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mardi, 17 mai 2016

I Jornada de metapolitica - Madrid - 21 de Mayo 2016

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17:53 Publié dans Evénement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : événement, madrid, espagne, métapolitique | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Aux origines de carnaval - Un dieu gaulois ancêtre des rois de France

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Chronique de livre:

Anne Lombard-Jourdan: Aux origines de carnaval - Un dieu gaulois ancêtre des rois de France

(Odile Jacob, 2005)

Ex: http://cerclenonconforme.hautetfort.com

cernunnos, hellequin, herlequin, légendes, folklore, mythologie celtique, livre, traditions, Au nombre des grands mythes transversaux européens est celui de la cavalcade surnaturelle menée par un chef divin. Dans le monde germanique c'est la wütendes Heer, qui parcourt les airs, réminiscence du cortège des walkyries et einherjer mené par Odin/Wotan. Dans le monde celte, c'est la chasse sauvage ou wild hunt, que le Moyen-Age dit composée de nobles damnés, de fantômes et de créatures surnaturelles, démons et fées et menée par un avatar de Cernunnos : Hellequin.

C'est à ce thème et à ce personnage, dans leurs expressions françaises que s'intéresse l'historienne Anne Lombard-Jourdan dans son ouvrage paru en 2005 chez Odile Jacob et préfacé par Jacques Le Goff : Aux origines de carnaval ;Un dieu gaulois ancêtre des rois de France. A travers son exploration de la symbolique du cerf dans la culture française médiévale et en particulier au sein de la lignée royale, Anne Lombard-Jourdan dégage une mythologie gallicane fondée sur l'alliance complémentaire de la fée serpente Mélusine (dont se réclamèrent de nombreuses familles outre les Lusignan) et du dieu cerf Cernunnos. Elle fait de ce dernier, en étayant abondamment sa thèse, le tutélaire, l'ancêtre totémique des rois de France.

L'auteur s'intéresse tout d'abord, dans une démarche comparatiste dumézilienne, aux mythes du cerf et du serpent et à leurs liens dans le monde indo-européen et en particulier en Gaule, à travers les héritages celte, latin et germanique. C'est ensuite le personnage de Gargantua qu'elle analyse comme avatar du dieu-cerf à travers lequel Rabelais aurait exprimé, sous forme parodique, les rites et symboles du mythe gaulois. Dans la droite ligne de Claude Gaignebé, elle lit, au delà des pastiches truculents, l'expression de liens mythiques entre éléments et divinités en voie d'oubli. Cornes et viscères ne sont plus des références au "bas corporel" et aux tribulations sexuelles mais les attributs des dieux : bois et serpents.

Le thème rabelaisien conduit naturellement à celui du carnaval, moment de jaillissement du refoulé païen et des rituels de fertilité au sein du calendrier chrétien. Masques, cornes, franges et cordes y réactivent de façon farcesque les mystères chamaniques liés au cerf et à la serpente. Une autre survivance du rituel se trouve dans la chasse au cerf, la plus noble entre toutes, dont l'historienne étudie, à travers manuels de vénerie et évocations littéraires, les codes. Ils témoignent d'une déférence particulière, de celles qu'on a face au totem, que seul peut chasser son "clan" : la maison royale et ceux qu'elle a anoblis.

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Ayant ainsi déployé l'héritage secret de Gargantua-Cernunnos, Anne Lombard-Jourdan s'intéresse à sa parèdre, Mélusine, et à leurs relations de complémentarité symbolique : dans le rapport à l'eau (soif insatiable de l'un, milieu naturel de l'autre), dans l'opposition de l'aspect solaire (le cycle des bois, entre perte et renouveau, suit celui des saisons) et terrestre de l'un à l'aspect lunaire et aquatique de l'autre. Elle n'en fait ni des époux divins (ce qui serait une invention de toutes pièces) ni ne les apparente, mais y voit des polarités qui fondent une mythologie proprement française.

cernunnos_by_faeorain-d4couqm.jpgL'ouvrage revient alors sur la place dévolue au cerf dans la maison de France à travers les légendes mettant en scène ses membres et des cerfs surnaturels souvent liés à la figure christique, les illustrations et la présence physique des cerfs dans les demeures royales, et les métaphores littéraires qui rapprochent monarque et cervidé. C'est dans le cerf ailé (présenté en couverture) que les rois trouvent leur emblème totémique, lié non pas, comme la fleur de lys, au Royaume de France dans son entièreté, mais à la fonction monarchique en particulier. Enfin, le don de guérison des écrouelles, le rôle thaumaturgique du roi, est analysé comme un héritage chamanique lié au culte du dieu-cerf.

L'auteur revient en profondeur sur ce dieu-cerf, en en différenciant les avatars : Dis Pater s'incarnant tantôt en Cernunnos, tantôt en Sucellus, et leurs compagnes Herecura et Nantosuelta, la femme-biche et la déesse des eaux, entourée de serpents. En Angleterre, c'est le roi légendaire Herne, ou Herle qui semble recueillir l'héritage du dieu-cerf, tandis qu'en France certains saints se le partagent. Le roi Herle ne peut que rappeler notre Herlequin ou Hellequin original, et c'est en effet lui qui clôt cette étude avec sa mesnie. Les herlequins, ou hellequins, sont les "gens" (/kin), la famille de Herle, le chasseur éternel et cerf lui-même. Le christianisme en a fait une cavalcade démoniaque, mais elle demeure liée aux dates ancestrales de l'ouverture du sidh, ce monde de l'au-delà où Cernunnos se portait garant pour ses enfants. De nombreux attributs physiques et vestimentaires furent attachés à cette menée. Des figurations celtes aux carnavals populaires, des évocations féeriques aux "arlequinades", on les y retrouve. Certains, comme le couvre-chef d'invisibilité, renforcent le lien entre wütendes Heer et chasse sauvage.

A l'issue de cette enquête, on trouve encore des annexes éclairantes : un dossier étymologique, indispensable à toute personne intéressée par le folklore et ses symboles, des documents archéologiques, diverses sources littéraires ainsi qu'une étude sur l'utilisation politique de la Mesnie Hellequin entre France et Angleterre.

Mythes, totémisme, royauté, folklore, transversalité européenne et gallicanisme, cette lecture a de quoi intéresser et enrichir à plus d'un degré quiconque s'intéresse à son héritage, mais pourra tout aussi bien permettre au gamer d'approfondir les thèmes du dernier opus de
The Witcher (Wild Hunt), et aux métalleux de comprendre ce qu'il en est historiquement et culturellement de la Mesnie Herlequin.

Mahaut pour le C.N.C.

Note du C.N.C.: Toute reproduction éventuelle de ce contenu doit mentionner la source.

Erdogan’s plan to invade Europe

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Erdogan’s plan to invade Europe

by Steven Nezar Sahiounie (Syria)

Ex: http://germancenter.net

Europe is historically a group of different nations with Christian background, now banded together as an economic unit known as the European Union.
On the other hand, Turkey is a non-European nation with 75 million Muslim population, on the edge of the European continent, with a long stated goal of entering the EU, but consistently denied for several reasons, most importantly is Turkey’s record in Human Rights.
Turkey’s President Erdogan decided to invest in the Syrian crisis, by using migrants flooding into Europe as a method to change the demographics to Turkey’s favor.

Turkey has been sending boat loads of asylum seekers and economic migrants from Syria, and other countries, such as Iraq and Afghanistan. Promises of benefits are inferred, but not stated by the Europeans.
Turkey did not empty their Syrian refugee camps, as they profit by the donations and international pledges for the upkeep of the refugees. Systematically, the money which comes pouring in for the refugees is only partially spent on the refugees. The Turkish authorities: from the highest office holder, to the lowest guard on duty at the camps, are benefiting financially from the refugees. They even encouraged Syrians not living in the refugee camps to go on the boats to Greece.
The migrants did not go free of charge. Each boat person paid between 1-3 thousand Euros to make the short crossing in inflatable rafts. Many of the migrants came from safe and peaceful areas, such as the Syrian coast. Those persons did not leave death and destruction behind them, but sold homes, cars and furniture to pay for their new life in Germany, at the expense of the German taxpaying citizen. The people in the camps, who could have benefited the most out of a new European life and welfare benefits, could not sail away, because they had no money for the voyage.
Migrants followed migrants encouraged by jealousy, envy and greed. They asked themselves, “Why should my neighbor get all those free benefits in Germany? I deserve my slice of the pie. I will follow him.” Certainly, there were refugees who had suffered greatly in Syria and elsewhere and did, and still do, deserve help in starting a new life, in a safe place.
The Turkish people smugglers: aka “Boat-Men”, have worked and profited unabated. The Turkish police, intelligence services, security forces, Coast Guard, and Military have all been trained, well paid, and on duty in large numbers. Yet, the “Boat-Men” have gone on operating without fear of obstruction. The “Boat-Men” pay a large fee to the government authorities to turn a blind eye.
The population of Europe had been dwindling, due to a low birth rate, which is the opposite of Middle Eastern countries, because of the culture of large families. Erdogan’s plan was to invade Europe through the Tsunami of refugees, and eventually Turkey would be the winner at the long term, as the objection due to religion could no longer be used by some European parties.
The plan would depend on the new migrants eventually becoming citizens, and future generations might even be government office holders and officials. It is estimated that over 2 million refugees have entered Europe in the last year.
This huge influx will have drastic consequences inside Europe and globally.

Germany Returns to its Origins: the Geopolitical Implications of the Migration Crisis

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Germany Returns to its Origins: the Geopolitical Implications of the Migration Crisis

Ex: http://www.katehon.com

Recently, experts and people simply interested in politics increasingly wonder what the objectives are of the leadership of Germany, or rather the German Chancellor Angela Merkel, when they receive crowds of refugees from the Middle East and North Africa. They receive them with open arms, literally quite friendly, spending their own resources on accommodating them. The same Merkel has refused the slightest weakening of the visa regime with Turkey for many years (however, now she is ready to do it for the Syrians), and did not spend a penny to help a Greece in crisis! And the similar assault of generosity has been in action during the ongoing preparations for the general elections in 2017, in which migration will be almost the main issue among the growing conflicts within the ruling coalition and the German leadership. In particular, the leaders of the Bavarian Christian Social Union have traditionally been in alliance with the Christian Democrats of Merkel, but now they openly declare their disagreement with the Chancellor and the stress the need to limit the current flow of people to Germany.

In the international political science community, there are different points of view about the reasons that motivate the head of the German government to open the doors to a number of refugees that are far from German culture and religion, among which there also may be (and certainly are) potential criminals, terrorists, and jihadist recruiters. The most common thesis is that Germany, showing humane treatment towards refugees, is preparing a fertile ground for permanent membership at the UN Security Council. There is another, rather exotic version such as the one expressed by one British publication, that Merkel has bipolar disorder and is incompetent in her actions.

At the same time, few people are asking whether such migration policy is Merkel’s own voluntary choice and to what extent she, as German chancellor, is sovereign in making certain decisions. In fact, in the modern globalized world of American thought “patterns”, few countries can boast independence, but we are talking about Germany, one of the world's largest economies and the leader of the EU. Leaving aside the fact that everyday welfare will never be converted into political power, we can state that Germany is substantially limited in the manifestation of power initiatives. In fact, it remains an occupied territory with an uncertain international status not only de facto, but also de jure.

The author of a new published book named The German Card, the former head of German military counterintelligence Gerd-Helmut Komossa, openly claims the existence of a state secret agreement between Germany and the Allies from May 21st, 1949, which featured fundamental limitations imposed by the victors on the sovereignty of the Federal Republic until 2099, whose existence is hardly to be believed by anyone today. In accordance with the terms of the contract, the allied powers also gained “the right of full control over the German media” until 2099. In addition, the contract states that before coming into office, each Federal Chancellor of Germany must sign the so-called “Chancery act.” In addition, the allies seized the gold reserves of the Federal Republic. It is interesting that Komossa mentioned the presence of such a striking document incidentally when talking about the difficulties of recreating the Bundeswehr after the war, and it wasn’t written about any more. It seems that the discovered secret is just as well known by powers involved as it is terrifying for the uninitiated reader.

We should give a word to the winners. The American political scientists James Goldgeier and the notorious Michael McFaul wrote in their book Power and Purpose that the political and economic transformations that have shaped the face of modern Germany were not its “internal affair,” but part of its inclusion into the Western economic system and security structures. Thus, in their view, Germany is fundamentally different from post-Soviet Russia which, though defeated in the Cold War, was not occupied. Given the lack of occupation, the Russian Federation developed “wrongly”, i.e., not exactly as the US wanted it to.

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Of course, critics may reject this evidence as an imagination of a retired mentally ill German fighter or the irresponsible discourse of scholars far from real politics. However, what about the fact that Germany still has no Constitution (Verfassung)? Instead, it has the so-called Basic Law (Grundgesetz), developed and adopted in 1949, specifically created for this purpose by the Parliamentary Council, approved by the United States, France, and Great Britain, and then by the parliaments of Western occupied zones. That this document was temporary adopted before the German reunification solution is the stated reason as to why it was decided to not call it a Constitution. Article 146 of the Basic Law says that it expires on the same day when the Constitution enters into force, which will be approved by the reunited German people. In fact, it turned out that after the unification of Germany, the Basic Law action was automatically extended to the new lands. There was no referendum in 1949 or in 1990, and it is not to be expected in the foreseeable future. According to German “conspiracies”, the fact that there are supporters of a literal reading of Article 146 puts into question the existence of Germany as a state in the international legal sense. In this context, they also pay attention to the reasonably interesting fact that in German documents, the “nationality” column shows not “Bundesrepublik Deutschland” (Federal Republic of Germany), but simply “Deutsch”, i.e. German.

The UN Charter continues to present Germany as an “enemy state”, which in respect to the WW2 victorious countries, as well as regional bodies, concerning the maintenance of international peace and security, can take “enforcement action” without the Security Council’s authorization, including in the event of a “renewal of aggressive policy” (article 53 and 107). In 1994, the UN General Assembly recommended abolishing the phrase “enemy state”, but this was never done. Thus, legally, based on the UN Charter, nothing prevents the US or the UK unilaterally from initiating “enforcement action” against Germany if they comprehend the moves (against the refugees) sufficiently “aggressive.”

In view of this question asked at the beginning of this essay, it is more correct to formulate it as: what considerations guides the international “tutor” of Germany, “making” it carry out such a destructive immigration policy? (Of course, the question of the specific channels and forms of communication to Berlin of these kinds of “wishes” and “recommendations” is no less interesting, but the answer is far beyond the competence of the scientist and political analyst). Probably, the basis of such a strategy is a deep fear of the Anglo-Saxons who threaten the existence of the powers in the European continent powerful enough to challenge their world power and security. In geopolitical terms, we are dealing with the desire of the Sea civilization to “flood” the so-called Rimland (which consists of the whole intermediate territory between Eurasia and the Atlantic, and therefore Germany), to impose a fundamental choice in favor of thalassocracy (Atlanticism and globalism), and thus finally “pull” it away from Land (Eurasia and multipolarity). In turn, they need to deprive Germany – this “great parvenu” – of its hope for revival or strengthening its own continental identity.

The Anglo-Saxons methodically solved this problem by different means and with varying success over a hundred years ago. The founder of Anglo-Saxon geopolitics H. Mackinder, in the early 20th century, wrote about the need to apply a massive preemptive strike on Eurasia. Although he regarded Russia as the main enemy, he recommended the UK to choose the easiest way and the most likely enemy – Germany - as: a) the Reich would presumably be a dynamic driving part of the Russian-German threat, and b) Germany may be fairly easy to surround and block with the help of its neighboring states. (In fact, this plan was realized in action during the First World War).

In 1919, i.e. less than a year after the fatal defeat of the German Empire in World War I, the same Mackinder wrote in his book, Democratic Ideals and Reality: “what will happen to the forces of the Sea, if one day the great continent will politically unite and become the new invincible armada?” It is noteworthy that Mackinder was personally involved in the preparation of the Treaty of Versailles, which was made to consolidate Western Europe as a coastal zone for the Sea forces. At the same time, the creation of limitrophe states was provided, designed to separate the Germans and the Slavs and to prevent the establishment of continental strategic alliance, which was so dangerous for the island nations.

Nevertheless, even though Germany lost the war and its imperial status, it was not occupied. Its territory was not broken down and, therefore, a significant share of political and, above all, spiritual sovereignty remained. The ideological struggle continued, and German thought and spirit rose again, such as the ideological and political movement of the “Conservative Revolution” or the continental geopolitical school of K. Haushofer. Unfortunately, the political practice of Hitler and National Socialism, infected by a racist approach towards history, rejected the “Conservative Revolution’s” values, thinkers, and heroic intuitions, and instead came int o conflict with the struct guidelines of German geopolitics. Hitler’s “Drang nach Osten” violated the “axiom of European politics” of Haushofer (Eurasia is impossible to destroy insofar as the two largest nations – Germans and Russians – strive to avoid conflict) and quite naturally turned out to be responsible for the death of Germany, the triumph of the Sea civilization and ultimately, fatally weakened the Land civilization’s position.

It is significant that at the end of the Second World War, the division of Germany took place on the Berlin meridian, which in the analysis of Mackinder is what divides Europe into East and West. Only Eastern Europe is the critical element, and adjoining it, one of the potential “founder” of the continent – Germany or Russia – takes the character of the geopolitical value of this parameter, thus the rivals have no more control over Eurasia. Since at the time the Anglo-Saxons could not do anything about such given the Soviet Union (Russia), they tried to eliminate the historical roots of Germany's potential ability to transform the geographical region of Central Europe into a geopolitical force (Mitteleuropa). What happened at the meetings of the various allied occupation structures is convincing evidence that the United Kingdom sought to proclaim the abolition of not only Hitler, but historical Germany, taking advantage of the pretext that the “sin” of Nazism and World War (formally) started by Hitler offered. Thus, the British delegation, with maniacal persistence, put on the agenda of the meetings the issue of “abolition”,  the “destruction” of the Prussian state (the agenda of Foreign Ministers Council session was consistent at the top and could not contain such issues, as such decisions were not taken in Yalta or in Potsdam).

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The word Prussian has a common meaning in the world, and it would be a significant contribution to specify in a statement the destruction of the Prussian state, the British delegation insisted at the Civil Administration Committee, presenting its memorandum. For two hundred years, Prussia was a threat to the security of Europe. The existence of the Prussian state, at least in name only, could give rise to irredentist claims, which the German people could further advance, could strengthen German militaristic tendencies, and could also contribute to the revival of authoritarianism, centralized in Germany, that must be prevented.”

Komossa writes that in the process of the development of the Armed Forces of the “newest” Germany, the Western allies focused on the expulsion of the military spirit from the memory of Prussians. There was an order to eliminate excessive Prussian identity. Even the hobnailed boots with short tops were discarded. Bundeswehr soldiers walked on soft rubber soles. ... Everything had to look as “civil” as possible.  While the soldiers of the GDR National People's Army wore the modified gray uniform of the former German Wehrmacht soldiers, the Bundeswehr solder was wearing a uniform mixed with American style elements that seemed more like the porter's uniform of Hamburg St. Pauli. One of the prominent members of the Conservative Revolution, Ernst Jünger, noted much earlier that the burgher clothes make the German figure particularly ridiculous.

The current Germans, with their most powerful economy and spineless cultural and foreign policy, excessive “tolerance” towards refugees, and intolerance toward those who dare to question the justification of “multiculturalism”, look just as truly ridiculous. Looking at the way Merkel satisfies the Turks, dutifully turning a blind eye to the Americans wiretaps of German politicians and allowing them to apply pressure at the transatlantic partnership negotiations, sometimes it seems that the Anglo-Saxons have almost reached their goal to finish Great Germany.

And yet the soul of the people is with God. Thus, it is indestructible. And modern Germany – scraped, abused, flooded with migrants and sodomites, corrupt politicians, constantly repentant of Nazi crimes, and humbly looking at all these outrages of law-abiding burghers - still has forces which breathe life into the great continental spirit, the spirit of the Holy Roman Empire, the Prussian Order, the “iron Chancellor” and the warrior-poets of the Conservative revolution of 1920’s-1930’s.

Here, for example, are extracts from the program provisions of the National Democratic Party of Germany (NDP): “Dignity and human rights are defined by its belonging to a particular nation, which is placed in the center of the sphere of politics. It is the nation, not the individual person, which the government should be responsible for. A woman should be first a wife and mother; “housewife” is a profession, and like other ones, a law must insert it. The land and the soil belong to the German people. In addition, the NDP was in favor of the withdrawal of US troops from the territory of Germany, insisted on the withdrawal of Germany from the European Union and NATO, the abolishment of the right of asylum for migrants, and calls to restore important attributes of sovereignty, like the death penalty, at least for repeated serious offenders, in particular pedophilia, drug trafficking, rape, murder etc.”

The Pro Germany Citizens' Movement (Bürgerbewegung pro Deutschland) and the Republicans (Der Republikaner) want to see Germany as a state where “law and order” reign and the Prussian heritage is respected. The core of the education of the younger generation has been drawn from traditional German values: discipline, diligence, order, decency, and honor. The teaching of the German language should be given special importance; while the reform of 1996 greatly simplified the spelling rules, it must be abolished. The Republicans are in favor of strengthening the role of “direct” democracy institutions in politics (especially on the matter of the adoption of its own Constitution, instead of the German Basic Law) and considers that it is necessary to abolish the phrase “enemy state” towards Germany in the UN Charter.

We should say that the aforementioned parties in modern Germany are strongly demonized by the authorities, are always under the special supervision of Federal Office for the Protection of the (as it turns out non-existent) Constitution, and are periodically forced to defend their right to participate in the political process in court. Moreover, they are marginalized as “right-wing extremists”, and we cannot exclude that Anglo-Saxon employees are among their members, as well as Israeli agents, who seek to control and possibly direct trends and processes threatening their domination over Germany in the right way. It is likely that due to their tacit participation, the program of the extreme right has really erroneous and malicious slogans like Hitler's racist concepts: for example, the definition of the nation as a mono-ethnic community and putting forward the requirements to send all migrants away from the Federal Republic of Germany. Thus, the true bearers of the Prussian spirit are in the same line with the mentally ill German racists and revanchists - what a notorious milieu! Nevertheless, the mere existence of such organizations, as well as the intelligence agencies interested in them, indicates that the Germans, despite “education”, saved nostalgia and an inescapable yearning for themselves.

However, on the German political horizon, it seems there is now a force that is able to satisfy, at least partially, this yearning. We are talking about Alternative for Germany (AfD), which has recently significantly strengthened their position and strictly want to make its deputies take part in further elections to the Bundestag. It does not accept the racist and narrow ethnocentric recipes in the fellow right-wing camp, and carefully distances itself from hooligans and provocateurs in order to avoid falling under the blows of the national and international establishment. AfD is focused on a friendly eastern policy, especially with regards to Russia, and at the same time skeptical about Germany's membership in the EU and NATO. Not long ago, the party was able to get rid of a number of Atlanticist agents in their ranks, and the subsequent attacks on it thus became even more predictable. However, its popularity among communities has increased.

The future will show how this alternative will be effective and real. The alternative is very necessary not only for Germans, but also for Europe, which, with a lack of a strong, united Germany joining around the Old World, is doomed to remain disparate and at different stages of desovereigntization - a sort of rich ethnographic museum hosting US and UK watchdogs. In contrast, only a Germany returning to itself can currently make Europe a truly independent center of power.

We can ask: does Russia need such a Germany and Europe, and will this threaten the revival of a new monstrous war in Eurasia? Well, there is the risk that the Sea forces will try once again to strengthen its global supremacy by mixing identities and stirring up the two continental powers against each other. But, in recent years, the power of the Atlantic civilization has reached such a high level that it cannot be beaten alone by anyone. Therefore, the greater number of independent centers of true sovereignty there are, the more the multipolar world becomes close to reality, and thus the greater the chances of success in the confrontation with the Leviathan and the New World Order. All the great German geopoliticians regarded Germany as a Land Empire and were in support of an alliance with Russia. We have the power to make sure that their covenant becomes real, and that the fears of the Anglo-Saxons materialize. They have cherished for too long at our own geopolitical expense.

Thus, if the storm will come we will cope with it!

Matrice de l’Homme Nouveau

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Matrice de l’Homme Nouveau

par Sébastien Holué

Ex: http://www.dedefensa.org

 « Construire une nouvelle version, une version « améliorée » de l’homme – voici la tâche du communisme » écrivit le « prophète de la révolution permanente » et bras droit de Lénine, Trotski, dans les années 20. L’ambition du régime bolchevique était en effet de créer un « homme nouveau », individu d’une espèce nouvelle. Le marxisme-léninisme reprenait l’idée marxiste de déterminisme historique et donc la possibilité de transformer l’individu par un processus révolutionnaire. L’être humain était pour les communistes une matière malléable à souhait : les idées du physiologiste Ivan Setchenov (1825-1905) sur les stimuli influencèrent profondément Lénine, puis les recherches d’Ivan Pavlov (1849-1936) sur le réflexe conditionné. Staline évoqua à son tour l’artiste comme un « ingénieur des âmes », reprenant en fait l’idée centrale de l’avant-garde russe. Jusqu’à la disparition de l’URSS, l’agitation et la propagande soviétiques utilisèrent dans leur outillage le principe fondamental de « l’aiguille hypodermique ». L’idée qu’un message doit nécessairement provoquer une réaction, celle-ci pouvant être calculée et anticipée. La réalité échappa largement à l’utopie du projet initial. L’homme soviétique devint, dans la langue du sociologue et écrivain Alexandre Zinoviev (1922-2006), un homo sovieticus (titre de son livre de 1982), espèce effectivement différente de l’homo occidentalis, si tant est qu’elle existe. Mais qui disposait d’autant, voire plus, de défauts que de qualités, résultant du contexte totalitaire dans lequel il évoluait : indifférence au travail, à la propriété d’autrui, passivité et grossièreté, tels étaient les traits principaux de ce « nouvel homme ». Dès lors, l’expression homo sovieticus, dont le caractère scientifique est débattu par les historiens, acquit une connotation très péjorative (1).

La supériorité morale du capitalisme préserve l’homo occidentalis de l’indifférence au travail et à la propriété d’autrui. Cela par et pour une exposition continue aux forces salubres du libre marché. De fait, nous explique le Prix Nobel d’Economie Robert Shiller, « les gens n’ont pas toujours le temps et l’énergie d’analyser les informations à leur disposition. Ils ont des biais psychologiques qui les rendent vulnérables à la manipulation et à la tromperie » (2). L’exploitation de cette vulnérabilité est le fonds de commerce de la publicité, aiguille hypodermique par excellence. Elle est réputée démocratique du fait de son omniprésence et usage quasi-libre. Mais plus qu’un modèle de société, elle diffuse un arrière-plan psychologique peu reluisant. La publicité est inoculation inconsciente, dès le plus jeune âge, de l’image mentale d’un homme incomplet et dépendant, dont le salut passe par la consommation, au risque sinon de passer à côté de sa vie. La publicité est perversion de l’économie intime, traque de l’attention. Le philosophe Matthew B. Crawford note que notre monde a privatisé le silence, transformé en produit de luxe. « La société enjoint de se plier au bruit afin d’être partie du tout plutôt que de se tenir à l’écoute de soi. Aussi se trouve modifiée la structure même de l’individu », écrit l’historien Alain Corbin dans son Histoire du silence (3). Sur le plan structurel, si la pratique intensive de la méditation modifie le fonctionnement du cerveau (4), il en va à coup sûr de même pour la surexposition passive aux média. L’injonction identifiée par Alain Corbin fait écho à la « conspiration universelle » dénoncée par Georges Bernanos, dès 1944, dans La France contre les robots : « On ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si l’on n’admet pas d’abord qu’elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure » (5).

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Il n’y a bien sûr pas de conspiration universelle au sens propre. La massification des esprits s’enseigne et se pratique au grand jour ; seuls quelques milliers de praticiens ont dans un pays comme la France les moyens de grandes ambitions. Mais il est vrai que le processus d’élaboration des contenus est parfois obscur. Le cas des journalistes est intéressant, qui se font souvent le devoir d’anticiper la réception de l’information au nom d’une responsabilité sociétale (6). « Les médias dominants sont évidemment contraints de tenir compte de leur système de financement – intérêts de leurs actionnaires et publicité qu’ils reçoivent – et cela influe sur leur traitement de l’information ou sur sa hiérarchisation », explique également le médiologue François-Bernard Huyghe (7). De la « fabrication du consentement » (8) à l’aiguille hypodermique, il n’y a qu’un pas. Une fois franchi, le message non commercial au premier degré (informations, programmes scolaires, cinéma, etc..) s’arme sur le modèle de la publicité. Une interprétation correcte et émolliente du monde ambitionne ainsi d’inculquer à homo occidentalis ses critères du bon goût et de l’autocensure, l’assise conformiste de son industrieuse passivité. Le relativisme de combat vise le désarmement psychologique. L’emprise est affaire de communication érigée en système de domination, dans ce cas de propagande et désinformation. Les Etats-Unis s’emploient toujours à diffuser avec abnégation et doigté leur modèle capitaliste, eux qui par exemple « n’imposent en Asie aucune idéologie en dehors du libre commerce » (9). Les élites communistes chinoises ont depuis longtemps compris l’intérêt de certains ajustements idéologiques. Doux commerce, délicate sublimation. Guerre mondiale, civilo-militaire, pour la maîtrise du temps de cerveau disponible. Les élites locales imparfaitement alignées sur les Etats-Unis s’accrochent au concept stratégique d’« exception culturelle » ; les réfractaires censurent.

Sur cette base éclairée tente de prendre forme en Europe le projet énoncé entre autres par Alexandre Kojevnikov, dit Kojève (1902-1968). Ce philosophe et économiste représenta la France dans les négociations sur le commerce international (O.C.D.E., G.A.T.T., C.N.U.C.E.D.). Son entreprise philosophique était celle d’une mise à jour du système du savoir hégélien comme système circulaire « épuisant toutes les possibilités de la pensée ». Il analysait les évènements du monde à la lumière du concept de « fin de l’histoire » ou de « mort de l’homme proprement dit », entendant par là la naissance d’une société post-révolutionnaire, donc homogène et universelle, où l’ère de la tragédie disparaîtrait devant celle de l’administration et de la gestion (10). La philosophie de Kojève est en phase avec une version influente du libéralisme contemporain, qui insiste sur ce que le philosophe Michael Sandel appelle le « sujet désengagé » : « La liberté de ce libéralisme postule un sujet qui n’est pas défini par ses liens d’appartenance. Il vit détaché de l’Histoire, de la tradition et de l’identité culturelle. Cette conception de la liberté domine la philosophie anglo-américaine » (11). L’art contemporain et les néoconservateurs ne sortent donc pas de nulle part. Dans sa réduction de l’homme à un agent économique, ce libéralisme présente de grandes affinités avec le socialisme. Fondement de détestations et enthousiasmes partagés sur de nombreux sujets de société. Justification par l’avance progressiste d’influences politiques et économiques extérieures. Support idéologique à la pénétration de nouveaux marchés. Une conception de l’homme ainsi mise en musique par Jacques Attali : « Je crois que l’identité est fondamentale, même si pour moi elle ne se construit pas dans l’exclusion mais dans l’inclusion et l’échange. […] L’identité française, c’est d’abord la langue […] D’où le fait que la francophonie est un élément très important de l’identité française. […] C’est un jeu d’équilibriste avec un balancier. Le fil, c’est la France. Des deux côtés du balancier, il y a l’Europe et la francophonie. […] Oui, avec un parlement de la zone euro, voire un gouvernement de la zone euro. Pour le reste, je suis pour l’élargissement de l’Union, le plus vaste possible, l’Ukraine, la Russie… Il faut rétablir le sentiment de fierté d’être européen. […] on a une langue potentiellement parlée par 700 millions de personnes […] » (12). L’homme a démérité des Lumières. Les bolcheviques de l’humanisme visent donc la « mort de l’homme » et de ses civilisations, utopie à la légitimité renforcée après-guerre par les horreurs du XXème siècle et les prémisses de la seconde mondialisation. Le Village Global – c’est-à-dire l’intégration économique, humaine et politique du monde – et par suite la Fin de l’Histoire sont envers et contre tout l’horizon contemporain. L’obstacle des civilisations peut-il être levé sans leur entrechoquement ? Rêve partagé de l’administrateur et du manager de soumettre le politique, le militaire et le religieux, figures tragiques vouées à disparaître. Xavier Huillard, président de l’Institut de l’entreprise et patron de Vinci, peut faire aujourd’hui ce constat : « Lors de mes études, j’avais appris que l’Etat était le garant du long terme et que nous, entreprises, étions là pour optimiser le court terme. En fait, cette image s’est inversée. Les entreprises […] ont une vision […]. Face à une absence de projet,  faut-il s’étonner que nos concitoyens n’adhèrent plus au discours politique ? » (13) Si les politiques ne définissent plus l’avenir souhaitable, à quoi servent-ils ?

Le néolibéralisme a lui pour grand dessein l’affranchissement définitif de la donne biologique et culturelle. Les vagues du Progrès permettent gracieusement d’espérer renverser la table à moyen terme, sans trop avoir à se salir les mains. Vagues idéologiques, technologiques ou hybrides, peu importe ; « surfe ou crève », susurre le propagandiste. L’immigration extra-européenne, la révolution numérique et la mondialisation sont ainsi bonnes en elles-mêmes, le transhumanisme n’étant qu’une variation technologiste sur le même thème. « L’objectif est désormais d’éliminer le hasard pour construire enfin un monde supposé intégralement et définitivement heureux. L’horizon rêvé est celui où le hasard sera maîtrisé, contrôlé, donc purement et simplement anéanti », annonce le philosophe Roger-Pol Droit (14). Un monde gouverné par les algorithmes, qui « enferme l’humanité dans l’univers utilitaire et manipulable de la quantité », écrit Marc Fumaroli (15). Fin de la tragédie, de l’Histoire et de l’homme, dont l’évolution est jusqu’à présent un enchaînement hasardeux et non maîtrisé. Antoinette Rouvroy, chercheuse en droit de l’université de Namur, estime que les firmes de big data visent pour cela une « gouvernementalité algorithmique ». Un mode de gouvernement inédit « opérant par configuration anticipative des possibles plutôt que par réglementation des conduites, et ne s’adressant aux individus que par voie d’alertes provoquant des réflexes plutôt qu’en s’appuyant sur leurs capacités d’entendement et de volonté » (16). L’aiguille hypodermique mise au goût du jour. Pour servir, estiment Marc Dugain et Christophe Labbé, « les intérêts de l’appareil d’Etat américain et ceux d’une supra-oligarchie née du numérique » (17).

honou2025_4deb58f987_z.jpgSelon le professeur en sciences politiques Michael Kenny, « les Britanniques ont pris la difficile décision, au moment de la disparition de l’Empire, d’entrer dans l’UE pour continuer de jouer leur rôle au plan international » (18). Il est de fait intéressant de rapprocher l’actuelle séquence historique de la période des empires coloniaux. Il était alors question de « mission civilisatrice » issue de l’humanisme des Lumières ou du positivisme. De projections de populations hors du continent européen, révolutions industrielles et première mondialisation (1880-1914) (19). Aujourd’hui comme hier, les motivations économiques sont parmi d’autres de s’emparer des richesses d’un pays et assurer l’approvisionnement en matières premières, garantir des débouchés à l’industrie nationale en cas de surproduction, forcer l’ouverture et contrôler les routes commerciales. Le contrôle de la traite négrière est devenu celui des flux d’émigration volontaire. « Gigantesque mouvement de migration des cerveaux européens vers l’Amérique qui, dans le sillage de la guerre, changea la face du monde » (20). Fuite des cerveaux et immigration plus ou moins choisie. La conquête d’espaces de peuplement (Etats-Unis, Australie…) par des sociétés encore très agricoles renvoie, pour nos sociétés de services, à l’installation de populations jeunes et fécondes dans des pays riches et vieillissants (21). Apport de carburant humain pour les économies locales, devenues creusets de l’Homme Nouveau. L’immigration est présentée comme une chance car la démographie européenne est en baisse, et bien sûr on ne peut pas obliger les Européens à faire des enfants, nous répète-t-on à l’envie. D’ici à 2050, le secrétaire d’Etat italien Sandro Gozi estime ainsi qu’il pourrait manquer 40 millions de travailleurs dans tout le continent (22)... Notre époque est celle d’un néo-colonialisme universaliste, expurgé de tout discours raciste mais toujours inégalitaire, qui vise, par la pratique du néolibéralisme politique et économique, le dépassement de toutes les civilisations. Les Soviétiques misaient en leur temps sur le communisme pour atteindre le même objectif. Quand le colonisateur universaliste est lui-même colonisé, il prête moins le flanc à la critique morale et politique (23). Agent à part entière ou supplétif d’un impérialisme par nature intégrateur et expansionniste, misant plus sur la communication que sur les armes. C’est l’épuisement de son récit qui mena l’Union Soviétique à sa perte, la fin de la guerre froide menaçant elle-même de déstabiliser le vainqueur (24).

Comme on lance de nos jours la production à grande échelle d’un avion de combat – le JSF F-35 – avant l’achèvement de sa mise au point, on dote périlleusement homo occidentalis de prototypes d’institutions mondiales. Cela avant que sa gangue identitaire ne soit suffisamment entamée. Propagande mise à part, l’Union Européenne, institution mondialiste, n’est pas l’Europe, ensemble géographique et culturel. Face aux aléas, le service du Bien autorise tous les reniements, tels les suites du non au référendum de 2005 sur la Constitution européenne, la politique monétaire de la BCE face à la crise financière, la complaisance de l’UE vis-à-vis de l’islamo-nationalisme turc, les concessions faîtes au Royaume-Uni pour conjurer le Brexit, etc. Gestation amorale d’un proto-néo-Etat, ne reculant pas devant le fracas des armes en Ukraine, après l’ex-Yougoslavie. Même si le bilan militaire des Etats-Unis et de leurs alliés depuis le retrait du Vietnam est largement négatif, malgré leur supériorité technologique et matérielle (25). Malgré ses efforts dialectiques, la nomenklatura continentale ne peut pas encore échapper au tragique, tant les révolutions, même froides, ne sont jamais de longs fleuves tranquilles.

Phagocyté par le haut, l’Etat l’est aussi par le bas. « Les Etats ont besoin de s’assurer du concours des entreprises technologiques pour remplir certaines de leurs missions fondamentales, dont la protection du territoire et de la population. Ainsi le système de renseignement électronique mis en place par les Etats-Unis travaille-t-il en étroite collaboration avec les firmes de la Silicon Valley, ce qui contribue à expliquer la bienveillance des autorités de régulation américaines à leur égard » (26), explique Nicolas Baverez. La réduction des barrières douanières et la mondialisation affectent, au sein de chaque pays, le type de coopération entre régions « riches » et « pauvres », avec la délocalisation de la production. Le basculement d’une production matérielle vers une production immatérielle reconcentre une large part de la valeur ajoutée dans les régions centrales (les « métropoles »). L’accélération du cycle de vie des produits et l’innovation généralisée font désormais plus appel aux métiers et aux milieux des régions centrales que des régions périphériques (27). Moretti Polegato, fondateur de Geox, estime ainsi que « le capitalisme industriel européen doit se transformer en capitalisme culturel. Nous devons créer et breveter, pas fabriquer des chaussures et des chemises » (28). Dans le même temps, 90.1 % des 5.7 millions d’immigrés que comptait la France au 1er janvier 2012 habitaient dans les grandes agglomérations, dont 2.18 millions dans celle de Paris (29). 40 % des habitants de Londres, la plus grande ville du monde occidental, sont nés à l’étranger (30). Le multiculturalisme a une dimension politique  bien analysée par le sociologue québécois Mathieu Bock-Côté : « Le multiculturalisme canadien n’a pas une histoire heureuse. A l’origine, dans les années 70, il y a une intention claire : dissoudre politiquement le peuple québécois, qui menaçait l’unité canadienne avec sa tentation indépendantiste. Dans la perspective multiculturaliste, l’identité québécoise ne serait plus celle d’un peuple fondateur du Canada, mais seulement une nuance de bleu dans la grande diversité canadienne. C’est ainsi qu’on pourrait la désamorcer politiquement. Dans la logique du multiculturalisme, il ne peut plus y avoir de culture propre à la société d’accueil. La culture nationale est déclassée, c’est désormais un communautarisme parmi d’autre » (31). Le choc des civilisations contribue à les disqualifier aux yeux d’une opinion de plus en plus déculturée. Tirant la conclusion qui s’impose, la fondation Terra Nova préconisa en 2011 de refonder la base électorale du PS sur une alliance des classes aisées et des « minorités », abandonnant ouvriers et employés en voie de lepénisation aigüe au FN (32). A dire vrai, sur une planète de citoyens sans racines, la nationalité signifie-t-elle encore quelque chose ? (33) Benjamin Barber, ancien conseiller de Bill Clinton, estime que la prime économique et multiculturelle aux métropoles doit se traduire sur le plan politique : « face à de grands enjeux comme l’immigration ou le réchauffement climatique, contrairement aux responsables politiques nationaux, le maire n’est pas enferré dans une idéologie mais contraint au pragmatisme : sa ville doit fonctionner. […] Manque encore un « Conseil de sécurité » des villes ou un « Parlement mondial des maires » qui permettrait d’aider les villes les plus fragiles du Sud ! Ce serait possible si les Etats redistribuaient plus de richesses aux municipalités » (34). Les métropoles nous sont vendues aujourd’hui comme les organisations internationales hier, l’argent devant aller à l’argent, pour la bonne cause bien sûr. On ne s’y prendrait pas autrement pour en faire à terme des enclaves extraterritoriales. «  [L’Etat démocratique du XXIe siècle] doit accepter des sentiments d’appartenance multiples, au plan infra-étatique ou continental », écrit Nicolas Baverez (35). S’enferrer dans l’idéologie est bien dommageable quand ce n’est pas au service de puissants intérêts transnationaux. L’Etat, sa tragique légitimité politique et historique, sa masse critique, reste bien un obstacle potentiel sur la Voie du Progrès.

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Si une idéologie aussi radicale et élitiste ne peut pas être promue toute nue auprès du grand public, il faut bien susciter en Occident une forme d’adhésion démocratique. La propagande, la désinformation et l’efficacité économique ont leurs limites. Une fois l’emploi de la terreur écarté, il ne reste que l’argent public, adroitement injecté dans l’économie, pour affermir la foi des croyants, s’assurer le soutien d’idiots utiles et corrompre les masses. Certaines élites se sont particulièrement distinguées, la France représentant aujourd’hui « 1 % de la population mondiale, 3.7 % de la production de la planète, mais 15 % de l’ensemble des transferts sociaux » (36). Dans le monde, "en moyenne, la dette publique dépasse maintenant le niveau atteint pendant la Grande Dépression (dans les années 30) et s'approche du niveau qui était le sien au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale", note le FMI dans l’un de ses rapports semestriels sur la dette (37). Les engagements des Etats-providence « se révèlent financièrement intenables : ils représentent deux fois et demie le PIB du monde développé, alors que leurs ressources se tarissent et que se profile le choc du vieillissement […] la dette publique se résume en effet à un impôt sur les pauvres et les générations futures » (38), analyse Nicolas Baverez. Nous ferions donc bien de l’intégrer à nos réflexions sur le développement durable ! Pour les Etats, le bilan financier de la mondialisation est comparable à celui de la Deuxième Guerre Mondiale, au profit très inégalement réparti de centaines de millions d’individus aux quatre coins du monde. Un milliard de travailleurs supplémentaire furent intégrés en deux décennies dans la production et les échanges mondiaux (39). Le dumping social bat son plein : « Aux Etats-Unis, presque toute la croissance depuis vingt-cinq ans a été captée par les plus riches. Les 40 % d’Américains les moins payés voient leur pouvoir d’achat baisser », nous explique Patrick Artus. Car l’économie des pays développés ne suit pas, avec sur le long terme un déclin de sa croissance annuelle exprimée en pourcentage du PIB : 2.8 % de 1987 à 1996, 2.5 % de 1997 à 2006, 1.1 % de 2007 à 2016 (40). Le Prix Nobel d’Economie Maurice Allais observait déjà que le taux de croissance annuel du PIB réel français, qui fut de 4.9 % pendant la période 1950-1974, s’abaissa à 2.27 % pendant la période 1974-1997. L’année 1974 était pour lui une date charnière à partir de laquelle les tendances fondamentales furent profondément modifiées : « Après 1974 trois faits majeurs dominent, l’accroissement continu et massif du chômage, la diminution considérable des emplois industriels, la baisse de la croissance du produit intérieur brut ». Il n’y voyait qu’une seule cause majeure et déterminante : « la politique à partir de 1974 de libéralisation mondialiste des échanges extérieurs de l’Organisation de Bruxelles, dont les effets ont été aggravés par la dislocation du système monétaire international et l’instauration généralisée du système des taux de change flottants » (41). Le philosophe Marcel Gauchet estime lui qu’après le choc pétrolier de 1973, la France a manqué son entrée dans la mondialisation. Nos élites se sont ensuite converties à une Europe mal pensée et un néolibéralisme néfaste, dans l’oubli de l’Histoire (42). Sur plus de quarante ans, les explications du déclin par une série de crises conjoncturelles (pétrolières, financières, etc.) ne tiennent donc pas. Maurice Allais analysait ainsi le poids relatif des composantes du sous-emploi total en France pour la période 1995-1997 : libre-échange mondialiste : 50.7 % - structure de la politique sociale : 24.5 % - immigration non communautaire : 17 % - progrès technologique : 5.2 % - situation conjoncturelle : 2.6 % (43). De temps en temps, un tabou fait mine de tomber. Rendons grâce à l’économiste américain le plus en vogue actuellement de nous expliquer pourquoi le progrès technologique ne produit plus de croissance (44).

Les démocrates perçurent pourtant le danger dès l’antiquité. Pourquoi trouvait-on, parmi les premiers fonctionnaires des cités grecques, des esclaves jouissant d’une condition privilégiée ? Ces fonctions requéraient une expertise dont les citoyens étaient bien souvent dénués. Il s’agissait pour la cité de placer hors du champ politique un certain nombre de savoirs spécialisés, dont la maîtrise ne devait légitimer la détention d’aucun pouvoir. Surtout, la démocratie directe, telle que la concevaient les Grecs, impliquait que l’ensemble des prérogatives politiques soit entre les mains des citoyens. Le recours aux esclaves assurait ainsi que nul appareil administratif ne pouvait faire obstacle à la volonté du peuple. En rendant invisibles ceux qui avaient la charge de son administration, la cité conjurait l’apparition d’un État qui puisse se constituer en instance autonome et, le cas échéant, se retourner contre elle (45). Permanence des Etats profonds, des réseaux américains étoffés pendant la Seconde Guerre Mondiale. Théâtre d’ombres électoral ; « democracy is seriously overrated », nous dit Frank Underwood  (46). Obsession à juste titre de nos élites, le populisme est la forme d’opposition la plus médiatique à leur confiscation du pouvoir. Selon François-Bernard Huyghe, le terme est utilisé « sans avoir fait l’objet d’une définition précise, contre tous ceux qui remettent en cause l’ordre établi dans la sphère occidentale » (47). Le philosophe Vincent Coussedière y voit un « instinct de conservation désespéré » (48), pas tant une idéologie qu’une réaction du peuple à sa propre décomposition sociale. En se dressant contre son élite, le peuple populiste entendrait lui signifier qu’il veut conserver sa sociabilité propre, être protégé des influences extérieures excessives et gouverné selon son intérêt (49). Malentendu, mouvement d’humeur ou réaction, en tout cas négation flagrante de l’Homme Nouveau. Dans le monde entier, la résistance monte et s’organise contre le néo-colonialisme universaliste. Elle est forcément très hétérogène, pas toujours bien disposée ou inspirée. La diabolisation est son lot commun. Le dogme a notamment du mal à s’imposer dans les petites nations d’Europe de l’Est, déçues par l’indifférence endémique de l’UE, méfiantes à l’égard des contraintes économiques et de la mondialisation, hostiles aux politiques d’accueil de migrants (50). Chat échaudé par quarante-cinq ans de soviétisme craint l’eau froide du Progrès.

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La chute d’un autre Mur de mensonges et fausses certitudes se profile à l’horizon. Sensible sur les quarante dernières années, le déclin démographique, économique et militaire des pays développés signe la faillite idéologique de leurs élites. Avec elle s’annonce l’évolution rapide et en profondeur du mode de vie occidental, sous couvert ou non de lutte contre le réchauffement climatique (économie du partage, circulaire, reflux à venir de la périurbanisation, etc.) (51). Parallèlement, la surveillance technologique s’accroît au nom de la lutte antiterroriste. Winter is coming (52).

Sébastien Holué

Notes

(1) KOZOVOÏ Andreï, Russie – Dictionnaire d’histoire et de civilisation, entrée « Homo sovieticus », Ellipses, Paris, 2010, pp.159-160

(2) SHILLER Robert, « Nous sommes dans une situation similaire à la grande peur des années 30 », propos recueillis par Clément Lacombe et Marc Vignaud,  Le Point, n°2276, 21 avril 2016, p.69

(3) MAHLER Thomas, « Pourquoi nous avons perdu le silence », Le Point, n°2273, 31 mars 2016, pp.60-62

(4) GAIRIN Victoria, « Méditer », Le Point, n°2198, 30 octobre 2014, p.72. L’utilisation d’un caisson d’isolation sensorielle, réduisant au minimum tous les stimuli, donnerait des résultats comparables. Voir Wikipédia, « Caisson d’isolation sensorielle », consulté le 24 avril 2016.

(5) Cité dans DANDRIEU Laurent, « Le people, fleur du désert spirituel », Valeurs Actuelles, n°4141, 7 avril 2016, p.72

(6) Voir RIOCREUX Ingrid, La langue des médias – Destruction du langage et fabrication du consentement, L’Artilleur, Paris, 2016

(7) HUYGHE François-Bernard, « La désinformation », La Nouvelle Revue d’Histoire, n°84, mai-juin 2016, pp.6-9

(8) Voir CHOMSKY Noam, HERMAN Edward, La fabrication du consentement – De la propagande médiatique en démocratie, Agone, Marseille, 2008

(9) SORMAN Guy, « Le destin du monde se joue aux Paracels », Le Point, n°2271, 17 mars 2016, pp.155-157

(10) JULIA Didier, Dictionnaire de la philosophie, entrée « Kojève », Larousse, Paris, 1992, pp.144-145

(11) SANDEL Michael, « Michael Sandel, les leçons politiques de la star de Harvard », propos recueillis par J. D., Le Point, n°2274, 7 avril 2016, pp.118-121

(12) ATTALI Jacques, « Faire de la France la première puissance d’Europe », propos recueillis par Yves de Kerdrel et Yves Roucaute, Valeurs Actuelles, n°4143, 21 avril 2016, pp.97-98. Les concepts de cosmopolitisme et d’« amitié entre les peuples » sont bien surannés. L’identité all inclusive de l’authentique « citoyen du Monde » reste toutefois à définir concrètement.

(13) HUILLARD Xavier, « Ayez donc le moral ! », propos recueillis par Marie de Greef-Madelin et Frédéric Paya avec Agnès Pinard Legry, Valeurs Actuelles, n°4144, 28 avril 2016, pp.48-50. Xavier Huillard obtint ses diplômes à la fin des années 70.

(14) DROIT Roger-Pol, La philosophie ne fait pas le bonheur… et c’est tant mieux !, Flammarion, Paris, 2015

(15) Cité dans LE FOL Sébastien, « Le numérique va-t-il tuer la démocratie ? », Le Point, n°2275, 14 avril 2016, pp.115-117

(16) Citée dans DUGAIN Marc, LABBE Christophe, L’homme nu, Plon/Robert Laffont, Paris, 2016

(17) Cités dans LE FOL Sébastien, op.cit.

(18) Cité dans STRAUCH-BONART Laetitia, « Voyage chez les intellectuels britanniques à l’heure du Brexit », Le Point, n°2278, 5 mai 2016, pp.135-139

(19) Voir BERGER Suzanne, Notre première mondialisation – Leçons d’un échec oublié, Seuil, Paris, 2003

(20) VILLANI Cédric, BAUDOIN Edmond, Les rêveurs lunaires – Quatre génies qui ont changé l’histoire, Gallimard-Grasset, Paris, 2016

(21) Voir Wikipédia, « Colonialisme », consulté 22 avril 2016.

(22) GOZI Sandro, « Cette génération qui doit sauver l’Europe », Le Point, n°2277, 28 avril 2016, pp.115-117. Les sondages en France et en Italie montrent un désir d’enfant inassouvi pour des raisons économiques (prix du logement, difficulté à concilier famille et carrière, etc.). Du fait notamment des progrès de la robotique, faire des prévisions sur le marché de l’emploi à l’horizon 2050 relève de l’enfumage. Il s’agit sans doute ici de 40 millions de consommateurs.

(23) Il est humain, trop humain, qu’il s’efforce malgré tout de vivre dans un quartier privilégié, d’échapper en partie à l’impôt, voire d’acquérir la nationalité américaine.

(24) En mai 1988, Arbatov, conseiller de Gorbatchev, dit à l’hebdomadaire Newsweek : « Nous allons vous faire une chose terrible, nous allons vous priver d’Ennemi». On se pose en s’opposant.

(25) Voir CHALIAND Gérard, Pourquoi perd-on la guerre ?, Odile Jacob, Paris, 2016. Il est bon de se le rappeler quand les références aux années 30 se multiplient.

(26) BAVEREZ Nicolas, Danser sur un volcan, Albin Michel, Paris, 2016

(27) DAVEZIES Laurent, « L’état de la désunion », propos recueillis par Matthieu Huvelin, Le: CNAM Mag’, n°2, juin 2015,, p.39. Consulté le 17 juin 2015.

(28) POLEGATO Moretti, « Vivement les Etats-Unis d’Europe », Le Point, n°2277, 28 avril 2016, pp.74-75.

(29) DELHOMMAIS Pierre-Antoine, « Le chiffre – 90.1 », Le Point, n°2277, 28 avril 2016, p.17

(30) Journal Télévisé de 20H, France 2, 1er mai 2016

(31) BOCK-CÔTE Mathieu, « Non à la trudeaumania ! », Le Point, n°2277, 28 avril 2016, pp.119-120

(32) DESANGES Guillaume, « Terra Nova ou la nouvelle idéologie socialiste », Valeurs Actuelles, 13 octobre 2011. Consulté le 1er mai 2016.

(33) SELASI Taiye, « Sur une planète de citoyens sans racines, la nationalité signifie-t-elle encore quelque chose ? », Géo Hors-Série, Les Grands Défis de Demain – Edition 2015, septembre – octobre 2015, pp.96-99. Numéro réalisé en partenariat avec le New York Times News Service & Syndicate.

(34) BARBER Benjamin, « Les villes savent trouver des solutions locales à des défis globaux », propos recueillis par Jean-Christophe Servant, Géo Hors-Série, Les Grands Défis de Demain – Edition 2015, septembre – octobre 2015, pp.92-93

(35) Cité dans GERNELLE Etienne, « Baverez : pourquoi ce n’est pas le moment de dormir… », Le Point, n°2269, 3 mars 2016, pp.42-44

(36) BAVEREZ Nicolas, op.cit.

(37) Challenges.fr (avec AFP), « Dette : le FMI tire la sonnette d’alarme », 13 avril 2016. Consulté le 25 avril 2016.

(38) BAVEREZ Nicolas, op.cit.

(39) BAVEREZ Nicolas, op.cit.

(40) LACOMBE Clément, VIGNAUD Marc, « Les nouvelles lois de l’économie », Le Point, n°2276, 21 avril 2016, pp.62-66

(41) ALLAIS Maurice, La mondialisation, la destruction des emplois et de la croissance – L’évidence empirique, Clément Juglar, Paris, 1999, pp.144-145. Par deux fois, en 1963 et 1967, le général de Gaulle refusa l’adhésion britannique à la Communauté Européenne. 1973 : entrée du Royaume-Uni dans le Marché Commun. 1974 : dernier budget excédentaire de l’Etat en France. 1976 : décret instituant le regroupement familial en France, possibilité donnée aux travailleurs immigrés de faire venir leur famille. 1977 : inauguration du Centre Pompidou, voué à la création moderne et contemporaine.

(42) GAUCHET Marcel, « La France ne sera plus une grande puissance », propos recueillis par Saïd Mahrane, Le Point, n°2270, 10 mars 2016, pp.145-149

(43) ALLAIS Maurice, op.cit., p.180. Avec une erreur de plus ou moins 20 % sur chaque poste en raison des incertitudes statistiques.

(44) GORDON Robert, « Il faudra augmenter soit l’immigration, soit les impôts », propos recueillis par Marc Vignaud, Le Point, n°2276, 21 avril 2016, pp.67-68

(45) ISMARD Paulin, La Démocratie contre les experts – Les esclaves publics en Grèce ancienne, Seuil, Paris, 2015

(46) Frank Underwood est un personnage de la série House of Cards. Cité dans JACOBERGER-LAVOUE Virginie, « Le monde vu par les séries », Valeurs Actuelles, n°4140, 31 mars 2016, pp.66-68

(47) HUYGHE François-Bernard, op.cit.

(48) COUSSEDIERE Vincent, « Le populisme, c’est l’instinct de conservation du peuple », propos recueillis par Olivier Maulin, Valeurs Actuelles, n°4141, 7 avril 2016, pp.22-23

(49) MAULIN Olivier, « Analyse – Le penseur du retour au peuple », Valeurs Actuelles, n°4141, 7 avril 2016, p.22

(50) LORRAIN François-Guillaume, « Cette Europe qui veut faire sécession », Le Point, n°2276, 21 avril 2016, pp.147-151. Milan Kundera donna en 1983 cette définition de la petite nation : « Celle dont l’existence peut être à n’importe quel moment mise en question, qui peut disparaître et qui le sait ». Il ajouta que, « dans notre monde moderne où le pouvoir a tendance à se concentrer de plus en plus entre les mains de quelques grands, toutes les nations européennes risquent de devenir bientôt de petites nations et de subir leur sort » (revue Le Débat, n°27, novembre 1983, pp.15-16).

(51) Le développement de la Chine et de l’Inde contraint de toute façon le capitalisme à repenser ses modes de production, au risque sinon de tensions croissantes entre puissances nucléaires pour la maîtrise des approvisionnements en matières premières et denrées.

(52) Devise de la Maison Stark dans la série Game of Thrones.

A World Turned Upside Down: Finding True North in the Last Hour

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A World Turned Upside Down:
Finding True North in the Last Hour

Michael Tung

Ex: https://sidneytrads.com

In this essay I will attempt to sketch out the Traditionalist view of the cosmos and the framework of its decline, with some emphasis on religious aspects—in the basic sense of religio as ‘connection’ between man and Reality, in accordance to the Vedantic maxim: “God is Reality, the world is appearance.” I take my cue partly from Livy’s ‘abstract’ to his monumental history, where he invites the reader to follow his exposition of Rome’s moral decline “while the old teaching was allowed to lapse; then finally the downward plunge which has brought us to the dark dawning of our modern day, when we can endure neither our vices nor their cure.”1

This is a work of synthesis: I have borrowed freely from the findings of philosophy, literature, and science, as well as the wisdom of different traditions, where I found them to speak in concord. Full responsibility is taken for any errors of interpretation and discursive leaps in the dark the reader may find, but I owe all insights herein to the great Traditionalist masters of the 20th century: René Guénon, Frithjof Schuon, and Julius Evola.

I

Disenchantment

The dominant mentality of the Modern world is one of disenchantment, a condition described by Max Weber as a world “robbed of gods.” The pre-modern, ‘organic’ view of the world as a web of symbols and ritual spaces imbued with supernatural power—a living organism—where everything is a symbol that speaks of God, was replaced with a hard, dry, mechanistic world of physical necessity and scientific exactitude, more akin to a machine in its utilitarian functions.

axis4f91ed8d02f6da9c4c872.jpgDescartes, amongst other seminal Modern thinkers, provided the philosophical impetus for the forces which would reduce human life to a set of Cartesian coördinates plotted within Weber’s Iron Cage along an x-axis: Reason, and a y-axis: Will—a parody of the Axis Mundi or the double Axe of the ancient god-kings (the prehistoric Cross) which served as the central symbols of the Traditional world. Philosophy was converted from a pursuit of eternal truths into a secular science which emphasized the power of human reason to manipulate the world. Nietzsche was perfectly justified in concluding, if flippantly, that “reason is only an instrument, and Descartes was superficial.”2

Secular life, in Heidegger’s formulation, is typically characterized by submergence in mundane ‘Everydayness,’ oblivious to ultimate Reality—most men, as Heraclitus said, spend their entire lives asleep. This is due to a by-product of the mechanistic worldview, the predominance of technology, or Technics/Technique, as it is termed by the philosophers Spengler and Ellul: “Science brings to the light of day everything man had believed sacred. Technique takes possession of it and enslaves it.”3

Heidegger painted our contemporary technological predicament—“the darkening of the world, the flight of the gods, the destruction of the earth, the massification of man”—with remarkable prescient colours in 1935:

Once the furthermost corner of the globe has been technologically conquered and opened up to economic exploitation, when every possible event in every possible place at every possible time has become as accessible as quickly as possible […] the questions which hover over this whole grotesque charade like ghosts are: for what?—where to?—and what then?4

Ellul summarised the two fundamental characteristics of Technics as rationalism and artificiality. He defines rationalism as the process which “tends to bring mechanics to bear on all that is spontaneous or irrational,” reducing human action “to its logical dimension alone.”5 The artificial nature of Technics is seen in its destruction, elimination, and subordination of the natural world: it “does not allow this world to restore itself or even to enter into a symbiotic relation with it.”6

The mechanistic view of nature nurtures a deadly confusion between ends (purpose) and means (instrument), to the point where relativists deny the concept of ‘purpose’ altogether. This can be seen most clearly in the extent to which human activity in the spheres of sexuality and economics, for example, has been twisted from its natural relationship to the procreation of children and the social good of the community. It is the rationalistic, capitalist doctrine of maximum efficiency and maximally ‘free’ markets which has thrown the native working classes of the West into competition with the cheaply fecund labour of the Global South.

Marx claimed that society was all ‘about the economy, stupid,’ while Freud reduced the motivation of all human endeavour to sex. These prophets of modern orthodoxy relegated the truly important aspects of individual life – culture, spirit – to the status of ‘superstructure’ and ‘false consciousness.’ They are wrong: from the raising of the pyramids to the great cathedral-building age of 12th century France, economic activity has always sprung from religious needs, not vice versa.7

II

The Veil of Illusion

But their senses were made dull. For, until this present day, the selfsame veil […] remaineth not taken away.
– II Corinthians iii.14

Traditionalists are easily accused of taking a sour-grapes approach to the ‘real world.’ Some criticize Traditionalism as mere reaction, invented to rationalise malcontent toward the modern world. In fact, the reverse is true: it is the modern world which is ‘unreal,’ created in direct opposition to Tradition, the world of the eternally Real. This opposition emerged with the rise of rationalism and materialism, which interposed the Veil of Maya, or Illusion—to borrow Schopenhauer’s Sanscrit term—between man and heaven. With Disenchantment, man loses all contact with transcendent truths: “the Shadow,” in Eliot’s words, falls “Between the idea/ And the reality… Between the essence/ And the descent.” The scientific quest, which began with the aim of improving life on earth, ends by creating the most poisonous substances known to man.

The act of living consciously in the Universe, which Ortega y Gasset equates with philosophy, produces truths which are founded on a holistic, integral conception of the world, truths qualitatively different from those of empirical science. “Scientific truth” however, is exact but “incomplete and penultimate; it is of necessity embedded in another kind of truth, complete and ultimate.”8 Science is underlain by man’s “thirst for the essential,” beyond “the limited plane of physical phenomena alone.”9

Heidegger’s Phenomenology offers a partial lifting of the Veil and a possibility for man to regain apprehension of the invisible world of Forms which underlies and gives meaning to the visible world of sense-perception. The first insight of Phenomenology, like that of Gasset, is that man’s primary encounter with the world is not as a world of atomized particles or biological mechanisms such as that investigated by empirical science, but a world of lived spaces and societies imbued with a priori meaning and significance for humans. The Cartesian dualism between mind and reality is thus transcended. Every aspect of belief depends on how we see the world, a metaphysical vision which, as D. H. Lawrence expounded,

is then unfolded into life and art […] We’ve got to rip the old veil of a vision across […] And we’ve got to put it down in terms of belief and of knowledge […] Rip the veil of the old vision across, and walk through the rent.10

III

The Last Hour

Traditionalists live as men amongst a world of ruins. A question which cuts to the heart of Tradition’s validity is this: “Have these things been foretold”? This question was addressed by Rama Coomaraswamy in a 1978 article in response to the seemingly inexorable march of Modernism.11 The answer is that these things have indeed been foretold throughout the Traditional world, in both symbolic depth and sociological detail.

St. Paul writes that End Times will be preceded by a great apostasy from true religion, when Antichrist will “sit in the temple of God”: “Let no man deceive you by any means: for that day shall not come, except there come a falling away first” (II Thessalonians ii.3). In expounding the teaching of the Church Fathers on this great apostasy, Cardinal Newman proposed that the régime of Antichrist would be built up on the same bases as the French Revolution: the idols of “liberty, equality and fraternity.”12 A great warning-sign of this time is the “abomination of desolation” of which we are warned by Christ himself:

And because iniquity shall abound, the love of many shall wax cold […] When ye therefore shall see the abomination of desolation […] stand in the holy place […] then shall be great tribulation, such as was not since the beginning of the world… nor ever shall be.
– St. Matthew xxiv.11, 12, 15, 21

The reference itself is to Daniel’s prophecy that the Eternal Sacrifice in the Temple of the Christian faith would be replaced by a display of blasphemy: “The Victim and the Sacrifice shall fail: and there shall be in the Temple the abomination of desolation.” (Daniel ix.27) Again and again it is prophesied that the dominant climate in this last age will be one of widespread deception, where even the faithful will be led astray from Tradition by false Messiahs “and false prophets [who] shall shew great signs and wonders.”

The degeneracy of the present is mirrored in even greater accuracy by the prophecies of ancient India regarding the Kali Yuga or Dark Age, whose darkest terminal phase we have already entered according to various concordant indications in traditional doctrines:13

People will follow the customs of others and be adulterated with them; peculiar, undisciplined barbarians will be vigorously supported by rulers, whilst purer tribes are neglected, and the people will perish […] Money alone will confer nobility […] Boldness and arrogance will be substituted for learning […] Men of all degrees will presumptuously regard themselves to be the equals of Brahmins […] Princes, instead of protecting, will plunder their subjects […] Vaishyas [yeomen] will abandon agriculture and commerce and will earn their living by servitude or the exercise of mechanical professions.14

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No doubt is left by the warning of St. John the Divine that we live indeed in the End Times: “Little children, it is the last hour: and as ye have heard that Antichrist shall come, even now are there many Antichrists…” (I John ii. 18)

If the Last Hour is indeed come, how shall we tell that time?

IV

The Cosmic Clock: Doctrine of Four World-Ages

Helical-clock.jpgFrom the Indo-Europeans to Mesoamerica, we find that the great traditional civilisations divided world history into Four Ages, a cosmic cycle between Creation and final destruction in which the overall trend is one of inevitable entropy and degeneration. Hesiod, Ovid, and the ancient Iranians, amongst others, identify the successive ages with Gold, Silver, Bronze (or Copper), and Iron. The Traditionalist conception of time is helical: neither linear (contra the myth of Eternal Progress) nor an endless cycle of Eternal Returns—pacĕ Nietzsche, Eliade, and modern Hinduism). The helix is made up of a succession of ever-decreasing cycles of cultural and spiritual disintegration, like the diminishing periods of a free-swinging pendulum) around a central axis. Heraclitus never stepped twice in the same river, and history never exactly repeats itself, but the beginning of a cycle foreshadows its end.15

In the Indo-Aryan tradition, which contains the fullest exposition of the Manvantara (cosmic cycle), the ages or Yugas are named Krita or Satya, Treta, Dvapara, Kali, each of which is shorter than the last, accordingly as one of the hoofs of the bull representing Dharma (traditional law) fails, hence the ratio 4: 3: 2: 1 for the duration of the Yugas. Applying the esoteric principle ‘All is number,’ the total duration of the Manvantara is represented by the symbolically perfect number, 10 = 4 + 3 + 2 + 1, an inversion of the sacred Pythagorean Tetraktys. In Western Hermeticism, this formula expresses precisely the relation of the end of a cycle to its beginning.16

Where do these ages fit into our historical time? No orthodox tradition has ever encouraged explicit ‘fortune-telling’ with regard to eschatological events—“of that day and hour knoweth no man”—and so the actual numbers have always been more or less carefully concealed through mathematical operations.17 However, the World-Ages can be dated in historical time by reference to a cosmological phenomenon of cardinal importance to the ancient world, the Precession of the Equinoxes:18 the slow ‘wobble’ in the Earth’s rotation which causes the spring Sun to rise under a different constellation of the zodiac every 2160 years, passing through all twelve houses of the zodiac – hence the astrological Age of Leo, Pisces, Aquarius, and so on – every 25,920 years. There much evidence that most ancient civilisations used the Precession of the Equinoxes as a ‘cosmic clock.’

The archæologist H. V. Hilprecht, after examining literally thousands of mathematical cuneiform inscriptions, discovered that the figure of the Great Platonic Year went back at least to the fourth millennium B.C. He wrote, “All the multiplication and division tables from the temple libraries of Nippur and Sippar and from the library of Ashurbanipal are based upon 12,960,000.” And as he pointed out, 12,960 x 2 = 25,920.19 The Assyrian King Sardanapalus prided himself on having mastered the esoteric science of his time:

I received the revelation of the sage Adapa [Adam], the hidden secret tradition […] I considered the heavens with the learned masters […] I have solved complicated mathematical problems that have not been understood before. I read the cunning tablets of Sumer and the dark Accadian tongue […] I took pleasure in examining stones inscribed before the Flood.20

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Painting of Delacroix: Sardanapalus' death

A cuneiform tablet from the great library Sardanapalus compiled at Nineveh contains a single enigmatic sum which works out to 195,955,200,000,000. This number expresses in seconds, “an exact multiple of any revolution or conjunction period of any planet, comet, or satellite of the solar system […] exactly down to several decimal points.”21 The sacred number of Nineveh also equates, in seconds, to exactly 240 cycles of the Precession of the Equinoxes, that is 480 Platonic Great Years.22 It seems that this is the long lost number called the “Great Constant of the Solar System,” fabled amongst alchemists, astrologers, and astronomers.23 It contains only a single apparent inaccuracy: the Nineveh Constant of 2268 million days is out by a mere 1.0368 seconds when divided into tropical years. This can be explained by the annual decrease of the tropical year by 0.000016 seconds ever since the Constant was first calculated, which can thus be worked out to approximately 62,800 B.C.24

Guénon found that the duration of the four ages could be found by taking the Platonic Great Year of the Persians and the Greeks—12,960 years, exactly half a full Precession of the Equinoxes—and multiplying it by five (the number of world-ages in Mesoamerican tradition).25 Thus our Manvantara is made up of 64,800 years: with the Krita, Treta, Dvapara, and Kali Yugas lasting respectively 25,920, 19,440, 12,960, and 6480 years.26

Based on concordant traditional data given by Guénon27 and the historian Gaston Georgel,28 an approximate chronology of the Four Ages is given below:

62,800 B.C. – Beginning of Golden Age, Satya/Krita Yuga
36,800 B.C. – Beginning of Silver Age, Treta Yuga [Deluge]

23,900 B.C. – Foundation of Atlantean civilisation
17,400 B.C. – Beginning of Bronze Age, Dvapara Yuga
10,900 B.C. – Cataclysm which ended Atlantean civilisation [corresponds with Younger Dryas meteor impact]

4400 B.C. – Beginning of Iron Age, Kali Yuga [corresponds with Indo-European invasions of Europe]

This accords with the best harmonization of scientific data with the Genesis Creation account.29 Eden was a state ‘above time,’ without death, seasons, or religion—which, after all, exists merely as a means to restore the human-divine connection which had not then been lost. The Golden Age opens after the Fall with the emergence of man in a state of near-perfection. The further he descends from the Principle, as the primordial Breath of God sounds ever more faintly in him, the lower he falls. All civilisations except the modern have been conscious of having fallen away from the perfection of Primordial Man, the beacon of which has been kept alight by an initiatic chain of prophets and saints across the millennia.30

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The Golden Age by Lucas Cranach the Elder.

V

Ex Septentrione Lux: “Light from the North”

The most ancient layer of Tradition univocally affirms the primacy of the North as the sacred direction, the place of origin for mankind. Guénon, in many places, alludes to the Hyperborean source of the Primordial Tradition. In symbolic geography the North represents the closest point between Heaven and the temporal sphere of Chronus-Saturn, god of entropy and exiled King of the Hyperborean Golden Age who slumbers beside the frozen Chronian (Arctic) Sea.31

Zend-Avesta,_trad._Anquetil-Duperron,_volume_1.djvu.jpgThe North is the land where the sun never sets, a place of undying light. Every sacred tradition honours the Centre, the point where contrasts are resolved, the symbolic place not subject to the laws of cosmic entropy. The North was the cardinal point chosen whereby the primæval Logos would reveal itself in History. Every divine revelation in human history represents a reëstablishment of that Centre.

In Mediæval European and ancient Indian cosmology we find a high mountain at the top of the world and water flowing out from this mountain in four streams to the four cardinal points, which William Fairfield Warren, founding president of Boston University, identified as the original, Edenic home of mankind in all the major traditions of Eurasia.32

References to a sacred Arctic homeland abound in the Zend Avesta, the ancient Persian scripture, which describes the polar mountain, Hara Berezaiti, arising at the “beginning of the world” in the North, inhabited by gods and heroes.33 The sun, Hvar, as well as the moon and stars revolve around it. Next to the High Hara, there is a sea containing a paradisal land. On this island “They call a year a day.”34

Analysis of the oldest Indo-Iranian, Greek, and Celtic source traditions reveals a deep collective memory amongst the Indo-Europeans of an original homeland in “the glacial zone of the Arctic […] a home which was abandoned […] upon the onset of intense cold.”35

tilakprint2.jpgThe Indian nationalist scholar, Bal Gangadhar Tilak, came to the same conclusion based on his analysis of the most ancient Hindu scriptures, the Vedas: “the poets of the Rig-Veda were acquainted with the climatic conditions witnessible only in the Arctic regions […] described by them […] directly in plain and simple words.”36

Metaphysical ‘Northernness’ transcends the physical compass point. Our respective nations in the South Seas are, after all, typologically Northern. Dante reminds us prophetically of this paradox by situating the Earthly Paradise at the summit of Mount Purgatory (an implicitly Polar image) under the four stars of the Southern Cross—symbolizing the four Cardinal Virtues, Prudence, Temperance, Fortitude, and Justice—together with the constellations of the Arctic North, mysteriously hinting that Adam and Eve had been the first to gaze upon the Crux Australis.37

A memory of the Primordial North lingers in the human psyche as a nostalgia for the origins, an indescribable yearning or Sehnsucht for ‘Northernness,’ as C. S. Lewis called it—a numinous moment which he first experienced in childhood after reading the first lines of a Norse saga mourning the death of Balder, the Norse Messiah: “instantly I was uplifted into huge regions of northern sky […] cold, spacious, severe, pale, and remote.”38 On a providential level it is no coincidence that Lewis the future Christian thinker would be so moved by a reference to the Norse sun-god, “the just and benignant—whom the early Christian Missionaries found to resemble Christ.”39

Lewis describes his rediscovery of this “authentic Joy” many years later upon glimpsing one of Rackham’s illustrations to Siegfried and the Twilight of the Gods:

Pure ‘Northernness’ engulfed me […] the same world as Balder and the sunward-sailing cranes […] there arose at once, almost like heartbreak, the memory of Joy itself, the knowledge […] that I was returning at last from exile and desert lands to my own country.40

VI

Axis Mundi: “The Vertical Dimension”

Amongst almost all ancient civilisations, the concept of the Northern paradise was closely connected to that of the pillar or tower linking the Centre or omphalos of the earth with the Pole Star or Sun at the centre of the skies: “This was why the Tree of Life stood in the middle of the Garden of Eden.”41

EphremSyrian-ppa-55-800.jpgThe Sun—with its qualities of immobility, immutability, and stability—symbolized the supreme God, and the positive, masculine principles of his divine nature.42 The axial motif of the Sun radiating from the summit of the Tree at the world’s Centre symbolized the Saviour or divine Son. For example, the Orphic Hymn to Apollo—grandson of the Titan Polus, ‘Pole’—praises the god for harmonizing the opposite poles of the cosmos with his lyre. This imagery harks back to the falcon Horus—god of the sun and the Pole—king and messiah of Egypt, who is depicted as alighting upon the Djed or column of Stability at the creation of the Earth.

Much of this symbolism entered the patrimony of the early Church, where Christ was depicted in mosaic as Apollo in the Vatican catacombs and at the villa discovered at Hinton St Mary. St. Ephraim the Syrian, in fact, equates the Cross with “the Tree of Life […] the sun of Paradise.”43 This was no mere naïve syncretism, but the sign of an acknowledgement amongst the earliest Christians that the promised Saviour Son-god of the ancients had arisen as their “Sun of Righteousness.”44 The Peace of the Church marked a victory for the Apollonian qualities of mercy, discipline, clarity, proportion, and good taste.

The two pillars of Modernity are Reason and Will, to the exclusion of man’s spiritual faculty, the third dimension—the transcendent or vertical, which is represented by the Axis Mundi.

When the Divine Influence acts directly on our world, or ‘vertically,’ the resulting display of supernatural power is commonly known as a ‘miracle.’ Within the usual course of things, transcendent forces act ‘horizontally,’ without directly interfering in or suspending the laws of nature. The error of materialism, as Frithjof Schuon noted, is to restrict all causality to the material world, so that only the horizontal dimension exists.

Henry Corbin, the philosopher of Sufi and Christian mysticism, equated this denial of the vertical dimension to man’s loss of a spiritual Centre, cast adrift in a meaningless, aimless cosmic void without “this celestial dimension, archetypal, angelic, which is the celestial pole without which the terrestrial pole of his human dimension is completely depolarised in vagabondage and perdition.”45

VII

The Occult Temptation: Psychics, Drugs, and Orientalism

[…] for Satan himself transformeth him into an angel of light.
– II Cor. xi.14

A Traditional belief system can only be founded on structured authority, as found in initiatory orders or priestly hierarchies. Many of those who realise that Modernity is seriously lacking in the spiritual dimension fall into the trap of seeking an answer in counterfeit traditions bereft of such authority, in highly dubious ‘channelling’ or neopagan ‘Eastern wisdom,’ often cloaked in a thick fog of anodyne mysticism (and pot). A common thread uniting such pseudo-gurus is the typically Modern arrogance that moves them to claim ‘discoveries’ of traditional truths which have never been or can be ‘lost,’ merely hidden from profane view.

uptonjZ7EGErL.jpgCharles Upton, a student of Guénon, observed that the success of the Theosophists of yesterday and neopagans of today, in repackaging Hermetic teachings stripped of their religious and traditional context—along with, for example, belief “in UFOs and alien entities that bear all the marks of classical demons”—merely adds an ‘esoteric flavour’ to the Modern habit of explaining the mysteries of the world by reference to purely material causes: psychic powers, biological race, astronomical events and the like.46

The insipid abandonment to substances which relax self-control and warp one’s perception of reality, so popular in youth counterculture, can only be regarded as another manifestation of what Evola called the irrational, ‘Dionysian’ spirit of intoxication and surrender.47 Some of its more pretentious epigones claim a transcendent aspect for their ‘highs,’ citing the initiatory techniques of shamanic cultures which supposedly made use of amanita and other narcotics, as if such ‘legitimate’ employment of psychoactive drugs, within highly complex and structured ritual contexts, could find any parallel in the commercial hedonism of adolescent ‘stoners.’ No less a New Age guru than Castaneda reveals, after his famous description of supposedly peyote-fuelled Toltec magi in his first two books, that the development of higher, supranatural states of perception is in fact independent of psychotropic ingestion.48 The authority on Nordic shamanism, Åke Ohlmarks,49 distinguished between the sub-Arctic form of shamanism, in which trances are produced artificially through drug or dance, and the original, ‘true’ Arctic shamanism, in which these states occurred naturally.

For those who imagine that the answer to Western spiritual malaise is to found in the ‘unspoilt’ tradition of the East, Philip Sherrard has noted that forms of scientific rationalism and materialism had developed in the Eastern civilisations far in advance of Christendom.50 In the social sciences, Han Fei Tzu’s rejection of Confucian metaphysics and his theories of sovereign absolutism and innate selfishness, which provided the political doctrine for the régime of the First Emperor, anticipate the Occidental upstart Hobbes by eighteen centuries.

The main philosophical sideshows of the last three centuries—Spinoza, the arithmeticians of Empiricism, and the occult distractions of Masonry and New Age cultism—have done little more than provide sanitised versions of Talmudic and Cabbalist speculation for Gentile audiences, the main attraction being their superficial similarity to authentic metaphysical traditions. In a similar vein, the big tussle in political economics of the last two centuries was between Marx’s rip-off of Hegel’s teleology and Plato’s social theory, on the one hand, and the global merchant-financier nexus on the other. The cosmetic divisions between these Modernist factions allow Modernity’s adherents to throw off their critics as ‘conspiracy theorists.’ The truth is that all these movements tend toward the subversion of whatever is left of Traditional society.

VIII

Philosophia Perennis

AKCooma.JPGTraditionalism posits that all religions are derived from a body of core truths, a Divine Revelation, known as the Philosophia Perennis or ‘Perennial Philosophy.’ The Philosophia Perennis is fundamentally monotheistic, as can be seen in its Semitic and even its apparently polytheistic Indo-European branches; this has been argued most cogently by Ananda Coomaraswamy.51 The Traditional doctrine—that monotheism belongs to the earliest, primordial layer of every religion, only later degenerating into polytheism and idolatry—was proven by Pater Wilhelm Schmidt, founder of the Vienna School of ethnology.52

Count de Maistre noted with great insight that many languages of remote tribes contain references to concepts originating from formerly higher states of civilisation and knowledge;53 this is echoed by Joseph Campbell’s observation that most ‘primitive cultures’ represent “degenerations, and immensely old fossilisations of folkways that were developed in very different lands, often under much less simple circumstances.”54

Although the general trend of cosmic history is downwards, as is recorded for example in Genesis, Providence intervenes at crucial points to restore the Primordial Tradition, when the divine Principle enters the world in the person of a great redeeming figure.55 This characterizes the great religious revelations – such as those of Moses or the prophets – when “a small nucleus of humanity was snatched up and placed on a spiritual summit to act as an ideal and a guiding light for future generations.”56

Before Christ such redeemers were sent only to limited dispensations of people or culture: Zarathustra for Iran, Quetzalcoatl for the Mesoamericans, Buddha to the Indians. The advent of Rome and the World-Empire prepared the world of the Fourth Age for a World-Saviour. The descent of the Only-Begotten Son into the world can be seen as a divine gamble, an ultimate revelation which made possible a universalism of Good; its satanic inversion in Modernity has produced a universalism of Evil.

IX

Sacrament

I suppose it remains for me here to offer some religious solutions to the present turmoil.

In the above synthesis I have hoped to throw some light on Count de Maistre’s affirmation that “that all of Paganism is nought but a system of truths corrupted and displaced; which only need cleansing, so to speak, and reinstatement in their proper position, to shine forth in their full brilliance.”57 I have also tried to suggest that this ‘cleansing is to be found in the Christian tradition, which “in its early days, was for the Christians an initiation, and for the rest a system, a philosophic or theurgic sect.”58

A serious critique of Christianity amongst the major Traditionalist thinkers was that its sacraments no longer represented valid initiatory rites due to the modern Church’s emphasis on exoterism over esoterism. These reservations were addressed by Frithjof Schuon’s strong protest in favour of the full and continued validity of the Christian sacraments, the denial of which would constitute “a betrayal of the Spirit.”59 René Guénon himself confirmed that the Islamic tradition considered Christianity “to have been a tarīqah, that is, essentially an initiatic ‘way’”60 To this I would add that a conscientious Westerner does himself a great disservice to surrender lightly the traditional patrimony of at least a millennia of his immediate ancestors. Through the Christian sacraments, the subject integrates realities in life that are beyond human understanding, forces and powers that existed before and point beyond our limited individual lives: birth, growth, procreation, frailty, guilt, vocation, communion through sacrifice, weakness and mortality.

Remember that I have remembered,
mia pargoletta,
and pass on the tradition.
– Ezra Pound, Canto LXXX

Michael Tung is a graduate in Ancient History and Political Studies at the University of Auckland and is currently training for registration as a high school teacher. His contribution to last year’s Symposium (“quo vadis conservatism, or do traditionalists have a place in the current party political system?”) was titled “Ride that Tigre; or The Party’s an Ass”.

Bibliographic Note:

Of particular interest to any inquirers into Traditional and the Perennial Philosophy are these works:

Endnotes:

  1. “[…] velut desidentes primo mores sequatur animo, deinde ut magis magisque lapsi sint, tum ire coeperint præcipites, donec ad hæc tempora quibus nec vitia nostra nec remedia pati possumus perventum est.” (Titus Livius, Ab Urbe Condita, Book I, Preface: § 9).
  2. Friedrich Nietzsche, Beyond Good and Evil, Part V, §191.
  3. Jacques Ellul, The Technological Society, John Wilkinson (trans.), (London: Jonathan Cape, 1965), p. 139.
  4. Martin Heidegger, An Introduction to Metaphysics, Ralph Manheim (trans.), (New Haven: Yale University Press, 1959), pp. 37–38.
  5. Jacques Ellul, op. cit., p. 78.
  6. Ibid. p. 79.
  7. Joseph Campbell, The Masks of God, IV: Creative Mythology (New York: Viking Penguin, 1976), p. 47.
  8. José Ortega y Gasset, History as a System, and Other Essays. Toward a Philosophy of History, Helene Weyl (trans.), (New York: W. W. Norton & Co., 1941), cap. I: “Sportive Origin of the State”, p. 16.
  9. Frithjof Schuon, Roots of the Human Condition (Bloomington: World Wisdom, 2002), p. 20.
  10. H. Lawrence, Fantasia of the Unconscious, Foreword.
  11. Rama P. Coomaraswamy, “Have These Things Been Foretold?The Roman Catholic I, No. 1, (1978).
  12. John Henry Cardinal Newman, “The Patristical Idea of Antichrist”, in Discussions and Arguments on Various Subjects (London: Longman, Green, & Co., 1907), pp. 44–107.
  13. René Guénon, Crisis of the Modern World, Arthur Osborne, Marco Pallis, Richard C. Nicholson (transs.), (Hillsdale: Sophia Perennis, 2001 [1946]), p. 17.
  14. Vishnu Purana, Book IV, Chapter 24; Book VI, Chapter 1.
  15. Laurent James, “Parousia”, Apex: Avant-garde et tradition, No. 1: La fin des temps—La lutte finale (August 2010), 5–11: 5.
  16. René Guénon, “Some Remarks on the Doctrine of Cosmic Cycles”, in Samuel D. Fohr (ed.), Traditional Forms and Cosmic Cycles Henry D. Fohr (trans.), (Hillsdale: Sophia Perennis, 2003 [1970]), pp. 1–12: 6.
  17. Ibid.
  18. Giorgio de Santillana and Hertha von Dechend, Hamlet’s Mill: An Essay on Myth and the Frame of Time (Cambridge: Harvard University Press, 1969).
  19. Hermann V. Hilprecht, Mathematical, Metrological and Chronological Tablets from the Temple Library of Nippur: Vol. XX, part I, of H. V. Hilprecht (ed.), The Babylonian Expedition of the University of Pennsylvania, Series A: Cuneiform Texts, (Philadelphia: Dep’t of Archæology, Univ. of Penn., 1906).
  20. Ibid.
  21. Maurice Chatelain, Nos ancêtres venus du cosmos, Orest Berlings (trans.), (Garden City: Doubleday, 1978), p. 29.
  22. Ibid. p. 26.
  23. Ibid. p. 28.
  24. Ibid. p. 29.
  25. René Guénon, “Some Remarks on the Doctrine of Cosmic Cycles,” op. cit., (2003 [1970]), pp. 1–12: 7.
  26. Ibid. pp. 1–12: 8.
  27. René Guénon, “The Place of the Atlantean Tradition in the Manvantara,” op. cit., (2003 [1970]), pp. 23–26: 25.
  28. Gaston Georgel, Le cycle judéo-chrétien, sceau et couronnement de l’histoire humaine (Milan: Archè, 1983), p. 40.
  29. Hugh Ross, A Matter of Days: Resolving a Creation Controversy (Colorado Springs: NavPress Publishing, 2004).
  30. Martin Lings, Chapter 4: “The Past in the Light of the Present and the Rhythms of Time” in Martin Lings and Clinton Minnaar (eds.) The Underlying Religion: An Introduction to the Perennial Philosophy (Bloomington: World Wisdom, 2007) pp. 35–54: 51.
  31. Pliny, Naturalis Historia, IV.16.
  32. Chet Van Duzer, “The Mythic Geography of the Northern Polar Regions: Inventio fortunata and Buddhist Cosmology”, Culturas Populares: Revista Electrónica, No. 2 (May-Aug. 2006); William Fairfield Warren, founding president of Boston University, Paradise Found—The Cradle of the Human Race at the North Pole: A Study of the Prehistoric World (Boston: Houghton, Mifflin and Co., 1885).
  33. Greater Bundahishn, VI (C); Lesser Bundahishn, VIII.1–5 [Hara is the origin of the Iranian toponym Alburz]; William Fairfield Warren, op. cit., Part IV, Chapters 1 and 5, especially pp. 133–4.
  34. Zend Avesta, “Vendidad”, Fargard II.40 (131). Cf. James Darmstetter’s translation: The Zend Avesta [Sacred Books of the East, Vol. IV] (Oxford: Clarendon Press, 1880), Part I,  20.
  35. Onorato Bucci, “Airyana Vaejah: La dimora originaria degli Arii e la formazione storica del principio dell’armonia cosmica”, in Antichi popoli europei: Dall’unità alla diversificazione (Rome: Editrice Universitaria – La Goliardica, 1993), The writer’s translation.
  36. Bal Gangadhar Tilak, The Arctic Home in the Vedas: Being Also a New Key to the Interpretation of Many Vedic Texts and Legends (Poona City: Kesari, 1903).
  37. Dante Alighieri, Purgatorio, Cantos I.22–7, XXX.1–3.
  38. S. Lewis, Surprised by Joy, chapter 1.
  39. Thomas Carlyle, On Heroes, Hero-worship, and the Heroic in History, Lecture I.
  40. S. Lewis, Surprised by Joy, Chapter 5.
  41. Ivar Lissner, Man, God and Magic [Aber Gott War Da] J. Maxwell Brownjohn (trans.), (London: Jonathan Cape, 1961), p. 267.
  42. Samuel Angus, The Religious Quests of the Græco-Roman World (New York: Biblo and Tannen, 1967), p. 275.
  43. Ephraim the Syrian, Hymns on Paradise Sebastian Brock, (trans.), (Crestwood: St. Vladimir’s Seminary Press, 1990), III.2, p. 90.
  44. Malachi iv.2; St. Augustine, Sermon VIII, § 7.
  45. Henry Corbin, The Man of Light in Iranian Sufism, Nancy Pearson (trans.), (New Lebanon: Omega Publications, 1994), p. 3; Henry Corbin, Le paradoxe du monothéisme (Paris: L’Herne, 1981), p. 243.
  46. Charles Upton, System of Antichrist: Truth and Falsehood in Postmodernism and the New Age (Hillsdale: Sophia Perennis, 2001), p. 419.
  47. Julius Evola, Ride the Tiger, Joscelyn Godwin and Constance Fontana (trans.), (Rochester: Inner Traditions, 2003), Part VI, Chapter 24, p. 167.
  48. Carlos Castaneda, Journey to Ixtlan (New York: Simon & Schuster, 1972), Introduction.
  49. Åke Ohlmarks, Studien zum Problem des Schamanismus (Lund: Gleerup, 1939).
  50. Philip Sherrard, “Modern Science and the Dehumanisation of Man”, in Martin Lings and Clinton Minnaar (ed.) op. cit., pp. 70–91.
  51. Ananda K. Coomaraswamy, “Vedic ‘Monotheism’”, Journal of Indian History, Vol. XV (1936), 84–92. [SydneyTrads Editors: the writer relies on Coomaraswamy’s original published work, as cited here. However, readers may be interested to note that this article was subsequently republished as “Vedic ‘Monotheism’” in Roger Lipsey (ed.), Selected Papers: Metaphysics, Bollingen Series 89 (Princeton: Princeton University Press, 1977), Vol. II, pp. 166–177.]
  52. Wilhelm Schmidt, Der Ursprung der Gottesidee: Eine historisch-kritische und positive Studie (Münster: Aschendorff, 1912–55), 12 vols. English translation: The Origin and Growth of Religion: Facts and Theories, H. J. Rose (trans.), (London: Methuen, 1931).
  53. Joseph de Maistre, Soirées de St-Pétersbourg (1821), Second Dialogue.
  54. Joseph Campbell, The Hero with a Thousand Faces, chap. II. 4.
  55. René Guénon, op. cit. (2001 [1946]), pp. 8, 9; Jean Phaure, Le Cycle de l’Humanité Adamique: Introduction à l’étude de la cyclologie traditionnelle et de la fin des Temps (Paris: Éditions Dervy, 1994), p. 269.
  56. Martin Lings, “The Past in the Light of the Present and the Rhythms of Time”, in Martin Lings and Clinton Minnaar (ed.) op. cit., pp. 35–54: 47.
  57. Joseph de Maistre, op. cit., Eleventh Dialogue.
  58. Ibid., Ninth Dialgue.
  59. Frithjof Schuon, “Les mystères christiques”, Études traditionnelles, No. LXIX (July-Aug. 1948), pp. 191–203.
  60. René Guénon, Insights into Christian Esoterism, Henry D. Fohr (trans.) Samuel D. Fohr (ed.), (Hillsdale, N.Y.: Sophia Perennis, 2001), p. 6.

Citation Style:

This article is to be cited according to the following convention:

Michael Tung, “A World Turned Upside Down: Finding True North in the Last Hour” SydneyTrads – Weblog of the Sydney Traditionalist Forum (30 April 2016) <sydneytrads.com/2016/04/30/2016-symposium-michael-tung> (accessed [date]).

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lundi, 16 mai 2016

Concert de rap aux cérémonies de Verdun: pourquoi cela choque

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Concert de rap aux cérémonies de Verdun: pourquoi cela choque

Par Maxime Tandonnet
 
Ex: http://www.lefigaro.fr

FIGAROVOX/TRIBUNE - Le rappeur Black M a été choisi pour chanter à la commémoration du centenaire de Verdun. Pour Maxime Tandonnet, désacraliser ainsi le souvenir de centaines de milliers de morts pour la France témoigne de la volonté des élites d'en finir avec notre Histoire.


Maxime Tandonnet décrypte chaque semaine l'exercice de l'État pour FigaroVox. Il est l'auteur de nombreux ouvrages, dont Histoire des présidents de la République, Perrin, 2013. Son dernier livre Au coeur du Volcan, carnet de l'Élysée est paru en août 2014. Découvrez également ses chroniques sur son blog.


Le chanteur de rap Black M doit clôturer par un concert la cérémonie commémorative de la bataille de Verdun, le 29 mai 2016 qui réunira le président de la République et la chancelière Merkel. Pourquoi a-t-on raison d'être choqué?

Verdun est un nom sacré dans la mémoire de la France, de l'Allemagne, de l'Europe, l'emblème de l'une des plus grandes tragédies de l'histoire contemporaine. Il symbolise trois-cent jours de souffrance épouvantable, 650000 morts, dont 350 000 Français et 300 000 Allemands, des centaines de milliers de mutilés, de veuves, d'orphelins, de parents dont la vie a été détruite par la perte d'un ou de plusieurs fils, les souffrances indescriptibles d'une génération.

French_soldiers_waiting_for_their_meal_verdun.jpgMichel Bernard, auteur de Visages de Verdun (Perrin) a exprimé le malheur qui a frappé tant de familles: «Il y a eu tellement de tués, mutilés et prisonniers, à Verdun et ailleurs, qu'en France comme en Allemagne, pour compléter les effectifs, il fallut avancer l'appel de la classe à mobiliser. La République et l'Empire incorporaient les fils de ceux tombés en 14. Beaucoup n'avaient pas dix-neuf ans, leurs joues étaient rondes et lisses sous le casque. Sans rien dire, ils montèrent aux créneaux du pays. Les femmes, lorsque le maire traversait la cour de la ferme, ne savaient pas pour qui, le fils ou le mari, leur cœur saisi allait se briser l'instant d'après.»

Verdun ne donne pas envie de rire, ni de danser, ni de s'enflammer sur un air de rap. La commémoration de Verdun n'est envisageable que dans le recueillement dû au calvaire de centaines de milliers de personnes qui ont sacrifié leur bonheur et leur vie à une conception de l'honneur et de la patrie. Un respect infini leur est dû, rien d'autre, et ce respect passe par le silence, la discrétion, et la dignité.

Peu importe que l'artiste invité à cette commémoration soit un chanteur de rap, de raï, de reggae, de rock, de hard rock, de variété française, de Techno, de musique yéyé, bebop ou autre. C'est le principe même de l'amusement, du divertissement musical pour célébrer Verdun qui est blessant. S'il doit y avoir une musique, ce ne peut être que celle de la solennité et de l'émotion, la sonnerie aux morts qui fige et glace le sang à la pensée des disparus, de leur souffrance et de celle de leurs proches qui ne les reverront jamais.

On voit bien ce qu'il y derrière cette annonce. Le rap est la musique à la mode, celle qui plaît à beaucoup de jeunes. Donc, l'idée est de susciter une polémique, déjà bien lancée sur les réseaux sociaux, par laquelle le pouvoir politique en place apparaîtra comme jeune et moderne, à l'écoute de la jeunesse, contre les réactionnaires morbides et populistes qui ne manqueront pas de s'en offusquer. Quant aux paroles homophobes ou anti-françaises relevées dans les chansons de Black M, elles ne feront que rajouter à la provocation et au tollé recherché, espéré, attendu. Le bruit de la polémique a l'éternel avantage de couvrir tout le reste.

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La mémoire de Verdun, qui fut pendant un siècle le symbole de l'unité nationale par-delà tous les clivages politiques et passions idéologiques, se voit ainsi instrumentalisée dans une opération de communication qui ne peut que diviser et déchirer toujours davantage une nation pourtant déjà fragilisée.

Le chanteur a cru bon de se justifier: «C'est la scène et c'est quelque chose que j'aime énormément […] Je les invite à venir me voir, qu'ils aiment ou pas ma musique, on va s'amuser». Mais, justement, la pensée de Verdun, la commémoration de cet atroce martyre des jeunesses et des peuples européens, ne se prêtent pas à la scène ni à l'amusement. Imagine-t-on un concert de rap pour clôturer d'autres cérémonies solennelles, comme la panthéonisation de Jean Moulin ou de Pierre Brossolette, la célébration du 11 novembre ou du 8 mai, la journée de la Déportation ou la commémoration de l'abolition de l'esclavage?

Non, alors, pourquoi Verdun? Ce nom est aujourd'hui un symbole complexe du patriotisme absolu, jusqu'au sacrifice ultime du bonheur et de la vie, du courage et de la volonté inflexibles - «ils ne passeront pas» - de l'honneur, de l'unité des Français, de l'absurdité sanglante de la haine et enfin, de la réconciliation entre deux peuples. Désacraliser ainsi Verdun est une manière d'achever ces grands principes que les élites dirigeantes françaises jugent désormais dépassés et incompatibles avec l'idéologie dominante, fondée sur le culte du libre arbitre individuel, du narcissisme et de l'argent roi.

De la BAD au Kolkhose

De la BAD au Kolkhose

Conférence de Lucien Cerise et Piero San Giorgio à Lille

Dimanche 22 mai 2016 à 15h.

réservations à : reservation.rsf59@hotmail.com

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Profaner Verdun

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Profaner Verdun

Victoria Issaïeva

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Nous reprenons ici un article de la journaliste russe Victoria Issaïeva, publié par Sputnik.com. Ce n'est pas la première fois que nous sommes en acord avec les propos de ce site https://fr.sputniknews.com/points_de_vue/201605121024958638-bataille-verdun-rappeur/ (Jean-Paul Baquiast).
 
Polémique autour des commémorations de la bataille de Verdun. Ce qui devrait être un grand moment d'unité nationale tourne vinaigre. En cause ? Le concert du rappeur Black M prévu en clôture des cérémonies le 29 mai prochain.

On n'est pas en 1916, on est en 2016. Et aujourd'hui la musique classique n'est plus à la mode. Par contre le rap, c'est plus moderne et c'est la langue que parlent les jeunes. Ça aurait pu être une belle pub pour F. Hollande dont la popularité est en chute libre y compris auprès des jeunes d'inviter un rappeur à la cérémonie commémorative du centenaire du Massacre de Verdun, si le choix de l'Elysée ne s'était pas porté sur le chanteur Black M.

Le rappeur du groupe Sexion d'Assaut est connu pour ses textes violents. Pour lui, la France est le «pays de kouffars», c'est-à-dire «mécréant», terme très péjoratif utilisé par Daesh dans sa propagande anti-occidentale. Sans oublier des phrases antisémites et homophobes utilisées également dans ses chansons. « Black M s'est illustré dans ses chansons par un grand mépris pour notre beau pays, scandant: +La France, ce pays de Kouffars+ », stipule une pétition parue sur internet il y a peu. Elle appelle François Hollande à annuler le concert du rappeur. La pétition en ligne a déjà recueilli quelque 9000 signatures. Le débat enfle sur les réseaux sociaux. Olivier, administrateur de la page FB Kouffars et Morts pour la France, nous a expliqué sa préoccupation.

blackm346945.jpg« Ce rappeur n'a pas fait un dérapage exceptionnel. On s'est aperçu qu'à de multiples reprises, il avait par ses chansons incité à la haine des Français en traitant la France de +salle conne+, d'insulter la religion de ses habitants (...) On se retrouve là avec un rappeur qui, de façon répétée, participe à la haine et à la détestation des Français en raisons de leurs orientations sexuelles, religieuses. La bataille de Verdun est un symbole fort pour chaque Français puisque toute famille française a des noms de ses ancêtres qui sont gravés sur tous les monuments aux morts qui se trouvent dans toutes les villes et villages de France. C'est un symbole fort auquel nous sommes attachés ».

Dans ses chansons, Black M ne cache pas ses sentiments: "Je crois qu'il est grand temps que les pédés périssent. Coupe-leur le pénis, laisse-les morts, retrouvés sur le périphérique", voici un petit extrait de "On t'a humilié" de Sexion d'Assaut. Ou encore un tiré de "Dans ma rue": « Les youpins s'éclatent et font des magasins".

La mairie de Verdun est inondée d'appels suite à une autre campagne lancée sur internet. On retrouve sur twitter ainsi que sur certains sites comme celui de Soldats de France l'annonce suivante: « Faisons barrage à Black M à Verdun! Contactez la mairie! » L'indignation est partagée par des hommes politiques. Valérie Boyer, député LR, estime que le choix de ce rappeur « déshonorera la mémoire de nos soldats », elle le qualifie d' « honteuse provocation ». Pour Marion Maréchal Le Pen, « la France est humiliée » par ce choix.

Mais le maire socialiste de la ville Samuel Hazard essaye maintenant de convaincre l'opinion publique que "le concert de Black M n'a rien à voir avec les commémorations du centenaire de Verdun ". C'est apparemment pour que les jeunes ne s'ennuient pas lors de 4 jours de commémorations... «Black M représente la diversité de notre pays, c'est l'artiste préféré des Français en 2016, il est adulé par les jeunes. Je ne vois pas en quoi il souille la mémoire de nos soldats», martelait-il avant. Mais l'opinion publique ne semble pas convaincue. Qui est à l'origine de ce mouvement de contestation? La presse pointe du doigt le FN. Mais le mécontentement semble en réalité avoir envahi internet tout seul sans aide, tellement les Français se sentent insultés.

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L'administrateur de la page FB Kouffars et Morts pour la France détaille ses objectifs.

« Finalement il importe peu qui soit à l'origine de cette contestation. Ce qui compte, c'est qu'un maximum de Français se mobilise. L'objectif de la page c'est de représenter les Français et les fils de ces soldats qui se sont battus à Verdun qui ont perdu la vie ou une partie de leurs camarades et de leurs familles lors de cette bataille-là. Nous ce que l'on souhaite, c'est de faire connaître au plus grand nombre les paroles de ce rappeur et aussi essayer de participer de façon virale. En France, il y a plus de 37 mille communes soit plus ou moins autant de monuments aux morts de la Grande guerre. Ce que nous proposons à ceux qui nous lisent, c'est de se retrouver devant son monument aux morts et de se prendre en photo. Nous la diffuserons sur notre page Facebook. Le but est d'essayer de défendre ce devoir de mémoire et la mémoire de nos ainés qui sont tombés sur le champ de bataille de Verdun (...) Il n'y aura pas de concert du rappeur qui crache sur la France, les Français, leur mémoire et leur identité à Verdun. Il faut continuer à faire pression en appelant la mairie de Verdun et en leur demandant les comptes sur l'invitation de ce rappeur et notamment le coût pour le contribuable. On parle d'une subvention de plus de 50 000 euros...».

163 000 morts pour une France de « kouffars »? Se moque-t-on de l'histoire? Ce sont des questions que les Français se posent à l'heure actuelle en commémorant le centenaire de la Bataille de Verdun. A-t-on raison d'être révolté? L'heure de vérité approche.

Victoria Issaïeva

Les incontinences de François H., le rappeur de l’Élysée

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Les incontinences de François H., le rappeur de l’Élysée

Journal dde.crisis de Philippe Grasset

Ex: http://www.dedefensa.org

12 mai 2016 – En un sens, ce type, François H., est plus “performant” en fait de déconstruction qu’un Robespierre ou qu’un Lénine. Il a l’air bonasse du notaire de province rougissant et un peu moite qui va au boxon tirer son coup en douce, mais c’est désormais un habitué. Dans tout ce qu’il fait, François H. parvient à une quasi-perfection dans l’acte maléfique, et surtout dans l’auto-dissimulation de cet agir-là qu’il réalise comme on tire la chasse, en catimini et en col-cravate. Bref, c’est pas mon genre...

Tout cela pour dire qu’il a réussi à me faire signer une pétition, pour la première fois de ma vie. (Je suis le citoyen démocratique modèle tel que je le rêve : j’ai voté une fois dans ma vie, j’ai signé une pétition une fois dans ma vie, et cela à l’un et l’autre bout de ma vie.) Déjà, avant-hier, en lisant ceci sur RT-français, j’étais un peu mal à l’aise, – vous savez, comme lorsqu’on va s’indigner de quelque chose et que l’on ne va pas plus loin, – “à quoi bon ?”, se dit-on, épuisé de tant d’indignations diverses, et puis appelé à une tâche urgente que vous prépariez déjà... Tout de même me disais-je encore, choisir un rappeur pour célébrer Verdun, tout de même ... Et puis, autre chose à faire...

(RT : « Afin de commémorer le centenaire de la plus meurtrière des batailles de la Première Guerre mondiale, le gouvernement a décidé d’organiser un concert de rap le 29 mai. [...] L’Elysée souhaitait un rendez-vous populaire qui fasse la part belle à la jeunesse. Il a donc organisé un concert gratuit pour commémorer les cent ans de la terrible bataille de Verdun. Jusque-là, rien de bien clivant. Sauf que la tête d’affiche n’est pas pour plaire à tout le monde. C’est Black M, rappeur issu du groupe Sexion d’Assaut, qui a été choisi. Accompagné de Lefa et Abou Debeing, il chantera le 29 mai au Parc de Londres, à Verdun. »)

Hier matin, je reçois un message annonçant une pétition et m’invitant à la signer, et alors là, c’est vrai, la chose explose silencieusement dans mon esprit, se réalise, s’impose complètement et je n’y tiens plus ! Je signe aussitôt, et, pour faire suivre à qui le voudra, envoies la pétition ici ou là ; ce moment-là, à cet instant, était absolument opportun. Soudain, tout s’est assemblé dans mon esprit, et ce qu’est Verdun pour moi, et les voir là, qui ont trouvé cette trouvaille de “communicant” trouveur-de-trouvaille, absolument atroce, signe affreux d’un caractère complètement dissous, – même pas dissolu, non dissous, – d’une colonne vertébrale aussi ferme qu’un éclair au chocolat, d’un cœur sec comme un coup de trique, d’une âme aussi inspirée qu’une endive, d’une érection extrêmement molle jusqu’à pouvoir figurer comme “création contemporaine” dans un atelier d’exposition démocratique de l’Art Contemporain (AC).

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(Imaginez que Monsieur Bernard Arnault, Président-directeur général de LVMH, Président de la Fondation Louis Vuitton et grand mécène devant l’éternel de l’A.C., et enfin élégant cornac et pygmalion de sa Fondation, nous dise, entre flute à champagne, cravate en soie et Mercédès coupée à sa taille : « François H. a conçu un projet grandiose, pertinent et enchanteur, fruit d’un dialogue véritable avec sa propre “bite à érection extrêmement molle”. Son œuvre répond magnifiquement à l’architecture dans la continuité d’un travail, initié dès les années 1970, où se croisent couleurs, transparence et lumière. » Si vous voulez, le travail de l’artiste dit-“bite à érection extrêmement molle” comme équivalent A.C.-postmoderne de la cathédrale gothique, – voilà, c’est cela, bite-molle versus cathédrale gothique... Le marché tranchera, on sait bien dans quel sens.)

Je persifle, certes, et me conduis en garnement mais c’est pour mieux dissimuler l’indignation silencieuse qui me prend et me soulève. Savent-ils ce que c’est que Verdun, ces types dans leur 4x4 aux vitres teintées et leurs Peugeot grand luxe ? Ont-ils consacré un instant de leur précieux temps-compté à tenter de saisir la nostalgie tragique du souvenir de l’immense et terrible bataille ? Savent-ils encore “tenter de saisir” ? Peuvent-ils encore entr’apercevoir l’immensité tragique de cet événement, cette horreur mélangée au sublime exactement, toutes ces choses que leurs petits phrases étriquées comme leurs petits costumes et mécaniques comme leurs psalmodies labellisées-“droit-de-l’homme”, ne peuvent jamais espérer effleurer seulement ? Devant eux, devant leur impuissance à embrasser le tragique du monde, mon indignation elle-même devient sérénité, comme stupéfaite et presque apaisée par l’immensité du vide que des êtres aussi affreusement non-signifiants et de constitutions certes fragiles peuvent arriver à produire, ou à pondre, comme les poules des œufs, comme l’on pond exactement l’immensité du vide.

Bien sûr, je suis d’une foi bien approximative sinon mauvaise, moi avec mon obsession vertueuse de Verdun ; je le reconnais, de parti-pris, sans complaisance, sans aménité pour les pleureuses du type “quelle-absurdité-la guerre”, “plus-jamais-ça” ; non qu’elles disent, les pleureuses, des choses non fondées, mais simplement parce qu’elles parlent de choses qui les dépassent et qui leur laissent du temps pour “aller jouer avec cette poussière”. (Va jouer avec cette poussière, conseillait Henry de Montherlant.) Non, il n’est pas utile d’essayer de dire une fois de plus ce que Verdun représente pour moi, cet instant apocalyptique où s’exprima absolument le “déchaînement de la Matière” et où tant de jeunes hommes surent lui résister, au prix de la vie précieuse de tant de milliers de jeunes hommes... Oui Sire, c’était aussi le temps où Alan Seeger écrivait, avec comme le défi du sacrifice dans sa plume tragique : « ...Mais j’ai rendez-vous avec la Mort / A minuit, dans quelque ville en flammes, / Quand le printemps s’en va vers le nord / Et, fidèle à la parole donnée, / Je ne manquerai pas ce rendez-vous. »

Ainsi François H. rappera-t-il, le 29 mai, au bras de Black M, achevant ainsi la déconstruction reconstructive des civilisations qui se sont fortement entrechoquées ces derniers temps. En 1984, dans le froid glacial d’une soirée de novembre de la bataille commémorée sur le champ d’elle-même, devant les croix de l’immense cimetière et de son ossuaire, François Mitterrand avait pris la main d’Helmut Kohl pour consacrer dans cet instant la solitude métaphysique d’un silence tragique ; trente ans plus tard, François H. prend le bras de Black M, et l’on rappera Folleville ! Je n’étais pas très fanatique de l’esprit qui présidait à cette rencontre Mitterrand-Kohl, qui enterrait un peu trop vite les morts sans avoir exactement identifié la cause de leur malheur, – le “déchaînement de la Matière” et nullement “le choc des nations”, – mais enfin la dignité et le sens du tragique n’étaient pas absents de ce rendez-vous digne d'Alan Seeger. Ainsi peut-on mieux mesurer le rude chemin parcouru à marche forcée, et l’on aurait tort de trop s’en exclamer, ou de trop hurler d’indignation. Je suis sûr que certains trouveront l’idée charmante, et puis, hein, électoralement fort bien ajustée.

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...C’est-à-dire qu’il faut laisser dire, laisser faire et laisser aller, car la sottise des zombies-Système est encore plus grande que celle de leur seul maître à tous, dont vous savez bien, – je répète souvent cette citation de Guénon, – qu’il ne peut jamais se dispenser de faire une sottise... (« On dit même que le diable, quand il veut, est fort bon théologien ; il est vrai, pourtant, qu’il ne peut s'empêcher de laisser échapper toujours quelque sottise, qui est comme sa signature... ») Ainsi, par leur sottise assez remarquable pour qu’on la mesure abyssale, par leur absence complète de conviction et d’intuition, par leur infécondité, par leur sécheresse de vieille fille-notaire de province déguisée en jeune mac de l’esprit postmoderne, ainsi organisent-ils encore plus rapidement que sa gravité ne le promet l’effondrement de la chose informe qu’ils ont fini par nous arranger. Ils sont à peine grotesques, parce que difficile à distinguer, parce qu’on voit au travers d’eux, parce que la transparence qu’ils vous promettent dans leur politique est déjà là, effaçant leur substance informe et réduisant à rien leur essence. Ils sont invisibles à force de transparente inexistence... “Fermez le ban !” disait le sous-officier caricaturé aisément bas-de-plafond ; “Tirez la chasse !” dit le gardien du musée de la postmodernité où l’exposition du rien réduit la visite à pas grand’chose, et le dernier n’oubliera pas de fermer la porte derrière lui sur ce musée disparu en poussière lorsque l’entropisation aura achevé son œuvre.

... Ainsi est-il arrivé, ce moment où moi qui n’ai guère l’habitude de l’activisme militant, je vous dis, lecteurs, pour ceux-là qui partageraient mon indignation devenue sérénité : si vous en avez le goût, faites comme moi, signez la pétition. Advienne que pourra et qu’elles continuent à reposer en paix, Les Âmes de Verdun, tandis que le rappeur danse avec cette poussière.

Notes

J’ajoute ici quelques citations venues d’un site ou l’autre, pour rendre compte du climat d’enthousiasme qui salue l’initiative parisienne-verdunoise du 29 mai.

• De Koztoujours, le 11 mai : « Ainsi le rappeur Black M sera tête d’affiche du concert de commémoration de la bataille de Verdun le 29 mai prochain – la seule date officielle – comme l’a dévoilé le Secrétaire d’Etat aux anciens combattants hier. Pourquoi un concert ? Pourquoi une fête ? Pourquoi Black M ? Pourquoi tête d’affiche ? Un concert, cela peut s’envisager. Certes. Il peut y en avoir de magnifiques et même improvisés. Personne n’a oublié Rostropovitch au pied du Mur de Berlin. Vous me direz que Rostropovitch, c’est élitiste et que, depuis que l’on a abandonné l’idée d’élever les hommes, d’élever les âmes, par l’art et par la beauté, cela ne se fait plus. Permettez-moi de penser tout de même qu’entre Rostropovitch et Black M, il y avait de la marge. Il y a des concerts dignes, il y a des concerts festifs : tout l’enjeu est de savoir discerner les circonstances appropriées. Ce discernement élémentaire vous manque-t-il, à vous, à vos conseillers, à votre ministre ?! »

(Note personnelle pour une autre comparaison illustrant le goût exquis du temps courant : du concert de l’Orchestre Symphonique du Théâtre Marinski de Saint-Petersbourg à Palmyre le 6 mai, pour saluer les victimes de la barbarie-en-cours, le ministre britannique de la défense de Sa très Gracieuse Majesté a dit que c’était une « tentative de mauvais goût de détourner l'attention des souffrances continues de millions de Syriens ». Bach, Prokofiev et Tchedrine à Palmyre, c’est le mauvais goût ; Black M à Verdun, c’est la classe. Imparable, Votre Honneur.)

• De Maxime Tandonnet, dans FigaroVox, le 11 mai : « Le chanteur a cru bon de se justifier: “C'est la scène et c'est quelque chose que j'aime énormément […] Je les invite à venir me voir, qu'ils aiment ou pas ma musique, on va s'amuser”. Mais, justement, la pensée de Verdun, la commémoration de cet atroce martyre des jeunesses et des peuples européens, ne se prêtent pas à la scène ni à l'amusement. Imagine-t-on un concert de rap pour clôturer d'autres cérémonies solennelles, comme la panthéonisation de Jean Moulin ou de Pierre Brossolette, la célébration du 11 novembre ou du 8 mai, la journée de la Déportation ou la commémoration de l'abolition de l'esclavage?

» Non, alors, pourquoi Verdun? Ce nom est aujourd'hui un symbole complexe du patriotisme absolu, jusqu'au sacrifice ultime du bonheur et de la vie, du courage et de la volonté inflexibles - «ils ne passeront pas» - de l'honneur, de l'unité des Français, de l'absurdité sanglante de la haine et enfin, de la réconciliation entre deux peuples. Désacraliser ainsi Verdun est une manière d'achever ces grands principes que les élites dirigeantes françaises jugent désormais dépassés et incompatibles avec l'idéologie dominante, fondée sur le culte du libre arbitre individuel, du narcissisme et de l'argent roi. »

La guerre de quatrième génération évolue

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La guerre de quatrième génération évolue

par William Lind

Ex: http://www.sans-langue-de-bois.eklablog.fr

Un article du New York Times du 12 avril souligne une évolution possible de la G4G [La guerre de 4e génération, c’est-à-dire les guerres non conventionnelles actuelles, NdT], évolution qui rendrait la menace qu’elle fait peser sur les États d’autant plus grave. Intitulé Un mentor jihadiste mélange crime et religion :

Le ‘gangstérisme islamique’ recrute à Bruxelles, l’article raconte l’histoire de Khalid Zerkani, un islamiste radical de Bruxelles, qui a recruté des jeunes hommes pour mener le djihad à la fois en Syrie et en Europe. Plus gangster qu’érudit islamique, Zerkani préfère recruter ceux qui ont un passé criminel.

Des responsables de la sécurité belge et des gens connaissant M. Zerkani, ont dit qu’il avait assuré à la jeunesse rebelle de Molenbeek que les condamnations criminelles passées ne constituaient pas un obstacle à la cause islamique mais, au contraire, un atout capital.

Le Times cite un expert, Hind Fraihi, sur Molenbeek, un quartier fortement islamisé de Bruxelles, qui dit que l’extrémisme islamique «a muté […] pour devenir une entreprise criminelle menée par une synergie entre le banditisme et l’islam.»

Du point de vue de l’État, l’un des aspects difficiles de la G4G est qu’il fait face non seulement à plusieurs adversaires, mais à plusieurs types d’adversaires, allant des gangs dont les membres appartiennent à des groupes ethniques spécifiques (par exemple les Tchétchènes) jusqu’aux fanatiques religieux. Il n’y a pas de réponse du type tout en unaux différents défis que la G4G présente.

Toutefois, l’État bénéficie également du fait que ses adversaires de la G4G sont si différents. Le succès de l’un ne profite pas nécessairement à tous; en fait, il peut affaiblir les autres. Si l’un d’eux est en pleine progression, l’État peut se concentrer sur lui tout en mettant les autres de côté.

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Quelle chance de survie reste-t-il à une culture, lorsque ses propres élites cherchent activement sa destruction?

La menace pour l’État augmenterait si des entités de G4G de différents types commençaient à travailler ensemble. C’est ce que l’article du Times suggère qu’il ait pu arriver à Molenbeek. Si les criminels étaient des opérateurs isolés, rien d’autre que des petits criminels, alors cela ne changera probablement pas beaucoup. Toutefois, s’ils étaient membres de gangs, la situation pourrait être plus grave.

Les gangs sont des entités classiques de la G4G, car ils offrent une grande variété de services, en commençant par la protection, ce qui les met en concurrence directe avec l’État. Ils prospèrent là où ce dernier est trop faible ou corrompu pour exercer ses fonctions, fonctions qui sont reprises par les gangs. Lorsque c’est le cas, la légitimité échappe à l’État pour aller aux gangs.

Si les gangs et d’autres types d’entités de la G4G tels que les djihadistes, commencent à coopérer contre un ennemi commun reconnu, l’État, alors la G4G aura évolué de façon importante. L’État serait moins en mesure de se concentrer sur un type de challenger, parce que d’autres tireraient immédiatement parti du fait d’être oubliés. Des États déjà au bord de la rupture seraient encore plus tendus.

J’insiste, ce n’est peut être pas une alliance entre un gang et des djihadistes qui s’est passée à Molenbeek. Je pense que ce n’est probablement pas le cas, du moins pas encore. Mais tous les Molenbeeks répartis à travers l’Europe sont une boîte de Pétri où la G4G évolue. Cette évolution comprendra des faux départs comme des pas en avant pour la G4G. Il n’y a aucun moyen d’arrêter le processus, sauf en nettoyant le plat.

PS: En Syrie et en Irak, ce qui semblait une étape évolutive importante pour G4G peut s’avérer être un faux départ. Cette étape est le fait qu’EI ait formé un califat, ce qui veut dire prendre un territoire et le tenir. La guerre de cavalerie légère, le seul type de guerre où les Arabes sont bons, est mal adaptée pour tenir un territoire. Et cela a rendu EI plus vulnérable face aux systèmes de distribution de la puissance de feu contrôlée par les armées d’un État. L’incapacité de l’islam pur à gouverner, aliène le peuple placé sous le contrôle d’EI. Il est beaucoup trop tôt pour prétendre qu’EI est éliminé, en particulier en Irak, où l’État et ses forces armées ne sont que mirages. Mais je ne serais pas surpris si, à long terme, des entités de type G4G tentant de remplacer l’État, soient moins efficaces que celles qui préfèrent opérer dans un État failli comme, par exemple, le Hezbollah le fait au Liban.

par William Lind

Illustration aucun Copyright Sans langue de bois

Source Traditional right

Traduit par Wayan, relu par Diane pour le Saker Francophone

Source URL de l'article

Heraclitus, change, and flow

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Heraclitus, change, and flow

The ancient philosopher Heraclitus of Ephesus (530-470 BC) is one of the most important thinkers in history. Heraclitus’ views on change and flow stand in stark contradition to the picture of the static universe presented by his predecessor Parmenides (5th century BCE), and fed into the work of untold philosophers from Marcus Aurelius (121 AD–180 AD) to Friedrich Nietzsche (1844-1900 AD).

Heraclitus’ philosophy is a good starting point for anyone concerned with change in life. Heraclitus said that life is like a river. The peaks and troughs, pits and swirls, are all are part of the ride. Do as Heraclitus would – go with the flow. Enjoy the ride, as wild as it may be.

Heraclitus was born into a wealthy family, but he renounced his fortune and went to live in the mountains. There, Heraclitus had plenty of opportunity to reflect on the natural world. He observed that nature is in a state of constant flux. ‘Cold things grow hot, the hot cools, the wet dries, the parched moistens’, Heraclitus noted. Everything is constantly shifting, changing, and becoming something other to what it was before.

Heraclitus concluded that nature is change. Like a river, nature flows ever onwards. Even the nature of the flow changes.

Heraclitus’ vision of life is clear in his epigram on the river of flux:

‘We both step and do not step in the same rivers. We are and are not’ (B49a).

One interpretation of this passage is that Heraclitus is saying we can’t step into the same river twice. This is because the river is constantly changing. If I stroll down the banks of the Danube, the water before my eyes is not the same water from moment to moment. If the river is this water (which is a debatable point – the river could be its banks, the scar it carves in the landscape, but let’s leave this aside), it follows that the Danube is not the same river from moment to moment. We step into the Danube; we step out of it again. When we step into it a second time, we step into different water and thus a different river.

Moreover, we step into and out of the river as different beings.

Most interpretations of Heraclitus’s river fragment focus on the idea of the river in a state of flux. But Heraclitus says more than this in this fragment: ‘We are and are not’.

The river changes and so do you.

We are familiar with the principle of biological generation and corruption. Heraclitus puzzled over this principle two thousand years before the birth of the modern biological sciences and drew the ultimate lesson for the human condition. As material beings, we live in a world of flux. Moreover, we are flux. As physical bodies, we are growing and dying all the time, consuming light and resources to replicate our structure, while shedding matter continuously.

Change and death are ubiquitous features of the natural world. Maybe this is what Heraclitus meant when he said, in his inimitable way:

‘Gods are mortal, humans immortal, living their death, dying their life’.

Or maybe not. With Heraclitus we can’t be sure. What we know of Heraclitus comes from his commentators (nothing survives of his original work), and so Heraclitean epigrams can seem dubious in provenance, attributable to other authors. Everything changes, and history has changed a dozen times since Heraclitus’ time; yet I believe we can still take value from Heraclitus, particularly in a time like today, which is so clearly calling out for deep institutional and infrastructural change (I am speaking to people who are looking to make deep changes in our environmental and energy systems; our political, representative and regulatory systems; in our economic system – market capitalism – which is intrinsically indebted to the kind of society we really don’t want to be, an industrial society).

I think that Heraclitus gets it right. Reality is change and flow.

dimanche, 15 mai 2016

Organiser la résistance cognitive

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Atelier de ré-information active n° 2 avec Lucien Cerise à Lille

Organiser la résistance cognitive

L’équipe d’E&R Lille accueillera Lucien Cerise le samedi 21 mai 2016 à 15h pour le deuxième volet de son atelier de ré-information active.

Réservations : reservation.erlille@outlook.fr

Entrée : 5 euros.

Notre libraire proposera à cette occasion Neuro-pirates, le dernier ouvrage de Lucien Cerise, édité aux éditions Kontre Kulture, que vous pourrez vous faire dédicacer après la conférence.

La bande-annonce de l’événement :

Jornada de metapolitica - Madrid

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La Xvarnah des Perses

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La Xvarnah des Perses

La religion de la Perse ancienne, le zoroastrisme, parle d'une Lumière de gloire, la Xvarnah, une énergie à l'œuvre depuis l'instant initial de la Création et qui perdurera jusqu'à l'acte final de la transfiguration du monde [1]. Cette lumière est la substance qui constitue Ahura Mazda. L'iconographie la représente comme un nimbe lumineux, une aura glorieuse. Cette gloire est la Terre céleste, la mère du monde, Spenta Armaiti, une divinité qui correspond à notre Sophia occidentale. Elle intervient dans la relation entre l'âme et le Divin, qui s'opère dans un monde intermédiaire entre le monde de la matière et celui du pur esprit : le mundus imaginalis (monde imaginal).Ce monde est celui où les formes sensibles s'immatérialisent et où les intelligences pures prennent une corporéité spirituelle. Sur ce plan imaginal, la Terre est perçue comme un ange, Spenta Armaiti.

Source: http://www.philosophe-inconnu.com/Etudes/corps_glorieux01.htm

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Ellen Kositza bespricht »Wunschdenken« von Thilo Sarrazin

Ellen Kositza bespricht »Wunschdenken« von Thilo Sarrazin

Das Buch hier bestellen:
http://goo.gl/FJPbIP

Ellen Kositzas siebtes Buchvideo befaßt sich mit dem neuen, aufsehenerregenden Werk Thilo Sarrazins: Die Literaturredakteurin der Zeitschrift Sezession stellt Inhalt und Argumentation seines gerade erschienenen Buchs »Wunschdenken. Europa, Währung, Bildung, Einwanderung – warum Politik so oft scheitert« bündig vor.

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Destitution de Dilma Rousseff : entretien avec Pepe Escobar

 

Destitution de Dilma Rousseff : entretien avec le journaliste Pepe Escobar

La présidente brésilienne Dilma Rousseff vient d'être officiellement écartée du pouvoir présidentiel au Brésil. L'annonce fait suite au vote hier des sénateurs en faveur de l'ouverture du procès en destitution de la dirigeante, qui est automatiquement remplacée pour une période de 180 jours maximum par celui qui était alors vice-président de la République, Michel Temer. Ce que beaucoup dénoncent comme un "coup d'état institutionnel" met fin à 13 ans de pouvoir de la gauche au Brésil. Vendredi dernier, le Cercle des Volontaires recevait le journaliste brésilien alternatif Pepe Escobar afin qu'il nous livre son analyse sur des événements pas forcément faciles à appréhender vus de France.

http://www.cercledesvolontaires.fr

Un responsable américain attise les tensions à la frontière entre l’Inde et la Chine

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Un responsable américain attise les tensions à la frontière entre l’Inde et la Chine

Auteur : Kumara Ira
Ex: http://zejournal.mobi

Le consul général des États-Unis à Calcutta, Craig L. Hall, a approuvé de façon provocante des revendications territoriales indiennes visant la Chine au cours d’une réunion le 28 avril avec le ministre- président de l’État d’Arunachal Pradesh, dans le nord-est de l’Inde, Kalikho Pul.

Se référant à des revendications chinoises sur une partie de l’Arunachal Pradesh, Hall a déclaré que le gouvernement américain considérait l’Arunachal Pradesh comme partie intégrante de l’Inde. L’Arunachal Pradesh — situé stratégiquement entre le Bhoutan à l’ouest, la Birmanie à l’est, et la Chine au nord — comprend plusieurs zones également revendiquées par la Chine, telles que Tawang, le site du célèbre monastère de Tawang.

Hall a appelé au développement des infrastructures dans cette région éloignée et stratégique, où la construction de routes et d’infrastructures de transport est vitale pour le déploiement de la puissance militaire. Il a également appelé à des coentreprises et partenariats entre les USA et l’Inde dans le commerce et les échanges, pouvant être organisés par le consulat de Calcutta (Kolkata). « Le consulat, » a déclaré Hall, « sait que des sociétés américaines sont intéressées par des contrats de travaux pour le développement des infrastructures en Inde et dans le Nord-Est en particulier, avec un accent particulier sur l’Arunachal Pradesh ».

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Les commentaires de Hall étaient une tentative calculée pour attiser le conflit frontalier entre l’Inde et la Chine et ont été faits quelques jours seulement après que le conseiller de la sécurité nationale de l’Inde, Ajit Doval, a visité Beijing (Pékin) pour des discussions sur la résolution de la question frontalière.

En 1962, l’Inde et la Chine ont mené une guerre d’un mois sur la frontière himalayenne contestée, qui a fait plus de 4000 victimes. La guerre avait éclaté après une série d’incidents frontaliers violents à la suite du soulèvement tibétain de 1959, soutenu par la CIA, contre le régime chinois. Après la défaite de l’insurrection, l’Inde avait accordé l’asile au chef du bouddhisme tibétain, le Dalaï-Lama, et à ce jour le siège du gouvernement tibétain en exil est à Dharamsala dans le nord-ouest de l’Inde.

L’Inde et la Chine partagent une longue frontière qui traverse plusieurs régions contestées, dont une grande partie de l’Arunachal Pradesh et de l’Aksai Chin. Ce dernier est situé entre les régions autonomes chinoises du Xinjiang et du Tibet et est revendiqué par l’Inde comme faisant partie de la région du Ladakh dans le Jammu-et-Cachemire. Au cours de la Guerre sino-indienne de 1962, les forces chinoises ont envahi l’Arunachal Pradesh dont elles se sont retirées plus tard, mais elles ont étendu leur contrôle sur l’Aksai Chin.

Les commentaires de Hall reviennent à jeter de l’huile sur le feu du conflit frontalier sino-indien. Ils montrent que dans le cadre de son « pivot vers l’Asie », qui vise à isoler la Chine et à préparer la guerre contre elle, Washington est prêt à soutenir les revendications territoriales de l’Inde, considérées par Beijing comme des menaces à l’intégrité territoriale de la Chine.

Les remarques de Hall viennent au moment où l’Inde, s’alignant de plus en plus sur l’offensive stratégique des États-Unis contre la Chine, cherche à tirer parti de ses relations avec Washington pour atteindre au statut de puissance mondiale. L’Inde développe rapidement son armée et exige que les États d’Asie du Sud la reconnaissent comme l’hégémon régional.

Les États-Unis font pression pour que l’Inde devienne un État de première ligne dans son « pivot » anti-Chine. En avril, ils ont obtenu l’accord « de principe » de New Delhi pour un Protocole d’entente bilatéral d’échange logistique (Lemoa) qui donnera aux Etats-Unis l’accès à des bases militaires indiennes pour le réapprovisionnement, la réparation et le repos.

La Chine s’est fermement opposée aux commentaires de Hall. Mercredi, Beijing a déclaré que toute intervention « irresponsable » d’un tiers dans le différend frontalier sino-indien, « compliquerait » la question.

Le ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré: « La question de la frontière entre la Chine et l’Inde porte sur la souveraineté territoriale de la Chine et les sentiments du peuple chinois. Toute tierce partie doit respecter l’histoire et la réalité concernant la question frontalière, respecter les efforts déployés par la Chine et l’Inde pour résoudre les différends territoriaux par la négociation, éviter de s’impliquer dans les conflits ou de prendre parti sur les questions relatives à la propriété du territoire contesté ».

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Il a ajouté: « Des négociations saines entre la Chine et l’Inde sur la question de la frontière ainsi que la paix et la tranquillité des zones frontalières ces dernières années ont créé des conditions favorables à la croissance des relations bilatérales et à leur développement respectifs ».

Les remarques de Hall constituent une provocation délibérée de plus contre la Chine par l’impérialisme américain à l’heure où il attise les tensions dans toute la région.

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Dans le cadre de son « pivot » anti-chine « vers l’Asie », les États-Unis sont en train de fomenter le séparatisme en Chine, en particulier au Tibet et au Xinjiang. Des responsables américains ont récemment assisté à une conférence des organisations séparatistes chinoises financées par les États-Unis à Dharamsala, en Inde. Washington cherche à exploiter des conflits sociaux et ethniques acerbes — ayant leurs racines dans la politique réactionnaire du régime chinois, qui a de plus en plus fomenté le nationalisme chinois « Han » depuis la restauration du capitalisme en Chine dans les années 1980 — pour menacer la Chine d’une fragmentation selon des lignes ethniques.

Comme dans la région chinoise proche, où les minorités ethniques souffrent de la pauvreté et de la répression de Beijing, le nord-est de l’Inde est la région la plus pauvre et la moins développée du pays et est en proie aux tensions ethniques et aux insurrections.

« C’est l’endroit le plus complexe d’Asie », dit Sanjoy Hazarika, le président et directeur du Centre d’études du Nord-Est et de la recherche politique de New Delhi. « Vous avez 220 groupes ethniques pressées dans un territoire en forme de triangle, lié à l’Inde juste par un minuscule couloir ».

Comme dans le Jammu-et-Cachemire, New Delhi a depuis des décennies donné, dans l’Arunachal Pradesh et six autres États du Nord, de vastes et draconiens pouvoirs à l’armée en vertu de la notoire Loi sur les pouvoirs spéciaux des forces armées, pour y supprimer de nombreux mouvements sécessionnistes armés ethno-nationaux et anti-gouvernementaux. En raison de la pauvreté et de l’insécurité générale, des centaines de milliers de personnes de cette région défavorisée ont émigré vers les grandes villes indiennes pour y chercher un emploi, où ils sont souvent confrontés à la discrimination.

Washington craint que la Chine puisse exploiter les insurrections dans le nord de l’Inde, encourageant le séparatisme en Inde pour riposter à la promotion du séparatisme en Chine par Washington et il répond en s’ingérant de façon irresponsable dans les différends entre New Delhi et Beijing.

En même temps que Washington œuvre agressivement pour intégrer l’Inde dans son offensive stratégique contre Beijing, la longue rivalité entre l’Inde et la Chine et leurs conflits frontaliers, deviennent de plus en plus étroitement liés à la rivalité stratégique encore plus explosive entre les États-Unis et la Chine, poussant ainsi l’Asie, sinon le monde entier, vers une nouvelle conflagration.


- Source : WSWS

Moscou impassible face à la «révolution de palais» en Turquie

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Moscou impassible face à la «révolution de palais» en Turquie

Ex: http://zejournal.mobi

Le départ forcé d’Ahmet Davutoglu du poste de premier ministre de Turquie présage-t-il d’autres détériorations dans la la politique extérieure de ce pays proche (en termes géographiques uniquement) de la Russie ou, au contraire, signe-t-il l’abandon des rêves néo-ottomans ? Les deux options sont, probablement, valables.

La démission forcée de M. Davutoglu a été précédée par une charge virulente menée par le chef d’Etat assiégé contre cet ancien professeur devenu homme politique. « Vous ne devez pas oublier qui vous a donné ce poste », lançait le président Recep Tayyip Erdogan à l’homme qu’il avait personnellement choisi pour être d’abord son ministre des Affaires étrangères, puis, en août 2014, son commandant en second.A une époque, M. Erdogan disait : « C’est l’ère du président fort et du premier ministre fort ». Cela n’est plus vrai.

La divergence profonde entre les deux hommes est apparue sur fond de quête de pouvoir absolu par M. Erdogan, quête menée en brisant le système parlementaire et en introduisant un régime présidentiel. Plus il devenait autoritaire, moins il montrait de tolérance pour la dissidence et les contestations.

Malgré la loyauté démonstrative de M. Davutoglu au Numéro 1, le premier ministre n’a pu cacher ses divergences avec Erdogan sur la manière de gérer les graves crises intérieure et extérieure auxquelles le pays est confronté. Certains blogueurs ont scrupuleusement compilé 27 dossiers que le tandem ne voyait pas du même œil.

Zèle moral du professeur livresque

Sur de nombreux points, l’ancien professeur de sciences politiques d’une université de la banlieue d’Istanbul s’est montré comme un modéré flexible, réticent aux décisions brutales et précipitées.

Contrairement au président Erdogan, qui voit rouge face aux critiques à son encontre, Ahmet Davutoglu n’approuvait pas l’emprisonnement des journalistes et des universitaires partageant d’autres valeurs. Le premier ministre ne souhaitait pas étiqueter les écologistes d’« agent provocateurs » ni les malmener. Une « mauviette » typique, comme aurait dit Margaret Thatcher.

Par ailleurs, M. Davutoglu semblait réellement déterminé à combattre la corruption de haut niveau. En duo avec son adjoint Ali Babacan, il a élaboré le « paquet transparence », qui agaçait certains hauts fonctionnaires du Parti pour la justice et le développement (AKP) au pouvoir.

L’année dernière, le premier ministre Davutoglu a refusé de protéger quatre anciens ministres convoqués en justice pour des affaires de corruption. Il a été cité disant : « Nous casserons les bras de tous ceux qui sont impliqués dans des affaires de corruption, même s’il s’agit de mon frère ». Selon une rumeur, le « reis » (« chef »), c’est-à-dire M. Erdogan, n’appréciait pas spécialement le zèle moral de son premier ministre.

Diplomate mais pas guerrier

Cet épisode aurait pu marquer un tournant dans la relation au sein du tandem. Suite aux élections du 7 juin 2015, l’AKP a perdu la majorité parlementaire. Ahmet Davutoglu n’était opposé à l’idée de former une coalition gouvernementale avec le principal parti d’opposition. Cela a sans doute été perçu comme un blasphème par les conservateurs purs et durs de l’AKP et équivalait pour eux à une trahison.

Les récentes interactions avec les dirigeants européens ont renforcé le réputation du premier ministre Davutoglu en tant qu’homme pragmatique avec lequel il est possible de négocier. Pourtant, lorsqu’il a proposé de reprendre tous les réfugiés et migrants économiques ayant traversé la mer d’Egée pour entrer illégalement en Grèce, Erdogan a immédiatement désavoué la proposition.

Davutoglu a peut-être franchi la ligne rouge en proposant de reprendre les négociations avec les militants kurdes. Cette proposition allait à l’encontre de la diabolisation délibérée de l’ensemble des Kurdes par les responsables et les médias pro-Erdogan déterminés à attiser les sentiments nationalistes.

Enfin, alors que M. Erdogan est devenu la cible de critiques constantes dans les médias occidentaux, son premier ministre a été largement épargné et parfois même loué pour sa flexibilité. Cela pourrait être l’une des principales causes des récentes accusations d’un blogueur anonyme prétendant qu’Ahmet Davutoglu conspirait avec l’Occident et les ennemis de la Turquie pour défier Erdogan, régulièrement dépeint comme un dirigeant autoritaire à l’ego gonflé et aux habitudes erratiques.

Purges sans retour de flammes

La démission précipitée du premier ministre dans le contexte de multiples problèmes intérieurs et extérieurs qui accablent la Turquie confirme que les querelles internes à l’AKP sont la conséquence directe de nombreuses frustrations accumulées. On peut raisonnablement supposer que les divisions au sein du parti au pouvoir révèlent des fractures intérieures profondes, qui ne se résument pas à la figure du théoricien universitaire moustachu.

Les purges sont inévitables. Il est clair que les membres du « cercle intime » proche d’Akmet Davutoglu seront congédiés. Parmi les victimes ciblées, on indique Mehmet Simsek, vice-premier ministre de l’Economie qui semble jouir d’une excellente réputation auprès des investisseurs internationaux. Cela affaiblirait le pragmatisme relatif de l’AKP et aggraverait les désaccords sur la crise des réfugiés.

Les spéculations sur les chances d’Ahmet Davutoglu de rallier des soutiens parmi les parlementaires de même esprit et de créer un nouveau centre de pouvoir au sein de l’AKP sont infondées. Dénué de tout soutien populaire, M. Davutoglu est un simple responsable qui doit son envol à Erdogan.

Il n’est, dès lors, pas étonnant que sa démission n’ait pas provoqué de vagues massives, la livre turque ne s’étant dépréciée que de 4% par rapport au dollar. Davutoglu a sagement indiqué que « personne n’a entendu ni n’entendra un seul mot contre notre président sortir de ma bouche ».

La révolution qui dévore ses enfants

En Europe, les interlocuteurs habituels de Davutoglu le regretteront en tant que personne avec qui ils parlaient la même langue, à de nombreux égards. Mais le processus est irréversible : aujourd’hui, comme l’a formulé un commentateur turc, l’ex-premier ministre est déjà « en train d’entrer au panthéon des cadavres politiques ».

La Russie a dûment pris note de cette « révolution de palais », mais sans aucun soupir de soulagement (Ahmet Davutoglu avait initialement indiqué avoir ordonné la destruction de l’avion russe Su-24) ni regret. Moscou sait qu’une seule personne mène la danse en Turquie, et que M. Erdogan est intransigeant lorsqu’il s’agit d’admettre ses erreurs.

Pourtant, la fin de l’ère de Davutoglu mettra un point final à l’initiative diplomatique ratée baptisée « zéro problèmes avec les voisins », élaborée par l’ancien universitaire. Son départ en outre sonne le glas du mythe d’un Empire néo-ottoman renaissant avec la Turquie comme centre de gravité et arbitre du pouvoir.

En réalité, la montée en puissance de l’islam politique, largement sponsorisée et promue par l’AKP, l’islamisation rampante de l’appareil d’Etat et son débordement dans la société, tout comme les ambitions gonflées d’Erdogan pour un règne présidentiel digne d’un sultan, constituent des développements emblématiques marquant une rupture claire avec l’héritage d’Ataturk.

Fondamentalement, c’est une révolution en bonne et due forme. Et l’on sait que les révolutions ont une fâcheuse tendance à dévorer leurs propres enfants…

George Hawley’s Right-Wing Critics of American Conservatism

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George Hawley’s Right-Wing Critics of American Conservatism

Review:

George Hawley
Right-Wing Critics of American Conservatism [2]
Lawrence, Kansas: University of Kansas Press, 2016

Most academic studies of White Nationalism and the New Right do not rise above politically correct sneers and smears. They read like ADL or SPLC reports fed through a postmodern buzzword generator. Thus the growing number of serious and balanced academic studies and White Nationalism and the New Right are signs of our rising cultural profile. It is increasingly difficult to dismiss us.

pid_16428.jpgFor instance, The Struggle for the World: Liberation Movements for the 21st Century [3], the 2010 Stanford University Press book on anti-globalization movements by Charles Lindholm and José Pedro Zúquete contains a quite balanced and well-informed chapter on the European New Right. (See Michael O’Meara’s review here [4].) Moreover, Zúquete’s 2007 Syracuse University Press volume Missionary Politics in Contemporary Europe [5] contains extensive chapters on the French National Front and Italy’s Northern League.

Political scientist George Hawley’s new book Right-Wing Critics of American Conservatism is another important contribution to this literature, devoting a chapter to the European New Right and another chapter to White Nationalism. I’m something of an expert in these fields, and in my judgment, Hawley’s research is deft, thorough, and accurate. His writing is admirably clear, and his analysis is quite penetrating.

Naturally, the first thing I did was flip to the index to look for my own name, and, sure enough, on page 265 I found the following:

In recent years, elements of the radical right in the United States have exhibited greater interest in right-wing ideas from continental Europe. In 2010, the North American New Right was founded by Greg Johnson, the former editor of the Occidental Quarterly. While clearly focused on promoting white nationalism in the United States, the North American New Right is heavily influenced by both Traditionalism and the European New Right, and its website (http://www.counter-currents.com/) regularly includes translations from many European New Right intellectuals. The site also embraces the New Right’s idea of metapolitics, noting that the time will not be right for white nationalists to engage in more conventional political activities until a critical number of intellectuals have been persuaded that their ideas are morally and intellectually correct.

The work of my friends at Arktos in bringing out translations of European New Right thinkers is also mentioned on page 241.

Hawley’s definitions of Right and Left come from Paul Gottfried, although they accord exactly with my own views and those of Jonathan Bowden: the Left treats equality as the highest political value. The Right does not regard equality as the highest political value, although there is a range of opinions about what belongs in that place (pp. 11-12). Libertarians, for instance, regard individual liberty as more important than equality. White Nationalists think that both liberty and equality have some value, but racial health and progress trump them both.

Natreview.jpgIn chapter 1, Hawley argues that modern American conservatism was defined by William F. Buckley and National Review in the 1950s. The conservative movement was a coalition of free market capitalists, Christians, and foreign policy hawks. Hawley points out that based on ideology alone, there is no necessary reason why any of these groups would be Right wing or allied with each other. Indeed, the pre-World War II “Old Right” of people like Albert Jay Nock and H. L. Mencken tended to be anti-interventionist, irreligious, and economically populist and protectionist rather than free market. National Review was also philo-Semitic from the start and increasingly anti-racist, whereas the pre-War American Right had strong racialist and anti-Semitic elements. What unified the National Review coalition was not a common ideology but a common enemy: Communism.

In chapter 2, Hawley also documents the role of social mechanisms like purges in defining post-war conservatism. Buckley set the pattern early on by purging Ayn Rand and the Objectivists (for being irreligious) and the John Birch Society (for being conspiratorial and cranky), going on in later years to purge anti-Semites, immigration restrictionists, anti-interventionists, race realists, etc. The same pattern was followed with the firing of race realists Sam Francis from The Washington Times and Jason Richwine from the Heritage Foundation. Indeed, many of the leading figures in the movements Hawley chronicles were purged from mainstream conservatism.

Mainstream conservatism embraces globalization through free trade, immigration, and military interventionism. Thus Hawley devotes chapter 3, “Small is Beautiful,” to conservative critics of globalization, with discussions of the Southern Agrarians, including Richard Weaver and Wendell Berry, communitarian sociologists Robert Nisbet and Christopher Lasch, and economic localists Wilhelm Röpke and E. F. Schumacher. I spent a good chunk of my 20s reading this kind of literature, as well as the libertarian and paleoconservative writers Hawley discusses in later chapters. Thus Hawley’s book can serve as an introduction and a syllabus to a lot of the Anglophone literature that I traversed before coming to my present views.

The Southern Agrarians are particularly interesting, because of they were the most radical school of American conservatism, offering a genuinely anti-liberal and anti-modernist critique of Americanism, with many parallels to what later emerged from the European New Right. The Agrarians also understood the importance of metapolitics. Unfortunately, they were primarily a literary movement and had no effect on political policy. Although I am not a Southerner, I spent a lot of time reading first generation Agrarians like Allen Tate, Donald Davidson, and John Crowe Ransom, plus Weaver, Berry, and Marion Montgomery, and their influence made me quite receptive to the European New Right.

Christians form an important although subaltern bloc in the conservative coalition, thus Hawley devotes chapter 4 to a brief discussion of “Godless Conservatism,” i.e., attempts to make non-religious cases for conservatism. Secular cases for conservatism will only become more important as Christianity continues to decline in America. (Hawley deals with neopagan and Traditionalist alternatives to Christianity in his chapter on the European New Right.)

dec13.jpgChapter 5, “Ready for Prime Time?” is devoted to mainstream libertarianism, including Milton Friedman, the Koch Brothers, the Cato Institute, Reason magazine, the Ron Paul movement, and libertarian youth organizations. Chapter 6, “Enemies of the State,” deals with more radical strands of libertarianism, including 19th-century American anarchists like Josiah Warren and Lysander Spooner, the Austrian School of economics, Murray Rothbard, Hans-Hermann Hoppe, Lew Rockwell, the Mises Institute, and the Libertarian Party. Again, Hawley has read widely with an unfailing eye for essentials.

I went through a libertarian phase in my teens and 20s, and I understand from the inside how someone can move from libertarian individualism to racial nationalism. In 2009, when I was editor of The Occidental Quarterly, I sensed that the Ron Paul and Tea Party movements would eventually send many disillusioned libertarians in the direction of White Nationalism. Thus, to encourage our best minds to think through this connection and develop arguments that might aid the conversion process, TOQ sponsored an essay contest on Libertarianism and Racial Nationalism [6]. Since 2012, this trend has markedly accelerated. Thus I highly recommend Hawley’s chapters to White Nationalists who lack a libertarian background and wish to understand this increasingly important “post-libertarian” strand of the Alternative Right.

Chapter 7, “Nostalgia as a Political Platform,” deals with the paleoconservative movement, covering its debts to the pre-War Old Right, M. E. Bradford, Patrick Buchanan, Thomas Fleming and Chronicles magazine, Sam Francis, Joe Sobran, the paleo-libertarian moment, and Paul Gottfried.

screen322x572.jpegPaleoconservatism is defined in opposition to neoconservatism, the largely Jewish intellectual movement that largely took over mainstream conservatism by the 1980s, aided by William F. Buckley who dutifully purged their opponents. Since the neoconservatives are largely Jewish, and many of the founders were ex-Marxists or Cold War liberals, their ascendancy has meant the subordination of Christian conservatives and free marketeers to the hawkish interventionist wing of the movement. Now that the Cold War is over, the primary concern of neoconservative hawks is tricking Americans into fighting wars for Israel.

Paleoconservatives, by contrast, are actually conservatives. They are defenders of Western civilization and its moral traditions. Many of them are Christians, but not all of them. To a man, they reject multiculturalism and open borders. They are populist-nationalist opponents of economic globalization and political empire-building. Most of them are realists about racial differences.

The paleocons, therefore, are the movement that is intellectually closest to White Nationalism. Indeed, Sam Francis is now seen as a founding figure in contemporary White Nationalism, and both Gottfried and Sobran have spoken at White Nationalist events. Paleoconservatives were also the first Americans to pay sympathetic attention to the European New Right. Thus it makes sense that Hawley places his chapter on paleoconservatism before his chapters on the European New Right and White Nationalism.

Hawley is right that paleoconservatism is basically a spent force. Its leading figures are dead or elderly. Aside from Patrick Buchanan, the movement never had access to the mainstream media and publishers. Unlike mainstream conservative and neoconservative institutions, the paleocons never had large donors and foundations on their side. Beyond that, there is no next generation of paleocons. Instead, their torch is being carried forward by White Nationalists or the more nebulously defined “Alternative Right.”

Chapter 8, “Against Capitalism, Christianity, and America,” surveys the European New Right, beginning with the Conservative Revolutionaries Oswald Spengler, Ernst Jünger, and Arthur Moeller van den Bruck; the Traditionalism of René Guénon and Julius Evola; and finally the New Right proper of Alain de Benoist, Guillaume Faye, and Alexander Dugin.

31slbDCcakL._SL500_BO1,204,203,200_.jpgChapter 9, “Voices of the Radical Right,” covers White Nationalism in America, with discussions of progressive era racialists like Madison Grant and Lothrop Stoddard; contemporary race realism; the rise and decline of such organizations as the KKK, American Nazi Party, Aryans Nations, and the National Alliance; the world of online White Nationalism; and Kevin MacDonald’s work on the Jewish question — which brings us up to where we started, namely the task of forging a North American New Right.

Hawley’s concluding chapter 10 deals with “The Crisis of Conservatism.” Neoconservatism has, of course, been largely discredited by the debacle in Iraq. Since the Republicans are the de facto party of whites, especially white Christians with families, the deeper and more systemic challenges to the conservative coalition include the decline of Christianity in America, the decline of marriage and the family, and especially the growing non-white population, which overwhelmingly supports progressive policies. The conservative electorate is shrinking, and if it continues to decline, it will eventually be impossible for Republicans to be elected, which means the end of conservative political policies.

There is, however, a deeper cause of the crisis of conservatism. The decline of the family and the growth of the non-white electorate are the predictable results of government policies — policies that conservatives did not resist and that they will not try to roll back, ultimately because conservatives are more committed to classical liberal principles than the preservation of their own political power, which can only be secured by “collectivist,” indeed “racist” measures to preserve the white majority. Conservatives will conserve nothing [7] until they get over their ideological commitment to liberal individualism.

Hawley predicts that as the conservative movement breaks down, some Americans will turn toward more radical Right-wing ideologies, leading to greater political polarization and instability. Of the ideologies Hawley surveys, he thinks the localists, secularists, libertarian anarchists, paleocons, and European New Rightists have the least political potential. Hawley thinks that the moderate libertarians have the most political potential, largely because they are closest to the existing Republican Party. Unfortunately, libertarian radical individualism would only accelerate the decline of the family, Christianity, and the white electorate.

Of all the movements Hawley surveys, only White Nationalism would address the causes of the decline of the white family and the white electorate. But Hawley thinks that White Nationalism faces immense challenges, although the continued decline of the conservative movement might also present us with great opportunities:

Explicit white nationalism is surely the most aggressively marginalized ideology discussed here. As we have seen, advocating racism is perhaps the fastest way for a politician, pundit, or public intellectual to find himself or herself a social pariah. That being the case, there is little chance that transparent white racism will again become a major political force in the United States in the immediate future. However, the fact that antiracists on the right and left are extraordinarily vigilant in their effort to drive racists from public discourse can be viewed as evidence that they believe such views could once again have a large constituency, should racists ever again be allowed to reenter the mainstream public debate. Whether their fears in this regard are justified is impossible to determine at this time. What we should remember, however, is that the marginalization of the racist right in America was largely possible thanks to cooperation from the mainstream conservative movement, which has frequently jettisoned people from its ranks for openly expressing racist views. If the mainstream conservative movement loses its status as the gatekeeper on the right, white nationalism may be among the greatest beneficiaries, though even in this case it will face serious challenges. (p. 291)

Right-Wing Critics of American Conservatism is an important academic study, but it has a significant oversight. The meteoric rise of Donald Trump illustrates the power of another Right-wing alternative to American conservatism, namely populism. Populism is a genuinely Right-wing movement, because although it is critical of economic and political inequality as threats to the integrity of the body politic, populism is nationalistic. It does not regard citizens and foreigners as of equal worth.

I also noticed a couple of smaller mistakes. F. A. Hayek is twice referred to as a Jew, which is false, and on page 40 Hawley refers to Young Americans for Liberty when he means Young Americans for Freedom. Hawley uses the repulsive euphemism “undocumented immigrant” and repeatedly uses the word “vicious” to describe ideas he dislikes, but as a whole his book is relatively free of the tendentious jargon of liberal academics.

I highly recommend Right-Wing Critics of American Conservatism [2]Hawley is clearly not a friend of conservatism or White Nationalism. He’s something far more useful: a frank and fair-minded critic. Conservatives, of course, lack the capacity for self-criticism and self-preservation. So they will ignore him, to their detriment. But White Nationalists will read him and profit from it.

Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

URL to article: http://www.counter-currents.com/2016/05/right-wing-critics-of-american-conservatism/

URLs in this post:

[1] Image: http://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2016/05/HawleyCover.jpg

[2] Right-Wing Critics of American Conservatism: http://www.amazon.com/gp/product/0700621938/ref=as_li_tl?ie=UTF8&camp=1789&creative=9325&creativeASIN=0700621938&linkCode=as2&tag=thesavdevarc-20&linkId=B3FDFPYGYKSEBF4W

[3] The Struggle for the World: Liberation Movements for the 21st Century: http://www.amazon.com/gp/product/B005ZKKS1G/ref=as_li_tl?ie=UTF8&camp=1789&creative=9325&creativeASIN=B005ZKKS1G&linkCode=as2&tag=thesavdevarc-20&linkId=4AV4RLLWIQSXLRUC

[4] here: http://www.counter-currents.com/2010/07/against-the-armies-of-the-night/

[5] Missionary Politics in Contemporary Europe: http://www.amazon.com/gp/product/0815631499/ref=as_li_tl?ie=UTF8&camp=1789&creative=9325&creativeASIN=0815631499&linkCode=as2&tag=thesavdevarc-20&linkId=WYRYTYVV4TLV25PY

[6] Libertarianism and Racial Nationalism: http://www.toqonline.com/archive/2011-2/spring-11/

[7] Conservatives will conserve nothing: http://www.counter-currents.com/2016/02/why-conservatives-conserve-nothing/

samedi, 14 mai 2016

Donald Trump: possible père refondateur de l'Union Européenne

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Donald Trump: possible père refondateur de l'Union Européenne

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

L'opinion mal informée attribue généralement à Robert Schumann et ses homologues le mérite d'avoir été les pères fondateurs de l'Europe. En fait, comme ceci a été révélé depuis, ces « européens » avaient été des instruments de Washington, CIA interposée, pour faire de l'Europe un glacis militaire et économique leur permettant de commencer à mener la guerre contre l'URSS
Celle-ci a laissé place depuis à la Russie, mais la guerre américaine n'a jamais cessé et l'Europe n'a jamais été capable de prendre son indépendance politique et son autonomie militaire et économique.

La France sous le gaullisme avait pendant quelques années résisté à ce rôle d'alliée subordonnée, mais après 1968 (provoqué d'ailleurs par la CIA comme on l'a su depuis pour faire tomber De Gaulle) elle n'a eu de cesse de servir au mieux ce qu'il faut bien continuer encore à nommer l'impérialisme américain. Nicolas Sarkozy, premier des atlantistes, s'était ainsi immédiatement attaché à faire rentrer la France dans l'Otan et à initialiser au Moyen Orient les guerres qu'attendaient les intérêts pétroliers et stratégiques d'outre Atlantique.

Il en résulte aujourd'hui que l'Europe n'a ni diplomatie propre, ni moyens de défense autonome' par rapport aux forces armées américaines, ni volonté de concurrencer vraiment les entreprises et les banques américaines, ne fut-ce qu'en se protégeant par un minimum de protectionnisme. Aujourd'hui elle se laisse imposer les « sanctions » à l'égard de la Russie et les négociations dites du Tafta ou TTIP dont la véritable consigne peut se résumer par un simple mot « buy american ».

Or ce que les Européens n'ont jamais eu le courage de faire, Donald Trump s'il accède à la présidence les obligera peut-être à s'y résoudre. Le programme de celui-ci se précise peu à peu. S'il l'applique – à condition de n'être pas assassiné auparavant – l'Union européenne devra se résoudre à se doter d'une défense vraiment européenne, Donald Trump ayant déjà affirmé qu'il n'assurerait pas ce rôle. Par ailleurs, l'Union devra apprendre à voir dans la Russie un partenaire possible, « Le Donald » ayant affirmé vouloir cesser enfin une guerre froide à l'égard de Moscou jamais interrompue depuis la 2e guerre mondiale. Au plan économique, il dit enfin vouloir par le protectionnisme redonner de la vigueur à l'économie réelle américaine rendue exsangue par les impératifs de mondialisation imposés par Wall Street.

Aujourd'hui 3 mai, il a surpris tous les bien-pensants du néolibéralisme en annonçant qu'il n'hésiterait pas, par le protectionnisme, à se défendre des offensives économiques de la Chine. Celle-ci profite en effet du libre-échange imposé par les élites financières mondialisées pour inonder l'Amérique de produits à bas coûts, ruinant ce faisant ce qui restait à cette dernière de ressources industrielles propres.

Si comme prévisible, Trump accède à la Présidence, si ensuite il ne renonce pas à mettre en œuvre le programme annoncé, s'il trouve enfin aux Etats-Unis les compétences nécessaires pour mettre celui-ci en application, l'Union européenne sera nolens volens obligée d'en tenir compte et de s'adapter.

Concrètement notamment, cela voudra dire que, comme la fait dans une certaine mesure la France, elle se dotera d'une défense vraiment européenne, qu'elle réinvestira en propre dans les industries et la recherche, notamment dans le domaine numérique et finalement qu'elle négociera sans demander d'autorisation les coopérations qui lui paraitront utiles avec la Russie et le reste du monde. Elle devra enfin rebâtir et protéger ses frontières, en généralisant notamment un protectionnisme sélectif indispensable à son développement.

Si les pays européens s'y résolvent, les manuels d'Histoire pourront présenter Donald Trump comme le vrai et premier père de l'Europe. Il aura fait sans nécessairement le rechercher ce que nul Européen n'avait été avant lui capable de faire.

 

Cumann na mBan, un mouvement de femmes celtes

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Pâques 1916. Cumann na mBan

Un mouvement de femmes celtes

Par Fabien Régnier

03/05/2016 – 07h00 Dublin (Breizh-info.com) – Fabien Régnier, rédacteur en chef de la revue Keltia Magazine, nous adresse en exclusivité pour Breizh-info.com un article tiré du dernier numéro consacré notamment à l’Irlande.

Au début du XXe siècle, il était admis dans tous les pays que les femmes ne pouvaient en aucun cas participer à des combats. Même au plus dur de la Première Guerre mondiale, les belligérants n’envisagèrent le rôle des femmes qu’à l’arrière, comme infirmières ou comme ouvrières d’usines quand le manque d’hommes devint criant. Elles n’avaient d’ailleurs pratiquement aucun droit, et surtout pas celui de voter ou de participer à la vie active des divers pays car on ne les en jugeait pas dignes.

C’est pourtant une toute autre vision du rôle de la femme qu’allait développer le mouvement insurrectionnel irlandais, seul en Europe à renouer avec l’une des plus honorables caractéristiques de la culture celtique, concernant la place des femmes dans la société. Après le départ des Anglais, les insurgés du Sinn Fein établirent des structures dans lesquelles hommes et femmes avaient les mêmes droits et les mêmes fonctions. Mais il y eut un début héroïque à tout cela. Il est très peu connu et nous voulons vous en parler.

La fondation

Le premier meeting, considéré comme acte fondateur, eut lieu à l’hôtel Wynne à Dublin, le 2 avril 1914, c’est-à-dire quelques mois seulement avant le déclenchement de la Guerre mondiale1. La situation tragique de l’Irlande sous occupation anglaise, l’impitoyable traitement qui lui était infligé et n’était que le prolongement de nombreux siècles d’oppression, avait conduit l’organisation de la résistance nationaliste autour du Sinn fein2. Celle-ci incorporait principalement des hommes, mais les femmes irlandaises souffraient tout autant que ceux-ci. La femme qui prit l’initiative de cette réunion se nommait Kathleen Lane-O’Kelly. On peut donc légitimement lui attribuer la fondation du mouvement. Celui-ci prit le nom celtique de Cumann na mBan qui, en gaëlique signifie tout simplement « Association des Femmes ».

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Le « Haut Arbre »

Des « branches » furent mises en place, la première portant le nom de Ard Chraobh (le Haut Arbre, en référence au chêne sacré des druides). À partir de ce moment, ces militantes de la renaissance irlandaise commencèrent à s’entraîner au maniement du fusil et du revolver. Une photo représente la comtesse Constance Markiewicz3 un revolver à la main en plein entraînement. Toutes ces femmes avaient conscience de l’imminence du combat pour la liberté. Et toutes étaient prêtes à se sacrifier pour ce qu’on nommait « la Cause ». 10 000 femmes irlandaises s’enrôlèrent dans le Cumann na mBan au cours des deux années qui suivirent sa fondation, ce qui est énorme, surtout pour un si petit peuple.

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L’insurrection

Lorsque les volontaires entrèrent dans Dublin, le 23 avril 1916, pour se sacrifier afin d’accomplir la première révolution celtique de l’Histoire, en sachant par avance qu’ils seraient écrasés, ils pénétrèrent dans la ville tenue par d’énormes forces anglaises par divers côtés.

pg-20-32.jpgCe même jour, les Dublinois eurent la surprise de voir 70 femmes armées de fusils pénétrer dans la cité dans un ordre impeccable. Elles savaient toutes ce qui les attendait. Pourtant, elles avançaient sans hésitation. C’était le Cumann na mBan.

Certaines, commandées par Winifred Carney, prirent position dans le GPO (General Post Office) qui, inlassablement pilonné par l’artillerie anglaise, allait devenir le symbole de la résistance pour tous les Celtes conscients. D’autres mirent en place des barricades derrière lesquelles elles se retranchèrent à Bolland’s Mill sur le grand canal des docks de Dublin, pour y bloquer l’arrivée des renforts anglais.

En dehors de ces combattantes, d’autres femmes du Cumann na mBan soignèrent les blessés sous la mitraille et les obus. Elles furent également des héroïnes de l’insurrection, même si elles ne se battirent pas.

Ella Young, la comtesse Markievicz et bien d’autres, combattirent avec acharnement. Cette dernière abattit un soudard au service des Anglais qui tirait sur les positions insurgées.

Helena Molony fut grièvement blessée en attaquant le Château de Dublin, place forte des occupants où se trouvaient notamment les geôles dans lesquelles ils torturaient à mort les patriotes.

Il y eut des mortes et des blessées et, parmi les survivantes, bon nombre furent capturées et emprisonnées par les Britanniques. Mais ceci est une autre histoire.

Agnes O’Farrelly assuma la direction du mouvement de sa fondation jusqu’à 1916. La comtesse Markievicz prit sa suite. Cent ans plus tard, les femmes d’Irlande rendent toujours hommage au Cumann na mBan. Nous avons voulu quant à nous réparer l’injustice qui consiste, de ce côté-ci du Channel, à en ignorer jusqu’à l’existence.

Fabien Régnier.

1. En août 1914.
2. « Nous-mêmes ».
3. Elle ne devait en réalité son titre de comtesse qu’en raison du fait que son époux était un comte polonais, révolutionnaire patriote, ayant fui la Pologne occupée, après l’écrasement de l’insurrection patriotique par les armées russes.

Crédit photos : anphoblacht
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Llega la era de la piropolítica

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Llega la era de la piropolítica

Ex: http://www.katehon.com/es

¿Qué significa cuando los politólogos hablan de "piropolítica"? Hay dos fuentes que explorar con el fin de entender de qué hablan. En primer lugar, uno tiene que investigar todo el ámbito de la teología política, incluyendo el pensamiento de Juan Donoso Cortés sobre el liberalismo, el socialismo, y el catolicismo (el último en ser percibido como Tradición como tal) y, por supuesto, uno debe luego estudiar a fondo la tesis central de Carl Schmitt, que demuestra que todas las ideas políticas tienen un transfondo teológico; en segundo lugar, usted tiene que tomar en consideración la percepción de Schmitt de la política mundial como un choque entre elementos primarios tales como la tierra y el agua. La política real, llamada en genuino alemán como  “das Politische”, está necesariamente ligada a la tierra, es continental, y el hombre político verdaderamente eficaz es una especie de geómetra romano que organiza el territorio objeto de su jurisdicción mediante la simple medición del mismo.

Tras las dos derrotas alemanas en 1918 y 1945, la Tierra ya no fue el elemento central de la política mundial y fue reemplazado por el Agua. De ahí la nueva dialéctica subversiva y destructiva del “Land und Meer”, o la Tierra y el Mar, en virtud de la cual el Agua alcanza la victoria al final. El diario de Schmitt editado póstumamente, Glossarium, insiste en gran medida en los efectos destructivos de los victoriosos "hidropolíticos" estadounidenses que todo lo abarcan. "Piros" significa "fuego" en griego, y representa, según Michael Marder (véase más abajo), otro elemento primario que combina no sólo la idea de una llama devoradora/ardiente, sino también los corolarios de "luz" y "calor". Incluso si Schmitt reduce las posibilidades de la política a dos elementos principales (tierra y agua), esto no significa que el fuego o el aire no existan y no jueguen un papel, incluso aun cuando los mismos son menos perceptibles.

Por lo tanto, el "Fuego" significa varios fenómenos: la fuerza ardiente de destrucción (que se encuentra en las revoluciones anti-tradicionales), la "luz-sin-calor" de la Ilustración, o el calor de la revuelta silenciosa contra las instituciones no tradicionales (en abstracto) derivado de varios corpus ideológicos de la ilustración del siglo XVIII.

Una vez que ya no hay territorios vírgenes que conquistar (ver el pensamiento de Toynbee) y subsiguientemente organizada de acuerdo a los mismos principios ligados a la tierra de los geómetras romanos, la Tierra, como elemento estructurante de la verdadera política, es reemplazada gradualmente, no sólo por el Agua, sino también por el Fuego. El Agua, como elemento emblemático del liberalismo, especialmente del tipo manchesteriano, el poder marítimo o plutocracia, no conoce fronteras claras o en reposo positivo (aquellos que descansan hundiéndose en el mar y se ahogan, dijo Schmitt en su Glossarium). Ningún "otium" (el descanso fructífero, la introspección, la meditación) es posible ya, sólo el "neg-otium" (la nerviosidad febril de las actividades materialistas sin descanso) sobrevive y prospera. Vivimos entonces en sociedades donde domina sólo la aceleración incesante ("Beschleunigung") y cancela todos los intentos razonables para desacelerar las cosas (el hermano de Ernst Jünger, Friedrich-Georg, fue el principal teórico de la "desaceleración" o "Entschleunigung", verdadero pensamiento ecológico que es un complicado intento para traer de vuelta el elemento primario Tierra a la escena política mundial).

La dominación de la hidropolítica (el poder marítimo) conduce a la disolución de las fronteras, como se puede observar claramente en la actualidad, y a la supremacía mundial de la economía y de las reglas anti-tradicionales/anti-telúricas/antipolíticas de la ley moral (por ejemplo, el wilsonismo).

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No obstante, incluso como un elemento ahora sometido a la dominación, la Tierra no puede ser simplemente eliminada, pero permanece en silencio como si estuviera profundamente herida y en estado de hibernación. Por lo tanto, las fuerzas hidropolíticas se esfuerzan por todos los medios posibles para destruir definitivamente el elemento Tierra tácitamente resistente y, con posterioridad,  provocar explosiones en el continente, es decir, movilizar al fuego como un coadyuvante, un fuego que no manipulan ellos mismos, sino que dejan a las fuerzas mercenarias contratadas en secreto para hacer los trabajos sucios en países con una gran cantidad de jóvenes sin trabajo. El vértice del Mar y el poder aéreo pudo observarse después de la destrucción del Irak de Saddam Hussein en 2003, sin la complicidad de aliados y extranjeros (el eje París-Berlín-Moscú). La guerra contra el Irak baasista no resultó una victoria completa para los agresores neocon. Los poderes del Mar, como no son poderes ligados a la Tierra, son renuentes a organizar áreas ocupadas como hicieron los geómetras romanos. Por lo tanto, para mantener a los países vencidos y destruidos en un estado de abandono total, los poderes hidropolíticos movilizaron el elemento fuego, es decir, el terrorismo (con su estrategia de volar a la gente y los edificios, y su ardiente fanatismo religioso - "ardiente" se deriva del latín "Ardere", que significa "quemar"). Los recurrentes ataques terroristas contra mercados del Bagdad chií son las acciones más atroces en este retorno de la violenta piropolítica. El mismo patrón de violencia destructiva total se utilizará más adelante en Libia.

Cuando ninguna de las habilidades del geómetra están disponibles y cuando no hay deseo de crear una nueva categoría de estado para reemplazar el que se ha roto, se observa una transición a la piropolítica. La élite militar baazista ligada a la Tierra del antiguo Iraq también se dirigió a la piropolítica, en parte mediante la creación del ISIS, que se extendió en la zona, siendo al mismo tiempo una revuelta contra el caos generado por la guerra del neoconservador Bush y una manipulación de las fuerzas secretas hidro/ talaso/políticas para dejar en llamas a los países indeseables y, finalmente, difundir el devorador Fuego fanático/terrorista a los territorios de los principales competidores (a Europa como un puerto para los refugiados, entre los cuales se esconden los terroristas, y a Rusia, donde los terroristas chechenos y dagestaníes están directamente vinculados a las redes wahabíes).

La estrategia hidro/talaso/política para establecer zonas enteras en llamas incitando revueltas, el odio religioso, y las enemistades tribales seguramente no es nueva, pero recientemente ha tomado nuevas dimensiones más gigantescas.

La piropolítica del ISIS tiene como efecto colateral la ridícula "luz-sin-calor" característica de las ideologías de la ilustración de las élites eurocráticas. Una luz ciega que no produce verdaderas soluciones para los nuevos problemas que fueron inducidos por la hidro y la piro política del enemigo disfrazado. Una luz cegadora de determinada ideología política que también está desprovista de cualquier "dar calidez", de sentimientos de seguridad, y está obviamente destinada al fracaso. Los estados europeos se vuelven gradualmente Estados fallidos porque se adhieren a la "ideología-sólo-luz", siendo solo débilmente desafiados por los llamados movimientos populistas "exigiendo-calor". Europa está siendo sometida a una doble agresión por parte de dos amenazas: una, de los sistemas ideológicos de "luz-sin-calor" - que conducen a lo que Ernst Jünger define como "post-historia" -, y la otra, de los piropolíticos importados del mundo musulmán anteriormente incendiado por varios factores, entre los cuales la destrucción total del Irak de Saddam es el más determinante. La piropolítica del ISIS tiene por objeto dejar en llamas los países de Europa occidental que se mantienen erróneamente responsables del colapso completo de los países del Cercano y Medio Oriente. La piropolítica del ISIS es, sin embargo, un problema bastante complejo: el elemento religioso en eso se rebela salvajemente contra toda "sólo-luz", determinando la ideología dominante occidental y global y promoviendo una piropolítica alternativa "basada en el calor", exactamente como una contraparte europea que también tendría como objetivo sustituir las anticuadas y sombrías molestias ideológicas "sólo-luz", por sistemas políticos más cálidos y abiertos de corazón. El avatar neoliberal de la ideología "sólo-luz" debe ser por lo tanto sustituido por un solidarismo "que-da-calor", es decir, el socialismo que debe perder todo el "frío" que fue atribuido al comunismo soviético o francés por Kostas Papaioannou, una voz crítica interna del comunismo en los años 60 y 70 en Francia.

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Pero también hay un salvaje y destructivo aspecto "como-en-llamas" en la piropolítica: el ardiente fuego de las explosiones y el traqueteo de las ametralladoras (como en París y Bruselas) y de algunas ejecuciones públicas por el fuego en la Siria ocupada por el ISIS, con el objetivo de encender el miedo en Europa a través del efecto mediático que inevitablemente tenían.

El uso de tales dimensiones de la piropolítica es una declaración de guerra contra el resto del mundo, que se configura como un reino mundial de enemigos totales (Dar-el-Harb), que no puede ser aceptado (como usted es, inevitablemente, el enemigo de todos aquellos que le declaran enemigo - Carl Schmitt y Julien Freund subrayan esto muy claramente en sus obras).

Nadie puede aceptar un rechazo tan radical y feroz sin negarse automáticamente a ellos mismos y su propio derecho a vivir. El problema se hace aún más agudo, ya que todo el sistema establecido por la ideología de "luz-sin-calor" (Habermas) no acepta la idea polémica del "enemigo". A los ojos de los seguidores de Habermas, nunca hay un enemigo; sólo hay interlocutores. Pero si los interlocutores se niegan a discutir, ¿qué ocurre? Los enfrentamientos son entonces inevitables. La elite dominante, como los seguidores del pobre e infantil Habermas, se quedan sin ninguna respuesta al desafío. Tendrán que ser reemplazados. Será la pesada tarea de aquellos que siempre han recordado las enseñanzas de Schmitt y Freund.

Robert Steuckers
Forest-Flotzenberg, May 2016

Fuente: Michael Marder, Pyropolitics: When the World is Ablaze (London: Rowman and Littlefield, 2015).

Further readings (articles of Prof. Michael Marder):

"The Enlightenment, Pyropolitics, and the Problem of Evil," Political Theology, 16(2), 2015, pp. 146-158.

"La Política del Fuego: El Desplazamiento Contemporáneo del Paradigma Geopolítico," Isegoría, 49, July-December 2013, pp. 599-613.

"After the Fire: The Politics of Ashes," Telos, 161, Winter 2012, pp. 163-180. (special issue on Politics after Metaphysics)

"The Elemental Regimes of Carl Schmitt, or the ABC of Pyropolitics,"  Revista de Ciencias Sociales / Journal of Social Sciences, 60, Summer 2012, pp. 253-277. (special issue on Carl Schmitt)

Note à l'attention des lecteurs:

La version originale de ce texte est anglaise et a paru pour la première fois le 6 mai 2016 sur le site américain (Californie): http://www.counter-currents.com dont le webmaster est Greg Johnson qui a eu l'amabilité de relire ce texte et de le corriger. Merci!

La version espagnole est parue sur le site http://www.katehon.com/es , lié aux activités d'Alexandre Douguine et de Leonid Savin. Merci au traducteur!

 

Novlangue et langues totalitaires

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Novlangue et langues totalitaires

par François-Bernard Huyghe
Ex: http://www.huyghe.fr

La langue ne sert pas uniquement à s’exprimer, à communiquer, à désigner clairement ce dont elle traite… Elle sert aussi à faire : faire croire, faire ressentir, faire obéir, faire taire,...

Cette bizarre faculté de changer le réel autant que de le décrire, elle la tient de ce qu’il est convenu de nommer sa dimension pragmatique. En clair : sa faculté d’agir sur le cerveau d’autrui. Il existe, bien entendu, de nombreuses théories pour l’expliquer. Les sémiologues parlent de la force illocutoire ou perlocutoire des mots, les sociologues de domination symbolique par le verbe. Ce n’est pas notre objet ici.

Car dans la perspective des stratégies de l’information, les choses se ramènent à trois catégories. Ou les mots tirent leur force d’une relation préétablie, ou de leur utilisation efficace, ou de leur simple existence et fréquence.

Le premier cas est celui où les mots de A qui parle (ou écrit) produisent un certain effet sur B qui l’écoute (ou le lit) parce que A jouit d’un statut ou d’une autorité qui lui permet d’ordonner ou encore parce qu’il est en situation de s’engager par une formule sacramentelle, un contrat…. Bref, c’est l’adéquation des paroles, généralement attendues et convenues, qui fait qu’elles changent quelque chose à la réalité. Un général ordonne une charge de cavalerie, un prêtre conclut un mariage, un commissaire-priseur termine une enchère.

Seconde situation : les mots sont efficaces parce que bien combinés. Ainsi, ils produisent un effet de persuasion ou exercent une certaine séduction. C’est typiquement le mécanisme de la rhétorique que nous avons décrite sur ce site. Le rhétoricien idéal convainc (il vous fait tenir une affirmation pour vraie) et charme (il vous fait tenir une chose ou une valeur pour désirable). Il fait tout cela en employant mieux qu’un autre les « mots de la tribu » ; a priori, il agit donc en mettant dans un certain ordre les termes que connaît le destinataire, mieux le second les comprend et plus il a de chance d’être mené là où le désire le premier, l’orateur (ou l’auteur).

La propagande, au sens classique, la publicité ne font qu’amplifier le pouvoir de la rhétorique : en ajoutant le pouvoir de l’image et de la musique à celui du verbe, en choisissant les bons vecteurs, en sachant toucher le destinataire de façon répétitive et efficace, en le mettant dans de bonnes dispositions pour recevoir le message, en abaissant ses défenses…

Une autre forme de pouvoir du verbe ressort à la poésie : elle n’est pas efficace par l’information qu’elle nous délivre (par exemple qu’il y a eu éclosion d’une rose aujourd’hui à 8H GMT). Elle est puissante par sa façon d’évoquer une multitude de sens et émotions offerts à l’interprétation de chacun (ainsi la phrase « Mignonne, allons voir si la rose qui ce matin était éclose…» est poétique). Mais qu’il s’agisse de propagande, d’éloquence, de littérature ou autre, le « pouvoir » des mots s’exerce uniquement au moment où ils forment un message précis reçu par un interlocuteur.

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Certes de tels messages ne recourent pas exactement aux mots de tout le monde : le poète pourra employer des vocables rares, le propagandiste multipliera les expressions caractéristiques de l’idéologie qu’il défend, le pubeur aura des tics de langage « branchés ». Mais s’ils ont une préférence pour un certain type de vocabulaire, leur but principal est d’être compris non d’être repris : il faut que les mots agissent, pas nécessairement qu’ils soient répétés

Troisième cas, enfin, on peut agir sur le cerveau d’autrui en propageant certaines habitudes langagières, un certain lexique, en favorisant une fréquence et une interprétation de certains mots préférentiels, de certains syntagmes. Il y alors langue de pouvoir là où un groupe lutte pour imposer l’usage et la valeur (laudative, dépréciative) d’un vocabulaire. L’action sur le cerveau est ici une action en amont. Elle repose grossièrement sur le principe que les termes que l’on emploie déterminent les pensées que l’on exprime. C’est ce que l’on pourrait appeler formater.

Pour être plus précis, une langue de pouvoir, destinée à être reprise ou propagée, remplisse bien cette fonction, elle doit faire trois choses :

- Interdire (qu’il s’agisse d’interdire de formuler certaines thèses, comme nous le verrons plus loin, ou tout simplement, interdire de comprendre au non-initié)

- Rassembler : créer une relation de similitude ou de familiarité entre ceux qui emploient le même langage

- Classer : imposer de ranger certaines réalités ou certaines idées dans certaines catégories

Une multitude de groupe utilisent des jargons ou des argots qui répondent partiellement à cette définition. Les premiers forment plutôt la langue particulière d’une profession ou des spécialistes d’un domaine technique bien particulier (on les appelle des sociolectes ou des technolectes). Les seconds ont au moins initialement pour raison d’être de fournir un code quasi secret à un groupe minoritaire qui veut se distinguer et garder la confidentialité de ses échanges. Dans les deux cas, le vocabulaire empêche la langue d’être comprise par tout le monde et cela permet aux initiés de se retrouver entre eux. Un non informaticien ne comprend rien à une phrase truffée de « implémenté » et de « bogué », un non-initié en intelligence économique est rebuté par des phrases pleines d’allusion au « knowledge management », à la «veille sociétale» au «rens» et au «retex» (renseignement et retour d’expérience).

Un esprit soupçonneux pourrait même accuser les jargons de véhiculer une idéologie implicite : culte de la technique ou de l’entreprise suivant le cas. Pourtant ce ne sont pas des langues de pouvoir parfaites, dans la mesure où leur objet est limité, comme l’est leur diffusion. Souvent, le jargon se révèle même utile pour fournir une terminologie à usage technique pour des utilisateurs qui les identifient très bien (et identifient mieux encore le statut de celui qui les emploie). Le défenseur de la langue française peut s’en plaindre, mais, après tout, les jargons remplissent bien leur tâche qui est de désigner quelque chose.

Les vraies langues de pouvoir sont autre chose dans la mesure où elles cherchent à s’imposer à tous pour unifier les cerveaux. Ce critère de la « lutte pour s’imposer » nous semble fondamental.

Soit l’exemple le plus extrême : la « novlangue ». Comme on le sait, cette langue a été inventée par George Orwell dans son roman d’anticipation « 1984 », en s’inspirant de la «sovlangue», langue soviétique alors en usage. La novlangue a été imposée par Big Brother aux citoyens d’Océania, la dictature imaginaire que le livre. Elle est officiellement destinée à remplacer l’ancienne langue véhiculaire dite « ancilangue » (liée aux anciennes mentalités) et elle surtout elle doit refléter l’idéologie officielle d’Océania, l’angsoc (socialisme anglais).

La novlangue fonctionne donc dans deux registres. D’une part, elle empêche de dire ou de penser certaines choses. D’autre part, elle formate les esprits des locuteurs, crée des associations, des disciplines, des habitudes mentales.

Pour remplir le premier but, elle agit brutalement : certains mots sont supprimés, ou leur sens réduit à un usage strictement pragmatique. Ainsi, on peut dire que la voie est libre, mais on ne peut plus exprimer le concept de liberté politique ou intellectuelle, puisqu’il n’y a plus de mots pour traduire ces vieilleries, pas plus qu’honneur, justice, science, religion. La novlangue tente ainsi de rendre impensable toute contestation, puisqu’il n’est plus possible de se référer à un autre monde, à d’autres catégories ou à d’autres valeurs que le monde décrit par la propagande officielle. Ceux qui pensent autrement sont indistinctement considérés comme «ancipenseurs» (les criminels qui pensent comme avant l’instauration de l’angsoc) et ne trouvent plus de termes pour exprimer leurs opinions hétérodoxes. Du reste, plus le temps passe, plus le vocabulaire de la novlangue s’impose, plus les textes écrits dans l’ancienne langue deviennent incompréhensibles. Avantage collatéral : les éventuels opposants sont privés de mémoire et ne peuvent plus s’appuyer sur des textes, philosophiques par exemple, pour critiquer le système ou le comparer à un ordre ancien plus juste ou plus libre. Ou simplement différent.

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Second volet : la novlangue oblige à décrire le monde et donc à penser en termes très pauvres, très standardisés, donc très contrôlés. La langue perd tous ses synonymes, toutes ses nuances, toutes ses complications. Elle se réduit de plus en plus à des expressions standard ou à des néologismes formés, par exemple, de la combinaison de plusieurs mots « compactés ». Ainsi «bonpenser» désigne globalement l’orthodoxie idéologique, l’attitude de soumission et de croyance que l’on attend de tout citoyen. Parallèlement, l’orthographe est hyper simplifiée : plus besoin de nombreux temps des verbes, de pluriels compliqués, de règles d’accord sophistiquées…

Les vocables sont réduits, simples, ils s’enchaînent presque automatiquement pour produire des phrases prévisibles et un sens pauvre. Les obstacles posés au développement de la pensée critique ou spéculative sont ainsi renforcés par les techniques de standardisation de l’expression, donc une fois encore de la pensée.

Censurer et marteler, empêcher d’énoncer des idées, obliger à répéter des slogans : les procédés de la novlangue sont clairs et simples. Ils supposent cependant l’absence de concurrence d’une autre langue naturelle et véhiculaire qu’il faut éliminer par la force. Dans le roman d’Orwell, la chose est imposée hiérarchiquement et planifiée sur des décennies.

La réalité historique n’est pas loin de ce modèle cauchemardesque. La langue de bois soviétique critiquée par de nombreux dissidents, ou encore la LTI (Lingua Tertii Imperi, langue du troisième Reich nazi) décrite par Victor Klemperer fonctionnent bien sur ce modèle vertical et disciplinaire.

De là à accuser son adversaire de parler la novlangue ou la langue de bois dès qu’il s’exprime de façon un peu lourde, ou à qualifier un discours idéologique que l’on désapprouve de manipulation bigbrothérienne des esprits, il y a un pas à ne pas franchir. Ainsi un livre récent d’Eric Hazan compare à la « LTI » nazie ce qu’il nomme la LQR (Lingua Quintæ Republicæ, langue de la cinquième République) néo-libérale. C’est typiquement le genre d’amalgame pseudo critique qui réduit à néant la crédibilité d’une analyse par ailleurs excellente des euphémismes et poncifs employés par les médias. Il y a une toute petite différence entre parler, certes avec mépris, du chômage en se référant à un « plan social lié à un phénomène de restructuration » et prôner la Totalkkrieg ou le Entjuden (guerre totale et déjudaïser).

Nietzsche: The Physician of Culture

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Gwendolyn Taunton

Ex: https://sidneytrads.com

Nietzsche: The Physician of Culture

Do not be afraid of the stream of things: this stream turns back on itself: it runs away from itself not only twice. Every ‘it was’ becomes again an ‘it is.’ The past bites everything future in the tail.
– Friedrich Nietzsche.

During March 1873, Friedrich Nietzsche wrote a letter to Erwin Rohde, telling Rhode that he was thinking of naming a book The Philosopher as the Physician of Culture.1 In regard to this statement there can be little doubt that Nietzsche believed his work would heal some of the ailments afflicting Western culture. On the surface Nietzsche’s work is often deeply critical of both religion and politics, so the cultural impact of his philosophy is not always immediately perceptible. Nonetheless, Nietzsche intended to have an effect which would drastically alter the nature of civilization, and this is why he referred to the philosopher as being the ‘physician of culture’.

Culture provides a mechanism for common interests and objectives that can tie a civilization together. The historical methods of unifying the nation were different – people could easily be united through shared ethnicity, tradition, and religion. In the contemporary West however these techniques are no longer feasible. The ethnic composition of a modern democracy is divided into several nationalities, tradition has been replaced by legislative procedure, and religion abandoned almost entirely. Under such conditions, culture is the most viable tool with which to cultivate national sentiment and communal pride in a civilization.

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The idea of culture as a defining characteristic of the nation is not unique to Nietzsche. It is also found in the ideas of Johann Gottfried von Herder who proposed that there was a “popular spirit” or Volksgeist at the core of nationalism.2 What neither Herder nor Nietzsche expected however, was that the creation of cultural works in the West would be severely impaired by a heavily production based ‘worker’ society. This production/worker society is a hybrid of both capitalism and socialism, and has its roots in the revolt of the bourgeoisie, as Nicholas Birns relates here: “The valorization of labor, originally upheld by the bourgeoisie as a reaction to the disinterested and therefore ‘unproductive’ nobility provided the first substitute for identity”.3 As a consequence of this modern democracies, by embracing capitalism and the ‘valorization of the worker’, have created a nation which is no longer capable of generating authentic culture. The necessity of full time employment for both men and women in a capitalist worker/production society, requires that in order to live at even a level of basic subsistence, the prospect of any pursuits capable of generating culture are instantly negated. Achievements in the arts, humanities, or any other academic area capable of creating cultural values, is likewise denigrated to such an extent that even the worker in factory is now held in higher esteem, and those who do attempt to make cultural achievements to further society receive nothing but lowly paid employment in the hospitality industry. The final culmination of this leaves all cultural efforts stillborn, the ramifications of which, though subtle, will one day become deadly as modern society fractures into several opposing groups, none of whom will profess loyalty to the community, nation, or civilization. By abandoning the cultural aspects of the nation, the heart of a civilization corrodes, and entropy spreads slowly to poison the entire political system.

This leaves the modern nation with a very real corundum – what constitutes national identity in a modern multicultural society where tradition and religion have been displaced? And furthermore, can it even be achieved without those who used to create culture, such as the artists and academics in the humanities?

Birns also raises this question when he states that, “Contemporary ‘nationalism’ might well be founded on a political ideal of State and citizenship, it would nevertheless be a mistake to believe that abstract political values are sufficient to create a common identity and, especially that they would suffice to convince their members to accept the sacrifices they sometimes require”.4 Even the very liberal John Stuart Mill, writes that democracy cannot function in a pluralistic society, saying that “Democratic power belongs to the people, but only if the people are united.”5

These questions surrounding culture, community, nation, and even civilization itself therefore have to be based on personal identity, which philosophers such as Heidegger have defined as “Being”. This includes self-awareness of identity as an individual expression of autonomy, as well as the state defined Being. Being is an individual expression of culture, and individual Being is a reflection of the values of the civilization. One cannot profess their loyalty to a government if it is alienated from the community, and as a consequence the community will not make any sacrifices on behalf of the nation, because they have become estranged from the government. A shared identity with the people therefore remains a fundamental factor in the process of ‘good government’ and is the most basic foundation for any genuine attempt to forge a national identity. It is the duty of a government to provide its citizens with a real sense of Being and identity within the community. Culture is not merely the byproduct of a successful nation; it is the mandatory requirement for building a great civilization, and it is equally as necessary for individual Being.

fn3h.jpgNietzsche also espouses this sentiment in The Birth of Tragedy where he describes culture as the “most basic foundation of the life of a people”.6 The modern nation however has become increasingly complex and the more it grows, the weaker the ties to the people and the concept of Being in the nation becomes. Familiarity is essential in creating communal bonds, but the very size of the nation renders this difficult, and micro-communities are therefore formed which ultimately serve to de-stabilize the larger power structure of the government. This is not only bad for the nation, but also for those who govern the nation, because it creates a distinction between ‘us’ and ‘them’, and this perceived disparity dissolves the foundation of collective identity within the nation. As such, the elected representatives of modern democracies immediately find themselves juxtaposed with a large group of disgruntled citizens who have no true loyalty to the nation, and are instead controlled by purely by legislative force alone. In the worst case scenario, this leads to both ressentiment and revolution.

Ressentiment is another key concept in Nietzsche’s philosophy. Ressentiment is a form of resentment, arising from envy, where a mass of those who believe themselves to be oppressed attempt to reform the social structure in their own interests, overthrowing those who are identified as the governing elite. As R. Jay Wallace explains, “Ressentiment becomes creative and gives birth to values when the tensions that attend it lead the powerless to adopt and internalize a wholly new evaluative framework.”7 Ressentiment is the mother of all revolutions, and all political powers should err on the side of caution when the chasm between the powerful and the powerless yawns dangerously wide. Therefore, far from endorsing oppressive regimes, Michael Ure informs us that Nietzsche “shares with the Hellenistic schools the belief that the central motivation for philosophizing is the urgency of human suffering and that the goal of philosophy is human flourishing, or eudaimonia”.8

Not only did Nietzsche draw inspiration from Hellenic philosophy, he was also heavily influenced by mythology. It may be difficult to reconcile Nietzsche’s vehement attacks on Christianity with this seemingly incongruous interest in the archaic religions of Greece, but nonetheless Friedrich Nietzsche was uncontestably influenced by Greek mythology. The key to understanding this contradiction in his philosophy can once again be explained by his use of the phrase the “philosopher as the physician of culture”. Nietzsche interprets mythology as a formula of symbols. These are not literal truths, and therefore are not a contradiction in his writing because the symbols found in mythology relate to insights into human behavior and culture. This is because it does not require religious belief. It is in this manner that Nietzsche makes use of Dionysus and Apollo. Tracy B. Strong reiterates this saying that, “Nietzsche’s appeal to the Dionysian does not refer to an attempt to go back to something that lies under Greek life or the origins of that which is Greek but, rather, to more new developments that might serve in the transformation of the older Apollonian world.”9 Dionysus therefore links the old traditions to a new culture envisioned by Nietzsche. Accordingly, myth becomes a powerful weapon for the preservation of culture, because unlike religion, belief in the literal truth of myth is not required, just a concession that it is part of a shared history and a testament to the enduring value of culture, which conveys its experiences from antiquity into modern times. As such, myths become a proclamation of the grandeur of one’s culture and “whatever their own particular political characteristics might have been, all nations have always resorted to national myths”, as Birns tells us.10

Nietzsche’s own use of myth is exceedingly complex and multi-layered, designed with the specific goal of reinvigorating the waning power of culture in the West, in a manner that is not dependent on the whims of political parties or organizations. This begins with his famous Apollonian/Dionysian dyad. The conception of this idea is not purely Nietzsche’s because traces of it can be found in earlier Germanic authors. Interest in these two gods was prolific before Nietzsche for as Max Baeumer remarks,

The tradition of Dionysus and the Dionysian in German literature from Hamann and Herder to Nietzsche — as it has been set forth for the first time from aesthetic manifestoes, from literary works, and from what today are obscure works of natural philosophy and mythology — bears eloquent witness to the natural-mystical and ecstatic stance of German Romanticists which reached its final culmination in the works of Friedrich Nietzsche.11

Other notable influences include J. J. Bachofen and Georg Friedrich Creuzer. Although interested in Creuzer, Nietzsche only mentioned him once in writing, “during his early Basel lectures (1870-71)”.12 Bachofen’s influence is more obvious and his contrast between Apollo and Demeter is an obvious analogy with Nietzsche’s own Apollo/Dionysus. Changing Demeter to Dionysus was a deliberate correction on Nietzsche’s part, because Hellenic myths and rituals from Delphi indicate that the two gods were often worshipped in tandem, with one as the mirror of the other. Thus, to Nietzsche and the Hellenes, Bachofen’s opposition of the Sun/Sky/Male to Lunar/Earth/Female was discounted as a false dichotomy – instead the interpretation was more complex – it occurred between two solar male gods connected with the creative process of higher cognition.

The most obvious figure to study in relation to this is Orpheus, who is related to both Dionysus and Apollo, and despite his tragic end, represents the balance of the two creative drives in Man. Kocku von Stuckrad tells us that, “Orpheus is truly a reconciler of opposites: he is the fusion of the radiant solar enlightenment of Apollo and the somber subterranean knowledge of Dionysus”.13 Nietzsche’s Dionysus is also a reconciler of opposites, who absorbs the characteristics of his counter-part Apollo into himself, in order to establish form from his own state of natural formlessness, becoming whole when the two creative drives merge into one. Von Stuckrad also makes it clear that Apollo does not disappear from Nietzsche’s work, but is instead merged with Dionysus: “Apollo, it is true, more and more loses his name to the other god, but by no means the power of his artistic creativeness, forever articulating but the Dionysian chaos in distinct shapes, sounds and images, which are Dionysian only because they are still aglow with the heat of the primeval fire”.14 Dionysus and Apollo are amalgamated into a mythical whole called “Dionysus” which is a synthesis of the two gods in Nietzsche’s philosophy. Thus when Nietzsche writes,

Indeed, my friends, believe with me in this Dionysiac life and in the rebirth of tragedy! Socratic man has run his course; crown your head with ivy, seize the thyrsus, and do not be surprised if tiger and panther lie down and caress your feet! Dare to lead the life of tragic man, and you will be redeemed. It has fallen to your lot to lead the Dionysiac procession out of India to Greece. Gird yourselves for a severe conflict, but have faith in the thaumaturgy of your god!15

Nietzsche does not proclaim the literal resurrection of a deity or religion, but instead the rebirth of the creative power inherent in Man. It is the rebirth of myth deployed to drive culture, announced by the artist/philosopher who operates as the ‘physician of culture’. Furthermore, the exemplification of the “tragic artist” is implicitly reliant on Dionysus and ancient Hellenic myth. Strong states that,

The process of the tragic chorus is the dramatic proto-phenomenon: to see oneself [as embodied in the chorus] transformed before one’s very eyes [as member of the audience] and to begin to act as if one had actually entered into another body, another character. It is thus, he argues, that tragedy effects a cultural transformation in the citizenry-spectators. A potential subtitle to BT [Birth of Tragedy] from fall 1870 reads “Considerations on the ethical-political significance of musical drama”.16

fn4.jpgIn regards to music and its effect on politics and culture, another figure connected to Nietzsche who cannot be ignored is the ever-present specter of Richard Wagner. Ultimately the friendship of the two was not based purely on passion for music, but also the use of mythology, something with Richard Wagner indisputably drew upon in his operas. Wagner wrote in Deutsche Kunst and Deutsche Politik on the social and political meaning of such aesthetic theories: “Modern life, Wagner wrote, [shall be] reorganized by the rebirth of art, and especially by a new theater whose life-giving function shall be equal to that of ancient Greek drama”.17 Although Nietzsche would eventually separate himself from Wagner due to the musician’s anti-Semitism, Nietzsche also explored the uses of myth during his period of friendship with Wagner. “The legend of Prometheus”, Nietzsche writes,

is indigenous to the entire community of Aryan races and attests to their prevailing talent for profound and tragic vision. In fact, it is not improbable that this myth has the same characteristic importance for the Aryan mind as the myth of the Fall has for the Semitic, and that the two myths are related as brother and sister.18

Ultimately this line of thought would end for Nietzsche once the National Socialist movement began to arise in Germany, terminating not only Nietzsche’s research in this area, but also his friendship with Wagner. Ultimately, Wagner’s manipulation of myth via music achieved a devastating impact over Germany, and the power he exerted over the country through his music was significant. Although Nietzsche passionately disagreed with Wagner’s anti-Semitism, he still believed culture would be the driving impetus behind any political change. Nietzsche simply could not accept the vision of culture that Wagner desired and opted to create his own instead.

Aside from revitalizing national spirit though mythology to create national identity, there is another option for generating culture which relates to Nietzsche – geophilosophy. According to Deleuze and Guattari, geophilosophy recognizes that thinking goes on not between subject and object but, rather, “takes place in the relationship of territory and the earth.”19 It therefore ties man to the ultimate national symbol – the landscape which surrounds them. Herman Siemens and Gary Shapiro argue that “Nietzsche’s thought undermines ideologically driven metanarratives of globalization, such as Eduard von Hartmann’s Weltprozess story, repeatedly ridiculed by Nietzsche, and also the more topical “end of history” story popularized by Fukuyama.”20 Haroon Sheikh expands on geophilosophy by  connecting geography directly to culture, stating that “the competitive advantage of a country is grounded in its traditional culture”.21 Nietzsche’s “Peoples and Fatherlands […] locates philosophy in a dynamic tension between deterritorialization (as in philosophy’s universalistic claims) and reterritorialization (as in the unavoidable, if largely unconscious reinscription of thought within spatial coordinates)”.22 Likewise, “Deleuze and Guattari see Nietzsche’s notion of the ‘untimely’ (unzeitmässig) — as in Untimely Meditations — to involve the opening of a geographic rather than a historical perspective”.23 This paves the way for a spatial developmental theory of philosophy instead of temporal one. The temporal aspect is manifest in the idea of Eternal Recurrence – everything repeats save that which is constant – as such they earth itself offers a ‘firm foundation’ for philosophy, compared to the fickle whims of history, which is one of the reasons they are “untimely”.

Leo Strauss and Francis Fukuyama take another view on culture in regards to Nietzsche’s concept of the Last Man, and seek to interpret Nietzsche in terms of the classical tradition of political theory, “which they oppose to modern political theory that sought to banish the concept of thymos from political thought”.24 Thymos is a part of the soul mentioned by Plato which deals with the human drive for recognition and honor. Fukuyama in particular interprets Nietzsche’s theories that culminate in the idea of the Last Man as a theory of the decline of thymos in the modern world.25 This highlights the connection between Nietzsche and Hellenic ideas yet again. Sheikh also believes that Fukuyama agrees with the “idea of the decline of thymos” saying that, “Due to the end of struggle and the pacification of man, the powerful and violent types like Caesar and Alexander but also the great creative types—artists and writers such as Homer, Michelangelo, or Pascal—can no longer come into existence”.26 However, links to the world of tradition still remain because,

The modern economy is driven by motives other than the purely material pursuit of comfort. In new forms, ancient authorities still command respect and motivate people, infusing the modern world with traditional thymos. Moreover, Fukuyama argues, these are not simple remnants of the past set to disappear in the future but, instead, critically underpin the modern world because they determine, for instance, the success societies have in terms of innovation and economies of scale.27

It is with this in mind that Nietzsche proposes Grosse Politik (Grand Politics) which is to be fought at an ideological and cultural level via a war he terms as the Geisterkrieg.

I bring the war. Not between people and people […] Not between classes […] I bring the war that goes through all absurd circumstance of people, class, race, occupation, upbringing, education: a war like that between rise and decline, between will to live and vengefulness against life.28

fn6.jpgThis is Nietzshe’s Geisterkrieg – a war of ideas that is to fought at the academic and intellectual level to control the flow of ideas, culture, and the politics that emerge from it. This is similar to the modern idea of “metapolitics”. The Geisterkrieg however, “cuts right through the absurd arbitrariness that are peoples, class, race, profession, education, culture,” a war instead “between ascending and declining, between will-to-live and the desire for revenge on life”.29 In the context of the Geisterkrieg and Grosse Politik, the artists and the philosophers become the creators of all future governments and orders – for as Nietzsche tells us, “The artist and philosopher […] strike only a few and should strike all”.30 This means that they have not yet realized their ability to create cultural changes. Only the artists and philosophers are capable of launching Nietzsche’s Geisterkrieg, the war of ideas. However, due to the current dominance of capitalism and production based society over democracy (across both the Left and Right) the influence of artists and philosophers are severely impaired. And because of this, their rule continues unchallenged because Nietzsche’s Geisterkrieg, if successful, would end all petty nationalism and party specific squabbles. Partisan based politics would no longer exist, replaced instead by leaders who embody thymos the most as is stated here,

Nietzsche concludes his “document of great politics” by declaring, “[I]f we are successful, we will have between our hands the government of the earth—and universal peace” (letter to Georg Brandes, beginning of December 1888).31

The Geisterkrieg Nietzsche desires to see is an intellectual and artistic contest, which leads individuals to overcome themselves and thus bring to light the Übermensch, but this is specifically within the rank ordering of the Party of Life (the replacement for the modern political system, which is more akin to a guild of experts).32 It is by no means a physical war. Nothing lasts forever, the rise and fall of empires is eternal – there is no man made legislation that can endure, and ours is no exception. But once an idea or concept successfully endures the ravages of history to become venerable, it passes into tradition and myth – thus making them not mere superstitions, but instead the enduring and strongest feature of any cultural or ancestral heritage.

Cristiano Grottanelli believes that “every culture that has lost myth has lost, by the same token, its natural, healthy creativity”.33 And when a culture loses its creative power, it begins to die. Myth is a link to a shared tradition and community, and it when it is present the nation is more vital, more healthy. According to Ure this is what Nietzsche means when he is, referring to himself as “the physician of culture” Nietzsche’s ambition is to prescribe for the state the medicine which he believes will cause culture to flourish and make the state healthy once again, by utilizing culture as the stimuli for what Heidegger will later call “Being”. In becoming a “physician of culture”, Nietzsche also reveals his own influences that served to create his “Being”, which are largely derivative of his own knowledge of Hellenic philosophy and culture, for,

Like all the Hellenistic philosophers, Nietzsche seems to have arrived at the view that the source of our misery is not to be found in things but in the value judgments that we bring to bear upon things and we can be cured of our ills only through a change in our value judgments.34

In the modern world metaphysical and religious elements are decreasing in popularity. Myth remains useful because it entails only a shared past, and not a shared belief. There is no compulsion or requirement for belief in any religion to accept the cultural significance of a common history. A society which has lost its myth, has lost both his past heritage and its present culture. Cristiano Grottanelli states that as the ‘physician of culture’ Nietzsche sought to create a “mythos of the future”,

In his reconsideration of Nietzsche’s attitude to myth that was published in 1979, Peter Putz (Der Mythos bei Nietzsche) stated that the German philosopher stopped discussing myth as such after Die Ursprung der Tragodie, only to “fashion a myth (the myth of Life).” More recently still, Alan Megill has stated that Nietzsche created “the mythos of the future, the myth destined to save us from the nihilism that he believes has cast its shadow on Western culture.”35

These future myths and possibilities are precisely what he wished to create in order to revive both culture and the nation. By supplying people with new myths (which maintain links with their ancient predecessors) it reinforces culture by unifying individuals in a shared sense of communal society. Citizens must be able to develop a sense of Being within the community, and they must as a primary mandate for this, perceive the government as an ally, not as an enemy. A civilization where the citizens are divided is one where loyalties are divided, for as Birns reminds us,

In medieval societies the prevalent virtue is loyalty. Therefore, the question is not “who am I?” but “to whom am I loyal,” i.e. “to whom do I pledge allegiance?” Identity is the direct result of that allegiance. Society is then divided in groups, which interlock but at the same time remain separate.36

In a society which is composed of many different ethnicities, religions, or cultural groups, such as Australia, a narrative is required to unite all the different components which are part of the nation. Cultural aspects such as national myths and the use of the landscape itself (via geophilosophy) are the only viable means to do so in socially diverse nation. For this Nietzsche prescribes a war of ideas (Geisterkrieg) which competes for intellectual dominance to create what he calls ‘Grand Politics’ (Grosse Politik) which is based not on parties, but on a new form of high nationalism that elevates the country by cultivating culture to set a “new agenda for innovation”. The physician of culture, whilst writing the prescription may not have supplied us with the medicine, but he did provide us with the formula to create our own cure.

 – Gwendolyn Taunton was the recipient of the Ashton Wylie Award for Literary Excellence for her first book, Primordial Traditions, a selection of articles from the periodical of the same name which was in operation between 2006 to 2010. The award was presented by the New Zealand Society of Authors and the Mayor of Auckland. The proceeds of the award were used to establish further titles. Both becoming a full time publisher and author, Taunton has worked as the web and graphic designer for the National Centre for Research on Europe and the Delegation of the European Union. Presently she publishes other authors through Numen Books and Manticore Press.

Endnotes:

  1. Tracy B. Strong, “Nietzsche and the Political – Tyranny, Tragedy, Cultural Revolution, and DemocracyThe Journal of Nietzsche Studies, Issue 35/36 (Spring/Autumn 2008) p. 58.
  2. Nicholas Birns, Ressentiment and Counter-Ressentiment: Nietzsche, Scheler, and the Reaction Against Equality (The Nietzsche Circle, 2005) p. 15.
  3. Ibid., p.20.
  4. Ibid., p.22.
  5. Ibid., p.12.
  6. Tracy B. Strong, op. cit. p. 48.
  7. R. Jay Wallace, Ressentiment, Value, and Self-Vindication: Making Sense of Nietzsche’s Slave Revolt (University of California, Lecture Notes, undated) p.13. This document is available as part of the “A Priori – The Erskine Lectures in Philosophy” at the University of Canterbury, New Zealand, Volume 3.
  8. Michael Ure, “Nietzsche’s Free Spirit Trilogy and Stoic TherapyThe Journal of Nietzsche Studies, Issue 38 (Autumn 2009) p. 62.
  9. Tracy B. Strong, op. cit. p. 57.
  10. Nicholas Birns, op. cit. p. 22.
  11. Kocku von Stuckrad, “Utopian Landscapes and Ecstatic Journeys: Friedrich Nietzsche, Hermann Hesse, and Mircea Eliade on the Terror of ModernityNumen 57 (Leiden: Koninklijke Brill, 2010) p. 81.
  12. Robert A. Yelle, “The Rebirth of Myth? Nietzsche’s Eternal Recurrence and its Romantic AntecedentsNumen, No. 47 (Leiden: Koninklijke Brill, 2000) p. 184.
  13. Kocku von Stuckrad, op. cit. p. 81.
  14. Ibid., p. 83.
  15. Cristiano Grottanelli, “Nietzsche and MythHistory of Religions, Vol. 37 No. 1 (August 1997) p. 3.
  16. Tracy B. Strong, op. cit. p. 57.
  17. Cristiano Grottanelli, op. cit. p. 3.
  18. Ibid., p. 1.
  19. Herman Siemens, “Nietzsche’s Critique of Democracy (1870–1886)The Journal of Nietzsche Studies, Issue 38 (Autumn 2009) p.11.
  20. Herman Siemens and Gary Shapiro, “What Does Nietzsche Mean for Contemporary Politics and Political Thought?The Journal of Nietzsche Studies, Issue 35/36 (Spring/Autumn 2008) p. 4.
  21. Haroon Sheikh, “Nietzsche and the Neoconservatives: Fukuyama’s Reply to the Last ManThe Journal of Nietzsche Studies, Issue 35/36 (Spring/Autumn 2008) p. 41.
  22. Herman Siemens and Gary Shapiro (2008) op. cit. p. 4.
  23. Herman Siemens (2009) op. cit. p. 9.
  24. Haroon Sheikh, op. cit. p. 29.
  25. Ibid., p. 29.
  26. Ibid., p. 35.
  27. Ibid., p. 42.
  28. Ibid., p. 33.
  29. Hugo Halferty Drochon, “The Time Is Coming When We Will Relearn PoliticsThe Journal of Nietzsche Studies, Issue 39 (Spring 2010) p.73.
  30. Tracy B. Strong, op. cit. p. 53.
  31. Hugo Halferty Drochon, op. cit. p. 74.
  32. Ibid., p. 79.
  33. Cristiano Grottanelli, op. cit. p. 2.
  34. Michael Ure, op. cit. p. 72.
  35. Cristiano Grottanelli, op. cit. p. 8.
  36. Nicholas Birns, op. cit. p. 15.

Citation Style:

This article is to be cited according to the following convention:

Gwendolyn Taunton, “Nietzsche: The Physician of Culture” SydneyTrads – Weblog of the Sydney Traditionalist Forum (30 April 2016) <sydneytrads.com/2016/04/30/2016-symposium-gwendolyn-taunton> (accessed [date]).