jeudi, 10 octobre 2024
Artyom Zhoga, un guerrier envoyé au cœur du foyer libéral et occidentaliste
Artyom Zhoga, un guerrier envoyé au cœur du foyer libéral et occidentaliste
par Valery Korovin
Source: https://telegra.ph/Artyom-Zhoga-%C3%A8-un-guerriero-al-ce...
Artyom Zhoga, héros de la Russie, ancien commandant du bataillon Sparta et président du parlement de la DNR, a été nommé envoyé présidentiel dans le district fédéral de l'Oural. C'est lui qui a demandé à Vladimir Poutine de le nommer pour l'élection du chef de l'État en 2024, et ce dernier a accepté.
Le nouvel envoyé emmènera ses assistants personnels avec lui dans l'Oural, mais il a promis de prendre des décisions en matière de personnel après avoir fait connaissance avec l'équipe actuelle du district fédéral de l'Oural. Il entend profiter de l'expérience des députés du Donbass et de tous ceux qui ont été personnellement impliqués dans l'opération militaire spéciale.
- Dans l'Oural, certains ont frémi. Les chaînes d'information politique et les porte-parole craignent qu'Artyom Zhoga « mette à genoux la ville libérale d'Ekaterinbourg » en réprimant durement les manifestations et en renforçant la censure sur les médias locaux, écrit l'édition régionale 66.RU.
- Poutine commence à mettre en œuvre la stratégie qu'il avait déjà annoncée dans son discours présidentiel, à savoir la rotation des élites en utilisant du personnel qui est passé par l'Opération militaire spéciale. Il s'agit de personnes ayant une vision complètement différente des choses, qui comprennent parfaitement qui est un ami et qui est un ennemi.
Contrairement à la cohorte bureaucratique actuelle issue des années 2000, du temps de Sourkov, où la frontière entre les siens et les autres était totalement floue, toute l'élite étant constituée de libéraux ouverts ou latents qui ne font que singer les changements patriotiques de la position du président. C'est précisément la « sixième colonne » dont parle Douguine, qui professe en réalité des opinions pro-occidentales en interne.
Ces personnes ne peuvent pas lutter contre les libéraux, parce qu'elles sont mentalement plus proches d'eux et idéologiquement plus en phase avec leurs opinions que ce qu'elles sont obligées de dire, en suivant le cours patriotique du président. Donc, on aura beau nommer des fonctionnaires du Kremlin, on aura beau battre le même jeu, il n'y aura pas de résultat, car c'est la même cohorte libérale. D'où l'arrêt total des efforts patriotiques du président jusqu'à présent.
Bien qu'il exprime des opinions patriotiques, eurasiennes et conservatrices depuis plus d'une décennie, rien ne change dans le pays. C'est précisément à cause du sabotage des élites actuelles. C'est pourquoi Poutine a décidé, à juste titre, de commencer à faire tourner ce personnel au détriment de ceux qui ont vécu la guerre et pour qui le patriotisme est une position existentielle, et non une figure de rhétorique ou un hommage à la mode, et qui sont prompts à réagir, capables de prendre des décisions et d'agir avec fermeté et efficacité. C'est de ce type de personnel dont le Président a besoin aujourd'hui.
- Une révolution du personnel est-elle en cours ?
- Il est évident qu'il est impossible de remplacer d'un seul coup tous les fonctionnaires par des anciens de l'Opération militaire spéciale. Cela conduirait à l'effondrement de la gouvernance.
Nous avons besoin d'expérience pour comprendre comment fonctionne la machine étatique. Mais en même temps, la concentration de nouveaux personnels - patriotes, combattants, idéologues - doit être assez élevée. Sinon, le système les assimilera ou les rejettera. Un Zhoga au centre du foyer du libéralisme et de l'occidentalisme en Russie est certes un guerrier, mais il ne pourra pas mettre en œuvre une approche systémique.
Zhoga pourra effectuer une mission de reconnaissance, une sortie ponctuelle, une sorte d'opération spéciale. Mais la résolution systémique des problèmes nécessite une équipe à part entière. Et les autres positions doivent disposer du même personnel. Ainsi, ils pourront tenir la tête de pont jusqu'à l'arrivée des renforts - d'autres cadres patriotes. Sinon, tout se passera comme dans le cas du gérant de magasin Kholmanskikh, que Poutine a nommé son envoyé, mais qui a été complètement écrasé par le système et n'a rien pu faire de ce qu'il a dit, parce qu'il était lié par les règles du jeu du système.
Zhoga pourra mener une ou deux batailles seul, mais le système l'écrasera ensuite. C'est pourquoi cette tête de pont doit être consolidée, renforcée. Mais ce n'est qu'un des points où la rotation est nécessaire. De nombreuses structures clés, cruciales pour l'État, sont effrayantes à approcher. Je pense que même le président a peur de s'y rendre. C'est une structure complètement destructrice, remplie de vieux libéraux, des types de Sourkov et même du personnel d'Eltsine. Il est impossible de les faire sortir de là.
- Artyom Zhoga devra donc devenir quelque chose comme Malyuta Skuratov....
- Malyuta Skuratov n'est rien s'il ne s'appuie pas sur l'oprichnina, sur des milliers d'idéalistes motivés et prêts à se sacrifier. D'ailleurs, en 2005, l'Union eurasienne de la jeunesse a proposé de créer une oprichnina traditionaliste pour écraser les ennemis de la Russie de l'intérieur. Les initiatives idéologiques ont été profanées, ridiculisées, rejetées avec une ironie postmoderne et balancées à la poubelle. Il a fallu 20 ans au président pour résoudre ce problème urgent. Et ce, grâce à l'opération militaire spéciale.
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Le soufisme est-il soluble dans la cafetière occidentale?
Le soufisme est-il soluble dans la cafetière occidentale?
Claude Bourrinet
Séduit par le soufisme (at-taṣawwuf), plus particulièrement par le courant qu’on appelle sobre, en opposition avec un autre, plus exubérant, j’ai consacré plusieurs mois à étudier les aspects philosophiques, théologiques, mystiques et historiques de cette tradition musulmane. A vrai dire, ayant lu quelque peu certains ouvrages de Henry Corbin, et, comme tout honnête homme curieux de savoir, je n’ignorais pas les bases de cette spiritualité, ni le nom de sages illustres, qui l’ont illustrés depuis mille ans à peu près.
On sait par ailleurs qu’outre le partage que j’ai rappelé entre deux sortes de soufismes, la réalité dans le temps et dans l’espace de cette approche du divin est d’une complexité vertigineuse, d’autant plus qu’elle s’entremêle avec les deux courants religieux qui s’opposent au sein de l’islam, le sunnisme et le shî’isme, ce dernier étant divisé en shiites duodécimains et en ismaéliens. Et je passe sur d’innombrables autres courants, certains nourris des spécificités de territoires riches en mémoire ascétique et mystique, que l’immense empire musulman a plus ou moins intégrées. Un exemple est celui d’un théosophe comme Sohrawardi, dont l’empreinte a été si importante dans l’histoire de la mystique musulmane. On sait qu’il était persan, et qu’il avait renoué avec la sagesse de l’ancienne perse, de Zarathoustra en particulier. Pour ce qui est du shî’isme, les ulémas ont critiqué sévèrement le soufisme en tant que tel, au nom de l’eschatologie imamologique, mais, dans la pratique, de nombreux traits appartiennent à l’un et à l’autre.
Quoi qu’il en soit, sans me demander si je devais me convertir à l’islam (qui est, bien entendu complètement différent que ce que les médias et ses détracteurs veulent dire de lui, et qui n’est suggéré que par l’ignorance et l’hostilité, voire le racisme pur et simple), je m’en suis tenu à quelques points, qui rappellent René Guénon :
- D’abord, le soufisme a sauvegardé – puisque c’est sa base existentielle – la dimension ésotérique (je vous passe les termes en arabe), tandis que le christianisme l’avait abandonné, s’en tenant, comme le sunnisme « légaliste », à la dimension exotérique, rituelle, morale et dogmatique (que le soufisme ne rejette pas, évidemment).
- Ensuite, l’on y trouve, presque à l’état pur, des traits caractéristique de voies mystiques appartenant à des sphères religieuses différentes, comme certains courants chrétiens – surtout dans le monde orthodoxe, comme l'hésychasme, mais aussi, jusqu’à Ignace de Loyola, dans le catholicisme, dans certaines traditions bouddhistes, comme le zazen, ou même dans ce que l’on sait du paganisme, dans le chamanisme, par exemple. En soi, ces remarques doivent porter à appréhender cette galaxie mystique avec ouverture et tolérance, tout en n’oubliant pas les particularités qui démarquent.
- Last but not least (car on pourrait trouver encore maints visages attirants dans le soufisme), c’est la valeur, la profondeur des œuvres des grands saints de cette spiritualité qui, indépendamment de l’engagement (pourtant essentiel) dans le culte, ou la foi, donnent le désir d’aller plus avant. Un Ibn’Arabî est un continent à lui seul.
Toutefois, on ne peut pas ne pas se poser la question de la pratique. Ceux qui ont fréquenté un tant soit peu le monde de la spiritualité, à moins d’être un intellectuel perdu dans ses nuages, n’ignorent pas que la véritable connaissance de Dieu (s’il se peut), du moins l’approche du Divin, doit engager tout l’être, le corps, l’âme, l’esprit, et pas seulement l’intellect. Or, c’est là que le bât blesse. En effet, la religion en tant que message, mais aussi comme sa face secrète ou plus intime, sont toujours nées d’une terre, d’une civilisation – même si l’on concède qu’il existe d’innombrables ponts entre les grands ensembles où les hommes vivent et meurent. Il est fort à parier que l’attirance pour le soufisme procède d’une curiosité exotique pour l’altérité, telle qu’on la retrouve aussi dans le bouddhisme occidental.
A ce propos, je vais faire une digression. Il y a quarante ans, j’avais été très séduit par le zen, et je m’étais intégré à l’antenne nordiste (Lille) de l’association zen international. On m’avait très vite intronisé moine, au bout d’une ou deux semaines (avantage par rapport au monachisme chrétien, où il est nécessaire de patienter pendant au moins une année!). D’une certain côté, peut-être à l’encontre de ce qu’espéraient sans doute mes interlocuteurs, ce n’était certes pas une « facilité » qui me réjouissait particulièrement, moi qui étais à la recherche du feu et du fer, en tout cas de la bagarre (avec soi-même). D’un coup, sans même avoir tiré un coup de feu, j’étais propulsé dans le rang des sous-off. ! Malgré tout, les séances de zazen n’étaient pas sans charme: le son cristallin de la clochette, l’odeur sensuelle et enivrante – quoique soporifique – de l’encens, nos bures de moines bouddhistes, nos déambulations de somnambules…
Mais quand les deux dames qui animaient ce culte me conseillèrent, pour m’habituer à plier mes jambes en position de lotus, je me mis vraiment à douter. En effet, elles me dirent qu’il me fallait d’abord rabattre une jambe, pour l’accoutumer, puis l'autre, puis les deux, en … regardant la télévision ! Pour le coup, mon indignation atteignit la stratosphère ! Moi qui voulais justement échapper à la laideur et à la bêtise du monde moderne ! Et, elles aussi, elles se gavaient de télé ! Et elles aggravèrent leur cas, à mes yeux, en rajoutant une balourdise, que je ne pus digérer. Elles me contèrent qu’elle étaient passées au bouddhisme par haine de la hiérarchisation de l’Église. Jadis, elles étaient très engagées dans le christianisme, mais seulement voilà, il y avait les curés, les évêques, les cardinaux et… le pape. Pour ma part, moi qui ai un tempérament assez militaire, je n’ai jamais perçu dans l’obéissance un quelconque obstacle à la quête religieuse. Au contraire. Probablement n’avaient-elle pas lu les nombreux récits qui décrivent la vie dans les monastères bouddhistes japonais, où l’obéissance à l’abbé, ou au maître, est encore plus féroce que dans notre Occident, qui s’est amolli. Pour finir, l’estocade vint d’un dépliant que je reçus, et qui faisait de la « réclame » pour le zen. On croyait appâter le client en produisant cette phrase, qui dansa devant mes yeux comme une muleta devant le taureau : « Si vous vous sentez mal dans votre corps et dans votre esprit, retrouvez le bien-être avec le zen ! » Le « bien-être » ! Et pourquoi pas l’orgasme ?
Bref, j’ai pris conscience, de façon pour ainsi dire charnelle, du moins existentielle, de ce qu’était le bouddhisme occidental, qui n’a rien à voir avec le courant très ardu, qui s’est développé en extrême Orient. Un occidental serait-il capable d’endurer ce qu’un Japonais est capable de supporter physiquement ? En outre, pour un Oriental, l’ego est perçu différemment qu’en Occident. On peut dire ce que l’on veut, en répétant la doxa bouddhiste, dans la réalité, le moi existe, et continue à peser, chez les petits bourgeois qui croient d’adonner à cette spiritualité. Regimber contre la hiérarchie en tant que telle, n’est-ce pas là l’une de ses manifestations ? J’ai peur que ce qui attire irrésistiblement les adeptes de ces spiritualités mal comprise, c’est tout simplement un certain quiétisme. Je sais qu’il faudrait développer ce point. Toujours est-il que j’ai remarqué un point commun entre le zen que j’ai connu, et l’association soufie dont j’ai trouvé la trace sur le web, et dont l’animateur est un excellent essayiste : les femmes y sont massivement majoritaires.
Plus profondément, c’est la possibilité d’emprunter une religion exogène, dans un cadre civilisationnel, social, psychologique, comportemental, etc. différent, et même parfois opposé à la civilisation qui l’a engendrée, qui est en jeu. Certes, le christianisme vient du judaïsme. Mais il s’est hellénisé très vite, et son ancrage en Europe lui a apporté des éléments structurels, tant intellectuels que « folkloriques », « légendaires », qui l’ont transformé au point qu’il a pu paraître un habit idoine pour notre être historique. Quoi qu’on fasse, que l’on croie ou nom, on reste chrétien, peut-être catholique. Cela ne signifie pas, une fois de plus, qu’on ne trouve dans le trésor spirituel légué par les grands saints et penseurs soufis une sagesse qui peut nourrir notre quête. Et que le christianisme, du moins en Occident, soit plutôt en fin de vie ! Quant à moi, en ce moment, je suis plutôt accueillant à toutes les religions, et toutes les sagesses. Mais je ne suis pas un saint.
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mercredi, 09 octobre 2024
Sortie du système d'asile de l'UE: Pays-Bas, Hongrie - quand l'Autriche suivra-t-elle?
Sortie du système d'asile de l'UE: Pays-Bas, Hongrie - quand l'Autriche suivra-t-elle?
Depuis 2015, plus de huit millions de demandes d'asile ont été déposées dans l'UE.
Source: https://unzensuriert.at/283370-ausstieg-aus-eu-asylsystem-niederlande-ungarn-wann-folgt-oesterreich/?pk_campaign=Unzensuriert-Infobrief
Après les Pays-Bas, c'est au tour de la Hongrie d'annoncer son intention de sortir du système d'asile de l'UE. Des voix s'élèvent désormais pour demander que l'Autriche se retire également de ce système.
Depuis hier, lundi, on sait que la Hongrie demande elle aussi, dans une lettre adressée à la Commission européenne, la possibilité de se retirer des règles européennes en matière d'asile. Le ministre hongrois des Affaires européennes, János Bóka, explique dans sa lettre qu'il souhaite suivre l'exemple des Pays-Bas. La Hongrie est convaincue que le renforcement du contrôle national de l'immigration est désormais le seul moyen d'atteindre ces objectifs et d'endiguer l'immigration illégale, qui représente un risque pour la sécurité.
Un signal important en provenance des Pays-Bas
Auparavant, les Pays-Bas avaient demandé à la Commission européenne de procéder à un tel retrait. Geert Wilders, qui siège pour la première fois au gouvernement avec son Parti pour la liberté (PVV), a parlé d'un signal important, « qu'un vent nouveau souffle sur les Pays-Bas ». Les deux pays auront-ils du succès avec leurs vœux ? En règle générale, une telle exception doit être approuvée par l'ensemble des 27 Etats membres de l'UE.
Le système d'asile de l'UE est complètement dépassé
Néanmoins, le chef de la délégation FPÖ au sein de l'UE, Harald Vilimsky, exige désormais que l'Autriche se retire du système d'asile. Il a déclaré dans un communiqué:
Le système d'asile de l'UE est complètement dépassé et inutilisable depuis longtemps pour faire face à l'immigration de masse qui abuse du droit d'asile. C'est pourquoi l'Autriche devrait suivre l'exemple des Pays-Bas et de la Hongrie et demander l'abandon de ce système d'asile.
Plus de huit millions de demandes d'asile
Depuis 2015, plus de huit millions de demandes d'asile ont été déposées dans l'UE. Peu importe de quelles régions du monde viennent les demandeurs d'asile et combien de pays tiers sûrs ils ont dû traverser, pays où ils auraient pu trouver une protection. Cela doit enfin cesser - « d'autant plus que nous savons depuis longtemps que plus de la moitié d'entre eux n'ont aucun droit à la protection, même selon les règles généreuses de l'UE», a déclaré Vilimsky. Au vu de cet échec persistant du système, il n'est pas étonnant que de plus en plus de pays veuillent se retirer.
Les États perdent leur souveraineté
Un Etat qui ne peut plus déterminer quelles personnes et combien de personnes séjournent sur son territoire a perdu des parties essentielles de sa souveraineté et donc de sa légitimité, a déclaré le député européen de la FPÖ.
20:06 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : asile, europe, affaires européennes, hongrie, pays-bas, autriche, immigration | | del.icio.us | | Digg | Facebook
État-civilisation, grand espace et multipolarité dans la pensée de la République populaire de Chine chez Zhao Tingyang et Zhang Weiwei
État-civilisation, grand espace et multipolarité dans la pensée de la République populaire de Chine chez Zhao Tingyang et Zhang Weiwei
Alexander Markovics
« Il existe de nombreuses civilisations - la civilisation occidentale en est un exemple - mais la Chine est le seul État-civilisation. Elle est définie par son histoire extraordinairement longue et aussi par ses immenses dimensions et diversité géographiques et démographiques. Les implications qui en découlent sont importantes: l'unité est sa première priorité, la pluralité la condition de son existence (c'est pour cette raison que la Chine a pu offrir à Hong Kong la formule « un pays, deux systèmes », étrangère à l'État-nation».
(Martin Jacques, Quand la Chine dirige le monde, La fin du monde occidental et la naissance d'un nouvel ordre mondial, 2009).
La situation : la Chine - l'éternel ennemi de l'Occident ?
Si l'on observe les reportages occidentaux sur la Chine, on s'aperçoit rapidement que la majorité des observateurs américains et européens de l'Empire du Milieu ne sont pas portés par le désir d'une véritable compréhension de la civilisation chinoise, mais qu'à l'instar des reportages sur la Russie, la volonté de diaboliser et de cataloguer la République populaire de Chine prédomine. Pour ce faire, on utilise d'une part le topos datant de l'époque de la guerre froide du « danger rouge » ou du « danger jaune » (en cas d'anticommunisme chauvin, on mélange volontiers les deux), notamment de la part des élites néoconservatrices aux Etats-Unis. Ce terme est également utilisé par une grande partie de l'establishment du parti républicain américain, ainsi que par Donald Trump, qui voient en la Chine leur principal ennemi (géopolitique) et brandissent le spectre d'une future puissance mondiale unique, Pékin.
D'autre part, on parle généralement du prétendu danger que représente la simple existence d'un « système totalitaire à Pékin » pour les soi-disant « démocraties libres » de l'Occident, comme le fait l'Open Society Foundation de George Soros et d'autres représentants de la « société ouverte » (lire : du mondialisme), ce qui ravive l'image datant du 19ème siècle de l'opposition entre la « civilisation occidentale » et la « barbarie orientale », qui a notamment servi à justifier le colonialisme. Les deux parties ont en commun de vouloir défendre l'« ordre unipolaire » de l'Occident, basé sur des 'valeurs', contre l'ordre mondial multipolaire naissant, qui se construit sous la direction de la Russie et de la Chine, en collaboration avec l'Iran, l'Inde et de nombreux États d'Afrique et d'Amérique latine, notamment dans le cadre des pays BRICS.
Et pour y parvenir, ils visent à ancrer dans l'esprit des Américains et des Européens une image ennemie de la Chine qui rendrait impossible une future coopération pacifique entre l'Allemagne et l'Europe et l'Est de l'Eurasie.
Si cela peut paraître logique du point de vue des représentants militants d'une bourgeoisie matérialiste transatlantique vivant volontiers sous la domination des États-Unis et du programme philosophique du postmodernisme et de la mondialisation libérale, il est tout à fait absurde pour les patriotes allemands et européens qui aspirent à une Allemagne et à une Europe souveraines, spirituellement renouvelées et renouant avec leur tradition pré-moderne dans un monde multipolaire, de poursuivre dans cette voie.
Mais pour être en mesure de formuler une relation alternative entre l'Europe et la Chine du point de vue européen, il est d'abord nécessaire de comprendre la Chine. Pour ce faire, je voudrais présenter l'image que la Chine a d'elle-même à travers deux de ses philosophes contemporains les plus importants, qui sont également de plus en plus reconnus dans le monde: Zhao Tingyang et Zhang Weiwei. Mon choix s'est porté sur ces deux penseurs, qui sont de plus en plus écoutés en Occident, car d'une part Zhao explique des concepts importants de la civilisation sino-confucéenne qui se répercutent encore aujourd'hui dans la pensée chinoise et d'autre part Zhang, qui, lui, nous explique l'État chinois moderne. En outre, les deux penseurs deviennent de plus en plus une partie active du discours intellectuel sur la construction d'un monde multipolaire, comme en témoigne par exemple l'intervention de Zhang Weiwei au Forum de la multipolarité à Moscou le 26 février 2024, ainsi que sa confrontation publique avec l'un des principaux idéologues du libéralisme occidental Francis Fukuyama, mais aussi la discussion qu'il a eue avec le philosophe russe Alexander Douguine.
Alors que l'idée du « choc des civilisations » et de la défense de l'hégémonie occidentale prévaut encore en Occident, ces deux penseurs s'inscrivent dans la tradition de l'ancien président iranien Mohammad Khatami qui, en réponse à ce dernier, a appelé à un « dialogue des civilisations » qui s'exprime aujourd'hui dans l'ordre mondial multipolaire en cours de formation. Il devrait être intéressant pour les lecteurs allemands de constater que les penseurs de la Révolution conservatrice tels que Carl Schmitt et Martin Heidegger sont de plus en plus reçus en Chine, alors que ces penseurs sont méprisés dans leur pays d'origine, même à droite de l'idéologie bourgeoise et libérale.
Zhao Tingyang - Tianxia, Tout sous un même ciel
La Chine est-elle, comme les Etats-Unis, une puissance expansionniste et missionnaire qui veut imposer son système de gouvernance et de valeurs au monde entier ? Quel rôle joue l'héritage de la philosophie confucéenne dans la politique étrangère actuelle de la Chine ? Le philosophe Zhao Tingyang, né en 1961 dans le Guangdong, en Chine, se penche sur ces questions importantes également pour l'Europe. Dans son ouvrage Tous sous un même ciel, paru en 2020 en traduction allemande, il fait appel au concept de tianxia : la vision de la coexistence de dix mille peuples vivant en paix sous un même ciel.
Il établit ainsi une distinction importante dans la définition du politique entre l'Occident et la Chine: alors que dans la tradition occidentale, la politique est déterminée par la définition de l'ami et de l'ennemi - et bien sûr de l'ennemi principal - dans la tradition chinoise, la question de la coopération et de la manière de transformer un ennemi en ami domine. Comment puis-je coopérer le plus efficacement possible avec mon voisin ? Comment est-il possible d'unir les oppositions les plus diverses sous une même direction ? L'objectif final est un monde pacifique, harmonieux et prospère. C'est ainsi que naît dans la pensée de Zhao l'idée d'une autre politique mondiale, par opposition au moment unipolaire de l'Occident et de la mondialisation: en effet, alors que le « nouvel ordre mondial » proclamé par les néoconservateurs est essentiellement une forme de chaos créé par les États-Unis et leurs vassaux pour maintenir leur propre hégémonie, il propose la création d'une instance au-dessus des États-nations, dans le sens d'un ordre mondial qui, tel un cosmos, rend possible la coopération pacifique des différents membres.
La tragédie de la politique internationale du point de vue chinois: non pas des États défaillants, mais un monde défaillant
Car la véritable tragédie de la politique internationale, selon Zhao, réside dans le fait que tous les États savent certes que la sécurité et la coopération sont importantes, mais que personne ne veut s'attaquer à la politique mondiale nécessaire à cet effet, car les intérêts hégémoniques des différents États prévalent. Par conséquent, le véritable problème ne réside pas dans l'échec des États, mais dans l'échec du monde.
Zhao Tingyang estime que cela n'est pas possible avec les États-nations modernes de type occidental, car l'État-nation est une entité qui découle de l'individu. Celui-ci ne se définit pas par son aspiration à la coopération, mais par le conflit, bref, le citoyen devenu État, qui n'est orienté que vers la maximisation de son propre profit et non vers le bien-être de la communauté. La mondialisation menée par l'État-nation bourgeois occidental n'est donc rien d'autre que la diffusion conflictuelle de valeurs et de concepts individualistes tels que les droits de l'homme. En conséquence, l'Occident s'efforce, tel un virus, de répandre son ordre politique libéral sur l'ensemble du globe et d'infecter ainsi le plus grand nombre possible d'États et de personnes. En effet, une politique étrangère inter-nationale, qui met l'accent sur les relations entre les États-nations et non sur la coexistence des peuples et des civilisations, serait nécessairement toujours en contradiction avec une politique globale.
Une politique globale plutôt qu'inter-nationale: le clan remplace l'individu
Zhao Tingyang s'y oppose intellectuellement: il remplace l'individu par le clan, conformément à la tradition sino-confucéenne. En conséquence, il suit une perspective spécifique au groupe qui, dans le cadre d'une ontologie coexistentielle, rend possible un cycle bénéfique de l'existence lorsque des interdépendances nécessaires et non fortuites apparaissent entre les différentes existences. En partant du clan comme unité de base de la coexistence, sa coexistence doit être élevée, étape par étape, à un niveau supérieur de coexistence, pour créer à la fin l'harmonie du « tout sous le ciel ». Cela doit permettre non seulement de résoudre les conflits entre les différentes civilisations - le choc des civilisations de Huntington - mais aussi de faire face à la puissance destructrice de la haute technologie. On pense au transhumanisme. Mais cela ne sera possible que si les États et les peuples parviennent à s'entendre sur un nouveau système mondial qui ne place pas la concurrence mais la coopération au centre.
Selon Zhao Tingyang, la question décisive de l'inclusion du monde est celle de la possibilité d'une communication stable et basée sur la confiance. Sinon, les médias, le capital financier et la haute technologie risquent de kidnapper peu à peu tous les États du monde dans le cadre de la mondialisation. Seule l'idée du tianxia permet selon lui de protéger un monde communautaire contre le danger d'une dictature mondiale d'un genre nouveau.
Zhang Weiwei - penseur de l'État civilisationnel
L'État-nation est-il la mesure de toute chose ? Le politologue et philosophe chinois Zhang Weiwei s'oppose à cette idée encore très répandue en Europe. Sa réponse : l'avenir n'appartient pas à l'État-nation, mais à l'État civilisationnel. Celui-ci coïncide, sur le plan intellectuel, avec la conception de Carl Schmitt d'un grand espace réunissant différents peuples ayant une histoire commune et une volonté politique. Mais qu'est-ce exactement qu'un tel État civilisationnel et qu'est-ce qui le distingue de l'État-nation né dans le sillage du traité de Westphalie ? Le professeur chinois de relations internationales à l'université Fudan de Shanghai pense connaître les réponses à ces questions. Né en 1957, Zhang Weiwei a travaillé à partir de 1980 pour d'importants fonctionnaires de la République populaire de Chine, comme par exemple le réformateur de l'État chinois Deng Xiaoping, en tant que traducteur vers l'anglais. Marqué par de nombreux séjours aux États-Unis et en Europe, le professeur a mis en évidence les différences entre le système occidental de libéralisme et la démocratie populaire chinoise. Il s'oppose à l'idée largement répandue en Occident selon laquelle la Chine a connu une croissance économique rapide uniquement parce qu'elle a adopté les théories occidentales de l'économie de marché et qu'elle fera tôt ou tard partie du monde occidental en raison de la croissance de sa classe moyenne.
Civilisation et État moderne : la propre voie de la Chine vers la modernité
Au lieu de cela, il défend l'hypothèse que la Chine suit une voie de modernisation totalement différente de celle de l'Occident, car l'adoption du système occidental plongerait la Chine dans le chaos et lui ferait subir un sort similaire à celui de la Yougoslavie. Il voit la réponse aux défis de la modernité dans le modèle de l'État civilisateur. L'État civilisateur chinois se compose de la civilisation la plus ancienne du monde et d'un État moderne particulièrement grand. La Chine ne se compose pas seulement de plus de 56 ethnies officielles, mais représente historiquement l'amalgame de centaines d'États en un seul État au cours de son histoire millénaire. Cela mettrait en évidence la caractéristique particulière de synthèse de la civilisation sinique, comme l'a démontré l'union de l'État-civilisation avec l'État moderne. Parmi les caractéristiques uniques de la civilisation sino-confucéenne de la Chine, il cite l'existence d'un niveau de direction unifié, qui est une caractéristique de l'État chinois depuis la première unification de la Chine en 221 avant J.C. La deuxième caractéristique importante de la Chine est pour lui la méritocratie (société de performance), qui conduit à une sélection permanente dans la direction du pays et s'oppose ainsi à un déclin des dirigeants politiques comme aux États-Unis - il cite Joe Biden et Donald Trump comme exemples négatifs de dirigeants politiques, car ils seraient bien en dessous des normes chinoises pour un membre du gouvernement. Pour devenir un membre permanent du Politburo en République populaire de Chine, par exemple, il faut avoir dirigé auparavant une province du pays et donc jusqu'à plusieurs centaines de millions de personnes.
L'État-civilisation, un avenir possible pour l'Europe
Comme le philosophe pakistanais Ejaz Akram l'a constaté lors de la discussion avec Zhang Weiwei et Alexander Douguine, l'État-civilisation se caractérise par le fait qu'il incarne une cosmologie propre. Ainsi, chaque État est un monde à part, qui ne prétend pas à l'universalité, mais seulement à l'affirmation de sa propre spécificité. Ces différentes cosmologies sont en même temps en mesure d'entrer en dialogue les unes avec les autres. Ainsi, l'État-civilisation est une condition préalable au monde multipolaire. La logique de la lutte « de tous contre tous » propre à l'État-nation disparaît, le conflit n'étant plus qu'une possibilité de coexistence parmi d'autres.
L'Europe aussi peut devenir un tel État-civilisation - à condition qu'elle renonce à la caractéristique décisive de l'anti-civilisation occidentale (dans le sens où elle se déclare depuis le siècle des Lumières la seule vraie civilisation), à savoir qu'elle prétend représenter la seule civilisation vraie et possible. Alors que les dirigeants européens actuels, comme Emmanuel Macron, ne joueraient qu'opportunément avec l'idée d'une civilisation européenne, car ils ont l'impression que l'État-nation n'a plus la force de perdurer, l'État civilisationnel peut effectivement être une option pour l'Europe afin de collaborer à un monde multipolaire.
L'État civilisationnel comme possibilité future pour l'Allemagne et l'Europe et comme voie vers la multipolarité
Au cours des dernières décennies, la Chine a surtout appris de l'Occident avec beaucoup de succès, non seulement en modifiant massivement son propre système de gouvernement au plus tard depuis 1978, mais aussi en intégrant, du moins en grande partie, les idées occidentales du marxisme et de l'économie de marché à sa propre tradition. De ce fait, la Chine est devenue le deuxième État-civilisation / espace culturel avec la Russie - Vladimir Poutine a également revendiqué lors du forum Valdai en 2013 que la Russie était un État-civilisation - et a réussi à dépasser l'Occident dans de nombreux domaines de la prospérité économique et du développement technologique importants pour lui. Si nous regardons l'histoire européenne, nous y trouvons également l'État-civilisation, capable d'unir et de synthétiser les différences - par exemple dans l'Empire romain jusqu'en 1453, mais aussi dans le Saint Empire romain germanique jusqu'en 1806 - qui a été progressivement remplacé par l'État national dans le cadre de la modernité à partir des 17ème/18ème siècles. Certes, l'Union européenne présente elle aussi certaines caractéristiques d'un État-civilisation, mais celles-ci sont contrecarrées par l'idéologie politique du libéralisme (prétention à la validité universelle de l'idéologie des droits de l'homme, échange de population, destruction de sa propre tradition au nom du progrès) et étouffées dans l'œuf par manque de souveraineté géopolitique.
Au vu des développements actuels et notamment de la montée en puissance de la Chine, il est donc logique que nous, Allemands et Européens, nous intéressions de près au système et à la civilisation de la Chine. Nous devons le faire, non pas pour devenir nous-mêmes des communistes aux caractéristiques chinoises, mais pour mieux comprendre la Chine et voir quelles idées et caractéristiques peuvent être utiles à l'éveil patriotique de l'Europe et à la défense de sa civilisation.
Les théories et les idées de Zhao Tingyang et de Zhang Weiwei peuvent constituer une première approche à cet égard, même si la critique de l'universalisme occidental chez eux, la concentration sur la propre civilisation ainsi que le concept d'État-civilisation semblent mériter d'être discutés. Une focalisation des Européens sur leur propre civilisation, dans le sens du respect et de la reconnaissance de leurs propres limites, peut nous aider à faire revivre notre propre tradition et à surmonter l'hybris (post)moderne de l'absence de frontières. Le concept d'État-civilisation peut nous servir, en tant que développement de l'idée de grand espace de Schmitt, à repenser l'idée d'empire, le fédéralisme et la subsidiarité dans le contexte européen, afin de repenser et de renforcer la place de l'Europe dans le monde multipolaire.
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Notre-Dame de Paris: le nouveau caprice du petit Macron
Notre-Dame de Paris: le nouveau caprice du petit Macron
« C’est plus dur de réinventer un modèle quand tout n’a pas été détruit »
(Emmanuel Macron)
La « classe internationale »
Macron prononçait cette phrase citée en exergue en se frottant l’index et le pouce comme s’il était en train de palper un tissu ou de compter une liasse de billets ; ça me rappelle son camarade de jeux, le petit Sarkozy, qui, lorsqu’on lui avait demandé ce qu’il allait faire de sa vie après sa carrière politique, avait répondu de la manière inélégante qui est sa marque de fabrique: "Pour l'instant, je fais président, mais un jour j'irai faire du fric » (Nouvel Obs, 14 juillet 2013)
Quel noble projet, quelle touchante perspective, quel idéal élevé ! On dit qu’un peuple a les dirigeants qu’il mérite…
De la même façon fort vulgaire – je fais référence au geste qui accompagnait ses paroles-, Macron avait donc eu ces mots à propos de l’hôpital ; et, ma foi, sur ce plan-là, je dois reconnaître qu’il est presque arrivé au résultat qu’il s’était fixé : l’hôpital et toute la filière de la santé en France est à l’agonie ; clap-clap !
J’ai repris cette affirmation du Président Macron car on peut l’appliquer à quantité de domaines où il s’est attaché à mettre en place, ou à finaliser, le processus de destruction de la France et où il se permet d’intervenir en son nom personnel même lorsqu’il n’est pas habilité à le faire, à moins de décréter que nous ne sommes plus en régime démocratique et que, dans cette perspective, tout lui est permis.
Ainsi, pour la rénovation de Notre-Dame-de-Paris après le terrible incendie dont la cathédrale la plus célèbre au monde a été victime.
Le Titanic et Notre Dame de Paris
Nous ne reviendrons que très rapidement sur les circonstances de ce tragique événement qui a bouleversé le monde entier et dont on parlera encore pendant des dizaines d’années (si Dieu ou le futur accordent ce laps de temps à notre civilisation bien mal en point), de la même manière qu’on se souvient encore de nos jours du naufrage du Titanic ; je n’évoque pas par hasard le naufrage du plus grand bateau du monde à l’époque où il fut lancé sur les océans ; le Titanic a coulé un 15 avril (1907), de même que l’incendie de Notre-Dame s’est produit un 15 avril (2019), la glace et le feu, l’eau et la terre, l’œuvre du Titan et l’œuvre de Dieu, c’est un message symbolique que chacun interprètera comme il l’entend. Nous pouvons aussi évoquer la magnifique chanson de Jacques Brel qui fait naviguer les cathédrales [1] [2]…
On se souviendra qu’au lendemain de cette terrible journée, le Président français et son Premier ministre, visitant le site dévasté, se retenaient de pouffer de rire ; quel que soit le motif de leur hilarité, cette attitude dénotait le peu de respect que ces histrions manifestent à l’égard de l’un des monuments les plus emblématiques de notre pays.
Est-ce un hasard si, concernant cet incendie, il existe un autre élément troublant que nous avait fait remarquer notre ami Paul-Georges Sansonetti, à savoir que « Notre-Dame a pris feu exactement 666 jours après l’élection d’une majorité présidentielle favorable à l’idée d’une déconstruction de l’Histoire de France (élections législatives du 18 juin 2017). » Et Paul-Georges Sansonetti rajoutait : « C’est comme si l’embrasement de ce chef-d’œuvre répondait tragiquement à l’indifférence des Français quant à leur mémoire collective [3] ».
Est-ce vraiment un hasard, ou bien ces « 666 » jours ne sont-ils pas exactement et symboliquement calculés pour que l’incendie de Notre-Dame se déclare ? L’avalanche de symboles que les satanistes nous ont imposée avec l’Eurovision et les cérémonies d’ouverture et de fermeture des Jeux Olympiques ne va pas à l’encontre d’une telle hypothèse.
Et la phrase en exergue de cet article, phrase prononcée par Macron, prend ici tout son sens : déconstruction et destruction sont les maîtres-mots de l’idéologie macroniste.
La France, le pays des bisounours
Je disais que je n’allais pas m’attarder sur les circonstances et les causes de l’accident ; je voudrais juste rappeler que, dans toutes ces grandes catastrophes où elles ne sont pas bien établies, il est de coutume pour les procureurs chargés de l’enquête de déclarer, de préférence avant même qu’elle soit ouverte, que « l’hypothèse d’un acte volontaire doit être écartée » ; c’est un extrait du communiqué du procureur Rémy Heitz le soir de l’incendie qui poursuit : « aucun élément ne permet d’accréditer l’hypothèse d’une origine criminelle » et rajoute que l’enquête s’oriente vers la piste « d'un dysfonctionnement du système électrique ou celle d'un départ de feu occasionné par une cigarette mal éteinte ».
On sait le crédit que l’on doit accorder à cette affirmation bien hâtive, sachant que de véritables experts ont souligné que « l'incendie n'a pas pu partir d'un court-circuit, d'un simple incident ponctuel. Il faut une vraie charge calorifique au départ pour lancer un tel sinistre. Le chêne est un bois particulièrement résistant [4] »
On se souvient de l’affaire AZF, cette usine dont l’explosion avait entraîné la mort de 31 personnes et où 2500 avaient été blessées. Trois jours après la catastrophe, le procureur de la République, Michel Bréard, déclarait sentencieusement que la piste de l’accident était privilégiée « à plus de 90% ».
On nomme ensuite, habituellement, une commission qui mettra des années à donner ses conclusions, ce qui n’intéressera plus personne et ce qui est, in fine, le but recherché.
Merveilleux pays que la France, pays de bisounours où rien ne peut être malveillant !
Donc, pour ne pas déroger à la tradition, l’enquête concernant les causes de l’incendie de Notre-Dame-de-Paris est toujours en cours ; depuis 5 ans ! Nous espérons, pour le portefeuille des contribuables, que les Sherlock Holmes dilettantes de notre si belle République (bananière) française ont d’autres enquêtes à résoudre en même temps, pour les occuper, et qu’ils sont payés au forfait…
Entre temps, le général Georgelin, chef d’Etat-major des armées de 2006 à 2010, chargé par Macron de superviser les travaux de reconstruction de Notre-Dame, a « passé l’arme à gauche » dans de curieuses circonstances ; je n’ai pas pu m’empêcher d’employer cette expression fort peu usitée de nos jours mais qui correspond si bien à la situation.
Curieuses circonstances ? Imaginez un homme de 75 ans qui connaît parfaitement, par sa carrière professionnelle, les règles de sécurité et qui se pique, en milieu d’après-midi, d’effectuer, seul, une randonnée en haute montagne (2650 m d’altitude) ! Son corps a été retrouvé par le peloton de gendarmerie de haute montagne et son décès a été daté officiellement du 18 août 2023. « Un représentant du parquet a précisé que la piste accidentelle était privilégiée. Une enquête a été ouverte, selon la même source. »
Air connu.
C’est Philippe Jost qui a succédé au général Georgelin, nommé par décret du président de la République du 9 septembre 2023. Depuis 2019, il remplissait les fonctions de directeur général délégué de l’établissement public Notre-Dame de Paris.
Macron La Gaffe entre en scène
On se rappelle que Macron voulait déjà remplacer en 2019, juste après l’incendie, la flèche de Notre-Dame contre l’avis, notamment, de Philippe Villeneuve, l’architecte en chef des monuments historiques chargé de la reconstruction de l’édifice médiéval et que le zélé serviteur de Macron, feu le général Georgelin, lui avait enjoint, le 13 novembre 2019, de « fermer sa gueule », dans le plus pur style macronien qui se distingue par un langage peu châtié (on se souvient du fameux « les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder » de Macron, petite phrase prononcée le 4 janvier 2022 à l’encontre d’une partie du peuple français).
Au mois d’octobre, Philippe Villeneuve « avait d’ailleurs eu une formule aussi claire qu’expéditive : ʺLe futur, c’est soit je restaure à l’identique, et ça sera moi, soit on fait une flèche contemporaine, et ça sera un autre.ʺ L’architecte en chef des monuments historiques avait justifié sa position en référence à la Charte de Venise (signée par la France, NDLR) établie en 1964 ʺqui impose que l’on restaure les monuments historiques [à l’identique] dans le dernier état connu » (Le Monde, 15 novembre 2019).
Finalement, la flèche a été restaurée dans les règles de l’art et cette restauration a unanimement été saluée par la Commission nationale du Patrimoine et de l’Architecture et par tous les professionnels et les associations chargées de faire respecter le riche patrimoine français (En tout cas, celui qui est resté debout après le passage des vandales révolutionnaires de 1789 et suiv.).
Rappelons que la flèche du XIIIe siècle avait été détruite par ces barbares en même temps qu’ils saccageaient les statues de la galerie des Rois et du portail. Rappelons aussi que c’est grâce à Victor-Hugo et à son livre éponyme dédié à Notre-Dame-de-Paris que le monument n’a pas été purement et simplement démoli comme il en était question après le passage, en 1831, d’émeutiers antiroyalistes qui ont dévasté ce qu’il en restait à l’intérieur.
L’ambition de Macron est à peu près similaire à celle de ces iconoclastes : il veut laisser une trace de son passage dans l’Histoire, même si c’est pour être aussi célèbre que Robespierre, Néron ou Caligula.
Aussi, son obstination (on te met à la porte, mais tu rentres par la fenêtre) va se porter sur une autre composante de la cathédrale, les vitraux commandés par le restaurateur de Notre -Dame, Viollet-le-Duc, réalisés entre 1855 et 1865.
« Lors de sa visite sur le chantier le 8 décembre dernier, à un an jour pour jour de la réouverture, Emmanuel Macron a annoncé le lancement d’un concours pour réaliser des vitraux contemporains, afin de « marquer du XXIe siècle » la restauration. Quelques jours auparavant, Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris, lui avait confirmé son « souhait » de voir l’État commander « une série de six vitraux pour les chapelles latérales sud de la nef ». La ministre de la Culture, Rachida Dati, a, depuis, enclenché (début mars) le processus de remplacement de ces six ensembles vitraux de Viollet-le-Duc. Malgré une pétition qui rassemble pas loin de 150.000 signataires opposés à ces créations contemporaines. » (Le Parisien, 28 mars 2024). On connaît l’intérêt de Rachida Dati pour le patrimoine … marocain ! (voir notre article précédent : Rachida Dati, « une chance pour la France », ou pour le Maroc ?)
On connaît aussi l’obsession des dignitaires de l’Eglise à vouloir absolument intégrer la « modernité » (comprendre le progressisme, l’évolutionnisme, l’air du temps, la mode) dans la doctrine et dans tous les esprits, rouages, faits et gestes de la religion catholique et de leurs ouailles, aux dépens de la tradition et du patrimoine.
« Marc Chauveau, frère dominicain, historien de l’art et membre du comité de sélection, insiste sur la nécessité de ne pas avoir peur de faire “trop moderne ». Adeline Suard, La Maison de Marie-Claire, le 03/03/2024.
Président de la République, ministres, généraux, archevêque… sont en totale illégalité à vouloir s’immiscer dans cette reconstruction !
Tous ces gens qui sont en charge de la gestion de l’Etat (Président, ministres, généraux ou autres hauts fonctionnaires) ou qui font partie de la hiérarchie ecclésiastique, qu’on penserait informés étant donné leur fonction, n’oublient qu’un détail, mais de poids : le processus de réhabilitation des monuments historiques comporte des règles qui les excluent formellement, les uns comme les autres, de toute participation à des décisions concernant cette réhabilitation et se retrouvent alors dans une situation d’illégalité, ce processus défini par la Charte de Venise n’acceptant dans ces délibérations que les professionnels (architectes, commissions de sauvegarde du patrimoine, historiens de l’art, etc.)
L’avocat Fabrice Di Vizio l’a opportunément souligné [5] : « Depuis la loi de 1905 (article 4), c’est l’Etat qui est chargé de l’entretien et de la restauration des cathédrales [par l’unique intervention et décision des professionnels du secteur, NDLR] ; le diocèse a un rôle qui n’est que consultatif et c’est le recteur de la cathédrale qui peut choisir le mobilier liturgique ». Les rôles et les attributions sont bien définies.
L’historien d’art, Didier Rikner [6], directeur de la revue La Tribune de l’art, a lancé une pétition demandant tout simplement le respect de la loi interdisant de modifier un élément ancien du patrimoine qui n’a pas été endommagé, et classé Monument historique, comme c’est le cas pour les vitraux de Notre-Dame de Paris ; cette pétition a recueilli déjà 150.000 signatures[7] :
« Quel est le sens de restituer le dernier état historique connu de la cathédrale (avant le 15 avril 2019), celui de Viollet-le-Duc, pour priver l’édifice d’un élément essentiel voulu par celui-ci ? Comment peut-on justifier de restaurer des vitraux qui ont survécu à la catastrophe pour aussitôt les enlever ? Qui a donné mandat au chef de l’État d’altérer une cathédrale qui ne lui appartient pas en propre, mais à tous ? Les vitraux contemporains ont toute leur place dans l’architecture ancienne lorsque ceux d’origine ont disparu. Ils n’ont pas vocation à remplacer des œuvres qui existent déjà […]
Emmanuel Macron veut poser la marque du XXIe siècle sur Notre-Dame de Paris. Un peu de modestie serait peut-être préférable. Nous ne serons pas assez cruels pour rappeler que cette marque existe déjà : l’incendie. Un incendie certes accidentel, mais pour lequel il a été abondamment démontré que l’État, avant et pendant sa présidence, porte de lourdes responsabilités. » (Notamment en raison du désengagement financier et moral de l’Etat tenu de faire procéder à sa charge, donc à la nôtre, aux travaux nécessaires à leur pérennité et à leur sécurité. NDLR)
Quant au mobilier de la cathédrale et à sa disposition, ces éléments ont donc été choisis par le clergé local. Choix étrange ! car il nous paraît que la configuration ressemble, peu ou prou, à celle d’un temple maçonnique. Plus rien ne nous étonne.
Pierre-Emile Blairon
Notes:
[1] https://www.facebook.com/watch/?v=1455230598623191
[2] https://www.youtube.com/watch?v=q1CPps6qggw
[3] Pierre-Emile Blairon, L’Iceberg, la tradition primordiale contre le Titanisme, p.25, éditions du Lore, 2021.
[4] https://www.batiactu.com/edito/notre-dame-apres-incendie-rien-n-est-fini-selon-ex-56147.php
[5] https://www.youtube.com/watch?v=X2ak5dhVvM0
[6] https://www.youtube.com/watch?v=Nhim7X3UKQU
[7] https://www.change.org/p/conservons-%C3%A0-notre-dame-de-paris-les-vitraux-de-viollet-le-duc
19:15 Publié dans Actualité, Architecture/Urbanisme | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : actualité, notre-dame de paris, paris, emmanuel macron, france, europe, affaires européennes | | del.icio.us | | Digg | Facebook
L’eau et les denrées alimentaires comme « armes »
L’eau et les denrées alimentaires comme « armes »
Source : https://unser-mitteleuropa.com/148731
Depuis 2020, sous le prétexte de sauver le climat et la planète, un coup inouï a été porté contre les droits humains à la liberté.
Dans ce contexte, ce sont surtout les denrées alimentaires et, de plus en plus, l’eau qui préoccupent les « sauveurs du monde » et qui deviennent des « armes pour lutter contre toute possible désobéissance ».
« Guerre hybride avec des armes alimentaires »
Dans le cadre de cette guerre hybride, menée à des niveaux divers, l’alimentation est devenue, depuis un certain temps, une arme contre les peuples. Depuis quelques années, en effet, un seuil qualitatif a été franchi : on ne s’exprime plus que dans les termes forgés par le « Green Deal » de l’UE, tout en menant la lutte contre le paysannat, à propos de laquelle nous avons déjà amplement parlé.
De plus en plus souvent, l’approvisionnement en eau se retrouve dans le collimateur. Pour le sommet des Nations unies sur le futur, qui s’est tenu en septembre, une proposition a été formulée, selon laquelle un organe gouvernemental global devrait contrôler à terme tous les systèmes vitaux, y compris celui de l’eau.
Sur cette question, David A. Hughes a publié récemment un essai, dont le sous-tire sonne apocalyptique : « Le grand empoisonnement, la guerre contre les paysans, la viande produite en laboratoire, le ‘Pharma Food’ et l’eugénisme, la pénurie alimentaire créée artificiellement et le danger menaçant d’une pénurie d’eau artificielle ».
Ce qui frappe, actuellement, c’est que cette année-ci, même un pays riche en eau comme l’Autriche, les autorités ont dû, à plusieurs reprises, avertir la population qu’elle risquait et risquera de vivre un manque d’eau. Pourtant, ce pays alpin dispose d’énormément d’eau. Malgré cela, le blog de la SPÖ socialiste expliquait, il y a quelques semaines, que, très bientôt, « une commune sur quatre » en Autriche risquait de se retrouver à court d’eau. La pénurie d’eau deviendra un problème toujours croissant, disaient-ils.
Une pénurie d’eau créée artificiellement
La pénurie d’eau, créée artificiellement, doit désormais constituer un souci permanent. En 2022, le Forum Economique Mondial avait tenu une conférence de presse pour mettre sur pied la « Global Commission on the Economics of Water ». A cette occasion, le professeur Mariana Mazzucato s’est lamenté parce qu’on n’avait pas réussi « à vacciner tous les gens sur la terre » et parce que les mutations climatiques apparaissaient « un peu trop abstraites ».
« L’eau…, tous les enfants savent qu’il est important d’avoir de l’eau, quand on joue au football et que l’on a soif. Il s’agit dès lors de susciter l’engagement de tous les citoyens et citoyennes en ce domaine et de leur inculquer, d’une certaine manière, la notion de bien commun. Pourrions-nous, cette fois-ci, obtenir réellement un résultat, alors que, dans d’autres occasions, nous avons lamentablement échoué ? » (Forum économique mondial, 2022).
Tout cela ressemble à une proposition, d’utiliser l’eau, si nécessaire à la vie, pour faire aboutir le projet de construire le ‘nouvel ordre mondial’. En mars 2023, à New York, s’est tenu le congrès des Nations-Unies pour l’eau, le tout premier congrès de ce type depuis 46 ans. Le slogan de ce congrès était : « Unir le monde pour l’eau ». Le CDP, partenaire de l’ « International Sustainability Standards Board » pour la divulgation des données climatiques, avait déjà attiré l’attention des investisseurs en juin 2024, leur disant que « le risque émanant de l’eau n’est pas entièrement pris en compte par les marchés financiers ». Le CDP mettait en garde sur les conséquences des ‘limitations à l’accès à l’eau’ » (CDP, 2024, p. 4). Si les ‘capitalistes catastrophistes’ font leurs de telles positions, ce ne sera plus qu’une question de temps pour qu’une pénurie artificielle d’eau devienne réalité.
18:47 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : eau, denrées alimentaires, alimentation | | del.icio.us | | Digg | Facebook
mardi, 08 octobre 2024
Un putsch venu de haut, en toute froideur: les subsides de l’UE ne seront distribués qu’aux pays qui ‘se comportent bien’
Un putsch venu de haut, en toute froideur: les subsides de l’UE ne seront distribués qu’aux pays qui ‘se comportent bien’
Ursula von der Leyen, Présidente de la Commission, ne veut pas seulement simplifier le budget de l’UE mais consolider son propre pouvoir…
Source: https://unzensuriert.at/283338-kalter-putsch-von-oben-eu-...
Une fois de plus, un ‘papier interne’ a fuité, est parvenu ‘inopinément’ au public, notamment via le Frankfurter Allgemeine Zeitung. Et il est explosif !
Modification radicale du budget de l’UE
En effet, la Commission veut modifier de manière apparemment radicale le budget de l’UE. En juillet, la président de la Commission, Ursula von der Leyen, a annoncé vouloir simplifier le budget. Déjà, il y a trois mois, elle a déclaré que se créerait un fond pour favoriser la capacité à être concurrentiel.
A l’heure actuelle, la part principale des impôts prélevés sur les Européens est répartie sur 530 programmes de l’UE. C’est inefficace selon la Commission. C’est pourquoi la répartition des moyens financiers se fera dorénavant via 27 plans nationaux de dépense adressés aux Etats membres.
Paroles lénifiantes et contexte réel
Le but de cette réforme serait, dit-on, de simplifier le budget. Mais le diable réside dans les détails. Car ‘les Etats membres ne recevront de l’argent dans l’avenir que s’ils s’alignent sur les conditions énoncées par Bruxelles’, constate Harald Vilimsky, chef de délégation au Parlement européen et membre de la FPÖ autrichienne. Et il poursuit : « S’ils ne s’alignent pas, il n’y aurapas d’argent pour eux ».
Vilimsky voit en ces mesures envisagées une nouvelle entorse de taille apportée aux souverainetés nationales.
Des subsides seulement pour les bons comportements !
A l’avenir, le budget sera agencé sur base de quatre catégories : la politique étrangère, les capacités concurrentielles, l’administration et les subsides à accorder à chaque Etat membre. Et ce sera Bruxelles qui décidera de l’affectation de ces subsides, selon le bon comportement des Etats. Vilimisky (photo) ajoute : « La Commission, sous l’égide de Mme von der Leyen, se donnera un rôle inapproprié dans la répartition des subsides, lesquels, en définitive, sont payés par les Etats membres ».
La réponse à apporter à cette tentative de centraliser à outrance…
L’homme politique de la FPÖ rappelle la période précédente où la présidente de la Commission a déjà gouverné. En effet, le nouveau projet s’insère « parfaitement dans la mise en place d’un pouvoir centralisé, que nous connaissions déjà depuis la première période de la Commission von der Leyen ». Face à ce projet, Vilimsky rétorque : « Nous devons mettre un terme à la fringale de pouvoir de la cheffesse de la Commission, Mme von der Leyen, et à la pression croissante pour promouvoir une centralisation accrue au détriment de la souveraineté des Etats membres ».
16:38 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : harald vilimsky, ursula von der leyen, actualité, europe, affaires européennes, union européenne, commission européenne | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Une étude l’atteste: les sanctions occidentales provoquent toujours davantage de migrations
Une étude l’atteste: les sanctions occidentales provoquent toujours davantage de migrations
Berlin/Bruxelles. Qu’il s’agisse de la Russie, de l’Irak ou de la Libye, les sanctions occidentales, au cours de ces dernières décennies, se sont avérées inutiles, contre-productives, et n’ont quasiment jamais conduit au résultat escompté, le ‘changement de régime’. Mais ce n’est pas tout. Des universitaires de Hambourg et de Trêves ont prouvé, suite à une étude de grande ampleur, que les sanctions amènent des flux migratoires en Europe, ce qui équivaut à se tirer une balle dans le pied.
A l’heure actuelle, l’UE boycotte 3861 personnes et 1088 organisations et institutions étatiques dans le monde. Les pays visés sont pour l’essentiel la Russie, l’Iran et l’Afghanistan,ainsi que diverses ‘organisations terroristes’ ; dans les faits, les sanctions visent, la plupart du temps, des pays et des organisations qui entravent les buts géostratégiques de l’Occident. Les arguments avancés habituellement, tels les entorses aux droits de l’homme et aux ‘principes démocratiques’, sont spécieux.
Mais voilà que l’étude publiée par le professeur Jerg Gutmann de Hambourg et par ses collègues prouve qu’il y a un lien patent entre les sanctions occidentales et l’augmentation significative des flux migratoires en provenance des pays sanctionnés. En règle générale, les sanctions ne frappent pas les gouvernements mais les populations qui, par définition, souffrent déjà, de toute façon, d’une évidente précarité économique. Pour beaucoup, la situation résultant des mesures de boycott occidentales s’avèrent si catastrophique que la seule option est d’émigrer en direction de l’Europe.
L’étude estime l’effet des sanctions de l’UE et des Etats-Unis à une augmentation moyenne de 20% par année de l’émigration en provenance des pays sanctionnés. Les données utilisées pour étayer cette étude couvrent les mouvements migratoires et les régimes de sanctions entre 1961 et 2018 et se basent sur des statistiques internationales globales établies par l’OCDE. En tout et pour tout, les chercheurs allemands ont étudié les migrations en provenance de 157 pays vers 32 nations industrialisées.
Les chercheurs ne veulent pas que les résultats de leur vaste enquête puissent mettre fondamentalement en doute l’instrument politique que sont les sanctions. Ils veulent en revanche que les ‘conséquences (de ces migrations), lesquelles sont négatives sur bien des plans, soient davantage prises en compte’. Quand on prend des décisions en matière de politique migratoire, il faudrait davantage tenir compte des effets des sanctions, pense Jerg Gutmann : « J’ai l’impression que les instances décisionnaires ne se penchent pas suffisamment sur ces faits et sur leur ampleur » (mü).
(source: Zue rst, octobre 2024)
16:28 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, migrations, sanctions | | del.icio.us | | Digg | Facebook
La Hongrie s’insurge contre la politique belliciste de Bruxelles: pas d’instructeurs militaires pour l’Ukraine!
La Hongrie s’insurge contre la politique belliciste de Bruxelles: pas d’instructeurs militaires pour l’Ukraine!
Budapest/Bruxelles. La Hongrie maintient la ligne et se distancie de la politique ukrainienne de l’UE. Budapest a bloqué le plan de la Commission Européenne qui entendait prolonger l’envoi d’instructeurs et de conseillers militaires en Ukraine, lesquels devaient former et instruire des soldats ukrainiens.
D’après le ministre hongrois des affaires étrangères Péter Szijjárto, le mandat, déjà accepté, de la mission en cours, consistant à former des soldats ukrainiens, vient d’expirer. L’UE voudrait prolonger cette mission. En même temps, elle cherche à élargir davantage les tâches des conseillers et instructeurs militaires qui seront envoyés en Ukraine. La Hongrie refuse ce plan.
„Nous considérons qu’il s’agit là d’une démarche extrêmement dangereuse conduisant à l’escalade militaire“, a déclaré le ministre des affaires étrangères Szijjártó. „Nous constatons que cette proposition augmenterait considérablement le risque d’un élargissement du conflit (…). Nous disons donc « non » à cette proposition, nous avons déclaré au commissariat copétent à Bruxelles, que nous ne soutiendrons pas la proposition en cette forme et nous avons deméndé à ce qu’elle soit retravaillée“, a fait savoir M. Szijjártó sur sa page Facebook.
La Hongrie s’est mobilisée depuis quelques mois pour lancer une campagne internationale très remarquée, une ‘initiative pour la paix’, à l’initiative du chef du gouvernement Viktor Orbàn. Mais l’UE a ignoré l’initiative hongroise et a annoncé qu’elle réagirait en boycottant la présidence hongroise du conseil de l’UE (mü).
(Source: Zu er st, octobre 2024)
16:20 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, hongrie, europe, affaires européennes | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Octobre 1993, Eltsine au service de l'atlantisme bombarde le parlement russe
Octobre 1993, Eltsine au service de l'atlantisme bombarde le parlement russe
Luca Bagatin
Source: https://electomagazine.it/ottobre-1993-eltsin-al-servizio...
En octobre de l'Année Horrible 1993, alors qu'en Italie sévissait ce que Bettino Craxi a appelé à juste titre la « fausse révolution de Tangentopoli » qui, en éliminant sous la hache politico-médiatique les partis démocratiques de gouvernement, à savoir la DC, le PSI, le PSDI, le PRI et le PLI, a mis fin à 50 ans de démocratie dans le pays, il s'est produit à peu près la même chose dans la Russie néo-eltsinienne. Mais de manière plus violente et plus sanglante.
C'était les 3 et 4 octobre 1993, lorsque des troupes russes, sur ordre de Boris Eltsine, ont bombardé le bâtiment du Parlement, c'est-à-dire le Congrès des députés du peuple.
C'était le point culminant de ce coup d'État libéral et blanc, qui s'attaquait au cœur de la démocratie russe, c'est-à-dire à la République socialiste fédérative de Russie (RSFR).
Près de 2500 personnes ont été tuées.
Tout commence par la crise constitutionnelle du 21 septembre 1993, lorsque Eltsine, président de la RFSR, décide de dissoudre le Congrès des députés du peuple et son Soviet suprême, accusant les députés d'être « trop communistes ».
Un acte totalement anticonstitutionnel, autoritaire, un coup d'État, mais que les médias occidentaux ont fait passer pour un acte de grande démocratie, comme l'ont été tous les actes néfastes d'Eltsine. Il s'agit du plan de vente des actifs de l'État soviétique et de leur répartition ultérieure entre oligarques et criminels.
Le parlement russe s'est opposé à ce plan, honteusement qualifié de « réformiste ».
Le vice-président Alexandre Routskoï - qui a pris la défense du Parlement - a dénoncé le programme libéral d'Eltsine en le qualifiant de « génocide économique », notamment parce qu'il appauvrissait la population de façon dramatique et spectaculaire.
Le Parlement - après la demande de dissolution - s'est donc empressé de remplacer Eltsine par Routskoï, mais le Président a répondu, les 3 et 4 octobre, en envoyant des forces spéciales et des chars, qui ont bombardé le siège de la démocratie soviétique, les députés étant enfermés à l'intérieur.
Des affrontements violents ont eu lieu, même dans les rues, entre les forces spéciales et les citoyens venus défendre - avec des drapeaux rouges frappés de la faucille et du marteau et des portraits de Lénine à la main, mais aussi avec des drapeaux tsaristes - la légitimité du Parlement et ce qui restait des conquêtes socialistes et soviétiques.
Des conquêtes soutenues par les néo-monarchistes tsaristes, qui se sont battus avec leurs anciens ennemis, les communistes, pour défendre ce qui restait de la démocratie russe.
Malgré une résistance populaire héroïque, les forces d'Eltsine ont encerclé la Maison Blanche, siège du Parlement, qui a été conquis.
La suite de l'histoire est connue.
Les opposants au coup d'État libéral d'Eltsine se regroupent au sein du Front patriotique ou Front de salut national, composé de plusieurs partis communistes nouvellement créés, dont les communistes dirigés par Gennady Ziouganov et les Bolcheviks nationaux dirigés par l'écrivain Eduard Limonov, qui avait participé activement à la défense du parlement, tandis que son épouse de l'époque, la chanteuse et poétesse Natalya Medvedeva, avait lancé un appel contre le coup d'État - également publié dans la presse française de l'époque - et signé par de nombreux artistes et intellectuels russes.
Malgré cela, l'oligarchie libérale-capitaliste l'a emporté.
En Russie, le communisme, qui a émancipé le peuple depuis 1917, est, sinon interdit, du moins assimilé au fascisme. Et le bradage de l'État et le démembrement des anciennes républiques soviétiques, devenues la proie des oligarques, des hommes d'affaires, des mafiosi et des néo-nazis, se poursuivent. Un bradage qui n'a pas pris fin avec la transition entre Eltsine et Poutine, qui a poursuivi le démantèlement du système social et économique soviétique.
Aujourd'hui encore, la majorité des citoyens russes n'a pas oublié. Et de nombreuses familles des victimes de l'époque, ainsi que de nombreux citoyens, défilent encore avec des pancartes portant les photos de leurs proches, de leurs amis, de leurs parents et de leurs connaissances tués lors des affrontements.
En 1993, un essai intéressant intitulé « L'énigme Gorbatchev », écrit par Egor Ligatchev, que j'ai mentionné ici, a été publié en Italie par l'éditeur Roberto Napoleone : https://amoreeliberta.blogspot.com/2023/02/egor-ligaciov-il-riformista-leninista.html
Ligatchev, représentant réformiste du PCUS, puis âme réformiste et modérée de l'opposition menée par le Parti communiste de la Fédération de Russie, a très bien expliqué la tension de ces années et les raisons qui ont conduit à cette tension, qui perdure encore aujourd'hui à l'Est, avec des guerres fratricides qui semblent dramatiquement ne pas avoir de fin. Voir le conflit russo-ukrainien.
Ces passages de Ligatchev sont très intéressants : « Le véritable drame de la perestroïka réside dans le fait que ses dirigeants, au lieu d'utiliser l'arme normale de la critique contre les soi-disant conservateurs, leur ont fait la guerre et, engagés dans cette voie, n'ont pas vu - ou n'ont pas voulu voir - le vrai, le grand, le principal danger qui montait progressivement : le nationalisme et le séparatisme ».
Les conclusions de Ligatchev sur la nécessité de récupérer l'idée socialiste démocratique, qui a été détruite au milieu des années 1990, tant en Italie (avec la destruction du PSI de Bettino Craxi et du PSDI de Pietro Longo, un leader malheureusement oublié auquel j'ai consacré plusieurs articles) que dans le reste de l'Europe (après la disparition de Mitterrand et des grands leaders socialistes européens des années 1970 et 1980) sont très intéressantes : « Je suis convaincu que le socialisme est l'une des voies qui mènent au progrès universel. Comment est-ce que je comprends le socialisme ? Une société dans laquelle l'homme et la démocratie sont prioritaires. La base économique du socialisme est la propriété sociale des moyens de production, mais sous des formes différenciées: l'homme devient copropriétaire, et la planification et le marché libre coexistent.
La base politique de ce régime est le soviet à tous les niveaux et l'État de droit. Sur le plan moral, c'est une société où les valeurs individuelles sont sublimées en valeurs socialistes ; sur le plan social, c'est un régime de justice sociale, sans oppression ni injustice, une société où il n'y a pas de chômage et où le droit au travail est garanti à chacun ».
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lundi, 07 octobre 2024
Famine en Europe: le véritable objectif des politiques anti-russes
Famine en Europe: le véritable objectif des politiques anti-russes
Lucas Leiroz
Source: https://www.sott.net/article/495242-Famine-in-Europe-The-real-goal-of-anti-Russian-policies
Des politiques irresponsables déguisées en « soutien à l'Ukraine » pourraient conduire l'Europe à un effondrement social à long terme.
La controverse sur les produits agricoles ukrainiens se poursuit. Les produits alimentaires ukrainiens ont tout simplement envahi le marché européen et poussent des milliers d'agriculteurs à la faillite. Malgré les protestations et les pressions politiques, aucun décideur européen ne semble vouloir changer ce scénario tragique. Cependant, la crise semble avoir des dimensions encore plus profondes et pourrait constituer une véritable bombe à retardement pour l'ensemble de la société européenne.
Le gouvernement bulgare a récemment demandé à la Commission européenne d'adopter une résolution interdisant l'importation d'œufs de poule ukrainiens. Selon les autorités bulgares, la grande quantité d'œufs ukrainiens bon marché sur le marché européen nuit aux producteurs bulgares, dont les ventes d'œufs constituent une part essentielle de leur activité. Des milliers d'agriculteurs bulgares sont en faillite et la crise ne devrait que s'aggraver dans un avenir proche.
Le problème ne se limite pas aux œufs ou à la Bulgarie. La vente de céréales, de viande, de produits laitiers et de tout ce qui est produit dans les campagnes semble ne plus être une activité attrayante en Europe. Depuis 2022, des manifestations pour le changement ont lieu dans toutes les régions du continent européen. De la Pologne à la France, aucun agriculteur européen ne se réjouit de voir ses produits remplacés sur le marché par des quantités massives de produits agricoles ukrainiens bon marché.
Cette situation est due à la décision irrationnelle des décideurs européens d'interdire tous les droits d'importation sur les produits alimentaires ukrainiens. Cette mesure est prétendument destinée à stimuler l'économie ukrainienne pendant la crise provoquée par le conflit avec la Russie - qui, ironiquement, est parrainé par l'Occident lui-même. Sur le marché européen actuel, il est moins cher d'importer des produits alimentaires ukrainiens que de revendre des produits locaux, ce qui pousse évidemment des milliers d'agriculteurs à abandonner leur activité.
Comme on le sait, la majeure partie de l'Europe ne dispose pas d'un secteur agricole très solide, les agriculteurs locaux dépendant de l'aide gouvernementale pour rester actifs sur le marché. Sans cette aide et avec l'invasion des produits ukrainiens, il n'est tout simplement plus rentable de faire partie de l'agro-industrie européenne, ce qui explique pourquoi des milliers de personnes sont susceptibles de cesser de travailler dans les zones rurales et de rejoindre la classe grandissante du « précariat » européen.
Dans un premier temps, certains analystes pourraient considérer ce scénario comme un simple changement de marché, remplaçant la production européenne par la production ukrainienne. Cette analyse est toutefois limitée. Bien qu'elle possède certains des sols les plus fertiles au monde, l'Ukraine est actuellement la cible des prédateurs financiers occidentaux, qui exigent la cession de terres arables en guise de paiement pour les paquets d'aide de l'OTAN, d'une valeur de plusieurs milliards de dollars. Des organisations telles que Blackrock et d'autres fonds détiendront bientôt la quasi-totalité de la « terre noire » de l'Ukraine. La production agricole ukrainienne dépendra alors de la volonté des « requins de la finance » de nourrir les Européens.
Commentaire : A un prix élevé, c'est certain.
Il est vrai que le manque d'autosuffisance alimentaire des pays européens n'est pas un problème nouveau. Les importations sont déjà un mécanisme vital pour toute l'Europe occidentale. Mais parallèlement à la dépendance aux importations, il y a aussi la politique irrationnelle de sanctions et de mesures coercitives à l'encontre de plusieurs pays émergents producteurs de denrées alimentaires. La Fédération de Russie, par exemple, n'a pas le droit de vendre quoi que ce soit aux Européens, mais le problème est encore plus grave. L'UE envisage depuis des années d'imposer des sanctions sévères au Brésil, par exemple, en invoquant des « irrégularités environnementales ». On en arrivera au point où les exigences « humanitaires et environnementales » de l'UE empêcheront les Européens d'acheter quoi que ce soit à n'importe quel pays.
Si nous nous demandons qui est intéressé par ce scénario, la réponse est une fois de plus très claire. Un seul pays encourage l'Europe à imposer de plus en plus de sanctions, à acheter de plus en plus de céréales ukrainiennes et à envoyer de plus en plus d'armes à Kiev dans des conditions de paiement réglementées par Blackrock. Bien entendu, il s'agit du même pays qui a boycotté la coopération énergétique russo-européenne et commis l'attaque terroriste contre le gazoduc Nord Stream. Et c'est certainement aussi le seul État intéressé à maintenir le statu quo géopolitique et à empêcher la création d'un monde multipolaire, où les Européens auraient la liberté d'alignement et pourraient choisir leurs partenaires de manière pragmatique.
L'alliance États-Unis-UE est une véritable bombe à retardement qui, à long terme, conduira l'Europe à la famine. Déjà engagée dans un processus de désindustrialisation, de crise énergétique et de destruction de l'ensemble de son architecture de sécurité alimentaire, l'Europe est confrontée à l'un des avenirs les plus sombres de l'histoire de l'humanité. Et presque tous les décideurs européens semblent se satisfaire de ce scénario.
Commentaire : Il n'est pas nécessaire d'être un génie pour découvrir les coupables. Fidèles à leurs habitudes de prédateurs, ils se sont spécialisés dans la dégradation d'autres pays.
Lucas Leiroz est membre de l'Association des journalistes du Groupe BRICS, chercheur auprès du Center for Geostrategic Studies et un expert militaire. Suivez Lucas Leiroz sur X et sur Telegram.
20:28 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, ukraine, affaires européennes, famine, effondrement social | | del.icio.us | | Digg | Facebook
De Theodor Herzl au sionisme contemporain
De Theodor Herzl au sionisme contemporain
Par Robert Steuckers
Jean Mabire, me dit-on, était fasciné par les « éveilleurs de peuple », Grundvigt, Petöfi, Pearse, etc. Par l’Abbé Cyriel Verschaeve mais aussi par le personnage juif viennois Theodor Herzl qui a lancé l’idée d’un retour à une terre pour les populations juives d’Europe centrale et orientale, et, au départ, ce n’était pas nécessairement la Palestine alors sous administration ottomane. Examinons d’abord le contexte dans lequel Herzl a évolué à Vienne à la fin du 19ème siècle : c’est tout d’abord le fameux « mouvement des nationalités » qui a animé toute l’Europe depuis l’effondrement des projets napoléoniens suite à la campagne désastreuse de Russie et à la bataille de Waterloo. L’émancipation par les idées universalistes des Lumières et de la révolution française ne fait plus recette. Les peuples entendent se libérer en adoptant des valeurs qui leur sont propres, dans des territoires matriciels, légués par leurs ancêtres, organisés par le droit coutumier (et non plus par les codes dérivés de l’idéologie des Lumières). Herzl nait dès lors dans un monde juif, travaillé lui aussi par les idées du « mouvement des nationalités ». Des penseurs juifs comme Léon Pinsker et Moses Hess ont pensé, sans succès, l’émancipation juive, l’hypothèse sioniste et la problématique des langues à adopter bien avant Herzl, de loin leur cadet.
Moses Hess, né à Bonn en 1812, sera d’abord un compagnon de route de Karl Marx et de Friedrich Engels, les accompagnera dans leurs exils à Bruxelles puis à Paris. Il sera un théoricien du socialisme qui finira toutefois par critiquer l’idée marxienne de la « lutte des classes » pour le remplacer par la « lutte des peuples » voire la « lutte des races ». Hess, conscient que les populations juives ne seront jamais pleinement acceptées en Europe, théorisera un socialisme, non plus basé sur les idées révolutionnaires habituelles, mais sur des fondements scientifiques, biologiques, qui conduisent à rejeter l’universalisme, introuvable si on adopte une démarche scientifique, et à explorer les particularités réelles, tangibles, concrètes de chaque population. Pour ses lecteurs juifs, ce recours aux particularités ethniques (ou ethno-religieuses) implique une ré-immersion dans le judaïsme traditionnel. Hess développera toutefois un système de pensée plus complexe : le judaïsme est une « nationalité » (biologique) avant d’être une religion ; le modèle à suivre est celui du Risorgimento italien de Mazzini, parce que l’unification italienne confirme le primat de la nationalité sur les entités étatiques jugées par lui obsolètes, parce que dominées par l’étranger ou par des dynasties ; le judaïsme d’avant-garde mêlera, selon Hess, socialisme (national) et aspiration à la construction d’un Etat propre « sur la terre des pères » et, en attendant, les juifs peuvent, s’ils le souhaitent, se replier sur l’orthodoxie religieuse pour conserver leur identité profonde, tout en rejetant le « judaïsme réformiste » et libéral, lié aux idéaux éthérés des Lumières.
Léon Pinsker, né en 1821 en Pologne russe, était médecin de profession. Son engagement intellectuel fut profondément influencé par l’antisémitisme pogromiste russe qui sévissait au 19ème siècle, surtout après l’attentat qui coûta la vie au Tsar Alexandre II, émancipateur des paysans et conquérant de l’Asie centrale. La violence des pogroms et la judéophobie (qu’il perçoit comme une maladie psychique héréditaire, perceptible dans toute l’Europe et pas seulement en Russie) le conduisent à rejeter le judaïsme assimilationniste et humaniste du mouvement libéral Haskala au profit d’une vision « auto-émancipatrice » qui réclamera l’avènement d’un « Etat juif » quelque part dans le monde. Ses idées trouveront un cénacle, en Roumanie et à Odessa, qui les discutera et cherchera à les faire avancer dans les esprits, le Chovevei Zion ou Chibbat Zion qui rejoindra les « Congrès sionistes » lancés par Herzl et sera dissous par les Bolchéviques dès qu’ils arriveront au pouvoir.
Telles sont les racines majeures du sionisme (il y en a d’autres) avant l’entrée en scène du personnage qui nous intéresse au premier plan aujourd’hui. Les ambitions du jeune Theodor Herzl étaient, au départ, de devenir un « écrivain allemand », auteur de pièces de théâtre populaires. Il se décarcassera de toutes les façons pour promouvoir ses œuvres et les faire jouer par les théâtres allemands et autrichiens : il ne connaîtra qu’un succès très mitigé. Il déménage en France en 1891 où il exerce la fonction de correspondant à Paris du quotidien viennois Die Neue Freie Presse. Mais le contexte social et politique, qu’il observe dans la capitale française en tant que journaliste politique, le force à réfléchir sur sa judéité : en 1892, le marquis de Morès, lors d’un meeting antisémite, « réclame l’expulsion de Rothschild de la Banque de France » et « l’interdiction aux étrangers et aux Juifs du sol français ». En même temps, le journal La libre parole d’Edouard Drumont, lancé en 1892, publie une série d’articles, signés « Lamasse », dénonçant « l’influence juive dans l’armée ». Drumont est provoqué en duel et est blessé. Pour le venger, le marquis de Morès défie le témoin adverse, le Capitaine Armand Mayer, qui sera mortellement blessé lors du duel. Tels furent les prémisses de l’affaire Dreyfus. Le ministre de la guerre, Charles de Freycinet, fustige la volonté des antisémites de dresser les officiers les uns contre les autres pour des raisons d’ordre confessionnels. Mais les admonestations du ministre ne diminuent pas la virulence antisémite qui secoue la France de l’époque. Drumont redouble de zèle, accuse les députés d’être soudoyés par Alphonse de Rothschild. Le député radical Auguste Burdeau le traîne en justice et c’est Théodor Herzl qui couvre le procès pour son journal viennois. Ensuite, la même année, le procès du scandale de Panama, suscite à nouveau les passions (antisémites) : la « Compagnie du Canal de Panama » a fait faillite en dépit du prestige de Ferdinand de Lesseps (artisan du Canal de Suez). L’ingénieur et son fils sont cités devant les tribunaux parisiens, de même que les financiers Jacques de Reinach et Cornélius Herz (naturalisé américain). Les deux banquiers sont de confession israélite. Herzl assiste au procès pour le compte de son quotidien. Drumont dénonce la corruption de nombreux parlementaires. C’est là que tout va basculer : Herzl constate que si aucun des administrateurs de la Compagnie n’est juif, la présence des deux banquiers de confession mosaïque déclenche la fureur des actionnaires floués et des masses.
Il prendra ainsi conscience de sa judéité et abandonnera progressivement ses vues assimilationnistes, propres aux Juifs libéraux. Il hésite toutefois à se convertir, lui et ses enfants, pour échapper à la vindicte antisémite. Mais il ne franchit pas le pas : « J’offenserai mon père par cela » et « on ne doit pas abandonner le judaïsme quand il est attaqué ». La conversion totale est impossible, constate-t-il. Drumont est donc en quelque sorte le déclencheur de ce mouvement sioniste qui réussira finalement, le sionisme antérieur, balbutiant, n’étant qu’un jeu intellectuel, propre à quelques rêveurs lettrés que les Juifs de base, tant en Europe centrale et orientale qu’en France ou ailleurs en Occident, ne comprennent guère. A l’ouvrage pamphlétaire de Drumont, Le Testament d’un antisémite (1891), et à celui du boulangiste Gabriel Terrail (alias « Mermeix »), Les antisémites en France, Herzl estime qu’il faut apporter une réponse et, en même temps, trouver une solution originale à l’antisémitisme qu’ils propagent dans le public. Herzl estime, suite à sa lecture attentive de la presse antisémite française, que les cataclysmes, que l’antisémitisme peut provoquer, seront finalement un « rude mais bonne épreuve ».
En janvier 1893, Regina Friedlander propose à Herzl de diriger le journal Das Freie Blatt, organe de la ligue autrichienne contre l’antisémitisme. Il va toutefois décliner cette offre car, écrit son biographe Rozenblum (cf. infra), « il ne croit pas à l’efficacité des sempiternelles protestations contre les déchaînements antisémites ». Que faire alors ? Se fondre dans le peuple par le truchement de la conversion ? L’idée le stimule un moment. Avec le baron Leitenberger, de la ligue autrichienne contre l’antisémitisme, il concocte le plan d’aller trouver le pape pour lui demander d’aider les Juifs contre la hargne qui les poursuit partout, en échange de lancer, au sein de toutes les communautés israélites, un vaste plan pour pousser les Juifs à la conversion au christianisme.
Les événements, qui se succèdent à un rythme effréné, le distraient encore du projet sioniste qu’il rumine en ses heures creuses. Ainsi, à la fin de l’été 1894, après avoir couvert le procès de l’anarchiste italien Sante Caserio qui avait poignardé à mort le Président de la République, Sadi Carnot, il retourne pour quelques semaines de vacances à Vienne. Dans la capitale de l’empire austro-hongrois, l’antisémitisme fait également recette : le maire de la ville, Karl Lüger, avait surfé sur la judéophobie latente du petit peuple viennois, déclenchant, dans la foulée, une série d’incidents et d’agressions hostiles à des personnalités juives dont Nothnagel, président de la ligue contre l’antisémitisme. Lüger, qui fut, au début de sa carrière, l’avocat des pauvres, avait été élu trois fois maire de Vienne sans obtenir l’aval de l’empereur. Sous pression du Pape Léon XIII, Lüger, qui se définissait comme « chrétien-social », finit par être nommé bourgmestre de la capitale autrichienne, qu’il gouvernera de main de maître, tout en lançant des projets urbanistiques grandioses qui ne furent que partiellement réalisés car la Grande Guerre rétrogradera la métropole impériale au rang de capitale d’un petit Etat alpin enclavé. Antisémite avéré qui fustigeait à la fois les banquiers, les immigrants juifs miséreux venus des ghettos du monde slave et les journalistes critiques de sa politique (étiquetés « juifs de l’encrier » / « Tintenjuden »), Lüger était parfaitement et machiavéliquement conscient de la portée de ses discours : il percevait l’antisémitisme comme un excellent tremplin électoral, comme une stratégie d’agitation efficace et comme un « sport aimé de la populace » (« Pöbelsport »).
La double expérience de Herzl, la parisienne et la viennoise, confirment ses sentiments et ses appréhensions. Cela l’amène à commencer une longue enquête journalistique sur l’histoire des communautés juives en Russie, en Galicie (province austro-hongroise à l’époque), en Bohème et en Hongrie. Conclusion : « Les Juifs sont sortis matériellement du ghetto, mais l’enceinte de celui-ci continue de clôturer leur esprit. Le ghetto n’existe plus, mais il subsiste dans les mentalités ». Il tente de lancer une nouvelle pièce de théâtre, justement intitulée Le Ghetto, qui devra amorcer dans les esprits (juifs) une « politique juive ». Les thèmes qui ont mûri dans sa tête tourmentée apparaissent dans la pièce : l’idée d’une conversion personnelle ou collective est rejetée et les personnages explicitent sa pensée en phase de germination ; ainsi, le personnage du Rabbin Friedheimer s’exprime dans la pièce : « Nous jouissons de la protection des lois. Il est vrai qu’on nous regarde de nouveau de travers, comme autrefois, quand nous vivions dans le ghetto, mais les murailles n’en sont pas moins tombées ». Friedheimer plaide toutefois pour un judaïsme rabbinique et traditionnel et en chante les vertus, disparues ou du moins édulcorée depuis la grande vague d’émancipation. Le personnage Samuel Jacob, lui, cherche une solution autre, est conscient que le ghetto générait des « vices », qu’il déplore. Il veut le quitter ce ghetto, le visible comme l’invisible et meurt dans un duel, tué par son adversaire, un hobereau prussien. La pièce déplait car Herzl n’y aurait pas mis assez de personnages juifs sympathiques. Il le justifie par sa misanthropie viscérale.
Vient ensuite l’affaire Dreyfus, qui porte l’antisémitisme français au pinacle. La politique d’assimilation révolutionnaire, née en 1789, a fait faillite. Une fois de plus, c’est Drumont qui conforte Herzl dans ses convictions : dans un article de La libre parole, il appelle les Juifs « à retourner en Orient ». Dans le cadre de cette « affaire Dreyfus », Herzl rencontre Alphonse Daudet, antisémite, avec qui il a toutefois une discussion amicale. Daudet le dissuade d’écrire qui soit un enquête sur la condition juive mais plutôt un ouvrage qui ressemblerait à La case de l’Oncle Tom. La suggestion fait mouche chez Herzl. Il entend dès lors écrire un livre où, rappelle son biographe Rozenblum, « il ne s’agirait plus de susciter la compassion mais d’agir », de « ne plus retracer un itinéraire individuel mais de suggérer un projet collectif ». Pour étayer son projet, il va s’adresser au Baron Moritz de Hirsch, riche banquier philanthrope qui a fait fortune dans le financement des chemins de fer dans les Balkans, en Russie et en Turquie. Hirsch finance la formation professionnelle et technique de jeunes juifs de Galicie et de Bukovine, plus tard de Russie, appelés à émigrer dans le Nouveau Monde, notamment en Argentine, pour y fonder des colonies agricoles. Les adeptes de la société Hovevei Zion plaide pour l’envoi de ces jeunes émigrants en Palestine mais Hirsch refuse car il se doute bien que le Sultan ottoman ne cèdera en rien. Edmond de Rothschild, en revanche, finance les colonies juives de Palestine. Herzl constate que les colonies d’Argentine et du Brésil ne suscitent guère d’enthousiasme et demande audience à Hirsch pour lui expliquer son projet car « c’est avec des idées à la fois simples et extraordinaires qu’on touche les hommes ».
Herzl, face à son interlocuteur, n’y a pas été avec le dos de la cuiller. Véhément, il décrit le projet généreux du Baron Hirsch comme « complètement nuisible » car les bénéficiaires de sa philanthropie ne sont que des « mendiants » (des « Schnorer ») qui ne survivent dans leurs lointaines colonies sud-américaines ou canadiennes que grâce à sa générosité. L’entrevue avec Hirsch dévoile un trait de caractère de Herzl qui ne s’était jusque-là jamais manifesté : l’exaltation. Le petit dramaturge sans grand succès, le journaliste modéré, le juif timide qui avait envisagé de se convertir pour échapper aux fureurs antisémites, devient le plaideur enflammé qui veut convaincre des milliardaires, des diplomates et des ministres (et même le Kaiser !) à accepter l’idée d’une émigration générale des Juifs vers une « terre promise », afin qu’ils n’aient plus à subir un antisémitisme indéracinable. L’idée lui est venue de convoquer « un congrès juif international « afin d’insuffler de l’enthousiasme à un peuple peureux et démoralisé ». Herzl veut « éveiller ». Il entend s’adresser à de jeunes professionnels juifs ne trouvant pas d’emploi (pour diverses raisons dont l’antisémitisme) et dès lors déchus en un « prolétariat intellectuel » : « C’est avec eux », écrit Herzl, « que je formerai l’Etat-major et les cadres de l’armée destinée à repérer, à reconnaître et à édifier le futur pays ».
C’est à Munich, dans les chambres du fameux Hôtel des Quatre Saisons (où siègera plus tard la Société Thulé !), que se tiendront de longues discussions entre Herzl, d’une part, le Rabbin Moritz Güdemann et le banquier berlinois Heinrich Meyer-Cohn, d’autre part, suite auxquelles le livre programmatique de Herzl commencera à s’esquisser. Le rabbin et le banquier sont tous deux très sceptiques et constatent qu’ils ont affaire à un exalté. Mais Herzl convaincra vaguement le rabbin, qui se ravisera, à défaut d’emporter l’enthousiasme du banquier berlinois. Rabbi Güdemann conseille alors à Herzl de lire un roman d’un utopiste juif, Theodor Hertzka, natif, lui aussi, de Pest en Hongrie. Ce roman s’intitule Eine Reise nach Freiland (« Un voyage au pays de la liberté »), édité en 1883 à Leipzig. Ce pamphlet, suivi d’un autre édité à Dresde en 1890 (Freiland, ein soziales Zukunftsbild / Pays de la liberté, une vision sociale de l’avenir) évoque des phalanstères agricoles formées d’hommes libres vivant d’une propriété collective. Préfiguration des kibboutzim, bien évidemment. Mais les tentatives d’appliquer les idées utopiques de Hertzka au Kenya, colonie britannique, ont tourné au fiasco. Herzl apporte des corrections à ce plan phalanstérien qui apparaissent plus rationnelles et donc plus réalisables. Il a conscience que son projet ne peut en rien relever de l’utopie mais du droit et de l’économie. Infatigable commis voyageur de sa propre idée, Herzl rencontre le Français Narcisse Leven, vice-président de l’Alliance israélite universelle, qui demeure aussi sceptique que Güdemann, mais lui donne quelques conseils : contacter le grand rabbin de France Zadoc Kahn, le colonel anglais Albert Goldsmid (qui a voulu affréter des bateaux pour reconquérir la Palestine) et surtout de lire les travaux de Léon Pinsker (cf. supra).
Finalement, Herzl écrit son livre, Der Judenstaat, dont un résumé, avant publication, paraîtra à Londres dans les colonnes de Jewish Chronicle, le 17 janvier 1896. Le lendemain, la maison d’éditions viennoise Breitenstein accepte le manuscrit. L’idée sioniste est née, elle fera son chemin. Un journaliste viennois, Alexander Scharf, tente de le retenir : « Vous êtes un second Christ qui fera beaucoup de mal aux Juifs (…). Si j’étais Rothschild et si je ne savais qu’on ne peut vous acheter, je vous offrirais cinq millions pour ne pas publier votre pamphlet. Ou je vous ferais assassiner car vous allez causer un dommage irréparable ». Le 14 février 1896, Herzl apprend que les 500 premiers exemplaires des 3000 copies prévues sont mises en vente. Sa réaction ? « Maintenant ma vie prend peut-être un tournant ».
La parution de l’ouvrage ouvre la voie à l’organisation des premiers « Congrès sionistes » : Bâle (1897, 1898, 1899, 1901 et 1903), Londres (1900). Dès le premier congrès de Bâle en 1897, l’organisation sioniste mondiale est créée. Le 2 novembre 1898, Herzl est reçu en audience par le Kaiser à Jérusalem mais l’empereur Hohenzollern ne veut en aucun cas créer une rupture diplomatique avec les Ottomans. En 1899 se crée à Londres le Jewish Colonial Trust Limited, visant, à terme, à créer, dans l’esprit du sionisme naissant, des colonies juives dans des territoires sous tutelle britannique. Après la mort de Herzl, le 7ème Congrès sioniste de Bâle, rejette la proposition anglaise d’offrir un territoire aux Juifs en Afrique de l’Est. En 1903, une commission d’enquête envisage, mais sans lendemain, de fixer un peuplement juif au Sinaï.
A partir de 1905, le second retour des juifs selon l’historiographie sioniste a lieu. Le premier s’était déroulé après 1881, soit après l’assassinat du Tsar Alexandre II par des nihilistes russes, adeptes du révolutionnaire radical Netchaïev (avec le soutien des services anglais ? On peut avancer l’hypothèse). Cette première migration vers les vilayets ottomans de Palestine était composée de sionistes avant la lettre, animés surtout par l’idée socialiste, souvent utopique. La seconde, de 1905, fait suite à la révolution avortée, déclenchée après la défaite russe face au Japon, soutenu à l’époque par les puissances anglo-saxonnes. Elle est essentiellement le fait de révolutionnaires radicaux issus des shetls (communautés) de l’empire tsariste, de cette vaste région comprenant la Biélorussie et l’Ukraine actuelles que l’on appelle parfois le Yiddishland. La troisième migration juive vers la Palestine viendra après la révolution bolchévique de 1917 et la guerre civile russe qui s’ensuivit : elle comprenait certes d’autres éléments sociaux-révolutionnaires mais aussi des mencheviks et des éléments de droite qui donneront naissance à la droite sioniste, puis à la droite israélienne, dont le théoricien principal fut Vladimir Zeev Jabotinsky, originaire de la communauté juive d’Odessa, italianiste de bon niveau et admirateur du fascisme italien, officier britannique dans la Jewish Legion pendant la première guerre mondiale et churchillien fascistoïde pendant l’entre-deux-guerres. La cinquième grande migration amène, après 1933 et 1938, des juifs de langue allemande qui quittent le Reich après la prise du pouvoir par les nationaux-socialistes et l’Autriche et la Bohème-Moravie après l’Anschluss et l’annexion du pays des Sudètes. La sixième émigration a suivi la deuxième guerre mondiale et permis la création de l’Etat d’Israël.
Après la mort de Theodor Herzl, survenue le 3 juillet 1904 en Basse-Autriche, on constate, en dépit de la fidélité de bon nombre de Juifs d’Allemagne au Reich de Guillaume II, un tropisme pro-britannique dans les milieux sionistes, avant et pendant la première guerre mondiale, à mettre en parallèle à un tropisme pro-sioniste au sein de l’élite anglaise, frottée à une idéologie bibliste induite par le protestantisme puritain. Ainsi, Philipp Kerr, directeur de l’influente revue impérialiste britannique Round Table, influence le diplomate Mark Sykes, qui est à l’origine des accords dits « Sykes-Picot » de 1916, Picot étant son homologue français. Sykes était ce que l’on peut appeler un « bibliste sioniste » anglais, rêvant de redonner aux Juifs le territoire qu’ils avaient perdu suite aux révoltes des années 70 et 135 contre l’empire romain, révoltes qui, selon le récit sioniste, avaient provoqué la dispersion des Juifs dans le monde méditerranéen, en Mésopotamie et ailleurs. Le raisonnement de Kerr est purement géopolitique et prend le relais de projets jadis encore confus d’intervention anglaise en Méditerranée orientale. L’une d’entre elle avait été couronnée de succès : le soutien aux Ottomans contre les Russes, les Bulgares et les Roumains avait permis de s’emparer de Chypre en 1878, afin de disposer d’une base proche du Canal de Suez, porte vers les Indes, creusé en 1869. En 1882, alliés singuliers des Ottomans auxquels ils taillent de sérieuses croupières sans coup férir, les Britanniques obtiennent le protectorat sur l’Egypte qui avait été rebelle depuis Mehmet Ali, ôtant à la France toute opportunité de contrôler à son profit la zone du Canal. La Palestine, si elle est judaïsée, serait un atout supplémentaire de l’empire dans cette région hautement stratégique.
Pour Kerr, une Palestine judaïsée et sous tutelle britannique constituerait « une charnière entre trois continents » (Europe, Asie, Afrique), au point névralgique qui permet de surveiller la route vers les Indes. Pour le Sultan ottoman, qui craint, à juste titre, les visées russes sur les détroits et le soutien apporté par Saint-Pétersbourg aux Slaves révoltés des Balkans ottomans, l’accueil des réfugiés juifs « proto-sionistes » représente un apport de populations hostiles à la Russie pogromiste, ainsi que des cadres potentiels (médecins, ingénieurs) pour son empire moribond (« l’homme malade du Bosphore » selon Bismarck). La première réaction arabe-palestinienne, d’ampleur toutefois modeste, date d’avant le livre-manifeste de Herzl : de l’année 1891.
Les efforts de Kerr et de Sykes conduisent à la fameuse « Déclaration Balfour », du nom du ministre britannique qui l’a émise. Balfour promet aux sionistes la création d’un « foyer juif en Palestine », ce qui est différent de la promesse d’un « Etat juif », tel que formulé dans le livre de Herzl. Mais les Britanniques jouent sur deux tableaux : ils soutiennent simultanément les Hachémites du nord de la péninsule arabique et les sionistes engagés dans la Jewish Legion où servait le futur fascisant Vladimir Zeev Jabotinsky. Les Hachémites recevront les trônes d’Irak et de Jordanie (de Transjordanie dans le vocabulaire de l’empire britannique pendant l’entre-deux-guerres) mais n’obtiendront rien des Français en Syrie qui opteront pour un mandat à l’enseigne de l’idéologie républicaine, laïque et maçonnique qui entraînera la violente révolte druze entre 1925 et 1928. A Versailles, les Britanniques obtiennent un mandat sur l’Irak, la Transjordanie et la Palestine, tandis que les Français exercent leur propre mandat sur le Liban et sur une Syrie amputée en ultime instance de la région de Kirkouk et de Mossoul parce que les Anglais y avaient découvert des gisements de pétrole. Le sionisme est rapidement devenu un instrument de l’impérialisme britannique, en dépit de l’hostilité à l’Angleterre que cultiveront certains maximalistes à partir de 1931 (cf. infra).
Dans la Palestine mandataire, les Britanniques vont tenter de faire cohabiter les Arabes palestiniens et les immigrants juifs venus pour l’essentiel d’Europe centrale et orientale. Les révoltes arabes, soutenue par le jeune Mufti de Jérusalem se succèdent, de même que les représailles sionistes : les troupes britanniques doivent maintenir l’ordre. Sous l’impulsion de Vladimir Zeev Jabotinsky, officier britannique finalement loyal, s’organise alors le « sionisme militarisé ». Pour éviter des troubles aux abords du Canal de Suez et des puits de pétrole irakiens, les Britanniques, sans pour autant abandonner leur idée d’un « foyer juif en Palestine » vont limiter l’immigration juive dans le territoire de leur mandat. En 1939, un « Papier blanc », émanant du Foreign Office, limite l’immigration à 75.000 âmes pendant les cinq années à venir, en dépit des innombrables candidatures juives à l’émigration hors d’une Europe centrale sous contrôle national-socialiste. Simultanément, les autorités britanniques mettent un frein au zèle potentiel des sionistes en restreignant l’accès des Juifs à la propriété foncière en Palestine mandataire.
La militarisation du sionisme commence très tôt : dès 1920, les immigrants juifs de Palestine forment la Haganah, ou Irgun Haganah (= « Organisation de Défense »). En 1931, les maximalistes sionistes se séparent de cette organisation pour former l’Irgun dont les objectifs ne sont plus de contenir l’agressivité des foules arabes mais d’opter pour une politique plus agressive, en opposition à un sionisme social-démocrate ou communisant plus conciliant à l’égard des Arabes et de la puissance mandataire. Un de leurs chefs fera carrière : Menahem Begin. Mais la politique pourtant musclée de l’Irgun ne fait pas longtemps l’unanimité : en 1940, alors que le Royaume-Uni est en guerre avec l’Allemagne et l’Italie, une fraction plus radicale encore fait sécession, le Lehi que les Anglais nommeront le « Stern Gang » ou le « gang à Stern », du nom son principal activiste, Avraham Stern, qui entend combattre frontalement les troupes britanniques stationnées en Palestine et en Transjordanie, tout en demandant l’aide de l’Italie mussolinienne et de l’Allemagne hitlérienne ! Stern est abattu sans autre forme de procès par les policiers britanniques en 1942.
La mort de Stern ne met pas un terme à l’hostilité des « sionistes militarisés », inspirés par les théories de l’IRA irlandaise de Michael Collins, envers Londres. En mai 1941, se constitue le Palmach, organisation de combat regroupant 2000 hommes et femmes bien déterminés. Plus prudents que Stern et son Lehi, les militants du Palmach se bornent à quelques opérations coups de poing contre la présence britannique, tout en continuant une guerre d’usure contre la population palestinienne, annonçant l’expulsion des Arabes en 1947-48, que les Palestiniens nomment la Nakba (ou « catastrophe »). Dès le 10 octobre 1945, le Palmach reprend les hostilités en attaquant le camp de détention pour immigrants juifs clandestins d’Atlit, libérant 200 détenus qui rejoignent évidemment ses rangs.
L’idéologie du « sionisme militarisé » ne provient pas de Herzl, utopiste exalté, mais de Max Nordau et de Vladimir Z. Jabotinsky. Max Nordau, également natif de Pest en Hongrie, avait organisé le premier congrès sioniste de Bâle avec Herzl en 1897. Il deviendra l’une des principales chevilles ouvrières des congrès ultérieurs. Orateur apprécié, il théorise l’abandon de la posture du « juif nerveux » ou « juif talmudique », être purement intellectuel, pour favoriser l’avènement, via le sionisme, d’un « juif de muscles » qui doit s’inspirer des principes hébertistes français ou des « sociétés de gymnastique » de l’Allemand Jahn (à l’époque napoléonienne dans le cadre de la nouvelle armée prussienne de 1813). Ceux qui le suivent fondent alors la société de gymnastique viennoise, l’Hakoah. Dans un premier temps, Nordau (de son vrai nom Maximilian Simon Südfeld), n’était pas nécessairement favorable à l’établissement des futurs émigrants sionistes en Palestine : il avait montré son intérêt pour le plan britannique d’installer les colonies sionistes en Ouganda. Le 19 décembre 1903 à Paris, un maximaliste, favorable à l’installation des Juifs en Palestine, Chaim Selig Louban, jeune juif de Russie, tire deux balles de revolver dans sa direction mais le rate. Sujet autrichien, il doit quitter dare-dare la France dès la déclaration de guerre en 1914 et se réfugie à Madrid. Après la guerre, il s’installe à Londres où il fait la connaissance de Chaim Weizmann, qu’il avait avant-guerre critiqué pour ses positions modérées, et de Vladimir Z. Jabotinsky. Jusqu’à sa mort en 1923, Nordau défendra des idées radicales, plus proches du futur national-socialisme que de la social-démocratie professée par la plupart des intellectuels juifs non communistes. Social-darwiniste, il défend le colonialisme européen et admet, en radicalisant Moses Hess (cf. supra), le bien fondé des théories raciales en vogue à son époque. Lecteur des ouvrages de l’Italien Cesare Lombroso, il développe, dans son sillage, une théorie intéressante sur la « dégénérescence », phénomène mortifère qui s’est révélé dans la littérature dès la fin du 19ème siècle et qui annonce, à terme, pour les décennies à venir, une catastrophe sans précédent pour la civilisation européenne. Les phénomènes de dégénérescence vont s’amplifier et provoquer la mort de nos cultures. Nordau évoque aussi le « parasitisme » et l’ « illusionnisme », maux dont souffre l’humanité, et qui doivent être vaincus par le savoir factuel et les principes social-darwinistes de solidarité (et non pas de lutte de tous contre tous).
Jabotinsky a été son disciple, lui qui réclamait la constitution, en Palestine, d’un « mur de fer fait de baïonnette juives » contre les autochtones arabes. Il fait la connaissance de Herzl lors du sixième congrès sioniste, alors qu’à proximité de sa ville natale d’Odessa, un pogrom a lieu à Chisinau en Moldavie. Jabotinsky deviendra le porte-parole des Juifs de Russie en butte aux dérapages des foules dans l’empire des Tsars. Actif dans l’empire ottoman, où les Juifs sépharades bien intégrés ne se soucient guère de l’idée sioniste, il passe ensuite en Egypte au service des Britanniques qui, en 1917, permettront la création de la Jewish Legion, au sein de laquelle il commandera une compagnie et participera à des combats dans la vallée du Jourdain. Déçu par les réticences britanniques à conserver des unités entièrement juives en Palestine mandataire, il crée le mouvement de jeunesse du Bétar et fonde le mouvement des « sionistes révisionnistes ». Le terme « révisionniste » désigne ici un maximalisme radical, hostile non pas tant au mandat britannique (Jabotinsky reste loyal au pays qui lui a donné le grade de capitaine en son armée) mais à la politique modérée de Weizmann et des gauches sionistes de Palestine. Par exemple, Jabotinsky entend étendre le territoire du futur « Etat juif » aux deux rives du Jourdain, ce que Weizmann juge totalement irréaliste. Jabotinsky rejette également le projet du sioniste Chaim Arlosoroff (1899-1933) qui avait conduit aux accords dits « Ha’avara » avec les nouvelles autorités nationales-socialistes, qui auraient permis aux Juifs d’Allemagne d’émigrer en Palestine tout en y favorisant l’importation de produits industriels allemands. A son retour d’Allemagne, Arlosoroff est assassiné.
Petit à petit, sa fidélité initiale à ses patrons britanniques s’estompera et il prendra le commandement de l’Irgun, où militait Menahem Begin qui sera son successeur, après son décès fortuit aux Etats-Unis, où il cherchait à recruter des combattants juifs pour la cause sioniste.
Après la guerre sionisto-britannique qui fit rage en Palestine entre 1945 et 1948, l’Etat d’Israël est créé et fut gouverné jusqu’en 1977 par des majorités sociales-démocrates (« travaillistes »). En 1977, Menahem Begin accède au pouvoir suite à la victoire de la droite israélienne, rassemblée dans le Likoud. Ce fut la victoire posthume de Nordau et de Jabotinsky. Le sionisme le plus radical prend le gouvernail en Israël. Mais cette victoire des droites israéliennes qui connaîtra de multiples avatars, avec des dissidences religieuses souvent encore plus radicales, induit un certain nombre d’intellectuels et d’historiens israéliens à critiquer le narratif sioniste, devenu doctrine d’Etat.
Benny Morris, Colin Shindler, Ilan Pappé et Shlomo Sand (francophone et par ailleurs spécialiste de Georges Sorel) sont les principales figures du mouvement que l’on appelle désormais « post-sioniste ». Pour eux, le sionisme est une construction idéologique arbitraire où certains intellectuels juifs du 19ème siècle ont cherché à imiter les nationalistes européens en imaginant une « essence de la judaïté » comme il y avait une « essence de la germanité » chez les post-romantiques allemands ou de la « russéité » chez les slavophiles russes. Shlomo Sand explique que cette essence est imaginée au départ du récit de Flavius Josèphe, écrivain latin de l’antiquité romaine, qui avait décrit l’exil des Juifs après la destruction du temple par les légions de Titus. Le récit sioniste évoque une Judée martyre et, par suite, un « peuple judéen » dispersé dans le monde antique qui résumerait entièrement le fait juif. Sand, en explorant l’histoire de la Palestine antique, démontre qu’il y avait une judaïté « hasmonéenne » hellénisée puis romanisée qui pratiquait la conversion forcée de tribus sémitiques voisines et ne pratiquait pas un monothéisme rigoureux. Cette population hasmonéenne n’a pas été dispersée. Ensuite, au-delà de l’école post-sioniste, la thèse d’Arthur Koestler sur la 13ème tribu tend à accréditer, suite à une conversion de masse, l’origine khazare de nombreux Juifs de Russie et d’Ukraine dont les ancêtres n’ont jamais vécu dans la Judée romaine. Une guerre culturelle sévit donc en Israël entre tenants du récit sioniste et historiens post-sionistes.
Le sionisme a donc bel et bien été un instrument de l’empire britannique d’abord, de l’impérialisme américain ensuite, isolant le peuplement juif au Proche-Orient et le posant comme ennemi de tous les Etats arabes de la région. Israël a donc, de ce fait, une position que le célèbre historien anglais Arnold J. Toynbee qualifiait d’ « hérodienne », c’est-à-dire non sioniste selon le narratif sioniste, dans la mesure où les Hérodiens juifs de l’antiquité, hellénisés, romanisés et alliés de l’empire romain, s’alignaient sur la géopolitique implicite d’un empire situé à l’Ouest de la Méditerranée, comme le sera aussi l’empire britannique du début du 19ème siècle à 1956 (lors de l’affaire de Suez) et le seront ensuite les Etats-Unis qui, d’après l’historien et géopolitologue Luttwak se posent comme les continuateurs de la géopolitique romaine dans le bassin oriental de la Méditerranée, tout en sachant que les Romains puis les Byzantins avaient pour objectif d’empêcher l’empire perse, parthe ou sassanide de déboucher sur le littoral de la Grande Bleue.
La critique du sionisme doit immanquablement passer par une étude des travaux des historiens israéliens de l’école post-sioniste, très sévères à l’endroit de la « Nakba » subie par les Palestiniens en 1948. Sinon toute critique de ce filon idéologique juif risque bien de ne reposer que sur des slogans, des dérapages antisémites sans fondements, donnant raison, rétrospectivement, à Léon Pinsker qui les qualifiait de « maladies mentales incurables ».
Bibliographie :
Alain BOYER, Les origines du sionisme, PUF, Paris, 1988.
Franco CARDINI, Lawrence d’Arabia, Sellerio Editore, Palermo, 2019.
Maurice-Ruben HAYOUN, Le judaïsme moderne, PUF, 1989.
Serge-Allain ROZENBLUM, Theodor Herzl – Biographie, Kiron/Editions du Félin, Paris, 2001.
Shlomo SAND, Les mots et la terre – Les intellectuels en Israël, Champs/Flammarion, Paris, 2010.
Colin SHINDLER, The Triumph of Military Zionism – Nationalism and the Origins of the Israeli Right, I. B. Tauris, London, 2010.
Richard WILLIS, « The Hebrew Insurgency », in : History Today, Vol. 72, Issue 6, June 2022.
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Et les « Royals » devinrent british…
Et les « Royals » devinrent british…
Pendant la première guerre mondiale, la famille royale britannique, de souche allemande, est devenue les »Windsor »…
Xaver Warncke
Les Anglais tiennent beaucoup à leurs « Royals » et peu d’institutions sont aussi représentatives de la Grande –Bretagne que la famille royale. Mais il y a en fait tromperie sur l’étiquette en ce cas précis. Car la monarchie anglaise n’est pas aussi britannique qu’on ne le croit. Si l’on jette un regard plus pénétrant sur le cas de cette monarchie, celle-ci est bel et bien la seule et unique monarchie allemande qui existe encore en Europe. Alors que le dernier Empereur d’Allemagne a abdiqué en 1918.
Voici les faits : jusqu’à la moitié du 19ème siècle quatre lignées de la haute noblesse allemande se sont incrustées dans la famille régnante en Grande-Bretagne. Les historiens anglais le savent pertinemment bien : ils nous parlent, à ce propos, de « trois invasions » de la noblesse allemande sur l’île.
La première de ces invasions fut celle de la Maison des Saxe-Cobourg-Gotha. Ce petit duché dans la région frontalière entre la Thuringe et la Franconie était dirigé par une lignée qui pratiqua une habile politique matrimoniale si bien qu’elle devint une dynastie de dimension européenne. En 1840, le Prince Albert de Saxe-Cobourg fut promis à sa cousine, la future Reine Victoria qui devint la régente de cet Empire britannique aux dimensions planétaires, comme nous le narrent les livres d’histoire. Albert resta toute sa vie dans l’ombre de son épouse mais conquit néanmoins le cœur des Britanniques. En témoignent aujourd’hui le « Royal Albert Hall », qui lui doit son nom, et le monument qui lui est dédié à Hyde Park.
Georges I.
Mais les politiques matrimoniales des lignées allemandes avaient commencé bien plus tôt sur l’île au-delà de la Manche. Déjà en 1714, les Guelfes du Hanovre s’étaient montrés très actifs en Angleterre. Ils prirent la succession de la dynastie des Stuarts. Cinq rois d’Angleterre, Georges I, Georges II, Georges III, Georges IV et Guillaume IV furent tout à la fois princes électeurs du Hanovre et y dirigèrent les affaires au nom d'une union personnelle guelfe-britannique. Il fallut attendre l’absence d’un héritier mâle et l’accession au trône de Victoria en 1837, pour assister à l’éclipse des Hanovriens et à la montée des Saxe-Cobourg.
Pour être complet, il faut évoquer deux autres lignées princières allemandes qui ont joué un rôle non moins glorieux dans l’histoire de la monarchie britannique. D’abord la lignée hessoise des Battenberg a poussé le Prince Philippe à devenir l’époux de la reine Elizabeth II, si bien qu’il est le grand-père des actuels princes William et Harry. Philippe descend également, côté paternel, de la Maison du Schleswig, une lignée parallèle de la Maison nord-allemande des Oldenbourg.
Pendant la Première Guerre mondiale, les liens qui unissaient depuis des siècles la haute noblesse européenne se sont dissous, au cours de ces quatre années de conflits entre les peuples. Le nom de Battenberg a ainsi cessé d’être accepté en Grande-Bretagne. Il fallait absolument que l’on traduise ce nom en « Mountbatten ».
Cette transformation ne s’est pas bien passée. Elle ne témoigne pas de la tolérance que l’on prête généralement aux Britanniques. Les Battenberg jouissaient, avant la guerre, d’une très haute estime et avaient accumulé les mérites. Le Prince Ludwig-Alexander von Battenberg servait depuis 1868 dans la marine de guerre britannique et était devenu, à la fin de l’année 1912, amiral et premier Sealord. Il avait dès lors le grade le plus élevé de la Royal Navy.
Ludwig-Alexander von Battenberg avait œuvré à augmenter considérablement les capacités de la flotte britannique et l’avait préparée à une guerre future. Ce fut son grand mérite. Mais cela ne compta plus dès le déclenchement de la guerre en 1914, quand les Allemands devinrent soudain l’ennemi. Une campagne de presse anti-allemande d’une violence inouïe secoua le pays, activée, notamment, par le germanophobe le plus calamiteux de toute l’histoire anglaise : le ministre de la marine d’alors, Winston Churchill (dont le douteux palmarès fut, après la deuxième guerre mondiale, d’avoir ruiné l’Empire). Quoi qu’il en soit, Battenberg, qui n’avait rien à se reprocher, fut démis de toutes ses fonctions le 27 octobre 1914. Il dut même renoncer à son titre de prince et changer son nom.
Mais on ne se limita pas à ce lynchage. Georges V était sur le trône depuis 1910. Il était un homme assez affable mais, lui aussi, avait la marque de Caïn : il avait un nom d’origine allemande.
Le Roi était fort navré d’avoir dû, à son corps défendant, assister à la chute de Battenberg : c’est pourquoi il nomma l’homme tombé en disgrâce membre du « Conseil secret de la Couronne » (Privy Council) et lui conféra le titre de Marquis de Milford Haven. Bien sûr, cette initiative royale alimenta encore plus la rage germanophobe qui sévissait au Royaume-Uni. Le Times n’hésita pas à injurier la Maison royale en l’accusant d’être « déterminée par l’étranger ».
Le cours ultérieur de la guerre fit que les choses devinrent pires encore. La situation s’aggrava en décembre 1916 avec l’accession aux affaires du premier ministre nationaliste David Lloyd George (tableau, ci-dessus). Lorsque Georges V convia le nouveau chef du gouvernement à présenter son rapport, Lloyd George aurait dit, ironiquement : « Je suis très impatient de savoir ce que mon petit ami allemand va me dire ». Le roi Georges entra alors dans une violente colère. « Il se peut que je ne donne pas l’impression d’être particulièrement authentique mais que je sois maudit si je suis un étranger », aurait-il dit en protestant.
Pendant un an, le Roi tint bon face à la pression de l’opinion publique mais il dut céder. Le 17 juillet 1917, il proclama qu’il abandonnait le nom de la dynastie des Saxe-Cobourg-Gotha pour adopter celui, qui sonne très anglais, de « Windsor ». Le nom était tiré d’un des lieux de résidence de la famille royale, le château de Windsor, construit au début du 14ème siècle dans le Comté de Berkshire situé à la lisière ouest de Londres.
Le passé « allemand » de la dynastie britannique prenait ainsi fin de manière abrupte. De manière ostentatoire, toutes les bannières de guerre allemandes furent enlevées de la Chapelle Saint-Georges du château. Ce qui est plus important encore : par sa proclamation de juillet 1917, Georges V renonçait officiellement, pour lui et pour tous les descendants de la Reine Victoria, à son nom et à ses titres allemands. Ce ne fut qu’à ce moment-là que la campagne de presse prit fin. D’un jour à l’autre, l’atmosphère changea et Georges V fut à nouveau accepté.
De l’autre côté de la Manche et de la Mer du Nord, l’Empereur Guillaume II, lui aussi petit-fils de la Reine Victoria, commenta avec son sens personnel de l’humour les événements qui venaient de se dérouler en Angleterre : il proposa de changer le titre de la célèbre comédie de Shakespeare « Les joyeuses commères de Windsor » en « Les joyeuses commères de Saxe-Cobourg-Gotha ». A l’heure où j’écris ces lignes, cent ans se sont écoulés depuis la métamorphose des Saxe-Cobourg d’Angleterre en Windsor.
(article tiré de Zuerst, n°8-9/2017).
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Médias danois : la marine américaine était sur les lieux peu avant la destruction du Nord Stream, avec le transpondeur désactivé
Médias danois : la marine américaine était sur les lieux peu avant la destruction du Nord Stream, avec le transpondeur désactivé
Source: https://dissident.one/media-de-amerikaanse-marine-was-kor...
Politiken, l'un des plus grands journaux danois, a publié des déclarations du capitaine du port de Christiansø indiquant qu'un groupe de navires de l'US Navy avait placé des explosifs. Ceux-ci ont ensuite été activés à distance, rapporte R T.de.
Quelques jours avant les explosions qui ont détruit les deux gazoducs russo-allemands Nord Stream 1 et 2 au fond de la mer Baltique, des navires de guerre de l'US Navy se trouvaient sur les lieux. Ils avaient éteint leurs transpondeurs - et lorsque le capitaine du port de Christiansø s'est dirigé vers eux parce qu'il s'en était rendu compte et avait supposé qu'un accident s'était produit, l'US Navy lui a demandé de retourner immédiatement vers sa base.
C'est ce qu'écrit le journal Politiken, l'un des principaux journaux danois.
Christiansø est une île de l'archipel du même nom, également appelée Ertholmen. Elle est le point le plus oriental du Danemark et se trouve non loin de l'île de Bornholm, où passent les deux gazoducs Nord Stream. Politiken fait référence à la déclaration du capitaine de port local, John Anker Nielsen, comme suit :
"Quatre ou cinq jours avant les explosions du Nord Stream, il était avec le service de sauvetage de Christiansø, parce qu'il y avait là des navires dont les radios étaient éteintes. Il s'est avéré qu'il s'agissait de navires de la marine américaine. Lorsque le service de secours s'est approché d'eux, le commandement de l'escadre lui a demandé de retourner à sa base".
Ce que l'on sait, c'est que les explosions ont eu lieu trois mois après la fin de l'exercice naval de l'OTAN, BALTOPS 22, qui comprenait un groupe de bâtiments assemblés autour de l'USS Kearsarge, un navire d'assaut amphibie de l'US Navy.
Comme tous les navires de la classe Wasp, le Kearsarge dispose d'un pont à puits, théoriquement utilisé pour tirer des torpilles, mais surtout pour lancer et recevoir des péniches de débarquement, des aéroglisseurs et des drones sous-marins.
Cependant, l'essai de véhicules sous-marins sans pilote (UUV) était l'un des objectifs déclarés de l'exercice naval, en particulier pour l'US Navy. Outre ces véhicules de reconnaissance et de déminage, qui auraient été testés lors de BALTOPS 22, les pays de l'OTAN disposent également de drones sous-marins qui peuvent être facilement convertis pour transporter des mines marines ou des explosifs lourds similaires, ou qui ont été conçus à cette fin dès le départ.
Des engins explosifs improvisés suffisamment grands pour détruire les pipelines Nord Stream bien protégés pourraient être transportés par des modèles tels que le D19 du fabricant français Naval Group, le LDUUV Snakehead développé par le Naval Undersea Warfare Centre de la marine américaine (le NUWC a participé à BALTOPS22), et enfin, le XLR, qui a été testé à BALTOPS22, est un engin de guerre sous-marine. Et enfin, le XLUUV Orca développé par Boeing, qui, en tant que sous-marin diesel-électrique autonome ou télécommandé, s'adapte bien au pont du Kearsarge en termes de taille et de poids, est explicitement conçu pour transporter des mines marines et fera l'objet d'essais à l'été 2022. La Norvège travaille également dans ce domaine depuis un certain temps - le fabricant Kongsegg propose plusieurs classes de poids correspondantes.
Le Kearsarge peut aussi facilement supporter le déploiement de plongeurs de combat et d'explosifs à une échelle qui serait nécessaire pour faire exploser des gazoducs en béton armé enfouis dans les fonds marins. En effet, le Kearsarge et les bateaux qui l'accompagnent peuvent facilement accueillir les nombreux engins nécessaires et un grand nombre de personnes.
Le journaliste d'investigation américain Seymour Hersh a présenté une telle version des événements au printemps 2023. Selon lui, les explosifs placés par la marine américaine lors de BALTOPS 22 pendant l'été 2022 ont été déclenchés à distance par les troupes norvégiennes à l'automne de la même année.
Revenons au capitaine du port de Christiansø: il a en effet été personnellement interrogé par la police danoise dans le cadre de l'enquête danoise sur le sabotage du Nord Stream. La police est arrivée à Christiansø en janvier 2023 et a demandé s'il y avait des photos de yachts de plaisance d'une marque particulière, écrit Politiken. Les policiers semblent s'être intéressés au yacht Andromeda, à partir duquel, selon la version privilégiée par l'Occident, un petit groupe de plongeurs amateurs ukrainiens aurait commis le sabotage.
Mais comme Hersh, Nielsen estime que cette hypothèse de travail est peu crédible. Politiken a déclaré :
"La famille du capitaine du port vit à Christiansø depuis sept générations et connaît parfaitement les conditions météorologiques et les vents de la mer Baltique. Il ne prête donc pas beaucoup d'attention à la théorie d'un yacht et d'un couple d'Ukrainiens qui auraient plongé à une profondeur de 80 mètres".
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dimanche, 06 octobre 2024
Fin de l'Allemagne - Ursula von der Leyen lance la guerre commerciale entre la Chine et l'Europe
Fin de l'Allemagne - Ursula von der Leyen lance la guerre commerciale entre la Chine et l'Europe
Source: https://dissident.one/dit-maakt-een-einde-aan-duitsland-von-der-leyen-initieert-een-chinees-europese-handelsoorlog
Des droits de douane punitifs plus élevés sur les voitures électriques chinoises figurent depuis longtemps sur la liste des souhaits d'Ursula von der Leyen. Aujourd'hui, elle l'a emporté et Olaf Scholz a perdu. Les contre-mesures attendues de Pékin ne feront pas autant de mal à d'autres pays qu'à l'Allemagne et à l'industrie allemande.
L'UE imposera à l'avenir des droits de douane de 35,3 % sur les voitures électriques en provenance de Chine. L'Allemagne, premier donateur de l'UE et premier constructeur automobile, a pourtant voté contre cette mesure, qui équivaut à déclarer une guerre commerciale à l'Empire du Milieu, écrit Gregor Spitzes.
De nombreux secteurs de haute technologie de l'industrie allemande, en particulier l'industrie automobile et l'industrie chimique, sont déjà devenus extrêmement dépendants de la Chine, car ils y ont installé leurs principaux sites de production. La Chine contrôle également jusqu'à 30% du port de Hambourg, principal centre de commerce maritime de l'Allemagne. Une réaction négative de la part de la Chine, qui est un marché d'exportation et un partenaire commercial essentiel pour l'économie allemande, pourrait s'avérer désastreuse pour l'Allemagne, qui s'enfonce déjà dans l'abîme de la récession et de la désindustrialisation.
Mais la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a l'habitude de se comporter en reine et de plier les gouvernements nationaux à sa « volonté inflexible ». Depuis l'automne dernier, elle fait pression pour obtenir des droits de douane supplémentaires, soi-disant pour compenser les subventions publiques élevées que la Chine accorde aux fabricants de voitures électriques. Elle s'inquiète donc d'une concurrence « équitable » pour les produits européens.
L'Allemagne, poids lourd incontesté de l'UE, sans lequel l'existence de l'Union serait impensable, n'a pas été en mesure de défendre sa position et a dû s'incliner devant les bureaucrates de Bruxelles. Pour empêcher l'introduction de droits de douane, Berlin aurait dû organiser un vote à la majorité simple, puis à la majorité qualifiée. Or, vendredi, outre l'Allemagne, seules la Hongrie, la Slovaquie, la Slovénie et Malte ont voté contre les droits de douane compensateurs imposés à la Chine. Douze autres pays se sont abstenus.
Ce qui est encore plus surprenant, c'est que même au sein de la coalition allemande du feu tricolore, il n'y a pas d'accord sur la question. Le ministère des finances, dirigé par Christian Lindner, chef du FDP, l'un des rares experts au sein du gouvernement allemand, s'est catégoriquement prononcé contre une guerre commerciale avec la Chine, car il est bien conscient des conséquences. Olaf Scholz, ancien ministre des finances de Mme Merkel, s'y est également opposé. Malgré toutes les critiques légitimes dont elle a fait l'objet, la chancelière avait encore des traces d'esprit d'État et sait ce qui est juste et ce qui ne l'est pas dans les relations internationales.
Mais le déclenchement d'une guerre commerciale avec la Chine est vigoureusement défendu par les Verts allemands, des politiciens sans retenue ni bon sens, qui ne sont manifestement pas satisfaits de la misère dans laquelle ils ont déjà plongé l'Allemagne et son économie par leur mauvaise gestion.
Les ministères de l'économie et des affaires étrangères, dirigés par les « intellectuels verts » Robert Habeck et Annalena Baerbock, ont plaidé avec force en faveur d'une abstention (qui, dans ce cas, équivalait à un vote) afin d'accroître la pression sur la Chine dans les négociations. Finalement, Scholz a dû user de ses pouvoirs de chancelier pour forcer l'Allemagne à voter contre, ce qui lui a même valu d'être accusé de « comportement dictatorial » à Bruxelles.
Cette situation montre bien que la bataille entre les politiciens européens qui défendent les intérêts de l'économie nationale et les activistes politiques incompétents, ce sont ces derniers qui l'ont gagnée jusqu'à présent.
La triste plaisanterie selon laquelle Ursula von der Leyen, gynécologue de formation, entraîne inexorablement l'Union européenne dans son domaine de compétence devient une réalité amère.
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La nouvelle Commission européenne: affaires, influence américaine et lobbying
La nouvelle Commission européenne: affaires, influence américaine et lobbying
Intérêts personnels, liens étroits avec de grandes entreprises et influence externe, notamment des Etats-Unis, caractérisent l'image des nouveaux membres de la Commission européenne.
Par Elena Fritz
Source: https://www.pi-news.net/2024/10/neue-eu-kommission-geschaeft-us-einfluss-und-lobbyismus/
La Commission européenne est volontiers présentée au public comme la gardienne des valeurs européennes et de la transparence. Mais un regard attentif sur les nouveaux commissaires révèle une autre facette: des intérêts personnels, des liens étroits avec de grandes entreprises et une influence externe, notamment venue des Etats-Unis, marquent l'image de cette puissante institution. On peut se demander à quel point le népotisme et le lobbying sont réellement enracinés au sein de la Commission européenne.
Un cas particulièrement flagrant est celui du multimillionnaire et grand propriétaire terrien grec Apostolos Tzitzikostas (photo), qui dirigera le secteur du tourisme au sein de la nouvelle Commission. Ce qui, à première vue, semble être une décision peu spectaculaire s'avère être hautement problématique lorsqu'on y regarde de plus près. Tzitzikostas possède d'importants biens immobiliers en Grèce, qui pourraient bénéficier directement des décisions qu'il prendra désormais en tant que commissaire. Des conflits d'intérêts ? Ils sont largement passés sous silence dans ses déclarations. Il y a un manque de transparence - et ce dans une fonction qui a une influence directe sur sa richesse privée. Le soupçon que l'enrichissement personnel est ici au premier plan et s'impose.
Le cas de Stéphane Séjourné (photo), le nouveau commissaire à la prospérité et à la compétitivité, n'est pas moins douteux. Séjourné, qui aime se présenter publiquement comme un adversaire sévère de la corruption, réclame à cor et à cri un contrôle approfondi des déclarations de patrimoine de ses collègues. Pourtant, sa propre déclaration ne contient aucune information sur son patrimoine. Comment est-il possible que quelqu'un qui prêche la transparence et l'intégrité laisse sa propre situation financière dans l'ombre? Séjourné, qui a été lobbyiste par le passé, évolue manifestement lui-même dans un réseau de connexions qu'il aime reprocher aux autres.
La situation est particulièrement délicate avec Kaja Kallas (photo), la nouvelle commissaire aux Affaires étrangères de l'UE. Kallas, qui s'est retrouvée en 2023 au cœur d'un scandale parce que son mari possédait une entreprise de logistique qui continuait à faire des affaires avec la Russie malgré les sanctions, n'a toujours pas révélé ses liens financiers. Alors que de nombreuses entreprises européennes ont subi des pertes à cause des sanctions, la famille Kallas a continué à en profiter. Et pourtant, elle est nommée commissaire aux affaires étrangères - une position qui l'implique de manière décisive dans l'élaboration de la politique étrangère de l'UE. Une personne aussi profondément impliquée dans ses propres intérêts économiques peut-elle vraiment agir de manière indépendante ?
Un autre cas intéressant est celui de la Roumaine Roxana Mînzatu (photo), la nouvelle vice-présidente exécutive chargée des ressources humaines. Mînzatu a créé en 2021 une société de conseil destinée à faciliter l'accès de ses clients aux fonds européens. En même temps, dans son rôle d'alors à la Commission, elle était responsable de l'attribution de ces fonds. On constate ici un conflit d'intérêts évident, qui n'est pas remis en question. Comment une personne peut-elle être à la fois conseillère et gestionnaire des mêmes fonds sans que cela ne pose problème ?
Christophe Hansen, le nouveau commissaire à l'agriculture, originaire du Luxembourg, s'inscrit parfaitement dans ce tableau. Sa femme travaille au bureau de la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, et son cousin est ministre de l'Agriculture du Luxembourg. De plus, Hansen préside depuis 2015 la fédération luxembourgeoise des éleveurs de petits animaux. Avec des liens aussi étroits au sein de la politique agricole européenne, on peut se demander dans quelle mesure Hansen peut réellement être indépendant dans ses décisions.
Mais ce ne sont pas seulement les liens internes qui placent la nouvelle Commission européenne sous un jour douteux. L'influence américaine est particulièrement frappante. Teresa Ribera, vice-présidente chargée de la transition verte, et Andrius Kubilius, le nouveau commissaire à la défense et à l'espace, ont tous deux des liens étroits avec des ONG et des groupes de réflexion financés par les États-Unis.
Kubilius (photo) a également été membre du conseil consultatif de l'Institut républicain international (IRI) de 2016 à 2019, une organisation financée par le budget américain et dont l'objectif principal est de promouvoir les intérêts géopolitiques américains dans le monde. L'influence de Washington sur des domaines clés de la politique européenne est ici plus qu'évidente. Quel peut être le degré d'indépendance des commissaires qui entretiennent de tels liens avec les États-Unis ?
La nouvelle Commission européenne est loin d'être un organe qui agit exclusivement dans l'intérêt des citoyens européens. Au lieu de cela, l'enrichissement personnel, le népotisme et l'influence des acteurs internationaux dominent. Les citoyens européens espèrent la transparence et la justice, mais en coulisses, d'autres forces déterminent la direction à prendre. La question qui se pose n'est plus de savoir si cette Commission sert les intérêts de l'Europe, mais à qui elle est réellement redevable.
En fin de compte, on ne sait pas combien de temps l'Europe continuera à jouer cette farce. Il semble que les promesses de transparence et d'intégrité de l'UE ne soient guère plus que de la rhétorique vide. Les citoyens européens ont le droit de savoir qui se trouve réellement derrière les décisions qui les concernent. Et une chose est sûre : la nouvelle Commission européenne n'a déjà pas répondu à ces attentes.
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Droit formel et droit existentiel
Droit formel et droit existentiel
Kirill Mazaïev
L'Opération militaire spéciale en tant que décision existentielle
Carl Schmitt. La décision
L'éminent juriste et philosophe allemand Carl Schmitt a développé le concept de décision dans des circonstances exceptionnelles.
L'Ernstfall (circonstances exceptionnelles) est le moment où une décision politique est prise dans des circonstances qui ne peuvent être réglementées par les normes juridiques existantes ; dans une situation qui n'est pas couverte par la loi disponible, ou si elle l'est, elle n'est pas suffisamment couverte ; lorsque le fait d'agir dans le cadre de la loi entraînerait des conséquences négatives importantes. Un exemple récent et frappant peut être donné. Je suis très sceptique quant à la soi-disant épidémie de covi d-19, mais les mesures prises par de nombreux pays (y compris la Russie) qui étaient plus ou moins incompatibles avec la législation existante (codes QR, etc.) représentent précisément une décision prise dans des circonstances exceptionnelles. Si le co vid-19 avait représenté un danger réel, au moins à l'échelle de l'État, l'exemple aurait été parfaitement adéquat - le pouvoir politique est allé au-delà des normes légales pour assurer la sécurité de la société et sauver des vies.
Cependant, Schmitt va encore plus loin : une décision prise dans des circonstances exceptionnelles présuppose une orientation sur la tradition, les particularités culturelles et mentales, l'histoire du peuple dont les dirigeants prennent la décision. Une véritable décision est prise lorsque les normes sociales et juridiques semblent « rompre » avec le flux quotidien de la vie ordinaire. Ainsi, les circonstances exceptionnelles ne sont pas seulement un incident, une catastrophe, mais une situation qui place la nation et son système politique dans une situation qui touche à son essence, à son cœur, à sa racine. Il est naturel que les régulateurs légaux échouent. Où trouver la base de la décision, sur quoi s'orienter ?
Martin Heidegger. Conscience, culpabilité, détermination
Dans son ouvrage phare Être et temps, Martin Heidegger a formulé deux concepts : Dasein (la présence) et Das Man (l'homme, le moi humain). Le Dasein (présence) est le thème central d'Être et temps et l'une des figures principales de la philosophie de Heidegger en général.
Le Dasein (présence) représente l'essence même de la nature humaine, littéralement traduit de l'allemand « être-ici ». En d'autres termes, nous pouvons dire que la manière dont le Dasein (présence) est, est l'être humain réel. Le Dasein (présence) est le noyau et la racine de la nature humaine.
Cependant, le Dasein (présence) a la possibilité d'exister (d'exister) dans le mode de possession et le mode de non-possession. Pour simplifier un peu, il peut exister (1) pleinement, authentiquement, ou (2) incomplètement, d'une manière en quelque sorte fausse, sans réaliser son potentiel d'être dans sa totalité. La caractéristique de la seconde voie est qu'elle représente l'être « quotidien », ordinaire, habituel de la présence ; c'est Das Man (l'homme-soi).
Dans son traité, Heidegger, partant du concept décrit ci-dessus, donne aux concepts de conscience et de culpabilité, par essence - l'un par l'autre, et sur leur base - le concept de détermination.
Ainsi, le néant est inhérent à la structure même de l'existence humaine quotidienne, parce qu'au départ, l'homme existe toujours (réalise son existence) sur le mode de la non-possession (Das Man) - c'est-à-dire qu'il perd, annule son essence fondamentale :
« La présence en tant qu'être quotidien avec les autres s'avère être une prémisse des autres. Elle n'est pas son propre être ; les autres lui ont enlevé l'être. Le caprice d'autrui élimine l'être quotidien de la présence. Cet être-avec-les-autres dissout complètement sa présence à chaque fois sur le mode de l'être des autres... Nous jouissons, nous nous amusons comme les gens s'amusent ; nous lisons, regardons et jugeons la littérature et l'art comme les gens regardent et jugent ; mais nous reculons aussi devant « la foule » comme les gens reculent ; nous trouvons scandaleux ce que les gens trouvent scandaleux... La médiocrité est attentive à chaque exception qui se présente. Toute supériorité est discrètement supprimée. Tout ce qui est original est immédiatement nivelé comme étant établi de longue date. Tout ce qui est conquis est apprivoisé. Tout mystère perd de sa force » (c).
Et c'est lorsque l'homme se rend compte qu'il est dans un tel état de non-propriété (Das Man) qu'il est véritablement confronté à sa culpabilité existentielle, fondamentale, primordiale : c'est en tombant dans un tel état d'existence « fausse », dissipée, que réside la culpabilité absolue. En d'autres termes, l'homme est coupable d'avoir perdu sa nature originelle. Ce n'est que sur la base de cette culpabilité que tous les autres dérivés de la culpabilité et la culpabilité en tant que telle sont possibles. Cependant, la grande majorité des personnes qui sont tombées dans le monde ne peuvent pas et ne veulent pas voir cette culpabilité, et continuent d'exister dans une vie quotidienne dispersée et aliénante. C'est ainsi que se révèle le concept de culpabilité.
Ensuite, qu'est-ce que la conscience ? La conscience est l'appel du Dasein au soi, dissous dans la vie quotidienne et les gens, c'est-à-dire au soi humain. La conscience informe le moi humain qu'il est coupable de refuser sa propre existence authentique (existentia). La conscience est ce qui confronte le moi humain à sa culpabilité la plus primaire et le ramène ainsi à son essence même, qu'il avait auparavant perdue par culpabilité.
Et qu'est-ce que la détermination (Entschlossenheit) ? Presque mot pour mot, c'est la volonté de « se jeter » sur son être coupable. En d'autres termes, la détermination doit être comprise comme la volonté d'affronter sa culpabilité primordiale à tout prix, quel qu'en soit le coût, aussi terrible qu'elle puisse paraître, de la reconnaître, de la diagnostiquer, et de pouvoir ainsi surmonter cet état de culpabilité, de se réapproprier son existence propre et authentique.
Raskolnikov. Le crime du législateur
L'un des éléments de la théorie de Raskolnikov dans « Crime et châtiment » est la thèse suivante: « Tous les législateurs et défenseurs (auto-proclamés) de l'humanité (Lycurgue, Solon, Mahomet, Napoléon) étaient des criminels, car en établissant une nouvelle loi, ils ont certainement violé l'ancienne loi et, ce faisant, n'ont pas cessé de verser le sang des innocents qui ont vaillamment et honnêtement combattu pour l'ancienne loi. Il est même remarquable que la plupart de ces bienfaiteurs et de ces défenseurs de l'humanité aient été de terribles fauteurs de massacres sanguinaires ».
La théorie de Raskolnikov n'est en aucun cas approuvée par nous. Cependant, tout ce qui est devenu une théorie doit nécessairement contenir des éléments de vérité et des relations de cause à effet correctes, faute de quoi elle ne pourrait pas recevoir le statut de théorie. Or, Raskolnikov a bel et bien développé une théorie, c'est un fait. Par conséquent, sa conception contient non seulement de l'ivraie, mais aussi du grain. L'idée que les nouvelles lois violent toujours la loi précédente est justement un grain qui nous intéresse.
La loi formelle
Sur la base des recherches susmentionnées de Carl Schmitt, Martin Heidegger et F. M. Dostoïevski, approuvons certaines approches du droit et de la jurisprudence, qui peuvent être esquissées à partir d'elles.
Il est en principe impossible qu'une solution soit possible dans le cadre d'une loi valide. Lorsque nous utilisons l'expression « jugement », le sens réel est déformé. Un juge ne peut pas, tout en restant dans les limites de la loi, rendre un jugement, et personne d'autre ne peut rendre un jugement dans ces limites. En rendant un soi-disant « jugement », un juge ne doit pas simplement respecter, mais être entièrement guidé par un certain ensemble de règles qu'il n'a pas établies. Si le juge dépasse ces règles ou les interprète mal, il devient en quelque sorte un transgresseur (voire un criminel). Par conséquent, si nous voulons rendre compte de la réalité, nous devrions dire ceci : guidé par la loi et l'observant, le juge ne fait qu'un choix parmi les possibilités qui lui sont offertes par une force extérieure ; ce n'est que lorsque le juge ou quelqu'un d'autre dépasse les limites de la loi qu'il prend une décision.
Ainsi, en développant la logique de Schmitt et en l'étendant au-delà du politique, il faut affirmer qu'il n'y a pas de place pour une décision dans le cadre de la jurisprudence quotidienne, même si quelque chose est étiqueté à tort avec ce titre. Le véritable jugement est inextricablement lié à la culpabilité parce qu'il transcende le droit quotidien, ce qui nous renvoie à la détermination de Heidegger.
Cependant, il convient de noter que, comme nous l'avons montré plus haut, la détermination de Heidegger n'engendre pas la culpabilité et n'est pas un acte coupable ; la détermination donne l'impulsion pour réaliser et racheter sa culpabilité déjà présente, et cette culpabilité consiste à se trahir soi-même. La décision et la détermination sont une façon de cesser de choisir parmi des options imposées et de choisir les siennes propres ; c'est une façon de cesser de suivre la loi formelle de la vie quotidienne déchue et de s'orienter vers la véritable loi de la conscience et de l'être. La culpabilité face au quotidien se transforme en déculpabilisation face à soi-même.
Qu'en découle-t-il dans le domaine de la jurisprudence pratique et de la législation ? Que la loi, établie par les prochains réformateurs, des « criminels » (selon Raskolnikov), se décompose plus vite que le courant de la vie réelle. L'appel de la conscience populaire se fait de plus en plus insistant et fort sur la nécessité, sinon de réaliser tout de suite, du moins d'aller dans le sens d'une existence authentique. Cet appel exige la création de conditions permettant de prendre de vraies décisions. Sinon, la loi et le droit se formalisent, se figent et perdent progressivement leur lien avec la Source, qui est toujours Dieu (mais certainement pas au sens vulgaire de la Déclaration d'indépendance des États-Unis, qui a proclamé les soi-disant « droits inaliénables de l'homme » donnés par Dieu). Nous pouvons voir les résultats de cet affaiblissement à l'œil nu, lorsque la loi et le tribunal se transforment en une compétition d'avocats aux mains sales et/ou en un instrument de défense du groupe de personnes au pouvoir : toute injustice est habillée d'une forme juridique formellement correcte, et les avocats et autres marchands de droit plus ou moins alphabétisés justifient et défendent la veulerie avec plus ou moins d'habileté. Les réformes ponctuelles dans le cadre du paradigme précédent (même si elles semblent impressionnantes en termes de volume) ne peuvent rien changer fondamentalement.
A cet égard, la conclusion est que tant qu'un tel ordre ne sera pas établi, dans lequel le statut de criminel sera retiré aux « législateurs et créateurs de l'humanité », ou plutôt la nécessité pour eux de recourir à des méthodes appropriées ne sera pas éliminée, les systèmes juridiques actuels ne peuvent pas être reconnus comme pleinement adéquats du point de vue de l'existence authentique et propre. Tous ces systèmes ne fournissent pas d'outils fiables pour se regarder dans les yeux, pour revenir à la source de notre être par l'appel de la conscience, et pour renouveler de manière non traumatisante le droit délabré, formalisé et vide.
En outre, les systèmes juridiques actuels sont, à bien des égards, une conséquence directe de la complication pathologique des relations économiques et financières, qui nécessitent de plus en plus d'outils pour les réguler. Et dans ce processus, l'idée primordiale de la Loi, qui est à la disposition de toute personne par elle-même, sans la médiation de personne d'autre - à condition qu'elle se mette face à son être et à son moi, ainsi qu'à une éducation civique correctement organisée - est de plus en plus reléguée à l'arrière-plan. Platon, dans son dialogue fondateur La République, écrivait ainsi :
« Mais dites-moi, pour l'amour du ciel, osons-nous faire des lois sur le marché, c'est-à-dire sur les transactions qui s'y font, et si vous voulez, aussi sur les relations entre artisans, les querelles, les luttes, les procès, la nomination des juges ? Et puis il y a la nécessité de prélever et de déterminer les taxes...
- Il n'est pas nécessaire que nous prescrivions à ceux qui ont reçu une éducation impeccable : dans la plupart des cas, ils comprendront facilement quelles lois sont nécessaires ici... Et si ce n'est pas le cas, leur vie entière se passera dans le fait qu'ils établiront sans cesse de nombreuses lois différentes et les modifieront dans l'espoir qu'ils atteindront ainsi la perfection ».
Et quelle est, dans son essence profonde, cette éducation la plus parfaite ? C'est la formation des qualités morales, qui permet d'accomplir les commandements divins et d'éveiller l'appel de la conscience, qui met l'homme face à son être propre et authentique.
Ainsi, nous avons montré que le droit moderne et la loi réglementent la vie sociale dans le cadre de l'existence non-autonome, non-authentique de « l'homme-soi dissous dans l'homme ». La racine vivante de la Loi divine est de plus en plus érodée et fragmentée. Les lois et le droit sont écrits pour les avocats et les hommes d'affaires. On jette aux gens des bouts de loi rudimentaires, dont la fonction principale est simplement de les empêcher de s'entre-déchirer. Aucune place n'est laissée au jugement.
Droit existentiel. Les relations internationales
Heidegger a écrit que le Dasein (la présence) est un/une et ne diffère pas d'une personne à l'autre. Dans une certaine mesure, au niveau le plus élevé, cela est vrai - tous les êtres humains ont la même nature divine coéternelle : Dieu dans un être humain ne peut pas, dans son essence absolue, différer de Dieu dans un autre être humain. Mais comme Dieu dans l'homme n'incarne pas son essence absolue, transcendante et immuable, mais qu'il se manifeste dans le créé, le relatif et le fini, ces manifestations revêtent un caractère différencié et fluide, comme tout ce qui se trouve dans le monde créé.
Nous trouvons des différences correspondantes non seulement dans une personne individuelle, mais aussi sous des formes plus concentrées et généralisées dans des peuples (ethnies) qui ont traversé des voies culturelles, historiques, religieuses, etc. différentes : « Ce qui est bon pour un Russe est mortel pour un Allemand ».
Mais il est important de souligner que toutes les modifications ethniques de l'existence authentique, bien que par des méthodes différentes, doivent faire passer le peuple avant leur propre existence par l'appel de la conscience. Si ce critère n'est pas rempli, alors le peuple s'est « dissous dans le peuple ». Je pense qu'il est inutile de décrypter le sens de cette triste métaphore. Par conséquent, les systèmes juridiques authentiques de telle ou telle nation devraient être construits précisément sur les conditions du respect de ces critères, avec la mise à disposition d'outils de décision, et pas seulement dans des circonstances exceptionnelles : après tout, en prenant une décision opportune qui va au-delà des normes formelles du droit, il est possible de faire de la prévention et d'empêcher la survenance de circonstances exceptionnelles.
En ce qui concerne les relations internationales, il est évident que la préservation de la possibilité d'une existence propre et authentique d'un peuple devrait primer sur les normes formelles du droit international, surtout dans leur état actuel, où elles ressemblent à quelque chose qui se trouverait entre des notions flagrantes et un mode d'emploi pour un désodorisant. Les réunions interprétatives périodiques et les conventicules de l'UE et du G7 font frémir.
Poursuivant notre réflexion dans ce contexte, nous affirmons que depuis 1991, la Russie est tombée dans un état d'existence non authentique, de dissolution et de dispersion. Les outils de la loi formelle étrangère ont brisé l'existence sociale du peuple et de nombreux individus. Le fossé entre l'essence de l'homme russe et l'environnement politico-législatif dans lequel il était placé était véritablement colossal et tragique, et s'est traduit par deux processus apparemment opposés : (1) l'appauvrissement total et le gangstérisme des années 90 et (2) la dépravation totale des années 2000, années dites « bien nourries », avec leur culture dégoûtante de cadres moyens se vantant sur des photos prises dans des stations balnéaires, tombant idolâtres de la boisson lors de fêtes d'entreprise, de la « créativité » du groupe « Leningrad » et du Comedy Club, se reconnaissant dans la chanson de Slepakov « Every Friday ». En fait, il s'agit dans les deux cas de façades d'un même processus : la dégradation et l'éclatement du noyau significatif du peuple russe.
Cependant, la situation elle-même s'est développée de telle manière qu'elle a rapproché notre État de ces circonstances exceptionnelles et critiques qui exigent une solution et un face-à-face avec sa propre existence par l'appel de la conscience, et donc l'application des normes de la loi existentielle. Les deux points où le tissu de l'existence quotidienne de notre être humain se déchire sont 2014 et 2022.
Si, lors de l'annexion de la Crimée en 2014, nous avons simplement rappelé l'existence même d'un niveau de droit existentiel, le lancement d'une opération militaire spéciale le 24 février 2022 fut une décision. Il s'agit d'une détermination, d'une volonté d'agir et de faire face à sa culpabilité (culpabilité liée à la terrible division du peuple russe, à la perte d'identité, de territoires, de personnes, d'idées, à la trahison de sa propre mentalité) et de sortir de l'état d'« être perdu dans le peuple ». Selon le concept du même Heidegger, il s'agit de regarder directement sa propre mort, de réaliser l'être-à-la-mort. Mais il ne faut pas y voir une tendance dépressive, car l'essence de cette pensée est tout autre. Imaginez une personne qui sait que demain elle mourra, mais qu'aujourd'hui elle peut vivre comme elle l'entend. C'est la vie dans le souvenir constant de sa mort, et c'est lorsqu'une personne sait avec certitude qu'elle vivra son dernier jour, qu'elle vivra ce jour de la manière la plus authentique - en faisant ce qui est le plus important, sans y renoncer pour des futilités. C'est exactement de cela qu'il s'agit dans ces belles lignes :
« Ne vous séparez pas de vos proches,
Faites-y couler tout votre sang, -
Et à chaque fois, dis-leur adieu pour toujours !
Et à chaque fois, dis-leur adieu pour toujours !
Et chaque fois que vous dites au revoir
Quand vous partez pour un moment. »
Seule une compréhension minute par minute de votre mortalité élimine de la vie toutes les enveloppes superflues, vous incite à ne pas remettre au lendemain, à ne pas vous quereller pour rien, à ne pas tuer le temps, à ne faire que des choses qui en valent la peine.
Le 24 février 2022, la Russie, par l'appel de sa conscience et de sa décision, a pris conscience de sa culpabilité existentielle, qui doit être éliminée en se confrontant à sa propre existence, à la mort, et en réalisant son droit existentiel.
Il convient de dire que notre adversaire géopolitique agit de manière absolument authentique pour lui-même, selon tous les canons atlantistes, et donc - efficacement, bien que nous observions des lacunes dans sa structure, exprimées par des dirigeants faibles d'esprit, ce qui n'est pas sans importance, quelles que soient les marionnettes qu'ils sont. Cependant, après avoir pris le chemin de la décision et, par conséquent, de la responsabilité existentielle, nous ne pouvons pas nous permettre de glisser vers des demi-mesures et des méthodes de non-autonomie, le paradigme du Continent et de l'État-Civilisation doit être maintenu de bout en bout. Les enjeux dans l'arène de la justice existentielle sont trop élevés.
19:23 Publié dans Théorie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théorie politique, politoogie, philosophie politique, sciences politiques, carl schmitt, martin heidegger, dostoïevski, décision | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Anatomie d’un parlement inutile
Anatomie d’un parlement inutile
par Georges Feltin-Tracol
Le scrutin des 6 au 9 juin 2024 destiné à élire les membres du Parlement dit européen devait conduire à des bouleversements gigantesques. Résultat : Ursula van der Leyen reste à la présidence de la Commission bureaucratique pour cinq nouvelles années malgré les scandales qui l’entourent. Ce n’est pas la seule inquiétude.
La prochaine vice-présidente de cette instance dévoyée, désignée haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, c’est-à-dire responsable d’une fantomatique « diplomatie » des 27, l’Estonienne Kaja Kallas, est une belliciste russophobe convaincue. Pis encore, dès le mois de septembre il a été prévu que le Lituanien Andrius Kubilius deviendrait le premier commissaire européen à la défense au mépris de tous les traités européens qui confient ce domaine essentiel aux seuls États. La clique cosmopolite mondiale est désormais prête à se battre jusqu’au dernier Européen, voire jusqu’au dernier Albo-Américain afin de préserver ses intérêts bancaires.
Le microcosme médiatique craignait une poussée historique des partis de protestation populaire. Force est de constater qu’elle a été jugulée. Certes, les formations populistes augmentent leur nombre de sièges sans pour autant ébranler l’inévitable coalition qui englobe les soi-disant conservateurs, les sociaux-démocrates, les Verts et les centristes libéraux. La victoire dans le Nord de la gauche verte (le Parti populaire socialiste allié aux écolos arrive en tête au Danemark ou bien les sociaux-démocrates suédois) compense le succès des mouvements populistes dans le Sud.
À l’instar de l’Assemblée nationale française sortie du 7 juillet dernier, le Parlement européen se structure en huit groupes. Cet éclatement surprend quand on sait les règles draconiennes de formation d’un groupe : un minimum de vingt-trois députés originaires d’au moins sept États membres. Ainsi reste-t-il trente-et-un nouveaux élus chez les non-inscrits. Outre les cinq Slovaques de SMER, le parti du Premier ministre Robert Fico, longtemps adhérent à l’Internationale socialiste, y siègent les six Allemands de l’Alliance Sahra Wagenknecht, les communistes néo-staliniens tchèques et grecs ou l’Allemand Maximilian Krah viré de l’AfD. On rencontre d’autres personnalités dont certaines assez loufoques comme les trois élus espagnols nationaux-wokistes de Se Acabó La Fiesta (« La fête est finie ») ou le youtubeur apolitique chypriote Fidías Panayiótou.
La Xe législature (2024 – 2029) voit néanmoins quelques changements révélateurs. Après avoir lorgné vers le groupe centriste – libéral macroniste Renew Europe, les huit Italiens du Mouvement Cinq Étoiles intègrent le groupe de la Gauche. Ils travaillent désormais avec leurs trente-huit collègues de La France insoumise, de Die Linke et de Podemos. Le président du Mouvement Cinq Étoiles, Giuseppe Conte, rêve de reproduire en Italie la stratégie éruptive de Jean-Luc Mélenchon.
Exclue avant le terme formel de la précédente législature du groupe Identité et Démocratie à l’initiative du Rassemblement national, l’AfD est quand même parvenue à monter un groupe précaire de vingt-cinq membres : l’Europe des nations souveraines. L’unique élue de Reconquête !, Sarah Knafo, a eu le courage de le rejoindre et de cohabiter avec un Hongrois du Mouvement Notre Patrie, un Tchèque de Liberté et démocratie directe ou un Slovaque de Republika, dissidence du Parti populaire « Notre Slovaquie » de Marian Kotleba.
Les quatre autres élus de la liste zemmouriste conduite par Marion Maréchal ont pour leur part rallié les Conservateurs et réformistes européens (CRE) aux côtés des vingt-quatre Fratelli d’Italia, des dix-huit Polonais de Droit et Justice ou des trois nationaux-centristes de la Nouvelle Alliance flamande, soit un total de soixante-dix-huit membres, ce qui en fait le quatrième groupe de l’assemblée. On oublie que l’époux de Marion Maréchal, Vincenzo Sofo, est eurodéputé depuis 2020. D’abord militant à la Lega et animateur du blogue Il Talebano (« Le Taliban »), il s’inscrit aux Fratelli d’Italia en 2021 quand Matteo Salvini décide de soutenir le gouvernement technique de Mario Draghi. Ce rapprochement conjugal coûte cher aux contribuables franco-italiens.
Créé sous l’impulsion du ministre – président Viktor Orban dont les députés européens étaient jusqu’à présent non-inscrits, le groupe des Patriotes pour l’Europe compte quatre-vingt-quatre élus parmi lesquels les Hongrois du Fidesz (10), les Espagnols de Vox (6), les Portugais de Chega (2) ou les 7 Tchèques d’Ano 2011. « Oui 2011 » en tchèque a rompu au lendemain des dernières élections avec le bloc central Renew Europe. En dépit de la présidence exercée par Jordan Bardella à la tête du contingent le plus nombreux (30), la présence de la Mitteleuropa y demeure prégnante.
L’impossibilité de rassembler les Patriotes pour l’Europe et les Conservateurs et réformistes européens ne repose pas sur des querelles personnelles. De puissantes divisions opposent en fait ces deux groupes sur des sujets primordiaux. Lancés par les Polonais de Droit et Justice et les tories britanniques qui estimaient le Parti populaire européen trop fédéraliste, les CRE sont historiquement des atlantistes. Dans le conflit ukrainien, ils encouragent l’effort de guerre de Kyiv. Par ailleurs, ces conservateurs réformistes prônent la répartition obligatoire des immigrés clandestins dans tous les États membres de l’Union, quitte à accroître les fractures ethno-sociales internes. En voisin de l’Ukraine, Viktor Orban recherche d’abord la paix entre les belligérants et se préoccupe ensuite du sort de la minorité hongroise en Ukraine. Le dirigeant magyar refuse en outre toute répartition obligatoire des migrants chez lui. Sa modération lui fait récuser tout projet sérieux de remigration peut-être envisagé par l’AfD. La Hongrie accueille des usines chinoises et fait venir une main-d’œuvre qualifiée étrangère extra-européenne. L’économie hongroise est bien trop mondialisée pour esquisser toute éventualité autarcique réelle.
Symbole de la fatuité politique, le Parlement dit européen discute, bavarde et jacasse. Quand il ne vote pas des motions fumeuses adressées à la terre entière, ce qui en fait la risée du globe, il conçoit des normes incessantes qui tyrannisent le quotidien des petites gens. L’assemblée fractionnée plonge dans les abîmes de la théâtrocratie parlementaire, un bidule qui remue sans fin sur lui-même en-dehors de toute essence du politique.
GF-T
- « Vigie d’un monde en ébullition », n° 126, mise en ligne le 1er octobre 2024 sur Radio Méridien Zéro.
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samedi, 05 octobre 2024
Maurice Strong et la volonté génocidaire des élites
Maurice Strong et la volonté génocidaire des élites
Nicolas Bonnal
BFM annonce tout content que plus d’un automobiliste sur deux ne pourra plus rouler. Un petit rappel s’impose sur fond de bonne humeur générale. Jamais l’inconscience française n’a été si extraordinaire.
Comme je l’ai expliqué déjà, le Reset est un vieux plan datant des années 70, de Soleil vert (à la fin on regarde des paysages TV avant de mourir – voyez en pensant aux vieux Sol les « scenic relaxations » tournés partout avec des drones sur YouTube).
Dans les années 70 donc les cerveaux anglo-saxons et malthusiens du dépeuplement se mettent à l’œuvre : on a Rockefeller, Kissinger (n’était-il pas devenu à cent ans une bouche inutile ?) et David Rockefeller qui accélère le tempo en créant la Trilatérale. On a aussi l’effrayant Licio Gelli et le Club de Rome qui annonce comme dans un mauvais film de SF ce qui va se passer. Rappelons toutefois que la population terrestre a doublé depuis cette époque : comme le dit Vincent Held, n’est-ce pas un effet recherché ? Pour arriver à leurs fins (faims), créer une catastrophe pour résoudre la crise par une guerre et/ou une extermination massive ? C’est exactement le chemin qu’ils ont suivi en Ukraine et ailleurs. Laisser faire le pire pour pouvoir proposer la solution la pire.
C’est le reproche que fait de Gaulle dans un passage central de ses Mémoires de guerre à Harry Hopkins : « vous avez laissé faire… ». Le résultat ce fut Hitler.
C’est que ces disciples palladiens (voyez le film de Mark Robson La Septième victime, un film magique sur le satanisme occidental) ne veulent construire que sur du chaos !
Reprenons notre ami William Engdahl, un des rares analystes à avoir une approche historique de nos problèmes (cf. la guerre des Anglo-saxons contre l’Allemagne après la défaite de Sedan, 1870…) :
Pour comprendre le double langage de la durabilité, il faut remonter à Maurice Strong, un pétrolier canadien milliardaire et ami proche de David Rockefeller, l’homme qui a joué un rôle central dans les années 1970 pour diffuser l’idée que les émissions de CO2 dues à l’homme rendaient le monde non durable. Strong a créé le Programme des Nations unies pour l’environnement et, en 1988, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) pour étudier exclusivement le CO2 d’origine humaine.
Strong, milliardaire crapuleux du pétrole et bienveillant humanitaire (nos riches sont puritains écologiquement mais ils veulent leurs jets et leurs milliards), ne se paie pas de mots. Quel dommage qu’on ne le lise que dans nos milieux ; car c’est un officiel de l’ONU pas un Blofeld caché dans les montages suisses.
Engdahl nous dit encore :
En 1992, Strong a déclaré, « Le seul espoir pour la planète n’est-il pas que les civilisations industrialisées s’effondrent ? N’est-ce pas notre responsabilité d’y parvenir ? ». Au Sommet de la Terre de Rio, Strong, la même année, a ajouté : « Les modes de vie et de consommation actuels de la classe moyenne aisée – impliquant une consommation élevée de viande, l’utilisation de combustibles fossiles, d’appareils électroménagers, de climatisation et de logements de banlieue – ne sont pas durables.
La décision de diaboliser le CO2, l’un des composés les plus essentiels à la survie de toute vie, humaine et végétale, n’est pas le fruit du hasard. Comme le dit le professeur Richard Lindzen, physicien de l’atmosphère au MIT…
Dans mon texte sur l’Occident et le démon des organisations, j’ai parlé du facteur temps pour la mise en place de ces légions devenues globales de décideurs apocalyptiques. Engdahl ajoute – on est au début de la crise interminable du Covid :
La déclaration du Forum économique mondial de faire un grand retour en arrière [textuellement The Great Reset ou la Grande Réinitialisation] est, à tous les égards, une tentative à peine voilée de faire avancer le modèle dystopique « durable » de l’Agenda 2030, une nouvelle donne verte mondiale (global « Green New Deal ») dans le sillage des mesures de lutte contre la pandémie de COVID-19. Leurs liens étroits avec les projets de la Fondation Gates, avec l’OMS et avec les Nations unies laissent penser que nous pourrions bientôt être confrontés à un monde bien plus sinistre après la fin de la pandémie de COVID-19.
Parlons du Club de Rome et de ses provocations verbales ; Rome devenue avec ce pape, son Mammon et son vaccin un des chefs-lieux de la mondialisation satanique (là aussi on ne pourra pas dire qu’on n’avait pas été prévenus depuis les années 1830 et autres) :
En 1968, David Rockefeller a fondé un groupe de réflexion néo-malthusien, The Club of Rome, avec Aurelio Peccei et Alexander King. Aurelio Peccei, était un cadre supérieur de la société automobile Fiat, propriété de la puissante famille italienne Agnelli. Gianni Agnelli de Fiat était un ami intime de David Rockefeller et membre du comité consultatif international de la Chase Manhattan Bank de Rockefeller. Agnelli et David Rockefeller étaient des amis proches depuis 1957. Agnelli est devenu membre fondateur de la Commission trilatérale de David Rockefeller en 1973. Alexander King, chef du programme scientifique de l’OCDE, était également consultant auprès de l’OTAN. Ce fut le début de ce qui allait devenir le mouvement néo-malthusien qui ne cesse de nous répéter: « les gens polluent ».
Les gens comprenez : vous, moi, pas eux. Les vols en avion sont interdits pour la masse, pas pour l’élite (cf. la vidéo d’Idriss sur RI); les superyachts sont permis à Di Caprio ou Cotillard (ancienne théoricienne du complot repentie) mais les bateaux de pêche sont interdits aux pécheurs du Sri Lanka, ancien paradis, devenu pays martyr depuis son tsunami trafiqué (cf. Naomi Klein).
Dès 1971, on veut mettre fin au progrès – ce qui mettra fin à la population :
En 1971, le Club de Rome a publié un rapport profondément erroné, Limits to Growth, qui prédisait la fin de la civilisation telle que nous la connaissions en raison d’une croissance démographique rapide, combinée à des ressources fixes telles que le pétrole. Le rapport a conclu que sans changements substantiels dans la consommation des ressources, “le résultat le plus probable sera un déclin assez soudain et incontrôlable de la population et de la capacité industrielle”.
Si l’homme est un virus pour l’ancien marri de la reine, il est un cancer pour le gang des industriels italiens (voyez Chesterton, il avait tout prévu dans Un nommé jeudi : les conspirations ne seraient que milliardaires et mondiales). Engdahl ajoute dans un autre texte :
En 1974, le Club de Rome a déclaré avec audace : « La Terre a un cancer et le cancer, c’est l’homme. Ensuite : « le monde est confronté à un ensemble sans précédent de problèmes mondiaux imbriqués, tels que la surpopulation, les pénuries alimentaires, l’épuisement des ressources non renouvelables [pétrole-nous], la dégradation de l’environnement et la mauvaise gouvernance ». Ils ont fait valoir que, une restructuration “horizontale” du système mondial est nécessaire… des changements drastiques dans la strate des normes – c’est-à-dire dans le système de valeurs et les objectifs de l’homme – sont nécessaires pour résoudre les crises énergétiques, alimentaires et autres, c’est-à-dire les changements sociaux et des changements dans les attitudes individuelles sont nécessaires pour que la transition vers la croissance organique ait lieu.
C’est un peu la méthode des shadoks tournés à la même époque, remarquez : « quand il n’y a pas de solution c’est qu’il n’y a pas de problème ». En supprimant l’Homme (en particulier la classe moyenne européenne ou américaine) on supprime le problème ! Il nous restera les stations suisses et les yachts (cf. le film 2012).
Le rapport annonce aussi la gouvernance mondialiste qui elle est apparue avec le méphitique empire britannique mais aussi et surtout avec les deux guerres mondiales avec finalement les mêmes acteurs : Russie, Chine et les dominateurs de la thalassocratie palladienne anglo-saxonne.
Je termine avec William Engdahl :
« Dans leur rapport de 1974, Mankind at the Turning Point, le Club de Rome a en outre soutenu:
L’interdépendance croissante entre les nations et les régions doit alors se traduire par une diminution de l’indépendance. Les nations ne peuvent être interdépendantes sans que chacune d’elles renonce à une partie de sa propre indépendance, ou du moins en reconnaisse les limites. Le moment est venu d’élaborer un plan directeur pour une croissance organique durable et un développement mondial basé sur l’allocation mondiale de toutes les ressources limitées et sur un nouveau système économique mondial. C’était la première formulation de l’Agenda 21 des Nations Unies, de l’Agenda 2030 et de la Grande réinitialisation de Davos en 2020. »
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Sur la violation du droit international par Israël au Liban
Sur la violation du droit international par Israël au Liban
Leonid Savin
Il est évident pour tout le monde que le régime sioniste viole de nombreuses conventions et traités de droit international. Si la Cour pénale internationale s'est déjà prononcée sur le nettoyage ethnique mené par Israël dans la bande de Gaza, l'agression au Liban est venue s'ajouter à la liste des crimes de guerre du régime de Benjamin Netanyahou. Les cas les plus évidents sont l'utilisation de moyens techniques de communication comme arme, les assassinats ciblés, ainsi que l'utilisation disproportionnée de la force militaire.
De manière assez indicative, les mêmes cas s'appliquent aux États-Unis, puisqu'ils ont déjà appliqué des actions similaires en Irak et en Afghanistan, y compris l'assassinat du général iranien Qasem Soleimani par une frappe de drone le 3 janvier 2020. Pour Israël, ces affaires constituent une sorte d'argument pour justifier ses propres crimes, puisqu'elles peuvent être interprétées comme faisant jurisprudence. Cependant, du point de vue des lois internationalement reconnues, ils ont commis et commettent des crimes qui doivent encore être non seulement condamnés, mais aussi permettre le développement d'un mécanisme fiable pour l'exécution des décisions des agences internationales, puisque Israël n'a pas respecté la décision antérieure de la Cour pénale internationale et qu'il est peu probable qu'il s'y conforme.
Examinons les événements de ces derniers jours d'un point de vue juridique. Commençons par l'assassinat du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah.
Selon le droit de la guerre, trois catégories de personnes peuvent devenir des cibles légitimes: les combattants, les membres de groupes armés organisés et les civils directement impliqués dans la guerre. Les combattants comprennent les membres des forces armées d'un État qui ne font pas partie du personnel médical et religieux, les membres des milices ou des corps de volontaires qui appartiennent à l'État sous certaines conditions, et les participants à une mobilisation de masse (Convention de Genève III, article 4). Ces personnes deviennent des cibles 24 heures sur 24 en fonction de leur statut (ce que l'on appelle le « status targeting »), quel que soit le type d'activité dans lequel elles sont engagées.
Les membres de groupes armés organisés peuvent également être légalement ciblés à tout moment. Cependant, le Hezbollah est un parti politique, bien qu'il ait une branche armée, c'est-à-dire qu'il remplit des fonctions à la fois civiles et militaires. Il ne peut donc pas être qualifié de groupe armé organisé. Comme pour Hassan Nasrallah lui-même, les hauts dirigeants de groupes non étatiques ayant une branche militaire ne sont pas nécessairement considérés comme des membres d'un groupe armé organisé. Cela est vrai même s'ils participent à la prise de décision au niveau stratégique de la guerre, par exemple en décidant s'il faut lancer une action militaire et à quel moment. En outre, Nasrallah n'était pas directement impliqué dans la guerre.
Il convient toutefois de noter que les États-Unis ont mis au point un mécanisme permettant de contourner ces restrictions. Le manuel du droit de la guerre du ministère américain de la défense stipule qu'« un individu qui est intégré dans le groupe de telle sorte que l'intention hostile du groupe peut lui être imputée peut être considéré comme faisant fonctionnellement (c'est-à-dire constructivement) partie du groupe, même s'il n'en est pas formellement membre » (§ 5.7.3.2). Il précise également que « les dirigeants qui ne sont pas membres d'une force armée ou d'un groupe armé (y compris les chefs d'État, les responsables civils et les dirigeants politiques) peuvent faire l'objet d'une attaque si leurs responsabilités comprennent le commandement ou le contrôle opérationnel des forces armées » (§ 5.7.4).
On voit donc que dans la logique du Pentagone, toute personne qui n'est pas formellement membre d'un groupe armé conditionnel, si on peut lui prêter des intentions hostiles, peut être enregistrée comme faisant partie de ce groupe et, par conséquent, figurer sur la liste des personnes à éliminer physiquement. Du point de vue des États-Unis et d'Israël, Nasrallah se trouvait dans un bunker où il aurait pu discuter de plans d'action contre Israël, ce qui signifie qu'il était directement impliqué dans les combats lors de la frappe israélienne.
Cela dit, plusieurs bombes « bunker buster » ont été utilisées, produisant « une série d'explosions synchronisées visant à pénétrer dans le bunker souterrain ». Au moins quatre bâtiments se sont effondrés et, selon le ministère libanais de la santé, au moins 11 personnes ont été tuées et 108 blessées (les chiffres ne sont pas définitifs).
Il reste donc la question du respect de la règle de proportionnalité, qui interdit les attaques dont on peut attendre qu'elles fassent des victimes civiles accidentelles, blessent des civils ou causent des dommages à des biens civils (dommages collatéraux) qui sont excessifs par rapport à l'avantage militaire spécifique et direct que l'attaquant espère en retirer. De toute évidence, dans ce cas, les dommages collatéraux attendus étaient importants en raison des armes utilisées et de l'emplacement de la cible - une zone résidentielle.
Dans le même temps, la stratégie dite de "décapitation", qui a été adoptée, est discutable, car les dirigeants assassinés seront remplacés d'une manière ou d'une autre. Il est souvent arrivé dans l'histoire que quelqu'un de plus compétent et de plus actif vienne remplacer les personnalités éliminées. Israël ne pouvait compter que sur des avantages à court terme en raison de la violation du commandement et du contrôle de l'organisation. Israël a probablement poursuivi des objectifs similaires lorsqu'il a utilisé des pagers et des stations de radio comme armes.
Il convient ici de prêter attention au protocole II de la Convention sur certaines armes classiques (CCW), qui concerne en particulier les pièges. Un traité international définit un piège comme « tout dispositif ou matière conçu, fabriqué ou adapté pour tuer ou blesser, et qui fonctionne de façon inattendue lorsqu'une personne touche ou approche un objet apparemment inoffensif ou accomplit un acte apparemment sans danger » (Protocole II de la CCW, article 2 (2) ; Protocole II modifié de la CCW, article 2 (2)).
Le 21 décembre 2001, le champ d'application de la CCAC et de ses protocoles a été étendu aux conflits armés non internationaux. Toutefois, cette extension du champ d'application n'entre en vigueur que pour les États qui la ratifient. Israël n'a pas ratifié cette extension, bien qu'il soit partie au protocole II modifié, qui prend également en compte, entre autres, les pièges et les définit en des termes identiques à ceux mentionnés ci-dessus (CCW, protocole II modifié, article 2 (4)).
Des dispositions du protocole II modifié, il convient de retenir ce qui suit. Il est nécessaire d'avertir à l'avance de l'utilisation de pièges, à moins que les circonstances ne le permettent. Il est évident qu'Israël a délibérément utilisé des pagers et des stations de radio comme pièges et n'avait pas l'intention d'avertir de leur utilisation.
Les principales interdictions concernant l'utilisation de pièges sont contenues dans le paragraphe 2 de l'article 7, qui est rédigé comme suit : « Il est interdit d'utiliser des pièges ou d'autres dispositifs ayant la forme d'objets portatifs apparemment inoffensifs qui ont été spécifiquement conçus et construits pour contenir des matières explosives. Puisque les dispositifs ont été déclenchés comme des mines après le signal, ils tombent sous le coup de l'article 7 (2) et sont donc interdits sur cette base.
En outre, selon l'article 3, il est interdit d'utiliser de telles armes, auxquelles cet article s'applique, dans toute ville, tout village ou toute autre zone contenant une concentration similaire de civils ou de biens de caractère civil, dans laquelle il n'y a pas de combats entre les forces terrestres ou qui ne semblent pas inévitables, sauf dans les cas suivants
(a) ils sont situés dans une installation militaire ou à proximité immédiate de celle-ci; ou
(b) des mesures sont prises pour protéger la population civile de leurs effets, par exemple l'installation de postes d'alerte, la diffusion d'avertissements ou l'installation de clôtures.
Par conséquent, Israël a délibérément utilisé des armes interdites et les a utilisées contre la population civile.
Il convient d'ajouter qu'il existe d'autres interdictions et restrictions à l'article 7 du protocole II modifié. Dans le traité précédent, elles étaient définies comme des « munitions et dispositifs installés manuellement, conçus pour tuer, mutiler ou endommager et activés à distance ou automatiquement après un certain temps » (article 2 (3)).
Dans le protocole II modifié, la définition des « autres dispositifs » est la suivante : munitions et dispositifs installés manuellement, y compris les dispositifs explosifs improvisés, conçus pour tuer, blesser ou endommager et qui sont activés manuellement, par télécommande ou automatiquement après un certain laps de temps (article 2, paragraphe 5).
En outre, selon la loi sur les armes, tous les États sont légalement tenus de tester tous les nouveaux types d'armes avant de les utiliser dans un conflit armé. Cette obligation découle d'autres dispositions du droit international, notamment de l'article 1er commun aux conventions de Genève de 1949. L'article 51, paragraphe 4, du protocole additionnel I des conventions de Genève, qui reflète le droit international coutumier, interdit les attaques sans discrimination, c'est-à-dire les attaques qui ne sont pas dirigées contre une installation militaire ou qui utilisent des armes ou des méthodes qui, par nature, ne frappent pas sans discrimination.
Un exemple d'attaque sans discrimination spécifiquement visé aux articles 51 (5)(b) et 57 du protocole additionnel I est une attaque qui viole la règle de proportionnalité (c'est-à-dire dont on peut attendre qu'elle fasse accidentellement des victimes dans la population civile, des blessés dans la population civile, des dommages aux biens de caractère civil, ou une combinaison de ces pertes et dommages, ce qui serait excessif par rapport à l'avantage militaire concret et direct attendu).
Par conséquent, comme dans le cas des bombardements aériens de zones résidentielles, l'explosion de bipeurs viole la règle de proportionnalité, qui s'impose à tous les États engagés dans la guerre. Il est douteux que le régime sioniste ait pris la moindre précaution pour s'assurer que l'attaque utilisant des bipeurs vise une « cible légitime », que la population civile est protégée et que la règle de proportionnalité ne sera pas violée. C'est pourquoi de nombreux États, dont la Russie, ont qualifié cette opération douteuse d'acte de terrorisme d'État.
Toutes ces nuances sont très importantes pour comprendre le double langage de l'Occident collectif, qui se range du côté d'Israël et ne s'inquiète pas du tout des violations flagrantes du droit international.
17:01 Publié dans Actualité, Droit / Constitutions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, liban, israël, droit internationale, droit de la guerre | | del.icio.us | | Digg | Facebook
La Russie pourrait interdire l'exportation de ressources vitales vers l'Occident
La Russie pourrait interdire l'exportation de ressources vitales vers l'Occident
Source: https://www.sott.net/article/495201-Russia-could-ban-export-of-vital-resources-to-West
Les sanctions pourraient affecter l'offre de produits de base très demandés à l'échelle mondiale, a déclaré Alexandre Novak.
Selon le vice-premier ministre Aleksandr Novak, la Russie pourrait interrompre le flux de ressources d'importance stratégique vers les pays qu'elle juge inamicaux, alors que le gouvernement envisage des contre-mesures aux sanctions occidentales. L'interdiction pourrait porter sur une « large liste de produits très demandés sur les marchés mondiaux », a déclaré M. Novak aux journalistes en marge de la "Semaine de l'énergie russe", jeudi.
Le ministre n'a pas précisé les produits concernés, mais on s'attend généralement à ce que la liste comprenne les métaux dits de transition, en particulier l'uranium, le nickel et le titane.
Selon le vice-premier ministre, le gouvernement russe analyse la faisabilité des restrictions afin de s'assurer que les industries nationales ne seront pas touchées par la limitation de l'offre et qu'elles continueront à se développer.
« Une analyse spécifique de la situation sur les marchés mondiaux et des possibilités de la Russie est en cours. Des propositions pertinentes seront préparées dans un avenir proche », a déclaré M. Novak.
Cette possibilité a été évoquée pour la première fois par le président russe Vladimir Poutine au début du mois.
Poutine a demandé au gouvernement d'examiner les avantages et les inconvénients d'un plafonnement des exportations de certains produits de base d'importance stratégique en réponse aux sanctions occidentales. Il a fait remarquer que si la Russie est actuellement « limitée dans l'approvisionnement d'un certain nombre de biens », elle exporte encore de nombreux produits sur le marché mondial, ce qui permet à ses amis comme à ses ennemis de les stocker.
« Peut-être devrions-nous également réfléchir à certaines restrictions », a déclaré le président, suggérant que la mesure pourrait concerner les exportations d'uranium, de titane et de nickel.
La part de la Russie sur le marché de l'uranium enrichi est estimée à environ 40 %. Ce combustible est essentiel à la fois pour la production d'énergie nucléaire civile et pour les armes nucléaires militaires. Si les États-Unis ont formellement interdit les importations d'uranium russe au début de cette année, ils ont introduit une dérogation autorisant les achats pour des raisons d'approvisionnement jusqu'en 2028.
Selon le portail Mining Technology, basé au Royaume-Uni, la Russie figure parmi les dix plus grands producteurs de nickel, un élément clé de la production d'énergie propre.
Le pays est également le troisième producteur mondial de titane, vital pour l'industrie aérospatiale. Malgré un certain débat, l'Occident s'est jusqu'à présent montré réticent à sanctionner le titane russe, car l'UE et les États-Unis continuent de dépendre fortement de ce pays pour leurs approvisionnements.
Selon un rapport antérieur du Washington Post, les entreprises américaines et européennes ont acheté des centaines de millions de dollars de titane depuis le début du conflit ukrainien en 2022.
16:21 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, russie, uranium, titane, nickel, sanctions | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Le facteur C dans la guerre d'extermination de Netanyahou
Le facteur C dans la guerre d'extermination de Netanyahou
Augusto Grandi
Source: https://electomagazine.it/il-fattore-c-nella-guerra-di-sterminio-di-netanyahu/
La troisième guerre mondiale ? Non, celle déclenchée par le tristement fameux Netanyahou n'est pas une guerre mondiale, ni une attaque contre un « axe du mal » qui n'existe pas. Mais elle ressemble de plus en plus à une guerre préventive, au nom de divers intérêts, contre Pékin. Une nouvelle attaque contre l'Iran représenterait en fait une offensive contre les intérêts chinois, liés à Téhéran, et qui ne se résument pas seulement au gaz et au pétrole.
L'Iran est un carrefour clé pour la route de la soie. Mais il est aussi fondamental pour le commerce indien qui, ce n'est pas un hasard, mise sur le développement à grande envergure d'un port iranien, au point de risquer des sanctions américaines, toujours menaçantes.
Tel Aviv devient ainsi le fer de lance collectif de l'Occident contre le Sud. Ce dernier s'avère trop en retard technologiquement et trop divisé politiquement pour contrer un Occident qui défend ses privilèges et son droit au double standard. On peut exterminer des populations entières, massacrer des femmes et des enfants, provoquer des millions de réfugiés, détruire des villes et des pays, puis aller se plaindre parce que quelqu'un ose protester.
Bien sûr, il y a le risque de provoquer la colère de milliards de personnes. Qui sont incapables de réagir concrètement. Car s'il y avait une capacité de réaction, le Facteur C aurait profité de la situation. Attaquer et occuper Taïwan pendant que les États-Unis sont occupés à protéger Israël.
Au lieu de cela, tout le monde est resté là à regarder. Ils sont restés immobiles, incapables de prendre les devants. Au contraire, les BRICS élargis ont montré de profondes limites, y compris politiques, avec l'incapacité de parvenir à un accord sur la représentation de l'Afrique à l'ONU. Une réalité qui risque de compromettre le sommet qui se tiendra à la fin du mois à Kazan, en Russie.
15:57 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, brics, chine, politique internationale, israël, iran | | del.icio.us | | Digg | Facebook
vendredi, 04 octobre 2024
Guerre totale
Guerre totale
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/la-guerra-totale/
Joe Biden parle. Et il parle, une fois de plus, en tant que président. Pour peu de temps, bien sûr, puisqu'en novembre il ne le sera plus, quel que soit le vainqueur des élections.
Et les habituels laudateurs italiens de sa personne, toujours dans les double registre de l'improvisation et de l'hypocrisie, l'encensent immédiatement, quoi qu'il dise. Et soulignent l'extraordinaire lucidité de son analyse. Et sa grande capacité à raisonner et à argumenter.
En vérité, Pépé Joe confirme qu'il n'est pas totalement compos mentis. C'est-à-dire dans le bon sens. Au point de se laisser aller à des remarques publiques... sur la guerre. La guerre avec la Russie, bien sûr. Un sujet tabou pour la presse et les médias occidentaux.
Car s'il est un fait, indiscutable, que Washington, et toute sa cour européenne, est en guerre contre Moscou, il est tout aussi évident qu'il ne faut pas le dire. Qu'il faut prétendre que la guerre en cours est exclusivement entre la Russie et l'Ukraine. Et que nous, bons Occidentaux, sommes exclusivement préoccupés, affligés, déchirés par le sort de Kiev.
Une fiction, bien évidemment. Pitoyable et peu crédible. Car il est évident que la guerre est entre l'OTAN et la Russie. Et que ce n'est pas ce « fou » de Poutine qui l'a déclenchée, mais l'obstination avec laquelle l'Occident s'est étendu en Ukraine. En imposant la marionnette Zelensky comme paravent à ses actions.
Moscou le sait bien. Et, souvent, elle le dit haut et fort. Mais elle ne lui force pas la main. Parce qu'il n'est pas dans son intérêt d'étendre le conflit. Elle préfère jouer le tout pour le tout en Ukraine. Opération spéciale, visant à s'approprier définitivement le Donbass. Et à faire de Kiev et des régions voisines un territoire neutre.
Soit dit en passant, ce que Donald Trump semblerait prêt à accepter, s'il revenait dans le bureau ovale.
Enfin, si toutefois il en est encore temps.
Oui, car derrière le pâle fantôme qu'est désormais Joe Biden, il y a des hommes et des intérêts qui veulent pousser la guerre avec la Russie à son paroxysme.
Jusqu'à remettre en cause sa puissance nucléaire.
Ce qui, d'ailleurs, n'intéresse pas ces messieurs. Parce que, de toute façon, ce ne sont pas eux qui mourraient.
Et, au contraire, ils sont, pour la plupart, des malthusiens idéologiques, qui se réjouissent d'une décroissance démographique rapide et traumatisante du globe.
Le paradoxe que nous vivons est cependant représenté par l'inconscience presque totale avec laquelle nous nous dirigeons vers la catastrophe.
Une guerre dont personne, absolument personne, n'est capable de prévoir les limites et les frontières pour le moment.
Mais qui n'en serait pas moins dévastatrice.
Pour tout le monde. Même pour nous. Surtout pour nous, qui nous occupons plutôt des querelles internes de notre pseudo-gauche. Ou des querelles entre Salvini et Tajani. Ou du look choisi par Giorgia Meloni... Et nous croyons, ou pire, nous faisons semblant de croire, que c'est tout ça la réalité. Si vous voulez, l'histoire.
Il n'y a donc pas grand-chose à faire. Sauf peut-être écouter sérieusement, pour une fois, le vieux Joe Biden. Et bien l'écouter. Prendre au sérieux ses délires séniles.
Cela nous aiderait peut-être à nous réveiller.
Avant qu'il ne soit trop tard.
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Un fan d'anime fou de guerre. Que dit-on d'autre sur le nouveau premier ministre japonais?
Un fan d'anime fou de guerre. Que dit-on d'autre sur le nouveau premier ministre japonais?
Leonid Savin
Le 1er octobre, le parlement japonais a approuvé la nomination d'un nouveau premier ministre, Shigeru Ishiba. Le gouvernement a démissionné en bloc, et le nouveau chef du gouvernement a immédiatement commencé à former son cabinet. Les changements étaient attendus, car Ishiba avait pris la tête du Parti libéral démocrate (PLD) la veille, et celui-ci, avec le parti Komeito, détient la majorité dans les deux chambres du Parlement.
Ishiba s'est déjà présenté quatre fois au poste de premier ministre, toujours sans succès. La course n'a pas été facile non plus, avec neuf candidats en lice. Mais seuls deux d'entre eux - Koizumi Shinjiro et Shigeru Ishiba - étaient les grands favoris des grands électeurs du parti et de l'opinion publique.
Vers la fin des deux semaines de campagne du PLD, une troisième candidate, Takaichi Sanae (photo), est apparue pour les défier tous les deux. Elle a remporté le premier tour de scrutin du parti, qui implique 736 électeurs: une répartition égale entre parlementaires et représentants des organisations du parti dans les régions. Takaichi a reçu respectivement 72 et 109 de leurs voix. Ishiba, éternel favori des membres du parti dans les régions, a reçu moins de soutien de la part des législateurs et s'est retrouvé derrière elle avec un total de 154 voix.
Le résultat du second tour - 215 voix pour Ishiba contre 194 pour Sanae - a révélé les divisions au sein du parti.
Ces chiffres sont la conséquence directe des particularités de l'organisation des partis au Japon. Alors que dans notre conception d'une organisation politique, il doit y avoir de la discipline, au Japon, tous les partis sont constitués de cliques dont les intérêts peuvent parfois être contradictoires.
Ce banquier de 67 ans, fan d'anime et collectionneur de modèles de véhicules militaires, a été qualifié de 'fou de l'armée' en raison de son intérêt pour la politique de défense, qui est apparu, selon lui, dans les années 1990, après la guerre du Golfe. En 38 ans de carrière politique (il a été élu pour la première fois au parlement en 1986), il a occupé le poste de ministre de la défense et s'est principalement concentré sur la sécurité et la revitalisation des communautés rurales du Japon.
Ishiba est favorable à la création d'une organisation militaire asiatique, analogue à l'OTAN, et à la possibilité de déployer des armes nucléaires américaines dans la région Asie-Pacifique, propositions qu'il a mises en avant pendant la campagne électorale. Le nouveau premier ministre promeut activement sa position aux États-Unis également. En particulier, l'Institut Hudson a publié son article sur la coopération bilatérale et le système de sécurité dans la région asiatique le 25 septembre.
On peut dire que l'accent mis sur la politique étrangère et la défense a joué un rôle majeur dans le succès d'Ishiba.
Peu avant son élection, il s'était rendu à Taïwan, où il avait été reçu par le président Lai Jingde pour discuter des relations entre le Japon et Taïwan et de l'endiguement de la Chine. Auparavant, la Chine et le Japon se sont mutuellement accusés de violer les frontières maritimes. Ishiba estime que les forces d'autodéfense japonaises devraient être autorisées à tirer des coups de semonce si d'autres navires étrangers pénètrent dans leur espace aérien ou dans leurs eaux.
Outre l'idée de créer un analogue asiatique de l'OTAN, M. Ishiba propose de modifier l'accord sur le statut des forces, qui régit la présence militaire américaine au Japon. Le premier ministre a déclaré que cette question serait une priorité pour son cabinet.
Le deuxième axe de la campagne de M. Ishiba en matière de politique étrangère était la réaction du Japon à la mort d'un enfant japonais de dix ans en Chine, alors que sa mère l'accompagnait à l'école à Shenzhen, le 18 septembre. Les autorités chinoises ont prétendu qu'il s'agissait d'un accident, mais cette tragédie coïncidait avec l'anniversaire de l'incident dit de Mukden en 1931, qui a conduit à la deuxième guerre sino-japonaise.
Ishiba s'est immédiatement attelé à l'exercice de ses pouvoirs et à la réalisation de ses promesses électorales.
Dans la nuit du 1er au 2 octobre, après l'entrée en fonction de son cabinet, il a appelé le président américain Joe Biden et a discuté du renforcement de l'alliance entre le Japon et les États-Unis, invitant ces derniers à continuer à travailler en étroite collaboration avec le Japon en tant que partenaire mondial. Le chef du cabinet japonais a également fait part de son intention d'augmenter le budget de la défense du pays et de renforcer ses capacités militaires.
On sait également que MM. Biden et Ishiba ont soutenu la nécessité de développer des blocs multilatéraux de pays partageant les mêmes idées, tels que la coopération avec l'Australie et l'Inde dans le cadre du partenariat quadrilatéral, ainsi que le partenariat trilatéral avec la Corée du Sud et les Philippines. D'autres sujets ont été abordés, tels que la RPDC, l'Ukraine et le lancement par l'Iran d'un missile balistique en direction d'Israël.
Bien que M. Ishiba affirme qu'il poursuivra la politique économique du précédent Premier ministre, Fumio Kishida, pour sortir le Japon d'une spirale déflationniste qui dure depuis des années, son élection a fait fluctuer le yen.
Avant que M. Ishiba ne devienne le nouveau chef du parti, on donnait 146 yens pour un dollar, et le 30 septembre, il n'en donnait déjà plus que 141. Le nouveau premier ministre a déclaré vouloir augmenter les impôts sur les revenus financiers, ce qui a fait chuter l'indice Nikkei, les investisseurs estimant que de telles politiques pourraient avoir un impact négatif sur les actions japonaises.
La volatilité monétaire devrait persister jusqu'au début du mois de novembre, lorsque le Japon et les États-Unis organiseront des élections dont les résultats permettront de déterminer plus facilement l'orientation de la politique monétaire au Japon et aux États-Unis.
La dissolution de la chambre basse du parlement japonais est attendue pour le 9 octobre et des élections anticipées auront lieu le 27 octobre. Le nouveau premier ministre a déjà exprimé sa volonté de participer aux prochaines élections de la Chambre des représentants : « Je veux affronter les élections face à face, de tout mon cœur et de toute mon âme, sans m'enfuir ».
Malgré son enthousiasme, les élections risquent de ne pas être faciles pour lui.
Le 23 septembre, le Parti constitutionnel démocratique du Japon a élu l'ancien Premier ministre Noda Yoshihiko à sa tête, dans une tentative d'attirer à lui des conservateurs plus centristes déçus par le PLD. Le parti Komeito, partenaire du PLD, connaît également des changements de direction.
On pense qu'Ishiba, bien qu'il ait accédé au bureau du premier ministre, ne pourra pas y rester longtemps.
Sa proposition d'une « OTAN asiatique » est totalement irréaliste et ne résistera pas à une discussion au parlement, étant donné que même les États-Unis se méfient de cette idée. De plus, l'appel à l'augmentation des impôts, mentionné plus haut, sera mal perçu par les électeurs japonais.
Enfin, les particularités du système politique japonais, où les scandales impliquant des membres du cabinet sont souvent à l'origine d'un remaniement du gouvernement, peuvent également jouer un rôle.
Par exemple, un conseiller spécial de l'ancien Premier ministre Shinzo Abe estime que les positions politiques d'Ishiba et ses compétences douteuses en matière de gestion ne sont pas de bon augure.
Pour la Russie, il est évident que si l'idée d'une « OTAN asiatique » commence à se concrétiser, même partiellement, une telle orientation stratégique n'est pas de bon augure pour le Japon. Et elle n'aura pas le meilleur effet sur la sécurité de la région dans son ensemble.
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Un nouveau défi pour Teflon Mark
Un nouveau défi pour Teflon Mark
par Hans Vogel
Source: https://www.arktosjournal.com/p/a-new-challenge-for-teflon-mark
Hans Vogel met en lumière la montée en puissance de Mark Rutte, ancien Premier ministre néerlandais, devenu nouveau secrétaire général de l'OTAN, son mépris de l'opinion publique et son engagement en faveur du programme meurtrier de l'OTAN, y compris le soutien aux attaques ukrainiennes contre la Russie, tout en remettant en question les vraies valeurs défendues par la sinistre alliance.
Il y a quelques jours, le 1er octobre, Mark Rutte a prêté serment en tant que nouveau secrétaire général de l'OTAN. Il est le quatrième Néerlandais à occuper cette fonction, après Dirk Stikker (1961-1964), Joseph Luns (1971-1984) et Jaap de Hoop Scheffer (2004-2009).
Alors, qui est Mark Rutte ? Tout d'abord, il est le Premier ministre néerlandais au 'règne' le plus long au cours des 209 ans d'histoire du Royaume: il est resté plus de quatorze ans au pouvoir. En 2006, par une sorte de coup d'État interne au parti, il a été catapulté à la présidence du VVD, le parti libéral (en fait, conservateur). Avant cela, de 1988 à 1991, il a été chef de la section jeunesse du parti, où il s'est fait connaître en prônant la légalisation des relations sexuelles avec des enfants de 12 ans et de la gestation pour autrui à des fins commerciales.
La longévité de M. Rutte en tant que Premier ministre s'explique sans doute en grande partie par son impressionnante imperméabilité à toute forme de critique. Il semblerait que les critiques, la colère, l'indignation et la rage de ses opposants lui échappent totalement et lui glisse dessus comme l'eau sur le dos d'un canard. C'est précisément cette qualité qui lui a valu le surnom de « Teflon Mark ». Si un adversaire lui demande de se souvenir d'une chose qu'il a faite ou dite, il a l'habitude de répondre: « Sur ce point précis, je n'ai pas de mémoire active ». Une expression qui mériterait d'être consacrée au même titre que la définition du mensonge de Margaret Thatcher, à savoir « être économe de la vérité ».
Il est surprenant de constater que l'on sait peu de choses sur les premières années et les antécédents familiaux de M. Rutte. Sa famille a des racines en partie indonésiennes (depuis l'époque où l'Indonésie était une colonie néerlandaise, jusqu'en 1945). Il semblerait également qu'il soit en partie juif. En outre, son grand-père maternel semble avoir eu des relations troubles avec la royauté néerlandaise.
À 57 ans, le nouveau patron de l'OTAN n'est pas marié et n'a pas de famille, mais les rumeurs sur ses relations affectives et ses préférences sexuelles ne manquent pas. On en sait même plus sur la secrète famille royale néerlandaise. Nous ne disposons que des noms de certains de ses amis intimes, dont celui de Jort Kelder, journaliste et personnalité de la télévision néerlandaise conservatrice. En Russie, Rutte est appelé Gomosec, un jeu de mots : Gensec, l'abréviation de secrétaire général, date de l'époque soviétique, tandis que gomosec est un terme russe qui signifie « gay », ce que beaucoup pensent que Rutte est.
Bien entendu, ceux qui ont nommé Rutte doivent être au courant de tous les détails de sa vie privée, alors qu'il semble que le milliard d'habitants des trente-deux États membres de l'OTAN restera à jamais dans l'ignorance de la personnalité fascinante et intrigante de Rutte. Étant donné le rideau de secret qui entoure Rutte, on peut espérer que la plupart des gens s'en moqueront. Cependant, ne trouvez-vous pas étrange que le milliard d'habitants du Natostan, qui continuera à payer toutes les factures de l'OTAN, y compris le salaire de 300.000 euros de Teflon Mark, ne sache absolument pas qui ordonne tous ces massacres en leur nom ?
Une seule personne, l'ancien conseiller juridique de Rutte, Karim Aachboun, a tenté de l'empêcher de devenir Gensec. L'accusant d'être responsable de la disparition de milliers d'enfants dans le cadre du « scandale des allocations familiales », l'accusateur a dû voir ses poursuites interrompues par un juge belge, ce qui a soulagé momentanément M. Rutte.
Avec de tels détails sur Rutte, que savons-nous de l'OTAN ? En fait, qu'est-ce que l'OTAN ?
Tout d'abord, il s'agit d'une organisation créée en 1949 par les États-Unis, selon les termes de son premier Gensec Lord Ismay, « pour garder les Américains à l'intérieur, les Russes à l'extérieur et les Allemands à terre ». Ostensiblement, il s'agissait d'une alliance défensive contre un assaut soviétique (russe) sur l'Europe occidentale qui, disait-on au public, pouvait survenir à tout moment, mais qui ne s'est jamais concrétisé. Toutefois, l'OTAN n'a pas été dissoute lorsque l'Union soviétique s'est effondrée en 1991. Avec le recul, il s'est avéré que les Soviétiques n'ont jamais eu l'intention d'envahir l'Europe occidentale et que toutes les craintes exagérées de la guerre froide n'étaient que pure absurdité. Pourtant, l'ancienne justification de l'existence de l'OTAN, qui avait fait ses preuves, a été dépoussiérée et présentée à nouveau au public: les méchants Russes peuvent envahir l'Europe à tout moment et nous devons nous préparer à cette éventualité.
L'OTAN est restée intacte et s'est même considérablement élargie, doublant finalement le nombre de ses membres. Le rideau de fer tombé, l'Union soviétique dissoute et la Russie s'efforçant de s'adapter à des circonstances radicalement différentes, l'OTAN pouvait enfin s'engager dans une action militaire. Quelle impatience ! En 1995 (après avoir obtenu le soutien du Conseil de sécurité des Nations unies), elle est intervenue dans la guerre civile yougoslave, assurant l'indépendance formelle de la Bosnie-Herzégovine en tant que protectorat de l'OTAN et des États-Unis.
En 1999, l'OTAN a complètement tombé le masque en agissant seule contre la Serbie, montrant sa véritable nature sanguinaire dans le massacre de civils et la destruction massive de l'infrastructure serbe. Il va sans dire que tout cela s'est fait par le biais de bombardements aériens. En 2001, l'OTAN a décidé de jouer un rôle dans l'entreprise néocoloniale menée par les États-Unis en Afghanistan, massacrant avec enthousiasme des milliers de civils (2001-2014). Dans le même temps, l'OTAN a détruit la Libye, tuant au moins 60.000 civils. Depuis le coup d'État mené par les États-Unis en Ukraine en 2014, l'OTAN a également été intimement impliquée dans la préparation de ce malheureux pays en vue de son sacrifice sur l'autel de la russophobie anglo-saxonne.
Qu'est-ce que l'OTAN ? La réponse serait: une organisation terroriste internationale, spécialisée dans le massacre de civils et la destruction d'infrastructures critiques, mais incapable de faire face à un adversaire de taille comme les forces armées russes. En effet, tuer et préparer d'autres personnes à être tuées, c'est ce que l'OTAN fait le mieux. En comptant les Ukrainiens tués depuis que la Russie a commencé son opération militaire spéciale en 2022 (environ un million), plus les milliers de Yougoslaves, d'Afghans et de Libyens, ainsi que les 16.000 civils tués par les Ukrainiens sous les ordres de l'OTAN à Donetsk et Lougansk entre 2014 et 2022, le bilan s'élève à quelque 1,25 million de personnes. Un chiffre impressionnant !
L'OTAN étant profondément impliquée en Ukraine, où elle a subi une série de pertes de personnel douloureuses et plutôt embarrassantes en raison des bombardements de précision russes, Gensec Rutte a du pain sur la planche. Jusqu'à présent, il semble être à la hauteur de la tâche, émettant des cris belliqueux appropriés. En fait, il a commencé à le faire avant même d'être Gensec et lorsqu'il était encore Premier ministre des Pays-Bas, probablement comme une sorte de candidature préalable pour le poste. La guerre de l'Ukraine contre la Russie, a-t-il dit, « est aussi notre guerre ». Comme il n'a pas pris la peine de vérifier auprès du Parlement, cette remarque n'engage que lui.
Apparemment, M. Rutte avait et a toujours l'impression que l'Ukraine défend « nos valeurs », ce qui serait dans l'intérêt de « notre démocratie ». En utilisant le pronom possessif « notre », Rutte a peut-être simplement indiqué la petite clique de politiciens et de membre des élites, et pas tellement la population dans son ensemble, comme la plupart des gens semblent le penser. À cet égard, M. Rutte a peut-être raison !
Quelles pourraient être les valeurs de l'Ukraine ? À en juger par les actions de ses dirigeants (de son « gouvernement »), ces valeurs ne sont certainement pas celles auxquelles souscrivent officiellement les États-Unis, le Conseil de l'Europe, l'UE ou même l'OTAN. En fait, les valeurs des dirigeants ukrainiens d'aujourd'hui ne semblent pas très différentes de celles embrassées par leurs prédécesseurs qui ont collaboré avec les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale. À en juger par le bilan de l'OTAN, ces valeurs ukrainiennes coïncident également avec les « valeurs » que l'OTAN a défendues, ou plutôt diffusées.
Exprimées dans les termes les plus neutres, ces valeurs sont plutôt destructrices et mortelles: il s'agit de tuer des gens (en leur tirant dessus, en les bombardant, en les affamant, en les poignardant, en les torturant) et de détruire leur cadre de vie.
Bien sûr, Teflon Mark a déjà montré son engagement total envers les valeurs de l'OTAN: le jour même de son investiture, il a déclaré que l'Ukraine était libre d'utiliser les armes qu'elle reçoit des pays de l'OTAN pour frapper des cibles au plus profond de la Russie. En d'autres termes, M. Rutte a donné son feu vert au massacre de civils russes. Allant encore plus loin sur la voie de l'abîme, Rutte a une fois de plus déclaré que l'Ukraine devait rejoindre l'OTAN dès que possible. Par cette déclaration, M. Rutte a une fois de plus montré son mépris total pour le public néerlandais. En 2016, lors d'un référendum national, une nette majorité de Néerlandais a rejeté tout renforcement des liens avec l'Ukraine par l'intermédiaire de l'UE (qui doit être considérée comme le département non militaire de l'OTAN). En d'autres termes, Rutte ne respecte pas « nos » valeurs, mais seulement « les siennes » ou « les leurs » !
Au cours des prochaines années, l'OTAN défendra ces nobles valeurs sous la direction de Teflon Mark. Il faut dire qu'il a acquis son expertise en la matière en dirigeant le massacre de ses concitoyens au moyen de coups de feu mortels lors du Great Co vid Show. En effet, il semblerait que personne ne soit mieux à même que Teflon Mark Rutte d'ordonner des massacres et d'envoyer des soldats crédules de l'OTAN et de l'Ukraine à une mort certaine.
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