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mercredi, 24 août 2022

Autriche: la FPÖ veut un référendum contre les sanctions russes: "Arrêtons de nous tirer une balle dans le pied !"

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Autriche: la FPÖ veut un référendum contre les sanctions russes: "Arrêtons de nous tirer une balle dans le pied !"

Source: https://zuerst.de/2022/08/22/fpoe-will-volksbefragung-gegen-russland-sanktionen-schuss-ins-eigene-knie-beenden/

Vienne. Contrairement à l'Allemagne, de nombreux autres pays disposent d'un instrument de consultation populaire. En Autriche, le FPÖ veut désormais l'utiliser contre la politique de sanctions du gouvernement autrichien, qui menace d'entraîner des dommages économiques massifs dans la République alpine également.

Auparavant, le gouverneur de Haute-Autriche (équivalent d'un ministre-président de Land allemand) Thomas Stelzer (ÖVP) avait déjà remis en question les sanctions russes dans une interview. Le chef du FPÖ, Herbert Kickl, demande à présent un référendum sur la question. Il a déclaré qu'il saluait et soutenait les "voix de la raison économique" au sein du Parti populaire et a annoncé des propositions parlementaires en ce sens.

"Ces sanctions n'ont aucun effet sur la guerre, mais elles alimentent l'augmentation des prix et constituent un coup rude pour l'économie nationale. L'ÖVP chrétienne-démocrate semble maintenant s'en rendre compte", a déclaré Kickl. Selon le chef du FPÖ, les sondages d'opinion montrent que la majorité des Autrichiens sont déjà favorables à la fin des sanctions.

"Nous n'avons pas de temps à perdre. La saison où il faudra allumer le chauffage approche à grands pas. Un tel référendum doit être organisé le plus rapidement possible. Ici aussi, nous sommes un partenaire politique pour les forces raisonnables du pays pour lesquelles le maintien de la prospérité chez nous est prioritaire", a clairement indiqué Kickl dans un communiqué de presse samedi.

Le chef du groupe parlementaire du FPÖ au Conseil national de Vienne estime que la question des sanctions contre la Russie lui rappelle celle de la crise sanitaire : "Là aussi, le gouvernement a fait croire aux gens pendant deux ans des choses qui n'étaient pas vraies, avant de se ranger finalement sur la même ligne que le FPÖ. Mais dans le cas des sanctions, nous n'avons pas deux ans de plus, mais deux mois au maximum. Si les sanctions, cette balle que nous nous tirons dans le pied, ne sont pas arrêtées, l'hiver prochain risque d'être très inconfortable pour de très nombreuses personnes". (mü)

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dimanche, 21 août 2022

La revue de presse de CD - 21 août 2022

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La revue de presse de CD

21 août 2022

EN VEDETTE

Nucléaire : une énergie qui dérange (vidéo)

Remarquable analyse d’un scandale européen dont la France est la première victime à cause de ses dirigeants européistes. Alors que près d’un Français sur deux considère comme prioritaire le maintien de nos capacités nucléaires actuelles, l’atome fait un retour remarqué sur le devant de la scène – et ce après une longue période de disgrâce. A la faveur de la lutte contre le réchauffement climatique, dans la recherche d’une indépendance énergétique réaffirmée, ou bien encore pour limiter l’envolée des prix de l’électricité, tous les politiques – ou presque – semblent recommander son remède Pour autant il est légitime de s’interroger sur cette source d’énergie et les fantasmes qu’elle véhicule. Qu’en est-il vraiment ? Professionnels et experts nous donnent les clefs pour mieux comprendre l’atome.

documentaire-et-verite.com

http://documentaire-et-verite.com/nucleaire/

ALLEMAGNE/FRANCE

La coopération franco-allemande... Divorce annoncé

Alain Juillet reçoit Caroline Galactéros, fondatrice et présidente du Think-tank Géopragma, pour parler de l'échec des différents projets franco-allemand dans le domaine de la Défense.

youtube.com

https://www.youtube.com/watch?v=2AyPRu139Hs

ASIE

La formation de l'Inde et du Pakistan

La phase post-coloniale de l'histoire de l'Inde commence le 15 août 1947, lorsque l'Inde a obtenu sa pleine indépendance de la domination britannique. Depuis lors, l'Inde est présente dans le monde en tant qu'État indépendant d'une manière qui, historiquement, n'avait jamais existé auparavant, ni en termes de forme politique, ni en termes de frontières, ni en termes de critère d'identité fondamentale. C'était une Inde entièrement nouvelle, qui clôturait l'ère de la modernisation coloniale et commençait celle de la modernisation nationale.

euro-synergies.hautetfort.com

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2022/08/17/i...

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ASIE

Les menaces sur Taïwan secouent les puces du monde

Le 2 août dernier, Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants américaine, s’est rendue en visite officielle à Taïwan. Une visite qui a suscité la colère des autorités chinoises, et d’impressionnantes manœuvres militaires simulant l’invasion de l’île. Mais le retour de Taïwan dans le giron chinois permettrait aussi, voire surtout, de mettre la main sur un marché très convoité : celui des semi-conducteurs. Des composants indispensables à la fabrication de produits chaque jour plus nombreux : ordinateurs, smartphones, mais aussi avions ou voitures.

laselectiondujour.com

https://www.laselectiondujour.com/les-menaces-sur-taiwan-...

COMPLOTISME (?)

La géoingénierie est une arme qui incendierait les forêts assoiffées… Document US déclassifié

La planète est en grand danger et nous avec elle. Une des principales responsabilités incombe à la pratique intensive de la géoingénierie, dont le but avoué est de contrôler le climat. Pour le pire et le meilleur ? Non, uniquement pour le pire.

lilianeheldkhawam.com

https://lilianeheldkhawam.com/2022/08/14/la-geoingenierie...

DÉSINFORMATION/CORRUPTION/CENSURES/DÉBILITÉ

Vaccinolâtres et ukrainolâtres, la même technique de désinformation totalitaire

La désinformation a été au centre de la propagande en faveur de la « vaccination » Pfizer. Les faits resteront très têtus, mais le rapport remis à la FDA en date du 17 septembre 2021 démontrait à lui seul que ce produit avait une durée de protection limitée à quelques semaines. À la même époque, la situation en Israël apportait des preuves indubitables que la protection était éphémère. Or, beaucoup ont été manipulés par une désinformation qui a fonctionné selon deux principes très simples : affirmer sans preuve, mais affirmer toujours, et insulter tous les auteurs d’une information concrète exposant des faits contraires à la doxa.

francesoir.fr

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Ukraine : quand le journalisme s’égare

La liberté d’information dans un monde globalisé n’est pas en très grande forme. En Occident, le système médiatique représenté par la presse écrite et audiovisuelle est entièrement entre les mains de puissantes oligarchies qui entendent bien mettre leurs médias au service du maintien d’un ordre politique et social qui assure leur domination fructueuse. Internet comme espace de liberté pourrait être un formidable un outil de ré-information, mais parfaitement conscients du danger, les mêmes grands intérêts, s’efforcent d’y contrôler strictement l’expression.

vududroit.com

https://www.vududroit.com/2022/08/ukraine-quand-le-journa...

Revue de presse RT du 7 au 13 août 2022

Notre exercice intellectuel et hebdomadaire : la confrontation avec l’actualité côté russe. Cette semaine chez RT, l’Ukraine qui continue sa lente agonie, l’Europe aussi, mais sur le plan économique, la Russie qui continue à jouer le chaud et le froid, la Chine qui s’affirme face à l’agressivité des États-Unis.

lesakerfrancophone.fr

https://lesakerfrancophone.fr/revue-de-presse-rt-du-7-au-...

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Le télé-contrôle : la tyrannie de la « Boîte à Bêtises »

Afin d'approcher une compréhension adéquate de l'impact profond et décisif que la télévision exerce sur les sociétés de masse contemporaines, il est nécessaire de garder à l'esprit que ce système communicationnel présente les caractéristiques suivantes : 1.- L'unipolarité dans la conception et l'élaboration des messages télévisés ; 2.- L'unidirectionnalité dans la transmission des messages télévisés ; 3.- La concentration oligopolistique des sources télévisuelles (c'est-à-dire au niveau de l'émetteur de la relation de communication) ; 4.- Massivité et atomisation du public.

euro-synergies.hautetfort.com

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ÉCOLOGIE

Sécheresse : Émotion dans les villes, problème dans les champs

En pleine période de sécheresse, les bâches de réserves d’eau ont été sabotées le 8 août à Pouillé et à Nalliers, en Vendée. En Haute Marne, douze bovins sont morts après quatre sabotages d’abreuvoirs en juillet. Les auteurs de ces actes de vandalismes, poussés par leur sensibilité écologique, ont compris l’enjeu  : provoquer un réflexe de sidération psychique, mettant en panne nos capacités de d’analyse et de décisions.

laselectiondujour.com

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ÉCONOMIE

La guerre des semi-conducteurs sino-américaine : la messe est-elle dite ?

Les semi-conducteurs sont essentiels au fonctionnement de l’économie moderne. La plupart d’entre eux sont fabriqués à Taïwan, ce qui renforce l’intérêt stratégique de l’île. Dans le combat que se mènent Chine et États-Unis, les entreprises des semi-conducteurs jouent un rôle de premier plan.

revueconflits.com

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ÉNERGIES

Énergie : tournant ou continuité ?

Parler d’énergie ne peut se faire sans en apprécier les principales dimensions. En résumé, la consommation d’énergie continue d’augmenter, quoique moins vite que l’économie. La dépendance des carburants fossiles n’est pas prête à se réduire rapidement. Il faut savoir les utiliser pour préparer une transition raisonnée vers une économie décarbonée. Ma lecture de la situation actuelle est donnée dans le document présenté ci-dessous. Une esquisse de stratégie énergétique y est proposée.

Le blog de Michel de Rougemont

https://blog.mr-int.ch/?p=8566&utm_source=mailpoet&am...

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ÉTATS-UNIS

LA CIA ET LES MÉDIAS (3/6) – Relations troubles avec des organes de presse

Comment les médias les plus puissants d’Amérique ont travaillé main dans la main avec la Central Intelligence Agency et pourquoi la Commission Church les a couverts.

Les-crises.fr

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FRANCE

Une victoire pour la liberté d’enseigner à la maison

Une liberté fondamentale, celle d’instruire chez soi ses propres enfants, vient d’être défendue avec succès devant le tribunal administratif de Toulouse. Le 4 août dernier, ce tribunal, saisi par le cabinet La Norville partenaire de l’association Liberté éducation, a suspendu le refus d’autorisation opposé à une famille IEF (Instruction en famille) du Gers, et a enjoint au recteur de lui délivrer l’autorisation d’enseigner à domicile.

laselectiondujour.com

https://www.laselectiondujour.com/une-victoire-pour-la-li...

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GÉOPOLITIQUE

Amiral Pierre Vandier : « Ce réarmement massif fera demain de la mer un lieu d’affrontement »

Auditionné le 27 juillet par la Commission de la défense nationale et des forces armées de l’Assemblée nationale, le chef d’état-major de la Marine, l’amiral Pierre Vandier, a présenté la mer comme l’un des lieux des potentiels affrontements de demain. Le retour du feu à la mer étant de plus en plus probable, la marine française doit se moderniser pour se mettre au niveau des grandes puissances navales. 

revueconflits.com

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GRANDE-BRETAGNE

Quelle ligne géopolitique pour le Royaume-Uni ?

À l’heure où le secrétaire d’État aux Affaires étrangères, Liz Truss, va - peut-être - devenir, en septembre, Premier ministre du Royaume-Uni, il convient de s’interroger sur ses orientations géopolitiques dans ce contexte particulièrement tendu.

bvoltaire.fr

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ISLAM

Attentat contre Salman Rushdie : le silence retentissant des élites britanniques

Salman Rushdie se remet de l’attaque au couteau perpétrée contre lui, vendredi 12 août, lors d’une conférence dans l’État de New York, aux États-Unis. L’agresseur est un jeune homme d’origine libanaise, un musulman chiite, né après la « fatwa » prononcée en 1989 par l’ayatollah Khomeini. Cet appel à assassiner Salman Rushdie était motivé par la publication des « Versets sataniques ». Le romancier est depuis 33 ans sous protection policière : il est d’autant plus visé qu’il est tenu pour un apostat puisqu’il dénonce la religion de sa naissance (Rushdie est issu d’une famille indienne musulmane).

laselectiondujour.com

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LECTURE

Titre :

La Furia. Slogan : Fort comme une bête, libre comme un Dieu.

Auteurs :

Principaux : Laurent Obertone, Papacito, Marsault. Et pas mal d’autres : Élisabeth Lévy, Arnaud Florac, Julien Rochedy, Stéphane Édouard. L’ensemble étant sous le charme de la jolie directrice de publication, Laura Magné.

Présentation :

Avertissement en première page : « La Furia est une revue d’actualité satirique. […] L’esprit est le dernier bastion de nos libertés. Lui seul permet de supporter le présent, lui seul peut affranchir les âmes de leur servitude. Même et surtout s’il n’est pas gauche. ». La dose proposée, textes et dessins compris en grand format et dos carré, est un grand comprimé de 144 pages tous les trois mois. Avaler le tout avec un alcool fort.

Extraits :

« Hélas, devant l’exploit et le héros il y a maintenant la morale. Elle est bien bien habillée, salariée de France TV, et doit composer entre l’intérêt sportif primaire et la nécessité du message. Car enfin, le sport est fasciste… » Laurent Obertone.

« Même un Anglais vaut mieux qu’un mensonge. Et même le dernier des derniers anglais vaut plus que la racaille qu’on se tape en France. J’échange tout le 93 contre Henry VIII et Wellington. » Julien Rochedy.

« Benzema porte volontiers sa religion (et la détestation de la France qui va avec) en bandoulière – par exemple, quand il crache après La Marseillaise jouée en hommage aux victimes du 13 novembre 2015 ou s’affiche avec Booba qui, après Charlie, chantait ‘’T’as mal parlé, tu t’es fait plomber. C’est ça la rue, c’est ça les tranchées’’. » Élisabeth Lévy.

Quant aux dessins de Marsault, pour les découvrir, abonnez-vous ou achetez ce troisième numéro dans les kiosques qui existent encore !

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OTAN

L'Atlantic Council, le principal groupe de réflexion de l'OTAN

L'Atlantic Council est un think tank américain dans le domaine des relations internationales. Il a été fondé en 1961. Il gère dix centres régionaux et des programmes fonctionnels liés à la sécurité internationale et à la prospérité économique mondiale. C'est une organisation considérée comme indésirable en Russie.

euro-synergies.hautetfort.com

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RÉFLEXIONS

Covid : le retour des sacrifices

Après cette petite pause estivale, reprenons nos esprits, pour compléter un précédent billet sur la vaccination des enfants et recentrer les choses sur l’humain. Au-delà des essais, des études, des publications, des chiffres, des statistiques, des projections, des simulations, n’oublions pas que derrière tout cela, il y a des êtres humains, ce que certains semblent oublier. Je ne vous sortirai donc aucune étude pour justifier ou critiquer cette vaccination.

covid-factuel.fr

https://www.covid-factuel.fr/2022/08/12/covid-le-retour-d...

La période de crise va-t-elle déclencher une révolte contre les personnes au pouvoir ?

Dans le journal britannique Daily Telegraph, Sherelle Jacobs avertit ses lecteurs que nous vivons un été « avant la tempête ». Qu'est-ce que le journaliste entend par là ? S'agit-il d'un autre canular de l'élite, préparant les gens aux temps instables à venir ?

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http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2022/08/10/l...

RUSSIE

La Russie à l’heure du Grand Reset : entre ambitions mondiales et effondrement intérieur

La Russie a des projets ambitieux pour le monde. Dans une récente (et passionnante) interview publiée par le site MR Online, l’ancien conseiller économique du président russe Sergueï Glaziev affichait son intention d’utiliser l’alliance de son pays avec les BRICS pour renverser l’ordre monétaire international. Sûr de sa force, cet influent économiste russe et actuel ministre de l’économie de l’Union économique eurasiatique y appelait notamment les pays du Tiers monde à répudier leurs dettes en euros et dollars. Et ce, tout en les incitant à nationaliser au passage leurs réserves de matières premières et à mettre celles-ci à la disposition des BRICS, en échange d’abondantes lignes de crédit.

Le blog de Liliane Held Khawam

https://lilianeheldkhawam.com/2022/08/18/la-russie-a-lheu...

SANTÉ

De la variole à la variole du singe

Au total, cinq poxvirus peuvent infecter l’homme : le virus de la variole (VARV) et le virus de la variole du singe = monkeypox virus (MXV = MPXV) + le cowpoxvirus (CXV = CPVX) ou variole de la vache et le virus de la vaccine (VACV) longtemps assimilé au précédent + le horse-pox virus récemment reconstruit de toutes pièces + le Molluscum contagiosum qui appartient au genre Molluscipox virus avec ses différentes formes cutanées. Seuls les virus de la variole et le molluscum contagiosum virus sont considérés à réservoir uniquement humain et à transmission interhumaine. Et la Covid dans tout ça…

Francesoir.fr

https://www.francesoir.fr/de-la-variole-a-la-variole-du-s...

UKRAINE

Ukraine : la communication remplace la diplomatie et la stratégie

Lors du conflit Ukraine-Russie, nous assistons à un remplacement de la diplomatie par la communication publique. Une tendance qui est problématique dans la bonne conduite stratégique.

contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2022/08/18/434582-ukraine-la...

 

samedi, 20 août 2022

Un politologue hongrois: l'Allemagne craint plus les Etats-Unis que la Russie

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Un politologue hongrois: l'Allemagne craint plus les Etats-Unis que la Russie

Source: https://contra24.online/2022/08/ungarischer-politologe-deutschland-fuerchtet-die-usa-mehr-als-russland/

Pour le politologue hongrois Zoltán Kiszelly, il est clair qu'à Berlin, on a plus peur de Washington que de Moscou. C'est pourquoi, selon lui, les Allemands ont cédé à la pression des Américains pour sanctionner Nord Stream 2.

Les Allemands font face à une crise énergétique de grande ampleur en raison de leur décision de céder à la pression américaine et de fermer le gazoduc Nord Stream 2 après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, a déclaré Zoltán Kiszelly, un politologue et directeur de l'influent Centre d'analyse politique de la Fondation Századvég, basé en Hongrie.

M. Kiszelly a déclaré à la chaîne d'information hongroise Origo que le chancelier allemand Olaf Scholz, lorsqu'il était ministre des Finances, avait tout fait pour que Nord Stream 2 puisse être mis en service. Cependant, en tant que chancelier, Scholz a changé de cap. Selon M. Kiszelly, si les Allemands avaient agi intelligemment et maintenu Nord Stream 2 ouvert, ils ne seraient pas dans la situation où ils se trouvent aujourd'hui. Au lieu de cela, ils auraient eu une énergie bon marché et une grande partie de leurs problèmes auraient été résolus immédiatement.

L'Allemagne a actuellement un gouvernement majoritairement de gauche, composé des sociaux-démocrates, des libéraux du Parti libéral-démocrate et du Parti vert. Leur projet d'imposer une taxe sur le gaz, qui pèserait sur les ménages allemands et affecterait l'industrie, suscite de vives critiques. M. Kiszellly se demande pourquoi les coûts sont répercutés sur les consommateurs allemands et non sur les importateurs de gaz. Il a déclaré qu'il ne comprenait pas pourquoi le gouvernement allemand choisissait une telle voie. Non seulement cette surtaxe sur le gaz touchera durement les consommateurs, mais ils devront également payer la TVA sur cette taxe, selon la Commission européenne.

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Selon le politologue hongrois, le gouvernement allemand tente de faire payer aux citoyens du pays les pertes subies par les marchands de gaz, ce qui signifie que la famille moyenne allemande devra payer en moyenne 300 à 400 euros de plus cette année. Il s'agit clairement d'un transfert de charges sur la population allemande, et tout cela dans le cadre d'une politique encouragée par le gouvernement de gauche.

Les Allemands supplient désormais les Russes de leur fournir plus de gaz, avec un débit réduit à 20% de la moyenne. Si les Allemands rouvraient Nord Stream 2, le prix du gaz baisserait drastiquement, ce qui réduirait les revenus des Russes provenant d'une augmentation du prix du gaz. Selon M. Kiszelly, les Allemands cèdent à la pression des Américains pour fermer Nord Stream 2 parce qu'ils ont plus peur des Américains que des Russes.

Il a également fait référence au plan "Fit for 55" de la Commission européenne, qui vise à réduire les émissions de carbone de 55% d'ici 2030. Ce plan pourrait avoir un impact dramatique sur les entreprises européennes, et la situation actuelle concernant les combustibles fossiles comme le charbon illustre la situation difficile dans laquelle l'Europe s'est placée. Kiszelly souligne que les Polonais, les Tchèques et les Allemands tentent de remplacer le charbon russe par du charbon colombien, sud-américain et australien expédié depuis l'autre bout du monde, ce qui augmente les émissions de carbone en cours de route.

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En contrepartie, l'Afrique produit également de plus en plus de pétrole et de gaz, ce qui augmentera l'importance du continent pour la sécurité énergétique de l'Europe. Cela peut aider temporairement, mais étant donné que la Commission européenne prévoit d'éliminer complètement les énergies fossiles d'ici 2050 au plus tard, ce n'est pas un modèle durable et les Africains ne peuvent pas compter dessus à long terme. C'est aussi ce que disent les Qataris et les Norvégiens. Ainsi, Scholz s'est récemment rendu en Norvège pour discuter avec les Norvégiens de l'exploitation de nouveaux gisements de gaz en mer du Nord, mais la Norvège souhaite atteindre la neutralité climatique dès 2030, ce qui est donc une exigence irréaliste.

Les solutions proposées pour installer davantage de raffineries de pétrole et de terminaux GNL sont également problématiques. Avant de pouvoir rentabiliser les investissements dans de tels projets de construction gigantesques, les pays de l'UE doivent cesser d'importer de grandes quantités de pétrole et de gaz afin de réaliser la transition verte.

Néanmoins, les capacités sont déjà engagées et les Norvégiens ne peuvent pas produire plus, tandis que les Arabes et l'OPEP+ ne veulent augmenter la production que de manière minimale afin de maintenir les prix de l'énergie à un niveau élevé, sachant qu'ils ne pourront plus vendre autant d'ici 10 à 15 ans. Selon Kiszelly, il est même logique pour eux de maximiser leurs profits maintenant, alors que les Européens sont dans l'urgence.

Pologne: l'"idée piastienne" et la nouvelle géopolitique

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Pologne: l'"idée piastienne" et la nouvelle géopolitique

Aleksandr Bovdunov

Source: https://www.geopolitika.ru/it/article/polonia-la-gestalt-della-pista-e-la-nuova-geopolitica

Il est traditionnellement admis de diviser la conception que se fait la Pologne de sa mission géopolitique en deux directions: l'idée jagellonienne et l'idée piastienne. Chacune fait référence à deux époques de l'histoire polonaise et à deux dynasties : les Piast, qui ont fondé l'État polonais et mené une politique étrangère active à l'Ouest (Allemagne, République tchèque et Hongrie), et les Jagellon, qui ont uni la Pologne à la Lituanie, déplaçant le centre de gravité de la politique étrangère polonaise vers l'Est.

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La géopolitique jagellonienne voit la Pologne comme la protectrice du monde chrétien occidental contre la Russie; la Pologne comme la puissance porteuse d'une mission de promotion de la civilisation occidentale à l'Est. Il s'agit d'une référence symbolique à l'époque de la Rzeczpospolita, à l'héritage géopolitique et idéologique de Pilsudski (le national-conservatisme), au sarmatisme, à la noblesse, aux concepts d'"Inter-mer" (ou Intermarium) et de "Prométhéisme", à l'ULB (Ukraine, Lituanie, Belarus) de Giedroyc-Meroszewski. Telle est la géopolitique contemporaine de la Pologne.

En revanche, l'idée piastienne a toujours été caractérisée par l'accent mis sur la confrontation avec l'Ouest germanique. Le paradigme piastien était caractéristique de Roman Dmowski et des nationaux-démocrates, les adversaires "de droite" de Piłsudski. Les nationalistes et les nationaux-démocrates (symbole de l'"épée des braves") et les partis paysans ("Parti paysan polonais Piast") se sont logiquement tournés vers des symboles faisant référence à l'ancienne ère Piast.

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D'une part, le Piast est devenu un symbole d'authenticité, de "polonité" (c'est pourquoi à l'époque de Rzeczpospolita, un candidat au trône royal était appelé Piast, et ne pouvait être d'origine étrangère). D'autre part, la référence à l'héritage des Piast est devenue à la fois un symbole de lien avec la terre et une dimension paysanne, en partie opposée à la dimension "noble" et "jagellonienne" du nationalisme polonais, que les paysans considéraient avec suspicion. Il n'est pas surprenant, comme l'a souligné le premier Premier ministre de la Pologne indépendante Witos Wincenty, fondateur du parti Piast, qu'en 1918 les paysans appréhendent la reconstitution de l'État polonais, craignant le retour des anciens ordres féodaux [1]. En particulier, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, Wincenty (photo, ci-dessous) est devenu l'un des vice-présidents de la Krajowa Rada Narodowa, le gouvernement pro-soviétique de Pologne, qui a entrepris en 1944 une vaste réforme agraire qui a éliminé les derniers vestiges de "panchyna" [2] sur les terres polonaises.

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Les communistes polonais, chez qui - contrairement à bon nombre de leurs frères du Komintern - le nationalisme de gauche était traditionnellement fort, ont commencé, une fois au pouvoir, à construire un socialisme avec un "visage Panchyna", et pas seulement polonais. Les références symboliques à l'ère piastienne et non jagellonienne impliquaient un appel au peuple et aux paysans, un retranchement ethnique (au lieu du fédéralisme multiethnique du Commonwealth polono-lituanien), mais aussi une politique étrangère anti-occidentale en bloc avec l'URSS, justifiant même le déplacement des frontières de la Pologne vers l'ouest comme un retour à "l'héritage piastien".

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Selon l'historien polonais Adam Zamoyski, le régime "se présentait comme une version socialiste du royaume médiéval des Piast" [3]. L'invocation symbolique de l'héritage des Piast a eu lieu à tous les niveaux: de la mise en évidence dans les documents officiels que le blason polonais est "l'aigle des Piast" aux affiches de propagande montrant d'anciens rois slaves attendant avec impatience des conquêtes territoriales à l'Ouest. La création de l'Organisation du Pacte de Varsovie pour contrer l'Occident, où la Pologne était la deuxième puissance militaire après l'URSS, peut être considérée comme le point culminant de la géopolitique "piastienne" de la Pologne au 20ème siècle.

Le discours historique officiel contemporain en Pologne a tendance à négliger à la fois le caractère nationaliste de gauche du NPD dans les premières années de son existence et après le retour au pouvoir de Vladislav Gomulka en 1956, et le soutien massif à la réforme paysanne menée par les communistes eux-mêmes.

Les répressions et l'implication des organes de sécurité de l'État soviétique, le mécontentement de masse à l'égard de la tutelle militaire soviétique, la nature aliénée de l'idéologie marxiste - tout cela contribue à la diabolisation de l'héritage et de l'expérience du NPD dans la Pologne contemporaine, et dans une large mesure, c'est ce qui a causé le déclin du NPD en tant que projet "national-bolchevique" distinctif.

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Dans le même temps, les aspects géopolitiques, sociaux et historiographiques de la recréation du "royaume des Piast" en une enveloppe socialiste témoignent de manière convaincante que cette forme s'est opposée à l'orthodoxie communiste à bien des égards et est devenue l'expression des tendances sociales et politiques internes de la Pologne, notamment celles qui s'opposaient à la Pologne "jagellonienne" de Piłsudski. Cela peut expliquer la collaboration avec les communistes de Witos Wincenty ou de Bolesław Piasecki, leader du mouvement national conservateur-révolutionnaire Falanga, qui est devenu le chef de l'association catholique PAX dans la nouvelle Pologne [4]. Parmi les autres leaders du camp national-démocratique, qui ont soutenu une série de transformations dans la nouvelle Pologne, on trouve l'écrivain Wladyslaw Grabski (fils du premier ministre polonais) et le collaborateur de Roman Dmowski, l'historien Stanisław Kozicki.

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Un exemple intéressant et tragique est le destin d'une autre figure de proue de la démocratie nationale, Adam Doboszynski (photo, ci-dessus). Adversaire catégorique du bolchevisme et du marxisme, il retourne en Pologne en 1947. N'acceptant pas le régime communiste, il a cherché à établir des liens avec la clandestinité armée, essayant de prouver que l'Occident capitaliste ne viendrait pas en aide aux nationalistes polonais. Doboszynski, tout en rejetant l'idéologie communiste, a fait l'éloge du déplacement des frontières vers l'ouest et de la nationalisation des entreprises et a affirmé que les changements économiques et surtout la réforme agraire des communistes "représentaient un pas vers un ordre chrétien, et non pas vers le marxisme" [5].

Doboshinsky, dans son livre inachevé Halfway Through, a noté que "ni la victoire du capitalisme de connivence américain ni le marxisme totalitaire des Soviétiques" dans la guerre froide en cours n'amèneraient l'humanité à un remède. Au contraire, selon lui, le développement rapide de la technologie et la chute des valeurs religieuses et morales annonçaient un "scénario apocalyptique" d'où émergerait, après une succession de guerres et de catastrophes, une nouvelle humanité.

Pour la Pologne, il voyait le salut dans le fait de s'appuyer sur le catholicisme, en prônant un renouveau intellectuel (néo-thomiste) et spirituel de la foi et la construction d'un nouveau système politique, social et économique basé sur les valeurs chrétiennes et une large autonomie populaire. Cependant, Doboszynski a laissé en héritage l'idée de ne pas rejeter tout l'héritage de l'époque du socialisme, de préserver ce qui correspond à l'esprit anticapitaliste chrétien et d'essayer de changer le système socialiste de l'intérieur.

En 1949, Adam Doboszynski a été exécuté à Varsovie. Après la chute du socialisme, sa volonté n'a pas été accomplie. La Pologne a suivi la voie de la transformation par le marché et de la "thérapie de choc" dans l'esprit néo-libéral.

La position et le parcours de vie d'Adam D o b o s h i n, et de quelques autres nationaux-démocrates polonais d'après-guerre, sont similaires à ceux des Eurasistes russes et des nationaux-bolcheviks qui l'ont précédé de deux décennies. Ils étaient tout aussi clairement opposés à l'idéologie du marxisme, mais pensaient que de nombreuses transformations anti-bourgeoises en Russie soviétique pouvaient servir la cause du renouveau national. À l'instar de Doboszynski, de nombreux Eurasistes et l'idéologue national-bolchevique Nikolai Ustryalov (photo, ci-dssous) ont visité l'URSS et parié sur des changements internes du système ou sur le fait qu'il soit travaillé souterrainement par des groupes patriotiques de l'intérieur. Comme Ustryalov, Doboshinsky a payé de sa vie son retour dans sa patrie.

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D'une part, la répression ou la marginalisation des partisans du "bolchevisme national" dans le socialisme réel peut servir d'argument pour l'échec de leurs projets et l'incapacité du système marxiste à renaître fondamentalement dans un esprit néo-national. D'autre part, leur présence même, ainsi que les caractéristiques "narodniki" et hétérodoxes du socialisme réel, ne nous permettent pas de considérer ce phénomène comme accidentel ou sans importance.

Dans le cas polonais, où les références symboliques des nationalistes à la composante populaire du PRP officiel et des forces paysannes à l'idée "Piast" combinent organiquement la géopolitique continentale, l'anti-bourgeoisie, l'autochtonie, l'authenticité, l'appel à l'horizon paysan et la dimension populaire slave de l'identité polonaise, nous pouvons parler non seulement d'un symbole, mais aussi d'une "Gestalt Piast".

Dans ce cas, le terme "Gestalt" est compris dans le sens le plus général de ce terme de langue germanique comme une structure intégrale, qui ne dérive pas de ses composants constitutifs, mais les précède, se tient derrière eux. Une Gestalt n'est pas une unité construite artificiellement, mais une totalité trouvée qui s'exprime dans le contexte de diverses idéologies, transparaissant à travers les actions, les déclarations et la pensée des individus.

La "Gestalt Piast" - avec la figure du roi laboureur slave et solaire, fondateur de la première dynastie historique des rois polonais - est cette dimension de l'identité polonaise dont le seul attrait peut développer une compréhension du rôle et de l'avenir géopolitique de la Pologne différente de celle qui lui est actuellement offerte.

Ceci est extrêmement important pour la Russie dans les circonstances historiques actuelles, alors que la Pologne est devenue l'un des bastions les plus importants de l'atlantisme et de la russophobie, alors que c'est à travers la Pologne que le régime de Kiev, en opposition, à la Russie est largement soutenu. Cependant, les Russes et les Polonais devront finalement trouver un langage commun et coexister d'une manière ou d'une autre dans l'espace eurasien. L'idéologie pseudo-conservatrice actuelle du parti polonais au pouvoir, Droit et Justice, ne suggère pas du tout une telle coexistence, ce qui conduit Varsovie, si ce n'est à un suicide géopolitique, à une crise grave. Une alternative peut être trouvée si l'on dépasse les clichés historiographiques de l'inimitié permanente et que l'on se tourne vers les idées, les figures et les symboles associés à la Gestalt Piast.

Aborder la Gestalt Piast comme une unité sémantique dans laquelle se révèlent la géopolitique, l'idéologie et l'historiographie est un geste révolutionnaire car il exige un refus de considérer la géopolitique polonaise contemporaine et la tradition nationale-romantique qui la sous-tend comme un impératif normatif ou évident. Mais il s'agit également d'un geste résolument conservateur, car il implique d'aborder les aspects les plus anciens et les plus profonds de l'identité slave polonaise.

L'unité commune slave et chrétienne, les traditions de démocratie et d'autogestion des peuples slaves, l'appel à l'horizon paysan sont également des domaines de recherche importants dans l'analyse géosophique et noologique [6]. Ils peuvent aussi être spécifiquement liés à la Gestalt Piast.

Le développement et la compréhension de la Gestalt Piast pourraient également devenir une composante importante du dialogue et de la recherche polono-russes dans l'esprit de la Quatrième théorie politique [7]. Du côté russe, ce sujet requiert une extrême sensibilité, une compréhension du contexte polonais, de l'empathie et du respect pour l'interlocuteur, ainsi que le rejet des clichés idéologiques soviétiques et post-soviétiques.

Au lieu d'agir comme un instrument obéissant de l'Occident euro-atlantique dans sa lutte contre la Russie et de tenter de venger les torts et les défaites du passé, en promouvant finalement à l'Est des valeurs incompatibles avec la dimension folciste (narodniki, völkisch) chrétienne-catholique ou pré-chrétienne de l'identité polonaise, Varsovie pourrait devenir un bastion de la tradition. Le véritable défi à la polonité aujourd'hui ne vient pas de l'Est, mais de l'Ouest déchristianisé. Mais cela nécessite également de repenser la composante sarmate et noble de l'idée nationale polonaise, qui est l'apanage des Polonais eux-mêmes.

Pour en savoir plus sur la géopolitique des relations polono-russes, voir le livre d'A.L. Bovdunov intitulé "The Great Eastern Europe : Geopolitics". Géosophie. Le troisième traditionalisme".

Notes:

[1] Alors comment les paysans sont-ils devenus des Polonais ?. URL: https://whereispoland.com/en/who-was-polish/7

[2] Миколай Глиньский. Колониализм по-польски, или длинная тень панщины URL : https://culture.pl/ru/article/kolonializm-po-polski-ili-dlinnaya-ten-panshchiny

[3] Kozdra, J. R. (2017). "Quelle sorte de communistes êtes-vous ?" La lutte entre le nationalisme et l'idéologie en Pologne entre 1944 et 1956. https://ro.ecu.edu.au/theses/1955.

[4] Engelgard. J. Bolesław Piasecki 1939-1956. Wydawnictwo Myśl Polska, Warszawa 2015.

[5] Doboszyński А. W pół drogi cz. III. URL : https://dzienniknarodowy.pl/adam-doboszynski-pol-drogi-cz-iii/.

[6] Дугин А.Г. Номахия : войны ума. Восточная Европа. Il n'y a pas d'autre solution que d'aller à l'école pour les enfants. - М. : Академический проект, 2018.

[7] Дугин А.Г. Четвёртая политическая теория. М.:2009, Дугин А.Г. Четвертый Путь. Введение в Четвертую Политическую Теорию. М. : 2014.

 

vendredi, 19 août 2022

Tous sous le parapluie de l'OTAN, exposés au déluge universel

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Tous sous le parapluie de l'OTAN, exposés au déluge universel

par Marcello Veneziani

Source : Marcello Veneziani & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/tutti-sotto-l-ombrello-della-nato

La lutte électorale en Italie s'annonce comme une course pour savoir qui est le plus aligné sur l'OTAN et qui est le plus tourné vers l'Atlantique, à genoux comme vers la Mecque : droite et gauche, centre gauche et centre droit se disputent l'uniforme et la livrée de ses soldats ou de ses grooms, sans la moindre dissidence, distinction ou retenue. Et pourtant, si nous devions juger à la lumière de nos intérêts géopolitiques et stratégiques réels, les expériences historiques de ces dernières années, les effets de certaines positions récentes de l'OTAN, les profils très modestes des dirigeants occidentaux, les cultures qui inspirent le soi-disant modèle euro-atlantique, et enfin l'opinion publique italienne et européenne elle-même, qui est tout sauf favorable à cet enracinement, il y aurait énormément de place pour remettre en question l'aplatissement militaire et militant devant les ukases de l'OTAN, sans si et sans mais, dont font montre la politique et les pouvoirs qui l'animent. On ne peut pas non plus accorder le moindre crédit à la ligne grilliste de Conte, qui, en tant que premier ministre, s'est couché comme un paillasson devant les puissances euro-atlantiques et qui cherche maintenant à embobiner les récalcitrants.

Commençons par l'argument le plus fort en faveur de la ligne pro-OTAN : les menaces chinoise et russe et le danger islamique ne nous permettent pas de "baisser la garde" (une expression obsessionnelle, héritée de la pandémie, qui nous réduit à des chiens de garde ou à des gardes permanents par des agents médicaux et de sécurité). Je ne sais pas dans quelle mesure le parapluie de l'OTAN nous protège de ces menaces et dans quelle mesure il nous y expose. Si le parapluie de l'OTAN nous a protégés des dangers et des guerres, dans combien de dangers et combien de guerres nous a-t-il entraînés ces dernières années ? Les tensions avec le monde islamique, l'infiltration dans les soulèvements des pays arabes, l'éternelle crise palestinienne, l'implication dans de malheureuses aventures guerrières, même près de nous, de la Serbie et du Kosovo à la Libye, maintenant les tensions avec la Russie, la Chine et la moitié du monde asiatique... Combien de haine envers l'Occident et envers nous avons-nous accumulé avec l'interventionnisme militaire de l'OTAN, en suivant servilement les politiques musclées et hégémoniques des États-Unis ?

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Depuis longtemps, nous subissons les effets dramatiques des interventions militaires de l'OTAN dans le monde : en termes de flux migratoires incontrôlés et d'islamisation croissante et de haine anti-occidentale, mais aussi en termes de crises économiques et sociales et d'approvisionnement en énergie, d'entreprises militaires coûteuses et de détournement de ressources pour faire face aux effets des politiques interventionnistes dans tant de régions du monde. De plus, cette ligne ne sert même pas à étendre l'influence de notre civilisation et de ses traditions: au contraire, partout où l'on arrive avec la force des armes, des réactions opposées se déclenchent, des traditions, des coutumes, des attitudes et des religions antithétiques à l'Occident sont redécouvertes dans une fonction antagoniste. Avec l'OTAN, la civilisation occidentale n'est pas protégée, mais les biens, la technologie et la liberté sont exportés sous une forme ou une autre de nihilisme. Et autant nous sommes aplatis par l'OTAN, autant nous avons honte de nos racines occidentales. Pas la Kultur mais la Zivilisation, comme l'ont dit Thomas Mann et plus tard Oswald Spengler ; c'est-à-dire l'expansion de notre mode de vie et de nos moyens économiques et technologiques, mais sans une culture nourrie par un fondement civil, moral et religieux.

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L'OTAN a pu avoir du sens lorsqu'il y avait une bipolarité mondiale entre deux superpuissances, les États-Unis et l'URSS ; et elle avait un sens lorsque la mondialisation coïncidait avec l'occidentalisation du monde. Mais depuis quelque temps, ce scénario a changé. Les superpuissances mondiales ont été contournées et entourées par d'autres puissances hégémoniques comme la Chine et des superpuissances technologiques et démographiques comme l'Inde, par de grands pays non alignés comme l'Iran, le Brésil, l'Afrique du Sud, et par des poudrières ingouvernables comme l'Afrique, l'Amérique du Sud et l'Asie du Sud-Est. Sans un Roi du Monde, une Puissance Universelle, aucun Empire du Bien et aucune alliance militaire ne peut s'ériger en gardien, arbitre et dépositaire du monde, sauf au prix de conflits douloureux, coalisant le ressentiment de tous contre l'Occident. Cela est confirmé par les effets de la position de l'OTAN et des États-Unis en Ukraine.

Dans ce contexte, il serait beaucoup plus profitable pour l'Europe de se désengager de cette logique de l'Occident contre le reste du monde, et d'esquisser sa propre politique étrangère autonome de confrontation avec le monde au-delà de l'Occident, qui comprend également l'endiguement des visées hégémoniques ou expansionnistes des autres et aussi un "protectionnisme" intelligent de notre économie par rapport aux invasions inconsidérées des biens et des technologies des autres. Trump avait deviné la même chose lorsqu'il a essayé de désengager les États-Unis de leur rôle de gendarme du monde, il n'a pas initié de guerres et de bombardements, il a même traité avec des dictateurs individuels et des puissances mondiales avec un visage dur, mais sans s'arroger le rôle d'empereur du monde. Lui, qui était si enthousiaste, avait les pieds sur terre à cet égard, bien plus que son prédécesseur et que son calamiteux successeur. Les mobilisations armées servent non seulement à exercer un impérialisme moral sur le monde, mais aussi à polariser le consensus en faveur des présidents en exercice, et à disposer des besoins de l'industrie de guerre.

L'autre folie de l'Occident dirigé par l'OTAN est de s'aventurer dans ce genre de guerre semi-froide avec l'Asie russo-chinoise sans leadership ferme, clairvoyant et unifié. La précaire administration Biden est incapable de tenir le fort de l'Occident ; l'Europe n'est plus celle de Kohl et de Mitterrand, mais pas non plus celle de Merkel ; l'Angleterre, depuis qu'elle a perdu Boris Johnson, est sans leadership. Si vous appelez l'Occident, qui répond? Seulement les dirigeants de l'OTAN ?

En bref, si c'est le parapluie qui doit nous protéger, nous sommes exposés au déluge universel. Mais dans la campagne électorale italienne actuelle, tout le monde joue des fanfares pour l'OTAN et jure fidélité éternelle à la Mecque de l'Atlantique...

jeudi, 18 août 2022

Nouvelle géopolitique, créer le G10 + 2

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Nouvelle géopolitique, créer le G10 + 2

Rodolfo Sanchez Mena

Source: https://www.geopolitika.ru/es/article/nueva-geopolitica-crear-g102

Nous allons analyser d'un point de vue géopolitique la création du G10 qui regrouperait le Mexique, le Brésil, l'Indonésie, la Turquie, l'Inde et l'Iran, l'Argentine, le Venezuela, l'Afrique du Sud, le Nigeria + la Chine-Russie.

Le changement géopolitique que connaît le monde prendrait une nouvelle physionomie avec la création du G10+2 avec les pays non alignés et le Sud global, alliés à la Chine et à la Russie, afin de multiplier le potentiel des puissances intermédiaires et avec cette constellation réaliser un nouveau monde où règneront la paix, la prospérité et le bien-être des peuples du monde.

Le G10+2 rassemble des puissances moyennes d'Amérique latine, d'Asie et d'Afrique. Elle possède la plupart des ressources stratégiques du monde. Pour l'essentiel, les membres du G10+2 ont développé une culture très riche, avec une tradition d'humanisme et de solidarité. Ils disposent d'énergie, de mines, de ressources alimentaires, d'eau, pour les transformer en bien-être et en richesse généralisés afin de libérer les êtres humains de l'esclavage du travail salarié. La création du G-10+2, avec la Chine et la Russie, consoliderait le monde multipolaire, ce serait la fin du monde unipolaire et de sa stratégie de domination néolibérale.

Afin de maintenir la domination hégémonique et la déprédation de ces ressources et fondamentalement pour arrêter la nouvelle géopolitique qui se profile à l'horizon avec la création de ce G10+2, deux sommets ont été organisés, celui du G7 et celui de l'OTAN en Espagne.

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En termes géopolitiques, le G7 réunit sept pays qui ont déjà perdu leur hégémonie mondiale, avec en tête les États-Unis et leur allié nord-américain, le Canada, et les Européens, la France, la Grande-Bretagne, l'Italie, l'Allemagne, et le seul pays asiatique, le Japon.

Cinq pays stratégiques, l'Argentine, l'Inde, l'Indonésie, le Sénégal et l'Afrique du Sud, participaient à la deuxième session du G7 en tant qu'invités stratégiques, dans le but de bloquer la création du G10+2. Le président de l'Argentine, Alberto Fernández, était le seul représentant de l'Amérique latine, des Caraïbes et des Antilles. Et le seul gouvernement qui soutient les sanctions contre la Russie. L'Inde, l'Indonésie, le Sénégal et l'Afrique du Sud s'abstiennent d'imposer des sanctions. Le président Fernández, face à la guerre énergétique déclenchée contre la Russie, a proposé à l'Europe les ressources stratégiques que possède son pays comme alternative d'approvisionnement et de baisse des prix: "Nous avons les deuxièmes réserves de gaz de schiste et les quatrièmes réserves de pétrole de schiste du monde".

L'importance de la présence du président indonésien Joko Widodo, un rôle clé pour le G7, puisqu'il assure la présidence tournante du G20, le groupe qui réunit les grandes puissances et les puissances émergentes, dont fait toujours partie la Russie.

Il est important de noter que l'Inde et l'Afrique du Sud font toutes deux partie des BRICS. L'Argentine et l'Iran ont demandé à rejoindre les BRICS, ce qui consolidera et élargira la participation de l'Iran dans la région de l'Amérique latine.

Le président français Macron appelle le Venezuela et l'Iran à réintégrer le marché du pétrole pour contrer les prix et les pénuries de pétrole de Poutine. Le Venezuela et l'Iran sont tous deux des alliés de la Russie et de la Chine. Les Européens reconnaissent Juan Guaydo comme le président du Venezuela nommé par les États-Unis. Le président vénézuélien Maduro s'est rendu en Iran pour renforcer les accords géostratégiques.

Le président iranien Seyed Ebrahim Raisi a reçu le ministre russe des Affaires étrangères Sergei Lavrov. "Raisi a déclaré que le renforcement de la coopération est un moyen efficace de lutter contre les sanctions américaines et l'unilatéralisme économique contre les pays indépendants... Lavrov a également déclaré que la Russie soutient le rôle de l'Iran dans les organismes internationaux et régionaux, y compris l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS)". Point important étant donné l'insistance à vouloir que l'OCS rejoigne les BRICS.

Biden arrive au sommet du G7 à son pire moment, nous dit Bloomberg. Ses partenaires européens craignent une défaite électorale de Biden lors des élections de novembre. "Le chancelier allemand Olaf Scholz... voit en Biden une force motrice pour maintenir la pression sur Moscou et pense que l'unité entre les alliés pourrait s'effilocher une fois de plus si les républicains remportent à nouveau la Maison Blanche en 2024."

Les Français voient des conséquences à court terme de la défaite de Biden "Plusieurs dirigeants du G-7 s'inquiètent du fait qu'une défaite à mi-parcours limitera ce que Biden peut promettre et réaliser dans les mois à venir, selon un haut fonctionnaire du gouvernement français...".

Un débat inconfortable sur le soutien à l'Ukraine émerge rapidement. "Le Premier ministre britannique Boris Johnson, qui a été l'allié le plus engagé de Biden sur l'Ukraine, a abordé la question dans un article d'opinion... dans le journal italien Corriere della Sera..."

"Sous la surface, des approches différentes de la crise ukrainienne émergent parmi les pays occidentaux : la crainte que les Européens ne poussent à une solution négociée rapidement ?" écrit Johnson. "Il y a un risque de lassitude vis-à-vis de l'Ukraine dans le monde. Et c'est clair."

En réponse à la lassitude exprimée par Johnson, "Biden a nié cette semaine que la fatigue s'installe, mais a reconnu qu'"il va y avoir un peu de jeu d'attente : ce que les Russes peuvent soutenir et ce que l'Europe va être prête à soutenir."

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Le sommet de l'OTAN en Espagne devrait ouvrir un nouveau front de guerre dans les 10 pays qui composent la région du Sahel : Sénégal, Gambie, Mauritanie, Guinée, Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad, Cameroun et Nigeria.

Un conflit prolongé en Ukraine, où même les États-Unis n'ont pas l'intention d'y mettre fin, couplé au scénario de guerre hybride de l'OTAN qui s'élargit au Sahel, avec les groupes fondamentalistes du Jihad islamique, est lié à la théorie spéculative visant à user Poutine et à provoquer sa chute. L'échec des sanctions contre la Russie et leur boomerang sur l'Occident incitent à accélérer le changement géopolitique.

Pour les pays d'Amérique latine, la création d'un G10+2 est le moyen de sortir des conséquences de la guerre en Ukraine, affirme Carlos Fernández-Vega dans sa chronique "Dinero", en analysant le diagnostic de la CEPALC. "Le conflit actuel, souligne la CEPALC, a accentué la tendance à une plus grande régionalisation des échanges et de la production que l'on observe depuis quelques années au niveau mondial. L'Amérique latine et les Caraïbes n'échappent pas à cette tendance, selon laquelle les pays recherchent une plus grande autonomie stratégique dans l'approvisionnement en produits et intrants clés".

C'est à cela que sert la nouvelle géopolitique en Amérique latine, en Asie et en Afrique avec la création du G10+2 ; une nouvelle stratégie en faveur de la paix, du bien-être et de la défense des ressources stratégiques, pour empêcher leur pillage et la promotion d'un nouveau colonialisme pour sauver Biden et le vieux monde du changement géopolitique mondial.

L’inévitable chute de la France sous de Gaulle (avec Michel Debré)

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L’inévitable chute de la France sous de Gaulle (avec Michel Debré)

Nicolas Bonnal

La société moderne (ou postmoderne) est née sous le gaullisme en pleines trente glorieuses. Il faut le rappeler à ceux qui poursuivent sur le thème de la rêverie romantique et mythique présentant l’époque gaullienne comme un monde in illo tempore, un âge d’or façonné par Mircea Eliade. La dure ou molle plutôt réalité de terrain m’est revenue en relisant les Entretiens avec le général, publiés par mon éditeur Albin Michel en 1993. Debré qui incarne l’archéo-gaullisme m’a toujours plu, comme son successeur Asselineau et il représenta 1% des voix en 1981 comme Asselineau aujourd’hui.

Parlons en termes de cinéma : la France de de Gaulle n’est plus la France bourgeoise et traditionnelle de Guitry, ni celle campagnarde de Pagnol ou patriote et impériale de Rémy (Le Monocle…) ou de l’admirable et oublié Jean Devaivre (Plein sud). La France de de Gaulle c’est celle de la cybernétique (Alphaville de Godard), des conspirations capitalistes (Fantômas), de l’américanisation et du franglais d’Etiemble (Play time de Tati), de la disparition des couples (Le Mépris avec B.B.), de la libération sexuelle accélérée sous Pompidou, du gauchisme culturel, de la disparition de l’empire colonial et du déclin des valeurs: tout cela Debré en est parfaitement conscient.

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J’oubliais : la décennie gaulliste c’est aussi celle de la bagnole (Weekend de Godard et Trafic de Tati) et celle de la télé (La grande lessive de l’inoubliable Mocky). C’est la création du beauf, de l’automobiliste et du téléphage qui attend, triple buse, sa quatrième dose de Pfizer. Comme dit Bercoff il est dommage que la droite de ces années-là n’ait pas lu Debord et les situationnistes. Le regretté Yann de l’Ecotais m’avait demandé il y a vingt ans d’écrire une suite aux Carnets du major Thompson. Je me demande ce qu’il dirait aujourd’hui, le major Thompson…

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De Gaulle qui a un pied dans le rêve, un autre dans l’ennui du quotidien, déclare lucidement (sur le thème vraiment philosophique et pas polémique de la Fin de l’Histoire) le 26 mai 1968: “Je ne souhaite pas que ce référendum réussisse. La France et le monde sont dans une situation où il n’y a plus rien à faire et, en face des appétits, des aspirations, en face du fait que toutes ces sociétés se contestent elles-mêmes, rien ne peut être fait... Je n’ai plus rien à faire là-dedans, donc il faut que je m’en aille. Et, pour m’en aller, je n’ai pas d’autre formule que de faire le peuple français juge de son destin”.

On se demande alors pourquoi il s’est représenté en 1965, surtout après l’échec du plan algérien sur le court et long terme. Debré écrit qu’il se sentait obligé moralement mais rappelle qu’en 1967 sa majorité présidentielle (qui ne s’est jamais voulue de droite, la droite est une resucée du dix mai 1981, une invention du PS pour rester au pouvoir) ne tient qu’à trois voix. On est loin du grand assentiment national.

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Debré ajoute très inquiet : ‘Ce qui paraît le plus le frapper, c’est le fait que les sociétés se contestent elles-mêmes et n’acceptent plus les règles, qu’il s’agisse de l’Eglise ou de l’université, et qu’il subsiste uniquement le monde des affaires, dans la mesure où [il] permet de gagner de l’argent. Mais sinon, il n’y a plus rien.” »

C’est très juste après Vatican II, mais c’est ce qu’écrivit Maurice Joly dans les Entretiens de Machiavel et de Montesquieu, 120 ans avant (voyez mon texte). Et si l’on ne croit plus en cela, pourquoi prendre et exercer le pouvoir ?

Et De Gaulle encore: « La France et le monde sont dans une situation où il n’y a plus rien à faire ».

Poursuivons avec l’Europe et l’Amérique. Debré écrit : « Je lui fais part de mon pessimisme profond. Je crains la violence du courant pour l’intégration de la France en Europe. C’est-à-dire la fin de la France. Il faut faire l’Europe par l’association des états et non par la disparition des nations (p.57). »

Soyons factuels. Le gaullisme nous a intégrés à l’Europe, il a liquidé l’Empire, il a livré la culture à la gauche (ce que Zemmour évoque intelligemment dans sa Mélancolie française, pp. 105-106), et il a modernisé notre économie au mauvais sens du terme: grosses boites étatiques et mécontentement ouvrier sur fond de gauchisme culturel made in Ecole de Francfort et Californie. C’est un gaulliste (Péricard) et pas un communiste qui dénonce dans les années 70 la France défigurée.

Bercoff dans son brillant essai sur la Reconquête (il n’y a jamais eu de reconquête : les mitterrandiens sont restés au pouvoir car plus machiavéliens) expliquait déjà que le Français était un assisté. Debray confirme quinze ans (et Gustave Le Bon cent ans avant, voyez mon texte) avant :

« Les Français refusent les conditions de cette expansion mais ils acceptent les conditions de cette expansion : travail et discipline… Les Français veulent des réformes sociales mais en même temps ils souhaitent les droits acquis. »

Sous la plume de Debré de Gaulle apparait comme un homme qui se trompe (cf. l’Algérie qui pousse Debré à partir) ou qui n’y croit plus trop (on retrouve Chateaubriand…) ; mais il est aussi un homme trahi. Debré évoque « l’éclat de Giscard » (mais il est resté six ans ministre de l’économie ce traître !) et l’entreprise de démolition menée contre le gaullisme par l’éternel journal bourgeois Le Figaro (il ne cite pas Raymond Aron).

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Puis survient l’eschatologique Sicco Mansholt (photo) (p. 136) :

« Mansholt a exprimé ses craintes devant l’ampleur du triomphe gaulliste lors des élections législatives qui viennent d’avoir lieu en France. »

Carroll Quigley parle de de Gaulle dans les même termes dans Tragedy and Hope : une fois qu’il sera parti, nous pourrons terminer l’Europe (p. 1296). Quant aux Hollandais ils achèvent de sacrifier leur agriculture sur ordre américain (BlackRock & co).

J’ai évoqué Zemmour et Malraux, saboteur de la culture classique française ; Debré écrit tel quel : « une impulsion a été donnée pour permettre à Malraux de créer des maisons de la culture, moyennant  quoi les maisons de la culture sont des foyers d’agitation révolutionnaire. »

Comme on est gentil et pas polémiste on ne parlera pas de mai 68, révolution orange israélo-américaine (cf. la lettre ouverte de mon éditeur Thierry Pfister, p. 39) que personne ne voyait soi-disant venir; mais terminons rapidement.

Debré (pour ceux qui se plaignent de l’euro) évoque les taux directeur de la Banque de France à 15% (via le gouverneur Brunet), la trahison de Pompidou qui évoque son « destin national » le 13 février 1969 ; « l’absence d’autorité flagrante » du gouvernement de Couve de Murville, et surtout l’avènement du grand remplacement démographique :

« Situation de lanterne rouge de l’Europe. Si on écartait les enfants nés d’étrangers installés en France et des étrangers naturalisés, notre situation serait de l’ordre de la catastrophe. »

Et comme s’il avait vu le film de Mocky avec notre génial Bourvil, Debré voit cette télé qui va échapper au pouvoir gaulliste :

« Je trace un bref tableau de l’influence destructrice de la télévision de d’avantage encore de l’éducation nationale. »

De Gaulle sent la prostration monter dans la société postmoderne drivée par les médias :

« Comment se fait-il que les familles ne réagissent pas ? »

Et je laisse le mot de la faim à Debré :

« Je savais que l’échec était assuré mais ne voulais pas l’admettre. Je jouais la comédie, le général n’a pas été dupe (p. 182). »

C’est Tocqueville qui évoquant le destin français dans son Ancien régime dénonce cette nation « abstraite et littéraire »…

Sources:

Eric Zemmour –Mélancolie française

Michel Debré –Entretiens avec le général, Albin Michel

Bercoff-Caton – De la reconquête

Bonnal –Mitterrand le grand initié

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mardi, 16 août 2022

Alexandre Douguine: Opération militaire spéciale, la bataille pour "la fin de l'histoire"!

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Opération militaire spéciale: la bataille pour "la fin de l'histoire"!

Alexander Douguine

Source: https://www.geopolitika.ru/article/svo-bitva-za-konec-istorii

Sur la signification philosophique de l'Opération militaire spéciale (OMS)

L'OMS est inextricablement liée à un concept tel que celui de "la fin de l'histoire" et ce n'est pas seulement parce que Francis Fukuyama, qui a écrit le célèbre ouvrage intitulé "La fin de l'histoire", a, dès le premier jour de l'OMS, activement participé à la lutte idéologique contre la Russie du côté des nazistes ukrainiens et a même personnellement rejoint l'organisation terroriste Bellingcat, qui a tenté de détourner un avion militaire en Russie. Bien que ce fait en lui-même soit assez expressif, il est par ailleurs évident que la Russie s'oppose directement au mondialisme, ce "totalitarisme libéral", que le président Poutine a ouvertement déclaré tel, et il s'agit bien d'une idéologie, et "la fin de l'histoire" joue un rôle fondamental dans sa structure.

Le fait est que le mondialisme, qui est le mieux représenté dans des organisations internationales telles que le Forum de Davos de Klaus Schwab avec son "Great Reboot", la Commission trilatérale, le Conseil américain des relations étrangères (CFR) ou la Fondation Open Society de George Soros insiste sur l'unification complète de l'humanité sous un gouvernement mondial, sous l'idéologie libérale et dans un système de règles et de normes basé sur celle-ci - y compris la politique de genre, les LGBT+, l'individualisme extrême et le transhumanisme. Les avatars de cette idéologie se répandant partout. Et c'est cela la "fin de l'histoire", qui est clairement prématurée, mais tout de même assez logique et qui a été décrite au début des années 1990 par Francis Fukuyama. La fin de l'histoire est la victoire du libéralisme et de l'Occident à l'échelle mondiale, ce qui implique l'abolition de toute alternative idéologique, géopolitique, économique et socioculturelle. Fukuyama écrivait à une époque où l'URSS s'était effondrée et où la Russie semblait ne jamais vouloir se relever, la Chine suivant docilement les stratégies des puissances économiques occidentales à ce stade de l'accélération de la mondialisation. Plus tard, Fukuyama a reconnu, notamment lors d'une conversation avec moi, qu'il avait été hâtif dans ses jugements, mais, selon lui, la fin de l'histoire, quoi qu'il arrivera, reste et restera l'objectif des mondialistes.

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La Russie sous Poutine est devenue l'obstacle évident à ce projet de fin de l'histoire, et depuis le début de l'OMS, elle constitue un défi direct à ce voeu mondialiste. D'où la rage de Fukuyama : devant lui, le projet de fin de l'histoire n'a pas seulement été reporté, mais s'est effondré pour de bon. Cela explique également la frénésie et l'extrême intensité de la russophobie forcenée des élites occidentales. Poutine et le Donbass ont porté un coup au plan de construire une civilisation mondiale - d'assurer la domination planétaire de l'Occident libéral.

Cependant, le concept de la fin de l'histoire n'est pas le domaine des libéraux. De plus, ils l'ont adopté assez tard.

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Le philosophe Alexandre Kojève a été le premier à formuler la victoire mondiale à venir de l'Occident libéral, Fukuyama n'a fait que l'emprunter. De son côté, Kojève l'emprunte à Marx, remplaçant le triomphe du communisme mondial (la version marxienne de la fin de l'histoire) par le capitalisme mondial, une société civile planétaire et l'idéologie des "droits de l'homme". En fait, l'ensemble du mouvement communiste, y compris l'URSS, s'est battu pour faire triompher la vision marxiste de la fin de l'histoire au 20ème siècle. Pendant la guerre froide, un conflit a éclaté sur l'interprétation de la fin de l'histoire - quant à savoir si elle serait communiste ou capitaliste. Ce n'est pas une coïncidence si Fukuyama a écrit son texte de programme lorsque l'URSS s'est effondrée. Il semblait à l'époque que la question était réglée et que le libéralisme avait définitivement gagné. 

Cependant, Marx lui-même a également emprunté ce concept dans une idéologie politique complètement différente - au penseur monarchiste et impérial profondément conservateur Georg Wilhelm Friedrich Hegel. Si nous creusons encore plus profondément, nous arriverons à l'eschatologie chrétienne et même pré-chrétienne (d'abord iranienne), à la doctrine de la fin des temps. Mais cela nous mènera trop loin. A l'ère moderne, c'est Hegel qui a proposé et étayé la thèse de la fin de l'histoire, et dans le système de sa philosophie, elle joue un rôle clé.

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Selon Hegel, l'histoire est un processus de déploiement de l'Esprit, qui passe par la nature, le changement des religions et des civilisations, jusqu'à ce qu'il atteigne son apogée - la fin rencontre le début, l'alpha rencontre l'oméga. À travers de nombreuses épreuves et rebondissements dialectiques, l'Esprit qui anime l'humanité s'incarnera finalement dans une monarchie absolue, un empire mondial qui sera un empire de l'Esprit. Son pouvoir sera transféré à un autocrate suprême, un monarque-philosophe éclairé. Le capitalisme et la société civile ne seront qu'une étape dans le déroulement de ce processus, et le matérialisme scientifique passera à la science angélique purement spirituelle. Hegel croyait que cela se produirait en Allemagne (l'Empire allemand n'existait pas encore à l'époque) et que ce serait le triomphe de la culture spirituelle et de la philosophie allemandes. Hegel, au sens philosophique du terme, a également servi de base aux oeuvres politiques de Bismarck, qui a créé le Deuxième Reich.

Ainsi, le créateur de l'interprétation authentique du concept de "fin de l'histoire" est le triomphe de la Monarchie spirituelle mondiale. Et les hégéliens de droite - slavophiles russes ou disciples de Giovanni Gentile en Italie - croyaient exactement la même chose. Les Allemands eux-mêmes croyaient en la mission de leur Reich. Les slavophiles l'ont interprété comme une prédiction du destin de l'Empire russe, lorsqu'il deviendra spirituel et populaire. Les Italiens ont lié la fin de l'histoire à la renaissance de la tradition romaine et à la grandeur de l'Italie.

Marx, qui a transformé la dialectique spirituelle de Hegel en son matérialisme historique (en pervertissant considérablement l'original), a accepté que le capitalisme libéral ne soit qu'une étape intermédiaire, mais a mis le communisme et une vision matérialiste du monde à la place de l'Empire de l'Esprit. L'eschatologie est restée - tout ce que les communistes ont fait était précisément dirigé vers l'avenir, c'est-à-dire vers la fin de l'histoire.

La victoire soviétique sur le Troisième Reich lors de la Grande Guerre patriotique a retiré de l'ordre du jour l'interprétation allemande de la fin de l'histoire. L'hégélianisme de gauche a triomphé de l'hégélianisme de droite. Et sur un autre plan - l'Empire russe a (bien qu'implicitement) vaincu l'Empire allemand.

C'est alors que Kojève est apparu avec son interprétation libérale de la fin de l'histoire. Cette théorie attendait dans les coulisses, et après l'effondrement de l'URSS, Fukuyama l'a rappelée à l'Occident, et les centres mondialistes l'ont reprise et ont commencé à la mettre en pratique. L'ordre mondial unipolaire était fondé sur une version libérale de l'eschatologie hégélienne.

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Et puis il y a eu Poutine. Poutine est un phénomène philosophique, un tournant dans l'histoire de la pensée, dans la bataille complexe des idées et des visions du monde. Dès son premier instant au pouvoir, il a commencé à restaurer la souveraineté de la Russie. Mais cela signifiait repousser la fin de l'histoire, s'opposer au totalitarisme libéral, au mondialisme et au Gouvernement Mondial. Poutine a poursuivi cette ligne avec prudence, en dissimulant souvent ses intentions et ses plans - en tant que tchékiste et en tant que réaliste acharné. Parfois, il semblait prêt à répondre aux exigences des mondialistes, mais l'instant d'après, on découvrait qu'il s'agissait d'une manœuvre de plus. D'où la question perplexe : "Qui êtes-vous, M. Poutine?"

Ce n'est que le 24 février 2022 que le début de l'OMS en Ukraine a remis les choses en perspective en toute clarté. Une nouvelle ère de la philosophie a commencé. Une nouvelle phase de l'histoire du monde. Poutine a remis en question l'interprétation libérale de la fin de l'histoire - c'est-à-dire le principal projet mondialiste, le Gouvernement Mondial. Mais c'est ici que commence le plus important : réfuter la lecture libérale de la fin de l'histoire ne signifie pas rejeter Hegel. Après tout, tout le monde sait que Poutine aime citer Ivan Ilyin (peinture, ci-dessous), qui n'était qu'un hégélien de droite, un partisan de la monarchie russe et du grand Empire.

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Les théories des slavophiles sont clairement proches de celles de Poutine. Une idée philosophique ne peut être niée sur la base de certains facteurs purement pratiques et terre à terre - par exemple, des facteurs purement économiques. Ce n'est pas grave. Une idée ne peut être vaincue que par une idée. Et cela signifie....

Cela signifie que l'OMS, en tant que phénomène philosophique, marque le retour de l'Empire. Le retour de la Russie dans l'Empire, la restauration complète de notre destinée messianique futuriste. L'Allemagne, dans son état actuel, n'est plus un concurrent. La version allemande du Reich mondial n'est irrémédiablement plus à l'ordre du jour. Le projet communiste de la fin de l'histoire a également été abandonné, et dans ses meilleurs aspects, il pourrait facilement être incorporé dans une nouvelle synthèse impériale (comme le "stalinisme de droite"). Seuls Kojève et Fukuyama, qui s'appuient sur les mêmes sources, beaucoup plus proches de nous, s'y opposent. Nous sommes les porteurs orthodoxes de l'Empire eurasien de la fin, ils sont les usurpateurs. Et si vous pensez à la Troisième Rome et au rôle des tsars russes en tant que porteurs de la mission du Katéchon, le souverain qui retient, tout devient encore plus fondamental que le contexte très orthodoxe et lu dans le contexte russe (slavophile, monarchique) de l'hégélianisme.

C'est précisément la façon dont le Soljénitsyne philosophait.

L'OMS est une bataille pour le sens de la fin de l'histoire. Une grande bataille philosophique. Il est temps de fermer la page sur les interprétations purement matérialistes, énergétiques et économiques - ce n'est pas seulement vulgaire, c'est malavisé. L'histoire est l'histoire des idées.

On peut se demander ce que l'Ukraine vient faire là-dedans. Cela n'a rien à voir avec l'Ukraine. Elle n'existe pas. Mais elle fera partie de notre nouvel empire. Ce n'est que là, dans le royaume philosophique d'un esprit qui se déploie, dans l'empire des significations, qu'elle renaîtra et s'épanouira. Mais pour l'instant, que voulons-nous d'un régime terroriste dirigé par un comique... C'est un malentendu. Mais l'Ukraine elle-même est destinée à devenir le théâtre d'une lutte métaphysique fondamentale. Je pense que c'est une question de géographie. Nous nous battons pour le retour de notre berceau historique à Kiev - tapi, impuissant jusqu'ici, sous le pouvoir des mondialistes et qui attend le pouvoir de l'Empire de l'Esprit. Kiev est le début de notre histoire. Et donc aussi la fin de celle-ci. 

La passivité des masses et l'hégémonie culturelle

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La passivité des masses et l'hégémonie culturelle

par le Blocco Studentesco

SOURCE : https://www.bloccostudentesco.org/2022/08/08/bs-passivita-delle-masse-ed-egemonia-culturale/

UNE SOCIÉTÉ HOSTILE ET SANS ESPOIR

Pour ceux qui ont en eux la flamme d'un idéal, il est facile de regarder l'état actuel de la société occidentale et de perdre espoir. Croire que tout est devenu si irréversiblement pourri et putride, se dire que tout est perdu et qu'il ne vaut même pas la peine de se bercer de l'illusion que la situation peut changer.

Les masses sont contre nous. Bien sûr, si nous considérons la totalité des personnes qui nous entourent, il y a ceux qui nous gênent plus et ceux qui nous gênent moins : de ceux qui essaient activement de nous mettre des bâtons dans les roues de toutes les manières possibles à ceux qui n'ont peut-être pas une attitude activement hostile mais qui, si vous leur demandez, se disent antifascistes et nous regardent de travers, nous et ce que nous représentons.

Notre combat est-il par conséquent une bataille contre des moulins à vent ?

Il est compréhensible de se sentir découragé lorsqu'on a l'impression d'être contre le monde entier et que tout est parti en couille, mais la vérité est différente de cette apparence superficielle. Il faut comprendre comment on en est arrivé là, afin de comprendre aussi ce qu'il faut faire pour changer les choses.

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HÉGÉMONIE CULTURELLE DE GAUCHE

Antonio Gramsci a expliqué que l'hégémonie culturelle était l'un des moyens par lesquels la classe dominante (selon lui, la bourgeoisie) gardait la société sous son contrôle. Pour contrôler une société, il faut non seulement le bâton, la force, avec laquelle on peut menacer et réprimer ceux qui veulent se rebeller, mais aussi la culture, dans ce cas en imposant à tous un système de pensée avec des valeurs qui ne profitent qu'à une classe ou un groupe mais qui passent pour universelles. Cette fausse conscience est inculquée aux masses de toutes sortes de manières, avec les écoles, les médias, les intellectuels, les livres et les films, avec la religion, etc.

Cela vous semble familier ? Parce que c'est le cas. C'est ainsi que l'on trompe l'esclave en lui faisant croire qu'il est libre et qu'il n'est pas enchaîné au mur, et qu'il va lui-même se déchaîner contre ceux qui ne se conforment pas à la culture.

Depuis la Seconde Guerre mondiale, les communistes, ne pouvant battre électoralement les chrétiens-démocrates, pour prendre les rênes du pays, se sont lentement infiltrés partout, dans les écoles et les universités, dans la magistrature, dans l'administration publique, dans les journaux et les chaînes de télévision, afin de conquérir la culture morceau par morceau, imposant leurs valeurs et leurs idées aux masses.

Si les masses se disent antifascistes, est-ce parce qu'elles comprennent ce qu'est le fascisme et qu'elles ont donc consciemment décidé de s'y opposer en devenant antifascistes ? Non, la grande majorité des gens ne savent même pas ce qu'est le fascisme, mais dès l'enfance, ils sont bombardés par une culture obsédée par le fait de présenter le fascisme sous un mauvais jour. Si les masses croient que "nous sommes tous les mêmes", c'est parce qu'elles l'ont entendu répéter partout et constamment, et non parce qu'elles ont consciemment décidé de s'approprier ce concept. L'absence de pôles culturels (pertinents) opposés à la culture dominante ne permet pas aux masses de voir des alternatives et elles sont donc influencées unilatéralement.

Les enfants et les jeunes à l'école sont parfois forcés de chanter des chansons de partisans, d'aller aux commémorations du 25 avril, de se faire dire par les enseignants que le fascisme était le mal absolu qui a ruiné l'Italie et que les partisans étaient des héros sans tache grâce auxquels nous vivons maintenant dans le meilleur des mondes possibles. Dans les manuels scolaires, on parle du fascisme comme d'une sorte de régime rétrograde qui a opprimé le peuple italien avec la fin heureuse de la libération. En rentrant chez vous, vous allumez la télévision et des programmes apparaissent avec des présentateurs parlant constamment de la "vague noire", du "danger fasciste", annonçant que les fascistes (c'est-à-dire de "mauvaises personnes") sont juste au coin de la rue et agissent pour répandre la haine et la discorde entre les gens. En terminant le lycée et en allant à l'université, vous découvrez alors que les professeurs y sont encore pires, encore plus politisés, et qu'ils confondent (délibérément) leur travail avec l'activisme politique.

En allant lire au bar du coin, dans la plupart des journaux, les articles ont le même ton d'informations hyper-filtrées et manipulées pour alimenter un récit politique de gauche au détriment de la véracité des informations, par exemple à chaque fois qu'une personne noire ou homosexuelle est agressée, avant même de savoir qui était l'agresseur et la raison du geste, on crie au racisme et à l'homophobie causés par un "climat de haine" sur lequel soufflent "les gens de droite" [1]. Si nous consultons youtube, idem, nous constatons que les youtubeurs qui font de l'"information" sont pour la plupart des gens de gauche. En ouvrant instagram, nous trouvons des influenceurs bon marché qui, lorsqu'ils parlent de politique, reprennent toujours ce récit habituel et omniprésent.

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En haut, Giuseppina Ghersi, 13 ans, en route vers le lieu de son exécution; en bas, Norma Cossetto, 20 ans, massacrée par les partisans titistes yougoslaves en Istrie.

Même avec les noms de rue, ils essaient de laver le cerveau des gens. Nous sommes pleins de rues dédiées aux victimes des massacres perpétrés par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale, mais malheur à celui qui propose de dédier des rues ou des places aux victimes des partisans, comme Norma Cossetto, une jeune fille de 20 ans violée et balancée dans une fosse (une foiba) par les Titistes, ou Giuseppina Ghersi, une jeune fille de 13 ans violée et assassinée par les partisans. Chaque fois qu'une association, un parti politique ou une administration municipale annonce son intention de dédier un espace public à la mémoire des victimes innocentes des "libérateurs", cela devient immédiatement une affaire nationale, l'ANPI, les partis de gauche, les syndicats, les leaders d'opinion, les journaux, tous s'élèvent contre ce blasphème à la religion de la résistance, il faut oublier à jamais que les partisans ont aussi fait de nombreuses victimes innocentes, sinon certains imbéciles pourraient se faire des idées bizarres et penser qu'ils n'étaient pas des héros [2].

Le parti communiste a cessé d'exister depuis longtemps, mais le système de pouvoir qu'il a créé en s'infiltrant partout n'a pas seulement survécu, mais a également été capable de se renouveler. Et c'est ainsi que la gauche a pris le contrôle de l'Italie et l'a pourrie: en changeant la culture selon ses propres valeurs et croyances, en imposant ce qui est acceptable et ce qui ne l'est pas, ce qu'il est légitime de dire, de faire et de penser, et ce qui ne l'est pas. Si vous n'êtes pas soumis au système en acceptant toutes ses normes et règles (imposées par eux), vous êtes automatiquement marginalisé et diabolisé comme un fou dangereux.

Cela a eu et a encore des conséquences sur la façon dont les partis font de la politique: d'abord, une ligne est tracée pour définir ce qui est bon et ce qui ne l'est pas, ils disent par exemple que le fascisme n'est pas bon et que l'on peut aussi être de droite sans être fasciste [3], d'abord ils diabolisent le fascisme et ensuite les définitions du "fascisme" et du "fasciste" sont lentement élargies avec des torsions imaginaires pour coller cette étiquette sur autant d'adversaires politiques que possible.

Casa Pound ? Fasciste, bien sûr, ils le disent eux-mêmes, il n'y a donc aucun doute là-dessus. Mais alors Fratelli d'Italia est aussi étiqueté fasciste, même Salvini est traité fasciste, même Berlusconi était autrefois appelé fasciste quand il comptait encore pour quelque chose en politique ! Eh bien, vous savez comment c'est, s'allier avec Fini, bien qu'il ait répudié le fascisme (s'attirant la haine profonde des fascistes, les vrais) il vient toujours du MSI, donc cela fait de Berlusconi un fasciste, être contre l'immigration signifie être raciste et le racisme est synonyme de fascisme, être contre l'agenda LGBT signifie être homophobe et l'homophobie fait partie de l'idéologie fasciste. Quitter l'UE et l'euro ? Ces propositions ressemblent à des idées nationalistes, et le nationalisme a provoqué deux guerres mondiales. Préféreriez-vous que l'État dépense de l'argent pour aider vos compatriotes dans le besoin plutôt que les coopératives rouges qui gèrent les centres d'accueil ? Raciste, donc fasciste. Utilisez-vous des mots rétrogrades comme "patrie" et "nation" ? Fasciste.

La vérité est donc que la gauche tient la droite "institutionnelle" par les couilles, car lorsque cette dernière prend des positions trop contraires aux valeurs que la gauche défend (mais qu'elle fait passer pour universelles), la gauche commence à resserrer son emprise sur elles, déclenchant la machine à salir et obligeant la droite à s'excuser, à prendre ses distances, à baisser la tête et à reculer.

"Il semble que d'ici aux élections, ce sera une course entre la Repubblica qui essaiera de nous convaincre que FdI est un parti cool, pour lequel il faut absolument voter, et le FdI qui essaiera de nous expliquer que non, il est un parti absolument libéral, et donc invendable.

Il suffit de penser à la façon dont certains grands partis politiques ont soutenu, il y a quelques années, des positions de sortie de l'euro et de l'UE, puis se sont contentés de positions "réformistes" et de "taper sur la table" à Bruxelles, pour finalement se montrer favorables à Mario Draghi [4].

Cela s'est reflété dans le peuple : en 2015 et 2016, il était normal et acceptable de parler aux gens ordinaires de la sortie de l'euro et de l'UE, aujourd'hui ce n'est plus le cas, sinon vous êtes considéré comme un imbécile qui veut quelque chose de néfaste pour la nation. Le lavage de cerveau s'est bien déroulé.

UNE SOCIÉTÉ HOSTILE ?

Les masses dans la société d'aujourd'hui se sont avérées être un peu plus que des PNJ programmables sans grande capacité de pensée critique indépendante, elles sont inconsciemment modelées dans leur façon de penser par les messages sans signification dont elles sont constamment bombardées. Gramsci l'avait bien compris, et aujourd'hui cette stratégie est toujours d'actualité, en effet avec l'internet et la communication instantanée d'aujourd'hui l'importance du contrôle de la culture s'est multipliée.

Les masses nous sont-elles hostiles ? Apparemment oui, un peu plus et un peu moins. Mais nous devons blâmer ceux qui les influencent en les conduisant à la dégénérescence.

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La vérité est que les personnes coupables d'entraîner la société vers le bas, vers la dégénérescence, sont relativement peu nombreuses et ne constituent pas la majorité. Il ne faut pas oublier que les masses sont à la merci de ceux qui influencent leur pensée en façonnant la culture à leur propre usage et consommation avec les écoles, les programmes d'information, les journaux, les programmes télévisés, les histoires débitées sur les médias sociaux, la musique, etc. Par conséquent, cela a-t-il un sens de s'en prendre aux masses et de les haïr ? Non. Ce n'est pas le troupeau qui est notre ennemi. Il n'y a aucune raison de haïr ceux qui sont assis devant la télévision tous les jours et qui, sans s'en rendre compte, se font dévisser le crâne et chier dessus au point de commencer à croire des absurdités. Ceux qui sont les victimes du système, surtout les plus abrutis, ne méritent que de la compassion.

Ce qui mérite la haine, ce ne sont pas les masses, ou cette partie des masses qui sont transformées à leur insu en rouages du système. Ce qui mérite la haine, ce sont ceux qui sont actifs dans ce processus de transformation et qui, surtout, sont coupables de définir la conformité, la normalité, ce qui est bon et ce qui ne l'est pas, ce qu'une personne doit croire et ce qu'elle ne doit pas croire, cette même conformité qui a normalisé des idées grotesques et répugnantes qui transforment l'Occident en un bourbier de dégénérescence : ces professeurs de gauche fanatiques qui influencent délibérément et sciemment leurs étudiants sur le plan politique, ces journalistes menteurs et mercenaires payés pour balancer de la boue contre les ennemis du système, ces militants antifascistes qui jouent le rôle de gardes armés de la réaction, ces directeurs d'école qui autorisent les drag queens dans les écoles pour brouiller les idées dans la tête des enfants, ces magistrats politisés qui cherchent la paille dans l'œil des uns et ignorent la poutre dans l'œil des autres, des prêtres qui, au lieu de s'occuper des âmes, préfèrent se préoccuper de politique en s'opposant explicitement aux partis et mouvements identitaires [5], des politiciens qui, pour se faire réélire à tout prix, tentent d'élargir leur base électorale et de grappiller quelques voix immondes en faisant appel à des groupes porteurs d'idées dégénérées et en soutenant l'arrivée massive d'étrangers (tous leurs futurs électeurs) au prix du remplacement ethnique de leur propre peuple.

Il est inutile de regarder de haut les associations et les citoyens qui, par conformisme, participent aux commémorations du 25 avril. Lorsque la culture dominante est celle du nauséeux fatras LGBT, les entreprises mettent des arcs-en-ciel dans leur logo. Lorsque la culture dominante est hostile à ce fatras, comme au Moyen-Orient, ce symbolisme n'est pas utilisé. Le conformisme expliqué simplement.

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SANS ESPOIR ?

Notre ennemi n'est donc pas les masses, mais ces groupes de personnes qui, en exerçant un monopole sur la culture dans notre pays, entraînent les masses vers le bas.

Combattre le système en jouant son jeu et en se présentant aux élections est en soi une bonne chose, mais il est faux de penser que nous pouvons nous limiter à cela. Ce que nous devons faire, c'est prendre exemple sur les ennemis de l'Italie et faire exactement ce qu'ils font depuis des décennies: conquérir la culture. Nous devons tout faire pour soutenir une culture non-conformiste capable de s'engager et de communiquer avec le plus grand nombre de personnes possible, afin qu'elle ne reste pas une "sous-culture", quelque chose qui s'assimile à une "niche" ou à un "underground", quelque chose "à nous et à nous seuls". Il est donc extrêmement important de soutenir les maisons d'édition, les journaux, les magazines, les chaînes youtube, les pages instagram, les webradios, la musique, les films et autant d'autres moyens de diffusion des idées non-conformistes que possible, afin de créer quelque chose qui puisse concrètement concurrencer le système d'information encore incontesté.

Aussi parce que c'est une chose d'arrêter quelqu'un en personne et de tenter de lui expliquer des concepts révolutionnaires en une heure, c'en est une autre de lui faire découvrir une culture qui lui parle tous les jours, plusieurs fois par jour, chaque fois qu'il ouvre un article de journal, un magazine, se connecte aux médias sociaux, voit un film ou lit un livre.

Il y a environ un an, la célèbre journaliste de gauche Andrea Scanzi a déclaré : "à droite, il n'y a pas eu le moindre intellectuel depuis 300 ans". Les gens de droite, outrés, ont commencé à répondre à cette provocation bon marché en publiant des listes d'intellectuels de droite (ou supposés tels). Mais il y a quelqu'un qui lui a répondu plus intelligemment avec un article dont le titre dit tout : "On ne répond pas à Scanzi avec des listes d'intellectuels de droite, mais par l'hégémonie" [6].

Notre objectif devrait être d'essayer de montrer aux gens qu'il existe une alternative culturelle valable à ce qui, pendant des années et des années, a été présenté comme la seule culture existante et acceptable. Nous devons avancer, conquérir les espaces culturels et les enlever à l'ennemi.

Notes:

[1] Bien que de tels épisodes se produisent constamment, il y en a de si ridicules qu'il devient impossible de les oublier. Pensez à l'affaire Daisy Osakue, une athlète noire qui, en 2018, s'est vu jeter un œuf dans l'œil, lancé depuis une voiture alors qu'elle se trouvait dans la rue. Tout le monde criait au racisme, même pour attaquer indirectement Salvini (c'était la période du gouvernement "jaune-vert", avec la Lega et le Mouvement 5 étoiles), mais quelques jours plus tard, les auteurs ont été découverts, trois garçons, dont l'un était le fils d'un conseiller municipal du PD socialiste, qui s'amusaient à jeter des œufs sur des personnes au hasard. En fait, en plus de Daisy Osakue, ils ont jeté des œufs sur sept autres personnes, dont aucune n'était noire. Ou à Ferrara en 2021, des homosexuels agressés verbalement par quelqu'un qui leur criait dans la rue "connaissez-vous Benito Mussolini ? Savez-vous qu'il vous brûlerait tous ? Forza Benito Mussolini". Les médias ont immédiatement instrumentalisé l'histoire en la liant au vote du Sénat contre la Zan DDL, mais peu après, on a découvert que ce sont ces gays qui ont d'abord attaqué verbalement le type accusé de fascisme et d'homophobie, qui s'est avéré être un immigrant à qui les homosexuels ont crié "putain d'étranger, si Mussolini avait été là, tu ne serais pas là maintenant".

[2] Pour citer un cas encore plus emblématique des polémiques habituelles sur les espaces publics dédiés aux victimes des "libérateurs", en 2019, une agitation a éclaté à Gênes, soulevée par l'ANPI, parce qu'il y avait un pont portant le nom de Fabrizio Quattrocchi, un agent de sécurité privé qui, en 2004, a été enlevé et tué en Irak par un groupe d'islamistes. Cela n'a pas plu à l'ANPI car le pont en question était relié à une petite place dédiée à Attilio Firpo, un partisan tué en 45, et "Firpo a été tué pour libérer sa patrie, tandis que Quattrocchi était une personne engagée sur des théâtres de guerre étrangers par choix professionnel", donc Quattrocchi n'était pas digne d'avoir un espace public portant son nom si proche d'un espace dédié aux grands héros de la résistance.

[3] Définir le fascisme comme étant "d'extrême droite" n'est également qu'un gros malentendu résultant de l'ignorance et/ou de la mauvaise foi.

[4] Que cela serve de leçon à tous ces camarades qui ont des idées étranges comme celle d'abandonner des mouvements (pour l'instant) qui sont relativement petits mais qui ont des couilles et les bonnes idées, afin d'aller dans des partis de centre-droit en pensant qu'ils peuvent y arriver et être des Sansepolcristes révolutionnaires.

[5) Je ne fais pas tant référence à ces prêtres qui prêchent l'accueil des masses d'étrangers, aussi parce qu'après tout, le christianisme est (à sa manière) une idéologie universaliste et égalitaire. Je fais plutôt référence à certains hypocrites qui, manquant à leurs devoirs en tant que ceux qui devraient exercer une fonction spirituelle impartiale, s'opposent à des partis et/ou mouvements politiques et culturels identitaires. Pour citer un cas frappant, en mai 2019, un curé de La Spezia a sonné le glas en prétendant qu'il s'agissait d'un geste de protestation contre la présentation d'un livre d'AltaForte Edizioni dans la ville.

[6] https://www.ilprimatonazionale.it/cultura/scanzi-intellettuali-destra-egemonia-culturale-192572/

 

dimanche, 14 août 2022

Prométhéisme et atlantisme

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Prométhéisme et atlantisme

Par Daniele Perra

Source: https://www.eurasia-rivista.com/prometeismo-e-atlantismo/

Le 25 juillet, Prague a accueilli la deuxième conférence du Forum des nations libres de Russie (la première s'est tenue le 8 mai, également cette année, à Varsovie). Parmi les protagonistes de la réunion figuraient l'ancien ministre ukrainien des Affaires étrangères Pavlo Klimkin et le "premier ministre" du gouvernement de la République tchétchène d'Ikheria en exil (à Londres) Akhmed Zakayev (accusé à plusieurs reprises de terrorisme par Moscou).

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Comme l'indique le site Web correspondant (www.freenationsrf.org), les principaux "domaines d'intérêt" du Forum comprennent : "la dé-impérialisation et la décolonisation ; la dépoutinisation et la dénazification ; la démilitarisation et la dénucléarisation ; les changements économiques et sociaux". En outre, on peut y lire : "Le Forum des nations libres de Russie est une plate-forme permettant de rassembler les dirigeants municipaux et régionaux, les membres des mouvements d'opposition de la Fédération de Russie, les représentants des mouvements nationaux, les activistes, la communauté des experts, et tous ceux qui sont conscients de la nécessité d'une transformation immédiate de la Russie".

Cette transformation est identifiée à la compartimentation du territoire russe en un ensemble d'innombrables nouveaux États, dont l'indépendance et la souveraineté devraient être immédiatement reconnues par la "communauté internationale". Il est écrit : "Nous appelons les États membres de l'ONU à fournir une assistance maximale aux gouvernements/administrations nationaux/nationales de transition pour atteindre les objectifs de décolonisation et de paix. Ainsi que de reconnaître officiellement l'indépendance et la souveraineté des États suivants des peuples autochtones et des régions coloniales : Tatarstan, Ingrie, Bachkortostan, Carélie, Bouriatie, Kalmoukie, République balte (Prusse orientale), Komi, Circassie, Sibérie, République de l'Oural, Don, Tyva, Kouban, Daghestan, Fédération du Pacifique, République de Moscou, Erzyan Mastor, Sakha, Pomorie, Tchouvachie, Tchernoziom, Mordovie, Povolzhye, Khakassia, Oudmourtie, Ingouchie et autres".

Les peuples autochtones de ces régions sont invités à se joindre en masse à une forme de résistance systématique et pacifique. Cependant, dans le même temps, la formation de milices territoriales est également demandée, et les représentants des forces de l'ordre sont exhortés à faire défection et à les rejoindre.

Cette "planification" (bien qu'elle soit encore plus exagérée) semble suivre de près celle proposée par la soi-disant "Commission d'Helsinki". Cette agence gouvernementale américaine, qui "promeut les droits de l'homme et la sécurité militaire en Europe", a en fait parlé de la "décolonisation de la Russie" comme d'un "impératif moral et stratégique". L'objectif (même pas trop voilé) est précisément d'exploiter les "nationalismes" pour démanteler la Fédération de Russie en dix États ou plus [1].

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L'idée de diviser la Russie selon des lignes ethniques n'est pas particulièrement originale. Elle n'est pas non plus un produit de la géopolitique contemporaine. Dès le début du 20ème siècle, le militaire polonais Josef Piłsudski (photo) a été le fer de lance d'un projet idéologique et géopolitique qui a reçu le nom de "prométhéisme". Ce projet était orienté vers la construction d'un bloc d'États (au sein duquel la Pologne devait jouer un rôle majeur) qui, en se plaçant "inter maria", c'est-à-dire entre la mer Baltique et la mer Noire, devait former une sorte de "cordon sanitaire" aux frontières de la Russie. En outre, le "mouvement prométhéen" avait également pour but de réveiller les consciences des peuples non russes de l'Empire tsariste d'abord, puis de l'URSS, afin de les libérer du joug de Moscou [2]. Le nom du projet dérive naturellement de celui de Prométhée, le titan qui, en offrant à l'humanité le don du feu volé aux dieux, était censé symboliser l'idée d'"illumination" et de résistance au pouvoir despotique représenté, selon cette interprétation moderne du thème mythologique, par Zeus. Ainsi, si les peuples subjugués par Moscou étaient les nouveaux Prométhéens, la Russie représentait le dieu olympien despotique. C'est ce qu'a écrit Edmund Charaskiewicz (l'un des principaux collaborateurs de Piłsudski) : "Le créateur et l'âme du concept prométhéen était le maréchal Piłsudski, qui dès 1904, dans un mémorandum envoyé au gouvernement japonais, soulignait la nécessité d'employer dans la lutte contre la Russie les nombreuses nations non russes habitant les bassins de la Baltique, de la mer Noire et de la mer Caspienne, et a souligné le fait que la nation polonaise, en vertu de son histoire, de son amour de la liberté et de sa résistance intransigeante contre les trois Empires (allemand, russe et austro-hongrois) qui l'ont démantelée, devrait sans aucun doute jouer un rôle de premier plan dans l'émancipation des nations opprimées par les Russes" [3]. Et encore : "La force de la Pologne et son importance au sein des parties constitutives de l'Empire russe nous permettent de développer l'objectif de briser l'État russe de l'intérieur à travers ces mêmes parties en émancipant les pays qui y ont été forcés. Nous y voyons non seulement l'accomplissement de la lutte culturelle de notre pays pour son indépendance, mais aussi la garantie de son existence. Lorsque la volonté de conquête russe sera affaiblie, elle cessera d'être un ennemi dangereux" [4].

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Avant d'analyser le projet géopolitique lui-même, il sera utile de rappeler qu'en réalité, la signification du mythe grec est tout autre. Comme le rapporte Claudio Mutti dans son livre Testimoni della decadenza (= Témoins de la décadence) en citant l'érudit roumain Mircea Eliade, Prométhée, "loin d'être un bienfaiteur de l'humanité, est le responsable de sa décadence actuelle [...]. Pour Hésiode, le mythe de Prométhée explique l'irruption du "mal" dans le monde ; il représente finalement la vengeance de Zeus" [5]. Par conséquent, l'interprétation "polonaise" du thème mythologique semble être le produit d'une vision "démocratique" et "progressiste" purement moderne qui n'a rien à voir avec sa signification originale.

Aujourd'hui, le projet géopolitique de Piłsudski (qui visait à reconstituer le puissant État polono-lituanien, protagoniste de l'histoire européenne au tournant des XVIe et XVIIIe siècles) a connu de nouvelles fortunes avec l'implosion du bloc socialiste et la fin du Pacte de Varsovie. L'Initiative des Trois Mers (conçue sous l'administration Obama et concrétisée par Donald J. Trump), en fait, vise une fois de plus à créer un " cordon sanitaire " (sous patronage atlantique) à placer entre l'Europe occidentale et la Russie, de manière à séparer les deux semi-géants (l'un financier-économique, l'autre militaire et riche en ressources naturelles) [6]. Lors du septième sommet de l'Initiative, qui s'est tenu à Riga les 20 et 21 juin 2022, le président ukrainien Volodymyr Zelensky (qui s'est exprimé par vidéoconférence) a insisté sur l'adhésion de Kiev au projet, tandis que l'actuel secrétaire d'État américain Antony Blinken a garanti l'aide financière nécessaire.

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En parlant de l'Ukraine, il est important de souligner que, ces dernières années, l'idée "prométhéenne" a connu une fortune considérable à l'intérieur de ses frontières grâce au travail intellectuel d'Olena Semenyaka (photo - idéologue et chef du secrétariat international du Corps national, l'aile politique du mouvement azerbaïdjanais).

Né en 2014 à la suite des événements de l'"Euromaïdan", le groupe se référant à Andriy Biletsky (et protégé par l'ancien ministre de l'Intérieur et oligarque Arsen Avakov, qui ont œuvré pour garantir à Azov une sorte de monopole culturel-idéologique au sein de l'extrême droite ukrainienne) a représenté une sorte de véritable changement de paradigme par rapport à la rhétorique traditionnelle de partis comme Svoboda et Pravyi Sektor qui, ancrés dans l'héritage du banderisme pur et dur, étaient porteurs d'une forme démodée de nationalisme centré sur l'État.

La protagoniste du changement de perspective, du national/régional à l'international (continental et mondial), était Olena Semenyaka. Concrètement, l'idéologue (anciennement militante du Pravyi Sektor susmentionné), également grâce à la maison d'édition Plomin (flamme), a pu construire un réseau dense d'interconnexions avec l'étranger qui a conduit Azov à tisser des liens avec divers autres mouvements rattachés à la galaxie de l'extrémisme de droite, tant en Europe qu'en Amérique du Nord (ici surtout avec des groupes liés à la soi-disant "Alt-Right").

La pensée d'Olena Semenyaka mérite donc d'être brièvement développée. Auteur d'une thèse analysant la pensée d'Ernst Jünger et de Martin Heidegger et traductrice des œuvres de Dominique Venner en ukrainien, Semenyaka (anciennement membre du "Club traditionaliste ukrainien") a entretenu des relations cordiales et de collaboration avec le penseur russe Alexandre Douguine jusqu'en 2014. Sa perspective géopolitique a radicalement changé avec les événements de l'"Euromaïdan" susmentionnés. Ceux-ci, de son propre aveu, loin d'avoir été une véritable "révolution" (comme ils sont présentés par la propagande occidentale), ont réveillé l'esprit patriotique et la conscience de la "destinée manifeste" de la nation ukrainienne.

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Dans le projet géopolitique dont Semenyaka est le porte-parole, la vision "prométhéenne" de Piłsudski est réajustée en fonction des besoins ukrainiens. L'Ukraine, en effet, est représentée comme l'avant-poste de la "reconquista" (terme utilisé par Semenyaka précisément en espagnol) de l'Europe contre le progressisme libéral. Mais cette "reconquista" passe avant tout par la construction d'un bloc d'États, à nouveau un "intermarium" (autre terme récurrent chez l'idéologue) entre la mer Baltique et la mer Noire, capable d'agir comme un frein au "néo-bolchevisme" poutiniste.

Semenyaka, en particulier, adopte les théories de l'école géopolitique ukrainienne liée à Yurii Lypa et Stanislav Dnistrianskyi pour reconsidérer le "destin manifeste" du pays d'Europe de l'Est sur la base de ses substrats historiques et géographiques. Il se concentre notamment sur la polarisation Nord-Sud, à opposer à la dichotomie Ouest/Est (fondamentale dans la culture russe), afin de faire de la géographie le vecteur clé de l'identité ukrainienne. L'axe Nord-Sud (dans lequel l'esprit nordique-germanique fusionne avec l'esprit méridional-grec), dans son idée, aurait été celui choisi par la Rus' de Kiev et la dynastie des Ruriks, dont les nationalistes ukrainiens se considèrent comme les héritiers ethniques naturels.

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Ici, Semenyaka adopte les théories de Dmytro Dontsov (1883-1973) (photo), qui est généralement considéré comme le père de la spiritualité ukrainienne. En effet, considérant les Russes et les Biélorusses comme des imposteurs ethniques (bien qu'appartenant à la même souche slave orientale que les Ukrainiens), il parlait ouvertement de "mutation culturelle mongole" en référence à la Russie.

Dans cette perspective, le bloc d'États "intermarium" occupe une sorte de troisième position et constitue l'épicentre de la "nouvelle Europe" dans laquelle, en écho aux thèses archéo-futuristes de Guillaume Faye (qui parlait toutefois expressément d'"Eurosibérie"), innovation et tradition se fondent. Dans cet espace qui s'étend de la mer Baltique à la mer Noire, les divisions nationales sont dépassées par l'idée d'"ethnofuturisme" : une sorte de mélange total des peuples slaves qui l'habitent, qui retrace en quelque sorte le mythe messianique de la "Sarmatie de l'Europe" que s'était appropriée l'aristocratie polonaise de la Fédération polono-lituanienne d'avant le partage de la Pologne au 18ème.

Or, autant il est compréhensible que le projet de l'idéologue ukrainienne puisse fasciner d'importants secteurs de la droite antilibérale européenne, autant il faut dire que le bloc "intermarium" susmentionné, sur le plan géopolitique, dépourvu de "rivages" (frontières difficilement franchissables) et de ressources naturelles substantielles, n'a aucune valeur réelle, devant nécessairement se placer sous la dépendance de l'Extrême-Orient (les États-Unis) pour assurer sa survie.

Par conséquent, l'idée prométhéenne de la mouvance Azov est facilement réduite à jouer le rôle d'une succursale des intérêts atlantistes. En dernière analyse, Semenyaka elle-même (qui devrait être familière avec la critique jüngerienne et heideggérienne du titanisme et du gigantisme), en embrassant le prométhéisme comme synonyme de la lutte contre le double despotisme néo-bolchévique et libéral-progressiste, semble ignorer (comme tant d'autres exposants du domaine auquel elle se réfère) la nature purement titanesque de la société actuelle. En fait, en paraphrasant Hésiode, elle représente le retour de l'hubris titanesque de l'exil occidental ("une région sombre à l'extrémité de la terre prodigieuse") dans lequel il était confiné par les dieux olympiens.

Notes:

[1] Voir: Decolonisation of Russia to be discussed at upcoming Helsinki Commission briefing, www.csce.gov.

[2] R. Woytak, The promethean movement in interwar Poland, "East European Quarterly", vol. XVIII, no. 3 (septembre 1984), pp. 273-278.

[3] E. Charaskiewicz, Une collection de documents du Lt. Col. Edmund Charaskiewicz (édité par A. Grzywacs - M. Kwiecien - G. Mazur), Księgarnia Akademicka, Krakow 2000, p. 56.

[4] Ibid.

[5] C. Mutti, Testimoni della decadenza, L'Arco e la Corte, Bari 2022, p. 11.

[6] C. Mutti, Il cordone sanitario atlantico, “Eurasia. Rivista di studi geopolitici” 4/2017.

 

La revue de presse de CD - 14 août 2022

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La revue de presse de CD

14 août 2022

EN VEDETTE

Bill Gates : la philanthropie dans le circuit fermé du grand business

Comment Bill Gates se bat pour instaurer un totalitarisme technologique mondial. Plongée dans l’univers souterrain de la « philanthropie », la corruption et l’eschatologie du très dangereux « roi du monde ». Interview de Lionel Astruc, auteur de l’enquête L'art de la fausse générosité. La fondation Bill et Melinda Gates, Actes Sud.

lilianeheldkhawam.com/

https://lilianeheldkhawam.com/2019/09/22/bill-gates-la-ph...

DÉSINFORMATION/CORRUPTION/CENSURES/DÉBILITÉ

Revue de presse RT du 31 juillet au 6 aout 2022

Exercice hebdomadaire de réinformation/désinformation grâce à cette RDP vue du côté russe. Au programme de la semaine, le regain de tension au Kosovo, l’Europe qui s’empêtre dans ses propres sanctions, l’Ukraine qui tire sur ses propres militaires et la Russie qui hausse le ton.

lesakerfrancophone.fr

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ÉCOLOGIE

Les 12 mensonges du GIEC sur le climat

Ingénieur polytechnicien, Christian Gerondeau travaille sur les questions environnementales depuis plus de dix ans et a publié de nombreux ouvrages concernant l’écologie. Son dernier livre, Les douze mensonges du GIEC, décrit le déroulement de la COP 26 qui s’est déroulée à Glasgow en novembre 2021 puis entreprend de réfuter, en dénonçant les agissements du GIEC (un organisme politique qui affirme parler « au nom de la science »), les « douze contrevérités majeures qui constituent le socle de la religion écologiste qui règne aujourd’hui en Occident ».

Polemia.com

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ÉCONOMIE

Ukraine, l'économie de guerre est utilisée pour préparer le pillage néolibéral du pays

En bref, le vaste écosystème anti-corruption de l'Ukraine est un mécanisme de contrôle qui maintient son économie perpétuellement ouverte au pillage par les exportateurs étrangers qui bénéficient souvent d'un traitement préférentiel de la part de leur propre gouvernement. L'idée que la « corruption » est le plus grand obstacle au développement est une fiction utilisée pour justifier la libéralisation du commerce dans laquelle les capitalistes occidentaux les plus puissants gagnent inévitablement, au détriment de l'économie ukrainienne.

euro-synergies.hautetfort.com

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ÉTATS-UNIS

Ukraine : Bush, Obama, Trump, Biden et la géopolitique américaine

Au milieu de la crise actuelle, Fiona Hill et d’autres anciens conseillers font le lien entre la campagne de pression du président Trump concernant l’Ukraine et le 6 janvier. Et ils sont prêts à parler.

Les-crises.fr

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Au chevet des médias américains

La grande nouvelle, ces jours-ci, cependant, est que seulement 11 pour cent de la population américaine, conserve un degré de confiance dans ce que les médias publient, 89 pour cent ne les considèrent pas comme fiables ou véridiques. Dire cela, ce n'est pas être un rebelle ou un militant du système des médias alternatifs, loin de là. C'est ce qu'affirme Gallup dans son sondage annuel sur la confiance des citoyens dans les médias.

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FRANCE

La France de Macron, une dictature post-démocratique

Depuis le forum de Polémia consacré à cette problématique en novembre 2019, la question de la dictature, en particulier de la dictature sanitaire, s’est invitée dans le débat politique, au grand dam du pouvoir et de ses soutiens. Emmanuel Macron a même cru bon de s’en défendre à plusieurs reprises

Polemia.com

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Vers un effondrement généralisé en France ? Constats et solutions [Dossier]

Polémia vous propose aujourd’hui un dossier exceptionnel sur l’état de la France et la politique macro-économique qui devrait être menée pour éviter l’effondrement. Rédigé par un nouveau contributeur, André-Victor Robert, connaissant le sujet sur le bout des doigts, ce dossier compile de nombreuses données qui ne laissent aucune place au doute : si rien n’est fait pour infléchir la trajectoire actuelle du pays, la France sera très vite dans une situation catastrophique. Vous trouverez dans cet article un résumé du dossier ainsi qu’un lien vers le dossier complet au format PDF.

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Derrière le récent traité franco-italien voulu par Macron, une incroyable soumission à l’Europe

Par ce type de traités qui passent sous les radars médiatiques, la France de Macron s’autodétruit avec le sourire. L’Histoire racontera comment, dix-sept ans après le référendum par lequel les Français refusèrent toute Constitution européenne, nos dirigeants élus ont tendu leurs mains à Bruxelles pour qu’on leur passe les menottes et le cou pour qu'on y passe la corde.

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GÉOPOLITIQUE

Géopolitique de la Malaisie - La politique intérieure et extérieure de la fédération est basée sur l'équilibre

La Malaisie est située sur la péninsule malaise (la partie sud de la péninsule indochinoise) et les îles adjacentes de l'archipel malais, à l'intersection des océans Pacifique et Indien, dans une région qui fait traditionnellement partie du "monde malais" (le terme « monde malais », Dunia Melayu ou Alam Melayu, désigne généralement les zones géographiques et culturelles dans lesquelles certains groupes ethniques d'Indochine sont communs, dont principalement la Malaisie actuelle, l'Indonésie, Singapour, Brunei, le Timor oriental, le sud de la Thaïlande et le sud des Philippines).

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IMMIGRATION

« Les immigrés font le boulot que les Français ne veulent pas faire » : slogan éculé et mensonger

« Les immigrés font le boulot que les Français ne veulent pas faire. » Tel est le pont aux ânes des immigrationnistes. Une affirmation constamment répétée depuis un demi-siècle (!) qui mérite un sérieux décryptage. Réfutation en 7 points. Par Jean-Yves Le Gallou, président de la Fondation Polémia

polemia.com/

https://www.polemia.com/les-immigres-font-le-boulot-que-l...

Michèle Tribalat : « La dépossession de notre politique migratoire a été consentie »

Pour la démographe, si la France accueille toujours une immigration importante, tant clandestine que régulière, c’est en raison d’un manque de volonté politique. Aujourd’hui, ce sont l’administration et les juges – nationaux comme européens – qui produisent la norme en matière de droit des étrangers, sans que le gouvernement s’y oppose, comme cela a pu être le cas dans des pays voisins, explique-t-elle.

fdesouche.com

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MOYEN-ORIENT

Que reste-t-il de l’influence française au Moyen-Orient?

La réunion au sommet du 19 juillet 2022 entre les responsables russe, turc et iranien, largement relative à la Syrie, a illustré l’absence de l’Occident et notamment de la France au Moyen-Orient. La France a été pendant 7 siècles environ un acteur majeur dans la région, c’est-à-dire des pays allant d’ouest en est de l’Égypte à l’Iran et du nord au sud de la Turquie au Yémen. Donc des pays presque tous musulmans, à l’exception de moins en moins nette du Liban, et surtout d’Israël. La France puis l’Angleterre y ont longtemps été très présentes, avant de céder la place aux États-Unis, qui eux-mêmes n’ont gardé une influence, d’ailleurs réduite, que dans certains pays.

Revueconflits.com

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RÉFLEXIONS

Naissance du gouvernement limité et de l’état de droit

La réflexion politique sur la nature du gouvernement a connu de vives discussions durant la période médiévale. La notion de « gouvernement limité » a été notamment étudié par Thomas d’Aquin et les scolastiques.

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SANTÉ/INTERDICTIONS/LIBERTÉS

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UKRAINE

Amnesty International dénonce les tactiques militaires ukrainiennes qui menacent les civils

Le 4 août, l'ONG Amnesty International a publié un rapport dans lequel sont dénoncées les tactiques de combat utilisées par l’Ukraine qui violent le droit humanitaire et mettent en danger les civils. Sans surprise, ce rapport a suscité la fureur de Zelensky, qui a accusé l'ONG de « tenter d’amnistier l’État terroriste de Russie ». De son côté, dimanche, Amnesty International a déclaré assumer pleinement ses conclusions, indiquant toutefois « regretter le désarroi et la colère » causés par ces informations.

Francesoir.fr

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Ukraine : l’étoile de Zelensky pâlit

Alors que la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine est entrée dans son sixième mois, l’aura qui entourait en Occident le président ukrainien Volodymyr Zelensky, pâlit. Son étoile est même sérieusement écornée par une série d’informations répercutées par des médias pourtant favorables à la cause ukrainienne. Les attaques pour corruption qui visent personnellement l’ancien comique ont été relancées en France par un livre à charge Volodymyr Zelensky: dans la tête d'un héros, du journaliste Régis Gente (cf. par exemple, cette émission de BFMTV du 7 août ). Elles fragilisent Zelensky auprès de ses alliés occidentaux, déjà agacés par les nombreuses piques que leur adresse le président ukrainien qui les accuse de mollesse voire de trahison au profit de l’ennemi russe.

laselectiondujour.com

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UNION EUROPÉENNE

Remdesivir : de nouvelles doses ont été commandées par la Commission européenne au laboratoire Gilead

Le 19 juillet 2022, le laboratoire Gilead a signé un nouvel accord d'approvisionnement conjoint avec la Commission européenne pour délivrer sa molécule antivirale Veklury (Remdesivir) dans le cadre d’un traitement sévère du Covid-19. Gilead pourra ainsi continuer à approvisionner les États membres de l’Union européenne et de l’Espace économique européen. L’accord assure les achats de la molécule Veklury au cours des douze prochains mois et peut être prolongé de six mois supplémentaires.

francesoir.fr

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Gordon Brown et notre totale détresse énergétique à venir

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Gordon Brown et notre totale détresse énergétique à venir

par Nicolas Bonnal

Les milliardaires de Davos qui ont voulu le vaccin, la guerre antirusse et le reset pour mener à bien notre anéantissement démographique, culturel et économique, peuvent se frotter les mains: la détresse énergétique est pour cet hiver et elle va frapper tout le monde sauf cette minorité bourgeoise et bobo qui les soutient rageusement. Les gouvernements de l’Europe, à la solde de l’OTAN, de Biden et de Leyen, ne reculeront pas. Comme toujours c’est un ancien politicien, Gordon Brown cette fois, qui reconnaît notre catastrophe à venir ; elle concernera la moitié des Britanniques; on lisait dans la revue RT.com traduite par mes amis de lesakerfrancophone.fr;

« Si les politiciens eux-mêmes sont obligés de l’admettre :

« Selon le politicien travailliste Gordon Brown, l’augmentation continue des prix du carburant place « 35 millions de personnes dans 13 millions de ménages – un pourcentage sans précédent de 49,6 % de la population du Royaume-Uni«, en situation de risque de pauvreté énergétique en octobre. Qualifiant la situation de « bombe à retardement financière« , il a ajouté qu'il n’y a rien de moral à ce que des dirigeants indifférents condamnent des millions d’enfants et de retraités vulnérables et irréprochables à un hiver de grande pauvreté. »

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Si, c’est très normal, Gordon, car il faut sauver le climat et faire reculer la barbarie, c’est-à-dire la Russie, en attendant la vieille Chine.

Brown espère que les élites futures, issues des minorités ethniques commerçantes ou du féminisme russophobe et branché, sauront réagir :

« C’est pourquoi, a déclaré M. Brown, le Premier ministre sortant Boris Johnson, ainsi que les candidats à la direction du parti Tory, l’ancien chancelier Rishi Sunak et la ministre des Affaires étrangères Liz Truss, « doivent convenir cette semaine d’un budget d’urgence. »

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Mais il a des doutes sur la bonne volonté du futur cabinet britannique, Gordon Brown : a-t-il lu mon texte sur Churchill (inspiré par l’historien John Charmley) qui, pour détruire son Poutine de service avec ses Polonais de service, anéantit l’Europe mais aussi la puissance impériale et l’économie de sa terre – avant de la soumettre, sa terre, au capital américain qui depuis nous a froidement anéantis ?

Et Gordon Brown use alors de tout son poids :

« S’ils ne le font pas, le parlement devrait être rappelé pour les forcer à le faire ». Il a ajouté que si rien n’est fait, une autre hausse du prix du carburant en janvier laissera 54 % de la population en situation de précarité énergétique. »

On se rapproche de la famine en Grande-Bretagne, ce pays si infatigable quand il s’agit de faire la guerre (pendant les guerres napoléoniennes on noyait aussi dans le sang les émeutes de la faim) :

« L’ancien Premier ministre a déclaré que les scènes dont il a été témoin dans son comté natal de Fife, en Écosse, lui rappellent ce qu’il a lu dans les années 1930 : des enfants sous-alimentés, « des retraités qui choisissent de nourrir leur compteur électrique ou de se nourrir eux-mêmes » et des infirmières qui doivent « faire la queue à leur banque alimentaire.»

Tout cela confirme mon analyse de la première heure ici-même : pousser la Russie à la guerre pour nous couper le gaz et instaurer le reset en appliquant les mesures techno-totalitaires utilisées pendant leur « épidémie ». L’utilisation dramatisée des incendies cet été renforce la panique censée justifier les mesures d’épouvante qui nous attendent cet automne et cet hiver. Les médias renforcent le contrôle d’hébétude collective dont parlait Baudrillard dans son noble opus sur la guerre d’Irak.

Brown frappe encore plus fort et il évoque Dickens :

 « La pauvreté « frappe si fort » que les organisations caritatives sont incapables d’alléger le fardeau des gens, a déclaré M. Brown, ajoutant que « la Grande-Bretagne crée une génération de jeunes garçons et filles laissés pour compte», dont l’enfance « commence à ressembler aux scènes honteuses d’un roman de Dickens ». L’ex-PM a promis de se battre « pour renouveler l’objectif de réduction de la pauvreté des enfants que ce gouvernement a honteusement aboli».

Le seul objet de ce gouvernement comme de celui de la France ou des blattes allemandes (Lauterbach est affolant : ancien de Harvard tout de même) et italiennes c’est la liquidation de nos économies pour sauver le climat, liquidation doublée d’un contrôle technologique concentrationnaire à prétexte sanitaire. On verra si l’Occidental moyen sera capable de le comprendre et de réagir. Mon cher ami Serge de Beketch disait avant de mourir que les gens réagiraient quand ils auraient plus peur que mal, on verra. Nietzsche disait que chez le petit peuple l’appétit vient en mangeant – et que donc en le lui coupant, cet appétit… La pénurie est la voie royale qui mène à la tyrannie, et c’est ce que veulent les élites occidentales depuis les années 70 (voyez mon texte sur ce grand reset qui se termine).

Ne comptez pas sur des cerbères comme Borne, Scholz ou Lauterbach pour réagir dans le bon sens.

Pour comprendre l’attitude de Gordon Brown (et de ces anciens politiciens soudainement honnêtes ou humanistes) je rappellerai l’impeccable formule de La Rochefoucauld: « les vieillards aiment à donner de bons préceptes pour n’être plus en état de donner le mauvais exemple » (maxime 93). En cette époque de gouvernements de fous furieux aux ordres de nonagénaires génocidaires (Soros, Rothschild, Schwab, la Reine, Fauci, Biden, etc.) c’est plutôt opportun à rappeler.

Il sera marrant de voir jusqu’où la presse (« cette corporation achetée ») justifiera toute cette gueuserie, c’est-à-dire, soignons nos mots, ce génocide.

Sources :

https://www.rt.com/news/560403-poverty-fuel-uk-brown

https://lesakerfrancophone.fr/revue-de-presse-rt-du-7-au-...

https://reseauinternational.net/pourquoi-le-grand-reset-s...

https://lecourrierdesstrateges.fr/2022/06/30/le-syndrome-...

https://livrefrance.com/Rochrtf.pdf

 

 

samedi, 13 août 2022

Amnesty International prend ses distances avec l'Ukraine: le signe d'une stratégie de "sortie" de l'Occident?

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Amnesty International prend ses distances avec l'Ukraine: le signe d'une stratégie de "sortie" de l'Occident?

Source: https://zuerst.de/2022/08/08/amnesty-international-geht-auf-distanz-zur-ukraine-indiz-fuer-eine-exit-strategie-des-westens/

Berlin . L'image de l'Ukraine en prend un sacré coup - et ce n'est probablement pas une coïncidence: dans un rapport présenté très récemment, l'organisation de défense des droits de l'homme Amnesty International accuse les forces armées ukrainiennes de graves violations du droit international humanitaire. Selon ce rapport, l'armée ukrainienne se retranche régulièrement dans des bâtiments civils, mettant ainsi en danger sa propre population. La Russie porte depuis longtemps de telles accusations contre l'Ukraine, mais elles étaient jusqu'à présent considérées comme relevant de la propagande russe. Cependant, les forces ukrainiennes inférieures en nombre n'ont pas d'autre choix que de se retrancher et d'opérer en embuscade, conformément aux tactiques de la guérilla.

Les soldats ukrainiens "ont mené des opérations répétées depuis des zones résidentielles", a déclaré Janine Uhlmannsiek, spécialiste de l'Europe et de l'Asie centrale chez Amnesty International Allemagne. L'organisation de défense des droits de l'homme a mené sa propre enquête dans la zone de guerre.

Les experts d'Amnesty ont trouvé des preuves que les forces ukrainiennes tiraient depuis des zones résidentielles et avaient installé des postes militaires dans 19 villes et localités, notamment dans des écoles et des hôpitaux abandonnés, dans les régions de Mykolaïv, dans le sud de l'Ukraine, ainsi que près de Kharkiv et dans le Donbass, dans l'est de l'Ukraine, lors de recherches effectuées entre avril et juin.

La secrétaire générale d'Amnesty, Agnès Callamard, a déclaré que l'armée ukrainienne avait mis en place un modèle de mise en danger des civils et de violation des lois de la guerre. Amnesty a cité un habitant qui a déclaré : "Nous n'avons pas le droit d'intervenir dans les décisions de l'armée, mais nous en payons le prix".

Amnesty International a enquêté sur un total de 41 attaques à Kharkiv, au cours desquelles de nombreux civils auraient été tués. Le fait que l'Ukraine se défende contre la guerre d'agression russe ne dispense pas les militaires du pays "de leur devoir de respecter les règles du droit international", a souligné l'organisation.

Selon le rapport d'Amnesty, la plupart des interventions documentées dans des zones résidentielles auraient eu des sites alternatifs possibles, comme des bases militaires ou des zones densément boisées. En outre, les soldats n'auraient pas ordonné l'évacuation de civils, alors que ceux-ci risquaient d'être touchés par des frappes russes de représailles.

Amnesty a déclaré le 29 juillet avoir demandé au ministère ukrainien de la Défense de répondre à ces accusations. Cependant, aucune réponse n'a été donnée avant la publication de l'avis.

Le président ukrainien Volodymyr Zelenskyj a plutôt rejeté avec force les accusations d'Amnesty International. Le groupe de défense des droits de l'homme tente de "transférer la responsabilité de l'agresseur à la victime", a-t-il insinué après la présentation du rapport. Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, M. Kuleba, s'est également dit "indigné" par ces accusations prétendument "injustes".

Les observateurs soulignent qu'Amnesty International n'est pas une organisation indépendante dans les faits, mais qu'elle est financée par des gouvernements occidentaux de manière détournée, tout comme l'organisation de lutte contre la corruption Transparency International et de nombreuses autres ONG. Amnesty elle-même fait preuve d'une opacité extraordinaire quant à l'origine de ses propres ressources financières. Le signal politique envoyé par le rapport critique sur l'Ukraine qui vient d'être publié est dès lors d'autant plus remarquable. Il peut être interprété comme une indication que les gouvernements occidentaux, malgré leur soutien continu à l'Ukraine, préparent déjà une stratégie de "sortie" - sachant qu'au plus tard à l'automne et compte tenu de l'urgence énergétique qui se profile, le cours pro-Ukraine actuel ne pourra plus être maintenu. (mü)

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jeudi, 11 août 2022

L'Occident libéral et la Russie fasciste? Slavoj Zizek, un pop-philosophe perdu dans la jungle des concepts

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L'Occident libéral et la Russie fasciste? Slavoj Zizek, un pop-philosophe perdu dans la jungle des concepts

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2022/08/09/liberaali-lansi-ja-fasistinen-venaja-kasitteissa-sekoilevan-pop-filosofin-politiikkaa/

Slavoj Žižek, un philosophe pop "freudo-marxiste", a publié un article sur le site Project Syndicate dans lequel il se demande ce que la gauche "éveillée" (=woke) et la droite alternative ont en commun.

Selon l'auteur, le conflit en Ukraine montre que les divisions politiques qui ont défini notre siècle sont fondamentalement fausses. Selon Žižek, le Kremlin représente la "droite alternative" et l'Europe le "système libéral politiquement correct", mais les deux camps combattent le système capitaliste mondial.

Le précédent remue-méninges de Žižek sur la défense de l'OTAN et de l'Ukraine n'a pas seulement suscité l'admiration des libéraux occidentaux, mais aussi des critiques justifiées. Maintenant, le Slovène essaie de prétendre qu'il n'y a pas tant de différence entre les deux camps dans le jeu géopolitique. Au final, il ne réussit qu'à rendre les choses plus compliquées.

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Žižek commence par évoquer le psychologue canadien Jordan Peterson (ci-dessus), qui a précédemment condamné l'opération militaire spéciale de la Russie en Ukraine, mais qui en est venu depuis à défendre la Russie "métaphysiquement". Se référant aux journaux intimes de Dostoïevski, Peterson a affirmé que "l'individualisme hédoniste de l'Europe occidentale est inférieur à la spiritualité collective russe".

Selon Žižek, Peterson accepte la définition du Kremlin de la civilisation occidentale libérale comme étant "dégénérée". Le Canadien décrit le postmodernisme comme "une variante du marxisme qui cherche à détruire les fondements de la civilisation chrétienne". Vu sous cet angle, la guerre en Ukraine est "un concours entre les valeurs chrétiennes traditionnelles et une nouvelle forme de décadence communiste".

Pour Žižek, l'adoption par Peterson d'une "position pro-russe mais anticommuniste" indique une orientation politique plus large. En Europe, cette ligne est représentée par le Hongrois Viktor Orbán, qui tente de créer un terrain d'entente entre l'euro-atlantisme et le nationalisme, dénonçant de manière populiste les "mondialistes", tout attendant peut-être le retour de Trump?

Žižek estime que le même esprit peut être observé aux Etats-Unis. Selon lui, "de nombreux représentants du parti républicain" ont refusé de soutenir l'Ukraine. J.D. Vance, candidat républicain au Sénat dans l'Ohio, soutenu par Donald Trump, a déclaré qu'il est "insultant et stratégiquement stupide d'allouer des milliards de ressources à l'Ukraine tout en ignorant les problèmes de notre propre pays".

Dans la même veine, Matt Goetz, membre républicain de la Chambre des représentants de Floride, menace de couper l'aide américaine à l'Ukraine si son parti prend le contrôle de la Chambre en novembre.

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Les différences entre les démocrates et les républicains sont-elles vraiment si grandes, et la ligne de politique étrangère définie par l'appareil d'État permanent, l'"État profond", changerait-elle si les républicains arrivaient au pouvoir ? J'en doute, il s'agit probablement de faire du tapage et de marquer des points pour faire éclore une fausse opposition. Les deux parties sont également d'accord sur la Chine, et l'administration Trump elle-même a parlé d'un "choc des civilisations".

Malgré l'anticommunisme de Peterson, il s'attaque à la principale conséquence du capitalisme mondial. Žižek se réfère à Marx et Engels, qui ont écrit, il y a plus de 150 ans, dans le premier chapitre du Manifeste du Parti communiste, l'impact du capitalisme destructeur bourgeois sur les cultures populaires :

"La bourgeoisie a détruit toutes les relations féodales, patriarcales, idylliques partout où elle est arrivée au pouvoir..... Toutes les relations périmées, rouillées et les vieilles idées et opinions chères qui les accompagnaient se dissolvent, tout ce qui vient d'être formé vieillit avant de pouvoir être dissous, tout ce qui est traditionnel et permanent disparaît, tout ce qui est sacré est profané, et les gens sont enfin forcés de regarder leur position dans la vie et leurs relations les uns avec les autres avec des yeux ouverts".

Les théoriciens culturels de la nouvelle gauche, qui continuent de concentrer leur critique sur "l'idéologie et la pratique patriarcales", ignorent cette observation. Pourtant, la critique du patriarcat a atteint son apothéose précisément au moment historique où le modèle social traditionnel a perdu sa position hégémonique, c'est-à-dire lorsqu'il a été remplacé par un individualisme de marché capitaliste et sans racines.

De tels "gauchistes" sont des moutons déguisés en loups, prétendant être des révolutionnaires radicaux alors qu'ils ne font que protéger le système capitaliste dominant, ultra-libéral, sous-entend également Žižek - bien qu'il ne soit pas meilleur, étant lui-même un nazi pro-occidental.

En tout état de cause, l'effondrement des relations sociales et des formes traditionnelles est déjà bien entamé: tous les aspects de l'identité humaine dans la société moderne sont une question de choix. La nature (et la nature humaine) est également de plus en plus soumise aux manipulations technologiques.

Néanmoins, la "guerre civile" que Peterson voit se dérouler en Occident est, selon Žižek, une chimère, un conflit entre deux versions du même système capitaliste mondial : elle oppose "l'individualisme libéral débridé" au "conservatisme néo-fasciste", qui "cherche à combiner le dynamisme capitaliste avec les valeurs et les hiérarchies traditionnelles".

Cela nous amène aux stigmatisations qui volent à qui mieux mieux et aux confrontations féroces entre internautes sur les champs de bataille des médias sociaux. Si vous êtes du côté de l'UE et des États-Unis et que vous souhaitez une extension de l'ordre libéral, vous êtes une "bonne personne" selon le récit des médias grand public. Si vous êtes positif, ou même neutre, à l'égard de la Russie de Poutine, vous êtes un troll, fauteur de fake news; un "fasciste" eurasien, noir jais - ou du moins rouge-brun.

Mais en regardant un peu plus objectivement, en Occident, l'"herméneutique" politiquement correcte, le wokisme, a remplacé la lutte des classes en créant une élite libérale qui prétend protéger les minorités ethniques et sexuelles en danger, simplement pour détourner l'attention de la prise de pouvoir économique et politique de ses propres membres.

Dans le même temps, cette diversion de la cabale bancaire centrale permet aux populistes de la droite alternative de se présenter comme les défenseurs des "vraies gens", contre les élites du monde des affaires et de l'"État profond". Tout cela n'est-il qu'une grande pièce de théâtre et dans quelle mesure les différences idéologiques sont-elles réelles dans un monde qui s'écroule sous nos yeux ? Trump, Biden, Poutine et Orbán ont tous également fait la promotion des vaccins pendant la crise sanitaire.

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Žižek en conclut donc que les différents partis font partie du même système et qu'ils s'affrontent sur un tas de ferraille. Selon le penseur slovène, les guerres culturelles ont remplacé la lutte des classes comme moteur de la politique : aucun des deux camps, selon lui, ne défend les exploités, ni même ne s'intéresse à la classe ouvrière.

Le philosophe pop lui-même semble être perplexe face à la situation actuelle. Il confond également les concepts en qualifiant le conservatisme de "néo-fasciste", alors que c'est précisément cette conscience traditionnelle qui combat le néo-fascisme moderne en Ukraine et tente (plutôt sans succès) de défendre les peuples indigènes en Europe.

Žižek est heureux de répéter les mantras de la néo-gauche pseudo-radicale, dans laquelle toute forme de "conservatisme" - et peut-être aussi de "socialisme aux caractéristiques chinoises" ? - est grossièrement considéré comme du "fascisme" (il laisse de côté le fascisme arc-en-ciel du capitalisme libéral et les néonazis d'Ukraine, mais c'est désormais une condition préalable pour maintenir une carrière et une réputation dans les institutions occidentales).

Il est douteux que Žižek ou Peterson soient assez intelligents pour comprendre - et encore moins pour expliquer - les processus en cours de changement géopolitique et économique visant à construire un nouvel ordre mondial non occidental. L'Asie et le Sud global attendent-ils leur tour sous les feux de la rampe ? Pendant un certain temps encore, l'Occident, derrière le nouveau rideau de fer numérique, fera rage contre l'extinction de cette lumière.

Alice Weidel : "L'Ukraine aurait dû devenir neutre"

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Alice Weidel : "L'Ukraine aurait dû devenir neutre"

Kiev aurait dû être encouragée à devenir un Etat neutre, affirme Alice Weidel dans un entretien.

Source: https://contra24.online/2022/08/alice-weidel-ukraine-haette-neutral-werden-muessen/

Alice Weidel, la présidente du parti Alternative pour l'Allemagne (AFD), a identifié l'erreur de l'Occident concernant l'Ukraine. Selon la politicienne, les alliés de Kiev auraient dû policer l'image de ce pays d'Europe de l'Est en l'encourageant à devenir Etat neutre au lieu de l'entraîner dans l'OTAN et l'UE.

Dans un entretien avec la ZDF publié dimanche, on a demandé à Mme Weidel pourquoi certains membres de l'AFD justifiaient l'offensive russe contre l'Ukraine ou même diffusaient de la "propagande du Kremlin". La chef de groupe de l'AFD a répondu : "Dans notre parti et notre groupe, il est indiscutable qu'il s'agit d'une guerre d'agression de la Russie contre l'Ukraine, contraire au droit international".

Weidel a toutefois souligné qu'en considérant le conflit actuel dans ce pays d'Europe de l'Est, il ne fallait pas négliger le contexte historique des événements actuels. "L'intégration de l'Ukraine et les projets d'inclusion de l'Ukraine dans l'OTAN et l'UE sont, depuis des décennies, quelque chose que les Russes n'accepteront jamais", a précisé la politicienne allemande.

Moscou a toujours été clair sur le fait qu'il n'accepterait pas une "puissance adverse dans son arrière-cour", a-t-elle ajouté. Mme Weidel a ajouté que "l'Ukraine est une ligne rouge pour la Russie depuis des décennies". La chef de file de l'AFD a ajouté que l'Occident traitait ce sujet hautement sensible avec "insouciance" et qu'il avait commis une erreur en ne faisant pas de l'Ukraine un pays neutre.

Mme Weidel a souligné que son parti considérait le conflit actuel en Ukraine comme extrêmement dangereux, notamment pour l'Allemagne, qui n'est pas aussi éloignée des champs de bataille que les États-Unis. La politicienne a également mis en garde contre la résurgence d'une mentalité cherchant à reconstituer des blocs opposés, soit une situation similaire à celle de la guerre froide, la Russie et la Chine développant des relations de plus en plus étroites entre elles. Un tel scénario n'est pas dans l'intérêt de l'Allemagne, a déclaré la chef du groupe parlementaire AFD.

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Fin mars, Steffen Kotré, membre du Bundestag de l'AfD, a affirmé que les États-Unis utilisaient l'Ukraine comme tête de pont pour déstabiliser la Russie. Si nous évoquons cela, nous devrions également parler des laboratoires biologiques qui sont dirigés contre la Russie", a déclaré le député - une allusion évidente aux affirmations de Moscou selon lesquelles les États-Unis auraient établi de telles installations secrètes dans le pays d'Europe de l'Est.

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Le mois suivant, Tino Chrupalla, président et principal porte-parole de l'AfD, a parlé des "intérêts légitimes de la Russie en matière de sécurité", ajoutant que le conflit en Ukraine avait "plusieurs pères". Chrupalla a également demandé à plusieurs reprises que le gouvernement fédéral lève les sanctions contre la Russie, car elles affectent le plus les entreprises et les citoyens allemands, a déclaré le politicien de l'AfD.

Interrogée à nouveau sur les déclarations de certains membres de l'AfD, Mme Weidel a réaffirmé que le parti qualifiait l'intervention militaire de la Russie en Ukraine de "guerre d'agression contraire au droit international" et a ajouté : ceux qui tiennent publiquement des propos qui s'écartent de la ligne du parti seront traités "en interne". La politicienne a toutefois refusé d'entrer dans les détails concernant les conséquences auxquelles de tels membres du parti doivent s'attendre.

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Quand la CIA s'inquiétait du nationalisme ukrainien

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Quand la CIA s'inquiétait du nationalisme ukrainien

SOURCE : https://it.insideover.com/guerra/langley-1957-locchio-della-cia-sul-nazionalismo-ucraino-2057733.html

À l'aube de la guerre froide, au moins trois grands groupes nationalistes actifs contre l'Union soviétique opéraient en Ukraine. Des groupes qui avaient attiré l'attention de Langley, qui s'intéressait à d'éventuelles opérations spéciales sur le territoire de la République socialiste d'Ukraine.

Que l'Ukraine était le foyer des rêveurs d'indépendance, notre site InsideOver vous l'a déjà dit dans le reportage consacré à Lugansk. Et si à l'est du pays (dans ces provinces aujourd'hui disputées à Kiev par Vladimir Poutine), le vent de l'autonomisme soufflait depuis 1919, la perspective d'une nation libérée du joug des grandes puissances s'était également répandue dans les régions centrales et occidentales depuis le début du 20ème siècle. 

Les persécutions soviétiques des années 30 et, plus tard, l'occupation allemande pendant la Seconde Guerre mondiale ont représenté une sorte de sève pour les réalités indépendantistes, dont Stepan Bandera est peut-être le nom et le visage les plus connus en Ukraine et en Occident. Il est devenu "célèbre" après l'invasion russe du 24 février 2022.

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Bandera (photo) était, en fait, une figure de proue de la lutte pour l'identité ukrainienne avant, pendant et après la Seconde Guerre mondiale. Attention, nous écrivons identité et non liberté car, en tant que "partisan", Bandera est sui generis. Nationaliste, anticommuniste ; allié, prisonnier et à nouveau collaborateur des Allemands, Bandera a tenté d'exploiter l'occupation nazie des territoires ukrainiens pour fonder un État ukrainien indépendant.

Un personnage historique que nous qualifierions aujourd'hui d'"équivoque", bien que sa conduite reflète le caractère des peuples d'Europe de l'Est et des Balkans : la défense de l'ethnie à laquelle ils appartiennent est supérieure à toute idéologie, croyance politique, équilibre international. Cet élément a été exploité par les grandes puissances, dans le cas de Bandera par le Troisième Reich contre les Soviétiques et leurs alliés, contre les Juifs et contre les Polonais. Et qui, dans le nouveau scénario de la guerre froide, a également été suivi avec intérêt par Washington.

En 1957, la Central Intelligence Agency (CIA) a donc classé "secret" un volumineux dossier sur l'Ukraine, une analyse détaillée et approfondie de l'histoire, de la géographie, des facteurs économiques et des activités antisoviétiques de la République socialiste ukrainienne.

Le but est dans le titre du rapport : Facteurs de résistance et zone des forces spéciales. Reconstituant l'activité des partisans pendant la Seconde Guerre mondiale, la CIA identifie quatre zones où la résistance était la plus forte : Poles'ye (l'actuelle Biélorussie), le sud de la Volhynie, la région des Carpates et les montagnes de Crimée. L'origine géographique a également influencé l'orientation politique des groupes : dans l'est de l'Ukraine se concentraient les pro-Soviétiques (Ukrainiens fidèles à Moscou et soldats de l'Armée rouge coupés des leurs par la retraite), dans l'ouest de l'Ukraine les groupes nationalistes, comme par exemple en Volhynie où, en 1943, les nationalistes ukrainiens ont durement persécuté les Polonais afin d'empêcher la Pologne de revendiquer un jour des territoires à majorité polonaise à la fin du conflit mais en fait ressentis par les Ukrainiens comme leur appartenant. Un exemple est la ville de Lviv, aujourd'hui ukrainienne mais avec une forte tradition polonaise. 

Les perspectives sont également différentes : les pro-russes soutiennent Moscou et l'Armée rouge, tandis que les nationalistes visent la naissance d'une entité indépendante des Allemands et des Soviétiques, avec une culture et une langue ukrainiennes.

Les documents soulignent également que certaines zones densément boisées se prêteraient bien à des formes de guerre non conventionnelles, car les forces russes auraient du mal à y pénétrer.

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Facteurs de résistance et zone des forces spéciales est à la fois une analyse du terrain et un regard sur les capacités des groupes de résistance locaux qui, après la reconquête de l'Ukraine par l'Armée rouge, ont tenu tête aux NKVD et MVD entre 1945 et 1954.

L'épisode ukrainien n'est pas un cas isolé. Dans les territoires reconquis ou occupés par l'Armée rouge et ses alliés, les partisans antisoviétiques ont opéré pendant des décennies.

En République socialiste de Yougoslavie, il y avait les Kraziri (croisés, ndlr) qui reprenaient l'héritage du nationalisme croate des oustachis ; au sud, au Kosovo, l'indépendance kosovare donnera du fil à retordre à Belgrade jusqu'à la mort de Josip Broz, et même au-delà.

Sur les rives de la mer Baltique, en revanche, les Estoniens, Lituaniens et Lettons se sont retrouvés à combattre à la fois les nazis et les Soviétiques ou, dans d'autres cas, ils ont d'abord combattu les Soviétiques aux côtés des Allemands, puis ont poursuivi le combat, même après la fin de la guerre.

Aucun d'entre eux, probablement, n'était un nazi convaincu : le souhait d'une patrie indépendante, d'une identité qui ne serait pas écrasée par les nouveaux dirigeants russes, a d'abord animé l'alliance avec Berlin et, après la guerre, la guérilla dans les forêts contre les unités du NKVD de Berija.

Ce n'est donc pas une coïncidence si, au cours de la première décennie de la guerre froide, les États-Unis ont suivi de près ces réalités. "Les unités Waffen SS baltes doivent être considérées comme séparées et distinctes des SS allemands en termes de but, d'idéologie, d'activités et de qualification, par conséquent la commission considère qu'elles ne constituent pas un mouvement hostile au gouvernement des États-Unis", telle est la conclusion à laquelle sont parvenus les membres d'une commission chargée d'évaluer les crimes commis par les Waffen SS pendant la guerre.

Nous sommes en 1950 et les blessures, notamment parmi les victimes de la persécution nazie, sont encore fraîches. Pourtant, la principale nation alliée est arrivée à la conclusion que les SS baltes constituaient une entité distincte des autres, probablement dans le but de pouvoir exploiter l'action des anciens combattants pour contenir la puissance soviétique sur les rivages de la Baltique.

Cela ressemble, si l'on y réfléchit, à ce qui s'est passé récemment avec certaines unités déployées contre les Russes en Ukraine : malgré la forte suspicion de sympathies nazies, elles ont été soutenues et armées par les États-Unis et leurs alliés occidentaux pour affronter l'armée de Moscou.

Même dans le cas de Bandera, les analystes de Langley passent sous silence les aspects peu clairs de son passé en se concentrant sur les capacités des trois principales organisations antisoviétiques : l'Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN), l'Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA), le Conseil suprême pour la libération de l'Ukraine (UHVR), qui sont toutes trois "étroitement associées à un leadership qui prend la forme d'une 'direction imbriquée' avec les mêmes éléments au sommet de chaque organisation".

Ce qui est moins clair, c'est que la CIA reconnaît comment les éléments de l'OUN, de l'UPA et de l'UHVR ont été effectivement éliminés par la police secrète soviétique depuis 1954. Quel est donc l'intérêt de produire un rapport aussi détaillé si les alliés potentiels sur le terrain ne sont pas au rendez-vous ?

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La réponse se trouve dans l'histoire récente de la politique étrangère américaine. En effet, les Etats-Unis ont apporté leur soutien tant à des unités très combatives (Contras, Viet Minh dans une perspective antijaponaise, Mujahideen), qu'à des réalités qui n'auraient jamais pu vaincre les forces adverses sur le terrain, comme les Montagnards vietnamiens, l'Alliance du Nord entre 1992 et 2001, et les Kurdes. L'intérêt, dans ce cas, n'est pas de gagner la confrontation avec l'ennemi à court terme, mais plutôt de l'épuiser, en le forçant à engager toujours plus de ressources et de moyens pour réprimer les forces antigouvernementales.

Ce qui restait de l'OUN, de l'UPA et de l'UHVR aurait pu être réorganisé par les opérateurs sur le terrain, afin de reprendre l'activité de guérilla anti-russe après le revers de 1954.

Une stratégie de dix ans et de plusieurs millions de dollars, fondamentalement similaire à celle à laquelle nous assistons aujourd'hui en Ukraine, un conflit qui est destiné à durer beaucoup plus longtemps et à évoluer vers un affrontement de faible intensité entre Kiev et la Russie. Et l'envoi d'armes et de moyens a précisément pour but d'occuper Moscou autant que possible, dans l'espoir que le "miracle" de l'Afghanistan se produise à nouveau: le retrait de l'URSS en 1989 et l'effondrement de l'Union Soviétique en 1991.

Il est dommage qu'une fois le drapeau rouge abaissé au Kremlin, tant la Russie que l'Afghanistan aient traversé une très longue période d'instabilité qui, dans le cas afghan, dure encore...

mercredi, 10 août 2022

Les Américains rejettent largement la fermeture des bases en Allemagne, en Corée du Sud et au Japon

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Les Américains rejettent largement la fermeture des bases en Allemagne, en Corée du Sud et au Japon

Source: https://nritalia.org/2022/08/03/gli-americani-rifiutano-in-gran-parte-la-chiusura-di-basi-in-germania-corea-del-sud-e-giappone/

Les sondages réalisés auprès des Américains montrent qu'en dépit des préoccupations relatives au coût des engagements militaires, notamment après les déploiements en Irak et en Afghanistan, le public soutient encore largement le maintien de bases dans des démocraties stables telles que l'Allemagne, la Corée du Sud et le Japon.

Par Timothy S. Rich et Mallory Hardesty

Le maintien de bases à l'étranger est devenu plus controversé non seulement auprès du public américain, mais aussi dans les pays d'accueil. Si les États-Unis bénéficient d'une influence accrue et souvent d'une politique étrangère conforme aux intérêts américains, les coûts perçus peuvent dépasser les gains perçus par les Américains. Pendant ce temps, les bases d'accueil créent une myriade de problèmes environnementaux, économiques et politiques pour le pays hôte qui influencent et dépriment le soutien du public. Les travaux existants montrent des variations d'un pays à l'autre dans la perception publique de la présence militaire américaine, bien que les populations locales reconnaissent souvent cette présence comme un moyen de dissuasion contre les agresseurs régionaux.

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Dans les discussions sur les bases à l'étranger, il manque souvent de savoir si le public fait la distinction entre les engagements militaires en fonction du lieu. Bien que le public américain puisse avoir des inquiétudes quant aux dépenses militaires globales et aux déploiements indéfinis dans des pays politiquement instables, les preuves semblent suggérer un soutien plus large pour les déploiements dans les alliés traditionnels. Par exemple, un sondage du Chicago Council de 2021 révèle que 63 % des personnes interrogées soutiennent la défense de la Corée du Sud en cas d'invasion par la Corée du Nord et un sondage du Chicago Council de 2018 révèle que 65 % des personnes interrogées soutiennent le maintien de bases au Japon et 64 % soutiendraient la défense du Japon en cas d'attaque par la Corée du Nord.

D'après le Defense Manpower Data Center du ministère de la Défense, les États-Unis comptaient 171.477 membres de service à l'étranger en 2021. La plupart des troupes se trouvaient au Japon (53.700), en Allemagne (33.900) et en Corée du Sud (26.400). Cependant, cela n'inclut pas la population civile des bases. Par exemple, la plus grande des 73 bases américaines en Corée du Sud, Camp Humphreys, accueille plus de 35.000 militaires et civils.

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En plus de la présence de longue date de bases dans ces trois pays, ces trois implantations ont fait l'objet de critiques de la part de l'administration Trump, qui reproche aux alliés de ne pas payer leur juste part. L'administration a menacé de réduire le nombre de soldats américains au Japon et en Corée du Sud si Japonais et Coréens ne payaient pas davantage de frais, exigeant une augmentation de près de 400 % de la participation aux coûts. L'administration Biden a finalement négocié une augmentation de 14% des paiements de la Corée du Sud.

La réduction des troupes prévue par Trump en Allemagne a été annulée sous l'administration Biden, tandis que cette dernière a lancé un examen des bases américaines existantes à l'étranger en 2021 comme un moyen potentiel de restructurer et de réduire les engagements à l'étranger.

Pour répondre aux perceptions du public, nous avons mené une enquête nationale originale en ligne aux États-Unis du 29 juin au 11 juillet via Qualtrics avec un échantillonnage par quotas par âge, sexe et géographie. Nous avons assigné de manière aléatoire 1728 Américains à l'une des trois questions de type oui ou non sur les bases américaines :

    - Les États-Unis doivent-ils fermer leurs bases militaires en Allemagne?

    - Les États-Unis doivent-ils fermer leurs bases militaires en Corée du Sud?

    - Les États-Unis doivent-ils fermer leurs bases militaires au Japon?

Dans l'ensemble, nous avons constaté que plus de 70 % des répondants s'opposaient à la fermeture de l'une ou l'autre des bases. Répartis par parti politique, nous constatons toujours une large opposition à la fermeture des bases, avec toutefois quelques variations notables. Les démocrates sont les plus favorables à la fermeture des bases en Allemagne (32,14%), tandis que 33,33% des républicains sont favorables à la fermeture des bases en Corée du Sud. Ces taux concernant la Corée du Sud sont similaires aux résultats du sondage 2020 sur le retrait des troupes.

Nous avons également demandé aux répondants d'évaluer les trois pays sur une échelle de 1 à 10, où 1 est très négatif et 10 est très positif. Ces trois pays ont reçu des notes similaires (Corée du Sud : 6,06 ; Japon : 6,41 ; Allemagne 6,47). Il n'est pas surprenant que ceux qui ont évalué les pays les plus bas (1) soient les plus favorables à la fermeture des bases, avec des taux inférieurs d'au moins 15 points de pourcentage parmi ceux qui ont évalué chaque pays le plus haut.

En outre, nous avons demandé aux personnes interrogées : "Laquelle des déclarations suivantes décrit le mieux votre opinion sur le rôle des États-Unis dans les affaires mondiales ?

    - Nous devrions accorder moins d'attention aux problèmes à l'étranger et nous concentrer sur les problèmes chez nous.

Ou

    - Est-il préférable pour l'avenir de notre pays d'être actif dans les affaires mondiales ?

Une nette divergence partisane émerge, avec 56,29% des Démocrates mais seulement 32,66% des Républicains qui choisissent d'être actifs dans les affaires mondiales. Comme prévu, ceux qui ont déclaré que les États-Unis devraient concentrer leur attention sur le plan national étaient plus susceptibles de soutenir la fermeture des bases dans chaque pays que ceux qui soutenaient l'engagement (Allemagne : 34,44% contre 19,53% ; Corée du Sud : 36,09% contre 17,87% ; Japon : 32,7% contre 18,73%). Une fois encore, même parmi ceux qui souhaitaient se concentrer sur l'intérieur, de nettes majorités n'étaient pas favorables à la fermeture des bases.

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Les résultats suggèrent qu'en dépit des préoccupations relatives au coût des engagements militaires, notamment à la suite des déploiements en Irak et en Afghanistan, l'opinion publique reste largement favorable au maintien de bases dans ces démocraties stables. Le fait que ces trois pays soient des démocraties bien établies, des alliés de longue date et qu'ils soient confrontés à des défis identifiables en matière de sécurité régionale détermine probablement la façon dont le public américain perçoit les coûts et les avantages d'un engagement militaire continu.

À une époque de tensions mondiales croissantes, il est logique que de nombreux Américains considèrent ces bases en particulier comme un moyen de répondre rapidement à l'évolution des conditions de sécurité et puissent servir à dissuader toute agression. Face aux préoccupations constantes en matière de sécurité que suscitent l'invasion de l'Ukraine par la Russie, les menaces d'invasion de Taïwan par la Chine et les essais de missiles de la Corée du Nord, l'administration Biden devrait souligner l'importance historique des engagements militaires américains. Dans le même temps, l'administration devrait répondre aux préoccupations nationales plus larges concernant les dépenses militaires en restructurant les engagements à l'étranger pour répondre à la nature changeante des menaces à la sécurité d'une manière économiquement responsable.

Source : e-ir.info

mardi, 09 août 2022

Ukraine, l'économie de guerre est utilisée pour préparer le pillage néolibéral du pays

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Ukraine, l'économie de guerre est utilisée pour préparer le pillage néolibéral du pays

par Peter Korotaev

Source: https://www.ideeazione.com/ucraina-leconomia-di-guerra-viene-usata-per-preparare-il-saccheggio-neoliberista-del-paese/

Cet excellent article de Peter Korotaev explique comment le pays fait face économiquement à l'état de guerre actuel, à travers une analyse lucide et précise des mesures prises par l'UE pour préparer le terrain à ce que deviendra l'Ukraine.

Au lieu de mettre en place une économie basée sur la nationalisation des structures clés, le gouvernement ukrainien continue de suivre les dogmes néolibéraux, à cause de la pression occidentale sur les décideurs politiques.

Nous avons là une expérience de libéralisation totale de chaque secteur de l'économie, qui n'est réalisable que dans une phase d'urgence, lorsque tous les regards sont tournés ailleurs.

Il ne restera bientôt plus que des décombres, sur lesquels l'UE et les États-Unis construiront ce dont ils ont besoin.

Les besoins de la population restent insatisfaits

Hourra pour Zelensky, hourra pour le rêve européen !

Lors d'une conférence en 2020, l'ancien ambassadeur canadien en Ukraine a déclaré qu'après l'Euromaïdan, le pays était devenu un laboratoire pour l'expérimentation d'un monde idéal.

En d'autres termes, la libéralisation économique, inacceptable chez nous, pourrait être expérimentée en Ukraine.

Mais comment concilier cette "expérience" avec les conditions d'une guerre totale ? Et si une telle situation pousse généralement les États à l'interventionnisme économique, l'Ukraine fait-elle de même ?

Les besoins financiers de l'Ukraine

Tout d'abord, il y a le problème de la dette croissante de l'Ukraine.

Selon le ministère ukrainien des Finances, de janvier à juin, le budget de l'État a enregistré 35 milliards de dollars de dépenses et 21,8 milliards de dollars de recettes.

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La situation s'est progressivement aggravée. Les 1,5 milliard de dollars de recettes en juin, contre 2,5 milliards en mai, n'ont couvert que 19,4 % des dépenses.

Sur la période janvier-juin 2022, 19 milliards d'US$ proviennent de diverses formes de crédit et d'aide étrangère. Plus de la moitié, soit 11,8 milliards US$, provenait d'obligations d'État, tandis que 7,6 milliards US$ (35 %) étaient simplement de l'argent imprimé par la banque nationale et remis au ministère des Finances. Les 7,2 milliards de dollars restants provenaient de divers crédits et subventions étrangers.

Le ministre des finances, Serhii Marchenko, a déclaré à plusieurs reprises que sans une augmentation considérable de l'aide, l'Ukraine sera contrainte de réduire davantage ses dépenses non militaires dans quelques mois.

La pression a déjà été ressentie par les employés de l'État.

Les cheminots de l'État, qui ont joué un rôle important et dangereux en sauvant la vie de millions de civils, reçoivent leurs salaires avec sept à dix jours de retard et, lorsqu'ils les reçoivent, ils sont réduits d'un tiers, soit une diminution d'environ 150 dollars par mois.

De nombreux enseignants et professeurs d'université n'ont pas reçu leur salaire depuis des mois. Dans les ports, les travailleurs qui gagnaient 260 dollars par mois ne gagnent plus qu'un peu plus de 50 dollars et avec des retards.

Malgré les nombreux discours sur la générosité occidentale, en mai, l'Ukraine n'avait reçu qu'un tiers des 5 milliards de dollars dont elle avait besoin. À la mi-mai, The Economist rapportait que l'Ukraine avait accumulé un déficit fiscal de 15 milliards de dollars et n'avait reçu que 4,5 milliards de dollars en subventions étrangères. Le ministère des Finances a indiqué que 21 % (7,3 milliards de dollars) de toutes les dépenses budgétaires de janvier à juin avaient été allouées au paiement de la dette de l'État.

La situation va s'aggraver : Bloomberg a calculé que l'Ukraine sera confrontée à une échéance de remboursement de sa dette de 1,4 milliard de dollars en septembre.

L'importance de la dette publique extérieure de l'Ukraine (le gouvernement ukrainien a également annoncé récemment qu'il espérait obtenir 200 à 300 milliards de dollars de crédits occidentaux pour la reconstruction d'après-guerre) signifie que le pays aura encore moins la possibilité de refuser les exigences politiques imposées par les créanciers occidentaux. Le ministre des Finances et le directeur des impôts n'ont cessé de répéter pendant la guerre que l'Ukraine continuera à assurer le service de sa dette souveraine, soulignant leur volonté de suivre les exigences des créanciers.

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Corruption et nationalisation

Depuis 2014 - mais avec une vigueur renouvelée ces derniers jours - les partenaires occidentaux de l'Ukraine poussent le pays à "lutter contre la corruption".

Cette "lutte" a de nombreux effets économiques importants. En général, les États en guerre ont tendance à nationaliser les secteurs clés de l'économie pour maximiser la production d'armes et stabiliser l'économie civile, à la fois pour éviter le chaos à l'arrière et pour nourrir l'armée.

Étrangement, cela ne s'est pas produit en Ukraine, bien que le gouvernement ait déclaré une situation de "guerre totale". Fait remarquable, une loi a été adoptée à la fin du mois de juin pour "relancer la privatisation des actifs de l'État à un niveau supérieur".

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Certains hommes politiques ont critiqué cette approche : Vadym Denysenko (photo), vice-ministre de l'Intérieur au début de la guerre, a appelé à se tourner vers une "gestion directe de l'économie par l'État". Mais jusqu'à présent, son appel est resté lettre morte.

Appelant à la nationalisation, M. Denysenko a fait remarquer qu'"l'ère du temps n'est plus en faveur du Bureau national anticorruption d'Ukraine (le NABU)". Il a dit cela parce qu'au cours des huit dernières années, une flopée d'"organismes anti-corruption" - ONG, organismes d'État et organismes intermédiaires - se sont concentrés sur l'élimination de l'intervention de l'État dans l'économie.

Mis en place par la "société civile" libérale ukrainienne, l'Agence américaine pour le développement international (USAID) et l'Open Society Foundation, ces organismes ont créé des sites web tels que Prozorro ("transparence"), qui gère les marchés publics ukrainiens.

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Le maire de Dnipro a vivement critiqué Prozorro ces derniers mois en raison de la décision du gouvernement d'exiger que tous les achats d'équipements militaires passent par ce programme. Il a insisté sur le fait que cette transparence publique dans les affaires militaires et la bureaucratisation des appels d'offres militaires urgents ne font qu'aider l'armée russe.

Il est intéressant de noter que le site web n'a pas pour fonction de garantir la territorialité des marchés publics.

Selon Prozorro et ses partenaires, la gestion interne des appels d'offres de l'État sert les intérêts d'une "oligarchie" corrompue qui dépend des rentes de l'État plutôt que de l'efficacité. Et de toute façon - comme la presse libérale ukrainienne ne se lasse pas de nous le rappeler - pourquoi acheter un produit ukrainien de qualité inférieure s'il peut être acheté moins cher ailleurs ?

L'exigence selon laquelle les appels d'offres publics doivent comporter un quota minimum de fournisseurs nationaux est commune à la plupart des pays, et son absence dans le Prozorro a été qualifiée d'"extrêmement étrange" par le nouveau ministre de l'économie en 2021.

En raison de cette démarche visant à neutraliser les "risques de corruption" découlant de la localisation nationale des achats de l'État, environ 40 % des achats de l'État ukrainien proviennent de fabricants étrangers. À titre de comparaison, les États-Unis et les pays de l'Union européenne (UE) effectuent environ 5 et 8 % de leurs achats publics à l'étranger, respectivement. L'impératif de "mettre fin à la corruption" passe avant le développement économique de l'Ukraine.

Lorsque les législateurs ukrainiens ont tenté de faire passer une loi en 2020 qui garantirait la localisation des achats de l'État, les bureaux de lutte contre la corruption (ainsi que l'UE et les États-Unis) l'ont frénétiquement déchirée, invoquant les "possibilités d'utilisation corrompue" de cette mesure parfaitement ordinaire. Finalement, la loi a été adoptée, mais amendée pour appliquer les restrictions de localisation uniquement aux pays situés en dehors de l'UE ou de l'Amérique du Nord.

En bref, le vaste écosystème anti-corruption de l'Ukraine est un mécanisme de contrôle qui maintient son économie perpétuellement ouverte au pillage par les exportateurs étrangers qui bénéficient souvent d'un traitement préférentiel de la part de leur propre gouvernement. L'idée que la "corruption" est le plus grand obstacle au développement est une fiction utilisée pour justifier la libéralisation du commerce dans laquelle les capitalistes occidentaux les plus puissants gagnent inévitablement, au détriment de l'économie ukrainienne.

Grâce en grande partie à cette vaillante lutte "anti-corruption", l'Ukraine s'est radicalement désindustrialisée au cours des huit dernières années.

De 2013 à 2019, les exportations de produits aérospatiaux ont été divisées par 4,8, celles de wagons par 7,5, celles de produits métallurgiques par 1,7 et celles de produits chimiques par 2,1. La situation était particulièrement mauvaise dans le complexe militaro-industriel, les grands complexes navals et de missiles de l'Ukraine soviétique ayant autrefois disparu. Pas un seul budget n'est passé sans des achats grandioses - et coûteux - d'équipements militaires occidentaux. Au cours de la période 2018-2021, pas moins d'un milliard de dollars a été dépensé pour acheter 110 hélicoptères français pour la police ukrainienne, malgré le fait que l'Ukraine possède une excellente usine soviétique d'hélicoptères, bien qu'elle soit tombée en désuétude en raison d'une préférence pour les acheteurs étrangers. Cette immense désindustrialisation, même si elle est au service d'idéaux admirables tels que la "civilisation européenne", n'a pas servi l'Ukraine dans une guerre décidée par la taille du stock de roquettes et d'artillerie lourde de chaque armée.

Les personnages scandaleux qui peuplent les tribunaux anti-corruption sont, depuis le début de la guerre, restés sous le radar dans la ville relativement calme de Lviv, ou sont plus simplement partis pour Paris.

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Certaines figures célèbres, comme Artem Sytnyk (photo), ont même été reconnues coupables de corruption par la justice, mais n'ont pas été démises de leurs fonctions en raison des demandes directes des États-Unis et du Fonds monétaire international (FMI). Il a été révélé que Sytnyk a reçu 30.000 dollars d'indemnités de départ d'un organisme de lutte contre la corruption dans les premiers mois de la guerre, avant d'être reconduit dans un autre organisme. Recevant les salaires les plus élevés de tous les employés de l'État, 83 millions de dollars du budget ukrainien de 2021 ont été alloués aux trois plus grands organes de lutte contre la corruption, bien qu'ils soient souvent critiqués pour ne pas procéder à des arrestations à grande échelle pour corruption. Alors que les fonctionnaires ordinaires ont vu leurs salaires réduits à des niveaux absurdes, le budget ultra-endetté de l'Ukraine trouve de la place pour ces "travailleurs essentiels".

Ces tribunaux ont un statut juridique très flou et le mode de sélection de leurs dirigeants a même été déclaré inconstitutionnel par la Cour constitutionnelle en 2020, ce qui a conduit Volodymyr Zelensky à tenter sans succès (et illégalement) de démettre les juges constitutionnels. Il n'est pas surprenant que l'une des principales demandes de l'UE, répétée ces derniers jours, soit de "réformer" ce tribunal, qui s'est également prononcé contre des symboles de l'intégration européenne tels que la privatisation des terres agricoles. La guerre a fourni l'occasion de se débarrasser enfin des juges peu amènes.

L'UE a déjà commencé à exiger que l'Ukraine continue à accorder aux organismes de lutte contre la corruption un contrôle sans entrave, ce qui constitue l'une des conditions de son "intégration européenne" (ou plutôt, de l'octroi du statut conditionnel de candidat à l'UE). La "lutte contre la corruption" est de mauvais augure pour toute tentative d'accroître l'intervention de l'État dans la sphère économique, même si les organes de lutte contre la corruption ont déjà fait assez pour éliminer tous les politiciens dirigistes en Ukraine au cours des huit dernières années.

Lorsque le ministre des finances Marchenko a énuméré les choses terribles que le gouvernement pourrait être contraint de faire sans aide suffisante, il a cité la "nationalisation" aux côtés de coupes budgétaires catastrophiques.

Au lieu de nationalisations à grande échelle de secteurs cruciaux, on a assisté à un mélange de nationalisations ratées, de "nationalisations" par les personnalités les plus libérales d'Ukraine et de rachats par des entreprises publiques néolibérales. En termes de nationalisations ratées, les derniers mois ont été marqués par plusieurs tentatives de régulation des prix de l'essence, dont la pénurie était due aux campagnes de bombardements ciblés. Étant donné le manque de capacité de l'État, cette régulation a généralement échoué et le gouvernement passe régulièrement de la régulation temporaire du prix à sa fluctuation. Ces derniers jours, les pénuries dues à la spéculation se sont à nouveau intensifiées.

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Entre-temps, la "nationalisation" des actifs russes (ou "pro-russes") a occupé le devant de la scène en Ukraine. Ce fonds d'actifs saisis est contrôlé par Tymofey Mylovanov (photo). Ancien ministre du développement économique et directeur de la Kyiv School of Economics, il est célèbre pour ses positions ultra-libérales, selon lesquelles la privatisation est la solution à tous les problèmes.

Entre-temps, le secteur du gaz a été monopolisé par la fameuse compagnie gazière d'État, Naftogaz. Son patron, Yuri Vitrenko, aime raconter aux travailleurs de l'énergie licenciés les leçons d'Adam Smith, leur expliquant pourquoi ils devraient tout simplement aller travailler en Pologne au lieu de chercher à conserver leur emplois dans les raffineries d'uranium superflues de l'Ukraine. Néanmoins, la société a "balayé le marché du gaz" en prenant le contrôle de 93 % du secteur en mars-mai.

En mai, Naftogaz a annoncé une augmentation de 300 % du prix du gaz pour les fournisseurs. Le gouvernement a immédiatement assuré au public que les prix du gaz à la consommation n'augmenteraient plus pendant la guerre grâce à l'aide financière de l'Occident. Mais que se passera-t-il après la guerre, lorsque Naftogaz n'aura plus de concurrents ? L'une des principales exigences du FMI était la libéralisation du marché du gaz, afin que son prix converge avec celui des marchés allemands. Bien que le gouvernement ukrainien ait souvent été contraint de réglementer les prix du gaz en raison des protestations, il a signé un mémorandum avec le FMI en 2021, dans lequel un prêt initial de 700 millions de dollars était conditionné à l'accord selon lequel, d'ici mai 2022, 50 % du marché du gaz serait vendu aux prix du marché (européen) et d'ici 2024, 100 %. Cela signifierait une augmentation des prix du gaz à la consommation de plus de 400 %. Depuis que l'Ukraine est devenue dépendante des crédits du FMI en 2014, les prix du gaz à la consommation ont déjà augmenté de 650 %. Compte tenu de la dépendance croissante de l'Ukraine vis-à-vis du FMI, il est difficile d'imaginer qu'elle continuera à geler les prix du gaz à la consommation à un faible niveau grâce à l'aide occidentale.

En résumé, bien que cette évolution vers la nationalisation du secteur de l'énergie en temps de guerre soit certainement meilleure que l'alternative consistant à laisser le marché décider des prix, et que la décision d'interdire l'exportation de charbon, de gaz et de carburant en temps de guerre soit louable, le fait que Naftogaz ait toujours été plus intéressé par les profits que par le bien public rend difficile tout optimisme quant à l'avenir après la guerre. De nombreux experts en énergie doutent également que Naftogaz ait la capacité de prendre le contrôle de l'ensemble du système énergétique ukrainien. Si l'Ukraine ne s'était pas donné la peine de construire un "marché intégré du gaz en Europe" ces dernières années, elle aurait pu être mieux préparée.

Libéralisation du droit du travail

Outre le prix du gaz, les travailleurs ukrainiens auront une raison de plus de se rendre en Pologne, car leur pouvoir de négociation vis-à-vis de leurs patrons diminue en raison de la libéralisation du droit du travail.

Au cours des trois dernières décennies, de nouvelles lois ont été adoptées presque chaque année pour libéraliser le code du travail, et en mai, la version la plus libérale a été adoptée.

Au lieu de fournir des droits du travail unifiés pour tous et la possibilité de créer des conventions collectives, les travailleurs des entreprises de moins de deux cents employés (c'est-à-dire la majorité des travailleurs) n'auront désormais que la "possibilité" d'accepter individuellement les règles proposées par l'employeur - annulant de fait la couverture législative pour la majorité des travailleurs. Ces réformes permettent aux entreprises de licencier des travailleurs à volonté sans même une consultation nominale avec les syndicats et libèrent les employeurs de leur obligation de payer les salaires des travailleurs mobilisés au front. Bien que ce modèle ait souvent été proposé en Ukraine, il a généralement été adouci en raison des protestations des syndicats. La guerre - avec son chômage de masse et la suppression du militantisme syndical - était le moment idéal pour l'approuver.

Les politiciens qui ont créé cette législation l'ont fait sous les auspices d'un programme USAID. Les riches pays occidentaux ont toujours été désireux de promouvoir de telles lois en Ukraine. Les rapports du Fonds monétaire international sur l'Ukraine font souvent référence à la nécessité d'une plus grande libéralisation du marché du travail, et parfois même, il s'agissait d'une condition pour obtenir de nouveaux prêts du FMI. En 2021, des documents ont fait l'objet d'une fuite montrant que le ministère britannique des Affaires étrangères a organisé des séminaires pour le ministère ukrainien des Affaires économiques, expliquant quelle est la meilleure façon de convaincre les électeurs de la nécessité de telles lois.

Étant donné la dépendance de l'économie britannique post-Brexit vis-à-vis des travailleurs migrants ukrainiens à bas salaire - 67 % des visas d'ouvriers agricoles en 2021 iront à des Ukrainiens - il n'est pas surprenant que le ministère britannique des Affaires étrangères parraine une telle déréglementation en Ukraine. Une détérioration du marché du travail en Ukraine pousserait encore plus d'Ukrainiens à travailler au Royaume-Uni pour des salaires bien inférieurs aux niveaux britanniques. Comme la guerre a vu l'Ukraine s'endetter de plus en plus auprès du FMI et de l'UE, il est également fort probable que l'adoption de cette législation ait été motivée en partie par la volonté de montrer à l'UE la fidélité de l'Ukraine à la "voie des réformes".

Politique fiscale

Au début de la guerre, le gouvernement ukrainien a annulé les taxes et les tarifs douaniers sur les importations. C'était une excellente nouvelle pour les concessionnaires automobiles, des milliers de voitures traversant la frontière à des prix bien plus bas que d'habitude. Mais c'était mauvais pour le budget de l'Ukraine, qui a perdu environ 100 millions de dollars par mois. Elle a également aggravé le déficit en carburant de l'Ukraine, les camions d'essence étant bloqués par les énormes embouteillages à la frontière. En conséquence, la Banque nationale d'Ukraine (NBU) et le ministère des Finances ont exercé de fortes pressions pour obtenir le rétablissement de cette taxe, ce qu'ils ont réussi à faire à la fin du mois de juin.

Bien que le gouvernement montre une certaine volonté de rétablir l'impôt de base, il ne voit pas autrement la nécessité d'augmenter l'imposition des grandes entreprises.

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Dans une interview accordée à Bloomberg, "Marchenko (photo) a réaffirmé qu'il n'était pas favorable à une modification du système fiscal sous quelque forme que ce soit, ni en l'assouplissant ni en le durcissant". La politique fiscale de l'Ukraine n'a donc pas dévié du consensus post-Euromaidan qui voit dans la baisse des impôts la clé de la croissance et de la prospérité.

Au contraire, en annulant tant de taxes et en parlant de la reconstruction d'après-guerre principalement en termes de zones d'exportation sans taxes, la guerre a paradoxalement vu une intensification de ce modèle fiscal.

Pendant ce temps, les recettes fiscales perçues ne sont évidemment pas utilisées pour renforcer le secteur public. Ce qui se rapproche le plus de ce que l'on pourrait appeler de l'interventionnisme économique ukrainien jusqu'à présent, c'est l'annonce par le premier ministre d'un programme de 1,3 milliard de hryvnia (44 millions de dollars) visant à parrainer les travailleurs du secteur informatique pour améliorer leurs qualifications. Ici, comme ailleurs, la guerre a vu la poursuite du modèle économique libéral d'avant-guerre - un pays basé sur l'exportation d'un petit paquet de produits agricoles, une classe urbaine de spécialistes en informatique, petite mais dynamique, et les transferts de fonds de millions de travailleurs migrants.

Politique monétaire

L'une des demandes les plus importantes et les plus constantes faites à l'Ukraine par le FMI et d'autres créanciers occidentaux depuis 2014 est "l'indépendance de la banque centrale". Cela signifie qu'il faut choisir des figures de la NBU approuvées par le FMI qui veillent à ce qu'elle obéisse à la logique libérale orthodoxe la plus stricte, considérant le "ciblage de l'inflation" par le biais d'instruments monétaires comme la seule forme acceptable d'intervention étatique.

Les entreprises ne peuvent pas obtenir de crédit et le pays se désindustrialise, mais au moins la monnaie est stable. En Ukraine, la NBU est certainement "indépendante", bien que certains analystes plaisantent en disant que cela signifie qu'elle est totalement indépendante des intérêts de l'Ukraine. Les décisions de la NBU en temps de guerre en sont la preuve la plus évidente.

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Le ministre des Finances a créé des obligations de guerre spéciales au moment de l'invasion, espérant recevoir quelque 400 milliards de hryvnia (13,5 milliards de dollars) en faisant appel aux "citoyens patriotes". Mais après deux mois, seuls 57 milliards (2 milliards de dollars) avaient été levés grâce à ces obligations de guerre sur le marché libre. La banque nationale a été obligée d'intervenir, en achetant 70 milliards de hryvnias. Mais la NBU s'est rapidement inquiétée des tendances inflationnistes et de la dévaluation des devises, qui ont été exacerbées par l'impression de monnaie pour l'achat d'obligations de guerre. À la fin du mois de juin, la NBU avait acheté pour 7,5 milliards de dollars d'obligations, soit environ 17 % du budget ukrainien d'avant-guerre. Comme le note Bloomberg, l'impression monétaire a réduit les réserves d'or de l'Ukraine de 3 milliards de dollars, il en reste 25 milliards, tandis que l'inflation a atteint 20,1 %.

Invoquant ces dangers monétaires, la NBU a relevé les taux d'intérêt de 10 à 25 % le 1er juin. L'objectif était double : premièrement, espérer stopper l'inflation et la dévaluation de la monnaie en réduisant la masse monétaire pour les entreprises et les consommateurs ; deuxièmement, permettre au ministère des finances de gagner plus d'argent pour couvrir son budget, car ses obligations de guerre seraient poussées à la hausse par la concurrence des taux de la NBU, attirant ainsi plus d'acheteurs.

Alexey Kusch, un économiste ukrainien populaire, a publié un long message sur Facebook à propos de la décision, écrivant qu'elle l'a fait "douter pour la première fois depuis le début de la guerre, non pas de la victoire, mais de la possibilité qu'après celle-ci notre pays puisse commencer à se développer d'une autre manière" que la voie libérale qu'il a toujours critiquée. Il a cité l'adoption d'un taux de change fixe, la création d'obligations de guerre et certains contrôles des exportations de capitaux au début de la guerre comme des signes de l'émergence d'une politique économique plus sage et moins libérale en Ukraine. Au contraire, la décision de la NBU était une solution monétariste orthodoxe totalement inadaptée au contexte de la guerre.

Tout d'abord, parce qu'aucun taux d'intérêt n'est suffisamment élevé pour convaincre les capitaux étrangers d'investir en Ukraine, compte tenu des risques militaires et de la dévastation. Kusch cite le fait que les euro-obligations ukrainiennes arrivant à échéance en septembre (les obligations de guerre ukrainiennes ont une échéance de 30 ans, ce qui les rend encore moins attractives) ont été revendues sur le marché secondaire à un rendement de 250 %.

Le gouvernement a mal placé sa confiance dans la volonté des investisseurs privés de sauver un État déchiré par la guerre

Deuxièmement, parce que l'inflation en Ukraine est causée par des facteurs liés à l'offre, tels que la crise énergétique mondiale, les pénuries d'essence dues aux attaques militaires russes et aux embouteillages aux frontières, etc. Cela signifie que la solution monétariste standard consistant à réduire la demande aura peu d'effet pour stopper l'inflation. Au lieu de cela, l'intervention de l'État du côté de l'offre est nécessaire.

Troisièmement, parce que le taux de change fixe empêche a priori toute tentative monétaire d'influencer le taux de change. Selon M. Kusch, si la banque nationale prévoit de laisser flotter le taux de change, "alors les choses se gâtent vraiment". Il se souvient de la libéralisation de la monnaie en 2014-15, lorsque la hryvnia est passée de huit à une trentaine de dollars américains. Ce taux de change fluctuant a permis aux élites de retirer massivement des capitaux du pays, tandis que la population s'appauvrissait: en 2015, plus de 80 % des Ukrainiens avaient moins de cinq dollars par jour.

À l'époque, l'Ukraine disposait d'un système portuaire - aujourd'hui, en raison de la guerre, rien ne peut quitter les ports et les exportations sont tombées à moins de 40 % des niveaux d'avant-guerre. Kusch prédit donc une dévaluation spectaculaire de la monnaie si les importateurs sont autorisés à acheter des devises étrangères sur un marché interbancaire actif.

Malheureusement, les choses "vont très mal". Ce passage à une monnaie flottante "dirigée par le marché" est précisément ce qui a été annoncé par la NBU quelques jours après l'augmentation du taux d'intérêt. Les taux de change ont commencé à augmenter, même si les taux d'inflation, comme prédit par Kusch, ont continué à augmenter. En juillet, la NBU a supprimé les restrictions monétaires sur plusieurs biens d'importation, augmentant encore la dévaluation de la monnaie. Les "principaux bénéficiaires" de l'augmentation des taux d'intérêt et de la dévaluation inévitable du taux de change par la NBU, écrit Kusch, "sont les structures qui veulent retirer leurs capitaux du pays".

Quant aux obligations de guerre, M. Kusch a prédit qu'il y aura peu d'intérêt à les acheter même si le rendement augmente, car le niveau limite de l'épargne nationale ukrainienne à cette fin a déjà été atteint.

En outre, l'incertitude quant au comportement futur du taux de change ukrainien rend ce type d'actif encore moins attrayant. Ce qui serait acheté devrait avoir un taux très élevé, supérieur à 30 %, et n'intéresserait que les spéculateurs nationaux et étrangers à court terme. Entre-temps, pour payer tout cela, le trou budgétaire deviendrait encore plus grand. Selon une déclaration de la NBU en juillet, le budget de l'État ukrainien a reçu moins de la vente des obligations qu'il n'a dû en payer aux propriétaires.

Pour cette raison, le ministère des Finances a refusé de porter le taux de rendement de ses obligations de guerre à la hauteur astronomique exigée par le taux d'intérêt de la NBU. C'est pourquoi les achats d'obligations de guerre ont atteint un niveau historiquement bas de 79 millions de dollars dans les trois semaines qui ont suivi la hausse des taux, tandis que d'autres actifs sont devenus relativement beaucoup plus attractifs. La première vente aux enchères d'obligations d'État en juillet a rapporté un peu plus de 4 millions US$.

Le fait que le taux d'intérêt de la NBU soit supérieur aux rendements des obligations vendues par le ministère des finances crée une autre possibilité dangereuse : l'effondrement de la "pyramide obligataire" ukrainienne. Ce schéma - populaire tout au long de la période post-2014, mais surtout pendant les confinements sanitaires, lorsque les taux d'intérêt étaient particulièrement bas - consistait à acheter des crédits de la NBU à environ 5-6 % et à les utiliser pour acheter des obligations du ministère des Finances à rendement plus élevé, avec un rendement d'environ 11 %. Cela a permis aux banques ukrainiennes de réaliser des profits faciles : les deux plus grandes banques ukrainiennes ont investi près de 40% de leur capital dans cette pyramide financière. Mais tout cela s'effondre si les taux d'intérêt de la NBU sont supérieurs aux rendements des obligations de la NBU.

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Toutes les banques ukrainiennes, à l'exception de deux, dépendent d'une manière ou d'une autre du crédit de la NBU : ce crédit représente 20 à 85 % de près d'un tiers des obligations de remboursement de toutes les banques ukrainiennes.

La dernière fois que la NBU a augmenté les taux d'intérêt, en 2015, la "faillite" a commencé, avec plus de 60 % des banques ukrainiennes qui ont fait faillite et ont disparu dans les deux années suivantes. Si le FMI a fait l'éloge de cette fermeture de "banques fantômes corrompues", de nombreux déposants ont perdu leur argent et les crédits des entreprises et des consommateurs sont devenus difficiles à récupérer. Il n'a fallu qu'une journée pour que la dernière hausse des taux d'intérêt de la NBU détruise une banque et en laisse soixante-huit debout.

Que ce soit en raison de la concurrence avec le nouveau taux de la NBU ou du poids du remboursement des prêts de la NBU impliqués dans l'énorme "pyramide d'obligations", les banques ont durci les conditions pour les emprunteurs, provoquant une vague de plaintes de la part des entreprises et du grand public. Les taux d'intérêt ont augmenté de 15 % pendant la nuit pour de nombreuses entreprises. Les taux de crédit aux consommateurs et aux entreprises devraient augmenter vers 25-40 %, alors qu'avant la hausse des taux, ils étaient plus proches de 15 %.

Dans les semaines qui suivent l'invasion, la Chambre de commerce et d'industrie reconnaît la guerre comme un cas de force majeure : une loi spéciale (n° 2120-IX) est adoptée pour interdire aux banques d'imposer des amendes ou des pénalités aux débiteurs. Cependant, les banques ont contourné ce problème en augmentant simplement le taux d'intérêt.

Un réfugié de la région de Kharkiv a rapporté que la plus grande banque d'Ukraine a commencé à utiliser ses fonds de pension pour rembourser sa dette de crédit. D'autres, qui ont perdu leur emploi à cause de la guerre, se plaignent que les banques refusent d'accorder une période de suspension de crédit. Le meilleur accord que les banques proposent jusqu'à présent - uniquement aux personnes vivant dans les territoires actuellement contrôlés par la Russie - est l'annulation de 30 à 40 % du montant dû, le reste étant payé à un taux d'intérêt inférieur. Des rapports font état de négociations difficiles dans lesquelles les banques menacent de bloquer l'accès aux actifs dans les zones contrôlées par l'Ukraine aux hommes d'affaires qui ont perdu leurs actifs dans les zones qui ne sont plus contrôlées par l'Ukraine et qui ne peuvent donc pas payer. De son côté, la NBU a été très claire sur sa position lors de la sortie de la loi 2120-IX, recommandant aux particuliers de trouver un accord individuel avec leur banque sur les taux de crédit.

La situation des débiteurs continue de se dégrader : le 7 juin, l'une des plus grandes banques ukrainiennes a annoncé qu'elle voulait ramener les taux de crédit aux niveaux d'avant-guerre (en doublant les taux actuels), citant l'augmentation des taux d'intérêt de la banque nationale.

Promesses d'avenir

Face à une telle série de crises économiques, aggravées par sa gestion libérale, le gouvernement ukrainien s'en est tenu à ce qu'il fait de mieux : promettre que les donateurs étrangers résoudront ces problèmes. Il a promis que l'aide étrangère subventionnerait l'augmentation de 300 % des prix du gaz, tandis que les actifs étrangers saisis en Russie seraient utilisés pour reconstruire les maisons et payer les subventions de crédit. Même en laissant de côté la question de savoir s'il est réaliste de supposer que l'Occident paiera pour la monopolisation du marché ukrainien du gaz, le Wall Street Journal et le gouvernement suisse nous disent qu'il est hautement improbable que les actifs russes saisis finissent dans les mains des Ukrainiens.

Nous avons vu que l'aide occidentale est déjà insuffisante pour couvrir le déficit budgétaire de l'Ukraine, obligeant l'État à se lancer dans une impression monétaire inflationniste.

Maintenant, même l'aide financière semble être remise en question: le ministre ukrainien des finances a confirmé les rapports des médias occidentaux selon lesquels l'Allemagne bloque un prêt de 9 milliards d'euros de l'UE à l'Ukraine.

Le résultat le plus probable sera simplement qu'en l'absence d'aide étrangère, l'Ukraine déclarera des taxes basses dans diverses régions déchirées par la guerre et attendra que les investisseurs viennent construire - une solution déjà proposée par divers maires.

Sans aucun doute, les promesses des pays occidentaux de reconstruire l'Ukraine donneront lieu à d'impressionnants projets fictifs. Pour donner un exemple du sérieux de ces propositions, l'Estonie a promis de reconstruire la région de Zhytomyr, qui est seulement 33% plus petite que l'Estonie elle-même.

Cette perspective a été rendue explicite le 7 juillet, lorsque le gouvernement ukrainien a présenté son plan visant à utiliser une hypothétique somme de 750 milliards de dollars pour reconstruire l'économie. Apparemment, 200 à 250 milliards de dollars proviendront de subventions étrangères et 200 à 300 milliards de dollars de prêts étrangers. 250 milliards de dollars supplémentaires proviendront de sponsors privés, que le gouvernement croit manifestement désireux d'investir dans un pays déchiré par la guerre qui ne consacre que 5 milliards de dollars de son fonds de reconstruction à l'éducation. Le fait que 5 milliards de dollars supplémentaires seront consacrés à "l'amélioration de l'environnement des affaires" (en libéralisant davantage le droit du travail ?) et 200 millions de dollars aux organismes de lutte contre la corruption et à la "corporatisation des entreprises d'État" démontre une fois de plus la foi profonde du gouvernement dans le pouvoir du marché libre.

Bien que le plan prévoie la reconstruction des infrastructures, il n'est pas question d'une reconstruction du complexe industriel ukrainien par l'État.

Sans aucun doute, on suppose que les "investisseurs privés efficaces" l'appliqueront avec enthousiasme. Sinon, la transformation éventuelle de l'Ukraine en une source désindustrialisée de produits agricoles et de main-d'œuvre est tout simplement naturelle - et conforme aux principes libéraux de l'avantage comparatif de chaque nation.

Au lieu d'interventions de guerre efficaces, le gouvernement s'en tient à sa vieille formule consistant à justifier les sacrifices actuels au nom de la prospérité promise par l'UE. La dégradation des conditions de travail, l'"européanisation" des prix du gaz (mais avec des salaires ukrainiens), l'"indépendance" de la banque centrale vis-à-vis des intérêts nationaux de "son" pays - tout cela est justifié au nom de l'avenir européen radieux, ou plutôt, pour recevoir le statut marginal que la Turquie, candidate à l'UE, a eu pendant des décennies. Les médias ukrainiens et internationaux ne cessent de nous rappeler que cette guerre est menée au nom de "l'avenir européen" de l'Ukraine - et que sont ces sacrifices économiques comparés à tout le sang versé pour ce "grand idéal" ?

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L'UE a tout intérêt à maintenir l'illusion de l'"intégration européenne" de l'Ukraine. Dans le contexte mondial, l'UE est de plus en plus vulnérable sur le plan économique, avec des salaires élevés et des coûts énergétiques beaucoup plus élevés en raison des sanctions contre la Russie. Au cours des dernières décennies, de nombreux pays européens sont devenus de plus en plus dépendants des travailleurs migrants ukrainiens, dont beaucoup ont été chassés d'Ukraine précisément à cause du chômage et des bas salaires créés par les "sages réformes" de l'UE. Selon la banque centrale polonaise, 11 % de la croissance du PIB de la Pologne entre 2015 et 2020 est due aux migrants ukrainiens. Sans surprise, la Pologne a toujours été parmi les plus actifs à encourager le "choix de la civilisation occidentale" de l'Ukraine, les diplomates polonais étant les premiers à se rendre sur la place Maidan en 2013.

Il est intéressant de noter que le plan de reconstruction de 750 milliards de dollars du gouvernement ukrainien comprend un train à grande vitesse reliant l'Ukraine à la Pologne.

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Une grande partie de l'aide américaine est destinée à préparer l'UE à accueillir les migrants ukrainiens. En payant le logement, les cours de langue et les avantages budgétaires, de nombreux réfugiés choisiront de rester et de travailler dans l'UE. Cela signifie que cet aspect de l'aide "pour l'Ukraine" subventionne l'intégration d'une main-d'œuvre éduquée et peu coûteuse qui ne reviendra pas ou ne gagnera pas d'argent en Ukraine. Contrairement à la migration antérieure vers l'UE, où un seul membre de la famille partait et envoyait de l'argent imposable en Ukraine, cette nouvelle forme de migration implique que des familles entières deviennent des citoyens contribuables de pays étrangers. Alors que la banque nationale facilite la fuite du capital monétaire, les "partenaires occidentaux" font de leur mieux pour faciliter la fuite du capital humain.

Sélectionné et traduit par Massimo Cascone pour ComeDonChisciotte.org

lundi, 08 août 2022

La ligne du Dniepr

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La ligne du Dniepr

par Fabio Mini

Source : Il Fatto Quotidiano & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/la-linea-del-dniepr

Nous savons quelque chose sur les dirigeants ukrainiens et peu ou pas du tout sur le peuple ukrainien. Il s'agit certainement d'un peuple tourmenté et désorienté dont la voix est filtrée et étouffée par la propagande ou la répression ultranationaliste. Tout comme une "opération spéciale" limitée et transitoire a été annoncée au peuple russe, une victoire certaine a été annoncée au peuple ukrainien, non pas tant par la résistance populaire que par l'assistance, de loin, du monde entier qui "compte". Ces gens commencent à ne plus comprendre ce qui se passe, et le président élu pour "servir le peuple" s'en sert maintenant pour se décharger de ses propres ambitions et échecs sur les autres. Du déluge de milliards de dollars et d'euros déversés sur l'Ukraine, pas une goutte n'a atteint le peuple. La dette ukrainienne s'envole et se fait passer pour de l'aide humanitaire. En fait, l'Ukraine est depuis longtemps incapable de payer les intérêts des dettes contractées avant la guerre. Elle est déjà en défaut technique et l'augmentation de l'"aide" la réduira à la faillite. La promesse de la victoire s'accompagne de celle de la reconstruction qui rendra l'Ukraine "plus belle et plus forte qu'avant". La victoire sera certaine car l'Ukraine sauve le monde en fournissant des céréales. Mais il a été souligné que l'accord recherché par l'ONU et la Turquie prévoit également la libération du blé russe, et de toute façon, même ensemble, ils ne pourront pas résoudre un problème qui était déjà évident avant la guerre. Un problème qui, pendant la guerre, n'a fait que déplacer le profit d'un spéculateur à l'autre, face à la crise alimentaire mondiale.

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Le peuple ukrainien ne comprend pas pourquoi les querelles internes au sein du gouvernement et les purges récentes de centaines de fonctionnaires, désormais posés comme traîtres, surgissent soudainement sous les feux de rampe de l'actualité. Le peuple se souvient très bien que Zelensky lui-même est devenu l'otage d'une faction extrémiste interne après son premier discours d'inauguration. S'il croit vraiment à cette faction aujourd'hui, soit il est mort de peur, soit il est victime du syndrome de Stockholm et s'est laissé prendre par les discours du preneur d'otages. Le peuple ukrainien se souvient bien de ce que les Russes ont fait aux Ukrainiens, mais il sait aussi que tous les pays voisins, à commencer par la Pologne, revendiquent des lambeaux d'Ukraine. Le peuple commence à se douter que l'Ukraine précisément sera mise en pièces. En commençant par le Donbass. Zelensky a été clair à ce sujet : il fera sauter tous les ponts sur le Dniepr et les Russes devront le traverser à la nage. Drôle de raisonnement pour quelqu'un qui prévoit de reconquérir tous les territoires ukrainiens perdus jusqu'à présent. Mais il fait chaud, et si Zelensky avertit maintenant les Russes qu'ils devront traverser le grand fleuve à la nage, cela signifie qu'il tient déjà pour acquise l'occupation de l'Ukraine à l'est du fleuve. C'est-à-dire la moitié la plus riche et la plus industrialisée du pays. Ce n'est pas un bon signal à envoyer à la population, qui est tellement fatiguée de la guerre qu'elle est également résignée à l'occupation russe.

Sur le "luciférisme aryen" azovite

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Sur le "luciférisme aryen" azovite

par Daniele Perra

Source : Daniele Perra & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/sul-luciferismo-ariano-azovita

Je suis récemment tombé sur un essai de 2013 de l'idéologue (et chef du secrétariat international) du mouvement Azovite, Olena Semenyaka, intitulé "Quand les dieux entendent l'appel : le potentiel conservateur-révolutionnaire de l'art Black Metal" publié par la maison d'édition Black Front Press basée à Londres et dirigée par le national-anarchiste Troy Southgate.

Le texte n'est pas dépourvu d'enseignements. Il part de l'idée que l'art du Black Metal est une sorte de "condamnation à mort du monde moderne". Cependant, il est tout à fait évident qu'il s'agit d'un produit du monde moderne. Mais allons-y pas à pas. L'essai affirme qu'il "est le grand 'Anti' de tout ce que l'on croit avoir de la valeur pour le membre moyen de la société occidentale moderne : des notions conventionnelles de ce qui est bon est beau à l'être métaphysique lui-même". Le black metal est donc une "phase nihiliste-active dans un processus de transvaluation métaphysique des valeurs". Il ne s'agit pas d'une sous-culture mais d'une contre-culture visant à effacer toute l'époque contemporaine. En cela, elle serait assez similaire à la révolution conservatrice présentée précisément comme un "phénomène culturel complexe qui a beaucoup en commun avec le black metal" : en plus d'être tous deux des phénomènes contre-culturels, ils sont également "politiquement transversaux".

Semenyaka met particulièrement l'accent sur le "National Socialist Black Metal" (NSBM), défini dans le document comme une "synthèse parfaite de la volonté de puissance luciférienne", dont l'Ukraine représente selon elle une avant-garde mondiale. C'est précisément ici qu'a lieu le principal festival de musique du genre (Asgardsrei), organisé par le citoyen russe en attente de recevoir la nationalité ukrainienne (il est aussi vétéran du régiment Azov et idéologue du groupe Wotanjugend), Alexei Levkin, après son expulsion de Russie. Semenyaka elle-même a longtemps été en très bons termes avec Levkin, jusqu'à ce que l'extrémisme excessif du Russe commence à se révéler rédhibitoire pour le redéveloppement/nettoyage international de l'image du mouvement azovite et ses tentatives de lobbying aux États-Unis.

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Le "luciférisme aryen" dont parle l'idéologue ukrainienne dans ce contexte se manifesterait comme un sentiment métaphysique de recherche de la liberté absolue. Ce passage est intéressant étant donné que dans l'essai, Semenyaka elle-même cite les travaux de René Guénon de manière plutôt désinvolte. Le métaphysicien français soutenait en effet l'idée que le luciférisme conscient et plutôt grotesque d'un petit groupe était bien moins dangereux que le luciférisme inconscient de la plupart: par exemple, celui des prédicateurs protestants nord-américains qui, en prétendant disposer d'un canal direct de communication avec Dieu, tentent en fait de le transporter dans les strates inférieures de l'être.

Cela montrerait en soi comment l'utilisation d'un luciférisme élitiste pour combattre une société déjà luciférienne est une sorte de contradiction dans les termes. Semenyaka fait également constamment référence à l'œuvre de Nietzsche, mais bien qu'elle ait écrit une dissertation sur la pensée de Martin Heidegger, elle semble ignorer la principale critique que le philosophe de Messkirch a formulée à l'égard de Nietzsche : à savoir que le platonisme ne peut être renversé en restant sur des positions essentiellement platoniciennes. Par conséquent, prétendre renverser le luciférisme par le luciférisme ressemble à un affrontement entre les deux faces d'une même pièce.

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Semenyaka parle également de la nature chthonique du Black Metal et de l'éveil en lui de la nature titanesque. Mais, là encore, il semble ignorer la nature déjà purement titanesque de la société que l'on chercherait à combattre. En outre, la comparaison avec la révolution conservatrice, du moins dans la manière dont Semenyaka comprend ce type d'"art", est totalement déplacée. Pour les théoriciens de cette "école de pensée", le révolutionnaire est celui qui sauve et préserve la valeur qui se trouve à l'origine. À l'ère du chaos informe du capitalisme financier et industriel, cette valeur réside dans l'essence même de la nature humaine écrasée par les produits de la technologie. Et cette essence, pour paraphraser Aristote, est avant tout politique. En redonnant au politique sa primauté sur l'économie et son contrôle sur la technologie, on redonne à l'histoire le rythme de l'homme qui tente de repenser et (à nouveau) d'interpréter le monde au lieu de se concentrer sur sa simple utilisation. En ce sens, la Révolution conservatrice a représenté une lueur olympienne dans une société déjà plongée dans un titanisme chthonique.

Dans l'interprétation du black metal par Semenyaka, cela devient donc une sorte de titanisme pseudo-oppositionnel à une société titanesque. Ainsi, le "règne de Prométhée" souhaité à venir (la phase active-nihiliste de la future domination titanesque) sera une fois de plus fondé sur le pouvoir élémentaire de la technologie. Ce n'est pas un hasard si Semenyaka parle encore d'un "ethnofuturisme" qui fera entrer la région située entre la mer Baltique et la mer Noire (le bloc "intermarium" déjà théorisé par le prométhéisme polonais de Josef Pilsudiski et actuel cheval de bataille de l'atlantisme) dans la "quatrième révolution industrielle".

dimanche, 07 août 2022

La guerre des grains et la nouvelle posture de la Sublime Porte

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La guerre des grains et la nouvelle posture de la Sublime Porte

Irene Ivanaj

Source: https://secolo-trentino.com/2022/07/31/la-guerra-del-grano-e-la-nuova-postura-della-sublime-porta/

Le rôle d'Erdogan en tant que grand médiateur dans la guerre Russie-États-Unis via l'Ukraine, alliée de l'OTAN mais également capable d'une ligne autonome, tandis que l'Europe tâtonne dans le noir.

Le grain, plus encore que le gaz, est une arme diplomatique entre les mains de la Russie et une guerre d'usure se profile en mer Noire, avec le déploiement de grandes puissances. La phase de libre-échange mondial des biens et des capitaux, ainsi que le transport des personnes à bas prix partout, est un souvenir, avec un blocage consécutif des chaînes d'approvisionnement mondiales.

La Chine, qui montre qu'elle voit loin, s'est préparée à la guerre et surtout à une économie de guerre. L'année dernière, elle a accéléré son désengagement de la dette publique américaine, même si cela avait été prévu depuis des années. D'autres puissances régionales, comme la Turquie et Israël, tentent de trouver des équilibres alternatifs et, pour des raisons évidentes, de ne pas contrarier le géant russe. Les alliés occidentaux, ayant peu à peu oublié l'usage de la diplomatie, tentent de rafistoler les adhésions à l'UE ou à l'OTAN en cherchant désespérément d'autres alliés et se targuent d'être prêts au dialogue dans le Haut-Karabakh.

De l'autre côté de la mer d'Azov, Erdogan a enregistré plusieurs victoires diplomatiques et militaires en Afrique et au Moyen-Orient. La semaine dernière, il a conclu l'accord sur les céréales en faisant office de garant entre les deux parties - la chaleur et les copeaux seront pris en charge plus tard ; peut-être après avoir remporté les élections prévues l'année prochaine. Du nouveau rôle de la Turquie, Carlo Marsili, ancien ambassadeur d'Italie à Ankara, a parlé avec beaucoup de clarté lors du 19ème atelier international du think tank Il Nodo di Gordio, organisé par Daniele Lazzeri à Baselga di Pinè.

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Parmi les nombreuses bizarreries que l'on peut lire sur la Turquie, l'une d'entre elles est que c'est un pays isolé. Ce n'est pas vrai : pas plus tard qu'en mars dernier, le premier ministre israélien, le président azéri, la chancelière allemande, le ministre arménien des affaires étrangères, le premier ministre néerlandais se sont rendus sur place [...]. En juillet, le troisième sommet italo-turc a donné une impulsion importante aux relations diplomatiques, qui s'étaient quelque peu relâchées avec le temps. La deuxième bizarrerie est de prétendre que la Turquie est anti-occidentale et n'est pas un allié fiable. C'est faux, c'est un pays qui, en raison de sa géographie particulière, a suivi une voie unique en matière de politique étrangère. Un pays musulman, membre de l'OTAN, candidat à l'UE, membre du Conseil de l'Europe, membre du G20, premier partenaire de nombreux pays africains, avec une très forte présence en Somalie, etc. aura nécessairement des intérêts différents qui ne sont souvent pas faciles à concilier."

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Depuis le début de la guerre, Erdogan "[...] s'est érigé en médiateur, convoquant les présidents russe et ukrainien au forum d'Antalya. L'opération a abouti hier (25 juillet, ndlr) à la signature d'un accord rouvrant le trafic aux navires ukrainiens chargés de céréales. Un succès significatif". L'accord se compose de deux documents, l'un signé par les parties turque et russe et l'autre signé par la partie ukrainienne avec les Turcs. Pour parvenir à cet accord, la Turquie a dû jouer un rôle diplomatique qui, selon une certaine presse, était ambigu, mais qui s'est révélé au contraire précieux. D'une part, elle a condamné l'invasion russe aux Nations unies, fourni des drones à l'Ukraine, accueilli de nombreux réfugiés, activé la convention de Montreux de 36 sur les détroits dans une fonction restrictive, mais n'a pas appliqué de sanctions et a poursuivi le dialogue politique avec Moscou [...].

Abordant un point controversé, Marsili a déclaré :

    "En ce qui concerne le veto turc à l'entrée de la Suède et de la Finlande dans l'OTAN, la Suède - selon les Turcs - abrite le quartier général du PKK, une organisation dont le but est la division de l'État turc par la création d'un nouvel État kurde, qui n'a jamais existé à ce jour. Un objectif totalement opposé à celui de l'OTAN".

Erdogan négocie depuis une semaine pour établir les procédures opérationnelles standard de la base logistique installée sur les détroits par les Turcs pour guider les navires le long des routes minées par les Ukrainiens eux-mêmes, alors que les Russes craignent que les couloirs soient utilisés pour importer des armes et que les Ukrainiens accusent les uns et les autres de voler des cargaisons de céréales syriennes qui ont été repérées au Liban. Mais la semaine dernière a vu les retombées économiques de la tension : l'Égypte a retiré une commande de 240.000 tonnes de céréales ukrainiennes, une nouvelle détérioration des relations, et maintenant la guerre déborde sur le front géorgien, voisin et partenaire de la Turquie.

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Et ces derniers jours, la situation en Géorgie se détériore rapidement, élargissant le champ de la confrontation. Dans les accords bilatéraux de l'année dernière, une règle générale a toujours été d'examiner les sujets un par un, mais cela pourrait ne pas être possible. Le mois dernier, il y avait déjà eu des tensions avec l'ambassadrice américaine, Georgia Degan, qui était accusée de vouloir fomenter une guerre dans le pays. En effet, l'ouverture d'un éventuel second front serait particulièrement préjudiciable à Moscou, mais la population géorgienne ne semble pas en être convaincue. Il y a une semaine, des manifestations avaient rempli les places pour la visite à Tbilissi d'une délégation du Parlement européen qui encouragerait l'entrée du pays dans l'Union. Entre-temps, avant-hier, un accord datant d'avant le 24 février ou janvier entre la Russie et la Géorgie a été publié : une partie du littoral de l'Abkhazie ira aux Russes.

Erdogan a été très habile pour gérer la neutralité d'un pays qui a un pied en Europe et un autre en Asie, un allié occidental unique, qui a tellement élargi ses accords qu'il peut négocier avec n'importe qui, souvent à ses propres conditions. Ajoutez à cela les multiples infrastructures réalisées au fil des ans, à tel point qu'elle est devenue une plaque tournante pour les hydrocarbures.

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L'Europe et l'Amérique, quant à elles, ont certes préparé le reste du monde à s'organiser, mais sans construire une alternative aux relations brûlées au fil du temps. My way, or the highway, ont-ils dit au monde ces dernières années ; les Américains ont les ressources pour le faire, l'Europe non. Erdogan a agi rapidement, il est retourné en Géorgie et a renouvelé un accord commercial de 3 milliards avant-hier. La politique n'attend plus l'heure de la justice internationale, et la diplomatie est un travail sur lequel on prend facilement du retard. En témoigne le procès qui oppose l'Arménie à l'Azerbaïdjan, ouvert à la Cour internationale de justice après neuf mois d'accusations mutuelles de génocide, qui a entre-temps été déclaré "résolu" avec la reprise du conflit du Haut-Karabakh. Là aussi, Erdogan a placé et déplacé ses pions.

Le régime contre nos agriculteurs - L'élimination de la classe paysanne aux Pays-Bas

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Le régime contre nos agriculteurs

L'élimination de la classe paysanne aux Pays-Bas

Sjors Remmerswaal

Source: https://remmerswaal.substack.com/p/het-regime-tegen-onze-boeren

En octobre 2019, il est apparu clairement à un large public que les agriculteurs néerlandais étaient très mécontents des choix politiques du régime libéral. À cette époque, des milliers d'agriculteurs ont conduit leurs tracteurs vers La Haye et sont parvenu à provoquer d'énormes embouteillages sur le réseau routier de tout le pays, ce qui signifiait que tout le monde avait intérêt à écouter les critiques des agriculteurs. Ils ne vont pas se laisser chasser de leurs terres comme ça, même s'ils ont été déçus par les partis traditionnels et par leurs propres défenseurs attitrés.

Ces dernières semaines, les protestations ont à nouveau éclaté lorsque la ministre Christianne van der Wal a présenté les nouveaux plans relatifs à l'azote, qui réduiraient les émissions d'azote de 70 % dans 131 zones, à proximité de ce que l'on appelle la nature vulnérable, avec des conséquences majeures pour les agriculteurs et leurs exploitations. Il s'agit de réduire les dépôts d'azote, c'est-à-dire la précipitation d'azote sur le sol et dans l'eau des composés azotés réactifs de l'air. Il s'agit des oxydes d'azote provenant du trafic et de l'industrie et de l'ammoniac provenant de l'agriculture.

Notre nature serait sérieusement affectée par les activités quotidiennes des agriculteurs. C'est pourquoi le ministère a accéléré les plans visant à réduire l'azote et à améliorer la qualité de la nature et de l'eau. Les responsables poursuivent énergiquement ces plans en désignant des zones spécifiques et des charges d'azote spécifiques qui y sont autorisées, en achetant des fermes, en accordant des subventions et des récompenses aux agriculteurs qui s'y plient.

Il existe une position fondamentale en ce domaine: à savoir que la nature doit être améliorée et qu'un gouvernement tente d'y parvenir en réduisant les émissions d'azote. Le rachat des terres des agriculteurs ne servira à rien et, dans quelques années, d'autres industries seront également victimes de ces politiques écolo-climatiques. Juste le temps qu'il faut pour que les Pays-Bas soient complètement détruits. Certains spécialistes affirment que même si toutes les personnes et entreprises contestées quittent les Pays-Bas, les émissions d'azote seront toujours trop élevées en raison de ce qui est amené de l'étranger par les vents et les cours d'eau.

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La revue de presse de CD - 07 août 2022

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La revue de presse de CD

07 août 2022

EN VEDETTE

Loi contre les contenus « terroristes » en ligne, en marche vers une censure généralisée au sein de l'UE ?

Sous couvert de lutter contre le terrorisme et de se conformer au droit européen, l'Assemblée nationale vient de voter une loi sur « la prévention de la diffusion de contenus à caractère terroriste ». Ce texte donne à présent le droit aux autorités de censurer, dans l'heure et sans aucune intervention de la justice, tout contenu publié sur internet dès lors que celui-ci peut être considéré comme « terroriste ».

Une loi qui menace directement la liberté d'expression. Explications.

Francesoir.fr

https://www.francesoir.fr/politique-france/loi-contre-les...

ALLEMAGNE

Mme Baerbock, désorientée

Annalena Baerbock et la coalition « tricolore » sont actuellement à la recherche de diplomates - et ce « sans connaissances générales et test psychologique », comme l'écrit le Merkur. Lors de son entrée en fonction, Mme Baerbock avait déjà laissé entendre qu'elle souhaitait à l'avenir mener une « politique étrangère féministe ». Apparemment, cela passe aussi par l'abaissement des exigences : « Dans la recherche actuelle, deux tests qui devaient encore être réussis jusqu'à présent sont supprimés : le test de connaissances générales et le test psychologique », explique le Merkur. Ce qui est particulièrement piquant, c'est ce qu'un initié a révélé au portail : « Le test psychologique a été supprimé parce que les candidates étaient particulièrement nombreuses à l'avoir raté ».

euro-synergies.hautetfort.com

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2022/07/29/m...

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CHINE (S)

La guerre pour Taïwan ? Précédents historiques et risques militaires

La Chine répète de plus en plus fortement qu’elle est décidée à « réunifier » le pays en annexant Taïwan. Et tout le monde remarque que le terme « pacifiquement » a disparu. Comme il semble que Taïwan ne puisse pas se défendre sans les États-Unis, une guerre à grande échelle est tout à fait possible si ce soutien se matérialise.

revueconflits.com

https://www.revueconflits.com/taiwan-guerre-chine/?utm_so...

DÉSINFORMATION/CORRUPTION/CENSURES/DÉBILITÉ

La guerre livrée à l’humanité, la cybernétique

Deux mondes se superposent. Il y a celui de l’information fortement débilitante que l’on voit au travers des écrans, et il y a celui qui se construit à coups de structuration par les processus et les normes. Basé lui aussi sur l’information, issue de la base de données massives, ce monde échappe totalement à la compréhension de l’humain normal. Il est hautement complexe et se veut affranchi de l’humain. La vie informationnelle de celui-ci doit être associé à une machine (transhumanisme) jusqu’au jour où les machines communiqueront directement entre elles (posthumanisme). On voit ainsi que la fin de l’humain unique, sensible, créatif, imparfait tend vers sa fin. Ce modèle porte le nom de cybernétique.

Le blog de lilianeheldkhawam.com/

https://lilianeheldkhawam.com/2022/07/31/la-guerre-livree...

Revue de presse RT du 24 au 30 juillet 2022

Notre exercice hebdomadaire de dé/réinformation vu du côté russe. Cette semaine, la Russie qui continue à jouer avec les nerfs de l’Europe, le projet de visite de Pelosi à Taïwan pour provoquer la Chine, l’Ukraine qui délire de plus en plus et le monde multipolaire qui se renforce malgré/grâce à l’agitation occidentale.

lesakerfrancophone.fr

https://lesakerfrancophone.fr/revue-de-presse-rt-du-24-au...

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« La presse est devenue extrêmement éditorialiste et de moins en moins factuelle »

Avec la création de Citizen Light, cet ancien collaborateur pour France 3, réalisateur des documentaires Hold Up et Hold on, entend proposer une alternative aux principales agences de presse (AFP, Reuters) afin d'y traiter des informations importantes et absentes des médias mainstream. Intéressée par le concept et la vision du projet encore en construction, Laurence Beneux a donné à l'agence de presse un accord de principe quant à sa collaboration. Elle accepte à ce titre de répondre à Thibault Schepman, journaliste pour le site Arrêt sur images qui prétendait vouloir comprendre le projet Citizen Light. Cependant, à la lecture de l’article, elle a la désagréable surprise de découvrir des allégations qui ne correspondent en rien avec les propos tenus lors de l’entretien. « Diffamatoire et calomnieux du début à la fin », l'article se compose d'« une succession d’attaques personnelles » jamais sourcées, dénonce Laurence Beneux.

francesoir.fr

https://www.francesoir.fr/videos-le-defi-de-la-verite/lau...

Services d’ordre et compte rendus d’incidents, des récits bien différents

Un candidat à l’élection présidentielle se doit d’avoir un bon service d’ordre. Un déplacement perturbé c’est un déplacement raté. Ce mois d’avril 2022 a montré, pour les candidats Macron et Le Pen, l’importance de rôder la mécanique en la matière. Il a également révélé de la part des médias dominants un deux poids deux mesures devenu habituel.

ojim.fr

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La CIA et les médias (2/6) – Quand l’Agence infiltre la Presse

Comment les médias les plus puissants d’Amérique ont travaillé main dans la main avec la Central Intelligence Agency et pourquoi la Commission Church les a couverts.

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ÉCOLOGIE

Agriculture : l’échec de l’écologie politique

Ce qu’il se passe actuellement aux Pays-Bas et au Sri Lanka devrait avertir la bureaucratie européenne. La planification agricole centralisée en matière d’agriculture (et dans tout autre domaine) ne fonctionne pas, et ne fonctionnera jamais. Le gouvernement n’a pas accès à l’information nécessaire pour dicter aux agriculteurs ce qu’il faut produire, ni comment le produire – pour la simple et bonne raison qu’il n’est pas omniscient. Seuls les acteurs concernés sont en mesure de s’adapter aux mécanismes du marché.

Contrepoints.org

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Ours blancs, boisson gazeuse et ONG : un cocktail insipide

Considéré comme « espèce en voie de disparition », l’ours polaire est devenu le symbole écologique d’une lutte contre le réchauffement climatique. Curieux pour un animal dont la population a quintuplé en 40 ans ! WWF, comme Greenpeace, est une organisation militante écologique qui utilise toutes les armes médiatiques à sa disposition, dont la désinformation contrôlée. Un exemple illustratif est le rapport sur la disparition, annoncée pour 2035, des glaciers de l’Himalaya. Ce document non-scientifique, écrit spécifiquement pour WWF et dont le but est de marquer les esprits en effrayant le public, a été repris dans un chapitre du 4e rapport du GIEC, cet organisme onusien qui se targue de ne prendre en compte dans sa bible climatique que des articles publiés dans la littérature scientifique « peer-reviewed ». Honnêteté, quand tu nous tiens !

contrepoints.org

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Vaccinolâtres et ukrainolâtres, la même technique de désinformation totalitaire

La désinformation a été au centre de la propagande en faveur de la « vaccination » Pfizer. Les faits resteront très têtus, mais le rapport remis à la FDA en date du 17 septembre 2021 démontrait à lui seul que ce produit avait une durée de protection limitée à quelques semaines. A la même époque, la situation en Israël apportait des preuves indubitables que la protection était éphémère. Or, beaucoup ont été manipulé par une désinformation qui a fonctionné selon deux principes très simples. Affirmer sans preuve, mais affirmer toujours et insulter tous les auteurs d’une information concrète exposant des faits contraires à la doxa. Le scénario de la désinformation : le bon, le méchant et la solution Il en est de même aujourd’hui concernant le soutien à l’Ukraine.

lesalonbeige.fr

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ÉCONOMIE

La guerre révèle les failles de notre système économique

Alastair Crooke écrit qu’en Amérique, comme en Europe, il y a une peur et une colère de désintégration du système.

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ÉNERGIES

Des sanctions contre Moscou ou contre nous ?

Exigées par Volodymyr Zelensky et imposées par Bruxelles, les sanctions contre la Russie se révèlent catastrophiques pour les économies européennes et surtout la nôtre. Les hommes politiques qui les ont appliquées pourraient le payer cher car un réveil des Gilets jaunes ou de mouvements similaires ne peut être exclu.

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Une faute stratégique européenne : la question des sanctions et de l’énergie

La question des sanctions prises contre la Russie suite à son invasion de l’Ukraine le 24 février a fait couler beaucoup d’encre. Ces sanctions ont été mal pensées et mal mis en œuvre. Elles vont provoquer une crise énergétique grave dans les pays de l’Union européenne. Par Jacques Sapir.

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ÉTATS-UNIS

Les États-Unis s’engagent à traquer les criminels de guerre russes – mais ignorent les leurs

« Il n’y a pas d’endroit pour se cacher », a déclaré le procureur général des États-Unis Merrick Garland lors d’un voyage surprise en Ukraine cette semaine, annonçant qu’un procureur vétéran connu pour avoir traqué les Nazis dirigerait les efforts américains pour enquêter sur les crimes de guerre russes. « Nous poursuivrons toutes les voies possibles pour faire en sorte que les responsables de ces atrocités en répondent », a-t-il ajouté. Garland n’avait pas besoin de parcourir 7 400 km à la poursuite de criminels de guerre. S’il voulait que les responsables de ces atrocités rendent des comptes, il aurait pu rester chez lui.

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Pantouflage : Ces anciens membres du Congrès devenus lobbyistes agents de l’étranger

Depuis les années 2000, près de 100 anciens législateurs sont devenus des lobbyistes à Washington pour des pays comme l’Arabie saoudite et la Chine.

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Taïwan : quand Pelosi s’en va en guerre

L’escapade de Nancy Pelosi, 3e personnage de l’État américain, à Taïwan a donné lieu à une profusion de commentaires, où l’on voit les uns et les autres s’exprimer, chacun à partir de sa chapelle et afin de défendre sa cause. Qui celle du monde unipolaire dominé par les États-Unis, c’est-à-dire un « ordre international fondé sur des règles ». Qui celle d’un monde multipolaire de pays souverains organisé par le droit international issu de la Seconde Guerre mondiale. C’est pour cela que la question juridique est extrêmement importante, car si les deux visions sont manifestement antagoniques, le camp de « l’ordre international fondé sur des règles » est quand même tenu de s’inscrire, au moins en partie, dans une régulation fondée sur le droit international. En effet, le concept américain ressemble comme deux gouttes d’eau à celui posé par le premier vers de la fable de Jean de La Fontaine : « Le loup et l’agneau ». C’est-à-dire : « La raison du plus fort est toujours la meilleure ». Le comportement guerrier des États-Unis depuis 30 ans démontre qu’il est le producteur des fameuses « règles », qu’il les définit au fur et à mesure de ses besoins, et qu’elles évoluent en fonction des rapports de force qu’il impose.

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FRANCE

L’École comme lieu de mémoire : enseignons le roman de l’Histoire

En passant à Morzine, je remarquai la façade de l’École Primaire publique, ornée de fresques représentant, grandeur nature, quelques-unes des gloires de la France. Un chevalier y jouxte Charlemagne, identifiable à sa « barbe fleurie », comme dit la Chanson de Roland, auquel succède, dans le sens de la lecture, un emperruqué du grand Siècle, probablement ce bon La Fontaine —, puis une femme de Lettres (parions sur Mme de Sévigné), et ensuite Napoléon. Tout un programme — qui devrait être LE programme de toutes les écoles de France. Par Jean-Paul Brighelli.

Causeur.fr

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Affaire Iquioussen : l’état de droit, masque politique

Quelques réflexions sur l’affaire Iquioussen. Nous avons un problème avec notre justice, qu’elle soit constitutionnelle, judiciaire, financière, ou administrative. L’état de droit qu’elle invoque et au nom duquel elle prend ses décisions, n’est que le masque du pouvoir politique de la petite bourgeoisie qui y officie. Nouvel exemple.

vududroit.com

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GAFAM

Crise alimentaire mondiale : BlackRock et Bill Gates sonnent l'alerte

Larry Fink, directeur général de BlackRock, a récemment alerté quant aux fortes hausses des prix du pétrole et des métaux, dues à l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Aujourd'hui, c'est l'impact durable et plus dangereux de l'inflation alimentaire qui retient son attention, ainsi que celle de Bill Gates. Les rapaces rodent !

Francesoir.fr

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L’Equipe et Le Figaro portent plainte contre Apple

Les deux médias français considèrent notamment que la marque à la pomme ne propose pas à ses utilisateurs d'autres alternatives que l'App Store pour accéder à leurs applications.

Siecledigital.fr

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IMMIGRATION

Les 37 personnes tuées à Melilla sont les victimes de la politique criminelle de l’Europe

Le 24 juin dernier, la police marocaine a assassiné au moins 37 migrants à la frontière avec l’Espagne. Ce massacre montre à quel point l’Union européenne s’appuie sur des régimes autoritaires pour surveiller ses frontières — et démontre le caractère superficiel de l’image « progressiste » du gouvernement espagnol.

Les-crises.fr

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Expulsion des délinquants étrangers : l’enfumage du ministre de l’intérieur continue

Dans un entretien accordé au journal Le Monde le 9 juillet, le ministre de l’intérieur a annoncé sa volonté de rendre possible l’expulsion de « tout étranger » qui « a commis des actes graves » en France, « quelle que soit sa condition de présence sur le territoire national ». Un projet de loi sera présenté dans ce sens à la rentrée. Pourtant, en dépit de cette détermination de façade, Gérald Darmanin va se heurter à de nombreux freins tant matériels que juridiques qu’il ne peut ignorer.

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Espagne. Le gouvernement socialiste assouplit l’embauche de migrants et la régularisation des clandestins

En Espagne, prétextant une pénurie de main-d’œuvre frappant certains secteurs d’activité, le gouvernement vient d’adopter une réforme qui assouplit largement la législation en matière d’immigration. Impliquant notamment une régularisation de certains clandestins. Après l’immigration massive justifiée par la fuite de la guerre ou encore l’afflux de ce qu’on nomme les « réfugiés climatiques », certains pays européens expliquent désormais leur laxisme face à ces flux par la pénurie de main-d’œuvre à laquelle ils seraient confrontés sur leur sol.

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OTAN

Sylvie Kauffmann : OTAN pour elle

Sylvie Kauffmann est née le 30 octobre 1955 à Marseille, en France. Son père est médecin militaire. Grand reporter à l’étranger sur trois continents pendant de nombreuses années, elle est la première femme à diriger la rédaction du Monde. Ses nombreux sauts à travers le monde ne l’ont jamais fait dévier de la feuille de route atlantiste et fidèlement pro américaine qu’elle suit scrupuleusement depuis ses débuts.

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RÉFLEXIONS

La pandémie a-t-elle tué le sens du travail ?

C’est à se demander si continuer de travailler a encore vraiment un sens… La pandémie et ses conséquences sur l’organisation du quotidien professionnel, entre confinement et télétravail, ont chamboulé la notion même de travail. À tel point que nombre d’emplois supposant d’être présent et de travailler dur pendant que les autres se distraient (hôtellerie, restauration…) sont actuellement confrontés à une véritable pénurie de main d’œuvre. Une nouvelle forme d’inégalité professionnelle a par ailleurs vu le jour, creusant un fossé entre ceux qui peuvent télétravailler, et organiser leur vie personnelle en conséquence, et ceux qui ne le peuvent pas. Pourtant, une majorité de Français (54%) estime que leur activité ne leur permet tout simplement pas de travailler à distance.

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La grande illusion

Nous, Français, subissons depuis plus de deux ans la politique sanitaire du gouvernement. Dans l'espace public de l'information (médias, internet et documents papier), combien avons-nous observé d'interprétations différentes, d'analyses argumentées et débattues de cette politique, en théorie fondée sur des données acquises, admises, confirmées et validées de la science ? Hormis la lecture rendue « non-contestable », quasiment aucune ! Alors je pose la question : l'enfermement dans une unique information, alimentée de « vérités » incontestables, sous peine d'être taxé de complotiste ou traduit en justice, n'est-il pas le plus grand scandale de tous les temps ?

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SANTÉ/INTERDICTIONS/LIBERTÉS

En Finlande, des "biobanques" récoltent les données génétiques de la population

Pour mener à bien des recherches médicales personnalisées, la Finlande a lancé des programmes de recherche basés sur les données génétiques d’une partie de la population. Alors que les Finlandais ont une confiance absolue dans la stratégie de recherche du gouvernement, ces données pourraient aussi être monétisées à leur insu.

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Étude : 22 % des moins de 50 ans diagnostiqués avec une nouvelle maladie post-vaccination

Le 27 juillet 2022, l'organisation Children's Health Defense présidée par Robert F. Kennedy a reçu les deux sondages qui avaient été commandés auprès de l'institut d'études de marché John Zogby Strategies, pour connaître les conséquences de la campagne de vaccination contre le Sars-CoV-2 au sein de la population américaine. Les résultats qui en découlent devraient conduire à des remises en question. Il a été constaté, lors de la seconde enquête, que 22 % des personnes de moins de 50 ans, qui n'ont rien à craindre du Covid-19, ont été diagnostiquées avec une nouvelle maladie peu après la campagne de vaccination.

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UKRAINE

Ordre de déportation des russophones du Donetsk

Non seulement l’ordre ne s’accompagne d’aucune garantie pour les personnes déplacées, mais encore, dans le même communiqué, Zelensky enjoint les habitants de Donetsk de « s’approcher des combattants qui restent. Essayez de les convaincre que vous devez partir ». Le message subliminal n’est pas perçu par les médias occidentaux. Mais en décryptant l’imposition, cela consiste à faire passer les russophones de Donetsk par les fourches caudines des miliciens nationalistes ukrainiens pour obtenir un sauf conduit dans le cadre de la déportation organisée précisément par ces derniers. En tout état de cause, si cela venait à se confirmer, Zelensky serait en train de commettre un autre délit de lèse humanité. Les déportations de populations sont interdites par la quatrième convention de Genève, avec l’aggravant que les personnes en charge du transfert des civils seraient leurs agresseurs.

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Les céréales et la guerre

Le récent accord sur l'exportation des céréales ukrainiennes - et russes - est extrêmement fragile. Les administrateurs de Kiev perdent un atout important. L'accord est également sujet à toutes sortes de perturbations et de provocations. L'une d'entre elles, et non des moindres, est la présence de mines navales ukrainiennes obsolètes, dont certaines se sont détachées de leurs ancrages et dérivent en mer Noire.

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Les entreprises américaines possèdent environ 30 % des terres arables ukrainiennes

Le territoire de l’actuelle Ukraine étant le grenier de l’Europe (et au-delà) depuis des millénaires, le pays a été la cible de diverses sociétés agricoles, en particulier celles originaires de l’Occident politique. Ces dernières années, des sociétés étrangères ont acquis des champs ukrainiens, privant le pays de tout contrôle sur ses exportations alimentaires et même sur son approvisionnement alimentaire national.

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UNION EUROPÉENNE

Crise énergétique en Europe : comment en sortir ?

Le retour d’une forte inflation, avec notamment la montée du prix des carburants, annonce une récession imminente en Europe. Doit-on en imputer la faute à la série de crises que les pays ont dû affronter ? Ou bien devons-nous pointer d’abord du doigt des errements stratégiques européens ? Pour prendre un peu de recul, Freddie Sayers d’Unherd a interrogé Louis-Vincent Gave, directeur de Gavkal Financial Research (interview en lien ci-dessous).

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Frontex menacée : le mythe de la souveraineté européenne effondré

Depuis des mois, l’Agence européenne de gardes-frontières et de garde-côtes (Frontex) est l’objet d’attaques virulentes de la part des ONG favorables à la déferlante migratoire et de la gauche du Parlement européen. La Commission, en ligne directe avec ces groupes de pression, avait mandaté l’Office de lutte antifraude de l’Union européenne (OLAF) pour enquêter sur le fonctionnement de l’agence, bien que ceci n’ait eu aucun lien avec une quelconque fraude. À la suite du rapport rendu par l’OLAF, Fabrice Leggeri, directeur de Frontex, avait été poussé à la démission, accusé d’avoir fermé les yeux sur des opérations de refoulement de supposés réfugiés en mer Égée, voire d’y avoir prêté main-forte.

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L’Europe centrale face à la Russie : plus divisée qu’on ne le croit

Les pays d’Europe centrale ont la réputation d’être plus atlantistes et plus critiques envers la Russie que l’Ouest. Mais est-ce vraiment le cas pour tous ses pays ? En 2020, GLOBSEC, un think tank basé en Slovaquie, a sondé les opinions publiques de la plupart des pays d’Europe centrale1sur leur perception de la Russie. Précisons que cette publication a été soutenue par le Département d’État américain et le National Endowment for Democracy. Si ces résultats ont pu évoluer avec le conflit en Ukraine, ils démontrent une tendance : l’Europe centrale est divisée.

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samedi, 06 août 2022

Les partis établis s'indignent : Sahra Wagenknecht veut de la diplomatie au lieu d'une "guerre folle"

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Les partis établis s'indignent : Sahra Wagenknecht veut de la diplomatie au lieu d'une "guerre folle"

Source: https://zuerst.de/2022/08/04/etablierte-parteien-sind-emp...

Berlin . Sahra Wagenknecht, députée de gauche au Bundestag, est rarement à court de mots. Dans le contexte de la guerre en Ukraine, elle s'en prend souvent à la politique des partis établis. Aujourd'hui, elle fait à nouveau les gros titres suite à un message sur Twitter.

Son tweet a été déclenché par une information relative à la remise en service prévue d'une centrale à charbon sur ordre du ministre fédéral de l'économie Habeck (Verts). Elle a commenté : "La remise en service des centrales à charbon montre que le changement climatique était hier important pour les Verts. Aujourd'hui, la guerre folle contre la Russie est une priorité absolue pour l'ancien parti écologiste et même la seule solution raisonnable au conflit (diplomatie/négociations) est rejetée".

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Le fait que Sahra Wagenknecht prenne position en faveur de la diplomatie et des négociations avec la Russie suscite l'indignation des partis politiques établis. Ainsi, le député CDU Matthias Hauer écrit sur son site Internet : "Ce que Sahra Wagenknecht écrit sur Twitter est difficilement égalable en termes de folie". Wagenknecht pratique "l'inversion coupable-victime par excellence" et "la propagande pour les criminels de guerre".

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La députée SPD Derya Türk-Nachbauer a également réagi avec indignation : "La Russie a lancé une guerre d'agression brutale. Les villes ukrainiennes sont en ruines. Les écoles, les hôpitaux et les centres commerciaux ukrainiens sont bombardés. En Ukraine, des femmes, des enfants, des personnes âgées sont tués". Et Wagenknecht parle d'une "guerre folle contre la Russie". (rk)

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L'euro numérique et l'argent physique

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L'euro numérique et l'argent physique

Entre l'argent liquide, les soldes bancaires et l'euro numérique

Sjors Remmerswaal

Source: https://remmerswaal.substack.com/p/digitale-euro-en-fysiek-geld?utm_source=twitter&sd=pf

Début juin, les parlementaires néerlandais ont reçu une lettre du ministre des Finances, M. Kaag, indiquant que l'Union européenne travaille à la conception d'un euro numérique et que le régime libéral actuel, toutefois avec un certain nombre de "si" et de "mais", est favorable à cette nouvelle monnaie. Le ministère considère l'euro numérique comme un complément aux formes de monnaie et aux infrastructures de paiement existantes, et non comme un remplacement de celles-ci.

Un rapport de la Banque centrale européenne sur cette question montre que, plus concrètement, il s'agit d'une monnaie numérique de banque centrale, un euro numérique, qui fonctionnera au sein de l'Eurosystème existant. Il s'agira, selon les auteurs du rapport, d'un argent sûr, qui stimulera l'innovation, entraînera une réduction globale des coûts et réduira l'empreinte carbone des systèmes monétaires et de paiement.

Elle viendra donc compléter les formes de monnaie existantes les plus connues, à savoir les espèces (monnaie publique, scripturale) et les dépôts bancaires (monnaie privée, scripturale). L'argent liquide est une créance sur la banque centrale, tandis qu'un dépôt bancaire est une créance sur une banque commerciale. Un euro numérique est une nouvelle forme numérique d'argent liquide: une créance numérique sur la banque centrale. Les consommateurs et les entreprises peuvent utiliser l'euro numérique pour effectuer des paiements.

Les partis directeurs considèrent le développement d'un euro numérique comme une réaction à la récente et plus large numérisation de l'argent. Cette numérisation s'accompagnerait de toutes sortes de nouveaux usages. La Commission européenne a déjà lancé une consultation sur l'euro numérique, destinée aux participants du marché et aux régulateurs, et une proposition législative de la Commission européenne est attendue en 2023.