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mercredi, 12 juin 2013

La diplomatie française, otage des pétromonarchies...

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La diplomatie française, otage des pétromonarchies...

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com/

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Ardavan Amir-Aslani, cueilli sur Atlantico et consacré aux errements de la diplomatie française dans l'affaire syrienne. D'origine iranienne, Ardavan Amir-Aslani est avocat au barreau de Paris et est aussi l'auteur de plusieurs essais, dont Iran, le retour de la Perse (Picollec, 2009).

 

La diplomatie française, otage des pétromonarchies

Auto-disqualifiée par son excès de zèle dans le conflit en Syrie, la France a décidé de jouer le tout pour le tout. C’est-à-dire l’armement des « rebelles », au risque d’un embrasement généralisé qui emporterait le Liban et la Jordanie et dont l’onde de choc provoquera immanquablement la rupture de cet « équilibre de la terreur » qui existe entre l’Iran et Israël. Ce jusqu’au-boutisme français est remarquable dans le sens mathématique du terme. Rien ne peut le justifier ou l’expliquer si ce n’est l’aliénation politique et diplomatique. C’est à se demander si la perception parisienne du conflit syrien n’a pas été totalement phagocytée par le wahhabisme !  

Alors que les Américains et les Russes – les premiers par pragmatisme politique, les seconds par atavisme idéologique - veulent sérieusement trouver une sortie politique au drame syrien, le gouvernement socialiste joue à la surenchère et au pourrissement de la situation. D’abord en ralliant à sa cause belliqueuse les pays européens qui, à l’exception du Royaume-Uni, étaient plutôt défavorables à l’armement des « rebelles » en Syrie, et non point syriens, car l’on sait maintenant que des milliers de djihadistes sont des arabes non syriens et même des européens, qui combattent l’armée syrienne beaucoup plus par fanatisme religieux que par passion démocratique. Ensuite, en affichant son véto contre la participation de l’Iran aux prochaines négociations à Genève, sous le prétexte que ce pays joue un rôle dans la crise syrienne. Si cela est vrai, raison de plus de l’inclure ou alors il faudrait exclure également la Turquie, l’Arabie Saoudite et le Qatar, trois pays dont l’implication directe dans ce conflit n’est plus un secret pour personne.

Le but du prochain sommet de Genève 2, initiative russe que Washington n’a pas pu rejeter, est de réunir précisément tous les protagonistes de cette guerre : les représentants du régime syrien comme l’opposition hétéroclite, les puissances régionales comme les membres du Conseil de sécurité au sein de l’ONU. Le gouvernement syrien a déjà donné son accord pour y participer, mais pas encore l’opposition dite « démocratique » dominée par les frères musulmans, qui refuse de s’asseoir à la table de négociation, préférant les actions terroristes au compromis politique !

Cela est visible aussi dans la décision européenne de lever le blocus sur l’armement des « rebelles », une décision obtenue grâce aux pressions franco-britanniques, ainsi que dans les récentes accusations portées contre l’Etat syrien, selon lesquelles les militaires utiliseraient des armes chimiques contre les « rebelles », voire même contre les populations civiles. Avant de quitter Bruxelles, Laurent Fabius a en effet déclaré qu’il y avait « des présomptions de plus en plus fortes, de plus en plus étayées, d’usage localisé d’armes chimiques en Syrie ». Ce qu’un haut diplomate ne peut pas affirmer au risque de subir le syndrome Colin Powell ( !), un grand quotidien parisien peut s’en charger en publiant un reportage accablant pour le régime syrien. Les affirmations et les « preuves » se substituent alors aux « présomptions », et les propos d’un Grand reporter, si honnête soit-il, deviennent plus crédibles que ceux tenus, le 5 mai dernier, par Carla Del ponte : « Selon les témoignages que nous avons recueillis, les rebelles ont utilisé des armes chimiques, faisant usage de gaz sarin… Selon ce que nous avons pu établir jusqu’à présent, pour le moment ce sont les opposants au régime qui ont utilisé le gaz sarin ». La magistrate suisse, ancienne procureure du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, s’exprimait au nom de la Commission d’enquête indépendante de l’ONU et quoique l’on ait pu dire par la suite, Carla Del Ponte n’a jamais démenti sa première déclaration.

Plus compétents et mieux renseignés que les technocrates du Quai d’Orsay, les services de renseignement français savent que plusieurs groupes armés en Syrie, dont le plus important, le Jebhat Al-Nusrat, appartiennent à l’internationale islamo-terroriste, y compris Al-Qaïda. Est-ce ce radicalisme islamiste que les héritiers de Jean Jaurès cherchent à conforter ? Peut-on soutenir en Syrie ce que l’on combat au Mali et au Niger ? Vouloir exclure l’Iran de ce sommet qui le concerne autant qu’il l’implique dévoile ces grands paradoxes de la politique française dans le traitement du péril islamiste et dénote les limites de la stratégie française ainsi que l’ignorance des véritables enjeux géopolitiques dont certains technocrates du Quai d’Orsay font preuve.

Il est peut-être grand temps pour la diplomatie française de retrouver son autonomie. Les intérêts de la France et ceux du Royaume-Uni sont historiquement antagoniques, et pas seulement au Moyen-Orient. A plus forte raison les ambitions du pays de de Gaulle et celles du wahhabisme mondial.

Ardavan Amir-Aslani (Atlantico, 2 juin 2013)

Mai 68 en Turquie

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Mai 68 en Turquie :
Réelle malvie et nostalgie d’empire

«L’érudition n’est pas la science, de même que les matériaux ne sont pas l’édifice.»

 Proverbe turc

Des émeutes de plus en plus incontrôlables eurent lieu ces derniers jours en Turquie. Mis en cause un projet d’urbanisation et aussi la dureté de la répression par la police. La résistance face aux projets de construction dans le parc Gezi, dans le quartier Taksim à Istanbul, s’est transformée, ce week-end, en une remise en cause globale de la politique du gouvernement turc, et la révolte s’est propagée dans toute la Turquie.

Les médias occidentaux pensaient et pensent  que le dernier «domino» allait tomber. Ils ont présenté cette colère comme celle d’une Turquie ultralaïque qui en a marre de l’AKP et tout est fait pour forcer l’analogie avec les places Tahrir et partant avec les tyrans arabes. Pas un mot d’une analogie avec mai 1968 en Europe au sortir des trente glorieuses bâties sur la sueur des émigrés. Quand Daniel Cohn-Bendit et ses camarades avaient mis à mal le gouvernement de De Gaulle ce n’était pas pour du pain comme la plupart des révoltes dans les pays arabes, mais c’était pour secouer un ordre ancien en interdisant d’interdire…

Les journalistes voulaient ainsi, montrer que ce mouvement «spontané» touchait toutes les couches de la société, toutes sensibilités, jeunes ou vieux, mais en filigrane on sent l’attaque contre l’Islam, avec les allusions à l’alcool à la laïcité, au mode de vie à l’européenne Florilèges de quelques impressions le plus souvent sollicitées par les journalistes occidentaux qui avaient un cap: «Il y avait longtemps que le ´´peuple´´ n’avait pas réagi, malgré les restrictions sur l’alcool, l’annulation de certaines fêtes nationales par le gouvernement, l’impossibilité d’organiser le 1er-Mai… » (1)

 « A croire que tous les esprits s’étaient accordés: dans les rues d’Ankara, jeunes actifs, étudiants, pères et mères de famille, issus des classes moyenne et populaire marchaient ensemble pour soutenir Istanbul sans mauvaises intentions. A la base de toutes les manifestations qui se sont multipliées en Turquie pendant trois jours, il y a une colère irrésistible qui s’est développée pendant le gouvernement de l’AKP (le Parti pour la justice et le développement d’Erdogan). Les citoyens turcs sont confrontés à une attitude et une politique de renoncement par le gouvernement de plusieurs valeurs morales importantes pour les Turcs. Tout d’abord, des attitudes hostiles contre Atatürk et ses valeurs, comme la République, les fêtes nationales, la laïcité. (…) Les hommes dans ces manifestations ont essayé de souligner que nous n’avons pas seulement des valeurs religieuses, mais aussi celles nationales, sociologiques et plus profondément des valeurs réelles. Nous ne voulons pas une Istanbul qui devient un bazar de bâtiments et de shopping centers’. Nous ne voulons pas vivre dans une ville où les arbres sont coupés au nom d’une régularisation de l’environnement sans prendre l’avis des Stambouliotes.»(1)

Il y a cependant d’autres causes objectives. Il est vrai que l’on ne peut pas vivre uniquement pour survivre. Il est nécessaire que les corps exultent et toutes les conditions sont réunies pour que la mayonnaise prenne :

«Cette révolte peut être résumée par deux réalités: la jeunesse étudiante, se réclamant de Mustafa Kemal Atatürk, est dans la rue pour dénoncer la pratique trop longue du pouvoir de l’AKP. Mais il y a aussi la réalité alévie, niée par les médias: cette minorité religieuse en Turquie dénonce la politique fondée sur le sunnisme de M.Erdogan, qui se traduit par sa politique contre Bachar Al- Assad et le nom choisi au futur pont à Istanbul: Selim Ier ou Yavuz Sultan Selim, le sultan génocidaire des Alévis… La population veut simplement que le gouvernement respecte leur mode de vie, sans les insulter ni tenter d’islamiser la société. Beaucoup parlent de ´´démocratie à reculons´´, car les droits et les libertés sont de plus en plus limités. Depuis onze ans, nous sommes chaque jour un peu plus pris en étau par Erdogan, qui est le seul acteur dans toutes les lois et les sanctions grâce à son fort pouvoir au Parlement. (…) il insulte Mustafa Kemal Atatürk, notre grand héros et fondateur de la Turquie moderne et laïque, et ses sympathisants. (…) Nous sommes des socialistes, des républicains, des communistes, des libéralistes, des démocrates, des anarchistes. Nous sommes musulmans, athées, chrétiens, juifs. Nous sommes des gens qui nettoient les rues le lendemain de ´´la guerre´´.» (1)

Parti du parc Gezi à Istanbul, le mouvement de contestation en Turquie a surpris, autant par sa soudaineté que par son ampleur et son expansion à plus de quarante villes de province. ´´A Istanbul, comme à Ankara ou Izmir, cela était attendu depuis des mois. Les journaux étaient inondés de signaux alarmants à destination du pouvoir indiquant que les choses ne pouvaient continuer comme cela en matière de contrôle du corps et de l’espace public´´, analyse Hamit Bozarslan, historien à l’Ehess. (…)Parmi ces manifestants, nombreux sont sans affiliation politique mais ont une sensibilité de gauche libérale, écologiste, défendent les droits de l’homme, ´´Ces contre-pouvoirs se sont émoussés ces dernières années´´, indique Jean Marcou »

    « « La dérive autoritaire est très claire depuis 2008-2009. Il y a un culte de puissance. Individuel: Recip Tayyep Erdogan est devenu très puissant et dans son amour-propre, il n’arrive pas à comprendre pourquoi il est défié. National: de la Turquie qui se projette comme une superpuissance mondiale. Du parti: l’AKP est un super-parti avec 50% d’opinions favorables après onze ans au pouvoir. ´´On n’est pas dans un processus de soulèvement, de printemps turc’ comme on a pu le lire ici et là, car le pouvoir est politiquement et électoralement légitime´´, indique Jean Marcou. La société turque est devenue extrêmement conservatrice au cours des vingt dernières années. ´´Elle a été marquée, comme dans le reste du Moyen-Orient, par une crise identitaire violente allant dans le sens d’un conservatisme social face aux transformations socio-économiques considérables. Ce qui explique l’hégémonie de l’AKP´´, explique Hamit Bozarslan» (2).

Pour rappel, samedi 1er juin, tard dans l’après-midi, les forces de police se sont retirées de la place. Les bars de la rue de Pera sont envahis de jeunes gens exprimant leur frustration à grand renfort de bière. Les gens se pressent autour de moi pour me parler, l’air frondeur et déterminé. Ils demandent le départ du gouvernement d’Erdogan et sont résolus à rester sur la place Taksim tant qu’il le faudra. ´´Tous les Turcs ne sont pas pareils, me disent-ils. Il y a des Turcs, des Kurdes, des alévis et d’autres minorités, les gays, les hétéros et tout ça. Nous voulons que tout le monde soit respecté et accepté.» (3)

Pourquoi les manifestations contre un projet d’urbanisme à Istanbul se sont-elles transformées en protestations contre le pouvoir du Premier ministre? Parce que celui-ci s’est isolé dans un refus des critiques et semble avoir choisi la fuite en avant, estime un éditorialiste. Erdogan, qui s’est enfermé dans une tour d’ivoire où aucune critique ne peut plus l’atteindre, ne veut pas voir que les projets qu’il a décidés et qu’il estime utiles à la collectivité suscitent en réalité de sérieuses objections dans de nombreuses franges de la société. Il ne veut pas non plus entendre que cette société n’accepte plus que tous les mécanismes de décision ne se trouvent plus que dans les mains d’un seul homme. (…) Il n’a pas compris que ménager la minorité, même s’il dispose d’une majorité confortable, n’est pas le signe d’un manque de puissance mais bien une preuve de vertu, et que le pouvoir faire montre de souplesse quand il le faut n’est pas un signe de faiblesse mais bien d’une grande intelligence politique.

Par ailleurs à l’international après avoir, littéralement, contribué  à la « fitna » ( le chaos)  dans le Monde arabe, Erdogan se permet de par une ivresse du pouvoir, de donner des leçons çà et là dans le Monde arabe, Erdogan subit lui-même la colère de son peuple. « Erdogan commence à subir l’effet retour de sa politique d’ultralibéralisme défavorable aux pauvres et d’ingérence coûteuse dans les affaires syriennes. Le peuple turc ne veut pas de la politique d’Erdogan qui a coupé ses contacts commerciaux via la Syrie. Il veut la paix, le bon voisinage. Toutes les tendances ont des griefs: les laïcs, les Kurdes, les Alévites, les Arabes, les communistes en ont assez, mais aussi les partis islamistes d’opposition en ont assez de l’alliance entre la Turquie à l’Otan et à Israël. Tout cela sous couvert hypocrite d’islam ». (4).

La réalité du « modèle turc »

Pourtant, Erdogan c’est 52% des voix et 70% d’opinions favorables en Turquie, c’est l’homme qui a sorti le pays du tiers-monde et son gouvernement est considéré comme le plus populaire depuis l’avènement de la Turquie. Il y a une réalité: cet ancien empire est en train de revenir sur le devant de la scène. La Turquie de par son histoire, sa profondeur stratégique, son poids démographique, près de 80 millions, est en train de s’affirmer comme un pays émergent qui a toute sa place dans le Bric’s. Pour rappel, la Turquie d’Atatürk avait octroyé le vote aux femmes dès les années 30 bien avant la plupart des pays européens

«Contrairement à l’Union européenne, en plein marasme économique et politique, écrit José Ignacio Torreblanca, c’est un pays sûr de lui et en plein essor économique qui se rend aux urnes le 12 juin. Une puissance émergente érigée en modèle par les démocraties moyen-orientales naissantes et que l’UE n’a pas su garder dans son giron. Cela faisait des années qu’on se demandait si la Turquie était européenne ou asiatique, si elle était tournée vers l’Occident ou vers l’Orient, et on a enfin trouvé la réponse. En fait, la question était mal posée. La Turquie ne va ni vers l’est ni vers l’ouest, elle va vers le haut. En seulement une décennie, la Turquie a vu son PIB multiplié par quatre, passant de 200 à 800 milliards de dollars (550 milliards d’euros); elle a triplé son revenu par habitant, qui est passé de 3000 à 10.000 dollars; elle a réduit sa dette publique de 75% à 40% du PIB et ramené sa prime de risque très en dessous du niveau de la plupart des pays du sud de l’Europe. Entre-temps, l’Union européenne stagne, et beaucoup se demandent si elle n’a pas cessé de progresser, si son avenir n’est pas marqué par le déclin, si les Européens ne sont pas résignés à un recul de leur niveau de vie.(5)

« Poursuivant son plaidoyer, sur le feuilleton de l’adhésion à l’Europe depuis 1959, Ignacio Terreblanca écrit: «Alors même que l’Europe débattait sur l’adhésion de la Turquie, s’offrant le luxe de négliger ce pays, voire de le mépriser ouvertement, les Turcs ont battu en brèche tous les stéréotypes et ont volé de succès en succès. (…) Cette Turquie pauvre et analphabète qu’on nous a si souvent dépeinte, qu’on disait peuplée de paysans anatoliens ignorants, avides de prendre d’assaut la forteresse du bien-être européen, appartient au passé. Dans les rues de Rabat, de Tunis ou du Caire, l’Europe a cessé d’être le modèle à suivre au profit de la Turquie, un pays qui démontre qu’il peut être à la fois musulman, démocratique et prospère, et même avoir une politique extérieure indépendante, non soumise aux diktats de l’Occident. Apparue dans un espace méditerranéen sous le joug de dictatures serviles, la Turquie [du Premier ministre] Recep Tayyip Erdogan laisse présager un avenir où de nombreux régimes indépendants et fiers n’hésiteront plus à montrer du doigt l’Europe quand elle appliquera deux poids, deux mesures face à Israël, à l’ouverture des marchés, aux droits de l’homme, à la prolifération nucléaire ou à l’immigration».(5)

Il est vrai que nous sommes toujours à la promesse d’adhésion en 1999, les négociations durent depuis huit ans et des pays autrefois communistes sont maintenant adoubés, même la partie cypriote grecque fait partie de l’Union. Juste retour des choses, cette partie envie l’autre partie cypriote turque et il n’est pas sûr que les Turcs veulent bien encore d’une adhésion, à moins que cela l’Europe du déclin en fasse la demande.

L’ivresse du pouvoir et la nostalgie de l’empire perdu

Cependant tout n’est pas rose ; Au fil du temps Erdogan, devient de plus en plus mégalomane. Hassan Cemal ancien journaliste licencié nous parle de la folie des grandeurs et de la dérive progressive d’Erdogan lui qui a connu la torture. : « Erdogan, lui aussi, a connu la prison, et il y a même été torturé. (…)Dans le cadre du processus d’adhésion à l’Union européenne (UE), il a réalisé des avancées indéniables sur le plan du droit et de la démocratie. Il a ainsi mis un terme à la tutelle que l’armée exerçait sur la société et a fait en sorte que l’autorité militaire dépende désormais de l’autorité civile élue, c’est-à-dire du gouvernement, ce qui était juste. Sauf qu’il s’est ensuite substitué aux militaires qui freinaient le processus démocratique et s’est mis à son tour, considérant qu’il incarnait désormais l’Etat, à bloquer cette évolution démocratique.  Il est ainsi devenu avec le temps l’unique source du pouvoir, à tel point qu’il s’est mis à penser que “l’Etat, c’était lui”. Tout en recourant de plus en plus souvent à la force, il a, peut-être sans s’en rendre compte, été pris par une sorte d’ivresse du pouvoir. Une sorte d’orgueil d’enfant gâté qui ne veut plus lâcher le pouvoir, qui sait tout et qui ne tolère plus aucune critique » (6)

On l’aura compris l’ivresse du pouvoir la nostalgie d’empire a fait que progressivement il en soit amené à vouloir tout contrôler  et particulièrement le quatrième pouvoir des médias qui en vinrent à être tétanisés au point que la couverture de la révolte soit minimisée voire ignorée .Hassen Cema poursuit : «  (…) Il s’est aussi permis de réunir à Ankara les patrons de médias et des rédacteurs en chef pour leur expliquer quelles étaient les lignes rouges à ne pas franchir. C’est encore lui qui a le dernier mot lorsqu’il s’agit de savoir comment les journaux et les chaînes de télévision doivent être répartis entre ces différents patrons. Il décide alors à qui on va ôter un quotidien ou une chaîne et à qui on va les réattribuer. L’ombre d’Erdogan sur les médias s’est fait sentir dans la façon dont ont été couverts les événements du parc Gezi. Nous avons ainsi pu mesurer l’état pitoyable des médias dont la couverture de cette mobilisation a été scandaleuse.  (…) Le nombre de journalistes et d’éditorialistes qui ont perdu leur job à la suite des manœuvres en coulisse n’a cessé d’augmenter. (6)

Enfin parlant des disparités ethniques le journaliste pointe du doigt le peu d’effort d’Erdogan pour régler les problème  des minorités : « La sensibilité des alévis [chiites hétérodoxes anatoliens, minoritaires] pour lesquels aucune solution n’a été apportée durant les mandats d’Erdogan n’a absolument pas été prise en compte lors du choix du nom du troisième pont sur le Bosphore [Yavuz sultan Selim, c'est-à-dire Selim Ier, sultan ottoman connu pour avoir combattu violemment les chiites ; ce pont a été inauguré en présence d'Erdogan le 29 mai].  (…) Souhaitons que les personnes de bonne volonté qui sont dans son entourage puissent freiner ce penchant autoritaire et le ramener à la raison ».(6)

Erdogan à Alger malgré le chaos place Taksim

Laissant une situation de chaos, sûr de lui, Recep Tayyip Erdogan, se permet de s’absenter quatre jours de Turquie pour un périple en brochette au Maghreb. Il  est arrivé à Alger pour une visite d’une journée dans le cadre d’une tournée maghrébine qui l’a conduit, au Maroc et en Tunisie. A la tête d’une importante délégation comprenant plus de 200 acteurs et chefs d’entreprise.

Pour rappel, écrit Said Rabia décrivant l’ingérence turque dans le printemps arabe: «Aux côtés du Qatar, la Turquie a joué un rôle important dans la chute des régimes dictatoriaux. Dans le cas de la Libye, elle y a participé pleinement. Les Turcs voyaient d’un si bon oeil l’arrivée au pouvoir, au Maghreb et ailleurs dans le Monde arabe, des Frères musulmans prêts à ouvrir les portes aux frères de l’AKP plus qu’à n’importe quel autre. (..) En Algérie, la mayonnaise de l’AKP, bien qu’elle ait ses adeptes, n’a pas pris. C’est donc dans un contexte politique totalement différent de celui d’il y a deux ans que Recep Tayyip Erdogan arrive dans les pays du Maghreb. En Algérie, les Turcs sont depuis longtemps dans le secteur du bâtiment et viennent de mettre le paquet dans le textile avec plusieurs usines. Plus de 200 entreprises turques prendront part, aujourd’hui à Alger, à un forum pour explorer les opportunités de partenariat avec leurs homologues algériennes.» (6)

Le Premier ministre a prononcé, à cette occasion, un discours devant les élus de la nation. Au plan économique, cette visite permettra aux deux responsables de l’exécutif, de passer en revue l’ensemble des volets de la coopération bilatérale, notamment dans d’autres secteurs comme l’énergie, les transports, le commerce, la pêche, l’industrie, la construction des infrastructures économiques et sociales. Le Premier ministre turc, Recep Tayyib Erdogan, a émis mardi à Alger le voeu de supprimer les visas d’entrée entre l’Algérie et la Turquie. ´´Nous avons supprimé les visas d’entrée avec 70 pays, alors pourquoi pas avec l’Algérie´´, a-t-il indiqué La suppression des visas d’entrée entre l’Algérie et la Turquie va encourager les échanges entre les deux pays, notamment dans le domaine touristique.

On peut regretter cependant que l’aspect culture et archives historiques soit absent de ce deal. Les relations de plus de trois siècles ne peuvent et ne doivent pas se résumer à un dialogue de marchands C’est peut être là aussi, l’un des signes de mépris dans lequel  le « sultan » Erdogan croit pouvoir tenir les anciennes régences.

Aux dernières nouvelles, et malgré les excuses la tension ne faiblit pas. La porte-parole de la haute-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Navy Pillay, a demandé à la Turquie de mener une enquête ´´rapide, complète, indépendante et impartiale´´ sur ´´les policiers qui auraient violé la loi et les normes internationales des droits de l’homme´´.

Nul doute cependant le croyons-nous -du fait des institutions légitimes-  que la Turquie surmontera cette crise, mais rien ne sera comme avant. L’autoritarisme  d’Erdogan isolé dans Tour d’ivoire plus craint que respecté , devrait laisser la place au dialogue et pourquoi pas à l’alternance après  dix ans de pouvoir sans partage. Le XXIe siècle est celui de la liberté et non celui de la contrainte . Il est vrai que  Les Turcs ne meurent pas de faim. Le chômage n’est pas structurel comme en Europe, mais il est important que toutes les sensibilités se sentent en sécurité, libres de réfléchir et de vivre en harmonie avec un libre arbitre qui respecte les autres sensibilités.

L’agitation des médias occidentaux n’est pas neutre en filigrane, il est demandé aux Turcs de jeter par-dessus bord des siècles d’équilibres sociologiques et d’espérance religieuse pour aller à l’aventure de  l’anomie , celle de la théorie du genre qui dit-on est l’asymptote vers laquelle il faut tendre.  Erdogan n’a pas compris,  le croyons nous, que s’il veut faire aimer l’Islam ce n’est pas par la contrainte –Pas de contrainte en religion lit on dans le Coran-  c’est l’adhésion de chacun qui pourra alors aboutir à une  vision  apaisée d’un Islam en phase avec le monde et qui demeure un repère moral  en ces temps où il devient évident qu’il de plus en plus difficile  interdit d’interdire ..

Professeur Chems Eddine Chitour

Ecole Polytechnique enp-edu.dz

1. http://www.lemonde.fr/europe/article/2013/06/03/on-se-sent-chaque-jour-un-peu-plus-pris-en-etau-par-erdogan_3422878_3214.html

2. http://www.lemonde.fr/europe/article/2013/06/04/en-turquie-le-ras-le-bol-face-a-la-marche-triomphante-de-l-akp_3423050_3214.html

3. Ariana Ferentinou Hürriyet Gouvernement démission!´´ scande la foule à Istanbul
Daily News 3 juin 2013

4. http://www.courrierinternational.com/chronique/2013/06/03/erdogan-assiege-dans-sa-tour-d-ivoire

5. José Ignacio Torreblanca http://www.presseurop.eu/fr/content/article/705901-ni-l-est-ni-l-ouest-mais-vers-le-haut

6. Hasan Cemal | 6 juin 2013 T 24 repris danshttp://www.courrierinternational.com/article/2013/06/06/comment-erdogan-est-devenu-autocrate?page=all

7.Said Rabia: Quand les affaires font oublier la politique El Watan 4 06 2013

mardi, 11 juin 2013

Inconnaissance d’Erdogan

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Inconnaissance d’Erdogan

Ex: http://www.dedefensa/

Commençons par le cas de notre ami M.K. Bhadrakumar, commentateur distingué des questions de relations internationales, ancien diplomate indien qui fut notamment ambassadeur, et précisément ambassadeur en Turquie puisque c’est là où nous voulons en venir. M.K. Bhadrakumar est manifestement opposé à l’hégémonie US, aux méthodes US, etc., et il ne cesse de critiquer son propre gouvernement (indien) pour n’être pas assez ferme contre les pressions US. De ce point de vue, il est plutôt pro-russe et, sans aucun doute, manifeste une extrême considération pour les dirigeants russes, surtout Poutine et Lavrov. D’un autre côté Bhadrakumar a gardé un esprit type “guerre froide” et il n’aime jamais plus une situation que lorsqu’elle s’arrange selon des lignes diplomatiques d’une entente raisonnable et réaliste entre les deux “superpuissances” traditionnelles de l’époque Guerre froide ; nous considérerions plutôt ce dernier point de sa méthode comme une faiblesse tant nous estimons que cette sorte de rapports est dépassé, que l’intrusion du Système, la formation du bloc BAO, etc., ont changé tous les facteurs et interdisent un retour à une telle diplomatie. Voilà donc notre perception de la méthodologie et du fondement du travail de commentateur de Bhadrakumar, qui indique précisément combien il peut nous servir, à nous, de référence utile.

… Il le peut, notamment à propos de la crise turque, bien sûr, en raison de son expérience d’ambassadeur et des contacts qu’il a gardé à Ankara. Or, sa position est extrêmement originale par rapport à la “ligne” qu’on serait tenté de suivre dans cette affaire turque, si l’on veut une ligne absolument antiSystème, – ce qui est notre cas. (Nous-mêmes, nous rangeons en général le commentaire de Bhadrakumar effectivement selon cette ligne antiSystème, que cela soit ou non assumé consciemment dans son chef.) M.K. Bhadrakumar a fait au moins deux textes sur la crise turque depuis qu’elle a éclaté, un sur Asia Times (le 5 juin 2013), l’autre sur son propre blog (Indian PunchLine), le 7 juin 2013. Sa position est la suivante : Erdogan est victime d’une attaque qui a la forme d’une sorte de manœuvre, ou un complot si l'on veut, soutenue par les USA, qui est le fait d’une fraction à l’intérieur de son gouvernement, avec le vice-Premier ministre Arinç et le président Gül, tout cela sous l’inspiration de Fetullah Gulen, grand intellectuel turc résidant aux USA que Arinç a récemment salué comme “la conscience de 75 millions de personnes” en Turquie. Bien sûr et selon cette interprétation, Gulen serait l’âme du complot ourdi par les USA, à partir des USA, selon l'orientation de l’habituelle stratégie de regime change bien connue des USA.

«But the attempt will fail because the AKP is Erdogan — and Erdogan is AKP. The party’s phenomenal rise is almost entreily due to his charisma and political vision and his great organizing capacity. There is a subtle attempt to project Erinc and Gul as “founding fathers” or members of the “triumvira” of the AKP, but it is a silly joke. It is Erdogan who fired up the Anatolian Turk and Erinc and Gul have been largely beneficiaries of Erdogan’s rise.

 

»In essence, Erdogan has bluntly told Washington to back off. He is ignoring the admonitions by the Obama administration, which issued not less than 6 condemnatory statements in five days alone at the level of the White House and state department, including a demarche with Ankara to order investigation into the “excessive use of force.” The Obama administration made a grave error of judgment by encouraging Gulen to move against Erdogan. True, Erdogan is not the kind of person who can be trusted to pursue the American diktat. But then, he is a proud Turk and he knows he draws his strength from the people.

»The contradiction here is that Erdogan also has a tryst with the New Middle East and it is at odds with the US’s regional agenda. Washington’s blueprint is to have “islamic” regimes backed by the legitimacy of elections replace the pro-western autocrats in the New Middle East so that regional stability and security is strengthened, but provided these “Islamists” are under American thumb. However, Egypt’s Mohamed Morsi is showing that the islamists have a mind of their own, too. The US is disenchanted with Morsi. Now, Erdogan is a staunch supporter of Morsi and is himself an Islamist.

 

»Again, Obama has failed to bring about a Israel-Turkey patch-up. Erdogan’s visceral hatred of Israel is such that so long a he remains in power, Turkey’s reconciliation with Israel is out of the question. Besides, Erdogan is threatening to visit Gaza despite Washington’s warnings against it. All this puts US regional policies in a bind. Unsurprisingly, the American media, which is heavily under the Israeli Lobby’s influence, is giving Erdogan hell in the current standoff.

»If Erdogan smashes up this formidable challenge to his place in the history of Turkey and the Muslim world, it will be something like what Ronald Reagan famously said once in his address to the nation in 1984 — “You ain’t seen nothing yet.”»

On comprend combien tout cela interfère avec plus ou moins de profondeur sur la position naturelle qui est prise dans cette crise turque, notamment par les commentateurs antiSystème dont nous sommes. On observera, et nous le rappelons en renvoyant à notre texte du 3 juin 2013, que nous ne faisons pas un procès général à Erdogan et que nous ne nous intéressons guère à la situation politique intérieure en Turquie telle qu’elle est, notamment dans le champ des positions à l’intérieur de la direction politique, et à l’intérieur du parti AKP d’Erdogan. La question de l’islamisme du parti AKP par rapport aux tendances dites “laïques” ou “kémalistes”, voire par rapport à la question de la “démocratie”, – selon l’interprétation-BAO qui frétille d’intérêt à l’égard de cette sorte de débat “sociétal”, – ne nous intéresse pas davantage. Pour l’essentiel, notre appréciation de l’une des causes centrales, voire de la cause principale de l’ampleur prise par les événements, est notre constat qu’Erdogan a perdu sa légitimité en pervertissant brutalement une politique extérieure brillante, de type “gaulliste”, qui lui avait assuré une position extrêmement puissante et ferme, celle qu’assure la légitimité justement… Bien entendu, il s’agit de la Syrie, comme nous l’affirmions le 3 juin 2013...

«Erdogan avait construit sa légitimité en développant cette politique extérieure s’orientant vers l’indépendance nationale, l’établissement de liens hors bloc BAO (avec la Russie, avec l’Iran), enfin la rupture avec Israël au nom de la condamnation de l’illégitimité des actions de force israéliennes, caractéristiques de l’“idéal de puissance” qui inspire toutes les velléités d’actes politiques du bloc BAO. Il avait ainsi construit un “modèle turc”, absolument fondé sur les principes de souveraineté et d'équilibre des relations internationales (“idéal de perfection”, selon Guglielmo Ferrero) qui fondaient à leur tour sa propre légitimité. La Syrie a changé tout cela, en découvrant certainement un problème individuel de caractère et de perversion psychologique dans le chef d’Erdogan, interférant gravement sur la brillante dimension collective d'un destin... […] Erdogan a donc troqué la légitimité qui implique la domestication de la force par l’établissement de l’équilibre des producteurs de force que sont les nations et autres entités, au profit d’une ambition hégémonique relevant effectivement de l’“idéal de puissance” et, dans son chef personnel, d’un déséquilibre psychologique dont l’hubris est une des productions les plus dévastatrices. Le résultat net, absolument paradoxal, a été que la Turquie est retombée, par la voie de l’imbroglio syrien, dans l’orbite du bloc BAO (USA, OTAN, Israël, etc.)… […]

»Notre conviction est que cet aspect puissant de l’évolution turque et de l’évolution d’Erdogan joue un rôle fondamental dans la crise actuelle, où aspects intérieur et extérieur se mélangent pour organiser la perception d’un dirigeant politique légitime perverti dans la délégitimation, et instituer un jugement de condamnation que nourrit la psychologie ainsi orientée. C’est bien la dissolution puis l’entropisation de la légitimité d’Erdogan qui assurait son autorité, qui ont conduit par contraste à l’affirmation d’un autoritarisme illégitime, qui alimente la revendication et la colère populaires…»

Nous ne retirons pas une ligne de ce commentaire, qui assure qu’il y a au départ de la crise turque ce malaise de l’illégitimité ; cela ne contredit pas absolument M.K. Bhadrakumar, qui ne fait pas du “complot” USA-Gulden la cause de tous les événements, sans d’ailleurs préciser exactement son appréciation. Il y a, pour nous, l’observation qu’on peut trouver une explication acceptable de compromis des deux analyses en avançant que le “complot” n’a fait que “prendre le train en marche” d’une contestation que nous jugeons et continuons à juger comme politiquement spontanée, et psychologiquement explicable à partir du malaise de l’illégitimité. (“Malaise de l’illégitimité”, donc malaise du à la politique syrienne d’Erdogan puisque cette politique l’a délégitimé.)

(Les seuls points précis où il peut y avoir contestation, désaccord formel entre Bhadrakumar et nous, se trouvent dans l’évaluation que nous donnons de la position du président Gül, que nous jugeons plutôt adversaire de la politique syrienne d’Erdogan, et par conséquent plutôt anti-US, comme certains faits ont semblé le montrer. Sur ce point, Bhadrakumar est d’un avis complètement opposé, et nous devons prendre en compte sa profonde connaissance du monde politique turc, ce qui implique la possibilité d’une erreur de notre part. Ce n’est de toutes les façons pas essentiel.)

D’autre part, il est remarquable d’observer que, dans sa défense d’Erdogan, Bhadrakumar ne dit pas grand’chose, et dans tous les cas rien du tout dans son texte sur Indian PunchLine, de la politique syrienne d’Erdogan ; surtout, il n’en fait à aucun moment d’appréciation critique, se contentant de la citer pour signaler la position de l’un ou l’autre acteur par rapport à Erdogan. Or, dans plusieurs textes depuis l’engagement syrien d’Erdogan et précédant les événements actuels , et notamment dans celui dont nous nous faisions l’écho le 30 avril 2012, M.K. Bhadrakumar déplorait dans des termes catégoriques et d’une grande force la dérive syrienne de la Turquie, et particulièrement d’Erdogan, exactement selon la même analyse que nous faisons : si brillant (si brillamment antiSystème) jusque là, Erdogan s’est complètement “perdu” dans ce cas jusqu’à se retrouver “dans le sillage des USA” ; Erdogan, littéralement, “a perdu le Nord”. (Ce qui est traduit par nous par le constat désolé qu’il a perdu sa légitimité en abandonnant de facto son orientation antiSystème.)

«…But Turkey is getting things horribly wrong in its foreign policy. The curious thing is that Erdogan’s foreign policy lacks a national consensus and yet this politician who is an ardent democrat is nonchalantly pressing ahead. The intellectuals I met are aghast that Turkey is reclaiming its Ottoman legacy and is needlessly getting entangled in the Muslim Middle East. […]

»Isn’t Turkey following the footsteps of the US — getting bogged down in quagmires some place else where angels fear to tread, and somewhere along the line losing the plot? I feel sorry for this country and its gifted people. When things have been going so brilliantly well, Erdogan has lost his way.»

M.K. Bhadrakumar ne s’explique pas de tout cela : pourquoi et comment Erdogan, a-t-il “perdu le Nord” ? Pourquoi et comment Erdogan le retrouverait-il, ce qui est nécessairement implicite dans le jugement que fait M.K. Bhadrakumar de la crise turque puisqu’il place à nouveau Erdogan, qui s’était fourvoyé “dans le sillage des USA”, en opposition à ces mêmes USA, dans une vertu antiSysème qu’il aurait effectivement retrouvée ?

Pour l’instant nous n’avons pas de réponse. Nous n’avons aucune raison de croire que M.K. Bhadrakumar, de son côté, “has lost his way”. Il reste absolument consistant dans son appréciation critique des USA, de leur politique d’interventionnisme humanitariste si complètement déstructurante et dissolvante, bref dans ce que nous jugeons être sa ligne antiSystème. On le voit bien dans son dernier commentaire (du 8 juin 2013) sur la nomination de Rice et de Power, qui rencontre parfaitement le notre (le 6 juin 2013).

«The appointment of Susan Rice as national security advisor and of Samantha Power as the envoy to the United Nations becomes extremely intriguing because it doesn’t fit into a straitjacket… […] But Obama would know he is letting loose two cats among pigeons — secretaries of state and defence, John Kerry and Chuck Hagel. Rice and Power by their record are the very antithesis of Kerry and Hagel. They are two noisy exponents of the doctrine of interventionism and had a whale of a time with Hillary Clinton around… […]

»One would like to be a fly on the wall when or if Rice gets around to a face-to-face meeting with Russia’s Vladimir Putin or China’s Xi Jinping. Her predecessor Thomas Donilon felt at ease in Beijing and Moscow. Donilon is leaving behind a commendable legacy in piloting the US foreign policy through a transformative period in history, which Rice will be hard-pressed to match… [W]hat went on in Obama’s complicated mind by introducing two contrarian personalities into his foreign policy team at this point when the world is turning around in its axis? He would know that an inner harmony is useful when coping with such utter disharmony abroad and the US needs to navigate its way forward to a new era where it is a much lesser superpower than during the past several decades…»

La Turquie est entrée dans la crise du Système

Nous sommes donc face à une énigme, qui n’est pas catastrophique ni fondamentale, loin de là, qui représente même une remarquable opportunité de préciser aussi bien un commentaire politique qu’une méthodologie d’analyse. Nous notons bien entendu que les deux “partis” ont de bons arguments : M.K. Bhradakumar a ses qualités de commentateur antiSystème dont nous sommes parfaitement conscients, il a sa connaissance aigue du monde politique turc, ses réseaux, la confiance dont il bénéficie dans ces milieux comme ancien diplomate indien, enfin une explication consistante de la thèse qu’il expose selon laquelle le parti antiSystème (anti-US) est du côté d’Erdogan. Il y a de l’autre côté la politique syrienne voulue et conduite par Erdogan, qui l’a ramené “dans le sillage des USA”, comme s’il avait “perdu le Nord”, et donc lui a fait prendre une politique contraire à la logique antiSystème (choses que Bhadrakumar était le premier à dénoncer in illo tempore). L’énigme est donc pour nous, pour l’instant, indéchiffrable, et il serait stupide et vain de vouloir la déchiffrer parce qu’elle doit être considérée comme accessoire, conduisant à faire de la recherche de sa résolution une perte de temps et une cause de désordre intellectuel déplaçant le centre d’intérêt de l’essentiel à l’accessoire. Nous allons donc affirmer complètement, pour cette question accessoire de la compréhension de l’affrontement politique turc, une posture d’inconnaissance.

(Nous allions écrire “nous allons nous réfugier dans l’inconnaissance, pour cette question accessoire…”. Nous avons prestement modifié notre intention. L’inconnaissance n’est pas une un “refuge”, comme si nous parlions d’une posture défensive, d’un repli, d’un recul avec la décision d’abandonner une position qui serait celle de la compréhension générale de la situation. Au contraire, l’inconnaissance est une position de plus grande hauteur, qui permet de mieux distinguer pour l’écarter l’accessoire où l’on se perd en vain, au nom d’une prétention à tout vouloir expliquer. C’est une position de renforcement décisif et non de refuge.)

Sorti de cette “querelle” qui reste une énigme accessoire, il nous reste deux convictions essentielles. Elles structurent notre raisonnement.

• La première de ces convictions est que la crise turque a démarré sur un accident qui ne pouvait être prévue (on connaît les circonstances), et donc qu’elle n’a pas été déclenchée par une manœuvre, une manigance, un complot, etc. (Tout le monde pronostiquait la probabilité d’une crise turque à cause de la crise syrienne, mais selon une opérationnalité de proximité et de circonstances politiques connues : soit des incidents près de la frontière syrienne, avec les réfugiés et la présence turbulente et méprisante pour la souveraineté nationale turque des réfugiés et rebelles islamistes ; soit un tour catastrophique du problème kurde, provoquant des incidents et des remous graves en Turquie.) S’il y a éventuellement ceci et cela, – manœuvre, manigance, complot, – c’est, selon la doctrine du “je prends le train en marche”, après que la crise ait démarré. Pour l’explication fondamentale, – car nous en avons une à proposer, – nous nous reportons à la psychologie. Pour nous, la Turquie vit dans un état de malaise profond depuis près de deux ans, à cause de la crise syrienne, pour les raisons qu’on va voir plus loin. Ce malaise implique une tension psychologique forte, qui touche tout le monde, peut s’exprimer dans toutes les circonstances et porter sur n’importe quel sujet, susciter par conséquent des effets complètement inattendues et hors de proportions avec les causes apparentes, toutes choses qui n’auraient pas nécessairement de connexion directe avec la crise syrienne. C’est la thèse que nous identifierions, temporairement dans tous les cas, comme une “extension crisique erratique”.

• La seconde de ces convictions est la reprise et l’extension à la lumière du sujet de cette analyse de la thèse développée le 3 juin 2013. Nous confirmons donc absolument notre thèse qu’il y aurait bien eu délégitimation d’Erdogan, exclusivement à cause de sa politique syrienne. La tension provoquée en Turquie par la crise syrienne s’est renforcée par cette perte de légitimité, et s’est exprimée a cet égard, après avoir été vécue comme le malaise que nous avons mentionné. Par conséquent, toute réaction de protestation, de contestation, pour quelque motif que ce soit, le plus futile du monde éventuellement, si elle se déroulait dans une circonstance psychologique où existerait une équation favorable à l’exacerbation du malaise (donc de la protestation et de la contestation), s’exprimerait nécessairement contre et à propos de l’élément essentiel constitutif de ce malaise, – à savoir la personnalité d’Erdogan dans ceci qu’il a perdu sa légitimité à cause de sa politique syrienne. Cela vaut pour le démarrage de la crise qui tend à fixer les positions, quelle que soient l’évolution des choses, et quelle que soit la validité de tout ce qu’évoque Bhradakumar en fait de manœuvre, manigance ou complot contre Erdogan.

A la lumière de ces constats et sans nous attacher au destin de l’un ou l’autre, ni même aux évolutions politiques possibles dans le court terme en question, nous observons qu’il nous paraît très probable que la crise ouverte en Turquie n’est pas réduite aux écarts et aux soubresauts de la rue mais qu’elle concerne également le personnel politique, y compris à l’intérieur du gouvernement et du parti AKP. Ce constat vaut selon le schéma de Bhadrakumar, ou même sans ce schéma, dans la mesure où la délégitimation d’Erdogan rejaillit sur toute la direction politique et incite nécessairement à des actions. C’est dire si la crise turque est loin d’être achevée, même si la rue devait s’apaiser ou jouer un rôle secondaire.

Dans ce cas très probable sinon acquis où la “crise de la rue” se double d’une crise politique, il nous paraît manifeste que la politique syrienne jouerait, directement ou indirectement, un rôle majeur, par elle-même bien entendu mais aussi parce qu’elle est un composant majeur de l’attitude de la Turquie vis-à-vis des USA et que cet ensemble (crise syrienne et question des relations entre la Turquie et les USA) est aujourd’hui le cœur dynamique de toute problématique en Turquie et constitue la cause principale du malaise que connaît ce pays. Dans ce cas encore, l’enjeu central serait la capacité ou non d’Erdogan à rétablir sa légitimité, cette légitimité étant nécessairement liée à la souveraineté et à l’indépendance nationale, donc à une prise de distance vis-à-vis des USA qui ne pourrait se faire principalement que par l’intermédiaire de l’évolution des relations de la Turquie avec la crise syrienne. Si Erdogan est bien celui que dépeint Bhadrakumar, il lui faudra “retrouver le Nord” et sortir vite fait du “sillage des USA” sur cette question, et cela se mesurera nécessairement dans la politique syrienne de la Turquie … De même des adversaires d’Erdogan, qui devront se situer par rapport à cette problématique de la crise syrienne et des relations avec les USA ; qu’ils agissent ou pas comme prête-nom des USA, ou alliés des USA, il leur faudra, à eux aussi, se déterminer par rapport à la rue et au malaise de la délégitimation, c’est-à-dire à un moment ou l’autre par rapport à la crise syrienne et, par conséquent, par rapport aux relations avec les USA. Ce serait là un paradoxe pour eux, tels qu’ils sont catalogués par Bhadrakumar : s’ils veulent l’emporter sur Erdogan, ils ne pourront le faire qu’en attirant sur eux la légitimité perdue par Erdogan, donc en adoptant une politique syrienne qui prenne ses distances de la politique des USA.

(La même chose pourrait être dite de l’armée, si l’armée devait intervenir dans le débat, selon les circonstances, les opportunités et les volontés en jeu et malgré son affaiblissement politique consécutif aux mesures prises ces dernières années. Finalement comme toute force à prétention politique éventuelle, l’armée devrait elle aussi jouer dans le sens d’une légitimation selon les conditions décrites ci-dessus, par rapport à la question de la légitimité, parce que le temps de la crise d’effondrement du Système ne laisse d’autre voie pour s’imposer dans le sens d’un apaisement du désordre public dont cette crise d’effondrement du Système est elle-même la cause par l’intermédiaire du désordre de la “guerre syrienne”. Ce désordre public s’étant installé à la suite du fait de la délégitimation [d’Erdogan dans ce cas, dans les circonstances qu’on a vues], il ne peut être réduit d’une façon satisfaisante que par un rétablissement de la légitimité. Si cela n’est pas rencontré, il s’agirait d’une action de force et de contrainte, et le désordre ressurgirait à la première occasion. Pour le détail de l’hypothèse à peine évoquée aujourd’hui de l’intervention de l’armée, c’est une énigme de plus qu’on laisse à l’inconnaissance, c'est-à-dire une énigme accessoire...)

Quoi qu’il en soit de la seule question de la situation politique en Turquie, il nous paraît également évident que l’actuelle crise turque entrera nécessairement, à un moment ou l’autre, dans les eaux d’un débat sur la politique syrienne de la Turquie, et par conséquent un débat sur les relations entre la Turquie et les USA. C’est la première fois dans l’histoire moderne de la Turquie qu’un tel débat (les relations avec les USA) aurait lieu, au niveau politique et, indirectement au niveau de la rue. (Même lorsqu’Erdogan mena cette politique qui le légitima, d’une prise de distance des USA, il n’y eut pas de débat à cet égard.) Ce débat serait naturellement marqué par la question de la légitimité, et des principes qui en dépendent, que le comportement d’Erdogan (aussi bien dans sa première période, lorsqu’il a acquis sa légitimité, que depuis 2011, lorsqu’il a perdu cette légitimité dans la crise syrienne) met nécessairement en avant. Le débat serait alors passionnant puisqu’il deviendrait fondamentalement principiel, rejoignant le cœur de la crise d’effondrement du Système. D’un point de vue annexe, tactique si l’on veut, on observerait que les USA, irréductibles ennemis de toute politique principielle, ont tout à perdre d’un tel débat en Turquie, donc tout à perdre de la crise turque actuelle. (Qu’ils l’aient éventuellement aidé à se développer ne contredit rien de ce qui précède : nous sommes habitués à de telles erreurs absolument grossières de la part des USA, qui ignorent tout de la question des principes et en sont les ennemis par leur nature américaniste même.)

Pour conclure, nous devons remarquer combien est grande la puissance de la crise syrienne pour ses environs, sans pourtant qu’elle soit nécessairement une crise à expansion géographique et politique régulière comme on prévoit en général qu’elle va devenir. C’est pourquoi nous définissons son activité d’influence comme une “extension crisique erratique”, parce que ses effets sont imprévisibles et non identifiables dans l’espace et dans le temps, qu’ils interviennent comme des projections à distance, sur des thèmes inattendus, et essentiellement selon une tension psychologique avérée. Cette capacité que nous reconnaissons à la crise syrienne, ou à la “guerre syrienne” comme nous l’appelons également, vient de sa spécificité si particulière, dont nous avons proposé l’identification avec sa transmutation en un composant majeur, sinon le composant principal conjoncturel actuel de la “crise haute” (voir le 1er juin 2013).

La Turquie a donc effectivement été investie psychologiquement par la crise syrienne, en tant que “guerre syrienne” transmutée en “crise haute”, et donc la Turquie est investie en mode actif par la crise d’effondrement du Système (le 3 juin 2013 : «L’on voit donc que la crise turque, puisque crise il y a finalement, rejoint la cohorte des autres crises rassemblées et exacerbées par l’“insaisissable guerre syrienne”, comme une des expressions de la crise haute et, plus généralement, de la crise d’effondrement du Système.») A Erdogan, si l’analyse de Bhadrakamar est bonne, d’en faire son miel, et il ne pourrait y parvenir que d’une seule façon qui est de se re-légitimiser en épousant le fondement principiel des événements en cours, c’est-à-dire en abandonnant l’utopie expansionniste, autoritariste, inspiré de l’idéal de la puissance, de sa politique syrienne.

Adressées le 4 juin, le lendemain d’une chute de 10,5% de la bourse d’Ankara, à une assemblée de l’Association des Investisseurs Internationaux en Turquie, ces paroles du président Gül se voulaient ironiques et rassurantes à la fois… «Two years ago in London, cars were burned and shops were looted because of similar reasons. During revolts in Spain due to the economic crisis, people filled the squares. The Occupy Wall Street movement continued for months in the United States. What happens in Turkey is similar to these countries…»

Tout cela est au fond très juste et particulièrement révélateur mais nous nous demandons avec un certain scepticisme et même un scepticisme certain s’il faut y voir de quoi rassurer les investisseurs d’un système en déroute erratique et chaotique. Qu’il l’ait réalisé ou pas, Gül signifiait à ses auditeurs que la Turquie est entrée en part très active dans la grande crise d’effondrement du Système, et l’on peut penser qu’il y a des nouvelles plus rassurantes que celle-là pour les investisseurs qui ont nécessairement partie liée avec le Système. Voilà donc la grande nouvelle, – “la Turquie entrée en part très active dans la grande crise d’effondrement du Système”. C’est bien entendu le principal enseignement de la crise turque, le seul qui vaille d’être reconnu et retenu à partir de notre posture d’inconnaissance, Erdogan ou pas, manœuvres américanistes et finaudes ou pas ; c’est aussi le principal enseignement que notre posture d’inconnaissance nous permet de distinguer, après avoir écarté l’accessoire de l’“écume des jours”. Grâce en soit rendue à la crise syrienne, dit “guerre syrienne” qui a fait naître tant de rêves trompeurs chez le Premier ministre turc.

lundi, 10 juin 2013

LES HUIT PLAIES DE L'AFRIQUE

LES HUIT PLAIES DE L'AFRIQUE

Cinquante ans d'errance

par Chems Eddine Chitour
Ex: http://metamag.fr/

Nous  remercions Chems Eddine Chitour de contribuer de façon positive, par ses envois à METAMAG, aux débats engagés . Il contribue avec Roger Vétillard, autre collaborateur de METAMAG, à atténuer les divergences sur les problèmes des deux bords de la Méditerranée. Chems Eddine Chitour est Professeur de thermodynamique à l’Ecole Polytechnique d’Alger . Il est ingénieur en génie chimique de la même école, ingénieur de l’Institut Algérien et de l’Institut Français du pétrole...

«Après l'époque du désespoir, voici venir la pire époque du chagrin» 
Malek Haddad, écrivain algérien de talent parlant de l’indépendance de l’Algérie

L'Afrique a fêté cinquante ans d'indépendance et d'errance débutées avec l'assassinat de Patrice Lumumba et clôturée provisoirement avec le lynchage d'El Gueddafi. Colosse aux pieds d'argile, l'Afrique est le pays des paradoxes, c'est un continent démographiquement exubérant avec 1 milliard d'individus dont près de 600 millions n'ont pas accès à l'électricité. Souvenons-nous qu'un Somalien consomme en énergie en une année ce que consomme un Américain en une semaine. Pourtant, l'Afrique regorge de richesses, mais comme l'écrit Sarkozy, « son drame est qu'elle n'est pas encore rentrée dans l'histoire ». Pas plus Hegel que Victor Hugo n'ont donné crédit au passé de l'Afrique. Au contraire, ils ont donné un socle à l'idéologie des races supérieures et au devoir de civilisation cher à Jules Ferry. Mieux, à la conférence de Berlin en 1885, la curée de l'Afrique a autorisé le roi des Belges à avoir un territoire pour lui, l'actuel Congo, des deux côtés du fleuve, qui se déchire ; les belligérants aidés par des puissances externes fascinées par les richesses. Nous allons, dans ce qui suit, lister les huit plaies purulentes.

La famine et le sida

Il n'est pas possible de lister tous les maux de l'Afrique, sinon d'en évoquer d'abord, les deux plus importants. La famine et le sida. 

Pour la famine, qui est toujours là à l'état endémique, ce sont des dizaines de milliers qui meurent chaque année de faim et qui subissent la malnutrition. Souvenons-nous qu'un plein de 4x4 de biocarburant à base de maïs détourné peut nourrir un Sahélien pendant un an. "S'agissant du sida, pendant près de vingt ans écrit Claire Brisset, le sida a été considéré comme une maladie mortelle, sans échappatoire possible. (...) Mais ce panorama global masque des inégalités frappantes ; inégalités géographiques, puisqu'elles concernent plus particulièrement certains pays du continent noir, et générationnelles, puisqu'elles touchent plus lourdement les enfants de ces mêmes pays, malgré les progrès constatés ailleurs. C'est en Afrique francophone que la lutte contre le sida prend du retard. (...) Selon M.Sidibé, ce retard tient notamment à l'histoire de l'épidémie qui s'est répandue à la faveur des déplacements des travailleurs des mines d'Afrique australe. (..) La violence favorise également la diffusion du virus : troubles civils, guerres, violence envers les femmes... Il faut désormais, en effet, considérer la lutte contre le sida comme une composante des combats en faveur des droits humains, et non plus seulement comme un enjeu de santé publique. » 

Les richesses minières et l'accaparement des terres

Nous avons traité dans une précédente contribution du grabbing des terres. On connaît déjà le pillage des matières premières du sol et du sous-sol de l'Afrique, notamment l'énergie et les métaux rares comme le coltran que l'on utilise dans les technologie de la communication (ordinateur, téléphones mobiles...). Ce coltran est revendu cent fois son prix par des intermédiaires sans loi ni foi à des multinationales occidentales très discrètes sur cette nouvelle traite autrement plus abjecte que la traite historique de ces mêmes civilisateurs en terre de conquête et d'évangélisation de ces peuplades barbares qui devaient obligatoirement être touchés par l'Evangile au nom de la « règle des trois C ». Christianisation, Commerce, Colonisation. (...) L'accaparement des terres agricoles en Afrique par des Etats étrangers et des multinationales a été plusieurs fois dénoncé, notamment en février 2011, à Dakar, à l'occasion du Forum social mondial, par l'ONG Actionaid.

Cinquante ans après, l'Afrique tend toujours la main. C'est le continent de toutes les calamités, à la fois naturelles, mais surtout du fait de l'homme. Paradoxalement, on n'arrête pas d'annoncer la richesse de ce pays dans une conjoncture de plus en plus marquée par la raréfaction des matières premières de toute sorte. Mais pas seulement, c'est aussi l'énergie et les anciennes puissances coloniales (Grande-Bretagne, France, et à un degré moindre, le Portugal) ne veulent surtout pas lâcher leur proie. De nouveaux pays et non des moindres s'intéressent, citons naturellement les Etats-Unis, qui s'imposent notamment en mettant un commandement - l'Africom - pour gérer l'Afrique à partir de bases à demeure, mais aussi la Chine qui a une stratégie de softpower, l'Inde et le Japon dont l'aide au développement avoisine les 2 milliards de dollars. Ceci étant dit, le niveau de cette aide au développement fixé à 0,7% du PIB par les pays développés, n'a jamais été atteint. De plus, chaque pays conditionne cette aide à un achat exclusif dans ce pays tout en amalgamant différentes aumônes sous ce vocable.

On apprend dans ce cadre que le Japon sollicite « le bras armé » de la France pour ouvrir des marchés en Afrique : « (...) La France apportera dans ce domaine son expertise et ses moyens en matière de lutte contre le terrorisme. La récente prise d'otages d'In Amenas, dans laquelle ont péri des ressortissants japonais, est en effet, venue rappeler aux entreprises nippones les raisons de leurs réticences à s'implanter sur le continent. « La France et le Japon ont des intérêts communs en Afrique : que le continent soit stable et devienne un partenaire économique fiable, doté d'une bonne gouvernance, analyse (...). Les Français ont des connaissances de terrain et sont bien intégrés dans les sociétés africaines dans certains pays francophones. La France est une puissance dominante dans cette région, elle a des troupes sur place et des bases militaires. Le Japon, en revanche, a peu d'informations sur les groupes comme Aqmi [Al Qaîda au Maghreb islamique]. » 

Le refus de l'alternance et les régimes dynastiques

Avec sa lucidité particulière, Aimé Césaire a été l'un des premiers, sinon le premier à parler de l'Afrique postindépendance. Il écrivait notamment : « La lutte pour l'indépendance c'est l'épopée, l'indépendance acquise c'est la tragédie. » « Le grand succès des ennemis de l'Afrique, écrivait pour sa part, Frantz Fanon, c'est d'avoir corrompu les Africains eux-mêmes. » L'alternance se fait en Afrique, soit par l'émeute, soit par la maladie. Justement, l'un des grands malheurs de l'Afrique est dû aussi à des dirigeants qui perpétuent l'ordre colonial à leur profit, tout en prenant la sage précaution d'être adoubés par leurs anciens maîtres. La moyenne d'accaparement du pouvoir dépasse très souvent la dizaine d'années. Quand le potentat passe la main, c'est au profit de leur famille. C'est une nouvelle forme d'asservissement à distance où l'Africain travaille pour d'autres, mais est incapable de subvenir à ses besoins. Serait-ce une malédiction ?

Les ingérences occidentales continuelles

Qu'on se le dise ! Les pays occidentaux et même les nouveaux pays émergents n'ont aucun état d'âme à recoloniser, à distance, les anciens pays, ce qui compte est que le pillage soit permis et tous les slogans des droits de l'homme ne sont que de la poudre aux yeux. Hervé Amani sociologue, nous décrit les malheurs de l'Afrique du fait du néocolonialisme « Le grand dessein des intérêts impérialistes est de renforcer le colonialisme et le néocolonialisme et nous nous tromperons nous-mêmes de la façon la plus cruelle, si nous devons considérer que les actions des Occidentaux sont distinctes et sont sans rapport entre elles », avait prédit N'Krumah. (...) N'Krumah n'a pas été suivi par ses pairs. Pour le malheur des Africains, des chefs d'État dont l'idéologie était la longévité au pouvoir, ont prêché le nationalisme étriqué et ont suivi les démons de la division ». 

 « En 2013, soit cinquante ans après le discours de N'Krumah, l'Union africaine est encore en gestation. » Hervé Amani déroule ensuite le catalogue macabre des violences subies par l'Afrique : « Olympio au Togo, Yaméogo en Haute Volta, Ahomadégbé au Benin, Hamani Diori au Niger, Modibo Kéïta (photo) au Mali... ont subi des coups d'État ; Sankara a été assassiné... Leur crime, après N'Krumah, avoir défendu l'intérêt de leur pays, la dignité de l'Afrique. Le colonel Kadhafi a été l'artisan acharné de la mise en oeuvre de l'Union africaine. Il avait engagé le financement de grands projets tels que préconisés par N'Krumah. Le Guide a été assassiné par les puissances occidentales sur le mobile fallacieux de génocide du peuple. Parmi les dirigeants de l'époque qui se sont opposés à l'esprit d'Unité africaine de N'Krumah, il y a le président Houphouët- Boigny de la Côte d'Ivoire. C'est un fait. Sa longévité est certainement le fruit d'un asservissement aux puissances coloniales. (...) » 

 « Si nous nous réjouissons de ce qui est advenu de Kadhafi, de Gbagbo, de N'Krumah, nous nous trompons de façon cruelle. Le parachutage par la force militaire de valets ne sert que les intérêts de la puissance de tutelle et d'une ploutocratie. L'auteur conclut : « L'Afrique doit s'unir parce que notre évolution économique exige la fin de la domination colonialiste ; or chaque État sera impuissant face aux impérialistes. Répétons le : « ...Nous nous tromperons nous-mêmes de la façon la plus cruelle, si nous devons considérer que les actes des Occidentaux sont distincts et sont sans rapport entre elles », avait prédit N'Krumah ».

 Dans cet ordre, deux forces d'action rapides mises en place par les Occidentaux ont pour but d'asseoir le statu quo. Au plus fort de la France-Afrique, le président français François Hollande invité à la zerda, a prévenu que « ce sont les Africains qui, demain, devront assurer la sécurité de leur continent », même si « la France sera toujours à leurs côtés ».

La corruption : ce mal endémique érigé en science exacte

Toute société humaine connait la corruption. Cependant l'absence de justice et de sanction font que la corruption est, en Afrique, consubstantielle de la gestion de l'Etat, mais aussi à tous les échelons de l'autorité. Chacun essaie à son niveau de monnayer son pouvoir .

Entre 1980 et 2009, 1 350 milliards de dollars de flux financiers illicites en provenance d'Afrique ont étés transférés à l'étranger. Selon un rapport de la BAD, l'Afrique du Nord totalise 415,6 milliards de dollars de transferts illicites durant cette période, Ces sorties frauduleuses d'argent ont concerné, dans la région nord-africaine, en premier lieu l'Egypte, suivie en seconde position par l'Algérie et enfin la Libye. L'argent est le plus souvent transféré frauduleusement dans les paradis fiscaux, mais également dans de nombreux pays européens, aux Etats-Unis et dans d'autres régions du monde. « La fuite des ressources hors de l'Afrique au cours des trente dernières années, environ le PIB actuel de l'Afrique, freine le décollage du continent », selon Mthuli Ncube, économiste en chef et vice-président de la BAD. « L'idée reçue a toujours été que l'Occident injecte de l'argent en Afrique grâce à l'aide étrangère et aux autres flux de capitaux du secteur privé, sans recevoir grand-chose en retour. Notre rapport inverse le raisonnement : l'Afrique est en situation de créancier net par rapport au reste du monde depuis des décennies », déclare Raymond Baker, directeur du centre de recherche et de défense GFI, basé à Washington. ( ;..) (Zhor Hadjam Transfert illégal de capitaux en Afrique du Nord. L'Algérie talonne l'Egypte El Watan 30 05 2013.)

A titre d’exemple, la corruption en Algérie est devenue un science exacte. Plus on vole moins on risque. On l’aura compris les lampistes trinquent mais les gros poissons à l’instar des scandales dues aux « commissions » versées par les entreprises opérant en Algérie, achèvent de démoraliser les algériens pour qui la règle de deux poids deux mesures est plus que jamais d’actualité

Le manque de vision de l'avenir

Devant toutes ces avanies, que pense-t-on que l'Afrique fait ? Coordonne-t-elle en vue d'une sécurité alimentaire ? En vue d'une médecine de qualité ? Etudie-t-elle un développement endogène ? Demande-t-elle qu'on la laisse en paix en alimentant en armes des belligérants ou en soutenant des tyrans qui refusent l'alternance ? Rien de tout cela, elle décide de mettre en place une force d'action rapide !! avec les armes des occidentaux pour justement maintenir en place les tyrans adoubés et la phrase de Chirac prend toute sa signification quand il déclare : « Il faut soutenir les dictatures, sinon ils ne feraient pas d'élection » sous-entendu quel que soit le résultat, l'essentiel est qu'elles se tiennent.

Les rodomontades ont de beaux jours devant elles. L'Afrique « colosse avec un sabre nain » veut avoir sa force d'action rapide sur le modèle de la française. Souvenons-nous de la cacophonie des pays de l'Afrique de l'Ouest réunis au sein de la Cdao organisme docilisant pour le compte de la France les présidents d'opérette. « Les dirigeants africains réunis en sommet à Addis-Abeba ont décidé de créer une force de réaction rapide chargée d'intervenir dans les conflits sur le continent, déclare le président en exercice de l'Union africaine. » (Aniss Z. Sommet de l'Union africaine à Addis-Abeba des pays veulent une force africaine de réaction rapide El Watan le 28.05.2013)

Le ridicule ne tue plus. Ce sont les damnés de la terre- conséquence d’une politique de fuite en avant, de l’obsession du pouvoir - qui meurent !

Les conflits à venir

C'est un fait durant ce cinquantenaire l'Afrique n'a jamais connu la paix du fait des interférences des anciennes puissances coloniales de la rareté des matières premières dont l'Afrique regorge et de l'apparition de nouveaux acteurs qui font à l'Afrique des propositions qu'elle ne peut pas refuser. Parmi ces conflits du futur, notamment dus à l’errance des changements climatiques pour lesquels l’Afrique n’a aucune parade et qui fait qu’après les réfugiés politiques conséquences des guerres perpétuelles, après les réfugiés économiques conséquence d’épidémies endémiques, nous aurons de plus en plus de réfugiés climatiques qui n’auront où aller sinon à continuer à mourir à petit feu.


Le Nil : prochaine guerre de l'eau

 De plus et comme conséquence aussi de la démographie, le tarissement des ressources hydriques dans certaines régions . La prochaine guerre de l'eau se profile à l’horizon comem le montre le conflit latent autour des eaux du Nil

 « L'Ethiopie, le Kenya, l'Ouganda, le Burundi, le Rwanda et la Tanzanie sont depuis 2010, signataires d'un nouveau traité du partage des eaux du Nil. Ce texte remet en cause un précédent traité qui datait de 1929, amendé en 1959 par l'Egypte et le Soudan. Ce premier traité de partage accordait la part du lion à l'Egypte et au Soudan, qui à eux seuls jouissaient d'environ 90% des eaux du Nil. (...) L'Ethiopie a lancé en avril 2011 le chantier de son Grand barrage du Millénaire. Il produirait plus de 5000 mégawatts, retiendrait près de 63 milliards de m3 d'eau et deviendrait le premier barrage d'Afrique. (...) » 

 Aux dernières nouvelles, le ministère des Affaires étrangères égyptien a convoqué l'ambassadeur éthiopien alors qu'aucun accord n'a encore été trouvé entre l'Egypte, l'Ethiopie et le Soudan concernant la gestion des eaux du Nil. Les travaux ont commencé mardi 28 mai. Le barrage coûtera 3,2 mds. Sa construction nécessite d'assécher et de dévier le lit naturel du Nil Bleu. A plusieurs reprises déjà, Egypte et Ethiopie ont frôlé l'affrontement direct à cause de cette question cruciale pour les deux pays. 

La CPI est-elle raciste ? Les potentats africains sont inquiets : Ils craignent de finir leurs jours à La Haye La Cour pénale internationale (CPI) mène une « sorte de chasse raciale » en ne poursuivant que des Africains, a affirmé, le président en exercice de l'Union africaine (UA), le Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn. Ces mêmes pays qui ont pour la plupart ratifié le traité de Rome pensent qu’il y a du racisme et que ce n’est pas leur gestion calamiteuse qui est en cause. Il est vrai que cette institution mise en place par les pays occidentaux pour imposer un ordre, leur ordre est de punir ceux qui ne rentrent pas dans le moule au nom des droits de l’Homme, dont il faudra bien un jour que l’on nous donne la définition universelle… Pour rappel d’ailleurs, les Etats-Unis n'ont toujours pas signé le traité de Rome créant la CPI du fait que la Constitution américaine interdit que les Américains soient jugés par d'autres pays

Quant à l'Algérie, elle joue au mécène, elle vient d'annuler pour 900 millions pour assumer pleinement son engagement en faveur de la promotion économique et sociale du continent. On l'aura compris, c'est un tonneau des Danaïdes avec en prime une ingratitude de ces pays qui fait qu'il n'y aura aucun retour sur investissement ni politique ni économique. Avec 900 millions de dollars. C'est 10 universités que l'on peut amener au top niveau....


C’est au sein de l’UE que les risques de troubles sociaux sont les plus importants

C’est au sein de l’UE que les risques de troubles sociaux sont les plus importants

 


Emeute en Grèce, 2012

Dans son « World of Work Report » annuel, l’OIT explique que l’agitation sociale, c’est-à-dire les grèves, les arrêts de travail et les manifestations, ont augmenté dans la plupart des pays depuis le début de la crise économique et financière en 2008. Mais au sein de l’UE, ces phénomènes ont augmenté plus qu’ailleurs, passant de 34% à 46% en 2011-2012.
Toutefois, les risques ne sont pas les mêmes dans tous les pays, et le rapport indique qu’ils se sont en fait réduits en Belgique, en Allemagne, en Finlande, en Slovaquie et en Suède depuis le début de la décennie. Le risque de troubles sociaux « est probablement lié aux réactions suscitées par la politique pour gérer la crise de la dette souveraine et son impact sur la vie des gens et leur perception du bien-être », indiquent les Nations Unies. « Les conditions économiques difficiles ont créé un environnement social fragile, alors que de moins en moins de gens entrevoient des opportunités pour obtenir un emploi satisfaisant et améliorer leur niveau de vie », ajoute le rapport.
La menace de troubles sociaux a également augmenté en Russie et dans les autres pays satellites de l’ex-Union soviétique qui ne sont pas membres de l’UE, en Asie du Sud et dans les autres pays développés hors UE. Mais elle a diminué en Amérique latine, en Afrique, en Asie du Sud-Est et dans le Pacifique.
L’OIT note que les politiques d’austérité de ces dernières années se sont accompagnées d’une augmentation des inégalités en termes de salaires. Les revenus de la classe moyenne se sont érodés, alors que les salaires plus élevés ont augmenté. Dans les pays les plus riches, les plus grandes compagnies ont amélioré leurs marges bénéficiaires. Mais « plutôt que de faire bénéficier ces profits au travail dans l’économie réelle au travers d’investissements productifs, les recettes supplémentaires ont plus souvent été utilisées à augmenter les encaisses de liquidités », commente le rapport.
L’organisation souligne également que les taux de chômage records au sein de l’UE n’arrangent rien, et que le chômage de longue durée augmente le découragement des chômeurs. Elle recommande une politique davantage orientée vers la création d’emplois pour favoriser la croissance. « Cela implique de s’attaquer aux vulnérabilités structurelles derrière la crise, telles que les problèmes systémiques dans le secteur financier », comme « débloquer les flux de crédit pour les entreprises productives, de telle sorte qu’elles puissent stimuler la croissance ». Le rapport salue au passage les « programmes pour le marché du travail bien conçus » de l’Allemagne et de la Belgique qui favorisent cette relance basée sur la création d’emplois.

P. Jovanovic : "Sommes-nous au bord du précipice ?"

Pierre Jovanovic : "Sommes-nous au bord du précipice ?"

dimanche, 09 juin 2013

Gatestone Instituut: VS helpt herstel Turks-Ottomaans Rijk

Gatestone Instituut: VS helpt herstel Turks-Ottomaans Rijk

Ook Duitsland promoot op achtergrond nieuw Turks-islamitisch imperium


Fethullah Gulen streeft openlijk naar een hersteld islamitisch Turks-Ottomaans Rijk (groen op het kaartje - in al deze gebieden hebben Amerikaanse militaire interventies plaatsgevonden).

Robert Kaplan, historicus en analist bij het onafhankelijke non-profit Gatestone Institute dat zich specialiseert in nieuws dat door de reguliere media wordt genegeerd en onderdrukt, schrijft dat de Verenigde Staten met zowel politieke als militaire middelen meewerken aan het herstel van het Turks-Ottomaanse Rijk. Bijna alle Amerikaanse operaties op de Balkan, in Noord Afrika en het Midden Oosten, inclusief het aanstichten van de Arabische Lente, waren en zijn bedoeld om de heroprichting van het islamitische Kalifaat mogelijk te maken.

Amerikaanse pro-moslim bombardementen

Sinds het midden van de jaren '90 heeft de VS in meerdere conflicten in Europa en het Midden Oosten militair ingegrepen. In 1995 bombardeerden de Amerikanen de Serviërs en Servië om daarmee het moslimregime van Izetbegovic in Bosnië te steunen. In 1999 bombardeerden ze opnieuw de Serviërs, deze keer om de opkomst van de KLA moslims in Kosovo te faciliteren. In 2010 werd de Libische president Gadaffi gebombardeerd zodat islamistische, aan al-Qaeda verbonden rebellen de macht konden overnemen.

Iedere interventie werd gerechtvaardigd vanwege zogenaamde 'humanitaire' redenen: eerst moesten de Bosnische moslims, en later de Kosovo moslims, worden beschermd tegen de 'genocidale' Serven, en daarna moesten de Libiërs ineens worden beschermd tegen hun 'wrede dictator' Muammar Gadaffi.

Delen Ottomaans Rijk 'bevrijd'

Andere redenen die in het Westen werden aangevoerd waren onder andere het verkrijgen van een strategische positie op de Balkan, het communisme in Joegoslavië verslaan, aan de moslims wereldwijd laten zien dat de VS niet anti-islam is, en om de rol van de NAVO na de Koude Oorlog te herdefiniëren.

Iedere Amerikaanse interventie vond plaats in een land of gebied dat vroeger deel uitmaakte van het Ottomaanse Rijk. En overal werd een seculier regime vervangen door islamisten die de Sharia willen invoeren en streven naar een wereldwijd islamitisch Kalifaat. De landen die sinds het begin van de Arabische Lente zonder Amerikaans militair ingrijpen door islamisten werden overgenomen, Tunesië en Egypte, behoorden eveneens tot het Ottomaanse Rijk.

VS volgt steeds hetzelfde recept

Met uitzondering van Irak volgde en volgt Washington overal hetzelfde recept: eerst ontstaat er een gewelddadig binnenlands conflict in het land waar de interventie moet gaan plaatsvinden. De 'goeden' zijn altijd de rebellen, de 'kwaden' zijn 'wrede antidemocratische onderdrukkers' die zich schuldig maken aan 'oorlogsmisdaden'. Internationale organisaties, mensenrechtenactivisten en gerespecteerde publieke figuren worden vervolgens ingezet om op te roepen tot ingrijpen.

De Amerikaanse president gaat dan over tot het verlenen van logistieke steun en het leveren van wapens aan de rebellen. De laatste stap is het uitvoeren van bombardementen vanuit de lucht en vanaf zee (met kruisraketten), allemaal onder auspiciën van de NAVO en telkens onder het mom van het 'beschermen van de burgerbevolking'. Steun van de VN-veiligheidsraad is mooi meegenomen, maar wordt niet noodzakelijk geacht. De door Amerika en de EU gewenste uitkomst is dat onafhankelijk opererende, voornamelijk seculiere regimes worden vervangen door Sharia-islamisten.

Ook Duitsers steunen herstel Turks imperium

Net zoals de Balkanconflicten in de jaren '90 en de 'Arabische Lente' sinds 2010 in historisch perspectief aangeven dat Turkije bezig lijkt te proberen zijn voormalige imperium te herstellen, blijkt uit historisch perspectief tevens dat ook Duitsland de Turken hierin steunen. Al vanaf het allereerste begin in 1870 beschouwden de Duitsers het Turkse imperium als een zeer waardevolle bondgenoot.

Duitse leiders vonden dat Turkije gecontroleerd kon worden door een combinatie van economische banden, het verhogen van het opleidingsniveau, het verstrekken van technische kennis en administratieve hulp en het omkopen van Turkse officials. Duitsland beschouwde invloed op Turkije als een middel om moslims wereldwijd voor zijn eigen belangen te beïnvloeden. Gedurende de Eerste Wereldoorlog steunden de Duitsers dan ook het Turkse Kalifaat en stimuleerden ze de jihad in gebieden waar de moslimbevolking werd geregeerd door de toenmalige vijanden Rusland, Frankrijk, Groot Brittannië en Servië.

Tijdens WO-1 hielpen de Duitsers dus de Ottomaanse Turken, en tijdens WO-2 sloot de opvolger van de Ottomanen, de Moslim Broederschap, een alliantie met Adolf Hitler.

VS beschermt gevaarlijkste islamist ter wereld

Sinds de regering Clinton lijkt het er sterk op dat de VS een vergelijkbaar patroon volgt door het steunen van de 'wedergeboorte' van het Turks-Ottomaanse Rijk. Clinton begon daarmee, Bush gaf vervolgens de Moslim Broederschap -ook in eigen land- vrij baan, en Obama heeft het hele programma vervolgens in de allerhoogste versnelling gezet.

Sterke aanwijzing is het feit dat de Turkse imam Fethullah Gulen, die door velen wordt beschouwd als de gevaarlijkste islamist ter wereld, al jaren veilig en beschermd in de VS woont. In 1998 vluchtte Gulen naar Amerika omdat hij door de toen nog seculiere Turkse regering werd beschuldigd van het aanstichten van een opstand. In 2000 werd hij hiervoor bij verstek veroordeeld. Nadat de islamistische AK Partij van premier Erdogan aan de macht kwam werd hij in 2008 weer vrijgesproken. In datzelfde jaar besloot Amerika dat Gulen gewoon in de VS mocht blijven en zwaaide oud-president Clinton hem zelfs alle lof toe.

Turkije recept voor Europa en Amerika

Gulen heeft over de hele wereld madrassahs (speciale islamitische scholen) opgericht waarin openlijk wordt geleerd dat de moslims geduldig moeten wachten totdat ze sterk genoeg zijn om in Amerika en Europa de macht over te nemen. De islamistische machtsovername in Turkije vormt hiervoor het succesvolle recept, ook al staat Gulens geestverwant Erdogan op dit moment onder druk door massale gewelddadige protesten.

De AKP staat totaal onder controle van Gulen. Hetzelfde geldt voor een groot deel van de Turkse media, financiële instituten, banken en zakenorganisaties. Zowel Erdogan als president Abdullah Gul behoren tot zijn volgelingen. De AKP heeft er binnen enkele jaren voor gezorgd dat Turkije het land met naar verhouding de meeste moskeeën (85.000) en imams (90.000) ter wereld werd. Omdat er een wereldwijde machtsgreep door de islam wordt gepromoot zijn Gulens scholen in Rusland en Oezbekistan verboden.

'Leugens geoorloofd om Westen over te nemen'

Gulen volgt het typerende islamitische recept: tegenover de niet-moslims tolerantie en dialoog verkondigen, en tegen het eigen publiek iets totaal anders: 'Om de ideale moslimmaatschappij te vestigen is iedere methode en ieder pad geoorloofd, inclusief het vertellen van leugens.' In een preek voor de Turkse TV zei hij dat de moslims zich 'onopgemerkt in de slagaders van het (Westerse) systeem moeten begeven, totdat jullie alle machtscentra hebben bereikt.... De tijd is nu nog niet rijp. Jullie moeten wachten totdat jullie de macht van de wetgevende instanties aan jullie kant hebben.'

Zowel in de VS als in Europa bevinden we ons in Gullens 'afwacht'fase - nog wel. Moslims in het Westen presenteren zich nog als 'vreedzaam' en krijgen ruim baan, waardoor moskeeën en islamitische scholen als paddenstoelen uit de grond kunnen schieten. In Amerika zijn met overheidssubsidie al meer dan 90 van Gullens radicaal-islamitische madrassahs geopend, waar jonge moslims worden voorbereid op het sluipend overnemen van de wetgevende- en regeringsinstellingen, iets dat vooral duidelijk zichtbaar is geworden in de regering Obama.

Gullen vergaarde al ruim $ 30 miljard dollar om zijn ultieme droom te kunnen waarmaken: de vernietiging van binnenuit van de Westerse democratieën en de oprichting van een groot islamitisch wereldrijk onder Turks bestuur. En daar krijgt hij al sinds de jaren '90 van uitgerekend de Verenigde Staten alle ruimte en medewerking voor, zelfs militair.

Xander 

(1) Walid Shoebat / Gatestone Institute

Zie ook o.a.:

23-03: Turkse minister BuZa: Wij zullen weer heersen van Sarajevo tot Damascus
21-03: Jordaanse koning waarschuwt het Westen voor Turkse premier Erdogan
12-03: Duitse geheime dienst: Turkije werkt al jaren aan kernwapens
01-03: Turkse premier Erdogan: Israël en kritiek op islam zijn misdaden tegen mensheid
02-02: Turkse minister BuZa roept Syrië op Israël aan te vallen

2012:

15-08: Manifest Saudisch koningshuis wijst stafchef Clinton aan als moslim infiltrant
28-07: Congresleden eisen onderzoek naar infiltratie Moslim Broederschap in regering Obama
04-07: Turkse rechter: ' ... Erdogan en president Gül jagen het Ottomaanse Rijk na'
18-06: Turkije wil terugkeer machtigste en gevaarlijkste islamist ter wereld
18-04: Turkse regering gaat miljoenen Turken in Europa mobiliseren (/ Turkse vicepremier gaat extreem islamistische Gülen beweging inzetten)

2011:

18-08: 'Obama heeft drie leden Moslim Broederschap in Witte Huis'
12-07: Turkije wil leger verdubbelen naar 1 miljoen man (/ Erdogan impliceert nieuw Ottomaans Rijk inclusief Sarajevo en Jeruzalem)
09-06: Turkse opperrechter: Erdogan is tiran en wil sultan van het Midden Oosten worden
09-05: Obama kiest Moslim Broederschap als nieuwe bondgenoot Midden Oosten

2010:

09-12: WikiLeaks (8): Turkije wil Europa islamiseren via lidmaatschap EU (/ 'Wraak op Europa vanwege nederlaag bij Wenen')
08-04: Gevaarlijkste islamist ter wereld is een Turk en leeft veilig in Amerika

2008:

03-11: Islamitische profetie wijst naar Obama als helper van de mahdi

LA TURQUIE SANS LE RAKI ET LE HAMAM

LA TURQUIE SANS LE RAKI ET LE HAMAM

Ce n'est plus la Turquie !

Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr/

Guillaume Perrier correspondant à Istanbul pour Le Point et journaliste au Monde n’avait cessé de nous avertir ces derniers mois : La Turquie d’Erdogan dérapait et dérivait dans un islamisme totalitaire. Dans le n° 2092 du Point, il évoquait la colline de Camlica qui surplombe le détroit du Bosphore et constitue un des derniers refuges naturels d’Istanbul. Erdogan avait décidé d’y construire une mosquée monumentale sur 15 000 mètres carrés, une mosquée qui devait être visible depuis chaque point de la ville et qui s’enorgueillirait plus tard d’avoir les plus hauts minarets du monde, des minarets plus élevés que les 105 mètres de la mosquée de Médine, en Arabie Saoudite ! 
 

Une société en changement
 
Au troisième jour de leur mouvement, les manifestants turcs ont maintenu, toute la journée de dimanche la pression sur le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan en occupant la place Taksim d'Istanbul, tandis que de nouveaux incidents violents ont éclaté dans la capitale Ankara. C’est l'aménagement d'un parc en centre commercial qui a été à l'origine de la contestation de nombreux habitants d'Istanbul parce qu’il fait suite  à une série de destruction d’espaces verts pour y construire à chaque fois des lieux de culte. Ici, les travaux de projet d'aménagement urbain visaient plus directement un centre commercial. Le projet porté par la municipalité tenue par le parti islamo-conservateur au pouvoir, prévoyait de déraciner 600 arbres du parc situé près de la célèbre Place Taksim pour permettre la reconstruction d'une ancienne caserne militaire de l'époque ottomane démolie en 1940 et établir sur ce nouveau lieu un centre commercial avec ces magasins, ces cafés et ces espaces culturels. Ce projet faisait partie des plans de la mosquée monumentale de la colline de Camlica de l’architecte Hadji Mehmet Güner, un projet surnommé là-bas « la Mecque en plastique ».
 
 
En juillet 2012, Erdogan avait déjà inauguré une mosquée monumentale, une réplique en béton de la mosquée de Soliman où il avait invité tout le gratin sunnite, qatari en tête. C’était la mosquée Mimar Sinan du nom du célèbre bâtisseur ottoman. Par ces constructions permanentes de lieux de culte spectaculaires, petit à petit le visage d’une Turquie laïque et tolérante s’obscurcissait. On allait jusqu’à prévoir l’ouverture de salles de prière dans les universités, les centres commerciaux et même les opéras et les théâtres. La Turquie que nous aimons, celle de ses grands lettrés et intellectuels (Orham Pamuk, Ylmaz Güney, Nazim Hikmet, le poète maudit, Yasar Kemal, Elif Safak, le fabuleux Ahmet Hamdi Tanpinar, romancier et essayiste du milieu du XXe siècle) le vivait très mal. Selon des dernières statistiques, alors qu’on compte un hôpital pour 60 000 personnes, il y a aujourd’hui en Turquie une mosquée pour 350 « fidèles » ! Le budget gouvernemental des affaires religieuses a été doublé d’une année sur l’autre. Le pire a été l’aménagement d’une mosquée au sein même de l’Assemblée nationale, à Ankara et l’autorisation du port du voile islamique dans les universités au grand dam de la Cour Constitutionnelle qui s’était pourtant mobilisée mais qui avait vite été rappelée à l’ordre. Erdogan était en train de devenir un nouveau sultan ottoman, un sultan pieux et totalitaire jusqu’au…jusqu’à…
 

Inhabituel : profanation de mosquée en Turquie
 
Cette contestation de la rue tombe au pire moment pour Recep Tayyip Erdogan après une stratégie déployée à la frontière syrienne très contestée et critiquée dans les rangs de l’armée. Cela a été non seulement un fiasco militaire mais une véritable humiliation pour les soldats turcs autrefois très susceptibles. L’armée ne semble pas avoir, loin s’en faut, digéré tout cela et elle ne supportera pas très longtemps le désordre dans la rue, même si, bastion traditionnel de la laïcité, elle semblait ces derniers mois avoir rabaissé sa vigilence sur les principes du nationalisme révolutionnaire.  
 
La méthode Erdogan est comme un creuset paradigmatique de la métapolitique islamique libérale-conservatrice. Cette métapolitique néo-conservatrice consiste à vouloir transformer la société par les idées religieuses, chambouler la base des croyances et des préjugés populaires pour justifier ensuite la charia et la discrimination des femmes, l’interdiction de l’alcool et l’obligation des prières, le tout ficelé par le vote et des réformes démocratiques. Chez les Turcs, cela marchait jusqu’alors plutôt bien. C’était un condensé anachronique de populisme religieux globalitaire et de fondamentalisme salafiste allégé. Aux dernières élections législatives de juin 2011, l’AKP, parti au pouvoir obtint près de 50 % des voix mais quelque chose, cet hiver s’est grippé avec cette idée gouvernementale de plus en plus affirmée de constituer une « jeunesse religieuse ». A Istanbul, carrefour européen, ville cosmopolite mais centre aussi des retours des immigrés turcs d’Allemagne, l’idée d’une « jeunesse religieuse » ardente et motivée passait mal. On a vu le radicalisme islamique, que ce soit au Mali ou aux Comores, combattre partout où il s’installait, une tolérance millénaire, la tolérance humaniste d’un islam soufie. La tradition soufie a aussi nourri celle des derviches tourneurs. Cet islam s’accommodait depuis longtemps de la liberté individuelle, de la consommation de la drogue et de l’alcool. Le renouveau ottoman d’Erdogan était plus importé qu’authentique. Il ne correspondait pas du tout à l’esprit libéral et humaniste des Turcs, narguilé au bec.
 

Projet de mosquée en 2015
 
Erdogan en plus de construire des mosquées avait aussi entrepris de réformer l’éducation nationale : cours religieux obligatoires, cours sur la vie du prophète Mahomet, travaux pratiques sur le Coran, séparation des filles et des garçons dès l’âge de 12 ans dans des écoles spéciales, les Iman Hatip qui devenaient en quelque sorte les laboratoires éducatifs officiels du nouveau régime. La plupart des ministres du gouvernement en sont d’ailleurs aujourd’hui issus. L’été dernier, certaines municipalités proches du régime commencèrent, comme on le voit en Tunisie ou en Egypte à s’attaquer aux touristes accusés d’importer au pays tous les vices « occidentaux ». L’université Bahçesehir dans une étude récente avait relevé qu’un quart des Turcs boivent régulièrement de l’alcool contre un tiers, il y a dix ans. Ce chiffre était très significatif et marque bien une rupture et une régression. Il n’est pas question de soutenir que l’alcool sauve le Musulman , mais dans la Turquie d’hier, le petit verre de raki à la fin du repas ou à l’apéritif était comme à Damas un rituel oriental. Le fondateur de l’Etat turc, Atatürk, était de fait un alcoolique notoire : il est mort prématurément d’une cirrhose du foie ! Dans la chaleur de l’été dernier, les jeunes turcs comme les plus vieux avaient très mal supportés les descentes de police dans le quartier festif de Beyoglu à Istanbul. Les fonctionnaires fanatiques religieux avaient confisqué tables et chaises en plein mois d’août et, à la fin de l’été, les terrasses le soir étaient devenues désertes. Plus d’alcool, plus de touristes, plus de parcs, demain plus de saunas, Istanbul ne serait plus alors Istanbul. 
 
Ce néo-islamisme puriste et chaste vient se greffer, du moins pour Istanbul et toutes les rives du Bosphore, sur une culture millénaire du vin et de l’alcool. Guillaume Perrier raconte que la presse turque s’était émue en août dernier d’une femme, d’une villageoise, qui s’était vue refuser l’accès à un ferry parce qu’elle transportait dans son panier, des bouteilles de vin ! Il y a eu, lundi dernier, l’arrivée des bulldozers dans le parc près de Taksin mais il y a en cours bien d’autres projets comme celui des bus roses réservés aux femmes pour lutter officiellement contre le harcèlement sexuel. Les jeunes turcs écoutent de la techno, surfent sur le net, ont pour idole le chanteur efféminé Tarkan et on leur demande de rythmer leur vie sur les appels à la prière, des appels qui retentissent maintenant aux sons de tambours imposteurs dans les ruelles y compris dans les quartiers alevis ou branchés ! Les jeunes turcs commencent à regretter le mode de vie d’autrefois : ils veulent boire et chanter ! 
 
En France, le Printemps français en appelle à Marie ou à Jeanne d’Arc et à veiller par des cantiques contre la décadence. L’Histoire n’est-elle alors que le balancier ordre-désordre de nos générations successives ? Chrétien démocrate ou musulman démocrate, ne sont-ils que les jouets d’un certain compromis vital avec le politique ? C’est que sans doute, comme le faisait remarquer ce paillard et ce grand buveur de Rabelais qui s’y connaissait en libertinage, « la plus grande rêverie du monde est de vouloir gouverner avec une cloche », que ce soit chez les Turcs ou chez les Gaulois.

BHO choisit un antidépresseur massif pour sa dépression syrienne

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BHO choisit un antidépresseur massif pour sa dépression syrienne

Ex: http://www.dedefensa.org/

Nous avons constaté ces derniers temps l’humeur dépressive (voir le 11 mai 2013) des USA et du bloc BAO vis-à-vis de la Syrie, notamment avec les doléances sévères de John Kerry (voir le 5 juin 2013) concernant la politique syrienne des USA depuis qu’a éclaté la crise en Syrie. Nous ne pourrons alors que constater que la nomination de Susan Rice à la tête du National Security Council (avec le complément de la nomination de Samantha Power comme ambassadrice des USA à l’ONU) peut se comparer à la prise d’un antidépresseur massif et brutal pour soigner cette “dépression syrienne”. Comme chacun sait, l’antidépresseur est une chose à utiliser avec prudence, sous surveillance médicale, et comme on devrait le conclure, le choix d’Obama apparaît pour le moins imprudent et dangereux, – à moins qu’il se soit trompé, qu’il ait pris l’Ecstasy pour un antidépresseur ? A moins qu’il s’en foute, d’ailleurs...

Rice a été ambassadrice des USA à l’ONU jusqu’à la vilaine affaire de Benghazi, qui a entraîné sa démission. Elle a été, à l’ONU, avec une constance rare, une représentante des USA agressive, parfois insultante, en général hystérique et utilisatrice déterminée d’une affectivité maquillée de beaux diplômes universitaires, enfin parfaite clone d’Hillary Clinton au sein du Conseil de Sécurité. Elle s’est notamment illustrée par des attaques insultantes contre la Russie. Power, qui va à l’ONU, est très proche de Rice, notamment dans ses conceptions humanitaristes qui font d’elle, comme Hillary-Rice, une liberal hawk ou une humanitarian hawk, au choix. (Mark Landkler, du New York Times, le 6 juin 2013 : «Ms. Power, who has written extensively about genocide, is closely allied with Ms. Rice on human rights issues.») Si on ajoute à ce duo la présence de Victoria Noland au département d’État après une rapide éclipse, passant du poste de porte-parole à celui, plus efficace et plus important, de directrice des affaires européennes et eurasiatiques (voir le 28 mai 2013), on arrive à un étrange trio de harpies déchaînées qui rappelle celui des années précédentes (Hillary-Noland-Rice) ... Étrange, veut-on dire, par rapport à l’inflexion que John Kerry veut donner à la politique US, à sa critique quasi-inflexible de tout ce qui a précédé, qui fut enfanté effectivement par le même trio.

Eric Draitser, analyste géopolitique à New York, donne un commentaire à Russia Today, le 5 juin 2013. Il mentionne certaines raisons politiciennes et intérieures de la nomination de Rice, puis les conséquences extérieures évidentes...

«First and foremost, it allows the President to present himself as oppositional to Republicans, as a Democrat willing to stand his ground and defend one of his own against political and personal attacks. This point is not to be underestimated as President Obama continues to be accused by principled progressives of collusion and collaboration with Republicans on deficit reduction, cuts to vital social programs and other austerity-related policies. Essentially, Obama is able to use Rice as a shield, deflecting attention away from his destructive economic and political policies in favor of the much more manageable “controversy” about Susan Rice.

»Additionally, by keeping Rice within the top leadership of the administration, Obama also is able to create the false dichotomy between African-American woman Susan Rice, and the almost entirely white male Republican Party. In so doing, Obama insulates himself and his administration further by adding the socio-cultural element into the equation; Obama forces white male Republicans to attack Rice and consequently, left liberals to defend her. This kabuki theater politics has typified the clever tactics of the current administration: playing to its strengths by using the Republicans as a foil.

»Of course, what should not be lost on readers is the fact that not one of the “harshest” attacks on Susan Rice has ever questioned the fundamental thinking that underlies her entire world-view: that the United States must use military force, hegemony, and coercion to maintain and expand its imperial posture and protect the interests of Wall Street, London, and the multinational corporations. Obama’s appointment of Rice is far more than a “defiant gesture,” it is a validation and ringing endorsement of the “humanitarian war” and “Responsibility to Protect (R2P)” doctrine espoused by Rice since the Clinton administration. It is an unequivocal affirmation of the “righteousness” of US-NATO’s savage war on Libya and continued destabilization and subversion of Syria. It is the proclamation of a continued and sustained neo-colonial presence in Africa. It is here that we can clearly identify the true significance of this appointment. »

Draitzer cite ces mots de Landler, dans l’article du NYT déjà référencé, où il est rappelé que Rice ne devra pas passer devant le Sénart pour confirmation de sa nomination : «It is also a defiant gesture to Republicans who harshly criticized Ms. Rice for presenting an erroneous account of the deadly attacks on the American mission in Benghazi, Libya. The post of national security adviser, while powerful, does not require Senate confirmation.» Landler, lui, cite ces mots d’Obama, lors de sa présentation de la nomination de Rice, – qui marquent un étrange contrepoint des déclarations dépressives de Kerry (mais entendent également signifier aux républicains qu’ils n’ont aucune chance contre lui s’ils entendent le critiquer, comme ils l’ont fait ces derniers jours, pour sa prétendue “mollesse” en politique extérieure type-interventionnisme humanitaire) : «With her background as a scholar, Susan understands that there’s no substitute for American leadership. She is at once passionate and pragmatic. I think everybody understands Susan is a fierce champion for justice and human dignity, but she’s also mindful that we have to exercise our power wisely and deliberately.»

Le florilège de Rice comme ambassadrice des USA à l’ONU est connue et relève effectivement, lorsqu’il s’est agi du veto russo-chinois du 4 février 2012, d’une dialectique proche de l’insulte que les Russes n’ont certainement pas oubliée. Le 5 février 2012w, Rice faisait ces déclarations à la radio nationale NPR : «Russia and China blocked a U.N. Security Council resolution that would have condemned the Syrian government for attacks against civilians. U.S. Ambassador Susan Rice said the United States was “disgusted” by the double veto.

»“The international community must protect the Syrian people from this abhorrent brutality,” she said Saturday. “But a couple members of this council remain steadfast in their willingness to sell out the Syrian people and shield a craven tyrant.” “We'll have to see if Russia and China, when they feel the full weight of the outrage of response to their actions in the region and in Syria, change course,” she says. “And if they don't, we will certainly look at every means at our disposal to increase pressure on Assad. His days are numbered. There's no question that this regime cannot endure. The only question is how many people will die before it ends.”»

Quelques mois plus tard, elle se signalait encore, après un nouveau veto russo-chinois, par son affirmation que les USA devaient suivre une voie absolument illégale selon les lois internationales, pour accomplir leur grande politique humanitaire (sur Alternet.org, le 21 juillet 2012 : «In the wake of the Russian and Chinese veto, US Ambassador to the UN Susan Rice said Washington would “intensify” its efforts “outside the Security Council” to bring pressure to bear on Assad, and assist “those in need.”»

Au vu de ces divers éléments, on est en droit de s’interroger sur la substance et l’orientation réelles de la politique des USA, si effectivement il y a orientation et substance. La nomination de Rice-Powell signifie-t-elle un durcissement de la politique syrienne d’Obama, et un acte que les Russes jugeront peu encourageant, sinon inamical ? Certes, on pourrait le penser et l’on ne s’en privera pas, en relevant aussitôt que la chose se produit au moment où Kerry reconnaît qu’il n’y a d’autre voie que celle de la diplomatie, qu’il faut arriver à réunir la conférence Genève-II, ce qui requiert la pleine coopération des Russes ; au moment, encore, où la Maison-Blanche ne cesse d’accueillir les nouvelles concernant l’usage du chimique par des fins de non-recevoir en affirmant que les preuves sont insuffisantes, pour ne pas se laisser entraîner dans l’amorce d’un engagement dans un processus d’intervention ; au moment où l’allié turc, si nécessaire pour son rôle dans l’usine à gaz des “Amis de la Syrie”, se trouve dans la situation qu’on sait...

Cela observé avec une consternation sans trop de préoccupation, tant la décision d’Obama s’inscrit bien, après tout et pour juger de plus haut, dans l’inconsistance entropique de la politique du bloc BAO, il ne faut pas du tout négliger l’aspect intérieur mis en évidence par Landler et repris par Draitzer. Il est très possible qu’il y ait une fine manœuvre d’Obama dans la volonté d’affronter, éventuellement de lancer une contre-offensive en direction des républicains par un mélange de provocation (Rice considérée comme une des principales fautives-coupables dans l’affaire de Benghazi) et de surenchère (Rice-Power, super-humanitarian hawks). On jugerait alors que cela pourrait diviser ces mêmes républicains, – les super-humanitarian hawks du type McCain-Graham pouvant après tout préférer abandonner l’affaire de Benghazi que le parti républicain tente d’exploiter au maximum contre Obama, pour ne pas affaiblir l’administration Obama au moment où le couple Rice-Power pourrait être soutenue pour faire pression, pour une politique agressive en Syrie. On en déduirait également qu’Obama est prêt à faire beaucoup de choses pour éviter qu’on poursuivre la guérilla dans le cadre des divers éléments du Scandalgate...

“Cela observé avec...”, etc., on rappellera finalement que tous ces sapiens divers qui s’agitent ne peuvent pas grand’chose, et pas plus un discours pompeux d’Obama sur le «no substitute for American leadership», pour changer la vérité de la situation en Syrie et alentour (laquelle est reconnue par Kerry, et proclamée par les militaires US). Les USA ne sont pas plus puissants avec Rice-Power et les forces armées restent au niveau qu’on perçoit à l’ombre de la séquestration, les rebelles n’en sont pas moins en position de retraite, les Turcs plongés dans le désordre et ainsi de suite. Par contre, l’arrivée du duo Rice-Power devrait encore plus convaincre Assad et ses alliés divers, notamment du Hezbollah, qu’il importe plus que jamais de pousser leur avantage. C’est-à-dire que nous ne sommes plus à l’époque où l’on faisait la politique qu’on voulait, en y créant les événements à mesure, mais celle où l’on ne peut faire que la politique qui est permise par des événements que plus personne ne contrôle et qui prennent un tour de plus en plus inquiétant pour “les Amis de la Syrie”.

Un dernier point à observer avec la nomination de Rice, c’est de constater qu’elle recèle une réelle aggravation des relations USA-Russie. La personnalité et le curriculum vitae de Rice, avec les insultes onusiennes, en sont une des causes ; une autre, plus précisément, est sa nouvelle position à la tête du NSC. C’est par ce canal qu’il contrôlait bien, avec Tom Donilon, qu’Obama a tenté ces derniers mois de lancer une “diplomatie personnelle” d’entente et d’accommodement avec Poutine. Donilon servait de relais de cette politique du côté US, et les Russes n’y avaient rien à redire... Peut-on voir, et croire que Rice jouerait ce rôle à la complète satisfaction des Russes ? On ne serait pas étonné si les Russes, et Poutine-Lavrov précisément, voyaient la nomination de Rice, dans ce cadre en plus de celui de la Syrie, comme un développement incompréhensible et irrationnel pour eux, et de toutes les façons hostile, qui enterre par avance toute possibilité de cette sorte d’accord que recherche Obama.

Le résultat net de l’opération est donc un peu plus d’impuissance, un peu plus de paralysie, un peu plus de désordre et de politique extérieure réduite à l’état de bouillie de chats, un peu plus de probabilité d'aggravation de la situation de désordre en Syrie et alentour, un peu plus de possibilités de heurt avec les Russes, un peu plus de discrédit des USA... On y ajoutera la possibilité, également, de désaccords au sein du gouvernement US, où ni Kerry, ni les militaires n’apprécieront nécessairement l’arrivée de Rice. Par contre, le ministre français Fabius, une fois informé par une petite fiche ou l’autre d’un de ses experts, y verra confirmation de son audace et de sa sagesse.

samedi, 08 juin 2013

L’Islam politico turco: ascesa e declino di uno Stato precursore

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L’Islam politico turco: ascesa e declino di uno Stato precursore

Dal primo giorno delle ad oggi le dimostrazioni hanno registrato tre morti, più di 2mila fermi e circa 2.500 feriti.

Sebastiano Caputo

Ex: http://www.rinascita.eu/

L’intera regione arabo-musulmana, dal Marocco al Pakistan, sta vivendo un clima incandescente nel quale le piazze non cedono alla violenza degli scontri. Recentemente la Turchia di Recep Tayyip Erdoğan è finita nel mirino dei dimostranti che da ormai sei giorni stanno continuando inesorabilmente una lotta contro un governo di maggioranza reputato eccessivamente autoritario. Dal primo giorno delle violenze, quando il 31 maggio la polizia aveva aggredito i manifestanti Verdi che protestavano pacificamente contro lo smantellamento del parco Gezi a Taksim, uno dei quartieri più importanti del centro della città di Istanbul, ad oggi le dimostrazioni si sono allargate a macchia d’olio su tutto il Paese facendo registrare ben tre morti, più di 2mila fermi e circa 2.500 feriti. Oltre alle immagini di estrema violenza che arrivano dal Paese turco, anche alcune altre notizie attestano le difficoltà del governo islamico nel placare la protesta. Infatti proprio ieri il quotidiano turco Hurriyet ha segnalato l’arresto, nella notte, a Smirne, di ventiquattro persone con l’accusa di aver fomentato i disordini e fatto propaganda su Twitter.
E a sei giorni dall’inizio degli scontri con le forze dell’ordine la situazione non sembra migliorare. Il premier Erdoğan, in visita in Marocco da qualche giorno, dovrebbe atterrare proprio oggi ad Ankara, nella speranza che le tensioni si attenuino e che il popolo in lotta si disperda. Diversi “capi-popolo” della rivolta hanno fatto sapere però di voler dimostrare il contrario al leader islamico, il quale recentemente aveva pensato di organizzare una contro-manifestazione proprio oggi, giorno del suo arrivo, con il rischio di provocare una guerra civile vera e propria. Dal Maghreb, Erdoğan ha attribuito le agitazioni al proselitismo di alcuni gruppi estremisti presenti sul territorio, tuttavia le sue affermazioni non corrispondono a quelle espresse dalla prima carica dello Stato, Abdullah Gül e dal vice premier Arinc, volto moderato del partito Giustizia e Sviluppo (Akp), il quale ha ammesso gli errori nella gestione della protesta iniziale contro la distruzione del Gezi Park a Istanbul. “Non sono riusciti a batterci attraverso le elezioni – aveva detto il premier – e ora ci riprovano utilizzando metodi anti-democratici”, dopo che il presidente Gül aveva affermato “se ci sono critiche e obiezioni, tolto il periodo elettorale, è normale che vengano espresse mediante proteste pacifiche”.
Le origini della rivolta popolare in Turchia appaiono estremamente difficili da inquadrare e risulta riduttivo limitarsi ad una sola motivazione tra i diversi dualismi - democrazia e autoritarismo, ecologia e capitalismo, laicità e islamismo, imperialismo e anti-imperialismo o ancora precarietà e crisi economica – attribuiti dai tanti gruppi associativi e partitici che stanno partecipando alle dimostrazioni. L’ondata di protesta che sta travolgendo il Paese sembrerebbe racchiudere al suo interno diverse correnti, la sensazione è comunque che stiano prevalendo le motivazioni politiche su quelle economiche. La Turchia è un Paese poco indebitato che ha evidenziato una crescita sostenuta e che sarà in costante accelerazione nei prossimi anni (nel 2015 il Pil turco sarà pari a 1,1 trilioni, 2,3 volte rispetto al 2005, divenendo la sesta potenza economica dietro alla Spagna). Tutto questo grazie all’azione combinata di tanti fattori che costituiscono tuttora i perni centrali dello sviluppo economico del Paese, tra questi la dimensione del mercato interno (74 milioni di abitanti di cui una maggioranza di giovani e una classe media che sta emergendo economicamente) e una posizione geografica strategica sia dal punto di vista economico (ponte di accesso a oltre 350 milioni di potenziali clienti in Russia, Asia Centrale, Nordafrica e Medio Oriente), sia da quello geopolitico, dato che la Turchia è imprescindibile per la Russia e per il fronte occidentale e atlantista.
Dinanzi allo stato attuale di crescita e sviluppo e nonostante le esistenti disparità sociali causate dall’ampio programma di privatizzazioni lanciato a seguito della crisi del 2001, molti analisti hanno ventilato erroneamente l’ipotesi di una “primavera turca” facendo riferimento alla “primavera araba” che ha travolto il Maghreb due anni fa. Ma è necessaria una distinzione, dato che in Nordafrica, a differenza dell’attuale rivolta turca, i sollevamenti popolari traevano le loro origini dalla situazione economica piuttosto che da quella politica. “Primavere arabe” che a seguito degli stravolgimenti dirigenziali hanno provocato una rivoluzione che è stata de facto solo culturale (islamizzazione della società) e politica (ascesa degli islamisti al potere in Egitto, Marocco, Tunisia, Libia), e che in qualche modo ha seguito la via della Turchia quale primo Paese musulmano in cui è salito al potere un partito che si rifà al moderno islam politico – o islamismo – ideato da Hasan al-Banna nel 1928, poi evoluto nella potente organizzazione dei Fratelli Musulmani (alle elezioni legislative del novembre 2002, Giustizia e Sviluppo (Akp), ottiene la maggioranza assoluta dei seggi in Parlamento e forma un governo monocolore).
Oggi il governo islamico di Recep Tayyip Erdoğan si trova a fare i conti con la protesta più violenta mai verificatasi in oltre dieci anni al potere (dal 2002). Contro la politica conservatrice del leader dell’Akp, propensa ad un islamizzazione silenziosa della società, ci sono gli studenti universitari, ad esempio della Bilgi University, insieme ai loro colleghi provenienti dalla prestigiosa Università del Bosforo, gli attivisti del Chp, fondato da Mustafa Kemal Ataturk, che incarna l’anima laica dell’opposizione all’attuale governo, i deputati del Bdp, il Partito curdo per la società democratica, impegnato con il premier in una delicata trattativa per mettere fine alla lotta armata dei separatisti del Partito dei lavoratori del Kurdistan (Pkk), il TGB (Unione dei Giovani Turchi), ma anche i sindacati, che si stanno mostrando decisi a svolgere un’azione politica di forte coesione con le altre componenti antagoniste, portando in piazza i loro iscritti e promettendo scioperi generali nei prossimi giorni. Nella mobilitazione generale ci sono anche i Verdi e il Partito Comunista di Turchia, forti oppositori alla sottomissione del premier alle logiche capitaliste, oltre che le associazioni che si oppongono visceralmente al collaborazionismo del governo nei confronti dell’aggressione alla Siria. Contro Erdoğan, insomma, c’è un intero popolo. Le “primavere arabe” si sono tramutate velocemente in inverni freddi a causa di un islamismo dilagante. L’Akp, fautore di un modello economico e sociale di stampo liberale e islamico-conservatore, da che era un partito precursore dell’Islam politico, rischia adesso di essere il primo governo della Confraternita a cadere, con il rischio di trascinare con sé tutti i governi della regione che hanno cavalcato la protesta in Nordafrica e che sono legati a doppio filo con i Fratelli Musulmani.
 


06 Giugno 2013 12:00:00 - http://www.rinascita.eu/index.php?action=news&id=21337

Finnish-Caucasian Emirate

Finnish-Caucasian Emirate

by Nikolai MALISHEVSKI

Ex: http://www.strategic-culture.org/
 

The facts revealing the «Finnish traсe» in the Boston marathon terrorist bombing have become a thing of general public knowledge. I offer just a cursory look at them to substantiate a warning: Europe is not immune from the events the Bostoners went through in April 2013.

Boston is home to a small community of ethnic Chechens in the United States. The office of Al Kifah is located on Beacon Street. In 1990 the organization sprang from the anti-Soviet jihad movement in Afghanistan. It was suspected of being implicated in the World Trade Center bombing that took place on February 26, 1993, as well as of connection to some terrorist activities on US soil. The bulk of the organization’s offices were closed down, but the Boston branch called Care International continued to function. It raised funds, provided all forms of logistical support, created brigades of suicide bombers and recruited fighters for jihadist causes in the United States. (1) Some of these mercenaries, like Aukai Collins, for instance, came back from Chechnya to collaborate with the Federal Bureau of Investigation (FBI) as informants. The United States special services let the Boston center of extremism in peace for about twenty years. The Tsarnaev brothers’ mother recalls, «Tamerlan was ‘really an extremist leader and that they were afraid of … He was controlled by the FBI for five years. They knew what my son was doing. They were following every step of his». (2)

As Finnish media reported on April 21, the Boston terrorist act perpetrators were influenced and directly controlled by the extremist website called Caucasus Center, which is located in Finland and has a reputation of being an information instrument of the Caucasus Emirate. The British Daily Mail published the article called Was Boston Bomber Inspired by Russia's Bin Laden? Mother Claims FBI Tracked Older Brother 'for FIVE YEARS' After Being Told by Moscow of Links to Chechen Terrorists (2) devoted to the links between the Tsarnaev brothers and Doku Umarov who heads the Center. Some American and Turkish journalists say Chechen Fatima Tlisova was a key connecting link between the Caucasus Emirate and the United States special services operating in the Caucasus (including Jamestown Foundation) (4) Islam Saidaev describes how these kind of people were recruited and used by Western and Georgian special services for support of Chechen separatists in his book called To Do Away With a Witness. The author is well acquainted with the details leading to the conclusion that, «The idea to create the Caucasus Emirate, which was spread around among Chechens, was a brainchild of Georgian special services and the Caucasus Center website».

Here are some facts from the biography of Doku Umarov which are not in the books as yet. He was born in 1965 in Achoy-Martan. In July 1992 his name was included into the federal wanted list for murder and rape. On his mother’s side he is a relative of terrorist Movsar Baraev, who took hostages in Nord-Ost Theater in the Moscow district. He is also a cousin of Arbi Baraev, who is well known for abducting people, including French national Vincent Koshtelya, three Britons: Peter Kennedy, Darren Hickey, Rudi Petschi and New Zealand-born Stan Shaw as well as many others. Umarov is a staunch believer in Wahhabism. He goes around by the names of Warrior-1, Abu Muslim and Aisa. By the end of 1990s he ran errands for Khattab, a CIA operative and a Canadian national, allegedly a native Jordanian reported to be deprived of his homeland’s citizenship for links to US special services. In the 2000s Doku Umarov was closely connected to and provided funds for another terrorist - Ruslan Gelaev. With Gelaev gone, he took his place as the leader of criminal gangs in Georgia. Umarov was the last «president» of self-proclaimed Ichkeria (2006-2007). In Russia he is on wanted list for instigating ethnic strife, looting, abductions, mass murders (he personally shot Russians and Chechens) and the complicity in terrorist activities. Not once he claimed responsibility for ordering such terrorist crimes as Nevsky express (2009), Moscow metro (2010) and Domodedovo airport (2011) bombings.

On October 7 2007 Doku Umarov proclaimed himself as emir of Caucasus Emirate - a purported Islamic state spanning several republics in the Russian North Caucasus - calling his followers to start a global jihad, «a holy duty for all the Muslims of the Caucasus». Back then he said, «Today our brothers fight in Afghanistan, Iraq, Somalia and Palestine. Whoever attacked Muslims, wherever they may be is our common enemy. It’s not Russia only, but also the United States, Great Britain, Israel, anyone who fights against Islam and Muslims». On June 2010 the United States put him on the list of international terrorists. On March 11 2011 the United Nations Security Council added him to the list of individuals allegedly associated with al-Qaeda. On March 26 2011 the U.S. Department of State authorized a reward of up to $5 million for information leading to the location of Doku Umarov. At that, the United States special services had done nothing to neutralize him till the Boston bombing.

According to Finnish internet media outlet Suomitanaan, the Caucasus Center is just a small part of widely spread extremists’ structure, located in Helsinki, Finland. (3) The organization is tasked with a priority mission of disseminating jihad throughout Europe and the United States. The Center is supported by prominent Finnish politicians and state officials who back the idea of «independent Ichkeria». For instance: Finnish Green party politician, current Minister of Intentional Development Heidi Hautala, former Member of the European Parliament, Tarja Kantola Special Adviser to the Minister for Foreign Affairs, Antero Leitzinger, a researcher at the Finnish Migration Service, being responsible for political asylum applications from the Caucasus. Finland is home to «Battalion of Chechen Martyrs», which added new members to its ranks after the Caucasus Center told would-be shahids (suicide bombers) that Tamerlan Tsarnaev died tortured by Americans. Some structures enjoying the support of Finnish state officials like Finnish-Russian Civic Forum, for instance, help the people who cannot wait «to set the fire of global jihad» to be transferred to other countries. The Boston tragedy brought into light the terrorists structures located in Finland. But the activities of the «Finnish-Caucasian Emirate» spread much further, far beyond the one state boundaries…

In 2011 it was reported that the younger son of former Chechen separatists’ leader Degi Dudaev, a citizen of Lithuania living in Vilnius, was detained by Lithuanian police. Back then Lietuvosrytas wrote that he was accused of being a member of a criminal gang involved in issuing faked Lithuanian passports, which went straight into the hands of Chechens, the same people as the Tsarnaev brothers, allowing them to move freely around the European Union.
1) More in detail: Berger J. Boston's Jihadist Past // Foreign Policy 22.04.2013 // foreignpolicy.com/articles/2013/04/22/bostons_jihadist_past; Berger J.M. Jihad Joe: Americans Who Go to War in the Name of Islam. Potomac Books, 2011. - 265 p..
2) Gallagher I., Stewart W. Was Boston bomber inspired by Russia's Bin Laden? // Daily Mail, 20.04.2013 // www.dailymail.co.uk/news/article-2312331/Was-Boston-bomber-inspired-Doku-Umarov-Mother-claims-FBI-tracked-older-brother7)-years-told-Moscow-links-Chechen-terrorists.html.
3) Boston terrorists were influenced and instructed by "Kavkaz Center", mouthpiece of terrorist Doku Umarov and his "Caucasus Emirate", operating in Helsinki, Finland // Suomitanaan, 21.04.2013 // suomitanaan.blogspot.ru/2013/04/boston-terrorists-were-influenced-and.html.
4) Madsen W. CIA Troublemaking in Caucasus // www.strategic-culture.org/news/2013/05/20/cia-troublemaking-in-caucasus.html

Neo-Ottomaans Turkije botst met modern Turkije

Neo-Ottomaans Turkije botst met modern Turkije

door Paul Vanden Bavière

Ex: http://www.uitpers.be/

turkije protestSedert de laatste week van mei neemt de beroering toe in Turkije. Wat begon als een protest tegen bouwplannen van premier Recep Tayyip Erdogan van de islamistische Partij voor Gerechtigheid en Ontwikkeling (AKP) op het laatste stukje groen bij het Taksim-plein in hartje Istanboel, is uitgedeind naar de hoofdstad Ankara en andere grote steden. Het protest heeft inmiddels veel nieuwe thema’s in de politieke arena gegooid.

 

 

 

Tien jaar nadat de AKP aan de macht kwam in Turkije zit er duidelijk sleet op de partij. En is er een tegenbeweging gegroeid rond een generatie, die geprofiteerd heeft van Erdogans economische successen, maar niets wil weten van zijn plannen Turkije om te vormen tot een verstikkend islamistisch land. Het protest is geen heropleving van het al lang gediscrediteerd republikeins Turkije, maar een zelfbevestiging van een opkomend modern Turkije, dat zich afzet tegen het streven naar een nieuwe of neo-ottomaanse maatschappij van de AKP.

 

Het Ottomaanse rijk, ontstaan in de 14de eeuw, en genoemd naar Osman I, kende een roemloos einde na de Eerste Wereldoorlog (1914-1918), waarin het de kant van de Duits-Oostenrijkse verliezers had gekozen. Daarom zou het ontmanteld worden. Het verloor zijn Arabische gebieden en de meeste nog resterende bezittingen op de Balkan. Generaal (pasha) Mustafa Kemal wist te voorkomen dat Grieken, Italianen, Fransen en Britten zich meester maakten van delen van Anatolië en dat in oosten Armeniërs en Koerden eigen staten zouden krijgen.

 

De generaal, later Atatürk (de vader van de Turken) genoemd. Ging resoluut de weg van de modernisering in westerse zin op. Hij zette de laatste Ottomaanse sultan af en schafte ook diens titel van kalief, opvolger van de profeet Mohammed, af. Turkije was niet langer de leider en de behoeder van de orthodoxie van de soennitische tak van de islam, veruit de belangrijkste tak. Dit tot grote spijt van vele Turken, die voor een groot deel vrome moslims waren en zijn – bij de laatste parlementsverkiezingen, die van 2011, behaalde de AKP bijna 50% van de stemmen.

 

 

Diepe staat

 

Meer nog Atatürk, ging de weg van scheiding van moskee en staat op: Turkije werd een seculiere staat – met dien verstande dat de Turkse regering wel de islam als staatsgodsdienst aannam maar tegelijkertijd de clerus onder een strikte controle hield. Imams worden opgeleid in staatsscholen, krijgen hun benoemingen van de staat, die ook instaat voor de bouw van moskeeën. Geen wildgroei van privé-initiatieven dus, die het staatsgezag uiteindelijk in gevaar zouden kunnen brengen.
De seculiere staat maakte het mogelijk dat de Turken die dat wensten, in tegenstelling tot in de meeste islamitische landen, zich konden onttrekken aan controle door de islamitische clerus en vrij hun mening over godsdienst konden uiten. Dat was een grote verdienste. Maar de Turkse Republiek was alles behalve een democratie. Pas in de jaren 1950 werd partijvorming toegelaten. Maar dan nog werd alles gecontroleerd door wat men de “diepe staat” noemt, een groep van generaals, die zich als behoeder van de erfenis van de in 1938 overleden Atatürk opwierp, van rechters, professoren, journalisten… De partijen moesten rekening houden met een aantal door de “diepe staat” uitgezette rode lijnen. Zo mocht het parlement niet debatteren over het budget van het leger en politie en zich niet moeien met het optreden van de militairen tegen van separatisme verdachte Koerden en tegen linkse groepen. Een optreden dat moorddadig was. De mensenrechten werden op alle manieren geschonden. Censuur en controle alom tegenwoordig. De democratie in Turkije was dus grotendeels fictie.

 

Hierin kwam geleidelijk verandering toen Turkije zijn kandidatuur stelde voor lidmaatschap van de Europese Unie, die een hele reeks voorwaarden stelde op gebied van economie, politiek en mensenrechten. Dat was het begin van het einde van het republikeinse establishment en van de “diepe staat”. Europa maakte het mogelijk dat de AKP in november 2002 de verkiezingen kon winnen zonder dat het leger een staatsgreep pleegde. Voor Erdogan begonnen jaren van manoeuvreren om uit de greep van de “diepe staat” te geraken. Daar slaagde hij in toen hij uiteindelijk de macht van de militairen wist te breken. Ook haalde hij bij elke opeenvolgende parlementsverkiezingen meer stemmen, waarin zijn economische successen een rol grote rol speelden. Erdogan bouwde de rol van de staat in de economie systematisch af en wist het investeringsklimaat te verbeteren door nieuwe wetten en reglementen. Turkije is nu de 15de grootste economie van de wereld en is grotendeels gespaard gebleven van de banken- en beurscrash van 2008.

 

 

Autoritair islamist

 

Maar Erdogan is en blijft een conservatieve islamist, die de Turkse maatschappij wil moraliseren. Hij heeft zich ook opgeworpen tot een autoritaire eerste minister, die geen tegenspraak duldt en ervoor gezorgd heeft dat duizenden politici, journalisten, linkse activisten, Koerden, militairen… in de gevangenis werden gestopt zonder veel bewijzen. Van persvrijheid houdt de eerste minister helemaal niet. Veel journalisten durven hun mening niet meer uiten uit vrees in de gevangenis te geraken en torenhoge boetes te krijgen. Krantenuitgevers die zich tegen de regeringspolitiek uitspreken kunnen op elk ogenblik enorme belastingsboetes krijgen.
Geleidelijk aan wordt de islamitische moraal aan de Turken opgedrongen. De hoofddoek, destijds door Atatürk gebannen uit publieke gebouwen, keert geleidelijk aan terug. In april begon Erdogan Ayran, yoghurt aangelengd met water, aan te prijzen als de Turkse nationale drank in de plaats van de gealcoholiseerde anijsdrank raki. Inmiddels werden al wetten ingediend om de verkoop van alcohol bij bepaalde plaatsen zoals scholen en moskeeën en op bepaalde uren te verbieden.

 

Enkele jaren geleden zorgde Erdogan tot bij de Europese Unie voor ophef toen hij een wet wou laten goedkeuren om overspel strafbaar te maken. Dat voorstel moest hij intrekken door de beroering die het internationaal verwekte. Nu laat Erdogan zich laatdunkend uit over homoseksualiteit – volgens hem een ziekte – en bestempelt hij abortus als moord.
Erdogan werpt zich de laatste paar jaren ook steeds meer op als de beschermer en behoeder van de soennitische islam, zoals de sultans-kaliefen dat vroeger deden. Daarom ook heeft hij zich aangesloten bij de soennitische as van Jordanië, Saoedi-Arabië en de andere monarchieën op  het Arabische schiereiland zoals Qatar en wil hij zijn voormalige vriend Bashar al-Assad, de president van Syrië, ten val brengen.

 

Dat moraliserend en conservatief beleid heeft hem een verlies aan populariteit opgeleverd bij de moderne Turken, die graag hun raki of hun Efes-pils willen blijven drinken. En de rol van soennitisch leider is niet goed gevallen bij de ongeveer 20 miljoen Turken die alevieten zijn, de Turkse tegenhanger van de Syrische alawieten, die beide zijn voortgekomen uit een dissidentie binnen het sjiisme. In Turkije steunen de alevieten de Syrische president Assad. Zij niet alleen, ook partijen als de Republikeinse Volkspartij (CHP), de partij die destijds door Atatürk werd opgericht, verwerpen de Syrië-politiek van Erdogan.

 

De vraag is nu of Erdogan onder de druk van de betogingen zal terugkrabbelen. Momenteel geeft hij de indruk van niet en verwerpt hij vergelijkingen van het huidige oproer in Turkije met de “Arabische lente”. Hij weet zich ook gesterkt door het feit dat bijna de helft van de Turken in de vorige verkiezingen voor hem hebben gestemd.

 

Syria Today, America Tomorrow

Syria Today, America Tomorrow

Image: MSNBC Media

John McCain took a brief respite from his long campaign to dispossess Americans to hang out with his new friends in Syria. McCain and his fellow travelers have transitioned from confident predictions that the reign of Bashar al-Assad is on its last legs to an angry insistence that America must supply the rebels with arms in over to overthrow him. Senator Rand Paul made the obvious point that America is war weary and the Syrian rebels are far more likely to assist al-Qaeda than the supposedly evil Assad. One suspects that McCain’s insistence on allying with terrorists and cannibals comes from his fanatical hatred of Putin than any supposed support for democracy.

Still, the situation in Syria has an importance that goes beyond the usual neoconservative stupidity and treason. It’s a model for the ethnopolitical future that the short sightedness of politicians like McCain is creating for what was once the United States.

The Syrian Civil War is less a battle for control of the state than an ethnic grudge match. Even years after the beginning of the conflict, a map of government and rebel controlled territory lines up almost exactly with the distribution of ethnic groups within the country. Almost a year ago, Tony Badran of The Weekly Standard pointed out that Assad’s strategy for survival is similar to that of the Crusaders—an interesting comparison considering that the Weekly Standard is apparently taking the side of Saladin. As Hezbollah has now declared its intention to openly back Assad (along with Iran), the conflict between Christians, Shiites, and Alawites against Israeli and American backed Sunnis is explicit.

Bashar al-Assad touched on a profound truth when he declared that unless he was victorious, it would be the end of Syria. Syria, as a meaningful entity, only exists because of Assad’s authoritarianism and Baathist ideology, an Arab nationalism deliberately intended to transcend sectarian differences. Absent this power and at least rhetorical ideological support, Syria will likely revert precisely into the divided regions it existed as during French rule.

The United States of America is backed by a similarly artificial foundation, the powerful civic creed of “Americanism” and the promise of eternal national prosperity. Colin Woodward created a model of the “Eleven Nations of North America,” as a guide to the cultural and economic components of the American Imperium and the similarly artificial Canadian entity. If anything, Woodward’s model underestimates the extent of North American divisions, as it neglects the critical importance of racial conflicts within these “nations,” from Blacks and Whites in Dixie to the tensions between Whites and American Indians in the Far West.

Colin Woodard's Nations of North America

Colin Woodard’s Nations of North America

Like tectonic plates, the fault lines of race, ethnicity, geography, and culture lie beneath the political issues of the day. To paraphrase Lord Palmerston, constituencies don’t have friends, they have interests, and rhetoric is simply an after-the-fact justification for those interests. “American exceptionalism” notwithstanding, if the federal system ever fails to deliver the goods, even for a brief moment, the American future could look a lot like the Syrian present.

Euro-Atlantism must be replaced by Eurasianism

Euro-Atlantism must be replaced by Eurasianism

by Gabor VONA

Ex: http://www.geopolitica.ru/

 

- Mr. Vona, what is main idea of your political party and why is it important for Hungary to make revision of the relations with EU?

- Jobbik is a national conservative party which does not refrain from using radical means. So when they label us as radicals, they are wrong.  Radicalism is not a principle, it is a method. The reason why we are radicals is because the situation is radical as well. At the moment, we Hungarians are sick passengers on a sinking European ship that has lost its values. This is unbearable. First we must get off the ship, then cure our diseases. Hungary was not admitted to the EU so that we could develop. The goal was to colonize us, to exploit our cheap labour and acquire our markets. Western companies and banks now try to maintain their systems by using the profit they pump out of our country in the East. And this is just the economic side of the problem. The EU did not bring any good in terms of the spiritual, mental side, either. After the anti-value approach of Communism, we are now living in the valuelessness of capitalism. I personally follow traditionalist principles, in other words, I believe that Europe should get back to its own roots and rearrange its relationship with other traditional cultures that only exist in the East now.

- Jobbik has image of ultra right political party in Hungary and in Europe too. Do you agree with this label or have other outlook that can not be dealing with classical terms of "right", "left" and so on?

- If modernity, which stretches from the Renaissance through the Age of Enlightenment to global capitalism, is identified with the political left, then we definitely belong to the right. I and my party, however, cannot be located by using the left and right coordinates of current politology. The best way is to say that Jobbik is a national radical party, which is not chauvinistic, which defies global capitalism and three of its key representatives, the USA, the EU and Israel, from the platform of universal human values.

- Euroscepticism is very different in EU. Please can you to describe some particular issues ofHungary and neighbour countries related with this topic? What is role of euroatlanticism strategy in this process?

- The disapproval rate of the EU has just exceeded its approval rate in Hungary for the first time. There was an incredible brainwashing going on in the 1990s, so most people believed it was going to be good to join the EU, and that there was no other option. By now more and more people have realized that the whole thing was a setup. The Union needs markets, cheap labour and a garbage dump. How naive we were when we thought that the West was going to provide a historic compensation for the East to counterbalance  their exploiting and abandoning us quite a few times in history! The same applies to the neighbouring countries as well but Hungary is in the worst situation. The previous government signed every paper Brussels laid down in front of them, the current one is only interested in its own power, and antagonizes the whole EU for it. The common ground of the two governments is that neither has any concept whatsoever. So far I am the only politician in Hungary to declare that Euro-Atlantism must be replaced by Eurasianism.

- Did financial crisis had influence on protectionism moods or general aspects is civilizational and values factors? How much involved NGO's and external powers in desintegration of hole hungarian system (territory-language-culture-etc.)?

- The economic crisis indeed has a great influence on scepticism. The situation has revealed that the EU does not represent the interests of the whole community but the major Western member states - France, England, Germany. The influence of various external powers and organizations is becoming more and more obvious in people's eyes. I can go as far as to say that there is a revolution of consciousness going on in Hungary. This is of course painful, because people must give up many illusions, but it is inevitable because the future must be built on truth and reality. Consequently, what now seems to be a confusion in Hungarian society will clear  up, I hope, and give way to a society that is much more self-aware and has much clearer thinking.

 - If we'll look inside of Hungarian identity we'll find eurasian roots of this nation. How much this line presented in your politics?

- Completely.  The Hungarian nation has Turkic origin, and was formed by the Russian steppes into what it is now, then wandered to the West to establish a state in the Carpathian basin. Our Western integration has been going on for centuries, but we have never forgotten our Eastern origin and they could never uproot this concept from our minds. This duality has often had its drawbacks for us, but I believe it could be beneficial this time.

 - By the way what about connection with Russia in geopolitcal sense of nowadays?

- Jobbik is an anti-Communist party, yet we were the first in Hungary to seriously propose to settle our relations with the Russians. Not only in diplomatic speeches, but in reality as well. At the time of the Georgian conflict, when the whole Hungarian political elite was voicing their agreement with the American interests, we declared that this issue was about something completely different. When Viktor Orbán was sending sulky messages to Russia from opposition back in 2009, we already declared that he was making a huge mistake. Personally, I have good relations with several Russian diplomats in Budapest, and I am very happy that the Russian Embassy is always represented at our year-opening conferences. In my foreign policy plans, Russia - in addition to Germany and Turkey - is a key political and economic ally, partner for Hungary. 

- If we'll speak about global processes what is your position and prognosis for forthcoming events? How long U.S. will be superpower yet? What is E.U. future and how Eurasian integration will happens?

- Difficult question. The agony has definitely started and a new world order will have to be established. The alliance of the BRICS countries clearly shows that the time of the USA and EU has passed. The most fortunate turn of events would be if they themselves realized it, because that could prevent major conflicts and give way to a peaceful transformation. With regard to the framework of Eurasian cooperation, I don't see the actual opportunities yet, because first we must define the basic values and the consequent strategy that could attract the widest possible circles. This is the challenge now, and Jobbik is the only Hungarian political entity willing to meet it. The others are all Atlanticists, and they will remain so until history passes them.

- Thank you Mr. Vona for interview. Do you want to add something for our readers?

- Thank you for the opportunity.

By Leonid Savin

vendredi, 07 juin 2013

Vers un monde tripolaire ?

Vers un monde tripolaire ?

Il y a a peu près un an, j’écrivais un texte intitulé Vers un monde sans Union Européennne ?, dans lequel je prédisais que l’Europe (au sens de l’Union Européenne) ne serait plausiblement jamais, sous sa forme actuelle, un acteur majeur et viable du monde de demain. L’absence d’authentiques structures politiques et donc de souveraineté ne devrait pas en effet lui permettre de s’opposer aux nouveaux géants que sont les BRICS ou les grand blocs émergents, dont les clefs de fonctionnement politiques et stratégiques sont au contraire fondés sur la toute puissance du politique et l’affirmationde la souveraineté.

La crise économique financière, qui a notamment mis en exergue la crise de fonctionnement de la monnaie unique (Euro) a sans doute définitivement enterré l’espoir que les fondateurs avaient en l’Europe. L’Europe, il est vrai, n’a pas su dépasser ses différences historiques, systémiques et culturelles, sans doute par manque d’un pouvoir politique centralisateur et fort. Il y a tout d’abord l’Europe du Sud, ces récentes dictatures (Grèce, Portugal, Espagne…) qui sont les grands malades de l’Europe dont elles sont financièrement totalement à charge. Il y a les nouveaux entrants qui se sont tournés vers l’Amérique plus que vers l’Europe de Bruxelles, confondant sans doute leur adhésion à l’UE avec celle de l’Otan. Enfin, il y a le noyau d’une vieille Europe qui est partagée entre une Allemagne ayant un besoin vital et économique de plus d’UE, et une France qui peine de plus en plus à obtenir une crédibilité européenne. Enfin, il y a le cas de l’Angleterre, que le Général De Gaulle avait bien défini comme étant le pion atlantiste en Europe et qui devrait vraisemblablement rapidement quitter une UE en pleine décomposition.

Ce n’est que relativement récemment que, paradoxalement, l’extension à l’Est de l’Europe a rendu plus visible la place de la Russie comme partenaire essentiel de l’Union Européenne et des nations européennes. L’illusion d’un accroissement de la coopération militaire et énergétique proposée par Moscou pour contrebalancer l’atlantisme totalitaire des élites européennes actuelles aura été de courte durée. Il semble de plus en plus évident aujourd’hui que l’Europe de Bruxelles et la Russie sont, malgré la coopération économique croissante, sur des évolutions historiques opposées, voire même contradictoires. La Russie renforce activement son partenariat avec la Chine en parallèle de son intégration eurasiatique, laissant clairement comprendre où elle situe stratégiquement son avenir pour les prochaines décennies. Bruxelles vient sans doute de son coté de céder le peu de souveraineté qui lui restait puisque les parlementaires européens ont voté le 23 mai dernier une résolution sur l’ouverture de négociations en vue de la constitution d’un accord de libre échange entre les Etats-Unis et l’Union européenne.

Le but est clair et a été parfaitement expliqué par ladéputée européenne allemande Godelieve Quisthoudt-Rowohl: « le renforcement de l’espace commercial transatlantique renforcerait énormément la position occidentale et permettrait sans doute que l’Union européenne ou les Etats-Unis soient un jour en mesure de négocier avec la Chine ». On peut imaginer clairement que de la même façon, l’Europe, qui a servi de tête de pont pour attaquer l’Eurasie contre une hypothétique menace postsoviétique destinée en fait à favoriser le contentieux américain contre la Russie, semble destinée aujourd’hui à servir de nouveau de tête de pont, mais cette fois en vue d’une tension américaine contre la Chine.

Cette hyper intégration transatlantique devait provisoirement accentuer l’américanisation de l’Europe de Bruxelles et par conséquent la soumission totale et définitive de cette dernière aux flux de capitaux, de marchandises et d’information venus d’outre atlantique. Ce faisant, l’Europe de Bruxelles se verrait dans l’incapacité définitive de pouvoir souverainement choisir ce qu’elle prend et ce qu’elle ne prend pas du monde qui l’entoure, et notamment d’outre atlantique. Pour Hervé Juvin, cette négociation annonce « à bien des égards la perspective d’une Europe puissance, d’une Europe comme identité et même d’une Europe comme entité politique a part entière ».

Peut-on envisager le remplacement de l’Union Européenne par une Union Occidentale sous contrôle politique de Washington et militaire de l’Otan ? Se dirige-t-on doucement vers un monde tripolaire partagé entre l’Union transatlantique, l’Union Eurasiatique et la Chine?

50 ans après… une critique positive toujours d’actualité ?

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50 ans après… une critique positive toujours d’actualité ?

Monika BERCHVOK

Rivarol N° 3096 du 31 mai 2013

 

A partir d’avril 1961, un prisonnier est amené à faire le bilan sans concession de l’échec de son combat politique et activiste pour une cause perdue. Dominique Venner n’est pas encore l’historien et fondateur de la Nouvelle Revue d’Histoire qu’il est devenu par la suite, il est un condamné politique à la prison de la Santé.

 

UN “QUE FAIRE ?” NATIONALISTE

 

Responsable d’un mouvement nationaliste interdit par le régime gaulliste, Jeune Nation, son engagement dans le combat de l’Algérie française l’a conduit à être arrêté et d’écoper de 18 mois de prison. Symbole de courage pour une génération de jeunes militants nationalistes de Jeune Nation mais surtout de l’importante Fédération des Etudiants Nationalistes (FEN), il est un observateur impuissant de la fin du combat des partisans de l’Algérie Française. Dans sa cellule, il rédige une courte brochure qui est un solde pour tout compte avec la ligne stratégique adoptée jusque-là. La rédaction du texte s’accompagne de longues discussions avec ses camarades détenus pour tirer les leçons de leur engagement, son analyse s’affine et devient un véritable plan de reconquête de l’influence perdue. George Bousquet, journaliste à RIVAROL, sortira le document lors de sa libération de la Santé. Pour une critique positive se diffuse alors rapidement dans les réseaux nationalistes en pleine recomposition. Le texte est anonyme, mais il est fait sien par la majorité des étudiants de la FEN. « Ecrit par un militant pour les militants », il touche directement sa cible. Dominique Venner exprimait clairement la volonté d’une jeunesse en quête d’un idéal révolutionnaire. Sévère et lucide, ce texte n’est nullement fait pour s’apitoyer sur une défaite. Il affirme que le combat ne fait que commencer, que le nationalisme est au début de sa longue marche. Pour une critique positive reste une référence pour tout un courant activiste, rarement un texte politique influence plusieurs générations de militants nationalistes. Cette brochure connut plusieurs éditions dans les années 1970, plus ou moins artisanales, et elle est maintenant diffusée gratuitement sur Internet par de nombreux sites de téléchargement. Comment expliquer cette longue postérité d’un texte écrit dans une situation d’urgence ? Tout simplement parce qu’il pose les problématiques de base que rencontrent les militants nationalistes authentiques et révolutionnaires depuis 50 ans. Dès les premières lignes, Pour une critique positive établit une distinction fondamentale et sans équivoque entre les “nationaux” et les “nationalistes”. L’attitude des premiers est dénoncée en des termes très durs. La « confusion idéologique » des nationaux est critiquée sans appel : « Les “nationaux” s’attaquent aux effets du mal, pas à ses racines. Ils sont anticommunistes mais oublient que le capitalisme et les régimes libéraux sont les principaux artisans de la propagation du communisme. Ils étaient hostiles à la politique algérienne du gouvernement, mais oublient que cette politique était le produit d’un régime, de son idéologie, de ses intérêts, de ses maîtres réels financiers et technocrates, comme de ses structures politiques et économiques. Ils voulaient sauver l’Algérie française contre le régime, mais ils reprennent à leur compte ses principes et ses mythes ». L’opportunisme et la mythomanie de ces milieux (« Un bridge avec un général en retraite, un parlementaire ou un sergent de réserve devient une sombre et puissante conjuration ») n’ont d’égal pour Venner que leur arrivisme électoraliste. Sur la question de l’action violente, le texte est clair sur l’importance de rompre avec les pratiques “terroristes” désorganisées des derniers feux de l’OAS : « Le terrorisme aveugle est le meilleur moyen pour se couper d’une population. C’est un acte désespéré ». Mais c’est surtout le manque de discipline et d’organisation qui reste une constante dans les rangs de la mouvance. Dès lors le jugement est sans appel. « Zéro plus zéro, cela fait toujours zéro. L’addition des mythomanes, des comploteurs, des nostalgiques, des arrivistes, ne donnera jamais une force cohérente. »


 

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POUR UNE NOUVELLE THÉORIE RÉVOLUTIONNAIRE

 

On l’aura compris, Pour une Critique positive était sans concession. Dominique Venner s’appuyait sur l’exemple de rigueur de Lénine et des Bolcheviks russes à la veille de la Révolution d’Octobre 1917. Lecteur du « Que faire ? » du fondateur de l’URSS, il établit une nouvelle théorie révolutionnaire créant un unité entre réflexion et action radicale. Ce rôle est donnée à la « conscience révolutionnaire », elle est le cœur de la méthode qu’il veut mettre en place : « Le révolutionnaire est entièrement conscient de la lutte engagée entre le Nationalisme, porteur des valeurs créatrices et spirituelles de l’Occident et le Matérialisme sous ses formes libérales ou marxistes. Il est libéré des préjugés, des contre-vérités et des réflexes conditionnés par lesquels le régime se défend. L’éducation politique qui permet de s’en affranchir s’acquiert par expérience personnelle, bien sûr, mais surtout à l’aide de l’enseignement que seule l’étude permet de dégager. Sans cette éducation, l’homme le plus courageux, le plus audacieux, n’est plus qu’une marionnette manipulée par le régime […] Par une propagande permanente à sens unique, à laquelle chacun est soumis dès l’enfance, le régime, sous ses multiples aspects, a progressivement intoxiqué les Français.

 

Toutes les nations à direction démocratique en sont là. Tout esprit critique, toute pensée personnelle sont détruits. Il suffit que soient prononcés les mots-clefs pour déclencher le réflexe conditionné prévu et supprimer tout raisonnement ». Si des notions comme l’Occident ou le Régime (à lire dans le contexte de l’époque) sont datées, le fond reste d’une actualité intéressante. L’enjeu est donc de donner une direction révolutionnaire à toutes les forces nationalistes, dans la perspective d’un changement de la société sur des bases nouvelles. « Maintenir le moral offensif de ses propres partisans, communiquer ses convictions aux hésitants sont deux conditions indispensables au développement du Nationalisme. La preuve est faite que dans l’action ou en prison, quand la démoralisation guette, quand l’adversaire semble triompher, les militants éduqués, dont la pensée cohérente soutient la foi, ont une force de résistance supérieure ». Voulant doter le nationalisme d’une organisation centralisée et“monolithique”. tirant les enseignements de la période de Jeune Nation, le texte rappelle une règle fondamentale du militantisme : « La preuve est faite que cinq militants valent mieux que cinquante farfelus. La qualité des combattants, est, de loin, préférable à leur quantité. C’est autour d’une équipe minoritaire et efficace que la masse se rassemble, pas l’inverse. Que les mouvements révolutionnaires soient des minorités agissantes ne signifie évidemment pas que tous les groupes minoritaires soient, pour autant, révolutionnaires. C’est une excuse trop facile pour la médiocrité de certains. Les minorités agissantes ne sont pas des sectes stériles, elles sont en prise directe sur le peuple. » La définition même que Dominique Venner donne au nationalisme fit couler beaucoup d’encre et devait provoquer de nombreuses ruptures avec d’anciens camarades : « Fondé sur une conception héroïque de l’existence, le Nationalisme, qui est un retour aux sources de communauté populaire, entend créer de nouveaux rapports sociaux sur une base communautaire et bâtir un ordre politique sur la hiérarchie du mérite et de la valeur. Dépouillé de l’enveloppe étroite imposée par une époque, le Nationalisme est devenu une nouvelle philosophie politique. Européen dans ses conceptions et ses perspectives, il apporte une solution universelle aux problèmes posés à l’homme par la révolution technique. » L’orientation européenne et quasiment nietzschéenne du texte n’échappe pas, et laisse entrevoir l’évolution vers les premières formes de la pensée de la « Nouvelle Droite ». L’éthique de l’honneur de « l’homme européen » et l’appel à la naissance d’une « Jeune Europe » font encore débat. Mais comment ne pas souscrire à l’affirmation que l’Europe doit avoir un autre destin que la mondialisation. « L’unité est indispensable à l’avenir des Nations européennes. Elles ont perdu la suprématie du nombre ; unies, elles retrouveraient celle de la civilisation, du génie créateur, du pouvoir d’organisation et de la puissance économique. Divisées, leurs territoires sont voués à l’invasion et leurs armées à la défaite ; unies, elles constitueraient une force invincible […] La jeunesse d’Europe aura de nouvelles cathédrales à construire et un nouvel empire à édifier. ».

Venner's Bare Bodkin

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Venner's Bare Bodkin


Ex: http://www.alternativeright.com/

As a gesture, French ex-paratrooper, veteran right-wing activist, and all around macho badass Dominique Venner’s gunshot-through-the-head self-snuff in the cathedral of Notre Dame sends a powerful message, though I’m not entirely sure what that message is.

One reads Venner’s final words summarizing the rationale for his act, and he truly sounds like a man of sound mind, with a clear-headed notion of aesthetic intent regarding the ramifications of his messy, bloody, brain-splattering final exit at the altar of the historic Paris church. Still, it isn’t easy to discern just how news of an elderly comrade’s suicide is meant to rally the European New Right to fight mass immigration and demographic displacement with any greater determination or ferocity than before. News of a mentor’s auto-annihilation, after all, does not typically have the effect of firing up his pupils or inspiring them to risk their own lives for the cause. Suicide is not martyrdom; whatever we may think of self-slaughter, it cannot be conflated with self-sacrifice. One doesn’t give one’s life for a greater cause, at least not in any obvious way, by directly and deliberately ending it.     

EA.pngThen again, suicide is almost always a dramatic gesture, thick with a certain pungent and romantic resonance. (Think of Romeo and Juliet, who killed themselves for one another’s sake, and for the glories of eternal love.) Contrary to the tiresome bromides of certain scoldy after-school-special-esque moralists, suicide is most emphatically not a “cowardly” act. Venner’s fiercely uncompromising, literally mind-blowing self-directed strike was bold indeed; it serves as a fittingly emphatic exclamation mark at the end of a fiercely uncompromising life. Normally, self-extinguishment cannot help but translate as an expression of desperate despair, although in certain, culturally-circumscribed cases, it can carry a defiant, “death before dishonor” type of message. Venner, like Yukio Mishima before him, seems to have opted to end his life as a kind of protest against prevailing social trends. Like the famously iconic image of the self-immolating Buddhist monk in Vietnam, he chose to make his death a high profile event, the better to register his posthumous displeasure with the Zeitgeist.       

I admit to finding suicide to be a fascinating subject, even to the point of having written a book about it. The continued prevalence of the very phenomenon highlights, I believe, a central paradox of our age. The collapse of established religion in the West over the past few decades has led to a corresponding secularization of attitudes and beliefs, a rise in conspicuous hedonism and brazen worldliness. Restraint, particularly on carnal matters, has evaporated, to the point where people now commonly regard chastity, one of the seven heavenly virtues, as a joke. Even the irreligious weren’t so spectacularly callous about safeguarding innocence in prior times.

Yet in the maw of all of our freely chosen decadence, it seems we still aren’t happy. After all, one would expect that a culture which adopts a “eat, drink, fuck, and be merry” approach to life would want nothing whatsoever to do with death. One would think, in fact, that within such a culture, suicide rates would drop severely, since in a secularized age death cannot be conceived as anything but the fearful negation of life, and life in this world is all that our age can know or ever conceive of believing in, given our hopeless proclivity towards worldliness. Yet every day, for a whole host of individualized reasons yet with the undeniable underlying miseries, people opt to do without the world they know, and instead fly directly to Hamlet’s “undiscovered country, from whose bourn no traveler returns.” For them, unlike for Hamlet, it is better the ills they have are enough to drive them to “make (their) quietus with a bare bodkin.”

That a man like Venner would contrive to “pull a Mishima”—and in a Catholic cathedral, no less!—speaks volumes about the general suicide of the West, spiritually speaking. Even forty or fifty years ago, no European-nurtured activist would have thought to undertake such an act; the ramifications would have been too ghastly, the aura of the event too unseemly, in light of the Christian prohibition of self-harm. Such a prohibition still held currency in the West not too long ago, the widespread decline of faith notwithstanding; today, however, in a glaringly post-Christian age of roiling chaos and bitter upheaval, such niceties have long flown the coop.

Any demographic resurgence of Western man will require a spiritual rebirth of Europe’s traditional beliefs. Perhaps Venner’s blood, shed by his own hand in a forbidden manner on holy ground, can help in some manner to nurture the seeds which will eventually blossom into a new age of rejuvenated, steadfast faith. Who knows? Stranger things have happened in the past. “History,” as T.S. Eliot noted, “has many cunning passages and contrived corridors.”

Andy Nowicki, co-editor of Alternative Right, is a Catholic reactionary writer who loathes all modernist dogmas and superstitions. He is the author of five books, including Heart Killer and The Columbine Pilgrim. He occasionally updates his blog (www.andynowicki.blogspot.com ) when the spirit moves him to do so.

jeudi, 06 juin 2013

Ein heroischer Akt

Ein heroischer Akt

von Fabian Flecken

Ex: http://www.blauenarzisse.de/

 

Der Freitod Dominique Venners hat unter pragmatischen Konservativen Unverständnis hervorgerufen. Die Tat war kompromisslos: griechisch-​antik und damit ureuropäisch. Symbol der Haltung und der Hoffnung.

In den deutschen Medien hat der Selbstmord des rechten französischen Historikers in der mit Besuchern gefüllten Kathedrale Notre Dame ein äußerst unterschiedliches Echo hervorgerufen. Während in diversen Mainstream-​Publikationen die Meldung unter „ferner liefen“ rangierte und der Franzose zu einem extremistischen Wirrkopf abgestempelt wurde, entspannte sich im konservativen und rechten Spektrum ein reger und breiter Diskurs.

Der Opfergang Venners

Ohne die genannte Debatte in Gänze rekapitulieren zu wollen, sei dennoch gesagt, dass der benannte Begriff des Lackmustests durchaus angebracht erscheint. Die breite Spanne an unmittelbaren Reaktionen fiel ins Auge und scheint auf konträre innere Strukturen zu verweisen. Hier stellt sich jedem die primär vorrationale Frage, ob er ein Sensorium für den Opfergang Venners aufweißt, oder nicht.

Vereinfachend kann man sagen, dass, je liberaler, bürgerlich grundierter und christlicher der Hintergrund des jeweiligen Kommentators war, desto größer das Unverständnis für die Tat. Ganz anders sahen es die Kompromisslosen, Exzentriker und Lebenskünstler. Ob es nun in die Zeit sowie in bürgerliche Musterkarrieren passt, oder nicht: eine heroische Haltung fällt nicht in den Bereich der Pathologie, sondern gehört zu den edelsten Möglichkeiten des Menschen – insbesondere des Mannes. Der Kopfschuss von Notre Dame war ein heroischer Akt.

Die NS-​ferne Rechte in Europa sollte froh sein, ein gegenwärtiges Beispiel fremdartig-​souveräner Haltung dargebracht zu bekommen. Wer kann schon ernsthaft die Selbsttötung eines Überzeugten mit den sinnlosen Gewalttaten von Extremisten in einen Topf werden? In den vergangenen Jahren machten eher kriminelle Politchaoten mit Geheimdienstkontakten und perverse Massenmörder à la Breivik von sich reden und Unschuldige zu Opfern. Dominique Venner richtete seine Energie nicht gegen Unschuldige, sondern gab seinem Leben eine abschließende Form.

Ausdruck seiner Ethik der Ehre

Von Vorbild sprach er dabei nicht. Und darum geht es auch gar nicht. Es war sein Weg und eine Ausdrucksform seiner Ethik der Ehre, wie sein langjähriger Weggefährte Alain de Benoist betonte, der – das sei an dieser Stelle angemerkt – im Falle Venners sicherlich eine größere Autorität darstellt, als allzu besserwissende Ferndiagnostiker, denen jedes Gespür für das Absolute abgeht.

Ich will hier gar nicht auf diverse Belehrungen eingehen (was hätte er denn nicht noch alles produktiv mit seinem Leben machen können, welche Fleißkärtchen wären zu sammeln?), die bei einem alten Mann vom Format Venners unangebracht sind. Stattdessen ist Respekt für seinen Freitod einzufordern, den ich allein schon aufgrund des Stils der Tat auch politischen Gegnern ohne weiteres zugestehen würde.

Ein Fanal

Dennoch kann man natürlich fragen, ob diese Geste nicht sinnlos war und wo hier doch der Nutzen liege? Mal abgesehen vom bourgeoisen Unterton solcher Einwürfe, und dies angesichts einer sehr persönlichen Entscheidung, ist die Frage dennoch berechtigt.

Was hätte der 78-​jährige Historiker und frühere politische Aktivist stattdessen tun können, was es an Durchschlagskraft und Erschütterung mit seinem Fanal hätte aufnehmen können? Noch ein, zwei Bücher schreiben? Ein paar Interviews? Ein Sit-​in vor dem Élysée-​Palast? Sicher, alles ehrenwerte Dinge. Aber man muss gestehen, dass keine der Alternativen eine vergleichbare Wucht gehabt hätte.

Man spürt, wie alltäglich die möglichen Optionen im Vergleich zur erschreckenden Tat wirken. Das kann verstören. Es bedeutet keinesfalls, dass dies der Weg schlechthin sei. Die Wirkungskraft des „Opfers“ wird aber zum historischen Faktum, das nicht zu bestreiten ist. Klar ist, dass aus solchen Ereignissen ein schöpferisches Elixier gewonnen werden kann, um kommende Aufgaben überhaupt bewältigen zu können. Man wird sehen, was sich in unserem Nachbarland diesbezüglich entwickelt – oder auch nicht.

Hoffnung und Haltung

Generell wäre es schlichtweg absurd, die zahllosen historischen Beispiele der Verbindung von Opfer, Blut und Mythos aufzuzählen, da es sich um eine menschliche Konstante handelt. Sie schufen erst eine Identität, die unser heutiges Sein ermöglicht hatte und sind unverändert imstande, Ehrfurcht zu erwecken. In seinem veröffentlichten Abschiedsbrief nimmt Venner ausdrücklich Bezug auf die uralten Wurzeln unseres Kontinents. Es scheint, als wäre sein Opfer eine Mischung aus persönlichem Dienst und dem Wunsch nach Anknüpfung und Auffrischung jener Kräfte, die unsere Kulturen schufen.

Genug der Worte. Einige schüttelten den Kopf ob der letzten Geste des Jünger-​Anhängers. Egal, es bleibt so oder so eine persönliche Tragödie. Eben griechisch-​antik und damit ureuropäisch. Dominique Venners letzte Minuten sowie die Tat in der Kathedrale waren kein Symbol der Aufgabe. Sie machen Hoffnung und schaffen Haltung. Ehrt ihn!

mercredi, 05 juin 2013

M. Ochsenreiter: Turkish Revolution

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Turkish revolution

An interview with Manuel Ochsenreiter

 

Natella Speranskaya:  The national revolution has started in Turkey. What are the forces behind it? Who is fighting who?

 

Manuel Ochsenreiter:  The demonstrations and riots in the Turkish cities show the deep gap within the Turkish society. But is it really a „national revolution“? Right now it seems that all the groups opposing Erdogan and also his AKP party are a quite colourful mix of ideologies and ideas. There are demonstrating Turkish nationalists as well as communists; we see flags of the labour unions and many other groups. But we shouldn´t forget that Erdogan and his party never had the support of those people who are uprising now.

 

One problem: We get all the information about the situation in Turkey right now via the western mainstream media stations. The western commentators and politicians are celebrating the so called „Turkish civil society“. In Germany for example almost all the established political parties gave statements that they support the demonstrators. In the mainstream media you will not find many nationalists or communists in interviews, but many westernized „activists“.

 

Natella Speranskaya:  How is the Turkish revolution related to the geopolitical opposition of Eurasianism (Russia, Iran, Syria) and atlantism (NATO, USA, EU)?

 

Manuel Ochsenreiter:  What we witness right now in Istanbul doesn´t seem to have a lot to do with geopolitical contents. There are of course groups and parties involved who are strongly against an atlantist agenda.

 

But we shouldn´t forget one important thing: The interest of the corporate media began a couple of days ago when the demonstrators in Istanbul clashed with the Turkish police. But in Turkey there are big demonstrations against Erdogan’s aggressive politics against Syria. Those protests have indeed a dominating geopolitical message. The protesters say: „We are on the wrong side of the conflict, we shouldn´t support the western-Islamistic joint venture to overthrow the Syrian government. We should support Syria against the aggressors.” They even criticised in a harsh way the NATO-membership of Turkey. But western mainstream media was not broadcasting those demonstrations, maybe because the message of the demonstrators doesn´t fit into the political guidelines.

 

Ironically, the west promoted the „Turkish model“- the AKP-government – as a role model for the so-called „Arab Spring“ countries. The elements are: moderate Islamism, friendship with Israel, strong ties with the western-transatlantic world. Western politicians always said: “Look to Turkey, there it functions so well!” Today we can say: Obviously it doesn´t.

 

Natella Speranskaya:  Your prognosis of the development of events in Turkey and how it will effect the situation in Syria?

 

Manuel Ochsenreiter:  This is hard to say. We know right now that there might be also an inner conflict within the AKP going on. The Turkish president Abdullah Gül critizised Prime Minister Erdogan in public. What does that mean for Erdogan’s authority and his political future? The guidelines for Turkish politics towards Syria are not written in Ankara, but by the NATO-“partners“. Erdogan turned Turkey within the last two years into a military base for terrorists, mercenaries, djihadists, and simple criminals, who went to Syria to fight against the regime. Turkey gives them support even when they are in Syria. Turkey supports organized theft of industrial compounds from Syria and the transport via the Turkish border. Erdogan tried a couple of times to provoke a conventional war against Syria. When we talk about all those acts of aggression against Syria we shouldn´t forget one important detail: Erdogan is not just supporting the violence against Syrian civilians but also against his own citizens. The bomb explosions in the Turkish city Reyhanli killed 51 people, and 140 more were injured. Erdogan blamed the Syrian secret service, but we know today from leaked documents of the Turkish intelligence that the Al-Qaida affiliated group „Nusra Front“  was responsible for that horrible attack, exactly those same extremists Erdogan provides support to and a safe haven.

 

So what might happen if Erdogan resigns? Will the Turkish politics all of a sudden change? Will it be an AKP inside change? Would a change in the Turkish government automatically mean that the state changes its geopolitical program? Would the west accept this? I deeply doubt.  

Paris, Manif, 16 juin!

Mourir comme un stoïcien romain

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Mourir comme un stoïcien romain

par Bruno de Cessole

Le 21 mai  2013, Dominique Venner s’est  donné la mort, d’un coup de pistolet,  dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, après avoir déposé sur le maître-autel une lettre expliquant et justifiant son acte. Deux jours plus tard, je recevais une lettre de lui, datée  du jour même de son suicide, par laquelle,  m’annonçant sa décision de partir à son heure et d’une façon qui ait un sens à ses yeux, il me donnait rendez-vous au Walhalla pour des chasses éternelles. A sa lettre manuscrite il joignait une page  dactylographiée intitulée « Les raisons d’une mort volontaire », copie de la déclaration rendue publique le lendemain de sa mort. D’avance, connaissant l’esprit du temps,  Dominique Venner y réfutait les interprétations malveillantes, caricaturales ou tendancieuses que la plupart des commentateurs ne manqueraient pas de donner de son geste. Un  geste spectaculaire, mûri et prémédité depuis plusieurs mois sans doute, sans que nul de ses proches ne le pressente, et qui suscite, selon les cas,  trouble,  malaise, et interrogations. Comme il fallait s’y attendre c’est la malveillance, l’amalgame, la déformation, quand ce n’est pas l’injure et l’ignominie, qui ont prévalu dans les compte rendus des journaux et les réactions des réseaux sociaux, ce tout-à-l’égoût du ressentiment et de la médiocrité contemporains. Chateaubriand ne prévoyait pas que le nombre des nécessiteux serait aujourd’hui si grand quand il écrivait qu’il faut être économe de son mépris… La place me manque, hélas, pour rendre hommage à l’homme, au combattant, à l’écrivain et à l’intellectuel que fut Dominique Venner, qu’il est injurieux de réduire à une figure de soldat perdu et de militant politique, qu’il avait dépassée depuis longtemps. Mais c’est un devoir que de dissiper l’entreprise de désinformation de ces salisseurs de mémoire et de rétablir des vérités malmenées ou ignorées. Ce n’est pas parce qu’il était frappé par une maladie  incurable  que Dominique Venner, sain de corps et d’esprit, s’est donné la mort, mais en pleine possession de  ses moyens et en toute  lucidité.  Ce n’est pas sous l’aiguillon d’un subit dégoût de la vie, une vie qu’il aimait malgré les tribulations et les déceptions qu’elle comporte, mais, à rebours, parce qu’il voulait donner à son existence terrestre, lui qui ne croyait pas à la consolation des arrière-mondes, son sens ultime. Ce n’est pas par désespoir devant le déclin de son pays, mais pour montrer  qu’il n’est pas de fatalité historique, qu’il a témoigné de l’éthique de la volonté.  Ce n’est pas par désir de provocation et de profanation qu’il a choisi Notre-Dame de Paris,  haut-lieu spirituel que ce païen revendiqué  aimait et respectait, pour théâtre symbolique de son geste, mais en mémoire « de lieux de culte plus anciens », rappelant nos origines immémoriales ». Ce n’est pas  par goût de la posture et par égotisme que cet homme secret et discret, ennemi des faux-semblants et du tohu-bohu médiatique, a accompli son «  seppuku » rituel de samouraï d’Occident, mais  par oblation et esprit de sacrifice. « Je crois nécessaire, disait-il dans sa lettre-testament de me sacrifier pour rompre la léthargie qui nous accable. J’offre ce qui me reste de vie dans une intention de protestation et de fondation ». Contre  la fatalité et la destruction programmée de notre héritage  et de nos traditions, il a élu la mort volontaire « afin de réveiller les consciences assoupies ». En des temps de basses eaux comme les nôtres, où les valeurs d’héroïsme et de sacrifice sont tenues pour de vieilles idoles dévaluées, voilà qui est incompréhensible, et ne peut que provoquer chez le tout-venant que la stupéfaction, la dérision ou l’injure.  Comment faire admettre aux petits hommes anesthésiés ou lobotomisés de cette époque, qui ne croient plus en rien, qui n’osent plus rien, qui ne risquent plus rien, qui ne veulent plus rien que « leurs petits plaisirs du jour et leurs petites jouissances de la nuit «, derniers hommes, qui ne vivent pas leur pensée et ne pensent pas leur vie, qu’un intellectuel   choisisse de se tuer  pour prouver que la plus haute liberté consiste à ne pas être  esclave de la vie. Et inciter ses contemporains à renouer avec un destin historique digne du passé de la France. A l’heure qu’il a choisie,  Dominique Venner a rejoint Caton d’Utique, Montherlant  et Mishima, les héros de l’Iliade et  de Plutarque, des sagas scandinaves et des légendes germaniques, qu’il admirait et dont il s’est voulu l’héritier. Puisse sa mort volontaire n’être pas un service inutile mais le ferment d’une renaissance à quoi invite et son œuvre et son ultime geste.

Bruno de Cessole

La dérive totalitaire de la démocratie

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La dérive totalitaire de la démocratie

Une dérive nationale et mondiale


Pierre Le Vigan
Ex: http://metamag.fr/
Tout semble opposer la démocratie et le totalitarisme. L’association des deux termes parait un oxymore. Il n’en est pourtant rien. Le visage actuel de la démocratie n’a plus beaucoup de rapport avec l’idéal des Grecs se voulant des hommes libres. La démocratie est le règne de la loi. Mais chez les Grecs il y avait quelque chose au-dessus de la loi. « Etre Grec disait Tyndare dans l’Oreste d’Euripide, c’est ne pas vouloir être au-dessus des lois. » La souveraineté des lois, chez les Grecs, cela voulait dire, explique Michel de Jaeghere, « la soumission de la volonté générale, de la majorité des citoyens, à des lois considérées comme d’origine divine parce qu’elles étaient le reflet même de la nature humaine, ou qu’elles avaient été transmises par la tradition, ou qu’elles étaient conformes à la raison. » 
 
Rien au dessus de la loi ? 

La démocratie moderne postule que rien n’est au-dessus de la loi. Le sénateur socialiste Jean-Pierre Michel résume ainsi cette position : « Ce qui est juste, c’est ce que dit la loi, c’est tout ! Et la loi, elle ne se réfère pas à un ordre naturel, elle se réfère à un rapport de force à un moment donné. » Cette conception, il la qualifie de marxiste, ce qui prouve son inculture. Il convient plutôt de la qualifier de vitaliste, darwiniste et ultra-libérale. Dans cette perspective, la loi est légitime parce qu’elle procède de la volonté générale, à condition toutefois que cette volonté générale s’exprime dans des formes procédurales précises, telles l’élection de représentants, excluant de consulter directement le peuple. A ce stade, ce qui est majoritaire sans passer par les procédures démocratiques est qualifié de « populiste », et est donc disqualifié, ce mot flou recouvrant une mise au ban du « cercle de la raison ».
 
Forcer les peuples à « être libre »

Comment en est-on arrivé là ? Au nom d’un contrat social forçant les peuples «  à être libre » (Rousseau) on a supprimé les « petites républiques » (Augustin Thierry) qu’étaient les corporations. Dans le même temps, l’art de l’économie qui consistait à « tenir sa maison » a été remplacé par la chrématistique, l’accumulation de l’argent pour l’argent. La démocratie moderne étant avant tout procédurale, celui qui maitrise la procédure a le pouvoir alors que l’on constate que « le suffrage universel est manipulé par des lois électorales plus ou moins scélérates selon les périodes » (Philippe Conrad). L’atomisation de la société voulue par le libéralisme fait le reste : elle achève de rendre la démocratie introuvable. Il ne reste qu’une « foule innombrable d’hommes semblables et égaux » (Tocqueville)  revendiquent leur plaisir et le soutien de l’Etat qui « comprime, énerve, éteint, hébète ». (encore Tocqueville).
 
La dérive de la démocratie n’est pas seulement nationale. Le président américain Woodrow Wilson développe une doctrine consistant à obliger les peuples à devenir « libres » c’est-à-dire à adopter les mœurs et la conception de la liberté de la démocratie américaine, et à s’inféoder à la politique internationale etatsunienne.
  
La liberté de la rivière non canalisée

Au plan intérieur, la démocratie devient ce que Maxence Hecquard appelle justement à propos des conceptions de Hobbes « la liberté de la rivière non canalisée ». Longtemps, l’Eglise s’est opposée à la démocratie. Elle s’y est finalement ralliée en défendant la notion de « droits de la personne ». – et non exactement de « droits de l’homme ».  Ce n’est que très récemment, avec Benoist XVI, qu’elle a reconnu la notion de souveraineté populaire, à l’encontre de la notion de royauté sociale (au sens de « sur la société ») de Jésus-Christ, et donc de la doctrine du Christ-Roi, élaborée par Pie XI en 1935 (encyclique Quas Primas).
 
L’Eglise continue toutefois d’affirmer que cette souveraineté populaire ne saurait s’exprimer sans limites, des limites qui sont les droits de la personne. Il reste que si le fondement des lois ne peut être que la Loi divine et non la volonté du peuple, il reste une forme d’incompatibilité entre catholicisme et ce qu’il faudrait appeler le démocratisme, c’est-à-dire l’idée d’une extension indéfinie des droits, en d’autres termes  l’hubris de la démocratie. Michel de Jaeghere ne dit pas autre chose quand il écrit que l’Eglise « reste ferme sur sa condamnation du principe fondamental de la démocratie moderne, à savoir que la loi est l’expression de la volonté générale, indépendamment de la loi de Dieu, de la loi naturelle, de l’ordre du monde et du vrai bien commun. » 
 
Le ralliement de l’Etat à l’idéologie individualiste

Dans les démocraties modernes, les droits de l’individu finissent par devenir le contraire des droits de la personne. A la suite des totalitarismes et de la Seconde Guerre mondiale, l’individualisme a fait l’objet d’une promotion le présentant comme le meilleur antidote aux totalitarismes. Cela se manifeste de plus en plus clairement au cours de période de « modernisation » des mœurs, accompagnant l’essor économique et la société de consommation, qui prend place dans les années soixante et se prolonge ensuite. C’est ce que  Henri Mendras a appelé la « seconde Révolution française. » Cela s’est traduit par le développement de la consommation, la généralisation de l’hédonisme et le délitement des liens communautaires : fin de la famille élargie ainsi réduite au couple avec un ou deux enfants, fin des attaches religieuses, corporatives, syndicales, etc. « Les années Giscard, note l’historien Martin Dauch, marquèrent le ralliement définitif de l’Etat à l’idéologie individualiste. » Jean-Pierre Le Goff, Jean-Claude Michéa, Michel Clouscard  ont analysé ce basculement du libéralisme vers un triomphe sociétal, et pas seulement économique, l’un étant le moyen de renforcer l’autre. 
 
Le libéralisme-libertaire réussit le paradoxe de n’être pas un régime autoritaire tout en se rapprochant d’un totalitarisme de type nouveau. Ceci mérite quelques explications. Le triomphe de l’individualisme consumériste  comme antidote au totalitarisme est l’effet du succès médiatique de la « pensée antitotalitaire » des « nouveaux philosophes » des années 70. Le paradoxe se dénoue à l’analyse : en effet, si les totalitarismes des années 20 et 30 ont exalté les rassemblements de masse, ils l’ont fait au nom de l’homme : l’homme de la société sans classe pour le communisme, l’homme allemand ou aryen pour le national-socialisme. L’universitaire catholique Anton Hilckman l’avait parfaitement vu dès les années trente. Dès lors, à la question, « Comment peut-il y avoir individualisme et nouveau totalitarisme ? » on doit répondre en essayant de comprendre les éléments de continuité. Ceux-ci sont  la dépersonnalisation, la société publicitaire, l’égocentrisme (nationaliste dans les années trente, individuel maintenant), la massification (militariste dans les années trente, consumériste maintenant).
 
Des totalitarismes durs aux totalitarismes liquides

Ainsi, après l’ère des totalitarismes durs est venu l’ère des totalitarismes plastiques, liquides (Zygmunt Bauman), qui s’introduit dans tous les interstices sociaux. Sans morale commune, il ne reste comme régulateurs sociaux que le Marché et le Droit. C’est pourquoi l’individualisme libéral – loin d’en être l’antidote – accomplit au contraire le totalitarisme (Augusto Del Noce). Il en est l’autre face. « On renverse ainsi la perspective : l’individualisme libéral n’est pas une ébauche de totalitarisme, il est le totalitarisme porté à sa perfection. Augusto Del Noce montre que l’époque de la sécularisation se décompose en une époque sacrée (c’est celle des religions séculières nazies et communistes) et une époque profane (la nôtre, qu’il fait débuter symboliquement à la mort de Staline). 
 
Selon Del Noce, la société opulente va beaucoup plus loin que la société nazie ou communiste dans le relativisme et  l’irréligion. Les totalitarismes gardaient une nostalgie de l’unité des hommes et s’attachaient à bâtir une autre réalité. Ils le faisaient d’une façon perverse, mais rejoignaient ainsi des aspirations profondes de l’âme humaine. La démocratie libérale fait « mieux » : elle conduit à l’extinction de ses aspirations et elle parvient ainsi à en finir de manière beaucoup plus radicale avec le sacré et la transcendance. L’on pourrait dire que le vice ne rend plus aucun hommage à la vertu. » explique Martin Dauch qui remarque que « les effets désastreux de l’individualisme sont présentés comme autant de motifs pour l’étendre davantage, pour en finir avec ce qui brime encore les individus. »
 
Rivaliser de singularité

L’affirmation de soi sans référent moral et collectif multiplie la tyrannie des désirs et la dissension sociale. Ce processus remonte à la fin du Moyen-Age. Le culte de l’enrichissement (Antoine de Montchretien, Calvin puis Adam Smith), l’idée que la nature est inépuisable (Jean-Baptiste Say, David Ricardo), le mimétisme social (Gabriel de Tarde, Joseph Schumpeter, Daniel Bell) sont les étapes qui ont amené l’homme à se croire le centre du monde et à vouloir rivaliser de singularité. Chacun exige alors de la société une reconnaissance de sa « petite différence », qu’elle concerne la religion, l’orientation sexuelle, un handicap, une origine, etc. Le mètre étalon de tout devient la conscience individuelle. « Conscience ! Conscience ! Instinct divin, immortelle et céleste voix ; guide assuré d’un être ignorant et borné, mais intelligent et libre ; juge infaillible du bien et du mal, qui rends l’homme semblable à Dieu, c’est toi qui fais l’excellence de sa nature et la moralité de ses actions ; sans toi je ne sens rien en moi qui m’élève au-dessus des bêtes, que le triste privilège de m’égarer d’erreurs en erreurs à l’aide d’un entendement sans règle et d’une raison sans principe. » s’exclame Rousseau (Emile ou de l’éducation, livre IV). 
 
A partir de là, rien de collectif, de transmis, de venu d’en-haut ne donne plus sens. Valérie Pécresse, ancienne ministre de Sarkozy, disait : « L’identité nationale de la France est très simple : c’est l’adhésion aux valeurs des droits de l’homme. » Henry de Lesquen notait justement qu’à ce compte-là, Charles Maurras n’eut pas été français dans la mesure où il n’adhérait aucunement à ces valeurs. On peut ajouter : ni Georges Sorel et bien d’autres. De Lesquen pourrait toutefois aller plus loin. Pourquoi ne pas souligner l’extraordinaire outrecuidance de l’expression « La France patrie des droits de l’homme », alors que l’Allemagne n’est « que » la patrie des Allemands, l’Espagne la patrie des Espagnols, etc ? La définition « droitsdelhommiste » de la France est à la fois désincarnée et élitiste, universaliste et suprématiste. Elle est à la fois inepte et infiniment orgueilleuse, elle infériorise en fait tous les autres peuples dont l’accession à la qualité de Français est implicitement conçue comme un progrès, ce qui ne veut pas dire autre chose que rester Malien, ou Algérien, ou Pakistanais, quand on aurait la chance de pouvoir devenir Français, serait un signe d’arriération. C’est pourquoi il y a continuité entre l’universalisme colonisateur à l’égard des « races inférieures » (sur l’échelle du progrès, car il est juste de préciser qu’il ne s’agissait pas de racisme biologique) de Jules Ferry et Léon Blum et l’universalisme immigrationniste à tout crin et « sans-papieriste » actuel, consistant à vouloir régulariser tous les résidents illégaux.
 
On le voit : la démocratie devient totalitaire quand elle est toute entière investie par un pouvoir médiatico-idéologique selon lequel la logique des droits doit s’étendre à l’infini. Cette idéologie sommaire est assurément du niveau d’un discours publicitaire (François Brune). Elle n’en est pas moins devenue la référence obligatoire. Ce pouvoir vise à ne rendre possible qu’une « alternance unique », celle entre une pseudo-droite et une pseudo-gauche, qui cumulent les défauts des deux. Il s’agit donc bel et bien d’un système totalitaire de bouclage du contrôle exercé sur la société par un système de domination de l’hyperclasse de plus en plus déconnectée du peuple.
 
En savoir plus : Renaissance catholique, La démocratie peut-elle devenir totalitaire ? Actes de la XVIIè Université d’été, Contretemps, 2012, 370 pages, 22 €. 
 

mardi, 04 juin 2013

La fin du modèle turc

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La fin du modèle turc
 
Le cadavre de Mustapha Kemal bouge toujours


Jean Bonnevey
Ex: http://metamag.fr/
Nous l’aura-t-on vanté ce modèle turc, cet islamisme modéré soluble dans la démocratie et devant inspirer les pays arabes, la preuve par Istanbul d’une démocratie musulmane comme il y a une démocratie chrétienne.
 
En fait l’islamisme modéré est un islamisme sournois qui se répand dans la société. Depuis 10 ans Erdogan l’homme qui comparait, quand il était dans l’opposition, les mosquées à des missiles tente d’islamiser en douceur une société à part. Voilà 10 ans qu’ Erdogan est au pouvoir. Il a été habile. Il a marginalisé l’armée au nom du respect du vote. C’était l’obstacle, une armée avec des cadres toujours kémalistes, mais une troupe à l’image de la société déjà très islamisée. Il se croit à labri d’un putsch et resserre la corde islamiste sur le cou turc.
 
Recep Tayyip Erdogan, un islamiste modéré ?
 
Comme toujours, on s’en prend aux libertés au nom des interdits de l’islam dans tous les domaines du privé, comportements dans la rue, consommation d’alcool, etc..Cependant la Turquie a été un pays laïc où l’islam était sous un contrôle de fer. Les portraits de Mustapha Kemal sont ressortis dans les dernières manifestations, cela veut tout dire. En fait les tucs ne supportent plus, certains d’entre eux en tout cas, la limitation  des libertés au nom d’une religion qui  devient dans les faits de plus en plus rigoriste et répressive.
 
Il y a aussi l’usure du pouvoir, même si économiquement, les islamistes qui échouent partout quand ils sont aux commandes (Maroc, Tunisie,  Egypte) ont eu de très bons résultats économiques en Turquie. Sur le plan diplomatique l’alliance avec Israël et ses déboires, les concessions aux kurdes et les engagements en Syrie ont miné le modèle turc qui se rêvait  un  nouvel espace d’influence ottoman.
 
Un rejet bien plus large

Erdogan est un islamiste intelligent.  Il l’a déjà démontré et il semble avoir compris la dangerosité, pour son pouvoir, des manifestations. Le mouvement est parti vendredi à l'aube avec l'intervention musclée de la police pour déloger quelques centaines de militants qui occupaient depuis trois jours le parc Gezi, sur la place Taksim, pour y empêcher le déracinement de 600 arbres dans le cadre d'un projet d'aménagement urbain très contesté. Mais l’arbre bien sûr cache la forêt d’un rejet bien plus large.
 
 
Confronté à l'un de ses plus importants mouvements de contestation depuis l'arrivée de son parti au pouvoir en 2002, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a ordonné aux forces de l'ordre de se retirer en milieu d'après-midi de la place. Immédiatement, des milliers de personnes brandissant des drapeaux turcs ont envahi les lieux dans une immense clameur de victoire, ponctuée de quelques fusées d'artifice.
 

Les portraits de Mustapha Kemal sont ressortis
 
Les choses n’en resteront sans doute pas là. Si le revenu par habitant a triplé en Turquie depuis 2002, Recep Tayyip Erdogan est accusé de dérives autoritaires et de vouloir "islamiser" la société turque. Le récent vote d'une loi restreignant la consommation et la vente d'alcool a suscité  la colère des milieux libéraux.
 
L'opposition politique a pris le relais de ces critiques en s'affichant avec les protestataires. « Nous voulons la liberté et la démocratie dans notre pays », a lancé le président du Parti républicain du peuple (CHP) Kemal Kiliçdaroglu. Au sein même du pouvoir, plusieurs voix se sont élevées samedi pour dénoncer la réaction disproportionnée de la police. Voilà qui devrait cependant tempérer l’enthousiasme vis à vis du régime turc, de ceux qui partout le présentent comme l’exemple d’un islamisme sans danger pour les libertés et la démocratie.
 
Ils ne changeront pas d’avis mais la preuve par Istanbul ne tient plus.

Septième soirée de "Livr'arbitres"

18:30 Publié dans Actualité, Evénement, Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paris, événement, littérature, lettres | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Turkish revolution

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Turkish revolution

An interview with Claudio Mutti

Ex: http://www.granews.info/

Natella Speranskaya:  The national revolution has started in Turkey. What are the forces behind it? Who is fighting whom?

Claudio Mutti:  The slogans about "human rights" and "democracy", the Femen's performances, the solidarity expressed by Madonna and other hollywoodian stars, the antifa rhetoric peppered with "Bella ciao" as its soundtrack are the symptoms of an "orange revolution" or a "Turkish spring", rather than of a national revolution. At present it is impossible to know if the troubles have broken out in a spontaneous way, or if really foreign agents have provoked the troubles, as pretended by Erdogan. But we must consider that US Ambassador Francis Ricciardone has repeated twice in two days his message in favour of protesters and that John Kerry has made a declaration about the right of protesting. Certainly, among the protesters there are also militants and activists of national, anti-Atlantist and also pro-Eurasian movements (as, for example, the Workers' Party, İşçi Partisi); but I don't think that they are in the position to direct a so heterogeneous mass towards the goal of a national revolution.

Natella Speranskaya:  How is the Turkish revolution related to the geopolitical opposition of Eurasianism (Russia, Iran, Syria) and atlantism (NATO, USA, EU)?

Claudio Mutti:  It is true that many people have been troubled by Turkey's envolvement in the Syrian conflict. Nevertheless, when the protesters claim "We are the children of Ataturk", they express a concern related to secularistic and laicistic beliefs, not to a Eurasianistic position. Unfortunately I don't see a significant anti-Atlantic trend in the present revolt.

Natella Speranskaya:  Your prognosis of the development of events in Turkey and how it will effect the situation in Syria?

Claudio Mutti:  It is probable that the Turkish revolt will induce Erdogan to think about the saying "sow the wind and reap the whirlwind" and to devote himself more to Turkish affairs than to Syrian ones; probably he will take note of the fact that Americans are always ready to oust their collaborators, after making use of them. Two months ago his Foreign Minister Ahmet Davutoglu has signed a protocol of agreement with the SCO. If the Turkish government wants to be consistent with this decision, it must drop that kind of "neo-Ottomanism" which conceals a subimperialistic role, useful to North American interests. Even better, if Turkey really wants to be a point of reference for muslim peoples of Mediterranean Sea and Middle East, it must break off its ties with NATO and with the Zionist regime. It is schizofrenic to destabilize Syria and at the same time to accuse Zionism and Israel of being, according Erdogan's words, "a crime against humanity" and "a threat to regional peace".