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dimanche, 24 novembre 2013

TOUS A LA TABLE RONDE DE TERRE & PEUPLE

Dimanche 1er décembre,

à Rungis:

TOUS A LA TABLE RONDE DE TERRE & PEUPLE

 

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XVIIIe Table Ronde: Sommes-nous en 1788?

Demain la Révolution ?


  Dimanche 1er décembre 2013


Jean Haudry :

« La Révolution française : un modèle pour la nôtre ? »

Alain Cagnat :

« Demain, les guerres »

Lajos Marton :

« Itinéraire d’un révolutionnaire »

Pierre Krebs :

« L’état d’esprit révolutionnaire »

Pierre Vial :

« Notre espérance et notre volonté : la révolution identitaire »


Débat

« Notre socialisme identitaire »

avec Fiorini, Krampon, Feltin-Tracol, JP Lorrain,

animé par Vial

  Espace Jean Monnet

47, rue des Solets à Rungis 94150

(accès RER : station La Fraternelle) vastes parkings


A partir de 10 heures. Entrée : 8 euros

 

Restauration sur place à petits prix

Nombreux stands : livres, revues, disques, insignes, drapeaux, tee-shirts, artisanat identitaire enraciné


Terre et Peuple  BP 38  04300 Forcalquier

contact@terreetpeuple.com  tél : 06 62 47 29 92        

Выпуск XXI 2013. Война

Выпуск XXI 2013. Война

 
http://www.geopolitica.ru/magazine/

Матвиенко Ю. А.
Апология полемоса...........................................................5

Савин Л. В.
Горизонты войны............................................................22

Раджпут Патьял
Принципы войны: необходимость переосмысления....35

Фрэнк Г. Хоффман
Гибридные угрозы: переосмысление изменяющегося характера

современных конфликтов................................................45

Джордж Бергер
Сунь Цзы и Клаузевиц: кто более релевантен 
современной войне..........................................................63

Чэнь Чжихао
Военно-политические отношения между Китаем и Индией:
перспективы и вызовы....................................................72

Мануэл Охзенрайтер
Военная стратегия Германии..........................................87

Николас Гвоздев
Подход Бисмарка к разрешению конфликтов XXI века.92

Ян Алмонд
Британская и израильская помощь для США в стратегии пыток
и контрповстанческих инициатив в Центральной
и Латинской Америке, 1967-96:
аргумент против комплексификации.............................95

Колин С. Грэй
Возрождение стратегии сдерживания:
Пересмотр некоторых основополагающих принципов..115

Дональд Хоровиц
Общественный конфликт: политика и возможности....125

Рецензии............................................................................141

Сведения об авторах.........................................................160

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Soirée rétro

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Eros Rivoluzione

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Afghanistan occupato fino al 2024

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Afghanistan occupato fino al 2024

Immunità giudiziaria e libertà totale operativa per 15 mila militari Usa

Lorenzo Moore

Secondo la bozza di accordo tra governo di Washington e governo insediato a Kabul dagli occupanti, oggetto di discussione nei cinque giorni che dal 21 novembre vedranno riunita l’assemblea tribale afghana (Loya Jirga), le truppe Usa sono destinate a restare in Afghanistan fino al 2024. Nel documento di “security agreement”, che consta di 25 pagine, è chiaramente esposta la volontà Usa di restare con le proprie forze militari nei territori afghani occupati “in sostegno delle forze afghane di sicurezza”. Una volta firmato l’accordo, ben 15 mila militari, secondo quanto reso noto dalla Nbc, oltre a godere di “immunità” giudiziaria nei tribunali afghani, saranno chiamati di “assicurare la protezione” dell’Afghanistan fino al 2024, per 23 anni cioè dall’aggressione angloamericana del 2001, contro “le forze di al Qaida e i loro affiliati”, anche con interventi operativi “in zone civili e residenziali”, come già verbalmente richiesto dal segretario di Stato Usa John Kerry al presidente afghano Hamid Karzai. Il trattato potrà essere annullato soltanto con un preavviso di due anni. Sia la richiesta di immunità e la libera operatività contro i civili sono state dichiarate dagli Usa “condizioni essenziali”. In poche parole gli Usa hanno richiesto “mani totalmente libere” per il loro ruolo militare di occupazione. Come noto Obama aveva “promesso” il totale ritiro militare Usa dall’Afghanistan entro il 2014.


20 Novembre 2013 12:00:00 - http://www.rinascita.eu/index.php?action=news&id=22681

Notes sur le désordre “apolaire” du Moyen-Orient

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Notes sur le désordre “apolaire” du Moyen-Orient

Ex: http://www.dedefensa.org

L’étrange “politique” américaniste au Moyen-Orient, que certains voient comme un spectacle de “folies-bouffe” (ce 7 novembre 2013), d’autres comme une quête dérisoire et sans fin de l’«America’s Top Diplomat [Kerry] Lost in Space» (voir le 3 novembre 2013, sur TomDispatch.com), conduit à un désordre considérable que certains acteurs mieux organisés songeraient à réorganiser.

De là s’explique l’entêtement considérable du site DEBKAFiles à construire, nouvelle exclusive après nouvelle exclusive, l’impression d’une sérieuse entreprise de réorganisation de la région de la part de la Russie, à laquelle Israël, incontestable pays favori du même DEBKAFiles, ne serait pas indifférent. D’où, selon une logique développée par la même source, cette rencontre Poutine-Netanyahou du 20 novembre à Moscou, annoncée le 5 novembre un peu avant que John Kerry, le “Top Diplomat Lost in Space” ait posé un pied, le gauche ou le droit, sur le sol israélien. La nouvelle de cette rencontre n’a guère suscité de commentaires ni de supputations dans la presse-Système des pays du bloc BAO, à peine son annonce ici et là, ce qui est peut-être un indice de son importance. Ainsi en est-il également (discrétion) de la visite de Lavrov et du ministre russe de la défense russe au Caire, mardi et mercredi prochain.

Note sur un “fil rouge” à suivre avec des pincettes

Si nous citons DEBKAFiles avec toutes ses casseroles des liens avec la propagande et “les services” israéliens, c’est avec les considérables réserves d’usage, maintes fois mentionnées, avec à boire et à manger, avec fort peu à boire (source claire) et beaucoup à manger (débris troubles et stagnants) ... L’expression «se dit d’un liquide, vin, bouillon, café, etc., trouble et épais» et, au figuré, «se dit d’une question qui présente deux sens, d’une affaire qui peut réussir ou ne pas réussir, d’un ouvrage où il y a du bon et du mauvais».

Il faut donc séparer le bon grain de l’ivraie (autre expression, marquant décidément combien cette sorte de situation est courante) ; c’est notre tâche et une tâche délicate, où l’intuition prend le pas sur la connaissance. Si nous citons DEBKAFiles (bis), un peu comme un fil rouge de cette Notes d’analyse, c’est parce qu’il faut reconnaître au site israélien qu’il a beaucoup insisté et “révélé” sur des événements qui commencent à se concrétiser, et notamment (voir ci-dessous), le cas du rapprochement vers une coopération stratégique et militaire, – ce qui n’est pas rien en fait de bouleversement, – de la Russie et de l’Égypte.

Judo Bandar-Poutine

Il y a plusieurs volets, plusieurs orientations, certains diraient “plusieurs pistes” dans cette supputation que constituent ces Notes d’analyse, mais la logique répond à un grand événement qui est celui d’une nouvelle “grande absence”, qui est la politique en pleine dissolution des USA au Moyen-Orient. Le premier signe déjà lointain, entretemps considérablement brouillé par divers événements où l’habileté bien connue mais un peu trop réduite à la tactique de manigance de Prince Bandar-le-diabolique, remonte à la rencontre extrêmement secrète de ce dernier avec Poutine, à la fin juillet. Rarement rencontre “secrète” n’aura reçu autant d’attention et de célébrité, autant d’interprétations, autant d’appréciations impératives et en divers sens contraires.

Le 24 août 2013, nous donnions notre appréciation de cet événement “secret” en signalant au moins un point d’accord, qui aurait été l’idée que la Russie envisage de vendre des armes à l’Égypte (Bandar parlant alors au nom des Saoudiens qui soutiennent financièrement l’Égypte depuis l’intervention des militaires et la chute de Morsi donnent aux Égyptiens une aide financière puissante, supérieure à $10 milliards). Ces échanges de vue se faisaient sur fond de mésentente grandissante entre les USA et l’Égypte, et un sentiment anti-US grandissant en Égypte, – la chose s’étant confirmée depuis par des mesures de restrictions de l’aide militaire US à l’Égypte. Le reste de l’entretien “secret” est plus incertain, voire franchement antagoniste, avec des menaces voilées de Bandar (qui s’en délectaient) à l’intention des Russes et des réactions furieuses de Poutine.

(Un conseiller de Poutine qui se trouvait, avec quelques autres, dans l’antichambre de cette rencontre en tête-à-tête [plus les interprètes] qui dura quatre heures, a fait quelques confidences à quelques amis. Il vit sortir de l’entretien un Poutine manifestement furieux, presque rouge de colère, et un Bandar avec une expression presque triomphante et certainement sardonique. Dans la perspectives qu’on connaît désormais, on fera de ces précisions d’humeur un témoignage des caractères respectifs plus qu’une mesure des résultats de la rencontre. C’est vrai qu’il y eut des mots de Bandar qui ressemblait à des menaces adressées à la Russie [le passage sur le terrorisme tchétchène et les JO de Sotchi], et Poutine n’aime pas qu’on traite la Russie comme une vulgaire Syrie ; peut-être la colère de Poutine, personnage que les gazettes anglo-saxonnes nous décrivent comme “très physique”, vint-elle de son regret qu’il n’y ait pas eu un complément à l’entretien du type rencontre de judo.)

Lavrov au Caire

Nous restons sur cette question des relations Russie-Égypte et des armes russes ... Après diverses affirmations officieuses à cet égard et dans le sens évoqué plus haut, dès le courant août (voir le 19 août 2013), notamment très péremptoires de la part de DEBKAFiles, l’idée a pris une tournure très officielles depuis hier (Novosti, le 8 novembre 2013), et une allure-turbo avec l’annonce de la visite des ministres russes de la défense et des affaires étrangères la semaine prochaine (les 12-13 novembre) pour la négociation de contrat d’armements russes modernes portant sur $4 milliards.

«“We are ready to negotiate with the Egyptian side the possibility of deliveries of new weaponry as well as repairing equipment supplied in Soviet times,” the Rosoboronexport official told RIA Novosti. He said such new deliveries would depend on Egypt’s ability to pay for them. But he noted, “Moscow is ready to discuss with Cairo a possible loan to that country.” [...]

«Russian Foreign Ministry spokesman Alexander Lukashevich said earlier Friday that Russian Defense Minister Sergei Shoigu and Foreign Minister Sergei Lavrov will meet with their Egyptian counterparts during their visit to Egypt on November 13-14. The Russian delegation will include the first deputy director of the Federal Service on Military-Technical Cooperation, Andrei Boitsov, and Rosoboronexport officials. “The upcoming visit will help us to outline the prospects of our [defense] cooperation,” the Rosoboronexport source said...»

Sur cette question des armements russes pour l’Egypte, DEBKAFiles frappait fort, le 29 octobre 2013, en écrivant que les Egyptiens, qui recevaient ce jour-là au Caire le chef d’état-major adjoint russe et chef du GRU, le général Kondrachov, voudraient effectivement beaucoup d’armes russes, dont des missiles balistiques de théâtre à portée moyenne (2 000 kilomètres), des SS-25. («[The Egyptians] told the Russian general that Moscow’s good faith in seeking to build a new military relationship between the two governments would be tested by its willingness to meet this Egyptian requirement. They are most likely after the brand-new SS-25 road-mobile ICBM which has a range of 2,000 km., which the Russians tested earlier this month.») Le 4 novembre 2013, DEBKAFiles remet cela en annonçant que les Russes demanderaient aux Égyptiens la disposition d’une port de relâche qui serait presque une base en Égypte pour leur flotte en Méditerranée (Alexandrie et Port-SaÏd étant parmi les options envisagées). Le site israélien ne manque pas de répéter ce qu’il martèle régulièrement, savoir que tout cela est soutenu, non plus encore, encouragé et même machiné par les Saoudiens de Riyad, comme vu plus haut dans le chef franc et ouvert de prince Bandar : «As DEBKAfile reported earlier, Saudi Arabia engineered the Russian-Egyptian rapprochement with a view to bringing Russian military advisers back to Egypt for the first time since they were thrown out in 1972. Moscow was designated as major arms supplier to the Egyptian army in lieu of Washington.»

Passons donc, puisqu’on nous y invite, à l’Arabie Saoudite.

Fureurs saoudiennes

Depuis près de deux mois, depuis l’attaque US avortée contre la Syrie, l’Arabie tempête. Il y a d’abord le volet opérationnel et stratégique agressif : prendre en mains les affaires, et suppléer à l’inconsistance et à la dissolution de la politique US, contre la Syrie, mais aussi contre la “machination“ US du rapprochement avec l’Iran. Il y a ensuite et surtout la dénonciation extraordinaire des USA par l’Arabie. La fureur anti-US de l’Arabie s’est étalée publiquement à partir de la mi-octobre. La “crise syrienne” (guillemets nécessaire) est ainsi devenue “la crise autour de la Syrie” avec le considérable appendice iranien. Essayons, non pas d’y voir plus clair, mais simplement de dérouler quelques nouvelles qui, mises à bout à bout, rendent un son charmant de désordre chaotique ou de chaos désordonné, c’est selon. Là-dessus, rien n’empêche de construire de grandes prospectives concernant cette région, ce n’est pas Prince Bandar qui démentira.

La colère, voire le mépris furieux des Saoudiens vis-à-vis de leurs tuteurs et alliés de plus de deux tiers de siècle s’est affichée et s’affiche sans la moindre retenue. Le 24 octobre, le service BBC Monitoring Middle East a diffusé une traduction d’un article du Elaph News Website, site réputé comme influent et bien informé pour l’Arabie Saoudite et les pays du Golfe. Il y a d’abord les remarques extrêmement acerbes, et publiques, de Prince Turki al-Fayçal, membre de la famille royale, ancien chef du renseignement saoudien, ancien ambassadeur du royaume à Londres et à Washington... «Prince Turki al-Faysal made scathing critical remarks of Obama’s policies in Syria and described them as “worthy of lamentation.” [...] Prince Turki described Obama`s policies in Syria as “lamentable” and mocked the US-Russian agreement on getting rid of the chemical weapons of Al-Asad`s government. [...] [Turki] said: “The present drama on the international control of the chemical arsenal of Bashar al-Asad will be comical, if not blatantly ridiculous, and it aims at giving the chance to Mr Obama to back down (on carrying out military strikes) and also help Al-Asad to slaughter his people.”»

Le même texte, après avoir détaillé divers aspects de la situation saoudienne en fonction de sa brouille, ou supposée avec les USA, conclut à partir d’une source saoudienne présentée comme très sûre et de très haut niveau : «The Saudi source said: “All the options are on the table now, and certainly there will be some impact.” He added that no more coordination with the United States will take place concerning the war in Syria where Saudi Arabia provides opposition groups fighting Al-Asad with weapons and money.»

L’idylle Tel Aviv-Ryhad

On sait que cette querelle entre l’Arabie et les USA a été présentée avec le complément d’un rapprochement stratégique remarquable entre les Saoudiens et Israël. Des informations officieuses ont déjà cité des visites de Prince Bandar en Israël et, dans l’autre sens, des déploiement de certains militaires israéliens, notamment en Arabie (voir notre texte du 19 octobre 2013). Le climat de la communication est à mesure ... Un commentaire israélien typique de cette situation est celui de Ariel Kahane, dans Ma’ariv du 25 octobre 2013 : «The rift between the US and its allies in the Middle East on the Iranian issue is widening. For the first time in the region’s history, the Arab countries are forming a united front with Israel against the more lenient position being taken by the Obama administration.» Il y a beaucoup d’écho aux déclarations de la ministre israélienne Tzipi Livni lors d’un récent colloque (voir Gulf News [Reuters], le 25 octobre 2013 : «Israelis, Saudis speaking same language on Iran, says Tzipi Livni. There is a need to cooperate with those who perceive Iran as a threat, says minister...»).

DEBKAFiles s’intéresse évidemment beaucoup à cette querelle entre USA et Arabie, d’autant plus qu’il y a cet élément de proximité de circonstance de l’Arabie avec Israël. Le 25 octobre, le site, dans son domaine payant, affirmait que les Saoudiens avaient décidé de livrer des armes avancées (missiles) antichars et antiaériennes rapprochées, du type que les pays du bloc BAO, et surtout les USA, ont officiellement prohibé de crainte qu’elles ne tombent dans les mains des extrémistes. La décision est aussi bien opérationnelle (en faveur des rebelles syriens) que politique (en défiance des USA). Le rapport de DEBKAFiles annonçait notamment  : «The US media suddenly discovered Tuesday Oct. 22 that Saudi Arabia had a serious bone to pick with US President Barack Obamaover his Middle East policies, a pivotal development which DEBKA has been carefully tracking in the four months since the first major falling-out occurred over Egypt’s military coup. [...] The Saudis had meanwhile gone into action. That same Tuesday, DEBKA's intelligence sources in the Gulf disclose, a small summit met quietly in Riyadh of likeminded Mideast and Gulf heads of state to determine how and from what territory heavy weapons systems would be put in the hands of the Syrian rebel militias backed by Saudi intelligence. They decided that those militias must be given enough anti-aircraft and anti-tank missiles to stand up to Assad’s army – a direct challenge to the Obama administration’s resolve to keep out of rebel hands the heavy hardware capable of contending with Bashar Assad’s tanks and air force.»

L’Amérique qui-n’a-rien-à-craindre

Pour autant, la partie US et le bloc BAO, du côté des commentateurs, ne s’affolent nullement. Ce point de vue du type “pas de panique, la situation est sous contrôle” est appuyé sur les certitudes occidentales et surtout anglo-saxonne, d’une hégémonie continue et de la situation, pour les alliés-vassaux, de ne pouvoir rien faire d’important sans le soutien anglo-saxon. C’est ce que notait Karen Elliott House, dans le Wall Street Journal du 24 octobre 2013 ; elle parlait, pour qualifier la position de l’Arabie, d’une situation où leur propre survivance continue à dépendre de leurs protecteurs de déjà plus d’un demi-siècle : «Sadly for the Saudis, there is no alternative protector, which means the two countries will continue to share an interest, however strained, in combating terrorism and securing stability in the Persian Gulf.» On peut trouver la même analyse, par exemple, chez Shashank Joshi, du Royal United Services Institute (RUSI) britannique, rapporté par Bloomsberg.News le 23 octobre 2013.

Certains vont même jusqu’à rassurer Washington sur l’excellence de sa “politique” en l’assurant que l’Arabie et ses amis du Golfe, avec leur soi-disant politique indépendante, vont rapidement se trouver devant le monstre qu’ils ont contribué à créer : un al Qaïda gonflé aux stéroïdes du Golfe, se retournant contre le Golfe. C’est le cas de David Andrew Weinberg, Senior Fellow à la Foundation for Defense of Democracies (un think tank de tendance néoconservatrice, semble-t-il), sur CNN le 25 novembre 2013...

«Some observers are bullishly optimistic about the foreign policies of America’s Gulf allies, suggesting Saudi Arabia backs “the least Islamist component of the rebellion” and Qatar’s young new emir is displaying a more “mature” foreign policy that seeks to avoid controversy in places like Syria. However, there is worrying news coming from Syria’s Raqqa Province, now controlled by the al Qaeda affiliate Islamic State of Iraq and the Levant (ISIL). Hateful books described by several different sources as the area’s new academic curriculum,reportedly originate from Saudi Arabia.»

Alerte terrorisée

Tous ces avis sont relatifs dans la mesure où ils parlent d’une “politique” des USA au Moyen-Orient. On sait l’état de la chose. Par contre, là où ils n’ont pas nécessairement tort, même si par inadvertance peut-être, dans l’évaluation des situations et la perception des différents acteurs, c’est pour ce qui concerne la “politique extérieure” de l’Arabie/des pays du Golfe. On peut même prendre l’avis de Weinberg et remarquer qu’il rejoint des appréhensions de DEBKAFiles, pourtant dans le camp opposé pour ce cas puisque favorable in fine à la “politique” saoudienne de la saison, à la fois anti-iranienne et anti-US, donc proche d’Israël, – mais tout ce beau monde se trouvant, à cause de leur autre “politique“ syrienne anti-Assad, effectivement en train de fabriquer un monstre.

Donc, le 26 octobre 2013, DEBKAFiles sonne l’alarme, pour Israël, pour le Liban, pour la Jordanie, pour l’Égypte, enfin pour l’Arabie Saoudite, voire pour l’Irak et le Yemen (sans parler de la Syrie), etc. Soudain, l’on fait état d’une monstrueuse extension des effectifs et des capacités d’al Qaïda à partir du “centre” syrien, et cela malgré que les activités des divers pays cités comme étant menacés aient contribué, au moins indirectement, à cette expansion en affrontant le régime syrien d’Assad. (On notera dans cette citation qu’il est même question d’un apport de djihadistes du Caucase, ce qui nous amène à nous interroger à propos des affirmations bombastiques de prince Bandar face à Poutine fin juillet, sur sa capacité à faire faire ce qu’il veut aux terroristes islamistes du même Caucase...)

«The alarm in the Israeli and Jordanian high commands over Al Qaeda’s looming encroachments is shared by Saudi Arabia, whose intelligence services now estimate that Al Qaeda and its multiple branches have massed some 6,000 fighting activists in Syria – 12 percent of them Saudi nationals. Since more are pouring into the country all the time, intelligence experts in Riyadh calculate that the current number will double itself in the next six months. And that will not be the end: the 12,000 jihadists concentrated in Syria by next spring may have multiplied to 15-18,000 by the winter of 2014. Most of them are streaming in from across the Muslim world including the Russian Caucasian.

»Saudi Intelligence chief Prince Bandar bin Sultan, who is in charge of the Saudi effort in Syria, has warned that Riyadh cannot afford to have al Qaeda hanging massively over its front, back and side doors – in Syria, Iraq, Yemen and Egyptian Sinai, and threatening to overrun Lebanon and Jordan. A jihadi victory in Syria would boost al Qaeda in Iraq on its northern border.

»Israel is in the same position...»

Perspectives iranienne et syrienne

... Tout cela nous conduit à minimiser considérablement le tohu-bohu considérable fait autour de la fronde saoudienne, menaçant de partir en guerre au côté d’un Israël qui ne sait plus exactement qui attaquer en premier. Quant à une alliance israélo-saoudienne pour ramener l’Iran “à l’âge de pierre”, selon la délicieuse recette du général LeMay en mal d’attaque aérienne, on peut s’autoriser quelque scepticisme, – entre Israël qui ne contrôle plus ses propres drones destinés à réduire la défense anti-aérienne iranienne (voir le 19 octobre 2013), et l’Arabie qui attaque à coups de $milliards et de djihadistes qui lui reviennent en boomerang “gonflé aux stéroïdes”. Il y a bien les annonces spectaculaires jusqu’au surréalisme d’une Arabie saoudite devenant nucléaire avant l’Iran, grâce à l’achat d’une bombe pakistanaise, resucée d’un vieux canard relancé par la BBC (le 6 novembre 2013) et dont profite DEBKAFiles pour étoffer ses scoops parfois très fantasyland ; le doute est de rigueur, comme chaque fois lorsqu’une narrative veut nous convaincre que l’Arabie a des muscles et aura l’audace de s’en servir. Comme dit la chanson : «Che sera, sera...»

En attendant, les négociations sur l’Iran, comme on le sait, ont avancé. Prêtes d’être bouclées ce 9 novembre, dans tous les cas pour ce qui est d’un accord intermédiaire, bloquées par la France posant en extrémiste de type neocon et défenderesse des intérêts israéliens selon ses étranges et nouvelles habitudes de politique extérieure correspondantes à une situation intérieure en complète dissolution, on espère que leur reprise, le 20 novembre, permettra effectivement un tel accord. (Voir Russia Today le 9 décembre 2013.) A côté de cela, l’autre point chaud qui faillit, lui aussi (puisqu’on a souvent parlé de guerre mondiale à propos de l’Iran), nous précipiter fin août dans une “Troisième Guerre mondiale” terriblement usée à force de n’avoir pas servi, dito la Syrie, se replie dans les violences coutumières et les amertumes des rebelles, entre ceux de ces rebelles qui croient qu’Assad va gagner (Antiwar.com le 9 novembre 2013) et ceux des rebelles qui espèrent qu’Assad l’emportera, plutôt que les extrémistes djihadistes (Buzzfeed, le 8 novembre 2013). Bien entendu, la perspective de Genève-II continue comme d’habitude à s’éloigner au plus l’on s’en rapproche, et DEBKAFiles clame bien fort (le 6 novembre 2013), se référant à de nouvelles perspectives où la rencontre Poutine-Netanyahou tient une place majeure : «Geneva II cancelled: Moscow I is the big coming event...»

... Si nous sommes si courts sur ces deux chapitres, si importants puisqu’ils ont monopolisé l’essentiel de la tension au Moyen-Orient depuis sept et trois ans, et ’attention officielle par conséquent, c’est parce que notre sentiment est que nous serons très vite en voie de découvrir, si leurs tendances actuelles se poursuivent, qu’ils sont moins importants en eux-mêmes que par les tensions centrifuges et indirectes considérables qu’ils ont suscitées. Ces deux énormes crises ont été suscitées par des montages, par des narrative, essentiellement de fabrication garantie bloc BAO comprenant Israël certes (à peu près dans la proportion, pour la paternité des narrative, de 99% contre 1% en faveur du bloc, pour prendre le rapport favori de notre Système triomphant). Ces deux crises sont, pour leur ampleur et leur expansion, l’expression des phantasmes, des paranoïas, de la “fuite en avant” mâtinée d’hybris grossière, enfin de l’auto-terrorisation des directions politiques du Système attentives aux agitations des basse-cours provinciales de leurs capitales respectives. Leurs issues, si issues il y a et si c’est dans le sens qui se dessine, ne constitueraient pas un bouleversement mais un règlement géopolitique dans une époque qui n’évolue que sous la dynamique du système de la communication. Pour prendre la perspective la plus optimiste, on dirait qu’un accord avec l’Iran ne ferait pas de l’Iran le pays hégémonique et conquérant du Moyen-Orient, parce que l’Iran, qui a une diplomatie avisée et principielle, ne mange pas de ce pain-là ; et un tel accord ne créerait pas un axe Washington-Téhéran, parce que les USA ne peuvent faire d’axe avec personne et qu’ils ont l’esprit ailleurs, complètement ailleurs, c’est-à-dire en plein effacement...

Le changement profond de ce bouleversement tourbillonnant et vibrionnaire actuel se trouve, à notre sens, dans deux orientations respectivement d’influence et de désordre, qui, toutes les deux, dépendent dans leur expansion, moins de la géopolitique que de la communication.

Le triomphe méthodologique russe

Certes, on peut parler dans l’évolution générale de la situation du Moyen-Orient d’un “triomphe russe” dans la méthodologie, obtenu avec un sang-froid remarquable et sans agitation excessive malgré des situations qu’on percevait parfois comme très pressantes, et justement ce sang-froid et cette absence d’agitation ayant projeté une perception à la fois de fermeté de comportement, de sûreté de jugement, de solidité de situation, de retenue de l’ambition. A peu près tout le contraire des USA, qui ont congénitalement un comportement erratique, un jugement changeant, une situation totalement incertaine et des ambitions grotesques de réaffirmation constante d’une hégémonie en pleine dissolution, et ainsi les USA qui ne cessent de s’éclipser de plus en plus rapidement, comme on s’efface, des restes de leur position “impériale”. Ainsi les Russes apparaissent-ils comme une “borne de stabilité” (plutôt que l’expression trop structurée de “pôle de stabilité”, – voir plus loin), dont la proximité n’est pas vraiment dangereuse, au contraire de l’instabilité US qui risquerait à chaque moment de vous emporter. (Même des acteurs devenus secondaires à cause de leur propre comportement erratique, reconnaissent cela, comme la Turquie, qui resserre ses liens aussi bien avec l’Iran qu’avec la Russie, selon cette même logique qu’on décrit ici.)

Les cas les plus remarquables concernent les deux pays les plus instables ou les plus extrêmes dans leurs positions vis-à-vis des USA et vis-à-vis des tensions en cours. D’un côté, beaucoup sinon tout semble opposer, dans nombre de circonstances, Israël et l’Arabie Saoudite d’une part, la Russie de l’autre. Il y a des occurrences où l’on pourrait même envisager qu’ils s’opposent directement dans des situations d’affrontement (la Syrie). Pourtant, la tendance inverse semble devoir trouver une possibilité de s’exprimer, voire de gagner du terrain si l’on accepte certaines interprétation, – , savoir que, pour ces deux pays, une proximité avec la Russie présente de nombreux avantages de situation, – sans qu’il soit question d’“alliance”, de “tutorat”, etc., de quelque façon que ce soit. Ainsi, et pour prendre le cas précis vu plus haut, un mouvement se dessine-t-il pour envisager que la Russie puisse constituer, en échange d’avantages stratégiques, une sorte de soutien extérieur à l’Égypte, pour tenter d’éviter à ce pays de sombrer dans une instabilité meurtrière ou suicidaire. C’est favoriser, dans le chef d’une Arabie anti-Assad, deux pays qui sont ouvertement (Russie) ou discrètement (Égypte) pro-Assad.

On peut certes parler d’un “retour triomphal” des Russes, dans la possibilité de telles perspectives, par rapport aux décennies qui viennent de s’écouler. Mais il s’agit plus d’une situation à la fois méthodologique et sanitaire qui s’imposerait devant les dégâts causés à la structuration de la région durant ces dernières années. La Russie, plus qu’une ambition, plus encore que ses intérêts, représente une référence, voire une influence principielle dont tout le monde sent la force stabilisatrice. Bien entendu, le comportement erratique et incontrôlé des pays du bloc BAO a grandement servi à mettre cette vertu en évidence.

... Mais pourtant triomphe le monde apolaire

Pour autant, nous retenons notre plume en évoquant cette perspective, cette hypothèse de développement, du moins dans toutes ses conséquences. Le côté sombre, inéluctable de la situation, c’est le désordre qui s’est installé, qui a proliféré, qui a transgressé les frontières, qui a infesté les psychologies, imprégné les esprits et orienté les pensées, et que plus rien ne semble pouvoir écarter tant il est devenu naturel aux événements. Il n’y a pas de responsabilité directe pour cette évolution, on veut dire pas un seul acteur, pas une seule politique à mettre en accusation principalement mais les divers outils, accélérateurs, fomenteurs que constituent divers acteurs et leurs politiques, d’une tendance générale et irrésistible. Certains sont des exécutants zélés certes, mais ils suivent plus qu’ils ne provoquent même s’ils contribuent à la préparation des événements.

D’une certaine façon, il y a un besoin de stabilisation des crises impliquant les acteurs étatiques (Iran, Syrie) parce que le désordre prend le dessus partout, que ce soit celui de l’expansion du terrorisme semi-idéologique et d’une exaltation nihiliste, et de plus en plus semi-mafieux ; que ce soit le désordre des pays du bloc BAO qui commence à se plonger dans sa crise interne générale (NSA et le reste) après les aventures extérieures couronnées d’échecs et de déstabilisation de ces dernières années, et eux-mêmes, ces pays, outils majeurs de la déstabilisation que l’on décrit ici et acteurs majeurs du processus d’autodestruction ; que ce soit le désordre d’acteurs incertains et passant d’une position extrême à une autre position extrême (Israël, Arabie) ; que ce soit le désordre des situations internes elles-mêmes, qu’on supposerait stabilisées en fonction des développements politiques généraux (voir l’extraordinaire reportage de Andre Vltchek dans CounterPunch, le 14 octobre 2013, sur le désespoir, l’amertume, la haine anarchiste régnant en Égypte). Ainsi, la phase actuelle où l’on perçoit la possibilité du règlement de grandes crises d’axes jusqu’alors déstabilisateurs, où l’acteur principiel prend la place centrale, n'est en rien synonyme d’apaisement, et certainement pas de restructuration ; tout au contraire, la déstructuration subsiste, et la dissolution intervient dans certains cas. Simplement, et somme toute fort logiquement, il y a de moins en moins de cohérence, de logique politique justement dans cette évolution.

D’une certaine façon, il s’agit, expression appropriée tombée miraculeusement par rapport à la politique française totalement invertie de la bouche du ministre Fabius lors d’une récente conférence à Science Po, de la découverte angoissée d’un monde apolaire (ou bien “zéropolaire”, mais nous préférons nettement la précédente, et la conservons) ; après les épisodes unipolaire et multipolaire, un monde “sans pôle”, qui a perdu toute forme et toute cohésion... Un monde de toutes les opportunités de crises et de tensions souvent surgies par surprise... Un monde de tempêtes, sans vent dominant et où tous les vents prétendent dominer dans une surenchère de souffles furieux, où la tempête lève de tous les côtés.

Intervention de Tomislav Sunic à Madrid

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Après la chute et la renaissance du tragique

http://www.polemia.com/apres-la-chute-et-la-renaissance-du-tragique/

Intervention de Tomislav Sunic prononcée en langue française à la conférence de Madrid, le 8 novembre 2013, organisée par le Cercle d’Etudes La Emboscadura.

Tomislav Sunic, de nationalité croate, ancien diplomate, ancien professeur de science politique, écrivain et historien, auteur de nombreux ouvrages et articles dont certains ont été présentés par Polémia, livre ses réflexions sur le destin du monde. Contrairement à certains penseurs et auteurs européens, il voit dans le futur un éternel recommencement où l’homme devra poursuivre sa lutte prométhéenne, marquée par le désir de l’exploit, le goût du dépassement et la foi dans la grandeur humaine.

Nous pouvons remplacer le substantif « la chute » par d’autres expressions qui possèdent des significations plus chargées, telles que « la fin des temps », la « décadence » ou le « chaos» – ou bien « la fin d’un monde», faute de dire « la fin du monde ». Ces mots et ces expressions me viennent à l’esprit, suivis par de nombreuses images liées à nos identités actuelles ou futures.

J’espère que personne ici ne prétend être un futurologue. Avec le recul, la plupart des futurologues ont été démentis dans leurs pronostics. Rappelons le récent effondrement de l’Union soviétique, phénomène que pas un seul soviétologue américain ou européen n’a pu prévoir.

Ma thèse principale est que les prophéties concernant la chute ne sont aucunement nouvelles. Depuis des temps immémoriaux, nous avons été témoins des histoires, des contes et des mythes qui présageaient le déclin ou la fin des temps. La grande majorité des penseurs et des auteurs européens, de l’Antiquité à la postmodernité, ont abordé dans leurs écrits la notion de la fin des temps et ses conséquences.

L’illusion du progrès

Du côté opposé, nous avons l’optimisme historique et la croyance au progrès. Le progrès est devenu aujourd’hui une religion laïque. Heureusement, il semble montrer des fissures, étant soumis de plus en plus à de nombreuses critiques. La croyance au progrès et ses adeptes ont eu un gros impact au cours de ces derniers 200 ans – et plus particulièrement au cours de ces derniers 70 ans. Les apôtres modernes du progrès portent généralement divers déguisements, soit le costume libéral, soit le costume communiste, et même parfois l’habit chrétien. Un peu péjorativement, on peut appeler ces gens les architectes du meilleur des mondes.

En revanche, ceux parmi nous qui rejettent la religion du progrès et l’optimisme historique peuvent être partagés en deux catégories : les penseurs du tragique et les pessimistes culturels. Les penseurs du tragique croient à la nature cyclique des temps et de l’identité ; ils disent qu’après chaque jour ensoleillé doit venir un jour de pluie. Je me range parmi ceux-ci.

Voici une citation du philosophe Clément Rosset, qui est proche de notre patrimoine intellectuel, étant lui-même le ferme adversaire de l’optimisme historique tout en étant un bon avocat du tragique :

« Il en résulte que toute pensée non tragique est nécessairement pensée intolérante ; que, plus elle s’éloigne des perspectives tragiques, plus elle s’incline vers telle ou telle forme d’ “optimisme”, plus elle se fait cruelle et oppressive » (Logique du pire, p. 155).

* Voici ma première remarque : les optimistes historiques, tels que les communistes, les libéraux, et tous ceux qui aspirent à l’amélioration du monde ont une manie invétérée d’imposer à notre société des constructions sociales, ou des contrats sociaux, qui, en règle générale, aboutissent toujours à des cauchemars politiques.

En décrivant « la chute », nous ne pouvons pas faire abstraction des images, des symboles et des mythes liés à la fin du temps. Les images de la chute étaient beaucoup plus fortes chez nos ancêtres qu’elles ne le sont parmi nous aujourd’hui. Il n’est point besoin de chercher loin pour trouver des exemples. Nous n’avons qu’à lire les mythes grecs et les épopées homériques qui regorgent de violence, de luttes titanesques, de chaos, de différents âges et de différentes identités. L’histoire de la célèbre saga germanique, les Nibelungen – dont le message sous-tend inconsciemment l’identité de la plupart des Européens – se termine dans le chaos et le massacre mutuel au sein de la même tribu. Indépendamment de leur héritage racial commun, nos ancêtres européens furent bien conscients de la fragilité de toute identité, y compris de la leur. Après tout, le personnage principal de la saga des Nibelungen, la reine Kriemihilde, cherchant à venger son mari, le héros Siegfried, tué par le héros Hagen, épouse en secondes noces le Hun, l’empereur asiatique Attila. Ils eurent un fils qui était un « Mischling » – un hybride racial, peut-on dire – dont la tête fut finalement coupée par Hagen.

En ce qui concerne la perception de la fin des temps, je voudrais commencer par deux courtes citations de deux auteurs modernes qui font également partie de notre patrimoine intellectuel. Tous les deux étaient très conscients de la fin des temps. Le premier est un homme possédant un sens profond du tragique, et le second un pessimiste historique. Bien que souvent floue, la différence entre le sens du tragique et le pessimisme historique est tout à fait significative.

Voici notre premier penseur du tragique : Ernst Jünger, dans son livre An der Zeitmauer (Au mur du temps) :

« Le destin peut être anticipé, il peut être ressenti, il peut être redoutable, mais il ne doit jamais être connu. Si cela devait se produire, l’homme vivrait une vie d’un prisonnier qui connaît l’heure de son exécution » (p.25).

* Ma deuxième remarque : les penseurs tragiques excluent toute relation de cause à effet. Le bon côté du tragique consiste en la croyance aux événements aléatoires et en la croyance au « hasard ». Le penseur tragique n’est jamais tenté de prédire l’avenir. Pourquoi devrions-nous escalader le mur du temps et tenter d’enrayer la chute du temps au-delà du mur du temps ? Ce serait un devoir pénible, car nous y rencontrerions probablement des images effrayantes. Les optimistes historiques, qu’ils soient libéraux ou communistes, avec leur mentalité rationaliste, souhaitent installer exactement un tel schéma prévisible du progrès humain. Nous avons vu les résultats au cours de ces derniers soixante-dix ans !

Contrairement à la personne du tragique, Emile Cioran, en tant que pessimiste historique, ne se soucie guère de son identité à venir. Il a renoncé à toutes sortes de tentatives prométhéennes. Il s’est lui-même extrait, il y a bien longtemps, du temps et en est venu à la conclusion qu’il n’y a aucune raison pour la reprise de n’importe quelle identité. Je ne pense pas que nous devions accepter ce modèle, bien que la plupart d’entre nous, ici, y soient souvent enclins.

« Les autres tombent dans le temps ; je suis, moi, tombé du temps. A l’éternité qui s’érigeait au-dessus de lui succède cette autre qui se place au-dessus, zone stérile où l’on n’éprouve plus qu’un seul désir : réintégrer le temps, s’y élever coûte que coûte, s’en approprier une parcelle pour s’y installer, pour se donner l’illusion d’un chez soi. Mais le temps est clos, mais le temps est hors d’atteinte ; et c’est de l’impossibilité d’y pénétrer qu’est faite cette éternité négative, cette mauvaise éternité » (La Chute dans le Temps, p. 1152).

L’Europe: Le mur du temps vis-à-vis du mur de fer

Sur la base de ces citations, nous allons examiner maintenant quelques illusions politiques contemporaines sur la chute dans le temps et sur notre identité, illusions que nous pourrions tout aussi bien qualifier d’autotromperie. Ces illusions peuvent nous aider à acquérir une meilleure perception de notre nouvelle identité. Regardons vers l’arrière, au-delà de notre actuel mur du temps.

En mai 1945, les Américains faisaient une grande la fête sur Broadway, à New York. La Seconde Guerre mondiale venait de prendre fin, et, depuis lors, l’image de cette guerre a été considérée comme le symbole ultime du mal absolu. Nous vivons encore ce scénario de la fin des temps fascistes et antifascistes.

Or, de l’autre côté du mur, en même temps, ou, si l’on peut s’exprimer d’une façon moins allégorique, de l’autre côté de l’Atlantique, le Rideau de fer s’éleva. A la mi-mai 1945, des millions de personnes d’Europe centrale et d’Europe orientale ont connu la chute de leurs temps et également la perte de leur identité. Pour beaucoup d’Européens, cette année marqua la fin des temps européens, « le Ragnarök ». Le mot allemand « Zusammenbruch », était à cette époque très en usage parmi les millions de réfugiés : des millions d’Allemands, de Hongrois, d’Italiens, de Croates, Serbes, Ukrainiens, des soldats et des civils, allaient bientôt être livrés à la fin du temps communiste ou, si l’on peut s’exprimer moins allégoriquement, à la mort certaine. Le temps de la fin avait touché non seulement leurs dirigeants vaincus, mais également des millions d’individus anonymes dont le flux du temps défia tous les instruments.

La race de l’esprit comme nouvelle identité

Lorsqu’on s’interroge sur notre prétendue identité après la chute, y compris le bagage héréditaire qui nous lie à nos confrères blancs à travers le monde, nous devons convenir que l’identité ne peut pas être uniquement ancrée dans notre race. Il y a aussi une autre dimension qui doit être prise en compte : notre sens du tragique et notre mémoire historique.

* Ma troisième remarque. L’Identité, lorsqu’elle repose seulement sur l’hérédité, a peu de sens si elle manque de « Gestalt » – si elle refuse de s’assigner un nom, un prénom et un lieu d’origine. Une abstraite identité blanche, dépourvue d’ « âme raciale», n’a pas de sens. Nous portons tous des noms et nous traînons tous notre mémoire tribale et culturelle.

Ma propre identité, par exemple, ainsi que l’identité de plusieurs de mes et de nos collègues en Allemagne ou en France, ou ailleurs en Europe, est fortement ancrée dans notre mémoire historique. Par exemple, depuis l’âge de cinq ans j’ai été exposé à de longues histoires racontées par mon défunt père sur les massacres communistes qui ont eu lieu à l’été 1945 en Europe centrale et orientale. Ces histoires, à leur tour, ont affecté ma perception de moi-même, ainsi que ma perception de la réalité qui m’entoure.

* Ma quatrième remarque : je tiens à souligner que la victimologie joue un rôle formidable dans la formation des identités de beaucoup de peuples dans le monde entier, y compris de nous-mêmes. Le cas de la victimologie juive, qui est également devenue aujourd’hui une partie de l’identité du monde entier, nous fournit le meilleur exemple et en dit long.

Face à notre approche de la fin des temps, nous avons souvent recours aux identités « négatives ». Des mots tels que « immigration » et « islam» viennent à l’esprit lorsque nous avons recours à ces référents d’identités négatives. Ces mots et notions nous fournissent la preuve d’un changement de paradigme. Par exemple, il y a trente ans, les mots « immigration » et « islam » étaient peu utilisés et n’étaient pas considérés comme un facteur majeur dans les analyses de la chute anticipée. Il y a trente ans, notre identité négative était fondée sur l’anticommunisme, le communisme représentant alors le symbole de la chute et le symbole de la fin des temps.

Or, le communisme, avec son contraire, l’anticommunisme, en tant que facteur de la construction de notre identité négative, est maintenant périmé : il semble avoir disparu de notre vocabulaire, de notre imagination et de notre processus de construction de l’identité négative. A sa place s’installent maintenant les étrangers, les non-Européens, le métissage, la prétendue menace de l’islam et la disparition de l’Etat-Nation dans le système mondial capitaliste.

Il y a cependant de sérieux problèmes avec l’utilisation et l’abus de ces nouvelles notions. Ainsi, le mot « islam », qui est devenu un mot inspirant la crainte à beaucoup d’entre nous, peut désigner à la fois tout et rien. L’islam n’est pas le synonyme d’une identité distincte ou d’une race distincte : c’est une religion universaliste, tout comme la religion universaliste chrétienne. Nous pourrions passer des heures à débattre maintenant et à nous quereller au sujet du christianisme et du patrimoine des Blancs européens. Nous oublions souvent que le christianisme, tout comme l’islam, a ses origines dans les déserts du Moyen-Orient – et non en Europe. Il y a maintenant davantage de chrétiens vivant en dehors de l’Europe qu’en Europe elle-même.

* Ma première conclusion : Sur le plan purement méthodologique, nous devons éviter d’utiliser une approche individualisée et chercher plutôt à comprendre la chute et la notion d’identité du point de vue économique, social, philosophique, racial, religieux et démographique. En nous attardant seulement sur la question de l’hérédité ou de la race, ou sur la question de l’immigration, tout en oubliant les autres aspects qui façonnent notre identité, nous courons le risque de tomber dans un piège réductionniste et arbitraire.

Evitons d’être des pessimistes culturels et essayons plutôt d’aiguiser notre sens du tragique. Contrairement au pessimisme culturel, le sens du tragique sous-entend l’accident, le hasard, pour lesquels les Allemands ont un très joli mot : « der Zufall ». Les Français ont un meilleur mot : « le hasard ». Chaque accident, chaque hasard, chaque Zufall inattendu, signifie que le temps reste ouvert. Dans notre quête de notre nouvelle identité, l’histoire nous reste toujours ouverte. Par conséquent, l’écoulement du temps nous offre à tous de nouvelles pistes inattendues vers la liberté. Nous devons juste saisir la bonne occasion.

Il n’est pas étonnant qu’au niveau de notre subconscient nous nous sentions tous attirés d’abord vers notre groupe, vers notre tribu, comme le note notre ami Kevin MacDonald – surtout en cas d’urgence, ou en cas de hasard. Quand nous voyageons en Afrique ou en Asie, et quand nous descendons dans un hôtel, nous cherchons instinctivement un contact oculaire avec un Blanc d’Europe ou d’Amérique. Ici à Madrid, nous n’avons aucun intérêt à savoir si la personne qui nous croise est un Espagnol. Mais les temps changent rapidement : il y a des endroits, à Los Angeles, ou dans le monde souterrain du métro parisien, où le passager blanc, tard dans la nuit, est heureux de repérer une personne de son phénotype. Leur contact oculaire en dit long sur leur identité commune soudainement récupérée.

Cependant, comme mentionné précédemment dans notre bref regard sur le carnage qui eut lieu au sein de la même tribu dans la dernière aventure des Niebelungen, il y a des questions critiques que nous devons poser quant à notre identité commune. Il y a d’innombrables exemples historiques où l’identité commune mène à la haine et à la guerre civile au sein de la même tribu, du même groupe. Les guerres civiles entre et parmi les Européens et les Américains ont été, de loin, beaucoup plus meurtrières que les guerres qu’ils ont menées contre l’Autre.

A titre hypothétique, si les Européens blancs et les Américains blancs avaient les moyens d’établir leur propre ethno-Etat, avec leur propre identité commune et raciale, qui peut nous garantir que cet ethno-Etat entièrement blanc ne serait pas à nouveau en proie à des divisions internes et à des guerres civiles ?

La bataille d’Alamo, en 1836, porte toujours un message vif pour nous tous ici. La douzaine de défenseurs irlandais qui ont perdu la vie en défendant Alamo contre le siège de Santa Anna jouèrent un rôle crucial dans la prolongation et la capture mexicaine d’Alamo. Pourtant, nous devons aussi nous rappeler que, dix ans plus tard, plusieurs centaines d’Irlandais – le célèbre Bataillon « Saint-Patrick » – furent, avec d’autres immigrés européens catholiques, les loyaux combattants du côté mexicain, au cours de la guerre américano-mexicaine. Lorsque la guerre prit fin, des dizaines d’Irlandais furent pendus comme criminels de droit commun par les troupes américaines victorieuses.

Jusqu’à une époque récente, l’idée d’une identité européenne blanche n’existait pas. Par exemple, l’attaque turque sur l’Europe, au XVIe et au XVIIe siècle, ne fut pas motivée par une question de race : elle avait des racines religieuses. Beaucoup de clans serbes, croates et hongrois chrétiens et leurs chefs s’alliaient parfois aux envahisseurs turcs pour différentes raisons politiques. De même, mille ans plus tôt, de nombreuses tribus germaniques se sont alliées aux Huns d’Attila et se sont battues contre leurs propres frères dans les Champs Catalauniques, en 451 après JC.

Il y a d’innombrables exemples historiques où le système de croyance ou la politique de puissance ont joué un rôle beaucoup plus important dans le processus de la construction d’identité que la question de la race.

Un autre exemple : la Seconde Guerre mondiale fut aussi une guerre civile européenne entre les puissances et les peuples du même fond génétique mais appartenant à différents systèmes de croyance. Les principaux acteurs politiques utilisaient souvent des non-Européens comme troupes auxiliaires. Dans la Wehrmacht, il y avait de petites unités composées d’Arabes, d’Indiens et de tribus turques luttant contre les Américains blancs et les troupes soviétiques blanches. Les GIs américains, après leur débarquement en Normandie en 1944 et en Italie en 1943, prirent souvent certains soldats capturés sous l’uniforme allemand pour des Japonais, ignorant le fait que ces soldats combattant du côté de l’Axe étaient des volontaires venus des régions de l’Union soviétique occupées par les Allemands.

* Ma conclusion finale : Il n’y a pas de doute que le facteur héréditaire joue un rôle de premier plan dans notre identité. Très souvent, nous n’en sommes pas conscients. Nous pouvons changer notre physionomie, nous pouvons changer notre passeport, nous pouvons changer notre idéologie ou notre théologie. Nous pouvons également effacer notre mémoire culturelle en quittant notre patrie et en nous installant dans un pays lointain. Cependant, il n’y a strictement aucun moyen d’enlever les couches de gènes transmis par nos ancêtres. Mais nous ne pouvons pas non plus effacer les couches de notre mémoire.

Notre avant-guerre civile : la pathologie de la culpabilité blanche

Je tiens à préciser : même dans le meilleur des cas, il est douteux que l’on puisse facilement créer notre identité dans un ethno-Etat totalement blanc. Cette question troublante est heureusement abordée de plus en plus par nous tous. Pour ma part, je suis beaucoup plus préoccupé par le caractère de nombreux nationalistes blancs. Beaucoup de ces personnes s’imaginent qu’elles peuvent construire leur identité sur la base de leur physique blanc. Ironiquement, même nos pires détracteurs sont souvent des personnes de notre propre patrimoine génétique. Par exemple, si vous regardez brièvement le profil racial ou ethnique des gens qui font des manifestations de masse – les soi-disant antifascistes – en faveur des immigrés non européens, vous serez surpris de constater que la plupart d’entre eux sont des Blancs urbains. Peu d’immigrés non européens participent à ce genre de manifestations de masse.

Le clergé catholique européen constitue également un cas à part. La plupart des dénominations chrétiennes sont devenues aujourd’hui les plus ardents défenseurs de l’immigration non blanche. Pourquoi l’Eglise a-t-elle choisi cette voie ? La genèse de la pathologie de la culpabilité blanche, ainsi que l’esprit destructif du monothéisme chrétien nécessiteraient de ma part une conférence distincte.

Lorsque la chute finale arrivera, et cela ne peut pas être exclu pour l’Europe et l’Amérique, les lignes de démarcation entre l’ennemi et l’ami ne seront pas claires du tout. Il n’y aura aucun affrontement pittoresque entre Blancs et non-Blancs. Il faut être prêt à faire face à de nombreuses personnes de notre propre fond génétique qui seront de l’autre côté de la barricade.

Dans ma conclusion finale, je tiens à dire que nous devons éviter les personnes qui tiennent leur identité blanche pour un hobby … un passe-temps … une vogue … ou pour un moyen de faire de l’argent. Ces personnes nous rendent ridicules et nous discréditent en nous faisant passer pour une menace publique. Notre premier objectif doit être non seulement la résurrection de notre sentiment racial, mais aussi, comme chez nos ancêtres, de notre sens du tragique. C’est l’unique voie que nous devons prendre afin de continuer notre lutte prométhéenne, et cela quel que soit le nombre d’entre nous qui resteront sur le champ de bataille.

Je vous remercie de votre attention.

Tomislav Sunic

Correspondance Polémia – 20/11/2013

Asia Pivot Declared, US Army Eyes Africa

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Asia Pivot Declared, US Army Eyes Africa

Andrei AKULOV

Ex: http://www.strategic-culture.org

 
U.S. President Barack Obama's visit to Africa in June-July was widely seen as evidence of the White House's broader foreign policy objectives which have included an expansion of U.S. military operations across Africa. With the forces leaving Afghanistan, the Army is looking for new missions around the world. «As we reduce the rotational requirement to combat areas, we can use these forces to great effect in Africa», Gen. David M. Rodriguez, the head of the Africa Command, told Congress this year… Washington has publicly proclaimed a «pivot to Asia,» a «rebalancing» of its military resources eastward, however, the Pentagon is increasingly engaged in shadowy operations elsewhere, for instance, in Africa. Officials call it «light footprint» or «small footprint» saying the military is engaged in small-scale operations there. But picking up odds and ends and piecing them together gives ground to conjecture that the continent is seen as the battlefield of tomorrow. 

The «pivot» toward Asia-Pacific substantiated by the putative threat posed by a rising China will justify the need and expenditure to have strong Navy and Air Force. Large-scale Army commitment is hard to imagine in the Asia –Pacific region but expanding the «global war on terrorism» into the heart of Africa allows this service to have a pivot of its own. With combat boots on the ground, the formally declared purpose is to provide training. At that, the strike capabilities are on the rise and upgrading African militaries will no doubt foster opportunities to sell US-manufactured weapons, a benefit for U.S. defense industry.

Expanding presence

The Pentagon has begun expanding its main base on the continent and investing in air facilities, flight services and telecommunications as the U.S. military deepens its footprint in the region. Base construction, security cooperation engagements, training exercises, advisory deployments, special operations missions and a growing logistics network - all signs are there to provide undeniable evidence of expansion. The troops strength is estimated to be around 5 thousand. The forces are scattered across the continent in the places like Djibouti, the Central African Republic and now – Niger. There formal reason is countering extremists, the informal is obvious - boosting US clout as China's presence is on the rise.

According to the Washington Post, over the past two years, the Pentagon has become embroiled in conflicts in Libya, Somalia, Mali and the Central African Republic. Meantime, the Air Force is setting up a fourth African drone base, while Navy warships are increasing their missions along the coastlines of East and West Africa.

In a written statement provided to the Senate Armed Services Committee, Army Gen. David M. Rodriguez, the commander of Africa Command, estimated that the U.S. military needs to increase its intelligence-gathering and spying missions in Africa by nearly 15-fold. «I believe additional intelligence, surveillance and reconnaissance capabilities are necessary to protect American interests and assist our close allies and partners», he wrote in the statement, which was released during his confirmation hearing in February. «The recent crises in North Africa demonstrate the volatility of the African security environment». Rodriguez said the Africa Command needs additional drones, other surveillance aircraft and more satellite imagery adding that it currently receives only half of its «stated need» for North Africa and only 7 percent of its total «requirements» for the entire continent.

United States Army, Africa (USARAF) is part of United States Africa Command (AFRICOM), a unified combatant command with headquarters in Caserna Elderle, Vicenza, Italy. It had been called SETAF – South European Task Force - till December 2008. The change of name marked the end of the airborne chapter of the unit’s history and the beginning of its new role as the Army component of AFRICOM. The Army is supported by U.S. warships combating piracy off both East and West Africa, which have become increasingly frequent visitors to local ports. The Navy maintains a forward operating location—manned mostly by Seabees, Civil Affairs personnel, and force-protection troops - known as Camp Gilbert in Dire Dawa, Ethiopia. Since 2004, US troops have been stationed at a Kenyan naval base known as Camp Simba at Manda Bay. 

Infrastructure

Camp Lemonnier is situated in Djibouti, a tiny country in the Horn of Africa, a sleepy backwater on the coast of the Gulf of Aden sandwiched between northern Somalia, Ethiopia and Eritrea. A former French Foreign Legion base, the facility hosts US Special Forces, strike jets and armed unmanned aerial vehicles. It houses about 4,000 U.S. military personnel (instructors and several hundred SOF) and civilian contractors. The base has provided a staging post for occasional special forces deployments and drone and air attacks. According to the LA. Times, Camp Lemonnier is going through by far the most significant expansion. In September defense officials awarded $200 million in contracts to revamp the base's power plants and build a multistory operations center, aircraft hangar, living quarters, gym and other facilities on a sun-scorched 20-acre site next to the tiny country's only international airport (with which it shares a runway). The projects are part of $1.2 billion plan over the next 25 years to transform Camp Lemonnier from a makeshift installation into an enduring 600-acre base. As the L.A. Times reports, «the base has quietly evolved into what Pentagon planning documents call «the backbone» of covert missions across Africa and the Arabian Peninsula». 

There are surveillance and special operations outposts in Entebbe, Uganda and Ouagadougou, the capital of Burkina Faso. Last year, an airfield was revitalized in South Sudan for Special Operations Command, Africa. This February the US announced the establishment of a new drone facility in Niger. More recently, the New York Times noted that the deployment of one Predator drone to Niger had expanded to encompass daily flights by one of two larger, more advanced Reaper remotely piloted aircraft, supported by 120 Air Force personnel. Additionally, the US has flown drones out of the Seychelles Islands and Ethiopia's Arba Minch Airport. All told, according to Sam Cooks, a liaison officer with the Defense Logistics Agency, the US military now has 29 agreements to use international airports in Africa as refueling centers. The Pentagon has run a regional air campaign using drones and manned aircraft out of airports and bases across the continent including Camp Lemonnier, Arba Minch airport in Ethiopia, Niamey in Niger, and the Seychelles Islands in the Indian Ocean, while private contractor-operated surveillance aircraft have flown missions out of Entebbe, Uganda. Recently, Foreign Policy has reported on the existence of a possible drone base in Lamu, Kenya. ‎The US has built a sophisticated logistics system, officially known as the AFRICOM Surface Distribution Network. It connects posts in Manda Bay, Garissa, and Mombasa in Kenya, Kampala and Entebbe in Uganda, Dire Dawa in Ethiopia, Ghana's Tema and Senegal's Dakar, as well as crucial port facilities used by the Navy's CTF-53 (Commander, Task Force 53) in Djibouti. The US maintains 10 marine gas and oil bunker locations in eight African nations, according to the Defense Logistics Agency.

Moving stand-by forces nearer

This October the U.S. deployed 200 Marines to the Naval Air Station at Sigonella, Sicily, which will eventually have a force of 1,000 Marines with the main focus on Libya only 100 miles away, actually a short hop across the Mediterranean. It proves that the US operations in Africa are growing switching from drone strikes against al-Qaida to pinpoint raids by small Special Forces teams, as seen in Somalia and Libya Oct. 5. These raids reflect a U.S. move away from the kind of risk-averse operations the Americans have been mounting with missile-firing drones to on-the-ground raids against high-value targets.

The Marines moved to Italy from Spain last month are the vanguard of a larger force dubbed Special Purpose Marine Air-Ground Task Force-Crisis Response. It was established after the Sept.11, 2012 attack on the U.S. consulate in Benghazi, Libya, in which U.S. Ambassador Christopher Stevens and three other Americans were killed. According to U.S. security specialist David Vine, the Pentagon has spent around $2 billion - and that's just construction costs - «shifting its European center of gravity south from Germany» and transforming Italy «into a launching pad for future wars in Africa, the Middle East and beyond.» Vine estimates there are now totally 13,000 U.S. troops in Italy at Sigonella and some 50 other facilities like Vicenza, a former Italian air force base near Venice, with the 173rd Infantry Brigade Combat Team (airborne), a rapid response force.

Intensive training programs launched

Thousands of soldiers are now gearing up for missions in Africa at Fort Riley, Kansas. According to the New York Times (11), the Army is implementing a program drawing on troops from a 3,500-member brigade of the First Infantry Division to conduct more than 100 missions in Africa over the next year. The missions range from a two-man sniper team in Burundi to 350 soldiers conducting airborne and humanitarian exercises in South Africa. According to the source, the brigade has also sent a 150-member rapid-response force to Djibouti in the Horn of Africa to protect embassies in emergencies, a direct reply to the attack on the United States Mission in Benghazi, Libya, last year, which killed four Americans. Africa Command is the test case for this new Army program of regionally aligned brigades that will eventually extend to all of the Pentagon’s commands worldwide, including in Europe and Latin America next year. These forces will be told in advance that their deployments will focus on parts of the world that do not have Army troops assigned to them now — creating a system in which officers and enlisted personnel would develop regional expertise, the New York Times reports. 

* * *

Critics in Africa complain Washington's approach to the continent has become increasingly militarized. Counter-terrorism policies live on the edge of international law: SOF raids and drone strikes raise questions about the international legality of such operations and their long-term impact. In some cases U.S. military engagements in Africa have already caused further instability rather than reducing the risks for international peace and security. The divided and poorly controlled Libya is an example. The extremist groups the US is supposed to fight thrive in weak and poorly governed countries, which badly need institution building, good governance and job creation. Building up well-trained and accountable African militaries is only part of the solution. The lessons learned from Somalia, Libya, Mali, the CAR and many others, like the ongoing low-intensity war against Boco Harum in Nigeria, are all important to be learnt. Besides, stiff competition for strategic resources is the specific feature of the situation in Africa. So it’s not only about fighting terrorist groups. The mission of US military is to drive rivals out of the continent or at least to limit their access to the resources and political clout. No matter all the talks going on about the times of budget constraints and sequester, the US military enhances its capability to provide global presence and carry out missions in faraway corners of the globe like Africa. 

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samedi, 23 novembre 2013

Conférence sur le gender à Issy-les-Moulineaux

Conférence sur le gender à Issy-les-Moulineaux


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Discrédité, Hollande trouve du soutien auprès des ennemis de l'Iran

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Discrédité, Hollande trouve du soutien auprès des ennemis de l'Iran

Ex: http://fr.ria.ru

Avant le nouveau cycle de négociations sur le nucléaire iranien cette semaine, on se demande si la position intransigeante de la France ne va pas faire échouer l’accord des médiateurs internationaux au dernier moment, écrit mardi le quotidien Kommersant.

Paris peut compter sur Israël et l'ennemi irréconciliable de Téhéran, l'Arabie Saoudite, qui cherchent eux aussi à empêcher une entente entre les six médiateurs internationaux et l'Iran. Pourquoi la France multiplie-t-elle ses efforts sur ce dossier?

Pendant sa visite en Israël Hollande a avancé quatre conditions pour qu'un accord "intermédiaire" soit signé entre les six médiateurs : le placement sous contrôle international de l'ensemble des sites nucléaires iraniens ; la limitation de l'enrichissement d'uranium à 20% ; la réduction des réserves déjà accumulées ; et la fermeture de la construction du site nucléaire d’Arak. L'Iran a immédiatement laissé entendre qu'en réponse à ces exigences sa position sera plus ferme pendant les négociations.

L'activation soudaine de la France sur le dossier iranien coïncide avec la chute de la cote de popularité du président Hollande. Premier dirigeant de l'histoire française à être publiquement hué pendant la commémoration de l'armistice de 1918, Hollande traverse la période la plus difficile de son mandat. D'après les derniers sondages, sa popularité est tombée à 20% chez les Français - un record pour les dirigeants de la Ve république. Par ailleurs, les appels à renvoyer le premier ministre Jean-Marc Ayrault se font de plus en plus entendre au sein du PS après que l'agence de notation Standard & Poor's a pour la deuxième fois abaissé la note de la France (de AA+ à AA).

Hollande perd sa popularité et ses leviers d’influence en France: il cherche à renverser la situation par des manœuvres internationales. La position intransigeante de Paris lors du dernier cycle de négociations entre Téhéran et les six médiateurs pour le règlement de la crise nucléaire iranienne contraste avec les prévisions optimistes des ministres des Affaires étrangères de l'Iran, des USA et de la Russie. En revanche, la position de la France est soutenue par Israël, l'Arabie saoudite et d'autres monarchies du Golfe.

Bien que les Etats-Unis demeurent le principal fournisseur d'armes dans les pays du Golfe (Washington a récemment signé un contrat de 60 milliards de dollars avec Riyad), les producteurs français pourraient sérieusement renforcer leurs positions sur le marché du Golfe. D'autant qu'il existe un argument historique à une telle coopération. Paris livrait déjà des armes à Bagdad à l'époque de la guerre entre l'Iran et l'Irak par le biais des régimes arabes sunnites, qui considèrent l'Iran comme leur ennemi juré.

Cette position intransigeante sur le dossier iranien offre au président Hollande de nouvelles opportunités de coopération avec Israël qui cherche à utiliser tous les mécanismes pour empêcher une entente avec Téhéran. La visite de Hollande en Israël dimanche s'achèvera à la veille de la reprise des négociations des Six.

Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou s’entretiendra cette semaine avec le président russe Vladimir Poutine et le secrétaire d'Etat américain John Kerry pour évoquer les paramètres de l'entente nucléaire entre les Six et Téhéran. En prévision de ces rencontres le dirigeant israélien a donc obtenu un soutien psychologique très important de la part du président français. Ce dernier a assuré à Netanyahou que Paris ne cèdera pas sur la prolifération nucléaire en Iran. "Tant que nous n'aurons pas la certitude que l'Iran a renoncé à l'arme nucléaire, nous maintiendrons toutes nos exigences et les sanctions".

Toutefois, en dépit de l'activité internationale tumultueuse de Hollande, les experts ne pensent pas qu’il arrivera à renverser sa chute de popularité en France. "Le président Hollande a été incapable de régler des problèmes bien plus graves concernant la récession, la réforme des retraites, la hausse des dépenses publiques et le chômage. Il n'a tenu qu'une seule promesse de campagne : la légalisation du mariage gay, rappelle Nadejda Arbatova de l'Institut d'économie mondiale et des relations internationales (IMEMO). Dans ces conditions, son hyperactivité sur l'arène extérieure est une tentative d'apporter du poids à sa politique. Mais en l'absence de repères précis cette politique se transforme en passage désespéré d'un extrême à l'autre."

Obama wil voor 2015 burgeroorlog in Egypte ontketenen

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Obama wil voor 2015 burgeroorlog in Egypte ontketenen

'VS wil Egyptenaren elkaar laten vermoorden' - 'Obama stuurt aan op oorlog tussen Iran en Saudi Arabië, waarna Moslim Broederschap aan de macht kan komen'

Egyptenaren laten hun steun voor generaal Alsisi, die zich verzet tegen de Amerikaanse regering Obama, zien.

Volgens een nieuwsbericht op Egyoffline heeft Rusland een geheim Amerikaanse document vrijgegeven waaruit blijkt dat de regering Obama van plan is om nog voor 2015 een burgeroorlog in Egypte te ontketenen, met als doel de militaire regering omver te werpen. Obama wil hiermee wraak nemen vanwege het feit dat zijn bondgenoot, de antisemitische Moslim Broederschap president Mohamed Morsi, eerder dit jaar na massale volksprotesten door de militairen werd afgezet.

Alhoewel het bericht van Eman Nabih, auteur op Egyoffline, vooralsnog niet met een bron bevestigd kan worden, lijkt het gezien het jarenlange beleid van Obama in het Midden Oosten, waarmee radicale moslimgroepen worden gesteund en aan de macht worden geholpen, voldoende geloofwaardig.

'VS wil Egyptenaren elkaar laten vermoorden'

'Het Amerikaanse rapport dat door de Russen werd onthuld begon met de zin dat 'als de Egyptenaren geen reden hebben elkaar te vermoorden, wij er een voor hen moeten vinden...'', schrijft Nabih. 'Ons belangrijkste doel is om het Egyptische leger en het Egyptische volk nog voor 2015 tegen elkaar te laten vechten,' vervolgt het rapport. 'Als de zaken in Egypte blijven zoals ze zijn, dan krijgen we een nieuwe Nasser in de regio. Maar deze keer zal (generaal Abd Elfatah) Alsisi zelfs door de olierijke Golflanden worden gesteund, wat bij zijn voorganger niet het geval was. Op politiek en economisch vlak zal dit niet in het belang van de VS zijn.'

Golfstaten vrezen door Obama gesteunde Broederschap

Egyoffline geeft vervolgens een goede verklaring dat landen zoals Saudi Arabië de Egyptische militaire regering met miljarden dollars steunen, en niet de wereldwijde verspreiding van de Moslim Broederschap. Het Egyptische leger en generaal Alsisi zijn niet alleen in Egypte populair. In de Golfstaten en Tunesië zien we toenemende bewondering voor Alsisi. In Tunis is men reeds begonnen te zoeken naar een eigen versie van Alsisi...'

'Recent hebben de volken van de Golfstaten een toenemende bereidheid tot confrontatie laten zien, iets dat in het verleden niet hun gewoonte was. Dit komt vanwege hun angst voor de dreiging van de Moslim Broederschap, die zich nadat hun regime in Egypte werd afgezet op de Golfstaten begon te richten.'

De vraag waarom de Saudi's zowel Alsisi steunen in zijn strijd tegen de Broederschap, als de Broederschap in zijn strijd tegen de Syrische president Bashar Assad. Het antwoord is dat de Saudi's Iran -en daarmee ook Irans bondgenoot Assad- een nóg grotere bedreiging vinden.

Onthulling zeer pijnlijk voor Amerikanen

De Amerikanen onderzoeken thans hoe de Russen in het bezit van het geheime, 1736 pagina's tellende document zijn gekomen. 'Dit rapport onthult veel zaken over de plannen van de VS, en is tevens een harde slag in het gezicht van het Amerikaanse veiligheidssysteem, vooral omdat het zo kort nadat het werd opgesteld werd onthuld.' vervolgt Nabih. 'De Russen kwamen op een zeer slecht moment met dit rapport, precies nu de VS op alle niveaus duidelijke politieke nederlagen lijdt.'

Iran 'eerstegraads' strategische vijand

In het rapport zou tevens te lezen staan dat Iran een 'eerstegraads' strategische vijand van de VS is, en het Iraanse leger een directe confrontatie met Saudi Arabië kan aangaan. Tegelijkertijd wordt gesproken van het ontketenen van 'straatoorlogen' in Bahrein, Jemen en andere oostelijke Arabische landen.

Nogmaals: de authenticiteit van het rapport moet nog bevestigd worden, maar het zal voor iedereen duidelijk zijn dat Obama de Moslim Broederschap als bondgenoot heeft gekozen, en de Saudi's het Egyptische leger. Beiden steunen weliswaar de Broederschap in hun oorlog tegen Assad, maar om verschillende redenen. Obama wil de Broederschap net als in Egypte ook in Syrië permanent aan de macht helpen, terwijl de Saudi's hen enkel als instrument zien om de groeiende macht van Iran in te perken.

Complex End Game

Het aan de gang zijnde 'end game' in het Midden Oosten is veel complexer dan de meeste mensen beseffen. Naast Israël zijn er drie moslimblokken die ieder zo hun eigen belangen hebben: de Shi'iten (Iran, Irak, Syrië, Libanon, Hezbollah), de Golfstaten (Saudi Arabië, Bahrein, Qatar, etc.), en de Moslim Broederschap, die de nationale grenzen wil opheffen en het Turks-Ottomaanse Rijk wil doen herleven, een doel dat ook wordt nagestreefd door de Turkse premier Erdogan.

Obama wil oorlog tussen Iran en Saudi Arabië

In plaats van dat Obama de Golfstaten helpt Assad af te zetten, lijkt hij juist Iran te helpen. Dat lijkt onzinnig, tenzij het juist zijn doel is een oorlog tussen Iran en Saudi Arabië te veroorzaken. Zo'n oorlog zal zowel Iran, Syrië als Saudi Arabië ernstig verzwakken, waardoor de Moslim Broederschap, Obama's echte bondgenoot, in het machtsvacuüm kan springen. (1)

Ambassadeur VS dreigt Egypte met burgeroorlog

Al in juli dreigde de Amerikaanse ambassadeur Patterson generaal Alsisi dat als hij niet alle Moslim Broederschapleden zou vrijlaten, de VS ervoor zou zorgen dat Egypte net als Syrië in een burgeroorlog zou worden gestort. Het antwoord van de generaal: 'Noch u, noch uw land kan Egypte en zijn volk overwinnen.' (2)

Xander

(1) Walid Shoebat / Egyoffline / Eman Nabih
(2) Gatestone

Occult Roots of the Russian Revolution

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Occult Roots of the Russian Revolution

Ex: http://www.gnostics.com

Dearest friend, do you not see
All that we perceive –
Only reflects and shadows forth
What our eyes cannot see.
Dearest friend, do you not hear
In the clamour of everyday life –
Only the unstrung echoing fall of
Jubilant harmonies.
– Vladimir Soloviev, 1892

The Great Russian Revolution of 1917, launched by Vladimir Lenin and his Bolshevic party, profoundly influenced the history of the twentieth century. The fall of the Russian Empire and its replacement by the Union of Soviet Socialist Republics ushered in а new аgе in world politics. More than this, the Russian Revolution was the triumph of а dynamic revolutionary ideology that directly challenged Western capitalism. But what of the hidden origins of this Revolution? Did secret influences contribute to the victory of Lenin and the Bolshevics?

Innumerable books, not to forget massive scholarly studies, are devoted to examining the Russian Revolution and the rise of Soviet Communism. All this impressive research is almost exclusively devoted to the obvious political, economic and social dimensions, i.e. the surface manifestations of history. However, within or behind this mundane history lies another reality that is more interesting and more important than the everyday analysis offered by mainstream historians and writers.

Establishment historians pay little attention to the remarkable impact occult and Gnostic ideas had on the rise of Bolshevism and the victory of the Russian Revolution.

A number of social and political movements, including Marxism and Lenin’s Bolshevism, have been linked to Gnosticism, which flourished in the early centuries of the Christian era. The political scientists A. Besancon and L. Pellicani argue the intellectual roots of Russian Bolshevism are a structural repetition of the ancient Gnostic paradigm. A distinguishing feature of Gnosticism is an illusive, symbolic interpretation of reality, including history.

For the early Christian Gnostics the Absolute – termed the ‘Unknown Father’– has nothing in common with the wrathful ‘God’ worshipped by theist religion. In fact, for these Gnostics, the ‘God’ of the Old Testament is the adversary of their ‘Unknown Father’, the true God. Our world, including all human institutions, is not the work of the true God, but of a false creator, the Demiurge, who keeps us captive in the world, away from the divine light and truth.

Therefore, in Gnosticism, the world is merely a sort of illusion, a set of allegorical symbols, a reverse image of the real essence of history. Man, who is asleep to his inner potential, must awake and become an active partner of the ‘Unknown Father’ in the transformation of all life. Otherwise he remains a prisoner in what the eminent Russian Gnostic philosopher Vladimir Solviev (1853-1900) aptly described as “a kind of nightmare of sleeping humanity.” A number of Gnostic communities – like nineteenth century communists – held contempt for material goods and lived communally, teaching “the world and its laws, religious, moral and social, are of little relevance to the plan of salvation.”1

Gnostics, Mystic Sects & Radicals

Russian mystical sects played an extremely important part in the Bolshevik revolution, on the side of the Bolsheviks. In spite of their rejection of the state and the church, these sects were deeply nationalistic, since their members were hostile to foreign innovations. They hated the West.
— Mikhail Agursky, The Third Rome

Throughout nineteenth century Europe we find numerous connections between Gnostics, mystics, occultists and radical socialists. They constituted what the historian James Webb calls “a progressive underground” united by a common opposition to the established order of their day. Constantly, Webb writes, “we find socialists and occultists running in harness.”2 Sundry spiritual communities emerged across the United States, with clear Gnostic and occult doctrines, which attempted to follow a pure communistic life style. Victoria Woodhull, the president of the American Association of Spiritualists during the 1870s, was a radical socialist. Woodhull believed that Spiritualism signified not only religious enlightenment, but also a cultural, political and social revolution. She published the first English translation of the Communist Manifesto and tried in vain to persuade Karl Marx that the goals of Spiritualism and Communism were the same.

Dissident Christian mystics, spiritualists, occultists and radical socialists often found themselves together at the forefront of political movements for social justice, worker’s rights, free love and the emancipation of women. Nineteenth century occultists and socialists even used the same language in calling for a new age of universal brotherhood, justice and peace. They all shared a charismatic vision of what the future could be – a radical alternative to the oppressive old political, social, economic and religious power structures. And more often than not they found themselves facing the same common enemy in the unholy alliance of State and Church.

The birth of radical socialist ideas in Russia cannot be easily separated from the spiritual communism practiced by diverse Russian sects. For centuries folk myths nourished a widespread belief in the possibility of an earthly communist paradise united by fraternal love, where justice, truth and equality prevailed. One prominent Russian legend told of the lost land of Belovode (the Kingdom of the White Waters), said to be “across the water” and inhabited by Russian Old Believer mystics. In Belovode, spiritual life reigned supreme, and all went barefoot sharing the fruits of the land and their labour. There were no oppressive rules, crime, and war. Another Russian legend concerned Kitezh, the radiant city beneath the lake. Kitezh will only rise from the waters and appear again when Russia returns to the true Christ and is once more worthy to see it and its priceless treasures. Early in the twentieth century such myths captured the popular imagination and were associated with the hopes of revolution.

In the latter half of the seventeenth century, a schism occurred within the Russian Orthodox Church of a new religious movement called the Old Believers. The result was that many Russian spiritual dissidents took courage from the split to found their own communities, giving vent to Gnostic ideas that had long been simmering underground. The Old Believers, in the face of severe repression, clung tenaciously to their ancient mystic tradition and expressed their separation from the official world of Imperial Orthodox Russia in collective migration to the fringes of the state, mass suicide by fire, rebellion, and a monastic communism.

Gnostic communities, with their communalism and disdain for private property, proliferated throughout Russia in the eighteenth and nineteenth centuries. Known by a variety of names such as Common Hope, United Brotherhood, Love of Brotherhood, Righthanded Brotherhood, White Doves, Believers in Christ, Friends of God, Wanderers, their followers reportedly numbered in the hundreds of thousands. Ruthlessly persecuted by the authorities, they made up a spiritual underground, often hiding themselves from inquisitive eyes. A countrywide revolutionary sectarianism that rejected the state, the church, society, law, and even religious commandments, which they declared were abolished when the Holy Spirit descended to humanity.

The origin of Gnostic ideas in Russia is difficult to trace, but they appear to be an outgrowth of two powerful spiritual impulses in Russian religious history. The first is the Christian esoteric tradition preserved within the monastic communities of the Russian Orthodox Church. A mystical tradition going back by way of Greek Neoplatonism, Origin and Clement of Alexandria to St. John the “beloved disciple”. “Russian Orthodox mystical theology has bent more than a little in the direction of the Gnostic heresy,” notes the historian Maria Carlson.3 The second impulse originated with Essene and Manichean missionaries who reached Russia in the early centuries of the Christian era. An impulse later given new vitality by the Bogomils whose Gnostic teachings had gained a foothold in Russia by the thirteenth century.

By the end of the nineteenth century occult and Gnostic ideas enjoyed wide circulation among all segments of the Russian population. At one point the Russian philosopher Nicholas Berdyaev (1874-1948) welcomed the Gnostics, urging “Gnosticism should be revived and should enter into our life for all time.”4 After the 1917 Revolution, Gnosticism, observed the Russian scholar Mikhail Agursky, “contributed considerably to Soviet culture and even influenced Soviet political life. Its foundations were laid before the revolution…[by] several gnostic trends in nineteenth century Russian culture.”

While Russian Gnostics rejected the world order and strove to live by the apostolic precept to hold “all things in common,”5 they were also profoundly aware of the approaching end of the age. “Russian popular Gnosticism had a very pronounced apocalyptic character,” says Mikhail Agursky. “Russian mystical sectarians lived in anticipation of a catastrophe. The degradation of human life demanded purifying fire from heaven, which would devour the new Sodom and Gomorrah and replace them with the Kingdom of God. Any revolution could easily be identified by such sectarians as this fire, regardless of its external form.”6

Russian Socialism

Bolshevik collectivism had roots in long-standing Russian values of individual self-sacrifice. The suffering, martyrdom, humility, and sacrifice of Christ was deeply embedded in the texture of Russian religious thought and practice, and the lives of Russian saints were a litany of suffering. The Old Believers, heretics in the eyes of the official church for their adherence to their own version of the truth, suffered persecution for centuries at the hands of the government and sought escape in mass immolation, colonization, and, finally, economic mutual aid.
— Robert C. Williams, The Other Bolsheviks

Alexander_Herzen_7.jpgAlexander Herzen (1812-1870), seen by many as the father of Russian socialism, was a friend and admirer of the French revolutionary Proudhon, who viewed himself as a Christian socialist. Proudhon worked intermittently all his adult life on a never completed study of the original teachings of Jesus Christ. Herzen also paid special attention to Russia’s persecuted religious sectarians. He printed a special supplement for the Old Believers, the mystic Christian traditionalists who had been driven out of the Russian Orthodox Church. Nicholas Chernyshevsky, another Russian socialist thinker of the nineteenth century, wrote an article in praise of the “fools for Christ’s sake” and defended members of the spiritual underground.

The Russian radicals of the 1800s, in the words of James H. Billington, looked upon “socialism as an outgrowth of suppressed traditions within heretical Christianity.”7 They saw the genesis of Russian socialism in the spiritual underground of the Gnostics and religious sectarians. One influential network of Russian socialists openly claimed to be rediscovering “the teaching of Christ in its original purity,” which “had as its basic doctrine charity and its aim the realisation of freedom and the destruction of private property.”8

ho.jpgNicholas Chernyshevsky (1828-1889), who spent much of his life in penal servitude, penned the utopian novel What Is To Be Done? as a vision of the future new society and a guidebook for the revolutionaries who would build it. Chernyshevsky wrote:

Then say to all: this is what will come to pass in the future, a radiant and beautiful future. Have love for it, strive toward it, work on behalf of it, bring it ever nearer, bear what you can from it into your present life. The more you can carry from that future into your present life, the more your life will be radiant and good, the richer it will be in happiness and pleasure.

Chernyshevsky’s novel inspired two generations of idealistic young radicals. Among them was Alexandre Ulianov, the beloved elder brother of V.I. Lenin. He was executed in 1887 for his part in the attempted assassination of Tsar Alexander III. Vladimir Lenin told how Chernyshevsky’s What Is To Be Done? “captivated my brother, and captivated me… It transformed me completely.” What impressed the future leader of the Russian Revolution was how Chernyshevsky:

not only demonstrated the necessity for every correctly thinking and really honest man to become a revolutionary, but also showed – even more importantly – what a revolutionary should be like, what his principles should be, how he must achieve his goals, what methods and means he should employ to realise them.9

Nicholas Berdyaev observed that the “Russian revolutionaries who were to be inspired by the ideas of Chernyshevsky present an interesting psychological problem. The best of Russian revolutionaries acquiesced during this earthly life in persecution, want, imprisonment, exile, penal servitude, execution, and they had no hope whatever of another life beyond this. The comparison with Christians of that time is almost disadvantageous to the latter; they highly cherished the blessings of this earthly life and counted upon the blessings of heavenly life.”10

Chernyshevsky, like those who followed him, was passionately committed to the power of reason. His philosophy firmly grounded in the materialist outlook and a sober utilitarianism. But in his life Chernyshevsky was the embodiment of self-abnegation, single-mindedness and asceticism. Like a true saint he asked nothing for himself, but wanted everything for the people as a whole. When the police officers took him into exile in Siberia they said, “Our orders were to bring a criminal and we are bringing a saint. “These two elements, the religious and the secular, the ascetic and the calculating,” writes historian Geoffrey Hosking, “remained in unresolved tension in his personality, but on the level of theory he sought a resolution in the idea of a social revolution to be promoted by the best people on the basis of personal example.”11

Inspired by Chernyshevsky, groups of young radicals emerged committed to the reconstruction of Russia as a federation of village communes and communally run factories. The reading list of one such revolutionary cell is revealing because it included the New Testament and histories of Russian Gnostic communities. The leader of the main radical circle in the Russian capital St. Petersburg spoke of founding “a religion of humanity.” He called his circle “an Order of Knights” and included in its ranks members of a Gnostic “God-manhood sect” which taught that each individual is potentially destined to become a god. It was not uncommon for the revolutionary call “liberty, equality, and fraternity” to be written on crosses, or for Russian revolutionaries to declare their belief in “Christ, St. Paul, and Chernyshevsky.”

The Russian socialists frequently visited religious sectarians and sought their support because of their history of alienation from the tsarist regime. Emil Dillon, an English journalist who had personal contact with several persecuted religious communities, reminds us:

Among the various revolutionary agencies which were at work… the most unpretending, indirect, and effective were certain religious sectarians…. Coercion in religious matters did more to spread political disaffection than the most enterprising revolutionary propagandists. It turned the best spirits of the nation against the tripartite system of God, Tsar, and fatherland, and convinced even average people not only that there was no lifegiving principle in the State, but that no faculty of the individual or the nation had room left for unimpeded growth.12

 V.I. Lenin & The Spiritual Underground

Men who are participating in a great social movement always picture their coming action as a battle in which their cause is certain to triumph. These constructions… I propose to call myths; the syndicalist “general strike” and Marx’s catastrophic revolution are such myths.
— Georges Sorel, 1906

Religious sectarians played a significant part in the formation of Bolshevism, V.I. Lenin’s unique brand of revolutionary Marxism. Indeed, Marxism with its aggressive commitment to atheism and scientific materialism, scorned all religion as “the opium of the people.” Yet this did not prevent some Bolshevic leaders from utilising concepts taken directly from occultism and radical Gnosticism. Nor did the obvious materialist outlook of Communism, as Bolshevism became known, stop Russia’s spiritual underground from giving valuable patronage to Lenin’s revolutionary cause.

One of Vladimir Lenin’s early supporters was the radical Russian journalist V. A. Posse, who edited a Marxist journal Zhizn’ (Life) from Geneva. Zhizn’ aimed to enlist the support of Russia’s burgeoning dissident religious communities in the fight to overthrow the tsarist autocracy. Posse’s publishing enterprise received the backing of V.D. Bonch-Bruevich, a Marxist revolutionary and importantly a specialist on Russian Gnostic sects. Through Bonch-Bruevich’s connections to the spiritual underground of Old Believers and Gnostics, Posse secured important financial help for Zhizn’.

The goal of Zhizn’ was to reach a broad peasant and proletarian audience of readers that would some day constitute a popular front against the hated Russian government. Lenin soon began contributing articles to Zhizn’. To Posse, Lenin appeared like some kind of mystic sectarian, a Gnostic radical, whose asceticism was exceeded only by his self-confidence. Both Bonch-Bruevich and Posse were impressed by Lenin’s zeal to build an effective revolutionary party. Lenin disdained religion and showed little interest in the ‘religious’ orientation of Zhizn’. The Russian Marxist thinker Plekhanov, one of Lenin’s early mentors, openly expressed his hostility to the journal’s ‘religious’ bent. He wrote to Lenin complaining that Zhizn’, “on almost every page talks about Christ and religion. In public I shall call it an organ of Christian socialism.”

The Zhizn’ publishing enterprise came to an end in 1902 and its operations were effectively transferred into Lenin’s hands. This led to the organisation in 1903-1904 of the very first Bolshevic publishing house by Bonch-Bruevich and Lenin. Both men viewed the Russian sectarians as valuable revolutionary allies. As one scholar notes, “Russian religious dissent appealed to Bolshevism even before that movement had acquired a name.”13

5325987-a-stamp-printed-in-the-ussr-show-mikhail-bonch-bruevich-soviet-radio-engineerings-the-founder-of-the.jpgV.D. Bonch-Bruevich (1873-1955) came to revolutionary Marxism under the influence of the Russian novelist Leo Tolstoy’s social teachings. Like Lenin’s wife Krupskaya, he started his revolutionary career distributing Tolstoy’s The Kingdom of God Is within You, a work infused with neo-Gnostic themes. In 1899 Bonch-Bruevich left Russia for Canada to live among the Doukhobors, Russian Gnostic communists whose refusal to pay taxes and serve in the army drove them into exile. Bonch-Bruevich reported on the secret doctrines of the Doukhobors and put in writing their fundamental oral teachings known as the ‘Living Book’. On his return to Europe in 1901 Bonch-Bruevich introduced Lenin to the chief tenets of these Gnostic communists. The Doukhobors, with their radical rejection of the Church and State, with their denial of the uniqueness of the historical Christ, and their neglect of the Bible in favour of their own secret tradition, were of some interest to the founder of Bolshevism.

In 1904 Bonch-Bruevich, with Lenin’s support, began publishing Rassvet (Dawn) in an effort to spread revolutionary Marxism among the religious dissidents. His first editorial attacked all the Russian tsars for their persecution of the Old Believers and sectarians, and stated that the journal’s goal was to report events occurring world wide, “in various corners of our vast motherland, and among the ranks of Sectarians and Schismatics.” Rassvet combined Communist and apocalyptic themes that were both compelling and comprehensible to Russia’s spiritual underground.

By the early years of the twentieth century Russia was in a revolutionary mood. Bonch-Bruevich wrote that this would soon produce a “street battle of the awakened people.” He urged his fellow Communist revolutionaries to use the language of the spiritual underground in persuading the masses that the government was “Satan” and that “all men are brothers” in the eyes of God. He wrote:

If the proletariat-sectarian in his speech requires the word ‘devil’, then identify this old concept of an evil principle with capitalism, and identify the word ‘Christ’, as a concept of eternal good, happiness, and freedom, with socialism.

 Communist God-Builders  & The Occult

If a newcomer to the vast quantity of occult literature begins browsing at random, puzzlement and impatience will soon be his lot; for he will find jumbled together the droppings of all cultures, and occasional fragments of philosophy perhaps profound but almost certainly subversive to right living in the society in which he finds himself. The occult is rejected knowledge: that is, an Underground whose basic unity is that of Opposition to an establishment of Powers That Are.
— James Webb, Occult Underground

A Marxist pamphlet written before 1917 and later reissued by the Soviet government bluntly declared that man is destined to “take possession of the universe and extend his species into distant cosmic regions, taking over the whole solar system. Human beings will be immortal.” Anatoly Lunacharsky, the first Commissar of Enlightenment in the new Soviet state, believed that as religious conviction had been a great force of change in history, Marxists should conceive the struggle to transform nature through labor as their form of devotion, and the spirit of collective humanity as their god.

lunacharski_.jpgA.V. Lunacharsky (1875-1933) and the Russian writer Maxim Gorky (1868-1936), close friends of Vladimir Lenin, were acquainted with a broad spectrum of occult thought, including Rudolf Steiner’s Anthroposophy and Helena Blavatsky’s Theosophy. Both these prominent Bolshevic revolutionaries shared a life-long interest in ancient mystery cults, religious sectarianism, parapsychology and Gnosticism. Maria Carlson maintains that Gorky’s “vision of a New Nature and a New World, subsequently assimilated to its socialist expression as the Radiant Future, is fundamentally Theosophic.”14 Gorky valued the writings of the occultists Emanuel Swedenborg and Paracelsus, as well as those of Fabre d’Olivet and Eduard Schure.

Drawing on the imagery of the ancient solar mysteries, Gorky declared in Children of the Sun, “we people are the children of the sun, the bright source of life; we are born of the sun and will vanquish the murky fear of death.” In his Confession, the “people” have become God, creators of miracles, possessors of true religious consciousness, and immortal. Gorky envisioned a beautiful future of work for the love of work and of man as “master of all things.” Revealing his familiarity with parapsychology and faith healing, Gorky tells how an assembled crowd uses its collective energy to heal a paralysed girl. He was deeply impressed by research into thought transference, often writing of the “miraculous power of thought”, while expressing the hope that one day reason and science would end fear.

The ideas advanced by Lunacharsky and Gorky became known as God building, described by one researcher as a “movement of secular rejuvenation with mystery cult aspects.”15 God building implied that a human collective, through the concentration of released human energy, can perform the same miracles that were assigned to supra-natural beings. God builders regarded early Christianity as an authentic example of collective God building, Christ being nothing other than the focus of collective human energy. “The time will come,” said Gorky, “when all popular will shall once again amalgamate in one point. Then an invincible and miraculous power will emerge, and God will be resurrected.”16 Years before, Fyodor Dostoyevsky had written in The Possessed, “God is the synthetic personality of the whole people.” According to Mikhail Agursky:

For Gorky, God-building was first of all a theurgical action, the creation of the new Nature and the annihilation of the old, and therefore it coincided fully with the Kingdom of the Spirit. He considered God to be a theurgical outcome of a collective work, the outcome of human unity and of the negation of the human ego.17

Before the Russian Revolution, Lunacharsky’s political propaganda relied heavily on words and images ultimately derived from Russian Gnostics and religious sectarians. In one pamphlet he urged readers to refuse to pay taxes or serve in the army, to form local revolutionary committees, to demand ownership of their land, overthrow the autocracy and replace it with a “brotherly society” of socialism. Indeed, there was as much attention given to Christ as to Marx in Lunacharsky’s writings. “Christianity, in all its forms, even the purest and most progressive,” he wrote, “is the ideology of the downtrodden classes, the hopelessly immobile, those who cannot believe in their own powers; Christianity is also a weapon of exploitation.” But Lunacharsky realised there is also an underground spiritual tradition, the arcane language and symbols of which might be used to mobilise the people to carry out the revolution.

Occult elements are obvious in Lunacharsky’s early plays and poems, including a reference to the “astral spirit”, and a familiarity with white magic and demonology. He discussed Gnosticism, the Logos, Pythagoras, and solar cults in his two volume work Religion and Socialism. After the Bolshevic Revolution, Lunacharsky wrote an occult play called Vasilisa the Wise. This was to be followed by a never published “dramatic poem” entitled Mitra the Saviour, a clear reference to the pre-Christian occult deity. Significantly, it is Lunacharsky, along with the scholar of Russian Gnostic sects V.D. Bonch-Bruevich, who is credited with developing the so-called “cult of Lenin” which dominated Soviet life following the Bolshevic leaders’ death in 1924.

 Soviet Power & Spiritual Revolution

A Weltanschauung has conquered a state, and emanating from this state it will slowly shatter the entire world and bring about its collapse. Bolshevism, if unchecked, will change the world as completely as Christianity did. Three hundred years from now it will no longer be said that it is merely a question of organising production in a different way… If this movement continues to develop, Lenin, three hundred years from now, will be regarded not only as one of the revolutionaries of 1917, but as the founder of a new world doctrine, and he will be worshipped as much perhaps as Buddha.
— Adolf Hitler, 193218

In the wake of the total collapse of Imperial Russia and the devastation caused by the First World War, Lenin and the Bolshevics seized power in October 1917. A revolution that would not have been possible without the active support and participation of the Russian spiritual underground. The Bolshevics, in the opinion of one Russian scholar:

most probably would not have been able to take power or to consolidate it if the multimillion masses of Russian sectarians had not taken part in the total destruction brought about by the revolution, which acquired a mystical character for them. To them the state and the church were receptacles of all kinds of evil, and their destruction and debasement were regarded as a mystic duty, exactly as it was with the [medieval Gnostic sects of] Anabaptists, Bogomils, Cathars, and Taborites.19

Ground down by centuries of autocratic tsarist rule as well as the Orthodox Church, its mere appendage, the Russian people came to accept the Communism of Lenin. “Bolshevism is a Russian word,” wrote an anti-Communist Russian in 1919. “But not only a word. Because in that guise, in that form and in those manifestations which have crystallized in Russia… Bolshevism is a uniquely Russian phenomenon, with deep ties to the Russian soul.”20 Even the Nazi propaganda minister Dr. Goebbels, who built his political career fighting Communism, confessed that no tsar had ever understood the Russian people as deeply as Lenin, who gave them what they wanted most – land and freedom.

Lenin wedded the dialectical materialism of Marx to the deep-rooted tradition of Russian socialism permeated as it was by Gnostic, apocalyptic, and messianic elements. In the same manner he reconciled the Marxist commitment to science, atheism and technological progress with the Russian ideas of justice, truth and self-sacrifice for the collective. Similarly the leader of Bolshevism merged the Marxist call for proletarian internationalism and world revolution with the centuries old notion of Russia’s great mission as the harbinger of universal brotherhood. Violently opposed to all religion, atheistic Bolshevism drew much from the spiritual underground, becoming in the words of one of Lenin’s comrades, “the most religious of all religions.”

“Nonetheless we have studied Marxism a bit,” wrote Lenin, “we have studied how and when opposites can and must be combined. The main thing is: in our revolution… we have in practice repeatedly combined opposites.” Several centuries earlier the Muslim Gnostic teacher Jalalladin Rumi pointed out, “It is necessary to note that opposite things work together even though nominally opposed.”

After the 1917 Bolshevic Revolution:

occultism was part of a cluster of ideas that inspired a mystical revolutionism based on the belief that great earthly events such as revolution reflect a realignment of cosmic forces. Revolution, then, had eschatological significance. Its result would be a ‘new heaven and a new earth’ peopled by a new kind of human being and characterized by a new kind of society cemented by love, common ideals, and sacrifice.

The Bolshevic Revolution did not quash interest in the occult. Some pre-revolutionary occult ideas and symbols were transformed along more ‘scientific’ lines. Mingled with compatible concepts, they permeated early Soviet art, literature, thought, and science. Soviet political activists who did not believe in the occult used symbols, themes, and techniques drawn from it for agitation and propaganda. Further transformed, some of them were incorporated in the official culture of Stalin’s time.21

Apocalyptic and mess-ianic themes, popularised for centuries by the Russian spiritual underground, were played out in the Bolshevic Revolution and fueled the drive to build a classless, communist society. The dream of a communist paradise on earth created by human hands, a new world adorned by technological perfection, social justice and brotherhood, was found both in Marx and in the Russian spiritual underground.

Lenin promulgated a law exempting religious sectarians from military service. Writers and poets, drawing inspiration from the Russian religious underground, hailed the Revolution as a messianic, world mystery. One writer compared the Bolshevic Revolution with the origin of Christianity. “Christ was followed,” he exclaimed, “not by professors, nor by virtuous philosophers, nor by shopkeepers. Christ was followed by rascals. And the revolution will also be followed by rascals, apart from those who launched it. And one must not be afraid of this.”

alexander_blok.jpgAlexander Blok (1880-1921) was the most important Russian poet to recognise the Bolshevics. A student of Gnosticism, Blok discerned the inner meaning of the tumultuous political and social events. There was a hidden spiritual content at the core of the external upheavals of the Revolution and the bloody Civil War that followed. Blok clearly expressed this in his famous poem The Twelve, where the invisible Christ leads the revolutionary march.

Another Russian poet and occultist, Andrei Bely, a disciple of Steiner’s Anthroposophical movement, hailed the Revolution as the first stage of a far greater cultural and spiritual revolution to come. For Bely, as for his contemporary Blok, the Bolshevic Revolution was above all a powerful theurgical instrument. Andrei Bely (1880-1934) saw theurgy as a means to change the world actively in collaboration with God. In spite of the turmoil and bloodshed, for these Russian occultists the revolution served as an instrument of the new creation. Bely celebrated the 1917 Revolution in a poem, Christ is Resurrected, in which the Bolshevic take over is compared with the mystery of Crucifixion and Resurrection. Rudolf Steiner understood why the Russians welcomed the October Revolution, but criticised Bolshevism as a dangerous mix of Western abstract thinking and Eastern mysticism.

The Russian spiritual underground spawned several important writers and poets who welcomed the Bolshevic Revolution. Two of the most outstanding were Nikolai Kliuev (1887-1937) and Sergei Esenin (1895-1925). Occult images and Russian messianic themes abound in their poems. Kliuev saw Lenin as the popular leader and embodiment of the Old Belief. In typically Gnostic fashion Esenin disdained the old God of the Church and proclaimed a “new Nazareth”. The young Esenin gave support to the Bolshevic Red Army and even tried to join the Bolshevic party. Tragically, Kliuev felt betrayed by the Revolution, was arrested and died on the way to a labor camp in 1937. Esenin took his own life in 1925 believing dark forces had usurped the Russian Revolution.

By the early 1920s the Bolshevics had consolidated their hold over much of the former Russian Empire. The Communist Party emerged as the monolithic embodiment of the popular will. All occult societies, including the Theosophists and Anthroposophists, were disbanded. Freemasonry was virulently condemned and its lodges closed. In the drive to modernise Russia and build a technologically advanced Soviet Union, occult notions were publicly classed as superstition and openly ridiculed. The new Soviet State, with its Marxist-Leninist ideology, became the sole arbitrator of all thought. Leading occult teachers were forced into exile. Yet many of those associated with the spiritual underground joined the Communist Party and found employment in various Soviet organisations.

The sway of the spiritual underground did not disappear. Arcane truths and primordial urges took on new forms in keeping with the new reality. Esoteric ideas were clothed in the language of a new epoch. One writer explains:

In Stalin’s time, occult themes and techniques detached from their doctrinal base became part of the official culture…. The occult themes of Soviet literature of the 1920s were transformed into the magical or fantastic elements that observers have noted in Socialist Realism. Stalin himself was invested with occult powers.22

The Russian thinker, Isai Lezhnev (1891-1955), insisted on the profoundly religious character of Communism, which was “equal to atheism only in a narrow theological sense.” Emotionally, psychologically, Bolshevism was extremely religious, seeing itself as the only custodian of absolute truth. Lezhnev correctly discerned in Bolshevism the rise of a “new religion” which brought with it a new culture and political order. He embraced Marxism-Leninism and welcomed Stalin as a manifestation of the “popular spirit”.

The Russian Revolution, which gave rise to the super power known as the Soviet Union, cast a gigantic shadow over the twentieth century. Bolshevism, the materialistic worldview developed by Vladimir Lenin, left its mark on all aspects of modern thought. And the roots of Lenin’s Communism and the Soviet Union go deep into the ancient secret tradition of humanity.

Was atheistic Bolshevism, for all its worship of science and materialism, the expression of something supra-natural? Many in the spiritual underground passionately believed so. The Gnostic poet Valery Briusov (1873-1924), who joined the Bolshevic party in 1920, had been involved in magick, occultism and spiritualism prior to the revolution. Briusov stressed that Russia’s destiny was being worked out, not on earth, but by mystic forces for which the 1917 Revolution was part of the occult plot.

Another prominent Russian occultist, the acclaimed artist Nicholas Roerich, acknowledged Lenin and Communism as cosmic phenomenon. In 1926 he wrote:

He [Lenin] incorporated and circumspectly fitted every material into the world order. This opened up for him the path into all parts of the world. And people have formed a legend not only as a record of his deeds but also as a mark of his aspirations…. We have seen for ourselves how the nations have understood the magnetic power of communism. Friends, the worst counsellor is negativity. Behind every negation ignorance is concealed.

The philosopher Nicholas Berdyaev, a former Marxist who came to embrace Christian mysticism, was exiled from the Soviet Union in the 1920s. He had studied occultism and was acquainted with many Russian Gnostic sects. His 1909 book The Philosophy of Freedom is full of Gnostic themes. And like the Gnostics, Berdyaev opposed the institution of the family as yoking men and women to “necessity” and the endless chain of birth and death. Writing from exile, more than twenty-five years after the Revolution, Berdyaev observed:

Russian communism is a distortion of the Russian messianic idea; it proclaims light from the East which is destined to enlighten the bourgeois darkness of the West. There is in communism its own truth and its own falsehood. Its truth is a social truth, a revelation of the possibility of the brotherhood of man and of peoples, the suppression of classes, whereas its falsehood lies in its spiritual foundations which result in a process of dehumanisation, in the denial of the worth of the individual man, in the narrowing of human thought…. Communism is a Russian phenomenon in spite of its Marxist ideology. Communism is the Russian destiny, it is a moment in the inner destiny of the Russian people and it must be lived through by the inward strength of the Russian people. Communism must be surmounted but not destroyed, and into the highest stage which will come after communism there must enter the truth of communism also but freed from its element of falsehood. The Russian Revolution awakened and unfettered the enormous powers of the Russian people. In this lies its principle meaning.23

 

The Hammer and Sickle: Occult Symbols?

Throughout the twentieth century the hammer and sickle were universally recognised as symbols of communism and the Soviet Union. For millions of people the hammer and sickle symbolised a new political and economic order offering progress, justice and liberty. While countless others looked on the same hammer and sickle as ominous emblems of oppression, hatred and tyranny.

Occultists and students of ancient wisdom saw something more. Behind the outward appearance of these communist emblems, which officially represented the emancipation of labor, there was an element unknown to the masses.

Russian occultists saw the Bolshevics as unconsciously working for the cosmic mission of Russia and interpreted the Soviet hammer and sickle as hidden symbols of the blacksmith’s art, hinting at future transmutation and transformation. Both metallurgy and alchemy (regarded as an occult science) sort to destroy impure elements with fire and thereby release a refined product, whether forged metal (the smith) or spiritual gold (the alchemist). Fire is associated with transfiguration, regeneration, and purification, while iron is associated with Mars (the god of war) and the astral world.

To the occultist, the communist hammer and sickle symbolised conflict and transmutation. The forging – in the fires of struggle – of base elements into a purer, higher form. The atheistic Bolshevic, like the occultist, proclaimed that ordinary man must be transformed into new man, free of the bonds of selfish desires and of the oppressive past, in order to freely build the new civilisation of the future.


Footnotes:

1. Benjamin Walker, Gnosticism Its History & Influence

2. James Webb, Occult Underground

3. Maria Carlson, No Religion Higher Than Truth

4. As quoted in Maria Carlson, No Religion Higher Than Truth

5. Acts 2:44-47

6. Mikhail Agursky, The Third Rome

7. James H. Billington, The Icon and the Axe

8. As quoted in James H. Billington, The Icon and the Axe

9. As quoted in Nina Tumarkin, Lenin Lives: The Lenin Cult in Soviet Russia

10. Nicholas Berdyaev, The Russian Idea

11. Geoffrey Hosking, Russia: People and Empire

12. As quoted in Mikhail Agursky, The Third Rome

13. Robert C. Williams, The Other Bolsheviks

14. Maria Carlson, No Religion Higher Than Truth

15. Richard Noll, The Jung Cult

16. Mikhail Agursky, The Third Rome

17. The Occult in Russian and Soviet Culture, edited by Bernice Glatzer Rosenthal

18. As quoted in Hitler’s Words, edited by Gordon Prange

19. Mikhail Agursky, The Third Rome

20. As quoted in Richard Pipes, Russia Under the Bolshevik Regime 1919-1924

21. The Occult in Russian and Soviet Culture, edited by Bernice Glatzer Rosenthal

22. Ibid

23. Nicholas Berdyaev, The Russian Idea

Выпуск № 5. Контргегемония

Выпуск № 5. Контргегемония

 

http://www.geopolitica.ru/magazine/

Дугин А. Г.
Контргегемония............................................................7

Дугин А. Г.
Контргегемония в теории многополярного мира....27

Мелентьева Н. В.
Контргегемония по горизонтали и по вертикали
(пролегомены к Евразийской версии).......................55

Савин Л. В.
О некоторых аспектах контргегемонии.....................80

Сперанская Н. В.
Стратегия контргегемонии....................................... 87

Стивен Гилл
Грамши и глобальная политика:
К пост-гегемонистской программе исследований...96

Роберт У. Кокс
Грамши, гегемония и международные отношения:
очерк о методе............................................................121
Часть II. 

Дугин А. Г.
Взгляд на мир с позиции моря.................................151

Джон Хобсон
Конструирование евроцентризма
и теория международных отношений
как евроцентристский конструкт..............................181

Димитрис Константакопулос
Самоубийство Европы:
триумф империи Ллойда Бланкфейна,
или как Германия уничтожает Грецию, 

Европу... и Германию
(при поддержке греческого правительства)............224

Psychopathology of the Left

Psychopathology of the Left:
Some Preliminary Notes

by Kerry Bolton

Ex: http://www.counter-currents.com

Editor’s Note:

The following essay was later incorporated into Kerry Bolton’s The Psychotic Left: From Jacobin France to the Occupy Movement [2], available from Black House Publishing [3].

psychotic-left-kerry-bolton-paperback-cover-art.jpgThe ‘Right’ of the political dichotomy, including even social and moral values that have traditionally been regarded – until recently – as normative, has for approximately eighty years, been the subject of analysis not just politically and sociologically, but psychologically.

The impetus for a psychological analysis of the Right and even of conservative morality, as a mental aberration, was led by the Frankfurt School of Critical Theory which, with the rise of Hitler, was transferred en masse to the USA under the auspices of Columbia University, where it was re-established in New York as the Institute of Social Research.[1] The seminal document issued by this coterie, headed by Theodore Adorno, was The Authoritarian Personality,[2] a psychological study which intended to show through statistical analysis with a survey based on an ‘F’ (Fascism) Scale, that traditional values on morality, and especially the family and parental authority, were in need of psychological reorientation and were symptoms of latent ‘fascism’. In particular, the patriarchal family came under attack as the root institution for the cultivation of a ‘fascist’ mentality.[3]

While Leftist social scientists such as those of the Frankfurt School sought to show through statistical analysis that conservative values are psychologically abnormal, concurrently there was a move to show that Leftists have normative values. Rothman and Lichter in their psycho-historical study of Jews in the US New Left, state that studies by social scientists have been devised to show that Leftists possess positive, normative values. They write that in the USA and to a lesser extent Europe most ‘commentaries and “scientific” studies of the student movement agreed that the radical young represented the best in their societies’. Rothman and Lichter point out that the studies involved very small numbers and that the examiners’ sympathies were with their subjects politically. This coterie of social scientists produced a stream of studies ‘that seemed to prove, that radical students were democratic, humanitarian, psychologically healthy and morally advanced’. ‘All these critical studies are either impressionistic or based on small samples’.[4]

Many social scientists attributed many ‘positive’ personality attributes or political views to the New Left largely because their questionnaires were either constructed in such a manner as to ascribe such attributes to radical students almost by definition, or because the students… knew how to respond ‘appropriately’ to the questions posed.[5]

Hence the perception has persisted that that ‘Right’ is based on values emanating from the mentally dysfunctional, often based in the patriarchal family; and the ‘Left’ is mentally healthy. Rothman and Lichter are critical of the Frankfurt School, and the use of the so-called “‘F’ scale to uncover ‘Fascist’ tendencies as personality types. Rothman and Lichter argue that The Authoritarian Personality was a study intended to confirm the preconceived opinions of the authors.[6]

However, Rothman and Lichter’s studies of New Left students found that ‘radicals were significantly more likely than moderates to manifest tendencies toward a negative identity, masochistic surrender and treating people as concepts’. Jewish radicals typically manifested a tendency to escape from a dominating mother, while non-Jewish radicals regarded their fathers as more dominant but flawed.[7]

Although the synthesis of Freudianism and Marxism was unacceptable to the Stalinists, and the Critical Theorists were rejected by the German Communist Party,[8] the USSR found psychiatry a useful means of silencing ‘dissidents’ by subjecting them to psychiatric examination and routinely diagnosing them as schizophrenic, whereafter they would be confined to a mental asylum and concomitantly anti-Sovietism identified as a form of psychosis.[9]

The celebrated poet Ezra Pound received similar treatment on his forcible return from Italy to the USA after World War II, having first been confined to an open air cage by the American occupation forces in Italy. To avoid the publicity of a treason trial for one of the world’s most eminent literati, Pound was confined to St Elizabeths mental asylum.[10]

Use of Psychiatry against Dissidents in the Liberal West

The Right has continued to be portrayed as a mental aberration, whether in its most extreme Hitlerite forms, or merely as enduring conservative values on the family, such values being portrayed as regressive. For example, the seminal post-War ‘fascist’ philosopher Francis Parker Yockey, upon his arrest for passport violations in San Francisco in 1960, was ordered to undergo a mental examination by the Court[11] ensuring that anyone who tended towards such ideas could likewise be relegated as insane. Indeed, he committed suicide in prison during trial for the very reason that he feared being subjected to lobotomy or medication that would reduce him to a mentally vegetative state.[12] While the Leftist or liberal critic would typically respond that this in itself indicates Yockey’s mental state, the situation is not that simplistic, especially at that time.

Indeed, Dr Thomas Szasz, professor emeritus of psychiatry at the University of Syracuse New York Upstate Medical University, and an eminent critique of Freudianism, has written that ‘we are replacing social controls justified by race with social controls justified by psychiatric diagnosis’. Szasz cites the case of General Edwin Walker, a primary victim of the Kennedy era witch-hunt against ‘Right-wingers’ in the military. Walker was forced to resign due to his anti-Communist education programme among the American military forces in Germany. Apparently the Liberal-American conflict with the USSR was not supposed to extend to an examination of Communist ideology, which might come uncomfortably close to ‘Right-wing extremism’. Gen. Walker, after his forced resignation, became a prominent fighter against desegregation, communism and liberalism. Walker assisted Governor Ross Barnett in leading mass resistance against the desegregation of the University of Mississippi, enforced by the invasion of Mississippi by Federal Troops in 1962. Szasz writes:

Arrested on four federal charges, including ‘inciting, assisting, and engaging in an insurrection against the authority of the United States,’ Walker was taken before a U.S. commissioner and held pending the posting of $100,000 bond. While he was making arrangements to post bail, Attorney General Robert Kennedy ordered Walker flown, on a government aircraft, to Springfield, Missouri, to be incarcerated in the U.S. Medical Center for Prisoners for ‘psychiatric observation’ on suspicion that he was mentally unfit to stand trial.[13]

Walker’s entry in Wikipedia mentions neither this nor the ensuing confrontation between Walker’s legal team and the government’s psychiatric team. The reader is told only that Walker ‘posted bond and returned home to Dallas, where he was greeted by a crowd of 200 supporters. After a federal grand jury adjourned in January 1963 without indicting him, the charges were dropped’.[14]

Szasz is able to write on the Walker case from first-hand experience, as he was asked to advise Walker’s legal team. Of particular interest here is that Szasz writes:

I summarized the evidence for my view that psychiatry is a threat to civil liberties, especially to the liberties of individuals stigmatized as ‘right-wingers’, illustrated by the famous case of Ezra Pound, who was locked up for 13 years while the government ostensibly waited for his ‘doctors’ to restore his competence to stand trial. Now the Kennedys and their psychiatrists were in the process of doing the same thing to Walker.[15]

Had Yockey therefore been so ‘paranoid’ two years previously when he was worried that he would be diagnosed insane, locked away in a facility and subjected to cerebral destruction through the then widely used methods of lobotomy or electric shock?

Szasz told the legal team that it would be no use trying to argue for Walker’s released on the basis of truth. However, the defence expert witness, Dr. Robert L. Stubblefield, chief psychiatrist at the Southwest Medical Center in Dallas, was able to expose Dr. Manfred Guttmacher, long-time chief medical officer at Baltimore City’s Supreme Court, as ‘an evil quack’, as Szasz states it, Walker was declared mentally fit, and a Federal Grand Jury refused to indict him.

Szasz states that even Senator Barry Goldwater two years later, as Republican Presidential candidate, was a target of politicised psychiatry:

Less than two years later, my view that organized American psychiatry was becoming overtly political, seeking the existential invalidation and psychiatric destruction of individuals who do not share the psychiatric establishment’s left-liberal ‘progressive’ views, received further dramatic support. In 1964, when Senator Barry Goldwater was the Republican candidate for president, 1,189 psychiatrists publicly declared–without benefit of examination–that Goldwater was ‘psychologically unfit to be President of the United States’. Many offered a diagnosis of ‘paranoid schizophrenia’ as the basis for their judgment.[16]

The use of psychiatry to marginalize political opponents of Left-liberal dogma is obviously not a mere paranoid delusion of the Right. Hence, for example, The Nizkor Project, which specialises in smearing Rightists and ‘Holocaust deniers’, uses a psychiatric term in describing the US ‘militia movement’ as ‘paranoid’’.[17]

Yet the Left, despite its manifestation of the most extreme forms of sadism since the French Revolution of 1789-92, has largely escaped critical psychological analyses of its leaders and ideologues. The Left is now doctrinally acceptable as normative, and the adherents of its most extreme variation – communism – can maintain respectable positions in academia, and have their books published by the large publishers, while those of the Right are marginalized.

Rather, Karl Marx for example, continues to be feted among respectable quarters as a seminal and still valuable contributor to sociology. While Jim Jones is generally perceived as deranged, he is considered within the context of any other cult leader such as David Koresh, rather than as an apostle of the Left whose actions were consistent with the Left doctrinally and historically, and whose psychological profile is analogous to that of other Leftists still regarded as paragons of democratic and liberal values.

The Left and the Degenerative Personality

The Hungarian physician and sociologist Dr Max Nordau wrote on the degeneration of culture and philosophy as a symptom of mental and moral degeneration. Writing in 1895, Nordau provided a proto-psychohistorical perspective on Leftist revolutions, which was developed several decades later by the American, Dr Lothrop Stoddard, who described such upheavals as the ‘revolt against civilisation’.[18] This theory postulates that civilisational values are an unendurable burden upon the mentally subnormal, including types that are both what might popularly be called the ‘unbalanced genius’ and the common criminal. Hence, the ‘revolt against civilisation’ is rationalised as a political doctrine for the overthrow of social order, and the unleashing of pent-up depravity. The revolutionary Left is rationalised sociopathology.

Dr Nordau described several types of social marginality, which often includes the highly intelligent:

Quite a number of different designations have been found for these persons. Maudsley and Ball call them ‘Borderland dwellers’ – that is to say, dwellers on the borderland between reason and pronounced madness. Magnan gives to them the name of ‘higher degenerates’ and Lombroso[19] speaks of mattoids (from matto, the Italian for insane).[20]

These ‘mattoids’ or ‘borderland dwellers’ provide the leadership of social upheavals, while the types that might typically be found in the criminal underworld provide the mobs. Nordau states:

In the mental development of degenerates, we meet with the same irregularity that we have observed in their physical growth. The asymmetry of face and cranium finds, as it were, its counterpart in their mental faculties. Some of the latter are completely stunted, others morbidly exaggerated. That which nearly all degenerates lack is the sense of morality and of right and wrong. For them there exists no law, no decency, no modesty. In order to satisfy any momentary impulse, or inclination, or caprice, they commit crimes and trespasses with the greatest calmness and self-complacency, and do not comprehend that other persons take offence. When this phenomenon is present in a high degree, we speak of ‘moral insanity’ with Maudsley; there are, nevertheless, lower stages in which the degenerate does not, perhaps, himself commit any act which will bring him into conflict with the criminal code, but at least asserts the theoretical legitimacy of crime; seeks, with philosophically sounding fustian, to prove that ‘good’ and ‘evil,’ virtue and vice, are arbitrary distinctions; goes into raptures over evildoers and their deeds; professes to discover beauties in the lowest and most repulsive things; and tries to awaken interest in, and so-called ‘comprehension’ of, every bestiality. The two psychological roots of moral insanity, in all its degrees of development, are, firstly, unbounded egoism, and, secondly, impulsiveness: – i.e., inability to resist a sudden impulse to any deed; and these characteristics also constitute the chief intellectual stigmata of degenerates.[21]

Nordau considers how the ‘mattoid’ uses revolution as an outlet for destructive urges:

In view of Lombroso’s researches [Lombroso, La Physionomie des Anarchistes, 1891, p. 227] it can scarcely be doubted that the writings and acts of revolutionists and anarchists are also attributable to degeneracy. The degenerate is incapable of adapting himself to existing circumstances. This incapacity, indeed, is an indication of morbid variation in every species, and probably a primary cause of their sudden extinction. He therefore rebels against conditions and views of things which he necessarily feels to be painful, chiefly because they impose upon him the duty of self-control, of which he is incapable on account of his organic weakness of will. Thus he becomes an improver of the world, and devises plans for making mankind happy, which, without exception, are conspicuous just as much by their fervent philanthropy, and often pathetic sincerity, as by their absurdity and monstrous ignorance of all real relations.[22]

It is the ‘mattoids’ who provide the philosophical justification for violence done against civilized values in the name of ‘freedom’, and who continue to be upheld by today’s intelligentsia, itself often of mattoid type, as ‘great thinkers’. Nordau writes of them:

“The degenerate,’’ says Legrain, [Paul Maurice Legrain, Du délire chez les dégénérés; Paris, 1886, p. 11] may be a genius. A badly balanced mind is susceptible of the highest conceptions, while, on the other hand, one meets in the same mind with traits of meanness and pettiness all the more striking from the fact that they co-exist with the most brilliant qualities. ‘As regards their intellect, they can (says Jacques Roubinovitch, Hystérie male et dégénérescence; Paris,1890, p.33) ‘attain to a high degree of development, but from a moral point of view their existence is completely deranged … A degenerate will employ his brilliant faculties quite as well in the service of some grand object as in the satisfaction of the basest propensities (Lombroso has cited a large number of undoubted geniuses who were equally undoubted mattoids, graphomaniacs, or pronounced lunatics.)[23]

It is perhaps more than anything else that the forces of the Left, in both Socialist and Liberal-democratic forms, masquerade as the wave of the future, while any individual, doctrine or institution opposing or blocking them is disparaged as regressive. Yet, as Nordau pointed out over a century ago, these ‘moderns’, these ‘progressives’, who disparage all tradition and want to make the world anew, are the heralds of atavism, whether in the arts, ethics or politics. Nordau continues:

Retrogression, relapse – this is in general the ideal of this band who dare to speak of liberty and progress. They wish to be the future. That is one of their chief pretensions. That is one of the means by which they catch the largest number of simpletons. We have, however, seen in all individual cases that it is not the future but the most forgotten, far-away past Degenerates lisp and stammer, instead of speaking. They utter monosyllabic cries, instead of constructing grammatically and syntactically articulated sentences. They draw and paint like children, who dirty tables and walls with mischievous hands. They compose music like that of the yellow natives of East Asia. They confound all the arts, and lead them back to the primitive forms they had before evolution differentiated them. Every one of their qualities is atavistic, and we know, moreover, that atavism is one of the most constant marks of degeneracy.[24]

NordauF2.jpgNordau wrote of these ‘modernist’ trends in art, philosophy and politics as going against the normative values that decades later started to be described by Adorno and his team from the Frankfurt School of Critical Theory as incipient ‘fascism’:

The ‘freedom’ and ‘modernity’, the ‘progress’ and ‘truth’, of these fellows are not ours. We have nothing in common with them. They wish for self-indulgence; we wish for work. They wish to drown consciousness in the unconscious; we wish to strengthen and enrich consciousness. They wish for evasive ideation and babble; we wish for attention, observation, and knowledge. The criterion by which true modems may be recognised and distinguished from impostors calling themselves moderns may be this: Whoever preaches absence of discipline is an enemy of progress; and whoever worships his ‘I’ is an enemy to society. Society has for its first premise, neighbourly love and capacity for self-sacrifice; and progress is the effect of an ever more rigorous subjugation of the beast in man, of an ever tenser self-restraint, an ever keener sense of duty and responsibility. The emancipation for which we are striving is of the judgement, not of the appetites.[25]

If one notes what Nordau was describing as normative civilisational values in 1895, he would certainly have been diagnosed as mentally imbalanced and an incipient ‘fascist’, possibly even an ‘anti-Semitism’ – if we disregard his Jewish background and role in later life in the Zionist movement – by Adorno and the other authors of The Authoritarian Personality.

Jacobinism and Bolshevism: The Revolt of the Under-Man

Lothrop Stoddard, whose works became very widely read in the early 20th century, writing in the aftermath of the Bolshevik upheaval that had reduced Russia to a hell, took up the theme of mental and physical degeneration as causes of revolt against civilisational values by what he termed the ‘under-man’. Giving an account of the personality types of the Bolsheviks and their methods of sadism, Stoddard wrote:

It would be extremely instructive if the Bolshevik leaders could be psycho-analyzed. Certainly, many of their acts suggest peculiar mental states. The atrocities perpetrated by some of the Bolshevik Commissars, for example, are so revolting that they seem explicable only by mental aberrations like homicidal mania or the sexual perversion known as sadism.

One such scientific examination of a group of Bolshevik leaders has been made. At the time of the Red terror in the city of Kiev, in the summer of 1919, the medical professors of Kiev University were spared on account of their usefulness to their terrorist masters. Three of these men were competent alienists, who were able to diagnose the Bolshevik leaders mentally in the course of their professional duties. Now their diagnosis was that nearly all the Bolshevik leaders were degenerates, of more or less unsound mind. Furthermore, most of them were alcoholics, a majority were syphilitic, while many were drug fiends…[26]

Stoddard gives a dramatic illustration of the roles being played out in such revolts, when an internationally acclaimed philology scholar, Professor Timofie Florinsky of Kiev University, was brought before the Revolutionary Tribunal, and spontaneously shot by one of the ‘judges’ for giving an ‘irritating reply’ to a question. The murderous Commissar, Rosa Schwartz, a former prostitute, was drunk.[27]

The Kiev event is pregnant with historical and cultural meaning. The clash of two worlds, fundamentally alien to each other but coinciding in time and space: the commissar, a drunken ex-whore, puts to death in an instant of primal savagery the scholar. Such scenes had been played out en masse by the mobs during the French Revolution, continuously plied with alcohol and drugs, pushed onward by prostitutes, pirates and criminals, and agitated by mattoids from among depraved elements of the upper and middle classes.

While it now seems to be regarded as passé to refer to what was once widely called the Red Terror in Bolshevik Russia, attention being drawn almost entirely to the ‘crimes of the Nazis’, any reference to major atrocities other than that involving Jews being regarded as ‘relativising the Holocaust’,[28] the implementation of the Bolshevik policy on terror shows symptoms of mass sadism in a literal, psychotic sense. One must go to the accounts of the time, however, in order to realise the character of the sadism.

After Denikin’s White Army defeated the Bolsheviks at Odessa in August 1919, Rev. R Courtier-Forster, Chaplain of the British forces at Odessa and the Black Sea ports, who had been held captive by the Bolsheviks, reported the horrors of Bolshevism, relating how on the ship “Sinope”, the largest cruiser of the Black Sea Fleet, some of his personal friends had been chained to planks and slowly pushed into the ship’s furnaces to be roasted alive. Others were scalded with steam from the ship’s boilers. Mass rapes were committed, while the local Soviet press debated the possibilities of nationalizing women. The screams from women being raped, and from other victims in what Rev. Courtier-Forster called the ‘Bolshevik’s House of Torture’ at Catherine Square, could be heard for blocks around, while at Catherine Square the Bolsheviks tried to muffle the screams with the noise of lorries thundering up and down the street.[29]

When the Rohrberg Commission of Enquiry entered Kiev, after the Soviets had been driven out in August 1919, it described the ‘execution hall’ of the Bolsehvik secret police, the Cheka, as follows:

All the cement floor of the great garage (the execution hall of the departmental Cheka of Kiev) was flooded with blood. This blood was no longer flowing, it formed a layer of several inches: it was a horrible mixture of blood, brains, of pieces of skull, of tufts of hair and other human remains. All the walls were bespattered with blood; pieces of brains and scalps were sticking to them. A gutter twenty-five centimetres wide by twenty-five centimetres deep and about ten metres long ran from the centre of the garage towards a subterranean drain. This gutter along its whole length was full to the top with blood…Usually as soon as the massacre had taken place the bodies were conveyed out of the town in motor lorries and buried beside the grave about which we have spoken; we found in a corner of the garden another grave which was older and contained about eighty bodies. Here we discovered on the bodies traces of cruelties and mutilations the most varied and unimaginable. Some bodies were disembowelled, others had limbs chopped off, some were literally hacked to pieces. Some had their eyes put out and the head, face, neck and trunk covered with deep wounds. Further on we found a corpse with a wedge driven into the chest. Some had no tongues. In a corner of the grave we discovered a certain quantity of arms and legs….[30]

Such atavistic savagery goes even beyond mass murder. It is the psychosis of a Jeffrey Dahmer,[31] or Edward Gein,[32] rationalised as a political ideology with noble ideals, that continues to have adherents with respectable positions in academia.

The precursor of the Bolshevik Revolution, that of France during the period 1789-1792 unleashed a mass psychosis of revolt of the dregs of France, led by the mattoid elements. As in today’s Western liberal-democracies, the theory is that manifestations of inequality and differences can be eliminated by changing the social structure according to dogma. The doctrine of the French Revolution was a ‘return to Nature’, an idolised and imaginative interpretation of what Nature was supposed to be like, concocted in the drawing rooms of the European intelligentsia, by writers such as Voltaire, Rousseau, and Weishaupt, the founder of the proto-communist Illuminati. According to these ideologues, the cause of tyranny, injustice, violence and inequality, was civilisation. If civilisation itself could be overthrown and humanity returned to a supposed innocent state of nature, then all could live in an idyllic state of happiness, peace and brotherhood. This requires the abolition of civilisational institutions such as marriage, private property, Church, state, monarchy. Karl Marx formalized precisely the same doctrine about half a century later. This atavism is ironically heralded as ‘progressive’.

The French sociologist Gustave Le Bon noted in 1895:

The idea that institutions can remedy the defects of societies, that national progress is the consequence of the improvement of institutions and governments, and that social changes can be effected by decrees – this idea, I say, is still generally accepted. It was the starting point of the French Revolution, and the social theories of the present day are based upon it.[33]

lebon-ea7ac.jpgLe Bon later wrote, in the aftermath of the Bolshevik Revolution, of the same atavism that had afflicted France now unfolding in Russia:

The Bolshevik mentality is as old as history. Cain, in the Old Testament, had the mind of a Bolshevik. But it is only in our days that this ancient mentality has met with a political doctrine to justify it. This is the reason of its rapid propagation, which has been undermining the old social scaffolding.[34]

The reader is referred to Nesta H Webster’s history, The French Revolution,[xxxv] which draws on contemporary documents from both Jacobins and Royalists, which dramatically brings to life the depravity and cowardice of the dregs of France, led by disaffected mattoid lawyers and Orleanist aristocrats, and of the heroism of those loyal to the King, including those among the common folk. What is notable in this context is the manner by which the mob could be agitated with the continuous supply of alcohol and narcotics that seemed to maintain a blood frenzy, paid for by the wealth of the Duc d’Orléans, a craven megalomaniac who desired to usurp the Throne on the backs of the criminal underworld that he had unleashed.

Here in the French Revolution is a dress rehearsal for the blood-letting by the Bolsheviks, 130 years later. At the Convent des Carmes, Rue de Vaugirard, up to 200 priests had been incarcerated. Here a drunken mob converged and with pistols and sabres killed the defenceless priests.[26] The Archbishop of Arles had his face cleaved almost in two, as he offered his life in the hope of appeasing the bloodlust and sparing the other priests. The old man’s death only excited the mob further, and they fired upon the priests kneeling in prayer in the chapel.[37] Other such massacres were conducted on priests imprisoned at the Abbaye in Paris. However, there were more victims among ‘the people’ than among the aristocrats and clergy. The revolutionary leaders sought to ‘amputate’ France, and to radically reduce its population, reminiscent of Pol Pot.

In La Vendée region a policy of wholesale extermination was undertaken to eliminate a folk who remained steadfast to King and Church.

Webster notes a curious transformation of France during the era, which shows that the Revolution was a victory of the ‘under-man’ and a return to the atavistic on the ruins of civilisation. She writes that mediocre lawyers such as Robespierre, who now held the power, vented their frustration at years of personal failure by trying to eliminate the talented and intelligent. All those who had devoted themselves to scholarship were targeted. ‘The war on education was even carried out against the treasures of science, art and literature’. One revolutionary luminary proposed killing the collection of rare animals at the Museum of Natural History. A widespread notion of the revolutionaries was to burn all the libraries and retain only books pertaining to the Revolution and to law. Thousands of books and valuable paintings were disposed of or destroyed. ‘Not only education but politeness in all forms was to be destroyed’. It became necessary to assume a ‘rough and boorish manner’ and to present ‘an uncultivated appearance’. ‘A refined countenance, hands that bore no marks of manual labour, well-brushed hair, clean and decent garments, were regarded with suspicion – to make sure of keeping one’s head it was advisable that it should be unkempt’. It was advisable to ruffle one’s hair, grow the thickness of whiskers, soil the hands…’ ‘In a word, it was not only a war on nobility, on wealth, on industry, on art, on intellect; it was a war on civilisation’.[38]

It might be observed today that the cult of the dirty and the unkempt has become a normative aspect of society.

Notes

1. K R Bolton, Revolution from Above (London: Arktos Media Ltd., 2011), p. 101.

2. T W Adorno, et al The Authoritarian Personality (New York: Harper and Row, 1950).

3. K R Bolton, ‘”Sex Pol” Ideology: The Influence of the Freudian-Marxian Synthesis on Politics and Society’, Journal of Social, Political and Economic Studies, Washington, Vol. 35, No. 3, Fall 2010, pp 329-38.

4. S Rothman and S R Lichter, Roots of Radicalism: Jews, Christians and the New Left (New York: Oxford University Press, 1982), pp. 50-52.

5. Ibid., p. 55.

6. Ibid., p. 60.

7. Ibid., p. 286.

8. Myran Sharaf, Fury on Earth – A Biography of Wilhelm Reich (London: Andre Deutsch, 1983), p. 169; K R Bolton, ‘Sex Pol Ideology’, op. cit., pp. 347-348.

9. Ibid., p. 339.

10. E Fuller Torrey, The Roots of Treason: Ezra Pound and the Secrets of St Elizabeth’s (London: Sidgwick and Jackson, 1984).

11. ‘Jailbreak plot’ told in passport case’, San Francisco Chronicle, 15 January 1960, p. 5.

12. Michael O’Meara, ‘Introduction’, Francis Parker Yockey (1949), The Proclamation of London of the European Liberation Front (Shamley Green, England: Wermod & Wermod Publishing Group, 2012), xvi. http://shop.wermodandwermod.com/the-proclamation-of-london-of-the-european-liberation-front.html

13. Yockey was to be subjected to precisely the same procedure.

14. Thomas Szasz, ‘The Shame of Medicine: The Case of General Edwin Walker’, The Freeman, Vol. 59, no. 8, October 2009, http://www.thefreemanonline.org/columns/the-therapeutic-state/the-shame-of-medicine-the-case-of-general-edwin-walker/

15. Ibid.

16. Ibid.

17.‘Paranoia as Patriotism: Far Right Influences on the Militia movement’, The Nizkor Project, http://www.nizkor.org/hweb/orgs/american/adl/paranoia-as-patriotism/minutemen.html

18. Lothrop Stoddard (1922), The Revolt Against Civilization: The Menace of the Under-Man (Wermod & Wermod, 2012).

19. Cesare Lombroso is widely regarded as the founder of criminology.

20. Max Nordau, Degeneration (New York: D Appleton & Co., 1895), p. 18.

21. Ibid., pp. 18-19.

22. Ibid., p. 22.

23. Ibid., pp. 32-33.

24. Ibid., p. 555.

25. Ibid., p. 560.

26. Lothrop Stoddard, op. cit., Chapter VI: ‘Rebellion of the Under-Man’, p. 177,

27. Ibid., p. 177 n.

28. Deborah E Lipstadt, Denying the Holocaust: The Growing Assault on Truth and Memory (London: Penguin Books, 1994). See especially Chapter 11: ‘Watching on the Rhine: The Future Course of Holocaust Denial’, pp. 209-222.

29. R. Courtier-Forster, ‘Bolshevism, Reign of Torture at Odessa’, London Times, 3 December, 1919, pp. 2, 3, 4.

30. S Melgunoff, La terreur rouge (Paris, 1927), cited by Vicomte Leon de Poncins, The Secret Powers Behind Revolution (California: Christian Book Club of America, n.d.), p. 149.

31. Jeffrey Dahmer killed 17 young men during 1978-1991, refrigerated and cannibalised their body parts.

32. Edward Gein was a cannibal, necrophile, and grave robber, who used bodies parts to construct leggings, furniture covering and so forth.

33. Gustave Le Bon, The Crowd, op.cit., p. 86.

34. Gustave Le Bon, The World in Revolt (New York, 1921) p. 179; cited by Stoddard, op. cit., Chapter VII: ‘The War Against Chaos’.

35. Nesta H Webster, The French Revolution, 1919, 1969. Wermod & Wermod, Britain, will be issuing a de luxe edition of The French Revolution in 1912, with an introduction by this author. The pages cited in this article are from the 1969 edition.

36. Ibid., p. 311.

37. Ibid., p. 312.

38. Ibid., pp. 412-413.

Source: Ab Aeterno, no. 10, January-March 2010.

 


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Le règne de la totalité et la fin de l'humain

Le règne de la totalité et la fin de l'humain
 
Ex: http://idiocratie2012.blogspot.com
 
 
        Le dernier essai de Jean Vioulac est à la fois ample dans son déroulement parce qu'il nous fait naviguer dans les hautes eaux de toute la philosophie occidentale, et terrifiant dans sa perspective parce qu'il nous indique le point d'arrivée : " L'universel réduction au Même et au Pareil ". D'où son titre : La logique totalitaire. Essai sur la crise de l'Occident. Or, il y a des crises (systémiques et métaphysiques) dont on ne peut pas sortir parce qu'elles arrivent tout simplement au terme d'un processus, et recouvrent l'ensemble de ses étapes de la finalité qu'elles portaient en leurs seins depuis le départ. Pour Jean Vioulac, il s'agit ni plus ni moins de la fin de la philosophie en ce qu'elle est parvenue à l'arraisonnement total du monde : conceptuel, politique, technique, économique, social, etc. Tout est soumis à l'universalité abstraite dont le capitalisme est l'ultime avatar, avant extinction des feux.
 
      Le pronostic, s'il a déjà été avancé par Heidegger dans La fin de la métaphysique, n'en reste pas moins tonitruant. On pourrait juste rétorquer à l'auteur qu'il s'agit ici de la fin de la philosophie occidentale, celle qui a commencé avec Platon, et qu'il reste peut-être des germes de salut dans le monde imaginal de la philosophie orientale. En tout état de cause, le signal d'alarme est lancé et il nous oblige, si l'on veut l'entendre, à faire retour sur l'exposé passionnant de Vioulac.
 
      Tout commence et finit en quelque sorte par Hegel puisqu’il est le premier à avoir envisagé l’Histoire comme le recouvrement de la Raison au travers de la mise en place de l’Etat universel. L’homme n’est plus un sujet, mais le témoin fragmentaire d’un Esprit qui travaille en lui et qui le porte sur les cimes de l’universalité, soit la vérité devenue totalité. Les totalitarismes du XXè siècle auront beau jeu de prendre l’idée en marche et de la pousser jusqu’à ses extrémités sous la forme d’une « politique technicienne d’ingénierie sociale », qu’on l’appelle biocratie ou sociocratie.
 
       Vioulac ne s’arrête pas là et pose sans doute la thèse la plus controversée de l’ouvrage, bien qu’elle ait été très largement esquissée par Tocqueville : la démocratie est également une politique de la totalité ! N’en déplaisent aux tenants du progrès, la démocratie actuelle est très éloignée de l’ancienne idée grecque puisque la toute puissance – incontrôlée – du corps social a définitivement étouffé la délibération citoyenne (et aristocratique). L’auteur parle d’ailleurs d’une pandémocratie comme de l’extension illimitée du principe démocratique à toutes les dimensions de l’existence. S’ensuit, comme le prédisait Tocqueville, une vague d’atomisation, d’uniformisation et de normalisation. Chacun croyant être libre au moment même où il est façonné de l’intérieur par un souverain bienveillant : « Il ne brise pas les volontés, mais il les amollit, les plie et les dirige »[1].


 
         Ce système n’était cependant que l’annonce d’une autre universalité bien plus mortifère : celle de l’économie de marché. Une grande partie du livre est effectivement consacrée à la philosophie de Marx. L’auteur commence par rappeler que le penseur allemand n’était pas un matérialiste puisque son système repose entièrement sur le travail comme essence de l’homme. Autrement dit, le travail subjectif de l’individu vivant constitue la source originaire de tout donné, et ne peut se comprendre que dans le cadre d’une communauté (essence-commune). Ainsi, le communisme strictement défini n’est que le retour à cette communauté primordiale ; communauté dans laquelle l’individu se réalise à travers des pratiques concrètes et dans laquelle l’humanité se révèle au regard du travail accompli et partagé. Heidegger ne dira pas autre chose à propos du travail comme comportement fondamental de l’existant. On comprend ici qu’il s’agit d’une lecture que l’on peut ne pas admettre, notamment lorsque l’on se réfère à l’Idée platonicienne ou encore à l’Unicité divine, mais que l’on peut difficilement écarter dans une société basée sur le travail et la production.
 
       Une fois ce rappel fait, Vioulac opère une coupe en règles du capitalisme contemporain. On le devine, la critique est d’autant plus sévère que le capitalisme, en défigurant le travail, aurait rompu avec l’essence de l’homme. Qu’est-ce à dire ? Le travail est devenu une puissance autonome mise au service de la seule mesure qui compte : l’argent. Il en résulte une autonomisation du capital, soit un processus qui n’existe que pour lui-même, un processus dans lequel tout doit être mis en ordre (salariat, concurrence, etc.) à seule fin de faire tourner l’Appareil. En un mot, l’argent est communauté ; il suppose de soumettre le sujet à l’universalité dont il devient l’objet. En termes concrets, cela signifie que la citoyenneté n’a de sens qu’au regard du pouvoir d’achat dont on dispose tandis que le gouvernement s’occupe de la police du marché, la science économique de l’ajustement des travailleurs et l’idéologie du formatage des âmes. 
 
         Dans ce contexte, le libéralisme ne serait-il pas un moyen de sortir de cette machine infernale pour rendre à l’homme la jouissance de son travail ? Vioulac anticipe les critiques et s’attache à démontrer que le libéralisme s’oppose effectivement à l’Etat mais pour mieux se donner au Marché. En se référant aux écrits de Hayek, il montre que les libéraux envisagent la société civile, celle qui vient avant l’Etat, comme une société régie par le système des prix et harmonieusement agencée par la loi (naturelle) de la concurrence. C’est le miracle du marché. Il reste que l’homme, en se débarrassant de l’Etat pour s’en remettre à la société civile, ne quitte finalement pas la sphère de l’objectivation. Les mécanismes du marché l’entretiennent dans une réalité virtuelle dont l’individu n’est qu’un « moment utile ». En un mot, l’homme est libre à la mesure de sa participation au système. En dehors, il n’est rien.  
 
         Ce détour par l’idée libérale permet à Vioulac de revenir à son sujet pour rappeler que le capitalisme est justement le marché comme « puissance souveraine de totalisation ». Nous ne sommes pas très loin de la thèse de Michéa selon laquelle l’idée libérale porte en son sein le poison de l’objet capital. En tous les cas, et cela Marx ne l’avait pas entrevu, le système continue à se déployer et à s’intensifier avec la planification de la consommation, la juridicisation des comportements et la propagande économiciste. Tout est massifié, organisé, apprivoisé : du contrôle des désirs au dressage des corps en passant par les soins de l’âme. A lire Vioulac, le monde nous a échappé et nous en sommes devenus les otages. C’est le « totalitarisme immanent », chacun porte en lui la marque du système pour lequel il travaille ou plus exactement il agit car, dans ce monde, il n’y a plus de réalités concrètes.
 
         Après un tel diagnostic, on attend bien sûr au tournant l’auteur pour qu’il nous propose une voie de sortie. Et sur ce point, il faut bien avouer que l’eschatologie révolutionnaire de Marx ne nous convainc guère. Certes, il est toujours intéressant de revenir aux sources de la pensée marxienne : la conscience se fonde sur le corps vivant, d’où l’importance de l’économie comme vie active et agissante des hommes, soit le corps en action. L’homme est essentiellement un travailleur et toute la réalité, notre réalité, résulte de l’activité pratique. Dès lors, la révolution consiste à refonder la « rationalité objective sur son fait subjectif », c’est-à-dire à sortir de l’universalité abstraite pour reconnaître la singularité concrète d’un travail en acte. Et cette action, il revient aux prolétaires de la mener parce qu’ils sont tout simplement les pauvres du système, les figures souffrantes, les derniers hommes à qui il ne reste plus que la subjectivité pure, celle qui porte justement en elle la puissance de la communauté. Car la révolution consiste, en dernier ressort, à rendre l’universalité (l’essence commune) aux sujets. Elle est l’autre mot pour dire la justice, soit la restauration de chacun dans son être, d’où sa dimension eschatologique.
 
          La dialectique est séduisante, mais on peut difficilement l’appliquer au réel. Son temps est passé. L’auteur semble lui-même en convenir puisqu’il constate la transformation du prolétariat en consommariat et l’accélération de la dynamique systémique, totalisante, avec la mobilité intense du capital, le grand remplacement des travailleurs (délocalisation/émigration), la spectacularisation du monde, l’exploitation des ressources naturelles, etc. Et si l’on doutait encore du caractère pernicieux du système, Vioulac achève son ouvrage, et son lecteur, par un dernier chapitre consacré au « totalitarisme technologique » à travers la pensée de Gunther Anders. La mondialisation est devenue l’« appareillement planétaire » dont le pouvoir est une « totale-technocratie » en charge de faire tourner le système. On retrouve finalement la haute figure qui plane sur toute la démonstration, celle de Heidegger, pour qui la technique était envisagée comme « l’attribution des pleins pouvoirs au système total de l’étant ».
 
       On l’aura compris, la lecture de Vioulac n’encourage pas à l’optimisme. D’autant plus qu’elle repose sur un style d’une redoutable efficacité : la démonstration philosophique, si elle est parfois ardue à suivre, est ponctuée par des formules flamboyantes et reprise sous des angles d’approche multiples. Les nombreuses références à Marx ne doivent pas, non plus, tromper car il ne s’agit pas d’une énième tentative de reformulation du logiciel communiste. Le capitalisme n’est d’ailleurs pas l’ennemi en soi, il n’est que la dernière étape d’un processus qui plonge ses racines dans la philosophie grecque et qui peut se comprendre comme l’avènement final et total de la Rationalité. L’Universalité abstraite qui en résulte est le monde dans lequel nous nous débattons avec comme seul moteur et unique motif : l’Argent. On regrettera seulement que le ton noir et pessimiste de l’auteur ne soit pas contrebalancé par quelques lueurs d’espoir, surtout que le constat posé dès l’introduction : la rupture avec la transcendance en appelait à une réaction logique : le retour, non pas à la réalité du travail, mais à la surréalité de l’esprit. On attend impatiemment que Vioulac se penche sur cette possibilité, quitte à l’inscrire dans la perspective eschatologique de Marx. 




[1] Tocqueville cité par Jean Vioulac, La logique totalitaire. Essai sur la crise de l’Occident, Paris, PUF, coll. « Epiméthée », 2013, p. 197.

vendredi, 22 novembre 2013

Le tireur de Libération: un ami du journal

Le tireur de Libération: un ami du journal

Il voyait des fascistes partout


Raoul Fougax
Ex: http://metamag.fr
Ainsi le tireur de type européen est un certain Abdelhakim Dekhar qui s’est présenté, un temps, comme agent des services algériens. C’est de plus un ancien gauchiste partisan de la lutte armée contre le capitalisme.
 
Ce déséquilibré est donc très éloigné du terroriste rêvé des médias. Le message envoyé était que le climat de haine actuel provoque des passages à l'acte contre les médias, emblèmes de la démocratie et de la liberté. Il faut dire que la tenue du suspect correspondait au profil d’un méchant extrémiste de droite, fanatique des armes et voulant en découdre avec des médias considérés comme responsable de bien des maux français. Cela aurait pu être, mais cela n'a pas été. C'est raté.

Car rien  ne ressemble plus à un facho en tenue caricaturale qu’un  gaucho en mal de terrorisme des années de plomb. Et Abdelhakim Dekhar est une caricature de ces paumés violents à qui Libération a trouvé tant d'excuses et manifesté tant d’empathie révolutionnaire pendant des années. Quand à BFMTV, le moins qu’on puisse dire est que son militantisme anti-gauchiste reste très  modéré.

Dekhar s’inscrit dans un discours anti-capitaliste. Un discours assez délirant du tireur qui dénonce un complot, avec l’aide des médias, pour restaurer le fascisme en France. Mais Libération travaillant pour le fascisme, c’est amusant. Encore faudrait -il que le journal soit lu, ce qui n’est pas la même chose que d'être cité de façon privilégiée dans des revues de presse orientées.

L'audience lectorat de Libération est quasi nulle sauf chez quelques bobos parisiens et nostalgiques d’une gauche de combat qui est la drogue intellectuelle quotidienne depuis sa libération – la vraie- de notre Abdelhakim  qui se prenait pour un résistant-partisan. Comme quoi le climat actuel provoque des passages à l’acte mais pas toujours du coté espéré.

Agé de 48 ans, l’homme avait déjà été condamné pour avoir fourni une arme dans l’équipée sanglante de Florence Rey et Audry Maupin, qui s’était achevée par la mort de trois policiers, d’un chauffeur de taxi et de Maupin lui-même en octobre 1994.

Le procureur a précisé que le suspect avait laissé plusieurs lettres. Dans une ce ces lettres, Dekhar dénonce « un complot fasciste » et le rôle des médias, payés pour « faire avaler le mensonge à la petite cuillère ». Ces «raisonnements confus», selon le procureur Molins, «tournent autour d’un complot qui viserait à faire revenir le fascisme à travers l’action des médias, des banques, la gestion des banlieues» et se terminent par «l’évocation du chant des partisans».
 
Le procureur de la République de Paris a aussi insisté sur les «tendances affabulatrices» de Dekhar, soulignées par les experts-psychiatres lors de l’affaire Rey-Maupin. Voilà donc ce que l'on peut dire sur cet « algérien » de « type européen » qui aurait voulu punir les médias pour leur rôle de défenseur des libertés et de la libre parole. Comme le dit le président, s’attaquer à la presse, c’est toujours s’attaquer à la liberté et à la démocratie…. Et donc forcément un acte de l’extrême droite ou assimilée.

Et bien pas toujours monsieur le président… quant à Libération, être complice d'un complot fasciste en le dénonçant quotidiennement, ça doit interpeller. Peut être finalement que ce journal  est devenu, en plus d’être illisible, incompréhensible.

Tientallen burgerorganisaties roepen op tot tweede Amerikaanse revolutie

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Tientallen burgerorganisaties roepen op tot tweede Amerikaanse revolutie

'Obama heeft ongekende veiligheidsstaat opgezet, met meer macht dan de SS, de Stasi en de KGB bij elkaar'

Oud-admiraal Lyons uitte forse kritiek op Obama, die militairen in Afghanistan heeft verboden in te grijpen bij misdaden zoals het verkrachten van zeer jonge kinderen, omdat ze respect voor de daar heersende islamitische cultuur moeten hebben.

Zeker 30 burgerorganisaties en - groepen, waaronder 2 Million Bikers tot DC, Jihad Watch, Freedom Watch, Gun Owners of America, Accuracy in Media, Tea Party Patriots en het Western Center for Journalism hebben zich verenigd in de Reclaim America Now coalitie, die hoopt dat er een tweede Amerikaanse revolutie komt om het land te ontdoen van president Obama en de corrupte politieke kliek in Washington.

Larry Klayman, voormalig advocaat bij het ministerie van Justitie onder president Reagan, hoopt dat 19 november ooit dezelfde status zal krijgen als 4 juli, de Amerikaanse Onafhankelijkheidsdag. Tijdens een kleinschalige demonstratie van de conservatieve coalitie in Washington riep hij 19 november uit als het begin van de 'Tweede Amerikaanse Revolutie'.

Genoeg van tirannie en corruptie

Klayman beschuldigde Obama van het vestigen van een tiranniek bewind in Amerika, en eiste zijn aftreden. 'Wij, het volk, hebben genoeg van de corrupte en incompetente koers van de regering Obama en zijn steunbetuigers bij beide politieke partijen. Het is tijd voor actie, geen woorden.'

'In de stijl van Gandhi, Martin Luther King en anderen die de geschiedenis hebben veranderd en de vrijheid hebben herwonnen, hebben Amerikanen geen andere keus. De drie takken van de regering hebben compleet afstand gedaan van het vertegenwoordigen van de klachten van het volk. Als de zaken in Washington niet veranderen, moet de overheid bang zijn dat het volk in opstand zal komen.'

Ook oud-senator Gordon Humprey waarschuwde dat 'we ons op de rand van tirannie bevinden, en dat is niet overdreven. Het is ons doel deze beginnende tirannie terug te duwen, en opnieuw de vrijheid te bewerken voor de komende generaties.' Volgens Humprey heeft de regering Obama een 'ongekende veiligheidsstaat' opgezet, met 'meer macht dan de SS, de Stasi en de KGB bij elkaar.' De belastingdienst (IRS) is een middel geworden om degenen die zich uitspreken tegen de regering lastig te vallen.

Gestoord, verraad en taqiya

Een andere spreker, oud-admiraal James Lyons, wees erop hoe 'gestoord' Obama de situatie voor militairen in Afghanistan heeft gemaakt. Zo mogen de militairen niet ingrijpen als een Afghaanse man zijn vrouw slaat of een 5-jarig kind verkracht - waargebeurde voorvallen die enige tijd geleden in het nieuws zijn geweest-, omdat 'wij voldoende rekening moeten houden met hun 7e eeuwse (islamitische) waarden.'

 Lyons noemde het 'verraad' dat de leden van SEAL team VI, die Bin Laden zouden hebben gedood, tijdens een verdacht helikopterongeluk in augustus 2011 allemaal om het leven kwamen. De helikopter zou zijn neergehaald door terroristen, maar critici geloven dat Obama van het team af wilde, om te voorkomen dat de waarheid rond het veronderstelde uitschakelen van Bin Laden boven tafel zou komen.

Naast het Benghazischandaal, dat op 11 september 2012 ontstond toen Amerikaanse troepen het bevel kregen niet in te grijpen toen terroristen het consulaat aanvielen, waardoor de ambassadeur en enkele andere Amerikanen om het leven kwamen, noemde de oud-admiraal ook Iran, waarmee onderhandelen geen zin zou hebben vanwege 'taqiya, de islamitische richtlijn die moslims toestemming geeft te liegen als dat hun religie dient.'

Linkse indoctrinatie op scholen

Voorganger Michael Carl bekritiseerde de linkse overheidsindoctrinatie op scholen, waarmee de scholieren een verdraaid beeld van de geschiedenis wordt geleerd, zodat ze de 'progressieve' agenda van de regering gaan steunen. Echt herstel van Amerika komt volgens hem niet van een politicus, maar van het volk. 'Bedenk eens wat er kan gebeuren als we op God vertrouwen en Hem onderdanig zijn.'

Volgens Brooke McGowan van het Tea Party News Network bevindt de VS zich nu onder Gods oordeel. Ook zij riep de bevolking daarom op om tot Hem terug te keren en Zijn leiding te zoeken. (1)


Xander

(1) World Net Daily

Zie ook o.a.:

15-11: Oud studiegenoot: Obama wil VS en christelijk Amerika van binnenuit vernietigen
03-11: Time journalist: Obama zei heel goed te zijn in moorden
25-10: Militairen in VS krijgen te horen dat christenen de nieuwe vijand zijn
11-10: 'Obama kan shutdown gebruiken om absolute macht te grijpen'
12-09: Gigantisch anti-Obama protest in VS genegeerd door media

24-08: Bios-docu '2016: Obama's America' schetst duistere toekomst VS
15-08: Belangrijke peiling: Amerikanen banger voor Obama dan voor terrorisme
25-06: Ex-leider spionagedienst Oostblok: Obama meester in verspreiden desinformatie
18-06: Global Research denktank: Obama veel erger dan George Bush
11-06: Zal Amerika Obama's tweede termijn overleven?
10-06: Glenn Beck: Stop Obama, of wij worden het kwaadaardigste land ooit
09-06: Amerikaanse volkspetitie eist aftreden president Obama
08-06: Obama's verleden: Communisten VS planden al in 1983 overname Witte Huis tijdens economische crisis
25-05: Irak veteraan roept op tot gewapende opstand tegen regering Obama
22-05: Sterjournalist CBS: Obama heeft blokkeren info aan publiek eperfectioneerd
06-03: WikiLeaks (7): Obama in 2008 gekozen door stembusfraude en Russisch geld
03-03: Plotseling overleden journalist had extreem belastende video's Obama met terroristen
07-02: Witte Huis lanceert 'Cyber-Warriors for Obama' project tegen conservatieve sites

2011:
30-12: Overheidswaakhond VS noemt Barack Obama bij 10 meest corrupte politici

2010:
03-05: Boek 'The Manchurian President' bewijst extreem radicale agenda Obama

2009:
19-10: Witte Huis: 'Wij controleren de media volledig'
21-05: Pravda ziet Amerika pijlsnel veranderen in Marxistische slavenstaat
27-01: Alex Jones: 'Obama wordt een tweede Adolf Hitler' 

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La "Responsabilité de protéger" (R2P) comme instrument d'agression

La “Responsabilité de protéger” (R2P) comme instrument d’agression
La « responsabilité de protéger » est une fausse doctrine conçue pour miner les fondements mêmes du droit international
 
Ex: http://nationalsocialradical.freeforums.org/
 
R2p_Cover.jpgLa « responsabilité de protéger » est une fausse doctrine conçue pour miner les fondements mêmes du droit international. C’est le droit réécrit en faveur des puissants. « Les structures et les lois qui fondent l’application de la R2P exemptent bel et bien les Grandes Puissances – défenseurs du droit international – du respect des lois et des règles mêmes qu’elles imposent aux autres pays.»

La Responsabilité de Protéger (R2P) et le concept d’intervention humanitaire datent tous les deux du lendemain de l’effondrement de l’Union Soviétique – qui levait subitement toutes les entraves que cette Grande Puissance avait pu jusqu’ici opposer à la constante projection de puissance des États-Unis. Dans l’idéologie occidentale, bien sûr, les États-Unis s’étaient efforcés depuis la Seconde Guerre mondiale de contenir les Soviétiques ; mais ça, c’est l’idéologie… En réalité, l’Union Soviétique avait toujours été bien moins puissante que les États-Unis, avec des alliés plus faibles et moins fiables, et de 1945 à sa disparition en 1991 elle avait finalement toujours été sur la défensive. Agressivement lancés à la conquête du monde depuis 1945, les États-Unis, eux, n’avaient de cesse d’augmenter le nombre de leurs bases militaires dans le monde, de leurs sanglantes interventions grandes ou petites sur tous les continents, et bâtissaient méthodiquement le premier empire véritablement planétaire. Avec une puissance militaire suffisante pour constituer une modeste force d’endiguement, l’Union Soviétique freinait l’expansionnisme américain mais elle servait aussi la propagande américaine en tant que soi-disant menace expansionniste. L’effondrement de l’Union Soviétique engendrait donc un besoin vital de nouvelles menaces pour justifier la continuation voire l’accélération de la projection de puissance américaine, mais on pouvait toujours en trouver : depuis le narco-terrorisme, Al-Qaïda et les armes de destruction massive de Saddam Hussein, jusqu’à une nébuleuse menace terroriste dépassant les limites de la planète et de l’espace environnant.

Tensions inter-ethniques et violations des Droits de l’Homme ayant engendré une prétendue menace globale, planétaire, contre la sécurité, qui risquait de provoquer des conflits encore plus vastes, la communauté internationale (et son superflic) se retrouvaient face à un dilemme moral et à la nécessité d’intervenir dans l’intérêt de l’humanité et de la justice. Comme nous l’avons vu, cette poussée moraliste arrivait justement au moment où disparaissait l’entrave soviétique, où les États-Unis et leurs proches alliés célébraient leur triomphe, où l’option socialiste battait de l’aile et où les puissances occidentales avaient enfin toute liberté d’intervenir à leur guise. Bien sûr, tout cela impliquait de passer outre le principe westphalien multiséculaire gravé au centre des relations internationales – à savoir le respect de la souveraineté nationale – qui, si l’on y adhérait, risquait de protéger les pays les plus petits et les plus faibles contre les ambitions et les agressions transfrontalières des Grandes Puissances. Cette règle était en outre l’essence même de la Charte des Nations Unies et on peut dire qu’elle était même la clé de voûte de ce document que Michael Mandel décrivait comme « la Constitution du monde ». Passer outre cette règle et le principe de base de cette Charte impliquait l’entrée en lice de la Responsabilité de Protéger (R2P) et des Interventions Humanitaires (IH), et ouvrait à nouveau la voie à l’agression pure et simple, classique, avec des visées géopolitiques, mais parée désormais du prétexte commode de la R2P et de l’IH.

Bien évidemment, lancer des interventions humanitaires transfrontalières au nom de la R2P reste l’apanage absolu des Grandes Puissances – spécificité communément admise et regardée comme parfaitement naturelle à chaque fois que ces mesures ont été appliquées au cours des dernières années. Les Grandes Puissances sont seules à disposer des connaissances et des moyens matériels nécessaires pour mener à bien cette œuvre sociale planétaire. En effet, comme l’expliquait en 1999 Jamie Shea, responsable des relations publiques de l’OTAN, lorsque on commença à se demander si le personnel de l’OTAN ne risquait pas d’être poursuivi pour les crimes de guerre liés à la campagne de bombardements de l’OTAN contre la Serbie, ce qui découlait logiquement du texte même de la Charte du TPIY (Tribunal Pénal International pour l’ex-Yougoslavie) : Les pays de l’OTAN ont « organisé » le TPIY et la Cour Internationale de Justice, et les pays de l’OTAN « financent ces tribunaux et soutiennent quotidiennement leurs activités. Nous sommes les défenseurs, non les violateurs du droit international ». La dernière phrase est évidemment contestable mais pour le reste, Shea avait parfaitement raison.

Détail particulièrement éloquent, lorsqu’un groupe de juristes indépendants déposa en 1999 un dossier détaillé qui documentait les violations manifestes des règles du TPIY par l’OTAN, après un délai considérable et suite à des pressions exercées ouvertement par les responsables de l’OTAN, les plaintes contre l’OTAN étaient déboutées par le Procureur du TPIY au prétexte que, avec seulement 496 victimes documentées tuées par les bombardements de l’OTAN, il n’y avait « simplement aucune preuve d’intention criminelle » imputable à l’OTAN – alors que pour inculper Milosevic en mai 1999, 344 victimes suffisaient largement. On trouvera intéressant aussi que le Procureur de la Cour Pénale Internationale (CPI), Luis Moreno-Ocapmo, ait lui aussi refusé de poursuivre les responsables de l’OTAN pour leur agression contre l’Irak en 2003, malgré plus de 249 plaintes portées auprès de la CPI, au prétexte que là aussi, « il n’apparaissait pas que la situation ait atteint le seuil requis par le Statut de Rome » pour intenter une action en justice.

Ces deux cas montrent assez clairement que les structures et les lois qui fondent l’application de la R2P (et des IH) exemptent bel et bien les Grandes Puissances – défenseurs du droit international – du respect des lois et des règles mêmes qu’elles imposent aux autres pays. Leurs alliés et clients en sont d’ailleurs exempts aussi. Ce qui signifie très clairement que, dans le monde réel, personne n’a le devoir de protéger les Irakiens ou les Afghans contre les États-Unis, ou les Palestiniens contre Israël. Lorsque sur une chaîne nationale en 1996, la Secrétaire d’État américaine, Madeleine Albright, reconnaissait que 500 000 enfants irakiens [de moins de cinq ans] avaient sans doute perdu la vie, victimes des sanctions imposées à l’Irak par l’ONU (en réalité par les États-Unis), et déclarait : Pour les responsables américains « l’enjeu en vaut la peine » ; il n’y eut de réaction ni sur le plan national ni sur le plan international pour exiger la levée de ces sanctions et le déclenchement d’une IH en application de la R2P, afin de protéger les populations irakiennes qui en étaient victimes. De même aucun appel ne fut lancé pour une IH au nom de la R2P pour protéger ces mêmes Irakiens lorsque les forces anglo-américaines envahirent l’Irak en mars 2003 ; invasion qui, doublée d’une guerre civile induite, allait faire plus d’un million de morts supplémentaires.

r2p-colombe-400x250.jpgLorsque la Coalition Internationale pour la Responsabilité de Protéger, sponsorisée par le Canada, se pencha sur la guerre d’Irak, ses auteurs conclurent que les exactions commises en Irak par Saddam Hussein en 2003, n’étaient pas d’une ampleur suffisante pour justifier une invasion. Mais la coalition ne souleva jamais la question de savoir si les populations irakiennes n’auraient pas de facto besoin d’être protégées contre les forces d’occupation qui massacraient la population. Ils campaient simplement sur l’idée que les Grandes Puissances, qui imposent le respect du droit international, même lorsque leurs guerres d’agression violent ouvertement la Charte des Nations Unies et font des centaines de milliers de morts, restent au-dessus des lois et ne peuvent faire l’objet d’une R2P.

Et c’est comme ça depuis le sommet de la structure internationale du pouvoir, jusqu’en bas : Bush, Cheney, Obama, John Kerry, Susan Rice, Samantha Power au sommet et en descendant Merkel, Cameron, Hollande, puis au-dessous Ban Ki-Moon et Luis Moreno-Ocampo – qui n’ont aucune base politique en dehors du monde des affaires et des médias. Ban Ki-Moon et son prédécesseur Kofi Annan ont toujours œuvré ouvertement au service des principales puissances de l’OTAN, auxquelles ils doivent leur position et leur autorité. Kofi Annan était un fervent partisan de l’agression de l’OTAN contre la Yougoslavie, de la nécessité de renforcer la responsabilité des puissances de l’OTAN, et de l’institutionnalisation de la R2P. Ban Ki-Moon est exactement sur la même fréquence.

Cette même structure internationale du pouvoir implique aussi la possibilité de créer et d’utiliser à volonté des tribunaux internationaux ad hoc et des Cours Internationales contre des pays cibles. Ainsi en 1993, lorsque les États-Unis et leurs alliés souhaitaient démanteler la Yougoslavie et affaiblir la Serbie, ils n’avaient qu’à utiliser le Conseil de Sécurité [dont les États-Unis, l’Angleterre et la France sont membres permanents] pour créer un tribunal précisément à cet effet, le TPIY, qui allait s’avérer parfaitement fonctionnel. De même, lorsqu’ils souhaitaient aider un de leurs clients, Paul Kagame, à assoir sa dictature au Rwanda, ils créèrent le même type de tribunal : le TPIR (ou tribunal d’Arusha). Lorsque ces mêmes pays souhaitèrent attaquer la Libye et en renverser le régime, il leur suffit de faire condamner Kadhafi par la CPI pour crimes de guerre, aussi rapidement que possible et sans contre-enquête indépendante sur aucune des allégations de crime, lesquelles reposaient essentiellement sur des anticipations de massacres de civils [jamais commis]. Bien sûr, comme nous l’avons vu plus haut, concernant l’Irak, la CPI ne trouvait vraiment rien qui puisse justifier des poursuites contre l’occupant, dont les massacres de civils étaient de proportions autrement supérieures et avaient bel et bien été commis, et non simplement anticipés. En réalité, un vaste Tribunal International pour l’Irak a finalement été organisé afin de juger les crimes commis en Irak par les États-Unis et leurs alliés [le BRussell Tribunal], mais sur une base privée et avec un parti-pris clairement anti-belliciste. De fait, bien que ses séances se soient tenues très officiellement dans de nombreux pays et que de nombreuses personnalités importantes y soient venues témoigner, les médias n’y prêtèrent littéralement aucune attention. Ses dernières sessions et son rapport, rendu en juin 2005, ne furent même évoqués dans aucun grand média américain ou britannique.

La R2P correspond parfaitement à l’image d’un instrument au service d’une violence impériale exponentielle, qui voit les États-Unis et leur énorme complexe militaro-industriel engagés dans une guerre mondiale contre le terrorisme et menant plusieurs guerres de front, et l’OTAN, leur avatar, qui élargit sans cesse son « secteur d’activité » bien que son rôle supposé d’endiguement de l’Union Soviétique ait expiré de longue date. La R2P repose très commodément sur l’idée que, contrairement à ce qui était la priorité des rédacteurs de la Charte des Nations Unies, les menaces auxquelles le monde se trouve aujourd’hui confronté ne dérivent plus d’agressions transfrontalières comme c’était traditionnellement le cas, mais émanent des pays eux-mêmes. C’est parfaitement faux ! Dans son ouvrage Freeing the World to Death (Common Courage, 2005, Ch. 11 et 15), William Blum dresse une liste de 35 gouvernements renversés par les États-Unis entre 1945 et 2001 (sans même compter les conflits armés déclenchés par George W. Bush et Barak Obama).

Dans le monde réel, tandis que la R2P parait merveilleusement auréolée de bienveillance, elle ne peut être mise en œuvre qu’à la demande exclusive des principales puissances de l’OTAN et ne saurait donc être utilisée dans l’intérêt de victimes sans intérêt, à savoir celles de ces mêmes Grandes Puissances [ou de leurs alliés et clients] (Cf. Manufacturing Consent, Ch. 2 : « Worthy and Unworthy Victims »). Jamais on n’invoqua la R2P [ou quoi que ce soit de similaire] pour mettre fin aux exactions lorsque en 1975 l’Indonésie décida d’envahir et d’occuper durablement le Timor Oriental. Cette occupation allait pourtant se solder par plus de 200 000 morts sur une population de 800 000 au total – ce qui proportionnellement dépassait largement la quantité de victimes imputables à Pol Pot au Cambodge. Les États-Unis avaient donné leur feu vert à cette invasion, fourni les armes à l’occupant et lui offraient leur protection contre toute réaction de l’ONU. Dans ce cas précis, il y avait violation patente de la Charte des Nations Unies et le Timor avait impérativement besoin de protection. Mais dès lors que les États-Unis soutenaient l’agresseur, on n’entendrait jamais parler de réponse des Nations Unies. [Ndt : En tant que membre permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU, les USA ont droit de veto sur toutes les décisions de l’ONU ; or toute décision d’intervention ou de sanction passe nécessairement par le Conseil de Sécurité]

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Comble d’ironie mais particulièrement révélateur, Gareth Evans, ex-Premier ministre d’Australie, ex-Président de la Cellule de Crise Internationale [l’International Crisis Group : officiellement, ONG engagée dans la prévention et le règlement des conflits internationaux], co-fondateur de la Commission Internationale sur l’Intervention et la Souveraineté Internationale, lui-même auteur d’un ouvrage sur la R2P et qui aura sans doute été le principal porte-parole en faveur de la R2P comme instrument de justice internationale, était Premier ministre d’Australie pendant l’occupation génocidaire du Timor Oriental par l’Indonésie et en tant que tel fêtait et encensait les dirigeants indonésiens, dont il était ouvertement complice pour spolier le Timor de ses droits sur ses réserves naturelles de pétrole (Cf. John Pilger “East Timor: a lesson in why the poorest threaten the powerful,” April 5, 2012, pilger.com.). Evans était donc lui-même complice et contributeur de l’un des pires génocides du XXe siècle. Vous imaginez la réaction des médias à une campagne en faveur des Droits de l’Homme menée sans le soutien de l’OTAN, et ayant pour porte-parole un dignitaire chinois qui aurait entretenu des relations très amicales avec Pol Pot pendant les pires années de sa dictature ?

Ce qui est réellement éloquent c’est de voir comment Evans gère ce passif notoire pour promouvoir la R2P. Interrogé à ce sujet lors d’une session de l’Assemblée Générale des Nations Unies sur la R2P, Evans en appelait au bon sens : La R2P « se définit d’elle-même », et les crimes mis en cause, y compris le nettoyage ethnique, sont tous intrinsèquement révoltants et par leur nature même d’une gravité qui exige une réponse […]. Il est réellement impossible de parler ici de chiffres précis ». Evans souligne que parfois, des chiffres minimes peuvent suffire : « Nous nous souvenons très clairement de l’horreur de Srebrenica… [8 000 morts seulement]. Avec ses 45 victimes au Kosovo en 1999, Racak suffisait-il à justifier la réponse qui fut déclenchée par la communauté internationale ? » En fait, l’événement de Racak avait effectivement paru suffisant pour une bonne et simple raison : il donnait un coup d’accélérateur au programme de démantèlement de la Yougoslavie d’ores et déjà lancé par l’OTAN. Mais Evans évite soigneusement de répondre à sa propre question au sujet de Racak. Inutile de dire qu’Evans ne s’est jamais demandé et n’a jamais cherché à expliquer pourquoi le Timor Oriental, avec plus de 200 000 morts n’avait jamais suscité aucune réaction de la communauté internationale ; et l’Irak pas davantage malgré [un million de morts dus aux sanctions, dont 500 000 enfants de moins de cinq ans] et plus d’un million supplémentaires suite à l’invasion. Les choix sont ici totalement politiques mais manifestement, Evans a si parfaitement intégré la perspective impériale qu’un aussi vertigineux écart ne le révolte pas le moins du monde. Mais ce qui est encore plus extraordinaire, c’est qu’un criminel de cette envergure avec un parti pris aussi évident puisse être considéré internationalement comme une autorité dans ce domaine et que des positions aussi ouvertement partiales que les siennes puissent être regardées avec respect.

Il est intéressant aussi de constater qu’Evans ne mentionne jamais Israël et la Palestine, où un nettoyage ethnique est activement mené depuis des décennies et ouvertement – comme en témoigne le très grand nombre de réfugiés aux quatre coins du monde. D’ailleurs, aucun autre membre de la pyramide du pouvoir ne considère la région israélo-palestinienne comme une zone révoltante où la nature et l’envergure des exactions commises exige une réponse de la « communauté internationale ». Pour obtenir le titre d’Ambassadeur des États-Unis auprès de l’ONU, Samantha Power jugea même nécessaire de se présenter très officiellement devant un groupe de citoyens américains pro-israéliens pour les assurer, les larmes aux yeux, de son profond regret pour avoir laissé entendre que l’AIPAC était une puissante organisation sur l’influence de laquelle il serait nécessaire de reprendre contrôle afin de pouvoir développer une politique à l’égard d’Israël et de la Palestine qui puisse œuvrer dans l’intérêt des États-Unis. Elle prêta même serment de rester dévouée à la sécurité nationale d’Israël. Manifestement, le monde devra attendre longtemps avant que Samantha Power et ses Parrains exigent que la R2P soit appliquée aussi au nettoyage ethnique de la Palestine.

En définitive, dans le monde post-soviétique, la structure internationale du pouvoir n’a fait qu’aggraver l’inégalité internationale, renforçant dans le même temps l’interventionnisme et la liberté d’agression des Grandes Puissances. L’accroissement du militarisme a certainement contribué à l’accroissement des inégalités mais il a surtout été conçu pour servir et favoriser la pacification, tant à l’étranger que dans nos propres pays. Dans un tel contexte, IH et R2P ne sont que des évolutions logiques qui apportent une justification morale à des actions qui scandaliseraient énormément de gens et qui, éclairées froidement, constituent des violations patentes du droit international. Présentant les guerres d’agressions sous un jour bienveillant, la R2P en est devenu un instrument indispensable. En réalité, c’est seulement un concept aussi frauduleux que cynique et anticonstitutionnel (anti-Charte des Nations Unies).

Edward S. Herman

Article original en anglais :

Humanitarian Bombs anthony freda“Responsibility to Protect” (R2P): An Instrument of Aggression. Bogus Doctrine Designed to Undermine the Foundations of International Law, 30 octobre 2013

Traduit de l’anglais par Dominique Arias

Edward S. Herman est Professeur Emérite de Finance à la Wharton School, Université de Pennsylvanie. Economiste et analyste des médias de renommée internationale, il est l’auteur de nombreux ouvrages dont : Corporate Control, Corporate Power (1981), Demonstration Elections (1984, avec Frank Brodhead), The Real Terror Network (1982), Triumph of the Market (1995), The Global Media (1997, avec Robert McChesney), The Myth of The Liberal Media: an Edward Herman Reader (1999) et Degraded Capability: The Media and the Kosovo Crisis (2000). Son ouvrage le plus connu, Manufacturing Consent (avec Noam Chomsky), paru en 1988, a été réédité 2002.


Elementos n°58: Critica de la sociedad de consumo

ELEMENTOS Nº 58. CRÍTICA DE LA SOCIEDAD DE CONSUMO: DE SIMMEL A BAUDRILLARD

 
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Sumario


El fin del Pacto con el Diablo,
por Jean Baudrillard

Teorías del consumo simbólico: del consumo estatutario al consumo identitario,
por Roberto Munita

La dictadura del signo o la sociología del consumo del primer Baudrillard,
por Luis Enrique Alonso

Simmel y la cultura del consumo,
por José Miguel Marinas

Consumismo y sociedad: una visión crítica del homo consumens,
por Susana Rodríguez Díaz

El Consumo como Cultura. El Imperio total de la Mercancía,
por José Antonio Zamora

El Imperio del Consumo,
por Eduardo Galeano

El consumo como signo en Baudrillard,
por Carlos Valdés Martín

Thorstein Veblen y la tiranía del consumo,
por Guillaume Faye

Consumismo-Capitalismo, la nueva religión de masas del siglo XXI,
por Pedro A. Honrubia Hurtado

Del mundo del consumo al consumo-mundo. Lipovestky y las paradojas del consumismo,
por José Francisco Durán Vázquez

La fábula del bazar. Orígenes de la cultura del consumo,
por Carlos Soldevilla

Pro-Russia-TV rencontre Yvan Blot

Pro-Russia-TV rencontre Yvan Blot

("Démocratie directe")

L’ITALIE S’OUVRE ENFIN À LA DIVERSITÉ

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L’ITALIE S’OUVRE ENFIN À LA DIVERSITÉ

Ex: http://dernieregerbe.hautetfort.com

            L’Italie était un peu pâlichonne, ne trouvez-vous pas ? Cette population désespérément blanche, ces patronymes si uniformes avec leur terminaison en -i  (parfois en -o ou en -a), ces grandes villes dépourvues d’enclaves africaines ou asiatiques, comme en France, en Grande-Bretagne ou en Allemagne…  Mais tout cela est révolu, grâce au ciel. Depuis une bonne vingtaine d’années, la vieille Italie est enfin entrée dans le monde moderne, cosmopolite, métissé, riche de toutes ses différences. Comme dans les autres pays d’Europe, les grandes villes y ont maintenant leurs communautés étrangères, qui viennent apporter leur dynamisme, leur mobilité, leur altérité et surtout, chose infiniment précieuse, leur rapport différent au travail, à la propriété, à la citoyenneté. Jusqu’à présent, le plus visible de ces Italiens « issus de la diversité » était le pittoresque Mario Barwuah Balotelli, un foutebôleur éminemment sympathique et estimable, dont le comportement, sur le terrain ou en dehors, constitue un modèle pour la jeunesse. Ceux qui n’auraient pas suivi les frasques de ce joueur si habile dans l’art d’enfiler une chasuble en trouveront un résumé ici, qu’il faudrait compléter puisqu’il date de décembre 2011. Par exemple, il vient de se signaler à nouveau en offrant aux joueurs du Real Madrid une nuit d’amour avec sa copine : bel exemple de cet art du partage par lequel les populations sub-sahariennes viennent renouveler notre conception archaïque et sclérosée des rapports entre l’homme et la femme.
 
            Cependant Balotelli était un peu le baobab qui cachait une forêt transalpine encore très monocolore, quasiment menacée d’extinction par excès de consanguinité. Qu’on se rassure ! L’Italie a décidé de prendre son destin en mains, d’assumer résolument son bariolage naissant et de se donner les moyens d’accroître celui-ci. Pour la première fois, une négresse a été nommée ministre : Cécile Kashetu Kyenge, originaire du Congo-Kinshasa, vient de recevoir le portefeuille de l’Intégration dans le nouveau gouvernement italien.


            D’une autre manière que Balotelli, Mme Kashetu Kyenge apporte avec elle une conception renouvelée du couple. En effet, son père, quoique catholique, est polygame, marié à quatre femmes et père de pas moins de 38 enfants. Or la nouvelle ministresse est loin de réprouver la polygamie, ayant tiré un grand profit de son enfance au milieu de ses 37 germains consanguins :  « Grandir avec tant de frères et sœurs m’a donné l’impression de vivre dans une communauté. Cela facilite les relations avec l’autre partie de la société, en dehors de la famille ». On s’en réjouit pour elle, et on applaudit un tel franc-parler. Au moment où la France vient de légaliser le mariage homosexuel, il est nécessaire que des voix autorisées se fassent entendre pour accélérer l’inéluctable étape suivante, celle du mariage polygamique.


            Mais le plus merveilleux dans cette nomination inédite, c’est que Mme Kashetu Kyenge n’entend nullement rester une exception sans lendemain. Bien au contraire, elle a d’emblée annoncé… la couleur : elle va tout faire pour que des millions d’Africains viennent apporter leur sang neuf à l’Italie moribonde (où elle-même est arrivée à l’âge de 19 ans), de façon que son exemple soit suivi massivement. C’est que Mme Kashetu Kyenge n’est pas du genre à mettre son identité dans sa poche, à singer les Italiens de souche et à tenir un discours assimilationniste aux évidents relents fachistes, comme une Malika Sorel ou un Éric Zemmour chez nous. Elle a même pris le risque de choquer les Italiens en déclarant qu’elle ne se sentait pas italienne à 100%, mais plutôt italo-congolaise : magnifique exemple de cette identité plurielle devenue si courante, et qui devrait même être la norme. Qu’on ne croie pas cependant que cette demi-italianisation l’aurait amenée à demi-renier sa négritude. Tout au contraire : « Je ne suis pas une femme de couleur, je suis noire, c’est important de le dire, et je le répète avec fierté. Nous devons faire tomber ces murs : ne pas connaître l’autre rend méfiant et augmente les discriminations. L’immigration est une richesse, les différences une ressource ». Et cette fierté noire va se traduire en actes. Un sommaire article du Figaro nous permet d’en savoir un peu plus sur ses idées et ses projets. Déjà première Africaine à siéger au Parlement italien, elle était en train de préparer un rapport sur le racisme institutionnel dans son pays d’accueil. Un énorme pavé, sans doute ! Consciente, j’imagine, que l’Italie souffre d’un taux de chômage beaucoup trop bas qui pénalise les entreprises (les obligeant à recruter n’importe qui à des salaires exorbitants), elle souhaite rendre le marché du travail plus accessible aux étrangers : excellente idée, qui permettra de combler l’excédent d’offre d’emplois. Peut-être même y aura-t-il alors, à l’inverse, un peu trop de demandeurs d’emploi : mais qu’importe, puisque les ressources pléthoriques de la péninsule permettent de subvenir largement aux besoins des chômeurs, lesquels jouent du reste un rôle notable dans la bonne santé du pays, notamment en augmentant les taux d’audience des chaînes de télévision ou en dynamisant la vie urbaine.


            Mieux encore : Mme Kashetu Kyenge milite pour l'abrogation du délit d'immigration clandestine (et pour cause : elle a elle-même avoué être entrée en Italie de façon irrégulière). Voilà une idée magnifique, dont on se demande bien pourquoi elle n’est pas brandie par tous les partis en France. Il est évident que dans notre monde enfin ouvert et cosmopolite, les États-Nations, ces inventions criminelles, sont des archaïsmes caducs qu’il convient de dissoudre d’en haut et de démanteler d’en bas. Il y a une seule humanité sur une seule planète : donc tout homme doit pouvoir aller et venir à sa guise, et s’installer où il veut quand il veut. Les migrations sont saines, utiles, nécessaires : autorisons-les sans aucune restriction ! En outre, les multiples prestations sociales (éducation, santé, logement, etc) qu’il faudra bien fournir, même à ceux qui n’apporteront rien d’autre que leur souriante présence, seront une bien maigre compensation (mais ô combien légitime et nécessaire) aux irréparables dommages que le colonialisme a infligés à leurs ancêtres.


            Mais ce n’est pas suffisant. À quoi bon permettre à quiconque de venir vivre en Italie, si c’est pour y être l’objet de discriminations permanentes ? Il convient donc de faire en sorte que les immigrés puissent le plus vite possible être considérés comme des Italiens à part entière. Aussi Mme Kashetu Kyenge fait-elle du droit du sol sa priorité : « Je rencontrerai probablement des résistances, nous devrons beaucoup travailler pour y arriver », a-t-elle reconnu alors que la citoyenneté italienne est basée sur le droit du sang (le droit du sang ! Pourquoi pas la pureté de la race ? On sent l’héritage fachiste). « Un enfant, fils d'immigrés, qui est né ici et qui se forme ici doit être un citoyen italien », a-t-elle expliqué, avec autant de bon sens que de cohérence.


            Pour autant, elle ne sous-estime pas la radicalité des transformations qu’elle va provoquer : « C'est un pas décisif pour changer concrètement l'Italie ». Mais vivre, c’est changer, n’est-ce pas ? Ce pays avait un côté moisi et sclérosé qui faisait honte à toute l’Europe. Il doit assumer sa vocation pluriethnique et multiculturelle : l’entrée dans la modernité est à ce prix, la vraie modernité, diverse et métissée. C’est bien ce qu’a déclaré le nouveau chef du gouvernement, M. Enrico Letta, se réjouissant de ce choix qui « démontre avec cohérence le fait de croire à une Italie plus intégratrice et vraiment multiculturelle ». Et bien entendu, la lutte contre le racisme ne se distingue pas de la lutte contre toutes les autres discriminations : pour Cécile Kashetu Kyenge, il est également nécessaire de « lutter contre la violence sexiste, raciste, homophobe et de toute autre nature ». Il s’agit d’extirper le virus de l’intolérance du corps et du cerveau de l’Italien moyen. S’il récalcitre, il faudra bien l’opérer de force.

            Et cependant je crains que l’opération soit longue et difficile. La nomination de Mme Kyenge a été accueillie par les plus honteuses injures racistes, preuve que le ventre de la bête immonde est toujours fécond. Les ignobles cris de singes, qui polluent si souvent les stades italiens quand des athlètes kémites viennent y déployer leur puissance, nous rappellent les heures les plus sombres de notre histoire, et l’Italie en compte plus qu’on croit, de ces heures sombres : il n’est malheureusement que trop facile de trouver des pages d’infamie, quand on se penche sur la littérature italienne ou latine.

            Je songe par exemple à Juvénal (environ 45-128 ap. JC), oui, ce Juvénal salué fraternellement par Hugo : « Retournons à l'école, ô mon vieux Juvénal. / Homme d'ivoire et d'or, descends du tribunal / Où depuis deux mille ans tes vers superbes tonnent... » (Châtiments, VI, 13), mais il est vrai que Hugo était lui-même un raciste patenté, comme le prouve son inqualifiable discours sur l’Afrique du 18 mai 1879. C’est peut-être pour cela qu’il se sentait si proche de Juvénal, ce pseudo-poète atrabilaire et enflé, parangon d’esprit réactionnaire, misogyne (sa satire VI est tout entière un déchaînement de haine contre les femmes) et homophobe (voir notamment les satires II, VI et IX), mais surtout antisémite et xénophobe comme pas deux. Pour l’antisémitisme, on peut lire cet article de Sylvie Laigneau-Fontaine, une universitaire dijonnaise, paru dans la Revue belge de philologie et d'histoire, 2006, n°84-1, p. 45-57. Elle conclut ainsi : « La conversion de citoyens romains au judaïsme est, pour Juvénal, la preuve manifeste de l’aliénation décadente de la société romaine. C’est pourquoi il se fait antisémite virulent et trace du Juif, dans ses Satires, une image grotesque, méprisable et inquiétante ». Pour le racisme et la xénophobie, on retiendra telle ou telle saillie lâchée ici ou là (« un Éthiopien basané, porte-poisse à ne jamais croiser le matin ! » satire VI, v. 600-601), plus encore la satire XV, où il répand les pires calomnies contre les Égyptiens (qu’il traite de cannibales), et en priorité la satire III, écrite vers 87, qui serait à citer presque intégralement. Je me contenterai de quelques extraits, en priant les enfants et les esprits sensibles de ne pas poursuivre la lecture, car il s’agit d’un texte immonde. Publié aujourd’hui, il tomberait immanquablement sous le coup des justes lois qui limitent la licence d’expression et proscrivent les propos scandaleux, car on ne peut pas tolérer une telle critique des étrangers :

            « Puisque les états honorables n’ont plus leur place à la Ville, que le travail n’y paie pas, que ce qui valait hier quelque chose vaut aujourd’hui bien moins et demain moins que rien, j’ai décidé de m’en aller là-bas où Dédale épuisé déposa ses ailes. […] Qu’ils fassent leur vie ici, les Artorius et les Catulus, qu’ils y restent ceux qui font du blanc avec du noir, ceux qui sont doués pour soumissionner les temples, les fleuves, les ports, la vidange des égouts, l’incinération des cadavres, et pour vendre à l’encan de l’esclave sur pied ! Ils étaient sonneurs de cor aux arènes, pète-joues fameux dans les fanfares de cirque. Les spectacles maintenant c’est eux qui les financent, eux qui, bien démagogiquement, quand le public renverse le pouce pour commander un cadavre, ordonnent la mise à mort avant de s’en retourner prendre la ferme des chiottes publiques. Pourquoi pas ? Pourquoi le hasard ne propulserait-il pas cette racaille du ras du sol aux plus hautes cimes des affaires, puisque tout peut arriver quand il a décidé de faire une farce ? […] Ceux que je fuis d’abord, la race la mieux en cour aujourd’hui dans nos milieux friqués, je vais vite vous l’avouer sans vergogne, vieux Romains : je ne peux pas supporter une Ville grecque. Et encore, quel pourcentage d’Achéens dans cette bouillasse ? Il y a belle lurette que l’Oronte s’est épandu de la Syrie jusqu’au Tibre, charriant avec lui langue, mœurs, gratteurs de harpe et joueurs de flûte, sans oublier les tambourins folkloriques et les filles envoyées à tapiner le long du cirque. Allez-y donc, les amateurs de louvettes orientales à mitres peinturlurées ! Ô Romulus ! Voilà ton péquenaud qui enfile des trechedipnas et porte une batterie de niketerias à son cou keromatisé ! Mais ce paysan-là est de Sicyone-le-Haut, celui-ci a quitté Amydonas, celui-ci Andros, celui-là Samos, celui-ci vient de Tralles ou bien d’Alabanda se jeter sur l’Esquilin et le Viminal où poussait l’osier, et bientôt se greffer sur nos grandes familles et les dominer. Comprenant au quart de tour, toupet éperdu, un discours toujours prêt, plus baratineur qu’Isée, devine qui c’est ! C’est qui tu veux, c’est l’homme-orchestre : grammairien, rhéteur, géomètre, peintre, masseur, voyant, acrobate, médecin, sorcier, il sait tout faire le petit Grécoulos crève-la-faim. Au ciel, tu le lui commandes, il y monte ! Finalement ce n’était ni un Maure ni un Sarmate ni un Thrace celui qui se mit des plumes au dos, c’était un natif d’Athènes ! Et moi je ne fuirais pas ces gens-là et leur pourpre ? Il signera avant moi, il se calera à table sur un meilleur coussin, un Syrien poussé à Rome par le vent avec une cargaison de prunes et de figues ? Alors au total ça vaut zéro que notre enfance ait bu la pluie du ciel aventin et ait été nourrie à l’olive sabine ? […] Non, nous ne sommes pas à égalité. Il gagne forcément celui qui est capable une fois pour toutes de composer jour et nuit son expression d’après la figure d’un autre, toujours prêt à crier bravo et à envoyer des baisers si "l’ami" a bien fait son rot, s’il a pissé droit, si le pot de chambre à bascule tout en or a claqué comme il faut. Et avec ça rien de sacré, rien à l’abri de sa queue, pas plus la maîtresse de maison que la fille vierge, le fiancé encore imberbe ou le fils toujours puceau. Faute de mieux c’est la grand-mère qui y passe ! […] Pas de place pour le Romain là où règne un Protogénès, un Diphilus ou un Hermarchus. C’est un vice de race : il ne partage jamais un "ami". Il le possède seul. Dès qu’il a craché dans une oreille influençable la plus impalpable goutte de son venin naturel et atavique, me voilà à la porte, c’est comme si mes longues années de service n’avaient jamais existé. Nulle part, on ne jette un client aussi facilement qu’ici. » [1].

            Et il y en a comme ça sur douze pages (322 vers) ! Juvénal stigmatise avec une virulence insoutenable l’hypocrisie de ces immigrés, de fieffés bonimenteurs capables de débiter n’importe quoi à n’importe qui ; l’inégalité de la société romaine, qui humilie en permanence les pauvres au profit d’une caste de privilégiés égoïstes ; la corruption généralisée, qui permet de bâtir de vastes fortunes de façon malhonnête ; la cherté de la vie dans la capitale, qui en éloigne la classe moyenne ; l’irresponsabilité des promoteurs immobiliers, qui laissent à l’abandon des bâtiments fragiles et insalubres, etc. On croirait lire un texte contemporain ! Il est patent qu’à plus de dix-neuf siècles d’intervalle, ce sont toujours les mêmes rengaines antimodernistes, les mêmes jérémiades contre le progrès, les mêmes pleurnicheries contre ceux qui réussissent, qui apportent du sang neuf, qui créent un monde nouveau. Juvénal fait partie de ces aigris qui n’ont pas su s’adapter au cours des choses et qui exhalent leur dépit en se réfugiant dans le mythe d’un passé idéalisé où tout était forcément plus heureux. Et comme d’habitude, le bouc-émissaire à leurs malheurs est tout trouvé : l’étranger, l’étranger forcément coupable de tous les maux, l’étranger forcément malhonnête, dégénéré, subversif. Que dirait-il aujourd’hui, ce triste taré, s’il contemplait la joyeuse Italie bigarrée qui émerge ! On peut en avoir une idée si on a le courage d’ouvrir (en se bouchant le nez) les torchons putrides de nos Jean Raspail et nos Renaud Camus, dont on voit qu’ils n’ont rien inventé. Gageons que notre monde connaîtra le même glorieux destin que le monde romain dans les siècles qui ont suivi celui de Juvénal. D’ailleurs nos chers musulmans sont en train de le transformer comme les chrétiens ont su transformer la romanité, exsangue, décatie, épuisée. En attendant, l’analogie entre l’infâme Juvénal et les salopards d’extrême-droite est flagrante : un jeune étudiant suisse, M. Louis Noël, a su établir un parallèle saisissant entre son discours fétide et celui de l’UDC, le parti des néo-nazis helvétiques. Son mémoire, présenté en 2010, est consultable sur le net [2]. Vivement que les cours de justice internationale viennent interdire ces groupuscules abjects, et souhaitons que Mme Kashetu Kyenge puisse purger l’Italie des remugles racistes qui la polluent depuis deux-mille ans.
 
            Je songe à Claudien (370-408), pseudo-poète décadent, dont l’œuvre sombra dans un oubli mérité en même temps que cet empire odieux qui trépassa comme il le devait, faute d’avoir su faire leur juste place aux migrants prétendus « barbares » qui venaient le régénérer en l’enrichissant de leurs différences. Dans sa Guerre contre Gildon, il dresse un tableau apocalyptique du Maghrèbe pendant la sécession de Gildon (ce prince maure et général romain se révolta en 397-398 contre Rome, l’empereur Honorius et le régent Stilicon. Bien qu'il fût soutenu par la cour de Constantinople (l'empereur Arcadius et le chambellan Eutrope), il fut vaincu par son propre frère Mascezel : trop souvent, hélas, les colonisés sont victimes de leurs propres querelles internes, qui profitent au conquérant. Il est vrai que, quelque vingt-cinq ans plutôt, Gildon avait lui-même vaincu, au service de Rome, son frère Firmus, auteur d’une première rébellion contre l’oppression impérialiste). Voici un extrait des hallucinations nauséabondes de Claudien. Il s’agit d’une prosopopée par laquelle l’Afrique allégorisée, s’adressant à Jupiter, gémit des outrages que lui inflige Gildon (l’artifice du procédé va de pair avec la fausseté du contenu) :

           « Il oblige les veuves à se mêler au cortège de ses serviteurs à la chevelure frisée et des jeunes gens à la voix mélodieuse, et à sourire, quand leurs maris viennent d’être égorgés. […] Mais ces outrages faits à la pudeur ne lui suffisent pas. Les femmes les plus nobles, quand il en est las, sont livrées aux Maures : au milieu de leur ville, on prend les mères carthaginoises, pour les marier de force à des barbares. Le tyran nous impose un Éthiopien pour gendre, un Nasamon pour époux : l’enfant, d’une autre couleur que sa mère, est l’effroi de son berceau. […] Il arrache les citoyens au foyer de leurs ancêtres, il chasse les paysans de leurs vieux domaines. Exilés et dispersés ! le retour leur est-il à jamais interdit, et ne pourrai-je rendre à leur patrie mes citoyens errants ? » [3].

           

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On ne peut lire sans dégoût un tel tissu de calomnies racistes et d’hostilité bornée au sain brassage des populations. Comment cet imbécile croit-il que les nations se renouvellent, sinon par le métissage culturel et ethnique, donc par des unions mixtes et des déménagements ? Le vers 193 est le plus atroce : « l’enfant, d’une autre couleur que sa mère, est l’effroi de son berceau », ce qu’on peut exprimer encore plus littéralement, pour coller à la concision du latin : le nourrisson d’une autre couleur épouvante son berceau (« Exterret cunabula discolor infans » : on pourrait traduire « discolor » par « hétérochrome », mais ce serait trop pédant). Voilà le préjugé raciste dans toute son abomination. Faut-il être perverti par des idéologies morbides pour ne pas se réjouir d’avoir un enfant d’une autre couleur que la sienne ! Qu’est-ce que Claudien, cette hyène fachiste, dirait s’il voyait l’Italie actuelle ? On n’ose pas l’imaginer. Heureusement la civilisation a fait des progrès, les mentalités se sont adaptées, et on ne peut plus, aujourd’hui, garder les idées périmées d’autrefois. Qui, aujourd’hui, ne se réjouirait pas d’avoir un métis pour enfant, un nègre pour gendre ou un arabe pour époux ? (et je ne parle pas seulement des femmes…).
 
            Je songe à Dante Alighieri (1265-1321), poète bien surfait qu’on ne devrait plus faire lire dans les classes que dans des éditions expurgées ad usum Delphini, tant il déploie dans ses œuvres les pires insanités homophobes, racistes, antisémites et islamophobes. Pour ce dernier point, mentionnons que Saladin, ce héros, Averroès et Avicenne, ces génies, sont placés en Enfer dans la Divine Comédie (chant IV), et surtout que Mahomet et son gendre Ali y sont atrocément châtiés dans la neuvième fosse du huitième cercle de l’Enfer :

            « Les uns montrant leurs membres transpercés,
D’autres, tronqués : rien ne pourrait atteindre
À la hideur de la neuvième fosse.
            Jamais tonneau fuyant par sa barre ou sa douve
Ne fut troué comme je vis une ombre,
Ouverte du menton jusqu’au trou qui pète.
            Les boyaux lui pendaient entre les jambes ;
On voyait les poumons, et le sac affreux
Qui change en merde ce que l’homme avale.
            Tandis que tout entier je m’attache à le voir,
Lui, m’avisant, s’ouvre des mains la poitrine
Et dit : "Regarde donc : je me déchire !
            Vois Mahomet comme il est mutilé !
Et Ali devant moi s’en va pleurant,
La face fendue de la houppe au menton.
            Et tous les autres que tu vois ici
Vécurent en semant scandale et schisme :
C’est pour cela qu’ils sont ainsi fendus.
            Un diable est là derrière qui nous schismatise
Cruellement au fil de son épée,
Puis nous remet chacun dans cette file,
            Quand nous avons bouclé le triste tour :
Car toutes nos blessures sont déjà refermées
Avant que nous repassions devant lui" ». [4]

            Texte horrible et infernal en effet, mais non comme Dante le croyait : par l’intolérance haineuse qu’il manifeste bien plutôt, et l’atteinte sacrilège qu’il porte à la sainte personne du Prophète. On comprend que l’association droidlomiste Gherush92 s’en soit scandalisée. Par la voix de sa présidente Valentina Sereni, elle a eu raison de braver les sarcasmes italianocentristes en réclamant que Dante soit exclu des programmes scolaires et universitaires, retiré des établissements d’enseignement secondaire, et dûment republié avec des avertissements explicatifs, comme Mein Kampf. Ces courageux militants de la tolérance, pour qui la viande cascher et hallal constitue un droit de l’homme, osent appuyer là où ça fait mal, en pointant la haine de l’autre qui constitue le fondement de la culture italienne :  « La poursuite d’enseignements de ce genre constitue une violation des droits de l’homme et met en évidence la nature raciste et antisémite de l’Italie, dont le christianisme constitue l’âme. Les persécutions anti-juives sont la conséquence de l’antisémitisme chrétien qui a ses fondements dans les Évangiles et dans les œuvres qui s’en inspirent, comme la Divine Comédie. […] Certainement, la Divine Comédie a inspiré les Protocoles des Sages de Sion, les lois raciales et la solution finale ». Oui, Dante et le Nouveau Testament sont à l’origine de la Choa, il faut avoir le courage de le dire ! L’Italie doit se regarder en face et cesser de s’exonérer lâchement de son écrasante responsabilité dans la genèse d’Auschwitz. Gherush92 ne manque pas d’idées judicieuses, qui mériteraient d’être reprises et amplifiées dans toute l’Europe : « L’antisémitisme, l’islamophobie, la haine anti-Roms, le racisme doivent être combattus en recherchant une alliance entre les victimes historiques du racisme, précisément sur des thèmes et des sujets qu’ils puissent partager, comme la diversité culturelle ». Une alliance entre les victimes historiques du racisme… voilà quelque chose à creuser ! Une coalition des Juifs, des Noirs, des Arabes, des Amérindiens, des Asiatiques, des Roms, tous ligués contre l’Occident blanc pour lui faire rendre gorge, pour lui arracher toutes ses griffes, pour le guérir à jamais de son venin de haine et d’intolérance, pour lui imposer définitivement cette diversité et ce bariolage qu’il refuse de toute son âme… Il faudra sans doute en venir là un jour, s’il refuse de se transformer de lui-même.
 
            Je songe à Cesare Lombroso (1835-1909), ce pseudo-savant aux thèses répugnantes, scientiste fou qui a passé sa vie à traquer le gène du crime, collectionneur et mesureur de crânes humains comme Vacher de Lapouge, obsédé d’atavisme et de dégénérescence sociale, propagandiste de l’eugénisme, parfait représentant de cette pseudo-science ultra-déterministe du XIXème siècle qui a inventé le délire raciologique et se trouve donc à l’origine directe des cauchemars génocidaires du XXème. Heureusement, il existe encore en ce monde des êtres dotés de mémoire, désireux que les infamies de nos ancêtres ne soient pas offertes à l’admiration des nouvelles générations, et qui, pour cette raison, mènent une action courageuse et inlassable en faveur d’une censure très vigilante du legs du passé, selon les dernières normes du moralement et politiquement correct. C’est ainsi qu’une campagne a été lancée en 2010 pour que la municipalité de Milan débaptise la via Cesare Lombroso, cet affront aux droits de l’homme : on lira ici le texte de leur accablant réquisitoire (en anglais).


            En France, une telle épuration a déjà été menée avec succès : ainsi, à Lyon, la faculté de médecine Alexis-Carrel (eugéniste crypto-nazi) a été rebaptisée R.T.H. Laennec en 1996. La plupart des rues portant le nom de ce sinistre individu ont aussi changé de nom ; par exemple à Saint-Brieuc, la rue Alexis Carrel est devenue rue Anne Frank : une petite juive néerlandaise, qui scribouillait ses fantasmes d’adolescente sur des cahiers d’écolier, à la place d’un prix Nobel français aux idées nauséabondes : voilà un exemple à généraliser ! Puissent toutes nos rues, portant le nom d’un auteur qui a écrit ne serait-ce qu’une phrase incorrecte, se voir vite attribuer, à la place, le nom d’un martyr du droidlomisme ou d’un représentant de nos chères minorités visibles !
 
            Je songe à Oriana Fallaci (1929-2006), cette pseudo-journaliste qui acheva sa triste carrière au service de l’impérialisme occidental en révélant son hideux visage raciste et islamophobe. Après le 11 septembre 2001, elle disjoncta complètement, à moins que ce ne fussent l’âge et bientôt la maladie qui l’eussent persuadée d’ôter le masque hypocrite qui lui avait acquis une réputation plus ou moins honorable. Elle publia deux pamphlets ignobles, La Rage et l’orgueil (Plon, 2002) et La Force de la raison (Rocher, 2004), qui furent poursuivis en justice dans plusieurs pays, tant ils exhalent les miasmes les plus putrides. Elle y étale en effet son aversion rabique de l’islam, dont elle prétend qu’il « sème la haine à la place de l'amour et l'esclavage à la place de la liberté » (alors que c’est évidemment tout l’inverse). Sous sa plume en délire, les injures les plus répugnantes se donnent libre cours : « Au lieu de contribuer au progrès de l’humanité, [les fils d'Allah] passent leur temps avec le derrière en l'air à prier cinq fois par jour » (agression vulgaire, d’autant plus monstrueuse que, comme on le sait, l’islam est une religion de paix et de lumières, qui ennoblit ses adeptes et améliore la civilisation, partout où la Providence la répand en lui ouvrant les cœurs). Forcément, Mme Fallaci assimile tout musulman à un fanatique prêt à tout faire sauter : « les mosquées grouillent jusqu'à la nausée de terroristes ou aspirants terroristes » (elle fait semblant d'ignorer que les attentats terroristes ne sont qu'une légitime réplique aux agressions incessantes dont les monstrueuses puissances coloniales et leur allié sioniste accablent les peuples arabes, sans parler du martyre permanent du peuple palestinien dont les enfants meurent chaque jour sous les balles de Tsahal quand ce n'est pas de faim, de soif ou de désespoir). Mais ce qui est encore plus atroce, c’est qu’elle ne se contente pas de critiquer une religion dont la grandeur passe au-dessus de son entendement borné : elle avoue sans vergogne la répugnance physique que lui inspirent les Arabes, nos indomptables frères orientaux. « Il y a quelque chose, dans les hommes arabes, qui dégoûte les femmes de bon goût », ose-t-elle écrire, toute honte bue, révélant par là, n’en doutons pas, sa frustration sexuelle de femme qui n’a jamais été épanouie par la sauvage virilité des fils du désert, laquelle a pourtant l’art de contenter, depuis des siècles, les ânes, les chèvres et les chameaux les plus insatiables. Conséquence inévitable : possédée par la fièvre obsidionale, elle voit l’Europe comme une citadelle assiégée, que dis-je, comme une contrée envahie, bientôt transformée en partie intégrante de l’oumma. Pour elle, les Arabes submergent l'Europe sous couvert de migrations pour propager l'islam, et comme ils « se multiplient comme des rats » (notez l’animalisation de l’étranger), il en résulte que « l'Europe est devenue chaque jour davantage une province de l'Islam, une colonie de l'Islam ». Même si elle était encore de ce monde, il serait sans doute vain de lui faire observer que non seulement une telle perspective est loin d’être à l’ordre du jour (puisque nos communautés étrangères s’intègrent harmonieusement dans notre société multiculturelle), mais que si elle devait advenir, elle ne pourrait être que hautement profitable à tout le monde, et d’abord à l’Europe : quel pays n’a-t-il pas été merveilleusement embelli, enrichi et bonifié, dès lors qu’il est devenu à majorité musulmane ? Les bénéfices culturels, spirituels, scientifiques, économiques, sociaux d'une telle évolution seraient tout simplement prodigieux. En outre, comme l’a dit un jour Jaques Chirac, « les racines de l’Europe sont autant musulmanes que chrétiennes » (Figaro, 29 octobre 2003) : dès lors, l’islamisation intégrale ne serait qu’un retour aux sources. Et puis, de toute façon, la vie, c’est le changement, n’est-ce pas ? Tout organisme qui n’évolue pas se sclérose et meurt. Cela fait vingt siècles que nous sommes chrétiens, il est temps de passer à autre chose.


            Le plus intéressant, dans le cas pathologique de Mme Fallaci, c’est qu’elle nous montre que cette prétendue hostilité intellectuelle à l’islam, que d’aucuns voudraient nous faire passer pour l’application d’un esprit critique hérité des Lumières, devant être protégé coûte que coûte par le droit de libre expression, – n’est en réalité que l’envers du racisme le plus abominable. Mme Fallaci, cette dégénérée, triste reflet d’une Italie d’hier qu’il faut faire disparaître à jamais, confond dans sa haine bestiale les Arabes et les musulmans. Étrangers à physionomie, couleur de peau, odeur différentes de la sienne, ou croyants professant une foi différente de la sienne : pour elle, c’est tout un, ce ne sont que deux incarnations d’un même Autre qu’elle refuse de côtoyer, qu’elle refuse de considérer comme un semblable, qu’elle refuse d’accueillir dans sa cité monocolore et consanguine. Ce rejet de l’étranger est la quintessence du racisme, et c’est ce comportement odieux qu’il convient de bannir et d'éliminer à jamais. Qu’est-ce que le projet ultime du droidlomisme, sinon l’édification d’un monde où tous les pays ayant été remplis d’étrangers, il n’y ait plus aucun étranger nulle part ? Une planète, une humanité, une nation, une culture, une langue, un drapeau : généraliser la différence jusqu’à ce qu’elle se confonde avec l’identité.
 
            Et je songe à bien d’autres encore, tant est longue la liste du déshonneur italien !... On le voit, toute la culture italienne, parce qu’elle est catholique, est foncièrement raciste, et ce n’est pas exagérer que de n’y voir qu’une énorme déclaration de guerre contre les non-catholiques, contre les non-Italiens, contre les non-mâles blancs hétérosexuels. Mme Cécile Kashetu Kyenge a un énorme travail devant elle, une montagne de préjugés à renverser, vingt siècles de culture à dissoudre. Heureusement, son combat va dans le sens de l’Histoire, car elle lutte pour le Vrai, le Bien et le Beau. Tous les hommes de bonne volonté sont avec elle, et seuls les sales fachos, proclamés ou honteux, peuvent la critiquer. Cette triste engeance n’est composée que d’imbéciles, de malades, d’aigris et de ratés. Comment peut-on ne pas avoir de la sympathie pour les nègres ? Comment peut-on ne pas avoir d’attirance pour l’étranger ? Comment peut-on ne pas trépigner d’enthousiasme devant cette Europe nouvelle, métissée, multicolore, multiculturelle qui naît sous nos yeux ? On se le demande…

Note:
 

[1] Vers 21-25 ; 29-40 ; 58-85 ; 104-113 ; 119-125. J’ai repris la traduction d’Oliviers Sers (Les Belles-Lettres, 2002, coll. classiques en poche n°61) en l’amendant très légèrement. Artorius et Catulus sont deux affranchis célèbres, c’est-à-dire des anciens esclaves émancipés, sans doute d’origine étrangère, qui ont pris le nom de leur maître et ont acquis une immense fortune dans des métiers vils, au début du premier siècle. On a compris que les Grecs dont se plaint Juvénal ne sont pas forcément de purs Hellènes de l’Attique ou du Péloponnèse : après quatre siècles d’hellénisation du bassin oriental de la Méditerranée, un bon nombre d’Orientaux pouvaient se faire passer pour des Grecs aux yeux des Romains (qui eux-mêmes n’étaient plus depuis longtemps de purs Latins du Latium). Tralles et Alabanda sont dailleurs des villes d’Asie mineure.

[2] Je suis ahuri par la qualité de ce travail scolaire, qui me paraît correspondre à un honorable mémoire de master français (soit bac+4). Or, si j’ai bien compris le système scolaire suisse, ce « travail de maturité », provenant du Gymnase Auguste Piccard de Lausanne, date de la dernière année de l’enseignement secondaire, soit l’équivalent de notre année de terminale, et même à cheval sur la 1ère et la Tle puisque réalisé entre février et novembre. L’auteur a donc 17-18 ans ! On trouvera sur cette page d’autres mémoires effectués par des condisciples de Louis Noël, la même année. Quiconque connaît les daubes lamentables qu’un groupe de lycéens d’ici peut produire, en guise de « T.P.E. », ne peut manquer d’être pris de vertige devant l’écart de niveau entre le système français et le système suisse. C’est comme si une équipe de troisième division se voyait brusquement confrontée à une équipe habituée aux huitièmes de finale de la Ligue des champions ! Ou bien ce Gymnase Auguste Piccard est un établissement d’élite, qui ne peut se comparer qu’aux meilleures classes des vingt meilleurs lycées français ? Si ce n'est qu'un établissement ordinaire, alors l'arriération mentale de la jeunesse française dépasse nos pires cauchemars…

[3] Vers 183-186 ; 188-193 ; 197-200. J’ai repris la traduction de Victor Crépin (Claudien, Œuvres complètes, Garnier, 1933, tome premier, page 195), en la corrigeant parfois avec l’aide de la traduction de la collection Nisard (Dubochet et Cie, 1837, rééd. Firmin-Didot, 1871) qu’on trouve notamment sur l’indispensable site de Philippe Remacle ou sur Gallica. Désiré Nisard avait paresseusement repris la traduction de l’abbé Guillaume-Jean-François Souquet de La Tour (1768-1850), futur curé de Saint-Thomas d’Aquin, qui date de 1798, et qui se soucie plus d’élégance que de fidélité. Celle de V. Crépin m’a paru à la fois plus précise et plus expressive, sauf pour le vers 193, qu’il traduit lourdement ainsi : « et les enfants qui naissent ainsi de parents différents de couleur apportent l’épouvante dans leurs berceaux ». — Les Nasamons étaient un peuple libyque nomade, vivant au sud de Syrte.

[4] Chant XXVIII, vers 19-42. J’ai repris la traduction de Marc Scialom (Pochothèque, 1996, pages 710-711), que j’ai corrigée avec l’aide de celle de Jacqueline Risset (Flammarion, 1985, pages 254-257).

jeudi, 21 novembre 2013

Le tireur fou est un Arabe d’extrême-gauche

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Terrible déception chez les politiciens et journalistes : le tireur fou est un Arabe d’extrême-gauche

L’algérien Abdelhakim Dekhar, le tireur présumé du quotidien Libération, a été placé en garde à vue mercredi soir, confondu par son ADN.

La police et les médias s’étaient donc un peu emballés en évoquant jusqu’à présent, et avec insistance, un « homme de type européen »…

C’était la même chose avec les meurtres de Mohamed Merah, dont l’extrême-droite avait même été imprudemment chargée…

Il faudra encore attendre pour avoir un Breivik français !

Sinon, on peut relever que cet Abdelhakim Dekhar, figure de l’extrême-gauche des années 90, a été impliqué dans l’affaire Rey-Maupin : une fusillade au cours de laquelle cinq personnes dont trois policiers ont été tuées en 1994. Bien que présenté comme le mentor du duo meurtrier d’alors, et ayant acheté le fusil à pompe utilisé pour les meurtres, il n’écopa que de… 4 ans de prison.

Elementos n°59 y 60: Juan Donoso Cortés

ELEMENTOS Nº 60. DONOSO CORTÉS: DECISIÓN, REACCIÓN Y CONTRARREVOLUCIÓN (Vol. II)

 




Sumario
 
El ideario político y la evolución ideológica de Donoso Cortés, por Luis Gonzalo Díez
 
Donoso Cortés, profeta y contrarrevolucionario, por Julius Evola
 
La transformación de Donoso Cortés, por Santiago Galindo Herrero
 
La fuerza de la reacción: Donoso Cortés y Maeztu, por Tatjana Gajic
 
La reacción contra la historia. Donoso Cortés y Carl Schmitt, por Pablo Jiménez
 
Balmes y Donoso Cortés ante la política española en el siglo XIX, por Joaquín Macías López
 
Entre restauración y cesarismo: la antiutopía de Donoso Cortés, por Rafael Campos García-Calderón
 
Don Juan Donoso Cortés y el mundo literario de su tiempo, por Manuel Casado Velarde
 
Entrevista a Arnaud Imatz sobre Donoso Cortés
 

ELEMENTOS Nº 59. DONOSO CORTÉS: DECISIÓN, REACCIÓN Y CONTRARREVOLUCIÓN (Vol. I)

 
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Sumario
Juan Donoso Cortés 1809-2009, por Pedro López Arriba
 
Donoso Cortes: hombre de estado, filósofo y teólogo, por Arnaud Imatz
 
La crítica al liberalismo: Carl Schmitt y Donoso Cortés, por Matías Sirczuk
 
Donoso Cortés: ¿pensador español o europeo? Actualidad y vigencia de su pensamiento, por Miguel Ayuso
 
El enviado del cielo: el pensamiento contrarrevolucionario de Donoso Cortés, por Belén Rosa de Gea
 
Providencialismo, decisionismo y pesimismo antropológico. Influencia de Joseph de Maistre en la teología política de Donoso Cortés, por Antonio Fornés Murciano
 
Tres encarnaciones de Donoso Cortés: constitucionalista-decisionista- providencialista, por Jacek Bartyzel
 
Juan Donoso Cortés: un doctrinario liberal, por Vincent J. McNamara
 
El hacha niveladora: Donoso Cortés y Vico, por José Villalobos
 
Donoso Cortés: la cuestión vital de España, por Consuelo Martínez-Sicluna
 
Donoso Cortes en su paralelo con Balmes y Pastor Díaz, por Santiago Galindo Herrero

Pietro Barcellona: il potere della parola e l'illusoria strategia dei diritti

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Pietro Barcellona: il potere della parola e l’illusoria strategia dei diritti

di Alessandro Lattarulo

Ex: http://www.ariannaeditrice.it

È arduo cercare di sintetizzare il pensiero di Pietro Barcellona, recentemente scomparso, anche semplicemente mossi dalla pretesa di riannodare i fili del ragionamento intessuto negli ultimi anni. Difficile perché nell’epoca degli specialismi, dei tecnicismi, l’opera dell’intellettuale siciliano si è distinta per una sempre più spiccata apertura verso la complessità del presente, al fine di abbracciarlo non più solamente mediante la chiave interpretativa giuridico-politica, aderente alla propria formazione accademica, ma con ripetute esplorazioni nella psicanalisi, nella teologia, nella filosofia. La contaminazione dei saperi, d’altronde, come ineludibile sforzo per chiunque non si accontenti delle decodificazioni gestite dai mass-media, è la frontiera estrema di resistenza al pensiero omologante che inaridisce le fonti della conoscenza e della riflessione dell’uomo sul suo essere in società.

Incanalata entro questa visione delle turbolenze che rendono questo torno di tempo sempre più etichettato come “di crisi”, la parola, sulla quale Barcellona è ritornato anche nella sua ultima monografia, Parolepotere (Castelvecchi, Roma, 2013), è la trincea dalla quale organizzare una resistenza contro l’onnipotenza della Tecnica – metafora ma anche dispositivo narcotizzante dei vincitori –, nella consapevolezza che dietro il lessico vi sia l’arcano del potere. Non solamente nella misura in cui la parola venga forgiata continuamente dai vincitori, per quanto temporanei, che si arrogano il diritto di riscrivere la storia, quanto e soprattutto affinché la pur necessaria riduzione della complessità non si trasformi in un’operazione volta a oggettivare il dato di realtà. Questa operazione, infatti, non soltanto rappresenta la meschina rimozione di tutte quelle forme di sapere che non abbaino raggiunto la lucidità concettuale del discorso dei vincitori, benché contengano depositi di sapienza che potrebbero essere d’ausilio a una rilettura multilaterale delle vicende umane, ma segnala anche una residua possibilità di ancoraggio a un protagonismo del soggetto contro la mistificazione, o forse ossessione, scientista dell’attribuzione al mondo di una modalità di funzionamento fondata su leggi oggettive e non, viceversa, su azioni consapevoli e intenzionali.

In questo cul de sac, le residue possibilità di trasformazione sociale sono affidate alla parola poetica, perché è il poeta che, come il folle nella declinazione erasmiana, destruttura il discorso e rimodula, a uso proprio e della comunità, il linguaggio attraverso cui provare a rappresentare il mondo. Il poeta, come scrive Barcellona, «inaugura sempre un nuovo uso delle parole, o addirittura crea vocaboli che innovano radicalmente l’ordine del discorso» (ibidem, p. 27). La parola poetica, insomma, anticipa i cambiamenti nelle prassi, non semplicemente in maniera oracolare, ma (ri)accompagnando l’uomo lungo il sentiero del dubbio dell’interrogazione esistenziale e di senso. La parola poetica, cioè, al di là del suo incasellamento in un’inclinazione più spiccatamente civile o intimistica, opera proprio per far capire quel quid al quale il discorso convenzionale, dialogico o narrativo, non giunge. In questo sforzo, di carattere prettamente soggettivo come in tutte le arti asemantiche, che, a differenza per esempio della musica, corrono il rischio di avere una “scadenza” per la fruizione più ravvicinata nel tempo, vi è chi ha interpretato uno degli snodi più rilevanti tra il Barcellona ateo e comunista e il Barcellona in dialogo con l’anima e con Dio degli ultimi anni. Con l’usuale, saccente, pretesa, di periodizzare la vita altrui, quasi che la stessa non costituisca comunque un unicum, benché arricchito da nuove ricalibrazioni del pensiero, dalla coltivazione di domande sempre più pressanti. Eppure in Barcellona immutata è rimasta la tensione (e il malessere per la calante aspirazione comune) alla rappresentazione di un universo simbolico soggettivo e collettivo, in grado di restituire “senso” a quest’era post-ideologica con una grande narrazione (cfr. L’oracolo di Delfi e l’isola della capre, Marietti, Genova-Milano, 2009).

Le grandi narrazioni, lungi dal costituire un’anticaglia cestinata dalla “fine della storia” teorizzata da Fukuyama, sono la palestra entro la quale esercitare il conflitto sociale e coltivare gli interrogativi. La palestra, cioè, nella quale ricercare una narrazione comune non già per ingabbiare e omologare ruoli, appiattire status, narcotizzare passioni, ma della quale ridisegnare continuamente il perimetro mediante la forza antagonista della parola, per dare vita a sempre nuove catene significanti. Appunto per non macerare nell’ovvio, nel dominio dell’oggettività, ma per riscoprire la dimensione misterica dell’esistente. In fondo, anche il formidabile strumento della parola non è onnipotente, ma nasce all’interno di uno spazio che i greci ritennero di definire “anima”.

L’indagine sull’anima ha avuto, nell’ultimo quindicennio della produzione barcelloniana – fatta anche di poesia e di pittura –, appunto lo scopo di restituire alla parola la funzione simbolica di relazione emotiva con la “cosa”, liberandola dalla gabbia d’acciaio in cui la stessa, trasformata in strumento di ordinamento del reale, ha finito per chiudere il mondo dell’accadere, deformando il “dire” da creazione/scoperta di figure e forme in un pre-dire non autenticamente creativo ma adattivo alla sfera del fare così come organizzata dalle logiche della produzione e riproduzione seriale tipiche dell’economia capitalistica (cfr. La parola perduta, Dedalo, Bari, 2007).

Il punto è che, dinanzi alla potenza ineffabile della Tecnica postulata da Severino, che sembra delineare un orizzonte in cui il ribaltamento della datità si configura come difficilmente scardinabile anche con gli esperimenti di mobilitazione collettiva pienamente sbocciati nel Novecento, come i partiti, i sindacati, ecc., diventa cardinale immaginare e sperimentare un lessico mentale che viaggi su frequenze differenti da quelle del lessico del mondo. Questa, come già accennato, è una delle residue possibilità di resistenza alla costruzione di paradigmi interpretativi della realtà schiacciati sull’accondiscendenza ossequiosa a una presentificazione assoluta che non soltanto cancella ogni labile legame con la memoria e la sua rielaborazione, ma occupa, con brutale violenza, anche l’orizzonte, per definire il futuro a propria immagine.

Il paradigma del post-umano utilizzato da Barcellona quale cartina di tornasole della tragedia nichilistica dell’Occidente trova proprio nella fine della parola, nella sua riduzione a segno, secondo quanto codificato dalla Scienza e dalla Tecnica, il prosciugamento nefasto della percezione del tempo che ci fonda come Uomini.

Privati della parola o, peggio, contratto il virus del letteralismo, che riduce le parole alla loro lettera, rendendole incapaci di veicolare l’enigma che interroga, che trattiene nello spazio ermeneutico, che coinvolge nella dimensione semantica, diviene quasi inevitabile lo scivolamento nel fondamentalismo. Se infatti la lettera esaurisce il significato della parola, riducendola a segno, la verità rimane interamente dentro la lettera. Non può che essere solamente in essa. Ragion per cui, chi possiede la lettera possiede la verità. La grande presunzione degli uomini è il possesso esclusivo della Verità. Ma la verità, che sta solamente nello spirito e non nella lettera della parola, non può in alcun modo essere posseduta. Tutt’al più è la verità che ci possiede, debellando le nostre resistenze, il salutare e continuo interrogarsi. Il letteralismo è dunque fondamentalista perché pensa che sia stata pronunciata l’ultima parola, mentre persino nella profezia l’ultima parola non è mai detta (cfr. Il suicidio dell’Europa, Dedalo, Bari, 2005). La storia, concepita come unità dell’essere e del non essere delle cose, sta al fondamento della cultura greco-cristiana. Ma è proprio questo fondamento a imporre la distruzione di tutti gli dei immutabili che questa cultura ha costruito e quindi ogni pretesa di ritrovare una bussola di riferimento per la propria anima in un’autenticità costruita attraverso una declinazione del trascendente eccessivamente schiacciata sulla religione. Ovviamente, ciò non impone di condividere che l’uomo greco abbia introdotto una deviazione nel corso naturale degli eventi, a seguito della quale si è prodotta una contrapposizione tra Io e Mondo, fra rappresentazione e realtà, “duplicando” l’esperienza fra “mondo della coscienza” e “mondo dell’esperienza”. Ma non soltanto perché l’accadere sia qualcosa che sfugge alla nostra pretesa di controllo, quanto perché questa tensione, lacerante, pone la vita che si sa, che si interroga sul perché, come un mistero che sfugge alle derive scientiste o alle più tradizionali riduzioni a meccanismi auto-riflessivi. La vita è altro. È oltre. È oltre quella bio-politica «divenuta effettivamente la forma della prevalente rappresentazione del rapporto tra l’io, il potere e la singolarizzazione, [che] funziona sia sul versante del soggettivismo ermeneutico sia su quello dello scientismo neo-naturalista come ragione sufficiente di ogni prospettazione teorica» (Diritto senza società, Dedalo, Bari, 2003, p. 125).

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In Gesù di Nazareth che, dodicenne, discute con i Dottori della Legge denudandone le pretese di verità nascoste dietro il comodo rifugio del letteralismo, vi è insomma una dimensione paradigmatica di riscoperta della temporalità come dimensione necessaria all’umano per destituire di pretesa di validità eterna l’idea che l’origine, di qualsiasi natura, sia anche il compimento, una rivelazione apocalittica che ha già proiettato la proprio potenza nel tempo, fino a decadere. Questa prospettiva è ferale, perché abolendo lo scarto tra un “prima” e un “dopo”, elabora una narrazione post-umana, senza decorso, senza soggetto, in cui, mancando lo spazio tra il tempo del prima e il tempo del poi, tutto è già consumato e non c’è più niente che resta fuori (Il furto dell’anima, con T. Garufi, Dedalo, Bari, 2008). Ma il Dio di Barcellona, che richiama l‘uomo al dovere di interrogarsi sul mistero, è un’interrogazione quotidiana, anche se ha, quasi luteranamente, una componente di predestinazione, di pre-scelta ultra-razionale. Ma si rivela sicuramente una strategia per l’anima al fine di sfuggire all’assordante assedio del Nulla (L’ineludibile questione di Dio, con F. Ventorino, Marietti, Genova-Milano, 2009, p. 94).

In fondo l’avvicinamento al sacro, se non mosso da ragioni esclusivamente strumentali, da una morbosa curiosità di natura para-scientifica, proprio per la distinzione che istituisce con il profano, implica «la costituzione di una soggettività consapevole della distinzione tra necessità e libertà», che si istituisce in uno “spazio esterno”, che rinvia a premesse metafisiche (Elogio del discorso inutile, Dedalo, Bari, 2010, p. 58). Queste non rappresentano la banale e regressiva negazione del metodo scientifico-deduttivo, quanto piuttosto, nella ricerca dell’arché (l’origine) che precede l’esistenza umana, di quelle premesse che attengono alla sfera creativo-decisionale degli esseri umani. E la sfera creativa transita non solamente attraverso l’istituzione (o, spesso, irreggimentazione) in meccanismi sociali attinti da un passato mitizzato, ma dalla mai conclusa ricerca dell’inconscio. L’inconscio, del resto, è un principio sovversivo, non si lascia afferrare, benché, come teorizzato dallo psocanalista lacaniano Massimo Recalcati, particolarmente apprezzato da Barcellona, è la sua estinzione nella civiltà dominata dal discorso del capitalista a provocare un disagio incommensurabile, figurativamente evocato, riprendendo una nota espressione heideggeriana, come tempo in cui “il deserto cresce”. Il nostro tempo, ha infatti scritto Recalcati, è drammaticamente antagonista dell’esperienza del soggetto dell’inconscio freudiano perché questa è esperienza dell’incommensurabile, del desiderio come differenza, mentre ciò che oggi sembra dominare il grande Altro del campo sociale è l’impero del numero, della cifra quantitativa. È, detto altrimenti, il tempo del trionfo iperpositivista dell’oggettività (dalla cui evocazione siamo partiti), che tende a considerare l’inconscio non come parte di noi, ma quale residuo di un arcaismo superstizioso e irrazionale. È un tempo, il nostro, in cui il pensiero “lungo” come elemento di incontro con il caos, con l’imprevisto, ha ceduto alla maniacalizzazione dell’esperienza, ossia della sua agitazione perpetua, della sua intossicazione per eccesso di stimolazioni, che rende impraticabile il concetto di esperienza, dissolvendola nella tendenza compulsiva all’“agire” (M. Recalcati, L’uomo senza inconscio, Raffaello Cortina, Milano, 2010, p. 7).

A un agire serializzato che Barcellona, analizzando la crisi in corso, ha interpretato come soppressione del Super-Io sociale di freudiana memoria e con la sua sostituzione da parte della figura di un “Padre ipnotico”, che produce, come proiezione delle pulsioni, folle passivizzate e gregarie, che si illudono di rivestire un protagonismo sociale inedito semplicemente lasciandosi fascinare dalle degenerazioni giustizialiste che soddisfano il bisogno sadico-persecutorio di uccidere il capro espiatorio, ovviamente riproducendolo ossessivamente e individuandolo in singoli o in tipologie collettive (si pensi agli immigrati) (P. Barcellona, Passaggio d’epoca, Marietti, Genova-Milano, 2011, p. 14).

In una sorta di nuova “guerra a bassa intensità” combattuta da tutti contro tutti, il Barcellona giurista e filosofo del diritto si è cimentato a viso aperto contro la strategia dei diritti quale panacea di ogni male. Si è violentemente scagliato contro l’irenismo di certo neo-giusnaturalismo ma anche di certo neo-costituzionalismo, sia reattivamente alle dinamiche sociali concretamente dispiegatesi negli ultimi decenni, sia per più profonde ragioni teoretiche.

L’impatto della strategia dei diritti, sempre più individuali, sulla cultura diffusa, ha infatti spostato l’attenzione pubblica dai problemi collettivi, che riguardano il potere e le sue radici, la democrazia, alle vicende dei singoli, attribuendo, di pari passo alla calante capacità delle agenzie di socializzazione politica di fungere da mediatrici tra la base e i vertici delle istituzioni, ai giudici il ruolo di custodi delle aspettative di giustizia. Queste, in sostanza, come peraltro mirabilmente ricostruito da Alessandro Pizzorno (Il potere dei giudici, Laterza, Roma-Bari, 1998), hanno finito con il far cortocircuitare il ricorso ai Tribunali come extrema ratio, diventando invece strategia politica in prima battuta. Ma la politica, come noto sin dalla definizione aristotelica di uomo come “animale politico”, assume pienezza di significato nella relazionalità, non nell’individualità di un rapporto costruito, pur in punta di diritto, con il Terzo (il Giudice) senza coinvolgere gli altri cittadini. Beninteso, si tratta di una conquista, anche politica (ma proprio perché è stata collettiva), frutto dell’evoluzione del rapporto tra cittadino e regnanti all’interno di regimi che, in tante parti del pianeta, hanno perso la chiave della perpetuazione dei propri privilegi per via esclusivamente dinastica. E, beninteso, il ricorso a una corte costituisce pur sempre un presidio in difesa del più debole qualora il potere si regga su basi apertamente o nascostamente dispotico-repressive. La questione vera, allora, non risiede nel soffocamento delle istanze di giustizia in nome di abborracciati riferimenti al primato della politica, peraltro largamente revocato in dubbio dalle capacità egemoniche esercitate dalla finanza. Il nodo cruciale, sul quale Barcellona si sofferma, è invece la natura positiva (posita, cioè posta artificialmente, creata, sottinteso: dall’uomo) del diritto non per una questione di posizionamento scolastico tra differenti correnti, quanto al fine di ricordare che tutti i diritti, anche quelli “giustamente” diventati inviolabili, abbiano una natura umana, una radice conflittuale e che quindi, vadano preservati politicamente, oltre che auto-legittimati a posteriori da altro diritto o dalla produzione giurisprudenziale.

In questo senso, per esempio, alla dissennata teoria sistemica di Luhmann, che certifica la morte del soggetto e l’esaltazione dell’individuo, oltre ad assecondare la frammentazione del pensiero e della conoscenza individuando veri e propri compartimenti quasi stagni dell’agire, Barcellona recupera dalla nota teoria dell’agire comunicativo di Habermas la speranza di reagire al processo di desostanzializzazione e di rimettere in campo il tema della trascendenza e dell’ontologia, anche se l’obiettivo del filosofo tedesco fallisce egualmente nella misura in cui, mediante la parola, il linguaggio si accontenti (o forse dovremmo scrivere pretenda) di fondare una teoria consensuale della verità, in questo modo limitandosi a legittimare discorsivamente le norme, dando vita a un esito la cui validità euristica appare debolmente inserita nel quadro di una ricerca cooperativa della verità, ma poco disposta, in quest’ottimismo della volontà che anima l’epigono della “Scuola di Francoforte”, a cimentarsi con la tragedia, il conflitto, la guerra (Il declino dello Stato, Dedalo, 1998, p. 224).

Accettando che il Diritto, come Soggetto ordinante, istituisca la Società, Oggetto ordinato, e renda gli uomini esseri sociali o quanto meno ne favorisca la socialità, resta comunque inevasa la domanda sul “che cosa”, “da che cosa”, si origini il Diritto. La Modernità tutta è cioè attraversata dal dualismo fra diritto e società, fra la pretesa di auto-fondazione del diritto moderno e la sua assenza di fondamento, risolte, non con troppa originalità rispetto ai secoli passati, da Carl Schmitt definendo sovrano, e quindi tutore-facitore del diritto, colui che riseca a imporsi nello stato di eccezione, a emergere dal caos per dare a quest’ultimo forma/ordine hobbesiani, definendo il campo in maniera polemica tra amico e nemico. A questa visione implicitamente gladiatoria del nesso tra diritto e politica la scienza giuridica ha sostituito i concetti giuridici, che testimoniano il passaggio dall’astrazione all’astrattezza, con ciò, tuttavia, giungendo ad approdi di eccessiva decontestualizzazione dei concetti stessi, ovvero slegando tali concetti dal contesto vitale nel quale sono stati istituiti, al fine di renderli astorici, espressivi non di un processo (di per sé mutevole) ma di una sorta di ragione universale cui la storia stessa deve essere riportata. Ma dietro l’angolo vi sono gli eccessi del modello liberale, che identifica la democrazia con una serie di diritti soggettivi (a partire da quello di proprietà) e con le tecniche di selezione dei governanti. Con limiti prettamente imposti dalla natura linguistica-temporale del vincolo sociale, della costituzione storico-sociale degli individui umani. Ma l’alto livello di astrazione cui si è giunti rischia, dinanzi alle crisi, dinanzi allo scoramento per l’emersione delle crepe di una democrazia costituzionale incompiuta, come nel caso dell’Italia, di ribaltarsi nella più poderosa arma contro la formalizzazione di diritti e, quale passo a ciò aderente, verso la revoca degli stessi. Prima di ogni modello normativo, invece, vi sono (dovrebbero esservi) le prassi, le pratiche umane che strutturano i campi del sapere rispetto alle strategie di potere di ciascun gruppo sociale dominato da quell’individualismo senza soggettività che riporta, senza requie, il detentore dei diritti nei ranghi dei ruoli formalizzati secondo logiche del possesso, la cui radice costituisce una illusoria autonomia dell’individuo. Illusoria verso il raggiungimento di una pienezza in quanto uomo, e illusoria, sotto il profilo sociale, perché garantita, nell’ordine economico dominante, solamente dall’eguaglianza dinanzi al diritto, piuttosto che da un’azione per dare all’eguaglianza anche un tratto sostanziale. Possibile, del resto, solamente attivandosi collettivamente.

 


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