Napoléon, entre opportunisme et messianisme républicain
par Frédéric Andreu-Véricel
La commémoration du bicentenaire de la mort de Napoléon ne nous apprend rien ou presque sur Napoléon que nous ne sachions déjà. Bonaparte est avant tout un général de la Révolution, despotique, opportuniste et peu soucieux de la vie des hommes.
En revanche, cette commémoration en demi-teinte nous en dit beaucoup sur notre époque. Devons-nous commémorer ou non le «grand homme»? Lui faire un procès pour racisme? Raser les Invalides? Déboulonner ses statues?
L'Histoire nous apprend qu'une période de chaos dressé contre la Loi Naturelle est presque toujours accompagnée d'un messianisme. Minés par la corruption et totalement dépassés par les événements, le clan Sieyes et les politiciens du « centre droit » de l’époque qui forment le gouvernement du Directoire cherchent un homme à poigne pour sauver leur sacro-sainte République. Le consensus de l’époque est pour l’idée de Mirabeau, une monarchie républicaine.
Le plan est de se servir de Bonaparte puis de l’écarter du pouvoir. Cela aurait dû être Joubert mais celui-ci trouva la mort en Italie; Lafayette est pour sa part discrédité. Il ne reste que Napoléon devenu célèbre depuis la campagne d’Italie. Plutôt que de parler de destin, parlons plutôt de contexte.
Retenons que le règne de idées finit en général très mal et la Révolution Française n'a d'ailleurs même pas bien commencé. Une décennie de guerre civile quasi-permanente, de nuit sociale laisse place à la banqueroute économique et la corruption généralisée. Le régime ne pouvait conduire qu'à un régime militaire. La situation que nous connaissons aujourd'hui, malmenée par des idéologues ultra libéraux, pourrait nous conduire, elle aussi, à un coup d'Etat militaire. L'Histoire ne se répète pas mais recycle en revanche ses scénarios.
En deux années, Bonaparte redresse un pays ruiné. Nous pouvons lui rendre grâce d'avoir mis un terme à la Révolution, même si ses réformes serviront de marche-pieds à l’invasion de l'Europe. Le logiciel de Napoléon n’est pas l’ordre organiciste mais messianiste, le soft power des droits de l'Homme.
Mais comparaison n’est pas raison. En ce début de XIXème siècle, l'heure de la France avait sonné grâce à la convergence de plusieurs paramètres. Tout d'abord, elle était, avec 27 millions d'habitants (contre à peine 9 pour le Royaume-Uni), la Chine de l'Europe. En outre, la langue diplomatique de l'Europe était le Français. Cependant, il manquait à la France un atout essentiel pour assoir son hégémonie, la maîtrise des routes maritimes. La flotte d'Ancien Régime était loin d'être négligeable, mais c'est la Révolution Française qui a entrainé la chute de la Marine car les amiraux français, en majorité nobles, refusèrent de servir la Révolution et l'Empire.
La juxtaposition de ces atouts et faiblesses françaises forme une solution explosive qui n'attendait qu'une étincelle. Cette explosion s'appelle Bonaparte, un militaire corse promu général à 24 ans. Il mit son talent militaire à lutter contre l'hégémonie anglaise mais sans marine, il n'eut d'autre choix que de livrer bataille indéfiniment sur terre contre des coalitions financées en sous main par la Couronne anglaise. Cela fit les affaires de la Perfide Albion qui pu annexer les îles hollandaises et françaises (dont la Martinique) pendant que les Européens étaient occupés à se faire la guerre. Pour financer les armées de toute l'Europe contre Napoléon, les Britanniques empruntent l'équivalent de 7 fois la masse monétaire du monde qu'ils rembourseront dès les années 1830.
Se faisant, Napoléon est aussi un héritier. Il poursuit à bien des égards la politique d'expansion de la France de ses prédécesseurs. Louis XIV avait annexé l'Alsace, Louis XV la Corse, mais les Bourbons se limitaient à repousser les frontières du domaine royal et non à annexer tout le continent. Les ardeurs des Bourbons étaient par ailleurs tempérées et encadrées par une politique d'alliance. Ce sont les diplomates qui étaient souvent issus du clergé qui dirigeaient en fait. Le régime napoléonien, autocratique, ne connaissait pour sa part pas la tempérance; il ne cessa jamais son expansion parfois en dépit du bon sens.
Il fit passer la conquête de l'Europe sous couvert de messianisme révolutionnaire. Bien sûr, la personnalité de Napoléon compte mais compte aussi la dynamique de la Révolution et son logiciel universaliste. Napoléon dira : " je suis le messie de la Révolution". On a retrouvé des médailles « miraculeuses » de la Campagne d’Italie en plusieurs régions d’Europe. C’est dire le sentiment religieux que l’on prête à Napoléon.
La personnalité de Napoléon est complexe. Je situerais la personnalité de Napoléon quelque part entre celle de Robespierre et celle de Talleyrand. Robespierre fut un idéologue incorruptible (Napoléon fut d'ailleurs un proche du frère de Robespierre) et Talleyrand était tout le contraire. Napoléon agit guidé moins par principe que par pragmatisme servit d'un génie militaire hors du commun.
I : Napoléon, grand stratège en communication
Afin d'implanter son pouvoir, Napoléon ne peut s'appuyer sur aucune légitimité du pouvoir. Il n'est pas un Bourbon, ni un Romanov, mais est issu d'une petite aristocratie foncière d'Ajaccio, grande rivale des Paoli. Depuis son mariage avec Marie-Louise, il ne cesse de rappeler qu'il.est le "neveu" de Louis XVI. Le sacre va lui permette d'asseoir sa légitimité; les prouesses militaires vont faire le reste.
Je parlerais moins de "propagande" à son endroit que du "mentir vrai" de son roman politique. Quelques exemples. Après la bataille d'Eylau, Il organise un concours de peinture afin de montrer qu'il en est le vainqueur. Les toiles devaient le montrer en monture de cheval, magnanime envers les vaincus.
En fait, le jour de la bataille, la tempête de neige empêcha toute visibilité. Le lendemain, personne ne savait qui était vraiment le vainqueur de ce qui apparu comme un carnage. La propagande picturale permit de compter Eylau au nombre des 77 victoires gravées sur l'Arc de Triomphe. Les Russes qui revendiquent eux aussi la victoire, ne font point allusion aux charges de cavalerie de Murat, pourtant légendaires côté français.
On pourrait multiplier les exemples de récupération idéologique. À Sainte Hélène, Napoléon fait vendre son argenterie afin de répandre dans l'opinion l'idée que les Anglais le maltraitent…
N'oublions pas que Napoléon a été toujours obsédé par la légitimité comme celle des révolutionnaires sans cesse divisés en factions. Comme eux, il était perçu comme un usurpateur par l'ensemble des cours d'Europe et par les royalistes français. C'est en jouant un double jeu que la maison d'Autriche accepte le mariage de Napoléon et de Marie-Louise.
S'il nous apparaît aujourd'hui comme un "héros" c'est parce qu'il a sut jouer sur les schèmes de l'imagerie chrétienne, revêtir les habits de la gloire ou ceux du martyr. Il vécu par ailleurs avant l'invention de la photographie. Il se fit le journaliste de sa propre légende et utilisant la peinture et l'architecture à son profit.
II : Napoléon est aussi un héritier…
Il faudra un jour appréhender les événements de la Révolution moins comme une simple révolte spontanée que comme une sorte de messianisme politique importé des Etats-Unis.
Napoléon hérite de ce contexte historique et de ce principe, de l'idéologie de l'Homme Nouveau et des méthodes brutales des premiers évangélisateurs (ces "Bolcheviques de l'Antiquité"). Napoléon, héritier de la Révolution, est pour une part un messianiste. Les exactions de Napoléon (comme en Palestine où il fait égorger 5000 prisonniers albanais) ressemblent d'ailleurs à celles des croisés en Terres Saintes; toujours le même prétexte de la foi et du messianisme pour justifier des conquêtes matérielles. Il fallait envahir l'Europe pour la libérer de l'"obscurantisme".
Mais toutes les hagiographies réécrites a posteriori ne sauraient effacer la loi d'airain de la politique qui est la géopolitique. Sous cet angle, on s'aperçoit que Napoléon ne fait que poursuivre - en l'accélérant jusqu'à son paroxysme - la politique de la France depuis plusieurs siècles: assurer la prééminence française en Europe et lutter contre sa grande rivale des mers, l'Angleterre.
La vente de la Louisiane par Napoléon (illégale car faite sans l'accord de l'Espagne et sans l'aval du Sénat) est a mettre au profit de cette politique. En effet, Napoléon ayant échoué à déloger les Anglais par la campagne d'Égypte, a cherché à affaiblir l'Angleterre par la vente de la Louisiane aux États-Unis, après l'aide aux indépendantistes fourni par Louis XVI.
Rétrospectivement, ce fut finalement une bonne affaire car la France n'aurait de toute façon pas pu développer ce vaste territoire situé à 8000 km que les États-Unis auraient de toute façon absorber un jour ou l'autre.
En Europe, Napoléon n'a fait que poursuivre la politique des Bourbons notamment par son mariage avec une princesse Habsbourg d'Autriche et la recherche d'une alliance avec la Russie, axes de la politique ingénieuse de Louis XVI. Mais, après la défaite de la flotte à Trafalgar, il réalise cette politique sur le champs de bataille terrestre et non sur les mers. Napoléon est avant tout un militaire de culture antique, un nouveau César et non un diplomate d'Ancien Régime.
Talleyrand, un esprit de l'Ancien Régime, surnommé le "prince des diplomates", a en réalité instrumentalisé Napoléon tout d'abord dans le but de mettre un terme à dix années de guerre civile engendrée par la Révolution mais cherchera à le destituer lorsque celui-ci se révéla incontrôlable. Galvanisé par ses conquêtes militaires, il mis à mal le principe d'Equilibre Européen. Bien que tout puissant sur les champs de bataille, Napoléon ne fut pas entièrement maître de son destin sur le terrain politique et fut plus utilisé par Talleyrand que le contraire. Ce point n'est guère mis en exergue par les historiens subjugués par la légende napoléonienne, mais c'est pourtant un fait objectif. À Erfurt, Talleyrand va déclarer au Tsar que Napoléon est "fou" et qu'il ne faut pas l'écouter. En 1808, lorsque Napoléon s'embourbe en Espagne, Talleyrand et Fouchet tentent de la remplacer par Murat. Enfin, Talleyrand pousse Napoléon à abdiquer après ses échecs militaires de Leipzig. Alors que les troupes russes défilent dans Paris, le Tsar réside dans l'hôtel particulier de Talleyrand. C'est Talleyrand en conversation avec le Tsar qui décide du retour de Louis XVIII.
Les revenus de Talleyrand équivalent à 10 % du budget de l'Etat. On a dit en outre qu'il aurait détourné 20 % de la vente de la Louisiane, ce qui fait du "diable boiteux", en plus du diplomate le plus prestigieux de l'Empire, une banque de France à lui tout seul.
III : Le Congrès de Vienne dans l'ombre de Napoléon.
Lorsque Napoléon revient de l'île d'Elbe, les puissances européennes sont déjà réunies à Vienne pour tourner la page napoléonienne. Il s'agit de réorganiser le continent selon le principe britannique de l'"Equilibre Européen".
Pour se faire, le Congrès va se muer en un gigantesque salon où toutes les questions de droits nationales, régionales et même locales, vont être mis sur la table. Le Congrès invente les bases du droit international. Mais bien peu d'historiens ne voient que les grandes avancées du Congrès recyclent en réalité une grande partie du droit napoléonien. Un exemple emblématique : la liberté de circulation des fleuves et rivières de toute l'Europe reprend les lois de circulation sur le Rhin signées par Napoléon. (Même le fleuve Congo établira la même législation). Napoléon abolit la Traite des noirs pendant les Cent Jours. Les congressistes le font aussi. Les constitutions des pays s'inspirent de la législation napoléonienne et de la centralisation pyramidale de l'administration.
Par conséquent, la coalition reprend l'essentiel des visées napoléoniennes mais sans Napoleon. Quant au royaume de Pologne, le Congrès impose un compromis entre l'annexion totale par la Russie et l'indépendance. C'est Talleyrand qui impose un vice-roi à la Pologne sous tutelle du Tsar Alexandre premier. Ce vice-roi est un frère du Tsar marié à une princesse polonaise. Finalement, le Congrès parvient à une solution qui n'est pas loin du "Duché de Varsovie" instauré par Napoléon. Quant aux délégations juives, toutes revendiquent le Consistoire de Napoléon, gage de citoyenneté.
Bref, le Congrès de Vienne, sensé liquider l'héritage napoléonien en reprends les bases tout en encerclant le territoire français par des États tampons, Pays-Bas, Suisse neutre, Rhénanie rattachée à la Prusse par un corridor. Le vainqueur continental du Congrès est sans doute la Russie mais la France, vaincue, limite les pots cassés grâce aux habiles manœuvres de Talleyrand.
En France, Louis XVIII entérine toutes les avancées de Napoléon et y ajoute la liberté de la presse. Bref, Napoléon n'est plus utile à la France. Contraint à l'exil, il parviendra a gagner la bataille de l'image.
D'un certain point de vue, c'est Napoléon qui a sauvé le Congrès de Vienne en 1815 car son retour à électriser le Congrès alors en proie à la sécession. Une guerre contre la Russie aurait pu éclater quand survint le retour rocambolesque de l'Empereur. Ce retour a entraîné un consensus salvateur contre Napoléon, déclaré hors la loi. Les lettres qu'ils fient parvenir à Vienne ne seront même pas ouvertes. Il ne restait plus à Napoléon, proscrit par tout le monde y compris par certains de ses maréchaux, de s'imposer par la guerre.
IV: Napoléon est le miroir de notre présent :
Napoléon - figure française la plus connue dans le monde - qui aurait inspiré plus de 110.000 livres ! - est aujourd'hui l'objet d'attaque en règle de la Cancel Culture importée des campus universitaires américains. Stratégie folle mais efficace qui impose des stratégies de pouvoir pour commémorer a minima le grand homme.
Un projet de film sur Bonaparte est en cours, émanant d'un réalisateur heureusement pas Français mais britannique. Ridlley Scott aurait choisi Joachim Phoenix, connu pour son interprétation magistrale d'empereur romain, pour incarner Napoléon. Un réalisateur français aurait sans doute choisi Omar Sy pour incarner l'Empereur. Problème, il aurait aussi fallu montrer Napoléon en despote assoiffé de sang, un fouet d'esclavagiste à la main.
Bref, Napoléon rend difficile son appropriation idéologique. Mais les culpabilisateurs professionnels ne cesseront de voir en lui un despote tandis que les patriotes voient en lui un "professeur d'énergie" (Maurice Barrès).
Ce qui insupporte la gauche sociétale, c'est que Napoléon représente, au-delà de sa personne, une décennie où la France fut, par sa démographie et ses conquêtes, la maîtresse de l'Europe et donc du monde, n'en déplaise aux gagne-petits et aux médiocres. Il représente la "fenêtre d'opportunité française" de l'Histoire, une partie de poker historique où la France pouvait tout gagner ou tout perdre. Face à une époque sous anesthésie idéologique, il reste un modèle de dépassement : face aux soldats de Louis XVIII le tenant en joue, il s'avance, seul, sans arme, s'écriant : "Soldats, ne reconnaissez-vous pas votre empereur. Si quelqu'un veut tuer son empereur, qu'il tire"" ? Croyez-vous qu'un François Hollande ou un Macron aurait été capable d'une telle geste?
Il est permis d'imaginer quel serait aujourd'hui le monde si Napoléon n'avait pas lancé son armée supersonique en Russie ? Instruit par Caulaincourt, il savait que le Tsar n'attaquerait jamais l'armée française. Ensuite, Napoléon refuse de passer l'hiver en Russie. Bref, si Napoléon avait recherché un compromis avec l'Angleterre et envisager la création d'un empire bicéphale avec le Tsar Alexandre, le monde serait aujourd'hui tout autre. Il aurait ainsi crée les bases d'une confédération eurasienne.
A minima, si Napoléon n'avait pas perdu à Waterloo, pas de Congrès de Vienne, pas d'exil à Sainte Hélène. Conséquence : l'Allemagne n'aurait sans doute jamais été unifiée par la Prusse. Les États du nord allemands auraient sans doute rejoint un.jour ou l'autre la Prusse pour former un Etat protestant tandis que la Bavière alliée au Duché de Bade, aurait fini par former un État catholique. Deux Allemagne de confessions différentes n'auraient jamais pu devenir la grande rivale de la France, surtout si Napoléon avait choisi une princesse bavaroise à lieu d'une Habsbourg d'Autriche.
On peut considérer Waterloo comme la première guerre franco-allemande dans la mesure où c'est Blücher (le vieux général prussien farouchement anti-français) et non l'anglais Wellington, le grand vainqueur de Waterloo.
Soyons réaliste même ds l'uchronie : l'Empire n'aurait sans doute pas survécu à Napoléon, mort des suites de son cancer à l'estomac, mais la France aurait conservé ses 134 départements une décennie de plus et aurait sans doute consolider sa politique d'alliance avec l'Autriche et la Russie, créant une confédération eurasienne puissante qui aurait maintenu les États-Unis à l'écart de l'échiquier politique mondial. Au lieu de cela, c'est l'Europe, exsangue par les conflits franco-allemands et deux guerres mondiales, qui est aujourd'hui le nain politique du monde au profit des États-Unis…
C'est bien la division entre l'Europe et la Russie (puissances de la terre) qui permet l'hégémonie de l'Amérique (puissance de la mer).
Au lieu de cela, la France ne cesse de décliner depuis 1815, reléguée au niveau d'une puissance subalterne jusqu'à voir aujourd'hui sa population régresser sur son propre sol et transformée en consommateurs. Pire, le bradage de son talent et de son âme se fait avec la complicité de ses propres élites ; le dénigrement de son Histoire est conduite par eux. Récemment une ministricule du gouvernement Macron a qualifié Napoléon de "misogyne" ; un autre d'"esclavagiste", un autre encore d'antisémite. On a peine à croire que des personnages aussi traitres à leur patrie, ignares et cupides, puissent occuper des places de ministres ! Malgré tous ses défauts, Napoléon incarna le primas de la politique, du volontarisme, sur la logique froide du commerce. Son ennemi, l'Angleterre, incarnait l'exacte contraire. Le peuple anglais à toujours conserver une affection particulière pour Napoléon puisque le bateau de Napoléon, en escale en Angleterre précédent l'exil à Sainte Hélène, fut entouré par des petites embarcations et des admirateurs anglais de Napoléon. Il faut dire que le peuple anglais était considéré par les Lords comme des serfs. Accablé d'impôt, surexploité, il aurait sûrement aimé connaître le Code Civil et la propriété privée comme les paysans français.
L'esclavagisme, voici une autre accusation de cour d'école. Quelle piteuse image, ces ministricules traîtres à leur patrie et autres journalistes miteux qui se vautrent aujourd' hui dans le politiquement correct ! Ces derniers reprochent à Napoléon de ne pas avoir promu l'antiracisme comme religion d'Etat et l'équipe Black Blanc Beur comme Garde Impériale ? En réalité, Napoléon s'est battu toute sa vie contre une empire qui a répandu l'exploitation commercial des peuples du monde entier. L'Angleterre, par l'intermédiaire de Pitt, n'a cessé de financer tous les rivaux de la France avec l'or extorqué aux Indes. Il faut donc toute la haine et l'imbécilité d'un Jean-Michel Appatie, véritable Louis de Funès sans humour du PAF, pour reprocher à Napoléon son esclavagisme, alors que celui-ci n'a jamais manifesté un quelconque racisme à titre personnel, bien au contraire.
Simplement, l'antiracisme institutionnel de notre époque voile la raison. La promotion du métissage ne faisait pas partie du logiciel de cette époque. Et le rétablissement de l'esclavage à Saint Domingue fut motivé par opportunisme économique. Napoléon avait pour projet de faire des Caraïbes une mer française pour contrecarrer la domination anglaise. Saint Domingue en était l'île centrale, riche en sucre et en café, il fallait pour cela ne pas se mettre à dos le lobby sucrier très puissant. Il envoya l'époux de sa sœur Pauline afin de réprimer l'insurrection du gouverneur Désaline qui fit égorger tous les blancs de l'île et instaura le travail forcé à la place de l'esclavage. Voici pour les faits bruts curieusement laissés sous silence. Comme est l'abolition de la traite signée par Napoléon en 1815 et qui sera élargi pendant le Congrès de Vienne. En réalité, le cas de Saint Domingue démontre que l'on ne pouvait pas passer de l'esclavage à l'abolition du jour au lendemain sauf à vivre dans les abstractions idéologiques, mais par graduations. Saint Domingue, devenue indépendante (aujourd'hui Haïti), est l'un des pays le plus pauvre au monde…
Bref, Napoléon est aujourd'hui conspué, caricaturé par des cerveaux hors sol qui ne voient en lui que le miroir de leur propre lubie, mais vénèrent par ailleurs la Révolution Française, c'est-à-dire les colonnes infernales de Turreau et le règne de l'abstraction. Nous mesurons la contradiction dans les termes ! Il semble que le pays légal (que l'on pourrait appeler aujourd'hui la "technocratie parvenue au pouvoir") à besoin de serviles commissaires pour détruire ce qui reste du pays réel, tel l'agent médiatique Aphatie, ou l'agent politique Macron. Les idéologues qui conspuent aujourd' hui Napoléon ne voit pas que ce que l'on peut en effet lui reprocher provient précisément de la Révolution qu'ils vénèrent. Ils conspuent en revanche Napoléon pour tout ce qui, en lui, relève du génie français et européen.
Frédéric Andreu-Véricel.
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