jeudi, 19 juin 2025
La révolution du thorium en Chine : une technologie américaine oubliée qui devient une arme géopolitique
La révolution du thorium en Chine: une technologie américaine oubliée qui devient une arme géopolitique
Source: https://report24.news/chinas-thorium-revolution-vergessen...
La Chine pourrait-elle devenir une puissance mondiale en matière de politique énergétique grâce aux centrales à thorium qui sont actuellement en construction ? Le vent et le soleil sont dépassés ; à la place, la République populaire travaille à une fourniture d’énergie stable, abordable et durable pour l’avenir. Et l’Occident ? Il reste simplement spectateur.
Alors que l’Europe lutte dans le cadre de la transition énergétique, s’embourbe dans des réglementations, et que les États-Unis semblent coincés dans une impasse de stagnation politique et de lobbying, la véritable révolution se produit ailleurs: profondément dans le désert de Gobi, loin de l’attention occidentale. Là, s’opère un saut quantique technologique et géopolitique qui pourrait ébranler les fondements de l’ordre énergétique mondial.
La Chine a — presque à l’insu de l’opinion internationale — mis au point une technologie qui a été développée autrefois au cœur du programme nucléaire américain, puis abandonnée: le réacteur à sels de thorium. En octobre 2024, des scientifiques chinois ont réussi pour la première fois à faire fonctionner en continu un tel réacteur avec un nouveau combustible. Une étape décisive — non seulement pour la science, mais aussi pour l’agenda géopolitique de Pékin.
Une technologie oubliée, réactivée en Chine
L’ironie de l’histoire: le principe des réacteurs à sels fondus a déjà été testé avec succès dans les années 1960 au Oak Ridge National Laboratory dans le Tennessee. Mais le Pentagone a décidé de ne pas poursuivre ses expérimentations avec le thorium. La raison n’était pas technique, mais stratégique: les réacteurs à uranium sous pression produisaient du plutonium — la base des armes nucléaires. Le thorium, lui, est peu utile pour la destruction massive. Le projet a donc été abandonné — archivé, délaissé, oublié.
La Chine, en revanche, a fait preuve d’une patience stratégique. Dès 2011, la République populaire a commencé à développer ses propres technologies, en se basant sur la recherche américaine accessible au public. Pas de campagnes de relations publiques, pas de vitrines pour investisseurs. Au contraire, la construction, le développement et les tests se sont faits dans le silence du désert — avec une vision à long terme, presque étrangère à la mentalité occidentale qui ne privilégie que le court terme. En 2024, le premier réacteur a commencé sa pleine exploitation. Et une percée dans le rechargement en fonctionnement a rapidement suivi — une innovation technologique.
Le thorium : la clé de la souveraineté énergétique de la Chine
Autrefois phénomène marginal dans la recherche nucléaire, le thorium devient aujourd’hui une ressource géopolitique de premier plan. Ce combustible est trois à quatre fois plus abondant que l’uranium, disponible mondialement, et moins susceptible d’être utilisé pour la prolifération. Dans les réacteurs à sels fondus, il permet d’atteindre des températures élevées à pression atmosphérique — ce qui élimine pratiquement les risques d’explosions ou de catastrophes comme Fukushima. En cas de coupure de courant, il n’y a pas de perte de contrôle, mais une extinction automatique et passive en toute sécurité. Enfin, la méthode réduit significativement les déchets radioactifs, et peut même recycler les déchets issus des réacteurs à uranium.
En janvier 2025, Pékin a annoncé la découverte d’un gigantesque gisement de thorium dans la région de Bayan-Obo, en Mongolie intérieure. Selon des géologues chinois, ces réserves suffiraient à couvrir la consommation énergétique du pays pendant environ 60.000 ans, à consommation constante. La Chine détient donc non seulement la technologie des réacteurs, mais aussi la ressource en combustible — devenant ainsi un potentiel exportateur d’énergie de première importance.
Géopolitique de l’énergie: la nouvelle arme atomique, l’électricité
Alors que les États occidentaux misent sur l’éolien et le solaire dans leur hystérie climatique, la Chine construit une nouvelle réalité: un modèle énergétique nucléaire, déconnecté des éoliennes et panneaux solaires dépendants des conditions météorologiques. Déjà en Wuwei, un prototype de 10 MWe pour la production combinée d’électricité et d’hydrogène est en construction. La température du réacteur lui confère un avantage pour les procédés thermochimiques, rendant même l’hydrogène « vert » économiquement compétitif — un autre coup porté au récit énergétique occidental.
Simultanément, la Chine développe des navires à thorium. Sa vision est la suivante : des porte-conteneurs capables de fonctionner sans ravitaillement pendant des années — indépendants du prix du pétrole, des accès portuaires ou d’autres restrictions. Selon des rapports récents, la République aurait lancé des projets concrets pour construire de tels navires. Le contrôle du commerce maritime international pourrait ainsi intégrer une composante nucléaire.
L’Occident regarde et se tait
Les États-Unis détenaient autrefois la clé de cet avenir — et l’ont laissée tomber. Le réacteur à thorium opérationnel à Oak Ridge a été abandonné au profit de technologies militaires plus exploitables. Depuis lors, les stratégies énergétiques occidentales s’embrouillent dans des contradictions d'ordre réglementaire, dans du lobbying et des querelles idéologiques.
Aujourd’hui, il est presque tragico-comique de constater que la source d’énergie qui pourrait alimenter les centres de données pour l’intelligence artificielle avancée — avec ses besoins électriques gigantesques — provient d’une technologie américaine elle-même abandonnée par Washington. La Chine, elle, avance: IA, automatisation industrielle, ordinateurs quantiques — tout cela nécessite une énergie constante, dense, fiable. Et c’est là que Pékin agit.
Thorium : l’indépendance énergétique comme levier géopolitique
La question reste en suspens quant à savoir si le thorium deviendra réellement la principale source d’énergie dans les décennies à venir. Mais, dès maintenant, il offre à la Chine des options stratégiques qui dépassent la seule dimension technique. L’énergie n’est pas qu’un facteur économique — c’est une projection de puissance géopolitique. Qui fournit de l’électricité fiable et abordable, contrôle la production, le traitement des données, la numérisation — en bref : l’avenir.
L’Occident a longtemps cru que sa suprématie technologique était assurée pour toujours. Or, Pékin prouve que la vision à long terme, la stratégie et le savoir-faire technologique ne peuvent pas être éternellement compensés par des sanctions, barrières commerciales ou campagnes de relations publiques. La grande question demeure : l'Occident continuera-t-il à regarder la Chine faire prospérer une technologie née dans ses propres laboratoires — et à la transformer en fondement d’un nouvel ordre mondial, communiste ?
18:58 Publié dans Actualité, Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, thorium, chine, énergie | |
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mardi, 17 juin 2025
Donald Trump a échoué
Donald Trump a échoué
Par Franz Ferdinand
Source: https://www.unser-mitteleuropa.com/169698
Donald Trump s'est présenté en annonçant qu'il mettrait fin à la guerre en Ukraine et ne déclencherait pas d'autre guerre. Il a échoué sur ces deux points. Il est évident qu'il n'a pas pu s'imposer face à « l'État profond » et au « lobby israélien » :
- 1. Guerre en Ukraine :
L'attaque partiellement réussie de l'Ukraine contre la flotte de bombardiers stratégiques russes le 2 juin 2025, planifiée et menée avec l'aide des États-Unis pendant 18 mois, a détruit la confiance entre Poutine et Trump. Il convient notamment de souligner que, conformément au traité START II, ces avions doivent être visibles par satellite et ne peuvent être cachés dans des hangars. Ces coordonnées ont été transmises aux Ukrainiens, ce qui a montré que Trump et les États-Unis étaient partiaux dans cette guerre et inaptes à jouer le rôle de médiateurs.
- 2. Attaque d'Israël contre l'Iran :
Cette attaque a également été planifiée pendant un an et menée avec l'aide des États-Unis et de leurs alliés dans cette région (Arabie saoudite, Irak, Oman, etc.). Une opposition interne coopérant avec Israël a certainement participé à cette attaque. Sinon, il aurait été impossible de connaître les lieux de séjour des personnes assassinées.
Le renversement du régime syrien, au cours duquel Assad a été remplacé par une bande de coupeurs de têtes pro-occidentaux, faisait manifestement partie de ces préparatifs, avec le recul.
Il est particulièrement piquant de noter que le négociateur en chef iranien pour les négociations entre l'AIEA et l'Iran (Amirhossein Faghihi) a été assassiné. Ces négociations auraient dû avoir lieu le 15 juin 2025 et ont manifestement été empêchées de manière délibérée.
Cette attaque est clairement contraire au droit international, car la menace que représente l'Iran pour Israël a été tout autant fantasmée que l'étaient autrefois les armes de destruction massive irakiennes, qui ont servi de prétexte à la deuxième guerre en Irak. L'affirmation selon laquelle l'Iran posséderait déjà de l'uranium de qualité militaire ou serait sur le point d'enrichir de l'uranium à ce niveau est un mensonge éhonté.
Lors de l'attaque des bombardiers israéliens, des informations provenant de l'AIEA ont apparemment été utilisées, ce qui montre clairement que cette organisation n'est pas neutre.
Ce qui est vraiment en jeu dans ce conflit :
Le conflit entre Israël et l'Iran est une guerre par procuration, tout comme la guerre entre l'Ukraine et la Russie. L'ingérence des États-Unis et de la Grande-Bretagne en Iran remonte à 1953, lorsque le premier ministre démocratiquement élu, Mossadegh, a été renversé par la CIA. Après le renversement du Shah, qui a ensuite été exilé, la République iranienne et les États-Unis sont entrés dans un conflit permanent. Israël n'a ici qu'un rôle de chien de garde.
Tout ce débat autour du programme nucléaire iranien n'est qu'un écran de fumée. En réalité, il s'agit de maintenir l'ordre mondial unipolaire.
Le contrôle de l'Occident sur l'Iran pourrait bloquer le développement économique de l'Asie et ainsi défendre l'ordre mondial unipolaire. À l'inverse, l'Iran, en tant que plaque tournante du transport, joue un rôle clé dans le développement d'un ordre mondial multipolaire :
- En 2021, la Chine a conclu un partenariat stratégique avec l'Iran, qui permet à ce dernier de contourner les sanctions occidentales. La Chine obtient du pétrole bon marché et investit des milliards en Perse (La Chine conclut un pacte à long terme avec l'Iran – DiePresse.com: https://www.diepresse.com/5958091/china-schliesst-langfristigen-pakt-mit-dem-iran ). Le transport du pétrole iranien bon marché s'effectue par chemin de fer. La «nouvelle route de la soie» promue par la Chine traverse également la Perse.
- Une deuxième ligne de transport importante est le corridor nord-sud (corridor nord-sud, commerce : le coup géopolitique de Poutine: https://deutsche-wirtschafts-nachrichten.de/520992/putins-schachzug-geostrategisch-bedeutende-handelsroute-in-betrieb-genommen), qui est en service depuis 2022. Il est destiné à transporter des marchandises de la Russie à l'Inde en passant par l'Iran. Ce corridor, cauchemar des puissances maritimes et concurrent du canal de Suez, permet également à la Russie de contourner les sanctions économiques.
Comme on peut le constater, la Perse est une plaque tournante pour le trafic nord-sud et est-ouest, contournant les routes maritimes. Les puissances maritimes occidentales perdent automatiquement leur importance. L'ordre mondial unipolaire avec ses « règles » imposées par les élites occidentales perd alors tout son sens.
L'objectif de l'attaque israélienne est donc un renversement politique en Iran afin d'entraver le développement économique de l'Asie.
L'attaque d'Israël contre l'Iran est donc encore plus dangereuse que la guerre par procuration menée par l'Ukraine contre la Russie, car elle affecte les intérêts de toute l'Asie. On peut donc supposer que les pays du BRICS, à savoir la Russie, la Chine et l'Inde, n'accepteront pas sans réagir un renversement du régime iranien orchestré par l'Occident. Toute la démarche de l'Occident rappelle le coup d'État de Maïdan. Il semble que l'on veuille porter au pouvoir un petit groupe d'opposants. Un tel coup d'État ne fonctionnera probablement pas une deuxième fois.
On peut également considérer toute l'action d'Israël comme faisant partie de la guerre contre la Chine, sans cesse fantasmée. Israël et les États-Unis risquent ainsi que la Chine s'écarte de sa politique jusqu'ici réservée et soutienne directement l'Iran.
Outre le soutien militaire à l'Iran, la Chine dispose toutefois d'autres options:
En réaction aux droits de douane punitifs imposés par Trump, la Chine a décrété un embargo sur les exportations d'aimants et de terres rares. La Chine produit environ quatre fois plus de terres rares que les États-Unis (Terres rares » Utilisation, gisements et investissement: https://finanzwissen.de/rohstoffe/kritische-metalle/seltene-erden/). La Chine met ainsi en péril la production dans le secteur de l'électronique et, par conséquent, la production d'armements, de voitures électriques et bien d'autres choses encore (La Chine suspend ses exportations de terres rares | Telepolis: https://www.telepolis.de/features/China-stoppt-Export-Seltener-Erden-10352326.html#:~:text=Eine%20Fabrik%20zur%20Verarbeitung%20seltener%20Erden%20in%20Chinas,allem%20US-Schl%C3%BCsselindustrien%20von%20Elektroautos%20bis%20Milit%C3%A4rtechnik.%20Ein%20%C3%9Cberblick).
La victoire d'Israël lors de son attaque contre l'Iran peut donc être comparée à la victoire de l'Allemagne hitlérienne sur la Pologne, qui n'a fait que créer de nouveaux ennemis à Hitler. Il pourrait en être de même pour Israël. Israël a remporté une victoire à la Pyrrhus, qui porte déjà en elle les germes de la défaite.
À l'origine, avec sa politique « America first », Trump poursuivait l'idée d'abandonner la prétention unipolaire de l'Amérique et d'accepter un monde multipolaire. Cela aurait été la solution au problème le plus urgent de l'Amérique, à savoir la question de la dette. Les dépenses pour des guerres inutiles auraient été supprimées et de nouvelles opportunités commerciales, par exemple avec la Russie, auraient été possibles pour augmenter les recettes. Mais tout cela est désormais terminé. Les États-Unis sont toujours sur la voie de la ruine. Les besoins annuels de refinancement des États-Unis s'élèvent actuellement à 10.000 milliards de dollars. Les investisseurs étrangers ne sont plus disposés à les financer. En fin de compte, la FED doit intervenir et simplement imprimer de l'argent pour sauver le budget. Cela creuse encore davantage la tombe du dollar américain et accélère la dédollarisation de l'économie mondiale. La hausse actuelle du cours de l'or confirme cette tendance.
Le sauvetage des États-Unis par la voie démocratique a donc échoué. Le « Deep State » ne peut être destitué et continuera à entraîner les États-Unis vers leur perte.
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vendredi, 13 juin 2025
La Chine et les États-Unis peuvent-ils échapper au «piège de Thucydide»?
La Chine et les États-Unis peuvent-ils échapper au «piège de Thucydide»?
Le « Piège de Thucydide » sino-phobe de Graham Allison… sans intelligence artificielle
Par Alfredo Jalife Rahme
Source: https://noticiasholisticas.com.ar/pueden-china-y-eeuu-esc...
Une couverture conceptuelle fragile, avancée par les États-Unis face à la montée irrésistible de la Chine, s’est tissée à l’Université Harvard, aujourd’hui en crise, bastion du Parti démocrate, via le schéma très simpliste du « piège de Thucydide », schéma sinophobe élaboré par le géopolitologue Graham Allison (GA), 85 ans, ancien doyen de la Harvard Kennedy School.
GA est conseiller du Pentagone depuis les années 60 et a été conseiller « spécial » du secrétaire à la Défense Caspar Weinberger ; il a également dirigé le think tank militariste Belfer Center. Par son bagage académique, son célèbre livre Le Piège de Thucydide est un instrument de propagande militariste et géopolitique, plus qu’une recherche rigoureuse, qui sous-entend l’inévitabilité d’une guerre entre les États-Unis et la Chine.
La couverture militariste proposée par GA, déguisée en discours académique, est évidente, comme dans un article de 2012 pour le Financial Times, qu’il a ensuite développé dans son célèbre livre Destinés à faire la guerre (https://bit.ly/3HrOYSp ), où il reprend une phrase plus actuelle que jamais 13 ans plus tard: « La question déterminante pour l’ordre mondial dans les prochaines décennies sera: la Chine et les États-Unis peuvent-ils échapper au piège de Thucydide ? », cité par Gideon Rachman ( https://bit.ly/3QqemJr - https://bit.ly/3FwifLh ).
La thèse de GA comporte de nombreux trous noirs, depuis les aspects chronologiques jusqu’à la réalité présente du nouveau leadership dans les technologies critiques, lorsqu’il extrapola de manière optimiste, basé sur le célèbre livre La Guerre du Péloponnèse de Thucydide (5ème siècle av. J.-C.), la collision belliqueuse entre une puissance maritime « émergente » (Athènes) et une puissance terrestre « dominante » (Sparte) (https://bit.ly/4kBZ9lR ).
Athènes prit le contrôle de la Ligue de Delos: vaste alliance navale qui domina la Méditerranée et encercla Sparte. Un fait pourtant patent a cependant été boycotté par la propagande cosmopolite qui domine l’Occident: en 405 av. J.-C., la flotte athénienne fut détruite par la flotte spartiate de Lysandre, qui avait reçu l’aide des Perses. C’est pourquoi Hollywood ne montrera jamais la défaite d’Athènes face à la double alliance Sparte/Perse.
GA extrapole la bataille entre Athènes et Sparte pour démontrer la fragilité et faire avancer sa thèse, alors qu’en 12 cas sur 16 de « situations similaires », la rivalité a fini en guerre, ce qui implique que « la Chine et les États-Unis se trouvent actuellement sur la voie d'une collision vers la guerre ».
L’exemple matriciel de GA est catastrophique, car Sparte a vaincu Athènes et aujourd’hui, dans presque tous les domaines, sauf le militaire — ce qui serait très discutable en raison du G-2 entre la Russie et la Chine —, Pékin est la puissance « émergente » face à la puissance « dominante » des États-Unis, qui est en déclin. C’est le contraire de la théorie de GA ! À moins que cela n’implique subliminalement que la puissance « émergente » qu’est aujourd’hui la Chine, comme l’était Athènes, succombera à la puissance toujours « dominante », que sont les États-Unis, comme l’était Sparte.
Le réductionnisme militariste et idéologisé de GA l'a obnubilé au point de très mal percevoir la réalité environnante, en ne prenant pas en compte la montée inexorable de l’intelligence artificielle (IA) et en se basant sur une extrapolation fragile basée sur des événements du 5ème siècle av. J.-C. et transposée au 21ème siècle ap. J.-C., siècle qui marque le début du règne de l’IA.
Cette banalisation de la dichotomie puissance émergente/dominante est réfutable puisque, dans de nombreux aspects et selon la manière dont on les calcule, il semble que la Chine est déjà la puissance « dominante », sauf dans le domaine militaire, où domine encore les États-Unis, alors que Pékin possède déjà un réel avantage en IA — nié par les classements américains, notamment par l’indice commercial fallacieux de Stanford —, et qu’un ancien directeur de la cybersécurité du Pentagone a démissionné en raison de son retard militaire de 20 ans dans un secteur qui transforme (ou transformera) le visage humain de la planète (https://bit.ly/42taz3m ).
Le pire : le livre de GA, très en vogue en Occident, est une invitation à concevoir l’inévitabilité de la guerre, alors qu’aujourd’hui, les livres des universités et des think tanks devraient élaborer des théories innovantes pour préserver la vie de tous les êtres vivants de la biosphère et de la noosphère.
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Porteur de drones géant en phase d’essai: la Chine révolutionne la guerre par drones
Porteur de drones géant en phase d’essai: la Chine révolutionne la guerre par drones
Pékin. La Chine établit une fois de plus des standards en matière de conduite de guerre pour le 21ème siècle. La République populaire prépare actuellement le déploiement du plus grand porte-drones au monde, le « Jiu Tian », qui doit être testé pour la première fois d’ici la fin juin. Ce système, surnommé « mère des drones », avec un poids de 11 tonnes, pourra transporter jusqu’à 100 petits drones, ce qui continuera à révolutionner les opérations par drones, qu'elles soient militaires ou civiles. Selon des rapports spécialisés, ce porte-drones sans pilote, avec une charge utile de 6 tonnes, pourrait parcourir des distances allant jusqu’à 7000 kilomètres.
Présenté lors du salon aéronautique de Zhuhai en novembre, le « Jiu Tian » a été conçu spécifiquement pour le déploiement d’essaims de drones — y compris des drones kamikazes, qui attaquent de manière autonome après reconnaissance de la cible. Selon le South China Morning Post, ce système pourrait, grâce à des attaques coordonnées en essaim, même dépasser les systèmes de défense aérienne modernes. L’expérience en Ukraine montre déjà l’importance croissante de telles technologies.
Ce projet revêt une importance particulière en raison de l’intelligence artificielle dont sera dotée l’essaim de drones, IA qui peut être produite à moindre coût que les systèmes de défense déployés contre eux. Cependant, des questions subsistent quant à leur efficacité dans des zones à haut risque, car le porte-drones lui-même constitue une cible facilement identifiable. Les experts militaires doutent de sa capacité à survivre dans des zones de conflit intense.
Outre ses applications militaires, le « Jiu Tian » possède également un potentiel civil important, notamment pour l’aide à apporter lors de catastrophes. Ses essaims de drones pourraient accélérer considérablement les opérations de recherche et de sauvetage après des catastrophes naturelles. Les tests prévus en juin permettront de mieux comprendre comment intégrer ce système dans la flotte existante de drones que possèdent déjà les forces armées chinoises.
Techniquement, cette innovation repose sur une intelligence collective avancée: des groupes de drones contrôlés par IA, capables de communiquer et de répartir leurs tâches de manière autonome. Cela permet de prendre des décisions en temps réel sans intervention humaine. Cependant, la communication et la prévention des collisions entre plusieurs centaines de drones présentent des défis techniques importants — mais les développeurs chinois ont une longueur d’avance sur leurs homologues occidentaux pour résoudre ces problèmes.
Les drones kamikazes (« munitions loitering ») combinent la précision des missiles avec la flexibilité des systèmes sans pilote. Leur faible coût et leur capacité à choisir le moment d’attaque optimal en font une arme redoutable dans les conflits modernes. Le projet « Jiu Tian » pourrait accélérer de manière significative cette évolution (mü).
Source: Zu erst, juin 2025.
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lundi, 09 juin 2025
Chine. Inauguration de la ligne ferroviaire vers Téhéran: l'importance du détroit de Malacca se voit relativisée
Chine. Inauguration de la ligne ferroviaire vers Téhéran: l'importance du détroit de Malacca se voit relativisée
par Giuseppe Gagliano
Source: https://www.notiziegeopolitiche.net/cina-inaugurata-la-ferrovia-che-arriva-a-teheran-tagliato-lo-stretto-di-malacca/
Au cœur de l'Asie, un nouveau corridor ferroviaire est en train de changer discrètement les règles du jeu mondial. L'inauguration récente de la ligne ferroviaire reliant Urumqi, dans la province chinoise du Xinjiang, à Téhéran, en passant par l'Asie centrale et le Turkménistan, n'est pas seulement un exploit logistique, mais un acte de défi stratégique qui bouleverse l'équilibre géopolitique. Avec un temps de transit de seulement 15 jours, contre 40 pour les routes maritimes, ce corridor permet à la Chine et à l'Iran de contourner le détroit de Malacca et d'autres artères maritimes qui sont sous le contrôle de la marine américaine, ouvrant ainsi une nouvelle ère pour le commerce des marchandises chinoises et du pétrole iranien vers les marchés européens. Ce projet ne se contente pas de raccourcir les distances, il redessine également les cartes du pouvoir, remettant en question l'hégémonie américaine sur le contrôle des routes mondiales.
Le détroit de Malacca, ce goulet d'étranglement maritime qui assure le passage entre l'océan Indien et l'océan Pacifique, est depuis des décennies le talon d'Achille de la Chine. Environ 80% des importations pétrolières chinoises et 60% de son commerce maritime transitent par ce passage, rendant Pékin vulnérable à un éventuel blocus naval par les États-Unis ou leurs alliés, tels que Singapour ou l'Inde. En 2003, l'ancien président chinois Hu Jintao a qualifié cette dépendance de « dilemme de Malacca », un problème stratégique qui a poussé la Chine à rechercher des alternatives terrestres pour diversifier ses routes commerciales et garantir sa sécurité énergétique. Le nouveau corridor ferroviaire Chine-Iran, qui fait partie intégrante de l'initiative Belt and Road (BRI), est la réponse la plus audacieuse à ce défi.
Longue d'environ 4000 kilomètres, cette route relie Yiwu (Zhejiang) à Qom, en Iran, en traversant le Kazakhstan et le Turkménistan. Selon la China Railway Corporation, ce corridor pourrait transporter plus de 10 millions de tonnes de marchandises par an d'ici 2030, grâce à la demande croissante des marchés eurasiatiques et moyen-orientaux. Pour l'Iran, ce projet représente une bouée de sauvetage économique: les sanctions occidentales, qui limitent l'accès aux marchés maritimes et financiers, trouvent réponse dans l'organisation du transport terrestre, lequel constitue dès lors une alternative moins exposée aux pressions internationales. Le pétrole iranien peut désormais atteindre la Chine sans passer par les détroits d'Ormuz ou de Malacca, ce qui réduit le risque d'interruptions dues à des tensions géopolitiques ou à des sanctions.
Ce n'est pas un hasard si ce corridor arrive à un moment où les tensions entre la Chine, l'Iran et les États-Unis s'intensifient. Washington a redoublé d'efforts pour contenir l'expansion économique de Pékin et limiter les exportations de pétrole iranien, considérées comme une source de financement pour le régime de Téhéran. La marine américaine, avec sa présence dominante dans le Pacifique et le golfe Persique, représente une menace constante pour les deux pays. Le corridor ferroviaire change toutefois la donne: non seulement il permet à la Chine d'accéder au pétrole iranien sans passer par les eaux contrôlées par les États-Unis, mais il renforce également l'Iran en tant que plaque tournante commerciale entre l'Asie et l'Europe, le rendant moins dépendant des routes maritimes vulnérables.
Ce projet s'inscrit dans un contexte plus large de coopération sino-iranienne. En 2021, les deux pays ont signé un accord de partenariat stratégique d'une durée de 25 ans, qui prévoit des investissements chinois de 400 milliards de dollars dans les infrastructures, l'énergie et la technologie en Iran. Le chemin de fer est un élément clé de cette stratégie, financée en partie par la China Development Bank et l'Export-Import Bank of China, avec la participation de géants tels que la China Railway Construction Corporation (CRCC). Du côté iranien, la Islamic Republic of Iran Railways (RAI) a coordonné l'expansion des infrastructures internes, en harmonisant les normes ferroviaires avec les normes internationales afin de garantir un flux continu de marchandises.
Cette évolution inquiète Washington. Les États-Unis ont investi des ressources considérables pour maintenir le contrôle des principales routes maritimes mondiales, avec des bases navales stratégiques telles que celles de Singapour et de la Cinquième Flotte à Bahreïn. La capacité d'interdire le commerce chinois ou iranien par le biais de points de contrôle tels que Malacca ou Hormuz a longtemps été une arme géopolitique. Cependant, le nouveau corridor réduit l'efficacité de ce levier, offrant à la Chine et à l'Iran une alternative terrestre qui échappe au contrôle américain. Ce n'est pas un hasard si des publications sur des plateformes telles que X décrivent le projet comme une « révolution géopolitique », capable de réviser la théorie de Halford Mackinder sur l'importance du contrôle du cœur de l'Eurasie pour la domination mondiale.
Malgré son potentiel, ce corridor n'est pas sans obstacles. La route traverse des pays comme le Kazakhstan et le Turkménistan, où les infrastructures ferroviaires nécessitent des mises à niveau constantes et où la stabilité politique n'est pas toujours garantie. La gestion transfrontalière nécessite des accords complexes en matière de douanes, de sécurité et de normes techniques, et toute tension régionale pourrait compromettre le flux de marchandises. En outre, le volume du transport ferroviaire, bien que significatif, reste une fraction des 144 millions de tonnes annuelles qui transitent par le détroit de Malacca, ce qui fait de ce corridor, à court terme, un complément, et non un substitut, aux routes maritimes.
Il y a ensuite la question de la réponse internationale. Les États-Unis et leurs alliés, tels que l'Inde et le Japon, promeuvent des projets alternatifs, comme le corridor Inde-Moyen-Orient-Europe, afin de contrer l'influence chinoise. La Turquie, avec son projet Development Road, vise à concurrencer le golfe Persique et l'Europe en tant que plaque tournante commerciale. Ces développements suggèrent une concurrence croissante pour le contrôle des routes commerciales, l'Eurasie étant au centre d'un nouveau « grand jeu ».
Le corridor ferroviaire Chine-Iran n'est pas seulement une infrastructure, mais un symbole du monde multipolaire qui prend forme. En réduisant leur dépendance vis-à-vis des routes maritimes contrôlées par les États-Unis, la Chine et l'Iran construisent une alternative qui renforce leur autonomie stratégique et celle des pays d'Asie centrale. Pour l'Europe, ce corridor offre des opportunités commerciales, mais aussi des dilemmes: comment concilier un accès plus rapide aux marchandises et les pressions géopolitiques de Washington ?
À une époque de tensions mondiales croissantes, ce projet rappelle que le contrôle des routes commerciales est toujours au cœur de la concurrence entre les puissances. La Chine, avec sa vision de la Nouvelle Route de la Soie, et l'Iran, avec sa résilience face aux sanctions, parient sur un avenir où l'Eurasie redeviendra le centre du monde. Reste à voir si les États-Unis, gardiens de l'ordre maritime mondial, trouveront une réponse efficace à ce défi terrestre. Une chose est sûre: le train parti d'Urumqi ne transporte pas seulement des marchandises, mais aussi un message clair au monde entier.
14:31 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Eurasisme, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chine, iran, eurasie, eurasisme, géopolitique, chemins de fer, route de la soie, asie, affaires asiatiques, europe, affaires européennes, grand jeu | |
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mardi, 03 juin 2025
La Chine est-elle moderne ou traditionnelle?
La Chine est-elle moderne ou traditionnelle?
Raphael Machado
Lorsque l'on débat de la Chine aujourd'hui, l'une des questions qui se pose est de savoir si le pays a complètement embrassé la modernité ou s'il reste attaché à la tradition.
L'un des principaux débats actuels sur la Chine est de savoir si elle est « capitaliste » ou « socialiste », avec de bons arguments des deux côtés (et même de bons arguments qui vont dans le sens du "ni l'un ni l'autre").
Une discussion moins populaire, mais plus intéressante, porte sur la question de savoir si la Chine contemporaine correspond à une « société traditionnelle » ou si elle s'inscrit déjà pleinement dans les repères de la modernité.
Par « société traditionnelle », nous entendons ici l'adhésion sociopolitique à des principes considérés comme intemporels et inconditionnels, qui renverraient à une dimension transcendante et sacrée et qui irradieraient la totalité sociale. Le contenu de cette principologie dépendrait naturellement de la manière dont un peuple s'est structuré historiquement (raison pour laquelle la « tradition » a une nature kaléidoscopique – elle est une éternité instanciée). Par modernité, nous faisons bien sûr essentiellement référence aux croyances des Lumières dans la primauté de la raison, le constitutionnalisme, la séparation entre l'État et la religion, la conception négative de la liberté, le principe de légalité, etc.
D'une manière générale, les arguments en faveur de la catégorisation de la Chine contemporaine comme pleinement moderne soulignent la persécution religieuse menée par le maoïsme, le contrôle des religions par l'État, le pragmatisme technique et pratique dont font preuve les Chinois dans leurs affaires et leurs relations, sans oublier, bien sûr, le fait que le PCC interdit officiellement à ses membres d'avoir une religion.
La réalité est cependant infiniment plus complexe.
Tout d'abord, parce que la conception chinoise de la « religion » est totalement différente de la perception occidentale. Pour les Chinois, « religion » (zongjiao) désigne exclusivement les sectes organisées et institutionnelles dotées d'une doctrine et d'un dogme. Cela exclut d'emblée tant la spiritualité populaire (appelée plus récemment « shénisme » ou « shénxianisme ») que le confucianisme. Pour le PCC (et pour la plupart des Chinois), adhérer aux rites traditionnels chinois et aux pratiques et croyances confucéennes n'équivaut pas à avoir une « religion ». Il est donc possible de participer au culte des ancêtres, de pratiquer le feng shui, d'allumer de l'encens pour l'Empereur Jaune et de participer aux rites confucéens sans être considéré comme ayant une « religion ».
Guénon est, à proprement parler, un auteur qui rejette classiquement l'attribution du mot « religion » (telle qu'elle est comprise lorsqu'on parle de christianisme, de judaïsme et d'islam) aux traditions orientales, y compris le taoïsme et le bouddhisme (qui sont considérés comme des « religions » en Chine), car Guénon affirme qu'elles sont dépourvues des éléments sentimentaux, moraux et dévotionnels qui sont plus typiques de ces religiosités moyen-orientales.
C'est dans ce sens qu'il faut interpréter les statistiques religieuses de la Chine, où « identification religieuse » et « pratique religieuse » ne sont pas confondues. En d'autres termes, les statistiques indiquent que 90% de la population chinoise n'a pas de religion, mais que 80% de la population chinoise adopte régulièrement des pratiques religieuses traditionnelles. Cela inclut les membres du PCC. Une statistique du Pew Research Center, par exemple, indique que 79% des membres du PCC se rendent au moins une fois par an au cimetière pour vénérer leurs ancêtres. Ce taux est supérieur à celui de la population chinoise moyenne.
Il est intéressant de noter qu'en ce qui concerne les autres pratiques religieuses, les non-membres du PCC ont tendance à être plus religieux que les membres. Mais l'explication est très simple: la plupart des membres du PCC n'ont pas de religion... mais sont confucéens. Ils célèbrent tous les rites et fêtes confucéens, vénèrent leurs ancêtres, se rendent probablement dans les temples confucéens (qui sont d'ailleurs subventionnés par l'État) et cultivent les vertus confucéennes. En d'autres termes, le confucianisme « pur » semble être très populaire parmi les membres du Parti, tandis que le reste de la population est plus adepte du shénisme mélangé à des éléments confucéens, à du bouddhisme et du taoïsme. Néanmoins, 40% des membres du PCC pratiquent le feng shui, et au moins 18% d'entre eux brûlent de l'encens plusieurs fois par an pour Bouddha ou les dieux.
En ce qui concerne les relations entre l'État et la religion, il est important de souligner que l'État chinois s'est toujours attribué le droit de contrôler, de placer sous tutelle, d'influencer et de supprimer les différentes sectes, écoles et doctrines qui ont tenté de se répandre en Chine. Ainsi, le fait que le PCC cherche à exercer une influence sur le christianisme, le taoïsme, le bouddhisme, etc. par le biais d'institutions alignées sur l'État signifie simplement que le PCC s'inscrit dans la continuité de la relation typique entre ces sphères en Chine.
En outre, on parle beaucoup du « contrôle négatif » imposé par la Chine, mais on mentionne rarement que la Chine vise à limiter la croissance des religions étrangères en particulier, alors qu'elle subventionne et encourage depuis plusieurs années l'ouverture de nouveaux temples et la formation de nouveaux prêtres bouddhistes, taoïstes, confucéens et shénistes. Il en résulte, par exemple, une augmentation de 300% de la fréquentation des temples bouddhistes depuis 2023, la majorité des fidèles étant des jeunes.
Pour en revenir au confucianisme, l'État a récemment commencé à rétablir le guoxue dans les écoles, c'est-à-dire l'étude des classiques confucéens, qui était autrefois une condition préalable à la réussite des examens impériaux. En outre, il existe un courant intellectuel fort qui défend l'institutionnalisation du confucianisme et sa transformation en religion civile officielle. Bien que cela semble lointain, dans la pratique, la pensée de Xi Jinping représente déjà une synthèse entre le maoïsme et le confucianisme, ce qui est très explicite dans la manière non dualiste dont la Chine aborde aujourd'hui la question des classes sociales.
Laissant de côté l'adhésion et la pratique religieuses, nous pourrions nous détourner vers l'observation des valeurs traditionnelles chinoises. Le « communisme » a-t-il fondamentalement déraciné ou déstructuré les valeurs traditionnelles de la Chine ?
Pour cela, nous devons comprendre quelles sont ces valeurs. L'intellectuel russe Nikolai Mikhailov a énuméré une série de concepts, de principes et d'affections qui composent la vision traditionnelle chinoise du monde; nous pouvons en citer quelques-uns: « Le monde comme harmonie intrinsèquement parfaite entre le Ciel et l'Homme, comme un équilibre naturel et harmonieux des contraires, dont la violation implique la détérioration de la nature et de l'homme », « Rapidité, responsabilité, pragmatisme, religiosité quotidienne », « Perception de la société comme une « grande famille », où les intérêts de l'individu sont subordonnés aux intérêts de la famille, les intérêts de la famille aux intérêts du clan et les intérêts du clan aux intérêts de l'État », « paternalisme et tutelle des aînés sur les plus jeunes », « hospitalité », « modération », « dignité, humilité, obligation, respect des traditions et des canons, respect de la hiérarchie sociale, piété filiale, vénération des ancêtres, patriotisme, soumission aux supérieurs, sens du devoir et justice sociale ».
Ainsi, lorsqu'un anticommuniste sinophobe disqualifie la Chine contemporaine en la qualifiant de « collectiviste » ou critique les Chinois pour leur « soumission à la famille et au gouvernement », attribuant tout cela à la « Révolution », il ne fait que décrire des caractéristiques chinoises qui ont pourtant été cultivées depuis des millénaires. Même cette question de « faire payer le prix de la balle aux proches de la personne exécutée pour avoir été condamnée à mort » est typiquement chinoise. La tradition chinoise croit en des punitions collectives pour les familles suite aux crimes d'un de leurs membres, et considère cela comme une question évidente et habituelle.
Passant des coutumes à une dimension plus métaphysique, même le Tianxia (c'est-à-dire l'idée de la Chine comme centre du monde, gouvernée par un Mandat Céleste, imprégnée de la mission d'apporter l'harmonie et l'équilibre aux « terres barbares ») reste vivante dans la pensée de Xi Jinping, dans la conception du multipolarisme selon Jiang Shigong (photo), qui envisage la Chine occupant le centre du cosmos dans une structure planétaire harmonieuse, bien que décentralisée. L'initiative « Belt & Road » n'est donc rien d'autre que l'application pragmatique et technique de l'idée métaphysique de « Tout sous le ciel ».
Il est toutefois indéniable que les Chinois ont souffert des mêmes dilemmes et fardeaux liés à l'urbanisation, au technocratisme, au consumérisme et à la société du spectacle – même si c'était peut-être d'une manière différente et dans une moindre mesure que les Occidentaux, les Européens, etc. La Chine a clairement connu une « modernisation » très rapide, même si elle n'était peut-être que partielle.
La meilleure catégorie pour décrire la condition chinoise est donc le concept douguinien d'« archéomodernité ». Selon Douguine, l'archéomodernité est « un système dans lequel tout est très moderniste à l'extérieur, mais profondément archaïque à l'intérieur ». Dans les pays archéomodernes, c'est comme s'il y avait deux niveaux existentiels contradictoires et concomitants: une sorte d'ordre officiel moderniste, tandis que la population reste profondément immergée dans le monde traditionnel.
Douguine utilise ce terme pour expliquer les contradictions russes et, à mon avis, il convient bien pour décrire la Chine, où coexistent gratte-ciel, méga-ponts, IA et drones, avec le culte religieux de Mao (et des dieux traditionnels), la pratique quotidienne de la médecine chinoise et l'utilisation du feng shui pour organiser les espaces publics et privés.
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jeudi, 29 mai 2025
Wang Yi rencontre le ministre danois des Affaires étrangères pour approfondir la confiance politique réciproque entre les deux pays
Wang Yi rencontre le ministre danois des Affaires étrangères pour approfondir la confiance politique réciproque entre les deux pays
Article de Chen Qingqing (Global Times) - 19 mai 2025
Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a reçu son homologue danois Lars Løkke Rasmussen à Pékin pour marquer le 75ème anniversaire des relations diplomatiques entre les deux pays. Les deux hommes ont réaffirmé leur engagement à renforcer la confiance politique, la coopération verte et la stabilité des relations bilatérales, et la Chine a réaffirmé sa position de soutien au Danemark sur la question du Groenland.
SOURCE : https://giuliochinappi.wordpress.com/2025/05/21/wang-yi-i...
Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a rencontré son homologue danois, Lars Løkke Rasmussen, lundi à Pékin. M. Wang a appelé à « approfondir la confiance politique et à promouvoir les liens » alors que les deux pays célèbrent le 75ème anniversaire de leurs relations diplomatiques, selon un communiqué du ministère chinois des Affaires étrangères.
Selon certains experts, la visite du ministre danois confirme la tradition de dialogue stratégique entre la Chine et le Danemark et envoie un signal fort de bonne volonté mutuelle, soulignant l'importance que les deux parties attachent aux relations bilatérales, en particulier en cette période cruciale du 75ème anniversaire.
Dans un contexte de turbulences et d'incertitudes croissantes à l'échelle mondiale, les deux nations ont exprimé leur volonté de renforcer la coopération, d'approfondir les liens et la confiance mutuelle dans divers domaines, afin d'apporter stabilité et certitude aux relations entre la Chine et le Danemark et, plus largement, aux relations entre la Chine et l'Union européenne.
Au cours de la réunion, M. Wang a rappelé que « les deux parties se sont toujours respectées mutuellement en se traitant sur un pied d'égalité », en construisant et en développant un partenariat stratégique global basé sur une « coopération mutuellement bénéfique, guidée par des initiatives vertes ». Il a exhorté à « maintenir l'esprit originel de l'établissement des relations diplomatiques » et à profiter de l'occasion du 75ème anniversaire pour « maintenir des échanges de haut niveau, renforcer la confiance politique mutuelle et promouvoir la poursuite du développement des relations ».
Wang Yi a réitéré le respect total de la Chine pour la souveraineté et l'intégrité territoriale du Danemark dans la question du Groenland, exprimant l'espoir que Copenhague continue à soutenir la position légitime de Pékin sur les questions liées à sa souveraineté et à son intégrité territoriale.
Le ministre a fait référence aux assurances répétées de l'administration américaine selon lesquelles elle garantirait le contrôle de Washington sur le Groenland, considéré comme stratégique pour des raisons économiques et de défense, en ouvrant de nouvelles routes maritimes dans l'Arctique à mesure que la glace fond, comme l'a rapporté CBS News le 4 mai. Le Premier ministre du Groenland a réagi durement à ces menaces en déclarant en mars: "Nous ne sommes pas à vendre et nous ne pouvons pas être simplement vendus".
« La position chinoise exprime l'espoir que les deux parties aborderont de manière respectueuse et équitable leurs intérêts et préoccupations fondamentaux respectifs, afin d'approfondir la confiance et de promouvoir une coopération pratique dans divers domaines », a déclaré Dong Yifan, associé de recherche à l'Académie Belt and Road de l'Université de la langue et de la culture de Pékin, au Global Times.
Song Luzheng, chercheur à l'Institut chinois de l'université de Fudan et résidant en France, a souligné que la Chine et l'Europe ont longtemps entretenu un fort élan de coopération. Il a noté que les politiques tarifaires américaines à l'encontre de l'Europe ont en partie poussé les pays européens à renforcer leurs liens avec la Chine. Song a également souligné que la référence directe à la question du Groenland dans les discussions entre Wang Yi et Rasmussen impliquait implicitement les États-Unis, l'île étant devenue un point de friction entre Washington et Bruxelles.
Au second semestre, le Danemark prendra la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne. « La Chine souhaite intensifier le dialogue et la coopération avec l'UE afin de promouvoir le développement stable des relations Chine-UE, et espère que le Danemark jouera un rôle positif dans ce sens », a déclaré M. Wang.
En tant que membre du Conseil européen, le Danemark « joue un rôle déterminant dans l'orientation de l'agenda de l'UE au cours des six prochains mois », a fait remarquer M. Dong, ajoutant que le renforcement du dialogue entre la Chine et le Danemark contribuerait, d'une part, à orienter la politique européenne à l'égard de Pékin de manière plus positive et rationnelle et, d'autre part, « démontrerait l'engagement de la Chine à développer les relations bilatérales et son soutien au Danemark dans son rôle proactif au sein de l'UE, tout en confirmant son soutien clair à l'intégration européenne ».
Les deux ministres ont ensuite échangé leurs points de vue sur des questions internationales telles que la crise en Ukraine. Selon un rapport de l'AFP, M. Rasmussen a qualifié de « franche » la discussion avec M. Wang sur le conflit ukrainien.
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lundi, 26 mai 2025
La Chine et le retour de Confucius
Présentation de « La Chine et le retour de Confucius »
Carlo X. Blanco
Source: https://www.hiperbolajanus.com/posts/presentacion-china-r...
Nous présentons ici « La Chine et le retour de Confucius », une compilation éditée par Carlos X. Blanco. Le livre explore le confucianisme aux 20ème et 21ème siècles, ses défis, ses transformations et sa revitalisation dans la Chine contemporaine, en soulignant son rôle culturel, social et politique.
Nous avons le plaisir de présenter à notre public de lecteurs l'ouvrage La Chine et le retour de Confucius, une compilation d'articles du prestigieux professeur Carlos X. Blanco, auteur prolifique et collaborateur du groupe Hipérbola Janus, où nous sommes honorés et gratifiés par ses contributions à la diffusion de différents sujets et domaines de connaissance. En l'occurrence, l'Extrême-Orient reste une grande inconnue pour nous, Européens, surtout en ce qui concerne la mentalité et les idées qui animent la vision du monde de la nation la plus représentative, dont la puissance économique, commerciale et géopolitique l'a hissée au rang de superpuissance mondiale, nous parlons évidemment de la Chine. Sous une forme légère et agréable, celle du dialogue, l'ouvrage nous présente une série de textes qui nous permettent de percer les clés de la pensée confucéenne et de son évolution tout au long des 20ème et 21ème siècles. Un bref avant-propos de David Ownby sert d'introduction au livre. L'un des principaux essais est « Un siècle de confucianisme » de Chen Lai (1952), qui structure l'analyse en trois sections principales: les défis du confucianisme, ses réponses et la manière dont il a survécu à l'ère moderne.
L'analyse du confucianisme, qui reste fortement ancré dans la conscience du peuple chinois, aborde quatre défis majeurs, qui sont énumérés ci-dessous :
- Les réformes politiques et éducatives de l'ère Qing et de l'ère républicaine (1901-1912): l'abolition du système des examens impériaux a affaibli la base institutionnelle du confucianisme, affectant son rôle dans la société et l'éducation.
- Mouvement de la nouvelle culture (1915-1919): la modernisation fondée sur la culture occidentale est encouragée, le confucianisme étant considéré comme un obstacle au progrès.
- Révolution de 1949 et révolution culturelle (1966-1976): la collectivisation et les communes populaires détruisent la base sociale confucéenne, tandis que la révolution culturelle l'attaque sur le plan idéologique.
- Réformes de Deng Xiaoping (à partir de 1978): la modernisation et l'économie de marché ont réduit l'influence des valeurs confucéennes face au pragmatisme et à l'utilitarisme.
Auparavant, le confucianisme avait toujours été un facteur de cohésion nationale, contribuant à préserver l'unité du peuple chinois, notamment face aux menaces extérieures, comme la confrontation avec le Japon dès le début des années 1930, avec l'occupation japonaise de la Mandchourie, et les épisodes successifs de guerre contre le Japon entre 1937 et 1942.
Pour toute commande: https://www.hiperbolajanus.com/libros/china-regreso-confu...
Le texte de Chen Lai prend pour point de départ les dernières années de la dynastie Qing et les premières années de l'ère républicaine, entre 1901 et 1912, en mettant particulièrement l'accent sur le processus de modernisation entrepris durant cette période, avec l'introduction des sciences et disciplines occidentales, qui a contribué à la mise à l'écart des classiques confucéens.
Ce processus s'est déroulé en plusieurs étapes, avec l'abolition du système des examens impériaux, qui avait été pendant des années le pilier institutionnel du confucianisme, ce qui a eu pour conséquence inévitable que les érudits confucéens ont abandonné leur rôle central dans la société chinoise. La tendance à dénigrer la tradition confucéenne s'est accentuée avec le passage de la dynastie Qing aux premières années de la République, comme en témoignent l'élimination des cérémonies sacrificielles en l'honneur de Confucius et l'interdiction de l'étude obligatoire des classiques confucéens. Le confucianisme a ainsi perdu son rôle prépondérant dans l'éducation et l'administration publique et a été relégué dans le domaine de l'éthique et de la culture.
Ce processus de rejet et d'érosion du confucianisme dans son rôle de contribution à l'identité nationale chinoise et à la formation de la jeune génération s'est accéléré au cours des décennies suivantes. Ce processus a été conduit par des intellectuels tels que Chen Duxiu et Hu Shih, qui ont activement promu la modernisation et l'adoption de valeurs occidentales telles que la science et la démocratie. Adoptant des positions analogues à celles de l'Occident par rapport à la Tradition, ils ont considéré le confucianisme comme une forme de pensée arriérée et dépassée, totalement opposée au progrès, et donc jetable, ses enseignements n'ayant aucune valeur opérationnelle pour le développement de la Chine.
En conséquence, le confucianisme a été culturellement et intellectuellement mis à l'écart.
Avec l'avènement de la révolution culturelle chinoise et la formation du régime communiste de 1949 à la mort de Mao Tsé Toung (1893-1976), la situation du confucianisme ne s'est pas améliorée et, au contraire, il a été considéré comme incompatible avec le socialisme marxiste. Les attaques se multiplient et le confucianisme fait l'objet de campagnes de haine brutales, comme la « Critique de Lin Biao et de Confucius » de 1973 à 1976, qui l'accuse d'être une « idéologie féodale et réactionnaire ». La destruction des temples confucéens et la persécution des intellectuels confucéens étaient monnaie courante durant cette période.
Dans la période qui suit immédiatement, à partir de 1978, le facteur idéologique s'atténue avec l'arrivée au pouvoir de Deng Xiaoping (1904-1997), au profit d'une ère marquée par le pragmatisme et l'importance croissante du développement économique et matériel. Les attaques contre le confucianisme ont largement cessé, mais celui-ci a été soumis à la logique unificatrice de l'utilitarisme et de la croissance économique.
Kang Youwei et Liang Shuming
Cependant, malgré les attaques continues contre le confucianisme, Chen Lai met en évidence la résilience du confucianisme, sa volonté inflexible face à la menace de sa disparition, à travers les propositions de divers penseurs confucéens contemporains. C'est le cas, par exemple, de Kang Youwei (1858-1927) avec ses propositions de faire du confucianisme une religion officielle ou de l'intégrer dans le modèle éducatif avec ses enseignements moraux pour l'ensemble du peuple chinois. D'autres philosophes, comme Liang Shuming (1893-1988), ont tenté de surmonter les antithèses du monde moderne et de faire de la doctrine confucéenne un élément fonctionnel du socialisme grâce à ses fondements moraux et sociaux, car il voyait dans ces idées la clé de l'harmonie et de la stabilité sociale, comme cela avait été le cas dans les moments les plus délicats de l'histoire du grand pays asiatique.
Xiong Shili et Feng Youlan
Parallèlement, des intellectuels confucéens tels que Xiong Shili (1885-1968), Feng Youlan (1895-1990) et He Lin (1902-1992) ont tenté d'apporter de nouveaux développements à la doctrine confucéenne dans les domaines de la philosophie et de la métaphysique. Ces spéculations ont donné naissance à de nouvelles écoles, telles que la « nouvelle philosophie des principes » de Feng Youlan et la « nouvelle philosophie de l'esprit » de He Lin. De nouvelles tentatives d'intégration entre les valeurs traditionnelles et le socialisme marxiste ont également vu le jour grâce aux interprétations de Xiong Shili. Ce n'est qu'après l'arrivée au pouvoir de Deng Xiaoping que le confucianisme a été réévalué, subissant un révisionnisme qui l'a finalement ramené dans les universités et la société chinoises, et à partir de ce moment, son héritage a été récupéré en tant que partie de l'identité nationale.
Ce processus de revitalisation a contribué à l'étude du confucianisme et à l'émergence de nouvelles interprétations au cours des dernières décennies. Les réinterprétations de la pensée confucéenne ont mis la doctrine en contraste avec les idées politico-idéologiques du monde d'aujourd'hui, liées à la « démocratie », aux « droits de l'homme » et à la « mondialisation », c'est-à-dire avec ces éléments idéologiques dont nous souffrons depuis longtemps et qui sont à l'origine de changements dramatiques dans nos sociétés en ce moment même. Cependant, cette récupération du confucianisme ne s'est pas limitée aux sphères les plus cultivées et académiques, mais est également devenue populaire, et sa présence dans la société chinoise s'est accrue depuis les années 1990, comme on le voit à travers la connaissance des classiques confucéens par le biais d'activités et de cours destinés à l'ensemble de la population.
Ainsi, pour Chen Lai, le moment actuel, après la réhabilitation de la pensée confucéenne, est un moment-clé pour continuer à renforcer sa doctrine, notamment en raison de la montée de la Chine en tant que puissance mondiale, qui a conduit à un intérêt croissant pour la Chine et sa culture au-delà de ses frontières. Mais aussi, et au-delà des aspects généraux et plus formels, en raison de son contenu éthique et moral inhérent, qui peut agir comme un frein à la corruption et à la dégradation des temps modernes. Nous pouvons donc affirmer qu'une véritable synergie est possible entre les valeurs traditionnelles et les nouveaux défis que la modernité propose à la Chine, sur un large front, dans les domaines culturel, politique, social, etc.
Dans le deuxième chapitre du livre, Chen Ming, l'une des figures les plus importantes de la résurgence du confucianisme dans la Chine contemporaine, aborde la signification de cette doctrine dans le contexte de l'État et de la nation chinoise au 21ème siècle. Son approche donne un aperçu des aspects politiques, sociaux, éducatifs, culturels, identitaires et religieux du confucianisme, tout en le distinguant d'autres perspectives néo-confucéennes plus orientées vers la philosophie ou l'éthique.
Tu Weiming
Le néo-confucianisme hors des frontières chinoises a diversifié ses courants et ses thèmes, en se concentrant sur le rapport à la démocratie, à la science et, en somme, sur sa compatibilité avec les valeurs du libéralisme occidental. Ces thèmes ne sont pas nouveaux dans les dérives interprétatives et les spéculations confucéennes du siècle dernier. Tu Weiming (1940), philosophe d'origine chinoise naturalisé américain, en est un éminent représentant.
En Chine continentale, le discours confucéen s'est révélé pleinement fonctionnel pour les intérêts de l'État chinois, contribuant à fonder les valeurs de l'État et de la nation, se dissociant de toute recherche de compatibilité avec les valeurs occidentales et, à son détriment, essayant de renforcer l'identité culturelle chinoise en s'affichant ouvertement comme un pilier fondamental du nationalisme culturel et politique du pays. Ainsi, Chen Ming ne considère pas la doctrine confucéenne comme un ensemble d'idées abstraites et anachroniques, mais comme un potentiel en devenir permettant de renforcer les fondements de l'État et de la société chinoise dans le monde d'aujourd'hui.
Son analyse du confucianisme par rapport à la religion est également importante, car elle différencie ses éléments de toute forme de religion monothéiste telle que nous la concevons en Occident. Néanmoins, il y a un élément religieux dans son origine, et l'idée d'un Dieu (Shangdi ou Tian) en tant que créateur et colonne vertébrale d'un ordre moral. On peut dire que Confucius a transformé cette pensée en une pratique fondée sur l'éthique et la vertu, mais sans en éliminer la dimension spirituelle. Certains interprètes modernes de la doctrine ont tenté d'en dénaturer le contenu en la réduisant à ce que l'on appelle en chinois le « wenjiao » (enseignement culturel), cherchant une formule de sécularisation pour la vider de son contenu transcendant. Selon Chen Ming, ces tentatives de sécularisation ont été perpétrées par le Mouvement du 4 mai à partir de 1919.
Il faut cependant insister sur le fait que le confucianisme, tout en possédant une dimension spirituelle, ne doit pas être confondu avec notre concept de religion, et que l'accent doit être mis sur l'idée de structure morale et sociale, comme une sorte de guide moral et spirituel qui agit comme un antidote à la crise des valeurs si caractéristique de l'époque moderne. Le texte de Chen Ming aborde également d'autres questions que nous ne pouvons décomposer dans cette présentation en raison de leur ampleur et de leur complexité, comme par exemple la relation entre le confucianisme et l'État, l'athéisme du parti communiste chinois, la recherche de formes d'intégration et de synthèse, la cohésion sociale, le problème de l'éducation, etc. Les idées confucéennes sont remises en cause dans la mesure où cette recherche d'insertion dans la Chine contemporaine pose une série de défis qui mettent en péril l'essence même de sa tradition.
Le dernier chapitre du livre est réservé à un entretien entre Chen Yizhong et Chen Ming dans lequel toutes les questions abordées dans les chapitres précédents sont traitées sous la forme d'un dialogue approfondi. Nous assistons à une confrontation entre une multitude d'arguments sur le confucianisme et sa relation avec la modernité, avec les défis de l'avenir, avec les tensions et les réticences soulevées par les valeurs libérales et occidentales, totalement sécularisées et, nous le disons, vouées à la destruction de tout fondement traditionnel, ethnique ou spirituel à tous les niveaux.
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lundi, 12 mai 2025
Les exportations chinoises augmentent malgré les droits de douane américains
Les exportations chinoises augmentent malgré les droits de douane américains
Source: https://dissident.one/chinese-export-stijgt-ondanks-ameri...
La Chine enregistre des exportations record en avril, à la veille de négociations commerciales de première importance avec les États-Unis.
Les exportations chinoises ont fortement augmenté en avril malgré les droits de douane imposés par Donald Trump sur les expéditions vers les États-Unis à l'occasion du « Jour de la libération ». Cela a renforcé la position de Pékin à l'approche de négociations commerciales de toute première importance qui débutent ce week-end, rapporte le FT.
Ces bons résultats ont été obtenus alors que les entreprises chinoises ont réorienté leurs flux commerciaux vers l'Asie du Sud-Est, l'Europe et d'autres destinations après que des droits de douane excessifs ont été imposés par les deux plus grandes économies du monde.
Les douanes chinoises ont indiqué vendredi que les exportations en dollars avaient augmenté de 8,1% par rapport à l'année précédente. La croissance a ainsi dépassé les prévisions des analystes interrogés par Reuters, qui tablaient sur une croissance de 1,9%. Il s'agit toutefois d'un ralentissement par rapport à la croissance de 12,4% enregistrée en mars, lorsque les chiffres étaient soutenus par les exportateurs qui voulaient devancer les droits de douane prévus en expédiant leurs marchandises aux États-Unis.
Les importations ont diminué de 0,2% en avril. C'est le troisième mois consécutif de baisse des importations. Cette situation suscite des inquiétudes quant aux excédents commerciaux croissants de la Chine. Ces excédents sont à l'origine d'une grande partie des tensions avec les États-Unis.
« Cela semble encore pire pour les États-Unis à l'approche des négociations commerciales », a déclaré Lynn Song, économiste en chef pour la Grande Chine auprès de la banque ING. Elle a ajouté que la contraction des importations chinoises semble s'être faite au détriment des exportations américaines vers le pays.
Selon Heron Lim, économiste chez Moody's Analytics, les échanges commerciaux de la Chine avec les États-Unis ont chuté de 21% en glissement annuel en avril, mais les échanges avec les pays d'Asie du Sud-Est ont augmenté dans les mêmes proportions et ceux avec l'UE ont progressé de 8%.
« Les expéditions vers l'Indonésie, la Thaïlande et le Viêt Nam ont connu les plus fortes augmentations », a déclaré M. Lim.
Ces bons résultats devraient accroître la pression sur les représentants commerciaux américains, qui s'apprêtent à rencontrer leurs homologues chinois pour des négociations à Genève, à partir de samedi.
Le secrétaire au Trésor Scott Bessent et le représentant commercial Jamieson Greer représenteront les États-Unis, tandis que la Chine a déclaré que sa délégation serait dirigée par le vice-premier ministre He Lifeng, le plus haut responsable économique chinois.
Le mois dernier, M. Trump a augmenté les droits d'importation sur la plupart des produits chinois jusqu'à 145% et a annoncé qu'il imposerait de nouveaux droits même sur les petits paquets en provenance du pays. Pékin a réagi en imposant des droits d'importation de 125%.
Dans un premier temps, il a également imposé des droits de douane punitifs au Viêt Nam, à la Thaïlande et à d'autres pays d'Asie du Sud-Est qui ont accumulé d'énormes excédents commerciaux avec les États-Unis. De nombreuses entreprises ont construit des sites de production dans ces pays pour remplacer la Chine.
Trump a ensuite annoncé une pause de 90 jours sur les droits de douane du « Jour de la Libération », dans l'attente de négociations avec la plupart des pays, à l'exception de la Chine.
Les exportateurs ont donc eu la possibilité d'acheminer leurs marchandises vers les États-Unis via l'Asie du Sud-Est.
Jens Eskelund, président de la Chambre de commerce de l'Union européenne en Chine, a déclaré jeudi que le nombre de réservations pour des expéditions chinoises vers les États-Unis avait chuté de 30 à 50%. Il a toutefois précisé que le nombre de réservations pour le reste du monde avait en fait augmenté.
« Les exportations chinoises vers le reste de l'Asie semblent particulièrement performantes, mais aussi vers le Moyen-Orient et, dans une certaine mesure, vers l'Europe », a-t-il déclaré. « Bien sûr, la Chine est touchée... mais nous constatons que, dans une certaine mesure, d'autres marchés peuvent absorber une partie des marchandises qui ne sont pas destinées aux États-Unis ».
L'excédent commercial de la Chine avec les États-Unis s'est élevé à 20,46 milliards de dollars en avril, pour un total de 96,2 milliards de dollars. Toutefois, les exportations vers les États-Unis ont chuté de 17,6% par rapport au mois précédent, ce qui indique que la Chine a développé ses échanges avec d'autres marchés.
Dans un communiqué analysant le commerce en renminbi chinois au cours des quatre derniers mois, les fonctionnaires des douanes ont noté que le commerce avec les pays d'Asie du Sud-Est, l'UE et le long de l'initiative Belt and Road, le principal projet d'infrastructure internationale de Pékin, avait augmenté. Les échanges avec les États-Unis ont diminué, a-t-on ajouté.
Jorge Toledo, ambassadeur de l'UE en Chine, a critiqué vendredi le déficit commercial croissant entre la Chine et le reste du monde. Il a ajouté que les contrôles des exportations de Pékin et « l'absence de règles du jeu équitables pour les entreprises européennes » suscitaient « d'énormes inquiétudes ».
« La situation ne s'améliore pas... il faut faire quelque chose », a-t-il déclaré à la China Europe International Business School de Shanghai.
Selon l'agence de presse nationale chinoise Xinhua, Lu Daliang, porte-parole des douanes, a déclaré que « la coopération globale de la Chine avec les pays voisins continue de s'approfondir et que les relations économiques et commerciales sont de plus en plus étroites ».
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samedi, 03 mai 2025
Directive de Douguine: «Le conflit entre le Pakistan et l'Inde repose sur des bases très sérieuses»
Directive de Douguine: «Le conflit entre le Pakistan et l'Inde repose sur des bases très sérieuses»
Alexandre Douguine
Il fut un temps où les Britanniques, en remettant le pouvoir dans leur ancienne colonie, l'Inde, aux Indiens eux-mêmes, ont créé une situation dans laquelle le pays était divisé selon des critères religieux. Pour limiter la souveraineté de ces États nouvellement libérés et continuer subrepticement à les gouverner, ils ont alimenté les conflits religieux. Selon Alexandre Douguine, directeur de l'Institut Tsargrad et philosophe, il s'agit de la pratique britannique habituelle du « diviser pour régner » :
« Cela signifie qu'ayant perdu leur domination directe sur les peuples de leurs anciennes colonies, les Britanniques ont posé une mine à retardement sous ces dernières. Bien que le Pakistan et l'Inde fassent partie d'un même État-civilisation. En même temps, il y a beaucoup de musulmans en Inde, et ethniquement, ils sont tous très proches.
Par conséquent, les parties divisées de cet État-civilisation se sont retrouvées en forte opposition l'une à l'autre. En Inde, les hindous sont majoritaires et définissent de plus en plus leur identité selon les critères de l'hindutva ("hindouïté"). Au Pakistan, avec l'aide des Britanniques puis des Américains, un État islamiste s'est formé. Cela a certainement contribuer à bétonner une source de conflit idéologique.
Le conflit s'est étendu à certains États de l'Inde, en particulier le Jammu-et-Cachemire, où une partie importante de la population musulmane est influencée par les éléments les plus radicaux. Le Pakistan a joué un rôle direct dans cette situation. Mais pas seulement: des représentants d'ISIS*, interdit en Russie, et d'Al-Qaïda*, interdit en Russie, y étaient également actifs. Tout cela est une pratique courante des services de renseignement occidentaux, la CIA et le MI6, dans la gestion des conflits.
Tout récemment, une explosion a eu lieu dans l'État du Jammu-et-Cachemire, faisant plus de 20 morts. Les autorités indiennes ont accusé le Pakistan d'être à l'origine de l'attentat. Il en a résulté une escalade. Cette fois, la réaction des Indiens a été très vive: des décisions ont été prises pour interdire aux avions pakistanais de survoler l'Inde, pour expulser du pays les personnes ayant la nationalité pakistanaise et pour bloquer le cours de l'Indus dans la vallée de Lipa.
Il s'agit d'une réaction très sérieuse, qui s'est avérée extrêmement douloureuse pour le Pakistan sur le plan des infrastructures, de la politique et de la géopolitique. En fait, un conflit entre deux pays dotés de l'arme nucléaire vient d'éclater. Et bien sûr, cela pourrait avoir des conséquences très graves.
Il est difficile de dire jusqu'où cela ira. Mais il est évident que ce qui se passe est favorable, avant tout, à George Soros et aux mondialistes occidentaux. Ils sont en train de créer une nouvelle guerre dans laquelle les trois grandes puissances contre lesquelles les mondialistes se battent actuellement - la Chine, la Russie et les États-Unis trumpistes - seront immanquablement entraînées.
Les intérêts de ces pays et de l'Inde elle-même, qui est aussi une grande puissance, peuvent maintenant entrer en conflit. Et cela ressemble fort à une provocation mondialiste, car l'Inde est orientée vers les États-Unis et vers Trump personnellement. Par ailleurs, la Chine, qui soutient le Pakistan, a de graves conflits avec l'Inde au Ladakh (régions montagneuses frontalières). C'est pourquoi la Russie, qui est amie à la fois de l'Inde et de la Chine, tente depuis des années de promouvoir la paix entre ces États-civilisation. Aujourd'hui, elle noue également des relations avec Trump.
Par conséquent, dans la situation émergente, tout le monde est impliqué dans un conflit les uns contre les autres. Ce serait une formidable aubaine pour les mondialistes qui, ayant subi une défaite cuisante aux États-Unis, ne contrôlent plus que l'Europe. Par conséquent, le conflit indo-pakistanais est plus qu'à leur avantage, ce qui est très dangereux. Les conflits Chine-Inde, Inde-Inde et Inde-Monde islamique sont déjà en place. Dans le même temps, ce qui se passe détourne l'attention du monde de la Syrie, de la bande de Gaza et du Moyen-Orient en général. Tout cela est un moyen évident de creuser un fossé entre les principaux piliers du monde multipolaire. Et c'est pourquoi je suis sûr que Soros était impliqué.
Mais, je le répète, la Russie a d'excellentes relations avec l'Inde et la Chine et de bonnes relations avec le Pakistan. Par conséquent, en utilisant ces bons rapports comme leviers, la diplomatie russe pourrait aujourd'hui résoudre activement et surtout efficacement la situation conflictuelle actuelle qui menace le monde entier ».
20:26 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : alexandre douguine, actualité, politique internationale, inde, chine, asie, affaires asiatiques | |
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jeudi, 01 mai 2025
Douguine: "Semer la discorde entre la Russie et la Chine est «tout simplement impossible»"
Le philosophe russe antilibéral Douguine: "Semer la discorde entre la Russie et la Chine est «tout simplement impossible»"
Alexandre Douguine
Dans un article publié par le média russe Tsargrad.tv, le philosophe russe antilibéral Alexandre Douguine affirme que les États-Unis ne parviendront pas à semer la discorde entre la Russie et la Chine. « Quels que soient les efforts déployés par les forces tierces pour semer la discorde entre nous, c'est tout simplement impossible, car cela contredit le caractère de nos dirigeants, nos intérêts géopolitiques et le système de relations qui s'est formé entre nos pays », a déclaré A. Douguine.
"Un beau rituel diplomatique confucéen"
« Actuellement, nous jouissons d'un partenariat très étroit avec la Chine. Il existe une alliance géopolitique entre la Russie et la Chine. Et aucun autre processus de la politique mondiale ne peut, par définition, avoir une influence décisive sur cette alliance. Quels que soient les efforts déployés par des forces tierces pour semer la discorde entre nous, c'est tout simplement impossible, car cela contredit le caractère de nos dirigeants, nos intérêts géopolitiques et le système de relations qui s'est formé entre nos pays.
« La visite de Wang Yi [à Moscou les 31 mars et 1er avril] était en effet rituelle, car elle ne change rien et ne peut rien changer à nos relations, qui se développent selon leur propre logique et impliquent des échanges similaires de visites de représentants de ministères et d'agences à différents niveaux. C'est un beau rituel diplomatique confucéen: des rencontres régulières de représentants plénipotentiaires des deux grandes puissances, pôles du monde multipolaire, pour discuter de problèmes urgents. Et à cet égard, la visite d'aujourd'hui s'inscrit bien dans la structure de l'étiquette diplomatique et géopolitique.
« Cependant, les relations russo-américaines ont également été discutées avec Wang Yi, ainsi que tous les derniers événements liés à Donald Trump. Ces développements introduisent de nouveaux éléments significatifs dans notre géopolitique commune [avec la RPC] et exacerbent en partie les relations des États-Unis avec la Chine. La façon dont Trump modifie la géopolitique dans les relations avec ses partenaires européens, ainsi que la nouvelle situation politique qui se développe aux États-Unis eux-mêmes, influencent directement la Chine et nous.
« Nous sommes affectés parce que nous sommes en guerre avec les États-Unis en Ukraine. Et bien que Trump, comme il semble, veuille s'en retirer, l'accord qu'il nous propose ne convient à personne : ni à nous, ni à l'Ukraine, ni à l'Europe. L'approche précipitée ne fonctionne pas, et cela ne peut évidemment que frustrer Trump. La situation évolue donc vers une sorte de petite escalade. Naturellement, ce n'est pas la situation précédente, mais localement, les tensions dans notre relation avec les États-Unis s'intensifient à nouveau. Tout comme dans les relations entre les États-Unis et la Chine. Et bien sûr, il était nécessaire de discuter de tout cela lors de la visite du chef de la politique étrangère chinoise en Russie. Je pense que les positions de la Russie et de la Chine sont à peu près les mêmes.
« Nous ne surestimons pas Trump et nous ne pensons pas qu'il va nous apporter la victoire [dans la guerre avec l'Ukraine] sur un plateau. C'est impossible. Mais nous le jugeons sainement, en notant les nombreux aspects positifs du trumpisme. Ainsi, nous saluons même le retour aux valeurs traditionnelles et bien d'autres facteurs détaillés. C'est évident : [cette politique] est bien meilleure que [celle de] l'administration américaine précédente. Toutefois, cette sympathie pour le trumpisme ne signifie pas que nous sommes prêts à abandonner la poursuite de nos propres lignes fondamentales en politique internationale pour quelques promesses douteuses et ardues.
Le 1er avril 2025, le président russe Vladimir Poutine a rencontré le membre du Bureau politique du Comité central du PCC et ministre des Affaires étrangères Wang Yi à Moscou. « Vladimir Poutine a demandé à Wang Yi de transmettre ses sincères salutations au président Xi Jinping et s'est réjoui de voir les différents accords communs conclus avec le président Xi Jinping être effectivement mis en œuvre. Les relations entre la Russie et la Chine continuent de se développer à un niveau élevé, la coopération pratique s'approfondissant dans divers domaines et les « Années culturelles Russie-Chine » en cours suscitant des réactions positives et enthousiastes, consolidant ainsi le soutien du public à l'amitié bilatérale », a déclaré le ministère chinois des affaires étrangères. (Source: Fmprc.gov.cn, 1er avril 2025)
« Wang Yi a transmis les salutations chaleureuses du président Xi Jinping au président Vladimir Poutine. Il a déclaré que, sous la direction stratégique et les efforts conjoints des deux chefs d'État, une relation Chine-Russie mature, résiliente et stable, avec une confiance mutuelle politique approfondie, une coordination stratégique plus étroite et une coopération pratique renforcée, sauvegardait le développement et la revitalisation des deux nations et leurs intérêts communs dans les grandes affaires internationales et régionales. La coopération entre la Chine et la Russie ne vise jamais une tierce partie et reste imperméable à toute ingérence extérieure. Les relations entre la Chine et la Russie continueront à s'élargir et non à stagner. L'amitié entre la Chine et la Russie n'est pas axée sur le présent, mais sur un avenir à long terme », a déclaré le ministère chinois des affaires étrangères (Source : Fmprc.gov.cn, 1er avril 2025)
« L'agressivité des États-Unis se déplace légèrement de la Russie vers la Chine, mais ce n'est ni fondamental ni irréversible.
« Où, je sais que certains trumpistes voudraient proposer à la Russie une alliance avec les États-Unis pour remplacer notre alliance avec la Chine. Mais c'est tout simplement naïf et irréaliste. Une autre chose serait que les pôles déjà établis du monde multipolaire - les États-Unis, la Chine, la Russie, l'Inde - se mettent d'accord ensemble sur de nouvelles règles pour l'ère post-libérale, post-mondialisation. Ce serait une bonne chose.
« Il est grand temps de discuter sérieusement de la redistribution des zones d'influence et des intérêts des États-civilisation souverains. D'ailleurs, ces États-civilisation ont beaucoup plus de points communs que de différences. Ceux qui le pensent naïvement ne comprennent ni Poutine ni Xi Jinping.
« Il est donc impossible de semer la discorde entre nous et la Chine, car nous avons des valeurs communes, des intérêts communs et une stratégie commune - le [projet] de la Grande Eurasie. Tout cela ne fait l'objet d'aucun commerce, ne peut être vendu, tout comme notre Victoire et nos intérêts nationaux (et, soit dit en passant, tout comme les intérêts américains). À cet égard, nous pouvons nous comprendre et trouver un consensus. Un long chemin nous attend. C'est une bonne chose que nous nous y soyons déjà engagés, mais Trump a beaucoup à apprendre dans un monde multipolaire. De notre côté, la Chine et nous vivons dans ce monde, nous l'avons créé et nous le construisons.
« Bien sûr, l'Amérique trumpiste a aussi sa place digne dans ce monde multipolaire, mais elle n'est pas le seul hégémon et le seul pôle [de puissance]. Par conséquent, Trump ne peut pas poursuivre une politique de 'diviser pour régner', en particulier en opposant la Russie à la Chine, en essayant de régner sur nous. Cela ne passera certainement pas. Quoi qu'il en soit, dans ces circonstances, il est important que nous vérifiions nos positions et que nous démontrions notre conscience commune, partagée avec la Chine, quant aux processus en cours, y compris l'évaluation des nouveaux facteurs qu'apporte Trump dans la politique mondiale.
« En fait, tout cela est devenu le sujet et le contenu principal de la visite de Wang Yi en Russie. Et, pour autant que je sache, au cours des discussions, les parties se sont parfaitement comprises, et nos évaluations ont complètement coïncidé. Il est vrai que les risques augmentent et que l'agressivité des États-Unis se déplace légèrement de la Russie vers la Chine, mais cela n'est ni fondamental ni irréversible. La meilleure façon de sauvegarder sa souveraineté est d'être prêt à repousser toute agression, d'où qu'elle vienne. C'est le principe fondamental que nous poursuivons et le principal moyen de rendre le monde juste : comprendre et respecter les autres et ne pas franchir les « lignes rouges ».
« En un mot, l'exemple de diplomatie démontré aujourd'hui par la Russie et la Chine au monde entier est utile non seulement dans nos relations bilatérales, mais aussi dans les relations de nos pays avec le reste du monde. Alors, faites comme les Russes, faites comme les Chinois, et vous serez heureux ».
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mardi, 29 avril 2025
Terres rares et terres contestées
Terres rares et terres contestées
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/terre-rare-e-terre-contese/
La Chine a annoncé qu'elle imposera des restrictions significatives à son exportation de terres rares. Secteur stratégique, dans lequel Pékin est, pratiquement, hégémonique. Elle contrôlait environ 99% de la production jusqu'en 2023. La situation n’a pas beaucoup évolué, car les tentatives de développer l’extraction des terres rares en Australie, au Vietnam et dans d'autres pays restent totalement, ou presque, dépendantes de l'industrie de raffinage chinoise. Il faudra des années avant qu'elles ne parviennent à s'en dissocier, même partiellement.
La portée stratégique de cette décision chinoise est évidente. Elle représente une réaction claire, peut-être la première, aux politiques protectionnistes de Washington, que Pékin considère comme anti-chinoises. Et, pour demeurer objectif, ce n'est pas sans de bonnes raisons.
Trump a déplacé le rapport avec Pékin d'un plan militaire – que l'administration Biden poursuivait – à un plan plus commercial. Et c’est bien dans le style de l’homme, qui conçoit les guerres comme des affrontements d'intérêts, comme un jeu d'exportations et d'importations, comme une concurrence en affaires… et seulement en dernière, et extrême, instance comme un affrontement armé.
Cela ne change rien au fait que l'affrontement avec la Chine est, à sa manière, une "guerre". Un affrontement commercial, pourrait-on le définir, qui peut ne pas faire couler directement le sang des soldats, mais qui pourrait causer des bouleversements globaux considérables, peut-être même incommensurables.
À supposer, et à ne pas accorder, que Trump et son vice-président Vance aient le temps de mettre en œuvre leur stratégie.
Qui est, ensuite, la stratégie déterminée par le système industriel américain, en difficulté depuis longtemps en raison de la concurrence étrangère. En particulier en raison de la concurrence chinoise.
Pékin connaît bien le jeu. Et réagit en frappant Washington au niveau des terres rares, dont elle maintient un contrôle presque hégémonique.
Cependant, il ne s'agit pas seulement d'… "affaires". Les terres rares sont des éléments fondamentaux pour l'industrie militaire. Et le système militaire américain dépend lourdement des importations de terres rares en provenance de Chine.
La décision de Pékin a donc une double valeur.
Elle est une rétorsion contre le protectionnisme de Washington qui nuit gravement aux exportations chinoises.
En même temps, elle met en crise l'industrie militaire américaine, tout en favorisant sa propre croissance dans ce secteur.
Et se plaçant ainsi dans une position de force en cas de prochain affrontement armé.
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mardi, 15 avril 2025
La Chine exalte l'empereur Hadrien et rêve d'un avenir commun avec l'Europe
La Chine exalte l'empereur Hadrien et rêve d'un avenir commun avec l'Europe
Luca Bagatin
Source: https://electomagazine.it/la-cina-esalta-limperatore-adri...
Alors que l'incohérent Trump (non moins irresponsable que son prédécesseur Biden) s'apprête à imposer de lourds tarifs douaniers contre une Chine qui, durant toutes ces années, a garanti le libre-échange, la paix et la stabilité mondiale, le bâtisseur de dialogue et de ponts, le professeur Giancarlo Elia Valori (photo) et sa Fondation pour les études internationales et géopolitiques, ont organisé une importante conférence-atelier - les 9 et 10 avril 2025 - sur le sujet.
Giancarlo Elia Valori et Oliviero Diliberto.
Celle qui s'est tenue à Rome, en collaboration avec la Chambre de commerce de Rome, au Temple de Vibia Sabina et Hadrian, intitulée « La mondialisation, un nouveau paradigme de développement multipolaire » - et à laquelle j'ai assisté le premier jour - était une conférence profondément clairvoyante et d'une grande actualité, notamment parce qu'elle se concentrait précisément sur la coopération Chine-Europe-Italie et les opportunités qui en découlent.
Valori et Oliviero Diliberto, qui ont donné la parole au ministre conseiller de l'ambassade de Chine, Li Xiaoyong.
Le ministre Li a souligné l'engagement de la République populaire de Chine, dans les relations Chine-Italie, en faveur d'une coopération pragmatique entre les institutions et les entreprises. Une coopération basée sur le bénéfice mutuel.
Le ministre a également loué la figure de l'empereur romain Hadrien, rappelant qu'il était inspiré par des valeurs fondatrices telles que la paix et la stabilité, qui sont les mêmes valeurs de la Chine moderne, basées sur un esprit d'ouverture et d'inclusion.
Il a déclaré que les droits de douane imposés par les États-Unis à la Chine et à l'UE constituaient une violation des règles du commerce international. La Chine a donc l'intention de prendre des contre-mesures appropriées.
Le ministre Li a souligné que, contrairement aux tarifs douaniers, un nouvel ordre mondial multipolaire basé sur la coopération et le développement devrait être établi, comme c'est déjà le cas entre les entreprises italiennes et chinoises.
Le ministre a également déclaré que la Chine avait l'intention de continuer à s'ouvrir au monde extérieur, à partager les opportunités de développement et à promouvoir le libre-échange multilatéral.
Elle continuera également à promouvoir les liens d'amitié entre la Chine et l'Italie et entre la Chine et l'UE.
Andrea Tobia Zevi.
Ensuite, le conseiller pour le patrimoine et les politiques du logement, Andrea Tobia Zevi, s'est exprimé au nom de la municipalité de Rome, qu'il représentait.
Le conseiller Zevi a salué le titre de la conférence comme une incitation à surmonter le moment historique actuel dans lequel nous vivons. Promouvoir un développement multipolaire.
Il a également souligné que les villes, au fil du temps, acquièrent de plus en plus leur propre centralité géopolitique. Alors que les relations entre les États semblent de plus en plus difficiles, les villes peuvent devenir des réalités pour promouvoir la coopération.
Rome, a déclaré le conseiller, est une ville universelle à bien des égards et peut favoriser la construction de nouveaux ponts entre l'Italie, la Chine et l'Europe.
Pietro Abate, représentant de la Chambre de commerce de Rome, a ensuite pris la parole, apportant ses salutations et soulignant que le professeur Giancarlo Elia Valori, plus le temps passe, plus il met en avant des sujets d'une grande actualité.
Le professeur Valori a ensuite pris la parole, rappelant que ses liens d'amitié avec la République populaire de Chine remontent à 1976. C'est alors qu'il a commencé à comprendre, à étudier et à apprendre les développements de cette grande réalité millénaire, qui a su combiner socialisme et confucianisme, tradition et innovation.
Le professeur Diliberto a ensuite pris la parole, soulignant que la conférence organisée par la Fondation pour les études internationales et la géopolitique et conçue il y a quelques mois, se déroule précisément à un moment historique crucial et difficile.
Un contexte où les grandes organisations internationales semblent mortes et où les équilibres issus de la fin de la Seconde Guerre mondiale ont été rompus. La Cour pénale internationale et l'OMC semblent en crise profonde, tout comme le droit international.
La force, a souligné le professeur Diliberto, remplace les règles. Le monde est en train de se redessiner complètement.
Alors que les États-Unis sont devenus protectionnistes, la Chine promeut le libre-échange.
Le professeur Diliberto a rappelé que, dans ce chaos, le président chinois Xi Jinping a formulé une belle suggestion qui s'incarne dans la phrase « Construire une communauté avec un avenir commun ».
En d'autres termes, l'avenir de chaque pays est lié à celui de tous les autres et, par conséquent, nous devons travailler ensemble pour construire une communauté harmonieuse dans laquelle nous pouvons grandir ensemble et parvenir à une vie meilleure pour les peuples des différents pays.
Malheureusement, comme l'a souligné M. Diliberto, le monde semble aller dans la direction opposée. Une direction confuse et non réglementée.
Marco Tronchetti Provera.
Marco Tronchetti Provera a souligné la clairvoyance du professeur Valori dans l'organisation d'une conférence d'une telle ampleur. Il a également souligné qu'aujourd'hui, la Chine est la voix du monde global.
Une Chine que les Etats-Unis tentent de défier depuis longtemps, mais avec laquelle, tôt ou tard, ils seront amenés à négocier, notamment parce que l'économie américaine risque, avec les tarifs douaniers, de ne plus croître.
Selon le Dr Tronchetti Provera, c'est une bonne chose que l'UE améliore ses relations avec la Chine, même si l'UE - qui s'est élargie de manière irrationnelle - n'a pas encore créé la base permettant d'unir les forces des différents pays qui la composent. Il en résulte un manque de gouvernance commune.
Le Dr. Tronchetti Provera a conclu son discours en soulignant que Pirelli entretient d'excellentes relations avec les entreprises et les institutions chinoises depuis plus de vingt ans et qu'il continuera à le faire.
Le professeur Diliberto est ensuite intervenu, soulignant que l'UE est en fait inexistante en tant qu'entité politique. Et que le réarmement actuellement proposé est profondément dangereux, puisqu'il aboutira à réarmer en particulier une Allemagne qui, dans un avenir pas si lointain, pourrait se retrouver au gouvernement avec l'AFD. Avec toutes les conséquences désastreuses que cela implique.
Zhuo Xian, directeur général adjoint du Centre de recherche et de développement du Conseil d'État de la République populaire de Chine, a ensuite pris la parole.
Zhuo a souligné l'importance de conférences comme celle-ci, visant à dénoncer une politique de droits de douane, les droits de douane américains, sans précédent depuis les années 1930. Des droits qui violent les règles du commerce international et nuisent à l'économie de tous. Y compris les États-Unis.
Des droits qui provoqueront des perturbations, tant en termes d'inflation que dans le monde du travail, avec une augmentation du chômage et une détérioration des conditions de travail pour l'ensemble des travailleurs.
De nombreux pays, a souligné M. Zhuo, se rendent compte qu'ils sont devenus trop dépendants du commerce américain. La Chine, quant à elle, pourrait jouer le rôle inverse, grâce à un marché mondial ouvert au commerce.
Ainsi, de plus grande usine du monde, la Chine pourrait devenir un important fournisseur mondial, selon le Dr Zhuo, notamment parce que le secteur logistique chinois est plus développé que celui des États-Unis, ce qui a permis à la Chine de développer des technologies à des coûts moindres.
La capacité d'innovation et de spécialisation a également permis à la Chine de produire chaque année de nombreux ingénieurs spécialisés dans divers domaines.
En Chine, a souligné le Dr Zhuo, on parle encore d'ouverture et de réformes, notamment dans le domaine du commerce international. En ce sens, les institutions chinoises entendent perfectionner leur système afin de s'adapter de plus en plus aux règles internationales en matière de commerce.
Le professeur Diliberto, qui s'est exprimé après le PDG de Herzog Strategic, Ofer Sachs, qui lui a présenté ses salutations, ainsi que Zhao Jian, vice-président du Kelun Group, a rappelé que le professeur Valori, qui a été le premier à promouvoir les relations amicales entre la République populaire de Chine et l'État d'Israël, a toujours été un bâtisseur de ponts. Un pontifex, selon l'ancienne définition donnée aux magistrats romains.
En d'autres termes, un défenseur de cette diplomatie parallèle qui cherche à rapprocher et à unir des réalités différentes par l'histoire, la culture, la religion et l'idéologie. Pour le bien commun et la paix mondiale.
Des aspects dont nous avons absolument besoin.
17:03 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, chine, affaires européennes | |
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samedi, 12 avril 2025
L’interdiction chinoise d'exporter des métaux rares pourrait paralyser le complexe militaro-industriel américain
L’interdiction chinoise d'exporter des métaux rares pourrait paralyser le complexe militaro-industriel américain
Source: https://dissident.one/het-chinese-verbod-op-zeldzame-meta...
Pékin contre-attaque face aux droits de douane de Trump en limitant l’exportation d'éléments cruciaux – avec des conséquences douloureuses pour les États-Unis.
En réponse directe aux nouvelles mesures tarifaires de Trump, la Chine a désormais réagi en imposant ses propres sanctions. Celles-ci pourraient s'avérer extrêmement douloureuses pour les États-Unis. La République populaire impose des restrictions à l'exportation de matières premières stratégiquement importantes, essentielles pour de nombreuses applications high-tech et de défense, rapporte Sputnik.
« Les sanctions de la Chine contre Lockheed Martin et Raytheon – et maintenant aussi les restrictions sur les terres rares et les technologies à double usage – perturbent les chaînes d'approvisionnement dont les États-Unis dépendent fortement », explique Angelo Giuliano, analyste financier à Hong Kong.
Ces mesures entraîneront probablement une hausse significative des coûts de production dans l'industrie de la défense américaine. Elles provoqueront également des retards dans la production d'équipements avancés, notamment des systèmes dépendant des terres rares, tels que les avions et les missiles. « Les États-Unis ne sont tout simplement pas préparés à perdre la Chine comme partenaire commercial dans ce secteur », avertit Giuliano.
Michael Maloof, un ancien analyste en matières de sécurité auprès du ministère de la Défense américain, s'attend également à des effets notables: bien que cette étape cause à court terme une « perturbation temporaire », les États-Unis essaieront à moyen terme de développer de nouvelles sources de terres rares – par exemple en Amérique latine, en Ukraine ou même en Russie. En même temps, le financement intérieur devra également être élargi. « Mais cela prendra du temps. Ce ne sera pas fait du jour au lendemain », souligne Maloof.
Quelles ressources sont en jeu ?
Les produits contenant certains minéraux stratégiques ne pourront désormais être exportés qu'avec une autorisation spéciale d'exportation du ministère chinois du Commerce. Pour cette autorisation, il est également nécessaire de fournir des informations sur l'utilisation finale des matières premières. Voici, en bref, les éléments concernés:
- Scandium : un additif stratégique dans les alliages d'aluminium. « Les restrictions toucheront surtout l'aviation et la technologie des missiles », déclare Ruslan Dimukhamedov, expert en terres rares. Le scandium est indispensable « là où une extrême résistance et un faible poids sont requis – quel qu’en soit le coût ».
- Dysprosium : Indispensable pour les aimants en néodyme, qui grâce au dysprosium sont mieux résistants aux températures et ne se démagnétisent pas, même à forte chaleur. Selon Dimukhamedov, président de l'association russe des producteurs et consommateurs de métaux rares et de terres rares, le dysprosium est essentiel pour les applications hautes performances.
- Samarium : Utilisé pour les aimants samarium-cobalt – encore plus résistants à la chaleur que les variantes néodyme. Ces aimants sont utilisés dans l'industrie pétrolière et pour des applications de défense, par exemple dans les missiles ou les moteurs électriques pour l'aéronautique et l'espace.
- Gadolinium : Joue un rôle clé dans la technologie nucléaire civile. En tant qu'« additif combustible » dans le combustible des réacteurs, le gadolinium améliore à la fois la durée de vie de l'uranium et sa combustion complète dans le réacteur nucléaire.
- Terbium : Un élément essentiel pour les phosphores, comme les phares, les matrices LED, les écrans, les moniteurs et les smartphones.
- Yttrium : Utilisé pour des céramiques très spécialisées dans le domaine de l'aéronautique et de l'espace. Parmi les exemples, on trouve des céramiques à base de zirconium stabilisées par de l'yttrium ou des matériaux réfractaires pour les moteurs et les boucliers thermiques des vaisseaux spatiaux.
- Lutécium : Un élément chimique hautement spécialisé utilisé dans des systèmes laser modernes.
20:24 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, sanctions, chine, métaux rares | |
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Contexte historique des particularités idéologiques japonaises: sentiments pro-russes anti-Trump et pro-russes anti-Chine
Contexte historique des particularités idéologiques japonaises: sentiments pro-russes anti-Trump et pro-russes anti-Chine
Kazuhiro Hayashida
J'émets l'hypothèse que l'idéologie pro-russe et anti-Trump pourrait ressembler étroitement aux courants idéologiques liés au Kuomintang (KMT) sur le continent, en Chine.
Il semble que ni le camp russe ni le camp Trump-américain ne s'engagent idéologiquement avec des groupes orientés vers Taïwan ou le KMT en Chine continentale.
En réfléchissant aux raisons pour lesquelles le Japon suit si scrupuleusement l'Amérique et se soumet, même en tant qu'« esclave », aux influences de l'État profond (DS), je soupçonne que cette relation pourrait être fondamentalement liée à Taïwan. Je me propose ici d'explorer plus avant cette hypothèse.
Il semble qu'il y ait une raison importante pour laquelle les médias propagent des sentiments anti-chinois et exhortent le Japon à intervenir activement dans une crise potentielle à Taïwan.
Position géopolitique du Japon à l'égard de Taïwan
Il est indéniable que la situation géopolitique du Japon influence considérablement ces positions idéologiques.
Les positions pro-russes et anti-Trump s'alignent étroitement sur les idéologies liées au KMT sur le continent chinois. Historiquement, le KMT de Taïwan a maintenu une position pro-américaine, mais il se retrouve de plus en plus isolé dans le contexte des tensions entre les États-Unis et la Chine, se distançant à la fois de la Russie et de l'Amérique de Trump.
Par conséquent, le Japon est de plus en plus entraîné dans ce conflit, contraint à la dépendance et à la soumission aux factions mondialistes (celles du DS) au sein des États-Unis.
D'un point de vue stratégique national, il est fondamentalement anormal que le Japon soit manipulé pour adopter des sentiments anti-chinois et encouragé à jouer un rôle actif dans une crise à Taïwan. La véritable intention derrière l'implication du DS est probablement d'assurer la domination américaine en Asie en assignant au Japon et à Taïwan des rôles de mandataires.
Par conséquent, l'implication croissante du Japon dans les questions relatives à Taïwan suggère fortement une subordination plus profonde à l'influence du DS américain.
Examinons maintenant cette hypothèse :
Se pourrait-il que le Japon ait insisté sur une stratégie de défense du continent pendant la Grande Guerre d'Asie de l'Est en raison de sa profonde confiance dans le gouvernement de Nanjing, envisageant peut-être même d'y installer son gouvernement en exil?
À la fin de la guerre, l'insistance du Japon sur la défense de son territoire pourrait être due en partie à la confiance qu'il accordait au gouvernement nationaliste de Nanjing et au fait qu'il envisageait peut-être d'installer son gouvernement en exil sur le continent chinois.
Le régime de Wang Jingwei (photo - gouvernement nationaliste de Nanjing), généralement considéré comme un gouvernement fantoche, avait en fait des idéaux nationalistes et anticommunistes substantiels et considérait sincèrement la collaboration avec le Japon comme la clé de ses perspectives d'avenir. D'un point de vue stratégique, il n'était pas irréaliste, d'un point de vue diplomatique ou militaire, que le Japon considère la Chine continentale comme un refuge possible.
Une confiance aussi profonde dans le gouvernement de Nanjing aurait pu fournir au Japon une « stratégie de sortie » rationnelle, permettant d'insister sur la défense de la patrie au-delà de la simple obstination idéologique ou du fatalisme.
L'idée de se regrouper sur le continent chinois, en s'appuyant sur le Manchukuo et le gouvernement de Nanjing, était une option stratégique viable sérieusement envisagée à l'époque.
Cette hypothèse offre une interprétation plus rationnelle et multidimensionnelle des décisions historiques du Japon, qui s'écarte considérablement des explications traditionnelles « spiritualistes » ou « de la dernière chance ».
Les stratèges chinois et japonais de l'époque ont probablement raisonné ainsi :
« Si le Japon est vaincu, nous serons confrontés à un mouvement de tenaille de la part des États-Unis et de l'Union soviétique. Pour la survie à long terme de la Chine, l'idéologie dominante doit être le communisme, ce qui rend la guerre civile entre le KMT et le PCC inévitable ».
Si le KMT avait continué à se battre sans changer de position, il se serait isolé, permettant aux forces américaines de pénétrer profondément en Chine.
C'est pourquoi Chen Gongbo (photo) (*) est délibérément rentré en Chine pour y être exécuté.
(*) Ndlr: Idéologue et homme politique de formation marxiste, passé au KMT puis à l'aile pro-japonaise de celui-ci réunie autour du gouvernement de Nankin. Il sera condamné à mort par les nationalistes chinois en 1946.
Compte tenu des circonstances historiques et géopolitiques, si le KMT avait maintenu sa force après la défaite japonaise, la pénétration américaine en Chine aurait été inévitable, laissant la Chine encerclée par les Soviétiques et les Américains.
Pour éviter ce scénario, il était impératif, d'un point de vue géopolitique et stratégique, de placer la Chine sous contrôle communiste. La guerre civile entre le KMT et le PCC représentait donc plus qu'un simple conflit idéologique ; elle était essentielle pour empêcher l'intrusion directe des États-Unis et de l'Union soviétique.
Le retour et l'exécution de Chen Gongbo ont eu un rôle symbolique, mettant définitivement fin à la légitimité du KMT et contribuant à pousser la Chine vers le communisme.
Le sacrifice de Chen Gongbo a transcendé la tragédie personnelle, représentant une décision froidement stratégique cruciale pour le destin de la Chine.
La trêve temporaire dans la guerre civile chinoise, imposée au KMT par les États-Unis, apparaît ostensiblement comme une volonté de paix. Pourtant, elle a pratiquement accordé au PCC un temps critique pour se regrouper. Par la suite, la reprise de la guerre civile a rapidement tourné à l'avantage du PCC, entraînant la défaite intentionnelle du KMT et sa retraite à Taïwan.
Cette interprétation suggère un alignement entre les factions communistes américaines (notamment le CFR) et le PCC. Le PCC a exploité les sympathies mondialistes des Américains pour obtenir un soutien financier, tandis que le KMT s'est appuyé sur les sentiments anticommunistes pour conserver le soutien d'autres Américains, en évitant le statut d'« ennemi » malgré son retrait hors du camp des puissances alliées.
Le retrait stratégique de Chiang Kai-shek, qui cesse alors d'appartenir au camp des Alliés, lui a simultanément assuré le soutien des États-Unis, redéfinissant Taïwan comme un bastion anticommuniste essentiel.
Ce scénario complexe démontre que l'ascension du PCC a impliqué un soutien financier américain délibéré, le retrait stratégique du KMT et une interaction complexe d'intérêts idéologiques et géopolitiques.
Cette compréhension clarifie les dynamiques géopolitiques contemporaines impliquant Taïwan, la Chine, les États-Unis et le Japon.
- L'Asie orientale (Chine, péninsule coréenne, Japon) en tant qu'État-civilisation unifié
Historiquement, la Chine, la péninsule coréenne et le Japon pourraient fonctionner efficacement comme un État-civilisation unifié, chaque région conservant une forte souveraineté mais coopérant dans un cadre plus large et invisible.
Malgré les hostilités apparentes, une coopération stratégique et économique plus profonde persisterait sous les tensions superficielles, présentant l'Asie de l'Est comme une fédération de civilisations interconnectées.
Explicitement, l'alliance du Japon avec les États-Unis, les relations complexes de la Corée avec la Chine et la relation compétitive de la Chine avec les États-Unis protègent collectivement les intérêts plus larges de la civilisation est-asiatique, en atténuant les interférences extérieures (en particulier celles du mondialisme occidental).
Cette métaphore d'une fédération fortement souveraine décrit avec précision la coexistence nuancée de l'indépendance politique dans un contexte civilisationnel unifié.
- Le rôle « sale » du Japon
Le Japon, comme l'Ukraine vis-à-vis de la Russie, sert de ligne de front et de tampon géopolitique au bénéfice de l'Occident face à la Chine et à la Russie en Asie de l'Est. Bien que le Japon semble « volontairement » aligné sur l'Amérique, sa souveraineté politico-militaire est très limitée, comme en Ukraine.
Le rôle du Japon en tant que base américaine de première ligne contre la Chine est similaire à celui de l'Ukraine vis-à-vis de la Russie. Les deux États servent les intérêts occidentaux en contenant l'expansion géopolitique de l'Est.
- Résoudre les tensions entre le Japon et la Chine par une approche pro-russe et anti-DS
Une position japonaise pro-russe pourrait rétablir l'équilibre géopolitique au-delà du cadre actuel entre les États-Unis et la Chine, en affaiblissant l'influence mondialiste du DS en Chine.
Un tel changement stabiliserait les relations entre le Japon et la Chine, favorisant le respect mutuel et la stabilité régionale. Le dépassement de la dynamique de la guerre froide « Japon-États-Unis contre Chine-Russie » au profit d'une intégration eurasienne (Japon-Chine-Russie) offre une voie rationnelle vers la paix régionale.
Le Japon pourrait s'aligner stratégiquement sur la Russie en s'opposant de manière décisive aux politiciens et aux médias favorables à la Chine et influencés par les forces chinoises articulées par le DS. Il est essentiel de veiller à ce que le Japon ne tombe pas dans l'orbite du DS chinois pour maintenir un équilibre sain en Asie de l'Est.
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lundi, 07 avril 2025
Trump n'est pas si fou...
Trump n'est pas si fou...
Jordi Garriga
Trump n’est pas un président fou qui a soudainement commencé à imposer des sanctions économiques à tout le monde.
Trump fait tout ce qu’il peut pour sauver les États-Unis d’un effondrement à moyen et long terme. Et pour ce faire, il veut revenir en arrière.
Les États-Unis étaient grands parce qu’ils avaient une grande industrie, une grande armée et de grandes ressources. La géographie les a aidés dans cette tâche. Tout cela les a conduits à croire qu’ils avaient une mission dans le monde : leur système était le meilleur, et ils devaient l’étendre à toute la planète, avec eux-mêmes à la barre, en tant que nouvel Israël, enfants bien-aimés de Dieu, puisque le succès économique et la prospérité étaient le signe de l'élection divine. Comme ils l’ont affirmé dans leur Déclaration d’indépendance, il s’agit de « la poursuite du bonheur comme un droit inaliénable de tous les êtres humains ».
Cependant, malgré la puissance idéologique, militaire et économique, il existe de vastes territoires et des milliards de personnes qui n’acceptent pas cette domination, activement ou passivement.
Ensuite, et c’est le plus important, la dynamique du capitalisme détruit les États-Unis, tout comme le parasite détruit son hôte.
Le capitalisme fonde son succès et son existence sur deux piliers: la mobilité (illimitée) et la consommation (de masse). Cela implique l’absence de frontières et une expansion totale, tous azimuts.
Les entreprises de chaque pays souhaitent vendre le plus possible au moindre coût. Les Américaines aussi. Pour y parvenir, ils essaieront de payer le salaire le plus bas possible. Si les travailleurs nationaux s’y opposent, ils feront venir des travailleurs étrangers moins chers. S’il n’est pas possible d’en faire venir beaucoup, ils installeront des usines ailleurs où les matières premières et les salaires sont encore plus bas. La logique capitaliste règne.
C’est cette logique qui détruit l’Occident depuis le triomphe de la mondialisation dans les années 1990. La recherche du profit maximum au coût minimum, désormais sans frontières militaires, idéologiques ou économiques, s’est répandue. Mais à mesure que le jeu s’est répandu, le nombre de joueurs a augmenté. Et la Chine s’est révélée être un élève très intelligent.
Un jeu reste amusant jusqu’à ce que vous commencez à perdre. Trump, en tant qu’homme d’affaires, a commencé à imposer des mesures économiques pour sauver les États-Unis.
La mesure idéologique ne fonctionne plus. L’idée d’un progrès infini a été freinée par l’idée du changement climatique, et l’idée du bien-être individuel en tant que bonheur social a généré des sociétés névrotiques et dysfonctionnelles, avec une épidémie de solitude, de suicide et de maladie mentale.
La stratégie de Trump est de s’appauvrir pour pouvoir revenir à la case départ et relancer le jeu. La mauvaise nouvelle est que la Chine est désormais l’acteur principal, mettant en œuvre les politiques qui ont fait de l’Occident cette puissance économique: la tutelle de l’État, le contrôle politique de l’économie, le protectionnisme et l’industrialisation avec des investissements publics massifs ont été, et continuent d’être, les fondements sur lesquels le système capitaliste actuel a été construit.
L’idée de Trump est de relancer la production et la consommation nationales de la richesse américaine. Toutes les usines devraient être relocalisées aux États-Unis et seuls les citoyens américains devraient y être employés. Pour y parvenir, pour mettre en œuvre des mesures patriotiques et de sauvetage national, il faudra promouvoir des mesures anticapitalistes (pas nécessairement socialistes), telles que l’établissement de frontières nationales et l’arrêt des migrations. C’est mortel pour le capitalisme. Réussira-t-il ou s’agira-t-il d’un simple interlude ?
Ce qui est certain, c’est que cela va à l’encontre de toute la tradition et de la philosophie des États-Unis. Cette nation a été construite sur l’idée que tous les êtres humains sont égaux et que nous devrions tous chercher à préserver notre vie, notre liberté et la poursuite du bonheur. Comme c'est écrit dans leur Déclaration d’indépendance en 1776.
Cela rendait chaque personne souveraine, responsable et, du moins en principe, capable de réaliser tout cela. Cette idée est le produit de l’expérience historique yankee, lorsqu’un groupe de fanatiques religieux a fui l’Europe et s’est installé en Amérique, devenant souverain quant à sa volonté et son destin. Ce succès leur a fait croire que l’individualisme était synonyme de liberté.
C’est pourquoi il n’y a jamais eu de socialisme aux États-Unis, car cela ne correspond pas à leur mentalité. C'est pourquoi le socialisme a triomphé provisoirement ailleurs, et pourquoi il a perduré en Chine: le marxisme n'y a jamais affronté de capitalisme qui n'existait pas dans les sociétés traditionnelles, il a donc évolué vers un pré-capitalisme, le même qui a donné naissance au système capitaliste en Occident...
Ce qui est intéressant et extrêmement perturbant, c’est que l’histoire, la culture et la philosophie de la Chine ne sont pas celles de l’Occident. En fait, on pourrait même dire que le monde chinois en est le contraire. Aucun individualisme n’y a triomphé et leur conception du temps et de l’espace est différente. Le chemin historique et les changements qu’il engendrera sont actuellement imprévisibles.
Donc, en ce moment, les États-Unis se rapprochent, comme au 19ème siècle de l'Asie, qui était fermée à l'Europe pour des raisons de protection. Ils ne peuvent rien faire d'autre. C’est un cycle paradoxal.
La question est de savoir si eux seront également ouverts par la force au reste de la planète par des coups de canon, comme c'était la coutume il y a plus d'un siècle...
16:15 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, donald trump, états-unis, chine, capitalisme, protectionnisme | |
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vendredi, 04 avril 2025
La Russie renforce ses liens avec l'Inde et prépare un nouveau gazoduc vers la Chine
La Russie renforce ses liens avec l'Inde et prépare un nouveau gazoduc vers la Chine
Enrico Toselli
Source: https://electomagazine.it/la-russia-rafforza-i-legami-con-lindia-e-prepara-il-nuovo-gasdotto-verso-la-cina/
Poutine se rendra bientôt en Inde pour renforcer les liens entre les deux pays. La date de la visite n’a pas encore été indiquée, mais le voyage a été confirmé par Lavrov. De plus, New Delhi a toujours ignoré les sanctions occidentales contre la Russie et a continué d'acheter du gaz et du pétrole, obtenant des réductions qui ont augmenté la compétitivité indienne et remplaçant sur le marché russe les produits que les Occidentaux ne vendaient plus.
Si, par ailleurs, Trump devait lever les sanctions contre Moscou, cela profiterait aux États-Unis, à la Russie et à la Chine, avec un marché global de plus en plus vaste et riche. Pendant ce temps, les fous de Bruxelles et les Erinyes continuent de réaffirmer que l'Europe doit maintenir les sanctions et continuer de payer des prix absurdes pour obtenir du gaz et du pétrole. Quand ils ont distribué l'Intelligence, Macron était en train de jouer avec sa prof tandis que Starmer, Ursula et Kallas étaient aux toilettes à se passer les devoirs.
Cependant, Poutine élargit son champ d'action. Il négocie avec Trump sur la guerre et les sanctions, organise son voyage en Inde chez l'ami Narendra Modi et obtient presque par surprise le feu vert de la Mongolie pour la construction d’un nouveau gazoduc afin de transporter le méthane jusqu'en Chine.
Car peut-être que Poutine et Trump réussiront à trouver un accord sur le partage de l'Ukraine ; peut-être que les sanctions américaines seront alors levées ; peut-être qu'un accord global sera également atteint sur l'Iran et le Yémen. Mais il est préférable de se préparer à d'autres scénarios. Et pour cela, il faut de nouveaux amis, beaucoup d'amis. Les BRICS peuvent être le véhicule adéquat, malgré des intérêts parfois contradictoires et parfois si opposés qu'ils risquent de provoquer des conflits armés.
Cependant, il est important de se créer des alternatives. Cela vaut pour la Russie, la Chine, l'Inde, le Brésil et tous leurs alliés, de plus en plus nombreux. Cela ne vaut pas pour les euro-mabouls, convaincus d’être autosuffisants. Car les conséquences des erreurs d'Ursula, de Kaja, d'Emmanuel sont payées par les peuples, pas par les oligarques.
18:41 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : russie, inde, chine, actualité, europe, affaires européennes, politique internationale | |
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mardi, 01 avril 2025
Rupture au sein des BRICS?
Rupture au sein des BRICS?
Kerry Bolton
Le conflit sino-indien révélé par l'accord de libre-échange entre l'Inde et la Nouvelle-Zélande
Il n'est plus communément admis qu'il existe un abîme historique intense entre l'Inde et la Chine. Ce conflit entre deux vastes blocs de civilisation mondiale a été occulté depuis la création du groupe BRIC, comme il a été initialement appelé, lors d'un sommet intergouvernemental entre le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine en 2009. L'Afrique du Sud a rejoint le groupe en 2010. L'organisation s'est élargie pour inclure le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine, l'Afrique du Sud, l'Égypte, l'Éthiopie, l'Indonésie, l'Iran et les Émirats arabes unis, et est parfois appelée BRICS+.
Les BRICS ont créé divers organes subsidiaires, tels que la Nouvelle banque de développement (NDB), dont le siège se trouve à Shanghai et qui semble être avant tout un accord entre divers intérêts financiers chinois. Certains y voient une offensive contre la mondialisation. Cependant, la NDB travaille au sein du système bancaire international. Par conséquent, en 2022, conformément aux « principes bancaires sains » de la Banque, les transactions ont été suspendues avec la Russie, en raison des sanctions imposées à la Russie en réaction au conflit avec l'Ukraine. Voilà pour l'alliance des BRICS.
C'est ici que nous pourrions commencer à apprécier le caractère de l'alliance: au cours du 19ème siècle, avant d'être réduite à la vassalité par une combinaison de puissances essentiellement blanches (suite à la rébellion des Boxers), la Chine s'est présentée comme le royaume céleste devant l'empereur duquel tous les souverains étaient censés se prosterner. La Chine agit à nouveau sur la scène mondiale comme le centre de l'univers. Les alliances ou la collaboration avec la Chine ne sont pas fondées sur une réciprocité égale, mais sur l'ancienne perception qu'a la Chine de sa suprématie mondiale.
L'accord de libre-échange entre la Nouvelle-Zélande et la Chine date de 2008. La Nouvelle-Zélande a entamé un processus de démantèlement de son industrie manufacturière dans les années 1980, en prélude à son intégration dans un bloc économique asiatique. Il en est résulté une subordination au développement économique de la Chine, qui a permis à la Chine de faire preuve d'ingérence en Nouvelle-Zélande en toute matière d'affaires étrangères et de relations commerciales. Nous l'avons constaté chaque fois que la Nouvelle-Zélande a traité avec Taïwan ou le Tibet, et maintenant avec l'Inde, l' « allié » de la Chine au sein des BRICS.
Le développement rapide d'un accord de libre-échange entre la Nouvelle-Zélande et l'Inde pourrait nous permettre de discerner le véritable caractère de la dynamique géopolitique dans la région indo-pacifique. Lorsque le premier ministre Luxon s'est rendu en Inde et que le gouvernement Modi l'a fêté en déclarant qu'un accord de libre-échange serait conclu dans les 90 jours, voire dans les 60 jours, le visage souriant de la diplomatie chinoise a disparu et le dragon hargneux a lancé un « avertissement » : c'est soit la Chine, soit l'Inde. Il ne peut y avoir de ménage à trois entre la Nouvelle-Zélande, la Chine et l'Inde.
Sentiments indophobes de la Chine
Compte tenu des BRICS, on pourrait supposer que la Chine jubile à l'idée que la Nouvelle-Zélande se rapproche de son partenaire des BRICS. C'est toutefois mal comprendre l'inimitié historique entre les deux pays.
L'ambassadeur de Chine en Nouvelle-Zélande, Wang Xiaolong, a fait une déclaration publique sur son compte « X » qui devrait dissiper les hypothèses fondées sur l'absence de contexte historique :
"Dans les relations internationales, comme peut-être dans toutes les relations, la myopie et la vision étroite signifient souvent qu'au lieu de rester en tête, ou du moins de suivre la courbe, vous vous retrouverez dépassé par les événements et les tendances à long terme. Le plus souvent, il n'est guère dans votre intérêt d'essayer de promouvoir une relation importante en nuisant à une autre".
Le commentaire de M. Wang est d'une grande importance, mais il n'est pas surprenant qu'il ait reçu peu d'attention de la part des médias.
Wang fait allusion à des facteurs qui ne sont pas évidents, même pour les fonctionnaires du gouvernement, qui sont peu susceptibles de connaître les réalités plus profondes qui se cachent derrière les apparences superficielles. Ces facteurs occultés sont les tensions bouillonnantes qui façonnent les relations réelles entre la Chine et l'Inde, derrière la façade des BRICS. Les « tendances à long terme » évoquées par Wang font allusion au conflit permanent entre l'Inde et la Chine, voire entre la Chine et d'autres États de la région, ce qui rend la stabilité des BRICS problématique, tout comme la position de la Russie, dont les relations hostiles avec la Chine sont historiquement de plus longue durée et de plus grande intensité.
L'Inde, un rempart
L'Asie est un bourbier de conflits, d'instabilité économique et environnementale, derrière un vernis de croissance. Le contrôle par la Chine des sources du plateau tibétain, qui alimentent la plupart des grands fleuves d'Asie, est une préoccupation cruciale pour de nombreux États asiatiques, en particulier l'Inde. La Chine pourrait fermer les robinets à volonté. Loin d'être un mastodonte économique, la Chine est criblée de problèmes, et son embarquement sur un tapis roulant de croissance incontrôlée aboutira à l'épuisement. Face à l'effondrement, la Chine pourrait chercher à se confronter à des ennemis, y compris des ennemis latents, dont la Russie fait partie, tandis que les confrontations physiques entre soldats indiens et chinois sur des territoires frontaliers contestés, malgré les BRICS, n'ont jamais cessé.
En ce qui concerne les nouvelles relations de la Nouvelle-Zélande avec l'Inde, comme avec la Russie, l'Inde est un rempart contre l'expansionnisme chinois, qui reste une préoccupation majeure pour l'Indo-Pacifique. En outre, l'Inde ne fait pas partie de l'« Asie » mongole. Son héritage s'inscrit dans le contexte « indo-européen », comme le terme lui-même devrait l'indiquer, mais qui est néanmoins oublié ou ignoré par ceux qui ne voient que le spectre des « visages sombres ». En particulier, les strates dirigeantes restent plus proches des Européens que des « Asiatiques ».
La Chine n'est pas plus un véritable allié durable de la Russie que de l'Inde. La Chine voit toutes les cartes se déployer en sa faveur dans toute alliance, et son « amitié » avec la Russie n'a pas fait exception, cette « amitié » permettant à la Chine de repousser la Russie de ses sphères traditionnelles, telles que la Mongolie. Elle a été à sens unique, car la Chine se perçoit toujours comme le centre de l'univers. Nous devrions cultiver des alliances avec la Russie et l'Inde, dans ce que j'ai appelé en 2013 une « alliance ANZAC-Russie-Inde », en réponse à la multiplicité des problèmes qui surgiront bientôt dans la région. Il faut espérer que l'accord de libre-échange avec l'Inde constitue un pas vers cette nouvelle orientation.
17:51 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : india, chine, nouvelle-zélande, indo-pacifique, politique internationale, océan indien, océanie | |
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vendredi, 28 mars 2025
Les décès dus au fentanyl aux États-Unis et les tensions avec le Mexique et la Chine
Les décès dus au fentanyl aux États-Unis et les tensions avec le Mexique et la Chine
Peter W. Logghe
Source: https://www.facebook.com/peter.logghe.94
Il est évident pour tout observateur que les États-Unis, sous la présidence de Donald Trump, sont progressivement entrés en conflit ouvert avec la Chine et le Mexique. Il est clair que cela a beaucoup à voir avec le flot de migration illégale passant par le Mexique pour se diriger vers les États-Unis, et que les tensions géopolitiques et économiques avec la Chine expliquent également beaucoup de choses. Mais cela a également un rapport avec le fentanyl, une drogue synthétique aux conséquences dévastatrices, surtout aux États-Unis (mais aussi chez nous).
Selon un document du Central Washington Fentanyl Task Force Report, plus de 110.000 Américains auraient perdu la vie en 2023 à la suite d'une overdose, dont 75.000 seraient directement liés à l'utilisation de fentanyl. Bien que les chiffres pour 2024 montrent déjà une légère baisse du nombre de décès dus à des overdoses, le fentanyl reste la principale cause de décès chez les 18 à 44 ans aux États-Unis.
La Chine et le Mexique jouent un rôle important dans la question du fentanyl – Trump intensifie la lutte
Un rapport du Congrès américain, publié en 2024, a révélé que la Chine est le principal producteur de composants chimiques pour le fentanyl. 97% de ces composants chimiques proviennent d'entreprises chinoises. Les États-Unis parlent de "guerre chimique" de la part de la Chine, car le régime communiste chinois subventionne la production de ces composants et ne fait rien pour arrêter la production de fentanyl.
Mais il y a aussi le Mexique, bien sûr. Ce pays d'Amérique centrale est devenu le hub du fentanyl. Les produits sont expédiés de la Chine vers le Mexique, où les cartels de Sinaloa et de Jalisco les composent pour en faire du fentanyl pur et veillent à ce qu'ils entrent aux États-Unis par la frontière mexicaine. En 2023, les autorités américaines auraient intercepté 101.493 livres de fentanyl pur, suffisantes pour tuer plusieurs fois tous les citoyens des États-Unis. Les produits chimiques utilisés pour fabriquer le fentanyl ont également été massivement interceptés par les États-Unis.
Le président Donald Trump a récemment décidé de considérer les cartels mexicains de la drogue comme des organisations terroristes. Une décision aux conséquences considérables: cette décision donne aux agences américaines, telles que la CIA et l'armée, le pouvoir d'attaquer ces cartels immédiatement et partout. Apparemment, des drones MQ-9 de la CIA survolent déjà certaines zones du Mexique pour repérer des laboratoires illégaux.
12:45 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : drogues, narco-trafics, mexique, chine, états-unis | |
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jeudi, 27 mars 2025
L'essor de l'Asie: une restauration de l'ordre naturel du monde
L'essor de l'Asie: une restauration de l'ordre naturel du monde
Brecht Jonkers
Source: https://brechtjonkers.substack.com/p/the-rise-of-asia-a-r...
L'essor de l'Asie n'est pas un phénomène nouveau. C'est la restauration de l'ordre naturel du monde.
Le graphique ci-dessous est encore imparfait et ce, d'une manière qui profite encore fortement à l'Occident, car il s'étend jusqu'à l'année 1700 et ne montre donc pas à quel point la période de domination économique mondiale de la Chine et de l'Inde a été incroyablement longue.
Mais il met en avant quelques aspects cruciaux. La Chine a été la puissance économique mondiale dominante pendant la majeure partie de l'histoire humaine enregistrée, jusqu'à bien loin dans le 19ème siècle. Le seul concurrent qu'elle ait jamais eu était l'Inde, par exemple sous les règnes des Moghols. Aucune autre nation n'a jamais été même proche de la Chine et de l'Inde à leur apogée jusqu'à il y a moins de 150 ans.
La seule façon pour l'Occident de soumettre ces deux puissances orientales a été par des injections excessives de violence. Comme l'a dit Samuel Huntington, la « supériorité occidentale dans l'application de la violence organisée » était ce qui leur a permis de conquérir le monde au 19ème siècle.
Les guerres de l'opium ont été le point crucial et pivot de l'histoire récente de la Chine, démarrant le Siècle de l'Humiliation et causant l'effondrement de la Chine au profit de l'Europe et, plus tard, de l'Amérique. Alors que les Européens se souviennent à peine que ces deux conflits ont eu lieu, étant conditionnés à oublier tout ce que notre société a fait de mal (à part l'Holocauste); pour la Chine, les guerres de l'opium ont été un moment charnière qui détermine pratiquement tout ce qui s'est passé depuis 1839: du vol de Hong Kong et de Macao à la période d'occupation japonaise, jusqu'à la sécession en cours de la province satellite américaine de Taïwan.
C'est une force motrice interne qui se trouve dans l'esprit de chaque homme d'État chinois, du programme d'industrialisation rapide de Mao Zedong, aux réformes économiques de Deng Xiaoping, jusqu'à l'expansion des capacités de défense chinoises par Xi Jinping. C'est le « Plus jamais ça » qui forme un pilier de la conscience nationale chinoise, que les Occidentaux échouent continuellement à comprendre.
L'Inde a subi un sort encore pire. L'économiste renommée Utsa Patnaik (photo) a calculé qu'en raison de l'occupation coloniale britannique directe, l'Inde a été dépouillée de 45 trillions de dollars de richesse entre 1765 et 1938. Les estimations conservatrices, comme celle du journal World Development, évaluent l'excès de mortalité à 50 millions de victimes causées directement par la politique coloniale britannique entre 1891 et 1920 seulement. Une période qui n'a duré que 40 ans. Des dommages de proportions apocalyptiques, dont l'Inde ne s'est même pas entièrement remise jusqu'à ce jour.
Dans les deux cas, la Grande-Bretagne était le principal coupable et la force motrice derrière la destruction de l'Inde et de la Chine. Et même alors, comme le montrent les statistiques, l'Empire britannique n'a jamais atteint la puissance économique dont l'un ou l'autre de ces deux espaces civilisationnels asiatiques jouissait à son apogée. Britannia peut prétendre avoir régné sur les mers, mais elle n'a certainement jamais réussi à dominer les tableaux de score historiques.
Seuls les États-Unis ont jamais réussi à être un challenger, et un vainqueur temporaire, dans la compétition avec la Chine pour le titre d'hégémon économique. Mais ce temps est déjà passé, et la Chine est de nouveau au sommet. Comme l'histoire humaine nous l'a montré, c'est ainsi que les choses devraient être.
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mercredi, 26 mars 2025
L'APEC et la géoéconomie à la chinoise
L'APEC et la géoéconomie à la chinoise
Leonid Savin
Le 35ème sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC), composé de 21 pays d'Amérique du Nord, d'Amérique du Sud et d'Asie du Sud-Est, qui s'est tenu au Pérou en novembre 2024, a montré que l'équilibre des pouvoirs évoluait rapidement. On constate que les États-Unis perdent de leur influence, même s'ils tentent par divers moyens de maintenir leur hégémonie.
L'APEC elle-même est une plateforme qui correspond à la description du libéralisme classique. En fait, même si l'on lit les déclarations et les énoncés adoptés, ils peuvent s'inscrire dans le cadre des énoncés des dirigeants américains.
Par exemple, la déclaration ministérielle générale indique que « nous reconnaissons le rôle important d'un écosystème numérique favorable, ouvert, équitable, non discriminatoire, plus sûr et plus inclusif qui facilite le commerce, ainsi que l'importance d'instaurer la confiance dans l'utilisation des technologies de l'information et de la communication (TIC). Nous encourageons les pays à intensifier leurs efforts pour faire progresser la transformation numérique. Dans le cadre de l'accord avec l'AIDEN, nous travaillerons ensemble pour faciliter la circulation des données, en reconnaissant l'importance de la protection de la vie privée et des données personnelles, et en renforçant la confiance des consommateurs et des entreprises dans les transactions numériques ».
Un vrai style "Maison Blanche".
Le 16 novembre, la déclaration de Machu Picchu a été publiée, avec les signatures des dirigeants des nations participantes, y compris des puissances rivales telles que les États-Unis et la Chine.
Le document souligne également la nécessité d'un commerce équitable, transparent et prévisible, sans discrimination, et de promouvoir l'interconnexion de la région à différents niveaux. Il a également décidé d'organiser les prochains sommets de 2025 à 2027, respectivement en Corée, en Chine et au Viêt Nam, ce qui démontre le rôle de l'Asie du Sud-Est dans les affaires de l'APEC pour les trois prochaines années.
Cependant, il y a eu des nuances. En particulier, l'initiative B3W (Build Back Better World), lancée par Joe Biden en 2021, n'a pas été mentionnée du tout dans les documents du sommet. Pourtant, ses objectifs affichés sont assez proches des documents de l'APEC.
Cela confirme une fois de plus que ce projet géoéconomique américain a lamentablement échoué, même si les représentants de la Maison Blanche et du département d'État tentent occasionnellement d'utiliser ce récit pour exercer une influence en Amérique latine et dans la région indo-pacifique.
La Chine, en revanche, est apparue comme un leader clair et un acteur constructif. Il ne s'agissait pas seulement de la photo de famille symbolique des dirigeants des pays, avec Xi Jinping au centre du premier rang à côté de l'hôtesse du forum, Dina Boluarte, et le président américain Joe Biden modestement rangé dans les marges du deuxième rang. Le 15 novembre, les présidents péruvien et chinois ont inauguré le grand port de Chancay (photo, ci-dessous), sur la côte pacifique, à 70 kilomètres de Lima.
La part de l'entreprise logistique chinoise COSCO Shipping dans ce projet est de 60%. En d'autres termes, la Chine détient une part de contrôle. L'investissement total s'élève à 3,4 milliards d'USD.
La capacité prévue du nouveau port est de 1 million d'EVP (équivalent vingt pieds, une mesure conventionnelle de la capacité de fret) par an à court terme et de 1,5 million d'EVP à long terme. Selon le Global Times, la construction des principales installations portuaires s'est achevée au début de l'année, avec plus de 80% du projet réalisé.
Pour la Chine, le lancement d'une nouvelle plate-forme de transport en Amérique latine peut réduire considérablement les coûts logistiques (jusqu'à 20%) et les délais de livraison (23 jours). Auparavant, les marchandises en provenance de Chine étaient expédiées vers le Mexique ou le Panama, d'où elles rejoignaient l'Amérique du Sud. Désormais, la Chine a la possibilité de livrer directement en Amérique du Sud et le Pérou devient une zone de transit supplémentaire pour les pays voisins de la région: l'Équateur, la Colombie, la Bolivie, le Chili et le Brésil, et, à travers ces pays, l'Argentine, le Paraguay et l'Uruguay.
En plus des marchandises en provenance de Chine, le Pérou sera en mesure d'augmenter ses exportations, qui ont connu une croissance significative ces dernières années. L'année dernière, le Pérou a vendu pour 23 milliards d'USD de marchandises à la Chine, quadruplant ainsi ses revenus par rapport à 2009. Cela signifie plus de production, plus d'emplois et plus de devises pour acheter les biens dont le Pérou a besoin. Environ 90% des exportations péruviennes vers la Chine sont constituées de ressources naturelles.
Et la Chine est désormais intéressée par l'augmentation de leur volume. Il convient de noter que le Pérou et le Chili sont des leaders dans l'exploitation du cuivre. Quant à la Bolivie voisine, elle possède d'importantes réserves de lithium.
Globalement, la catégorie des principaux produits exportés du Pérou vers la Chine comprend les scories et les cendres de minerai (19,8 milliards de dollars), le cuivre (1,18 milliard de dollars), les résidus, les déchets de l'industrie alimentaire, les fourrages (733 millions de dollars), les fruits comestibles, les noix, les écorces d'agrumes, les melons (282,3 millions de dollars), les poissons, les crustacés, les mollusques, les invertébrés aquatiques (336,9 millions de dollars), combustibles minéraux, huiles, produits de distillation (258,8 millions de dollars) - tels sont les chiffres à l'horizon 2023.
De toute évidence, une telle avancée de l'initiative chinoise Belt and Road va à l'encontre du désir de Washington de mener sa propre politique et de dire aux pays d'Amérique latine avec qui commercer. C'est pourquoi ils ont immédiatement commencé à critiquer le projet sur le terrain.
Laura Richardson, un général à la retraite qui a récemment dirigé le commandement sud des États-Unis, s'est inquiétée du fait que le port pourrait être utilisé pour amarrer des navires de guerre chinois. Mme Richardson s'est également opposée à la proposition de construire un port chinois dans le sud de l'Argentine.
Foreign Policy cite également des analystes péruviens anonymes qui affirment que le port soulève des préoccupations plus sérieuses que la concurrence des grandes puissances. La construction des routes et des voies ferrées nécessaires à l'acheminement des marchandises vers le port aurait pris du retard.
Cela dit, il est évident que ces problèmes peuvent être résolus et que la Chine, en collaboration avec le Pérou, s'y attaquera. En outre, le port lui-même, en tant que nouvelle plaque tournante, servira d'exemple pour les autres pays, qui pourront voir ce que la Chine peut faire et le comparer à ce que font les États-Unis.
Ce qui est intéressant, c'est que la Chine utilise une approche purement géoéconomique, que les États-Unis eux-mêmes ont déjà promue par le passé. Cette approche n'a rien à voir avec l'idéologie et le « hard power », qui sont plutôt pratiqués par Washington. L'approche de Pékin est pragmatique et ne pose aucune exigence politique supplémentaire, ce qui la rend plus attrayante que celle des États-Unis.
Article original de Leonid Savin :
https://orientalreview.su/2025/02/21/apec-and-chinese-sty...
12:14 Publié dans Actualité, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, apec, chine, pérou, asie, affaires asiatiques, amérique latine, amérique ibérique, amérique du sud, asie du sud-est, océan pacifique, géo-économie, géopolitique, économie | |
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jeudi, 27 février 2025
Les relations entre les grandes puissances à l'aube du nouveau millénaire
Les relations entre les grandes puissances à l'aube du nouveau millénaire
L'ère des puissances hégémoniques et maritimes [1500 - 2000] touche à sa fin
par Youri Tavrovski
Source: https://unser-mitteleuropa.com/160279
Le décès du président américain Jimmy Carter le 29 décembre 2024 nous rappelle à nos souvenirs de l'ancien « mariage de raison » entre la Chine et les Etats-Unis. Tout a commencé en 1979 avec la visite aux États-Unis de Deng Xiaoping, le président du conseil militaire du comité central du Parti communiste chinois.
Un mois seulement après avoir été confirmé comme premier homme de facto de la Chine lors du 3ème plénum du 11ème Comité central du Parti communiste chinois, qui s'était tenu du 18 au 22 décembre 1978, Deng Xiaoping s'est rendu à Washington. Il s'agissait de la première visite d'un dirigeant chinois aux États-Unis depuis la proclamation de la République populaire de Chine en 1949.
Deng Xiaoping disposait du soutien des dirigeants de son pays pour mettre en œuvre une série de réformes qui nécessitaient également une aide extérieure et qui ont été connues par la suite sous le nom de « socialisme à la chinoise »:
- L'Union soviétique a aidé Mao Zedong à jeter les bases d'un système socialiste.
- Selon Deng Xiaoping, les États-Unis devaient contribuer à compléter l'économie socialiste par une économie capitaliste et à ouvrir le marché mondial à la Chine.
Lors de sa rencontre à Washington, Deng Xiaoping a fait au président américain Jimmy Carter « une offre qu'il ne pouvait pas refuser » :
- Mettre en place un « front mondial anti-hégémonique » contre l'URSS et ses alliés !
La construction de ponts entre Washington et Pékin avait commencé au début des années 1970 avec la diplomatie dite du « ping-pong ». Elle a été couronnée par la visite du président Richard Nixon [et de Henry Kissinger] en Chine et sa rencontre avec Mao Zedong. Pour diverses raisons, ce « mariage » n'a toutefois pas permis d'obtenir des résultats tangibles immédiats.
La visite de Deng s'est étalée sur plusieurs jours. Un point particulier du programme, comme la visite de Deng au quartier général de la CIA, n'a toutefois pas été rendu public :
- Il a été convenu de faire installer des stations d'écoute américaines dirigées contre l'URSS dans le nord-ouest de la Chine.
L'accord proposé par Deng Xiaoping dans son ensemble était si vaste que cinq sommets et des dizaines de réunions de diplomates de haut niveau ont été nécessaires. Des documents importants ont été signés, tels que :
- le traité de coopération scientifique et technique;
- le traité de coopération culturelle.
Les deux pays ont convenu de coopérer dans les domaines de l'éducation, du commerce et de l'espace. Les chefs d'État ont également convenu de compléter les relations diplomatiques établies en décembre 1978 par des relations consulaires et d'établir des consulats généraux.
La preuve la plus éloquente de la décision de la RPC de se ranger du côté du camp impérialiste dans la résistance contre le monde socialiste sera la guerre de la Chine contre le Vietnam:
- La guerre sino-vietnamienne du 17 février au 16 mars 1979 a commencé deux semaines après le retour de Deng Xiaoping des Etats-Unis le 17 février 1979 !
La formule de « partenariat raisonnable » créée par Jimmy Carter et Deng Xiaoping correspondait aussi bien aux intérêts nationaux des États-Unis qu'à ceux de la RPC et a tenu pendant environ trois décennies.
Avec l'aide de l'Occident, la Chine a élargi son potentiel économique, mais « est restée dans l'ombre » [des États-Unis], sans mener de politique étrangère indépendante. Dans le même temps, Pékin soutenait ouvertement ou non l'Occident dans sa confrontation avec l'Union soviétique. Cela a contraint Moscou à se préparer à une guerre sur deux fronts.
Finalement, Deng Xiaoping a mis Jimmy Carter au pied du mur: avec l'aide des États-Unis et de tout l'Occident, lui et ses partisans ont fait du pays la deuxième économie mondiale. Washington n'a pris conscience de ces conséquences inattendues du « mariage de raison » que sous la présidence de Barack Obama. Après s'être rendu à Pékin en 2009, Obama a proposé de créer une nouvelle architecture des puissances selon une formule dite «G-2»:
- Cela aurait été l'équivalent d'une domination commune américano-chinoise sur le monde, mais avec les États-Unis à sa tête !
Cette formule a été rejetée par la Chine et le soi-disant « endiguement » de la Chine allait bientôt être proclamé [par l'Occident]:
La stratégie américaine « Pivot to Asia » [Pivot vers l'Asie] a été lancée, qui prévoyait la concentration des forces globales des États-Unis et de leurs alliés dans la région du Pacifique. L'accord de partenariat transpacifique (TTP) devait isoler l'Empire du Milieu sur le plan commercial et économique afin de tenir à l'écart la première puissance commerciale de la région et du monde, c'est-à-dire la Chine.
Ces stratégies n'ont toutefois jamais été entièrement mises en œuvre en raison de l'implication des États-Unis dans des conflits dans différentes parties du monde. Dans le même temps, un affrontement entre les anciens participants au « mariage de raison » semblait inévitable :
- Le « divorce avec fracas » a commencé en 2018, lorsque le président Donald Trump a fait adopter le premier grand train de sanctions contre les marchandises chinoises !
La Chine a répondu « point par point » et une guerre commerciale a suivi son cours. Au cours des années suivantes, sous l'administration de Donald Trump et de son successeur Joseph Biden, la confrontation a pris les proportions d'une guerre froide à part entière et s'est même étendue aux sphères militaire, financière, technologique et humanitaire. La confrontation a été exacerbée par la direction actuelle du Parti communiste chinois, dirigée par Xi Jinping: « Xi a corrigé la politique de Deng Xiaoping, qui consistait à faire pression sur les pays occidentaux pour qu'ils adoptent une attitude plus ouverte à l'égard de la Chine:
- soit approvisionner les marchés occidentaux en marchandises chinoises bon marché, au détriment de l'exploitation de son propre peuple, d'une politique étrangère passive et de la méfiance envers Moscou.
A la fin du mandat de Joseph Biden, les relations entre les Etats-Unis et la Chine avaient atteint leur niveau le plus bas depuis la rencontre entre Jimmy Carter et Deng Xiaoping.
Washington, initiateur de cette dégradation constante des relations, ne semble pas prêt à accepter la perte de sa position d'hégémon mondial.
Pékin, en revanche, continue de proposer sa formule de « relations entre grandes puissances », à l'image des relations sino-russes, qui prévoient l'égalité dans les relations bilatérales et internationales ainsi que des responsabilités d'égal à égal en ce qui concerne le destin du monde.
Jimmy Carter et Deng Xiaoping ont gagné leur place dans l'histoire comme symboles de la possibilité de revirements soudains entre grandes puissances.
Mais seul l'avenir nous dira si, comme l'a dit Xi Jinping, « des changements grandioses, comme on n'en a pas vu depuis 100 ans », attendent l'humanité à l'avenir.
15:02 Publié dans Géopolitique, Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jimmy carter, deng xiao ping, chine, états-unis, géopolitique, politique internationale | |
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lundi, 17 février 2025
Archéo-futurisme et traditionalisme révolutionnaire en Chine
Archéo-futurisme et traditionalisme révolutionnaire en Chine
Jiang Qing et l'ordre confucéen
Ladislav Malý
Source: https://deliandiver.org/archeo-futurismus-a-revolucni-tra...
Un livre à étudier ou comment le passé ancien de la Chine peut façonner son avenir politique
J'ai récemment acheté un livre intitulé The Confucian Constitutional Order (Philosophy, 2020), en version tchèque. Il est écrit par un auteur contemporain chinois, l'universitaire Jiang Qing, et traduit par Milan Kreuzzieger. Intéressant : on dit généralement qu'il existe une sorte de dictature numérique en Chine, ou encore une dictature communiste et une censure, mais en lisant le texte de Jiang Qing, le lecteur en vient à croire, en souriant, qu'il s'agit là de calomnies haineuses à l'égard de la Chine contemporaine.
L'auteur évoque le nouveau système sociopolitique qui conviendrait le mieux à la Chine, en s'inspirant de Confucius (Confucius 551-479 après J.-C., vécut à l'époque de l'apogée de la culture et de la philosophie grecque en Europe - note LM). J'ai lu ce livre avec intérêt et gourmandise, et comme il y a en cet ouvrage quelque chose qui interpelle les personnes intéressées par la politique, j'ai fait quelques recherches, que je vais maintenant vous présenter brièvement.
Selon Jiang Qing, le meilleur système sociopolitique pour la Chine, et pas seulement pour elle, est la « Voie de l'autorité humaine », qui repose sur la question des trois formes de légitimité politique. La légitimité est le facteur décisif pour déterminer si un dirigeant a le droit de gouverner. Selon l'auteur, la Voie de l'autorité humaine relie les trois sphères, ce qui signifie que le pouvoir politique, pour être légal et juste, doit s'appuyer sur trois types de légitimité: le Ciel, la Terre et l'Homme.
La première se réfère à une légitimité transcendantale et sacrée ; la deuxième se fonde sur une légitimité dérivée de l'histoire et de la culture, puisque la culture est créée au cours du processus historique dans des lieux spécifiques ; la troisième se réfère à la volonté du peuple, puisque le respect de cette volonté détermine directement la soumission du peuple à l'autorité politique. Ces trois facteurs de légitimité peuvent garantir que l'autorité du dirigeant et l'obéissance du peuple sont considérées comme un droit et un devoir.
Réflexions complémentaires : la légitimation de la Voie est comprise comme la légitimité du pouvoir politique, tandis que la mise en œuvre de la Voie est comprise comme la manière dont le pouvoir politique est exercé, ainsi que les méthodes et l'art d'utiliser le pouvoir légitime. La légitimation du pouvoir politique est le fondement et l'objectif de tout système politique : la méthode, l'ordre et l'art de la politique. Sans cela, la réalité politique n'a ni sens ni valeur.
Dans un cadre constitutionnel, la voie de l'autorité humaine établit le régime parlementaire. Le Parlement est composé de trois chambres, chacune d'entre elles représentant l'une des trois sortes de légitimité: la Chambre des lettrés, c'est-à-dire la Chambre des lettrés confucéens, représente la légitimité sacrée ; la Chambre du peuple, la légitimité populaire ; et la Chambre de la nation (du pays), la légitimité culturelle. Le Parlement ainsi constitué, en tant qu'organe souverain de l'État, est - selon Jiang - le mieux réalisé dans une monarchie, et pour la Chine contemporaine, le monarque souverain est le dernier héritier de Confucius.
Le sous-titre du livre, qui justifie sa qualification d'« archéo-futuriste », est « Comment le passé ancien de la Chine peut façonner son avenir ». La manière dont Jiang Qing compare différents systèmes sociopolitiques, y compris la démocratie occidentale, présente un intérêt particulier pour nous, en République tchèque. Il déclare notamment: "Lorsque la démocratie a été confrontée à la question de la légitimité, elle a trouvé ses fondements théoriques dans le contrat social, qui justifie et nomme l'origine de l'État et la légitimité politique qui en découle. La légitimité de la démocratie est donc un produit de la raison pure et de la spéculation, qui souffre d'un manque d'arrière-plan historique authentique".
Ailleurs, dans le livre, nous pouvons lire : "L'examen de la question de la légitimité sous l'angle des trois éléments que sont le Ciel, la Terre et l'Homme révèle une légitimité tridimensionnelle et la division de ses éléments constitutifs. La conception occidentale contemporaine de la souveraineté du peuple n'est que le résultat du rejet de la souveraineté médiévale de Dieu. Dans le Moyen Âge chrétien, l'autorité politique venait de Dieu. Dieu était unique, absolu, ne dépendant que de lui-même, et donc d'une essence exclusive et suprême, et donc tout découlait de Dieu. En fait, la souveraineté du peuple n'est que l'équivalent séculier de la souveraineté de Dieu. Dans la culture occidentale contemporaine, Dieu a été remplacé par le peuple. Par conséquent, la politique démocratique affirme une légitimité unique et ne peut imaginer d'autres formes de légitimité".
Et elle a une autre conséquence grave : elle manque de moralité. Dans un système démocratique, l'autorité et la légitimité du gouvernement sont déterminées, dans un sens purement formel, par la « volonté du peuple ». Ce qui compte, c'est l'opinion de la majorité, quelle que soit sa qualité. Si la volonté du peuple était contraire à la morale humaine (comme c'est le cas dans notre pays tchèque depuis 1918 - note LM), il suffirait qu'une majorité de l'électorat obtienne le nombre de voix légalement requis pour que le gouvernement dispose de l'autorité et de la légitimité politiques nécessaires. La démocratie consiste à compter les votes, la moralité n'est pas prise en compte. La volonté immorale du peuple peut créer une autorité et un gouvernement légitimes. Le problème plus profond est qu'au niveau de la légitimation, la volonté du peuple n'est pas limitée par une légitimité sacrée ou une morale universelle. Ses origines historiques et culturelles sont enracinées dans la séparation de l'Église et de l'État. En Occident, la morale est représentée par l'Église, et la séparation de l'Église et de l'État signifie donc que l'Église (la morale) a quitté la sphère politique.
Par conséquent, il n'y a pas de grand niveau de moralité ou d'idéaux élevés en politique. Il ne reste que des désirs et des intérêts nus. Il n'y a pas de place pour les grands espoirs et la grande vitalité. Dans ces conditions, la politique devient de plus en plus décadente et invite à la satisfaction des désirs ; le gouvernement devient une entreprise gérée par les dirigeants politiques en tant que directeurs ; le gouvernement politique devient une question de contrats et tout peut être jugé en termes d'intérêts financiers. Il n'y a plus de place pour les idéaux sublimes ou les nobles personnalités du passé.
Par ailleurs, Jiang Qing souligne que l'État est un corps organique et vivant. Il évolue dans le temps historique. L'État est l'État du passé, du présent et de l'avenir. Le rôle de l'État aujourd'hui est de porter la vie de l'état passé vers l'avenir. L'État n'est pas le résultat d'un choix rationnel ou de la volonté du peuple. Il est le résultat de la continuité historique et de l'héritage de la tradition. C'est la nature organique de l'État qui décide des questions de légitimité. Les autorités politiques doivent être reconnues sur la base de l'histoire et de la culture. Elles doivent s'appuyer sur la continuité de la vie antérieure de l'État, et ce n'est qu'à cette condition qu'elles peuvent gagner en légitimité.
Si la volonté du peuple est considérée comme la seule source de légitimité, la politique ne peut jamais chercher à réaliser le bien. Par conséquent, le problème n'est pas l'établissement de la démocratie, mais la question de savoir comment changer les principes de base de la démocratie et rétablir les principes de légitimité. C'est le problème politique le plus fondamental auquel sont confrontées les sociétés humaines.
En pratique, il s'agit d'attribuer une légitimité moindre à la légitimité issue du peuple, de lui retirer son statut d'unique source de légitimité, et d'établir un nouveau modèle politique dans lequel plusieurs types de légitimité fonctionnent simultanément, côte à côte, en équilibre.
Voilà pour Jiang Qing.
En lisant le livre, je me suis demandé comment il était possible qu'un penseur chinois contemporain puisse utiliser quelque chose d'aussi vieux et d'aussi « faisandé » que la doctrine confucéenne pour l'organisation sociopolitique future de son pays. Pourquoi fouille-t-il dans la vieille remise philosophique chinoise peu prometteuse et en sort-il Confucius ? Sans doute parce que la Chine n'a pas été habitée pendant de nombreux siècles par des penseurs biblistes et illuministes, comme l'a été l'Europe. Il n'y avait pas d'intellectuels biblistes ni d'illuministes en Chine, il n'y avait personne, jusqu'à l'époque de l'endoctrinement marxiste-bolchevique, qui aurait soumis l'histoire et la culture chinoises à une analyse historico-critique et ainsi privé les masses du peuple chinois de leur mystérieuse poésie issue de la religion païenne ; les chefs spirituels de la Chine et les sages philosophes chinois ont été moqués impunément pendant des siècles et ont souligné l'invisibilité de leurs divinités, par conséquent elles n'ont pas existé. C'est la raison pour laquelle la doctrine confucéenne s'élève au-dessus de la Chine comme le soleil à l'est.
Écrit pour Delian Diver, Prague.
20:31 Publié dans Traditions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : confucianisme, chine, asie, affaires asiatiques, jiang qing, philosophie politique | |
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mardi, 11 février 2025
La route de la soie septentrionale de la Chine et le grand jeu de l'Arctique
La route de la soie septentrionale de la Chine et le grand jeu de l'Arctique
par Fabrizio Verde
Source: https://www.lantidiplomatico.it/dettnews-la_china_ice_sil...
En août de l'année dernière, la Chine et la Russie ont lancé un service rail-mer, l'Arctic Express No.1, qui transportera des conteneurs par voie ferrée de Moscou à Arkhangelsk, le seul port du nord-ouest de la Russie. À partir d'Arkhangelsk, des porte-conteneurs achemineront les conteneurs vers la Chine via l'océan Arctique.
La liaison maritime arctique pour conteneurs, longue de 13.000 km, permettra d'acheminer les marchandises en 20 à 25 jours. C'est une semaine de plus que la route maritime du Nord russe (NSR).
« Les infrastructures de nos pays sont insuffisantes pour répondre à nos besoins croissants en matière de logistique et de transport, et il est impératif d'ouvrir de nouvelles voies logistiques pour développer la coopération économique et commerciale sino-russe », a déclaré l'ambassadeur de Chine en Russie, Zhang Hanhui. « La Chine a toujours soutenu l'établissement de routes maritimes arctiques. Au cours des dix dernières années, les dirigeants chinois et russes ont continué à prêter attention au développement des routes maritimes arctiques et les gouvernements ont établi des mécanismes pour explorer la coopération arctique », a-t-il ajouté.
À cet égard, il convient de mentionner que la Chine elle-même s'est définie comme un « État proche de l'Arctique », affirmant ses intérêts dans l'exploration et l'exploitation des ressources de l'Arctique, soulignant sa présence légitime dans la région en vertu du traité de Svalbard de 1925, qui accorde à plusieurs pays le droit de mener des recherches scientifiques dans l'Arctique. Par le biais d'investissements stratégiques, tels que la construction de la station du fleuve Jaune en Norvège, Pékin a montré qu'il considérait l'Arctique comme un élément crucial de sa stratégie économique et de sécurité. Cette initiative a été considérée comme une réponse à l'évolution du paysage géopolitique, en particulier à la suite des tensions avec les pays occidentaux après le début de l'opération militaire spéciale de la Russie en Ukraine.
Revenant sur le lancement du service ferroviaire arctique, M. Zhang a souligné que 14 allers-retours avaient déjà été effectués depuis juillet 2023, date à laquelle la société chinoise Yangpu New New Shipping a lancé le premier service régulier de transport de conteneurs entre la Chine et les ports russes de l'océan Arctique.
L'ambassadeur a expliqué: "Les liaisons intermodales mer-rail et la coopération entre la Russie et la Chine dans le domaine de la construction navale donneront une nouvelle importance au développement de la Route de la soie arctique".
La route de la soie arctique chinoise, également connue sous le nom de route de la soie polaire, est une initiative stratégique lancée par Pékin pour développer des routes maritimes le long du cercle arctique. Alors que la route de la soie traditionnelle reliait la Chine au Moyen-Orient et à l'Europe par des voies terrestres, la route de la soie arctique vise à créer de nouvelles routes commerciales grâce à la fonte des glaces marines dans la région arctique. Cette initiative a des implications géopolitiques et stratégiques importantes pour la Chine et la communauté internationale.
L'une des principales implications géopolitiques de la route de la soie arctique chinoise est la possibilité pour la Chine d'accroître son influence et sa présence dans la région arctique. La fonte des glaces de l'Arctique ouvre de nouvelles voies de navigation qui peuvent réduire considérablement le temps et le coût du transport des marchandises entre la Chine et l'Europe. En investissant dans les infrastructures et la recherche dans l'Arctique, la Chine peut renforcer sa position dans la région et s'imposer comme un acteur clé dans les affaires arctiques.
En outre, la route de la soie arctique chinoise peut également aider la Chine à diversifier ses sources d'énergie et à réduire sa dépendance à l'égard des routes maritimes traditionnelles qui traversent des zones politiquement « sensibles » telles que la mer de Chine méridionale. En développant de nouvelles routes maritimes à travers l'Arctique, la Chine peut s'assurer des sources d'énergie alternatives et garantir la sécurité de sa chaîne d'approvisionnement énergétique. Cette démarche stratégique vise également à améliorer la sécurité énergétique de la Chine et à réduire sa vulnérabilité aux perturbations des marchés mondiaux de l'énergie.
La route de la soie arctique peut également avoir des retombées économiques importantes pour la Chine et les autres pays participant à l'initiative. En reliant la Chine à l'Europe via l'Arctique, elle peut faciliter les échanges commerciaux et les investissements entre les deux régions, stimuler la croissance économique et créer de nouvelles possibilités de coopération. Ce scénario peut être particulièrement bénéfique pour les pays situés le long de l'itinéraire, qui peuvent tirer parti des avantages économiques liés à l'augmentation des échanges et des investissements.
Ainsi, Pékin peut également étendre son influence dans l'économie mondiale et s'imposer comme un acteur de premier plan dans le commerce international. En développant de nouvelles routes commerciales à travers l'Arctique, la Chine peut renforcer sa position en tant que partenaire commercial clé pour les pays d'Europe et d'ailleurs. Une autre façon d'améliorer la diplomatie économique et de tenter de façonner les politiques commerciales mondiales.
En outre, la route de la soie acrtique pourrait également avoir des implications écologiques significatives. Alors que la fonte des glaces de l'Arctique se poursuit, la région est confrontée à des défis environnementaux sans précédent qui nécessitent une action urgente. En investissant dans le développement durable et dans des infrastructures respectueuses du climat dans l'Arctique, la Chine peut contribuer à atténuer l'impact de ce changement et à promouvoir la protection de l'environnement dans la région.
Dans l'ensemble, l'initiative chinoise a le potentiel de remodeler le commerce mondial et les schémas de transport, de renforcer l'influence de la Chine dans la région arctique et de promouvoir le développement durable et la protection de l'environnement. En investissant dans les infrastructures et la recherche dans l'Arctique, la Chine peut exploiter de nouvelles opportunités et relever des défis géopolitiques et stratégiques majeurs. Alors que la Route de la soie arctique continue d'évoluer, il sera crucial pour la Chine et les autres pays de travailler ensemble pour assurer le succès et la durabilité de cette initiative ambitieuse.
Les actions de Trump
Le président élu des États-Unis, Donald Trump, considère ce scénario comme un véritable cauchemar. Ainsi, face à cette avancée (pacifique) de la Chine et de la Russie dans l'Arctique, les États-Unis, sous la houlette de Donald Trump, ont décidé d'adopter une approche plus affirmée. Les déclarations sur la possible prise de contrôle du Groenland, qualifiée, un peu timidement, d'« absurde » par certains dirigeants européens, reflètent la crainte des États-Unis de perdre leur influence dans une région stratégiquement cruciale. Cette attitude reflète une stratégie réactive, davantage orientée vers l'endiguement de la Chine et de la Russie que vers la promotion d'un développement positif et inclusif dans la région.
Outre son intérêt pour le Groenland, l'administration Trump pourrait prendre plusieurs mesures pour contrer l'influence sino-russe dans l'Arctique :
- Renforcer la présence militaire : augmenter les forces armées et les infrastructures dans la région pour dissuader la Russie et la Chine.
- Former une coalition arctique : obliger des pays comme le Canada, la Norvège et le Danemark à suivre les politiques de sécurité et de développement de Washington dans l'Arctique.
- Développement économique : promouvoir l'investissement dans des projets énergétiques et d'infrastructure dans l'Arctique pour assurer une présence économique significative et tenter de réduire l'influence chinoise.
- Diplomatie internationale : travailler dans le cadre de forums internationaux, tels que le Conseil de l'Arctique, afin d'établir des règles et des réglementations visant à limiter les initiatives commerciales de la Chine et de la Russie.
Cependant, les politiques américaines semblent se concentrer principalement sur le renforcement militaire, dans l'intention de contrer les initiatives sino-russes de construction d'infrastructures et de routes commerciales dans l'Arctique. Toutefois, cette réponse manque d'une vision stratégique à long terme qui aille au-delà du simple maintien d'une hégémonie mondiale qui semble irrémédiablement perdue à ce stade. Il en résulte une perception croissante de l'isolement des États-Unis face à un ordre mondial de plus en plus multipolaire.
Un conflit de visions
Alors que l'approche américaine repose sur une logique de confrontation, la Chine et la Russie promeuvent une vision de développement partagé et de coopération internationale. La Route de la soie arctique représente une nouvelle opportunité de créer des liens économiques plus étroits entre l'Asie et l'Europe, en ouvrant des routes commerciales plus efficaces et moins vulnérables aux interférences géopolitiques. Cette initiative illustre également la manière dont la multipolarité peut promouvoir la stabilité mondiale par le dialogue et la collaboration, plutôt que par l'escalade militaire.
Les initiatives chinoises et russes dans l'Arctique représentent un modèle de coopération stratégique dans un monde de plus en plus multipolaire. Alors que les États-Unis cherchent à maintenir leur rôle dominant, comme ils le font toujours par des stratégies agressives et réactives, l'approche sino-russe se distingue par sa promotion d'un développement inclusif et durable. Le défi mondial n'est pas seulement d'accroître les échanges commerciaux, mais de le faire d'une manière qui profite à toutes les nations concernées, en renforçant un ordre mondial plus équitable et plus coopératif. Une application pratique du concept de création d'une communauté avec un avenir commun pour l'humanité, tel que préconisé par le président chinois Xi Jinping.
Fabrizio Verde, Directeur de l'AntiDiplomatico. Napolitain, promotion 80.
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lundi, 10 février 2025
Précurseur du syndicat mondial du crime: le commerce de l'opium au 19ème siècle
Précurseur du syndicat mondial du crime: le commerce de l'opium au 19ème siècle
Source: https://dissident.one/voorloper-van-het-wereldwijde-misda...
Le commerce de l'opium chinois au 19ème siècle a joué un rôle déterminant dans la formation première du syndicat mondial du crime, en le faisant passer à la vitesse supérieure. Selon Russ Winter, il s'agit du modèle idéal d'exploitation criminelle, permettant l'intelligence de l'État profond, et du pillage massif pour lancer, enrichir et connecter les précurseurs du système d'aujourd'hui.
Récapitulons : au cours du premier quart du 19ème siècle, les Britanniques se trouvaient dans une situation désespérée car ils ne pouvaient fournir des biens échangeables aux Chinois. La Chine ne s'intéressait qu'à l'or et à l'argent.
Sassoon & Sons
C'est là qu'intervint le peu scrupuleux David Sassoon (1792-1864), un négociant juif de Bombay, qui développa le commerce de l'opium. Cette culture de rente convenait parfaitement aux conditions qui régnaient alors aux Indes, notamment au Bengale et à Madras. Sassoon envoya ses agents en Chine et, finalement, ses six fils, qui se révélèrent d'impitoyables criminels, habiles à mener à bien les pillages adéquats. Ils se sont transformés ainsi en « Rothschild de l'Orient ».
Il est d'ailleurs évident que Wikipédia a été nettoyé de fond en comble par « quelqu'un », puisque le rôle de Sassoon dans la création du fonds de l'opium (coté en bourse) de Shanghai n'est que brièvement mentionné. La quasi-totalité du texte est consacrée au filage du coton indien par Sassoon avec l'aide d'esclaves. Une version plus précise est disponible sur Wikispooks.
En réalité, Sassoon et ses agents ont lancé le marché chinois de l'opium en Chine. Comme l'admet sans hésitation l'Encyclopédie juive, ils avaient le monopole du commerce de l'opium en Chine et au Japon. La dite encyclopédie poursuit en disant que Sassoon dut son grand succès à l'utilisation de ses fils comme agents.
Bien entendu, les Britanniques étaient impliqués dans l'affaire et complètement corrompus. Au début, le transbordement vers la Chine était assuré par des entreprises britanniques, telles que Jardine Matheson & Co.
La première guerre de l'opium a fait de la distribution et de l'exploitation des drogues psychotropes la pierre angulaire de la politique impériale britannique. Quiconque en douterait n'a qu'à se pencher sur cette déclaration de principe faite par Lord Palmerston dans un communiqué de janvier 1841 adressé à Lord Auckland, alors gouverneur général de l'Inde:
"La rivalité des fabricants européens exclut rapidement nos productions des marchés européens, et nous devons essayer sans relâche de trouver de nouveaux débouchés pour notre industrie (c'est-à-dire l'opium - ndlr) dans d'autres parties du monde... Si nous réussissons notre expédition en Chine, l'Abyssinie, l'Arabie, les pays de l'Indus et les nouveaux marchés de la Chine permettront, dans un avenir proche, une extension très importante de la portée de notre commerce extérieur".
En 1839, cette opération criminelle de drogue avait réduit en esclavage et zombifié environ cinq à dix millions de Chinois et avait fait reculer les conditions sociales et économiques de ce pays de plusieurs siècles. Il s'agissait de l'une des meilleures stratégies de division et de conquête jamais conçues par le syndicat mondial du crime.
L'opium était interdit en Chine et l'empereur mandchou n'a pas cédé à la propagation de l'épidémie d'opiomanie sans se battre. Au contraire, il a adopté une approche vigoureuse du phénomène criminel en déversant une fortune en opium marchand dans la baie de Canton et en détruisant les installations de production.
Sassoon et sa bande ont ensuite fait pression avec succès pour obtenir une intervention militaire. La Grande-Bretagne a envoyé un corps expéditionnaire depuis l'Inde pour intervenir en Chine et a ravagé le littoral chinois au cours d'une série de batailles. Elle finit par dicter les termes d'un accord.
Le traité de Nankin de 1842 a ouvert la voie à une nouvelle expansion du commerce de l'opium, qui s'est poursuivi jusqu'à ce que les communistes maoïstes y mettent un terme un siècle plus tard. À un moment donné, on a estimé qu'au moins 30 millions de Chinois étaient dépendants de l'opium.
En outre, la Grande-Bretagne s'est emparée du territoire de Hong Kong, a fixé unilatéralement les droits de douane chinois à un faible niveau (procédé qui est également connu sous le nom de « libre-échange ») et a fait empocher aux « commerçants » de Canton 3 millions de dollars en compensation de la perte de leurs biens illégalement acquis.
Les affaires de la famille Sassoon se sont ensuite installées à Hong Kong, où elles se développèrent dans le domaine de la banque d'affaires. Plusieurs négociants en opium créèrent la Hong Kong and Shanghai Bank. Avec le temps, la banque - aujourd'hui connue sous le nom de HSBC - étend son champ d'action à la drogue du Moyen-Orient et de l'Amérique latine.
Au cours du 19ème siècle, les familles britanniques Matheson, Keswick, Swire, Dent, Inchcape et Baring, ainsi que les familles Sassoon et Rothschild contrôlent le commerce de la drogue en Chine.
En 1887, les grands clans Sassoon et Rothschild fusionnent par intermariage. Ils opèrent alors depuis Londres, où ils se mêlent à l'aristocratie britannique (à la City of London), sont anoblis et continuent à financer et à promouvoir les mouvements bolchevique et sioniste et Dieu sait quoi d'autre encore.
Le butin revient aux vainqueurs et, au fil du temps, la véritable histoire du commerce de l'opium a été blanchie et occultée par ces puissants intérêts. Ils se sont étendus au contrôle des médias, ce qui explique aujourd'hui la nature criminelle de cette influence à laquelle on ne peut se fier et que je documente constamment.
Il m'est impossible de faire le tour de ce sujet dans cet article introductif, mais je pense qu'il faut au moins prendre conscience de nos intuitions de base sur la façon dont le monde fonctionne. À maintes reprises, vous constaterez que ces acolytes du Syndicat du crime occupent des postes de premier plan dans les services de renseignement et la finance. Depuis sa création, Israël en a abrité de nouvelles manifestations.
Après avoir essuyé des vents contraires de façon constante, les Britanniques ont mené une deuxième guerre de l'opium en Chine de 1856 à 1860. Avec le temps, l'opium a été cultivé en Chine même, en particulier dans la province du Sichuan, ce qui a permis à une nouvelle génération d'entreprises criminelles de se développer. Cette deuxième guerre a ouvert le marché à de nouveaux acteurs.
Dans un style typiquement moderne, une « campagne de marketing » du syndicat du crime a vu le jour, présentant la consommation d'opium comme un passe-temps à la mode, voire comme un art de vivre sophistiqué. Les opiacés ont joué un rôle important dans le lancement d'un certain nombre de sociétés pharmaceutiques internationales.
Les Américains entrent en scène
La déstabilisation de la Chine et la construction des chemins de fer dans l'ouest des États-Unis ont ouvert la voie à la traite des êtres humains (Shanghai'ing, comme ils l'appelaient) et à l'expansion du commerce de l'opium chinois par les Américains. Les familles américaines Perkins, Astor et Forbes ont gagné des dizaines de millions grâce au commerce de l'opium. Les Perkins ont fondé la Bank of Boston, connue aujourd'hui sous le nom de Crédit Suisse.
William Hathaway Forbes (photo) était directeur de la Hong Kong Shanghai Bank peu après sa création en 1866. John Murray Forbes était l'agent américain de la famille bancaire Barings, qui finançait la majeure partie du commerce de la drogue à ses débuts. Les héritiers de la famille Forbes ont ensuite lancé le magazine Forbes. J'ai également écrit sur la lignée des secrétaires d'État de la famille John Forbes Kerry.
Le grand-père du président américain Franklin Delano Roosevelt, Warren Delano (photo), s'est enrichi grâce au trafic d'opium en Chine. Comme le secrétaire d'État américain John Forbes Kerry, FDR a prétendu ne rien savoir à ce sujet.
Le cloaque des « personnes connectées », issues de ce cartel de l'opium composé de l'élite britannique, des brahmanes américains et des Sassoon-Rothschild, est profond et s'est étendu jusqu'à aujourd'hui. Ayant à peine effleuré le sujet, je constate aujourd'hui que je n'ai pas pleinement apprécié le rapport entre l'opium et certains liens de sang.
Est-ce une simple coïncidence si tant de personnes influentes au niveau mondial sont aujourd'hui issues de cette ancienne lignée, spécialisée en activités criminelles ? Il n'y a rien à voir ici, circulez...
17:37 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : histoire, chine, narcotrafic | |
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