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samedi, 01 juin 2013

En souvenir de Dominique Venner

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Robert STEUCKERS:

En souvenir de Dominique Venner

Il faut que je l’écrive d’emblée: je n’ai guère connu Dominique Venner personnellement. Je suis, plus simplement, un lecteur très attentif de ses écrits, surtout des revues “Enquête sur l’histoire” et “La nouvelle revue d’histoire”, dont les démarches correspondent très nettement à mes propres préoccupations, bien davantage que d’autres revues de la “mouvance”, tout bonnement parce qu’elles exhalent un double parfum de longue mémoire et de géopolitique. Lire les revues que publiait Dominique Venner, c’est acquérir au fil du temps, un sens de la continuité européenne, de notre continuité spécifique, car je me sens peut-être plus “continuitaire” qu’“identitaire”, plus imbriqué dans une continuité que prostré dans une identité figée, mais c’est là un autre débat qui n’implique nullement le rejet des options dites “identitaires” aujourd’hui dans le langage courant, des options “identitaires” qui sont au fond “continuitaires”, puisqu’elles veulent conserver intactes les matrices spirituelles des peuples, de tous les peuples, de manière à pouvoir sans cesse générer ou régénérer les Cités de la Terre. Lire “La nouvelle revue d’histoire”, c’est aussi, surtout depuis l’apport régulier d’Ayméric Chauprade, replacer ces continuités historiques dans les cadres d’espaces géographiques précis, dans des lieux quasi immuables qui donnent à l’histoire des constantes, à peine modifiées par les innovations technologiques et ballistiques.

J’ai découvert pour la première fois un livre de Dominique Venner dans une librairie bizarre, qui vendait des livres et tout un bric-à-brac d’objets des plus hétéroclites: elle était située Boulevard Adolphe Max et n’existe plus aujourd’hui. Ce livre de Dominique Venner s’intitulait “Baltikum”. Nous étions en août 1976: je revenais d’un bref séjour en Angleterre, d’une escapade rapide à Maîche, j’avais vingt ans et huit bons mois, la chaleur de ce mois des moissons était caniculaire, torride, l’herbe de notre pelouse était rôtie comme en Andalousie, le plus magnifique bouleau de notre jardin mourrait en dépit des efforts déployés pour le sauver coûte que coûte. J’allais rentrer en septembre, le jour où l’on a inauguré le métro de Bruxelles, à l’Institut Marie Haps, sous les conseils avisés du Professeur Jacques Van Roey, l’éminent angliciste de l’UCL. C’est à ce moment important de mon existence, où j’allais me réorienter et trouver ma voie, que j’ai acheté ce livre de Venner. L’aventure des “Corps francs” du Baltikum ouvrait des perspectives historiques nouvelles au lecteur francophone de base, peu frotté aux souvenirs de cette épopée, car les retombées à l’Est de la première guerre mondiale étaient quasi inconnues du grand public qui ne lit qu’en français; l’existence des Pays Baltes et de la communauté germanophone de Courlande et d’ailleurs, fidèle au Tsar, avait été oubliée; en cette époque de guerre froide, les trois républiques baltes faisaient partie d’une Union Soviétique perçue comme un bloc homogène, pire, homogénéisé par l’idéologie communiste. Personne n’imaginait que les langues et les traditions populaires des ethnies finno-ougriennes, tatars, caucasiennes, etc. étaient préservées sur le territoire de l’autre superpuissance, finalement plus respectueuse des identités populaires que l’idéologie du “melting pot” américain, du “consumérisme occidental” ou du jacobinisme parisien. La spécificité du “Baltikum” était tombée dans une oubliette de notre mémoire occidentale et ne reviendra, pour ceux qui n’avaient jamais lu le livre de Venner, qu’après 1989, qu’après la chute du Mur de Berlin, quand Estoniens, Lettons et Lituaniens formeront de longues chaînes humaines pour réclamer leur indépendance. Pour l’épopée des Corps francs et des premières armées baltes indépendantes, tout lecteur assidu de “La nouvelle revue d’histoire” pourra se rendre au Musée de l’Armée de Bruxelles, où de nombreuses vitrines sont consacrées à ces événements: j’y ai amené un excellent ami, homme à la foi tranquille, homme de devoir et de conviction, le Dr. Rolf Kosieck, puis, quelques années plus tard, un jeune collaborateur de Greg Johnson; ils ont été ravis.

Liberté et rupture disloquante

Outre ces pages d’histoire qui revenaient bien vivantes à nos esprits, grâce à la plume de Dominique Venner, il y avait aussi, magnifiquement mise en exergue, cette éthique de l’engagement pour la “continuité” (russe, allemande ou classique-européenne) contre les ruptures disloquantes, que les protagonistes de celles-ci posaient évidemment comme “libératrices” sans s’apercevoir tout de suite qu’elles engendraient des tyrannies figeantes, inédites, qui broyaient les âmes et les corps, mêmes ceux de leurs plus féaux serviteurs (cf. les mémoires d’Arthur Koestler et la figure de “Roubachov” dans “Le Zéro et l’infini”). Il n’y a de liberté que dans les continuités, comme le prouve par exemple le maintien jusqu’à nos jours des institutions helvétiques dans l’esprit du “Serment du Rütli”: quand on veut “faire du passé table rase”, on fait disparaître la liberté dans ce nettoyage aussi atroce que vigoureux, dans ces “purgations” perpétrées sans plus aucune retenue éthique, semant la mort dans des proportions inouïes. Aucune vraie liberté ne peut naître d’une rupture disloquante de type révolutionnaire ou trotskiste-bolchevique, sauf peut-être celle, d’un tout autre signe, qui fera table rase des sordides trivialités qui forment aujourd’hui l’idéologie de l’établissement, celle du révolutionarisme institutionalisé qui, figé, asseoit sans résistance notable son pouvoir technocratique, parce que tous les repères sont brouillés, parce que les “cives” de nos Cités n’y voient plus clair... Rétrospectivement, après 37 ans, c’est la première leçon que le Prof. Venner m’a enseignée...

Ensuite, toujours rétrospectivement, la liberté dans la continuité a besoin de “katechons”, de forces “katechoniques”, qui peuvent se trouver dans l’âme d’un simple volontaire étudiant, fût-il le plus modeste mais qui, en passant de sa Burschenschaft à son Freikorps, donne son sang et sa vigueur physique pour arrêter l’horreur liberticide qui avance avec le masque de la liberté ou de la “dés-aliénation”, tandis que les “bourgeois” comptent leurs sous ou se livrent à la débauche dans le Berlin qu’a si bien décrit Christopher Isherwood: tous les discours sur la liberté, qui cherchent à vendre une “liberté” qui permet la spéculation ou qui fait miroiter le festivisme, une “liberté” qui serait installée définitivement dans tous les coins et recoins de la planète pour aplatir les âmes, sont bien entendu de retentissantes hypocrisies. La liberté, on ne la déclame pas. La liberté, ce n’est pas une affaire de déclamations. On la prend. On se la donne. On ne se la laisse pas voler. En silence. Maxillaires fermées. Mais on la garde au fond du coeur et on salue silencieusement tous ceux qui font pareil. Comme Cinccinatus, on retourne à sa charrue dès que le danger mortel est passé pour la Cité. Les “Corps francs”, qui fascinaient Venner, étaient une sorte de “katechon” collectif, dont toutes les civilisations en grand péril ont besoin.

Nous ne savions rien des aventures politiques de Venner

Nous ignorions tout bien entendu des aventures politiques de Dominique Venner quand nous lisions “Baltikum”: elles s’étaient déroulées en France, pays que nous ne connaissions pas à l’époque, où la télévision n’était pas encore câblée, même si ce pays est voisin, tout proche, et que nous parlions (partiellement) la même langue que lui. Je n’avais jamais été que dans une toute petite ville franc-comtoise, en “traçant” sur la route sans aucun arrêt, parce que mon père, homme toujours pressé, le voulait ainsi et qu’il n’y avait pas moyen de sortir une idée de sa tête (le seul arrêt de midi se résumait à un quart d’heure, dûment minuté, pour avaler deux tartines, un oeuf dur et une pomme le long d’un champ). De la France, hormis Maîche en Franche-Comté et un séjour très bref à Juan-les-Pins (avril 1970) dans un immeuble dont tous les locataires étaient belges, je n’avais vu que quelques coquelicots dans l’un ou l’autre champ le long des routes lorraines ou comtoises et n’avais entendu que le bourdonnement d’abeilles champêtres, à part, c’est vrai, une seule visite à l’Ossuaire de Douaumont et un arrêt de dix minutes devant la “Maison de la Pucelle” à Domrémy. En 1974, aucun de nous, à l’école secondaire, n’avait jamais mis les pieds à Paris.

De l’aventure de l’OAS, nous ne savions rien car elle ne s’était pas ancrée dans les mémoires de nos aînés à Bruxelles et personne n’évoquait jamais cette aventure, lors des veillées familiales ou après la poire et le fromage, ni n’émettait jamais un avis sur l’Algérie: les conversations politiques dont je me souviens portaient sur la marche flamande sur Bruxelles en 1963, sur l’assassinat de Kennedy la même année, sur le déclin de l’Angleterre (à cause des Beatles, disait un oncle), sur le Shah d’Iran (mon père était fasciné par l’Impératrice), sur Franco (et sur la “Valle de los Caidos” et sur l’Alcazar de Tolède qui avait tant marqué mon père, touriste en mai 1962) voire, mais plus rarement, sur le Congo (lors de l’affaire de Stanleyville, car une de mes cousines germaines avait épousé un parachutiste...). Les traces de la guerre d’Algérie, la tragédie des Pieds-Noirs, les aventures politiques du FLN et de l’OAS sont très présentes dans les débats politico-historiques français: je ne m’en apercevrai que très tard, ce qui explique sans doute, pour une bonne part, le porte-à-faux permanent dans lequel je me suis retrouvé face à des interlocuteurs français qui faisaient partie de la même mouvance que Dominique Venner. Mais ce porte-à-faux, finalement, concerne presque tous mes compatriotes, a fortiori les plus jeunes (maroxellois compris!), qui n’ont jamais entendu parler des événements d’Algérie: combien d’entre eux, à qui les professeurs de français font lire des livres d’Albert Camus, ne comprennent pas que cet auteur était Pied-Noir, a fortiori ce qu’était le fait “pied-noir”, ne perçoivent pas ce que cette identité (brisée) peut signifier dans le coeur de ceux qui l’ont perdue en perdant le sol dont elle avait jailli, ni quelles dimensions affectives elle peut recouvrir dans la sphère politique, même après un demi-siècle.

Attitude altière

Au cours de toutes les années où j’ai côtoyé les protagonistes français du “Groupement de Recherche et d’Etudes sur la Civilisation Européenne”, c’est-à-dire de 1979 (année de ma première participation à une journée de débats auprès du cercle “Etudes & Recherches”, présidé à l’époque par Guillaume Faye) à 1992 (date de mon départ définitif), je n’ai vu ni aperçu Dominique Venner, sauf, peut-être, en 1983, lors d’une “Fête de la Communauté” près des Andelys, à la limite de l’Ile-de-France et de la Normandie. Cette fête avait été organisée par le regretté Jean Varenne, le grand spécialiste français de l’Inde et du monde védique, qui avait invité une célèbre danseuse indienne pour clore, avec tout le panache voulu, cette journée particulièrement réussie, bien rythmée, avec un buffet gargantuesque et sans aucun couac. Ce jour-là, un homme engoncé dans une parka kakie (tant il pleuvait), correspondant au signalement de Dominique Venner, est venu se choisir deux ou trois numéros d’ “Orientations” dans le stand que j’animais, sans mot dire mais en braquant sur ma personne son regard bleu et perçant, avant de tourner les talons, après un bref salut de la tête. Cette attitude altière —besser gesagt diese karge Haltung— est le propre d’un vrai croyant, qui ne se perd pas en vains bavardages. De toutes les façons, je pense qu’on s’était compris, lui le Francilien qui avait des allures sévères et jansénistes (mais l’évêque Jansen était d’Ypres, comme ma grand-mère...), moi le Brabançon, plus baroque, plus proche de la Flandre espagnole de Michel de Ghelderode qui pense souvent qu’il faut lever sa chope de gueuze ou de faro pour saluer, ironiquement, irrespectueusement, les cons du camp adverse car leurs sottises, finalement, nous font bien rire: il faut de tout pour faire une bonne Europe. C’est le sentiment que j’ai eu, après avoir croisé pour la première fois le regard vif et silencieux de Venner, un sentiment dont je ne me suis jamais défait.

La carte d’identité de Venner s’est constituée dans ma tête progressivement: je découvrais ses ouvrages militaires, ses volumes sur les armes de poing ou de chasse, les armes blanches et les armes à feu, et surtout sa “Critique positive”, rédigée après les aventures politiques post-OAS, etc. Je découvrais aussi son livre “Le Blanc soleil des vaincus”, sur l’héroïsme des Confédérés lors de la Guerre de Sécession, sentiment que l’on partageait déjà en toute naïveté, enfants, quand on alignait nos soldats Airfix, les gris de la Confédération —nos préférés— et les bleus de l’Union sans oublier les bruns du train d’artillerie (Nordistes et Sudistes confondus), sur la table du salon, quand il pleuvait trop dehors, notamment avec mon camarade d’école primaire, Luc François, devenu fringant officier au regard plus bleu que celui de Venner, alliant prestance scandinave et jovialité toujours franche et baroque, bien de chez nous, puis pilote de Mirage très jeune, et tué à 21 ans, en sortant de sa base, sur une route verglacée de la Famenne, laissant une jeune veuve et une petite fille...

Cependant, Venner n’est devenu une présence constante dans mon existence quotidienne que depuis la fondation des revues “Enquête sur l’histoire” et “La nouvelle revue d’histoire” parce que le rythme parfait, absolument régulier, de leur parution amenait, tous les deux mois, sur mon bureau ou sur ma table de chevet, un éventail d’arguments, de notes bibliographiques précieuses, d’entretiens qui permettait des recherches plus approfondies, des synthèses indispensables, qui ouvrait toujours de nouvelles pistes. Ces revues me permettaient aussi de suivre les arguments de Bernard Lugan, d’Ayméric Chauprade, de François-Georges Dreyfus, de Bernard Lugan, de Philippe Conrad, de Jacques Heers, etc. Chaque revue commençait par un éditorial de Venner, exceptionnellement bien charpenté: son éditeur Pierre-Guillaume de Roux ferait grande oeuvre utile en publiant en deux volumes les éditoriaux d’“Enquête sur l’histoire” et de “La nouvelle revue d’histoire”, de façon à ce que nous puissions disposer de bréviaires utiles pour méditer la portée de cette écriture toute de clarté, pour faire entrer la quintessence du stoïcisme de Venner dans les cerveaux hardis, qui entretiendront la flamme ou qui créeront un futur enfin nettoyé, expurgé, de toute la trivialité actuelle.

Historien méditatif

Récemment, Dominique Venner se posait comme un “historien méditatif”. C’est une belle formule. Il était bien évidemment l’exemple —et l’exemple le plus patent que j’ai jamais vu— du “civis romanus” (du “civis europaeus”) stoïque qui se pose comme l’auxiliaire volontaire du “katechon”, surtout quand celui-ci est un “empereur absent”, dormant sous les terres d’un Kyffhäuser tenu secret. L’historien méditatif est un historien tacitiste (selon la tradition de Juste Lipse) qui dresse les annales de l’Empire, les consigne dans ses tablettes, espère faire partager un maximum de ses sentiments “civiques” aux meilleurs de ses contemporains, sans pouvoir se mettre au service d’un Prince digne de ce nom puisqu’à son grand dam il est condamné à vivre dans une période particulièrement triviale de l’histoire, une période sombre, sans aura aucun, où la patrie et l’Empire, le mos majorum et la civilisation, sombrent dans un Kali Yuga des plus sordides. Il y a un parallèle à tracer entre la démarche personnelle, stoïque et tacitiste de Venner, et les grands travaux de Pierre Chaunu, qui voyait, lui aussi, l’histoire comme héritage et comme prospective: histoire et sacré, histoire et foi, histoire et décadence, tels sont les mots qui formaient les titres de ses livres.

En effet, Pierre Chaunu, dans “De l’histoire à la prospective”, posait comme thèse centrale que “la méditation du futur, c’est la connaissance du présent”. Et du passé, bien évidemment, puisque le présent en est tributaire, puisque, dixit encore Chaunu, le présent devient passé dès qu’on l’a pensé. Chaunu plaidait, on le sait, pour une “histoire sérielle”, capable de récapituler toutes les données économiques, sociales et culturelles, de la manière la plus exhaustive qui soit, de manière à disposer d’un instrument d’analyse aussi complet que possible, donc non réduit et, partant, très différent de tous les réductionnismes à la mode. Chaunu, par cet instrument que devait devenir l’histoire sérielle, entendait réduire les “à-coups” contre lesquels butent généralement les politiques, si elles ne sont pas servies par une connaissance complète, ou aussi complète que possible, du passé, des acquis, des dynamiques à l’oeuvre dans la Cité, que celle-ci soient de dimensions réduites ou aient la taille d’un Empire classique. Chaunu est donc l’héritier des tacitistes de Juste Lipse, armé cette fois d’un arsenal de savoirs bien plus impressionnants que celui des pionniers du 16ème siècle. L’objectif des revues “Enquête sur l’histoire” et “La nouvelle revue d’histoire” a été de faire “oeuvre de tacitisme”. Dans l’éditorial du n°1 de “La nouvelle revue d’histoire”, Venner écrivait: “L’héritage spirituel ne devient conscient que par un effort de connaissance, fonction par excellence de l’histoire, avec l’enseignement du réel et le rappel de la mémoire collective”. Oeuvre nécessaire car comme l’écrit par ailleurs Chaunu, dans “De l’histoire à la prospective”: “La nouvelle histoire (...) n’a pas réussi à pénétrer la culture des milieux de la décision technocratique” (p. 39). Chaunu écrivait cette phrase, raisonnait de la sorte, en 1975, quand le néo-libéralisme de la “cosmocratie” (vocable forgé par Venner dans “Le siècle de 1914”) n’avait pas encore accentué les ravages, n’avait pas encore établi la loi de l’éradication totale de toutes les mémoires historiques. Trois ans plus tard, en 1978, Chaunu, dans “Histoire quantitative, histoire sérielle”, était déjà plus pessimiste: il n’espérait plus “historiciser” les technocrates. Son inquiétude s’exprimait ainsi: “Nous sommes arrivés au point où l’Occident peut tout, même se détruire. Une civilisation se détruit en se reniant. Elle se défait comme une conscience de soi, sous la menace, plus grave que la mort, de la schizophrénie” (p. 285). Nous y sommes... Dans “Histoire et décadence”, paru en 1981, Chaunu constate que les bases de la vie sont désormais atteintes, que la décadence occidentale, partie des Etats-Unis pour envelopper progressivement la planète entière par cercles concentriques, avec pour élément perturbateur  premier, voire moteur, ce que Chaunu appelait le “collapsus” de la vie, la réduction catastrophique des naissances dans la sphère occidentale (Etats-Unis et Europe, URSS comprise). Pour lui, ce collapsus démographique (qui ne se mesurera pleinement, annonçait-il, que dans les années 1990-2000), est un phénomène de “décadence objective” (p. 328). Avec la détérioration de plus en plus accélérée des systèmes éducatifs, “l’acquis ne passe plus, le vieillissement [de la population] s’accompagne d’une viscosité qui empêche l’écoulement de l’acquis” (p. 329).

Du “civis” au zombi

Chaunu était un pessimiste chrétien qui enseignait à la Faculté de Théologie Réformée d’Aix-en-Provence, un protestant proche du catholicisme, un combattant contre l’avortement, qui inscrivait sa démarche dans sa foi (cf. “Histoire et foi – deux mille ans de plaidoyer pour la foi”, 1980). Venner alliait le paganisme immémorial, sans épouser les travers des folkloristes néo-païens, à un stoïcisme qui le fascinait comme le prouvent d’ailleurs de nombreuses pages d’“Histoire et traditions des Européens”. Chaunu et Venner partageaient toutefois la notion de déclin par schizophrénie, amnésie et collapsus démographique. Les années 1990 et la première décennie du 21ème siècle n’ont apporté aucun remède à la maladie, malgré l’espoir, finalement fort mince, de Chaunu: on a titubé de mal en pire, jusqu’aux folies du festivisme, dénoncées par Muray, pour aboutir à la mascarade du “mariage pour tous” qu’un peuple, auparavant indolent, refuse instinctivement aujourd’hui (mais cette révolte durera-t-elle?). On est arrivé au moment fatidique du Kali Yuga, quand tous les phénomènes de déclin s’accélèrent, se succèdent en une sarabande infernale, en un cortège monstreux comme sur les peintures de Hieronymus Bosch, dans les salles du Prado à Madrid: c’est sans nul doute un âge particulièrement horrible pour le “civis” traditionnel qui voit s’évanouir dans la Cité toutes les formes sublimes de “dignitas”, que la “viscosité” du festivisme décadent ne permet plus de transmettre. Le “civis” cède la place au “zombi” (Venner in “Le siècle de 1914”, p. 355).

On peut comprendre que cet enlisement hideux ait révulsé Venner: c’en était trop, pour un esprit combattant, au seuil de sa huitième décennie; il n’aurait plus eu, à ses propres yeux, la force surhumaine nécessaire (celle que nous allons tous devoir déployer) pour endiguer dans un combat quotidien, inlassable et exténuant, le flot de flétrissures morales qui va encore nous envahir, au risque de nous noyer définitivement. Il a voulu donner un exemple, le seul qu’il pouvait encore pleinement donner, et nous allons interpréter ce geste comme il se doit. Exactement comme Mishima, à coup sûr l’un de ses modèles, il ne pouvait voir disparaître un monde qui n’a eu d’heures de gloire que tant que la “dignitas” romaine demeurait, même atténuée et marginalisée, comme l’écrivain japonais ne pouvait se résoudre à voir sombrer le Japon traditionnel dans la “culture-distraction” made in Hollywood et ailleurs aux “States”. Une telle société ne convient ni à un “civis”, dressé par la haute morale du stoïcisme et de Sénèque, ni à un “coeur rebelle”, marqué par la lecture d’Ernst Jünger.

Venner, exégète de Jünger

Dans “Ernst Jünger – Un autre destin européen”, Venner nous a légué le livre le plus didactique, le plus clair et le plus sobre, sur l’écrivain allemand, incarnation de l’anarque et ancien combattant des “Stosstruppen”. Cet ouvrage de 2009 s’inscrit dans le cadre d’une véritable renaissance jüngerienne, avec, pour apothéose, le travail extrêmement fouillé de Jan Robert Weber (“Ästhetik der Entschleunigung – Ernst Jüngers Reisetagebücher 1934-1960”) et surtout l’ouvrage chaleureux de Heimo Schwilk (“Ernst Jünger – Ein Jahrhundertleben”), où l’auteur se penche justement sur les linéaments profonds du “nationalisme révolutionnaire” d’Ernst Jünger et de son “anti-bourgeoisisme”, un “anti-bourgeoisisme” qui critique précisément cette humanité qui sort de l’histoire pour s’adonner à des passe-temps stériles comme la spéculation, la distraction sans épaisseur éthique ou civique, le confort matériel, etc., bref ce que Venner appelait, dans “Pour une critique positive”, “la décomposition morbide d’un certain modernisme”, qui “engage l’humanité dans une impasse, dans la pire des régressions”. Les esprits et les forces “kathéchoniques” participent, disait Venner dans “Pour une critique positive”, d’un “humanisme viril”, assurément celui de Brantôme, garant d’un “ordre vivant” (et non pas mortifère comme celui dont Chaunu redoutait l’advenance). Jünger: “Cette engeance [bourgeoise, ndt] n’a pas appris à servir, n’a pas appris à surmonter le porc qu’elle a en son intériorité, à maîtriser son corps et son caractère par une auto-disciple [Zucht] rigoureuse et virile. C’est ainsi qu’advient ce type-mollusque: mou, verbeux, avachi, non fiable, qui fait spontanément horreur au soldat du front” (EJ: in “Der Jungdeutsche”, 27 août 1926). Je ne sais si Venner avait lu cette phrase, issue d’une revue nationale-révolutionnaire du temps de la République de Weimar, que peu de germanistes méticuleux ont retrouvée (pas même Schwilk qui cite une source secondaire); en tout cas, cette “Zucht” permanente, que Jünger appelait de ses voeux, Venner l’a toujours appliquée à lui-même: en cela, il demeurera toujours un modèle impassable.

J’ai travaillé récemment sur Moeller van den Bruck et j’aurais voulu transmettre le texte final (loin d’être achevé) à Venner; je travaille aussi, à la demande d’un jeune Français —certainement un lecteur de Venner— sur maints aspects de l’oeuvre de Jünger (et ce jeune doit me maudire car je ne parviens pas à achever l’entretien en six questions clefs qu’il m’a fait parvenir il y à a peu près vingt mois... mais pourquoi irai-je répéter ce que Venner a dit, mieux que ne pourrai jamais le dire... il faut donc que j’aborde des aspects moins connus, que je fasse connaître les recherches allemandes récentes sur l’auteur du “Travailleur”). Le “coeur rebelle”, soit l’attitude propre à l’humanisme viril qui rejette le type-mollusque et les inauthentiques passe-temps bourgeois, est aussi le titre du livre-manifeste que Dominique Venner a fait paraître aux “Belles-Lettres” en 1994. La rébellion de Venner est naturellement tributaire de celle de Jünger, du moins quand, comme Jünger, Venner a fait un pas en arrière au début des années 70, a pris, lui aussi, la posture de l’anarque: fin des années 20, voyant que l’agitation nationale-révolutionnaire sous la République de Weimar, ne donne pas les résultats immédiats escomptés, Jünger amorce, en son âme, le processus de décélération que Jan Robert Weber vient de nous décortiquer avec toute la minutie voulue. Ce processus de décélération fait de l’ancien combattant des “Stosstruppen” un voyageur dans des pays aux paysages encore intacts, aux modes de vie non encore “modernisés”. Voir l’humanité intacte, voir des humanités non affligés par les tares du “bourgeoisisme”, telle était la joie, forcément éphémère, que le Lieutenant Jünger entendait se donner, après être sorti des univers excitants de la marginalité politique extrémiste. Il poursuivra cette quête de “non modernité” jusqu’à ses voyages des années 60 en Angola et en Islande. Venner, lui, après les échecs du MNP (Mouvement Nationaliste du Progrès) et du REL (Rassemblement Européen pour la Liberté), qui auraient dû incarner rapidement les principes consignés dans “Pour une critique positive” et procurer à la France les “mille cadres révolutionnaires” pour contrôler les “rouages de l’Etat” (but de toute métapolitique réaliste), s’adonne à la passion des armes et de la chasse, pour devenir non pas tant l’anarque jüngerien, replié à Wilflingen et apparemment détaché de toutes les vanités humaines, mais l’historien méditatif qui publie d’abord des livres ensuite des revues distribuées partout, capables de provoquer, chez “mille futurs cadres révolutionnaires” (?), le déclic nécessaire pour qu’ils rejettent à jamais, sans la moindre tentation, les chimères du système “cosmocratique”, et qu’ils oeuvrent à sortir l’Europe de sa “dormition”.

Jünger, Mohler et le “Weltstaat”

Heimo Schwilk rappelle toutefois que Jünger, à partir de 1960, année où meurt sa femme Gretha, se détache d’idéaux politiques comme ceux de “grands empires nationaux” ou d’unité européenne: il estime qu’ils ne peuvent plus servir d’utopie concrète, réalisable au terme d’une lutte agonale, avec des hommes encore imbriqués dans l’histoire. C’est l’année de la rédaction de l’ “Etat universel” (“Der Weltstaat”), prélude à  ce que Venner appelera la “cosmocratie”. Jünger est pessimiste mais serein, et même prophète. Je cite Schwilk: “Dans l’Etat universel, les victimes des guerres et des guerres civiles, les nivellements par la technique et la science, trouvent, en toute égalité, leur justification finale. Sur le chemin qui y mène, le citoyen-bourgeois moderne est tout entier livré aux forces matérielles et à l’accélération permanente des processus globaux. Avec la disparition des catégories historiques comme la guerre et la paix, la tradition et le limes, la sphère politique entre dans un stade expérimental, où les lois de l’histoire ne peuvent absolument plus revendiquer une quelconque validité – dans ce monde-système, même l’espèce humaine est remise en question. A la place de la libre volonté (du libre arbitre), craint Jünger, nous aurons, en bout de course, l’instinct brut qui consiste à fabriquer des ordres parfaits, comme on en connaît dans le monde animal” (Schwilk, op. cit., p. 486). Cette position jüngerienne de 1960 suscite l’étonnement à gauche, une certaine irritation à droite: le vieux compagnon de route, Armin Mohler, estime que son maître-à-penser a sombré dans l’“inhéroïque”, qu’il abandonne les positions sublimes qu’il a ciselées dans le “Travailleur”, qu’il a composé, à la façon d’un coiffeur, “une permamente pour son oeuvre ad usum democratorum”, qu’il est sorti du “flot du temps” pour s’accomoder de la “démocratie des occupants”. Pour Jünger, il faut regarder le spectacle avec mépris, attendre sereinement la mort, ne pas se faire d’illusions sur une humanité qui marche, heureuse, vers le destin de fourmi qu’on lui concocte.

Fidèle aux valeurs de droiture de son enfance

Venner, qui n’a pas l’extraversion exubérante de Mohler, n’a jamais cessé d’espérer un “réveil de l’Europe”: son geste du 21 mai 2013, d’ailleurs, le prouve. Venner n’a cessé de croire à une élite qui vaincra un jour, fidèle à son passé, capable de rétablir les valeurs européennes nées lors de la “période axiale “ de son histoire. Dans le “post scriptum” du “Siècle de 1914”, qu’il nous faudra méditer, Venner explique qu’il est sorti des “actions partisanes” de sa jeunesse, comme Jünger, pour demeurer “fidèle aux valeurs de droiture de son enfance”, pour plaider uniquement “pour le courage et la lucidité”, tout en se sentant “profondément européen au sens atavique et spirituel du mot”. Venner ne croyait plus aux actions politiques, dans les formes habituelles que proposent les polities occidentales ou, même, les marginalités hyper-activistes de ces sociétés. Il croyait cependant aux témoignages de héros, de militants, de combattants, qui, révélés, pouvaient éveiller, mobiliser les âmes pour sortir des “expérimentations” qui conduisent à l’avénement catamorphique des “zombis de la cosmocratie” ou des “unités de fourmilière”, envisagées par Jünger en 1960, quand Venner était engagé à fond dans le combat pour l’Algérie française.

Mais pour éviter ce destin peu enviable de “fourmis”, homologuées, homogénéisées dans leur comportement, il faut une “longue mémoire”, celle que Venner nous esquisse en toute clarté dans “Histoire et tradition des Européens”. Ce livre a, à mes yeux, une valeur testamentaire, un peu comme celui, tout aussi important mais différent, de Pino Rauti (à qui Venner rendait hommage dans la dernière livraison de 2012 de “La nouvelle revue d’histoire”), intitulé “Le Idee che mossero il mondo” (= “Les idées qui meuvent le monde”). Rauti nous décrivait les grande idées qui avait mu le monde, avaient mobilisé et enthousiasmé les peuples, les avaient extraits de leurs torpeurs, de leurs dormitions; Venner nous expose les linéaments les plus profonds d’une éthique européenne altière, romaine, pessimiste, stoïque et politique. Il nous dit là quelles sont les traditions à méditer, à intérioriser et à perpétuer. C’est donc un livre à lire et à relire, à approfondir grâce aux références qu’il fournit, aux pistes qu’il suggère: c’est dans les legs que Venner expose qu’il faudra recréer des humanités dans nos écoles, aujourd’hui privées de valeurs fondatrices, mêmes celles, de plus en plus rares, qui enseignent encore le latin. Sans doute à son insu, Venner est aux humanités scolaires futures, qui devront être impérativement transposées dans les curricula des établissements d’enseignement faute de quoi nous basculerons dans l’insignifiance totale, ce que fut jadis Jérôme Carcopino pour les latinistes.

C’est lors d’une présentation de cet ouvrage, peu après sa sortie de presse, que j’ai vu Venner pour la seconde et la dernière fois, en avril 2002. C’était à “La Muette”, dans le 16ème arrondissement de Paris, à l’initiative d’un autre personnage irremplaçable dont nous sommes orphelins: Jean Parvulesco, mort en novembre 2010. “Histoire et tradition des Européens – 30.000 ans d’identité” est un livre qui nous rappelle fort opportunément que nos sources “ont été brouillées”, que nous devons forcément nous efforcer d’aller au-delà de ce brouillage, que le retour à ces sources, à cette tradition, ne peut s’opérer par le biais d’un “traditionisme”, soit par une répétition stérile et a-historique de schémas figés, faisant miroiter un âge d’or définitivement révolu et condamnant l’histoire réelle des peuples comme une succession d’événements chaotiques dépourvus de sens. Pour Venner, les racines immémoriales de l’Europe se situent dans la proto-histoire, dans “l’histoire avant l’histoire”, dans une vaste époque aujourd’hui étudiée dans tous les pays du “monde boréal” mais dont les implications sont boudées en France, où quelques “vigilants”, appartenant au club des “discoureurs sur les droits de l’homme” ou des “Pangloss de la rhétorique nombrilique” (dixit Cornelius Castoriadis), barrent la route aux savoirs historiques nouveaux, sous prétexte qu’ils ressusciteraient une certaine horreur. Les racines de l’Europe sont grecques-homériques, romaines, arthuriennes. Elles englobent l’amour courtois, où la polarité du masculin et du féminin sont bien mises en exergue, où Mars et Vénus s’enlacent. Nous verrons comment la revalorisation du féminin dans notre imaginaire et dans nos traditions est un élément cardinal de la vision d’Europe de Venner.

“Le siècle de 1914”

“Le siècle de 1914” commence par déplorer la disparition d’un “monde d’avant”, où les linéaments exposés dans “Histoire et tradition des Européens” étaient encore vivants, notamment dans l’espace de la monarchie austro-hongroise. S’ensuit une critique serrée, mais non incantatoire comme celle des “vigilants”, du bolchevisme, du fascisme italien et du national-socialisme hitlérien: une critique bien plus incisive que les proclamations, déclamations, incantations, vitupérations des anti-fascistes auto-proclamées qui hurlent leurs schémas et leurs bricolages à qui mieux mieux et sans interruption depuis septante ans, depuis que le loup a été tué. Cette critique lucide, sobre, équilibrée et dépourvue d’hystérie est récurrente —il faut le rappeler— depuis “Pour une critique positive”; elle est suivie d’une apologie retenue mais irréfutable de la figure de l’idéaliste espagnol José Antonio Primo de Rivera, dont les idées généreuses et pures se seraient, dit Venner, fracassées contre “le granit du pragmatisme”. La mort tragique et précoce de ce jeune avocat l’a préservé de “toute souillure”: il reste un modèle pour ceux qui veulent et qui voudront nettoyer la Cité de ses corruptions.

Un différentialisme dérivé de Claude Lévi-Strauss

Le portrait de “l’Europe en dormition”, proposée par Venner dans le dixième et dernier chapitre du “Siècle de 1914” est un appel à l’action: il énumère, avec la clarté des moralistes français du “Grand Siècle”, tant admirés par Nietzsche, les travers de l’Europe sous la tutelle des Etats-Unis, du libéralisme déchaîné (surtout depuis la disparition du Rideau de Fer), des oligarchies liées à la “Super-classe”. Venner se réfère à Heidegger, pour la critique du technocratisme propre aux matérialismes communiste et libéral, et justifie son “différentialisme”, son “ethno-différentialisme”, en se référant à la seule source valable pour étayer une telle option politico-philosophique: l’oeuvre de Claude Lévi-Strauss. Nous mesurons, en lisant ces lignes de Venner, toute la perfidie et la mauvaise foi des critiques ineptes, prononcées par les “Vigilants” à l’encontre de cet aspect particulier du discours des “nouvelles droites”, qui n’a jamais puisé dans le corpus hitlérien —que Venner soumet, pour son racisme et son antisémitisme, à une critique dépourvue de toute ambigüité— mais chez ce philosophe et ethnologue d’origine israélite, qui mettait très bien en exergue les limites de la pensée progressiste. Venner rappelait aussi la trajectoire très personnelle de Victor Segalen (1878-1919), explorateur des “exotismes” qui avait écrit: “Ne nous flattons pas d’assimiler les moeurs, les races, les nations, les autres; mais au contraire réjouissons-nous de ne le pouvoir jamais” (cité par Venner, p. 389). Apparemmant, la triste “intellectuelle” du misérable club des “Vigilants”, qui a agité, sur internet, dans un essai aux allures soi-disant “savantes” mais à la “sagacité” plus que bancale, le spectre d’un Venner “rénovateur du racisme” dans les jours qui ont immédiatement suivi son suicide n’a jamais lu ce deuxième ouvrage testamentaire de Venner, “Le siècle de 1914”. Venner, et nous tous, avons des adversaires qui ne nous lisent pas, qui affirment péremptoirement leurs lubies, avec la complicité d’un pouvoir aux abois et de ses nouvelles militantes stipendiées, les “femens”.

La quintessence d’“Histoire et tradition des Européens” et du “Siècle de 1914” paraissait et transparaissait dans les éditoriaux des revues historiques de Venner, que traduisait, avec diligence, dévouement et respect, l’ami américain Greg Johnson, permettant au monde entier de lire le futur suicidé de Notre-Dame dans la “koiné” globale, dont il maîtrise avec une belle élégance toutes les nuances, très éloignées du sabir “basic” qui sert de lingua franca à tous les technocrates de la planète. Venner a trouvé le traducteur qu’il mérite et l’éditeur qui, j’espère, compilera bientôt les meilleures traductions de ses éditoriaux en un volume.

21 mai 2013

Reste à tenter d’expliquer le geste de Dominique Venner en cet après-midi du 21 mai 2013. A mon retour du boulot, où une “Vigilante” particulièrement bête venait de monter une cabale contre moi, et après un bref détour à la librairie italienne du Quartier Schuman (où je devais me trouver quand Venner a appuyé sur la détente de son pistolet de Herstal, lieu d’origine des Pippinides), j’apprends en ouvrant mon ordinateur le suicide de Dominique Venner devant le maître-autel de Notre-Dame de Paris. Je ne vais pas cacher, ici, que j’étais d’abord très perplexe. Mais non étonné. Je connaissais les lignes de Venner sur les stoïques, qui quittent la vie sans regret quand ils ne peuvent plus oeuvrer dans la “dignitas” qu’ils se sont imposée, quand ils ne peuvent plus servir l’Empire comme ils le voudraient. Je savais aussi Venner guetté par la maladie: un de ses éditoriaux récents l’évoquait. Certaines photos trahissaient la présence sournoise d’une pathologie tenace. Ma perplexité était suscitée par le lieu: pourquoi Notre-Dame, pourquoi le choeur de la Cathédrale de Paris? Pourquoi pas Chartres, Château-Gaillard, Montségur? Dans sa dernière lettre, Venner écrivait: “C’est un endroit que j’admire et que je respecte”. Ces mots voilaient évidemment un sens précis. Notre-Dame est construite sur le site d’un temple romain de Lutèce, temple probablement bâti sur un sanctuaire gaulois antérieur. C’est donc là, dans la sacralité celtique la plus ancienne du lieu où Venner a vu le jour en 1935, que devait résider l’énigme. J’ai réfléchi et me suis rappelé d’un ouvrage de la série des “Voyages d’Alix” de Jacques Martin et de son collaborateur Vincent Henin, consacré à la Lutèce romaine. Aux pages 52 et 53 de cet ouvrage destiné principalement aux amoureux de la culture classique et aux latinistes —Martin a pris le relais, en quelque sorte, de Jérôme Carcopino en pubiant cette admirable série chez Casterman— nous trouvons quatre illustrations du “Pilier des Nautes”, une pour chacun de ses côtés. Martin et Henin rappellent que ce “Pilier des Nautes” a été découvert en 1711, exactement sous le choeur de Notre-Dame. Probablement surmonté d’une statue de Jupiter impérial, cette colonne montrait sur sa face antérieure le dieu celtique Cernunnos, Iovis (= Jupiter) et un couple divin, Mars et Minerve (ou la déesse celtique Boudana). Sur les autres faces, on trouve des représentations de Smertios, Esus, Tarvos Trigaranus (le taureau flanqué de trois grues), Castor, Pollux et Vulcain, de même qu’un autre couple divin, Mercure et Rosmerta, puis, à la base, des divinités féminines: Junon, Fortuna, Vénus et une figure mythologique non identifiée. C’est évidemment la présence, au-dessus de Iovis, de Cernunnos qui m’interpelle.

Cernunnos, dieu à ramure de cervidé

Dans leur magnifique lexique de mythologie celtique, Sylvia et Paul F. Botheroyd mettent fort bien en évidence l’importance de Cernunnos, le dieu à la ramure de cervidé. On sait que Venner vouait un culte discret au Cerf et ornait la page d’accueil de son blog d’une belle image-silhouette de grand cerf. On sait aussi le grand intérêt que portait Venner à la vénerie. Cernunnos est un dieu campé comme celtique mais, disent Sylvia et Paul F. Botheroyd, on en trouve des représentations de l’Irlande à la Roumanie, toujours affublé d’une ramure et d’une torque et accompagné de serpents. Il est donc un dieu ancien de la très vieille Europe proto-historique. On l’appelle aussi le “dieu cornu” mais si “ker” est un terme indo-européen pour désigner les cornes animales, il désigne aussi les forces vitales, celles de la croissance. Il agit d’un lieu souterrain, d’un autre monde enfoui dans la Terre-Mère: il y accueille les morts et, chaque fois qu’un défunt se présente, Cernunnos libère de l’énergie vitale avec l’aide de la Déesse-Mère et lui donne une nouvelle forme. Il est aussi le dieu qui fait monter la sève dans les plantes, qui incite la volonté de reproduction des êtres. Il est donc un dieu de la Vie au sens le plus large. Une gravure rupestre du Val Camonica en Italie alpine représente le “Cornu” avec un sexe en forme de long serpent qui unit ce dieu dispensateur de Vie à la Déesse-Mère: il unit donc principe masculin et principe féminin, comme le bas du “Pilier des Nautes” représente, lui aussi, des couples divins. Le Cernunnos de Val Camonica, et tous les dieux cornus de la très vieille Europe, symbolise l’éternelle victoire de la Vie sur la mort. Il est, écrit Yann Brekilien dans “La mythologie celtique” (Jean Picollec, 1981), “l’époux de la Déesse-Mère, le principe masculin fécondant, le Verbe créateur” (p. 97). Mais, toujours pour Brekilien, “la matière trahit la force spirituelle qui l’a fécondée et se soumet à la destruction, jusqu’à ce que recommence le cycle” (ibid.). En tant que force spirituelle, Cernunnos est un “dieu de nature ignée” (cf. Myriam Philibert, “De Karnunos au roi Arthur”, Ed. du Rocher, 2007). Alliance donc du feu sacré, de l’esprit, du monde souterrain où se recrée la Vie, épousailles permanentes avec la Terre Mère: telle est la sacralité profonde du sol sous le choeur de Notre-Dame de Paris, où se dressait, dès le règne de l’Empereur Tibère, le “Pilier des Nautes”. Pour Venner, c’était là, et là seul pour un natif de Paris, qu’il fallait aller offrir sa vie, son enveloppe charnelle, pour que le principe vital de Cernunnos la transforme en nouvelle énergie, plus puissante encore.

Montée de l’insignifiance

Au moment où la France du Président Hollande enfreint les règles traditionnelles du mariage, édictées par l’Empereur Auguste sur base des vieilles traditions romaines, les bases du “Pilier des Nautes”, avec ses couples divins hétérosexuels, étaient ébranlées. La Cité frappée à la base même de ses facultés reproductrices, engendrant potentillement un “collapsus démographique” (Chaunu) plus accéléré et plus nocif que jamais... Sur fond d’une trivialité sociale en apparence sans remède: ce n’est pas seulement une idée ancrée dans la “droite” où l’on fourre un peu vite Dominique Venner, quand on l’évoque dans les salons des terribles simplificateurs. Constatons le même refus et le même dégoût chez des auteurs contemporains de la publication de “Coeur rebelle” (1994). Cornelius Castoriadis a fustigé la “montée de l’insignifiance”: “il ne peut pas y avoir d’‘autonomie’ individuelle s’il n’y a pas d’autonomie collective, ni de ‘création de sens’ pour sa vie par chaque individu qui ne s’inscrive dans le cadre d’une création collective de significations. Et c’est l’infinie platitude de ces significations dans l’Occident contemporain qui conditionne son incapacité d’exercer une influence” (“La montée de l’insignifiance”, Seuil-Points, n°565, 1996). Langage qui revendique le retour des identités collectives, tout simplement sans citer le terme “identité”. Gilles Châtelet est encore plus virulent dans les critiques qu’il consigne dans “Vivre et penser comme des porcs” (Folio-Actuel, n°73, 1998). Jacques Ellul fustige la transformation du politique en illusion, où “le peuple ne contrôle plus rien que des hommes politiques sans pouvoir réel” (”L’illusion politique”, La Table Ronde, 2004, 3ème éd.).

Au-delà des étiquettes de droite ou de gauche, Venner —comme d’autres, innombrables, mais non élèves respectueux de Sénèque et des stoïques— constate l’enlisement général de nos sociétés, affligées de cette viscosité qui empêche toute transmission (Chaunu). Il n’est plus possible de vivre selon les règles et les rites de la “dignitas” romaine. Mais Venner, déçu jusqu’aux tréfonds de son âme, n’est pas un fataliste: il offre à Cernunnos sa vie pour qu’il insuffle une charge vitale plus forte encore que la sienne dans ce magma poisseux, en espérant qu’un cycle nouveau s’enclenche. Ce cycle, ce sont ses lecteurs, ses élèves qui devront l’animer avec la même constance et la même fidélité que lui.

La disparition de Venner est une disparition de plus pour nous. La génération fondatrice disparaît: celle du “grand refus” dans l’Europe qui a chaviré dans l’indolence et le consumérisme. Son heure est venue. Venner, homme libre, n’a fait que devancer la Grande Faucheuse, qui a emporté Mohler, Tommissen, Dun, Rauti, Mabire, Schrenck-Notzing, Kaltenbrunner, Parvulesco, Thiriart, Locchi, Romualdi, Fernandez de la Mora, Willms, Eemans, Bowden (à 49 ans seulement!), Valla, Debay, Varenne, Freund, et bien d’autres... La première tâche est de faire lire les livres dont j’ai tenté, vaille que vaille, d’esquisser l’essentiel dans cet hommage à Venner. Ensuite, il me paraît impératif de sauver à tout prix “La Nouvelle revue d’histoire”. En mars 2006, nous avions perdu un guide précieux, un excellent professeur de lettres, en la personne de Jean Mabire: nul, à mon immense regret, n’a pu reprendre le travail hebdomadaire du lansquenet normand, celui de fabriquer une fiche synthétique sur un écrivain oublié et important. Qui reprendra “La Nouvelle revue d’histoire”? Philippe Conrad, le plus apte à en perpétuer l’esprit? Quel que soit l’officier qui prendra le poste de Venner, à la proue du meilleur navire de la mouvance, je lui souhaite le meilleur vent, longue course.

J’écoutais, à côté d’Yvan Blot, la fille de Jean van der Taelen prononcer quelques paroles lors des obsèques de son père à l’Abbaye de la Cambre à Ixelles: elle nous demandait de lui parler comme s’il était dans la pièce d’à côté, séparé seulement par une maigre cloison, de lui poser les questions qu’on lui aurait posées de son vivant. Pour Venner, je dirai ceci, dans le même esprit, et je souhaite que tous les amis fassent de même; quand j’écrirai une phrase sur un thème cher à Venner, sur une position que je prendrai, sur une innovation sur l’échiquier international, je lui poserai la question: “Qu’en pensez-vous?”. De même qu’en penseraient Locchi, Mohler, Schrenck-Notzing, Mabire, etc.? Meilleure façon d’assurer l’immortalité de nos défunts.

Robert Steuckers.

John Morgan: Theory of multipolar world

Theory of multipolar world

An interview with John Morgan

Natella Speranskaya: The collapse of the Soviet Union meant the cancellation of the Yalta system of international relations and the triumph of the single hegemon - the United States, and as a consequence, transformation of the bipolar world order to the unipolar model. Nevertheless, some analysts are still talking about a possible return to the bipolar model. How do you feel about this hypothesis? Is there a likelihood of emergence of a power capable of challenging the global hegemon?

John Morgan:  I’m not certain about a return to the bipolar model anytime soon. While we have seen the rise of new powers capable of challenging American hegemony in recent years – China, India, Iran, and of course the return of Russia to the world stage – none of them are capable of matching the pervasive influence of the American economy and its culture, nor of projecting military power around the world as NATO has been doing. At the same time, we can plainly see now that America and its allies in Western Europe have already passed their economic limits, now racking up unprecedented debt, and their power is beginning to wane. This process is irreversible, since the post-1945 American lifestyle is unsustainable on every level. America may be able to coast for a few more years, or at most decades, but the “American century” that began at the end of the Second World War will probably be over by mid-century at the latest. Rather than the return of a bipolar world, I think we will see the emergence of the multipolar one, as Prof. Dugin has suggested, in which several nations wield significant power but none reigns supreme above all. In order to protect their interests, stronger nations will need to forge alliances with weaker ones, and sometimes even with other strong nations. But I think the era of the superpower is rapidly coming to an end. 

 

NS:  Zbigniew Brzezinski openly admits that the U.S. is gradually losing its influence. Here it is possible to apply the concept of "imperial overstretch", introduced by renowned historian Paul Kennedy. Perhaps, America has faced that, what was previously experienced by the Soviet Union. How do you assess the current state of the U.S.?

 

JM:  As an American, I have witnessed this firsthand. I don’t think the American era is over just yet; it still possesses awesome military might, and will most likely retain this advantage for a little while longer. But the persuasive powers of a country whose defense spending comprises nearly half of all global military expenditures each year are obviously on the wane. My understanding of the collapse of the Soviet Union is that it occurred more because of domestic economic problems rather than as a direct result of its military failure in Afghanistan in the 1980s, even if that exacerbated the problem. Similarly, while the many wars the U.S. has engaged in over the past decade have unquestionably weakened it, it is the ongoing financial crisis, brought about by America’s reliance on debtor spending, that is the most important factor in the decline of American power. And actually, America’s military adventures have brought little in terms of benefits. The Iraq War has really only served to strengthen Iran and Syria’s position. Afghanistan remains a sinkhole in which America stands little to gain, apart from ongoing humiliation as the failure of its policies there is as plain as day. Nations like Iran and North Korea have been emboldened, since they know that America isn’t interested in challenging them militarily, at least for the time being. This has no doubt been a large factor in the increasing use of drones by the U.S., as well as its return to waging proxy wars against enemy regimes through concocted “rebel” movements, as it did during the Cold War against the Soviets, and as we have seen in Libya and now in Syria. Regardless, the primary factor in American decline is definitely its economic predicament. But if it returns to its earlier policies of attempting to spread democracy and the free market through war, this will only hasten its end. Obama seems to be aware of this and has sought to keep America from engaging directly in wars at all costs, but we don’t know who his successor will be.

 

NS:  The loss of global influence of the U.S. means no more, no less, as the end of the unipolar world. But here the question arises as - to which model will happen the transition in the nearest future? On the one hand, we have all the prerequisites for the emergence of the multipolar world, on the other – we face the risk of encountering non-polarity, which would mean a real chaos.

 

JM:  This is an interesting question, but I think it is difficult to answer definitively at the present time. The United States as a whole has still not acknowledged the fact of its own inevitable decline, and for the time being I expect it to continue to attempt to maintain the unipolar world for as long as it possibly can. Once the fact of the death of the hegemonic system can no longer be denied, I can see several possible directions. The U.S. may adopt some sort of primitive, imperialistic nationalism and attempt to restore its position through military means. Or, it may become too overwhelmed with its own domestic problems, as they increase, and perhaps disengage from the world stage, opening up possibilities for new geopolitical orders that have been restricted by American power for nearly a century. But since we do not yet know how severe the coming economic and political collapse will be, or what its impact will be globally, we cannot know whether it will lead to multipolarity or non-polarity. We can only attempt to set the stage for the former and hope that circumstances permit it.

 

NS:  The project of "counter-hegemony," developed by Cox, aims to expose the existing order in international relations and raise the rebellion against it. For this, Cox calls for the creation of counter-hegemonic bloc, which will include those political actors who reject the existing hegemony. The basis of the unipolar model imposed by the United States, is a liberal ideology. From this we can conclude that the basis of the multipolar model just the same has to be based on some ideology. Which ideology, in your opinion, can take replace the counter-hegemonic one, capable of uniting a number of political actors who do not agree with the hegemony of the West?

 

JM:  I agree with Prof. Dugin that the three ideologies which dominated the twentieth century have already exhausted themselves as paradigms for the nomos of the Earth. What I imagine and hope to see will be the emergence of blocs which may be similar to the Holy Roman Empire and other ancient empires, in which there will be loose confederations of nations and communities where there is indeed an overarching central political authority (perhaps a monarchy, as Evola prescribed) that will defend the sovereignty of its subjects, but in which most of the political power will rest with local, communal authorities. They may not have a specific ideology in themselves. However, there may be variations in how this is realized within the various communities which comprise them. Some peoples may choose to return to some variant of socialism or nationalism, or perhaps even some sort of pre-modern form of social organization. And these communities should be free to choose the particular form of their social organization, in accordance with their unique traditions. Liberalism, however, which depends for its survival on the consumption of all attainable resources, will completely die, I believe, since before long everyone will understand that it only leads to short-term gains followed by total destruction on every level.   

 

NS:  If we project the multipolar model on the economic world map, then we’ll get the coexistence of multiple poles, and at the same time, will create a complete matrix for the emergence of a new economy - outside of Western capitalist discourse. In your opinion, is the concept of “autarky of big spaces”, suggested by List, applicable for this?

 

JM:  I have not studied Friedrich List in any detail, so I’m not familiar with this concept, although of course I am in favor of the development of a new economic order to supplant the current, capitalist model. I do know that List opposed the justification of individual greed favored by the English liberal economists, in contrast to an economic model that considers the needs of the community/nation as a whole, as well as the impact one’s actions have on future generations. Given that the destructiveness of the current economic order is the result of its shameful neglect of these two factors, List’s conception is much better.

 

NS:  We are now on the verge of paradigmatic transition from the unipolar world order model to the multi-polar one, where the actors are no more nation-states, but entire civilizations. Recently in Russia was published a book "Theory of multipolar world," written by the Doctor of Political and Social Sciences, Professor Alexander Dugin. This book lays the theoretical foundation, basis, from which a new historical stage can start, and describes a number of changes both in the foreign policy of nation-states and in today's global economy, which involve a transition to the multipolar model. Of course, this also means the emergence of a new diplomatic language. Do you believe that multipolarity is the natural state of the world and that transition to the multipolar model is inevitable?

 

JM:  Yes, and my company, Arktos, will soon be making an English edition of this vital text available. I absolutely agree that multipolarity is both necessary and desirable. If we survey human history, this was always how the world was ordered in ages which we, as traditionalists, consider to have been far superior to the way the world is today. It is only from the unique, and degenerative, conditions of modernity that unipolarity has emerged in recent centuries, first in the efforts of the European colonial powers to dominate the planet, and culminating, of course, in American hegemony, which is the direct heir to the European colonial project. As we can see with our own eyes, hegemony hasn’t been good for anyone, neither for those peoples who have enjoyed its ephemeral material benefits nor for those who have been dominated by it. The unipolar idea is what brought the “Third World” into existence and perpetuates it (since, today, it has even conquered these peoples culturally and psychologically). Simultaneously, it has deprived those nations which pursued it, both in America and Europe, of security, stability, sustainability, and most importantly, of any form of genuine culture or identity, replacing it with plastic consumer culture and identities. Ultimately, unipolarity has victimized everything in human civilization that is good while offering nothing apart from the purely material benefits temporarily reaped by those in charge of it in return, and even that will soon cease. We can only hope that multipolarity will re-emerge, since it is obvious to anyone who looks at the world with an open mind that unipolarity is rapidly coming to an end. 

jeudi, 30 mai 2013

Une époque sans victoire, sans issue, sans rien...

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Une époque sans victoire, sans issue, sans rien...

Ex: http://www.dedefensa.org/

23 mai 2013 – Nous parlions il y a quelques jours (voir le 11 mai 2013) d’une “phase dépressive” pour les USA vis-à-vis de la Syrie. Nous aurions pu écrire : “pour le bloc BAO”, ou, d’une façon plus générale, pour toutes les agitations, manigances et manœuvres qui, depuis l’été 2011, caractérisent la situation de la crise syrienne. Nous aurions pu faire encore plus tranchant et simplement constater une “phase dépressive” générale, qui n’épargne personne. Même les Russes, qui s’annoncent comme les grands vainqueurs de cette épreuve syrienne parce qu’ils tiennent sur des principes, même s’ils sortaient renforcés dans la situation générale du Moyen-Orient, comme nous commencions à le constater le 14 mai 2013, même les Russes ne “gagnent” rien parce qu’il s’agit d’une “époque sans victoire”, parce qu’il s’agit d’une “époque sans issue”.

Nous traversons une période singulière, faite à la fois des restes des fureurs et des emportements des narrative du bloc BAO, et des amertumes de plus en plus prégnantes du constat des illusions perdues et des ambitions déçues, – d’ailleurs comme si les unes et les autres, “illusions” et “ambitions”, se confondaient, les ambitions n’étant rien d’autre que de piètres illusions. Les marques de l’amertume qui nous envahit sont celles des catastrophes en cours, qui composent la crise d’effondrement du Système, et qui se signalent partout, – en Syrie certes, mais ailleurs aussi bien, dans une chaîne ininterrompue, dans un contexte impeccablement plaqué sur une infrastructure crisique qui nous tient dans ses griffes.

Nous ne disons pas qu’il s’agit d’un Moment définitif et donc décisif ; il l’est peut-être, il ne l’est peut-être pas... Nous disons que, dans tous les cas et s’il est effectif comme nous le croyons, c’est un moment significatif, qu’il soit ou non définitif et donc décisif. Nous évoquions ce Moment dans notre texte du 22 mai 2013, pourtant sur un tout autre sujet : «Ce sentiment d’un changement de “tonalité” de la crise ne concerne pas seulement le corps de ce message, il implique un jugement général de notre part et il devrait faire l’objet de l’un ou l’autre texte à cet égard, sur ce site. Il s’agit de l’observation que notre “crise d’effondrement“, crise générale par définition, est effectivement entrée dans une phase nouvelle, non pas spécifiquement d’elle-même mais dans la perception que nous en avons. (Le rapport entre les deux, rythme de la crise et notre perception, n’est pas direct ni proportionné parce que la dynamique de la première est constante mais dissimulée [les termites] et que la seconde n’y réagit que par saccades.) Nous pensons que les psychologies, la psychologie collective touchée par les effets des événements et les impressions des grands courants métahistoriques, et par conséquent les psychologies individuelles qui en recueillent elles-mêmes les effets secondaires par le biais du collectif, ont incubé un fait nouveau. Il s’agit bien entendu d’un “fait” méritant des guillemets par rapport au sens commun subverti par le Système et qui lui est hostile, puisque fait non exprimé consciemment, et encore moins répandu dans le système de la communication où les forces du Système ont leurs positions et leurs diktat. Il s’agit, à notre estime qui est de l’ordre de l’intuitif, du fait de l’inéluctabilité de cette crise...»

C’est un de ces moments où nous pouvons mesurer, toucher du doigt, physiquement sentir ce que cette crise a d’irrémédiable, et donc cet événement eschatologique dont nul vainqueur ne peut émerger, dont nulle issue ne peut être conçue par la raison seule et d’ailleurs discréditée par sa subversion par rapport au Système, et cet événement nous confrontant à notre destin. C’est, littéralement, un “Moment eschatologique”, où l’idée terrible s’inscrit brutalement dans nos psychologies qu’il nous faut attendre ce que le sort, ou la Providence, va décider, – et certains esprits acceptant cette confidence de perception de leurs psychologies, les autres (la plupart) la refusant ou la réfutant.

Nous relevons plusieurs signes physiques et politiques, matériels et conceptuels, qui marquent selon notre perception cette amertume. Tout se passe comme si les événements eux-mêmes avaient décidé de s’orienter d’eux-mêmes de telle façon qu’il ne puisse y avoir, dans notre psychologie et dans notre âme, rien d’autre que ce goût acre de l’amertume. Nous sommes littéralement eschatologisés, dans tous les sens, mais également et précisément pour accorder croyances et non-croyances, dans le sens le plus concret du cours des événements terrestres. C’est comme nous l’écrivions le 14 mai 2008 déjà : «[N]ous voulons dire, si nous nous référons à cette définition pratique et concrète, et excellente en tous points, que donne Roger Garaudy de l’eschatologie (à côté de la définition théorique : “Etude des fin dernières de l’homme et du monde”): “L’eschatologie ne consiste pas à dire: voilà où l’on va aboutir, mais à dire: demain peut être différent, c’est-à-dire: tout ne peut pas être réduit à ce qui existe aujourd’hui.”» Veut-on une revue de détail ?

• Aux USA, à Washington, on connaît l’état général du système. On voit également que des formes plus agressives de crises se développent (Scandalgate, dont l’affaire FBI/AP, le 16 mai 2013), qui fragilisent considérablement la position du président. Alors que son second mandat vient à peine de commencer, l’autorité et l’influence d’Obama sont en train de s’affaiblir, d’une façon désormais classique et du type-entropique mais pas plus lente pour autant, à partir d’une situation crisique du pouvoir à Washington déjà elle-même catastrophique. L’hypothèse qu’on nommerait Watergate-II, ou “watergatisation” de Scandalgate, n’est plus de la vaine spéculation mais une possibilité bien réelle. Bien entendu, tout cela se plaque sur la situation générale catastrophique des USA qu’on connaît, qui affecte tous les domaines constituant la structure désormais en voie de dissolution de cette puissance. Depuis au moins 2008, les tensions centrifuges à caractère déstructurant et dissolvant, rejoignant les problèmes de l’origine de ce projet américaniste qui furent brutalement écartés, d’abord par les législateurs de la Constitution puis par les canons du général Grant, se manifestent par toutes les issues possibles, de la haine du “centre” washingtonien à la question de la vente libre des armes. Les crises conjoncturelles de l’ensemble américaniste se concentrent dans cette structure crisique structurelle de la désunion.

• En Europe, le phénomène crisique est également général et touche tous les domaines possibles, dans toutes les dimensions possibles, y compris au niveau des composants du concept ; de la question de la souveraineté et de l’identité des nations devenant des références inexistantes engendrant des angoisses et des souffrances intolérables pour les peuples ; de la question de la paralysie et de l’impuissance bureaucratique grandissante des institutions à prétention supranationale et qui semblent se contracter en des non-actes significatifs à mesure que cette affirmation est de plus en plus proclamée. Les crises conjoncturelles (l’euro et la finance, les crises sociales et sociétales, la crise diplomatique illustré par la Syrie et par l’Iran, les crises culturelles et identitaires) se développent et s’additionnent sans qu’aucune solution pour aucune d’entre elles ne puisse être envisagée, et se connectent directement sur des processus d’effondrement structurels en une infrastructure crisique proprement européenne qui semble bien être la seule création solide du processus européen. L’Europe n’a jamais été aussi présente et étouffante et aussi profondément plongée dans l’impuissance et dans le rejet des populations. C’est toute une civilisation et toute une psychologie qui se trouvent plongées dans l’abîme de la dépression. La seule solution en vue pour les dirigeants-Système, qui font partie d’une sorte de “génération-zombie” d’une manufacture incontestablement européenne, est nécessairement “toujours plus d’Europe”. (Pour une référence raisonnable mais sans aucune illusion sur cette crise, voir William Pfaff sur son site, le 16 mai 2013 : «It is not simply the Eurozone, composed of the 17 European states that have the euro as currency, that is threatened... [...] Now it is the European Union itself that is in danger...» On peut également consulter l’article présenté en Ouverture libre, ce 21 mai 2013.)

• Autour de ce bloc BAO, concepteur, moteur et ordonnateur de la civilisation, qui semble se contracter en une infrastructure crisique, the Rest Of the World (ROW nouvelle formule, d’après-2008) cherche à comprendre une situation où on lui enjoint de suivre une conception générale maximaliste dont le résultat évident et direct est d’accélérer exponentiellement la course à l’effondrement. Lorsqu’il songe à une résistance, sinon à une révolte, ROW se réfère à des structures en formation telles que BRICS ou OCS, mais sans réelle conviction. Dans cet ensemble, la Russie domine conceptuellement par la puissance qualitative de sa démarche ; d’une certaine façon, on pourrait penser que la Russie sait bien qu’elle a raison mais qu’elle sait également que c’est trop tard. Elle développe la diplomatie la plus intelligente du moment, avec un esprit ferme pour concevoir les fondements et les orientations de son exécution (Poutine) et le meilleur ministre des affaires étrangères de son temps, de très loin, pour exécuter cette conception en la comprenant parfaitement (Lavrov), – l’inspirateur de tout cela étant simplement la présence irréfragable du fait national russe qui semble avoir gardé quelque transcendance. Mais ce déploiement opérationnel, qui vaut pour une situation classique où la raison non subvertie aurait encore sa place dans les relations internationales, n’a aucune chance de modifier fondamentalement l’irrésistible courant d’entropisation.

• La Syrie est, pour l’instant, le point de fusion central de ce que nous nommons crise haute, et c’est là que se mesure la différence abyssale entre la diplomatie russe et la pseudo-diplomatie du bloc BAO. Effectivement, les Russes dominent la scène mais, comme nous le constations plus haut et selon notre estimation, «Tout le brio des Russes ne peut rien sur l’essentiel, parce que personne ne peut rien sur l’essentiel.» La Syrie est effectivement un tourbillon de désordre et de chocs divers, où chacun croit disposer d’un plan sûr pour “la victoire” et agit dans un sens qui ne peut qu’accélérer le tourbillon. La méconnaissance des enjeux réels, chez la plupart des acteurs, est littéralement stupéfiante. Une conversation à bâtons rompus d’une heure avec un ministre des affaires étrangères d'un pays du bloc BAO, comme cela fut le cas très récemment, laisse confondu sur le degré d’ignorance de cette sorte de personnage («On a l’impression de parler à un idiot», dit, presque attendri, un participant actif de cette rencontre). En Syrie, à cause des circonstances, des combinaisons de puissance du système de la communication, des pressions diverses (dont celles, terrifiantes, du parti des salonnards), se trouve rassemblée la scène la plus expressive du naufrage intellectuel des directions politiques et des élites-Système de ce que nous nommons la “contre-civilisation”.

• Autour du monde globalisé mais avec des effets jusqu’au cœur de lui-même, les crises eschatologiques se poursuivent, que ce soit celle du simple désordre de nos politiques rendues nécessairement absurdes par des influences insaisissables (Libye), que ce soit celle des effets effrayants du Système sur la situation du monde (la crise climatique et tout ce qui va avec), voire à l’extrême la crise permanente qu’est le machinisme, transmuté décisivement en technologisme catastrophique, et cette crise proche d’arriver au point de rupture. Cela signifie que si, demain, par une sorte de miracle qu’on arriverait malgré tout à mettre à l’actif du Système, tous les affrontements, les mésententes, les coups fourrés cessaient, remplacés par une concorde universelle, nous nous trouverions tout de même devant un empilement de crises eschatologiques sans issue ni solutions.

• Nous terminons in extremis (le Guardian de ce 23 mai 2013) par une observation qui semblera plus anecdotique, moins universelle disons, voire people si l’on a l’esprit mal tourné, l’esprit “peuple-blingbling” de cette époque crépusculaire. Elle nous paraît significative, et pas moins fondamentale que les autres. Il s’agit des remarque d’un acteur-réalisateur, qui fit et continue à faire profession d’avoir une pensée progressiste, Robert Redford, qui est à Cannes pour le film All Is Lost, réalisé par le jeune JC Chandor que Redford a soutenu au travers de son institution (le festival de Sundance du film indépendant) pour la réalisation de Margin Call, – le film le plus profond réalisé sur la crise financière de l’automne 2008. Redford observe à propos de All Is Lost qui est une allégorie de la crise que nous traversons : «Certain things have got lost. Our belief system had holes punched in it by scandals that occurred, whether it was Watergate, the quiz show scandal, or Iran-Contra; it's still going on…Beneath all the propaganda is a big grey area, another America that doesn't get any attention; I decided to make that the subject of my films. [...] We are in a dire situation; the planet is speaking with a very loud voice. In the US we call it Manifest Destiny, where we keep pushing and developing, never mind what you destroy in your wake, whether its Native American culture or the natural environment. [...] I've also seen the relentless pace of technological increase. It's getting faster and faster; and it fascinates me to ask: how long will it go on before it burns out.» Nous observerons que, contrairement à ce qu’il laisse entendre, Redford a évolué : critique de son époque qu’il tendait à réduire à ce qu’il jugeait être la vertu perdue des USA, mais la jugeant réformable comme la vertu des USA elle-même (The President’s Men, sur le Watergate, en 1976), il tend plutôt à parler aujourd’hui du “système” et de “la planète” ; et l’on voit bien qu’il ne croit plus à sa réforme possible (du Système), et qu’il juge qu’il se développe de lui-même jusqu’à son effondrement venant comme un fait inéluctable de lui-même («... and it fascinates me to ask: how long will it go on before it burns out»). Sa psychologie a effectivement incubé, de manière inconsciente, l’inexorabilité de l’effondrement.

Un Moment eschatologique

L’image du Titanic pour figurer le Système est juste, mais l’on comprend évidemment qu'elle ne l’est que partiellement. Lorsque le Titanic sombra, on savait bien que tout continuait après lui, que la catastrophe, outre la cruauté des vies emportées, n’apporterait qu’une occasion de plus pour tel ou tel débat, notamment sur l’application et le bon usage du technologisme naval, et que le reste continuerait. Le Système-Titanic, lui, n’a pas d’après... Le Système-Titanic sombre et, parce qu’il est hermétique et qu’il a happé en lui la globalité du monde, il est assuré que nous ne pouvons savoir ce qui va suivre, et encore moins imaginer puisque l’autorisation de le tenter ne nous est pas parvenue. La cause directe et parfaitement compréhensible de notre ignorance est que ce qui va suivre n’a aucun rapport avec le Système, que l’affirmation et la construction de cette “succession” qui ignore complètement son légataire ne dépendent pas de nous, du sapiens et de ses prodiges, et de sa prodigieuse hubris, – parce que «tout ne peut [...] être réduit à ce qui existe aujourd’hui»... Le Système-Titanic sombre aux accents d’une sorte de “marche eschatologique” exécutée par l’orchestre bien connu, dont on attend qu’il reste à son poste jusqu’au bout.

Observant tout cela et déroulant ces remarques diverses sans fièvre particulière, nous n’avons nullement l’impression, ni d’être excessivement pessimiste, ni d’être disons “catastrophistes”. Nous avons plutôt le sentiment de rendre compte d’une situation qui est singulière, sinon peu ordinaire, essentiellement par l’identification instantanée que nous en avons, et par l’effet de l’accélération de l’Histoire et de la contraction du temps. (Il suffit à cet égard de se rappeler où nous en étions il y a dix ans, quand la plupart des commentateurs et observateurs pensaient précisément dans le sens de cette remarque désormais immortelle d’un “officiel” de l’administration Bush à l’été 2002 : «We're an empire now, and when we act, we create our own reality. And while you're studying that reality — judiciously, as you will – we'll act again, creating other new realities...» [voir notre Glosssaire.dde sur le “virtualisme”, le 27 octobre 2012].) Il faut admettre que la puissance d’un tel basculement de la perception répond à une dynamique des événements si extraordinaire qu’on doit parler de métahistoire, et bouleverse les psychologies à ce point du désordre qui permet d’assumer et de favoriser, la plupart du temps sans la moindre conscience de cela, des bouleversements aussi inouïs que ceux qu’on connaît. Nous voulons dire par là que la transformation et l’affolement des psychologies depuis dix ans font, singulièrement des directions politiques et des élites qui les soutiennent, de ces acteurs-Système qui sont plutôt et de plus en plus des figurants-Système, des outils très efficaces pour aller dans le sens de la dynamique de l’autodestruction et favoriser involontairement, et en croyant éventuellement l’inverse, la crise d’effondrement du Système.

Les commentaires généraux de ces événements nous paraissent manquer d’ampleur et d’audace à cet égard, simplement en n'acceptant pas de considérer des hypothèses que la raison rejette en général, et à cause de cela. (L’état de la raison étant aujourd’hui celui de la complète subversion d’elle-même, cet argument serait plutôt le contraire de ce qu’il veut prouver.) Ces commentaires se font principalement entre les partisans du Système (les figurants-Système, également négationnistes de la crise), qui répètent simplement, en guise d’incantation plus que de démonstration, que tout continue et que le Système est plus cohérent et nécessaire que jamais. Leurs adversaires, qu’on devrait qualifier d’antiSystème mais qui le sont de moins en moins d’un point de vue fondamental, continuent à développer une logique d’affrontement, à parler en termes de victoire-défaite, arguant que des forces se constituent avec de plus en plus de puissance pour inquiéter le Système tel qu’il est. Pour ceux-là et pour prendre le cas événementiel le plus intéressant, l’effondrement des USA dans le sens de l’effondrement du pouvoir central du Système constituerait une victoire décisive à partir de laquelle on pourrait entreprendre une reconstruction et une réforme radicale du Système. Dans cet exemple, nous pouvons dire que nous sommes décisivement d’un avis différent, si l’on veut effectivement développer une dynamique antiSystème. L’effondrement des USA per se ne nous intéresse pas dans le sens qu’il ne peut être considéré à lui seul comme un événement décisif, et que le considérer de la sorte lui enlève tout caractère de décision. (Nous n’avons certainement pas toujours pensé dans ce sens, mais la pensée évolue nécessairement au rythme de l’accélération de l’Histoire. Une évolution de la pensée, même et surtout radicale, est une chose inévitable et nécessaire. On notera que nous avançons cette idée nouvelle du caractère insuffisant du seul effondrement des USA, ou les prémisses de cette idée nouvelle, depuis au moins 2009, – une fois incubé l’événement pour nous rupturiel, et nécessitant un changement d’appréciation, de la crise de l’automne 2008. [C’est à partir de cette époque que nous avons observé la constitution du bloc BAO.] On peut apprécier les prémisses de ce changement conceptuel dans des textes du 3 janvier 2009 et du 14 octobre 2009, au moins.)

Pour poursuivre l’exemple, nous considérons que l’effondrement de l’Amérique ne nous apparaîtrait comme un événement décisif que dans la mesure où il entraînerait l’effondrement du Système. C’est la condition sine qua non pour faire passer l’événement de la catégorie des événements très importants à l’intérieur du Système, à la catégorie de l’événement antiSystème fondamental. (Cela dit, ajoutons cette précision essentielle que, pour nous, il est acquis, disons à 99,95%, que l’effondrement des USA amènerait nécessairement l’effondrement du Système. Mais il est essentiel de comprendre cette nécessité relationnelle entre les deux, pour mieux distinguer les caractères de l’événement, ses orientations, ses effets, etc.)

C’est-à-dire que, pour nous, le point de non-retour est non seulement atteint mais très largement dépassé. Subrepticement et nécessairement pour leur pauvre cause, les partisans du Système, mentionnés plus haut mais brièvement à cause de l’extrême pauvreté de leur pensée, sont passés de l’argument TINA (There Is No Alternative), qui impliquait une sorte de “volontarisme”, de la nécessité optimiste de se battre, d’innover, d’aménager, pour s’adapter à ce Système auquel, selon eux, il n’y avait pas d’alternative ; à l’argument qu’on résumerait sous le sigle TINNOA (There Is No Necessity Of Alternative), qui implique que tout est parfait telles que les choses sont, que le Système représente une sorte de perfection intangible, effectivement la Nécessité universelle réalisée. De ce point de vue, nous sommes au niveau d’une religion (cet exotérisme qui estime le débat clos) demandant à ses adeptes un complet aveuglement ; cette logique religieuse implique que rien d’autre d’humainement et même de “spirituellement” acceptable ne peut se concevoir, et qu’à l’extérieur de cela on ne trouve que la barbarie conceptuelle. Par cette position, et compte tenu de ce qu’est le Système, les partisans-Système représentent eux-mêmes un nihilisme totalement clos et même verrouillé, une sorte de barbarie eux-mêmes, justement selon leur démarche d’inversion, ici d’accuser les autres d’être ce qu’ils sont eux-mêmes en vérité. Il s’agit de la “barbarie postmoderniste” combinant le «barbare intérieur» selon Jean-François Mattéi, et le barbare augmenté de la barbarie faite de technologisme prédateur et de narrative dissimulatrice qui permet de faire avancer l’équation dd&e (déstructuration-dissolution-entropisation) que le Système lui-même exsude et d’accélérer la dissolution de la société produisant elle-même des caractères barbares supplémentaires.

Plus que jamais, le produit du Système, l’équation dd&e, est implicitement présenté selon la formule-narrative du “chaos créateur”. Mais ce chaos, qui est effectif, est désormais exclusivement producteur de nihilisme (sa forme opérationnelle est l’entropisation), c’est-à-dire un chaos producteur d’un chaos de lui-même. Il est indiscutable qu’un monde “organisé” selon de tels déséquilibres insensés en constante accélération, et par conséquent en constante aggravation de leur instructure de déséquilibre et de non-sens, et par conséquent ce monde de plus en plus condamné à se trouver enfermé dans ces déséquilibres, il est indiscutable qu’un tel monde ne peut survivre en aucune façon. Il s’oppose hermétiquement à toutes les lois concevables, qu’elles soient physiques ou métaphysiques. C’est la situation où nous nous trouvons présentement, qui nous apparaît effectivement, dans sa phase autodestructrice, comme la formule d’accélération ultime de la crise d’effondrement du Système. Pour autant, nous ne savons et ne pouvons savoir quand et comment s’accomplira cet événement dans sa finalité.

Ce n’est pas être particulièrement pessimiste qu’affirmer cela, mais simplement faire un constat réaliste d’une situation qui s’exprime de toutes les façons possibles. La question inévitable que l’“esprit de l’époque” nous conduit quasiment comme une obligation à poser est, non seulement d’envisager, mais de connaître ce qui va suivre : cette connaissance de l’avenir, même catastrophique et post-catastrophique, c’est-à-dire même eschatologique, est impossible, ce qui contrevient au diktat nécessaire de la modernité qui est la maîtrise, et donc la connaissance de l’avenir. La crise étant évidemment eschatologique, aucune réponse ne peut être apportée ; cela explique notre profond désarroi par rapport à l’“esprit de l’époque” et la réaction la plus marquée répondant au diktat de la modernité est de nier la vérité de cette crise, y compris ce que certains considèrent comme sa nécessité au sens métaphysique. (Cas du négationnisme de la crise.) Cet état d’esprit, qui fut considéré comme une immense victoire humaine, apparaît aujourd’hui comme un terrible handicap, par exemple par rapport aux sociétés anciennes qui ignoraient évidemment, et rejetaient in fine par leurs conceptions, le diktat moderniste de la maîtrise et de la connaissance de l’avenir. Dans son discours de réception à l’Académie d’Athènes, en 1997, consacré à La pensée grecque (dans L’homme qui riait avec les dieux, Albin Michel, 2013), Lucien Jerphagnon exposait ceci qui était à la gloire de cette “pensée grecque”: «Ainsi, cette dialectique de l’un et du multiple, de l’illimité et de la limite, de l’absolu et du relatif, de l’universel et du particulier, du parfait et de l’imparfait, exorcisait d’avance le mauvais démon de l’hybrys, de la démesure qui aimerait s’affranchir des limites du possible, et qui voudrait faire porter au discours humain une charge d’absolu qu’il ne peut contenir.»

Ces conceptions rejoignent en les nourrissant de l’antique sagesse notre propre approche de l’inconnaissance. Cela était exprimée d’une façon “opérationnelle” qui pourrait être proposée comme l’attitude à observer face au tumulte du temps présent et à l’énigme de l’après cette crise d’effondrement du Système, dans la Chronique du 19 courant... du 19 avril 2013 : «L’inconnaissance se dégage d’elle-même avec l’âge si l’élan de la pensée y pousse, et l’âge conduit effectivement à trouver, non comme une porte de sortie mais comme une fenêtre ouverte sur un nouvel élan, une activité qui avait pris comme mot d’ordre “le savoir” satisfait de lui-même et qui ne s’en satisfait plus. Il y a une certaine ironie, qui est, comme on dit aux jeunes gens irrespectueux, le “privilège de l’âge”, à pouvoir dire : “oui, oui, ‘je sais’, mais je sais aussi qu’il est préférable de ne pas s’attacher à ce savoir et de lui préférer ‘je sais que je ne sais pas’” ; et, disant cela (“je sais que je ne sais pas”), poursuivre en constatant que “ce savoir-là vaut bien plus que le savoir tout court”...» Nous sommes dans un temps qui nous impose nécessairement le constat que nous ne pouvons pas savoir (que nous ne savons pas), et l’occasion est belle, et liquidant ainsi définitivement le diktat (l’hybrys) de la modernité, d’en faire une gloire de l’esprit sous la forme de l’inconnaissance («la métaphysique et la spiritualité les plus hautes qu’on puisse imaginer», selon le texte référencé).

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APOTEOSIS DE DOMINIQUE VENNER EN NOTRE DAME

APOTEOSIS DE DOMINIQUE VENNER EN NOTRE DAME

Ex: http://enricravello.blogspot.com/

 

Del antiguo griego apo (intensidad, presencia) y theos (Dios, de ahí el nombre de Zeus) la apoteosis, es decir el elevarse hasta el nivel de los dioses, era para los antiguos helenos un privilegio  sólo al alcance de muy pocos héroes.

Dominique Venner la experimentó ayer lunes 21 de mayo en el altar de Notre Dame. Venner amó la vida incluso en el momento en que decidió entregarla como símbolo, escribiendo que tras su gesto no esperaba “más que la perpetuación de mi raza y de mi espíritu”.  Con su acción  Venner se transforma de hombre a mito y golpea las consciencias dormidas, que por un momento volverán a sentir que todo es posible, que nada está definitivamente  perdido, que la victoria espera siempre que estamos dispuestos a conquistarla. Dentro de pocos días –demasiados pocos–  todo volverá  a la normalidad, pero el gesto de Venner permanecerá eternamente en la conciencia colectiva de todos los que luchamos y lucharemos por  Europa y la civilización que de ella ha brotado.
Venner escogió Notre Dame de París para emprender  su camino por los Campos Elíseos, uno de los templos más bellos de Europa que es,  como dejara escrito en su última nota “un lugar altamente simbólico, la catedral de Notre Dame, construida por mis antepasados sobre lugares de cultos de orígenes inmemoriales”, esos cultos de la Galia celta y la Lutecia galo-romana en los que Venner veía reflejada el alma primigenia de la religiosidad europea.
Europeo de lengua francesa, Venner vivió su compromiso con la identidad europea hasta sus últimas consecuencias y se cansó de advertir lo que de peligro mortal tiene, para el futuro de Francia y de Europa, lo que sólo los ignorantes o los  inocentes pueden llamar inmigración y que Venner definió como el proceso de sustitución de la población europea y francesa autóctona por masas de alógenos venidos del Tercer Mundo.  Jean Raspail ya lo advirtió en su Campamento de los Santos.
Venner reflexionó sobre lo que él llamó los treinta años de guerra civil europea (1914-1945) como la causa del declive continental, casi un siglo después Venner nos recuerda que ese declive puede convertirse en irreversible final de una identidad de 30.000 años –así subtitula uno de sus últimos libros– y que se juega su ser o no ser en las dos próximas décadas.
Admirados de la Antigüedad clásica, Venner sentía especial predilección  por la Grecia arcaica reflejada en la Iliada, que él entendida como libro fundador de la personalidad europea y a Homero como el primer poeta de nuestra identidad. Poeta que en griego viene de poietes (aquel que hace, que crea, que realiza). Homero poeta de poetas helenos que  siempre cantaban al ethos –a lo activamente heróico-  que al pathos –lo melancólicamente sentimental, fue la referencia permanente de Venner.
Venner también fue un poeta en el sentido griego que tiene ese sentido. Su vida fue un equilibro activo entre el pensamiento y la acción. Su recorrido político lo convierte en un militante de excepción dentro del campo identitario francés y europeo. Miembro de Jeune Nation, cumplió 18 meses de prisión por pertenencia a la OAS (Organización Armada Secreta), fue fundador de la revista y el movimiento Europa-Action, participó en Occident y fue uno de los fundadores del GRECE, la gran escuela que renovó el pensamiento identitario en los años 70-80. Su nombre fue uno de los que se consideró seriamente para presidir el Front National en 1972.
Posteriormente se dedicó profesionalmente a la Historia, pero  siempre manteniendo los mismos principios ideológicos. Escribió varias obras como: Baltikum , Le Blanc Soleil des vaincus, Le Cœur rebelle , Histoire critique de la Résistance, Gettysburg, Les Blancs et les Rouges , Histoire de la Collaboration, Histoire du terrorisme e Histoire et tradition des Européens.  En funda en 2002 y dirige la redacción de la revista bimestral La Nouvelle Revue d'Histoire, rebautizada como La NRH en 2006, donde intervienen personalidades como Bernard Lugan, Jean Tulard, Aymeric Chauprade, Alain Decaux, François-Georges Dreyfus o Jacqueline de Romilly.
Venner ha elegido la muerte heroica del guerrero y eso merece un funeral como los de su admirado Patroclo. Hagamos todos nosotros de Aquiles
Sic transit

In memoriam Dominique Venner (1935-2013)

JURE VUJIC

In memoriam Dominique Venner (1935-2013)

Testament modernog samuraja

Dominique Venner francuski povjesničar je 21. svibnja počinio samoubojstvo ispred oltara u Pariškoj katedrali Notre Dame. Za one koji su ga poznavali i  imali čast s njime surađivati, takva gesta simbolizira ne samo ljudski očaj već i eminentnu političku gestu i poruku. Objavljujem prijevod njegovog pisma-oporuke koji pojašnjava uzroke njegove nagle smrti.

« Duhovno i tjelesno sam zdrav, upotpunjen ljubavlju svoje supruge i djece. Volim život i ništa ne očekujem od nadnaravnog svijeta, jedino opstanak i obnovu moje vrste i duha. Međutim, u zalazu mog života, i ispred golemih ugroza za moju francusku i europsku domovinu, osjećam dužnost da djelujem dok imam još snage. Vjerujem da se trebam žrtvovati kako bi prekinuo s letargijom koja nas muči. Darujem ono što mi preostaje od života u znak protesta i re-fundacije. Odabirem visoko simbolično mjesto, parišku katedralu Notre-Dame koju poštivam i štujem, koju je izgradio genij mojih predaka na mjestu drevnih kultova koji me podsjećaju na moje pramemorijalno podrijetlo.

Kada većina ljudi pristaje biti robovi vlastitog života, moja gesta utjelovljuje jednu etiku volje. Dajem si smrt kako bi razbudio uspavane svijesti. Pobunjujem se protiv fatalnosti. Pobunjujem se protiv otrova duše i individualnih želja koje narušavaju identitarna usidrenja kao što su obitelj, kao intimni stup tisućljetne civilizacije. Kada branim identitet svih naroda, također se bunim protiv zločina koji nastoji zamijeniti naša pučanstva.

Dominantni diskurs nije se u stanju osloboditi svoje toksične dvosmislenosti. Europljanima pripada da snose posljedice. S obzirom da više nemamo identitarnu vjeru na koju se možemo osloniti, dijelimo još od Homera zasebno sjećanje, kao ostavštinu svih vrednota na kojem možemo restaurirati naš budući preporod kao prekid s metafizikom neograničenog, pogubni izvor svih modernih stranputica.

Molim oprost od svih onih koji će patiti zbog moje smrti, a prvenstveno moju suprugu i djecu, kao i nećake i moje vjerne prijatelje. Jednom kad prebole šok patnje, ne sumnjam da će razumjeti smisao moje geste i transcendirati sa ponosom svoju tugu. Želim da se što bolje razumiju kako bih što više trajali. Pronaći ćete u mojim spisima prefiguriranje i pojašnjenje moje geste. «

Dominique Venner rođen je 1935, bio je esejist i povjesničar. Utemeljitelj časopisa „Nouvelle Revue d’histoire“. Objavio je niza knjiga :Le Cœur rebelle, le Dictionnaire amoureux de la ChasseLe Siècle de 1914Histoire et tradition des Européens). Le Choc de l’Histoire (Editions Via Romana, 2011) L’Imprévu dans l’Histoire (Ed. Pierre-Guillaume de Roux, 2012). Simptomatična činjenica za njegovo samoubojstvo je da bi uskoro trebao izići iz njegov novi esej « Un Samouraï d’Occident. Le bréviaire des insoumis »  Samuraj Zapada. Brevijar nepokorenih. » .

Dominique Venner nije bio «ekstremni desničar» kako ga lažno i površno etiketiraju « mainstream » mediji. Iznad umjetne diobe ljevice/desnice, on je u pravom smislu riječi bio aristokrat (aristoi, «među najboljim»), zagovornik «Velike Europe», duhovne, kulturološke i povijesne Europe nacija, naroda, regija, a ne Europe trgovaca, burzovnih mešetara i korporacija. Posvetio je cijeli život obrani indo-europske civilizacije i francuske nacije, a ostat će zapamćen kao simbol ljudske dosljednosti i hrabrosti. Odlazi svojom lucidnom voljom, u maniri drevnih Germana i Rimljana, ponosnih samuraja postmodernog nihilističkog doba, poput japanskog književnika Yukio Mishime, francuskih književnika Drieu la Rochelle i Robert Brasillacha. Samoubojstvo kao posljednji argument otpora. Ultima ratio regis.

mercredi, 29 mai 2013

Von Michel Mourre zu Dominique Venner

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Von Michel Mourre zu Dominique Venner

von Martin Lichtmesz

Ex: http://www.sezession.de/

Auf der Netzseite der Jungen Freiheit [2]ist ein Nachruf auf Dominique Venner von Karlheinz Weißmann erschienen. Weißmann unterscheidet darin Venners „Geste“ des Freitods von jener der geistesverwandten Schriftsteller Drieu la Rochelle, Henry de Montherlant und Yukio Mishima.

… man scheut sich, ihn ohne weiteres in diese Reihe einzuordnen. Offenbar hat Venner nicht gehandelt in Reaktion auf den Zusammenbruch seiner ideologischen Hoffnungen, nicht aus einem Widerwillen gegen die Miserabilität des Daseins und auch nicht um der schönen Geste willen. Das Wort „Geste“ kommt zwar bei ihm vor, aber doch im Sinn der – großen – Tat, die am Anfang alles Neuen steht.

In einem Buch, das er vor Jahren über den französischen Widerstand während des Zweiten Weltkriegs geschrieben hat, sprach er über die Notwendigkeit des „starken Bildes, das bleiben wird“. Es entstehe nur durch jene Akte, die Zugang eröffnen zu den „tiefen und geheimnisvollen Kräften, die das Überdauern der Völker sichern“.

In dem finalen Eintrag  [3] auf seinem Blog schrieb Venner:

Es bedarf vor allem einer tiefgehenden „intellektuellen und moralischen Reform“, um es mit Renan zu sagen. Diese müßte zur einer Wiedergewinnung der vergessenen französischen und europäischen Identität führen, deren Notwendigkeit immer noch nicht in aller Klarheit wahrgenommen wird.

Dazu müssen gewiß neue Ausdrucksformen gefunden werden, spektakulär und symbolisch, um die Schlaftrunkenen wachzurütteln, um das betäubte Bewußtsein zu erschüttern und die Erinnerung an unsere Wurzeln zu wecken. Wir werden in eine Zeit eintreten, in der Worte durch Taten bekräftigt werden müssen.

Wir sollten uns auch erinnern, daß, wie es auf geniale Weise Heidegger in „Sein und Zeit“ formuliert hat, die Essenz des Menschen in seinem Dasein und nicht in einer „anderen Welt“ liegt. Es ist im Hier und Jetzt, wo sich unser Schicksal bis zur letzten Sekunde erfüllt. Und diese allerletzte Sekunde hat genauso viel Bedeutung wie der Rest eines Lebens. Darum muß man bis zum letzten Augenblick man selbst bleiben. Nur indem man selbst entscheidet und sein Schicksal wahrhaftig bejaht, besiegt man das Nichts. Angesichts dieser Herausforderung gibt es keine Ausrede, da wir nur dieses eine Leben haben, in welchem es von uns abhängt, ob wir entweder ein Nichts oder ganz wir selbst sind.

Venners nächster Wahlverwandter war jedoch zweifellos Ernst Jünger, mit dem er das „abenteuerliche Herz“ der Jugendjahre und die militärische Erfahrung teilte, sowie die seltene Fähigkeit „Feder und Schwert“ – also Wort und Tat – in Einklang zu bringen. In einem Interview [4]mit der JF pries Venner Jünger als Prototypen des „guten Europäers“:

Aus seiner Lebensgeschichte lassen sich unendlich viele Lehren ziehen über die europäischen Dramen dieser Zeit. Sein ritterlicher Geist und seine Haltung waren unverwüstlich. In seiner Körperhaltung drückte sich seine geistige Haltung aus. Haltung zu haben, heißt auch, Distanz zu wahren: Distanz zu den niederen Leidenschaften wie zur Niedertracht der Leidenschaften. Jünger gab sich nicht mit dem Schreiben zufrieden, sondern er lebte, was er schrieb. Ich sehe in ihm ein Vorbild für eine Erneuerung, eine Renaissance.

Im selben Interview beschrieb Venner die heutige Zivilisation Europas als fehlgeleitet und selbstmörderisch:

Hier in Europa erleben wir eine beginnende Verweigerung des wahnwitzigen Konsums und eine Sehnsucht, sich ein authentischeres Leben aufzubauen, um mit Heidegger zu sprechen. Immer mehr Menschen kommen zu der Überzeugung, daß man, um besser zu leben, weniger konsumieren muß. Das ist ein zutiefst revolutionärer Gedanke. Wir beginnen zu sehen, daß die Produktivität um jeden Preis zerstörerisch ist. Das zeigt zum Beispiel eine französische Statistik vom Herbst 2009 über Selbstmorde bei der Arbeit. Die neuen Arbeitsformen und der Leistungswettbewerb, dem die Kosmokratie das „Humankapital“ unterwirft, treiben demnach Menschen in den Freitod!

Von hier aus führt eine unterirdische Verbindungslinie in ein anderes Kapitel und eine andere Schule der französischen Dissidenz. Dazu müssen wir ein wenig ausholen.

Venner war ein Nietzscheaner, der zwar sein Leben lang die Kontinuität der europäischen Seele bekräftigte und bezeugte, dabei allerdings mindestens in Distanz zum Christentum stand. Er beschuldigte die Kirche in Frankreich völlig zu Recht, der Islamisierung des Landes durch Unterstützung und Beschleunigung der „afro-maghrebinischen Einwanderung“ Vorschub geleistet zu haben. Wie Armin Mohler und Alain de Benoist (nicht aber wie Ernst Jünger!) war Venner ein eingefleischter Heide, der vor allem in der gräco-romanischen Tradition das Herzstück und in Homer die eigentliche „Bibel“ Europas erblickte.

Diese Distanz wird auch spürbar in den Zeilen seiner Abschiedsnote:

Ich wähle einen hochsymbolischen Ort, die Kathedrale von Notre Dame de Paris, die ich respektiere und bewundere: das Genie meiner Vorfahren hat sie auf einer Kultsstätte errichtet, die viel älter ist und an unsere weit in die Geschichte zurückreichenden Wurzeln erinnert.

Hat seine Tat also frisches Blut in alte Kathedralen fließen lassen, auf daß sich erneut Götter auf ihre verlassenen Altäre niederlassen? Die Dome Frankreichs, Deutschlands und Italiens gehören in der Tat zu den herrlichsten Zeugen des europäischen Geistes. Aber sie scheinen heute, da sich der christliche Glaube säkularisiert und historisiert hat, nur mehr als Museen und touristische Schaustücke der Großstädte weiterzubestehen, nicht anders als die zwar prächtige, aber keinen Gott (inzwischen auch keinen Allah) mehr preisende Hagia Sophia im ehemaligen Konstantinopel.

Nietzsche schrieb in seinem berühmten Gleichnis vom „tollen Menschen“, der auf den Straßen den „Tod Gottes“ verkündigt:

Man erzählt noch, dass der tolle Mensch desselbigen Tages in verschiedenen Kirchen eingedrungen sei und darin sein Requiem aeternam deo angestimmt habe. Hinausgeführt und zur Rede gesetzt, habe er immer nur dies entgegnet: „Was sind denn diese Kirchen noch, wenn sie nicht die Gräber und die Grabmäler Gottes sind?“

In diesem Geiste tat sich im Jahre 1950 eine Gruppe junger Männer zusammen, um die Ostersonntagsmesse in Notre-Dame mit einem schockartigen Überfall [5] zu stören. Ihr Kopf, der 21jährige Michel Mourre, [6] erschien auf der Kanzel im Ornat eines Dominikanermönches und hielt eine flammende Rede, im Stile eher Zarathustras als des „tollen Menschen“:

Wahrlich, ich sage euch: Gott ist tot. / Wir speien die Lauheit eurer Gebete aus, / Denn eure Gebete waren der schmierige Rauch über den Schlachtfeldern unseres Europa. / Geht fort in die tragische und erhabene Wüste einer Welt, in der Gott tot ist, / bis die Erde erneuert ist mit euren bloßen Händen, / Mit euren stolzen Händen, / Mit euren Händen, die nicht beten. / Heute, Ostern des Heiligen Jahres, / hier unter dem Zeichen von Notre Dame de Paris, / Verkünden wir den Tod des Christengottes, auf daß der Mensch lebe zuletzt.

Die Störenfriede wurden verhaftet, und Mourre für zwei Wochen in die Psychiatrie gesteckt. Der Skandal wurde zum Gegenstand monatelanger Debatten in den französischen Feuilletons, an denen sich zahlreiche Geistesgrößen von André Breton bis Gabriel Marcel beteiligten. Man kann allerdings der Rede entnehmen, daß Mourre alles anderer als platter, pöbelnder Ikonoklast war – die Differenz zu steindummen und vermutlich von interessierter Seite gesponserten „letzten Menschen“ wie den Nacktweibern von „Pussy Riot“, die vor ein paar Monaten vor Notre-Dame einem abgetretenen Papst hinterherspuckten, ist immens.

Mourres Predigt richtete sich explizit an die „Lauwarmen“, die nach dem berühmten Wort aus der Johannesoffenbarung „weder heiß noch kalt“ sind, und die der Herr aus seinem Mund „ausspucken“ wird. Mourres eigener Lebensweg verlief sehr eigenwillig. Der Sohn eines bürgerlichen Sozialisten und „Pfaffenfressers“ hatte sich als Jugendlicher noch in der Phase des Zusammenbruchs der Kollaboration angeschlossen. Dafür mußte er nach Kriegsende im Gefängnis büßen, wo er die Schriften von Charles Maurras entdeckte (Venner schrieb übrigens eine bedeutende „Geschichte der Kollaboration“).

Es folgte eine katholisch-royalistische Phase, die er mit dem Eintritt in den Dominikanerorden besiegelte. Sein spiritueller Durst nach dem Absoluten wurde jedoch auch dort nicht gestillt. Schließlich verlor er vollständig den Glauben, und schloß sich den von dem Exilrumänen Isidore Isou gegründeten „Lettristen“, einer Künstlergruppe in der Tradition der Dadaisten und Surrealisten, an. Karlheinz Weißmann [6] schrieb dazu:

Mourre zog auch jetzt die Konsequenz, verließ den Orden, ging wieder nach Paris, verbummelte seine Tage in den Cafés von Saint Germain des Prés, ein Bohémien unter Bohémiens. Darf man den Schilderungen seines Freundes Armin Mohler glauben, waren seine Lebensumstände mehr als abenteuerlich. Aber fertig war er noch nicht mit der letzten großen Sache, der er sich verschrieben hatte. Vielleicht fiel der Entschluß zu der Aktion in Notre Dame tatsächlich erst zwei Tage vorher, aber der Wunsch, sich an Gott zu rächen, muß längst schon mächtig gewesen sein.

Danach verschwand Mourre in der Obskurität, und widmete sich fortan der geisteswissenschaftlichen Arbeit.

Mourre wurde nach vierzehn Tagen aus der Psychiatrie entlassen, gab den Kontakt zu seinen alten Freunden auf, schloß sich in seiner Bibliothek ein und begann ein Buch über seine Entwicklung zu schreiben, das unter dem Titel „Malgré le blasphème“ erschien.

Der deutsche Titel „Gott ist tot?“ wirkt nichtssagender, ohne daß das dem Erfolg geschadet hätte. Die Übersetzung erschien in einem renommierten katholischen Verlag und wurde zum Anlaß einer intensiven Diskussion, nicht nur in kirchlichen Kreisen der Bundesrepublik. Aber der Ruhm verging rasch. In Deutschland blieben Mourre nur einige Bewunderer, darunter Carl Schmitt und Ernst Jünger. (…)

Nur ein paar Anarchisten bewahren ihm ein ehrendes Andenken. Er selbst lebte ein exzentrisches, jedenfalls rastloses Leben und hat die innere Ruhe, die er so ersehnte, wohl nie gefunden. Michel Mourre starb 1977, nur neunundfünfzig Jahre alt, an einem Gehirntumor.

Die Lettristen aber spalteten sich nach der Notre-Dame-Aktion in „Künstler“ und „Aktivisten“. Dem zweiteren, radikaleren Flügel schloß sich der junge Guy Debord an, der später zu einem bedeutenden Kritiker des Konsumgesellschaft und der Massenmedien wurde. 1985 schrieb Debord einen scharfkantigen Text [7]über den Identitätsverlust Frankreichs und das Problem der Masseneinwanderung, in dem es viele Berührungspunkte zu Dominique Venner gibt.

Debord gebrauchte oft das Bild einer Gesellschaft von „Schlafwandlern“ , [8]die vom „Spektakel“ [9] im Tiefschlaf gehalten wird; 2013 gebrauchte Venner ein ähnliches Bild, als er seine Tat als gezielten Schock konzipierte, um die Gesellschaft aus einer fatalen Bewußtlosigkeit und Lethargie, aus einem tödlichen Schlummer zu reißen.

Wie Venner wählte übrigens auch der (gleich Michel Mourre rastlose) Debord den Freitod – allerdings aus Lebensüberdruß infolge einer schweren Krankheit, die die Quittung für jahrzehntelange Alkoholexzesse war. Alle drei Genannten entstammten ungefähr derselben Generation: Mourre war Jahrgang 1928, Debord 1931, Venner 1935.

Entscheidend ist hier vor allem dies: zwischen dem „Tod Gottes“ und dem Tod Europas und Frankreichs besteht ein enger Zusammenhang; am Ende haben sowohl Michel Mourre als auch Dominique Venner sich im Abstand von sechzig Jahren vor dem jahrhundertealten Altar Notre-Dames ein- und derselben Krise  gestellt, mit der Glut eines Geistes, den die meisten Nominalchristen heute nicht mehr kennen.

Article printed from Sezession im Netz: http://www.sezession.de

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[1] Image: http://www.sezession.de/38863/von-michel-mourre-zu-dominique-venner.html/eccehomo

[2] Jungen Freiheit : http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M50456d2e59c.0.html

[3] Eintrag : http://www.dominiquevenner.fr/2013/05/la-manif-du-26-mai-et-heidegger/

[4] Interview : http://www.jungefreiheit.de/Archiv.611.0.html?jf-archiv.de/archiv10/201012031955.htm

[5] schockartigen Überfall: http://en.wikipedia.org/wiki/Notre-Dame_Affair

[6] Michel Mourre,: http://www.jungefreiheit.de/Archiv.611.0.html?jf-archiv.de/archiv10/201014040245.htm

[7] scharfkantigen Text : http://www.sezession.de/38260/guy-debord-uber-identitat-und-einwanderung-fundstucke-15.html

[8] „Schlafwandlern“ , : http://www.youtube.com/watch?v=3TNurvWW4_0

[9] „Spektakel“: http://de.wikipedia.org/wiki/Die_Gesellschaft_des_Spektakels

Dominique Venner – Von „Vorbildern“ und Haltungen

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Ein Gestörter?

von Manfred Kleine-Hartlage

Ex: http://www.sezession.de/

Ich will die Haltung, die der eine oder andere politische Kommentator anläßlich von Dominique Venners Selbsttötung [2]bekundet, nicht gerade zum Gesinnungs-Lackmustest erklären, aber bezeichnend ist doch, wie sich gerade an dieser Tat die Geister scheiden: Was für den einen eine politische Tat ist, die ihre Erklärung in sich trägt und daher der Erläuterung nicht bedarf, erscheint dem anderen als ein Akt bloßer Verrücktheit, als eine „schreckliche und unnötige“, eine „gewaltsame und schlimme Geste eines Gestörten“ [3].

Daß es Ersteren – auch mir – schwerfällt, Letzteren zu erklären, was es mit dieser Tat auf sich hat, hängt auch damit zusammen, daß man es solchen Adressaten im Grunde nicht erklären will.

Ja, man könnte durchaus aufwendig und mit analytischer Gründlichkeit zeigen, daß sie eine politische Wirkung hat, oder daß es doch zumindest nicht abwegig ist, auf eine solche zu spekulieren; schließlich bemißt sich in einer Mediengesellschaft die Wirkung einer Tat an den Schlagzeilen, die sie produziert. Man könnte zum Vergleich die tibetischen Unabhängigkeitskämpfer heranziehen, die regelmäßig durch spektakuläre Selbstverbrennungen auf ihr Anliegen aufmerksam machen, ohne daß irgendjemand sie deshalb als Verrückte abtun würde. Man könnte darlegen, warum die demonstrative Selbsttötung eine Waffe sein kann, die einem (zumal in einer Gesellschaft, die einen am liebsten mundtot machen würde) das letzte Wort sichert. Man könnte das alles tun. Aber es erschiene mir unangemessen, kleinkariert und letztlich sinnlos.

Sinnlos einer Gesellschaft gegenüber, die eine solche Tat nicht versteht, sondern bestenfalls durch sie verstört wird: Sie zu verstören, war ja genau der Sinn der Sache. Diejenigen, die es dann genauer verstehen wollen, werden ihren Weg zum Verständnis schon finden.

Sinnlos aber vor allem den konservativen Kritikern gegenüber, die durch ihre hektische Abwehr unfreiwillig zu verstehen geben, wie genau sie verstanden haben, worum es Venner ging – und die es genau deshalb ablehnen.

Ich habe, als ich von der Selbsttötung hörte, keine Sekunde daran gezweifelt, daß – wer auch immer „wir“ sind – Venner einer von „uns“ ist. Die Tat verstehen heißt nicht ihre Wirkung analysieren, sondern die innere Haltung verstehen und bejahen, der sie entspringt:

Es ist nämlich inkonsequent, dem drohenden Untergang des Abendlandes nicht in einem Geist und einer Haltung zu begegnen, die der Größe dieser Gefahr angemessen ist, deren absehbare Folgen jeden Vergleich mit denen aushalten, die der Untergang des Römischen Reiches nach sich zog.

Dem existentiellen Ernst der Lage, in die die Zustände uns bringen, muß die Ernsthaftigkeit der Opposition entsprechen, und die Radikalität der Opposition muß der Radikalität der Herrschenden wenigstens gleichkommen. Wer dem de facto existierenden politischen Ausnahmezustand mit der Anwendung bewährter Regeln begegnen möchte (bürgerlicher Lebensregeln, die auf den Normalzustand zugeschnitten sind und dort ihren Sinn haben), hat nicht nur ein Glaubwürdigkeitsproblem, weil sein tatsächliches Handeln nicht zu seiner theoretischen Wirklichkeitsbeschreibung paßt; er signalisiert, daß seine Opposition dem Gegner und seiner Skrupellosigkeit nicht gewachsen ist und deshalb von diesem nicht ernstgenommen zu werden braucht.

Henning Hoffgaard hat im Blog der Jungen Freiheit die Mentalität dieser Art von Opposition exemplarisch zum Ausdruck gebracht [3]. Nicht sein unbedeutendstes Argument ist die Behauptung, daß

der Historiker seinem eigentlichen Anliegen nur geschadet hat. Die konservative familienbejahende Bewegung steht plötzlich unter dem Verdacht der Radikalität.

Für diese Art Opposition gilt es, bereits den „Verdacht der Radikalität“ – und folgerichtig erst recht die Radikalität selbst – zu scheuen. Nun gut, Menschen sind verschieden, und Radikalität ist nicht jedermanns Sache. Das ist weder verdienstvoll noch verwerflich. Durchaus verwerflich, und zwar nach den von Hoffgaard selbst hochgehaltenen Maßstäben der bürgerlichen Moral, ist es, einem Toten hinterherzuspucken:

Kein Wunder also, daß die Initiatorin der Demonstrationen gegen die Homo-Ehe, Frigide Barjot, auf Distanz geht und von einer „gewaltsamen und schlimme Geste eines Gestörten“ spricht.

Dominique Venner hat keine Bewunderung verdient. Sondern Mitleid.

Der herablassende Gestus ist nicht einfach nur pietätlos (das ist er auch), und der Grund für die kaum verhohlene Aggressivität liegt erkennbar nicht in der Sache. Über Sinn oder Unsinn der Tat Venners kann man mit Argumenten diskutieren; es geht aber eben nicht um die Tat, sondern um die Haltung: um die Haltung Venners und um die seiner Kritiker. Hoffgaard gibt Auskunft:

Besonders verstörend ist die merkwürdige Selbstüberhöhung Venners, die in Sätzen wie „Meine Tat dagegen verkörpert eine Ethik des Willens“ zum Ausdruck kommt. Sie zeugt von Arroganz und erklärt diejenigen, die diesem vermeintlichen „Vorbild“ nicht folgen wollen, zu willenlosen Sklaven.

Tatsache ist, daß Venner dies mit keiner Silbe geschrieben oder auch nur angedeutet hat. Auch dürfte es kaum seine Absicht gewesen sein, einen Werther-Effekt auszulösen oder Gleichgesinnten die öffentliche Selbsttötung als Waffe der Wahl vorzuschreiben. Nicht Venner ist arrogant, sondern Hoffgaard spürt die Größe, die Ernsthaftigkeit, die Unbedingtheit, die Hingabe seiner Haltung und steht ihr befremdet gegenüber.

Ob es dem Verstorbenen bewußt war oder nicht: Sein dramatischer Abgang konfrontiert jeden Einzelnen mit einem Maßstab, dem er gerecht werden kann oder auch nicht. Es ist keine Schande, ihm nicht gerecht zu werden. Es ist keine Schande, mittelmäßig zu sein, zumal es ohne das Mittelmaß als Normalfall so etwas wie Größe gar nicht gäbe. Verachtenswert ist das Mittelmaß erst dann, wenn es sich selbst zum Maßstab erhebt, das Große nicht als solches anerkennt und dem Herausragenden den ihm zustehenden Respekt verweigert.

Dominique Venner – Von „Vorbildern“ und Haltungen

von Martin Lichtmesz

 Um mich dem Kommentar [2] von Manfred Kleine-Hartlage apropos Dominique Venner anzuschließen: die Bedeutung und den Sinn einer solchen „Geste“ versteht man entweder auf Anhieb, oder eben nicht. Mit denen, die sie nicht verstehen, erübrigt sich jeder weitere Dialog. Das ist eine Frage der Haltung, die man je nach Verfassung des Charakters einnehmen kann oder nicht.

Ein Kommentar wie jener von Henning Hoffgaard, [3]bedauerlicherweise auf der Netzseite der Jungen Freiheit erschienen, ist dagegen vor allem eine Frage der Abwehrhaltung, mit anderen Worten eines ängstlichen Manövers, um bloß nicht die Deckung gewisser konservativer Lebenslügen aufgeben zu müssen. Auch das hat selbstverständlich mit Charakter zu tun.

Ich frage mich, ob der Autor auch imstande wäre, sich neben einem Jan Palach [4] oder einem brennenden tibetanischen [5] oder vietnamesischen Mönch aufzustellen, und diesen mit sorgenvoll gerunzelter Stirn, erhobenem Zeigefinger, gerichteter Krawatte und biederer Miene zu belehren, wie unkonservativ und unnötig und generell garstig radikal ein solcher Akt doch sei, im schönsten treuherzigsten Glauben, er würde nun munter aus der Quelle des „gesunden Menschenverstandes“ schöpfen.

Warum „diskutiert“ denn dieser arme, geistesgestörte Mönch nicht lieber mit seinen Besatzern oder geht grundgesetzdemokratisch gegen sie demonstrieren oder warum gründet er keine konservative Partei oder warum geht er nicht nach Hause, läßt friedlich die Gebetsmühle rotieren, damit die Götter alles wieder richten? „Gesunder Menschenverstand“ in diesem Sinne genügt nicht. Man muß auch wissen, wovon man redet, ehe man die Losschwatzsicherung entriegelt.

Ich will lieber nicht wissen, wie die Antwort vermutlich ausfallen würde. Und wenn wir schon die Maßstäbe „konservativer“ Wohlanständigkeit und Bedachtsamkeit an eine Ausnahmetat (die selbstverständlich nicht im buchstäblichen Sinne „vorbildhaft“ sein kann) anlegen, dann erstaunt einen doch die gedankenlose Herablassung, mit der hier der Tod und das Selbstopfer eines Menschen bagatellisiert werden.

Daß man einer solchen Attitüde ausgerechnet in einer Zeitung begegnet, die das Andenken an den 20. Juli so grandios bewahrt wie kein anderes Medium in Deutschland, ist schon traurig genug. Wer nun mit dem Einwand kommt, daß wir uns doch im Gegensatz zu Stauffenberg nicht mitten in einem schrecklichen Krieg und in einer offenen Tyrannis oder Diktatur befinden, hat nicht begriffen, daß es hier um grundsätzliche Haltungen geht, und wohl ebensowenig, was das überhaupt ist: eine Haltung.

Das Ausmaß des Mißverständnisses über die Natur des „Konservatismus“ offenbart sich aber erst so richtig in dem letzten Satz, in dem Hoffgaard, zweifellos „gut gemeint“, de facto aber herabschauend und arrogant, zu „Mitleid“ für Venner aufruft. Das ist, wohl unbemerkt vom Autor, fast so ekelerregend wie der höhnische Auftritt einer plärrenden, tittenschwingenden Dummnudel [6] in Notre-Dame kurz nach dem Freitod Venners. „Mitleid“ und Nasenschleim, erst recht von den bien-pensants, ist nun wirklich das Allerletzte, das ein Mann wie Venner gewollt oder gar verdient hätte.

Hoffgaard scheint überhaupt nicht die geringste Ahnung davon zu haben, mit was für einem Mann er es hier zu tun hat, was er indessen auch in der Jungen Freiheit [7] selbst hätte nachlesen können. Die Behauptung, Venner habe „es sich furchtbar einfach gemacht“ ist so unverschämt, daß sie nach Satisfaktion verlangt, nicht nur wegen seines geistigen Kalibers, sondern auch, weil niemand es „sich einfach macht“, der bereit ist, sich sein Leben zu nehmen.

Letzteres ist nichts anderes als ein Kinderpfeifen im finstern Walde, die klassische Ente all jener Arg- und Ahnungslosen, die es nötig haben, ihrer Angst vor gewissen Dingen jenseits des bürgerlichen Sandkastens mit Verharmlosung zu begegnen. Können Leute dieser Art auch verstehen, daß es Menschen gibt, die sich nicht versöhnen und abfinden wollen, die in sich Überzeugungen tragen, die sich nicht kaufen und abkaufen lassen?

Vor allem sprechen wir hier nicht von jemandem, der einen Suizid aus pathologischem Lebensüberdruß begangen hat, genausowenig wie die tibetanischen Nonnen und Mönche. Ob Hoffgaard auch schon mal etwas von Sokrates oder Seneca gehört hat? Venner, ein eingefleischter, europäischer Heide, starb wie ein antiker Stoiker.

Venners Tat sei „kein Vorbild für niemanden“. „Vorbild“, auch das ist ein Ausdruck, der nach dem Fundus pädagogischer Artigkeit schmeckt. Kids, don’t try this at home! [8]  Wer redet eigentlich von „Vorbildern“? Ich will hier nicht darauf eingehen, was für diejenigen, die nun den Hut vor Venner ziehen, wirklich „vorbildlich“ ist und was nicht. Es ist, wie gesagt, etwas, das man entweder auf Anhieb versteht oder nicht. Niemand muß Venners Tat gut, sinnvoll oder „vorbildhaft“ finden. Aber es gibt Grenzen der Besserwisserei, die insbesondere vor dem Grab eines Menschen gezogen werden müssen.

Der Kern dieser schiefen Sicht ist, wie oben angedeutet, wohl eine autohypnotische Fehleinschätzung der Lage. Venner hat nicht, wie vielfach grob vereinfachend berichtet wurde, bloß gegen die von der Linksregierung durchgedrückte „Homo-Ehe“ protestiert (die, nebenbei gesagt, weder mit Homosexuellen noch mit „Ehe“ das Geringste zu tun hat). Seine Abschiedsnoten verweisen deutlich auf eine Lage, in der es um das Ganze Frankreichs und Europas geht.

Wer die Bilder von den Demonstrationen in Frankreich inhaliert wie Opium, gierig nach dem Sauerstoff der Hoffnung, hat noch nicht begriffen, daß die überwiegende Mehrheit der Franzosen ihrem „grand replacement“, wie es der (übrigens offen homosexuelle) Schriftsteller Renaud Camus formuliert hat, also dem großen demographischen „Bevölkerungsaustausch“ im Namen der globalistischen Utopie mit passiver Lethargie gegenübersteht.

Venner hat eben nicht „vor den nicht in Stein gemeißelten Umständen kapituliert“, wie Hoffgaard vermutet, der sich offenbar nicht einmal die Mühe gemacht hat, die entsprechenden Erklärungen [9] zu lesen. Au contraire:

Ich erhebe mich gegen den Fatalismus. Ich erhebe mich gegen die seelenzerstörenden Gifte und gegen den Angriff individueller Begierden auf die Anker unserer Identität, besonders auf die Familie, der intimen Säule unserer jahrtausendealten Zivilisation. Ebenso wie ich für die Identität aller Völker in ihren Heimatländern eintrete, erhebe ich mich des weiteren gegen das vor unseren Augen begangene Verbrechen der Ersetzung unserer Völker durch andere.

Was Venner nicht geteilt hat, war lediglich die Illusion, daß ein paar „artige Demonstrationen“ („gentilles manifestations“) genügen würden, um das Ruder herumzureißen. Und wie recht er damit hat, bestätigt die Reaktion der „Initiatorin der Demonstrationen gegen die Homo-Ehe“, die es für angebracht hielt, dem Toten ins Grab nachzuspucken, und anbiedernd-konformistisch von der „schlimmen Geste eines Gestörten“ sprach.

Diese „Initiatorin“ tritt übrigens unter einem Pseudonym auf, das offenbar aus einer Transvestiten-Show geklaut wurde: „Frigide Barjot“ [10] ist eine nicht allzu subtile Verballhornung von „Brigitte Bardot“, und heißt soviel wie „frigide Durchgeknallte“. Barjot, die aus dem Show-Biz kommt und auch äußerlich reichlich „durchgeknallt“ (oder gar „gestört“?) wirkt,  ist das weibliche Pendant zu Beppe Grillo, und hat auch mal ein die Bardot parodierendes Lied mit dem Titel „Fais-moi l‘amour avec deux doigts“ (das lasse ich mal unübersetzt), was unter ihren vielen konservativ-katholischen Anhängern sicher ein beliebter Schlager ist.

Fast könnte man hier den Verdacht einer „controlled opposition“ schöpfen. Man kann „Barjots“ Namen kaum zitieren, ohne das Gefühl zu haben, in einer Live-Satire oder einer Szene aus Raspails „Heerlager der Heiligen“ gelandet zu sein. Das gibt auch Hoffgaards Anrufung der Kronzeugin eine nicht umkomische Note. „Venner hat sich erschossen, aber Frigida Ziege  und Lady Gaga finden das gestört und uncool, Klappe zu, Affe tot.“

Im April dieses Jahres bezeichnete „Barjot“ Frankreich übrigens als „Diktatur“ (Wie unter Stauffenberg? Wie in Tibet?), und scheute nicht vor markigen, womöglich radikalismusverdachterweckenden Sprüchen zurück:  „Hollande veut du sang, il en aura ! “ – „Hollande will Blut sehen, und das wird er bekommen!“ Blut? Jenes Blut etwa, das nun tatsächlich vor dem Altar von Notre-Dame geflossen ist?

Und einer solchen Figur läuft die „konservative familienbejahende Bewegung“ Frankreichs hinterher.


Article printed from Sezession im Netz: http://www.sezession.de

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[1] Image: http://www.sezession.de/38913/ein-gestorter.html/220px-notre-dame-de-paris_-_rosace_sud

[2] Kommentar: http://www.sezession.de/38913/ein-gestorter.html

[3] Henning Hoffgaard, : http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5a655a77084.0.html

[4] Jan Palach: http://de.wikipedia.org/wiki/Jan_Palach

[5] tibetanischen: http://www.abendblatt.de/politik/ausland/article2289544/Erstmals-Selbstverbrennungen-in-Tibets-Hauptstadt-Lhasa.html

[6] Dummnudel: http://www.bild.de/politik/ausland/femen/nach-suizid-in-notre-dame-femen-frau-zieht-blank-gegen-rechts-30502082.bild.html

[7] Jungen Freiheit: http://www.jungefreiheit.de/Archiv.611.0.html?jf-archiv.de/archiv10/201012031955.htm

[8] Kids, don’t try this at home! : http://en.wikipedia.org/wiki/Don%27t_Try_This_at_Home

[9] entsprechenden Erklärungen: http://www.sezession.de/38857/begrundung-fur-einen-freitod-dominique-venners-erklarung.html

[10] „Frigide Barjot“: http://fr.wikipedia.org/wiki/Frigide_Barjot

Venner: symbolish, männlich, frei und hart

Venner: symbolish, männlich, frei und hart

von Götz Kubitschek

Ex: http://www.sezession.de/

domv.jpgIndem der 79jährige Historiker Dominique Venner sich am 21. Mai in der Kathedrale Notre Dame zu Paris erschoß, reagierte er radikal auf den Weg ins Verderben, den sein Vaterland und Europa seit Jahrzehnten beschreiten. Er reagierte dabei nicht so, wie es uns das liberale System und die offene Gesellschaft nahelegen: ertragend, selbstkritisch, ausweichend, akzeptierend, weich, anknüpfungsbereit.

Venners Reaktion war überlegt [3], symbolisch, männlich, frei und hart. Sie war schockierend für all jene, die das Leben quantitativ und nicht qualitativ, individualistisch und nicht eingebettet, hedonistisch und nicht in erster Linie als Dienst auffassen. Was Venner am Altar der Kathedrale tat, begreift man entweder sofort oder gar nicht: Es umgibt sein Leben und seine Argumentation mit der Aura radikaler Unabhängigkeit und jäher Fremdheit, und alle Versuche, seine Tat zu instrumentalisieren, sind peinlich und müssen scheitern, auch jene von unserer Seite. Man muß schweigen können beim Blick auf etwas, das so weit entfernt von dem ist, was wir uns vorgenommen und was wir Tag für Tag zu tun haben.


Suicide in the Cathedral: The Death of Dominique Venner

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Suicide in the Cathedral:
The Death of Dominique Venner

By Greg Johnson

Ex: http://www.counter-currents.com/

Dominique Venner is too big for me to judge. Thus I am not going to criticize or second-guess his decision to end his life with a bullet at the altar of the Cathedral of Notre Dame on May 21, 2013.

But I have no qualms about judging the reactions of smaller men to his suicide.

1. Venner’s Suicide was not a Protest Against Gay Marriage

Venner made it clear in his final blog post [2] that he believed that the gay marriage protests were merely a distraction. Venner was opposed to gay marriage, but without passion and without “homophobia [3].” He was, however, intrigued by the massive protests, as well as France’s pervasive cynicism [4] about the political establishment, phenomena that he judged to have revolutionary potential [5]. But he believed that this potential was being wasted on the issue of gay marriage when a much greater threat to France was looming unopposed: the replacement of the French people with non-white immigrants organized under the banner of Islam. Venner made it clear that his suicide was not a protest against gay marriage but an attempt to awaken people to the danger of demographic displacement.

The gay marriage statute, after all, is only a law. Laws can be changed. And this particular law clearly will be abolished, along with the rest of liberalism, when Sharia law is imposed by France’s rising Muslim majority. Sharia law, of course, is not forever either. But Sharia law will be imposed only by the demographic swamping of the French, which will lead to their genetic and cultural obliteration. And extinction is forever.

Of course the mainstream media wish to keep our people unaware of this very danger. So naturally they are reporting that Venner killed himself simply to protest gay marriage. Venner has even been described as a traditionalist Catholic, although a traditionalist Catholic would not commit suicide at all, much less at the altar of Notre Dame. Beyond that, Venner makes it clear in his final writings that he was an atheist and a cultural pagan.

But when people on the Right, who should be both sympathetic to Venner and skeptical of the press, repeat these false claims at face value, what is their excuse?

2. “One more bullet that will not be fired at the enemy.”

Many of Venner’s Right-wing critics fault him for killing himself rather than one of our enemies. But Venner was right, for two reasons. First, as I have argued elsewhere [6], revolutionary violence today is premature and thus pointless. Second, if Venner had killed another individual, the primary focus would be on the victim, and Venner himself would simply be dismissed as another crazed, embittered Right-wing loser. By killing himself, he knew that he would still be vilified and mocked. But he also knew that it would be far more likely that at least some people would actually take his ideas seriously. Very few people have convictions they will die for, thus some people will want to learn what those convictions were.

3. Venner’s Career as Activist and Intellectual

Some of Venner’s Right-wing critics reproach him for killing himself, as opposed to engaging in political or metapolitical activism. But from 1956 to 1971, Dominique Venner was very much a political and metapolitical activist.

According to Wikipedia [7] – which all of Venner’s critics could have read before attacking him in online forums — after serving in the Algerian War, Venner was demobilized in 1956 and joined the Jeune Nation [8] (Young Nation) movement, which later folded into the Organisation de l’Armée Secrète [9] (OAS, Secret Army Organization). On November 7, 1956, Venner took part in the ransacking of the office of the French Communist Party as a protest against the Soviet repression of the Hungarian Revolution. Venner then helped found a short-lived Parti Nationaliste (Nationalist Party).

Venner strongly opposed the French decolonization of Algeria. Thus he took part in General Chassin’s pro-colonist Mouvement populaire du 13-mai [10] (Popular Movement of May 13). Venner was also a member of the OAS, which used bombings and assassinations to try to halt the betrayal of European colonists in Algeria. Members of the OAS took part in the attempted military coup of April 1961 and tried to assassinate Charles De Gaulle in August of 1962. Because of his OAS membership, Venner was jailed for 18 months and was released in 1962.

After prison, Venner became increasingly involved in metapolitics: writing essays and books; founding intellectual organizations, journals, and publishing houses; networking with other Right-wing intellectuals, and the like. In the autumn of 1962, Venner wrote For a Positive Critique [11] (online at Counter-Currents), a manifesto analyzing the failure of the coup and outlining a new, somewhat “Leninist” model for a revolutionary, militant Right wing.

In January of 1963, Venner and Alain de Benoist created a movement and magazine called Europe-Action. Venner then founded the publisher Éditions Saint-Just, which was associated with Europe-Action. Venner was also an early member of the flagship organization of the French New Right, Alain de Benoist’s Groupement de recherche et d’études pour la civilisation européenne (GRECE) (Research and Study Group for European Civilization) from its beginning until the 1970s. With Thierry Maulnier, Venner founded the Institut d’études occidentales (IEO) (Institute of Western Studies), and its journal, Cité-Liberté (City-Liberty), founded in 1970.

In 1971, the IEO was dissolved and Venner withdrew from political entanglements to focus entirely on his career as a historian, a metapolitical activity in itself. He wrote and edited some 50 books, edited two journals, authored countless essays, gave many print and broadcast interviews, and mentored and promoted numerous writers.

In short, at the age of 78, Dominique Venner had done more for our people as a writer or political activist than practically anyone else. Thus it is absurd, if not obscene, to claim that “he could have done more” and that his suicide was somehow a dereliction of duty.

4. The Rationale for a Revolutionary Suicide

Venner decided, evidently after long deliberation, that there was one more thing he could do for his people, i.e., that a spectacular public suicide would (a) raise public awareness of the danger of white race replacement, and (b) encourage people who are already aware of the danger to do more to stop it.

And maybe, just maybe, Venner thought, his death would be enough to make a difference.

Because as a historian, Venner knew that individual actions can and do change history. But as a historian, he also knew that such actions and their consequences are contingent and thus unpredictable [12]. Thus, in the end, it was a gamble. But it was his own life that he was gambling with, and I, for one, do not feel it is my right to second-guess him.

I should note, however, that the first of Venner’s predictions has already been proven right. His death has won enormous publicity for our cause. That can be verified by anyone with a simple web search. But I have additional evidence: because Counter-Currents/North American New Right is the primary source of English translations of Venner’s essays, our traffic increased dramatically due to his death. Indeed, on Tuesday the 21st and Wednesday the 22nd we had the highest traffic in our history so far.

As for Venner’s second prediction: whether he is proved right or wrong is in your hands, dear reader. No, Venner did not wish to inspire the rest of us to take our lives, which would be absurd. But he did want to inspire us to take courage in moving our flag forward. All of us know of some constructive steps toward saving our race, constructive steps that we could take if only we were not afraid. But if Dominique Venner conquered the fear of death to serve our people, then surely you can conquer the lesser fears that are holding you back. Our duty is to make sure that his sacrifice was not in vain.

 


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[1] Image: http://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2013/05/VennerNotreDame.jpg

[2] final blog post: http://www.counter-currents.com/2013/05/the-may-26-protests-and-heidegger/

[3] without passion and without “homophobia: http://www.counter-currents.com/2012/12/are-marriage-and-children-consumer-goods/

[4] pervasive cynicism: http://www.counter-currents.com/2013/04/theyre-all-rotten/

[5] revolutionary potential: http://www.counter-currents.com/2013/04/how-are-revolutions-born/

[6] argued elsewhere: http://www.counter-currents.com/2013/05/on-violence-2/

[7] Wikipedia: https://en.wikipedia.org/wiki/Dominique_Venner

[8] Jeune Nation: https://en.wikipedia.org/wiki/Jeune_Nation

[9] Organisation de l’Armée Secrète: https://en.wikipedia.org/wiki/Organisation_de_l%27arm%C3%A9e_secr%C3%A8te

[10] Mouvement populaire du 13-mai: https://fr.wikipedia.org/wiki/Mouvement_populaire_du_13-Mai

[11] For a Positive Critique: http://www.counter-currents.com/tag/for-a-positive-critique/

[12] unpredictable: http://www.counter-currents.com/2011/11/the-unforeseen-the-chinese-and-the-favorable-moment/

mardi, 28 mai 2013

Dominique Venner, la lueur sacrée de l’arme

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Dominique Venner, la lueur sacrée de l’arme

par Claude BOURRINET

Le mardi, Dominique Venner s’est tiré une balle dans la bouche, peu après 16 heures, dans le chœur de Notre-Dame de Paris, ce haut monument de la grandeur française, de sa spiritualité, de son génie, après avoir glissé un message sur l’autel. On a retrouvé sur lui six enveloppes cachetées adressées à ses proches. La presse, rapidement, a identifié le « désespéré » comme étant un « essayiste et ancien membre de l’O.A.S., proche de la mouvance des anti-mariage gay ». Fiche signalétique un peu courte. Dominique Venner était, par ses ouvrages historiques, la Nouvelle Revue d’Histoire, qu’il animait, ses interventions, sa personne, son personnage, une figure importante de la constellation nationale, un phare pour certains, un témoin capital pour tous.

Sa mort volontaire le transfigure. Par-là, il accomplit le temps, sa durée d’homme, celle d’une période qui semble clore la deuxième partie du XXe siècle, tout ce dont on est comptable devant l’éternité. Son geste, dont l’ostentatoire théâtralité s’inscrit dans une Antiquité pérenne, le fait cousiner avec des monstres héroïques comme Hannibal, Caton d’Utique, Sénèque, Mishima, Drieu, Montherlant, au-delà de la prose mondaine, pour le faire pénétrer dans la poésie sacrée de la longue mémoire. Il s’est réalisé, il s’est parfait, il est devenu ce en quoi l’éternité l’a fait advenir par sa volonté propre.
 
« Reviens en toi-même et regarde : si tu ne vois pas encore la beauté en toi, fais comme le sculpteur d’une statue… Comme lui, enlève le superflu, redresse ce qui est oblique, nettoie ce qui est sombre …, et ne cesse pas de sculpter ta propre statue…
 
Es-tu tout entier une lumière véritable, non pas une lumière de dimension ou de forme mesurables …, mais une lumière absolument sans mesure, parce qu’elle est supérieure à toute mesure et à toute quantité ? Te vois-tu dans cet état ? Tu es alors devenu une vision; aie confiance en toi; même en restant ici, tu as monté; et tu n’as pas plus besoin de guide; fixe ton regard et vois. » (Plotin, Ennéades, I, VI)
 
Les derniers hommes, les lilliputiens, ont donné, en réaction, la mesure de leur petitesse morale. Frigide Barjot, jument efflanquée mangeant au râtelier le plus opulent, habituée des noces parisiennes gaies et raisonnablement camées, a parlé d’un « monsieur dérangé qui mélangeait tout, […] qui n’allait pas bien, qui était dans une idéologie mortifère ». Le député U.M.P. Guillaume Peltier [N.D.L.R. d’Europe Maxima : Guillaume Peltier n’est pas fort heureusement parlementaire, mais vice-président de ce parti…], a déclaré : « C’est un drame humain » mais « c’est du grand n’importe quoi ! ».
 
D’aucun ont ressorti de leurs tiroirs freudiens l’inévitable haine de soi. On se tuerait parce qu’on ne s’aime pas. Toutefois, chez les païens (dont je suis), on ne quête pas des raisons de vivre (ou de mourir), dans l’affect, mais dans le sacré, c’est-à-dire le Beau supra-humain. Venner était au service de forces qui transcendent l’ego. C’est impensable qu’il ait abordé le problème sous l’angle de l’amour ou de la détestation de soi. Ridicule. De la psychologie pour magazine féminin.
 
Dans le dernier texte paru sur son blogue, après avoir encore une fois condamné la « loi infâme du mariage pour tous », il offrait, à mi-mot, l’une des raisons de son acte, en avançant que nous entrions dans une époque où, pour « secouer les consciences anesthésiées, les paroles doivent être authentifiées par des actes ».
 
S’est-il perçu comme le Mohamed Bouazizi de l’identité française ? Peut-être. Sans doute. Venner fut soldat. À ce titre, toute action doit porter son efficace. Un soldat n’aime pas le gaspillage. Surtout des vies humaines. L’avenir nous dira si la résistance à la fatalité n’est pas un vain mot.
 
Il est aussi nécessaire de faire la part du désespoir. Non qu’il faille l’interpréter de façon petite bourgeoise, empreinte de ce narcissisme pathologique qui dissout maintenant les personnalités. Notre désespoir n’est pas lâche. Il est celui d’êtres qui aiment, et qui aiment peut-être trop. Nous plaçons haut la France, et c’est pourquoi nous sommes désespérés. Mais c’est un désespoir viril.
 
Dominique Venner fait penser à ces consuls qui se dévouaient, qui allaient se faire tuer dans les rangs des ennemis, pour les emporter avec soi dans les enfers.
 
Il sera donc nécessaire, en bons légionnaires, de le venger, d’une façon ou d’une autre. Il est mort au combat, en service commandé, et c’est lui-même, en samouraï, qui s’est ordonné cette tâche. Puisque ainsi le veut notre temps, auquel manquent les chefs. Il faut le venger. En se bagarrant, en nous aimant, nous, les patriotes, au lieu de nous foutre des bâtons dans les pattes, en haïssant nos vrais ennemis, en ne se laissant pas abattre, en ayant du courage, en réfléchissant, en retrouvant l’amour de la France.
 
Qui n’a pas pensé à se faire sauter face à l’immonde ruine de notre pays ? Qui ne souffre pas de l’abjection présente n’a ni coeur, ni âme. Ce qui nous laisse en vie, c’est la rage. Le combat, seul, soutient l’esprit, et le peu de goût pour vivre. Vivre pour nos enfants et notre patrie, pour qu’ils existent encore dans l’honneur et la grandeur !
 
La patrie est en danger, comme jamais elle ne l’a été. C’est le message de Dominique Venner. Sa mort est une Révolte face au désastre que connaît notre patrie, qui est en voie de disparaître de la pire des façons, dans le grotesque, le ridicule, le déshonneur et l’abjection marchande.
 
« Je crois nécessaire de me sacrifier pour rompre la léthargie qui nous accable », clame-t-il dans l’un de ses testaments. « Sacrifice », devant un autel chrétien, lui qui fit porter au christianisme la lourde responsabilité de la décadence européenne. Toute l’ambiguïté du geste sacrificiel est là, à la frontière conflictuelle entre Jérusalem et Athènes. Paradoxe vain, en vérité, car tout païen sait que le christianisme historique a modelé l’Europe avec le matériau antique, et que le paganisme a toujours rayonné sur la tunique du Christ. Mot pourtant chargé de sens. Le sacrifice relie avec le monde des dieux, et les appelle. Un Dieu viendra, dit Heidegger. Encore faut-il que les hommes crient leur besoin des dieux, du sens. Venner, l’avant-garde ? Cela lui ressemblerait.
 
Mais pas un martyr. Il ne faut pas faire de Venner un martyr (je donne mon sang, donc j’ai raison – version chrétienne – Je donne mon sang, donc j’ai des couilles – version fasciste). Il nous appelle à nous-mêmes, son geste assumé, libre, exige des hommes libres.
 
À quoi servirait de nous battre, d’affronter la servilité d’une société d’universel esclavage, si nous ne cherchions la liberté ? « Franc » signifie libre. Ceux qui ont fait Sparte et Rome ont, par le courage citoyen, craché à la mort et à la lâcheté la virilité de l’homme libre. Et ce n’est pas déconsidérer un homme, l’insulter, que de prendre au mot ce pour quoi il a donné sa vie, le désir, la nécessité d’être soi.
 
Non que j’aie quelque ambition d’être l’égal de Dominique Venner. Mais que faire d’autre, pour mériter l’honneur de le suivre, que de dire franchement, loyalement ce que l’on pense, ne pas le cacher comme un valet, le déployer à la lumière du soleil, hardiment, contre, peut-être, l’incompréhension de ceux qui confondent la soumission à un dogme, et l’adhésion rationnelle à une thèse ?
 
Voici donc : je prends des distances par rapport à son « dernier message » écrit. Je ne dis pas que l’islam est un problème à éluder. Je dis que le combat est un tout, le combat contre le capitalisme postmoderne, dont l’islamisme est une déclinaison. Je dis que le Français, tel qu’il est, tel que je le vois, américanisé, corrompu, oublieux de la gloire nationale, est un danger pire que l’islam. On ne peut pas se battre quand on a pour soldats des pourceaux. Il faut se redresser soi-même. Le combat est une éthique avant d’être une croisade. La première croisade, c’est d’abord de se défaire des poisons inoculés par le colonialisme yankee.
 
Le peuple français n’a pas attendu les immigrés pour connaître la « substitution ». On dirait qu’un peuple français en a remplacé un autre. Je suis en face d’une autre race, presque d’une autre espèce. Moi qui ai connu la France des années Soixante, je constate qu’elle a bel et bien disparu. Ne reste qu’un magma qui s’agite, ou un cadavre qui file dans le courant, et ne semble seulement « vivre » que quand des sollicitations commerciales lui triturent les chairs pourries.
 
C’est une raison suffisante pour quitter cette scène de boulevard.
 
Dominique Venner, à mon sens, a été trop aveuglé par sa haine d’ancien de l’Algérie française. Son ouvrage sur de Gaulle est pétri de malentendus, d’incompréhensions, et d’erreurs évidentes. Je ne le place pas pour autant, il va de soi – mais il est bon de le rappeler – au même niveau qu’une Christine Tasin ou que fdesouche, qui, par la culture, l’intelligence et la qualité d’être, ne lui arrivent pas à la cheville.
 
Mais qu’importe, pour l’heure ! À chaque jour suffit sa peine, et demain, il sera temps de polémiquer.
 
Dominique Venner nous a parlé. il faut lui être fidèle. Luttons ! Plus de pitié, surtout pour soi-même. De la rage, de la fureur, du courage !

Claude Bourrinet
 
• D’abord mis en ligne sur Vox N.-R., le 22 mai 2013.

 


 

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Dominique Venner ou la fondation de l’avenir

Dominique Venner ou la fondation de l’avenir

par Georges FELTIN-TRACOL

DominiqueVennersss.jpgLe 21 septembre 1972, jour de l’équinoxe d’automne, se suicidait Henry de Montherlant. C’est au lendemain de la Pentecôte chrétienne qui marque la montée du Christ au Ciel, un mardi – jour de Mars – et au mois de la Vierge Marie – mai -, que Dominique Venner s’est donné la mort dans « un lieu hautement symbolique, la cathédrale Notre Dame de Paris que je respecte et admire », précise-t-il dans son testament politique.

À 78 ans, Dominique Venner a librement choisi de se retirer définitivement de ce monde dont il voyait poindre l’avènement du nihilisme triomphant. Il est mort comme il a toujours vécu : en homme  debout qui ne plia jamais face à l’adversité. Toute sa vie, il a montré, il a été l’exemple même de la virilité, et pratiqué cette virtu chère à Machiavel et aux vieux Romains. La verticalité faisait sens en lui et a ordonné son existence jusqu’à la fin.

Le jeune parachutiste volontaire qui traquait le fellagha dans le djebel, l’expert renommé des armes, l’activiste pro-Algérie française qui rêvait de renverser par l’opération « Gerfaut » la Ve République naissante, le militant politique qui sut renouer et réinscrire la tradition française dans la continuité européenne, le chasseur réputé dont le patronyme se rapproche si symboliquement de la vénerie, l’écrivain et l’historien à la riche bibliographie, le fondateur et responsable d’Enquête sur l’Histoire, puis de La Nouvelle Revue d’Histoire, l’homme privé, père et grand-père heureux, représentent diverses facettes qui, loin de se contredire, expriment en réalité une cohérence intérieure d’une rare intensité.

En observateur attentif de la longue durée des peuples, Dominique Venner s’inquiétait des signes chaque jour plus visibles de la langueur mortifère de ses compatriotes autochtones. Ce guetteur de l’imprévu historique désirait les voir se réveiller le moment venu. C’est dans cette perspective salvatrice qu’il commit en pleine lucidité un acte ultime.

Par cette action sacrificielle, il a voulu secouer la psyché des Européens, car toute guerre est d’abord psychologique, culturelle, idéologique. Il savait que ce serait le don de soi absolu, l’affranchissement total des siens, de leur amour et de leur amitié, et l’acceptation sereine que son sang vienne, tel un nouveau Saint Chrême, oindre une mémoire collective pas encore amnésique.

« Dans toute guerre, des hommes sont volontaires pour des missions sacrifiées, note-t-il dans Le cœur rebelle (p. 85) ». Cette décision héroïque, Dominique Venner l’a nourrie, méditée, réfléchie patiemment. Dans son billet du 23 avril 2013, « Salut à toi, rebelle Chevalier ! », interrogeant, après Jean Cau, la superbe gravure d’Albrecht Dürer Le Chevalier, la Mort et le Diable, il conclut que « l’image du stoïque chevalier m’a souvent accompagné dans mes révoltes. Il est vrai que je suis un cœur rebelle et que je n’ai pas cessé de m’insurger contre la laideur envahissante, contre la bassesse promue en vertu et contre les mensonges élevés au rang de vérités. Je n’ai pas cessé de m’insurger contre ceux qui, sous nos yeux, ont voulu la mort de l’Europe, notre civilisation millénaire, sans laquelle je ne serais rien ». Il comprend que, au-delà de l’adoption du mariage contre-nature, s’opère un changement d’essence civilisationnelle contre lequel seule peut contrecarrer une ardente et ferme résolution.

S’il a commis le geste irréparable devant l’autel de Notre Dame de Paris, lui le païen qui ne se sentait aucune affinité avec le monothéisme, c’est peut-être parce qu’il a saisi l’urgence du Katékhon, cette figure eschatologique qui retient l’Antéchrist afin de maintenir l’ordre normal du cosmos.

« Alors que tant d’hommes se font les esclaves de leur vie, mon geste incarne une éthique de la volonté. » Il ajoute dans son ultime billet, « La manif du 26 mai et Heidegger », mis en ligne sur son blogue ce mardi 21 mai dans la matinée qu’« il faudra certainement des gestes nouveaux, spectaculaires et symboliques pour ébranler les somnolences, secouer les consciences anesthésiées et réveiller la mémoire de nos origines. Nous entrons dans un temps où les paroles doivent être authentifiées par des actes ». Il y souligne en outre qu’on trouvera « dans mes écrits récents la préfiguration et les explications de mon geste ».

Dominique Venner n’était pas un désespéré. Il en était même aux antipodes. Déjà, dans Le cœur rebelle, il insistait, lui l’admirateur de Maurice Pinguet, auteur de La mort volontaire au Japon, sur la haute figure du samouraï et de sa dernière métamorphose historique, le kamikaze, le combattant d’assaut qui, au nom de ses principes, se dépasse une dernière fois. « Mourir en soldat, avec la loi pour soi, exige moins d’imagination et d’audace morale que de mourir en rebelle solitaire, dans une opération suicide, sans autre justification intime que l’orgueilleuse certitude qu’on est le seul à pouvoir accomplir ce qui doit être fait (Le cœur rebelle, p. 85) ». Dans des circonstances qu’il a estimées propices, il a proclamé qu’« il faudrait nous souvenir aussi, comme l’a génialement formulé Heidegger (Être et Temps) que l’essence de l’homme est dans son existence et non dans un “ autre monde ”. C’est ici et maintenant que se joue notre destin jusqu’à la dernière seconde. Et cette seconde ultime a autant d’importance que le reste d’une vie. C’est pourquoi il faut être soi-même jusqu’au dernier instant. C’est en décidant soi-même, en voulant vraiment son destin que l’on est vainqueur du néant. Et il n’y a pas d’échappatoire à cette exigence puisque nous n’avons que cette vie dans laquelle il nous appartient d’être entièrement nous-mêmes ou de n’être rien ». « Je me sens le devoir d’agir tant que j’en ai encore la force. Je crois nécessaire de me sacrifier pour rompre la léthargie qui nous accable », répond-il par avance à tous ses détracteurs.

« On ne meurt pas chacun pour soi, mais les uns pour les autres, ou même les uns à la place des autres (p. 57) » rappelle Georges Bernanos dans Le Dialogues des Carmélites. L’altruisme héroïque, combattant et radical défendu par Dominique Venner se concrétise par un acte décisif qui transcende toute une œuvre d’écriture et de réflexions pour rejoindre les antiques préceptes des vieux Romains, en particulier ceux du stoïcien Sénèque pour qui « bien mourir, c’est échapper au danger de mal vivre ». Or, ce mal vivre, par-delà la simple condition personnelle, affecte toute la société française et européenne. Arrive le temps que, « le discours dominant ne pouvant sortir de ses ambiguïtés toxiques, il appartient aux Européens d’en tirer les conséquences. À défaut de posséder une religion identitaire à laquelle nous amarrer, nous avons en partage depuis Homère une mémoire propre, dépôt de toutes les valeurs sur lesquelles refonder notre future renaissance en rupture avec la métaphysique de l’illimité, source néfaste de toutes les dérives modernes ». Dans ce contexte mortel pour l’esprit et pour les âmes, « apprendre aux gens à bien mourir est la grande affaire du stoïcisme, écrit Gabriel Matzneff (« La mort volontaire chez les Romains » dans Le Défi, p. 147) ».

Gabriel Matzneff distingue par ailleurs qu’« il y a ceux qui se tuent au nom d’une certaine idée qu’ils se font de la morale privée et publique, au nom d’une certaine idée qu’ils se font de l’homme : ils quittent un monde où les valeurs à quoi ils sont attachés n’ont plus cours et où partout triomphent celles qu’ils méprisent (pp. 164 – 165) ». Dominique Venner appartient à ces derniers. Il récuse en effet avec vigueur l’antagonisme artificiel et fallacieux entre le postmodernisme sociétal hyper-individualiste et le holisme conquérant de communautés allogènes, parfois musulmanes, sur notre continent. Il s’élève contre cette submersion migratoire qui bouleverse la physionomie européenne habituelle. « Alors que je défends l’identité de tous les peuples chez eux, je m’insurge contre le crime visant au remplacement de nos populations. »

En mettant fin à ses jours, Dominique Venner témoigne qu’une troisième voie autochtone identitaire française et européenne est la seule apte à préserver nos traditions plurimillénaires. Non, ce n’est pas en entérinant l’institution de l’homosexualité, de la famille monoparentale et de l’avortement de masse qu’on fera reculer l’islam et l’immigration extra-européenne. Et ce n’est pas en acceptant l’implantation de minorités étrangères aux mœurs exotiques qu’on rétablira les principes traditionnels de l’Être européen. C’est en les affrontant simultanément que les Européens ne sombreront pas dans le néant de l’histoire. Mais il faudra beaucoup de force morale pour mener de front ce double combat.

Dominique Venner n’a pas manqué de force morale. En allant, une arme à la main, jusqu’au chœur d’un espace consacré, depuis longtemps profané par des masses de touristes, il a resacralisé le lieu. Avait-il en ses derniers instants le souvenir du seppuku du Japonais Yukio Mishima en novembre 1970, et des immolations anti-communistes du Tchèque Jan Palach en janvier 1969 et du militant solidariste français Alain Escoffier en février 1977 ? Plus que marquer l’opinion, Dominique Venner qui savait que toute fondation pérenne exige un sacrifice préalable a surtout semé par sa disparition assumée les germes d’un renouveau continental et poser les assises d’un nouveau cycle boréen au XXIe siècle.

Georges Feltin-Tracol


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dimanche, 26 mai 2013

Algérie : danger extrême tous azimuts

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Algérie : danger extrême tous azimuts

Un après-Bouteflika de tous les périls

Jean Bonnevey
Ex: http://www.metamag.fr/

On ne sait pas ce que va devenir l’Egypte sans Moubarak ni la Tunisie sans Ben Ali. La Libye n' existe plus en tant qu’état organisé depuis la fin de Kadhafi. Les conséquences de la chute de Saddam Hussein terrorisent même ceux qui veulent la peau d’Assad.
 
Et voila qu’il va falloir  affronter les conséquences imprévisibles de la fin annoncée du règne de Bouteflika. L’Algérie tenue d’une main de fer par son inusable président n’a pas connu les printemps arabes. Le régime a tenu et reste un pays de type socialiste s’appuyant sur un parti ultra dominant et une caste militaire omniprésente, avec cependant une presse étrangement libre, du moins jusqu’à présent. Tout cela est sous la menace continue d’islamistes et de la déstabilisation des frontières sahéliennes de l’Algérie.
 
Tout le monde s’accommodait donc de Bouteflika, mais maintenant, c’est quasiment sûr, il va falloir s’en passer. L'état de santé du président algérien Abdelaziz Bouteflika, hospitalisé depuis plus de trois semaines à Paris à la suite d'un mini-AVC, selon les sources officielles, suscite des rumeurs alarmistes en Algérie, alimentées par les propos officiels rassurants mais  très évasifs, à un an de la présidentielle. Il est normal que la population s’interroge. Le pouvoir pratique une omerta dangereuse.
 
En l'absence de publication d'un bulletin de santé du président âgé de 76 ans, transporté le 27 avril à l'hôpital militaire parisien du Val de Grâce, la presse algérienne s'interroge avec prudence tous les matins sur ce sujet tabou. « Mon journal » et son pendant arabophone « Djaridati » ont fait l'expérience de la censure, une première en Algérie depuis une dizaine d'années. Ce qui est révélateur. Ils n'ont pu être imprimés pour avoir consacré leur Une à un dossier sur une "détérioration" de l'état de santé du chef d'État, citant "des sources médicales françaises et des proches de la présidence algérienne".

 
Des voix s'élèvent déjà, dont celle d'Abderrezak Mokri, nouveau chef du parti islamiste, proche des Frères musulmans, Mouvement de la société pour la paix (MSP) pour réclamer l'application de l'article 88 de la Constitution. Les islamistes sont bien en embuscades comme partout. Le 88 stipule qu'en cas de "maladie grave et durable" du président qui "se trouve dans l'impossibilité totale d'exercer ses fonctions", le Conseil Constitutionnel propose à l'unanimité "au Parlement de déclarer l'état d'empêchement", ce qui nécessite une majorité des deux-tiers des voix. Le président du Conseil de la Nation (Sénat), en l'occurrence aujourd'hui Abdelkader Bensalah (70 ans) est alors chargé de l'intérim durant un maximum de 45 jours. Après ce délai, "il est procédé à une déclaration de vacance par démission de plein droit" du chef de l'Etat et le président du Sénat doit alors en moins de 60 jours organiser l'élection présidentielle. Cela bien sûr si tout se passe bien, ce dont on peut douter. Car tout est possible, explosion populaire, subversion  islamiste, prise en main par l’armée appuyée par le Fln, tentatives de sécession berbère etc.
 
Rien  de tout cela n’enchante personne

Le Maroc est le premier intéressé dans ses relations conflictuelles permanentes avec l’Algérie autour du Sahara. La Tunisie et la Libye aussi. Mais l’inquiétude est également  à Washington et à Paris. A Washington où l’on avait fait de l’Algérie de Bouteflika, non sans imprudence, une pièce maitresse de la lutte contre la contagion islamiste en Afrique du nord et dans la région sub-saharienne.
 
Paris qui avait eu besoin  de la complaisance de l’Algérie pour sa campagne militaire au Mali à des sueurs froides. Il est bien  évident qu’un changement de donne à Alger pourrait rendre plus fragile les plans français  de retrait du mali et d’organisations d élections.
 
Sans oublier qu’au regard de la très importante communauté algérienne en France, de nationalité française ou non, car ça ne change pas grand chose sauf pour les harkis et les plus intégrés, un conflit pour le pouvoir à Alger ne pourrait qu’avoir des répercutions dans les banlieues déjà sensibles d’une France toujours liée sinon à l’Algérie, au moins aux algériens et à la politique algérienne.
 
Pour certains la guerre d Algérie n’est pas terminée ou a été terminée de telle façon qu’elle continue dans un contexte différent et pour longtemps à peser sur la France et les français.

samedi, 25 mai 2013

Afscheidsbrief van Dominique Venner

Afscheidsbrief van Dominique Venner
 
Vertaling door Francis Van den Eynde
 
Waarom ik voor een vrijwillige dood heb gekozen?
Ik ben gezond van lichaam en geest en meer dan tevreden met de liefde waarmee mijn vrouw en mijn kinderen mij omringen.

Ik hou van het leven en verwacht niets meer daarna tenzij dat mijn ras moge blijven bestaan en dat mijn geest zou overleven.

Geconfronteerd met de grote gevaren die vandaag de dag mijn Frans en mijn Europees vaderland bedreigen, beschouw ik het, nu de avond van dat leven is aangevangen, als mijn plicht tot actie over te gaan, zolang ik daar de kracht toe heb.

Ik denk dat het nodig is dat ik mij opoffer om de slaperigheid die ons overrompelt, te doorbreken.
Wat mij van leven overblijft, wil ik dus wegschenken  als een vorm van protest maar ook ten bate van de heropbouw van onze beschaving.

Ik heb een bijzonder symbolische plek gekozen om dit te doen, de Notre Dame kathedraal van Parijs waar ik eerbied en bewondering voor koester. Ze werd door onze voorouders met het genie dat hun eigen was, opgericht op een eiland dat al eerder werd gebruikt voor een cultus die naar onze oudste wortels verwijst.

Daar waar zoveel mensen aan hun eigen leven verslaafd zijn, wil ik met dit gebaar getuigenis afleggen  ten gunste van de ethiek van de wilskracht.
 
Mijn zelfgekozen dood is bedoeld om slapende gewetens wakker te maken.
  
Ik kom op tegen fatalisme.

Ik kom op tegen de vergiftiging van onze zielen en tegen de invasie van persoonlijke verlangens die onze identiteitsverankering zwaar aantasten en zich onder meer vergrijpen aan het gezin, dat nochtans de intieme onderbouw vormt van onze duizendjarige beschaving.

Ik verdedig de identiteit van alle volkeren op hun eigen grondgebied en kom dus in opstand tegen de misdaad die de vervanging van onze bevolking op het oog heeft.

Vermits de heersende ideologieën hun toxische ambiguïteit niet kwijt geraken, moeten wij Europeanen hieruit de nodige consequenties trekken.

We moeten beseffen dat wij, bij gebrek aan een eigen identiteitsreligie die ons houvast zou kunnen zijn, al sinds Homeros beschikken over een gemeenschappelijk geheugen als bergplaats voor alle waarden waarop wij onze toekomstige renaissance zullen heropbouwen, bevrijd van de metafysica van het grenzeloze, die de nefaste oorzaak van al de moderne afwijkingen is.

Ik vraag bij voorbaat vergiffenis aan al wie mijn dood pijn zal doen. Eerst en vooral aan mijn vrouw, aan mijn kinderen, kleinkinderen, en ook aan mijn vrienden en getrouwen.
                       
Ik ben er echter van overtuigd dat, wanneer de schok van de pijn zal beginnen wegdeemsteren, zij de betekenis van het door mij gestelde gebaar zullen begrijpen en dat hun lijden dan stilaan in trots zal worden omgezet.
 
Ik wens dat ze met elkaar overleggen om te blijven voortbestaan.           
Ze zullen in wat ik recent heb geschreven de prefiguratie en de verklaring van mijn daad terugvinden.
  
Voor bijkomende informatie kan steeds beroep worden gedaan op mijn uitgever Pierre-Guillame de Roux die niet op de hoogte was maar mij al zeer lang kent.

Dominique Venner 
16 april 1935 - 21 mei 2013

vendredi, 24 mai 2013

Infoavond met Fernand Keuleneer in Leuven

Infoavond

met Fernand Keuleneer

in Leuven

31 mei 2013



0

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Vrijdag 31 mei 2013 om 20 uur

Infoavond

Syrië, een typisch 21ste-eeuws conflict?

Beschouwingen over internationaal recht, mensenrechten, republiek en religie

Met als gastspreker:

Fernand KEULENEER

Advocaat aan de balie te Brussel

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Plaats: Stellazaal Café Tempo

Baron August de Becker Remyplein 52

3010 Kessel-Lo.

Aan de achterkant van het station van Leuven.

Vrije toegang mits twee consumpties per persoon.

Organisatie: Mediawerkgroep Syrië – Email: info@MWSyria.com – Blog: http://MWSyria.com – Facebook: http://www.facebook.com/MWSyria – Twitter: @MWSyria

 

jeudi, 23 mai 2013

Dominique Venner : le sacrifice...

Dominique Venner : le sacrifice...

 

Il y a un peu plus de 20 ans, paraissait le premier numéro de la revue "Enquête sur l'Histoire" créée par Dominique Venner et consacré à "40 siècles d'identité française". Dans son éditorial, il évoquait la corbeille d'un châpiteau de la basilique Saint-Andoche de Saulieu décorée d'un feuillage stylisé et qui était présentée aux visiteurs comme révèlant une influence orientale... comme si chez un tailleur de pierre bourguignon du XIIe siècle n'avait pu germer l'idée de sculpter des branchages d'aulne pour agrémenter un châpiteau. Dominique Venner n'a eu de cesse de dénoncer la supercherie idéologique qui - par le biais d'une Histoire officielle manipulée  - entend faire accroire que la civilisation européenne n'a pu s'épanouir que sur les modèles et par les apports de civilisations exotiques.

Notre camarade s'est fait le chantre de notre mémoire historique et l'ardent défenseur de notre identité civilisationnelle européenne qui est d'un âge immense comme l'a écrit Carl Jung. Une civilisation pluri-millénaire qui s'est enrichie des apports, non du judéo-christianisme, mais du catholicisme romain et de l'orthodoxie grecque devenus les plus païennes des sectes chrétiennes. Une civilisation à la beauté créatrice, à la force conquérante et à l'incomparable grandeur qui s'est perpétuée sans rupture radicale pendant des millénaires et qui est aujourd'hui menacée tant par l'invasion migratoire allogène que par les dérives idéologiques des collabos d'un Système mondialiste acharné à détruire les peuples et les nations.

C'est face à l'autel de la cathédrale Notre-Dame de Paris, là ou se dressait celui de Jupiter dans la Lutèce gallo-romaine, que notre camarade Dominique Venner a choisi de s'immoler. Ce fut là peut-être un pied de nez aux enchasublés modernistes qui pervertissent et trahissent la foi de leurs ancêtres, ce fut là certainement un sacrifice exemplaire pour réveiller nos frères de peuple. Avant de partir rejoindre les dieux - et comme ont dit si bien Carl Lang et  Pierre Vial - Dominique Venner a sonné le tocsin : l'alerte est donnée, il nous reste maintenant à trompetter le boute-selle et le sonne-tambour. Le sacrifice de Dominique Venner est un appel au combat ! 

Yves Darchicourt 

 

Hommage à Dominique Venner - Paris

Hommage à Dominique Venner - Paris

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Dominique Venner : la force de l’effet produit

 Dominique Venner : la force de l’effet produit

Ex: http://www.polemia.com/

La mort de Dominique Venner, ce 21 mai, donne déjà lieu à de nombreux hommages mérités. Compagnons d’armes ou de plume, ses vieux camarades servent sa mémoire, racontent sa geste et témoignent de l’homme qu’il fut.


Parce que la différence d’âge a fait de nous des camarades de ses enfants plus que de lui-même, nous pensons que le meilleur hommage à lui rendre est de saluer le choix, rayonnant d’intelligence et de puissance, de son sacrifice.

Dominique Venner croyait à l’Histoire. Il savait que celle-ci se forge autour de longues et patientes évolutions, mais plus souvent encore par l’irruption de l’imprévu, de l’inattendu, de l’événement qui embrase tout, précipite les choses – au sens chimique – pour assurer le basculement d’un monde ancien vers un nouvel ordre à bâtir.

La seconde passion de Dominique Venner, c’était la patiente recherche du meilleur effet produit. Sans illusion sur la dureté des temps, il a, toute sa vie durant, après avoir connu l’ivresse des combats, militaires puis militants, cherché à peser et être utile au meilleur endroit, au meilleur moment, avec les meilleures armes politiques, intellectuelles, esthétiques ou morales.

Le choix de sa mort est, à ce titre, troublant de pertinence. Elle lui ressemble totalement.

Il a choisi un acte pur, romain, sans peur ni faiblesse. Quelles que soient les analyses médiatiques qui seront faites, la nudité et la pureté de son acte ne pourront être salis et, dans notre inconscient engourdi de Vieux Européens, cette mort volontaire nous saisit plus fortement que nous le pensons nous-mêmes. Elle nous rappelle le sens du tragique, à tous ces moments de l’histoire où nos ancêtres ont eu leur propre vie entre leurs mains, bien loin des douceurs émollientes de notre époque d’enfants gâtés.

Il a choisi un lieu d’une puissance évocatrice exceptionnelle. Un lieu symbolique de la Chrétienté, si fortement malmenée depuis longtemps et pourtant si puissamment réveillée, ces derniers temps, par le sursaut de ces centaines de milliers de manifestants qui, partout en France, défendent une certaine conception de la civilisation européenne et chrétienne sans être nécessairement de fervents catholiques. Un lieu laïc aussi, car Notre-Dame est la cathédrale de Paris, capitale de la France, ce qui permet à tous de s’y identifier, quelles que soient leurs options intellectuelles, philosophiques, morales ou religieuses.

Il a choisi un moment opportun. Celui où, dans le sillage des grands cortèges de la Manif pour Tous, de jeunes générations s’éveillent au combat militant et à la défense de leurs valeurs, face au silence des immobiles, au mépris des médias ou aux mensonges de l’Etat. Dominique Venner a vu, lui, que ces jeunes sont un levain, un ferment, l’avant-garde d’une nouvelle génération de Français et d’Européens qui, inconsciemment ou non, tardivement peut-être, ont décidé de ne pas abdiquer le droit de vivre leurs vies d’hommes dans la fidélité à leur identité. Lui, l’observateur des joutes politiques trop souvent stériles, a compris que ces jeunes gens ont besoin de repères, d’illustrations, de symboles. De quelque chose qui parle à leur Etre.

Il a, enfin, choisi l’humilité. Sa renommée et la force de sa plume auraient pu lui faire préférer l’écriture d’un nouveau bréviaire pour jeunes militants, ou d’un livre définitif sur sa vision de l’histoire et de notre devenir. Il a choisi de ne donner qu’un seul signe, qu’un seul exemple. En rappelant que toute cause ne vaut que si le sacrifice ultime fait partie des options, que toute cause n’est véritablement sacrée que si elle engage sa vie même, il a offert aujourd’hui la sienne pour que vivent, demain, dans la fierté retrouvée, de nouvelles générations d’Européens.

En ce sens, nous qui n’avons pas partagé avec Dominique Venner les passions de sa jeunesse, nous qui n’avons pas, pour nous réchauffer de son absence, les souvenirs des combats du passé, nous voulons dire combien nous nous inclinons devant la lumineuse intelligence de sa dernière action, sans doute la plus politique de ses vingt dernières années.

Nous n’avons pas de peine. Nous sommes frappés par la lucidité de son choix et le courage de son acte. Ce qu’il nous reste, c’est la joie de l’avoir suffisamment connu pour comprendre la puissance de cet acte et apprécier la force de l’effet produit. Il nous faudra désormais rester fidèles et être à la hauteur.

 Philippe Christèle et Grégoire Gambier
22/05/2013

© Polemia

mercredi, 22 mai 2013

La mort d’un samouraï d’Occident

 La mort d’un samouraï d’Occident

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Ex: http://cerclenonconforme.hautetfort.com/

Quel geste ! Quelle grandeur ! Faisant suite à la stupéfaction et à une grande tristesse, c’est immédiatement ce à quoi nous avons pensé lorsque nous avons appris, en ce 21 mai 2013, l’annonce du suicide de Dominique Venner.

Le geste en lui-même est très parlant et répond à une certaine logique pour qui connait un minimum les écrits de celui qui était véritablement, pour nous au Cercle Non Conforme, un de nos maîtres à penser. Dominique Venner s’est donné la mort dans un lieu hautement symbolique de l’histoire de France et du génie européen : la cathédrale gothique de Notre-Dame de Paris. Grand connaisseur des armes à feu, c’est avec l’une d’entre elles qu’il s’est tiré une balle dans la bouche…

Dominique Venner a suivi en cela ses idées. Il était un grand Européen, conscient et affecté de la décadence actuelle de son continent. Pour lui, ce terrible déclin n’était pas inéluctable, l’Europe étant « en dormition »… Cette « dormition » se révélant au fil du temps peut être plus profonde qu’on ne le pensait, l’ « historien contemplatif » qu’il était s’est certainement résolu à passer à l’acte. Pourquoi ? Car ce suicide n’est pas l’œuvre d’un "dérangé" ou d'un "désespéré" comme le pense certains, il est un acte de protestation héroïque contre le monde moderne, contre cette Europe actuelle dégénérée et coupée de ses racines, négation totale de ce qu’elle est réellement. C’est un acte, pour nous Français, que nous devons considérer de la même manière que les Japonais considèrent le suicide de Mishima. C’est une mort digne, désintéressée, grandiose quelque part, romaine en un mot. Dominique Venner rejoint ici Lucrèce, Caton le Jeune et Publius Spendius mais aussi tant d’autres grands personnages de notre histoire dont le suicide fut une protestation contre le délitement de leur époque : pensons en premier lieu à Drieu la Rochelle.

Il l’écrivait lui-même dans sa dernière lettre : « Je me sens le devoir d’agir tant que j’en ai encore la force. Je crois nécessaire de me sacrifier pour rompre la léthargie qui nous accable. Je choisis un lieu hautement symbolique, que je respecte et j’admire. Mon geste incarne une éthique de la volonté. Je me donne la mort pour réveiller les consciences assoupies. Alors que je défends l’identité de tous les peuples chez eux, je m’insurge contre le crime visant au remplacement de nos populations. »

Nous l’avons dit, Dominique Venner était (et restera) pour nous une source d’inspiration infinie, tant de par ses réflexions historico-culturelles que par sa vision du militantisme politique. Lui qui avait abandonné celui-ci pour voguer vers d’autres cieux depuis des décennies, il a mis fin à sa vie par l’acte militant par excellent : le sacrifice. Le côté tragique de son choix ne fait qu’en renforcer la portée et la fierté qui brûle en nous d’avoir comme guide un tel homme.

Le Cercle Non Conforme

Note du C.N.C.: Toute reproduction éventuelle de ce contenu doit mentionner la source.


Déclaration de Dominique Venner

Les raisons d’une mort volontaire

Je suis sain de corps et d’esprit, et suis comblé d’amour par ma femme et mes enfants. J’aime la vie et n’attend rien au-delà, sinon la perpétuation de ma race et de mon esprit. Pourtant, au soir de cette vie, devant des périls immenses pour ma patrie française et européenne, je me sens le devoir d’agir tant que j’en ai encore la force. Je crois nécessaire de me sacrifier pour rompre la léthargie qui nous accable. J’offre ce qui me reste de vie dans une intention de protestation et de fondation. Je choisis un lieu hautement symbolique, la cathédrale Notre Dame de Paris que je respecte et admire, elle qui fut édifiée par le génie de mes aïeux sur des lieux de cultes plus anciens, rappelant nos origines immémoriales.

Alors que tant d’hommes se font les esclaves de leur vie, mon geste incarne une éthique de la volonté. Je me donne la mort afin de réveiller les consciences assoupies. Je m’insurge contre la fatalité. Je m’insurge contre les poisons de l’âme et contre les désirs individuels envahissants qui détruisent nos ancrages identitaires et notamment la famille, socle intime de notre civilisation multimillénaire. Alors que je défends l’identité de tous les peuples chez eux, je m’insurge aussi contre le crime visant au remplacement de nos populations.

Le discours dominant ne pouvant sortir de ses ambiguïtés toxiques, il appartient aux Européens d’en tirer les conséquences. À défaut de posséder une religion identitaire à laquelle nous amarrer, nous avons en partage depuis Homère une mémoire propre, dépôt de toutes les valeurs sur lesquelles refonder notre future renaissance en rupture avec la métaphysique de l’illimité, source néfaste de toutes les dérives modernes.

Je demande pardon par avance à tous ceux que ma mort fera souffrir, et d’abord à ma femme, à mes enfants et petits-enfants, ainsi qu’à mes amis et fidèles. Mais, une fois estompé le choc de la douleur, je ne doute pas que les uns et les autres comprendront le sens de mon geste et transcenderont leur peine en fierté. Je souhaite que ceux-là se concertent pour durer. Ils trouveront dans mes écrits récents la préfiguration et l’explication de mon geste.

 

 
 
 

As Razões para uma Morte Voluntária

As Razões para uma Morte Voluntária

por Dominique Venner

 

Nota do blog: No dia de hoje, 21 de maio de 2013, o historiador dissidente Dominique Venner deu fim a sua vida com um tiro na boca no altar da Catedral de Notre Dame. Seu gesto heroico e corajoso foi um último grito de desafio contra a pós-modernidade, cujos tentáculos se estendem por toda a Europa e cujo domínio se torna mais total a cada dia. 
Ao camarada Venner nossas saudações.
Presente!
Eu estou sadio em mente e corpo, e estou repleto de amor por minha esposa e filhos. Eu amo a vida e não espero nada além, senão a perpetuação de minha raça e minha mente. Porém, no entardecer de minha vida, me deparando com imensos perigos para minha pátria francesa e europeia, eu sinto o dever de agir enquanto eu ainda tenho forças. Eu creio ser necessário me sacrificar para romper a letargia que nos empesteia. Eu entrego o que resta de vida em mim de modo a protestar e fundar. Eu escolho um local altamente simbólico, a Catedral de Notre Dame de Paris, que eu respeito e admiro: ela foi construída pelo gênio de meus ancestrais no local de cultos ainda mais antigos, reclamando nossas origens imemoriais.
 
Enquanto muitos homens são escravos de suas vidas, meu gesto corporifica uma ética de vontade. Eu me entrego à morte para despertar consciências adormecidas. Eu me rebelo contra o destino. Eu protesto contra venenos da alma e os desejos de indivíduos invasivos de destruir as âncoras de nossa identidade, incluindo a família, a base íntima de nossa civilização multimilenar. Enquanto eu defendo a identidade de todos os povos em seus lares, eu também me rebelo contra o crime da substituição de nosso povo.

O discurso dominante não pode deixar para trás suas ambiguidades tóxicas, e os europeus devem lidar com as consequências. Carecendo de uma religião identitária para nos ancorar, nós partilhamos de uma memória comum que volta até Homero, um repositório de todos os valores nos quais nosso futuro renascimento será fundado uma vez que rompamos com a metafísica do ilimitado, a fonte dolorosa de todos os excessos modernos.

 

Eu peço desculpas antecipadamente a qualquer um que venha a sofrer com a minha morte, primeiramente e mais importantemente a minha mulher, meus filhos, e meus netos, bem como a meus amigos e seguidores. Mas uma vez que a dor e o choque se dissipem, eu não duvido que eles compreenderão o significado de meu gesto e transcenderão seu pesar com orgulho. Eu espero que eles resistam juntos. Eles encontrarão em meus escritos recentes intimações e explicações de minhas ações.

Pas d’orchidées pour Mrs Thatcher !

Pas d’orchidées pour Mrs Thatcher !

Le fossoyeur de l'Angleterre

Auran Derien
Ex: http://metamag.fr/

La spécialité de la finance anglo-saxonne est le mensonge et l’inversion des valeurs.  Au décès de Mrs Thatcher, les perroquets médiatiques autorisés ont voulu nous faire croire qu’elle était la miss Blandish de la politique. Des penseurs plus pénétrants et scrupuleux révèlent qu’elle fut plutôt la Mama Grisson. Revenons à la réalité de son action car nous comprenons mieux ainsi l’horreur de l’Occident contemporain.

La fondatrice du totalitarisme occidental 

 
L’école autrichienne, la pensée de Hayek, n’ont rien à voir avec ce que promeut la globalisation. Les agités du bocal qui donnaient les conseils ou les ordres à Mrs Thatcher n’ont jamais lu ces auteurs. D’ailleurs, ils ne lisent rien. A quoi bon? N’exhalent-ils pas la vérité révélée? Ils se sont contentés d’écouter et d’appliquer les prédications de Milton Friedman, lequel a ratiociné à partir du modèle d’équilibre général. Ça n’a rien de libéral...
 
  
 
La société du spectacle a mis en scène Mrs Thatcher, pour que le public vote en sa faveur. Derrière elle, s’activait en réalité tout un groupe de banquiers et autres fanatiques, à la recherche de politiciens aptes à prendre des mesures qui leur assureraient enfin le statut de gérant du monde pour mille ans. Parmi les créatures qui contrôlaient la pseudo dame de fer, citons le banquier Victor Rothschild (1910-1990) dont le Dr.Tarpley rappelle qu’il servit de spécialiste de la sécurité pour Royal Dutch Shell et qu’il avait formé un think tank dont le gouvernement britannique s’inspirait. Entre lui, Keith Joseph, le cerveau politique, et Alfred Sherman, ils géraient MrsThatcher. Sherman, communiste à l’origine, était allé en Espagne durant la guerre civile. Puis il avait conseillé le premier ministre israélien Ben-Gurion avant de fonder, en 1974, avec Joseph et Thatcher le Center for Policy Studies qui fut le centre de production des idées que prétendit ensuite mettre en œuvre Mme Thatcher, une fois premier ministre. 
 
On voit que l’emballage hayékien ne correspond en rien aux obsessions profondes des employeurs  de Mrs Thatcher. Elle fut mise en orbite pour détruire la société britannique et n’arrêta pas de tourner  en chantant une demi-douzaine de slogans très primitifs basés sur un darwinisme social des plus sordides. Il semble que ce soit  keith Joseph qui ait le plus contribué à une des mesures fondamentales : réduire les salaires des enseignants ;  car pour les trafiquants, la connaissance est inutile voire dangereuse. La population ne doit pas étudier, du moins rien de fondamental. Les enseignants ne doivent pas pouvoir constituer une profession où chacun vit dignement de son salaire. Sinon, la révolution en faveur du soviet de la finance ne serait pas possible. Il faut abattre la culture pour que le bétail de la ferme des animaux suive la caste des chargés de mission du bien en soi…
 
L’accession au pouvoir de cette fausse Miss Blandish ne fut possible qu’avec l’utilisation des méthodes de marketing, importées des USA par l’agence de publicité Saatchi & Saatchi. Elles innovaient dans un contexte de crise sociale déclenchée en 1973 (hausse du pétrole) alors que les prédicateurs économiques de Chicago parcouraient le monde avec l’appui de Kissinger afin de duper le plus de gouvernants possibles. 
 
Thatcher applique les insanités friedmaniennes
 
Pour les riches, l’inflation de l’époque paraissait indésirable car elle favorisait les classes moyennes dont elle amortissait les dettes automatiquement. Aussi, fut-il décidé de prendre au sérieux les élucubrations de Friedman, en bloquant l’offre de monnaie pour démarrer une récession qui créa un chômage massif. La restriction monétaire fit monter la livre et l’industrie commença à disparaître. Seuls les banquiers de la City profitèrent de la livre surévaluée pour s’offrir des actifs à travers le monde…
 

Milton Friedman et Ronald Reagen
 
La réforme fiscale fut aussi brutale. La TVA monta et, face aux critiques de cette politique de néantisation du peuple anglais, il lui fallut chercher une guerre capable de redorer son blason ; de faire naître temporairement autour d’elle un nationalisme factice, trompeur et niais.  Cela lui réussit. La guerre des Malouines, en 1982, fut son tremplin pour une nouvelle période  économique. Appliquant les mesures de Friedman, elle devint naturellement la grande amie du général chilien Pinochet, lui même fanatique partisan des mesures des impenseurs de l’Ecole de Chicago. Elle devait aussi promouvoir Gorbachev, qui fut transformé en coqueluche de l’Occident au fur et à mesure qu’il trahissait le peuple russe. On relira sur ce point l’excellent ouvrage de Alexandre Zinoviev : Perestroika et contre-Perestroika. O.Orban. 1991. “Gorbatchev est devenu le héros de l’occident, qui l’a couvert d’honneurs et de louanges pour ses mérites, non envers l’URSS, mais envers les occidentaux”.
 
L’obsession de “privatiser” en faveur des financiers, seule ligne de conduite permanente de la dame, correspondait-elle à des accords qui liaient la Grande-Bretagne? Fallait-il solder des dettes qui remontaient à la seconde guerre mondiale? Etait-ce une contrepartie aux aides du FMI signées en 1976?  Elle a finalement exercé le rôle de Mama Grisson, organisant le hold-up du siècle sur une contrée désormais victime de la tyrannie obscurantiste d’une bande de financiers parvenus. 
 
La véritable noblesse est morte
 
Mrs Thatcher a détruit un monde à base de solidarités professionnelles pour livrer le tout aux démons de la City. La justification à partir des penseurs autrichiens, notamment Hayek, est totalement erronée. Il n’y a pas et il n’y aura jamais d’ordre cattalactique quand la mafia financière règne. Le discours monétariste et l’obsession des privatisations sont destinés à justifier le vol en faveur de ceux qui se sont préparés pour la grande orgie de pillage. On ne saurait oublier qu’elle a couvert, en 1986, la destruction des règles financières qui assuraient encore un peu d’harmonie dans ces métiers de gangster. 
 
En échange, elle a terminé dans la nouvelle noblesse, celle d’une époque Orwellienne où les voyous s’achètent les titres puisque la dernière véritable noblesse européenne est morte en 1914-1918.

mardi, 21 mai 2013

Allemagne: récession imminente?

Andrea PERRONE:

Allemagne: récession imminente?

 

Berlin amorce un déclin lent, à cause d’une croissance en net recul qui met en danger l’avenir de toute la zone-euro!

 

L’économie de toute la zone-euro poursuit son ressac et l’Allemagne, à son tour, devient sujet de préoccupation, car l’état de l’économie allemande empire. Ce n’est pas un hasard si l’économie allemande n’accuse qu’une très misérable croissance de 0,1% seulement au cours de ces trois derniers mois, tandis que la France, elle, a déjà basculé dans la récession, comme le signalent les données d’Eurostat. Avec un recul de 0,2% au cours des trois premiers mois de l’année 2013, l’économie de la zone-euro est bel et bien, désormais, en récession et cela, depuis un an et demi: c’est là la période de récession la plus longue depuis 1995, année à partir de laquelle Eurostat a commencé à rassembler des données. L’Etat de la zone-euro qui se trouve dans la pire des situations est bien entendu la Grèce, dont l’économie s’est réduite de 5,3%. Elle est suivie du Portugal, qui accuse une récession de –3,9% par rapport à la même période l’an passé.

 

La France aussi est officiellement en récession après que son économie se soit réduite de 0,2% au cours de ces six derniers mois, avec, en fond, un taux de chômage supérieur à 10%, assorti d’une perte de confiance des entreprises et des consommateurs. Entretemps, l’Allemagne a repris une croissance, après une récession de trois mois à la fin de l’année 2012, mais cette faible reprise s’avère bien trop lente et insuffisante, atteignant seulement le chiffre de 0,1%, surtout à cause d’une augmentation des dépenses de la part des consommateurs. Ce chiffre ne suffit pas, bien entendu, pour faire redémarrer l’économie de la zone-euro en général, qui se débat encore et toujours dans une crise qui perdure.

 

Les données d’Eurostat montrent que l’économie allemande s’est réduite de 0,3% par rapport à la même période l’an passé. Le bureau allemand des statistiques met ce faible rendement sur le compte d’un “climat hivernal extrême” qui a duré jusqu’en avril. A l’opposé, la Lettonie a enregistré une croissance de 5,6% et la Lituanie de 4,1% par rapport à la même période en 2012. Les deux pays espèrent adhérer à la zone-euro très bientôt: la Lettonie en janvier 2014 et la Lituanie en 2015. L’Estonie voisine, qui a adhéré à la zone-euro en 2011 a enregistré la croissance la plus élevée de la zone par rapport à l’an passé, avec +1,2%. Mais par rapport aux trois mois qui viennent de s’écouler, l’économie estonienne, à son tour, s’est réduite d’un pourcent.

 

Pour ce qui concerne Chypre, les chiffres montrent que l’économie de l’île a considérablement empiré pendant la période où l’on négociait son plan de sauvetage: son économie a chuté de 4,1% par rapport au trimestre de janvier-mars 2012. La situation économique de l’Italie, de l’Espagne, de la Finlande et des Pays-Bas est préoccupante car tous ces pays ont vu, eux aussi, se rétrécir leur assiette économique par rapport au trimestre précédent et à l’an passé, comme d’ailleurs toute les économies de la zone-euro. La Banque centrale européenne, au début mai 2013, a abaissé le taux de référence à son minimum historique de 0,5%, tentant ainsi de faire redémarrer l’économie de la zone-euro. Mais tout prêt avantageux demeure une chimère, surtout pour les banques des pays de l’Europe méridionale qui continuent à emprunter de l’argent à des taux d’intérêt beaucoup plus élevés que le taux de référence: même le président de la BCE, Mario Draghi, a souligné que les prêts à bon marché ne se sont jamais avéré bons pour l’économie réelle.

 

Andrea PERRONE.

(article paru dans “Rinascita”, Rome, 17 mai 2013 – http://www.rinascita.eu/ ).

samedi, 18 mai 2013

Syrie : Israël joue avec le feu islamiste

Syrie : Israël joue avec le feu islamiste

Ils sont nombreux les « idiots utiles » des fous d’Allah


Jean Bonnevey
Ex: http://metamag.fr/

Il est évident que Tel Aviv s’inquiète à juste titre de l’implication de l’Iran dans le conflit syrien et d’un éventuel renforcement du Hezbollah libanais. Il n’en reste pas moins que son intervention militaire directe dans cette guerre civile la transforme en déflagration régionale. Israël prend des risques et joue avec le feu. A quoi servirait d’affaiblir les chiites radicaux du Liban si la conséquence est la prise du pouvoir à Damas par des sunnites fanatiques et proches de la mouvance Al-Qaïda. On pourrait reprendre la formule « ni Allal, ni casher » adaptée de celle de Churchill sur la destruction de l’Allemagne nazie renforçant la menace soviétique « on a tué le mauvais cochon ».
 

Une intervention contestable
 
"Selon un nouveau bilan, au moins 42 soldats ont été tués et le sort d'une centaine d'autres est inconnu à la suite du raid israélien", a déclaré Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Un premier bilan faisait état de 15 morts. Selon Rami Abdel Rahmane, les trois sites visés par les Israéliens "comptent 150 hommes, mais on ignore si tous s'y trouvaient lors du raid". Les autorités syriennes n'ont, jusqu'à présent, donné aucun bilan officiel, mais le ministère des Affaires étrangères dans une lettre à l'ONU avait affirmé que "cette agression avait causé des morts et des blessés et des destructions graves dans ces positions et dans des régions civiles proches". L’opposition syrienne  s’inquiète donc elle aussi de l’intervention israélienne.
 
Le retour des armes chimiques
 
La Commission d’enquête internationale indépendante sur la Syrie, mandatée par l’ONU, a affirmé lundi qu’elle «n’avait pas obtenu de résultats permettant de conclure que des armes chimiques ont été utilisées par les parties au conflit». «En conséquence et à ce jour la Commission n’est pas en mesure de commenter davantage ces allégations», ajoute un communiqué qui apparaît comme un désaveu des déclarations dimanche à la presse d’un de ses membres, le procureur suisse Carla del Ponte, qui a parlé d’usage de gaz sarin par les rebelles.
 

Général iranien Ahmad-Reza Pourdastan

Del Ponte, qui dans ses précédents mandats, notamment en tant que procureur du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY), s’était faite remarquer par des déclarations radicales aux médias, avait affirmé dimanche soir à la chaîne de télévision publique suisse du Tessin, avoir vu un rapport sur «des témoignages recueillis concernant l’utilisation d’armes chimiques, en particulier de gaz neurotoxique, par les opposants et non par le gouvernement».
L’idole des traqueurs de criminel de guerre ne devient plus crédible quand elle témoigne en défaveur des «  gentils auto-proclamés ». Y aurait-il une justice internationale elle aussi politisée ?
 

Carla Del Ponte et Rami Abdel Rahmane
 
Pour Damas, les raids israéliens prouvent que les rebelles sont «les outils d’Israël à l’intérieur» du pays. Et «la communauté internationale doit savoir que la situation dans la région est devenue plus dangereuse après l’agression», a déclaré le ministre de l’Information Omrane al-Zohbi. «Le gouvernement syrien confirme que cette agression ouvre largement la porte à toutes les possibilités», a-t-il ajouté. La télévision syrienne a annoncé en soirée que «les missiles étaient prêts pour frapper des cibles précises en cas de violation», sans plus de précisions.
 
Dans sa lettre à l’ONU, Damas a accusé l’État hébreu d’appuyer les rebelles, notamment le Front Al-Nosra, branche syrienne d’Al-Qaïda. De son côté, l’Armée syrienne libre (ASL, rebelles) a estimé que ses opérations n’étaient «pas liées aux raids israéliens ou à autre chose» tandis que la Coalition de l’opposition a condamné le raid israélien mais accusé le régime d’être responsable de l’affaiblissement de l’armée qu’il utilise «contre la population». L’Iran a aussitôt répliqué par la voix du commandant de l’armée de terre, le général Ahmad-Reza Pourdastan, qui s’est dit prêt à «entraîner» l’armée syrienne.
 
Il n’y a pas qu’Israël bien sûr qui joue avec le feu.

The System Against Syria . . . & Russia

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The Hollow Empire
The System Against Syria . . . & Russia

By Gregory Hood 

Ex: http://www.counter-currents.com/

In the wake of the Boston bombing, there was some hope among the dwindling number of true believing conservatives that the long awaited Grand Alliance Against Jihad would finally come to fruition.

The news that Russian intelligence had warned [2] the FBI about Tamerlan Tsarnaev and subsequent raids [3] on Muslim “extremists” within Russia prompted a flurry of activity on conservative websites. The emerging motif within the American Right is that Vladimir Putin may be a sinister tyrant and anti-American (and a Communist from the KGB!), but he’s at least a serious and competent national leader who recognizes the threat of Islamic terrorism. The reaction at the grassroots forum FreeRepublic to the news that Secretary of State John Kerry was kept waiting in Moscow was laughter [4], rather than patriotic fury. As President Putin patiently lectures Barack Obama to the delight [5] of conservative chatterers, at least some of the hoi polloi of the American Right are dreaming about the Red Army and the 101st Airborne joining forces to romp through Grozny.

Keep dreaming.

The result of the Boston bombing will not be a Russian-American rapprochement. Instead, it will lead to an acceleration of The System’s efforts to encircle Russia, especially by increasing aid to “rebels” opposed to Russian ally and Syrian President Bashar al-Assad.

More importantly, it is the foreign policy experts of Conservatism Inc. that are leading the way. Senator John McCain, taking a break from his work pushing a nation-breaking amnesty as part of the “Gang of Eight,” is calling for “game-changing [6]” aid to the rebels in Syria. Senator Lindsey Graham is going further, calling for ground troops to secure supposed chemical [7] weapons.

Meanwhile, among the conservative press, the talking heads are sensing an opportunity to attack President Barack Obama for being “weak.” Charles Krauthammer repeatedly mocks [8] Obama’s impotence in the face of Syria crossing his “red line” by using weapons of mass destruction. National Review has called [9] for military aid to the rebels, but don’t worry, only the “secular,” non-militant ones. And of course, the Weekly Standard moans [10] that Obama has failed to “topple an Iranian ally,” but rejoices that our “strategic ally” Israel has begun bombing the country. If Conservatism Inc. has a core message, it’s that President Obama is not “strong” enough.

What makes it almost funny is that it’s Bashar al-Assad who explicitly laid out what is likely to happen. Assad warned that the West paid heavily for supporting Al Qaeda in Afghanistan, and it is now supporting it in Syria. The cost will come in the “heart of Europe and the United States.” This is precisely what happened in Boston, when years of extensive American support [11] for Muslim rebels in Chechnya evidently did nothing to endear Chechnyan immigrants to the American way of life, any more than tens of thousands of dollars in welfare.

The truth is that whatever one says about Bashar al-Assad, the opposition at this point in time is precisely who he said it was at the beginning – Muslim extremists allied with Al Qaeda, openly hostile to the West. Furthermore, Assad’s stubborn hold on power is fueled by his stalwart defense of minority communities within Syria, especially Christians. Finally, while the best the United States can say is that it has “varying degrees of confidence” that Assad used chemical weapons, the United Nations is hearing testimony that it was the rebels [12] who used sarin gas on civilians. Not surprisingly, it’s also the rebels who have heroically taken UN peacekeepers hostage [13], to the utter indifference of those who usually care about such things.

American hawks, led by the supposedly anti-jihadist conservatives, seem blithely unconcerned about all of this. Of course, we just saw this movie in Libya. The glorious Libyan revolution led to the outright murder of an American ambassador and other American officials. Only Congressional Republicans seem to care, and are widely mocked by the media for doing so. Muammar al-Gaddafi of course, was a largely secular dictator who had openly declared his allegiance with the United States during the War on Terrorism. This didn’t stop America from helping his enemies butcher him and anally rape his corpse with a knife. Today, Islamic radicals are far more powerful in Libya than they were before Gaddafi’s fall. Bernard-Henri Lévy, the “French” Jew who helped lead the effort to overthrow the government, is today banned from the country because he is a Jew [14].

It’s not about terrorism, or democracy, or even Israel. American foreign policy is already post-American, designed to break down any centers that show signs of independence from the international financial system of Wall Street and London. It is no coincidence that Gaddafi suddenly fell from favor when he began to move away [15] from trading oil in dollars. Syria also represents a territory that still has a degree of real independence from the global banking system. It is for that reason it must be broken. Geopolitically, Russia is the final target, as its large energy reserves and nationally conscious ruling class prevent it from being simply absorbed into the system of financial control that rules the West.

But what do American neoconservatives, the true believers of Empire, think about all this? On the surface, Barack Obama has actually strengthened the “jihad,” presiding over the fall of largely secular governments in states like Egypt, welcoming the rise of the Muslim Brotherhood to power, and actively continuing American military aid. Sure enough, accusations that Obama is naive at best and malevolent at worst are a largely consistent feature of the American Right’s take on his foreign policy. However, this paranoia about a Muslim Brotherhood caliphate supposedly uniting the Middle East misses the reality that these states are actually far weaker, and less independent, than they were previously.

A leader like Assad or Saddam Hussein is able to use his personality and ideology to make his regime the focus of loyalty among the population. In Egypt, while the Muslim Brotherhood has achieved political power, it has having a hard time [16] consolidating its rule. While Iran represents a unity of political, religious, and economic sovereignty under an ideologically oriented and permanent regime, Egypt is still up for grabs. Under the “open society,” the controlled media, civil society groups under the control of George Soros or the U.S. State Department, and an army of international activists are free to manipulate the system from the top down. Even if there are short term gains for so called “radical” Islam, the growth of sharia law in Egypt does not threaten the power of international finance, any more than the growth of sharia law in neighborhoods of Copenhagen or Denmark. What does threaten international finance is a nationally (or worse, ethnically) conscious people, united under nationally conscious leadership that is willing and able to wield state power.

On a global scale, Russia is leading this resistance. Putin’s decision to ban the “pro-democracy” groups and foreign activists responsible for the “color coded” revolutions in Eastern Europe marked his transition to an anti-American “bad guy” in the eyes of the media. Whatever his (many) failings, Putin insists on his idea of “sovereign democracy” and the survival of Russia as a self-conscious entity. This is echoed in Assad’s pronouncement that he has no alternative but victory, as if he loses, “Syria is finished” in the same way that Iraq today is simply a geographic expression. Talk of Islamization, terrorism, or who is “pro-Western” or “anti-Western” conceals the real agenda. In the world of the future, peoples are to have no collective existence, aside from a token form allowed to non-whites who are incapable of maintaining any real independence.

While it’s comforting to believe that the American Empire is on its last legs, there’s little to suggest that the geopolitical position of the United States is actually growing weaker. Serbia has long since fallen, stripped of Kosovo, and voted into the anti-European Union after an international propaganda campaign. Iraq has fallen. Syria is on the brink. Despite the drones patrolling entire regions of the world, the American military is actually remarkably restrained considering the country’s actual potential. The country’s current military expenditures of about 4.5 percent of GDP is well below [17] the 45 year average. If pressed, the United States could easily expand its military.

Patriotic American conservatives are the essential bulwark to this system. They fight the wars, as the combat arms and Special Forces are still overwhelmingly white. They provide the intellectual justification for interventions around the world. They salute the flag and promote the idea of the military as an honorable profession. Nonetheless, what is driving American foreign policy is something beyond imperialism, capitalism, or even the frenzy for white dispossession. We are moving towards an end game that is openly discussed and openly defended. That end game is precisely what was defined in Francis Fukuyama’s The End of History and the Last Man, the “Open Society,” rule by finance and media, worldwide, forever.

Such an agenda has nothing to do with any recognizable form of American patriotism, but this does not stop American conservatives from seeking to marshal what is left of the traditional American nation for one final democratic crusade. As Mitt Romney maintained, Russia is our “number one geopolitical foe.” Perhaps the most important reason that American conservatives must never be allowed to regain power is that they truly believe their own propaganda when it comes to foreign policy. After all, the only things the American conservative movement has to show for its unlimited control of the American government in the early 21st century are upper class tax cuts, and the Iraq War.

Where does leave the North American New Right? The system is anti-White, but it is more than that. As Noam Chomsky said [18],

Capitalism basically wants people to be interchangable cogs, and differences among them, such as on the basis of race, usually are not functional. I mean, they may be functional for a period, like if you want a super exploited workforce or something, but those situations are kind of anomalous. Over the long term, you can expect capitalism to be anti-racist — just because its anti-human. And race is in fact a human characteristic — there’s no reason why it should be a negative characteristic, but it is a human characteristic. So therefore identifications based on race interfere with the basic ideal that people should be available just as consumers and producers, interchangable cogs who will purchase all the junk that’s produced — that’s their ultimate function, and any other properties they might have are kind of irrelevent, and usually a nuisance. (Noam Chomsky, Understanding Power: The Indispensable Chomsky [New York: The New Press, 2002], pp. 88–89)

The critical divide between the System and those forces against it is the question of sovereignty. The System seems to break apart any collective identity or defense by peoples against the global power structure of finance and media. America is the iron fist that facilitates this transition, enabled by the useful idiots of the American Right. Israel, as the nationalist state of the “Chosen” is the one permitted exception, but even their ethnostate may be caught in the larger pattern and break down in the long term. In the end, Muslim or Christian, white or black, you will be assimilated [19].

Russia is not some lost ideal for the North American New Right, Putin is not some nationalist paragon, and Russian exports like the Fourth Political Theory are not some glorious path to victory for us. Nonetheless, the only geopolitical imperative that matters today is the ability of states and abilities to secure an independent existence from this system. Without this potential, even talking about ethnostates and White Republics misses the point. For that reason, states as diverse as Chávez’s Venezuela [20], Iran, and above all Syria deserve our attention. Breaking patriotic American conservatives away from their minders at Conservatism Inc. is a critical strategic objective. The Boston bombing is an opening.

Syria is not just fighting against Al Qaeda and hypocritical Zionism in defense of Christian minorities. It’s fighting in defense of the idea that peoples – any peoples at all – have the right to exist. White American conservatives [21] have to decide if they would rather be the vanguard of the Hollow Empire – or a people in their own right.

 


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

URL to article: http://www.counter-currents.com/2013/05/the-hollow-empirethe-system-against-syria-and-russia/

URLs in this post:

[1] Image: http://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2013/05/AssadPutin.jpg

[2] warned: http://www.cbn.com/cbnnews/world/2013/April/Russia-Warned-US-Boston-Suspect-a-Follower-of-Islam/

[3] raids: http://freerepublic.com/focus/f-news/3013410/posts

[4] laughter: http://freerepublic.com/focus/f-news/3016778/posts

[5] delight: http://www.thegatewaypundit.com/2013/04/vladamir-putin-lectures-obama-on-radical-islam-during-phone-call/

[6] game-changing: http://www.huffingtonpost.com/2013/05/05/mccain-syria-rebels-aid_n_3218839.html

[7] chemical: http://www.washingtonpost.com/blogs/post-politics/wp/2013/04/28/mccain-boots-on-the-ground-in-syria-the-worst-thing-the-united-states-could-do/

[8] mocks: http://www.realclearpolitics.com/video/2013/04/30/krauthammer_on_obamas_response_to_chemical_weapons_in_syria_chain_of_custody_what_is_this_csi_damascus.html

[9] called: http://www.nationalreview.com/article/347270/al-assad-crosses-red-line

[10] moans: http://www.weeklystandard.com/keyword/Syria

[11] support: http://www.theamericanconservative.com/chechens-and-american-hawks-an-interesting-alliance/

[12] rebels: http://www.reuters.com/article/2013/05/05/us-syria-crisis-un-idUSBRE94409Z20130505

[13] hostage: http://www.foxnews.com/world/2013/05/07/4-un-peackeepers-detained-by-armed-men-in-syria/

[14] because he is a Jew: http://blogs.the-american-interest.com/wrm/2013/03/26/prominent-jew-banned-from-libya-he-helped-make/

[15] move away: http://www.thenewamerican.com/economy/markets/item/4630-gadhafi-s-gold-money-plan-would-have-devastated-dollar

[16] hard time: http://english.ahram.org.eg/NewsContent/1/64/70632/Egypt/Politics-/Hundreds-protest-Brotherhoodisation-of-Alexandria-.aspx

[17] below: http://www.google.com/imgres?imgurl=http://blog.heritage.org/wp-content/uploads/2008/03/defense-spending-and-gdp.gif&imgrefurl=http://www.forbes.com/sites/aroy/2012/03/12/how-health-care-spending-strains-the-u-s-military/&h=340&w=750&sz=14&tbnid=vd4URV-1Uvml1M:&tbnh=63&tbnw=138&zoom=1&usg=__1QyLeRBzLPrBuUM4v-Fc78kZXBc=&docid=KVwmIU-HhnzHhM&hl=en&sa=X&ei=sLmLUeyrObO50QHSzoHYBg&ved=0CGAQ9QEwBg&dur=351

[18] said: http://www.newrightausnz.com/2005/11/28/big-business-as-a-supporter-of-anti-racism-noam-chomsky/

[19] you will be assimilated: http://alternativeright.com/blog/2013/4/30/resistance-is-futile

[20] Venezuela: http://www.counter-currents.com/2013/03/two-cheers-for-chavez/

[21] White American conservatives: http://www.counter-currents.com/2012/11/a-white-nationalist-memo-to-white-male-republicans/

vendredi, 17 mai 2013

ETRE OU NE PAS ETRE AVEC LES GLOBALITAIRES ?

ETRE OU NE PAS ETRE AVEC LES GLOBALITAIRES ?

Le dilemme des incertitudes chinoises


Auran Derien
Ex: http://metamag.fr/
Pour les européens, deux points de vue sur la Chine sont plausibles : Prendre au pied de la lettre la phrase de Mao qui affirma au moment de sa prise de pouvoir, que plus jamais la Chine ne serait esclave et le point de vue de Naomi Klein, pour qui une partie de la direction chinoise a déjà été convertie aux horreurs globalitaires et marche main dans la main avec cette inhumanité. Ce dilemme conditionne l’avenir de l’Europe.
 
Les Chinois ont-ils une stratégie?
 
Première possibilité, dans la lignée de Mao : Les Chinois ont une stratégie. Elle s’observe tant dans le domaine spatial que maritime puisque, devenue une nation commerçante de tout premier plan, la liberté des voies maritimes est désormais d’une importance cruciale. Elle a aussi une dimension géoéconomique. Alors que chacun sait à quel point la Réserve Fédérale utilise la planche à billet pour accaparer tous les biens réels que les européides leur offrent, les Chinois ont accepté longtemps d’acheter des bons du trésor US qui ne valent rien (ils ne seront jamais remboursés) parce qu’ils mettaient la main sur le savoir technique et scientifique des Américains.
 
 
Sortie du premier Airbus chinois
 
Rappelons que Westinghouse l’a emporté sur les Européens pour la fourniture de centrales atomiques, contrat qui prévoyait la livraison des plans et leur permettra ensuite de les construire sans aide. Les connaissances sont une valeur que les occidentalistes sont incapables de défendre. Ils n’ont pas compris que les financiers se moquaient complètement de la destruction économique des pays. Comme mafia s’auto-proclamant race supérieure, leur intérêt ne recouvre pas celui des populations qu’ils pillent. Les Chinois achètent donc ce qui les intéresse tant aux USA qu’en Europe, et il s’agit de “know how”. Parmi les conséquences, nous citerons la présence de troupes d’élite de la police chinoise partout dans le monde pour protéger leurs actifs. Ils savent que les Etats occidentaux sont détruits  et ces Etats, désormais, ne sont plus capables de protéger les biens des chinois.
 
Ont-ils une stratégie spécifique en Europe ?
 
Vis-à-vis de l’Europe, la première phase de leur stratégie fut de permettre aux multinationales de s’installer en Chine pour économiser les coûts de main d’œuvre tout en continuant à vendre les produits finis aux prix européens. La phase intermédiaire fut le cas Airbus qui a construit une usine en Chine au capital à 51% chinois. Un avion a disparu, pour être disséqué. La fin est déjà connue : la Chine produira tout ce dont le monde a besoin. Les européides se sont transformés en médiocres trafiquants : ils vendent, distribuent ce qui est produit ailleurs... Ainsi toute l’Europe va tomber au niveau économique de la Chine de 1950. Et les cadres, en génocidant leur peuple, prennent la suite de l’inhumanité bolchévique. Les Européens de vieille souche sont désormais dans la situation des Néandertaliens : en voie de disparition et, en tenant compte des différences de comportement selon les peuples et cultures, ils seront remplacés par des Hans...
 
Les Chinois sont-ils acculturés?
 
Ceux d’aujourd’hui ignorent profondément la culture chinoise. La transmission écrite et orale s'est interrompue sous le communisme et la "révolution culturelle" a été mortelle. Ils se fixent aujourd'hui, comme modèle, la "culture" occidentale c’est-à-dire celle des Etats-Unis et même, plus précisément, de la Californie. Les “business school” abondent (en 2010 on en recensait 345). On a vu, aux jeux Olympiques, la vulgarité américaine déborder sur la Chine. La greffe prendra-t-elle? Noami Klein prétend que si.
 

La stratégie du choc : le livre et le film 
 
Dans son ouvrage sur la doctrine du Choc  elle explique qu’une faction de fanatiques a convaincu les chinois de pratiquer ce mélange entre capitalisme et communisme, dans lequel l’Etat « totalitaire » protège une petite élite économique. C’est évidemment le modèle qui fascine les anglo-saxons puisqu’il correspond au discours que tiennent les sectes religieuses : L’Etat totalitaire doit être au service des banquiers et des prédicateurs, ces derniers formant une caste. L’aplatissement du monde est inhérent aux idéologies totalitaires. Selon N.Klein, Deng Xiaoping a invité, en 1980, Milton Friedman pour transmettre la pensée de l’école de Chicago aux “élites” chinoises. La privatisation, là-bas comme ici (et comme partout) est faite au profit des autorités du moment, de leurs amis et familiers, notamment en faveur de gangs qui s’auto-proclament « le bien en soi », sur le modèle des maçonneries occidentales. La Police Populaire armée créée en 1983 est destinée à écraser toute manifestation de rébellion. Et, toujours selon N.Klein, Milton Friedman donna les mêmes conseils aux dirigeants chinois et au chilien Pinochet.
 
Un chemin apparaitra
 
Si les ennemis du genre humain qui ont mis la main sur l’Occident font alliance avec une partie du pouvoir Chinois, notre compte est bon. A l’aune de ces problèmes, on voit clairement la nullité du personnel européen. Ils sont déjà à plat ventre devant les deux pouvoirs : la tyrannie bigote, l’obéissance aux désirs des investisseurs chinois….Puisque c’est la situation de toute la commission de Bruxelles, nous savons que chez les gérants français cela est pire. Le voyage en Chine de François Hollande n’a été qu’une visite de fripier vendant les oripeaux d’un pays. 
 
Les “business school” abondent en Chine
 
Ou alors, cette alliance entre les producteurs-exploiteurs asiatiques et les pillards de la supra classe occidentale débouche, rapidement, sur des catastrophes de toutes sortes : pollution de l’eau avec des conflits pour s’en procurer ; pollution atmosphérique due à l’énergie nécessaire ; production alimentaire nocive et insuffisante, etc. L’écologie fait trébucher l’inhumanité en marche. C’est le charme des effets d’hétérotélie. Travaillons dans cette direction, car là où se manifestera une volonté apparaîtra un chemin.

Evo Morales zet USAID aan de deur

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Evo Morales zet USAID aan de deur

door Walter Lotens

Ex: http://www.uitpers.be/

 

Ter gelegenheid van de 1 mei-viering pakt de Boliviaanse president Evo Morales nu al enkele jaren uit met een verrassende mededeling. Meestal ging het om de renationalisatie van een bedrijf dat in de jaren 1990 was geprivatiseerd. Dit jaar ging het om een bericht van een heel andere orde. Morales deelde mee dat zijn regering beslist had om de USAID (United States Agency for International Development) het land uit te wijzen. Wat gaat er schuil achter deze beslissing?

In zijn uiteenzetting zei Evo Morales dat er “geen gebrek was aan Amerikaanse instellingen die blijven samenspannen tegen ons volk en vooral de nationale overheid. Daarom gaan we deze dag aangrijpen om aan te kondigen dat we hebben besloten om USAID eruit te gooien.” Hij richtte zich vervolgens tot zijn minister van Buitenlandse Zaken, David Choquehuanca, en vroeg hem om de Amerikaanse ambassade in kennis te stellen van zijn besluit. Het Boliviaanse staatshoofd koppelde de uitzetting aan een recente opmerking van de Amerikaanse minister van Buitenlandse Zaken, John Kerry, die Latijns-Amerika 'de achtertuin' van de VSA had genoemd. Kerry maakte de opmerking toen hij probeerde Amerikaanse Congresleden te overtuigen van het belang van de regio, en te vertellen dat: “Het westelijk halfrond is onze achtertuin. Het is van cruciaal belang voor ons.”

In het verleden heeft Morales al eerder gedreigd de USAID uit het land te zetten. Hij zei dat de programma’s van de organisatie “meer politiek dan sociaal” zijn. Het Boliviaanse staatshoofd beschuldigde de organisatie ook van het “manipuleren” en “gebruik maken” van vakbondsleiders. Het aan de deur zetten van de USAID moet, aldus Morales, begrepen worden in het kader van “het nationaliseren van de waardigheid van de Boliviaanse bevolking. ”
USAID zegt de beslissing van Morales diep te betreuren. “Degenen die het meest zullen worden gekwetst door de beslissing van de Boliviaanse regering zijn de Boliviaanse burgers die hebben geprofiteerd van onze samenwerking in het onderwijs, de landbouw, de gezondheid, alternatieve ontwikkeling, en het milieu,” zei de organisatie in een recente verklaring.

USAID, hulp of controle?

Wie en wat zit er achter die United States Agency for International Development? De geschiedenis van de USAID gaat terug naar het Marshallplan onder president Truman voor de heropbouw van Europa na de Tweede Wereldoorlog en voor hulpprogramma’s aan ‘arme landen’. “Vanaf 1961,” zo schrijft Rubén Ramos in het linkse Rebelión, “is de USAID het belangrijkste US-agentschap voor inmenging in onze landen”. Sindsdien heeft USAID meer dan 200.000 miljoen dollar militaire en economische ‘hulp’ verstrekt aan landen van Latijns-Amerika om de eigen belangen te verdedigen. Die ‘hulp’ werd verstrekt onder de vorm van leningen, technische bijstand, noodfondsen en, vooral, militaire en politieke steun onder de vorm van spionage, destabilisering en waar nodig gewapende interventies. Rubén Ramos: “Programma’s en projecten rond democratie, landbouw, handel, economische ontwikkeling, onderwijs en milieu werden ontwikkeld in landen van de Sub-Sahara, Azië, Latijns-Amerika en de Cariben, Eurazië en het Oosten om, onder het mom van humanitaire bijstand, de kapitalistische ordening te vrijwaren.” Daarvoor werd en wordt nauw samengewerkt met ngo’s, inheemse organisaties, universiteiten, Amerikaanse ondernemingen - meer dan 3500 - , internationale organisaties, maar ook Noord-Amerikaanse en Europese ambassades.
De USAID heeft haar hoofdzetel in Washington-DC maar beschikt zowat overal ter wereld over haar eigen werkarmen. Zo heeft de USAID in Peru een eigen vertegenwoordiging en een eigen website om de wereld in te lichten over de steun van de VS aan Peru.

De USAID-projecten bieden volgens hun woordvoerders alternatieven aan voor de illegale cocateelt, zij trachten een constructieve dialoog op gang te brengen tussen lokale gemeenschappen, de regering, burgercomités en de private sector. USAID ondersteunt ook privaat-publieke samenwerkingsverbanden. Rubén Ramos: “Wat niet gezegd wordt is dat deze interventies in de eerste plaats bedoeld zijn om de neokoloniale dominantie te continueren en om de sociale vrede voor buitenlandse ondernemers te garanderen.” Van bij haar ontstaan heeft de USAID nauw samengewerkt met de US-regering en met de grote internationale organisaties. Een kwart van de organisaties die door de USAID worden gesteund zijn van christelijke origine en vertonen soms een sekte-achtig karakter. Ook ngo’s en coöperaties, belangrijke delen van het maaatschappelijk middenveld, worden door de USAID ondersteund. Volgens Ramos kwam in 1970 nog 70 procent van de buitenlandse hulp van de regering, maar vandaag is dat nog slechts 20 procent en komt het leeuwenaandeel van de bedrijfswereld. Het kan zeer instructief zijn om eens een kritisch oog te werpen op hun officiële website www.usaid.gov.   

Bolivia versus USAID

Al jaren gonst het in Bolivia van de geruchten dat de Verenigde Staten op een stiekeme manier proberen de regering-Morales te stabiliseren. In de zeven jaar dat Evo Morales nu aan het bewind is, kwam het geregeld tot aanvaringen met de VS. In 2008 werden de Amerikaanse ambassadeur Philip Goldberg en andere diplomaten uit het land gezet en werd als reactie daarop de Boliviaanse ambassadeur Gustavo Guzman uit Washington terug geroepen. Intussen werden de diplomatieke contacten tussen beide landen hersteld, maar er is nog geen nieuwe uitwisseling van diplomaten tot stand gekomen.

Jake Johnson, een onderzoeker verbonden aan het Centre for Economic and Policy Research, heeft een aantal documenten kunnen inkijken waaruit blijkt dat ook al vóór Morales aan de macht kwam, pogingen ondernomen werden om de MAS-politiek te ondergraven. In 2008  publiceerde ABC News enkele uitspraken van een Amerikaanse onderzoeker die benaderd was door de Amerikaanse ambassade in Bolivia om informatie door te spelen over Venezolanen en Cubanen die in Bolivia verbleven. Peace Corps volunteers hadden ook dergelijke vragen gekregen, maar die aantijgingen werden tegengesproken door Amerikaanse woordvoerders. Wikileaks heeft in 2009 berichten onderschept die bedoeld waren om de nieuwe grondwet, opgesteld onder Morales, in een ongunstig daglicht te stellen en ook om de MAS in diskrediet te brengen voor de presidentsverkiezingen van einde 2009. Uit een ander bericht uit 2006, net na de verkiezing van Evo Morales, blijkt dat ambassadeur David Greenlee kennis had van het feit dat vele USAID-economische programma’s tegen de politieke richting ingingen die de regering wilde inslaan. Volgens Jake Johnson was er ook een compleet gebrek aan transparantie voor wat betreft de bestemming van de hulpgelden.

Het is voornamelijk vice-president Alvaro García Linera die herhaaldelijk heeft gewezen op de kwalijke invloeden van USAID en andere ngo’s voor het huidige Bolivia. Hij beschuldigde de USAID ervan steun te hebben verleend aan ngo’s die de inheemse volkeren en natuurorganisaties einde 2011 hebben gesteund in hun verzet tegen het aanleggen van een weg door het TIPNIS-gebied. (zie Uitpers nr.134 en 136) Dat heeft in die periode geleid tot een dieptepunt in de populariteit van Evo Morales die zich verplicht zag een aantal toegevingen te doen en enkele ministerwissels door te voeren. In 2012 wees Linera nogmaals met de vinger naar de USAID die hij ervan beschuldigde geld uit te geven om de regering-Morales te beletten de TIPNIS-weg aan te leggen. 

Het maatschappelijk middenveld

Het is dus vooral Álvaro García Linera, een linkse socioloog, die in Bolivia het wantrouwen ten aanzien van het maatschappelijk middenveld vertolkt. Hij schreef er onlangs een boek over met als titel Geopolítica de la Amazonia, Poder Hacendal-Patrimonial y Acumulación Capitalista.

Enige nuancering rond dit standpunt is hier toch zeker op zijn plaats. Bolivia moet op eigen (staats)benen staan en zich niet laten beïnvloeden door Noord-Amerikaanse mollen die via ngo’s aan stemmingmakerij in Bolivia doen. Dat is de houding van de regering-Morales, maar daarnaast is er ook middenveld actief dat een belangrijke rol speelt in de Boliviaanse politiek. Het is trouwens door de nieuwe sociale bewegingen dat Evo Morales zelf aan de macht is kunnen komen. 

Wat is de motor van het maatschappelijk leven? De vrije markt of de staat? Dat was de vraag die zich tussen 1985 en 2006 in Bolivia stelde. Er is intussen nog een belangrijke derde speler opgedoken die niet zo goed past in dat schema en dat zijn precies die nieuwe sociale bewegingen, die, naast oudere spelers als de vakbonden, mee het maatschappelijk middenveld gaan bevolken. Die bewegingen van onderuit zijn een nieuwe, krachtige, maar soms onberekenbare factor. Hoe verhouden die nieuwe sociale bewegingen waaruit de MAS, de nieuwe partij van Evo Morales, is gegroeid zich tot de huidige Boliviaanse staat? Schakelen zij zich in het proceso de cambio in, zoals het in Bolivia wordt genoemd? Is er sprake van onderlinge samenwerking of eerder van een spanningsveld tussen de verzuchtingen van onderuit en de leidinggevenden van een nieuwe plurinationale staat in opbouw? Anders gesteld: geeft Evo Morales invulling aan de regeringsslogan gobernar obediciendo (gehoorzamend (aan het volk) regeren)?

Dat zijn ook de vragen die de Antwerpse econoom Johan Bastiaensen bezig houden. Samen met enkele medewerkers onderzocht hij hoe nieuw linkse regeringen in Latijns-Amerika - Bolivia, Ecuador en Nicaragua - omspringen met initiatieven van microkredieten die ontstaan in het maatschappelijk middenveld. (1) De onderzoekers constateren dat microfinanciering, hoewel het macro economisch niet zoveel voorstelt, toch ontzettend veel mensen bereikt. Voor 2008 gaat het in het totaal om ongeveer 13 miljoen leningen voor een totaal bedrag van 13,9 miljard dollar en 13,4 miljoen spaarrekeningen met een spaarvolume van 9 miljard dollar.
Bolivia is een pionier in microfinanciering. Bijna een derde van het geldverkeer gaat via microfinanciering die bijna zeventig procent van de Bolivianen bereikt.
Toch bestaat er volgens de onderzoekers een eerder ambigue verhouding tussen die sector en de MAS-regering. Ogenschijnlijk zou er geen vuiltje aan de lucht mogen zijn, want de reden van bestaan van een linkse regering en van microfinanciering is dezelfde: de levensvoorwaarden van de armsten en uitgeslotenen verbeteren. Ten dele kan die ambiguïteit te maken hebben met wantrouwen ten aanzien van buitenlandse ngo’s, zoals de USAID, maar ook ten aanzien van internationale organisaties als het IMF en de Wereldbank die eerder een neoliberale politiek promootten, maar nu ook microfinanciering zijn beginnen ondersteunen. In 2011 zag ik in de grote steden van het land de ene protestbetoging na de andere. Bolivianen hebben een strijdtraditie en eisen gemakkelijk de straat op. Wil Morales de kritische ondersteuning van de nieuwe sociale bewegingen behouden dan zal hij inhoud moeten geven aan gobernar obediciendo.

“De hoop voor Bolivia is dat de echte brandstof voor verandering niet het gas is of de regering, maar het Boliviaanse volk zelf. In de woorden van Néstor Salinas die zijn broer verloor in de gasoorlog van 2003: “Regeringen komen en gaan, maar de herinnering van het volk blijft.” Dat schrijft de Amerikaanse activist Jim ‘Jaime’ Shultz, die jarenlang in Cochabamba woonde en het proceso de cambio van nabij heeft gevolgd.(2)
Nieuw links in Latijns-Amerika heeft afstand genomen van het verticale en centralistische voorhoedemodel, maar is nu op zoek naar een nieuwe grammatica van links waarin de realisering van een meer participatieve democratie moet voorop staan. In die nieuwe politieke grammatica zal Evo Morales ruim rekening moeten houden met de nieuwe sociale bewegingen.

Bolivia en Ecuador

rafcorrea

Niet alles wat op dit ogenblik in het Boliviaans maatschappelijk middenveld beweegt, is geïnspireerd vanuit de Verenigde Staten. Laat dat duidelijk zijn. Er zijn ook kritische krachten van onderuit aanwezig die niet op een hoopje met het ‘yankee-imperialisme’ mogen worden gegooid. Dat refrein klinkt soms wat te simplistisch en kan zelfs politiek geïnspireerd zijn om de MAS-positie te versterken. Schouder aan schouder tegen een gemeenschappelijke vijand ageren om de eigen innerlijke tegenstellingen te kunnen overbruggen is een beproefde strategie. Toch mogen we zeker niet blind zijn voor de slagschaduw van de Verenigde Staten die weliswaar minder dan enkele decennia geleden, toch nog steeds aanwezig blijft in Latijns-Amerika en dan zeker in die landen die een totaal andere koers beginnen varen. Het zal dus wel niet toevallig  zijn dat zowel het Bolivia onder Morales als het Ecuador onder Rafael Correa in botsing komen met de Verenigde Staten.

Ook tussen Ecuador en de Verenigde Staten is de spanning om te snijden. In april 2011 volgde Correa het voorbeeld van Evo Morales en zette de Amerikaanse ambassadeur Heather Hodges aan de deur. De reactie kwam prompt: de Ecuadoraanse ambassadeur Luis Gallegos werd door Washington persona non grata verklaard. Aan de basis lagen alweer berichten van Wikileaks die op 10 juli 2009 werden overgenomen door de Spaanse krant El País. Wikileaks maakte een rapport van Heather Hodges bekend over zogenaamde corruptie binnen het nationaal politiecorps onder leiding van generaal Jaime Hurtado die door Rafael Correa werd aangesteld, wetende dat Hurtado corruptieve handelingen stelde. Dat was een nummertje vuilspuiterij eerste klas. Wikileaks berichtte ook dat de VS over informatie beschikte die alleen van binnen het politiecorps kon komen. De VS beschikten binnen de UIES (Unidad de Investigaciones Especiales) en binnen de antinarcoticabrigade al geruime tijd vóór Correa over haar mannetjes. Het is wel duidelijk dat de VS boter op het hoofd hadden, want de Amerikaanse ambassadrice verwaardigde zich niet te antwoorden op de grond van de zaak omdat het ‘over gestolen documenten’ ging. In een persmededeling deelde de Amerikaanse ambassade in 2011 mee dat Ecuador in 2010 nog 70 miljoen dollar ontving waarvan 18 miljoen naar antinarcotica activiteiten ging, ongeveer 4 miljoen naar ‘democratie’ en good governance, ongeveer 10 miljoen voor economische groei en 450.000 dollar voor de bestrijding van terrorisme. En dat zou allemaal wegvallen.

Op eigen benen

Een zelfde chantagetactiek werd ook gevolgd door USAID bij de uitwijzing uit Bolivia. De financiële steun van de Verenigde Staten zou kunnen wegvallen en dat zou pijn gaan doen voor de kleine man, zo beweert de organisatie. In 2008, voor de uitwijzing van de Amerikaanse ambassadeur, bedroeg de USAID-steun nog 131 miljoen dollar voor Bolivia. In 2011 was dat nog maar 96 miljoen dollar en na de regeringsbeslissing van Morales zal dat bedrag nog wel verder afnemen.

Zal dit een erge aderlating betekenen voor Bolivia? Als we naar de macro economische gegevens van dat land in de laatste jaren kijken dat moet men dat kunnen opvangen. Verlies van USAID-gelden zou jammer zijn, maar niet onoverkomelijk. Zeven jaar op rij, de regeringsperiode van Morales, scoort Bolivia  goed. Er wordt ook een groei van 5,5 procent verwacht voor 2013. Volgens Boliviaanse gegevens heeft Bolivia sinds het nationaliseren van de energiesector in 2006 meer dan 16 miljard dollar geïncasseerd.

“Zeven jaar voor de nationalisatie, van 1999 tot 2005, bedroeg dat totale bedrag slechts een twee miljard dollar,” zei minister Juan José Sosa. Investeringen in de energiesector verdrievoudigde tussen 2006 en 2012 van 1,8 miljard tot 5,2 miljard dollar. Dat maakte het staatsbedrijf YPFB onlangs bekend.

Hoewel er nog een lange weg af te leggen valt, zijn die cijfers toch bemoedigend. Ze maken dat Bolivia minder afhankelijk wordt van USAID’s en andere organisaties die niet alleen geld, maar vooral stokken in de wielen komen steken van een staat die zich probeert los te maken van de neoliberale dictaten waaraan het tot vóór Morales onderworpen was.

Noten:

(1) Florent Bédécarrats, Johan Bastiaensen en François Doligez, Coo-optation, cooperation or competition ? Microfinance and the new left in Bolivia, Ecuador and Nicaragua, Third World Quarterly, Vol. 33, No 1, pp. 143-161

(2) Jim Shultz en Melissa Crane Draper, Dignity and defiance, stories from Bolivia’s challence
to globalization, Berkeley, 2009, p. 114.