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vendredi, 26 mars 2010

La Chine publie un rapport sur les droits de l'Homme aux Etats-Unis

La Chine publie un rapport sur les droits de l’Homme aux Etats-Unis

par Antoine Decaen (Buenos Aires)

Ex: http://www.mecanopolis.org/

La Chine a riposté aux critiques américaines contenues dans un rapport sur les droits de l’Homme, en publiant son propre document sur les droits de l’Homme aux Etats-Unis.

etats_unis_nouveau_symbole.jpg« Comme les années précédentes, le rapport américain est plein d’accusations contre la situation des droits de l’Homme dans plus de 190 pays et régions, dont la Chine, mais ferme les yeux sur, ou évite et même dissimule les abus massifs des droits de l’Homme sur son propre territoire », a déclaré le Bureau de l’Information du Conseil des Affaires d’Etat (gouvernement chinois) dans son rapport sur les droits de l’Homme aux Etats-Unis.

Le Rapport sur les droits de l’Homme aux Etats-Unis en 2009 a été publié en réponse au rapport 2009 sur la situation des droits de l’Homme dans le monde, publié le 11 mars par le Département d’Etat américain.

Le rapport est « préparé pour aider les gens à travers le monde à comprendre la situation réelle des droits de l’Homme aux Etats-Unis », indique le rapport.

Le rapport a passé en revue la situation des droits de l’Homme aux Etats-Unis en 2009 à travers six thèmes : vie, propriété et sécurité personnelle ; droits civils et politiques ; droits culturels, sociaux et économiques ; discrimination raciale ; droits des femmes et des enfants ; violations des droits de l’Homme par les Etats-Unis contre d’autres pays.

Il critique les Etats-Unis pour avoir utilisé les droits de l’Homme comme « outil politique pour s’ingérer dans les affaires intérieures d’autres pays et diffamer l’image d’autres pays au profit de ses propres intérêts stratégiques« .

La Chine conseille au gouvernement américain de tirer des leçons de l’histoire, avoir lui-même une attitude correcte, d’oeuvrer pour améliorer sa propre situation des droits de l’Homme, et de rectifier ses actions dans le domaine des droits de l’Homme.

Il s’agit de la 11e année consécutive que le Bureau de l’Information du Conseil des Affaires d’Etat publie un article sur les droits de l’Homme aux Etats-Unis, en réponse au rapport annuel du Département d’Etat américain.

« A un moment où le monde souffre d’un grave désastre sur le plan des droits de l’Homme, causé par la crise financière mondiale provoquée par la crise des subprimes américaine, le gouvernement américain ignore toujours ses propres problèmes graves en matière de droits de l’Homme et se réjouit d’accuser d’autres pays. C’est vraiment dommage », indique le rapport.

ESPIONNER LES CITOYENS

Bien qu’il prône la « liberté d’expression », la « liberté de la presse » et la « liberté sur Internet », le gouvernement américain surveille et limite sans aucun scrupule la liberté des citoyens quand il s’agit de ses propres intérêts et besoins, indique le rapport.

Les droits des citoyens sur l’accès aux informations et de leur distribution sont sous stricte supervision, ajoute le rapport.

Selon les médias, l’Agence de sécurité nationale des Etats-Unis a commencé en 2001 à installer des appareils d’écoute spécialisés dans tout le pays pour surveiller les appels, les fax, les emails et recueillir les communications intérieures.

Les programmes d’écoute visaient tout au début les Américains d’origine arabe, mais se sont élargis ensuite à tous les Américains.

Après les attaques du 11 septembre, le gouvernement américain, sous prétexte d’anti-terrorisme, a autorisé ses départements d’intelligence à pirater les communications par email de ses citoyens et à surveiller et supprimer, à travers des moyens techniques, toute information sur Internet qui pourrait menacer les intérêts nationaux des Etats-Unis.

Les statistiques montrent qu’entre 2002 et 2006, le FBI a recueilli des milliers d’informations sur les appels téléphoniques de citoyens américains.

En septembre 2009, le pays a établi un organe de supervision de sécurité sur Internet, renforçant les inquiétudes des citoyens américains sur une utilisation éventuelle du gouvernement américain de la sécurité d’Internet comme prétexte pour surveiller et s’ingérer dans les systèmes personnels.

La soi-disant « liberté de la presse » aux Etats-Unis est en fait complètement subordonnée aux intérêts nationaux et manipulée par le gouvernement américain, souligne le rapport.

Fin 2009, le Congrès américain a passé un projet de loi pour imposer des sanctions contre plusieurs chaînes satellite arabes pour la diffusion de contenus hostiles aux Etats-Unis et incitant à la violence.

LA VIOLENCE RÉPANDUE AUX ETATS-UNIS

La violence répandue aux Etats-Unis menace la vie, la propriété et la sécurité personnelle des Américains, indique le rapport.

En 2008, les Américains ont éprouvé 4,9 millions de crimes violents, 16,3 millions de crimes contre la propriété et 137 000 vols personnels, et le taux de crimes violents est de 19,3 victimes pour 1 000 personnes âgées de 12 ans et plus.

Chaque année, environ 30 000 personnes succombent à des accidents impliquant des armes à feu. Selon un rapport du FBI, il y a eu 14 180 victimes de meurtre en 2008, affirme le rapport.

Les campus sont des zones de plus en plus touchés par les crimes violents et les fusillades. La fondation américaine U.S. Heritage Foundation a rapporté que 11,3% des lycéens à Washington D.C. avaient reconnu avoir été « menacés ou blessés » par une arme durant l’année scolaire 2007-2008.

ABUS DE POUVOIR

La police américaine fait souvent preuve de violence sur la population et les abus de pouvoir sont communs chez les exécuteurs de la loi, indique le rapport.

Les deux dernières années, le nombre de policiers new-yorkais placés sous révision pour avoir engrangé trop de plaintes a augmenté de 50%.

Dans les grandes villes américaines, la police arrête, interpelle et fouille plus d’un million de personnes chaque année, le nombre augmentant brusquement par rapport à il y a quelques années.

Les prisons aux Etats-Unis sont encombrées de détenus. Environ 2,3 millions de personnes ont été placées en garde à vue, soit un habitant sur 198, selon ce rapport.

De 2000 à 2008, la population carcérale américaine s’est accrue en moyenne annuelle de 1,8%.

Les droits fondamentaux des prisonniers aux Etats-Unis ne sont pas bien protégés. Les cas de viol de détenus commis par les employés de prison ont été largement rapportés, ajoute le document.

Selon le département américain de la justice, les rapports sur les délits sexuels à l’égard des détenus commis par les travailleurs de prison dans les 93 prisons fédérales du pays ont doublé au cours des huit années passées.

D’après une enquête fédérale sur plus de 63 000 prisonniers fédéraux ou de l’Etat, 4,5% ont avoué avoir été abusés sexuellement au moins une fois durant les 12 mois précédents.

NOMBRE CROISSANT DE SUICIDES EN RAISON DE LA PAUVRETÉ

Selon le rapport, la population pauvre est la plus importante depuis onze ans.

Le journal Washington Post a rapporté que 39,8 millions d’Américains vivaient dans la pauvreté fin 2008, en hausse de 2,6 millions par rapport à 2007. Le taux de pauvreté en 2008 était de 13,2%, le plus haut niveau depuis 1998.

La pauvreté a entraîné une forte croissance du nombre de cas de suicides aux Etats-Unis. Selon les informations, on enregistre chaque année 32 000 cas de suicides aux Etats-Unis, presque le double des cas de meurtre, dont le nombre est de 18 000, fait savoir le rapport.

VIOLATION DES DROITS DES TRAVAILLEURS

La violation des droits des travailleurs est très grave aux Etats-Unis, indique le rapport.

Selon le journal New York Times, environ 68% des 4 387 travailleurs à bas revenus interrogés lors d’une enquête disent avoir connu une réduction de salaires et 76% d’entre eux ont fait des heures supplémentaires sans être payés correctement.

Le nombre de personnes sans assurance santé n’a cessé d’augmenter pendant huit ans consécutifs, poursuit le rapport.

Les chiffres publiées par le Bureau de recensement des Etats-Unis montrent que 46,3 millions de personnes n’avaient pas d’assurance santé en 2008, représentant 15,4 % de la population totale, en comparaison avec les 45,7 millions en 2007, représentant une hausse consécutive pendant huit ans.

Source : French.china.org

Le "Plan Bernard Lewis"

Mansur KHAN (*) :

Le « Plan Bernard Lewis »

 

Bernard_Lewis.jpgL’orientaliste Bernard Lewis (photo) a la réputation, en Occident, d’être un expert des questions islamiques. Lewis a été jadis un agent de ce département des services  secrets britanniques que l’on appelle le « Bureau arabe ». Plus tard, on l’a muté aux Etats-Unis où il a reçu des chaires de professeur au « Princetown Center for Islamic Studies » et au CSIS de l’Université de Georgetown, un institut avec lequel Henry Kissinger entretenait des contacts très étroits. Mais ses principales couronnes de laurier, Lewis les a gagnées au service d’un institut de grande notoriété, l’ « Aspen Institute ». C’est de cette instance-là que notre célèbre expert en questions islamiques a reçu la mission officielle d’élaborer un plan permettant à terme de remodeler tout le Moyen Orient pour qu’il convienne enfin aux intentions de l’élite au pouvoir aux Etats-Unis. C’est ainsi qu’est né le fameux « Plan Bernard Lewis ». Il contient des propositions détaillées pour éliminer les Etats musulmans du Proche Orient et de les remplacer par une mosaïque de petits Etats gouvernés par des régimes dictatoriaux.

 

Ce plan, toutefois, ne se limitait pas au seul Proche Orient. Il proposait également, et dans le détail, de diviser et de balkaniser toute la région s’étendant du Proche Orient au sous-continent indien. Dans les coulisses du ministère britannique des affaires étrangères, le Plan Lewis circulait allègrement et était considéré comme un programme “officieux” du gouvernement. Ce Plan recevait l’appui de l’élite au pouvoir dans le Royaume-Uni et représentée dans la Haute Chambre, autour de personnalités comme Lord Cayser, Lord Victor Rothschild et d’autres figures en vue de la maçonnerie britannique de rite écossais, sans compter le Duc de Kent. On a commencé à le traduire dans la réalité en favorisant l’implosion du Liban en 1975, sous l’impulsion du ministre américain des affaires étrangères Henry Kissinger. La mise en place du régime de Khomeiny à Téhéran fait partie intégrante de ce plan diabolique: l’Aspen Institute a constitué l’instance principale qui agissait dans le sens de ce projet, ayant notamment favorisé le prise du pouvoir par Khomeiny en Iran (1). La décision de se débarrasser du Shah est tombée lors du “Sommet de la Guadeloupe” en janvier 1979. Le Plan devait favoriser une escalade dans les tensions déjà existantes entre l’Iran et l’Irak et préparer une guerre entre les deux pays. On espérait du régime de Khomeiny qu’il accélèrerait le processus général de dissolution dans la région, comme le préconisait le Plan Lewis. Dans un document significatif, on pouvait lire ce qui suit : « Les Chiites se dresseraient contre les Sunnites et les musulmans modérés contre les groupes fondamentalistes ; des mouvements séparatistes et des entités régionales propres comme le Kurdistan ou le Baloutchistan verraient le jour » (2).

 

Khan---Geheime-Geschic.gifLors d’une conférence ultérieure du Groupe des Bilderberger, qui eut lieu en mai 1979 en Autriche, le Plan Lewis a été adopté de manière plus ou moins officielle. Il poursuivait l’objectif de « balkaniser » l’ensemble du Moyen Orient par le truchement du fondamentalisme islamique et de le fragmenter en de nombreuses petites entités étatiques. Lewis proposait à l’Occident d’encourager tous les groupes ethniques ou minorités autonomes comme les Kurdes, les Arméniens, les Maronites libanais et les peuples de souche turque à se dresser contre leurs gouvernements. Le chaos, qui en résulterait, créerait automatiquement un « arc de crise », dont les Etats-Unis pourraient profiter car la déstabilisation s’étendrait rapidement aux régions mahométanes du flanc sud de l’URSS (3). Un expert soviétique de la CIA, occupant un rang élevé dans la hiérarchie, a déclaré à l’époque et sans circonlocutions diplomatiques que la déstabilisation de l’Union Soviétique était devenue l’un des objectifs majeurs de la politique étrangère américaine et « que l’islam était le grand géant endormi de l’Union Soviétique qui attendait son heure pour se réveiller… et Khomeiny se sentait obligé de prêcher l’islam à ses frères au-delà de ses frontières ». Et Khomeiny, de fait, a apporté son soutien aux moudjahiddins afghans, en leur livrant des armes et en leur fournissant protection contre les Russes ; il a mis ensuite des émetteurs puissants en œuvre pour exporter la révolution islamique dans les régions musulmanes de l’URSS » (4).

 

Le Plan Lewis s’accommodait parfaitement avec les calculs sur le long terme du lobby pétrolier américain. Depuis longtemps, ce lobby cherchait à s’approprier les ressources pétrolières de l’Union Soviétique. Une déstabilisation de l’URSS permettrait aux consortiums pétroliers d’atteindre enfin les gisements de gaz et de pétrole, tant convoités, qui se trouvaient alors dans les régions méridionales de l’ « Empire du Mal ».  C’est dans cette perspective qu’il faut aussi analyser la première guerre d’Afghanistan (5). L’un de ceux qui fomentèrent cette guerre, Zbigniew Brzezinski, qui fut pendant quelques décennies l’un des principaux conseillers à la sécurité aux Etats-Unis, l’avouera expressis verbis de très longues années après son déclenchement et au moins dix ans après son épilogue : le conflit dans les montagnes de Hindou Kouch avait été prévu et fomenté par les Etats-Unis pour amorcer le déclin de l’Union Soviétique.

 

Le Plan Lewis constituait un instrument génial entre les mains de l’élite occulte anglo-américaine car sa mise en œuvre entrainait toute une série de conséquences avantageuses. Le conflit de longue durée qu’il fallait escompter pour tout le Moyen Orient se laissait instrumentaliser sans difficulté et permettait de gagner du terrain et de faire avancer les intérêts américains. La mise en place de Khomeiny en Iran porte tout spécialement la marque de ce plan car il était de notoriété publique que Khomeiny entendait exporter par tous les moyens sa révolution islamiste au-delà des frontières iraniennes (6). De cette façon, d’autres conflits dans l’ensemble de la région pouvaient être préprogrammés. Y compris une guerre entre l’Iran et l’Irak car avec la prise du pouvoir par Khomeiny à Téhéran, une telle conflagration s’avérait plus envisageable que du temps du Shah ; Washington verrait ce conflit comme la solution idéale, vu qu’il mettrait hors combat deux puissances régionales qui contrecarraient, par leur existence même, les visées des Américains. L’Iran se verrait ainsi éliminé car la révolution islamique s’opposait de plus en plus clairement aux intérêts bancaires et pétroliers américains, de même que l’Irak, dont l’industrie pétrolière avait été étatisée dès 1972. Aucun des deux pays ne permettait plus aux consortiums américains de faire des bénéfices. Dans les bureaux de Washington, où l’on planifiait le sort du Proche et du Moyen Orient, on élaborait déjà des scénarios sur le plus long terme, prévoyant un nouveau renversement de pouvoir en Iran, car Khomeiny menaçait de plus en plus dangereusement les intérêts monétaires des Etats-Unis (7).

 

Ce qui s’ensuivit se déroula selon le schéma habituel. Washington réarma en secret les deux camps et à grande échelle pour permettre aux deux belligérants de se doter d’un potentiel militaire suffisant pour une offensive. L’industrie américaine de l’armement en profita largement, avant même que le premier coup ne fut tiré.

 

Mansur KHAN.

(extrait du livre de l’auteur « Das Irak-Komplott mit drei Golfkriegen zur US-Weltherrschaft », pp. 54-56, Grabert Verlag, Tübingen, 2004, ISBN 3-87847-213-7 ; traduction française : Robert Steuckers).

 

Notes :

(*) Mansur U. Khan est né en 1965 à Kaiserslautern. Dès ses plus jeunes années, il s’est vivement intéressé à l’histoire. Il a fréquenté l’Université de Maryland, où il a obtenu un diplôme de sciences politiques et d’économie politique, puis l’Université de Boston, où il a obtenu MA en relations internationales. Il a ensuite travaillé à une thèse de doctorat sur la seconde guerre du Golfe. Il a publié Das geheime Geschichte der amerikanischen Kriege (1998 & 2003, 3ième éd.) et Das Kosovo-Komplott (2001).

 

(1)     Peter BLACKWOOD, Das ABC der Insider, Diagnosen, Leonberg, 1992, p. 378 & ss, p. 293.

(2)     Ibidem, p. 303 & ss.

(3)     William F. ENGDAHL, Mit der Ölwaffe zur Weltmacht – Der Weg zur neuen Weltordnung, Böttiger, Wiesbaden, 1997 (3ième éd.), pp. 265 & ss.

(4)     Peter BLACKWOOD, Die Netzwerke der Insider – Ein Nachslagewerk über die Arbeit, die Pläne und die Ziele der Internationalisten, Diagnosen, Leonberg, 1986, p. 183.

(5)     Rainer RUPP, Burchard BRENTJES u. Siegwart-Horst GÜNTHER, Vor dem Dritten Golfkrieg – Geschichte der Region und ihrer Konflikte. Ursachen und Folgen der Auseinandersetzungen am Golf, Edition Ost, Berlin, 2002, p. 133.

(6)     Klaus-Dieter SCHULZ-VORBACH, Mohammeds Erben – Die Fundamentalisten auf dem Weg zum Gottesstaat, Goldmann, München, 1994, p. 53.

(7)     Rainer RUPP (et alii), op. cit., p. 128.

Khan, Mansur
Die geheime Geschichte der amerikanischen Kriege
[100 103]

 


 

Verschwörung und Krieg in der US-Außenpolitik



3. Auflage
624 Seiten
17x24cm
Lexikonformat
Leinen
80 Abbildungen
Register
ISBN-10: 3-87847-208-0
ISBN-13: 978-3-87847-208-7

Euro: 29,80

Kurztext:

Amerikas Kriegspolitik: 200 Jahre blutiger Imperialismus! Obwohl die USA noch nie von einem Gegner direkt bedroht waren und niemals einen äußeren Feind im eigenen Lande hatten, waren sie weltweit an allen größeren Händeln dieses Jahrhunderts beteiligt und gaben meist den Ausschlag. Mansur Khan gibt einen ausführlichen und mit mehr als 1100 Anmerkungen abgestützten Überblick über die US-Kriegspolitik.


Langtext:

In rund 200 Jahren stiegen die USA von einer englischen Kolonie an der Ostküste Nordamerikas zur Weltmacht Nummer ein auf, die heute an allen Stellen der Erde eingreift. Wie das durch dauernde Kriege gegen Nachbarn und dann entfernte Staaten geschah, schildert dieses Buch. Dabei waren die USA – wie insbesondere im Ersten und Zweiten Weltkrieg, in Korea, Vietnam oder am Golf – nie unmittelbar selbst bedroht, sondern es standen stets große wirtschaftliche Interessen hinter Washingtons Drang zum Krieg, der teilweise erst durch klassische Provokationen – z.B. ›Lusitania‹-Versenkung, Pearl Harbor-Angriff, Tonkin-Zwischenfall – für die zunächst kriegsunwillige US-Bevölkerung annehmbar gemacht werden mußte. Besonders in Zeiten ausbrechender wirtschaftlicher Rezession griffen US-Präsidenten zu kriegerischen Auseinandersetzungen, um ihrer Wirtschaft durch Rüstungsaufträge neuen Auftrieb zu geben. Besonders die Motive und Hintergründe der einflußreichen US-Machtelite werden untersucht.

Klappentext:

Seit dem Zusammenbruch des Sowjetimperiums sind die Vereinigten Staaten von Amerika unbestritten die Weltmacht Nummer eins, und sie sind in der Lage, überall auf der Erde ihre Interessen durchzusetzen. Daß sie dazu auch gewillt sind, haben sie im letzten Jahrzehnt durch mehrmaliges militärisches Eingreifen auf den verschiedenen Kontinenten bewiesen. Dabei haben sie stets vorgegeben, für die Stärkung der Demokratie und die Sicherung der Freiheit eingetreten zu sein, obwohl es in Wahrheit eher um harte wirtschaftliche und materielle Vorteile ging.

Wie ein roter Faden zieht sich durch die Geschichte der USA die rücksichtslose Durchsetzung eigener Macht. Aus einer Kolonie wurde in rund zweihundert Jahren durch fast pausenlose Kriege und weiträumige Eroberungen eine imperiale Macht, die heute die ganze Erde kontrolliert und andere Völker wirtschaftlich ausbeutet, die mit dem von ihr geschaffenen Instrument der Vereinten Nationen (UNO) Strafexpeditionen in den verscheidenen Teilen der Welt unternimmt und mit der NATO auch in Europa entscheidenden Einfluß ausüben kann.

Dieses Buch gibt einen Überblick über die Kriegsgeschiche der USA von den Anfängen bis zur Gegenwart und hellt die Hintergründe dieser Entwicklung auf. Es beschreibt die Landnahme, die mit dem Völkermord an den Indianern und der Ausbeutung von Millionen schwarzer Sklaven verbunden war, die Eroberung des riesigen Landes bis zum Pazifik, den amerikanischen Bürgerkrieg und die Auseinandersetzungen mit Mexiko um die großen Territorien im Südwesten. Ausführlich wird das imperiale Ausgreifen seit Ende des vorigen Jahrhunderts behandelt, werden die Kriege um Kuba und die Philippinen, das Eingreifen in Mittelamerika wie in Europa im Ersten und Zweiten Weltkrieg geschildert. Die dann folgenden Kriege in Korea, Vietnam, am Persischen Golf, in Afghanistan oder Somalia setzen diese militärische Linie über kleinere Einsätze in Haiti, Grenada oder Nicaragua bis zur Gegenwart fort.

Dabei stehen vor allem die Motive und Hintergründe der US-Politik im Vordergrund. Ist es Zufall, daß fast jeder größere Krieg der letzten hundert Jahre gerade dann in Washington vom Zaun gebrochen wurde, wenn eine wirtschaftliche Rezession die Vereinigten Staaten heimsuchte, die dann erfolgreich durch die neuen Aufträge für die Rüstungsindustrie behoben werden konnte? Hat die US-Regierung nicht stets den kommenden Gegner über längere Zeit zu beabsichtigten Reaktionen provoziert, um selbst als der Angegriffene zu erscheinen und die kriegsunwillige eigene Bevölkerung zur Befürwortung eines Krieges zu treiben? Wie kam es, daß die USA im Ersten Weltkrieg von einer tief verschuldeten Nation zum Gläubigerstaat wurden und im Zweiten Weltkrieg das britische Empire beerbten, indem sie beide Male einen möglichen früheren Verständigungsfrieden in Europa durch ihr Eingreifen verhinderten?

Die These des Buches ist, daß eine ›Machtelite‹ in den USA das Sagen hat und die jeweiligen Präsidenten als Ausführungsgehilfen benutzt. Wenn diese das Gewünschte nicht ausführen wollen, wie Lincoln oder Kennedy, schreckt man auch nicht vor Mord zurück, um sie zu beseitigen. Kriege dienen dem Profit dieser Machtelite, werden teilweise künstlich verlängert, um zum einen viel Kriegsmaterial zu verbrauchen und zum anderen große Zerstörungen zu verursachen, an deren Beseitigung anschließend noch einmal verdient werden kann. Die von Präsident Theodore Roosevelt kultivierte ›Politik des großen Knüppels‹ ist durch Männer wie Kissinger und Reagan nun auf die ganze Welt erweitert worden, und Washington sieht seine unmittelbaren Interessen heute in fast allen Ländern der Erde berührt.

Wer die Politik unseres Jahrhunderts verstehen will, muß diese Zusammenhänge kennen, muß wissen, wo die Drahtzieher des wirklichen Geschehens sitzen, und sich nicht mit der üblichen oberflächlichen Darstellung nach dem Geschichtsbild der Sieger – und das ist eben die US-Machtelite – zufriedengeben. In diesem Sinne ist dieses Werk ein Aufklärungsbuch und dient dem historischen Revisionismus.

Inhaltsverzeichnis:

Vorwort 9

Einleitung 11

Kapitel 1
Die formenden Jahre der US-Außenpolitik 17
Die Ausrottung der Indianer und die Versklavung der Schwarzen: ›Manifest Destiny‹ bis zum bitteren Ende (ca. 1692-1890) 17
Expansionsdrang und Eroberungskriege: vom richtigen Umgang mit den Nachbarstaaten (1775-1818) 22
Der Befreiungskrieg 1776-1783: Krieg gegen das Mutterland 22
Inoffizieller Kaperkrieg mit Frankreich (1798-1800) 29
Der erste Berberkrieg gegen Tripolis (1801-1805) 31
Die Besitzergreifung von Louisiana und Florida (1803-1819) 32
Der Krieg von 1812 mit Großbritannien 36
Imperialismus in Vollendung oder: die Eroberung von Texas und der Krieg gegen Mexiko (1819-1848) 39
Der amerikanisch-mexikanische Krieg (1846-1848) 44

Kapitel 2
Krieg gegen das eigene Volk: der Amerikanische Bürgerkrieg (1861-1865) 52
Die scheinheilige Demokratie oder die Machtergreifung auf amerikanisch 69
Die Ermordung amerikanischer Präsidenten oder Staatsputsch auf amerikanisch (Lincoln und Kennedy) 74

Kapitel 3
Der Aufstieg zur Weltmacht 90
Pax Americana: Das amerikanische Jahrhundert und seine Kanonenboot Diplomatie 90
»Liefern Sie Bildmaterial, ich liefere den Krieg« - der spanisch-amerikanische Krieg (1898) 91
Erneuter Eingriff in Mexiko oder: wie der lateinamerikanische Hinterhof entdeckt wurde 105

Kapitel 4
Wirtschaftskriege auf amerikanisch 112
Der ›Große Krieg‹ und das große Geld: der Erste Weltkrieg und die USA 113
Der Erste Weltkrieg schuf die Voraussetzungen für den Zweiten Weltkrieg. 132
Wer finanzierte Hitler? 149

Kapitel 5
Die Provokation Japans oder: wie man in einen Weltkrieg eintritt 166
Der manipulierte Angriff auf Pearl Habor 194
Und Deutschlands Schicksal 226

Kapitel 6
Vom Kalten Krieg zum Koreakrieg 237

Kapitel 7
Vietnam, das zweite Gewaltopfer, und andere Eskapaden 264
Kambodscha: Dominostein im Kreuzzug gegen Vietnam 289
Laos: ein weiteres Opfer des Kreuzzuges 295

Kapitel 8
Kleinere Kriege 298
Grenada 1983: Ein Inselstaat bedroht die USA! 298
Libyen 1980-1986: Reagan sieht rot 308 Invasion Panamas 1989 oder: Wie Bush seinen ›Krieg gegen die Drogen‹ gewann 312
Die afghanische Tragödie: eine russische Aggression? 1979-1988 319

Kapitel 9
Der erste Golfkrieg oder: wessen Stellvertreterkrieg war er? 333
Ein Plan für den Mittleren Osten? 335
Amerikanisch-israelische Geheimverbindungen im ersten Golfkrieg 345
Saddam war siegessicher 348
Die Lage in Europa 1989 und die US-Außenpolitik 350

Kapitel 10
Die Vorbereitung der Golfkrise 352
Die Beziehungen USA-Irak nach dem ersten Golfkrieg 352
Irakisch-kuwaitische Beziehungen nach dem ersten Golfkrieg 356
Vorbereitungen der USA auf die Krise am Golf 359
Die Beziehungen zwischen den USA und Kuwait vor dem Golfkrieg 362
Die Wirtschaftslage in den USA 365

Kapitel 11
Die Inszenierung der Golfkrise und die Golfkriegsversehwörung der Bush-Regierung 369
Katastrophen-Diplomatie 383
Warum griff der Irak Kuwait an? 392

Kapitel 12
Der Weg in den Krieg 396
Warum waren die USA am Golfkrieg interessiert? 399
Die Vorbereitungen der Bush-Regierung auf den Golfkrieg 403
Die Zeitabstimmung für den US-Angriff auf den Irak 410
Der Propagandafeldzug der Bush-Regierung: die Medien in den USA und ihr Einfluß auf den Golfkrieg 411
Der Sprachenmord des Pentagons und der Medien 415
Die Ausschaltung der Opposition in den USA 417
Die Brutkasten-Lüge 417

Kapitel 13
Die Gründe der Bush-Regierung für den Golfkrieg 420
Saddam Husseins Machtergreifung mit freundlicher Unterstützung des CIA 420
Die Lüge über das Atomprogramm des Iraks 425
Der Mythos des unterbrochenen Ölflusses 429
Die Bush-Regierung behauptete, der Irak werde Saudi-Arabien angreifen 431
Der Krieg am Golf: Völkermord im Namen der UNO 438
Washingtons verdeckter nuklearer Krieg 442

Kapitel 14
Somalia: Ein bißchen humanitäre Intervention ›The American Way‹ (1993-1994) 445

Kapitel 15
Jugoslawien: Humanitäre Intervention Teil II oder: die verheimlichte Rolle der USA bei der Zerstückelung eines Staates 452
Die USA beherrschen die Region durch Wirtschaftssanktionen 467

Kapitel 16
Irak Teil 11 oder: Wer besitzt Waffen der Massenvernichtung? 470

Nachwort
Ziel erreicht, globale Weltherrschaft der USA? 486

Nachtrag
Der Kosovo-Krieg als Komplott. Humanistische Hegemonie? 498
Das Racak-Massaker - eine bewußte Eskalation zum richtigen Zeitpunkt 500
Das Diktat von Rambouillet 506
Ziele der Machtelite vor und nach dem Kosvovo-Krieg 508
Nachwirkungen des Kosovo-Krieges 510

Anhang I
Amerikanische militärische Interventionen und Kriege seit Gründung der USA 514
Amerikanische Kriege, militärische Interventionen und CIA-Operationen seit 1945 528

Anhang II
Attentatskomplotte der US-Regierung 539

Anhang III
US-Atomwaffenpolitik 545

Anmerkungen 548

Kommentiertes Literaturverzeichnis 582

Personenverzeichnis 611

Über den Autor:

MANSUR U. KHAN, geboren 1965 in Kaiserslautern, interessierte sich schon sehr früh für Geschichte. Besuch der University of Maryland (Diplom in Politikwissenschaften und Volkswirtschaftslehre) und der Boston University (MA im Fach ›Internationale Beziehungen‹). Zur Zeit arbeitet er an einer Dissertation über den Zweiten Golfkrieg. Veröffentlichungen: Das Kosovo-Komplott, 2001; Das Irak-Komplott.

PRESSESCHAU - 03/März 2010

presskiosque.jpgPRESSESCHAU

03/März 2010

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Deutsch-israelisches Verhältnis
Auf Augenhöhe
Von Thorsten Hinz
Ganz ohne Sentimentalitäten, Sympathien und Antipathien geht es auch in der Realpolitik nicht ab. Nehmen wir das kleine Ungarn, das im Sommer 1989 seine Grenzen für DDR-Flüchtlinge öffnete und die Berliner Mauer samt SED-Regime tödlich unterminierte. Solche Ereignisse führen zu emotionalen Bindungen, zu Grundsympathien, die zwar die Politik nicht ersetzen, aber stark beeinflussen. Das gilt, unter anderen Vorzeichen und in intensiverer Qualität, auch für die Beziehungen zu Israel.
Vor dem Hintergrund des Mordes an den europäischen Juden leuchtet es ein, daß Deutschland mit Israel solidarisch ist, daß es sich mit Kritik an ihm zurückhält und der jüdische Staat eine gewisse Narrenfreiheit besitzt.
Etwas anderes aber ist es, wenn Kanzlerin Merkel in bezug auf den Iran die israelischen Positionen unbesehen übernimmt und damit die Stellung Deutschlands gegenüber einem großen muslimischen Staat kompromittiert. Das geschichtliche Argument dient dazu, die deutsche Politik von außen her – und zwar einseitig – zu definieren.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5170f9f2eb8.0.html

Weißes Haus wertet Israels Siedlungspläne als Affront
http://www.dw-world.de/dw/function/0,,12356_cid_5353547,00.html

Mutmaßliches El-Kaida-Mitglied arbeitete in US-Atomanlagen
http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5i3R4C2xz3B5U5wHVw36VtB0X-Leg

„Die Türkei ist die größte islamistische Gefahr“
Wenn man an Extremmuslime denkt, fallen einem auf Anhieb die Taliban, Al Kaida, die Hisbollah, Syrien, die Saudis, die iranischen Mullahs, die Hamas und die Muslimbrüder ein. Kaum jemand würde die Türkei als die größte islamisch-fundamentalistische Gefahr einschätzen. Dies ist ein Fehler, meint der Ex-PLO-Terrorist aus Bethlehem Walid Shoebat. Daß die Türkei alle Anstalten macht, das Osmanische Imperium wiederherstellen zu wollen und die turkstämmigen Völker „heim ins Reich“ zu holen, müßte allen ein Alarmsignal sein.
http://www.pi-news.net/2010/03/die-tuerkei-ist-die-groesste-islamistische-gefahr/#more-124151

Die Distanzierungen der „deutsch-türkischen“ Politiker sind alles andere als glaubwürdig. Auch wenn sie eine direkte Einflußnahme des sich reislamisierenden türkischen Staates in zahlreichen Fällen sogar ehrlich ablehnen mögen, bleiben sie doch Sachwalter türkischer Interessen ...
Aufregung um Treffen in Istanbul
Erdogan umgarnt deutsch-türkische Politiker
Von Anna Reimann und Katrin Elger
Ein feudales Essen in Istanbul, Anreise inklusive: Aus ganz Europa lud Premier Erdogan türkischstämmige Politiker ein, um sie zu mehr politischer Aktivität in ihrer neuen Heimat zu ermuntern – gegen eine Assimilierung der Türken. Teilnehmer aus Deutschland reagierten empört.
http://www.spiegel.de/politik/deutschland/0,1518,681414,00.html

Streit über Völkermord-Resolutionen
Erdogan droht Armeniern mit Ausweisung
Die türkische Regierung verschärft im Streit über die Völkermord-Resolutionen drastisch den Ton. Premier Erdogan warnt in einem BBC-Interview, er müsse hunderttausend illegal im Land lebende Armenier nicht dulden. Die Menschen könnten ausgewiesen werden.
http://www.spiegel.de/politik/ausland/0,1518,684184,00.html

Libyen
Eine unmögliche Familie
Von Conny Neumann, Alexander Smoltczyk, Volkhard Windfuhr und Bernhard Zand
Mißhandelte Dienstboten in Genf, Prügeleien in Paris: Der Clan der Gaddafis führt sich auf, als könne er sich im Westen alles erlauben. Und genau so ist es auch: Europa übt sich in Appeasement.
http://www.spiegel.de/spiegel/0,1518,682146,00.html

Völkerstrafgesetzbuch soll für deutsche Soldaten in Afghanistan gelten
KARLSRUHE. Die Bundesanwaltschaft hat die Lage in Afghanistan als „nichtinternationalen bewaffneten Konflikt“ bewertet, für den der Maßstab des Völkerstrafgesetzbuchs anzuwenden ist.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5c01cf1f224.0.html

Etappenschweine
Von Michael Paulwitz
Als Student hatte ich noch die Gelegenheit, fronterfahrene Zeitzeugen des letzten Weltkriegs kennenzulernen. Man konnte einiges lernen von der Generation dieser Landser und Leutnants, die als Zwanzigjährige an allen Fronten gekämpft, als Dreißigjährige dieses Land wieder mit aufgebaut und als Sechzigjährige überall in den Parteien und Vereinen noch ein gewichtiges Wort mitzureden hatten – dümmliche „Befreiungs“-Rhetorik ging einem Bundespräsidenten Richard von Weizsäcker damals noch nicht so einfach durch, es gab ja Gleichaltrige, die es aus ihren Erfahrungen besser wußten.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M59d483232dd.0.html

Kritik an Verteidigungsminister zu Guttenberg nach Entlassung von Brigade-General Hars
http://www.tagesschau.de/multimedia/video/video669334.html

Die Macht der Bilder
Georgien: Sender meldete russischen Einmarsch
http://www.tagesschau.de/multimedia/sendung/tt2150.html

Die geistige Konterrevolution um und mit Merkel
Der Umverteilungsstaat zehrt seine Substanz auf. Und ausgerechnet eine ostdeutsche Kanzlerin an der Spitze einer schwarz-gelben Koalition ist dabei, Deutschland in neosozialistische Zeiten zu führen. von Vera Lengsfeld
http://www.ftd.de/politik/deutschland/:gastkommentar-die-geistige-konterrevolution-um-und-mit-merkel/50086109.html

Bundesregierung: Sturmvogel nicht rechtsextrem
BERLIN. Bei der bündischen Jugendorganisation „Sturmvogel“ liegen laut Bundesregierung keine Anhaltspunkte für eine extremistische Ausrichtung vor. Wie aus einer Antwort auf eine Kleine Anfrage der SPD-Fraktion hervorgeht, hält diese an ihrer Einschätzung des Sturmvogels aus dem Jahr 1995 fest.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M59452c4d565.0.html

Hannover: Neonazis verteilen Tausende Zeitungen an Schüler
Von Marco Hadem
Hefte stammen von verfassungsfeindlicher Gruppe aus Hannover – Keine Hinweise auf Verbindungen zur NPD
http://www.welt.de/die-welt/vermischtes/hamburg/article6739021/Neonazis-verteilen-Tausende-Zeitungen-an-Schueler.html

Wir tappen sehenden Auges in die Rentenfalle
Von Olaf Gersemann
Die Bundesregierung will in der Rentenpolitik untätig bleiben, obwohl die demographische Alterung der Bevölkerung unerbittlich voranschreitet. Dabei bleibt kaum Zeit. Andere Industrienationen haben unterdessen längst reagiert und den demographischen Wandel abgefangen.
http://www.welt.de/debatte/kommentare/article6757773/Wir-tappen-sehenden-Auges-in-die-Rentenfalle.html

Gastbeitrag zu Hartz IV
„Sozialhilfe auf fünf Jahre begrenzen“
Von Gunnar Heinsohn
http://www.faz.net/s/RubBA2FEF69D90D49589D58B10299C8647D/Doc~E0AC5A2CD5A6A481EABE50FAE2AEBA30B~ATpl~Ecommon~Scontent.html

Wolfgang Grupp bei Harald Schmidt (17. September 2009)
http://www.youtube.com/watch?v=xAbvqx5GlWg

Telekom-Vorstoß
Dax-Konzerne lehnen Frauenquote ab
http://www.ftd.de/unternehmen/handel-dienstleister/:telekom-vorstoss-dax-konzerne-lehnen-frauenquote-ab/50088950.html

Robuster Arbeitsmarkt
Deutsche Wirtschaft übertrumpft den Rest Europas
Von Friederike Ott
Die Konjunktur stockt, die Zahl der Arbeitslosen steigt – die deutsche Wirtschaft macht einen desolaten Eindruck, aber im Vergleich zum Rest der EU ist sie Spitze. SPIEGEL ONLINE analysiert, wie Deutschland zum Wachstumsmotor Europas geworden ist.
http://www.spiegel.de/wirtschaft/soziales/0,1518,683193,00.html

Gewerkschaften
Angst um das deutsche Beschäftigungswunder
Bislang hat der Arbeitsmarkt der Krise getrotzt – der Kurzarbeit sei’s gedankt. Nun fordert die EU die Rückkehr zu normalen Arbeitszeiten – und stürzt die Gewerkschaften in tiefe Sorge.
http://www.focus.de/karriere/berufsleben/gewerkschaften-angst-um-das-deutsche-beschaeftigungswunder_aid_488910.html

EU-Vorstoß
Frankreich will deutschen Export ausbremsen
Die hohe Exportquote Deutschlands ruft offenbar Neid hervor. Frankreich und andere EU-Staaten haben die Bundesregierung aufgefordert, den Handelsüberschuß abzubauen – um die Wettbewerbsfähigkeit anderer Euro-Länder nicht zu gefährden. Möglicherweise könnte die EU-Kommission sogar verlangen, daß Deutschland einige Reformen zurücknimmt.
http://www.welt.de/wirtschaft/article6776652/Frankreich-will-deutschen-Export-ausbremsen.html

Droht China ein Crash nach Japans Vorbild?
Von Frank Stocker
Die Parallelen zwischen China und Japan sind furchterregend. Nachdem in Japan Ende der 80er Jahre die Immobilienblase geplatzt war, kippte der Trend bei der Bevölkerungsentwicklung und die Wirtschaft stagnierte. Die gleiche Entwicklung droht China, sollte Peking keine energischen Schritte unternehmen.
http://www.welt.de/finanzen/article6758274/Droht-China-ein-Crash-nach-Japans-Vorbild.html

Die Linke am Scheidweg
Gibt es eine Zukunft nach Lafontaine?
Von Sebastian Prinz
Wenn es einen Politiker gibt, auf den die Linkspartei heute nicht verzichten kann, dann ist es zweifellos Lafontaine: Ihm persönlich ist der Erfolg in Westdeutschland zu verdanken, den die alte PDS nie geschafft hat.
http://www.dradio.de/dkultur/sendungen/politischesfeuilleton/1110434/

Wird Gelsenkirchen Rechtsstaat?
Ungewöhnliche Nachricht aus Gelsenkirchen: Der polizeiliche Staatsschutz erinnerte sich dunkel, daß es in Deutschland Gesetze gibt, an die sich auch Linksextremisten zu halten haben. Nachdem ein Staatsanwalt nach längerem Nachdenken ebenfalls Hinweise sah, daß dem so sein könnte, ermittelt man jetzt, ob es möglicherweise verboten ist, Bürgern gewaltsam ihr Grundrecht auf friedliche Versammlung zu nehmen, nur weil sie nicht linksextrem sind.
http://www.pi-news.net/2010/03/wird-gelsenkirchen-rechtsstaat/#more-124784

Freiburg: Stadt zahlt Miete für linksextremes Zentrum
FREIBURG. In Freiburg erhält ein linksextremes Autonomenzentrum seit Jahren finanzielle Unterstützung durch die Stadt. Nun hat der zuständige Bürgermeister eine Überprüfung angegkündigt.
Wie Recherchen der JUNGEN FREIHEIT ergaben, nutzt die Freiburger Ortsgruppe der linksextremen „Roten Hilfe“ seit längerem die Räumlichkeiten des von der Stadt unterstützten „Kulturtreffs in Selbstverwaltung“, im Szenejargon kurz als „die KTS“ bezeichnet.
Zudem bestehen enge Kontakte zwischen der gewaltbereiten „Autonomen Antifa Freiburg“ und der KTS. Bei der Roten Hilfe handelt es sich laut Bundesamt für Verfassungsschutz um eine „von Linksextremisten unterschiedlicher ideologisch-politischer Ausrichtung getragene“ Organisation, die sich um die Unterstützung von Straftätern der linken Szene bemüht.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5535e6872e3.0.html

Weiterhin wird die Werbetrommel für das Anti-Rechts-Denkmal in Offenbach gerührt ...
Talberg hat neuen Platz für sein Mahnmal angedacht
Standortfrage bleibt aktuell
http://www.op-online.de/nachrichten/offenbach/standortfrage-bleibt-aktuell-655849.html

Suche nach Brieffreund
Flaschenpost aus DDR nach 23 Jahren gefunden
Das Wasser behielt sie ganze 23 Jahre für sich: Ein kleiner Junge hat nahe dem niedersächsischen Göttingen eine Flaschenpost aus der DDR gefunden. Vermutlich hatte sie sich vor Jahrzehnten in einem Ufergestrüpp verfangen. Ihr Absender ist schon ausfindig gemacht und freut über den neuen Brieffreund.
http://www.welt.de/vermischtes/article6743794/Flaschenpost-aus-DDR-nach-23-Jahren-gefunden.html

Supermodel
Rechtsextreme fordern Bar Refaeli zur Trennung auf
In einem Wutbrief fordern israelische Rechtsextreme das jüdische Supermodel Bar Refaeli auf, sich von Schauspieler Leonard DiCaprio zu trennen. Sie solle nicht die Generation „schädigen“ und stattdessen einen Juden zum Mann nehmen. Aber Refaeli hat auch anderweitig Ärger in der Heimat.
http://www.welt.de/vermischtes/article6801255/Rechtsextreme-forden-Bar-Refaeli-zur-Trennung-auf.html

Die Türkei setzt auch auf den Schutz der ethnischen Substanz ...
Türkei verbietet Fremd-Befruchtungen im Ausland
Ein erweitertes Gesetz sieht für türkische Paare, die sich im Ausland mittels Samen-, Eispenden oder Leihmüttern ihren Kinderwunsch erfüllen lassen, zukünftig bis zu 36 Monate Haft vor. Im Zusatz des Gesetzes ist zu lesen, die „Abstammungslinien des Landes sollen geschützt werden“.
http://www.shortnews.de/id/821458/Tuerkei-verbietet-Fremd-Befruchtungen-im-Ausland
http://www.taz.de/1/politik/europa/artikel/1/strafe-bei-befruchtung-im-ausland/

Streit in der Regierung
Türkische Ministerin hält Schwulsein für krank
http://www.welt.de/politik/ausland/article6729324/Tuerkische-Ministerin-haelt-Schwulsein-fuer-krank.html

Namensstreit: Universität Greifswald entscheidet sich für Ernst Moritz Arndt
GREIFSWALD. Die Universität in Greifswald wird auch weiterhin den Namen des Dichters Ernst Moritz Arndt tragen. Das entschied der Senat der Hochschule am Mittwoch in einer Abstimmung. 22 der 36 Senatoren stimmten dafür, den Namen „Ernst Moritz Arndt“ beizubehalten, 14 Senatoren votierten dagegen. Damit verfehlte ein entsprechender Antrag, demzufolge die Hochschule künftig nur noch Universität Greifswald heißen sollte, die notwendige Zwei-Drittel-Mehrheit.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5dedd7d8619.0.html

Zentralrat der Juden fordert „Neuausrichtung“ der Vertriebenenstiftung
FRANKFURT AM MAIN. Nachdem in der vergangenen Woche mit der Publizistin Helga Hirsch das dritte Mitglied des wissenschaftlichen Beraterkreises der Bundesstiftung „Flucht, Vertreibung, Versöhnung“ seinen Austritt aus dem Gremium erklärt hatte, hat der Zentralrat der Juden in Deutschland eine „Neuausrichtung“ der Vetriebenenstiftung gefordert.
Wie der „Spiegel“ berichtete, habe Vizepräsident Salomon Korn als Vertreter des Zentralrats im Stiftungsrat angekündigt, er werde sein Amt ruhen lassen, wenn das Thema Vertreibung „nicht im Zusammenhang mit dem Zweiten Weltkrieg und dem nationalsozialistischen Menschheitsverbrechen“ dargestellt werde.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M59ea594f304.0.html

Verhaltener Applaus für Merkel bei BdV-Jahresempfang
BERLIN. Bundeskanzlerin Angela Merkel (CDU) hat beim Jahresempfang des Bundes der Vertriebenen (BdV) am Dienstag in Berlin ihre weitere Unterstützung für die Stiftung „Flucht, Vertreibung, Versöhnung“ zugesichert: „Es ist mir so wichtig zu unterstützen, was Sie auf den Weg gebracht haben“, sagte Merkel den anwesenden BdV-Funktionären.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M508a4bd1654.0.html

Werbetrommler für die Superbombe
Vom Saulus zum Paulus: Als junger Physiker forschte Carl Friedrich von Weizsäcker begeistert im Atomprogramm der Nazis an der Uranbombe. Dann half er, die Entwicklung zu verschleppen, verhinderte so einen möglichen Sieg der NS-Diktatur – und wandelte sich nach dem Krieg zum militanten Atomgegner. Von Matthias Schulz
http://einestages.spiegel.de/static/topicalbumbackground/6365/werbetrommler_des_atomaren_superknalls.html

Ernst von Weizsäcker
Diplomat des Teufels
Hitlers Helfer oder Held des Widerstands? Über die Rolle des Diplomaten Ernst von Weizsäcker im NS-Staat streiten sich Gelehrte seit Jahrzehnten. Der Vater des späteren Bundespräsidenten war SS-General und billigte Deportationen nach Auschwitz – in anderen Fällen warnte er Juden vor dem Abtransport. Von Christoph Gunkel
http://einestages.spiegel.de/static/topicalbumbackground/6409/diplomat_des_teufels.html

„Holocaust-Education“ wird immer irrsinniger ...
Ein Beispiel aus Schottland:
Primary schoolchildren in tears after they are told they will be removed from families as part of Holocaust ‚game‘
http://www.dailymail.co.uk/news/article-1256984/Primary-schoolchildren-tears-told-removed-families-Holocaust-game.html#ixzz0iRXZg25C

Regionalwahlen in Frankreich
Minarette wie Mittelstreckenraketen
Von Stefan Simons, Paris
Verschleierte Frauen vor einer in algerischen Nationalfarben gestalteten Frankreich-Karte: Der rechtsextreme Front National von Jean-Marie Le Pen setzt im Regionalwahlkampf auf Fremdenhaß und religiöse Ressentiments. Ein besonders provokantes Plakat wurde jetzt verboten.
http://www.spiegel.de/politik/ausland/0,1518,683338,00.html

Frankreich
Debakel für Nicolas Sarkozy bei Regionalwahlen
Denkzettel für Frankreichs Präsident Nicolas Sarkozy: Sein bürgerlich-rechtes Regierungslager hat bei einem wichtigen Stimmungstest eine bittere Niederlage erlitten. In der ersten Runde der Regionalwahlen kam die konservative UMP nach ersten Prognosen nur auf 26,7 Prozent der Stimmen.
http://www.welt.de/politik/article6774348/Debakel-fuer-Nicolas-Sarkozy-bei-Regionalwahlen.html

Es schnattern die Gänse
Professor Dr. Irenäus Eibl-Eibesfeldt ist kein Prophet, sondern einer der bedeutendsten Verhaltensforscher im deutschen Sprachraum. Aber weil die wertfreie Anwendung wissenschaftlicher Methoden gelegentlich zu zutreffenden Aussagen über künftige Entwicklungen führt, wurde der einstige Mitarbeiter von Konrad Lorenz, des Vaters der modernen Ethologie und zahlreicher Generationen Wildgänse, zum Opfer der modernen politisch korrekten Inquisition des 20. Jahrhunderts. Heute kann jeder erkennen, daß Eibl-Eibesfeldt recht hatte.
http://www.pi-news.net/2010/03/das-schnattern-der-gaense/
http://www.focus.de/politik/deutschland/deutschland-sagen-sie-mal-irenaeus-eibl-eibesfeldt---_aid_158854.html

Kommentar
Der Westen muß islamische Barbarei abwehren
Von Ibn Warraq
Der Einfluß des Islam nimmt in Europa weiter zu. In Großbritannien existieren bereits 85 Scharia-Gerichte, die völlig unvereinbar mit westlichen Demokratien sind. Will der Westen keinen Selbstmord an seiner eigenen Zivilisation üben, muß er seine Werte verteidigen – wie es ein Geert Wilders tut.
http://www.welt.de/debatte/kommentare/article6731962/Der-Westen-muss-islamische-Barbarei-abwehren.html

Beamte als Kriminellen-Opfer
In Brüssels Europaviertel boomt das Verbrechen
Gangster aller Art haben weite Gebiete der belgischen Hauptstadt unter ihre Kontrolle gebracht. Die Polizei schaut mancherorts nur noch zu. Jetzt haben Diebe und Räuber ein Revier entdeckt, das bisher als sicher galt: das Europaviertel.
http://www.ftd.de/politik/europa/:beamte-als-kriminellen-opfer-in-bruessels-europaviertel-boomt-das-verbrechen/50085625.html

Der Täter soll einen „dunklen Teint“ haben ...
Solingen: Kind vergewaltigt
VON MARTIN OBERPRILLER
Die Polizei in Solingen sucht fieberhaft einen Mann, der eine elfjährige Schülerin in der elterlichen Wohnung mißbrauchte. Die Kleine wird nach der Tat psychologisch betreut. Ein ganzes Viertel steht unter Schock.
http://nachrichten.rp-online.de/article/panorama/Solingen-Kind-vergewaltigt/71169
http://www.pi-news.net/2010/03/elfjaehrige-von-suedlaender-vergewaltigt/#more-125119

„Deutsche Kartoffel, ich zerquetsch Dich!“
Das Internationale Werbefilmfestival „spotlight“ wurde am 4./5. März 2010 in Mannheim veranstaltet. Moderiert vom Altmeister der TV-Verarsche Oliver Kalkofe, musikalisch umrahmt von Helmut Zerlett & Band. Mittelpunkt des Festivals war die Vorführung von kreativen Filmspots. Mit anschließender Prämierung.
Der Beitrag „Deutsche Kartoffeln“ belegte in der Publikumswertung den zweiten und in der Fachjury-Wertung den dritten Platz.
Selten wurde in einem Kurzfilmchen treffender dargestellt, was uns im Zuge des Geburtendschihads in unseren Städten bald täglich blühen wird: Die rechtgläubigen Herrenmenschen werden Straße um Straße, Viertel um Viertel unter Kontrolle zu bringen versuchen. Wie Polizist André Baudach aus Berlin Anfang Februar in den Tagesthemen berichtete, was ihm in Wedding und Neukölln schon öfters mitgeteilt wurde: „Die Polizei hat hier nichts mehr zu sagen – das ist unser Viertel!“
Dieser Film soll uns also in ironischer Weise schon mal auf unseren künftigen Alltag einstimmen. Damit die Dhimmi-Kartoffeln später nicht mehr klagen können: „Warum hat uns keiner gewarnt?“
http://www.pi-news.net/2010/03/deutsche-kartoffel-ich-zerquetsch-dich/

Ein PI-Leser schlug als gerappte Antwort in gleicher Münze das „Lied vom Gammeldöner“ mit folgendem Text vor:

„Die Zeit ist reif / ich werde nicht mehr warten / Döner, begreif: / Ich hol dich aus dem Laden / Ich werd dich klatschen, zerfetzen, zerquetschen / mach keine Faxen, jetzt gibt’s Action.“
„100 Prozent, Gammelfleisch / 100 Prozent,wie Aas so weich/ 100 Prozent, Halal-Scheiß / 100 Prozent, heim ins Reich!“

Kartoffelaffäre zieht weiter Kreise
Nachdem Pfanni sich von dem unmöglichen Film wegen der nicht besonders positiven Resonanz distanziert hat, sieht sich die „Frankfurter Rundschau“ heute berufen, den „harmlosen Film“ gegen die „Bösen“ aus dem Internet zu verteidigen. Was spielt das Zerquetschen deutscher Kartoffeln (mit ihrem wahrhaft wahren Hintergrund) schon für eine Rolle? Der Film war Kunst und die Akteure meinten es doch nicht so.
http://www.pi-news.net/2010/03/kartoffelaffaire-zieht-weiter-kreise/

Erster Poker-Räuber in Berlin gefaßt
Der Fernsehsender n-tv meldet in den Morgennachrichten, daß gestern abend ein mutmaßlicher Poker-Räuber in Berlin gefaßt wurde. Die Polizei verhöre ihn gerade. Er sei arabischstämmig, was ja irgendwie zu den Macheten paßt, die bei dem Überfall verwendet wurden. Bisher ist noch nicht bekannt, ob sich der Festgenommene bei seiner Verteidigung auf die Koran-Sure 48, Vers 20 beruft: „Allah hat euch viel Beute verheißen.“
http://www.pi-news.net/2010/03/erster-poker-raeuber-in-berlin-gefasst/#more-124069

Fahndungsdruck
Poker-Räuber verpfeift Kameraden bei der Polizei
Der spektakuläre Überfall auf das Pokerturnier in Berlin ist nahezu aufgeklärt: Der bereits gefaßte Täter hat in Vernehmungen die Namen seiner Komplizen genannt. Alle drei sind auf der Flucht – aber bereits polizeilich bekannt.
Berlin – Ein Täter hat sich gestellt, die drei anderen sind der Polizei namentlich bekannt: Der spektakuläre Überfall auf das Berliner Pokerturnier ist nahezu aufgeklärt. Laut Oberstaatsanwalt Sjörs Kamstra nannte der geständige 21jährige in Vernehmungen die Namen seiner Mittäter.
Dabei handelt es sich um die 20jährigen Ahmad el Awayti und Mustafa Ucarkus sowie den 19jährigen Jihad Chetwie, die nun mit Haftbefehl gesucht werden. Alle drei sind bereits in der Vergangenheit mit verschiedenen Delikten auffällig geworden – darunter Diebstahl, Raub und Körperverletzung. Polizeiangaben zufolge sind die Täter untergetaucht. Eine Durchsuchung ihrer Wohnungen am Dienstagabend blieb erfolglos.
http://www.spiegel.de/panorama/justiz/0,1518,684074,00.html

Mustafa, Ahmad und Jihad beim Pokern
Mittlerweile muß man bei Meldungen der Berliner Polizei vorsichtig sein. Aber der spektakuläre Pokerraub scheint nun wirklich aufgeklärt zu sein. Am Montag soll sich einer der Täter, ein Mitbürger mit türkischem Migrationshintergrund, bei der Polizei gestellt haben. Drei weitere Mittäter hat er offensichtlich verpfiffen. Sie seien aber bisher noch nicht gefaßt. Ihre Namen sollen, wie „Spiegel Online“ berichtet, Mustafa Ucarkus, Jihad Chetwie und Ahmad el Awayti (Fahndungsfoto oben v.l.n.r.) sein.
http://www.pi-news.net/2010/03/mustafa-ahmad-und-jihad-beim-pokern/#more-125009

Berliner Gymnasien sortieren Schüler nach der Abstammung
BERLIN. An einigen Berliner Gymnasien werden die Schüler nach ihrer Herkunft und Religionszugehörigkeit auf die Klassen verteilt. „Ich weiß es konkret von vier Gymnasien in verschiedenen Stadtbezirken, weil die Eltern mich angesprochen haben“, sagte der bildungspolitische Sprecher der Grünen, Özcan Mutlu, dem „Tagesspiegel“.
Laut dem türkischstämmigen Politiker würden dabei an Schulen wie dem Askanischen Gymnasium in Tempelhof-Schöneberg gezielt Klassen mit einem besonders hohen beziehungsweise niedrigen Ausländeranteil geschaffen. Der Senat bestätigte diese Praxis inzwischen, allerdings sei die Zusammensetzung der einzelnen Klassen eine Angelegenheit der Schulen.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M50ea65a0ecd.0.html

Zigeuner in Offenburg (erfährt man zwischen den Zeilen) ...
Jugendliche liefern sich filmreife Jagd mit der Polizei
http://www.badische-zeitung.de/jugendliche-liefern-sich-filmreife-jagd-mit-der-polizei--26831528.html
http://www.baden-online.de/news/module/artikel_printview.php?db=news_polizei&table=artikel_polizei&id=90786

München: Zwei 13jährige foltern demenzkranke Rentnerin in deren Wohnung
http://www.abendblatt.de/vermischtes/article1415483/Zwei-13-Jaehrige-foltern-demenzkranke-Rentnerin-in-deren-Wohnung.html

Kommentar zum Mißbrauch
Die sexuelle Revolution steht noch aus
Von Thomas Schmid
Sowohl in Klosterschulen als auch in reformpädagogischen Einrichtungen wurden Kinder sexuell mißbraucht. Die Kinder wuchsen in völlig verschiedenen Milieus auf, haben sich ihrer Peiniger aber nie erwehrt. Die deutsche Untertanentradition existiert offenbar weiter, die sexuelle Revolution hat vielleicht nie statt gefunden.
http://www.welt.de/debatte/kommentare/article6756648/Die-sexuelle-Revolution-steht-noch-aus.html

Kommentar eines WELT-Lesers:

Was all das mit „deutscher Untertanentradition“ zu tun haben soll, bleibt Schmids Geheimnis. Derartige Mißbrauchsfälle und der bisherige Umgang mit ihnen sind gewiß kein spezifisch deutsches Phänomen, sondern kommen in Heimen, Internaten und ähnlichen Institutionen weltweit vor (vom Waisenhaus über das britische Internat bis zur Koranschule). Lehr- und Erziehungspersonal mit entsprechenden Neigungen hat in einem derartigen Umfeld schlicht die Gelegenheit zur Begehung entsprechender Taten, und die ihnen anvertrauten Kinder und Jugendlichen haben aufgrund der bestehenden Abhängigkeit im Lehrer-Schüler-Verhältnis und des Ausgeliefertseins in solchen Einrichtungen kaum eine Möglichkeit, sich dem zu entziehen.

Intimität braucht Schranken
Von Karlheinz Weißmann
In jedem Erziehungsverhältnis geht es um Machtfragen. Dasselbe gilt von jedem sexuellen Verhältnis. Daß beide sich überschneiden, war in der Vergangenheit nicht ungewöhnlich, sowenig wie die Neigung des Mächtigen, den Machtlosen auszubeuten, also die Tendenz des Erziehers, dem Zögling sexuelle Dienste abzufordern.
Da Erziehung nach dem Ende der Kindheit innerhalb der eigenen Geschlechtsgruppe erfolgte, spielte vor allem männliche Homosexualität eine Rolle. Von der Päderastie in den „Heiligen Scharen“ der Antike bis zum entsprechenden Verhältnis zwischen japanischen Samurai und ihren „Knappen“, von den Jagd-„Gefährten“ primitiver Stämme auf dem Balkan bis zur Vasallität der jüngeren gegenüber älteren Schülern an englischen Internaten gab es zahlreiche Modelle einer Beziehung, in der die Rede vom „pädagogischen Eros“ einen anderen als den übertragenen Sinn hatte.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M55674f3f473.0.html

Mißbrauchsfragen (I)
Von Thorsten Hinz
Einige Überlegungen zur Debatte – inzwischen: Kampagne – um den Mißbrauch von Kindern in kirchlichen und privaten Bildungseinrichtungen. Damit sie in der Sache sinnvoll ist, müßten unter anderem folgende Fragen gestellt und beantwortet werden: Welche Handlungen waren tatsächlich kriminell, welche waren bloß mißverständlich – wobei noch zwischen wissentlichen und unwissentlichen zu unterscheiden wäre –, und welche erscheinen erst in medienkonditionierten Erinnerungen als solche?
Und: Wo fängt heute der Vorsatz an, auf einer Opferwelle mitzuschwimmen? Schließlich: In welchem Verhältnis steht die Zahl der Übergriffe in kirchlichen und in Privatschulen zu denen in staatlichen Einrichtungen, in Sportvereinen, Verbänden?
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M512790e7d88.0.html

Papst unter Beschuß ...
Mißbrauch in der katholischen Kirche
Pädophiler Pfarrer in Ratzingers Bistum
Mit Wissen des heutigen Papstes kam in den achtziger Jahren ein einschlägig belasteter Pfarrer nach München.
http://www.sueddeutsche.de/politik/640/505828/text/

Noch mehr von Pädagogen und Päderasten
Von Karlheinz Weißmann
Während die Nachrichten mit schöner Regelmäßigkeit das Unverständnis „katholischer Kreise“ über das Schweigen des Papstes in bezug auf Mißbrauchsfälle als erste Meldung bringen, sind die Vorgänge an der Odenwald-Schule kaum eine Notiz wert. Nur die FAZ wirkt entschlossen, nicht nur der Sache nachzugehen, sondern auch die Hintergründe zu durchleuchten.
http://www.sezession.de/13232/noch-mehr-von-paedagogen-und-paederasten.html#more-

Junglehrer
Ob ich mit denen fertigwerde?
Junge Lehrer klagen über zu wenig Praxiserfahrung während des Studiums. Besserung für die Pädagogenausbildung ist allerdings in Sicht.
Von FOCUS-SCHULE-Redakteurin Anke Helle
http://www.focus.de/schule/lehrerzimmer/schulpraxis/tid-17618/junglehrer-ob-ich-mit-denen-fertigwerde_aid_490713.html

Guttenberg, Wickert, van Gaal sind Sprachwahrer des Jahres
Erlangen, 16. März 2010 – Bei der Wahl zum „Sprachwahrer des Jahres“ setzte sich Verteidigungsminister Karl-Theodor zu Guttenberg klar gegen Außenminister Guido Westerwelle durch. Dies geht aus den Ergebnissen hervor, die die Sprachzeitung DEUTSCHE SPRACHWELT heute anläßlich der Leipziger Buchmesse bekanntgab. Zu Guttenberg, Ulrich Wickert und Louis van Gaal erhielten demzufolge die meisten Stimmen. Der Bundesverteidigungsminister errang mit 35,0 Prozent der Stimmen den ersten Platz und verwies Westerwelle auf Rang 4 (13,7 Prozent). Auf den Plätzen 2 und 3 liegen nahezu gleichauf der ehemalige Tagesthemen-Moderator Wickert (16,7 Prozent) und van Gaal, Trainer des FC Bayern München (16,3 Prozent).
Sprachgewandtheit und eine verständliche Sprache gaben den Ausschlag für zu Guttenberg. Wickert hatte unter anderem dadurch überzeugt, daß er den Sprachgebrauch der Nachrichtensprecher von ARD und ZDF schalt. Louis van Gaal verordnete seinen Spielern wieder Deutsch als Arbeitssprache und geht selbst mit gutem Beispiel voran.
http://deutschesprachwelt.de/berichte/pm-2010-03-16.shtml

Armer Konrad Duden
Von Thomas Paulwitz
Konrad Duden würde sich im Grabe umdrehen: Die Einrichtung, die maßgeblich dazu beigetragen hat, sein Vermächtnis – die Einheitlichkeit der deutschen Rechtschreibung – zu zerstören, wird mit einem Preis ausgezeichnet, der seinen Namen trägt. Das Institut für deutsche Sprache (IDS) erhielt am 10. März von der Stadt Mannheim den mit 12.500 Euro dotierten Konrad-Duden-Preis.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M501420c00e4.0.html

Das 27. Werk des Arbeiterdichters Eduard Limonow aus Charkow
von Wladimir Kaminer
http://www.russentext.de/literatur/limonow.shtml

Deutsche Nachwuchs-Architekten werden uns in den nächsten Jahren die Städte vollends ruinieren ...
Schinkel-Wettbewerb
So sieht der Architektur-Nachwuchs Berlins Mitte
http://www.morgenpost.de/berlin-aktuell/article1273656/So-sieht-der-Architektur-Nachwuchs-Berlins-Mitte.html
http://www.taz.de/1/berlin/artikel/1/zerwuerfnis-in-der-historischen-mitte/
http://www.tagesspiegel.de/kultur/Schinkelwettbewerb-Schinkel;art772,3055370

Kopflose Skelette
Angelsachsen richteten Wikinger öffentlich hin
Es war wohl die Rache für die ständigen Überfälle: In einem britischen Massengrab hatten Archäologen Dutzende enthauptete Skelette gefunden. Nun sind sie sich sicher: Es waren Wikinger, und sie wurden von den Angelsachsen hingerichtet.
http://www.spiegel.de/wissenschaft/mensch/0,1518,683249,00.html

Spektakuläre Entdeckungen
Lebende Urtiere am Großen Barriere-Riff vor Australien
Deutsche Forscher haben Organismen gefunden, die seit mehr als 65 Millionen Jahren existieren und sich wahrscheinlich nur sehr geringfügig verändert haben. Einblicke in Erdgeschichte und Evolution.
http://www.faz.net/s/Rub1E099ABD77C848C49F0DC1101383BF0B/Doc~E0875BBA97965412D8F21F8DAC795D96F~ATpl~Ecommon~SMed.html
http://de.wikipedia.org/wiki/Perlboote

Menschliche Hybris, Perversion ...
Genexperiment
Video: Zuchtfische mit Sixpack
Von FOCUS-Online-Redakteur Michael Netsch
Seit zehn Jahren arbeiten Forscher der Universität Rhode Island daran, mittels genetischer Manipulation muskulösere Fische zu züchten und somit den Ertrag von Fischfleisch zu steigern.
http://www.focus.de/wissen/videos/genexperiment-zuchtfische-mit-sixpack_vid_16100.html

Comment s'agencera l'archipel-monde? Hypothèses au seuil des années 1990

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Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1991

 

 

Comment s'agencera l'archipel-monde?

Hypothèses au seuil des années 1990

 

Robert STEUCKERS

Extrait mis à jour d'une conférence prononcée à la tribune du Cercle Kléber, animé par Pierre Bérard à Strasbourg en novembre 1991

 

Devant la fin de la bipolarisation et le morcellement du bloc oriental/communiste, le monde semble mûr, au début des années 90, pour prendre la forme d'un “archipel”. Michel Foucher, géopolitologue français, forge à ce moment-là, dans l'euphorie de la chute du Mur de Berlin et de la réunification allemande, le concept d'“archipel-monde”. La planète se scinde en ensembles distincts, mais fortement interdépendants. C'est précisément cette notion d'interdépendance qui fera la différence entre les pratiques qu'initieront les composantes de cet archipel-monde, d'une part, et ce qu'ont suscité les visions autarciques du passé (les Pan-Ideen de l'école de Haushofer).

 

Chez Michel Foucher, la prise en compte de cette interdépendance peut faire penser à l'éclosion d'une économie-monde, d'un grand marché global et unique. Tel n'est pourtant pas le cas: en dépit de l'interdépendance économique, la pluralité sera maintenue au XXIième siècle, pense Foucher. Mais sous quelle forme? Sous la forme de regroupements régionaux volontaires et non plus autoritaires à la mode soviétique ou coercitif comme sous la férule des armées allemande et japonaise en Europe et dans la “Sphère de co-prospérité est-asiatique”. Pour Foucher, l'Union du Maghreb, la zone baltique, la zone adriatique, l'ASEAN (Asie du Sud-Est), l'ALENA (Mexique, USA, Canada) sont des ensembles volontaires de cette nature. Ils apportent ponctuellement satisfaction et prospérité aux citoyens qui vivent en leur sein.

 

Toujours selon Foucher, trois grands centres  —Washington, Tokyo et Bruxelles—  se profileront, sans qu'il n'y ait plus une opposition Est/Ouest ou Nord/Sud, mais une dispersion généralisée des grands centres de décision, ne permettant plus aucun antagonisme binaire. En dépit de leur volonté de rester différents et de conserver leur autonomie, les trois centres imposeront une globalité croissante des règles, tout en respectant les volontés d'autonomie. Il s'agira de conjuguer ouverture et identité. La logique de ces regroupements ne sera plus une logique militaire, comme celle qui régentait l'idéologie du camp retranché brejnévien, ni même une logique exclusivement économique, tendance que l'on a trop souvent dû déplorer dans la construction européenne. Ce constat, un peu amer, ne signifie pas que nous postulons une évacuation de l'économie, celle-ci gardant tout son poids, mais que nous espérons un retour offensif du culturel, qui servira de ciment et de levain à ces ensembles pluriels.

 

Pour Zaki Laïdi, chercheur au CNRS, auteur notamment de L'URSS vue du Tiers-Monde, paru chez l'éditeur Karthala, a analysé les carences de la “grammaire léniniste” exportée en Afrique par les coopérants de l'ère brejnévienne. Laïdi nous demande d'imaginer cinq scénarios pour une multipolarité fonctionnante, c'est-à-dire des combinaisons régulatives circonstancielles, toujours temporaires:

1) Une alliance Russie/Etats-Unis, avec deux protagonistes majeurs habitués à la pratique du leadership. Ils possèdent tous deux de fortes armées mais ont pour faiblesses, l'un, un déficit pharamineux, l'autre, un technological gap problématique.

2) Une domination européenne sur le commerce mondial, assorti d'une aide à l'Est. La faiblesse de l'Europe reste la faiblesse de sa défense.

3) Une alliance Japon/Etats-Unis, garantissant la sécurité asiatique, assurant aux Etats-Unis un financement constant venu du Japon, permettant un leadership sur le commerce mondial.

4) L'avènement de la triade Japon/Etats-Unis/Europe.

5) L'avènement d'un “Quadrilatère Nord”, impliquant une alliance des Etats-Unis, du Japon, de l'Europe et de la Russie.

 

Ensuite Zaki Laïdi pose la question: quelles seront les valeurs fédérantes de ces ensembles? La fragmentation, l'archipélisation, induisent une dispersion du processus de fabrication des valeurs. Autant de valeurs, autant de stratégies vitales. On perçoit tout de suite le rôle-clef du combat culturel dans l'optique de Laïdi, alors que d'aucuns voulaient l'évacuer pour poursuivre de vaines chimères politiciennes ou pour mettre seulement les règles économiques à l'avant-plan ou pour hisser des slogans moralisants sans profondeur, tout de raideur, à la place des cultures cimentantes et liantes, dont la plasticité permet souplesse et réadaptations, contrairement à la rigidité des codes moralisants. Zaki Laïdi voit dans les identités des matrices fécondes, permettant sans cesse des jeux complexes de préservations et de renouveaux, en dépit des glaces idéologiques, des idéologies froides (pour paraphraser Papaioannou).

 

Mais les valeurs américaines sont toujours dominantes. Toutefois leur socle s'affaiblit: il est contesté par une gauche communautarienne et une droite qui veut imposer envers et contre tous les pragmatismes matérialistes et calculateurs, sourds aux valeurs, l'éthique de la moral majority. Les valeurs ou plutôt les contre-valeurs américaines sont curieusement plus vivaces ou virulentes dans leurs zones d'exportation, notamment en France, où les banlieues sont ravagées par le déracinement des populations, par la disparition des grands clivages idéologiques qui font que les profils politiques européens traditionnels (catholique, communiste, etc.) sont de moins en moins distincts. La réactivation des identités permettrait un travail de substitution et de reconquête. Aux valeurs américaines dominantes se substitueraient des valeurs diversifiées, permettant l'élaboration de modèles politiques divers, reposant sur des mécanismes acceptant et rentabilisant les différences. En économie, la diversification des modèles culturels et des modèles de vie enclencherait un processus de diversification des produits donc de réactivation de l'économie.

 

Deuxième question soulevée à l'aube des années 90 et toujours sans réponse: faut-il reprendre le rôle des deux superpuissances du temps de la guerre froide? Le tandem euro-japonais pourrait-il prendre le relais? Zbigniew Brzezinski souligne les faiblesses du Japon et de l'Europe. Cette dernière, dit-il, souffre surtout de son hétérogénéité: les grands courants idéologiques ont gelé des identités mais n'ont pas pour autant susciter un sens du destin de l'Europe. Exemples: 1) L'Internationale socialiste est elle-même hétérogène: on constate en son sein une grande différence d'approche entre ceux qui étaient neutralistes, notamment en Allemagne et en Italie, et ceux qui étaient atlantistes, comme la plupart des Français. 2) Dans le PPE (Parti Populaire Européen), regroupant les formations démocrates-chrétiennes, l'aile conservatrice ne dit pas la même chose que les ailes “progressistes”, et le poids du catholicisme dans ce PPE, en dépit de la participation de protestants hollandais et allemands, maintient un clivage confessionnel empêchant l'envol d'une vision européenne commune, comparable à celle qui faisait la force de l'idéal écouménique catholique juste avant la Réforme. Le carnage yougoslave a bien montré que la césure entre Rome et Byzance ne s'est nullement cicatrisée.

 

Pour Brzezinski, la faiblesse du Japon tient au fait qu'il veut garder ses traditions en dépit des défis de la modernité technologique. Le politologue américain opte là pour une analyse diamétralement opposée à celle de Zaki Laïdi.

 

Autre voix, celle de l'Indien Muckund Dubey. Celui-ci constate que l'atout militaire, propre des Etats-Unis et de la Russie, est économiquement affaiblissant (son analyse rejoint en cela celle du Prof. Paul Kennedy, in The Rise and Fall of the Great Powers).  Face à ces deux puissances alourdies par leur fardeau militaire, l'Allemagne et le Japon n'ont pas intérêt à s'imposer dans le monde de la même façon que Washington et Moscou du temps de la guerre froide et de sa logique binaire. Leur politique doit dès lors consister à arrondir les angles, à se rendre indispensables pour effacer les aspérités de la bipolarité. L'Espagnol Juan Antonio Yañez partage peu ou prou la même opinion: il n'y a plus de dyarchie, ni remplacement d'une dyarchie par une autre. Il n'y a pas non plus d'oligarchie des grandes puissances, en dépit du G7, mais on voit poindre à l'horizon d'autres formes de coopération, sans exclusion.

 

François Heisbourg, directeur de l'“International Institute for Strategic Studies” à Londres, la multipolarité et l'archipelisation du monde contiennent un terrible risque, celui de voir se multiplier les conflits régionaux, comme par exemple celui qui oppose l'Inde au Pakistan, où les adversaires pourraient recourir à des armes nucléaires. Tout dérapage dans un éventuel conflit indo-pakistanais pourrait déclencher une succession en chaîne de conflits nucléaires locaux avec risques écologiques globaux. Dans l'optique américaine et britannique, que défend Heisbourg, c'est la volonté d'éliminer un risque de cette nature qui a justifié l'intervention dans le Golfe en 90-91. Mais, si le risque de conflits nucléaires localisés est sans doute réel, cela ne signifie pas, à nos yeux, qu'il faille perpétuer la stratégie anglo-saxonne de la balkanisation des grandes aires culturelles, car celle-ci aussi est très bellogène.

 

La vraie question qu'il conviendrait de poser est la suivante: qui restaurera l'équivalent de la pax turcica d'avant 1918/19 au Proche et au Moyen-Orient? La guerre Iran-Irak, le conflit palestinien, le risque d'une guerre de l'eau, le risque de voir les pétro-monarchies déstabilisées, la misère du peuple irakien après la défaite devant les armées onusiennes, montre clairement qu'il faut dans cette région une puissance gardienne de l'ordre, tablant sur une population suffisamment nombreuse et homogène culturellement, capable d'agir à la satisfaction du plus grand nombre. La Turquie, à la condition qu'elle abandonne ses prétentions à vouloir entrer dans l'Europe, l'Irak (représentatif du pôle arabe) et l'Iran sont autant de candidats potentiels. L'axe d'expansion interne de ce nouveau Moyen-Orient doit être Nord-Sud, et l'Europe apportera son soutien dans cette seule condition.

 

Francisco Rezek, ministre des affaires étrangères du Brésil, reprend à son compte l'idée gorbatchévienne de “maison commune”. Il estime que l'idée de “maison commune” exclut toute pratique de “verticalité” entre les Etats, donc tout hégémonisme. L'idée gorbatchévienne de “maison commune” a suggéré l'“horizontalité” des relations inter-étatiques et réitéré un projet formulé lors de la visite de De Gaulle en URSS, qui avait irrité les milieux atlantistes. Rezek voit la juxtaposition sur la planète de trois “maisons communes”, de trois aires économico-civilisationnelles: l'aire américaine (de l'Alaska à la Terre de Feu), l'aire euro-arabe à deux vitesses, l'une au nord de la Méditerranée, l'autre au Sud, du Maroc au Koweit; enfin, l'aire asiatique-orientale, reprenant plus ou moins l'idée japonaise d'une zone de co-prospérité est-asiatique.

 

Mohamed Sahnoun, conseiller diplomatique du Président Chadli (et aujourd'hui négociateur de l'ONU pour la région des Grands Lacs en Afrique), parie pour une logique eurafricaine, qui aura en face d'elle la tentative américaine de s'implanter dans le Golfe Persique et de contrôler la Corne de l'Afrique. Cette dynamique eurafricaine, plutôt euro-arabe, est appelée à dépasser le nationalisme, en tant que raisonnement politique appliqué à des espaces devenus aujourd'hui trop étroit, pour favoriser le “culturalisme”, c'est-à-dire un patriotisme animant de vastes aires culturelles. L'avènement de ces Kulturkreise  (pour reprendre le vocabulaire du sociologie darwinien du XIXième siècle, Ratzenhofer) ou de ces Völkergemeinschaften (Constantin Frantz) ou de ces Großräume (Schmitt, Perroux, Haushofer) signale un processus d'élargissement des horizons qui n'induit pas nécessairement un déracinement. La culture d'un peuple ou plutôt d'une communauté de peuples prend le pas sur l'idéologie abstraite, universaliste dans ses intentions. La culture reconquiert le terrain que lui avait enlevé l'idéologie. L'organique, chassé par le faux pragmatisme, les mécanicismes méthodologiques, par les pratiques économicistes, revient au galop. Le mutilation mentale que constituait l'adhésion à une idéologie (Zinoviev) s'estompe, les valeurs redeviennent des refuges stabilisants. Pour restaurer ces valeurs, il faut agir dans la sphère culturelle. Il n'y aura pas nécessairement disparition pure et simple des Etats-Nations: les Etats-Nations qui acceptent le retour du culturel, qui acceptent le principe d'une imbrication dans une vaste sphère culturelle se fortifieront; les Etats-Nations qui refuseront ce primat du culturel imploseront ou exploseront.

 

Pour Mohamed Sahnoun, les relations Nord/Sud seront pendant longtemps ponctuées de conflits, en dépit de la nécessité de fédérer les énergies. Ces conflits seront d'ordre racial (à cause de l'explosion démographique, notamment dans le Maghreb, qui pousse à l'émigration dans des zones ethniquement différentes) et des reliquats de l'humiliation coloniale. Mais le défi écologique, les pollutions dramatiques, la disparition d'espèces animales, et surtout la déforestation de l'Amazonie et de l'Afrique, contraindront Nord et Sud à coopérer à l'échelle globale.

 

Moriyuki Motono, Conseiller de Nakasone, projette cette idée d'un futur “culturalisme”, d'une juxtaposition d'aires culturelles, surtout sur le grand bloc continental eurasiatique, où une Europe de l'Ouest (catholique et protestante), serait la voisine d'une Russie/CEI et partagerait avec elle une sorte de plage d'intersection slave-uniate-grecque-orthodoxe- roumaine; toutes deux seraient les voisines d'un vaste Islamistan, avec la Méditerrannée et l'ancienne Asie centrale soviétique comme zones d'intersection. Enfin, l'Hindoustan indien serait le pivot central de cette dynamique plurielle entre aires culturelles différentes, sur les rives de l'Océan Indien. A l'Est renaîtrait la sphère de co-prospérité est-asiatique.

 

L'intérêt de la vision de Moriyuki Motono réside dans le constat qu'il y aura des plages d'intersection entre les aires culturelles de demain, et qu'elles pourront être tout autant sources de conflit que zones de transition et facteurs d'apaisement. Motono reprend là la vieille idée géopolitique anglo-américaine des lignes de fracture en lisière du noyau continental eurasien et sur les rives océaniques; cette idée est issue d'une interprétation du rôle des “rimlands” entourant le “heartland” sibérien/centre-asiatique. Mais Motono ne prévoit aucune intervention américaine dans ces cinq zones culturelles: son Amérique est repliée sur la Grande Ile s'étendant de l'Alaska à la Terre de Feu, elle prend enfin la Doctrine de Monroe au sérieux. Elle est définitivement isolationniste. Motono précise l'idée de culturalisme par rapport à Sahnoun, rejoint en quelque sorte Rezek en n'évoquant aucune verticalité. L'idéal serait sans doute la présence d'un hegemon dans chacune de ces aires, d'une puissance-guide qui aurait la sagesse de travailler inlassablement à l'horizontalisation des relations au sein de sa propre aire et entre les différentes aires.

 

Pour Paul Lamy, qui a été directeur de cabinet de Jacques Delors à la Commission des Communautés Européennes, la pluralité d'aires culturelles implique une instabilité, une effervescence, qui pourrait à terme s'avérer dangereuse. Il y a donc nécessité d'une régulation, d'un management  de l'interdépendance. L'intérêt premier de cette vision de Lamy, c'est qu'elle n'est pas iréniste; il reste quelque peu pessimiste et appelle à la vigilance. Lamy n'est pas un adepte de l'éthique de la conviction, qui croit naïvement à cette “paix perpétuelle” dont ont toujours rêvé les utopistes.

 

Cet ensemble de réflexions éparses, parfois contradictoires, nous conduit à penser le monde comme divisé entre un “Nouveau Monde” (les Amériques) et un “Ancien Monde” (les vieilles aires de civilisation toujours traversées par des dynamismes féconds). Cet “Ancien Monde” possède un appendice africain (ne représentant hélas pour lui que 2,5% des flux transactionnels de la planète) et un appendice australien-océanique, tiraillé entre une Asie en pleine croissance économique et une Amérique par solidarité anglo-saxonne.

 

Le “Nouveau Monde” est un monde conquis, l'“Ancien Monde”, un archipel d'aires matricielles, autochtones, autant de sols d'où sont jaillies des civilisations originelles. Le “Nouveau Monde”, de par sa nouveauté et sa qualité de conquête, permet davantage d'expérimentations politiques, de fonder de nouvelles communautés politico-religieuses comme le firent les Founding Fathers  puritains, d'expérimenter à l'ère moderne-techniciste plus de projets pré-fabriqués, sans tenir compte des impératifs et des devoirs liés à tout “indigénisme”. L'“Ancien Monde” est la patrie des identités, des cultures telles que l'entrevoit le culturalisme de Sahnoun et Laïdi.

Dans le “Nouveau Monde”, la logique peut être éventuellement unifiante, vu l'élimination des indigénats et des résistances qu'ils impliquent. Dans l'“Ancien Monde”, l'homme politique, le décideur, doit être capable de manipuler un arsenal très diversifié de logiques, d'affronter la pluralité, de tenir compte de niveaux multiples. Le type de logique à utiliser dans l'“Ancien Monde” est celui de la bio-cybernétique, où l'on tient compte des “rétro-actions”, des reculs éventuels, des stratégies vitales en apparence illogiques, etc. Le modèle économique du “Nouveau Monde” est celui du libéralisme absolu selon le modèle anglo-saxon défini par Michel Albert dans Capitalisme contre capitalisme. Les modèles économiques de l'“Ancien Monde” doivent être autant d'adaptations spatio-temporelles de ce capitalisme moins absolu qu'Albert définit comme “capitalisme rhénan”. Face à l'économie libérale absolue du “Nouveau Monde”, le “supplément d'âme” est fourni par l'“idéologie californienne”, même si aujourd'hui, le retour aux valeurs cimentantes est une réalité incontournable  —et admirable—  aux Etats-Unis. Dans l'“Ancien Monde”, valeurs cimentantes et (ré)armements spirituels sont fournis  —ou devraient être fournis—  par les traditions religieuses, les cultures traditionnelles, les idéaux du “sérieux de l'existence”.

 

Dans ce concert global, l'Europe, elle aussi, est multiplicité car elle compte trois espaces latins (ou plus), un espace orthodoxe, un espace scandinave, un espace britanniques (où s'affrontent celticité irlandaise, spécificités galloise et écossaise, un fond de “merry old England”, une modernité tout à la fois impériale et marchande), un espace germanique, héritier qu'il le veuille ou non du “Saint-Empire”. Entre certains de ces espaces, nous assistons à l'émergence de coopérations inter-régionales chevauchantes, comme Sarlorlux, Alpe-Adria, etc., préfigurant une Europe unie par un consensus civilisationnel, un “patriotisme de civilisation”, mais conservant ces innombrables facettes, réalités, modes de vie, etc. Il y a en Europe imbrication générale de toutes les matrices culturelles, sans pour autant qu'il y ait simultanément homogénéisation et panmixie. Les aires culturelles d'Europe demeurent mais se fructifient mutuellement, empruntent chez les voisins des linéaments utiles, en rejettent d'autres, enclenchant un processus culturel très effervescent que le poète ou le philosophe qualifieront tour à tour de “kaléidoscopique” ou de “rhizomique” (Deleuze). Des réseaux innombrables traversent les frontières en Europe: ils sont culturels, idéologiques, religieux, commerciaux, historiques. Aucune guerre interne au continent n'a pu les effacer, rien que les interrompre, très momentanément.

 

L'archipelisation du monde appelle aussi une réorganisation de l'Europe, une Europe capable de reconnaître et de gérer sa propre pluralité avant d'accepter et de chevaucher les pluralités d'ailleurs. C'est à ce titre que l'Europe deviendra réellement un pôle comme l'annonce Foucher, qu'elle fabriquera des valeurs originales capables de s'opposer efficacement aux valeurs matérialistes de l'idéologie californienne, comme le souhaite Laïdi, à notre époque où justement ce matérialisme californien est devenu le matérialisme le plus virulent depuis l'effondrement du grand récit soviétique. C'est à ce titre que l'Europe pourra dépasser ses anciens clivages affaiblissants, dont se réjouit Brzezinski, qu'elle se posera comme un véritable Kulturkreis, comme le souhaite Sahnoun, qu'elle deviendra une “maison commune” travaillée et animée par d'innombrables “horizontalités” fécondantes.

 

Robert STEUCKERS.

jeudi, 25 mars 2010

H. de Sy: De middelen van de macht - De machtigen onderdrukken het debat

leviathan_gr1.jpgHubert de Sy:
DE MIDDELEN VAN DE MACHT

De machtigen onderdrukken het debat

Het ligt voor de hand dat een staat die zich bedreigd voelt in zijn bestaan zelf, alle hens aan dek roept voor de verdediging van de positie en belangen van de gegadigde machtshebbers ervan. In eerste instantie van de monarchie en de uitgebreide koninklijke familie, maar tevens van de politieke, maatschappelijke en financiële omgeving ervan. Een elitaire kring die in het journalistiek en sociologisch jargon benoemd wordt als ‘establishment’ of ‘machtsconsortium’.


1.- De Koning Boudewijn Stichting

a- Portret van de KBS

De KBS werd opgericht in 1976 naar aanleiding van de 25ste verjaardag van de troonbestijging van koning Boudewijn. Haar officiële doelstelling is de levensomstandigheden van de bevolking helpen verbeteren. De leiding benoemt die taak als eigentijdse filantropie. (De vroegere bonnes oeuvres). De motor zijn van sociale vernieuwing beschouwt zij als haar opdracht en taak. Met het oog op haar internationale uitstraling – en derhalve die van het koninkrijk België en van de koninklijke familie- heeft de KBS ook een ‘Europese stichting’ opgericht. Zij is zelfs present in de VSA. De Stichting beschikt blijkbaar over vrijwel onbeperkte middelen. De voorzitter is de heer Guy Quaden, ere-voorzitter van de Nationale Bank. Op hun beurt zijn de lokale verantwoordelijken van de Nationale bank voorzitter van de lokale KBS-afdeling. De Nationale Loterij verleent elk jaar een dotatie. Voor 2005 was dat 12.147.581 euro.
In Vlaanderen functioneren daarenboven zgn. Steunfondsen (West-Vlaanderen, Oost-Vlaanderen, Antwerpen en in mindere mate Limburg) die aan systematische fundraising doen. Zij worden geanimeerd door Vlaamse prominenten waaronder Baron Buyse, o.a. voorzitter van Beckaert, de heer Balthazar, ex-gouverneur van Oostvlaanderen en de Brugse zakenman van CVP-signatuur, Van den Abeele.
Elk jaar organiseren de Steunfondsen een galabal. Jaarlijkse aankondiging: “Prins Filip en prinses Mathilde vereren die manifestaties met hun doorluchtige aanwezigheid”.


b- Doelstellingen van de KBS

b.1- De openbaar verkondigde zgn. ‘eigentijdse filantropie’

. Deze grootmoedige doelstelling wordt op onbetwistbare wijze en op brede schaal verwezenlijkt. De KBS is erin geslaagd een het hele land overspannend netwerk uit te bouwen dat zijn gelijke niet kent en om zo te zeggen, het volledige maatschappelijk veld bestrijkt. Zij is ‘alomtegenwoordig’, tot in kleinere dorpen, tot in vele van de lokale verenigingen. Op die wijze onderhoudt zij gestructureerde contacten met honderden vooraanstaande geografische Vlamingen en tienduizenden burgers van het zgn. grote publiek. Via diverse van haar activiteiten beantwoordt zij zonder twijfel aan een aantal reële menselijke behoeftes en noden. Geen zinnig mens kan dit loochenen of ook maar in twijfel trekken.


b.2- Collaterale creatie van aanhorigheid bij deVlaamseonderdanen.

In de context van de uitzichtloze communautaire conflictensituatie stemt het tot nadenken dat - alhoewel er in Wallonië minstens evenveel menselijke nood is als in Vlaanderen - de hoger vermelde steunfondsen enkel in Vlaanderen werden opgericht. Deze steunfondsen zijn in feite propaganda antennes van de Belgische staat ter attentie van de Vlaamse bevolking. Alleen al dit feit geeft kracht aan de mening van sommige waarnemers dat de verklaring/reden daarvoor het bestaan is van die tweede, meer discrete functie van de KBS: de emotionele aanhechting aan de leden van de koninklijke familie - en dus aan de monarchie als dusdanig – van twee categorieën van haar Vlaamse onderdanen. Enerzijds een zo groot mogelijk aantal gewone Vlaamse burgers waarvan de emotionele aanhankelijkheid verondersteld wordt te fungeren als legitimatie van de monarchie. Aan de andere kant een keurgroep van kapitaalkrachtige en invloedrijke Vlaamse prominenten, die rechtstreeks of onrechtstreeks financiële middelen kunnen aanbrengen en/of hun aanzien kunnen doen gelden op lokaal vlak.

Deze strategie leidt tot wat men in huidige journalistieke taal verwoord als inkapseling. Met andere woorden tot een vorm van intellectuele braindrain vanuit de nog enigszins Vlaams bewuste kringen, richting Belgisch machtsconsortium. Met als gevolg een verarming van het economisch en financieel patrimonium en een stuk daaruit voortvloeiende maatschappelijke verzwakking.


c- Strategie van de KBS

De leiders en raadgevers van de KBS zijn zich terdege bewust van het belang van de moderne communicatietechnieken en doen een systematisch beroep op de media. In 2005 heeft de stichting een samenwerking op het getouw gezet met de belangrijkste media van de geschreven pers. Met alle Vlaamse regionale televisiezenders via ’De Pluim’ en via ‘Coup de Chapeau’ met de RTBF. Het strategisch plan 2006-2008 legt nadrukkelijk het accent op “communicatie als hefboom”. De KBS wordt dus blijkbaar beheerd op professionele en efficiënte wijze. Ook vandaar, benevens de geldstromen, haar gestage groei.
Een van de doorslaggevende psychologische wapens van haar actie bestaat in het intelligent inspelen op de natuurlijke menselijke ijdelheid en praalzucht. Wie is ongevoelig voor het feit te mogen ‘samenwerken’ met vooraanstaande vertegenwoordigers van het Hof?
Soms even in de nabijheid te mogen vertoeven van koningen en koninginnen, van prinsen en prinsessen? Vrijwel niemand.
De verwezenlijking van deze diepmenselijke droom, het mede genieten van een soort afgeleide ‘luister’, smeedt hechte banden van aanhankelijkheid t/m sociale afhankelijkheid. Banden die kunnen uitmonden in politiek correcte keuzes.
Een doeltreffend hulpmiddel tot de beoogde inkapseling is de vermenigvuldiging van rechtstreeks gemediatiseerde contacten met leden van het Hof. Dit geldt ook voor de door sommige lokale prominenten begeerde bevestiging van hun belangrijkheid via zgn. ‘onderscheidingen’. Het te bereiken en meestal bereikte doel is zoveel mogelijk onderdanen op te nemen in het maatschappelijke en politieke kamp van de monarchie en van het belgicistisch consortium. Het is in dezelfde geest dat Boudewijn – in vergelijking met de vorige koningen – een uitzonderlijk hoog aantal Vlamingen in de adel verhief.
Die ‘inkapseling’
wordt in de praktijk verwezenlijkt dank zij de zelden of nooit besproken, alhoewel grootschalige en ononderbroken public relations campagne ten gunste van de monarchie, van de leden van de koninklijke familie en van de brede entourage van het Hof. Het is nl. in grote mate het nostalgische opkijken naar de luister van de hogere sferen van het land dat heel wat lokale vooraanstaanden en een niet onaanzienlijk deel van de bevolking aanzet tot actieve medewerking en inzet. Het zijn juist de vermelde massale public relations campagnes die er voor zorgen dat dit ‘opkijken naar’ bestendigd wordt.


d. “Raison garder”

Nu, in een staat die zich democratie aanmatigt mag het feit van een brede positieve waardering over een menselijke activiteit niet beletten een en ander aspect ervan te relativeren. Wel te verstaan op basis van vaststellingen, deze laatste te formuleren en ze te situeren in de bredere context van de permanente conflictsituatie waarin dit land zich sedert decennia bevindt. Elke louter hagiografische benadering van om het even welke persoon, vereniging of menselijke activiteit oogt naar volksverlakkerij en is derhalve in se ondemocratisch. Zeker als het een activiteit betreft die invloed kan uitoefenen op aanzienlijke en diverse lagen van de bevolking.
Het is nl. ook zo dat deze campagnes een belangrijke politieke functie zijn gaan uitoefenen. Zij situeren zich in de breed opgezette contrareformatie tegen de zgn. middelpunt vliedende krachten in België; vooral dan in Vlaanderen.


d. Besluit

Het kan moeilijk ontkend worden dat dus ook de KBS deel uitmaakt van het machtige staatsapparaat en ingeschakeld werd in de assertieve ‘défense et illustration’ van de vigerende Belgische machthebbers.
Het is tevens duidelijk dat de stichting over de middelen, de macht en de adequate relaties beschikt om ook die tweede opdracht - de medewerking aan de Belgische contrareformatie - in goede banen te leiden.
Wat voorafgaat noopt tot ernstig nadenken van Vlaamse kant. En, als het enigszins kan, tot overdacht, concreet en vooral gecoördineerd tegenwerk.


2.- De overheidsmedia

De graad en de wijze waarop die media gebruikt en misbruikt worden neemt vaak burleske vormen aan. De potsierlijkheid ervan is soms zo groot dat zij bij een aantal kijk- en luisteraars afwijzende en dus averechtse reacties uitlokt. Dit schaadt uiteraard aan de geloofwaardigheid van het medium en schept twijfels, ook bij het behandelen van andere thema’s.
Zo brengt de VRT regelmatig dweperige verhaaltjes over het optreden – in de sfeer van de zgn. miraculeuze ‘verschijningen’ - van een of ander lid van de uitgebreide von Saxen-Coburg-familie. Steeds “uitbundig toegejuicht door een enthousiaste massa van koningsgezinde onderdanen”. Waaronder vaak opgetrommelde schoolkinderen die blij wuiven met uitgedeelde vaderlandse vlagjes.
Dit alles in de context van een als spontaan voorgewende ‘diepe verering en onverstoorbare aanhankelijkheid’. Sommige commentatoren excelleren in het melig tot flemerig situeren van de huidige koninklijke familie in een naïef, kinderlijk tot kinderachtig sprookjesverhaal.
Met Sneeuwwitje als model.

De RTBF blijft niet in gebreke. Soms wanen nuchtere waarnemers zich teruggebracht naar de glorieuze tijd van de absolute monarchieën.
Dit belet niet dat er inderdaad nog steeds een tanend maar nog aanzienlijk deel van de bevolking emotioneel koninggezind is. Vooral de meest recente blunders van sommige Saksen-Coburgers hebben er wel voor gezorgd dat de Belgische monarchie geen taboe-thema meer is en dat zij meer en meer in vraag wordt gesteld.


3. De zgn. ‘regime-pers’

”Ik behoor niet tot degenen die achter elke hoek het spook van Albert Frère (Groep Brussel-Lambert) zien opduiken. Toch stel ik objectief vast dat er een soort Frans-Vlaamse mediacoalitie ontstaat rond Frère-Paris-Bas-Cobepa, waarin André Leysen (Gevaert VUM, GBL )de hoofdrol speelt” .Lucas Tessens in Lokalisering van de beslissingscentra over de verankering van de Vlaamse media. (in Brockmans, p.117).



De Vlaamse pers is in de handen van het geografisch Vlaams, per definitie conservatief en dus belgicistisch establishment.
Zij handelt zoals zij hoort te handelen, volgens haar aard en in functie van haar commerciële belangen. Conservatief van een aantal waarden waaronder de monarchie als een van de laatste nog enigszins werkzame bindmiddelen van dit land.

De zgn. vrije pers zit nl. in een economisch en maatschappelijk keurslijf waar ze zich onmogelijk kan uitwringen zonder zelfbeschadiging. De vrijheid van de journalist beperkt zich tot het schrijven van wat moet en mag gepubliceerd worden in de krant die hem tewerkstelt. Kortom, de wezenlijke vrijheid van de pers is een fictie.

Het is de eigenaar van de krant die de grenzen bepaalt van wat men journalistieke vrijheid pleegt te noemen. Vele burgers en de meeste journalisten betreuren dat. Cynici stellen dat zowel de journalisten als de burgers er zich mogen in verheugen dat die vrijheidsbeperking zich afspeelt binnen een ‘democratisch’ regime. In totalitaire regimes – en, wat sommige (s)linkse progressievelingen ook mogen vertellen, zijn dat hoofdzakelijk linkse regimes - stelt de journalist niet enkel zijn broodwinning, maar zijn leven op het spel. Een magere troost voor ons ‘democraten’, maar een troost.

Er is ten slotte geen enkele reden waarom de pers zou ontsnappen aan de vercommercialisering van alle menselijke activiteiten, van alle producten, van alle waarden,

Wat voorafgaat belet niet dat een aanzienlijk deel van de Vlaamse bevolking zich, zoniet verraden dan toch verlaten voelt door een categorie van de Vlaamse bovenlaag waar de eigenaars van de in het Nederlands gestelde kranten toe horen. Zo betreurden vele lezers de beslissing van de huidige directie het vertrouwde AVV-VVK, dat het ijkmerk was van De-Standaard-van-toen -, een onbetwiste kwaliteitskrant - te verwijderen van de frontpagina. Zij ergerden zich dood toen zij op de plaats van het vroegere AVV-VVK, de nationale driekleur zagen prijken. Dit was dan ook een nogal gratuite en laag bij de grondse vorm van provocatie. Nu, Iedereen heeft het recht te leven en te ageren op zijn eigen moreel niveau.

Kanttekening: wat voorafgaat belet niet dat een aantal journalisten standvastig blijk geven van een duidelijke Vlaamse reflex.
Zij volgen echter de Vlaamse beweging, het Vlaams Belang en de N-VA niet in de eis van onafhankelijkheid tout court.
Zij huiveren blijkbaar voor een van de oude en contraproductieve Vlaamse kwalen: wishful thinking. Hun mening is volstrekt achtenswaardig. In sensu strictu behoren ook zij tot de zgn regimepers.
Vanzelfsprekend zonder de gebruikelijke pejoratieve connotatie die aan die term plakt. Een broodschrijver is even eerbaar als een ‘broodarbeider’.


Exit de Financieel Economische TIJD, uit de VEV-schoot.

De FET was ooit het kroonjuweel en het symbool van de Vlaamse economische verrijzenis.
Hij werd opgericht op initiatief van enkele prominenten uit de kringen van het Vlaams Economisch Verbond.
Frans Wildiers, de charismatische afgevaardigd beheerder (1963-1971) van het VEV was de bedenker van, en de drijvende kracht achter het project.
“Hij was er sinds geruime tijd van overtuigd dat de groei van de Vlaamse economie een financiekrant nodig had.” (Gaston Durnez in de Encyclopedie van de Vlaamse beweging).
Onder de bekwame leiding van René De Feyter (later op zijn beurt afgevaardigde beheerder van het VEV) kende de krant een snelle groei. Zij groeide uit tot een geduchte concurrent van L’Echo de la Bourse, een Belgisch monument bij uitstek. In de kringen van het VEV speelden sommigen zelfs met het idee L’Echo over te nemen. (t Kan verkeren….

Vandaag is de FET, thans De Tijd, een uitgave van de vennootschap Mediafin die op haar beurt voor telkens 50 procent in handen is van De Persgroep (de uitgever van onder meer Het Laatste Nieuws en De Morgen) en Rossel (Le Soir). De verhuis naar Brussel is een gevolg van die overname.
De Persgroep en Rossel kochten ook de Franstalige zusterkrant L’Echo. Het besluit viel alle diensten op één plaats samen te brengen, om te komen tot meer efficiëntie en samenwerking.

Er zijn voorlopig geen aanduidingen dat De Tijd zijn vroegere journalistieke onafhankelijkheid en Vlaamse reflex volledig zou verloren hebben; of riskeert te verliezen. Afhankelijkheid van De Persgroep (van uitgesproken belgicistische signatuur) en de inkapseling in de kringen van L’Echo (die vaart onder ultra Belgische vlag) en van Le Soir (journalistiek speerpunt van de Brusselse anti-Vlaamse bourgeoisie en “moniteurke van het Vlaminghatend FDF) stemt toch tot nadenken. En tot enige vrees voor een mogelijke verwaseming van de Vlaamse identiteit.


4.- Het groot-kapitaal

Begrijpelijkerwijze is het groot kapitaal al altijd en principieel tegen verdere regionale bevoegdheden, tegen confederalisme en uiteraard tegen de opsplitsing van België geweest. Die kringen zijn per definitie conservatief.
Het tegenovergestelde zou tegennatuurlijk zijn.
De haute finance is een van de essentiële bestanddelen en steunpilaren van het belgicistisch consortium: Hof, nabije entourage, propaganda organen (KBS, B+, BSP), pers, vakbonden, traditionele partijen en dies meer. En derhalve van het huidige Belgisch jacobijns regime. Zijn invloed op de eventuele verdere evolutie van het beheer van ons land is discreet maar aanzienlijk.



5.- De Vakbonden

“In België groeide de vakbeweging, ontstaan uit gezellenverenigingen ter bevordering van de vakbekwaamheid als van de verzekering tegen ziekte en werkloosheid, vrij spoedig uit tot een verzuilde strijdorganisatie voor het behartigen van de belangen (arbeidsvoorwaarden, de plaats in de maatschappij) van de aangesloten werknemers”. (cf. Winkler Prins).

Laten we duidelijk zijn. De vakbonden zijn een van de meest onontbeerlijke organisaties van de, gisteren geïndustrialiseerde, vandaag hoogtechnologische samenleving en tegen de ‘vluchtige en voortvluchtige’ globalisering. Mochten ze niet bestaan, zouden ze bij hoogdringende prioriteit dienen te worden opgericht. Zij zijn de voornaamste rem tegen de ook vandaag nog niet – noch morgen - uitgestorven uitbuiting van de werknemer door sommige kapitaalkrachtige zakenkringen. Maar…..

De vakbonden zouden de enigen zijn die ‘de taal spreken van het werkvolk’. In de werkelijkheid spreken de leiders van hun sanhedrins even goed en soms even luid de taal van de machtsgeilheid en van het in hun geval omfloerste kapitalisme. Zij zijn als de dood voor elke beperking van hun exorbitante macht en voor elke vorm van inzage, laat staan toezicht op hun (occulte?) financiële massamiddelen. Zij zijn radicaal wars van al wet zij gemeenlijk en met bewuste vooringenomenheid ‘institutionele avonturen’ noemt. Zij vrezen nl. de opsplitsing van materies die hen aanbelangen. En vooral de opsplitsing van hun macht en kapitaal. En dus van elke verdere afschuiving van bevoegdheden naar de regio’s. Zij ijveren gans in tegendeel voor her-federalisering van sommige bevoegdheden.

Waarnemers verbazen er zich over dat de ‘verdedigers van de arbeider’ in de rangen figureren van de onvoorwaardelijke voorvechters van het neo-unitaire België. Akkoord, op het eerste gezicht horen zij niet thuis bij de oude adel, de haute bourgeoisie, het groot-kapitaal, kortom in de elitaire kringen rond het Hof. Zij vormen er nochtans een van de sterkere steunpilaren van. Ook hun invloed op sommige politieke partijen is enorm, vaak buitensporig. In de periode dat Verhofstadt nog democratische hervormingen predikte, reed hij zich te pletter tegen die muur van macht.

Dergelijke tegennatuurlijke politieke machtspositie hoort echter niet thuis in een regime dat zich democratie aanmatigt.

Zij danken deze machtspositie en hun statuut van onbestaande kapitalistische organisatie aan de exclusiviteit op de uitbetaling van de werklozensteun die hen door de politieke klasse werd verleend. Een wereldwijd unicum.

Exclusiviteit die zij op hun beurt danken aan de macht waarover de zgn. CVP-staat ooit beschikte. (Zie Encyclopedie van de Vlaamse Beweging)
Die exclusiviteit verleent hen een, in se ondemocratisch en immoreel chantage-wapen ten overstaan van talrijke arbeiders en bedienden die geen zin hebben zich aan te sluiten bij een partijpolitiek syndicaat. Wat ten slotte hun democratisch recht is.
Voor die uitbetaling innen de bonden een royale, volgens sommigen exorbitante vergoeding. Dit lijkt erg op een self service operatie vanwege de door de vakbonden naar het parlement en de regering uitgevaardigde militanten. Een unicum in de westerse wereld.
Er is echter meer, zowel op wettelijk als op democratisch vlak. De vakbonden bestaan namelijk niet. Zij hebben geen maatschappelijk statuut. Niemand kan er welke controle dan ook op uitoefenen, noch ze richtlijnen opleggen. Zij zijn onaantastbaar in hun spook-bestaan en in hun gedragingen. Zij nemen wel verdragende beslissingen ten bate of ten koste van bedrijven en van de lokale of nationale economie. Zij hanteren wel fabuleuze geldsommen. En toch bestaan ze niet. Vraag: in hoeverre kunnen ‘onbestaande’ verenigingen legaal zijn? Belgischer, surrealistischer dus, is moeilijk denkbaar.


Onaantastbaarheid , de antithese van democratie

Aangezien zij niet bestaan kan geen enkele instantie controle uitoefenen op hun financiële verrichtingen, noch op hun financiële situatie. Vreemd dat deze ondemocratische anomalie zelden en hoogstens even en terloops wordt vermeld. Zij wordt dus blijkbaar geduid door de opeenvolgende parlementen en regeringen. Ook de pers is ter zake voorzichtig. Een bewijs te meer van hun buitensporige invloed en macht. Zo nemen zij bijv., in staatsbelangrijke materies politieke stellingnemingen in. Zelfs tegen die van de partij van hun zuil; wanneer ook maar een deel,van hun positie in vraag wordt geteld.

In die geest wordt vaak gesteld dat de echte voorzitter van het CD&V niet de officiële voorzitter is. Wel de voorzitters van het ACW en van het ACV. Vroeger was die invloed discreet en op basis van intern overleg tussen beschaafde lui van beide vleugels van de zuil. Vandaag matigen zich zowel Renders (ACV) als Cortebeeck (ACW) publieke, louter politieke stellingnemingen aan. Is dat enkel macho-gedrag? Of hebben zij een verborgen agenda. Die van de onbespreekbare eenheid van het land.

Men moet geen ethische, democratische of andere edele motieven zoeken achter de keuze pro, en de rabiate verdediging van een in essentie unitair gebleven België. De vakbonden danken nl. macht en geld aan het huidig centralistisch bestel.


Besluit:

De vakbonden speelden en spelen een onontbeerlijke en onvervangbare sociale rol. Laat dat duidelijk zijn. Toch zou het vanuit democratisch en moreel oogpunt aangewezen zijn dat de politieke rol van deze juridisch en financieel nebuleuze organisaties uitgeklaard wordt. Maar, zie hierboven.

H. de Sy: "De top van de Vlaamse Beweging is even Jacobijns als Parijs"

Hubert de Sy: "De top van de Vlaamse beweging is even Jacobijns als Parijs"

Christian Dutoit 

Ex: http://www.meervoud.org/

Vlaams.jpgEen hekelschrift. Zo noemt auteur Hubert de Sy zelf het boek dat hij vorig jaar uitgaf met als merkwaardige titel 'Het belgicistisch regime en de Vlaamse maar versnipperde beweging'. Volgens de achterflap verkondigt het boek 'politiek uiterst non-correcte meningen en stellingen.'
Het boek kende enig succes en is binnenkort aan zijn derde druk toe. Tijd voor Meervoud om een gesprek aan te gaan met de auteur over zijn 'hekelschrift' en over wat hem ertoe brengt zich als nestor (de Sy werd geboren in 1921) en na een lange en zeer gevarieerde carrière (oud-koloniaal ambtenaar, directeur van de Vlaamse Elsevier, VEV,...) in te laten met die 'versnipperde' Vlaamse beweging.

- Uw boek wordt door velen die het gelezen hebben, waaronder ikzelf, als nogal 'pessimistisch' aangevoeld. In een inleiding laat u Trends-directeur Crols ongeveer zeggen dat Brussel een blok aan het been is van de rest van Vlaanderen, en u schijnt zich daarbij aan te sluiten.

Hubert de Sy: Ik wens dat niet, maar ik denk dat er geen andere mogelijkheid meer is. Brussel heroveren, dat vind ik een utopie. Een dwaasheid. Niet alleen kunnen we niet op tegen de Franstalige belgicisten, maar binnen vijf jaar zijn de Arabieren baas. Hoe kunnen wij dat omkeren? Waar ik aan denk is, als Vlaanderen onafhankelijk is of zelfbestuur heeft, Brussel af te kopen. Met geld, veel geld. Brussel en Wallonië leven maar dank zij het geld van de Vlamingen. Je mag dat draaien of keren zoals je het wil.

- Eigenlijk geeft u nu Henri Simonet postuum gelijk, die ooit beweerde dat de verfransing van Brussel een 'onomkeerbaar sociologisch feit was'?

Hubert de Sy: Dat is een maatschappelijk fenomeen, daar kan je niet tegenop. Dat kun je niet tegenhouden met wetten.

- Maar Brussel 'afkopen'? Dat is een zachte variatie op wat Guido Tastenhoye van het Vlaams Blok hier ooit in deze kolommen verkondigde. Hij wou natuurlijk wel de ring afsluiten of de Brusselaars eventueel onder water zetten. Maar goed, ...

Hubert de Sy: Kijk, Brussel kan niet leven zonder geld van Vlaanderen. Dus kan Vlaanderen zeggen: je krijgt geld, mààr!

- Brussel is toch een economisch verlengstuk van Vlaanderen?

Hubert de Sy: Brussel is inderdaad een economisch verlengstuk van Vlaanderen, maar of er nu een Belgisch, een federaal of een confederaal systeem is, die economische relatie tussen Vlaanderen en Brussel heeft daar niets mee te maken. De structuur van de staat verandert niets aan de commercie. De Vlamingen gaan blijven verkopen. Als Delhaize of GB goedkoper varkensvlees vinden in Vlaanderen, dan gaan ze toch niet zeggen:Vlaanderen, dat is een andere staat. Dan gaan ze dat toch gewoon kopen. De economische middens trekken zich niets aan van het staatsbestel.

- In het verleden is het toch al gebeurd dat Wallonië liever bussen ging kopen in Frankrijk dan in Koningshooikt, de Van Hool-affaire.

Hubert de Sy: Dat is toch zeker zeer marginaal.

- En onlangs dreigde Di Rupo er nog mee Vlaamse producten te boycotten als er een nieuwe ronde in de staatshervorming zou komen?

Hubert de Sy: Dat is een politiek discours. In de praktijk kan dat misschien werken voor vijf procent van de economische uitwisseling.

- Ik kom nog even terug op de commentaren op uw boek. De meeste commentatoren en recensenten noemen het pessimistisch. Bent u pessimist van nature of het geworden?

Hubert de Sy: Ik moet toegeven dat mijn vrouw dat ook soms zegt. Maar als iemand iets zegt dat niet strookt met 'la pensée unique', dan ben je automatisch een pessimist. Ik beweer dat ik mijn best gedaan heb om rekening te houden met naakte feiten, en te trachten nuchtere gevolgtrekkingen te maken. Dat is mijn standpunt. Ik geef u het voorbeeld, dat voor mij emblematisch is, van de splitsing van Brussel-Halle-Vilvoorde. In dit geval heeft zelfs de top van de Vlaamse intellegentsia gezegd aan de Vlaamse politici dat ze eindelijk eens gebruik moesten maken van hun parlementaire meerderheid. Het heeft niet geholpen. Ze hebben het een tweede keer gedaan. Het heeft absoluut niet geholpen, integendeel. De resultaten van de kieswet zijn erger wat er ooit geweest is en ze zijn nu definitief vergrendeld. Brussel-Halle-Vilvoorde staat nu als kiesdistrict compleet open voor de propaganda van Franstalige politici. Wat heeft dat met pessimisme te maken? Het heeft te maken met het aanhalen van concreet controleerbare onbetwistbare feiten die aantonen dat de Vlaamse beweging niet alleen meer vooruit gaat maar integendeel achteruit gaat. Je kan zo honderd voorbeelden aanhalen.

- Hoewel het economisch niet zo goed voor de wind gaat doet Vlaanderen het voorlopig nog economisch beter dan Wallonië en Brussel. Hebt u er een verklaring voor waarom dat zich niet politiek vertaalt?

Hubert de Sy: Je bedoelt dat de economische macht zich politiek niet uitdrukt? Dat wordt moeilijk. Ik was toen actief in het Vlaams Economisch Verbond, toen de eerste regionalisering plaatsvond. Toen ging het goed met de inkomsten van het VEV, omdat ik het argument had om via die regionalisering te pleiten voor een grotere samenwerking met het VEV eerder dan met het VBO. Rekening houdende met een nieuwe economisch-politieke context. Zeer vlug hebben wij dan vastgesteld - na vijf of tien jaar - dat de Vlaamse economische middens ingezien hebben dat de macht van het Belgisch establishment, het Belgisch kapitaal, belgicistisch gebleven was en dat ze daar niets tegen konden doen. Een zakenman moet geld verdienen of vooral in leven blijven. Ze hebben ingezien dat ze in een Belgische context leven en dat het zakelijk gevaarlijk is zich flamingant op te stellen. Omdat ze te doen hebben met de macht van de Générale, Paribas enzovoort. Kort na de oorlog had je nog fabrikanten, ik denk aan Sabbe, die hun bedrijf De Vlaamse Tapijtweverij noemden. Het is ondenkbaar dat men vandaag een bedrijf opricht dat zich 'Vlaams' noemt. Die mensen kwamen uit Vlaamse college's waar ze liederen zongen als 'Mijn Vlaandren heb ik hartlijk lief' en 't zijn weiden als wiegende zeeën'. Dat is nu totaal gedaan. Wat doen de katholieke scholen vandaag? Die leren veilig vrijen.

- Kom, de tijden zijn toch ook wel enigszins veranderd.

Hubert de Sy: Ik wil maar zeggen dat het identiteitsbewustzijn maar kan komen uit de familie en uit het onderwijs. Dat gezeur, dat emmeren over identiteit heeft geen zin. Welk onderwijsprogramma is er vandaag nog dat de Vlaamse beweging uitlegt? Dat is toch essentieel, niet alleen voor Vlaanderen maar ook voor België.

- OK, u bent een weinig pessimistisch. Probeert u eens na te gaan wat er vandaag dan wèl nog goed is aan de Vlaamse beweging?

Hubert de Sy: Wat is er verkeerd aan de Vlaamse beweging? Wel, ik ga natuurlijk niet akkoord met Schiltz die zegt dat de Vlaamse beweging afgedaan heeft omdat we nu een Vlaams parlement hebben.

- Rekent u Schiltz tot de Vlaamse beweging?

Hubert de Sy: Neen. Hij en de Spirit-groep hebben de Vlaamse beweging ontmand. En de Spiritgroep, met Anciaux aan de kop, heeft ze afgemaakt. De Vlaamse beweging is nu meer dan ooit nodig. Maar de strategie is verkeerd. Sedert dertig jaar is men bezig over de Vlaamse identiteit en over de eerbaarheid van het Vlaams-nationalisme. Kijk, die Vlaamse identiteit: elk volk heeft zijn identiteit. Waarom moet dat bewezen worden? Het moet eventueel via het onderwijs en de kleine verenigingen uitgelegd worden. De Vlaamse identiteit bestaat, maar het identiteitsbewustzijn bestaat niet. De strategie is verkeerd omdat men bezig is met dingen die evident zijn. Nationalisme is gelijk een broodmes, je kunt ermee doen wat je wil. Je kunt er brood mee snijden, en dat is goed, maar je kunt ook de nek oversnijden van de vijand. In 'Doorbraak' heeft Manu Ruys dat 'Byzantijns' academisme genoemd. Centraal voor de Vlaamse beweging zijn het gedachtegoed van Maurits Van Haegendoren, en Lode Claes. De eerste zei: red de democratie, en Vlaanderen zal gered zijn. En de tweede had het over de 'afwezige meerderheid'. De Vlaamse beweging moet zich toespitsen op diegenen die potentieel iets kunnen veranderen aan de situatie. En dat zijn namelijk de politici. Je kan maar een wet baren en doen uitvoeren via het parlement. Je gaat er toch niet van uit, zoals Tastenhoye, dat we gaan opstaan en plaats nemen in de loopgraven. Dat is toch te knettergek. Enkel de parlementairen kunnen Vlaanderen zelfstandigheid geven of, voor degenen die het wensen, onafhankelijkheid. Die moeten dus het vuur aan de schenen gelegd worden. Aan de electorale schenen dus. Ach, als je die Nieuwe Politieke Cultuur van Verhofstadt nu ziet. Er zijn nog nooit zoveel politieke benoemingen geweest. En de groenen doen daar hevig aan mee. De Vlaamse beweging heeft geen boodschap aan steriel academisme. De top van de Vlaamse beweging is even Jacobijns als Parijs. Kijk naar dat recente congres over identiteit...

- Van de Marnixring?

Hubert de Sy: Inderdaad. Manu Ruys heeft daar zeer kritisch op gereageerd. Er waren 40 sprekers, het was internationaal, en er waren 500 of 600 aanwezigen. Het bewijs dat het gelukt was is het feit dat de voorzitter achteraf uitgenodigd werd op een drietal internationale congressen. Hoeveel schuppen aarde zal dat aan de Vlaamse zaak bijbrengen? Niets. Niets, niets.

- Wat zou u dan wel willen zien?

Hubert de Sy: Twee dingen. Eerst de strategie. Er zijn honderden kleine Vlaamse verenigingen en honderden kleine blaadjes. Men moet die basis inschakelen. Er is geen middenveld die de idealen van de Vlaamse beweging vertaalt naar het gewone volk. En ten tweede moet aan de Vlamingen uitgelegd worden wat de economische en culturele nadelen zijn van de huidige politiek. Cultureel de verfransing van Vlaams-Brabant. Economisch het aantal euro's dat jaarlijks gespendeerd wordt aan de Franstaligen. Dit soort dingen moet gevulgariseerd worden. We moeten opnieuw samen bewegen. En nu beweegt iedereen in zijn eigen hoekje. Maar ik heb weinig vertrouwen in de Vlaamse intelligentsia. Hoeveel zouden er zich nog als Vlaming durven uiten? Zou het vijf procent zijn? Kijk naar een Guido Van Gheluwe (oprichter van de Orde van den Prince, nvdr). Dat is een hevige flamingant, bijna Blokker aan het worden vrees ik zelfs. Maar die durven niet naar buiten treden. Hij is dolgelukkig met mijn boek, omdat ik zeg wat hij niet durft zeggen.

- Er zijn ook mensen die juist omwille van het Vlaams Blok niet meer naar buiten treden.

Hubert de Sy: Het Vlaams-nadelige van het Vlaams Blok is dat men alles wat Vlaamsgezind is amalgameert met het Blok.

- In die zin is het Vlaams Blok dan een blok aan het been van de Vlaamse beweging?

Hubert de Sy: Dat schrijf ik letterlijk. Het cordon sanitaire is natuurlijk totaal ondemocratisch, maar dat belet niet dat de situatie zodanig geëvolueerd is dat de reputatie van het Vlaams Blok door dat systematisch amalgameren door mannen als Ludo Dierickx, Mark Spruyt en onze filosoof daar, hoe heet hij ook weer...

- U bedoelt Dieter Lesage?

Hubert de Sy: Ja, iemand die zich altijd filosoof verklaart. Die zijn erin geslaagd de Vlaamse beweging te demoniseren. En dat is een drama.

- Nu even iets helemaal anders. Wat vindt u van de activiteiten van het TAK?

Hubert de Sy: TAK? (denkt even na). Zeer positief. Kijk, twintig of dertig jaar geleden hadden wij 'taaltuinen'. Met Mark Galle, op de radio. Als je vandaag naar Ninove gaat, dan daag ik u uit om te verstaan wat ze daar zeggen. Antoon Roosens, die ik in mijn boek citeer, heeft ooit gezegd dat een volk zich niet kan laten respecteren als het geen cultuurtaal heeft. En wat doet de Vlaamse beweging daarvoor? Niets. Niets, sorry, niets.

- Maar nu verwart u het TAK een beetje met de Vereniging Algemeen Nederlands of de vroegere ABN-kernen.

Hubert de Sy: Het TAK, ik vind dat perfect. Het TAK, u bedoelt daar dus mee de mensen die tegen het Frans en het Engels zijn.

- Laten we even verder gaan. De Vlaamse Volksbeweging? De vorige voorzitter, Ivan Mertens, voorspelde de Vlaamse onafhankelijkheid voor vorig jaar...

Hubert de Sy: De VVB is even belangrijk als ze ooit geweest is. Maar ze volgt een verkeerde strategie. Ze werkt defensief. Vlaanderen Staat in Europa, dat spreekt niet tot de bevolking. Hoeveel Vlamingen kennen het verschil tussen volk, staat, natie, enzovoort... Ze houdt zich bezig met identiteit en de eerbaarheid van de Vlamingen. Ze moet veel agressiever worden. Ze moet vooral de basis betrekken.

- Hoe staat u dan tegenover het Vlaams Blok? Die partij heeft een volkse basis, of niet?

Hubert de Sy: Interessant. Daar kun je niet in twee woorden op antwoorden. Het Vlaams Blok is opgericht door Hugo Schiltz. Dat heeft Mark Grammens gezegd. Daar ga ik 100% mee akkoord. Het verraad van Hugo Schiltz ligt aan de oorsprong van het VB. In het VB heb je de overschotten, de restanten of de naweeën van de collaboratie en vooral van de repressie die het grootste schandaal van de Belgische geschiedenis is. Die rechtse of zelfs uiterst-rechtse strekking zindert vandaag nog altijd na bij mensen van het VB. Denk ik toch.

- Anderzijds recruteren ze een flink deel van hun electoraat bij vroegere SP-kiezers. Hoe verklaart u dat dan?

Hubert de Sy: Da's toch makkelijk. Als er op de markt een ruimte komt, dan is er altijd wel iemand die erin springt. De SP is een kaviaar-SP geworden en wordt het elke dag nog iets meer. Het Vlaams Blok is daar natuurlijk ingesprongen. Het VB is naar de gewone mens gegaan met het Vlaamse idee en natuurlijk ook met het migrantenidee. Het VB heeft rekening gehouden met de gewone Vlaamse mensen die in buurten wonen die overstelpt worden met migranten, en gaat ervan uit dat dit ook mensen zijn. En dat die mensen soms gedurende twee generaties gewerkt hebben voor een eigen huis, en dat hun eigen huis vandaag niets meer waard is. En daar houdt pater Leman géén rekening mee. En dat vind ik onzindelijk. Dat vind ik schandalig. Die mensen worden veel meer gediscrimineerd - vind ik - dan sommige migranten. OK, migranten worden wel gediscrimineerd, maar positief gediscrimineerd, sorry. Maar positieve of negatieve discriminatie, discriminatie is altijd verkeerd en ondemocratisch.

- Via uw talloze lezersbrieven bent u een actief medewerker van 't Pallieterke.

Hubert de Sy: Kijk, 't Pallieterke is een troostappel voor veel flaminganten. Daar lezen ze wat ze graag horen. Daar kunnen ze hun zeg kwijt. Het is vooral de troostappel voor de ouderwetse flamingant. Ik vind het zeer belangrijk, maar nog eens, de belgicistische middens zijn er ook in geslaagd 't Pallieterke te demoniseren. Van het bij Hitler te zetten. Dat is spijtig, maar wat kun je eraan doen? De belgicistische middens hebben àlle media in handen.

- Wat vindt u van de huidige evolutie bij het Ijzerbedevaartcomité?

Hubert de Sy: Wel, Lionel Vandenberghe heeft het Comité ontluisterd en vandaag loopt hij over naar de SP.a. Alle overlopers zijn onzindelijke mensen, maar hij is nog veel onzindelijker want hij loopt over van het Vlaamse naar het Waalse kamp. SP.a is een aanhangsels, via handen, voeten en portefeuilles, zetels en prebendes gebonden aan de PS en die PS is dé echte pest voor Vlaanderen. Omdat ze de macht hebben. Hij is dus de schaamte en de schande voorbij.

- Bent u ooit op de Ijzerbedevaart geweest?

Hubert de Sy: Ja, één keer. Maar de bedevaart is kapotgemaakt door de politieke partijen. In het begin de Volksunie, later de CVP. Zij hebben het dus gepolitiseerd. En al wat gepolitiseerd is, is rot. Per definitie. Vrede en geen oorlog, dat is het essentiële. Men had nooit die nazi's uit Holland en vooral uit Duitsland naar Diksmuide moeten laten komen. Dat was een fout van het Comité, dat kunnen ze zelfs niet aan het Blok verwijten. Het Vlaams Blok heeft daar overigens ook stommiteiten gedaan. Verreycken gedroeg er zich als een feldwebel. Daar is het Vlaams Blok enorm fout geweest.

- Hoe staat u tegenover N-VA?

Hubert de Sy: Ik vind Bourgeois een enorm charmant man. Ik wil de N-VA vergelijken met de VU van vóór Schiltz. Ik vind het schandalig dat men bang is voor de 'V' van de CD&V maar vind de 5%-regeling al even schandalig. Ik hoop werkelijk dat ze het halen. Kijk, nu kun je als Vlaming die afzijdig wil blijven van het Vlaams Blok weer stemmen voor een Vlaamse partij.

- Voor een 'proper' Vlaams Blok dus, zoals Bérénice Vaeskens in dit nummer van Meervoud stelt?

Hubert de Sy: Dat men mij dan die term 'proper' eens uitlegt. Zijn de socialisten 'proper' met Agusta? Het grote euvel van het VB is dat die partij stemmen heeft afgepakt van de SP. En het feit dat ze tegen de koning zijn.

- Een laatste vraagje, wat vindt u nu eigenlijk van een fenomeen als Meervoud?

Hubert de Sy: Ik vind dat een oase in de Vlaamse pers. Wat ik vooral apprecieer is dat Meervoud links is. Maar dat er weinigen zo hevig kritiek durven uitbrengen op de kaviaarsocialisten van de SP. Dat vind ik eerlijke journalistiek.

Hubert de Sy. Het belgicistisch regime en de Vlaamse maar versnipperde beweging. Mechelen, 2002, 387 p. Verkrijgbaar via Roulartabooks, Meiboomlaan 33, 8800 Roeselare. E-post: Jan.Ingelbeen@roularta.be

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En hommage à Hubert de Sy (1921-2010)

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En hommage à Hubert de Sy (1921-2010)

 

 

Nous avons appris avec tristesse le décès, en date du 3 mars 2010, dans sa quatre-vingt-neuvième année, d’Hubert de Sy, personnage extraordinaire dans la mesure où il incarnait encore un style soigné, une belle diction néerlandaise sans lourdeurs ni emphases pimentée d’understatements à la britannique, où transparaissaient humour et lucidité. Toujours tiré aux quatre épingles comme un digne représentant de la gentry, il donnait rendez-vous dans un bel établissement du centre de Bruxelles, de préférence dans les Galeries Royales Saint-Hubert, pour s’adonner, avec ses commensaux, à l’art de la conversation, dont il tirait la substance des réflexions qu’il couchait ensuite sur le papier.

 

Du Congo au « Vlaams Economisch Verbond »

 

Ce natif d’Ostende, au nom évoquant un village du cœur des Ardennes wallonnes, avait décidé de s’installer à Roosdaal dans le Pajottenland brabançon. De formation, Hubert de Sy était professeur du secondaire inférieur pour les langues néerlandaise et française et pour l’histoire. En 1946, il s’embarque pour le Congo belge : il va y accomplir des tâches administratives au Kivu et devenir ensuite attaché auprès du gouverneur de cette province congolaise du temps des colonies. Dans le cadre de cette fonction, il suivra un cours d’islamologie à l’Université Libre de Bruxelles, sous la houlette du Professeur Armand Abel. Le Kivu, province congolaise qui jouxte les petits pays de la zone de turbulences des Grands Lacs et qui subit aujourd’hui les affres d’une guerre qui n’en finit pas, était à l’époque déjà sous l’influence de prosélytes musulmans issus du Tanganyika (devenue « Tanzanie » après la fusion du Tanganyika, l’ex-Afrique orientale allemande, et de Zanzibar). L’administration coloniale belge voulait aborder le problème d’un éventuel télescopage entre islam, d’une part, animisme autochtone et catholicisme des pères blancs, d’autre part. Revenu des colonies africaines, Hubert de Sy entame une riche vie professionnelle dans les secteurs privés et publics et termine sa carrière au « Vlaams Economisch Verbond » en 1984.

 

Retraité, il décide de s’adonner à l’écriture, une écriture politique qui prend pour objet principal, sinon exclusif, la question flamande dans le cadre de l’Etat belge. Pour Hubert de Sy, qui se découvre flamand et même flamingant de raison à la fin de sa vie, cette Flandre rebelle se borne à protester, mais sans aucun résultat tangible. Quand ses représentants se retrouvent à la table des négociations, ils capitulent généralement sur toute la ligne ou se contentent de vagues compromis périphériques. Hubert de Sy va axer ses réflexions sur la question flamande au départ de la thèse de Lode Claes, énoncée au commencement des années 80, immédiatement après le début du processus de dissolution de la Volksunie et l’émergence timide (à l’époque) du Vlaams Blok, promettant plus de radicalité dans les revendications flamandes. Lode Claes, retiré de la politique car il ne souhaitait ni les capitulations ni les dérives gauchistes de la Volksunie ni les positions plus musclées du Vlaams Blok, avait parlé des Flamands comme d’une « majorité absente », c’est-à-dire d’une majorité numérique incapable de faire valoir ses desiderata dans le jeu démocratique et parlementaire. Le débat était ouvert et n’est pas encore clos : quels sont les facteurs qui font que cette majorité numérique demeure une minorité politique ? C’est la question que se posent les esprits indépendants de la veine d’un Hubert de Sy.

 

Faiblesses du mouvement flamand

 

L’ouvrage de notre auteur, Het belgicistisch regime en de Vlaamse maar versnipperde Beweging (*), entend répondre à cette question cruciale que les événements politiques, qui ont suivi les élections législatives de 2007, ont rendu plus pertinente que jamais. Hubert de Sy voulait choquer, voulait une thérapie de l’électrochoc et ses thèses se succèdent au fil des pages, prenant bon nombre de certitudes et de postures politiciennes à rebrousse-poil : la communauté flamande ne s’est nullement émancipée en dépit de ses affirmations bruyantes et de ses rodomontades médiatisées ; elle ne possède pas d’autonomie administrative réelle en dépit de son parlement installé à Bruxelles ; le mouvement flamand présente plus de faiblesses que de forces, des faiblesses qui viennent, d’une part, d’un discours tonitruant dans les meetings, les éditoriaux ou les manifestes, où l’on répète trop souvent des idées toutes faites détachées de toute analyse factuelle et, d’autre part, des nomenklatura politiques qui s’empressent d’oublier la radicalité de leurs propos pour participer à l’assiette au beurre, bricoler des montages boiteux et accepter n’importe quels compromis ; les discours de ce mouvement flamand, en théorie populaire et démocratique, ne dénoncent que fort rarement l’établissement financier belge, premier responsable du lent pourrissement du pays, toutes communautés confondues.

 

Ce pourrissement total est apparu aux yeux de l’univers entier avec les grandes crises des années 90 (Dutroux, dioxine) qui n’ont provoqué aucune réaction salutaire de la part de l’établissement qui, au contraire, s’est enfoncé toujours plus profondément dans ses turpitudes, au point de transformer l’Etat en un « champs de ruines éthiques », dixit Hubert de Sy. Les assassinats que l’on commet en pleine rue à Bruxelles, les agressions systématiques que subissent ses habitants, le développement de zones de non-droit dans certains vieux quartiers de la capitale sont décrits par les édiles socialistes corrompues et crapuleuses (au sens strictement étymologique terme) comme des « faits divers », alors qu’ils reflètent bien l’absence des pouvoirs publics dans les tâches qui lui seraient dévolues au sein de tout Etat normal. A cela s’ajoutent la déliquescence des systèmes scolaires (où la Flandre est encore épargnée mais plus pour longtemps), le chômage à grande échelle et le détricotage sournois de tous les acquis sociaux qui avaient fait, pendant deux brèves décennies, l’excellence du « modèle belge ». Les délocalisations néo-libérales, auxquelles les pouvoirs publics n’ont pu s’opposer (Renault/Vilvorde, Volkswagen, Opel, Carrefour, etc.) et la crise bancaire de l’automne 2008 (dont les ravages sont loin d’être terminés) parachèvent le pourrissement que nous évoquions.

 

La majorité minorisée et… diabolisée

 

Revenons à la « majorité minorisée » des Flamands et, par suite, on peut l’ajouter, de toutes les communautés véritablement populaires du royaume, de tout le peuple qui travaille et qui peine pour payer les effets des gabegies politiciennes. Les mésaventures du démocrate chrétien Yves Leterme et du néo-nationaliste post-volksuniste Bart de Wever, qui étaient parvenus à former une majorité flamande en région flamande, se sont retrouvés dans le collimateur d’une propagande dénigrante à souhait et ont été posés comme des para-nazis infréquentables dans toute la presse internationale, celle de Paris en tête. La majorité s’est bien retrouvée minorisée et diabolisée, confirmant les thèses de Claes et de de Sy.

 

Les discours pré-électoraux, promettant une plus large autonomie, ont été vidés de leur contenu pour obtenir des places dans le gouvernement fédéral. De lion rugissant, le cartel démocrate chrétien et post-volksuniste s’est transformé bien rapidement en caniche édenté, prouvant par là même que la teneur de ses discours émancipateurs participait d’une mauvaise analyse de la situation : il aurait fallu avertir l’électeur des dangers qui guettaient toute politique émancipatrice et le préparer à une résistance plus solide, comme celles que livrent aujourd’hui les peuples islandais et grec. Quant à la crise financière internationale de l’automne 2008, qui a suivi immédiatement la crise politique belge de 2007, elle montre que les secteurs bancaires, dépositaires des avoirs populaires, sont totalement indépendants des pouvoirs publics. Les banksters ne respectent ni l’Etat ni les institutions de ce dernier ni leurs propres actionnaires ni la population dont ils encaissent les avoirs. Les banques belges, où la majorité minorisée a thésaurisé ses avoirs et placé ses épargnes, ont été vendues à des groupes bancaires français, exactement comme le secteur énergétique : ils vont désormais pomper l’argent d’un peuple travailleur pour financer les gabegies de l’Hexagone, permettre à celui-ci de financer son fonctionnariat surnuméraire, son armée et sa bombinette et de se payer une bonne tranche de démagogie en diminuant les frais d’énergie pour tous les ménages hexagonaux ; les Flamands, les Wallons, les Germanophones et les immigrés maroxellois, turco-schaerbeekois ou Congolais de Matongé, qu’ils soient chômeurs ou bien nantis, paieront, chaque jour qui passe, pour chaque ampoule allumée le soir, pour chaque frigo en état de fonctionnement, pour chaque rasage électrique le matin. Pour maintenir à flot le sarkozisme, ses pompes et ses œuvres, pour entretenir les gaspillages et les inconséquences voulues par les gauches françaises, de Ségolène Royale à Daniel Cohn-Bendit.

 

Arbitraire d’en haut et arbitraire d’en bas

 

La ponction qui s’exercera ainsi sur les Flamands, mais aussi sur les Wallons et les Allemands d’Eupen et de Saint-Vith, est une ponction démesurée que ni les Algériens ni les Malgaches n’ont subie aux temps des colonies. Mais les Algériens et les Malgaches se sont battus : les ressortissants des anciens Pays-Bas Royaux n’ont pas ce courage, alors que deux ou trois démonstrations de force, une ou deux manifestations de grande envergure contre Electrabel et/ou BNP-Paribas feraient capituler sans gloire aigrefins et escrocs de cet immonde secteur bancaire, véritable lèpre des sociétés contemporaines. Cette passivité face aux menées inacceptables des secteurs énergétique et bancaire vient de la capitulation des gauches flamandes, minoritaires mais bien présentes dans l’arène politique parce qu’elles collaborent sans vergogne avec l’établissement, contre le peuple, contre les travailleurs qu’elles affirment défendre. Si la gauche avait une éthique naturelle, et donc nationale car la nation est un facteur naturel, elle se battrait à l’unisson avec toutes les autres forces émancipatrices du pays : sa trahison livre la population à l’arbitraire, à l’arbitraire d’en haut, celui de l’établissement et des banksters, et à l’arbitraire d’en bas, celui des petites frappes qui écument les rues, pillent, rançonnent et recyclent l’argent de leur came dans les réseaux des… banksters. Voilà pourquoi elles apparaissent bien plus sympathiques à l’établissement que le boulanger de Lessines ou de Maaseik, que le chef de petite entreprise de Bütgenbach ou de Furnes : ils apportent bien moins de flouze noir dans les circuits financiers, ils ne sont que des minables face aux caïds du shit, ils ne méritent guère de lignes de crédit. Voilà pourquoi leurs dérapages sont des « faits divers », selon certains socialistes, parce que le fait essentiel est évidemment cet apport non négligeable que constituent les recettes de la vente du cannabis… Les édiles communales, la magistrature dévoyée, les banksters ne vont pas tirer sur d’aussi lucratifs pourvoyeurs de fonds. Voilà pourquoi on ignore délibérément les analyses posées par l’UNESCO, l’OMS, les Observatoires des Drogues de l’UE ou d’autres instances internationales sur les divers trafics de drogues ou sur la formation de réseaux mafieux dans les diasporas du globe. Voilà pourquoi on n’emprisonne pas les dealers, forcément mineurs. Voilà pourquoi on libère à qui mieux mieux les délinquants qu’on jette parfois en ergastule pour un bref laps de temps. Car il faut qu’ils continuent leur petit jeu, si profitable à une brochette de messieurs sentencieux, en col, cravate et costume trois pièces, qui vont aller vendre nos avoirs à leurs homologues parisiens. Si un bijoutier d’Uccle se fait braquer et si une mère de famille se fait tirer une balle dans la tête par un agent de la société des transports publics de la Région bruxelloise, recyclé en braqueur par un beau jour de congé, eh bien, c’est pour sûr un « fait divers » : on ne va tout de même pas incriminer outre mesure un travailleur, actif dans le plus gros fromage socialiste de la capitale du royaume, qui engage, à la sortie des prisons  —apprend-on depuis le drame d’Uccle—  un personnel supplétif inutile, au nom de l’intégration, alors que cet organisme compte déjà plus d’employés que la RATP parisienne qui, elle, œuvre sur une aire géographique et sur un charroi bien plus impressionnants. Et pour parachever l’horreur : quelques jours à peine après l’abominable crime d’Uccle, un autre employé de la même société et du même service que le pistolero de l’Avenue Brugmann était impliqué dans une lourde affaire de braquage… Encore un « fait divers »…

 

Pour un retour aux meilleures théories politiques

 

Cette dérive sur l’actualité la plus récente permet d’expliquer l’une des dernières thèses émises par Hubert de Sy, dans son ouvrage, rédigé en français pour qu’il ait un impact en dehors des circuits politiques flamands, L’Etat belge en crise existentielle. Hubert de Sy y évoque la « débâcle éthique » de l’Etat, en puisant ses exemples dans la corruption politique et le népotisme qui en est son plus flagrant corollaire et qui sévit en Wallonie, sans pour autant épargner la Flandre, reconnaît notre auteur. Mais la « débâcle éthique » en Belgique est bien plus profonde que celle qu’attestent de simples faits de corruption et de népotisme. Sur base des travaux de Claes et de de Sy, un chantier infini peut s’ouvrir, non seulement pour le mouvement populaire flamand, pour ceux qui entendent à gauche sortir de l’ornière d’un socialisme flamand établi, pour ceux qui entendent réhabiliter un solidarisme bien structuré face aux dérives du néo-libéralisme mais aussi pour tous ceux qui veulent une démocratie exemplaire et bien huilée en ce pays, pour les Wallons et autres francophones qui veulent un changement. Et qui seront plus nombreux sans doute à lire cet hommage en français à Hubert de Sy, le gentleman policé, et un peu isolé faut-il l’ajouter, du mouvement flamand, qui publiait à compte d’auteur, cherchant ainsi à consolider son indépendance personnelle, à laquelle il tenait beaucoup, signe de son excellence, signe d’une attitude noble qui disparaît de nos horizons sous les coups de la vulgarité contemporaine. Les Wallons liront d’ailleurs les thèses de Claes et de Sy en parallèle avec le seul sénateur qui soit capable de désigner les tares du royaume dans l’espace francophone et wallon du pays : je veux nommer Alain Destexhe et ses compagnons en écriture, Alain Eraly et Eric Gillet (cf. Démocratie ou particratie ? 120 propositions pour refonder le système belge, éd. Labor, Bruxelles, 2003). Destexhe s’inscrit dans la tradition de Paul Hymans, homme politique libéral des années 90 du 19ème et de la première décennie du 20ème siècle.  Paul Hymans avait voulu œuvrer dans le sillage de la critique italienne de la partitocratie émergente, portée par son homologue Minghetti, lui-même influencé par la théorie de la circulation des élites formulée par Gaetano Mosca, maître à penser de Vilfredo Pareto. Plus tard, Roberto Michels et Max Weber, Charles Benoist et Moshe Ostrogovski parachèveront la théorie critique des oligarchies et des dérives des partitocraties. Nous voilà ramenés dans l’espace élevé, où l’air est vif, des meilleures théories politiques.

 

Courage politique ?

 

Nous avons donc en main toutes les théories critiques pour fustiger et éliminer les fauteurs de pourrissement et de « débâcle éthique ». Nous avons aussi pour nous les analyses factuelles de bon nombre d’instances internationales (ONU, UNESCO, OMS). Nous avons les exemples des peuples grec et islandais. Il manque évidemment l’ingrédient essentiel : le courage politique. Dans ses rodomontades pré-électorales de 2007, où il affirmait qu’on allait voir ce que l’on allait voir, Leterme avait prononcé ces paroles fortes : « Vijf minuten politieke moed », « Cinq minutes de courage politique ». Sa résistance a en effet duré cinq minutes. Pas beaucoup plus. Il faut former des hommes et des femmes qui n’ont pas pour caractéristique première l’agaçante intempérance d’aller plastronner sur les strapontins d’un parlement, quel qu’il soit, mais qui possèdent l’endurance, la volonté d’œuvrer sur le long terme pour opérer une révolution métapolitique qui, en bout de course, dressera partout les garde-fous nécessaires pour qu’un régime de capitulation, de mépris de la population, de corruption, de débâcle éthique, de crime, de laxisme, de dysfonctionnements, de favoritisme anti-démocratique ne soit plus possible. Et laissons à Hubert de Sy le soin de conclure en citant un sociologue espagnol, Manuel Vazquez Montalban : « Coller un nom sur ce qui porte préjudice à nos intérêts, nous aide à résister ».

 

(21 mars 2010, jour de l’équinoxe de printemps).

 

Note :

(°) ISBN 90-5466-362-6 – Diffusion « Roularta ».

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The Wars of Tribe and Faith

The Wars of Tribe and Faith

by Patrick J. Buchanan

Schweizer Armee bereitet sich auf innere Unruhen in der Europäischen Union vor

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Abwehr von Flüchtlingströmen: Schweizer Armee bereitet sich auf innere Unruhen in der Europäischen Union vor

Udo Ulfkotte / http://info.kopp-verlag.de/

In der ruhigen Schweiz herrscht derzeit innenpolitische Unruhe. Die Sicherheitspolitische Kommission (SiK) des in Bern ansässigen Schweizer Nationalrats ist von der Schweizer Armeeführung über erwartete mögliche innere Unruhen und Flüchtlingstrecks in der Europäischen Union unterrichtet worden. Die Zukunft der EU sieht demnach völlig anders aus, als es Politiker behaupten …

»Auch in Europa können Situationen entstehen, die wir uns heute gar nicht vorstellen können.« Das hat der Schweizer Armeechef André Blattmann bei einer vertraulichen Darstellung der sich abzeichnenden Lage der Europäischen Union in der Sicherheitskommission (SiK) des Schweizer Nationalrates in Bern gesagt. Demnach könnten in den kommenden Monaten neben Griechenland auch in Spanien, Frankreich, Italien und Portugal immer neue schwere innere Unruhen ausbrechen. Die Folge? Die Armeen der anderen europäischen Staaten müssen sich auf Kampfeinsätze vorbereiten, auch in der Schweiz. Denn entstehende Flüchtlingsströme könnten zur Abwehr auch einen Schweizer Armeeeinsatz notwendig werden lassen. Bürger aus Ländern mit einer schwierigen finanziellen Lage könnten massenhaft in die Schweiz einwandern. Armeechef Blattmann sagt wörtlich: »Auch große Migrationsströme könnten einen Einsatz nötig machen. Denken Sie nur an die wirtschaftliche Situation in Griechenland: Plötzlich steht in einem EU-Land der Staat vor dem Bankrott!«

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Dienstag, 16.03.2010

Kategorie: Allgemeines, Geostrategie, Enthüllungen, Wirtschaft & Finanzen, Politik

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Questions to Robert Steuckers: In order to precise the positions of SYNERGIES EUROPEENNES

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Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 2004

Questions to Robert Steuckers:

In order to precise the positions of Synergies Européennes

Interview by Pieter Van Damme, for an end of course dissertation


The following is a translation of an interview with Robert Steuckers founder of Synergies Européennes. S.E. is an excellent pan European organization with a very fine history of activism that was born as a result of a split from Alain DeBenoist's GRECE quite some time back.

***

Q: To what extent can "national-bolshevism" be included in the "third way", between liberalism and Marxism?


RS : National-bolshevism does not refer to any economic theory or project of society: this is too often forgotten. This composed term has been used to denominate the (temporary, indeed) alliance between the traditional cadres of German diplomacy, eager to release the Reich defeated in 1918 from the Western enterprise, and the leading elements of German communism, eager to find a weight ally in the West for the new-born USSR. With Niekisch – ancient cadre of the Council Republic of Monaco, crushed by the nationalist Freikorps [Franc Corps] under the mandate of Noske's social-democrat power – national-bolshevism assumes a more political shade, but in the majority of cases its self-denomination chooses the "national-revolutionary" label. The concept of national-bolshevism becomes a polemical concept, used by journalists to indicate the alliance between the extreme wings on the political chessboard. Niekisch, in the times when he was considered as a leading figure of national-bolshevism, was no more politically active, strictly speaking; he was the editor of newspapers appealing to the fusion of the national and communist extreme wings (the extremities of the political "horse-shoe", said Jean-Pierre Faye, author of the book Les langages totalitaires [Totalitarian languages]. The notion of "Third Way" made its appearance within this literature. It had different avatars, as a matter of fact mixing nationalism to communism, or some libertarian elements in the nationalism of the young people of Wandervogel to some communitarian options elaborated by the left, as it is the case, for instance, of Gustav Landauer. [1]

These ideological mixes were initially elaborated within the internal debate of then existing national-revolutionary factions; then after 1945, when there was hope that that some third way would become the way of Germany, torn between East and West, and when such Germany would be no more the place of the European divide, as on the contrary the bridge between the two worlds, managed by a political model combining the best qualities of the two systems, ensuring both freedom and social justice at a time. On a different level, the name of "third way" was sometimes used to called the German techniques of economic management which differed from Anglo-saxon techniques, although from within the same market liberalism. The latter techniques are considered to bee to much speculative in their progress, too little careful of the social continuum structured by non-market sectors (health and social welfare, teaching and university). In this German view of the 1950s and 1960s, market liberalism must be consolidated by respect and support to the "concrete orders" of the society, as to become an "order-liberalism". Its functioning will be optimal once the sectors of welfare and education do not limp, do not engender social misguidance due to the negligence of the non-market sectors by a political power too much subdued to banking and financial circuits.

The French economist Michel Albert, in his famous work Capitalisme contre capitalisme [Capitalism against capitalism], translated in many languages, opposes indeed such order-liberalism to the neo-liberalism en vogue after the coming to power of Thatcher in the United Kingdom and Reagan in the United States. Albert calls order-liberalism as the "Rhenish-model", defining it as a model loath to stock market speculation as a way to maximise profits without structural investments, and as a model attentive to the preservation of education "structures" and a social welfare apparatus, sustained by a solid hospitalising network. Albert, order-liberal follower of the German way, re-evaluates non-market sectors under attack after the coming of neo-liberalism. The French "nouvelle droite" [ND, new right], preferably working within a dream-like framework, though masked by the adjective "cultural", did not take into account this fundamental distinction made by Albert in a book nevertheless hugely diffused through all European countries. If the ND had to opt for an economic strategy, it should have started with the defence of existing structures (that are also cultural achievements), in concert with gaullists, socialists and ecologists struggling to defend them, and should have criticised those politicians who – following the neo-liberal and Anglo-Saxon fashion – give speculative trends a free rein. Neo-liberalism dislocates non-market achievements (that is cultural practical achievements) and any ND, claiming the supremacy of culture, should act in defence of such non-market structures. Due to the mediocrity of the leading personnel of the Parisian ND, this work was not undertaken. [2]


Perroux, Veblen, Schumpeter and the heterodoxes

Anyway, economics in France operates – with Albertini, Silem and Perroux – a distinction between "orthodoxy" and "heterodoxy". As "orthodoxies" (plural) it means the economic techniques applied by European powers: 1) Marxist Soviet-style planned economy, 2) free, unrestrained market economy, the Anglo-Saxon fashion (pure liberalism or classic liberalism, deriving from Adam Smith, present neo-liberalism being but an avatar of the former), 3) economics offering some mix between the two former techniques, such as it was theoretically expressed by Keynes at the beginning of the XX century and adopted by most social-democrat governments (British labourites, the German SPD, the Austrian SPÖ, Scandinavian socialists). As heterodoxy the French political science means every economic theory not deriving from pure principles, that is from disembodied rationality, as on the contrary from peculiar, real and concrete political histories. In this perspective, heterodoxes are the heirs of the famous German "historical school" of the XIX century, of Thorstein Veblen's institutionalism and of Schumpeter's doctrines. Heterodoxes do not believe in universal models, as against the three dominating forms of orthodoxy. They think that there exist as many economics and economic systems as national and localhistories. Together with Perroux and beyond their particular differences and divergences, the heterodoxes think that the historical character of structures is in itself worth being given due respect, and that economic problems must be solved respecting such structures' own dynamics.

More recently, the notion of "Third Way" was brought again to the fore with the coming to power of Tony Blair in the United Kingdom, after about twenty years of thatcherian neo-liberalism. Apparently, as a principle, Blair comes closer to the German third way; as a matter of fact, he is but trying to make the British working class accept the achievements of liberalism. His "third way" is a placebo, a set of buffer measures and devices against the unpleasant social effects of neo-liberalism, but it does not reach the core of the matter: it is only a timid shift towards some keynesian position, that is towards one more orthodoxy, already practised by labourites but presented to the voters through a much more "workerist" and muscular language. Blair would have really launched a third way had he centred his policies on a deeper defence of the non-market sectors of the British society and on some forms of protectionism (once already favoured by a more muscular keynesism, a keynesism oriented to order-liberal - or order-socialist, order-labourite – trends). [3]

Q: What is the role of Marxism, or bolshevism, in this framework?


RS : Soviet-style Marxism failed everywhere, its role is finally brought to nothing, even in the countries that experienced the market economy. The sole nostalgia left, that comes to the light in every discussion with people emigrated from those countries, goes to the excellence of the educational system, able to communicate a classical corpus, and to the schools of music and dance, local expressions of the Bolshoy; this nostalgia can be found even in the smallest villages. The ideal thing would be to couple such education network, impermeable to the spirit of 1968, to an heterodox economic system, clearing the way to cultural variety, without the control of a rigid ideology preventing the blossoming of the new, both on the cultural and economic plan.

Q : Did Synergy then quit organic solidarism or not?


RS : No, it did not. Since it is just heterodoxies – plural, so that they can answer to the imperatives of the autonomous contexts – that represent ipso facto organic reflexes. Heterodox theories and practices stem from an organic humus, as against orthodoxies elaborated in the test-tube, indoor, outside of any concrete context. Because of their defence of dynamic structures engendered by the peoples and their own institutions, and of the non-market and welfare sectors, heterodoxies immediately imply solidarity among the members of a political community. The third way brought forward by heterodox doctrines is forcedly an organic and solidarist third way. The problem you seem to rise here is that a good number of right-wing groups and small couches wrongly used and equivocated the terms "organic" and "solidarist", or "community", never making reference to the complex corpus of heterodox economic science. It was easy then for Marxist critics, for instance, to label the militants of those movements as jokers or cheaters, manipulating empty words without any real and concrete meaning.

Participation et interest in the times of De Gaulle

The concrete and actual example to which the ND could have made reference was the set of reform attempts in De Gaulle's France during the 1960s, with the "participation" of the workers in the enterprises and their "interest" to the reaped benefits. Participation and interest are the two pillars of the gaullian reform of the market liberal economy. Such reform does not go in the direction of Soviet-style rigid planning, although a Planning Office was forecast, as in the direction of the anchorage of the economy within a given population, in this case the French population. In parallel, this orientation of the French economy towards participation and interest is coupled with the reform of the representative system, where the national assembly (i.e. the French parliament) should be sided until the end of its term by a Senate where would sit not only the elected representatives of the political parties, but also the representatives of the professional associations and the regions, directly chosen by the people without the parties acting as a go-between. In this sense De Gaulle spoke about a "Senate of the professions and the regions".

For minute history, this reform by De Gaulle was by no means taken into account by the French right-wing and by the ND, partly coming from them, since those right-wings found themselves in the camp of the partisans of a French Algeria and therefore rejected, altogether irrationally, every manifestation of the gaullian power. This undoubtedly explains the total absence of any reflection upon these gaullian social projects in the ND literature. [4]

Q : The economic visions of the conservative revolutionaries seem to me to be rather confused, and apparently have but one common denominator, the rejection of classical liberalism!


RS : Economic ideas in general, and introductory manuals to the history of economic doctrines give a very small room to heterodox currents. These manuals – that are imposed to the students in their first years, and that are destined to give them a sort of Ariadne's thread to keep their way through the succession of economic ideas – almost do not include anymore the theories of the German historical school and their many avatars in Germany and elsewhere (in Belgium at the end of the XIX century Emile de Laveleye, genial scholar and vulgariser of the theses of the German historical school). The only notable exception are the manuals of Albertini and Silem, quoted above. From Sismondi to List, from Rodbertus to Schumpeter, a different vision of economics is developed, focusing on the context and accepting the infinite variety of the ways of realising the political economy. These doctrines do not reject so much liberalism, since some of their bearers qualify themselves as "liberals", as the refusal of acknowledging the contextual and circumstantial differences in which economic policy must concretise. Pure "liberalism", rejected by the conservative revolutionaries, because is a kind of universalism. It believes that it can find application everywhere in the world without taking into account the variable factors of the climate, the population, its history, the kinds of cultivation that are traditionally practised, etc. This universalist illusion is shared by the other two pillars (Soviet-Marxist and Keynesian-socialdemocratic) of economic orthodoxy. The universalist illusions of orthodoxy notably led to neglecting food cultivation in the Third World, to the spreading of monocultures (which exhaust the soil and do not cover the whole of food and vital requirements of a single population) and, ipso facto, to famines, among which those of Sahel and Ethiopia stay printed in memory. In the corpus of the ND, the interest to the context in economics produced a series of studies on the works of the MAUSS (Anti-Utilitarian Movement in Social Sciences), whose leading figures, labelled as "leftists", explored a range of interesting problematics and analysed in deep the notion of "gift" (that is, the forms of traditional economy not based on the axioms of interest and profit). Promoters of this institute were notably Serge Latouche and Alain Caillé. Within the framework of the ND, it was especially Charles Champetier who dealt with such themes. And with an incontestable vivacity. Anyway, despite the congratulations he deserved for his exploratory work, it must be said that the simple transplant of the corpus of the MAUSS into that of the ND was impossible, and rightly so, since the ND did not prepare any clear-cut study about the contextualist approaches in economics, both from right-wing and left-wing labelled doctrines. Notably no documentary search, aimed at reinserting into the debate the historical (hence contextualist) process, had been realised upon the German historical schools and their avatars, true economic valve of a conservative revolution that is not limited, obviously, to the time-space running from 1918 to 1932 (to which Armin Mohler had confined himself, in order not to sink into some unmastered exhaustiveness).

The roots of the conservative revolution trace back to German romanticism, to the extent that it was a reaction against the universalist "geometricism" of Enlightment and the French Revolution: they nevertheless encompassed all the works of the XIX century philologists who widened our knowledge about antiquity and the so-called «barbarian» worlds (as the Persian, German, Dacian and Maurian peripheries of the Roman Empire by Franz Altheim), the historical school in economics and the sociologists related to it, the aesthetic revolution started by the English pre-Raphaelites, by John Ruskin, by the Arts & Crafts movement in England, by Pernstorfer in Austria, by Horta's architecture and the Van de Velde furniture-makers in Belgium, etc. The mistake of the Parisian journalists, who spoke at random about the "conservative revolution" without possessing a true German culture, without really sharing the competence of the Northern European soul (and neither those of the Iberian or Italian soul), was to reduce this revolution to its sole German expressions during the tragic, hard and exhausting years after 1918. In this sense the ND lacked cultural and temporal depth, it did not have enough reach in order to magisterially impose itself upon the dominant non-culture. [5]

Coming straight back to economic issues, let us say that a conservative revolution is revolutionary to the extent that it aims at defeating the universalist models copied from revolutionary geometricism (according to Gusdorf's expression); and it is conservative to the extent that it aims at returning to the contexts, to the history that let them emerge and made them dynamic. In the domain of urbanism as well, every conservative revolution aims at erasing the filth of industrialism (the project of the English pre-Raphaelites and of their Austrian disciples around Pernerstorfer) or geometrical modernism, in order to rejoin the traditions of the past (Arts & Crafts) to make new unheard-of forms blossom (MacIntosh, Horta, Van de Velde).

The context in which an economy develops is not exclusively determined by the economy itself, as by a lot of different factors. Hence the new-right criticism to economicism, or to "all-economism". Unfortunately this criticism did not remark the philosophical relationship of the non-economic (artistic, cultural, literary) process with the economic process of the historical school.

Q : Is it correct to say that Synergon, as against the GRECE, gives less attention to purely cultural activity, to the benefit of concrete political events?


RS : We do not give less attention to cultural activity. We give as much. But as you remarked, we do give a heightened attention to the events of the world. Two weeks before his death, the spiritual leader of Briton independentist, Olier Mordrel, who followed our work, called me on the phone, knowing his death was near, in order to sum up things, to hear one last time the voice of someone whom he felt intellectually close to – though never mentioning at all his state of health, because it was not the case either to pity himself or let himself be pitied. He told me: «What makes your reviews indispensable is your constant reference to real life». I was much enticed by this homage from an elder man, who had been anyway very niggard of praises and regards. Your question indicates that you undoubtedly felt – sixteen years later and through the readings concerning the themes of your dissertation – the same state of things as Olier Mordrel did at the eve of his passing. The judgement of Olier Mordrel seemed to me to be all the more interesting, in retrospect, since he is a privileged witness: having returned from his long exile in Argentine and Spain, he became rather soon accustomed to the ND, just before this came under the lights of the media. Then he saw its apogee and the beginning of its decline. And he attributed this decline to its incapacity of learning the real, the living, and the dynamics operating in our societies and in history.

Resorting to Heidegger


This will of learning or, in Heidegger's words, to reason in order to operate the unveiling of the Being and thus get out of nihilism (of the oblivion of Being), immediately implies to indefatigably review the facts of the present and past worlds (the latter being always able to come back again on the front, potentially, despite their temporary sleep), but also to encourage them in a thousand new ways in order to arouse new ideological and political constellations, to mobilise and strumentalise them in order to destroy and erase the heaviness stemming from institutionalised geometricism. Our path clearly proceeds from the will to add concreteness to the philosophical visions of Heidegger, whose language, too complex, has not yet engendered any revolutionary (and conservative!) ideology or praxis. [6]

Q : Is it correct to affirm that Synergies Européennes represents the actual avatar of the national-revolutionary doctrinal corpus (of which national-bolshevism is a form)?


RS : I feel there is in your question, in some way, too mechanic a vision of the ideological path leading from the conservative revolution and its national-revolutionary currents (since the Weimar epoch) and the present action of European Synergies. You seem to perceive in our movement a simple transposition of Weimar national-revolutionary corpus in our times. Such transposition would be anachronistic, and stupid as such. Anyway, within this corpus, Niekisch ideas are interesting to analyse, as well as his personal path and memories.

Nevertheless, the most interesting text of this movement stays that co-signed by the Jünger brothers, Ernst and most of all Friedrich-Georg, titled Aufstieg des Nationalismus [The Rise of Nationalism]. For the Jünger brothers, in this work as in other important articles or letters of that time, "nationalism" is a synonymous of "peculiarity" or "originality" – peculiarity and originality which must stay as such, never allowing to be obliterated by some universalist scheme or by some empty phraseology which its users pretend to be progressive or superior, valid for every time and place, a discourse destined to replace all languages and poetries, all epopees and histories. Being a poet himself, Friedrich-Georg Jünger, in this text-manifesto of the national-revolutionaries of the Weimar years, opposes the straight lines, the rigid geometries typical of the liberal-positivist phraseology, to the windings, meanders, labyrinths and serpent-like layouts of the natural, organic data. In this sense, this a sort of prefiguration of the thinking of Gilles Deleuze, with his rhizome creeping everywhere in the territorial plan, in the space, which is the Earth. Similarly, the hostility of nationalism, as it was conceived by the Jünger brothers, to the dead and petrified forms of liberal and industrial societies can be understood only in parallel to the analogous criticism by Heidegger and Simmel.

In the majority of cases, the present so-called national-revolutionary circles – often led by false wise men (very conceited), big tasteless faces or frustrated people who seek an uncommon way to emerge – as a matter of fact limited themselves to reproduce, like xerographers, the phraseology of the Weimar era. This is at the same time insufficient and clownish. This discourse must be used as an instrument, as a material - but together with more scientific philosophical or sociological materials, more generally admitted into scientific institutions - and obviously compared to moving reality, to marching actuality. The small couches of false sages and frustrated people, ill with acute "fuehreritis", were clearly unable to perform such task.

Beyond Aufstieg des Nationalismus


As a consequence, it seems to me impossible today to uncritically reconnect to the ideas of Aufstieg des Nationalismus and to the many reviews of the times of the Weimar Republic (Die Kommenden, Widerstand d'Ernst Niekisch, Der Aufbruch, Die Standarte, Arminius, Der Vormarsch, Der Anmarsch, Die deutsche Freiheit, Der deutsche Sozialist, Entscheidung by Niekisch, Der Firn, also by Niekisch, Junge Politik, Politische Post, Das Reich by Friedrich Hielscher, Die sozialistische Nation by Karl Otto Paetel, Der Vorkämpfer, Der Wehrwolf, etc.).

When I say "uncritically" I do not mean that this doctrinal corpus should be treated by a dissolving criticism, that it should be rejected as immoral or anachronistic, as it is done by those who try to change the colour of their skin or "bypass the customs". I mean that we must attentively read them again, but carefully taking into account the further evolution of their authors and the dynamics they aroused in other camps than that of close revolutionary nationalism. An example: Friedrich Georg Jünger publishes in 1942 the final version of his Die Perfektion der Technik [The perfection of Technique], which lays the foundations of the whole post-war German ecological thinking, at least in its non-political aspects – being as such depreciated and stupidly caricature-like. Later Friedrich Georg launches the review of ecological reflection Scheidewege, which continues to be published after his death in 1977. Aufstieg des Nationalismus must be therefore read again in the light of those later publications, and the national-revolutionary and soldiery message of the 1929s (already containing some ecological intuitions) must be coupled to the biologizing, ecological and organic corpus extensively commented on the pages of Scheidewege. In 1958 Ernst Jünger – together with Mircea Eliade and with the collaboration of Julius Evola and the German traditionalist Leopold Ziegler - founds the review Antaios, whose aim is to dive the readers into the great religious traditions of the world. Later, Martin Mayer studied Jünger's works in all these aspects and clearly showed the links connecting this thinking – covering a whole century – to a quantity of different intellectual worlds, such as surrealism – always forgotten by the national-revolutionaries of Nantes and elsewhere and by the Parisian ND, who consider themselves as infallible oracles but do not seem to know very much, once one takes the trouble to scratch a little the surface of things! Because of their Parisian coquetry, they try to have a German look, a "prussianhelmet" look, that suits all those "zigomars" as a London bowler-hat to an orang-outang! Meyer thus recalls the painting work of Kubin, the close relation between Jünger and Walter Benjamin, the esthetical distance and nonchalance connecting Jünger to the dandies, to the aesthetes and to a great number of romantics, the influence of Léon Bloy upon that German writer who died at the age of 102, the contribution of Carl Schmitt to his progress, the capital dialogue with Heidegger started in the second post-war period, the impact of Gustav Theodor Fechner's philosophy of nature, etc.

In France the national-revolutionaries and the anachronistic and caricature-like NDs should equally remember the closeness of Drieu La Rochelle to Breton's surrealists, notably when Drieu took part into the famous "Barrès trial" staged in Paris during the first world war. The uncritical transfer of the German national-revolutionary discourse of the 1920a in nowadays reality is misguided , often ridiculous device, deliberately ignoring the immeasurable extent of the post-national-revolutionary path of the Jünger brothers, of the worlds they explored, elaborated, interiorised. The same remark is valid notably for the ill reception of Julius Evola, solicited in the same misguided and caricature-like way by those neurotic pseudo-activists, those sectarian of the satano-sodomistic saturnalias based in the mouths of the Loire, or those pataphysical and porno-videomaniac metapolitologists, generally coming to nothing else but jest or parody. [7]

Q : Why does Synergies give so much attention to Russia, apart from the fact that this country belongs to the Eurasian ensemble?


RS : The attention we give to Russia proceeds from the geopolitical analysis of European history. The first intuition that moved our efforts for about a quarter of century was that the Europe where we were born, the Europe of the division sanctioned by the conferences of Teheran, Yalta and Postdam, was no place to live; it condemned our peoples to exit from history, to live into an historical, economic and political stagnation, which in time means death. Blocking Europe at the height of the Austrian-Hungarian border, cutting the Elba at the height of Wittenberg, depriving Hamburg of its Brandenburger, Saxon and Bohemian hinterland – all these are strangling strategies. The Iron Curtain divided industrial Europe from complementary territories and from that Russia which, at the end of the XIX had become the supplier of commodities to Europe, the extension of its territories towards the Pacific Ocean, the indispensable fortress locking up the European territory from the assaults it had to suffer until the XVI century from the peoples of the steppe. The English propaganda painted the Tsar as a monster in 1905 at the time of the Russian-Japanese war, it encouraged sedition in Russia in order to put the brake to this pre-communism European-Russian synergy.

Communism, financed by New York bankers as it had been the case of the Japanese fleet in 1905, served to build chaos in Russia and to hinder optimal economic relations between Europe and the Russian-Siberian space. Exactly as the French revolution, supported by London (see Olivier Blanc, Les hommes de Londres [London's Men], Albin Michel), ruined France, annihilated all its efforts to create its own Atlantic fleet and turn outwards instead of turning to our own territories, made of the mass of French (and Northern African) recruits cannon fodder for the City during the Crimean war, in 1914-1918 and in 1940-45. An outward-oriented France, as Louis XVI wished indeed, would have reaped immense benefits, would have ensured itself a solid presence in the New World and Africa since the XVIII century, and probably would not have lost its Indian agencies. A France turned towards the blue line of he Vosges provoked its own demographic implosion, committed a biological suicide. The worm was in the fruit: after the loss of Canada in 1763, a mistress elevated to the rank of marquise said: «Phoow! Why care about some square miles of snow!» and «After us, the Flood». Great political foresight! It could be compared to that of a meta-politiologist of the 11th arrondissement, who looks down on the few reflections by Guillaume Faye about "Eurosiberia"! At the same time, this declining French monarchy clang to our imperial Lorraine, snatched it from its natural imperial family, a scandal to which the governor of the Austrian Netherlands, Charles de Lorraine, had no time to find remedies; Grand Master of the Teutonic Order, he wanted to finance its re-conquest paying on his own money a well-trained and equipped army of 70,000 men, accurately chosen. His death put an end to this project. This prevented the European armies from disposing of the Lorraine fortress to put an end, some years later, to the revolutionary comedy that blooded Paris and was about to commit the Vendean genocide. Everything to the great benefit of Pitt's services!

At the present stage of our researches, we realise in the first place that the project of recasting and indefectible Euro-Russian alliance is not an anomaly, a whim or an original idea. On the contrary! It is a recurring imperial care since Charles the Great and Otto I! Forty years of Cold War, European division and mediatic dejection tele-guided by the United States made two or three generations of Europeans forget about the achievements of their history.

The roman limes on the Danube


Afterwards, our readings led us to realise that Europe, since the Carolingian era, wanted itself as the heir of the Roman empire and aspired to reconstruct the latter all along the ancient Danubian limes. Rome had the Danube under check from its source to its mouth in the Black Sea by deploying a major and strictly organised river fleet, by building works of art (among which bridges of colossal dimension in those times, with pillars 45 meters high above the bed of the river), improving the technique of boat-bridges for its assaulting legions to cross, by concentrating to the Pannonian pass many well trained legions armed with advanced materials, as well as in the province of Scythia, corresponding to Doubroudja south of the Danube. The aim was to contain the invasions coming from the steppes mostly at the level of the two passage points with no important relieves, that is the Hungarian plain (the "puszta") and the mentioned Doubroudja, at the junction between present Romania and Bulgaria. No empire could blossom in Europe, in the ancient times and in the high Middle Ages, if those passage points were not locked for the non-European peoples of the steppe. Consequently, within the framework of the Holy Alliance of Prince Eugene (see below), it was necessary to get rid of the Turkish Ottoman enterprise, an irruption alien to Europeanness come from the South-East. After the studies of the American Edward Luttwak on the military strategy of the Roman Empire, we realise this one was not simply a circum-Mediterranean empire, centred around the Mare Nostrum, as also a Danubian, or Rhenish-Danubian empire, with a river crossing the whole Europe, where not only a military fleet but also a civilian and commercial fleet cruised, allowing exchanges with the German, Dacian or Slavic tribes of Northern Europe. The coming of the Huns to the Pannonian pass upsets this order in the ancient world. The alien character of the Huns does not allow to turn them into Foederati, as it was the case of the German and Dacian peoples.

The Carolingians wanted to restore the free circulation on the Danube by advancing their pawns in the direction of Pannonia, occupied first by the Avars, then by the Magiars. Charles the Great starts the excavation of the Rhine-Danube channel later called as Fossa Carolina. It is thought that it was used, for a very short time, to envoy troops and materials towards the Noricum and the Pannonia. Charles the Great, in spite of its privileged links with the Roman Pope, ardently looked for being recognised by the Byzantine Basileus and even thought about giving him one of his daughters as a wife. Aix-la-Chapelle, the capital of the German Empire, is built as a cast of Byzantium. His marriage project failed, with no other apparent reason than the personal attachment of Charles to his daughters, whom he wanted to keep with himself by making them abbesses of the great Carolingian abbeys, without the least demureness. This fatherly attachment, then, did not allow to seal a dynastic alliance between the Western German Empire and the Eastern Roman Empire. The Carolingian era finally closed with a check, because of an ill-omened constellation of powers: the French kings, then the Carolingians (and the Pipinides before them) became allied (sometimes unconditionally) to the Roman Pope, enemy of the Irish-Scottish Christianism that sends missions in Danubian southern Germany, and to Byzantium, legal heir of the Roman imperiality. The Papacy would later use the energies of Germany and France against Byzantium, having no other goal than to assert his own supremacy. On the contrary, it should have persisted in the work of peaceful penetration of the Irish-Scottish into the Danubian east, from Bregenz and Salzburg, favouring the peaceful transition from paganism to Irish Christianism instead of giving free hand to zealots payed by Rome like Boniface, since the Irish-Scottish variant of Christianism was not opposed to Byzantine orthodoxy and thus a modus vivendi could be arranged from Ireland to Caucasus. This synthesis would have allowed an optimal setting of the European continent, which would make impossible the return of the Mongolian peoples and the Turkish invasions of the X and XI centuries. Then the Spanish reconquista would have been advanced by six centuries! [8]

After Lechfeld in 955, the organisation of the Pannonian pass

These reflections upon the check of the Carolingians, exemplified by the sterile and criminal bigotry of his descendent Lois the Pious, show that there can be no consistent European civilisation bloc without mastering and organising the territory at the mouths of the Rhine in the Black Sea. Besides, what is absolutely significant, Otto I rises to imperial dignity after the battle of Lechfeld in 955, that allows to regain access to Pannonia after the elimination of the partisans of the Magyar kahn Horka Bulcsu and the rise of the Arpads, who promise to lock up the Pannonian pass as it was done by the Roman legions in the time of the glorious Urbs. Thanks to the German army of emperor Otto I and to the loyalty of the Hungarians to the Arpads' promise, the Danube becomes again either German-Roman or Byzantine (eastward of the "cataracts" of the Iron Door). If Pannonia is no more a passage for the Asian nomads who can dislocate the whole continental political organisation in Europe, ipso facto, imperiality is geographically restored.

Otto I, married to Adelaide, the heiress of the Lombard kingdom in Italy, means to reorganise the Empire by ensuring his check upon the Italian peninsula and negotiating with the Byzantines, despite all the reticence of the Papacy. In 967, twelve years after Lechfeld, five years after his crowning, Otto receives a message from the Byzantine Basileus, Nicephore Phocas, and proposes a joint alliance against the Saracens. This will be tacitly realised with Nicephore's successor, more pliant and far-sighted, Ioannes Tzimisces, who authorises the Byzantine Princess Theophana to marry the son of Otto I, the future Otto II, in 972. Otto II will not be up the task, undergoing a terrible defeat by the Saracens in Calabria in 983. Otto III, son of Theophana who becomes regent awaiting for his majority, will not get to consolidate his double German and Byzantine heritage

The forthcoming reign of Konrad II will be exemplar under this perspective. This salic emperor lives in good relations with Byzantium, whose lands east of Anatolia begin to be dangerously harassed by the Seljuchides raids and the Arabs inroads. The Ottonian heritage in Pannonia and Italy, together with peace with Byzantium, allowed a veritable renaissance in Europe, accompanied by a remarkable economic expansion. Thanks to the victory of Otto I and the inclusion of Arpads' Pannonia in the European imperial dynamics, our continent's economy knew a phase of expansion, demographic growth continued (population increased by 40% between the year 1000 and 1150), the tillage of forests goes at full speed ahead, Europe progressively gains weight on the northern Mediterranean shores and the Italian cities start their formidable process of expansions, while the Rhenish towns become important metropolis (Cologne, Magonza, Worms with its superb roman cathedral).

This expansion and the quiet yet strong reign of Konrad II show that Europe cannot know economic prosperity and cultural expansion unless the space between Moravia and the Adriatic is secured. Otherwise, it is decline and marasmus. Such is the capital historical lesson learnt by Europe's gravediggers: in 1919 at Versailles they want to segment the course of the Danube into as many antagonist states as possible; in 1945, they want to establish a divide on the Danube at the height of the ancient border between Noricum and Pannonia; between 1989 and 2000 they want to set a zone of permanent troubles in the European south-east in order to prevent the East-West suture and they invent the notion of an insuperable civilisation gap between the Protestant-Catholic West and the Orthodox-Byzantine East (see the theses of Samuel Huntington).

In the Middle Ages it is the Rome of Papacy which sinks this expansion by contesting the temporal power of the German Emperors and by weakening thus the European building altogether, deprived of a powerful and well articulated secular arm. The care of the Emperors is to co-operate in harmony and reciprocity with Byzantium, in order to restore the strategic unity of the Roman Empire before the East-West divide. But Rome is the enemy of Byzantium, even before being the enemy of the Muslims. To the tacit but very badly articulated alliance between the German Emperor and the Byzantine Basileus, the Papacy will oppose the alliance between the Holy Siege, the Norman kingdom of Sicily and the kings of France, an alliance which also supports all the seditious movements and the particular and lowly material interests in Europe, once they sabotage the imperial projects.

The imperial dream of the German Emperors


The Italian dream of the Emperors, from Otto III to Frederick II Hohenstaufen, aims at uniting under the same supreme authority the two great communication waterways in Europe: the Danube at the centre of the lands and the Mediterranean at the junction of three continents. Against the national-socialist or folkist ("völkisch") interpretations of Kurt Breysig and Adolf Hitler himself, who never ceased to criticise the Italian orientation of the Middle Age German Emperors, one is forced to realise that the space between Budapest (the ancient Aquincum of the Romans) and Trieste on the Adriatic, having the Italian peninsula and Sicily as their extension, allows – if these territories are united by the same political will – to master the continent and face any external invasion: those of the nomads from the steppe and from the Arabian desert. The Popes contested the Emperors the right to manage for the sake of the continent the Italian and Sicilian affairs, which they deemed to be their own personal apanages, subtracted from any continental, political and strategic logic: by acting this way, and with the complicity of the Normans of Sicily, they weakened their enemy, Byzantium, but at the same time Europe altogether, which could neither gain its foothold in Africa nor sooner free the Iberian peninsula, nor defend Anatolia against the Seljukides, nor help Russia facing the Mongolian invasions. The situation demanded the federation of all forces into a common project.

Because of the seditious plots of the Popes, French kings, Lombard rioters, scrupleless feudals, our continent could not be "membered" from the Baltic to the Adriatic, from Denmark to Sicily (as it was equally wished by another far-sighted spirit of the XIII century, The King of Bohemia Ottokar II Premysl). Since then Europe has not been able to finish any great design in the Mediterranean (hence the slowness of the reconquista, left to the sole Hispanic peoples, and the failure of the Crusades). Europe was so frail on its eastern side that it has been in danger, after the disasters of Liegnitz and Mohi in 1241, to be completely conquered by the Mongols. This fragility – that could have been fatal – was the result of the weakening of the imperial institute due to the intrigues of the Papacy.

About the necessary alliance of the two European imperialities

In 1389 the Serbs are crushed by the Turks in the famous battle of Blackbirds Field [Kosovo Polje], dramatic prelude to the definitive fall of Constantinople in 1453. Europe then gets repelled, its back against the Atlantic and the Arctic. The sole reaction of the continent comes from Russia, a country thus inheriting ipso facto the Byzantine imperiality since the very moment the latter ceases to exist. Moscow becomes then the "Third Rome"; it inherits from Byzantium the title of the Eastern imperiality. There were two empires in Europe, the Western Roman Empire and the Eastern Roman Empire; and again there are two, despite the fall of Constantinople: the Sacred Roman-German Empire and the Russian Empire. The latter goes directly to the offensive, bite the lands conquered by the Mongols, destroys the Tatar kingdoms of the Volga, pushing ahead towards the Caspian. As a consequence, tradition and geopolitics are compelling: the alliance wanted by the German Emperors after Charles the Great between Aix-la-Chapelle and Byzantium must be pursued – but from now on by an imperial German-Russian alliance. The Western (German) Emperor and the Eastern (Russian) Emperor must act de concert in order to push back the enemies of Europe (the two-headed strategic space, as the bicephalous eagle is) and free our lands from the Ottoman and Muslim encircling, with the support of the local kings: kings of Spain, Hungary, etc. Here is the historical, metaphysical and geopolitical reason of every German-Russian alliance.

This alliance will work, despite the French betrayal. France was hostile to Byzantium on behalf of the anti-imperial Popes of Rome. It will take part to the destruction of the fortresses of the Empire in the West and will ally with the Turks against the rest of Europe. Hence the irresolvable contradictions of the French "nationalists": they simultaneously appeal to Charles Martel (an Austrasian of our countries between the Mose and the Rhein, invoked to save ill-organised Neustria and Aquitaine, which – decaying and prey to any kind of dissent – could not withstand the Arab invasion); and those same French nationalists validate the crimes of betrayal of felon kings, cardinals and ministers: Francis I, Henry II, Richelieu, Louis XIV, Turenne – that is, zealots of the Revolution, as if the Austrasian Charles Martel had never existed!

The Austrian-Russian alliance works with the Holy Alliance erected at the end of the XVII century by Eugene of Savoy, who pushes back the Ottomans on all borders, from Bosnia to the Caucasus. The geopolitical intent is to consolidate the Pannonian pass, to activate a Danubian river fleet, to organise a deep defence of the border by units of Croatian, Serbian and Rumanian peasant-soldiers supported by German and Lorrainian colons, to free the Balkans and, in Russia, to take back Crimea and put under check the northern shores of the Black Sea, in order to enlarge the European space to its full Pontian territory. In the XVIII century Leibniz will reiterate this necessity to include Russia into a great European alliance against the Ottoman push. Later, the Holy Alliance of 1815 and the Pentarchy of the beginning of the XIX century will be an extension of the same logic. Bismarck's alliance of the three emperors and his concerted policy with Saint Petersburg, which he never abandoned, are but modern applications of the views of Charles the Great (never realised) and of Otto I, the veritable founder of Europe. Since these alliances ceased to operate, Europe entered a new phase of decline, notably to the benefit of the United States. The Versailles Treaty in 1919 aims at the neutralisation of Germany, while its pendant, the Trianon Treaty, sanctions the partition of Hungary, deprived of its extension in the Tatra mountains (Slovakia) and of its union with Croatia created by king Tomislav, a union later established by the Pacta Conventa in 1102, under the leadership of the Hungarian king Koloman Könyves ("The one who had a crazy love for books"). Versailles destroyed what the Romans had united, restores what the troubles of the dark centuries had imposed on the continent, destroys the work of the Crown of Saint-Etienne who had harmoniously restored the Roman order while respecting the Croatian and Dalmatian peculiarities.

Versailles was above all a crime against Europe since that necessary Hungarian-Croatian harmony in this key geographical zone was destroyed, thus precipitating Europe into a new era of idle troubles to which a new emperor, one day, must necessarily put an end. Wilson, Clemenceau and Poincaré, France and the United States bear the responsibility of this crime in the face of history, as well as the brainless bearers of this ethics of conviction (and consequently of irresponsibility) brought by this laicism of French-revolutionary rehash. Beyond its professed exterior hostility to the Catholic religion, this pernicious ideology acted exactly in the same way as the simoniac Popes of the Middle Ages: it destroyed the optimal organising principle of our Europe, its adepts being blinded by smoky principles and filthy interests, deprived of any historical and temporal depth. Their principles and interest were completely unfit for providing the assizes of a political organisation, let alone an empire.

In the face of this disaster, Arthur Moeller van den Bruck, leading figure of the conservative revolution, launches the idea of a new alliance with Russia, despite the establishment in power of Leninist bolshevism, since the principle of the alliance between the two emperors must stand up and against the desacralisation, horizontalisation and profanation of politics. Count von Brockdorff-Rantzau will apply this diplomacy, what shall lead to the German-Soviet anti-Versailles: the Rapallo agreement signed by Rathenau and Chicherin in 1922. From there we come back to the problematic of "national-bolshevism", that I already evoked in the course of this interview.

In the 1980s, when the development of military strategies, armaments and most of all inter-continental ballistic missiles leads to the acknowledgement that no nuclear war is possible in Europe without the total destruction of the conflicting countries, there appeared the necessity to get out of the impasse and to negotiate in order to bring Russia back into European concerted policy. After perestroika, started in 1985 by Gorbachev, the thaw is announced, hope revives: but it will be soon followed by delusion. The succession of inter-Yugoslav conflicts will block Europe again between the Pannonian pass and the Adriatic, while the mediatic propaganda offices, led by CNN, invent a thousand reasons to deepen the gap between Europeans and Russians.

Block of the European dynamics between Bratislav and Trieste

These historical explanations must lead us to understand who the self-nominated defenders of an Europe without Russia (or against Russia) really are – the papist or masonic gravediggers of Europe, and that their action condemns our continent to stagnation, decline and death, as it did stagnate, decline and waste away from the Huns invasions to the restauratio imperii by Otto I, after the battle of Lechfeld in 955. After the reorganisation of the Hungarian plain and its inclusion in the European orbit, the economic and demographic growth of Europe followed soon. A similar renaissance is whatthey wanted to prevent after the thaw which followed Gorbachev's perestroika, since this geopolitical rule granting prosperity is always valid (for instance, the Austrian economy tripled its commercial turnover in a few years after the dismantling of the Iron Curtain along the Austrian-Hungarian border in 1989). Our enemies know very well the ways of European history. Much better than our own coward and decaying political personnel. They know the point to strike us, block us, strangle us is always there – between Bratislava and Trieste. In order to prevent the reunion of the two Empires and a new period of peace and prosperity, which would make Europe shine from thousands lights and would condemn our competitors to a second-rank role, simply because they do not possess the wide rage of our potentialities, the fruit of our differences and our peculiarities.

Q : What are the concrete positions of European Synergies concerning institutions like the parliament, people's representation, etc. ?


RS : The vision of European Synergies is democratic albeit hostile to all forms of partitocracy – since partitocracy, supposedly "democratic" is in fact the perfect denial of democracy. At the theoretical level European Synergies makes reference to a Russian liberal of the beginning of the century, militant of the Cadet party: Moshe Ostrogovsky. The analysis left by this Russian liberal in the face of the bolshevist revolution lays on an obvious acknowledgement: every democracy should be a system imitating the movement of things in the City. Electoral mechanisms logically aim at giving representation to the effervescences acting within the society, day by day, without subverting anyway the immutable order of politics. As a consequence, the instruments of representations, that is the political parties, must too represent the passing effervescences and never aim to eternity. The malfunctioning of parliamentary democracy stems from the fact that political parties become a rigidly permanent presence within the society, enrolling more and more mediocre people in their ranks. In order to put a remedy to this inconvenient, Ostrogovski suggest that democracy laid on "ad hoc" parties, timely requesting urgent reforms or precise amendments, then proclaiming their dissolution in order to free their personnel, which could the forge new petitioner movements – thus allowing to redistribute the cards and to share the militants into new (similarly provisional) formations. Parliaments would then gather citizens who never would get encrusted in political professionalism. Legislative periods would be shorter, or – as in the beginning of Belgian History or in the United Kingdom of Netherlands from 1815 to 1830 – a third of the assembly would be changed every third part of the legislative period, thus allowing an accelerated circulation of political personnel and the elimination (sanctioned by the urns) of those who proved incompetent; this circulation today exists no more, which – apart from the issue of census vote – gives us a less perfect democracy than in those times. The problem is to prevent the political careers of individuals who would end by knowing no more of real public life.

Weber & Minghetti: for maintaining the separation of the three powers


Max Weber too made some pertinent observations: he noted that the socialist and christian-democrat parties (the German Zentrum) install incompetent figures into the key positions; those take their decision in spite of any good sense, are animated by the ethics of conviction instead of responsibility, and demand the division of political or civil servant posts according to the simple pro-rata of votes, without having to prove their real competence in exercising their functions. The Italian XIX century liberal minister Minghetti very soon perceived how this system would put an end to the separation of the three powers, since the parties and their militants, armed by the ethics of conviction, source of all demagogies, wanted to control and manipulate justice and destroyed every compartimentation between the legislative and the executive powers. The democratic equilibrium among the three powers – originally put as water-tight compartments in order to warrant the citizens' freedom, as devised by Montesquieu – can neither work nor exist anymore, in such a context of hysteria and demagogy. Here we stand today.

European Synergies does not therefore criticise the parliamentary institution in itself, but clearly displays its aversion to any malfunctioning, to any private intervention (parties are private associations, as a matter of facts and as Ostrogovsky recalls) in the recruitment of political personnel, civil servants, etc., to any kind of nepotism (co-optations of the members of the family of a political man or civil servant to a political or administrative post). Only the examination by a totally neutral jury should allow the access to a charge. Any other means of recruitment should be treated as a grave offence.

We also believe that parliaments should not be the simple representative chambers where would sit the chosen members of political parties (that is, of private associations, demanding discipline without authorising any right to tendencies or any personal initiatives by the deputy). Not very citizen is the member of a party, as a matter of fact the majority of them does not own any affiliation card. As a consequence, parties generally represent no more than 8-10% of the people, and 100% of the parliament! The excessive weight of the parties should be corrected by the representation of professional associations and unions, as it was envisaged by De Gaulle and his team when they spoke about the "senate of professions and regions".

The constitutional pattern that Professor Bernard Willms (1931-1991) favoured lays on a three chambers assembly (Parliament, Senate, Economic Chamber). Half the Parliament would be recruited among candidates chosen by the parties and personally elected (no votes for the lists); the other half would be formed by the representatives of the corporative and professional councils. The Senate would be essentially a regional representative organ (like the German or Austrian Bundesrat). The Economic Chamber, similarly organised on a regional basis, would represent the social bodies, including the unions.

The problem is to consolidate a democracy leaning upon the "concrete bodies" of society, and not only upon private associations of ideological and arbitrary nature, as the parties. This idea is close to the definition of "concrete bodies" given by Carl Schmitt. However, every political entity lays on a cultural heritage, which must be taken into account, according to the analysis of Ernst Rudolf Huber, disciple of Carl Schmitt. For Huber a consistent State is always a Kulturstaat, and the state apparatus has the duty to preserve this culture, expression of a Sittlichkeit [ethicity] exceeding the simple limits of ethics to include a wide range of artistic, cultural, structural, agricultural and industrial productions, whose fecundity must be preserved. A more diversified representation, going beyond that 8-10% of party members, allows indeed to better guarantee this fecundity, spread through the whole social body of the nation. The defence of the "concrete bodies" implies the trilogy "community, solidarity, subsidiarity" – the conservative answer, in the XVIII century, to the project of Bodin, aimed at destroying the "intermediate bodies" of the society, i.e. the "concrete bodies" leaving but the individual-citizen alone against the state Leviathan. The ideas of Bodin have been realised by the French revolution and its ghost of the geometrical society – a realisation that started just from the uprooting of professional associations by the Le Chapelier law of 1791. Nowadays the updated resort to the trilogy "community, solidarity, subsidiarity implies giving the maximum of representativity to the professional associations, to the real masses, and to reduce the absolute power of parties and functionaries. In the same way, Professor Erwin Scheuch (Cologne) proposes today a set of concrete measures in order to free the parliamentary democracy from all misguidings and corruption that suffocate it. [9]

Bibliographical notes


[1] More on this subject: see 1) Thierry MUDRY, Le ‘socialisme allemand': analyse du télescopage entre nationalisme et socialisme de 1900 à 1933 en Allemagne, in: Orientations, n 7, 1986; 2) Thierry MUDRY, L'itinéraire d'Ernst Niekisch, in: Orientations, n 7, 1986.

[2] More on this subject: 1) Robert STEUCKERS, "Repères pour une histoire alternative de l'économie", in: Orientations, n 5, 1984; 2) Thierry MUDRY, "Friedrich List: une alternative au libéralisme", in: Orientations, n 5, 1984; 3) Robert STEUCKERS, "Orientations générales pour une histoire alternative de la pensée économique", in: Vouloir, n 83/86, 1991; 4) Guillaume d'EREBE, "L'Ecole de la Régulation: une hétérodoxie féconde?", in: Vouloir, n 83/86, 1991; 5) Robert STEUCKERS, L'ennemi américain, Synergies, Forest, 1996/2ième éd. (. (contains some reflections on the ideas of Michel Albert); 6) Robert STEUCKERS, "Tony Blair et sa ‘Troisième Voie' répressive et thérapeutique", in: Nouvelles de Synergies européennes, n 44, 2000; 7) Aldo DI LELLO, "La ‘Troisième Voie' de Tony Blair: une impasse idéologique. Ou de l'impossibilité de repenser le ‘Welfare State' tout en revenant au libéralisme", in: Nouvelles de Synergies eruopéennes, n 44, 2000.

[3] More on this subject: Guillaume FAYE, "A la découverte de Thorstein Veblen", in: Orientations, n 6, 1985.

[4] More on this subject: Ange SAMPIERU, "La participation: une idée neuve?", in: Orientations, n 12, 1990-91.

[5] More on this subject: Charles CHAMPETIER, "Alain Caillé et le MAUSS: critique de la raison utilitaire", in: Vouloir, n 65/67, 1990.

[6] More on this subject: Robert STEUCKERS, "La philosophie de l'argent et la philosophie de la Vie chez Georg Simmel (1858-1918)", in: Vouloir, n 11, 1999.

[7] More on this subject: 1) Robert STEUCKERS, "L'itinéraire philosophique et poétique de Friedrich-Georg Jünger", in: Vouloir, n 45/46, 1988; 2) Robert STEUCKERS, Friedrich-Georg Jünger, Synergies, Forest, 1996.

[8] More on this subject: Robert STEUCKERS, "Mystères pontiques et panthéisme celtique à la source de la spiritualité européenne", in: Nouvelles de Synergies européennes, n 39, 1999.

[9] More on this subject: 1) Ange SAMPIERU, "Démocratie et représentation", in: Orientations, n 10, 1988; 2) Robert STEUCKERS, "Fondements de la démocratie organique", in: Orientations, n 10, 1988; 3) Robert STEUCKERS, Bernard Willms (1931-1991): Hobbes, la nation allemande, l'idéalisme, la critique politique des ‘Lumières', Synergies, Forest, 1996; 4) Robert STEUCKERS, "Du déclin des ours politiques", in: Nouvelles de Synergies européennes, n 25, 1997 (on the theses of Prof. Erwin Scheuch); 5) Robert STEUCKERS, "Propositions pour un renouveau politique", in: Nouvelles de Synergies européennes, n 33, 1998 (at the end of the article, about the theses of Ernst Rudolf Huber); 6) Robert STEUCKERS, "Des effets pervers de la partitocratie", in: Nouvelles de Synergies européennes, n 41, 1999.

Bibliography:

Jean-Pierre CUVILLIER, L'Allemagne médiévale, deux tomes, Payot, tome 1, 1979, tome 2, 1984.
Karin FEUERSTEIN-PRASSER, Europas Urahnen. Vom Untergang des Weströmischen Reiches bis zu Karl dem Grossen, F. Pustet, Regensburg, 1993.
Karl Richard GANZER, Het Rijk als Europeesche Ordeningsmacht, Die Poorten, Antwerpen, 1942.
Wilhelm von GIESEBRECHT, Deutsches Kaisertum im Mittelalter, Verlag Reimar Hobbing, Berlin, s.d.
Eberhard HORST, Friedrich II. Der Staufer. Kaiser - Feldherr - Dichter, W. Heyne, München, 1975-77.
Ricarda HUCH, Römischer Reich Deutscher Nation, Siebenstern, München/Hamburg, 1964.
Edward LUTTWAK, La grande stratégie de l'Empire romain, Economica, 1987.
Michael W. WEITHMANN, Die Donau. Ein europäischer Fluss und seine 3000-jährige Geschichte, F. Pustet/Styria, Regensburg, 2000.
Philippe WOLFF, The Awakening of Europe, Penguin, Harmondsworth, 1968.

mercredi, 24 mars 2010

Geheime Vorbereitungen für den Einsatz der EU-Spezialeinheit EUROGENDFOR in Griechenland

Geheime Vorbereitungen für den Einsatz der EU-Spezialeinheit EUROGENDFOR in Griechenland

Udo Ulfkotte / Ex: http://info.kopp-verlag.de/

eurogendfor.gifDie Wirtschaftskrise und die sie begleitenden wachsenden Unruhen bieten der Brüsseler EU-Regierung eine willkommene Gelegenheit, um in aller Stille die Einsatzfähigkeit einer geheimen EU-Truppe zu testen, die für die Niederschlagung von Aufständen in der EU aufgestellt wurde. Diese geheime EU-Truppe heißt EUROGENDFOR, hat ihren Sitz in Norditalien und ist nun abmarschbereit nach Griechenland für den ersten großen Einsatz gegen die Bevölkerung eines EU-Landes.

In Griechenland gärt es. Von Tag zu Tag werden die Proteste der Menschen dort in den Ballungsgebieten gewalttätiger. Während die Deutschen den Griechen empfehlen, früher aufzustehen und mehr zu arbeiten, staut sich auf griechischen Straßen die Wut. Und in Brüssel werden alle Vorbereitungen dafür getroffen, zum ersten Mal die EU-Geheimtruppe zur Niederschlagung von Aufständen einzusetzen. Die meisten Europäer kennen diese Geheimtruppe nicht. 

 

Brüssels paramilitärische Gendamerie

Wussten Sie, dass im italienischen Vincenza der Führungsstab einer geheimen, 3.000 Mann starken europäischen Sondereingreiftruppe ihren Sitz hat, die auf den schönen Namen »EUROGENDFOR« getauft wurde? Sie wurde auf Initiative der früheren französischen Verteidigungsministerin Alliot-Marie eingerichtet, nachdem es in Frankreich immer öfter innere Unruhen zugewanderter muslimischer Jugendlicher mit Straßenschlachten und Plünderungen gegeben hatte. Die mit geheimdienstlichen Kompetenzen ausgestattete Truppe soll in enger Zusammenarbeit mit europäischen Militärs die »Sicherheit in europäischen Krisengebieten« gewährleisten. Ihre Aufgabe ist es, als Polizeitruppe Aufstände niederzuschlagen. Immer mehr EU-Staaten treten EUROGENDFOR bei.

EUROGENDFOR ist nichts anderes als eine paramilitärische Gendamerie, die im Krisenfalle anstelle von regulären Militärs eingesetzt wird, um den Eindruck abzuwenden, die Armee eines Landes schieße auf die eigenen Bürger. Dafür gibt es nun die Geheimtruppe EUROGENDFOR. Die European Gendarmerie Force kann theoretisch überall dort eingesetzt werden, wo die EU eine Krise sieht – beispielsweise auch, wenn ein EU-Land den Vertrag von Lissabon nicht ratifiziert oder aus dem EU-Staaten- oder Währungsverbund gegen den Willen der Brüsseler Zentralregierung ausscheren will. Das steht so im »Vertrag von Velsen«, der die Einsätze von EUROGENDFOR regelt.

Lorbeerkrone, Schwert und Flammen

Das kreuzförmige Schwert des Wappens der EUROGENDFOR symbolisiert die Truppe, die Lorbeerkrone den Sieg und die in Flammen stehende Granate die gemeinsamen militärischen Wurzeln der Polizeitruppe. Das Motto »LEX PACIFERAT« lautet übersetzt »Das Recht bringt den Frieden« und betont »das Prinzip der strengen Beziehung zwischen der Durchsetzung der Rechtsgrundsätze und der Wiederherstellung einer sicheren und geschützten Umgebung«. Über die Einsatzstrategie entscheidet ein »Kriegsrat« in Gestalt des Ministerausschusses, der sich aus den Verteidigungs- und Sicherheitsministern der teilnehmenden EU-Mitgliedsstaaten zusammensetzt. Die Truppe kann entweder auf Anfrage und nach Beschluss der EU in Marsch gesetzt werden. In Artikel 4 des Gründungsvertrages heißt es zu den Einsatzaufgaben: »Schutz der Bevölkerung und des Eigentums und Aufrechterhaltung der öffentlichen Ordnung beim Auftreten öffentlicher Unruhen«. Die Soldaten dieser paramilitärischen EU-Truppe müssen sich zwar zunächst beim Einsatz an das geltende Recht des Staates halten, in dem sie eingesetzt und stationiert werden, aber: Alle Gebäude und Gelände, die von Truppen in Beschlag genommen werden, sind immun und selbst für Behörden des Staates, in dem die Truppe tätig wird, nicht zugänglich. Der Moloch EU setzt damit nationales Recht auch bei der Aufstandsbekämpfung außer Kraft. Ob die Bürger da draußen das alles so wissen – und wollen?

Gegen Aufstände und Demonstranten

EUROGENDFOR ist eine schnell einzusetzende paramilitärische und geheimdienstliche Polizeitruppe. Sie vereinigt alle militärischen, polizeilichen und nachrichtendienstlichen Befugnisse und Mittel, die sie nach einem Mandat eines ministeriellen Krisenstabs an jedem Ort zur Bekämpfung von Unruhen, Aufständen und politischen Großdemonstrationen im Verbund mit nationalen Polizei- und Armeeverbänden ausüben darf. Das Bundesverteidigungsministerium bejubelt die EUROGENDFOR auf seinen Internetseiten mit den Worten: »Polizei oder Militär: Eine europäische Gendarmerie verspricht die Lösung.« Noch ist Deutschland an dieser Truppe nicht mit eigenen Kräften beteiligt, aber das Verteidigungsministerium teilt schon einmal mit, dass man mit den Feldjägern ja auch schon eine hervorragende militärische Polizei habe. Auch die Bundesregierung erwartet schwere innere Unruhen – dann nämlich, wenn die Wirtschaftskrise zurückkommt, die blauäugigen Versprechungen der Politiker verweht und die Kassen zur Linderung der Not der Menschen leer sind.

 

LEAP: les cinq séquences de la phase de dislocation géopolitique globale

LEAP : les cinq séquences de la phase de dislocation géopolitique globale

Ex: http://fortune.fdesouche.com/

Communiqué public du Laboratoire Européen d’Anticipation Politique (LEAP), du 15 mars 2010

En cette fin de premier trimestre 2010, au moment où sur les fronts monétaires, financiers, commerciaux et stratégiques, les signes de confrontations se multiplient au niveau international, tandis que la violence du choc social de la crise se confirme au sein des grands pays et ensembles régionaux, le LEAP/Europe2020 est en mesure de fournir un premier séquençage anticipatif du déroulement de cette phase de dislocation géopolitique mondiale.

Hercule capturant Cerbère, par Hans Sebald Beham, 1545 - Cliquez sur l'image pour l'agrandir


Nous rappelons que cette phase ne peut être un prélude à une réorganisation pérenne du système international que si, d’ici le milieu de cette décennie, les conséquences de l’effondrement de l’ordre mondial hérité de la seconde guerre mondiale et de la chute du Rideau de Fer, sont pleinement tirées. Cette évolution implique, notamment, une refonte complète du système monétaire international, pour remplacer le système actuel, fondé sur le Dollar américain, par un système basé sur une devise internationale, dont la valeur dérive d’un panier des principales monnaies mondiales, pondérées par le poids respectif de leurs économies.

En publiant, l’année dernière à la même époque, un message en ce sens sur une pleine page du Financial Times, à la veille du sommet du G-20 à Londres, nous avions indiqué que la « fenêtre de tir » idéale pour une telle réforme radicale, se situait entre le printemps et l’été 2009, faute de quoi le monde s’engagerait dans la phase de dislocation géopolitique globale à la fin 2009 (1).

Cliquez sur le graphique pour l'agrandir

L’ « Anneau de Feu » des dettes souveraines – Répartition graphique des Etats, en fonction de leur dette et de leur déficit publics (en % PIB) – Source : Reuters Ecowin, 02/2010

L’échec du sommet de Copenhague en décembre 2009, qui met fin à près de deux décennies de coopération internationale dynamique sur ce sujet, sur fond de conflits croissants entre Américains et Chinois, et de division occidentale sur la question (2), est ainsi un indicateur pertinent, qui confirme cette anticipation de nos chercheurs. Les relations internationales se dégradent dans le sens d’une multiplication des tensions (zones et sujets), tandis que la capacité des Etats-Unis à jouer leur rôle d’entraînement (3), ou même tout simplement de « patron » de leurs propres clients, s’évanouit chaque mois un peu plus (4).

En cette fin de premier trimestre 2010, on peut notamment souligner :

. la dégradation régulière des relations sino-américaines (Taïwan, Tibet, Iran, parité Dollar-Yuan (5), baisse des achats de Bons du Trésor US, conflits commerciaux multiples…)
. les dissensions transatlantiques croissantes (Afghanistan (6), OTAN (7), contrats ravitailleurs US Air Force (8), climat, crise grecque…)
. la paralysie décisionnelle de Washington (9)
. l’instabilité sans répit au Moyen-Orient (10) et l’aggravation des crises potentielles Israël-Palestine et Israël-Iran
. le renforcement des logiques de blocs régionaux (Asie, Amérique latine (11) et Europe en particulier)
. la volatilité monétaire (12) et financière (13) mondiale accrue
. l’inquiétude renforcée sur les risques souverains
. la critique croissante du rôle des banques US associée à une réglementation visant à régionaliser les marchés financiers (1)
. etc.

Evolution de la rentabilité (en %) du New York Stock Exchange de 1825 à 2008 – Sources : Value Square Asset Management / Yale School of Management, 2009

Parallèlement, sur fond d’absence de reprise économique (15), les confrontations sociales se multiplient en Europe, tandis qu’aux Etats-Unis, le tissu social est purement et simplement démantelé (16). Si le premier phénomène est plus visible que le second, c’est pourtant le second qui est le plus radical. La maîtrise de l’outil de communication international par les Etats-Unis, permet de masquer les conséquences sociales de cette destruction des services publics et sociaux américains, sur fond de paupérisation accélérée de la classe moyenne du pays (17). Et cette dissimulation est rendue d’autant plus aisée que, à la différence de l’Europe, le tissu social américain est atomisé (18) : faible syndicalisation, syndicats très sectorisés sans revendication sociale générale, identification historique de la revendication sociale avec des attitudes « anti-américaines » (19)… Toujours est-il que, des deux côtés de l’Atlantique (et au Japon), les services publics (transports en commun, police, pompier…) et sociaux (santé, éducation, retraite…) sont en voie de démantèlement, quand ils ne sont pas purement et simplement fermés ; que les manifestations (20), parfois violentes, se multiplient en Europe, tandis que les actions de terrorisme domestique ou de radicalisation politique (21) sont de plus en plus nombreuses aux Etats-Unis.

En Chine, le contrôle croissant de l’Internet et des médias est, avant tout, un indicateur fiable de la nervosité accrue des dirigeants pékinois, en ce qui concerne l’état de leur opinion publique. Les manifestations sur les questions de chômage et de pauvreté continuent à se multiplier, contredisant le discours optimiste des leaders chinois sur l’état de leur économie.

En Afrique, la fréquence des coups d’Etat s’accélère depuis l’année dernière.

Et en Amérique latine, malgré des chiffres macro-économiques plutôt positifs, l’insatisfaction sociale nourrit les risques de changements de cap politique radicaux, comme on l’a vu au Chili.

Evolution de la dépense nominale (22) dans l’OCDE (en % du PNB de l’année précédente) – Source : MacroMarketMusings / David Beckworth, 11/2009

L’ensemble de ces tendances est en train de former très rapidement un « cocktail socio-politique explosif », qui conduit directement à des conflits entre composantes de la même entité géopolitique (conflits Etats fédérés/Etat fédéral aux Etats-Unis, tensions entre Etats-membres dans l’UE, entre Républiques et Fédération en Russie, entre provinces et gouvernement central en Chine), entre groupes ethniques (montée des sentiments anti-immigrés un peu partout) et recours au nationalisme national ou régional (23) pour canaliser ces tensions destructrices. L’ensemble se déroulant sur fond de paupérisation des classes moyennes aux Etats-Unis, au Japon et en Europe (en particulier au Royaume-Uni et dans les pays européens et asiatiques (24), où les ménages et les collectivités sont les plus endettés).

Dans ce contexte, le LEAP/E2020 considère que la phase de dislocation géopolitique mondiale va se dérouler selon cinq séquences temporelles, qui sont développées dans ce [numéro], à savoir :

0. Initiation de la phase de dislocation géopolitique mondiale – T4 2009 / T2 2010
1. Séquence 1 : Conflits monétaires et de chocs financiers
2. Séquence 2 : Conflits commerciaux
3. Séquence 3 : Crises souveraines
4. Séquence 4 : Crises socio-politiques
5. Séquence 5 : Crises stratégiques

Par ailleurs, dans ce numéro [...], notre équipe présente les huit pays qui lui paraissent plus dangereux que la Grèce en matière de dette souveraine, tout en présentant son analyse de l’évolution post-crise de l’économie financière, par rapport à l’économie réelle. Enfin, le LEAP/E2020 présente ses recommandations mensuelles (devises, actifs…), y compris certains critères pour une lecture plus fiable des informations, dans le contexte particulier de la phase de dislocation géopolitique mondiale.

——————-

Notes :

(1) Joseph Stiglitz et Simon Johnson ne disent désormais pas autre chose, quand ils estiment que la crise est en train de devenir une occasion ratée de réforme du système financier mondial, qui va conduire rapidement à de nouveaux chocs. Source : USAToday, 12/03/2010

(2) Américains et Européens ont des positions diamétralement opposées sur ce sujet et l’arrivée au pouvoir de Barack Obama n’a fait que rendre plus compliqué le positionnement public des Européens (puisqu’ils se sont affirmés d’emblée « Obamaphiles »), sans changer la donne sur le fond.

(3) Même dans le domaine de la recherche, la place des Etats-Unis recule très rapidement. Ainsi, le classement mondial des meilleures institutions de recherche ne compte plus que six institutions américaines sur les quinze premières, contre quatre européennes et deux chinoises ; et aucune, dans les trois premières places. Source : Scimago Institutions Rankings 2009, 03/2009

(4) Comme l’illustre l’attitude d’Israël, qui agit dorénavant de manière presque injurieuse vis-à-vis de Washington. C’est un indicateur important, car personne mieux que les alliés les plus proches, n’est en mesure de percevoir le degré d’impuissance d’un empire. Les ennemis, ou bien les alliés récents ou éloignés, sont incapables d’une telle perception, car ils n’ont pas un accès aussi intime au pouvoir central, ni un recul historique suffisant pour pouvoir déceler une telle évolution. L’éditorial de Thomas Friedman dans le New York Times du 13/03/2010 illustre bien le désarroi des élites américaines, face à l’attitude de plus en plus désinvolte de leur allié israelien, et également l’incapacité de l’administration américaine à réagir fermement à cette désinvolture.

(5) Le ton monte considérablement sur cette question, qui devient un enjeu de pouvoir symbolique autant qu’économique, pour Pékin comme pour Washington. Sources : China Daily, 14/03/2010 ; Washington Post, 14/03/2010.

(6) Le repli probable d’un grand nombre de troupes de l’OTAN hors d’Afghanistan, en 2011, conduit ainsi la Russie et l’Inde à développer une stratégie commune, notamment avec l’Iran, pour prévenir un retour des Talibans au pouvoir ! Source : Times of India, 12/03/2010

(7) Outre la chute du gouvernement néerlandais sur la question de l’Afghanistan, c’est maintenant d’Allemagne que vient l’idée d’intégrer la Russie à l’OTAN, une bonne vieille idée russe, au prétexte que l’OTAN n’est plus pertinente dans sa forme actuelle. Source : Spiegel, 08/03/2010

(8) Les Européens sont tous très remontés, suite à la décision de Washington d’éliminer, de facto, l’offre européenne du grand contrat de renouvellement des ravitailleurs de l’US Air Force. Cette décision marque probablement la fin du mythe (en vogue en Europe) d’un marché transatlantique des armements. Washington ne laissera pas d’autres compagnies que les siennes gagner de tels grands contrats. Les Européens vont donc devoir envisager sérieusement de se fournir essentiellement, eux aussi, auprès de leur industrie de défense. Source : Financial Times, 09/03/2010

(9) Même le Los Angeles Times du 28/02/2010 se fait l’écho des inquiétudes de l’historien britannique Niall Ferguson, qui estime que l’ « empire américain » peut désormais s’effondrer du jour au lendemain, comme ce fut le cas pour l’URSS.

(10) Et le fait que l’ensemble du monde arabe est désormais fortement affecté par la crise économique mondiale, va ajouter à l’instabilité régionale chronique. Source : Awid/Pnud, 19/02/2010

(11) Le Vénézuela s’équipe ainsi d’avions de chasse chinois. Une situation de scénario de politique fiction, il y a seulement cinq ans. Source: YahooNews, 14/03/2010

(12) Comme nous l’avions anticipé dans les précédents [numéros], la « crise grecque » se dissipant, on retourne aux réalités des tendances lourdes de la crise et, comme par hasard, depuis quelques jours, on commence à voir de nouveau des analyses qui mettent en perspective la perte, par les Etats-Unis, de leur notation AAA concernant leur dette ; et la fin du statut de monnaie de réserve du Dollar. Sources : BusinessInsider/Standard & Poor’s, 12/03/2010

(13) Le graphique ci-dessous illustre la volatilité toujours plus forte qui caractérise les places financières et qui, selon le LEAP/E2020, est un indice de risque systémique majeur. Si on regarde la rentabilité du New York Stock exchange sur plus de 180 ans, on constate que les années de la décennie passée (2000-2008 et on pourrait certainement y ajouter 2009) figurent aux extrêmes des meilleurs et des pires résultats. C’est un résultat statistiquement improbable, sauf à ce que les marchés financiers, et les tendances qui les animent, soient entrés dans une phase d’incertitude radicale, détachés de l’économie réelle et de son inertie. La taille des ordres passés sur les marchés financiers mondiaux s’est ainsi réduite de 50% en cinq ans, sous l’effet de l’automatisation et des méthodes à « haute fréquence », accroissant donc leur volatilité potentielle. Source : Financial Times, 21/02/2010

(14) Le récent avertissement du Secrétaire d’Etat au Trésor US, Thimoty Geithner, concernant les risques de dérive transatlantique en matière de réglementation financière, n’est que le dernier indice de cette évolution. Source : Financial Times, 10/03/2010

(15) Dernier exemple en date, la Suède, qui pensait avoir traversé la crise, se retrouve à nouveau plongée dans la récession, au vu des très mauvais chiffres du 4° trimestre 2009. Source : SeekingAlpha, 02/03/2010

(16) Le taux de chômage US est désormais voisin de 20%, avec des pics à 40%-50% pour les classes sociales défavorisées. Pour éviter de faire face à cette réalité, les autorités américaines pratiquent, à très grande échelle, une manipulation des chiffres de la population active et de la population à la recherche d’emploi. L’article de Steven Hansen publié le 21/02/2010 sur SeekingAlpha et intitulé « Which economic world are we in ? », offre une perspective intéressante à ce sujet.

(17) Une analyse, certes radicale mais très bien documentée et assez pertinente de cette situation, est développée par David DeGraw sur Alternet du 15/02/2010.

(18) Source (y compris les commentaires) : MarketWatch, 25/02/2010

(19) C’est la suspicion du « Rouge », du « Coco », qui dormirait dans chaque syndicaliste ou manifestant pour des causes sociales.

(20) Même aux Etats-Unis, où les étudiants manifestent contre les hausses des droits d’inscription et où la population s’inquiète de la fermeture de la moitié des écoles publiques dans une ville comme Kansas City, tandis qu’à New York ce sont 62 brigades de pompiers qui vont être supprimées. Sources : New York Times, 04/03/2010 ; USAToday, 12/03/2010 ; Fire Engineering, 11/03/2010

(21) De Joe Stack aux Tea Parties, la classe moyenne américaine tend à se radicaliser très rapidement depuis la mi-2009.

(22) La dépense nominale est la valeur totale des dépenses, dans une économie non corrigée de l’inflation. C’est, en fait, la valeur de la demande totale. On constate, sur ce graphique, que la crise marque un effondrement de la demande.

(23) Le terme régional est utilisé ici au sens géopolitique, d’ensemble régional (UE, Asean…).

(24) Ainsi en Corée du Sud, l’endettement des ménages continue de s’aggraver avec la crise, tandis que les entreprises accumulent des réserves de liquidités au lieu d’investir, car elles ne croient pas à la reprise. Source : Korea Herald, 03/03/2010

LEAP Europe 2020

(Merci à SPOILER)

Muray est grand et Luchini est son prophète

Muray est grand et Luchini est son prophète

Philippe-Muray_2334.jpgSamedi, 15 h, théâtre de l’Atelier. Fabrice Luchini vient tranquillement s’assoir près d’une table couverte de livres. La salle est comble. Il avait déjà enchanté les fans de grands textes avec ses lectures de Nietzsche, de La Fontaine et d’autres auteurs de calibre. Il s’attèle cette fois-ci à l’œuvre de Philippe Muray, l’écrivain contempteur de la société hyperfestive et des rebellocrates, polémiste de haut vol disparu en 2006.

Dès la première phrase, le public est conquis. La lecture de Luchini est, pour Muray, plus qu’un hommage, une seconde vie. L’évidence s’impose. Une alchimie s’est produite entre l’impertinence géniale de l’écrivain et l’insolence talentueuse du comédien. Le phrasé unique de ce dernier, sa force d’évocation sans égale donnent toute sa plénitude au texte assassin. Face au règne du Grotesque, usurpateur, c’est un tyrannicide littéraire de la bêtise contemporaine.

Ce qui fait de cette dernière un sujet inédit, selon Muray, c’est le triste mérite d’ajouter, aux formes éternelles du ridicule, l’esprit de sérieux qui suinte aujourd’hui en permanence du nihilisme content de soi.

C’est l’étalage surréaliste, la mise en scène autocentrée de l’Homo Festivus, si fier de succéder à l’homme de l’Histoire et de la différenciation. Aussi, à travers la parole jubilatoire de Luchini, l’auteur de L’Empire du Bien a-t-il à cœur de ne rater aucune de ses cibles. Sa verve énergique volatilise ainsi le culte infantéiste, la peur de la maturité et les fantasmes régressifs qui les traduisent. Son brio décapant pulvérise l’émergence des « agents d’ambiance » et autres « accompagnateurs petite enfance », ces nouveaux emplois créés par Martine Aubry en curieuse amatrice de sots métiers. 

En fin analyste des ressorts profonds du romantisme, il met à jour la démission du bobo ordinaire devant le tragique de la vie, refusant par là-même la frontière pourtant féconde entre beauté et laideur, dignité et petitesse. Les modulations de la voix de Luchini donnent alors tout l’écho mérité au propos lucide de Muray, quand il arrache souverainement le masque du Bien à la banalité du mal, aux petits intérêts sordides qui ne s’avouent plus à eux-mêmes, faute de référent.

Sous les tirs ajustés de cet auteur de grande race, l’époque nous apparaît bel et bien sans l’emballage habituel. On patauge dans le pathos, le moralisme de terreur, le théâtre de rue, le « sourire de salut public », la manie du débat à tout propos, où l’on disserte démocratiquement, avec un minimum d’encadrement médiatique tout de même, d’objets sans consistance définie : un peu de tout et beaucoup de rien.

Si cette liberté de ton vous enthousiasme, n’hésitez pas, le 22 ou le 29 mars, à vous rendre au théâtre de l’Atelier. Un artisan du verbe y célèbre un maître du pamphlet. Muray est grand, et le temps d’une lecture inspirée, Luchini est son prophète.

Philippe Gallion

Texte paru sur le blog du Choc du mois [1] sous le titre « Muray par Lucchini ».


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[1] Choc du mois: http://blogchocdumois.hautetfort.com/archive/2010/03/16/muray-par-luchini.html

Die Islamisierung Grossbritanniens und der Widerstand

Die Islamisierung Großbritanniens und der Widerstand

Geschrieben von: Nils Hermann

Ex: http://www.blauenarzisse.de/   

english-defence-league-de.jpgEuropa im Jahre 2010 ist ein Europa der Fronten, die sich langsam aber sicher bilden. In allen europäischen Ländern gibt es große Parallelgesellschaften. In fast allen dieser Länder hat sich aber auch nennenswerter Widerstand gebildet. Ob liberal, konservativ, sozialistisch, regionalistisch oder faschistisch, alle diese Formen treten auf und erzeugen unterschiedliche Wirkungen. In Großbritannien stellen sich vornehmlich drei Parteien dem Problem der Islamisierung.

Nach dem Zusammenbruch des Empires wanderten viele Muslime nach Großbritannien aus

Im Vereinigten Königreich gibt es mehrere Formen des Widerstandes. Doch wichtig ist zuerst, wogegen sich der Widerstand bildet. Nach dem Zusammenbruch des Empires kamen viele Einwanderer aus allen Kontinenten nach Großbritannien und integrierten sich mehr oder weniger. Ihnen war allen gemeinsam, dass sie eingeladen wurden, um die einseitige Freizügigkeit im Commonwealth zu nutzen. Die Gruppe, welche sich von Anfang an am wenigsten integrierte, war die der pakistanischen Muslime. Der erste Widerstand in den 80ern, als die Probleme überschaubar waren, ging von kleinen postfaschistischen Skinheadgruppen aus, die ein (Erfolgs-)Modell für ganz Europa bilden sollten.


Als der Islam immer offener als Problem auftrat, ob mit Anschlägen, in der alltäglichen Kriminalität oder in den Sozialsystemen, so sehr wurde auch der Widerstand immer professioneller. Anfang des Jahres wurde die Organisation „Islam4UK“ verboten, die radikaler als jede vorherige die Islamisierung des Vereinigten Königreiches forderte. Sie gehört zu gut drei Dutzend anderen verbotenen Terrororganisationen. Allerdings war keine davon so sehr von den Erfolgen der Islamisierung überzeugt wie „Islam4UK“. Nun ist diese Zuversicht auch nicht mehr unbegründet. Längst sind die muslimischen Einwanderer nicht mehr die Herrscher in ihren eigenen Ghettos oder in den britischen Gefängnissen.

Zum Beispiel haben prominente Moslems Positionen in der herrschenden Labour Party besetzt. Seit dem Amtsantritt Tony Blairs hat gerade diese Partei die Einwanderung in einem deutlich höherem Maße vorangetrieben. Es gäbe viele witzige Anekdoten über die Islamisierung zu erzählen. Doch dies sei dem Publizisten Udo Ulfkotte und der Webseite „Politically Incorrect“ überlassen. Wichtiger ist die sachliche Frage: Wer stellt sich dem entgegen?

Islamkritik auf die Fahnen geschrieben

Die islamkritische „Rechte“ in Großbritannien ist in relativ viele, jedoch auch erfolgreiche, Organisationen zerstreut. Die erfolgreichste ist die konservative United Kingdom Independence Party (UKIP), die nach außen hin seriös und gleichzeitig progressiv auftritt. Im Parteiprogramm steht hier Islamkritik neben der Hauptforderung der Unabhängigkeit vom Kontinent, also von der Europäischen Union (EU). Hinzu kommt noch der Hang zur Marktwirtschaft, was sie von ihrem kleineren Konkurrenten unterscheidet.


Hinter dem Namen British National Party verbirgt sich eine sozialistische und nationalistische Partei, die trotz aller Radikalität nicht bedeutungslos ist. Bis vor kurzem nahm diese nur Weiße auf. Weil ihr das Pateiverbot drohte, entfernte sie diesen Punkt jedoch aus der Satzung.

Als liberal kommt hingegen die außerparlamentarische Opposition in Form der English Defense League daher. Diese hat sich Anfang des Jahres aus Protest gegen einen Aufmarsch der Organisation „Islam4UK“ gebildet und versucht nun durch eine Vielzahl an Demonstrationen Aufmerksamkeit zu erlangen. Diese bekommt sie, aber kaum positive. Die English Defense League versucht sich von der Rechten abzugrenzen, jedoch ohne Erfolg.

Diese Gruppierungen stellen sich einem Islam entgegen, der mit höherer Geburtenzahl, dem Willen zur Macht und freundlichen Helfern auftritt. Die Lösung des Problem drückte ein Parlamentarier der UKIP so aus: „Eine Symbiose aus EU-skeptischen und EU-feindlichen Konservativen wird nicht lange auf sich warten lassen und mehr erreichen, als alle Faschisten der letzten 70 Jahre.“

Los corredores bioceanicos fluvio-ferroviarios en la integracion de Suramérica

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Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 2003

Los corredores bioceánicos fluvio-ferroviarios en la integración de Suramérica

Alberto Buela(*)

Desde hace más de tres años en el marco del Primer Encuentro de Pensamiento Estratégico de la Patria Grande(29-3-01 en Buenos Aires) y desde el marco de pertenencia de la CGT-disidente, venimos planteando la denominada Teoría del Rombo.

Vinieron luego, el Congreso de Trabajadores Bolivarianos en Caracas (2002);  el Segundo Encuentro(2002); el Foro Social Mundial de Porto Alegre (2002); el Tercer Encuentro(2003) y múltiples congresos en el interior del país. Todos ellos con la participación de personalidades políticas, académicas y consulares de los países de América del Sur. Se realizaron además publicaciones de todo tipo para su difusión, incluso quedó plasmada en un libro Metapolítica y Filosofía (Buenos Aires, Theoría, 2002).

Todo esto para decir que cuando hablamos de la Teoría del Rombo lo estamos haciendo sobre algo medianamente conocido, estudiado y aceptado. Se denomina así porque es el pensamiento  que busca expresar una Nueva Estrategia Suramericana y que en su formulación plantea la unión de cuatro vértices: Buenos Aires, Lima, Caracas y Brasilia, lo que forma un irregular rombo.

Esta teoría busca una complementación de Mercosur más Pacto Andino a través de la consolidación de un gran espacio en América del Sur, que reúne las características de bioceánico, económicamente autocentrado, tecnológicamente complementario, políticamente confederado e interconectado entre sí mediante el aprovechamiento de los 50.000 km. de ríos navegables en su corazón interior, en su
heartland.

Corredores Bioceánicos    
 
Existen potencialmente dos tipos de corredores bioceánicos en América del Sur; los fluviales combinados con los terrestres y los únicamente terrestres.
 
Nosotros creemos, y esta es nuestra tesis, que sólo los primeros son realmente viables y económicamente plausibles.
 
Las vinculaciones hidroviales  que permiten una interconexión bioceánica son cuatro:
 
1.- El sistema Orinoco-Meta que vincula Puerto Buenaventura(Colombia) con Puerto Ordáz (Venezuela) con 1866 km. de vía fluvial y 779 km. de carretera.
 
2.- El sistema Amazonas- Putumayo que une el puerto de Belem do Pará(Brasil) con el de San Lorenzo(Ecuador) con 4535 km. de vía fluvial, 230 de carretera y 549 de ferrocarril.

3.- El sistema Amazonas-Marañón que une los puertos de Belem do Pará(Brasil) con el Chiclayo(Perú) con 4796 km. de vía fluvial y 700 Km. de carretera.
 
4.- La hidrovía Paraná- Paraguay que une los puertos de Sao Paulo(Brasil) con el puerto de Ilo en Perú con 3440 Km. de vía fluvial, vinculado al corredor vial de 570km. que une Puerto-Suarez(Bolvia)-Corumbá(Brasil) con Santa Cruz de la Sierra, que acaba de ser terminado con la cooperación de lal Unión Europea en Bolivia.

Desde Santa Cruz a Cochabamba  con  la construcción del pequeño tramo ferroviario a Aiquile, quedan unidas La Paz-Santa Cruz por vía férrea. Luego La Paz-Arica(Chile) o La Paz –Ilo(Perú).

Consideraciones geopolíticas

Es este el corredor bioceánico que nosotros, los argentinos,  debemos privilegiar por varios motivos.

En primer lugar porque fortalece uno de los ejes interiores de la Teoría del Rombo, aquel que envuelve al heartland continetal por el lado sur. Permite una circulación rápida y económica de mercadería y gente, habida cuenta que los transportes fluviales y ferroviarios son los más baratos, al poder transportar grandes volúmenes. Son los menos contaminantes y los que tienen menor impacto ambiental.

La vinculación de los puertos de Santos(Brasil) e Ilo(Perú) o eventualmente Arica(Chile) evita y elimina de plano la teoría del arco, de la vieja estrategia brasileña, muy bien aprovechada por Chile, hasta ahora.

Esta teoría del arco fue denunciada por Perón en la Escuela Superior de Guerra en una conferencia de carácter reservado en noviembre de l953 cuando afirmó: tenemos que quebrar la estrategia del arco que va de Río a Santiago y crear una nueva para América del Sur” y proponía a renglón seguido un área de unión aduanera y libre comercio entre Argentina, Brasil y Chile denominada ABC.

Hoy como denuncia el brillante trabajo de Mario Meneghini: Con el eje Chile-China, se nos quiere imponer bajo ropajes nuevos la vieja teoría del arco, que se llevaría a cabo bajo la mascarada de un Proyecto de las Regiones Centro-Cuyo, que viene a cortar a la Argentina en dos para que puedan salir los productos brasileños por el puerto chileno de Coquimbo a través del paso de Aguas Negras en la provincia de San Juan. Todo ello bajo financiación china de 250 millones de dólares.

Hay que decirlo con todas la letras. Cualquier corte horizontal de la Argentina  sólo se puede hacer por carretera vial y se haga por donde se haga, sólo beneficia exclusivamente a Chile y al comercio del sur de Brasil. Parte a la Argentina en dos dejando el Norte Grande librado a su suerte de ser siempre una gran región “del futuro”. Cuando en realidad, este Norte Grande cuenta con las mejores condiciones geoestratégicas para constituirse en un engranaje continental que alimente tanto a Brasil, Paraguay, Chile, Bolivia y Perú. Basta mirar el mapa y tomar nota detenida de distancias, accidentes geográficos y ventajas comparativos para darse cuenta que Puerto Suárez(Bolivia) y Corumbá(Brasil) dos ciudades separadas por el río Paraguay están a distancias equivalentes de La Paz, Brasilia, Sao Paulo, Asunción y Salta(Argentina), que forman entre ellas un rectángulo casi perfecto.

Nosotros defendemos y proponemos como el más beneficioso para América del Sur este corredor bioceánico mixto(marítimo, fluvial, ferro-vial) que tiene como gozne Corumbá-Puerto Suárez. En donde Argentina puede integrarse desde tanto desde Corrientes como de Salta.

El aporte de la Comunidad Económica Europea a Bolivia en la construcción del vínculo entre Puerto Suárez y Santa Cruz de la Sierra, nos está indicando una inteligencia sobre este asunto de vital importancia geoestratégica para nuestra región. Está en nosotros captarlo y redimensionarlo con un sentido propio y para beneficio nuestro. La construcción de un gran espacio autocentrado como son los 18 millones de kilómetros cuadrados suramericanos no es un chiste ni una idea baladí, es la construcción de un poder, y eso siempre despierta los celos y resistencias de aquellos que hoy lo tienen.

No tenemos ningún reparo, y forma parte de las relaciones bilaterales entre dos Estados, en que nuestras provincias limítrofes con Chile saquen por allí todas sus mercaderías, pero que no se disfracen dichas salidas, con la bandera de la integración suramericana. Por favor, que no se amañen falsas razones para que Argentina a su costo tenga que mantener 1200 km. de rutas para que transiten alegremente los camiones de Brasil y Chile, que no aportan ningún beneficio ni al Estado nacional ni a la comunidad argentina, ni a la integración.

La Confederación Suramericana va más allá de las buenas relaciones bilaterales entre Estados, pasa, más bien, por la integración de los grandes vértices de poder continental como lo son Buenos Aires, Brasilia, Caracas, que hoy tienen líderes políticos afines, y en menor medida Lima. Si nos desviamos del fortalecimiento de los ejes marcados por este rombo imaginario, creando artificiales e interesados corredores bioceánicos lo que vamos a lograr es, más bien, la desintegración de Suramérica.

(*) filósofo
buela@2vias.com.ar <mailto:buela@2vias.com.ar>  

mardi, 23 mars 2010

la Grèce préfigure la tiers-mondialisation de l'Europe

g1-583.jpgLa Grèce préfigure la Tiers-Mondialisation de l’Europe

Par Bernard Conte, Maître de conférences à l’université de Bordeaux

Ex: http://fortune.fdesouche.com/

La cure d’austérité drastique à laquelle la Grèce est sommée de se soumettre, trouve son modèle dans les politiques d’ajustement structurel qui ont été imposées par le FMI aux pays du Sud, après la crise de la dette déclenchée par la remontée des taux de la Fed en 1982, note l’économiste Bernard Conte. A l’époque, comme aujourd’hui, la véritable difficulté consistait à faire accepter aux peuples de supporter le coût de la crise.

Mais depuis lors, les politiques permettant de faire passer ces purges amères ont été peaufinées, prévient-il, rappelant que l’OCDE a rédigé à toutes fins utiles un guide décrivant les stratégies à employer en de telles circonstances.

On peut par exemple y lire que « si l’on diminue les dépenses de fonctionnement, il faut veiller à ne pas diminuer la quantité de service, quitte à ce que la qualité baisse. On peut réduire, par exemple, les crédits de fonctionnement aux écoles ou aux universités, mais il serait dangereux de restreindre le nombre d’élèves ou d’étudiants. Les familles réagiront violemment à un refus d’inscription de leurs enfants, mais non à une baisse graduelle de la qualité de l’enseignement. »

Cela ne vous évoque rien ?

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La Grèce est très endettée et la finance internationale attaque ce maillon faible de la zone euro pour tester la cohésion de l’ensemble, avant éventuellement de spéculer contre d’autres pays pour générer d’énormes profits.

La réaction à cette attaque devrait entraîner la mise « sous tutelle » de la Grèce par la Commission européenne, par ses partenaires au sein de la zone euro et/ou par un éventuel Fonds monétaire européen.

A l’instar des pays du Tiers-Monde à partir des années 1980, la Grèce va se voir imposer un programme d’ajustement économique et social drastique, traduisant sa Tiers-Mondialisation qui préfigure sans doute celle d’autres pays européens.

La Grèce enregistre des déficits publics importants qui doivent être financés par l’emprunt dont le cumul accroît le volume de la dette de l’État. Pour rétablir la confiance de ses bailleurs de fonds privés, le pays doit réduire son endettement. A défaut, la prime de « risque », réclamée par les bailleurs, qui s’ajoute au taux d’intérêt « normal » pourrait conduire à un taux usuraire. Georges Papandréou n’a pas le choix, il doit impérativement s’endetter moins, voire diminuer le volume de la dette grecque.

L’exemple du Tiers-Monde en 1982

La situation de la Grèce, liée au « surendettement », n’est pas sans rappeler celle des pays du Tiers-Monde lors de la crise de la dette de 1982. En effet, pour pouvoir faire face à leurs obligations financières, les pays du Sud, en quasi cessation de paiements, ont été « aidés » par le FMI et par la Banque mondiale. Ces institutions ont accordé des prêts aux pays du Sud afin qu’ils puissent rembourser leurs banques créancières. Lesdites banques ont ainsi pu transférer au FMI et à la Banque mondiale une bonne partie de leurs créances « pourries » (ou « actifs toxiques » en langage politiquement correct). En contrepartie, les pays « aidés » se sont vus imposer des programmes d’ajustement structurel, traduction du consensus de Washington d’inspiration néolibérale monétariste.

A travers l’application de ses dix commandements, le consensus de Washington vise à permettre aux pays sous ajustement de recouvrer la capacité d’assurer le service (principal + intérêts) de leur dette extérieure. Il faut, à n’importe quel prix, dégager des fonds pour payer les créanciers.

Réduire le déficit de l’État

Cette démarche passe par la compression des dépenses et l’augmentation des recettes de l’État.

L’action sur la dépense publique implique la réduction :

► de la masse salariale de la fonction publique (baisse des effectifs et/ou du niveau des traitements)

► des autres dépenses de fonctionnement (éducation, social…)

► des subventions (services publics, associations…)

► des investissements publics (infrastructures…)

L’augmentation des recettes réclame :

► l’alourdissement de la fiscalité

► la privatisation de services publics rentables (eau, électricité…)

Plus généralement, la croissance est censée élargir les marges de manœuvre par le développement de l’activité économique qui, mécaniquement, augmente les recettes de l’Etat. La croissance peut être tirée par les exportations si la production nationale gagne en compétitivité externe, grâce à la dévaluation de la monnaie nationale, ou, si cette opération se révèle impossible, par la désinflation compétitive (comme pour le franc CFA avant la dévaluation de 1994, cf. Bernard Conte, Dévaluation du Franc CFA et équilibre des paiements) qui consiste à obtenir un taux d’inflation plus faible que celui des pays concurrents.

La philosophie des programmes d’ajustement est, in fine, d’une part, de tenter d’augmenter la production locale de surplus (par la croissance) et, d’autre part, de réduire la consommation locale dudit surplus afin de l’exporter. En aucun cas, il s’agissait de se préoccuper du bien-être des populations.

Un bilan des ajustements dramatique

Malgré de nombreuses études financées par la Banque mondiale et le FMI, tendant à démontrer que l’ajustement générait de la croissance et, par effet de ruissellement, bénéficiait même aux pauvres. Les conséquences sociales négatives ont été rapidement mises à jour et dénoncées [Voir par exemple : Cornia, Giovanni Andrea, Richard Jolly, and Frances Stewart : Adjustment with a human face. Protecting the vulnerable and promoting growth, vol 1. Oxford, Clarendon Press, 1987]. Ainsi, la pauvreté s’est accrue et les classes moyennes préexistantes ont été paupérisées. Les populations du Sud ont subi les conséquences funestes de l’ajustement pour rembourser des dettes dont elles n’avaient que peu profité.

La Grèce « inaugure » les politiques d’ajustement en Europe

Jusqu’à présent, l’ajustement néolibéral imposé était réservé aux pays « non développés ». La Grèce inaugure le processus de Tiers-Mondialisation de l’Europe en passant sous les fourches caudines de « l’ajustement ». A l’instar des pays du Tiers-Monde, il s’agit de dégager des marges de manœuvre budgétaires pour rembourser la dette extérieure à travers la réduction du périmètre de l’État, la privatisation, la dérégulation, les coupes claires dans les budgets de santé, d’éducation…

La Grèce est un test pour l’Europe néolibérale

L’inconnue reste la réaction populaire. La population va-t-elle accepter l’austérité ? Déjà, des grèves et des manifestations se déroulent. Hier, le 11 mars, plus de 100 000 personnes manifestaient dans les rues d’Athènes. Au Portugal et en Espagne, la mobilisation sociale s’opère. L’ajustement va-t-il buter sur l’obstacle social ? D’autant plus que les conséquences des troubles sociaux pourraient atteindre le domaine politique avec l’émergence et l’éventuelle arrivée au pouvoir de forces politiques situées en-dehors du « consensus » : droite « molle » – gauche « caviar ». Mais, là aussi, les élites complices peuvent trouver l’inspiration dans l’expérience du Tiers-Monde pour faire « passer » les réformes.

La faisabilité politique de l’ajustement

Dans les années 1990, de nombreux travaux ont été menés, au sein de l’OCDE, sur la faisabilité politique de l’ajustement néolibéral [Cf. Christian Morrisson, La faisabilité politique de l’ajustement, Paris, Centre de développement de l’OCDE, Cahier de politique économique n° 13, 1996. (jusqu’à la dernière note, les numéros de page des citations se réfèrent au présent document)]. Christian Morrisson prévient : « l’application de programmes d’ajustement dans des dizaines de pays pendant les années 1980 a montré que l’on avait négligé la dimension politique de l’ajustement. Sous la pression de grèves, de manifestations, voire d’émeutes, plusieurs gouvernements ont été obligés d’interrompre ou d’amputer sévèrement leurs programmes » (p. 6). Il convient de minimiser les risques et adopter une stratégie politique adéquate.

Prendre des mesures politiquement et socialement peu risquées

A partir de plusieurs études-pays, Christian Morrisson met en avant « l’intérêt politique de certaines mesures [...] : une politique monétaire restrictive, des coupures brutales de l’investissement public ou une réduction des dépenses de fonctionnement ne font prendre aucun risque à un gouvernement. Cela ne signifie pas que ces mesures n’ont pas des conséquences économiques ou sociales négatives : la chute des investissements publics ralentit la croissance pour les années à venir et met sur-le-champ des milliers d’ouvriers du bâtiment au chômage, sans allocation. Mais nous raisonnons ici en fonction d’un seul critère : minimiser les risques de troubles » (p. 16). Peu importe, « dans la réalité, les entreprises du bâtiment souffrent beaucoup de telles coupures [dans les investissements publics] qui multiplient les faillites et les licenciements. Mais ce secteur, composé surtout de petites et moyennes entreprises, n’a quasiment aucun poids politique » (p.17). « La réduction des salaires et de l’emploi dans l’administration et dans les entreprises parapubliques figure, habituellement, parmi les principales mesures des programmes [d’ajustement] » (p. 29).

Selon Christian Morrisson, cette mesure est « moins dangereuse politiquement » que d’autres « et elle touche les classes moyennes plutôt que les pauvres » (p. 29). En cas de troubles (grèves…), « le gouvernement a toutefois les moyens de faire appel au pragmatisme des fonctionnaires. Il peut, par exemple, expliquer que, le FMI imposant une baisse de 20 pour cent de la masse salariale, le seul choix possible est de licencier ou de réduire les salaires et qu’il préfère la seconde solution dans l’intérêt de tous. Les expériences de plusieurs gouvernements africains montrent que ce discours peut être entendu » (p. 29). Ce qui est vrai en Afrique l’est certainement sous d’autres cieux.

Agir sur la qualité des services publics

« Si l’on diminue les dépenses de fonctionnement, il faut veiller à ne pas diminuer la quantité de service, quitte à ce que la qualité baisse. On peut réduire, par exemple, les crédits de fonctionnement aux écoles ou aux universités, mais il serait dangereux de restreindre le nombre d’élèves ou d’étudiants. Les familles réagiront violemment à un refus d’inscription de leurs enfants, mais non à une baisse graduelle de la qualité de l’enseignement et l’école peut progressivement et ponctuellement obtenir une contribution des familles, ou supprimer telle activité. Cela se fait au coup par coup, dans une école mais non dans l’établissement voisin, de telle sorte que l’on évite un mécontentement général de la population » (p. 30). Sans commentaire !

Diviser et opposer pour imposer

« Un gouvernement peut difficilement [ajuster] contre la volonté de l’opinion publique dans son ensemble. Il doit se ménager le soutien d’une partie de l’opinion, au besoin en pénalisant davantage certains groupes. En ce sens, un programme qui toucherait de façon égale tous les groupes (c’est-à-dire qui serait neutre du point de vue social) serait plus difficile à appliquer qu’un programme discriminatoire, faisant supporter l’ajustement à certains groupes et épargnant les autres pour qu’ils soutiennent le gouvernement. » (p. 17). Comme « la plupart des réformes frappent certains groupes tout en bénéficiant à d’autres, [...] un gouvernement peut toujours s’appuyer sur la coalition des groupes gagnants contre les perdants » (p. 18). Il faut donc diviser et opposer pour imposer.

Un régime « dictatorial » serait idéal pour imposer les réformes

« Une comparaison pour les pays d’Amérique latine entre des régimes démocratiques comme la Colombie, l’Équateur, le Pérou, et des régimes militaires, comme l’Argentine et le Chili, en 1981-82, montre que les troubles sont plus rares lorsque le régime est militaire [...] La comparaison entre les deux expériences de l’Argentine sous un régime militaire (en 1981) et en démocratie (1987) est parlante : le niveau de protestation a été trois fois plus élevé en 1987 et il y a eu beaucoup plus de manifestations » (p. 12). Ainsi, un régime dur serait idéal pour imposer les réformes. Le néolibéralisme serait-il en train de déraper ?

Au total, la Grèce préfigure bien la Tiers-Mondialisation de l’Europe.

Contre Info

Citation d'Ernst von Salomon

sal.jpgCitation d'Ernst von Salomon

"Il y a une tyrannie à laquelle nous ne pourrons jamais nous soumettre, c'est celle des lois économiques.  Car, étant donné qu'elle est complètement étrangère à notre nature, il nous est impossible de progresser sous elle.  Elle devient insupportable parce qu'elle est d'un rang trop inférieur.  C'est là que se trouve le critère ; c'est là qu'il faut choisir même sans demander de preuves. On a ou non le sens de la hiérarchie des valeurs, et toute discussion est impossible avec ceux qui nient cette hiérarchie."

Ernst Von Salomon, Les Réprouvés, Paris, 1931.

Die schrumpfende Bevölkerung bedroht unseren Wohlstand

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Perspektiven für Staat und Wirtschaft:

Die schrumpfende Bevölkerung bedroht unseren Wohlstand

Geschrieben von: Gerhard Lippert /

Ex: http://www.blauenarzisse.de/  

Wegbrechende Einnahmen des Staates und politisch gewollte Ausgabenerhöhungen sorgen in der Gegenwartskrise für eine explodierende Verschuldung aller bedeutenden Industrieländer: Auch Deutschland sieht sich mit einer dramatischen Verschlechterung der öffentlichen Haushalte konfrontiert. Doch das kurzfristige Denken in Konjunkturzyklen und einer wachstumsorientierten Politik verstellt den Blick auf die langfristigen Herausforderungen und Handlungsoptionen, die nicht zuletzt durch die demographische Entwicklung vorgezeichnet sind.

Die wirtschaftliche und finanzielle Lage

Das drängende Problem ist nicht die Verschuldung des Staates an sich, sondern die daraus sich ergebenden Zinszahlungen, die bei rund 40 Milliarden Euro pro Jahr liegen. Dieser Betrag steht dann nicht für Investitionen in Bildung und Infrastruktur oder für Entlastungen der Mittelschicht zur Verfügung. Profitiert hat Deutschland die letzten Jahre von einem niedrigen Marktzins und besten Ratingbewertungen, da niemand die Bonität der Bundesrepublik in Frage stellt.

Es ist aber beunruhigend zu wissen, dass bereits eine geringe Zinserhöhung den Staat zusätzliche Milliarden kosten würde. Denn die ausschließliche Diskussion um die Nettoneuverschuldung kehrt die jährliche Bruttoneuverschuldung in Höhe von mehreren hundert Milliarden Euro, in diesem Jahr voraussichtlich 357 Milliarden, unter den Teppich. Alte, auslaufende Kredite werden nämlich durch die Aufnahme neuer Kredite bedient (Umschuldung). Diese enormen Lasten lassen eine staatliche Inflationspolitik und damit eine kalte Enteignung zunehmend befürchten.

Wiedervereinigung nicht Grund für Staatsverschuldung

Die häufig vernehmbare These, die heutige Staatsverschuldung sei vor allem auf die Deutsche Einheit zurückzuführen, ist nicht richtig. Selbstverständlich waren die Sonderbelastungen ausgesprochen hoch. Es waren weniger die Investitionen in die Infrastruktur als vielmehr die Übernahme der DDR-Altschulden und enorme Zusatzbelastungen für die sozialen Sicherungssysteme, die hervorzuheben sind. Dabei ignoriert man aber, dass sich die Bundesrepublik schon seit 1974 hoch verschuldet hat. Im Schnitt betrug die Nettoneuverschuldung bis zur Wende fast 28 Milliarden Mark pro Jahr. Schreibt man diesen Wert bis in die Gegenwart fort und bezieht ihn auf die westdeutsche Bevölkerungszahl des Jahres 1990, so betrüge die Pro-Kopf-Verschuldung des Bundes – ohne Länder und Gemeinden – immerhin fast 9000 Euro statt der tatsächlichen rund 12.500 Euro für das wiedervereinigte Deutschland.

Eine Schuldenlast muss immer auch in Relation zur wirtschaftlichen Zukunft gesetzt werden. Wie launenhaft und unvorhersehbar die Konjunkturen sind, verdeutlicht nicht nur die jetzige Krise. Gerade deshalb ist für eine langfristige Betrachtung die Fokussierung auf das „Humankapital“ angezeigt, für dessen quantitative Entwicklung uns die demographische Forschung präzise Informationen bereitstellt. So wird sich Deutschland nicht nur auf eine rasch sinkende Bevölkerung einstellen müssen. Das Erwerbspersonenpotential sinkt noch stärker als die Gesamtbevölkerung, was dramatische Konsequenzen für die Wirtschaft haben wird.

Insofern ist die lange Jahre nicht nur in Ostdeutschland getätigte staatliche Förderung von kapitalintensiver Industrie (z.B. Solar- und Mikrosystemtechnik) letztlich eine richtige Weichenstellung gewesen, auch wenn die relativ geringen Effekte für den Arbeitsmarkt immer wieder Anlass für Kritik an der Wirtschaftsförderung gaben. Dabei wird der Faktor Arbeit auch in Zukunft trotz aller Automatisierung gebraucht, man denke nur an die Unterhaltung der Infrastruktur wie Straßen, Schienen oder den gesamten Gebäudebestand. Ein sogar wachsender arbeitsintensiver Sektor mit enormem Bedarf ist der Gesundheits- und Pflegebereich.

Konkurrenzfähigkeit Deutschlands erhalten

Eine wichtige Kategorisierung auf der Nachfrageseite ist die Einteilung in handelbare und nicht-handelbare Güter. So sind die handelbaren Güter nur in geringem Umfang von der inländischen Nachfrage- und damit Bevölkerungsentwicklung betroffen. Vielmehr kommt es darauf an, die Weltmarktanteile von typischen Exportartikeln wie Autos oder Maschinen durch den Erhalt der Innovations- und Konkurrenzfähigkeit der deutschen Unternehmen gegen vornehmlich asiatische Konkurrenz zu verteidigen und weiter auszubauen.

Hierzu wird es künftig notwendig sein, einen größeren Teil der absolut abnehmenden Jungakademiker für Ingenieurswissenschaften zu gewinnen. Wesentlich schlechter sieht es dagegen bei den nicht-handelbaren Gütern aus, weil sie ausschließlich von der inländischen Bevölkerung, d.h. vor Ort, nachgefragt werden. Zu nennen wären der Lebensmitteleinzelhandel oder gewisse Dienstleistungen, die zwangsläufig mit der Bevölkerung schrumpfen. Besonders betroffen werden die neuen Länder sein, denen eine solide industrielle Basis fehlt.

Ein von vielen Seiten immer wieder als Patentrezept gepriesenes „Mehr an Zuwanderung“ erweist sich als wirklichkeitsfremde Hoffnung all jener, die ihre Multi-Kulti-Utopien mit angeblich ökonomischen Erfordernissen unterfüttern wollen. Eine reine Nachfragestärkung wäre der Todesstoß für die brüchigen Sicherungssysteme, da bekanntlich vorrangig bildungsferne Schichten nach Deutschland kommen und es die Intelligenten woanders hinzieht.

Langfristig entscheidet das „Humankapital“

Dem Ansinnen einer nachfrageorientierten Wirtschaftspolitik, wie sie vor allem von linken Kräften gefordert wird, könnte auch schon mit einer Erhöhung von Sozialleistungen für die hiesige Bevölkerung Genüge getan werden – mit den katastrophalen Folgen einer strukturellen Rekordverschuldung und dem Verlust jeglicher Arbeitsanreize. Eine Angebotsorientierung in Form der gezielten Anwerbung von integrationsfähigen Hochqualifizierten für bestimmte Industriezweige wäre durchaus sinnvoll.

Doch stattdessen hat die Bundesrepublik in den vergangenen Jahrzehnten millionenfach Prekariat aus kulturfremden Ländern angeworben, welches nie bereit und in der Lage war, sich produktiv in die deutsche Volkswirtschaft einzubringen. Hoffnungen, wenigstens zukünftig benötigte und integrationswillige Fachkräfte nach Deutschland zu holen, scheitern bisher an den geringen Anreizen für Hochqualifizierte.

Wachstum, Wachstum über alles?

Die von Bundespolitikern häufig benutzte Floskel „Unser Land wächst“ ist angesichts einer Schrumpfung der einheimischen Bevölkerung zynisch und erhebt das Wirtschaftswachstum zum einzigen Maß aller Dinge. Dies ist Ausdruck des von allen natürlichen Werten abgelösten Denkens, das die qualitative und nachhaltige Dimension des Wirtschaftens ebenso außer Acht lässt wie seine Abhängigkeit vom Humankapital. Selbstverständlich liegen weitere Steigerungsmöglichkeiten im Export. Aber inländisch sollte statt des Wachstums eher der Begriff des Wohlstands Einzug halten.

Dieser Wohlstand hat sich parallel zur Produktionssteigerung von Gütern und Dienstleistungen vor allem in Form eines Zugewinns an Freizeit vermehrt. Da Freizeit in jedoch lediglich zeitweise Freiheit von regulärer Beschäftigung bedeutet, kann sie ebenfalls produktiv und wertvoll sein. Die Erziehung von Kindern, ehrenamtliche Tätigkeiten oder geistige Schöpfungen gehören dazu. Dass eine Mehrzahl der Menschen leider keine Werte schafft und sich ausschließlich den Genüssen zuwendet, ist dagegen weniger ein Einwand gegen Freizeit als vielmehr ein Plädoyer für eine aktivierende Sozial- und Bildungspolitik.

An dieser Stelle wird bereits deutlich, dass das Schrumpfen der Bevölkerung kulturell wie ökonomisch zu betrachten ist. Dieser Punkt in Kombination mit veränderten Anforderungen ruft bereits gegenwärtig die paradoxe Erscheinung hervor, dass sich ein wachsender Personalbedarf der Wirtschaft keineswegs eins zu eins in einem Absinken der Arbeitslosenquote niederschlägt. Arbeitslosigkeit wird also auch künftig ein Thema bleiben, das sich mit einer Korrektur des bildungspolitischen Linkskurses wahrscheinlich abmildern ließe.

Aktivierende Sozial- und Bildungspolitik

Den großen Komplex des Sozialstaates dagegen wagt niemand grundlegend anzupacken, auch ein Guido Westerwelle (FDP) nicht, der aber zumindest den Finger in die richtige Wunde gelegt hat. Renten- und Sozialleistungen sind absehbar nicht mehr auf heutigem Niveau zu leisten, weil die Systeme auf demographischen Annahmen beruhen, die längst nicht mehr der Realität entsprechen.

Statt wertlose Rentengarantien auf dem Papier abzugeben, sollte die Politik der Bevölkerung besser das Umlageverfahren ins Bewusstsein rufen. Viele Menschen sind nämlich bis heute dem Irrtum verfallen, sie würden ihre Beiträge für sich selbst einzahlen – dabei werden sie unmittelbar an die jetzigen Rentner weitergegeben. Ein realer Kapitalstock bildet sich folglich nie. Reformbedarf im Sozialbereich besteht aber auch aufgrund des bürokratischen Aufwands und zahlloser Missbrauchsfälle.

Eine Diskussion um das bedingungslose Grundeinkommen lohnt sich

In Anbetracht dessen erscheint das bedingungslose Grundeinkommen als interessante Alternative. Was zunächst nach linkem Vollfürsorgestaat klingt, entpuppt sich auf den zweiten Blick als ein erstaunlich liberales Modell. Der Staat verzichtet auf Prüfung des Einzelfalls und gewährt jedem Bürger statt zahlloser Einzelleistungen wie Hartz IV, Wohngeld oder Bafög einen pauschalen Betrag. Ein beträchtlicher Teil des bürokratischen Wasserkopfes könnte so abgebaut werden.

Ein prominenter Fürsprecher des bedingungslosen Grundeinkommens ist Thomas Straubhaar vom liberalen Hamburgischen WeltWirtschaftsInstitut (HWWI). Kritik sammelt sich vor allem im linken Spektrum, das sich zum Beispiel daran stört, dass auch Reiche das Grundeinkommen beziehen. Das ist ein albernes Argument, weil die Reichen natürlich sehr viel mehr Steuern zahlen und so das System finanzieren. Das Grundeinkommen hätte hier die Bedeutung des heutigen Steuerfreibetrags.

Der Betrag sollte so gering wie möglich angesetzt werden, um den Arbeitsanreiz zu maximieren. Eine solche grundlegende Reform müsste zwingend mit der Beantwortung der Frage verbunden werden, inwiefern Ausländer noch einen Zugriff auf diese Leistung haben sollen. Wer diese unbequeme Frage weiterhin ausspart, versündigt sich an der einheimischen Bevölkerung, die überhaupt erst die Werte schafft, die anschließend verteilt werden. Deutschland wird zukünftig nicht mehr in der Lage sein, ein willkommener Wohlfahrtsstaat für Menschen aller Herren Länder zu sein. Die Wirtschaft wiederum muss sich ebenfalls auf veränderte Rahmenbedingungen einstellen.

Die Anpassungsfähigkeit der Marktwirtschaft

In der bisherigen Geschichte haben sich Marktwirtschaften stets als sehr anpassungsfähig erwiesen. Wie sie jedoch mit einer bislang beispiellosen Schrumpfung der Bevölkerung – quantitativ wie qualitativ – zurechtkommen, wird für unser materielles Wohl mitentscheidend sein. Unser immaterielles Wohl müssen wir uns anderswo holen.

Seconde moitié du 17ème: les Pays-Bas royaux entre Cromwell et Mazarin

Low_Countries.pngXVII° siècle: les Pays-Bas Royaux entre Cromwell et Mazarin

23 mars 1657: Mazarin s’allie à Cromwell contre les Pays-Bas Royaux ou Pays-Bas espagnols. L’état de guerre entre Londres et Bruxelles date de septembre 1655, quand les relations diplomatiques ont été rompues entre les deux capitales. Le motif de cette rupture est le fameux “Acte de Navigation”, énoncé par Cromwell le 9 octobre 1651: cet “Acte” réservait l’exclusivité du commerce avec les îles britanniques aux seuls navires anglais, à l’exclusion de tous les autres. Cette décision entraîne une guerre entre les deux puissances protestantes que sont les Provinces-Unies et l’Angleterre. Ipso facto, la lutte entre les Provinces-Unies et l’Angleterre va rapprocher les Pays-Bas Royaux, demeurés catholiques, de leurs frères séparés du Nord, sans que ce rapprochement n’ait été exploité politiquement, métapolitiquement et culturellement par les avocats contemporains de l’idée de Benelux ou de la fusion Flandre/Pays-Bas. La lutte connaîtra son maximum d’intensité en 1652, année où l’espace mosan des Pays-Bas Royaux est ravagé par les combats entre Condé, passé au service de la Couronne d’Espagne, et le Duc de Lorraine, d’une part, contre le Prince-Evêque de Liège, allié à Mazarin.

 

Il faudra attendre la « Paix de Tirlemont » (17 mars 1654) pour sanctionner la fin des hostilités contre la Principauté ecclésiastique de Liège, dirigée par un évêque bavarois, Maximilien-Henri de Bavière, accusé d’avoir voulu ouvrir la vallée mosane aux armées françaises. Par la « Paix de Tirlemont », la Principauté de Liège acquiert un statut de neutralité, accepté par l’Espagne. Le gouverneur espagnol de Bruxelles, Léopold-Guillaume, fils de l’Empereur germanique Ferdinand II, peut tourner ses forces contre Cromwell. L’état de guerre est proclamé en septembre 1655. Le futur Charles II, prétendant au trône d’Angleterre, forcé à l’exil par les puritains de Cromwell, est contraint de quitter la France, où il s’était réfugié, pour les Pays-Bas Royaux. Ce deuxième exil du roi déchu se précipite à l’instigation de Mazarin qui, en dépit de sa pourpre cardinalice, va s’allier aux pires ennemis des catholiques. Au même moment, Pieter Stockmans, docteur en droit de l’Université de Louvain, rédige un traité contestant aux légats pontificaux le droit d’intervenir dans les affaires politiques des Pays-Bas Royaux ! Au 17ème siècle, la césure catholiques/protestants n’est plus aussi nette qu’au siècle précédent.

 

Les Pays-Bas Royaux sont dès lors coincés entre la puissance maritime anglaise et la puissance continentale française, sans qu’interviennent les Provinces-Unies, ennemies de l’Angleterre cromwellienne. Henri de Turenne, en 1655, harcèle les Pays-Bas Royaux sur leur frontière méridionale et pénètre en force dans la « trouée de l’Oise », où il se heurte, victorieusement, aux commandants espagnols, Condé et Fuensaldana, assistés de troupes lorraines. Turenne grignote les franges méridionales du Hainaut mais ne parvient pas à atteindre Bruxelles. Entretemps, Charles II s’installe à Bruges, où il tient sa cour, directement face aux côtes anglaises. En 1656, la guerre se porte également sur mer : les bâtiments flamands d’Ostende et de Dunkerque, au service de l’Espagne, se heurtent aux Anglais en Mer du Nord, à proximité des côtes anglaises (Goodwind Sands). Le Capitaine ostendais Erasme de Brauwer couvre la retraite des bâtiments flamands dunkerquois et ostendais et soutient, avec 27 canons contre 36 canons anglais, le feu ennemi pendant treize heures, avant de couler. Don Juan, fils naturel de Philippe IV d’Espagne, devient gouverneur des Pays-Bas Royaux et réorganise l’armée, dont les effectifs, surtout la cavalerie, sont sérieusement étoffés. Cela n’empêchera pas les Français de prendre, le 5 août 1657, la forteresse de Montmédy, qui faisait alors partie du Duché du Luxembourg. Le commandant de la place, Jean de Malandry, refusera de se rendre et tiendra tête, avec 800 hommes, aux 20.000 soldats du Maréchal de la Ferté. Il faudra attendre la mort au combat de ce courageux capitaine, après six semaines de siège, pour que tombe la forteresse (qu’on peut visiter aujourd’hui).

 

Turenne qui assiège Dunkerque depuis 1656, prend la ville en 1658, après avoir battu aux Dunes l’armée de secours, commandée par Don Juan et Condé. Les Anglais entrent dans le port flamand et les Français prennent successivement Bergues, Furnes, Dixmude, Gravelines, Audenarde et Ypres. Don Juan est rappelé à Madrid. Son successeur est Don Luis de Benavides, Marquis de Caracena, général de cavalerie à la brillante carrière militaire. La mort de Cromwell, le 3 septembre 1658 met un terme aux hostilités. Sous l’impulsion de Jan De Witt, les Provinces-Unies suggèrent une Union entre elles et les Pays-Bas Royaux sur le modèle cantonal suisse. La guerre franco-espagnole s’achève par le Traité de Pyrénées, le 7 novembre 1659. En 1660, Charles II récupère la Couronne d’Angleterre. Le Prince de Ligne tentera bientôt de rappeler au nouveau monarque anglais l’hospitalité que lui avaient octroyée les Pays-Bas Royaux, dans l’espoir de lui faire renoncer à toute alliance qui leur serait hostile et écornerait leur intégrité territoriale. Les résultats de ses démarches diplomatiques ont été assez mitigés.   

 

 

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Pourquoi sommes-nous des soldats politiques?

Archives de SYNERGIES EUROPEENNES- 2003

Rodolphe LUSSAC:
Pourquoi sommes-nous des soldats politiques?

"Sol-stitium"-quand la loi marque un point d'arrêt tout comme le soleil à son solstice".

Andreas-Hofer-2.jpgNous sommes avant tout soldats, car nous servons l'idéal de la renaissance grande européenne, une cause impérieuse, pure et dure comme le sont nos bannières. Soldats, car nous rejetons toute forme de replâtrage réformiste du système dominant qui, par la voie des compromissions électoralistes et politiciennes, les prébendes partisanes et la duperie parlementaire, assure l'autorégulation, le recyclage permanent des “élites” (?) corrompues et le maintien du système ploutocratique.

Soldats nous sommes car nous pensons que le salut des nations européennes réside dans la destruction du système dominant. Soldats nous servons et ne discutons pas, nous réfléchissons et nous agissons. Nous servons la cause du politique au sens où l’entendait un Julien Freund, à savoir que, pour nou,s l'essence de l'action réside dans l'action. La triple dimension praxéologique, téléologique et eschatologique du politique transcende le stade purement opératoire, pragmatique et sécularisé du politique au sens moderne du terme. En poussant plus loin notre réflexion, nous pensons que la propagande par l'idée est une chimère et que les idées résultent des actes et non l'inverse. C'est pourquoi nous reprenons à notre compte la dialectique révolutionnaire de Carlo Pisacane ( http://28.1911encyclopedia.org/P/PI/PISACANE_CARLO.htm ), Enrico Malatesta ( http://www.britannica.com/ebi/article?tocId=9328937 ), Carlo Cafiero ( http://recollectionbooks.com/bleed/Encyclopedia/CafieroCarlo.htm ), Paul Brousse ( http://perso.club-internet.fr/ytak/avril1.html ) et José Antonio, qui prônaient la propagande par l'action, l'action accoucheuse des idées.

Notre foi et notre fidélité de soldat nous la devons à l'idéal national révolutionnaire qui veut un nouvel ordre étatique, aristocratique, hiérarchique, anti-démocratique et anti-égalitariste, ancré dans le cadre d'une grande Europe continentale, géopolitiquement autocentrée, déconnectée de l’économie globale, indépendante du servage euro-atlantiste et enracinée dans une conception civilisationnelle eurocentrée, fondée sur les valeurs de la terre et du sang.

Soldats, car nous concevons l'histoire comme une dialectique conflictuelle entre forces antagonistes dont les peuples sont les éléments constitutifs. L'agonalité et l'antagonisme sont le propre de tout système comme l'ont démontré Stéphane Lupasco et les travaux de Max Planck et de Pauli. L'histoire est constituée de luttes constantes entre les peuples organisés auxquels sont associés des cultures et des sociétés singulières, mues chacune par un désir d'expansion et de domination réciproque d'une manière consciente ou inconsciente.

Soldats, nous combattons pour la restauration du principe "politique" au sens noble du terme, de la politea, de l' imperium et de l' auctoritas, dans sa fonction évolienne, anagogique, c'est-à-dire capable d'imprégner aux peuples des valeurs métapolitiques, spirituelles et antimatérialistes spécifiques puis d'assurer une adhésion spontanée des masses. Pour nous, comme Carl Schmitt l’a si bien souligné le politique est le lieu privilégié de démarcation entre l'ami et l'ennemi. C'est pourquoi nous rejetons les fonctions managériales et gestionnaires de la politique politicienne, les fonctions modernes et ludiques de l'Etat contemporain qui favorisent la frénésie hédonistique de l'homo ludens moderne, décervelé et dévirilisé, manipulé par la société de consommation et par les médias, cet Etat-maquereau qui organise, dirige et patronne l'activité ludique du groupe pour mieux l'asservir et neutraliser les ressorts révolutionnaires en les dissolvant dans l'hyperfestif et dans la fausse cité de la joie permanente.

Soldats, nous prônons l'idéal de l'Etat polémologique qui sera chargé de défendre la survie et le développement de la puissance des peuples  européens face aux assauts conjugués de l'hégémonisme américain, de l'islamisme radical et de la colonisation extra-européenne de nos vieilles terres. En ce sens, nous rejetons en bloc la conception sociétaire et contractualiste de la nation et nous entendons restaurer le sens de la nation conçue comme un corps mystique alliant les générations passées, présentes et futures. La nation reste avant tout déterminisme, prédestination, nécessité et volonté.

Soldats, car nous croyons que l'activité guerrière est le degré suprême du processus de complexification civilisationnelle et le levier primordial dans l'histoire de la fondation des villes-mères et des cités Etats. La guerre comme source héraclitéenne de toute chose reste sous-jacente dans les relations internationales comme aux temps de Thucydide ou de Machiavel. Comme l'avait si bien souligné Hegel,  la guerre est la plus haute expression de l'Etat, celle où il atteint sa plus grande conscience et sa plus grande efficacité. L'Etat est et restera avant tout une machine de guerre et toutes ses autres attributions s'effacent devant celle-là, alors que la conception bourgeoise et gestionnaire de l'Etat démocratique dominant ne fait que gérer un état de chose déliquescent fait de stabilité et de prospérité fictives. L'autorité internationale d'un Etat se mesure à sa capacité de nuire, et l'histoire a montré que seuls réussissent à triompher de l'attachement au mos majorum (“la loi des ancêtres”) et de l'opposition conservatrice des différentes forces centrifuges les souverains auréolés de gloire militaire: à Rome, Auguste ou Dioclétien, en Russie, Pierre le Grand et Lénine, en Islam, Mehmet Ali et Mustapha Kemal, en Chine, Che-Huang-ti ou Mao Tsé-Toung; tous avaient remportés des victoires intérieures et extérieures avant d'oser imposer les profondes transformations politiques révolutionnaires en lesquelles ils avaient foi.

Soldats politiques, nous voulons restaurer l'idéal de la vocation politique au-dessus de l'économicisme contemporain et cela, au sens wébérien du terme, qui reste seul l'apanage d'hommes d'exception, cumulant et articulant l'éthique de la conviction et l'éthique de la responsabilité et du devoir. Dans le cadre des démocraties bourgeoises qui nous gouvernent, prolifère la classe des politiques professionnels et gestionnaires, des démagogues et arrivistes de tous genres, des mercenaires qui traquent des hautes fonctions politiques pour des raisons purement pécuniaires et carriéristes. Soldats, nous ferons le coup de balais nécessaire pour envoyer au diable tous ces imposteurs et fossoyeurs de l'idéal politique grand européen et nous voulons voir marcher côte à côte animé d'une même foi révolutionnaire l'empereur et le prolétaire, paradigme du nouvel héros moderne.

Nous établissons une contiguïté essentielle entre Etat d'exception et souveraineté politique, qui constitue le point de déséquilibre entre le droit public et le fait politique. Nous prônons l'avènement  d'un Etat d'exception voulu pour instaurer l'Etat comme émanation de l'ordre nouveau. La suspension de l'ordre juridique bourgeois, propre du système dominant, s'impose pour mettre un terme à l'anomie généralisée et au désordre établi. Le syntagme "force de loi" s'appuie sur une longue tradition de droit romain et médiéval et signifie "efficacité, capacité d'obliger". Nous voulons restaurer d'un point de vue opérationnel l'archétype de l'institution juridique romaine du "iustitium". Lorsque le Sénat romain était averti d'une situation compromettant la république, il prononçait un senatus consultum ultimum qui comprenait les mesures pour assurer la sécurité de l'Etat, ce qui impliquait un décret qui proclamait le tumultus, compris comme un état d'urgence causé par un désordre intérieur ou une insurrection. Cette institution de l'état d'urgence renvoie au "sol-stitium" : "quand la loi marque un point d'arrêt tout comme le soleil à son solstice".

Soldats politiques , car nous sommes avant tout des militants. Etymologiquement, le sens du mot “militant” renvoie à la distinction théologique de l'église militante par rapport à l'église triomphante. Ainsi, l'on peut faire l'analogie entre le militant et le fidèle qui détient la vérité dans son essence et sa totalité. Le militant lutte, attaque et paie de sa personne pour le triomphe de ses idéaux. Le verbe “militer” vient du latin"militari" qui veut dire “soldats” (au pluriel), lequel appartient à une église, une armée, ce qui suppose un esprit de discipline, d'abnégation et de sacrifice. C'est pourquoi le militantisme est au coeur de notre combat politique. Le militant idéal doit être un véritable intellectuel révolutionnaire qui lie dialectiquement sa pratique et ses connaissances théoriques, et la compréhension globale de la société dans laquelle il vit. Il se soumet volontairement à une praxis rigide qui réalise une unité dialectique entre théorie et pratique.

Soldats politiques, nous ne croyons pas au caractère automatique, évolutionniste ou naturel et spontané d'une révolution, car il n'existe pas de fatalité en politique et en économie; l'ordre libéral et capitaliste dominant sait se régénérer, il sait déplacer ses contradictions pour survivre. Les masses ne sont pas seulement exploitées, mais elles sont avant tous mentalement manipulées et aliénées. Il n'y a pas d'avancée révolutionnaire, sans processus de développement, et sans montée de la lutte des peuples. La lutte des peuples se présente dans la réalité sous des formes multiples de luttes sectorielles et locales (au niveau de l'entreprise, des régions, etc.). Ces luttes ne sont pas spontanées mais liées à des prises de conscience et des efforts militants venus de la base et dirigés d'en haut. Les luttes à la base, si elles sont exemplaires, restent néanmoins insuffisantes pour déclencher un changement global du système, car elles s'adressent à des vécus particuliers, prisonniers du contexte social général. Elles doivent en outre être liées entre elles et se coordonner pour pouvoir s'exprimer politiquement. Toute lutte de peuple a besoin d'un prolongement politique sous la forme d'une lutte avant-gardiste globale et idéologique, capable de poser le problème du point de vue central et global. C'est pourquoi il convient d'éviter l'écueil d'un élitisme trop rigide et d'un réformisme frileux, faute d'assurer une liaison dialectique entre lutte globale et lutte à la base, action politique avant-gardiste et mouvement de masse.

Soldats politiques, nous prônons une révolution qui insiste non seulement sur les changements structurels, économiques et politiques, mais aussi un changement humain, dans une dimension ontologique, en vue de réaliser l'homme nouveau et intégral, débarassé de l'égoïsme et de l'individualisme bourgeois. En ce sens, une telle “révolution totale” modifierait les rapports et l'éthique inter-relationnelle globale de la vie quotidienne. La révolution que nous prônons est celle d'un retour aux origines ,"revolvere", et qui vise à rétablir l'ordre-Etat autoritaire, l’économie dirigée, et la conception exclusive de l'identité, en harmonisant les institutions avec les mentalités originelles des peuples européens, selon le principe de l'homologie qui purgera les institutions et les mentalités des éléments allogènes et corrupteurs.

Soldats politiques, nous sommes irrémédiablement imprégnés d 'une conception tragique de la vie, à savoir, comme l'a si bien démontré Alfred Weber, que nous sommes conscients que tout ordre supérieur finit par perpétuer un certain chaos en proportion de la croissance de sa propre puissance. Tragique, car nous avons conscience de la grandeur impondérable de l'univers et du monde et de l'imperfectibilité et de la finitude de la nature humaine. Face à ce constat et ce paradoxe métaphysique, nous prônons une re-poétisation du monde et une esthétisation de l'Etat dans la lignée des romantiques allemands, Goethe, Novalis, Schlegel et Müller, conscient que les idées illuministes de la révolution française et le processus de désécularisation ont fini de dépoétiser le monde,  le politique finissant par générer le fameux "désenchantement du monde", dont nous parlait Max Weber. Comme Novalis, nous voulons que notre révolution devienne une totalité organique et poétique dans laquelle l'Etat nouveau sera l'incarnation existentielle et esthétique de la perfectibilité humaine. Et lorsque nous aurons réalisé notre tâche, nous nous en irons ailleurs, ailleurs, toujours plus loin, là-bas avec nos dieux.

Rodolphe Lussac.

lundi, 22 mars 2010

La Turquie: un partenaire peu fiable

Andreas MÖLZER:

La Turquie: un partenaire peu fiable

 

erdoganturquiecarioca.jpgC’est à un gel diplomatique que nous assistons entre Washington et Ankara. En effet, la Turquie a rappelé son ambassadeur en poste aux Etats-Unis parce que la Commission des affaires étrangères de la Chambre américaine des représentants a qualifié la persécution des Arméniens par l’Empire ottoman pendant la première guerre mondiale de génocide. Pour Ankara, cela n’a apparemment aucune importance que les Etats-Unis soient le principal soutien pour toutes les tentatives turques d’adhérer à l’UE. On s’aperçoit une fois de plus que la Turquie ne tient jamais compte de ses partenaires officiels et, en lieu et place d’une attitude de circonspection, ne poursuit que ses seuls intérêts, quel qu’en soit le prix.

 

La crise diplomatique qui sévit aujourd’hui entre les Etats-Unis et la Turquie doit constituer un sérieux avertissement pour l’Union Européenne: on s’imagine ce qui lui pend au nez si d’aventure Ankara devenait membre à part entière de l’Union. Les Turcs dicteraient sans vergogne leurs conditions à leurs “partenaires” européens, a fortiori parce que l’Union Européenne a tout de même nettement moins de poids que les Etats-Unis. Ensuite, l’ultime conséquence d’une éventuelle adhésion turque serait de voir basculer le centre de gravitation de l’Union de Bruxelles vers Ankara, ce qui signifierait, pour tous les Etats européens, un dangereux statut de vassalité. Pour éviter une telle horreur, qui serait sans fin, il faut tout de suite rompre, et définitivement, les négociations en cours pour l’adhésion pleine et entière de la Turquie à l’UE.

 

Le refus entêté de la Turquie, d’évaluer objectivement les pages sombres de son passé, prouve, une fois de plus, que ce pays est mentalement très éloigné de l’Europe. Bien sûr, personne n’exige des Turcs qu’ils battent indéfiniment leur coulpe, comme le font les Autrichiens et les Allemands à cause des faits et gestes d’un natif de Braunau, cultivant de la sorte un pénible national-masochisme. Pourtant, reconnaître que le massacre de près d’un million et demi d’Arméniens chrétiens était bel et bien un génocide constituerait un geste important pour enfin améliorer les relations entre la Turquie et l’Arménie.

 

Pour l’Union Européenne, enfin, qui cherche à tout prix à faire adhérer la Turquie, l’enjeu de la question arménienne est important : il implique ni plus ni moins la crédibilité même de l’Union. Déjà l’adhésion de la République Tchèque avait été assorti d’un blanchiment scandaleux : on avait accepté d’oublier les décrets de Benes qui avaient enfreint les droits de l’homme et le droit des gens. Ce fut un gifle retentissante au visage des Allemands des Sudètes chassés de leurs terres et donc un péché capital pour la « communauté de valeurs », reposant sur le respect de ces droits, qu’entend être l’UE.  Un péché qui ne devrait pas se répéter.

 

Andreas MÖLZER.

(article paru dans l’hebdomadaire viennois « zur Zeit », n°10/2010 ; trad.. franc. : Robert Steuckers).

Graue Wölfe, Islamisten und die deutsche Schickeria - eine unheimliche Allianz?

Graue Wölfe, Islamisten und die deutsche Schickeria – eine unheimliche Allianz?

Geschrieben von: Stefan Keller 

Ex: http://www.blauenarzisse.de/   

NationalistenGW.pngIn vielen Internetforen wird derzeit darüber diskutiert, in welchem Ausmaß der Staat durch seinen „Kampf gegen Rechts“ aktiv linke und linksextreme Organisationen sponsert. Dabei wird allerdings häufig übersehen, dass sich der staatliche „Kampf gegen Rechts“ gar nicht gegen „Rechte“ allgemein, sondern ausschließlich gegen rechte Deutsche richtet. Ist der Vorwurf also zutreffend, der „Kampf gegen Rechts“ ziele überhaupt nicht auf eine generelle Bekämpfung rechter Extremisten, wie staatlicherseits gern behauptet wird? Geht es in Wahrheit in erster Linie um Einschüchterung und Ausschaltung einer deutschen Opposition gegen die staatliche Einwanderungspolitik?

Auf Lokalebene werden ausländische nationalistische Organisationen finanziert

Alle Parteien und die Kirchen nämlich alimentieren insbesondere in der täglichen Lokalpolitik mithilfe sogenannter Integrationsprogramme zahllose rechtgerichtete Gruppen unter den eingebürgerten oder nicht eingebürgerten Gastarbeitern. Diese Organisationen engagieren sich nicht für eine Integration der Gastarbeiter in die deutsche Gesellschaft. Sie betreiben im Gegenteil aus oft nationalistischen Gründen eine soziale, kulturelle und territoriale Segregation von den Deutschen. Zielsetzung ist offenbar die Schaffung politisch eigenständiger nationaler Minderheiten. Die würde sich in erster Linie dem ursprünglichen Heimatland verbunden fühlen und mit hoher Loyalität dessen Interessen vertreten.

Im Internet kursiert die Vermutung, dass es solchen rechtsnationalistischen Kreisen unter den Gastarbeitern in den letzten zehn Jahren gelungen sei, die gesamte deutsche Schickeria in Politik und Kirche systematisch zu unterwandern. Ganz unberechtigt ist der Gedanke sicher nicht. Eine solche Annahme könnte jedenfalls erklären, weshalb auch die CDU/FDP-Regierung beispielsweise keinerlei Mittel für einen Kampf gegen die rechtsextremen türkischen „Grauen Wölfe“ bereit gestellt hat. Die Grauen Wölfe bilden eine Organisation, die in ihrer Mitgliederstruktur der Partei der Nationalistischen Bewegung in der Türkei zuzurechnen sind. Es sind in Deutschland vor allem diese Grauen Wölfe, die gegen eine Integration der türkischen Gastarbeiter in die deutsche Gesellschaft zu Felde ziehen. Stattdessen werben sie für eine „Türkisierung Deutschlands“.

Viele Türken sind für solche radikalen Parolen der Grauen Wölfe offen, da sie sich trotz Einbürgerungspapieren weiterhin der türkischen Nation zugehörig fühlen. Besonders ausgeprägt ist der Einfluss der Grauen Wölfe in den Großstädten, wo sie auf vielerlei Weise die Bildung nationaler Enklaven vorantreiben. Der deutsche Staat übt dort nur noch indirekte Souveränität aus. Deutsche Polizisten und Verwaltungsbeamte werden nicht mehr geduldet.

Der Staat treibt somit die Teilung der Gesellschaft voran

Dass die deutschen Politiker sich in der täglichen Praxis zunehmend auf Seite solcher rechtsnationalistischer Verbände unter den Gastarbeitern stellen, zeigt nicht zuletzt das Beispiel Hessen. Die hessische CDU rekrutiert derzeit systematisch ethnische Türken für den Einsatz in den de facto bereits heute weitgehend türkischen Gebieten. Damit unterstützt sie die von den Grauen Wölfen angestrebte Teilung des Landes.

wolfsgruss_400q.jpgDie enge Verzahnung zwischen der deutschen Schickeria und insbesondere türkischen Rechtsextremisten zeigt sich aber auch auf anderen Politikfeldern: der in vielen Städten voranschreitende Aufbau eines parallelen türkischen Schulwesens; oder der Ausbau des Türkischen als faktischer Verwaltungssprache insbesondere in Nordrhein-Westfalen. Die staatlich propagierte „Multikulturalität“ weicht immer deutlicher einer faktischen „Multinationalität“. Der bundesrepublikanische Staat schafft also kein gesellschaftliches Miteinander von Kulturen, sondern ein potenzielles Gegeneinander von Nationen.

Die Schickeria scheint sich ferner immer stärker auch mit der religiösen Rechten, insbesondere dem Islamismus, zu verbünden. Die im Rahmen des „Kampfes gegen Rechts“ bereitgestellten wenigen Hunderttausend Euro gegen besonders aggressiv auftretende islamische Gruppen sind kaum mehr als ein finanzpolitisches Feigenblatt im Vergleich zu den Millionensummen, mit deren Hilfe die Schickeria rechtsreligiöse islamische Verbände insbesondere auf Lokalebene subventioniert.

Zu diesem Thema: „Graue Wölfe“ in Kölner CDU (Kölner Stadt-Anzeiger

Del rapporto tra volo e scrittura in Saint-Exupéry

saintEX.jpgDel rapporto tra volo e scrittura in Saint-Exupéry

Autore: Fiorenza Licitra /

Ex: http://www.centrostudilaruna.it/

Robert Brasillach, scrittore e critico cinematografico del secolo scorso, rimproverò Saint-Exupéry di aver scritto della sua esperienza d’aviatore, asserendo che solo chi non ha esperito un mestiere e la sua arte sia in grado di parlarne con semplicità e stupore, al contrario di chi, conoscendoli bene, tende più a infiorare il racconto di sfarzi.

Come a dire che la caccia al leone può raccontarla meglio un animalista che un Hemingway.

L’autore del Volo di notte non ha bisogno di apologie, ha già fatto da sé spiegando all’ingenuità di Brasillach che un mestiere non è il risultato di una serie di regole contenuta in un manuale tecnico e non è neanche un’esperienza esteriore che vive di resoconti teorici, ma è  più la storia intima di un’azione fisica e sensuale.

Quello su cui a tal proposito vale la pena riflettere è la stretta connessione che c’è tra il volo e la scrittura, che non sono mondi dispari ed estranei, ma talmente affini da essere metafora l’uno dell’altra.

E’ grazie alle pagine di Saint-Exupéry che, se non si apprende la tecnica del volo, se ne vive tuttavia l’intima riflessione, la sospensione dal tempo e il legame con lo spazio.

Dalle sue rotte sospese l’aviatore-scrittore crea «una topografia celeste, più importante di quella terrestre, d’ordine quasi occulto, poiché si esprime solo attraverso i segni»: interpreta così le curve delle dune, decifra il colore della sabbia – scuro o tenero per un atterraggio di fortuna -, scopre che di notte la nebbia è una forma di luce e che le bianche pieghe del mare insegnano l’avversità del vento.

Accostandosi al misterioso linguaggio della natura, il cui alfabeto muto è denso di significati e di rimandi, stringe un tessuto di relazioni con il mondo grazie al quale «una pianura si fa più verde e diventa più pianura, un villaggio più villaggio».

Saint-Exupéry sa che apprendere un nuovo linguaggio, sottostando a quelle che sono le regole del gioco – tradotte a volte anche nei colpi di fucile dei Mauri – sia la vera meta del viaggiatore, a differenza del semplice turista che, ancorato alle sue convenzioni, dei luoghi coglie solo l’esotico e il pittoresco, gli aspetti più insignificanti del viaggio.

E’ nella scrittura che il pilota francese trasferisce la dialettica appresa in cielo: nei suoi racconti come nei suoi romanzi si trova la visione perspicua del mondo, la relazione con la notte e i suoi abissi, o quella con il deserto del Sahara, che delinea l’infinita ricerca del senso attraverso la simbologia del viaggio e il viaggio nella simbologia.

La letteratura non è forse questo? Non è la dimensione in cui l’uomo manifesta, mediante la parola scritta, la sua imperscrutabile relazione simbolica con il mondo? In Saint-Exupéry lo è senz’altro.

L’autore, senza utilizzare gerghi tecnici, traccia nero su bianco la rotta di stelle percorsa durante le traversate, affidando alle pagine il proprio sentimento di tenerezza per la sera che scende sulla città, che lo schianta molto più di quanto oserebbe la paura di un pericolo imminente, quella del vuoto e della morte.

A sostenere il suo lungo volo così come i suoi versi – è molto probabile che sia un poeta – è la necessità interiore, la cui voce si sente appena nel frastuono delle distrazioni e nelle abitudini indotte, ma che diviene forte e chiara quando un uomo è solo.

Ecco un altro aspetto sostanziale che accomuna il pilota allo scrittore: la solitudine di chi passeggia tra gli astri, in cerca di “un’unica stella su cui abitare”, è della stessa pasta di quella di chi prova a disegnare sulla mappa di un foglio bianco un fiume capace di toccare ogni regione del suo pensiero e ogni paese in cui dimora un sentimento. E’ una solitudine fatta d’inquietudine, di strade ignote e volti lontani, ma anche di fitte relazioni con il circostante al quale ci si accosta più facilmente quando lo si pensa, lo si immagina, lo si sente interiormente.

Infine quello che lega indissolubilmente i due mestieri, o meglio le due arti, dell’uomo Saint-Exupéry è il sogno: il pilota, che dal cielo immagina una donna in particolare o le schiene doppie dei cammelli, sogna allo stesso modo dello scrittore che, impugnando una penna, segue una visione più forte del vero.

Saint-Exupéry troverà la morte nel Luglio del 1944, mentre sorvola l’Île de Riou, a sud di Marsiglia. Nonostante le lunghe ricerche, durate anni, il suo corpo non è mai stato ritrovato, ma è normale che sia così: non lo troverete in fondo al mare, ma sul pianeta del Piccolo Principe a guardare – quando la malinconia lo coglierà forte – quarantatré tramonti in compagnia di una rosa.

Per il resto del tempo sarà più facile scorgerlo mentre «si esercita agli attrezzi tra le stelle», come quell’equilibrista del volo e della scrittura che fu.

Non bisogna cercarlo in fondo al mare, non è laggiù; più facile, invece, sarà trovarlo mentre si esercita agli attrezzi tra le stelle, come quell’equilibrista del simbolo che è.

L'Alsace réhabilité René Schickele, son écrivain maudit

L’Alsace réhabilite René Schickele, son écrivain maudit

schikele1.jpgSTRASBOURG (NOVOPress Alsace) : Le Prix Nathan Katz 2010 [1], qui distingue une œuvre du patrimoine littéraire alsacien, a été remis hier à Strasbourg à Irène Kuhn et Maryse Staiber pour la première traduction en français de Himmlische Landschaft, Paysages du ciel [2], œuvre du poète de la terre et de l’âme alsaciennes René Schickele (Obernai 1883-Vence 1940).

Cet hommage est une véritable réhabilitation. Celui que Thomas Mann comparait au Lorrain Maurice Barrès et voyait comme « le poète de la terre alsacienne, un écrivain du terroir, mais au sens le moins bourgeois, au sens le plus artistique de ce terme », occupe une place éminente dans la littérature allemande de l’entre-deux-guerres alors que son œuvre et son souvenir furent en Alsace soit oubliés soit objets de vives polémiques.

René Schickele est né, en effet, dans l’Alsace annexée par le Reich allemand ; il écrivait en allemand, la langue que l’école lui avait enseignée. Il vécut les drames de l’Alsace écartelée entre deux nations, qui forgèrent chez lui un engagement socialiste et pacifiste incompris de ses contemporains. Il en fut aussi la victime. Ses livres allaient être, en raison de cet engagement, interdits puis brûlés par le régime nazi. Quittant Berlin pour un retour en France en 1932, René Schickele ne put se faire longtemps d’illusion sur une nouvelle fortune dans la patrie dont sa mère était originaire : « Je ne suis pas fait pour la cuisine littéraire comme elle se pratique en France, c’est-à-dire à Paris. Il y a bien quelques bonnets qui me connaissent et même me jugent à ma valeur. Mais pour eux je suis le Boche qui n’a pas voulu de sa patrie en 1918. »

René Schickele n’est pourtant pas un écrivain politique. Son œuvre de poète, essayiste et romancier est immense – elle reste à traduire dans sa quasi-totalité – et marquée surtout par le lyrisme et la proximité avec la nature. Il participe à l’histoire de l’Alsace à ce titre, mais aussi au titre d’un combat pour la construction européenne qui fut éminemment avant-gardiste. Il est en effet le premier, en 1901, à avoir formulé l’idée d’une « République de l’esprit », d’une « alsacianité de l’esprit », dans laquelle l’Alsace ne pouvait être, au cœur de la grande Europe, qu’une terre de médiation entre la France et l’Allemagne :

alsace.jpg« Le pays des Vosges et le pays de la Forêt Noire, écrivit-il, étaient les deux pages d’un livre ouvert – je voyais clairement devant moi comme le Rhin loin de les séparer les unissait en les tenant ensemble serrés comme des plombs. L’une des deux pages regardait vers l’Est, l’autre vers l’Ouest, et sur chacune d’elles se trouvait le début de deux chants différents et cependant parents. Du Sud venait le fleuve et il allait vers le Nord, il recueillait en lui les eaux venues de l’Est et les eaux venues de l’Ouest pour les porter en un flot unique, en un seul tout jusqu’à la mer… Et cette mer étreignait la grande presqu’île habitée par les fils les plus jeunes, les plus insatiables de l’espèce humaine, cette presqu’île en laquelle se termine la trop puissante Asie… L’Europe. »

Le Prix Nathan Katz invite aujourd’hui à redécouvrir une œuvre majeure pour l’Alsace : une Alsace décomplexée, qui pourrait enfin revendiquer, après plus de 60 ans et toute douleur cicatrisée, son double héritage littéraire.

Viennent de paraître :
Paysages du ciel (Himmlische Landschaft), Arfuyen, mars 2010.
Terre d’Europe, Arfuyen, mars 2010.
Le Retour, seul texte de René Schickelé écrit en français, Éditions Bf, février 2010.

[cc [3]] Novopress.info, 2010, Dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine
[
http://fr.novopress.info [4]]


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[1] Le Prix Nathan Katz 2010: http://www.prixeuropeendelitterature.eu/html/ficheauteur.asp?id=29

[2] Paysages du ciel: http://www.arfuyen.fr/html/fichelivre.asp?id_livre=433

[3] cc: http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/

[4] http://fr.novopress.info: http://fr.novopress.info../

R. Steuckers: itinéraire métapolitique et idiosyncratique

Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 2004

Itinéraire métapolitique et idiosyncratique

Réponses de Robert Steuckers
au questionnaire d’un étudiant, dont le mémoire de fin d’études porte sur l’anti-américanisme dans les milieux néo-droitistes, nationaux-révolutionnaires  et extrême-droitistes en Belgique
[Fait à Forest/Flotzenberg, août 2004].

Photo: Beloeil, Parc du Chäteau du Prince de Ligne, 20 août 2007 /  Copyright: AnaR

ANN92.doc 165.jpg1. Comment vous définissez-vous au niveau idéologique?

Première remarque : la notion d’idéologie n’est pas adéquate en ce qui me concerne. L’idéologie fonctionne selon un mode constructiviste, elle procède de ce que Joseph de Maistre nommait l’“esprit de fabrication”, elle tente de plaquer des concepts flous, soi-disant universellement valables, relevant du « wishful thinking », sur un réalité effervescente, qui procède, elle, qu’on le veuille ou non, d’une histoire, d’une réalité vivante, d’un flux vivant, souvent violent, rude, âpre. D’emblée, nous avons voulu une immersion dans ce flux, certes cruel, où le moralisme des systèmes idéologiques dominants n’a pas sa place, et non pas le repli frileux dans les espaces idéologisés, strictement contrôlés, qui ronronnent des ritournelles et qui ânonnent des poncifs dans le triste espace politico-intellectuel belge (français, allemand, etc.). Cette option implique un ascétisme rigoureux : celui qui refuse sinécures et prébendes, celui qui s’astreint à lire et à archiver sans état d’âme, sans désir vénal de voir ses efforts rémunérés d’une façon ou d’une autre. Un ascétisme aussi qui n’est jamais qu’une transposition particulière, et peut-être plus rigoureuse, de l’option de Raymond Aron qui se déclarait « spectateur désengagé ». Aprés plus de trente ans de combat métapolitique assidu, je ne regrette pas mon option première, celle de l’adolescent, celle de l’étudiant. Je n’ai tué ni l’enfant, ni l’adolescent, ni l’étudiant qui est en moi. Je garde les mêmes sentiments, la même moquerie, le même mépris pour le monde politique et intellectuel de ce pays qui crève sous la sottise des politicards véreux, qui se prétendent « démocrates ». « L’enfant qui joue aux dés », disait Nietzsche, grand poète. Et je ris. Tout à la fois de bon coeur et méchamment. Mélange des deux. Comme les enfants.

Pour revenir au terme « idéologie », je vous rappelle que l’objet de mon mémoire à l’institut de traducteurs-interprètes portait justement sur l’ « idéologie », comme articulation de la domination des préjugés. Ce petit ouvrage d’Ernst Topitsch et de Kurt Salamun (« Ideologie als Herrschaft des Vorurteils »)  —dont j’ai fait une traduction raisonnée et commentée—  démontrait comment tout discours idéologique masquait le réel, travestissait les réalités historiques, camouflait derrière des discours ronflants ou moralisants des réalités bien plus prosaïques et vénales. Topitsch, Salamun et Hans Albert, leur maître à penser, s’inscrivaient dans une tradition philosophique mettant l’accent sur le pragmatisme et la raison. Par conséquent, j’ai toujours estimé qu’il ne fallait jamais raisonner et analyser les faits de monde au travers du prisme d’une doctrine idéologique, quelle qu’elle soit. Au contraire l’attitude politique et intellectuelle qu’il convient de recommander est celle de Tite-Live, de Tacite et des « tacitistes » espagnols, dont faisait partie notre compatriote Juste-Lipse : recenser les faits, comparer, retenir des points récurrents, écrire des « annales d’empire », afin de pouvoir trancher vite en cas d’urgence, de décider sur base de faits d’histoire et de géographie, qui sont toujours récurrents. En effet, l’homme politique ne peut raisonner qu’en termes de temps et d’espace, puisqu’il est jeté, comme tous ses semblables, dans ce monde troublé, en perpétuelle effervescence, hic et nunc. L’idéologue est celui qui croit trouver des recettes soustraites aux affres du temps et de l’espace. Impossible. Il est donc un escroc intellectuel. Et un piètre politique. Il inaugure des ères de ressac, de déclin, de décadence, de déchéance.

A cette option « tacitiste », j’ajouterai la marque de Johann Gottfried Herder, théoricien au 18ième siècle d’une vision « culturaliste » de l’histoire, opposée aux schématismes de l’idéologie des « Lumières ». La vision herdérienne de l’histoire a eu un impact politique considérable en Flandre, en Allemagne, dans tous les pays slaves et scandinaves, en Irlande. Elle estime que le patrimoine culturel d’un peuple est un éventail de valeurs impassables, que l’homme politique ne peut négliger, ni mettre « à disposition », comme le dit Tilman Meyer, pour satisfaire une lubie passagère, une mode, un schéma idéologique boiteux, qui n’aura aucun lendemain ou, pire, inaugurera une ère de sang et d’horreur, comme à partir de Robespierre.

Ma position, face à la question qui interpelle tout publiciste quant à ses options idéologiques, est donc la suivante : je ne m’inscris nullement dans le cadre étroit, artificiel et fabriqué d’une « idéologie », mais dans le cadre d’une histoire européenne, qu’il faut connaître et qu’il faut aimer.

2. Quels sont les penseurs les plus importants pour vous?


J’estime que tous les penseurs politiques sont importants et que l’homme engagé, sur le plan métapolitique comme sur le plan politique, doit avoir une solide culture générale. On mesure pleinement le désastre aujourd’hui, quand on voit des huitièmes de savant se pavaner grossièrement sur la scène de la politique belge et européenne. Des huitièmes de savant passés maîtres évidemment dans l’art de hurler des slogans idéologisés, qui valent ce qu’ils valent, c’est-à-dire rien du tout. S’il est un penseur important à approfondir ou à redécouvrir aujourd’hui, c’est sans nul doute Carl Schmitt. Que des dizaines de politologues, dans le monde entier, et surtout près de chez nous aux Pays-Bas, sont en train de faire revivre. Mais Carl Schmitt a commencé à écrire à seize ans, a produit son dernier article à l’âge de 91 ans. Sa culture classique et sa connaissance des avant-gardes du 20ième siècle étaient immenses. Au-delà de son oeuvre qui insiste, comme vous le savez, sur l’esprit de décision, sur les constitutions, sur la notion de « grand espace », etc., nous découvrons au fil des pages, et surtout de son journal, Glossarium, —paru seulement après sa mort, à sa demande—, une connaissance très vaste de la culture européenne, non seulement politique, mais aussi littéraire et artistique. Ce constat, après lecture du Glossarium de Schmitt ou des Journaux de Jünger, m’induit à refuser cette facilité, très courante chez bon nombre de publicistes, qui consiste à sélectionner quelques figures, à les isoler du vaste contexte dans lequel elles ont émergé, à les simplifier, à en faire de vulgaires sources de slogans à bon marché, à les couper de leurs sources, souvent innombrables. Ce vain exercice de sélection et de simplification conduit trop souvent à des discours creux, tout comme l’exaltation des schémas idéologiques.

Je plaide par conséquent pour une connaissance réelle de toute la trajectoire de la pensée européenne, pour une connaissance des trajectoires arabo-musulmanes ou asiatiques, comme l’ont fait des auteurs comme Henry Corbin pour le monde iranien ou la mystique islamique, Thierry Zarcone pour cet étonnant mélange de soufisme et de chamanisme qui structure le monde turc, comme Giuseppe Tucci pour les mondes chamaniques et bouddhistes d’Asie centrale, etc. Aucune personnalité du monde intellectuel, aussi pertinente soit-elle, aucune époque, aussi riche soit-elle, ne sauraient être isolées des autres. L’Europe et le reste du monde ont besoin de retrouver le sens de la chronologie, le sens du passé: c’est la réponse nécessaire aux épouvantables  ravages qu’a fait le progressisme en jugeant, de cette manière si impavide qui est la sienne, tout le passé comme un ensemble hétéroclite de méprisables reliquats, juste bons à être oubliés. La leçon du Prix Nobel de littérature V. S. Naipaul est à ce titre fort intéressante : on ne peut gommer le passé d’un peuple; toute conversion, aussi complète puisse-t-elle paraître, ne saurait oblitérer définitivement ce qu’il y avait « avant ». Naipaul nous enseigne à respecter le passé, à nous méfier des « convertis » aux discours tapageurs, tissés de haine. Pour moi, cette haine est certes le propre des talibans, que l’on a vu à l’oeuvre à Bamiyan en Afghanistan, est le propre des tueurs musulmans d’Indonésie, bien évidemment, mais aussi, chez nous, le propre du mental des tristes avataras de l’idéologie des Lumières: les ruines de l’abbaye de Villers-la-Ville et le trou béant de la Place Saint Lambert à Liège l’attestent, pour ne pas mentionner les autres sites en ruines depuis la révolution française, dont l’historien René Sédillot a dressé le bilan affligeant. La rage d’éradiquer, la frénésie de détruire sont bel et bien le propre de certaines conversions, de certaines idéologies, notamment de celles qui tiennent, ici chez nous, aujourd’hui, le haut du pavé.

Il nous faut donc retrouver le sens des humanités, comme on disait à la Renaissance, c’est-à-dire renouer avec nos antiquités et dire, avec Goethe, que « rien d’humain ne doit nous demeurer étranger ». Les faux « humanistes » professionnels, qui écervèlent les jeunes générations depuis mai 1968, et tiennent le pouvoir aujourd’hui, trahissent cet humanisme en usurpant justement le terme « humanisme », pour en faire, avec la complicité des médias, le synonyme de leurs forfaitures. Nos faux « humanistes », parlementaires ou « chiens de garde » du système dans les médias, vont à contre-sens de ceux qui ont donné à V. S. Naipaul un Prix Nobel que cet écrivain indo-britannique a très largement mérité. Quand, comme ces politiciens et ces médiacrates incultes, on pense que le discours, que l’on développe, est une panacée universelle indépassable, qu’elle incarne le « multiculturalisme », l’imposture éclate au grand jour: pour ces gens « tout ce qui est humain, c’est-à-dire tous les héritages situés » leur est étranger; leur « multiculturalisme » n’est ni multiple, puisqu’il vise l’homologation universelle, ni culturel, car toute culture est située, animée d’une logique propre, que le respect des choses humaines nous induit à préserver, à maintenir et à cultiver, comme nous l’enseigne Naipaul.

Donc il faut tout lire, tout découvrir et re-découvrir. Chacun selon ses choix (Goethe: « Ein jeder sieht, was er im Herzen trägt »), chacun selon ses rythmes.

3. Ce qui est frappant dans votre anti-américanisme de « droite », c’est qu’il est le pendant négatif de votre européanisme radical et qu’il est aussi multiforme : puisqu’il critique les aspects sociaux, culturels, économiques, géopolitiques et législatifs (questions de droit international) des Etats-Unis?

D’abord, je perçois dans votre question une anomalie fondamentale due sans doute aux mauvaises habitudes lexicales et sémantiques nées de la Guerre Froide. L’anti-américanisme n’est pas le propre des gauches. Historiquement parlant, c’est faux. L’anti-américanisme est une très vieille idée « conservatrice ». Petit rappel: l’inquiétude face à la proclamation de la doctrine de Monroe dans l’Europe de la Restauration était réelle. Ainsi, Johann Georg Hülsemann, le ministre autrichien des affaires étrangères en 1823, au moment où le Président américain Monroe proclame sa célèbre doctrine, avertit l’Europe du danger que représentent les principes dissolvants de l’américanisme. Tocqueville voit émerger une « démocratie », atténuée, jugulée ou contrôlée par des lobbies, forte de sa pure brutalité et de ses discours simplistes, dépourvus de toutes nuances et subtilités. L’aventure mexicaine de Maximilien a l’appui d’une Europe conservatrice qui veut remplacer outre Atlantique une Espagne qui n’est plus capable, seule, d’assurer là-bas sa mission. En 1898, les forces conservatrices européennes sont du côté de l’Espagne agressée et scandaleusement calomniée par les médias imprimés (déjà les mêmes tactiques de diabolisation outrancière!). Quand Sandino et ses partisans se dressent au Nicaragua contre l’emprise économique américaine, les forces conservatrices catholiques sont à ses côtés. La littérature française d’inspiration conservatrice fourmille de thématiques anti-américaines et dénonce le quantitativisme, la frénésie et l’économisme de l’American Way of Life.

Hülsemann décrit l’opposition de principe entre l’Amérique et l’Autriche-Hongrie comme un choc imminent, opposant des « antipodes ». Il avait vu clair. En effet, les politiques menées au nom d’une continuité millénaire, comme celle qu’incarnait l’Empire austro-hongrois, héritier de l’impérialité romaine-germanique, et celles menées au nom de la nouveauté intégrale, qui entend rompre avec tous les passés, comme l’incarnent les Etats-Unis, sont irréconciliables dans leurs principes, surtout si l’on veut transposer la nouveauté américaine dans le contexte européen et danubien. Dans cette lutte duale, et métaphysique, je suis évidemment du côté des continuités, quelles qu’elles soient et où qu’elles s’incarnent sur la planète.

Pour ce qui concerne la Russie, elle a été, dès la fin de l’ère napoléonienne, le bouclier de la Tradition dans le concert des puissances européennes, avec le dessein de ne plus laisser se déchaîner l’hydre révolutionnaire, qui, à cause de ses obsessions idéologiques et de sa volonté de transformer le réel de fond en comble, met fin aux guerres de « forme », idéologise les conflits et entraîne la disparition de la distinction entre civils et militaires, comme le montre les horreurs commises en Vendée. Dostoïevski, pourtant révolutionnaire décembriste au début de sa carrière, s’est, avec la maturité, parfaitement rendu compte de la mission « katéchonique » de son pays. Son Journal d’un écrivain explicite les grandes lignes de sa vision politique et géopolitique. Le traducteur allemand de ce Journal d’un écrivain n’est autre que la figure de proue de la « révolution conservatrice », Arthur Moeller van den Bruck. Ce dernier, sur base d’une connaissance très profonde de l’oeuvre de Dostoïevski, énonce la théorie russophile de la « révolution conservatrice » : la Russie est éternelle dans son refus des mécanismes révolutionnaires et du rationalisme étriqué qui en découle. Même si, en surface, elle devient « révolutionnaire », elle ne le sera jamais dans ses tréfonds. Donc l’Allemagne conservatrice doit s’allier à la nouvelle Russie soviétique pour se dégager de la cangue politique et économique que lui impose l’Occident libéral. Pour Moeller van den Bruck, le soviétisme n’est qu’un « habit », qui revêt, momentanément, une Russie « illibérale » qui ne peut se trahir. Cette idée revient à l’avant-plan dans le sillage de mai 68: en Occident, les derniers restes de bienséance traditionnelle, les institutions qui reflètent le fond ontologique de l’homme, sont battus en brèche par la nouvelle idéologie, alors qu’au même moment, en Union Soviétique, on assiste à un retour à de nouvelles formes de slavophilie traditionnelle.

Dans l’espace néo-droitiste allemand, cette renaissance slavophile faisait germer l’espoir d’une nouvelle alliance russe, pour secouer le joug américain, faire quitter le territoire allemand par les Britanniques et voir les Français retraverser le Rhin.

Dans l’espace néo-droitiste français, surtout sous l’impulsion indirecte du créateur de bandes dessinées Dimitri, l’image d’une humanité russe fruste mais honnête, intacte en son fond ontologique, agitait aussi les esprits. Pour certains, qui allaient évoluer vers un néo-national-bolchevisme, et redécouvrir, à la suite de la thèse de doctorat du Prof. Louis Dupeux, l’oeuvre d’Ernst Niekisch  —le national-bolchevique du temps de la révolution spartakiste et de la République de Weimar—,  la société soviétique était un modèle de décense face à un Occident perverti par l’idéologie soixante-huitarde, la permissivité générale et la déliquescence des moeurs.

Pour d’autres, mieux ancrés dans les rouages étatiques en Occident, l’affaire des missiles, le retour à l’idéologie d’un occidentalisme missionnaire des droits de l’homme, d’une idéologie de l’Apocalypse (l’Armaggedon, disait-on), l’évolution de la praxis politique internationale des Etats-Unis était inadmissible. Elle signifiait une immixtion totale. Elle assimilait l’ennemi au Mal absolu, ravivait en quelque sorte les guerres de religion, toujours horribles dans leur déroulement. Elle n’admettait plus la neutralité librement choisie d’Etats, pourtant en théorie libres et souverains, et assimilait la modération à de la tiédeur, de la lâcheté ou de la trahison. On a revu le même scénario pendant la guerre d’Irak: la diplomatie appartenait au passé, annonçaient les nouveaux bellicistes anti-européens à la Kagan; le monde devait suivre l’ « Empire » et punir tous les récalcitrants, posés d’office comme « immoraux ». Finalement, Staline et sa diplomatie des rapports bilatéraux entre Etats apparaissait comme un modéré, qui avait arrondi les angles d’une praxis internationale révolutionnaire et bolchevique, également apocalyptique, binaire et manichéenne.

Cette pratique des rapports bilatéraux permettait aux petites puissances des deux blocs en Europe d’amorcer, du moins en théorie et au nom de la liberté des peuples et des Etats de disposer d’eux-mêmes, des relations bilatérales sans l’intervention des deux superpuissances. Ce créneau théorique, notre ministre des affaires étrangères de l’époque, Pierre Harmel, a tenté de l’occuper. Il a voulu dégager les pays européens, au nom d’une idée d’ « Europe Totale », de l’étreinte mortelle du duopole américano-soviétique. Cette oeuvre de paix lui a valu d’être traité de « crypto-communiste ». Les atlantistes, comme le remarque Rik Coolsaet, qui entend s’inscrire dans la tradition harmélienne de notre diplomatie, ont torpillé cette initiative belge et ramené notre pays dans l’ordre atlantique. Cette immixtion intolérable dans notre liberté d’action postule, bien évidemment, pour tous les patriotes, de considérer l’atlantisme comme l’ennemi numéro un et les atlantistes comme des traitres, non seulement à la patrie belge, mais aussi aux patries flamande et wallonne et à la Grande Patrie européenne. La caballe contre Harmel, menée avec des complicités intérieures, surtout socialistes, constitue une intolérable ingérence dans les affaires européennes.

L’affaire Harmel a rebondi vers 1984, quand éclate à l’OTAN le scandale Kiessling. Le général allemand Kiessling voulait raviver la « Doctrine Harmel », qu’il défendait avec brio dans les colonnes de la presse ouest-allemande. Il souhaitait un partage des tâches plus équitable au sein de l’OTAN et l’accès d’officiers européens aux commandements réels. Les services américains ont considéré que cette exigence de justice et d’équité constituait une révolte inacceptable de la part d’un minable « foederatus » du nouvel empire thalassocratique. De toutes pièces, on a monté une caballe contre le Général Kiessling, en poste au SHAPE à Mons, arguant qu’il avait des rapports homosexuels avec son chauffeur. Au même moment, avec beaucoup de courage, Rik Coolsaet, haut fonctionnaire au ministère des affaires étrangères, ose, à son tour, réhabiliter la Doctrine Harmel, dans un livre qui comptera plusieurs rééditions. La tradition européiste reste donc malgré tout bien présente dans notre pays. Dans le cadre de votre travail, ou dans tout développement ultérieur de celui-ci, il serait bon que vous procédiez à une étude parallèle de l’européisme officiel de Harmel et de l’européisme « marginal » de Thiriart.

Le cadre de l’anti-américanisme de mes publications s’inscrit donc dans cette critique conservatrice de l’américanisme, bien étayée depuis les écrits de Hülsemann. Pour Hülsemann, qui écrit juste après la proclamation de la Doctrine de Monroe, l’américanisme peut tranquillement se développer derrière la barrière océanique que constitue l’Atlantique. Mon objectif n’est donc pas de critiquer tel ou tel aspect de la vie politique, sociale ou économique des Etats-Unis, car ils sont libres de développer les formes sociales qu’ils souhaitent voir advenir dans leur réalité quotidienne. Pour répondre à la deuxième partie de votre question, je dirais que si nous avons quelques fois critiqué certains aspects de la société américaine, c’est dans la mesure où ces aspects peuvent s’exporter en d’autres espaces de la planète, comme le craignait Hülsemann. Dans L’ennemi américain, j’ai surtout choisi de développer et de solliciter les arguments de Michel Albert dans son célèbre ouvrage Capitalisme contre capitalisme. Michel Albert, dont l’inspiration est essentiellement « saint-simonienne », défend le capitalisme ancré dans un espace donné, patrimonial et investisseur, soucieux de la survie des secteurs non marchands et démontre la nocivité des doctrines importées depuis le monde anglo-saxon, qui privilégient la spéculation boursière et ne se soucient nullement des dimensions non marchandes, nécessaires à la survie de toute société. Par conséquent, toute critique de tel ou tel aspect de la société américaine doit porter uniquement sur leurs aspects exportables et dissolvants. S’ils sont dissolvants, ils ne faut pas qu’ils soient importés chez nous. S’ils ne le sont pas et permettent au contraire de fortifier notre société, il faut les adopter et les adapter. Au cas par cas.

La géopolitique américaine a entièrement pour vocation de contrôler les rives européenne et africaine de l’Atlantique et les rives asiatiques du Pacifique, afin qu’aucune concentration de puissance économique ou impériale ne puisse s’y consolider. En réponse à ce défi, nous devons, malgré les innombrables difficultés, oeuvrer pour qu’un jour l’émergence de blocs soudés par l’histoire, en Europe et en Asie, redevienne possible. Autre nécessité, pour y parvenir: manifester une solidarité pour les continentalistes latino-américains, qui entendent se dégager de l’emprise nord-américaine. Le panaméricanisme n’est jamais que le camouflage du colonialisme de Washington, dans une vaste région du monde aux réflexes catholiques et traditionnels, qui respectent le passé européen. Dans le cadre de l’église catholique, il y a eu assez de voix pour plaider pour l’indépendance ibéro-américaine, des voix qui ont pris tantôt une coloration idéologique de droite, tantôt une coloration idéologique de gauche, notamment au temps de la « théologie de la libération ». Ces colorations n’ont pas d’importance de fond: ce qui importe, c’est l’indépendance continentale ibéro-américaine. Car si cette indépendance advient, ou si les Etats-Unis éprouvent de manière constante des difficultés à maintenir leur leadership, la cohésion du « nouveau monde » face à l’Europe et à l’Asie recule, à notre bénéfice commun.  

Quand vous évoquez les aspects « législatifs » de notre critique de l’américanisme, vous voulez sûrement mentionner notre critique des principes non traditionnels de droit international que les Etats-Unis ont imposés à la planète depuis Wilson. Depuis le Président Wilson, sous l’impulsion des Etats-Unis, le droit international devient un mixte biscornu de théologie à bon marché, de principes moraux artificieux et d’éléments réellement juridiques qui ne servent que de decorum. Théologie, principes moraux et éléments de droit que l’on va modifier sans cesse au gré des circonstances et des intérêts momentanés de Washington. Les bricolages juridico-idéologiques des Kellogg et Stimson, manipulés contre les intérêts vitaux du Japon dans les années 20 et 30, les manigances de l’Administration Clinton dans l’affaire yougoslave en 1998-1999, les appels à détruire définitivement les principes de la diplomatie traditionnelle avant l’invasion de l’Irak au printemps 2003, attestent d’une volonté d’ensauvager définitivement les moeurs politiques internationales. Position évidemment inacceptable. L’oeuvre de Carl Schmitt nous apprend à critiquer cette pratique barbare de Washington, véritable négation des principes policés de la civilisation européenne, établis au cours du 18ième siècle, après les horreurs des guerres de religion. Dans l’idéologie américaine, les théologies violentes et intolérantes du puritanisme religieux s’allient aux folies hystériques de l’idéologie révolutionnaire française. Cette combinaison calamiteuse a contribué à ruiner la culture européenne et son avatar moderne, la civilisation occidentale. Sur base de leur excellente connaissance de l’oeuvre de Carl Schmitt, Günter Maschke, en Allemagne, et Nikolaï von Kreitor, en Russie, travaillent actuellement à élaborer une critique systématique de la pratique bellogène qui découle de ce « mixtum compositum » théologico-juridique.

4. Il y a chez vous, et c’est lié à vos études je suppose, un grand intérêt pour le monde germanique, à la fois au niveau historique et géopolitique, mais aussi au niveau de l’histoire des idées politiques et notamment au travers de la révolution conservatrice. Qu’en est-il?

Certes, mais, quantitativement, le « monde germanique », comme vous dites, est celui qui, au cours de l’histoire européenne, a produit le plus de textes politiques, philosophiques et idéologiques, tout simplement parce que la langue allemande est la langue européenne la plus parlée entre l’Atlantique et la frontière russe. Peut-on comprendre réellement les grands courants idéologiques contemporains en Europe et dans le monde, tels le marxisme, le freudisme, l’existentialisme, etc., sans se référer aux textes originaux allemands et sans connaître le contexte, forcément germanique, dans lequel ils ont d’abord émergé. J’ai toujours été frappé de constater combien étaient lacunaires les productions soi-disant marxistes ou freudiennes d’individus ne maîtrisant pas l’allemand. La même remarque vaut pour les conservateurs ou néo-droitistes ou nationaux-révolutionnaires qui se piquent de connaître les protagonistes allemands de « leur » idéologie, tout en ne sachant pas un traître mot de la langue tudesque. Le premier résultat de cette ignorance, c’est qu’ils transforment cet univers mental en une panoplie hétéroclite de slogans décousus, d’imageries naïves, de transpositions plus ou moins malsaines, panoplie évidemment détachée de son contexte historique, essentiellement celui qui s’étend de 1815 à 1914. La « révolution conservatrice », que vous évoquez dans votre question, est certes importante, dans le sens où elle exprime cette sorte de « néo-nationalisme » des années 20, sous la République de Weimar, soit un ensemble de courants idéologiques non universalistes, opposés au marxisme de la social-démocratie ou au libéralisme économique, ensemble assez diversifié qu’ont défini des auteurs comme Armin Mohler ou Louis Dupeux (Zeev Sternhell préférant parler, pour la France, de « droite révolutionnaire »). Cependant, si Mohler, par exemple, a dû opérer une coupure temporelle et limiter sa recherche aux années qui vont de la défaite allemande de 1918 à l’avènement de Hitler au pouvoir en janvier 1933, cet ensemble de courants  idéologiques n’est évidemment pas hermétiquement fermé aux époques qui l’ont précédé et à celles qui l’ont suivi. Cette « révolution conservatrice » de 1918-1932 a des racines qui plongent profondément dans le 19ième siécle : notamment via la lente réception de Nietzsche dans les milieux parapolitiques, via les mouvements sociaux non politiques de « réforme de la vie », dont les plus connus restent le mouvement de jeunesse « Wandervogel » et le mouvement de l’architecture nouvelle, Art Nouveau ou Jugendstil, notamment l’école de Darmstadt et, chez nous, celles de Horta et de Henry Vandevelde (tous deux également très actifs en Allemagne). Ces mouvements sociaux étaient plutôt socialistes, voyaient l’avènement du socialisme d’un oeil bienveillant, mais, simultanément, offraient à ce socialisme naissant, une culture que l’on pourrait parfaitement qualifier d’ « archétypale », offraient des référents germanisants, celtisants ou néo-médiévaux, mettaient l’accent sur l’organique plutôt que sur le mécanique. La social-démocratie autrichienne de la fin du 19ième siècle présente ainsi des références qui sont davantage schopenhaueriennes, wagnériennes et nietzschéennes que marxistes. Sous le national-socialisme, certaines trajectoires intellectuelles se poursuivent sans être censurées. Et ces mêmes trajectoires se prolongent dans les années fondatrices de la République Fédérale, jusque très loin dans les années 60 et sous des étiquettes non nationalistes et non politiques.

Par ailleurs, la « révolution  conservatrice » n’est pas un monde exclusivement allemand. Les passerelles sont très nombreuses : l’influence de Maeterlinck, par exemple, est prépondérante dans la genèse d’une nouvelle pensée organique en Allemagne avant 1914. J’ai déjà évoqué brièvement l’influence de l’école belge de Horta en Allemagne, et vice-versa, l’influence des écoles de Vienne et de Darmstadt, voire de Munich, sur l’Art Nouveau en Belgique, à Nancy et à Paris. La philosophie de Henri Bergson joue également un rôle capital dans la genèse de la révolution conservatrice. Un homme comme Henri De Man se situe lui aussi dans cette zone-charnière entre le socialisme vitaliste et populaire de la sociale-démocratie d’avant 1914 et les théories économiques non libérales du « Tat-Kreis » révolutionnaire-conservateur. Les influences des Pré-Raphaëlites anglais, de l’architecture théorisée par Ruskin, du mouvement « Arts & Crafts » en Grande-Bretagne ont influencé considérablement les théoriciens allemands du Jugendstil, d’une part, et l’architecture organique d’un Paul Schulze-Naumburg avant, pendant et après le national-socialisme, d’autre part. L’expressionnisme, mouvement complexe, diversifié, influence l’époque toute entière, une influence qui retombe forcément aussi sur l’espace intellectuel « révolutionnaire conservateur ».  On ne saurait négliger l’influence des grands courants ou des grandes personnalités scandinaves telles Kierkegaard, Hamsun, Strindberg, Ibsen, Munch, Sibelius, Nielsen, etc. L’Espagne est présente aussi, par l’intermédiaire d’Ortega y Gasset, très apprécié en Allemagne, surtout chez les protagonistes catholiques de la « révolution conservatrice », dont Reinhold Schneider, qui a atteint le sommet de sa célébrité dans les années 50. Entre l’oeuvre de l’Anglais D. H. Lawrence et cet ensemble « révolutionnaire conservateur », d’une part, et le monde artistique contestataire et organique de l’époque, d’autre part, est-il possible d’établir une césure hermétique? Non, évidemment. La Russie, avec ses penseurs slavophiles, avec Leontiev et Dostoïevski, ensuite via l’émigration blanche à Berlin, pèse, à son tour, d’un poids prépondérant sur l’évolution des penseurs « révolutionnaires conservateurs ». La France, outre Bergson, influence les jeunes néo-nationalistes, dont Ernst Jünger, qui sont de grands lecteurs de Léon Bloy, de Maurice Barrès, de Charles Péguy, de Charles Maurras (en dépit de l’anti-germanisme outrancier de celui-ci).

La « révolution conservatrice » n’est donc pas vraiment une spécialité germanique, mais l’expression allemande, localisée dans le temps de la République de Weimar, d’un vaste mouvement européen. Il convient donc d’étudier les passerelles, de mettre en exergue les influences réciproques des uns sur les autres, de ne pas isoler cette « révolution conservatrice » de ses multiples contextes, y compris celui de la social démocratie d’avant 1914.

Connaissant la langue allemande, j’ai pris cet ensemble « révolutionnaire conservateur » comme tremplin, pour entamer une quête dans toute la culture européenne des 19ième et 20ième siècles. J’ai également utilisé les travaux de Zeev Sternhell (La droite révolutionnaire et Ni gauche ni droite) ainsi que les classifications du Professeur français René-Marill Albérès, spécialiste de l’histoire littéraire européenne. Albérès est justement l’homme qui m’a aidé à bien percevoir les innombrables passerelles entre courants littéraires provenant de toutes les nations européennes. Partant, la maîtrise des classifications d’Albérès, ajoutées à celle de Mohler, de Sternhell et de Dupeux (et du national-révolutionnaire historique Paetel), me permettait d’opérer une transposition vers la sphère des idéologies politiques.

Pour terminer ma réponse, je dirais que cet ensemble de courants idéologiques ne relève nullement du passé: le retour « postmoderne » à une architecture moins fonctionnelle, la nécessité ressentie de voir triompher un urbanisme de qualité à l’échelle humaine (comme le voulaient Horta et l’école de Darmstadt), la sensibilité écologique qui doit davantage à Bergson, Klages, Friedrich-Georg Jünger, D. H. Lawrence, Jean Giono et tant d’autres qu’aux soixante-huitards et marxistes recyclés dans la défense d’une nature à laquelle ils ne comprennent généralement rien, le mouvement altermondialiste qui cherche à jeter les bases d’une économie nouvelle, la guerre en Irak qui a fait prendre conscience de l’inanité de l’interventionnisme systématique des Etats-Unis (à l’instar de Carl Schmitt), l’engouement généralisé pour les grands courants religieux et mystiques, le goût du public pour l’aventure et les épopées, notamment sur les écrans de cinéma, montrent tous que les filons philosophiques, qui ont donné naissance à la « révolution conservatrice », qui l’ont irriguée et ont suscité de nouvelles veines, qui sont ses héritières, demeurent vivants.  

5. Dans vos revues, il y a beaucoup de traductions d’articles provenant du monde germanophone, mais aussi latin (hispanique et italien) et, plus original encore, de l’Europe slave, en particulier de la Russie. D’une certaine façon, ne peut-on pas considérer votre revue comme une sorte de « Courrier International » de la pensée européiste?

En effet, le poids prépondérant de thématiques germanisantes au début de l’histoire de Vouloir, faisait dire, à quelques néo-droitistes parisiens jaloux, qui n’ont pas digéré entièrement l’anti-germanisme maurrassien en dépit de leurs dénégations et de leur germanomanie de pacotille, que mes publications étaient des « revues allemandes en langue française ». J’ai donc suivi des cours accélérés en langues espagnole, italienne et portugaise, de façon à acquérir une connaissance passive de ces langues et de traduire, avec l’aide d’amis et de mon ex-épouse, les articles de nos innombrables amis hispaniques et italiens. D’autres, que je remercie, m’ont aidé à traduire des articles du polonais et du russe. L’objectif a donc toujours été de dire « non » aux enfermements; « non » à un enfermement dans le carcan très étroit du belgicanisme institutionnel (ce qui n’est évidemment pas le cas de notre culture, qui a un message serein à offrir à tous), « non » à un enfermement dans le carcan de la francophonie officielle, « non » au carcan de l’eurocratisme, « non » au carcan de l’atlantisme. Par ailleurs, « non » aux carcans idéologiques et politiques, « non » aux deux carcans du « démocratisme chrétien » et du « laïcisme libre(!!!!!)-penseur » à la belge. La masse de textes, de thématiques diverses et variées, qu’offraient les éditeurs et les revues allemandes permettait de rebondir dans tous les domaines et dans tous les espaces culturels européens et d’éviter toute forme d’enclavement idéologique.

Au fond, je vais confesser ici pour la première fois que cette idée est très ancienne chez moi: elle vient de la victoire électorale du FDF aux élections communales de 1970. Flamand de Bruxelles, littéralement assis sur deux cultures, cette victoire électorale a fait pâlir mon père, l’angoisse se lisait sur le visage de cet homme de 57 ans, qui craignait la minorisation des Flamands de Bruxelles, un homme simple qui n’avait pas envie de subir l’arrogance d’une bourgeoisie et d’une petite bourgeoisie qui se piquait d’une culture française (qu’elle ne connaissait évidemment pas en ses réels tréfonds), un pauvre petit homme qui devinait aussi, instinctivement, que ce francophonisme de brics et de brocs, plus braillard que créateur de valeurs culturelles véritables, barrait la route de beaucoup aux cultures néerlandaise, allemande et anglaise, auxquelles les Flamands ont un accès plus aisé. Ensuite, ce qui le rendait malade, c’était les rodomontades des « traitres » : les Flamands de souche, installés à Bruxelles, qui croyaient s’émanciper, échapper à la culture, souvent rurale, qu’avaient abandonnée leurs parents en venant travailler dans la grande ville. Tout cela était confus dans la tête de mon père, qui aimait les Wallons, quand ils étaient authentiques. Il avait travaillé à Liège, comme beaucoup de Limbourgeois. Il aimait les Ardennais et surtout les Hesbignons, dont les Limbourgeois du Sud sont si proches et auxquels ils sont si souvent liés par des liens matrimoniaux. Et les Wallons du quartier, où nous vivions, n’avaient cure du bête « francophonisme » des nouveaux francophonissimes originaires de Flandre ou de Campine, qui n’avaient rien de wallon, qui agaçaient les vrais Wallons. Et les Ardennais de Bruxelles, comme mon père du Limbourg, ne reniaient pas leur culture catholique et rurale, qu’ils ne retrouvaient évidemment pas dans les rodomontades émancipatrices des zélotes du nouveau parti de Lagasse et de « Spaakerette ». Dans ma tête d’adolescent, tous ces affects paternels s’entrechoquaient, provoquaient des réflexions, sans doute fort confuses, mais qui allait être à la base de toutes mes entreprises ultérieures et surtout de ma décision d’étudier les langues germaniques. Car que proposaient les braillards du FDF, dont l’insupportable Olivier Maingain perpétue la triste tradition? Rien d’autre qu’un réductionnisme intellectuel, inacceptable en notre pays, carrefour entre quatre grandes langues européennes. Le multilinguisme est une nécessité et un devoir: à quatorze ans, j’en étais bien conscient. Mon père aussi. J’allais donc devoir, adulte, me battre contre l’ineptie qui venait de triompher, par la grâce des dernières élections. Il fallait commencer la bataille tout de suite. A cette heure, je n’ai pas encore déposé les armes.

Mais, il fallait que je me batte en français car le vin avait été tiré, j’étudiais dans cette langue, depuis ma première primaire, sans renier mes racines; il me fallait donc utiliser la langue de Voltaire pour commencer le travail de reconquista qu’il s’agissait d’entreprendre, non pas tant contre le FDF, manifestation éphémère, politicienne et périphérique d’un « francophonisme » bizarre, mixte monstrueux d’ « illuminisme » révolutionnaire et de « postmaurrasisme panlatiniste » (qui ne voulait pas s’avouer tel), mais contre tous les simplismes et réductionnismes que le (petit) esprit, se profilant derrière sa victoire, amenait dans son sillage. Toute cette bimbeloterie francophonisante finissait par m’apparaître comme des « plaquages » artificiels, des agitations superficielles sans fondements. La culture rurale matricielle me paraissait seule authentique (quelques mois plus tard, Mobutu évoquait l’authenticité zaïroise, banalisait le terme d’ « authenticité » et je ne pouvais m’empêcher de lui donner raison...). Cette notion d’authenticité était valable pour la Flandre et le Brabant thiois, pour la Wallonie et les Ardennes. Elle était valable aussi pour la seule région d’Europe que je connaissais à l’époque: le haut plateau franc-comtois dans le département du Doubs, les Franches Montagnes, fidèles à la tradition burgonde, fidèles à l’Espagne et à l’Autriche contre le Roi-Soleil, comme l’écrivait, dans un opuscule anti-jacobin, un certain Abbé Mariotte, auteur d’une petite histoire de la Franche-Comté, que je lisais avidement, avec amour, chaque été, quand nous étions là-bas, à l’ombre du clocher de Maîche. Une authenticité que m’avait fait découvrir un cadeau du concierge permanent du formidable manoir qui nous hébergeait à Maîche: Le loup blanc de Paul Féval, roman chouan et bretonnant, qui accentuait encore plus cette volonté d’aller aux racines les plus profondes, ici les racines celtiques d’Armorique, comme là le « saxonnisme » de Walter Scott, avec Ivanhoe et Robin des Bois. L’homme était donc tributaire de (et non déterminé par) l’appartenance au terroir de ses ancêtres et le nier ou l’oublier équivalait à basculer dans une sorte de folie, de démence maniaque, qui s’acharnait à éradiquer passé, souvenirs, liens, traces... jusqu’à rendre l’homme totalement anémié, vidé de tout ce qui fait son épaisseur, son charme, sa personnalité. Un tel homme est incapable de créer de nouvelles formes culturelles, de puiser dans son fonds archétypal: les portes sont ouvertes alors pour faire advenir une « barbarie technomorphe ».

1970, l’année de mes quatorze ans et l’année du triomphe du FDF, a déterminé mon itinéraire de façon radicale: au-delà des agitations politiciennes, jacobines, modernistes, toujours aller à l’authentique, avoir une démarche « archéologique » et « généalogique », sortir du « francophonisme » d’enfermement, s’ouvrir au monde et d’abord au monde proche, tout proche, qui commence à Aix-la-Chapelle, qui nous ouvre à l’Est, comme la langue française, non reniée et cultivée, ouvre au Midi. Quelques semaines après la victoire électorale du FDF, je m’en vais d’ailleurs, muni d’un catalogue du « Livre de Poche », quémander au Frère Marcel, une liste de bons livres à lire: il m’a fait découvrir Greene et surtout Koestler, sources de mon engouement pour la littérature anglaise. Mais aussi tous les classiques de la littérature française à l’époque: Cesbron, Mauriac, Bazin, Troyat...

Le « germanisme » était présent, comme la matrice culturelle du Flamand de Bruxelles, du fils d’immigré limbourgeois. Mais le germanisme était ouvert, tant au français (qui n’est pas le « francophonisme ») qu’à la latinité, que nous faisait aimer notre professeur de latin, l’inoubliable Abbé Simon Hauwaert. Balzac, Stendhal, Baudelaire et Flaubert sont d’ailleurs des exposants ante litteram de la « révolution conservatrice », en sont la matrice à bien des égards, dans leur critique incisive du « bourgeoisisme »: donc, une fois de plus, pas de frontière entre un espace français, qui serait hermétique, et un espace germanique, qui serait tout aussi hermétique. Par ailleurs, ce sont le baron Caspar von Schrenck-Notzing, directeur de Criticón (Munich), qui me fait découvrir l’Espagne de Balthazar Gracian, puis Günther Maschke (et Arnaud Imatz), qui me font découvrir Donoso Cortès. C’est par des études allemandes, ou traduites en allemand, que je découvre d’Annunzio et Pessoã. Plus tard, j’allais constater que la culture italienne est très ouverte à l’Allemagne et à l’Autriche, qu’elle traduit bien plus que l’édition parisienne, sans perdre la moindre once de sa latinité. Un exemple à suivre...

La lecture conjointe de Herder et de Heidegger allait donner des assises philosophiques à ce magma informel de l’adolescent.

6. Justement, une spécificité importante de votre démarche réside dans votre philo-slavisme et votre anti-soviétisme modéré qui s’est manifesté dès le début de votre itinéraire (à l’époque, où, sous l’impulsion de Ronald Reagan, on renoue avec la Guerre Froide la plus glaciale) et que vous partagez, quoique dans une autre optique, avec le PCN. Qu’en dites-vous aujourd’hui?

Entre 1970, que je viens de vous évoquer, et le début de l’aventure de Vouloir, treize années se sont écoulées. La Guerre Froide s’enlise. Le duopole n’a rien d’autre à proposer qu’une partition définitive du monde entre deux camps, animés chacun par une idéologie hostile aux matrices culturelles et aux authenticités fécondes, décrétées « archaïsmes » ou « fascismes » (à la suite notamment des hypersimplifications d’un Georges Lukacs). Derrière cette partition du monde, se profile une histoire européenne pluri-millénaire, où les horizons sont toujours vastes, où l’on ne bute pas sur un « Rideau de fer », à 350 km à vol d’oiseau de Bruxelles. Où l’on pouvait aller à Prague, à Varsovie et à Budapest, sans passer à travers un champ de mines, surveillé par des miradors. Le dégel avait fait espérer un assouplissement et voilà, soudain, que le reaganisme réactive la Guerre Froide, éloignant la possibilité d’une réconciliation européenne. La déception est immense, surtout, j’imagine, pour ceux qui avaient espéré que la « Doctrine Harmel », voire l’Ostpolitik de Brandt, allaient porter des fruits. La division européenne apparaît dès lors comme l’oeuvre d’un « talon d’acier », une anomalie scandaleuse, qu’il fallait combattre, à la suite de Thiriart et de son mouvement « Jeune Europe », afin de retrouver le dynamisme européen en direction du Sud-Est et des profondeurs du continent asiatique, conquis vers 1600 avant JC par les cavaliers iraniens, puis, à partir du 16ième siècle, par les Cosaques des Tsars. C’était un idéal d’ « Europe Totale », mixte de Harmel et de Thiriart. Et, derrière eux, se profilaient tout à la fois 1) un projet « démocrate-chrétien » (en réalité « conservateur » au sens metternichien du terme) de rééditer, cette fois sous le signe d’une pensée inspirée de « Rerum Novarum », la « Sainte-Alliance » conservatrice de 1814, Europe de l’Est voire Russie comprises, ou 2) une vision plus pragmatique, géopolitique et technique, comme celle d’Anton Zischka, inspirateur majeur du jeune Thiriart. Elle impliquait d’étudier les dynamiques à l’oeuvre dans ces espaces immenses. Une telle étude postule non seulement de connaître les atouts économiques de l’espace euro-sibérien, dans le sillage de Youri Semionov, mais aussi, à la suite de l’historien italien des religions, Giuseppe Tucci, l’héritage spirituel de ces peuples à la charnière de l’Europe et de l’Asie. Parmi les multiples aspects de cet héritage spirituel, la slavophilie et l’oeuvre de Leontiev, partisan d’une alliance avec les forces asiatiques contre un Occident « libéral-manchesterien » qui a trahi la  Russie lors de la Guerre de Crimée. Raison pour laquelle mes amis et moi, nous n’avons cessé de nous intéresser à ces thématiques.

Le PCN, dans ses démarches, ne semble pas fort s’intéresser à la pensée organique russe. Or peu avant que la Guerre Froide ne reprenne sous Reagan, le dissident Yanov, établi en Californie, sort un ouvrage universitaire intitulé The Russian New Right, où il démontre que la pensée slavophile et néo-orthodoxe, fondamentalement anti-occidentale, et l’oeuvre de Soljénitsyne, impulsent, tant chez les établis que chez les dissidents de l’ex-URSS, une nouvelle révolution conservatrice, ou « nouvelle droite », avec des écrivains comme Valentin Raspoutine ou Youri Belov. Quant aux tenants de l’idéologie occidentaliste, on les retrouvait aussi, d’après Yanov, dans les deux camps. A Moscou, Alexandre Prokhanov, que j’allais rencontrer en 1992, était à l’époque directeur de la revue Lettres soviétiques. Il avait publié, pour la première fois dans une publication soviétique officielle, un numéro consacré à Dostoïevski, qui avait été mis à l’écart à l’ère soviétique la plus sourcilleuse. Prokhanov innovait. Je me suis procuré un exemplaire de cette revue à la « Librairie de Rome » à Bruxelles. Au même moment, Etudes sociales, autre publication émanant de l’Académie soviétique des sciences, réhabilitait le passé païen russe, dans un optique très semblable à celle de la « nouvelle droite ». Ces textes attestaient d’un changement et d’un abandon graduel des vieilles lunes progressistes du marxisme institutionnalisé, abandon qu’aucune officine « marxiste » belge ou française ne jugeait bon de faire. Les archaïsmes étaient toujours de mise chez nos communistes locaux. Leur déphasage par rapport aux legs de l’histoire et au réel ne faisait que s’accentuer. Rien n’a changé sur ce chapitre.

Ce chassé-croisé d’occidentalisme et de slavophilie chez les dissidents comme chez les établis, et le succès des néo-slavophiles, notamment dans l’orbite cinématographique, laissaient espérer une transformation lente de l’URSS en une nouvelle Russie conservatrice, capable de damer le pion à la superpuissance libérale, vectrice de toutes les déliquescences morales et spirituelles, fautrice du déclin intellectuel généralisé de l’Occident et matrice de la vulgarité marchande. Ce que nous haïssions dans le communisme s’estompait et ce que nous n’avons cessé de haïr, du plus profond de nos tripes, dans le libéralisme ne cessait de s’amplifier, jusqu’à atteindre l’effroyable monstruosité qu’il a acquise aujourd’hui, un monde où le banquier, être infect et infécond, inculte et vulgaire, accumulateur et comptable, vaut plus que le joueur d’accordéon du coin de la rue, être touchant de sincérité et de spontanéité. Chez nous, les acteurs de théâtre sont sûrs de crever de misère quand ils ne pourront plus monter sur les planches. En Italie, les professeurs d’université s’étaient mobilisés à l’époque contre les MacDo, qui finançaient Reagan et recevaient en échange le droit de s’établir dans tous les coins et recoins de l’américanosphère. Ces professeurs voulaient organiser un boycott général de la chaîne de « fast food »; chez nous, quand les étudiants de Gand ont voulu faire de même, par solidarité avec le corps académique italien, la minable crapule assurant la gérance d’une de ces auges de la mal-bouffe a eu le culot d’appeler les flics, qui ont verbalisé, et le corps académique, veule et lâche, n’a rien dit. On mesure aujourd’hui l’étendue du désastre. L’empoisonneur avait la « liberté » de commercer... et on ne pouvait y porter atteinte. La chaîne de ces fast-foods avait acquis le droit, grâce à Reagan, qu’elle avait financé, d’abaisser l’âge requis pour travailler dans le secteur de la restauration: depuis lors, les lycéens travaillent pour gagner l’argent de leurs cartes de GSM et le niveau d’instruction et d’éducation ne cesse de baisser; le monde sans relief des « petits jobs et boulots », stigmatisé par Hannah Arendt, est devenu la référence suprême.

Face à cette involution, perceptible dès le début des années 80, la société soviétique, malgré son caporalisme, sa froide rigueur idéologique, sa langue de bois, laissait entrevoir une renaissance, un dépassement de l’horreur économique par un retour aux valeurs qui avaient enthousiasmé les premiers slavophiles du 19ième siècle, ces disciples russes de Herder. Ensuite, sous les coups du néo-libéralisme triomphant, l’Europe perdait et le sens de l’Etat et le respect de ses héritages culturels. Face au « Dieu Argent », désormais honoré sans plus aucune retenue morale ou éthique en Occident, dans l’ « américanosphère » (Faye), Moscou semblait conserver un sens de l’Etat, avec une armée qui respectait des traditions russes (donc européennes), et un appareil culturel et académique, dont le Bolchoï, par exemple, était un fleuron. Les titres académiques semblaient mieux respectés qu’en Europe ou en Amérique. Le « fast food » est la manifestation sociale la plus tangible de cet avènement du « tout-économique », qui nous a tant scandalisé à l’époque, jusqu’à en devenir, je le concède, une véritable obsession récurrente, qu’atteste la littérature néo-droitiste et nationale-révolutionnaire.

Ensuite, Reagan et ses conseillers étaient bien conscients du fait qu’un discours exclusivement néo-libéral ne pouvait consolider leur pouvoir ni constituer une propagande efficace. Ils ont alors puisé dans le registre de l’idéologie religieuse puritaine, l’héritage américain des « Founding Fathers » et des « Pèlerins du Mayflower », où l’accent est souvent mis sur l’Apocalypse, jugée imminente, portée par le « Mal absolu », qu’il s’agit de combattre et d’éradiquer. Ce langage réactive les affects qui préfigurent les guerres de religion, alors que la pensée d’un Hobbes et toute l’évolution de la pensée politique européenne après les horreurs de la guerre de Trente Ans visaient justement à éviter de tels débordements. Le reaganisme met un terme définitif aux « formes » de la guerre et de la diplomatie traditionnelles. Cet infléchissement était inacceptable, même dans une optique conservatrice traditionnelle. Il ne faut pas se leurrer: si Reagan a été décrit par les gauches comme un « néo-conservateur », cette  manière de percevoir les choses est fondamentalement erronée. Le puritanisme apocalyptique des « Pères Fondateurs » et des Puritains du 17ième siècle est le contraire diamétral des options « tacitistes » et « machiavéliennes », de la tradition régalienne européenne en général. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le retour, après Cromwell, du Roi en Angleterre ait contraint ces zélotes, à l’idéologie bibliste, à franchir l’Atlantique, où, espérait-on en Europe, ils allaient pouvoir vivre leurs utopies irréalistes et anti-historiques en vase clos.

Les Etats-Unis sont spécialisés dans le bricolage idéologico-théologique quand il s’agit de créer des vulgates médiatisables pour faire passer leur volonté dans les faits. Avec Reagan, nous avions, outre le néo-libéralisme, qui dissout toutes les formes politiques et culturelles, l’idéologie de l’Apocalypse, qui entend faire table rase des legs de l’histoire, et, surtout, une interprétation messianique des « droits de l’homme », impliquant un interventionnisme tous azimuts, qui flanquait tous les principes de la diplomatie traditionnelle par terre! Le Général Jochen Löser s’est dressé, à l’époque, et avec vigueur, contre ce mixte idéologico-théologico-économique, qui revient aujourd’hui à l’avant-plan avec Bush junior; avec l’armement moderne, cette nouvelle idéologie agressive risquait de déclencher une guerre d’annihilation totale en Europe centrale. Si les Etats-Unis maniaient une telle idéologie, la fidélité à l’alliance atlantique pouvait être remise en question. Harmel s’était proposé d’assouplir la « Doctrine Hallstein », rigide et pérennisant par son intransigeance la césure européenne, afin de mettre lentement fin à la chape pesante qu’était le duopole né à Yalta. La « Doctrine Harmel » était aussi un retour à la diplomatie traditionnelle, laquelle devait recevoir à nouveau la préséance. Löser et Kiessling entendaient y revenir au début des années 80, juste avant la perestroïka de Gorbatchev. Ce débat n’est pas clos: au printemps 2003, quand les troupes anglo-américaines entrent pour la deuxième fois en Irak, et que les Européens s’insurgent en arguant que toutes les voies diplomatiques n’avaient pas été exploitées, Robert Kagan, idéologue au service de la politique de Bush junior, annonce clairement, sans circonlocutions inutiles, que la diplomatie, « c’est du passé » et que l’avenir appartient à ceux qui ne s’en soucient nullement. La « Vieille Europe » est donc celle de la diplomatie, à l’idéologie « machiavello-tocquevillienne » et « tacitiste ». La « Nouvelle Europe » est celle qui va renier cet héritage pour suivre aveuglément le nouvel « Empire » qui agit arbitrairement selon ses intérêts immédiats.

Je ne crois pas que le PCN ait vraiment mis tous ces éléments dans la balance: il m’a donné la triste impression de se muer en un calque maladroit du stalinisme (revu par la propagande américaine du temps de la Guerre Froide), attitude typique des mouvements politiques marginaux qui cherchent à attirer l’attention sur eux par des prises de position qui font bêtement scandale.

7. Autre point commun avec le PCN et, par-delà cette formation, avec Jean Thiriart, vous avez fait, vous aussi, votre pèlerinage à Moscou. Quelles sont les perspectives avec les Russes et notamment avec Alexandre Douguine et l’actuel président russe Vladimir Poutine, de créer cet empire européen que vous appelez de vos voeux?

Je n’ai pas souvenir que le PCN, ou l’un de ces dirigeants, ait fait le « voyage à Moscou ». Fin mars, début avril 1992, je m’y suis effectivement rendu avec Alain de Benoist et Jean Laloux (secrétaire de rédaction de la revue Krisis). Les activités principales de ce voyage ont été 1) une conférence de presse où nous avons présenté les grandes lignes de la « nouvelle droite »; 2) un débat, dans les locaux de la revue moscovite Dyeïnn (« Le Jour ») avec Ziouganov et Volodine, exposants du parti communiste russe. Le dialogue a tourné autour de la notion de « Troisième Voie » en économie, c’est-à-dire, pour moi, ce que Perroux, Albertini et Silem ont nommé les « voies hétérodoxes », héritières de l’école historique allemande de Schmoller, Rodbertus, etc. Douguine et Prokhanov étaient les deux organisateurs de ces rencontres. Douguine a fait du chemin depuis lors. Il appuie aujourd’hui Vladimir Poutine, qui, à ses yeux, tente de redresser une Russie ruinée par le clan Eltsine et les oligarques.

Quelques mois plus tard, Thiriart, Schneider, Battarra et Terracciano se retrouvaient à leur tour à Moscou. En 1996, une équipe de « Synergies européennes », composée de Sincyr, Sorel et de Bussac, visite à son tour Moscou et rencontre d’autres personnalités, dont l’ex-dissident, le sorélien Ivanov, l’anthropologue Avdeev, et d’autres. Ces hommes oeuvrent dans d’autres perspectives. L’hispaniste Toulaev s’est joint à eux. Notre ami autrichien Gerhoch Reisegger s’est également rendu à plusieurs reprises à Moscou, ramenant de ses voyages des informations d’ordres économique et factuel très intéressantes. Wolfgang Strauss continue à publier une chronique permanente sur cet espace idéologique russe, dans les colonnes de la revue Staatsbriefe, qui paraît à Munich sous la direction du Dr. Sander. Tous les aspects de la pensée non conformiste —hétérodoxe—  russe nous intéressent.

Quant à savoir si Poutine emportera le morceau, il me semble que la réponse se situe dans les extraits du dernier ouvrage de Reisegger que nous avons traduits. La consolidation du poutinisme dépend de l’organisation des transports (routes et chemins de fer), des gazoducs et oléoducs de l’Asie centrale, de la Sibérie, de concert avec l’Inde, le Japon et la Chine. Si une synergie parvient à s’établir, l’Eurasie demeurera eurasiatique. Sinon, les Américains préparent d’ores et déjà la riposte: le stratège Thomas Barnett propose aujourd’hui à l’établissement américain d’abandonner l’alliance européenne, de laisser l’Europe périr dans ses contradictions et de miser sur l’Inde et la Chine, voire sur une Russie détachée de l’Europe, afin de conserver les atouts américains en Asie centrale, acquis par la conquête de l’Afghanistan et la satellisation de l’Ouzbékistan. Barnett apporte la réponse américaine au projet de Henri de Grossouvre, soit le projet de créer un Axe Paris-Berlin-Moscou.

8.Après plus de vingt ans d’activités politiques et intellectuelles, quel est le bilan que vous tirez? Notamment sur les Etats-Unis et l’Europe?

Premier bilan, évidemment, comme Thiriart et de Benoist, et même comme Faye, c’est d’avoir constaté l’immense, l’incommensurable bêtise du « milieu identitaire ». En hissant la préoccupation au niveau européen, Thiriart avait voulu dépasser l’étroitesse des « petits nationalismes ». Avec son option « métapolitique », de Benoist avait voulu briser le cercle infernal des répétitions et des rengaines. Ils se sont tous deux heurtés à une incompréhension générale, hormis quelques notables exceptions qui ont tenté de poursuivre le combat. Thiriart n’a pas trop bien su emballer sa marchandise.Ses textes, denses, toujours au moins partiellement actuels, figuraient certes au milieu de dessins satiriques de toute première qualité, mais les écrits des autres « journalistes », dans la feuille du mouvement, laissaient vraiment à désirer et étalaient les fantasmes habituels du « petit nationalisme » ou de l’« extrême droite » au mauvais sens du terme. Thiriart a vraiment tout essayé pour gommer définitivement ces dérives: il avouait, dans un entretien accordé à l’avocat espagnol Gil Mugarza, n’avoir pas pu enrayer les multiples expressions de cette « psychopathologie » politique. Les hommes de notre temps ne raisonnent plus en termes de temps et d’espace, mais se laissent aveugler par les idéologies, les « blueprints » de Burke, déviance encore accentuée par la propagande médiatique, qui atteint désormais des proportions incroyables. Ignorant tout de la géographie, nos contemporains ne comprennent pas les enjeux spatiaux, seuls enjeux réels des conflits qui ensanglantent la planète. Leurs horizons sont vraiment limités, alors que l’on n’a jamais autant parlé de « mondialisme » ou d’« universalisme ».

Alain de Benoist, pour sa part, a tenté d’élargir et d’européaniser l’horizon culturel du milieu nationaliste français, dans lequel, dès l’adolescence, il avait fait ses premiers pas. Il lui a présenté des thématiques inhabituelles, fort intéressantes au départ, mais, en bout de course, force est de constater qu’il en a trop fait, qu’il a jonglé avec une quantité de choses diverses que ce public ne pouvait pas assimiler à la vitesse voulue. Alain de Benoist changeait trop souvent de sujet et son propre public, au sein du GRECE, ne suivait pas la cadence. Il s’en désolait, tempètait, rouspétait; on l’écoutait poliment, mais, au fond, on semblait lui dire, par le regard: « Cause toujours, tu m’intéresses! ». D’où, ce que j’appelle le « mouvement brownien » des brics et brocs culturels et cultureux agités par de Benoist. Henry de Lesquen parlait, à son propos, de prurit « noviste ». Deux handicaps marquaient la démarche du « Pape de la nouvelle droite »: une incapacité —en fin de course, et non pas, curieusement, au début de sa trajectoire—  à opérer une synthèse et à se concentrer sur l’essentiel; bref, la dispersion et la confusion; ensuite, un désintérêt pour l’histoire et ses dynamiques, au profit d’une sorte d’idolâtrie pour les idées toutes faites, pour les corpus moraux plus ou moins bien échafaudés, pour le clinquant de concepts immédiatement médiatisables (dans l’espoir d’être enfin accepté, comme figurant ou comme acteur, dans le « PIF » ou « paysage intellectuel français »). Enfin, l’homme est tenaillé par l’inquiétude, par d’inexplicables angoisses, par un doute incapacitant, aux dimensions qui laissent pantois. Si Thiriart a été une cohérence au milieu des incohérences de l’extrême droite belge et italienne de son époque, de Benoist, lui, a démarré dans la cohérence pour se disperser dans un fatras de thématiques différentes et divergentes, dans un capharnaüm conceptuel qu’il est désormais incapable de maîtriser. Il m’apparaît aujourd’hui comme une sorte d’âne de Buridan, qui n’a pas à choisir entre deux picotins d’avoine, mais est perdu au milieu d’une foultitude de picotins, tous aussi alléchants, et ne sait plus où donner de la tête.

Ne cédons pas à cette aigreur, que l’on retrouve aussi chez un Guillaume Faye, qui la tourne en cynisme avec son sens du canular qui est inégalable, ou chez un Christian Bouchet, qui ne mâche pas ses mots pour fustiger l’inculture du « milieu identitaire ». Cette inculture n’est pourtant pas le propre de ce milieu mais bien le lot général de notre temps. La gauche n’est plus aussi « intellectuelle » qu’elle ne l’a été. Sachons que l’OSS visait, dès l’entrée en guerre des Etats-Unis en 1941-42, à faire perdre à l’Europe son leadership intellectuel. L’effervescence de mai 68 et les pédagogies démissionnaires qui en découlent, en dépit de l’excellence de ce que Luc Ferry appelle la « pensée 68 » (avec Deleuze, Guattari, Foucault, Lévi-Strauss, etc.), a donné le coup de grâce aux établissements d’enseignement en Europe. La vague néo-libérale a simplement parachevé l’horreur. La méditation, la lecture, l’étude, la recherche sont des activités qui prennent du temps, qui empêchent de gagner vite beaucoup d’argent, pour pouvoir consommer tout aussi rapidement. Et empêcher l’adolescent ou l’étudiant de gagner de l’argent, même au détriment de ses études, relève, au regard du mental contemporain, d’un « archaïsme », méchant et pernicieux, d’un « fascisme » rétrograde. Au bout d’une décennie à peine, on a des instituteurs, des régents et des licenciés mal formés, qui ont moins lu, qui n’ont pas de passions littéraires bien étayées, qui ont butiné bêtement autour de toutes les loupiotes médiatiques faites de variétés de plus en plus vulgaires (Loft, Star Academy, etc.), qui ont gagné des sous pour se payer de la bimbeloterie high tech ou des fringues ridicules et, partant, ne se sont pas constitué de bibliothèques personnelles. L’influence des sous-cultures et des modes est de plus en plus désastreuse. A cela s’ajoute que le milieu identitaire est tout aussi indiscipliné que le reste de la société, que les « egos » y sont encore plus surdimensionnés, générant à la pelle des personnalités caractérielles. Très difficile dès lors de faire éclore dans un tel milieu une conscience historique prospective et volontariste, comme le voulait Thiriart, ou d’entamer une longue bataille métapolitique, comme le voulait de Benoist.

Pourtant, de nouvelles initiatives voient le jour. Elles sont au moins portées par des hommes au caractère plus trempé. De vrais travailleurs. Qui multiplient les initiatives et sont très présents sur internet. Cette nouvelle génération semble ouverte sur le monde. Elle est européiste, même en France, car la France contemporaine, qui se veut championne des abstractions universalistes les plus délirantes, l’a déçue. L’avenir nous dira ce que ce travail parviendra à réaliser. Deux éceuils à éviter: se méfier des modes, ne pas y succomber (comme Ulysse face au chant des sirènes); ne pas tomber dans la dispersion.

Ensuite, force est de constater que les Etats-Unis ont gagné la guerre: en Europe en 1945 (mais ça, tout le monde le sait déjà), dans les Balkans en 1999, ce qui leur permet de contrôler l’espace-tremplin de l’Europe vers le Moyen-Orient, utilisé par Alexandre le Grand puis par les Ottomans, en Afghanistan en 2001, ce qui leur permet de contrôler l’Asie centrale, en Irak en 2003, où ils se sont emparé des principales réserves énergétiques du monde, en Afrique centrale et occidentale, ce qui leur permettra de contrôler les ressources pétrolières inexploitées du continent noir. Cette série de victoires est due à leur avance technologique, notamment sur le plan satellitaire. Pire: la riposte européenne ne sera guère possible car en s’emparant d’Avio en Italie, de Santa Barbara Blindados en Espagne, de l’usine de sous-marins allemand, bientôt de Rheinmetall, les consortiums américains, dont le fameux Groupe Carlyle, ont mis la main, par des coups en bourse, sur les entreprises qui forgent les armes européennes. Le Général allemand Franz Ferdinand Lanz a déclaré à ce propos: « Toute armée dépendant d’une industrie militaire étrangère est une armée de deuxième classe ». « Dans tous les cas de figure, l’armée est l’expression et la garante de la souverainté d’un Etat ». « Seules les puissances qui disposent d’un potentiel stratégique produit par une industrie militaire indépendante, sont en mesure de s’affirmer, même modestement, sur la scène internationale ». Cette fois, il n’y a pas lieu de parler de la simple souveraineté d’un Etat, mais de celle de tout un continent, de toute une matrice de civilisation. L’Europe est donc aujourd’hui une « impuissance » édentée.

9. Dans vos revues, au cours des années 80, vous avez défendu des positions neutralistes; est-ce la même logique qui vous fait défendre un monde multipolaire ou constitués de grands blocs qui ne pratiqueraient pas entre eux la politique d’ingérence et d’immixtion, qui semble dominante aujourd’hui?

Entendons-nous d’abord sur le terme « neutralisme ». Le neutralisme n’est pas une idéologie démissionnaire, un pacifisme bêlant comme celui des gauches qui manifestaient contre l’installation des missiles américains, au début des années 80. Le neutralisme, pour moi, est armé et même surarmé. L’exemple est helvétique et suédois, autrichien et yougoslave. Il s’agissait d’organiser une armée de citoyens, capable de mailler totalement le territoire. Il impliquait la fusion armée/nation. Sur le plan diplomatique, il s’interdisait de participer à des alliances, comme l’OTAN, par exemple, et mettait l’accent sur l’indépendance et la souveraineté nationales. Parallèlement à ce neutralisme classique, de type suisse, il y avait aussi le gaullisme, ou la sanctuarisation nucléaire du territoire national. Cette option neutraliste ou gaullienne impliquait aussi de conserver des usines d’armement nationales et de créer les conditions d’une autarcie militaire. La Suède y parvenait. L’Europe, à plus grande échelle, aurait parfaitement pu réussir sa déconnexion, par rapport aux blocs atlantique et soviétique. C’est aussi ce que réclamait les Tchèques lors du printemps de Prague: rappelez-vous le Paris-Match de l’époque, avec cette jeune fille pragoise, blonde et fort maigre, qui, devant les chars soviétiques qui entraient dans la ville, portait sur la poitrine un écriteau, avec ce seul mot: « Neutralitu ». Elle exprimait le désir de la population tchèque et slovaque de se dégager du bloc soviétique sans pour autant vouloir se noyer dans le bloc capitaliste. Un mouvement neutraliste, de part et d’autre du Rideau de Fer, suite logique d’une application graduelle de la « Doctrine Harmel », aurait rendu à l’Europe son indépendance et sa puissance.

En 1984, quand j’ai rencontré le Général Löser, lors de la Foire du Livre de Francfort, il venait de sortir un livre programmatique, appelant ses compatriotes, les ressortissants des trois Etats du Bénélux, les Hongrois, les Tchèques, les Slovaques et les Polonais à se dégager des blocs. Ce livre s’intitulait justement Neutralität für Mitteleuropa. Löser, ancien Commandeur de la 24ième Panzerdivision de la Bundeswehr et rescapé de Stalingrad, était aussi un théoricien militaire qui s’alignait sur les stratèges Spannocchi (Autriche), Brossolet (France gaullienne), sur leurs homologues yougoslaves, suisses et suédois. Sa neutralité n’était pas une neutralité désarmée, mais, au contraire, une neutralité vigilante et citoyenne, centrée sur elle-même et non aliénée par l’appartenance à un bloc, dominé par une superpuissance, qui oblitérait les spécificités nationales et tenait sa part d’Europe sous tutelle.

Le monde est effectivement multipolaire. On ne peut réduire l’inépuisable diversité humaine à deux blocs ou à un monde global unifié,comme le voudrait le « nouvel ordre mondial » de Bush-le-Père et de son théoricien Francis Fukuyama (qui a révisé ses positions depuis ses euphories du début des années 90). Les Etats-Unis veulent imposer leur modèle et utilisent, pour y parvenir, l’idéologie des « droits de l’homme », indéfinie, mise à toutes les sauces, manipulable à l’envi (on l’a vu au Kosovo, où elle a servi à mettre en place un régime de mafieux et de maquereaux). L’idée d’un « nouvel ordre mondial », outre ses aspects missionnaires, part du principe d’un genre humain indifférencié ou de l’idée d’un genre humain amnésique, épuré de tous les legs de l’histoire, dévalorisés a priori comme s’ils n’étaient que de vulgaires scories. Or les hommes ont été appelés à créer des formes, variées et différentes, sur la Terre. Ce sont ces formes qui font l’humanité, qui permettent de dépasser le stade purement animal et générique de l’espèce. Par conséquent, l’espace politique de la Terre n’est pas un « uni-versum », mais un « pluri-versum ». Le respect du passé, des formes, des continuités, comme nous l’enseigne Naipaul, postule de respecter ces acquis, de ne pas vouloir revenir à un stade purement générique et de ne pas vouloir éradiquer purement et simplement, avec une rage frénétique, ce qui a été, est et demeurera. L’acceptation de la nature « pluri-verselle » de l’échiquier mondial implique de reconnaître la multiplicité des pôles politiques dans le monde. C’est donc bien une option « multipolaire ».

Face à la volonté américaine d’établir un « nouvel ordre mondial », la Chine, notamment, a suggéré des « amendements ».D’abord, elle a souhaité une adaptation de la notion de « droits de l’homme » à chaque aire civilisationnelle de la planète. Chaque aire de civilisation adapterait ainsi la déclaration universelle des droits de l’homme à ses propres spécificités culturelles, et la Chine, par exemple, lui donnerait une connotation « confucéenne ». La Chine a demandé à l’Occident de « respecter l’étonnante pluralité des valeurs et des systèmes sociaux, économiques et politiques », de « renoncer à toutes manoeuvres coercitives d’unification ou d’uniformisation ». Les Chinois estiment, à juste titre, que: « ces dix mille choses peuvrent croître de concert, sans se géner mutuellement, et les taos peuvent se déployer parallèlement sans se heurter ». C’est l’esprit de la « Déclaration des Droits de l’Homme de Bangkok », proclamée le 2 avril 1993. La Chine a tenté de faire front, de s’opposer à la volonté américaine d’homogénéisation de la planète. Elle s’est expressément référée à la notion de « pluralité ». Sa volonté était aussi d’imposer un modèle des relations internationales, reposant sur les « cinq principes de la coexistence pacifique »: 1) le respect mutuel de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des Etats; 2) le principe de non-agression; 3) le refus de toute immixtion dans les affaires intérieures d’Etats tiers; 4) l’égalité des partenaires sur l’échiquier international; 5) le respect des besoins vitaux de chacun (auxquels il est illicite de porter atteinte). Ces cinq principes, me semble-t-il, résument parfaitement nos propres positions « multipolaristes ». Ils sont l’expression d’une antique sagesse, qu’il serait sot de ne pas écouter.

10. Votre vision d’une Europe impériale est donc tout-à-fait antinomique de tout impérialisme à l’intérieur ou à l’extérieur de celle-ci. Qu’en est-il?

Le débat qui porte sur l’Europe impériale, sur les impérialismes intérieur et extérieur est sans fin. La notion d’Empire en Europe remonte aux Romains. La personnalité collective, porteuse de cet Empire, est le « Senatus Populusque Romanus », soit le Sénat et le Peuple romains. Par la « Translatio Imperii », elle passe aux Francs de Charlemagne (« Translatio Imperii ad Francos »), puis, avec Othon Ier, à l’ensemble des peuples germaniques (« Translation Imperii ad Germanos »). Ou plus exactement, aux ressortissants des territoires relevant du « Saint Empire Romain de la Nation Germanique ». Cela a été tout théorique, surtout après l’élimination de la descendance de Frédéric II de Hohenstaufen. Outre les vicissitudes dynastiques du Saint Empire, le noyau territorial concret de cet ensemble, forgé depuis César (Caesar / Kaiser), implique d’unir le continent européen autour de trois bassins fluviaux, le Rhône (conquis depuis Marius), le Rhin et le Danube, plus le Pô en Italie du Nord. C’est à partir de ces trois bassins, et des territoires qui se situent entre eux, et à partir de la plaine nord-européenne aux fleuves parallèles, de l’Yser au Niémen, que l’Europe doit se former. C’est, disait le géopolitologue autrichien, le Général-Baron Jordis von Lohausen, la paume de la main « Europe », dont les doigts sont les espaces périphériques: scandinave, ibérique, italique, balkanique, britannique. Sans une cohésion solide de cette paume, pas d’unification européenne possible. Et sans cette unification, c’est l’anarchie et la dissolution. Or c’est ce désordre et cette dispersion qui ont été le lot de l’Europe au cours de l’histoire post-romaine. Napoléon a voulu l’unifier à partir de la frange occidentale de la paume, l’espace gaulois, dont les bassins fluviaux portent vers l’Atlantique et non pas vers le cœur du continent, dont l’artère majeure est le Danube, symbole fluvial de l’Europe comme forme de vie. La tentative napoléonienne est donc grevée d’une impossibilité physique et géographique. L’ « hegemon » ne pouvait être français, à cause des faits géographiques et hydrographiques, qui sont évidemment incontournables. Hitler est prisonnier de la vision « ethniste », qui domine en Allemagne à son époque. Il se vaut libérateur et émancipateur, fondateur d’un nouvel ordre social, plus juste et plus efficace pour les ouvriers et les paysans. Il séduit. Incontestablement. Mais quand ses troupes entrent en Bohème tchèque, à Prague, elles réduisent ipso facto à néant le principe cardinal de la politique allemande, depuis la « prussianisation » protestante du « Reich ». En entrant dans l’espace linguistique tchèque, les armées de Hitler remettaient en question le fondement même du Reich protestantisé, et donc particulariste, et la propre propagande ethniste du national-socialisme. Une contradiction qui n’a jamais pu être surmontée, avant la  fin du deuxième conflit mondial. De Gaulle, après 1945, et surtout dans les années 60, veut assumer une sorte de leadership, mais sa France, bien que souveraine et membre du Conseil de sécurité de l’ONU, n’est plus prise au sérieux: la défaite de 1940 est toujours dans les têtes, le pays paraît pauvre et archaïque (cf. les études d’Eugen Weber sur la France rurale), ne séduit pas les Nord-Européens qui le regardent avec commisération, les défaites coloniales d’Indochine et d’Algérie écornent son prestige. La France gaullienne, en dépit de ses efforts, ne sera pas le « Piémont » d’une Europe dégagée des blocs. Le retour à une Europe impériale ne sera possible que s’il y a unanimité des Européens, sans autre « hegemon » que la volonté organisée et structurée des européistes de toutes nationalités.

Il est évident que le colonialisme de papa, essentiellement capitaliste dans son essence, est inacceptable dans la situation actuelle. En Indochine, par exemple, l’imbroglio de 1940 à 1946, entre Japonais, Français de Vichy et de Londres, Britanniques, Américains, Indochinois de droite et Vietminh, semblait insoluble. Les Japonais avaient appuyé les mouvements d’émancipation anticolonialistes; les Américains avaient pris le relais. Il était évident que la seule solution raisonnable, pour la France de Londres, qui appartenait au camp des vainqueurs, aurait été de négocier directement avec le Vietminh, plus nationaliste que communiste au lendemain de l’occupation japonaise. Un accès graduel mais rapide à l’indépendance des territoires indochinois aurait permis de sauver une certaine présence française, donc européenne, de se faire le champiuon de l’émancipation coordonnée des peuples extra-européens, dans ce territoire hautement stratégique, où se situent les embouchures des grands fleuves asiatiques, qui prennent leurs sources sur les flancs de l’Himalaya (Fleuve Rouge, Mékong, ...). Les hésitations, l’illusion de vouloir perpétuer un empire colonial du 19ième siècle dans les conditions très différentes d’après 1945 a empêché les uns et les autres de trouver une solution rapide et harmonieuse.

La défaite de Dien Bien Phu encourage ensuite la rébellion algérienne, qui couvait depuis les événements sanglants de Sétif en 1945. Mais, l’Algérie se trouvant aux portes de l’Europe, l’histoire de sa conquête et de sa colonisation est fort différente de celle de l’Indochine. Si la présence française en Extrême-Orient est due à la course effrénée de toutes les puissances européennes pour se tailler une fenêtre sur le Pacifique, la conquête de l’Algérie, après 1830, provient d’une volonté européenne d’imposer à la France une tâche « réparatrice », après les guerres révolutionnaires et napoléoniennes. La France avait été l’alliée des Ottomans et des Barbaresques contre la légitimité impériale; elle s’était mise ainsi au ban des nations européennes. Comme la piraterie barbaresque ne cessait de sévir au début du 19ième siècle, l’Europe de la Sainte-Alliance a décidé d’y mettre un terme et de charger la France de cette mission. La présence d’une puissance européenne en Afrique du Nord se justifiait par la nécessité de sécuriser la Méditerranée, de garantir la libre circulation des navires européens et d’éviter les rafles d’esclaves sur les côtes chrétiennes de la Méditerranée. Si la France n’avait pas imposé son système jacobin aberrant en Algérie, la révolte n’aurait pas été aussi sauvage et la décolonisation aurait sans doute pu s’opérer dans l’harmonie. En dépit de cela, l’Europe aurait dû se montrer solidaire des Européens d’Algérie, appuyer la France et les colons espagnols et italiens d’Algérie. L’Espagne avait un droit d’intervenir en Oranie, où la population européenne de souche espagnole était majoritaire. L’Europe, et surtout l’Espagne (avant même la France), a le droit d’entretenir des troupes en Afrique du Nord en représailles des agressions sarazines et barbaresques, qui ont duré  plus d’un millénaire. On ne peut transposer l’idée d’une libération nationale et anticoloniale, comme elle s’est exprimée en Indochine, en Afrique du Nord, puisque l’intervention française est la réponse européenne à des agressions répétées et particulièrement horribles. Au nom du Testament de Charles-Quint, qui doit constituer le bréviaire de tout homme politique qui se respecte en Belgique, en Allemagne, en Autriche, en Hongrie, en Croatie, en Italie et en Espagne, les zones d’Afrique du Nord doivent être tenues constamment sous surveillance. La présence espagnole à Ceuta et Melilla est ainsi entièrement justifiée, ne peut être soumise à révision, même si nos concitoyens de souche marocaine ne le comprennent pas.

Toute démarche impériale offensive, en dehors de la zone initiale d’un Empire, est justifiable si elle est dictée par des motifs stratégiques et géopolitiques. En revanche, elle est injustifiable si elle est dictée par des motifs économiques. De même, autre facteur dont il faut tenir compte: la  proximité spatiale. En Indochine, la France est une « raumfremde Macht » (une puissance étrangère à l’espace), exactement comme l’Allemagne avait été une « raumfremde Macht » en Micronésie avant 1918, ce que reconnaissait pleinement le géopolitologue Haushofer. En Afrique du Nord, aucune puissance européenne riveraine de l’Atlantique et de la Méditerranée n’est une « raumfremde Macht », puisque toutes ont subi les agressions sarazines ou barbaresques pendant près d’un millénaire. L’Europe a le droit inaliénable de protéger ses abords, même en constituant des glacis hors de son espace propre. En Europe même, aucun colonialisme intérieur n’est acceptable.

Les Etats-Unis sont en train de créer un OTAN-Sud comprenant tous les pays arabes d’Afrique du Nord, du Maroc jusqu’à l’Egypte, Libye comprise, afin de pénétrer l’Afrique subsaharienne et d’y puiser les richesses du sous-sol, non encore pleinement exploitées. L’OTAN-Sud arabophone a donc deux fonctions: 1) parachever l’encerclement de l’Europe; 2) contrôler l’Afrique subsaharienne et servir de verrou entre l’Europe et celle-ci. Ce projet n’est possible que sans présence européenne en Afrique du Nord, d’où la bienveillance américaine à l’égard des terroristes algériens en lutte contre la France jadis, à l’égard du Maroc contre l’Espagne à la fin des années 50, enfin, à l’égard de l’agression marocaine contre Perejil et l’Espagne en juillet 2002. Les Etats-Unis misent sur le trop-plein démographique nord-africain, sur le « Youth Bulge » comme disent leurs stratèges, afin d’y recruter des mercenaires pour bloquer l’Europe par le Sud et engager des troupes le long des nouveaux oléoducs qui achemineront le brut africain vers les côtes de l’Atlantique, si des troubles ou des rébellions enflamment la région. L’émergence imminente d’un OTAN-Sud aurait dû inciter les autorités européennes à la vigilance. L’Europe perd toutes ses cartes en Afrique.

La question de l’impérialisme extérieur est donc bien trop complexe pour la réduire à ces schémas  binaires dont se gargarisent les belles âmes de gauche.

11. Actuellement, il semble que l’anti-américanisme soit à la mode. Quelles sont vos critiques à l’égard de celui-ci et de l’anti-Bushisme médiatique?

Si l’anti-américanisme a le vent en poupe actuellement, c’est dû essentiellement à une décennie et demie d’interventions américaines dans le monde. La disparition de la « Soviétie », et donc la fin de la Guerre Froide, avait fait espérer, surtout en Europe, l’avènement d’une longue ère de paix, de reconstruction, de fraternité, où les deux parties de l’Europe se seraient lentement mais sûrement resoudées. Les Etats-Unis ont déçu cet espoir. C’est la raison majeure de l’anti-américanisme réel et sincère qui déferle sur la planète et surtout sur l’Europe. Mais il existe aussi un « anti-américanisme » fabriqué, notamment dans les milieux « altermondialistes ». Christian Harbulot, officier et stratége français, spécialiste de la « guerre cognitive », constate que l’ouvrage théorique majeur, censé exprimer la sensibilité altermondialiste, Empire de Hardt et Negri, évoque lourdement la nécessité d’organiser une « résistance » en « réseaux », dont la caractéristique majeure serait d’être non territorialisée. Cette idée est devenu le « joujou » de la nouvelle gauche actuelle. Or, on ne peut résister sans avoir de base territoriale, sans restructurer des souverainetés territorialisées, de préférence à l’échelle continentale. Par conséquence, une « résistance » déterritorialisée ne débouche sur rien, comme le constate très justement Harbulot. La gauche est aussi très excitée parce que Bush est républicain. Or les démocrates, que cette gauche juge plus pacifiques, sont tout aussi bellicistes, comme l’a prouvé l’Administration Clinton, en déclenchant la guerre dans les Balkans. Kerry, nouvelle figure de proue démocrate, accepte le fait de la guerre en Irak et appartient vraisemblablement au même groupe étudiant de Yale, la fameuse société « Skull & Bones », dont les Bush ont fait partie et qui semble être le noyau dur, dont sont issus les dirigeants américains actuels. La gauche ne tient pas un raisonnement géopolitique mais « moraliste ». Or on ne riposte pas à une agression militaire, permanente et planétaire, par des déclarations moralisantes. Elles ont toujours eu, ont et auront un effet nul.

L’anti-bushisme se borne à ridiculiser le Président américain, à dire qu’il est un « idiot », alors que la démarche impériale qu’il poursuit a été jusqu’ici couronnée de succès. Certes, c’est au détriment de l’Europe, de la Russie et du nationalisme arabe laïc, mais, objectivement, cette stratégie, assortie de culot et d’audace, foulant aux pieds le droit international, paie. Les lamentations ne servent donc à rien et l’anti-bushisme à la Michael Moore n’est finalement qu’une dérivation, qui sert à dire : « Voyez, nous sommes réellement démocrates, nous tolérons la critique, nous admettons que l’on soit outrancièrement irrévérencieux à l’égard du Président ». Pendant ce temps, les chars tirent sur Bagdad, les grandes entreprises logistiques comme Halliburton entrent en action, les satellites espions ne cessent pas de fonctionner.

12. Les mouvements d’extrême-gauche sont aussi souvent très anti-américains. Que pensez-vous de leurs thèses?

Les mouvements d’extrême-gauche devraient se livrer à un petit travail d’anamnèse. La gauche extrême, qui existe aujourd’hui, est l’héritière de ceux qui scandaient, en Allemagne et à Paris entre 1967 et 1969: « Ho Ho Ho Chi Minh!». Or cet homme politique vietnamien, qui a dégagé son pays des tutelles japonaise, française et américaine, a d’abord négocié avec Washington dans le dos des Français, immédiatement après la seconde guerre mondiale. Ho Chi Minh a d’abord été un agent américain, avant de devenir un ennemi de Washington dans le Sud-Est asiatique. Après le départ des troupes américaines en 1975, les relations américano-vietnamiennes se sont rapidement « normalisées », prouvant que, malgré l’horreur de la guerre du Vietnam (bombardements sur Hanoï, défoliation des forêts tropicales indochinoises par l’agent orange, etc.), des passerelles entre les deux pays existaient, tout comme d’ailleurs, entre la Chine de Mao et les Etats-Unis, notamment par l’intermédiaire de brillants journalistes sinologues.

Ce qui caractérise les diverses extrêmes gauches, c’est l’absence de rétrospective historique, c’est l’amnésie, c’est une propension agaçante à raisonner en termes figés, à ériger des mythologies propagandistes au rang de vérités historiques. J’ai toujours trouvé de bonnes analyses factuelles dans les publications et chez les auteurs dits d’« extrême gauche », mais les conclusions étaient trop souvent erronées, car elles partaient de raisonnements détachés du flux de l’histoire, lequel ne s’arrête pas. On a assisté plus d’une fois à des débats stériles pour tenter d’interpréter les nouvelles donnes qui surgissaient sur l’échiquier international. Je me rappelle surtout des discussions sans fin (et sans objet) au moment du rapprochement sino-soviétique en 1972, puis, dans la foulée, entre partisans du Vietnam devenu entièrement communiste et partisans du Cambodge de Pol Pot. Tout cela a fini par lasser le public. L’extrême gauche relève donc, le plus souvent, d’un rituel sans impact politique réel. Tout comme l’extrême droite d’ailleurs, qui cultive d’autres fantasmes.

Aujourd’hui, les thèses les plus intéressantes débattues dans le petit espace de l’extrême gauche internationale sont indubitablement celles de Noam Chomsky. L’analyse géopolitique n’y est pas clairement énoncée. L’option moraliste et internationaliste de ce corpus ne permet pas d’incarnation politique réelle, puisqu’elle entend se situer au-delà des Etats nationaux, tout en admettant que les nations du tiers-monde, mais elles seules, ont un droit à l’auto-détermination. L’Europe est généralement assimilée, ni plus ni moins, au camp « impérialiste », alors qu’elle est sous tutelle et ne dispose d’aucune marge de manœuvre réelle! Tous les faits énoncés par Chomsky, Chossudovsky, etc. doivent être inclus et assimilés dans les analyses géopolitiques classiques, qui se hissent bien évidemment au-dessus des étiquettes et clivages idéologiques. La fusion des deux corpus pourrait donner à terme un outil politique efficace. Quant à l’altermondialisme, je le répète, il ne peut se laisser piéger par le leurre qu’on lui agite sous le nez, à savoir cette idée de « réseaux » sans ancrage territorial.

13. Quelle est votre opinion sur la Guerre Froide? A-t-elle été une mascarade et, si oui, pourquoi les Etats-Unis ont-ils poussé à la chute de l’URSS?

La Guerre Froide est un répit. Il s’agissait d’assiéger, de « contenir » l’URSS, soit, dans le langage du géopolitologue britannique Mackinder, de coincer la puissance maîtresse du « Heartland » continental, de l’enserrer dans un jeu d’alliances, dont les maillons se situent sur l’ « anneau extérieur littoral », afin qu’elle ne puisse conquérir cette frange périphérique et maritime du vaste continent eurasien. Auparavant, il s’était agi d’utiliser les forces du « Heartland » pour harceler les puissances organisatrices de la « Forteresse Europe », dont l’Allemagne, pièce géographique centrale de la « Zwischeneuropa », et du Japon, organisateur de la « sphère de coprospérité est-asiatique ». Les Etats-Unis, ont bien assimilé la dialectique théorisée par Mackinder pour affaiblir toutes les puissances d’Eurasie. Après les ennemis principaux, Allemands et Japonais, il fallait mettre hors jeu l’allié principal, le « spadassin continental » soviétique (« kontinentaler Haudegen », dixit Ernst von Reventlow). Pour y parvenir, il fallait organiser le « containment », l’encerclement de l’ancien allié, maître de la « Terre du Milieu », en organisant sur les « franges continentales » (ou « rimlands »), des systèmes d’alliance, tels l’OTAN, l’OTASE, le CENTO, etc. L’objectif était évidemment d’éviter tout rapprochement germano-soviétique, ou euro-soviétique, après 1945. Le terme « mascarade » ne me paraît dès lors pas adéquat. La Guerre Froide est la suite logique des deux premières guerres mondiales. L’intention des puissances thalassocratiques anglo-saxonnes a toujours été, depuis les préludes de la Guerre de Crimée au 19ième siècle, de détruire la puissance russe, de la faire imploser. En 1941, après la défaite de la France, l’Allemagne est le danger primordial. Il faut dès lors la détruire en utilisant le potentiel militaire et démographique de la seconde puissance du continent: en l’occurrence, l’URSS de Staline. Une fois le danger allemand écarté, on passe à l’étape suivante: détruire la Russie. Le même scénario s’observe au Moyen-Orient, où les Etats-Unis ont armé Saddam Hussein contre l’Iran, puis désigné l’Irak comme ennemi du genre humain, pour qu’il ne puisse exercer aucun contrôle de type hégémonique dans la région. Après 1945, la France, alliée, est évincée de ses positions extra-européennes en Indochine, avec la complicité des Etats-Unis, qui se retournent ensuite contre leurs alliés communistes vietnamiens du départ. La dernière phase consiste à organiser des « abcès de fixation » sur les franges extérieures de la Fédération de Russie, aux frontières déjà complètement démembrées depuis la chute de l’Union Soviétique. L’imbroglio tchétchène, qui s’étend à l’Ingouchie, à l’Ossétie et au Daghestan, en est un exemple d’école. Ces processus n’étonnent que ceux qui prennent les vérités de propagande anti-hitlériennes, anti-staliniennes, anti-nasseriennes, anti-irakiennes pour des faits objectifs et imaginent que les services américains croient à leur propre propagande: en fait, ils ne font que manipuler un discours, qu’ils savent parfaitement construit et amplifié par les grands médias internationaux, undiscours qui sert à réaliser des buts géopolitiques, définis depuis des décennies sinon des siècles.

14. Comment voyez-vous l’évolution des Etats-Unis au cours de ces prochaines années?

Je ne possède pas de boule de cristal, me permettant de voir l’avenir. La seule chose que l’on puisse dire avec suffisamment de certitude, au vu de l’évolution actuelle de la situation internationale, c’est que les Etats-Unis cherchent, au Moyen-Orient et en Afrique Noire, à s’emparer du maximum de ressources pétrolières, de gagner la bataille des énergies pour conserver les rentes que leur offre le pétrole, afin de les investir dans les recherches de haute technologie. Ainsi, les Etats-Unis pourront forger les armes et les technologies satellitaires qui leur permettront de conserver leur leadership pendant un siècle ou deux. Ils s’assureront une domination très confortable sur les autres et pérenniseront leur puissance. Je me méfie des discours récurrents, qui apparaissent dans les médias et qui prévoient le déclin imminent des Etats-Unis.

15. Pourquoi les atlantistes en Europe, mais aussi aux Etats-Unis ne militent-ils pas pour la création des Etats-Unis d’Occident, comme le suggère « Xavier de C*** » dans son livre « L’Edit de Caracalla ou plaidoyer pour des Etats-Unis d’Occident », paru chez Fayard en 2002?

Les atlantistes européens sont des internationalistes qui croient à la propagande de Washington. Mais les vrais détenteurs du pouvoir américain, qui orchestrent cette propagande « mondialiste » ne le sont que d’une certaine façon. Ils croient à l’ancrage américain. Imaginez la situation qui émergerait, si l’Europe votait toujours pour des pacifistes ou si son poids démographique contribuait à faire élire exclusivement des présidents européens, qui feraient une géopolitique européenne et non plus américaine. Les programmes géopolitiques américains, définis depuis si longtemps, ne pourraient plus être mis en œuvre. L’écoumène atlantiste ne serait plus américanocentré. Le protestantisme puritain deviendrait minoritaire, sous le poids du catholicisme européen et latino-américain. Ce « Xavier de C***»  ignore que le moteur religieux de l’américanisme est ce protestantisme dissident, puritain et fanatique des « Founding Fathers ». Son projet « caracallien »  minorise ipso facto ce puritanisme, donc fait perdre à l’Amérique sa spécificité fondatrice. C’est un projet d’atlantiste européen naïf et non pas un projet puritain-américain réaliste, car un tel projet n’imaginerait pas une fusion globale où il ne serait plus qu’un facteur périphérique et marginalisé.