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mardi, 28 avril 2015

Course à la numérisation totale, course au contrôle total

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Course à la numérisation totale, course au contrôle total

par Jean Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Une campagne d'information certainement bien intentionnée se développe actuellement en France, notamment dans les milieux de l'internet, pour dénoncer les difficultés d'application, voire les risques pour les libertés publiques, pouvant découler de la loi sur le Renseignement actuellement en préparation. On lira par exemple sur ce sujet un article que vient de publier le site Android (cf ci-dessous) .

Or Marc Goodman, dans le livre Future Crimes que nous avons présenté ici, explique avec de très bons arguments que le processus de numérisation globale dans lequel nous sommes engagés, à un niveau d'ailleurs mondial, se traduira par le fait que les moyens dont disposeront les criminels seront toujours plus efficaces que ceux des services de police, tant pour mettre au point de nouvelles techniques que pour désamorcer les techniques officielles de prévention et de répression. Il ne sera même plus nécessaire pour ces criminels de faire appel à des techniciens spécialisés. Les outils seront à leur disposition sur étagère s'ils disposent d'un peu d'argent. Ce point de vue n'est pas seul en son genre. Il est partagé par de nombreux auteurs.

Ces outils seront mis au point non seulement par les grands opérateurs ou par les laboratoires spécialisés, mais par de simples start-up(s) high-tech. Celles-ci inventent sans arrêt de technologies de plus en plus efficaces, non seulement au service d'utilisations légitimes, mais aussi au service de ceux voulant échapper à la loi (cf-ci dessous l'article de Numerama). Il en résulte une marche de plus en plus accélérée vers une société non seulement numérisée mais robotisée, avec des robots autonomes de plus en plus autonomes et donc de moins en moins contrôlables. Ainsi s'intensifiera la course à l'armement déjà engagée entre les criminels de droit commun, d'un côté, les services officiels de justice et de police de l'autre.

Faudrait-il dans ces conditions que les Etats renoncent à des lois telles qu'en France celle sur le renseignement, au prétexte qu'elles seraient inefficaces ou dangereuses? Ceci paraît difficile à justifier. Ne pas prendre de tels textes ne ferait qu'encourager le nombre des inventeurs et utilisateur de technologies susceptibles d'utilisations criminelles ou terroristes. Il convient pas contre de s'assurer, dans la limite du possible, que ces textes sont pris en toute connaissance de cause par les législateurs, et qu'ils sont appliqués par des services administratifs placés sous un minimum de contrôle.

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Dans le domaine des armes dites de poing, on retrouve le même problème. Celles-ci se perfectionnent (kalachnikov par ex.) et se commercialisent de plus en plus. L'ancienne loi qui demande aux armuriers d'enquêter sur l'honorabilité de leurs clients est devenue tout à fait  insuffisante. Il faudra donc des lois autorisant des démarches beaucoup plus intrusives. Mais celles-ci  à leur tour encourageront de plus en plus de trafics d'armes, et la mise au point d'armes dissimulées ou sophistiquées sous l'apparence d'innocents outils, telle une perceuse électrique. Faudrait-il pour autant renoncer à légiférer? Certainement pas. On constate aux Etats-Unis les dégâts majeurs résultant du 2e Amendement constitutionnel autorisant le port d'armes par les particuliers.

Pour prendre une autre comparaison, dans un domaine très différent, selon les océanographes, le niveau des mers pourrait monter de 1 à plusieurs mètres d'ici la fin du siècle. Le phénomène sera irréversible. Les digues et autres protections seront de plus en plus débordées. Faut-il cependant aujourd'hui renoncer à les fortifier, même si ceci oblige souvent à empiéter sur les propriétés privées de bord de mer ? Certainement pas. La Hollande connaît depuis longtemps déjà ce problème. 

Références

* Site Androïd . Loi sur le Renseignement : ce qu'il faut en retenir et pourquoi elle est dangereuse : http://www.frandroid.com/0-android/justice/280804_loi-renseignement-quil-faut-retenir-dangereuse

* Revue Numérama. Imsi catchers http://www.numerama.com/magazine/32763-detecter-les-imsi-catchers-sur-votre-telephone-android.html

* Marc Goodman, Future Crimes http://www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=1739&r_id=

Rappelons par ailleurs que Alain Cardon, dans ses ouvrages référencés sur le site Automates Intelligents, a depuis longtemps abordé le problème du contrôle total.

Jean Paul Baquiast

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The Curse Of Colonel Gadhafi

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The Curse Of Colonel Gadhafi

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Ex: http://www.lewrockwell.com

When they destabilized Libya and overthrew strongman Muammar Gadhafi in 2011 the U.S. and its Canadian and European allies unleashed a series of events that accounts for the steady flood into Europe of migrants from North Africa. There are, purportedly, “up to 1 million” poor, uneducated, possibly illiterate, predominantly male, and by necessity violence-prone individuals, poised to board rickety freighters in the Libyan ports of Tripoli and Zuwarah, and make the perilous journey across the Mediterranean, to southern Italy. The 900 migrants who perished off the coast of Libya when their vessel capsized embarked in Zuwara.

Zuwara has always been “famous for people smuggling,” notes Richard Spencer, Middle East editor of The Telegraph. “The modern story of Zuwara and its trade in people,” says Spencer, whose newspaper has documented the genesis of the exodus well before the U.S. press awoke to it, “was a key part of the late Col. Muammar Gadhafi’s relationship with the European Union.”

The “indigenous, pre-Arab inhabitants of North Africa,” Berbers, as they are known in the West, have long since had a hand in human trafficking. As part of an agreement he made with Silvio Berlusconi’s government, “Col. Gaddafi had agreed to crack down on the trade in people.” For prior to the dissolution of Libya at the behest of Barack Obama’s Amazon women warriors—Hillary Clinton, Susan Rice and Samantha Power—Libya had a navy. Under the same accord with the Berlusconi government (and for a pretty penny), Gadhafi’s admiralty stemmed the tide of migrants into Europe.

Here’s an interesting aside: Because he cracked down on their customary trade, the Zuwarans of Libya rose up against Gadhafi; the reason for this faction’s uprising, in 2011, was not the hunger for democracy, as John McCain and his BFF Lindsey Graham would have it.

Back in 2007, Labor Prime Minister Tony Blair also shook on an accord with Gadhafi. Diplomacy averse neoconservatives—they think diplomacy should be practiced only with allies—condemned the agreement. The “Deal in the Desert,” as it came to be known derisively, was about bringing Libya in from the cold and into the 21st century. In return, and among other obligations, Gadhafi agreed to curtail people smuggling.

Ever ask yourself why so many northern and sub-Saharan Africans flocked to Libya? As bad as it was before the West targeted it for “reform”—and thus paved the way for the daily privations of the Islamic State—Libya was still one of the mercantile meccas in this blighted and benighted region.

As dumb as “W” was in unseating Iraq’s dictator, Saddam Hussein, he acted wisely with Gadhafi. Both George Bush and Bill Clinton, before him, saw to it that, in exchange for a diplomatic relationship with the U.S., Gadhafi abandoned terrorism and weapons of mass destruction.

Africa has always provided what the cognoscenti term “push factors” for migration: “Poverty, political instability and civil war … are such powerful factors,” laments Flavio Di Giacomo, a spokesman for the International Organization of Migration in Italy. More recently, the Middle East has been the source of the flight. The chaos and carnage in Iraq is ongoing—has been since the American invasion of 2003. Of late, the civil war in Syria, in which the U.S. has sought to topple another strongman who held it all together, has displaced 4 million people. Jordan, Lebanon and Turkey have absorbed hundreds of thousands of these refugees, as they should. But there are at least 500,000 more war-worn Syrians ready to be put to sea.

Programmed from on high, Europeans, like Americans, are bound by the suicide pact of political correctness to open their borders to the huddled mass of Third World people, no matter the consequences to their societies. Gadhafi was without such compunction. In 2010, he openly vowed to “turn Europe black,” unless the neutered Europeans rewarded him handsomely for doing the work they refused to do: patrol and protect their coastline.

“Tomorrow Europe might no longer be European, and even black,” roared Gadhafi, “as there are millions who want to come in. We don’t know if Europe will remain an advanced and united continent, or if it will be destroyed, as happened with the barbarian invasions.”

Presidential candidate Hillary Clinton cackled barbarically when she learned of the demise of Col. Gadhafi, but the colonel is having the last laugh.

PROCHE ET MOYEN-ORIENT. Incohérences occidentales…

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PROCHE ET MOYEN-ORIENT: Incohérences occidentales…

Richard Labévière
Journaliste, Rédacteur en chef  du magazine en ligne : prochetmoyen-orient.ch

Barack Obama vient de renouer avec deux des ennemis historiques de l’Amérique : Cuba et l’Iran. Pour le premier, son inscription sur la liste des Etats soutenant le terrorisme prêtait plutôt à sourire. Assurément, Cuba ne représentait plus une menace stratégique pour les Etats-Unis depuis la fin des années 80. Néanmoins, les administrations américaines successives entretenaient pieusement ce vestige de la Guerre froide en raison du poids électoral - non négligeable - des Cubains de Miami. Et si un accord intermédiaire vient d’être signé avec l’Iran, nous sommes loin d’une normalisation stabilisée. Annoncée pour la fin juin - et même si elle se concrétise -, celle-ci ne traitera pas pour autant l’épicentre de l’arc de crises proche et moyen-oriental, à savoir le conflit israélo-palestinien. Par conséquent, les postures de la Maison blanche suffisent-elles à produire une politique étrangère ?

A tout le moins, peut-on parler d’une doctrine Obama ? « Nous faisons des ouvertures, mais nous préservons toutes nos capacités », répondait dernièrement le président des Etats-Unis. Merci Monsieur de la Palice… on ne saurait mieux dire. Pour l’éditorialiste du Wall Street Journal Daniel Henninger, la doctrine Obama, « c’est parler doucement et porter un grand bâton sans la moindre intention de l’utiliser ». Mais encore ?

Depuis son fameux discours du Caire sur l’Islam[1] - destiné à tourner la page des attentats du 11 septembre 2001 et à améliorer les relations américaines avec les musulmans -, on ne peut pas dire que les résultats soient vraiment au rendez-vous. Benyamin Netanyahou est toujours au pouvoir. Il continue résolument à violer l’ensemble des résolutions des Nations unies sans être sanctionné en raison, notamment de la protection inconditionnelle de Washington. Il persiste à occuper militairement les territoires palestiniens, à construire des colonies illégales, à refuser l’idée même d’un Etat palestinien… en faisant un bras d’honneur à l’ensemble de la « communauté internationale »… Brillant !

Mais c’est au sujet de la crise yéménite que Barack Obama est le plus surprenant. Après avoir renoncé à une nouvelle guerre contre la Syrie, en signifiant, plus ou moins clairement, que les Etats-Unis ne devaient plus engager d’opérations militaires lourdes aux Proche et Moyen-Orient, le voilà cautionnant une armada saoudienne qui bombarde le pays de l’Arabie heureuse au petit bonheur la chance… Cette opération est d’autant plus absurde que ses conséquences - désastreuses pour la population civile -, favorisent in fine Al-Qaïda dans la péninsule arabique et d’autres factions salafo-jihadistes fortement implantées dans le sud du pays…

Dans ce contexte d’initiatives contradictoires et d’absence certaine de leadership au Moyen-Orient, la dernière avancée américaine la plus intéressante concerne, certainement la guerre civile syrienne : après la déclaration salutaire de l’envoyé spécial des Nations unies Staffa de Mistura - estimant que Bachar al-Assad fait partie de la solution ! -, la Maison Blanche s’est ralliée à ce constat réaliste pour enfin reconnaître qu’il faudrait reparler - tôt ou tard -, avec les autorités syriennes légales. Si, en juillet 2011, Barack Obama faisait chorus avec Messieurs Sarkozy et Cameron pour dire « Bachar dégage ! », il admet aujourd’hui que les choses ne sont pas si simples. La contagion régionale de la crise syro-irakienne nécessite une réelle prise en compte de la légitimité du gouvernement de Damas, tant pour la sauvegarde de l’intégrité territoriale du pays, que pour la protection des minorités alaouites, chrétiennes, kurdes et druzes… parties intégrantes d’un Etat-nation qui, justement, n’a pas envie de connaître le sort désastreux de l’Irak post-intervention anglo-américaine.

Malheureusement, son homologue français - obsédé à l’idée de remplacer l’Oncle Sam en Arabie saoudite -, n’est pas sur la même longueur d’onde. Dans le même temps, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius reconnaît armer la rébellion syrienne qui égorge les Chrétiens alors que son ambassadeur auprès des Nations unies à New York pousse un projet de résolution afin de protéger ces mêmes Chrétiens ! Comprenne qui pourra…

L’écrivain diplomate Jean-Christophe Rufin disait dernièrement : « à partir du moment où l’on a mis des humanitaires au ministère des Affaires étrangères et où l’on a fixé la morale comme critère unique de la diplomatie, on est entré dans une série d’actions profondément déstabilisatrices. C’est une pensée très américaine de chercher ainsi à catégoriser les gens entre gentils et méchants, c’est une vision morale du monde. Nous, dans notre tradition européenne, on analyse les forces, on prend en compte l’histoire, la géographie et les peuples. Kadhafi est un méchant, donc on l’enlève. Mais après, il se passe quoi ? Il est temps que les politiques et les diplomates respectent de nouveaux critères, plus réalistes, et non plus la seule morale humanitaire ». Bravo l’artiste !    

Richard Labévière, 24 avril 2015

[1] Prononcé le 4 juin 2009 à l’université du Caire.

Sur sa responsabilité dans la destruction de la Libye, BHL persiste et signe

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Sur sa responsabilité dans la destruction de la Libye, BHL persiste et signe

Quatre ans après avoir milité pour une intervention militaire en Libye et l’élimination de Kadhafi, Bernard-Henri Lévy, croit toujours que sa solution était la bonne, l’unique possible. Face au constat du chaos, de la guerre civile, de la montée de l’islamisme, et du drame des migrants, tout juste concède-t-il que la Libye n’est pas aussi belle qu’on pouvait l’escompter. BHL ou l’art du truisme.

Bernard Henri Lévy n’est jamais aussi sûr de lui que quand l’évidence de ses errements saute aux yeux. Invité sur France-Inter le philosophe interventionniste qui plaidait jusqu’à l’Elysée pour une intervention en Libye visant à terrasser Kadhafi a la conscience très tranquille.

Confronté à la question des milliers de migrants qui partent des côtes libyennes fuyant ou profitant du chaos libyen, BHL qui se pavanait autrefois aux côtés de Sarkozy annonçant au peuple libyen sa libération et son bonheur à venir, ne se sent aucune responsabilité. Bien au contraire, maîtrisant comme personne l’art du slalom, BHL contourne l’obstacle « ceux qui pourraient peut-être se sentir une certaine responsabilité sont ceux qui ont laissé faire la guerre en Syrie. S’il y a un problème c’est en Erythrée, c’est en Syrie. La Libye, n’est qu’un thermomètre, un passage. La source de cette abomination qu’est cette hécatombe en mer, cette transformation de  la méditerranée en cimetière. Mais la source  c’est la non-intervention en Syrie, le collapse en Somalie et c’est la dictature en Erythrée ».

Accordons à BHL que tout n’a pas commencé avec lui même si ce fut l’impression laissée à l’époque par le « Serment de Tobrouk », un documentaire à sa gloire de grand libérateur de Tripoli tissant sa propre légende.

Quatre ans plus tard, BHL prend quelques distances mais y croit toujours : « La Libye n’est pas aussi belle qu’on pouvait l’escompter car l’histoire ne se fait pas en un jour. Il faut un peu de temps. Je continue à dire que la dictature de Kadhafi était l’une des pires du siècle passé, l’une des plus cruelles, l’une des plus atroces, l’une des plus arbitraires. Et les fruits de la liberté sont amers.  Il vaut mieux ça que cette espèce de chape de plomb qui pesait sur les libyens ». 

La Libye avait évidemment beaucoup de défauts au temps de Kadhafi mais elle exerçait un contrôle sur ses frontières, les islamistes n’y avaient pas « table ouverte » et  par le clientélisme et la violence, Kadhafi parvenait à « tenir » les tribus. C’est notamment le constat cruel mais pragmatique que faisait Jean-PIerre Chevènement dès 2014. Depuis, on dira avec la même prudence de Sioux que le philosophe que la Libye est peut-être encore un peu moins belle…

Régis Soubrouillard | 22 Avril 2015

Journaliste à Marianne, plus particulièrement chargé des questions internationales

Source: http://www.marianne.net/bhl-libye-n-est-pas-belle-qu-on-pouvait-escompter-100232956.html

lundi, 27 avril 2015

TTIP. Le corporate power transnational à l'assaut de ce qui reste du pouvoir des Etats

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TTIP. Le corporate power transnational à l'assaut de ce qui reste du pouvoir des Etats

par Jean Paul Baquiast
Ex: http://www.europesolidaire.eu
 
Nous avions signalé il y a quelques jours, sous le titre de présentation « Les véritables maîtres du monde » une étude de chercheurs suisses publiée en 2011 et dont nous avons seulement pris connaissance récemment. Il s'agit de « The Network of global corporate control ». Or on retrouve aujourd'hui ce corporate power directement à l'oeuvre pour faire aboutir les projets de TTIP
 
Nous avions signalé il y a quelques jours, sous le titre de « Les véritables maîtres du monde » une étude de chercheurs suisses publiée en 2011 et dont nous avons seulement pris connaissance récemment. Il s'agit de « The Network of global corporate control » http://arxiv.org/PS_cache/arxiv/pdf/1107/1107.5728v2.pdf. L'étude analyse dans le détail ce que les auteurs présentent comme un superorganisme organisé en filet qui étrangle le monde afin de se l'approprier. Ce superorganisme est constitué du réseau des grandes entrepris transnationales. Bien que nulle autorité n'en assure en apparence la direction, il prend toujours en temps opportun les bonnes décisions permettant d'augmenter en permanence son influence.

Evoquer un superorganisme peut surprendre. Mais ceci n'étonnera pas ceux qui étudient le fonctionnement des superorganismes, qu'ils soient constitués d'humains ou d'autres espèces vivantes. Constamment un tel organisme s'adapte aux modifications de l'environnement et tente de prendre les bonnes décisions lui permettant d'y survivre. Certains n'y réussissent pas et disparaissent. D'autres y réussissent et s'étendent tout en se renforçant.

Dans le cas des entreprises transnationales, on ne prétendra pas qu'elles n'aient pas à leur tête des chefs capables de prendre les décisions nécessaires, non seulement à la survie de l'entreprise individuelle, mais aussi au développement du système global. Néanmoins, l'expérience montre que ces chefs, quelles que soient leurs compétences, n'ont pas suffisamment de clairvoyance et de pouvoir pour analyser et maîtriser l'ensemble des facteurs nécessaires au développement de ce système. Un mécanisme encore mal analysé, dit parfois pensée de groupe ou comportement de groupe, s'établit entre eux du fait de leurs interactions. En conséquence de ce mécanisme, l'organisme tout entier, qu'il convient alors de qualifier de superorganisme, prend collectivement les décisions les plus aptes à son développement. Mais ce mécanisme est aveugle à tout ce qui n'est pas l'intérêt immédiat du superorganisme.

Stop_TTIP.jpgLe « corporate power » des entreprises transnationales, par la voix de ses représentations, affirmera à l'unisson qu'il prend les bonnes décisions, tant pour ces entreprises que pour l'humanité toute entière. Mais il suffit d'un minimum de regard critique pour constater que si, dans le court terme, certaines de ces décisions sont favorables au développement, non seulement de ces entreprises, mais de l'humanité, ce n'est pas le cas globalement. Un accord général s'est désormais établi, tout au moins entre les scientifiques, pour montrer que ces décisions conduisent à des catastrophes, en matière de réchauffement climatique, de disparition des écosystèmes et même de l'humanité en général, désormais menacée de surpeuplement, d'inégalités dans le développement et autres maux qui pourraient se révéler mortels. Même en ce qui concerne les réseaux numériques, si souvent vantés, on peut constater qu'ils encouragent autant le développement de nouvelles criminalités que celui de la culture.

Le seul remède à ces maux, aussi insuffisant et politisé qu'il soit, tient à la mise en place de réglementations et de services publics sous le contrôle des Etats nationaux, organisés pour faire entendre les exigences de l'intérêt général à long terme, plutôt que le seul profit financier et économique à court terme, moteur principal du corporate power. Or ce sont les survivances de telles réglementations et services publics que désormais ce pouvoir veut faire disparaître. Il s'agit, concernant l'Europe, des négociations sur le Transatlantic Trade and Investment Partnership (TTIP) que Washington, relayé par la Commission européenne, veut désormais faire aboutir au plus vite.

Le TTIP


Ces négociations, pour le peu que l'on en connait, visent explicitement à faire disparaitre le peu de barrières que les Etats nationaux et leurs administrations mettaient aux abus du corporate power transnational. Inévitablement, cette disparition conduira à terme aux grandes catastrophes évoquées ci-dessus, face auxquelles le corporate power, uniquement préoccupé de son profit à court terme sera incapable de faire face.

Or beaucoup de personnes s'étonnent de voir, malgré les résistances croissantes, que la marche vers le TTIP et vers son homologue pour l'Asie, l'accord de Partenariat transpacifique, continue à se dérouler inexorablement. Bientôt ces Traités seront signés et leurs effets commenceront à se faire sentir. Le corporate power en sortira renforcé, les intérêts du reste de l'humanité et du monde en général seront de plus en plus mis en danger.

Mais cet étonnement des observateurs naïfs vis-à-vis de cette marche inexorable tient au fait qu'ils n'ont pas encore pris conscience du poids aujourd'hui dominant de ce corporate power, bien décrit par l'étude précitée des chercheurs suisses. Ceux-ci ne connaissaient pas encore sans doute les projets concernant de tels traités, mais ils les auraient sûrement pris en exemple de ce qu'ils ont nommé un réseau d'appropriation du monde par les entreprises multinationales. Certaines de ces entreprises feront valoir qu'à travers ces traités, elles visent le plus grand bien de l'humanité. Mais les chercheurs suisses, ou ceux qui s'inspirent de leurs travaux, pourraient aisément montrer que le superorganisme du corporate power transnational marche aveuglément, au delà de la domination du monde, à la destruction de celui-ci. Mais alors il ne restera plus d'Etats nationaux, de services publics et de réglementations susceptibles de s'y opposer.

Annexe

Pour faire le point sur les perspectives à ce jour des négociations sur le TTIP, nous reprenons ici les principaux éléments d'un article de Paul De Clerck, Friends of the Earth Europe, Lora Verheecke, Corporate Europe Observatory et Max Bank, LobbyControl, « How TTIP could create a red tape labyrinth » https://euobserver.com/opinion/128350

Cet article est traduit, adapté et commenté sur le site DeDefensa, auquel le lecteur pourra se référer http://www.dedefensa.org/article-le_ttip_ou_le_suicide-_-la-kafka_20_04_2015.html

 

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How TTIP could create a red tape labyrinth

Après deux ans de négociations entre l'UE et les USA sur le TTIP,  vous vous attendriez à être bien avertis de toutes les dispositions controversées que contient le projet. Il n'en est rien, car le pire est encore à venir.

Alors que les négociateurs se retrouvent à New York ce lundi 20 avril pour de nouvelles conversations, une nouvelle version “fuitée” d'une proposition de la Commission Européenne pour un chapitre connu sous le nom de “Coopération de Régulation” (disons CR, pour la facilité du propos de cette adaptation, – NDLR) montre que l'accord devrait mettre en place des barrières quasiment infranchissables sur la voie de toutes les législations des pays et institutions concernés. Les corps législatifs de la Commission européenne et du gouvernement US, aussi bien que des 28 États-membres et des 50 États de l'Union, pourraient tous devenir l'objet d'entraves et d'obstacles bureaucratiques sans limites.

Stop_TTIPnnnn.jpgL'objectif de la CR est d'aligner les lois présentes et à venir de l'UE et des USA pour “réduire les charges inutiles, les duplications et les divergences des régulations et règles affectant le commerce et les investissements”. Si des efforts pour une telle CR paraissent logiques et justifiées à première vue, une lecture plus attentive des propositions conduisent à s'alarmer considérablement des procédures et de leurs conséquences.

Pour parvenir à l'harmonisation désirée, la Commission propose de créer un organisme de CR, composé de fonctionnaires civils des deux côtés, qui auraient pour tâche d'apprécier dans quelle mesure les actes législatifs aussi bien de l'UE que des USA sont compatibles entre eux et avec les impératifs du commerce et des investissements. S'ils ne le sont pas, cet organisme aurait le pouvoir d'établir des barrières supplémentaires sur la voie des lois incriminées en proposant des mesures pour renforcer l'harmonisation ou réduire l'impact et les coûts sur les entreprises, – que les gouvernements seraient obligés de prendre en considération. Il pourrait, par exemple, proposer que des législations jointes USA-UE ou même internationales aient la prééminence.

Toutes ces mesures doivent avoir comme résultat inévitable d'affaiblir, de ralentir, voire de complétement stopper les processus de législation et les lois que produit ce processus. Pire encore, ces recommandations pourraient être faites à n'importe quel moment du processus législatif, donnant par conséquent l'opportunité constante d'affaiblir et de repousser le processus conduisant à l'adoption des lois, y compris à un moment où ces lois sont en train d'être examinées par les élus du peuple dans tel ou tel pays.

La CR demande aux législateurs de suivre des procédures qui conduiraient fort probablement à plusieurs années de retard pour les lois envisagées, et obligeraient les législateurs à accorder la plus sérieuse attention à toutes les contestations soulevées, jusqu'aux plus dérisoires et aux plus intrusives. Cela obligerait à créer une énorme bureaucratie de fonctionnaires civils, qui aurait pour tâche d'évaluer chaque loi nationale et chaque loi de l'UE pour voir dans quelle mesure elle s'accorderait aux lois similaires aux USA, et vice-versa. Ce processus conduirait à la production de nouvelles vagues de paperasseries bureaucratiques pour les gouvernements, et à de nouvelles dépenses pour les contribuables.

Tout cela aurait également un fort effet dissuasif auprès des législateurs de l'UE et des États-membres, de seulement tenter d'introduire de nouvelles lois pour protéger les intérêts du public. La conséquence la plus importante de la CR conduirait à un effet préventif négatif considérable. Si les législateurs savent qu'à chaque étape du processus menant à une loi leur travail peut être mis en question et examiné, ils seront beaucoup moins enclins à suivre dès le départ des références de nouveauté et des standards de grande qualité.

Les propositions actuelles de l'UE offrent au corporate power des opportunités particulièrement prometteuses d'affaiblir et de retarder les législations qu'il considère comme “anti-commerciales”, c'est-à-dire tout ce qui peut conduire à des coûts supplémentaires pour leurs compagnies. La proposition prescrit que l'UE doit inclure dans chacun des processus de régulation une consultation des actionnaires et qu'elle doit tenir compte des avis qui seront donnés. Cela donne aux groupes ainsi concernés des moyens très puissants de faire barrage à tout nouveau standard qui pourrait conduire à des coûts plus élevés.

Enfin, last but not least, la CR telle qu'elle est proposée pour le TTIP conduira à une érosion significative du processus démocratique de l'UE et des États-membres en permettant à un pays étranger d'examiner attentivement les propositions législatives et faire pression pour leur adoption avant même que les institutions démocratiques représentatives, tels que le Parlement Européen, les parlement nationaux et les États-membres, aient la possibilité de seulement les apprécier.

Tout cela donne d'énormes pouvoirs à des petits groupes d'individus qui ne sont comptables en aucune façon devant l'intérêt public européen, d'accorder la priorité aux préoccupations du commerce et de l'investissement par rapport à tout autre intérêt. La Coopération de Régulation est un système qui introduit volontairement des obstacles et des barrières pour la mise en place d'une véritable régulation. Cela devrait conduire sans aucun doute à des négociations sans fin, sans résultats, entre législateurs pour l'harmonisation de leurs lois. Ce labyrinthe de paperasserie pourrait créer effectivement un blocage complet de tout nouveau standard européen pour les domaines environnemental, social et de la santé au sein de l'Union Européenne.

Paul De Clerck, Lora Verheecke, Max Bank

Jean Paul Baquiast

Extremism of the Wolfowitz Doctrine Governs U.S. Foreign Policy

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Extremism of the Wolfowitz Doctrine Governs U.S. Foreign Policy

Of the various possible explanations of U.S. foreign policy, the most powerful hypothesis is that the Wolfowitz Doctrine in its original undiluted form is the guiding light of U.S. policy. No other competing explanations can rationalize as well as it can the wide range and locations of U.S. government actions, their shifts, their indifference to human life, and their apparent contradictions.

The single most important feature of this doctrine is that it casts the U.S. in a worldwide activist role whose aim is “to deter or defeat attack from whatever source”. And it proposes to accomplish this by precluding “any hostile power from dominating a region critical to our interests…”

This doctrine is conditioned by two world wars and a cold war. It says “never again”. It looks for a worldwide peace and order made in Washington and backed up by American power. It says that no powerful aggressor or potential aggressor like Germany, Japan or the Soviet Union shall be allowed by the U.S. again to rise and threaten world war or even the world order.

It is one thing to propose utopian goals. It is quite another thing to devise a means for accomplishing them. Attempting a pax Americana in practice is turning into endless warfare without reducing threats. The U.S. government itself has become the largest threat to world peace and regional stability. The U.S. government is producing countervailing forces and weakening America. If no Germany or Japan has arisen again, at least yet, it is not because the U.S. government’s policies have prevented such an occurrence. It is simply because the world’s consciousness has moved on from the ashes of two world wars and the dark tensions of a cold war.

The Wolfowitz Doctrine is extreme. It assumes that the U.S. government has the will, the insight, the wisdom, the moral fiber and the capabilities of recognizing and dealing with threats. It assumes that those on the receiving end of American restrictions, bombs, sanctions, deals, payoffs, loans, wars, institutions and ideas will either accept them or be made to accept them. It assumes away the interests of other nations that diverge from those of the U.S. It assumes that the U.S. government is right for these tasks and can do them right, this despite the fact that the U.S. military has shown itself unable to deal with insurgencies, to mention just one irksome limitation of American power. It’s extreme in its worldwide scope. It turns out that there is no region that cannot be defined as critical to U.S. interests. It also turns out that there is no threat that is to small to be defined as a threat that could grow into a larger threat. Under the Wolfowitz Doctrine, the U.S. looks for enemies, even when they are not either visible or being gestated.

The Wolfowitz Doctrine is activist. It gives the foreign policy establishment in and out of government an open-ended assignment. State and Defense revel in it. It gives the think tanks, the defense establishment, the defense companies, the mercenaries and the intelligence bureaus open-ended possibilities for mischief.

The worst thing about the Wolfowitz Doctrine is that it sounds good. It sounds like a good thing. It sounds like a good thing to do. Presidents and cabinet officers can sign on to it and feel as if they are doing good and right things. How can it not be good to remove “bad guys” who are threats? How can it not be good to defend some foreign nation’s borders from rebels or insurgents? The Vietnam War shows that it can be very bad to attempt to hold a border. Iraq shows that it can be very bad to remove a bad guy and destroy a government. Many, many bad things can happen as a result of attempting to do what seem to be good things to those attempting to implement the Wolfowitz Doctrine.

wolfowitz_card.jpgIn practice, as operations in the Middle East show, nothing is as simple as the Wolfowitz Doctrine makes it sound. What’s on paper or in some dreamer’s or planner’s head is not what happens in reality.

The Wolfowitz Doctrine is what has guided U.S. action everywhere, even in the War on Terror. All it took was for Washington to think of terrorism as a massive threat, and 9/11 saw to that. Then it became a simple if crude and unthinking application of the Doctrine to attack Afghanistan and then Iraq. Sanctions on Iran and undermining Iraq easily fell within its scope. So did Libya. Bombing Yugoslavia clearly could be rationalized by this Doctrine. Europe, in this thinking, must somehow be kept pure and free from battles and internal dissensions and struggles, even if it takes a war or two to stop such battles. On paper, there can be no struggles any longer because they are threats to “stability”. The planners become blind to the fact that attempts to enforce stability strictly produce pressures that build up, long-lived insurgencies and new instabilities and grievances.

The motive behind the Wolfowitz Doctrine is pure and noble: peace. The problem is that peace isn’t produced by a superpower enforcing it. The Doctrine lacks a foundation in reality. What happens is that impure motives invariably mix with the pure motive. Americans in government like to win. They like to be number 1. They look upon those nations who are less materially wealthy as inferior. Americans in government are impatient, arrogant and crude in their dealings with others. They are prone to make threats and employ sanctions. They think in military terms. Many impurities come to be mixed with the idea of a noble selfless superpower enforcing peace that the Wolfowitz Doctrine presumes.

The U.S. claims defense of the world order is its motive, but how can that be separated from what has to appear as an attempt to dominate? The Wolfowitz Doctrine requires dominance for its implementation. This is an internal contradiction that cannot be erased. A world policemen cannot operate without being a dominant force.

Other explanations of U.S. behavior don’t measure up as well, and I am not alone in having tried them on for size at one time or another. The other explanations include pathological leaders, evil leaders, ignorant leaders, an ignorant public, imperialism, defending the dollar, pro-Zionism and pro-Israel, and controlling oil supply. Each of these may play some role from time to time. Some of them are mixed in with applying the Wolfowitz Doctrine. Some of them are implausible, not being able to explain the full range of events.

The Wolfowitz Doctrine seems like common sense, which is why it finds support among Americans and American leaders. Yet hidden within its counsels are grave defects, and these are being exposed as the Doctrine is implemented. Activism or interventionism, if you will, is a keystone to the Wolfowitz Doctrine. Look what it has gotten us. This is because the Doctrine makes idealistic and heroic assumptions that fly in the face of realities of how the world works. This Doctrine makes mountains out of molehills. It has done this with terrorism, blowing it way, way out of proportion. This produced more terrorists or Muslim jihadists. It has done this with foreign strongmen and dictators, making them out to be huge and enormous threats that we and their peoples could not handle without war. Nonsense! Removing them has resulted in massive instability. The Wolfowitz Doctrine has made a big deal out of protecting oil supplies and allying with Saudi Arabia. This completely blew up the problem of oil security way out of proportion. The U.S. produced 6 billion barrels of oil in World War 2 without a hitch. It currently sits on 30 billion barrels of reserves, excluding the government’s cache. There is no conceivable major threat to U.S. security on the scope of a world war coming from anywhere on the entire planet. There is no reason on earth why the U.S. has to be frightened of oil supplies having to travel in narrow waters near Iran and Saudi Arabia. These government-held ideas are wild exaggerations, approaching paranoia. They show only that the government is incapable of implementing the Wolfowitz Doctrine without severe prejudice or going off the deep end.

Many aspects of U.S. foreign policy look mad and irrational. This is because they are attempting to take the Wolfowitz Doctrine to extremes under which it falls apart. It is one thing to face up to a clear and present danger or an enemy whose intentions endanger our security. It is very different to attempt to create a world in which no such dangers ever can arise because the U.S. is going to stamp them out when they are no more than glints in a potential enemy’s eyes or when they involve arbitrary assessments of some revolution somewhere, some hostilities somewhere, some terrorist act somewhere, some dictator somewhere, some massacre somewhere, some infringement of gay or women’s rights somewhere, some religious fanaticism somewhere, some emission of carbon somewhere, some nasty language somewhere or some border infringement somewhere. And all of this falls or can fall under the blanket of the Wolfowitz Doctrine.

Good riddance to the Wolfowitz Doctrine.

Email Michael S. Rozeff

Les USA jonglent entre chaos et coordination pour contenir la Chine

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Les USA jonglent entre chaos et coordination pour contenir la Chine

Par Andrew Korybko

Ex: http://www.cercledesvolontaires.fr

Ce n’est aujourd’hui plus un secret que les USA sont résolus à contenir la Chine, tout en évitant soigneusement de s’engager dans une confrontation directe avec elle. En lieu et place, les USA entretiennent une double politique de création de chaos aux franges de l’ouest et du sud-ouest de la Chine tout en coordonnant une alliance d’endiguement le long du sud-est et du nord-est de sa périphérie. L’Asie Centrale, le nord-est de l’Inde et le Myanmar en représentent les composantes chaotiques, tandis que les « porte-avions insubmersibles » du Japon et des Philippines en sont les composantes coordonnées.

De cette façon les USA encerclent littéralement le pays avec des situations et des états hostiles (avec l’exception évidente étant la frontière russe), espérant que ceci puisse désorienter les décideurs politiques chinois et par voie de conséquence paver la route de l’infiltration interne à travers la déstabilisation externe. Au milieu de tous ces complots la Chine ne reste pas inactive ou passive, puisqu’elle a trois stratégies spécifiques à l’esprit pour briser la Coalition d’Endiguement Chinois (CEC) et contrer le pivot des USA vers l’Asie.

Cultiver le chaos

La stratégie de la CEC à l’ouest et au sud-ouest est de créer une ‘frange régionale’ déstabilisée à même d’infecter les provinces périphériques vulnérables de la Chine par son chaos contagieux. Cette section examine comment la grande stratégie US en Asie Centrale et dans l’ouest de l’Asie du Sud-Est est conçue précisément à cette fin, alors qu’une publication précédente de l’auteur avait déjà exploré les perspectives d’une réaction en chaîne de Révolutions Colorées émanant depuis Hong-Kong.

Turkménistan : l’état ‘ermite’ d’Asie Centrale est identifié comme le pays étant le plus vulnérable à une offensive transnationale des Talibans, dans un avenir indéfini. Si ceci devait se produire et que le pays n’était pas suffisamment prêt à se défendre, alors les conséquences désastreuses s’étendraient immédiatement à la Russie, à l’Iran et à la Chine, tel qu’il a été expliqué dans un article antérieur de l’auteur. En ce qui concerne cette dernière, ceci implique une déstabilisation massive des importations régionales chinoises de gaz naturel de la part de son plus grand fournisseur actuel, ce qui aurait évidemment des répercussions négatives au Xinjiang, ultime cible des politiques de chaos US en Asie Centrale en rapport avec la République Populaire. Plus les importations énergétiques chinoises continentales sont menacées et périlleuses, plus le pays doit s’appuyer sur leur réception par voie maritime ce qui, au regard de la supériorité navale US les place directement sous le contrôle de Washington dans l’éventualité d’une crise.

Kirghizistan : la menace stratégique émanant du Kirghizistan est plus tangible que celle trouvant son origine au Turkménistan, en ce que la république montagneuse borde directement le Xinjiang. À l’examen de la stratégie destructrice des USA en Asie Centrale, il devient évident qu’ils ont un intérêt à provoquer la chute du gouvernement kirghize par le biais d’une autre Révolution Colorée afin, entre autres choses, de créer un havre terroriste ouïghour pouvant enflammer l’insurrection ethnico-religieuse dirigée depuis l’extérieur contre Beijing. Du point de vue de la politique étrangère US, donc, une crise au Kirghizistan est un levier géopolitique qui peut être actionné pour activer davantage d’instabilité au Xinjiang, avec l’objectif d’attirer potentiellement l’Armée de Libération du Peuple dans un bourbier. Dans le schéma général des choses, les deux républiques d’Asie Centrale, le Turkménistan et le Kirghizistan, sont essentiellement des armes anti-Chinois attendant d’être (dé)construites par les USA pour être utilisées contre la province stratégique du Xinjiang, avec l’Ouzbékistan jouant aussi un rôle similaire s’il devait imploser (ou y être incité par les USA).

Inde du nord-est : dans ce recoin de l’Inde, qui peut être culturellement considéré comme la frange du nord-est de l’Asie du Sud-Est, la foule de tensions ethniques et d’insurrections émergentes qui ont lieu pourraient faire le bond d’une crise domestique, à une crise d’ampleur internationale. L’auteur avait précédemment évalué que l’une des répercussions de la violence de l’année dernière inspirée par Bodo avait été de déstabiliser la proposition de couloir commercial Bangladesh-Chine-Inde-Myanmar (BCIM), affectant négativement les projets de Beijing pour une ‘Route de la Soie du Golfe du Bengale’. Toutefois, l’internationalisation de la situation pourrait voir les guerres ethniques encourager des acteurs militants non-étatiques au Myanmar, avec comme objectif final qu’ils en viennent à déstabiliser la province du Yunnan, la région chinoise ayant la plus grande diversité culturelle et ayant été comparée à ‘un microcosme parfait‘ du pays entier. Bien que pour le moment aucune preuve n’a été avancée pouvant suggérer que les USA aient joué le moindre rôle dans l’instigation des dernières violences dans la province de l’Assam, cela n’implique pas qu’ils ne puissent pas le faire à l’avenir, surtout maintenant que les dés de la tension ethnique ont été jetés. Cette Épée de Damoclès est perpétuellement suspendue au-dessus de la tête des décideurs politiques indiens, car ils comprennent qu’elle peut être utilisée contre eux au cas où ils résistaient à la pression de Washington de se soumettre davantage à la Coalition d’Endiguement Chinois (CEC).

Myanmar : la plus grande menace conventionnelle envers la Chine le long de sa bordure méridionale (hors une Inde hostile) repose dans le débordement des guerres ethniques depuis le Myanmar vers l’intérieur du Yunnan. Actuellement, ceci se produit déjà puisque les récentes violences à Kokang (État de Shan) ont forcé des milliers de personnes hors de leurs foyers vers la Chine en tant que réfugiés, où il est rapporté qu’ils sont vus comme étant un ‘poids’ pour les autorités. Assez clairement, la Chine comprend les vulnérabilités du Yunnan face à une déstabilisation externe du même type qu’au Xinjiang, quoique manifestée autrement, d’où sa sensibilité à ce qui pourrait être un nouvel embrasement de la guerre civile au Myanmar. Après tout, l’explosion de violence inattendue a une fois de plus retardé la conclusion des pourparlers de paix longtemps attendus du pays, dont la finalisation avait été antérieurement prévue.

thediplomat_2014-04-30_14-13-00-386x288.jpgCependant, désormais d’autres groupes ethniques ont été encouragés par les affrontements, ils envoient leurs propres combattants et mercenaires à Kokang, qui est en outre d’ores et déjà sous régime de loi martiale. Il semble dorénavant que le fragile processus de paix national soit au bord de l’effondrement total, et que les combats puissent se répandre à d’autres régions si leurs milices respectives choisissent de profiter de toute déconvenue perçue du gouvernement à Kokang pour lancer leurs propres offensives. Tout ceci mènerait à la détérioration de la sécurité du Yunnan et à l’influx de milliers de réfugiés supplémentaires, certains pouvant même être affiliés à des militants voulant provoquer leurs propres soulèvements à l’intérieur de la Chine. C’est ce facteur qui effraie le plus Beijing, nommément, que les jungles du Yunnan puissent un jour devenir le foyer de combattants similaires à ceux du Xinjiang, désireux de livrer une autre portion du pays au chaos.

Schémas chaotiques: ce qui est cohérent dans tout ce chaos, c’est qu’il suit une espèce d’ordre en termes de stratégie US. Les pays étudiés longent les franges de l’ouest et du sud-ouest de la Chine, qui sont déjà mûres pour des provocations ethniques. De plus, deux des états bordant les provinces ciblées, le Kirghizistan pour le Xinjiang et le Myanmar pour le Yunnan, sont intrinsèquement instables pour des raisons qui leur sont propres, faisant d’eux des ‘bombes à retardement actives’ pouvant être incitées à exploser sur le seuil de la Chine par les USA. En ce qui concerne le Turkménistan, l’Ouzbékistan et le nord-est de l’Inde, leurs déstabilisations sont des détonateurs pour les deux ‘bombes’ principales, le Kirghizistan et le Myanmar, bien que le dysfonctionnement de n’importe laquelle des régions susmentionnées affaiblisse la Chine en lui-même. En bref, ce vecteur de la grande stratégie US est orienté vers la destruction d’états-clés de la périphérie de la Chine afin d’éroder la force du gouvernement central le long de ses propres régions périphériques, dont deux (le Xinjiang et le Yunnan) sont vulnérables face à une déstabilisation dirigée de l’extérieur et visant l’agitation ethnique.

Coordonner l’endiguement

De l’autre côté de la Chine, les USA façonnent une Coalition d’Endiguement Chinois (CEC) pour confronter Beijing et la provoquer à une intervention de type ‘Brzezinski à l’envers‘ dans la Mer de Chine du Sud (si elle n’est pas déjà entraînée au Myanmar). Le Japon et les Philippines sont les pièces centrales de cette stratégie, et il est envisagé que la Corée du Sud et le Vietnam y jouent également des rôles essentiels. Examinons les plans de Washington pour chaque pays présenté, tout en étudiant comment ils s’imbriquent tous ensemble dans le schéma plus vaste :

Les ‘porte-avions insubmersibles’

Japon : la remilitarisation du Japon sous le Premier Ministre Shinzo Abe a irrité à la fois la Chine et la Corée du Sud, qui se souviennent encore vivement des cicatrices de la Seconde Guerre Mondiale. Beijing est particulièrement troublée par la ‘réinterprétation‘ de la constitution pacifiste du Japon, où il a été décidé que ses ‘forces d’auto-défense’ pouvaient assister des alliés en guerre à l’étranger, des analystes ayant notoirement souligné que cela faisait certainement allusion à son allié de défense mutuelle, les USA. Quoiqu’il en soit, cela ne se limite pas qu’à une simple coopération avec les USA et peut également venir en appui à des armées régionales; c’est ici que les Philippines entrent en scène.

Les Philippines : comme avec le Japon, les USA conservent un engagement de défense mutuelle avec les Philippines qui a encore été renforcé par la signature d’un accord supplémentaire de 10 ans l’été dernier. Les Philippines ont élevé leurs relations avec le Japon en partenariat stratégique en 2011, ce qui fait de Tokyo le seul hormis Washington à bénéficier de ce privilège auprès de Manille, qui vient aussi d’en conclure un avec le Vietnam. Ceci est extrêmement important car il en découle que les Philippines se transforment en nœud central reliant les trois principaux partenaires de la CEC, et que tout déclenchement d’hostilités entre elles et la Chine y attirerait probablement ses trois autres partenaires, jusqu’à un certain point (ce qui est étudié plus loin).

Soutien secondaire

Vietnam : cet état d’Asie du Sud-Est est historiquement engagé dans une rivalité avec la Chine, rivalité la plus récemment exprimée au travers des émeutes anti-chinoises de 2014 et de l’antérieure Guerre Sino-Vietnamienne de 1979. Bien qu’il ne soit pas annoncé que Hanoï entre dans une relation formelle de défense avec Washington semblable à celles de Tokyo et de Manille, les liens entre les deux se sont progressivement réchauffés au fil des années, les USA allégeant un embargo de ventes d’armes au Vietnam en fin d’année dernière pour annoncer il y a une semaine qu’ils allaient leur fournir 6 patrouilleurs. La coopération militaire et la coordination stratégique sont appelées à s’intensifier dans les années à venir, tandis que les USA embarquent le Vietnam à bord de la CEC comme membre de soutien, bien qu’il ne soit pas clair si cela s’amplifie davantage en plein jour ou s’active plutôt dans l’ombre, ou encore en reste à son niveau actuel.

Considérant que le pays partage une réelle frontière terrestre avec la Chine et que la puissance militaire chinoise est plus forte sur terre que sur mer, il est présentement improbable qu’Hanoï entre en confrontation directe avec elle (à moins qu’elle ne soit garantie de réitérer ses fortunes de la guerre de 1979). Ce qui est cependant plus probable est qu’elle assume le rôle d’un double ‘meneur depuis l’arrière‘, partenaire avec les Philippines dans l’endiguement de l’activité navale de la Chine dans la Mer de Chine du Sud, pouvant éventuellement venir à leur secours dans l’éventualité d’un conflit formel. Travaillant indirectement à travers les Philippines via son nouveau partenariat stratégique avec le Vietnam, Washington et Hanoï pourraient occulter leurs liens militaires de plus en plus importants et ainsi éviter une indignation domestique concernant leur alliance militaire de facto. Non seulement cela, mais le Vietnam peut également conserver une mesure de possibilité de dénégation dans sa relation avec la CEC, bien que cela ne puisse peut-être pas rester crédible longtemps s’il va plus avant dans une coopération plus profonde avec l’US Navy, principalement en autorisant davantage d’escales portuaires à ses navires et de possibles manœuvres navales conjointes.

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Corée du Sud : Séoul est le maillon faible de la CEC, mais il est malgré tout nécessaire d’examiner le rôle prévu par les USA pour elle, quelle que soit leur réussite dans sa mise en œuvre. L’idée est que la Corée du Sud et le Japon forment la base de la section du Nord-Est de la CEC, mais étant donné les importants problèmes existant entre eux (prioritairement leur opinion de la Seconde Guerre Mondiale et la dispute territoriale des Rochers Liancourt), il sera difficile pour leurs gouvernements de s’accorder avec leurs citoyens sur une telle éventualité. Portant l’affaire encore plus loin, la Corée du Sud est délibérément ambigüe sur sa volonté d’héberger une infrastructure de défense anti-missiles sur son territoire, démontrant qu’elle est suffisamment pragmatique dans sa politique pour prendre en considération les intérêts de la Chine. Ceci peut être influencé par le fait que les deux ont d’ores et déjà signé un Accord de Libre Échange qui représente l’un des hauts points de la diplomatie régionale chinoise de ces dernières années.

En dépit de cela, Séoul, Tokyo et Washington se sont reliés pour partager des renseignements sur la Corée du Nord, créant un réseau pouvant facilement être dirigé contre la Chine dans un avenir défini par le ‘besoin’ s’en faisant sentir. Ceci signifie que Séoul n’est pas prêt à abandonner complètement Washington pendant encore longtemps, ayant récemment prolongé le contrôle US sur ses forces armées en temps de guerre jusqu’au milieu des années 2020. Quand le renforcement de la puissance des USA et les avancées de l’influence chinoise sont mises dos-à-dos, la Corée du Sud peut le plus clairement être vue comme un objet de compétition stratégique pour les deux grandes puissances, bien que plus de 28.000 troupes US soient actuellement stationnées dans le pays. Par conséquent, que le pays puisse s’engager entièrement en faveur de l’un ou de l’autre n’est pas certain, impliquant que les perspectives de son intégration entière dans la CEC sont sévèrement limitées bien qu’elles soient en mesure d’avoir un impact extrêmement important, dussent-elles aboutir.

Rassembler les morceaux

Chaque pièce de la CEC fait partie d’un schéma plus vaste, et certaines lignes de pensée stratégiques relient tout ensemble dans une entité semi-intégrée. Un conflit déclaré entre la Chine d’une part et le Japon ou le Vietnam d’autre part engendrerait des coûts énormes pour chaque belligérant, dont des coûts économiques (qui peuvent être considérés comme les plus importants par le Japon/Vietnam), servant ainsi de contrepoids au bellicisme et aux provocations militaires irrésistibles. Les mêmes ‘ralentisseurs’ ne sont pas aussi visibles quand il s’agit des Philippines, cependant, impliquant que le deuxième ‘porte-avions insubmersible’ des USA puisse servir ‘d’appât’ pour leurrer la Chine dans une ‘Brzezinski à l’envers’ en Mer de Chine du Sud. Alors qu’une analyse sommaire peut amener à disqualifier les Philippines de la moindre chance de succès militaire face à la Chine, un examen plus minutieux (via les détails mentionnés plus haut) indique que l’archipel peut être un énorme piège au regard des relations stratégiques et militaires qu’il entretient avec des tierces parties.

Dans l’éventualité d’hostilités entre Beijing et Manille, Washington offrirait sûrement une quelconque forme d’aide et de soutien à son allié. Ses actions en Ukraine peuvent être vues comme un coup d’essai de ce dont elle parvient à se dédouaner (et dans quels cadres de temps) dans l’assistance à un intermédiaire faible face à une grande puissance, et il est anticipé que de telles leçons stratégiques et logistiques seront certainement appliquées aux Philippines lors de tout conflit qu’elles puissent avoir avec la Chine. Tout comme l’Ukraine a servi de cri de ralliement pour réinventer l’OTAN comme alliance contre la Russie, les Philippines peuvent probablement servir de cri de ralliement pour formaliser la CEC en une organisation analogue orientée contre la Chine. Les autres partenaires stratégiques des Philippines, le Japon et le Vietnam, se rallieraient sans doute à la défense de Manille de la même façon que le font la Pologne et la Lituanie pour l’Ukraine (quoiqu’à une échelle beaucoup plus large et significative). Pour Tokyo et Hanoï, ils peuvent voir l’opportunité de projeter davantage de forces en Mer de Chine du Sud et de tester divers équipements militaires qu’ils peuvent diriger en hâte vers les Philippines (des navires dans le cas du Vietnam et des drones dans celui du Japon). Compliquant encore plus les choses seraient l’Inde et l’Australie, deux états en dehors de la région comme les USA, jetant aussi leur dévolu du côté de Manille de la même façon que le Japon et le Vietnam, utilisant le conflit fabriqué comme excuse pour renforcer leur influence dans la région.

mer_chine_du_sud.jpgCe qui compte le plus ici n’est pas de savoir si les Philippines peuvent gagner (ce qui est hautement improbable), mais le fait qu’elles puissent devenir une ‘Ukraine d’Asie du Sud-Est’, faussement dépeintes par les médias mainstream comme victimes d’une grande puissance non-occidentale (alors qu’en réalité les rôles ont été inversés) et partiellement sacrifiées afin de servir de cri de ralliement pour la concrétisation de la CEC. Non seulement la CEC serait-elle formalisée par un tel scénario, mais tous les partenaires officiels et non-officiels des Philippines pourraient également inonder la Mer de Chine du Sud de leur soutien, y établissant peut-être même une présence permanente de facto (même si il y est plutôt fait référence comme étant une présence ‘tournante‘). De plus, en leurrant la Chine vers un conflit avec les Philippines (à travers des provocations inacceptables), la CEC peut également surveiller la manière dont opèrent l’Armée et la Marine de Libération du Peuple en temps de guerre, fournissant des méthodes et des tactiques observables pouvant être analysées dans le façonnage de contre-mesures appropriées pour le ‘vrai combat’ dans un avenir indéfini.

Briser le Mur de la CEC

Tout est loin d’être perdu, toutefois, puisque la Chine a trois options qu’elle peut employer simultanément pour briser le mur d’endiguement et s’extirper de l’asphyxie stratégique projetée par les USA. Voici ce que prévoit Beijing :

L’Échange Sud-Coréen

Ainsi que décrit précédemment, la Corée du Sud est loin d’être une ardente alliée des USA, au vu des énormes avancées que la Chine y a fait au cours de la dernière décennie au point que Séoul n’a le choix que de se comporter de manière pragmatique avec elle. Ceci entend qu’il devient de plus en plus improbable qu’elle se soumette totalement à la CEC, l’enlevant de la chaîne d’endiguement en construction autour de la Chine. L’objectif de la Chine, donc, est de maintenir la ‘neutralité’ sud-coréenne dans la ‘guerre froide’ que mijotent les USA contre la Chine, avec comme scénario idéal que Séoul expédie le dossier du retour du contrôle sur ses forces armées en temps de guerre et, peut-être, impose des limites (ou des retraits échelonnés) à la présence militaire US sur place. Bien qu’un tel développement puisse sembler être un fantasme politique à l’heure actuelle, cela n’entend pas qu’il ne s’agisse pas de l’objectif final que projette la Chine. En définitive, si la Corée du Sud échange les USA pour la Chine comme partenaire favorisé (ce qui peut progressivement se produire à travers la combinaison d’un sentiment anti-US croissant, la rancune anti-japonaise et des attitudes pro-nord-coréennes), il va sans dire qu’un monumental séisme géopolitique de cet acabit engendrerait des répliques de grande portée, ressenties le plus immédiatement dans les pourparlers entre les Corées du Nord et du Sud mais s’étendant possiblement à travers le reste de la zone Asie-Pacifique.

Naviguer sur la Route de la Soie Maritime

Le plus grand acte de la Chine, à travers peut-être toute son histoire est la connexion de l’Afrique et de l’Eurasie par des routes commerciales terrestres et maritimes à son initiative. Considérant celle-ci dans le contexte de ce document, elle détient la possibilité de transformer des états géopolitiquement malavisés et potentiellement hostiles d’Asie du Sud-Est en partenaires pragmatiques sur les mêmes lignes que le modèle sud-coréen. Outre ce bénéfice stratégique majeur, la Route de la Soie Maritime obstruerait aussi le groupement commercial du Partenariat Trans-Pacifique (TPP) qui est conçu comme un bloc économique anti-chinois. Cette entité contrôlée par Washington pourrait potentiellement relier encore plus ensemble les économies associées  pour créer la ‘fondation économique’ d’un ‘OTAN d’Asie de l’Est et du Sud-Est’, la CEC, et c’est pourquoi il est si important pour la Chine de préempter ces mesures par l’entremise de la Route de la Soie Maritime.

À une échelle plus vaste, les actes de la Chine pourraient représenter un pas de plus dans l’accomplissement de son projet de Zone de Libre Échange de l’Asie-Pacifique, qui est la réponse de Beijing au TPP. Elle en a déjà posé les fondations à travers ses Accords de Libre Échange avec la Corée du Sud et l’Australie, deux alliés archétypiques des USA, démontrant qu’avec le ‘dur labeur’ déjà accompli, il sera peut-être plus facile de rassembler davantage d’entités plus politiquement pragmatiques et moins influencées par les USA dans ce réseau et dans un avenir proche. En allant plus loin, bien que la Route de la Soie Maritime ne soit pas uniquement restreinte à l’Asie-Pacifique, elle peut utiliser la région pour expérimenter diverses approches diplomatiques et économiques qui peuvent être affinées et appliquées plus loin ‘en aval’ (peut-être entre la Chine et l’Afrique de l’Est) en transformant le projet en véritable entreprise transcontinentale, pouvant un jour relier toutes les régions de libre échange de la Chine entre elles en une macro-zone de libre échange.

Renforcer l’OCS

La troisième méthode que peut employer la Chine pour rompre l’encerclement de la CEC est de renforcer l’OCS (Organisation de Coopération de Shanghaï) afin de stabiliser l’Asie Centrale. Non seulement ceci peut prévenir ou rapidement éteindre les menaces chaotiques décrites dans la première section, mais si c’est une réussite, cela peut fournir un contournement terrestre commode de la CEC (si elle n’est pas neutralisée ou empêchée de naître d’ici là) qui pourrait renforcer le vecteur continental du projet de la Route de la Soie et relativement préserver la Chine du chantage maritime des USA et de leurs alliés. Bien que cela n’efface pas complètement de telles menaces (qui doivent toujours être prises en compte dans les calculs stratégiques de la Chine), cela pourrait fournir un débouché utile et approprié pour l’engagement avec le reste de l’Eurasie et la sécurisation de précieuses importations énergétiques du bassin de la Mer Caspienne. Agrandir l’OCS serait également une manière de la renforcer, puisque cela étendrait ses responsabilités à d’autres pays avec lesquels la Chine s’engage, tout en fournissant un forum non-occidental pour la résolution des disputes entre ses membres (par exemple entre la Chine et l’Inde, ou encore entre ces deux mêmes au sujet du Népal ou du Bhoutan).

Pensées de conclusion

Les USA sont engagés dans deux guerres froides au jour d’aujourd’hui, l’une contre la Russie s’attirant presque toute l’attention, tandis que l’autre contre la Chine couve encore. Tout comme ils le font contre Moscou, les USA engendrent un voisinage d’hostilité artificielle contre Beijing et reliant par la suite les états irrités et manipulés ensemble en une espèce de coalition d’endiguement. Alors que la politique des USA se dévoile encore contre la Chine, ils apprennent à coup sûr une chose ou deux de leur campagne contre la Russie, c’est-à-dire qu’une crise a besoin d’être concoctée afin que se déroule le vecteur asiatique de la Nouvelle Guerre Froide. Le chaos qu’engendre Washington en Asie Centrale et en Asie du Sud-Est continentale convient davantage à la militarisation plutôt qu’à la politisation, ce qui explique pourquoi les USA ont besoin de fabriquer une crise en Mer de Chine du Sud impliquant les membres projetés de la Coalition d’Endiguement Chinois. Beijing devra adroitement manœuvrer entre le chaos et la coordination afin de supporter la grande déstabilisation que complotent les USA tout autour de sa périphérie, mais si elle réussit dans ses contremesures stratégiques la multi-polarité fleurira dans toute la zone Asie-Pacifique et se fortifiera à travers l’Eurasie.

Andrew Korybko est un analyste politique et journaliste pour Sputnik qui vit et étudie actuellement à Moscou.

Source : http://orientalreview.org/2015/03/16/the-us-is-juggling-chaos-and-coordination-in-order-to-contain-china/

Traduction : Will Summer

¿EE.UU. INSTALÓ ARMAS ATÓMICAS EN COLOMBIA?

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¿EE.UU. INSTALÓ ARMAS ATÓMICAS EN COLOMBIA?

PELIGROSOS PLANES GRINGOS CONTRA VENEZUELA Y LA REGIÓN

Ex: http://laiguana.tv

Aunque el gobierno neoliberal de Juan Manuel Santos se ufana en el ámbito interno de impulsar un proceso de paz con la insurgencia de las Farc, su política internacional (dictada desde Washington), en contraposición, apunta a desestabilizar la armonía y la integración regional. Así lo dejó entrever durante su charla magistral el pasado 8 de abril en Bogotá, el sociólogo y politólogo argentino, Atilio Borón, en el marco de la Cumbre Mundial de Arte y Cultura para la Paz, organizada por la Alcaldía Mayor de la capital colombiana.

Por un lado, Borón dijo que es un contrasentido que mientras la irrupción de China en la geopolítica mundial está desplazando el protagonismo del Atlántico hacia el continente asiático, Colombia se empeña tozudamente en impulsar la Alianza del Pacífico, un invento de Washington para contrarrestar la presencia cada vez mayor de Beijing en América Latina y horadar el proceso integracionista de la Patria Grande. De otra parte, agregó, el hecho de que el gobierno de Santos en forma por demás disciplinada haya aceptado las directrices del Pentágono para que Colombia ingrese a la Organización del Tratado del Atlántico Norte (OTAN), y al mismo tiempo existan serios indicios de que el Comando Sur haya instalado armamento nuclear en este país andino, da una clara señal de amenaza para la paz de la región.

El analista argentino hizo énfasis en señalar que la OTAN no es más que “la fuerza imperial de choque”, desde la cual Washington lanza su estrategia de ofensiva militar hacia diversos países o regiones del mundo, a los que determina o considera que constituyen amenazas para sus intereses. En consecuencia, señaló, el ingreso de Colombia a esta alianza militar extracontinental no aporta en absoluto a la paz.

Conflicto colombiano es pretexto para militarización de Estados Unidos


colombia-usa-flags-expat-chronicles1.jpgDurante su conferencia en el Teatro Bogotá, Borón con su característica capacidad dialéctica y didáctica a la vez, mostró cómo en Colombia se lleva a cabo un proceso de paz con un actor armado como las Farc en medio de un mundo convulsionado por múltiples conflictos, originados en buena medida por el declive del imperialismo estadounidense.

“La paz en Colombia es la paz de toda América Latina”, fue el título de la charla del reputado analista político y catedrático universitario, actualmente director del Programa Latinoamericano de Educación a Distancia (PLED) del Centro Cultural de la Cooperación de Buenos Aires.

En desarrollo de su exposición, Borón demostró el rotundo fracaso de la intervención directa de Estados Unidos en materia de combate al narcotráfico y a la insurgencia en Colombia, desde hace ya varias décadas. Trajo a colación el ejemplo del denominado Plan Colombia suscrito por el entonces mandatario conservador Andrés Pastrana con la administración Clinton (toda una estrategia de entrega de soberanía a Washington).

Dicho Plan que a los colombianos se les vendió como una “ayuda” norteamericana, resultó un completo fiasco, pues como lo graficó Borón en cifras tomadas de informes de Naciones Unidas, el narcotráfico en vez de disminuir, aumentó. En efecto, hubo un incremento exponencial de cultivos ilícitos tanto en México, Colombia y Afganistán, países en donde coincidencialmente Estados Unidos interviene directamente.

Además, la intervención directa del Pentágono, la CIA, la DEA y el Departamento de Estado en los asuntos colombianos ha servido para el enriquecimiento de empresas de armamento norteamericano y al mismo tiempo para la financiación de campañas de congresistas estadounidenses (que hacen lobby en favor de los consorcios que se benefician), así como para la presencia de Israel.

Es que de la guerra interna en Colombia no solamente se favorece en grado superlativo Estados Unidos sino también Israel, como bien lo anotó Borón. Desde 1960, el Mossad (servicio de inteligencia) y organizaciones de espionaje israelitas que operan bajo la fachada de seguridad hacen presencia en territorio colombiano asesorando grupos paramilitares y redes mafiosas de narcotráfico.

Juan Manuel Santos tanto como ministro de Defensa como ahora en calidad de primer mandatario prohija y aplaude la presencia israelita en Colombia porque como lo ha señalado en reiteradas ocasiones, sería “muy positivo” que este país “sea el Israel de Suramérica”.

Por todo lo anterior, Borón dijo que ojalá las negociaciones de paz que se desarrollan en La Habana entre el gobierno de Santos y las Farc lleguen a buen puerto porque el conflicto colombiano es el mejor pretexto para la militarización de Estados Unidos en la región.

El contexto geopolítico

La coyuntura de la realidad sociopolítica colombiana en medio de posibilidades ciertas de poner fin a un conflicto interno de más de medio siglo pasa por el declive del imperio estadounidense, el colapso europeo, y la irrupción, en consecuencia, de nuevos actores en la escena de la geopolítica mundial.

Borón pone de manifiesto en el actual escenario mundial el protagonismo de China e India, el retorno de Rusia, la debacle de la Unión Europea, las alianzas regionales y la decadencia del imperialismo estadounidense, factores todos estos que van a tener una incidencia directa en el devenir político de América Latina.

Es enfático en llamar la atención sobre el peligro que se cierne sobre el mundo y específicamente sobre la región, el declive de Washington, pues sostiene que en la fase de descomposición los imperios se tornan más represivos y sanguinarios y trae a colación ejemplos históricos como la etapa final del imperio otomano con el genocidio armenio (en 1915), o el caso británico con la brutal represión en la India.

En el plano económico, el politólogo argentino, demuestra cómo Estados Unidos se encuentra en la sin salida: por un lado debe más de lo que produce; por otro, es cada vez más progresivo el reemplazo del dólar en el comercio internacional. Y para complementar, suministra un dato más: mientras en este año de 2015 China construirá 15 mil kilómetros de vías férreas, en contraste, la nación norteamericano no construirá mi uno solo, con lo cual su infraestructura vial comienza a quedar rezagada.

A ello hay que sumar, dice Borón, la creciente desigualdad que se viene presentando en Estados Unidos con su consecuente quiebre respecto de su integración social. No obstante, es desorbitado su gato militar, así como es evidente también su cada vez mayor aislamiento internacional, lo cual queda reflejado, por ejemplo, en las últimas derrotas que ha tenido que tragarse la Casa Blanca, precisamente, en su principal zona de influencia, América Latina. En efecto, primero tuvo que aguantarse que dos países latinoamericanos como Ecuador y Bolivia le pusieran freno a su actitud sempiterna de injerencia en asuntos internos. El presidente ecuatoriano Rafael Correa cerró la base militar de Manta; y el mandatario boliviano Evo Morales expulsó a la misión diplomática estadounidense. Más recientemente, en la OEA (el Ministerio de las Colonias como la denominó Fidel Castro), el gobierno de Obama perdió por goleada cuando planteó su intervención en Venezuela. Estos acontecimientos, agrega Boron, eran impensables apenas hace unos años.

E.U. lanza feroz reconquista de América Latina para asegurar recursos naturales

En medio del imparable desmoronamiento del imperio estadounidense, Washington no se resiste en su propósito injerencista en América Latina porque es la manera de asegurar mediante artimañas y engaños (tratados de libre comercio, golpes blandos, Alianza para el Pacífico, terrorismo económico, alianzas militares) el acceso (vía el saqueo y el pillaje) a la rica biodiversidad que produce esta región para poder seguir manteniendo su descomunal patrón capitalista de consumo.

Por esta razón, Washington despliega su artillería militar en todo el continente, como bien lo esboza Borón en su magistral libro, América Latina en la geopolítica del imperialismo, que obtuvo el Premio Libertador al Pensamiento Crítico en 2013.

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Estados Unidos, explica este reputado analista internacional, ancla su estructura militar en América Latina tanto en Colombia como en Honduras para lanzar sus aventuras. El mar Caribe está totalmente controlado militarmente por el Pentágono, que además cuenta con alrededor de 80 bases a lo largo y ancho del hemisferio. No es gratuito tampoco que en 2008 el Comando Sur haya activado la IV Flota, coincidencialmente poco después de que el entonces gobierno brasileño de Lula da Silva anunciara el descubrimiento de un gran yacimiento petrolífero submarino en el litoral paulista.

Obviamente que los pretextos para esta descomunal militarización de Estados Unidos a lo largo y ancho del continente son el narcotráfico, los populismos (como estigmatizan a los gobiernos progresistas de la región), las calamidades naturales y la seguridad continental. Falacias que ayudan a propalar los grandes oligopolios mediáticos de propiedad de los sectores decadentes de la ultraderecha latinoamericana. Por ello Borón exhorta a no confundirse: “el nombre de todo esto es petróleo”, y de esta manera explica porque toda la estrategia de desestabilización y satanización al gobierno de Venezuela del presidente Nicolás Maduro.

¿Si Venezuela, fuera productor de tomates o de papas, Estados Unidos buscaría derribar al gobierno bolivariano de Venezuela con la activa colaboración de sus lacayos de la derecha latinoamericana?, se interroga el politólogo argentino. No es gratuito por lo tanto el feroz ataque emprendido por la Casa Blanca contra el proceso político inaugurado por el comandante Hugo Chávez. 

¿E.U. tiene armamento nuclear en Colombia?

Borón cerró su conferencia en Bogotá, dejando un inquietante interrogante: “Colombia bien podría ser hoy un país en el que Estados Unidos instaló armamento nuclear en abierta violación al acuerdo internacional regional, mediante el cual nuestros países se comprometieron a mantener América Latina como una nuclearizada zona de paz”.

Si bien, agrega, el tratado suscrito entre Uribe Vélez y Obama que autorizaba la utilización de siete bases militares fue declarado inexequible por la Corte Constitucional de Colombia, “lo cierto que este tropiezo legal no ha impedido que Estados Unidos haya proseguido operando militarmente en ese país”.

(Politiqueroscaicedonia)

dimanche, 26 avril 2015

BHL n’est-il qu’une marque publicitaire?

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BHL n’est-il qu’une marque publicitaire?
 
À force d’être la caricature de lui-même, BHL ne peut plus être pris au sérieux. Il offre un spectacle, au fond, divertissant. Malheureusement, ce sont les autres qui trinquent.
 
Professeur honoraire
Ex: http://www.bvoltaire.fr

Il ne nous appartient pas de juger du parcours controversé de celui qu’on n’appelle plus que par ses initiales, comme s’il était devenu une marque publicitaire. Les nouveaux philosophes, enfantés par la crise de Mai 68, ont eu des destins divers : BHL est resté fidèle à l’image qu’il définissait de l’intellectuel dans La Barbarie à visage humain. Envers et contre tout. Ce qui le conduit à un travers que François Mitterrand avait décelé en lui, lorsqu’il était son conseiller dans les années 70, et dont il espérait qu’il se débarrasserait avec le temps : « J’accepte qu’il dépense encore beaucoup d’orgueil avant de l’appeler vanité. » Las ! Il semble que l’orgueil ait perduré : ce philosophe, qui devrait douter de tout et surtout de lui-même, est le prédicateur de ses propres certitudes.

Interrogé sur France Inter par Léa Salamé, le 22 avril, il a de nouveau justifié l’intervention de 2011 en Libye, reconnaissant seulement qu’aujourd’hui la Libye « n’est pas aussi belle qu’on pouvait l’escompter ». De cette situation, il ne se sent aucunement responsable : « Ceux qui pourraient peut-être se sentir une certaine responsabilité, c’est ceux qui, par exemple, ont laissé faire la guerre en Syrie. ». Cet intellectuel, prompt à dénoncer les erreurs d’autrui, ne se remet jamais en question, il a la conscience tranquille. Le chaos qui règne actuellement en Libye ? Il faut faire confiance aux hommes et aux femmes libyens. Un peu de temps sera certes nécessaire, mais « les fruits de la liberté sont amers », n’est-ce pas ? On voit que ce n’est pas lui qui les savoure. Du reste, Kadhafi ne constituait un rempart qu’à mi-temps : « Il faisait le boulot un an sur deux. » Jean-Pierre Chevènement, qui avait critiqué le choix d’une opération militaire, déclarait sur Europe 1, en 2014, que « la Libye de Mouammar Kadhafi avait beaucoup de défauts mais exerçait un contrôle sur ses frontières » : c’est sans doute un ignare en politique, voire un complice des tyrans du Moyen-Orient, puique BHL a toujours raison !

Notre intellectuel ne s’inquiète donc guère de l’afflux des migrants qui partent des rivages libyens. Il faut sauver les « gens » en mer, « tout le reste est discutaillerie ». Et de répéter : « La source de cette abomination qu’est cette hécatombe en mer, qu’est cette transformation de la Méditerranée en cimetière, la source, c’est la non-intervention en Syrie, c’est le collapse en Somalie et c’est la dictature en Érythrée. » Oui, mais la Libye… N’insistez pas. Tout est dit. D’ailleurs, dans quelques années, l’Allemagne va manquer de sept millions de salariés. De quoi se plaint l’Europe ? Elle va pouvoir s’approvisionner !

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Finalement, quand on entend de tels propos, on finit par en plaindre l’auteur. Il est tellement enfoncé dans le ciment de ses certitudes qu’il ne se rend pas compte de ses errements. À force de parler pour s’écouter, à force de se défausser, à force de se confondre avec la marque qu’il s’est forgée, à force d’être la caricature de lui-même, BHL ne peut plus être pris au sérieux. Il offre un spectacle, au fond, divertissant. Malheureusement, ce sont les autres qui trinquent.

Antiracisme: une juste cause dévoyée à des fins politiciennes?...

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Antiracisme: une juste cause dévoyée à des fins politiciennes?...

par Hervé Juvin

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ici une remarquable tribune d'Hervé Juvin, publiée par le Figaro et reproduite par La plume à gratter, dans laquelle il dénonce l'instrumentalisation de l'antiracisme par le gouvernement et ses effets destructeurs...

Et une loi sur la répression des propos racistes de plus. Qui peut être contre ? Après l’émotion suscitée par les crimes de janvier, dont l’un des objets manifestes est de terroriser ceux qui résistent à l’islamisation de la France, beaucoup peuvent pourtant s’interroger : est-ce la bonne réponse ?

Les Français constatent chaque jour que les flux migratoires sont une réalité d’importance dont il devrait être licite de débattre. Or ils se souviennent qu’on ne leur a jamais demandé leur avis et que le changement d’origine de la population française, l’une des transformations majeures de la France au cours des trente dernières années, a été subi, tenu en lisière du débat démocratique, que ses effets n’ont jamais été évalués, et qu’il n’a jamais fait l’objet d’un vote ou d’une loi ; c’est un décret qui a autorisé le regroupement familial ! Ils posent de plus en plus ouvertement la question. Voilà pourquoi la loi s’efforce d’entretenir cette mystification qui est au cœur d’un discours bien rôdé depuis la récupération de la « Marche des Beurs » par SOS Racisme et la culpabilisation des Français, poursuivie par le rapport Tuot (Conseil d’État, 2014) : tout se passe bien, d’ailleurs il ne se passe rien, il est interdit de dire qu’il y a des problèmes. Tout se passe bien, et si ça se passe mal, c’est de votre faute !

Le déni du réel dans lequel s’enfonce la France commence par la censure des mots. Sera-t-il possible de dire d’un Noir qu’il est noir, d’un Blanc qu’il est blanc, et qu’une soucoupe est une soucoupe ? L’idéologie de l’individu absolu répond que non. L’individu hors sol, que ne détermine rien, ni son origine, ni son âge, ni son sexe, ni sa foi, voilà l’idéal. Substituer l’individu abstrait, fiction juridique, aux hommes d’ici, des leurs et d’une histoire, voilà l’objet. Désintégrer ces liens, ces appartenances, ces communautés qui font de l’individu une personne, qui lui donnent une identité, voilà l’urgence !

Nous sommes au cœur de la Grande Séparation moderne. La séparation de naguère passait dans l’espace, dans la langue et dans les mœurs, entre des sociétés humaines auxquelles elle assurait la liberté de se conduire, de choisir leur destin et d’approfondir cette diversité splendide des mœurs, des cultures et des croyances qui constitue la civilisation humaine, qui n’est pas si elle n’est pas plurielle ; « il n’y a pas de civilisation s’il n’y a pas des civilisations » (Claude Lévi-Strauss). La séparation moderne met fin à cette diversité des sociétés humaines et coupe l’individu de toutes les déterminations par lesquelles l’histoire, la nation, la culture ou la religion faisaient de lui le membre d’une communauté, l’acteur d’une société et un citoyen responsable. Comme l’analyse depuis longtemps Marcel Gauchet, il n’y a que des individus qui ont des droits, et rien d’autre ne peut les singulariser ; voilà l’idéologie moderne, voilà ce qui réalise la grande séparation d’avec l’histoire comme avec la nature, voilà comment le droit entreprend d’en finir avec les nations, de dissoudre les peuples, et d’étouffer la démocratie au nom de l’Homme nouveau.

Le paradoxe est double. D’abord, l’antiracisme, au nom de l’égalité et du droit à la différence, est porteur d’une indifférenciation destructrices des cultures et des identités, à la fin de la diversité des sociétés humaines. Il promeut ce qu’il veut combattre : l’avènement d’un modèle occidentaliste qui entend faire du monde une grande Amérique au nom de l’universel. Est-ce le destin de tout Malien, de tout Malgache, de tout Algérien de devenir un Français comme les autres ? C’est que l’antiracisme confond inégalité et différence. Il affirme que la nature fait des hommes tous les mêmes, sans percevoir que ce naturalisme est la négation du travail patient, millénaire, des cultures pour se distinguer, se singulariser et se transmettre. A cet égard, les formes dévoyées de l’antiracisme constituent un anti-humanisme ou, si l’on veut,  une expression de la haine contre la culture qui trouve actuellement des expressions inédites dans le monde d’Internet, du management et du transhumanisme. Voilà qui conduit à la négation des cultures, qui ne peuvent vivre que dans un certain degré de séparation avec d’autres cultures, dans une certaine unité interne assurée par des frontières, l’éloignement, les identités singulières.

Dévoyer un grand et juste combat à des fins politiciennes est plus que méprisable, c’est dangereux. la négation de la condition humaine, qui est toujours enracinée dans un milieu, dans un contexte, dans une mémoire, fait l’impasse sur la question du moment : Comment faire société entre nous ? La Nation répondait : quelques soient leur origine, leur foi, et leurs idées, la France unit tous ceux qui la préfèrent. Le couvercle de la nation tenait ensemble ce que tout le reste séparait. La réponse disparaît, avec cette grande séparation qui nous dépouille de ce qui fait de nous des Français, les hommes de cette terre et des nôtres, pour en finir avec toute résistance au nouvel ordre mondial, du droit, du contrat et du marché.

Et nous en sommes là, à la montée d’une police des idées, des mots et de la pensée, qui pourrait bien réussir ce prodige paradoxal : faire de la race ce qu’était le sexe au XIXème siècle, ce à quoi il est tellement interdit de penser et de dire qu’on y pense toujours et qu’on ne voit plus qu’elle. L’inflation de l’antiracisme produisant le racisme ? Prodige assez banal des politiques médiocres qui pensent changer le réel par décret et se garder des choses en supprimant les mots.

Hervé Juvin (Le Figaro, 17 avril 2015)

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Rusia y Argentina cierran acuerdos estratégicos


Ex: http://www.elespiadigital.com

Rusia y Argentina celebrarán consultas sobre el uso de las monedas nacionales en pagos recíprocos, según anunció el presidente ruso, Vladímir Putin. "Hemos acordado celebrar amplias consultas sobre el uso de las monedas nacionales en los pagos comerciales entre los dos países y entre socios comerciales", afirmó Putin.

Vladímir Putin lo anunció este 23 de abril tras reunirse con su homóloga argentina, Cristina Fernández de Kirchner. Las partes han firmado una serie de documentos de cooperación bilateral en los ámbitos comercial, energético, de inversiones y técnico-militar, entre otros.

Kirchner: "Agradecemos a Rusia el apoyo histórico en el tema de las Islas Malvinas"

Durante la reunión con el presidente ruso Vladímir Putin, la presidenta argentina Cristina Fernández de Kirchner ha expresado su agradecimiento a Rusia por su apoyo histórico en el tema de las Islas Malvinas.

Cristina Fernández ha agradecido el apoyo que Rusia ha brindado históricamente en la cuestión de las Islas Malvinas para que "se cumpla la resolución de la ONU en cuanto a que el Reino Unido se avenga a sentarse en una mesa a dialogar sobre la cuestión de soberanía" del archipiélago.

Versión completa de la histórica entrevista que Cristina Fernández de Kirchner concedió a RT

"Condenamos la injerencia en los asuntos de otros países"

La mandataria ha recordado que Argentina, por su parte,  ha apoyado la resolución de la ONU del 17 de febrero de este año para abordar la cuestión de Ucrania. "Creemos que la ONU, la diplomacia y la política son los únicos caminos para resolver cuestiones entre los países", ha afirmado la presidenta del país suramericano.

Y señaló que en la declaración ha sido expresada la más firme condena a todo tipo de injerencia de los países en asuntos internos de otros estados.

"Agradecemos el apoyo ruso en la lucha contra el capital especulativo"

Kirchner también ha agradecido el apoyo que Rusia brindará y ofrece continuamente a Argentina en la lucha de Argentina contra los fondos buitres, a su juicio "capitales especulativos". La mandataria argentina ha expresado su apoyo al presidente ruso y al trabajo que están desarrollando conjuntamente con el grupo G77 más China y otros países de la ONU en la redacción de una convención internacional en materia de reestructuración de la deuda soberana. Este problema es hoy, como ha destacado la mandataria, uno de los más graves que afrontan numerosos países.

Putin: "Rusia está dispuesta a proporcionar a Argentina acceso a sus últimas tecnologías nucleares"


El presidente ruso, Vladímir Putin, afirmó que Rusia está dispuesta a proporcionarle a Argentina acceso a sus últimas tecnologías en el ámbito nuclear. El mandatario ruso lo anunció tras reunirse con su homóloga argentina, Cristina Fernández de Kirchner. Las partes han firmado una serie de documentos de cooperación bilateral en los ámbitos comercial, energético, de inversiones y técnico-militar, entre otros.

La participación de la empresa rusa Rosatom en la construcción de la central nuclear en Argentina permitirá a este país sudamericano tener acceso a las últimas tecnologías rusas en la esfera de la energía nuclear, de acuerdo con el mandatario ruso.

En presencia de los dos líderes, la empresa Rosatom y el Ministerio de Planificación de Argentina han firmado un memorándum de entendimiento sobre la cooperación en la construcción de una planta de energía nuclear en el territorio argentino.

Rosatom se ha unido al proyecto de la construcción del sexto reactor en la planta de energía nuclear Atucha. "La implementación de los acuerdos alcanzados hoy en este ámbito proporcionará el acceso de Argentina a las últimas tecnologías rusas, que cumplen con los requisitos más estrictos de seguridad nuclear", señaló Putin.

Apoyo en la cuestión de las islas Malvinas

Rusia aboga por la pronta solución pacífica de la disputa entre Argentina y el Reino Unido sobre la Cuestión de las islas Malvinas, reiteró Vladímir Putin.

"Rusia apoya los esfuerzos de Argentina por llevar a cabo negociaciones bilaterales directas con el Reino Unido con el fin de lograr una rápida y pacífica solución de la controversia sobre las islas Malvinas", dijo.

Cristina Fernández, a su vez, ha agradecido el apoyo que Rusia ha brindado históricamente en la cuestión de las Malvinas para que "se cumpla la resolución de la ONU en cuanto a que el Reino Unido se avenga a sentarse en una mesa a dialogar sobre la cuestión de soberanía" del archipiélago.

El acercamiento entre la Unión Económica Euroasiática y el Mercosur

La Unión Económica Euroasiática y el Mercosur firmarán un memorando de cooperación, y su estrecha coordinación ha entrado en fase de culminación.

"Prestamos gran importancia a la creación de la interacción entre las asociaciones de la integración regional, la Unión Económica Euroasiática y el Mercado Común del Sur (Mercosur). Su coordinación está en la etapa final", subrayó Putin.

El politólogo y analista Juan Manuel Karg apunta que los acuerdos importantes logrados por Rusia y Argentina, especialmente en el ámbito energético, llevarán las relaciones bilaterales a un estatus superior.

Ámbitos de colaboración

Cooperación militar

El alto nivel de cooperación entre Rusia y Argentina permite a ambos países coordinar acciones en el ámbito internacional y abre perspectivas para una mayor cooperación en el ámbito militar y técnico-militar, según afirmó el ministro ruso de Defensa, Serguéi Shoigú, tras reunirse con su homólogo argentino, Agustín Rossi.

Suministro de combustible nuclear ruso para reactores argentinos

En el marco de la visita oficial se han firmado documentos sobre el suministro, por parte de la corporación nuclear estatal rusa Rosatom, de combustible nuclear poco enriquecido y sus componentes para reactores de investigación y de energía en Argentina.

Construcción de una central nuclear en Argentina

El asesor del presidente Vladímir Putin ha anunciado que Rusia tiene planes para construir una central nuclear en Argentina y ha detallado que "el memorándum sobre la comprensión mutua relacionado con este proyecto está preparado para la firma después de la reunión de Putin y Kirchner el jueves en el Kremlin".

Colaboración en el ámbito del gas y el petróleo

El asesor del presidente ruso, Yuri Ushakov, ha anunciado que Gazprom y la compañía nacional petrolera de Argentina, YPF, firmarán un memorándum tras la reunión entre la presidenta argentina y su homólogo ruso Vladímir Putin el jueves, informa Ria Novosti.

"Con nuevos jugadores como Rusia, América Latina se torna un espacio más seguro"

A raíz de la visita de la presidenta de Argentina a Rusia, el politólogo Atilio Borón ha expresado que la influencia de Rusia en la región latinoamericana es claramente positiva y hará más segura a la región. "La estrategia política seguida por Argentina y Rusia de forjar acuerdos y alianzas de cooperación debe ser saludada como un elemento de estabilización en un tablero geopolítico mundial muy complicado", opina Borón.

Intercambio comercial entre Rusia y Argentina

Ambos países ya gozan de estrechas relaciones en muchos ámbitos, incluido el sector económico. En concreto, en 2014 el intercambio comercial entre Moscú y Buenos Aires alcanzó 1.300 millones de dólares, una cifra que sitúa a Argentina en el tercer lugar de los socios comerciales más grandes de Rusia en América Latina, después de Brasil y México.

En cuanto a las exportaciones rusas a Argentina, el suministro de fertilizantes minerales alcanza un 39% del total, seguido por el combustible diésel y metales ferrosos. A su vez, los tres elementos principales de las exportaciones argentinas a Rusia son la carne, las frutas y nueces, y la producción lechera.

Cristina Fernández de Kirchner sobre RT

Durante su visita, la presidenta argentina ha agradecido a la cadena RT "porque muchas veces falta una visión más completa en las sociedades acerca de lo que pasa en todo el mundo". Asimismo, ha recordado que esta "excelente" señal de noticas en español ha sido recientemente incorporada a la Televisión Digital Abierta argentina, que es gratuita, lo cual "apunta esencialmente a reconocer la diversidad y la pluralidad".

samedi, 25 avril 2015

Mesa redonda y debate sobre el concepto HISPANIDAD

Mesa redonda y debate sobre distintos puntos de vista del concepto HISPANIDAD en la actualidad, en el Hogar Social Madrid Ramiro Ledesma el 11 de abril de 2015.

Will Greece Join the Eurasian Union?

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F. William Engdahl

Ex: http://journal-neo.org

Will Greece Join the Eurasian Union?

At the very least the new Greek government realizes it must play in a deadly power game over the future of the nation in an asymmetrical manner. The so-called Troika—EU Commission, European Central Bank and IMF—is demanding blood from a turnip when it comes to Greece. So after hitting a granite wall in appealing for easing of the austerity to permit Greek economic growth to begin climbing back to solvency, the government of Greek Prime Minister Alexis Tsipras is looking at every option. The latest move is their looking east to Moscow and then Beijing. The Greek crisis, which began in October 2009 is at a critical crossroads.

In 2007-2008 as the US-centered sub-prime real estate debt crisis first erupted, Greek state debt was around 100% of GDP, higher than EU average but not unprecedented and manageable. By 2014 the debt had soared to 175% of GDP, higher than even Italy. The country had to take €240 billion from the Troika to avoid debt default, a step that would have brought German and French banks holding Greek bonds to likely default. At the start of the Greek crisis Greek bonds were held by mainly EU banks who found the higher interest rates attractive. When a bank crisis in Germany and France threatened as a Greek default threatened, the EU governments, the IMF and the European Central Bank took over 80% of Greek sovereign debt, letting the private banks once more off the hook at the expense of Greek and European taxpayers.

Either the Euro or Dollar goes

Greece was literally the Achilles Heel of the Euro and Washington and Wall Street hit it with a savagery not seen since they ran the Asia Crisis and Russian sovereign default crises in 1997-1998. When Greece imploded in late 2009 the dollar was the main currency under threat of abandonment. The Chinese were openly rebuking the US Government for letting its own deficits and debt explode at a rate well over $1 trillion a year. The response of the US Treasury Financial Warfare Division, the Federal Reserve and of Wall Street and the rating agencies was to launch a counter attack on the euro to “save” the dollar. It worked and few of the naïve Berlin politicians, certainly not Schäuble, nor Merkel, had a clue how sophisticated the Washington currency war machinery had become. They began to find out.

The USA credit rating agencies, led by Standard & Poors and Moody’s, took the unprecedented step of downgrading Greek government debt three notches in one day in April 2010 just as EU Governments had agreed a Greek rescue plan. That downgrade to so-called junk status meant that pension funds and insurance companies around the world were immediately forced to dump their Greek bonds by law, forcing interest rates Greece must pay to borrow, were it even able, to unpayable levels. A cabal of New York hedge fund managers led by George Soros met to coordinate Geek speculative attacks, worsening the crisis and the costs to Greek taxpayers.

What did Greece get for that new debt? A bloody austerity dictate from the EU, led by German Finance Minister Wolfgang Schäuble whose austerity demands made Heinrich Brüning in 1931 look like an angel of mercy. Unemployment soared to depression levels of 27% for the general population, falling to 25.7% in January 2015—hailed by Brussels and Berlin as a “sign” their austerity is working!—youth unemployment reaching well over 60%. The IMF as always, dictated massive cuts in public employees and health and education services to “save” money, only making tax revenues decline more. It all demonstrated what Germans knew painfully well from the 1930’s, namely that austerity never solves a debt crisis, only real economic growth.

The left party of Tsipras, Syriza, which evolved out of the Greek Communist Party after the collapse of the Soviet Union was elected in January by a desperate electorate fed up with depression and Weimar-style austerity without end. Tsipras’ mandate is to get a better economic future for Greeks. His only option at this point is to opt out of the Euro and perhaps also out of the EU and NATO.

The British Telegraph reported on April 2, a week before likely IMF loan payment default by Greece that Greece was drawing up drastic plans to nationalize the country’s banking system and introduce a parallel currency to pay bills unless the eurozone takes steps to defuse the simmering crisis and soften its demands. Sources close to the ruling Syriza party said the government is determined to keep public services running and pay pensions as funds run critically low. The Telegraph cites a senior Greek official: “We are a Left-wing government. If we have to choose between a default to the IMF or a default to our own people, it is a no-brainer. We may have to go into a silent arrears process with the IMF. This will cause a furore in the markets and means that the clock will start to tick much faster,” the source told The Telegraph.

Failing to get one Euro of genuine relief from Schäuble or the EU, and with the prospect of default on a €458 million repayment to the IMF or default on state pensions, Tsipras flew to Moscow to meet with Putin. Despite that Greece paid the €458 million to the International Monetary Fund on April 9, the real question is the next payments Greece must make every week in April and a further $7.75 billion it will have to pay in May and June, while struggling to pay its own government staff and state pensions.

Greece as Russian Energy Hub?

The Putin Tsipras meeting prepared for possible future steps that could alter the future of not only Greece but of the entire EU. President Putin announced after his talks with Tsipras on April 8 that Tsipras did not ask Russia for financial aid.

What they did discuss was potentially far more significant for Greece. They talked about energy projects including Putin’s proposed Turkish Stream to deliver Russian gas to Turkey instead of directly to the EU after Brussels, pushed by Washington, sabotaged the Russian South Stream gas project.

Turkish Stream proposes to deliver gas to the Greek border adjacent to Turkey. Greek Energy Minister Panagiotis Lafazanis said that Athens supports Russia’s planned Turkish Stream pipeline project, as well as extending the gas route to Greece. Russia and Turkey signed a memorandum of understanding on the construction of the gas pipeline between the two countries under the Black Sea in December 2014. Greece would then become a distribution hub to further passage of gas to consumers in southern Europe including Italy, an alternative to the defunct South Stream.

Putin remarked after his talks with Tsipras at their joint press conference in Moscow on 8 April, “Of course, we have discussed the prospects of realization of the large infrastructure project which we call Turkish Stream — a key project for transporting Russian gas to the Balkans, maybe to Italy, the countries of Central Europe. The new route will provide for the Europeans’ needs in fuel, and would allow Greece to become one of the main power distribution centers on the continent, could help attract significant investments into the Greek economy.” Greece would also earn gas transit fees of hundreds of millions of euros annually if it joins the Turkish stream pipeline project.

In turn, Tsipras said that Athens is interested in attracting investment in construction of the pipeline on its territory to handle gas coming through the Turkish Stream.

According to media reports, Putin and Tsipras will also focus on possible discounts on Russian natural gas for Greece. In addition Russia discussed investing in joint venture companies with the Greek government. Initial projects to be explored include a public Greek-Russian company and Russian investment in the harbor at Thessaloniki that the IMF demands be privatized as well as railway participation. Following last week’s talks with Russian Energy Minister Alexander Novak and Russian energy company Gazprom CEO Alexei Miller, Lafazanis said that Athens had asked for a cut in its price for Russian natural gas.

Russia and Eurasia?

Putin called for trade relations to be restored between Russia and the EU, including Greece. He said the two had discussed “various ways of co-operating, including major projects in energy. Under these plans, we could provide loans for certain projects,” Putin said, adding that it was not a question of aid. One of those plans is for the pipeline called “Turkish Stream”, to channel natural gas from the Turkish-Greek border into Greece.

For his side Tsipras made clear his government opposed any new sanctions on Russia, something that Washington was not at all pleased about, with US media editorials attacking Greece for being the mythical Trojan Horse for Russia to get back into the EU orbit. Responding in his typically droll humor, the Russian president told BBC, “About mythology and Trojan horses and so forth: the question would be valid if I was the one going to Athens,” he said. “We are not forcing anyone to do anything.”

Recent polls show that well over 63% of Greeks are warm to Russia as an ally, while only 23% feel warm towards the EU. The two countries, Russia and Greece, share a common Orthodox religion and historically were close. Costas Karamanlis, Greek conservative Prime Minister from 2004-09 pursued a “diplomacy of the pipelines,” where he saw Greece as a gateway for Russian oil and gas to Europe. Washington and Brussels were furious. Karamanlis was voted out in suspicious circumstances a year after signing a gas deal with President Putin, just before the revelation of the financial crisis. After he lost elections in 2009, it emerged that Russia’s FSB security agency had warned its Greek counterpart, EYP, of a 2008 plot to assassinate Karamanlis to halt his pro-Moscow energy alliance.

Trojan Horses, Achilles Heels and the rich heritage of Greek mythology do nothing to solve the crisis of Greece, which, in reality, is the general crisis of European civilization.

What no one in Berlin, Paris or Rome dare to address is the reality that the European Union countries are dying. Demographically, economically and morally they are in a death agony downward spiral. Either they make a definitive break with the bankrupt Washington and NATO Atlantic dollar world and throw their lot fully behind making the Eurasian Economic Union led by Russia into a viable new region of economic prosperity, along with China and the New Silk Road high-speed rail projects criss-crossing Eurasia, or in four or five years at best the EU will be choking in its own debt and economic depression as is Greece today.

The only other option open at this time, the option of the status quo financial powers that be, was tried in Nazi Germany, Vichy France and Mussolini Italy in the 1930’s. We don’t need to try that again.

F. William Engdahl is strategic risk consultant and lecturer, he holds a degree in politics from Princeton University and is a best-selling author on oil and geopolitics, exclusively for the online magazine “New Eastern Outlook”.
First appeared: http://journal-neo.org/2015/04/16/will-greece-join-the-eurasian-union/

Eurasia XXXVII (1/2015)

L’EURASIA AGGREDITA SU PIÙ FRONTI

Eurasia XXXVII (1/2015)

Ex: http://www.eurasia-rivista.org

L’EURASIA AGGREDITA SU PIÙ FRONTI

L’EURASIA AGGREDITA SU PIÙ FRONTI
Ecco di seguito l’elenco degli articoli presenti in questo numero, con un breve riassunto di ciascuno di essi.

Editoriale
Claudio Mutti, L’Eurasia aggredita su più fronti

Dossario: L’Eurasia aggredita su più fronti

LA GUERRA SU PIÙ FRONTI CONTRO IL CUORE DELL’EURASIA
di Mahdi Darius Nazemroaya

Gli USA hanno scatenato in Eurasia e in Africa una Guerra su più fronti che si estende all’America Latina. Lo scopo di Washington e Wall Street è di impedire l’integrazione eurasiatica e la nascita di un blocco economico rivale. È in questo contesto che Washington sta destabilizzando la Siria, l’Iraq e l’Ucraina. L’obiettivo strategico consiste nell’impedire che attorno al centro del Continente eurasiatico si uniscano le periferie dell’Europa occidentale e dell’Estremo Oriente. Ecco perché Washington sta facendo il possibile contro la Federazione Russa e contro l’Unione Economica Eurasiatica.

O l’OCCIDENTE O L’EURASIA
di Spartaco Alfredo Puttini

Lo svolgersi degli eventi che si susseguono sulla scena internazionale palesano ogni giorno di più uno stato di crescente tensione. Non si allude qui ai vari focolai che tormentano diverse regioni del pianeta, magari da decenni, ma alla crescente rivalità che divide e contrappone le grandi potenze. Per tutti coloro che hanno guardato con occhi disincantati la realtà internazionale di questi ultimi decenni il manifestarsi delle divergenze tra l’Occidente guidato dagli Stati Uniti da un lato e la Russia ed altre forze dall’altro non rappresenta una novità, ma una conferma. La conferma della inevitabile alterità fra il tentativo di egemonia statunitense e la volontà di una serie di Stati e di popoli di difendersi e di ripristinare un equilibrio di potenza, favorendo la nascita di un mondo multipolare.

LA QUESTIONE UCRAINA IN PROSPETTIVA GEOPOLITICA
di Fabio Falchi
Riguardo alla “questione ucraina”, i media occidentali non si limitano alla consueta criminalizzazione del “nemico”, bensì “ignorano” quasi del tutto le vicende belliche del conflitto russo-tedesco nel 1941-45 e non esitano a presentare una visione palesemente “distorta” della stessa storia della Russia. Nondimeno, è palese che gli “strateghi occidentali” siano perfettamente consapevoli che quanto accade in Ucraina è una minaccia gravissima alla sicurezza nazionale della Russia. Posto allora che non è verosimile che gli Stati Uniti vogliano combattere una guerra termonucleare contro la Russia, è lecito ritenere che si sia in presenza di una vera e propria strategia della tensione, che ha come obiettivo la destabilizzazione non solo della Russia ma anche della stessa Europa.

LA SINDROME DI GORBACIOV
di Vincenzo Mungo
La politica di Gorbaciov fallì nel suo obiettivo anche a causa delle incertezze della classe dirigente sovietica di quel periodo. Oggi, sotto l’incalzare della pressione occidentale, la classe dirigente russa rischia di diventare preda di un analogo complesso di paure, di indecisioni e di eccessiva tolleranza verso gli avversari. Qualora essa si lasciasse contagiare di nuovo dalla “sindrome di Gorbaciov”, non farebbe altro che consegnare il Paese all’imperialismo americano.

LA BIELORUSSIA AL BIVIO
di Giuseppe Cappelluti
Tradizionalmente la Bielorussia è il più filorusso tra gli Stati postsovietici: la sua popolazione si percepisce tanto come bielorussa quanto come russa, e il suo governo è uno dei maggiori fautori dell’integrazione eurasiatica. Tuttavia, negli ultimi mesi, le tensioni in Ucraina e le pressioni incrociate di Russia e Occidente hanno spinto il Paese in una posizione non facile, da cui esso sta cercando di uscire riscoprendo il nazionalismo e adottando una posizione ambigua sulla crisi in corso nel Paese esteuropeo. Alcuni, specie in Occidente, sostengono – non senza una certa Schadenfreude – che Russia e Bielorussia stiano vivendo una sorta di crisi di coppia. Una rottura vera e propria, però, è tutt’altro che probabile.

LA REPUBBLICA OLTRE IL DNESTR
di Ivelina Dimitrova
La Repubblica moldava di Pridnestrov’e, la Transnistria, è uno Stato che, benché non sia riconosciuto da nessuno, tuttavia esiste dal 2 settembre 1990, quando, all’epoca della sua dichiarazione di indipendenza, molti degli attuali membri dell’UE non esistevano ancora come Stati. La Transnistria è un paese che ha il suo esercito, la sua frontiera, la sua moneta, la sua polizia ed una sua spiccata identità “nazionale”. Oggi, con il conflitto in Ucraina, questa piccola striscia di terra ha assunto un’importanza ancora più grande dal punto di vista geopolitico.

LA CORSA ALL’ARTICO
di Emiliano Vitaliano
Negli ultimi anni lo scioglimento progressivo dei ghiacciai ha spinto varie potenze mondiali a manifestare interesse per le ingentissime risorse naturali dell’Artico. La Russia intravede in questa zona una possibilità di rafforzare la propria economia e di giocare un ruolo da protagonista nella politica mondiale. La Cina è interessata, oltre che ai vari giacimenti, anche ai nuovi corridoi di navigazione, così come l’UE. Le risorse naturali dell’Artico fanno gola anche agli USA, i quali temono la vicinanza della Russia alle coste americane. Insomma, l’Artico è lo scenario in cui si stabiliranno i nuovi equilibri geopolitici del pianeta.

UNA “PIETRA NERA” A STELLE E STRISCE STA COMPRANDO L’ITALIA?
di Stefano Vernole
Il fondo d’investimento statunitense Blackstone e il suo ex gestore Blackrock stanno acquisendo sempre più potere in Italia, quasi a compensare il recente attivismo economico della Repubblica Popolare Cinese nel nostro paese. L’indebitamento statale, le misure finanziarie richieste per adeguarsi ai parametri europei, le nuove privatizzazioni hanno aperto diverse prospettive agli investitori ma soprattutto agli speculatori, mentre lo sguardo “interessato” dei servizi di sicurezza italiani sembra posarsi più sui primi che sui secondi. Dietro un’apparente concorrenza di carattere commerciale si nasconde uno scontro geopolitico determinante per le sorti dell’Eurasia.

EUROPA: TERRA DI CONQUISTA O CAMPO DI BATTAGLIA?
di Alessandra Colla
I fatti di Parigi sono stati magistralmente usati per rafforzare una concezione negativa dell’Islam e per rilanciare l’immagine dell’Occidente come portatore di libertà e tolleranza. Facendosi carico di un’offensiva contro l’Islam, l’Europa non fa altro che svolgere il “lavoro sporco” richiesto dal progetto della globalizzazione americana.

Osservatorio

L’EUROPA DIVISA: BUDAPEST E ATENE
di Ivelina Dimitrova

Mai come oggi i rapporti tra il Cremlino e l’Occidente sono stati così tesi. Tuttavia, nell’attuale situazione di stagnazione economica e di instabilità politica, una parte significativa dell’opinione pubblica europea si sta chiedendo il perché di tanto accanimento nei confronti della Russia e molti uomini politici ritengono vitale per l’Europa il miglioramento delle relazioni con il Cremlino. Grecia ed Ungheria, in particolare, stanno conducendo una politica pragmatica nei confronti della Federazione Russa, essendo più preoccupate di tutelare l’interesse nazionale che di adeguarsi totalmente alle imposizioni occidentali.

I RAPPORTI FRA GRECIA E TURCHIA E IL RUOLO DI MOSCA
di Aldo Braccio
Chi soffia sul fuoco dello scontro di civiltà addita non di rado come modello dell’opposizione fra “Europa cristiana” e “Asia islamica” proprio il contrapporsi di Grecia e Turchia. Prescindendo da queste enfatizzazioni interessate, è certo che non mancano motivi di contrasto fra i due Paesi: la questione cipriota – ampliata oggi dalla scoperta dell’importanza dell’isola nel reperimento di risorse energetiche – quella inerente la ripartizione degli spazi marittimi e il problema scottante del transito di immigrati clandestini ne sono gli elementi salienti. L’entrata in scena del nuovo governo greco – significativamente sostenuto dalla minoranza turca presente in territorio ellenico – può favorire un percorso di reciproca collaborazione soltanto faticosamente intrapreso negli anni scorsi con la costituzione di un Consiglio di alta cooperazione strategica. Fondamentale nella ricerca di nuovi e più stabili equilibri sarà il ruolo che svolgerà la Russia, potenza eurasiatica di riferimento e di richiamo per Atene (come gli esponenti di Syriza hanno decisamente ribadito) ma anche interlocutore assolutamente imprescindibile per Ankara; fra Grecia e Turchia potrà essere Mosca – anziché l’Unione Europea, che non ha fin qui voluto o saputo svolgere tale ruolo – a favorire un’intesa in questo importante quadrante del Mediterraneo.

PREMESSE E CONSEGUENZE DEL VOTO GRECO
di Andrea Turi
Il leader di Syriza, Alexis Tsipras, trionfa nelle elezioni politiche anticipate di fine gennaio. Un successo annunciato che impaurisce i creditori internazionali e la troika. Cosa comporta la vittoria del partito antiausterità? Chi sono i suoi alleati di governo? La Grecia è pronta a guardare verso altre direzioni e a muoversi oltre il mero atlantismo della sua politica estera? Cronistoria e analisi di un voto figlio della crisi ellenica.

FRONT NATIONAL… FRONT FAMILIAL
di Yannick Sauveur
La presentazione del Front National che viene fatta al grande pubblico è ampiamente viziata. Una comprensione più esatta di quello che è il FN, da quando Marine Le Pen ne ha assunto la presidenza (gennaio 2011), non può prescindere dalla storia del partito, a partire dalla sua fondazione nel 1972. Considerato in una prospettiva diacronica, il FN rivela continuità e momenti di rottura; questi ultimi, più formali che sostanziali.

L’INCERTO FEDERALISMO IRACHENO
di Ali Reza Jalali
Il sistema di governo dell’Iraq si caratterizza per una marcata autonomia delle regioni rispetto al governo centrale, muovendosi dunque, dopo gli anni del dominio nazionalista di Saddam, da un modello tendenzialmente accentratore a un modello di tipo vagamente federale, con i vantaggi e gli svantaggi che derivano da questa impostazione. I vantaggi derivano dalla scelta di instaurare un modello che, almeno in linea teorica, si addice a un paese non omogeneo come l’Iraq; gli svantaggi invece derivano dall’eccessiva frammentazione che il federalismo comporta in un paese con forti pulsioni alla secessione, al terrorismo settario e alle ingerenze straniere dei vari attori regionali, senza dimenticare il ruolo fortemente deleterio dell’intervento occidentale del 2003.

L’IDROPOLITICA DELLA TURCHIA
di Francesco Ventura
Il controllo delle acque dei fiumi Tigri ed Eufrate da parte della Turchia può conferire ad Ankara il ruolo di serbatoio idrico del Vicino Oriente, riequilibrando il potere derivante dal possesso degli idrocarburi degli Stati arabi. La nuova geopolitica turca, così come interpretata dall’attuale Primo Ministro turco Ahmet Davutoglu nella sua opera Profondità strategica. Il ruolo internazionale della Turchia, trova nello sviluppo del Progetto dell’Anatolia Sudorientale (GAP) uno strumento per aumentare il proprio peso specifico in tutta la regione. Uno strumento di medio-lungo periodo che, vista la crescente scarsità idrica, sarà sicuramente cruciale nel futuro prossimo.

NUOVE FORME DI POLITICA MIGRATORIA
di Gabriele Abbondanza
L’attuale scenario internazionale presenta una lunga lista di aree critiche, alla base di un rinnovato insieme di flussi migratori irregolari. Italia e Australia sono due paesi che, nonostante le evidenti differenze culturali e la distanza geografica, risentono in maniera simile di tali fenomeni, in particolare dell’immigrazione illegale via mare. Il presente saggio si propone di approfondire le politiche migratorie dei due paesi, radicalmente diverse per mezzi e scopi, per poi auspicare la combinazione delle pratiche migliori di entrambi i sistemi, proponendo l’idea di una “Soluzione Mediterranea”.

Interviste

INTERVISTA A TOUAMI GARNAOUI
a cura di Anna Maria Turi

Les sanctions unilatérales violent les accords internationaux

Les sanctions unilatérales violent les accords internationaux

Interview du professeur Alfred de Zayas, spécialiste du droit international, Genève*

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

Alfred-de-Zayas.jpgA la fin de sa session printanière, le président du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies a nommé un rapporteur spécial pour mener des investigations au sujet des violations des droits de l’homme lors de mesures coercitives unilatérales (par exemple des sanctions économiques). Cette nomination fut précédée de longues années de débats concernant la mise en cause du droit international par de telles sanctions. (cf. «Horizons et débats» no 6/7 du 9 mars 2015)
Le spécialiste du droit international Alfred de Zayas explique dans l’interview ci-dessous à quel point des sanctions unilatérales portent atteinte au droit international.

Horizons et débats: Dans votre rapport adressé au Conseil des droits de l’homme que vous avez déposé personnellement le 10 septembre 2014, vous mentionnez les mesures coercitives unilatérales, comme par exemple les sanctions économiques, comme étant non-pacifiques et pas en accord avec les objectifs et les principes des Nations Unies. Que vouliez-vous dire par là?

Alfred de Zayas: Non seulement les mesures coercitives unilatérales, mais souvent aussi les mesures multilatérales, violent autant la lettre que l’esprit de la Charte des Nations Unies, notamment le Préambule et les articles 1 et 2. L’organisation repose sur le principe de l’égalité souveraine de tous ses membres. Les sanctions unilatérales et les embargos violent de nombreux accords internationaux et «les principes généraux de droit reconnus par les nations civilisées» (Statuts de la Cour internationale de justice, art. 38).

De quels principes de droit s’agit-il là?

Ce sont notamment le principe de la souveraineté étatique, le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures d’autres Etats, la liberté de commerce internationale et, entre autres, la liberté de navigation. En outre, elles violent des principes de droit international, pacta sunt servanda, car les sanctions et les embargos empêchent l’exécution de traités de droit international en vigueur. L’application extraterritoriale de lois nationales représente une nouvelle forme de colonialisme qui revient à l’usurpation de compétences, presque une sorte d’annexion d’autres juridictions par le biais de moyens d’extension de la juridiction nationale.

Y a-t-il aussi des résolutions de l’ONU violées par les mesures coercitives unilatérales?

Plusieurs résolutions de l’Assemblée générale de l’ONU sont violées, entre autres la Résolution 2625 (du 24 octobre 1970) concernant les relations amicales et la coopération entre les Etats, dont le préambule stipule que les Etats ont l’obligation «de s’abstenir d’intervenir dans les affaires de tout autre Etat». C’est «une condition essentielle à remplir pour que les nations vivent en paix les unes avec les autres». En outre, ils ont le devoir «de s’abstenir, dans leurs relations internationales, d’user de contrainte d’ordre militaire, politique, économique ou autre, dirigée contre l’indépendance politique ou l’intégrité territoriale de tout Etat.»
Et l’Assemblée générale de préciser: «Aucun Etat ni groupe d’Etats n’a le droit d’intervenir, directement ou indirectement, pour quelque raison que ce soit, dans les affaires intérieures ou extérieures d’un autre Etat. En conséquence, non seulement l’intervention armée, mais aussi toute autre forme d’ingérence ou toute menace, dirigées contre la personnalité d’un Etat ou contre ses éléments politiques, économiques et culturels, sont contraires au droit international. Aucun Etat ne peut appliquer ni encourager l’usage de mesures économiques, politiques ou de toute autre nature pour contraindre un autre Etat à subordonner l’exercice de ses droits souverains et pour obtenir de lui des avantages de quelque ordre que ce soit.»

Que faut-il entendre par mesures de toute autre nature?

Par exemple un «blocus des ports ou des côtes d’un Etat par les forces armées d’un autre Etat» représente une agression contre le droit international (Assemblée générale, Résolution 3314, article 3?c).

Y a-t-il des prises de position de la communauté internationale à ce sujet?

Les mesures coercitives unilatérales sont régulièrement désignées par la plupart des Etats comme étant contraires au droit international, comme par exemple dans les 23 résolutions de l’Assemblée générale de l’ONU concernant l’embargo contre Cuba (cf. résolution 69/5 du 28 octobre 2014). A l’occasion de l’adoption de cette résolution – 188 Etats étaient en faveur, deux se sont opposés (USA et Israël) et 3 se sont abstenus – plusieurs Etats ont désigné l’embargo explicitement d’«illégal».

C’est une majorité écrasante …

Lors des débats devant l’Assemblée générale, les représentants du continent sud-américain ont tous soutenu Cuba. Au nom de la Communauté d’Etats latino-américains et caraïbes (CELAC), qui comprend les 33 pays des deux Amériques sauf les Etats-Unis et le Canada, l’ambassadeur du Costa Rica auprès de l’ONU, Juan Carlos Mendoza, a dénoncé l’effet ex-territorial des lois de blocus américaines dont sont concernés également des Etats tiers. «Les mesures unilatérales prises dans le contexte du blocus portent atteinte à de nombreuses entreprises qui, en accord avec le droit international, y compris les règles établies par l’Organisation mondiale du commerce (OMC), ont des relations commerciales avec Cuba.» Les représentants du Mouvement des Etats non-alignés ont également précisé que les sanctions contre Cuba étaient «illégales».

Les Etats-Unis sont-ils l’acteur principal en matière de sanctions?

Selon les informations du Trésor américain, les Etats Unis entretiennent actuellement 26 «Sanctions Programs» (www.treasury.gov/resource-center/sanctions/Programs).
L’application ex-territoriale de lois nationales, tel par exemple le Helms-Burton Act du 12 mars 1996, violent également les droits de nombreux d’Etats tiers et ont souvent été condamnées par la communauté des Etats comme violant le droit international.

Selon vos explications, il est évident que les sanctions unilatérales portent massivement atteinte au droit international.

Oui, la question de leur illégalité est claire. Le problème reste de savoir comment le droit international peut être appliqué de façon effective. Jusqu’à présent, il n’y a pas de possibilité pour l’ONU de forcer l’un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité à se comporter en conformité avec le droit international. Ils ont une impunité de fait.
On pourrait toutefois lancer une procédure de réclamation d’un Etat auprès du Comité des droits de l’homme de l’ONU, selon l’article 41 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, ce qui forcerait l’ONU à prendre la chose en main, au moins pour discuter la situation et trancher, même si rien ne change. Une condamnation a quand même une certaine valeur morale.

Quelles normes relatives aux droits de l’homme peuvent être violées par des sanctions?

Le droit à la vie (article 6 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques). Les sanctions contre l’Irak, l’Iran, Cuba, le Soudan, le Venezuela, le Zimbabwe, etc. ont aggravé la situation de l’approvisionnement dans ces pays. Des gens sont morts par manque de nourriture, d’eau potable, de soins médicaux et de médicaments. Par ailleurs, l’exercice des droits économiques et sociaux, protégé par le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, se voit ainsi bafoué. Les sanctions peuvent également être en violation des Conventions de Genève et d’autres traités de droit international humanitaire.

Dans ce cas, les nouvelles sanctions contre la Russie sont également problématiques?

Une décision juridique éclairante sur cette question serait souhaitable comme, par exemple, un avis de la Cour internationale de justice conformément à l’art. 96 de la Charte des Nations Unies. Cela serait utile pour l’analyse plus détaillée des divers aspects des sanctions et de leurs implications pour les droits de l’homme.

Si les sanctions sont illégales, qu’est-ce que cela signifie pour les Etats qui les soutiennent?

Il en naît le devoir de se racheter, en particulier lorsque les droits de l’homme sont violés; quand, par exemple, les sanctions mènent à une famine, à l’utilisation de la force, à une immigration de masse ou au nettoyage ethnique. Selon le principe erga omnes (concernant tous les Etats), les Etats n’ont pas le droit de reconnaître les violations du droit par d’autres Etats ou d’y apporter un quelconque soutien, par exemple financier. Mais comme je l’ai dit ci-dessus, le droit international n’est pas automatiquement mis en application. Pour cela, nous avons besoin de la volonté politique de la communauté internationale. Mais hélas, la solidarité internationale n’est pas coutume et la plupart des medias jouent le jeu des puissants.

Quand peut-on dire que des sanctions sont «légales»? Cette notion ne se cristallise-t-elle pas toujours dans une zone grise?

Bien qu’il existe de nombreuses «zones grises» dans le droit international, la situation est un peu plus claire ici. Conformément à l’article 41 de la Charte des Nations Unies, le Conseil de sécurité peut imposer des sanctions économiques, mais seulement après s’être assuré, sous l’égide de l’article 39 de la Charte, que la paix a été compromise. Celles-ci ont été utilisées avec succès par exemple dans la lutte contre le colonialisme, le racisme et l’apartheid en Rhodésie/Zimbabwe et en Afrique du Sud.
Un embargo sur les armes pourrait être absolument légal si le but final est de promouvoir la paix et de permettre une solution diplomatique à un conflit. Un embargo sur les armes devrait être imposé à toutes les parties d’un conflit, et la communauté internationale doit s’engager activement pour un cessez-le-feu et des négociations de bonne foi. Mais la plupart des sanctions ne sont pas efficaces ou s’avèrent même contre-productives. Les sanctions par le Conseil de sécurité des Nations Unies peuvent dégrader considérablement non seulement la situation des droits de l’homme dans un Etat, mais aussi faciliter ou y mener à la corruption et à la criminalité.

Qu’est ce qu’on peut dire en conclusion jusqu’à présent?

Tout régime de sanctions – unilatéral ou multilatéral – doit être soumis aux contrôles réguliers et sa conformité avec le droit international doit être jugé par un système légal compétent. En outre, il ne suffit pas que les sanctions soient juridiquement légales; elles doivent également poursuivre un but concis, légitime, servir la paix et respecter le principe de proportionnalité. Les régimes de sanctions doivent être vérifiés régulièrement – et s’ils violent les droits humains et n’apportent aucun effet positif, ils doivent être supprimés. Dans un monde globalisé, les sanctions ne peuvent être imposées en raison d’intérêts géopolitiques ou économiques, et si elles blessent les droits des personnes et des Etats, c’est alors qu’émerge pour l’émetteur le devoir de compensation adéquate envers les victimes de ces sanctions.

Quels sont les derniers développements sur cette question à l’ONU?

En mai 2014, le Conseil des droits de l’homme a organisé une conférence sur les sanctions unilatérales et multilatérales, à laquelle j’ai participé activement. Denis Halliday, ancien coordinateur humanitaire en Irak, y a dénoncé les sanctions insensées contre l’Irak de 1991 à 2003, ayant coûté la vie à plus d’un million de personnes. Le rapport de cet atelier a été discuté lors de la 27e session du Conseil des droits de l’homme en septembre 2014. Par la suite, le Comité consultatif du Conseil des droits de l’homme de l’ONU a été invité à réaliser une étude et à préparer des recommandations, qui viennent maintenant d’être présentées au Conseil dans sa 28e session. Le 28 mars, en outre, Idriss Jazairy (ancien Ambassadeur de l’Algérie auprès des Nations Unies) a été nommé Rapporteur spécial sur les conséquences négatives des mesures coercitives unilatérales par rapport aux droits de l’homme.

Sinon, que peut-on faire contre de telles sanctions?

Les médias doivent également participer. Dans la plupart des cas, les populations ne savent pas quels crimes sont commis en leur nom, quelles mesures nos Etats prennent, causant alors des conséquences terribles pour les populations d’autres pays. Il est aussi de notre responsabilité, en tant que citoyens, de protester là-contre: «Pas en notre nom!» Le 19 mars 2015 a eu lieu une réunion scientifique à Londres, où j’ai participé avec plusieurs professeurs d’Oxford, de Londres, de Paris, etc. Le consensus était que les régimes de sanctions soulèvent davantage de problèmes qu’ils ne peuvent en résoudre et que le dialogue et la médiation de l’ONU sont meilleurs que des mesures punitives affectant principalement les populations civiles et causant beaucoup de souffrances.

Monsieur le Professeur, merci beaucoup de cette interview.    

(Interview réalisée par Thomas Kaiser)

*    La conversation correspond à l’opinion personnelle
du professeur de Zayas et n’a pas été officiellement tenue en sa qualité de Rapporteur spécial.
Cf. www.alfreddezayas.com et
http://dezayasalfred.wordpress.com

Promis, la Longue Guerre avec Moscou durera jusqu’en 2024

Promis, la Longue Guerre avec Moscou durera jusqu’en 2024

Ex: http://www.dedefensa.org

unnamed.pngSelon le quotidien italien La Stampa, Obama avertit ses “amis” du bloc BAO, principalement de l’UE, que ses experts les plus fins sur la Russie ont consulté leur boules de cristal et conclu, 1) que Poutine restera au pouvoir jusqu’en 2024 (réélection en 2018), et 2) que la “guerre” (par conséquent, imagine-t-on) avec la Russie durera jusque-là ... “Au moins” jusque-là avec possibilité de poursuivre avec le successeur de Poutine, ou bien cela tient-il simplement à Poutine ? On verra ... C’est le National Security Council (NSC), c’est-à-dire l’espèce de “gouvernement spécial” qui étudie et produit les grandes orientations de la sécurité nationale pour le seul président US, qui a développé ces prévisions sous forme d’une sorte d’abstract avant d’en faire un grand rapport sous la direction de Celeste Wallander, directrice des affaires russes et eurasiennes dans cette organisation.

La Stampa dit avoir eu consultation du document adressé au gouvernement italien, comme sans doute, on peut le supposer, à d’autres pays européens et divers autres “amis” du bloc BAO. C’est RT qui signale cette publication de La Stampa sans donner beaucoup de précisions, le 22 avril 2015.

«The US reportedly expects that the ongoing confrontation with Russia would continue until at least 2024 and involve many directions. Washington wants to rally support of its European allies to continue mounting pressure on Moscow. The expected diplomatic and economic war of attrition is being outlined in a Russia policy review currently prepared by Celeste Wallander, special assistant to President Barack Obama and senior director for Russia and Eurasia on the National Security Council, reports Italian newspaper La Stampa. The publication said it learned details of the upcoming policy change from a preview that Washington sent to the Italian government to coordinate the future effort.

»US diplomats say Russia changed the cooperative stance it assumed after the collapse of the Soviet Union and is now using force to defend its national interests, the paper said. The change is attributed to the personality of Russian President Vladimir Putin, who, Washington expects, will remain in power until at least 2024. The change became apparent with the conflict in Ukraine, but was emerging since at least the 2008 conflict in South Ossetia, when Russia used military force after Georgia sent its army to subdue the rebellious region, killing Russian peacekeepers in the process.

»Washington’s solution to the new Russia is keeping sanctions pressure on it while luring its neighbors away with economic aid and investment, La Stampa said. The current round of sanctions, it reports, was designed not to have too much impact on the Russian economy so that a threat of harsher sanctions could be applied. While the tug of war in Europe continues into the next decade, Washington wants to continue cooperation with Russia in other areas like nuclear non-proliferation and space exploration. However until Putin is out of the picture, the US does not expect for things to go back to where they were, the newspaper said.

»The strategy was hardly unnoticed in Moscow, as evidenced by the annual report of the Russian Foreign Ministry published on Wednesday. The document said the US is pursuing “a systematic obstruction to Russia, rallying its allies with the goal to damage domestic economy” through blocking credits, technology transferee and an overall destabilization of the business environment.»

A ce stade d’approximation (contenu du document, réelle valeur qui lui est accordée, diffusion, etc.), il est très difficile de spéculer sur les très rares détails qui sont donnés ; au reste, il se pourrait bien que cette démarche soit inutile, tant ce type de travail débouche en général sur des spéculations invérifiables, répondant en général à un état d’esprit-Système “du jour” (ou de la semaine) puisqu’il s’agit d’évaluer quelque chose qui durera jusqu’en 2024 à la lumière d’une situation politique présente, et pour complaire à cette situation présente. En effet, sauf cas exceptionnel qui peut tenir soit d’une pulsion suicidaire soit d’un hasard extraordinaire, soit d’une défaillance tout aussi extraordinaire du Système, il n’y a en effet aujourd’hui plus rien, dans les sphères officielles et chez les experts-Système, dans le bloc BAO, qui ne réponde strictement au conformisme général, c’est-à-dire aussi bien à ce qu’attendent les dirigeants politiques selon les normes du système de la communication tel que le manipulent leurs communicants, et d’une façon générale au déterminisme-narrativiste. Le document témoigne de cela, y compris dans l’historique qui reprend tous les thèmes de la narrative du bloc BAO, y compris en attribuant toute la responsabilité de la guerre en Géorgie de 2008 à la seule Russie (c'est logique puisque les enquêtes internationales avaient confirmé à l’époque que c’était le Géorgie de Saakachvili qui avait attaqué avec les encouragements de Washington). On s’en tiendra donc à une analyse spéculative du fait lui-même de cette analyse prospective nous fixant le délai d’une Longue Guerre d’attrition avec la Russie au moins jusqu’en 2024, cela en corrélation avec le maintien au pouvoir de Poutine jusqu’en 2024.

Dans ce cas, il s’agit d’un renversement complet des perspectives et des prospectives US à cet égard, de ces derniers mois. La tendance-Système, selon les consignes écoutées au garde-à-vous, était de pronostiquer une réussite exceptionnelle de l’offensive lancée contre les Russie avec les sanctions et l’attaque financière de la fin 2014, avec comme programme pour suivre très, très rapidement un mécontentement accéléré de la population vis-à-vis du pouvoir (Poutine), la mise en cause de ce pouvoir, voire un regime change, voire même et surtout l’éclatement de la Russie à partir de 2015, – et, bien entendu, l’insupportable et autocratique Poutine balancé dans quelque poubelle de l’histoire passant par là. C’est une “pointure” dans l’expertise de l’URSS/Russie comme Strobe Talbott qui annonçait précisément cela en décembre dernier (voir Reuters, le 16 décembre 2014), comme nous le commentions le 22 janvier 2015. Il s’agissait d’un texte consacré à George Friedman, lui-même archétype de l’expert-Système postmoderne.

... Cela permet de rappeler que Friedman lui-même, dans son interview à Kommersant de décembre 2014 (voir le 22 janvier 2015) annonçait exactement la même chose que Talbott, jugeant que la Russie «fait face désormais à tous les facteurs qui ont conduit à l’effondrement de l’Union Soviétique...». C’est une précision remarquable d'originalité alors que le président de la Russie réunit 85% de soutien puisque c’est sous-entendre par conséquent que la popularité extrême du régime est “une des conditions qui ont conduit à l’effondrement de l’Union Soviétique”, – voilà donc Friedman, ou l’art de la diversion par l’inversion... Depuis, Friedman est par conséquent devenu l’expert n°1 de la pensée américaniste, qu’on écoute avec dévotion. Il devra donc simplement changer de calendrier narrativiste, et annoncer l’effondrement ou l’éclatement de la Russie pour 2025 finalement et toutes réflexions faites, – allez, disons le 4 juillet 2025, pour faire court et enrichir la fête nationale des USA qui auront à ce moment étendu leur hégémonie actuelle sur la Terre, à Mars et à Vénus (pour faire plaisir à Robert Kagan et à sa femme Victoria Nuland). Bref, – ou plutôt long, – le 22 janvier 2015, nous écrivions donc, Friedman et Talbott en bandouillère :

«... A cette lumière, voici que l’interview [de Friedman] nous apporte surtout, d’une remarque ici à une analyse là, une appréciation inédite et d’un très grand intérêt des intentions des USA maintenant que la crise ukrainienne est engagée dans son volume maximal. Cela nous instruit de la perspective qu’il faut attendre ... Les deux extraits que nous jugeons révélateurs sont les suivants:

»• “Je ne pense pas que le but principal des USA soit le changement de régime en Russie. Le but principal, c’était de limiter le plus possible les capacités de manœuvre des autorités russes, ce qui est effectivement en train de survenir. Mais il y a bien sûr d’autres facteurs qui jouent un rôle, comme par exemple le ralentissement de l’économie russe et la chute du prix du pétrole...”

»• “Mais la question principale est bien de savoir si la Russie peut évoluer dans tout cela en n’éclatant pas. Elle fait face désormais à tous les facteurs qui ont conduit à l’effondrement de l’Union Soviétique...”

»Il s’agit d’une précision capitale, qui s’accorde avec l’évolution de la situation intérieure à Washington, de l’utilisation à visage découvert par Washington de mesures d’agression et de guerre économiques contre la Russie, et jusqu’aux remarques redondantes d’Obama sur la débâcle économique de la Russie. (Comme toujours, on ne s’attache pas ici à l’intérêt de ces jugements, mais bien au fait qu’ils soient exposés en pleine lumière, rejoignant la démarche analytique-Système de Friedman.) Ainsi est-on conduit à admettre que Friedman ne dissimule rien lorsqu’il précise que Washington ne cherche pas à provoquer une situation de “regime change” à Moscou, qu’il cherche selon une logique différente à limiter, voire à neutraliser les capacités de manœuvre et de riposte du gouvernement russe. La raison en est donnée par la deuxième citation: le but, aujourd’hui à Washington, n’est plus de modifier le régime, de remplacer Poutine par une sorte d’Eltsine revu à la sauce Porochenko, mais bien d’accompagner et d’accélérer ce qui apparaît inéluctable aux yeux des experts-Système: l’effondrement de la Russie et son éclatement, – un remake décisif et enfin définitif de 1989-1991.

»Cette conception est recoupée par d’autres sources et déclarations, comme celle de Strobe Talbott, grand spécialiste[ ...] de la Russie dans l’establishment washingtonien, qui se fait spécialiste des questions ethniques pour annoncer, de son côté, l’effondrement de la Russie en 2015 à cause des poussées ethniques, notamment de la part des communautés musulmanes de la Fédération de Russie. (Voir le 16 décembre 2014, sur Reuters: “The year ahead [2015] could see the outbreak of the third Chechen war, which, in turn, could be the death knell of the Russian Federation in its current borders. If, as is imaginable, Russia dismembers itself later this century — the way the Soviet Union did in 1991 — it will largely be a consequence of President Vladimir Putin’s policies.”) Cela rejoint aussi l’idée du “breaking point” [de la Russie] pour lequel Obama affirme montrer une “strategic patience” qui sera récompensée effectivement par l’éclatement de la Russie (voir le 2 janvier 2015).»

... Et voilà que tout change ! Il va falloir modifier les manuels hyper-classifiés, puisqu’on nous annonce que l’indestructible Poutine, nouvel “homme d’acier” (“sens littéral du pseudonyme ‘Staline’”, nous dit Wikipédia), sera encore là en 2024, et donc, on l’imagine, la Russie complète et en bon état avec lui. Quant aux sanctions, décrites jusqu’à fin 2014 comme terribles et absolument dévastatrices (elles devaient emporter, avec l’ouragan financier en plus, la Russie en quelques semaines), elles deviennent d’une douceur presque angéliques, et si subtilement tactiques. («The current round of sanctions, it reports, was designed not to have too much impact on the Russian economy so that a threat of harsher sanctions could be applied.»)

Tout cela permet d’annoncer aux Européens, 1) qu’ils ont plus que jamais intérêt à rester groupés et regroupés autour du pôle de vertu, de puissance et d’intelligence que sont les USA, au moins jusqu’en 2024 ; 2) qu’ils resteront ennemis jurés de la Russie absolument poutiniennes, sans rapprochement possible, jusque-là ; 3) qu’il y aura de nouvelles sanctions puisque celles qui ont été appliquées étaient volontairement soft et qu’elles seront beaucoup plus dures que celles qui ont été imposées ; 4) que l’économie européenne, déjà sérieusement amochée par le blowback des sanctions actuelles, devra faire avec ; 5) que etc. Voilà où nous en sommes, puisque nous avons pris ce document au sérieux, et que rien ne peut plus nous étonner et que tout est possible ... Y compris que ce soit un canard concocté par WikiLeaks ou Anonymous, par la CIA dans l’un de ses multiples coups fourrés labyrinthiques ou par Poutine lui-même, pour se donner l’illusion de la durée...

La voie de l’Islande pour sortir de la crise financière

La voie de l’Islande pour sortir de la crise financière

«Ne pas écouter les marchés financiers, mais le peuple» (Olaf Ragnar Grimsson, Président d’Etat)

par Werner Wüthrich, docteur ès sciences politiques

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

Iceland 03.jpgRécemment le gouvernement islandais a informé la Commission européenne et le Conseil européen du retrait de sa demande d’adhésion (cf. Horizons et débats no 8 du 23/3/15). Le gouvernement rose-vert avait sollicité en juillet 2009 son adhésion, après que la crise financière aux Etats-Unis ait influé de manière catastrophique sur les banques du pays. Lorsque le pays s’est rétablit étonnamment vite et qu’en avril 2013 un nouveau gouvernement a été choisi, les négociations ont été gelées. Le ministre des Affaires étrangères Gunnar Bragi Sveinsson a noté sur son site web: «Les intérêts de l’Islande sont mieux servi en dehors de l’UE.» La population n’approuverait pas l’adhésion, car ces dernières années, elle a réalisé, ce qu’elle a pu atteindre de ses propres forces. L’Islande est une île dans l’Atlantique avec 350?000 habitants. Le pays dispose de zones de pêche abondantes. Ses habitants pratiquent un peu d’agriculture avec beaucoup de moutons et accueillent de plus en plus de touristes parcourant le pays à cause de la beauté de la nature et de ses sources chaudes. Il fait bon vivre ainsi.
Lors de la dernière crise financière mondiale, l’Islande a pris une place importante – à plusieurs égards. La crise y a sévi encore beaucoup plus qu’ailleurs. En 2008, l’amoncellement de dettes était – au zénith de la crise – beaucoup plus élevé que dans les pays sud de l’UE. Alors que les dettes en Grèce s’élevaient à 175% du produit intérieur brut, les dettes de l’île atlantique (notamment celles des banques) étaient dix fois supérieur au du PIB, c’est à dire 1000% – donc un véritable scénario de catastrophe. Néanmoins, l’Islande se retrouve – sept ans plus tard – relativement en bonne santé. Comment cela s’est-il passé, comment cela a-t-il été possible?
Dans les années de la fin du millénaire, l’Islande se faisait remarquer par des taux de croissance très élevés. La raison n’était pas les fruits de la pêche, mais elle se trouvait ailleurs: les trois grandes banques s’étaient engagés dans un jeux risqué et avaient transformé l’île en une place financière globale. Elles attiraient par exemple des fonds d’épargnes de l’étranger avec des taux d’intérêts surélevés et investissaient cet argent dans des placements financiers risqués dans le monde entier – dans un premier temps avec succès. Les managers des banques responsables se présentèrent comme étant «modernes» et «ouverts» et rompirent avec les traditions de leur banque et de leur corps de métier – selon le proverbe: «Tant va la cruche à l’eau qu’elle finit par se casser.» La cassure ou la chute arriva il y a sept ans – de façon massive – et produisit très rapidement la faillite des trois grandes banques.

Le peuple montra la voie au sujet des dettes extérieures

Le traitement des dettes extérieures des trois banques islandaises était controversé. Selon la doctrine occidentale, l’Etat respectivement les contribuables devaient au moins en partie en assumer la responsabilité. Il s’agissait avant tout des fonds dits Icesave. Icesave avait, en tant que filiale en ligne de la Landsbanki nationalisée, attiré pendant plusieurs années avec des intérêts élevés de nombreux petits épargnants étrangers, dont l’argent n’était pas couvert par l’assurance islandaise des dépôts. Avant tout la Grande Bretagne et les Pays-Bas, d’où venait la plus grande partie de fonds étrangers, exigèrent que l’Etat islandais rembourse ces fonds. Il s’agissait d’environ 4 milliards d’euros (environ 12?000 euros par habitant de l’Islande). Le gouvernement négocia avec les deux pays, qui accordèrent des taux bas et des délais de remboursement longs. Le Parlement islandais accepta le résultat des négociations et adopta le 30 décembre 2009 une loi réglant les modalités de remboursement. – Mais alors le peuple sortit dans les rues avec leurs casseroles et exprima son mécontentement de devoir endosser une responsabilité qui ne lui incombait pas. Les spéculateurs étrangers devaient eux-mêmes porter les conséquences de leurs actes. Finalement, ils avaient obtenu 10% ou plus pour leur argent. «Est-ce moralement et juridiquement justifié, de simplement attribuer le risque à l’Etat et aux contribuables?», figurait sur les transparents et les tracts. L’initiative citoyenne Defence organisa diverses manifestations d’opposition. Elle récolta plus de 60?000 signatures (de 350?000 habitants) et exigea un référendum populaire. Les citoyens assiégèrent la résidence du Président d’Etat avec des feux de Bengale rouges, signalant de manière bien visible un «stop» à cette politique. Le Président d’Etat Olaf Ragnar Grimsson entendit la voix du peuple et ordonna le référendum: «Le noyau de notre Etat islandais est, que le peuple est le juge suprême sur la validité des lois. C’est ainsi que j’ai décidé, en conformité avec la Constitution, de transférer la décision sur la loi en question au peuple.» – En mars 2010, 93% des votants dirent non au paiement des dettes bancaires par l’Etat.
La Grande-Bretagne et les Pays-Bas étaient alors, faute de mieux, prêts à renégocier le remboursement des dettes bancaires. Dans un nouvel accord, l’Islande obtint des concessions supplémentaires et des allégements de paiement. Le remboursement fut prolongé jusqu’en 2046, suite à quoi la prochaine génération serait aussi concernée. Le Parlement islandais accepta. Le Président d’Etat fixa un nouveau référendum populaire. En avril 2011, le peuple refusa également cette nouvelle proposition. – Que faire?
Les Islandais résolurent leur problème bancaire de la manière suivante: les trois grandes banques durent annoncer faillite. La Landsbanki avec sa banque en ligne Icesave fut nationalisée, les deux autres ont été divisés en une «New Bank» et une «Old Bank». La New Bank (dotée de nouveaux capitaux) hérita des domaines d’activité nécessaires à l’intérieur du pays, tels les opérations de paiement, les bancomats, un service «crédit», etc. La Old Bank hérita des immenses amoncellements de dettes et toutes les affaires étrangères avec une quantité d’actifs douteux qu’on liquida lors d’une procédure de faillite. De cette manière, les guichets purent rester ouverts et les bancomats restèrent en fonction à tout moment. Les banques obtinrent de nouveaux noms. L’ancienne banque Kaupthing s’appelle aujourd’hui Arion, l’ancienne Glitinir s’appelle aujourd’hui Islandsbanki. Les trois banques (actuellement en partie en main étrangère) se limitent aux opérations bancaires traditionnelles à l’intérieur du pays.
Cette procédure de faillite nous rappelle à la déconfiture de la Swissair, suite à laquelle on a toute suite fondé une nouvelle petite entreprise – la Swiss – (actuellement contrôlée par la Lufthansa) et pendant laquelle les actifs restants de l’ancienne société et l’importante accumulation de dettes ont été entièrement liquidés lors de la procédure de faillite.

La maîtrise du quotidien et la récupération

La vie sur l’île était difficile depuis le début de la crise. La couronne islandaise perdit de sa valeur. Les prix augmentèrent. Les salaires réels baissèrent. La vie renchérit. Le chaumage augmenta. La performance économique avait déjà baissé de 7% en 2009. Le gouvernement eut besoin d’un crédit du FMI de 10 milliards de dollar, pour survivre à ces temps difficiles. Comme d’habitude, il posa ses conditions. Le gouvernement gauche-vert refusa cependant une politique de liquidation dans le domaine social. Elle réussit tout de même à remplir le programme du FMI. Des pays amis tels la Norvège et la Suède aidèrent avec de l’argent. On augmenta les impôts pour les habitants, la progression de l’impôt sur les revenus fut accentuée et on saisit une série de mesures peu orthodoxes pour réduire les dettes. On déclara, par exemple, tous crédits liés à des monnaies étrangères comme illégaux. Le gouvernement offrit aux entreprises des programmes spéciaux de restructuration de la dette. Pour les crédits immobiliers il y eut des réductions de la dette. Les petits propriétaires obtinrent des allégements de paiements. Pour protéger la monnaie et empêcher la fuite de capitaux, le gouvernement introduisit des contrôles de la circulation des capitaux toujours en vigueur. Les personnes privées voyageant à l’étranger ne peuvent changer qu’un nombre limité d’euros.
Le FMI respecta les démarches du gouvernement. Plus encore – il demanda au ministre islandais des Finances Steingrimur Sigfusson, s’il ne voulait pas devenir le responsable principal du FMI pour la Grèce. Celui-ci a cependant refusé cette proposition (Frankfurter Allgemeine Zeitung du 21/2/15).
La crise en Islande n’a pas duré longtemps. La politique énergique, soutenue par le peuple, montra rapidement des résultats. Le tourisme et l’industrie de pêche profitèrent massivement de la monnaie faible. L’Islande devint bon marché. On importa moins de biens de consommation chers, en revanche, on produisit davantage à l’intérieur du pays. Trois ans après la baisse de 7% de 2009, il y eut une augmentation de 3% – un taux plus élevé que la moyenne de l’UE. L’inflation disparut et le taux de chômage se trouve aujourd’hui à 4% – comme en Suisse. Il n’existe pas de chômage des jeunes comme dans d’autres pays, où il a atteint des dimensions catastrophiques. – L’agence de notation Fitch a de nouveau augmenté la solvabilité du pays. Elle l’a explicitement justifié par «la réussite atteinte suite à des réponses peu orthodoxes à la crise».
En outre, la décision de la Cour de justice de l’AELE de l’année 2013 – ayant cette fois-ci pris une décision au profit du peuple – a été de grande utilité puisque la responsabilité de l’Etat pour les dettes bancaires étrangères a été refusée.

Succès survenu sur fond de souveraineté et de démocratie directe

Pourquoi le pays a-t-il si vite récupéré? Décisif pour le succès fut d’un côté la voix du peuple. Les Islandais n’ont pas seulement pris les bonnes décisions lors de deux référendums. La population a également, dans un grand nombre d’activités, participé activement aux événements – et cela toujours de manière non-violente. Avec des sites internet originaux, ils se sont défendus contre des tentatives de la Grande-Bretagne de placer les Islandais dans un coin terroriste afin de pouvoir geler leurs comptes en banques en Grande-Bretagne. Les Islandais ont en outre remonté les manches et ont remis leur économie nationale au pas. Les trois «nouvelles» banques, massivement réduites, y accomplissent leur tâche traditionnelle. La population a aussi empêché que les managers responsables du dérapage des banques reçoivent, comme ailleurs, d’énormes indemnités de départ en quittant leurs postes. Un bon nombre d’entre eux doivent faire face à des procédures judiciaires. Une commission d’enquête parlementaire a publié un rapport de 2000 pages, qui désigne un petit groupe d’environ 30 managers de banques, membres du gouvernement et de la banque centrale comme responsables principaux pour la débâcle financière. La Cour suprême a récemment jugé quatre d’entre eux avec des peines de prison de cinq à six ans pour des manipulations frauduleuses du marché et des abus de confiance, la punition la plus dure jamais prononcée en Islande dans le domaine de la criminalité économique.
En outre, la propre monnaie fut décisive pour le sauvetage du pays: la baisse massive de la couronne islandaise n’a pas mené au naufrage (comme certains prophètes financiers l’avaient prédit), mais c’était la condition préalable décisive pour une guérison rapide. Aujourd’hui, la couronne islandaise s’est stabilisée à environ 30% en dessous de sa valeur avant la crise. D’autres pays pourraient s’en inspirer! Pour un membre de la zone euro, la sortie de la monnaie commune serait la base pour une voie semblable.
Le succès de la voie islandaise pour sortir de la crise bancaire se distingue fortement de la voie centraliste, dirigée d’en haut, du sauvetage des banques et de la «gestion des dettes» de l’UE, où l’on maintien artificiellement en vie les banques en faillite et rend responsables les contribuables. L’Islande a clairement contredit l’idée que le sauvetage de grandes banques est «sans alternatives» (Too big to fail). Même si la voie de l’Islande ne peut pas être copiée telle quelle pour d’autres pays, elle inspire quand même à chercher courageusement de nouvelles voies. Elle montre aussi, comment un petit pays avec sa propre monnaie peut fièrement maintenir sa place dans le monde globalisé de la finance. La retrait de la demande d’adhésion en est la conséquence logique. Les problèmes financiers ne peuvent pas être résolus à huis-clos par une petite élite, mais la population et les contribuables doivent pouvoir aider de manière constructive à trouver le chemin du succès. Le fait que le FMI ait demandé au ministre islandais des Finances d’aider à maîtriser la crise de la dette en Grèce, parle pour-soi. 

vendredi, 24 avril 2015

Iceland’s Economic Revolution

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F. William Engdahl

Ex: http://journal-neo.org

Iceland’s Economic Revolution

Icelanders are a proud stubborn people with more than 1200 years of history, rugged Scandinavian stock, living in one of the most beautiful natural areas of our Earth. In 2001 her government made a colossal series of disastrous decisions that resulted in the worst banking crisis in history.

Prime Minister Davíð Oddsson, enchanted with Milton Friedman’s free market ideas, implemented a course of tax cuts, cut the corporate income tax to 18%, abolished the net wealth tax, lowered the personal income tax and inheritance taxes and privatized the banking system, introducing financial deregulation along lines of the United States, for a nation with a population of a mere 239,000 citizens. He also entered a free trade agreement with the EU. Oddsson joined the charmed circles of Bill Clinton, of George H.W. Bush, who was invited to Rekyjavik to go salmon fishing. He became a regular at Bilderberg meetings. It seems it all went to his head.

Oddsson went on to become head of the Iceland National Bank in 2005 where he fed the megalomania of the three deregulated banks by in effect printing money at unprecedented rates, flooding the economy with liquidity, until he was de facto fired in 2009 by an act of parliament in the wake of the worst banking crisis in Iceland’s history.

Since the outbreak of the Iceland banking collapse and economic crisis in 2008, in the wake of the September 2008 US Lehman Bros. crisis, Icelanders, exercising their centuries-long tradition of direct democracy, took to the streets demanding fundamental change.

Oddsson’s pals in the small country’s newly-deregulated private banks had abandoned caution to the winds as they decided Reykjavik was destined to become the new Wall Street, an emerging world financial center.

By the outbreak of the global financial crisis, the three banks had combined assets equal to more than 11 times of the Icelandic GDP. They held foreign debt in excess of €50 billion, compared with Iceland’s gross domestic product of €8.5 billion. The inexperienced Iceland bankers had financed their staggering growth by borrowing on the interbank market mainly from UK and Holland banks.

The government’s main priority was to insulate the nation’s population and economy from the effects of the wanton lending abuses of the three banks, something the present Greek government was elected to do for its citizens, to the horror of German Finance Minister Wolfgang Schäuble and others. By November 2008 Iceland’s unemployment had tripled in a matter of two months.

Decisive action

When the dust settled, relative to the size of its economy, Iceland’s systemic banking collapse ranked as the largest experienced by any country in economic history. By the October 2008 the country’s three major banks–Glitnir bank, Landsbanki and Iceland’s largest bank, Kaupþing were placed into state receivership, nationalized.

That was the same time US Treasury Secretary Henry Paulson, who deliberately triggered the Lehman crisis, categorically refused nationalizing the criminal Wall Street banks, contemptuously stating, “Nationalization is socialism; we don’t do that here.” It was a lie at best as Paulson, with carte blanche control over an unprecedented $700 billion Troubled Asset Recovery Fund, bailed out AIG, Goldman Sachs and his old buddies on Wall Street with “socialized” losses dumped on American taxpayers.

Unlike Greece or Ireland or other EU countries or the USA, the Iceland Parliament and government refused to give unlimited state guarantee to save the private banks.

They nationalized them instead, creating a “Good bank-Bad bank” model loosely based on the successful Swedish 1992 experience with Securum. All domestic assets of the three banks were placed in new publicly-owned domestic versions of the banks. All foreign liabilities of the banks, which had expanded with subsidiaries in the UK and Netherlands, went into receivership and liquidation. British and Dutch bank counterparties and governments shrieked howls of protest, threatening Iceland with being blackballed and forever cut off from further credit by the world. The government also imposed currency controls.

The Parliament established an Office of Special Prosecution to investigate allegations of criminal fraud by government and bankers. People responsible went to prison. Baldur Guðlaugsson, Permanent Secretary of the Ministry of Finance went to prison for insider trading; the president of Glitnir bank went to prison for tax fraud; the president of Kaupthing Bank got 5 ½ years prison; former Prime Minister Geir H. Haarde was indicted.

Iceland decided to go it alone and focus on rebuilding her devastated real economy. The results are quite opposite the results in the EU where the brutal IMF and ECB and EU austerity policies have turned a banking crisis into a major economic crisis across the EU.

By March 2015, according to the IMF itself, “Overall, macroeconomic conditions in Iceland are now at their best since the 2008-9 crisis. Iceland has been one of the top economic performers in Europe over the past several years in terms of economic growth and has one of the lowest unemployment rates… Iceland’s strong balance of payments has allowed it to repay early all of its Nordic loans and much of its IMF loans while maintaining adequate foreign exchange reserves.” The report added, “This year, Iceland will become the first 2008-10 crisis country in Europe to surpass its pre-crisis peak of economic output.”

Revolution in banking next?

The most dramatic and heartwarming development from the Iceland financial crisis however is the Prime Minister’s proposal to revolutionize the country’s money creation process. The first country in the present world to consider such bold action, Prime Minister Sigmundur Davíð Gunnlaugsson commissioned a major report, on reform of the monetary system to prevent future crises. The report, issued by Progressive Party parliamentarian and chair of the parliament’s Committee for Economic Affairs and Trade, Frosti Sigurjónsson, examined the very taboo subject of how private commercial banks are able to create money “out of thin air.”

The report considers the extent to which Iceland’s history of economic instability has been driven by the ability of banks to ‘create money’ in the process of lending.

They went to the Holy of Holies of the secrets of banking since the Bank of Amsterdam first introduced systematic fraud into credit lending in the late 1700’s before it went bankrupt—fractional reserve banking. That simply means a bank lends many times over its deposit or equity base. If there is a crisis of confidence and depositor bank runs, under fractional reserve banking, the bank goes under.

The Frosti report concluded its examination of the link between Iceland bank lending up to September 2008 and the severity of the crisis. Their conclusion was that, “the fractional reserve system may have been a long term contributing factor to various monetary problems in Iceland, including: hyperinflation in the 1980s, chronic inflation, devaluations of the Icelandic Krona, high interest rates, the government foregoes income from money creation, and growing debt of private and public sectors.”  That’s a strong indictment and accurate.

It described the stages of every bank crisis since at least 1790 when the Bank of Amsterdam went bankrupt after a run: “A bank’s stock of cash and Central Bank reserves (both assets of the bank) is small compared to total deposits (the banks’ liability). A rumor that a bank may be in difficulty can therefore cause customers to withdraw their deposits in panic (a bank run). A bank run forces the bank to sell assets quickly to fund payouts to depositors. Such a sudden increase in the supply of assets can lead to a fall in market prices, putting other banks into trouble, and the whole banking system may follow.”

Sovereign Money System

The report to the Prime Minister concludes that a revolutionary change in control of credit is needed to control the greed and voracity of the private banks. They call for something known as a Sovereign Money System. As they note, “In a Sovereign Money system, only the central bank, owned by the state, may create money as coin, notes or electronic money. Private commercial banks would be prevented from creating money.”

The report further notes a major positive gain from implementing the Sovereign Money System. The private banks would not make huge profits by buying and selling Government debt at taxpayers’ expense as the government must pay private bondholders interest on that debt: “By delegating the creation of money to private commercial banks, the Central Bank of Iceland, and thereby the state, foregoes considerable income that it would otherwise earn from creating new money to accommodate economic growth.”

They describe how it would function: “In a Sovereign Money system, private banks do not create money. Instead this power is in the hands of the Central Bank, which is tasked with working in the interest of the economy and society as a whole. In the Sovereign Money system, all money, whether physical or electronic, is created by the Central Bank. Although commercial banks will no longer create money, they will continue to administer payments services for customers and will make loans by acting as intermediaries between savers and borrowers.”

And a critical provision: “The payments service will consist of Transaction Accounts held by individuals and businesses. The funds in Transaction Accounts will be electronic sovereign money created by the Central Bank. Transaction Accounts are risk free, as they are kept at the Central Bank, and interest-free as they are not available to the bank to invest. The Central Bank will be exclusively responsible for creating the money necessary to support economic growth. Instead of relying on interest rates to influence money creation by banks, the Central Bank can change the money supply directly. Decisions on money creation will be taken by a committee that is independent of government and transparent in its decision-making, as is the current monetary policy committee.”

That very system was proposed by Chicago economist Irving Fisher and others during the 1930S Great Depression in the USA. The lobby of the bankers managed to kill it.

Wow! Were the US Congress to enact such legislation as Iceland is now discussing to adopt they would return the power over money creation away from the privately-owned Federal Reserve to the elected Congress as specified in the US Constitution, Article 1, Section 8, “The Congress shall have the power to coin Money, regulate the Value thereof…”

The key to the entire Iceland proposal is that the central bank is a State-owned central bank or a Public Bank, as Iceland has. So long as we relegate the power of money creation to central banks privately owned like the Federal Reserve, we ultimately end up in a system of recurring financial collapse, depression, unemployment.

A move to such a Sovereign Money System is not at all difficult technically. It requires only political will of governments to act in the interests of their citizens and nations. Russia would become de facto invulnerable to the ravages of the US Treasury Economic Terrorism Office and Greece could walk away from her unpayable debts to the ECB and IMF and get about rebuilding her real economy.

F. William Engdahl is strategic risk consultant and lecturer, he holds a degree in politics from Princeton University and is a best-selling author on oil and geopolitics, exclusively for the online magazine “New Eastern Outlook”.
First appeared: http://journal-neo.org/2015/04/21/iceland-s-economic-revolution/

jeudi, 23 avril 2015

Le fanatisme religieux est un élément essentiel du soutien étasunien à Israël

Le fanatisme religieux est un élément essentiel du soutien étasunien à Israël

Auteur : Glenn Greenwald
Traduction Dominique Muselet
Ex: http://zejournal.mobi

Un nouveau sondage de Bloomberg Politics parvient à des résultats qui, quand on y pense, sont pour le moins étonnants.

En ce qui concerne les relations entre Israël et les Etats-Unis, à laquelle de ces propositions adhérez-vous :

- Israël est un allié mais nous devrions poursuivre nos intérêts quand ils divergent de ceux d’Israël : 47%

- Israël est un important allié, la seule démocratie de la région, et nous devrions le soutenir même si nos intérêts divergent : 45%

- Je ne sais pas : 8%

Près de la moitié de tous les Américains veulent soutenir Israël, même si les intérêts de ce pays divergent des intérêts de leur propre pays. Seule une minorité d’Américains (47 %) disent que leur pays doit poursuivre ses propres intérêts plutôt que de soutenir Israël quand il faut faire un choix entre les deux. C’est le reniement complet du Discours d’adieu de George Washington de 1796 dans lequel il soulignait qu’"il était absolument capital de ne pas se laisser aller à la haine invétérée et irréductible contre certaines nations et à la passion amoureuse pour d’autres ... La nation qui s’habitue à détester ou à aimer une autre nation en devient forcément plus ou moins l’esclave".

Il est inimaginable qu’une grande partie des Etasuniens veuille soutenir un pays étranger, quel qu’il soit, même lorsque cela est contraire aux intérêts étasuniens. Seul Israël suscite ce degré de ferveur et d’abnégation chez les Etasuniens. Cela vaut donc la peine de se demander d’où vient cette bizarrerie de l’opinion publique étasunienne.

La réponse devrait nous mettre tous mal à l’aise : c’est le fanatisme religieux. Les médias étasuniens adorent se moquer du fait que des nations ennemies, surtout les nations musulmanes, soient menées par des forces religieuses extrémistes, mais c’est précisément ce facteur qui explique en grande partie le fervent soutien de la population américaine à Israël. En donnant les résultats de son sondage, Bloomberg a fait la remarque suivante :

La religion semble jouer un rôle important dans ces chiffres. Les chrétiens sont plus nombreux que l’ensemble des sondés, 58% contre 35%, à soutenir Israël même contre l’intérêt des Etats-Unis. Les Etasuniens sans appartenance religieuse ont été les moins prêts à le faire, à 26%.

La principale raison pour laquelle les chrétiens évangéliques des États-Unis sont si dévoués à Israël est simple : leur doctrine religieuse radicale leur enseigne que c’est Dieu qui l’exige. En 2004, Pat Robertson a prononcé un discours intitulé "Pourquoi les chrétiens évangélistes soutiennent-ils Israël ?" dans lequel il a dit : "Les chrétiens évangélistes soutiennent Israël parce que nous croyons que les paroles de Moïse et des anciens prophètes d’Israël ont été inspirées par Dieu," et "nous pensons que la création d’un état juif sur la terre promise par Dieu à Abraham, Isaac et Jacob a été ordonnée par Dieu." Il a ajouté que "le peuple élu de Dieu" – les Juifs - avaient un devoir envers Dieu, celui de lutter contre les "vandales musulmans", afin qu’Israël reste uni entre leurs mains :

Si le peuple élu de Dieu laissait ses sites les plus sacrés, tomber aux mains d’Allah – si les vandales musulmans se rendaient maîtres des tombeaux de Rachel, de Joseph, des patriarches, des anciens prophètes – s’ils croyaient que leur droit à la Terre Sainte vient uniquement de Lord Balfour d’Angleterre et de la volage ONU plutôt que des promesses du Dieu tout-puissant alors dans ce cas, l’Islam aura gagné la partie. Dans le monde musulman se répandrait le message qu’"Allah est plus grand que l’Eternel" et que les promesses de l’Eternel aux Juifs n’ont aucune valeur.

C’est cet épouvantable discours extrémiste religieux au sujet d’Israël qu’on entend encore et encore dans les plus grandes églises évangélistes d’Amérique. La très populaire secte "dispensationaliste"* repose sur la croyance dogmatique qu’un Israël unifié aux mains des Juifs est la condition préalable à l’Armageddon ou à l’Enlèvement et à la Seconde venue de Jésus : une croyance partagée non par des milliers, mais par des millions d’Américains. Comme l’évangéliste Robert Nicholson le dit dans un essai nuancé et réfléchi de 2013 portant sur les différences doctrinales qu’on trouve dans ce groupe : "Les évangélistes croient que Dieu a choisi le peuple bibliques d’Israël comme instrument de la rédemption de l’humanité, un agent terrestre à travers lequel il accomplirait son grand plan pour l’histoire." Comme, le célèbre et influent, John Hagee, l’a dit en termes simples : "Nous soutenons Israël parce que toutes les autres nations ont été créées par l’action des hommes, mais Israël a été créé par un acte de Dieu !".

Il va sans dire que la croyance religieuse joue également un rôle dans le soutien à Israël des juifs américains. En effet, les néocons font fréquemment le lien entre la judéité américaine et le soutien à Israël en faisant valoir qu’un bon Juif Américain ne devrait pas être Démocrate parce que ce parti ne soutient pas suffisamment Israël (ce qui ne les empêche pas d’accuser "d’antisémitisme" les critiques d’Israël qui font état du même lien que celui qu’ils exploitent eux-mêmes). Comme le montre un sondage Pew de 2013 :

La plupart des Juifs américains ressentent au moins un certain attachement affectif pour Israël, et beaucoup se sont rendus dans l’état juif. Quatre sur dix croient qu’Israël a été donné au peuple juif par Dieu, une croyance que partagent environ huit sur dix juifs orthodoxes.

L’extrémisme religieux juif est directement lié au soutien à Israël, comme l’a noté The Forward : "De tous les Juifs, ce sont les Juifs orthodoxes qui soutiennent le plus l’AIPAC". Le New York Times a récemment parlé du lien entre l’activisme juif et le soutien à Israël : "Les Républicains ... sont plus inconditionnellement pro-israélien que jamais" en partie à cause "d’une forte augmentation des dons en leur faveur" de la part de ce que J. Street appelle un "petit groupe de très riches juifs américains", comme Sheldon Adelson.

Mais les Juifs ne forment que 1,4% de la population américaine, ce qui limite encore ce phénomène. (En revanche, 82% des Américains se disent chrétiens et "37 % de tous les chrétiens se disent nés de l’Esprit-Saint ou évangélistes"). De plus, les Juifs américains ont longtemps été divisés sur le poids à donner à Israël dans leur vision politique et il y a une érosion de ce soutien chez les jeunes Juifs américains, en particulier. De fait, les chrétiens évangéliques sont beaucoup plus fermes dans leur soutien à Israël que les Juifs américains, comme le dit Bloomberg : "Pour de nombreux Démocrates, même ceux qui sont juifs, la question n’a pas la même importance." Le soutien d’origine religieuse des évangélistes - et l’alliance cynique entre les deux factions religieuses - est crucial pour le maintien de ce soutien.

Il est important de ne pas trop simplifier le rôle joué par le fanatisme religieux. Il y a, bien sûr, d’autres facteurs qui expliquent ce bizarre soutien américain à Israël même au détriment de leur propre pays. Le profond rejet des musulmans qui a suivi le 11 septembre a été habilement exploité pour générer ce soutien. On répète aux Etasuniens depuis des dizaines d’années qu’Israël est une “démocratie” - une affirmation de plus en plus difficile à soutenir - et donc un allié politique naturel. Les Américains ont tendance à ne pas remettre en question ni même à débattre des raisons politiques qui sous-tendent le soutien bipartite, et le dévouement sans faille à Israël est depuis des années,la prise de position bipartite par excellence. Et, comme David Mizner l’a récemment expliqué dans Jacobin, Israël est depuis longtemps un "état-client" qui permet au gouvernement américain de déployer par procuration sa volonté de puissance au Moyen-Orient.

Mais on ne peut nier que l’extrémisme religieux joue un rôle très important dans l’attitude des Américains envers Israël. Compte tenu de son importance, c’est un phénomène remarquablement peu discuté pour la bonne raison que les personnalités médiatiques étasuniennes trouvent très agréable d’accuser calomnieusement d’autres pays d’être animés par le fanatisme religieux, tout en ignorant le fait que leur propre pays l’est tout autant. Le fait que le journaliste politique de NPR, Domenico Montanaro, soit choqué de ce que le soutien à Israël ait engendré le soutien passionné de la foule lorsque Ted Cruz a annoncé sa candidature à la présidentielle à Liberty University donne la mesure du peu de place que cette question occupe dans le débat public.

Comme Dave Weigel se l’est demandé, après avoir vu ce tweet, comment quelqu’un dont le métier est de couvrir la politique peut-il trouver cela surprenant ? C’est parce que ce phénomène est très rarement discuté. C’est amusant, facile et auto-satisfaisant de croire que les pays que nous n’aimons pas sont la proie d’un fanatisme religieux qui dicte leur politique étrangère. C’est beaucoup moins amusant et moins réconfortant de penser à nous-mêmes de cette façon. Mais il ne fait aucun doute que l’extrémisme religieux prévaut en Amérique, et que le soutien général et bizarrement inconditionnel à Israël a pour origine principale une doctrine religieuse extrémiste sur la volonté de Dieu.


- Source : Glenn Greenwald-Traduction Dominique Muselet

Dwingen de Grieken Europa te kiezen tussen Amerika of Rusland?

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Dwingen de Grieken Europa te kiezen tussen Amerika of Rusland?

Slechts 23% Grieken is positief over EU, 63% ziet Rusland als nieuwe bondgenoot - Deelname Europese machten aan Aziatische Infrastructuur Investerings Bank signaal van naderende geopolitieke machtsverschuiving

De toenadering die Griekenland zoekt tot Rusland baart de gevestigde orde in Brussel en Washington grote zorgen. De Russische president Putin wil na het mislukken van het South Stream oliepijpleiding project een alternatieve pijpleiding aanleggen via Turkije naar Griekenland, waardoor Griekenland een belangrijke energie’hub’ voor Zuid- en Centraal Europa zal worden. Er zijn zelfs geruchten dat als de EU en het IMF de druk op de Grieken niet wil verlichten, het land mogelijk tot de pas opgerichte Euraziatische Unie zal toetreden. Dat zal Europa voor het blok zetten: blijven we vasthouden aan het financieel, politiek en moreel op zijn allerlaatste benen waggelende Amerika, of kiezen we voor nieuwe ongekende economische mogelijkheden in heel Azië?

Niet Griekse volk, maar Europese banken gered

Toen in 2007-2008 de financiële crisis losbarstte lag de Griekse staatsschuld rond de 100% van het BNP – hoger dan het Europese gemiddelde, maar niet onhoudbaar. Tot 2014 explodeerde deze schuld echter naar 175% van het BNP en moest het land met drie bailout pakketten van € 240 miljard overeind worden gehouden.

Een staatsbankroet had hoogstwaarschijnlijk de Franse en Europese banken, die grote hoeveelheden Griekse schuldpapieren hadden opgekocht, doen omvallen. Daarom namen de EU, het IMF en de ECB ruim 80% van de Griekse staatsschuld over – niet om het volk te helpen, maar om de banken te redden. De rekening werd bij de Europese belastingbetaler neergelegd.

Amerikaanse financiële aanval op de EU

Omdat de financiële crisis de snel uit de hand lopende –jaarlijks met ruim $ 1 biljoen stijgende- staatsschuld van de VS blootlegde, openden de Amerikanen om hun dollar te redden de aanval op de EU. Pal nadat de EU-regeringen in april 2010 hadden ingestemd met het Griekse reddingsplan, werd het land door de Amerikaanse kredietbeoordelaar Standard & Poor’s in één klap met drie stappen afgewaardeerd naar de ‘junk’ status.

Het gevolg was dat verzekeraars en pensioenfondsen wereldwijd hun Griekse waardepapieren afstootten, wat de rente die het land voor kredieten moest betalen gigantisch deed stijgen. Griekenland kwam in een uitzichtloze crisis terecht. In ruil voor financiële hulp eisten het EU en het IMF snoeiharde bezuinigingen. Gevolg: de werkeloosheid steeg naar 27%, onder jongeren zelfs naar 60%. De belastinginkomsten daalden en de Griekse publieke voorzieningen stortten in.

Wanhopige Grieken zoeken hulp in Moskou

Het wanhopige Griekse volk stemde vervolgens op de extreemlinkse Syriza partij, die uit de communistische partij is voortgekomen. Partijleider Tsipras beloofde een einde te maken aan de harde bezuinigingen en zei dat hij daarvoor desnoods uit de EU en de NAVO zou treden. Tevens werd begonnen met serieuze voorbereidingen voor de herinvoering van de eigen munt, de drachme, en het nationaliseren van het bankensysteem.

Omdat Syriza vastbesloten was om de publieke voorzieningen, ambtenaren en pensioenen overeind te houden, zou er geen geld meer over zijn om het IMF terug te betalen. Daarom reisde Tsipras naar Moskou, naar eigen zeggen echter niet om te bedelen om geld, maar om te praten over intensievere economische samenwerking die het land weer uit het slop zou kunnen halen. In ruil daarvoor beloofde Tsipras geen nieuwe Europese sancties tegen Rusland goed te zullen keuren.

Russisch aardgas via Turkije en Griekenland naar Europa

Eén van de onderwerpen was de door Putin voorgestelde Turkish Stream pijpleiding, die Russisch aardgas via Turkije naar Griekenland moet gaan leveren. Deze leiding moet in de plaats komen van het mislukte Russische South Stream project, dat Brussel onder grote Amerikaanse druk had gesaboteerd, omdat Washington niet wil dat Rusland een nog belangrijkere rol in de energievoorziening aan Europa gaat spelen.

In december 2014 hadden Rusland en Turkije al een verklaring ondertekend om de bouw van Turkish Stream mogelijk te maken. Griekenland wordt in dit plan een belangrijke ‘hub’ voor het verdere transport van Russisch aardgas naar Italië, de Balkan en Centraal Europa. Dat levert de Grieken alleen al aan doorvoerrechten enige honderden miljoenen euro’s per jaar op. Ook zal het land weer aantrekkelijker worden voor investeringen.

Putin en Tsipras bespraken tevens een korting op de prijs van Russische olie en het opzetten van joint ventures met de Griekse regering. Pilotprojecten zouden de uitbouw van de haven van Thessaloníki zijn –die volgens het IMF moet worden geprivatiseerd- en investeringen in de Griekse spoorwegen.

‘Trojaans paard’?

De Griekse leider stelde duidelijk tegen nieuwe Europese sancties tegen Rusland te zijn. Daar was men in Washington bepaald niet blij mee. In Amerikaanse media werd Griekenland zelfs een ‘Trojaans paard’ genoemd, waarmee Rusland de EU zou binnendringen. Putin reageerde op zijn immer droge humoristische wijze: ‘Wat mythologie, Trojaanse paarden en zo betreft: die vraag zou terecht zijn als ik naar Athene zou gaan. Wij dwingen niemand iets te doen.’

63% Grieken wil Rusland, nog maar 23% de EU

Opiniepeilingen wijzen uit dat 63% van de Grieken Rusland als nieuwe bondgenoot begroet. Nog maar 23% is positief over de EU. Rusland en Griekenland delen daarnaast de orthodoxe christelijke religie en historisch goede betrekkingen.

Dat onderstreept dat niet alleen Griekenland, maar heel het Westen in een algemene crisis terecht is gekomen. Demografisch, financieel, economisch, politiek en moreel is de EU in een dodelijke neerwaartse spiraal terecht gekomen.

Europa moet kiezen tussen Amerika of Rusland

Feitelijk dwingen de Grieken met hun toenadering tot Rusland Europa tot de keus: of we breken met de failliete dollarwereld, met Washington en met de almaar agressiever wordende NAVO, en zetten vol in op samenwerking met de door Rusland geleide Euraziatische Unie en met China; of de schuldenlast in de EU is over 4 tot 5 jaar zo onhoudbaar geworden, dat we in een zelfde economische depressie belanden als Griekenland, waardoor onze welvaartsstaat definitief verdwijnt.

Er is nog een andere optie, namelijk die in de jaren ’30 door de heersende financiële machten door Nazi-Duitsland, Vichy-Frankrijk en Mussolini-Italië werd gekozen, met de bekende verschrikkelijke gevolgen. Daar zal werkelijk niemand in Europa op zitten te wachten. (1)

Aansluiting Europa, Japan, Australië bij Chinese Investeringsbank

Gelukkig gloort er hoop, want ondanks grote bezwaren en dreigementen van Amerika besloten Frankrijk, Duitsland en Groot Brittannië onlangs mee te doen met de oprichting van China’s Aziatische Infrastructuur Investerings Bank (AIIB). Die wordt door de VS als een grote bedreiging gezien voor het door Washington gedomineerde IMF en voor de positie van de dollar als enige wereld reservemunt.

Ook de traditionele Amerikaanse bondgenoten Australië en zelfs Japan sloten zich bij de AIIB aan, dat van plan is om tot in lengte van decennia biljoenen te gaan investeren in de opbouw van de infrastructuur in Azië.

Voor de VS is de aansluiting van zijn vazalstaten in Europa en Azië een enorme geopolitieke nederlaag, die mogelijk verstrekkende gevolgen zal hebben en een radicale machtsverschuiving op onze planeet teweeg zal brengen - een die ervoor zal zorgen dat niet langer één supermacht met behulp van financiële en militaire dreiging en chantage de rest van de wereld zijn wil kan opleggen. (2)

Xander

(1) KOPP
(2) KOPP

Zie ook o.a.:

17-03: Stratfor: VS wil ten koste van alles alliantie Duitsland-Rusland voorkomen (/ ‘Amerika zet volken tegen elkaar op om te voorkomen dat ze zich tegen VS keren – VS zet in op het ten val brengen van Rusland en de EU’)
10-03: China en Rusland lanceren in herfst anti-dollar alliantie
28-02: 10 redenen waarom de VS en de EU uit zijn op oorlog (/ Het Vrije Westen bestaat niet meer)
22-02: Stratfor over nieuwe oorlog in Europa: Niemand zal voor de EU willen sterven (/ Brussel maakte fatale fout door enkel banken te redden en gewone man in de steek te laten)
08-02: ‘Europa moet oorlogskoers VS en NAVO loslaten en samen met Rusland wereldvrede redden’
05-01: 12 experts verwachten wereldwijde economische chaos in 2015

Eurasia as We Knew it is Dead

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The U.S. Knew it Too

Eurasia as We Knew it is Dead

by PEPE ESCOBAR
Ex: http://www.counterpunch.org

Move over, Cold War 2.0. The real story, now and for the foreseeable future, in its myriad declinations, and of course, ruling out too many bumps in the road, is a new, integrated Eurasia forging ahead.

China’s immensely ambitious New Silk Road project will keep intersecting with the Russia-led Eurasia Economic Union (EEC). And that will be the day when the EU wakes up and finds a booming trade/commerce axis stretching from St. Petersburg to Shanghai. It’s always pertinent to remember that Vladimir Putin sold a similar, and even more encompassing, vision in Germany a few years ago – stretching from Lisbon to Vladivostok.

It will take time – and troubled times. But Eurasia’s radical face lift is inexorable. This implies an exceptionalist dream – the U.S. as Eurasia hegemon, something that still looked feasible at the turn of the millennium – fast dissolving right before anyone’s eyes.

Russia Pivots East, China Pivots West

A few sound minds in the U.S. remain essential as they fully deconstruct the negatives, pointing to the dangers of Cold War 2.0. The Carnegie Moscow Center’s Dmitri Trenin, meanwhile, is more concerned with the positives, proposing a road map for Eurasian convergence.

The Russia-China strategic partnership – from energy trade to defense and infrastructure development – will only solidify, as Russia pivots East and China pivots West. Geopolitically, this does not mean a Moscow subordinated to Beijing, but a rising symbiotic relationship, painstakingly developed in multiple stages.

The BRICs – that dirty word in Washington – already have way more global appeal, and as much influence as the outdated G-7. The BRIC New Development Bank, ready to start before the end of 2015, is a key alternative to G7-controlled mechanisms and the IMF.

The Shanghai Cooperation Organization (SCO) is bound to include India and Pakistan at their upcoming summer summit in Russia, and Iran’s inclusion, post-sanctions as an official member, would be virtually a done deal by 2016. The SCO is finally blossoming as the key development, political/economic cooperation and security forum across Asia.

Putin’s “greater Europe” from Lisbon to Vladivostok – which would mean the EU + EEC – may be on hold while China turbo-charges the its New Silk Road in both its overland and maritime routes. Meanwhile, the Kremlin will concentrate on a parallel strategy – to use East Asian capital and technology to develop Siberia and the Russian Far East. The yuan is bound to become a reserve currency across Eurasia in the very near future, as the ruble and the yuan are about to rule for good in bilateral trade.

The German Factor

“Greater Europe” from Lisbon to Vladivostok inevitably depends on a solution to the German puzzle. German industrialists clearly see the marvels of Russia providing Germany – much more than the EU as a whole – with a privileged geopolitical and strategic channel to Asia-Pacific. However, the same does not apply as yet to German politicos. Chancellor Angela Merkel, whatever her rhetoric, keeps toeing the Washington line.

The Russian Pipelineistan strategy was already in place – via Nord Stream and South Stream – when interminable EU U-turns led Moscow to cancel South Stream and launch Turk Stream (which will, in the end, increase energy costs for the EU). The EU, in exchange, would have virtually free access to Russia’s wealth of resources, and internal market. The Ukraine disaster means the end of all these elaborate plans.

Germany is already the defacto EU conductor for this economic express train. As an export powerhouse, its only way to go is not West or South, but East. Thus, the portentous spectacle of an orchestra of salivating industrialists when Xi Jinping went to Germany in the spring of 2104. Xi proposed no less than a high-speed rail line linking the New Silk Road from Shanghai to Duisburg and Berlin.

A key point which shouldn’t be lost on Germans: a vital branch of the New Silk Road is the Trans-Siberian high-speed rail remix. So one of the yellow BRIC roads to Beijing and Shanghai boasts Moscow as a strategic pit stop.

That Empire of Chaos …

Beijing’s Go West strategy overland is blissfully free of hyperpower meddling – from the Trans-Siberian remix to the rail/road routes across the Central Asian “stans” all the way to Iran and Turkey. Moreover, Russia sees it as a symbiosis, considering a win-win as Central Asian stans jump simultaneously aboard the EEU and what Beijing dubs the Silk Road Economic Belt.

On other fronts, meanwhile, Beijing is very careful to not antagonize the U.S., the reigning hyperpower. See for instance this quite frank but also quite diplomatic interview to the Financial Times by Chinese Prime Minister Li Keqiang.

One key aspect of the Russia-China strategic partnership is that both identify Washington’s massively incoherent foreign policy as a prime breeder of chaos – exactly as I argue in my book Empire of Chaos.

In what applies specifically to China and Russia, it’s essentially chaos as in divide and rule. Beijing sees Washington trying to destabilize China’s periphery (Hong Kong, Tibet, Xinjiang), and actively interfering in the South China Sea disputes. Moscow sees Washington obsessed with the infinite expansion of NATO and taking no prisoners in preventing Russia’s efforts at Eurasian integration.

Thus, the certified death of Russia’s previous geopolitical strategy. No more trying to feel included in an elite Western club such as the G-8. No more strategic partnership with NATO.

Always expert at planning well in advance, Beijing also sees how Washington’s relentless demonization of not only Putin, but Russia as a whole (as in submit or else), constitute a trial run on what might be applied against China in the near future.

Meet the Imponderables

All bets are off on how the fateful U.S.-China-Russia triangle will evolve. Arguably, it may take the following pattern: The Americans talk loud and carry an array of sticks; the Russians are not shy to talk back while silently preparing strategically for a long, difficult haul; the Chinese follow a modified “Little Helmsman” Deng Xiaoping doctrine – talk very diplomatically while no longer keeping a low profile.

Beijing’s already savvy to what Moscow has been whispering: Exceptionalist Washington – in decline or not – will never treat Beijing as an equal or respect Chinese national interests.

In the great Imponderables chapter, bets are still accepted on whether Moscow will use this serious, triple threat crisis – sanctions, oil price war, ruble devaluation – to radically apply structural game changers and launch a new strategy of economic development. Putin’s recent Q&A, although crammed with intriguing answers, still isn’t clear on this.

Other great imponderable is whether Xi, armed with soft power, charisma and lots of cash, will be able to steer, simultaneously, the tweaking of the economic model and a Go West avalanche that does not end up alienating China’s multiple potential partners in building the New Silk roads.

A final, super-imponderable is whether (or when, if ever) Brussels will decide to undertake a mutually agreed symbiosis with Russia. This, vs. its current posture of total antagonism that extends beyond geopolitical issues. Germany, under Merkel, seems to have made the choice to remain submitted to NATO, and thus, a strategic midget.

So what we have here is the makings of a Greater Asia from Shanghai to St. Petersburg – including, crucially, Tehran – instead of a Total Eurasia that extends from Lisbon to Vladivostok. Total Eurasia may be broken, at least for now. But Greater Asia is a go. There will be a tsunami of efforts by the usual suspects, to also break it up.

All this will be fascinating to watch. How will Moscow and Beijing stare down the West – politically, commercially and ideologically – without risking a war? How will they cope with so much pressure? How will they sell their strategy to great swathes of the Global South, across multiple Asian latitudes?

One battle, though, is already won. Bye, bye Zbigniew Brzezinski. Your grand chessboard hegemonic dream is over.

Pepe Escobar is the author of Globalistan: How the Globalized World is Dissolving into Liquid War (Nimble Books, 2007), Red Zone Blues: a snapshot of Baghdad during the surge and Obama does Globalistan (Nimble Books, 2009).  His latest book is Empire of ChaosHe may be reached at pepeasia@yahoo.com.

This piece first appeared at Asia Times.

Afrique du Sud: boule de feu dans l'arc-en-ciel

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Afrique du Sud: boule de feu dans l'arc-en-ciel

par Bernard Lugan


En Afrique du Sud, les dernières violences "xénophobes" ont pris une telle ampleur que le Malawi a décidé d'évacuer ses ressortissants et que le Mozambique a demandé fermement aux autorités sud-africaines d'assurer la protection de ses nationaux. Quant au président Zuma, il vient d'annuler une visite officielle à l'étranger afin de suivre l'évolution de la situation.
 
Un peu partout dans le pays, notamment au Natal et dans la région de Johannesburg, les immigrés africains qu'ils soient  Malawites, Mozambicains, Somaliens, Zimbabwéens, Soudanais ou encore Nigérians sont en effet pris pour cible, lynchés ou forcés à se réfugier dans les camps militaires cependant que leurs biens sont systématiquement pillés. Au Natal, les pogroms ont été encouragés par le roi des Zulu et ailleurs dans le pays par le propre fils du président Zuma... Dans la "nation arc-en-ciel-", au pays de Nelson Mandela, des Noirs massacrent donc d'autres Noirs, et qui plus est, des Noirs immigrés... Voilà de quoi déstabiliser les bonnes âmes qui pensaient, la main sur le coeur et abreuvées de certitudes morales, qu'une fois le régime blanc d'apartheid balayé, les fontaines sud africaines allaient laisser couler le lait et le miel de la société post-raciale...
 
Un peu plus d'un an après la mort de Nelson Mandela, le culte planétaire quasi religieux rendu à sa personne apparaît donc en total décalage avec les évènements. Le réel est en effet de retour -une fois de plus et comme toujours-, balayant au passage le mythe-guimauve de la « nation arc-en-ciel » fraternelle et ouverte au monde.
 
Dans un pays où le chômage touche environ 40% des actifs et où le revenu de la tranche la plus démunie de la population noire est inférieur de près de 50% à celui qu’il était sous le régime blanc d’avant 1994, dans un pays où 18 millions de Noirs sur une population de 53 millions d’habitants, ne survivent que grâce aux aides sociales, le Social Grant, quoi d'étonnant à ce qu'éclatent des violences xénophobes, les étrangers étant accusés de prendre le travail des plus pauvres?
 
L’échec économique sud-africain est en effet total -je développe ce point dans le chapitre IV de mon dernier livre Osons dire la vérité à l'Afrique-. Selon le Rapport Economique sur l’Afrique pour l’année 2013, rédigé par la Commission économique de l’Afrique (ONU) et l’Union africaine (en ligne) l’Afrique du Sud s’est en effet classée parmi les 5 pays « les moins performants » du continent sur la base de la croissance moyenne annuelle, devançant à peine les Comores, Madagascar, le Soudan et le Swaziland.
 
Pris dans la nasse de ses propres mensonges, de ses prévarications, de ses insuffisances, le parti gouvernemental, l'ANC - le parti de Nelson Mandela -, ne pourra pas éternellement mettre en accusation le "régime d'apartheid" afin de tenter de dégager ses responsabilités dans la faillite de ce qui fut un pays prospère.
 
D'autant plus qu'en Afrique du Sud, une presse libre existe. Et elle ne se prive pas d'écrire qu'en deux décennies, l'ANC a dilapidé le colossal héritage laissé par le régime blanc et a transformé le pays en un Etat du « tiers-monde » dérivant dans un océan de pénuries, de corruption, de misère sociale et de violences, réalité encore en partie masquée par quelques secteurs ultraperformants, mais de plus en plus réduits.
 
En France, faire un tel constat est considéré comme une insulte à la Nation arc-en-ciel et à la mémoire de Nelson Mandela.
 
Bernard Lugan
 
 
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mercredi, 22 avril 2015

US and France Support Saudi Arabia against the Shia in Yemen: Al-Qaeda, ISIS and Syria

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US and France Support Saudi Arabia against the Shia in Yemen: Al-Qaeda, ISIS and Syria

Nawal Soueif, Noriko Watanabe and Lee Jay Walker

Ex: Modern Tokyo Times 

The governments of America and France have decided to support Saudi Arabia in its bombing of innocent civilians in Yemen. At the same time, regional Sunni Muslim dominated nations have also joined in the indiscriminate killing of Yemeni nationals based on the anti-Shia menace of Saudi Arabia. After all, events in Syria highlight the hatred of Saudi Arabia, Turkey and Qatar towards multi-religious Syria. Similarly, events in Bahrain, whereby the Shia suffer systematic persecution, was met by more support and interference by outside nations in maintaining this reality.

Before focusing on Yemen, it is clear that Saudi Arabia is the most draconian nation state in the world whereby women are whipped if not fully covered up from head to toe. At the same time, not one Buddhist temple or Christian church (or any non-Muslim place of worship) is tolerated. Likewise, the same feudal monarchs control society in Saudi Arabia and export Salafi and Takfiri militancy far and wide. Therefore, irrespective of what is unfolding in Yemen, it is clear that Saudi Arabia doesn’t have any moral authority therefore America and France should be ashamed of their behavior.

In America, thousands of people perished on September 11 because of mainly Saudi terrorists but of course political elites in Washington glossed over this reality. Similarly, thousands of American soldiers have been killed in Afghanistan and Iraq based on Gulf petrodollars and the covert sectarian and terrorist ratlines of certain Gulf powers. Indeed, France is also facing a growing Salafi and Takfiri threat whereby citizens are killed by radical Sunni Takfiri Islamists, that follow the hate spewed mindsets being exported within the Gulf. Given this reality, then what threats are Shia Houthi Muslims exporting in Yemen?

Alistair Baskey, White House spokesperson, stressed: “The United States is providing our partners with necessary and timely intelligence to defend Saudi Arabia and respond to other efforts to support the legitimate government of Yemen.”

In other words, America is protecting anti-Christian, anti-democratic and anti-female rights Saudi Arabia, whereby the government isn’t elected to any major degree. At the same time, it is abundantly clear that Takfiri and Salafi fanatics are beheading and slaughtering Muslims, Christians and other faiths alike in several nations. Yet how and where did these Takfiri and Salafi groups obtain their indoctrination, military hardware and geopolitical objectives?

Obviously, without the involvement of Gulf petrodollars and the intrigues of feudal Gulf monarchs, Turkey, and Pakistan (Afghanistan and Kashmir), then this one long and growing jihadist conveyor belt could not exist to any major degree. America and the United Kingdom clearly have been involved in the sinister intrigues of international jihadi networks for decades. This notably applies to intrigues against the government of Afghanistan in the 1980s and early 1990s; in Bosnia whereby thousands of international jihadists entered this nation based on the geopolitical whims of Washington, Ankara and London; and more recently NATO forces and Gulf feudal monarchs involved themselves in overthrowing Gaddafi in Libya based on utilizing various Takfiri and Salafi jihadist terrorist groups. Similarly, in Syria it is clear that al-Qaeda affiliates and ISIS (Islamic State – IS) have gained greatly by the intrigues of NATO Turkey and enormous funding obtained throughout the Gulf region.

The above reality sums up the real menace and hypocrisy behind the words of Antony Blinken, Deputy Secretary of State of America. He reported in Riyadh that: “Saudi Arabia is sending a strong message to the Houthis and their allies that they cannot overrun Yemen by force.”

He continued: “As part of that effort, we have expedited weapons deliveries, we have increased our intelligence sharing, and we have established a joint coordination planning cell in the Saudi operation center.”

France also made it abundantly clear that they support the most draconian nation state in the world by supporting undemocratic Saudi Arabia in its anti-Shia bombing of Yemen. Laurent Fabius, Foreign Minister of France, stated France was “naturally on the side of its regional partners for the restoration of stability in Yemen.”

He continued by stating: “Concerning Yemen, we are here to demonstrate our support, especially political, to the Saudi authorities.”

Of course, France, just like Saudi Arabia, was behind (both France and Saudi Arabia – and other nations – are still behind the destabilization of Syria) mass instability in Libya and Syria. This was based on supporting various sectarian forces (Syria) and numerous different militias. Once Gaddafi was overthrown in Libya, then the same Gulf and NATO powers abandoned this nation to various al-Qaeda affiliates, countless different militias and now ISIS is also entering the vacuum.

This makes a mockery of America, France and Saudi Arabia caring about “stability.” After all, the religious mosaic of Muslims, Christians and the Druze in Syria, is only surviving because of the Syrian government remaining steadfast against Takfiri terrorist barbarity being funded against this nation. Therefore, central forces in Syria are doing everything in order not to end-up like Afghanistan, Iraq and Libya.

France 24 reports: “The Saudi-led coalition said on Saturday that it had conducted 1,200 air strikes since March 26 and neutralized the air and missile capabilities of the rebels and their allies.”

Of major importance, France 24 says: “Meanwhile, al Qaeda-linked militants have taken advantage of the security vacuum to seize control of swathes of the country’s southeast.”

In other words, Gaza and the cleansing of Alawites (Syria) Christians (Iraq and Syria), Yazidis (Iraq) and the Shabaks (Iraq) – alongside horrific massacres of Shia Muslims by ISIS in Iraq, doesn’t concern Riyadh and other feudal Gulf powers to any degree. After all, it is Gulf petrodollars and the intrigues of NATO Turkey (Turkey is anti-Syria) that is responsible for the carnage in Iraq and Syria respectively. Therefore, the Saudi led bombing attacks against the Shia Houthis in Yemen – just like the weakening of the armed forces of Syria – is assisting al-Qaeda affiliates and ISIS.

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Despite this, America and France are selling their democratic and secular souls in order to appease anti-Christian and despotic Saudi Arabia. This reality means that the deaths of vast numbers of Shia Houthi Muslims and Yemeni nationals doesn’t concern the elites of America, France, Saudi Arabia and other Sunni Muslim dominated nations that are supporting Riyadh. Equally important, the above nations are all involved in weakening the two most powerful military forces that are fighting against al-Qaeda (Syria and Yemen) and ISIS (Syria). Given this reality, the same forces of instability are once more involving themselves against the people of Yemen but what did the Shia Houthis do to deserve this?

http://www.france24.com/en/20150412-france-fabius-support-saudi-campaign-yemen-houthis/

http://www.english.alahednews.com.lb/essaydetails.php?eid=29105&cid=524#.VSwaVWb6nLU

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Die Dreispaltung Osteuropas

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Die Dreispaltung Osteuropas

von Frank Marten

Ex: http://www.blauenarzisse.de

In der EU bröckelt es aufgrund der Sanktionen gegenüber Russland. Auch Mittel– und Osteuropas Staaten sind sich keineswegs einig. Die pro-​russische Speerspitze bildet Ungarn.

Die EU hält an den Sanktionen gegenüber der Russischen Föderation fest. Während Merkel die Verlängerung befürwortet, bezweifelte Mitte März beispielsweise die Tschechische Republik den Sinn und die Notwendigkeit der Bestrafung Russlands.

Der tschechische Präsident Milos Zeman hatte Anfang April erst dem US-​Botschafter in Prag, Andrew Schapiro, den Zugang zum Präsidentensitz verwehrt. Zuvor hatte Schapiro einen geplanten Besuch Zemans bei der alljährlichen Siegesfeier in Moskau als „ziemlich heikel“ bezeichnet. Aufgrund innenpolitischen Drucks musste der tschechische Präsident nun die Reise nach Moskau trotzdem absagen. Drei wichtige Staaten Osteuropas – Polen, Tschechien und Ungarn – gehen damit in ihrer Haltung gegenüber Putin sehr verschiedene Wege.

Der Russland-​Gegner Polen

Die politische Elite der Republik Polen teilt die deutsche Forderung nach der Aufrechterhaltung der Sanktionen. In Bezug auf die Ukraine nimmt die gesamte politische Führung und Opposition eine deutliche pro-​ukrainische Haltung ein. So werden neben der Fortführung der Sanktionen auch Waffenlieferungen an die ukrainische Armee gefordert. Der Widerstand gegen Putin nimmt teilweise abstruse Formen an und entfachte bereits einen Historikerstreit: Der polnische Außenminister Gregorz Schetyna (liberal-​konservative „Bürgerplattform“) war Anfang Januar der Meinung, dass Ukrainer und nicht Russen das ehemalige KZ Auschwitz befreit hätten. Dass die Rote Armee zum Großteil aus unterschiedlichen Nationalitäten bestand, wurde schlicht und einfach ignoriert.

Aus Angst, selbst Opfer der „russischen Aggressivität“ zu werden, entstehen in Polen derzeitig Freiwilligenverbände, die der Armee unterstellt sind. Deren Stärke soll bis zu 10.000 Mann umfassen. Des Weiteren ist die polnische Armee auf der Suche nach mehr Reservisten, die im Notfall zusammen mit der regulären Armee und den Freiwilligenverbänden das polnische Vaterland gegen den russischen Bären verteidigen sollen. Demzufolge wundert es niemanden, dass die politische Elite Polens den Nato-​Plan einer schnellen Eingreiftruppe in Osteuropa fördert.

Nato-​Manöver in Polen

Unterstützung erhält sie dabei von den drei baltischen Staaten, die die Ängste Polens vor der russischen Expansion teilen. Um ihre Zugehörigkeit zum westlichen Bündnis zu demonstrieren, fand im Oktober 2014 ein Nato-​Manöver auf polnischem Gebiet mit 400 Soldaten aus 23 Staaten statt.

Die Angst vor der drohenden russischen Invasion speist sich aus der polnischen Geschichte: Bereits mehrfach wurde Polen Opfer seiner Nachbarn. Zuletzt wurde Polen bekanntlich 1939 zwischen dem Deutschen Reich und der Sowjetunion aufgeteilt. Das angespannte politische Verhältnis zwischen Russland und Polen wird sich auch in den kommenden Monate oder Jahren nicht verbessern, sondern eher verschlechtern. Russland drohte bereits mit dem Rauswurf des polnischen Konsulats aus der Russischen Föderation.

Der Vermittler Tschechien

Die Tschechische Republik hingegen schlägt einen anderen Kurs gegenüber Russland ein. Zusammen mit der Slowakei kritisieren sie einen Teil der Sanktionen gegen die Russische Föderation. Sie bezeichnete der slowakische Ministerpräsident als „nutzlos und kontraproduktiv“ ‒ diese Haltung teilt er mit seinem tschechischen Amtskollegen. Anhaltende Sanktionen würden letztendlich die eigenen nationalen Interessen treffen und die Krise in der Ukraine verschärfen. Trotz des Widerstandes gegen den Großteil der Sanktionen hält Tschechien jedoch an der Solidarität zur Ukraine fest – beispielsweise mit Gaslieferungen oder finanziellen Hilfen. Der linksgerichtete Zeman geriet zudem aufgrund seiner pro-​russischen Haltung und seiner Kritik an der ukrainischen Führung mehrfach in die Kritik der tschechischen Öffentlichkeit. Viele Medien und oppositionelle Politiker werfen ihm eine idealisierte Sichtweise auf die Russische Föderation vor.

Die tschechische Bevölkerung hingegen scheint zwiegespalten. Manche befürworten den Kurs ihrer Regierung, andere hingegen demonstrieren gegen den russischen Kurs in der Ukraine. Vielen scheint die Niederschlagung des Prager Frühlings im Jahr 1968 noch präsent zu sein. Denn auch sie fürchten eines Tages Opfer der russischen Politik zu werden. Das Verhältnis der Russischen Föderation zu Tschechien bleibt angespannt. Es ist jedoch noch lange nicht so belastet wie das Verhältnis zwischen Polen und Russland. Die Tschechische Regierung scheint daher an ihrem Mittelweg zwischen offener Solidarität mit Russland und Unterstützung der Nato festzuhalten.

Ungarn: Russland und China als Vorbild

Der ungarische Staat unter dem nationalkonservativen Ministerpräsidenten Viktor Orbán (Fidesz) gilt aus der Perspektive der EU seit jeher als Sorgenkind. In der Debatte um den richtigen Kurs gegenüber Putin wird Ungarn seinem eigenständigen Kurs erneut gerecht. Ebenso wie die Tschechische Republik kritisiert Orbán die verhängten Sanktionen gegen Russland. Und er geht noch einen Schritt weiter: Der ungarische Ministerpräsident fordert sogar ein Ende der russenfeindlichen Politik der EU.

Letztendlich würden die Sanktionen der EU ihren Mitgliedsstaaten selbst schaden und den Konflikt in der Ostukraine weiterhin anheizen, betont er. Des Weiteren forderte Orbán die europäischen Staaten dazu auf, den „Trennungsprozess zu Russland“ zu beenden und gemeinsam nach einer Lösung des Konfliktes zu suchen. Orbán selbst nannte in einer Rede im Sommer 2014 sein politisches Modell eine „illiberale Demokratie“ ‒ ohne liberale Dogmen und mit Russland und China als großen politischen und ökonomischen Vorbildern.

Atommeiler mit russischer Unterstützung

Während andere osteuropäische Staaten den Handel mit der Russland im Rahmen der verhängten Sanktionen boykottierten, beschlossen Ungarn und Russland im Januar 2015 den Bau von zwei Atommeilern in Ungarn. Es handelt sich um das teuerste staatliche Projekt seit Ungarns EU-​Beitritt 2004. Die beiden Reaktorblöcke sollen zu 80 Prozent über einen russischen Kredit finanziert werden und knapp die Hälfte des ungarischen Strombedarfs decken. Im Februar 2015 einigten sich beide Staaten außerdem auf ein neues Gasabkommen, das den Preis in Ungarn senkt. Beiden Abkommen ging ein großer Protest der ungarischen Opposition voran. Sie befürchtete die Annäherung der beiden Staaten und solidarisierte sich demonstrativ mit der Ukraine.

Auch die ungarische Bevölkerung scheint bezüglich der russischen Politik gespalten zu sein. Ebenso wie die Tschechen fürchten auch einige von ihnen, dass sich die Geschichte wiederholen könnte. Es ist vor allem der von der Sowjetunion niedergeschlagene Ungarische Aufstand von 1956, der diese Ängste anheizt. Allerdings erhielt die Partei Orbáns bei der vergangenen Parlamentswahl rund 45 Prozent der Stimmen. Die meisten Ungarn können sich also offenbar mit der Innen– und Außenpolitik Orbáns und seiner postulierten „illiberalen Demokratie“ identifizieren. Das politische Verhältnis beider Staaten zueinander ist entspannt. Ungarn scheint der zur Zeit verlässlichste Partner der Russischen Föderation innerhalb Europas zu sein. Aufgrund der neuen Abkommen scheint dieser politische Kurs auch in naher Zukunft fortgeführt zu werden.

Russland lässt sich von Sanktionen nicht beeinflussen

Auch Zypern und Bulgarien schlagen einen oppositionellen Kurs zur offiziellen EU-​Politik ein. Allen voran schreitet das „orbánische“ Ungarn, das sich als Speerspitze gegen die Sanktionen gegen Russland profiliert. Inzwischen kritisieren auch Spanien, Griechenland und Zypern den russlandfeindlichen Kurs der EU. Die Einheitsfront gegen Putin scheint zu bröckeln.

Das ist der richtige Weg: Ohne die Einbeziehung Russlands in den ukrainischen und europäischen Entscheidungsprozess wird niemals Ruhe in die Häuser des ukrainischen Volkes einkehren. Russland wird auf Sanktionen nicht reagieren. Allein aus Stolz würde der russische Bär so oder so weiterhin so handeln, wie er es in den letzten zwölf Monaten bereits gezeigt hat. Polen wird mit seiner scharfen Kritik den russischen Kurs nicht ändern, sondern noch verstärken. Den größten Einfluss auf Russland hat demnach Ungarn: Es betreibt weiterhin – trotz der EU-​Sanktionen – intensiven Handel mit Russland und schätzt Putin als Partner, anstatt den mächtigsten Staat Osteuropas als Teil einer neuen „Achse des Bösen“ zu brandmarken. Aber auch Vermittler wie die Tschechische Republik und die Slowakei könnten die russische Politik beeinflussen. Eines bleibt dabei sicher: Europa braucht Russland und Russland braucht Europa!

Duits te ‘elitair’ voor Franse onderwijsminister

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Door: Dirk Rochtus

Ex: http://www.doorbraak.be

Duits te ‘elitair’ voor Franse onderwijsminister

Ooit waren Frankrijk en Duitsland erfvijanden. Beide landen voerden tussen 1870 en 1940 drie oorlogen met elkaar. Na de Tweede Wereldoorlog streefden ze verzoening na. Met het bilaterale Élysée Verdrag van 1963 beklonken Frankrijk en de Bondsrepubliek Duitsland hun vriendschap, l'amitié franco-allemande, 'die deutsch-französische Freundschaft'. Sindsdien plegen de Franse president en de Duitse bondskanselier regelmatig overleg, ook vanuit het besef dat de Frans-Duitse locomotief de Europese trein trekt.

Een van de steunpilaren van die veel bezworen vriendschap vormt het onderwijs van het Duits aan Franse en van het Frans aan Duitse scholen. Duitsers zijn over het algemeen francofiel en de politieke klasse in de Bondsrepubliek spaart kosten noch moeite om het Frans te promoten in eigen land. Sommige politici gaan daarin heel ver. De deelstaatregering van Saarland bijvoorbeeld – een stukje Duitsland dat aan Frankrijk grenst – wil tegen 2043 van het eigen Bundesland zelfs een tweetalig gebied maken. Iedereen die na 2013 in het Saarland geboren wordt, zou eigenlijk met het Frans als tweede taal moeten opgroeien. In de helft van de kindercrèches gaan Franstalige verzorgsters aan de slag, vanaf het eerste leerjaar komt er onderwijs van het Frans, er worden tweetalige beroepsscholen opgericht en de kennis van het Frans wordt verplicht voor wie in de administratie van de deelstaat wil werken.

Burgerij

De liefde lijkt in Frankrijk niet zo wederkerig te zijn. Zeker niet als mevrouw Nayat Vallaud-Belkacem, de 37-jarige socialistische Franse minister van Onderwijs, haar zin krijgt. Tot de 10e klas genieten alle Franse leerlingen gemeenschappelijk onderwijs in de Collèges. Op het ogenblik bestaan er op het niveau van de 6de tot de 10e klas ook tweetalige klassen waarin Duits en Engels intensief worden onderwezen (samen 12 uur per week). Leerlingen in die tweetalige klassen krijgen wel vijf uur Duits per week. Sinds de invoering van de tweetalige klassen in 2003 was het aantal Franse leerlingen dat Duits studeert geklommen tot 15 procent van het totaal. Minister Vallaud-Belkacem wil nu de tweetalige klassen afschaffen. Ze vindt dat er veel te veel tijd wordt besteed aan het Duits wat tot 'sociale segregatie' leidt. Duits zou immers volgens haar erg geliefd zijn bij ouders uit de Franse burgerij die daarmee willen dat hun kinderen zich zouden onderscheiden van andere. Met andere woorden: Duits zou 'elitair' zijn, en om diezelfde reden heeft Vallaud-Belkacem ook de strijd geopend tegen Latijn en Grieks. Als de tweetalige klassen worden afgeschaft, zullen leerlingen hoogstens nog twee uur Duits per week kunnen leren, te weinig om de taal van Goethe en Hölderlin onder de knie te krijgen, en dan zou het wel eens kunnen dat vele Franse jongeren kiezen voor het als gemakkelijker geldende Spaans.

Protest

De vereniging van leraars Duits in Frankrijk (ADEAF) ziet in de plannen van de minister het 'geprogrammeerde einde van het onderwijs Duits' en richt zich in een petitie tot president François Hollande om er tegen te protesteren. Pierre-Yves Le Borgn', partijgenoot van de minister en voorzitter van de Frans-Duitse Vriendschapsgroep in het Franse parlement, beschouwt de onderwijshervorming als een gevaar voor de Frans-Duitse Vriendschap. Zonder kennis van de taal van de andere verwatert de communicatie en gaat het begrip voor de manier waarop de andere denkt verloren. Maar daar staat de minister niet bij stil in haar strijd tegen alles wat te 'moeilijk' zou zijn en dus als 'elitair' moet worden weggevaagd.