dimanche, 26 juin 2022
La revue de presse de CD - 26 juin 2022
La revue de presse de CD
26 juin 2022
EN VEDETTE
Liberté de la presse : Assange mène son combat le plus important à ce jour
La ministre britannique de l’Intérieur, Priti Patel, a autorisé l’extradition du fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, vers les États-Unis pour qu’il y soit jugé en vertu de la loi sur l’espionnage. Cette affaire vise à créer un précédent juridique pour la poursuite de tout éditeur ou journaliste, où que ce soit dans le monde, qui rapporte des vérités dérangeantes sur l’empire américain.
Lecridupeuple.fr
https://lecridespeuples.fr/2022/06/19/liberte-de-la-press...
ASIE
En Indonésie, un islam de plus en plus radical
La multiplication d’emprisonnements pour « blasphème » porte une ombre à la réputation d’islam modéré de l’archipel. Sous l’influence d’un wahhabisme importé de la Péninsule arabique, les musulmans (85% des Indonésiens) se radicalisent. « Il faut que le monde le sache ! » implore, depuis sa cellule, Appolinaris Darmawan. Ce septuagénaire purge une peine de 5 ans pour « incitation à la haine ». En cause, des vidéos partagées sur YouTube, dans lesquelles il met en cause l’islam, la religion dans laquelle il est né et qu’il a abjurée.
Laselectiondujour.com
https://www.laselectiondujour.com/en-indonesie-un-islam-d...
Comment est née la scission entre Beijing et Taipei
Le passé ne passe jamais, il est donc essentiel de lire le présent avec les yeux de l'historien. Les événements d'aujourd'hui sont le résultat des événements d'hier, tout comme le futur est la conséquence du présent. Une répétition continue d'erreurs. Un éternel retour des antagonismes et des inimitiés. Une saṃsāra où les empires, les peuples et les civilisations vivent, meurent et renaissent encore et encore.
Euro-synergies.hautetfort.com
http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2022/06/16/c...
BELGIQUE
Mathieu-Bock Côté censuré en Belgique
Au Royaume de Belgique francophone, le cordon sanitaire a encore frappé. Après Jordan Bardella, voici que c’est au tour de Mathieu Bock-Côté à être censuré dans notre pays.
Bvoltaire.fr
https://www.bvoltaire.fr/tribune-mathieu-bock-cote-censur...
DÉSINFORMATION/CORRUPTION/CENSURES
Google : désinformateur criminel ou informateur d’utilité publique?
Ce jeudi 16 juin 2022 s’est tenue l’audience d’appel du procès FranceSoir contre Google, dans la plus grande discrétion, puisqu’aucun média n’en a parlé.
Francesoir.fr
https://www.francesoir.fr/opinions-editos/google-desinfor...
Influenceurs prorusses : une nouvelle liste publiée par Le Monde
La chasse aux collabos se poursuit. Après avoir dénoncé les médias prorusses, comme nous l’évoquions en mars dernier, le journal a publié une nouvelle liste de suspects le 8 juin. Une traque qui rappelle les meilleures heures du maccarthysme. « J’ai ici en main une liste de 205 noms… », avait proclamé le sénateur américain, en 1950, au début de sa croisade contre les sympathisants communistes. La contribution du Monde est plus modeste : douze influenceurs répartis dans huit pays occidentaux accusés de répandre « des discours de désinformation prorusses ».
Bvoltaire.fr
https://www.bvoltaire.fr/influenceurs-prorusses-une-nouve...
Revue de presse RT du 12 au 18 juin 2022
La désinformation/propagande vue de « l’autre côté »… Cette semaine au sommaire de la revue de presse RT, la guerre des sanctions contre les pays qui résistent à la globalisation continue de faire des dégâts, l’Ukraine s’enfonce dans la défaite et le déni, l’intensification de la crise économique en Europe et aux États Unis.
lesakerfrancophone.fr
https://lesakerfrancophone.fr/revue-de-presse-rt-du-12-au...
Catastrophe et « panicanicule »
Tous les prétextes, y compris climatiques, sont bons pour réduire les libertés et ne plus les rendre aux citoyens. Le principe : faire peur.
contrepoints.org
https://www.contrepoints.org/2022/06/20/433242-catastroph...
ÉCONOMIE
L’économie italienne est aussi malade de ses élites
C’est l’une des conséquences du premier relèvement des taux directeurs de la banque centrale européenne (BCE) depuis une décennie, annoncé le 9 juin dernier : le taux obligataire italien à 10 ans a bondi à plus de 4 %, soit environ un point et demi de plus qu’un mois plus tôt. Cette hausse subite a réactivé la peur du « spread », à savoir l’écart des taux auxquels se financent les différents pays de la zone euro qui avait conduit à la crise de 2011. Si bien que la BCE s’est réunie en urgence, le 15 juin, pour annoncer la mise en place d’un « nouvel outil anti-fragmentation », sans donner plus de précision. Cette communication a rassuré les marchés en contribuant à resserrer le « spread », mais le taux obligataire italien restait encore à des niveaux élevés une semaine plus tard (3,70 le lundi 20 juin) illustrant les inquiétudes marchés quant à la solvabilité du pays.
Theconversation.com
https://theconversation.com/leconomie-italienne-est-aussi...
ÉNERGIES
L’illusion de l’hydrogène « vert »
L’ambitieuse (folle ?) politique de l’hydrogène vert poursuivie par l’UE aura pour effet de renforcer les incohérences de la politique énergétique européenne, imitée par la France, et contribuera à alourdir les coûts de l’accès à l’énergie pour les consommateurs européens.
Contrepoints.org
https://www.contrepoints.org/2022/06/19/433111-lillusion-...
Financer le nucléaire sans argent public et sans démanteler EDF : une solution existe !
Ce n’est pas en renationalisant, puis en démantelant le groupe EDF que la France pourra piloter efficacement la transition énergétique. Propositions.
contrepoints.org
https://www.contrepoints.org/2022/06/21/433258-financer-l...
ESPAGNE
Élections en Andalousie : une majorité absolue historique pour le Parti populaire
En 2018, constatant la rupture de la coalition qui la liait aux centristes de Citoyens (Cs), la présidente régionale andalouse, Susana Díaz (Parti socialiste ouvrier espagnol), appelait aux urnes les électeurs de la région. Elle ne disposait alors que de 47 sièges sur les 109 du Parlement de Séville et aspirait à une majorité plus claire.
Revueconflits.com
https://www.revueconflits.com/elections-regionales-andalo...
ÉTATS-UNIS
Black Ops : La vie d’un guerrier de l’ombre de la CIA
Ric Prado, agent de longue date de la CIA, vient de publier ses mémoires. Qu’il s’agisse de former des paramilitaires d’extrême droite meurtriers ou de se plaindre des « trous de l’enfer » du monde entier, il est d’une franchise choquante – mais son contenu n’est guère surprenant pour quiconque connaît la politique étrangère des États-Unis.
les-crises.fr
https://www.les-crises.fr/black-ops-la-vie-d-un-guerrier-...
FRANCE
Après le bouleversement des législatives, quelle place pour le Sénat ?
Anomalie démocratique, « assemblée du seigle et de la châtaigne », réunion de notables ou de privilégiés, les qualificatifs négatifs ne manquent pas pour désigner le Sénat, seconde chambre méconnue du Parlement. Cette image, peu flatteuse, est liée à son mode d’élection. Les 348 sénateurs du Palais du Luxembourg sont en effet élus au suffrage universel indirect par un collège électoral composé essentiellement de délégués des conseils municipaux, ce qui explique, pour partie, sa composition politique majoritairement à droite et qu’il soit qualifié de « Grand conseil des communes de France ».Or, au vu de la crise politique que traverse la France, l’attention politique pourrait bien désormais se porter sur les sénateurs de droite, qui, pour certains observateurs seraient les grands gagnants de cette élection législative.
Theconversation.com
https://theconversation.com/apres-le-bouleversement-des-l...
GAFAM
Royaume-Uni : la réforme sur les données personnelles se précise
Dans un communiqué publié par le ministère britannique au Numériuque, à la Culture, aux Médias et au Sport, le 17 juin, le gouvernement britannique a évoqué les changements qu'il souhaitait apporter dans le cadre de son projet de loi sur la réforme des données personnelles. En 2021, le Royaume-Uni avait indiqué sa volonté de se détacher du RGPD, ce qui implique la création d'une loi adaptée aux souhaits du pays quant à la protection des données.
Siecledigital.fr
https://siecledigital.fr/2022/06/20/royaume-uni-la-reform...
LECTURE
Femmes de ménage
Lu dans L’incorrect/L'Incotidien #444 du 21 juin 2022 sous l’excellente plume de Maël Pellan
Ah bah on ne parle que de ça ! Rachel Kéké la « femme de ménage » de LFI ! « Ce petit monde parisiano-centré bourgeois composé en quasi-totalité d'homosexuels en est tout froufroutant de canaillerie prolo : une femme de ménage africaine ! Qui parle un français niveau segpa ! C'est tellement inaaaaattenduuuu ! Comme les dames patronnesses d'autrefois, le Tout-Paris médiocrate va se ruer sur la pauvre Kéké. Portrait dans Paris Match. Dans « Elle ». Avec un peu de chance, elle repartira peut-être avec une ou deux vieilles robes de la rédactrice en chef. Et une paire de Louboutin déjà portés, comme la mère Traoré. Tiens on n'en parle plus de celle-là… On n'en parle plus parce que la médiaticaille se lasse. Une fois qu'elle aura fait le tour des rédactions et raconté deux-trois conneries à l'assemblée, l'effet de nouveauté sera également passé pour Rachel Kéké. Et elle repartira dans son néant. Et dans ses brosses à chiottes. Par contre, une qui ne devrait pas avoir sa bobine dans Cosmopolitan c'est « l'autre femme de ménage » : Lisette Polet. Nouvelle députée RN de la Drôme. Pas la bonne couleur. Pourtant elle est d'origine portugaise. Mais les Portugais, c'est un peu comme les Vietnamiens, ce sont pas les bons immigrés pour la Gauche bobo. Ils bossent, ils s'intègrent, ils ne font pas parler d'eux, ils ne réclament rien et ils sont catholiques. De toute façon, Lisette Polet est française, c'étaient ses parents qui étaient des immigrés sympas. Elle est chef d'équipe du ménage dans un lycée de Valence. Malheureusement pour elle, elle n'aura jamais les échantillons de parfum sortis des poubelles de la rédaction de Biba parce qu'elle est Française et qu'elle fait partie du RN prolo. Le RN des naufragés de la mondialisation. Des sacrifiés de l'Europe libérale. « Tenez bon, on arrive ». C'était le bon temps. D'avant la « cage aux folles ». Oui mais voilà, Lisette Polet pue la France et pas assez l'Afrique. Elle aurait cramé une ou deux voitures dans son quartier de Portos et aurait quatre frères en prison pour trafic de drogues que ça lui aurait donné quelques lignes d'encouragement dans Libé. Reste à espérer qu'elle est un peu payday sur les bords, il lui resterait « Têtu ». Mais non… La médiatiquaille lui préférera toujours Rachel Kéké parce que la médiatiquaille est fascinée par « l’Étranger ». « L'Exotique ». Le « Noir ». Oui mais dame, badaboum, après l'euphorie autour de la petite causette de la NUPES, on se rend compte qu'elle a déjà partagé des posts de FdeSouche, de Marine Le Pen, du Bastion Sociale sur sa page Facebook. Mais alors ça ne serait pas une « bonne négresse » pour la gauche bobo ? Apparemment, elle a un certain « recul » sur les Maghrébins. Ça tombe bien nous aussi. Et Lisette aussi sûrement. On a tous du « recul », beaucoup beaucoup de « recul ». Il faut tout de même savoir que les Maghrébins ne peuvent pas sentir les Noirs qu'ils traitent d'esclaves, alors que les Noirs leur rendent bien. Multi-culturalisme = multi-racismes, encore et de tous temps. Pas encore en disgrâce la Kéké mais on va bien attendre ses premières sorties à l'assemblée pour se faire une idée. Ce serait drôle qu'elle abandonne son parti de profs donneurs de leçons et de bobos insupportables à la Autain/Garrido/Coquerel pour s'allier avec Lisette Polet dans un cartel des femmes de ménage. On peut toujours rêver. Et quand elles vont croiser Gilles Legendre et Aymeric Cayron, que va-t-il se passer. L'un d'entre eux porte déjà sur lui les stigmates de la dégénérescence bobo. Ce faciès ! Cette connardise qui se lit dans les traits. L'un d'eux a peut-être fondé une autre espèce tant il paraît différent de nous. « L'Homo Cornadus ». Cette histoire de bonniches montre surtout l'invisibilisation des professions manuelles et ouvrières au sein de la représentativité nationale. Politiques singes savants comme Macron. Jamais vraiment bossé. Aucune expérience de la vraie vie. Députés issus de la haute-fonction publique. ENA. Coupés du monde. Saloperies. A exterminer. En 36 ma grand-mère, ouvrière à Olida en banlieue parisienne, avait séquestré le patron de sa boîte sur le toit de son usine. Attaché à une chaise. Pour demander les congés payés. Et des salaires. Et le droit d'avoir une vie en dehors du boulot. Et ça a été le beau printemps du Front Populaire ! Vive la Sociale ! Ca va faire hurler les maurassiens de L'Inco mais ils peuvent bien s'étouffer dans leur vomi, le Front Populaire a changé la vie des ouvriers ! Faut dire, qu'en ce temps-là, il y avait 89 députés ouvriers ou employés au Palais Bourbon. Un député sur sept ! Eux ils savaient de quoi ils parlaient. Eh bien c'était un beau printemps… » |
MONDIALISME/BIOTERRORISME/DICTATURE
Une fuite massive montre une conspiration de l’État profond anglais pour pousser au Brexit
Une conspiration élaborée, prétendument dirigée par des personnages agissant dans l’ombre au sein de l’élite britannique, a été exposée dans une fuite massive publiée par un groupe de pirates informatiques, fin mai. Les documents et courriels alléguant un complot de l’État profond par les partisans inconditionnels du Brexit pour obtenir un Brexit le plus « dur » possible est maintenant disponible sur un site internet nommé « Very English Coup d’État ».
Lesakerfrancophone.fr
https://lesakerfrancophone.fr/une-fuite-massive-montre-un...
OTAN
OTAN : une histoire de gros sous
Il a survécu à ce qui aurait dû sonner le glas, l’effondrement de l’URSS. En fait il s’est agrandi et est devenu plus agressif une fois que l’Union Soviétique, son ennemi supposé, s’est évanoui. Le propre site de l’OTAN mentionne cette bizarrerie : sa première opération militaire a eu lieu non pas pendant la Guerre Froide, mais en 1991. C’est curieux, pas vrai ?
Antifixion.blogspot.com
https://antifixion.blogspot.com/2022/06/otan-une-histoire...
La guerre de la Turquie contre les Kurdes met en évidence l’agression de l’OTAN
Alors que tous les regards sont tournés vers la guerre en Ukraine, le président turc Recep Tayyip Erdoğan prépare une nouvelle invasion du nord de la Syrie. Depuis 70 ans, la Turquie est un membre clé de l’OTAN – et le soutien de l’OTAN à son agression montre que l’alliance n’est pas un simple pacte de défense.
les-crises.fr
https://www.les-crises.fr/la-guerre-de-la-turquie-contre-...
RÉFLEXIONS
Parlementaires de tous les partis, unissez-vous !
La démocratie athénienne pourrait-elle inspirer notre nouvelle Assemblée ? Après tout, depuis Napoléon Ier, le palais Bourbon ressemble à un temple grec, avec ses douze colonnes, son fronton triangulaire, et ses statues d’Athéna et de Thémis, déesses de la sagesse et de la justice, dont le regard se tourne vers la Concorde. Leur pouvoir muet suffira-t-il à la maintenir ? Un esprit de revanche bridé par cinq ans de jupitérisme et deux ans d’autoritarisme sanitaire ne demande qu’à déferler sur l’hémicycle aux fauteuils couleur de lave. Dans ce cratère, certains veulent même faire tonner leurs passions : « Ça va dépoter sévère ! », lâche ainsi l’insoumise Clémentine Autain...
Laselectiondujour.com
https://www.laselectiondujour.com/parlementaires-de-tous-...
L'Américanisme des gauches
L'affirmation selon laquelle la gauche "ne pouvait qu'être américaniste et fordiste, puisqu'elle avait été industrialiste dès le début semble fondée car, en fait, depuis l'Idéologie allemande, Marx et Engels avaient exalté le développement de l'industrie"
euro-synergies.hautetfort.com
http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2022/06/22/l...
SANTÉ/INTERDICTIONS/LIBERTÉS
Le vaccin anti-covid de Valneva, mal-aimé des autorités ?
Dans le paysage vaccinal européen, le VLA2001 de la société franco-autrichienne Valneva ressemble de plus en plus au vaccin dont tout le monde parle mais qui pourrait ne jamais voir le jour dans l'Union Européenne. Pourtant, en tant que vaccin "classique" inactivé à virus entier, il s'agit d'un produit unique en Europe (quoique semblable aux vaccins chinois Sinovac et Sinopharm). Son profil intéresse surtout ceux qui restent réticents par rapport aux vaccins à ARN messager pour diverses raisons. Pourtant, si on a prédit en novembre 2021 que "cela va partir comme des petits pains", Valneva serait actuellement sur le point de jeter l'éponge au niveau de l'UE pour deux raisons : la menace de résiliation de son contrat signé avec la Commission Européenne en novembre 2021 (pour 60 millions de doses) ainsi qu'une demande internationale largement inférieure à celle espérée.
Laselectiondujour.com
https://www.laselectiondujour.com/le-vaccin-anti-covid-de...
Ivermectine et Together : vers un nouveau LancetGate ?
Décidément l’ivermectine fait peur, tout est bon pour éviter de la prescrire, pour éviter les études pouvant démontrer une potentielle efficacité. S’il y a 84 études sur le sujet, celles qui tentent de démontrer que cela ne fait rien sont pour le moins surprenantes, parfois douteuses. Le dernier grand essai, Together, semble bien avoir été conduit pour donner ce résultat, en espérant une suite, comme celle du LancetGate avec Surgisphère qui a fermé la porte à l’hydroxychloroquine, sans que ceux qui ont fermé cette porte en raison de l’étude, ne l’aient rouverte une fois la vaste farce découverte. Le scénario vient de se reproduire en Afrique du Sud, qui vient de retirer l’ivermectine.
covid-factuel.fr
https://www.covid-factuel.fr/2022/06/14/ivermectine-et-to...
La gestion de la crise covid : gouverner par la peur
Depuis le début de la crise la tendance est de gouverner par la peur. L’obsession de tout contrôler mêlée à la peur a des effets désastreux sur nos sociétés.
contrepoints.org
https://www.contrepoints.org/2022/06/23/415047-la-gestion...
Pourquoi l’Office parlementaire qui enquête sur les effets secondaires des vaccins Covid ne rend-il pas publics tous ses débats ?
Le 24 mai dernier, l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques tenait une audition publique de clôture de ses travaux « sur les effets secondaires des vaccins contre la Covid-19 et le fonctionnement du système français de pharmacovigilance ». Et son rapport a été rendu public le 9 juin. Derrière l’apparente publicité des débats, l’Office a en réalité rendu invisibles certaines interventions portant sur les effets secondaires des vaccins contre le covid-19.
qg.media/blog/laurent-mucchiellli
https://qg.media/blog/laurent-mucchielli/pourquoi-loffice...
Vaccinons nos enfants…
Vaccinons nos enfants en toute sécurité, avec des produits sûrs, efficaces à près de 100%, sans effets secondaires, et éprouvés de longue date. Nos autorités sanitaires sont là pour surveiller qu’il en soit ainsi, avec toutes les garanties qui s’imposent. Pour ceux qui ne lisent pas les études, pour ceux qui pensent que les autorités sanitaires les lisent avant d’autoriser, Hélène Banoun a lu ces études comme peu de gens le font, et nous fait part de leur contenu rassurant. Tout est vérifiable.
Covid-factuel.fr
https://www.covid-factuel.fr/2022/06/24/vaccinons-nos-enf...
UKRAINE
Ukraine : moments de sincérité dans Bloomberg
La narration simpliste des médias occidentaux du début du conflit russo-ukrainien semble parfois loin derrière nous. Le Guardian est revenu sur certaines de ses erreurs, le New York Times pose la question de la responsabilité US dans le conflit, le Washington Post compare le rôle des États-Unis au Yémen à la guerre de la Russie en Ukraine, alors que l’influent Robert Kagan était déjà passé aux aveux dans Foreign Affairs en avril. Au cours de la première quinzaine de juin, deux articles de Hal Brands, historien adepte de l’unipolarité américaine et professeur à l’université Johns Hopkins, parus dans Bloomberg, participent de cette logique de déballage susceptible d’esquinter sérieusement la version admise à l’Ouest sur le conflit.
Ojim.fr
https://www.ojim.fr/ukraine-moments-de-sincerite-dans-blo...
UNION EUROPÉENNE
Les eurodéputés français se trompent souvent de vote au Parlement européen
Les eurodéputés français, FN en tête, sont les champions des corrections de vote au Parlement européen, qu’il s’agisse d’erreurs de vote ou d’affichage politique.
Lemonde.fr
https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/03/07/l...
Le Parlement européen prétend faire la leçon à la Cour suprême des États-Unis
En attendant le jugement de la Cour suprême des États-Unis sur l’avortement, voici une analyse d’une résolution du Parlement européen qui s’inquiète d’un revirement de jurisprudence. Les députés européens osent donner aux juges américains une leçon sur la Constitution des États-Unis. L’ECLJ est intervenu en tant qu’“amicus curiae” dans l’affaire en cours auprès de la Cour suprême. Cette tribune a été publiée dans Famille chrétienne.
lesalonbeige.fr
https://www.lesalonbeige.fr/le-parlement-europeen-pretend...
10:40 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : actualité, europe, france, affaires européennes, journaux, presse, médias | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
Le totalitarisme du contre-naturel
Le totalitarisme du contre-naturel
par Maurizio Blondet
Source : Maurizio Blondet & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/il-totalitarismo-dell-innaturale
Il existe une vidéo de la BBC où Angiolina Jolie - de son propre aveu membre d'une secte sataniste - apprend aux enfants à manger des insectes. Qui plus est, elle leur montre comment manger un scorpion, après avoir retiré "la partie dure" ; et elle le mord elle-même, en leur assurant : "C'est très bon". Puis elle raconte aux enfants que les insectes faisaient partie du régime alimentaire habituel et qu'en temps de guerre, ils sauvaient les gens de la famine.
LA source de la vidéo, la "BBC qui fait autorité", est révélatrice de la volonté officielle du pouvoir mondial que nous connaissons bien. L'actrice s'acquitte manifestement d'une tâche de l'Agenda 2030 du Forum Economique Mondial : éduquer la jeune génération pour l'avenir programmé qui consiste à réduire à zéro l'élevage de bovins, de moutons et de volailles ("qui augmente le CO2") et à habituer l'humanité à ingérer des protéines provenant d'insectes.
Je voudrais souligner quelques points concernant cette horrible vidéo de propagande dystopique.
La première est qu'il n'est pas vrai que les insectes faisaient, à un quelconque moment donné dans le passé, partie du régime alimentaire habituel ; c'est un énorme mensonge. Bien au contraire, jamais dans l'histoire, ni même dans la préhistoire, les humains n'ont mangé d'insectes. Pas même occasionnellement, et pas même par nécessité : lors des sièges, et même lors de l'Holodmor, la famine ukrainienne provoquée par Kaganovitch, les gens sont certes allés jusqu'à cannibaliser, à dévorer des cadavres et même leurs propres enfants ; mais les insectes, jamais. Sauf, occasionnellement dans le désert, des hommes ont ingurgité des sauterelles - mais dans leur phase grégaire, lorsqu'elles se déplacent par millions et sont morphologiquement différentes de la sauterelle dans sa phase solitaire, qu'aucun Bédouin ne songerait à avaler.
L'exclusion constante de ce vaste règne biologique en tant que nourriture pour l'homme, même "primitif" (c'est-à-dire un goûteur avisé : qui a découvert les racines fertiles et tous les aliments animaux et végétaux possibles et imaginables, y compris les herbes médicinales avec leurs vertus), est un point particulièrement important que nous ne devons pas ignorer, car il est certainement motivé par des connaissances qui nous sont désormais inaccessibles. Au contraire, le Forum économique mondial et la BBC veulent précisément promouvoir la violation de cette exclusion alimentaire, briser même dans ce domaine un tabou profondément enraciné dans l'espèce humaine ; ils croient qu'avec le bon conditionnement ("Education"), les enfants seront induits à avaler cet apport protéique sans précédent et surtout contre nature ; il faut vraiment les éduquer, comme le montre la sataniste Jolie, pour qu'ils ne ressentent plus l'horreur naturelle que nous éprouvons lorsque nous mettons un scorpion, une araignée, un ver dans notre bouche.
En fait, j'avais mal compris: je pensais naguère que le FEM avait l'intention de nous servir des insectes comme substitut protéique au veau ou à la volaille, oui, mais sous la forme d'un produit pulvérisé et méconnaissable; au lieu de cela, non, que la vidéo soit une expérience déjà en cours dans certaines écoles britanniques, l'intention est vraiment de proposer des insectes avec leurs élytres, leurs antennes et leurs carapaces. On leur sert des "spaghettis à la bolognaise" avec un ragoût d'insectes reconnaissables comme tels, des grillons frits...
Ce qui prouve que l'argument alimentaire-écologique n'est qu'un prétexte; la vérité est qu'ils veulent nous forcer à violer un tabou, une limite humaine immémoriale dérivée d'une répugnance radicale, "sacer" dans son double sens latin, et nous forcer à déclarer "normal" et naturel ce qui ne l'est pas. Le véritable objectif est de désacraliser même cet aspect de la vie.
Après tout, n'est-ce pas exactement ce qu'ils font avec l'imposition officielle et massive des "valeurs LGBTQ" ? Avec les défilés de la gay pride auxquels les rédacteurs de La Repubblica sont désormais sommés d'assister, avec le déploiement du drapeau arc-en-ciel à l'ambassade américaine auprès du Saint-Siège, avec la participation de politiciens à des manifestations homosexuelles, il ne s'agit plus de défendre les droits des gays - que personne ne rêve d'entraver, encore moins de discriminer - mais de se livrer à de la profanation pure et simple ; d'imposer l'anormalité comme la norme, le contre-nature comme la nature au reste de la population ; de briser obligatoirement un tabou radical par décision du pouvoir.
Dans les plans de pouvoir, nous voyons ici que le transhumain va beaucoup plus loin que l'implantation de puces et de mémoires numériques dans la chair mortelle de l'homme afin de l'intégrer dans le monde numérique sans séparation et dans la "réalité augmentée" ; ici du transhumain nous voyons le côté métaphysique à l'envers : la promotion obligatoire du contre-naturel est la manifestation la plus ouverte pour le Créateur, qui est l'auteur de la Nature.
Après tout, manger des scorpions et des araignées est le régime alimentaire servi aux damnés du bas enfer. Angelina Jolie est déjà sur place. Que Dieu nous épargne une telle table.
09:59 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : contre-nature, insectes, angelina jolie, bbc, maurizio blondet | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
L'Occident ? Il a rétréci
L'Occident ? Il a rétréci
par Marcello Veneziani
Source : Marcello Veneziani & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/l-occidente-si-e-...
Quel que soit le jugement porté sur la guerre en Ukraine et quelle que soit l'issue de la crise ruineuse qui secoue le monde, nous pouvons d'ores et déjà affirmer une chose : il est profondément faux de continuer à croire que l'Occident est le monde et que ses modèles, ses canons, ses directives guideront encore la planète.
Les gouvernements euro-atlantiques et l'industrie de l'information préfabriquée - qui fonctionnent chez nous à plein régime comme les machines de propagande des régimes autocratiques et despotiques - nous ont donné ces derniers mois une fausse représentation de la réalité: Poutine est isolé, tous sont contre la Russie. Mais la réalité est tout autre : quatre cinquièmes du monde, et même plus si l'on se réfère à la démographie, n'ont adopté aucune sanction, aucune condamnation contre la Russie de Poutine. De gigantesques démocraties comme l'Inde, de puissants États totalitaires comme la Chine, de grandes nations islamiques comme l'Iran, des continents entiers comme l'Asie et l'Afrique, à quelques exceptions près, n'ont pas partagé le plan de contre-guerre, de menaces et de représailles de l'OTAN et de l'administration américaine du Président Biden. Seule l'Europe s'y est ralliée, et dans certains pays, ce ralliement s'est fait à contrecœur, en freinant ou en essayant d'établir un double standard.
Jusqu'à hier, nous pensions que la mondialisation signifiait l'occidentalisation du monde, voire l'américanisation de la : et certes, pendant de nombreuses années, cette identification a largement fonctionné, la mondialisation était l'extension planétaire des modèles, produits, modes de vie, formes politiques et économiques occidentaux. Mais aujourd'hui, il faut reconnaître honnêtement que ce n'est plus le cas. Et Donald Trump n'a pas eu tort d'avoir voulu changer la direction des États-Unis: si la mondialisation signifie aujourd'hui l'expansion commerciale et politique de la Chine et de l'Asie du Sud-Est, et non plus l'hégémonie américaine, mieux vaut changer de cap, jouer la défensive, se concentrer sur son propre pays et initier une politique de protection de ses propres biens face à la sauvagerie du marché mondial et à son inflexion chinoise croissante.
L'Occident a rétréci, et le pro-atlantisme retrouvé de l'Europe, et de l'Italie en particulier, sonne vraiment anachronique, comme si l'on se précipitait sous le parapluie de l'OTAN comme s'il s'agissait du salut du monde. Que l'OTAN nous protège des menaces des autres est au moins aussi vrai que son contraire: qu'avec ses positions et ses prétentions hégémoniques, elle nous expose aux conflits et aux représailles. Cela est prouvé par les nombreux conflits auxquels l'OTAN a participé au cours de ces décennies de "paix", les nombreux bombardements effectués sur des populations et des pays jugés criminels, et la mobilisation périodique des appareils militaires.
Mais sortons des limites de la guerre actuelle, et sortons aussi des considérations pratico-commerciales sur la mondialisation déviante, qui a changé d'égide et de direction. Abordons la question au niveau des principes, des orientations fondamentales et des visions du monde : le point de vue occidental, le modèle culturel et idéologique de l'Occident, les questions des droits de l'homme et des droits civils, agités en Occident, ne sont plus la clé du monde. De l'élan occidental vers la mondialisation, il reste deux grands instruments, la Technologie et le Marché, mais ils ne s'identifient plus à l'Occident ; ce sont deux moyens et ils ont été transférés dans des contextes sociaux et culturels différents, chinois, japonais, coréens, indiens, asiatiques en général. Même les deux antécédents de la mondialisation n'ont plus une matrice universaliste et impérialiste précise de type occidental : à savoir la colonisation du monde, grâce aux entreprises militaires, et l'évangélisation du monde, grâce aux missions religieuses. Aujourd'hui, les appareils de guerre les plus agressifs ne sont pas l'héritage exclusif de l'Occident. Et la mission de convertir les peuples et d'apporter le christianisme partout, s'estompe, obtient des résultats fortement minoritaires, subit des représailles et des persécutions dans le monde entier ; sans parler de l'offensive massive de l'Islam. Et ailleurs, elle souffre de l'imperméabilité, de la rétivité de nombreuses sociétés à d'autres cultures et traditions. Le christianisme décline en Occident mais ne s'enracine plus massivement dans le reste du monde.
L'Occident est la partie et non le tout, il a pour ainsi dire rétréci ; l'Amérique n'est plus culturellement le leader de la planète, ainsi que le gardien du monde et l'Empire du Bien, même si elle dispose encore d'appareils culturels, commerciaux et militaires exceptionnels. L'Europe est devenue un vieil hospice, où nous avons les populations les plus âgées de la planète (avec le Japon et les États-Unis), où le taux de dénatalité est élevé, et où la population globale se réduit au vingtième environ de la planète.
Bref, habituons-nous à penser à l'avenir que l'Occident n'est pas le Seigneur du Monde, le Phare de l'Humanité, mais seulement une de ses options. Et habituons-nous à craindre que le monde remplace l'hégémonie occidentale par l'hégémonie chinoise, l'importation de biens, de modèles et de mentalités de la Chine et son mélange inquiétant de capitalisme et de communisme, de dirigisme et de contrôle capillaire. Espérons plutôt que le monde retrouvera sa pluralité de civilisations et de cultures, remontant à au moins une douzaine de zones homogènes, d'espaces différenciés : la Chine et l'Asie du Sud-Est, l'Inde et le Japon, l'Afrique et le Moyen-Orient, l'Australie, la Russie. Et l'Occident est désormais une catégorie déforcée et obsolète, car il est plus réaliste de le voir séparé en États-Unis (et Canada), Europe et Amérique latine. Accepter un monde pluriel, multipolaire, divisé en ces espaces vitaux sur lesquels Carl Schmitt et la meilleure géopolitique ont écrit, et récemment Samuel Huntington, est la meilleure façon d'accepter la réalité et de rejeter toute visée hégémonique et expansionniste. Cela ne nous met pas à l'abri des guerres, des abus et des prétentions ; mais au moins, cela commence par une reconnaissance réaliste de l'équilibre des différences.
07:27 Publié dans Actualité, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : occident, europe, atlantisme, politique internationale, géopolitique | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
Cincinnatus et la morale civique de Rome
Cincinnatus et la morale civique de Rome
Par Idelmino Ramos Neto
Source: https://auroradeferro.org/blog/f/cincinnatus-e-a-moral-c%...
En 494 avant J.-C., Rome était profondément divisée, vivait une série de conflits internes, avec des convulsions sociales intestines dues non seulement au fait que le joug des patriciens était considéré comme mauvais, corrompu et despotique par les plébéiens, mais aussi aux guerres extérieures menées contre d'autres peuples.
Cincinnatus est alors nommé "dictateur", un poste proprement romain accordé aux hommes honorables en temps de difficulté pour la résolution des querelles de l'État - le tout, bien sûr, sous la tutelle des dieux, selon la Pax Deorum.
Le brave homme n'a pas seulement rempli ses obligations mais a dépassé toutes les attentes, devenant ainsi aimé par la plèbe et les aristocrates. Après un tel exploit, cependant, il abandonna le pouvoir et retourna à son domaine, totalement désintéressé par le maintien de son statut de dirigeant.
Peu après, un consul de Rome voit ses terres assiégées par les barbares et l'histoire se répète, avec à nouveau le héros refuse de rester au gouvernement.
Ainsi, aux yeux de l'élite sacerdotale et guerrière de Rome, Cincinnatus en est venu à être vu et adoré comme une figure divine - une personne qui incarnait parfaitement les vertus civiques qu'une véritable aristocratie spirituelle devrait avoir avec elle.
*YouTube : Chaîne
*Support : apoia.se/auroradeferro
*Télégramme : t.me/auroradeferro
*Gab : gab.com/auroradeferro
06:15 Publié dans Traditions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cincinnatus, rome antique, antiquité romaine | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
samedi, 25 juin 2022
Les véritables héritiers de Mai 68
Les véritables héritiers de Mai 68
par Adriano Erriguel
Bron: https://elmanifiesto.com/tribuna/6117/deconstruccion-de-l...
Mai 1968 est un jalon central dans la formation de notre monde. Un événement qui est souvent célébré comme le seuil d'une nouvelle ère: celle de l'individu libéré et pleinement émancipé. Un exploit progressiste associé à l'héritage sentimental et moral de la gauche. Mais pour être précis, c'est le néolibéralisme - plutôt que la gauche en tant que telle - qui est le véritable héritier de Mai 1968.
Le néolibéralisme se place dans la zone de confort de l'histoire. D'une part, il revendique l'attitude subversive, non-conformiste et rebelle typique des intellectuels. Mais d'un autre côté, son caractère rebelle fonctionne au profit des intérêts dominants. D'une part, il fournit l'illusion d'être en faveur de l'histoire, d'être le porte-parole d'un avenir qui viendra de toute façon. Mais d'autre part, il adopte un air agonisant, comme s'il était en lutte douloureuse avec les forces obscures du passé. En bref: le clinquant de la transgression plus le confort de la domination. "Les partisans du néolibéralisme - écrit le politologue mexicain Fernando Escalante - se sont toujours sentis, quoi qu'il arrive, rebelles (...) il est impossible de lire Hayek et de ne pas avoir l'impression, à un moment donné, qu'il est le dernier homme libre dans le monde de cauchemar décrit par Orwell ou par Huxley. Son travail, comme celui de Popper, Becker et Buchanan, est écrit contre l'establishment. Les partisans du néolibéralisme peuvent toujours se présenter comme des rebelles, des iconoclastes, des marginaux, des défenseurs de la liberté contre l'ordre bureaucratique établi. Et c'est pourquoi ils sont véritablement les héritiers de l'esprit de protestation des années 1960".
L'idée néolibérale de base de la liberté et de l'émancipation est, au fond, assez simple: "nous sommes tous des entrepreneurs, ou nous le serions tous si nous n'étions pas opprimés par un État qui nous en empêche" [1].
L'homme comme start up
Contrairement aux stéréotypes de l'extrême gauche, le néolibéralisme ne se réduit pas à un ultra-capitalisme sauvage, ni à une machination de financiers sans scrupules, ni à un démantèlement des services publics. Le néolibéralisme possède certaines de ces choses, mais elles ne constituent certainement pas son essence. Il ne s'agit pas non plus d'une idéologie répressive et rétrograde (comme le prétend régulièrement la gauche). Bien au contraire, le néolibéralisme est révolutionnaire, émancipateur et libertaire, et ce sont précisément les pouvoirs publics - les pouvoirs de l'État - qui poussent à cette "libération". S'il y a répression au sein du néolibéralisme, c'est celle que le sujet s'impose à lui-même de manière autonome. Si exploitation il y a, c'est celle que l'individu exerce sur sa propre vie.
Le néolibéralisme est avant tout une vision du monde, une façon d'être et d'être dans le monde. Le néolibéralisme va un peu plus loin que l'homo oeconomicus du marxisme ou du capitalisme. Le prototype du néolibéralisme est l'homme-entrepreneur ; ou plus précisément : l'homme-entrepreneur de lui-même. "Chaque être humain a un entrepreneur dans l'âme !" chantent les rhapsodes du néolibéralisme. Le néolibéralisme - souligne le sociologue français Christian Laval - prend toujours un air d'évidence, de conformité à un mouvement naturel de la société, à une réalité à laquelle gouvernants et gouvernés doivent s'adapter. Mais cette "réalité" (et c'est là que réside le piège du néolibéralisme) est "faite de situations créées, de règles établies, d'institutions construites qui encouragent les comportements" [2]. Le néolibéralisme n'est pas la "main invisible" du libéralisme classique, mais est un volontarisme et un constructivisme. C'est la main très visible de l'État qui agit - quand il le faut - pour parfaire l'ingénierie sociale nécessaire et adapter la société aux moules néolibéraux.
Le néolibéralisme a un rêve: étendre de manière illimitée "un modèle de compétitivité auquel les sujets devront s'adapter en fonctionnant comme des entreprises, c'est-à-dire comme des unités de capitalisation privée. Dans ce contexte, le marché n'est plus un fait ou un moyen naturel, mais un espace normatif qu'une politique économique et législative permet de devenir, de maintenir, de corriger et d'étendre" [3]. L'extension illimitée du marché: c'est là que réside le caractère émancipateur et progressiste du néolibéralisme.
L'homme néolibéral est obligé de se réinventer, de s'optimiser, de s'adapter à la dynamique du marché, s'il veut accéder au paradis des opportunités. La précarité généralisée prend ainsi un air libérateur. Bien sûr, tout cela nécessite un préalable: l'abolition de tous les obstacles qui s'opposent aux relations mercantiles entre individus, y compris les domaines jusqu'ici régis par des archaïsmes éthiques, religieux, nationaux ou culturels. Parce qu'il n'y a plus de peuples, de nations, de cultures, de religions ou de sexes. Ou plutôt : il y en a, mais en tant que "kits" identitaires de consommation particulière, en tant que réalités fluides et malléables, en tant que mode-fusion, simulacre et vintage. Le "dernier homme" de Nietzsche est une startup individuelle qui pense globalement et s'identifie par sa fidélité à ses marques.
Notes:
[1] Fernando Escalante Golzalbo, El neoliberalismo, Ediciones Colegio de México (édition Kindle).
[2] Christian Laval, Foucault, Bourdieu et la question néolibérale, Éditions la découverte 2018, p. 60.
[3] Christian Laval, Œuvres citées, p. 66.
Tiré de : https://elmanifiesto.com/.../deconstruccion-de-la...
Comme nous le verrons, entre l'homme-entrepreneur du néolibéralisme et l'individu "habilité" de la gauche postmoderne, la ligne est très mince.
21:26 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, mai 68, néolibéralisme, libéralisme | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
Vladimir Poutine et la fin du monde occidental
Vladimir Poutine et la fin du monde occidental
Markku Siira
Source: https://markkusiira.com/2022/06/20/vladimir-putin-ja-yksinapaisen-maailman-loppunaytos/
Vladimir Poutine a exposé sa vision de l'avenir de la Russie et du monde dans un discours prononcé au Forum économique de Saint-Pétersbourg, déclarant la fin du "monde unipolaire" centré sur l'Amérique.
Il n'y a pas de retour en arrière possible pour la Russie, donc Poutine peut au moins énoncer les faits froidement. Pour certains, la "révolution contre la dictature mondiale de l'Occident" a commencé. Poutine n'est pas seul, la Chine est déjà derrière lui et de nombreux autres pays suivront bientôt. À moins que les Etats-Unis, pays à somme nulle, ne changent leurs habitudes, ils resteront une île isolée en dehors du nouvel ordre.
"Lorsque les États-Unis ont déclaré leur victoire dans la guerre froide, les Américains se sont auto-proclamés 'les représentants de Dieu sur terre', sans obligations, avec seulement des intérêts posés comme sacrés et déclarés tels", a critiqué Poutine à l'encontre de l'élite de Washington. Depuis lors, cependant, a-t-il déclaré, "de nouveaux centres de pouvoir ont émergé, qui ont le droit de protéger leurs propres systèmes, modèles économiques et souveraineté".
Ces "changements véritablement révolutionnaires et tectoniques dans la géopolitique, l'économie mondiale, la technologie et l'ensemble du système des relations internationales" sont "fondamentaux, révolutionnaires et inexorables", a affirmé M. Poutine.
Ce serait une erreur de penser qu'après une période de changements tumultueux, les choses redeviendront ce qu'elles étaient. "Cela ne se produira pas", a assuré le dirigeant russe.
Lorsque les États-Unis et leurs alliés ont lancé une campagne visant à isoler la Russie suite au conflit en Ukraine, ils espéraient faire chuter l'économie et la société russes dans leur ensemble. Au lieu de cela, les sanctions ont été une défaite pour ceux qui les ont imposées, exacerbant les problèmes sociaux et économiques, augmentant les prix de la nourriture, de l'électricité et du carburant et sapant la qualité de vie dans tout l'Occident, mais surtout en Europe.
Poutine considère que l'élite du pouvoir occidental "vit dans un passé illusoire". "Ils refusent de voir l'évidence et s'accrochent obstinément aux ombres du passé. Ils semblent croire, par exemple, que la domination occidentale sur la politique et l'économie mondiales est une valeur immuable et éternelle. Rien ne dure éternellement."
Les puissances occidentales sont encore influencées par les perceptions ossifiées de ceux qui sont au pouvoir : elles considèrent les autres pays comme "arriérés ou arrière-cour". "Ils les traitent toujours comme des colonies et les personnes qui y vivent comme des citoyens de seconde zone", a déclaré M. Poutine.
Poutine avait également une vision claire de l'UE : "L'Union européenne a complètement perdu sa souveraineté politique et son élite bureaucratique danse au rythme imposé par quelqu'un d'autre, acceptant tout ce qu'on lui dit d'en haut, au détriment de sa propre population et de son économie."
Il a ajouté que les citoyens européens paieront un lourd tribut à des "décisions déconnectées de la réalité et contraires au bon sens", car l'UE pourrait perdre "plus de 400 milliards de dollars par an" en pertes directes du seul fait des sanctions.
Blâmer la Russie pour les prix élevés de l'énergie et l'inflation est "stupide" selon Poutine, la Russie n'est pas un manipulateur aussi important de l'économie mondiale. L'Occident n'a qu'à se blâmer pour l'état des choses ; selon lui, les pays dits du G7 ont "systématiquement conduit le monde dans une énorme crise mondiale".
Selon le dirigeant russe, la "foi aveugle de l'UE dans les sources d'énergie renouvelables" et l'abandon des accords à long terme sur le gaz naturel avec la Russie ont entraîné une flambée des prix de l'énergie l'année dernière. Dans le même temps, les États-Unis et l'UE ont poursuivi leur impression insensée de dollars et d'euros.
Selon M. Poutine, les politiques poursuivies par les dirigeants de l'UE et des États-Unis "exacerbent les inégalités et la polarisation des sociétés, non seulement en termes de prospérité, mais aussi en termes de valeurs et d'orientation des différents groupes".
"Une telle déconnexion de la réalité et des demandes de la société conduira inévitablement à la montée du populisme et à la croissance de l'extrémisme, à de graves changements sociaux et économiques, à la décadence et au changement d'élite en Europe", a déclaré le dirigeant russe dans sa vision de l'avenir du continent.
Poutine a souligné que les sanctions américaines et européennes à l'encontre de la Russie - notamment sur les exportations d'engrais et de céréales - sont l'une des causes de l'insécurité alimentaire croissante dans le monde. Si les pays les plus pauvres du monde sont bientôt confrontés à la famine, "ce sera entièrement la faute de l'administration américaine et de la bureaucratie européenne".
Les problèmes de sécurité alimentaire sont apparus ces dernières années - et non ces derniers mois - en raison des "actions à courte vue de ceux qui ont l'habitude de résoudre leurs propres problèmes aux dépens des autres" et de fausser les flux commerciaux en imprimant de l'argent dans une sorte de "politique coloniale prédatrice", a conclu M. Poutine.
En conclusion de son discours de 73 minutes, M. Poutine a déclaré qu'il était "évident" que des "États forts et souverains" fixeront les règles d'un "nouvel ordre mondial". Cela reflète l'idée qu'un monde faits de blocs est en train de se dessiner, dominé par différentes puissances agissant selon leurs intérêts.
Alors que Poutine, le Chinois Xi et quelques autres semblent être les dirigeants illibéraux les plus populaires pour les capitalistes monopolistes de l'Occident, que diriez-vous si je jouais pendant quelques instants l'avocat du diable et si je posais quelques questions inconfortables en cette fin d'article.
Que signifie réellement la "fin du monde monolithique" si toutes les puissances, grandes et petites, continuent néanmoins à suivre le scénario de la crise menant à une technocratie dystopique, à distribuer des vaccins expérimentaux contre les pandémies et à favoriser le passage à la monnaie numérique, à la robotique et à la technologie de l'IA ?
Vivrons-nous à l'avenir - selon les pires scénarios - dans de petites chambres dans des villes intelligentes, mangeant des insectes, ne possédant rien, ou pourrions-nous entrer dans un monde post-pénurie de "communisme de luxe entièrement automatisé" ?
Je ne crois pas beaucoup aux utopies, car l'élite au pouvoir actuelle semble ne rien vouloir partager du tout, mais se contente de répéter le jargon de l'ONU sur la réduction de l'"empreinte carbone" (ou, en fin de compte, du nombre de personnes). La redistribution du pouvoir mondial aura-t-elle un impact sur cette question, ou la "nouvelle normalité" de ces dernières années se poursuivra-t-elle dans un monde apparemment multipolaire ?
20:47 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, russie, vladimir poutine, forum de saint-pétersbourg | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
Une balle dans le genou: les sanctions font mal - mais pas à la Russie
Sanctions de l'UE
Une balle dans le genou: les sanctions font mal - mais pas à la Russie
Source: https://www.unzensuriert.at/content/150401-schuss-ins-knie-sanktionen-treffen-schmerzlich-aber-nicht-russland/?utm_source=Unzensuriert-Infobrief&utm_medium=E-Mail&utm_campaign=Infobrief&pk_campaign=Unzensuriert-Infobrief
Bien que la majorité des Autrichiens ne veuillent pas se geler "pour Poutine" l'hiver prochain, le gouvernement noir-vert soutient les sanctions en vigueur contre la Russie. Mais elles n'y arrivent pas du tout comme prévu.
"Des sanctions inefficaces ?", demande ce jeudi le quotidien Die Welt. Et en résume dès le sous-titre la quintessence :
En avril, la Banque mondiale prévoyait encore un effondrement économique de 11,2 pour cent en 2022 pour la Russie, et a entre-temps reculé ce chiffre à 8,9 pour cent seulement. La tendance est encore à la baisse.
La banque centrale russe a annoncé il y a quelques jours que les craintes d'une contraction de l'économie de 8 à 10 pour cent en raison des sanctions occidentales avaient été surestimées. La Russie ne sera pas touchée aussi durement qu'après la crise financière de 2009.
Les leçons de l'histoire
Depuis les dernières sanctions occidentales - oui, les États-Unis et leurs vassaux jouent à ce jeu depuis des années ! - la Russie s'est délibérément rendue moins dépendante des importations, politique qui porte aujourd'hui ses fruits. Certes, des produits importants manquent, surtout dans le domaine de la fabrication, mais la situation est loin d'être aussi dramatique que ce qui est présenté dans les médias mainstream occidentaux.
Une autre chose ne devrait pas plaire aux fauteurs des sanctions: la monnaie russe s'est consolidée à plus de 40% par rapport au dollar depuis le début de l'année. A cela s'ajoute l'énorme augmentation des revenus issus de la vente de pétrole et de gaz naturel, car la Russie continue à honorer ses contrats de livraison. Le trésor de guerre n'est pas seulement rempli au sens propre du terme, il l'est de manière inattendue !
L'Europe chancelle
Si l'on met en parallèle les évolutions et les perspectives dans les pays occidentaux, le bilan est triste, car l'Europe vacille. Le ministre fédéral allemand des Finances, Christian Lindner (FDP), a déjà promis à la population des privations qui dureront plusieurs années, des années de "renoncement dans l'intérêt d'objectifs supérieurs", pour ainsi dire, afin de punir la Russie pour son attaque contre l'Ukraine et d'assurer la domination américaine.
Il y a quelques jours, Agenda Austria a analysé les conséquences qu'entraînent ces "intérêts supérieurs" pour l'Autriche, et plus précisément l'impact que pourrait avoir une réduction des livraisons de gaz en provenance de Russie. Si la Russie livre 25% de moins, l'économie risque de perdre 2,4 points de croissance - ce qui devrait coûter environ 40.000 emplois. Et ce ne sont "que" les effets de la réduction des livraisons de gaz !
Les citoyens ne sont pas consultés
De plus, les citoyens ne soutiennent pas cette politique ! La majorité des Autrichiens ne veulent ni avoir froid, ni se serrer la ceinture pour "crâner face au Russe". Cette volonté devrait encore diminuer lorsque la population se rendra compte que les sanctions frappent plus durement les pays qui les ont imposées que le pays qu'elles devraient frapper.
Si vous avez aimé cet article, merci de soutenir le projet unzensuriert en faisant un don. Par paypal (carte de crédit) ou par virement bancaire sur AT58 1420 0200 1086 3865 (BIC : BAWAATWW), ltd. Unzensuriert
Suivez-nous sur notre canal Telegram pour commenter les articles et rester informé de Unzensuriert : https://t.me/unzAT .
20:28 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sanctions, sanctions antirusses, russie, europe, autriche, affaires européennes, politique internationale | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
Ballades païennes en Velay
Ballades païennes en Velay
par Georges FELTIN-TRACOL
La fin de l’année scolaire approche, les élèves commenceront bientôt leurs grandes vacances estivales. Et s’ils visitaient en compagnie de leurs parents le Velay ? Cette province du Languedoc sous l’Ancien Régime correspond aux deux tiers de l’actuel département de la Haute-Loire. Au Nord, le Velay touche le Livradois. À l’Ouest, l’arrondissement de Brioude relève de l’Auvergne tandis qu’au Sud, à partir du gros bourg de Saugues où séjournait fréquemment le jeune Maurice Barrès, débute le Gévaudan, cette terre frappée à la fin du XVIIIe siècle par une terrible bête tueuse de femmes et d’enfants. En 2017 au terme d’une enquête remarquable, Pierric Guittaut a révélé dans La Dévoreuse. Le Gévaudan sous le signe de la Bête 1764-1767 (Éditions de Borée) l’identité certaine de l’animal.
Terrain volcanique avec la chaîne des Sucs, le massif du Meygal et le majestueux Mont Mézenc (photo), le Velay détient un riche patrimoine historique. Natif du Puy-en-Velay, épris de son terroir, Bruno Mestre, âgé de 25 ans, vient de publier aux Éditions de la flandonnière Le Velay païen. Histoire et mythologie (2021, 200 p., 28 €). Préfacé par Bernard Sergent et débutant par un prologue de l’ethnomusicologue Didier Pierre, par ailleurs directeur des Cahiers de Haute-Loire dont l’un des fondateurs fut l’universitaire Jean Merley, cet ouvrage magnifiquement illustré de photographies souvent prises par l’auteur explore l’héritage païen à travers des lieux superbes et leurs légendes.
Bruno Mestre parcourt les chemins du Velay afin d’observer les pierres à bassins, les polissoirs néolithiques, les pierres à capules, les pierres à empreintes et autres signes en arceau ou « fer à cheval ». On y croise en outre des menhirs, des bornes militaires d’origine romaine ou une magnifique croix celtique médiévale. Il en existe une autre, tout aussi belle, sur le versant rhodanien du Pilat au-dessus de Condrieu. Mais est-elle d’époque ou plus récente ?
Le paganisme en terre vellave remonte aux tribus préhistoriques, aux Celtes, aux éventuels Ligures (hypothèse très contestée par les spécialistes), aux marchands grecs et aux Romains. Par des textes clairs et explicatifs qui allient la prospection en archives et l’enquête sur place, Bruno Mestre lève un large pan méconnu de l’histoire départementale pré-chrétienne. Par les indices qu’il recueille, il confirme le syncrétisme pagano-chrétien.
Le Puy-en-Velay demeure l’un des points de départ du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. Sa cathédrale au style unique à la fois byzantin, roman et gothique abrite une Vierge noire dont l’allure se distingue des autres Vierges noires présentes dans le Massif Central. L’auteur y voit une permanence du culte de la déesse Isis, voire de la Déesse-Mère préhistorique.
La cathédrale a été érigée sur le Mont Anis. Non loin se dressent le rocher Corneille (du dieu gaulois Cernunnos) et le dyke d’Aiguilhe surmonté d’une chapelle désaffectée dédiée à l’archange saint Michel. Si l’ami Arnaud Bordes y place dans les entrailles de cet amas d’origine volcanique le siège de la puissante société secrète plurimillénaire Murcie dans Pop Conspiration (Auda Isarn, 2013), Bruno Mestre rappelle que « le rocher d’Aiguilhe fait partie, avec les sites de Skellig Islande en Irlande, de Michael’s Mount au Royaume-Uni, du Mont-Saint-Michel en Normandie ou du Mont-Gargano en Italie, du réseau européen des sanctuaires mikhaëliques. Tous ces sites sont reliés par une “diagonale sacrée“ ».
À cinq – six kilomètres de la cathédrale se présente l’immense forteresse médiévale de Polignac située sur la commune éponyme. Construit au cours du Moyen Âge par la principale famille noble du Velay dont une branche règne aujourd’hui à Monaco, sur un éperon d’origine volcanique de 806 mètres « qui lui donne l’aspect quasi-irréel d’un paquebot rocheux flottant dans sa vallée », ce vaste complexe fortifié compte un « puit de l’oracle » et un masque d’Apollon. Le site de Polignac serait-il la « copie conforme du sanctuaire de Delphes ? » L’auteur estime que « les rapprochements que l’on peut faire entre Delphes et Polignac sont nombreux… et suspects ! » Il démythifie finalement la légende dorée du temple d’Apollon ou de Belenos...
Neuf itinéraires de découvertes pédestres parachèvent l’ouvrage. Bruno Mestre fait preuve d’une très grande honnêteté intellectuelle. Son Velay païen est un hymne d’affection pour sa patrie charnelle fière et sauvage malgré la péri-urbanisation. Son travail minutieux ravira tous les passionnés des mythes celtiques, les érudits folkloristes et autres amoureux d’histoire locale. Il célèbre en outre un département assez méconnu (ce qui n’est pas plus mal). C’est donc un livre enrichissant d’accès facile. Finissons par un jeu de mot très aisé : Le Velay païen est un Mestre-livre !
GF-T
- « Vigie d’un monde en ébullition », n° 38, mise en ligne le 21 juin 2022 sur Radio Méridien Zéro.
20:15 Publié dans Livre, Livre, Terres d'Europe, Terroirs et racines | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : velay, puy en velay, livre, terroirs, racines, paganisme, polignac | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
jeudi, 23 juin 2022
L'Amérique en déclin, la Chine et la menace d'une guerre économique
L'Amérique en déclin, la Chine et la menace d'une guerre économique
Markku Siira
Source: https://markkusiira.com/2022/06/21/taantuva-amerikka-kiina-ja-taloussodan-uhka/
La revue américain Foreign Policy affirme que les décideurs chinois sont de plus en plus convaincus que les États-Unis vont mettre en œuvre une stratégie d'isolement de la Chine à grande échelle. Les responsables, les universitaires et les médias chinois parlent de plus en plus d'autonomie et de préparation.
Fang Xinghai, vice-président de la Commission chinoise de réglementation des valeurs mobilières, a proposé d'accélérer l'internationalisation du yuan pour mieux préparer le désengagement économique des États-Unis.
Un universitaire basé à Shanghai a déclaré que "les dividendes de la paix sont terminés" et qu'"il est temps pour la Chine de se préparer à un désengagement complet". Même des voix plus modérées ont reconnu les profonds changements dans les relations entre les États-Unis et la Chine et ont exhorté la Chine à "se préparer au pire mais à rechercher le meilleur".
Alors qu'en guise de représailles, l'armée chinoise est encore renforcée, le pays resserre également deux ficelles économiques. Elle redouble sa stratégie d'autosuffisance déjà existante et assure la résistance de la Chine aux sanctions, tout en renforçant ses capacités géo-économiques offensives par le biais des chaînes d'approvisionnement et des voies maritimes commerciales internationales.
Le Parti communiste chinois a fait de "l'indépendance et de l'autonomie" un élément clé de sa résolution historique de 2021. Les récentes sanctions sévères de l'Occident contre la Russie ont rappelé aux dirigeants chinois la nécessité de renforcer leur indépendance économique.
Le 25 février, alors que la Russie lançait son opération militaire en Ukraine, un éditorial du Quotidien du Peuple affirmait que "l'indépendance et la confiance en soi permettront à la cause du Parti et du peuple de continuer à avancer de victoire en victoire". Les décideurs politiques s'efforcent de préparer l'économie chinoise à supporter le lourd coup économique d'une sécession forcée.
Ces préoccupations ne sont pas nouvelles. Depuis la crise financière asiatique de la fin des années 1990, les décideurs chinois ont préconisé une réforme du système financier mondial et ont cherché à se prémunir contre l'hégémonie du dollar américain.
En 1999, le gouverneur de la Banque populaire de Chine de l'époque, Dai Xianglong, a déclaré que le système financier mondial actuel "doit être réformé" car "le rôle des monnaies nationales de quelques pays en tant que monnaies de réserve internationales a été une source majeure d'instabilité".
Si les hostilités entre les superpuissances éclatent réellement, l'empire occidental étendra sa politique de sanctions à Pékin, comme il l'a fait avec Moscou. Quelles options de réponse la Chine aurait-elle dans cette situation ?
Jusqu'à présent, dans les guerres commerciales et technologiques lancées par les États-Unis ces dernières années, les Chinois ont essentiellement été sur la défensive. Pourraient-ils passer à l'offensive ?
Dans les scénarios les plus radicaux, Pékin pourrait renoncer à ses réserves de dollars, exiger le paiement en monnaie chinoise de ses exportations de biens vers l'Occident, voire cesser complètement d'exporter.
Par exemple, si une confrontation militaire sur le statut de Taïwan déclenchait une guerre économique, Pékin pourrait utiliser deux contre-mesures offensives : perturber les chaînes d'approvisionnement mondiales et restreindre l'accès des étrangers aux ports commerciaux contrôlés par Pékin.
La perturbation délibérée des chaînes d'approvisionnement pourrait prendre au moins deux formes : la mise en œuvre d'un cadre réglementaire anti-sanctions pour restreindre l'accès aux marchés chinois et l'imposition de contrôles à l'exportation de matériaux critiques.
Le gouvernement chinois pourrait obliger les entreprises étrangères à choisir entre les marchés chinois ou occidentaux et pénaliser la coopération avec les acteurs étrangers considérés comme menaçant les entreprises et les intérêts nationaux chinois.
La revue Foreign Policy suggère que les décideurs chinois ont une vision claire de la manière dont la position dominante de la Chine dans les chaînes d'approvisionnement mondiales pourrait être stratégiquement exploitée contre les restrictions étrangères, si nécessaire, pour protéger les besoins nationaux de la Chine.
En réponse aux sanctions occidentales et à la guerre hybride, la Chine pourrait également restreindre les exportations vers l'Occident d'électronique grand public et d'éléments de terres rares nécessaires à la fabrication d'armes américaines avancées telles que l'avion de chasse F-35. Entre 2014 et 2017, la Chine a fourni 80 % des terres rares dont les États-Unis ont besoin.
La position de la Chine en tant que première puissance maritime commerciale offre également à Pékin un moyen de pression en cas d'escalade de la guerre économique. Les acquisitions de ports chinois donnent à la Chine un plus grand contrôle sur les flux maritimes mondiaux, ce qui pourrait limiter la capacité des étrangers à sécuriser les chaînes d'approvisionnement.
En 2019, la Chine avait investi dans plus de 100 projets portuaires. Trois opérateurs portuaires chinois - COSCO Shipping Ports, China Merchants Port Holdings et Qingdao Port International - avaient déjà des participations dans 16 ports européens en 2018.
COSCO possède 100% du terminal portuaire du Pirée en Grèce, 85,5% du terminal portuaire de Zeebrugge en Belgique, 51% du terminal à conteneurs de Noatumi en Espagne et des participations minoritaires dans plusieurs autres ports européens. La manière dont la Chine pourrait réellement contrôler les ports étrangers au milieu d'un conflit est une autre question.
Toutes ces stratégies comportent leurs propres risques d'escalade. Même si l'administration Biden cherche à défier et à concurrencer la Chine, il serait sage de résister à la tentation de diaboliser Pékin, de l'opposer à propos de Taïwan ou de sous-estimer le potentiel de la Chine à défier la position mondiale et la puissance en dollars des États-Unis.
La priorité stratégique de la Chine pour le moment semble être d'éviter de faire quoi que ce soit qui puisse interrompre le processus de déclin des États-Unis. La Chine est également restée à l'écart du conflit ukrainien. Elle ferait probablement bien de se contenter d'observer l'affaiblissement de la domination géo-économique des États-Unis.
Le leadership américain ne semble plus du tout attrayant pour de nombreux pays. Si Washington ne peut pas faire preuve de compassion envers les pays qui ont besoin d'aide au développement et qui ont réclamé une meilleure représentation dans le système actuel, les puissances non européennes et non anglo-saxonnes seront heureuses d'écouter ce que la Chine a à offrir.
L'implication croissante de la Chine en Asie occidentale (le "Moyen-Orient" en termes occidentaux) en est un exemple. La Chine a réussi à conclure un accord de partenariat stratégique global avec l'Iran et l'Arabie saoudite, étendant ainsi l'influence de Pékin et lui apportant de nouveaux avantages économiques.
L'Irak est également devenu un lien important pour le projet "Belt and Road" et les investissements de la Chine. Alors que les États-Unis pilonnent Bagdad à coups de bombardiers, la Chine a récemment accepté de construire un millier d'écoles dans la région. C'est un bon coup de pouce pour l'image de la Chine par rapport aux machinations de l'Occident.
Une action constructive est plus attrayante pour les partenaires que l'intimidation et le chantage économico-militaire américains. Toutefois, le succès de la Chine peut provoquer un retour de bâton de l'OTAN et de l'Occident, et le régime de Pékin sera abattu par les mêmes moyens que la Russie. La Chine réussira-t-elle à éviter les pièges américains ?
17:33 Publié dans Actualité, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, politique internationale, chine, états-unis, guerre commerciale, yuan, dollar, asie, affaires asiatiques | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
Une vision du monde bi-multipolaire rapproche plus que jamais l'Inde et l'ASEAN
Une vision du monde bi-multipolaire rapproche plus que jamais l'Inde et l'ASEAN
Andrew Korybko
Source: https://www.geopolitika.ru/it/article/la-visione-del-mondo-bi-multipolare-avvicina-lindia-e-lasean-come-mai-prima-dora
Du point de vue de la grande stratégie, l'Inde a l'opportunité de devenir un pivot géostratégique qui peut façonner la trajectoire de la phase intermédiaire dite "bi-multipolaire" de la transition systémique mondiale vers une multipolarité plus complexe, en gérant l'émergence de la tripolarité en Eurasie parallèlement à la Russie et dans l'Indo-Pacifique avec l'ASEAN.
La semaine dernière, l'Inde a accueilli une réunion spéciale des ministres des affaires étrangères avec ses partenaires de l'ANASE pour commémorer le 30e anniversaire de leur relation de dialogue. La réunion est passée inaperçue aux yeux de la plupart des observateurs, car elle n'a pas eu d'issue spectaculaire et la seule chose substantielle qui en est ressortie est une déclaration commune sur la nécessité de continuer à étendre leur coopération, mais les remarques d'ouverture du diplomate singapourien suggèrent que les parties se sont récemment rapprochées comme jamais auparavant.
Le ministre des Affaires étrangères de l'île-Etat, Vivian Balakrishnan (photo), a déclaré que "l'escalade de la rivalité entre les superpuissances américaine et chinoise a des implications directes pour nous tous en Asie. Ces évolutions, si elles ne sont pas maîtrisées, peuvent menacer l'ancien système de paix et de stabilité, dont nous dépendons depuis de nombreuses décennies pour notre croissance, notre développement et notre prospérité". C'est un clin d'œil évident au concept de bi-multipolarité du penseur indien Sanjaya Baru (photo) d'il y a quelques années, selon lequel les superpuissances américaine et chinoise façonnent plus que quiconque l'ordre international en évolution.
Au-dessous de ces deux géants, a-t-il fait valoir, se trouve un nombre croissant de grandes puissances, tandis que l'échelon inférieur de l'ordre international est occupé par des États relativement petits et moyens qui ne jouent pratiquement aucun rôle dans la transition systémique mondiale vers une multipolarité plus complexe. Baru a identifié l'Inde comme l'une des grandes puissances mondiales, alors que l'on peut affirmer que l'ANASE (ASEAN) dans son ensemble peut également être considérée comme telle. La reconnaissance par le ministre des affaires étrangères Balakrishnan de l'Amérique et de la Chine en tant que superpuissances jette les bases conceptuelles d'une coopération plus étroite avec l'Inde grâce à la vision du monde bi-multipolaire tacitement partagée.
Pour expliquer son point de vue, Baru a précisé que l'ordre international sera défini par les deuxième et troisième échelons, qu'il a placés dans sa hiérarchie théorique, lesquels s'équilibrent activement entre eux et les deux superpuissances. Le but ultime est que toutes les parties tirent un maximum de bénéfices de leurs partenaires, les grandes puissances en particulier visant à poursuivre leur ascension jusqu'à éroder progressivement l'influence des superpuissances, de sorte qu'un multipolarisme plus complexe puisse succéder à la phase transitoire du tripolarisme qui viendra après la phase intermédiaire bi-multipolaire actuelle.
À cette fin, l'Inde est intervenue de manière décisive après le début de l'opération militaire spéciale de la Russie en Ukraine, afin de devenir la soupape de sûreté irremplaçable pour Moscou face aux pressions occidentales et d'empêcher ainsi la dépendance potentiellement disproportionnée de son partenaire vis-à-vis de la Chine, qui aurait pu remodeler la nouvelle guerre froide en faveur de Pékin et ainsi déstabiliser le continent selon Delhi. Certains États de l'ANASE alignés sur les États-Unis, comme Singapour, sont réticents à coopérer avec la Russie de peur d'irriter leur patron, il ne faut donc pas s'attendre à ce que le bloc dans son ensemble rejoigne le Neo-NAM.
Ce concept fait référence au nouveau Mouvement des non-alignés que la Russie et l'Inde espèrent construire conjointement afin de créer un troisième pôle d'influence pour assurer la transition de la phase actuelle du bipolarisme vers le tripolarisme, facilitant ainsi l'émergence d'un multipolarisme plus complexe au fil du temps. Cependant, Delhi peut intervenir de manière décisive en devenant la soupape de décharge irremplaçable de l'ANASE face aux pressions des superpuissances, un peu comme le rôle qu'elle joue avec Moscou, afin de leur fournir une troisième option équilibrée au lieu de se sentir obligés de choisir entre Washington et Pékin.
Le diable est dans les détails quant à la manière dont cela pourrait se dérouler dans la pratique, car l'Inde n'a pas l'attrait des garanties de sécurité américaines en mer de Chine méridionale et est loin d'avoir l'influence économique que la Chine exerce sur l'Asie du Sud-Est, mais elle peut toujours continuer à coopérer étroitement avec l'ANASE de manière de plus en plus créative afin de maximiser la flexibilité géostratégique du bloc. Puisque les deux parties s'accordent sur le fait que l'Amérique et la Chine sont des superpuissances, il s'ensuit naturellement que l'ANASE est déjà en bonne voie d'adopter le concept de bi-multipolarité de l'Inde et tout ce qu'il implique.
Il appartient donc à Delhi d'étendre son jeu d'équilibre de l'Eurasie à l'Indo-Pacifique, en tirant les leçons de sa récente expérience avec Moscou pour reproduire son succès avec l'ANASE (ASEAN). Les deux paires de partenaires sont complètement différentes et n'ont pratiquement rien en commun, si ce n'est un désir partagé de maximiser leur autonomie stratégique dans la phase intermédiaire bi-multipolaire actuelle de la nouvelle guerre froide, mais c'est là que l'Inde s'est imposée comme le partenaire de choix, car cet État civilisationnel d'Asie du Sud est la seule grande puissance capable d'aider les deux à atteindre ces objectifs.
Du point de vue de la grande stratégie, l'Inde a la possibilité de devenir le pivot géostratégique capable de façonner la trajectoire de la phase intermédiaire bi-multipolaire de la transition systémique mondiale vers un multipolarisme plus complexe, en gérant l'émergence du tripolarisme en Eurasie vis-à-vis de la Russie et dans l'Indo-Pacifique vis-à-vis de l'ANASE (ASEAN). Cette tâche ambitieuse exige une habileté diplomatique sans précédent, mais elle a déjà récolté des dividendes impressionnants auprès de Moscou, comme en témoigne le fait qu'elle a évité le sort de devenir le "partenaire junior" de Pékin, contrairement à ce que beaucoup avaient prévu.
L'Inde peut également faire de même en renforçant l'autonomie stratégique de l'ANASE, afin que le bloc dans son ensemble ne devienne pas le "partenaire junior" de la superpuissance américaine ou chinoise, même si certains États en son sein optent pour ce destin, s'ils estiment qu'il en va de leur intérêt national objectif. Du point de vue de Delhi, le plus important est que cette plate-forme d'intégration régionale reste neutre dans la nouvelle guerre froide, afin d'éviter de donner un avantage à l'une ou l'autre superpuissance. Cela peut à son tour donner à l'Inde le temps stratégique dont elle a besoin pour reproduire le jeu d'équilibre perfectionné par la Russie avec l'ensemble de l'ANASE.
Au mieux, l'Inde se retrouvera au centre d'un réseau transcontinental d'intégration terre-mer s'étendant de la Russie en Europe de l'Est à l'Iran en Asie occidentale et à l'Indonésie en Asie du Sud-Est, si elle parvient à gérer l'émergence de la tripolarité en Eurasie et dans l'Indo-Pacifique en utilisant la formule conceptuelle de la bi-multipolarité de Baru. Bien sûr, de nombreuses choses peuvent se produire qui pourraient gâcher ces plans, mais en général, l'Inde est déjà en passe d'y parvenir, à des degrés divers, et ce n'est peut-être qu'une question de temps avant qu'elle n'y parvienne.
17:17 Publié dans Actualité, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : anase, asean, asie, affaires asiatiques, inde, chine, états-unis, politique internationale, géopolitique | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
La volte-face eurasienne de la Russie
La volte-face eurasienne de la Russie
Alexandre Douguine
Source: https://www.geopolitika.ru/article/evraziyskiy-razvorot-rossii
La Russie est très grande. Un énorme navire continental. Il est difficile de le déplacer rapidement vers un autre parcours en raison de sa lourdeur. Mais continuer à suivre l'inertie pour courir à l'abîme n'est pas non plus une option. Il y a donc un problème très compliqué de calendrier pour parfaire des réformes eurasiennes (or d'autres sont impossibles dans notre situation).
Jusqu'en 1991, l'Union soviétique a suivi une voie. Elle allait dans une direction inconnue.
Un dilemme s'est alors posé : changer de cap
- et prendre un cours atlantiste (occidental) ou
- passer à un cours eurasien (un cours anti-occidental, mais qui n'était plus strictement et orthodoxement soviétique, plutôt impérial).
Les autorités ont décidé de prendre le cours vers l'ouest.
Le vaisseau s'est effondré en morceaux. Par miracle, le noyau a survécu. Mais dans les années 1990, il s'est avéré que la voie occidentale était également fatale. Pour la Russie aussi.
Puis Poutine est apparu, d'abord brusquement, puis, au contraire, il a avancé au rythme d'une cuillère à café par heure, et la Russie a de nouveau changé de cap. Mais cette fois-ci, pas de 180 degrés par rapport à la trajectoire occidentale, mais de 90 degrés. Il est passé à la perpendiculaire. Quelque chose était resté accroché dans l'Ouest et quelque chose n'y était plus. L'eurasisme a commencé à se transformer: il n'était qu'une possibilité théorique et est devenu quelque chose de plus. Mais de manière incohérente et fragmentaire. C'est-à-dire que le cours est devenu à moitié eurasiste.
Et c'est ainsi que le grand navire-continent russe navigue depuis 22 ans encore - parfois par à-coups, mais le plus souvent de manière relativement fluide par l'inertie, c'est-à-dire l'inertie de la manœuvre initiale de Poutine (de 90 degrés seulement par rapport à la précédente).
Sous Medvedev, de 2008 à 2012, il y a eu une tentative de correction de trajectoire en direction de l'Occident (d'où la visite de Medvedev au siège du CFR avec la médiation du magnat du porc Friedman, la première réinitialisation - ratée - avec Hillary Clinton, les perfides Igor Jurgens et Arkadi Gontmakher (INSOR), la visite de Brzezinski promettant son soutien à un second mandat de Medvedev, et bien d'autres choses désagréables). Medvedev aujourd'hui est un "Eurasien systémique", à l'époque il était un "Atlantiste systémique".
Poutine est de retour, et la tentative de correction libérale est terminée. Le navire de la Russie est revenu à un strict 90 degrés. Ni l'Atlantisme ni l'Eurasianisme, ou à la fois l'Atlantisme et l'Eurasianisme. La métaphore du verre à moitié vide/à moitié plein s'adapte parfaitement ici.
En 2014, Maidan, le Printemps russe, le mouvement "La Crimée est à nous" et la Novorossiya ont fait tanguer le navire brutalement en direction de l'eurasisme. Mais pas pour longtemps, et le parcours a été désespérément corrigé pour revenir aux 90 degrés habituels. Les accords de Minsk, le Gref (Sberbank ne travaillant pas en Crimée, le pervers Danya Milokhin), les mesures pas particulièrement réussies pour faire face au Covid et toutes les choses malsaines que nous avons vues au cours des huit dernières années.
Le 24 février 2022, le début de l'Opération militaire spéciale - nous avons expérimenté à nouveau une forte embardée vers l'eurasisme. Ce n'est plus un angle de 90 degrés car l'Atlantisme se retrouve cette fois en opposition directe et frontale avec la Russie. L'Occident bombarde des villes russes par procuration. Ils peuvent dire que "nous avons commencé nous-mêmes". Cela n'a pas d'importance du tout (pour la géopolitique). Vérification des faits: les villes russes sont bombardées et pilonnées par ceux que l'Occident soutient, équipe et pousse à le faire, c'est-à-dire ceux qui fixent la politique habituelle de l'Atlantisme. C'est tout ce qui compte. Il n'est plus possible de naviguer de cette façon, mais une déviation de 90 degrés n'est plus suffisante. Le cours a déjà été poussé dans la direction de l'eurasisme et, cette fois-ci, de manière irréversible. Et pas seulement par rapport à l'atlantisme, comme au début de l'ère Poutine: on ne peut plus retourner à ces 90 degrés, même théoriquement.
Mais le navire Russie est très grand, trop grand. Il ne sera pas facile de l'inverser en un eurasisme complet, c'est-à-dire opérer un virage à 180 degrés par rapport au vecteur le plus fondamental de la civilisation occidentale. On ne sait pas combien de temps cela peut prendre; cela pourra être très long. Il se peut qu'il soit à nouveau bloqué. C'est imprévisible. Le calendrier est, en un sens, arbitraire. C'est l'échelle gigantesque du navire qui peut être un argument pour le faire aussi lentement que possible. Mais faites-le quand même, puisque vous ne pouvez pas ne pas le faire. Un virage à 90 degrés vers l'Ouest est déjà totalement inacceptable - tout aussi inacceptable que le parcours purement occidental des libéraux russes dans les années 1990.
Mais voici le plus important : le Nouvel Ordre Mondial a créé une nouvelle inertie, a donné l'impulsion à une nouvelle trajectoire historique. La Russie, elle, a pris une autre direction - une direction différente de celle des années 2000, par rapport au verre à moitié vide/à moitié plein de toutes les années précédentes du règne de Poutine.
Personne n'est jamais prêt pour le changement. Mais les changements surviennent de temps en temps. Le triomphe de l'eurasisme à part entière dans la Russie contemporaine peut être reporté, mais ne peut être empêché.
L'Opération militaire spéciale est précisément l'événement sur lequel la théologie politique authentiquement russe a été construite par anticipation. L'Opération militaire spéciale est le début de la renaissance de l'Empire, du dernier Royaume, qui resurgira de ses cendres.
A partir de maintenant, c'est un nouveau vecteur. Probablement le dernier dans l'histoire de la Russie, étant donné le contexte eschatologique de la civilisation de l'apostasie mondiale.
Nous approchons du moment pour lequel le peuple russe a été créé par Dieu.
16:00 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Eurasisme | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : alexandre douguine, russie, eurasisme, eurasie | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
La fin de la mondialisation et les Verts, fossoyeurs de l'environnement
La fin de la mondialisation et les Verts, fossoyeurs de l'environnement
Thomas Röper
Source: https://www.anti-spiegel.ru/2022/das-ende-der-globalisier...
La politique actuelle de l'UE, menée en grande partie par les Verts, sonne le glas de la mondialisation et place l'obéissance aux États-Unis au-dessus de la protection de l'environnement et des intérêts économiques en Europe.
Il est évident pour tout le monde que la force motrice de la politique anti-chinoise dans laquelle l'UE s'est désormais engagée est les États-Unis. Lorsque le président Trump a déclenché la guerre commerciale contre la Chine, l'UE était encore réticente à s'y associer, bien que des responsables politiques européens de premier plan comme Reinhard Bütikofer aient déjà fait campagne pour une ligne de conduite explicitement anti-chinoise à l'époque de Trump, même si cela pouvait nuire à l'économie de l'UE et coûter des millions d'emplois.
Quand Trump et Biden font la même chose
Lorsque Trump a quitté le pouvoir, Bruxelles a sans doute espéré que la politique américaine vis-à-vis de la Chine changerait sous la houlette de Joe Biden, accueilli comme un sauveur. Mais la politique anti-chinoise n'était pas une lubie de Trump, mais un objectif géopolitique des élites américaines, et Biden n'a pas seulement maintenu le cap de Trump, il l'a même renforcé. C'est pourquoi l'UE, fidèle vassale de Washington, s'est alignée sur la ligne anti-chinoise américaine immédiatement après le changement de pouvoir à Washington, même si elle est bien plus dommageable pour l'UE que pour les États-Unis sur le plan économique. Ce qui était encore "fi & diantre" sous Trump est soudain devenu génial sous Biden.
Tout comme ils viennent de le faire contre la Russie, les dirigeants de l'UE et de ses Etats membres courent droit au suicide économique en ce qui concerne la Chine, uniquement pour plaire à leur colonisateur d'outre-mer.
Les "idéaux" des Verts
Comme on le sait, les Verts sont, dans leur rhétorique, les batteurs de tambour les plus bruyants pour une ligne dure à l'égard de la Chine et pour un éloignement général de l'Europe par rapport ce pays. Le fait que les Verts n'aient aucune idée de l'économie et que leurs "idéaux" passent avant des questions aussi banales que l'économie et l'emploi n'est pas non plus nouveau. Ce qui est nouveau, en revanche, c'est qu'ils accordent désormais plus d'importance à leurs "idéaux" qu'à la protection de l'environnement. Nous avons déjà pu le constater avec les sanctions contre la Russie, qui ont conduit de facto à une renaissance de l'énergie tirée du charbon et qui ont également remis en question l'abandon du nucléaire, cause jadis si sacrée pour les Verts.
Cela se produira probablement aussi dans la lutte contre la Chine, car un découplage économique de l'UE par rapport à la Chine aura notamment pour conséquence que la transition énergétique prônée par les Verts ne pourra être mise en œuvre qu'au prix d'importants dégâts environnementaux en Europe. Pour l'extraction de nombreuses matières premières (pas seulement le pétrole et le gaz), on ne pourra pas, en Europe non plus, se passer de la fracturation, une technique nuisible à l'environnement, que les Verts qualifieront alors de prix à payer pour les "valeurs occidentales".
Afin de créer le climat nécessaire à cet effet dans l'opinion publique, des campagnes médiatiques anti-chinoises sont régulièrement lancées. La dernière en date a été la présentation des soi-disant Xinjiang Police Files - qui, comme on a pu le vérifier en seulement cinq minutes de recherche, était une opération de propagande menée de manière assez dilettante par les Etats-Unis, visant à rallier davantage l'opinion publique occidentale à leur cause anti-chinoise.
Les seuls "idéaux" que les Verts actuels suivent encore sont ceux des élites américaines. Les Verts sont devenus les plus fervents partisans des objectifs de la géopolitique américaine et ces "idéaux" passent désormais avant des questions aussi banales que la protection de l'environnement ou la garantie de la prospérité des populations, cette dernière n'ayant de toute façon jamais vraiment intéressé les Verts.
Le(s) nouvel(aux) ordre(s) mondial/diaux)
J'ai souvent souligné que le conflit actuel ne concernait pas l'Ukraine, ce pays meurtri n'étant qu'un pion dans le jeu qu'est la géopolitique. Il s'agit de la lutte des mondialistes, qui tiennent les rênes en Occident, contre des États qui considèrent que l'économie peut gagner de l'argent, mais qu'elle doit se tenir à l'écart de la politique. Ces États sont principalement la Russie et la Chine et sont donc les ennemis déclarés des États-Unis et de leurs élites.
Cette année, nous sommes entrés dans la phase la plus chaude de cette lutte géopolitique, dont les médias et les hommes politiques occidentaux disent ouvertement qu'elle vise à établir un nouvel ordre mondial. Mais comme ils n'ont pas réussi à vaincre la Russie et la Chine, la nouvelle stratégie dans cette phase chaude de la lutte géopolitique semble être de couper toutes les relations - pas seulement politiques, mais aussi économiques - avec la Russie et la Chine. Si aucune des deux parties ne remporte prochainement une victoire décisive, nous aurons probablement dans un avenir proche deux systèmes économiques et financiers coexistants dans le monde.
Les analystes russes publient de plus en plus d'articles sur les objectifs de la politique occidentale, à savoir nuire à l'économie de telle sorte qu'un nouveau système, le nouvel ordre mondial, puisse finalement être mis en place en Occident sans trop de protestations, et sur les moyens utilisés pour mettre en œuvre cette voie ; vous trouverez des exemples récents ici : https://www.anti-spiegel.ru/2022/tagungen-von-iwf-und-weltbank-der-westen-opfert-die-weltwirtschaft/ et https://www.anti-spiegel.ru/2022/der-kreml-ueber-den-zusammenbruch-des-globalismus-und-kommende-weltordnungen/
D'ailleurs, des experts occidentaux arrivent également à cette conclusion, même s'ils utilisent des formulations différentes. Il y a une semaine, un article du Spiegel faisait état de ces mêmes tendances, auxquelles se prépareraient selon eux la majorité des directeurs financiers des groupes occidentaux. Ce que les experts russes appellent ouvertement par son nom est décrit en Occident par des mots comme "formation de blocs" et des formules comme "localisation des chaînes d'approvisionnement". Mais cela signifie la même chose que ce que les Russes voient venir: l'émergence de deux systèmes économiques et financiers coexistants dans le monde.
L'agence de presse russe TASS vient de publier une autre analyse sur la politique anti-chinoise de l'UE, principalement promue par les Verts, et montre pourquoi cette politique est un clou de plus dans le cercueil que l'UE s'est fabriqué. Comme je trouve cette analyse très instructive, je l'ai traduite.
Début de la traduction :
La mondialisation, c'est du passé ? L'Europe rompt avec la Chine sur ordre des États-Unis
Pékin, et non Washington, était le principal partenaire commercial de l'UE dans les années 2010. Mais en 2022, la politique est plus importante que l'économie : les relations établies en matière de commerce et d'investissement se brisent sous nos yeux.
Après une pause d'un an, la Chine et l'UE se préparent à un nouveau round de la guerre des sanctions. Le 9 juin, le Parlement européen a reconnu l'authenticité du contenu des Xinjiang Files - une base de données sur la situation des Ouïghours chinois obtenue par des pirates informatiques. Les députés européens demandent que de nouvelles sanctions, y compris contre de hauts fonctionnaires chinois, viennent s'ajouter à celles déjà imposées en 2021. La dernière fois, la Chine n'a pas laissé une telle attaque sans réponse: elle a même mis des députés européens sur la liste noire. L'Europe est prête à poursuivre l'échange de coups: selon un sondage, un quart des investisseurs allemands seraient prêts à délocaliser la production de la Chine vers d'autres parties du monde. Cependant, personne ne profite d'une telle rupture: les investissements chinois dans le Vieux Monde ont été multipliés par dix au cours des dix dernières années, permettant à l'économie chinoise de faire face à deux crises financières. Trouver d'autres investisseurs de ce type est quasiment impossible.
Voler à l'Europe
Malgré les risques qui se profilent, l'UE parle d'une décision bien arrêtée de quitter la Chine: dans ses relations avec la Chine, le Vieux Monde veut suivre la voie des États-Unis. En mai 2022, le ministre allemand des Finances Christian Lindner a déclaré qu'il était urgent de "réduire la dépendance" de l'économie allemande vis-à-vis de l'Empire du Milieu. Son collègue de la coalition gouvernementale, le vice-chancelier Robert Habeck, est du même avis : "Nous diversifions de plus en plus nos relations et réduisons notre dépendance vis-à-vis de la Chine. Le soutien aux droits de l'homme est plus important [que les gains financiers]". En octobre 2021, une délégation du Parlement européen s'est rendue à Taïwan, que la Chine considère comme une partie intégrante de son territoire. En touchant à ce sujet sensible, les Européens montrent le sérieux de leurs intentions : On sait que la Chine ne fera pas de concessions sur la question de ses frontières. Lorsqu'en mai 2022, le Bundestag a demandé l'admission de l'île au sein de l'Organisation mondiale de la santé, comme s'il s'agissait d'un État souverain, on ne pouvait y voir qu'une attaque directe contre la Chine.
Depuis 2019, lorsque l'UE a pour la première fois officiellement qualifié la Chine de puissance inamicale - son "adversaire systémique et concurrent économique" -, les piques de ce type ont été nombreuses. En Allemagne, des entrepreneurs chinois se sont vu refuser l'autorisation d'acheter des entreprises locales: l'État est intervenu. En France, l'achat de terres agricoles s'est révélé impossible: face à l'intérêt chinois pour les terres agricoles, Paris a drastiquement durci la réglementation des transactions. Et en 2021, le principal accord entre Européens et Chinois, le Grand Accord sur l'Investissement, dont les détails ont été négociés de 2013 à 2020, a été remis en cause. Le 30 décembre 2020, les négociateurs ont adopté le texte final, mais six mois plus tard, les députés européens l'ont gelé. Depuis, l'Ancien Monde ne veut plus se souvenir de ce document.
Ce n'est pas un hasard si la décision de l'UE de rompre ses liens avec la Chine coïncide avec la crise encore plus profonde des relations entre les Etats-Unis et la Chine. Washington dit faire de son mieux pour former une "coalition basée sur les valeurs", dont l'adversaire déclaré est Pékin. Et pourtant, la différence des conditions de départ saute aux yeux : pour l'économie américaine, moins orientée vers l'exportation, une rupture des relations avec l'Empire du Milieu ne serait pas du tout aussi douloureuse que pour l'Union européenne. Et les risques sécuritaires liés à l'océan Pacifique sont bien plus préoccupants pour les Américains que pour le Vieux Monde. Les Européens, contraints de suivre la querelle de leur grand frère avec la Chine, perdent plus que de l'argent: ils perdent l'initiative, la chance de s'affirmer comme une force internationale influente. Il n'est pas surprenant que la préparation du retrait suscite parfois des murmures en Europe.
Tirer la moustache du dragon
"Devons-nous fermer toutes nos usines [en Chine] ?", demande, irrité, Jörg Wuttke, responsable de la chambre de commerce de l'UE en Chine. Son incompréhension est parfaitement compréhensible. Environ 900.000 emplois en Allemagne sont directement liés aux activités des entreprises allemandes en Chine, où elles emploient près d'un million de personnes. Le montant total des investissements allemands en Chine s'élève à 86 milliards d'euros. Il n'est pas surprenant que la Chine occupe sans interruption la première place parmi les partenaires commerciaux de l'Allemagne de 2015 à 2021.
Historiquement, les avantages des relations sino-allemandes sont liés à la résolution par l'Allemagne de trois crises financières successives : la première après la réunification avec l'Allemagne de l'Est, la deuxième après le krach de 2008 et la dernière due à la pandémie. La croissance économique de la Chine implique une augmentation proportionnelle de sa solvabilité. Pendant des années, l'Empire du Milieu a aidé les économies stagnantes de l'Ancien Monde à éviter la récession grâce à ses solides relations bilatérales (et à sa demande de produits européens).
De plus, la Chine a investi auprès d'elles. Entre 2010 et 2018, le total des investissements a été multiplié par dix, passant de 6,1 milliards d'euros à 79 milliards d'euros. Et bien que la balance commerciale ait toujours été en faveur de la Chine, celle-ci a dépensé de plus en plus chaque année, jusqu'à ce que l'Europe lui réserve un accueil glacial à la fin de la dernière décennie.
Le prix de la désunion
La volonté de rompre tous les liens avec la Chine, ou du moins de les affaiblir qualitativement, pose le même problème à l'Europe que les projets de boycott de la Russie. De la même manière que le fait de se passer du gaz de pipeline russe oblige les Européens à acheter du gaz liquide beaucoup plus polluant, l'exclusion de la Chine des chaînes d'approvisionnement rend plus difficile la transition vers une économie verte dont la base des ressources est concentrée en Chine. L'Empire du Milieu est reconnu comme le leader de l'extraction des terres rares, sans lesquelles les voitures électriques, les panneaux solaires et les éoliennes ne pourraient pas être fabriqués. Sur les 30 types de matières premières considérées comme critiques dans l'UE, 19 sont majoritairement d'origine chinoise. Cela signifie que si l'Europe considère sa relation avec la Chine comme une dépendance, elle n'a pas d'autre choix que de sécuriser son approvisionnement à partir de gisements alternatifs, qu'elle doit d'abord trouver.
Cette tâche, aussi étrange qu'elle puisse paraître, n'est pas impossible. Les gisements de terres rares ne sont pas si rares que cela: On en trouve en Europe, où l'on prépare déjà l'extraction du lithium en Saxe, et au Groenland, qui appartient au Danemark. La difficulté réside dans l'extraction de ces ressources : comme le pétrole et le gaz de fracturation américains, on ne peut les extraire du sol qu'au prix de la destruction de l'environnement. La rupture avec la Chine place les Européens devant un choix difficile : la géopolitique ou la protection de l'environnement.
Du point de vue des Etats-Unis, où les normes environnementales sont moins exigeantes qu'en Europe, cette difficulté ne semble pas insurmontable. La fracturation, qui empoisonne les sols et l'eau pour extraire le pétrole et le gaz des roches de schiste, est autorisée dans une partie des Etats américains, ce qui leur a permis d'augmenter leurs revenus en 2022 en évinçant du marché les produits russes concurrents, plus propres. En Europe même, qui est très sensible à son patrimoine naturel, la situation est différente. Il est difficile pour l'Europe de faire de tels sacrifices.
Face à la muraille de Chine
Peut-être parce que le poids du doute est plus grand pour les Européens, ceux-ci ont pris du retard dans leur retrait hors de Chine dès 2018, loin derrière la promptitude des États-Unis dans le conflit déclenché par les Américains. Il y a cependant peu de chances que la situation soit désamorcée dans un avenir proche. L'UE est perturbée par le principe de solidarité naturel de toute union, qui implique le soutien de tous les États membres, dont certains ont une relation de confiance particulière avec les États-Unis. Parmi eux, la Lituanie, qui a déclenché un différend totalement imprévu avec la Chine en 2021.
En raison de ses relations amicales avec les Américains (environ 600.000 Lituaniens vivent aux États-Unis, contre 2,5 millions dans les pays baltes), Vilnius a accepté d'accueillir une mission commerciale de Taïwan sur son territoire. Les sanctions imposées ensuite par la Chine étaient attendues, mais le coup, même s'il n'est que symbolique, a touché l'ensemble de l'Union européenne, puisqu'il concerne l'un de ses pays membres. (NDLR : j'ai fait un article à ce sujet, vous trouverez les détails ici : https://www.anti-spiegel.ru/2021/politik-wichtiger-als-menschen-wie-litauen-seine-wirtschaft-aus-politischen-gruenden-schaedigt/ )
Le piège s'est refermé : les pays européens ont été entraînés dans un nouveau cycle de confrontation avec Pékin. Sa poursuite est liée à des changements globaux pour l'économie mondiale, car non seulement la Chine est le premier partenaire économique de l'UE, mais l'UE l'est aussi pour la Chine. Si elles se séparent, elles se concentreront sur les besoins de leurs marchés nationaux et fragmenteront l'économie mondiale. L'Europe perdra alors sa chance de devenir un acteur géopolitique à part entière.
Fin de la traduction.
13:18 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, affaires européennes, chine, russie, sanctions, guerre économique | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
mercredi, 22 juin 2022
L'Ukraine et l'hypocrisie des prêteurs mondiaux
L'Ukraine et l'hypocrisie des prêteurs mondiaux
Leonid Savin
Source: https://www.geopolitika.ru/article/ukraina-i-licemerie-globalnyh-rostovshchikov
L'Ukraine a d'énormes dettes envers des créanciers étrangers
La stratégie du FMI pour les "États fragiles et touchés par des conflits" a été publiée en mars 2022 et s'appliquera jusqu'en 2025.
Le résumé du document indique : "L'instabilité et les conflits sont exacerbés par le changement climatique, l'insécurité alimentaire et l'inégalité entre les sexes...". Les conséquences de l'instabilité et des conflits sont cruciales et concernent directement le mandat du FMI... La stratégie propose des mesures concrètes pour adapter l'engagement, les outils et les recommandations politiques du FMI afin de répondre aux manifestations spécifiques de l'instabilité et des conflits.
Le document identifie 42 pays sur la liste du CNC, représentant environ 20 % des membres du FMI. La stratégie a été élaborée par une équipe d'experts dirigée par Franck Bosquet ; avant de rejoindre le FMI, il était directeur principal du groupe Fragilité, conflit et violence à la Banque mondiale. Il est également un participant régulier du Forum économique de Davos.
Le document souligne que les pays du groupe NCG ont besoin d'une modernisation de leur système fiscal et des droits de douane, d'une restructuration de l'administration publique, de lois anti-corruption, de la gestion des actifs de la dette, des fonctions de supervision des organismes de réglementation et de la lutte contre le blanchiment d'argent.
Rien de nouveau ici - les mêmes méthodes utilisées par le groupe de la Banque mondiale (BM) dans les années 1990 pour restructurer les économies des pays en développement.
Soit dit en passant, le travail du Groupe Conflit de la Banque mondiale a déjà été critiqué par des groupes de réflexion indépendants. Un problème clé de l'analyse de la Banque - et même de celle de l'ONU sur les conflits et la fragilité - est l'absence de conclusions sur l'impact des politiques économiques néolibérales sur les conflits et la fragilité. Ce sont ces effets, notamment l'augmentation des inégalités et de la pauvreté, et le déclin des indicateurs de développement humain, qui provoquent des troubles dans de nombreux pays.
L'analyse de la BM ne répond pas non plus aux questions de savoir comment les chocs macroéconomiques, l'inégalité et le chômage (qui sont tous des facteurs d'instabilité) seront traités. Comment la Banque va-t-elle transformer ses directives basées sur la relance pour promouvoir le développement des pays du NKG ?
Et la question la plus intéressante concerne l'Ukraine : comment la Banque mondiale et le FMI vont-ils mettre en œuvre leurs politiques envers ce pays, où il y a déjà eu des centaines de milliers de réfugiés, des dizaines de milliers de morts, des infrastructures détruites.
Si ce n'est pas un pays touché par un conflit, alors qu'est-ce que c'est ?
Il est toutefois intéressant de noter que ni la BM ni le FMI ne qualifient l'Ukraine de "pays fragile et touché par un conflit". Début mars 2022, la Banque a approuvé un prêt supplémentaire de 489 millions de dollars à l'Ukraine et a créé un fonds fiduciaire multi-donateurs. Une semaine plus tard, la Banque a alloué 200 millions de dollars supplémentaires à l'Ukraine et a promis d'aider à mettre en place un programme de soutien de 3 milliards de dollars pour l'Ukraine dans les mois à venir.
L'Ukraine est classée par la Banque mondiale comme "un pays à revenu intermédiaire". En tant que tel, il ne peut emprunter qu'auprès de l'organe de prêt de la Banque, la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), et non auprès de l'organe de prêt concessionnel, l'Association internationale de développement (IDA). Si l'Ukraine avait été incluse dans la liste NCH, elle aurait pu avoir accès à un financement à échéance favorable ou être transférée dans le groupe IDA, bénéficiant ainsi de prêts concessionnels et de l'éligibilité à l'allègement de la dette.
Cependant, la classification de l'Ukraine en tant qu'IDA ("pays à faible revenu") découragerait les investisseurs étrangers. Et afin de maintenir la "confiance des investisseurs", le gouvernement ukrainien fait tout son possible pour préserver son statut actuel auprès de la BM/FMI.
Selon Elliot Dolin-Evans de l'Université Monash (Australie) "Le principal problème de la reclassification de l'Ukraine en tant que pays 'en conflit' est que cela serait très problématique pour les institutions financières et les créanciers internationaux, car l'Ukraine est l'un des plus grands emprunteurs d'argent du FMI et de la Banque mondiale et le pays a d'énormes obligations en matière de dette envers les pays et les créanciers externes du monde entier. Une classification correcte de l'Ukraine pourrait signifier que les créanciers, le FMI et la Banque mondiale, renonceraient aux intérêts et aux frais sur les prêts accordés au pays, l'exigence d'annulation de la dette devenant beaucoup plus forte si l'Ukraine est un pays NKG. Le FMI et les créanciers internationaux ... tiennent compte de la classification de la Banque mondiale, et ils devraient eux aussi considérer l'Ukraine pour une remise de dette ou un prêt concessionnel si la Banque classe l'Ukraine comme un pays NKG.
Autrement dit, la Banque mondiale ferme les yeux sur ce qui arrive à l'Ukraine, elle s'intéresse aux stratagèmes usuraires, notamment au remboursement de la dette avec intérêts. Le même prêt supplémentaire de la Banque mondiale a été accordé à la condition que le gouvernement ukrainien "réaffirme ses engagements à reprendre... les réformes après la fin de la guerre". L'Ukraine continuera à se faire prêter aux taux d'intérêt du marché, ce qui l'accablera d'une dette extérieure encore plus insoutenable.
18:13 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ukraine, europe, affaires européennes, banque mondiale, fmi, dettes, dettes ukrainiennes | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
La farce du nouveau progressisme
La farce du nouveau progressisme
Par Felipe Quintas
Source: https://jornalpurosangue.com/2022/06/22/a-farsa-do-novo-progressismo/
Dans un monde qui se rapproche de plus en plus des États-Unis, ces derniers cherchent à renforcer leur influence sur l'Amérique latine et l'Europe occidentale, leurs dernières zones d'influence. Si, par le passé, l'élite du pouvoir américain utilisait le libéralisme néo-conservateur comme vecteur de ses intérêts dans d'autres pays, elle utilise aujourd'hui le progressisme post-moderne, formulé par le système financier transnational et élevé au rang d'idéologie officielle américaine, étant défendu par tous ses organes de pouvoir directs et indirects. Boric, Petro, Macron et Scholz sont quelques-uns de ses principaux représentants aujourd'hui, sans oublier Biden, qui fait office de pape.
Des mots à la mode comme "changement climatique"/"décarbonisation"/"Green New Deal", "Black Lives Matter", la reconnaissance des nations indigènes et les droits reproductifs et LGBTQIAP+, constituent aujourd'hui le noyau idéologique de l'impérialisme américain et du système spéculatif centré sur Davos. Ils visent non seulement à affirmer les gouvernements et les politiques favorables au programme de la Grande Réinitialisation, mais aussi à s'opposer aux pays et aux blocs civilisationnels qui ne se plient pas à leurs objectifs, jugés "fascistes" en bloc, sans nuances, et cela va de la Chine marxiste-léniniste-confucéenne à l'Iran islamique, du social-conservatisme de Poutine au réformisme social-démocrate à l'ancienne d'Andrés López Obrador, président du Mexique.
Les représentants de cette nouvelle tendance progressiste postmoderne n'ont pas besoin et ne devraient pas être populaires, car ils ne sont pas choisis pour diriger des gouvernements charismatiques, mais pour rendre opérationnels les ordres de la technocratie financière de l'Atlantique Nord, et peuvent être tranquillement remplacés quand cette technocratie le souhaite. Ils sont donc une version actualisée de la "Troisième voie" (de Blair, ndt) des années 1990, une version néolibérale de la social-démocratie qui a fait élire plusieurs gouvernants dans la zone d'influence des États-Unis, tels que FHC au Brésil, Ricardo Lagos au Chili, Tony Blair au Royaume-Uni et Gerhard Schroeder en Allemagne. Ces dirigeants fantoches qui, à l'époque, ont également suscité l'espoir d'une ère post-néolibérale, dans un contexte où le néolibéralisme était associé au néoconservatisme de Thatcher et Reagan, mais qui ont quitté le gouvernement sans laisser de trace, et dont l'héritage n'a pas été dépassé par les gouvernements suivants.
Comme la Troisième Voie des années 1990, et contrairement aux attentes de leurs électeurs de la vieille gauche et aux craintes de leurs détracteurs de la droite libérale/libertaire, les politiciens progressistes postmodernes n'ont pas l'intention de s'opposer aux précédentes réformes néolibérales, qu'ils acceptent comme un fait accompli, mais de les reformuler selon leurs propres critères. Les idées de la vieille gauche, celle du "régime du prolétariat" (dans le cas de la gauche révolutionnaire) ou celle de "l'État-providence" (dans le cas de la gauche réformiste) leur sont totalement étrangères, et avaient des présupposés qui sont inexistants aujourd'hui, tels que des partis léninistes, des sociétés industrielles et/ou des États nationaux solides et centenaires. Ainsi, la nouvelle gauche cherche à ouvrir des espaces de "représentativité" sur le "marché" pour les minorités identitaires, à produire des transformations comportementales qui soumettent les êtres humains à "Big Tech" et "Big Pharma", à rendre la production et la consommation d'énergie (déjà privatisées) plus coûteuses sous prétexte d'environnementaliser la matrice énergétique, et à approfondir le processus de désintégration territoriale des pays afin, soi-disant, de corriger de supposées "dettes historiques". Il ne s'agit donc pas d'une négation ou d'un dépassement du néolibéralisme, mais de sa substitution en tant que stratégie de contrôle financiaro-impérialiste de la population et des ressources stratégiques des pays liés à la zone d'influence américaine.
Comme le disait le vieux mais pas dépassé Marx, les idées dominantes d'une époque sont les idées de la classe dominante, et les idées de la classe dominante aujourd'hui sont celles du progressisme postmoderne, qui trouve une plus grande acceptation dans la nouvelle gauche que dans la droite populiste. Cette dernière est encore bloquée dans l'"économisme" de la droite néo-conservatrice des années 1980 et n'a pas compris que l'objectif de l'élite du pouvoir et de la finance américaine n'est plus la privatisation et la déréglementation en soi, puisque pratiquement tout a déjà été remis au sommet de la pyramide capitaliste, mais le changement du modèle de civilisation occidentale, d'une société individualiste de consommation de masse au transhumanisme et au post-matérialisme, que la nouvelle gauche embrasse avec la même ferveur que ses patrons à Washington et Davos.
Pour donner un exemple, la "transition énergétique", l'un des éléments centraux de la doctrine ESG (Environmental, Social, and Corporate Governance) et du Great Reset, est un stratagème des élites financières de Wall Street et de Davos pour rendre l'énergie plus chère et détruire la capacité de production et de consommation des pays, comme cela s'est récemment produit en Allemagne. C'est l'engagement de Gustavo Petro, loué par Miriam Leitão sur CBN. Détail : 77% de la matrice énergétique colombienne est composée de pétrole et de charbon.
Au Brésil, ce processus avance de manière significative avec la privatisation d'Eletrobrás et de Petrobras aux mêmes fonds spéculatifs qui ont créé et sponsorisent ce programme. Une fois que Bolsonaro aura fait sa part du marché, à savoir tout privatiser, ce sera au tour de Lula de poursuivre le programme en faisant ici ce que Petro veut faire en Colombie.
Au nom de la modernité, de la démocratie et du climat, ils feront manger des sauterelles et des vers à la population. Quiconque se plaindra sera condamné par la Cour suprême pour diffusion de fake news et génocide environnemental. Le pire, c'est qu'il ne manquera pas de personnes pour se lécher les doigts après avoir ingurgité des insectes et pour dénoncer ceux qui ne l'aimeront pas.
18:00 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, idéologie progressiste, progressisme sociétal, gauches, gauches postmodernes | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
Sur le blé: de l'antiquité à la guerre russo-ukrainienne
Sur le blé: de l'antiquité à la guerre russo-ukrainienne
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/grano-derivati/
Parlons du... blé. Précisément du blé, le grain de l'épi, chanté par Virgile dans le livre I des Géorgiques. Son véritable chef-d'œuvre, selon Paratore. Car le poète d'Andes - un village de la campagne autour de Mantoue, qui n'est pas mieux identifié, même si, bien sûr, toutes les villes actuelles de la région prétendent être son lieu de naissance - était de la race des paysans. Et d'esprit, surtout, qui aimait la tranquillité champêtre, les arbres chargés de fruits, les bœufs à tête massive attelés à la charrue ... les champs de blé éclatant sous le soleil. Et dans le genre épique, il était certainement grand, ce Virgile, mais il n'était pas Homère. Et la guerre n'était pas dans sa sensibilité.
Quoi qu'il en soit, c'est de ce blé que nous parlerons. Également chanté par Pascoli, pour qui Virgile a toujours été la plus grande référence. Et par l'Alcyone de D'Annunzio. La Spica. Où la poésie géorgique devient un lyrisme intense, musical. Et résonne, de manière évocatrice, avec les mystères d'Eleusis... Car, pour nous, peuples méditerranéens, le blé est le symbole de la vie. Ainsi que la source primaire de notre alimentation.
Car sur les deux rives de ce que nous appelions autrefois notre mer, le blé a toujours été la principale source de subsistance. Pain, pâtes, couscous, biscuits, farine... nous, les peuples méditerranéens, consommons toujours du blé en fin de compte.
Pourtant, nous ne sommes pas de grands producteurs de la précieuse céréale. Dans l'Antiquité, les greniers méditerranéens étaient, en fait, au nombre de trois. La Sicile d'abord et avant tout. Et cela explique, dans une large mesure, la longue et féroce lutte entre Carthage et les cités grecques pour le contrôle de la grande île. Une lutte à laquelle Rome a mis fin, par ses propres moyens, qui, alors, étaient dérisoires.
Puis l'Égypte, bien sûr. Le plus grand producteur de l'antiquité. Et il semble paradoxal qu'aujourd'hui, l'Égypte dépende de pays étrangers pour son approvisionnement en céréales. Une dépendance qui, ces jours-ci, devient dramatique. Mais, pour Rome, la source principale qui alimentait la Ville, était la Cura Annona (la production annuelle). Et son contrôle la clé du pouvoir au cœur de l'empire. À tel point que les empereurs, à partir d'Octave, l'ont gouverné par l'intermédiaire de légats. Comme une sorte de propriété personnelle. Et le pauvre Cornelius Gallus, qui avait été le gouverneur de cette Cura Annona, a payé lourdement les soupçons d'Auguste. De sa vie. Et avec l'effacement de son travail et de sa mémoire. Ce qui nous a privé, probablement, de l'un des plus grands poètes élégiaques latins.
Et puis il y avait la Colchide. Le sud du Caucase, entre l'Azerbaïdjan et la Géorgie. Le pays de la Toison d'or. Evoquons simplement l'entreprise des Argonautes. Celle de Jason et de Médée.
Athènes importait déjà des céréales de là-bas. L'Attique était trop aride et sablonneuse pour garantir les besoins de la cité de Périclès.
Et les Romains, sans la conquérir, y ont étendu une sorte de protectorat. Ils ont pris sous leur aile les colonies milésiennes de la mer Noire. D'où provenaient les céréales cultivées dans la région située plus au nord. Dans le pays qui s'appelait aussi Sarmatie. Et qui est maintenant, au moins en partie, l'Ukraine. Et la Russie.
Et ici - après avoir confirmé mon surnom de Docteur Divagus - nous arrivons au cœur du problème.
La guerre entre la Russie et l'Ukraine semble, entre autres, mettre en péril l'approvisionnement en céréales de l'Europe et de l'Afrique.
Il semble... car on nous dit que des centaines de navires de transport sont bloqués de l'autre côté du Bosphore avec leur précieuse cargaison depuis plus de deux mois. Qui, d'ailleurs, ne devrait plus être si précieuce. Puisque les céréales, stockées dans la cale d'un navire, se détériorent au bout d'un mois. Et elles deviennent inutiles pour tout usage alimentaire.
En tout cas, la crise de l'offre est là. C'est indiscutable. À tel point que nos pâtes bien-aimées ont déjà augmenté dans les rayons des supermarchés. Car, évidemment, dans les plaines d'Ukraine, le blé est récolté entre février et mars. Et les eskimos et les pingouins sont embauchés comme ouvriers... Un petit soupçon, seulement vague, de spéculation est-il légitime ? Ou s'agit-il, une fois de plus, d'une démonstration de la-terre-est-platisme?
Et puis, il y a quelque chose qui m'intrigue. Le patron d'une marque populaire de pâtes, une bonne marque d'ailleurs, a déclaré qu'il est obligé d'augmenter le prix parce que plus aucun blé n'arrive d'Ukraine.
Je vais à la cuisine. Et je prends un paquet de spaghetti. De cette marque même. En grosses lettres sur l'emballage: "100% blé italien". Mah....
La bataille pour le blé a donc commencé. Le seul salut pourrait être d'encourager la production nationale. Draghi torse nu fauchant sous le soleil brûlant de juin serait un spectacle intéressant...... Mais je doute que le banquier s'expose au risque des rayons ultraviolets. Ce risque lui est déconseillé par ses amis écologistes bien connus, tels que Soros et Gates. Il s'efforce de combler le trou dans la couche d'ozone et de sauver le monde. Sous les applaudissements de Greta et de la foule des gretins.
Le seul trou qui devrait nous inquiéter, cependant, est celui de notre ventre. Inévitable si le grain n'arrive vraiment plus. Parce qu'une politique autarcique est, soyons honnêtes, très difficile à mettre en œuvre. Parce que cela prendrait trop de temps, et nous n'en avons pas. Et, en outre, cela pourrait éveiller des soupçons de sympathie pour un certain régime du passé. Et pour un certain faucheur. Qui, contrairement à Draghi, avait le physique pour faucher.
Bien sûr, notre ami Bill viendra à la rescousse. Les céréales viendront des États-Unis. Strictement OGM, et à trois fois le prix de l'ukrainien ou du russe.
Patience. Nous ne renonçerons pas aux pâtes. Nous allons donc sacrifier autre chose et les spaghettis à la sauce tomate, les grice, les amatriciane, les trenette al pesto continueront à animer nos cantines. Malgré les anathèmes des nutritionnistes (personnes maléfiques, et prophètes de malheur).
Oui.... mais l'Afrique ? Le Maghreb qui ne vit, presque, que de céréales ? Et puis celle de l'Afrique subsaharienne. Qui est déjà affamée. Comment vont-ils s'y prendre ? Le prix des céréales de Biden est trop élevé pour être à leur portée... La faim, et donc les guerres et les émeutes sont déjà à l'horizon proche.
Mais personne ne semble s'en soucier. Les Arabes et les nègres, pardon les noirs ou si vous préférez les alterblancs, n'ont d'intérêt qu'en tant que migrants. Comme main-d'œuvre bon marché et comme ressource pour diverses ONG.
Chez eux, ils peuvent mourir de faim. Contribuant ainsi à la politique de diminution de la population mondiale si chère aux fans de Malthus, qui se réunissent périodiquement autour de Davos...
17:38 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : blé, céréales, histoire, ukraine, russie, production de blé, mer noire, europe, actualité, affaires européennes | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
L'Américanisme des gauches
L'Américanisme des gauches
Claudio Mutti
Source: https://www.eurasia-rivista.com/lamericanismo-di-sinistra/
Considérant le fait que le jeune Marx définissait les États-Unis comme le "pays de l'émancipation politique accomplie", c'est-à-dire comme "l'exemple le plus parfait d'un État moderne", capable d'assurer la domination de la bourgeoisie sans exclure les autres classes de la jouissance des droits politiques, un spécialiste du marxisme a observé qu'"aux États-Unis, la discrimination par la censure prend une forme "raciale"" [1], de sorte que, selon lui, on ne peut manquer de remarquer "une certaine indulgence" [2] de Marx à l'égard du système américain, tandis que "l'attitude d'Engels est encore plus déséquilibrée dans un sens pro-américain" [3].
Pour Engels, en effet, le Far West nord-américain "semble être synonyme d'expansion de la sphère de liberté: il n'est pas fait mention du sort réservé aux Amérindiens, de même que l'on passe sous silence l'asservissement des Noirs" [4]. Non seulement cela, mais parfois Engels devient un apologiste explicite de l'impérialisme américain, comme lorsqu'il célèbre la "vaillance des volontaires américains" dans la guerre contre le Mexique: "la splendide Californie a été enlevée aux indolents Mexicains, qui ne savaient qu'en faire"; ou comme lorsqu'il exalte "les énergiques Yankees" qui donnent une impulsion à la production de richesses, au "commerce mondial" et donc à la propagation de la "civilisation" [5].
L'affirmation selon laquelle la gauche "ne pouvait qu'être américaniste et fordiste, puisqu'elle avait été industrialiste dès le début semble fondée car, en fait, depuis l'Idéologie allemande, Marx et Engels avaient exalté le développement de l'industrie" [6].
Lénine, "le marxiste qui voulait réaliser le socialisme avant le développement généralisé du capitalisme, était d'autant plus américaniste et fordiste" [7], de sorte qu'en 1923, Nikolaï Boukharine pouvait exhorter les communistes à "ajouter l'américanisme au marxisme" [8].
Se faisant l'interprète de la haine bourgeoise contre la persistance d'éléments "médiévaux" dans certaines parties de l'Europe à cette époque, Lénine opposait la "campagne" prussienne, où même l'industrie avait des caractéristiques semi-féodales, à la "ville" américaine, où même l'agriculture n'avait pas échappé à l'organisation capitaliste. En Amérique, écrit-il, "la base de l'agriculture capitaliste n'était pas l'ancienne agriculture fondée sur l'esclavage, la guerre de Sécession ayant détruit l'économie esclavagiste, mais l'agriculture libre, du fermier libre, sur des terres libres ; libres de toutes les charges médiévales, du servage et du féodalisme d'une part, et d'autre part, libres de la contrainte de la propriété foncière privée" [9].
Sur le terrain idéologique cultivé par Marx, Engels et Lénine est née l'admiration de Gramsci pour la "civilisation" américaine et la condamnation de Gramsci de l'anti-américanisme. Comme alternative au type du petit bourgeois européen, le "philistin des pays conservateurs", Gramsci a proposé la figure "énergique et progressiste" que Sinclair Lewis avait dépeinte dans le personnage de Babbitt, le petit bourgeois américain qui voit l'industriel moderne comme "le modèle à atteindre, le type social auquel il faut se conformer".
Antonio Gramsci revendique pour le groupe communiste de l'"Ordine Nuovo" (qu'il a fondé en 1919 avec Palmiro Togliatti et d'autres) le mérite d'avoir prôné une "forme d'"américanisme" acceptable pour les masses ouvrières". Pour Gramsci, il existe en fait un "ennemi principal" qui est la "tradition", "la civilisation européenne (...), la vieille et anachronique structure sociale démographique européenne" [10]. Nous devons donc remercier, dit-il, la "vieille classe ploutocratique", parce qu'elle a essayé d'introduire "une forme très moderne de production et de travail telle qu'offerte par le type américain le plus perfectionné, l'industrie d'Henry Ford" [11].
Et la vieille classe ploutocratique a rapidement identifié ses compagnons de voyage. En fait, un commentateur faisant autorité sur les classiques du marxisme, Felice Plato, rappelle les "avances" du sénateur Agnelli envers Gramsci et le groupe de Togliatti, faites au nom d'une supposée "concordance d'intérêts entre les travailleurs de la grande industrie et les capitalistes de l'industrie elle-même". C'est d'ailleurs Gramsci lui-même qui a parlé succinctement du "financement d'Agnelli" et des "tentatives d'Agnelli d'absorber le groupe 'Ordine Nuovo'" [12].
Gramsci n'était cependant ni le premier ni le seul, parmi les marxistes, à voir dans l'Amérique le paysage idéal pour la construction d'une société alternative à la société européenne, malheureusement "alourdie par cette chape de plomb" de "traditions historiques et culturelles" [13]. C'est Gramsci lui-même, en fait, qui mentionne explicitement l'intérêt de "Leone Davidovic" (c'est-à-dire Lev Davidovitch Braunstejn/Bronstein, alias Trotsky) pour l'américanisme [14], ainsi que ses enquêtes sur le mode de vie américain et la littérature nord-américaine.
Cet intérêt de la pensée marxiste pour l'américanisme est dû, explique Gramsci, à l'importance et à la signification du phénomène américain, qui est, entre autres, "le plus grand effort collectif jusqu'à présent pour créer, avec une rapidité sans précédent et avec une conscience de but jamais vue dans l'histoire, un nouveau type de travailleur et d'homme" [15]. Les réalisations de l'américanisme ont donné naissance à une sorte de complexe d'infériorité chez les marxistes, qui proclament selon les mots de Gramsci que "l'anti-américanisme est comique, avant d'être stupide" [16].
Nous avons parlé plus tôt de la littérature américaine. Eh bien, l'une des manifestations les plus significatives de la culture antifasciste qui a eu lieu pendant le Ventennio de Mussolini a été la publication de l'anthologie Americana éditée par Elio Vittorini pour l'éditeur Bompiani en 1942 (et toujours réédité depuis). On a dit à juste titre que pour Vittorini et les camarades qui l'ont rejoint dans l'initiative en tant que traducteurs (tous gravitant plus ou moins dans l'orbite du Parti communiste clandestin), "la littérature américaine contemporaine (...) est devenue une sorte de drapeau ; et c'est aussi, ou peut-être surtout, comme un manifeste implicite de foi antifasciste que Vittorini a conçu et réalisé son anthologie. L'Amérique devait être pour les lecteurs, comme elle l'était pour lui, une grande métaphore de la liberté et de l'avenir" [17].
Dans ces mêmes années, alors que les antifascistes, parmi lesquels les futurs dirigeants du PCI, trinquaient à la fortune de Sa Majesté britannique [18], dans les discours de Palmiro Togliatti diffusés par Radio Mosca, il y avait une exaltation fréquente des États-Unis qui prenait parfois des accents de mysticisme inspiré. Voici un florilège bref mais significatif des laudes chantées par Migliore.
8 août 1941. "Et en réalité, nous devons être reconnaissants à l'Amérique non seulement pour avoir donné du travail pendant tant de décennies à tant de nos frères, mais aussi pour le fait qu'à ces hommes, qui sortaient de l'obscurité de relations sociales presque médiévales, elle a fait voir et comprendre ce qu'est un régime démocratique moderne, ce qu'est la liberté. (...) Mussolini et le fascisme (...) voudraient faire croire au peuple italien qu'il a un ennemi dans le peuple américain (...). Les Italiens qui connaissent l'Amérique devraient dire la vérité à leurs concitoyens. Qu'ils leur disent que le peuple des États-Unis est ami de l'Italie, mais qu'il est l'ennemi acharné de toute tyrannie (...) Et les Italiens qui aiment leur pays, qui ne sont et ne veulent être les serviteurs d'aucun despotisme, ont une nouvelle raison d'être reconnaissants au peuple des États-Unis, de qui vient aujourd'hui au peuple italien non seulement une nouvelle incitation à briser ses chaînes, mais une aide concrète aussi puissante" [19].
2 janvier 1942. "Mais une autre voix nous parvient sur les ondes. C'est la voix du grand peuple américain. Dans son accent masculin, il nous semble entendre le rugissement de mille usines travaillant jour et nuit, sans relâche, pour forger des canons, des chars, des avions, des munitions. Il y a un mois, l'Amérique fabriquait autant d'avions en un mois que l'Allemagne et ses vassaux réunis. Bientôt, elle en fabriquera deux fois plus. Trente millions de travailleurs américains ont juré de ne pas relâcher leurs efforts de production tant que les régimes fascistes de terreur, de violence et de guerre ne seront pas écrasés. De bonnes perspectives, donc, pour la nouvelle année" [20].
Nous pouvons citer ici un extrait d'une lettre que Migliore, après la défaite des troupes alpines italiennes à Nikolaevska, a écrite de Moscou le 3 mars 1943 à Vincenzo Bianco : "La position des Italiens d'Amérique, et la nôtre, doit cependant être bien argumentée. Il faut expliquer qu'il ne s'agit pas du tout d'une invasion, mais d'une aide apportée au peuple italien pour retrouver sa liberté, pour chasser ses vrais ennemis, qui sont les fascistes et les Allemands. Expliquez que la véritable invasion de l'Italie est celle des Allemands, organisée par Mussolini. Mussolini est responsable de l'arrivée de la guerre en Italie. Etc. etc. Bien sûr, combinez cela avec la démonstration que les Italiens peuvent empêcher que la guerre soit portée sur leur territoire national en se débarrassant immédiatement du gouvernement de Mussolini, en évinçant ce gouvernement, en brisant la vassalité allemande, etc. D'où l'appel à la lutte, la polémique contre ceux qui disent attendre l'atterrissage pour faire quelque chose, etc. etc. En cas de débarquement, notre position doit être: une invitation aux populations à accueillir les troupes anglo-saxonnes comme des troupes libératrices ; une invitation aux soldats à déposer les armes, etc." [21].
Les camarades de Togliatti, en revanche, n'ont pas été privés du titre de chevalier par les impérialistes. Pour citer un cas illustre, Arrigo Boldrini dit "Bulow", qui après avoir commandé la 28e brigade "Garibaldi" a été longtemps député du PCI puis président de l'ANPI, a été décoré d'une médaille d'or par le général McCreery, commandant de la 8e armée, en février 1945 (ci-dessus).
Le fait que la "Résistance" antifasciste était un mouvement collaborationniste au service de l'envahisseur anglo-américain est un fait reconnu aujourd'hui même par l'historiographie communiste "hérétique", c'est-à-dire non alignée sur la mythologie de la Résistance. "L'accusation portée contre le mouvement partisan d'être pleinement inclus dans le front de guerre militaire allié a eu un support historique évident" [22], écrit par exemple un historien qui a compilé plusieurs entrées pour l'Encyclopédie de l'antifascisme et de la résistance. Par ailleurs, en 1944 déjà, l'organe d'un groupe communiste écrivait : "Nées de l'effondrement de l'armée, les bandes armées sont, objectivement et dans les intentions de leurs animateurs, des instruments du mécanisme de guerre britannique" [23].
Par la suite, les antifascistes, les catholiques, les libéraux et les sociaux-démocrates ralliés à Badoglio n'ont pas eu trop de mal à admettre le caractère collaborationniste de la "Résistance", notamment parce que, dans les années d'après-guerre, leurs partis ont continué à être subordonnés à la politique américaine et britannique et que de nombreux anciens partisans "blancs" ont poursuivi leurs activités pro-occidentales dans les "partis démocratiques", dans le journalisme ou peut-être dans les rangs du contre-espionnage ou du "Gladio" ; les communistes et les socialistes, qui dans la situation créée par la "guerre froide" se sont retrouvés du côté de l'URSS, ont essayé de créer une image "patriotique" de la "Résistance" et d'attribuer le mérite exclusif de la défaite nazie-fasciste à l'action des partisans, comme si les Anglo-Américains n'avaient jamais existé et comme si l'action des partisans n'avait pas été soutenue et financée par les impérialistes occidentaux (ainsi que par les capitalistes du Nord hostiles à la socialisation des entreprises décrétée par la CSR).
Dans le sud occupé, certaines formations de l'extrême gauche s'étaient immédiatement mises à la disposition des envahisseurs anglo-américains. En Campanie, par exemple, le Parti socialiste révolutionnaire italien était né, dont l'un des objectifs immédiats était d'"aider les Anglo-Américains à libérer le territoire restant de la péninsule" [24]. "Après avoir accueilli les Alliés comme des libérateurs, les socialistes révolutionnaires avaient rencontré à Salerne le général Clark pour lui demander d'aider les troupes dans leur entrée à Naples et avaient également participé aux négociations pour la création du Gruppi Combattenti Italia" [25].
Dans le Nord, depuis février 1943, le Parti communiste, le Parti d'action, le Parti prolétarien pour une République socialiste et le Parti socialiste chrétien étaient en contact avec l'OSS, les services secrets américains, par l'intermédiaire d'un agent de liaison de premier ordre: l'ingénieur Adriano Olivetti (photo), un ami de Carlo Rosselli [26].
La dépendance, y compris économique, des partis antifascistes du CLNAI vis-à-vis des hauts commandements anglo-américains est formalisée par un document de cinq pages rédigé en anglais : les "Protocoles de Rome", qui sont signés le 7 décembre 1944 par le général britannique Henry Maitland Wilson, commandant des forces alliées en Méditerranée, et les dirigeants antifascistes: Alfredo Pizzoni ("Pietro Longhi"), Ferruccio Parri ("Maurizio"), Giancarlo Pajetta ("Mare"), Edgardo Sogno ("Mauri").
Les partisans s'engagent à exécuter tous les ordres des Alliés pendant le conflit; ils s'engagent à nommer un officier acceptable pour les Anglo-Américains comme chef militaire du corps des volontaires de la liberté ; ils s'engagent à exécuter tout ordre après la "libération" du territoire italien. Et le CLNAI, pour sa part, était reconnu par les Anglo-Américains comme le seul gouvernement, de facto et de jure, de l'Italie du Nord.
Le point 5 du document établit les fonds à allouer aux activités antifascistes, en ces termes : "Pendant la période d'occupation ennemie en Italie du Nord, la plus grande assistance sera accordée au CLNAI, comme à toutes les autres organisations antifascistes, pour répondre aux besoins de leurs membres engagés dans l'opposition à l'ennemi en territoire occupé : une contribution mensuelle ne dépassant pas 160 millions de lires sera versée sous l'autorité du commandant suprême des forces alliées pour couvrir les dépenses du CLNAI et de toutes les autres organisations antifascistes".
Traduit en italien: les impérialistes alliés allouent une contribution mensuelle de 160 millions de lires (valeur de l'époque) aux collaborationnistes antifascistes, à répartir dans cinq régions italiennes dans les proportions suivantes : Ligurie 20, Piémont 60, Lombardie 25, Émilie 20, Vénétie 35.
En stipulant les Protocoles de Rome, le Comité de libération nationale de la Haute-Italie a donc aussi formellement subordonné le mouvement partisan à la stratégie militaire anglo-américaine et l'a placé, comme l'a écrit un auteur communiste, "directement sous les ordres des alliés" [27], tandis que le Comando Volontari della Libertà était reconnu comme l'exécuteur des ordres du commandant en chef allié.
Avant même la signature des protocoles, les "patriotes" s'étaient déjà mis au service des "libérateurs", à tel point que le général Alexander leur avait donné l'ordre suivant: "Tuez les Allemands, mais de telle sorte que vous puissiez rapidement vous échapper et recommencer à tuer. (...) Les groupes de patriotes du nord de l'Italie détruisent les lignes de chemin de fer et si possible les téléphones, font dérailler les trains. Détruire les installations télégraphiques et téléphoniques" [28].
Mais laissons la parole à Renzo De Felice. "Les accords de Rome ont apporté 160 millions à la Résistance. C'était le salut. Et Harold MacMillan, responsable sur place de la politique britannique en Méditerranée, pouvait écrire dans ses mémoires le commentaire féroce et satisfait : 'Celui qui paie le joueur décide de la musique'" [29].
"Rompre avec les Alliés, pour la Résistance, était impossible: cela aurait été une catastrophe économique (Parri lui-même, dans son Mémoire sur l'unité de la Résistance, écrit en 1972, rappelle que la perspective était celle de 'fermer boutique')" [30].
"Les Alliés savaient qu'ils avaient les meilleures cartes en main: la force militaire et l'aide économique. Si pour entretenir un partisan, à la fin de 1943, il fallait mille lires, au début de 1945 il en coûtait 3 mille et même 8 mille, dans les zones les plus chères. En bref, la question économique était devenue politique. Une armée aussi nombreuse ne pouvait s'autofinancer: réquisitions, taxations forcées, grèves de ravitaillement, c'est-à-dire vols, brigandages compromettaient, en ce long hiver 44, l'image même du mouvement sur le territoire. Les résultats auraient été catastrophiques. Il est nécessaire de rationaliser le système de financement au-delà des subventions des industriels, qui ont cependant de plus en plus peur des Allemands au fil du temps, et de l'aide des services secrets britanniques et américains. C'était le chef-d'œuvre de Pizzoni. L'argent des alliés arrivait à Milan du sud via la Suisse" [31].
En 1944, devant le spectacle d'une extrême gauche à la solde des Anglo-Américains, le fasciste républicain Stanis Ruinas (photo) s'adresse à l'un de ses vieux amis, passé du fascisme anti-bourgeois au communisme, en ces termes : "Au risque de passer pour un naïf, j'avoue ne pas comprendre comment des hommes qui se proclament révolutionnaires - socialistes communistes anarchistes - et qui, pour leurs idéaux, ont subi la prison et l'exil, peuvent applaudir l'Angleterre ploutocratique et l'Amérique trustiste qui, au nom de la démocratie et de la liberté démocratique, dévastent l'Europe. J'anticipe votre réponse. En tant que révolutionnaire, vous n'aimez pas Hitler et vous ne faites pas confiance à Mussolini. Et c'est très bien. Mais comment pouvez-vous faire confiance à l'Angleterre impérialiste qui a trahi la Perse, écrasé les républiques boers, opprimé l'Inde et l'Égypte pendant si longtemps, et qui s'arroge le droit de protéger et de diriger tant de peuples dignes de liberté ? (...) Comment pouvez-vous concilier vos idéaux révolutionnaires avec ceux de Churchill et de Roosevelt ?" [32].
Notes:
[1] Domenico Losurdo, Elogio dell'antiamericanismo, "Voce operaia punto it. L'organe télématique hebdomadaire de Direzione 17", 41, 17 octobre 2003.
[2] Ibidem.
[3] Ibid.
[4] Ibid. L'auteur se réfère à : K. Marx - F. Engels, Opere complete, Editori Riuniti, Rome 1955, VII, p. 288.
[5] K. Marx - F. Engels, Opere complete, Editori Riuniti, Roma 1955, VI, pp. 273-275.
[6] Romolo Gobbi, L'Amérique contre l'Europe. L'anti-Europeismo degli americani dalle origini ai giorni nostri, Editions MB, Milan 2002, p. 10.
[7] Ibidem.
[8] Cité dans D. Losurdo, ibidem.
[9] Cité dans : Emmanuel Malynski, Il proletarismo, Edizioni di Ar, Padoue 1979, p. 7.
[10] Antonio Gramsci, Americanisme et fordisme, Universale Economica, Milan 1950, pp. 20-21 ; édition ultérieure : Einaudi, Turin 1978. Les pages de Gramsci rassemblées dans cette édition correspondent au cahier 22 (V) 1934 des Cahiers de prison.
[11] Op. cit., p. 20.
[12] Op. cit., p. 18. La note de l'éditeur, Felice Platone, se trouve au bas de la page.
[13] Op. cit., p. 25.
[14] Op. cit., p. 42. Sur les relations de Trotsky avec l'usurocratie américaine, voir Pierre Saint-Charles, Banquiers et bolcheviks, in : Henri Coston (ed.), L'alta finanza e le rivoluzioni, Edizioni di Ar, Padoue 1971, pp. 41-50.
[15] Op. cit., ibid.
[16] Op. cit., p. 62.
[17] Giovanni Raboni, E un giorno la sinistra si risvegliò americana. Sessant'anni fa la miticaantologia di Vittorini smontò l'idea fascista sugli USA "Impero del Male", "Corriere della Sera", 24 septembre 2002, p. 35.
[18] "Il y avait, entre autres, Carlo Muscetta, Mario Alicata, Mario Socrate, Antonello Trombadori, Guglielmo Petroni, Gabriele Pepe, Marco Cesarini ; (...) Gabriele Pepe a proposé un toast à l'Angleterre, puis à Churchill, puis à la Royal Air Force. Nous avons trinqué avec joie et exultation" (Manlio Cancogni, Gli scervellati. La seconda guerra mondiale nei ricordi di uno di loro, Diabasis, Reggio Emilia 2003, p. 57). L'auteur rappelle que lui-même, en tant que représentant des socialistes, a apporté à l'imprimeur, le 9 septembre 1943, une affiche du CLN de Pietrasanta, rédigée en anglais, qui donnait le "salut aux Alliés" (op. cit., p. 192).
[19] Mario Correnti (Palmiro Togliatti), Discorsi agli italiani, Società Editrice L'Unità, Rome 1943, pp. 40-42.
[20] Op. cit., p. 93.
[21] members.xoom.virgilio.it/larchivio/togliatti-letteraalpini.htm
[22] Arturo Peregalli, L'altra Resistenza. Il PCI e les oppositions de sinistra. 1943-1945, Graphos, Gênes 1991, p. 356.
[23] Sulla via giusta, "Prometeo", 4, 1er février 1944.
[24] Arturo Peregalli, op. cit. p. 130.
[25] Ibidem.
[26] "Il ressemble aussi physiquement à Rosselli, peut-être parce qu'il est à moitié juif, du côté de son père" - écrit dans son rapport l'informateur de l'OSS qui a rencontré Olivetti près de Berne. Voir Ennio Caretto et Bruno Marolo, Made in USA. Le origini americane della RepubblicaItaliana, Rizzoli, Milan 1996, p. 58 et suivantes.
[27] Renzo Del Carria, Proletari senza rivoluzione, vol. IV, Savelli, Rome 1976, p. 166.
[28] Instructions du général Alexander aux patriotes, "Corriere di Roma", 8 juin 1944 ; cit. in: Erich Priebke, Autobiographie, Associazione Uomo e Libertà, Rome 2003, p. 758.
[29] Renzo De Felice, Rosso e Nero, Baldini & Castoldi, Milan 1995, p. 88.
[30] Renzo De Felice, op. cit. p. 84-85.
[31] Renzo De Felice, op. cit. p. 95-96.
[32] Stanis Ruinas, Lettres à un révolutionnaire, cit. in : Paolo Buchignani, Fascisti rossi. Da Salò al PCI, la storia sconosciuta di una migrazione politica 1943-1953, Mondadori, Milan 1998, pp. 21-22.
17:16 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, claudio mutti, italie, gauches, gauches italiennes, américanisme, communisme, marxisme, antonio gramsci | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
mardi, 21 juin 2022
L'Europe est donc la grande perdante
L'Europe est donc la grande perdante
par Daniele Perra
Source : Daniele Perra & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/l-europa-dunque-e-la-grande-perdente
Début juin, le Centre d'études stratégiques et internationales basé à Washington (un groupe de réflexion très proche du ministère américain de la Défense et de l'industrie américaine de l'armement par laquelle il est copieusement financé) a publié un article d'Antony H. Cordesman intitulé "L'impact à long terme du conflit ukrainien et l'importance croissante du volet civil de la guerre", qui décrit bien la nouvelle approche nord-américaine du conflit en Europe de l'Est.
On y lit : "il semble désormais possible que l'Ukraine ne récupère pas ses territoires à l'est et ne reçoive pas rapidement l'aide dont elle a besoin pour la reconstruction". Une aide qui serait estimée, de manière très optimiste, à 500 milliards de dollars (un chiffre qui ne tient pas compte de la perte territoriale de sa région la plus riche). De plus, l'Ukraine devra compter avec une menace russe permanente qui limitera sa capacité à reconstruire ses zones industrialisées et qui, surtout au vu des pertes territoriales mentionnées supra, n'entraînera pas quelques problèmes en termes de commerce maritime (le risque que la Russie, une fois les opérations dans le Donbass terminées, se dirige vers Odessa, excluant complètement Kiev du littoral de la mer Noire, reste réel).
L'article rapporte également comment le conflit a mis en évidence, du côté russe, une utilisation coordonnée et très souple des moyens militaires, politiques et économiques en comparaison de laquelle, le simple recours à la guerre de propagande et au régime de sanctions du côté occidental a semblé sensiblement inefficace. Un facteur qui, d'une manière ou d'une autre, remodèlera le système mondial puisque la fin éventuelle des combats ne signifiera pas la fin de ses impacts économiques et géopolitiques à long terme. Sans compter que la Russie et la Chine développent une remarquable capacité à attirer les pays africains et asiatiques à leurs côtés (le récent cas du Mali, qui a choisi d'expulser les contingents français et italiens, en ce sens, est emblématique).
En outre, contrairement à la propagande occidentale jusqu'à présent, Cordesman affirme que seule une "infime partie" des actions russes en Ukraine peut être formellement définie comme des "crimes de guerre", malgré leur impact sur la population civile.
Maintenant, indépendamment des considérations du chef émérite en stratégie du Think Tank nord-américain (avec lesquelles on peut être d'accord ou non), ce qui est évident, c'est le changement de paradigme dans la narration du conflit par le centre de commandement de l'Occident.
Les Etats-Unis (ceux qui, selon Kissinger, n'ont que des intérêts et non des alliés) ne sont pas novices dans ces opérations d'abandon de l'"ami" lorsqu'ils ont atteint leur but ou ne le jugent plus utile (du Vietnam à l'Afghanistan, en passant par le Panama et l'Irak, l'histoire regorge d'exemples similaires). Il reste à voir si les États-Unis ont réellement atteint leurs objectifs en ce qui concerne le conflit en Ukraine ou si ce changement de paradigme peut être interprété comme un "retrait stratégique".
Il a été souligné précédemment que le conflit en Ukraine entraîne de profonds changements dans la structure économique, financière et géopolitique actuelle du monde. Peut-on parler d'une évolution vers un système multipolaire ? La réponse est oui, même si les États-Unis eux-mêmes tentent de la ralentir. Comment ? Il existe aujourd'hui trois (à l'avenir, il pourrait y en avoir quatre avec l'Inde) grandes puissances mondiales : les États-Unis, la Russie et la Chine (ces deux dernières sont considérées comme des puissances révisionnistes du système unipolaire). Cependant, le principal concurrent mondial du dollar est l'euro. Ergo, l'objectif nord-américain, pour gagner du temps dans la parabole descendante de l'empire nord-américain, est l'affaiblissement constant de la monnaie européenne. Outre l'Ukraine, qui est le grand perdant du conflit actuel en Europe de l'Est ? L'Union européenne. L'objectif des États-Unis, au moins depuis 1999, est de rendre leur propre industrie artificiellement compétitive en détruisant l'industrie européenne tout en maintenant le Vieux Continent dans un état de captivité géopolitique. L'élite politique européenne en est bien consciente, mais elle est trop occupée à poursuivre ses propres intérêts, ceux du portefeuille.
Prenez par exemple le cas limite de l'Italie, dont la stratégie énergétique à long terme a volé en éclats avec l'agression de l'OTAN contre la Libye. Depuis lors, les gouvernements Monti, Letta et Renzi ont été les principaux responsables de la subordination presque totale de la politique énergétique italienne au gaz russe. Aujourd'hui, les mêmes partis qui ont d'abord soutenu la nécessité d'une intervention en Libye, puis les gouvernements qui ont suivi celui de Berlusconi (responsable de la trahison de Tripoli) sont les mêmes qui demandent et applaudissent l'embargo sur les importations d'hydrocarbures en provenance de Russie, une fois de plus au mépris total de l'intérêt national de l'Italie. Dans ce contexte, la seule solution pour l'Italie ne peut être que de se débarrasser au plus vite du draghisme.
L'Europe est donc la grande perdante sur le plan économique et géopolitique. La possibilité d'une crise alimentaire en Afrique et au Proche-Orient en raison de la poursuite du conflit et, par conséquent, la réduction des exportations de céréales russes et ukrainiennes vers ces régions pourraient provoquer de nouvelles vagues de migration qui affecteront directement une Europe dans laquelle le problème de l'approvisionnement énergétique entraînera une inflation toujours plus élevée, une crise économique structurelle et une baisse relative de la qualité de vie générale.
Enfin, il ne faut pas sous-estimer le fait que l'ancre de salut pour l'Europe (du moins à court terme, car la diversification via l'Afrique et Israël semble bien loin) était censée être le gaz naturel liquéfié nord-américain. Eh bien, une étrange explosion a récemment mis hors service le HUB GNL de Freeport, au Texas, d'où partent les navires transportant le gaz vers l'Europe. L'infrastructure sera à nouveau opérationnelle à partir de la fin de 2022. Tout cela alors que Gazprom réduit ses exportations vers l'Europe en représailles à l'approbation d'un énième paquet de sanctions suicidaires.
Voir :
The longer-term impact of the Ukraine conflict and the growing importance of the civil side of the war, www.csis.org
L'utopia di chi spera nel GNL di USA, Africa e Israele, www.ilsussidiario.net
L'UE ed il suo settore energetico, www.eurasia-rivista.com.
19:12 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, affaires européennes, europe, russie, sanctions, sanctions antirusses | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
L'Empire comme principe métaphysique
L'Empire comme principe métaphysique
Par Idelmino Ramos Neto
Source: https://auroradeferro.org/blog/f/o-imp%C3%A9rio-enquanto-princ%C3%ADpio-metaf%C3%ADsico?blogcategory=Tradicionalismo
Il existe un principe divin au cœur de toutes choses, l'Un, et l'alignement avec celui-ci dessine exactement la divinisation qui doit se produire, à un niveau alchimique, au sein de l'homme.
Plus on se rapproche de ce précepte, dans le sens de suivre sa direction, plus l'ascétisme est grand.
De même que l'univers entier se déploie selon les diktats divins, la polis doit aussi être gouvernée selon le joug d'une élite, esquissée dans un seul homme - l'Empereur, transfiguré exactement dans celui qui, en raison de son abandon au sacré, est capable de suivre intégralement ce qui est céleste, incarnant la Vertu en lui-même.
Dans ces postulats, on comprend la fonction divine de l'Empire, organiquement centrée dans la hiérarchie naturelle qui imprègne le cosmos tout entier, tant dans les sphères supérieures, ineffables, que dans sa dimension manifeste.
De là, nous apprenons aussi pourquoi l'égalitarisme moderne, comme la démocratie, est si inorganique et déconnecté de la réalité.
L'orgueil, la vertu et les principes supérieurs sont les attributs d'une petite aristocratie, capable de s'imposer des conditions herculéennes pour approcher les dieux.
Il faut toutefois souligner que les aristocraties du monde antique se sont depuis longtemps embourgeoisées, s'éloignant de tout ce qui était proprement divin, qui faisait d'elles des êtres spéciaux sine qua non. Ainsi, le trône reste vide - jusqu'à ce qu'un roi aux aspirations suprêmes l'occupe à nouveau.
*Support : apoia.se/auroradeferro
*T-shirts : https://mont.ink/Aurora-de-Ferro
*Télégramme : t.me/AuroradeFerro
*Gest : https://gab.com/auroradeferro
18:47 Publié dans Définitions, Traditions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : saint empire, tradition, traditionalisme, empire, reich, définition | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
Que s'est-il passé en 2015 pour que tout se soit accéléré?
Que s'est-il passé en 2015 pour que tout se soit accéléré?
Ernesto Milà
Source: https://info-krisis.blogspot.com/search?updated-max=2022-06-17T01:18:00-07:00&max-results=40
L'ONU a déclaré 2015 "Année internationale de la lumière". Une bêtise comme une autre, si ce n'est qu'en 1945, lors de la création de l'ONU, la même entité a déclaré que cet événement avait initié "l'ère de la Lumière". Beaucoup de "lumière" et beaucoup de majuscules. Nous pouvons légitimement nous demander pourquoi le cycle actuel de la modernité a commencé cette année-là et pas avant ou après ? Parce que 2015 a été une année charnière dans l'histoire du monde.
Il faut parler de l'ONU qui vaut la peine d'être évoquée si nous voulons comprendre ce qui s'est passé en 2015.
L'année touchait à sa fin et les 15 et 16 novembre, le G-20 s'était réuni à Antalya (Turquie). Qu'est-ce que l'ONU a à voir avec le G-20 ? Apparemment, il s'agit de deux organismes distincts : l'ONU, du moins en théorie, rassemble des représentants de chacun des 193 États membres (elle a été fondée par 51 États). En réalité, les "Etats membres" ne sont présents qu'à l'"Assemblée générale", mais, contrairement à la croyance populaire, le quotidien est dominé par le "personnel de l'ONU et le personnel associé" qui est protégé par la Convention sur la sécurité du personnel de l'ONU, adoptée en 1994.
Quant au G-20 (ou Groupe des Vingt), il s'agit en théorie d'un forum qui réunit les présidents ou chefs de gouvernement et les banquiers centraux des vingt économies les plus fortes du monde. En réalité, ce n'est pas non plus le cas, car certains pays industrialisés aux économies fortes ne sont pas représentés : l'Iran, par exemple, n'y figure pas. Taïwan non plus. L'Espagne est un "invité permanent" (nous le sommes, mais nous ne le sommes pas, et si nous le sommes, c'est à condition d'apporter une chaise pliante...). D'autre part, il est difficile de comprendre pourquoi, si l'Espagne est invitée, la Pologne, qui est un pays équivalent avec un niveau économique similaire, ne l'est pas. Le champ d'action du G20 ne se limite pas aux 20 pays membres, mais dispose d'un deuxième cercle concentrique composé de quatorze organisations internationales associées, dont les présidents siègent en tant que membres à part entière aux réunions du G20.
Le G20 a vu le jour en 1999, mais ce n'est qu'en 2008, lors de la grande crise économique mondiale, qu'il a commencé à prendre de l'importance, devenant le point central des discussions sur l'évolution de l'économie mondiale, dépassant et annulant les expériences précédentes (le G8, le G8+5, etc.).
DE LA CRISE DE 29 À LA CRISE DE 2008
Lorsque les gens parlent de la "crise de 29" et la comparent à la crise qui a débuté avec celle des prêts hypothécaires à risque aux États-Unis, les comparaisons sont odieuses:
- La crise de 29 a commencé sur le marché boursier, tandis que la crise de 2008 a eu pour origine des opérations irresponsables dans le secteur bancaire et immobilier.
- La crise de 29 a principalement touché les pays dotés d'un secteur financier et d'un commerce international solides, les économies libérales, tandis que les pays ayant peu de commerce extérieur ont été à peine affectés et que les économies socialistes ne l'ont même pas remarqué. La crise de 2008 a touché le monde entier: c'était la première crise "mondiale".
- Au moment de la crise de 1929, la taille de l'économie était incomparablement plus petite qu'en 2008.
- La crise de 1929 a généré un mouvement isolationniste dans le monde entier, tandis que la crise de 2008 n'a pas empêché les pratiques globalisantes de se poursuivre, mais pas du tout les mesures "protectionnistes".
- Tout comme la crise de 1929 a généré des politiques d'austérité et des programmes de travaux publics qui ont réussi dans certains pays (Troisième Reich) et échoué dans d'autres (New Deal aux États-Unis), la crise de 2008 a été surmontée par une augmentation mondiale de l'endettement des États.
- La crise de 1929 a conduit à l'émergence du fascisme, mais la crise de 2008, après avoir été digérée et méditée, a conduit à d'autres options très différentes qui, au fond, ne sont rien d'autre qu'un pas en avant dans la mondialisation, un changement de regard dans le néolibéralisme. L'Agenda 2030 et les théories de Klaus Helmut Schwab sur la quatrième révolution industrielle en sont le résultat.
Ainsi, ce qui s'est passé durant l'"année charnière" est directement lié aux expériences, réflexions et résolutions qui ont émané de l'analyse de ce qui s'était passé depuis l'éclatement de la crise des subprimes aux États-Unis (printemps-été 2007), en passant par la crise bancaire jusqu'à la crise de la dette (2010-2011).
CE QUI SE TROUVAIT AU-DELÀ DE LA FALAISE DE LAQUELLE NOUS AVONS FAILLI TOMBER EN 2008
Le risque de cette crise était le suivant :
- La crise économique va se transformer en crise sociale.
- Le risque était que, dans une deuxième phase, la crise sociale se transformerait en crise politique et que, finalement, la crise politique s'effondrerait.
- Le risque, enfin, était que la crise politique romprait avec la dynamique initiée en 1989 après la chute du mur de Berlin : économie mondiale globalisée, générant de nouveaux modèles politiques qui pourraient bien être des "populismes".
Dans les années où l'économie mondiale a réussi à se stabiliser à nouveau, en 2012, les différents groupes de réflexion mondiaux ont entamé leur réflexion, dont le résultat a été l'Agenda 2030 proclamé par les Nations unies lors de la réunion en Turquie en 2015.
D'où viennent ces thèses ?
- D'une part, de la part de l'ONU elle-même, qui a vu les résultats de son programme lancé en 2000 : les "Objectifs du Millénaire". Ces "objectifs", dont aucun n'avait été pleinement atteint, ont été reformulés et on leur a ajouté une dimension environnementale, on a établi un risque prioritaire ("sauver la planète"), on a ajouté un jargon rempli de mots fétiches (gouvernance, voire "perspective de genre", etc.) et tout cela a été accompagné d'une bonne volonté naïve et exaspérante qui, finalement, lorsque la pandémie est arrivée, s'est accompagnée de l'idée que la pandémie pouvait signifier un recul global en "terrain conquis".
- En outre, les idées (et le jargon même utilisé) adoptées dans l'un des 30 documents approuvés lors du sommet du G20 en Turquie les 15 et 16 novembre 2015, intitulé "Transformer notre monde : Programme 2030 pour le développement durable", ont été transférées à l'Assemblée générale des Nations unies et transformées en "17 objectifs", ceux du Programme 2030.
- Mais ces idées n'avaient pas non plus été élaborées dans ce forum, mais étaient empruntées à une réunion précédente qui avait eu lieu à Davos en avril 2015, convoquée par le Forum économique mondial et où Klaus Schwab avait lancé son idée de "quatrième révolution industrielle".
- Le "poids moral" attribué à l'ONU a conduit les gouvernements du monde entier - mais surtout ceux des pays occidentaux - à adapter l'"Agenda 2030" à leurs réalités nationales, renonçant largement aux "agendas nationaux" en faveur de ce qui était, par essence, un "agenda mondial".
Ainsi, l'origine de ces idées est l'environnement et les groupes de travail du Forum économique mondial (WEF), structures qui ont une représentation majoritaire au sein du G-20 (n'oublions pas que les chefs de gouvernement arrivent aux réunions de cet organisme, accompagnés des présidents de leurs Banques centrales, la plupart, sinon tous, proches du WEF. À travers le G-20, où sont également représentés l'Organisation mondiale du commerce, la Banque mondiale, l'ONU, le Fonds monétaire international et le Conseil de stabilité financière, l'"agenda" approuvé en Turquie atteint l'ONU et les objectifs du WEF, ainsi que le nouveau langage d'un "capitalisme à visage humain", "conscient des risques écologiques", qui s'engage en faveur du "développement durable" et recherche un régime "d'équité, de parité et d'égalité", deviennent des OBJECTIFS MORALEMENT OBLIGATOIRES pour les 193 États membres de l'ONU.
RÉFLÉCHIR EN 2015 SUR UN SYSTÈME QUI AVAIT BESOIN D'UNE RÉFORME EN PROFONDEUR
Eh bien, à l'horizon 2015, il semble déjà très clair que des mutations politiques ont lieu dans le monde entier, qui risquent de bloquer le processus de mondialisation de l'économie mondiale (souhaité par le WEF) et de stopper le processus de "globalisation" auquel aspirent l'ONU, l'UNESCO et leurs classes de fonctionnaires.
Deux phénomènes ont eu lieu cette année-là qui ont rendu ces "craintes" très tangibles :
- D'une part, la social-démocratie européenne, qui depuis le congrès de Bad Godesberg (1959) avait fixé le nord stratégique du socialisme (coexistence avec le capitalisme, société de bien-être et conquêtes sociales progressives), s'était littéralement effondrée, après que les différents partis sociaux-démocrates au pouvoir, aient opté en 2009 pour des opérations de sauvetage des banques, plutôt que de sauver la société.
- En revanche, la gauche ibéro-américaine, née au Forum de Sao Paolo en 1990 sous le slogan "les peuples du monde contre le néolibéralisme et pour la paix", avec les Chávez, Lula, Kirchner, Bachelet, Múgica et même Castro, était littéralement hors jeu en 2015: dans tous ces pays, les droites nationalistes ont pris le pouvoir et, pour couronner le tout, Castro et Chávez sont morts et Lula s'est réveillé un matin en prison.
- Enfin, la plus grande défaite pour ces courants est l'arrivée au pouvoir aux Etats-Unis de Donald Trump, dont la victoire en 2016 était déjà prévue l'année précédente.
Les problèmes fondamentaux qui ont conduit les "seigneurs de l'argent" à repenser la situation en 2015 sont de quatre ordres :
1) Les "marchés" ne sont pas infaillibles, ni nécessairement équitables. En fait, les marchés échouent avec une certaine fréquence, en raison de crises de croissance, de processus inflationnistes, de politiques monétaristes erronées, ou simplement en raison de la dopamine excessive des courtiers et des ambitions irresponsables des spéculateurs financiers.
2) La mondialisation est un système asymétrique et instable : asymétrique parce qu'il concentre la fabrication dans une zone géographique, alors que la consommation se situe dans une zone très différente, et instable parce que le capital financier est toujours à la recherche de théâtres d'investissement plus rentables et que ceux-ci se déplacent constamment. Mais la mondialisation est inaliénable pour les élites économiques internationales, ses plus grands bénéficiaires.
3) Depuis la fin des années 60, le pouvoir d'achat des classes moyennes et populaires diminue, et si cela continue, des révoltes et des bouleversements sociaux pourraient éclater, car, ce n'est pas en vain, tout mouvement de renouveau est historiquement issu de groupes sociaux ayant un bon niveau culturel et qui ont vu leurs intérêts collectifs mis en danger.
4) L'accélération technologique et les changements qu'elle va générer dans la période 20-30 sont d'une telle ampleur qu'il est nécessaire de donner une nouvelle orientation au néolibéralisme et d'essayer, par tous les moyens, d'empêcher des bouleversements sociaux qui risquent de faire s'effondrer tout le cadre économique mondial (en dehors des effets plus brutaux et inévitables des processus révolutionnaires de masse : guillotines, fosses et liquidation d'une classe dirigeante par une autre).
"NOUS, LE PEUPLE", N'A RIEN DÉCIDÉ EN 2015 (ET CERTAINEMENT PAS AUJOURD'HUI).
Ainsi, tant l'Agenda 2030 que son inspirateur, le Forum économique mondial (son président Klaus Schwab a publié en avril 2015 son livre sur la quatrième révolution industrielle, qui contient le récit et toutes les thèses défendues par son organisation), par son influence sur le groupe G20, sont issus de la réflexion qui a suivi la crise économique mondiale de 2007-2011 : Il s'agissait non seulement de prévenir la répétition d'une telle catastrophe, mais aussi de ne pas altérer les principes du néolibéralisme (la mondialisation en premier lieu) et de prévoir d'éventuels scénarios futurs dans lesquels des "régressions" dans le chemin suivi depuis la chute du mur de Berlin, historiquement, l'année zéro de la mondialisation, pourraient se produire - comme elles commençaient à le faire en 2014-2017.
L'opinion publique mondiale cette année-là, en 2015, a été très distraite par certains des événements qui ont eu un impact au cours de ces mois :
- Les attentats djihadistes ont commencé à devenir fréquents en Europe occidentale et dans le monde entier : c'est l'attentat de Charlie-Hebdo, les attentats de Copenhague et ils sont devenus quotidiens avec le Boko Haram au Nigeria
- La guerre syrienne était à son apogée et DAESH a atteint son contrôle territorial maximal cette année-là. Ces avancées obligeraient la Russie à intervenir en septembre.
L'Europe observait dans la crainte des attaques djihadistes qui allaient se poursuivre pendant les trois prochaines années, et l'attention du monde était concentrée sur la Syrie et le conflit fomenté par les États-Unis et l'État d'Israël. Ainsi, les nouveaux instruments destinés à réformer le néolibéralisme et à lui donner un "visage humain", qui se forgeaient en coulisses, passaient toujours inaperçus et n'étaient rendus publics qu'une fois finalisés.
Les "17 objectifs de développement durable de l'Agenda 2030" sont passés inaperçus à l'époque dans l'opinion publique et ont ensuite été repris par les gouvernements, dont les membres avaient choisi de remplacer les "agendas nationaux" par cet "agenda mondialiste". Ce sera un peu plus tard, en 2020, que l'on commencera à voir des politiciens portant l'emblème multicolore de l'"Agenda 2030" dans le monde entier et, en Espagne, spécifiquement, lorsque, en l'absence d'un programme de gouvernement socialiste, Pedro Sánchez, flanqué de l'extrême gauche, l'assumera dans son intégralité comme substitut à tout simulacre de programme de gouvernement socialiste.
Les effets de ce qui a été décidé dans le dos des démocraties et de l'opinion publique mondiale ont commencé à se faire sentir avec le poids d'une dalle de plomb à partir de 2020. Pour sauver le néolibéralisme et la mondialisation, il fallait un "récit amical" et un bras de fer. La meilleure dictature est celle dans laquelle les citoyens ne sont pas conscients qu'ils vivent sous l'oppression.
Et c'est ce que l'Agenda 2030 et le Forum économique mondial nous proposent depuis 2015. Car c'est de la dictature que nous devons parler.
18:32 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : année 2015, actualité, forum économique mondial, agenda 2030, g-20, onu | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
Notes pour un syndicalisme de solidarité
Notes pour un syndicalisme de solidarité
Juan José Coca
Source: https://posmodernia.com/apuntes-para-un-sindicalismo-solidario/
ORIGINES DU SYNDICALISME ET PERSPECTIVE GLOBALE DU CAPITALISME
Les premières organisations syndicales remontent au 19ème siècle, et leur naissance apparaît comme la prise de conscience personnelle de ceux qui sont engagés dans un secteur social et qui entrevoient la nature sous-humaine de salarié qu'on leur impose: ils réagissent dès lors aux conditions de travail créées par le capitalisme. Ils se sont constitués comme des organes de défense des travailleurs contre les intérêts des employeurs. Avec la révolution industrielle et le processus de prolétarisation, les organisations se sont consolidées et sont devenues des organisations de masse et certaines idéologies les ont utilisées comme instruments politiques et comme organes de lutte à leur service. Cette circonstance impliquait que les syndicats étaient désormais liés au concept de la lutte des classes. Cependant, après l'encyclique Rerum Novarum du pape Léon XIII, les syndicats catholiques ont opté pour un modèle de syndicalisme basé sur la collaboration entre employeurs et travailleurs, loin du "dogme" de la lutte des classes.
Avec l'apparition du "Contrat social" et du "Discours sur l'origine de l'inégalité" de Jean-Jacques Rousseau, de "La richesse des nations" et de la "Théorie des sentiments moraux" d'Adam Smith, le libéralisme politique et le capitalisme économique sont nés: tout doit être soumis à la volonté du peuple, il n'y a pas de vérités absolues et la main invisible doit être celle qui régule le marché.
Le libéralisme et le capitalisme économique ont toujours fait bon ménage. Le capitalisme et le libéralisme économique sont nés ensemble mais ce sont des choses différentes:
- Le capitalisme est la suprématie du capital. Placer le capital au centre des processus de production, en lui donnant le droit exclusif de propriété des moyens de production.
- Et le libéralisme économique, c'est la main invisible, c'est laisser les ressources être allouées de manière plus ou moins spontanée, en pensant que cela produira le plus grand bien pour le plus grand nombre de personnes.
Le sens juste de la naissance du socialisme
Un siècle plus tard, Marx ne formule pas une seule explication de la crise économique capitaliste mais trois: la crise économique associée à l'augmentation de la composition organique du capital, la crise dérivée de la concentration du capital et de la prolétarisation progressive de la société et, enfin, la crise de surproduction. Cela donnerait un sens juste à la naissance du socialisme.
Selon la théorie marxiste, le taux de profit dans le temps tend inévitablement à sa réduction par une augmentation de la composition organique du capital, qui est symbolisée par le rapport entre le capital fixe et le capital variable.
Le taux de profit étant la rentabilité marginale du capital. C'est-à-dire le bénéfice nécessaire pour que le capital soit réinvesti et que le système économique continue à fonctionner. Le capital fixe est ce que nous comprenons comme étant le capital et le capital variable serait la main-d'œuvre.
Comme le capitalisme tend vers la substitution du travail par le capital et l'accumulation de la propriété entre quelques mains, cela implique que le taux de profit diminue inévitablement, augmentant ainsi le taux d'exploitation.
Et qu'est-ce que le taux d'exploitation ? Le taux d'exploitation est directement lié à la plus-value ou à la valeur ajoutée, qui, dans un système capitaliste, va dans les mains du capitaliste ou de l'entrepreneur au détriment de la classe ouvrière.
La défense de la propriété privée
La correction du système devrait concentrer la plus-value de la production dans une forme de propriété à laquelle participent les travailleurs d'une entreprise, le syndicat étant une opportunité avec sa propre force économique qui procurerait le crédit nécessaire pour produire, sans avoir besoin de le louer aux banques.
Toutefois, contrairement à l'exposé marxiste, il convient de faire une distinction entre la propriété privée et le capitalisme. La propriété privée est la projection de l'homme sur ses choses. Il s'agit d'un attribut essentiellement humain. Nous sommes propriétaires de notre travail et, de cette manière, nous nous projetons sur la nature et la transformons. Le capitalisme est la destruction de ce droit que nous avons tous de posséder notre travail et les fruits de celui-ci.
Nous ne devons pas seulement faire la distinction entre la propriété privée et le capitalisme, car il s'agit de deux concepts antagonistes. Le capitalisme est la destruction de la propriété privée parce que le capitalisme tend à concentrer la propriété des moyens de production entre les mains de quelques-uns, et surtout parce qu'il institue le régime du salariat.
Sous le capitalisme, l'employeur ne se contente pas d'acheter le fruit du travail mais achète le travail lui-même. Le salaire est le prix du travail. Le travail est un attribut essentiellement humain et le salaire, en fin de compte, est un montant que l'on reçoit et constitue un moyen de déshumanisation.
Dans la Rome antique, le salarié était considéré au même niveau que l'esclave, car d'une certaine manière, il était entendu qu'il se vendait lui-même. La doctrine sociale de l'Église nous dicte d'essayer de faire en sorte que chaque personne soit propriétaire de son travail comme moyen d'épanouissement personnel, non seulement d'un point de vue économique pour obtenir un moyen de subsistance, mais aussi pour pouvoir maintenir la relation entre l'homme et ses choses, la nature qui l'entoure et son environnement.
Tout au long de l'histoire, il y a eu des modèles qui ont tenté d'harmoniser le capital et le travail, de maintenir les relations de production telles qu'elles sont produites dans le système capitaliste, mais en essayant de les tempérer, de rechercher un équilibre, de faire disparaître la lutte sociale. Actuellement, un modèle syndical qui n'aspire qu'à cela ne pourra pas faire face aux bases ou aux piliers de l'avenir. Harmoniser le capital et le travail est un mélange d'huile et d'eau. Il s'agit de biens de nature totalement différente et l'harmonisation est impossible. Le fascisme s'y est essayé et n'a pas manqué de devenir une sorte de capitalisme retardé qui a cherché à tempérer ses abus sociaux mais sans altérer l'essence du système.
Le travailleur, en échange d'un salaire fixe, cesse d'être propriétaire du fruit de son effort, il renonce à lui-même car en renonçant à son travail, il refuse une partie de son humanité. Dans le présent, pour reprendre les termes de Bauman, le conflit n'est plus entre les classes sociales, mais entre chacun et la société. "Les grands changements dans l'histoire ne sont jamais venus des pauvres miséreux, mais de la frustration de personnes ayant de grandes attentes qui ne sont jamais venues". Guy Standing (photo), professeur à l'Université de Londres, associe les mots "précaire" et "prolétaire" pour expliquer la création de ce nouveau collectif en déclarant ce qui suit :
"Le précariat a des relations de production ou des relations de travail différentes. Contrairement à ce qui se passe dans le prolétariat, le précariat a un emploi précaire, instable, passant rapidement d'un emploi à l'autre, souvent avec des contrats incomplets ou contraint à des emplois négociés et négociables par des agences".
L'homme au centre des considérations économiques et sociales
Le capitalisme de la révolution industrielle qui a son point de référence iconographique dans la ville hautement industrialisée de Manchester au XIXe siècle n'a pas grand-chose à voir avec les économies mixtes d'aujourd'hui dans lesquelles le secteur public gère entre 35 et 50 % de la richesse nationale.
Il est possible que les corrections capitalistes actuelles de l'État-providence trouvent leur origine dans l'école d'économie historiciste allemande, représentée par le leader de sa "jeune" génération, Gustav von Schmoller (photo).
Schmoller a soutenu que l'économie et la politique "devaient être fondées sur une science morale de l'économie elle-même. C'est pourquoi son approche doit également être qualifiée de réaliste et d'éthique. Il a particulièrement insisté sur la composante éthique de l'économie, qu'il entendait orienter dans une certaine direction, afin de placer les personnes au centre des considérations économiques et sociales, par opposition aux biens. Il s'agissait de souligner le rôle de l'État en tant qu'entité politique suprême et en tant qu'organe éthique le plus important pour l'éducation de l'humanité. C'est la principale matrice du réformisme dans les domaines interdépendants de l'économie et de la politique sociale. Dans la mesure où la question sociale devient une question politique, de nouvelles formes d'organisation sociale et un nouveau rôle de l'État dans la société sont nécessaires".
D'autres apports théoriques ont permis de corriger les effets du capitalisme: la publication en février 1936 de la "Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie" de J. M. Keynes, les réformes économiques du chancelier Bismarck, l'influence de la Doctrine sociale de l'Église, les demandes de soins économiques formulées par la génération qui subit les conséquences des guerres mondiales, etc.
Cependant, toutes ces théories ne criminalisent pas le marché en tant que lieu d'échange des produits des processus de production. Ils harmonisent plutôt, selon le principe de subsidiarité, le marché avec l'État, en plaçant l'homme au centre de l'action économique. Il s'agit d'une contribution intéressante qui reflète le sociédalisme de l'Asturien Vázquez de Mella (photo).
Le concept de sociédalisme est exprimé dans notre essai, ici, parce qu'il servira de source d'inspiration pour la solidarité syndicale lorsqu'il s'agira d'énumérer les bases essentielles qui devraient régir un syndicalisme total imprégné du principe de subsidiarité de ses membres.
En soustrayant une grande partie des décisions économiques au marché, décisions prises en dehors du principe du profit maximum, le système capitaliste a pu survivre. Cependant, malgré le soi-disant "État-providence" dans lequel opèrent les économies du premier monde, de nombreux maux essentiels du capitalisme continuent de faire surface. Les scénarios d'exploitation se sont diversifiés :
- La surexploitation des ressources naturelles.
- L'hyper-promotion de la société de consommation.
- Symétrie de la répartition des revenus dans les sociétés développées, qui s'accentue en période de récession.
- La division du monde en zones d'exploités et d'exploiteurs... Nous voyons comment (selon les données de l'ONU) l'écart entre les pays développés et les pays sous-développés s'accroît.
- Prolétarisation de la société avec la disparition progressive des classes moyennes suite au harcèlement des entreprises par des Etats qui dilapident les ressources mixtes à des fins idéologiques/politiques plutôt que sociales.
- La pression du turbo-capitalisme, enfant de la mondialisation, pour améliorer ses comptes de profits et pertes impersonnels par l'homogénéisation des goûts culturels des consommateurs ?
- Des modèles néolibéraux qui menacent les États-nations, tendant à la privatisation des secteurs stratégiques nationaux. Ainsi, les États perdent leur indépendance et leur souveraineté économique dans la gestion autonome de leurs ressources essentielles.
- Etc....
Multinationales, village global et sociétés ouvertes
Le matérialisme historique s'est emparé de tout, le marxisme conjugue ses abus avec les excès du capitalisme, le chômage reste un phénomène massif qui, malgré l'État providence et toutes les mesures de protection sociale qui ont été créées, est lié aux inégalités existantes, à la pauvreté et à la terrible division du monde en zones d'exploitation.
Et aujourd'hui, l'ingénierie sociale des lobbies néo-capitalistes est le plus grand ennemi des conquêtes sociales de l'Occident, de ses économies mixtes et finalement de l'État-providence. A cette fin, ils tentent d'opérer une idéologisation vers un concept de village global et plus spécifiquement vers celui de la société ouverte.
La société ouverte prônée par le néocapitalisme n'est pas celle théorisée par Karl Popper, soit une société qui défend la démocratie et l'esprit critique... La société d'aujourd'hui doit être comprise comme amorphe, dépourvue de traditions, d'identité. Avec des individus déracinés de leur histoire et de toute religion, attendant l'arrivée d'une utopie définitive : la mise en place de l'État global et du Nouvel Ordre Mondial sous des prémisses absolument néolibérales. Et pas tant pour que le système financier et les nouvelles méga-corporations puissent gagner encore plus d'argent, ce qui est possible, mais pour mettre en œuvre un nouveau modèle social et rien de moins qu'une nouvelle façon de comprendre les êtres humains et le monde.
Comme stratégie pour atteindre leurs objectifs, il est nécessaire d'éliminer les structures de base de la résistance telles que l'État-nation, les identités culturelles des peuples, le sens spirituel de la vie, la famille en tant que cellule de base de la coexistence sociale, et d'entraîner les syndicats supposés de classe à suivre les diktats idéologiques homogénéisants. Il ne s'agit plus seulement de protéger la démocratie contre la dictature, l'homme contre l'individu, la tolérance contre l'intolérance. À notre époque, la bataille se déroule à un niveau beaucoup plus profond ; le plus grand ennemi de l'État-providence et du système de protection sociale se trouve aujourd'hui dans l'idéologisation/homogénéisation et dans le détournement de l'argent destiné à la protection sociale des familles vers des structures de propagande ancrées dans les ceintures des administrations publiques qu'elles contrôlent.
Les processus de délocalisation, un euphémisme amusant s'il ne cachait pas la souffrance et la misère humaine, ont conduit le monde à une surproduction de matériaux et de biens dans des pays où les droits sociaux des travailleurs sont très éloignés des conquêtes occidentales. Des pays où les coûts de la main-d'œuvre sont ridicules, parviennent à produire et à inonder tout l'Occident de ces marchandises, annulant leur compétitivité productive et générant du chômage ou débouchant sur la très mauvaise situation des salaires inférieurs.
Un autre élément dystopique de l'approche néocapitaliste, et qui menace les États-providence, se situe dans sa détermination suicidaire à encourager l'immigration vers l'Europe, en la subventionnant, et en contrôlant ainsi les systèmes d'immigration à partir de la gouvernance mondiale. Pendant ce temps, les conséquences sont payées par les gens habituels, les migrants qui s'exposent à la mort à la recherche d'un avenir meilleur, et les travailleurs espagnols avec le frein à la productivité comme conséquence des changements de salaire à la baisse. Dans la logique néolibérale, dans un système de libre-échange, les salaires ont tendance à baisser uniformément dans tous les pays et l'effet est une diminution de la demande et une tendance à la surproduction maintenue dans le temps.
UNE PROPOSITION POUR L'ACTION SYNDICALE EN ESPAGNE
Nous avons précédemment analysé les origines du syndicalisme en tant que réponse aux abus du capitalisme. Nous avons examiné le sens légitime de la naissance du marxisme en tant que réponse au libéralisme politique et au capitalisme de Jean-Jacques Rousseau et d'Adam Smith. Nous nous sommes concentrés sur les trois prédictions marxistes de l'effondrement du capitalisme et nous sommes passés à l'évolution du capitalisme aujourd'hui. Les corrections apportées au capitalisme au fil du temps ont permis d'assurer sa survie sous la forme d'États-providence à économie mixte dans lesquels le secteur public gère entre 35 et 50 % de la richesse nationale. Cependant, les États-providence actuels sont menacés par une nouvelle forme d'expression capitaliste: un système financier et de nouvelles méga-corporations qui tentent de mettre en œuvre un nouveau modèle social déraciné des structures fondamentales de résistance telles que l'État-nation, les identités culturelles des peuples, le sens spirituel de la vie, la famille en tant que cellule de base de la coexistence sociale... ce qui nous conduit à l'homogénéisation de la société mondiale afin d'augmenter ses comptes de profits et pertes et de faire reculer les droits sociaux obtenus par les travailleurs au cours des derniers siècles.
En Espagne, aux maux mondiaux du capitalisme s'ajoutent les maux politiques que le régime de 78 a incorporés dans notre nation, entraînant une perte globale du pouvoir d'achat, la prolétarisation de la société et la réduction des salaires et des droits sociaux.
Face à cette circonstance, il est nécessaire d'articuler une réponse citoyenne qui protège les fonctionnaires, les travailleurs, les indépendants et les PME à un niveau structurel. Une réponse articulée par l'action syndicale et éloignée des paramètres idéologiques des syndicats traditionnels et de leurs pratiques corrompues.
Espagne : Concentration du capital et pillage des impôts : Le tombeau des indépendants et des PME
En Espagne, 99,98 % des entreprises sont des PME et créent 74 % des emplois du pays, ce qui fait de l'économie espagnole l'une des plus dépendantes des PME en Europe.
Cette réalité est attaquée sur deux fronts: au niveau international par les Trusts, les méga-corporations, les multinationales et les fonds d'investissement, et au niveau local par l'Etat et les différentes administrations publiques à travers les taxes et les obstacles administratifs.
Les grandes entreprises internationales se développent et absorbent en même temps les petits capitaux, les petites industries, les petits commerçants. Le capitalisme de la mondialisation est le grand ennemi du travailleur et du petit capital, car il absorbe et annihile les sources de production. Le processus transforme les hommes, les travailleurs, la classe moyenne de plus en plus réduite, en individus et en prolétaires, soit directement, en les éloignant des moyens de production, soit par le biais du phénomène du précariat.
D'autre part, l'Espagne souffre d'une superstructure administrative qui est le résultat d'un système autonome et d'une administration parallèle qui insiste pour maintenir les travailleurs, les indépendants et les PME au détriment des impôts. Une superstructure qui sape le principe fondamental de justice face à un corps héroïque de fonctionnaires qui ont dû préparer et réussir un concours pour accéder à leur emploi.
La conséquence de ces deux offensives est que la richesse fuit des mains des classes moyennes, qui subissent un processus de prolétarisation.
Espagne : Le secteur primaire a toujours été négligé
L'Espagne doit exiger que l'UE change de cap dans sa politique de dérégulation des marchés et de libéralisation des échanges, et mette en place des mécanismes efficaces pour stabiliser les marchés agricoles et garantir aux agriculteurs des prix qui couvrent leurs coûts de production.
La mise en œuvre des accords de libre-échange (TTIP, CETA, Australie et Nouvelle-Zélande, Japon, etc.) a de graves répercussions sur notre agriculture et notre alimentation. Dans tous ces cas, le modèle d'agriculture familiale durable, de petite et moyenne taille, majoritaire en Europe, est mis en danger, au profit des intérêts du modèle industriel de distribution. Il est urgent de les réviser et, dans certains cas, de les paralyser, car ils affectent directement les cadres réglementaires relatifs à la sécurité alimentaire, aux réglementations environnementales, aux désignations de qualité et à la volatilité des prix.
Il est essentiel de mettre en place des mécanismes publics pour lutter contre la concurrence déloyale des importations de produits agricoles et alimentaires qui ne respectent pas les normes de production espagnoles en matière de sécurité alimentaire, de bien-être animal et d'environnement, ainsi que pour prévenir les pratiques abusives et déloyales (vente à perte, enchères aveugles, etc.).
La Nation comme concept de solidarité et de subsidiarité
"Seuls les riches peuvent se permettre le luxe de ne pas avoir de nation". Tant le capitalisme que le socialisme génèrent la désunion des peuples et des individus. L'individualisme sépare les personnes de leur environnement. La Nation, comprise comme communauté, comme Patrie, devient l'espace de solidarité dans la perspective de la subsidiarité de l'Etat.
Dans la vision du monde communautaire, indépendamment du fait que cette position sociologique comprend qu'il ne faut pas dépendre d'instruments monopolisant la communauté tels que les États, il existe trois concepts entrelacés qui favorisent un sens harmonieux du concept de Patrie : le principe de la hiérarchie des valeurs, le principe de la construction sociale de la valeur et le principe de la certification a posteriori.
La reconnaissance du principe de la hiérarchie des valeurs, selon le professeur José Pérez Adán (photo), "s'exprime lorsque nous affirmons que la vie est plus importante que la propriété et nous mettons en garde contre le danger de donner à la propriété plus de valeur qu'à la vie, car cela revient à asservir certains êtres humains au caprice d'autres personnes". Cela nous permet d'établir des critères de hiérarchie dans les valeurs fondamentales, les valeurs elles-mêmes n'étant pas importantes, mais le principe hiérarchique. La préséance des valeurs est obtenue par des accords minimaux. La diversité dans l'unité, la pluralité sauvant les accords de base sur la préséance des valeurs.
Par conséquent, si nous parlons du concept de patrie du point de vue d'Ortega : la patrie comme construction intergénérationnelle de l'avenir, d'une mission historique reconnue par des tiers... La patrie comme contribution intercommunautaire, voire internationale (nations hispano-américaines dans leur ensemble, ou nations européennes dans leur ensemble), nous parlons de diversité dans l'unité, de pluralité avec un accord vers l'unité, vers la mission, vers l'avenir...
Afin de construire socialement la valeur de la patrie, nous devons garder à l'esprit que l'identité collective transmise par la culture est différente de l'identité individuelle, et qu'elle est constituée de nombreuses facettes qui nous sont données. L'histoire n'est pas seulement construite par des individus mais par des collectifs et des groupes humains. Contrairement au relativisme, le communautarisme affirme le contextualisme. Les valeurs sont façonnées socialement par les relations sociales au fil du temps.
Lorsque nous défendons notre concept de patriotisme à partir du principe de la communauté plurielle, il n'est pas synonyme de nationalisme. Le nationalisme est la négation de la communauté, l'élimination de toutes les communautés sauf une, parce qu'elle comprend de manière chauvine qu'elle est au-dessus de toutes les autres.
La certification de l'existence de la patrie est un contraste empirique résultant de la transmission des valeurs dans les relations sociales, de la confirmation de la communauté des communautés dans un accord vers l'unité, et de la coopération et de l'entraide comme éléments de progrès et de bonheur collectif. Un dialogue intergénérationnel vers la construction de l'avenir, une entente entre les communautés en tant que groupes primaires dans la construction d'une communauté de communautés basée sur la subsidiarité entre elles, sur la solidarité émanant de la communion dans l'identité collective par opposition à l'individualisme et réaffirmant le concept de Patrie.
Principes de base pour un syndicalisme solidaire. Une proposition pour l'action syndicale en Espagne
Un changement de tendance est nécessaire dans l'action syndicale pour assurer la défense des droits des travailleurs dans notre Nation, une nouvelle philosophie organisationnelle est nécessaire pour représenter les besoins réels de tous les agents du travail impliqués et pour garantir la paix et la cohésion sociale tout en respectant la légalité. À cette fin, nous proposons les bases suivantes comme principes devant inspirer un syndicat total et uni :
1.- L'homme comme centre des considérations économiques et sociales, par opposition aux marchandises. Dans toute action syndicale, la composante humaine doit primer sur les considérations matérielles, afin de faire prévaloir un facteur éthique de l'économie dans les relations de travail.
2.- L'action syndicale doit suivre une voie transversale éloignée des idéologies matérialistes et individualistes. Le socialisme et le libéralisme sont les deux faces d'une même pièce. Un syndicat solidaire doit fuir la désunion qui accompagne le dogme de la lutte des classes et l'individualisme consumériste qui voit l'autre comme un bien de consommation, comme une satisfaction du moi.
3.- Un syndicalisme total doit aspirer à l'excellence dans sa défense des services publics essentiels, et en même temps protéger la propriété privée comme projection de l'homme sur ses choses. Un syndicalisme de solidarité qui est du côté de la propriété privée face à la déshumanisation des multinationales capitalistes qui tendent à concentrer la propriété des moyens de production dans les mains de quelques-uns.
4.- La défense des intérêts des indépendants et des petites et moyennes entreprises contre la dictature de l'administration publique doit être l'un des piliers essentiels de l'action syndicale. La demande d'élimination des obstacles bureaucratiques et la baisse des impôts comme source de création d'emplois, une des constantes essentielles de son action publique.
5.- Le syndicat doit être compris comme une communauté de solidarité entre égaux. Une mutualité constituée selon les principes de subsidiarité et d'entraide entre ses membres. Un instrument au service des intérêts légaux en droits de ses membres et de la gestion de prestations importantes en cas d'aléas professionnels, d'invalidité temporaire ou de cessation d'activité de ses membres.
6.- Le syndicat comme instrument de capitalisation qui oriente la plus-value de la production vers une forme de propriété à laquelle participent les travailleurs d'une entreprise. Encouragement de la promotion des coopératives de crédit syndical face à la spéculation bancaire et comme forme d'actionnariat salarié dans les entreprises.
Le syndicat est une opportunité avec sa propre force économique qui devrait fournir le crédit nécessaire à la production, sans avoir besoin de le louer aux banques.
7.- Demande d'un système mixte de négociations : collectives dans les secteurs productifs stratégiques et négociations individuelles avec les indépendants et les PME. Promotion de la représentation syndicale, en tant qu'arbitre, dans les négociations individuelles. Le syndicat en tant qu'observateur neutre entre les indépendants et les salariés.
8.- La revendication de la rémunération des bénéfices comme forme d'accès à la plus-value dans toutes les négociations collectives et individuelles où son existence est avérée. Lutte contre la précarité comme nouvelle forme d'exploitation du travail.
9.- Défense de la suppression des subventions publiques aux organisations patronales et syndicales. Financement propre du syndicat, renoncement aux subventions publiques.
10.- Lutter contre le modèle syndical espagnol car il est dépassé, archaïque et terriblement pernicieux. Il est devenu un instrument de corruption et de fraude au profit de quelques-uns, aux dépens de l'argent de tous les contribuables. Il s'agit d'une stratégie conçue au niveau organisationnel pour se financer de manière irrégulière, en tant qu'usines de placement idéologique dans les administrations publiques, en contournant tous les contrôles et garanties prévus par la loi afin d'éviter d'éventuelles actions illicites.
11.- Exiger une réduction drastique des dépenses publiques pour des positions et des organes idéologiques et redondants. Élimination des institutions dont le but est de créer des structures parallèles de l'État. Des ressources devraient être allouées pour aligner les salaires des fonctionnaires travaillant dans les services sociaux de l'État sur les moyennes européennes.
12.- Défense du modèle public dans les secteurs stratégiques nationaux.
13.- Défense des soins de santé publics et de qualité. La fin des réductions de salaire pour les travailleurs de la santé. Réclamer des augmentations de salaire à hauteur de la moyenne européenne.
14.- Défense de l'égalisation salariale réelle entre le Corps de la Police Nationale, la Garde Civile et les forces de police autonomes.
15.- Défense d'une loi unique sur la carrière militaire qui évite le manque de protection des soldats et des sous-officiers à partir de 45 ans. Les militaires et les marins ont les mêmes droits que le reste des citoyens et ne peuvent être soumis à vie à la précarité.
16.- Les agriculteurs garantissent un approvisionnement stable en nourriture, produite de manière durable et à des prix abordables, à plus de 46 millions d'Espagnols. Le syndicat doit être un instrument au service de la production de la campagne espagnole et de ses travailleurs. Augmenter la compétitivité du secteur, améliorer et renforcer les assurances agricoles, exiger des mesures pour éviter la volatilité des marchés, promouvoir la diversification des revenus des agriculteurs avec des aides à l'investissement, exiger des accords-cadres pour l'importation d'engrais, la défense de la priorité de la politique agricole espagnole sur la politique agricole commune de l'UE, la défense d'une production durable et multifonctionnelle qui respecte l'environnement, la promotion de mesures de lutte contre les pratiques abusives et déloyales résultant de la concurrence déloyale des importations sans droits de douane... doit être la base de l'action syndicale pour la défense de notre agriculture.
17.- La défense des travailleurs maritimes pour éviter la dépréciation des biens et faciliter leur accès à la propriété des éléments nécessaires à l'exercice de leur profession. La défense de notre souveraineté dans nos propres zones de pêche et dans les eaux internationales.
18.-Dénonciation des politiques d'immigration car elles ont été une source de coûts très importants pour les caisses publiques, et ont été utilisées par les grandes entreprises pour réduire les salaires et déstabiliser l'équilibre du travail de notre société. Ils ont été irresponsables envers les millions d'immigrants déjà installés, qu'ils soient en situation régulière ou non, afin qu'ils puissent avoir accès aux droits à un emploi et à un logement décent établis dans le préambule de notre ordre constitutionnel.
Pour le capital, le manque de contrôle des processus migratoires est une affaire importante, et ce manque de contrôle se traduit par des mouvements massifs de personnes dans un laps de temps très court. Cela conduit, d'une part, à une homogénéisation culturelle des goûts des consommateurs, qui permet aux grandes multinationales d'augmenter leur clientèle potentielle en générant des besoins uniformes quel que soit l'État-nation dans lequel se trouvent leurs futurs consommateurs ; et, d'autre part, à un ralentissement de la productivité en raison de l'évolution des salaires à la baisse. Dans la logique néo-libérale, dans un système de libre-échange, les salaires ont tendance à baisser uniformément dans tous les pays et l'effet est une diminution de la demande et une tendance à la surproduction maintenue dans le temps.
19.- Exiger les besoins de nos retraités. Défense d'un programme spécifique pour les retraités qui incorpore des actions décisives pour réduire le coût du logement, l'adaptation du logement à leurs besoins, la réduction ou l'élimination des impôts pendant les 10 prochaines années pour les retraités vivant dans les zones rurales et l'incorporation d'un programme de dépendance qui garantit la qualité de vie, l'utilisation de leurs capacités intellectuelles et de leur expérience au service de la communauté, et la restructuration administrative pour faciliter leur accès aux services sociaux de base.
20.- Défense des travailleurs dans l'Espagne dépeuplée. Pour s'attaquer au problème, une action conjointe d'incitations est nécessaire, telles que des abattements et des déductions fiscales dans l'impôt sur le revenu des personnes physiques, dans les activités professionnelles et commerciales, des subventions à l'embauche et des abattements sur les cotisations de sécurité sociale pour tous ceux qui exercent leur activité et ont leur résidence habituelle dans des communes dont la population est inférieure à 5 000 habitants. Des incitations à la copropriété des exploitations agricoles comme moyen de promouvoir les femmes dans les zones rurales. En même temps, il est urgent de mettre en place un plan de relance spécifique pour les PME et les indépendants et pour la création d'entreprises et d'emplois dans le secteur agroalimentaire, les petites entreprises et le tourisme dans les zones rurales, en donnant la priorité, dans l'attribution des marchés publics, aux entreprises qui embauchent des personnes vivant dans ces zones, en garantissant la satisfaction des besoins des consommateurs, la professionnalisation du secteur agroalimentaire et l'injection de ressources économiques du secteur touristique. Du point de vue de l'emploi public, un plan d'incitation à la carrière économique et professionnelle devrait être créé afin de garantir que les fonctionnaires résident habituellement dans les zones rurales où ils sont affectés.
Bibliographie:
- Références aux articles des auteurs suivants : José Manuel Cansino Muñoz-Repiso, Manuel Funes Robert, Miguel Ángel Gimeno Álvarez, Gustavo Morales Delgado, et Adolfo Muñoz Alonso.
- Le Contrat social" (1762) et "Discours sur l'origine de l'inégalité" (1754) de Jean-Jacques Rousseau ; "La richesse des nations" (1776), et "Théorie des sentiments moraux" (1759) d'Adam Smith. "Le Capital" (1867) de Karl Marx.
- "Postmodernité dystopique : Revisiter l'héritage de Zygmunt Bauman" par Cherry Adam.
- "Une anthologie politique". Par Juan Vázquez de Mella y Fanjul.
- "La politique sociale dans la doctrine du penseur allemand Gustav von Schmoller". Par Juan Miguel Padilla Romero
- Popper, Soros et le nouvel ordre mondial" par Antonio Martínez.
- "Communautarisme" par José Pérez Adan. Université de Valence
- Manifiesto Sindicalista" par Jorge Garrido San Román.
- Encyclique des DSI Quadragesimo anno de Pie XI (1931) qui traite du syndicalisme d'entreprise.
18:10 Publié dans Actualité, Définitions, Théorie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théorie politique, politologie, sciences politiques, communautarisme, syndicalisme, question sociale, définition, actualité, espagne | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
lundi, 20 juin 2022
Tradition et technologie: des ennemis?
Tradition et technologie: des ennemis?
Par Idelmino Ramos Neto
Source: https://auroradeferro.org/blog/f/tradi%C3%A7%C3%A3o-e-tecnologia-inimigos?blogcategory=arqueofuturismo
Le mot "Tradition" vient du latin "tradere", qui peut être librement traduit par "livrer". En ce sens, la croyance traditionnelle revient à croire que la connaissance sacrée, proprement métaphysique, a été transmise des dieux aux hommes par le biais d'une chaîne initiatique, contenant à son extrémité, le principe divin lui-même.
La science concerne à son tour l'empirisme, ou plus précisément la méthode scientifique - c'est-à-dire le monde des phénomènes, qui est le meilleur outil pour le comprendre. Cependant, tout ce qui échappe à la phénoménologie est impraticable pour être appris par la science - l'honneur, la vertu, la justice, la moralité et autres, toutes ces valeurs qui sont à leur tour des bases civilisationnelles, échappent au champ scientifique.
En ce sens, la civilisation d'or n'est donc pas celle des "traditionalistes", qui se concentrent sur des formes religieuses vides et oublient leur essence - la métaphysique pure - niant la nécessité de la science et de ses avancées. Elle n'est pas non plus celle des matérialistes et scientifiques creux, incapables de concevoir l'aspect transcendant des choses, trop focalisés sur l'immanence de la matière inerte.
Le dualisme, selon la plupart des vraies traditions, est le plus grand obstacle à l'éveil. Il est donc impératif de surmonter la vision étroite et duale qui crée de fausses oppositions entre l'esprit et la matière, la métaphysique et la science, etc. Ce n'est qu'ainsi que s'épanouira la civilisation olympienne à laquelle nous aspirons, qui viendra après la construction d'une élite royale et solaire. L'archéofuturisme est la solution.
*Soutien et accès à notre groupe secret - où vous trouverez des personnes partageant les mêmes idées - ainsi qu'aux articles et ebooks : support.se/auroradeferro
*T-shirts, vestes et sweatshirts courants : https://mont.ink/Aurora-de-Ferro
*Suivez-nous sur Telegram : t.me/AuroradeFerro
19:46 Publié dans Traditions | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : tradition, traditionalisme, technologie | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
Traditionalisme et sémiotique
Traditionalisme et sémiotique
Alexandre Douguine
via Facebook (https://www.facebook.com/groups/262431180450314)
Le but de cet article est d'examiner la figure de "l'Antéchrist" et le champ sémantique de "la fin des temps" sans référence à une tradition religieuse particulière.
Mais la figure de l'"Antéchrist" (Ο Αντίχριστος) a un lien évident avec le christianisme. Par conséquent, nous considérons non seulement et cela, pas tellement directement, la figure chrétienne de l'Antéchrist, mais aussi ses analogues. Cela nous amène au thème du traditionalisme.
Qu'est-ce que le traditionalisme ? Ce n'est pas une seule tradition. C'est cette matrice structurelle, ce paradigme qui est commun aux différentes traditions.
Si nous les comparons avec la société moderne, avec le New Age et avec le paradigme séculaire de la science moderne, nous constatons que toutes les traditions et religions particulières ont quelque chose en commun.
Le désir de décrire, d'identifier, de mettre en évidence ce point commun conduit au traditionalisme.
Dans un tel contexte, le traditionalisme peut être compris comme le résultat d'une analyse sociologique de la modernité (en tirant, ce faisant, des conclusions négatives) et d'un comparatisme parallèle des traditions spécifiques. Mais il revendique (par exemple, en la personne de Guénon [1]) quelque chose d'autre - le "primordialisme", c'est-à-dire que le traditionalisme est une expression de la Tradition primordiale, qui précède, plutôt que suit, les traditions connues.
Nous ne discuterons pas maintenant de la question de savoir si cette affirmation est justifiée. Pour l'instant, il nous suffit de constater que la procédure sociologique reconstituant le traditionalisme ou le paradigme de la société traditionnelle par opposition à la société moderne est parfaitement valable. Ce seul fait donne de la crédibilité à Guénon. Cependant, la question de savoir si sa conviction que le concept sociologique et philosophique de "Tradition" correspond de manière réaliste et historique, ainsi qu'ontologique, à une certaine essence sous-jacente qui peut être perçue de manière expérientielle (y compris les formes métaphysiques et spiritualisées de l'expérience) est justifiée, nécessite un examen plus attentif. En d'autres termes, la question de savoir si nous pouvons parler d'une véritable "primordialité" plutôt que d'une simple reconstruction mentale a posteriori s'apparentant aux généralisations postmodernistes est une question ouverte.
La valeur de Guenon dans le contexte du postmoderne est évidente. Mais comment ses idées se rapportent-elles aux structures du Prémoderne ? Et y a-t-il quelque chose dans le Prémoderne qu'il identifie comme sa partie centrale - c'est-à-dire la Tradition primordiale ?
Notre hésitation nous évitera de tomber dans le syncrétisme, le New Age, l'occultisme et le néo-spiritualisme. Nous ne rendons pas un verdict, nous disons : acceptons la thèse de la "Tradition" et même de la "Tradition Primordiale" comme un concept certainement opérant sociologiquement (structure commune pour des traditions spécifiques) et mettons (pour l'instant) entre parenthèses sa validité historique et ontologique.
Abordons le problème sous l'angle de la sémiotique. Qu'est-ce qu'une tradition particulière ? Une tradition religieuse, par exemple. C'est un langage. Ce langage est structuré, contient des signes et une syntaxe, crée des champs de signification (connotatifs - pour les structuralistes), constitue ou décrit (constitue) des dénotations. Dans tous les cas, une tradition particulière comporte trois strates linguistiques et logiques :
- une série de signes (symboles, dogmes, intrigues, mythes, récits), c'est-à-dire la structure du signifiant ;
- une série de significations (signifiants) correspondant aux signes ;
- et une série de significations (régissant les relations de la première et de la deuxième rangée - ou la relation des signes de la première rangée entre eux, la connotation).
Par exemple, lorsqu'un musulman dit "Allah", il ne veut pas dire la même chose qu'un chrétien lorsqu'il dit "Dieu". Sans une analyse détaillée de ces trois rangées, nous ne pouvons rien comprendre à une tradition particulière. De la même manière, "l'Antéchrist" n'a strictement de sens (et de signification) qu'en tant que figure du récit chrétien, des dogmes chrétiens ; il est relié au Christ de manière complexe (le plus souvent en sens inverse) et nous renvoie à un dénotatif (un dénoté) qui est constitué exclusivement par la religion chrétienne et réside dans son cadre. Il est possible de parler de l'Antéchrist comme d'une connotation qui tire son être de sa place conceptuelle dans le système du langage chrétien et de sa structure.
On peut dire la même chose de toute figure d'une religion particulière. Par exemple, la Khizra des musulmans ou le prophète Elijah des juifs. Certaines choses sont vaguement analogues dans d'autres religions, dans d'autres non.
En outre, il existe des emprunts et des réinterprétations des mêmes figures dans des contextes différents. Cela complique l'analyse.
19:39 Publié dans Traditions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : alexandre douguine, tradition, traditionalisme, rené guénon, primodialisme, tradition primordiale | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
Faye: une vie faustienne entre Evola et Marinetti
Faye: une vie faustienne entre Evola et Marinetti
Par Alfonso Piscitelli
Source: https://culturaidentita.it/faye-vita-faustiana-tra-evola-marinetti/
La vie de Guillaume Faye a été très haute en couleurs: provocations politiques, alcools forts, sexe, idées fortes même poussées à l'excès. Une vie de "sexe, de drogue et de nouvelle droite", pour paraphraser un vieil adage. Puis la mort est venue à lui dans toute sa gravité, s'annonçant comme l'ambassadrice de la douleur, au cours d'une longue maladie. Ceux qui le connaissaient disent qu'il a affronté son crépuscule avec le même esprit faustien qui l'animait lors de ses années vigoureuses: faire des plans jusqu'à son dernier jour, qui fut le 7 mars 2019.
Faye cultivait en lui ce que les romantiques appelaient le "Streben", une envie inépuisable d'aller toujours plus loin, de chercher à se surpasser, de se fixer un but dans l'infini. C'est cette même impulsion qu'Oswald Spengler voyait dans les cathédrales gothiques, avec leurs flèches projetées vers le ciel; et qu'Adriano Romualdi voyait dans les entreprises spatiales des années 1960. Dépassant le traditionalisme qui avait eu Guénon comme maître en France, Faye écrit dans son livre-manifeste L'Archéofuturisme qu'il faut réconcilier Evola et Marinetti, c'est-à-dire la référence à des racines profondes qui ne se figent pas, d'une part, avec un élan d'innovation et de créativité, d'autre part, celui de l'Homo Faber. En revanche, si notre tradition est celle des Européens apparus à l'aube de l'âge du fer sur des chars de combat (... les vaisseaux spatiaux de l'époque), alors il serait incohérent avec nos origines et donc "anti-traditionnel" de devenir immobilistes ou d'idolâtrer une quelconque période (figée) du passé comme le font les traditionalistes enfermés dans les nombreux cercles mentaux de la nostalgie (médiévistes, bourbonistes, néo-fascistes, papalistes, néo-païens...).
Certes, Faye édulcore son épopée historique par le haut degré de ses provocations: il imagine des mutations génétiques à la Marvel, il invoque le retour à des coutumes archaïques qui se concilient en même temps avec les technologies les plus audacieuses. Dans tout cela, il était également capable de faire des prédictions téméraires. Au milieu des années 1990, la Russie était à genoux, au bord de la dissolution, mais Faye a compris que le point cardinal qu'est l'Est pouvait devenir un point de référence pour la rédemption européenne et offrir un solide antidote à la crise de l'Ouest.
Le jumeau italien de Faye était Giorgio Locchi, son maître et un auteur hélas oublié. Comme Locchi, Faye a cultivé le goût de briser les règles du langage "politiquement correct". Dans Le Système à tuer les peuples, en 1981, Faye avait déjà déclaré que la mondialisation ouvrait la boîte de Pandore de tous les maux ; dans La colonisation de l'Europe, il a répété son refus catégorique du "remplacement ethnique" de l'Europe et de la création de zones densément islamisées sur le continent. Dans Avant-guerre, écrit au lendemain du 11 septembre, il annonce, avec une exagération polémique évidente, l'avènement d'une période hobbesienne de bellum omnium contra omnes : un conflit interethnique à la manière du Rwanda. D'accord, il exagérait....
Mais il faut aussi ajouté qu'il a exercé l'art de la provocation par rapport à son propre milieu initial, qui était fondamentalement l'extrême-droite plutôt que la nouvelle droite d'Alain de Benoist. À un moment donné, il a écrit que nous devons cesser d'accuser les Juifs de tous les maux du monde et mettre un terme au négationnisme. Cette sentence lui a apporté plus d'ennemis et - on peut l'imaginer - encore plus de plaisir de goliard.
Comment considérer un auteur qui, à chaque page, conteste l'équivalent français de la Loi Mancino et s'attire en même temps l'accusation d'être un "sioniste"? On serait tenté de le qualifier de farceur, au mieux de boute-en-train. Il suffit cependant de réfléchir à ce passage de L'Archéofuturisme pour comprendre qu'il y avait un Logos derrière son dionysisme politique: "Il faut se réconcilier", écrit Faye dans ce livre publié au seuil fatidique de l'an deux mille, "il faut réconcilier Evola et Marinetti ; il faut penser ensemble la techno-science et la communauté immémoriale, la communauté traditionnelle". Jamais l'un sans l'autre. Considérez l'homme européen à la fois comme le deinatatos ("le plus audacieux"), le futuriste et, simultanément, l'être de longue mémoire. À l'échelle mondiale, l'avenir exige le retour des valeurs ancestrales, et ce pour la "Terre entière".
Il est difficile pour quelqu'un comme Faye de formuler le souhait funéraire: "Repose en paix". On dirait plutôt : "Ruhe im Streben".
19:27 Publié dans Nouvelle Droite | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : guillaume faye, nouvelle droite, archéofuturisme | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
Pourquoi le débat sur la technologie est central (et le seul qui vaille la peine d'être abordé)?
Pourquoi le débat sur la technologie est central (et le seul qui vaille la peine d'être abordé)?
Ernesto Milà
Source: https://info-krisis.blogspot.com/2022/06/cronicas-desde-mi-retrete-por-que-el.html
Aujourd'hui, nous ne vivons pas dans une "ère de changement", mais dans une ère de changement constant. Il est admis qu'un diplôme universitaire ne vaudra bientôt plus grand-chose: au moment où il est obtenu, la matière apprise en première année est déjà obsolète. Si vous voulez bénéficier d'une formation compétitive, vous devez non seulement choisir soigneusement votre parcours professionnel, mais aussi accepter de devoir poursuivre un "apprentissage tout au long de la vie" si vous voulez rester compétitif durant toute votre vie professionnelle. Il est admis que 40% des spécialisations actuellement enseignées dans les universités vont disparaître. Bien sûr, de nouvelles apparaîtront, mais dans ce domaine, comme dans tous les autres, l'enseignement public sera en retard sur la réalité. Quelle est la raison de cette "obsolescence" ? Il n'y a qu'une seule cause à cela et à la plupart des changements qui nous attendent dans les années à venir: l'irruption des nouvelles technologies.
LES TERREURS NOCTURNES DE KLAUS HELMUT SCHWAB
Le chef du Forum économique mondial a raison de considérer l'avènement prochain de la "quatrième révolution industrielle" comme l'étape la plus importante du 21e siècle. Le problème est que, malgré son "beau langage" et son "récit amical", Klaus Helmut Schwab ne peut s'empêcher d'être le représentant du "vieil argent", des grandes dynasties économiques, de la haute finance, des entreprises et, en bref, des "seigneurs de l'argent", chez qui les problèmes s'accumulent. En gros, trois secteurs.
- Ils persistent à défendre l'adéquation d'une économie mondialisée, malgré le fait que la mondialisation a créé un système économique instable, étant donné que le monde est trop diversifié et inégal pour que les mêmes formules puissent être appliquées partout.
- Le "vieil argent" commence à sentir le souffle du "nouvel argent" dans sa nuque, composé de deux types d'entreprises: les grandes entreprises technologiques (Meta, Google, Mac, Microsoft) et les "entreprises perturbatrices" (Uber, AirBNB, Cabify, les multiples applications, etc). Ces entreprises ont de meilleurs ratios de capitalisation avec moins de personnel et moins d'investissements.
- Le sentiment croissant que le néolibéralisme et la mondialisation menacent l'identité des peuples et qu'à tout moment, une réaction populaire peut se produire ; par conséquent, avant que les nouvelles technologies de la deuxième décennie du XXIe siècle ne se généralisent, des changements sont nécessaires dans les systèmes politiques et dans la corrélation entre la politique et l'économie: la seconde doit diriger la première.
Ces trois problèmes ne sont pas mentionnés dans le livre de Schwab, The Fourth Industrial Revolution, ni dans son travail sur The Great Reset, mais ce sont sans doute ceux qui ont incité Schwab à écrire son ouvrage en essayant de sauver le récupérable et de parvenir à un accord, au moins temporaire, entre le "vieil argent" et le "nouvel argent".
CHAQUE RÉVOLUTION INDUSTRIELLE A EU SES "MAÎTRES"
Schwab sait que les élites qui dictent les normes socio-politiques d'une époque sont les propriétaires des technologies qui, à un moment donné, s'imposent comme les moteurs du changement social:
- Dans l'Angleterre du 18e siècle, ceux qui dictaient les règles n'étaient plus, comme 100 ans plus tôt, la noblesse, les lords, mais la nouvelle classe d'entrepreneurs qui avait émergé avec l'application de la vapeur, de la machine à tisser et du charbon.
- À la fin du 19e siècle et tout au long des deux tiers du 20e siècle, ce sont les grands industriels qui ont pris les rênes des sociétés développées en mettant en place des chaînes de production, les propriétaires de l'industrie du pétrole et des carburants et, enfin, les PDG des grandes sociétés multinationales.
- Les progrès de la micro-informatique ont permis de gérer plus efficacement les entreprises et celles qui se sont adaptées au commerce mondial ont commencé à dominer aux côtés des multinationales. Mais les années 1970 ont vu la naissance d'une toute nouvelle classe de jeunes fous, tous immatures sur le plan émotionnel, qui ont construit les deux premières références technologiques, Microsoft et Apple. Ils n'ont pas dicté les règles de l'époque, mais au tournant du millénaire, leurs actionnaires et les propriétaires de ces marques figuraient déjà sur les listes Forbes des millionnaires.
- Avec la généralisation des nouvelles technologies de communication, avec la diffusion de la fibre optique et de la 4G, d'autres entreprises technologiques sont apparues (Facebook, Google, Amazon) qui ont réussi à aller encore plus loin. Ils ont investi une partie de leurs bénéfices dans des crypto-monnaies et dans la recherche d'une "science de pointe". C'est là qu'ils ont rencontré les "anciens" et c'est là que l'alliance actuelle est née. Mais la vérité est que ce seront les propriétaires des brevets d'IA, des nouvelles technologies de l'information et du commerce, des "entreprises perturbatrices" et des entreprises liées au génie génétique, qui décideront de ce que sera l'avenir. Les Schwab, comme les dynasties de "vieil argent", sont une chose d'un passé qui refuse de passer.
"OLD MONEY" ET "NEW MONEY", DES CONTRADICTIONS
L'"alliance" entre "old money" et "new money" passe par des investissements communs dans certains domaines. Les premiers optent encore pour des investissements dans des domaines conventionnels, ouverts aux nouvelles technologies, la plupart de leurs volumes d'affaires tournent encore autour d'affaires spéculatives liées à la finance, au prêt à intérêt, à la commercialisation de biens par des canaux classiques. Ils ont une "expérience historique" et savent que, si l'on comprime trop la société, si l'on cherche à faire des profits au-delà du raisonnable, il peut y avoir des régressions, des explosions sociales, l'émergence de mouvements de protestation incontrôlables et, enfin, le risque de perdre les positions conquises.
Ceux qui représentent le "new money" ont renoncé à tout type d'investissement dans les entreprises conventionnelles: ils ne s'intéressent qu'au domaine des nouvelles technologies. C'est parfaitement compréhensible. Ces chiffres montrent l'inquiétude du "vieil argent" et les efforts déployés par le Forum économique mondial pour s'acclimater à la nouvelle situation :
- En 1990, les trois plus grandes entreprises de Détroit, avaient une capitalisation boursière combinée de 36 milliards de dollars et des revenus de 250 milliards de dollars, avec 1.200.000 employés.
- En 2014, les trois plus grandes entreprises de la Silicon Valley avaient une capitalisation boursière de 1,09 trillion de dollars et généraient les mêmes revenus, mais avec seulement 137.000 employés. Et les chiffres d'aujourd'hui sont encore meilleurs.
Elon Musk, par exemple, a non seulement des projets ambitieux dans le secteur automobile (après la voiture électrique abordable, la voiture autonome sans conducteur arrivera dans un an et demi ou deux ans au plus tard), mais il envahit d'autres domaines: SpaceX est l'une des 10 nouvelles entreprises aérospatiales qui prennent le relais des agences d'État dédiées à la recherche spatiale; Neurolink est une entreprise avec laquelle il espère connecter le cerveau et l'ordinateur avant la fin de la décennie; le programme CRISPR, qui permet de "couper" les gènes cassés dans les brins d'ADN et de les remplacer par d'autres - provenant de personnes ou d'animaux - est également lié à Musk. Même dans le domaine des "médicaments à la demande", les grandes entreprises et les laboratoires universitaires qui travaillent dans ces domaines sont largement financés par le capital excédentaire généré par l'activité de la Silicon Valley.
Le "new money" sait, en outre, que le "old money" a plus d'expérience dans la gestion et, surtout, dans les relations avec le pouvoir politique. Elle a beaucoup à apprendre, mais il ne fait aucun doute que dans vingt ans, ce sont les propriétaires de brevets technologiques et les grandes entreprises qui dicteront les règles. En fait, l'"arrangement transitoire" entre les deux branches de l'"argent" profite aux deux: le "vieil argent" parce qu'il réoriente ses investissements et s'adapte aux signes du temps; le "nouvel argent" parce que toutes ces nouvelles technologies en sont encore à leurs balbutiements et que, dans certains cas, il faudra 5 ou 10 ans au maximum avant qu'elles ne fassent brutalement irruption dans la société et n'aient un impact sur elle: 5 dans le cas de la robotique et de la "réalité étendue", 10 dans le cas des médicaments à la demande, une période intermédiaire pour imposer l'impression 3D d'organes humains à partir de cellules souches, 10 de plus jusqu'à ce que les nouvelles "technologies haptiques" de reconnaissance sensorielle soient disponibles, etc.
PLEURER POUR NOS "SOURCES DOCTRINALES"
Je suis désolé, mais je ne peux m'empêcher de sourire avec une certaine tristesse, tant sur mon passé intellectuel, que sur les dernières dérivations de la pensée de l'environnement politique dont je suis un enfant.
Certains n'ont pas encore compris que la géopolitique sert tout au plus à anticiper certains conflits localisés, mais qu'elle est depuis longtemps secondaire par rapport à la "géoéconomie" et que, de même qu'aux 19ème et 20ème siècles, il s'agissait de savoir qui contrôlait le charbon et le fer, ou les gisements de pétrole, aujourd'hui, l'essentiel est d'assurer le contrôle des "terres rares" et que les obstacles "géopolitiques" peuvent être surmontés par des drones, des fusées récupérables, des avions VTOL, etc. Une frontière n'est pas plus sûre si elle est marquée par une rivière... que si elle est surveillée depuis les airs par des satellites espions et des satellites "tueurs". Les côtes ne garantissent pas plus les "empires commerciaux" que les "États terrestres" ne garantissent des systèmes de gouvernement forts. Presque rien de ce qu'Amazon déplace aujourd'hui ne se fait par voie maritime et dans cinq ans, les "propriétaires" des nouvelles technologies ne s'intéresseront qu'à l'origine de l'approvisionnement en "terres rares" et autres éléments nécessaires pour garantir leur prépondérance sociale. La géopolitique restera pertinente dans les conflits localisés et pour les "plans d'urgence" des militaires, mais, contrairement à la géoéconomie, elle aura de moins en moins d'impact. Penser, par exemple, que l'"Eurasie", avec ses trois extensions, l'Europe, l'Iran et la Chine, peut former un ensemble homogène est une discussion de stratèges de casino: car, en fin de compte, le grand problème de notre époque est de savoir comment la technologie affectera toutes les activités humaines, toutes les formes de gouvernement, tous les concepts et valeurs sur lesquels la vie s'est fondée depuis l'ère néolithique.
Ce n'est pas sans une certaine douleur que je regrette également que certaines des plumes qui ont nourri ma génération et les précédentes aient laissé un champ intact, ni proche ni lointain : celui du rôle de la technologie dans la construction de la post-modernité et de son rôle au XXIe siècle. Lorsque j'ai lu les premiers numéros de Nouvelle Ecole à la fin des années 1960 et au début des années 1970, j'ai pensé que le groupe qui en était à l'origine aspirait à faire une critique du marxisme à travers les sciences objectives, en particulier la génétique. Mais tout cela a été éclipsé par un flot d'idées "originales" sur le "gramscisme de droite", brillantes, honnêtes, mais peu opérationnelles... Nous devions nous préparer à la "bataille culturelle", mais le coach - de Benoist, surtout - nous incitait à nous préparer à un match qui ne semblait jamais venir. Puis, il s'est avéré qu'en France, la réponse populiste, quand elle est venue, n'avait rien à voir avec la "nouvelle droite", mais était plutôt une recomposition populiste de nombreux courants politiques de la "vieille droite" comprise, liée à la lassitude et au simple sentiment que le système dérive vers sa désintégration fatale.
Seul Jünger l'a abordé il y a exactement cent ans, et seul Guillaume Faye y a apporté une contribution dans L'archéofuturisme, mon livre de chevet à la fin du millénaire ; à part cela, rien ou presque n'a été dit par la "nouvelle droite" sur le sujet. En Italie, en 1980, paraissait le livre L'Età dell'intelligenza, de Maurizio Gasparri et Adolfo Urso, du Fronte della Gioventu, militants du MSI, qui auraient plus tard des responsabilités ministérielles dans les gouvernements Berlusconi et sous-titraient leur livre "Le droit et le changement dans la révolution informatique", une véritable prédication dans le désert, qui avait peu de lecteurs même dans leur propre vivier politique. Aujourd'hui, ce travail, très brillant à l'époque, n'anticipe même pas de loin les nouvelles technologies du 21e siècle. Evola, à son tour, a également écrit quelques mots lucides sur la technologie dans Chevaucher le Tigre. Mais il serait vain de s'appuyer sur tout ce matériel : il est - et je suis désolé de le dire - OBSOLETE.
La technologie que Jünger connaissait et qui l'impressionnait dans les tranchées n'était en rien comparable à celle qui nous guette: la technologie pouvait détruire l'être humain et "l'ouvrier" était obligé de la maîtriser. Aujourd'hui, cependant, la technologie prend une direction différente que Jünger n'aurait pas pu prévoir à l'âge de 100 ans. Aujourd'hui, nous sommes confrontés à une technologie qui ne cherche pas à "détruire" l'être humain, mais "seulement" à estomper la ligne de démarcation entre l'humain et le mécanique. À l'époque de Jünger, la technologie était quelque chose d'extérieur à l'être humain, aujourd'hui elle tend à être incorporée à l'humain : la phrase même "Je n'ai pas pu communiquer parce que ma batterie était à plat" montre que quelque chose d'aussi banal qu'un téléphone portable commence à être considéré comme quelque chose qui est déjà incorporé à l'humain. Les biohackers implantent des puces CFR pour effectuer certaines tâches. La mise en œuvre de l'"internet des objets" nous amènera à porter des "vêtements intelligents" dotés de puces pour nous alerter sur notre état de santé. Nous "améliorerons" nos capacités grâce à des prothèses implantées, des connexions cerveau-ordinateur, une partie de nos gènes peut provenir de n'importe quelle espèce animale ; tous les membres ou organes que nous voulons améliorer ou remplacer seront remplacés par des prothèses mécaniques. Robocop arrive à grands pas et certains pensent qu'il s'agit d'un film plus ou moins intéressant. Chaque année, la Silicon Valley investit des dizaines de milliards dans des études et des recherches sur des sujets qui, jusqu'à récemment, ne relevaient que de la science-fiction. Ces sujets vont changer, SONT en train de changer, notre monde et la façon dont nous nous rapportons au monde.
La technique qu'Evola connaissait n'est plus cette machine de la deuxième révolution industrielle : le métier à navette ou la presse à quatre unités qu'il voyait fonctionner dans les journaux pour lesquels il travaillait. C'est une technique dont le principal risque est de savoir comment elle parviendra à coexister avec l'humain. Le principal problème ontologique dans quelques années sera de savoir où commence l'humain et où finit le mécanique. L'intelligence artificielle n'a plus - ici et maintenant - besoin des humains : elle s'améliore elle-même, utilise les big-data, effectue des calculs statistiques et apprend par elle-même. Il n'est pas rare que les grandes entreprises du moment (de Facebook à Netflix) soient des prédateurs systématiques de données.
LA TECHNOLOGIE QUI SE DIRIGE VERS LA DESTRUCTION DE L'ÊTRE HUMAIN
Si la définition de la personne humaine commence à devenir conflictuelle (pour couronner le tout, les connards progressistes définissent déjà les animaux comme des "êtres sensibles"), l'IA nous connaît mieux que nous ne nous connaissons nous-mêmes : elle est capable de rationaliser nos habitudes de consommation, de déduire si nous sommes joyeux ou déprimés, d'anticiper nos réactions et de savoir comment nous pensons. C'est à cela que servent les big data. La vie privée est devenue un luxe. Nous sommes simplement des "actifs numériques" de grands consortiums spécialisés dans les nouvelles technologies. Il y a vingt ans, on disait à juste titre que si de nombreux services proposés sur Internet étaient gratuits, c'est parce que le "produit" est l'utilisateur. Un robot de nettoyage rotatif a un prix de marché similaire à son coût, les entreprises ont-elles renoncé à leurs bénéfices ? Pas du tout : le robot, dès qu'il est activé, commence à envoyer des données sur les dimensions de la maison, le quartier, les membres de la famille, le pouvoir d'achat, il vérifie ce qui est ou n'est pas dans la maison et, en peu de temps, sur la base de ces données, il est possible d'envoyer de la publicité à ce ménage pour tel ou tel produit qui correspond le mieux à son profil. Il en va de même pour les téléphones portables. Tous les terminaux informatiques connectés au système numérique sont devenus les informateurs de notre vie privée.
De nombreuses personnes diront : "Eh bien, je n'ai rien à cacher. Je me moque qu'ils sachent tout de moi, même mes perversions les plus intimes, alors...". Faux. Lorsque quelqu'un vous connaît complètement, même mieux que vous ne vous connaissez vous-même, il est toujours facile, très facile, pour lui de vous manipuler.
Les États ont renoncé à légiférer sur la protection de la vie privée car ils savent pertinemment que cela signifierait un affrontement avec les propriétaires des nouvelles technologies.
Ainsi, le débat du moment ne peut plus être géopolitique (cette science auxiliaire de la politique que certains ont tendance à confondre avec la politique elle-même afin d'ancrer leur nationalisme dans des concepts "objectifs"), ni économique ou social, car, aujourd'hui déjà, les dérives dans ces deux domaines ne dépendent pas uniquement de l'économie elle-même, isolée des autres branches, et les répercussions de l'économie sur la société ne découlent pas directement de cette dernière. Critiquer le néolibéralisme aujourd'hui revient à "jeter un cheval mort". Schwab lui-même et le Forum économique mondial sont conscients de la non-viabilité de la mondialisation et des concepts néo-libéraux et ont été contraints de modifier leur récit: il parle même de "l'économie des parties prenantes" qui viendrait après l'économie des sociétés par actions tendant au profit maximum et l'économie socialiste tendant à la planification étatique; les "parties prenantes", entreprises et consommateurs, devraient "coopérer pour le bien commun des deux"... Est-il utile de critiquer ces concepts qui ne sont que des appels de détresse d'un système qui se meurt d'opulence et qui veut éviter une explosion sociale mettant en danger, non seulement ses actifs, mais ses têtes ? Est-il utile de critiquer le néo-libéralisme ou la mondialisation à ce stade, alors que leur sort dépend uniquement du processus de renouvellement technologique et que les risques réels ne sont plus seulement économico-sociaux mais touchent à l'intégrité même, au concept et à la dimension de l'Humain ?
C'est pourquoi je pense qu'à ce stade, l'environnement culturel dans lequel certains d'entre nous ont été formés a échoué : il n'a pas été capable d'intégrer, jour après jour, de nouvelles analyses et de nouveaux concepts, il n'a pas suffisamment relié les causes aux effets, et il continue à revenir sur des questions qui ont déjà très peu de contact avec la réalité de notre époque. Nous sommes restés à la traîne dans le débat d'idées, dans le wagon de queue, absents des grandes questions auxquelles nous sommes toujours arrivés avec des années de retard (ou tout simplement pas du tout).
L'HOMME DÉCONSTRUIT, LE DERNIER HOMME, EST ICI
La technologie est désormais utilisée pour "déconstruire" l'être humain. Nous sommes sur le point d'entrer dans une période qui marque la limite de ce processus ; l'époque du "dernier homme", cet homme déconstruit qui ignore qui il est et comment il est arrivé là où il est. Cette phase a été précédée d'une longue trajectoire de destruction des structures traditionnelles de la société, par l'anéantissement des différents systèmes identitaires dans lesquels nous pouvions nous reconnaître et nous ancrer, mais aussi nous servir de tremplin pour l'avenir, nous avons maintenant atteint la dernière phase de ce processus : l'abolition de la ligne qui sépare l'humain de l'artificiel. Dans "l'âge des masses" défini par Ortega y Gasset, l'homme de masse est celui qui n'a rien, qui ne possède qu'un reflet de lui-même dépendant des coutumes et des modes de son époque; il est dépourvu de personnalité, il est un "individu", un simple grain de sable sur une plage, indépendant mais rigoureusement semblable à d'autres identiques à lui. Il n'est pas rare qu'il essaie de se démarquer pour le peu qu'il peut revendiquer en sa faveur.
En effet, à une époque où les masses sont indifférentes à l'endroit où elles sont nées, à leur héritage culturel, à leurs racines, à leurs traditions, a succédé une époque où même les identités sexuelles ont été abolies, où les enfants ont été remplacés par des animaux domestiques, où la musique digne de ce nom a été remplacée par des sons stridents, hypnotiques et répétitifs, la musique de pacotille ; les relations personnelles et directes ont été remplacées par des relations à distance par le biais d'interfaces électroniques ; le processus de remplacement de la personnalité par le "look", le reflet subjectif de la personnalité projeté sur les masses par le biais des réseaux sociaux et à la recherche de likes ; on finit par diluer sa propre personnalité dans un monde virtuel où chacun cherche l'acceptation et l'originalité comme seul objectif et, pour l'accompagner, par des allusions à "sauver la planète", à "la paix dans le monde" (qui ne sont plus seulement répétées par les aspirantes à un quelconque concours de "Miss Monde", mais aussi par celles qui mendient un "like" sur leur réseau social) et à la "fierté" (comme si cela valait la peine d'être fier de la personne avec qui je me couche ou avec qui je me réveille).
L'étape suivante de ce système de déconstruction des identités est l'attaque frontale de la nature humaine. L'objectif des transhumanistes (atteindre une "conscience universelle", une fusion de toutes les consciences "téléchargées dans le nuage", qui inaugurera le "stade post-biologique"), l'objectif de Klaus Schwab lorsqu'il fait allusion aux "technologies convergentes" (nanotechnologies, l'intelligence artificielle et l'ingénierie générique qui, selon Schwab, "nous feront repenser ce qu'est l'être humain et ses limites", dit-il avec une clarté cristalline), un objectif vers lequel tendent presque nécessairement les modèles de nouvelles technologies avec la création d'univers virtuels et de métaverse.
Le temps est venu où nous devrons choisir entre la "pilule rouge" et la "pilule bleue", entre une vérité inconfortable et une ignorance satisfaite. Soit dans le Metaverse, soit de ce côté de la réalité. Soit nous sommes un avatar artificiel et lui confions tout notre être, soit nous construisons notre personnalité et reconstruisons notre système identitaire. Soit nous laissons les nouvelles technologies nous submerger complètement, soit nous soumettons la technologie à une analyse critique et discriminons la "science sans conscience" de celle qui peut contribuer à vivre et à comprendre la réalité de manière objective, pleine et entière. Ce choix n'est pas un thème gratuit et original des sœurs Wachowski et de leur Matrix, mais un choix qui se présentera à nous tous dans les cinq prochaines années.
Alors ne me dites pas qu'il existe un autre débat plus important que celui que nous aurions dû entamer il y a des années sur la technologie.
18:51 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, technologie | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
dimanche, 19 juin 2022
La revue de presse de CD - 19 juin 2022
La revue de presse de CD
19 juin 2022
EN VEDETTE
Identité numérique : prouve que tu existes
La Commission européenne prépare son « portefeuille européen d’identité numérique ». Rome et Bologne adoptent le « crédit social numérique » à la chinoise. La digitalisation de l’État et son corollaire, l’identification numérique, progressent dans l’indifférence des Smartiens, à la faveur des phases aigües de la Crise (épidémie, guerre, effondrement écologique). Il aura fallu moins de vingt ans pour que se réalisent nos pires anticipations sur la société de contrainte.
piecesetmaindoeuvre.com
https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/prouve_que_tu...
ASIE
Division parmi les élites du Japon
Depuis que Fumio Kishida a pris le poste de premier ministre, la situation a radicalement changé. En peu de temps, le Japon est en fait devenu "garçon de courses", non seulement en suivant tous les ordres des États-Unis, mais aussi en essayant, comme on dit, d'être "en avance", de prendre une place à l'avant-garde du chœur anti-russe. Les relations russo-japonaises, qui avaient été consolidées par Abe et ses prédécesseurs, Kishida a pu littéralement les réduire à néant en quelques semaines. La rhétorique de Kishida parle d'elle-même, appelant, par exemple, à "aider le monde à réaliser la dé-russification énergétique".
euro-synergies.hautetfort.com
http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2022/06/08/d...
DÉSINFORMATION/CORRUPTION/CENSURES
Londres reconnaît avoir espionné l'avocate australienne de Julian
Assange...
Le gouvernement britannique a admis avoir espionné l’avocate
australienne Jennifer Robinson, membre de l’équipe juridique du
fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, et partagé l’information avec
les États-Unis, a révélé jeudi l'avocate. Jennifer Robinson a déclaré jeudi
qu’elle était parvenue à un accord à l’amiable avec les autorités du
Royaume-Uni après que celles-ci aient reconnu devant la Cour
européenne des droits de l’Homme qu’elle avait été surveillée pendant
qu’Assange était hébergé à l’ambassade d’Équateur à Londres. « Le
gouvernement britannique a maintenant admis qu’il a violé mes droits en
me surveillant et en partageant des informations avec les États-Unis, et
cela inclut la protection du matériel journalistique confidentiel » a déclaré
l’avocate, qui a porté plainte devant le tribunal européen en 2016, ainsi
que deux autres plaignants. Jennifer Robinson a ajouté que son cas
faisait partie d’un exemple d’espionnage illégal sur le fondateur de
WikiLeaks et son équipe juridique, ce qui a également été révélé lors du
procès d’extradition du journaliste australien aux États-Unis. L’agence de
sécurité espagnole engagée par l’ambassade d’Équateur à Londres
aurait régulièrement espionné Assange pendant les sept années qu’il a
passées à l’ambassade d’Équateur, et a partagé l’information avec les
services de renseignement américains. (Radio Havane Cuba, le 10-06-2022)
Cf2r.org
https://cf2r.org/wp-content/uploads/2022/06/Renseignor123...
« Expérimentation sauvage » contre la tuberculose : fin de partie pour Mediapart et les détracteurs du Pr Raoult
Le 22 octobre 2021, le journal Mediapart portait des accusations graves à l’encontre du Pr Didier Raoult et de l’Institut hospitalo-universitaire de Marseille qui auraient mené « une expérimentation sauvage contre la tuberculose ». Des allégations qui seraient infondées selon Didier Raoult qui rapporte dans un communiqué les conclusions de l’ANSM après son inspection : « Il n’y a jamais eu le moindre essai thérapeutique sur la tuberculose au sein de l'IHU ».
Francesoir.fr
https://www.francesoir.fr/politique-france/raoult-essai-t...
Législatives 2022 : une union de la gauche très populaire auprès des médias de grand chemin
Jean-Luc Mélenchon a réussi un coup de maître en affichant sa volonté de se voir nommé premier ministre à l’issue des élections législatives, s’il obtient un nombre de députés suffisants. Il s’est ainsi placé en premier opposant à Emmanuel Macron, bien qu’il n’ait pas été qualifié au second tour de l’élection présidentielle. Mais un autre facteur, bien plus déterminant, lui donne un atout majeur : la surreprésentation du temps de parole des candidats de l’union de la gauche (la « NUPES ») dans de nombreux médias de grand chemin.
ojim.fr
https://www.ojim.fr/legislatives-2022-nupes-temps-de-paro...
Revue de presse RT du 5 au 11 juin
L’actualité vu de « l’autre côté ». Au sommaire : L’histoire des HIMARS (missiles américains longue distance) ou comment lancer l’escalade du conflit sans en avoir l’air ; L’Europe s’enfonce dans un sombre système de « police politique » ; L’OTAN continue à provoquer la Russie ; Et l’Europe continue d’en payer les conséquences ; Les méthodes fascistes ukrainiennes continuent ; Les occidentaux n’arrivent pas à perdre leur prétention à décider de tout, tous seuls ; Le seul effet des sanctions est l’effet boomerang, C’est avec de telles nouvelles que l’on voit qui est le vrai boss en Europe, parallèlement, la pression sur la Chine s’accentue.
Lesakerfrancophone.fr
https://lesakerfrancophone.fr/revue-de-presse-rt-du-5-au-...
ÉCONOMIE
Un capitalisme de l'urgence dans un monde en désintégration
"L'accélération du paradigme de l'urgence à partir de 2020 a un but simple mais largement contesté : dissimuler l'effondrement socio-économique", affirme Fabio Vighi (photo), professeur à l'université de Cardiff, en exposant sa thèse sur la façon dont diverses crises bio- et géopolitiques sont utilisées pour ralentir l'effondrement du système capitaliste.
euro-synergies.hautetfort.com
http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2022/06/11/u...
Le fiasco de la guerre économique de l’Occident contre la Russie
Dans un mélange d’irréalisme géopolitique, de diplomatie spectacle et d’atlantisme aveugle, l’Union européenne a dégainé l’arme économique pour contrer l’invasion russe en Ukraine. Ces sanctions se sont révélées dommageables pour les Européens.
Maliweb.net
https://www.maliweb.net/international/le-fiasco-de-la-gue...
ÉNERGIES
Allemagne et Qatar : géopolitique du gaz, hydrogène et… football
L’Allemagne espère acheter du gaz au Qatar afin de pallier la fin du gaz russe. Un chemin pas si simple à obtenir compte tenu des contraintes mondiales. Et pendant ce temps, le Qatar et les compagnies pétrolières gèrent la géopolitique de l’énergie…
Contrepoints.org
https://www.contrepoints.org/2022/06/13/432668-allemagne-...
L’Inde commence à remplacer l’UE comme principal marché énergétique de la Russie
Malgré les demandes occidentales de cesser ses achats de pétrole russe, une agence de recherche basée à Helsinki a constaté que l’Inde a acheté 18% de tout le brut exporté par la Russie en mai, contre 1% avant le début de l’opération militaire en Ukraine. Les rabais ont permis à New Delhi de ne pas suivre la voie des sanctions, d’autant que les raffineurs indiens sont extrêmement satisfaits.
breizh-info.com
https://www.breizh-info.com/2022/06/16/188216/linde-comme...
Les guerres énergétique et alimentaire se retournent l'une contre l'autre et mettent Biden au pied du mur
La Russie gagne la "guerre économique" (https://bit.ly/3xohBsg) que lui imposent les États-Unis et l'OTAN - qui contrôlent une Union européenne (UE) méconnaissable - alors que les prix du pétrole et du gaz ont grimpé en flèche jusqu'en des hauteurs stratosphériques, tandis que le rouble, désormais la monnaie la plus puissante du monde, s'échange à moins de 61 pour un dollar. Le Wall Street Journal fait une excellente remarque : "Ne riez pas (sic) : La Maison Blanche veut fabriquer des panneaux solaires et des bombes thermiques pour arrêter Vladimir Poutine" (https://on.wsj.com/3GTQxo5).
euro-synergies.hautetfort.com
http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2022/06/13/l...
ÉTATS-UNIS
Une histoire des bourdes de la CIA
La CIA fait rêver et fantasmer. On lui prête beaucoup : des coups d’Etat, des renversements de dirigeants, des assassinats. Pourtant, son histoire est surtout celle de ses bourdes et de ses échecs. Mais avoir fait croire qu’elle était redoutable et efficace contribue à sa puissance et est probablement son plus grand succès. Toutefois, en dépit de son titre, il ne s’agit pas d’une histoire de la CIA mais d’un récit des errements successifs de l’Agence à partir de quelques-unes de ses figures. L’ouvrage est plus un travail militant qu’un travail d’historien.
Revueconflits.com
https://www.revueconflits.com/une-histoire-des-bourdes-de...
Ukraine : les États-Unis responsables du conflit, un article du NYT
Le New York Times est le représentant attitré de l’« establishment » de la côte est et du versant woke de la côte ouest américaine. Mais il publie parfois des tribunes libres qui marquent un ton très différent, comme celle de Christopher Caldwell le 31 mai 2022, qui indique clairement un partage des responsabilités de la guerre Russie/Ukraine. Une analyse assez éloignée de ce que l’on peut lire habituellement dans les médias de grand chemin. Les intertitres sont de notre rédaction.
ojim.fr
https://www.ojim.fr/ukraine-les-etats-unis-responsables-d...
Les États-Unis reconnaissent avoir financé des laboratoires biologiques en Ukraine
Dans une fiche d’information rédigée au mois de mars, cependant mise en ligne le 9 juin, le Pentagone a admis avoir versé depuis 2005 « environ 200 millions de dollars en Ukraine » dans l’objectif de participer au développement de « 46 laboratoires, établissements de santé et sites de diagnostic » en lien avec la recherche sur les agents pathogènes et la surveillance biologique. Le département de Défense précise qu’il s’agit de laboratoires « pacifiques ».
francesoir.fr
https://www.francesoir.fr/politique-monde/les-etats-unis-...
Le Washington Post compare le rôle des États-Unis au Yémen à la guerre de la Russie en Ukraine
« Alors que les bombardements russes d’une maternité et d’autres cibles civiles en Ukraine ont suscité l’indignation générale en tant que crimes de guerre, des milliers de frappes similaires ont eu lieu contre des civils yéménites », écrivait le Washington Post le 4 juin.
ojim.fr
https://www.ojim.fr/le-washington-post-compare-le-role-de...
FRANCE
Le secteur agricole français : un outil de puissance mal exploité
Forte de sa géographie et de son histoire agricole, la France a su adapter, moderniser et améliorer son agriculture jusqu’à atteindre la première place parmi les producteurs européens. Ces éléments demeurent, pour l’Hexagone, une source de puissance non-négligeable. Cette dernière s’incarnant au travers de 3 aspects : l’offensif, le défensif et le soutien. Malheureusement, ces capacités sont exploitées inégalement, et rarement à leur pleine capacité.
Ege.fr
https://www.ege.fr/infoguerre/le-secteur-agricole-francai...
Une polarisation qui dégénère
Le premier tour des législatives montre de façon claire qu’une majorité du peuple a bien compris qu’il était le dindon d’une farce tragique.
contrepoints.org
https://www.contrepoints.org/2022/06/15/432874-une-polari...
Futurs députés, abolissez toutes les mesures d’urgence !
Dans l’immédiat, demandons dès maintenant à nos futurs députés de voter la levée de toutes les mesures d’urgence sanitaire qui défigurent la France sans raison depuis trop longtemps.
contrepoints.org
https://www.contrepoints.org/2022/06/18/433095-futurs-dep...
GAFAM
Collusions avec des vendeurs de dispositifs de chiffrement, cartes mères vérolées : Comment les Five Eyes vous ont espionné pendant des décennies Et continuent à travailler pour étendre leur emprise
Des pays à travers le monde entretiennent des alliances pour espionner leurs citoyens. Collusions avec des vendeurs de dispositifs de chiffrement, cartes mères vérolées, etc. Voici comment l’alliance Five Eyes (qui est la plus ancienne de toutes) et ses descendantes vous ont espionné pendant des décennies et continuent à travailler pour étendre leur emprise.
Securite.developpez.com
https://securite.developpez.com/actu/334292/Collusions-av...
De la "webocratie"
Au milieu des difficultés, des embarras et des hypocrisies d'une classe politique culturellement désarmée, coupable d'avoir sous-estimé de manière flagrante la relation entre la démocratie et la diffusion du savoir, incapable de réguler les géants du numérique, nous nous retrouvons dans la fâcheuse situation de la fameuse grenouille bouillie à petits feux doux.
euro-synergies.hautetfort.com
http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2022/06/13/d...
GÉOPOLITIQUE
Le sommet de l'OEA ou quand l'hégémonisme échoue
Du 6 au 10 juin, le sommet de l'OEA a eu lieu aux États-Unis. L'objectif initial du sommet était de restaurer l'image des États-Unis en Amérique latine et de tenter de consolider l'hémisphère occidental contre la Russie et la Chine. Mais tout ne s'est pas déroulé comme prévu
euro-synergies.hautetfort.com
http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2022/06/15/l...
IMMIGRATION
Le pacte européen sur les migrations et l’asile progresse: ce sera toujours plus d’immigration et moins de contrôles !
Vendredi 10 juin, les 27 ministres de l’intérieur des pays composant l’Union européenne sont parvenus à un accord sur un mécanisme pérenne de répartition et de relocalisation de migrants présents dans le sud de l’Europe. 10 000 demandeurs d’asile vont être concernés la première année. Le conseil de l’Union européenne a également adopté une résolution visant à restreindre le rétablissement des contrôles aux frontières intérieures de l’espace Schengen.
Breizh-info.com
https://www.breizh-info.com/2022/06/14/188065/le-pacte-eu...
Des données publiques officielles ont révélé que près de 900 000 migrants, soit environ la moitié de ceux qui sont arrivés en Allemagne pendant la crise des migrants de 2015-2016, vivent toujours de prestations sociales.
lalettrepatriote.com
https://lalettrepatriote.com/sur-le-15-million-de-migrant...
LECTURE
Titre :
Poutine maître du jeu ?, de Jacques Baud. Max Milo, 298 pages, 2022.
Auteur ;
Jacques Baud a été membre du renseignement stratégique suisse, spécialiste des pays de l’Est et chef de la doctrine des opérations de la paix des Nations Unies. Au sein de l’OTAN, il a suivi la crise ukrainienne de 2014, puis a participé à des programmes d’assistance à l’Ukraine.
Présentation :
Une remarquable synthèse sur la guerre qui se déroule en Ukraine, le rôle de l’OTAN, la politique des États-Unis et la vassalisation des gouvernements européens, sans oublier l’emprise à sens unique des médias occidentaux. Dommage qu’une fois de plus les éditions Max Milo ne fassent pas leur travail de corrections et de relecture car les coquilles abondent, travail loin d’être à la hauteur du manuscrit !
Extraits :
« Comme le dit Richard Sakwa, professeur de politique russe et européenne à l’Université du Kent : ‘’Un vrai paradoxe géopolitique est que l’OTAN existe pour gérer les risques créés par sa propre existence.’’ »
« Ce que les Américains et les Français appellent pudiquement ‘’contractants’’ en Afghanistan et en Irak deviennent des ‘’mercenaires’’ en Centrafrique. »
« Après la crise ukrainienne de 2014, les Occidentaux tentent de mettre en cohérence une ‘’invasion russe’’ sans troupes russes, une révolution démocratique par des militants d’extrême-droite nationalistes, la légitimité d’un gouvernement qui gouverne sans avoir été élu, etc. »
« Les États-Unis sont le pays qui a le plus de pannes des réseaux électriques de tous les pays occidentaux du fait de réseaux privatisés et vétustes que les exploitants ne mettent que rarement à niveau pour baisser les coûts et qui résistent mal aux surcharges. Les soi-disant cyber-attaques russes permettent ainsi aux compagnies de dégager leur responsabilité. »
« Comme le disait en 2014 le nouveau président Porochenko, mis en place par les Occidentaux en parlant de ses citoyens russophones : ‘’Nous aurons du travail, eux non ! Nous aurons des retraites, eux non ! Nous aurons des rentes pour les retraités et les enfants, eux non ! Nos enfants iront à l’école et à la garderie, les leurs resteront dans les caves des sous-sols ! Parce qu’ils ne savent rien faire ! Et c’est comme ça, précisément comme ça, que nous gagnerons cette guerre !’’ »
Au sujet des Accords de Minsk : « On avait d’un côté la France et l’Allemagne qui étaient les garants de l’accord du côté ukrainien tandis que la Russie était celui des autonomistes russophones. Le problème est que les accords prévoient que leur mise en œuvre est l’affaire de Kiev – ce qui est logique puisqu’il s’agit d’une affaire liée à sa souveraineté – mais que les deux garants occidentaux n’ont pas respecté leurs obligations. »
MONDIALISME/BIOTERRORISME/DICTATURE
Les 10 choses les plus inquiétantes et dystopiques proposées par le Forum économique mondial
Lorsque nous parlons d'élites mondiales, nous entendons ce cercle de pouvoir capable d'assumer une quantité et une qualité de pouvoir telles qu'elles peuvent affecter l'évolution historique au moins du présent. À première vue, cela peut sembler excessif, mais la concentration économique-financière, culturelle-idéologique et politique résumée dans ces personnalités et leurs entreprises et associations, peut facilement résumer une "puissance de feu" définissable comme étant "de quantification complexe" mais selon toute vraisemblance supérieure, en termes de résultats pratiques, même au travail potentiel de certaines nations individuelles. Si l'on ajoute à cela le besoin, non seulement de contrôle (voir le système de crédit social) et de supervision, mais aussi de prévision du comportement des individus, il est bien évident que le monde de demain est déjà parmi nous.
euro-synergies.hautetfort.com
http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2022/06/11/l...
OTAN
Les États-Unis mènent en Ukraine une guerre aux frais de l'Union européenne contre... l'Union européenne
À première vue, la situation donne l'impression que la guerre est menée contre la Russie par l'entremise de l'Ukraine sur le territoire de celle-ci et à ses dépens. Mais la définition même d'une guerre par procuration, que nous avons prise comme point de départ, nie le rôle de l'Ukraine en tant que véritable partie dans le conflit. Et une étude plus approfondie de la question confirme cette conclusion.
euro-synergies.hautetfort.com/
http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2022/06/08/l...
RÉFLEXIONS
Les révolutions démographiques et politiques vont de pair
Il y a près de 250 ans, deux régions du monde ont connu une dépression démographique majeure : la Nouvelle Angleterre (région américaine alors colonie de la couronne britannique) et la France (alors première puissance européenne). S’ensuivront deux révolutions qui changeront la face du monde. Or, aujourd’hui, les prémices d’une crise démographique globale sont visibles : les projections de l’ONU montrent que la population mondiale devrait atteindre son pic vers 2100 pour connaitre ensuite une chute. Certains s’en félicitent, d’autres s’en inquiètent. Tomas Pueyo, franco-espagnol, diplômé de Centrale et de Stanford (USA), considère que cette dépression démographique serait une catastrophe évitable (voir son essai en lien). Ayant étudié en profondeur les précédents du 18ème siècle, il expose les raisons d’un tel bouleversement et en tire les conséquences pour notre monde d’aujourd’hui.
Laselectiondujour.com
https://www.laselectiondujour.com/les-revolutions-demogra...
Le rejet du processus de Bologne et les convulsions idéologiques de l'élite, par Alexandre Douguine
Parlons du rejet du processus de Bologne [NDLR : Il s'agit du processus de réforme du système d'enseignement supérieur au niveau international, qui a débuté en 1999 à l'Université de Bologne, dont il tire son nom. Cet accord a permis la mise en place d'un système presque unifié de reconnaissance et d'équivalence des qualifications académiques. De nombreux États européens adhèrent au processus, mais depuis trois ans, on assiste à un abandon progressif de la convention]. Le point central est une question de principe. L'introduction du système de Bologne faisait partie d'un projet global : la pleine intégration de la Russie dans le monde global, ce qui signifie l'adoption sans restrictions de toutes les normes et règles de l'Occident. Il ne s'agissait pas seulement d'éducation, mais de la principale stratégie du gouvernement russe depuis 1991.
euro-synergies.hautetfort.com
http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2022/06/09/l...
SANTÉ/INTERDICTIONS/LIBERTÉS
La vraisemblable évasion du Covid-19 d’un labo de Wuhan
La piste d’une évasion accidentelle du SARS Cov2 du laboratoire de Wuhan bénéficie d’un solide faisceau d’indices convergents. Tiens, ce n’est plus du « complotisme » !
Contrepoints.org
https://www.contrepoints.org/2022/06/13/395898-la-vraisem...
Confinement : une étude rapporte plus de 170.000 morts excédentaires aux Etats-Unis
Cette étude, menée par l’institut de recherche National Bureau of Economic Research (NBER), considéré comme le plus important organisme de recherche économique des États-Unis, constate une mortalité excédentaire de plus de 170 000 décès non liés au Covid, aux États-Unis, en 2020 et 2021. Un chiffre qui, selon les chercheurs, serait en vérité plus proche des 200 000 morts, puisque 70 000 personnes décédées potentiellement avec le virus, et non à cause de celui-ci, n’ont pas été prises en compte dans les calculs.
francesoir.fr
https://www.francesoir.fr/societe-sante/confinement-etude...
Ivermectine et Together : vers un nouveau LancetGate ?
Décidément l’ivermectine fait peur, tout est bon pour éviter de la prescrire, pour éviter les études pouvant démontrer une potentielle efficacité. S’il y a 84 études sur le sujet, celles qui tentent de démontrer que cela ne fait rien sont pour le moins surprenantes, parfois douteuses. Le dernier grand essai, Together, semble bien avoir été conduit pour donner ce résultat, en espérant une suite, comme celle du LancetGate avec Surgisphère qui a fermé la porte à l’hydroxychloroquine, sans que ceux qui ont fermé cette porte en raison de l’étude, ne l’aient rouverte une fois la vaste farce découverte. Le scénario vient de se reproduire en Afrique du Sud, qui vient de retirer l’ivermectine.
covid-factuel.fr
https://www.covid-factuel.fr/2022/06/14/ivermectine-et-to...
UKRAINE
Dark Web : l’Ukraine revend les armes fournies par l’UE
Sur les marchés du Dark Web, plusieurs vendeurs proposent des armes lourdes fournies à l’Ukraine par les pays occidentaux. Les lance-roquettes et autres drones kamikazes pourraient tomber entre les mains des terroristes et autres criminels…
Lebigdata.fr
https://www.lebigdata.fr/dark-web-armes-ukraine
Les insupportables réactions de Zelensky
Billet d’humeur rédigé par Eric Denécé, Directeur et Fondateur du Centre Français de Recherche sur le Renseignement. Parallèlement à la poursuite du conflit militaire dans l’est de l’Ukraine, la guerre médiatique continue de battre son plein et ceux qui en sont à l’origine – ainsi que leurs relais, conscients ou inconscients – donnent de plus en plus dans la démesure, comme l’illustre la réaction mensongère et scandaleuse de représentants des forces pro-russes à la suite de la mort de Frédéric Leclerc-Imhoff, journaliste de BFM TV. Mais ce camp n’est pas le seul à être dans l’outrance en matière de communication, Zelensky et son entourage excellent particulièrement en la matière.
Geopragma.fr
https://geopragma.fr/les-insupportables-reactions-de-zele...
UNION EUROPÉENNE
Plus l’abstention croît, plus la technocratie (« française » ou bruxelloise) renforce son influence
Cette abstention a également un autre effet pervers surprenant : alors que la droite est quasiment absente du débat, il est facile de constater que la gauche ne réunit pas beaucoup plus de voix qu’en 2017. Le bloc socialo-écolo-communiste réunissait 6,9 millions d’électeurs au premier tour des législatives de 2017 (contre 7,7 millions cette année). Tandis que les macronistes réunissaient 7,3 millions d’électeurs (contre 6,1 millions cette année). Les deux phénomènes importants de ce premier tour de 2022, loin de manifester un enthousiasme pour l’extrême gauche, sont donc d’une part la plus grande abstention relative des électeurs de droite et d’autre part le transfert, au sein du bloc de gauche, de la social-démocratie vers l’extrême-gauche. L’évolution du PS est symptomatique de ce dernier point : alors que la plupart des électeurs socialistes avaient voté LREM en 2017, le PS vient de faire allégeance à Mélenchon.
Lesalonbeige.fr
https://www.lesalonbeige.fr/plus-labstention-croit-plus-l...
13:29 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, presse, journaux, médias, france, europe, affaires européennes | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook