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mercredi, 22 mai 2024

Poutine chez Xi Jinping. Pour choisir les partenaires du nouveau gazoduc

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Poutine chez Xi Jinping. Pour choisir les partenaires du nouveau gazoduc

Augusto Grandi

Source: https://electomagazine.it/putin-da-xi-jinping-anche-per-scegliere-i-partner-del-nuovo-gasdotto/

Mongolie ou Kazakhstan ? C'est cette semaine, lors de la rencontre entre Xi Jinping et Poutine, que sera décidé le tracé du nouveau gazoduc qui augmentera considérablement les livraisons de méthane russe à la Chine. Mais Power of Siberia 2 jouera également un rôle géopolitique. D'une part, en effet, il démentira tous les rapports des médias italiens sur le refroidissement des relations entre Pékin et Moscou, avec des spéculations sur le refus chinois de soutenir la construction du nouveau gazoduc. D'autre part, il permettra de renforcer les liens entre les deux pays avec... Oui, avec qui ?

À l'origine, le projet devait passer par la Mongolie. Cependant, la Mongolie a commencé à flirter avec les États-Unis, devenant ainsi une menace potentielle pour la Russie et la Chine. Moscou a donc jugé bon de se tourner vers le Kazakhstan, avec un projet qui calmerait la passion croissante du Kazakhstan pour Washington.

Entre-temps, cependant, l'amour entre la Mongolie et les États-Unis s'est quelque peu estompé, et Xi Jinping et Poutine devront désormais gérer cette situation délicate dans une région qu'ils considèrent comme la leur.

Cette situation n'est pas facile, car elle exige des choix rapides et des réactions de plus en plus décisives face à l'ingérence des États-Unis. Il est évident que Washington veille à ses propres intérêts dans tous les domaines. Cela se voit également au Moyen-Orient, où es States continuent non seulement à soutenir la boucherie perpétrée par Israël, malgré les protestations de leurs campus universitaires, mais tentent également d'éloigner l'Arabie saoudite de son étreinte avec les pays du Brics. Les Etats-Unis tentent donc d'éloigner l'Arabie saoudite des pays du Brics, en particulier de l'Iran sur le plan géopolitique et de la Chine sur le plan financier. L'utilisation de la monnaie chinoise au lieu du dollar pour les ventes de pétrole crée de nombreux problèmes pour la monnaie américaine. Dans l'immédiat et surtout à plus long terme.

Il faut donc faire pression sur Riyad pour que les Saoudiens changent de cap.

samedi, 18 mai 2024

Xi Jinping à Budapest: pas d'intérêt pour le "découplage"

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Xi Jinping à Budapest: pas d'intérêt pour le "découplage"

Source: https://zuerst.de/2024/05/17/xi-jinping-in-budapest-kein-interesse-am-decoupling/

Budapest/Pékin. Après sa visite à Belgrade, le président chinois Xi Jinping s'est envolé pour Budapest. Là aussi, il a été accueilli à bras ouverts - contrairement à la plupart des autres pays de l'UE, le gouvernement hongrois dirigé par le président Orbán n'a aucune crainte vis-à-vis de Pékin et n'a pas l'intention de se couper de l'Empire du Milieu (decoupling). Au contraire, les relations sino-hongroises sont florissantes. A Bruxelles, on observe cela avec méfiance, d'autant plus que Budapest tient aussi à ses bonnes relations avec Moscou.

Xi et sa délégation sont arrivés mercredi dans la capitale hongroise et ont été reçus avec tous les honneurs par le président Sulyok. Lors d'une séance plénière au Palais Sándor, l'invité chinois a déclaré que la coopération entre les deux pays était basée sur le respect et la confiance mutuels. M. Sulyok a rappelé à cette occasion la loi fondamentale hongroise, qui stipule que « nous respectons la liberté et la culture des autres peuples et nous aspirons à coopérer avec toutes les nations du monde ». La Hongrie ne considère pas la coopération Est-Ouest comme une menace mais comme une opportunité et reste donc prête à être un pont entre l'Est et l'Ouest.

Selon une déclaration commune, les deux parties sont d'accord pour dire que « les bonnes relations politiques et la confiance mutuelle constituent et continueront de constituer une base forte et solide pour le développement des relations économiques, commerciales, d'investissement et personnelles ».

La modernisation de la ligne ferroviaire Budapest-Belgrade et le lancement prochain de vols directs de Budapest vers sept grandes villes chinoises en sont des exemples. La Hongrie bénéficie également du programme chinois d'exemption de visa (mü).

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Un Russe en Chine

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Un Russe en Chine

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/un-russo-in-cina/

Il est venu un Russe en Chine. Et ce Russe, inutile de le préciser, c'est Vladimir Poutine. Le Tsar. Le méchant par excellence, selon nos médias. Isolé, sanctionné, recherché par la Cour pénale internationale... un paria.

Mais à Pékin, il est accueilli avec des honneurs triomphaux. Xi Jinping le salue et l'embrasse comme son ami le plus proche. Fanfares, défilés, discours des plus hautes autorités. Toute l'oligarchie de la Cité interdite fait la queue pour accueillir l'illustre invité.

Il y a quelques semaines, Blinken, le secrétaire d'État américain, fut traité comme un voyageur de commerce qui vient vous déranger à l'heure du déjeuner.

Scholz, le chancelier de la (défunte) Grande Allemagne, fut, lui, reçu par un vice-maire. Même un maire ne s'était pas dérangé.

Cela devrait suffire à comprendre. Mais nos médias continuent à faire l'autruche.

Pékin a pris sa décision. Et, avec le pragmatisme qui caractérise les mandarins rouges, il nous fait comprendre que le choix du terrain est désormais fait.

La Chine et la Russie ne sont plus seulement de grands partenaires commerciaux. Elles sont, à tous égards, des alliés stratégiques. Moscou peut compter sur le soutien total de Pékin dans la confrontation/lutte avec l'OTAN. Un soutien aujourd'hui politique... mais à l'avenir, si le conflit devait déborder les frontières de l'Ukraine, il pourrait prendre une toute autre tournure.

D'un autre côté, à quoi de différent aurions-nous pu nous attendre?

La récente rencontre à Paris entre Xi Jinping et Macron, puis celle avec von der Leyen, s'étaient soldées par un gel. Après que le nouveau duo de comiques involontaires ait été jusqu'à exiger de la Chine qu'elle réduise ses exportations pour « répondre aux normes européennes ». Sic !

Et Washington ? Il arme Taïwan. Il cherche à construire une alliance dans le Pacifique pour enfermer la Chine dans une sorte de ceinture de confinement.

Et, pour faire du marketing à outrance, il impose des droits de douane insensés (jusqu'à 100 %) sur les produits chinois.

Au mépris du libre marché proclamé. Et des accords de l'OMC.

Les seigneurs de Pékin sont rompus à l'arithmétique élémentaire. Et ils ont immédiatement fait le calcul. Deux plus deux égalent quatre. Si Washington et les Européens veulent la guerre, c'est la guerre. Commerciale, économique... pour l'instant. Mais en attendant, ils soudent la relation avec Moscou.

Parce qu'ils pensent que, tôt ou tard, une confrontation armée directe est également inévitable.

Ils ne l'ont pas voulu. Ce n'était pas dans leurs plans. Mais ils sont réalistes.

Ils accueillent donc Poutine comme il convient d'accueillir le principal allié. Dans la prochaine guerre mondiale.

vendredi, 17 mai 2024

Alexandre Douguine: "Nous avons perdu l'Occident, mais nous avons découvert « le reste »"

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Nous avons perdu l'Occident, mais nous avons découvert « le reste »

Alexandre Douguine

Source: https://www.globaltimes.cn/page/202405/1312443.shtml?fbclid=IwZXh0bgNhZW0CMTAAAR0ffx0OreGKYPtut4jBPJH9zSlaJYX0UyMRC0Kr-x6nLa4vD0WyShqLZTU_aem_AatyfKceoirUhiqHOGccOdhAQiRfdnWrL5iGVH3JHREB1-xH5dDb4moZEve_jQMF31w9-KD0i2NSQhoxaay5OBn5

Note de l'éditeur :

Le philosophe et analyste politique russe Alexandre Douguine, que certains médias occidentaux appellent le « cerveau de Poutine », est l'un des universitaires les plus controversés de Russie. Il a rejoint les plateformes de médias sociaux chinoises telles que Sina Weibo et Bilibili, afin d'approfondir la communication avec les internautes et les universitaires chinois.

Avant l'annonce de la visite d'État du président russe Vladimir Poutine en Chine, le journaliste du Global Times (GT) Yang Sheng a eu un entretien exclusif avec Douguine à Moscou, où il a fait part de son point de vue sur les relations entre la Chine et la Russie et répondu à certains commentaires acerbes et critiques formulés par des net-citoyens chinois sur ses opinions. 

Certaines questions et réponses ont été éditées pour des raisons de concision et de clarté.

GT : Comment prévoyez-vous l'issue de la visite d'État du président Poutine en Chine et l'avenir des relations entre la Chine et la Russie ?

Douguine : En diplomatie, beaucoup de choses ont une signification symbolique. C'est la première visite à l'étranger de Poutine après sa réélection et son investiture. Cette visite n'est cependant pas unique. Il y a quelque chose de plus derrière - la volonté de créer un monde multipolaire.

La Chine ne fait pas seulement partie du système capitaliste, libéral, économique et politique occidental, mais aussi, et d'une certaine manière, elle en est déjà sortie. La Chine y participe, elle y est liée, mais c'est un pôle totalement indépendant, un État souverain et civilisationnel. Il ne fait donc aucun doute que la Chine représente un pôle souverain et un pilier de l'ordre mondial multipolaire.

L'autre pilier est la Russie. Lorsque ces deux piliers d'un monde multipolaire se rencontrent et communiquent, c'est pour montrer la volonté de continuer à construire cette multipolarité avec les deux instances les plus importantes. Le monde d'aujourd'hui n'est plus unipolaire, l'hégémonie de la puissance occidentale est terminée.

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Grâce à cette communication et à cette coopération entre deux pôles ou deux piliers (la Chine et la Russie), d'autres pays et régions veulent également rejoindre le « club multipolaire », comme l'Inde, le monde islamique, l'Afrique et l'Amérique latine.

Cela ne signifie pas que nous construisons ou bâtissons une alliance contre quelqu'un. Si l'Occident accepte la multipolarité, il peut participer à la construction de ce monde multipolaire. Mais si l'Occident continue à s'opposer à l'émergence de cette multipolarité, nous serons obligés de lutter contre cette tentative, non pas contre l'Occident, mais contre l'hégémonie en tant que telle.

Nous avons déjà vu à maintes reprises que lorsque l'Occident déclare qu'il poursuit quelque chose, il présume qu'il existe un « ordre mondial fondé sur des règles ». Mais lorsqu'il y a contradiction entre ces "règles" et leurs intérêts, ils changent tout simplement de position.

Ils ont invité la Chine à entrer dans le marché mondial ouvert, mais lorsque la Chine a commencé à prendre de l'avance, certains pays occidentaux ont commencé à imposer des mesures protectionnistes contre la Chine. Ils changent les règles pour servir leurs propres intérêts, parce que ce sont « leurs règles ».

Ensemble, nous voulons nous défendre contre toute tentative de détruire cette multipolarité ou de maintenir l'hégémonie d'une puissance quelconque dans le monde.

GT : Comment la Russie pourrait-elle surmonter toutes les difficultés et tous les défis auxquels elle a été confrontée au cours des deux dernières années, depuis l'éclatement de la crise ukrainienne en 2022 ? Une série de sanctions a été lancée par le monde occidental contre la Russie, mais l'année dernière nous avons vu que selon les données publiées par le gouvernement russe, l'économie russe a réalisé une croissance du PIB d'environ 3,6% en 2023.

Douguine : Pour répondre à votre question, nous devons étudier les différentes versions du processus de participation et de mondialisation. Vous, les Chinois, avez une expérience très particulière en la matière. Vous êtes entrés dans la mondialisation en tant que pays plus ou moins retardé dans son développement. Pendant et après les réformes, vous avez réussi à utiliser la participation à la mondialisation en votre faveur. Vous en avez tiré tous les avantages et vous avez sauvé et renforcé la souveraineté et le pouvoir du Parti communiste chinois (PCC). Ces éléments ont garanti à votre pays une certaine stabilité.

L'expérience russe de la participation à la mondialisation a été tout à fait différente. Tout d'abord, nous avons perdu l'ordre (stabilisateur). Nous avons perdu notre système de cohésion géopolitique, y compris notre contrôle sur l'Europe de l'Est. Nous avons perdu les pays du Pacte de Varsovie et les avons cédés à l'OTAN. Nous avons accepté les valeurs occidentales, les systèmes occidentaux, le type de constitution occidentale, et nous avons perdu tous les atouts de l'Union soviétique.

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Nous avons également perdu nos industries, notre économie et notre système financier. Nous avons tout perdu dans les années 1990. Il s'agit donc de deux expériences différentes du processus de mondialisation. La Chine a adopté un meilleur style et a réalisé une croissance rapide tout en préservant son indépendance et sa souveraineté. Aujourd'hui, la sagesse de Deng Xiaoping et du PCC, au cours de toutes ces décennies, se manifeste clairement.

Lorsque Poutine est arrivé au pouvoir, il a commencé à restaurer la souveraineté de la Russie étape par étape. La souveraineté a été placée au centre de sa politique. Et lorsque nous avons été coupés de l'économie occidentale mondialiste, nous n'avons rien perdu. Mais nous avons gagné parce que nous avons été obligés de suivre notre propre volonté, même si cela peut nous faire perdre certains intérêts. En même temps, nous n'avons pas été isolés et nous avons redécouvert que nous n'étions pas seuls dans ce monde.

Nous avons de nombreux partenaires, comme la Chine, le monde islamique, l'Inde, etc. Nous avons également découvert qui est prêt à coopérer avec nous. Nous avons découvert que de plus en plus de pays sont intéressés par un partenariat économique avec la Russie. Nous avons découvert les autres remplaçants de l'Occident, comme les pays d'Afrique et d'Amérique latine ; nous avons donc perdu l'Occident, mais nous avons découvert « le reste ».

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GT : Vous avez récemment ouvert des comptes personnels sur certaines plateformes de médias sociaux chinoises telles que Sina Weibo et Bilibili. De nombreux internautes chinois vous suivent pour savoir ce que vous allez dire au public chinois. Pourquoi avez-vous fait cela et lisez-vous les commentaires des internautes chinois ?

Douguine : Tout d'abord, j'ai un grand respect pour la Chine moderne et les traditions chinoises. J'ai écrit un livre intitulé « Le dragon jaune », entièrement consacré à la civilisation chinoise, des origines à nos jours. Aujourd'hui, je vois la gloire de l'esprit, de la culture et de la philosophie de la Chine. C'est le livre d'un amoureux et d'un admirateur de la Chine.

Aujourd'hui, je pense que nous devons développer davantage la base philosophique de l'amitié entre la Chine et la Russie. Les deux pays ne sont pas seulement des partenaires tactiques, mais un alignement entre deux grandes civilisations, et pour promouvoir cela, nous devons mieux nous comprendre.

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Nos sociétés, nos cultures, nos civilisations et nos valeurs traditionnelles sont très différentes. Elles sont divergentes et, sur certains points, convergentes. Afin de promouvoir un dialogue à part entière entre deux civilisations, j'ai décidé d'ouvrir des comptes sur les médias sociaux en Chine et de parler au public chinois, d'ouvrir la discussion. Je ne fais qu'exprimer mon opinion sur ce qui se passe en Russie, sur ce qui se passe dans le monde, sur la façon dont les Russes perçoivent l'importance de la Chine et sur les principes qui devraient être à la base de nos relations futures.

J'ai commencé par un geste très amical et ouvert à la discussion. Mais après cela, une énorme vague de débats a émergé, et pour moi, c'est étonnant et stupéfiant. Je ne m'attendais pas à cela.

Certaines personnes ont commencé à utiliser des fragments de mes opinions antérieures, datant des années 1990, lorsque la Russie vivait dans des conditions totalement différentes. Avant Poutine, le pays était dirigé par « les traîtres à notre civilisation ». Je considérais [à l'époque] que la Chine entrait dans la mondialisation et qu'elle allait perdre sa souveraineté, et qu'elle allait trahir ses valeurs traditionnelles au profit du capitalisme mondial en trahissant ses idées socialistes et communistes.

GT : Dans les années 1990, vous pensiez donc que la Chine serait transformée par la mondialisation, voire qu'elle rejoindrait l'Occident pour devenir une menace pour la Russie. Mais après cela, vous avez changé d'avis parce que la Chine a également changé, et le changement de la Chine vous a surpris, parce que vous ne vous y attendiez pas, et ensuite vous êtes devenu amical envers la Chine et vous soutenez à nouveau l'amitié Chine-Russie. Est-ce exact ?

Douguine : Absolument ! Tout à fait ! Le fait que le changement ait eu lieu il y a environ 25 ans n'est pas nouveau.

Mes opinions ont changé parce que la Chine a changé, le monde a changé, la Russie a changé, la géopolitique a changé. Et il n'est pas correct d'utiliser mes opinions qui sont sorties de leur contexte pour m'attaquer.

J'ai finalement changé d'avis après avoir effectué des visites en Chine dans les années 2000. J'ai rencontré de nombreux intellectuels chinois et nous avons eu des discussions sérieuses et très fructueuses. Aujourd'hui, j'ai une opinion totalement différente, non seulement d'un point de vue théorique, mais aussi parce que je suis très impliqué dans le travail visant à améliorer la vie de la société universitaire chinoise. Plus je connais la Chine, plus je l'admire. 

jeudi, 16 mai 2024

Irak: les intérêts du pays et l'agenda d'un monde multipolaire

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Irak: les intérêts du pays et l'agenda d'un monde multipolaire

Amir Al-Mafraji

Source: https://www.geopolitika.ru/it/article/liraq-e-gli-interessi-e-lagenda-di-un-mondo-multipolare

Nous pouvons comprendre les objectifs de la Chine et de l'Occident vis-à-vis de l'Irak en mettant en lumière la nature de leurs stratégies à l'égard du Moyen-Orient dans son ensemble et leur relation avec l'importance géographique et économique de l'Irak, compte tenu de l'attention que le monde arabe et islamique a accordée à la lutte des puissances mondiales montantes pour saper l'influence de l'unilatéralisme américain. Cette lutte a été observée par tous les présidents américains et leurs administrations, quelle que soit leur affiliation politique. La domination de la Chine en matière d'exportations commerciales et d'avancées technologiques en fait un concurrent majeur pour les intérêts américains et européens en Afrique et au Moyen-Orient. L'Irak, quant à lui, est un exemple de conflit d'intérêts et de programmes dans le conflit entre l'unipolarisme représenté par la politique américaine et le multipolarisme que les pays émergents tentent d'établir dans le monde.

Il n'est pas difficile de comprendre la forme et la nature de la relation entre les États-Unis et l'Irak, qui est similaire à la relation entre ce dernier et la Chine, si l'on considère les liens commerciaux de la Chine et leur importance dans la réalisation et le maintien d'une stratégie multipolaire. Cette stratégie vise non seulement à contrer l'approche unilatérale des sociétés américaines et occidentales, mais aussi à les confronter politiquement et militairement par le biais d'une politique de « réseau » visant à faire face à la grande puissance économique.

L'influence économique de la Chine au Moyen-Orient s'étend à tous les niveaux, principalement en raison du besoin de Pékin d'importer des matières premières, en particulier du pétrole, qui est probablement le principal moteur de l'économie chinoise. La Chine représente plus de 50% des exportations de pétrole de l'Irak et du Golfe, ainsi que de l'Iran, et a fini par dominer la balance commerciale, devenant ainsi l'une des plus grandes économies du monde. Elle a dépassé les États-Unis pour devenir le premier exportateur mondial en termes de réserves de change.

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Comme la Chine est une puissance émergente majeure qui cherche à contester la domination occidentale en Afrique et au Moyen-Orient et qu'elle est en mesure d'influencer l'économie mondiale grâce à la gestion de ses riches réserves mondiales de devises, en particulier de dollars américains, Pékin s'intéresse de près à l'Irak, qui constitue une extension stratégique importante du continent asiatique. Les dirigeants chinois ont cherché à établir des relations d'amitié et de coopération avec le régime de Bagdad, profitant des tensions politiques et sectaires entre le gouvernement et divers partis influents sur la question du maintien des États-Unis dans le pays, sans parler de la relation stratégique de la Chine avec l'Iran, qui pourrait faire pencher la balance en sa faveur dans les luttes de pouvoir dans la région.

Il y a aussi le projet de la Nouvelle route de la soie, ou l'initiative « Une ceinture, une route », que la Chine développe et qui façonne ses liens avec le monde ; il a été lancé par le président Xi Jinping en 2013. Ce projet vise à revitaliser les anciennes routes commerciales et à relier les oléoducs, les gares ferroviaires, les ports et les aéroports dans les pays limitrophes de la Russie et du Moyen-Orient afin d'assurer la croissance économique continue du géant asiatique et le développement des exportations vers le Moyen-Orient et l'Europe.

Par conséquent, le développement industriel et économique de la Chine est devenu une source d'inquiétude pour les principaux pays industrialisés, car Pékin a clairement pour objectif d'établir des relations et des alliances pour renforcer sa position dans le système international et soutenir sa stratégie contre l'hégémonie des États-Unis, travaillant ainsi à les retourner en faveur de la Chine - lui donnant un avantage sur le plan international. C'est pourquoi elle cherche à engager des pays d'Afrique et du Moyen-Orient, y compris l'Irak, qui semble être devenu un État prioritaire pour la politique étrangère chinoise. Pékin a fait preuve d'une ouverture diplomatique croissante dans ses relations avec les responsables de Bagdad, sans pour autant négliger les relations étroites entre les États-Unis, l'Occident et l'Irak.

Les dirigeants chinois sont convaincus de l'importance de revitaliser l'Irak pour maintenir leur influence au Moyen-Orient, malgré ses liens étroits avec l'Europe et les États-Unis et la suspension du projet de la route de la soie. Quelle que soit la forme qu'il prendra, il sera financé par des prêts de la Chine. Ce sera l'occasion d'accroître l'influence de l'Irak par le biais de partenariats superficiels, sans trop se soucier de savoir si cela entraînera un grave problème d'endettement pour Bagdad.

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Bien que le projet de route de développement annoncé par le gouvernement irakien avec la participation des ministres des transports des pays voisins, y compris ceux du Conseil de coopération du Golfe, ne soit pas tout à fait conforme aux intérêts de la route de la soie chinoise, soutenue par le lobby sino-iranien en Irak, l'accent mis par l'ambassadeur chinois sur le projet et son accord de financement révèlent les objectifs de Pékin.

Il convient de noter que les banques de développement chinoises accordent des prêts importants à des projets dans les pays impliqués dans la construction de la route de la soie, malgré le manque de conditions et de transparence nécessaires pour garantir les prêts en cas d'échec du projet ou de détournement de fonds dû à la corruption généralisée. Dans ce cas, l'Irak pourrait perdre le contrôle et la souveraineté sur ces projets, ce qui permettrait aux banques d'influencer les affaires de l'Irak, qui tomberait dans une dangereuse spirale d'endettement.

Il ne fait aucun doute que les objectifs déclarés de développement et de financement de projets en Irak ne cachent qu'en partie l'intention de la Chine de continuer à accroître son poids économique pour stimuler les exportations vers l'Europe, étant donné la proximité de l'Irak avec la Turquie. Il y a aussi la question du désir de la Chine de dominer l'Afrique et l'Asie culturellement, technologiquement et économiquement, notamment en augmentant son influence économique et militaire au Moyen-Orient.

Tout cela doit être considéré à la lumière du déclin de la présence militaire et économique des États-Unis dans le système mondial et de leur influence sur l'ensemble du Moyen-Orient, en particulier sur l'Irak. Cela pourrait conduire Bagdad à accepter volontairement la Chine et à entrer dans une « zone grise », la rendant finalement otage d'objectifs contradictoires dans un monde multipolaire, étant donné la capacité encore limitée de la Chine à défier et à mettre fin à la présence militaire américaine en Irak.

mardi, 14 mai 2024

Baerbock aux yeux de Pékin: veut-elle aussi ruiner les relations avec la Chine?

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Baerbock aux yeux de Pékin: veut-elle aussi ruiner les relations avec la Chine?

Source: https://zuerst.de/2024/05/14/baerbock-in-den-augen-pekings-will-sie-auch-das-verhaeltnis-zu-china-ruinieren/

Berlin/Pékin. La ministre allemande des Affaires étrangères Baerbock (Verts) n'a pas seulement ruiné les relations avec la Russie au cours de ces trente derniers mois. Les relations sino-allemandes, traditionnellement plutôt souples et amicales, sont également un sujet d'irritation pour elle.

Dans l'Empire du Milieu, cela n'échappe pas aux observateurs. Ainsi, le portail d'information chinois China.org dresse un bilan plutôt critique du récent voyage de Baerbock dans le Pacifique Sud ("Voyage de Baerbock dans le Pacifique : contrepartie stratégique à la visite de Scholz en Chine ?). Pékin perçoit une division au sein du gouvernement allemand. Lors de sa visite dans le Pacifique Sud, Baerbock aurait tenté de contrecarrer les effets positifs de la visite du chancelier Scholz sur les relations sino-allemandes. Les analystes chinois soulignent que Scholz s'est concentré sur le domaine de la coopération économique. Cela a été perçu comme une étape vers la normalisation des relations bilatérales.

En revanche, la politique des Verts est fortement marquée par l'idéologie, constate le portail. Le parti donne la priorité à la mise en œuvre de « valeurs » plutôt qu'à une politique appropriée et mutuellement avantageuse. Les représentants des Verts comme Baerbock et Habeck agissent ainsi « aux antipodes » du cours pragmatique du chancelier sur la Chine. Baerbock a pour objectif de perturber les efforts entrepris par le chancelier pour normaliser les relations sino-allemandes.

En matière de politique économique, Baerbock mise sur une politique de « de-risking ». L'objectif est de minimiser la dépendance de l'économie allemande vis-à-vis des fabricants chinois. Mais la volonté de se détacher de la Chine augmentera la dépendance de l'Allemagne vis-à-vis des Etats-Unis, prédit China.org. L'Allemagne est dépendante des Etats-Unis dans certains domaines, notamment dans le secteur de la numérisation et de l'Internet, mais aussi dans le secteur de l'énergie, au point de menacer son existence. Baerbock et Habeck donnent aux Etats-Unis la possibilité de détruire l'économie allemande en très peu de temps, écrivent les analystes chinois (mü).

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samedi, 11 mai 2024

Un Chinois en Europe

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Un Chinois en Europe

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/ce-un-cinese-in-europa/

Xi Jinping en voyage officiel en Europe. Cela n'était pas arrivé depuis longtemps. Et rien que cela devrait faire les gros titres. Car Xi n'est pas seulement le président de la Chine. Il est l'homme le plus puissant que l'Empire céleste ait connu depuis l'époque lointaine de Deng Xiaoping. Et peut-être même depuis Mao.

Bref, un président-empereur.

De plus, il est l'empereur de la puissance qui domine aujourd'hui le commerce mondial. Après avoir dépassé les États-Unis depuis plusieurs années. Sans parler de l'Europe.

Et, maintenant, il se renforce progressivement dans deux autres grands domaines.

La monnaie. Le yuan chinois devient de plus en plus un concurrent du dollar dans les échanges internationaux. Les Saoudiens acceptent désormais la monnaie chinoise en échange de pétrole et de gaz. C'est la même voie que suivent presque tous les pays liés aux BRICS. Les membres effectifs et les aspirants.

Une menace mortelle pour Washington car elle mettrait un terme définitif à sa primauté mondiale.

Ensuite, les forces armées. Qui sont certes encore loin des possibilités américaines. Mais qui peuvent compter sur une force de plus de trois millions et demi d'hommes. De moins en moins liées au vieux modèle de l'armée populaire de masse. Et de plus en plus sur la voie de la haute spécialisation. À commencer par la marine et les unités spéciales aéroportées.

Bref, un invité, ce Chinois, qui mériteraient toutes les marques de respect. A recevoir avec les grands honneurs et un tapis rouge. A traiter avec les gants de la diplomatie la plus subtile. Et au lieu de cela...

Et au lieu de cela, à Paris, première étape du voyage de Xi Jinping, les classes dirigeantes européennes ont démontré leur incapacité à comprendre le monde qui nous entoure.

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Car les rencontres avec Macron et von der Leyen ont tourné à la triste farce.

Un choix déjà significatif en soi. Parce que Xi n'a rencontré que le président français et la représentante de l'UE. Il a snobé l'inconsistant Scholz, qui mène l'Allemagne vers un déclin rapide. Et sans même prendre Meloni en considération. Notamment à cause, pensons-nous, de sa décision absurde d'exclure l'Italie du projet de la route de la soie. Je l'avais écrit à l'époque. Ce choix, dicté par Washington, ne serait pas sans répercussions. Les Chinois procèdent froidement. Mais ils ont la mémoire longue. Et ceci... n'est qu'un début.

Macron représente la seule puissance militaire d'importance dans l'UE. Et von der Leyen est considérée comme celle qui dicte la conduite à suivre aux autres gouvernements européens, tous ineptes.

La réunion s'est mal passée. En fait, très mal. Macron a osé ordonner à Xi de cesser de soutenir et d'aider la Russie. Et de s'aligner sur les sanctions occidentales contre Moscou.

Vous pouvez facilement imaginer à quel point l'empereur, habituellement impassible, a été stupéfait.

Mais Xi Jinping a définitivement perdu son sang-froid lorsque l'ineffable duo Ursula/Emmanuel est allé jusqu'à lui dire, sur un ton impérieux, de réduire la production industrielle et les exportations. Pour ne pas nuire aux... normes européennes.

Et c'est là qu'on a vraiment eu l'impression que Xi avait parlé. Et a donné aux deux personnages une dure leçon de politique et de diplomatie.

Après cela, il est parti. Les deux seules autres escales européennes ont été celles de Vucic en Serbie, le plus proche allié de Poutine. Et d'Orban en Hongrie.

Ces choix sont déjà un signal clair.

lundi, 06 mai 2024

Gel à Pékin

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Gel à Pékin

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/il-gelo-su-pechino/

Il a fait très froid à Pékin ces derniers jours. Le vent était glacial. Et ce n'était pas à cause des caprices de la météo en cet étrange mois d'avril.

C'est un gel diplomatique qui a enveloppé toute la réunion entre le président Xi Jinping et le secrétaire d'État américain Blinken.

Des réunions, y compris celle avec le ministre chinois des affaires étrangères, qui se sont terminées sans déclaration d'intention commune.

C'est extrêmement significatif. Parce qu'au-delà des propos - et, en général, il s'agit de simple rhétorique - émettre une telle déclaration est un usage établi. Et elle permet d'affirmer que les relations entre les deux puissances sont bonnes. Et que des progrès ont été accomplis. Il en est ainsi depuis l'époque de Kissinger et de la diplomatie du ping-pong.

Et c'est ainsi depuis ces années lointaines, lorsque Mao, le Grand Timonier, régnait encore dans la Cité interdite. Les relations bilatérales entre Washington et Pékin sont désormais... glaciales, comme avant le dégel initié par Kissinger.

Les positions entre les deux puissances semblent de plus en plus éloignées. Et le fossé qui les sépare se creuse progressivement. Il devient infranchissable. Notamment parce que la diplomatie de Blinken ne semble pas du tout adaptée pour rassurer Pékin sur les intentions des Etats-Unis.

En effet, demander à la Chine de rompre avec Moscou et de se rallier aux positions du collectif occidental sur la guerre en Ukraine relève tout simplement de la démence.

Pékin est convaincu, et cela ne date pas d'aujourd'hui, que la stratégie de Washington contre la Russie n'est qu'un prélude. Qu'elle est la première phase d'une stratégie offensive plus large et plus complexe. L'objectif ultime de cette stratégie vise la Chine.

Affaiblir la Russie, si possible la conduire à la désintégration, pour empêcher Pékin de trouver un soutien chez un partenaire fort. Capable de fournir les matières premières dont son système industriel a de plus en plus besoin. Comme le fait précisément Moscou aujourd'hui.

En outre, il est difficile de croire aux sourires diplomatiques de Blinken lorsque le Congrès américain vote des paquets d'aide militaire à Taïwan. Et la Maison Blanche poursuit sans relâche une stratégie visant à isoler la Chine dans la région du Pacifique. En tissant une véritable ceinture d'endiguement avec le concours forcé des pays de la région. Et en réarmant le Japon.

Les stratèges de Pékin savent bien que, pour Washington, le contrôle de l'Indo-Pacifique est l'objectif premier et ultime. La défaite de la Russie n'est qu'une mission secondaire.

La Chine a depuis longtemps dépassé les États-Unis en termes de production industrielle. Et elle commence à saper la suprématie monétaire du dollar. Le fait que les Saoudiens acceptent désormais de payer le pétrole en yuans en est le signe révélateur.

L'expansion de la zone BRICS inquiète la Maison Blanche, et plus encore Wall Street. Et l'influence croissante de la Chine et de sa monnaie.

La suprématie américaine risque donc de se réduire progressivement. Et de disparaître peu à peu.

C'est pourquoi les mandarins rouges sont convaincus que Washington s'oriente vers une épreuve de force. En exploitant la supériorité dont les Etats-Unis jouissent encore sur le plan militaire.

Et ils ne voient dans les conflits actuels et potentiels que les préludes d'une stratégie globale. La guerre avec la Russie, Gaza, la mer Rouge, l'Iran... sont interprétés par les Chinois comme des étapes préparatoires à une attaque contre eux. Celle-ci sera probablement déclenchée par la question de longue date que constitue Taïwan.

Pékin ne veut pas la guerre. Sa politique est basée sur un lent et patient travail de pénétration économique dans tous les quadrants géopolitiques. Il s'agit d'acquérir une sorte d'hégémonie sans conflit ouvert.

Mais Xi Jinping et ses dirigeants sont convaincus que Washington fera tout pour empêcher la croissance de la puissance chinoise. Par tous les moyens.

Et, froidement, ils se sont convaincus qu'un choc frontal n'est plus qu'une question de temps. Et, bien sûr, ils s'y préparent. Avec... la patience chinoise.

C'est pourquoi Blinken a trouvé une atmosphère si glaciale pour l'accueillir à Pékin.

mercredi, 01 mai 2024

Attentat contre les gazoducs Nord Stream : la Chine demande une enquête internationale

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Attentat contre les gazoducs Nord Stream: la Chine demande une enquête internationale

Source: https://zuerst.de/2024/05/01/anschlag-auf-die-nord-stream-pipelines-china-fordert-internationale-untersuchung/

New York. En Occident, la question des explosions de Nord Stream en septembre 2022 est pour ainsi dire passée aux oubliettes. Le gouvernement fédéral allemand, en particulier, qui est l'une des principales parties concernées, ne montre aucun intérêt pour une enquête sur les explosions. La Suède et le Danemark ont été les derniers à annoncer en février qu'ils mettaient fin à leurs enquêtes.

Cependant, l'affaire pourrait à nouveau bouger. La Chine réclame désormais une enquête internationale. Le représentant chinois auprès des Nations unies, Geng Shuang (photo), a justifié cette demande vendredi parce que ce sabotage implique des "menaces à la paix et à la sécurité internationales".

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L'émissaire de l'ONU à Pékin a déclaré textuellement : "Plus de 18 mois se sont écoulés depuis les explosions du gazoduc Nord Stream. Il est tout simplement regrettable qu'aucune conclusion n'ait encore été trouvée dans cette affaire". Et de poursuivre : "Un vieux proverbe chinois dit qu'il n'est jamais trop tard pour raccommoder le troupeau lorsque le mouton est perdu. Nous réitérons notre appel à l'ouverture rapide d'une enquête internationale sous l'égide des Nations unies afin de faire éclater la vérité pour la communauté internationale".

Geng Shuang a explicitement mentionné qu'aucune "vérité n'a été établie" par les pays concernés, y compris l'Allemagne. On ne peut s'empêcher de "soupçonner une intention cachée derrière la résistance à une enquête internationale, tout en déplorant la possible dissimulation et la perte d'une quantité de preuves contraignantes".

L'écho occidental ne s'est pas fait attendre. Alors que le représentant français à l'ONU a rappelé que l'enquête allemande n'était pas encore terminée, le représentant américain a fait part de sa "confiance dans l'indépendance et la rigueur de l'enquête allemande". Le gouvernement allemand est resté muet sur cette affaire depuis deux ans et demi et laisse ostensiblement le public dans l'ignorance, invoquant le "bien de l'Etat".

En revanche, le journaliste d'investigation américain Seymour Hersh avait déjà exprimé en février 2023, sur la base de ses propres recherches, le fort soupçon que l'attaque contre les oléoducs germano-russes de la mer Baltique était le fait de l'agence de renseignement américaine CIA. (mü)

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lundi, 15 avril 2024

Au-delà de l'Occident collectif

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Au-delà de l'Occident collectif

Alexandre Douguine

Source: https://www.geopolitika.ru/it/article/oltre-alloccidente-collettivo

Outre l'Occident collectif, trois civilisations se sont regroupées en ce que l'on peut d'ores et déjà appeler des États-civilisations. Il s'agit de la Russie, de la Chine et de l'Inde. Ce sont les pôles tout désignés d'un monde multipolaire. Aujourd'hui, un triangle stratégique d'une importance fondamentale s'est formé entre Moscou, Pékin et Delhi.

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Il faut rendre hommage à Evgueni Primakov qui en parlait déjà dans les années 1990, alors que c'était loin d'être évident. Il s'agit maintenant de donner une description "dense" de ces trois civilisations-états, qui se sont déjà déclarées pôles, mais qui n'en sont qu'au premier stade d'une pleine prise de conscience de ce qu'elle est et de ce qui en découle.

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La civilisation des États n'est pas seulement celle des États-nations respectifs. C'est la Grande Russie, la Russie en tant qu'Eurasie. C'est la Chine en tant que Tiansya. C'est l'Inde de l'Akhand Bharat. Certes, ils sont en cours de formation, mais, fondamentalement, ils sont déjà là. Ce n'est qu'après une description théorique correcte et approfondie que le contenu de leur relation - y compris les différences et les contradictions - deviendra clair. Le format RIC (Russie, Inde, Chine) a précédé les BRICS+ mais a survécu. Il pourrait être intéressant de le ressusciter, car ce sont là des pôles tout prêts.

Bien sûr, d'autres pôles émergent: islamiques, africains et latino-américains. Il existe des centres de souveraineté civile, mais le niveau d'intégration est encore insuffisant pour parler de pôle. Les BRICS+ rassemblent les six civilisations non occidentales, mais parmi elles, les RIC ont fait plus de progrès que les autres.

La présidence russe des BRICS+ cette année montre qu'il est peu probable que ce projet aille plus loin. Il y a de nombreuses raisons à cela, notamment le manque de compréhension de la philosophie de la multipolarité par les responsables des BRICS+. Seul le premier atteint l'échelle. En ce qui concerne les deuxième et troisième, cette vision s'estompe, se dissipe, mais le format des BRICS+ lui-même, qui est sans aucun doute magnifique et qui fera date, est trop en avance sur le niveau de conscience et détourne l'attention des spécificités.

Il est temps de s'intéresser au RIC. Premièrement, il est déjà plus concret, deuxièmement, nous parlons de trois États-civilisations prêts à l'emploi, et troisièmement, il y a suffisamment de problèmes et pour aller de l'avant, nous devons résoudre les nœuds de contradiction accumulés. Premièrement, essayer de démêler le nœud des problèmes géopolitiques transfrontaliers sino-indiens, dont la présence pousse New Delhi vers l'Occident, ce qui sape objectivement le multipolarisme.

 

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samedi, 06 avril 2024

La guerre des banquiers contre la Chine

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La guerre des banquiers contre la Chine

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2024/04/04/pankkiirien-sota-kiinaa-vastaan/

Alors que débute l'année du dragon, "l'empire anglo-sioniste lance sa guerre contre la Chine", estime Richard H. Solomon. Jusqu'à présent, la Chine a fait preuve "d'une humilité et d'une retenue incroyables, ne réagissant que très peu aux insultes et provocations scandaleuses de l'administration néoconservatrice américaine".

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Les citoyens européens n'ont pas à prendre parti par réflexe dans ce combat de titans, mais ils ne doivent pas non plus défendre les intérêts de politique étrangère des États-Unis et de leur troupeau de vassaux. La Chine est une superpuissance dirigée par le parti communiste, et alors ? Nous devons regarder au-delà des ismes et des mots et évaluer les actes.

Il n'y a plus d'"Amérique" libre ni d'États-nations européens indépendants. Le soi-disant "Occident" n'est rien d'autre qu'une "coalition de cartels financiers, de multinationales, d'oligarques, du complexe militaro-industriel, de l'État profond et du lobby sioniste", dont les jours de gloire sont (heureusement) révolus.

"Comme tous les empires pathologiquement corrompus en phase finale, l'Occident dément rêve de renouveau", constate Solomon. Ses sujets ne peuvent qu'"essayer d'éviter d'être submergés par les raz-de-marée d'un géant en train de sombrer".

Les survivants de la destruction de l'Occident peuvent se regrouper et "adopter le principe de la coprospérité, avec la Chine comme principal acteur mondial, éclairant le chemin de l'humanité vers une civilisation Star Trek de type deux sur l'échelle Kardashian".

La Chine s'est efforcée de rester en dehors du conflit, mais à un moment donné, Pékin devra peut-être riposter lorsque les provocations "biologiques, économiques et militaires" de Washington et de Londres iront trop loin et dépasseront même la tolérance confucéenne. Sur la base des actions américaines, l'agression ne fera que s'intensifier.

Selon Solomon, la bonne dissuasion pour la Chine consisterait à mettre sa "propre peau dans le jeu". Les cosmopolites sans racines de la puissance monétaire occidentale ne sont pas seulement des parasites de la société et des profiteurs aux dépens des autres, mais aussi des lâches matérialistes qui ne veulent pas mourir.

Alors qu'ils peuvent condamner à mort des millions ou des milliards de personnes simplement pour leurs propres intérêts égoïstes, la superclasse dirigeante est prête à tout pour maintenir sa propre existence. "Les services de renseignement chinois devraient localiser tous leurs bunkers et villes souterraines et faire savoir que si une guerre majeure éclate, la Chine les frappera", conclut M. Solomon.

Les cercles financiers de Wall Street ont autrefois délocalisé l'industrie manufacturière américaine en Chine, afin de transformer l'Amérique en une économie fondée sur l'usure, en vendant de la dette dans l'espoir que la Chine achèterait cette dette et laisserait les initiés de Wall Street contrôler également l'économie chinoise.

Ce modèle économique était connu sous le nom de "Chimerica". Bien que la Chine ait initialement bénéficié de cet arrangement, Solomon affirme que Pékin a rejeté une relation symbiotique dans laquelle "la classe sans racines de Wall Street prendrait le contrôle de la civilisation chinoise vieille de cinq mille ans après avoir vidé les États-Unis de leur substance".

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Néanmoins, certains affirment que toute la confrontation Est-Ouest n'est que du théâtre Kabuki et que la Chine serait déjà sous le contrôle du cartel bancaire Rothschild et Rockefeller (c'est-à-dire les propriétaires de la planète). Solomon n'est pas d'accord.

Le "techno-féodalisme" idéalisé par les esclavagistes occidentaux exige non seulement la destruction des différentes cultures, mais aussi la transformation génétique de la classe dirigeante. Selon le protocole transhumaniste de la clique de Davos, les dirigeants chinois devraient être prêts à détruire la culture et l'ADN de leur peuple, vieux de cinq mille ans.

Solomon ne croit pas que les dirigeants chinois soient prêts à une telle chose. "Si certaines des innovations technologiques chinoises sont liées à la sécurité nationale, la technologie est principalement utilisée pour améliorer la vie des citoyens chinois, ce qui est tout à fait contraire à la politique américaine.

Un "avenir chinois" après l'hégémonie américaine serait plus prometteur que l'ancien régime, affirme Solomon, ne serait-ce que parce que la Chine "n'a jamais mené dans son histoire une politique d'agression militaire ou de conquête en dehors de son propre territoire". La Chine "a même construit un mur pour empêcher les barbares d'entrer".

Solomon souligne que la coopération de la Chine avec les puissances étrangères est basée sur une transaction, une interaction mutuellement bénéfique dans laquelle des services ou des biens sont échangés. Contrairement à l'Occident et à son libéralisme, la Chine ne cherche pas à mettre le monde entier à son image.

Qu'en est-il de la pandémie des taux d'intérêt, dont on dit qu'elle a commencé en Chine ? La Chine n'a pas suivi la technologie ARNm de l'Occident, mais a offert à ses citoyens des vaccins traditionnels. "Bien que certains fonctionnaires chinois pro-occidentaux aient insisté sur les livraisons d'ARNm de Pfizer et sur la production nationale d'ARNm, le parti communiste a résisté à la pression de la classe politique américaine", explique Solomon.

Le parti communiste a peut-être réagi de manière excessive en adoptant une stratégie extrêmement rigoureuse, mais selon Solomon, c'est parce que la Chine était confrontée à une attaque biologique. Pour des "événements futurs" similaires, il conseille également aux Occidentaux de s'appuyer sur "le zinc, les vitamines C et D et la médecine traditionnelle chinoise".

Du point de vue de Solomon, la Chine reste "le principal rempart contre les envahisseurs de l'empire anglo-sioniste américain et les sous-fifres de leur mafia financière mondiale".

Étant donné "le pouvoir monstrueux des banquiers internationaux, l'empereur président Xi doit jongler avec un enchevêtrement complexe de neutres, d'alliés et d'adversaires pour mener la Chine à la victoire, ce qui, dans un sens plus large, signifie la survie de l'espèce humaine". Solomon considère que Xi défend "les principes fondamentaux du Tao".

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J'espère que Solomon a raison, même si je suis souvent frustré par les actions (ou l'inaction) des grandes puissances et les machinations des cercles financiers qui se cachent derrière la gouvernance mondiale. Quelle que soit la vérité ultime, nous vivons une époque dangereuse mais intéressante, dans des limbes précaires entre le nouvel et l'ancien ordre mondial.

Selon le philosophe Oswald Spengler, l'Occident est déjà condamné. "Le génie occidental a fait passer le monde des chevaux et des chars à la société industrielle moderne. Il en a résulté de nombreuses créations incroyables, mais aussi beaucoup de souffrance et de mort", résume Solomon. C'est pourquoi il souhaite suivre "l'évolution de la Chine vers l'autoréalisation nationale".

Mais Solomon est (trop ?) optimiste et ne peut s'empêcher d'avoir une pensée pour l'Occident. "Si la philosophie occidentale intègre les principes de la loi du karma pour établir un équilibre yin-yang et que l'Europe rejoint la Chine et la Russie dans une alliance eurasienne, je crois que le rétablissement et la réintégration positive de l'Occident dans la famille mondiale sont encore possibles.

vendredi, 05 avril 2024

Pour la première fois, les pays de l'ANASE préfèrent la Chine aux États-Unis en matière d'investissement dans la défense militaire

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Pour la première fois, les pays de l'ANASE préfèrent la Chine aux États-Unis en matière d'investissement dans la défense militaire

Enrico Toselli

Source: https://electomagazine.it/per-la-prima-volta-i-paesi-asean-preferiscono-la-cina-agli-usa-gli-investimenti-alla-difesa-militare/

Qui choisir entre la Chine et les États-Unis? L'an dernier, la question posée par un institut de recherche aux entrepreneurs publics et privés, ainsi qu'aux universitaires et chercheurs, des pays de l'Asie du Sud-Est (Asean) indiquait une nette prépondérance pour Washington, avec 61,1% contre 38,9% de préférence pour Pékin. Et cette année? Selon les médias italiens, l'isolement de Xi Jinping s'est accru, tout comme celui de la Russie. En effet, pour la première fois, la Chine dépasse les États-Unis, mais de peu : 50,5 contre 49,5%.  De peu, mais c'est un bond considérable en 12 mois.

Les pays qui apprécient le plus la Chine sont la Malaisie (75,1%), l'Indonésie (73,2%) et le Laos. Du côté américain, on trouve les Philippines (83,3%) et le Viêt Nam (79%).

De toute évidence, ces deux camps représentent un choix extrême, car tous les pays préféreraient ne pas avoir à choisir. Ils préféreraient faire des affaires avec les deux candidats. Toutefois, il existe une différence significative entre les deux camps. Les États-Unis sont appréciés par ceux qui, par crainte de Pékin, attendent une protection militaire nord-américaine. Et le déclin de la popularité de Washington est précisément lié à l'impression que les États-Unis accordent peu d'attention à l'Asie du Sud-Est, préférant s'occuper de la guerre en Ukraine ou du soutien à la boucherie israélienne.

Le choix de la Chine dépend, quant à lui, des investissements de Pékin dans les différents pays de l'Asean. Chemins de fer, ports, routes, industries. Bref, les projets de la Route de la soie qui, selon la désinformation italienne, ont été mis en veilleuse et reportés sine die. Les Asiatiques, évidemment, n'ont pas remarqué ces annulations de projets et apprécient les chemins de fer qui ont été mis en service, les ports qui fonctionnent, les usines qui créent des emplois.

En revanche, en Italie, il était nécessaire de justifier la sortie de l'accord avec Pékin et, par conséquent, il était indispensable de dissimuler les faits et les travaux réalisés ou en cours de réalisation en Asie.

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jeudi, 04 avril 2024

La montée en puissance de la Chine et l'effondrement de l'Occident

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La montée en puissance de la Chine et l'effondrement de l'Occident

par Maurizio Bianconi

Source: https://www.destra.it/home/lavanzata-della-cina-e-il-tracollo-delloccidente/

Lorsque le mur de Berlin est tombé (en 1989), on a dit que la démocratie avait vaincu le communisme. Il allait de soi que le soi-disant "monde libre" était désormais l'arbitre et le maître de la planète. 45 ans plus tôt, des nationalismes agressifs, dirigistes et impitoyables avaient été vaincus. Puis ce fut l'effondrement des régimes libertaires, collectivistes et classistes.

Le libéralisme, sans plus de contrepoids symétriques, perd toute réserve et devient - dit-on - "sauvage". Il a déclenché l'offensive spéculative, la croissance quantitative, réduisant de plus en plus les droits, les protections du travail, les identités des personnes et des communautés. Il a eu des illusions d'hégémonie et d'homogénéisation du monde.

Même cette partie orientale qui se présentait comme une terre de conquête: la Chine. Un milliard et demi de personnes à transformer en consommateurs et en main-d'œuvre bon marché. Un faux pas a été commis. L'entrée de la Chine dans l'W.T.O. (World Trading Organisation), c'est-à-dire son entrée dans la sphère du libre-échange.

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Dans les intentions, il s'agissait d'une stratégie de conquête et d'élimination progressive du collectivisme chinois, accompagnée d'une campagne d'augmentation des investissements, de circulation de l'argent, d'exploitation de la production sans droits et d'excellents profits, d'ouverture des crédits et des marchés. Ce qui est arrivé à l'Occident, c'est comme les joueurs de cornemuse des montagnes: ils sont allés jouer et ont été joués. Le communisme n'a pas été vaincu, il est vivant et bien vert.

Avec une patience toute chinoise, pas à pas, les Chinois ont commencé à mettre le pied à l'Ouest et à faire leur chemin. De victimes désignées, ils se sont lentement imposés comme premiers acheteurs de produits essentiels à la production de base, ont occupé des marchés concurrentiels et acheté des titres de la dette des gouvernements occidentaux. Ils ont littéralement acheté l'Afrique au kilomètre carré et les matières premières qu'elle possède en son sol, dans ses ports et ses escales en Occident. Ils se sont assurés, grâce à l'aide et aux intérêts productifs et commerciaux, le contrôle politique de territoires que l'Occident supposait être son domaine exclusif. Ils s'apprêtent à monopoliser l'électricité et à profiter de l'économie verte sans même en respecter les règles.

Avec la technique chinoise des mille blessures (en chinois, lingchi), ils démolissent le colosse et s'imposent comme une puissance mondiale antagoniste de l'Occident et destinée à la suprématie. Le communisme, depuis le de profundis récité à tort et à travers, triomphe sans jamais être mort, mais n'a seulement été vulnérable que dans son expression soviétique. Aujourd'hui, mêlé au sentiment national, à l'amour patriotique et au libre marché dûment hétérodirigé par l'État, il a donné naissance à une sorte de facho-communisme gagnant.

Le principe d'identité et l'impérialisme russe, repoussé dans l'orbite chinoise par les choix politiques occidentaux, gagnent aussi. La Russie suit son cours et renaît à l'ombre du bloc de l'Est, rendant contre-productif le siège de l'OTAN à ses frontières. Nous nous sommes empêtrés dans une guerre qui était le résultat d'une revanche historique et de provocations récentes dans l'espoir que l'économie spéculative des banques et de la finance en tirerait profit et que la Russie, en tant qu'agresseur, serait affaiblie.

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En réalité, l'Occident s'est enlisé dans un bourbier que la ruse millénaire de l'Orient a aussi fait croître. Il s'est retrouvé plongé dans la Troisième Guerre mondiale polycentrique, où la Chine - jusqu'à présent indirectement - frappe par segments, par petits points générant de la douleur. Les États-Unis et l'Occident se voient minés dans des positions, des marchés, des zones d'influence tandis que la République populaire de Chine occupe des espaces économiques et des positions stratégiques. L'Union européenne joue son rôle de serviteur obtus des Etats-Unis et entraîne ses pays membres dans le tourbillon.

Toute tragédie a son côté comique. Alors que l'échec de l'économie spéculative se déroule sous nos yeux et que la Chine triomphe et se développe à nos dépens, l'un des meneurs du jeu (européen), Mario Draghi, ne craint pas le ridicule et déclare que grâce à ces choix, la richesse et le bien-être du monde ont augmenté. L'exemple, dit-il, ce sont les 800 millions de Chinois qui ont considérablement augmenté leur niveau de vie.

"Oh, bravo !", s'exclame-t-on. Les succès chinois aux dépens de l'Occident seraient la preuve de la réussite des choix occidentaux de soumettre la Chine. Ici, on ne sait pas s'il faut faire preuve d'ironie ou reprendre le slogan de Grillo ou le prix de Giachetti. On se contente de dire que "la mauvaise volonté n'a jamais été de trop". Et comme le rappelle un proverbe de ma ville natale, mais connu partout, "a l'òcio ingordo gli schiantò il collo".

samedi, 30 mars 2024

Guerres statistiques et attractivité de la Chine en matière d'investissement

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Guerres statistiques et attractivité de la Chine en matière d'investissement

Konstantin Batanov

Source: https://www.geopolitika.ru/article/statisticheskie-voyny-i-investicionnaya-privlekatelnost-kitaya

Le 18 février 2024, l'Administration nationale des changes de Chine a publié un rapport sur la balance des paiements pour 2023. Sur la base des données fournies dans ce rapport, les médias occidentaux, en particulier le Wall Street Journal, Newsweek et d'autres, ont fait état de la sortie de capitaux étrangers de Chine.

Ils ont indiqué que les engagements de la Chine en matière d'investissements étrangers pour 2023 s'élevaient à 33 milliards de dollars, soit 80 % de moins qu'en 2022 et 90 % de moins qu'en 2021.

Cette information a suscité une vive réaction dans le monde entier: les analystes occidentaux ont commencé à déclarer que la Chine perdait son attrait pour les investisseurs étrangers en raison de facteurs économiques. Certains sont arrivés à la conclusion que cette situation résultait des conséquences de la guerre commerciale et de la complication générale des relations avec les États-Unis.

D'une manière générale, il faut dire qu'au cours des dix dernières années, les analystes occidentaux ont régulièrement évoqué le thème de l'effondrement économique de la Chine: ils font des prévisions sombres et prédisent même parfois à la Chine le sort de l'URSS.

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Les experts chinois et certains experts étrangers ont commencé à expliquer qu'en fait la situation n'est pas critique: selon le ministère chinois du commerce, l'utilisation réelle de capitaux étrangers par la Chine en 2023 s'élevait à 1133,9 milliards de yuans, soit 8% de moins qu'en 2022. Si vous le comptez en dollars, il s'agit de 163,3 milliards de dollars américains, et la baisse est alors de 13,7%.

Cependant, il est noté que tandis que 53.766 nouvelles entreprises d'investissement direct étranger ont été établies au cours de l'année dernière, ce qui est 39,7% de plus qu'en 2022.

Les pays qui participent à l'initiative "Une ceinture, une route" ont investi 122,1 milliards de yuans (en baisse de 11,4%) ou 17,6 milliards de dollars américains (en baisse de 16,7%) en Chine. Le nombre de nouvelles entreprises impliquant leur investissement a atteint 13.649, en hausse de 82,7%.

Dans le même temps, les investissements réels en Chine de la France (+ 84%), du Royaume-Uni (+ 81%), des Pays-Bas (+ 31,5%), de la Suisse (+ 21,4%) et de l'Australie (+ 17,1%) ont augmenté en 2023. Les investissements directs de l'Allemagne en Chine ont augmenté de 4,3% pour atteindre 11,9 milliards d'euros, un record dans les relations sino-allemandes.

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Les experts chinois expliquent que le rapport sur la balance des paiements de la State Administration of Foreign Exchange of China faisait référence aux engagements d'investissements étrangers, et non à l'utilisation réelle des capitaux étrangers. L'utilisation effective se réfère aux projets réels, tandis que les engagements en matière d'investissements étrangers se réfèrent aux investissements en actions (y compris les nouveaux investissements en actions et le réinvestissement des bénéfices) et à la dette des filiales (c'est-à-dire les prêts accordés par les actionnaires étrangers des entreprises à investissements étrangers). Les organisations utilisent des termes différents pour mesurer l'activité et l'attractivité des investissements, en fonction de leurs objectifs.

Par exemple, le Fonds monétaire international a tendance à utiliser les "engagements d'investissement étranger", tandis que la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) utilise "l'utilisation effective des capitaux étrangers". Les engagements en matière d'investissements étrangers sont un concept plus complexe et sont influencés par une série de facteurs, notamment les modifications des taux d'intérêt par la Réserve fédérale américaine.

Cela dit, la situation économique globale de la Chine n'est pas mauvaise. Le 29 février, le Bureau national des statistiques de la République populaire de Chine a publié un rapport sur le développement économique et social pour 2023, selon lequel le PIB s'élevait à 126058,2 milliards de yuans, soit une hausse de 5,2% en glissement annuel. Le PIB par habitant a augmenté de 5,4% pour atteindre 89.358 yuans.

Le taux de croissance économique de la Chine est nettement plus élevé que celui des États-Unis (2,5%), de l'Union européenne (0,5%) et du Japon (1,9%).

En d'autres termes, l'application de méthodes statistiques différentes conduit à des résultats différents en matière d'évaluation de l'attractivité des investissements.

Cependant, la Chine, en raison de sa forte intégration dans l'économie mondiale, ne peut pas abandonner les méthodes qui, selon les spécialistes chinois, donnent une image erronée de l'économie du pays.

Si nous considérons la situation non pas du point de vue des statistiques, mais sur la base de la pratique quotidienne, nous pouvons supposer que si la situation de l'économie chinoise était vraiment si mauvaise que les investisseurs étrangers retireraient la majeure partie de leurs investissements, il est très probable que nous le verrions dans la vie de tous les jours, car la Chine est le plus grand pays manufacturier du monde, et si la position de la Chine dans l'économie mondiale est fortement ébranlée, ce serait une catastrophe qui affecterait le monde entier.

On peut donc conclure que l'environnement commercial et macroéconomique de la Chine reste au même niveau. Dans le même temps, l'une des caractéristiques de ces dernières années est la libéralisation dans le domaine de l'attraction des investissements étrangers - les exigences concernant l'enregistrement des sociétés à capitaux étrangers, leur dotation en capital social, le remboursement de certaines taxes et l'amélioration générale du régime fiscal sont en train d'être assouplies.

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En août 2023, le Conseil d'État de la République populaire de Chine (un analogue du gouvernement) a publié des "Propositions sur la poursuite de l'optimisation des conditions de l'investissement étranger et le renforcement de la dynamique d'attraction de l'investissement étranger", qui comprennent 59 mesures.

Sur la base des informations ci-dessus, plusieurs conclusions peuvent être tirées.

Premièrement, les pays occidentaux mènent une guerre de l'information contre la Chine dans divers domaines, en essayant de détériorer son image, y compris dans le système des relations économiques internationales.

Deuxièmement, ces efforts ont peut-être un effet positif pour les sociétés transnationales, mais dans le contexte d'une diminution du montant total des investissements, on observe en fait une augmentation du nombre de projets, ce qui signifie que le nombre de participants à la coopération de la part des petites et moyennes entreprises, en particulier de la part des pays occidentaux, est en augmentation.

Troisièmement, les autorités chinoises s'efforcent de rendre les conditions plus confortables pour les entrepreneurs étrangers qui font des affaires en Chine. Par conséquent, il est conseillé aux participants russes à la coopération avec la Chine de profiter de cette opportunité pour une interaction plus étroite avec le consommateur final chinois (dans le cas des exportations vers la Chine) ou un environnement commercial favorable (lorsqu'il s'agit de la fabrication et de l'approvisionnement en Chine).

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mardi, 05 mars 2024

Discours de Zhang Weiwei au Forum sur la multipolarité à Moscou, 26 février 2024

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Discours de Zhang Weiwei au Forum sur la multipolarité à Moscou, 26 février 2024

Zhang Weiwei

Source: https://www.geopolitika.ru/en/article/speech-zhang-weiwei-multipolarity-forum-moscow-26-february-2024?fbclid=IwAR3wmsiFt3sl0kVVcDJ4cHczfQ4O2_lVcS6eTnBrGHgtHdNc-ojnGzP26lk

C'est un grand plaisir pour moi de prendre la parole au Forum sur la multipolarité. Pourquoi la "multipolarité" est-elle si importante? Parce que son opposée, l'unipolarité, est immorale, injuste et dépassée. Dans le cadre de l'unipolarité, pratiquement tout, des dollars au commerce en passant par les technologies et le changement climatique, peut être militarisé, et les sanctions, les missiles et les révolutions de couleur sont la norme et sont utilisés régulièrement à volonté, provoquant des guerres, des ravages et des souffrances humaines indicibles pour des millions et des millions de personnes, et cet ordre doit être changé et le sera.

Avec la montée en puissance de la Chine, de la Russie, des BRICS en expansion et d'autres membres du Sud, un ordre mondial multipolaire est en train d'émerger rapidement. Dans le cas de la Chine, après sept décennies de construction socialiste, le pays est devenu, pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, la plus grande économie du monde (en parité de pouvoir d'achat depuis 2014), la plus grande nation industrielle, manufacturière et commerciale, et le plus grand marché de consommation du monde. Après avoir accompli presque une révolution industrielle par décennie depuis le début des années 1980, la Chine est aujourd'hui à l'avant-garde de la quatrième révolution industrielle (avec le big data, l'IA et les technologies quantiques, etc.) et est désormais le seul pays capable de fournir au monde entier des biens, des services et de l'expérience issus des quatre révolutions industrielles. Tout cela a changé la Chine et le paysage mondial pour toujours.

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C'est dans ce contexte que la Chine a lancé l'initiative "la Ceinture et la Route", il y a 11 ans, avec plus de 150 pays participant à des milliers de projets basés sur l'idée chinoise de "discuter ensemble, construire ensemble, bénéficier ensemble", et la BRI est maintenant devenue le plus grand bien commun et la plus grande plateforme de coopération internationale dans l'histoire de l'humanité. Elle jette de bonnes bases pour l'ordre mondial multipolaire émergent.

En tant que pôle indépendant à part entière, la Chine est également un État civilisationnel, doté d'une souveraineté totale, d'une puissante capacité de défense et d'un immense pouvoir économique, technologique, culturel et intellectuel. Nous croyons en la devise "s'unir et prospérer" plutôt qu'en la croyance occidentale "diviser pour régner". Nous embrassons "un avenir commun pour l'humanité", contrairement à l'Amérique qui dit "si vous n'êtes pas à la table, vous serez au menu".

De même, malgré les controverses sur le conflit ukrainien, l'objectif déterminé de la Russie et sa volonté de changer l'ordre mondial unipolaire sont largement appréciés et soutenus par la majorité mondiale. Il est donc vrai que la Russie est isolée par l'Occident, mais il est également vrai que l'Occident est isolé par le reste. Ce seul fait montre que la Russie est également un pôle indépendant à part entière, doté d'une souveraineté totale, d'une puissante puissance militaire, du poids économique et de la force culturelle et intellectuelle d'un État civilisationnel.

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De nombreux nouveaux pôles sont apparus, non seulement la Chine et la Russie, mais aussi l'Inde, le Brésil, l'Iran, la Turquie, ainsi que les membres en expansion des BRICS et du Sud global, et ils peuvent avoir des différences internes, mais ils partagent tous un objectif commun: établir un ordre mondial multiple fondé sur la paix, le développement, la justice, le respect mutuel et la prospérité commune. Nombre d'entre eux se considèrent également comme des États ou des communautés civilisationnels. Si l'unipolarité des États-Unis est étayée par leur "État profond", qui fait tant de mal au monde entier, les États civilisationnels sont connus pour leurs cultures "profondes" et leurs peuples "profonds", et ils chérissent tous leurs normes morales et leurs racines civilisationnelles et rejettent catégoriquement les leçons de morale de l'Occident qui entend imposer sa volonté envers et contre toute posture de bon sens.

Le responsable de la politique étrangère de l'UE, M. Josep Borrel, a admis il y a peu que "presque tout le monde (dans le monde non occidental) pense maintenant qu'il existe des alternatives crédibles à l'Occident, non seulement sur le plan économique, mais aussi sur le plan technologique, militaire et idéologique". C'est vrai, et grâce à l'immense poids matériel ou "hard power" et à l'énorme pouvoir intellectuel ou "soft power" de la majorité mondiale, cette évolution vers un ordre mondial multipolaire est devenue une tendance irrésistible de l'histoire. Célébrons-la et promouvons-la davantage pour un monde meilleur et plus humain à l'avenir.

Enfin, permettez-moi d'exprimer à nouveau, au nom de tous les participants chinois, nos sincères remerciements à notre hôte russe pour l'organisation de ce grand forum et pour sa gracieuse hospitalité. Nous souhaitons à ce forum un grand succès.

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mercredi, 14 février 2024

Provoquons la Chine !

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Provoquons la Chine !

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2024/02/08/hei-provosoidaan-kiinaa/

La chaîne de télévision taïwanaise TVBS rapporte que des bérets verts américains, destinés à former l'armée taïwanaise, vont être stationnés sur l'île de Kinmen, juste à côté de la ville portuaire chinoise de Xiamen. La patience est une vertu chinoise, mais je me demande combien de temps Pékin va rester les bras croisés face à ce genre de situation.

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Cela va-t-il provoquer une nouvelle crise dans le détroit de Taïwan, comme celle d'août 1958 ? À cette occasion, l'armée de la République populaire de Chine avait répondu au renforcement militaire de Taïwan par un violent barrage d'artillerie sur l'île de Kinmen, qui avait duré treize jours.

La Chine dirigée par Mao a également testé les États-Unis et a continué à tirer sur l'île de Kinmen les jours impairs jusqu'en 1979, les Taïwanais répondant les jours pairs. Après cet épisode, les États-Unis ont rompu leurs relations diplomatiques avec Taïwan et les ont établies avec la Chine continentale.

Washington reconnaît toujours formellement la politique de la "Chine unique", mais continue de fournir des armes au régime rebelle de Taipei et de maintenir le contact avec cette province, qui est devenue une tête de pont pour l'Occident. Par une provocation constante, Pékin cherche apparemment à provoquer une première frappe afin de faire passer la République populaire pour un agresseur agressif.

L'ascension économique et politique de la Chine sous la direction de Xi Jinping, qui critique l'Occident, a été accueillie avec inquiétude en Occident. Washington a parlé d'un "choc des civilisations" et a pris des mesures énergiques pour arrêter la Chine. La guerre commerciale, la course à la technologie et la mise à contribution des scientifiques chinois dans la guerre de l'information menée par l'Occident en sont de sinistres exemples.

La Finlande officielle veut elle aussi "montrer la couleur" et a commencé à critiquer la Chine par l'intermédiaire de ses hommes politiques. Depuis longtemps, des articles négatifs sont publiés dans les journaux et des "documentaires" négatifs sur la Chine sont diffusés à la télévision, de même que des programmes d'actualité qui traitent de la "rupture avec la Chine".

Ce changement d'attitude se reflète également sur le plan culturel. Depuis 2007, Helsinki n'accueille plus d'événement lié au Nouvel An chinois, la situation a donc changé récemment. La Helsinki Events Foundation a annoncé qu'elle n'organiserait plus de célébrations du Nouvel An chinois, la ville ressentant le besoin de "renouveler son portefeuille d'événements".

L'image de l'ennemi de l'Occident de l'OTAN n'y est-elle pas pour quelque chose, la Chine étant le premier "rival stratégique" des États-Unis ? La Finlande, qui est en train de s'auto-détruire, a déjà été un élève modèle embarrassant dans l'UE, avec l'adhésion à l'OTAN et l'accord DCA cherchant à briller dans la promotion des intérêts de la politique étrangère et économique des États-Unis. Avec la Russie, les relations ont déjà été rompues, c'est maintenant au tour de la Chine.

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mardi, 13 février 2024

Le piège américain à Taïwan

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Le piège américain à Taïwan

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2024/02/13/amerikkalainen-ansa-taiwanissa/

L'ancien ambassadeur de Chine aux États-Unis, Cui Tiankai, a participé à une table ronde sur les perspectives géopolitiques au sein du groupe de réflexion Asia Society Policy Institute à Washington à la fin du mois de janvier.

Il a soulevé la question du statut de Taïwan et du projet américain pour l'île, déclarant que "quelqu'un" essayait de déclencher une guerre dans le détroit de Taïwan. "Nous ne voulons vraiment pas d'une situation où les Chinois s'entretuent", a déclaré M. Cui.

Cui a été le plus ancien ambassadeur de Chine aux États-Unis depuis que les deux pays ont établi des relations diplomatiques en 1979. Il a occupé ce poste pendant huit ans avant de le quitter en 2021.

"M. Cui, qui est aujourd'hui conseiller auprès de l'Institut chinois de politique étrangère, a déclaré lors d'une table ronde que les pays de l'Asie-Pacifique devraient empêcher les tensions dans la région d'atteindre les niveaux de la guerre froide, faute de quoi la région serait confrontée à une "décennie dangereuse".

Il a conclu en mentionnant Taïwan qui, selon le fonctionnaire chinois, s'unira tôt ou tard à sa mère patrie d'une manière qui "servira au mieux les intérêts nationaux de la Chine dans son ensemble".

Taïwan est l'une des plus grandes sources de tension entre Pékin et Washington - la "question la plus sensible" dans les relations entre les deux pays, comme l'a dit le président Xi Jinping à son homologue Joe Biden lors de leur sommet en novembre.

Le 17 août 1982, Pékin et Washington ont annoncé dans un communiqué que les États-Unis chercheraient à réduire progressivement les ventes d'armes à Taïwan. Même cette déclaration formelle avec la Chine n'a pas été respectée et, depuis lors, le flux d'armes vers l'île n'a fait qu'augmenter de façon spectaculaire.

Les États-Unis cherchent à provoquer la Chine par tous les moyens possibles afin de causer des problèmes politiques à leur rivale. La dernière initiative en date est l'envoi par les États-Unis de leurs forces spéciales pour former l'armée taïwanaise à Kinmen et Matsu, deux groupes d'îles situées juste au large du continent chinois.

L'objectif final est probablement une guerre par procuration, similaire à celle qui ravage l'Ukraine : tenter d'amener la Chine à envahir la province rebelle de Taïwan, puis se battre avec le soutien de l'Occident "jusqu'au dernier Taïwanais".

Cette guerre serait un bon prétexte pour confisquer les réserves de dollars de la Chine, annuler la dette américaine envers la Chine et imposer des sanctions à la Chine afin d'en faire un État paria rejeté par le reste du monde (comme dans le cas de la Russie, une politique de sanctions ne réussirait probablement qu'à détruire les relations de la Chine avec l'Occident).

Le commentaire de Cui Tianka au think tank américain est important, car c'est probablement la première fois qu'un officiel chinois dit tout haut que le plan de guerre contre Taïwan est un piège américain destiné à faire tomber la Chine.

lundi, 12 février 2024

L'Occident contre l'Occident

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L'Occident contre l'Occident

par Franco Cardini

Source : Franco Cardini & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/l-occidente-contro-l-occidente

"Le véritable dommage qui menace la civilisation ne vient pas de l'Est mais de l'extrême Occident". Telle est, en résumé, la thèse avancée non seulement par moi dans La deriva dell'Occidente (Laterza 2023), mais aussi et surtout par Emmanuel Todd dans La défaite de l'Occident (Gallimard 2024), d'une manière beaucoup plus autorisée et radicale.

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Je voudrais cependant signaler que la phrase d'ouverture de ces quelques notes est citée dans un essai de Luciano Canfora, La schiavitù del capitale (il Mulino, 2017), toujours aussi lucide: elle appartient à Isaac Kadmi-Cohen (1892-1954) (photo), qui souligne comment, déjà au lendemain de la Première Guerre mondiale, avait été lancé, de la part des États-Unis en particulier, un projet "aussi intelligent que répugnant [...] de ruiner l'Europe et de la coloniser".

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Tout cela revient de manière différente et encore plus convaincante dans le dernier livre du chrétien franco-libanais Amin Maalouf, Le Labyrinthe des égarés. L'Occident et ses adversaires (Grasset 2023), où les quatre ennemis de ce qu'il continue d'appeler "l'Occident" sont, dans l'ordre chronologique, le Japon de l'ère Meji, l'Union soviétique, la Chine d'aujourd'hui et enfin les Etats-Unis. Nous pouvons en déduire que Maalouf continue d'utiliser le terme "Occident" comme Spengler l'utilisait (donc comme synonyme d'Europe), mais qu'il converge avec l'opinion de Kadmi-Cohen selon laquelle le véritable ennemi de notre civilisation est "l'extrême Occident", c'est-à-dire précisément les États-Unis et leur zone de soutien immédiate, la soi-disant "anglosphère".

En revanche, le véritable ennemi de l'Europe a été historiquement, de manière graduelle mais progressive, depuis le début de l'ère moderne, l'Europe elle-même lorsqu'elle s'est proposée comme "Occident moderne" en rompant l'équilibre d'un monde antérieur caractérisé par des civilisations qui n'étaient pas totalement ouvertes les unes aux autres et en initiant l'économie-monde, donc la mondialisation, tout en choisissant de plus en plus irrévocablement l'individualisme, la volonté de puissance et le processus de sécularisation comme principales forces motrices.

Au vu de tout cela, entre le 16ème et le 20ème siècle, l'Europe, prétendant apporter au reste du monde son progrès, sa foi religieuse, sa civilisation et avec elle la paix, a en fait organisé un colossal système d'asservissement des autres continents et de destruction progressive de leurs civilisations respectives.

Maalouf choisit comme exemple, parmi des milliers, un épisode (rapporté dans son livre, pp. 199-201) pour préciser ce que fut la réalité des choses, occultée par les Européens sous couvert de relations commerciales pacifiques mais déjà, par exemple, par les Chinois à la fin du 18ème siècle, révélée et dénoncée dans sa brutale réalité.

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En septembre 1793, le "fils du ciel" Qianlung de la dynastie mandchoue des Qing fête ses 82 ans. Le roi George III d'Angleterre juge bon de lui envoyer un ambassadeur pour lui présenter ses meilleurs vœux de longue vie; à cette occasion, le diplomate doit proposer à l'empereur chinois une collaboration commerciale toujours plus étroite, ce qui implique d'ouvrir davantage ses ports aux navires britanniques. Lord George Macartney, qui avait déjà une certaine expérience de l'Asie, du moins de l'Inde, fut choisi pour mener à bien cette mission.

En tant que représentant de la plus grande puissance navale du monde, Macartney estime qu'une certaine nonchalance déférente suffit pour être reçu à la cour de Pékin: il apporte de riches cadeaux, et il estime que cela suffit pour croire que le représentant du roi d'Angleterre peut être exempté du rite des neuf prosternations devant le trône du Fils du Ciel.

Mais Qianlung était d'un autre avis. Non seulement il le traite avec dédain en l'obligeant à lui rendre l'hommage qui lui est dû, mais il adresse même au roi George un long et sévère avertissement écrit: "Notre Empire céleste possède à l'intérieur de ses frontières toutes sortes de biens en abondance et ne manque de rien. Il n'a donc pas besoin d'importer de l'extérieur les choses que les barbares produisent. Néanmoins, comme le thé, la soie et la porcelaine sont des produits de première nécessité pour les Européens, nous avons, en signe de faveur, permis à des groupes de marchands européens de s'installer à Canton, afin que vos besoins soient satisfaits et que votre pays reçoive sa part des marchandises que nous produisons. Mais votre ambassadeur vient de formuler de nouvelles revendications qui méconnaissent totalement le principe par lequel Nous avons résolu d'accorder le même traitement bienveillant à tous les étrangers. Votre Angleterre n'est pas le seul pays qui fasse du commerce à Canton. Si d'autres pays, suivant votre mauvais exemple, commençaient à nous troubler les oreilles par des revendications insensées, comment pourrions-nous continuer à les traiter avec la même indulgence ? Néanmoins, n'oublions pas que vous venez d'une île lointaine, isolée du reste du monde par une vaste étendue d'eaux marines, ce qui excuse votre ignorance des coutumes du Céleste Empire. En conséquence, nous avons chargé nos ministres de le faire savoir à votre ambassadeur...".

Deux cultures, deux systèmes mentaux se font face. D'un côté, la tradition, les coutumes, le respect accordé et exigé; de l'autre, l'arrogance du pouvoir matériel, du pouvoir qui naît de la conscience de la supériorité, dont les piliers actuels sont ceux indiqués par Carlo Maria Cipolla, les voiles mobiles qui permettent la navigation océanique et les puissantes bouches de feu capables de faire plier des interlocuteurs certainement dotés d'une culture égale et peut-être même supérieure. À la culture de l'Être, l'Occident n'opposait ni Jésus-Christ, ni Platon, ni Aristote, mais la culture de l'Avoir : c'est-à-dire de posséder, d'imposer par la force sa supériorité vantée, de faire fructifier son propre profit.

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Les fruits de ce choc des cultures sont apparus en Chine moins d'un siècle plus tard, lorsque la balance commerciale a basculé du côté des Chinois, qui produisaient en quantité et en qualité des biens de valeur très demandés en Occident. Les Britanniques proposent alors aux Chinois d'exporter ce que, grâce à leur empire indien, ils possèdent en abondance: l'opium, que le gouvernement du Céleste Empire rejette dédaigneusement au motif qu'il causerait d'immenses dommages moraux, économiques et physiques à son peuple. La réponse des puissances européennes - la Grande-Bretagne et la France - fut chrétienne et libérale, comme elles se targuaient de l'être; une agression qui fut suivie de la "guerre de l'opium" déclenchée en 1839 et du début de la destruction de la structure impériale, une porte ouverte à ce qui s'est produit plus tard et que l'Occident officiel blâme en chœur bien qu'il soit contraint d'y faire face: le communisme dans une nouvelle édition et sa puissance mondiale renouvelée.

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Il existe des bibliothèques entières sur tout cela: récemment, la traduction italienne d'un excellent livre de Julia Lovell, The Opium War and the Birth of Modern China (Einaudi 2022), a été publiée. Victor Hugo a écrit que l'agression européenne contre le grand empire hautement civilisé était un pur acte de piraterie et de boucherie. Pour la Chine d'aujourd'hui, cet épisode a marqué l'issue fatale d'une conspiration occidentale visant à détruire la Chine par la drogue et la "diplomatie de la canonnière". Qu'en est-il dans les écoles italiennes du "danger chinois contre la démocratie occidentale"?

Depuis trop longtemps, l'Occident, qui prône la paix, la liberté, le progrès, la fraternité entre les peuples, a semé ce vent dans le monde; nos enfants, enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants de générations de vautours démocratiques éduqués et civilisés, récolteront maintenant la tempête qui se prépare. Et nos gouvernants n'ont pas pu éviter, ils ont même contribué à provoquer la situation que Marco Tarchi définit avec une exactitude désenchantée comme "no way out". Le néo-langage orwellien de nos politiciens libéraux, qui ont préparé la guerre en l'appelant "paix", qui ont organisé des provocations en les appelant "soutien à la démocratie" et des agressions en les appelant "droit à la défense" ou "défense préventive", qui ont ourdi des conspirations putschistes en les appelant "protection de la liberté", est responsable de tout cela.

FC

dimanche, 04 février 2024

Les Philippines, instrument de l'impérialisme pour la déstabilisation de la mer de Chine méridionale

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Les Philippines, instrument de l'impérialisme pour la déstabilisation de la mer de Chine méridionale

Giulio Chinappi

Source: https://www.geopolitika.ru/it/article/le-filippine-strumento-dellimperialismo-la-destabilizzazione-del-mar-cinese-meridionale

Que veulent les Philippines : un environnement stable propice à un développement pacifique ou être piégées dans le jeu imprévisible de la géopolitique? Récemment, les actions et les déclarations du pays ont été empreintes de duplicité et de complexité, mais la tendance est claire: les Philippines se positionnent impulsivement comme une avant-garde, une tête de pont et même de la chair à canon pour les États-Unis.

La duplicité de Manille a été mise à nu récemment. Mercredi, la Chine et les Philippines ont tenu la huitième réunion du mécanisme de consultation bilatérale Chine-Philippines. Les deux parties ont convenu de renforcer le mécanisme de communication maritime, de gérer les conflits et les différends maritimes par des consultations amicales, de traiter les urgences maritimes, en particulier la situation à Ren'ai Jiao, et de promouvoir davantage la coopération maritime pratique.

Toutefois, le même jour, le ministre philippin de la défense, Gilberto Teodoro, a menacé les Philippines de planifier des activités militaires "plus robustes" avec les États-Unis et leurs alliés face à une Chine "plus agressive". Deux jours plus tôt, le chef d'état-major des forces armées philippines, le général Romeo Brawner, avait déclaré que les Philippines développeraient les îles de la mer de Chine méridionale afin de les rendre plus hospitalières pour les troupes.

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Sous cette rhétorique contradictoire, il est évident qu'il n'existe pas de politique unifiée sur la Chine au sein du gouvernement philippin, a déclaré au Global Times Chen Xiangmiao, directeur du World Marine Research Centre de l'Institut national d'études sur la mer de Chine méridionale. D'importants désaccords internes sur la question de la mer de Chine méridionale ont mis en évidence un modèle de comportement "les Philippines veulent tout": maintenir des relations avec la Chine pour des intérêts économiques tout en affirmant agressivement ses intérêts maritimes par des actions provocatrices.

La duplicité des Philippines est également évidente dans leur position sur la question de Taïwan. D'une part, elles soutiennent la politique d'une seule Chine; d'autre part, après les élections régionales à Taïwan, le président philippin Ferdinand Marcos a qualifié le nouveau dirigeant de Taïwan de "président élu" sur les médias sociaux. Ces déclarations contradictoires des Philippines créent la confusion, laissant planer l'incertitude sur les véritables intentions de Manille.

En fait, l'hostilité de Marcos Jr. à l'égard de la Chine, encouragée par les États-Unis, est évidente depuis un an, en particulier depuis le début de l'année dernière, lorsque les États-Unis ont obtenu l'accès à quatre nouvelles bases militaires aux Philippines. Les récents discours du ministre de la défense et du chef d'état-major ressemblent à une compétition pour savoir qui sera le plus agressif.

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Les capacités militaires et d'application du droit maritime des Philippines sont fondamentalement insuffisantes pour défier la Chine. La principale raison de cette rhétorique belliqueuse permanente est l'encouragement et le soutien de certains pays, tels que les États-Unis et le Japon, a déclaré l'expert militaire Song Zhongping au Global Times. Toutefois, sur la question de la mer de Chine méridionale, les États-Unis utilisent simplement les Philippines comme un pion pour tenter de rassembler des alliés afin de mettre en œuvre leur stratégie indo-pacifique visant à contenir la Chine. Si Manille pense que les États-Unis l'aideront à maintenir ses soi-disant intérêts nationaux et sa sécurité, c'est une pure illusion, comme le montre la réduction significative de l'ampleur des patrouilles conjointes américano-philippines, découragées par les patrouilles de routine organisées par le Southern Theater Command de l'Armée populaire de libération de la Chine.

Lorsque les Philippines prétendent renforcer leurs relations militaires avec les États-Unis afin de devenir "un contributeur plus efficace à la stabilité régionale", elles ne se rendent manifestement pas compte qu'elles interprètent à tort la préservation de l'hégémonie américaine comme un moyen de promouvoir la stabilité régionale.

Anna Rosario Malindog-Uy, vice-présidente chargée des affaires extérieures à l'Institut d'études stratégiques des Philippines du 21ème siècle, a déclaré lors d'une table ronde récemment organisée par le Global Times qu'elle ne pensait pas que les États-Unis soient prêts à un conflit militaire direct avec la Chine dans la mer de Chine méridionale, ou même dans le détroit de Taïwan. C'est pourquoi ils utilisent un intermédiaire, et les Philippines servent de pion ou d'intermédiaire.

"Les États-Unis ont déjà été vaincus par les talibans en Afghanistan, par la Russie en Ukraine et récemment par les Houthis en mer Rouge. Ils ne sont pas en mesure d'affronter la Chine en mer de Chine méridionale. Ils ne peuvent pas se permettre que quelque chose explose au cours d'une année électorale", a déclaré John Pang, ancien fonctionnaire du gouvernement malaisien et chercheur principal à l'Académie de Perak, en Malaisie, lors de la discussion.

Les Philippines doivent réévaluer leur position, éviter d'agir de manière imprudente et évaluer de manière réaliste leurs capacités militaires.

La Chine, en tant que grande puissance responsable, a toujours fait preuve d'une grande retenue sur la question de la mer de Chine méridionale. Toutefois, les Philippines ne doivent pas confondre la retenue de la Chine avec sa faiblesse. La Chine reste fidèle à ses intérêts fondamentaux et conserve l'initiative sur la question de la mer de Chine méridionale, ce qui lui confère une position privilégiée tant sur le plan du droit international que de l'histoire. Nous espérons que les Philippines reconnaîtront que le maintien de la paix et de la stabilité en mer de Chine méridionale nécessite une coopération avec la Chine et l'ANASE en signant conjointement le code de conduite en mer de Chine méridionale. C'est le seul moyen de transformer la mer de Chine méridionale en une mer de paix, de stabilité, d'amitié et de coopération.

samedi, 03 février 2024

Chine et Brésil: la coopération s'intensifie

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Chine et Brésil: la coopération s'intensifie

Luca Bagatin

Source: https://electomagazine.it/cina-e-brasile-la-cooperazione-aumenta/

Le Brésil, la République populaire de Chine et le Vatican, trois réalités qui, au cours des deux dernières années, ont contribué et contribuent encore et toujours à jeter de l'eau sur le feu des conflits nés il y a des décennies, plutôt que de souffler sur le feu des nationalismes et des particularismes, comme l'a souvent fait et le fait encore quelqu'un d'autre.

Dans ce contexte, la coopération qui existe depuis cinquante ans se poursuit, en particulier - depuis quinze ans - au sein de l'alliance économique connue sous le nom de BRICS, entre la Chine et le Brésil.

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Le 19 janvier, le ministre chinois des affaires étrangères Wang Yi a rencontré le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva à Fortaleza, au Brésil.

Le ministre Wang a apprécié les positions du Brésil sur le principe d'une seule Chine et, également au nom du président Xi Jinping, a soutenu le Brésil dans l'accélération de son développement social et économique, l'invitant également à approfondir sa communication stratégique et les nouvelles perspectives qui en découlent dans la sphère géopolitique.

Le ministre Wang a également espéré la possibilité de renforcer les relations entre les deux pays, ainsi qu'avec la Communauté des États d'Amérique latine et des Caraïbes (CELAC) et le Mercosur (Marché commun du Sud), dans la poursuite de la "modernisation et de la promotion d'un ordre international juste et raisonnable".

Pour sa part, le président socialiste Lula a non seulement transmis ses salutations au président Xi, mais il a également exprimé sa volonté de renforcer les échanges de haut niveau entre les deux pays, ainsi que le partenariat stratégique global.

En particulier, le président Lula a déclaré qu'il était désireux d'apprendre de l'expérience de la Chine en matière de gouvernance mondiale, ajoutant que les entreprises chinoises sont les bienvenues pour investir au Brésil.

Enfin, le ministre chinois Wang a rencontré le vice-président brésilien Geraldo Alckmin et le conseiller principal de la présidence brésilienne Celso Amorim, ainsi que le ministre brésilien des affaires étrangères Mauro Vieira.

Toutes les parties ont convenu qu'il était nécessaire d'œuvrer à la construction d'un "monde ouvert, inclusif, propre et beau, jouissant d'une paix et d'une sécurité durables pour tous les citoyens de la planète".

mercredi, 31 janvier 2024

Géoéconomie - Croissance record du transport ferroviaire Chine-Europe

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Géoéconomie - Croissance record du transport ferroviaire Chine-Europe

Source: https://www.destra.it/home/geoeconomia-crescita-record-del-trasporto-ferroviario-cina-europa/

De janvier à novembre, 16.145 trains de marchandises ont circulé entre la Chine et l'Europe, transportant 1,75 million d'EVP, soit une augmentation de 7% et 19% respectivement en glissement annuel. Le volume de fret a établi un record en dépassant le total de l'année précédente. Ces chiffres ont été publiés par le China State Railway Group, en attendant les chiffres définitifs pour 2023.

Le service de trains de marchandises Chine-Europe s'est étendu à 217 villes dans 25 pays. Des mesures ont été prises pour améliorer l'efficacité des services de transport et la qualité des wagons et de la traction a été améliorée pour augmenter la capacité de transport de 10%.

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Depuis la fin du mois de novembre, des trains Chine-Europe circulent sur cinq itinéraires avec un horaire fixe. Ce type de service a permis de réduire les temps de transport de 20%. La coordination entre le département des chemins de fer, les douanes et l'inspection des frontières a été renforcée afin d'améliorer l'efficacité du dédouanement.

Entre-temps, la situation d'urgence en mer Rouge, qui risque de perturber les routes méditerranéennes et d'entraîner des retards et des temps de transit plus longs, a déclenché une autre initiative "ferroviaire". Cette fois, c'est le grippo Codognotto, basé en Vénétie, qui introduit un nouveau service Chine-Milan afin d'assurer la continuité pour ses clients.

L'offre est toujours disponible, avec trois stations d'origine différentes en Chine vers Milan et trois départs hebdomadaires différents. Le temps de transit est de 22 jours, couvrant une distance de plus de 11.000 kilomètres.

Source : Adria Ports

L'absence de soft power est une erreur stratégique pour la Chine

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L'absence de soft power est une erreur stratégique pour la Chine

Enrico Toselli

Source: https://electomagazine.it/la-mancanza-di-soft-power-e-un-errore-strategico-per-la-cina/

Tôt ou tard, la Chine devra se rendre compte qu'elle doit également s'engager dans le soft power. Ce qui ne peut se limiter à injecter des investissements dans les infrastructures ou à lancer de nouvelles initiatives industrielles. Tout cela est important, bien sûr. Et même fondamental. Mais pas suffisant. On l'a vu dans l'affaire de la mer Rouge, aux prises avec les tirs de missiles des Houthis en réponse à la boucherie israélienne à Gaza.

Les navires chinois ont multiplié les passages, presque certains de ne pas être touchés en tant que bateaux d'un "pays ami". En réalité, les grandes entreprises de Pékin préfèrent elles aussi contourner l'Afrique. On ne sait pas si c'est par choix sécuritaire ou pour ne pas afficher une trop grande proximité avec le Yémen. Mais cela laisse de la place aux navires chinois de plus petites compagnies.

En tout cas, un avantage pour le commerce de Pékin. Lequel, toutefois, évite soigneusement de jouer un rôle politique dans toute cette affaire. Préférant ne pas s'écarter de la voie économique. Un choix similaire à celui de l'ensemble des Brics, ou presque. Le seul pays qui a tenté d'aller plus loin - au-delà de la Russie avec sa gestion de la guerre - est l'Afrique du Sud, avec sa dénonciation des crimes de guerre israéliens.

Mais tous les autres sont restés muets. Pas seulement sur la question palestinienne. Inexistants dans le cinéma, la télévision, la musique, l'art, la littérature. Inexistants dans tout ce qui est utilisé par les États-Unis pour faire passer leur vision du monde dans les consciences partout dans le monde. Alors que les Brics, qui représentent près de la moitié de la population mondiale, sont incapables d'offrir une alternative qui ne soit pas strictement économique. Et même sur ce plan, la dépendance à l'égard de l'image imposée par le turbo-capitalisme atlantiste est embarrassante. Il n'y a pas d'événement alternatif à Davos qui ait la même résonance.

C'est une erreur stratégique, qui a aussi des conséquences économiques. Car le redressement de l'économie chinoise, par exemple, est présenté par les médias occidentaux comme une défaite de Xi Jinping et des dirigeants de Pékin. Cela déclenche la fuite des investisseurs. Mais la Chine, dépourvue de soft power, n'est pas en mesure de renverser le récit imposé par Washington. Cela vaut également pour Moscou et Brasilia. C'est un avertissement pour New Delhi, Riyad et Le Caire.

Ce n'est pas un hasard si, face à des choix indiens ou égyptiens, inconfortables pour les atlantistes, les médias occidentaux lancent une campagne médiatique contre Modi ou Al Sisi. Et, invariablement, l'Inde et l'Egypte sont incapables de réagir parce qu'elles n'ont jamais investi dans un système alternatif d'information, de projets culturels, d'initiatives capables de changer leur propre image construite par leurs adversaires.

vendredi, 26 janvier 2024

Le joker taïwanais

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Le joker taïwanais

Konstantin Batanov

Source: https://www.geopolitika.ru/article/tayvanskiy-dzhoker

Le 13 janvier 2024, de 8h00 à 16h00, Taïwan a organisé l'élection du chef de l'exécutif taïwanais. Trois candidats étaient en lice : Lai Qingde (Parti démocrate progressiste), Hou Yu-ih (Kuomintang) et Ke Wenzhe (Parti populaire de Taïwan). Lai Qingde, dont le parti est favorable à l'indépendance de Taïwan, l'a emporté.

Certains experts estiment qu'en conséquence, Taïwan commencera à s'éloigner de la Chine et de la Russie et à se rapprocher des États-Unis et de leurs alliés, ce qui compliquera l'environnement international.

Toutefois, le Parti démocrate progressiste a déjà remporté de nombreuses élections et est actuellement le parti au pouvoir sur l'île, après avoir remporté les élections précédentes en 2020, ce qui n'a finalement pas eu de conséquences graves. Lai lui-même a déclaré au cours de la campagne électorale qu'il avait l'intention de poursuivre l'indépendance de Taïwan, il est plus radical que l'actuelle dirigeante Tsai Ing-wen.

En ce qui concerne les candidats perdants, on peut dire ce qui suit.

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Le candidat du Kuomintang Hou Yu-ih (photo) est contre l'indépendance de l'île et pour la normalisation des relations avec Pékin, mais selon les termes du Kuomintang, en réalité il s'avère qu'il est soi-disant contre l'indépendance de Taïwan, mais en réalité il ne peut pas aller vers l'unification, parce qu'il s'oppose au Parti communiste chinois. C'est la position traditionnelle de ce parti, qui se considère comme le parti national de la Chine avec des origines patriotiques. Hou Yu-ih a toujours souligné l'importance de soutenir la paix et la stabilité des deux côtés du détroit de Taiwan et a préconisé la promotion du dialogue et de la coopération avec la Chine, estimant que cela est nécessaire à la prospérité et au développement de Taiwan.

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Le candidat du Parti populaire de Taïwan, Ke Wen-jae (photo), soutient le maintien des relations actuelles avec la Chine pour préserver la paix, c'est-à-dire qu'il s'inscrit essentiellement dans la continuité de l'orientation actuelle des autorités taïwanaises : ne pas se rapprocher de la Chine, mais aussi ne pas obliger la Chine à recourir à la force.

Les experts chinois considèrent que les deux premiers hommes politiques sont pro-américains et Ke Wen-jea pro-japonais, et estiment qu'en fait, quel que soit l'élu, il n'y aura pas d'amélioration significative de la situation dans les relations de l'île avec la Chine.

L'élection attire l'attention du monde entier parce qu'elle n'est pas seulement une lutte entre les forces politiques intérieures de Taïwan, mais aussi un reflet des tensions entre la Chine et les États-Unis.

Les Taïwanais eux-mêmes sont divisés en plusieurs camps, certains pensent que Taïwan doit éviter les actions radicales afin de préserver la paix, d'autres sont en faveur de l'indépendance, comptant sur la protection et le soutien des pays occidentaux, et d'autres encore sont enclins, sinon à l'unification avec la Chine, du moins à l'intégration avec elle.

Les autorités chinoises entendent poursuivre la réunification en appliquant le système "un pays, deux systèmes" testé lors de la restitution de Hong Kong à la Chine en 1997 et de Macao en 1999. Taïwan devrait être intégrée à la Chine mais jouir d'un large degré d'autonomie. L'adhésion de Taïwan par la force serait désavantageuse pour la Chine, car les parties subiraient de graves dommages économiques.

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Taïwan est un leader sur le marché mondial de la fabrication de semi-conducteurs. Comme le souligne Bloomberg, une guerre dans le détroit de Taïwan pourrait entraîner une perte économique de 10.000 milliards de dollars pour le monde, soit l'équivalent de 10% du PIB mondial actuel.

La Chine est très intégrée dans l'économie mondiale, ce qui entraînerait des dommages considérables. C'est pourquoi les dirigeants chinois tentent de réaliser l'unification par des méthodes pacifiques.

L'accent est mis ici sur l'utilisation de la puissance douce et du pragmatisme traditionnel chinois. Cela se traduit par le fait que les Taïwanais peuvent visiter la Chine, y travailler et y faire des affaires, bénéficier de la politique sociale nationale (qui ne peut être utilisée par les étrangers qui n'ont pas la citoyenneté de la République populaire de Chine), et que les entreprises à capitaux taïwanais opérant sur le continent peuvent bénéficier d'avantages fiscaux et autres.

Dans le cadre du 13ème plan quinquennal, une ligne ferroviaire à grande vitesse reliant Pékin à Taipei est incluse dans le programme de construction d'un réseau national de lignes ferroviaires à grande vitesse. Il devrait être mis en service en 2035.

Le 8 janvier, le ministère chinois du commerce, le bureau des affaires taïwanaises, le comité de réforme et de développement et le ministère de l'industrie et des technologies de l'information ont approuvé une série de mesures visant à renforcer la coopération commerciale et économique entre la province de Fujian et Taïwan afin d'approfondir l'intégration économique dans le détroit de Taïwan. Il s'agit manifestement de démontrer aux électeurs taïwanais les avantages d'établir des relations avec la "grande mère patrie".

En mars 2005, la Chine a adopté la loi anti-séparatisme, qui stipule que la déclaration d'indépendance de Taïwan pourrait bien devenir un prétexte à la guerre. Par conséquent, une action décisive de la part des nouveaux dirigeants taïwanais pourrait provoquer un conflit militaire: si Lai déclarait que Taïwan était désormais un État indépendant, il ne laisserait à Xi Jinping d'autre choix que de recourir à la force.

Les autorités chinoises se sont donc préparées non seulement auprès des Taïwanais, mais aussi sur la scène internationale.

Les 8 et 9 janvier s'est tenue la 17ème réunion de travail entre les départements de la défense américain et chinois, au cours de laquelle la partie chinoise a souligné qu'"il n'y aura jamais le moindre compromis ou concession sur la question de Taïwan". Les États-Unis sont tenus de respecter le principe d'une seule Chine, de remplir effectivement leurs obligations, de cesser d'armer Taïwan et de s'opposer à l'"indépendance" de Taïwan.

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Auparavant, le 7 janvier, le ministère chinois des affaires étrangères avait annoncé des sanctions à l'encontre de cinq entreprises du complexe militaro-industriel américain ayant fourni des armes à Taïwan. Le 9 janvier, un porte-parole américain a déclaré que les États-Unis "demandent instamment à Pékin de cesser d'exercer des pressions militaires, diplomatiques et économiques sur Taïwan".

La stratégie américaine consiste à maintenir le statu quo sur la question de Taïwan et à armer progressivement Taïwan afin d'envenimer périodiquement la situation dans le détroit de Taïwan, de causer des ennuis à la Chine en la "contenant" et d'effrayer ses voisins dans la région. À cette fin, les États-Unis ont récemment fourni une aide militaire de 500 millions de dollars à la partie taïwanaise.

Mais, d'un autre côté, dans la situation internationale actuelle, alors que leurs forces considérables sont attirées par Israël et l'Ukraine, les Américains ne tireront aucun profit d'un conflit militaire entre la Chine et Taïwan, car il nécessitera leur intervention directe, des dépenses financières considérables, et il n'est pas certain que les États-Unis sortent victorieux de ce conflit. Au contraire, il pourrait conduire à une résolution définitive de la question taïwanaise en faveur de la Chine.

Certains analystes politiques taïwanais établissent des liens entre Lai Qingde, Zelensky et Netanyahu, les qualifiant de "dangereux amis des États-Unis", ce qui implique que leur comportement pourrait créer des problèmes pour les Américains et mettre les États-Unis dans une position difficile.

C'est pourquoi les hauts fonctionnaires de la Maison Blanche soulignent régulièrement que les États-Unis s'opposent à l'"indépendance de Taïwan" et soutiennent le principe d'"une seule Chine", empêchant ainsi les dirigeants taïwanais de prendre confiance dans le soutien inconditionnel des États-Unis.

Dans le même temps, une unification pacifique de Taïwan et de la Chine serait également désavantageuse pour les États-Unis, car elle renforcerait la position géopolitique de la Chine, lui fournirait des avantages technologiques et réduirait la capacité des Américains à influencer les dirigeants chinois.

À cet égard, les États-Unis prennent des mesures pour "réchauffer" Taïwan. Ainsi, 73 sénateurs et représentants du Congrès américain ont récemment adopté une "résolution pro-Taïwan", promettant d'utiliser toutes les méthodes efficaces pour soutenir la "liberté" du peuple taïwanais. Et à la veille des élections taïwanaises, les États-Unis ont envoyé 148 millions de litres de carburant diesel aux bases militaires des Philippines afin d'utiliser les Philippines comme tremplin pour une intervention armée dans le détroit de Taïwan à tout moment.

Sur la base de ce qui précède, nous pouvons conclure que les États-Unis et la Chine sont confrontés à des tâches géopolitiques complexes : ils doivent éviter les conflits militaires pour atteindre leurs objectifs, qui non seulement ne coïncident pas, mais sont même opposés.

La situation est aggravée par l'imprévisibilité de Lai Qingde. Il est évident que les Américains devront le retenir périodiquement pour l'empêcher de faire des provocations trop graves à l'égard de la Chine.

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Le 20 mai, Lai Qingde (photo) sera intronisé, après quoi nous pouvons nous attendre à des actions concrètes de sa part, qui détermineront l'évolution future de la situation. Si Lai ne donne pas de prétexte pour lancer une action militaire, nous pouvons nous attendre à ce que les dirigeants chinois continuent à travailler pour gagner la confiance du peuple taïwanais et changer ses préférences politiques. Si Lai Qingde commet un acte irréfléchi, il existe un réel danger de conflit militaire qui affectera non seulement l'Asie du Sud-Est, mais aussi le monde dans son ensemble - l'économie mondiale sera confrontée à un certain nombre de changements fondamentaux qui affecteront presque toutes les sphères d'activité.

lundi, 22 janvier 2024

Port chinois au Pérou. La route de la soie maritime est une réalité

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Port chinois au Pérou. La route de la soie maritime est une réalité

Enrico Toselli

Source: https://electomagazine.it/porto-cinese-in-peru-la-via-della-seta-marittima-e-realta/

Il n'y a pas que la guerre. Le scénario international évolue également sous le radar, tandis que les médias atlantistes se contentent d'exulter devant chaque difficulté - y compris celles qu'ils ont inventées - dans le Sud global. Ainsi, entre l'annonce des défaites russes en Ukraine et l'abattage de coûteux avions moscovites par d'héroïques fantassins-chasseurs à Zelensky armés de lance-pierres, les hommes de Poutine arrivent officiellement au Niger sans que les médias italiens et/ou occidentaux ne perdent de temps à en faire état.

De même, aucun espace n'est consacré à l'accord entre le Pérou et la Chine pour le port sud-américain de Chancay. Une infrastructure colossale qui appartiendra à la compagnie chinoise Cosco Shipping et qui pourra accueillir les grands navires marchands qui assureront le trafic direct entre l'Amérique latine et l'Asie. Pas seulement entre le Pérou et la Chine, puisque le port de Chancay a vocation à devenir un hub du sous-continent. Donc non seulement pour le cuivre andin, mais aussi pour le soja brésilien.

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Le port, du moins en ce qui concerne la première phase, pourrait être inauguré à l'automne par Xi Jinping, notamment pour souligner l'importance stratégique de l'infrastructure. Entre autres, un pôle industriel est déjà prévu à proximité du port, qui devrait notamment servir à la transformation des produits agroalimentaires en provenance du Brésil. Et c'est justement le Brésil et le Pérou qui sont engagés dans des négociations pour résoudre les différents problèmes juridiques, sanitaires et logistiques.

Chancay et son arrière-pays représenteront une nouvelle étape fondamentale dans le développement de la route de la soie maritime. Ainsi, entre autres, les pays d'Amérique latine situés sur la côte atlantique pourront éviter de passer par le canal de Panama, ce qui leur fera gagner plusieurs jours de navigation. Bien entendu, pour Pékin, cela représentera également la possibilité d'exercer une plus grande influence dans toute la région.

vendredi, 19 janvier 2024

Le saut technologique en Chine et la lutte des classes en Allemagne

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Le saut technologique en Chine et la lutte des classes en Allemagne

par Pasquale Cicalese

Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/27227-pasquale-cicalese-il-salto-tecnologico-in-cina-e-la-lotta-di-classe-in-germania.html

Aujourd'hui, à la une de Il sole 24 ore, on apprend que la Chine est devenue le premier producteur mondial de voitures (30 millions), dépassant même le Japon en termes d'exportations (4,9 millions contre 4,3).

De plus, les voitures chinoises ont remplacé les voitures occidentales sur le marché russe.

Cette évolution vient compléter un processus d'industrialisation de haute qualité qui a débuté avec la loi sur le travail de 2008 (plus-value relative), que j'analyse dans Piano contro Mercato (Plan versus Marché).

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Hier, le China Daily a annoncé que le Conseil d'État, afin d'aider les entreprises publiques et privées dans la tempête du marché mondial, caractérisée par des guerres, des fermetures et des boycotts, allait unifier et simplifier toutes les réglementations concernant le monde des affaires afin d'unir le marché mondial et le marché intérieur: ceux qui ont des problèmes sur le marché mondial seront aidés à trouver des débouchés sur le marché intérieur, la même chose en sens inverse. Le tout sous la bannière, selon le China Daily, de la "haute qualité".

Le saut technologique schumpétérien est en cours et la contribution du capital industriel, en tant que source de valeur, s'accroît.

Ne vous alarmez pas des baisses des taux d'investissement (ils en ont fait beaucoup trop au cours des dernières décennies) ou du marché immobilier (le PBOC travaille depuis des mois à résoudre ce problème). La Chine se préoccupe désormais du bien-être de sa population, à commencer par les personnes âgées et les enfants. Les soins médicaux seront étendus (nous attendons toujours la réforme des soins de santé sur notre modèle de 1978), l'éducation de plus en plus améliorée.

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Maintenant, permettez-moi de m'exprimer sans détours: cela me fait rire que la Commission européenne confie à Draghi les leviers de la compétitivité de l'industrie européenne. Ce n'est plus de mise. Peut-être qu'en Allemagne on s'en rend compte, d'où les luttes de classes, et à l'avenir il pourrait y avoir un tournant vers la plus-value relative (ils l'ont, ne serait-ce que l'excédent de la balance courante, grâce à un euro faible, de ces décennies). Pas en Italie, où la "croissance", "glorifiée" par rapport à d'autres partenaires européens, n'est dictée en 2023 que par le "tourisme", une dépense quotidienne de 35 euros par jour. La misère de la classe dirigeante italienne, servante des Anglo-Saxons, des Israéliens et de la Commission, est révélée dans la page d'aujourd'hui de Il sole 24 ore. L'ILVA est en train de couler, la production industrielle est en baisse depuis octobre et l'affrontement en mer Rouge est encore loin d'avoir exporté ses effets. Et si l'on ajoute les taux d'intérêt élevés et la réduction des dépenses publiques pour se conformer à Maastricht, le tableau est complet. Messieurs, la marchandise n'a pas disparu, elle reste bien présente en Asie. Messieurs, la classe ouvrière n'a pas disparu, elle est bien présente en Asie.