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La prochaine conférence du CASTELLARAS aura lieu Jeudi 12 mai 2016, à 18h45.
Restaurant le VERGUETIER, 7 chemin d'Eguilles, CD 17. Aix en Provence 13090
La conférence sera animée par Guillaume FAYE,auteur d'une trentaine de livres dont le dernier est "Comprendre l'Islam" (Ed Tatamis) et animateur du blog gfaye.com ou J'ai tout compris.
« LE PROJET D'ETHNOCIDE DES PEUPLES EUROPEENS »
Un génocide est l'anéantissement physique d'un peuple par la violence. Un ethnocide est la destruction d'un peuple par des procédés non sanglants et plus longs: submersion migratoire progressive, destruction de l'identité culturelle et de la mémoire historique, mesures de répression, de spoliation et de relégation des autochtones.
La "crise des migrants" qui suit 40 ans de colonisation de peuplement massive en Europe de l'Ouest, l'islamisation de la société parallèle au terrorisme islamique, les politiques de préférence étrangère, l'effondrement du niveau de l'Education Nationale avec l'abolition des enseignements historiques et identitaires, le laxisme judiciaire synonyme d'une explosion de la criminalité, les politiques fiscales anti-familiales, ne sont pas la conséquence d'une déliquescence, d'une faiblesse, d'une démission de l'Etat et des élites. C'est l'inverse.
Il s'agit d'un projet, d'une action volontaire de la part de minorités actives au sein des Etats européens (surtout l'Etat français) et des institutions de Bruxelles; le but raciste est la disparition démographique et culturelle des peuples européens au cours du XXIe siècle. La collaboration avec l'islam invasif est manifeste. Qui sont les auteurs, les inspirateurs et les complices de ce projet d'ethnocide des peuples européens? Le conférencier proposera une réponse.
Pour une bonne organisation, merci de nous confirmer votre présence par mail à : lecastellaras@gmail.com
Participation 10€ - Un apéritif / cocktail suivra cette conférence.
Elections américaines. L'establishment commence à s'inquiéter
par Jean-Paul Baquiast
Ex: http://www.europesolidaire.eu
Les élections américaines du super-mardi 26 avril 2016 ont confirmé la force de ce qu'il faut bien appeler la vague de fond qui conduit Donald Trump vers la direction du parti républicain et peut-être vers la présidence des Etats-Unis. Il a emporté haut la main les cinq états où il se présentait. Tout permet de penser qu'il fera de même lors des élections qui lui restent à gagner. De tels succès ne peuvent pas s'expliquer seulement par la verve et le dynamisme du personnage. Elles révèlent un rejet populaire profond de l'actuel système de gouvernement américain, résumé pour faire simple par le terme d'establishment. Même si Donald Trump se trouvait empêché en phase finale, par une manipulation des procédures électorales, ou simplement par un assassinat, d'accéder au pouvoir, il paraît peu probable que les millions d'électeurs ayant voté pour lui rentrent chez eux en attendant de futures élections présidentielles.
L'establishment reporte aujourd'hui ses espoirs d'éviter une crise majeure sur l'élection d'Hillary Clinton. Celle-ci semble effectivement en passe de l'emporter définitivement sur son challenger « socialiste » Bernie Sanders. Mais ce sera par une courte marge. Là encore, des millions d'électeurs déçus par le succès d'une candidate dont la « pourriture » pour employer le mot, n'échappe plus à grand monde, sauf à ceux et celles qu'elle continue à abuser, n'accepteront pas de voir une présidente Clinton n'appliquer en rien ses promesses électorales fallacieuses et redonner toute sa voix au pouvoir militaro-industriel dont les agissements continuent à mettre en danger la paix du monde. Que feront-ils?
C'est une question que se pose de plus en plus, non seulement les milieux politiques libéraux, mais les représentants de l'establishment. Réussiront-ils, par des manoeuvres véritablement criminelles, à refaire l'unité de la population dans la perspective par exemple d'un affrontement majeur américano-russe déclenché par Hillary Clinton? Rien n 'est moins certain. Pourront-ils, en provoquant des troubles populaires par l'intermédiaire des services secrets, faire appel à la garde nationale ou l'armée pour réaffirmer leur légitimité? Dans un pays où les citoyens sont largement armés et de plus en plus tentés par la rébellion contre les pouvoirs fédéraux, on peut douter du succès de l'opération.
Certains commentateurs pensent que si Trump et Sanders étaient finalement éliminés de la course à l'investiture par des tractations entre les représentants officiels des deux partis républicain et démocrate, ils pourraient s'accorder pour constituer un troisième parti, inimaginable aujourd'hui dans le cadre des moeurs politiques. Même s'il rassemblait des électeurs aux origines et intérêts différents, ce troisième parti pourrait incarner le refus de l'establishment à la base de la vague de fond qui porte les deux candidats. S'il était constitué en temps utile, il pourrait faire élire un président des Etats-Unis les représentant. Dans le cas contraire, il pourrait mener la vie dure à Hillary Clinton, au niveau des institutions fédérales et locales. Mais de toute façon le système de pouvoirs actuels serait fortement ébranlé.
Ce pourrait-être une occasion pour les Européens de rappeler leur existence et pour les plus audacieux d'entre eux de commencer à rejeter la domination américaine. Mais n'y comptons pas trop.
Nietzsche nous explique que « « l’amour du prochain » est toujours un à-côté, en partie conventionnel, arbitraire et illusoire par rapport à la peur du prochain. »1 Au moment même où cette peur hante l’Europe en proie à une profonde crise civilisationnelle apparaît Nuit Debout qui exalte l’égalité, l’amour de l’Autre, la paix dans le monde et autres déclinaisons universalistes de la « moraline ».
Cette peur est la mère de ce mouvement et en révèle l’essence : le déni de la réalité. Nuit Debout ne s’inscrit aucunement dans le pays réel qui affronte la peur de sa disparition : il s’agit d’une communauté hors sol, d’un Royaume de l’Illusion. Ses membres étant incapables d’affronter cette peur (car elle engage des pulsions à rebours de leurs valeurs), ils préfèrent se réfugier en dehors de la réalité, place de la République, dans une micro-société renfermée sur elle-même où antiracistes, néo-hippies et autres joueurs de tam-tam pullulent.
Même si son but premier, que je soutiens, est le combat contre le capitalisme Nuit Debout lutte surtout contre les dits fascistes, ceux qui rappellent la réalité. Entre la « commission immigration » qui milite pour l’ouverture totale des frontières, la « commission féministe » qui présente l’homme blanc comme le mal à exterminer, la « commission LGBTIQIAP+ » qui véhicule les études du genre ou encore les commissions « droit de l’humain » et « antispéciste », ils n’ont qu’à bien se tenir.
Bien qu’ayant une prétention nationale, leurs travaux ne sont en fait destinés qu’à eux-mêmes. Comme l’explique Michel Maffesoli, ce mouvement est postmoderne et donc présentéiste. « Ils prétendent construire le monde, ici et maintenant, par le seul fait d’être ensemble (…). C’est une nuit idéologique où ce qui importe c’est de rêver le monde tel qu’il devrait être, et non le penser tel qu’il est. »2. Ils s’organisent en assemblée constituante non pour le peuple français – car ils n’ont ni mandat de ce dernier ni légitimité – mais pour leur propre troupeau.
La constitution qui aboutira sera la loi fondamentale de l’ordre juridique de ce Royaume de l’Illusion. Les normes et le langage – sur lequel veille la « commission vocabulaire » – agiront sur les nuitdeboutistes comme un placebo leur permettant de ne pas faire face au désastre que subit l’Europe.
Pour m’y être rendu il y règne la dictature du « on », de « l’être-dans-la-moyenne » qui « se maintient fictivement dans la moyenne de ce qui est comme il faut, de ce qu’on vante et de ce qu’on déprécie, de ce à quoi on promet le succès et de ce à quoi on le dénie. Cet être-dans-la-moyenne, à l’intérieur duquel est tout tracé d’avance jusqu’où il est possible et permis de se risquer, surveille toute exception à se faire jour »3 comme nous l’explique Heidegger. Nuit Debout n’est pas un mouvement populaire spontané grouillant d’idées en phase avec le pays réel mais une structure pré-établie où tout débat d’idées doit être conforme à l’idéologie égalitariste. Celui qui sort de ce cadre est un ennemi qu’il faut chasser à coups de latte.
S’y forme alors une « égalisation de toutes les possibilités d’être »4 à l’image de l’horizontalité dont se réclame le mouvement, une « généralisation du bonheur du troupeau dans sa verte prairie »5 comme le dirait Nietzsche. Tous ceux qui tentent de s’élever au-dessus de cet « être-dans-la-moyenne » sont diabolisés, jetés dans la case définitive du Mal. Pourtant c’est bien de ces hommes supérieurs capables de discernement, d’audace, plein de vigueur et de volonté dont l’Europe et la France actuelles ont besoin et non d’idées fictives, illusoires, niveleuses à l’origine de notre mal-être contemporain.
1Nietzsche, Par-delà Bien et Mal, in « Oeuvres », Ed. Flammarion, collection « Mille et une pages », p.733
Est-il encore utile de lire Brzezinski ? Oui, pour mesurer l’avancement de la néantisation d’une pensée qui veut malgré tout encore répondre aux exigences de ses propres théories hégémoniques dont la politique-Système semblerait l’application. Au contraire, cette pensée est le produit d’un Système, et donc de sa politique-Système, qui n’a d’autre but qu’une pseudo-hégémonie par défaut et par obligation puisqu’il a pour véritable but celui de l’entropisation du monde impliquant la néantisation de la pensée de ceux qui lui sont soumis. (Ainsi boucle-t-on un cercle vicieux en une parfaite démonstration du mouvement perpétuel vers le néant : l’hégémonie du monde par néantisation du monde.)
Ces dernières années, depuis la crise de l’Ukraine commencée avec le “coup de Kiev” de février 2014, il y avait eu des hauts et des bas dans la pensée de Brzezinski, alors qu’auparavant elle avait semblé pouvoir se fixer heureusement dans une vision révisionniste qu’on pouvait juger d’une qualité notable (voir en novembre 2012). Désormais, c’en est fait et c’en est fini ; l’âge dira-t-on par convenance, mais non, car Brzezinski pourrait sembler garder l’esprit vif ; bien plus encore certes et à notre estime, il s’agit de l’achèvement d’un périple intellectuel catastrophique qui n’a jamais abandonné ses racines fondées sur les illusions de l’école de pensée américaniste-moderniste pour aboutir finalement à l’accouchement de la néantisation-Système de l’achèvement postmoderniste. Le temps, d’ailleurs très rapide, a fait son œuvre, moins pour “vieillir” cette pensée (ce qui n’est pas nécessairement mauvais, comme le montre le bon vin) mais pour montrer ce qu’elle recèle en vérité, tout au fond d’elle-même.
(Pour le cas particulier de Brzezinski, l’affaire ukrainienne a joué un rôle spécifique, en ressuscitant ses vieilles racines polonaises et la haine du Russe qui va avec. Dans le cadre de cette pensée devenue pensée-Système, cela a permis la renaissance de l’“antirussisme” à visage découvert, sous forme d’une obsession créatrice des choses les plus extraordinaires de l’inversion de l’esprit, dont l’archétype est certainement le phénomène du déterminisme-narrativiste qui joue un rôle fondamental, à la fois d’emprisonnement et d’entraînement de la pensée.)
... Par conséquence de tout ce qui précède, il ne nous paraît pas très utile de reproduire, ni de lire précisément le dernier texte-doctrine de Brzezinski du 17 avril 2016 dans The National Interest, sous le titre « The Global Realignement ». Reportons-nous au texte de Katehon.com du 21 avril (repris par Russia Insider [RI] le 23 avril). Il nous en donne une analyse critique suffisante pour comprendre ce qu’il y a dans l’esprit de Brzezinski et ce qu’il y a de faussaire dans la pensée de Brzezinski. On se contentera de mentionner le sous-titre du texte de Brzezinski qui, à lui, seul, offre un exemple stupéfiant de schizophrénie dans sa contradiction interne, dont l’interprétation en termes simples est à peu près ceci : “puisque nous sommes de moins en moins fort, c’est à nous de prendre la direction des choses...” (« As its era of global dominance ends, the United States needs to take the lead in realigning the global power architecture »), – “plus nous sommes faibles, plus nous sommes forts”, ou mieux et doctement dit, en “déplaçant à peine le curseur” des vertus nominées : “plus nous sommes zombies, plus nous sommes génies”, tout cela terminé par l’immortelle citation de notre Sénèque-cinématographique très souvent rappelée utilisée ces derniers temps (« Les cons ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît »)... Mais quoi, ne s’agit-il pas là d’une conception absolument correspondante aux temps que nous vivons où l’inversion constitue le fondement de la logique ?
Rien que cette introduction nous donne la nausée devant la tâche, pourtant réduite au minimum syndical, de donner un rapide aperçu de la pensée de Zbigniew Brzezinski... Et répétons-le tant nous en sommes convaincus, d’instinct et d’intuition dirions-nous, assurés que nous sommes que Brzezinski n’est nullement gâteux. Ce qu’il dit correspond tellement bien à ce que pense le Système : zombie d’accord, mais gâteux certes non. Ainsi, nous dit-il comme s’il nous présentait une terrible Vérité inspirée des dieux : l’hégémonie des USA est en grande déconfiture, et sa puissance, notamment d’influence, à mesure. (C’est nous qui complétons par la deuxième proposition qui est évidemment inéluctablement conséquence directe de la première.) Ce qui le conduit aussitôt à proposer un certain nombre de mesures que l’on confiera aux seuls USA pour empêcher le monde de sombrer dans le chaos, – puisque sans hégémonie US, qui est la cause du chaos où nous nous trouvons, le monde sombrerait dans le chaos.
... Par conséquent, les USA en déclin, en repli, en plein processus de réduction de leur puissance et de leur influence doivent entreprendre diverses manœuvres stratégiques pour empêcher que le monde, qui est dans le chaos avec eux et grâce à eux, sombre dans le chaos. Seul celui qui a institué le chaos est capable de contenir le chaos qu’entraînerait son retrait, ou plutôt dirait-on de maintenir un chaos made in USA, une sorte de chaos exceptionnaliste si vous voulez, pour prévenir n’importe quelle autre sorte de chaos... Ces mesures impliquent une présence et une influence maintenues sinon augmentées au Moyen-Orient, une implication de la Russie et de la Chine dans une guerre contre le terrorisme (au Moyen-Orient), sous impulsion et machination US, tandis que les USA alimenteraient également les terroristes de façon à embourber la Chine et la Russie dans cette guerre antiterroriste. Entretemps ou parallèlement, la politique de regime change serait évidemment poursuivie sous l’expression gracieuse de “global democratic awakening”, Poutine liquidé, la Russie intégrée à l’Europe qui serait bien entendu sous contrôle US. Pour la Chine, on verra plus tard, mais il est entendu que son destin est scellé. Mais nous arrêtons là, – le texte ci-dessous, vous éclairera peut-être plus, pour notre part nous ne voyons aucun intérêt à éclairer pour l’explorer le trou noir de la néantisation de la pensée : éclairer un “trou noir” représente un exercice dont l’absurdité rend compte d’elle-même de son inutilité proche de la perfection.
Brzezinski n’est pas un original, ou bien un malade mental qu’il faut rapidement extraire des salons washingtoniens, encore moins un gâteux répétons-le avec force, à moins que l’on conclurait que le Système lui-même est gâteux ; bien au contraire il exprime assez joliment et avec une assurance sans pareille, une sorte d’exceptionnalisme de l’arrogance, des sentiments généraux qu’on trouve dans tous les milieux de sécurité nationale qui comptent à Washington. Véritablement, la direction-Système actuellement en place, avec ses sénateurs fous (McCain, Graham), avec sa multitude d’experts, de think tanks, de lobbies, avec sa gestion exotique d’une campagne présidentielle qui explose comme un feu d’artifice de désordre, de fraudes, de démagogie et d’exclamations où l’on distingue comme par inadvertance quelques bonnes vérités-de-situation, la direction-Système pense exactement dans le sens que nous décrit Brzezinski, à la même hauteur et selon la même méthodologie, secouée des mêmes spasmes de zombie. En fait, l’énoncé et l’évolution de la “pensée stratégique” US se limitent à une question de titre et de sous-titre : vous gardez constamment la même non-politique de chaos et de néantisation, et cela constitue le titre inamovible, que vous saluez régulièrement comme une ruse pleine de trouvailles, et que vous rebaptisez régulièrement “au goût du jour” (sous-titre) : hyperpuissance, Empire, hégémonie, déclin, exceptionnalisme, décadence, nation indispensable, effondrement de la puissance, etc., – qu’importe l’étiquette pourvu qu’on ait l’ivresse.
Tout cela n’a plus rien à voir avec la vérité-de-situation, ou quoi que ce soit ayant le moindre rapport avec la vérité (la réalité, elle, n’existant plus comme on le sait). Il s’agit d’un pur raisonnement de type déterminisme-narrativiste où la donnée déterminante, la conception impérative, est que les USA doivent rester la chose dominante de tout, et de toutes les façons. Même en déclin, même en cours d’effondrement, même en perte vertigineuse d’influence, même non-existante et disparue, elle reste cette puissance exceptionnaliste et unique qui est absolument nécessaire au bon ordre du monde ou au désordre total du monde, ou aux deux à la fois puisque bon ordre et désordre total ne font qu’une seule et même chose au début et au bout du compte.
Ce qui est remarquable dans ce cas, c’est que des esprits comme celui de Brzezinski, qui a connu le Guerre froide, et qui tenait compte de la réalité du monde (qui existait encore), que l’on aimât ou non ses orientations stratégiques, ait succombé à son tour aux extraordinaires conditions de communication existantes à Washington, et notamment au déterminisme-narrativiste qui contrôle tous les esprits du domaine... Cela conduit à renforcer notre hypothèse courante selon laquelle l’influence du Système, dans sa surpuissance autodestructrice, n’a jamais été plus haute et plus grande, qu’elle a littéralement transmuté les esprits en résidus de zombie (et cela à Washington bien plus qu’ailleurs car à Washington, chez un McCain, un Graham ou un Brzezinski, on croit à ce qu’on dit, alors que dans les pauvres colonies européennes, on préfère ne pas penser du tout de crainte de penser mal un instant, par pur réflexe d’incontinence).
Toujours “plus que jamais” puisque le mouvement ne faiblit pas et accélère au contraire dans le même sens, nous nous trouvons dans une situation pseudo-politique qui est totalement exempte du fait politique en tant qu’acte raisonné et conçu d’une manière délibérée. Le “politique” des USA (avec celle du bloc BAO, qui suit aveuglément et sans plus essayer à y rien comprendre celle des USA) est un phénomène totalement étranger au moindre contrôle humain et au moindre dessein humain. Elle ne répond à aucune logique familière à l'esprit, fît-ce celle de la conquête, celle de la destruction, etc. Elle est emportée par un flux dont l’“inspiration” est évidemment extérieure à elle-même et n’a plus rien de spécifiquement humain, pour suivre une mécanique de destruction jusqu’à l’anéantissement à laquelle elle ne comprend rien. Les plus grandes intelligences, – Brzezinski n’en est certainement pas dépourvu, – se sont placées au service de ces forces par faiblesse de caractère et vulnérabilité de la psychologie. Ils suivent un courant dont ils ne comprennent ni la signification ni le sens. Ils pondent des doctrines comme les poules des œufs, toujours de la même forme, avec toujours le même contenu, chaque fois en jurant faire du nouveau.
Brzezinsky Forced to Downsize US Imperial Ambitions
Famous American political scientist Zbigniew Brzezinski once again frightened mankind by saying that “the end of America's global role ... would most probably be global chaos”. To avoid this, the supporter of the American hegemony of the United States suggested Global Realignment. That's the name of his article in the JournalThe American Interest. So, what is the American Interest according to Brzezinski?
To briefly summarize the content of Brzezinski’s article it boils down to two theses:
1) The United States is no longer a global imperial power.
2) As was already mentioned above - the probable chaos as a result of the collapse of the US imperial hegemony. In order for the United States to maintain its power, Brzezinski offers several recipes:
a) Make the main geopolitical rivals of America - Russia and China - work towards US interests. This is supposed to use the crisis in the Middle East as a source of supposed common threats to all three powers.
“America can only be effective in dealing with the current Middle Eastern violence if it forges a coalition that involves, in varying degrees, also Russia and China”.
"The political prospect for China in the near future is to become America's principal partner in containing global chaos, of the sort that is spreading outward (including to the northeast) from the Middle East. If it is not contained, it will contaminate Russia's southern and eastern territories as well as the western portions of China".
b) Making the Islamic world work towards US interests. To do this, Brzezinski once again recalls his doctrine of "global democratic awakening", which justifies US involvement in Arab Springs. The gist of it is simple: use the anti-American forces to strengthen US domination through the various mechanisms of influence and direct infiltration. Brzezinski states that special attention should be focused on the non-Western world's newly politically aroused masses, and this can be understood only in the context of his theory of global democratic awakening. The emergence of ISIS, and before that the color revolutions of the Muslim Brotherhood, in the Islamic world can be regarded as the practical application of this particular strategy. These forces “surprisingly” create problems for anyone except the United States.
c) To maintain the US military presence in the Middle East by any means. The text states that this is crucial for the United States, as withdrawal will immediately trigger the collapse of American hegemony:
“A comprehensive US pullout from the Muslim world favored by domestic isolationists, could give rise to new wars (for example, Israel vs. Iran, Saudi Arabia vs. Iran, a major Egyptian intervention in Libya) and would generate an even deeper crisis of confidence in America's globally stabilizing role. In different but dramatically unpredictable ways, Russia and China could be the geopolitical beneficiaries of such a development even as global order itself becomes the more immediate geopolitical casualty. Last but not least, in such circumstances a divided and fearful Europe would see its current member states searching for patrons and competing with one another in alternative but separate arrangements among the more powerful trio”.
In other words, Brzezinski offers the following strategy, where the Middle East is playing a key role:
1. To foment chaos and war in the region, relying on the strength of "global democratic awakening."
2. Declare war on terrorism and to shift the burden onto Russia and China, drawing them into a hopeless conflict in the region.
3. Maintain or even increase its military presence under the pretext of preserving stability in the Middle East.
Of course, all of this is masked by the theses of the struggle against terrorism and paying attention to the suffering of Muslims and the inhabitants of the Third World in general, and because the main actors in the crisis in the Middle East chessboard of Eurasia - Russia, China, Iran, Turkey, Israel, Egypt, Europe, and Saudi Arabia - are invited to participate in it. The pretext is that they are all interested in resolving the conflict, but in fact it will only lead to a conflict of interest and increase the chaos.
"The overall threat of Islamic terrorism" is not a “threat” per se. The US were seriously hit by Islamism only once in its history, on September 11th, 2001. In the US, Muslims consist of around 1% of all citizens, as opposed to the multi-million Muslim populations of Russia and China. And unlike these two countries, there is no region in the US where the threat of Islamist separatism may emerge.
The US is separated from the conflict region by the Atlantic Ocean. Thus, the US can afford to play at two tables at once - to covertly support extremists and combat terrorism, drawing Russia and China into the conflict and subsequently weakening the Islamic world as well.
America hopes to use the US-grown Islamic extremists to re-engage Russia into their orbit, as has been noted - probably post-Putin. It will be the threat of Islamism that will be used in order to engage Russia in an America-centric system. Brzezinski openly declared that this pro-Western strategy relies on Russian nationalism, or on Russia’s transition from the Byzantine imperial expansionist ideology to the concept of Russian national bourgeois European states as part of the Western world:
“Russia's own future depends on its ability to become a major and influential nation-state that is part of a unifying Europe”.
It is significant that Brzezinski, in accordance with the classical geopolitical tradition, considers the main US enemy to be Russia, not China:
“And that is why it behooves the United States to fashion a policy in which at least one of the two potentially threatening states becomes a partner in the quest for regional and then wider global stability, and thus in containing the least predictable but potentially the most likely rival to overreach. Currently, the more likely to overreach is Russia, but in the longer run it could be China”.
Brzezinski’s analysis is based on a manipulation of facts and outright lies, designed to hide the rough edges of his vision.
Firstly, he is absolutely wrong when he assesses Russia's position. From the point of view of Brzezinski, this country is in the latest convulsive phase of its imperial devolution. Meanwhile, Russia reunified with Crimea in 2014, and before that in 2008, conducted a successful military campaign in Georgia. In 2015-2016, for the first time since the collapse of the USSR, Russia launched a military campaign overseas - in Syria. Russia demonstrates not imperial devolution, but imperial renaissance. Even if Russia tries to become a nation-state, is will only push it to expand, as millions of Russians live in the territories of Ukraine, Belarus, the Baltic countries, and Kazakhstan. Both imperial and truly national versions of Russia do not fit into the Brzezinski’s vision of Russia - as one of the states of the European Union.
Secondly, Brzezinski did not take into account the new rising superpowers: India, Brazil, and South Africa. Indirectly, this may mean that the United States dropped them off, hoping to overthrow their independent elite by color revolutions and coups, like what is currently happening in Brazil. However, their demographic, economic, and, as in the case of India, ideologically anti-Western potential is extremely high.
Thirdly, he overlooks the potential for disintegration within the " European Union". The migration crisis, the collapse of the Schengen, diametrically opposite positions between leaders of states on key issues, and the growth of Euroscepticism, are all problems in the euro zone. This is not a Union that Russia would like to enter. This is not a Union where Brzezinski's ideas may promote the globalist agenda: “play a constructive role in taking the lead in regard to transnational threats to global wellbeing and even human survival”.
Fourthly, Brzezinski demonstrates thinking within the neorealist paradigm of "hegemonic stability". The collapse of US hegemony in his opinion would mean the collapse of the world order as such. But, first of all, the US does in no way contribute to the preservation of world order, turning the whole world into a zone of controlled chaos using the theory by another American analyst - Steven Mann. Why would it be a factor of stability in the future? Secondly, a number of neo-realists believe that the bipolar world will have a greater equilibrium than a unipolar one. Thirdly, there is a model of a multipolar world as a world divided by the imperial "big spaces", which takes into account the diversity of the world’s civilizations. It is also not chaos, but the most adequate alternative to American unilateralism.
It may be concluded that Brzezinski’s article demonstrates the desperate attempts of the American elite to maintain its hegemony in the world. At the same time it is full of propaganda clichés, and in many cases its assessment of the situation does not correspond to reality.
EU-militairen oefenen in Duitsland op uitbreken burgeroorlogen in Europa
Ex: http://www.xandernieuws.punt.nl
Brussel onverminderd verder met veroorzaken instorting sociale cohesie en sociale zekerheid in EU-landen
Militaire- en politie eenheden van de EU hebben zojuist in de Duitse deelstaat Nordrhein Westfalen een oefening gehouden op het uitbreken van burgeroorlogen in Europa. De linkse parlementariër Andrey Hunko diende protest in tegen de geheimhouding van de oefening, omdat hem de toegang tot het oefengebied werd ontzegd.
Ongeveer 600 man namen eerder deze maand in Weeze deel aan de oefening die erop was gericht om grote sociale onrust en opstanden in Duitsland en andere EU-staten neer te slaan. De scenario’s waren letterlijk gericht op het uitbreken een burgeroorlogen.
‘Het gaat bij de EU trainingen onder andere om de handhaving tijdens protesten en demonstraties. De bijpassende methodes kunnen vanzelfsprekend net zo goed bij een burgeroorlog als bij politieke bijeenkomsten worden ingezet. De gemeenschappelijke training betekent tevens een militarisering van de politie. Dat is zeer zorgwekkend, en is in Duitsland in strijd met het gebod dat politie en leger gescheiden moeten blijven.’
Hunko wilde de burgeroorlog-oefeningen, die door de EU werden gefinancierd, als waarnemer bijwonen, maar hij kreeg daar geen toestemming voor. De EU-Commissie en de politie instanties van de betrokken EU landen wilden geen pottenkijkers. (1)
De Duitse professor Christian Pfeiffer, voormalig deelstaat-minister van Justitie en ’s lands bekendste criminoloog, waarschuwde in maart dat de massale immigratie van miljoenen moslims al op zeer korte termijn een nieuwe explosie van criminaliteit en zelfs een burgeroorlog zullen veroorzaken.
Massa immigratie en instorting sociale cohesie moeten tot Superstaat leiden
De oefening is naar onze mening het zoveelste bewijs dat de Europese elite welbewust toestuurt op een enorme maatschappelijke crisis, om deze onder het mom van het herstellen van de orde aan te grijpen voor het oprichten van een federale Europese Superstaat.
Het belangrijkste wapen waarmee Brussel deze crisis in gang wil zetten is de massale immigratie van miljoenen moslims, waardoor de sociale cohesie ontwricht raakt vanwege de explosie van criminaliteit en de gedwongen islamisering van de samenleving, de sociale zekerheid onbetaalbaar wordt, en een ongekend ernstige financieel-economische crisis losbarst, met een golf van faillissementen en miljoenen extra werklozen. Dat zal de doorsnee Europeaan over een grens heen jagen, en dat is het moment waarop de EU ordertroepen keihard op hen zullen inslaan – letterlijk.
Islamitische terreuroorlog andere ‘trigger’
Een andere ‘trigger’ kan het begin van de al langer voorspelde gevreesde islamitische terreuroorlog tegen de Europese bevolking zijn. Zo zou er in enkele dagen tijd een zeer groot aantal grote en kleinere aanslagen in Europa kunnen plaatsvinden, waar de autochtone bevolking dan heftig tegen zal protesteren. Niet de terroristen, maar de Europeanen zullen dan het doelwit worden van de Europese ordetroepen.
Complottheorie? Nauwelijks. De grote Franse krant Le Figaro berichtte eerder dit jaar op basis van documenten van de geheime dienst dat er in Libië maar liefst 500.000 moslimmannen in kampen wachten om vermomd als vluchtelingen naar Europa te reizen. Duizenden van hen zijn rechtstreeks afkomstig uit de ISIS-trainingskampen in het land, en zijn volledig bereid om eenmaal in Europa op bevel een bloedbad aan te richten. Een deel van hen is inmiddels per NAVO schip (!) in Italië aangekomen, en de rest volgt vanaf de zomer.
Soeben ist der achte Band unserer Schriftenreihe BN-Anstoß erschienen: „Aufstand des Geistes. Konservative Revolutionäre im Profil“ vereint zehn Portraits über Denker, die wir wiederentdecken müssen.
Denn nur wenn Parteien und Protestbewegungen von einem Aufstand des Geistes begleitet werden, können sie langfristig etwas bewirken und eine sinnvolle Neuordnung von Staat, Volk und Gesellschaft umsetzen.
Reaktionäre Rebellen …
Weil es eben um diese Prinzipien, Ideale und Ideen für eine „schöpferische Restauration“ (Rudolf Borchardt) gehen muß, wurde der Begriff der „Konservativen Revolution“ in unserem neuen Buch Aufstand des Geistes, das der Politologe Daniel Bigalke verfaßt hat und an dem außerdem die BN-Autoren Carlos Wefers Verástegui und Felix Menzel mitgewirkt haben, sehr weit gefaßt, was im Vorwort erklärt wird.
Danach geht es direkt hinein in die Autorenportraits. Carlos Wefers Verástegui stellt mit Giambattista Vico (1668−1744) den „Vorläufer Spenglers“ vor, der in seiner Neuen Wissenschaft ein zyklisches Geschichtsbild entwarf, das mit einem völkerverderbenden Luxus über den Abschwung der Gegenwart Auskunft gibt. Vico deutete auch, wie es nach der Dekadenz weitergeht. Entweder komme ein Retter, ein fremder Eroberer oder es breche es „neues Mittelalter“ aus, in dem die zivilisierte Welt eine zweite Chance zur Revitalisierung erhalte.
… Sinnstifter, Erzieher, Dichter …
Verástegui hat auch das zweite Autorenportrait des Buches beigesteuert. Den Historiker Heinrich Leo (1799−1878) charakterisiert er als ein einen „reaktionären Rebell“ des 19. Jahrhunderts, der deshalb für die Gegenwart von größter Bedeutung ist, weil er die Gewaltfrage unübertroffen scharf umrissen hat und in seiner Naturlehre des Staates skizzierte, welche konservative Alternative es zur gewaltenteilenden Demokratie gibt.
Mit Julius Langbehn (1851−1907) ist danach ein Denker vertreten, der deutlich machte, daß wir eine Veränderung und Rückbesinnung auf allen Lebensbereichen brauchen. Daniel Bigalke beschäftigte sich insbesondere mit dem Werk Rembrandt als Erzieher, in dem Langbehn darum ringt, was „deutsche Kunst, Wissenschaft, Politik, Bildung und Menschheit“ ausmacht.
… Ökonomen, Wissenschaftler und Staatsdenker …
Bigalke verfaßte darüber hinaus die Portraits über Hans Blüher (1888−1955), den Bündischen, dem wir viel über das Verständnis zum Männerbund und unsere Stellung zur Natur zu verdanken haben, über Friedrich Gundolf (1880−1931), den Dichter, von dem das Lied „Schließ Aug und Ohr“ stammt, sowie über Edgar Julius Jung (1894−1934), den Staatsdenker, der die berühmte „Marburger Rede“ schrieb und daraufhin zu einem der ersten konservativen Opfer im Nationalsozialismus wurde.
… suchen nach der „wahren Ordnung“!
Verástegui stellt danach den Ökonomen und Soziologen Werner Sombart (1863−1941) als denjenigen konservativen Autoren vor, der sich am intensivsten mit dem Sozialismus und Kapitalismus beschäftigte und an Klarheit und Weite die Philosophen der Postmoderne deutlich übertraf. Friedrich Hielscher (1902−1990), der Sinnstifter, und Ernst Niekisch (1889−1967), der „Weltrevolutionär“ (Sebastian Haffner), werden danach wieder von Bigalke portraitiert. Abgeschlossen wird das Buch mit einem Beitrag über Václav Havel (1936−2011) von Felix Menzel. Insbesondere wird dabei auf die Essays aus der Dissidentenzeit des tschechischen „Dichterpräsidenten“ eingegangen, in denen er eine „Generalrevision“ der modernen Zivilisation forderte.
Das Buch umfaßt wie immer 100 Seiten, kostet 8,50 Euro und bietet all jenen „Urlaub von der Asylkrise“, die nicht nur an den Symptomen aktueller Probleme herumdoktern wollen.
Daniel Bigalke u.a.: Aufstand des Geistes. Konservative Revolutionäre im Profil. BN-Anstoß VIII. Chemnitz 2016.
Pakistan and India «Trade Off» Allies, KSA and China Start a Cold War
Ex: http://en.riss.ru
Pakistan and India appear willing to «trade off» allies with one another, «exchanging» their privileged partnerships with the Saudis and Russians
Andrew Korybko
In an unfolding geopolitical shift that would have been unthinkable just a few years ago, Pakistan and India appear willing to «trade off» allies with one another, «exchanging» their privileged partnerships with the Saudis and Russians respectively as a means of enhancing their relative position vis-à-vis their leaderships’ attitude towards China. While Russia and India are still close historic and strategic partners, the former ties of fraternity have, despite rhetorical statements and symbolic actions by their each of their governments, gradually frayed amidst the post-Cold War geopolitical situation and the developing one that’s playing out in the New Cold War. More importantly, however, is that India’s obvious efforts to cozy up with Saudi Arabia are aimed not only against Pakistan, but also tacitly against China in a demonstration of one of the most unusual and nontraditional geopolitical arrangements of the New Cold War.
Preface
The research at hand aims not to present an extensive academic review of the history of relations between the examined countries, the nitty-gritty nuances of their present and developing ties, nor an absolute collection of facts about each and every one of their most recent newsworthy events as it relates to one another, but to broadly raise awareness about the unmistakable geopolitical patterns that are emerging in the larger context of the New Cold War. The spoken-about relationships are not irreversible and many things may still change in this unprecedented period of global uncertainty and systemic transition, although they do convincingly appear to be entering a stage where this will become increasingly difficult as new strategic mentalities set in and become customary thinking among their deep state (military, intelligence, and diplomatic) representatives.
The purpose is not to heap scorn onto India or its countrymen, and the invocation of that country’s name as well as that of its capital should not be interpreted as referring to Indian people in general. When mentioned in this text, they relate only to the present Indian political establishment, and the same general rule holds true for each of the countries that are being studied. Nevertheless, the work is unapologetically critical of India for, as the author sees it, unnecessarily flirting too closely with the unipolar world out of a reactionary knee-jerk response to the presumed imperatives of «containing China» and «pressuring Pakistan», which may ultimately result in New Delhi wittingly or unwittingly becoming a key American strategic ally in the New Cold War with time.
The «Trade-Off»
Pakistan:
To summarize one of the most admittedly unexpected geopolitical trends of the modern day, Pakistan is moving away from Saudi Arabia and closer to Russia at the same moment that India is doing the reverse. For example, Islamabad refused to join Riyadh’s «anti-terrorist» coalition, although this has led to a split between Pakistan’s political and military classes. Saudi Arabia hasn’t given up trying to woo Pakistan, however, since the latest talk is that the commander of Pakistan’s armed forces could possibly lead the Saudis’ «anti-terrorist» bloc. This «tug-of-war» between the pro-Saudi military and the ruling pro-Chinese politicians will likely define Pakistan’s strategic situation for the near future, and it’s very possible that Riyadh and its Washington ally may try to once more stir the pot of separatism and terrorism in Baluchistan as a means of pressuring Islamabad to redirect its trajectory back towards its traditional unipolar allies. That being said, like the author wrote for the Russian Institute of Strategic Studies back in September 2015, Pakistan is the «zipper» of pan-Eurasian integration and this geopolitical obviousness has led to an intensification of ties between Islamabad and Moscow, predicated on the shared anticipated benefit that both of them will receive through the Central Asia-South Asia multipolar transnational connective infrastructure nexus being constructed by China in accordance with its One Belt One Road vision.
India:
India is proceeding in the opposite direction of Pakistan, which can be seen both by its steady replacement of Russia with the US as its chief arms supplier and Modi’s recent visit to the land of King Salman. To expand on New Delhi’s wealth of new strategic relations with Washington, the two sides are on the verge of agreeing to a «Logistical Support Agreement» that «would allow the two militaries to use each other’s land, air and naval bases for resupplies, repair and rest». In practice, this means that the US can employ «plausibly deniable’ pretexts to move its land, air, and sea forces on a de-facto rotational basis, whether indefinite or temporary (likely decided on a case-by-case basis depending on the military facility in question and the current geopolitical context) all the way up to China’s Tibetan and Yunan borders. Though it’s a promising and pragmatic sign that India opted not to participate in the US’ proposal that they jointly patrol the South China Sea, it’s still very disturbing that Modi previously spoke about so-called «freedom of navigation» in the region, which is commonly uttered as a euphemism for «containing China».
Swinging the focus over to Saudi Arabia, the US’ premier unipolar ally in the Arab region, the national general secretary of the BJP and unnamed government officials are quoted by Reuters as openly boasting that the Prime Minister’s trip is meant to «deal with Pakistan» by «[using] economics, strategy and emotional ties to win the hearts of Islamabad’s friends», which amounts to «an effort to ‘de-hyphenate’ India from Pakistan». India’s advances towards Saudi Arabia are not just premised on a simple desire to «pressure Pakistan», but are instead part of what the New Delhi establishment likely sees as a shrewd and preemptive way to deflect the potentially forthcoming danger of Saudi-supported terrorism inside the country against the majority «Hindu infidels» (as they’re derogatorily seen by Islamic extremists). Al Qaeda, which has always been linked to prominent Saudi individuals, businessmen, and «charities», announced in September 2014 that it would be moving into the Indian subcontinent, and given the rising pro-Daesh sympathies and Islamic fundamentalist tendencies that have taken root in Bangladesh since then, India could be trying to ingratiate itself with one of the world’s chief sponsors of international terrorism in order to acquire a guarantee that Riyadh will do its utmost to prevent these Saudi-tied organizations from targeting it.
The Choice:
Russia and China do not force any conditions onto their partners or let their sovereign decisions to engage in diversified geopolitical relations detract from their bilateral ties, though the same cannot be said for the US and Saudi Arabia. While it’s entirely possible for India and Pakistan to pragmatically and simultaneously engage with a multitude of international actors, the US and Saudi Arabia, just as they’ve historically done with others before (most notably in the recent instances of Ukraine and Yemen), will force these two South Asian states into a false «either-or» choice that results in zero-sum consequences for the rejected set of partners. India will likely be able to straddle the New Cold War divide in such a way that the relationship that its civil society and business actors have with Russia would remain intact, but New Delhi’s high-level state-to-state geopolitical coordination with Moscow would undoubtedly suffer.
Furthermore, if India even succeeds in pulling off the aforementioned optimistic scenario of retaining positive non-governmental ties with Russia amidst heavy American pressure, this would be purely due to the historical affinity between both sides and is not replicable as it relates to full-spectrum Indian-Chinese relations. Concerning these, they would obviously be adversely affected and the current in-process Cold War between New Delhi and Beijing in the Greater Indian Ocean-South Asia Region can be expected to accelerate and reach possibly hostile levels, especially in the event that the «Logistical Support Agreement» leads to some sort of American military presence (however temporary) close to China’s mainland borders.
Concerning Saudi Arabia, it’s not in a position to force India into making a choice, but it already is trying to do this with Pakistan, which has been a decades-long ally and in which it has entrenched institutional and soft power influence that it cultivated over time. Just like the US will try to force India to choose between itself and Russia, Saudi Arabia will seek to do something similar in forcing Pakistan to choose between itself and China. Both pressuring actors hold certain foundational assumptions about their given targets, namely the Americans believe that the Indians will unabatedly proceed along their defined anti-Chinese geopolitical trajectory while the Saudis think that the Pakistani-Russian ties are dependent on their shared convergence through China’s One Belt One Road Central Asia-South Asia infrastructure. Accordingly, the US sees no need to explicitly address India’s grand strategy towards China because it already largely aligns with Washington’s interests, while Saudi Arabia correspondingly knows that Pakistan’s choice concerning Riyadh or Beijing will determine its ultimate course of action towards Moscow.
The Saudi-Chinese Cold War
South Asia:
Tangential to the topic of Saudi Arabia’s changing relations towards India and Pakistan, it should be overtly emphasized that both branches of the Saudis’ South Asian ties are based off of Riyadh’s calculations towards China. Extrapolating a bit, a grand strategic review of South Asia and the Horn of Africa indicates that a Cold War between Saudi Arabia and China is indeed occurring at the moment and looks likely to develop into a serious geopolitical factor in the future. To clarify what is meant by this, it’s easier to begin with the region that’s presently under focus. Saudi Arabia and China are competing for influence in Pakistan and the loyalty of its most influential elite classes, the military and political establishments, which has already been described previously.
Moving over to Bangladesh, China worked hard to make itself one of the country’s premier strategic partners over the past couple of decades, but the current political unrest centered on the pro-Saudi Bangladesh Nationalist Party could reverse all of that if the opposition manages to exploit the ongoing events and ends up seizing power. The last zone of competition between the two countries lays in the Maldives, which just emerged from a very tense period of Hybrid War drama that the author analyzed at the time, and is now tilting closer to Saudi Arabia than it is to China. For example, although occupying a crucial position along China’s One Belt One Road Sea Lines of Communication, the Maldives are now part of the Saudis’ «anti-terrorist» coalition and the two sides have agreed to boost «religious ties», which is typically an expression that denotes the Saudis’ institutionalized proselytization of violent Wahhabism.
Horn of Africa:
As it regards the Horn of Africa, China is very closely partnered with Ethiopia, which is the world’s fastest-growing economy and is expected to soon emerge as a continental leader. Central to the One Belt One Road vision is that belief that China must acquire access to new markets and outbound investment destinations in order to sustain domestic growth and internal stability. Ethiopia occupies a major role in this strategy and it’s essential that China tap into its awakening potential, which explains why it’s constructing the Ethiopia-Djibouti Railway that’s set to open very soon. Complementary to this geo-economic imperative, China is also opening its first-ever overseas military base in Djibouti, which will allow it to exert dual influence on the maritime reaches of the Bab-el-Mandeb and the Horn of Africa’s Ethiopian heartland.
In parallel with this happening, the Saudis and the GCC military bloc that they oversee have also been moving into this region ostensibly under the guise of gaining logistical support facilities for their War on Yemen. An October 2015 UN report documented how «Eritrea forged a new strategic military relationship with Saudi Arabia and the United Arab Emirates that involved allowing the Arab coalition to use Eritrean land, airspace and territorial waters in its anti-Houthi military campaign in Yemen” and that «Eritrean soldiers are embedded with the United Arab Emirates contingent of the forces fighting on Yemeni soil». The author thoroughly analyzed what this development means for disrupting the hitherto equitable military balance between Eritrea and its Ethiopian rival, and the conclusion was that the GCC might use its new ally’s territory as a launching pad for exerting asymmetrical influence onto Ethiopia. Furthermore, Qatar already has troops in both Eritrea and Djibouti as part of a UN-agreed conflict mediation mechanism, while Saudi Arabia is about to open up a base in the latter coincidentally at the same time as China is supposed to. Another key development to consider is that the UAE is allegedly interested in opening up a military facility in the Gulf of Aden-abutting Somalian region of Somaliland.
Altogether, it’s plain to see that a recognizable pattern is emerging – the GCC is steadily encircling China’s Ethiopian ally, and whether it had intended for this to happen or not, it’s very possible that a security dilemma between the two sides will erupt as they jostle for influence along the Red Sea and the Horn of Africa hinterland. Ethiopia is integral to China’s global vision and has an irreplaceable role as a geographically convenient middleman for African-based Chinese businesses, using its advantageous conduit position to facilitate their interaction with European and Asian markets via the maritime access that they’ll acquire from the Ethiopian-Djibouti Railway. Contrarily, the US recognizes this unparalleled importance and is likely to call upon its GCC allies in exerting pressure against Chinese interests there as a means of subverting Beijing’s geo-economic benefits. This could take the form of Qatar and Eritrea, both of which have been linked to the terrorist group Al Shabaab, utilizing the militant organization as a proxy lever of destabilizing influence against Ethiopia, particularly in targeting the northwestern part of the latter’s Somali Region through which the Ethiopia-Djibouti Railway is expected to pass. Moreover, even if the GCC only provides strategic support to its new Red Sea ally (or illegally circumvents UNSC sanctions in shipping it weaponry), then this could launch a proxy arms race with China, which would be compelled to boost the capabilities of Ethiopia in order to compensate for the unexpected offsetting of the military equilibrium that its ally has with Eritrea.
It’s relevant to bear in mind that Ethiopia is truly envisioned to play a major role in the One Belt One Road global connective infrastructure network, and that China’s opening of its first-ever overseas military base in Djibouti is partially founded on strategically securing its partner’s rise and supervising the terminal point of the Ethiopia-Djibouti Railway. Likewise, this only gives the US an even greater motivation to try to offset its rival’s plans, which is where the role of the Saudi-led GCC and its Horn of Africa military deployments comes into focus. Relatedly, it’s not a coincidence that both Djibouti and Somalia joined the Saudis’ «anti-terrorist» coalition, and while it’s doubtful that Djibouti would do anything to destroy the enormous win-win benefit that it’s expected to reap from its cooperation with China, the same can’t be said for Mogadishu’s calculations in siding with the bloc. Somalia might not object to its territory being used to asymmetrically destabilize Ethiopia, especially considering that the GCC-allied and fellow extremist-propagating state of Turkey is also opening up a base in the national capital.
India And Pakistan In The New Cold War’s Shifting Geopolitics
The research has argued up until this point that the South Asian states of India and Pakistan are moving in opposite geopolitical directions, with New Delhi and Islamabad «trading off’ their traditional Russian and Saudi allies respectively between one another out of their divergent calculations in posturing towards China. Pakistan is favorable to China and is thus intensifying its relations with Russia in accordance with the same multipolar motivations that guide its relations towards Beijing, while India is opposed to China and is doing the same with Saudi Arabia out of animosity towards both Islamabad and Beijing. It’s this latter angle of how India’s emerging partnership with Saudi Arabia is aimed against China that has yet to be elaborated on, so the forthcoming section will describe the geopolitical principles that are guiding this move and conversely catapulting Pakistan’s global multipolar significance to even greater heights than it ever was before.
Enter India:
As it stands, India is poised to play a decisive role in the emerging Saudi-Chinese Cold War and Modi’s visit to the Arabian Kingdom has to be seen in this context. Recalling all that was analyzed above about the Red Sea-to-Bay of Bengal rivalry between Riyadh and Beijing, it’s self-evident how India’s insertion into this tense geopolitical equation could come as a game-changer for the unipolar world. In fact, as India becomes more assertive in projecting its maritime interests, its strategic anti-Chinese complementarity with Saudi Arabia (especially as it overlaps in the Maldives) can eventually jeopardize the freedom of navigation that China will depend on in making the maritime portion of its One Belt One Road project a feasible reality.
While it’s not expected that the Saudi-Indian «coalition» will ever shut down these routes entirely, from the Chinese perspective, this strategic partnership could certainly present a formidable joint opponent as it relates to the proverbial «line of fire» battleground states of Bangladesh and the Maldives. Should the Saudis and Indians succeed in wrestling these two countries out of China’s pragmatic orbit to the point that that the One Belt One Road’s pertinent infrastructure projects are adversely impacted, then this would complicate China’s efforts to establish reliable Sea Lines of Communication and thus weaken the sustainable reliability of its maritime economic access to Europe and East Africa. The structural ramification of this development is that China would become inversely dependent on the mainland portion of its New Silk Road strategy, which could thus be disproportionately offset if the US and its allies manage to spark a series of Hybrid War scenarios in Central Asia.
The Rimland Alliance:
To put India’s prospective strategic alliances with the US and/or Saudi Arabia into a global perspective, New Delhi would essentially be sealing most of the Eurasian Rimland together as an integral part of Washington’s nascent supercontinental alliance against Russia and China. At this very moment, the US is striving to construct an «Intermarum» coalition of anti-Russian states in Eastern Europe which would then link up with Erdogan’s Turkey and be in a close strategic working proximity with the Saudi-led GCC. On the other side of Eurasia, the US aims to bring Japan and South Korea together under an ostensibly «North Korean»-directed military coordination mechanism that would obviously have an unstated dual anti-Chinese function. Expanding on Japan’s role, the island state is expected to be the US’ main «Lead From Behind» partner in bringing together the Northeast Asian and Southeast Asian theaters into a grand anti-Chinese ‘containment’ front, building upon ASEAN’s TPP-member states and the Philippines in order to expand the US-led strategic coalition into the entire economic bloc. In between these Western, Middle, and Eastern Eurasian blocs lays India, which could arguably play the key role in bridging the geographic divide between the US’ GCC and Japan-ASEAN allies. All told, India is integral to the long-term endurance of the Rimland Alliance, which is why it’s being so aggressively courted by US.
The Pakistani Pivot:
The possibility that India could strategically join forces with the unipolar world by siding with the US and/or Saudi Arabia (either of which would attain the same structural ends vis-à-vis the Rimland Alliance) is not lost on Russia and China, which correspondingly have reacted by deepening their ties with Pakistan out of pure geopolitical necessity. Iran is also important to both of these multipolar Eurasian anchors, but unlike Pakistan, the former Persia is strategically hemmed in by the Saudis and their sectarian «anti-terrorist» coalition, which could predictably be used against it to varying nonconventional extents in a «containment»-esque sort of way. Although there still exists a multitude of beneficial multipolar opportunities in Iran that Russia and China can realistically tap into, the inconvenient geostrategic fact remains that the country is strictly a continental power and that most of its maritime potential (except for the Indian-affiliated Chabahar port) is dependent on the Strait of Hormuz and consequently subject to potential GCC and US obstruction in a similar (albeit less intense) manner as the Strait of Malacca is. So as not to be mistaken, the author isn’t dismissing the importance of Iran in the emerging multipolar world order – the country has a very strategic significance – but this needs to be tempered with a realistic assessment of its geographical limitations.
Pakistan, on the other hand, is the ultimate Eurasian pivot state in China’s One Belt One Road vision, since only it alone has the capability of «zipping» together the diverse economic blocs surrounding its near vicinity and directly connecting the interests of Russia and China. It’s true that Moscow and Beijing’s mainland economic interests also intersect through Tehran, but those of the East Asian state must first transit all the way through Central Asia in order to get there. Accounting for the very real possibility that the US will attempt to stage some sort of Hybrid War disruption there in the coming future, perhaps triggered by the inevitable passing of Islam Karimov, the «Uzbek Gaddafi» who miraculously managed to unify all of his country’s disparate clans, it can be projected that Central Asian destabilization might hinder China’s plans for directly connecting its economy to Iran. On the other hand, Pakistan, while a target itself, is considerably better accustomed to dealing with such threats owing to its battle-hardened experience in the post-9/11 era, and furthermore, Russian-Chinese-Pakistani infrastructure projects would only have to traverse through the relatively stable and much-less-threatened country of Kazakhstan.
The Containment Breakout Plan:
The combined military-strategic axes of Russia-Kazakhstan and China-Pakistan fuse together at the Dzungarian Gate and are strong enough to forge a reliable development corridor for all of Eurasia that boldly breaks through the Rimland Alliance via its pivotal Pakistani portion. Pakistan is absolutely essential to Russia and China in providing both of them with a non-unipolar-influenced access route to the Indian Ocean, which becomes all the more important as the US progressively tightens the «containment» noose around their respective West Eurasian and East Eurasian peripheries. India’s potential incorporation into the Rimland Alliance through its cooperation with the US-Saudi strategic axis only heightens the importance of the Pakistani Pivot to Moscow and Beijing’s long-term planning, and New Delhi’s strong flirtations with this unipolar bloc are unwittingly hastening the fulfilment of the very same development corridor that it ideally wishes was scrapped. It can thence be observed that India’s touchy reaction to the China-Pakistan Economic Corridor and its subsequent outreaches to the US-Saudi strategic axis have the very real potential of setting off a massive security dilemma if they haven’t done so already, and that with Brazil and South Africa already under «constitutional coup» pressure by the US, then India’s «defection» to the unipolar forces would assuredly spell the end of BRICS and strip it down to its original Russian-Chinese core.
Concluding Thoughts
The New Cold War, although still in its infancy, has already been filled with exciting twists and turns, be it the reunification of Crimea with Russia or Russia’s anti-terrorist intervention in Syria. On the negative front, however, it’s led to the US asserting a heavy degree of unprecedented influence over most of Ukraine in turning it against Russia, as well as making strong strides in «poaching» strategic states into the restrictive TPP arrangement and away from China’s sway. With the global proxy war in full gear between the unipolar and multipolar worlds, the two sides are struggling to undermine the other at the same time as they’re competing amongst themselves for the loyalty of on-the-fence «neutral’ states.
It’s this latter dynamic in which India could play a game-changing role, since while it engages in institutional (BRICS) and economic multipolarity, it has yet to fully commit itself to embracing the geopolitical aspects of this responsibility. Attempting to sit on the fence for as long as possible but still making highly publicized geopolitical outreaches to the unipolar world, India is giving its fellow Eurasian allies an uncomfortable feeling that it isn’t fully sincere in its stated multipolar commitments and that it might «flip» towards the US in the same paradigm-changing fashion as China did in the 1970s.
By moving closer to the US-Saudi strategic axis at the precise time that its two main members are waging proxy competitions against Russia and China in the context of the New Cold War, India’s activity inspires justified suspicion from what it claims are its multipolar partners and fully legitimizes their new era of strategic relations with Pakistan. As regretful as it is for the author to forecast, if New Delhi’s current geopolitical trajectory continues to proceed apace, then India might enact the game-changing decision to turn its back on the multipolar world by siding with the US and Saudi Arabia out of narrow-minded spite for Pakistan and China, which could tragically collapse its decades-established relations with Russia in the process.
The author’s viewpoint may not coincide with the opinion of RISS.
Lijdt het onderwijs aan een zorg-obsessie door overmatige feminisering?
Momenteel piekert Hilde Crevits, Vlaams minister van Onderwijs (en voor alle duidelijkheid naar mijn mening een bekwame politica) zich suf over het feit dat zgn. onhandelbare kinderen wel eens van school worden gestuurd. Crevits introduceerde ook het M-decreet dat zoveel mogelijk kinderen met een (mentale) beperking in het gewoon onderwijs wil, en ziet een actievere rol weggelegd voor de CLB’s (Centra voor Leerlingenbegeleiding).
‘Zorg’ is het nieuwe sleutelwoord, ‘inclusief onderwijs’ het motto. Elk kind is uniek, zo heet het, en een klas moet vooral de diversiteit van de samenleving weerspiegelen.
Pamperlogica
Dat klinkt allemaal prachtig, maar daarmee zadelt mevrouw Crevits het onderwijzend personeel ook op met een enorme opdracht: elke leerkracht moet zich als therapeut opwerpen, tegenover een groep van kinderen die allemaal wel ‘een probleem’ hebben: te stil, te luidruchtig, te slim, te dom, overgevoelig, ondergevoelig, te sociaal, niet sociaal genoeg. De leerstof zelf komt op het tweede plan (vandaag kan een twaalfjarige nog geen zin ontleden of een degelijk opstel schrijven), er moet vooral geremedieerd worden, mede met behulp van een legertje zogenaamde zorgverleners die natuurlijk aan hun trekken moeten komen. De thuissituatie en de zogenaamde ‘achtergrond’ wordt een canvas waarop alle mogelijke correctiemodellen worden geprojecteerd. Overal loert de kansarmoede en elk kind is ergens wel slachtoffer. Tot overmaat van ramp heeft een bevraging uitgewezen dat een flink deel van de Vlaamse jeugd ‘met tegenzin naar school gaat’. Help!
Ik durf dit te benoemen als een nefaste vorm van feminisering. En nu weet ik dat een aantal vrouwelijke lezers zal steigeren, het zij zo. Volgens recente tellingen is in het basisonderwijs 86 procent van de leerkrachten en directieleden vrouwelijk. In het secundaire onderwijs ligt dat cijfer lager, maar toch nog 62 procent. De tendens is al decennia aan de gang, en werd aangescherpt door diverse factoren als het antidiscriminatiediscours, het gemak voor de vrouw om een pedagogisch beroep met het huishouden te combineren, maar ook de aangroei van het aantal allochtone schoolgangers met een ‘achtergrond’ die vraagt om extra begeleiding, en ten slotte, jawel, een groot contingent loslopende psychologen die onderwijs met permanente therapie verwarren.
Met het woord ‘vervrouwelijking’ bedoel ik niet eens het percentage vrouwen dat in het onderwijs werkt, maar vooral de neiging om elke probleem te psychologiseren, te emotionaliseren, en van elk kind een probleemkind te maken. Het is dus ook een mannenkwestie: de nieuwe man is soft, empathisch, begrijpend, geduldig en, nu ja, ‘vrouwelijk’. Wie aan die normen niet beantwoordt, is al snel een ‘psychopaat’, een titel die bijvoorbeeld nu ook presidentskandidaat Donald Trump heeft meegekregen omdat hij niet ‘empathisch’ genoeg zou zijn, nogal recht voor de raap spreekt, en een lichaamstaal bezigt die niet echt eigen is aan bijeenkomsten van onze boerinnenbond.
Daarmee is de opgang van de ‘zachte waarden’ ook verbonden met het fenomeen van de politieke correctheid. Hyperdemocratie, het koesteren van minderheden en de leuze dat ‘iedereen uniek is’, tegenwoordig in elke schoolfolder te vinden, ontaardt snel in een pamperlogica die het individu steeds weer definieert vanuit een diagnose. Nieuw uitgevonden kwaaltjes zoals ‘hypersensitiviteit’ moeten een en ander medicaliseren want het kind moet een naam hebben.
Cultureel vinden we deze vertrutting terug in fenomenen als K3 en heel de Studio-100-industrie (niet toevallig heel populair bij onderwijzeressen), de cultus van de laagdrempeligheid en ‘inclusie’, missverkiezingen voor kinderen, etc.
De ouders zijn een deel van het probleem: ofwel kijken ze naar hun kinderen niet om en verwachten ze dat de school hen ‘opvangt’, ofwel, net andersom, gaan ze mee in het zorgdiscours, zien hun kind als een ‘speciaal geval’ dat speciale begeleiding nodig heeft, en stellen haast absurde eisen aan leerkrachten.
Ergens zou men bijna gaan pleiten voor een nieuwe ‘vermannelijking’ van de pedagogie, met nadruk op structuur, regelmaat, no nonsense attitude en - horresco referens - een vorm van discipline. Gewoon tafels leren en zinnen ontleden. De school is geen inrichting en de meeste kinderen zijn gewoon normaal. Gun hen dat ook, mevrouw de minister.
Johan Sanctorum is filosoof, publicist, blogger en Doorbraak-columnist.
La modernité tardive voit la victoire d’Hermogène sur Cratyle dans l’antique gigantomachie autour de la nature et du sens des mots. Il ne faut donc pas s’étonner que ce sens n’ait plus de sens, que la parole se fasse gratuite et pur jeu, que l’inexactitude, l’erreur, le mensonge deviennent des ruses légitimes pour défendre sa vérité. À nous de ramasser, dans la boue, l’étendard du cratylisme et d’avoir le souci du mot juste.
De plus en plus souvent dans le discours médiatique, politique et, plus malheureusement encore, universitaire, les mots intégrisme et fondamentalisme, comme leur dérivés, sont utilisés comme s’ils étaient, peu ou prou, interchangeables. Parfois, ils sont accolés l’un à l’autre pour qualifier, toujours péjorativement, un même objet qui est donc supposé être les deux à la fois. En d’autres occasions, ils sont associés pour dénoncer une même réalité rencontrée dans des religions distinctes. L’extrémisme — autre mot malmené et abusé — est toujours intégriste quand il est catholique et fondamentaliste quand il est musulman. De la confusion des mots pour le décrire découle la mécompréhension du monde qui, n’étant pas une incompréhension, mais une mauvaise compréhension, s’avère infiniment plus dangereuse car lourde de certitudes erronées et grosses de décisions absurdes.
Origine et sens
Pourtant, dans la langue française où les parfaits synonymes sont rares, l’existence de deux mots implique celle de deux significations. Le sens d’un mot réside tout à la fois dans son origine et dans son usage, c’est-à-dire dans son inscription dans le temps. Tournons-nous, sans ambition philologique excessive, vers nos deux termes pour voir ce qu’il en est les concernant. Tout d’abord, regardons ce qu’ils ont de commun. Tous deux apparaissent au XIXe siècle pour désigner au sein du monde chrétien catholique ou protestant les opposants au modernisme. Mais les similarités s’arrêtent là.
L’intégrisme, terme auquel ses tenants, souvent français, préféraient celui de « catholicisme intégral », désigne le refus dans les années 1880 d’accepter la nécessité, plus que la licéité, des concessions faites par l’Église au monde. Il s’agit alors d’affirmer que l’Église est un bloc auquel on ne touche pas impunément. La question n’est pas celle de la préservation d’une Église immuable et parfaite, mais d’assurer que ses évolutions s’opèrent à partir des nécessités internes. L’Église doit croître comme un être vivant, pousser comme un arbre et n’être mue que par sa Nature propre, non être sculptée comme un corps inerte par des forces externes. Le modernisme est rejeté radicalement, structurellement et en tant que tel parce qu’il pose la supériorité ontologique du nouveau sur l’ancien ; mais le nouveau n’est rejeté que ponctuellement, lorsqu’il n’est ni apte ni légitime à remplacer ce qui est déjà.
Le fondamentalisme est né dans le monde protestant américain en réaction au libéralisme théologique. Il posait cinq « fundamentals » (lors de la conférence biblique de Niagara de 1895) qui ne pouvaient faire l’objet d’aucune concession. Or, le premier d’entre eux était l’inerrance biblique à comprendre au sens le plus strict, c’est-à-die une absence totale d’erreur dans les Écritures. Du coup, le fondamentalisme comme adhésion aux fondamentaux est devenu une religion du fondement scripturaire réduit au sens littéral et, dans un contexte protestant, accessible à tous sans qu’une médiation ne soit nécessaire. L’origine du christianisme devient son but.
Temps et temporalité
Intégrisme et fondamentalisme désignent donc bel et bien deux choses distinctes. D’un point de vue philosophique, ces termes indiquent des rapports au temps antagonistes. Pour le fondamentaliste, le temps est le mensonge qui nous sépare du Vrai. Le Vrai a été donné aux hommes en un instant t. Mais si le temps est une droite (ou un cercle voire une surface, peu importe), le point géométrique de l’instant t n’est pas du temps. Le temps est toujours ce qui nous sépare de lui et tout ce qui le peuple − les événements, les monuments, les hommes, en un mot l’histoire − est donc un obstacle, non pas seulement inutile, mais nuisible. Il faut abattre tout cela, le gommer, le nier, l’oublier.
Toute la diversité au sein des fondamentalismes tient 1. à l’attitude à adopter à l’égard de ses obstacles — de la destruction matérielle à la négation spirituelle — et 2. aux critères fixés pour déterminer où commence le mensonge. Sans doute est-ce là que la variation est la plus grande. Il suffit de voir la définition de l’œcuménisme d’un concile suivant les confessions chrétiennes. Cependant, l’exemple de l’islam est plus parlant encore puisque c’est dans certaines de ses franges que se rencontre la plus grande radicalité. Là, même ce qui est contemporain de Mahomet peut-être considéré comme mensonger et sa destruction, souhaitable.
De son côté, l’intégrisme perçoit le temps comme un moyen nécessaire du déploiement du Vrai. Non seulement le Vrai a été donné aux homme dans une temporalité, mais cette Vérité vit dans le temps et dans les hommes. L’Esprit continue à souffler. Ici, l’exemple catholique s’impose, mais il n’est pas le seul, il s’en faut de beaucoup. L’Église n’y est pas une structure sociale normative dont la finalité est de préserver ce qui est su de la Vérité contre le temps qui passe et ses mensonges. Non, elle est un corps dynamique, elle est la Vérité donnée aux hommes aux temps des prophètes et du Christ, mais qui se donne aux hommes à chaque instant. Bien sûr, tout n’est pas sain en elle. Humaine, elle souffre des maladies et des vices des hommes. Toutefois, presque tout y est saint ou, du moins, sanctifié par l’Histoire, c’est-à-dire par le déploiement de l’Esprit dans le temps.
Crainte et changement
Il découle de cette dernière approche philosophique du temps une angoisse permanente face aux changements, puisque tout changement, bon ou mauvais, est définitif. Une erreur peut, certes, être corrigée, mais elle restera toujours et à jamais une erreur qui aura été commise et qui, de ce seul fait, appartient désormais irrémédiablement à l’histoire. De plus, la correction n’est pas une restitution des choses à leur état antérieur, mais la création d’un nouvel état qui veut s’en approcher. Du point de vue intégriste, toute erreur est appelée à être amendée, dépassée, intégrée, mais jamais effacée. Il faut donc être prudent (au sens aristotélicien).
Tout différent est le sentiment du fondamentalisme. Seuls les fondements (historiques, scripturaires, peu importe) existent à ses yeux. Le reste n’est que mensonge ou illusion dénuée de toute valeur propre. Le changement laisse donc intact l’essentiel et, qu’il soit jugé bon ou mauvais, il n’en reste pas moins révocable ou, plutôt, révoqué avant même d’être opéré, caduque par nature. De ce fait, le changement a, en soi, du bon, puisqu’il remet ce qui est changé à sa place : celle du contingent. Mieux, plus il concerne ce qui est proche du fondement et donc qui peut-être confondu avec lui, mieux c’est. Ainsi donc modernité et fondamentalisme peuvent converger en un même mépris du temps passé. La première au nom de la réalisation révolutionnaire à venir, la seconde au nom de l’origine véridique, toujours menacée d’oubli. Vatican II (le concile et ses suites) en donne l’illustration parfaite puisqu’il est à la fois issu de la volonté de retourner aux sources — aux fondements évangéliques, à la vie évangélique — en se débarrassant de l’Église médiévale et de la tridentine, et du désir d’instaurer un monde meilleur. Ici, le messianisme montre ses deux faces. Les jubés abattus le sont à la fois pour briser le mensonge qui nous sépare, nous autres contemporains, de l’acte fondamental et sacrificiel du Christ sur la Croix et pour (ré)unir le peuple à son Dieu et réaliser la Parousie.
Intégrisme et fondamentalisme, deux pôles inverses, incompatibles, inconciliables, oui, certes. Pourtant, demeure un double paradoxe. Jamais le fondamentaliste n’a le contact qu’il croit avoir aux fondements. Il peut nier le temps, le temps est là ; il peut s’habiller comme les compagnons du prophète, ce sont des Nike qu’il a aux pieds ; il peut se saouler d’alléluia devant son pasteur texan qui baptise dans le Jourdain comme Jean, puis Jésus, le faisaient 2000 ans plus tôt, il n’en est pas moins abonné à Fox News. Or cela, le fondamentaliste ne peut l’entendre. Il en va de son être d’y être sourd. Toute sa tragédie et toutes les violences dont il est porteur en découlent. Mais l’intégriste n’est pas moins tragique car lui aussi est soumis à un terrible paradoxe. Il sait — et sa tragédie est dans cette conscience — qu’il doit toute sa légitimité au Vrai qu’évoquent les fondamentalistes. Pire, il sait que les fondamentalistes sont, aussi, un souffle de l’Esprit. Mais ne souffle-t-il pas là où Il veut ?
Oui, Oskar Freysinger idéalise le pays qui a accueilli son père, immigré autrichien, dit Slobodan Despot dans son avant-propos d'éditeur du dernier livre d'Oskar Freysinger.Ce que je crois, c'est que les lois non écrites sont très présentes dans l'imaginaire collectif des Suisses, écrit Eric Werner dans la post-face.
Tous deux, aussi bien Slobodan Despot qu'Eric Werner, s'accordent au fond pour dire qu'Oskar Freysinger dit trop de bien de la Suisse, parce que la Suisse telle qu'il la voit ne serait pas réelle. Mais ils ajoutent que cela les change de ceux qui en disent du mal ou la déconstruise, indéfiniment...
Oskar Freysinger voit en la Suisse un modèle métaphysique: elle recycle les imperfections dans un mouvement d'ensemble capable de produire un espace-temps sensé, qui croît et qui sert l'humain. C'est en lisant Le temps d'Antigone, l'essai d'Eric Werner, que cette idée génératrice de la Suisse est apparue à Oskar Freysinger et lui a inspiré le sien.
En Suisse, on sait que l'homme est imparfait, qu'il faut le prendre tel qu'il est et non pas tel que l'on voudrait qu'il soit. En Suisse, on transpose l'essence dans l'existence, c'est-à-dire qu'on découvre en soi les lois immuables qui s'y trouvent, les lois non écrites, qui sont le contraire des lois humaines inspirées par l'hybris.
Un de ces lois non écrites, dikè, qu'Antigone oppose à Créon, est qu'il faut enterrer les cadavres: Ce n'est que lorsqu'on les libère définitivement de leur enveloppe charnelle par la mise en terre que les morts trouvent le repos et que les vivants sont apaisés[...]. Or, la Suisse est précisément l'endroit où les cadavres sont rapidement mis sous terre, de quelques natures qu'ils soient.
Les Suisses ont en effet appris de l'histoire et continuent d'en apprendre: Ils ont compris qu'après un conflit, il faut faire cesser le chenit (terme suisse qualifiant le désordre) le plus vite possible et enterrer les cadavres du passé pour se donner un futur. Ce sens des réalités leur vient de leur proximité avec la nature, dont ils ont su dès l'origine se faire une alliée.
Ainsi les lois suisses viennent du terrain, restent proches du terrain et sont au service du terrain: elles sont d'autant plus respectées par les Suisses que soit elles sont agréées par eux, soit elles émanent de leur volonté. En quelque sorte elles concilient les contraires: Antigone exerce le rôle de Créon en restant Antigone!
Sont caractéristiques de ce pragmatisme et de l'exception suisse:
- le fédéralisme:S'étant donné le temps d'observer la nature, vivant près d'elle, ils s'inspirèrent de l'harmonie qui la caractérise, soignèrent le fédéralisme, trouvèrent un compromis acceptable entre le collectif et l'individu, dont l'un est le reflet de l'autre, comme l'arbre est le reflet de la forêt.
- la neutralité:La Suisse, le pays où les cadavres sont enterrés au plus vite, s'est dès lors [depuis que l'idée de neutralité perpétuelle et armée s'est ancrée dans l'esprit suisse] engagée par ses bons offices à évacuer les cadavres des autres et, à travers la Croix-Rouge, à soigner les blessés pour diminuer le nombre de morts.
- la résistance à créer un homme nouveau: L'homme ne devait pas être "nouveau", ne devait pas changer et devenir un autre, il lui suffisait de devenir lui-même au-delà de son ego, de sa soif de pouvoir, de son désir de s'approprier le monde, de ses angoisses.
- le refus de vouloir sauver le mondeà partir d'une théorie ou d'une idéologie, qu'elle soit égalitariste et collectiviste ou élitaire: Les Suisses préfèrent partir du concret, de la réalité. Ce n'est pas le discours qui fonde leur réalité, c'est la réalité qui leur parle d'une manière mystérieuse.
- la liberté de la Suisse:Sa liberté ne consiste pas à faire ce qu'elle veut, mais à faire ce qui est juste, à vouloir ce qui est juste. Or ce qui est juste ne provient pas de l'obéissance à un Dieu imposé, ce n'est pas dicté ou imposé à l'homme par un dogme, c'est Zeus en lui qui le lui révèle, son moi profond.
- la séparation des pouvoirs: les horlogers suisses ont d'abord inventé la double séparation des pouvoirs, verticale et horizontale, symbolisée par les deux branches d'une croix suisse parfaitement symétrique: pouvoir législatif, juridique et exécutif pour la barre horizontale, communes, cantons et Confédération pour ce qui est de la barre verticale, cette verticalité symbolisant l'histoire dans laquelle les collectivités et leur territoire plongent leurs racines.
- la subsidiarité, qui, avec le fédéralisme, garantit l'équilibre entre le centre et la périphérie tout en maintenant un esprit de solidarité par le soutien de l'entité supérieure à l'entité inférieure, lorsque c'est nécessaire, mais sans que les prérogatives mutuelles ne soient remises en question.
- le système bicaméral, qui maintient ce système fédéraliste et subsidiaire: Chaque canton, quelle que soit sa grandeur, possède le même nombre de représentants au Conseil des Etats. [...] Et cela est accepté par la société civile, parce que ça fonctionne et que ça maintient les équilibres entre la Suisse urbaine et la Suisse des campagnes, entre le centre et la périphérie, la plaine et la montagne. En Suisse, la différence est considérée comme un garant de la diversité et non comme une injustice.
- le Conseil fédéral,gouvernement collégial constitué de sept ministres représentant les sensibilités majeures du pays: Ainsi toute prise d'otage, même temporaire, de la totalité du pouvoir par un seul courant devient impossible. Les ministres, ne pouvant exercer un pouvoir absolu, sont contraints de s'entendre entre eux, de trouver des compromis, de maintenir les équilibres.
- le référendum, pouvoir d'arbitrage du peuple, et l'initiative populaire , pouvoir de proposition du peuple, qui sont des correctifs à la mécanique.
Le modèle suisse, qu'Oskar Freysinger qualifie de métaphysique, est une mécanique qui a fait ses preuves, mais qui suppose de ne pas être malmenée pour bien fonctionner: Une roue qui tournerait trop vite ou dans le mauvais sens déséquilibrerait le mécanisme et menacerait l'équilibre du système. Voilà pourquoi, paradoxalement, l'un des plus ardents défenseurs du système, Christophe Blocher, en fut éjecté après une législature, car il affolait les rouages et représentait donc un corps étranger à son fonctionnement.
Cette mécanique de précision n'est donc pas à l'abri de dangers tels que:
- le monde virtuel, qui représente une fuite devant le réel
- la déconstruction du langage et de la culture, qui se traduisent par la perte du sens critique, indispensable pour que le citoyen puisse jouer son rôle de haute surveillance, de contrôle et d'opposition
- une vision du monde, qui s'opposerait aux principes fondateurs de la Suisse
- le voisinage d'une Union européenne, qui, elle, n'a jamais vraiment enterré ses cadavres et qui est saisie par l'hybris
- la non-intégration dans cette mécanique qui est vie, donc mouvement, des éléments fluctuants du réel, qui ne peuvent être humanisés que par l'application des lois d'Antigone au quotidien.
Ce qui fait l'exception suisse, ce n'est donc pas tel ou tel rouage de cette mécanique bien réelle, si une métaphysique la sous-tend, mais son ensemble, qui est compliqué et singulier, et qui fonctionne mieux que bien d'autres, s'il n'est pas parfait, la preuve étant d'ailleurs qu'il est vulnérable, comme toute oeuvre humaine...
Francis Richard
Le remède suisse - Antigone chez les Helvètes, Oskar Freysinger, 96 pages, Xenia
THE CONVICTION that invasion, bombing, and special forces benefit large swaths of the globe, while remaining consonant with a Platonic ideal of the national interest, runs deep in the American psyche. Like the poet Stevie Smith’s cat, the United States “likes to gallop about doing good.” The cat attacks and misses, sometimes injuring itself, but does not give up. It asks, as the U.S. should,
What’s the good Of galloping about doing good When angels stand in the path And do not do as they should
Nothing undermines the American belief in military force. No matter how often its galloping about results in resentment and mayhem, the U.S. gets up again to do good elsewhere. Failure to improve life in Vietnam, Lebanon, Somalia, Iraq, Afghanistan, and Libya stiffens the resolve to get it right next time. This notion prevails among politicized elements of the officer corps; much of the media, whether nominally liberal or conservative; the foreign policy elite recycled quadrennially between corporation-endowed think tanks and government; and most politicians on the national stage. For them and the public they influence, the question is less whether to deploy force than when, where, and how.
Since 1979, when the Iranians overthrew the Shah and the Soviets invaded Afghanistan, the U.S. has concentrated its firepower in what former U.S. Army colonel Andrew Bacevich calls the “Greater Middle East.” The region comprises most of what America’s imperial predecessors, the British, called the Near and Middle East, a vast zone from Pakistan west to Morocco. In his new book, America’s War for the Greater Middle East, Bacevich writes, “From the end of World War II until 1980, virtually no American soldiers were killed in action while serving in that region. Within a decade, a great shift occurred. Since 1990, virtually no American soldiers have been killed anywhere except the Greater Middle East.” That observation alone might prompt a less propagandized electorate to rebel against leaders who perpetuate policies that, while killing and maiming American soldiers, devastate the societies they touch.
Bacevich describes a loyal cadre of intellectuals and pundits favoring war after war, laying the moral ground for invasions and excusing them when they go wrong. He notes that in 1975, when American imperium was collapsing in Indochina, the guardians of American exceptionalism renewed their case for preserving the U.S. as the exception to international law. An article by Robert Tucker in Commentary that year set the ball rolling with the proposition that “to insist that before using force one must exhaust all other remedies is little more than the functional equivalent of accepting chaos.” Another evangelist for military action, Miles Ignotus, wrote in Harper’s two months later that the U.S. with Israel’s help must prepare to seize Saudi Arabia’s oilfields. Miles Ignotus, Latin for “unknown soldier,” turned out to be the known civilian and Pentagon consultant Edward Luttwak. Luttwak urged a “revolution” in warfare doctrine toward “fast, light forces to penetrate the enemy’s vital centers” with Saudi Arabia a test case. The practical test would come, with results familiar to most of the world, 27 years later in Iraq.
The Pentagon, its pride and reputation wounded in Vietnam as surely as the bodies of 150,000 scarred American soldiers, was slow to take the hint. The end of compulsory military service robbed it of manpower for massive global intervention. Revelations of war crimes and political chicanery from the Senate’s Church Committee and the Pike Committee in the House added to public disenchantment with military adventures and intelligence meddling in other countries’ affairs. It would take years of effort to cure America of its “Vietnam Syndrome,” the preference for diplomatic before military solutions.
In the Middle East, President Gerald Ford saw no reason to rescind his predecessor’s policy, the Nixon Doctrine of reliance on local clients armed by the U.S. to protect Persian Gulf oil for America’s gas-hungry consumers. Nothing much happened, though, until one of the local gendarmes, the Shah of Iran, fell to a popular revolution and the Soviets invaded Afghanistan.
CHANGE CAME with the Carter Doctrine, enunciated in the president’s January 1980 State of the Union address: “An attempt by any outside force to gain control of the Persian Gulf region will be regarded as an assault on the vital interests of the United States of America, and as such an assault will be repelled by any means necessary, including military force.”
Carter’s combative national security adviser, Zbigniew Brzezinski, wrote later, “The Carter Doctrine was modeled on the Truman Doctrine.” Bacevich comments that the Truman Doctrine of ostensibly containing the Soviet Union while absorbing the richer portions of the decolonizing French and British Empires “invited misinterpretation and misuse, with the Vietnam War one example of the consequences.” Carter’s doctrine, modified but not rescinded by his successors, led to similar consequences in Afghanistan and Iraq.
George W. Bush took the Carter Doctrine to fresh lengths when he made the case, prepared for him by national security adviser Condoleezza Rice, for preventive war in a speech at the U.S. Military Academy on June 1, 2002: “If we wait for threats to fully materialize, we will have waited too long.” Bacevich quotes the Nuremberg court’s view of preventive war: “To initiate a war of aggression is the supreme international crime differing only from other war crimes in that it contains within itself the accumulated evil of the whole.” After the failures to impose order in Afghanistan and Iraq, President Barack Obama rather than abandon the policy merely moved its emphasis from Iraq to Afghanistan without achieving any military or political objectives.
Bacevich, a West Point graduate and Vietnam veteran, while conceding his “undistinguished military career,” is more willing than most journalists to question the justice and utility of expanded military operations in the Middle East and to challenge the media-hyped reputations of some of America’s favorite generals, Stormin’ Norman Schwarzkopf, Colin Powell, Wesley Clark, and David Petraeus foremost. One general who comes out well in Bacevich’s assessment is British, Sir Michael Jackson, who resisted Wesley Clark’s order to block a runway at Pristina airport against Russian flights into Kosovo. His answer, worthy of Gen. Anthony McAuliffe’s reply of “Nuts” to the German demand for surrender at Bastogne: “Sir, I’m not starting World War III for you.”
This tour de force of a book covers the modern history of American warfare with sharp criticism of political decisions and rigorous analysis of battlefield strategy and tactics. As such, it should be required reading at the author’s alma mater. It would not hurt for those aspiring to succeed Barack Obama as commander-in-chief to dip into it as well. None of them, with the possible exception of Bernie Sanders, is likely to reject the worldview that led to so many deaths around the world. Watch for more military missions. Be prepared for more assassination by drone, of which even former Afghanistan commander Gen. Stanley McChrystal said, “They are hated on a visceral level, even by people who’ve never seen one or seen the effects of one.” McChrystal pointed out that drone strikes are great recruiters, not for the U.S. military, but for the Taliban, al Qaeda, and ISIS.
Ignoring Bacevich and heeding the call of the intellectual warmongers who guided Bush, Obama’s successor, like Stevie Smith’s cat, is likely “to go on being / A cat that likes to / Gallop about doing good,” expanding rather than limiting the projection of armed might into the Greater Middle East.
President Barack Obama’s visit to Saudi Arabia on Wednesday has boomeranged. His good intentions were never in doubt – mend fences between the two countries. But what emerges is that it will need much more than one visit – maybe, even one full presidency cannot fulfill such a mission. According to Prince Turki al-Faisal, former Saudi intelligence chief, all the King’s horses and all the King’s men cannot put Humpty Dumpty together again.
Turki told CNN’s Christian Amanpour that there is going to have to be “a recalibration of our (Saudi) relationship with America. How far we can go with our dependence on America, how much can we rely on steadfastness from American leadership, what is it that makes for our joint benefits to come together. These are things that we have to recalibrate.”
He then added, “I don’t think that we should expect any new president in America to go back to, as I said, the yesteryear days when things were different.”
When a close longstanding relationship unravels, it is always a painful sight to watch, leave alone experience. Obama experienced a humiliation in Riyadh that has probably no parallel in recent international diplomacy. He was received on arrival in Riyadh on Wednesday by a relatively less important Saudi functionary – the governor of Riyadh. To make the humiliation complete, King Salman made it a point to be present at another part of the tarmac, to receive personally the GCC leaders who were also trooping into Riyadh at the same time — to meet Obama. The Saudi state television altogether ignored Obama’s arrival in Riyadh.
Of course, Obama is unsentimental about personal ties with foreign statesmen, and his eagle’s eye for securing the US’ interests will be quite willing to overlook such awkward moments in protocol. He, in fact, pretended not to notice Salman’s snub – and furthermore, after the talks in Riyadh he kept insisting that the visit brought greater consensus between the US and its GCC allies.
Obama counted on finger tips the areas where the consensus exists – fight against the Islamic State and terrorism, Syria and Iraq, Libya, Yemen. Obama even voiced appreciation for the helpful role by the GCC in the negotiations leading to the Iran nuclear deal. Nonetheless, all the perfumes of Arabia cannot still erase the stink of Salman’s snub to Obama. (White House transcript)
The point is, the US-Saudi discord now goes far far beyond issues of geopolitics – Iran’s rise, America’s dependence as ally, energy politics, US’ ambivalence over ‘Arab Spring’, Syria and so on. The relationship is breaking over those fateful ’28 pages’ which still remain classified in the investigation report on the 9/11 attacks on New York and Washington. Read the stunning transcript of the CBS NEWS item on the ‘28 pages’ to comprehend what is at stake. (here).
The clock is ticking. Obama has to take the fateful decision in June whether to allow the 28 pages to be declassified. His own instincts seem to favour such a move. And he is also coming under the pressure of public opinion. Yet, he dithers as he is unsure how, where or when American interests (and lives) will be jeopardised if the US-Saudi relationship cracks. Indeed, the Saudis have made it known that there will be hell to pay.
Maybe, it is bluster, but, importantly, maybe it is not. For sure, this becomes a strategic call for Obama. But, on the other hand, Americans are increasingly asking searching questions about Saudi Arabia’s role in promoting terrorism and its variant of Islam. This is a new experience for both Washington and Riyadh, because the powerful Saudi lobby in the US, which traditionally was the opinion maker in the corridors of power, is being bypassed. And the US courts are hearing the families of the 9/11 victims. Even a right wing politician such as former New York mayor Rudy Guiliani who was a great friend of the Saudi princes has distanced himself. (here)
However, the conventional wisdom still is that the US-Saudi relationship is not about to disintegrate. The CNN used the metaphor of an unhappy marriage “in which both sides, for better or worse, are stuck with each other”. There is much to be said in favor of such a cautiously optimistic interpretation, because of the matrix of ‘petrodollar recycling. (For the uninitiated, there is an amazing book on the subject titled The Hidden Hand of American Hegemony: Petrodollar Recycling and International Markets authored by the renowned academic Prof. David Spiro who taught at Columbia and Harvard.)
But, on the other hand, it is going to be extremely difficult to weave a new fabric of shared interests between Washington and Riyadh if the push comes to shove over the 28 pages and the culpability of members of the Saudi royal family in the 9/11 attacks surfaces. Indeed, all indications are that the battle lines are being drawn slowly, steadily, with a large bipartisan group of Senate and House lawmakers having backed a bill that would allow families of the 9/11 victims to sue foreign states if they helped fund or support a terrorist attack on US soil. It is an unmistakable sign of the stormy times ahead that the bill has drawn the backing of both Democratic presidential candidates Hillary Clinton and Bernie Sanders, and that it is, in fact, co-sponsored by GOP candidate Ted Cruz.
Elections législatives serbes: le SNS en force au parlement
par Thomas Ferrier
Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com
En l’absence de résultats définitifs à cette heure, le Parti Progressiste Serbe (SNS) d’Aleksandar Vucic aurait obtenu 49% des voix et 161 sièges, lui donnant ainsi une large majorité, même s’il n’a pas réussi à dépasser la barre des 50% des suffrages. Il bénéficierait en effet de l’exclusion de nombreuses formations arrivées très légèrement en dessous des 5% permettant d’avoir des élus, sauf cas spécifique des listes représentant les minorités.
Derrière lui, l’allié indispensable de la coalition sortante, le Parti Socialiste de Serbie (SPS), est loin derrière avec 12.1% des voix et 39 sièges. Désormais, le SNS n’aura plus besoin de lui pour gouverner. C’est aussi une véritable renaissance pour le Parti Radical Serbe de Vojislav Seselj, revenu en politique après avoir été acquitté au TPI de La Haye. Il obtient 7.9% des voix et 25 sièges. Ce succès se fait au détriment de l’autre formation nationaliste, le Dveri, qui n’aurait obtenu que 4.91% des voix, ratant de peu l’élection de députés, sous réserve de confirmation de ces résultats. Le SRS, qui avait été exclu en 2014 du parlement, y retrouve sa place pour y représenter le courant eurosceptique et nationaliste.
Le Parti Démocrate (DS), parti de centre-droit dirigé par Bojan Pajtic, avec seulement 6.1% des voix et 20 députés, est largement marginalisé. La liste « Tadic » qui se présentait également au nom du Parti Social-Démocrate, quant à elle, n’obtient que 4.97% des voix, et est elle aussi exclue du parlement, tout comme la liste de centre-gauche Dosta je Bilo (« C’est assez ! »), avec 4.94% des voix. C’est donc trois formations politiques qui échoueraient de très peu à passer cette barre fatidique. Enfin, le parti représentant les Hongrois de Voïvodine (VMS) aurait obtenu 1.47% des voix et en conséquence 4 sièges.
Le SNS de Vucic disposerait donc de 65% des députés au parlement national sur les 250 députés élus en tout. C’est une majorité très confortable. Les résultats définitifs permettront d’affiner cette analyse lorsqu’ils seront connus.
La RTS, comme de nombreuses stations de télévisions, mais plus que d’autres, me semble-t-il, a honoré le chanteur « Prince ». Avec tant d’enthousiasme qu’elle n’a pas économisé les hyperboles. Selon elle, ce chanteur a été « génial, flamboyant, révolutionnaire ». Un Che Guevara de la musique ! Ne s’arrêtant pas en aussi bon chemin, elle a enfoncé le clou. Prince a été un « génie de la musique, un démiurge génial, un musicien hors pair, hors normes, hors système ». Changeant légèrement de registre, notre bien-aimée télévision nationale a parlé, en évoquant ce chanteur, d’un « homme imprévisible, entouré d’une aura de mystère, androgyne, ambitieux, mais aussi révolté ». Assommé sous une telle masse de superlatifs, le téléspectateur, sur le point de rendre grâce, demandait pitié, mais la RTS ne l’entendait pas de cette oreille. Comme dans une charge de Walkyries, la présentatrice nous a encore annoncé que le président Obama a déclaré que personne, plus que Prince, n’avait eu un « esprit plus intrépide, plus fort, plus créatif ».
Bon, me disais-je, la RTS ne fait que répercuter les nouvelles des agences de presse. On peut donc lui pardonner ce dérapage dans l’hyperbole. Mais non ! Un journaliste de notre télévision nationale et donc payé par nous via Billag, vint souligner la stature universelle de Prince, expliquant qu’il était l’une des personnalités les « plus fascinantes des trente dernières années », que sa mort a provoqué une « onde de choc planétaire » et que les hommages sont « unanimes ». Pour encore mieux souligner la dimension cosmique de ce chanteur, la RTS est allée interviewer un organisateur du festival de Montreux. Il nous a confié sa stupéfaction de voir Prince aller vers le public et discuter avec lui. Quelle émotion ! Quelle humilité ! Comme un roi s’habillant en mendiant pour être plus proche du peuple.
Moi, je regardais cette émission la queue entre les jambes et les oreilles couchées. C’est que Prince, je ne connaissais pas. Ne suis-je pas ringard, largué, un « has been », me disais-je ? Et puis, au bout d’un moment, je me suis souvenu. Je l’avais vu, Prince, il y a une vingtaine d’années et l’avais trouvé si répugnant que j’avais oublié ce pur produit de ce qu’il y a de pire dans la culture américaine : costume de mauvais goût, sexualité pathétique et pornographique, regard faussement diabolique.
Grâce à notre télévision, tout m’est donc revenu à l’esprit. Elle ressuscite l’insignifiance, illumine les égouts états-uniens et nous fait croire à la dimension planétaire d’un clown creux et dégoûtant. Notre télévision s’est ainsi globalisée pour mieux promouvoir l’insignifiance. Avec notre argent !
Every now and then on Twitter I type in the name “Carl Schmitt” and see what’s up with the social media discussion on the German jurist. Invariably, there are new book releases and papers out; there are upcoming conferences; of course quotes from the great man; and even some humour. With every ying there’s a yang, however, and Schmitt does not get a ‘free ride’ on the Twitter-sphere. Of course, Schmitt did take a walk on the dark side and a Twitter search will invariably reveal some unpleasantries directed in Schmitt’s direction or even in the direction of his supporters. There not only are the to-be-expected spurts of invective: some people, trying to make sense of the increasing securitization of the globe and the seemingly 24/7 merry-go-round (if ‘merry’ is the appropriate word) news coverage of the War on Terror, accuse Schmitt of providing the intellectual armoury for the current trajectory the world hurtles on.
Because of his image, Schmitt is one of the fall-guys for some of those deeply unhappy with the War on Terror. As students of politics are aware of, Schmitt has a reputation for exalting conflict and sacrificing diversity for the sake of fashioning a coherent national narrative. He also has a reputation for favouring authority and order and thus for preferring authoritarianism to a messy pluralism. And above all, Schmitt is known as someone for whom law was a secondary concern and for whom there was always a higher purpose that could be found above legalism.
When one then looks around and observes the changes that have occurred in Western countries over the last 15 years – bearing in mind that these changes succeeded a period of intense optimism (thus leaving a sour taste in the mouth) – it then is a small step to draw a genealogy of increasing erosion of civil liberties and indicting Schmitt as the founding father of this genealogy.
What is remarkable about the popularly held views about Schmitt is that they are broadly correct factually, but tell us next to nothing about Schmitt’s core values and beliefs and thus are of little use in trying to decipher how Schmitt would have viewed the War on Terror. It’s true that Schmitt wasn’t shy of conflict, supported the German President to the extent of trying to clothe him in the robes of Caesarist dictatorship, that he persistently advocated a solid national identity (although he stopped far short of the racial propaganda of the National Socialists) and that he often chided parliamentarians and liberals for being so officious in their adherence to written law.
Yet Schmitt was really ‘not about’ existential conflict or brutal repression per se. His primary concern was with the substance, or lack thereof, of human existence. We can understand Schmitt’s general thinking on matters like law and authority far better if we concentrate on the purpose of his meditations on such matters, rather than the meditations themselves.
In books like Roman Catholicism and Political Form Schmitt demonstrated that Europe, in spite of all its advances in economics and the sciences, had lost the transcendental element which corporations like the Church still possessed. It was therefore mired in nihilism and radical negation. This view became more evident by the late 1920s in his lecture The Age of Neutralizations and Depoliticisations where he contrasted the vitality of the Soviets with the lethargy that had beset Western Man. Schmitt’s concern for the integrity of human existence was picked up quite astutely by Leo Strauss in his famous commentary on The Concept of the Political. It also emerges at a later date when he wrote about international law and relations. Here he questioned the validity of allowing non-European nations enter a modified public order that had been designed for those of a European outlook: how could the Japanese and Turks internalize a culture that was alien to them and how could they then have that necessary ‘love’ for it?
As an antithesis to the substantive nature of bodies like the Church or the invigorating effect of national loyalty, Schmitt cited the modern tendency to neutralize all inherently human problems by either plunging into endless compromises and discussion or (and this is most relevant to the War on Terror) evoking the concept of humanity. This facile humanity then called out for apolitical solutions to material problems, as opposed to political expressions of the human condition. Schmitt derided the common tendency of the Soviets and Americans to seek an electrification of the earth and more generally was horrified at the thought of globalisation, which for him was manifested in finding technical solutions to problems, solutions and problems that all humans would find uncontroversial. Schmitt’s concerns resided in his conviction that human life must have substance, there must be things worth dying for if we are to have things worth living for, hating ‘others’ is part of loving one’s own kith and kin, having a solid purpose requires exacting moral decisions because that is the essence of a set ‘purpose.’
It was inevitable for Schmitt, if any of these things were to be instantiated in human existence, that peoples would divide into parties and factions and thus conflict would be an ever-present possibility. There could be no world of humanity for Schmitt.
So, now to the War on Terror. Now, I am know there are those who treat the War on Terror as a crusade against Islam, who view it as a way to revive an sleeping Western consciousness and who thus may be existing in a kind of Schmittian world-view. Generally, however, the War on Terror is commonly understood and promoted as merely a technical exercise. It is a conflict that has the ‘good guys’ of whatever religion or race on the side of shared human goals such as democracy, freedom and progress fighting the rest, the in-humane. If we take the Iraq war, for example, the US did not seek to colonize Iraq (at least not officially) but they did seek to replace, what was seen at the time as, a regime that promoted terror with one that was an Arab replica of an American state. Even Donald Trump, who has acquired a reputation as a Muslim-baiter, has spoken of his friends in Muslim countries. Generally US policy is towards supporting countries like Malaysia, Turkey, and Saudi Arabia, and even offering some support for a future Palestinian state, but against compromise with countries like Iran or Syria, except where circumstances dictate otherwise.
If we offer a fair account of the War on Terror, we can see that it’s true genealogy is not that of the Crusades or the epoch of hegemonic Western colonialism, but that of the post-WWI drive to end all wars, the League of Nations attempt to bring countries of disparate origins and dispositions together, and the policy of fashioning a world of technical excellence and commercial activity.
Yet another feature of the War which would have made Schmitt baulk is the unrealistic aim of ending all ‘terror’ in the world. Terror is a human emotion; and we get terrified as a matter of course. The idea that terror can be vanquished, as opposed to a political foe, would have seemed to Schmitt as fundamentally dishonest. Not only that, but terror is something wholly subjective as a legal condition. By contrast, a war between two nation-states is legally describable. Schmitt, I am sure, would have asked; who, in concrete terms, is the enemy, and what, in concrete terms, is the aim of any belligerent disposition.
A War on Terror really represents all that Schmitt saw as being wrong with the world. Normal human antipathy is ignored, humanity is evoked as a political constituency, policies which are carried out don’t cement and solidify a national identity but facilitate a global consciousness (one which Schmitt was adamant couldn’t exist), the aims are too vague, the goal of perpetual safety chimeric. It’s understandable why the Twitter-sphere would promote Schmitt as being a War on Terror ‘hawk’ – i.e. based on his marquee statements and famous concepts – but while he was no ‘dove’ he was not someone who saw the human condition as akin to a machine that merely needed technical nous applied to it. A War on Terror, like a War of Poverty, presupposes an apolitical humanity who realise themselves through commerce and technique and that, for Schmitt, would have been unacceptable.
I have written three books on politics. The latest, The Terrible Beauty of Dictatorship, can be viewed here.
Ray Bradbury once said, “I wasn’t trying to predict the future. I was trying to prevent it.” Really, that’s the whole point of science fiction. The genre has never been about predicting new technologies. Instead, its purpose is to warn us about the dark future to come, if we don’t change our path.
Occasionally, we listen and learn, and then society improves. But other times, we don’t. And while the present day seems quite ordinary to us, the reality is that our modern era was once a horrible, terrifying nightmare that sci-fi writers desperately tried to stop.
10
‘Number 12 Looks Just Like You’ Warned Us About South Korea’s Plastic Surgery Obsession
When The Twilight Zone first aired on TV, cosmetic surgery barely existed. It was only used for the absolute worst medical cases. The idea of someone getting their face restructured just for the sake of looking pretty still seemed outlandish to most people.
But not to the writers of The Twilight Zone. As it turns out, they knew exactly what was coming.
In the episode “Number 12 Looks Just Like You,” we’re taken to a future where every person is expected to go through a “transformation” at age 18. This surgery completely changes their face to resemble one of a small number of gorgeous models. It’s such a big change that teenagers are appointed therapists to deal with the stress of waiting to become beautiful.
When they wrote it, the Twilight Zone writers were just worried about girls using too much make-up. But in South Korea, the world is more like “Number 12 Looks Just Like You” than even the writers could have predicted.
A shocking one in three girls in South Korea have had plastic surgery, and just like in the story, the results are drastic. So much so that plastic surgeons now have to hand out certificates proving that the attractive girl in question is really the same drab-looking person on her ID.
Just like in the story, plastic surgery is a common graduation gift for girls after high school. It really seems like they’re living in the Twilight Zone. Girls suffering through high school, unable to live up to the unreal standards that adults have created, and then conforming to one of a few faces as soon as they turn 18.
9
‘The Veldt’ Warned Us About Video Game Violence
When Ray Bradbury wrote his short story, “The Veldt,” televisions were just coming into homes for the first time, and these inventions changed everything, especially parenting. It’s kind of hard to imagine how parents did it before Dora the Explorer was around to help out. Raising a child was a much different thing back in the day . . . and Bradbury was terrified about how it might change.
In “The Veldt,” Bradbury writes about a family that uses a “nursery”—basically, an interactive TV—to keep their kids entertained. The children end up being raised more by the nursery than by the parents, and that’s when the kids start going savage. It gets so bad that, when the worried parents finally shut the nursery down, the kids murder them.
Perhaps Bradbury’s story sounds kind of far-fetched. How could TV make a kid murder his parents? Well, the thing is, it actually happened. The exact events of the story played out in real life.
A 14-year-old boy named Noah Crooks was obsessed with video games, and just like in the story, his mother began to worry about how it was affecting him. His grades were going down, and he was becoming more and more prone to violence. And just like in the story, his mother decided to shut the video games down.
Noah didn’t take this well. He erupted in a fit of rage and murdered his own mother.
Sure, Noah isn’t exactly normal, but neither are the kids in the story. They’re portrayed as an extreme symptom of a larger problem. Ray Bradbury wasn’t saying everyone would murder their parents. Instead, he argued that children would lose enough parental guidance that it could possibly happen. And maybe Bradbury was right. Maybe TV and video games have really messed us up, but we’re just so used to them that we don’t even realize it.
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‘The Machine Stops’ Warned Us About Facebook Friendships
When it came out in 1909, “The Machine Stops” seemed like a bit of an overreaction. The telephone had just started to enter into people’s homes, and E.M. Forster was already worried that society was somehow ruined. He imagined a ridiculous future where people would spend all their time indoors, sitting at machines, while sending short, pithy thoughts to thousands of “friends” they’d never met, and “liking” things as their main source of human interaction.
Sure, this probably sounded paranoid in 1909. After all, it was just a telephone. But today, our reality is almost exactly like the world in “The Machine Stops.” The story’s depiction of long-distance interactions is eerily similar to social media. The idea of having thousands of online friends you’ve never met is a terrifyingly dead-on prediction of Facebook. And the way people in the story send out short, one-sentence thoughts is basically an old-timey Twitter.
But it’s more than just the inventions, though. The whole culture Forster predicted in 1909 is just like ours. For example, Forster portrayed social media as a form of distraction. When the protagonist of the story starts to feel sadness for her son, she’s immediately pulled out of her thoughts by the ability to “like” things. And according to some people, that’s exactly what happens in real life. Some claim that social media really does distract us from our families and emotions by giving us hard-to-ignore jolts of stimulation.
There’s also our attitude toward the outdoors. In the story, going outside for pleasure is considered weird. Now, most people won’t say that out loud, but it does seem to be our view today. According to one study, only about 1 percent of Americans actually participate in nature-based activities.
The final message of the story is that our connection to nature and our families is what brings us happiness, not social media. Similarly, a study of college students showed that heavy Facebook users are more likely to be depressed, so maybe that message hits home for us, too.
For a story written in 1909, the overlaps are incredible. The only thing Forster got wrong was that he thought some robotic dictator would force us into this scenario. In reality, we were happy to do it ourselves.
7
‘The Fun They Had’ Warned Us About Online Learning
When Isaac Asimov wrote “The Fun They Had,” he wasn’t really worried about any particular issue. Actually, he only wrote this story—a tale of kids learning on computers—as a favor for a friend. But what might’ve seemed inconsequential in Asimov’s time is quickly becoming a reality today.
The story tells about a future where children learn exclusively at home, on computers. When the computers break down, the kids find out that students used to learn in classrooms, and suddenly, they begin wondering about “the fun they had” in the past.
We aren’t quite at that point yet, but we’re getting there. When Asimov penned this tale, all education took place in classrooms, and barely anyone was homeschooled. Today, the rate of homeschooled kids has tripled to nearly two million in America alone.
Learning on computers is becoming a reality, too. As of 2011, 30 percent of all college students were learning via the Internet. But it’s not just limited to adults, though. Schools are already promoting online, computer-based teaching in nurseries. According to advocates, this will soon be the norm.
When you think of Asimov’s time period, this was a truly crazy prediction. In the 1950s, personal computers didn’t even exist, and the idea of giving up school must’ve seemed fairly far-fetched. But today, the technological innovations that Asimov wrote about are quickly becoming the way we learn.
In this short story, two men have such a hard time putting up with their wives’ affections that they buy look-alike robots to stand in for themselves at home. But the twist is that the women like the robots better than their husbands. And in the end, the main character is stuffed into a crate and permanently replaced by the robo-hubby.
On its face, this sounds pretty ridiculous. It’s not like we’re so unwilling to put a little work into our relationships that we’d replace our partners with dolls . . . are we?
Well, in Japan, that’s exactly what’s happening.
Japan is dealing with an epidemic of growing disinterest in sex. Currently, 61 percent of unmarried Japanese men have never dated anyone, and 45 percent of women between the ages of 16 and 24 say they have no interest in having sex whatsoever. So why did half of Japan lose interest in having relationships with other people? Because it’s too hard.
Experts have consistently blamed this phenomenon of so-called “herbivore” asexuals on people just giving up. Things are so serious that one economic analyst actually proposed a tax hike on sexually attractive people. He hopes this will give uglier men a chance when it comes to dating, thus increasing the national birthrate.
But while these “herbivores” say they have no interest in sex, that’s not exactly true. While they might not put in the effort necessary to attract human girls, they’re perfectly happy to start romantic relationships with artificial ones. These men spend their time playing with virtual girlfriends on computers, purchasing erotic figurines of cartoon characters, or dating “waifus”—pillows with pictures of girls on them.
This phenomenon isn’t just limited to Japan, either. America has “iDollators,” men who have given up on attracting human women. Instead, they’ve “married” realistic sex dolls, as seen in the video above.
There’s something about “Marionettes, Inc.” that feels like Bradbury just wrote it for a laugh. But weirdly enough, we’re suddenly living in a world where life-like dolls really are creeping into our bedrooms.
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‘The Brain Center At Whipple’s’ Warned Us That Robots Would Take Our Jobs
In 1964, Rod Serling wrote a Twilight Zone episode that ended with one its trademark twists. The episode focuses on Wallace V. Whipple, a man who fires the employees at his manufacturing company and replaces them with robots. In the episode’s ironic ending, Whipple ends up getting replaced by a robot himself.
Similar to many other Twilight Zone episodes, “The Brain Center at Whipple’s” actually predicted the future. First of all, while robot factories are completely a thing these days, you might not realize how space-age they are. We’re far past the point where we just have a few machines and computers to make the job easier. More and more, factories are increasingly operated by robots, just like Serling predicted.
Experts are predicting that, over the next 20 years, we are going to see about 50 percent of all jobs disappear. But we’re not just talking about factory jobs, and that’s what’s so spot-on about “The Brain Center at Whipple’s.” Just like Wallace V. Whipple, the managers who had us replaced are starting to be replaced by robots themselves.
A computer program has been created and tested that not only chooses employees, but it actually seems to make better hiring decisions than humans do. When the program was put in charge of picking who to hire, its top choices stayed on the staff for an average of 29 days longer than the other applicants. So for those you at Amazon who are losing jobs to delivery drones, take a little comfort. The robots are coming for your boss, too.
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‘Solution Unsatisfactory’ Warned Us About The Cold War
The world changed after America invented the atomic bomb. This terrifying weapon wreaked such destruction that it brought an end to World War II. It also gave us a world where America was a superpower, and nations carried enough weapons to destroy the planet, thus giving rise to the Cold War. And when that icy conflict ended, it left us in an era where the US patrols other countries, limiting their access to weapons of mass destruction in the name of peace.
That’s not a history lesson. That’s a summary of Robert Heinlein’s story “Solution Unsatisfactory,” written before the Manhattan Project even began.
Heinlein wrote this story before the US had entered World War II. The plot was inspired—according to Heinlein—by an editor asking him to write a story about “radioactive dust” being used as a weapon. But the weird thing about “Solution Unsatisfactory” isn’t that Heinlein got the atomic bomb right. (In fact, he thought it would be more like a biological weapon.) It’s that he predicted the next 60 years of history almost perfectly.
Like Heinlein guessed, the introduction of nuclear weaponry caused us to live in constant terror of imminent nuclear destruction. During the Cold War, children even watched “edutainment” videos on how to survive an apocalypse as part of a regular school curriculum. But Heinlein’s story goes even further. He warns of a future when America would play the part of world police.
In his story, America holds enough weapons to destroy the entire planet. It then uses them to create a “Peace Patrol” that forces everyone else to give up their militaries. It’s almost exactly what’s happening today, with America’s current efforts to keep countries like Iran from becoming nuclear powers.
Heinlein ends his story by warning that America probably won’t be able to keep up its role as international peace officer, and the world will probably destroy itself. That should be a pretty troubling prediction, given how much of the future Heinlein actually got right.
However, the only thing he didn’t predict is how complacent we’d become to this dystopian life. Heinlein ended his story by writing, “I can’t be happy in a world where any man, or group of men, has the power of death over you and me.” And really, whether we talk about it or not, that’s the world we live in right now. Only we’ve just learned to go on with it, to stop worrying and love the dystopia.
3
‘Static’ Warned Us About Our Obsession With Nostalgia
If you want proof that our culture has become obsessed with nostalgia, just log onto Buzzfeed. You don’t have to search hard to find an article with a title like “Only ’90s Kids Will Remember This.”
The Twilight Zone warned us about this problem, too. The 1961 episode “Static” tells the story of a man in his late 50s who finds an old radio that only plays programs from his childhood. He becomes obsessed with the radio, and he won’t do anything but listen to it. Soon, his friends become worried about his mental health, and they take his radio away.
Does that sound familiar? The radio is basically Nickelodeon’s TV station that only plays ‘90s shows, or any other “retro TV” station or website devoted to pop culture, for that matter. Basically, every aspect of our entertainment is obsessed with the past.
Take movies, for example. Josh Kurp of Uproxx looked at the top 10 grossing movies for each year since 1990. He found that, out of every hit so far this decade, there are only six that aren’t remakes or sequels. It seems we’re perpetually revisiting our childhood, just like the man by the radio. And this might be more of an issue than we realize.
Originally, “nostalgia” was a mental illness, not something we were supposed to take pride in. The word came about to describe a crippling longing for the past, which in turn leads to depression. These days, some worry that we’re getting stuck in a rut because of our focus on the past, both artistically and culturally. Perhaps, like the man in the Twilight Zone episode, we’re all sitting by a machine, playing back our past memories . . . and perhaps that’s a problem.
2
Fahrenheit 451 Warned Us About Our Obsession With Reality TV
Fahrenheit 451 is about more than just burning books. It’s about a culture that willingly gives up on its intellectualism and social connections, all thanks to TV. Sure, nobody is setting books on fire right now, but some other parts of the novel are eerily similar to our reality today.
In the book, the hero’s wife, Mildred, spends most of her time watching a “parlor family” on TV as they play out their ordinary lives. She seems more emotionally invested in these characters than she is in her own family. Mildred insists that she has an obligation to keep up with what they’re doing, and she ignores her husband to focus on the show, even putting “audible seashells” in her ears to shut off the world around her.
It’s eerily close to modern reality TV shows, especially ones like the Kardashians. People today have a weirdly deep level of knowledge about that family. If you visit the right websites, you can find daily updates on everything the Kardashians are doing. Some people have, at least in a half-kidding tone, even admitted to knowing more about these socialites than their own families.
Bradbury’s “audible seashells” are real, too. Only today, they’re in the form of earphones. That’s more than just a technological prediction, though. These buds have changed society, just as Bradbury assumed they would.
Headphones have been credited with changing the world of art by removing its social requirements. Where music was once a public art, people now have their own tastes because they listen to their iPods alone. And people often put on headphones as a way of saying, “Don’t bother me. I want to be alone.” So while we aren’t burning books yet, it’s probably because we’d have to gather with other people first.
1
The Sheep Look Up Warned Us About Beijing’s ‘Airpocalypse’
John Brunner’s 1972 book, The Sheep Look Up, warns of a world ravaged by pollution. The people in the story use water filters to drink, and only the poorest risk drinking tap water. They wear masks when they go outside in order to survive the smog. And chemicals have absolutely devastated both water and land.
If you live in China, this might just sound like a news report.
Modern China has turned into the exact place Brunner described. People in China exclusively drink purchased water because it’s unsafe to drink from the tap. Even the poor avoid tap water if possible, since major health problems can occur if you drink anything that comes out of a Chinese sink.
And, yes, people wear masks outside. But things have gone even further than most people would expect. Air pollution in Beijing has recently reached what’s being called “doomsday levels” or the “airpocalypse.” Pollution there is 18 times higher than the safe level, making it an absolute necessity to don a mask.
One of the most extreme cases of pollution can be found in the waters of Qingdao. Due to chemicals, the water has been overrun with so much green algae that it completely covers the surface. It’s an absolute catastrophe with apocalyptic implications, but for the people in China, it’s just everyday life. Because that’s all you can do when you live in a dystopia. Just carry on.
Accueil de Jean-Michel Quatrepoint, journaliste économique, membre du Conseil scientifique de la Fondation Res Publica, auteur de “Alstom, un scandale d’État – Dernière liquidation de l’industrie française” (Fayard : août 2015), au colloque “L’extraterritorialité du droit américain” du 1er février 2016.
L’exportation du droit américain, l’extraterritorialité des lois américaines est un processus qui ne date pas d’aujourd’hui. Voilà des années, voire des décennies que les États-Unis développent une stratégie globale d’hyperpuissance en s’appuyant sur un arsenal juridique et en imposant leurs lois, leurs normes, au reste du monde. Il aura fallu l’amende colossale infligée à BNP Paribas (8,9 milliards de dollars) et celle qui, infligée à Alstom (772 millions de dollars), fut la véritable cause, quoi qu’en dise le PDG d’Alstom, de la vente de la division « énergie » à General Electric, pour que nos dirigeants découvrent la réalité d’une guerre économique engagée depuis des décennies. Ils ont ainsi découvert, tardivement, le caractère meurtrier d’un arsenal juridique dont la mise en place remonte à plus d’un quart de siècle.
Dans la décennie 90, après l’effondrement du communisme, les États-Unis vont se doter d’une série de lois qui concernent les entreprises américaines mais aussi toutes les entreprises étrangères. La majorité de ces lois, Trade Acts ou embargos, permettent aux responsables américains du commerce d’identifier et de sanctionner les comportements « injustes et déraisonnables » des acteurs économiques rivaux des Américains.
On peut classer ces textes dans quelques grands chapitres : Le plus connu aujourd’hui est la lutte contre la corruption, le fameux Foreign Corrupt Practices Act(FCPA) qui s’appliquait aux entreprises américaines qui versaient des pots de vin aux fonctionnaires et aux hommes politiques pour obtenir des contrats. En 1998, ce FCPA est étendu aux entreprises étrangères et il va servir de modèle à la convention OCDE censée réprimer la corruption, notamment en matière de grands contrats.
Le second chapitre est une batterie de lois qui criminalisent le commerce avec les États sous embargo américain. Certaines de ces lois sont bien connues, telles les lois Helms-Burton et D’Amato qui sanctionnent les entreprises commerçant avec l’Iran, Cuba, la Libye, le Soudan etc. (au total il y aura 70 embargos américains à travers le monde). En 2006, un banquier britannique, un des dirigeants de la Standard Chartered, dira : « Putains d’Américains, qui êtes-vous pour nous dire et pour dire au reste du monde que nous ne devons pas travailler avec les Iraniens ? ». Quelques années plus tard la Standard Chartered devra payer 700 millions de dollars d’amende pour avoir commercé avec l’Iran.
Autre chapitre, une batterie de lois criminalisent le commerce avec les pays sous embargo ONU. Ensuite viendra le blanchiment de l’argent sale des terroristes ou des narcotrafiquants.
Le Patriot Act, édicté en 2001 après l’attaque sur les Twin towers, sous couvert de lutte contre le terrorisme, donne des pouvoirs élargis aux différentes agences pour accéder aux différentes données informatiques.
Enfin la loi Dodd-Frank de juillet 2010 confère à la SEC (Securities and Exchange Commission), le gendarme américain de la bourse, le pouvoir de réprimer toute conduite qui, aux États-Unis, concourt de manière significative à la commission de l’infraction, même lorsque la transaction financière a été conclue en dehors des États-Unis et n’implique que des acteurs étrangers. Cela va donc très loin.
Cerise sur le gâteau, en 2014, le Foreign Account Tax Compliance Act (FATCA) donne au fisc américain des pouvoirs extraterritoriaux qui contraignent les banques étrangères à devenir ses agents en lui livrant toutes les informations sur les comptes et avoirs des citoyens américains dans le monde. Si elles n’obtempèrent pas, 30 % de leurs revenus aux États-Unis sont confisqués et, plus grave encore, elles peuvent se voir retirer leur licence. Or, pour une banque, notamment les plus grandes, ne plus pouvoir travailler aux États-Unis et ne plus pouvoir compenser en dollars équivaut à un arrêt de mort. On a souvent voulu voir derrière le FATCA le moyen pour les Américains de faire enfin plier les banquiers suisses, les « gnomes de Zurich », les obliger à abandonner leur sacro-saint secret bancaire. C’est vrai… mais c’est l’arbre, moral et médiatique, qui cache la forêt. Ainsi, BNP Paribas a été contrainte de fournir dans le cadre de son amende la liste des comptes de ses clients américains et franco-américains. C’est ainsi que des personnes fort respectables, qui ont la malchance d’avoir la double-nationalité mais qui ont toujours gagné et déclaré leur argent en France, sans avoir de revenus aux États-Unis, sont sommées par l’Internal Revenue Service (IRS), le fisc américain, de fournir toutes leurs déclarations d’impôts. Si jamais elles ont payé moins en France que ce qu’elles auraient payé aux États-Unis, l’IRS leur réclame la différence. Cela s’appelle du racket.
Avec le recul, on s’aperçoit qu’il est très difficile de contester chacune de ces mesures : Qui va s’élever contre le fait de lutter contre la corruption… ? De même qui n’est favorable à la répression des narcotrafiquants et du blanchiment de leur argent ? Il en est de même du terrorisme. C’est là toute l’habileté du projet américain théorisé en 2004 par Suzanne Nossel, laquelle a inspiré Hillary Clinton lorsque cette dernière était secrétaire d’État.
C’est la théorie non du soft power mais du smart power, affirmation par les États-Unis d’une vision universelle au nom de leur compétence universelle.
Les États-Unis se vivent comme le nouveau peuple élu. Leurs victoires contre les forces du mal (en 1945 contre le nazisme, plus tard contre le communisme), leurs performances économiques, témoignent de la supériorité de leur modèle. Il est donc normal que tous les autres peuples adoptent ce modèle car la globalisation implique l’uniformisation. Les États-Unis énoncent donc de grands principes, valables pour tous et que tous sont contraints de respecter à travers un arsenal juridique, à travers la puissance du dollar, à travers les technologies qui permettent de tout savoir (on pense à la NSA). Le tout, bien sûr, pour le bien commun.
Cette compétence universelle, par définition, s’applique à toutes les activités humaines. L’offensive contre la FIFA et Sepp Blatter (et par ricochet contre Michel Platini), a été menée par les Anglo-saxons, par les Américains. Une offensive fort habile car chacun sait que la FIFA (Fédération Internationale de Football Association), comme le CIO (Comité international olympique), sont des lieux où le népotisme et la corruption règnent en maîtres. Pour les Américains, il s’agit de faire exploser ce système et de le remplacer par un autre où la puissance américaine sera dominante et imposera ses règles.
Il est très difficile de s’opposer à ce smart power, véritable idéologie qui s’appuie sur la défense des droits de l’homme, la libre concurrence non faussée, le droit des consommateurs, le droit des minorités etc.
Cette stratégie s’appuie également sur les ONG anglo-saxonnes. Ce sont elles qui sont à l’origine de l’affaire Volkswagen. Loin de moi l’idée de défendre Volkswagen et l’industrie automobile allemande mais il est intéressant d’observer comment cette affaire s’est déroulée. Au départ, le lobby automobile européen, dominé par les industriels allemands, avait de très bonnes relations avec la Commission européenne et, évidemment, les normes de pollution et de consommation en Europe ont été fixées avec l’assentiment des constructeurs automobiles. Nous avons tous pu constater que l’affichage des consommations des véhicules ne correspond absolument pas à la réalité sur le terrain. Il se trouve que Volkswagen avait misé sur le diesel, invention essentiellement européenne, pour pénétrer le marché américain. Or, aux États-Unis, les normes anti-pollution pour le diesel sont beaucoup plus rigoureuses qu’en Europe, notamment pour les particules fines (on pourrait parler d’une norme protectionniste). Volkswagen a décidé, pour pénétrer le marché américain avec ses véhicules diesel, d’installer secrètement un logiciel fourni par Bosch. Logiciel qui permettait de masquer la réalité de émissions de particules. Ce truquage est découvert par une ONG américaine qui dévoile l’affaire en 2014 et transmet le dossier à l’agence fédérale de protection de l’environnement. C’est alors que l’affaire commence. Volkswagen, qui a effectivement triché, est piégée. Les media s’en mêlent, la machine s’emballe (48 Class actions, dans 48 États différents). La machine de guerre judiciaire américaine s’est mise en branle et le coût pour Volkswagen, indépendamment du coût pour son image, va se chiffrer en dizaines de milliards de dollars. Volkswagen (tout comme sa filiale Audi) avait énormément misé sur les États-Unis : le marché américain devait être le nouvel eldorado pour le constructeur automobile allemand qui espérait s’implanter aux États-Unis, bénéficier du dollar, d’une main d’œuvre moins chère qu’en Europe pour réexporter ensuite des modèles ou des sous-ensembles sur le marché européen et sur l’Asie. Ambition que l’industrie automobile américaine, en plein renouveau, grâce aux subventions données notamment à General Motors, ne voit pas d’un très bon œil. Est-ce un hasard si l’affaire du petit logiciel de Volkswagen a émergé ? Ce qui va se passer sur l’affaire Volkswagen est important car, si les Allemands plaident coupables, ils ont cependant commis un crime de lèse-majesté début janvier en refusant aux prosecutors et aux enquêteurs américains l’accès à leurs données, notamment sur le sol allemand. En effet, quand la machine judiciaire américaine est en branle (les entreprises qui sont « passées dans la moulinette » en savent quelque chose), les enquêteurs américains déboulent et ont accès à tout, mails, documents etc. Or les Allemands, invoquant la German law, qui interdit la communication de données à des puissances étrangères extérieures à l’Union Européenne, ont refusé de donner l’accès aux documents et aux mails internes à leur siège social. Les Allemands iront-ils jusqu’au bout du bras de fer, refuseront-ils d’obéir aux injonctions de la justice américaine? Cela peut se terminer par l’obligation pour Volkswagen de fermer ses usines aux États-Unis. On est là dans un processus lourd de conséquences.
Les États-Unis, forts de leur puissance, ont donc développé un arsenal juridique tous azimuts. Ils décident qui peut commercer avec qui. Ils peuvent décider aussi d’éliminer les concurrents. Les entreprises françaises en savent quelque chose avec l’Iran. À la différence de ce qui se passait dans les années 80-90, ils bénéficient de la position du dollar: 78 % des transactions mondiales se font en dollars et tout est compensé par les États-Unis. Comme toutes les transactions en dollars transitent par les États-Unis, toute transaction en dollars est soumise à la loi américaine. Ils ont aussi les écoutes : on a découvert que la NSA et les services américains écoutaient systématiquement tout, y compris les chefs d’État… et personne n’a protesté. Et surtout, cette extraterritorialité devient un extraordinaire businessqui profite d’abord aux Américains. Les amendes proprement dites commencent à atteindre des montants conséquents. Pour les banques, le total des amendes infligées par la justice américaine est de 125 milliards de dollars, dont une bonne partie concerne les banques américaines. Mais les banques américaines ont été condamnées pour les affaires de subprimes (aucun banquier américain n’a fait de prison) tandis que les banques européennes et japonaises ont été condamnées pour avoir violé des embargos. Les banques suisses ont payé un très lourd tribut pour ne pas avoir communiqué à temps un certain nombre de données.
On en est aujourd’hui à 35 milliards de dollars d’amendes pour les banques étrangères et une demi-douzaine de milliards de dollars pour les groupes industriels. Sur les dix premières amendes infligées, notamment pour des affaires de corruption, aux groupes industriels, neuf concernent des groupes étrangers. Le record va à Siemens (800 millions de dollars) suivi par Alstom (772 millions de dollars).
Cet argent sert d’abord à l’auto-alimentation du système judiciaire américain (la SEC, le Trésor, le DOJ etc.) dont les coûts annexes sont considérables. Le système judiciaire américain, les centaines de milliers de lawyers des cabinets, sont embauchés par les entreprises et vivent « sur la bête ». L’argent des amendes fait donc vivre le système judiciaire américain au sens large. S’y ajoute la contestation de brevets etc. L’application de ce système de l’extraterritorialité est un formidable business qui alimente la machine judiciaire et juridique américaine.
Les gens de BNP Paribas seront sans doute heureux d’apprendre qu’une partie de leur amende va servir à indemniser les citoyens américains qui avaient été victimes de la prise d’otages à l’ambassade des États-Unis à Téhéran en 1979. Plus de cinquante personnes, retenues pendant 444 jours, n’avaient jamais été indemnisées parce que, dans l’accord entre l’Iran et Ronald Reagan, l’Iran avait refusé de payer quelque indemnité que ce soit (l’une des raisons pour lesquelles les Iraniens avaient pris en otage les personnels de l’ambassade américaine était la « prise en otage » par les Américains des compte iraniens à la Chase Manhattan Bank…). Le Congrès a l’intention d’utiliser 1 à 2 milliards de dollars, pris sur l’amende de BNP Paribas, pour indemniser ces ex-otages américains.
Plus grave : les accords que les entreprises étrangères sont contraintes de signer s’accompagnent généralement de la mise sous tutelle de fait de ces entreprises qui, de par le settlement, l’accord passé avec la justice américaine, subissent pendant six mois, un an, trois ans… la présence de contrôleurs indépendants chargés de vérifier que l’entreprise condamnée se conforme bien à toutes les règles de la compliance américaine. Alcatel Lucent avait été condamnée il y a quelques années à une amende pour corruption à propos d’affaires qui remontaient au début des années 2000 (le montant, moins important que celui infligé à Alstom, s’élevait quand même à 170 millions de dollars). Contrainte d’accepter pendant trois ans la présence d’un contrôleur indépendant, Alcatel Lucent devait lui donner toutes les informations que ce contrôleur jugeait utiles à la réalisation de sa mission. D’aucuns disent que Alcatel Lucent a été ainsi pillée pendant quelques années par la justice américaine. Les secrets de fabrication et un certain nombre de données essentielles peuvent être transférés ainsi à une puissance étrangère. L’extraterritorialité du droit américain permet à la puissance américaine, sur les secteurs qu’elle estime stratégiques, d’asseoir sa domination.
Pour vivre l’aventure, est-il nécessaire de s’inscrire à une émission pseudo-« survivaliste » de télé-réalité débile ou partir pour des contrées exotiques loin de chez soi ? Non, répondent Fanny Truilhé et Mathilde Gibelin, deux femmes de 22 et 24 ans, qui, du 21 septembre 2009 au 28 juillet 2010, parcoururent – à pied – plus de 6 000 km en visitant une partie du continent européen.
L’exploit mérite d’être salué d’autant qu’il n’était pas que physique; il fut aussi humain, culturel et patrimonial. En effet, Mathilde et Fanny, deux amies formées depuis l’âge de 9 ans aux longues marches par un mouvement scout, avaient la ferme intention de récolter auprès des populations rencontrées un maximum de récits populaires locaux. « Nous nous sommes concentrées sur les légendes, racontées de génération en génération. Elles nous semblaient parfaites pour partir à la rencontre de nos cousins européens. Quels seraient nos points communs et nos différences ? Une somme de questions auxquelles nous brûlions de répondre. Non d’un point de vue universitaire, mais par le vécu, le charnel et l’humain (p. 9). » On doit reconnaître que le résultat est très décevant. Pour preuve, elles questionnent un jour dans les Alpes un vieux paysan qui les renvoie aussitôt à des jeunes gens. « Quel paradoxe ! Comment les jeunes pourraient-ils avoir connaissance d’un héritage s’il ne leur a pas été transmis ? C’est tragique, une société sans transmission ! (p. 26) » Le folklore (ce savoir populaire) s’est évanoui ou se trouve, uniformisé et affadi, dans les guides touristiques présents sur les comptoirs des offices spécialisés.
Marche et hospitalité
Parties du Ventoux afin d’atteindre l’Aubrac dix mois plus tard, Fanny et Mathilde passent en Provence et en Italie jusqu’à Rome. Elles traversent ensuite la Grèce, d’Olympie à Thessalonique, marchent en Autriche, en Slovaquie, en République tchèque, en Allemagne orientale, au Danemark, circulent en Écosse et en Irlande, avant de revenir en France par la Bretagne, la Mayenne et le Massif Central. Elles avaient convenu au préalable avec leurs parents quelque peu inquiets par cet itinéraire de découvrir la Bulgarie, la Roumanie et la Hongrie en train et ce, pour des raisons bien compréhensibles de sécurité. Elles n’hésitent pas à faire de l’auto-stop – voire de l’« auto-bateau » – et à prendre l’avion (plus simple que la nage pour rallier l’Écosse). En effet, « les règles, nous les fixons nous-mêmes, et si pour 30 km de marche par jour, nous devons faire une demi-heure de stop occasionnellement pour rencontrer quelqu’un ou aller visiter une ville, nous n’allons pas nous en priver ! (p. 44)».
Le vif dépit d’assister à la perte du savoir culturel populaire se trouve largement compensé par de nombreuses marques de sympathie exprimées tout au long de leur trajet. Sous la protection d’une très bonne étoile, à moins que cela soit une remarquable Fortuna, Fanny et Mathilde sont souvent bien accueillies, le soir venu. Certains jours, elles se voient claquer les portes. Toutefois, les maisons s’ouvrent devant elles. Ainsi, près de Pontremoli en Italie, se retrouvent-elles « attablées avec les époux, les deux enfants et la grand-mère (p. 54) » pour partager un dîner. Une autre fois, « le Grec qui tient la bicoque ne veut pas nous laisser repartir sans que nous n’ayons fini les plats (p. 84) ». Plus tôt, à Embrun, « un couple nous invite spontanément chez lui. Ils sont d’une gentillesse et d’un naturel fous… comme si nous étions attendues, qu’ils nous connaissaient… vous allez dormir là, prenez une douche, le repas est prêt, nous vous attendons… ça alors ! L’hospitalité est une valeur que certains honorent vraiment (p. 27) ». Mathilde insiste régulièrement sur cette vieille notion d’hospitalité. « L’hospitalité a longtemps été une valeur sacrée et accueillir des inconnus était un devoir. Alors bien sûr, de nos jours, dans notre société individualisée où ce sont les valeurs marchandes, où “ tout s’achète et tout se vend “ qui sont de mise, personne n’est obligé d’accueillir des inconnus chez lui. Notre démarche est donc décalée, mais importante, voire nécessaire. Montrer que d’autres modes de fonctionnement sont possibles et que les échanges peuvent être gratuits. Nous demandons l’hospitalité, les gens nous offrent le gîte et bien souvent le couvert et si nous ne leur proposons pas d’argent, nous leur offrons bien plus : l’occasion de rendre service. Cela peut paraître étrange, mais ce n’est guère souvent possible et lorsque nous repartons, les gens nous remercient presque systématiquement de nous être arrêtées chez eux ! Alors que c’est nous qui devrions leur être redevable ! Ce que nous sommes également, bien entendu ! Mais tout de même, c’est frappant à quel point les gens nous sont reconnaissants (p. 176).»
Le fait de marcher des centaines de kilomètres à pied à l’heure du tout-automobile ne peut qu’attirer l’attention des médiats locaux et des habitants, surpris par leur objectif. Fanny et Mathilde suscitent en tout cas intérêt et admiration. En Grèce, « quand le restaurateur apprend que nous faisons le tour de l’Europe à pied, il nous offre le pain (p. 103) ». En outre, elles ne sont pas toujours seules; elles croisent d’autres randonneurs avec qui elles font de temps en temps un bout de chemin quand ne marchent pas à leurs côtés proches amis et parents !
Voir une autre Europe
En Grèce, en Bulgarie, en Roumanie et en Hongrie, Fanny et Mathilde appréhendent une autre réalité, ignorée des Européens de l’Ouest : de vieux contentieux nationaux, frontaliers et territoriaux, de vives controverses consacrées aux mérites théologiques comparés des paganismes, de l’Orthodoxie et du catholicisme romain, et un euroscepticisme certain. « L’Union européenne pense, dans son humble magnanimité, que l’Europe de l’Est et centrale n’aspire qu’à devenir comme l’Ouest : marchande. Mais pas du tout ! D’ailleurs ils rejettent globalement l’Union européenne, qui leur impose les standards occidentaux. Ils la vivent comme une réelle menace de leurs traditions et leur façon d’être qui est typiquement différente de la nôtre, peuples de l’Europe occidentale (p. 147). »
Plus concrètement, la lecture de ce carnet de voyage écrit à quatre mains montre que se supporter 24 heures sur 24 et sept jours sur sept devient à la fois épuisant et agaçant. Les moments les plus rudes se déroulent en février – mars en Allemagne, puis au Danemark. Outre le froid, la neige, la pluie, le vent glacial, l’humidité, la platitude de la grande plaine du Nord les mine. « Nous sommes lassées, marre de ces paysages, de la fatigue physique et de ces douleurs… (p. 225) »
Fanny et Mathilde retrouvent cependant leur vigueur et leur courage en se posant en Écosse au début du printemps. Elles en apprécient les montagnes, puis se promènent dans la Verte Irlande. Elles ont raison de s’écarter de la perfide Albion. Quant au retour en France, le parcours n’est pas si aisé que cela, car les sentiers de randonnée sont surtout prévus pour la promenade dominicale et nullement pour de vraies randonnées…
Dans son essai La Jeunesse au pouvoir, Julien Langella évoque des mouvements juvéniles du début du XXe siècle, en particulier les Mendigoxales basques, cette « petite élite d’alpinistes et de randonneurs », et les Wandervogel allemands, qui fuyaient un monde triste, urbanisé et industriel afin de redécouvrir la culture ancestrale, le patrimoine et l’âme des lieux. Mathilde et Fanny s’inscrivent dans cette tradition, non à l’échelle régionale, mais à l’échelle continentale. Leurs quarante semaines d’efforts sont une subtile initiation à la vie, un passage décisif entre une adolescence révolue et une existence d’adulte qui se profile avec son lot de mariage, d’enfants et d’activités professionnelles.
Il serait bien que jeunes filles et garçons répètent à leur tour cette expérience de vie physique, culturelle et sportive (porter 20 kg dans le sac à dos et marcher 30 km par jour, c’est du sport !) lors d’une année sabbatique. Mais serait-ce aujourd’hui souhaitable, possible et réalisable avec l’invasion en cours de l’Europe par des hordes d’immigrés allogènes et la fermeture indispensable des frontières nationales ? Fanny et Mathilde ont profité d’un moment où les flux migratoires massifs n’en étaient qu’à leurs débuts. Le 11 février 2010, la police germanique les prend pour des clandestins et les contrôle ! Parcourir dorénavant l’Italie ou la Grèce serait très risqué, dangereux même, surtout pour de jeunes Européennes. C’est la raison pour laquelle le récit de Fanny Truilhé et de Mathilde Gibelin est important. Elles offrent une belle aventure humaine riche en esprit européen survenue il y a plus de six ans, il y a maintenant une éternité.
Georges Feltin-Tracol
• Fanny Truilhé et Mathilde Gibelin, Tour d’Europe. 6 000 kilomètres à pied, Les Amis du Livre européen, 2015, 348 p., 24 € (à commander : 21, rue de Fécamp, 75012 Paris).
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Pour comprendre la situation géopolitique de l’Arménie, il faut d’abord comprendre ses frontières, et donc son Histoire. En effet, la République d’Arménie tire ses forces et ses faiblesses diplomatiques de sa géographie et de son histoire.
D’une superficie d’environ 29 000 km2, soit un peu plus petit que la Belgique, l’Arménie est enclavée au cœur du Caucase, au croisement des mondes perses, russes et turcs. Cette situation « inconfortable » est d’abord le fruit des relations houleuses entre ces grandes puissances dans l’Histoire. En effet à la fin du XVIIIème siècle, les arméniens vivent principalement dans l’Empire Ottoman et dans l’Empire Perse. Mais la progression de l’Empire Russe dans la région, notamment à partir d’Alexandre, va conduire à un premier bouleversement démographique, politique et géographique : près de 100 000 arméniens quittent les territoires musulmans, ottomans ou perses, pour se mettre sous la protection de la Russie, désormais présente dans le Caucase. D’une certaine manière, deux « Arménies » existent alors : l’une russe, l’autre ottomane.
Le sentiment national arménien émerge à partir de la fin du XIXème siècle et il rencontre de plein fouet le nationalisme turc, le « pan-turquisme », qu’on pourrait comparer au « pan-germanisme ». Quand ce dernier visait à rassembler les peuples germanophones d’Europe, le nationalisme turc vise à remplacer l’Empire Ottoman multi-ethnique et multi-confessionnel, par une nation turque qui engloberait les peuples turcophones d’Asie centrale. Or, l’Arménie et les arméniens étaient précisément une entrave au projet des « jeunes turcs », ce qui explique les premiers massacres à partir de 1895.
Géographiquement, les arméniens empêchaient la création d’une grande nation turque. Le génocide de 1915 s’inscrit dans ce contexte tendu, exacerbé par la première guerre mondiale où la Russie et la Turquie s’affrontent dans la région. En effet, bon nombre d’autorités turques craignent une alliance implicite entre les populations arméniennes présentes dans l’Empire Ottoman et l’ennemi russe.
Indépendante en 1918 à la chute de l’Empire Ottoman, l’Arménie ne le restera pas longtemps : dès 1920, par un accord entre Atatürk et Staline, elle bascule dans le giron soviétique, comme son nouveau voisin et rival l’Azerbaïdjan. Or, Moscou va appliquer dans le Caucase la même politique territoriale qu’en Asie centrale : « diviser pour mieux régner », c’est à dire dessiner des frontières complexes et alambiquées, qui compliqueraient tout projet d’indépendance. C’est ainsi que les frontières arméniennes coupent en deux l’Azerbaïdjan, ou que la province historiquement arménienne du Haut-Karabakh est rattaché à Bakou. L’Arménie resta tout au long de la guerre froide une sorte d’Etat-tampon entre les deux blocs, entre l’URSS et la Turquie de l’OTAN.
La première faiblesse de l’Arménie, c’est sa démographie : alors que plus de 600 000 arméniens ont quittés le pays à la fin de l’ère soviétique, il ne reste qu’un peu moins de trois millions d’habitants dans le pays. Difficile de peser sur la scène internationale, l’Arménie est « prise en sandwich » entre 6 millions d’azéris, et 75 millions de turcs. Entourée d’États hostiles, l’Arménie n’a pas, comme Israël exemple, un accès à la mer pour se décloisonner.
Seconde faiblesse de l’Arménie : la faiblesse de ses ressources naturelles, surtout comparées à son rival azerbaidjanais, riche en pétrole et en gaz, puisé notamment dans la mer Caspienne. L’Arménie est d’autant plus défavorisée que l’Azerbaïdjan achemine son gaz vers son principal client, son « grand frère » turc, en contournant soigneusement les frontières arméniennes, en passant par la Géorgie. C’est ainsi le cas avec l’oléoduc BTC (Bakou-Tbilissi-Cyhan), actif depuis 2005, et le gazoduc SCP (South Caucasian Pipeline) bâti en 2007. L’Arménie assiste ainsi impuissante au renforcement des liens entre Ankara et Bakou, et à leur enrichissement mutuel. En effet, grâce à ces gazoducs et oléoducs qui contournent l’Arménie, l’Azerbaïdjan a multiplié par 4 sa capacité transport d’hydrocarbure. Le pays s’est donc considérablement enrichi, et cette nouvelle manne financière lui a permis d’accroître ses moyens militaires, au point que désormais, le budget militaire azéri est comparable… au budget global de l’État arménien.
Prise en étau entre une Turquie menaçante et un Azerbaïdjan qui monte en puissance, la petite république d’Arménie paraît condamnée à subir l’influence de ses dangereux voisins. Et pourtant, elle va habilement faire de sa faiblesse une force.
Une fois encore, il est utile de faire appel à l’Histoire, l’Histoire du temps long : l’Arménie est située dans une zone stratégique, au croisement de l’Asie et l’Europe. Depuis la route de la Soie, le sud du Caucase est une zone incontournable de rencontre, d’échanges et de rapports de force. Après la chute de l’URSS, dans laquelle l’Arménie avait un rôle secondaire, le pays est redevenu mécaniquement une clef de voûte des réseaux économiques et politiques des grandes puissances. L’Histoire et la Géographie offrent des déterminismes qui transcendent les siècles.
Habilement, l’Arménie utilise cette situation géographique, fait « monter les enchères », et sait se faire courtiser. C’est ainsi que le pays est l’un des rares au monde à bénéficier simultanément de bonnes relations avec la Russie, les États-Unis et l’Iran. Chacune de ces puissances a en effet une bonne raison de se rapprocher d’Erevan.
Les États-Unis – qui ont d’ailleurs installé en Arménie l’une de leur plus imposantes ambassade – voient en effet dans l’Arménie un intermédiaire pour amorcer une détente des relations avec l’Iran, et cherchent à tout prix à limiter l’influence russe dans le Caucase.
L’Iran de son côté a historiquement de liens étroits avec l’Arménie et les arméniens (importante diaspora arménienne dans le nord du pays). La courte frontière entre les deux pays suffit à développer des relations particulièrement étroites. Téhéran, longtemps isolé sur la scène internationale, a en effet compté sur l’Arménie pour défendre sa cause. Enfin et surtout, l’Iran redoute la montée en puissance de l’axe « turc » Ankara-Bakou. L’Arménie, située pile entre les deux pays, coupant l’Azerbaïdjan en deux, est un véritable caillou dans la chaussure pour ce rapprochement. Mécaniquement, l’Iran est très proche de l’Arménie diplomatiquement, et entretiennent des liens économiques étroits.
La Russie est quant à elle un allié solide de l’Arménie, en dépit de la chute de l’URSS. Les relations russo-arméniennes représentent l’archétype de la diplomatie d’Erevan. En effet, la Russie a de multiples raisons de s’implanter dans la région, et comme au temps de l’URSS, Moscou cherche à limiter l’influence à la fois turque et américaine. Simultanément, l’importante diaspora arménienne en Russie (1,1 millions d’arméniens, soit 0,78% du pays), et les années passées dans le giron soviétique on crée des liens culturels très forts. Ce rapprochement se traduit concrètement par des accords à la fois militaires et économiques. Au niveau militaire, la Russie dispose de trois bases en Arménie, qui représentent en tout près de 5 000 hommes. Les deux pays font partie depuis 1992 de l’OTC (Organisation du Traité de sécurité Collective), et en 2011, ils ont signés un accord de défense mutuelle. Parallèlement, la Russie est très présente dans l’économie arménienne, notamment dans l’agriculture, l’aluminium, l’uranium, ou le secteur bancaire. Dans le secteur de l’énergie, les entreprises russes sont propriétaires des 5 barrages hydrauliques du pays, ainsi que des deux centrales nucléaires. Ainsi, 80% du parc énergétique en Arménie appartiens à investisseurs russes.
Pendant que la Russie investit en Arménie, celle-ci profite du soutien diplomatique et militaire de Moscou. C’est grâce à cette « protection » russe que l’Arménie peut s’offrir le luxe de tenir tête à l’Azerbaïdjan et la Turquie (notamment sur le dossier du Haut-Karabakh), qui sont pourtant bien plus riches et plus peuplés que la petite république caucasienne.
Simultanément, « l’eldorado énergétique » azerbaidjanais s’est révélé ses dernières années décevant, la croissance engendrée par les ressources en hydrocarbures n’étant pas à la hauteur des prévisions. Condamné à revoir ses ambitions à la baisse, le grand rival de l’Arménie ne deviendra pas comme il l’espérait une sorte « d’Arabie Saoudite du Caucase ». C’est une mauvaise nouvelle pour l’Azerbaïdjan, pour la Turquie, mais aussi la Géorgie qui est le pays de transit de ces flux gaziers et pétroliers. Ce dernier pays s’est avéré d’autant plus fragile et vulnérable lors de la « guerre des 5 jours » contre la Russie, en Août 2005.
Pour l’Arménie, la situation est donc moins désespérée qu’il n’y paraît. Entourée d’États hostiles, elle a su en retour habilement s’attirer les faveurs d’autres puissances régionales (Iran, Russie) ou Internationale (USA). Comme dans les arts martiaux, elle a utilisé la puissance de ses adversaires à son propre bénéfice.
„Der Ghibellinische Kuss“ versammelt Aufsätze, Thesen und Reden Hans-Dietrich Sanders zur Wiederherstellung des deutschen Reiches.
Hans-Dietrich Sander (geb. 1928) ist den jüngeren oft nur noch als Kolumnist der Zeitschrift Neue Ordnung bekannt. Seine letzte Buchpublikation, Die Auflösung aller Dinge: Zur geschichtlichen Lage des Judentums in den Metamorphosen der Moderne, liegt achtundzwanzig Jahre zurück. Sanders Karriere gehörte zu denjenigen, die mit dem fortschreitenden Anziehen der Daumenschrauben in der Bundesrepublik der 80er beendet wurden.
Sander ließ sich damals nicht unterkriegen und machte mit seinen Staatsbriefen weiter, die er bis 2001 herausgab. Sanders Spätwerk, insbesondere seine Überlegungen zur ghibellinischen Reichsidee, liegen daher nicht als Monographie, sondern in Form einer Reihe von in über einem Jahrzehnt entstandener Artikel vor. Es ist sehr begrüßenswert, das eine Sammlung der bedeutendsten dieser Schriften jetzt unter dem Titel Der Ghibellinische Kuss im Arnshaugk-Verlag erschienen ist.
Sander und sein Herausgeber sind nicht immer klar zu trennen
Neben der Tatsache, dass eine Reihe von Einzelaufsätzen nicht die beste Darstellungsweise des Themas ist, leidet dieses Buch jedoch noch unter einem anderen Strukturfehler. Im Wunsch, manche Texte dem Fortgang der Zeit anzupassen, griff der Herausgeber Heiko Luge zum Mittel der fortgeltenden Historisierung. Dass heißt, die alten Texte wurden an manchen Stellen der heutigen Lage angepasst. Vermutlich aus Altersgründen geschah dies jedoch nicht durch Sander selbst, sondern „nach Rücksprache mit dem Autor“ durch Luge.
An manchen Stellen sind daher Sander und sein Herausgeber schwer zu unterscheiden, zumal „nach Rücksprache mit dem Autor“ eine interpretationsoffene Formulierung ist. Bei einem Werk tieferen Inhalts handelt es sich aber nicht um einen Werbetext oder eine Gebrauchsanweisung, deren Autorschaft unerheblich ist. Das Lesen solcher Texte stellt eine Form der Verständigung zwischen Autor und Leser dar. Kurz, wenn Sander, aus welchen Gründen auch immer, nicht in der Lage war, sie selbst durchzuführen, hätte man die fortschreitende Historisierung besser unterlassen.
Das Reich als europäische Ordnungsmacht
Dass der Ghibellinische Kuss trotzdem ein bedeutendes Buch ist, liegt sowohl an der Problemstellung, wie am Lösungsvorschlag. Die erste ist, je nach Perspektive, die deutsche Frage in der Mitte Europas, oder die europäische Frage um Deutschland herum. Die erste gilt vielen als mit der Wiedervereinigung beantwortet. Was die Frage der europäischen Selbstbehauptung betrifft, so ist über kein Thema mehr Tinte ergebnislos verspritzt worden.
Auf der einen Seite stehen hier die Eurokraten und ihre Claqueure, die selbst dort, wo sie die Fehler ihre Baus erkennen, keine Korrektur im Blick haben, auf der anderen Seite die Europakritiker, die entweder zu achtundzwanzig einzelnen Nationalstaaten zurückwollen – immer noch die realistischste Nicht-Lösung; oder aber sich in die Charles de Gaulle zugeschriebene Formulierung eines „Europas der Vaterländer“ flüchten, von dem keiner weiß, wie es aussehen, noch weniger was es zusammenhalten soll.
Sander hat all dem den Reichsgedanken voraus. Von diesem Fundament lassen sich Konturen einer um Deutschland als Hegemonialmacht gestalteten europäischen Ordnung entwickeln. Diese Ordnung, die die europäischen Völker um den Kern eines deutschen Nationalstaats gruppiert, ihnen Schutz gewährt und sie in ihrer Eigenart bewahrt, ist nach Sander Inhalt der ghibellinischen Reichsidee. Mit seinem auf Thomas Hobbes zurückgreifenden Herrschaftsbegriff, der Gegenseitigkeit von Schutz und Gehorsam, vermag er zudem die strukturelle Grundbedingung eines handlungsfähigen europäischen Raumes anzugeben.
Mit der Herrschaft des Reiches setzt sich Sander über die schwammigen Vorstellungen einer „europäischen Einigung“ hinweg, die bestenfalls weder Schutz gewährt, noch Gehorsam verlangt, schlimmstenfalls diesen einfordert, ohne jenen überhaupt geben zu können.
Die drei Verbote
Wer aber in der ghibellinischen Idee Rezepte für das Hier und Heute sucht, wird bei Sander enttäuscht werden. Er weiß zu gut, dass das heutige Deutschland nicht über die nötigen Mittel verfügt, nicht materiell, aber erst recht nicht geistig, dass es nicht „reichfähig“ ist. Aus dieser Einsicht schreibt er auch mehr für die Zukunft als für die Gegenwart, um die Idee des Reiches, der einzigen Ordnung, deren Europa aus eigener Kraft ohne einen äußeren Hegemon fähig ist, nicht in Vergessenheit geraten zu lassen. Dass zudem erst der ganz aktuelle Saustall ausgemistet werden muss, bevor es an langfristige Planungen geht, sollte jedem offensichtlich sein.
Wenn aber ein unabhängiges Europa möglich sein soll, so muss es zu einem eigenständigen Großraum werden. Nach den Erfahrungen der Globalisierung ergänzt Sander das „Interventionsverbot für raumfremde Mächte“ Carl Schmitts um ein „Immigrationsverbot raumfremder Stämme und Völkerschaften“, sowie um ein „Investitionsverbot raumfremden Kapitals“. Ob es möglich ist, die Globalisierung, die One World der Technik und des Verkehrs durch raumordnungspolitische Dekrete zu bannen, darf aber bezweifelt werden. Die Alternative dürfte jedoch ein immer weiter ausuferndes Chaos sein, dass aufgrund seiner schieren Ausmaße von keiner Ordnungsmacht mehr zu bändigen wäre, wie das Reich auf europäischem Boden eine darstellen könnte.
Leider keine kulturmorphologische Grundlage
Es bleibt die Frage der „Reichfähigkeit“ der Deutschen. Dass wir in der Lage sind über den eigenen Tellerrand hinauszublicken und ganz Europa im Blick zu haben, dies haben wir in unserer Geschichte mehrfach bewiesen, zuletzt ironischerweise unter Angela Merkel in der Eurokrise, während der es den Deutschen als einzigen nicht nur um kurzfristige Eigeninteressen ging. Zusammen mit unserer Mittellage und unserer relativen Macht betrachtet, ist Sander daher uneingeschränkt beizupflichten, dass eine europäische Ordnung nur von Deutschland ausgehen und um Deutschland herum gestaltet werden kann.
Sanders Ausführungen zu den Deutschen sind allerdings allzu oft reine Behauptungen. Um die Reichstauglichkeit der deutschen Volksseele genauer auszumessen, fehlt Sander leider die kulturmorphologische Grundlage. So verliert sich der promovierte Geistesgeschichtler bisweilen im Strom seiner Eindrücke, insbesondere, wenn es um die Bedeutung des Christentums, des römischen Erbes und beider Beziehung zum Germanentum geht, einem Thema, das unzählige Denker zu wüstesten Assoziationen verleitet hat.
When Men and Mountains Meet: Spiritual Ascent in the Age of Commodification
“Great things are done when Men & Mountains meet / This is not Done by Jostling in the Street,” wrote William Blake.
The modern world suffocates the soul of humankind. Matter longs for the embrace of soul, just as the unborn is ensheathed in the mother’s womb; and the soul desires the caress of matter, just as a newborn is cradled in the mother’s arms. Every moment is the nondual experience of gestation and birth of soul into matter, matter into soul. Modern life severs this connection as carelessly as the assembly line obstetrician prematurely severs the umbilical cord that still carries vital nutrients from mother to child. We are weighed upon scales imbalanced by ceaseless activity and insidious apathy, our hearts faint with anxiety and our bodies dead with the weight of indifference.
How do we reconnect with the primordial source in a decentered and displaced world?
The spiritual quest of the higher person is the path that leads one on a journey to reunite with divine nature, and there are few greater paths to accelerate this reunification than the experience of the mountains. Amongst the peaks one transforms from a rank-and-file soldier of modernity into a Grail Knight—a golden embryo shining in the dark cosmic womb of creation.
In Meditations on the Peaks, Julius Evola wrote:
In the struggle against mountain heights, action is finally free from all machines, and from everything that detracts from man’s direct and absolute relationship with things. Up close to the sky and to crevasses—among the still and silent greatness of the peaks; in the impetuous raging winds and snowstorms; among the dazzling brightness of glaciers; or among the fierce, hopeless verticality of rock faces—it is possible to reawaken (through what may at first appear to be the mere employment of the body) the symbol of overcoming, a truly spiritual and virile light, and make contact with primordial forces locked within the body’s limbs. In this way the climber’s struggle will be more than physical and the successful climb may come to represent the achievement of something that is no longer merely human. In ancient mythologies the mountain mountain peaks were regarded as the seats of the gods; this is myth, but it is also the allegorical expression of a real belief that may always come alive again sub specie interioritatis.
Meditations on the Peaks (English translation available from Inner Traditions) is a collection of Evola’s writings on the spiritual quest of mountain climbing. While not free of the commodification of the modern sporting life (one only need to look at the resort towns inviting crass hordes of weekend warriors that contaminate the regions for a reminder), the mountains offer potential for the spiritual conquest of self-overcoming. By training the body, purifying the soul and cultivating a reverence for mortality, one may, with iron will and monumental discipline, ascend the peaks in contemplation of their silent, still and divine majesty.
Evola presents mountain climbing as a Yoga of the scholar and the athlete. The modern world has divided the intellectual and athletic pursuits, creating a false dichotomy of “nerds” and “jocks” that predominates the industrialized West. Either the body atrophies for feint intellectual praise and bourgeois academic prestige, or the mind suffers for the pursuit of empty competition and physical achievement. In this dichotomous framing of brains against brawn, both scholar and athlete lose touch with the metaphysical reality that study and training develops. It is among the peaks where this division is erased. Evola wrote:
[A]mong sports, mountain climbing is certainly the one that offers the most accessible opportunity for achieving this union of body and spirit. Truly, the enormity, the silence, and the majesty of the great mountains naturally incline the soul toward that which is greater than human, and thus attract the better people to the point at which the physical aspect of climbing (with all the courage, the self-mastery and the mental lucidity that it requires) and an inner spiritual realization, become the inseparable and complementary parts of one and the same thing.
At the heart of Evola’s study of the peaks is the eleventh century Tibetan Buddhist sage Milarepa. Credited with the revival of metaphysical doctrine within the Mahayana school of Buddhism, Milarepa’s teachings were known in the form of songs describing episodes of his life that remained within the current of oral tradition until modern times.
One day, Milarepa journeyed into the mountains for ascetic retreat. When six months had passed without seeing their teacher, Milarepa’s disciples had assumed that he had fallen victim to a brutal snowstorm, caught without food against the unforgiving elements. In their mourning, his disciples made sacrificial offerings prescribed for the dead. When spring arrived, they went to search for him. During their journey, they were astonished when they saw a snow leopard that transformed into a tiger. As they entered the Cave of the Demons, they heard a singing voice that they immediately recognized as their teacher’s. It was Milarepa who had projected the images of the leopard and the tiger, having sensed his disciples approaching. He told his disciples that although he went a long time without food he did not hunger, for he gained sustenance from the offerings they made for him.
Upon returning home, Milarepa explained how he was able to “endure the elements, the icy temperatures, and raging wind, thus overcoming the invisible forces (the ‘demons’) disguised as snow,” thusly singing:
The snowfall was beyond all measure. Snow covered the Whole mountain and even touched the sky, falling through the bushes and weighing down the trees.
In this great disaster I remained in utter solitude. The snow, the wintry blast, and my thin cotton garment fought against each other on the white mountain. The snow, as it fell on me, turned into drizzle. I conquered the raging winds, subduing them to silent rest.
The cotton cloth I wore was like a burning brand. The struggle was of life and death, as when giants wrestle and sabers clash.
I, the competent yogi, was victorious; my power over the vital heat (tumo) and the two channels was thus shown. By observing the Four Ills caused by meditation and keeping to the inner practice, the cold and warm pranas became the essence. This was why the raging wind grew tame and the storm, subdued, lost its power.
Not even the devas’ army could compete with me. This battle, I, the yogi, won.
These are the harsh conditions one must endure on the merciless path of higher spirituality. Abandoning the world in cosmic isolation, the seeker must withstand the chaotic conditions of an unrestrained cosmos through the power of their own inner flame. It is during times of great peril, whether alone atop a physical mountain or abandoned to the darkest predilections of life, when we must light the fire of our crucible and burn away within. One might be left for dead, but will gain sustenance from the offerings of mourners as the unborn child receives nutrients from the mother. For it is in these most rugged and unforgiving of conditions that we return to the cosmic womb of creation, where all dross and detritus burns away and we emerge purified and renewed.
To this day, Evola remains a controversial figure in metaphysical circles. Mention of his name is enough to incite neo-McCarthyist accusations of fascist tendencies or a mistaken sympathy amongst white national racialists. Owing perhaps to the ever widening gulf between spirit and body, it is near impossible nowadays to balance an admiration for a great scholar’s superlative body of work with a reservation of their difficult political views without finding oneself in the snake pit of guilt by association. As the body is further estranged from the spirit, both will descend into a pit of decadent self-pleasure, and find anathema anything which challenges one to greater heights. Evola’s ideas are dangerous. But, like the mountains, so too is the spiritual quest. As the great mountaineer Reinhold Messner said, “The mountains are not fair or unfair, they are just dangerous.”
Messner is one of the best exemplars of the discipline cultivated on the path of higher spirituality. He is the first individual on record, along with Peter Habeler, to ascend Mount Everest without supplemental oxygen. Messner is also the first climber to ascend all fourteen of the eight-thousanders, mountains located in the Himalayan and Karakoram ranges with peaks exceeding 8,000 meters (26,247 ft) above sea level. These are peaks that are well above the “death zone,” altitudes where the amount of oxygen is insufficient to sustain human life. Messner’s records are not the same as the medals won by competing athletes; they are physically intangible totems, cairns left on the path toward mastery. Eschewing the commodification of the modern world, Messner is the paragon of peak physical, mental and spiritual development.
The mountains remain a testament of spiritual initiation in the modern era. Populations will grow and disappear, cultures will spread and vanish, and civilizations will rise and fall, but the mountains will keep still for centuries. The timeless stability of the mountains is what has attracted spiritual seekers to them since the dawn of human culture. In this still and silent wilderness, where the body of man is at the mercy of both nature and the gods, we find the foundation to build the inner sanctum. When in the mountains, an ascetic like Julius Evola or a libertine like Aleister Crowley both find the sanctuary they seek. At these altitudes, it matters not what your opinions are or who they offend, but how well you have conditioned the body and trained the mind.
“The mountain requires purity and simplicity,” Evola wrote, “It requires asceticism… In this context, the mountainous peaks and the spiritual peaks converge in one simple yet powerful reality.