russie, Biélorussie, Kazakhstan). Si un tel accord est conclu, l’UE sera mise devant le fait accompli et devra se résigner à payer la facture du tête-à-tête russo-US. Avec de telles garanties Moscou pourra considérer comme satisfaites ses exigences de sécurité, aura repris pied dans son ancienne zone d’influence avec l’accord de Washington et pourra s’abstenir de fomenter le séparatisme d’autres provinces ukrainiennes ou de la Transnistrie (province de Moldavie peuplée de russes) en réaffirmant très fort son respect des frontières européennes. Le Kremlin offrira par la même occasion une porte de sortie honorable à Obama. Un coup de maître pour Poutine.

Conséquences géopolitiques de la crise ukrainienne

Le G7 n’a pas calculé qu’en prenant des mesures pour isoler la Russie, outre le fait qu’il s’appliquait à lui-même une « punition sado-masochiste » selon la formule d’Hubert Védrine, ancien ministre des Affaires étrangères français, il précipitait malgré lui un processus déjà bien engagé de profonde recomposition du monde au bénéfice d’un groupe non occidental dirigé par la Chine et la Russie réunies au sein des BRICS. En réaction au communiqué du G7 du 24 mars [3], les ministres des Affaires étrangères des BRICS ont fait connaître immédiatement leur rejet de toute mesures visant à isoler la Russie et ils en ont profité pour dénoncer les pratiques d’espionnage états-unien tournées contre leurs dirigeants et pour faire bonne mesure ils ont exigé des États-Unis qu’ils ratifient la nouvelle répartition des droits de vote au FMI et à la Banque Mondiale, comme premier pas vers un « ordre mondial plus équitable » [4]. Le G7 ne s’attendait pas à une réplique aussi virulente et rapide des BRICS. Cet épisode peut donner à penser que le G20, dont le G7 et les BRICS sont les deux principaux piliers, pourrait traverser une crise sérieuse avant son prochain sommet à Brisbane (Australie) les 15 et 16 novembre, surtout si le G7 persiste à vouloir marginaliser et sanctionner la Russie. Il est à peu près sûr qu’il y aura une majorité au sein du G20 pour condamner les sanctions à la Russie, ce qui de fait reviendra à isoler le G7. Dans leur communiqué les ministres des BRICS ont estimé que décider qui est membre du groupe et quelle est sa vocation revient à placer tous ses membres « sur un pied d’égalité » et qu’aucun de ses membres « ne peut unilatéralement déterminer sa nature et son caractère ». Les ministres appellent à résoudre la crise actuelle dans le cadre des Nations unies « avec calme, hauteur de vue, en renonçant à un langage hostile, aux sanctions et contre-sanctions ». Un camouflet pour le G7 et l’UE ! Le G7, qui s’est mis tout seul dans une impasse, est prévenu qu’il devra faire d’importantes concessions s’il veut continuer à exercer une certaine influence au sein du G20.

En outre, deux événements importants s’annoncent dans les prochaines semaines.

D’une part Vladimir Poutine se rendra en visite officielle en Chine en mai. Les deux géants sont sur le point de signer un accord énergétique d’envergure qui affectera sensiblement le marché mondial de l’énergie, tant sur le plan stratégique que financier. Les transactions ne se feraient plus en dollars, mais dans les monnaies nationales des deux pays. En se tournant vers la Chine, la Russie n’aura aucun problème pour écouler sa production gazière au cas où l’Europe de l’Ouest déciderait de changer de fournisseur. Et dans le même mouvement de rapprochement la Chine et la Russie pourraient signer un accord de partenariat industriel pour la fabrication du chasseur Sukhoï 25, fait hautement symbolique.

D’autre part lors du sommet des BRICS au Brésil en juillet prochain, la Banque de Développement de ce groupe, dont la création a été annoncée en 2012, pourrait prendre forme et offrir une alternative aux financements du FMI et de la Banque Mondiale, toujours réticents à modifier leurs règles de fonctionnement, pour donner plus de poids aux pays émergents et à leurs monnaies à côté du dollar.

Enfin il y a un aspect important de la relation entre la Russie et l’Otan peu commenté dans les média mais très révélateur de la situation de dépendance dans laquelle se trouve l’« Occident » au moment où il procède au retrait de ses troupes d’Afghanistan. Depuis 2002, la Russie a accepté de coopérer avec les pays occidentaux pour faciliter la logistique des troupes sur le théâtre afghan. À la demande de l’Otan, Moscou a autorisé le transit de matériel non létal destiné à l’ISAF (International Security Assistance Force) par voir aérienne ou terrestre, entre Douchambé (Tadjikistan), l’Ouzbekistan et l’Estonie, via une plateforme multimodale à Oulianovk en Sibérie. Il s’agit rien de moins que d’acheminer toute l’intendance pour des milliers d’hommes opérant en Afghanistan, entre autre des tonnes de bière, de vin, de camemberts, de hamburgers, de laitues fraîches, le tout transporté par des avions civils russes, puisque les forces occidentales ne disposent pas de moyens aériens suffisants pour soutenir un déploiement militaire de cette envergure. L’accord Russie-Otan d’octobre 2012 élargit cette coopération à l’installation d’une base aérienne russe en Afghanistan dotée de 40 hélicoptères où les personnels afghans sont formés à la lutte anti-drogue à laquelle les occidentaux ont renoncé. La Russie s’est toujours refusé à autoriser le transit sur son territoire de matériel lourd, ce qui pose un sérieux problème à l’Otan à l’heure du retrait de ses troupes. En effet celles-ci ne peuvent emprunter la voie terrestre Kaboul-Karachi en raison des attaques dont les convois sont l’objet de la part des talibans. La voie du Nord (la Russie) étant impossible, les matériels lourds sont transportés par avion de Kaboul aux Émirats Arabes Unis, puis embarqués vers les ports européens, ce qui multiplie par quatre le coût du repli. Pour le gouvernement russe l’intervention de l’Otan en Afghanistan a été un échec, mais son retrait « précipité » avant la fin de 2014 va accroître le chaos et affecter la sécurité de la Russie et risque de provoquer un regain de terrorisme.

La Russie a aussi d’importants accords avec l’Occident dans le domaine de l’armement. Le plus important est sans doute celui signé avec la France pour la fabrication dans les arsenaux français de deux porte-hélicoptères pour un montant de 1,3 milliards d’euros [5]. Si le contrat est annulé dans le cadre des sanctions, la France devra rembourser les montants déjà payés plus les pénalités contractuelles et devra supprimer plusieurs milliers d’emplois. Le plus grave sera sans doute la perte de confiance du marché de l’armement dans l’industrie française comme l’a souligné le ministre russe de la Défense.

Il ne faut pas oublier non plus que sans l’intervention de la Russie, les pays occidentaux n’auraient jamais pu aboutir à un accord avec l’Iran sur la non prolifération nucléaire, ni avec la Syrie sur le désarmement chimique. Ce sont des faits que les médias occidentaux passent sous silence. La réalité est qu’en raison de son arrogance, de sa méconnaissance de l’histoire, de ses maladresses, le bloc occidental précipite la déconstruction systémique de l’ordre mondial unipolaire et offre sur un plateau à la Russie et à la Chine, appuyée par l’Inde, le Brésil, l’Afrique du Sud et bien d’autres pays, une « fenêtre d’opportunité » unique pour renforcer l’unité d’un bloc alternatif. L’évolution était en marche, mais lentement et graduellement (personne ne veut donner un coup de pied dans la fourmilière et déstabiliser brusquement le système mondial), mais d’un seul coup tout s’accélère et l’interdépendance change les règles du jeu.

En ce qui concerne le G20 de Brisbane il sera intéressant de voir comment se positionne le Mexique, après les sommets du G7 à Bruxelles en juin et des BRICS au Brésil en juillet. La situation est très fluide et va évoluer rapidement, ce qui va demander une grande souplesse diplomatique. Si le G7 persiste dans son intention de marginaliser ou exclure la Russie, le G20 pourrait se désintégrer. Le Mexique, pris dans les filets du TLCAN et du futur TPP devra choisir entre sombrer avec le Titanic occidental ou adopter une ligne autonome plus conforme à ses intérêts de puissance régionale à vocation mondiale en se rapprochant des BRICS.

Source
La Jornada (Mexique)

 
 

[1] « Discours de Vladimir Poutine sur l’adhésion de la Crimée », par Vladimir Poutine, Réseau Voltaire, 18 mars 2014.

[2] « Henry Kissinger propose de finlandiser l’Ukraine », Réseau Voltaire, 8 mars 2014.

[3] « Déclaration du G7 sur la Russie », Réseau Voltaire, 24 mars 2014.

[4] “Conclusions of the BRICS Foreign Ministers Meeting”, Voltaire Network, 24 March 2014.

[5] « La France vendra-t-elle des armes à la Russie ? », Réseau Voltaire, 20 mars 2014.

City of London’s Imperialist Designs on Russia

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City of London’s Imperialist Designs on Russia

Yesterday the EU and US imposed additional sanctions on Russia, while 150 US troops landed in neighboring Estonia for military exercises.  Two months after Ukraine’s democratically-elected President Viktor Yanukovych fled the country amidst the MI6/CIA/Mossad-orchestrated putsch in Kiev(http://deanhenderson.wordpress.com/2014/03/04/ukraine-falls-under-fascist-bankster-thumb/), the West continues to ramp up its aggression against Russia, despite repeated attempts at diplomacy by Russian President Vladimir Putin.

So what else is new?

The Rothschild-led City of London bankers have held grand imperialist designs on Russia’s rich natural resources for two centuries, always to be stymied by the odd nationalist czar or Stalinist.  Putin thwarted their latest attempts when he jailed Israeli dual citizen Mikail Khodorkovsky and re-nationalized much of Russia’s energy sector.  It is no coincidence that one Russian official sanctioned yesterday was Igor Sechin – president of Russian oil giant Rosneft, of which BP still owns a 20 % share.

(Excerpted from Chapter 17: Caspian Sea Oil Grab: Big Oil & Their Bankers…)

Unholy Alliance

While the international banking syndicates had always dealt with the Soviet Union, access to its vast oil resources remained limited until Ronald Reagan entered the White House in 1980, determined to splinter the Soviet Union into little pieces and open the country’s oilfields to the Four Horsemen.  His point man in doing so was CIA Director Bill Casey, whose Roman Catholic Knights of Malta connections were thoroughly exploited.

The Vatican’s secretive Opus Dei “saintly Mafia” was behind the ascent of Polish Cardinal Karol Wojtyla to the Papacy.  Wojtyla became Pope John Paul II and launched an Opus Dei/Vatican offensive to roll back Latin American liberation theology movements and East European communism.  Fascism came naturally to Karol Wojtyla.  During the 1940’s he was a chemical salesman for Nazi combine I. G. Farben.  Wojtyla sold the Nazis the cyanide they used at their Auschwitz death camps.  One of his best friends was Dr. Wolf Szmuness, mastermind of the 1978 Center for Disease Control Hepatitis B study in the US, through which the AIDS virus was introduced into the gay population. [722]

In 1982 Reagan met with Pope John Paul II.  Prior to the meeting Reagan signed NSD-32, authorizing a wide range of economic, diplomatic and covert activities to “neutralize the USSR’s hold on Eastern Europe”.  At the meeting the two agreed to launch a clandestine program to tear Eastern Europe away from the Soviets.  Poland, the Pope’s country of origin, would be the key.  Catholic priests, the AFL-CIO, the National Endowment for Democracy, the Vatican Bank and CIA would all be deployed.

The Vatican is the world’s largest owner of equities, using Swiss affiliate Banco di Roma per la Svizzera to conduct its more discretionary business.  Italian fascist Benito Mussolini gave the Vatican generous tax exemptions which it still enjoys.  Banco Ambrosiano’s P-2 leader Robert Calvi’s Grand Oriente Freemason’s supported reconciliation with the Vatican.  Relations between the Vatican and the Freemasons were strained in the 11th century when the Greek Orthodox split from the Roman Catholics. Knights Templar and the Knights Hospitaler of St. John factions emerged.  The latter was the Catholic faction. They changed their name to the Knights of Malta, after the island where they found refuge after their Crusades defeat, with help from the Vatican.  Malta is a nexus of CIA/MI6/Mossad intrigues.

In the 13th century Pope Clement V, backed by France’s King Philip, charged the Protestant Knights Templars with heresy, citing their penchant for drug running, arms peddling, gambling and prostitution rings.  These activities are what made the Templars “filthy rich”.  Pope Clement made an example of Templar leader Jaques de Molay, whom he burned at the stake on Friday the 13th. [723]  The Templars took their loot and fled to Scotland to found Scottish Rite Freemasonry.  They bankrolled the House of Windsor, which controls Britain and presides at the apex of Freemasonry around the world.  Masonic Lodge members enroll their children in the de Molay Society, which is named in honor of the toasted Templar pirate.

Triumvirate_xlarge.pngCalvi’s attempt to reconcile protestant and Catholic secret societies was a success. He became paymaster to the Polish Solidarity movement, while Nixon Treasury Secretary David Kennedy’s dirty Continental Illinois Bank served as conduit for CIA funds sent by Bank of Cicero asset Bishop Paul Marcinkus to fund Solidarity. [724]  The Vatican teamed up with Europe’s Black Nobility, the Bilderbergers and CIA to launch the top-secret JASON Society and armed South American dictators to quash liberation theology.  In 1978 when Pope John Paul II took power, the Vatican issued a commemorative stamp featuring an Egyptian pyramid and the Roshaniya all-seeing eye. [725]  The Vatican and the Illuminati Brotherhood were reunited.

Reagan’s meetings with Pope John Paul II were an affirmation of this powerful new alliance, which would now focus on bringing the Soviet Union to its knees.  Even before Reagan met with the Pope the CIA had groomed an informant at the Polish Ministry of Defense- Colonel Ryszard Kuklinski.  Kuklinski reported to the Vatican and helped organize the Polish Solidarity Movement, led by the wealthy Radziwill family who had funded JFK assassins via Permindex.  Most Solidarity leaders were old-money aristocrats.

The precursor to Solidarity was the National Alliance of Solidarists, a Russian/Eastern European fascist hit squad funded by RD/Shell’s Sir Henry Deterding and German Vickers Arms Corporation President Sir Basil Zacharoff.  Sir Auckland Geddes of Rio Tinto Zinc, which bankrolled Francisco Franco’s fascist coup in Spain, also contributed to the Solidarists.  Geddes’ nephew- Ford Irvine Geddes- was chairman of the Inchcape’s Peninsular & Orient Navigation Company from 1971-1972. [726]

The Solidarist’s US headquarters was the Tolstoy Foundation, which is housed in the same building as Julius Klein Associates, which ran guns to the murderous Haganah and Stern Gang Zionist death squads who stole Palestinian lands to found Israel. Klein was an M16 Permindex insider who helped plan the JFK hit.

The Solidarists stepchild, the Solidarity Movement, was touted in the Western media as a great Polish liberating force.  With boatloads of CIA help, Solidarity toppled the Communist government in Warsaw. Their straw man Lech Walesa became President of Poland.  In 1995 Walesa was defeated by former Communist leader Aleksander Kwasniewski.  Walesa was rewarded for his boot licking with a job at Pepsico.

CIA Director Casey demanded a constant focus on Eastern Europe at CIA.  Casey met often with Philadelphia Roman Catholic Cardinal John Krol to discuss the Solidarity Movement.  He utilized his Knights of Malta connections, leaning heavily on Brother Vernon Walters, whose spook resume read like a James Bond novel.  Walter’s latest incarnation was Reagan Ambassador at Large to Vatican Secretary of State Agostino Cardinal Casaroli. [727]  By 1991 Walters was US Ambassador to the UN, where he successfully beat the drums of war against Iraq.  He was in Fiji that same year, just prior to the overthrow of that left-leaning government.

Other Knights of Malta members involved in the Eastern European destabilization effort were Reagan NSA and Robert Vesco lieutenant Richard Allen, Reagan NSA Judge William Clark, Reagan Ambassador to the Vatican William Wilson and Zbigniew Brzezinski.  Other prominent Knights of Malta members include Prescott Bush, Nixon Treasury Secretary William Simon, Nixon coup-plotter Alexander Haig, contra supporter J. Peter Grace and Venezuelan Rockefeller lieutenant Gustavo Cisneros.

The Reagan team had a five-part strategy in its efforts to destroy the Soviet Union.  First, it would pursue the JASON Society’s Star Wars concept in an attempt to engage the Soviets in a space-based arms race which they knew Moscow could not afford.  Second, the CIA would launch covert operations in Poland, Czechoslovakia and Hungary in attempts to overthrow those Soviet-allied governments.  While Walesa emerged in Poland, poet Vaclev Havel became CIA white knight in Czechoslovakia.  Like Walesa, Havel became unpopular and was soon tossed out of his puppet presidency.

926_001.jpgA component of the CIA destabilization program was to buy weapons from these East European nations to arm CIA-sponsored rebels in Nicaragua, Afghanistan, Angola and Mozambique, using BCCI and later BNL as conduits.  The US also wanted to get their hands on the high-tech Soviet arsenal.  Poland secretly sold the US an array of advanced Soviet weaponry worth $200 million.  Romania did the same. Both countries saw their foreign debts reduced significantly. [728]

The third component of the Reagan strategy was to make financial aid to the Warsaw Pact contingent on economic privatization.  Fourth, the US would blanket East European and Soviet airwaves with pro-Western propaganda, using fronts like Radio Liberty, Radio Free Europe and the Voice of America.  The CIA financed local newspapers and magazines.

The Company got help inside the Soviet Union from its Mossad buddies in an effort spearheaded by media mogul and Mossad paymaster Robert Maxwell.  When Maxwell threatened to reveal a meeting between KGB head Vladimir Kryuchkov and Mossad brass aboard his private yacht at which a coup against Mikhail Gorbachev was discussed, Mossad ordered a hit on Maxwell.  On November 4, 1991 as he sailed around the Canary Islands Maxwell was assassinated by Israeli commandos.  The mass exodus of Russian Jews to Israeli-occupied settlements in Palestine was part of the secret deal between Mossad and Kryuchkov, who is still serving time in a Moscow prison for his treasonous role in the Gorbachev coup. [729]

But it was the fifth and final component of Reagan’s strategy that had the Four Horsemen salivating.  Reagan’s spooks initiated an economic warfare campaign against the Soviet Union, which included a freeze on technology transfers, counterfeiting of the Russian ruble and the sponsoring of separatist Islamist groups in the Soviet Central Asian Caucasus. The jihadis who were instructed to target a key transcontinental natural gas pipeline which the Soviets were building.  The Soviets had more natural gas than any country on earth and saw the completion of this pipeline as their cash cow for the 21st century. [730]  Big Oil wanted to milk that cow.

It’s the Oil, Stupid

When the Soviet Union’s last President Mikhail Gorbachev announced his perestroika and glasnost campaigns to privatize his country’s economy, he was aiding the Illuminati in destroying his country.  Was Gorbachev duped, an unwitting accomplice, a CIA deep-cover agent or a mind-controlled Operation Presidio Temple of Set victim?  Whatever the case, he played a key role in dismantling the Soviet Union.

The Soviets controlled not only the vast resources of their own nation, but Third World resources in Soviet-allied Comecon nations.  Part of perestroika was to cease Soviet aid to these developing nations to ease the growing Soviet debt burden which, like the US debt, accrued largely from decades of Cold War military spending.  The two superpowers’ debt was held by the same international banks, which now used this debt lever to pick a winner and to open Russian and Third World resource pools to their corporate tentacles. [731]

When the Berlin Wall fell and Gorbachev was overthrown in favor of IMF crony Boris Yeltsin, the Four Horsemen rushed to Moscow to begin making oil deals.  Oil and natural gas had always been the Soviet’s main export and it remained so for the new Russia.  In 1991, the country earned $13 billion in hard currency from oil exports.  In 1992 Yeltsin announced that Russia’s world leading 9.2 billion barrel/day oil sector would be privatized.

Sixty percent of Russia’s Siberian reserves had never been tapped. [732]  In 1993 the World Bank announced a $610 billion loan to modernize Russia’s oil industry- by far the largest loan in the bank’s history.  World Bank subsidiary International Finance Corporation bought stock in several Russian oil companies and made an additional loan to the Bronfman’s Conoco for its purchase of Siberian Polar Lights Company. [733]

The main vehicle for international banker control over Russian oil was Lukoil, initially 20%-owned by BP Amoco and Credit Suisse First Boston, where Clinton Yugoslav envoy and Dayton Peace Accords architect Richard Holbrooke worked.  Bush Sr. Attorney General Dick Thornburgh, who orchestrated the BNL cover-up, was now CS First Boston’s Chief Financial Officer.  A handful of Zionist Russian oligarchs, collectively known as the Russian Mafia, owned the rest of Lukoil, which served as the Saudi ARAMCO of Russia for the Four Horsemen, a partner to Big Oil in projects throughout the country which involved truly staggering amounts of capital.

These included Sakhalin Islands projects known as Sakhalin I, a $15 billion Exxon Mobil venture; and Sakhalin II, a $10 billion deal led by Royal Dutch/Shell which included Mitsubishi, Mitsui and Marathon Oil as partners.  Siberian developments were even larger.  RD/Shell is a 24.5% partner in Uganskneftegasin, which controls a huge Siberian natural gas field.  At Priobskoye, BP Amoco operates a $53 billion project. At Timan Pechora on the Arctic Ocean a consortium made up of Exxon Mobil, Chevron Texaco, BP Amoco and Norsk Hydo runs a $48 billion venture.

map_rc44_pipe2.jpgIn November 2001 Exxon Mobil announced plans to invest another $12 billion in an oil and gas project in the Russian Far East.  RD/Shell announced a $8.5 billion investment in its Sakhalin Islands concessions.  BP Amoco made similar proclamations. [734]  In 1994 Lukoil pumped 416 million barrels of oil, making it fourth largest producer in the world after RD/Shell, Exxon Mobil and part-owner BP Amoco.  Its fifteen billion barrels in crude reserves rank second in the world to Royal Dutch/ Shell. [735]

The Soviet Caucasus, with encouragement from Langley, soon split from Russia.  The map of Central Asia was re-written as Kazakhstan, Uzbekistan, Tajikistan, Turkmenistan, Kyrgyzstan, Armenia, Azerbaijan, Ukraine and Georgia all declared their independence.  The pipeline Reagan ordered targeted carried Soviet natural gas east to the North Pacific port of Vladivostok and west to the Black Sea port of Novorrossiysk from the world’s richest known natural gas fields lying beneath and abutting the shoreline of the Caspian Sea, which lies in the heart of Caucasus.

The Four Horsemen coveted this resource more than any in the world.  They wanted to build their own private pipelines once they got their hands on the Caspian Sea natural gas fields, which also contain an estimated 200 billion barrels of crude oil.  Oil industry privatizations were quickly announced in the new Central Asian Republics which had, by virtue of their independence, taken control of the vast Caspian Sea oil and gas reserves.  By 1991 Chevron was holding talks with Kazakhstan. [736]

The Central Asian Republics became the largest recipients of USAID aid, as well as ExIm Bank, OPIC and CCC loans.  Azerbaijan, Turkmenistan and Kazakhstan were especially favored. These countries control the shoreline of the Caspian Sea, along with Russia and Iran.  In 1994 Kazakhstan received $311 million in US aid and another $85 million to help dismantle Soviet-era nuclear weapons.  President Clinton met with Kazakhstan President Nursultan Nazarbayev. They signed an array of agreements ranging from disarmament deals to space research cooperation.  Kazakhstan, with an estimated 17.6 billion barrels of oil reserves, had been a strategic part of the Soviet nuclear weapons grid and was home to the Soviet space program.

The two leaders also signed an agreement providing investment protection for US multinationals.  The Free Trade Institute and US Chamber of Commerce sent officials to train Kazakhs in the finer arts of global capitalism.  The Four Horsemen moved in swiftly. Chevron Texaco laid claim to the biggest prize- the $20 billion Tenghiz oilfield- then grabbed another gusher at Korolev.  Exxon Mobil signed a deal to develop an offshore concession in the Caspian. [737]  Tengizchevroil is 45%-owned by Chevron Texaco and 25%-owned by Exxon Mobil. [738]  President George W. Bush’s NSA and later Secretary of State Condaleeza Rice, an expert on Central Asia, sat on the board at Chevron alongside George Schultz from 1989-1992. She even had an oil tanker named after her.

Across the Caspian Sea, Azerbaijan was receiving hundreds of millions of dollars in US aid.  BP Amoco led a consortium of seven oil giants who spent an initial $8 billion to develop three concessions off the coast of the capital Baku- historic base camp of Big Oil in the region. [739]  BP Amoco and Pennzoil- recently acquired by Royal Dutch/Shell- took control of the Azerbaijan Oil Company, whose board of directors included former Bush Sr. Secretary of State James Baker.

In 1991 Air America super spook Richard Secord showed up in Baku under the cover of MEGA Oil. [740]  Secord & Company did military training, sold Israeli arms, passed “brown bags filled with cash” and shipped in over 2,000 Islamist fighters from Afghanistan with help from Gulbuddin Hekmatyar.  Afghan heroin began flooding into Baku.  Russian economist Alexandre Datskevitch said of 184 heroin labs that police discovered in Moscow in 1991, “Every one of them was run by Azeris, who use the proceeds to buy arms for Azerbaijan’s war against Armenia in Nagorno-Karabakh”. [741]

A Turkish intelligence source claims that Exxon and Mobil were behind the 1993 coup against elected Armenian President Abulfaz Elchibey.  Secord’s Islamists helped. Osama bin Laden set up an NGO in Baku as a base for attacking the Russians in Chechnya and Dagestan.  A more pliant President Heidar Aliyev was installed. In 1996, at the behest of Amoco’s president, he was invited to the White House to meet President Clinton- whose NSA Sandy Berger held $90,000 worth of Amoco stock. [742]

Armenian separatists backed by the CIA took over the strategic Armenian regions of Nagorno-Karabakh and Nakhnichevan which border Turkey and Iran.  When Turkish President Turgut Ozal mentioned intervention in Nakhnichevan to back the Azerbaijani seizure, Turkish Premier Suleyman Demirel quickly played down the statement from the key US ally.  These two regions are critical to Big Oil plans to build a pipeline from the Caspian Sea across Turkey to the Russian Black Sea port of Novorrossiysk.  The same route is utilized by Turkey’s Gray Wolves mafia in their Central Asia to Europe heroin endeavors.  When Gray Wolf Mehmet Ali Agca tried to assassinate Pope John Paul II in 1981, the CIA used its Gladio strategy, trying to pin it on Bulgaria’s Communist Lukashenko government.

Lukoil owns 26% of the Russian Black Sea port at Novorrossiysk.  Its president Vayit Alekperov wanted to build the Caspian pipeline through Grozny in Chechnya, while the Four Horsemen preferred the route through Turkey.  CIA support for Armenian separatists and Chechen Islamist rebels ensured chaos in Grozny. Alekperov finally agreed to the Turkish route.

In 2003 the Defense Department proposed a $3.8 million military training grant for Azerbaijan.  Later they admitted it was to protect US access to oil.  As author Michael Klare put it, “Slowly but surely, the US military is being converted into a global oil-protection service”. [743]

Turkmenistan, which borders the Caspian Sea on the southeast, is a virtual gas republic, containing massive deposits of natural gas.  It also has vast reserves of oil, copper, coal, tungsten, zinc, uranium and gold.  The biggest gas field is at Dauletabad in the southeast of the country, near the Afghan border.  The Unocal-led Centgas set about building a pipeline which would connect the oil fields around Chardzhan to the Siberian oilfields further north.  More crucial to Centgas was a gas pipeline from Dauletabad across Afghanistan and Pakistan to the Indian Ocean. [744] Advisers to the project included Henry Kissinger. Unocal is now part of Chevron.

With the Four Horsemen firmly in charge of Caspian Sea reserves, the Caspian Pipeline Consortium was born.  Chevron Texaco took a 15% stake with the other three Horsemen and Lukoil splitting the rest.  Pipeline security was provided by the Israeli firm Magal Security Systems, which is connected to Mossad.  Azerbaijan and Turkmenistan have especially cozy relations with Israel via Special Ambassador Yusef Maiman, who is president of the Israeli Mehrav Group.  Mehrav is involved in a project in Turkey to divert water from the upper Tigres and Euphrates Rivers to the southeast part of Turkey and away from Iraq. [745]  The Caspian pipeline was built by Bechtel in partnership with GE and Wilbros Group.  The pipeline quietly began moving oil and gas in November 2001, just two months after 911.

Bechtel also built the oilfield infrastructure at Tengiz for Chevron Texaco.  In 1995 Bechtel led a USAID-funded consortium to restructure the energy sectors of eleven Central and Eastern European nations in line with IMF mandates.  Bechtel received a massive contract to upgrade Russia’s many ailing aluminum smelters in tandem with Pechiney.  Lukoil contracted with New Jersey-based ABB Lummus Crest (formed when engineering giants Asea Braun Boveri and Lummis Crest merged) to build a $1.3 billion refinery at the Novorrossysk port and to do a $700 million upgrade on its refinery at Perm.

The Bush Jr. Administration now planned a series of additional Caspian Sea pipelines to compliment the Tenghiz-Black Sea route.  A Baku-Tblisi-Ceyhan pipeline was built by a Four Horsemen consortium led by BP Amoco.  The law firm representing the BP-led consortium is James Baker’s family law firm- Baker Botts.  The BP Amoco pipeline runs the length of the country of Georgia through its capital Tblisi.

In February 2002 the US announced plans to send 200 military advisers and attack helicopters to Georgia to “root our terrorism”. [746]  The deployment was a smokescreen for pipeline protection.  In September 2002 Russian Foreign Minister Igor Ivaniov accused Georgia of harboring Chechen rebels.  In October 2003 Georgian President Eduard Schevardnadze was forced to step down in a bloodless revolution.  According to a December 11, 2003 article on the World Socialist Party website, CIA sponsored the coup.

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In September 2004 hundreds of Russian school children were killed when Chechen separatists seized their school building.  Russian President Vladimir Putin said of the incident, “Certain political circles in the West want to weaken Russia, just like the Romans wanted to weaken Carthage.”  He accused “foreign intelligence services” of complicity in the attacks.  His adviser Aslanbek Aslakhanov went further, stating on Russian Channel 2 News, “The men had their conversations not within Russia, but with other countries.  They were led on a leash.  Our self-styled friends have been working for several decades to dismember Russia… (they are the) puppeteers and are financing terror.”  Russia’s KM News ran the headline, “School Seizure was Planned in Washington and London”. [747]

Lukoil epitomizes the corruption so rampant in Russia since the Soviet collapse.  Bribery is the norm. Lukoil has given luxury jets to the mayor of Moscow, the head of Gazprom (the state-owned natural gas monopoly) and Kazakhstan President Nazarbayev.  In the mid-1990’s Lukoil announced that it would sell another 15 % stake to foreign stockholders through its largest owner and financial adviser CS First Boston and the Bank of New York. [748]  In 2002 they announced plans to sell off another big stake.

According to Kurt Wulff of the oil investment firm McDep Associates, the Four Horsemen, romping in their new Far East pastures, saw asset increases from 1988-1994 as follows: Exxon Mobil- 54%, Chevron Texaco- 74%, Royal Dutch/Shell- 52% and BP Amoco- 54%.  The Horsemen had more than doubled their collective assets in six short years.  This quantum leap in Anglo-American global power had everything to do with the takeover of the old Soviet oil patch and the subsequent impoverishment of its birthright owners.

[722] Behold a Pale Horse. William Cooper. Light Technology Publishing. Sedona, AZ. 1991.

[723] The Robot’s Rebellion: The Story of the Spiritual Renaissance. David Icke. Gateway Books. Bath, UK. 1994. p.94

[724] Hot Money and the Politics of Debt. R.T. Naylor. The Linden Press/Simon & Schuster. New York. 1987. p.78

[725] Ibid. p.165

[726] Dope Inc.: The Book that Drove Kissinger Crazy. The Editors of Executive Intelligence Review. Washington, DC. 1992

[727] “The Unholy Alliance”. Carl Bernstein. Time. 2-24-92. p.28

[728] “US Obtained Soviet Arsenal from Poland”. Eugene Register-Guard. 2-13-94

[729] The Other Side Of Deception. Victor Ostravsky. HarperCollins Publishers. New York. 1994.

[730] Bernstein. p.28

[731] “The Dismantling of the Soviet Union”. Peter Symon. Philippine Currents. November/December 1991.

[732] “Drilling for a Miracle”. Fred Coleman. US News & World Report. 12-7-92. p.54

[733] Evening Edition. National Public Radio. 6-18-93

[734] “Exxon’s Russian Oil Deal Makes Other Firms Feel Lucky”. Wall Street Journal. 12-13-01

[735] “The Seven Sisters Have a Baby Brother”. Paul Klebnikov. Forbes. 1-22-96. p.70

[736] Taliban: Militant Islam, Oil and Fundamentalism in Central Asia. Ahmed Rashid. Yale University Publishing. New Haven, CT. 2001. p.145

[737] “Christopher Promises Aid to Oil-Rich Kazakhstan”. AP. Northwest Arkansas Morning News. 10-24-93

[738] 10K Filings to SEC. Exxon Mobil and Chevron Corporations. 3-28-01

[739] “The Quietly Determined American”. Paul Klebnikov. Forbes. 10-24-94. p.48

[740] Azerbaijan Diary: A Rogue Reporter’s Adventures in a Oil-Rich, War-Torn, Post- Soviet Republic. Thomas Goltz. M.E. Sharpe. Armonk, NY. 1999. p.272

[741] “al-Qaeda, US Oil Companies and Central Asia”. Peter Dale Scott. Nexus. May-June, 2006. p.11-15

[742] See No Evil: The True Story of a Ground Soldier in the CIA’s War on Terrorism. Robert Baer. Crown. New York. 2002. p.243-244

[743] Blood and Oil: The Dangers and Consequences of America’s Growing Dependency on Imported Petroleum. Michael T. Klare. Metropolitan/Henry Holt. 2004. p.6-7

[744] Escobar. Part I

[745] “The Roving Eye: Pipelineistan, Part II: The Games Nations Play”. Pepe Escobar. Asia Times Online. 1-26-02

[746] “Wolf Blitzer Reports”. CNN. 2-27-02

[747] “Paranotes: Russian School Seige Conspiracy”. Al Hidell. Paranoia. Issue 37. Winter 2005.

[748] Klebnikov. 1-22-96. p.72

Dean Henderson is the author of five books: Big Oil & Their Bankers in the Persian Gulf: Four Horsemen, Eight Families & Their Global Intelligence, Narcotics & Terror Network, The Grateful Unrich: Revolution in 50 Countries, Das Kartell der Federal Reserve, Stickin’ it to the Matrix & The Federal Reserve Cartel.  You can subscribe free to his weekly Left Hook column @ www.deanhenderson.wordpress.com

Un monde de moins en moins sédentaire

La revanche des nomades
 
Un monde de moins en moins sédentaire

Jean Ansar
Ex: http://metamag.fr
 
orsenna.pngLors d’une conférence de présentation de son dernier livre Mali ô Mali, l’académicien Eric Orsenna a développé l’une de ses réflexions sur l’évolution des sociétés. Elle mérite d’être reprise et méditée.

L’histoire du monde a été une histoire de migration avec une suprématie des nomades. L’apogée de l’impérialisme nomade terrorisant le monde agricole et urbain est sans doute à fixer lors des conquêtes mongoles pendant et après Gengis khan. La fortification et l’artillerie ont marqué le début du reflux des nomades. Le nomade a été marginalisé et parfois sédentarisé de force comme les indiens de l’Amérique du nord. Les peuples du désert que sont les Bédouins et les Touaregs ou ceux des steppes d'Asie centrale pratiquent encore ce mode de vie. Néanmoins, les États que ces nomades traversent tentent le plus souvent de les sédentariser.

Le nomadisme résiduel est une survivance du passé

L'humanité a vécu à l'état nomade durant tout le Paléolithique, avec l'Australopithèque, Homo habilis, Homo erectus, Homo heidelbergensis, Homo neandertalensis et, vers la fin du Paléolithique, avec Homo sapiens. Il y a ensuite l'époque mésolithique durant laquelle elle est devenue peu à peu semi-nomade pour commencer à se sédentariser durant le Néolithique.
Le nomadisme est souvent associé à une organisation sociale de type tribal ou à ce que les anthropologues appellent « une société segmentaire » c'est-à-dire une société structurée en lignages, clans, tribus et éventuellement confédérations tribales : de nos jours, seul ce type de sociétés pratique une économie nomade ou semi-nomade.

9782234063365FS.gifOr le nomadisme est de retour. C’est incontestable. Orsenna a raison et voit juste sur ce point. Le terrorisme islamiste est nomade et s’empare de territoires vastes où ses combattants font du nomadisme. La piraterie, nomadisme des mers est  également revenue. Les entreprises qui délocalisent sont nomades, la finance internationale est nomade et surtout le monde de l'internet est par définition un monde nomade. La civilisation sédentaire, quant à elle, doute de ses valeurs.

Le nomadisme islamiste est une résurgence du passé avec une forte identité religieuse, il s’oppose presque à l’autre nomadisme celui, sans racines historiques, de la technologie. Nomadisme du passé que l’on veut rétablir contre modernité coupé justement du passé.

On peut donc aller au-delà de la réflexion d’Orsenna et  considérer que le grand affrontement de demain sera entre un nomadisme du désert, un nomadisme archaïque et un nomadisme moderniste de la toile, de la finance et de la technologie. Quand le passé réinvente le futur, l’avenir peut vite se trouver dépassé.

Mali, ô Mali, d'Erik Orsenna, Editions Stock, 416 pages, 21.50€.

mardi, 06 mai 2014

Olivier DARD présente son "Maurras"

Paris, vendredi 16 mai 2014

Olivier DARD présente son "Maurras" au Cercle de Flore

 
Vendredi 16 mai, le Cercle de Flore recevra Olivier Dard, historien, professeur à l’université de Metz, directeur de plusieurs colloques consacrés à l’Action française, qui viendra présenter son ouvrage consacré à Charles Maurras
 
À 19 heures dans les bureaux de l’Action française,
10 rue Croix-des-Petits-Champs, Paris 1er (métro Palais-Royal).
Participation : 3 euros  ; entrée libre pour les adhérents du CRAF.
(Armand Colin, 352 p., 25 euros)

Le torchon brûle entre la Bulgarie et la Commission sur South Stream

Le torchon brûle entre la Bulgarie et la Commission sur South Stream

Ex: http://www.euractiv.fr

 
South Stream map
 
South Stream map

Le ministre bulgare de l'Énergie compte maintenir la construction du gazoduc South Stream, malgré les mises en gare de Bruxelles sur ses incompatibilités avec la législation européenne.

Le projet South Stream ne sera pas arrêté, a affirmé le ministre bulgare de l'Énergie, Dragomir Sotynev à l'issue d'une entrevue avec le commissaire européen Günther Oettinger. 

À la suite de la crise ukrainienne, le Parlement a décidé de susprendre l'autorisation du projet de gazoduc paneuropéen. Selon les eurodéputés, l'UE doit s'approvisionner auprès d'autres fournisseurs que la Russie.

Mais le ministre bulgare, un économiste proche de Sergueï Stanichev, chef du parti socialiste bulgare, a assuré que le chantier allait commencer en juin, comme prévu, repoussant ainsi les demandes du Parlement européen de suspendre la construction.

Il a par ailleurs accusé l'opposition de centre-droit d'avoir apporté de fausses informations à la Commission européenne sur le projet afin de faire capoter sa mise en oeuvre. 

Le ministre bulgare a déclaré que la première station terrestre du South Stream serait construite à deux kilomètres de la côte de la mer Noire, et non à vingt kilomètres comme l'a affirmé l'opposition aux services de la Commission. Ce qui fait une « énorme différence », a-t-il indiqué.

Dragomir Stoynev a expliqué que les directives européennes sur la libéralisation du marché de l'énergie ne sont applicables qu'aux tronçons terrestres et non à ceux situés en mer. Il a certifié que Sofia informera, le cas échéant, la Commission sur les amendements apportés à une loi nationale controversée sur South Stream, avant qu'elle ne soit définitivement adoptée.

En effet, le 4 avril, le Parlement bulgare a adopté en première lecture des amendements à loi sur la politique énergétique qualifiant South Stream d'un interconnecteur et non de gazoduc. Grâce à cette modification, le projet porté par Gazprom échapperait au champ d'application du troisième paquet énergie.

Autre problème de taille, plusieurs pays européens - l'Autriche, la Bulgarie, la Croatie, la Grèce, la Hongrie et la Slovénie - avaient conclu des accords bilatéraux avec la Russie dans le cadre de la construction du gazoduc. Mais le 4 décembre dernier, la Commission européenne a affirmé que ces accords enfreignaient la législation européenne et devaient être renégociés dans leur intégralité.

Gazoduc maritime ou pas ?

Les explications du ministre Bulgare ne semblent pas avoir apaisé les craintes de la Commission au sujet de l'impact de la loi énergétique en cours de discussion. Selon le texte législatif, le projet South Stream serait « un gazoduc maritime » qui ne serait donc pas couvert par les directives européennes. 

Mais pour la Commission, la loi européenne s'applique aux infrastructures qui tombent sous la juridiction européenne, a insité Sabine Berger, porte-parole du commissaire à l’énergie. Et les eaux territoriales bulgares en font partie, ainsi que les zones économiques exclusives du pays.

« La longueur du tronçon terrestre du « gazoduc maritime » n'est pas pertinente dans le cadre de l'évaluation de la Commission de l'amendement proposé [par le Parlement bulgare] au regard de sa compatibilité avec les modalités de la directive sur le gaz », a-t-elle clairement expliqué. L'argument du ministre bulgare sur le lieu de construction par rapport à la côte serait donc irrecevable.

Selon la porte-parole, la Commission s’inquiète également de l'accord intergouvernemental de la Bulgarie signé avec la Russie dans le cadre du projet. L’exécutif européen le considère non conforme à la législation européenne, comme ce fut le cas pour tous les autres accords intergouvernementaux signés par les autres États membres engagés dans South Stream.

Les griefs de la Commission

EurActiv a consulté la lettre envoyée par la Commission aux autorités bulgares, datée du 14 août 2013, qui apporte une analyse détaillée de l'accord conclu entre la Bulgarie et la Russie. Le document de six pages adressé à la vice-ministre de l'Énergie bulgare, Evgenia Haritonova, n'a jamais été rendu public, malgré les pressions exercées par certains députés bulgares.

Cet accord enfreint non seulement les règles relatives au marché européen de l'énergie qui interdisent aux producteurs d'énergie d'être aussi à la tête d'un réseau de transmission, selon le principe de découplage. Cet élément est un point litigieux récurrent dans les sept accords intergouvermentaux conclus avec la Russie. Outre ces griefs, la lettre isole d’autres infractions :

  • La Bulgarie s'est engagée à assurer un régime fiscal privilégié à Gazprom, ce qui, selon la Commission, n'est pas conforme aux règles sur les aides d'État de l'UE ;
  • L'accord intergouvernemental stipule, selon les cas, que la sous-traitance s’applique aux entreprises grecques et bulgares ou que la préférence est donnée aux entreprises des deux parties signataires (la Bulgarie et la Russie), ce qui enfreint là encore aux règles de concurrence européenne ;
  • L'accord intergouvernemental énonce que les tarifs d'exploitation du gazoduc seront fixés par la société établie, ce qui entre, selon la loi européenne, en contradiction avec l'existence même des organes de surveillance nationaux chargés d’approuver les tarifs de transmission.

La porte-parole de la Commission européenne a mis en garde la Bulgarie et a assuré que si les conditions de construction ou d'exploitation du gazoduc n'étaient pas conformes à la législation européenne, alors la Commission se réservait le droit de faire en sorte que la Bulgarie applique la législation européenne.

Liens externes: 

Identité et devenir de l'Europe...

Identité et devenir de l'Europe...

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La Nouvelle Revue d'Histoire est en kiosque (n° 72, mai - juin 2014).

Le dossier central est consacré à l'Europe, son identité et son devenir. On peut y lire, notamment,  des articles

de Philippe Fraimbois ("Charlemagne, fondateur du premier empire européen"),

de Bernard Fontaine ("Le XIIIe siècle des cathédrales et des universités"),

de Jacques Berrel ("La Hanse, une Europe de marchands"),

de Philippe Conrad ("L'Europe rassemblée face au péril ottoman"),

de Jean-Joël Brégeon ("Quand l'Europe des Lumières parlait français"),

de Robert James Bellairs ("Les relations anglo-allemandes de 1871 à 1991")

de Christophe Réveillard ("L'Europe de Jean Monnet" ; "De Gaulle et l'Europe"),

de Guillaume Bernard ("La construction d'une Europe... introuvable"),

de Paul-Marie Coûteaux ("Qu'est-ce que le souverainisme ?" ; "Pour un Etat européen").

Hors dossier, on pourra lire, en particulier, deux entretiens, l'un avec Gérard-François Dumont ("Histoire et démographie") et l'autre avec Andreas Kappeler ("Quelle identité historique pour l'Ukraine") ainsi que des articles d'Emma Demeester ("Olympe de Gouges, une victime de la Révolution"), de Philippe Maxence ("Honoré d'Estienne d'Orves. Une jeunesse française") et de Virginie Tanlay ("1944. La Normandie sous les bombes").

The Iran/Iraq War: Mutual Assured Destruction

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The Iran/Iraq War: Mutual Assured Destruction

(Excerpted from Chapter 10: The Iran/Iraq War: Big Oil & Their Bankers…)

In 1979, as Iranian revolutionaries were taking charge in Tehran, Carter National Security Adviser, Afghan Frankenstein godfather and Trilateral Commission co-founder Zbigniew Brzezinski was in Kuwait City meeting with Kuwaiti Emir Sheik Jaber Ahmed al Sabah, House of Saud envoys and Iraqi President Saddam Hussein.  The group decided that Saddam’s Republican Guard would seize the oil-rich Iranian province of Khuzistan.

In 1980 Iraq invaded Iran.  That same year Kuwait’s Ambassador to the UN shed light on the forces which used Brzezinski to goad Hussein into his attempt to partition Iran’s oilfields.  He informed the UN General Assembly of, “a cabal which controls, manipulates and exploits the rest of humanity by controlling the money and wealth of the world”.

Silent Weapons for Quiet Wars

The cabal which Kuwait’s UN Ambassador was referring to controls the JASON Society which, according to author William Cooper’s book Behold a Pale Horse, emerged from a 1952 alliance between Europe’s Black Nobility, the Illuminati and the Vatican.  The JASON Society is also known as The Order of the Quest, the exact name of the Afghan Roshaniya “all-seeing ones”.  The power structure for JASON is recruited from Skull & Bones, Scroll & Key, Britain’s Group of Oxford and the German Thule Society.  JASON has close ties to the Trilateral Commission and the CFR. [1]  Its name comes from the story of Jason and the Golden Fleece, which denotes a search for truth.

President Eisenhower commissioned JASON to investigate the UFO question. Many of the group’s top scientists came from the Manhattan Project which developed the atomic bomb.  The group was behind the advent of submarine warfare and President Reagan’s Star Wars initiative.  JASON is the driving force behind secret US military technology being developed at places like Area 51 near Groom Lake, Nevada.

Cooper, a former Naval Intelligence officer, states that JASON scientists have come to the conclusion that the greenhouse affect may actually lead to a new Ice Age.  The Pentagon Papers revealed that JASON was behind an electromagnetic barrier placed over the DMZ (demilitarized zone) during the Vietnam War. [2]  JASON, through the Black Nobility, serves the Bilderberger Group, whose Policy Committee, at its first known meeting in 1954, endorsed a JASON document titled Silent Weapons for Quiet Wars.  Research for the document was done at the Rockefeller Foundation’s Harvard Economic Research Project.  What follows are excerpts of the document, which Cooper claims to have had in his possession:

“This publication marks the 25th anniversary of the Third World War, called the ‘Quiet War’, being conducted using subjective biological warfare…implying extensive objectives of social control and destruction of human life, i.e., slavery and genocide…dominance revolved around the subject of energy sciences…bookkeeping can be made king if the public can be kept ignorant of the methodology…it was agreed that a nation or world of people who will not use their intelligence are no better than animals…Such people are beasts of burden and steaks on the table by choice and consent…consequently …it was decided to privately wage a quiet war…shifting the natural and social energy of the undisciplined and irresponsible many into the hands of the self-disciplined, responsible and worthy few.

In order to achieve a totally predictable economy, the low-class elements of the society must be brought under total control, i.e., must be housebroken, trained and assigned a yoke…the lower class family unit must be disintegrated by the process of increasing preoccupation of the parents…The quality of education given to the lower class must be of the poorest sort…with such an initial handicap, even the bright lower class individuals have little hope of extricating themselves from their assigned lot in life.  This form of slavery is essential to maintaining some measure of social order, peace and tranquility for the ruling upper class.

The public cannot comprehend this weapon, and therefore cannot believe they are being attacked and subdued.  The general public…has become a herd of proliferating barbarians…a blight upon the face of the earth…it is possible to program computers…(to) bring about the complete control and subjugation of the public…the simplest form of economic amplifier is advertising.  If a person is spoken to by a TV advertiser as if he were a 12-year-old, then…he will reach into his economic reservoir to buy that product…achieved by disengaging their minds…engaging their emotions…the more confusion, the more profit.  Create problems, then offer solutions…keep the public entertainment below the 6th grade level…keep the public busy…back on the farm with the other animals…silent weapons technology is an outgrowth of a simple idea discovered, succinctly expressed and effectively applied by…

Mr. Mayer Amschel Rothschild…Rothschild discovered the missing passive component of economic theory known as economic inductance…That principle is ‘when you assume the appearance of power, people soon give it to you’…Rothschild discovered that currency or deposit loan accounts had the required appearance of power that could be used to induce people into surrendering their real wealth in exchange for a loan of promissory notes (paper money).

Mr. Rothschild loaned his promissory notes to individuals and governments.  Then he would make money scarce, tighten control of the system, and collect collateral through the obligation of contracts (debt)…The pressures could be used to ignite war.  Then he would control the availability of currency to determine who would win the war.  That government which gave him control of its economic system got his support…balanced by the negation of population (genocide)…war is therefore the balancing of the system by killing the true creditors…the politicians are publicly hired hit men that justify the act (of war)…take control of the world by the use of economic silent weapons in the form of ‘quiet warfare’ and reduce economic inductance of the world to a safe level by the process of benevolent slavery and genocide…if the lower classes can be postponed long enough, the elite can achieve energy dominance…the ‘Presidential’ level of commander-in-chief is shared by the international bankers.”

Arming the Iranians

While Brzezinski gave Saddam the green light to invade Iran, CIA Director Bill Casey met Iranian Shah loyalist Cyrus Hashemi in Madrid, ostensibly to plan a new round of “energy domination” and “economic inductance”.  The US would now arm both Iran and Iraq then send them to war, hoping to decimate both oil price-hawk nations.

In 1981 while Hashemi was panhandling Princess Ashraf, the Shah of Iran’s sister, for $20 million to launch Hardy Boy John Shaheen’s Hong Kong mujahadeen fronts, brother Jamshid bought a Greek freighter and made four trips between the Israeli Port of Eliat and the Port of Bandar Abbas on Iran’s Arabian Sea coast.  His cargo was $150 million in weapons and ammunition produced by Israeli Defense Industries under US license.

Arif Durfani, a Pakistani arms dealer, ran another Enterprise cell that delivered hundreds of millions of dollars in weaponry to the Iranians.  Durfani was a close friend of BCCI-founder Aga Hasan Abedi, whose bank financed the operation.  He was also tight with the Saudi Gokal brothers, who shipped the weapons from Israel to Iran. [3]  While the Iranian port at Bandar Abbas was humming with activity, other shipments of TOW missiles were entering Iran from the north at Tabriz.

Overseeing the arming of Iran was Assistant Secretary of Defense Richard Armitage, the Far East Trading Company godfather and Valerie Plame leaker.  Armitage was assured a steady supply of weapons by Chief White House Liaison to Saudi Arabia Richard Secord.  In 1985 Ted Shackley met with Cyrus Hashemi in Hamburg, where Hashemi introduced him to Manucher Gorbanifar, another former SAVAK agent who now worked for Israeli Mossad.  Gorbanifar was a friend of Iranian President Hashemi Rafsanjani, whose family owned pistachio groves in Iran.  He worked with BCCI’s Black Network and often procured financing for his weapons deals from Saudi billionaire Adnan Khashoggi.  Gorbanifar became the key Iranian contact to Secord’s Enterprise.

BCCI paid Southern Air Transport pilots like Eugene Hasenfus to fly Enterprise weapons to both the Nicaraguan contras and the Iranian mullahs.  In 1978 42% of Southern Air’s CIA contracts were for flights to Iran.  In 1997 the Mobile Register reported an incident in that Alabama city involving a Southern Air Transport plane.  The aircraft landed at Mobile Aerospace Technologies.  Mechanics working on the plane popped off a fiberglass panel and found hundreds of kilos of cocaine.  The Southern Air flight had originated in Latin America and was en route to Miami, but had taken a rather circuitous detour to Germany along the way. [4]

The US sent Hawk and Phoenix missiles to protect Iran’s oil installations, especially the vast Kharg Island facility which includes the massive Abadan refinery at the strategic mouth of the Shatt al-Arab waterway on the Persian Gulf.  Mansur Rafizadeh, former SAVAK intelligence officer and CIA liaison, said the US had thrown its support behind Ayatollah Khomeini, thinking Islamic fundamentalism the best defense against communism in the Middle East.  This strategy was certainly playing out in Afghanistan, where the CIA was funding the most fanatical faction of mujahadeen Assassins.

Despite releasing the US hostages the day Reagan was inaugurated, the Iranians had saved a powerful trump card.  Iran is the main supporter of Hezbollah, the militia group battling Israel’s occupation of southern Lebanon.  The Israelis continually thumb their noses at UN Resolution 3236, which calls for a Palestinian state. They have seized additional Arab lands in Egypt, Syria, Jordan and Lebanon through invasions in 1956, 1967 and 1973.  In 1978 Israeli troops marched into southern Lebanon where they remained until 2001.  In 1984 the US vetoed a unanimous UN resolution calling on Israel to respect international law and pull out of Lebanon.  In June 2006 Israel bombed Beirut and sent troops into Lebanon after two of its soldiers were allegedly kidnapped.  Over 500 Lebanese civilians were killed.

Lebanon was for decades an offshore banking haven utilized by the CIA via Edmund Safra’s Republic Bank and a web of Beirut drug and gold smugglers. Henry Kissinger is a friend of Safra. Both sat on the board of American Express.  When Syrian-backed Arab nationalists took control of Lebanon they cracked down on drug money laundering.  Republic moved its headquarters to New York where it continued to be a major player in the gold market.  In 1999 Republic was bought by a bigger goldfish- HSBC.

British, Israeli and American bankers were forced to move their operations to Dubai and Bahrain, while their MI6, Mossad and CIA goons harassed the new Lebanese government.  In 1982 the USS New Jersey shelled Beirut in its backing of pro-Israeli Lebanese militia leader Amin Gemayel. That same year Israeli Defense Minister Ariel Sharon, now the country’s prime minister, oversaw the massacre of hundreds of Lebanese at Sabra and Shatila.  In January 2002 Gemayel, who took part in the massacre under Sharon’s command, was gunned down as he was about to testify on the ordeal before a Belgian court. [5]  The court indicted Sharon for war crimes anyway.

Hezbollah retaliated to the massacres by kidnapping CIA Chief of Middle East Operations William Buckley.  Buckley had been the CIA contact to the mid-1970’s Argentine fascists, who tossed 30,000 suspected leftists into the Atlantic Ocean. [6]  Buckley was tortured and left for dead, but not until Hezbollah made videotapes of Buckley singing about CIA black operations in the region.  Hezbollah was still holding five other CIA agents as hostages.

In 1983 Hezbollah bombed a US Marine barracks in Beirut killing 283 American soldiers and precipitating a US withdrawal from Lebanon.  The CIA countered with a March 1985 car bomb in a crowded Shi’ite suburb of Beirut, killing 80 civilians and injuring 200.  Few people will ever know what Buckley confessed to his Hezbollah interrogators, but apparently the CIA thought the tapes embarrassing enough to cut a deal with Hezbollah’s Iranian backers.

Former SAVAK agent and CIA liaison Mansur Rafizadeh said the CIA was pursuing a two-track strategy in Iran.  On the one hand they were arming the Ayatollah and helping him crush the Iranian left.  On the other hand they were working to destabilize the Khomeini regime in a variety of ways.  The CIA was funding Iranian exile groups like the Paris-based Front for the Liberation of Iran and the Cairo-based Radio Nejat.

In 1986 the CIA recruited the Shah’s exiled son to deliver an 11-minute derision of the mullahs which was piped into Iran with CIA help and shown on the nation’s television networks.  Robert Sensi, a CIA agent who worked with BCCI money launderer Faisal Saud al Fulaij’s Kuwaiti Airways, set up CIA front companies in Iran with the help of Habib Moallem.  Through these fronts, they recruited Iranian agents who would spy on the mullahs and help destabilize the government.

Arming the Iraqis

The Saudis and Kuwaitis agreed to fund Saddam Hussein’s attack into Iran’s oil-rich Khuzistan Province at Brzezinski’s request.  The idea was to sever Khuzistan from the rest of Iran, then install a pliable government with which the Four Horsemen could do business.  Khuzistan contains the strategic Shatt al-Arab Waterway, which flows into the Persian Gulf and forms the Iran/Iraq border.  Kharg Island, in the waterway’s delta, is home to the bulk of Iran’s oil processing facilities, including the Abadan and Ahwaz refineries.

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Khuzistan is also home to 90% of Iranian oil reserves and most of Iran’s significant natural gas reserves, which are surpassed only by those in Russia and Turkmenistan.  Khuzistan is the stronghold of the Tudeh and People’s Mujahadeen Parties, thorns in the side of the Ayatollah, the Shah and Big Oil alike.  The population of the province is largely Arab and Kurdish, while Persians predominate elsewhere in Iran.  The CIA hoped to exploit these ethnic differences as it so often does.

Brzezinski told Saddam that his Revolutionary Guard would be seen entering Khuzistan as, “great Arab liberators”.  Hussein was also assured control of the Shatt al-Arab, which former Iraqi President al-Bakr had ceded to Iran under the 1973 Algiers Agreement in return for a cessation of Shah and CIA backing of Iraqi Patriotic Union of Kurdistan rebels.  In 1980 Hussein’s troops invaded Iran.  Iraq gained control of the prized Shatt al-Arab only briefly. Its troops were seen by the Khuzistanis for what they really were- tools of US imperialism.  The real US goals were quite different from what Brzezinski had told Saddam Hussein.

While the CIA was funneling information to the Ayatollah and his goons on Iranian nationalists, Saddam Hussein’s troops now pounded the leftists as a rear guard.  Iranian dissidents, who had backed Mohammed Mossadegh’s calls to nationalize Iran’s oil in the 1950’s, and who later launched the oilfield strikes against the Iranian Consortium that brought the Shah to his knees, were now caught in a crossfire of the CIA’s making.

Iraqi forces also targeted Iran’s oil infrastructure.  MIG-27 fighters strafed the refineries at Abadan and Ahwaz on Kharg Island, while Revolutionary Guard troops laid waste to facilities at Iran’s largest port of Khorramshahr on the Persian Gulf. [7]  By disrupting Iranian oil exports, the CIA hoped to starve the mullahs of foreign exchange, a situation which would lead to a devaluation of the Iranian rial and subsequent hyperinflation.  The CIA could then exploit the economic decay to turn the country against the Khomeini government.  Iran, which had become a modern nation state, saw decades of progress destroyed during the war with Iraq.  The nation was literally de-modernized.

The CIA’s goals toward Iraq were no different.  Throughout the war GCC members Kuwait, Saudi Arabia and the UAE provided Saddam with interest-free loans.  The Saudis and Kuwaitis sent Iraq over $120 billion. [8]  Kuwait, the UAE and Jordan all made their ports available to the Iraqi Navy.  Saudi Arabia and Oman provided landing rights for Iraqi MIG-27 fighters.  The US was joined by Israel, Russia, Italy, France, Egypt and Brazil in sending Iraq weapons through the Jordanian Port of Aqaba.  US corporations such as Honeywell, Rockwell, Unisys and Hewlett Packard sent over $40 million in dual-use items to both Iran and Iraq during the war.

The CIA took a shine to Saddam Hussein for the same reason they worked with Ayatollah Khomeini.  In 1974, as Revolution Command Council Internal Security Chief, Hussein attacked leftist political parties in Iraq. Jalal Talabani’s Patriotic Union of Kurdistan worked for CIA and the Shah of Iran in attacking the al-Bakr government in Baghdad.  Al-Bakr was an influential OPEC price hawk leader who railed against Big Oil dominance over Arab oil.

Saddam was doing everything he could to suppress these voices.  From 1974-75 250,000 Iraqi Kurds fled to Iran.  In April 1979, while his Ba’ath Party thugs were brutalizing Shi’ite Muslims, leftists and renegade Kurd factions, Saddam signed a security agreement with Saudi Arabia.  By 1980 Saddam, a Sunni Muslim, banned two major Shi’ite political parties in Iraq- al-Dawah al Islamiyya and al-Mujahidin.  Iranian-born Shi’ites were deported, along with 3,000 leftists.  Twenty-two Ba’ath leaders accused of collaborating with Syria were executed. [9]

Hussein’s purges looked so similar to the ones being conducted by the Ayatollah that one had to wonder if Saddam had not also received a Company hit list.  Thrilled with Saddam’s fascist killing spree, Western multinationals flocked to Iraq where a massive agricultural privatization was under way.  Cooperative land that had grown staple foods for Iraqi peasants for decades was now for sale to the highest bidder.  A handful of wealthy Iraqis got most of the land and their diras (estates) began cultivating crops for export.

Iraq was forced to import basic foods like wheat and rice to feed its suddenly landless people.  Western grain giants Cargill and Continental Grain (now merged), Louis Dreyfus, Andre and Bunge & Born moved in to fill the void.  In 1982 Iraq imported 820,000 tons of US grain. [10]

Other segments of Iraq’s economy were ceded to multinationals as well.  Had Saddam cut a deal with the West, whereby US corporations got greater access to Iraq’s economic spoils in return for US support in his war with Iran?

Until 1984 the US publicly favored Iran in the war with Iraq.  Then Iran reclaimed the Shatt al-Arab Waterway and Khuzistan Province.  The tide of the war was turning in Iran’s favor.  In 1984 the US began re-flagging Kuwaiti oil tankers in the Persian Gulf which, it claimed, came under attack by Iranian gunboats.  Actually it had been the Iraqis who started the tanker war that year.  By 1987 the Iraqi Navy had damaged 219 oil tankers. [11]

The shift was on. In 1984 Reagan removed Iraq from the State Department list of nations that support terrorism.  That year marked the beginning of the War of Cities, when numerous major cities in both countries were reduced to rubble, including the capitals Tehran and Baghdad.  Both countries targeted the economic infrastructure of the other.  A 1985 CIA memo to Director Casey stated, “Our tilt to Iraq was timely when Iraq was against the ropes and the Islamic Revolution was on a roll”.

Picture.jpgIn 1987 85,000 Iranian troops overran Fao, Iraq’s main oil terminal for its vast Rumaila oilfields near the Kuwaiti border.  Under the pretext of a US Navy re-flagging operation, forty-two US Naval vessels arrived in the Persian Gulf.  US gunboats shelled Iranian oil installations at the mouth of the Shatt al-Arab and shot down an Iranian passenger jumbo jet, killing everyone on board.  When Iraq used mustard gas against its own Kurdish people in 1987, the US looked the other way and began to arm Saddam Hussein.

The House of Saud, which had been bankrolling the Iraqi war effort all along, now began to work through BCCI to arm the Iraqis.  In addition to the $1 billion/month they were sending Saddam, the Saudis now provided intelligence, logistics and weapons, including NK-84 helicopters.  The Saudis entered a joint venture to help strengthen Baghdad’s nuclear capabilities, which the Israelis had wiped out in a 1981 bombing raid commanded by Ariel Sharon. [12]

Saudi Arabia and Iraq set up Gulf International Banks to supplement the BCCI channel.  A 1989 Defense Department study showed US military aid to the Saudis landing in Iraqi accounts in Switzerland.  US AWAC surveillance planes flew from Saudi bases and gathered intelligence for Iraq.  The US/Saudi collaboration was so blatant that many believed the Americans were directing Saudi security agencies. [13]

Mutual Assured Destruction

The US continued to play both sides in the Iran/Iraq War, backing one country until it had a military advantage, before switching sides to back the other.  The US resisted any moves to negotiate a peace treaty. Both countries saw their infrastructure leveled, their economies crippled and their people decimated.  In Iraq 750,000 people were killed.  A 1979 memo to President Carter from NSA Brzezinski, explains the US policy, “the Iran-Iraq conflict is a unique opportunity to consolidate our security position”.

The Export Import Bank provided $200 million in taxpayer insured loans to Iraq, most of which were funneled through Banco Nacionale de Lavoro.  The Commodity Credit Corporation provided a similar amount of taxpayer-insured loans so Iraq could buy grain from Cargill and Continental Grain.  As much as 20% of the US rice crop was sold to Iraq. By the first quarter of 1990 Iraq was the United States’ third largest trading partner. [14]  Iraq owed $241 billion to global creditors: $120 billion to Kuwait and Saudi Arabia, $9 billion to Russia and $3 billion to Japan.  In 1989 Japan cut Iraq off.

iran_iraq_stalemate.jpgCarter NSA Gary Sick, said later that, “the US has resisted all moves in the United Nations toward a negotiated settlement of the tanker war”. [15]  The US Navy’s re-flagging operation established a permanent US presence in the Persian Gulf.  Reagan Defense Secretary Casper Weinberger, who was later Knighted by Queen Elizabeth II for his genocidal efforts, characterized the re-flagging as a “trade-off for basing rights”, in GCC countries.  The monarchs had been slow to cooperate with US security plans in the region.  The Iran/Iraq War had the effect of scaring the daylights out of the emirates and getting them on board with US plans to modernize bases in Saudi Arabia and to build new ones in the other GCC emirates.

Saudi/US relations became very cozy during this time, especially on the military front.  The Saudis became the biggest annual recipient of US military aid.  In 1983 the Saudis received $17 billion in US military hardware.  In 1984 that jumped to $22.7 billion.  Richard Secord was in the thick of it- brokering the sale of five AWACs to the Saudis the night Reagan was sworn into office.  Hidden in the $8.5 billion package was a provision that beefed up the Kingdom’s C3 system at bases, some of which contain underground nuclear command centers that only US personnel can control.

By 1993 the Saudis had spent $156 billion on the joint Saudi/US military buildup within the Kingdom.  The US now effectively occupied Saudi Arabia, guarding the 261 billion barrels of Four Horsemen oil.  Many members of Congress were not even aware of what was going on.  As Rep. Howard Metzenbaum (D-OH) said, “The US/Saudi relationship is different because only a tiny White House club is in the know”. [16]

Iran and Iraq are the only two OPEC nations with large enough oil reserves to challenge Saudi/GCC control over oil prices.  Iraq is second only to the Saudis with 112 billion barrels of oil reserves and much of the country remains unexplored.  Iran has close to 100 billion barrels of crude.  Both are firmly in the camp of the OPEC price hawks.  By disrupting oil flows from these two nations, Big Oil eliminated competition and kept the price hawks busy rebuilding their shattered economies instead of rallying for OPEC unity.

Both Iran and Iraq’s primary oil exporting facilities- Khorramshahr and Fao respectively- were demolished during the war.  Iran’s entire Kharg Island facilities were leveled.  Iraq was now deeply in debt to the Saudis and Kuwaitis.  Many of both nations’ oil tankers were damaged in the tanker war.  The cities of both countries required billions of dollars and a decade to be rebuilt as a result of the war of the cities.  It was a war of attrition with each side suffering untold loss of life and $25-35 billion worth of damage.

In CIA-think, a decisive victory by either Iran or Iraq would have left the winner in a position to take on the Saudis militarily.  A staggering defeat by either might breed internal revolutionary forces who would challenge the Ayatollahs or Saddam, who had been quite useful to the CIA in wiping out nationalistic elements and in providing a pretext for the US military buildup in the Persian Gulf.  But a long war of attrition would leave both nations crippled and focused on rebuilding.  Neither would have the luxury of mounting any sort of challenge to Four Horsemen control over Persian Gulf oil.

Big Oil used the war as another excuse to hike gas prices in the US.  The GCC sheiks filled the oil shortfall which the war created, pumping out more than enough crude to move wholesale prices lower on world markets.  The Four Horsemen pocketed the difference, while stockpiling crude oil.  A memo uncovered by Edwin Rothschild, energy adviser for the group Public Citizen, sums up US policy towards Saudi/GCC overproduction and the misery it brings the poor countries of OPEC.  The memo, sent by Undersecretary of State Richard Murphy to the Saudi government, said simply, “Let the market rule”.

Lower wholesale prices made it more difficult for Iraq and Iran to rebuild. In 1988 Iran earned 90% of its hard currency through oil exports. Iraq gained 99% of its foreign exchange from oil.  Both the Iraqi dinar and the Iranian rial plummeted.  In 1994 the rial lost 100% of its value.  Before the war Iraq had $40 billion in hard currency reserves. Afterwards, it had zero and huge debts to pay.

The Israelis worked hand-in-hand with the US to destroy both nations.  While supplying Mustafa Barzani’s Kurds in their attacks on Iraq, the Israelis duplicitously provided missile targeting to Saddam Hussein for his attacks on Iranian cities via US spy satellites.  In 1988 Mossad launched Operation Brush Fire, a psychological warfare campaign designed to draw the US military further into the Middle East conflagration.  Their ultimate goal was to have the US destroy Iraq’s powerful military, while leaving their “perfect villain” Saddam in power.

The campaign was launched when Israeli commandos bombed an Iraqi weapons plant at Al-Iskandariah in at attempt to make “Iraqi weapons of mass destruction” a global household phrase.  Mossad set up a London Observer freelance journalist named Farzad Bazroft to take the story international.  Bazroft had been investigating the death of Shah-loyalist tuned Mossad arms dealer Cyrus Hashemi and had gotten too close to the truth, which was that Mossad had eliminated Hashemi.  Knowing Bazroft would be seen as a foreign spy by Baghdad after the Mossad terrorism at the weapons plant, they sent him into Iraq.  Saddam took the bait and Bazroft was hung as a spy creating an even bigger international incident.  To speed things along, Mossad leaked secret documents on Iraqi weapons programs to ABC News.

US and Israeli arms merchants made a killing during the war.  The US refused to supply spare parts to either side, so when a weapons system broke Iran or Iraq would be expected to buy a whole new system.  This policy bolstered the bottom lines of US defense contractors and assured that battlefield weapons malfunctions could not be fixed on the spot, thus negating the momentum which the side on the offensive had attained. This helped keep the war in a constant state of stalemate.

Israeli Defense Minister Ariel Sharon used the conflict as an opportunity to bomb Baghdad’s nuclear facilities in 1981.  In 1982 Sharon declared that Israel was siding with Iran, but his exact words were more revealing.  Sharon declared at a conference in Paris that, “Israel has a vital interest in the continuing war in the Persian Gulf and in Iran’s victory.”  In 1986 retired Mossad Chief General Aharon Yariv declared the US and Israeli position more succinctly when he stated bluntly, “It would be good if the Iran/Iraq War ended in a tie, but it would be better if it continued”.

[1] Behold a Pale Horse. William Cooper. Light Technology Press. Sedona, AZ. 1991. p.81

[2] Ibid. p.83

[3] The Outlaw Bank: A Wild Ride into the Secret Heart of BCCI. Jonathan Beaty and S.C. Gwynne. Random House. New York. 1993. p.268

[4] The Spotlight. June 1997

[5] BBC World News. January 2002

[6] The Great Heroin Coup: Drugs, Intelligence and International Fascism. Henrik Kruger. South End Press. Boston. 1980. p.217

[7] The Reign of the Ayatollahs: Iran and the Islamic Revolution. Shaul Bakhash. Basic Books, Inc. New York. 1984. p.193

[8] Iraq and Kuwait: A History Suppressed. Ralph Schoenman. Veritas Press. Santa Barbara, CA. 1990. p.21

[9] Beyond the Storm: A Gulf Crisis Reader. Phyllis Bennis and Michel Monshabeck. Olive Branch Press. Brooklyn, NY. 1991. p.31

[10] Iraq Since 1958: From Revolution to Dictatorship. Marion Farouk-Sluglett and Peter Sluglett. I.B. Tauris & Company, Inc. 1990. p.260

[11] “The Gulf Between Pretense and Reality”. Larry Everest. In These Times. 7-20-88. p.9

[12] “The Arming of Saudi Arabia”. Frontline. PBS. 2-16-93

[13] The Gulf: Scramble for Security. Raj Choudry. Sreedhar Press. New Dehli. 1983. p.108

[14] March to War. James Ridgeway. Four Walls Four Windows. New York. 1991. p.13

[15] Everest. p.9

[16] Frontline

Dean Henderson is the author of five books: Big Oil & Their Bankers in the Persian Gulf: Four Horsemen, Eight Families & Their Global Intelligence, Narcotics & Terror Network, The Grateful Unrich: Revolution in 50 Countries, Das Kartell der Federal Reserve, Stickin’ it to the Matrix & The Federal Reserve Cartel.  You can subscribe free to his weekly Left Hook column @ www.deanhenderson.wordpress.com

INDES : ELECTIONS 2014

INDES : ELECTIONS 2014 [3]
 
Les musulmans courtisés

Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr

Narendra Modi, candidat du Bharatiya Janata Party (BJP : Parti du peuple Indien) au poste de premier ministre de l'Inde et probable vainqueur du scrutin en cours a déclaré qu'il ferait appel à ses « frères » musulmans comme à tout autre citoyen du pays. Il a précisé que les questions litigieuses du temple de Ram et de la réforme du Code civil seraient traités dans le cadre constitutionnel. Un projet prévoit en effet un code civil universel qui s'opposerait en droit au code « coutumier » musulman ou tribal. 


 

Narendra Modi a notamment souligné qu'il considérait tous les Indiens comme un seul peuple et qu’il en est de sa responsabilité en tant que futur chef d'Etat de parler à tous les segments religieux de la société, y compris les musulmans. Pour appuyer cette déclaration, il a fait allusion à son travail en tant que ministre en chef du Gujarat qui possède une forte population musulmane et des militants hindouistes déterminés. On se rappelle les émeutes communautaires de 2002. 


En Inde, les élections sont toujours l'occasion de surenchères religieuses dans les campagnes électorales et l'appui total du BJP au temple de Ram a renforcé l'exaltation des militants hindouistes sur le terrain. Narendra Modi se devait de calmer le jeu. Face à un journaliste engagé du BJP qui l'interrogeait sur les raisons d'un tel rapprochement, Modi a même dû taper sur la table : « Vous ne me ferez pas glisser sur ce genre de terrains. Je rencontrerai tous mes compatriotes. Ils sont mes frères. Vous pouvez voter avec la couleur que vous voulez mais Modi n'a pas de  couleur », allusion à la bataille entre la couleur safran du BJP et le vert des partis musulmans. Il a ajouté: « Même si je perds les élections, qu'il en soit ainsi, je n'ai pas de problème. Mais le pays a été détruit par la mentalité d'entre vous, et je n'aurai jamais cet état d'esprit ! » Est-ce un tournant dans la campagne ? 

La communauté musulmane a attaqué le programme du BJP et de son candidat sur les questions du temple de Ram et du Code civil. Cela a même été ces dernières semaines le point de discorde entre ce parti et la communauté musulmane. Narendra Modi est bien obligé s'il veut gouverner l'Inde de rassurer et de garantir le respect de la Constitution. En politique professionnel, il s'est dissocié de l'influence du RSS (Rashtriya Swayamsevak Sangh) qui lui colle à la peau. Le RSS est l'armée de réserve radicale, le mentor idéologique de l'hindouisme identitaire dont le BJP constitue la façade publique. Le candidat toujours en tête des sondages est bien obligé de composer au centre. « Je dois diriger le gouvernement. Un gouvernement fonctionne selon la Constitution. Je crois que le gouvernement ne dispose que d'une religion, l'Inde, l'Inde en premier. Un gouvernement ne dispose que d'un livre saint, notre Constitution. Un gouvernement ne dispose que d'une sorte de dévotion, la Nation. Un gouvernement ne dispose que d'un style de fonctionnement, le « Sabka Saath, Sabka vikas »  ( la coopération de tous, le développement de tous ) ».  Le mandat du futur premier ministre indien est de cinq ans. Or, les cinq premières années de l'Inde vont être décisives car toute la région est en reconfiguration stratégique. C'est pour cela que nous avons décidé de couvrir les élections indiennes avec attention. Pour l’Europe, entre eurasisme et eurosibérie, n’y a t-il pas un autre axe Paris-Berlin, Moscou-Delhi ?

Jean Anouilh, un classique au purgatoire

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Jean Anouilh, un classique au purgatoire

Ex: http://www.lespectacledumonde.fr
Sous un masque de « vieux boulevardier », Jean Anouilh ne cessa, en réalité, d’être un jeune insoumis, un « indécrottable » insurgé contre les idéologies modernes. Interprété, de son vivant, par les plus grands acteurs français et étrangers, il fut un des auteurs majeurs du XXe siècle. Le centenaire de sa naissance est célébré fort discrètement.

Le théâtre d’Anouilh, s’il traverse aujourd’hui, spécialement en France, un certain purgatoire tant sur scène que dans la critique, s’impose néanmoins comme l’un de plus représentatifs du XXe siècle. » Ainsi s’exprimait, en 2007, Bernard Beugnot dans son introduction aux Oeuvres complètes d’Anouilh, publiées dans la collection de la Pléiade à l’occasion du vingtième anniversaire de sa mort. Trois ans plus tard, à l’occasion, cette fois, du centenaire de sa naissance, ce constat reste, hélas, vrai. Seuls quelques spectacles – dont une remarquable reprise (qui s’est achevée le 30 mai) de Colombe (1951), à la Comédie des Champs- Elysées, mise en scène par Michel Fagadau, avec Anny Duperey et sa fille Sara Giraudeau, retransmise en direct, le 15 mai, sur France 2 – et un hommage prononcé par Michel Galabru, aux molières, le 25 avril, sont venus raviver sa mémoire.

N’était son Antigone, succès de librairie et fortune des éditions de la Table Ronde grâce aux professeurs de français, qui s’attarderait encore aujourd’hui à faire découvrir Anouilh à nos jeunes étudiants ? Ce désormais classique du théâtre attend toujours au « purgatoire » des scènes françaises. Pourtant, de son vivant, Anouilh a été interprété par les plus grands acteurs français et étrangers : Jean-Louis Barrault, Bernard Blier, Michel Bouquet, Pierre Brasseur, Suzanne Flon, Paul Meurisse, les Pitoëff, Madeleine Renaud, Jean Vilar, Michel Simon, Jean-Pierre Marielle, Michel Galabru, Richard Burton ou Laurence Olivier. Faut-il y voir là, comme pour Montherlant, mutatis mutandis, l’effet d’une certaine critique lui ayant taillé un costume de vulgaire boulevardier ? Aurait-il également pâti des mutations du théâtre contemporain opposant le théâtre dit littéraire au théâtre des metteurs en scène ? Certainement. Alors qu’on joue encore Ionesco ou Beckett, Anouilh reste peu joué malgré une oeuvre imposante : une cinquantaine de pièces écrites en un demi-siècle.

Son « tort » aura peut-être été d’arriver trop tard ou trop tôt. Né quatre ans avant la Première Guerre mondiale (il vit le jour à Bordeaux le 23 juin 1910), parvenu au faîte de sa carrière dès l’âge de trente ans, il appartient à une génération occultée par l’avant-garde qui s’emparera des scènes de l’après-guerre. Homme de tradition plutôt que de rupture, Anouilh est entré au théâtre dans l’ombre des maîtres d’avant-guerre et par la petite porte.

Fils d’un tailleur et d’une pianiste d’orchestre d’Arcachon, les premiers spectacles auxquels assiste le jeune homme sont des opérettes du casino de la ville. « Je crois (c’est assez sot), expliquera- t-il plus tard, que c’est ce qui m’a donné envie de faire du théâtre. » A dix ans, il écrit déjà des pièces en vers dans le style d’Edmond Rostand, et avoue avoir eu sa « première impression d’auteur dramatique » à seize ans, lorsqu’il réussit à écrire une pièce aussi longue qu’une vraie, intitulée la Femme sur la cheminée. Provincial « monté à Paris », il fait la connaissance de Jean-Louis Barrault au lycée Chaptal. Après avoir assez vite abandonné ses études de droit et fait une courte carrière de rédacteur en publicité, c’est grâce à Louis Jouvet qu’il pénètre dans le monde du théâtre. Engagé à la Comédie des Champs-Elysées pour lire les manuscrits et composer les salles des générales, il découvre le milieu théâtral parisien. « De vivre tous les jours dans un théâtre a failli me dégoûter de faire du théâtre », écrira-t-il à Pierre Fresnay. En effet, Jouvet se montre très dur avec lui. Il profitera, cependant, de cette expérience pour affiner son goût et son écriture.

C’est à cette même époque qu’il découvre l’auteur qui va transformer sa conception de l’écriture dramatique : Jean Giraudoux. Avec lui, il comprend enfin qu’il existe une langue poétique au théâtre, une langue artificielle, certes, mais plus authentique, plus précise aussi qu’une simple conversation écrite. Héritier du baroque, Anouilh considère que le théâtre n’a pas, en effet, à « faire bêtement vrai », à tendre au « réalisme », voire à ce voyeurisme de « l’œil collé au trou de la serrure », mais, au contraire, à saisir l’essentiel à travers le factice et le faux (dans la forme) afin de mettre en valeur un « vrai éternel ». « Siegfried [de Giraudoux] m’a révélé que le style, les idées peuvent avoir leur place dans une œuvre scénique. J’entends par style : le mot juste mis à sa place. » Cela restera un des modèles et une des règles d’écriture de celui qui affirmait que « le spectacle, fête des yeux, doit être aussi fête de l’esprit ». Le jeune dramaturge se situera donc dans cette tradition théâtrale française, ce théâtre du texte dit « littéraire » où l’expression compte beaucoup. A l’instar de Molière, Marivaux ou, plus tard, Musset puis, bien sûr, Giraudoux, Anouilh affectionne « la phrase courte, serrée, musclée […], la phrase construite, la phrase française complète, avec le mot, l’adjectif et le verbe ». Ce n’est pas pour rien que, selon ses dires, il aurait aimé vivre au XVIIIe siècle, le grand siècle de la conversation. Pour autant, il n’ignore pas les auteurs modernes, tels Pirandello ou, plus récents encore, Ionesco, Beckett, ou encore Adamov, partageant avec eux certaines préoccupations métaphysiques.

De fait, ses premières œuvres apparaissent marquées par l’existentialisme et une vision très pessimiste de la nature humaine. Ainsi en va-t-il, notamment, de l’Hermine, sa première œuvre sérieuse écrite alors qu’il travaillait encore chez Jouvet, et qui inaugure le cycle des « Pièces noires ». Séduit, Pierre Fresnay la montera au théâtre de l’œuvre en 1932. C’est un premier succès d’estime (37 représentations) mais, surtout, la révélation d’un nouvel auteur dramatique. Conquis par le romantisme encore juvénile qui se dégage de l’œuvre, Robert Brasillach parlera à son sujet de « mythe du baptême ». Déjà, en effet, cette pièce qui met en scène la soif de pureté absolue habitant les deux personnages – Frantz, un jeune homme pauvre tombé amoureux de Monime, une belle aristocrate –, donne le ton d’une œuvre qui sera marquée par une quête quasi mystique et impossible de l’absolu. Une quête notamment incarnée par des personnages féminins animés d’une grande force morale en même temps que d’une touchante fragilité : Thérèse dans la Sauvage (1938), Nathalie dans Ardèle ou la Marguerite (1948), Jeanne dans l’Alouette (1953) et, bien sûr, Eurydice et Antigone dans les pièces éponymes (1942 et 1944).

Mais le vrai premier succès de Jean Anouilh viendra quelques années plus tard, en 1937, avec le Voyageur sans bagage, une pièce mise en scène par Georges Pitoëff, qui le confirme comme un auteur dramatique à part entière. Inspirée de Siegfried, de Giraudoux, cette œuvre constitue un tournant dans la carrière d’Anouilh, qui prend alors conscience « d’avoir franchi une frontière, celle du réalisme ». Dans cette histoire d’un homme devenu amnésique qui refuse le poids de son passé et de sa famille, il réaffirme une thématique qui deviendra récurrente dans son théâtre.

L’année suivant cette réussite inattendue – près de 200 représentations ! –, le jeune auteur fait la connaissance d’André Barsacq, qui deviendra pendant une décennie son metteur en scène attitré. Leur collaboration commence avec le Rendez-Vous de Senlis, « pièce rose » mais teintée de noir qui représente une sorte de double inversé du Voyageur sans bagage. Cette fois, c’est Georges, le personnage principal, qui se construit un passé de rêve en engageant des comédiens afin de conquérir la belle Isabelle. Monté en 1941, c’est encore un succès critique et public qui consacre l’auteur comme un des meilleurs dramaturges contemporains.

C’est alors, en pleine Occupation, que lui vient le projet d’écrire une adaptation moderne de l’Antigone de Sophocle. La première de cette nouvelle Antigone aura lieu au théâtre de l’Atelier, en février 1944. C’est immédiatement un succès dû, en partie sans doute, au fait que la pièce a été – et reste encore – analysée en fonction du contexte politico-social du moment. Elle suscite des réactions contradictoires, mais l’ambiguïté du texte laisse toute liberté d’interprétation : Créon incarne-t-il Vichy et Antigone la Résistance ? Peut-être. Mais Breton ira jusqu’à écrire qu’elle était l’œuvre… d’un Waffen SS ! Longtemps – jusqu’à aujourd’hui ? –, certains feront peser sur Anouilh le soupçon de « collaboration » pour avoir fait représenter cette pièce à cette époque, mais aussi pour avoir livré des textes (uniquement littéraires) à Je suis partout et pour avoir signé, à la Libération, la pétition en faveur de la grâce de Brasillach. Les mêmes oublieront, évidemment, que, aux pires moments des persécutions antisémites, Anouilh cacha chez lui la femme d’André Barsacq, juive d’origine russe, et qu’il donna des nouvelles à la revue antinazie Marianne. Et les mêmes, en revanche, ne s’offusqueraient pas que, ayant fait représenter les Mouches, en 1943, puis Huis clos, en mai 1944, qu’ayant donné plusieurs articles à la revue Comoedia, contrôlée par la Propaganda-Staffel, Jean-Paul Sartre se fût métamorphosé en « héros » de la Résistance, allant jusqu’à siéger au Comité d’épuration des écrivains. Ces procès d’intention, l’exécution de Brasillach et, plus largement, les horreurs de l’Epuration venant après les horreurs de l’Occupation, laisseront en Anouilh des traces indélébiles et une amertume qui allait rehausser d’ironie une écriture déjà très noire. « J’ouvre les yeux, je vois partout la lâcheté, la délation, les règlements de comptes. Je suis d’un coup devenu vieux en 1944, voyant la France ignoble », confessera-t-il trente ans plus tard. De ce temps-là, les allusions sarcastiques aux représailles de 1944-1945 deviendront fréquentes, depuis Ornifle (1955) jusqu’à Tu étais si gentil quand tu étais petit (1972).

Avec Ardèle ou la Marguerite (1948), Anouilh inaugure la série des pièces dites « grinçantes », celles où éclateront avec le plus de brio ses réparties incorrectes, et qui culmineront avec Pauvre Bitos ou le Dîner de têtes. Lors de sa création, en 1956, cette satire des tribunaux révolutionnaires de 1793 visant, en réalité, les cours de justice de l’Epuration, scandalise la critique, mais triomphe auprès du public : la pièce sera représentée un an et demi à guichets fermés. La comparaison qu’il dresse entre la Libération et la Terreur allait contribuer à asseoir la – mauvaise – réputation d’Anouilh, et faire de lui un véritable empêcheur de penser en rond sur scène.

antigone.jpgDeux ans plus tard, en 1959, il inaugure la série des « Nouvelles Pièces grinçantes » avec l’Hurluberlu ou le Réactionnaire amoureux, dont le titre constitue en soi une forme de provocation. Cycle qui devait se clore en 1970, avec les Poissons rouges ou Mon père ce héros, réquisitoire sévère et d’apparence cocasse contre une certaine forme de société, faisant allusion à Mai-68, mais aussi à la grande rupture de 1940- 45. Entre-temps, dans ses « Pièces costumées », il aura abordé des sujets historiques qui prouvent une belle maîtrise en la matière : l’Alouette (1953) – sur Jeanne d’Arc –, Becket ou l’Honneur de Dieu (1959) – sur le meurtre, en 1170, de l’archevêque de Cantorbéry –, la Foire d’empoigne (1962) – sur les Cent-Jours. Comédie-ballet, de moeurs ou d’intrigue, farce, drame, comédie ou tragédie, jusqu’à sa mort, en 1987, Anouilh aura touché à tous les genres de théâtre, ce qui ne facilitera pas la tâche des taxinomistes en chaire. S’il revendiquait pour lui-même le qualificatif de « vieux boulevardier indécrottable », c’était en pensant à la tradition italienne de la commedia dell’arte issue des atellanes latines dans le sillage de Molière, son maître. Mais, sous le masque du « vieux boulevardier », Anouilh révèle également une figure de jeune insoumis. Sensibilité inquiète et libertaire, révolté de l’intérieur à l’image de ses personnages féminins, Anouilh prône une insurrection des âmes contre la médiocrité, la banalité et la duplicité. Une insurrection tout aristocratique qui prend pour cible les lieux communs du progressisme sous toutes ses formes (égalitarisme, démocratisme, relativisme, etc.) et le range définitivement du côté des réactionnaires invétérés.

Pourtant, comme l’a noté Laurent Dandrieu dans l’hebdomadaire Valeurs actuelles (« Anouilh ou la pureté impossible »), « sa description sans aménité du carcan de la famille et sa haine des valeurs bourgeoises auraient dû lui valoir des circonstances atténuantes » de la part de ses coreligionnaires de gauche. Mais non. Loin de l’avant-garde d’aprèsguerre, hors des modes et à l’écart des idéologies modernes, Anouilh reste un auteur singulier dans le théâtre français du XXe siècle, préservé des avanies du temps et des commentateurs. Son œuvre en conserve d’autant plus de fraîcheur et de profondeur, malgré certains aspects délicieusement désuets, et, à la relecture, aujourd’hui comme Jean Dutourd hier, on peut encore s’exclamer : « Que c’est délicieux et inattendu, un auteur qui défend la noblesse de caractère, l’insouciance, la légèreté, l’esprit contre la bassesse d’âme et la cuistrerie ! »

A lire Théâtre de Jean Anouilh, édition établie par Bernard Beugnot, Gallimard, collection la Pléiade (2007), 2 volumes : 1504 et 1584 pages, 69 € ; Pièces brillantes, Pièces grinçantes, Pièces roses, Pièces noires, Pièces costumées, Nouvelles Pièces grinçantes, Pièces baroques, Pièces secrètes, Pièces farceuses de Jean Anouilh, la Table Ronde, collection la Petite Vermillon (2008).
 

lundi, 05 mai 2014

Alstom : la trahison des grandes entreprises nationales

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Alstom : la trahison des grandes entreprises nationales

Jean-Yves Le Gallou

Boulevard Voltaire cliquez ici

Les grandes entreprises technologiques – nucléaire, aéronautique et espace, transports, télécom et grandes infrastructures, voire automobiles – sont au cœur du modèle français.

Elles ont été choyées. Par l’État stratège, d’abord, qui a conçu leur développement, il y a maintenant une… cinquantaine d’années. Et qui a toujours veillé à leur donner un environnement favorable.

Les grandes entreprises technologiques ont aussi bénéficié de ce qui reste d’excellence du système scolaire français : les classes préparatoires et les écoles d’ingénieurs.

Et dans l’ensemble, l’État les a accompagnées par des financements, une fiscalité avantageuse et un bon environnement juridique.

Cela n’a pas été sans inconvénient pour le reste de la société et de l’économie.

Un impôt sur les bénéfices de l’ordre de 10 % en moyenne pour les grandes entreprises, de près de 30 % pour les PME. La polarisation des subventions et aides à la recherche sur quelques secteurs et surtout une politique commerciale très ouverte. Pour vendre des TGV, des Airbus, des centrales nucléaires, des ponts et des autoroutes, il a bien fallu sacrifier toute mesure protectionniste ou crypto-protectionniste. Des pans entiers de l’industrie ont ainsi disparu. Souvent dans le silence sur les causes du phénomène : le poids des grands groupes dans la publicité, voire dans le capital des médias (Bouygues), expliquant la complaisance de la presse vis-à-vis de leurs intérêts.

Dans les années 1960, les intérêts des grandes entreprises technologiques ont pu se confondre avec ceux de la France. Ce n’est plus le cas.

D’abord parce qu’elles se sont progressivement dénationalisées. Par leurs chiffres d’affaires, la localisation de leurs bénéfices et surtout la mentalité de leurs dirigeants. Les super-élites du corps des mines ou de l’inspection des finances étaient profondément patriotes dans les années 1960/1970, elles sont aujourd’hui devenues des relais de la super-classe mondiale à laquelle elles s’identifient. Et dont elles partagent le mode de vie et les privilèges.

Plusieurs leçons doivent être tirées des affaires Alstom et Peugeot :

- il y a dissociation des intérêts des grandes entreprises (et a fortiori de leurs dirigeants) et des intérêts français ;
- la France ne peut pas vivre éternellement sur ses fleurons des années 1960, il serait temps que l’État stratège se tourne vers l’avenir et discerne les futurs secteurs porteurs ;
- il faut davantage autocentrer l’économie française et corriger la mondialisation par un protectionnisme intelligent, des relocalisations et le localisme ;
- tenter de vendre à la Chine des produits qu’elle copiera ne peut suffire à définir la politique commerciale de la France et conduire à acheter sa camelote sans discernement ;
- la préférence nationale – dans les marchés publics, notamment – doit retrouver droit de cité comme c’est le cas (avec hypocrisie mais détermination) en Allemagne et aux États-Unis ;
- le patriotisme économique doit être promu et la formation des élèves ingénieurs aux humanités ne doit pas être négligée.

Usa : Une impuissante arrogance

Usa : Une impuissante arrogance
 
La politique internationale américaine a perdu sa boussole
 
Jean Bonnevey
Ex: http://metamag.fr

four-more-wars.jpgLes Usa continuent à se comporter comme s’ils étaient le phare du monde et l’unique super puissance. Ils se mêlent donc de tout, jugent et interviennent quand ils le peuvent. Ils le font sans tenir compte de leurs erreurs passées. Ils n’arrivent plus à s’en tenir à une doctrine cohérente et efficace. En fait, ils ont été incapables de s’adapter raisonnablement à la chute de l’URSS. Ils sont devenus relativement surpuissants au moment même où leur domination internationale reculait. Ils ne l’ont pas admis, ni géré. Il y a un échec américain et même un aventurisme qui rend le monde moins sûr depuis la fin des deux blocs. 


La lutte contre le terrorisme islamique aurait pu être la colonne vertébrale d’une diplomatie combattante contre les tenants d’un obscurantisme religieux universel. Mais il n’en a rien été. Le péché original reste sans doute la guerre inutile et imbécile contre l’Irak. Ce pays n’existe plus. Le modèle  de démocratie multiculturelle et ethnique que les Usa voulaient offrir au monde arabo-musulman est un chaos sanglant. Un  pays divisé, éclaté, une insécurité qui explose et des élections inutiles sont là pour le prouver. Le retrait américain avant toute stabilisation de l’Irak est la preuve de la faiblesse américaine et de son incapacité à agir dans un temps long. Cette preuve est confirmée par la recrudescence de la violence en Afghanistan alors que les élections vont confirmer dans ce pays les clivages ethniques. Le soutient aux révolutions égyptiennes et tunisiennes n’ont pas été menées à bien. L’intervention contre la Lybie, même modeste, aux cotés des Français et des Anglais a déstabilisé non seulement un pays mais l’ensemble du Sahel et au-delà certaines régions de l’Afrique noire. On prend en Syrie, malgré tout cela, des risques inconsidérés par rapport à toute la région. Enfin, une fois de plus, les Usa ont échoué dans leur tentative de relancer le dialogue entre Israël et les palestiniens. Ils n’osent pas défier l’état juif dans sa vision de ce qu’il doit être de la région et de la paix qu’il veut imposer.


Tant d’échecs devraient pousser les Etats-Unis à une mise à plat de leur politique internationale ou, en tout cas, à moins d’arrogance. Et pourtant, l’Ukraine le prouve, les Usa veulent régenter, au nom de la démocratie, toutes les puissances susceptibles de la concurrencer sur le plan politique, militaire et surtout énergétique. La Russie a le sentiment que Washington veut l’enfermer dans un  espace réduit et contrôlé par des états soumis à l'influence américaine. C’est indiscutable. Les Usa en ont-ils encore les moyens alors que leur leadership est contesté également par la Chine en attendant le tour de l’Inde où les nationalistes hindous vont certainement prendre le pouvoir.


L’arrogance américaine est en contradiction avec la réalité internationale et les conséquences de la politique des Usa dans le monde depuis le début du siècle. Washington veut que le XXIème siècle soit comme le XXème un siècle américain. Ce pari s’annonce irréaliste et déjà largement perdu. Il met en danger les équilibres mondiaux historiques et civilisationnels avec tous les risques que cela comporte à moyen terme.

Pierre Gripari, un Martien si fraternel

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Pierre Gripari, un Martien si fraternel

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Ex: http://www.lespectacledumonde.fr
Il y a exactement vingt ans, Pierre Gripari nous quittait. Les plus anciens lecteurs du Spectacle du Monde se souviennent certainement des portraits d’écrivains qu’il y donnait. Jean Dutourd a dit de lui qu’il fut, avec Alexandre Vialatte – autre collaborateur de haut vol de notre revue –, le grand méconnu des lettres françaises. Il est temps de le (re)découvrir.

Les gens ne veulent pas le croire, mais les Martiens existent, un homme les a rencontrés : l’écrivain Pierre Gripari. On raconte même qu’il en était peut-être un, lui l’auteur d’une mémorable trilogie martienne (Moi, Mitounet-Joli, 1982 ; le Septième Lot, 1986 ; et les Derniers Jours de l’Eternel, 1990). Tous ceux qui l’ont côtoyé vous le diront : Gripari ne vivait pas vraiment sur Terre, il y campait seulement, créature en transit, emprisonné dans le corps d’un auteur français, né, selon l’état civil, à Paris, le 7 janvier 1925, et mort – enlevé plutôt – dans cette même ville, le 23 décembre 1990, il y a tout juste vingt ans. Sur les registres, était inscrit qu’il avait pour mère et père « une sorcière viking » et « un magicien grec », mais en réalité, c’était un orphelin des étoiles qui a fait une longue escale sur notre planète.

Peut-être y a-t-il eu un malencontreux accident à sa naissance, un peu comme dans La vie est un long fleuve tranquille. On aurait alors interverti les bébés. Gripari se serait ainsi retrouvé avec des parents terrestres, lui l’extraterrestre. Disant cela, on ne brode pas sur un thème cher à l’auteur des Rêveries d’un Martien en exil (1976). Non, la révocation du monde est le préalable à l’œuvre griparienne. Elle est née d’un coup d’Etat : il n’y a rien, pas d’origine divine, ni d’ascendance humaine. 

De là vient que les héros de Gripari sont des enfants, des fées, des lutins, des animaux, des centaures et des surhommes. Telle était sa vraie famille. Son oeuvre est traversée par une volonté d’exhominisation. Les personnages aux noms et prénoms si cocasses qui la jalonnent le prouvent abondamment : dans la Vie, la Mort et la Résurrection de Socrate-Marie Gripotard (1968), le héros éponyme est un mutant nietzschéen ; Charles Creux, dans Frère Gaucher ou le Voyage en Chine (1975), un fantôme ; Roman Branchu, dans les Vies parallèles de Roman Branchu (1978), une probabilité déroutante dans un univers de possibles. 

Tout apparente Gripari aux créatures mythologiques dont il peuplait son univers, tour à tour cyclope, mère-grand, Petit Poucet, Chat botté, Merlin l’enchanteur. Un homme à la croisée des mondes, vivant dans plusieurs dimensions, chacune d’entre elles communiquant avec les autres. C’est cela le fantastique : la pluralité des mondes, l’aptitude à glisser d’un univers à l’autre, du réel à l’imaginaire, du mythique au fantastique, du trivial au poétique.

Gripari commençait sa phrase sur Terre et la finissait sur Mars. Ou plutôt l’inverse, tant il a su renverser la perspective habituelle de la science-fiction, un peu à la manière de Montesquieu dans les Lettres persanes : ce ne sont plus des hommes qui partent à la découverte des extraterrestres, mais des Martiens qui viennent explorer cette espèce étrange – l’homme.

pg27745.gifDans l’excellent petit ouvrage qu’ils viennent de lui consacrer, à l’occasion du vingtième anniversaire de sa disparition, Anne Martin-Conrad et Jacques Marlaud nous rappellent quel homme étrange il fut, lui qui mena une vie ascétique de vieux garçon dans de modestes meublés sans confort, moitié Diogène des temps modernes vivant dans un tonneau sommairement aménagé, moitié franciscain parlant d’égal à égal à frère Martien et soeur Sorcière. C’est là qu’il vivait, dans un dénuement heureux, avec une table en Formica, pour prendre de frugaux repas, écrire et rêver, habillé comme un chiffonnier d’Emmaüs de chandails mités et de chemises qui sortaient du pantalon, toujours en espadrilles, été comme hiver, comme échappé d’un film de Jacques Tati, animal pataud habité par la grâce des poètes, dont le sourire désarmait les douaniers et les enfants.

Il était volontiers scabreux, souvent saugrenu, toujours lunaire, pareil, finalement, à son Pierrot la Lune (1963), titre de son premier livre, sa seule autobiographie. Il tutoyait tout le monde, à commencer par son lecteur, qu’il installait d’emblée dans une relation de fraternelle complicité. La voie haut perchée, faite pour réciter des fables d’Esope ou contrefaire des bruits d’animaux, il n’avait pas son pareil pour lire des textes, coassant, barrissant, mugissant, autant qu’il parlait. Ensuite, il partait d’un rire « hénaurme ». Ce n’était pas un rire, mais l’expectoration d’un ogre jovial. Tout était inattendu chez lui, comme en physique aléatoire. On ne savait jamais quelle direction allait emprunter sa conversation, ni quels contours dessineraient ses récits. Il était unique – on l’est tous, mais lui l’était superlativement. C’était un ovni qui professait des idées hétérodoxes dans tous les domaines, se définissant de préférence comme un homosexuel athée, misogyne et fasciste. Ce n’était pas une carte de visite qu’il vous jetait à la face, mais un casier judiciaire. Il était tout cela, certes, mais d’une façon si inhabituelle, si peu convenue, si peu bornée, qu’il intriguait et subjuguait jusqu’aux hétérosexuels les plus intransigeants et aux chrétiens les plus fervents.

Gripari a payé un lourd tribut à son inimitable liberté de ton. Quoiqu’il ait laissé derrière lui quelques-uns des livres les plus originaux de notre temps, la plupart de ses ouvrages sont confinés aux rayons pour enfants. L’oeuvre pour adultes, qui réunit pourtant des romans bizarres, des fantaisies géniales, des contes loufoques ou profonds, des dialogues hilarants, des pièces de théâtre ambitieuses ou légères – son premier succès a d’ailleurs été sur les planches, le Lieutenant Tenant (1962), qui lui vaudra l’amitié de Michel Déon –, des poèmes facétieux et drolatiques, cette oeuvre pléthorique reste dans l’ombre des Contes de la rue Broca (1967), adaptés à la télévision, et des Contes de la Folie- Méricourt (1983).

A l’heure où l’oeuvre de Sade a quitté l’enfer des bibliothèques, celle de Gripari est ainsi venue l’y remplacer. On la tient soigneusement à l’écart, trop dérangeante, comme sa Patrouille du conte (1982), parabole étourdissante et prémonitoire du politically correct à la française : une patrouille d’enfants reçoit pour mission d’aller faire la police dans le royaume si peu démocratique du conte ; sa feuille de route : l’épurer de tous ses reliquats féodaux et monarchiques. L’affaire tourne mal, comme on s’en doute.

Gripari racontait des histoires dont il était sûr « qu’elles ne sont jamais arrivées, qu’elles n’arriveront jamais », vivant de plain-pied dans le merveilleux, sans jamais tenir compte de l’absurde convention qui veut qu’il n’y ait qu’un niveau de réalité. Dès lors, tout devenait possible, la Terre pouvait être plate et l’Amérique ne pas exister, comme dans l’Incroyable Equipée de Phosphore Noloc (1964).

Ses romans sont des bric-à-brac enchantés, des bibliothèques remplies de vieux grimoires qui s’animent comme dans des histoires de revenants. Il y avait en lui quelque chose de jungien en cela qu’il considérait le matériau des contes et des mythes comme des invariants inscrits depuis toujours dans l’inconscient collectif de l’humanité. A charge pour nous de les revisiter. Ce qu’il fit. Mythologie grecque, cycle arthurien, sagas scandinaves, romantiques allemands (Hoffmann en tête), tout y passa.

On trouvait de tout dans sa boîte à malices d’écrivain. Il lisait dans le texte quantité de littératures étrangères. Cette curiosité le conduisit à écrire du théâtre selon les règles du Nô japonais, des poèmes érotiques, des romans par lettres, des fabliaux médiévaux, des chansons de geste. Mais la forme qu’il chérissait le plus, c’est le conte ; un genre qui remonte à la plus Haute Antiquité et à la plus lointaine enfance, à la fois sans âge et éternellement jeune. Ainsi de l’auteur de l’Arrière-Monde et autres diableries (1972) et des Contes cuistres (1987), grand prix de la nouvelle de l’Académie française. On ne le dira jamais assez, Gripari a été pour le XXe siècle ce que furent Charles Perrault pour le XVIIe siècle et les frères Grimm pour le XIXe siècle : le conteur, le diseur, le fabuliste de notre temps, celui qui donne à l’homme son indispensable nourriture onirique, l’architecte de nos songes.

C’était un décathlonien de la littérature, un auteur complet qui exerçait son art en généraliste, s’essayant à tous les genres littéraires, qu’il respectait scrupuleusement. Sur la forme. Pas sur le fond. C’est le fond qui est original chez lui. Sa langue procédait plus de la tradition orale que des écritures sophistiquées, privilégiant le rythme à la mélodie et l’expression dramatique aux effets de style. Grec d’origine, mais non byzantin. Si d’ailleurs il restait méditerranéen par la forme – claire et précise –, par le fond, il était celte, germanique, septentrional.

De toute sa tribu de personnages, un être, entre tous, se détache : Dieu. C’était pour lui le personnage de fiction par excellence, il le mettait en scène inlassablement. Yahvé, Zeus, Osiris, Baal, Allah, toujours le même, toujours recommencé, avec ou sans barbe, cruel ou facétieux. On pourrait presque dire de son œuvre qu’elle est une exégèse sauvage et romancée de la Bible, qu’il a lue et relue avec une sorte de virginité critique, même si sa lecture n’est pas sans rappeler celle de Marcion, l’un des premiers hérésiarques du christianisme.

Dans son esprit, la création du monde s’apparentait à un faux départ. Au commencement, il y eut un raté céleste, un couac divin, un accident originel, qu’il s’agisse de la Genèse, du big bang ou de la naissance de l’auteur. Quelque chose a cloché. Dieu créa le monde et il vit que cela n’était pas bon. Il faut tout reprendre à zéro, depuis le début. C’est là qu’intervient Gripari, démiurge bricoleur muni de sa baguette magique, comme dans Diable, Dieu et autres contes de menterie (1965).

Avec cela, joyeusement pessimiste. Si la vérité, c’est le vide absolu – et elle n’était rien d’autre pour lui –, il faut de toute urgence remplir ce vide, faute de quoi il nous absorbera, pareil à un trou noir. D’où sa fantaisie potache, ses contrepèteries incessantes, son « oui » nietzschéen au vide autant qu’à la vie. Quoique placidement désespérée, sa philosophie était amicale, allant chercher la sagesse là où elle s’est exprimée avec le plus de vigueur et de sérénité, chez Lucrèce, Maître Eckhart, Marc Aurèle, Epicure et quelques autres. Il a rassemblé leurs dits et paroles dans une anthologie, l’Evangile du rien (1980), qui dessine en creux le visage du récipiendaire, un peu comme dans Frère Gaucher, roman épistolaire où le personnage principal se dégage à partir des lettres qu’il reçoit.

Nul doute que le monde était pour lui froid, hostile, inhospitalier. Mais la littérature est là, qui le réchauffe. De tous les écrivains qu’il lisait et relisait jusqu’à plus soif, avec l’entrain d’un enfant que rien ne peut épuiser, c’était vers Dickens, l’écrivain chaleureux de l’enfance malheureuse, qu’il se tournait le plus souvent. Le vent mauvais, la pluie glacée, l’hiver de la vie s’arrêtent au seuil des livres de Dickens. On pourrait en dire autant de ceux de Gripari.

Gripari est entré en littérature comme on entre en religion. Le grand éditeur de sa vie, Vladimir Dimitrijevic, directeur de l’Age d’Homme, disait que « la littérature a été sa véritable patrie ». Il avait une confiance absolue en elle. « J’écris, confiait-il, pour être aimé longtemps après ma mort, comme j’ai aimé Dickens. J’écris pour faire du bien, comme Jack London m’a fait du bien, à quelques individus que je ne connaîtrai jamais, dont les pensées ne seront pas les miennes, qui vivront dans un monde que je ne puis concevoir. » Lui qui n’est plus, le voilà maintenant pareil à Dickens et Jack London, grand frère qui nous a précédés dans la grande aventure de la vie et se tient, tout sourires, au carrefour des existences, prêt à faire un bout de chemin avec chacun d’entre nous.

A lire Gripari, d’Anne Martin-Conrad et Jacques Marlaud, éditions Pardès, collection « Qui suis-je ? » (2010), 128 pages, 12 €.

dimanche, 04 mai 2014

Entretien géopolitique et économique avec Pierre-Yves Rougeyron

Entretien

géopolitique et économique

avec Pierre-Yves Rougeyron

Dans cet entretien au "Bréviaire des patriotes" réalisé le 22 avril 2014, Pierre-Yves Rougeyron, président du Cercle Aristote et fondateur de la revue Perspectives Libres, aborde les thèmes suivants : déclin des États-Unis, place de la Chine, de la Russie, la France dans le monde, l’impérialiste et l’anti-impérialisme français, la sortie de l’euro, la dette, l’ultra-libéralisme et le socialisme.

Presseschau - Mai 2014

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Presseschau
Mai 2014
 
Wieder mal einige Links. Bei Interesse einfach anklicken...
 
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AUßENPOLITISCHES
 
Politik
Gefangen im Euro
von FOCUS-Autor Prof. Hans-Werner Sinn
 
Wie Banken den Devisenhandel manipulierten
Der "Klub der Banditen"
 
16 Anzeichen für eine bevorstehende Währungsreform
 
"Noch nie war Athen so bankrott wie heute"
 
Martin Schulz
Trotz Wahlkampf: EU-Parlamentspräsident kassierte Sitzungsgelder
 
Neuer Ausbruch der Regelungs-Wut
EU-Kommission stellt stromfressende Kaffeemaschinen kalt
 
EU-Entscheid
Gen-Pollen muss künftig bei Honig nicht aufs Etikett
 
Langzeitstrategie „Joint Vision 2020 - Full-spectrum Dominance"
 
Wahlen in Ungarn
Partei des Ministerpräsidenten liegt klar vorne
 
Wahlen in Ungarn
So simpel, so verlogen
(Man achte auf die Leserkommentare. Deutlicher Unterschied zwischen veröffentlichter und öffentlicher Meinung.)
 
Visa-Pflicht für Moldawien aufgehoben
 
„Faschistisches Schottland“ oder Das schlechte Gewissen
 
Nationale Selbstbestimmung? Bloß nicht!
Die Schwarzmeerinsel Krim wird mit Rekurs auf das Selbstbestimmungsrecht der Völker von der Ukraine abgetrennt. Aber dieses Recht gibt es nicht. Dafür gibt es die Europäische Union. Von Alan Posener
 
Der Kampf um die Krim als Problem des Staats- und Völkerrechts
Karl Albrecht Schachtschneider, Berlin
 
Ukraine
Prorussische Separatisten besetzen Rathaus in Donezk
 
Ukraine: Polen hatte die Putschisten zwei Monate vorher ausgebildet
 
Gedenkmünzen zur Krim-Angliederung an Russland
 
Pozner, Dugin, Putin und die Geopolitik
 
(Zu Putin und Medien)
Männer machen wieder Geschichte
 
(Zu Ägypten und der Ukraine)
Wilkommen in der Demokratie - Volker Pispers
 
Rußland geht gegen Leugner von NS-Verbrechen vor
 
Der Schwarze Kanal: Die Akte Kissinger
Eine Kolumne von Jan Fleischhauer
Alle hören in der Krise auf Ex-US-Außenminister Henry Kissinger, in Bonn soll jetzt gar eine Professur für Völkerrecht nach ihm benannt werden. Dabei gäbe es genug Material, ihn als Kriegsverbrecher anzuklagen.
 
Neues Buch „Der NSA Komplex“
So kann es nicht weitergehen
Was kommt noch heraus? Holger Starks und Marcel Rosenbachs Buch „Der NSA Komplex“ enthüllt die ganze Dimension des Skandals.
 
US-Bundesstaat Colorado
Zehnjähriger handelt mit Marihuana
 
Florida
Toter Pastor stört letzte Ruhe
Jüdin will getrennten Friedhof.
 
Palästina: Hamas und Fatah wollen gemeinsame Übergangsregierung bilden
Die Einigung könnte den Friedensgesprächen mit Israel weiter schaden: Vertreter der Palästinenserorganisationen Hamas und Fatah wollen eine Übergangsregierung bilden. Innerhalb von sechs Monaten sollen Präsidentschaftswahlen stattfinden.
 
Angriff auf christliches Kloster in Israel
 
Mord in Homs
Niederländischer Pater in Syrien getötet
 
Angeblich in Syrien gestorben
Denis Cuspert könnte noch leben
Denis Cuspert lebt in Berlin und tritt unter dem Namen "Deso Dogg" als Rapper auf - bis er ein radikaler Islamist wird. Er zieht nach Syrien, um für die Isis-Gruppe im "heiligen Krieg" zu kämpfen. Jetzt ist er angeblich getötet worden - seine Gesinnungsbrüder dementieren.
 
Racheakt in Afghanistan
Polizei erschießt deutsche Kriegsfotografin
 
Saudi-Arabien erklärt Atheisten zu Terroristen
 
Kim lässt Gegner mit Flammenwerfer töten
Schergen des nordkoreanischen Diktators Kim Jong-un sollen einen Vizeminister mit dem Flammenwerfer exekutiert haben.
 
Sri Lanka
Bei Buddha hört der Spaß auf
Naomi Coleman bezeichnet sich als gläubig, sie hat sich sogar einen Buddha auf den Arm tätowieren lassen. Doch für ihre Glaubensbrüder auf Sri Lanka ist das ein Sakrileg. Sie verwiesen die Britin des Landes.
 
Caracas
Erneut Ausschreitungen in Venezuela
 
Venezuela
Putsch wie in der Ukraine?
 
INNENPOLITISCHES / GESELLSCHAFT / VERGANGENHEITSPOLITIK
 
Beste weltweite Vernetzung
Deutschland ist der Sieger der Globalisierung
 
Helmut Kohl: Das deutsche Volk war gegen den Euro
Helmut Kohl räumt ein, bei der Einführung des Euro undemokratisch vorgegangen zu sein: Hätte es eine Volksabstimmung über den Euro gegeben, hätten zwei Drittel der Deutschen gegen den Euro gestimmt. Demokratie könne nur erfolgreich sein, wenn sich einer hinstellt und sagt: So ist das.
 
Steuerzahlerbund prangert an
„Im Bundeshaushalt lassen sich 20 Milliarden Euro einsparen“
 
US-Geheimdienst: Bundesverfassungsgericht bedroht Stabilität in Europa
 
Information zu Stratfor:
 
Königreich Deutschland
 
La Merkelina: Angela Merkel-Fan aus Italien
 
Bund der Vertriebenen ehrt Guido Knopp
 
(Zur Forschung über die Vorgeschichte des 2. Weltkriegs)
Gewöhnliche Geschichtsklitterei
 
NS-Täterkinder
"Ich schäme mich für meine Familie"
 
Ehrenmal im Tiergarten
Petition fordert Entfernung von Sowjet-Panzern in Berlin
 
Russische Panzer in Berlin
 
(Alles war früher ganz schlimm manipuliert. Nur heute nicht…)
Ein Weltkrieg wie aus dem Bilderbuch
Die Grausamkeit des Ersten Weltkriegs wurde in Text und Bild ausgebreitet – für Kinderaugen. Die Goethe Universität zeigt, wie man den Horror erklärte.
 
(Kriegsschuld 1. Weltkrieg)
Alles längst bekannt
 
Wieder Grab von mutmaßlichen Deutschen in Tschechien entdeckt
 
LINKE / KAMPF GEGEN RECHTS / ANTIFASCHISMUS / RECHTE
 
Der romantische Dünger
 
Rechte Käfer und linke Bestimmer
 
Wie die SPD linksextreme Gewalt verharmlost
 
Der deutsche Staat und der NSU
Land im Ausnahmezustand
Die Nichtaufklärung der NSU-Morde zeigt, wie der „Tiefe Staat“ in der Bundesrepublik funktioniert – samt seiner Wasserträger im Parlament.
 
NSU: Keine Rußpartikel in der Lunge von Mundlos
Obduktionsbericht verstärkt Zweifel an dem angeblichen Selbstmord
 
Kassel
Gedenkstein für NSU-Opfer Yozgat geschändet
 
V-Mann aus der rechtsextremen Szene tot aufgefunden
 
Das Amt nannte ihn Corelli
Tod eines deutschen Topspitzels
Er galt als ein Bestverdiener unter den V-Leuten. Nun starb Thomas R. – angeblich an unerkannter Diabetes. Sein Verhältnis zum NSU bleibt ungeklärt.
 
(und der nächste tote Informant…)
Fall eines Toten in Bad Cannstatt
Rätselhafte Schmiererei mit Vorwurf
 
Extremismus: Extreme Schieflage
 
Linke Gewalt nimmt stark zu
 
Grüne Jugend lehnt Distanzierung von Roter Hilfe ab
 
Antifa-Kongress in Berlin
Dem Rechtsruck begegnen
Wie genau sieht die Zukunft der Antifa aus? Diese Frage diskutierten Aktivisten aus ganz Europa in Berlin. Die Antworten: oft nicht wirklich neu.
 
Linksextremismus
Verfassungsschutz hat „Antifa-Kongreß“ im Visier
 
Verfassungsschutz sieht AfD im Visier von Linksextremisten
 
Göttingen: Linksextremisten wollen AfD-Wahlkampf stören
 
Linksextreme Attacken machen AfD zu schaffen
 
Europawahl
Mölzer zieht sich als FPÖ-Spitzenkandidat zurück
 
Irritation wegen Bäppi La Belle
Der Travestiekünstler Thomas Bäppler-Wolf, besser bekannt als Bäppi La Belle, poltert auf Facebook gegen Minderheiten. Das bringt die SPD, für die sich der Künstler einsetzt, in Verlegenheit.
 
Patriotismus und Nazivorwurf
 
Volk ist irgendwie Nazi
von Matthias Bäkermann
 
(Alt-Antifa-Barde Jan Delay hält sich mal wieder für klug…)
„Eine Unverschämtheit“
Strafanzeige nach Nazi-Vorwurf: Heino verklagt Jan Delay
 
Verleumdungsklage gegen Jutta Ditfurth nach Hetze auf 3sat
 
(Etwas älter, aber noch erwähnenswert)
SEK stürmt Berliner Wohnung wegen Hitler-Gemälde
Ein Kunststudent hat ein Bild von Adolf Hitler gemalt - 1,90 Meter breit und 2,80 Meter hoch, Öl auf Leinwand. Angeblich wollte er damit für die Kunstfreiheit demonstrieren. Doch dann kam das SEK.
 
Pro-NRW-Mitglied erhält Berufsverbot durch Versicherungskonzern AXA
 
(Antifa-Vortrag in der Wetterau, mit Steuergeldern finanziert)
Frank ist stinkesauer auf Betschel-Pflügel
 
Presseerklärung zum gewalttätigen Angriff auf Infostand der AfD Duisburg am 05.04.2014 in der Duisburger Innenstadt
 
Geldstrafe wegen Sitzblockade
Grünen-Politiker: Teurer Neonazi-Protest
 
Linksradikale verhindern Abschiebung in Göttingen
 
Linksradikales Irrenhaus
Leitartikel: Wieder zwei Hausbesetzungen durch Linksradikale in Frankfurt, Medien sprechen beschönigend von „Aktivisten“
 
Verteidigung der Versammlungsfreiheit ist die Pflicht aller Demokraten
Linksextreme Gewalt und Nötigung in Frankfurt beenden
 
EINWANDERUNG / MULTIKULTURELLE GESELLSCHAFT
 
Berliner Oranienplatz wird geräumt / Linksextremisten attackieren Asylbewerber
 
Linke protestieren gegen Oranienplatz-Räumung
 
Berlin: Besetzte Asylschule soll Flüchtlingszentrum werden
 
Einen muslimischen Bürgermeister für Berlin?
 
Politische Korrektheit
Schwarze empört über Antirassismus-Theaterstück
 
Amnesty beklagt Rassismus gegen Roma
 
Jeder zweite Arbeitslose ist Zuwanderer
 
7,6 Millionen Menschen
Einwandererland Deutschland: In diese Regionen ziehen die meisten Migranten
 
Kindergeld
Wie ausländische Saisonarbeiter die Sozialkassen plündern
 
Neusser CDU wirbt mit Halbmond
 
CDU distanziert sich von Wahlwerbung mit Halbmond
 
Mannheim: Moslems – „Bleiben für die Ewigkeit“
 
(Wer hätte gedacht, dass der Ausbreitung von Supermarkt-Arealen doch einmal Einhalt geboten würde…)
Hanau
Ehemaliger Aldi wird zur Moschee
 
Islamkritik - Informationsseite
 
Politik der rechtsfreien Räume
 
"Hart aber fair"
Der lange Arm der Clans reicht bis ins Fernsehstudio
 
Kuscheln mit den Clans bei Frank Plasberg
 
Parallelgesellschaften
Ein türkischstämmiger Polizist packt aus
 
Video: Moslems beherrschen Frankreichs Straße
 
Mönchengladbach-Rheydt
Polizei fahndet mit Bild nach Waffen-Räuber
 
Islam-Rabatt
Mörder wegen Ramadan-Fasten vermindert schuldfähig
 
Alexanderplatz-Mord
Pöbelei im Fall Jonny K.: Polizei durchsucht Wohnung von Türken
 
PZ-Appell für mehr Sicherheit: offener Brief an Reinhold Gall
 
(Schweden: "Ein Rätsel"…)
Massenprügelei in Norrköping
Männer sterben bei rätselhafter "Straßenschlacht"
Hier die syrischen Hintergründe:
 
KULTUR / UMWELT / ZEITGEIST / SONSTIGES
 
Studie des Weltwirtschaftsforums
Lieber bewahren, statt ständig neu bauen
Ob BER, Stuttgart 21, neue Bosporus-Brücke oder Kingdom-Tower in Saudi-Arabien: Neu gebaut sieht toll aus – Regierende wollen sich profilieren, statt alte Infrastruktur zu pflegen. Eine Studie sieht darin große Gefahren.
 
(Libeskind)
Protzbau für die Uni Lüneburg: Millionengrab in der Heide
 
Die Stadterneuerung West-Berlins in den 60er Jahren - Als Berlin zum zweiten Mal zerstört wurde
 
Wohntrend in Tschechien: Sehnsucht nach der Platte
 
Freundeskreis zur Erhaltung des Fallschirmjäger-Ehrenmals auf Kreta
 
Dazu die passende Petition…
 
Spott für Beethoven-Skulptur
Lüpertz: „Mit diesem Werk gehe ich in die Geschichte ein“
 
Fall Gurlitt: Staatsanwaltschaft gibt alle Kunstwerke frei
 
Fall Gurlitt
Der Staat hat was gefunden
 
Der „Fall Gurlitt“
Unter die Räuber gefallen
 
Schweiz schafft Schreibschrift ab
 
Pisa-Studie
Mädchen und Migranten verschlechtern deutsches Ergebnis
 
PISA: Jeder Fünfte bei Alltagsfragen überfordert
 
Diskriminiertes Deutsch
 
Notizen über die genderfeministische Psychopathologie (Vol. 1)
 
Notizen über die genderfeministische Psychopathologie (Vol. 2)
 
EKD-Ratsvorsitzender Schneider greift Journalistin Kelle an
 
Fall Edathy: Der Mythos vom pädophilen Monster
Von Markus Reiem
 
Petition: Rettet unsere Hebammen!
 
Steh deinen Mann:
Theaterstück soll Ressentiments gegen schwule Fußballer abbauen
 
Ist Deutschland von Sinnen?
Kolumne von Bettina Röhl
Menschenfreund und Katzenliebhaber Akif Pirincci hat ein Buch über Deutschland geschrieben. Der Bestsellerautor will die deutsche Gesellschaft erlösen: mit dem Bulldozer und mit einer Liebeserklärung an das Land.
 
Pirincci, abgewürgt
 
Akif Pirinçci: ZDF weist Zensurvorwürfe zurück
 
Akif Pirinçci vs. Ijoma Mangold: Goldener Godwin der Woche
 
Die Wahrheit
Der Pirinçci-Code
Von Sarrazin bis Lu>http://www.taz.de/!136534/
 
Manufactum distanziert sich wegen Pirinçci-Buch von Firmengründer
Manufactum nimmt Abstand von Gründer Hoof und dessen Verlag. Das Unternehmen fürchtet wegen Akif Pirinçcis Buch und dessen rechten Positionen offenbar einen Imageschaden.
Akif Pirinçcis Hass-Buch "Deutschland von Sinnen"
Der Pöbler und die Neue Rechte
 
Deutschland von Sinnen: Das Bellen der getroffenen Hunde
 
Über Pirinçci, Ängste und Stutenbissigkeit
 
Thorsten Hinz: Akif Pirinçci und die Meinungsmacher
 
Sonia Seymour Mikich
Die WDR-Meinungsmacherin
 
(political correctness)
Attacke auf Siegfried Lenz
 
Alexander Dugin: Agonie des Liberalismus
 
Alexander Dugin - Satans Streitmacht greift an
 
Offener Brief an Eric Schmidt Warum wir Google fürchten
Zum ersten Mal bekennt hier ein deutscher Manager die totale Abhängigkeit seines Unternehmens von Google. Was heute die Verlage erleben, ist ein Vorbote: Bald gehören wir alle Google. Ein Offener Brief an Eric Schmidt.
 
(Auch das ist eine Meldung wert…)
Hitler-Postkarte von 1916
19 Zähne weniger
In Bayern ist eine bislang unbekannte Karte von Adolf Hitler aus dem Jahre 1916 aufgetaucht. Aus dem gelblichen Stück Papier geht hervor: Der spätere Diktator sehnte sich nach der Front - und hatte unsagbar schlechte Zähne.
 
Wallraff bei RTL: Undercover-Reporter bei Burger King
 
Nur liegen ist schöner
Seit Jahrtausenden ist der Mensch gewohnt zu rennen, zu springen, zu kämpfen. Warum ist es trotzdem für viele so eine Qual, regelmäßig Sport zu treiben? Ein Gespräch mit dem Evolutionsbiologen Daniel Lieberman.
 
Ewige Verdammnis
Ist lebenslang lange genug? Britische Neuroethiker spielen Gedankenexperimente über zukünftigen Strafvollzug durch und ersinnen Höllenqualen für diabolische Verbrechen
 
BundestagTV, Peter Kruse - Revolutionäre Netze durch kollektive Bewegungen
 
Halluzinationen: LSD-Trip mit der Flackerlampe
 
Uwe Kolbe "Die Lüge"
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Los economistas, esos nuevos bufones

 

Por Juan Laborda*

Ex: http://www.elespiadigital.com

La pobreza, las desigualdades, la miseria, han vuelto de nuevo aquí para quedarse. No se trata del tercer mundo, ni de países en vías de desarrollo, mucho de los cuales están haciendo un esfuerzo titánico para mejorar las condiciones de vida de sus ciudadanos. No, nos referimos a nuestro Occidente decadente. Aquello por lo que nuestros antecesores lucharon con sangre, sudor y lágrimas se les quiere arrebatar a nuestras familias, a nuestros hijos, por parte de unos desalmados que, coaligados con una clase política mediocre, no dudan en aplicar toda una serie de políticas económicas injustas, dañinas, fracasadas. Y los economistas y la economía están siendo utilizados como meros esbirros y colaboradores al servicio de estas élites.

Que un mediocre como el señor Rajoy se vanaglorie de la caída y hundimiento de los salarios en nuestra querida España es un ejemplo de ello. Exactamente igual que cuando su antecesor en el cargo, el vacuo Rodríguez Zapatero, elogiaba la fortaleza de nuestro sistema bancario. Ya ni les comento las necedades del la inefable Fátima Bañez sobre nuestro mercado laboral. El problema no son ellos, son aquellos economistas que les asesoran y les enseñan economía en tres clases. Todos esos asesores comparten un denominador común, haberse formado bajo la ortodoxia neoclásica dominante. Una de dos o empezamos a exigir un cambio radical en los planes de estudio de economía y empresa, o al final los economistas seremos percibidos como los nuevos bufones de la corte. Pero vayamos por partes.

Crisis de visión del pensamiento económico

La actual crisis económica y financiera ha puesto de manifiesto el vacío intelectual y el escaso soporte empírico de la mayoría de las teorías macroeconómicas y microeconómicas que se enseñan en las Facultades de Ciencias Económicas y Empresariales de medio mundo. La crisis en cuestión es consecuencia de la ausencia de una visión, de un conjunto de aquellos conceptos políticos y sociales compartidos, de los que depende, en última instancia, la economía. A la decadencia de la perspectiva económica le han seguido diversas tendencias cuyo denominador común era una impecable elegancia a la hora de exponer los términos, acompañada de una absoluta inoperancia en su aplicación práctica.

Es necesario impulsar el nuevo pensamiento económico que está emergiendo de manera silenciosa, y que en última instancia trata de encontrar el paradigma perdido. Ello implica por un lado, un replanteamiento de la teoría y política económica, que permita una anticipación económica y política. Por otro, una revisión de las finanzas y del dinero, ya que la teoría financiera y monetaria moderna se construyó a partir de presupuestos metodológicos e hipótesis falsas. Además hay que introducir los efectos desestabilizadores del apalancamiento o endeudamiento masivo de los sectores privados. Finalmente se necesita una nueva explicación sobre el papel de la empresa y la gestión de las organizaciones. Para ello hay que dar a conocer los nuevos registros empíricos sobre el comportamiento de las empresas.

Ya no vale con un mero lavado de cara

El ritmo de deterioro económico y social es brutal, no solo en nuestro país sino también en las principales áreas geográficas. Les adjunto un artículo muy reciente relativo al incremento de la pobreza en Reino Unido. ¡Escandaloso! La mezcla de políticas económicas auspiciadas por la ortodoxia académica ha fracasado. Se propuso para salir de la crisis una combinación de política fiscal restrictiva, política monetaria expansiva (ampliación de los balances de la FED o del BCE), y deflación salarial, bajo una serie de hipótesis que han resultado ser falsas. Se ha hecho un diagnostico erróneo de lo que está pasando en el mundo. Como consecuencia, las recetas económicas no tienen el impacto deseado, y, como corolario, acaban generando pobreza, miseria, aumentando las desigualdades sociales. Como me recalca siempre un buen amigo, cada día esto se parece más a los "Juegos del Hambre".

Desde la llegada al poder de los neoconservadores Ronald Reagan y Margaret Thatcher se quiso recomponer el reparto de la tarta y de aquellos lodos, estas deudas. Había que desregular la actividad bancaria, había que facilitar el apalancamiento y la toma de riesgos sin control. El resultado ya lo conocemos, balances privados quebrados, la mayor acumulación de deuda de la historia, un sistema bancario occidental insolvente, pobreza, miseria. ¿Seguimos?

Por lo tanto, el objetivo ya no es adoptar modelos neoclásicos ortodoxos con fundamentos criticables y añadirles algunos supuestos cargados de realismo. Literalmente hay que tirarlos a la basura. Es necesario presentar y dar a conocer una alternativa que contradiga abiertamente los principales preceptos de la teoría neoclásica que inunda la mayoría de los análisis y que se publica sin rubor en los medios de comunicación masivos sin tan siquiera validar las hipótesis bajo los que se fundamentan.

Si no lo hacemos, si no abrimos las universidades a nuevas visiones, al final tendrán razón todos aquellos que nos ven a nosotros los economistas como los nuevos bufones. Y cobrará pleno sentido aquello que afirmaba el pensador Edgar Morin, "La economía, que es la ciencia social matemáticamente más avanzada, es la ciencia social y humanamente más retrasada, pues ha abstraído las condiciones sociales, históricas, políticas, psicológicas y ecológicas inseparables de las actividades económicas… Quizá la incompetencia económica haya pasado a ser el problema social más importante“.

*Economista

Fuente: Vozpopuli

00:05 Publié dans Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : économie, bouffons, économistes | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook