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mardi, 24 janvier 2012

Survol de la Syrie et des Alaouites

Survol historique de la Syrie et des Alaouites

Ex: http://mediabenews.wordpress.com/

Introduction

La prise du pouvoir par les Alaouites en Syrie marque une rupture profonde avec le passé et l’histoire. Depuis des siècles, l’aire syrienne a été gouvernée, en général depuis Damas, par une bourgeoisie commerçante musulmane sunnite des plus orthodoxes, soumise à l’Empire Ottoman, qui a su par la suite composer, non sans diverses manoeuvres, avec la puissance mandataire avant de profiter de la confusion européenne pour échapper à son emprise et tenter, de façon un peu brouillonne, plusieurs formules de partage oligarchique du pouvoir. Quoi qu’il en soit, Damas demeurait, avec Le Caire, l’un des deux grands pôles de la pensée orthodoxe arabe et musulmane. Quant aux minorités religieuses ou ethniques, Chrétiens, Druzes, Alaouites, Juifs, Kurdes, Arméniens, bien que proportionnellement les plus importantes [1] de la région, ou peut être à cause de cela, elles étaient soigneusement tenues dans un état de marginalité politique et sociale, éloignées géographiquement ou institutionnellement des centres et instruments de pouvoir.

L’erreur fondamentale de la bourgeoisie affairiste et conservatrice sunnite de Syrie est sans doute d’avoir cru que son monopole économique et financier lui garantissait sans risque le contrôle permanent d’un appareil d’État plus conçu comme un lieu d’arbitrage et de représentation que comme un réel instrument de pouvoir. L’appareil de contrainte de l’État, Armée, Police, Administration fiscale ou douanière, avait toujours été dans des mains étrangères et l’on avait bien su s’en accommoder. De fait, il n’était nullement perçu comme un instrument valorisant, facteur de promotion et de contrôle sérieux de la société civile. Les minorités ont su profiter de cette lacune politique et culturelle et, au premier rang d’entre elles, les Alaouites. Hérétiques de l’Islam, méprisés, persécutés, démunis, relégués dans leurs montagnes peu hospitalières surplombant la Méditerranée entre les frontières libanaise et turque, désignés à la vindicte depuis la fatwa d’Ibn Taymiya (1268-1328)[2], les Alaouites ne paraissaient pas les mieux placés pour se lancer à la conquête de l’État syrien. En fait ils n’ont pas eu les hésitations des Chrétiens syriens, en majorité orthodoxes, qui ne bénéficient pas comme les Maronites du Liban d’une solution de repli territorial en cas d’échec. Contrairement aux Druzes, qui sont restés fidèles à leur tradition séculaire de ne jamais se mettre en avant pour ne pas désigner la communauté aux coups, les Alaouites, malgré leur passé et leur passif, ont entrepris de profiter d’une conjoncture favorable qui laissait le pouvoir en partie vacant à l’intérieur du pays et qui, au début des années 50, relativisait le poids de l’Islam dans le monde arabe en faveur d’idéologies peu connotées sur le plan religieux (nationalisme, marxisme).

Depuis le coup d’État du 8 mars 1963, la minorité alaouite de Syrie s’est donc progressivement assuré, sous la conduite de l’un des plus discrets mais des plus déterminés de ses membres, le général Hafez el-Assad, un contrôle étroit du pouvoir, de l’appareil civil et militaire de l’État et aussi des ressources économiques et financières du pays. Cette emprise à la fois communautaire et minoritaire n’est ni revendiquée ni même avouée. Elle s’exerce derrière le paravent, parfois avec l’alibi, d’une organisation centralisée et autoritaire mais qui se proclame résolument égalitariste, moderne et progressiste. En fait, elle met en jeu, tant en Syrie même que dans son contexte régional, les ressorts complexes de stratégies et de tactiques communautaires, tribales, claniques et familiales où dominent les rapports d’obligations interpersonnelles. L’édification de ces rapports, ainsi que la sanction de leur respect ou de leur violation, détermine et rythme depuis trente ans la vie publique intérieure mais aussi la politique extérieure de la Syrie qui y gagnent en cohérence et en détermination ce qu’elles y perdent en termes d’ouverture et d’image. Il reste à savoir si cette longue marche au pouvoir de Hafez el-Assad peut conduire à l’intégration de la communauté alaouite dans le pays et dans le siècle, ou si elle porte les germes de sa dissolution et de sa destruction. Car en sortant de son isolement géographique et social pour assumer le pouvoir d’État, la communauté perd ses repères internes, gomme ses différenciations, confrontée au double besoin de faire bloc pour s’imposer à un environnement hostile et de conclure avec cet environnement des alliances permettant de rentabiliser le présent et garantir l’avenir. Elle est bouleversée en son sein par les démarches de légitimation d’élites nouvelles, dynamiques et conquérantes, bousculant les cadres traditionnels qui puisaient leur pouvoir dans une capacité à gérer des réseaux de soumission et de transaction avec un extérieur dominateur. À mesure que s’affermit, s’étend, mais aussi se disperse le pouvoir alaouite sur l’ensemble du pays, la segmentation tribale de la communauté, fondée sur un état donné d’occupation physique d’un terrain précis, s’estompe au profit d’une segmentation en clans, voire en familles, dont les réseaux de solidarités et d’alliances dépassent les limites traditionnelles internes et externes de la communauté dans un contexte d’accès au pouvoir d’État et aux rentes économiques et politiques qui y sont liées [3]. Au terme d’une histoire presque millénaire d’isolement, de soumission et de discrétion, les Alaouites sont entrés dans le siècle, mais à quel prix pour leur identité et leur devenir ?

Repères

Dès le paléolithique et le néolithique, des groupes humains peuplèrent cette région. Dans la vallée de l’Euphrate, formant avec celle du Tigre la Mésopotamie, apparurent l’agriculture, puis les premières villes, les premiers royaumes, ainsi que l’écriture cunéiforme et l’alphabet.

Syrie - Maaloula : abris-sous-roche ou habitations préhistoriques sous un surplomb rocheux.

La Syrie de l’Antiquité

Du fait qu’elle était un lieu de passage entre l’Égypte et la Mésopotamie, la Syrie fut livrée très tôt aux invasions des grandes puissances commerciales du monde de l’époque.  Soumise à la domination des Sumériens, puis des Akkadiens, la région passa, à la fin du IIIemillénaire, sous l’influence des Amorites, un peuple sémite nomade. Au XIXe siècle avant notre ère, les Amorides fondèrent la première dynastie de Babylone. Hammourabi, roi de Babylone, étendit sa domination sur toute la région au siècle suivant.

À partir du XVIe siècle, l’Égypte des pharaons (la XVIIIe dynastie) prit le contrôle de la Syrie méridionale, tandis qu’au nord s’établirent les Hittites. Au carrefour commercial entre la Méditerranée et l’Asie, la région prospéra grâce à l’activité des marchands phéniciens qui fondèrent de nombreux ports (Tyr, Byblos, Sidon au Liban, Ougarit en Syrie).

L’équilibre fut rompu par l’arrivée des «Peuples de la mer» qui déferlèrent au XIIIe siècle avant notre ère et dévastèrent le littoral. Alors que les Araméens établissaient de petites principautés de la vallée de l’Oronte à celle de l’Euphrate, le royaume d’Israël étendit sa domination sur la région aux Xe et IXe siècles, en créant des liens de vassalité avec les Araméens. Le royaume de Damas fut fondé vers 1000 avant notre ère. Nabuchodonosor II, illustre représentant de la Xe dynastie de Babylone qui s’établit sur les restes de la puissance assyrienne, étendit son pouvoir jusqu’à Jérusalem; maître de l’Orient, il fit de sa langue, l’araméen, l’idiome de tous les peuples sous sa domination.

En 539, Cyrus le Grand, accueilli en libérateur par les peuples sous le joug babylonien, dévasta l’empire chaldéen. La Syrie passa sous domination perse et fut administrée par les satrapes des Grands Rois pendant les deux siècles qui suivirent. Alexandre le Grand l’annexa ensuite à son empire en 333-332 avant notre ère. Sous influence hellénistique, la Syrie échut après la mort du conquérant à Séleucos Ier Nikator, l’un de ses généraux. Une partie de la Syrie s’hellénisa au cours des siècles suivants, car le grec s’est imposé dans la région.

Par la suite, le royaume de Syrie fut envahi par les Romains de Pompée venus en Orient vaincre les Parthes; le royaume devint une province romaine en 64 avant notre ère. Mais la Syrie demeura quand même hellénisée sous la domination romaine, à tel point qu’elle devint l’une des principales provinces de l’Empire. Toutefois, après la fragmentation de l’Empire romain en 395 de notre ère, la Syrie fut intégrée à l’Empire byzantin. Elle connut une période de prospérité économique et de stabilité politique, troublée par les querelles religieuses qui déchirèrent l’Église d’Antioche. À partir de 611, les Perses tentèrent de mettre à profit les troubles religieux pour rétablir leur domination sur la région. Les Byzantins les chassèrent définitivement en 623, pour faire face à une nouvelle menace, celle de l’islam.

La Syrie arabe

Dès le IVe siècle avant notre ère, des tribus arabes venues du sud de l’Arabie s’étaient établies en Syrie. Affaiblis par les luttes qui les opposaient, Byzantins et Perses ne purent résister à l’expansion arabo-musulmane. La victoire du Yarmouk (636) sur les troupes d’Héraclius Ier permit aux Arabes de s’assurer le contrôle de la Syrie, qui s’islamisa et s’arabisa. La dynastie omeyyade (661-750), fondée par Moawiyya, exerça son rayonnement depuis Damas, la capitale. La marine du calife s’empara des îles de la Méditerranée orientale (Chypre, Crète, Rhodes), tandis que les troupes terrestres virent camper sous les murs de Constantinople. L’administration fut réorganisée, les sciences se développèrent, les mosquées et les palais se multiplièrent. Pourtant, les Omeyyades tombèrent sous les coups des Abbassides, qui firent de Bagdad la capitale de leur nouvel empire (750-1258), dont la Syrie devint une simple province. Le pays connut ensuite une période troublée lorsque l’empire commença à se démembrer.

Aux Xe et XIe siècles, le désordre qui régnait dans le pays, divisé entre des dynasties arabes et turques rivales, favorisa l’établissement des croisés occidentaux qui, après la prise d’Antioche (1098) et de Jérusalem (1099), occupèrent le littoral et le nord de l’actuelle Syrie. Les croisés édifièrent une série de châteaux forts tournés vers la mer. En 1173, Saladin, fondateur du sultanat ayyubide, mena la lutte des musulmans contre les croisés et unifia l’intérieur de la Syrie. Affaibli par la guerre opposant croisés et musulmans, le pays subit au XIIIe siècle l’invasion destructrice des Mongols. Les mamelouks, dynastie d’esclaves qui s’était imposée en Égypte, stoppèrent leur avance, expulsèrent les croisés en 1291 et dominèrent la Syrie jusqu’en 1516.

En réalité, la multiplicité des invasions étrangères s’est traduite dans le domaine religieux. Ainsi, si 90 % de la population est devenue musulmane, 10 % de celle-ci est restée chrétienne, avec le maintien de minorités chiite, druze, ismaélienne et surtout alaouite.

La Syrie ottomane

Après avoir pris Constantinople, les Ottomans vainquirent les mamelouks en 1516, annexèrent la Syrie à leur nouvel empire et divisèrent celle-ci en trois, puis en quatre pachaliks ou provinces (Damas, Tripoli, Alep et Saïda). La Syrie ottomane fut gérée au nom du sultan par des gouverneurs nommés pour un an. Cependant, la domination turque se fit principalement sentir dans les villes, les émirs locaux exerçant partout ailleurs leur propre pouvoir.

Durant quatre siècles, la Syrie redevint un carrefour commercial important et développa des relations avec le monde occidental. Puis l’affaiblissement graduel de la puissance ottomane attisa les ambitions territoriales, tantôt du premier consul Bonaparte en 1799, tantôt par les troupes du vice-roi d’Égypte Méhémet Ali en 1831. En 1860, Napoléon II intervint en Syrie afin de favoriser les chrétiens.

Puis ce fut le tour des Britanniques. Ayant gagné l’appui des Arabes syriens, les Anglais promirent l’indépendance du pays en cas de victoire sur l’Empire ottoman. Cependant, le 16 mai 1916, la Grande-Bretagne et la France conclurent des accords secrets, les accords Sykes-Picot, par lesquels les deux puissances se partageaient les terres arabes sous domination ottomane. Cet accord résulte d’un long échange de lettres entre Paul Cambon, ambassadeur de France à Londres, et sir Edward Grey, secrétaire d’État au Foreign Office; par la suite, un accord ultra-secret fut conclu à Downing Street entre sir Mark Sykes pour la Grande-Bretagne et François Georges-Picot pour la France. Cet accord équivalait à un véritable dépeçage de l’espace compris entre la mer Noire, la Méditerranée, la mer Rouge, l’océan Indien et la mer Caspienne. La région fut découpée de la façon suivante:

1) Une zone bleue française, d’administration directe (Liban et Cicilie);
2) Une zone arabe A, d’influence française (Syrie du Nord et province de Mossoul);
3) Une zone rouge anglaise, d’administration directe (Koweït et Mésopotamie);
4) Une zone arabe B, d’influence anglaise, (Syrie du Sud, Jordanie et Palestine);
5) Une zone brune, d’administration internationale comprenant Saint-Jean-d’Acre, Haiffa et Jérusalem.

Bref, la Syrie et le Liban actuels revirent à la France, l’Irak et la Palestine furent attribuées au Royaume-Uni.

Le mandat français (1920-1941)

Les Britanniques et les Arabes participèrent à la prise de Damas en 1918. L’année suivante, les forces britanniques se retirèrent de la zone d’influence revenant à la France, cédant le contrôle aux troupes françaises. En 1920, la Société des Nations (SDN) confia à la France un mandat sur la Syrie et le Liban, lesquels devaient rapidement aboutir, du moins en théorie, à l’indépendance des deux territoires. Toutefois, les nationalistes syriens, organisés depuis la fin du XIXe siècle, espéraient la création d’une Syrie indépendante, incluant la Palestine et le Liban. En mars 1920, le Congrès national syrien (élu en 1919) refusa le mandat français et proclama unilatéralement l’indépendance du pays. Celui-ci devint une monarchie constitutionnelle dirigée par le fils de Hussein, le prince Fayçal.

Néanmoins, en avril 1920, la conférence de San Remo confirma les accords Sykes-Picot, qui légitimaient l’intervention militaire française: les troupes du général Gouraud entrèrent à Damas en juillet. Fayçal, contraint à l’exil, trouva alors refuge en Irak, où il sera couronné en 1921. Ce fut alors l’effondrement du «grand projet arabe» de rassembler autour de Damas les terres arabes autrefois placées sous contrôle ottoman. Alors qu’elle avait été hostile envers les Turcs, la population syrienne développa rapidement un sentiment antifrançais.

Le Mandat français sur la Syrie fut organisé en un «Grand Liban» composé de quatre provinces: l’État de Damas, l’État d’Alep, l’État des Alaouites (1920) et l’État du Djebel druze (1921), auxquels s’ajouta, en mars 1923, le sandjak d’Alexandrette (au nord) détaché d’Alep et peuplé d’une minorité turque. La même année, le général Gouraud créa la Fédération syrienne, qui regroupait Damas, Alep et l’État alaouite, sans le Djebel druze, ni Alexandrette. En 1924, l’État alaouite en fut également séparé. De 1925 à 1927, le Djebel druze entra en état d’insurrection, dirigée par le sultan Pacha-El-Atrache. Le général Sarrail y fut chargé de rétablir l’ordre français. En 1926, le «Grand Liban» devint la République libanaise.

La frontière syro-libanaise fut tracée par les Français, protecteurs traditionnels des chrétiens dans la région, afin de satisfaire les ambitions des maronites à la création d’un «plus grand Liban». La Syrie ne reconnut jamais ce tracé. Sachant proche l’indépendance du mandat français du Levant, la Turquie fit savoir, dès 1936, qu’elle se refusait à ce que la population minoritaire turque du Sandjak d’Alexandrette puisse passer sous l’autorité syrienne indépendante. Paris, soucieux de ne pas contrarier un État dont la position revêtait une grande importance stratégique quant à la défense des intérêts français au Levant, accéda à la demande d’Ankara, et le Sandjak d’Alexandrette (ou république du Hatay) passa sous souveraineté turque le 23 juin 1939, sous le nom de «province du Hatay», au grand dam des nationalistes syriens.

Malgré son hostilité à l’égard de la France, la Syrie se rangea aux côtés des Alliés en 1939. En juin 1940, après la capitulation française, la Syrie passa sous le contrôle du gouvernement de Vichy. En 1941, les forces de la France libre et les Britanniques chassèrent le général Dentz, haut-commissaire du Levant. Le général Catroux, au nom de la France libre, reconnut officiellement l’indépendance de la Syrie, mais les troupes franco-britanniques demeurèrent sur le sol syrien.  Les Français ne se retirèrent totalement du Liban et de la Syrie qu’en 1946, après avoir violemment réprimé de nouvelles émeutes nationalistes et bombardé Damas. Cette même année, la Syrie devient membre des Nations unies.

Soulignons que, lors du mandat français, les Kurdes ne firent l’objet d’aucune mesure répressive. Même s’ils ne jouissaient d’aucun statut officiel, ils pouvaient librement pratiquer leur religion et utiliser leur langue, voire diffuser leurs journaux. C’est dans le Kurdistan syrien que beaucoup d’intellectuels Kurdes persécutés en Turquie vinrent trouver refuge, bien qu’ils ne disposaient d’aucun droit politique. Les Kurdes ont bel et bien demandé leur autonomie à l’intérieur des frontières du pays. Une pétition fut adressée à l’Assemblée constituante de Syrie le 23 juin 1928 et y a inclus les trois demandes suivantes:

1) L’usage de la langue kurde dans les zones kurdes, concurremment avec d’autres langues officielles (arabe et français);
2) L’éducation en langue kurde dans ces régions;
3) Le remplacement des employés du gouvernement de ces régions par des Kurdes.

Les autorités du mandat français ne favorisèrent pas l’autonomie kurde dans cette partie de la Syrie en raison de l’intolérance manifestée par la Turquie et l’Irak à l’égard «d’un territoire autonome kurde» près de leurs frontières. En fait, l’usage du kurde était libre, sans être officielle, dans la région. Mais l’absence de matériel pédagogique en langue kurde aurait rendu l’organisation de l’éducation particulièrement difficile, bien que ce soit des considérations d’ordre politique qui ait joué. 

Quant à la minorité religieuse alaouite, elle fut favorisée par les Français. Longtemps persécutés dans le passé, les alaouites (issus des chiites) purent s’instruire et se faire embaucher dans l’armée coloniale française, ce qui assura leur promotion sociale, dont les élites dirigeront ensuite le Parti Baas à partir de 1963. Les Français avaient créé le «Territoire des alaouites», qui allait devenir l’«État des Alaouites», puis en 1930 le «territoire de Lattaquié» ou «gouvernement de Lattaquié». Afin de faire contrepoids au nationalisme arabe des sunnites, les Français encouragèrent pendant l’entre-deux-guerres le particularisme alaouite, qui prétendait faire des alaouites un peuple à part entière, mais cette politique colonialiste échoua.

LES ALAOUITES

Alep

Dans les années 860, Ibn Nosayr, originaire de Bassorah et disciple du dixième imam chiite Ali al-Hadi, entre en dissidence et prêche une foi chiite extrémiste divinisant Ali [4] au sein d’une sorte de trinité dont Mahomet et son compagnon Salman sont les autres pôles. Fuyant l’Irak, les disciples de Ibn Nosayr sont récupérés par les Hamdanides de Alep qui trouvent expédient de les envoyer stimuler le zèle des tribus vivant aux marches de l’Empire Byzantin en Syrie du Nord. La prédication d’Ibn Nosayr rencontrera un succès inespéré parmi ces populations mal islamisées, encore fortement imprégnées de christianisme oriental chez qui son mysticisme, son culte du martyre et sa doctrine trinitaire provoquent des échos familiers. Il en résultera un syncrétisme mystique incorporant des éléments du chiisme le plus extrême, du christianisme byzantin et de paganisme ou de panthéisme hellénistique.

La constitution des royaumes francs, qui jouaient sur les divisions locales, a favorisé localement l’adhésion au Nosaïrisme et son implantation durable dans le nord-ouest de la Syrie, mais la répression qui a suivi la reconquête musulmane n’en a été que plus féroce. Traqués en tant que traîtres et apostats, les membres des tribus alaouitisées de Syrie se réfugient dans les montagnes surplombant Lattaquieh où elles vivent en retrait du reste du pays, tributaires d’une maigre agriculture de subsistance, en butte à de permanentes persécutions politiques et religieuses, entretenant des relations de dépendance difficile avec les villes de la côte et de l’intérieur. Cette situation, émaillée d’affrontements sporadiques et toujours sanglants avec les autorités de droit ou de fait, durera jusqu’à l’effondrement de l’Empire Ottoman. Des expéditions punitives de Baïbars vers 1360 à l’établissement du mandat français en 1920, les Alaouites se sont figés en collectivités défensives régulièrement décimées dans toutes les hauteurs de la montagne côtière qui s’étend de Tartous à Alexandrette, ne descendant dans la plaine que pour louer leurs services comme ouvriers agricoles ou vendre leurs filles comme servantes [5]. Ce régime de persécutions religieuses et sociales conduit la communauté à se réfugier, comme les Druzes, dans l’hermétisme et la dissimulation. Les secrets ultimes de la religion sont réservés à une petite classe d’initiés et l’ensemble de la communauté intègre au plus haut degré la pratique de la taqiya [6]qui peut aller jusqu’au reniement public de l’appartenance à la communauté et la reconnaissance de l’appartenance à la religion dominante. Cependant contrairement aux Druzes, les Alaouites ne refusent pas les alliances matrimoniales hors de la communauté et même les encouragent quand elles peuvent lui profiter.

On retrouve chez les Alaouites de Syrie toutes les formes les plus classiques des sociétés côtières sédentarisées de la Méditerranée. La structure de base de la communauté est la famille (ahl) au sens élargi, sur laquelle règne sans partage l’autorité patriarcale. La famille est elle-même membre d’un clan (‘ashîra) regroupant plusieurs familles alliées, qui est la véritable unité de base de la communauté en laquelle on se reconnait principalement. Ces clans informels sont, regroupés par agrégation ou seuls suivant leur importance, constitutifs d’une tribu (qabîla) dont l’existence est plus liée aux relations d’alliance et aux solidarités de voisinage qu’à la référence à un lignage attesté ou mythique commun. La sédentarité des Alaouites explique évidemment que, contrairement aux nomades, ils se réfèrent plus au sol qu’au sang et, dans la pratique courante, l’Alaouite se réfère essentiellement à son “village”, entité à la fois humaine et géographique, lieu géométrique de ses relations affectives et sécuritaires. La tribu est dominée par un sheikh “temporel” dont l’autorité ne se confond pas avec celle des chefs religieux. Enfin, la plupart des tribus alaouites sont regroupées en quatre grandes “fédérations” (ahlaf) dont la segmentation, perpendiculaire à la côte, paraît essentiellement due aux contraintes locales de la géographie physique qui conditionnent l’orientation des voies de communication et a contribué à donner des caractéristiques communes aux tribus qui les constituent [7] :

- Les Haddâdîn dans la région de Dreikish et Safita,

- Les Khayyâtîn dans la région de Qadmus et Marqab,

- Les Matawira dans la région de Matwa et Aïn Sharqiyyah,

- Les Jurûd [8] dans le triangle Qardaha-Slenfé-Alexandrette, fédération dont la tribu des Kalbiyyeh, la plus importante en nombre, est celle de Hafez el-Assad qui appartient au clan des Karahil [9].

Ces quatre fédérations regroupent environ 80% des Alaouites de Syrie, les autres se répartissant en tribus au rattachement incertain comme les Bichraghiyyah (du nom de la région de Bichragh dont ils sont les habitants, qui marque la limite entre les tribus du nord du Djebel alaouite et celles du sud aux pratiques religieuses et sociales légèrement différentes) ou en sortes de confréries à vocation plus religieuse que sociale comme les Murchidiyyin ou les Hawakhissa. D’une manière générale, la notion de tribu chez les Alaouites, agriculteurs attachés à leur terroir, apparaît donc plus liée à l’établissement de liens de solidarité et de protection réciproques entre familles élargies voisines qu’à des références communes à des ancêtres ou des passés mythiques qui sont le fondement du tribalisme nomade des pasteurs dans l’hinterland steppique [10]. Il en résulte une certaine perméabilité et un flou des contours, un caractère mouvant des critères de légitimité, une grande disponibilité aux modifications des systèmes d’alliances ou d’antagonismes.

A la tête de la communauté on trouve traditionnellement un “Conseil communautaire des Alaouites” (Majlis al-Milli) qui paraît tenir plus d’un conseil de famille consultatif que d’une autorité exécutive ou contraignante. Composé de dix-huit membres cooptés parmi les cheikhs religieux et temporels des différentes tribus, il rend les grands arbitrages et définit les lignes de conduite générales de la communauté. Sa composition est en principe secrète et il se réunit de façon informelle. Son importance paraît avoir fortement diminué à mesure que se développait le pouvoir personnel de Hafez el-Assad pour lequel a été créé le siège inédit de Président d’honneur.

Premier drapeau de la Syrie sous mandat français (1920-1946)

L’instauration du mandat français en 1920 introduit une rupture brutale dans l’ordre interne de la communauté et dans ses rapports avec le reste du pays. Elle pose en fait les bases de la future accession au pouvoir de la communauté. Le 31 août 1920, la France, fidèle à sa politique de protection des minorités et soucieuse de se prémunir contre un “empire arabe” en jouant sur les divisions régionales, crée le Territoire autonome des Alaouites auquel font pendant diverses entités minoritaires chrétienne ( Liban) et druze (Djebel Druze). Un grand nombre de notables alaouites se rallient avec enthousiasme à l’idée d’une indépendance par rapport à la Syrie sunnite et, malgré quelques fausses notes comme la révolte de 1921 menée par cheikh Saleh al-Alawi, ils iront, en comparant leur sort à celui des Juifs de Palestine, jusqu’à élaborer en 1936 une déclaration de refus de rattachement à la Syrie à laquelle plusieurs centaines d’entre eux, dont le grand-père du Président, souscrivent. Sur le plan religieux et juridique, l’autorité mandataire essaie d’appliquer les principes qu’elle met en oeuvre dans ses autres possessions arabes. Le trop petit nombre et le manque de formation des cadres locaux conduisent, par une assimilation abusive des Alaouites au chiisme, à faire appel à des experts en matière religieuse et de statut personnel issus des communautés chiites du sud du Liban. Ils se sont plutôt bien adaptés, en laissant à la fois leur empreinte et quelques systèmes de relations utiles pour l’avenir quand le désordre interne du Liban conduira la Syrie dominée par des Alaouites à y rendre des arbitrages entre les communautés. C’est auprès de leur chef charismatique, l’Imam Moussa Sadr, que Hafez el-Assad avait d’ailleurs été se faire délivrer , au début des années 70, des brevets d’appartenance de la communauté alaouite à l’Islam chiite (Kramer, 1987:246 sqq.). Enfin, toujours soucieux de s’appuyer sur les minorités pour faire pièce au pouvoir sunnite de Damas, les Français favorisent et organisent la scolarisation, jusque là presque inconnue, des enfants des communautés minoritaires et poussent les plus brillants d’entre eux vers les carrières administratives et, en particulier, le métier des armes.

La confusion européenne au lendemain de la seconde guerre mondiale, le départ sans gloire de la puissance mandataire, suivi peu après de l’affrontement généralisé avec l’État juif nouvellement créé, a contraint la communauté alaouite dans son ensemble à revoir son système d’insertion dans le contexte régional selon trois grandes lignes directrices :

- Les effondrements successifs de l’Empire Ottoman puis des grands États d’Europe intéressés au Levant ont prouvé qu’aucune puissance extérieure à la région ne peut garantir durablement la survie d’une entité alaouite autonome ou indépendante. La communauté doit donc accepter de vivre à l’état de minorité dans l’ensemble arabe et musulman. Cette considération condamnait les notables qui s’étaient ouvertement prononcés, presque en totalité, pour une indépendance sous protection française et, en les dévalorisant, conduisit dans un premier temps et par défaut au renforcement du pouvoir des responsables religieux de la communauté qui avaient eu la prudence de ne pas s’engager sur ce terrain, puis à l’émergence rapide de cheikhs tribaux plus jeunes et plus dynamiques que ne le voulait la coutume.

- L’Islam sunnite demeurant l’adversaire principal, il convenait d’en neutraliser la menace en faisant si possible reconnaître la communauté comme musulmane en “gommant” sa spécificité, donc en adoptant en toutes circonstances des postures qui ne prêtent le flanc à aucune critique tant sur le plan de la religion que de l’arabisme. Cette stratégie conduira la communauté et ses leaders à des positions maximalistes sur tous les dossiers régionaux et internationaux concernant la question nationale arabe et les problèmes musulmans. Ils seront toujours, parfois jusqu’à la caricature, à la pointe des causes du monde arabe et les derniers à faire des concessions dans ce domaine, après que tous les responsables sunnites auront montré l’exemple.

- Enfin il convient de s’assurer le contrôle de l’État syrien afin de se prémunir, puisqu’il va bien falloir vivre avec eux, contre la vindicte prévisible des notables sunnites locaux ou étrangers, contre leur volonté latente d’islamiser les institutions ou de fondre le pays dans un vaste ensemble “arabo-musulman” [11]. Ce contrôle de l’État doit viser essentiellement celui de son appareil de contrainte et tendre à dissocier par tous les moyens le concept d’arabisme de celui d’Islam, en tous cas d’Islam sunnite.

La prise du pouvoir

C’est dans ce contexte et en fonction de ces principes que de jeunes responsables civils et militaires alaouites vont s’emparer du pouvoir en février 1966. Sans verser dans une explication conspiratoire de l’histoire [12], on doit constater qu’ils s’y sont longuement préparés. L’initiative en est venue principalement du nord de la région alaouite, c’est-à-dire de la confédération des Jurûd, probablement pour la double raison qu’ils étaient à la fois les plus humbles de la communauté et les plus exposés au voisinage turc. Dès 1933, Zaki al-Arsouzi, Alaouite d’Alexandrette, fonde une “Ligue d’action nationale” qui se veut nationaliste et socialiste sur le modèle des partis fascistes européens, comme le feront peu après les Maronites avec les “Phalanges” de Pierre Gemayel et les Grecs-orthodoxes avec le Parti Populaire Syrien d’Antoun Saadé. Au-delà de ses objectifs affichés d’indépendance, de réveil culturel et de panarabisme, la Ligue se veut intégratrice. Il s’agit, comme pour le P.P.S., de substituer à la référence religieuse une référence nationale qui permettrait à la minorité de ne plus voir son existence sociale et politique contestée sur une base religieuse. Arsouzi se heurte à la fois aux Français, aux Turcs à qui la puissance mandataire cède en 1939 le Sandjak d’Alexandrette, mais aussi aux notables indépendantistes alaouites des autres confédérations et au pouvoir bourgeois de Damas. Ses idées font cependant leur chemin chez les jeunes Alaouites du nord et chez les Druzes tandis que leur volet social séduit les jeunes Sunnites des provinces périphériques, “oubliés” eux aussi du développement industriel et commerçant des villes. Fin 1940, Arsouzi quitte la Ligue, maintenant exclusivement tournée vers la contestation de l’occupation turque du Sandjak, et crée à Damas une première version d’un “Baath al-Arabi” (Parti de la résurrection arabe), avec une idéologie similaire à celle initiale de la Ligue. Il ne rencontre guère de succès dans la capitale et se retire en 1942 à Lattaquieh où son influence morale reste très grande et d’où il poussera ses jeunes coreligionnaires à adhérer massivement au nouveau Baath, totalement inspiré du sien, que fondent en 1943 le Chrétien Michel Aflaq et le Sunnite Salaheddin Bitar. Panarabe, nationaliste, laïque, social, le Baath séduit à la fois les minorités non musulmanes ou dissidentes de l’Islam et nombre de ruraux musulmans orthodoxes face à l’hégémonie de la bourgeoisie sunnite. Son caractère authentiquement arabe le rend plus attractif et moins sujet à controverse que le “syrianisme” réducteur du P.P.S. ou l’athéisme importé du P.C., autres refuges idéologiques et militants des minoritaires. Pendant vingt ans, le Parti va être patiemment infiltré puis instrumentalisé par les Alaouites au détriment des autres groupes qui le composent (Chrétiens, Druzes, Ismaéliens, Sunnites provinciaux) pour prendre le contrôle de l’appareil militaire, puis politique et enfin économique et financier de l’État syrien.

Là encore, le rôle des Jurûd et, en leur sein, celui des Kalbiyyeh et de la famille Assad est déterminant. Originaire du bourg de Qardaha, la famille Assad, sans être pauvre, vit modestement de l’agriculture. Le père, Ali ben Sleiman, a voulu sortir de sa condition mais n’en a guère les moyens. Comme la plupart des Jurûd, il ne dispose ni des réseaux d’affaires dont bénéficient les Shamsites [13], ni des réseaux de pouvoir en général accaparés par les Matawira. Après la tentative familiale infructueuse de donner des signes d’allégeance aux Français, il mise tout sur ses fils pour lesquels il consentira de lourds sacrifices en vue de leur assurer une instruction la plus complète possible. Intelligent et rusé, discret et opiniâtre, doté d’une force physique peu commune, Hafez el-Assad, né en 1930, adhère au Parti Baath alors qu’il est encore lycéen sur l’instigation de Zaki Arsouzi et de son disciple Wahib Ghanem, également Alaouite d’Alexandrette, qui est un ami de la famille. Après avoir animé la section étudiante du parti au lycée de Lattaquieh, où il rencontre beaucoup de ceux qui seront ses compagnons de route, Hafez el-Assad passe son baccalauréat à Banyas puis se présente à l’école des officiers de Homs en 1950. Nanti de ses épaulettes de sous- lieutenant, il choisit l’aviation et rejoint en 1952 la toute nouvelle école de l’air d’Alep. Comme au lycée, il noue dans ces deux écoles les liens d’amitié, de confiance et de solidarité de promotion, les “réseaux”, qui le conduiront au pouvoir. Si dans son environnement les Alaouites comme son “co-pilote” Mohammad el-Khouli dominent, Assad sait aussi rechercher l’amitié de Sunnites modestes, provinciaux, hostiles aux bourgeois damascènes comme Naji Jamil, originaire de Deir ez-Zor – son équipier à l’Ecole de l’Air dont il fera son premier coordinateur des services de sécurité – ou Moustafa Tlass, né à Rastan – son compagnon à l’Ecole de Homs – qui deviendra son inamovible ministre de la Défense – assez forts pour l’aider, pas assez pour lui nuire…

On voit déjà se dessiner l’esquisse du dispositif ternaire qui reste encore aujourd’hui le schéma de base de toutes les stratégies du Président syrien, toujours entouré de trois cercles concentriques constitués chacun de trois éléments fidèles à sa personne et rivaux entre eux, donc manipulables. Si les Kalbiyyeh sont bien représentés dans son entourage, il sait qu’il lui faut composer avec les autres tribus alaouites qui ne verraient certainement pas d’un bon oeil l’un des moins prestigieux d’entre eux monopoliser le devenir communautaire. Il se lie donc à des représentants d’autres tribus comme Mohammed Omran (jeune cheikh d’un des clans les plus prestigieux des Haddâdîn) et Salah Jedid (du plus puissant des clans Matawira à l’époque), avec lesquels il formera en 1960 le noyau d’un comité militaire hostile à l’union avec l’Egypte, ou Mohammed el-Khouli (Haddâdîn), qui sera le chef de son premier “service de renseignements” personnel quand il sera lui-même le chef de l’armée de l’air. En 1958, il épouse Anisseh Makhlouf, d’une famille aisée de la prestigieuse confédération des Haddâdîn. Elle lui donnera cinq enfants et la collaboration fidèle de tout son clan puisque Adnan Makhlouf, son plus proche cousin, est depuis plus de vingt ans le chef de la garde présidentielle.

Quand, confrontés à la double pression des Anglo-Saxons pour un alignement de la Syrie sur le Pacte de Baghdad et des jeunes officiers subalternes pour une politique encore plus indépendante et nationaliste, les dirigeants bourgeois de Damas, soutenus par la “vieille garde” du Baath, s’en remettent à la tutelle de l’Égypte

Al-Bitar, Louai al-Atassi et Nasser en mars 1963.

nassérienne le 12 janvier 1958, les Alaouites comprennent vite qu’ils sont victimes d’un marché de dupes. Rapidement confirmés dans cette opinion par les maladresses de l’administration égyptienne qui les marginalise aussi bien en tant que minorité que dans leurs privilèges de fonction si difficilement acquis, ils entreprennent une série de manoeuvres souterraines pour sortir de l’union qui reçoivent vite l’adhésion de tous les laissés pour compte de l’unité. Le comité militaire clandestin, alors constitué autour de Omrane, Jedid et Assad, va devenir pour presque dix ans le creuset où va s’élaborer la prise du pouvoir par les prétoriens alaouites aux dépens des Sunnites de Damas d’abord, puis des politiciens du Baath et enfin des “aventuristes” de la communauté. Hafez el-Assad et ses fidèles y développent jusqu’au raffinement l’art de l’action clandestine, les vertus de la patience et de la discrétion, l’habileté des manipulations complexes.

Le 28 septembre 1961, un premier coup d’État militaire à Damas prononce la rupture avec Le Caire et rétablit une République bourgeoise dominée par ses éléments traditionnels contre lesquels la réaction égyptienne ne peut qu’être mesurée. Le 8 mars 1963, un second pronunciamento militaire conduit par le capitaine druze Salim Hatoum renverse le régime civil, rappelle les officiers limogés, dont Hafez el-Assad, pendant la période unioniste ou la république “sécessionniste” et remet le pouvoir au parti Baath renforcé par sa prise du pouvoir en Irak un mois plus tôt. L’armée passe cependant sous le contrôle du comité militaire animé par les Alaouites. Devenu chef de l’Armée de l’Air, Assad y met sur pied, dès 1963 et dans la plus stricte illégalité, un service de renseignements efficace relayé dès 1965 au niveau de l’action par une milice au statut ambigu, les Détachements de Défense (saraya ad-difaa) qu’il confie à son frère Rifaat, passé en 1962 de l’administration des douanes au service de l’Armée. Le 23 février 1966, un nouveau putsch militaire chasse la vieille garde politique du Baath. Le Chrétien Aflaq et le Sunnite Bitar prennent le chemin de l’exil, remplacés par l’aile gauchiste du Parti pilotée par des militaires populistes sous la direction de Salah Jedid. Ce dernier commet l’erreur des bourgeois damascènes en abandonnant le contrôle de l’armée pour se consacrer à une action politique qu’il veut  résolument socialiste et nationaliste sans référence réelle aux intérêts particuliers de sa communauté. Hafez el-Assad devient ministre de la Défense et asseoit son emprise sur l’Armée, laissant son rival s’user en projets généreux et utopiques, sans omettre de saisir toute occasion de saper subtilement son pouvoir et ses plans. Le 25 février 1969, l’Armée prend le contrôle du pays et, sans chasser Salah Jedid, l’oblige à mettre un terme à ses expériences progressistes devenues impopulaires et à son monopole sur les décisions politiques en rappelant aux affaires des membres de l’establishment traditionnel ainsi que des ténors de diverses formations politiques. Jouant sur ce pluralisme qu’il a suscité, Hafez el-Assad, sans apparaître personnellement, fait prononcer le 12 novembre 1970 la destitution de Jedid, l’arrestation des officiers qui lui sont encore hostiles et prend enfin le contrôle de l’État qui lui sera officiellement confié début 1971 par son accession à la Présidence largement plébiscitée.

 Notes

[1] En 1994, la Syrie compte environ 13 millions d’habitants. Les minorités non sunnites et/ou non arabes représentent environ 35% de la population (extrapolations selon la méthode préconisée par Seurat, 1980:92): Alaouites (12%), Chrétiens de diverses obédiences (7%), Kurdes (6%), Druzes (5%), Arméniens (3%), Divers (Juifs, Tcherkesses, Assyriens, etc…environ 2%).

[2] “La guerre sainte est légitime…contre ces sectateurs du sens caché, plus infidèles que les Chrétiens et les Juifs, plus infidèles que les idôlatres, qui ont fait plus de mal à la religion que les Francs…”. (Cité par Pipes 1989:434.)

[3] Si l’on prend cette évolution en considération, les controverses entre Perthes (1992:105-113) et Landis (1993:143-151) ou entre Pipes (1989:429-450) et Sadowsky (1988:168), que l’auteur n’a ni vocation ni surtout autorité à trancher, peuvent apparaître comme la vision d’un même phénomène selon deux perspectives différentes.

[4] D’où le nom d’Alaouites qui leur a été donné par les Sunnites (‘Alawiyyîn, partisans de Ali); comme il a été donné, sans qu’il y ait aucun lien entre eux, à l’actuelle dynastie filalienne marocaine qui revendique sa descendance au Prophète via Abdallah Kamil, l’un des arrière petit fils de Ali et Fatima, qui serait venu s’installer au Tafilalet. Selon les périodes, les Alaouites de Syrie se désignent eux-mêmes sous le nom d’Alaouites quand ils souhaitent entretenir la confusion sur leur appartenance à l’Islam chiite ou sous celui de Nosaïris quand ils entendent être clairement distingués des Musulmans.

[5] Jusqu’aux années 60, les familles aisées des grandes villes de Syrie et du Liban “embauchaient” comme bonnes à tout faire des fillettes alaouites dès l’âge de huit ou dix ans. L’enfant étant mineur, une somme forfaitaire était versée , au titre de sa rémunération et pour solde de tout compte, au père ou au représentant légal qui abandonnait de facto tout élément de puissance parentale au profit de l’employeur. Prise en charge, mais non rémunérée, par la famille d’accueil, l’enfant entrait alors dans une vie de quasi-esclavage. La mémoire collective de cette pratique séculaire courante, que l’on se garde bien d’évoquer aujourd’hui, a pesé extrêmement lourd dans les formes de l’établissement du pouvoir alaouite en Syrie et dans son comportement au Liban.

[6] La taqiya (aussi connue sous le nom persan de ketman) est, très grossièrement, la faculté laissée au croyant de dissimuler son appartenance ainsi que de mentir ou de ne pas tenir ses engagements pour protéger la collectivité ou sa propre personne en tant que membre de la communauté.

[7] Voir carte

[8] Littéralement, “ceux qui habitent le jurd (zone de la montagne où rien ne pousse)”. De fait, avec la cession du Sandjak, cette confédération s’est trouvée pratiquement réduite en territoire syrien à sa composante Kalbiyyeh sous le nom desquels on la désigne usuellement..

[9] Une légende tenace veut que Hafez el-Assad se rattache au clan Noumeïtila de la confédération des Matawira, sans doute parce que ces derniers ont été les premiers de la communauté à investir les circuits de pouvoir en Syrie et qu’il était alors inconcevable qu’un Kalbiyyeh pût avoir des prétentions à ce sujet. On remarque aussi que Qardaha, village situé à l’extrémité sud du territoire des Jurûd, à quelques kilomètres de Matwa, est limitrophe du territoire des Matawiras. La même confusion s’attache à d’autres responsables actuels du régime (Mohammed el-Khouli, Ali Aslan). Voir sur ce point Le Gac (1991:78-79).

[10] Sur le passage d’un référentiel de solidarité à l’autre, voir Khalaf (1993:178-194)

[11] Il convient de noter que de 1946 à 1958 , sous la pression des diplomaties anglo-saxonnes pour la constitution d’un Pacte anti-soviétique ancré à Baghdad et pour la protection des accès aux ressources pétrolières, le Moyen Orient était dominé par les faits séoudite et hachémite. L’édification d’un grand “Royaume arabe” était encore un mythe vivace et la seule alternative offerte était le ralliement, à partir de 1952, au panarabisme nassérien peu sensible aux intérêts minoritaires.

[12] Plusieurs auteurs cités par Pipes (1989:429) font allusion à des réunions “secrètes” tenues dans les années 60 entre responsables civils, militaires et religieux de la communauté pour mettre au point une stratégie clandestine de prise et de gestion du pouvoir organisée dans ses moindres détails. L’impartialité de ces auteurs -quand ils ne se réfugient pas dans l’anonymat – est cependant sujette à caution et ils n’apportent guère d’éléments incontestables permettant d’étayer l’idée d’une démarche aussi élaborée.

[13] Les quatre grandes confédérations alaouites se partagent en “shamsites” (Haddâdîn, Khayyâtîn) et en “Qamarites” (Jurûd, Matawira) suivant des considérations subtiles sur l’importance religieuse respective qu’ils accordent au Soleil (shams) et à la Lune (qamar). Lors de sa brève existence sous le mandat français, l’État des Alaouites s’était doté d’un drapeau représentant un soleil flamboyant sur fond blanc, témoignant à la fois une distance par rapport aux couleurs et symboles traditionnels de l’Islam et la dominance des confédérations du sud.

lundi, 23 janvier 2012

L’Argentine, nouvelle cible de l’Empire britannique

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L’Argentine, nouvelle cible de l’Empire britannique

 

Ex: http://mbm.hautetfort.com                                                                                                                                                   

 

20 janvier 2012 (Nouvelle Solidarité) – Le ministre des Affaires étrangères argentin, Hector Timerman a rappelé aujourd’hui ce célèbre fait historique à la communauté internationale, alors que David Cameron, Premier ministre britannique arrivait hier à convaincre son Conseil national de sécurité de discuter de la défense de l’enclave coloniale dans les îles Malouines (rebaptisées Falkland Islands par sa Majesté).

 

Cameron s’est ridiculisé devant le Parlement anglais, arguant que la rencontre avec ses principaux chefs militaires et du renseignement était nécessaire pour envoyer un « message clair » à l’Argentine, accusée d’agir comme un « agresseur colonial » !

Timerman a aussitôt retourné l’accusation : « le Royaume-Uni est synonyme de colonialisme ». N’est-il pas en effet un peu exagéré que l’Angleterre accuse l’Argentine d’être colonialiste alors que cette dernière est elle-même la victime d’une situation héritée « du colonialisme » acceptée par les Nations-Unies.

De son côté, le Ministre de l’intérieur argentin Florencio Randazzo a interprété les remarques de Cameron comme étant offensantes à la lumière de l’histoire de la Grande-Bretagne. « Les annales montrent sans ambiguïté comment elle s’est comportée dans le monde ».

Mais les Britanniques comptent aller bien plus loin que la simple défense de « leur » enclave colonialiste dans la région. Le Secrétaire d’Etat aux Affaires Etrangères William Hague a affirmé les semaines précédentes que l’Angleterre avait l’intention de rétablir la domination directe dont l’Empire a bénéficié au XIXe siècle sur la région ibéro-américaine. Hague a expliqué au Daily Telegraph le 14 Janvier dernier que son voyage au Brésil, qu’il vient d’entamer, « inverse des décennies de retrait britannique en Amérique Latine... Maintenant je pense qu’il est clairement compris par tous dans les capitales de la région que l’Empire britannique s’étend et qu’il est de retour ».

L’attaque britannique (et c’est une attaque !) vise à refaire du Brésil une base stratégique forte de L’Empire, un rôle colonial relégué au Brésil, et ce depuis que la famille royale portugaise y fut emmenée sur des bateaux de guerre en 1807 pour mettre en place ce que devait être « l’Empire brésilien ». Hague souligne dans le Telegraph le fait que le Royaume-Uni est particulièrement intéressé par le Brésil, se vantant que le gouvernement de Cameron est entrain de « tripler, voire quadrupler nos efforts dans la relation avec le Brésil ». Son voyage était l’ouverture d’un dialogue stratégique « Royaume-Uni - Brésil », les Malouines, l’Iran et la Syrie étant bien loin dans son agenda.

Et si la Libye devenait le nouveau sanctuaire d’al-Qaïda ?

Et si la Libye devenait le nouveau sanctuaire d’al-Qaïda ?

La nébuleuse djihadiste serait-elle en passe de quitter le Pakistan pour la Libye?

Des sympathisants d’Oussama Ben Laden le 6 mai 2011. Reuters/Naseer Ahmed

 

D’après le Guardian,  qui cite des sources proches de mouvements islamistes en Afrique du Nord, Al-Qaida serait progressivement en train de migrer des zones tribales du Pakistan vers l’Afrique du Nord. Derrière cette nouvelle stratégie se cache notamment un homme, Abu Yahya al-Libi, numéro 2 officieux d’Al-Qaida qui semble suivre les événements libyens de très près. Deux membres très expérimentés d’Al-Qaida auraient déjà rejoint la Libye et plusieurs autres djihadistes ont récemment été arrêtés en chemin. Sous les coups des forces de l’OTAN en Afghanistan et au Pakistan, les militants d’Al-Qaida chercheraient à trouver refuge en Afrique du Nord et dans le Sahel, des régions qui leur offrent actuellement des conditions optimales pour prospérer.

Nébuleuse djihadiste en Afrique

L’influence d’Al-Qaida au Maghreb Islamique s’accroît en Afrique. Au Nigeria, la secte Boko Haram qui a revendiqué les attentats sanglants contre la communauté chrétienne, a vu plusieurs de ses combattants nouer des liens avec AQMI et les Shebabs en Somalie. «Les liens entre l’AQMI et Boko Haram étaient très faibles au départ, mais depuis deux ans environ on peut penser qu’il y a davantage de ramifications, notamment sur le plan logistique» explique Philippe Hugon, directeur de recherche à l’IRIS. Les enlèvements de plus en plus fréquents de ressortissants occidentaux au Mali et au Niger, ainsi que les combats en Somalie entre les milices shebab et les soldats kenyans et éthiopiens, confirment que les combattants islamistes n’ont jamais été aussi puissants dans cette partie du monde.

L’Afrique du Nord et plus précisément l’Algérie et la Libye pourraient être les prochaines destinations des djihadistes. Dans une récente vidéo datée du 5 décembre, Abu Yahya al-Libi a expliqué que la révolution libyenne ne sera réellement achevée que lorsque la charia aura été proclamée. S’adressant aux combattants libyens, il leur a ordonné de ne pas rendre leurs armes, sous peine d’être à nouveau «réduits en esclavage» comme sous le régime du colonel Kadhafi. Cette vidéo n’est pas la première. Le 29 octobre dernier, il avait exprimé le même message aux combattants libyens.

Des armes françaises aux mains d’al-Qaïda?

La question des armes apparaît primordiale. Depuis plusieurs semaines, les autorités libyennes peinent à désarmer les katibas ayant combattu les troupes de Mouammar Kadhafi. De nombreux pays, dont la France, ont fourni des armes aux combattants rebelles. Sauf que ces armes circulent rapidement via un trafic d’armes organisé en Libye et au nord du Sahel.  Mokhtar Belmokhtar, l’un des leaders d’Aqmi, a d’ailleurs affirmé en avoir «tout naturellement» récupéré une partie.

Alors que «deux membres très expérimentés d’Al-Qaida» seraient actuellement en Libye, on peut soupçonner Abu Yahya al-Libi, ressortissant libyen, d’être très attentif à leurs prochaines actions. Celui-ci (dont le vrai nom est Mohamed Hassan Qaïd) est souvent présenté comme le réel successeur d’Oussama Ben Laden.

Aussi bon théologien que grand communiquant (entre 2001 et 2002, à Karachi, au Pakistan, il occupa le poste de webmaster pour le site Internet des talibans Al-Imarah al-Islamiyah), il était à la fin des années 1980 parmi les premiers membres du Groupe de combat islamique libyen (GCIL) avant de faire l’essentiel de sa «carrière» en Afghanistan et au Pakistan. Arrêté par les services de renseignements pakistanais le 28 mai 2002 et incarcéré à la prison de Bagram en Afghanistan, il réussit à s’échapper le 10 juillet 2005, construisant ainsi une grande partie de sa légende auprès des aspirants djihadistes. Abu Yahya al-Libi, officiellement directeur du comité de droit d’al-Qaida, serait le véritable numéro 2 de l’organisation, selon Jarret Brachman, expert américain en contre-terrorisme, qui estime qu’il a l’aura et les compétences pour être le nouveau maître à penser d’Al-Qaida. «Je ne parle pas de chef au sens propre, mais d’un pouvoir bien plus important et imprévisible: le pouvoir d’inspirer.»

Des membres d’al-Qaïda parmi les combattants anti-Kadhafi?

En juillet, certains, citant la division «intelligence» de l’Otan, estimaient à 200 à 300 hommes le nombre de membres d’Al-Qaïda parmi les combattants libyens anti-Kadhafi. Ces djihadistes avaient été recrutés au début des années 1990 par deux lieutenants d’Oussama Ben Laden: Abu Laith al-Libi (sans lien de parenté), aujourd’hui décédé, et Abu Yahya al-Libi.

Plus nombreux, les anciens miliciens du GICL d’Abdelhakim Belhadj auraient rompu définitivement avec Al-Qaida en 2007 (bien que Belhadj affirme n’avoir jamais eu de lien avec Oussama Ben Laden).

«Le nouveau maître de Tripoli» et ses troupes semblent avoir joué le jeu de la coopération avec les occidentaux et le Qatar lors de la guerre civile libyenne jusqu’à devenir «l’islamiste fréquentable aux yeux des occidentaux». Une arrivée massive de combattants d’Al-Qaida et de djihadistes internationalistes dans la région pourrait donc clairement changer la donne.

Arnaud Castaignet

Krantenkoppen Januari 2012 (3)

Krantenkoppen

Januari 2012 (3)

UNGARN: JOBBIK-PARTEI SETZT EUROPA-FAHNE IN BRAND:
 
 
KRITIEK OP HONGARIJE IS ZWAAR BEVOOROORDEELD:
"De Hongaarse regering krijgt zoveel kritiek omdat zij christelijk-conservatief is. (...) Maar wie de nieuwe Hongaarse grondwet goed leest en het Hongaarse nieuws objectief volgt, kan maar één ding concluderen: Orbán is goed voor zijn volk, dat nog steeds terecht massaal achter hem staat."
 
 
BOE-GEROEP VOOR ORBAN IN EUROPARLEMENT:
"De Hongaarse premier Viktor Orbán (...) was naar Straatsburg gekomen om (...) informatie uit de eerste hand te geven over nieuwe wetgeving in Hongarije (...): 'Wij koesteren christelijke gevoelens, wij geloven erin deel uit te maken van een natie en wij vinden dat familie belangrijk is. Misschien zijn we met dit standpunt een minderheid in Europa, maar we hebben het recht op onze mening'."
http://www.trouw.nl/tr/nl/4496/buitenland/article/detail/3127985/2012/01/19/Boe-geroep-voor-Orban-in-Europarlement.dhtml
 
 
COURT CONVICTS 4 ISRAELIS OF HEADING INTERNATIONAL HUMAN TRAFFICKING RING:
"The Tel Aviv District Court convicted Thursday 4 Israelis of heading a massive human-trafficking ring that reached out of Israel’s borders to such countries as Cyprus, Belgium and England, forcing hundreds of women into prostitution. (...) [They] used a network [of] hundreds of young women in towns and villages in Russia, Ukraine, Belarus, Moldova and Uzbekistan":
 
 
HOMOSEKSUALITEIT KAN WORDEN GENEZEN:
"In de verklaring noemen 162 rabbijnen en joodse leiders homoseksualiteit een ziekte die niet is aangeboren":
http://www.nu.nl/binnenland/2716937/homoseksualiteit-kan-worden-genezen.html
 
 
RUSSIA WARNS US AGAINST ATTACK ON IRAN:
Russia has warned that it would consider any NATO military action against Iran a ‘direct threat’ to its national security. (...) The comments come one day after the secretary of the Security Council of the Russian Federation, Nikolai Patrushev, warned about the Israeli lobby’s efforts to drag the US into a military confrontation with Iran: 'There is a likelihood of a military conflict escalation, to which the Americans are being pushed by Israel'.
http://americanfront.info/2012/01/15/russia-warns-us-against-attack-on-iran/
 
 
REGIONALE ECONOMIE LOST CRISES OP:
"In de afgelopen decennia heeft in politiek en bedrijfsleven de nadruk op mondiale vrije markten, winstmaximalisatie, schaalvergroting en schaalvoordelen gelegen. Als gevolg van dit beleid nam het aantal lokale bedrijven af, net zoals de diversiteit (overal zien we dezelfde producten). Tegelijk zagen we een stijging van de inkomensongelijkheid en de mondiale onbestuurbaarheid. 
Financiële, ecologische en sociale problemen zijn zo opgeschaald van lokaal naar mondiaal niveau. De efficiëntie uitgedrukt in geld is gestegen, maar de tijd-, materie- en energie-efficiëntie (die veel belangrijker zijn) zijn steeds verder gedaald. Het is tegenwoordig veel goedkoper paperclips, kerstballen en kleding te fabriceren in China en deze vervolgens naar Nederland te transporteren, dan deze zelf hier te maken. (...) Nagenoeg al onze productieketens zijn verspillend qua tijd, materie en energie. En dus oneconomisch. (...)
Het kleiner maken van markten versterkt de lokale economie. Waarom een bloemkool de halve wereld over sturen als hij in de supermarkt om de hoek kan worden verkocht? Als je alleen maar kijkt naar het financiële effect, zie je al grote voordelen: van een product, dat plaatselijk is geproduceerd en wordt verkocht in een winkel van een lokale eigenaar, blijft zeker de helft van de winst in de eigen regio. Als je eenzelfde product koopt in een internationale winkelketen, die het centraal inkoopt, blijft hooguit 15% van de winst hier. De rest gaat naar producenten elders en naar anonieme aandeelhouders, die dat geld weer anoniem beleggen. Zo verdwijnt steeds meer geld van consumenten en kleine ondernemers naar de geldhandel van multinationals en banken. (...)
In veel gevallen is een regionale economie voordeliger. Zo leidt besluitvorming op regionaal niveau tot meer transparantie en directe aansprakelijkheid; inwoners van een regio houden eerder rekening met de natuur en de gemeenschap, omdat zij zich betrokken voelen en zelf moeten leven met de gevolgen. Het is gemakkelijker om op regionaal niveau productieprocessen te volgen en aan te passen. Regionale productie leidt tot minder transport. Daarnaast zijn werknemers in regionale economieën onafhankelijk van besluiten van multinationals en internationale financiële instellingen om bijvoorbeeld de activiteiten te verplaatsen naar ontwikkelingslanden. 
Ook biedt een regionale economie de mogelijkheid om een complementaire munteenheid in te voeren die ongevoelig is voor fluctuaties op de wereldmarkt. Regionale energie en voedselproductie maakt een regio onafhankelijk van prijsstijgingen van de mondiale markten.
Zelfs de diversiteit binnen de wereldgemeenschap neemt toe als overal bloeiende regionale economieën ontstaan; elke regio heeft de vrijheid om de economie en de productieketens op zijn eigen manier te organiseren waardoor er een grote variatie van leefstijlen ontstaat."
 
 
WIE VOLGT IN VERLAGING VAN KREDIETWAARDIGHEID?
"Duitsland kan volgens experts zijn ‘AAA’-status verliezen. Volgens de Duitse regeringsadviseur Clemens Fuest zit de eurozone in een 'downgrade'-spiraal naar beneden, waar moeilijk uit valt te ontsnappen. (...) De kans dat Duitsland daardoor zijn topoordeel van 'AAA' verliest is volgens hem ‘50-50’.":
http://fd.nl/economie-politiek/500223-1201/wie-volgt-in-verlaging-van-kredietwaardigheid?visited=true
 
 
LINDE-CHEF: RIETZLE LIEBÄUGELT MIT EURO-AUSTRITT:
"Als erster Chef eines Dax-Konzerns hat sich Linde-Chef Wolfgang Reitzle offen einen möglichen Austritt Deutschlands aus dem Euro-Raum gezeigt. Er (...) sei 'nicht der Meinung, dass der Euro um jeden Preis gerettet werden muss'. (...) Und 'wenn es nicht gelingt, die Krisenländer zu disziplinieren, muss Deutschland austreten'.":
http://www.handelsblatt.com/unternehmen/industrie/reitzle-liebaeugelt-mit-euro-austritt-deutschlands/6068498.html
 
 
IRAN WARS EPISODE 1: THE GULF MENACE:
"Today Iran's Revolutionary Guards operate over 1,500 small boats, which can be easily hidden in the coastal zone and do not need a large port to provide supplies. Most of these boats can be or already are equipped with short-range missiles and mines. An unexpected attack of a group of such boats can bring down almost any vessel that dares to enter Iranian waters":
https://rt.com/news/iran-military-power-conflict-565/
 
 
ISRAELI AGENTS POSED AS CIA TO RECRUIT TERRORISTS:
"Washington was initially unaware that agents working for Mossad, the Israeli intelligence agency, were recruiting Iranian terrorists under the guise that they would be hired and trained by the CIA":
http://rt.com/usa/news/israel-cia-mossad-iran-763/

“Westerse democratie dààr is gewoon utopie”

“Westerse democratie dààr is gewoon utopie”

Ex: Deltastichting - Nieuwsbrief n°55 - januari 2012

Om het Westen, om de Amerikaanse en Europese publieke opinie, om de verschillende parlementen zover te krijgen dat ze mee stapten in een militaire interventie in Libië, sloeg men ons om de oren met het argument dat de Arabische Lente democratie zou brengen in de Arabische landen. Men zou er komaf maken met het obscurantisme, met de dictators en de tirannen.  Een jaar na de feiten zijn we alvast deze illusie armer.

Dr. Peter Scholl-LatourProfessor dr. Peter Scholl-Latour, jaargang 1924, volgens de hoofdredacteur van het Duitse magazine Stern “de laatste grote verklaarder van de wereld”, heeft onlangs zijn 34ste boek gepubliceerd, Arabiens Stunde der Wahrheit. Aufruhr an der Schwelle Europas (*). In het conservatieve weekblad Junge Freiheit krijgt hij ruimte om zijn stellingen al eens voor het voetlicht te brengen.  Veel socialistische politici krijgen er alvast goed van langs in zijn eerste vaststelling: “Eindelijk is zichtbaar geworden, wat men bij ons lang wou loochenen, namelijk dat de regimes in de Arabische wereld, door het Westen ondersteund, ten gronde en fundamenteel ondemocratisch waren”. Dat veel socialisten zullen knarsetanden, heeft er natuurlijk alles mee te maken dat veel van de Arabische leiders – later: tirannen – in het zog van de dekolonisatie en onder het mom van een Arabische versie van het socialisme aan de macht zijn gekomen. En er zijn gebleven.

Maar ook diegenen die geloven in de komst van een Arabische democratie, zijn er aan voor de moeite. Want, aldus professor Scholl-Latour, “een Westerse democratie daar invoeren, is gewoon utopie. Niet omdat de Arabieren er niet capabel voor zouden zijn, maar omdat het begrip democratie niet toepasselijk is op de verhoudingen die er nu heersen”. Wat er eerst moet gebeuren (de vraag is of dat ook werkelijk zal gebeuren) is het instellen van een model voor de opbouw van een draagbaar regime, een regime dat aanvaardbaar is voor de verschillende Arabische volkeren.

De auteur heeft geen al te hoge pet op van de demonstranten op het Tahrir-plein, de revolutionairen zoals ze in het Westen worden genoemd, de bloggers van het Tahrir-plein (en andere). Hij heeft er veel ontmoet en met velen gesproken. “Werkelijk sympathieke en goed opgeleide jongeren, die echter wat de politiek betreft, zeer dilettantisch zijn en werkelijk zeer weinig doorzicht hebben. Toen ik hen vroeg, voor wie ze zouden stemmen tijdens de verkiezingen, werd het stil. De belangrijkste krachten in Egypte hielden zich tijdens de gebeurtenissen op het Tahrir-plein zeer op de vlakte”.

Het leidt geen twijfel dat de rol van het leger in Egypte bij lange niet uitgespeeld is, wel integendeel. En daarnaast zijn er de islamitische krachten, die zich nog niet volledig over Egypte hebben kunnen verspreiden. Vooral het verkiezingssucces van de fundamentalistisch-salafistische El-Noer, de “partij van het licht”, baart professor dr. Peter Scholl-Latour zorgen. Nochtans was het salafisme in oorsprong eerder een hervormingsbeweging, maar onder (financiële en andere) druk van de Saoudische Wahabieten ontwikkelde het zich een strakke, extreme en gevaarlijke trend binnen het islamisme.

Dat er in veel Arabische landen een caesuur is ontstaan met het verleden, is ondertussen zeer duidelijk: de post-koloniale periode, met haar kenmerkende eenpartijenregimes met een mengeling van nationalisme en Arabisch socialisme, wordt afgesloten. Wat brengt de toekomst, professor Peter Scholl-Latour? “Wij moeten ons er in de eerste plaats voor hoeden, de gebeurtenissen in de Arabische wereld te meten aan de wensen en de verlangens van het Westen, van Europa en vooral van Amerika. Men krijgt bijvoorbeeld al het gevoel dat Amerika zich opnieuw aan het mengen is en probeert deze Oosterse volkeren haar principes op te dringen”. De islamitische wereld heeft, aldus de auteur, haar eigen culturele, maatschappelijke en politieke ontwikkeling doorgemaakt. De dingen volstrekken er zich op een volkomen eigen manier, zij het compleet anders dan bij ons. Men mag vanuit Europa nog zoveel oproepen sturen naar de Arabische landen om zich in het democratisch kamp te plaatsen, het zullen de islamitische volkeren zelf zijn die zullen beslissen wat ze willen.

De onrust zal trouwens in de komende maanden (en misschien jaren) alleen maar toenemen. Zo kon professor Scholl-Latour met eigen ogen vaststellen dat Egyptenaren in het Nijldal onder Moebarak een zekerder leven leiden dan nu het geval is. Het toerisme is bijvoorbeeld in elkaar gezakt, deze belangrijke inkomensbron voor veel Egyptenaren dreigt op te drogen. De beloofde betere levensvoorwaarden zijn er dus nog niet. Een eerste vaststelling.

Een tweede vaststelling is dat wij vanuit Europa de neiging hebben om alle Arabische landen over één kam te scheren. Maar “ondanks de gemeenschappelijke bekentenis tot de islam verschillen de volkeren enorm van elkaar”.  Het is bijvoorbeeld heel onduidelijk in welke richting de islamitische beweging in Marokko zal bewegen, nu ze de verkiezingen heeft gewonnen. Libië aan de andere kant is een land dat zich aan de rand van de afgrond bevindt. In Egypte zullen – zoals hierboven gemeld – het leger en de Moslimbroederschap de macht wellicht delen, met heel wat vraagtekens bij de verder ontwikkeling van de salafisten daar, en de druk op andere religieuze minderheden.

Een derde vaststelling is dat Turkije, als niet-Arabisch maar islamitisch land, probeert zich als nieuwe politieke baken in het Midden-Oosten te verkopen. En theoretisch valt hier zeker een en ander voor te zeggen, aldus auteur Scholl-Latour. Maar in de werkelijkheid wordt dit een heel moeilijke, zo niet onmogelijke taak. Het Koerdische probleem krijgt de Turkse leider Erdogan maar niet opgelost. En nochtans probeerde hij dit etnisch conflict juist op te lossen in naam van de gemeenschappelijke religieuze erfenis. Het begrip ‘natie’, aldus professor Scholl-Latour, staat in felle tegenspraak met de leer van de Koran.

BOKO HARAMOm het rijtje af te sluiten, en mij baserend op internationale informatie die mij wordt doorgespeeld: de “Arabische Lente” zou zich wel eens heel snel kunnen uitbreiden tot een “Islamitische Lente”.  Zo trekt de Nigeriaanse regering in Abuja aan de alarmbel: gelet op de zeer hoge werkloosheid in het land en op het zeer actieve, en radicaal islamitische Boko Haram lijkt een uitbreiding van het oproer van de Arabische landen naar delen van Afrika mogelijk en zelfs waarschijnlijk. Nigeria telt momenteel meer dan 20 miljoen jonge werklozen, het percentage ligt rond de 42%. Velen zijn drugverslaafd en dus gemakkelijke prooien in handen van het islamitisch verzet.

2012 wordt dus ook in het Midden-Oosten en in Afrika een belangrijk jaar.


(*) Scholl-Latour, Peter, Arabiens Stunde der Wahrheit.
Aufruhr an der Schwelle Europas, Propyläen Verlag, 2011, 380 pagina’s

Peter Logghe
 

dimanche, 22 janvier 2012

Flambée Du Prix de L’Essence Conséquence Directe Des Sanctions Contre L’Iran

Flambée du prix de l’essence: conséquence directe des sanctions contre l’Iran

En France le prix de l’essence à la pompe a atteint un record historique. Ni les US ni Israël n’importent de pétrole iranien et par conséquent ne subissent de plein fouet les conséquences. En plus les US ont un accord avec Israël pour leur fournir du pétrole en cas de pénurie (pendant une guerre un embargo par exemple) et Israël dispose également dans le Sud d’importants réservoirs souterrains.

Flambée  Du Prix de L'Essence Conséquence Directe Des Sanctions Contre L’Iran
Le prix du carburant a atteint un niveau historique en France vendredi, selon des données hebdomadaires compilées par la Direction générale de l’énergie et du climat. De plus, enlevez la facture pétrolière, et la France devient tout de suite excédentaire sur la balance de ses exportations donc si le prix du pétrole flambe le déséquilibre de sa balance commerciale va s’accentuer.Autre facteur de flambée du Brut la chute de l’Euro face au dollar provoquant une augmentation de la facture pétrolière.

Le prix du Brut flambe à cause des spéculations portant à la fois sur les sanctions unilatérales contre l’Iran déjà prises et que va renforcer l’UE imitant en cela les US sous pression du Lobby Juif Sioniste, et sur les rumeurs d’attaques militaires par les US et ou Israël contre les installations nucléaires iraniennes.

Les compagnies pétrolières – dont Total qui ne paie pas d’impôt en France et l’Etat français via ses taxes – premières bénéficiaires de cette envolée du Brut la répercutent immédiatement à la pompe bien sûr.Le PDG de Total, Christophe de Margerie estime que “les chances que le baril descende en dessous de 100 dollars sont faibles” et qu’il devrait “rester dans la zone des 100-120 dollars” des chiffres qui pourraient être revus à la hausse si la situation au Moyen Orient se dégrade à cause des velléités colonialistes belliqueuses des US Israël et leurs ingérences continuelles par des actions clandestines terroristes en Syrie et en Iran.Total a bénéficié des cours élevés du pétrole au 3e trimestre 2011 avec un bénéfice net en hausse de 17 % à 3,31 milliards d’euros. Pour 2012, le PDG de Total prévoit des résultats “en hausse” pour la compagnie pétrolière et ce qu’il ne dit pas bien sûr pour les dividendes de ses actionnaires. Les Français qui font le plein pour aller bosser – et les autres notamment ceux qui vivent en périphérie des villes et à la campagne – apprécierons.

Les US ISRAEL viennent de mener une vaste campagne de propagande sur des exercices militaires conjoints – finalement repoussés- que s’est empressé de relayer avec de nombreux détails le site affilié aux services de renseignements militaires et de propagande israélienne Devka Files. L’objectif de cette campagne c’est de faire pression sur l’UE pour qu’elle adopte des sanctions contre l’importation de pétrole iranien et boycotte la Banque Centrale d’Iran.

Pour se faire, et avec la complicité de l’administration Obama qui feint de vouloir « restreindre » les velléités guerrières de l’entité coloniale sioniste, les Juifs israéliens utilisent leur méthode favorite le chantage à une intervention militaire d’où récemment le battage médiatique international intensif sur une possible guerre Iran US Israël.

Ce qui est passé sous silence par contre lorsqu’on parle de sanctions unilatérales des US de l’UE et consorts contre l’Iran c’est que les deux principaux instigateurs de ces sanctions les US et Israël n’importent pas de pétrole de l’Iran et par conséquent leurs économies et leurs populations respectives sont beaucoup moins touchées que celles des membres de l’UE dont la France même si ces deux pays subissent également les contre coups de la flambée des cours du Pétrole.

En effet les US importent majoritairement leur pétrole – par ordre d’importance – du Canada de l’Arabie Saoudite leur allié whahhabite et protégé du Golfe, du Mexique, du Venezuela et du Nigéria ces pays couvrant à eux seuls 69% des importations américaines de Brut. Autre pays exportateur de Brut vers les US par ordre décroissant de barils exportés : La Colombie, l’Irak, L’Equateur, l’Angola, La Russie, Le Brésil, Le Koweït, L’Algérie, Oman.

Par contre les US seraient directement touchés pour leurs importations de pétrole des pays du Golfe par une réglementation et un contrôle astreignants mis en place par l’Iran pour emprunter ses eaux territoriales au niveau du passage d’Hormuz – tankers pétroliers transportant le pétrole d’Arabie Saoudite, d’Irak, du Koweït, d’Oman… et autres navires de guerre dont ceux de la Vème Flotte US stationnée à Bahreïn dans un cul de sac – ce que le parlement iranien pourrait décidé en toute légalité conformément au droit de la mer international ce d’autant plus qu’un embargo unilatéral sans résolution du CSONU sur les exportations de pétrole iranien constitue un acte de guerre. L’Iran serait en droit de prendre les mesures nécessaires pour assurer sa sécurité Terre Mer Air inclus limiter drastiquement la circulation des navires étrangers dans ses eaux territoriales aux alentours du Détroit D’Hormuz.

L’administration Obama sous la pression des Républicains néocons alliés des Juifs sionistes américains a ratifié cet embargo pétrolier et les sanctions qui l’accompagnent pour les sociétés étrangères faisant affaire avec l’Iran notamment via la Banque Centrale d’Iran risque à terme d’en payer chèrement les conséquences économiquement dans un climat de Grande Récession qui pourrait se transformer en Méga Récession.

Les Juifs sionistes et leurs alliés néo cons américains n’ont aucun problème à promouvoir agressivement -inclus en corrompant les élus du Congrès américains – cet embargo sur les importations de pétrole iranien.

Le régime colonial sioniste auto proclamé Israël, lui aussi n’importe pas de pétrole de l’Iran sauf à l’époque du Shah à partir de 1968 jusqu’en 1979 utilisant pour se faire un pipeline le «TIPline». Israël importe des milliers de barils par jour et occupe la 42ème place sur la liste des 211 pays importateurs de pétrole et 35ème place per capita en matière de consommation.

Israël dépend à 99% du marché mondial du pétrole pour ses importations et si les Israéliens subissent aussi par ricochet les conséquences de la flambée du Brut elles sont bien moindre que celles subies dans les pays membres de l’UE dont la France.

Pour ce qui est de conséquences éventuelles de la réduction du trafic ou de la fermeture du Détroit D’Hormuz par l’Iran Israël n’est pas concerné et n’en subirait pas les conséquences à la différence des pays membres de l’UE dont la France et des US.

Bien que ce soit plus difficile de répertorier les pays producteurs de pétrole qui exportent vers Israël car certains pays du Golfe le font clandestinement ce ne sont pas eux qui approvisionnent majoritairement le régime sioniste en Brut.

90% des importations pétrolières d’Israël viennent de la Mer Caspienne. Deux importants pipelines sont impliqués dans cet approvisionnement Le Caspian Consortium Pipeline qui transporte du pétrole provenant du Khazakstan et de Russie à Novorossiysk un port russe sur la mer Noire qui est ensuite transporté par tankers jusqu’au port de Haïfa qui avec le port d’Askelon plus au Sud sont les deux terminaux pétroliers gérés respectivement par Oil Refineries Ltd à Haïfa et Paz Oil Company Ltd à Ashdod à côté d’Ashkelon.

Un nouveau pipeline a été mis en service le BTC pipeline -Baku-Tbilisi-Ceyhan- qui transporte du pétrole de l’Azerbaïdjan via la Georgie et la Turquie jusqu’au port méditerranéen turc de Ceyhan puis par voie maritime jusqu’à Ashkelon mais Israël la Turquie et les compagnies pétrolières à qui appartiennent le BTC dont BP ont des projets de construction de pipelines – 400Km- sous la mer le long de la côte Est de la Méditerranée pour le transport non seulement de pétrole mais aussi de gaz naturel d’électricité et d’eau qui d’Ashkelon seraient ensuite acheminés par pipelines à Eilat sur la Mer Rouge et de là vers l’Asie.

La Russie qui exporte du pétrole en Israël utilise déjà discrètement ces voies d’acheminement pour envoyer son pétrole en Asie notamment en Inde et en Chine.

L’Azerbaïdjan – pays à majorité musulmane – est donc le plus important fournisseur de pétrole d’Israël et ce n’est pas sans raison que des sites d’institutions étatiques de ce pays viennent de subir des attaques internet par des hackers qui dénoncent cette collaboration avec le régime colonial sioniste.

Israël bénéficie également d’un accord avec l’Egypte concernant sa production de pétrole et de gaz dans le Sinaï restitué lors de la signature du Traité de paix de Camp David en 1979 afin de bénéficier d’un approvisionnement prioritaire en pétrole en cas de pénurie mais compte tenue des besoins grandissant de l’Egypte et des changements politiques survenus ces derniers mois il est peu probable que cet accord soit respecté si la situation se détériorait en matière d’approvisionnement pétrolier pour Israël.

Bien que les relations entre la Turquie et Israël semblent – nul ne sait ce qui se passe en coulisses le gouvernement turc d’Erdogan joue l’anti sioniste surtout pour son opinion publique turque – s’être détériorées ces derniers mois pas question qu’Ankara coupe le robinet d’approvisionnement en pétrole d’Israël tout simplement parce que le BTC appartient à des multinationales et que la Turquie est liée par des engagements vis-à-vis de la libre circulation du pétrole provenant de la Caspienne sur son territoire et à travers le Bosphore qu’elle contrôle et par où transitent des tankers provenant de la Mer noire transportant du pétrole à destination d’Israël.

Concernant le Bosphore, le Traité de Montreaux de 1936 garantit la libre circulation en temps de paix des navires à travers le Détroit du Bosphore et des Dardanelles en contre partie de quoi la Turquie en a le contrôle. O0bligée de respecter ce traité la Turquie ne peut donc pas empêcher des tankers de circuler à travers le Bosphore notamment pour approvisionner Israël.

D’autre part suite aux conclusions de la Commission israélienne Agranat chargée d’enquêter sur les erreurs commises lors de la Guerre de Kippour en 1973 – Israël avait alors du faire appel d’urgence aux Américains pour lui livrer du pétrole surtout du kérosène pour ses avions de combat- l’amiral Moshe Shahal à l’époque ministre de l’énergie dans les années 90 a fait construire des réservoirs de pétrole souterrains dans le Sud soit disant protégés d’attaques conventionnelles et nucléaires.

Ces réservoirs contiennent une réserve stratégique de pétrole en cas de pénurie d’approvisionnement sur le marché mondial à cause d’une guerre ou d’un embargo par exemple. Cette réserve de pétrole a été utilisée pour la dernière fois lors de la guerre de l’été 2006 au cours de laquelle le Hezbollah a pilonné de ses roquettes artisanales le port de Haïfa et ses alentours empêchant les tankers pétroliers étrangers de s’approcher des côtes israéliennes et donc de décharger leur précieuse cargaison d’or noir.

En clair les deux pays les US et Israël – mais surtout Israël via son réseau d’influence de Juifs sionistes infiltrés au plus au niveau de l’administration américaine et leurs soutiens indéfectibles chez les néo cons US – qui poussent agressivement les états membres de l’Union Européenne à imposer un embargo sur l’importation de pétrole iranien sont à l’abri des conséquences incontrôlables notamment les effets dévastateurs sur les économies des pays de la zone euro d’un tel embargo.

Les sanctions unilatérales prises contre l’Iran par les US et l’UE – auxquelles s’opposent d’ailleurs la Russie et la Chine – notamment cet embargo contre l’importation de pétrole iranien et toute opération financière avec la Banque Centrale d’Iran sont non seulement illégales un casus belli en droit international régissant les lois de la guerre – un tel embargo ne peut être décidé que par le CSONU comme cela a été le cas de l’Irak de Saddam Hussein avec les conséquences désastreuses sur la population civile irakienne dont la morts de nombreux enfants – mais elles sont de plus basées sur le dernier rapport mensonger de l’AIEA de Yukiya Amano (au service des US comme lui-même l’a affirmé selon un câble révélé par Wikileaks) accusant sournoisement l’Iran d’avoir un programme nucléaire militaire.

Ces accusations ont été portées depuis plusieurs années donc rien de nouveau sur la base de documents – les fameux documents du pc portable – que l’ancien secrétaire général de l’AIEA Mohamed El Baradei avait rejetés parce qu’ils les considéraient comme non fiables autrement dit des faux.

Depuis plusieurs experts en nucléaire militaire de même que d’anciens inspecteurs de l’AIEA ont confirmé ces affirmations et allant plus loin même ont déclaré pour certains d’entre eux après enquête et examen minutieux qu’ils avaient été fabriqués par le Mossad et transmis à l’AIEA via le MEK le groupe terroriste de la secte MEK (MKO et ses Gourous Maryam et Massoud Rajavi ) protégée par la France de Sarkozy et consorts et utilisée pour fournir des supplétifs en Iran aux services d’espionnage israéliens et commettre des attentats et assassinats contre des scientifiques iraniens.

Quant à ceux qui comme le ministre des affaires étrangères français Alain Juppé – roue de secours de l’UMP pour la présidentielle 2012 et candidat chouchou des Américano Sionistes au cas ou Sarkozy rattrapé par ses affaires de malversations Karachi, Bettencourt etc… ne pourrait pas se présenter – affirment que les Pays du Golfe pourront palier à la réduction de production de pétrole iranien, ils mentent.

En effet l’ex président de l’OPEP, Chakib Khalil, a mis en garde les pays européens concernant l’incapacité pour l’Arabie saoudite et les autres pays arabes producteurs de pétrole dans le Golfe Persique d’assurer leurs besoins en pétrole.

M.Khalil a fait remarquer que les plus gros importateurs du pétrole iranien, comme le Japon – qui s’est montré réservé quant à l’application de l’embargo sur le pétrole iranien et trouvera certainement un moyen de le contourner – et surtout l’Union européenne devront assurer leur besoin en pétrole auprès de l’Arabie Saoudite, du Qatar et des Émirats Arabes Unis.

Il a ajouté que ces pays ne pourraient combler les besoins des pays membres de l’UE que pendant une très courte période en gros 1 mois seulement. Ensuite ils (dont la France) seront obligés de taper dans leurs réserves de pétrole.

Cela provoquera une nouvelle envolée du prix du pétrole par ricochet en France – et ailleurs aussi – celle du prix de l’essence à la pompe et par ricochet encore un plus grand déséquilibre de la balance commerciale française donc un endettement encore plus grand.

Une Méga Récession pour l’ensemble de l’UE.

De là à penser que les Américano Sionistes ont concocté un plan de guerre économique – avec le concours de l’Allemagne et de certains dirigeants dont Sarkozy qui font passer les intérêts des US Israël avant ceux de la France et des Français – pour affaiblir durablement l’Europe afin de l’asservir à son dictat notamment en matière de politique étrangère surtout en ce qui concerne le Grand Moyen Orient il n’y a qu’un pas facile à franchir les faits ci-dessus parlant d’eux-mêmes réfutant d’avance toute accusation fascisante de «théorie du complot» pour quiconque dénonce Israël et son parrain les US de vouloir à terme provoquer une IIIème Guerre Mondiale.

Mercredi 18 Janvier 2012

EuroBRICS. Un basculement dans l'équilibre du monde

EuroBRICS. Un basculement dans l'équilibre du monde

Ex: http://www.europesolidaire.eu/

Un certain nombre d'experts, dont le politologue franco-européen Franck Biancheri 1), prévoient pour les prochaines décennies d'importants changements dans l'ordre du monde. Il ne s'agit pas d'annoncer des évènements encore inattendus, mais de mettre en perspective un certain nombre de changements en profondeurs (dits aussi systémiques) que la plupart des observateurs constatent mais dont ils ne tirent pas encore de conclusions significatives.

Ces changements vont du plus attendu au plus inattendu. Parmi les premiers se situe la montée en puissance d'un bloc asiatique comprenant évidemment la Chine mais aussi les autres puissances  régionales, Corée du Sud et Japon en premier lieu. Même si un accord politique parfait ne règne pas encore entre elles, inévitablement, leurs compétitions et échanges croisées feront de l'Asie un des principal pôle de restructuration du monde de demain. Il y a tout lieu de penser que l'Inde en fera partie. Le phénomène ne surprendra personne, puisque désormais le concept de BRICS pour désigner ces pays fraichement émergés ou réémergés mais en pleine croissance s'est imposé dans le langage diplomatique. Le Brésil et la Russie en constituent des cas particuliers sur lesquels nous reviendrons. Mais leur spécificité ne justifie pas de leur attribuer un rôle à part. L'avenir n'est pas uniformément rose pour les Etats constituants le BRICS. Ils sont directement confrontés à une détérioration rapide de leur environnement, comme à une croissance encore excessive de leur population. Ceci limitera nécessairement leurs ambitions géopolitiques

Un changement peu attendu encore par les observateurs, malgré des signaux concordants, sera le déclin sinon l'effondrement de la puissance américaine. Il vaudrait mieux parler de la puissance atlantique pour y inclure la Grande Bretagne. Celle-ci ne semble pas en voie de se désolidariser de la puissance américaine et risquera donc de la suivre dans sa chute.  Cet effondrement sera militaire, politique (avec sans doute l'éclatement de l'Union sous la pression des Etats fédérés), culturel (avec un retour en force des intégrismes religieux évangéliques, et la fin corrélative du « rêve américain » proposé au reste du monde). Les Etats Unis conserveront longtemps une avance scientifique, technologique et industrielle considérable, mais celle-ci se fragilisera de l'intérieur par son incapacité à maitriser un développement anthropotechnique suicidaire 2) et le fait, contradictoire et rarement évoqué, que cette avance repose en partie sur des chercheurs d'origine asiatique qui pourront changer de camp d'une année à l'autre si l'opportunité leur en était offerte.

Mais selon les experts cités en introduction, le changement le plus inattendu  et qui de ce fait sera le plus significatif sera l'apparition d'un véritable puissance européenne. Sous la pression de la crise et des contraintes globales, les Européens abandonneront leurs conflits internes, dépasseront leurs rivalités et s'uniront pour valoriser des atouts humains, géopolitiques et de connaissances dont ils sont les seuls à disposer. Le probable rassemblement dans les prochaines années autour d'un pôle franco-allemand social démocrate de toutes les forces de progrès européennes jouera un rôle essentiel dans l'émergence d'une véritable puissance géopolitique et civilisationnelle européenne.

Cette puissance sera attractive, reprenant à cet égard le rôle de la puissance américaine déchue. Elle sera dans un premier temps attractive pour la Russie et le Brésil, membres du BRICS auxquels nous venons de faire allusion. De par leurs liens divers avec l'Europe, ces pays se tourneront tout naturellement vers l'Europe rénovée tout autant que vers les pays asiatiques, afin de conclure des alliances stratégiques conjuguant leurs atouts divers.

Par ailleurs, du fait de leurs accointances avec les puissances asiatiques du BRICS, la Russie et le Brésil pourront avantageusement favoriser les rapprochements des stratégies asiatiques et européennes. Certes, les Européens ne pourront pas se permettre d'être naïfs, notamment à l'égard de la Chine. Mais ils ne devront pas faire de celle-ci comme tend à le faire l' Amérique un substitut de l'URSS dans une relance de la guerre froide qui serait bien utile à Washington mais désastreuse pour l'Europe.

Que conclure de cette présentation rapide? Si les changement évoqués ici se concrétisent, on verrait effectivement se préciser un nouvel ordre du monde autour d'un axe euroasiatique (euroBRICS) qui se substituerait à l'axe euroatlantique actuel. Il pourrait bénéficier des atouts respectifs et possiblement convergents dont disposent les vieilles civilisations de l'euroBRICS, notamment pour mieux contrôler qu'actuellement les différentes menaces économiques et environnementales qui mettent en danger la planète toute entière.


1)Voir notamment son ouvrage "Crise mondiale: En route vers le Monde d'après", Franck Biancheri, Editions Anticipolis . Nous présenterons prochainement ce livre.
* http://fr.wikipedia.org/wiki/Franck_Biancheri
* http://www.franck-biancheri.info/fr/accueil.htm
* Franck Biancheri anime le think-tank LEAB E2020 qui publie régulièrement la  lettre d'information confidentielle (sur souscription GEAB Global European Anticipation  Bulletin  http://www.leap2020.eu/GEAB-N-61-is-available-Global-Systemic-Crisis-2012-The-year-of-the-world-s-great-geopolitical-swing_a8770.html
2)Nous faisons par exemple allusion à la prolifération de l'usage des drones aux mains de mercenaires privés qui prive dorénavant l'US Air Force et le Département d'Etat de leurs capacités décisionnelles.

19/01/2012

samedi, 21 janvier 2012

L’aéronautique européenne met le cap sur la Sibérie

L’aéronautique européenne met le cap sur la Sibérie

Eurocopter et ATR enchaînent les contrats avec UTair. La compagnie régionale russe, qui, jusque-là, volait avant tout sur Boeing, négocie aussi avec Airbus et profite des pétrodollars pour renouveler des flottes vieillissantes.

En Sibérie, EADS a trouvé sa terre sainte, la région de Tioumen. Et un prophète commercial : UTair, principale compagnie régionale russe derrière Aeroflot. « Un leader d’opinion dans l’aéronautique du pays ! C’est devenu notre premier client en Russie et notre collaboration doit créer des ouvertures vers d’autres sociétés », s’enthousiasme Laurence Rigolini, directrice de la filiale d’Eurocopter à Moscou.

Le fabricant d’hélicoptères, filiale du groupe aéronautique et de défense européen, enchaîne les contrats avec UTair. La compagnie, qui dispose de la flotte privée d’hélicoptères la plus étoffée de Russie, a déjà commandé 20 Ecureuil. Commencées en 2011 avec 5 appareils, les livraisons se prolongeront jusqu’en 2013. L’objectif : remplacer les MI8 soviétiques, pour l’inspection d’infrastructures dans cette région pétrolière notamment.

Le deuxième contrat, signé en mars dernier, concerne 15 EC175, le nouveau modèle d’Eurocopter en cours de certification dans le pays, malgré les pressions de son concurrent, le groupe public Hélicoptères de Russie. Avec cet appareil plus large que l’Ecureuil, UTair veut cibler les marchés pétroliers offshore internationaux, une ambition impossible sans une flotte modernisée. « C’est notre client de lancement », explique Laurence Rigolini.

Au siège de la compagnie, à Tioumen, Eurocopter a même créé un centre de maintenance puis de formation ouvert à tous les pilotes et mécaniciens russes, quelle que soit leur compagnie. Une première mondiale pour la filiale d’EADS. Autre étape envisagée de la coopération : l’installation d’une chaîne d’assemblage. C’est un vieux projet, sachant qu’Eurocopter discute en parallèle avec le ministère de la Défense pour assembler des Ecureuil dans le pays.

Eurocopter, qui représente près de 75 % de la flotte occidentale d’hélicoptères en Russie, n’est pas la seule branche d’EADS à s’intéresser à la Sibérie. Dans ce territoire très large, comme ailleurs en Russie, les compagnies aéronautiques doivent renouveler leurs vieux appareils. A une différence près : grâce aux pétrodollars, les moyens de manquent pas. UTair a ainsi commandé 20 ATR, ce qui fera de la société le premier client du fabricant d’avions régionaux en Europe d’ici à l’été prochain.

C’est un changement de stratégie pour la compagnie sibérienne qui, jusque-là, volait avant tout sur Boeing (elle a encore passé commande de 40 B737 l’été dernier). « Les récents accidents aériens avec des compagnies utilisant des Tupolev ou Antonov et les appels des autorités à moderniser les appareils ont renforcé notre stratégie auprès des compagnies régionales. La Russie est l’un des principaux marchés d’ATR », confirme-t-on au sein d’EADS à Moscou. Le prochain gros contrat pourrait à nouveau se conclure avec UTair, qui discute avec Airbus pour étendre ses ailes.

Les Echos

Triple A. Halte à la trahison

Triple A. Halte à la trahison

Ex: http://www.europesolidaire.eu/
 
Il est évident que la perte du Triple A imposée à la France rend un très grand service aux intérêts financiers qui combattent le retour à des Etats interventionnistes capables de réguler et développer les économies. Il rend service du même coup à ceux qui, en Europe et surtout hors d'Europe, combattent la volonté des Européens de s'organiser en puissance politique et économique autonome face aux grands Etats. Dans la guerre économique qui nous oppose aux puissants de ce monde, il s'agit d'une véritable trahison.


La hausse éventuelle des taux d'intérêts qui en résulterait ne sera évidemment pas en soi une grande catastrophe. La catastrophe viendra du fait qu'elle donnera, dans tous les pays européens, des arguments renforcés à ceux qui veulent diminuer les dépenses publiques par suppression des services administratifs et sociaux d'intérêt général, autrement dit tuer à petit feu ce qui reste d'Etat et de services publics capables de s'opposer à la financiarisation de la société.

Ce sera aussi et peut-être surtout parce qu'elle sera utilisée pour déconsidérer tous les projets d'investissements stratégiques susceptibles de rendre à l'Europe sa puissance industrielle et scientifique en voie de perdition (y compris à terme en Allemagne). Si de tels investissements sont nécessaires, nous disent les agences de notation, ils doivent désormais rester la chasse gardée des Etats-Unis, de la Chine et des pétrodollars. Mario Monti, bien que libéral, a bien compris qu'il s'agissait d'un coup direct à la construction européenne,  porté par les ennemis de celle-ci

On attend une réaction immédiate des autorités européennes et plus particulièrement des gauches. Non en affirmant mollement que S&P ne doit pas faire la loi,  ce que fait actuellement François Hollande sans convaincre personne – et sans de ce fait se différencier de Sarkozy. Les gauches devraient immédiatement exiger des réformes de structures, que ce soit au niveau de l'Union ou à celui des Etats, qui permettent de financer y compris par création de monnaie au niveau de la BCE, les centaines de milliards d'investissements stratégiques auxquels nous faisions allusion. L'Europe dispose d'assez d'épargnes, de ressources humaines et de compétences pour que de tels investissements puissent devenir rapidement rentables. Mais il faudra pour cela qu'elle admette un début de sortie du système néo-libéral, avec notamment les protections aux frontières permettant de protéger ces investissements.

Quant aux nécessaires accords entre peuples européens sur les choix sous-jacents à la mise en oeuvre de tels investissements, nous n'avons aucune inquiétude. Tout le monde, sauf les arriérés mentaux, sera d'accord pour participer à la construction d'une Europe des sciences, des technologies  et des nouvelles industries convenablement discutée et gérée au plan démocratique. Encore faudra-t- il que les projets soient suffisamment ambitieux pour que les résultats en soient visibles et bénéficient à tous.

14/01/2012

vendredi, 20 janvier 2012

LA LEGA NORD RESISTE AL GOLPE DE ESTADO MUNDIALISTA DE MARIO MONTI EN ITALIA

LA LEGA NORD RESISTE AL GOLPE DE ESTADO MUNDIALISTA DE MARIO MONTI EN ITALIA

 

 
Ex: http://enricravello.blogspot.com/

El pasado 13 de noviembre, Italia cambiaba de gobierno. Sin pasar por las urnas y sin someterse a la voluntad popular, Mario Monti sustituía a Silvio Berlusconi al frente del Ejecutivo transalpino, por decisión del presidente de la República, Giorgio Napolitano.  En Italia el presidente de la República es una figura poco más que simbólica, y la decisión de Napolitano no hubiera tenido consecuencias si éste no hubiera actuado como mero instrumento de los que en realidad decidieron tal cambio: los mercados financieros internacionales. La semana pasada la prensa española, en concreto el diario Público, daba detalles concretos de esta operación: Angela Merkel, en nombre del BCE, había presionado a Napolitano para que eliminase a Berlusconi y pusiese en su lugar a alguien dispuesto a aplicar de inmediato las medidas económicas que los mercados consideraban oportunas. 

Este cambio de gobierno, al margen y de espaldas a los cauces propios de una democracia occidental, constituye simplemente un Golpe de Estado de los mercados contra el poder político, dentro de una estrategia de acoso y derribo de los mercados a los países de la Europa mediterránea.

Urgido por los centros financieros internacionales, Mario Monti, ex director de la Comisión Trilateral para Europa, nombra un gobierno de tecnócratas –la mayoría de ellos ni siquiera diputados- y presenta sus primeras medidas económicas, en la línea esperada: complacencia a los mercados, liquidación del estado social, impuestos para las clases medias y trabajadores y privatización de las prestaciones públicas.

El pasado 16 de diciembre el mismo Monti, directivo de los famosos Bildelberg,  presentó su plan de ajuste ante el Parlamento italiano, que fue aprobado con el abierto apoyo de la izquierda, el discreto apoyo de la derecha berslusconiana, y que contó con el absoluto rechazo de los 60 diputados de la identitaria Lega Nord, la única defensora de los intereses de las clases medias y trabajadores del norte de Italia.

El rechazo parlamentario a las medidas de Monti, ex asesor de la banca Goldman Sach, ha sido el punto de arranque de una feroz oposición por parte de la Lega al golpe de estado mundialista de Monti, ex asesor de Coca-Cola, y su camarilla, a la que en el último gran acto celebrado por la Lega la semana pasada, Umberto Bossi se refirió como “banda  de profesores y banqueros que ejercen de ministros improvisados”.

Pero la acción de la Lega es aún más amplia. Al frente de muchos ayuntamientos y con un respaldo electoral en el norte de Italia, la Lega ha presentado recientemente tres proyectos de ley en Lombardía en virtud de los cuales un extranjero tendrá que tener 15 años acreditaros de residencia para obtener becas y disfrutar  de guarderías y prestaciones sanitarias, así como limitar a un máximo del 5% el porcentaje de extranjeros que podrán acceder a viviendas de protección oficial.  Por su parte el alcalde de Bérgamo, de la Lega Nord, ha prohibido la apertura de restaurante de comida no-europea en el centro de esa ciudad lombarda, en la vecina Alzano Lombardo, también con alcalde de la Lega Nord, las ayudas municipales para el alquiler serán sólo para familias italianas., y en Adro los chequés-bebés serán exclusivamente para familias italianas.
 
La Lega Nord, al igual que el resto de formaciones identitarias en diversos países europeos, es el único dique de contención contra el proyecto de ruina y liquidación social que proponen los gobiernos mundialistas, simples maniobras de los depredadores financieros y sus crematísticos intereses. La Lega  es también la resistencia popular y social  contra la mundialista del gobierno de Mario Monti, que  ya ha lanzado una campaña, apoyada por todos los lobbys “anti-racistas” del país, para abolir el derecho de sangre –vigente en Italia gracias al apoyo de la Lega Nord- y sustituir por le derecho de suelo como criterio de obtención de la nacionalidad.  Dicha campaña ha sido contestada por el diputado de la Lega, Roberto Calderoni con palabras contundentes “la Liga está dispuesta a levantar las barricadas en la calle y en el Parlamento”. Para el próximo 22 de enero hay convocada una gran manifestación identitaria contra el gobierno de Monti.

Los bandos están cada vez más claras: de un lado la finanza mundialista y sus coros de la derecha e izquierda “oficial”, de otro la resistencia popular identitaria. La Lega Nord ya ha elegido en qué lado de la trinchera se sitúa; nosotros estamos a su lado
 
Enric Ravello
Secretario Relaciones Nacionales e Internacionales de Plataforma per Catalunya

"La Syrie est une tête de pont pour une agression contre l’Iran" ou Le "printemps arabe" lui-même était-il une opération américaine ?

" La Syrie est une tête de pont pour une agression contre l’Iran " ou Le "printemps arabe" lui-même était-il une opération américaine ?

En dépit de la focalisation de l’actualité sur l’Iran, la Syrie demeure sujet à préoccupation de la part des observateurs. Ce pays rétif à l’instauration du Nouvel Ordre Mondial reste est « victime d’actes de terrorisme planifiés et organisés par des puissances étrangères ». Quelle part des services secrets occidentaux dans cette tentative de déstabilisation ? Instrumentalisation de l’OTAN par l’impérialisme US, bras armé de l’ONU ainsi que d’autres questions auxquelles Joëlle Penochet, journaliste, ethnologue et sociologue des mass-médias a répondu dans cet entretien accordé exclusivement à La Nouvelle République.

 

Ex: http://mediabenews.wordpress.com/

La NR/ Quelle est votre analyse de la situation en Syrie?

J.P/ Ce n’est pas Bachar el-Assad qui est visé, mais la Syrie en tant que pays laïc, nationaliste et indépendant, ennemi d’Israël et rétif à l’instauration du Nouvel Ordre Mondial. Après l’Iraq et la Libye, ce pays doit inéluctablement être détruit à son tour pour permettre la réalisation du vieux projet atlantiste de «Grand Moyen Orient». Par ailleurs, la Syrie est une tête de pont pour une agression contre l’Iran et la poursuite de l’encerclement de la Russie et de la Chine.

Après l’élimination du colonel Kadhafi, dans les conditions ignobles que l’on connait, Bachar-el-Assad est le nouvel homme à abattre, l’Hitler du moment. L’agenda atlanto-sioniste (qui correspond à celui des néo-conservateurs du PNAC (Projet pour un nouveau siècle américain) a pris du retard, et le rythme infernal de l’enchaînement des guerres contre les pays ciblés (annoncé par Bush dans le cadre d’une «guerre de cent ans contre le terrorisme) doit s’accélérer. La Syrie est depuis longtemps sur la liste étasunienne des «Etats-Voyous» dont le régime doit être renversé. L’ancien commandant en chef de l’OTAN, le général Wesley Clark, a rapporté en 2007 qu’un officier d’état-major de haut rang lui avait confié, quelques semaines après les attentats du 11 septembre, qu’une campagne militaire de cinq ans était programmée, pour des motifs inconnus, pour attaquer sept pays: l’Irak, la Syrie, le Liban, le Libye l’Iran, la Somalie et le Soudan.

Concernant l’application de ce projet en Syrie, c’est le scénario libyen, à quelques détails près, qui est répété: la même propagande guerrière contre le régime et la diabolisation de son chef, les mêmes mercenaires et combattants professionnels étrangers lourdement armés déguisés en manifestants pacifiques, les mêmes faux-témoignages de «victimes», la création d’un «Conseil national de transition» (le 1er octobre à Istanbul) – un clone du CNT libyen -, et des sanctions économiques répétées pour asphyxier le pays.

Car, depuis la chute du mur de Berlin, c’est toujours le même schéma qui est utilisé pour lancer une guerre «humanitaire» (en Yougoslavie, en Iraq, en Libye…): on déclare que le dirigeant du pays ciblé «massacre son propre peuple», ensuite on fait des discours droits-de-l’hommistes enflammés à l’ONU («nous devons libérer le peuple de son tyran»), on impose des sanctions économiques de plus en plus lourdes, on menace, on lance des ultimatums innacceptables. Siimultanément, on prépare méthodiquement l’opinion publique internationale (que l’on doit émouvoir en lui racontant des histoires atroces préfabriquées – de bébés, de femmes et d’enfants torturés, massacrés par le régime…) à une intervention «humanitaire».

Actuellement, Washington et ses vassaux – en premier lieu la France – se disent «mécontents» des rapports des observateurs de la Ligue arabe, qui les a «trahis» en ne remplissant pas leur mission véritable qui était de de confirmer la version de la Maison Blanche. Ils leur font le même reproche qu’au projet de résolution russe, celui de mettre sur le même plan les violences du régime et celles des «contestataires». Les américains ont d’ores et déjà déclaré que, quelles soient les recommandations de la délégation des observateurs arabes, leur position resterait inchangée. On s’en serait douté!

Mais Washington a oublié que la Syrie n’est pas la Libye. C’est un pays de 23 millions d’habitants, avec des moyens militaires plus importants, des forces militaires aguerries, et des alliances qui semblent plus sûres, du moins pour l’instant. Le pays est toujours en état de guerre larvée avec Israël depuis 1948 – avec l’épisode douloureux de la prise du Golan en 1967 (territoire qu’Afez el-Assad avait toujours essayé de récupérer) et la guerre de 1973 -, et en froid avec l’Egypte et la Jordanie qui ont signé des traités de paix avec Israël.

La Syrie étant alliée de l’Iran, du Hezbollah au Liban, et du Hamas à Gaza, pour contrer l’expansionnisme de l’état d’Israël, elle connait des tentatives de déstabilisation récurrentes: rappelons-nous l’accusation de l’assassinat de Rafic Hariri en 2005, invalidée par la révélation que les chefs d’accusation reposaient totalement sur une série de faux-témoignages. Ce n’est pas à la Syrie que profitait cet assassinat…

Les puissances occidentales, par l’intermédiaire des dictatures théocratiques du Golfe et de la Turquie veulent en finir avec ce pays comme ils l’ont fait de Iraq et de la Libye. On peut malheureusement redouter qu’il ne s’agisse que d’une question de temps, car Washington est déterminé à appliquer son agenda quoi qu’il en coûte, quitte à provoquer l’embrasement de la région entière et le déclenchement d’une troisième guerre mondiale, avec l’utilisation d’armes thermonucléaires.

Une nouvelle fois, il ne s’agit en aucun cas d’une révolte populaire, comme les media mainstream, aux mains des banksters et des multinationales de l’armement, veulent le faire accroire. Le gouvernement syrien est victime d’actes de terrorisme planifiés et organisés par des puissances étrangères pour le renverser. On assiste depuis le début des événements à une militarisation impressionnante de la soi-disant «contestation», et à son escalade sans fin: attaques à l’arme lourde contre les forces armées gouvernementales et les bâtiments publics, tirs de snipers sur les policiers, les manifestants et la population, enlèvements et assassinats de fonctionnaires et de civils qui refusent d’obéir au diktat des bandes armées.

Le niveau d’agression a monté d’un cran avec des sabotages d’infrastructures du pays, comme celui d’un pipe-line approvisionnant l’une des principales centrales électriques, revendiquée par l’Armée syrienne libre (ASL, la branche armée du CNS). Et maintenant l’escalade se poursuit avec des attentats, qui risquent de se multiplier. Ceux de Damas, qui ont fait 44 morts et 166 blessés graves à Damas à la veille de Noël, revendiqués par les Frères musulmans, ont été cyniquement attribués au régime par l’opposition et les puissances occidentales! Le 6 janvier, une nouvelle explosion à la voiture piégée a fait des dizaines de morts et de blessés. Plusieurs milliers de personnes, dont plus de deux mille soldats et membres des forces de sécurité, auraient déjà été tuées par les terroristes depuis l’apparition des troubles.

A l’instar des «rebelles» libyens, qui n’ont jamais existé que sur les écrans de télévision et les photos de presse, les bandes armées qui opèrent en Syrie sont des mercenaires et des terroristes islamistes armés de matériels lourds et sophistiqués par des puissances étrangères et l’OTAN : fusils de chasse, antichars, lance-roquettes, roquettes antiaériennes, mortiers, mitrailleuses lourdes, équipement électronique, lunettes laser…).

Ces gangs instillent un climat de terreur dans la population, menaçant de mort ou exécutant froidement ceux qui refusent de participer à leurs manifestations, ou à leur grève générale. Ces méthodes terroristes ressemblent étrangement à celles du GIA en Algérie dans les années 90′, dont on peut se demander, avec le recul du temps, pour qui il roulaient vraiment… Le gros des troupes de «l’Armée syrienne libre» (ASL) serait composé d’éléments étrangers, principalement des terroristes islamistes armés par le Qatar, monarchie théocratique richissime. Après avoir servi de base à l’état-major américain pour ses opérations en Irak, il avait envoyé cinq mille combattants professionnels en Libye. L’ASL est dirigée par Abdelhakim Belhaj, chef historique d’Al Qaida en Libye déjà sacré gouverneur militaire de Tripoli par l’OTAN.

Abdelhakim Belhaj

C’est pourquoi la population syrienne est en quasi-totalité derrière son président pour contrer l’agression étrangère (les grandes manifestations de soutien au régime n’ont jamais cesser depuis le début – rassemblant plus d’un million de personnes, à Damas et à Alep) et qu’elle ne cesse de réclamer plus de protection de la part de l’armée et de la police. Même les opposants, qui critiquaient la lenteur des autorités à réformer le pays pour éradiquer la corruption et instaurer plus de libertés et de justice sociale, soutiennent activement le régime pour contrer à tout prix une agression étrangère. Les réformes entamées par Bachar el Assad dès son entrée en fonction ont pris d’autant plus de retard qu’après avoir été freiné par la vieille garde de son père Afez, il a du faire face à des menaces extérieures et que le pays est l’objet de sanctions économiques du plus en plus dures.

Les minorités religieuses ont particulièrement menacées par les terroristes islamistes. Grâce au régime laïc, quarante-cinq communautés avaient jusqu’à présent coexisté en harmonie en Syrie: les Chrétiens – qui représentent 15% de la population -, les Druzes, les Kurdes, les Chiites et les Alaouites. Ces minorités soutiennent leur président et craignent l’instauration d’un régime religieux dont les persécutions les contraindraient à l’exil. Deux millions de réfugiés irakiens et près d’un-demi million de Palestiniens ont été accueillis généreusement par la Syrie, où ils ont les mêmes droits que les citoyens syriens. Provoquer et attiser les violences inter-confessionnelles ou inter-ethniques est un moyen classique pour instaurer le chaos, provoquer des guerres civiles, et imposer ensuite un nouvel ordre.

La Soeur Agnès-Mariam de la Croix soutient le régime de Bachar

En revanche, il n’est jamais question de Résolution de l’ONU contre les dictatures sanguinaires amies de l’Occident comme l’Arabie saoudite, théocratie obscurantiste qui a massacré des milliers de manifestants au Barhein depuis le début de 2011. En Iraq, les nouveaux «dirigeants» font tirer à balles réelles sur les rassemblements – faisant à chaque fois des dizaines de morts et de blessés, et ont assassiné un journaliste co-organisateur des «Jours de la colère» contre le régime. Tout cela, dans le silence assourdissant de la dite «communauté internationale».

Ces préparatifs de guerre se déroulent honteusement avec le soutien de l’opinion publique occidentale, façonnée par la propagande des media mainstream. Les slogans (en anglais, donc à destination de l’étranger) sont conçus par des officines américaines spécialisées. Les accusations les plus grotesques ont été lancées contre Bachar el-Assad: enfants torturés, blogueuse lesbienne persécutée et prise en otage (en réalité un étudiant américain émettant d’Ecosse…). Sachant que la guerre de l’information se déroule maintenant sur l’Internet, les rejetons électroniques des media mainstream (comme le Post et Rue89 en France) se répandent en faux témoignages de soi-disant victimes (dont les noms ne sont jamais cités et dont les photos sont floutées…).

Blogueuse syrienne persécutée

Ces accusations odieuses sont basées sur de faux documents audio-visuels provenant généralement d’ Al-Jazira et Al-Arabiya (les Voix de son Maître de l’OTAN et du Pentagone). Ces media prennent aussi leurs «informations» – relayées sans vérification – auprès «d’ONG» basées dans des pays occidentaux (Londres-Paris-Washington), financées paradoxalement par des organisations para-gouvernementales! C’est le cas d’Amnesty International, dont l’antenne américaine est dirigée par une assistante d’Hillary Clinton.

Mais la première source des médias mainstream est l’obscur «Observatoire syrien des Droits de l’Homme» (OSDH), basé à Londres et membre du CNS aux mains des Frères musulmans (les plus radicaux de la région), dont le but est l’instauration d’une république islamique. Son porte-parole, en exil en Turquie, s’exprimant au nom du «peuple syrien» réclame depuis des mois une «intervention extérieure».

En vue d’obtenir le feu vert pour déclencher l’agression, les Etats-Unis ont même fait pondre au Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU un rapport sur mesure, totalement bidon sur les «crimes syriens contre l’humanité”. Fabriqué entièrement «en chambre» à Genève, il est basé uniquement sur les pseudo «témoignages» de 223 «déserteurs» et «victimes» dont, bien sûr, l’identité ne peut être révélée! En outre, il a été co-écrit par la directrice d’un Think-Thank de Washington (le Middle East Policy Council), qui inclut des représentants du gouvernement, de l’armée américaine, de la chambre de commerce américano-qatarie (comprenant Chevron, Exxon, Raytheon et Boeing) et agents de la CIA. Comme attendu par la secrétaire d’Etat Hillary Clinton, ses conclusions préconisent une intervention militaire. Ce «rapport» a permis au Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU d’adopter une résolution condamnant «les violations des droits de l’Homme et des libertés fondamentales » en Syrie. La menace d’une “guerre civile” pourrait justifier une intervention militaire «humanitaire».

Mercenaire

Bachar-el-Assad n’a rien d’un dictateur. C’est un médecin formé à Londres qui n’avait aucune ambition de devenir président. Il a été élu par référendum en 2000 et la population – même ses opposants-, est plus que jamais massivement derrière lui. Les forces militaires qu’il déploie – bien insuffisantes au demeurant – pour tenter de contenir cette insurrection armée de grande ampleur, font face à des escadrons de la mort redoutables entraînés par des forces spéciales américaines, françaises et israéliennes en Turquie et au Liban Nord. Le président a regretté publiquement des bavures – attribuées au fait que les forces de l’ordre étaient exaspérées par des assassinats massifs de leurs membres par des «insurgés» armés alors qu’eux-mêmes n’avaient pas le droit de tirer. De nombreux soldats ont été atrocement torturés et mutilés avant d’être jetés d’un pont, comme le montrent des vidéos de témoins directs.

Manifestation de soutien au régime à Tartous

Tout est fait pour isoler la Syrie sur la scène internationale. La décision obtenue le 25 novembre de la Ligue arabe, dominée par l’Arabie Saoudite et autres suppôts des Etats-Unis, de suspendre la Syrie, pays fondateur de l’organisation – et dernier état arabe à s’opposer à Israël – avait pour objectif d’assurer une couverture arabe à l’agression.

Cette fois, c’est la Turquie, membre de l’OTAN et alliée d’Israël, qui tient le rôle de paravent pour les Etats-Unis que la France avait joué en Libye. En effet, ruinés et en campagne électorale (l’opinion publique américaine étant défavorable aux opérations extérieures – c’était le sens du vote à la présidentielle de 2008), les Etats-Unis ne peuvent plus se permettre d’apparaître au premier plan, mais orchestrent toute l’opération en coulisses.

Par ailleurs, on remarquera que les nouvelles guerres sont déclenchées avec l’assentiment quasi-unananime de l’opinion publique occidentale. La démobilisation des anti-guerre ne s’explique pas totalement par le découragement qui a gagné les participants aux grandes manifestations de 2002-2005 contre la guerre en Iraq (qui ont rassemblé plus de 10 millions de personnes dans le monde, et à plusieurs reprises plus d’un demi-million de personnes à New-York, Washington et à Londres). La fièvre de la guerre humanitaire a contaminé les milieux traditionnellement anti-guerre, comme en France, la «Gauche de la gauche» et les «écologistes» – révélant ainsi la véritable nature de ces mouvances très médiatisées-, et aux Etats-Unis les «libéraux», depuis que le milliardiaire Georges Soros (l’inventeur génial des « révolutions colorées ») a mis la main sur le mouvement pacifiste en 2004 pour canaliser ses énergies derrière le candidat belliciste démocrate (à l’aide de slogans aussi fédérateurs que «Anybody but Bush»), en lui faisant prendre des vessies pour des lanternes.

La NR/ Dans la guerre libyenne, certains observateurs ont souligné le rôle des services secrets occidentaux dans la préparation de l’insurrection ; assisterait-on au même scénario en Syrie ?

Ce type d’opération de déstabilisation ne peut pas se réaliser sans une longue préparation. Les services secrets occidentaux et israéliens fomentent la déstabilisation de la Syrie depuis des années. Des agents de la DGSE (les renseignements français) sont basés au Nord du Liban et en Turquie. On sait que les Frères musulmans, qui dominent le CNS, ont des liens étroits avec les services anglais (MI6) et la CIA depuis des décennies. Les mouvements islamistes ont souvent été manipulés par les puissances occidentales pour contrer le nationalisme arabe (par exemple le nassérisme dans les années 50′). Les mercenaires étrangers (saoudiens, qatari, libanais…) sont armés, formés et financés par les mêmes services, et le Mossad, l’Arabie Saoudite, la Turquie, le Liban et la Jordanie.

L’émir du Qatar

La NR/ Certains pensent qu’une guerre contre la Syrie aurait de lourdes conséquences sur la région. A quelle configuration géopolitique pourrait-on s’attendre dans ce cas ?

C’est un scénario à la Yougoslave qui se dessine. On essaie de déclencher une guerre civile pour créer des divisions ethniques, politiques et religieuses menant à l’éclatement du pays. Déjà dans l’ex-fédération yougouslave, en Bosnie et au Kosovo, l’objectif avait été atteint grâce à la création d’organisations paramilitaires armées (comme l’UCK) similaires à l’ASL. La propagande mensongère (faux-charnier de Timisoara, faux massacre de Raçac, faux camp de concentration..) voulait démontrer que le gouvernement de Belgrade avait commis des crimes atroces, afin de pouvoir justifier une «guerre humanitaire». Là aussi, on avait utilisé des groupes islamistes, et créé par la suite, en toute illégalité, un état sur des bases ethniques et confessionnelles, le Kosovo (où les rares Serbes et Chrétiens qui n’ont pas fui sont toujours persécutés).

Mais la Syrie n’est une étape de plus après la Libye dans le plan de remodelage de la région programmé par l’axe atlanto-sioniste, qui passe ensuite par l’Iran. Il faut éliminer tous les régimes encore récalcitrants au Nouvel ordre mondial, et les partitionner les pays à l’instar de la Yougoslavie ou du Soudan (en 2011), sur des bases ethniques et/ou confessionnelles.

La NR/ La Russie et la Chine ont opposé leur veto à cette campagne anti-syrienne. Sauront-ils résister face à l’axe américano-occidental ? Et pour combien de temps ?

Les dirigeants chinois et russes portent une part de responsabilité dans les massacres du peuple libyen et la chute du régime. Saurons-nous jamais à la suite de quels marchandages sordides ils en sont arrivés là?

L’intervention militaire en Syrie, qui avait été planifiée pour la mi-novembre 2011, a été stoppée in extremis le 5 octobre par les vétos russe et chinois au Conseil de sécurité. Exaspérée par cette résistance inattendue, les puissances impérialistes ont décidé d’intensifier leur campagne de propagande de guerre et les provocations meurtrières sur le terrain. Les media multiplient les calomnies odieuses contre le régime, et diffusent quotidiennement des bilans des morts fantaisistes de plus en plus lourds. Tout cela pour préparer les opinions publiques à une nouvelle bonne guerre humanitaire qui réduirait le pays en cendres et ferait des dizaines de milliers de morts.

La Chine, qui a dénoncé l’instrumentalisation du rapport du Conseil des Droits de l’Homme pour forcer le Conseil de sécurité à voter une Résolution, a tout de même reconnu le CNS et appelé à deux reprises le régime syrien à «respecter et répondre aux aspirations et aux revendications légitimes du peuple». La Russie a jugé le rapport Pillay «inacceptable», mais elle a finalement opéré un recul tactique en proposant une Résolution au Conseil le 5 décembre. Il semble évident que la nouvelle tentative de déstabilisation de la Russie à l’occasion des récentes élections est liée à sa position, même si elle a été infléchie (les media évoquent même aujourd’hui un «Printemps Russe»!). Se retrouvant isolée, et étant dépendante des ressources pétrolières de la région, elle doit assurer ses arrières. Le 8 janvier, une flotte russe comprennant des navires de guerre, des sous-marins, des avions de combat, des hélicoptères et plusieurs systèmes de missiles anti-aériens a accosté en rade de Tartous, la seule base dont disposerait la Russie en Méditerranée.

Porte-avions russe Amiral-Kuznetsov dans les eaux syriennes

La Syrie offrant plus de résistance que prévu, et les premiers rapports de la Ligue arabe n’étant pas à la mesure des espérances des puissances occidentales, désignent de nouveau à la vindicte publique l’adversaire principal dans la région, l’Iran, le plus gros morceau. Pour l’instant, la Syrie ne fait plus la une des media, même avec les attentats odieux qui ont frappé Damas. Mais les exactions des terroristes continuent de s’amplifier, avec cette fois des attentats à répétition.

La NR/ Vous êtes de ceux qui pensent que le « printemps arabe » lui-même était une opération américaine, une nouvelle « révolution de couleur » ; pouvez-vous explicitez ?

Le renversement des potentats corrompus régnant en Egypte et en Tunisie était espérée depuis longtemps. Mais les multiples révoltes de la faim et les manifestations contre la politique étrangère de ces marionnettes (notamment contre leur alliance tacite avec Israël) avaient toujours été jusqu’à présent matées dans le sang sans que la «communauté internationale» s’en émeuve. La situation en Egypte et en Tunisie, pays rongés par la corruption et en proie à un taux de chômage extrêmement élevé, est très différente de celles de la Libye et de la Syrie. La Tunisie compte 800.000 sans-emploi et un taux de chômage de 30% dans certaines régions (contre 8% en Syrie, et une quasi-inexistence en Libye, grâce au système social mis en place par Mouammar Khadafi). Les soi-disant «Révolutions» arabes louangées par les occidentaux n’ont abouti qu’à la mise en place de régimes islamistes et d’un gouvernement militaire qui continue de réprimer la population.

Beaucoup trop d’indices semblent indiquer que ce dénommé «printemps» n’était pas aussi spontané qu’il a été décrit. Le matériel standardisé, comme les nouveaux drapeaux et les pancartes, fabriqués à grande échelle et distribués aux manifestants, les slogans en anglais, sont également le signe d’une main extérieure, de même que les noms donnés à ces révoltes, baptisées abusivement «Révolutions», comme la «Révolution du Jasmin» tunisienne, après les révolutions «Orange» (en Ukraine), «des Roses» (en Géorgie), Verte, Pourpre, etc. Tout cela a un air de «déjà vu». Tout est bien trop ordonné pour être spontané…

Le nom même de «printemps» était réapparu en 1967 en Tchécoslovaquie (avec le «printemps de Prague»), au moment où son nouveau dirigeant, Dubcek, s’était rapproché de l’Ouest, provoquant l’ire de l’URSS et l’invasion du pays par les troupes soviétiques l’année suivante.

La NR/ Quels enjeux, pour Washington, présentent ces guerres menées par procuration via l’OTAN, notamment dans le monde arabe et en Afrique ; comment voyez-vous la nouvelle répartition des rôles dans ce nouvel ordre mondial ? Quel rôle pourrait jouer Israël dans cette éventuelle redistribution des rôles ?

Une fois débarrassé des régimes qui le gênaient, l’axe atlanto-sioniste pourrait remodeler le Moyen Orient à sa guise. Israël pourrait élargir ses frontières à l’intérieur de l’actuelle Syrie, de l’Iraq et du Liban. La politique d’Israël est une politique d’extension sans limites du pays et de son influence à travers le monde. Sa soif d’extension et de domination mégalomaniaque est inextinguible, et elle peut donner libre cours à la réalisation de tous ses phantasmes, étant assurée que tous ses crimes passés et à venir resteront à jamais impunis. Israël contrôle aujourd’hui pratiquement tous les media occidentaux mainstream, et nombre de gouvernements. Il est impossible à un candidat aux présidentielles américaines d’être élu sans son soutien. Le même phénomène semble s’être étendu à la France où, aujourd’hui, même la candidate du Front National en campagne semble rechercher l’appui d’Israël.

Si le plan occidental réussissait, Israël serait reconnue par les nouveaux dirigeants mis en place par les Etats-Unis. Les nouveaux gouvernements fantoches (comme ceux d’Iraq, d’Afghanistan, et de Côte d’Ivoire…) permettraient également aux grandes multinationales américaines (notamment les géants du pétrole, du bâtiment et de l’agroalimentaire) de s’implanter dans les pays recolonisés.

La NR/ Certains pensent que la guerre de l’OTAN contre la Libye est dirigée contre la Chine notamment pour l’accès aux ressources énergétiques, d’autres avancent qu’elle est dirigée contre l’Afrique, qu’en pensez-vous ?

A la fois contre les deux en réalité. Les Etats-Unis sont en concurrence avec la Chine pour le contrôle des ressources énergétiques. Ils ne peuvent tolérer que la Chine cherche à s’approprier les champs pétroliers les plus riches connus, alors qu’il est prévu que l’économie américaine sera supplantée par celle de la Chine dans les cinq ans à venir. Ils n’avaient pas pardonné à Kadhafi d’avoir refusé, en 2008, de rejoindre l’AfriCom, le commandement régional créé par le Pentagone pour contrer la pénétration de la Chine en Afrique. Il faut savoir que le tiers des importations de pétrole de la Chine provient du continent africain.

Et, en même temps, il faut éviter qu’un nouveau continent (de surcroît le plus riche!) puisse sortir du sous-développement: il faut maintenir l’Afrique la tête sous l’eau pour éviter qu’elle devienne une puissance émergente. Le colonel Kadhafi, symbole de la lutte anti-impérialiste en Afrique parce qu’il avait toujours oeuvré pour le développement et l’indépendance du continent, devait être éliminé. Il avait financé le satellite RASCOM, qui a permis à l’Afrique de sortir de la dépendance des multinationales occidentales en matière de télécommunications. Il était sur le point de lancer une monnaie basée sur l’Or, travaillait à nouveaux projets panafricains, dont les États-Unis d’Afrique et une Organisation du Traité de l’Atlantique Sud. Les puissances impérialistes ne pouvaient le tolérer. L’Afrique est un continent extrêmement riche en matières premières indispensables aux pays développés: pétrole, gaz naturel, minerais rares utilisés pour les nouvelles technologies… La carte des conflits en Afrique se superpose avec celle des richesses de son sous-sol.

C’est pourquoi les pays africains les mieux dotés en matière premières sont voués à la famine et à des guerres civiles programmées de l’extérieur. On pourrait dire que plus un pays est riche, plus il va s’enfoncer dans le sous-développement, car les puissances étrangères ne peuvent piller un pays que s’il est faible et dépendant des «aides» extérieures (du FMI, de la Banque mondiale…) qui l’étranglent, avec des «dirigeants» installés par ses soins. Ce n’était le cas ni de l’Iraq ni de la Libye, comme ce n’est pas le cas de l’Iran ni du Venezuela – également sur la liste noire des Etats-Unis depuis l’élection d’Hugo Chavez à sa tête.

La NR/ Selon ses statuts, l’OTAN est un pacte défensif dont l’objectif consiste dans l’aide mutuelle en cas d’attaque d’un de ses membres. Elle n’est absolument pas habilitée à intervenir hors de son territoire, dans des pays non membres. Or, on constate aujourd’hui qu’elle est instrumentalisée. Elle est devenue une force de frappe militaire de l’ONU pour renverser des gouvernements de part le monde. Comment expliquer ce revirement ?

L’OTAN n’est qu’un instrument au service de l’impérialisme US, le bras armé de l’ONU. C’est en prévision des nouvelles guerres américaines programmées de longue date que Sarkozy, l’agent américain, a fait revenir en 2009 la France dans le commandement intégré de l’OTAN duquel le général de Gaulle l’avait fait fait sortir en 1966. Comme G.W. Bush, Obama – le nègre blanc -, ne fait que suivre la feuille de route.

L’OTAN, qui aurait logiquement du disparaître à la fin de la guerre froide, s’est au contraire notablement renforcée depuis, avec notamment l’adhésion des anciens pays de l’Est. C’est à l’OTAN qu’Obama, prix Nobel de la Paix, a transféré sa guerre contre la Libye lorsque les pays qui lui servaient de paravent se sont trouvés en difficulté. Toujours en contradiction avec sa Charte, L’OTAN participe aussi à des guerres d’occupation et mène avec la CIA des opérations criminelles.

L’accord entre l’OTAN et l’ONU, alliance militaire pourvue d’armes nucléaires, est incompatible avec la Charte de l’ONU, qui exige que les conflits soient résolus pacifiquement. L’OTAN n’est plus qu’un instrument des États Unis pour mettre en œuvre le plan concocté par les néoconservateurs dans les années 90′ (le PNAC) dans le cadre de l’instauration d’un Nouvel Ordre mondial.

Peut-on distinguer les interventions de l’ONU de celles de l’OTAN, si trois des cinq membres permanents du Conseil de sécurité sont aussi membres de l’OTAN? Comment les violations du droit commises par l’OTAN pourraient-elles être poursuivies par les tribunaux internationaux?

La NR/ Actuellement, on assiste à une dépravation de l’application du droit international de la part du Conseil de sécurité, comme on l’a constaté notamment en Libye, avec la malversation de la résolution 1973. Quelle crédibilité pourrait avoir l’ONU dont la Charte a été détournée de sa vocation première ?

C’est une vaste fumisterie pour donner l’illusion que le droit international serait respecté, alors qu’il n’y a qu’un seul droit qui régit notre monde, la loi de la jungle.

Certes, la résolution 1973 a été violée, mais elle avait été conçue et votée justement dans le but de pouvoir l’être. C’était un cheval de Troie en vue d’une escalade militaire pour faire tomber le régime. Au demeurant, elle n’avait pas lieu d’être, puisqu’il avait été prouvé rapidement que le Guide libyen n’avait jamais fait bombarder son peuple ni fait tirer sur lui. La Résolution a été votée sans qu’aucune enquête soit diligentée pour vérifier les faits allégués.

Combien de guerres d’agression ont été menées avec ou sans l’aval de l’ONU ? En 2003, les Etats Unis et la Grande-Bretagne ont violé le droit international en attaquant l’Iraq sans résolution du conseil, parce que la France avait prévenu qu’elle utiliserait son droit de veto. Nous avions le précédent de l’attaque de la Yougoslavie, qui avait pour but l’implantation de bases américaines en Europe de l’Est comme nouvelle étape de l’encerclement de la Russie, et contrôle de l’acheminement des produits pétroliers… Israël avait elle obtenu un mandat de l’ONU avant d’attaquer le Liban en 2006 et la bande de Gaza en 2009 ? A-t-elle été poursuivie pour violation du droit international et pour crimes contre l’Humanité?

Le Conseil de sécurité et le secrétariat de l’ONU sont devenus depuis la chute du mur de Berlin (qui avait le mérite au moins de maintenir «l’équilibre de la terreur») sont les premiers responsables des catastrophes humanitaires. Ainsi, l’embargo contre l’Iraq decrété en 1990 (et jamais levé jusqu’à 2003 malgré le respect de ses clauses) a causé 1.500.000 morts, dont un demi-million d’enfants. Pour protester, quelques honnêtes hauts-fonctionnaires de l’ONU avaient préféré démissionner plutôt que de rester complices de ce génocide à petit feu, comme deux coordinateurs des opérations humanitaires en Irak successifs (Dennis Halliday en 1998 et Hans Christof von Sponeck en 2000), suivis par la responsable du Programme alimentaire mondial (PAM).

Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, les Etats-Unis ont attaqué plus de cinquante pays en totale impunité. Sans compter tous les coups d’Etat organisés à travers le monde pour renverser les dirigeants gênants… Et Israël a été condamnée plus de deux cent cinquante fois par des résolutions de l’ONU, mais n’a jamais été sanctionnée. Le sionisme a été stigmatisé comme «une forme de racisme» par l’ONU en 1975, mais cela n’a pas empêché la construction d’un mur de l’Apartheid aussi ignoble que le mur de Berlin sans que la « communauté internationale» s’en émeuve.

Les dirigeants de tous ces pays-voyous (qui possèdent tous l’arme nucléaire) ont-ils été jugés et condamnés par un tribunal international? Leur a-t-on envoyé les troupes de l’OTAN pour les mater?

Par contre, les dirigeants vaincus des pays attaqués et vaincus sont jugés par des tribunaux fantoches et sont condamnés à mort après un simulacre de jugement (Saddam Hussein, Tarek Aziz, et bientôt Saïf Al Islam Kadhafi), sont laissés mourir à petit feu (Milosevic), quand ils ne sont pas tout simplement lynchés, comme Mouammar Kadhafi, sans que personne n’y trouve à redire. Dans quel monde vivons-nous ?

(On pourra noter au passage que les «grandes» démocraties où la peine de mort a été abolie se réjouissent des exécutions sommaires de dirigeants extra-occidentaux, et acceptent d’être responsables ou complices de millions de morts aux cours des guerres d’agressions. Ceci est pour le moins grotesque…).

Par ailleurs, l’ONU n’est jamais intervenue lorsque des dirigeants démocratiquement élus ont été assassinés ou chassés par les Etats-Unis : Mossadegh en Iran en 1953, Allende au Chili en 1973, Manuel Zelaya au Honduras en 2009 pour n’en citer que quelques uns… Les dictateurs sanguinaires qu’on leur a substitués n’ont jamais été jugés pour crimes de guerres ou crimes contre l’Humanité devant un tribunal international comme comme ils auraient du l’être selon les lois en vigueur. Le général Pinochet est mort tranquillement chez lui, et les généraux argentins n’ont pas été inquiétés malgré toutes les manifestations de familles de dizaines de milliers de « disparus ».

Tous les dirigeants africains intègres qui ont tenté de développer leur pays et d’échapper au Diktat des néo-colonisateurs ont été assassinés (Thomas Sankara au Burkina Faso, Patrice Lumumba au Congo…)… Et le président de la Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, aussitôt après avoir démocratiquement réélu en 2011, a été kidnappé et chassé par la France au profit d’Alexandre Ouattara, la marionnette sanguinaire du FMI. C’est le vainqueur des élections qui se retrouve maintenant devant le tribunal international de La Haye! C’est vraiment le monde à l’envers! Un exemple de plus qui démontre que l’ONU n’est qu’un instrument au service de l’Occident et de ses sbires.

Il nous faut donc nous demander si le monde serait différent en l’absence de cet organisme dévoyé et corrompu, au service exclusif des gendarmes du monde.

En effet, depuis sa fondation, l’Organisation des nations unies s’est avérée inefficace pour maintenir la paix et n’a jamais empêché ses membres les plus influents de contourner ses mécanismes pour mener des opérations unilatérales. Les secrétaires généraux du «machin», comme l’appelait si bien le général de Gaulle, sont tous des marionnettes des USA, comme Ban Ki-Moon, après Koffi Annan et bien d’autres. C’est un organisme de convenance, un paravent créé pour servir les intérêts des Etats-Unis et ceux de leurs valets tout en faisant croire à une justice internationale. Point final.

Ainsi, le Tribunal pénal international (TPI) de La Haye n’a jamais eu à juger les responsables des Etats-Unis et de ses alliés, qui ont commis des massacres à très grande échelle, et utilisé des armes nucléaires et chimiques, que ce soit au Vietnam (avec l’agent Orange), en Iraq, en ex-Yougoslavie, en Palestine, au Liban, en Libye (avec les armes à l’uranium appauvri, au phosphore, au napalm «amélioré»…). Le président Clinton a été inquiété dans son pays pour des délits sexuels, mais il ne sera jamais jugé pour l’assassinat de centaines de milliers d’Iraqiens (pas plus que son acolyte, le prix Nobel de la Paix, Al Gore). De même que Richard Nixon fût chassé pour des écoutes téléphoniques, et non pour ses crimes de guerre. En récompense des atrocités dont il était responsable au Vietnam ou au Chili, son secrétaire d’Etat Henry Kissinger avait lui-aussi reçu le Prix Nobel de la Paix! Ajoutons que les Etats-Unis ont refusé de ratifier le traité instituant la Cour pénale internationale (CPI), afin d’éviter tout jugement à ses dirigeants politiques et militaires.

Les agences spécialisées de l’ONU sont pour la plupart tout aussi inefficaces et dévoyées. Ainsi, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), assujettie à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) par un accord de 1959, n’a pas le droit de reconnaître officiellement la nocivité de l’uranium appauvri, substance à la fois hautement chimiotoxique et radioactive utilisée dans toute la panoplie des armes depuis plus de vingt ans et de façon de plus en plus intensive. Le Programme des nations-unies pour l’environnement (PNUE) ignore ce très grave problème de pollution de l’environnement. Irréversible, il condamne les populations victimes des bombardements à vivre dans un environnement de plus en plus radioactif, et va induire la mort de centaines de milliers, voire de millions de personnes sur plusieurs siècles, et la destruction du génome… L’ONU s’en est-elle souciée ? En Iraq, plus de trois millions de personnes ont déjà été tués depuis vingt ans par les Etats-Unis et ses laquais. Mais on ne pourra jamais inclure parmi les victimes le nombre de morts différées dues à cette substance diabolique.

Certains traités, comme celui de non-prolifération nucléaire (TPN), sont instrumentalisés pour assurer la domination des uns, et menacer d’extermination les autres. Notons qu’Israël, qui posséderait aujourd’hui plus de troix-cents têtes nucléaires, a pu développer en toute illégalité son programme, sans avoir signé le traité de non-prolifération (à l’inverse de l’Iran) et sans que ses installations soient jamais inspectées. (Sans compter toutes les autres armes de destruction de masse qu’elle développe en secret). Cette situation n’a jamais été sanctionnée par l’Organisation censée garantir la Paix entre les nations… Pourtant cet état hors-la-loi ose menacer sans vergogne un pays voisin, l’Iran, d’annihilation.

La NR/ N’est-il pas temps de réformer cette Organisation qui, malheureusement, n’est plus en mesure de remplir la mission essentielle pour laquelle elle a été créée, c’est-à-dire garantir la paix ; alors qu’on en est arrivé au point où l’on mène des guerres d’agression en son nom ? Si oui, comment ?

Une réforme radicale de l’ONU s’impose pour la soustraire au contrôle des USA, mais c’est un voeux pieux. Il faut d’abord se poser la question: a-t-elle jamais garanti la paix? Sa mission a été dévoyée depuis le début de son existence. Elle a pour mission fondatrice la paix internationale, mais elle n’a jamais, à ma connaissance, empêché les guerres (Cf. Vietnam, Yougoslavie, Iraq… ). L’ONU n’a jamais été plus efficace que la Société des nations (SDN,) fondée après la guerre de 14-18, qu’elle a remplacée après la deuxième guerre mondiale.

Bien au contraire, elle a favorisé les guerres d’agression et les coups d’état menés par les Etats-Unis et ses laquais pour renverser des présidents élus démocratiquement – mais qui n’avaient pas l’heur de plaire aux gendarmes du monde -, et les remplacer par des dictateurs sanguinaires à leur botte.

Depuis 1945, et surtout depuis 1989 et 2001, les violations du droit international par les plus puissants se sont intensifiées à l’envi. Nombre de populations (pas seulement dans le Tiers-Monde) se voient privées de leurs droits fondamentaux (à l’alimentation, à la santé, à l’habitat, à la culture, au travail, à un environnement sain et à la liberté d’opinion), et peuvent être victimes d’agressions militaires si leurs ressources naturelles sont convoitées.

Qui pourrait se charger de réformer l’ONU? Ceux qui sont aux commandes aujourd’hui et qui ont dévoyé sa mission originelle à leur profit en bafouant en permanence sa Charte? Il s’agirait d’abord de faire respecter le droit international qu’elle a elle-même fondé! Il y aura certainement un replâtrage censé donner plus de représentativité aux pays du Sud émergents (Inde, Brésil…) au sein du conseil de sécurité, et permettant d’éviter les blocages comme celui qu’on connait actuellement pour la Syrie.

Entretien réalisé par Chérif Abdedaïm, La Nouvelle République du 14 janvier 2012

jeudi, 19 janvier 2012

La notation des Etats membres de la zone euro pourrait entrer dans une spirale de dégradation continue

La notation des Etats membres de la zone euro pourrait entrer dans une spirale de dégradation continue
 

Ex: http://mediabenews.wordpress.com/

L’Allemagne s’est endettée à taux négatif à court terme, les banques européennes replacent à perte auprès de la BCE la quasi totalité des 500 milliards d’euros reçus de la même BCE, la Grèce ne parvient pas à finaliser un accord avec ses créanciers… Des comportements inhabituels des opérateurs financiers qui traduisent un trouble profond…

Les indicateurs ne manquent pas pour mesurer le niveau de peur des opérateurs financiers européens. Il suffit d’observer les conditions financières de la récente émission des obligations allemandes, à six mois, qui a été réalisée avec un taux d’intérêt négatif ; ou encore de comparer le montant des liquidités placées par les banques européennes auprès de la BCE (banques centrale européenne), pour avoir un sentiment du niveau des craintes importantes des investisseurs.

L'économie européenne est-elle en train de se noyer dans la peur ?

A coté des opérateurs européens, les intervenants financiers américains avaient d’ores et déjà (à partir du mois de juin 2011) commencé à rapatrier leurs fonds aux États-Unis, en réduisant de 97% leurs allocations pour le financement à court terme des banques européennes (France, Espagne, Italie, etc.).

Ces craintes sont consistantes avec un scénario dans lequel :

  • La notation des États membres de la zone euro entrerait dans une spirale de dégradation continue (à l’image de la dégradation qu’à connu la Grèce depuis 2009) ;
  • Les banques deviendraient de plus en plus fragiles (puisqu’elles subiraient des pressions sur leurs expositions aux dettes souveraines) ;
  • Les États mettront en place des plans d’austérité de plus en plus importants favorisant le chômage et la récession (justification retenue par l’agence de notation Standard & Poor’s pour “downgrader” la France et 8 autres pays de la Zone Euro) ;
  • Une importante destruction des patrimoines des ménages (source de financement des retraites pour les pays utilisant la capitalisation).

A la recherche d’une nouvelle classe d’actifs sans risque

Avant la crise des dettes souveraines, les émissions obligataires des États entraient dans la catégorie dite des « actifs sans risques ». Cette catégorie constitue des placements dans lesquels l’investisseur reçoit un rendement faible en contrepartie d’une quasi-certitude de récupérer ses avoirs à la maturité de l’instrument financier. Assureurs et fonds de pension plaçaient conséquemment une quantité importante de leurs investissements dans ces instruments financiers pour s’assurer de disposer au moment voulu (paiement des prestations de retraite, paiement de sinistres, remboursement de l’épargne etc.) des liquidités requises.

Cependant, la restructuration de la dette grecque a mis en évidence la possibilité d’une faillite (ou d’une restructuration) de dettes émises par des États membres de la zone euro. Une restructuration qui se traduisait par la perte d’une partie des avoirs investis. En effet, le sauvetage européen de la dette grecque adopté en juillet et en octobre 2011 avait pour contrepartie l’échange de dettes grecques anciennes, détenues par les investisseurs privés, par de nouvelles émissions avec une perte, lors de l’échange, d’une proportion pouvant dépasser 50% des montants investis.

Ce mode de restructuration est nouveau pour les opérateurs financiers, puisque l’échange est optionnel et nécessite l’adhésion de la majorité des investisseurs. En effet, la proposition européenne pour le sauvetage de la Grèce repose sur un mécanisme d’accord de la majorité des investisseurs pour la restructuration, qui se traduit par la non-mise en œuvre des contrats d’assurance contre le défaut (les CDS). Les investisseurs qui disposaient de ce type d’assurance pour protéger leurs actifs ne pouvaient pas obtenir le paiement de leurs sinistres, même s’ils ont subit une perte (puisque cette perte est choisie par l’investisseur et n’est pas forcée). Cependant, les fonds alternatifs semblent, selon les récents développements des négociations avec l’IIF (Association des grandes banques et institutions financières mondiales), ne pas être d’accord avec une restructuration optionnelle. Ils poussent la Grèce à faire défaut « classiquement », afin de mettre en œuvre le paiement des CDS, afin de couvrir les pertes qu’ils subiraient en contrepartie des obligations qu’ils détiennent.

Cependant, un tel scénario se traduirait par des pertes importantes pour les établissements financiers (banques et compagnies d’assurances,) qui ont vendu ces “couvertures”. Il raviverait les craintes sur la solvabilité des établissements financiers, et les rapprocherait du scénario de faillite en chaîne (dans un développement qui ressemble à celui qui a mené à la faillite de la banque Lehman Brothers).

Ces incertitudes justifient la sortie des dettes souveraines de la catégorie « actifs sans risques » et les choix des institutions financières, qui semblent préférer payer l’Allemagne pour sécuriser leurs investissements, ou placer les avoirs auprès de la BCE, même si celle-ci n’offre qu’un rendement de 0,25% (lorsqu’elle facture les liquidités prêtées à 1%).

De l’annihilation de la peur… à la peur excessive

Le facteur de peur (ou de risque) constitue un moteur essentiel dans l’investissement financier. Mais ce facteur a évolué d’un extrême à l’autre. Durant la période 2003 à 2007, les opérateurs financiers considéraient, sous l’impulsion d’une FED (réserve fédérale américiane) qui considérait que le « monde a changé » et que la stabilité économique et financière était acquise. Cette annihilation de la peur s’est traduite par l’augmentation démesurée de l’effet de levier, et la mise en place de prêts pour toutes les contreparties sans tenir compte du risque de défaut (prêts subprimes, emprunt très importants par rapport à la valeur des actifs financiers, etc.).

Aujourd’hui, les craintes deviennent trop importantes pendant la phase de la réduction du levier. Les doutes sur la régulation poussent les agents à s’interroger sur la réalité des bilans des institutions financières, et sur les pertes « cachées » qui pourraient émerger à n’importe quel moment.

Cette situation d’extrême s’explique par la psychologie humaine. En effet, face à un obstacle l’être humain se comporte de trois manières : la fuite, la confrontation ou le repli sur soi. Durant la crise, nous avons expérimenté les deux premières attitudes. Pendant la période s’étendant de l’été 2007 au premier trimestre 2008, les opérateurs ont combattu les risques de réduction de la dette. Mais devant l’importance de l’endettement, les opérateurs ont été pris de paniques et ont mis en place le cercle vicieux de la vente forcée (les opérateurs vendaient pour éviter l’accumulation des pertes, justifiant des ventes encore plus importantes, puisque les prix des actifs baissaient). Devant la mise en place de cette spirale vicieuse, les banques centrales ont injecté massivement des liquidités. Elles ont offert aux marchés financiers les armes pour fuir le pire, et pour oublier (pendant la période avril 2009 à l’été 2011) la crise et les problèmes structurelles. Cependant, les mécanismes de réduction des risques et de la réduction de la dette (dé-leverage) ont été si importants que les opérateurs semblent (au vu des derniers développements) avoir choisi le repli sur soi et la peur handicapante.

Si la peur est essentielle dans l’activité humaine (« où serait le mérite des héros s’ils n’avaient pas peur »), celle-ci doit être jugulée en créant des conditions de la prise de risque. La cacophonie politique et une régulation financière inadaptée constituent les deux principales justifications de la capitulation actuelle des marchés financiers. Ceux-ci évoluent entre optimisme injustifié (dont les prémices peuvent être lues dans le rebond des marchés actions, notamment à partir du début d’année 2012), et un pessimisme paralysant.

Il semble que le temps soit venu pour revoir en profondeur les politiques économiques et pour rétablir la place de la peur, sans l’annihiler par des camisoles monétaires – programmes d’injection de liquidité sans contreparties – ni l’attiser en cultivant le flou sur la situation réelle des bilans des établissements financiers. L’urgence des réformes sur la transparence de la réalité financières des États et des établissements financiers est importante, puisqu’elle constitue un monteur essentiel pour le fonctionnement de notre économie moderne, et pour la réduction des risques sur les perspectives de croissance et de chômage.

Driss Lamrani

CONVERGENCIAS IDENTITARIAS EN LA EUROPA DANUBIANA.

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CONVERGENCIAS IDENTITARIAS EN LA EUROPA DANUBIANA.

 
Ex: http://enricravello.blogspot.com/

El mismo día que publicábamos en nuestro blog el artículo sobre la nueva Constitución húngara, aparecía en el diario madrileño El País un artículo firmado por un conocido vocero de lo “políticamente correcto”, Paolo Flores d´Arcais, en el que confirma lo que nosotros habíamos expuesto en nuestro escrito.
 
 

El artículo, escrito con cierto tono de amenaza, induce a tomar todas las medias posibles, incluso las más antidemocráticas, para parar la evolución nacionalista de Hungría y alienta a los poderes internacionalistas a dar un golpe de estado en Hungría similar al dado contra Berlusconi en Italia. Flores d´Arcais  confirma nuestras afirmaciones al decir que fue el hecho de un acercamiento político y estratégico entre la Italia de Berlusconi, la Hungría de Orbán y la Rusia de Putin, lo que hizo saltar las alarmas de los poderes mundialistas. Los estrategas mundialistas no podrían tolerar la construcción de ese nuevo eje europeo Roma-Budapest-Moscú, al que Flores d´Arcais define como una  “prueba de la plaga del fascismo postmoderno, blando sólo en apariencia, (…) una fuerza extendida y con un crecimiento amenazador”,  para este periodista, otra prueba de esa “plaga” es el ascenso en las encuestas de Marine Le Pen. Ya sabemos que para los poderes mundialistas la voluntad popular y las decisiones soberanas de los Estados no merecen ningún respeto.

 
En la edición del mismo día de ese rotativo madrileño, dentro de la sección de economía, se volvía a hablar del “caso húngaro”, señalando la presión de los mercados contra el florín que perdía valor de cotización en el mercado internacional de divisas.  A su vez se afirmaba que el primer ministro húngaro, no  podría aguantar la situación y terminaría por buscar algún tipo de acuerdo con el FMI, cediendo en algunas de las cláusulas de la nueva constitución. Compartimos esta opinión, de hecho ya hay algunos gestos en este sentido, Viktor Orban cederá lo menos que pueda, pero apostará por abrir negociaciones con el FMI y eso le obligará a replegarse en algunas de sus posturas de independencia política y económica. Sin embargo la reacción  del electorado húngaro, no está siendo la esperada por los poderes mundialista, el desgaste del gubernamental FIDESZ , no se traduce en un aumento de votos de la izquierda “respetable”, por el contrario, la única formación que aumenta en apoyo popular son los nacionalistas de JOBBIK, que acusan a Orban de “blando “ y no está dispuestos a la menor concesión ante la finanza internacional.

 
En su artículo, Flores d´Arcais también nos habla de la posibilidad de extensión en la zona de esa “peste fascista” afirmando que  “Si queremos evitar el contagio, es necesario que tratemos a los apestados como apestados”, en una intolerable apología al golpe de Estado contra la soberanía húngara. Flores d´Arcais y los poderes fácticos tienen motivos para tanta inquietud.

 
Vecina de Hungría,  con la que siempre ha mantenido las mejores relaciones, Austria asiste al imparable ascenso de la formación “patriota y social” (así se define) del FPÖ (que en su último congreso recuperó la denominación de “austro-alemán”) que logra situarse con un 27% de apoyo popular en las encuestas y podría convertirse en la primera fuerza del país en las próximas legislativas que se celebren en el país alpino;  así como su líder, HC Strache, es el favorito para las elecciones presidenciales. Todo apunta a que en Austria podemos asistir a la formación de un gobierno nacionalista y antimundialista dirigido por el FPÖ.

 
Una situación semejante se anuncia en la cercana Serbia, donde la oposición nacionalista y antiliberal se ha movilizado pidiendo nuevas elecciones.  Según una  encuesta recientemente publicada,  los nacionalistas del SNS de Vojislav Seselj –que mantiene relaciones oficiales con el  FPÖ –, lograrían el 38,8% de los votos, aunque según su dirección, el SNS serbio se presentará a las legislativas como parte de una gran coalición que agrupe a asociaciones de trabajadores, de campesinos y de refugiados de guerra serbios, y posiblemente también a los nacionalistas más radicales de SRS (del que el SNS fue una escisión) con los que han votado conjuntamente contra los últimos presupuestos presentados por el actual gobierno serbio.

 
En Eslovaquia, el FPÖ – que está construyendo una importante red de relaciones identitarias en toda Europa–, también mantiene relaciones oficiales con el SNS (Partido Nacional Eslovaco)  de Jan Slota, una formación de fuerte contenido nacionalista que logró un 5,8% en las últimas elecciones europeas pero que llegó a niveles del 16% y que ha formado parte de la coalición gubernamental  nacionalpopulista hasta 2006.

 
 Austria, Hungría, Serbia y Eslovaquia forman un espacio geográfico contiguo y con intensas interrelaciones comerciales, políticas, económicas y comerciales. Un espacio que  coincide en gran parte con el antiguo Imperio austro-húngaro en versión reducida. Un espacio de estas características con gobiernos dispuestos a no someterse a los dictados de los mercados internacionales sí podría convertirse en un verdadero desafío para los financieros internacionales y para los mundialista que dirigen la UE. Un espacio geopolítico, que recordémoslo, hace frontera con Ucrania, Bielorrusia y está muy cerca de Rusia.  Es cierto que para Hungría, o para cualquier otro Estado europeo, va a ser muy difícil resistir a las presiones chantajistas de los mercados internacionales y sus agencias de ratting, pero la construcción de grandes espacios europeos integrados y autosuficientes, sería sin duda el primer paso para romper resta tiranía financiera, a la que sólo se puede vencer en clave europea.
 
Es necesario señalar que este gran espacio danubiano y los países que hemos señalado pertenecen a diversos ámbitos de la común cultura europea. Austria es germana y católica, Hungría magiar y católica, Eslovaquia eslava y católica y Serbia eslava y ortodoxa, lo que hace que sea una región de gran proyección continental europea; las vinculaciones entre Austria y Alemania y las intensas relaciones entre Serbia y Rusia, son un valor añadido.

 
Sin embargo es la cuestión de las minorías nacionales y las tensiones fronterizas, lo que puede actuar de cortocircuito y de elemento de desestabilización y de enfrentamiento en la región danubiana. El hecho de que el Tratado de Trianon por el que se ponía fin a la PGM y se desmiembra el Imperio austro húngaro,  dejara importantes comunidades húngaras en territorio eslovaco, serbio (Voivodina) y en la latina y ortodoxa Rumanía (Transilvania) es todavía hoy un tema no resuelto y fuente de constantes tensiones. Sin duda éste es uno de los grandes retos y peligros que amenazan el diálogo y la cooperación en la zona, sería esperanzador poder pensar que gobiernos identitarios, y antimundialistas pudieran lograr un punto de encuentro entre las partes implicadas. De ello puede depender el futuro político de la zona danubiano-balcánica, vital para Europa.
 
Enric Ravello
Secretario de relaciones nacionales e internacionales Plataforma per Catalunya

mercredi, 18 janvier 2012

Support Hungarian Rebellion!!!

Para más información

http://www.enricravello.blogspot.com/2012/01/hungria-nacionalisme-contra-la-crisi.html

http://www.enricravello.blogspot.com/2012/01/la-nova-constitucio-hongaresa-provoca.html

Selon le LEAP, « 2012 sera l'année de la colère des peuples »

Selon le LEAP, « 2012 sera l'année de la colère des peuples »

Image symbolique d'une réalité perçue par l'inconscient collectif ?

Ex: http://verslarevolution.hautetfort.com/

Souhaitons que Franck Biancheri et ses collaborateurs aient raison, dans leur communiqué de ce jour :

« (...) cette année verra notamment les dernières tentatives des puissances dominantes du monde-d'avant-la-crise de maintenir leur pouvoir global, que ce soit en matière stratégique, économique ou financière. Quand nous utilisons le terme "dernières", nous voulons souligner qu'après 2012 leur puissance sera trop affaiblie pour pouvoir encore prétendre maintenir cette situation privilégiée. La récente dégradation de la plupart des pays de l'Euroland par S&P est un exemple typique de ces tentatives de la dernière chance : poussés par Wall Street et la City, et du fait de leurs besoins insatiables de financement, les Etats-Unis et le Royaume-Uni en sont arrivés au point d'engager une guerre financière ouverte avec leurs derniers alliés, les Européens (le Royaume-Uni est comme un animal pris au piège de la dette. Et du fait du poids gigantesque de la dette du secteur financier britannique, il est condamné à tenter par tous les moyens d'obliger l'Euroland à payer les dettes de la Grèce, etc… La décote des dettes publiques occidentales est un bazooka pointé sur le cœur du Royaume, la City). C'est du suicide géopolitique car cette attitude oblige l'Euroland à se renforcer en s'intégrant toujours plus et en se dissociant des Etats-Unis et du Royaume-Uni ; tandis que l'immense majorité des dirigeants et des populations de la zone Euro ont enfin compris qu'il y avait bien une guerre transatlantique et transmanche conduite contre eux. (...)

Dans un autre registre, les tentatives de créer une "petite guerre froide" avec la Chine ou de tendre un piège à l'Iran sur la question de la libre-circulation dans le détroit d'Ormuz ressortent du même réflexe (la Russie a déjà fait son choix en développant son commerce avec l'Iran en roubles et rials, éliminant le dollar US des transactions entre les deux pays. Quant à l'Europe, elle gesticule sous pression US, mais in fine ne fera pas grand-chose en matière d'embargo car d'ici juin (nouvelle date pour prendre une décision), la carte politique aura bien changé). (....)

Le grand basculement de 2012, c'est aussi celui des peuples. Car 2012 sera aussi l'année de la colère des peuples. C'est l'année où ils vont entrer massivement sur la scène de la crise systémique globale. 2011 aura été un "tour de chauffe" où des pionniers auront testé méthodes et stratégies. En 2012, les peuples vont s'affirmer comme les forces à l'origine des basculements majeurs qui vont marquer cette année-charnière. Ils le feront de manière pro-active parce qu'ils créeront les conditions de changements politiques décisifs via des élections (comme ce sera le cas en France avec l'éviction de Nicolas Sarkozy - ce qui, au passage, remettra la France dans sa logique historique "gaullo-européenne" au lieu de l'ancrage occidentaliste qu'aura incarné la parenthèse Sarkozy) ou via des manifestations massives (Etats-Unis, Monde Arabe, Royaume-Uni, Russie). Et ils le feront aussi de manière plus passive en générant la crainte chez leurs dirigeants, obligeant ces derniers à une attitude "pré-emptive" pour éviter un choc politique majeur (comme ce sera le cas en Chine - où, selon le LEAP, le risque d'explosion populaire majeure se trouve à la croisée d'une situation économique tendue [ce sera le cas en 2012] et d'un accident majeur de santé publique ; beaucoup plus que dans un contexte de remise en cause directement politique ou dans plusieurs pays européens). Dans les deux cas, quoiqu'en pensent les élites des pays concernés, c'est un phénomène constructif car rien d'important ni de durable ne peut émerger de cette crise si les peuples ne s'impliquent pas (l'annonce par les Frères musulmans égyptiens qu'ils soumettront à référendum le traité de paix avec Israël appartient à cette même tendance). (...) Dans le même temps, on continue à voir les investisseurs fuir les bourses et les actifs financiers, notamment aux USA.

Le grand basculement de 2012, c'est encore l'effondrement accéléré du pouvoir des banques et institutions financières occidentales, une réalité que nous décrivons (...), contrairement au discours populiste actuel qui oublie que le ciel étoilé que nous contemplons est une image d'une réalité disparue depuis longtemps. La crise est une telle accélération de l'Histoire que beaucoup n'ont pas encore compris que le pouvoir des banques dont ils s'inquiètent est celui qu'elles avaient avant 2008. (...)

Et le grand basculement, c'est aussi l'arrivée à maturité des BRICS qui, après cinq années à se chercher et à prendre leurs marques, vont en 2012 commencer à peser fortement et pro-activement sur les décisions internationales (les dirigeants chinois par exemple semblent plus déterminés que jamais à suivre le chemin qu'ils estiment le meilleur - y compris pour la conquête spatiale, symbole par excellence du leadership -, rejetant les pressions extérieures). Or, ils constituent sans aucun doute possible l'un des acteurs essentiels pour l'émergence du monde d'après la crise ; et un acteur qui, au contraire des Etats-Unis et du Royaume-Uni, sait que son intérêt est d'aider l'Euroland à traverser cette crise.

Avec un Euroland stabilisé et doté d'une gouvernance solide, la fin 2012 se présentera donc comme une première opportunité de fonder les bases d'un monde dont les racines ne plongeront plus dans l'après Seconde Guerre Mondiale. Ironiquement, c'est probablement le sommet du G20 de Moscou en 2013, le premier à se tenir hors du camp occidental, qui concrétisera les promesses de la seconde moitié de 2012. (...) »

En ce qui concerne la France, comme je l'ai écrit hier, je suis loin d'être certain de la victoire de François Hollande le 06 mai prochain.

Il est vrai, toutefois, qu'à trois mois du premier tour, les sondages le placent largement en tête et il faudrait, pour renverser la tendance en faveur de Sarkozy (à supposer qu'il soit candidat), que celui-ci parvienne à rassurer les électeurs sur son compte, ce qui devient de plus en plus douteux dans un contexte très difficile pour lui aux plans économique (la crise, la perte du triple A, le nouveau train de mesures de rigueur qui sera dévoilé à la fin du mois...) et politique (le FN qui a cette fois un meilleur programme - la question sociale -, une meilleure stratégie et des électeurs déjà trompés une fois par l'hôte de l'Elysée ; Bayrou le consensuel qui risque de faire un bon score, comme le pense aussi JMLP).

En admettant, donc, que malgré sa médiocrité, son absence de programme et son manque total de charisme, Hollande triomphe en mai, il est plus que douteux qu'en matière d'immigration (laquelle a progressé de 78% sous Sarkozy par rapport à l'ère Jospin), d'économie (inutile, je pense, que je détaille la faillite de la politique sarkozienne), de social (il n'y a vraiment que Roselyne Bachelot pour contester le fiasco de Talonnettes 1er ; elle devrait aller visiter une de nos rares usine restantes, de temps en temps - ailleurs que dans le secteur pharmaceutique -, ou un hypermarché...) et de politique étrangère (plus atlantiste, attalien, kouchnerien et BHLien que le porteur de tee-shirt NYPD, tu meurs) ; il est plus que douteux, dis-je, que dans tous ces domaines, le Beignet puisse faire pire.

Comme, par ailleurs, les cordons de la bourse ne peuvent plus guère être déliés pour financer les lubies immigrationnistes, fonctionnaristes et assistanoïdes des petits-bourgeois intellectuellement fossilisés depuis mai 68 qui composent une bonne partie de l'électorat PS, ce dont Hollande a parfaitement conscience, et que les promesses électorales n'engagent que ceux qui y croient, surtout dans une France dont la politique se fait à Bruxelles bien plus qu'à Paris, il serait même vain de voire dans une telle alternance (ou plutôt, pseudo-alternance) un réel événement.

Au plan européen, en revanche, le LEAP souligne l'européisme du candidat « socialiste », contraire à l'atlantisme sarkozien : « comme tout le monde le sait en France, François Hollande est au contraire un pro-Européen et pro-Euro farouche » (note 1).

Pour ce qui est de la politique étrangère, c'est cela qui est réellement important, dans la mesure où l'Europe a besoin que ses dirigeants croient en elle, même si leur action au sein de l'Union sous sa forme actuelle est globalement négative. L'avenir verra, je le pense vraiment, l'avènement d'une autre forme, plus respectueuse des peuples et des souverainetés, débarrassée de l'idéologie mortifère qui sévit encore parmi nos « élites » mais qui ne pourra résister encore bien longtemps au retour du réel, ni à la volonté populaire.

Par ailleurs, que le Président de la France soit « de droite » ou « de gauche » n'a aucune signification, ni aucune portée pratique. Ce qui compte, c'est le populisme révolutionnaire qui se dessine et dont les prémices commencent à suggérer discrètement à la partitocratie clientéliste des orientations lui permettant d'espérer se maintenir en place.

Or, le LEAP annonce, lui aussi, le réveil des peuples, dans un monde où, comme l'écrit Pascal Boniface, se propage « une onde de choc » et où le soi-disant « redressement » des Etats-Unis est « trompeur » selon Nouriel Roubini, économiste pourtant proche du pouvoir américain. Deux auteurs qui confirment donc les tendances dégagées par le LEAP, sans pour autant partager ses convictions, trop souvent montées en épingle par ses détracteurs pour critiquer ses prévisions.

Au plan mondial donc, la France, pays de références historiques, politiques et culturelles à de nombreux égards, ce qui est essentiel dans une situation d'effondrement, a un rôle important à jouer, indissociable de celui de l'Europe. Une Europe qui a autant besoin de notre pays que nous avons besoin d'elle, en tant que puissance dont, n'en doutons pas, avec l'Allemagne et la Russie, nous serons l'un des trois piliers et l'un des trois moteurs.

C'est dans ce sens que je lis le dernier communiqué du LEAP, car à mon avis, c'est dans ce sens qu'il doit être lu.

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Welke bedoelingen heeft Poetin met de Euraziatische Unie?

 

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Welke bedoelingen heeft

Poetin met de Euraziatische

Unie?


Ze is qua oppervlakte tienmaal groter dan de Europese Unie en het doel is om het uitgestrekte oostelijke deel van het Europese continent met Azië te vervlechten. Welke doelstellingen steken achter dit project? Alexander Rahr heeft het uitgezocht. Hij is kort geleden teruggekeerd van de samenkomst van de Valdaiclub, waar hij de gelegenheid had om met premier Poetin te praten, die hoogstwaarschijnlijk in 2012 opnieuw als president zijn intrek in het Kremlin neemt.

Uit: Eurasisches Magazin 12-11 · 12.12.2011

Eurasisches Magazin: Tegen het einde van het jaar zou op het grondgebied van de voormalige Sovjetunie op initiatief van Poetin een nieuwe Euraziatische Unie moeten ontstaan. U hebt de initiatiefnemer daar in de Valdaiclub over bevraagd. Wat bent u te weten gekomen?

Alexander Rahr: De afspraak met Poetin heeft drie uur geduurd en vormde zonder twijfel het hoogtepunt van mijn gesprekken. Het is inderdaad zo dat - precies 20 jaar na het uiteenvallen van de Sovjetunie – op 80 procent van haar grondgebied een nieuwe unie onder de naam “Eurazië” zal ontstaan. Deze statenbond, die vergelijkbaar is met de EEG uit de jaren ’50, zal Rusland, Kazakstan, Wit-Rusland, Kirgizië en Tadzjikistan omvatten.

De Euraziatische Unie wordt in een eerste stadium enkel een economische gemeenschap

EM: Is het Poetin te doen om een heruitgave van de Sovjetunie?

Rahr: In geen geval. De Euraziatische Unie wordt in een eerste stadium enkel een economische gemeenschap, een vrijhandelszone, zonder eigen president of parlement. Ze zal worden geleid door Euraziëcommissarissen, naar het voorbeeld van haar Brusselse tegenhanger, wier taak bestaat uit het stroomlijnen van de economische en de juridische systemen van de voormalige Sovjetrepublieken die zich verder willen integreren.

EM: In een dergelijke unie heeft Rusland toch een verpletterend overwicht ten opzichte van alle andere staten. Zijn zij werkelijk bereid om hun net verworven onafhankelijkheid weer op te geven?

Rahr: Men zal met de integratie zeer omzichtig moeten omspringen. Rusland wil de landen die zich willen integreren niet afschrikken. Maar natuurlijk speelt Moskou in de financiële crisis zijn macht uit. Rusland is bereid om de landen die tot de Euraziatische Unie toetreden goedkoop gas te leveren, hen kredieten toe te staan en zijn eigen markt open te gooien. Maar een land zoals Kazakstan, dat inmiddels een eigen machtsstatus heeft opgebouwd, zal zich niet zo snel laten inpakken door Moskou.

Poetin wilde eigenlijk een vrijhandelszone van Brest tot Vladivostok

EM: Wat heeft Poetin precies geantwoord op uw directe vraag naar de doelstellingen achter het nieuwe integratiemodel?

Rahr: Ik heb Poetin onmiddellijk de vraag gesteld of de Euraziatische Unie een brugfunctie moest vervullen tussen voormalige Sovjetstaten en de Europese Unie, een soort tussenstop met als einddoel de vereniging van West- en Oost-Europa in het gemeenschappelijke EU-huis, zoals Michael Gorbatsjov het 20 jaar geleden stelde. Uiteindelijk had Poetin precies een jaar geleden op het forum van de Süddeutsche Zeitung in Berlijn het voorstel van een vrijhandelszone van Brest tot Vladivostok gelanceerd. Bondskanselier Merkel heeft dit toen afgewezen – Rusland moest volgens haar eerst toetreden tot de Wereldhandelsorganisatie.

EM: En wat was zijn antwoord daarop? Het laatste struikelblok voor een Russische toetreding tot de WTO, met name het veto van Georgië, is van de baan. Is de tijd nu rijp voor een Eurazië naar Russisch model?

Rahr: Het antwoord van Poetin heeft mij wat uit het lood geslagen. Enerzijds was zijn stelling dat alle staten van de Euraziatische Unie dienden toe te treden tot de WTO en samen moesten opschuiven richting EU. Maar anderzijds zei hij dat de tradities van de voormalige Sovjetrepublieken niet samengaan met het West-Europese acquis – het bindende gemeenschappelijke bezit. Het is niet de bedoeling dat de Euraziatische Unie zich tot een soort West-Europese waardenclub ontpopt. Tevens hamerde hij erop dat de Euraziatische Unie geen brugfunctie vervult, maar een autonoom bondgenootschap is. Maar toen liet hij bij wijze van spreken de kat toch nog uit de zak.

De Euraziatische Unie is geen nieuwe Sovjetunie

EM:  In welke zin?  Heeft Poetin een tipje van de sluier gelicht en u verklapt welke zijn ware bedoelingen zijn met de oprichting van de Euraziatische Unie?

Rahr: Hij zei dat de Euraziatische Unie zich zowel op de EU als op China zou richten. De handelsbetrekkingen met China zouden intensiever en “strategischer” worden. Intussen verkopen de Russen veel olie, gas, wapens en kernreactoren aan China. Daartegenover staat dat de EU er alles aan doet om Rusland van de westelijke gasmarkt te verdringen. Rusland zal dit niet zomaar over zijn kant laten gaan. Het is van plan om zijn pijplijnen van west naar oost te heroriënteren.

EM: Wat moeten we daaruit opmaken?

Rahr: Heel eenvoudig. De Euraziatische Unie, die tienmaal groter is dan de hele Europese Unie, wil het uitgestrekte oostelijke deel van het Europese continent met Azië vervlechten. Indien de West-Europeanen Rusland niet in hun Europa willen, zal Poetin de economische integratie met Azië nastreven, hoewel deze idee in het westen op dit moment als volledig onrealistisch en als zuivere Poetin-propganda wordt afgedaan.

EM: En wat is er werkelijk aan de hand? Is deze Euraziatische Unie meer dan enkel propaganda? Staan we dan toch aan de vooravond van een nieuwe Sovjetunie, weliswaar ditmaal met een zwaartepunt in Azië?

Rahr: De Euraziatische Unie is geen nieuwe Sovjetunie. Poetin heeft in de Valdaiclub gesteld dat enkel gekken naar een herleving van het Russische Rijk streven. Waar het wel om gaat is het vinden van een historische rol voor Rusland en de andere voormalige Sovjetrepublieken in de nieuwe economische wereldorde van de 21ste eeuw. Deze staten gaan niet in de EU opgenomen worden en als gevolg van de eurocrisis is de EU voor decennia verzwakt. Dus zoeken zij naar andere overlevingsvormen in een wereldeconomie die zich regionaal overal integreert. Wanneer we tegenwoordig de EU, de NAFTA, de MERCOSUR, de ASEAN, de Afrikaanse Unie en de Unie van de Arabische Maghreb hebben, waarom zouden de voormalige Sovjetrepublieken zich dan niet verenigen in een regionaal bondgenootschap? Zo zal het effectief lopen.

*

Lees ook het EM-interview „Wir können die Herausforderungen der Zukunft nur zusammen mit Russland meistern“ in EM 10-2011 en de recensie van Alexander Rahrs nieuwste boek „Der kalte Freund – Warum wir Russland brauchen: Die Insider-Analyse“ in EM 10-2011.

Interview: Hans Wagner

 

mardi, 17 janvier 2012

Le printemps arabe, miroir du développement mondial

Le printemps arabe, miroir du développement mondial

Ex: http://mediabenews.wordpress.com/

Le printemps arabe a été abondamment décrit et commenté, et c’est tout à fait naturel car aucun événement de la politique mondiale n’a eu de conséquences aussi variées et dépassant largement son cadre régional.

Le processus qui a démarré en 2010, dans les derniers jours de l’année, a conduit au changement de régimes dans quatre pays (la Tunisie, l’Egypte, la Lybie et le Yémen). Il a insufflé une vie nouvelle dans l’islam en tant que force politique, il a attisé la concurrence entre les puissances régionales dans de cadre de laquelle des ambitions géopolitiques des Etats s’ajoutent à une confrontation interconfessionnelle des sunnites et des chiites, et il a conduit à la révision du rôle de l’OTAN. Enfin, ce processus a remis à l’ordre du jour la question de la démocratisation en tant que moyen de résolution de problèmes et a alimenté la réflexion sur l’essence de la démocratie dans le monde d’aujourd’hui.

Les Etats submergés par la vague révolutionnaire ne font pas partie (à l’exception du Yémen) des pays les plus pauvres et les moins avancés, aussi les causes purement économiques des troubles n’apparaissent-elles pas suffisantes. Le type de régimes autoritaires, maintenus en principe dans ces pays depuis la fin du XXe siècle, a longtemps été considéré comme le seul modèle possible au Proche et Moyen-Orient, toutefois, dans le contexte des changements survenus au cours des dernières décennies, il paraissait de plus en plus anachronique. D’autant plus que la révolution des médias a rendu l’expérience internationale accessible à des groupes de la population arabe qui, sans être majoritaires, étaient suffisamment importants pour entraîner des changements.

La question clé est celle de la légitimité. Ce n’est pas par hasard que les monarchies conservatrices du Golfe persique, où le pouvoir est légalement héréditaire, l’ont échappé belle. Alors que les républiques autocratiques dont les présidents se faisaient élire pour la forme et se préparaient à transmettre le pouvoir à leurs enfants, ont été balayés par la vague de la colère populaire.

Là où des élections ont déjà été organisées en 2011 (la Tunisie et l’Egypte), les partis axés sur l’islam politique ont remporté une victoire manifeste. Là où le vote n’a pas encore eu lieu (la Lybie, le Yémen et la Syrie), l’activité des islamistes est en plein essor. Cela n’a rien d’étonnant: après des décennies de gouvernance assumée par une seule personne ou un seul parti, c’est l’unique base de consolidation. Le développement de la démocratie au Proche et au Moyen-Orient reste possible à condition que des partis laïques fassent leur apparition à côté des partis islamistes et que les courants religieux dominants se montrent intéressés par l’édification d’institutions modernes. Dans le cas contraire, le printemps démocratique servira à légitimer un nouveau modèle antidémocratique, islamiste en l’occurrence.

Dans la lutte pour la suprématie régionale, deux monarchies riches en hydrocarbures donnent le ton, à savoir l’Arabie Saoudite et le Qatar. Ces deux régimes ont transformé la Ligue des Etats arabes (LEA) depuis toujours qualifiée de club des dictateurs en un instrument de changement de régimes (à l’exception de Bahreïn où l’ingérence saoudienne à contribué à l’écrasement du mouvement de protestation chiite) et en un organisme servant à justifier l’ingérence de l’OTAN (l’opération de l’OTAN en Lybie a été largement facilitée par le soutien des puissances arabes).

La superposition de trois processus, à savoir la concurrence pour la domination régionale (entre l’Arabie Saoudite et l’Iran), la confrontation interconfessionnelle (entre les sunnites et les chiites) et la mobilisation de la communauté internationale préoccupée par le programme nucléaire iranien contribuent à créer une nouvelle situation. En 2012, le risque d’une opération armée augmente: le fait que les intérêts de deux pays complètement différents, tels que l’Arabie Saoudite et Israël, ont objectivement coïncidé, joint à la campagne présidentielle aux Etats-Unis, rend la perspective d’un conflit armé parfaitement réelle. La composante irano-chiite passe au premier plan dans la confrontation liée à la Syrie: la pression que le monde arabe exerce sur le régime alaouite de Damas ressemble de plus en plus à une proxy war (une guerre par procuration) menée dans cet avant-poste de l’Iran.

L’ingérence de l’OTAN dans la guerre civile en Lybie a démontré que, premièrement, la capacité militaire de l’alliance est assez limitée et que, deuxièmement, l’OTAN est devenue nettement moins monolithique. L’opération était moins une intervention militaire de l’OTAN que de certains pays poursuivant leurs propres intérêts. La France et le Royaume-Uni ont tiré profit de leur rôle clé dans la campagne, alors que les Etats-Unis ont testé un nouveau schéma dans le cadre duquel la prééminence est cédée aux Européens lorsque le foyer du conflit a de l’importance à leurs yeux.

Le résultat le plus controversé de l’année est le sort de la démocratie. L’ingérence de l’Occident en Lybie a eu pour base légale l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne. Or, en fait, c’était une véritable opération militaire visant un changement de régime. Le soutien à l’aide de bombes accordé aux “forces démocratiques” de la Libye, c’est-à-dire à une partie en conflit, complètement inconnue jusqu’alors, outrepassait de loin les convenances, quelque soit l’attitude que l’on puisse avoir envers Kadhafi. Après avoir évolué pendant deux décennies, la transformation de la démocratie et de la protection humanitaire, qui ont cessé d’être des idées nobles pour devenir un instrument assez cynique, a culminé en Lybie et a fortement contribué au discrédit de ces notions.

Mais même décrédibilisée, la démocratie, ou plutôt la notion de l’alternance du pouvoir et le rejet de sa reconduction indéfinie, s’est propagée dans le monde et a pris racine. L’intention des dirigeants égyptien et libyen de simplement transmettre les rênes de l’Etat à leurs enfants a été rejetée par la société. Cela s’est également produit, sous une forme quelque peu modifiée, dans des pays complètement différents, notamment en Transnistrie où la population n’a voté ni pour un président jusque-là indéboulonnable ni pour un candidat à la présidence chaperonné par Moscou, et s’est prononcée, en fait, pour un candidat ne s’appuyant sur aucune force politique. Un phénomène similaire s’est manifesté en Russie où l’atmosphère politique avait connu un revirement défavorable au gouvernement après la décision de Vladimir Poutine de briguer un nouveau mandat présidentiel.

Chercher à imposer la démocratie provoque l’effet contraire, mais il est tout aussi impossible de s’opposer à l’aspiration naturelle de la population à s’exprimer dans la vie politique. Ce n’est pas tant le résultat de 2011 que celui des vingt dernières années qui ont suivi la fin de la guerre froide et l’effondrement de l’URSS.

Fedor Loukianov

 

Al-Qaïda en Syrie: les ambitions "impériales" de l'Emirat du Qatar

Al-Qaïda en Syrie: les ambitions "impériales" de l'Emirat du Qatar

Ex: http://mediabenews.wordpress.com/

La Démocratie, cette Démocratie des puissances impérialistes et colonialistes qui nous écrasent et exploitent, cette Démocratie proclamée par l’Empire, écrite en majuscules, sur le front de l’Occident, sur chaque prison, sur chaque Guantanamo, sur chaque missile Cruise ou Tomahawk, son expression véritable, authentique, prosaïque, c’est le chaos constructif, les guerres civiles, les conflits religieux, ethniques et tribaux sous leurs formes les plus effroyables, les guerres au Moyen-Orient.

La Démocratie ! tel fut le cri de guerre de Caesar George W. Bush. La Démocratie ! cria Barak Obama, le jour où Syrte devint cendres, par la grâce de la « mission humaine » de l’OTAN en Libye. La Démocratie ! cria Hamad, le despote absolu du Qatar, écho brutal des monarchies absolues du Golf et de la décadence arabe. La Démocratie ! gronda l’explosion terroriste à Damas en déchirant le corps du peuple syrien. 

Al-Qaïda en Syrie

Dans une vidéo marquant le dixième anniversaire des attentats du 11 Septembre, le nouveau leader d’Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri, a exhorté les Syriens à « poursuivre leur résistance » au président Bachar al-Assad : « Ce tyran semble chanceler. Maintenez la pression sur lui jusqu’à sa prochaine chute », promet-il [1].

Il n’aurait pas été difficile pour un observateur débutant, qui montrait une certaine curiosité – innée ou acquise – aux conflits du Moyen-Orient, de remarquer qu’une certaine similarité rassemblait, dans un même panier, les derniers attentats terroristes qui ont frappé la capitale syrienne, Damas, et ceux qui avaient frappé l’Irak, depuis l’invasion du pays par les légions de l’Empire étatsunien ; de remarquer, par conséquent, que  le « cerveau » qui a commandité les attentats à Damas avait aussi dirigé la terreur partout dans le monde, depuis les attentats des ambassades américaines en Afrique[2], jusqu’à la dernière attaque contre les civils en Irak, laissant au moins 68 morts[3]; et de constater, en plus, que tous ces attentats, ceux du passé et ceux du présent, – mais aussi ceux qui pourraient arriver au futur proche – étaient  issus d’une même idéologie, celle fondée sur l’élimination de l’Autre, voire le salafisme wahabite ; et cela vu 1) la méthode employée  – attentats suicides, voitures piégées – ; 2) la victime ciblée – des établissement gouvernementaux et des places civiles – surtout en Irak – et 3) la justification idéologique – une idéologie islamiste salafiste takfiriste appelant à la mort des « infidèles », voire l’Autre religieux.

Parallèlement, il n’aurait pas été aussi difficile – cette fois-ci pour un observateur chevronné – de remarquer qu’au lendemain du retrait des légions de l’Irak, l’Empire étatsunien rêve encore de « renverser la table » sur la tête du joueur iranien, et cela pour établir un nouvel ordre régional, qui permettrait de maintenir le Moyen-Orient sous son contrôle. Mais la Bastille n’est pas encore prise. Le triomphe momentané des groupes terroristes à frapper au cœur de la capitale syrienne est payé par l’anéantissement de toutes les illusions et chimères camouflant la prétendue « révolution » syrienne, par la désagrégation de tout le discours « philanthrope » des puissances impérialistes, par la scission de la Ligue arabe en trois camps : les pays résistant à l’Empire, les pays dociles à l’Empire et ceux qui se sont mis à l’écart.

Ainsi naquirent les ambitions impériales de l’émirat du Qatar.

Taliban au Qatar : l’ennemi d’hier l’ami d’aujourd’hui

Nous nous rappelons tous du discours patriotique de Caesar George W. Bush le soir des attentats du 11 septembre, depuis la Maison Blanche. Pendant cette nuit très obscure, Bush s’adressa à la nation en parlant avec une certaine gravité, qui évoqua en nous le souvenir des grands patriarches bibliques :

“Ce soir je vous demande de prier pour toutes les personnes affligées, pour les enfants dont le monde est brisé, pour tous ceux dont le sentiment de sûreté et de sécurité a été menacé. Et je prie pour qu’ils soient soulagés par une puissance plus grande que nous dont nous parle le psaume 23 : ” Bien que je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, je ne crains aucun mal car tu es avec moi”[4].

Le soir même, après s’être adressé à la nation, deux anges seraient arrivés à la Maison Blanche et auraient pris Caesar George W. Bush par la main, en lui chuchotant à l’oreille : ” Va donc, conduis le peuple où je t’ai dit. Voici, mon ange marchera devant toi, mais au jour de ma vengeance, je les punirai de leur péché” [5].

Quelques jours plus tard, jeudi 20 septembre, Caesar Georges W. Bush prononça un discours devant les deux chambres réunies du Congrès. Parmi les points forts de son discours, nous lisons:

“Livrer aux autorités américaines tous les dirigeants de l’organisation Al-Qaïda qui se caches sur votre terre”[6]. “Ces demandes ne sont pas ouvertes à la négociation ou à la discussion. Les Taliban doivent agir et agir immédiatement. Ils livreront les terroristes ou bien ils partageront leur sort”[7]. “Notre guerre contre la terreur commence avc Al-Qaïda mais elle ne se termine pas là. Elle ne se terminera que lorsque chaque groupe terroriste qui peut frapper partout dans le monde aura été repéré, arrêté et vaincu”[8].

En dépit du Saint-Esprit qui eut soufflé l’audace dans la bouche de Caesar, ces déclarations historiques sont devenues d’ores et déjà copyright de l’Histoire. En effet, tous les obstacles semblent aujourd’hui levés pour que des négociations puissent commencer entre les ennemis d’hier, amis d’aujourd’hui.

Depuis l’été 2011, on entend chuchoter, dans les couloirs des puissances impérialistes, à propos de l’ouverture d’un bureau de représentation des Taliban au Qatar, comme symbole du processus de paix engagé avec le principal groupe insurgé en guerre contre l’OTAN et le gouvernement de Kaboul[9].

Certainement, cette initiative honorable de la part de l’émir du Qatar, n’aurait pas pu voir la lumière sans la bénédiction de l’Empire. Ainsi, des émissaires américains rencontrèrent seuls, “une petite dizaine de fois”, des représentants talibans[10].

Cependant, cet événement n’est en aucun sens un fait isolé. Par contre, il fait partie d’un continuum de messages d’amour entre les groupes islamistes salafistes – Taliban et Frères musulmans – d’un côté, et l’Empire étatsunien – par le biais de son concessionnaire au Moyen-Orient, l’émirat du Qatar – d’un autre côté. Les premières lueurs de la nouvelle aube commencèrent en mars 2009, après que l’administration Obama eut abandonné l’expression « guerre contre le terrorisme », adoptée par son prédécesseur Bush[11].

Sur un autre plan, des responsables américains ont entamé, récemment, des négociations avec le gouvernement de Kaboul pour transférer, aux autorités afghanes, des responsables Taliban du haut rang emprisonnés au Goulag de l’Empire, à Guantanamo, depuis l’invasion de l’Afghanistan ; et cela dans l’espoir de parvenir à une trêve entre Washington et les insurgés. Des responsables américains ont déjà exprimé leur accord d’ « expédier », hors de la baie de Guantanamo, les détenus Taliban[12].

En plus, des sources de l’administration Obama ont indiqué que des détenus talibans seront libérés une fois que les insurgés auront accepté d’ouvrir un bureau au Qatar et entamé des pourparlers avec les Américains[13]. De leur côté, les Taliban ont dit qu’ils étaient prêts à aller d’avantage avec ces pourparlers.

Il faut noter que ces échanges romantiques du genre épistolaires entre l’Empire et les insurgés viennent après dix ans de guerre atroce[14].

Loin des affections foudroyantes entre les ennemis d’hier amis d’aujourd’hui, au cours d’une réception de la délégation de la Ligue arabe, comprenant le cheikh Hamad, à Damas le 26 Octobre dernier, le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem, aurait « lutté » pour amender certains articles du texte de l’Initiative arabe, comme l’article concernant le « retrait de l’armée syrienne » ; un article considéré comme le plus dangereux par les autorités syriennes, qui voient impossible d’envisager de retirer l’armée de régions désormais devenues le théâtre d’une guerre civile comme à Homs. Mais le cheikh Hamad a exigé ce retrait : « Il est impératif de retirer l’armée et de cesser de tuer les manifestants ! », dit-il. Ce à quoi le président syrien a répondu : « L’armée ne tue pas des manifestants, elle poursuit plutôt des terroristes armés. Si jamais tu avais une solution pour en finir avec ces derniers, elle serait bienvenue ! »[15]. Pourtant, le cheikh Hamad persistait à faire croire à ses hôtes qu’il refusait toute utilisation du terme « terrorisme », et a même failli récuser l’évocation de bandes armées dans les villes[16].

Une question s’impose fortement : pourquoi cette anélisation attendue des groupes islamistes armés – les ennemis d’hier – de la part de l’Empire et son concessionnaire au Moyen-Orient ?

Le nouveau rôle accordé au Qatar : Le Corbeau voulant imiter l’Aigle

Il est clair d’emblée que le rôle que joue le Qatar sur la scène des événements régionaux, depuis l’accord de Doha en 2008[17], vise à imposer ce petit émirat, dont la population ne dépasse pas un million et quelques centaines de mille de sujets[18], comme joueur principal aux conflits du Moyen-Orient.

De façon similaire, depuis sa précipitation théâtrale sur la scène des événements du présumé Printemps arabe, l’émir du Qatar, cheikh Hamad, insiste à se présenter en costume de despote éclairé[19]. Pour en faire, il s’habille en Frédéric II de Prusse, dit Frédéric le Grand[20], et fréquente les voltaires de l’impérialisme français, tel que Bernard-Henri Lévy, et ceux de l’obscurantisme  arabe, tel que Youssef al-Qardaoui[21].

Par contre, il est vrai que Hegel fait quelque part cette remarque que « tous les grands événements et personnages historiques se répètent pour ainsi dire deux fois. Il a oublié d’ajouter : la première fois comme tragédie, la seconde fois comme farce »[22].

De surcroît, le cheikh Hamad – on l’appelle aussi émir – s’est entretenu le 4 janvier avec le secrétaire général de l’ONU, monsieur Ban Ki-moon, de la possibilité d’associer l’ONU à la mission de la Ligue arabe en Syrie, afin que celle-ci profite de « l’expérience » de l’organisation internationale en matière de mission de paix et d’interposition[23].

Cette manœuvre de la part de l’émir vise à atteindre deux objectifs : premièrement, faciliter et légitimer une intervention de l’OTAN dans la crise syrienne – il n’est plus secret que parmi les récentes « expériences » de l’ONU figure le feu vert à l’OTAN pour la destruction de la Lybie – ; deuxièmement,  contrecarrer le pouvoir de la Ligue arabe et réduire son rôle, comme organisation représentant les intérêts du monde arabe, pour qu’elle soit une sorte de Loya Jirga[24], rassemblant précisément les émirs et sultans des familles royales du Golf.

Il en va de même que l’émirat du Qatar, qui possède une armée de mille cinq cents mercenaires, mais qui abrite, par contre, la plus grande base militaire américaine dans la région, ambitionne jouer un rôle au niveau international, aussi énorme que l’énormité de la présence des troupes étrangères sur son territoire.

Ainsi, aux premières lueurs du prétendu Printemps arabe, le Qatar, qui s’est transformé en un outil médiatique aux mains des puissances impérialistes dans le monde arabe, s’est précipité sur la scène des événements. Nous soulignons dans ce sens le rôle que joue la chaîne al-Jazeera, dont l’objectif est de fausser les données réelles de la guerre impérialiste contre la Syrie, et cela en promouvant un discours de haine et de ressentiment religieux contre les groupes minoritaires au monde arabe. Aussi le Qatar, en s’alignant sur des positions qui suggèrent carrément l’intervention étrangère en Syrie, est allé loin dans la question des sanctions contre la Syrie, qui ont laissé des effets négatifs et directs sur le niveau de vie, l’alimentation et les  médicaments du peuple syrien.

Nous partageons le même avis de l’analyste politique russe, Viatcheslav Matuzov, qui a souligné que le Qatar joue un rôle négatif au sein de la Ligue arabe, ajoutant que « les États-Unis veulent la chute et la destruction de la Syrie en tant qu’État arabe indépendant (…) L’Occident a une seule demande de la part de la mission des observateurs arabes, à savoir la prise d’une position en solidarité avec l’opposition extrémiste sans aucun souci de chercher après les faits réels sur le terrain », a estimé l’analyste russe, dans une interview à la chaîne « Russia Today »[25].

Il convient de mentionner que les ingérences hostiles du Qatar dans les affaires internes de la Syrie se font au moment où deux puissances se confrontent dans une sorte de guerre froide dans la région du golf Persique : celle du Pygargue à tête blanche[26] étatsunien et celle du Derafsh Kaviani[27] iranien. La présence de la première puissance est en déclin dans la région, surtout après le retrait des légions de l’Empire de l’Irak ; celle de la deuxième puissance est en croissance. Entre ces deux grandes puissances belligérantes – l’Iran et l’Empire étatsunien – les ambitions « impériales » du Qatar évoquent en nous la fable de La Fontaine, Le Corbeau voulant imiter l’Aigle[28].

Le Qatar pirate la Ligue arabe

Pendant toutes les périodes précédentes au prétendu Printemps arabe, l’Égypte jouait un rôle central au sein de la Ligue, qui lui permettait de diriger le monde arabe, surtout à l’époque du président Nasser (1956 – 1970) et la montée de l’idéologie nassérienne[29].

Dès sa naissance en 1945, la Ligue arabe était toujours divisée en deux camps aux visées politiques opposés. D’abord, dans les années quarante et cinquante, l’entente égypto-saoudienne favorable aux projets d’indépendance s’opposait à l’axe hachémite jordano-irakien, plus enclin à une coopération avec la puissance britannique, encore maîtresse de nombreux protectorats et mandats (Soudan, Palestine, Émirats, etc.). Par la suite, dans le contexte d’anticolonialisme et de la Guerre froide, la division prit une nouvelle démarcation entre États socialistes proches de l’URSS (Libye, Syrie, Algérie, Égypte de Nasser, l’Irak, le Yémen du Nord) et États proches des États-Unis (les émirats et sultanats arabes du Golf)[30]. Enfin, après la chute de l’Union soviétique, la Ligue arabe se trouvait divisée encore en deux camps : d’un côté, les pays résistants aux projets américains de domination (surtout la Syrie et le Liban) ; de l’autre côté, les pays dociles à l’Empire (toujours les émirats et sultanats arabes du Golf, l’Égypte de Moubarak).

Suite à la chute du dernier pharaon, Moubarak, en 2011, l’Égypte se trouve  occupée par ses problèmes internes, ce qui l’empêche de continuer à jouer un rôle principal  dans le monde arabe ; même si le secrétaire général de la Ligue continue à faire privilège de l’Égypte. Il n’est plus secret que l’absence « transitoire » de l’Égypte comme leader du monde arabe a entrainé une diminution du rôle que joue la Ligue.  Autre que l’Égypte, aucun pays n’est en mesure de diriger le monde arabe. L’Égypte reste le seul pays « habile » de jouer ce rôle, vu son poids démographique[31], économique et culturel.  Sur un autre plan, l’Arabie saoudite n’est plus dans une situation lui permettant de remplir ce vide laissé par l’enfermement de l’Égypte sur ses propres crises et problèmes internes, et cela vu la fragilité et l’instabilité intérieure – la menace chiite à l’Est du Royaume – et les tremblements politiques aux portes du Royaume – la révolution au Bahreïn et la guerre civile au Yémen. Simultanément, les pays du Maghreb ne sont pas non plus en mesure de diriger le monde arabe, vu premièrement leur position géographique, au bout du monde arabe, et deuxièmement la nature démographique de ces pays, qui ne constituent pas vraiment des agglomérations de masses, comme l’Égypte et le Levant, mais plutôt des centres urbains dispersés au long de la côte méditerranéenne de l’Afrique du Nord. De même, la Tunisie reste, au lendemain de sa révolution Jasmin, instable du point de vue politique ; et la Lybie se trouve ruinée par la grâce de la « mission humanitaire » de l’OTAN.

Donc, le retrait temporaire de l’Égypte de la scène des événements a créé un vacuum, aux niveaux politique et diplomatique. Ajoutant à cela le retrait des légions de l’Empire de l’Irak, qui a ouvert les portes devant la puissance iranienne ascendante. Pour faire « barrage » à l’expansion iranienne, seul le Qatar semble capable de jouer ce rôle aux niveaux politique et diplomatique, en tant que concessionnaire de l’Empire et négociant – plutôt que négociateur – ; pour la simple raison que du point de vue militaire, le Qatar n’est, en réalité, qu’une base militaire américaine dans la région.

Pour contrecarrer le rôle de la Ligue arabe, l’ingérence hostile du Qatar dans la crise syrienne et son engagement complet à la conjuration impérialiste visent, en premier lieu, à créer des divisions entre ses membres, basées sur des sensibilités religieuses – sunnites vs. chiites – et ethniques – Arabes vs. Perses – et deuxièmement, à transformer la Ligue en une sorte de Loya Jirga, rassemblant les émirats et sultanats arabes du Golf, dont les monarchies se justifient par une idéologie islamiste wahabite, la même que celle des Taliban. Plus tard, ce nouveau bloc sunnite wahabite, qui comprend les émirats et sultanats arabes du Golf, les Taliban de l’Afghanistan et les Frères musulmans de l’Égypte et de la Syrie – bénéficiant de l’énorme support des puissances impérialistes – tenterait à démembrer l’Arc chiite qui s’étend de l’Iran jusqu’au Liban, tout en passant par l’Irak et la Syrie ; et cela en renversant le régime syrien, en premier lieu, ensuite en isolant le gouvernement pro iranien de Maliki en Irak, en second lieu. Par conséquent, le Hezbollah au Liban se trouverait coupé totalement de son arrière-front, l’Iran ; ce qui faciliterait, à une étape plus avancée, à envahir l’Iran.

En un mot, l’ouverture d’un bureau de Taliban au Qatar met, officiellement, fin à la guerre étatsunienne contre le terrorisme ; et les ennemis d’hier deviennent les amis d’aujourd’hui. Ce qui revient à dire que les dernières attaques terroristes au cœur de la capitale syrienne expriment l’application concrète de ces nouvelles Liaisons dangereuses[32] qui sont émergées, récemment, entre le vrai Patron – l’Empire étatsunien – représenté par son concessionnaire arabe – le Qatar – d’un côté, et les Taliban de l’autre côté – derrière eux Al-Qaïda, évidemment.

La réplique syrienne et le déclin de la Ligue arabe

Un diplomate arabe au Caire a rapporté que lors de la réception de la délégation de la Ligue arabe à Damas le 26 Octobre 2011, le président syrien, Bachar al-Assad, aurait accusé le premier ministre du Qatar, Hamad, d’être l’exécuteur de « diktats américains » et lui aurait dit : « Moi, je protège mon peuple avec l’aide de mon armée, mais toi tu protèges le tien par les bases américaines implantées sur ton sol (…) Si vous venez ici en tant que délégation de la Ligue arabe, vous êtes les bienvenus. En revanche, si vous êtes les délégués des Américains, il vaudrait mieux que nous cessions toute discussion »[33].

Pourtant, le cheikh qatari devait attendre le 10 janvier pour entendre le président syrien prononcer sa réplique finale à l’ingérence du Qatar dans les affaires internes de son pays. Ce jour même, l’ambassadeur de Syrie auprès de la Ligue arabe, monsieur Youssef Ahmed, a invité le cheikh qatari à dire qui l’avait mandaté pour parler au nom de la Syrie : « Il doit se taire et s’abstenir de toute ingérence dans les affaires internes syriennes », a-t-il dit[34].

Dans un discours prononcé à l’amphithéâtre de l’université de Damas, le président syrien, Bachar al-Assad, déploya son artillerie lourde et déclara le commencement d’une nouvelle étape de la guerre impérialiste contre la Syrie, celle de la contre-offensive syrienne : « Nous avions fait preuve de patience et d’endurance dans un combat sans précédent dans l’historie moderne de la Syrie et ceci nous a rendu plus solide, et bien que ce combat porte de grands risques et des défis fatidiques, la victoire est à deux doigts tant que nous nous maintenons capables de résister, d’exploiter nos points forts qui sont nombreux, et de savoir les points faibles de nos adversaires, qui sont plus nombreux »[35], déclara-t-il.

Au cours de son discours, le président Assad attaqua la Ligue arabe à plusieurs reprises. Il l’accusa d’avoir accepté de se transformer en une sorte de vitrine diplomatique, derrière laquelle se cachent les vrais conjurateurs, les puissances impérialistes : « Après l’échec de ces pays au Conseil de Sécurité de convaincre le monde de leurs mensonges, il était indispensable de recourir à une couverture arabe qui est devenue une base pour eux »[36], souligna le président Assad.

Le président Assad a voulu « expédier » plusieurs messages à plusieurs destinataires. Nous pouvons résumés ces messages en trois points :

Premièrement, la Syrie ne craint pas une suspension de la Ligue arabe. Les conséquences d’une telle suspension semblent sans effets énormes sur la Syrie. Par contre, la Syrie se trouvera « libre » des exigences de la Ligue, surtout maintenant que le Qatar a piraté son rôle, et que toutes les résolutions de la Ligue se préparent dans les coulisses des puissances impérialistes.

Deuxièmement, sans la Syrie, la Ligue perdra sa légitimité et sa validité, car le monde arabe, comme entité culturelle, ne peut pas exister – ni en théorie ni dans la réalité – sans la Syrie, berceau de la culture et de la civilisation arabo-musulmane. A fortiori, l’aube de la civilisation arabo-musulmane rayonnait en Syrie omeyyade (661 – 750). Dans le domaine des arts, des littératures, de la langue, des sciences, de l’Histoire, de la mémoire collective et des religions, la Syrie reste le « cœur » du monde arabe. Du point de vue géographique, sans la Syrie, le monde arabe ne peut pas exister comme entité politique ; au contraire, il sera déchiré en plusieurs zones géographiques séparées : la péninsule Arabique, la vallée du Nil et l’Afrique du Nord. Il faut bien noter ici que la Syrie, comme entité culturelle et géographique, dépasse les frontières de la République arabe syrienne, imposées par le colonialisme franco-britannique au lendemain du démembrement de l’Empire ottoman en 1918. Nous parlons ici de la Syrie naturelle. Le président Assad était clair à ce propos quand il a indiqué que « si certains pays arabes avaient œuvré pour suspendre notre arabité à la Ligue, nous disons qu’ils suspendraient plutôt l’arabité de la Ligue, or, sans la Syrie, c’est l’arabité de la Ligue qui est suspendue. Si certains croyaient pouvoir faire sortir la Syrie de la Ligue, ils ne peuvent pas faire sortir la Syrie de l’arabité, car l’arabité n’est pas une décision politique, mais un patrimoine et une histoire »[37], a-t-il poursuivi.

Troisièmement, La Syrie ne sera jamais aux genoux des puissances impérialistes. Les sanctions imposées par les puissances impérialistes et celles imposées par les monarchies absolues arabes pourraient sans doute avoir des conséquences négatives sur l’économie de la Syrie. Cependant, dans le monde, se trouvent d’autres puissances économiques ascendantes, hors du système de subordination à l’Occident, telles que la Russie, la Chine, l’Inde, l’Iran ; autrement dit, l’Orient. Le président Assad a fait noter que la Syrie doit s’orienter vers l’Orient, et ceci elle l’avait fait depuis des années : « L’Occident est important pour nous, nous ne pouvons pas nier cette vérité, mais l’Occident aujourd’hui n’est pas celui qui était une décennie avant (…) Les relations de la majorité des pays du monde avec la Syrie sont bonnes en dépit des circonstances actuelles et des pressions occidentales »[38], a-t-il fait savoir, soulignant que l’embargo imposé à la Syrie et les circonstances politiques et sécuritaires auraient des répercussions, mais « nous pourrions réaliser des accomplissements diminuant les pertes »[39], a-t-il précisé.

Ce qu’ambitionner veut dire

En guise de conclusion, nous trouvons utile de retourner rapidement aux ambitions « impériales » de l’émirat du Qatar.

Profitant de la présence militaire des légions de l’Empire sur le territoire de son fief, l’émir du Qatar, Hamad, semble convaincu que la deuxième résurrection du Royaume de Prusse, pour ainsi dire, devient jour après jour inévitable ; cette fois-ci non pas au bord de la Vistule ni aux mains des Hohenzollern, mais plutôt au bord du golf Persique et aux mains de Al-Thani, la famille royale qatarie.

Il reste à ajouter que s’il est vrai que le Qatar ambitionne jouer un rôle dans la région plus grand que sa « taille » réelle, il n’est pas moins vrai que le Corbeau qui a voulu, un jour, imiter l’Aigle ne put faire retraite. Le Berger vient, le prend, l’encage bien et beau, le donne à ses enfants pour servir d’amusette[40].

Fida Dakroub, Ph.D

Notes

 


[1] http://www.lemonde.fr/mort-de-ben-laden/article/2011/09/13/al-qaida-publie-une-video-pour-les-dix-ans-du-11-septembre_1571327_1515627.html

[2] Les attentats de Nairobi et de Dar es Salaam, le 7 août 1998.

[3] http://www.france24.com/fr/20120109-serie-attentats-mortels-frappent-irak-dizaine-pelerins-afghans-chiites-tues-bagdad

[4] http://www.20minutes.fr/monde/107840-11-septembre-2001-9-11-Discours-de-Bush-apres-les-attentats.php

[5] Exode 32 : 34.

[6] http://www.20minutes.fr/monde/107840-11-septembre-2001-9-11-Discours-de-Bush-apres-les-attentats.php

[7] http://www.20minutes.fr/monde/107840-11-septembre-2001-9-11-Discours-de-Bush-apres-les-attentats.php

[8] http://www.20minutes.fr/monde/107840-11-septembre-2001-9-11-Discours-de-Bush-apres-les-attentats.php

[9] http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2011/12/29/accord-pour-ouvrir-un-bureau-taliban-au-qatar_1623969_3216.html

[10] http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2011/12/29/accord-pour-ouvrir-un-bureau-taliban-au-qatar_1623969_3216.html

[11] http://www.cyberpresse.ca/international/etats-unis/200903/30/01-841783-obama-abandonne-la-guerre-contre-le-terrorisme.php

[12] http://rt.com/usa/news/obama-afghan-taliban-war-035/

[13] http://rt.com/usa/news/obama-peace-taliban-us-219/

[14] http://rt.com/usa/news/obama-peace-taliban-us-219/

[15] http://www.algeria-watch.de/fr/article/pol/ligue_arabe/syrie_visees_inquietantes.htm

[16] http://www.algeria-watch.de/fr/article/pol/ligue_arabe/syrie_visees_inquietantes.htm

[17] L’accord de Doha est un arrangement politique conjoncturel, en situation de nécessité et sans changement constitutionnel, entre l’opposition libanaise pro syrienne et le gouvernement libanais, alors pro saoudien, suite aux événements de 8 mai 2008, qui ont entrainé la chute totale de la capitale Beyrouth aux mains des combattants de l’opposition.

[18] La population totale du Qatar est de 1 699 435 personnes. http://www.qsa.gov.qa/QatarCensus/

[19] Le despotisme éclairé est une variante du despotisme qui s’est développée au milieu du XVIIIe siècle, le pouvoir y est exercé par des monarques de droit divin dont les décisions sont guidées par la raison et qui se présentent comme les premiers serviteurs de l’État. Les principaux despotes éclairés ont ainsi entretenu une correspondance suivie avec les philosophes des Lumières.

[20] Frédéric II de Prusse fait entrer son pays dans la cour des grandes puissances européennes. Après avoir un temps fréquenté Voltaire, il devient célèbre pour être l’un des porteurs de l’idéal du prince du siècle des Lumières en tant que « despote éclairé ».

[21] http://www.legrandsoir.info/youssef-al-qardaoui-bernard-henry-levy-meme-combat.html

[22] Marx, Karl. Le 18-Brumaire de Louis Bonaparte. http://www.marxists.org/francais/marx/works/1851/12/brum3.htm

[23] http://www.infosyrie.fr/actualite/mission-arabe-le-qatar-nest-decidement-pas-satisfait/

[24] La Loya Jirga (Grande assemblée ou Grande réunion), est un terme d’origine Pashto qui désigne une assemblée convoquée afin de prendre les grandes décisions concernant le peuple afghan.

[25] http://www.sana.sy/fra/55/2012/01/08/393114.htm

[26] Le Pygargue à tête blanche est le symbolisme officiel du Grand sceau des États-Unis d’Amérique.

[27] Derafsh Kaviani est e légendaire drapeau de l’Empire perse signifiant le Glorieux drapeau de l’Iran.

[28] Les Fables de La Fontaine ; Livre II, fable 16.

[29] Le nassérisme est une idéologie panarabe révolutionnaire, combinée avec un socialisme arabe, mais qui reste opposée aux idées marxistes.

[30] Jean-Christophe Victor, « Mondes arabes », Le Dessous des cartes, 10 septembre 2011.

[31] L’Égypte est le pays le plus peuplé du Monde arabe et du Moyen-Orient, avec une population de 82 million. http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_pays_par_population

[32] Les Liaisons dangereuses est le titre d’un roman épistolaire écrit par Pierre Choderlos de Laclos, et publié en 1782.

[33] http://www.algeria-watch.de/fr/article/pol/ligue_arabe/syrie_visees_inquietantes.htm

[34] http://jeune-independant.net/index.php?option=com_content&view=article&id=203:alors-qual-assad-annonce-un-referendum-sur-une-nouvelle-constitution&catid=6:monde&Itemid=4

[35] http://www.sana.sy/fra/51/2012/01/10/pr-393414.htm

[36] http://www.sana.sy/fra/51/2012/01/10/pr-393414.htm

[37] http://www.sana.sy/fra/51/2012/01/10/pr-393414.htm

[38] http://www.sana.sy/fra/article/31.htm

[39] http://www.sana.sy/fra/article/31.htm

[40]Les Fables de La Fontaine.  Le Corbeau voulant imiter l’Aigle ; Livre II, fable 16.

¿Qué pasa en Marruecos?

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¿Qué pasa en Marruecos?

 
Ernesto MILA

Ex: http://info-krisis.blogspot.com/

 
Info|krisis.- Las cosas no van bien en Marruecos. A pesar de que el 12 de febrero del año pasado, Zapatero echara el primer capote al gobierno marroquí (esto es, a la monarquía de Mohamed VI) y proclamase en una entrevista inolvidable con la agencia Reuters que la situación en ese país es completamente diferente a la de Túnez, Egipto o Libia, lo cierto es que un año después existe la sensación de que las cosas han llegado al límite y también Marruecos se acerca a un cambio histórico que, obviamente, por la proximidad geográfica, nos afectará queramos o no.

La crisis marroquí es la acumulación de cinco procesos bien diferenciados que han llegado al límite: Crisis política, crisis económica, presión demográfica, crisis internacional y crisis cultural. Y, de la misma forma que en cualquier otro país del mundo árabe, puede establecerse que no hay interlocutor válido con peso social y prestigio suficiente entre la población aparte del islamismo, en Marruecos, no solamente ocurre otro tanto, sino que se engaña quien vea a partidos, a monarca o a fuerzas económicas como interlocutores válidos y posibles aliados. 
 
Francia se equivocó pensando que bastaba con que las élites sociales hablaran francés para hacer de Marruecos una “zona de influencia” gala. Los EEUU se equivocaron al pensar que a la vista de que, comparado con Argelia, Marruecos parecía ser un país estable, era posible allí instalar el gran portaviones norteamericano en África. De hecho, si Mohamed VI sustituyó a Francia por los EEUU en el rango de “primera potencia aliada” fue, precisamente porque, a la vista de lo que se le venía encima, el Pentágono ofrecía más garantías que el Elíseo. Y, a la vista de la situación económica interior de los EEUU parece que también aquí el Rey y sus consejeros se equivocaron. 

Marruecos, a la hora de la verdad –esto es, cuando estalle la revuelta socio-política- estará sola frente a las hordas islamistas. Y, de hecho, es probable que nadie en Europa derrame una lágrima por la monarquía de Mohamed VI a la vista de que para la UE no ha sido otra cosa que un verdadero “chantajista” que ha atizado todo tipo de amenazas y desatado todo tipo de riesgos en caso de que la UE no accediera a sus deseos.

La crisis económica se puso ya de manifiesto en 2003 cuando el Partido de la Justicia y el Desarrollo se configuró como la segunda fuerza política del país, mientras que la ONG del jeque Jassin, Caridad y Justicia, pasaba a ser la gran fuerza islamista ajena a los canales de la política oficial pero con una fuerza creciente entre los profesionales y entre los estudiantes. Mohamed VI intentó conjurar el ascenso islamista recurriendo a los servicios de inteligencia y a sus hábiles “operaciones especiales”. Las bombas de Casablanca en 2004, por ejemplo, supusieron un primer intento que seguía el modelo del 11-S y que precedería al 11-M: atentados de dudoso origen presentados como “violencia islamista” que justificaban, no solamente el desprestigio de las opciones políticas islamistas (la primera de todas el PJD y la ONG CyJ), sino también la represión contra los mismos. Mas tarde, la creación de partidos falsamente islamistas vinculados y gestionados por los amigos de la Casa Real, taponaron el ascenso del PJyD durante siete años. Los vínculos cada vez más estrechos entre los EEUU y Mohamed VI hicieron que se desplazara a este país la sede del Africom (el mando para África del Pentágono) y si bien los yacimientos petroleros de ese país han resultado más escasos de lo que se preveía y no tienen interés estratégico, si que es cierto que esa base militar supone un portaviones para los EEUU en África, cerca de la zona petrolera del Golfo de Guinea y de los yacimientos de gas argelinos.

Las contradicciones que aparecen ahora en la política marroquí son muchas y generarán tensiones insuperables que solamente se saldarán con movilizaciones callejeras, protestas, disturbios y finalmente con la monarquía de Mohamed VI tambaleándose. En efecto, por una parte hay que distinguir:

- Contradicciones entre el “Islam oficial” dirigido desde la Casa Real a través de la figura de Mohamed VI, “emir de los creyentes” (como si Rouco Varela fuera a la vez presidente de la Conferencia Episcopal y rey de España) y el islam wahabita financiado desde las monarquías del golfo pérsico.

- Contradicciones entre el majzén (el entorno de influencias del Palacio Real, centro de todas las corrupciones en el vecino país) y las clases desfavorecidas (que van creciendo y que se ven cada vez más afectadas por el paro).

- Contradicciones entre Marruecos y sus vecinos del Magreb (éste país no ha podido superar la rivalidad y desconfianza proverbial con Argelia, los recelos mauritanos, la desconfianza con que es visto el régimen desde los nuevos gobiernos islámicos del norte de África).

- Contradicciones entre Marruecos y el África Negra (Marruecos sufre una presión demográfica propia –duplica su población cada 20 años- y al mismo tiempo la presión demográfica del África negra).

- Contradicciones entre los EEUU y Francia (que se disputan el ser potencia hegemónica en Marruecos).

- Contradicciones entre la imagen que el país proyecta de sí mismo (occidental, democrático) y la realidad (simbiosis entre una democracia limitada y una dictadura feroz).

- Contradicciones en el interior del actual gobierno entre los islamistas moderados y los fieles a Mohamed VI (el gobierno marroquí cada vez tiene menos ministros elegidos a dedo por el rey y, por tanto, más hombres que anteponen su lealtad al partido y al islam antes que al monarca).

Estas contradicciones no tienen solución e irán produciendo desgarrones y tensiones en el interior del país hasta el estallido final. En Marruecos se tiene muy presente la transición española y en los últimos años lo que se ha producido es un intento de comandar desde el majzén un modelo local de transición que garantice la preponderancia el rey en lo esencial y el aspecto de democracia formal del país. Ese intento puede darse hoy por fracasado: con los islamistas en el poder va a ser muy difícil realizar una transición hacia cualquier otra cosa que no sea una república islámica. Estas contradicciones encierras en sí mismas las crisis a las que aludíamos antes: crisis política, crisis económica, presión demográfica, crisis internacional y crisis cultural.

La proximidad de Marruecos a España hace que todo lo que ocurre en aquel lugar nos afecte muy directamente. De hecho, se calcula que una sequía (y este es año de sequía) 250.000 campesinos se va a vivir a los arrabales de las grandes ciudades o emigran a Europa. Por otra parte, históricamente, siempre que la monarquía marroquí tiene problemas interiores busca superarlos mediante aventuras exteriores que siempre tienen como objeto al eslabón más débil en Europa: nuestro país. 

Que el estallido social y político está cantado en Marruecos, de eso no cabe la menor duda. La duda estriba en el momento en el que se producirá y en la intensidad del mismo. Pero nadie duda de que se producirá. No se puede hacer nada para evitarlo especialmente desde España, sino solamente tomar medidas para que no nos afecte excesivamente. Marruecos exporta productos agrícolas, haschisch (casi 100.000 hectáreas de cultivo de cannabis en el valle del Rif), inmigrantes y problemas… de lo que se trata es de que nada, absolutamente nada de todo esto nos afecte. 

Y esto implica convertir la zona del Estrecho en el eje estratégico de nuestra defensa previendo lo que puede suponer un conflicto fronterizo y en un aumento de la tensión en la zona. No es interés de Europa quién gobierno en la orilla sur del Mediterráneo, se da por supuesto que esa es la zona islámica por excelencia y que a la vista de la falta de tradición de los partidos políticos en esos países, el gran interlocutor en la zona es el islam. ¿Es posible entenderse con el Islam? Sí, si se le garantiza estabilidad e integridad, no injerencia en los asuntos internos del Magreb, a cambio de que el Mediterráneo sea la última frontera del islam. No hay lugar para el islam al norte de Gibraltar.
 
© Ernesto Milà – Prohibida la reproducción de este texto sin indicar origen.

lundi, 16 janvier 2012

Changement de régime dans la Fédération de Russie? Pourquoi Washington veut en finir avec Poutine ?

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Changement de régime dans la Fédération de Russie? Pourquoi Washington veut en finir avec Poutine ?
 
 
Mondialisation.ca, Le 13 janvier 2012 & http://mediabenews.wordpress.com/

Washington veut manifestememt en finir avec Poutine, c’est assez ! est le message un peu comme le Kefaya, assez ! du mouvement égyptien au printemps dernier. Hillary Clinton et ses amis ont apparemment décidé que la possibilité d’avoir le prochain président russe en la personne de Poutine, est un obstacle majeur à leurs plans. Peu par contre comprennent pourquoi. La Russie aujourd’hui, de concert avec la Chine et l’Iran dans une certaine mesure, forme l’épine dorsale, même faible, du seul axe de résistance efficace à un monde qui serait dominé par la seule super-puissance mondiale.

Le 8 Décembre, plusieurs jours après que les résultats des élections légilsatives russes furent annoncés, montrant une chute brutale dans la popularité du parti politique du premier ministre Poutine “Russie Unifiée”, Poutine accusa les Etats-Unis et spécifiquement la ministre des affaires étrangères américaine Hillary Clinton d’exciter les manifestants de l’opposition et leurs manifestations contre les résultats des élections. Poutine déclara: “La ministre des affaires étrangères américaine a été très prompte à évaluer les élections, disant qu’elles avaient été partiales et injustes avant même qu’elle ait reçu les matériaux émanant des observateurs du bureau des institutions démocratiques et des droits de l’Homme (les observateurs internationaux des élections de l’OSCE).” [1]

Poutine continua en disant que les commentaires prématurés de Clinton furent le signal nécessaire qu’attendait les groupes d’opposition que le gouvernment américain soutenait dans leurs manifestations. Les commentaires de Clinton, a dit l’homme d’expérience en mantière de renseignement russe, devint un “signal pour nos activistes qui commencèrent leur travail actif avec le ministère des affaires étrangères”. [2]

Les médias majeurs occidentaux choisirent soit de minimiser la déclaration de Poutine ou de se focaliser quasiment entièrement sur les dires du mouvement d’opposition russe émergeant de la situation. Il ne faut pas chercher bien loin pour montrer que Poutine minimisait lui-même le degré d’interférence éhonté dans les processus politiques de son pays. Dans ce cas de figure, le pays n’est pas la Tunisie, le Yémen ou même l’Egypte. C’est la seconde puissance nucléaire mondiale, même si elle demeure une plus petite puissance économique. Hillary joue avec le feu thermonucléaire. Démocratie ou quelque chose d’autre ?

Pas d’erreur, Poutine n’est pas un champion du monde de la pratique de ce que la plupart considère être la démocratie. Son annonce quelques mois plus tôt de l’accord entre lui et l’actuel président Medvedev d’échanger leur position après les élections présidentielles du 4 Mars a choqué bon nombe de Russes comme étant de la politique crasse et des arrangements d’arrière-boutique. Ceci dit, ce que Washington fait pour interférer avec le changement de régime est bien plus qu’un interventionisme éhonté. Le gouvernement Obama, le même qui vient de signer et de convertir en loi une série de mesures qui ont de facto déchirées les droits constitutionnels des Américains la constitution des Etats-Unis [3], pose comme un juge suprême mondial pour que les autres adhèrent à ce qu’il croit être la démocratie.

Examinons de plus près les accusations de Poutine sur l’interférence des Etats-Unis dans le processus des élections russes. Si nous regardons bien, nous trouvons ouvertement déclaré dans leur rapport annuel d’Août 2011, qu’une ONG de Washington répondant au nom innocent de National Endowment for Democracy (NED), a ses tentacules partout en Russie.

La NED finance un centre de presse international à Moscou où quelques 80 ONG peuvent tenir des conférences de presse sur le sujet de leur choix. Elle finance de nombreux “groupes de la jeunesse militante” et des ateliers sur le leadership afin “d’aider les jeunes à s’engager dans l’activisme politique”. En fait, elle dépense officiellement 2,7 millions de dollars sur des douzaines de programmes à travers la Russie. Les dépenses pour 2011 seront publiées ultérieurement en 2012. [4]

La NED finance également des parties clef du système de sondage et d’étude du système électoral russe, une partie cruciale pour être capable de crier à la fraude électorale. Elle finance en partie l’Organisation civique de défense des droits et libertés démocratiques, le GOLOS. D’après le rapport annuel de la NED, les fonds allèrent à “une analyse détaillée du cycle électoral russe de l’automne 2010 et du printemps 2011, ce qui inclue une évaluation de la presse, de l’agitation politique, de l’activité des commissions électorales, et d’autres aspects de l’application de la législation électorale sur le long-terme des élections.” [5]

En Septembre 2011, quelques semaines avant les élections de Décembre, la NED finança une conférence sur invitation seulement à Washington mettant en scène une organisation de sondage “indépendante”, le Levada Centre. D’après le site internet Levada, autre récipient du financement de la NED, [6] celui-ci a effectué une série de sondages d’opinion, une méthode standard utilisée en occident pour analyser les sentiments des citoyens. Les sondages “profilaient les humeurs de l’électorat avant les élections pour la Douma et les élections présidentielles, les perceptions des candidats et des partis politiques et la confiance des électeurs dans le système de la “démocratie gérée” qui a été établie depuis la dernière décennie.

Un des invités de la conférence à Washington fut Vladimir Kara-Murza, membre du conseil fédéral de Solidarnost (Solidarité), le mouvement d’opposition démocratique russe. Il est aussi un “conseiller de l’opposant siégeant à la Douma Boris Nemtsov”, d’après la NED. Un autre conférencier venait du mouvement néo-conservateur et du think-tank Hudson Institute. [7]

Nemtsov est un des caractères d’opposition à Poutine le plus important aujourd’hui et il est aussi le président de Solidarnost, un nom curieusement imité des jours de la guerre froide quand la CIA finançait l’opposition polonaise des travailleurs et le syndicat Solidarnosc de Lech Walesa. Plus sur Nemtsov plus loin dans l’article.

Le 15 Décembre 2011, toujours à Washington, alors qu’une série de manifestations anti-Poutine fut déclanchée par des manifestants soutenus par les Etats-Unis, menée par Solidarnost et d’autres organisations, la NED tînt une autre conférence intitulée “L’activisme de la jeunesse en Russie: une nouvelle génération peut-elle faire la différence ?” où le conférencier principal était Tamirlan Kurbanov, qui d’après la NED “a servi comme chef de programme au bureau de Moscou du National Democratic Institute for International Affairs, où il était impliqué à développer et à étendre les capacités des organisations politiques et civiques, promouvoir la participation des citoyens dans la vie publique, en particulier l’engagement politique des jeunes.” [8] Cet Institut est une succursale de la NED.

L’histoire nébuleuse de la NED

Aider la jeunesse à s’engager dans l’activisme politique est précisément ce que cette même NED fît en Egypte ces dernières années dans la préparation au renversement de Moubarak. La NED fut instrumentale d’après des sources informées aux Etats-Unis dans les “révolutions colorées” fomentées par les Etats-Unis en 2003-2004 en Ukraine et en Georgie qui amenèrent des marionnettes pro-OTAN au pouvoir. La NED a aussi été active à promouvoir “les droits de l’Homme” au Myanmar, au Tibet et dans la province riche en pétrole du Xinjiang. [9]

Comme des analystes sérieux de la “révolution orange” d’Ukraine et d’autres révolutions colorées le découvrirent, le contrôle des sondages et la capacité de dominer les perceptions des médias internationaux, spécialement les grosses chaînes de TV comme CNN et la BBC sont des composants essentiels de l’agenda de déstabilisation de Washington. Le centre Levada serait dans une position cruciale à cet égard pour faire publier des sondages de mécontentement envers le régime.

Par sa description même, La NED est “une fondation privée à but non lucratif dédiée au développement et au renforcement des institutions démocratiques dans le monde. Chaque année, avec le financement du congrès américain, la NED soutient plus de 1000 projets de groupes non-gouvernementaux à l’étranger qui travaillent pour des buts démocratiques dans plus de 90 pays.” [10]

Cela ne pourrait pas paraître être plus noble ou mieux intentionné. Quoi qu’il en soit, ils préfèrent omettre leur véritable histoire. Au début des années 1980, le directeur de la CIA Bill Casey convainquit le président Ronald Reagan de créer une ONG plausible, la NED, afin de faire avancer l’agenda mondialiste de Washington par d’autres méthodes que l’action directe de la CIA. Ceci faisait partie du processus de “privatiser” le renseignement américain afin de rendre son travail plus “efficace”. Allen Weinstein qui aida à écrire la législation qui créa la NED a dit dans une interview au Washington Post en 1991: “beaucoup de ce que nous faisons aujourd’hui était fait secrètement par la CIA il y a 25 ans.” [11] Intéressant. La majorité du financement de la NED provient des impôts des contribuables via le congrès. La NED est, dans toute l’acceptation du terme, une possession de la communauté du renseignement du gouvernement américain.

La NED fut créée sous le gouvernement Reagan pour fonctionner comme une de facto CIA privatisée afin de lui donner plus de moyens et de liberté d’action. Les membres du comité directeur de la NED sont traditionnellement issus de la communauté du renseignement et du pentagone. Ceci inclut le général en retraite Wesley Clark, l’homme qui bombarda la Serbie en 1999. Des membres clefs liés au service action clandestine de la CIA qui servirent au comité directeur de la NED incluent Otto Reich, John Negroponte, Henry Cisneros et Elliott Abrams. Le président du comité directeur de la NED en 2008 était Vin Weber, fondateur de l’organisation ultra-conservatrice Empower America et bailleur de fond pour la campagne présidentielle de George W. Bush. L’actuel président directeur de la NED est John Bohn, ancien CEO de la très controversée agence de notation Moody’s, qui joua un rôle malsain dans l’affaire de l’effondrement du marché des subprimes et des sécurités américaines. Le comité directeur actuel de la NED inclut l’ultra-conservateur ambassadeur de Bush en Irak et en Afghanistan Zalmay Khalilzad. [12]

Il est aussi très instructif de regarder les gens qui ont émergé à des positions de leaders de l’opposition ces derniers temps en Russie. Le “poster boy” de l’opposition pour la jeunesse et spécifiquement les médias occidentaux est Alexei Navalny dont le blog LiveJournal Navalny l’a présenté comme un quasi-martyr du mouvement de contestation après avoir passé 15 jours dans les geôles de Poutine pour avoir pris part à une manifestation interdite. Dans une grande manifestation le jour de Noël à Moscou, Navalny, qui était peut-être intoxiqué par la vision de trop de films de S.M Eisenstein de 1917 sur la révolution, dit à la foule: “Je vois assez de gens ici pour prendre le Kremlin et la Maison Blanche (la maison présidentielle russe) dès maintenant…” [13]

L’establishment médiatique occidental ne jure que par Navalny, La BBC l’a décrit comme “certainement la seule figure de l’opposition digne de ce nom en Russie ces cinq dernières années”, et le magazine américain Time l’a appelé “L’Erin Brockovich russe”, une curieuse référence au film d’Hollywood qui mettait en scène Julia Roberts comme enquêtrice et activiste légal. Quoi qu’il en soit, ce qui est le plus important est que Navalny a été à l’université de Yale sur la côte Est américaine, également l’université de la famille Bush (NdT: et lieu de résidence de la “confrérie” des Skull and Bones..), où il fut un “Yale World Fellow”. [14]

Le charismatique Navalny est aussi et a été sur la liste des gens payés par la NED pour déstabiliser les pays. D’après un post sur le blog de Navalny même, son LiveJournal, il fut soutenu par la NED (NdT: donc la CIA, ce qui ne veut pas dire qu’il en soit un “agent” bien évidemment) en 2007 et 2008. [15] [16]

Avec Navalny, les acteurs clé dans le mouvement de contestation anti-Poutine sont centrés autour de Solidarnost qui fut créée en 2008 par Boris Nemtsov, Vladimir Ryzhkov et d’autres. Nemtsov n’est pas quelqu’un qui conteste la corruption. D’après le Business Week Russia du 23 Septembre 2007, Nemtsov introduisit le banquier russe Boris Brevnov à Gretchen Wilson, citoyenne états-unienne et employée de l’International Finance Corporation, une succursale de la Banque Mondiale. Wilson et Brevnov se sont mariés. Avec l’aide de Nemtsov, Wilson est parvenue à privatiser Balakhna Pulp and Paper Mill (NdT: grosse entreprise de papier) au prix dérisoire de 7 millions de dollars. L’entreprise fut lessivée et ensuite vendue à la banque Swiss Investment de Wall Street, CS First Boston Bank. Les rapports financiers disent que les revenus de l’usine étaient de 250 millions de dollars. [17]

La CS First Boston Bank paya également tous les frais de déplacement de Nemtsov au très exclusif forum économique mondial de Davos en Suisse. Quand Nemtsov devint un membre du cabinet directeur, son protégé Brevnov fut nommé président d’Unified Energy System of Russia JSC. Deux ans plus tard, en 2009, Boris Nemtsov, aujourd’hui le “monsieur anti-corruption”, utilisa son influence pour dégager Brevnov des accusations de détournement de fonds par milliards des biens d’Unified Energy System of Russia. [18]

Nemtsov accepta aussi de l’argent de l’oligarque emprisonné Mikhail Khodorkovsky en 1999 quand celui-ci utilisait ses milliards pour essayer d’acheter le parlement ou la Douma. En 2004, Nemtsov rencontra l’oligarque milliardaire en exil Boris Berezovsky dans une réunion secrète avec d’autres exilés russes influents. Lorsque Nemtsov fut accusé de financer son nouveau parti politique “Pour une Russie dans la légalité et sans corruption” avec des fonds étrangers, les sénateurs américains John McCain, Joe Liberman et Mike Hammer du conseil national de sécurité du président Obama volèrent à son secours. [19]

Le sbire très proche de Nemtsov, Vladimir Ryzhkov de Solidarnost est aussi très lié avec les cercles suisses de Davos, il a même financé un Davos sibérien. D’après les compte-rendus de presse russes d’Avril 2005, Ryzkhov forma un comité 2008 en 2003 pour “attirer” les fonds de Khodorkovsky emprisonné ainsi que pour soliciter des fonds des oligarques en fuite comme Boris Berezovsky et des fondations occidentales comme la Fondation Soros. Le but déclaré de la manœuvre étant de rassembler les forces “démocratiques” contre Poutine. Le 23 Mai 2011, Ryzhkov, Nemtsov et plusieurs autres enregistrèrent un nouveau parti politique le Parti de la Liberté Populaire de manière à pouvoir aligner un candidat président contre Poutine en 2012. [20]

Une autre personne d’influence dans les rallies anti-Poutine récents est l’ancien champion du monde d’échecs recyclé politicien de droite, Gary Kasparov, un autre membre fondateur de Solidarnost. Kasparov a été identifié il y a plusieurs années comme étant membre du comité directeur d’un think-tank néoconservateur militaire à Washington. En Avril 2007, Kasparov admit qu’il était membre du comité du National Security Advisory Council Center for Security Policy, “une organisation de sécurité nationale à but non-lucratif et non-partisane, qui se spécialise dans l’identification des politiques, des actions et des ressources nécessaires à la sécurité vitale des Etats-Unis.” En Russie, Kasparov est plus tristement connu pour ses liens financiers précédents avec Leonid Nevzlin, l’ex vice-président de Yukos et associé de Mikahail Khodorskovsky. Nevzlin s’est enfuit en Israël pour éviter les charges menées contre lui pour meurtre et avoir contracté des tueurs à gages pour éliminer des “gens objectant” lorsqu’il était vice-président de Yukos. [21]

En 2009, Kasparov et Boris Nemtsov ont rencontré Barack Obama soi-même pour discuter de l’opposition russe à Poutine et ce à l’invitation personnelle du président américain au Ritz Carlton Hotel de Washington. Nemtsov avait appelé Obama à rencontrer les forces d’opposition russes: “Si la Maison blanche est d’accord avec la suggestion de Poutine de ne parler qu’avec des organisations pro-Poutine… cela voudra dire que Poutine a gagné, non seulement cela, mais Poutine aura la confirmation qu’Obama est faible”, a t’il dit. Durant cette même année 2009, Nemtsov fut invité à parler au Council on Foreign Relation (CFR) de New York, sans doute le think-tank en politique étrangère le plus puissant des Etats-Unis. Ainsi, non seulement ont le ministère des affaires étrangères et la NED déversé des millions pour bâtir une opposition à Poutine et une coalition contre lui en Russie, mais le président des Etats-Unis est intervenu personnellement dans ce processus. [22]

Ryzhkov, Nemtsov, Navalny et l’ancien ministre des finances de Poutine Alexei Kudrin ont tous été impliqués dans l’organisation de la manifestation anti-Poutine du 25 Décembre à Moscou qui attira selon les estimations environ 120 000 personnes. [23] Pourquoi Poutine ?

La question pertinente est pourquoi Poutine à ce point ? Nous ne devons pas regarder bien loin pour avoir une réponse. Washington et spécifiquement le gouvernement Obama, se moquent éperdument de savoir si la Russie est démocratique ou pas. La préoccupation essentielle est l’obstacle aux plans de Washington pour une hégémonie totale de la planète que Poutine représente. D’après la constitution russe, le président de la fédération russe est le chef d’état, le commandant en chef des armées et le détenteur des plus hautes fonctions de la fédération. Il prendra directement contrôle de la défense et de la politique étrangère.

Nous devons demander quelle politique ? Certainement des contre-mesures drastiques contre l’encerclement de la Russie par les forces de l’OTAN et contre l’installation par Washington d’un système dangereux de missiles balistiques autour de la Russie; ceci sera un point primordial de l’agenda de Poutine. La “remise à jours des relations russo-américaines” d’Hillary Clinton ira droit à la poubelle, si elle ne l’est pas déjà. Nous pouvons également nous attendre à une utilisation plus aggressive de la carte énergétique russes avec une diplomatie du pipeline pour renforcer des liens avec des membres de l’OTAN comme la France, l’Italie et l’Allemagne, favorisant ainsi un affaiblissement du soutien de l’UE pour la politique aggressive de l’OTAN et ses mesures contre la Russie. Nous pouvons nous attendre à un renfocement des liens de la Russie avec l’Eurasie, spécifiquement avec la Chine, l’Iran et peut-être même l’Inde pour renforcer la faible épine dorsale de la résistance contre les plans du Nouvel Ordre Mondial prônés par Washington.

Cela prendra plus que quelques manifestations dans des températures bien au dessous de zéro à Moscou et St Pétersbourg par une clique de personnages d’une opposition corrompue et nébuleuse comme celle de Nemtsov et Kasparov pour faire dérailler la Russie. Ce qui est très clair est que Washington pousse tous azimuts en Iran, en Syrie, où la Russie a une base navale vitale, en Chine, maintenant en Russie même, ainsi que dans les pays de la zone euro emmenés par l’Allemagne. Cela sent la tentative de fin de partie pour une super-puissance sur le déclin.

Les Etats-Unis aujourd’hui sont une super-puissance nucléaire en de facto banqueroute. Le rôle du dollar comme monnaie de réserve mondiale n’a jamais été autant defié que depuis Bretton Woods en 1944. Ce rôle ainsi que celui des Etats-Unis comme la puissance militaire mondiale absolue ont été les bases du siècle hégémonique américain depuis 1945.

Affaiblissant le rôle du dollar dans le commerce international et ultimement comme monnaie de réserve, la Chine est en train d’établir des relations commerciales bi-latérales avec le Japon court-circuitant le dollar. La Russie est en train de faire de même avec ses partenaires commerciaux principaux. La raison principale pour laquelle Washington a lancé une guerre monnétaire totale ouverte contre l’Euro à la fin de 2009, était pour prévenir une menace grandissante de la part de la Chine et d’autres nations, que celles-ci ne se détournent du dollar pour prendre l’Euro comme monnaie de réserve. Ceci n’est pas une mince affaire. En fait Washington peut financer ses guerres en Afghanistan, Irak, Libye, Syrie et ailleurs par le fait que la Chine et les autres nations ayant un surplus commercial, investissent leur surplus de dollars en obligations du gouvernement américain en achetant de la dette américaine. Si cela venait à changer même de peu, cela occasionnerait une hausse substantielle des taux d’intérêts américains et la pression financière sur Washington deviendrait énorme.

Faisant face à une érosion grandissante de son statut de seule super-puissance mondiale, Washington apparaît maintenant se tourner de plus en plus vers la force militaire pure et dure pour conserver son statut. Pour que cela soit couronné de succès, la Russie doit être neutralisée ainsi que l’Iran et la Chine. Ceci sera l’agenda primordial du président des Etats-Unis à venir, qui que ce soit.


Article original en anglais : Regime Change in the Russian Federation? Why Washington Wants ‘Finito’ with Vladimir Putin, publié le 10 janvier 2011.

Traduction par Résistance 71


Notes

[1] Alexei Druzhinin, Putin says US encouraging Russian opposition, RIA Novosti, Moscow, December 8, 2011

[2] Ibid.

[3] Jonathan Turley, The NDAA’s historic assault on American liberty, guardian.co.uk, 2 January 2012, accessed in http://www.guardian.co.uk/commentisfree/cifamerica/2012/jan/02/ndaa-historic-assault-american-liberty.

[4] National Endowment for Democracy, Russia, from NED Annual Report 2010, Washington, DC, published in August 2011, accessed in http://www.ned.org/where-we-work/eurasia/russia.

[5] Ibid.

[6] Ibid.

[7] NED, Elections in Russia: Polling and Perspectives, September 14, 2011, accessed in http://ned.org/events/elections-in-russia-polling-and-perspectives.

[8] NED, Youth Activism in Russia: Can a New Generation Make a Difference?, December 15, 2011, accessed in http://ned.org/events/youth-activism-in-russia-can-a-new-generation-make-a-difference.

[9] F. William Engdahl, Full Spectrum Dominance: Totalitarian Democracy in the New World Order, 2010, edition. Engdahl press. The book describes in detail the origins of the NED and various US-sponsored “human rights” NGOs and how they have been used to topple regimes not friendly to a larger USA geopolitical agenda.

[10] National Endowment for Democracy, About Us, accessed in www.ned.org.

[11] David Ignatius, Openness is the Secret to Democracy, Washington Post National Weekly Edition, 30 September-6 October,1991, 24-25.

[12] F. William Engdahl, Op. Cit., p.50.

[13] Yulia Ponomareva, Navalny and Kudrin boost giant opposition rally, RIA Novosti, Moscow, December 25, 2011.

[14] Yale University, Yale World Fellows: Alexey Navalny, 2010, accessed in http://www.yale.edu/worldfellows/fellows/navalny.html.

[15] Alexey Navalny, emails between Navalny and Conatser, accessed in Russian (English summary provided to the author by www.warandpeace.ru) on http://alansalbiev.livejournal.com/28124.html.

[16] Ibid.

[17] Business Week Russia, Boris Nemtsov: Co-chairman of Solidarnost political movement, Business Week Russia, September 23, 2007, accessed in http://www.rumafia.com/person.php?id=1648.

[18] Ibid.

[19] Ibid.

[20] Russian Mafia.ru, Vladimir Ryzhkov: Co-chairman of the Party of People’s Freedom, accessed in http://www.rumafia.com/person.php?id=1713.

[21] Russian Mafia.ru, Garry Kasparov: The leader of United Civil Front, accessed in http://www.rumafia.com/person.php?id=1518.

[22] The OtherRussia, Obama Will Meet With Russian Opposition, July 3, 2009, accessed in http://www.theotherrussia.org/2009/07/03/obama-will-meet-....

[23] Yulia Ponomareva, op. Cit.


F. William Engdahl
est l’auteur de: A Century of War: Anglo-American Oil Politics and the New World Order, On peut le contacter via son site internet à: www.engdahl.oilgeopolitics.net


F. William Engdahl est un collaborateur régulier de Mondialisation.ca. Articles de F. William Engdahl publiés par Mondialisation.ca

Krantenkoppen Januari 2012 (2)

Krantenkoppen

Januari 2012 (2)

MIXED MUSLIM-CHRISTIAN MASS IN MEMORY OF MARTYRS OF TERRORISM IN SYRIA:
"During the ceremony, the first Christian Archbishop Luka Al-Khouri took the floor. He (...) said that the attacks were attributable to Western leaders and to those who claim to serve the Arab cause while actually promoting other interests. The archbishop also criticized television channels Al-Jazeera and Al-Arabiya, accusing them of 'submerging the Arab people in lies and misinformation'.
The highest Islamist authority in Syria, the Grand Mufti Sheikh Ahmed Badreddine Hassoun, spoke next to the cheers of the faithful gathered in the church. Sheikh Hassoun said that 'man is more sacred than any mosque or temple and he who kills a human being is damned because he destroys a structure created by God'. (...) He urged anyone who has lost a loved one to 'turn this loss not into hatred but into love'.
This last statement takes on special significance when considering that the mufti’s son, Sariah Hassoun, aged 22, was murdered by an armed group last October after his father turned down the $ 10 million offered by Qatar to get him to rally the anti-government forces.
At the end of Mass, the religious officials and the public sang 'Homat el Diyar', the Syrian national anthem."
 
 
US BRINGING THE SALVADORIAN OPTION TO SYRIA:
"The main demand raised by ordinary people of all religions is that they don’t want the Syrian army taken out of there; they want the Syrian army to come in (...) to prevent terrorist snipers from killing people. And those snipers are killing everybody. (...) They kill you and then al-Jazeera and the BBC and France24 arrive and say, uh huh, another victim of the Assad regime. (...) Regarding the US, this is the Salvadorian option. (...) At the beginning of 2005 there was a discussion inside the Pentagon on how to start a civil war in Iraq and they decided they would use the death squads that they had used in Latin America (...), but part of that plan was already Syria."
http://www.voltairenet.org/Webster-Tarpley-US-bringing-the
 
PUTIN, A THORN IN WASHINGTON'S FLESH:
"Washington (...) decided Russia’s prospective next president, Vladimir Putin, is a major obstacle to its plans. Few however understand why. Russia today, in tandem with China and to a significant degree Iran, form the spine, however shaky, of the only effective global axis of resistance to a world dominated by one sole superpower":
http://www.voltairenet.org/Putin-a-thorn-in-Washington-s
 
 
COMING SOON: OBAMA'S BIG MOVE IN CENTRAL AFRICA:
"It’s now becoming apparent why President Obama sent 100 US Special Forces troops to central Africa, back in October of 2011. The president’s official explanation was that the Green Berets would be helping Uganda, the Central African Republic, the Democratic Republic of Congo and the new nation of South Sudan to hunt for remnants of the Lord’s Resistance Army. (...)
In the heart of central Africa where South Sudan, Ethiopia, Uganda, Kenya, Congo and the Central African Republic meet – all of them US client states – the US needs its own Special Forces units in place to coordinate its puppet African armies, and to (...) destabilize northern Sudan and China's oil operations, there.
That makes perfect imperial sense. The US and Europe can no longer compete economically with China in Africa, and must now resort to raw force, through African puppet armies. The US has mobilized all its proxies in East and Central Africa for a big push that will need close coordination on the ground. Obama's Green Berets aren't hunting for the rag-tag Lord’s Resistance Army; they're out to control the resources of half the continent".
 
 
GENEGEERDE CHRISTENEN IN ISRAËL:
"In Israël is een toenemende antichristelijke houding waar te nemen. Zo krijgen buitenlandse religieuzen in kloosters in Israël steeds moeilijker een visum. (...) De christenen die geworteld zijn in het Heilig Land vormen een steeds kleiner wordende groep. In het gehele Heilig Land (Israël plus de bezette gebieden) is het aantal teruggelopen van ca. 15% naar nu nog maar 1,6%. (...) De waarschuwing van de Latijnse patriarch Foead Twal dat het christendom in het Heilig Land groot gevaar loopt, berust niet op ongegronde angst maar is helaas realiteit":
http://www.katholieknieuwsblad.nl/opinie/item/1481-genegeerde-christenen-in-israël.html
 
 
PAUS: HOMOHUWELIJK BEDREIGT MENSHEID:
"Mensen moeten trots zijn op hun gezin, dat gebaseerd hoort te zijn op het huwelijk tussen man en vrouw. Dat is geen simpele conventie, maar een fundamentele cel van onze samenleving. De politiek die deze familie ondermijnen, geldt daarom als een bedreiging voor de menselijke waardigheid, en voor de toekomst van de mensheid zelf":
 
 
GUANTANAMO BAY BESTAAT 10 JAAR:
"Na zijn verkiezing tot president gaf Obama het bevel om het gevangenenkamp binnen 1 jaar te sluiten. Ondertussen zijn we 3 jaar verder en bestaat het detentiecentrum nog altijd":
 
 
 
 
 

L’Ecosse veut l'indépendance, Londres est contre

L’Ecosse veut l'indépendance, Londres est contre

Ex: http://mbm.hautetfort.com/

 

 

© Flickr.com/James.Stringer/cc-by-nc
     

 

Le parti nationaliste écossais estime que seul le parlement national peut décider quand et comment organiser le référendum sur l'indépendance. Londres affirme que cela est contraire à la législation du Royaume-Uni.Alex Salmond propose de donner le droit de vote à partir de 16 ans. Londres estime que seules les personnes ayant atteint 18 ans peuvent voter.

Avant le Nouvel an, le premier-ministre de l’Ecosse Alex Salmond, menaçait seulement d’une possibilité d'organiser un référendum d'ici à cinq ans. Mais le processus a rapidement pris de l'ampleur. Et déjà, la date des élections a été annoncée: il s’agit de l’automne 2014. En fixant la date du référendum, Alex Salmond a annoncé qu'il est prêt à mener des pourparlers avec le premier-ministre britannique sur cette question. David Cameron a accepté cette proposition, mais a rappelé que la décision d’organiser un référendum dans n’importe quel pays constitutif du Royaume-Uni, selon la loi, ne peut être prise qu’à Westminster. Cameron s’est dit favorable à un référendum en 2013, mais Salmond insiste sur 2014, la date qu’il a fixée. En réponse, le premier-ministre britannique a déclaré qu'il n'allait pas à dicter les conditions aux écossais.

«Je crois de tout mon cœur en une Grande-Bretagne unie», a précisé Cameron. «Je crois que nous sommes plus forts lorsque nous sommes ensemble et non pas divisés en plusieurs parties. Nous devons, évidemment, respecter le choix des Ecossais, qui ont voté pour les nationalistes lors des dernières élections, mais il faut savoir clairement à quel point serait légitime le déroulement d’un referendum sur l’indépendance du point de vue de la loi. Organisons des débats, mais gardons l'intégrité de notre pays».

Pétrole comme enjeu de l’indépendance

Si l'Ecosse organise un referendum et décide de se séparer du Royaume-Uni, cela conduirait à des problèmes économiques sérieux pour la Grande-Bretagne. Se posera alors la question de la répartition de la dette britannique, de la place du nouvel Etat au sein l'UE, et même l'avenir des sous-marins britanniques nucléaires basés sur la côte ouest de l'Ecosse posera problème. Ce «divorce» conduira à de graves perturbations sur les marchés financiers et dans le secteur bancaire. Mais le plus important, c’est la question du pétrole qui fera surface. De très nombreuses plates-formes pétrolières britanniques sont implantées dans la mer au large de la côte Est de l'Ecosse. Et sur cette question, les nationalistes écossais n’ont aucun doute. Ils veulent garder toutes les réserves du pétrole de la mer du Nord pour eux. Lors d'une audition au parlement britannique, le leader de l'opposition travailliste Ed Milliband a déclaré que la décision de l'indépendance de l’Ecosse portera un coup sérieux à l'économie britannique.

«La décision que nous prenons aujourd'hui, sera fatidique. Et si nous prenons une mauvaise décision, nos enfants et nos petits-enfants seront obligés de vivre avec», affirme-t-il.

Un référendum qui n’est pas pris au sérieux

Mais les hommes politiques de Westminster, ont vraisemblablement tendance à penser que la vraie séparation n’aura pas lieu. Comme l'a expliqué Cameron, les nationalistes écossais aiment le verbiage au sujet de l'indépendance, mais ils esquivent une conversation de fond à ce sujet. Les partis politiques écossais sont d'accord avec ces affirmations, en qualifiant les nationalistes de populistes. L'opposition a même demandé au gouvernement de ne pas attendre, et d’organiser un référendum tout de suite. Même si beaucoup d’Ecossais voudraient voir leur région indépendante de Londres, le timing choisi pour lancer cette discussion n’est pas très bon. Le taux de chômage dans cette région est très élevé, et les Ecossais sont obligés de chercher du travail dans le Sud du pays. Si le référendum avait eu lieu aujourd’hui, la majorité voterait contre l'indépendance, et ce serait une véritable défaite pour les nationalistes qui sont au pouvoir en Ecosse. Selon la presse britannique, si les hommes politiques anglais et écossais ne vont pas pouvoir s'entendre, c’est Cour suprême du Royaume-Uni, qui devra décider si ce référendum doit avoir lieu.

dimanche, 15 janvier 2012

Ciel, mon triple AAA ou "L Frnce perdu son Triple ".

Ciel, mon triple AAA ou "L Frnce perdu son Triple ".

Les 4 conséquences majeures de cette perte

http://mediabenews.wordpress.com/

Ça y est, c’est fait : Standard & Poor’s vient donc de dégrader la note souveraine de la France d’un cran : de AAA à AA+. On ne peut pas vraiment dire que ce soit une surprise : depuis 1975 et le plan de relance budgétaire infructueux de Jacques Chirac, aucun des gouvernements qui ont présidé aux destinées de notre pays n’a voté un budget à l’équilibre. Les dettes, logiquement, se sont donc accumulées de telle sorte qu’à la fin du troisième trimestre 2011, la dette publique française1 atteignait 1,7 trillions2 d’euros – soit 85,3 % du PIB.

Si la perte de ce fameux triple A peut avoir une vertu, c’est bien de nous rappeler quelques réalités. Le fait est que nous nous sommes considérablement endettés en demandant à nos gouvernements de dépenser plus qu’ils ne prélevaient d’impôts. Nous avons fait preuve, pendant 37 années consécutives, d’une irresponsabilité digne d’enfants de six ans ; aussi, les discours qui cherchent à faire porter le chapeau à la mondialisation, aux banquiers, à Georges Pompidou ou aux paradis fiscaux relèvent au mieux de la démagogie et au pire de la mauvaise farce.

Pour en arriver à ce point, l’État français est allé chercher des créanciers sur les marchés financiers en émettant des obligations. Ces dernières représentaient, toujours à la fin du troisième trimestre 2011, la bagatelle de 1,3 trillions d’euros3 – soit la quasi-totalité (98 %) de la dette de l’État et 77,4 % de la dette publique totale. Nos créanciers sont, pour une bonne moitié d’entre eux, des résidents français parmi lesquels on compte principalement des compagnies d’assurance, des fonds d’investissement ou des caisses de retraite ; c’est-à-dire, indirectement, vous et moi. Si vous pensiez qu’il suffisait d’envoyer paître les marchés financiers, repensez-y à deux fois.

Voilà pour l’état des lieux.

Standard & Poor’s considère donc désormais que l’État français ne présente plus de garanties suffisantes pour mériter la meilleures des notes possibles : le fameux AAA. Sincèrement, au regard de l’état des lieux évoqué ci-dessus et du discours des candidats aux présidentielles, on peut difficilement leur donner tort. Entre les irresponsables de l’UMPS et les fous-furieux des deux fronts, on imagine sans peine que la capacité de l’État français à honorer ses engagements soit pour le moins sujette à caution.

Il y a cependant une bonne nouvelle dans cet océan de noirceurs : la dégradation de notre note souveraine est un non-événement absolu. Contrairement à ce qu’affirmaient, il y a encore quelques mois, les dépensiers compulsifs qui nous gouvernent, la perte du AAA4 n’aura vraisemblablement aucune conséquence, ou presque. Il suffit, pour s’en convaincre, d’observer la réaction des marchés alors que la rumeur se propageait : le moins que l’on puisse dire c’est que pour une apocalypse nucléaire, ce fut finalement assez calme. Il y a deux raisons à cela.

La première, c’est que, depuis au moins trois décennies, plus personne ne fait confiance aux agences de notation. De fait, cela fait au bas mot six mois que les marchés avaient déjà pleinement intégré que la France n’était plus AAA que dans les rêves de François Baroin, comme en témoigne l’évolution de l’écart de taux entre les obligations souveraines françaises et allemandes. Et si plus personne ne fait confiance aux agences, ce n’est pas dû à un doute quant à leurs capacités d’analyse mais plutôt au fait que tout le monde sait, depuis ces trois mêmes décennies, que les agences ne travaillent plus pour les investisseurs mais pour les pouvoirs publics.

Cette sinistre affaire commence au cours des années 1970, lorsque le gouvernement des États-Unis cherche à durcir la réglementation bancaires pour mieux contrôler les risques que prennent les banques. L’idée du législateur consistait alors à imposer aux banques de constituer des réserves de sécurité en fonction du risque qu’elles portaient dans leurs portefeuilles de crédit. Pour ce faire, encore fallait-il disposer d’une mesure desdits risques. C’est là que les agences sont entrées en jeu : le gouvernement des États-Unis, puis la plupart des pays occidentaux ont alors donné un caractère légal à leurs notes.

Ce type de réglementation s’insinuant peu à peu dans les rouages de nos économies5, il devint rapidement quasi impossible d’obtenir le moindre crédit ou de vendre la moindre obligation sans être noté par l’une des agences officielles. C’est d’ailleurs ce qui a permis aux agences de faire payer leurs honoraires non plus aux seuls utilisateurs – les investisseurs – mais aux emprunteurs. Désormais incontournables, elles ont gagné énormément d’argent, mais leurs notes ayant le pouvoir de priver n’importe quel emprunteur de ses sources de financement, elles ont dû se montrer d’une extrême prudence. Comme la cavalerie, les agences de notation n’arrivent qu’après la bataille.

Or, la plupart des réglementations n’imposent pas aux investisseurs de vendre leurs obligations lorsqu’elles ne sont dégradées que de AAA à AA+. Là où de nombreux investisseurs ont été règlementairement forcés de se débarrasser de leurs obligations grecques à tout prix – provoquant ainsi l’effondrement des cours et donc la hausse des taux – la décision de Standard & Poor’s ne devrait pas avoir plus d’impact que la dégradation des États-Unis l’année dernière.

La perte de notre AAA n’est pas une catastrophe : c’est un symbole. Un symbole triste. Le symbole d’un pays à la dérive.

  1. Source : Insee. Par “dette publique”, on entend la dette consolidée des administrations publiques (administration publique centrale, administrations publiques locales et administrations de sécurité sociale) au sens de Maastricht.
  2. Il va falloir rajouter ce mot à notre vocabulaire : un trillion d’euros est égal à 10^12 euros ou, si vous préférez, mille milliards d’euros.
  3. Source : Agence France Trésor à la fin septembre 2001. Exactement 1.307.504.808.589 euros avec une durée de vie moyenne de 7 ans et 64 jours.
  4. Ou plutôt “d’un de nos AAA” puisque Moody’s et Fitch n’ont pas (encore) dégradé l’État français.
  5. Par exemple, le règlement financier Agirc / Arrco (article 16) stipule que les caisses de retraites complémentaires françaises ne sont autorisées à détenir directement que des titres notées A- au minimum.

Les quatre conséquences de la perte du AAA français

• Le Fonds d’aide européen (FESF) menacé

C’est sans doute la conséquence la plus grave déclenchée par la perte du AAA: le Fonds européen de stabilité financière, dont la note AAA dépend de celle des pays qui le soutiennent, devrait également être revue à la baisse. Conséquence, le taux d’intérêt alors exigé par les investisseurs grimperait. Cela renchérirait le coût des plans d’aide à la Grèce, au Portugal et à l’Irlande sous la perfusion du mécanisme européen. Et mettrait en péril le fragile mur anti-crise de la zone euro.

Effet domino sur les collectivités locales

La sanction de Standard & Poor’s provoquerait un effet domino, explique Norbert Gaillard, spécialiste des agences de notation: «La note du pays sert de référence nationale. Si elle est abaissée, toutes celles des entreprises, des banques et surtout des collectivités locales seront remises en cause. Parmi ces dernières, celles dotées d’un AAA, comme la ville de Paris ou la région Ile-de-France, seront automatiquement dégradées.»

Les collectivités dépendant en grande partie des transferts financiers de l’État (via l’allocation globale de fonctionnement), elles ne peuvent pas bénéficier d’une meilleure note que lui. Or, une fois leur note dégradée, elles devraient faire face à des créanciers plus méfiants, qui leur réclameraient des taux d’intérêt plus élevés. Cela alourdirait le coût de leur dette et, en bout de chaîne, «pourrait provoquer une hausse de la fiscalité locale», en déduit Norbert Gaillard.

Une hausse possible du coût du crédit

La perte du AAA pourrait également dégrader les relations entre les ménages et leurs banques. Les établissements pourraient en effet durcir l’accès au crédit et augmenter les taux d’intérêt. «La banque empruntant plus cher sur les marchés, on peut supposer qu’elle répercute cette hausse sur ses clients», reconnaît l’économiste d’une grande banque française. «Toutefois, au vu de la concurrence actuelle, elles pourraient choisir de réduire plutôt leur marge pour conserver leurs parts de marché.» D’autre part, «dans le contexte actuel de resserrement du crédit par les banques, l’impact supplémentaire d’une baisse de la note pourrait passer presque inaperçue», relativise l’économiste Alexandre Delaigue.

Le coût de la dette de l’État

Les conséquences d’une perte du AAA de la France dépendent aussi et surtout de la réaction des marchés. S’ils continuent à imposer à la France des taux d’intérêt toujours plus élevés, alors des répercussions en chaîne sont à redouter, des finances de l’État jusqu’au porte-monnaie du consommateur. Mais si, comme beaucoup le suggèrent, les taux pratiqués actuellement sous-entendent déjà une France dotée de la note inférieure, alors il faut s’attendre à peu de changement. La Nouvelle-Zélande, par exemple, a perdu son AAA le 30 septembre. En réaction, le coût du crédit a flambé. Avant de retomber à des niveaux plus bas qu’avant la sanction des agences de notation.

Sources : Causeur, Le Figaro

Bushbama

Bushbama

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bushbama.gifDie Lobrede des Friedensnobelpreisträgers und US-Präsidenten Barak Obama auf Krieg und Besatzung im neokolonialsierten Irak anlässlich des amerikanischen Truppenabzuges demaskierte den „Hoffnungsträger“ vieler Gutmenschen als wohl verdienten Nachfolger von George Bush. Obamas Kriegsrede vor mehreren tausend US-Soldaten in Fort Bragg war na Zynismus nur sehr schwer zu überbieten. Der Truppenabzug der US-Besatzer aus dem Irak sei ein Ergebnis seiner Regierungspolitik, so Obama. In Warhrheit hat der Truppenabzug aber rein gar nichts mit der Politik der US-Administration unter Obama zu tun, sondern ist das Ergebnis des jahrelangen Widerstandes nationaler Irakis gegen das Besatzungsregime in Washington und der Unfähigkeit der US-Administration ein neues Stationierungsabkommen auszuhandeln. Die irakische Regierung, und überhaupt alle wichtigen politischen Kräfte im Irak, weigerten sich, Washingtons Forderung nach allgemeiner Immunität vor irakischen Gerichten für amerikanische Truppen nachzugeben.

Der jetzige Termin für einen amerikanischen Truppenabzug geht auf Bush und nicht auf Obama zurück. Dieser Termin war 2008 von dem damaligen US-Präsdidenten und der irankischen Regierung ausverhandelt worden. Dieser Pakt sollte später verlängert werden, was auch Obamas Anliegen war. Nun kommt es aber auch nicht wirklich zu einem vollständigen Abzug der US-Besatzer. Im Irak soll eine amerikanische Söldnertruppe von 5500 Mann verbleiben, Einrichtungen der amerikanischen Geheimdienste und Spezialkräfte. In Kuwait und den Golfstaaten stehen zehntausende US-Soldaten bereit um bei Bedarf wieder in den Irak einzufallen. Über eine See- und Lufthoheit wird der Irak nicht verfügen.

Obama setzte auf Pathos, da er weiß das der amerikanische Chauvinismus auf Gefühlsduselei und pseudopatriotische Rhetorik steht. Hatte Obama im Wahlkampf des Jahres 2008 den Irak-Krieg immerhin noch als einen „dummen Krieg“ bezeichnet, so erteilte er neun Jahren Krieg und Besatzung nun seinen präsidialen Segen. Den im Irak marodierenden US-Soldaten sagte der US-Präsident: „Ich könnte gar nicht solzer auf sie sein“. Stellenweise konnte man sich gar nicht sicher sein, ob nun Obama oder ein George Bush zu den Soldaten sprach. Obama sprach von den großen Opfern der US-Soldaten im Irak, der nun „soverän und stabil“ zurückgelassen werde. Eine größere Lüge könnte der US-Präsident gar nicht mehr verbreiten.

Der Überfall auf den unter Saddam Hussein souveränen Irak deutet der Kriegspräsident als humanistische und menschenrechtlerische Mission, die zu mehr „Frieden und Freiheit“ geführt habe. Die US-Soldaten hätten im Irak geholfen die Weichen in „Richtung Frieden zu stellen“. Diese Rhetorik unterscheidet sich überhaupt nicht von derjenigen seines Amtsvorgängers oder den kriegslüsternen Neocons. Obamas Lüge von einem „stabilen“ Irak mutet wie ein Aprilscherz an. Die Zerschlagung des baathistischen Sicherheitsapparates und der staatlichen Strukturen unter Saddam Hussein durch den US-Imperialismus und das folgende Besatzungsdiktat haben den Irak zu einem gescheiterten Staat ohne staatliche Autorität werden lassen. Der Irak ist heute einer der wohl unsichersten und chaotischen Staaten der Welt. „Irakische Verhältnisse“ und „Irakisierung“ sind weltweit ein Synonym für staatlichen Zerfall, Bürgerkrieg und unberschbares Chaos. Dies alles geht auf die Politik des US-Imperialismus zurück, insofern sind die dreisten Lügen Obamas schon verständlich, da es ihm darum geht die verbrecherische Politik Washingtons zu kaschieren.

Obama hatte in Fort Bragg die ganze Palette der Bushistischen Kriegslügen gegen den Irak wiederholt. Die Lügenpalette reichte von den angeblichen Massenvernichtungswaffen bis zum Terrorvorwurf gegen Saddam Hussein. Die europäischen Imperialisten wissen nun trotz ihrer schamlosen Behauptung, der Irakkrieg sei aus den falschen Gründen dann doch richtig gewesen, dass Saddams Massenvernichtungswaffen nicht existierten und der Terror durch die US-Besatzung in den Irak importiert wurde. Für Obama jedenfalls ist der Angriffskrieg auf den Irak eine amerikanische Großtat. Als wäre er selbst damals dabei gewesen, erzählt der Präsident ein Veteranengeschichte: „Wir erinnern uns an die Anfangsphase – als amerikanische Einheiten durch den Sand und den Himmel des Irak drangen: Die Schlachten von Kerbela bis Bagdad.“ Obama meint die „shock and awe“-Operation. Durch diese wurden wohl zehntausende unschuldiger Irakis durch den massiven Bombenterror der „Koalition der Willigen“ um Leib und Leben gebracht.

Den Widerstand gegen die US-Besatzung nennt Obama ein „Gespenst von sektirischer Gewalt“. Der brutale-Imperialismus sei eine Angelegenheit des Herzens und der amerikanischen Nächstenliebe, da Amerika „im Angesicht uralter Spannungen“ denjenigen Irakern „beistand die an ihre Zukunft glaubten.“ Zynischer könnte man nun wirklich mehr daherreden. Sicherlich würde Obama auch nie erwähnen, dass die „sektirische Spaltung“ der irakischen Nation bewusst als Strategie durch Washington benutzt wurde Die Spaltung und Zerstörung des Irak ist ein Werk des US-Imperialismus. Mit den „hohen Kriegskosten“ meint Obama die gefallenen amerikanischen Soldaten und nicht die irakischen Opfer der Invasion. Die amerikanischen Opfer haben sich aber für Obama und seine Regierung gelohnt, da der Irak „zwar kein Perfekter Ort sei“, aber man lasse einen „souveränen, stabilen und selbstständigen Irak zurück, mit einer repräsentativen Regierung, die vom Volk gewählt wurde“.

Die Bilanz dieser „humanistischen Politik“ Washingtons sieht folgendermaßen aus: eine Million Irakis wurde getötet, bis zu vier Millionen vertrieben, die Infrastruktur des Landes ist zerstört, die staatliche Souveränität ungergraben, soziale Not und Arbeitslosigkeit bestimmen das Bild des Landes. Während die Armutsquote unter Saddam Hussein – aufgrund der UN-Sanktionen und des Hungerholocausts an den Irakis – bei 15 Prozent lag, befindet sich die Armutsquote nun bei fast 60 Prozent. Die offizielle Arbeitslosenquote liegt bei 28 Prozent, aber in Wirklichkeit wohl eher bei bis zu 50 Prozent. Von einer auch in Deutschland verbreiten Propgandalüge einer „Befriedung“ kann gar keine Rede sein. An dem Tag der Obama-Rede in Fort Bragg wurden Bombenanschläge aus Bagdad und Ishaqi gemeldet, in Mosul und Falludschah kam es zu Gefechten. Der US-Imperialismus hat laut Obama aber keine „egoistischen Motive“. Dem US-Imperialismus gehe es um die Menschenrechte und die Befreiung der Menschen von Diktatoren. „Weil Ihr so viel gegeben habt, für Menschen, die Ihr vorher nie getroffen habt, hat das irakische Volk jetzt die Chance, das Schicksal in die eigene Hand zu nehmen.Das macht uns, als Amerikaner, zu etwas Besonderem. Im Gegensatz zu den alten Weltreichen bringen wir diese Opfer nicht für Territorien oder Rohstoffe. Wir tun es, weil es richtig ist.“

Die Zerstörung des irakischen Gemeinwesens und die Ermordung vieler hundertausender Iraker steht für Obama in einer antifaschistischen und antikommunistischen Tradition: „Vergesst nie, Ihr gehört zu einer ungebrochenen Tradition von Helden, die seit zwei Jahrhunderten besteht – von den Siedlern, die ein Weltreich abgeschüttelt haben, zu euren Eltern und Großeltern, die gegen Faschismus und Kommunismus gekämpft haben, bis zu euch – Männer und Frauen, die in Falludschah und Kandahar für die selben Prinzipien kämpfen und diejenigen zur Verantwortung ziehen, die uns am 11. September angegriffen haben.“ Nun wissen aber auch alle warum die US-Imperialisten Krieg führen. Nicht etwa weil es ihnen um die Rohstoffe fremder Nationen oder um geostrategischen Einfluss ginge, sondern weil die amerikanische Seele stets und überall Ungerechtigkeit und Diktaturen – oder was man dafür hält – bekämpfen und beseitigen will. Dreistere Lügen hat man selten gehört!

Für den US-Imperialisten vereinigte sich in Saddam Hussein wohl auch das Feindbild des Kommunismus und „Faschismus“. Der arabische Nationalist Saddam Hussein stand für den sozialrevolutionären panarabischen Nationalismus. Von Vertretern der Westlichen Wertegemeinschaft musste sich Saddam Hussein deshalb immer wieder mit Josef Stalin und Adolf Hitler vergleichen lassen. Die nationalerevolutionäre Regierung des Saddam Hussein stand sicherlich nicht für die liberalen und individuellen Menschenrechte, dafür aber doch für nationale Soveränität, einen kleinbürgerlichen Sozialismus und religiöse Toleranz gegenüber den Christen des Irak.

Im Grunde hat Obama aber nur verzweifelt versucht die amerikanische Niederlage an Euphrat und Tigris zu verschleiern. Die irakische Regierung macht lieber Geschäfte mit Moskau, Peking und auch mit Teheran als mit Washington. Die US-Imperialisten konnten sich trotz aller Bemühungen die Hoheitsrechte an dem irakischen Öl nicht sichern. Die schiitische Dominanz im nachbaathistischen Irak hat dem Erzfeind Washingtons – dem Iran – genützt. Im Nachhinein könnte sich der Irak-Krieg als Sieg des Ayatollah Khomeini herausstellen. US-Imperialisten verfügen scheinbar wohl doch nur über Spatzenhirne.

samedi, 14 janvier 2012

Die Zerschlagung von Großsyrien

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Die Zerschlagung von Großsyrien

Jürgen Schwab

Ex: http://sachedesvolkes.wordpress.com/

Im Falle Syriens argumentieren westliche Medien ähnlich wie zuvor bei den Auseinandersetzungen in Libyen: Die Staatsführung schieße auf ihr eigenes Volk. Diese Behauptung entspricht nur einer Teilwahrheit, da die Rebellen nur einen Teil des Staatsvolkes repräsentieren, bei ihren Aktionen ebenso bewaffnet vorgehen wie die staatliche Armee. Westlichen Medien- und Geheimdienstkreisen geht es darum, Unruhen in Ländern, deren aktuelle Staatsführungen nicht nach der Pfeife von USA und Zionisten tanzen, einseitig als „Schlächter“ an ihrem eigenen Volk vorzuführen, um gegebenenfalls mittels militärischer Intervention einen „Regime Change“ (Staats- und Regierungswechsel) einzuleiten. Allerdings hält sich das westliche Lager im Falle Syriens noch zurück, da dieses Land in Sachen Rohstoffen weniger interessant ist (sinkende Ölförderung, wichtiger sind die Erdölleitungen, die das Land durchqueren). Geostrategische Bedeutung besitzt Syrien allerdings als Anrainer zu Israel, um dessen Sicherheitsinteresse die „Westliche Wertegemeinschaft“ besonders besorgt ist.

Nun wird man selbst in Washington und Jerusalem Zweifel daran haben, ob ein möglicher Systemwechsel in Damaskus in Richtung Islamismus auf Dauer dem Zionistenstaat mehr oder weniger Sicherheit bringt. Schließlich hat sich das Assad-System bislang mit der Abtrennung der Golanhöhen, die Israel 1967 im Sechstagekrieg eroberte, arrangiert – zwar nicht mit dem Gebietsraub abgefunden, aber es finden keine militärische Auseinandersetzungen um das Gebiet statt. Jörg Schönenborn, Moderator des „Presseclubs“ der ARD (vom 07.08.2011) meinte, daß die islamistischen Rebellen in Syrien „keine Demokratiebewegung“ im westlichen Sinne darstellten.

Laut der linken Berliner Tageszeitung „Junge Welt“ ist der militante Konflikt in Syrien durch Waffenschmuggel entstanden, der über die Grenze zum Libanon und über See abgewickelt werde. „Als die syrische Armee nun den Waffenschmuggel stoppen wollte, kam es zu Gefechten.“ („Junge Welt“ vom 21.06.2011) „Bereits seit langem subventionieren die USA syrische Oppositionsgruppen, nach eigenen Angaben mit etwa sechs Millionen Dollar jährlich, um die Unzufriedenheit zu schüren.“ (ebenda)

Die Unzufriedenheit an sich ist freilich nicht von den USA erfunden worden, die liegt vielmehr in bereits vorhandenen religiösen Gegensätzen begründet. So sind etwa 75 Prozent der Bevölkerung sunnitische Muslime. Die Einwohner von Hama, Palmyra und einigen kleineren Städten wie Dschisr asch-Schugur gelten als besonders konservativ. (vgl. den Eintrag im Internet-Lexikon „Wikipedia“ über Syrien) Die Stadt Hama im Süden des Landes, die derzeit von der syrischen Armee belagert wird (Stand 9. August 2011), ist die sunnitisch geprägte Hochburg des Widerstandes gegen den Staatspräsidenten Assad, der selbst den Alawiten (auch Nusairier genannt), einer schiitischen Abspaltungsgruppe, angehört. Schon 1982 kam es in Hama zu einem bewaffneten Aufstand von sunnitischen Islamisten gegen das laizistische System in Damaskus. Der damalige Staatspräsident war Hafiz al-Assad, Vater des heutigen Staatsoberhauptes Bachar al-Assad.

Das syrische System ähnelt in vielem dem nationalsozialistischen bzw. faschistischen Modell, in mancher Hinsicht auch – etwa in den vielen Staatsbetrieben und im Blockparteiensystem mit dem Führungsanspruch der Baath-Partei – der DDR (die Baath-Partei gab es auch bis 2003 im Regime von Saddam Hussein im Irak). In der Ära des Kalten Krieges galt Syrien – neben dem Irak, Libyen und Ägypten – als Bündnispartner der Sowjetunion, während die USA – bis heute als Schutzmacht Israels gelten. Anfang August dieses Jahres beschloß der UN-Sicherheitsrat eine recht ausgewogene Erklärung in Sachen Syrien, in der beide Seiten – Staatsführung und Rebellen – zur Mäßigung in dem Konflikt aufgerufen wurden. Diese Erklärung trägt die Handschrift der sogenannten BRICS-Staatengruppe (Brasilien, Rußland, Indien, China und Südafrika). Somit scheint Rußland wieder in seine alte Rolle als Schutzmacht Syriens zurückzufinden. Möglicherweise zieht man somit auch in Moskau die richtige Konsequenz aus der inkonsequenten Stimmenthaltung im Falle Libyens. Hier hätte Rußland mit einer Nein-Stimme sein Vetorecht einlegen und somit die UN-Aktion zu Fall bringen können. Die USA, Frankreich und Großbritannien hätten dann nur noch in einem Alleingang – ohne UN-Mandat – gegen das Gaddafi-Regime losschlagen können (wie 1999 gegen das Milosevic-Regime Jugoslawiens).

Wie im Irak spielen die USA auch in Syrien die Interessen zwischen ethnischen und Religionsgruppen gegeneinander aus. Laut Teilungsplänen der USA soll der südliche Teil des Landes an Jordanien abgetreten werden. Somit würde Syrien den sogenannten Hauran, die Kornkammer des Landes, verlieren. Der Teilungsplan des US-Geheimdienstes CIA reicht bis ins Jahr 1952. Ziel ist es, die Region „Großsyrien“ in viele kleine, ohnmächtige Nachbarn Israels zu zerstückeln. Dieser Konflikt begann bereits 1920. Die Osmanen mußten sich infolge des verlorenen Ersten Weltkrieges auf das Gebiet der heutigen Türkei zurückziehen. Unter der Leitung des Völkerbundes, dominiert von Frankreich und Großbritannien, begann die Aufteilung der ehemaligen osmanischen Provinz Großsyrien. Aus ihr wurden Palästina und der Libanon im Westen, Jordanien im Süden und im Osten der Irak – neben Syrien. („Junge Welt“, ebenda)

Jürgen Schwab

Bücher von Jürgen Schwab:
Die Manipulation des Völkerrechts. Wie die „Westliche Wertegemeinschaft” mit
Völkermordvorwürfen Imperialismus betreibt. Kyffhäuser Verlag, Mengerskirchen
2011, 14,95 Euro.
Angriff der neuen Linken – Herausforderung für die nationale Rechte. Hohenrain
Verlag, Tübingen 2009, 19,80 Euro.
Die „Westliche Wertegemeinschaft”, Abrechnung, Alternativen. Hohenrain Verlag,
Tübingen 2007, 19,50 Euro.
Volksstaat statt Weltherrschaft. Das Volk – Maß aller Dinge. Hohenrain Verlag,
Tübingen 2002, 9,80 Euro