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jeudi, 06 octobre 2011

Poutine dessine les contours d’une « Union eurasienne »

Poutine dessine les contours d’une « Union eurasienne »

4.10.2011: www.ruvr.ru
 
 
 
 
L'Union douanière et l'espace économique commun mis en place par la Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan serviront de base à la création d'une Union économique eurasienne, indique le Premier ministre russe Vladimir Poutine dans son article "Un nouveau projet d'intégration pour l'Eurasie - un avenir qui naît aujourd'hui", publié ce mardi dans le quotidien Izvestia.
"La création de l'Union douanière et de l'espace économique commun jette les fondements de la future Union économique eurasienne. Parallèlement, le cercle des membres de l'Union douanière et de l'espace économique commun s'élargira progressivement grâce à l'implication complète du Kirghizstan et du Tadjikistan", souligne-t-il.
"Nous ne nous arrêterons pas là et nous fixons un objectif ambitieux - celui de conférer une nouvelle dimension, plus élevée, à l'intégration vers l'Union eurasienne", précise le Premier ministre russe.
 
"Nous proposons un modèle d'union supranationale puissante, capable de devenir l'un des pôles du monde contemporain tout en servant de lien efficace entre l'Europe et la région dynamique d'Asie-Pacifique. Cela signifie entre autres qu'il faut commencer à coordonner plus étroitement les politiques économique et monétaire, et créer une union économique efficace", explique-t-il.
"Il ne s'agit pas de restituer d'une manière ou d'une autre l'URSS ", fait remarquer le chef du gouvernement russe. "Il serait naïf de tenter de reconstruire ou de calquer ce qui appartient déjà au passé. Ce qui est impératif, c'est de parvenir à une étroite intégration sur une nouvelle base politique et économique, avec un nouveau système des valeurs".
Selon Vladimir Poutine, l'Union eurasienne est un "projet ouvert, et d'autres partenaires, en premier lieu les pays de la Communauté des Etats Indépendants y sont les bienvenus". "Nous ne voulons pas forcer le pas à qui que ce soit. Cela doit être une décision souveraine d'un pays, dictée par ses propres intérêts nationaux à long terme", souligne-t-il dans son article.
"Certains de nos voisins expliquent leur réticence à participer aux projets d'intégration avancés dans l'espace postsoviétique par le fait que ceux-ci seraient contraires à leur choix européen. A mon avis, c'est un faux argument ".
" Nous ne voulons pas nous isoler ou prendre le contrepied de qui que ce soit. L'Union eurasienne sera créée selon les principes intégrationnistes universels, en tant que partie intégrante de la Grande Europe, unie par des valeurs communes de la liberté, de la démocratie et des lois de marché ", ajoute le Premier-ministre russe.
C'est en 2003 que la Russie et l'Union européenne ont décidé de mettre en place un espace économique commun et de coordonner les règles économiques sans créer de structures supranationales. Dans l'article du journal Izvestia, Poutine souligne que la Russie a proposé "de réfléchir ensemble à la création d'une communauté économique harmonieuse qui s'étalerait de Lisbonne à Vladivostok". "Ces propositions ne sont pas restées en suspens. Elles sont étudiées en détail par les collègues européens ", précise-t-il.
"Outre les avantages économiques évidents, l'adhésion à l'Union eurasienne permettra à chacun de ses membres de s'intégrer plus rapidement et sur des positions plus fortes dans l'Europe", assure Vladimir Poutine dans le quotidien.

lundi, 12 septembre 2011

L’avenir de l’Eurasie se joue en Mer de Chine

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L’avenir de l’Eurasie se joue en Mer de Chine

par Jure VUJIC

Comme l’a si bien déclaré Z. Brzezinski, l’Eurasie est le pivot mondial du supercontinent. La puissance qui dans les prochaines décennies exercera sur cette masse continentale l’hegemon, exercera corrélativement une grande influence sur les peuples et les deux zones économiques les plus riches et les plus productives du monde : l’Europe occidentale et l’Asie du sud-est.

D’autre part, compte tenu de la proximité géographique de l’Eurasie, la puissance hégémonique en Eurasie exercera de même une grande influence sur l’Afrique et le Moyen Orient. La Chine et l’Inde en tant que puissance émergentes, la renaissance impériale de la Russie en tant qu’hegemon régional, l’émergence du Japon et de la Corée du sud dans le jeu des grandes puissances, laissent présager un éventuel nouveau partage des cartes géopolitiques dans la région. L’ Europe occidentale, avec sa stratégie de défense et sa PÉSC malgré sa dépendance vis-à-vis des mots d’ordre atlantistes de Washington, semble néanmoins consciente de l’enjeu géopolitique eurasiatique.

C’est dans cette optique que l’UE entend promouvoir, dans la région et les pays de Union, davantage de multilatéralisme effectif, afin d’éviter un cloisonnement de cette région et son isolement par la politique européenne du voisinage et la toute nouvelle Union méditerranéenne. Les intérêts géo-économiques et financiers de l’Union dans la région, les enjeux de la globalisation sont trop grands pour que l’Europe soit marginalisée par le jeu des grandes puissances en Eurasie. En suivant les thèses bien connues de Mackinder à propos du heartland, il est aujourd’hui davantage plus clair que les États-Unis et les autres puissances régionales atlantistes entendent parfaire la bien connue stratégie de défense du néo-containement par un contrôle accru des mers et de la zone littorale qui s’étend de Suez à Shangai, et notamment à cause de l’émergence de nouveaux acteurs régionaux d’envergure comme le Japon, la Chine, et l’Inde. C’est dans cette perspective que Bill Émmot l’éditoraliste de The Economist affirme que les nouveaux pouvoirs eurasiatiques renforcent leurs pouvoirs maritimes sous la forme d’installations militaires localisées, pour les mettre au service de la protection de leurs intérêts économiques, la défense de leurs routes stratégiques et afin élargir leurs zones d’influence.“

La stratégie américaine d’encerclement de la Chine

Depuis des décennies et surtout depuis la guerre froide, les États-Unis se posent en pouvoir dominant sur le littoral asiatique méridional.Afin d’améliorer son dispositif hégémonique dans la région et de décourager toute puissance montante continentale en Asie centrale, le système de sécurité maritime américain repose actuellement sur des régions sécuritaires dites pivots : d’une part le canal de Panama qui relie l’Atlantique et le Pacifique, deuxièmement les lily pads qui relient les installations militaires maritimes de San Diego à Hawaï jusqu’à Guam, et de Guam au Japon et la Corée du Sud, et enfin troisièmement, la grande barrière qui s’étend le long du littoral du sud-est asiatique. Grâce à cette barrière maritime qui s’étend du nord de Borneo en passant par Singapour, les États Unis sont assurés d’une présence géostratégique en Asie du sud-est.

Le système de sécurité maritime américain comprend deux têtes de ponts stratégiques : Taïwan et le Japon. Les États Unis ont conclu en octobre 2008 un contrat avec Taïwan pour la vente de de missiles intercepteurs et d’hélicoptères Apaches pour 4.4 milliards d’euro. En chien de garde de la grande barrière sécuritaire maritime, Taïwan a mis la Chine dans une position défensive. Le second pilier du dispositif défensif américain est le Japon qui abrite la plus importante base navale de l’American Seventh Fleeth et possède une armée efficace. La modernisation militaire de la Chine et la montée en puissance maritime de la Corée du Sud ont forcé les cercles militaires et stratégiques japonais à repenser leur doctrine militaire. C’est ainsi que le vice-amiral Hideaki Kaneda à la tête de la force japonaise maritime d’autodéfense explique, en affirmant que la Chine a changé de style de défense maritime vers un sea-power plus agressif, ce qui a poussé le Japon à reformuler sa stratégie maritime nationale. L’armée japonaise vient de se doter d’armements sophistiqués, d’hélicoptères Hyuga qui accroissent les capacités opérationnelles maritimes.

Tokyo utilise le JMSDF (Force japonaise maritime d’autodéfense) en support aux opérations en Afghanistan et en Irak. D’autre part le Japon a acquis une nouvelle force de frappe avec le développement de la garde côtière qui est engagée dans la diplomatie maritime avec leurs partenaires dans l’Asie du Sud-Est. La Corée du sud, allié stratégique des USA dans la grand barrière maritime, vient de construire des bases navales maritimes tout près de la Chine et du Japon. La Corée du Sud, qui a le plus grand budget militaire dans le monde en proportion de son PIB, vient de réorganiser et de moderniser son armée avec la mise sur pied de trois escadrons mobiles stratégiques qui seront opérationnels en 2020 et qui seront constitués de bâtiments équipés de missiles AEGIS combat system. Paul Kennedy dans The Rise and Fall of the Great Powers a déclaré que le Japon et la Corée du Sud se doteront d’un certain degré d’autonomie face à leur allié les États-Unis, mais continueront d’occuper une place prépondérante dans le dispositif de défense américain de la grande barrière maritime.

La stratégie chinoise du collier de perles

La Chine constitue une menace géopolitique certaine pour le Japon et la Corée du Sud. Sa croissance économique a doublé depuis 1990 ; afin de soutenir cette croissance vertigineuse Pékin devra augmenter sa consommation de pétrole de 150% d’ici 2020. Actuellement plus de 6000 navires chinois naviguent dans l’Océan Indien pour approvisionner leur pays en pétrole. Il va de soit que d’ici 2025, la Chine devra importer de considérables ressources énergétiques du Moyen-Orient et de l’Afrique. Les géostratégies maritimes américaine et japonaise buttent uniquement sur la voie maritime chinoise, laquelle passe par la mer de Chine avec ses ramifications le long du détroit de Malacca. 80% des transports maritimes pétroliers empruntent cette artère stratégique. Afin d’assurer la sécurité de ses routes maritimes d’approvisionnement énergétique, la Chine devra contourner les États-Unis et le Japon à l’est. La Russie concentre sa puissance maritime au nord, alors que l’Inde contrôle le flanc sud maritime de l’Océan Indien. En conséquence, la Chine devra renforcer son indépendance et la puissance de son pouvoir naval militaire, en particulier dans l’Océan Indien. La Stratégie maritime chinoise est double : d’une part, elle doit contenir la présence américaine dans le détroit de Taïwan, d’autre part, à l’avenir, elle devra assurer sa poussée maritime vers l’Océan Indien en encerclant l’Inde.

C’est dans le cadre de cette nouvelle stratégie maritime que la Chine vient de s’équiper de sous-marins russes Kilo-class. La deuxième composante du programme de modernisation navale chinois et d’encerclement stratégique de l’Inde est constituée de ce que l’on appelle le collier de perles maritime. Ce collier maritime relie l’installation navale chinosie de Sanya dans le sud avec lîle de Hainan, et d’autre part avec le Moyen-Orient. D’autres colliers maritimes secondaires s’étendent vers le Sri Lanka et dans les Maldives, reliant la baie de Bengale avec Gwadar dans la mer d’Arabie et complétant le triangle stratégique autour de l’Inde. La Chine redoute actuellement que les États-Unis et leurs alliés encerclent la Chine et l’espace maritime privilégié chinois, et c’est pourquoi les thèses d’Alfred Mahan à propos de la nécessité de la sécurisation des routes de transports sont actuellement très en vogue dans les milieux stratégiques militaires chinois. Les perles (étapes) du collier chinois, du Pakistan à Bornéo, vont devenir des couloirs stratégiques dans le littoral qui relie l’Afrique au Moyen-Orient. Afin de diversifier ses routes d’approvisionnement et d’éviter des goulots d’étranglements dans le dispositif du collier de perles, les ressources énergétiques pourront être acheminées par Sittwe et Gwadar, par route et voie ferrée le long de la frontière chinoise avec la Birmanie et le Pakistan en pénétrant dans les provinces chinoises de Yunnan ou le Xingjina. Lorsque la géostratégie chinoise sera consolidée dans l’océan indien, le futur collier de perles pourra s’ouvrir aux Seychelles en étendant la poussée stratégique chinoise vers l’Afrique. Ce n’est pas un hasard si Pékin a annoncé en décembre 2008 la volonté de construire une base aérienne, afin de de sécuriser son collier de perle et de consolider la présence stratégique maritime chinosie dans l’océan indien.

Le contre encerclement de l’Inde et le projet indo-atlantiste

Comme la Chine, l’Inde est extrêmement dépendante des routes maritimes commerciales. 77% des importations indiennes de pétrole proviennent du Moyen-Orient et de l’Afrique. Le Brigadier Arun Sahgal, directeur de l’Institut indien United Service Institution de New Delhi, qualifie la politique géopolitique chinoise de stratégie d’encerclement. En effet, le Nord de l’Inde est directement voisin de la Chine ; à l’Ouest le rival régional pakistanais, avec lequel la Chine développe ses relations, à l’est le Bangladesh pro-chinois et la junte birmane, alors qu’au sud se trouve le collier de perles chinois qui entoure l’Inde tel un serpent maritime géostratégique. Pour certains géopoliticiens et stratèges indiens et américains, une grande coalition des États côtiers et insulaires permettrait d’opérer un contre-encerclement de la Chine. Cette stratégie Indo-Américaine permettrait d’assurer un contre-encerclement par une ceinture géostratégique autour des rimlands asiatiques : l’Inde au sud-ouest de la Chine, la Corée du Sud au Nord-est, le Japon et Taïwan à l’Est, et les Philippines et Guam au sud-est, ce qui obligerait la Chine à adopter une posture géostratégique défensive. Cette stratégie indo-américaine pourrait menacer à long terme la construction d’une alliance eurasienne stratégique maritime et continentale.

L’Inde anticipe de même la menace d’un renforcement des relations entre le Pakistan et la Chine, et a entamé une pénétration géostratégique en Asie centrale : en 2006, New Delhi a étendu son influence dans cette région de l’Eurasie en ouvrant un premier aéroport militaire indien dans cette région, au Tadjikistan, un pays qui borde le Pakistan au Nord et la Chine à l’ouest, et qui offre à l’Inde un pont avancé dans la région. L’Inde renforce son potentiel militaire naval et a construit une nouvelle installation maritime militaire stratégique à Karwar au sud-ouest de la côte indienne, ainsi qu ‘une nouvelle base aéronavale à Uchipuli dans le sud-est, et un poste d’observation à Madagascar lui permettant de concentrer son commandement naval dans les îles d’Andaman. L’Inde a pris place dans la profondeur de la mer de Chine du sud, en pénétrant dans la baie vietnamienne de Cam Ranh, laquelle lui ouvre la voie à une combinaison géostratégique navale et aérienne permettant de projeter sa force de frappe dans la mer arabe, le golfe de Bengale, le long de l’Océan Indien et la partie ouest du Pacifique. Consciente de ces menaces d’encerclement et de contre-encerclement de la profondeur eurasiatique continentale sur les franges maritimes du continent européen et asiatique, la Russie se livre à un redéploiement de sa stratégie militaire eurasiste le long du littoral eurasien et africain, qu’illustre la décision d’ouvrir des bases militaires navales en Syrie, en Libye et au Yémen. Ces décisions sont accompagnées d’un vaste programme de modernisation navale, par des projets de construction d’avions de combats de nouvelle génération et un renforcement des capacités technologiques et logistiques.

Tribulations géopolitiques dans la zone côtière eurasiatique

Il est désormais évident que les stratégies d’encerclement et de contre-encerclement américaines, japonaises, sud-coréennes, chinoises, indiennes et russe se concentrent sur la zone côtière eurasienne, en tant que zone géopolitique pivot pour le contrôle de l’hinterland, la profondeur stratégique de la masse continentale eurasienne. Dans cet ensemble géopolitique émergeant, la ceinture littorale eurasienne passe par des axes géostratégiques composés par le canal de Suez et Shanghai, car ces axes séparent des pouvoirs émergents eurasistes : la Chine, le Japon et la Corée du sud à l’Est, l’Inde au Sud, la Russie au Nord, alors que l’UE se situe à l’extrême ouest, et les USA sont présents dans la région par la présence de bases navales. La revue stratégique de Défense française en 2008 annonçait déjà que le centre de gravité stratégique global glissait vers l’Asie. Dans le cadre d’une reconfiguration multipolaire du monde, au XXIème siècle, la zone Suez-Shanghai jouera le rôle géostratégique de gateway entre les divers pouvoirs continentaux et maritimes de l’Eurasie.

Le jeu sino-américain et la stratégie du linkage en mer de Chine

Point de passage entre la mer de Chine, l’Asie du Sud-Est et l’Asie Orientale, la mer des Philippines offre des possibilités incontournables à l’armée américaine pour s’assurer du contrôle de toute cette zone stratégique. Mais la Chine est la puissance régionale incontestée de la zone. Elle fait figure de menace en raison de son implication dans toutes les zones de conflits, de ses multiples revendications territoriales et de ses réticences à entrer dans un processus de règlement multipolaire. En effet, la Chine cherche à étendre sa zone économique exclusive, notamment sur les archipels de Paracels, Spratly, Pratas et Macclesfield. Au total, depuis les années 90, le renouveau de l’intérêt porté par la Chine à cette mer ne s’est pas démenti. Mais, cela n’est en rien comparable à l’intérêt que Pékin porte à Taïwan.

La Chine est hyper sensible à l’égard de Taïwan, qu’elle considère comme sa 22ème province. Elle ne concède aucun compromis sur la position d’une Chine unique. Bien que les États-Unis aient accepté cette position, la Chine est convaincue que l’aide fournie par les États-Unis à Taïwan lui donne la confiance de s’opposer aux revendications de Pékin ; ce qui entraîne la méfiance de la Chine à l’égard des États-Unis. Il est certain que, de son attitude dépendront la paix et la sécurité de cette partie de monde. Il est aussi certain qu’avec le développement économique, la Chine sera de plus en plus dépendante de son approvisionnement en pétrole et de son commerce maritime.

L’enjeu stratégique de la mer des Philippines

Le rôle éminent joué en Asie, sur le plan militaire, par les États-Unis, au cours des cinquante dernières années, leur a permis de mettre en place un dispositif aux articulations majeures dont la mer des Philippines offre des possibilités qui demeurent incontournables. En effet, les États-Unis sont actuellement, en Asie, la nation la plus puissante, à la fois politiquement, économiquement et militairement. Leur présence actuelle tient principalement à la menace qu’exerce la Corée du Nord dans la péninsule coréenne et au réveil de la Chine. En Asie du Sud-Est, les États-Unis ne sont plus présents de manière permanente, depuis qu’ils ont dû abandonner leurs deux bases des Philippines, en novembre 1992. Néanmoins, dans toute la région sauf, peut-être la Chine, il existe une reconnaissance générale des États-Unis comme seul et important acteur ayant la capacité d’assurer l’équilibre stratégique. Ainsi les États-Unis participent largement au maintien de la sécurité dans cette région du monde. Le commandement du Pacifique, dont l’État major est à Hawaï, est en charge de l’ensemble des forces américaines stationnées entre la côte ouest des États-Unis et la mer des Philippines.

Le contrôle de la mer des Philippines permet à l’armée américaine d’assurer le soutien logistique de ses forces largement disséminées dans la région asiatique et de donner la liberté d’action aux flottes déployées dans la région des Philippines. Disposer à nouveau de bases aux Philippines présente aux yeux des Américains un double intérêt. Le premier est le relais entre les océans Pacifique et Indien, lequel n’est assuré aujourd’hui que par Singapour, où un millier d’hommes s’occupent du ravitaillement et de l’entretien des bâtiments et avions américains. Mais Singapour est une petite île aux capacités limitées et qui se trouve à l’entrée du détroit de Malacca. Les Américains lorgnent le complexe aéroportuaire de Général-Santos qu’ils ont récemment aménagé loin des regards indiscrets dans une baie bien abritée de l’île philippine de Mindanao. Général-Santos est davantage à l’écart que la baie de Subic de la mer de Chine du Sud, des eaux qui sont l’objet d’une querelle ouverte notamment entre la Chine, le Vietnam et les Philippines et dont les États-Unis ne paraissent pas vouloir se mêler. Le deuxième intérêt est de disposer en Asie de l’Est, en cas de conflit en Extrême-Orient, d’un point d’appui solide à l’extérieur du Japon et de la Corée du Sud. Le complexe de Subic et Clark remplissait autrefois cette fonction. Les Philippines pourraient de nouveau le faire si les « manœuvres conjointes » en cours, qui peuvent s’étaler de six mois à un an, débouchent sur un engagement plus durable. Cette possibilité ne peut être exclue si l’on s’en tient aux pressions constantes des Américains sur les Philippins pour aboutir à une « normalisation » des relations militaires qui feraient du vote de 1991 un accident de l’histoire. La mer des Philippines occupe une place stratégique sur le plan militaire aussi bien pour les puissances régionales que pour les États-Unis d’Amérique.

La Chine, quant à elle, cherche à utiliser sa puissance maritime croissante pour contrôler, non seulement l’exploitation des eaux riches en hydrocarbures de cette zone, mais aussi les voies maritimes, parmi les plus fréquentées au monde. Afin de contrer l’influence chinoise en mer jaune et en Chine méridionale, les États-Unis entendent redéployer une ceinture maritime militaire autour de la Chine en s’associant à des exercices maritimes et aériens avec la Corée du Sud, au large de la côte est de la péninsule coréenne. Les liens militaires entre les États-Unis et l’unité d’élite des forces armées indonésiennes s’inscrivent dans le cadre de cette politique navale renouvelée. Ces jeux de stratégie militaire constituent surtout un avertissement lancé à la Corée du Nord sur la force de l’engagement de l’Amérique en Corée du Sud, suite au naufrage du bâtiment de guerre sud-coréen le Cheonan. Mais ils confirment surtout que les engagements de l’armée américaine en Irak et en Afghanistan n’empêchent pas les États-Unis de défendre leurs intérêts nationaux vitaux en Asie. Le deuxième théâtre de ces jeux stratégiques s’est sitUE en mer Jaune, dans les eaux internationales, très proches de la Chine, démontrant encore une fois l’engagement des États-Unis pour la liberté des mers en Asie. S’ensuivit la visite d’un porte-avions américain au Vietnam, le premier depuis la fin de la guerre, il y a 35 ans. La Corée du Nord, s’est violemment opposée à ces jeux stratégiques, menaçant même d’une réponse « physique ». La Chine a non seulement qualifié l’intervention de Mme Clinton au sujet des îles Spratly « d’attaque », mais a aussi organisé des manœuvres navales non prévues en mer Jaune avant les exercices conjoints américano-coréens.

Le théâtre géostratégique de la mer de Chine

La mer de Chine méridionale devient ainsi un théâtre géopolitique parmi les plus critiques de la planète. En effet, se superposent ici les projections d’influence de la Chine à caractère expansif et le rôle régional des États Unis à caractère défensif. Les premières remettent en cause la stabilité régionale, le deuxième préfigure un « soft-containement » d’un type nouveau. A partir du discours d’Obama à Tokyo en novembre 2009, la politique de la nouvelle Administration américaine vise à définir les États Unis comme « une nation du Pacifique ». Cette déclaration, énoncée dans le but de « renouveler le Leadership américain dans le monde », s’adresse non seulement aux alliées historiques de la région, mais également aux pays de l’ASEAN (The Association of Southeast Asian Nations). L’ASEAN constitue un Forum Stratégique de toute première importance pour la stabilité, la paix et le développement économique en Éxtrême Orient et les USA ont demandé d’y adhérer. Dans une perspective de mouvement de l’échiquier asiatique, l’activisme chinois en politique étrangère influence en profondeur les enjeux stratégiques des principaux acteurs régionaux dans la mer de Chine méridionale, dont les ressources naturelles sont disputées par Taïwan, les Philippines, la Malaisie, l’Indonésie, Brunei, Singapour et le Vietnam.

Cette zone est désormais inclue, d’après le New York Times, dans le périmètre des « intérêts vitaux » de la Chine au même titre que le Tibet et Taïwan, et ceci bien qu’aucune déclaration officielle n’ait fait étalage de cette position. La superposition de deux zones d’influence chino-américaine sur le même espace a été confirmée par la Secrétaire d’État, Mme Hillary Clinton à Washington, le 23 juillet 2010, lors d’une déclaration dans laquelle elle a fait référence à des « intérêts nationaux » des États-Unis concernant la liberté de navigation et les initiatives de « confidence building » des puissances de la région à l’encontre d’une prétendue « Doctrine Monroe » chinoise dans la mer de Chine méridionale. Une partie des pays du Sud-Est comptent, de manière explicite, sur la présence des États-Unis pour contre-balancer l’activisme chinois. Rien ne serait plus dangereux pour la politique étrangère de Kung-Chuô, qu’un pareil alignement sur les déclarations américaines, car la Chine n’a aucun intérêt à l’internationalisation de litiges concernant les eaux territoriales. Or le Linkage entre la mer de Chine méridionale et la façade maritime du Pacifique est inscrite dans l’extension des intérêts de sécurité chinois.A travers les mers du sud et les détroits, transite 50% des flux mondiaux d’échange, ce qui fait de cette aire maritime un théâtre de convoitises et de conflits potentiels, en raison des enjeux géopolitiques d’acteurs comme la Corée du Sud et le Japon qui constituent des géants manufacturiers et des pays dépendants des exportations.Une des clés de lecture de cette interdépendance entre zones géopolitique à fort impact stratégique est le développement des capacités navales, sous-marines et de surface, de la flotte chinoise.

L’importance des routes maritimes eurasiatiques

L’importance stratégique des routes maritimes eurasiatiques pour l’économie de l’Europe est grandissante, compte-tenu de l’accéleration de l’industrialisation et du développement commercial de la Chine, de l’Inde et de la Corée du Sud. Parmi les 15 plus grands partenaires de l’UE, 7 d’entre eux (Chine, Japon, Corée du Sud, Inde, Taïwan, Singapour et Arabie Saoudite) sont situés le long de la côte eurasiatique. Le volume d’importation de l’UE via ces pays est passé de 268.3 milliards d’euros en 2003 à 437.1 milliards d’euro en 2007. Par ailleurs, 90 % du commerce maritime de l’UE passe par les voies maritimes, alors que le commerce maritime avec l’Asie constitue 26.25% du total du commerce maritime transcontinental.

Les points de choc et les flash point stratégiques

En raison des risques d’interruption d’approvisionnement en énergie, et plus particulièrement en gaz (comme cela a été le cas plusieurs fois ces dernières années dans la crise du gaz entre la Russie et l’Ukraine), l’UE doit compter sur une diversification croissante des routes énergétiques d’approvisionnement. Il en est ainsi également du commerce maritime cargo dans le cadre des relations commerciales entre l’Europe et l’Asie, lequel doit emprunter des routes maritimes instables et des zones maritimes côtières de Suez à Shangai. Les navires de commerce doivent suivre des routes maritimes qui longent le continent africain, à travers l’océan Pacifique et l’océan atlantique, en passant par des zones géographiques précaires appelées points de frottements. Elles peuvent être définies comme des chaînes. Les navires pétroliers européens qui s’approvisionnent au Moyen-Orient passent par le détroit d’Hormuz, alors que les produits manufacturés d’Asie du Sud -est passent par le détroit de Malacca. Tous les pavillons européens doivent passer par le tunnel maritime stratégique du canal de Suez et de Bab-el Mandeb et le Golfe d’Aden. La localisation géographique de ces points stratégiques, tout près de la corne de l’Afrique, du Moyen-Orient et de l’Asie du sud-est, est d’autant plus sensible dans le contexte d’embrasement du monde arabe et d’intervention occidentale en Libye.

Vers un projet eurasiste pluri-océanique

L’Europe devra prendre conscience de l’importance stratégique des zones maritimes eurasiennes et asiatiques, moyen-orientales et indo-océaniques, et plus particulièrement celles qui se trouvent au carrefour du canal de Suez et de Shangaï, non seulement pour la croissance de son économie mais aussi pour la sécurité militaire et commerciale de sa profondeur continentale euro-sibérienne. Aujourd’hui, la majeure partie des zones eurasiennes côtières à risque est sécurisée par la flotte américaine, mais la dépendance de l’Europe à l’égard des États- Unis sur le plan stratégique et militaire ne fera qu’accroître à long-terme sa faiblesse stratégique commerciale et géopolitique. Le développement d’une stratégie eurasiatique maritime pluri-océanique (avec le développemnt des capacités de frappe et de défense navales appropriées) dans la zone située entre Suez et Shangai, le renforcement d’une géopolitique multipolaire et des partenariats privilégiés avec la Chine, la Russie, l’Inde, Le Brésil, l’Afrique puissances multipolaires émergentes, constituent les véritables défis géostratégiques de l’Europe-puissance de demain.

La dialectique atlantisme/eurasisme, dont les néo-eurasiens actuels font usage dans leurs polémiques anti-américaines, oublie que l’Amérique ne tient pas sa puissance aujourd’hui de sa maîtrise de l’Atlantique, océan pacifié où ne se joue pas l’histoire qui est en train de se faire, mais de son retour offensif dans l’Océan du Milieu, ce qui illustre bien la concentration de ces capacités opérationnelles maritimes en mer de Chine. L’atlantisme ne saurait se réduire à la seule maîtrise des Açores, petit archipel portugais au centre de l’Atlantique, car il ne faut pas oublier que ce qui a précipité la désagrégation de l’URSS, puissance eurasienne, c’est la maîtrise de Diego Garcia, île au centre de l’Océan Indien, d’où partiront plus tard les forteresses volantes pour bombarder l’Afghanistan et l’Irak. La présence de l’Amérique à Diego Garcia est en contradiction avec les intérêts de l’Europe puissance et de la Russie et leurs possibilités de s’ouvrir demain des fenêtres sur les espaces orientaux où se joue le destin du monde.

Article printed from geostrategie.com: http://www.geostrategie.com

jeudi, 01 septembre 2011

Boreas Rising

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Boreas Rising:
White Nationalism & the Geopolitics of the Paris-Berlin-Moscow Axis, Part 1

By Michael O'MEARA

Ex: http://www.counter-currents.com/ 

 “History is again on the move.”
—Arnold Toynbee

For a half-century, we nationalists stood with the “West” in its struggle against the Asiatic Marxism of the Soviet bloc. There was little problem then distinguishing between our friends and our foes, for all evil was situated in the collectivist East and all virtue in the liberal West.

Today, things are much less clear. Not only has the Second American War on Iraq revealed a profound geopolitical divide within the West, the social-political order associated with it now subverts our patrimony in ways no apparatchik ever imagined. Indeed, it seems hardly exaggerated to claim that Western elites (those who Samuel Huntington calls the “dead souls”)[1] have come to pose the single greatest threat to our people’s existence.

For some, this threat was discovered only after 1989. Yet as early as the late forties, a handful of white nationalists, mainly in Europe, but with the American Francis Parker Yockey at their head, realized that Washington’s postwar order, not the Soviet Union, represented the greater danger to the white biosphere.[2] Over the years, particularly since the fall of Communism, this realization has spread, so that a large part of Europe’s nationalist vanguard no longer supports the West, only Europe, and considers the West’s leader its chief enemy.[3]

For these nationalists, the United States is a kind of anti-Europe, hostile not only to its motherland, but to its own white population. The Managerial Revolution of the thirties, Jewish influence in the media and the academy, the rise of the national security state and the military-industrial complex have all had a hand in fostering this anti-Europeanism, but for our transatlantic cousins its roots reach back to the start of our national epic. America’s Calvinist settlers, they point out, saw themselves as latter-day Israelites, who fled Egypt (Europe) for the Promised Land. Their shining city on the hill, founded on Old Testament, not Old World, antecedents, was to serve as a beacon to the rest of humanity. America began—and thus became itself—by casting off its European heritage. The result was a belief that America was a virtuous land, dedicated to liberty and equality, while Europe was mired in vice, corruption, and tyranny. Then, in the eighteenth century, this anti-Europeanism took political form, as the generation of 1776 fashioned a new state based on Lockean/Enlightenment principles, which were grafted onto the earlier Calvinist ones. As these liberal modernist principles came to fruition in the twentieth century, once the Christian, Classical vestiges of the country’s “Anglo-Protestant core” were shed, they helped legitimate the missionary cosmopolitanism of its corporate, one-world elites, and, worse, those extracultural, anti-organic, and hedonistic influences hostile to the European soul of the country’s white population.[4]

This European nationalist view of our origins ought to trouble white nationalists committed to a preserving America’s European character, for, however slanted, it contains a not insignificant kernel of truth. My intent here is not to revisit this interpretation of our history, but to look at a development that puts it in a different racial perspective. So as not to wander too far afield, let me simply posit (rather than prove) that the de-Europeanizing forces assailing America’s white population are only superficially rooted in the Puritan heritage. The Low Church fanatics who abandoned their English motherland and inclined America to a biblical enterprise, despite their intent, could not escape their racial nature, which influenced virtually every facet of early American life. Indeed, the paradox of America is that it began not simply as a rejection but also as a projection of Europe. Thus, beyond their ambivalent relationship to Europe, Americans (until relatively recently) never had any doubt that their race and High Culture were European. As such, they showed all the defining characteristics of the white race, taming the North American continent with little more than rifles slung across their backs, and doing so in the European spirit of self-help, self-reliance, and fearlessness. As Francis Parker Yockey writes: “America belongs spiritually, and will always belong to the [European] civilization of which it is a colonial transplantation, and no part of the true America belongs to the primitivity of the barbarians and fellaheen outside of this civilization.”[5]

As long, then, as Americans were of Anglo-Celtic (or European) stock, with racially conscious standards, their Calvinist or liberal ideology remained of secondary importance. Our present malaise, I would argue, stems less from these ideological influences (however retarding) than from a more recent development—the Second World War—whose world-transforming effects were responsible for distorting and inverting our already tenuous relationship to Europe. For once our motherland was conquered and occupied (what the apologists of the present regime ironically refer to as its “liberation”) and once the new postwar system of transnational capital was put in place, a New Class of powers with a vested interest in de-Europeanizing America’s white population was allowed to assume command of American life. The result is the present multiracial system, whose inversion of the natural order negates the primacy of our origins and promises our extinction as a race and a culture. The only possibility of escaping its annihilating fate would seem, then, to be another revolutionary transformation of the world order—one that would throw the existing order into crisis and pose an alternative model of white existence. The “Paris-Berlin-Moscow Axis” formed during the recent Iraq war, I believe, holds out such a possibility.

Genesis of an Axis

As part of its Mobiles Géopolitique series, the Franco-Swiss publisher L’Age d’Homme announced in April 2002 the release of Paris-Berlin-Moscou: La voie de l’indépendance et de la paix (Paris-Berlin-Moscow: The Way of Peace and Independence). Authored by Henri de Grossouvre, the youngest son of a prominent Socialist party politician, and prefaced by General Pierre Marie Gallois, France’s premier geostrategic thinker, Paris-Berlin-Moscou argued that Europe would never regain its sovereignty unless it threw off American suzerainty and did so in alliance with Russia.

In recommending a strategic alliance between France, Germany, and Russia for the sake of a Eurasian federation stretching from the Atlantic to the Pacific, Grossouvre’s thesis seemed entirely utopian. For although the prospect of such an alliance had long animated the imagination of revolutionary nationalists, it seemed more fantasy than possibility, even when proposed by a well-connected and reputable member of the governing elites. Fantasy, however, rather unexpectedly took hold of the international arena. Within months of the book’s publication, its thesis assumed a life of its own, as the new Likudized administration in Washington started beating the drums for another war on Iraq.

The axis and the war it sought to avoid will be looked at in the following sections. Here, a few words on Grossouvre’s book are in order, for, besides being one of those novel cases where life seemed to imitate art, it stirred the European public, was extensively reviewed, led to the organization of several international conferences attended by diplomats, military leaders, and parliamentarians, and culminated in a website with over two thousand pages of documentation.[6] Its effect on the European—especially on the anti-liberal—spirit has been profound. If the axis it proposes is stabilized as an enduring feature of the international order (and much favors that), a realignment as significant as 1945 could follow.

Paris-Berlin-Moscou begins by acknowledging the common values linking America and Europe, the so-called Atlantic community, as well as the US role in guaranteeing European security during the Cold War. On both these counts, the author’s establishment ties are evident, for no anti-liberal views the Atlantic relationship in quite such uncritical terms. Nevertheless, in arguing that these two factors no longer justify Europe’s dependence on the United States, he breaks with the prevailing system (or at least what was the prevailing system) of strategic thought.

In Grossouvre’s view, Europe’s geopolitical relationship to the United States was fundamentally altered between 1989 and 1991, when Eastern Europe threw off its Soviet yoke, Germany reunified, and Russia called off the Communist experiment begun in 1917. Then, as Europe’s strategic dependence on the US came to an end, so too did its heteronomy.[7] Moreover, it is only a matter of time, Grossouvre predicts, before Russia recovers, China develops, and US power is again challenged. In the meantime, US efforts to perpetuate its supremacy, defend its neo-liberal system of global market relations, and stifle potential threats to its dominance are transforming it into a force of international instability. But even if this were not the case, Grossouvre contends that Europeans would still need to separate themselves from America’s New World Order (NWO), for their independence as a people is neither a luxury nor a vanity, but requisite to their survival.[8] For as Carl Schmitt contends, it is only in politically asserting itself that a people truly exists—conscious of its place in history, oriented to the future, and secure in its identity.[9]

Europe’s ascent—and here Grossouvre most distinguishes himself from the reigning consensus—will owe little to the European Union (EU). Although its GNP is now approaching that of the US; its share of world imports and exports is larger; its manufacturing capacity and productivity are greater; its population is larger, more skilled, and better educated; its currency, the euro, sounder; and its indebtedness qualitatively lower, the EU does not serve Europe in any civilizational sense.[10] Its huge unwieldy bureaucracy serves only Mammon, which means it lacks a meaningful political identity and hence the means to play an international role commensurate with its immense economic power. It indeed caricatures the “European idea,” representing a technocratic economism without roots and without memory, focused on market exchanges and financial orthodoxies that are closer in spirit to America’s neo-liberal model than to anything native to Europe’s own tradition. (As one French rightist argues, “Every time the technocrats in Brussels speak, they profane the idea of Europe.”)[11] The EU’s growth has, in fact, gone hand in hand with the weakening of its various member states—and the corresponding failure to replace them with a continental or federal alternative.[12] Given its current enlargement to twenty-five members, political unity has become an even more remote prospect, particularly in that many of the new East European members lack any sense of the European idea.

A strong centralized state, however, is key to Europe’s future. Since the Second World War, power is necessarily continental: Only a Großraum (large space), a geopolitically unified realm animated by a “distinct political idea,” has a role to play in today’s world.[13] Yet even with the dissolution of the East-West bloc, a continental state is not likely to emerge from the EU’s expanding market system. If earlier state-building is any guide (think of Garibaldi’s Italy, Kara-George’s Serbia, Pearse’s Ireland, or Washington’s America), political unification requires a vision, a mobilizing project, emanating from a history of blood and struggle. As Jean Thiriart writes: “One does not create a nation with speeches, pious talk, and banquets. One creates a nation with rifles, martyrs, jointly lived dangers.”[14] For Grossouvre, this mobilizing vision is De Gaulle’s Grande Europe: a political-civilizational Großraum pivoted on a Franco-German confederation (encompassing Charlemagne’s Francs de l’Ouest et Francs de l’Est), allied with Russia, and forged in opposition to the modern Carthage.

The three great continental peoples, he believes, constitute the potential “core” around which a politically federated Europe will coalesce. Like De Gaulle, who refused to accept his country’s defeat in 1940 and who fought all the rest of his life against the conquerors of 1945, Grossouvre views the entwined cultures of the French, Germans, and Russians as fundamentally different from les Anglo-Saxons (the English and the Americans), whose thalassocratic, Low Church, and market-based order favors a rootless, economic definition of national life. Accordingly, for most of her history, with the tragic exception of the 1870–1940 period, France’s great enemy was “perfidious Albion,” not Germany.[15] Then, after 1945, this larger historical relationship was resumed, as numerous cooperative ventures succeeded in blunting nationalist antagonisms—to the point that war between them is now inconceivable.[16] Finally, in 1963, when De Gaulle and Konrad Adenauer signed the Treaty of Elysée, their reconciliation was formalized on the basis of an institutionalized system of social, economic, and political collaborations. Their supranational commitment to Europe has since had a powerful synergetic effect, influencing virtually every significant measure undertaken in the name of continental unity. The complementary nature of these closely related peoples has, in fact, triumphed over the political disunity that came with the Treaty of Verdun (843).[17] While a confederation between France and Germany is probably still on the distant horizon, the history of the last 60 years suggests that their national projects are converging.[18] Until then, they are likely to continue to speak with a single voice, for France and Germany are more than two states among the EU’s twenty-five. In addition to being the crucible of European civilization, their combined populations (142 million), their economic power (41 per cent of the EU), and, above all, their capacity to transcend national interests make them special—the nucleus, the motor, the vanguard of a potentially united Europe. Whatever political organization the EU eventually achieves will undoubtedly be one of their doing.

A somewhat different convergence is also under way in the East. The fall of the Berlin Wall in 1989 and Germany’s ensuing reunification shifted Europe’s center of gravity eastward. The EU’s enlargement to Eastern Europe this year moved it even farther in this direction. The consolidation of Europe’s eastward expansion hinges, though, on Russia, whose white, Christian people, as the historian Dieter Groh argues, represents one of the great primeval stirrings of the European conscience.[19] (It was the Roman Catholic Church, in its schism with Orthodox Christianity in 1054, not Russia’s history, culture, or racial disposition that kept it from being recognized as a European nation.) France has ancient ties with Russia and today shares many of the same geopolitical interests. But it is Germany that is now most involved in Russian life. She is Russia’s chief trading partner, her banks are the chief source of Russian investment capital, and her 1800 implanted entrepreneurs the leading edge of Russian economic development.[20] Thanks to these ties, along with bimonthly meetings between Russia’s Vladimir Putin and Germany’s Gerhard Schröder, Russia is presently engaged in numerous joint ventures with the EU. Together, they have put seven communications satellites into orbit, developed a global positioning system (Galileo) to rival the American one (GPS), signed numerous agreements in the field of aerospace research, given one another consultative voice in the other’s military operations, upgraded and expanded the roads, canals, and railways linking them, brokered a series of deals related to gas and energy, and established an elaborate system of cultural exchanges. Visa-free travel between Russia and the EU is expected by 2007. And though Russia is too big to be integrated into the EU, she is nevertheless developing relations with it that portend ones of even greater strategic significance.

Russia also sees its future in Europe. Since the collapse of Communism and the imposition of what critical observers characterize as a “Second Treaty of Versailles,” it has been on life-support.[21] The economy is in shambles, the state discredited, society afflicted with various pathologies, and its former empire shattered. The appointment of Vladimir Putin in 1999 and his subsequent election as president in 2000 and again in 2004 represent a potential turnaround (even if he is not the ideal person to lead Russia). Full recovery is probably still far off, but it has begun and Europe—its capital, markets, and expertise—is necessary to it. Putin also believes Europe’s growing estrangement from America’s unilateral model of hegemony will eventually lead it into a collective security pact with Russia.[22] Having distanced himself from the pro-American regime of the corrupt Yeltsin, whose liberal market policies were an excuse to plunder the accumulated wealth of the Russian people, and having had his various efforts at rapprochement rebuffed by the Bush administration (which continues to encroach on Russia’s historical spheres of interest), this Deutsche im Kreml now looks to exploit his German connections to gain a wedge in European affairs.[23]

His Eurocentric policies are already assuming strategic form, for Russia’s vast oil reserves have the potential of satisfying all of Europe’s energy needs. (As russophobes say, Russia will build her hegemony in Europe with pipelines.) To consolidate these emerging East-West exchanges, Russia has recently received a €400 million grant to modernize its institutional, legal, and administration apparatus to accord with the EU’s. At the same time, tariffs on Russian imports have been slashed (50 percent of Russian exports now go to the EU) and the EU is sponsoring Russia’s admission to the World Trade Organization. Putin’s arrest of the oligarch Mikhail Khodorkovsky, one of the principal proponents of US-style “casino capitalism,” and the seizure of his massive Yukos oil concern, the resignation of the last Yeltsin holdovers, especially Alexander Voloshin; and an ongoing series of internal reforms, however incomplete, represent further steps toward a restoration of Russian state power.[24] Finally, Russia possesses the military capacity, even in its debilitated state, to guarantee Europe’s security, for in a period when America’s “new liberal imperialism” runs roughshod over European concerns, threatening endless conflicts detrimental to their interests, Russia suddenly becomes a credible defense alternative.[25]

Grossouvre concludes that an axis based on France’s political leadership, Germany’s world class economy, and Russia’s military might represent the potential nucleus of a future Eurasian state. Five distinct advantages, he argues, would follow from such a rapprochement: It would guarantee Europe’s independence from America, correct certain imbalances in the globalization process, enhance the EU’s security, solve its energy needs, and complement the different qualities of its allied members. If such an axis draws the chief continental powers into a more enduring alliance, it will inevitably reshape the international order, making the white men of the North—the Boreans—the single most formidable force in the world.[26] It should come as no surprise, then, that Grossouvre’s most strident critics are to be found in those former left-wing Jewish ranks (as represented by Bernard-Henri Lévy, André Gluckmann, Alain Finkielkraut, etc.), who, like our home-grown neocons, champion the raceless, deculturated policies of Washington’s New World Order.

Notes

1. Samuel P. Huntington, Who Are We? The Challenge to America’s National Identity (New York: Simon and Schuster, 2004), pp. 264ff.

2. Francis Parker Yockey, The Enemy of Europe (Reedy, W.V,: Liberty Bell Publications, 1981). In this same period, a related argument can be found in the works of Maurice Bardèche, Julius Evola, Otto Strasser, and, later, Jean Thiriart.

3. For example: Claudio Finzi, “‘Europe’ et ‘Occident’: Deux concepts antagonistes,” Vouloir (May 1994); Guillaume Faye, Le système à tuer les peuples (Paris: Copernic, 1981).

4. For example, Robert de Herte (Alain de Benoist) et Hans-Jürgen Nigra (Giorgio Locchi), “Il était une fois l’Amérique,” Nouvelle Ecole 27–28 (Fall 1975); Robert Steuckers, “La menace culturelle américaine” (January 16, 1990), http://foster.20megsfree.com [2]; Reinhard Oberlercher, “Wesen und Verfall Amerikas” (n.d.), http://www.deutsches-kolleg.org [3]

5. Francis Parker Yockey, “The Destiny of America” (1955), http://www.counter-currents.com/2011/06/the-destiny-of-america/ [4]

7. Emmanuel Todd, Après l’empire: Essai sur la décomposition du système américain (Paris: Gallimard, 2002); Charles A. Kupchan, The End of the American Era: U.S. Foreign Policy and the Geopolitics of the 21st Century (New York: Knopf, 2002).

8 Henri de Grossouvre, Paris-Berlin-Moscou: La voie de l’indépendence et de la paix (Lausanne: L’Age d’Homme, 2002), p. 47.

9 Carl Schmitt, The Concept of the Political, tr. by G. Schwab (Chicago: University of Chicago Press, 1996), p. 53.

10 Robert Went, “Globalization: Can Europe Make a Difference?,” EAEPE 2003 conference paper, http://eaepe.infomics.nl/papers/Went.pdf [6]

11. Louis Vinteuil, “Discours sur l’Europe” (July 20, 2004), http://www.voxnr.com

12. Pierre-Marie Gallois, Le consentement fatal: L’Europe face aux Etats-Unis (Paris: Seuil, 2001).

13. In 1943, at the height of the Second World War, Pierre Drieu La Rochelle wrote: “The national era has come to an end and an age of [continental] empires is dawning.” See Révolution Nationale: Articles 1943–44 (Paris: L’Homme Libre, 2004), p. 7. Theoretically, the notion of a European Großraum was worked out in Carl Schmitt, Der Nomos der Erde im Völkerrecht des Jus Publicum Europaeum (Cologne: Greven Verlag, 1950); its most impressive programmatic formulation is Jean Thiriart, Un empire de 400 millions d’hommes: L’Europe (Brussels, 1964).

14. Jean Thiriart, For the European Nation-State (Paraparaumu, NZ: Renaissance Press Pamphlet,  n.d.).

15. Pauline Schnapper, La Grande Bretagne et l’Europe: Le grand malentendu (Paris: Eds. Presses de Sciences Po, 2000); Christian Schubert, Grossbritannien: Insel zwischen den Welten (Munich: Olzog, 2004).

16. Brigitte Sauzay, “L’Allemagne et la France: Quel avenir pour la coopération?” (n.d.), http://geogate.geographie.uni-marburg.de [7]

17. This treaty divided Charlemagne’s empire, separating the Germanic tribes of the West from those of the East. In one respect, the fratricidal history of nineteenth and twentieth century nationalism was a history of this separation.

18. Blanine Milcent, “La ‘Françallemagne’ attendra,” L’Express, December 11, 2003.

19. Dieter Groh, Russland und das Selbstverständis Europas (Neuwied: Luchterhand Verlag, 1961). Also see Georges Nivat, Russie-Europe: La fin du schisme (Lausanne: L’Age d’Homme, 1993); Andreas-Renatus Hartmann, “Die neue Nachbarschaftspolitik der Europäischen Union” (April 16, 2004), http://www.boschlektoren.de [8]

20. Klaus Thörner, “Das deutsche Spiel mit Russland” (February 2003), http://www.diploweb.com

21. Nikolai von Kreitor, “Russia and the New World Order” (1996). Published years before the Iraq war, Kreitor’s article is perhaps the single most important analysis to have been made of the international situation leading up to the war. My views here are much indebted to it.

22. Wladimir Putin, “Russland glaubt an die große Zukunft der Partnerschaft mit Deutschland,” Die Zeit (April 10, 2002).

23. Alexander Rahr, “Ist Putin der ‘Deutsche’ im Kreml?” (September 2002), http://www.weltpolitik.com [9]

24. Jacques Sapir, “Russia, Yukos, and the Elections” (February 2004), worldoil.com ; “Poutine restaure l’Etat: Un entretien avec Jacques Sapir,” Politis 774 (November 6, 2002); Wolfgang Strauss, “Putin oder Chodorkowski: 14. März, eine Niederlage Amerikas” (March 29, 2004), http://staatsbriefe.de [10]

25. One sign of this capacity is the fact that in 2003, Russia became the world’s number one arms exporter. See P. Schleiter, “Defense, securité, relations internationales” (April 25, 2004), http://www.polemia.com [11]; also Yevgeny Bendersky, “Keep a Watchful Eye on Russia’s Military Technology” (July 21, 2004), http://www.pinr.com [12]

26. The notion of a possible northern imperium of white men is taken from Guillaume Faye, Le coup d’Etat mondial: Essai sur le Nouvel Impérialisme Américain (Paris: L’Æncre, 2004), pp. 183ff. On the myth of the Boreans (or Hyperboreans), see Jean Mabire, Thulé: Le soleil retrouvé des hyperboréens (Lyon: Irminsul, n.d.).

Boreas Rising:
White Nationalism & the Geopolitics of the Paris-Berlin-Moscow Axis, Part 2

A Defensive Alignment

The Paris-Berlin-Moscow axis arose in reaction to the Second American War on Iraq. It needs thus to be understood in the context of that war, which the Bush administration treated as the second phase of its war on terror, the first being the invasion of Afghanistan and the assault on the Taliban regime harboring bin Laden’s al-Qa’ida (both of which, incidentally, were, via the CIA and Pakistan’s ISI, made in the USA).[1] However much it resembled the Anglo-Afghan and Russo-Afghan wars of the nineteenth century, the American assault on Afghanistan did not provoke the kind of opposition that Iraq would, for there was still enormous sympathy for the US after “9/11.” “Victory,” moreover, came quickly, as it had for all former conquerors. The Taliban were chased from Kabul and the warring tribes associated with the US-supported Northern Alliance, which did most of the fighting on the ground, soon gained control of the countryside. While Afghanistan has since reverted to a pre-state form of regional, tribal rule (ideal for narco-terrorists) and most al-Qa’ida fighters succeeded in dispersing, the Bush administration was nevertheless able to broadcast publicly satisfying TV images of swift, forceful action.[2]

Buoyed up by the nearly effortless rout of the medieval Taliban, Bush adopted the policies recommended by his neoconservative advisers,[3] whose neo-Jacobin assertion of American power not only has nothing to do with fighting Islamic terrorism, but cloaks a Judeo-liberal vision of global domination which threatens to turn the entire Middle East into something akin to Israel’s occupation of the West Bank. Key to their vision is Iraq, whose threat to Israel has been repackaged by such Jewish propaganda mills as the Project for the New American Century as a threat to US security. Besides promoting a peculiar blend of liberal statist and Zionist strategic concerns that represents a turn (not a break) in US foreign policy, the Krauthammers, Wolfowitzes, and other sickly neocon types advising the administration seek to “Sharonize” Washington’s strategic culture. To this end, military force is designated the option of choice, and a moralistic Manichaeanism which pits the US and Israel against the world’s alleged evils is used to legitimate the most dishonorable policies.[4] As the former wastrel of the Bush dynasty signed on to this Likud-inspired agenda, he began making a case for extending his antiterror crusade to Mesopotamia. Iraq’s “Hitler-like tyrant,” he claimed, had links with al-Qa’ida and weapons of mass destruction (WMD) capable of reaching the United States.

While America’s TV-besotted masses had little difficulty swallowing his unsubstantiated argument, the rest of the world balked.[5] At this point in early 2002, the two shores of the Atlantic began pulling apart. German chancellor Gerhard Schröder was the first major European figure to oppose Bush’s war plans. He was soon joined by French president Jacques Chirac. In July 2002 they issued a joint declaration formally rejecting the US proposal, stating that the UN’s embargo and its inspectors were doing their job and that the proposed attack would only distract from the “real war on terror.” By September, Russia (whose economic situation required the good graces of Washington) hinted that it too would veto a UN resolution sanctioning war. Then, on February 10, 2003, Putin joined Chirac and Schröder in issuing a declaration condemning what one senior US intelligence officer later called “an avaricious, premeditated, unprovoked war against a foe who posed no immediate threat.”[6]

The Paris-Berlin-Moscow axis thus originated as a temporary coalition organized around a single point of agreement. Convinced that Bush had failed to make his case for war, the French, Germans, and Russians thought the evidence for al-Qa’ida links and WMD was unconvincing (we know now, by the government’s own admissions, that it was a tissue of lies, distortions, and manipulations).[7] Their coalition was nevertheless more than a response to a momentary disturbance in the world system. As one high-level Russian analyst characterized it, the coalition was a “rebellion against a unilateral America unwilling to accommodate European interests.”[8] As such, it announced a possible geopolitical power shift from the Atlantic to Eurasia.

Globalism at Gunpoint

Since the Cold War’s end, international relations have undergone changes as fundamental as those following the world-historical realignment of 1945.[9] The neoconservatives influencing Bush, in their preemptive crusade for what is tendentiously labeled “global democracy,” have been anxious to take advantage of these “shifting tectonic plates in international politics . . . before they harden again.”[10] As Robert Kagan and William Kristol, two of the chief neocon publicists, argue: There is a danger today that an unassertive US will lose control of the world order it created in 1945. Beginning with the fall of the Soviet Union, when the field was cleared of possible rivals, they believe the US should have consolidated its “benevolent hegemony,” turning the unipolar moment into the unipolar era. Instead, George I and Clinton allegedly failed to exploit the moment, further ensnaring the US in multilateral relations that compromised its power and interests.[11]

Against this trend, the Bush administration has carried out what some characterize as a “revolution in foreign policy.” Without abandoning Washington’s objective of developing a global market system based on American-style liberal-democratic principles, it now employs hegemonist methods, codified in the new Bush Doctrine, that change the way the US asserts its power abroad.[12] In this vein, the administration dismisses international laws and institutions, as it asseverates America’s unilateral right to alter the world system however it wishes, including attacking and overthrowing states deemed a threat to its security. Traditional strategies of deterrence and containment have consequently been supplanted by a proactive policy of prevention and preemption, just as ad hoc coalitions are given precedence over established alliances and collective security arrangements, regime change over negotiations with “failed” states, and ideological goals over previous notions of the national interest.[13]

The entire tenor of American power has thus altered, but against those who claim Bush has abandoned the core assumptions of the liberal internationalist tradition, the conservative Andrew J. Bacevich points out that his foreign policy innovations are largely methodological in character. For the past half century, no matter which party occupied the White House, US policy has pursued a single overarching goal: “global openness”—as in Hay’s “Open Door” imperialism—which promotes the movement of goods, peoples, and fashions into and out of world markets for the sake of US capitalist concerns.[14] Moreover, in assuming responsibility for this integrated international trading system—this “empire”—the US wins the right not only “to sell Big Macs and Disney products round the world,” but to govern the system itself.

While Bacevich’s argument is an excellent foil to those seeking to portray Bush as a revolutionary—somehow different from the Democrats who have manipulated the United States into most of the 20th century wars and played a leading role in semantically transforming “democracy” and “human rights” into the totalitarian double-speak of the NWO—Bacevich nevertheless ignores the different ways in which the two parties implement their liberal internationalist principles. Republicans, especially since Reagan, are inclined to see the growth of US national power as the precondition for sustaining their imperial system, while Democrats look to the universalization and institutionalization of their liberal principles. This disposes Republicans to a unipolar model of liberal internationalism based on military supremacy, unlike Democrats, who favor a world-government model emphasizing the economic facets of globalization and the need for international regulation. (Lately, though, the Democratic world-government types, if such influential liberal internationalists as those associated with Richard Haas of the Council on Foreign Relations and Helmut Sonnenfeldt of the Brookings Institution are any guide, seem increasingly disposed to the unipolar model; John Kerry’s neocon cloning of Bush’s foreign policy also suggests a shift toward the Republican vision.) But whether pursued by Republicans or Democrats, this liberal internationalist agenda, with its emphasis on the antitraditional and anti-Aryan forces of free trade, free markets, and open societies, has been a bane to white people everywhere—for it wars against “the fundamental value of blood and race as creators of true civilization.”[15]

In pressing into areas which were off-limits during the Cold War, Washington’s imperial market system has become increasingly aggressive. Under Clinton, the Weinberger/Powell Doctrine of avoiding military engagements unless absolutely necessary was discarded, as the “unipolar moment” ushered in by the Soviet collapse was treated as a blank check for “intervening practically wherever and whenever it chose.” In this spirit, Clinton’s Secretary of State contemplated invading Iraq and disparaged the principle of national sovereignty. Her distinction between war and the use of military force has since reoriented US policy, as military interventions overseas cease being labeled wars and become armed forms of “humanitarianism.”[16] Finally, the Clinton Doctrine of Enlargement, in championing the worldwide spread of US-style democracy and free markets (that is, the globalist assault on national identity and national institutions), privileged unilateralism (rechristened “assertive multilateralism”) over containment and disarmament.[17]

Although he avoided Bush’s swaggering brand of leadership, Clinton was only slightly less coercive in promoting the totalitarian ideology of openness.[18] It is hardly irrelevant that Iraq was bombed nearly every day of his administration, that Bosnia was turned into a US military protectorate, and that unilateral military action, in one of the great “war crimes” of the 20th century, was taken against Serbia. Though smaller in scale than Operation Iraqi Freedom, the terrorist air assault on this proud little country (whose historical role was the defense of the white borderlands) aimed at “spreading democracy” for the sake of openness. Symptomatic of the “openness” Washington favors, the Albanian Liberation Front (UCK), an Islamic, drug-smuggling, terrorist mafia with links to al-Qa’ida, was armed and trained by Clinton’s government and a quarter million Christian Serbs, whose nationalist aspirations represented an affront to the New World Order, were ethnically cleansed from Kosovo.[19] These interventions by the Clintonistas also played a leading role in destabilizing the international state system, giving rise to new stateless groups whose megaterrorism is historically unprecedented. The horror of 9/11 and the unfathomable massacre of Russian children at Beslan, not to mention numerous lesser affronts to our humanity, have roots in Clinton’s Yugoslavian intervention. Bush has simply accelerated this process, which is nourishing new, more nihilistic forms of terrorism.[20]

Although he came into office complaining of Clinton’s immodest foreign policy, Bush II has actually gone further, introducing methods which removed the existing restraints on Washington’s use of military force and whatever reservation it might have in violating national sovereignty.[21] Like Clinton, he is a man beholden to alien and dishonorable interests, and inspired by a juvenile notion of power. His “faith-based foreign policy,” like the alley-cat policies of his predecessor, privileges the liberalization of global trade relations, imposes the cosmopolitan imperatives of his corporate supporters on virtually every issue pertinent to the nation’s biocultural welfare, rejects the American tradition of “isolationism,” and runs roughshod over whoever resists an order hostile to ethnocultural particularisms (unless they take innocuous folkloric forms). He might differ with Clinton in favoring a missile defense system, a different approach to China, and a Likudnik rather than a Laborite Zionism, but he is no less committed to a global system of market democracies “open to trade and investment, and policed by the United States.” As one Marxist puts it: “Playboy Clinton, Cowboy Bush, same policy.”[22] With his “Judeo-Protestant” rhetoric of American exceptionalism and his willingness to remove the velvet glove from America’s mailed fist, Bush’s “jackbooted Wilsonianism” differs from that of his predecessor mainly in linking economic globalization to “military modernization.”

As the neoconservatives Thomas Barnett and Henry Gaffney argue, the Bush Doctrine ought to be viewed as a necessary complement to the globalizing process. They claim that before 9/11 globalization (which much of the world identifies with Americanization) was mainly economic, thought best left to business. The collapse of the Twin Towers has since (allegedly) triggered a more serious reflection on America’s role as globalism’s “system administrator.” In their view, bin Laden’s al-Qa’ida, Saddam Hussein’s Iraq, and all the “rogue states”—Bush’s “axis of evil”—act as “dangerous disconnects” from a world based on interdependence and a single framework of economic governance. (Although they refrain from taking their argument to its logical conclusion, globalization here is inadvertently revealed as the harbinger of global terror.)[23] Faced with these threats to its one-world system, the market not only needs to be policed, the US has a responsibility to maintain its harmonious functioning. Bush’s unilateralist use of force, in applying military power whenever violent “disconnects” interrupt the international flow of labor, raw materials, and energy, Barnett and Gaffney argue, aims at ensuring the security and operability of the globalizing process.[24] But what they do not mention is that once economic globalization is joined with “military globalization,” the globalizing process is not so much ensured as altered, becoming less a neutral extension of economic trends (not that it ever was simply that) and more a classic expression of imperial power. In Iraq, for instance, the American army had no sooner occupied Baghdad than its neoconservative viceroy, Paul Bremer, began to dismantle the Iraqi state, privatize the economy, open the borders to unrestricted imports (unless they came from France or Germany), and, within two weeks of his arrival, had declared that Iraq was “now open for business.”[25]

September 11, then, did not change the long-range goal of US foreign policy (global openness), only the way in which it was pursued. The restraints on military force, already compromised under Clinton, were formally thrown off and a proactive doctrine of preemption superseded the more reactive methods of containment and disarmament. At the same time, Clinton’s human rights rhetoric and “humanitarian” militarism were jettisoned for the bellicose language of “strategic vital interests” and “imperial responsibilities.” It would be misleading, however, to think the transatlantic rift was due solely to Bush’s militaristic assertion of US global interests. Long before 9/11, real policy differences had begun to emerge: over trade; agriculture; armament exports; relations with Cuba, Iran, and Korea; the Palestinian-Israeli conflict; the Echelon economic espionage system monitoring European faxes, e-mails, and phone calls; the Kyoto Protocol; globalization; the abrogation of the ABM treaty; the euro and the dollar, etc. All these differences, in one way or another, reflected Europe’s unwillingness to remain a pawn on Washington’s global chessboard.[26] In the year leading up to Iraq, as Europe sought to check Bush’s unilateralist moves, the transatlantic relationship went into crisis, forcing France and Germany to assert their autonomy sooner than they might otherwise have intended.[27]

Notes

 

1. Alexandre del Valle, Islamisme et Etats-Unis: Une alliance contre l’Europe (Laussanne: L’Age d’Homme, 1999).

2. Justin Raimondo, “Afghanistan: The Forgotten War” (June 21, 2004), http://antiwar.com; Elaine Sciolino, “NATO Chief Offers Bleak Analysis,” New York Times, July 3, 2004.

3. Louis R. Browning, “Bioculture: A New Perspective for the Evolution of Western Populations,” The Occidental Quarterly 4(1) (Spring 2004).

4. There is still no satisfactory treatment of neocon foreign policy. One of the better recent ones, although highly flawed, especially in ignoring its Jewish roots, is Stefan Halper and Jonathan Clarke, America Alone: Neo-Conservativism and the Global Order (Cambridge: Cambridge University Press, 2004). On neoconservatism’s racial basis, see Kevin MacDonald, “Understanding Jewish Influence III: Neoconservatism As a Jewish Movement,” The Occidental Quarterly 4(2) (Summer 2004). The previous, and in many ways, still existing strategic basis of U.S. policy is perhaps best represented by Zbigniew Brzezinski, The Grand Chessboard: American Primacy and Its Geostrategic Imperatives (New York: Basic Books, 1997). On the larger historical contours of U.S. foreign policy, see Walter A. McDougall, Promised Land, Crusader State: The American Encounter with the World since 1776 (New York: Houghton Mifflin, 1997).

5. John Le Carré, “The United States Has Gone Completely Mad,” London Times, January 15, 2003. With some irony, one Russian general, Leonid Ivashov, characterized the U.S. media coverage of the war debate (and not simply that of Fox News) as something one might expect in a “police state.” See Johannes Voswinkel, “Schmallippig im Kreml,” Die Zeit (15/2003). For one of the more interesting critiques of the controlled media’s role in mobilizing the population behind Bush’s crusade, see David Miller, “Caught in the Matrix” (April 26, 2004), http://www.scoop.co.nz [2]

6. The anonymous author of Imperial Hubris (2004), quoted in Julian Borgen, “Bush Told He Is Playing into Bin Laden’s Hands,” The Guardian, June 19, 2004.

7. Andrew Buncombe, “Carter Savages Bush and Blair,” The Independent, March 27, 2004; David Corn, The Lies of George W. Bush (New York: Three Rivers Press, 2004); F.-B. Huyghe, “Pour en finir avec les ADM” (February 2004), http://vigirak.com [3]; the Carnegie Endowment for International Peace, “WMD in Iraq” (January 2004), http://www.ceip.org [4]

8. Viatcheslav Dachitchev, “La Turkie doit-elle faire partie de l’Europe?” (July 8, 2004), http://www.voxnr.com [5]

9. Gabriel Kolko, “The U.S. Must Be Contained: The Coming Elections and the Future of American Global Power” (March 12, 2004), http://www.counterpunch.org [6]; Robert L. Hutchins, “The World after Iraq” (April 8, 2003), http://www.cia.gov

10. Norm Dixon, “What’s behind War on Terrorism? (September 2002), www.globalresearch.ca [7]

11. Robert Kagan and William Kristol, “The Present Danger,” The National Interest 59 (Spring 2000).

12. The Bush Doctrine was elaborated in three key documents, which can be accessed at http://www.whitehouse.gov [8].  They are: “Presidential Speech of 17 September 2001,” “President Bush Delivers Graduation Speech at West Point” (June 1, 2002), “The National Security Strategy of the United States of America” (September 2002).

13. François Géré, “La nouvelle stratégie des Etats-Unis” (May 2002), http://www.diploweb.com [9]; Ivo H. Daalder and John M. Lindsay, America Unbound: The Bush Revolution in Foreign Policy (Washington: Brookings Institution Press, 2003), p. 13; Chalmers Johnson, “Sorrows of Empire” (November 2003), http://www.fpif.org [10]

14. Andrew J. Bacevich, American Empire: The Realities and Consequences of U.S. Diplomacy (Cambridge: Harvard University Press, 2002).

15. Julius Evola, Three Aspects of the Jewish Problem (N.P.: Thomkins & Cariou, 2003), p. 36.

16. Thomas W. Lippman, Madeleine Albright and the New American Diplomacy (Boulder: Westview Press, 2004). In his treatment of the subject, James Mann suggests (correctly, in my view) that the move to military assertiveness begins, haphazardly, with George I. See Rise of the Vulcans: The History of Bush’s War Cabinet (New York: Viking, 2004), pp. 179–97.

17. Phillipe Grasset, “Finalement, Clinton sera-t-il réélu?” (June 25, 2004), http://www.dedefensa.org [11]

18. Nikolai von Kreitor, “American Political Theology” (n.d.), http://foster.20megsfree.com [12]; Mann, Rise of the Vulcans, pp. 214–15.

19. Michael A. Weinstein, “Containment or Concessions: The Eclipse of Regime Change” (June 28, 2004), http://www.yellowtimes.org [13]; Hunt Tooley, “The Bipartisan War Machine” (September 17, 2003), http://www.mises.org [14]; Pierre M. Gallois, La sang du pêtrole: Bosnie (Lausanne: L’Age d’Homme, 1996).

20. Brendan O’Neill, “Beslan: The Real International Connection” (8 September 2004), http://www.spiked-online.com [15]; David Halberstam, War in a Time of Peace: Bush, Clinton and the Generals (New York: Scribner, 2001).

21. Bacevich, American Empire, p. 199; Daalder and Lindsay, America Unbound, pp. 36–40.

22. Samir Amin, “Le contrôle militaire de la planète” (February 17, 2003), http://www.alternatives.ca [16]

23. “Globalization inevitably generates global terror. For if the U.S. claims the entire planet as its sphere of vital interests, then all the territory of the U.S. becomes a possible sphere of vital interests for global terrorists.” See Alexander Dugin, “Premiers signes de l’apocalypse” (October 18, 2004), http://www.voxnr.com [17]

24. Thomas Barnett and Henry Gaffney, “Operation Iraqi Freedom Could Be the First Step toward a Larger Goal: True Globalization,” Military Officer 1(5) (May 2003); also Thomas Barnett, The Pentagon’s New Map: War and Peace in the 21st Century (New York: Putnam, 2004). Cf. Alain Joxe, “Les enjeux stratégiques globaux après la guerre d’Iraq” (May 27, 2003), http:www.ehess.fr [17]

25. Naomi Klein, “Baghdad Year Zero: Pillaging Iraq in Pursuit of a Neocon Utopia,” Harper’s Bazaar (September 2004).

26. Charles A. Kupchan, “The End of the West,” The Atlantic Monthly (November 2002).

27. Europe’s growing alienation from the U.S. is thus not just about the latter’s unilateralist bullying. In addition to the above cited issues, it also touches on the drug-running, mafia, terrorist, and espionage networks that the U.S. operates in Europe. For example, see Rémi Kaufer, L’arme de la désinformation: Les multinationales américains en guerre contre l’Europe (Paris: Grasset, 1999); Xavier Rauffer, Le grand réveil des mafias (Paris: Lattés, 2003); Karl Richter, Tödliche Bedrohung USA: Waffen und Szenarien der globalen Herrschaft (Tübingen: Hohenrain Verlag, 2004); Alexander del Valle, Guerres contre l’Europe (Paris: Syrtes, 2001); Robert Steuckers, “Espionage par satellites, guerre cognitive, manipulation par les mafias” (November 2003), http://www.centrostudaruna.it; Thierry Meyssen, “Propagande états-unien” (January 2, 2003), http://www.reseauvoltaire.net [18]

Boreas Rising:
White Nationalism & the Geopolitics of the Paris-Berlin-Moscow Axis, Part 3

A Promising Rapprochement

In the last instance, the US-European rift of 2002–2003 followed from the Cold War’s end, which destroyed the rationale for the transatlantic alliance and hence the restraints on European autonomy. For without the Red Army on the Elbe, Europe was no longer obliged to take orders from the West Wing. Because NATO has outlived its usefulness and Bush’s unipolar security system made no accommodation to Europe’s post-Cold War status, the more self-confident Europeans have begun to distance themselves from Washington.

However headline-capturing, their modest assertion of autonomy has nevertheless been carried out in ways that are thoroughly inadequate to Europe’s independence, based as they are on principles of jurisprudence and ethics, rather than on more consequential forms of power. In Robert Kagan’s now famous characterization, Europeans are from Venus and Americans from Mars, with the former acting as if the world were governed by abstract Kantian principles, ignorant of or unwilling to acknowledge the violent Hobbesian reality which Americans, especially after 9/11, have been forced to confront.[1] In other words, Europeans look to negotiations, diplomacy, and international law to resolve international disputes, while Americans emphasize the importance of military force. These differing “perspectives and psychologies of power,” the anti-white Kagan suggests, explain something of what divides the two shores of the Atlantic.[2] But perhaps more debilitating than Europe’s “Kantianism” (which will not last) is the fact that its increasingly autonomous foreign policy is less an expression of its political identity (although it is that) than a symptom of its liberal evasion of what such an identity ought to entail.

In France, for instance, which is the sole continental country to have defended the European idea in the last half century, as well as maintained a nuclear arsenal and professional army worthy of a “power,” opposition to US unilateralism has been framed largely in liberal internationalist terms that draw attention away from the state’s failed domestic policies. Since De Gaulle’s death, France has been in decline. The population is aging, millions of inassimilable Muslim immigrants are colonizing its lands, and virtually all the major institutions are in need of reform. Having eyes only for the “poor immigrant,” the metastasizing state bureaucracy imposes unrealistic social laws that hamper production and serve as a force for national decline. At the same time, the historical sources of nationalism have been dissolved, the native French dispirited by the institutionalization of multiculturalism, and the country’s extraordinary military and diplomatic apparatus, the necessary basis of both French and European power, if not neglected, then underfunded.[3] The hoopla that comes with France’s resistance to Bush simply focuses attention away from these failures and toward geopolitical developments that are potentially key to Europe’s future, but whose import is limited by the state’s misconceived domestic policies. As Julius Evola puts it: “The measure of freedom is power.”[4] And because Europeans are now uncomfortable with the exercise of power, their freedom is necessarily limited.

It is worth recalling that Jacques Chirac was responsible for the totalitarian mobilization against the presidential candidacy of the nationalist Jean Marie Le Pen in 2002.[5] Like much of the European governing class, he is a product of the same plutocratic system that subordinates national interests to international finance, indifferent to everything associated with his people’s blood and soil.[6] Such a system, as our own experiences reveal, is incapable of producing anything other than mediocrities. In this spirit, Chirac’s opposition to Washington’s unipolar order orients to a multipolar model based on liberal market principles hostile to Europe’s unique bioculture. As Guillaume Faye points out, Chirac’s opposition to the Iraq war was motivated less by his Gaullist nationalism (which he routinely betrays) than by his pacifist and Third World politics.[7] With the 2007 presidential elections in view, his foreign policy seems, in fact, aimed at the new Muslim electorate, which thrives on his anti-American, Third World, and multilateralist posturing.[8]

Faye also claims that American power is ultimately a reflex of Europe’s refusal of power.[9] Like many commentators, he stresses that US power in this period is greatly exaggerated and goes unchecked mainly for want of challengers. Revealingly, Chirac has, for all his opposition to Bush, done little to rearm Europe and what he does do he does for the worst of reasons, neglecting Grande Europe in the name of a legalistic idealism that contradicts the biocultural foundations of European life. Rather than fixating on the illegalities and incivilities of American unilateralism (which has proven to be a paper tiger in Iraq), he and other establishment leaders would make a greater contribution to Europe’s destiny if they devoted more attention to its military, restored the basis of its national identity, and addressed the real dangers coming from the South. Worse, they wholeheartedly subscribe to the American model of ethnopluralism, communitarianism, and multiculturalism. Just as US leaders think nothing of sending troops halfway around the world to fight a war whose immediate beneficiary is Israel, ignoring the more serious security threat posed by the Third World’s incessant assaults on the country’s southern border, European elites (and the demonstrators massed behind them) trumpet their solidarity with the Islamic Middle East, whose immigrants are presently rending the fabric of European life. There are good reasons for opposing Bush’s war, but the liberal ones motivating Chirac cannot but come back to haunt the continent.

Germany’s relationship with the US is significantly different than France’s, but no less infused with noxious anti-identitarian influences. Germany was virtually remade by the Americans after 1945 and throughout the Cold War remained subservient to them. Yet Germany is slowly beginning to throw off her tutelage. Schröder nevertheless adheres to values and policies that qualify as examples of Kagan’s Kantianism (i.e., pure liberalism). More than Chirac, he upholds Washington’s earlier liberal internationalism, criticizing Bush for violating its principles.[10] (As one journalist for the Süddeutsche Zeitung writes: “We [Germans] owe a great debt to the US for contributing to our transformation into truly democratic citizens after World War II. . . . They [Americans] must forgive us if we have difficulty letting go some of the lessons we have learned.”)[11] It was thus his pacifism—his Social Democratic opposition to power per se—rather than any geopolitical ambition for a powerful Europe that seems to have prompted his opposition to the Iraq war.[12] And in this, alas, he resembles much of the German population, which prefers bourgeois comforts to those virtues that made earlier generations great. Finally, Schröder, like Chirac, supports Turkey’s admission to the EU and panders to the new “German Turk” electorate. He might therefore have been the first German chancellor since Hitler to frontally oppose Washington, but he has no intention of letting the old anti-liberal dream of white renaissance out of the bag.[13]

Despite the mediocre stature of these politicians, which makes them ill-suited to the great tasks at hand, I would argue that the “force of things”—the realities of power and the dictates of survival—is greater than those charged with carrying them out.[14] This seems especially evident in Europe’s rapprochement with Russia. For as France and Germany become increasingly alienated from the US, they lean eastward—even though French and German elites have much more in common with their American than their Russian counterparts.[15]

A rapprochement between the three great European peoples promises great things. As Karl Haushofer once said: “The day when Germans, Frenchmen, and Russians unite will be the last day of Anglo-Saxon [i.e., liberal] hegemony.”[16] Bush—and this is why his administration seems destined to achieve world-historical significance—has brought about what a century of US geostrategists have sought to prevent. Conversely, it is hardly coincidental that even at the Cold War’s height, a wing of the French military looked to Russia as a possible ally. In 1955, the prominent geostrategist, Admiral Raoul Castex, published an article titled “Moscou, rempart de l’Occident?” (Moscow, rampart of the West?), in which he wondered if Russia might not one day become “the vanguard of the white world’s defense.”[17] Today, in a period when Grande Europe—from Dublin to Vladivostok—is at peace, white nationalists in Europe and America again pose Castex’s question and again affirm the possibility that Russia has a leading role to play in the white race’s defense. Indeed, the question now possesses a qualitatively greater weight than it did a half century ago, before the Third World hordes, abetted by the West’s liberal elites, began their colonization of our lands. Russia, moreover, is not just the last white nation on earth, but the only one to have shown the slightest interest in defending its ethnoracial identity. (Our russophobic nationalists might be reminded that the former Soviet Union was the sole white power to define nationality racially.) Its heritage of nationalism, socialism, and anti-liberalism also lends it something of that “Prussian socialism” which Spengler and Yockey saw as the one viable antidote to Western liberalism.[18] In courting Russian support in their conflict with the US, French and German elites might think Putin will be converted to their misconceived Kantianism, but in the great racial-civilizational battles that lie ahead, it is far more likely that Russia’s ethnonationalism will prevail.[19]

America’s Future

Since the rise to world power of the United States, white America has been in decline. For most of the twentieth century, but especially since the end of the Second World War, the country’s overlords have taken one step after another to de-Europeanize its white population. To this end, white culture and identity have been socially re-engineered. White communities, schools, and businesses have been forced to integrate with races previously considered inferior and inimical. And, for the last 40 years, whites have been expected to replace themselves with Third World immigrants. As the biocultural identity of white Americans gives way to a universal, transnational, and global one (the ideological analogue of the New World Order), they are further alienated from who they are.[20] Against this de-Europeanization and the postnational, multiracial regime succeeding it, the small, isolated pockets of white resistance confront a seemingly impossible task—similar to the one King Canute faced when he tried to hold back the ocean tide. Because of this, I would argue that only a catastrophe will save white America. Only a catastrophic collapse of the political, institutional, and cultural systems associated with imperial America—call it the managerial state, liberal democracy, corporate capitalism, the NWO, or whatever label you prefer—holds out any possibility that a small, racially conscious vanguard of white Americans will succeed in defending their people’s existence.[21] With the Iraq war, Bush—”this Buster Keaton of the apocalypse”—has opened a Pandora’s box of catastrophes. He, in fact, has done more to discredit, weaken, and vilify the existing systems of liberal subversion than any previous president, inadvertently creating conditions that should give white Americans another chance to regain control of their destiny. In this spirit, his administration acts as “a lightning rod for catastrophes.”  As one foreign observer notes: “The paradox of the present situation is that the worse the crisis becomes, the more Washington reinforces the position that evokes so much resistance.”[22] Indeed, his “war on terror creates more monsters than its destroys.”[23] Lacking the cognitive and normative tools to deal with a complex area like the Mideast, the president ends up managing the Iraqi occupation “by the seat of his pants.”[24] And as he does, the real dangers threatening the country are totally ignored: the dangers posed by the mestizo and Asiatic colonization of our lands, the growth of US Muslim communities, the denationalization of the economy and the looming fiscal crisis of the state, the Zionist domination of the political and information systems, the replacement of truth with propaganda and disinformation, the deculturation and miscegenation of our people, and the unrelenting assault on everything associated with the “freedoms” he allegedly defends in Mesopotamia. Instead of inaugurating a new era of unchallenged American power and enhancing national security, Bush seems set on preparing their demise.[25] Since the murderous terror of 9/11, his administration has shattered the myth of American military omnipotence, tarnished the country’s moral authority, alienated its allies, squandered its once formidable diplomatic powers, created the basis of an anti-US realignment, and undermined America’s image not only as a force for democracy and order, but as a secure economic haven. This latter tendency is now causing overseas investors to think twice about sending their capital to the US, which, combined with the ballooning expenses of the Iraq war, is hastening the dollar’s decline and the country’s economic deterioration. But more than undermining American power and prestige, the Bush administration has discredited the liberal civilizational model associated with the United States, provoking, in the process, a worldwide revulsion against the “American way of life.”[26]

The simple-minded, dishonorable, and raceless character of Bush’s government—riddled with Israeli spies and unsavory influence peddlers and premised on the belief that truth is irrelevant to its political calculus—seems to epitomize nothing so much as the debilitated state of our governing classes and their inability to serve as a nation-bearing stratum. That for the first time in American history Europe is not the focus of US strategic thinking, but rather Israel, should say it all.[27] It would be misleading, though, to think the failures at the highest level of state are simply the result of an unusually incompetent administration or its alien controllers. For even the “opposition” party produces candidates who are but variants of the reigning mediocrity.[28] This suggests that the system itself is bankrupt. Not coincidentally, the telltale signs of blockage, symptomatic of regimes heading toward the abyss (or “staying the course,” as George II says), appear now with increased frequency. The great bard of our decline, H. Millard, likens America to a runaway train. “The Israel firsters, neurotics, low IQ PTA types, political opportunists, easily susceptible dupes, genocidal blenders, party loyalists, war profiteers, and opportunists of various stripes” who are at the controls either have no idea of what they are doing or an unwillingness to profess it publicly.[29]

Contrary to the pipedreams of both our conservatives and liberals, there will be no going back.[30] Like the Soviet Union in the 1980s, the US has become bogged down in a protracted war at the very moment its economy is in steep decline. The slash-and-burn policies Bush has introduced will also be extremely difficult to retract, no matter who captures the White House in 2008. But even if there were a desire to retract them, the means are lacking. For example, in 1956, when Dwight Eisenhower warned France and England not to retake the Suez Canal, after Egypt nationalized it, he was able to threaten the stability of their national currencies. Today, the dollar is itself threatened.[31] For all the fabled shock and awe of US power in this period, the country is qualitatively weaker than it was a generation ago, when it was able to rein in the largest European empires. This erosion of its economic, diplomatic, moral, and even military power, combined with the near universal opposition to its increasingly unilateral and militaristic foreign policy, cannot but provoke a geopolitical realignment. The prospect of the Iraq war spreading to Iran and elsewhere will simply compound these destabilizing forces.[32] Increased conflict abroad, growing dissent at home, and deep division within the government itself are also likely to foster decisional paralysis, further exacerbating the crisis.

But however this crisis plays out, America and Europe seem set on a collision course.[33] Already wary of Washington, France and Germany (along with Spain, Belgium, and Italy, once Berlusconi goes) will eventually have no choice but to reposition themselves in opposition to it, for their strategic imperatives are increasingly at odds. This is certain to trigger new conflicts and new alignments, compelling Europeans to reaffirm their sovereignty—and their distinct strategic identity. As they do, their cooperation is bound to deepen and their nationalist consciousness to grow. At the same time, certain mentalities will be forced to change and certain taboos to fall, including the postmodern ones that leave Europe powerless. The collapse of the Cold War alliance system also throws open the strategic-political parameters of the international arena. The future, as a consequence, now holds out several possible alternatives. The Paris-Berlin-Moscow axis may still lack credibility, but this is probably less important than the effect it has had—and will continue to have—on the European spirit. It thus promises a possible renewal. The big question is whether or not Europeans have the will and acumen to realize it.

Fundamental to virtually all schools of geopolitical thought is the notion that the augmentation of power in one part of the world inevitably comes at the expense of another part. If the Paris-Berlin-Moscow axis continues to affect the continent and shift power out of the Atlanticist camp, this cannot but destabilize the United States, for without its omnipotent dollar and its domination of global markets, it will no longer be able to consume more than it produces, to live on credit, to afford the social-welfare measures that buy off the Africans and tame the Mexicans, to sustain the social-engineering schemes discriminating against the talents and energies of its white majority, to afford the police, the drugs, the TVs, and the computer toys that narcotize its cretinized masses. The institutionalization of such an axis is also likely to dislodge America’s dominant place in the world system, setting off economic disruptions that will make it impossible for whites to live in the old way, to lose themselves in vacuous material comforts, to accept the lies that fly in the face of reality. Once this point is reached, European-Americans will be forced to act like people elsewhere who are suddenly thrown into a do-or-die situation.[34]

Like the “American Century” Henry Luce announced in 1941, the “New American Century” of Washington’s current generation of schemers and chiselers promises an even greater holocaust of our people. The future they envisage might indeed be called the New Anti-White Century. For like the order issuing from their Second World War, the one planned for the period following Iraq will not serve white America, only the alien, plutocratic, and cosmopolitan interests aligned in the current Washington-London-Tel Aviv axis.

No one should be surprised, then, that when the inevitable collapse comes, white America’s front fighters will not mourn the eclipse of the so-called American Century, for they are nationalists not in the nineteenth century sense. They do not fight for the petty-statism of the so-called “nation-state”—which is now made up of peoples from many different nations. The American, German, and French states—none of these entities any longer represent the descendants of those who founded them. As Sam Francis puts it, “the state has become the enemy of the nation.”[35] And as a thousand years of European history demonstrate, whenever the state and the nation come into conflict, the latter inevitably proves the stronger. I think it is no exaggeration to claim that only on the ruins of the existing political order will white America be reborn—and reborn not as another constitutional “nation-state” which elevates abstract rights above biocultural imperatives, but as a northern imperium of white peoples who, as Bismarck exhorted, “think with their blood.”

Those who would dismiss the Paris-Berlin-Moscow axis as a temporary happenstance, a product of convenience, inflated with purely speculative significance, should be reminded that the 21st century will decide if white people have a future or not. From this perspective, collapse and realignment are necessities—and necessities have a way of engendering the imagination appropriate to them. For when the world’s population reaches ten billion, when China, India, and all Asia challenge the white man’s dominance, when the colored multitudes crossing our borders are magnified by ten or a hundred, when oil is depleted and raw materials are used up, when all the forests have been cut down and all the cultivable lands claimed, and—hopefully—when the Paris-Berlin-Moscow axis has established an alternative realm of white existence, the ensuing chaos cannot but sunder whatever misbegotten allegiance white Americans have had to the present system. Then, in alliance with their kinsmen in Europe and Russia, they—if they are to survive as a people—will have no choice but to accept that they are made not in the multihued images of a deracinated humanity, but in that of the luminous Boreans, whose destiny opposes the darkening forces of Bush’s America.

Let us prepare for the coming collapse.

Notes

1. Robert Kagan, Of Paradise and Power: America and Europe in the New World Order (New York: Knopf, 2003), p. 3. Actually, the unreferenced metaphor originates with Denis MacShane, “Europe and America Need Each Other More Than Ever,” http://www.post-gazette.com [2]

2. Kagan, Of Paradise and Power, p. 28.

3. Guillaume Faye, La colonisation de l’Europe: Discours vrai sur l’immigration et l’Islam (Paris: L’Æncre, 2000); Nicolas Baverez, La France qui tombe (Paris: Perrin, 2004).

4. Julius Evola, Imperialismo pagano: Il fascismo dinanzi al pericolo euro-cristiano (Padua: Ar, 1996), p. 45.

5. Yves Daoudal, Le tour infernal: 21 avril–5 mai (Paris: Godefroy de Bouillon, 2003).

6. Yves-Marie Laulan, Jacques Chirac et le déclin français 1974–2002 (Paris: François-Xavier de Guilbert, 2001); Emmanuel Ratier, Le vrai visage de Jacques Chirac (Paris: Facta, 1995).

7. Faye, Le coup d’Etat mondial, p. 113.

8. Omer Taspinar, “Europe’s Muslim Streets,” Foreign Policy (MarchApril 2003).

9. As Schröder says: “Es gibt nicht zu viel Amerika, es gibt zu wenig Europa.” See “Die Krise, die Europa eint: Ein Gespräch mit Gerhard Schröder,” Die Zeit (14/2003). Cf. Philippe Grasset, “Le dilemme stratégique des U.S.A: Sa faiblesse militaire” (June 15, 2004), http://www.dedefensa.org

10. Günter Maschke, “Vereinigte Staaten sind die Macht der Unordnung,” Deutsche Stimme (June 2003).

11. Quoted in Richard Lambert, “Misunderstanding Each Other,” Foreign Affairs (March–April 2003).

12. Alexander Rar, “Europa ist Zerspaltet” (December 15, 2003), http://evrazia.org [3]

13. Edouard Husson, “Crise allemande, crise européenne?” (March 2003), http://www.diploweb.com [4]

14. As Joseph de Maistre said of the revolutionaries of 1789: “Ce ne sont point les hommes qui mènent la révolution, c’est la révolution qui emploie les hommes.” See Considérations sur la France (Lyon: Vitte, 1924), p. 7.

15. Maja Heidenreich, “Europa und Russland: Eine rückblickende und analysierende Darstellung” (n.d.), http://www.boschlektoren.de/ [5]

16. Quoted in Sacha Papovic, “De la dialectique géopolitique” (August 2003), http://www.voxnr.com.

17. Cited in “Russie-France-Allemagne” ( n.d.), http://www.paris-berlin-moscou.org [6]

18. Oswald Spengler, Preussentum und Sozialismus (Munich: Beck, 1919); K. R. Bolton, ed., Varange: The Life and Thoughts of Francis Parker Yockey (Paraparaumu, NZ: Renaissance Press, 1998), pp. 36–38. Also N. N. Alexeiev, “Raisons spirituelles de la civilisation eurasiste” (1998), http://www.voxnr.com [7]

19. W. Joseph Stoupe, “The Inevitability of a Eurasian Alliance” (August 17, 2004), http://atimes.com [8]

20. James Kurth, “The War and the West,” Orbis (Spring 2002).

21. Guillaume Faye, Avant-Guerre: Chronique d’un cataclysme annoncé (Paris: L’Æncre, 2002).

22. Philippe Grasset, “Comment Rumsfeld devient le garante de l’aventure irakienne” (May 11, 2004), http://www.dedefense.org [9]

23. François-Bernard Huyghe, Quatrième guerre mondiale: Faire mourir et faire croire (Paris: Rocher, 2004), p. 9.

24. D. Priest and T. E. Ricks, “Growing Pessimism on Iraq: Doubts Increase within U.S. Security Agencies,” The Washington Post, September 29, 2004.

25. Philippe Grasset, “La destruction méthodique de la puissance américaine” (September 27, 2004), http://www.dedefensa.org [10]; Guatam Adhikari, “The End of the Unipolar Myth,” International Herald Tribune, September 27, 2004.

26. Philippe Grasset, “Comment l’américainisme est en train d’apparaître pour ce qu’il est: un problème de civilisation” (September 1, 2004), http://www.dedefensa.org [10]

27. Brent Scowcroft, George I’s national security adviser, has publicly criticized George II for being “inordinately influenced by Israel’s Prime Minister Ariel Sharon. ‘Sharon just has him wrapped around his little finger’, Scowcroft said. ‘I think the president is mesmerized.’“ See “Key GOP Figure Raps Bush on Mideast,” San Francisco Chronicle, October 17, 2004.

28. Ehsan Ahari, “How Bush, Kerry Are One and the Same” (September 2, 2004), http://www.latimes.com [11]

29. H. Millard, “Ridin’ the Runaway Train Named America” (2004), http://www.newnation.org [12]

30. Françoise Vergniolle de Chantal, “Les débats américains sur la relations transatlantiques” (2004), http://robert-schuman.org [13]

31. Ian Williams, “Deterring the Empire” (May 13, 2003), http://www.alternet.org [14]

32. David Wood, “U.S. to Sell Precision-Guided Bombs to Israel” (September 23, 2004), http://www.newhousesnews.com [15]

33. Ian Black, “The Transatlantic Drift,” The Guardian, September 20, 2004; Philippe Grasset, “L’UE: Une stratégie de rupture avec l’Amérique” (September 20, 2004), http://www.dedefensa.org [10]

34. Faye, Avant-Guerre.

35. Sam Francis, “When the State Is the Enemy of the Nation” (July 19, 2004), http://www.vdare.com [16] This is not to say that the state is inherently the enemy of the nation—only that this is the case with the existing liberal state. On the difference between statism and nationalism, see Walker Connor, Ethnonationalism: The Quest for Understanding (Princeton: Princeton University Press, 1994).


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

Pour un grand empire turkmène contre Staline

Wolfgang KAUFMANN:

Pour un grand empire turkmène contre Staline

 

L’historien allemand Jörg Hiltscher a analysé les plans secrets des Turcs pendant la seconde guerre mondiale

 

seconde guerre mondiale, deuxième guerre mondiale, Turquie, panturquisme, pantouranisme, Proche Orient, Asie mineure, Asie, affaires asiatiques, Au début du mois de juillet 1942, tout semblait accréditer que la Wehrmacht allemande courait à la victoire définitive: l’Afrika Korps de Rommel venait de prendre Tobrouk et se trouvait tout près d’El Alamein donc à 100 km à l’ouest du Canal de Suez; au même moment, les premières opérations de la grande offensive d’été sur le front de l’Est venaient de s’achever avec le succès escompté: la grande poussée en avant en direction des champs pétrolifères de Bakou pouvait commencer. Tout cela est bien connu.

 

Ce qui est moins connu en revanche est un fait pourtant bien patent: au moment où les Allemands amorçaient leur formidable “Vormarsch” de l’été 42, un autre déploiement de troupes de grande envergure avait lieu au Sud-Ouest des frontières géorgiennes et arméniennes. Sur l’ordre du chef de l’état-major de l’armée turque, Fevzi Çakmak, 43 divisions, totalisant 650.000 hommes, avançaient vers les régions orientales de l’Anatolie. Il ne s’agissait évidemment pas de défendre l’intégrité territoriale de la Turquie contre une attaque potentielle de Staline car celui-ci ne pouvait opposer, dans la région transcaucasienne, que 80.000 soldats (dont des bataillons féminins et des milices arméniennes).

 

Çakmak agissait surtout comme un militant des cercles panturquistes, qui rêvaient d’une alliance avec les forces de l’Axe victorieuses, surtout l’Allemagne et le Japon, pour réaliser leurs propres ambitions de devenir une grande puissance. Ces ambitieux étaient grandes, et même fort grandes, comme l’atteste une note des affaires étrangères de Berlin, rédigée après une conversation avec le panturquiste Nouri Pacha: “De tous les territoires jusqu’ici soviétiques, ils revendiquent en premier lieu l’Azerbaïdjan et le Daghestan située au nord de ce dernier; ensuite, ils réclament la Crimée, de même que toutes les régions situées entre la Volga et l’Oural”. Une revendication complémentaire concernait “le Turkestan, y compris la partie occidentale de l’ancien Turkestan oriental, appartenant officiellement à la Chine mais se trouvant actuellement sous influence soviétique”. En plus de tout cela, Nouri réclamait “les régions peuplées d’ethnies turcophones dans la partie nord-occidentale de l’Iran, jusqu’à la ville d’Hamadan et une bande territoriale frontalière dans le nord de la Perse, depuis la pointe sud-orientale de la Mer Caspienne le long de l’ancienne frontière soviétique”. Nouri n’oubliait pas non plus de revendiquer “la région irakienne de Kirkouk et Mossoul”, de même “qu’une bande territoriale située dans le protectorat français de Syrie”.

 

En tentant de créer un grand empire de cette ampleur, la Turquie se serait bien entendu placée entre toutes les chaises... D’une part, elle serait entrée en conflit avec l’Allemagne et avec le Japon, parce que Berlin et Tokyo briguaient certaines de ces régions. D’autre part, tout ce projet constituait une déclaration de guerre implicite à l’URSS et à la Grande-Bretagne. Pour cette raison, il s’est tout de suite formé à Ankara une forte opposition aux aventuriers panturquistes, regroupés autour de Çakmak et du Premier Ministre Refik Saydam, surtout que plusieurs indices laissaient accroire qu’ils préparaient un putsch pour s’emparer de tout le pouvoir.

 

Cette situation explique pourquoi Saydam, dans la nuit du 7 au 8 juillet 1942 a eu une soudaine et très mystérieuse “crise cardiaque”, qui le fit passer de vie à trépas, et que son ministre de l’intérieur et chef des services secrets, Fikri Tuzer, qui partageait la même idéologie, a connu le même sort, quelques jours plus tard. A la suite de ces deux “crises cardiaques” providentielles, le Président anglophile et neutraliste, Ismet Inönü, fut en mesure de chasser tous les autres panturquistes du cabinet et d’isoler Çakmak. Ensuite, Inönü annonça lui-même officiellement devant la grande assemblée nationale turque qu’il disposait des moyens nécessaires pour éliminer les orgueilleux qui nuisaient aux intérêts de la Turquie.

 

Ces événements sont étonnants à plus d’un égard: si les panturquistes avaient réussi leur coup, ils auraient peut-être pu changer le cours de la guerre car la Turquie, pendant l’été 1942, disposait d’une armée d’1,2 million d’hommes, et étaient par conséquent le poids qui aurait pu faire pencher la balance. Pourtant l’historiographie a généralement ignoré ces faits jusqu’ici;  ce qui est encore plus étonnant, c’est que Hitler n’a pas appris grand chose de cette lutte pour le pouvoir à Ankara. Le Führer du Troisième Reich n’a pas été correctement informé des vicissitudes de la politique turque parce que les quatorze (!) services de renseignement allemands qui s’occupaient de glaner des informations sur la Turquie se sont montrés totalement inefficaces.

 

Le travail de l’historien Jörg Hiltscher mérite dès lors un franc coup de chapeau. Sa thèse de doctorat est enfin publiée; elle concerne, comme nous venons de le voir, la politique intérieure et extérieure de la Turquie pendant la seconde guerre mondiale. Elle démontre aussi l’inefficacité de la direction nationale-socialiste face aux questions turques. La façon de travailler de Hiltscher mérite d’être évoquée dans cette recension: notre historien a fourni un effort sans pareil, lui qui travaille dans le secteur privé; il a dépouillé et exploité près de 200.000 documents, sans avoir jamais reçu le moindre centime d’une instance publique ou d’un quelconque autre mécène. Ce qui nous laisse aussi pantois, c’est la rigueur et l’acribie avec lesquelles il a dressé un synopsis du chaos que représentait les services de renseignements du Troisième Reich. Il est le seul à l’avoir fait jusqu’ici.

 

Face à l’intensité de ce travail, nous pouvons affirmer que le titre de la thèse de Hiltscher est un exemple d’école de modestie exagérée car jamais il ne dévoile à ses lecteurs le caractère inédit et unique de ses recherches. La retenue dont Hiltscher fait preuve contraste avec l’emphase dont font montre certains historiens universitaires fats, comme Peter Longerich, qui ressassent éternellement les mêmes banalités et puisent toujours aux mêmes sources (cf. “Junge Freiheit”, n°14/2011) mais vendent leurs recherches comme de formidables exploits scientifiques ouvrant des pistes nouvelles.

 

Wolfgang KAUFMANN.

(article paru dans “Junge Freiheit”, n°33/2011; http://www.jungefreiheit.de/ ).

dimanche, 07 août 2011

La contesa geopolitica sino-statunitense

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La contesa geopolitica sino – statunitense

Giacomo Giabellini
 
Ex: http://www.eurasia-rivista.org/ 

 

Che la prorompente ascesa di svariati paesi abbia assestato un duro colpo all’assetto mondiale incardinato sull’unipolarismo statunitense è un fatto che pochi oseranno contestare.

La resurrezione della Russia sotto l’autoritaria egida di Putin affiancata all’affermazione della Cina al rango di grande potenza costituiscono i due principali fattori destabilizzanti in grado di ridisegnare i rapporti di forza a livello internazionale.

 

Se la Russia, tuttavia, ha potuto contare sulla monumentale eredità sovietica, la Cina ha fatto registrare un progresso politico ed economico assolutamente straordinario.

 

Il lungimirante progetto di ristrutturazione messo a punto in passato da Deng Xiao Ping ha inoppugnabilmente svolto un ruolo cruciale nell’odierno riscatto cinese e tracciato un solco profondo entro il quale sono andati a collocarsi tutti i suoi successori, da Jang Zemin a Hu Jintao, passando per Jang Shangkun.

 

Come tutti i paesi soggetti a forte sviluppo economico, la Cina si trova a dover soddisfare una crescente seppur già esorbitante domanda di idrocarburi.

 

Per farlo, è costretta ad estendere la propria capacità di influenza ai paesi produttori Medio Oriente e a quelli dell’Africa orientale attraverso i territori dell’Asia centrale e le vie marittime che collegano il Golfo Persico al Mar Cinese Meridionale.

 

In vista di tale scopo, la diplomazia cinese ha escogitato una efficace strategia diplomatica imperniata sul principio della sussidiarietà internazionale e profuso enormi sforzi per dotarsi di un esercito capace di sostenere gli ambiziosi progetti egemonici ideati dal governo di Pechino.

 

L’Organizzazione per la Cooperazione di Shangai – che raggruppa Cina, Russia, Kazakistan, Kirghizistan, Tajikistan, e Uzbekistan e che annovera Iran, Pakistan, India e Mongolia in qualità di osservatori – patrocinata dalla Cina ha promosso una partnership strategica tra i paesi aderenti ad essa atta a favorire un’integrazione continentale in grado di far ricadere cospicui vantaggi su tutto l’insieme.

 

In aggiunta, va sottolineato il fatto che è in fase di consolidamento l’asse Mosca – Pechino nello scambio tra armamenti e petrolio.

 

La Cina acquista gran parte delle proprie forze militari dalla Russia dietro congrui conguagli e costituisce il primo cliente per il mercato bellico russo.

 

Caldeggia la realizzazione di una pipeline che attinga dai giacimenti russi e faccia approdare petrolio ai terminali cinesi, trovando però l’opposizione della Russia, incapace di far fronte tanto alla domanda cinese quanto a quella europea.

 

In compenso, Mosca sostiene la realizzazione del cosiddetto “gasdotto della pace”, un corridoio energetico finalizzato a far affluire il gas iraniano in territorio cinese attraverso Pakistan ed India, in grado di orientare gli idrocarburi iraniani verso est e consentendo in tal modo alla Russia di assestarsi su una posizione assolutamente dominante ed incontrastata sul solo mercato europeo.

 

Ruggini vecchie e nuove hanno impedito la rapida realizzazione dei progetti in questione portando il governo di Pechino ad individuare soluzioni alternative.

 

Non a caso, uno dei grandi scenari in cui si gioca attualmente la partita tra gli Stati Uniti in declino ma decisi a vender cara la pelle e la rampante Cina in piena ascesa economica è l’Africa, che grazie alle sue immense risorse di idrocarburi (e materie prime) costituisce l’oggetto del desiderio tanto dell’una quanto dell’altra potenza.

 

La Storia insegna sia che la scoperta di giacimenti di idrocarburi nelle regioni povere costituisce il reale movente dei conflitti che vedono regolarmente fazioni opposte combattere aspramente, quasi sempre a danno della popolazione, per garantirsene il controllo sia che dietro di esse si celano direttamente o indirettamente quelle grandi potenze interessate ad estendere la propria egemonia geopolitica.

 

Sudan, Nigeria, Congo, Angola, Yemen, Myanmar (l’elenco è sterminato).

 

La penetrazione di Pechino in Africa è proceduta gradualmente, ma il consolidamento di essa è stato reso possibile solo grazie ai passi da gigante fatti registrare dalla marina cinese.

 

Dietro suggerimento dell’influente ammiraglio Liu Huaqing, il governo di Pechino aveva infatti sostenuto il progetto riguardante l’adozione di sottomarini classe Kilo e di incrociatori classe Sovremenniy, oltre al potenziamento dei sistemi di intelligence e delle tecnologie militari necessarie a supportare una flotta efficiente ed attrezzata di tutto punto per fronteggiare qualsiasi tipo di minaccia.

 

Il Primo Ministro Hu Jintao e suoi assistenti di governo hanno inoltre potuto approfittare della risoluzione ONU di fine 2008 finalizzata alla repressione della pirateria del Corno d’Africa per insinuare la propria flotta fino al Golfo Persico e al largo del litorale di Aden, don licenza di sconfinare in aperto Mediterraneo attraverso il Canale di Suez.

 

La pirateria, ben supportata dal caos politico che governa la Somalia, in questi ultimi anni ha esteso consistentemente il proprio raggio d’azione arrivando a lambire le coste dell’Indonesia e di Taiwan ad est e del Madagascar a sud.

 

Ciò ha effettivamente sortito forti ripercussioni sui traffici marittimi internazionali, portando circa un terzo delle cinquemila imbarcazioni commerciali che transitavano annualmente per quella via a propendere per il doppiaggio del Capo di Buona Speranza pur di evitare di imboccare il Canale di Suez.

 

Ciò ha comportato un dispendio maggiore di denaro dovuto alla dilatazione dei tempi di trasporto e rafforzato le ragioni della permanenza della flotta cinese lungo le rotte fondamentali.

 

Tuttavia l’opera di contrasto alla pirateria – sui cui manovratori e membri effettivi ben poca luce è stata fatta – si colloca in un piano del tutto secondario nell’agenda cinese, interessata prioritariamente ad assumere il controllo delle rotte marittime fondamentali e dei paesi che si su di esse si affacciano.

 

Di fondamentale importanza a tale riguardo risultano gli stretti di Malacca e Singapore, specialmente in forza della quantità di petrolio che vi transita, ben tre volte superiore a quella che transita attraverso il Canale di Suez.

 

Circa quattro quinti dei cargo petroliferi provenienti dal Golfo Persico destinati alla Cina passa per lo Stretto di Malacca, mentre gran parte di quelli diretti al Giappone passano per quello di Singapore.

 

E’ interessante notare come, di converso, gli Stati Uniti e i loro alleati abbiano agito pesantemente per destabilizzare i paesi che costituiscono l’asse portante della strategia cinese.

 

La secessione del Sudan del Sud dal governo centrale di Khartoum ha minato l’integrità della Repubblica del Sudan privandola dell’area ricca di petrolio e compromettendone gran parte degli introiti legati alle esportazioni.

 

Nel fomentamento dei dissidi si è intravista la mano pesante di Israele, che per ammissione dello stesso ex direttore dello Shin Bet Avi Dichter aveva sostenuto attivamente le forze indipendentiste del sud.

 

Un’operazione atta a privilegiare le etnie e le tribù meridionali invise alla preponderanza araba del resto del paese, che segna una logica soluzione di continuità rispetto alla classica strategia antiaraba propugnata da Tel Aviv, interessata costantemente a stringere legami con i paesi regionali non arabi.

 

Gli Stati Uniti, dal canto loro, avevano rifornito di aiuti i paesi limitrofi al Sudan affinché sovesciassero il governo centrale di Khartoum fin dall’era Clinton, mentre attualmente si sono “limitati” a stanziare corpose iniezioni di denaro a contractors privati incaricati di addestrare le frange secessioniste.

 

La Cina era il principale sponsor del presidente sudanese Omar Hassan El Bashir, con il quale erano stati regolarmente barattati tecnologie, armamenti e infrastrutture in cambio di petrolio.

 

Un altro paese fortemente destabilizzato in relazione alla sua posizione strategicamente cruciale è lo Yemen, cui gli Stati Uniti hanno richiesto con insistenza la concessione dell’isola di Socotra per installarvi una base militare che, se unita alla Quinta Flotta stanziata nel vicino Bahrein, formerebbe la principale forza militare dell’intero Golfo Persico.

 

L’isola si situa a metà strada tra il Mar Rosso e l’Oceano Indiano ed occupa una posizione che coincide con il crocevia delle rotte commerciali che collegano il Mediterraneo, mediante il Canale di Suez, al Golfo di Aden e al Mar Cinese Meridionale.

 

Myanmar è stato invece oggetto di una vera e propria rivoluzione colorata, quella “color zafferano” che deve il suo nome al colore delle vesti indossate dai monaci buddhisti protagonisti delle rivolte antigovernative.

 

Non è un segreto che la giunta militare guidata dall’enigmatico generale Than Shwe si sia resa responsabile di efferatezze che la rendono difficilmente difendibile, ma siccome gli stati non hanno mai conformato il proprio operato alle tavole della legge morale non stupisce che il sostegno statunitense accordato alle frange rivoltose non abbia nulla a che vedere con la tutela dei diritti umani, ma risponda a ben precisi obiettivi geopolitici.

 

Il dominio degli stretti di Malacca e Singapore consente infatti di esercitare un controllo diretto sugli approvvigionamenti energetici destinati alla Cina.

 

La Cina ha però effettuato le proprie contromosse, fornendo il proprio appoggio politico all’isolato governo di Rangoon e raggiungendo con esso accordi commerciali e diplomatici di capitale importanza strategica.

 

Pechino ha rifornito la giunta militare al potere di armamenti e tecnologie militari, ha stanziato fondi sostanziosi per la costruzione di numerose infrastrutture come strade, ferrovie e ponti.

 

In cambio, ha ottenuto il diritto di sfruttare i ricchi giacimenti gasiferi presenti sui fondali delle acque territoriali ex birmane oltre a quello di dislocare le proprie truppe e di installare basi militari nel territorio del Myanmar.

 

Alla luce dei fatti, risulta che il Myanmar corrisponda a un segmento fondamentale del “filo di perle” concepito da Pechino, l’obiettivo strategico che prevede l’installazione di basi militari in tutti i paesi del sud – est asiatico che si affacciano sull’oceano indiano.

 

Tale obiettivo è oggettivamente favorito dall’evoluzione dei rapporti tra Pakistan e Stati Uniti, in evidente rotta di collisione.

 

Islamabad ha mal digerito tanto le accuse di connivenza con il terrorismo rivolte ai propri servizi segreti (ISI) quanto le sortite unilaterali compiute dai droni statunitensi in territorio pakistano e ha giocato sulla centralità mediatica di cui è stato oggetto il poco credibile blitz che avrebbe portato all’uccisione di Osama Bin Laden per esternare pubblicamente la propria ferma protesta nei confronti dell’atteggiamento di Washington, che ha a sua volta replicato aspramente per bocca del Segretario alla Difesa Robert Gates e poi  per il suo successore Leon Panetta.

 

Ciò ha spinto Pechino a scendere in campo al fianco del Pakistan, suscitando il plauso del Presidente Ali Zardari.

 

Tuttavia le relazioni tra Cina e Pakistan erano in fase di consolidamento da svariati mesi e hanno prodotto risultati letteralmente allettanti.

 

La realizzazione del porto sia civile che militare di Gwadar, dal quale è possibile dominare l’accesso al Golfo Persico,  è indubbiamente il più importante di essi.

 

Il progetto in questione comprende inoltre la costruzione di una raffineria e di una via di trasporto in grado di collegare lo Xinjiang al territorio pakistano.

 

Un valore aggiunto al porto di Gwadar  è già stato inoltre conferito dall’intesa raggiunta con Islamabad e il governo di Teheran relativa alla realizzazione di un corridoio energetico destinato a far approdare il gas iraniano ai terminali cinesi.

 

In tal modo  lo sbocco portuale di Gwadar promette di divenire una dei principali snodi commerciali per l’energia iraniana, attirando Teheran verso l’orbita cinese e consentendo quindi al governo di Pechino di inanellare un’ulteriore gemma alla propria “collana di perle”.

 

 

 

La chiara vocazione eurasiatica del progetto cinese ha ovviamente suscitato forti preoccupazioni presso Washington, che non mancherà di lastricare di mine la nuova “via della seta” finalizzata a compattare il Vicino e Medio Oriente all’Asia orientale e suscettibile di sortire forti contraccolpi sulla politica energetica europea, destinata a legarsi indissolubilmente alla Russia.

 

dimanche, 24 juillet 2011

Indiolateinamerika und Eurasien: Die Säulen des neuen multipolaren Systems

Indiolateinamerika und Eurasien: Die Säulen des neuen multipolaren Systems

Tiberio GRAZIANI

Ex: http://www.eurasia-rivista.org/

Das US-Abenteuer in Georgien sowie die eklatante Wirtschafts- und Finanzkrise, die das westliche System derzeit heimsucht, zeigen, daß die Vereinigten Staaten von Amerika an diesem Punkt in der Geschichte nicht in der Lage sind, die Führungsrolle zu übernehmen. Auf Grundlage beispielsweise der Dichotomien Ost—West, Nord—Süd, Mitte—Peripherie etc. scheinen keinerlei künftige geopolitische Szenarien von Bedeutung herauszuarbeiten zu sein. Betrachten wir die kontinentalen sowie multikontinentalen Gemeinsamkeiten und Unterschiede der globalen Akteure, so zeigen sich uns die Säulen, auf denen ein neues internationales System für Indiolateinamerika und Eurasien ruhen kann.


Von der Regierungsunfähigkeit der USA

Die jüngste Diskussion um Georgien setzt dem Gerede um die sogenannten „unipolaren“ Vereinigten Staaten von Amerika und vor allen Dingen der Behauptung, diese hätten ein wirkungsvolles geopolitisches System — das heißt ein multipolares System — geschaffen, endlich ein Ende.

Dies sehen nicht nur die meisten jener Beobachter und Berichterstatter so, die — während sich der Niedergang der „unverzichtbaren Nation“ (so ein Syntagma der US-Außenministerin Madeleine Albright) vollzieht — im Zuge der Herbstkrise zwischen Moskau und Tiflis wiederholt eine neue Bipolarität beschworen und Formulierungen aus der Zeit des „kalten Krieges“ entstaubt haben. In Wahrheit sind wir von einem erneuten Aufleben des alten bipolaren Systems weit entfernt; die Nachkriegszeit von 1945 bis 1989 ist von einem ideologischen Widerstreit gekennzeichnet gewesen (nämlich zwischen den Antithesen Kapitalismus—Kommunismus und Totalitarismus—Demokratie), der nun aber nicht so sehr an den lymphatischen Knotenpunkten des bipolaren Gleichgewichtes aufgelöst, sondern vielmehr dadurch entschieden worden ist, daß die heutigen großen Nationen mit kontinentalen Ausmaßen, wie zum Beispiel China, Indien und Brasilien, die aufgrund ihrer wirtschaftlichen Entwicklung und dank des geopolitischen Bewußtseins, das sie unter ihrer jeweiligen politischen Führung rund ein Jahrzehnt lang kultiviert haben, gediehen sind und heute danach streben, auf der weltweiten Bühne in politischer, wirtschaftlicher und sozialer Hinsicht verantwortungsvolle Rollen zu übernehmen.

Wir müssen sogleich hinzufügen, daß das Ende der US-dominierten unipolaren Hegemonie keineswegs die militärische Vorherrschaft berührt, die Washington in weiten Teilen der Welt besitzt. Doch Washingtons Macht in geopolitischer Hinsicht ist heute geringer als noch vor einigen Jahren. Ich möchte allerdings darauf hinweisen, daß diese Hegemonie heute für die internationale Stabilität vielleicht noch gefährlicher ist, als dies in der Vergangenheit der Fall war, gerade weil sie wackelig und empfindlich ist und Washington und das Pentagon leicht aus dem Gleichgewicht geraten können, wie die georgische Krise ja auch gezeigt hat.

Die tiefe Strukturkrise der US-Wirtschaft1 [1] hat nur dazu beigetragen, den Prozeß der Machteinbuße des „westlichen Systems“, der seit Mitte der 90er Jahre zu beobachten ist, zu beschleunigen. Mit den Auswirkungen, die dieser Prozeß auf die Vereinigten Staaten haben wird, auf die „einzige Weltmacht“, haben sich in den ersten Jahren unseres Jahrhunderts Autoren wie Chalmers Johnson2 [2] und Emmanuel Todd3 [3] in ihren jeweiligen Analysen befaßt; hierin zeigen die Verfasser auf, wohin dieser Prozeß bald führen wird und wie die Zersetzung des US-Systems vonstatten geht.

Johnson, ein profunder Kenner Asiens im allgemeinen und Japans im besonderen, meint, daß die USA in den Jahren 1999/2000 nicht in der Lage gewesen seien, ihre Beziehungen mit den Ländern Asiens souverän aufrechtzuerhalten, während man doch deutlich „die fortgesetzten Bemühungen ihres Landes, die ganze Welt zu beherrschen“4 [4] verfolgen konnte. Zu den Veränderungen, die sich bereits sichtbar abzeichnen und die geopolitische Situation der nahen Zukunft erahnen lassen, zählt Johnson auch „Chinas zunehmende Orientierung am Vorbild der asiatischen Staaten mit hohem Wirtschaftswachstum“.5 [5] Der gleiche Autor weiß von der mitleidslosen Analyse David P. Calleos zu berichten,6 [6] der bereits im Jahre 1987 die Auflösung des internationalen Systems schilderte und die Ansicht vertrat, daß die Vereinigten Staaten am Ende des 20. Jahrhunderts eine „raubgierige Hegemonialmacht“ seien „mit wenig Sinn für Ausgewogenheit“.

Sowohl der Franzose Todd als auch der Amerikaner Johnson sind der Ansicht, daß die USA aufgrund der Kriege im Mittleren Osten und in Jugoslawien zu einem Unsicherheitsfaktor für das gesamte internationale System geworden sind; Todd zufolge wirken sich unter anderem die ökonomischen Verflechtungen der Vereinigten Staaten deutlich nachteilig aus, wie ja auch das negative Wirtschaftswachstum des letzten Jahrzehnts unzweifelhaft zeigt.

Einige Jahre später, im Januar 2005, wird ein so aufmerksamer und brillanter Beobachter wie Michael Lind von der New America Foundation („Stiftung Neues Amerika“) in einem wichtigen Artikel in der Financial Times argumentieren, daß einige eurasische Länder (in erster Linie China und Rußland) sowie Südamerika „in aller Stille“ Maßnahmen in die Wege leiten, die den nordamerikanischen Einfluß „verringern“ sollen.7 [7]

Luca Lauriola hat sich dem erst kürzlich — 2007 — im wesentlichen angeschlossen;8 [8] in den Worten Claudio Muttis: „Lauriola bringt einige Argumente vor, die man wie folgt zusammenfassen kann: 1.) Die USA stellen nicht mehr die große Weltmacht dar; 2.) die technologische Großmacht Rußland ist heute mächtiger, als die die USA es sind; 3.) die strategische Verständigung zwischen Rußland, China und Indien bietet eine geopolitische Alternative zu den USA; 4.) die USA stecken mitten in einer schweren Finanz- und Wirtschaftskrise, die den Auftakt zu einem veritablen Kollaps bildet; 5.) in dieser Lage steht die US-Macht so ‚einsam und verlassen‘ da, daß Moskau, Peking und Neu-Delhi versucht sein werden, Reaktionen zu provozieren, die zu globalen Katastrophen führen können; 6.) die Administration Bush schreitet beharrlich auf den Abgrund zu, während die Regierung der Welt vorgaukelt, alles sei in bester Ordnung; 7.) die Lebensbedingungen der Mehrzahl der US-Bürger sind mit denen in manchen Entwicklungsländern vergleichbar; 8.) das Bild, das sich uns heute von den USA bietet, ist keineswegs eine historische Ausnahme, vielmehr zeigt sich in der US-Geschichte eine klare Kontinuität (vom Völkermord an den native Americans bis zum Terrorismus, wie er in Vietnam praktiziert wurde); 9.) in den USA hält die gleiche messianische Lobby die politischen Zügel in Händen, die schon früher in der Sowjetunion die Nomenklatura gestellt hat.“9 [9]

Aber warum steht die Supermacht USA nicht einmal mehr sagen wir zwanzig Jahre vor ihrem Kollaps? Warum soll ein globaler Akteur wie die Vereinigten Staaten von Amerika nicht in der Lage sein, sich weiter an der Macht zu halten und seine offen verkündete „Neue Ordnung“, seine New Order, in demokratischer und liberaler Manier durchzusetzen?

Die Antworten auf diese Fragen sind im großen und ganzen nicht nur einfach in den Untersuchungen von Wirtschaftswissenschaftlern und/oder in politischen Widersprüchen des westlichen Systems zu finden. Sie sind meiner Meinung nach vielmehr in der Auslegung und Anwendung geopolitischer Lehrsätze durch die US-Macht zu suchen. Die Vereinigten Staaten von Amerika — eine thalassokratische Weltmacht — waren schon immer bestrebt, ihre Einflußsphäre auch auf den südamerikanischen Subkontinent auszudehnen. Es ist dies eine geopolitische Praxis, die ich bereits an anderer Stelle als „chaotisch“ bezeichnet habe;10 [10] darunter ist eine Geopolitik der „fortwährenden Störung“ empfindlicher Territorien zu verstehen, um diese dem eigenen Einfluß zu unterstellen und sie schlußendlich dem eigenen Hoheitsgebiet einzuverleiben. Dieses Vorgehen zeugt allerdings von der Unfähigkeit, jene wahrhaft gegliederte internationale Ordnung zu verwirklichen, die diejenigen durchsetzen müssen, deren Trachten auf eine weltweite Führerrolle, eine globale leadership, gerichtet ist.

Zwei italienische Geopolitiker, Agostino Degli Espinosa (1904–1952) und Carlo Maria Santoro (1935–2002), haben in ganz verschiedenen Epochen und mit großem zeitlichen Abstand voneinander — der erste in den 1930ern, der zweite in den 1990ern — den USA übereinstimmend einen wichtigen Zug attestiert, nämlich die Unfähigkeit zu regieren und zu verwalten.

Vor vielen Jahrzehnten, im Jahre 1932, schrieb Agostino Degli Espinosa: „Amerika will gar nicht regieren, es will vielmehr auf die einfachste Art und Weise herrschen, die man sich denken kann, nämlich mittels der Dollar-Herrschaft“, und er fährt fort, „das bedeutet nicht nur, daß seine Gesetze oktroyiert und sein Wille durchgesetzt wird; sondern das bedeutet das Diktat eines Gesetzes, dem der Geist der Menschen oder der Völker in solcher Weise anhaftet, daß Regierende und Regierte ein spirituelle Einheit bilden.“11 [11]

Carlo Maria Santoro hat vor über sechzig Jahren noch einmal unterstrichen, daß die US-Amerikaner sich die „maritime Macht […] überhaupt nicht ausmalen, ja nicht einmal konzeptionell vorstellen können, nicht Eroberung und Verwaltung noch die hierarchische Unterteilung, wie die großen Kontinentalreiche“ sie aufwiesen.12 [12]

Die thalassokratische Besonderheit der USA, die Santoro hervorgehoben hat, und die Unfähigkeit zum Regieren, die schon Degli Espinosa so meisterhaft erläuterte, weisen deutlicher als jede andere Analyse auf den künftigen Niedergang amerikanischer Macht hin. In diesem Zusammenhang müssen natürlich weitere kritische Elemente bezüglich der Expansion des US-Imperialismus berücksichtigt werden: Militäreinsatz, öffentliche Ausgaben, geringe diplomatische Kompetenz.

Der historische Tag, an dem die Führungsunfähigkeit der USA offen zutage trete, sei nun gekommen, behauptete der französische Wirtschaftswissenschaftler Jacques Sapir jüngst. Dem Direktor der Hochschule École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS) zufolge habe sich bereits in der Krise von 1997 bis 1999 gezeigt, „que les États-Unis étaient incapables de maîtriser la libéralisation financière internationale qu’ils avaient suscitée et imposée à nombreux pays“13 [13]. Sapir sieht in der Globalisierung selbstverständlich einen Aspekt der US-Expansion, denn er versteht die Anwendung der amerikanischen Politik im großen Maßstab als eine Politik der freiwilligen finanziellen und merkantilen Öffnung.14 [14] Zu diesem Zeitpunkt, da nun das liberale US-amerikanische Süppchen mittels des Diktats des Internationalen Währungsfonds weiteren Patienten eingeflößt werden soll — obwohl dies doch schon in Indonesien mißlang und sich auch Kuala Lumpur nachdrücklich dagegen gewehrt hat —, unterstreicht Sapir, daß es Pekings verantwortungsvolle Wirtschaftspolitik ist, die die Stabilität im Fernen Osten garantiert.

Es sei hier festgehalten, daß die Beschleunigung des ökonomischen und politischen Schrumpfungsprozesses der USA (2007/08) in eine Zeit fällt, da die Führung der Nation nach wie vor in Händen einer Machtclique liegt, die sich auf die Ideen des neokonservativen think tank beruft. Die Neocons haben bekanntlich Washington in den letzten Jahren — spätestens seit 1998, dem Jahre des Beginns der „Revolution in Military Affairs“ — soweit wie möglich zu einer aggressiven und expansionistischen Außenpolitik gedrängt; es war dies eine Politik, die sich eng an die Prinzipien des Alten Testamentes (— der messianische Impuls bildet einen festen Bestandteil des US-Patriotismus wie auch eine Konstante des US-Nationalcharakters —) sowie an die trotzkistische Theorie von der „permanenten Revolution“ gehalten hat, wobei letztere allerdings eine besondere — nämlich konservative — Beugung hat hinnehmen müssen. Diese Theorie ist nicht nur gewissermaßen das theoretische Substrat der Strategie des permanent war, des „beständigen Krieges“, welche Vizepräsident Dick Cheney lanciert und welche die Bush-Administration im Laufe der letzten beiden Legislaturperioden (2000–08) so eifrig umgesetzt hat, weshalb in Washington die „Geopolitik des Chaos“ aufgeblüht ist.

 

Indiolateinamerika und Eurasien

Die USA empfinden sich von der Notwendigkeit der geostrategischen Ordnung (über die in Eurasien Rußland und China die Kontrolle ausüben, in der südamerikanischen Hemisphäre dagegen Brasilien, Argentinien sowie die Karibik) und einer grundlegenden Wirtschafts- und Finanzkrise eingeengt; sie scheinen verwirrt und schwanken einerseits zwischen einer Außenpolitik noch aggressiverer Art und mit noch mehr Muskelspiel als in der jüngsten Vergangenheit und andererseits einer realistischen Neueinschätzung ihrer eigenen globalen Rolle. Derweil werden sich die größten eurasischen Nationen — allen voran Rußland und China — und die wichtigsten südamerikanischen Nationen — Argentinien und Brasilien — ihres wirtschaftlichen, politischen und geostrategischen Potentials in immer stärkerem Maße bewußt.

Dies setzt voraus, daß politische Analytiker und Entscheidungsträger neue Paradigmen zur Anwendung bringen, um die Gegenwart zu interpretieren. Die Auslegungsschemata der Vergangenheit, die auf der Grundlage der Dichotomien Ost—West, Nord—Süd, Zentrum—Peripherie fußen, scheinen keine Gültigkeit mehr zu haben. Eine Analyse der Gegenwart wird von Nutzen sein, um alle notwendigen Elemente zu erfassen, um die geopolitischen Szenarien der Zukunft zu umreißen, um sich einer kontinentalen wie auch multipolaren Sichtweise zu befleißigen, um Bündnisse wie auch Spannungen zwischen den globalen Akteuren auszumachen; hier richten wir unsere Aufmerksamkeit auf die interkontinentalen Achsen zwischen beiden Hemisphären unseres Planeten.

Die BRIC-Achse (Brasilien, Rußland, Indien und China), die neue geoökonomische Achse zwischen Eurasien und Indiolateinamerika, ist mittlerweile eine wohldefinierte, attraktive Tatsache und wird in naher Zukunft verschiedene eurasische und südamerikanische Nationen verbinden. Wenn sich diese Achse nicht kurz- bis mittelfristig konsolidiert, wird der britische „westliche“ Traum von einer euroatlantischen Gemeinschaft, „von der Türkei bis Kalifornien“15 [15], weitergeträumt werden, und die Weltmacht USA — als Kopf der Triade Nordamerika, Europa und Japan — wird weiterhin herrschen.

Auf dem jüngsten Gipfeltreffen der Außenminister der BRIC-Staaten (im Mai 2008 in Jekaterinburg/Rußland) wurde die Absicht bekräftigt, die wirtschaftlichen und politischen Beziehungen zu den neuen aufstrebenden Ländern enger zu gestalten; in den USA faßte man dies als veritablen Affront auf. Man sollte das Treffen der „Großen Fünf“ (Brasilien, Indien, China, Mexiko und Südafrika) in Sapporo auch in Verbindung mit dem G8-Gipfel in Tōyako im Juli 2008 sehen.

Mit dem Amtsantritt von Ministerpräsident Wladimir Putin in Rußland im August 1999 begannen sich zwischen Rußland und einigen südamerikanischen Ländern dauerhafte wirtschaftliche Beziehungen anzubahnen, die in den letzten Jahren intensiviert wurden und eine gewisse politische Dimension angenommen haben.

China zeigte sein Interesse an Südamerika bereits im April 2001 mit dem historischen Besuch von Staatspräsident Jiang Zemin in mehreren südamerikanischen Nationen auf dem Subkontinent. China, stets auf der Suche nach Rohstoffen und Energieressourcen für die industrielle Entwicklung, ist der Auffassung, daß es in seinen bevorzugten und strategischen Partner-Staaten Brasilien, Venezuela und Chile erheblichen Investitionsbedarf gibt, damit die grundlegende Infrastruktur geschaffen werden kann (heute gibt es rund 400 bis 500 Handelsvereinbarungen zwischen Peking und den wichtigsten südamerikanischen Ländern einschließlich Mexikos).

Das Interesse Rußlands und Chinas an Südamerika wächst daher von Tag zu Tag. Die russische Gasprom (und mit ihr Eni)16 [16] hat im September 2008 Verträge mit Venezuela über die Erforschung des Gebietes Blanquilla Est und der Karibikinsel La Tortuga, etwa 120 Kilometer nördlich von der Hafenstadt Puerto La Cruz (im Norden Venezuelas) gelegen, unterzeichnet, und Moskau hat einen Plan zur Schaffung eines Ölkonsortiums in Südamerika verabschiedet. Während der russische Mineralölkonzern Lukoil nach Gesprächen mit der Erdölgesellschaft Petróleos de Venezuela S. A. (PDVSA, auch „Petroven“) eine Punktation verfaßte, reiste ferner Staatspräsident Hugo Chávez im September 2008 nach Peking, um ein Dutzend Handelsabkommen über die Lieferung landwirtschaftlicher, technologischer und petrochemischer Erzeugnisse mit dem chinesischen Staatsoberhaupt Hu Jintao zu unterzeichnen; überdies verpflichtete sich Chávez, bis 2010 fünfhunderttausend Barrel Öl pro Tag zu liefern und hernach eine Million bis zum Jahre 2012.

Darüber hinaus sind Peking und Caracas nach intensiven Verhandlungen von Mai bis September 2008 übereingekommen, die notwendigen Voraussetzungen für die Errichtung einer im gemeinschaftlichen Besitz befindlichen Raffinerie in Venezuela zu schaffen und gemeinsam in China eine Flotte von vier gigantischen Öltankern zu bauen, um die erhöhten Öl-Lieferungen zu bewältigen.

Die Karibik und Südamerika scheinen nicht mehr zu sein als der „Hinterhof“ Washingtons. Washingtons Sorgen vergrößern sich angesichts Nikaraguas Anerkennung der Republiken Südossetien und Abchasien, angesichts Venezuelas Auftreten als Gastgeber für russische strategische Bomberpiloten auf Fernaufklärung und vor allem angesichts der Beschleunigung des Prozesses der südamerikanischen Integration durch das enge Bündnis zwischen Buenos Aires und Brasília. Die Beziehungen zwischen den beiden größten Ländern des amerikanischen Subkontinentes, Argentinien und Brasilien, haben es jüngst (Oktober 2008) gestattet, das Sistema de Pagos en Monedas Locales (SML)17 [17] für den wirtschaftlich-kommerziellen Austausch ins Leben zu rufen. Die Umgehung des US-Dollars durch den SML ist ein erster echter Schritt in Richtung auf eine währungspolitische Integration in den Gemeinsamen Markt „Mercosur“ und der Beginn der Schaffung einer „regionalen Drehscheibe“, die wohl vor allem auf die im wirtschaftlich-kommerziellen Bereich bereits soliden Beziehungen zu Rußland und China wird bauen können, die sich in der unmittelbar nächsten Zeit prächtig entwickeln werden.

Washingtons Nervosität wächst noch angesichts von Pekings und Moskaus Ausweitung ihres Einflusses in Afrika und angesichts der Unterhaltung ihrer Beziehungen mit dem Iran und Syrien.

Aber so wichtig und notwendig solche ökonomischen, kommerziellen und politischen Vereinbarungen auch sein mögen, damit sich das neue multipolare System, dessen beide Säulen Eurasien im Nordosten und Indiolateinamerika im Südwesten sind, richtig entwickeln kann, müssen letztere unbedingt ihre Seeküsten kontrollieren und ihre (oft künstlich von Washington und London hervorgerufenen) internen Spannungen im Zaum halten, die ihre wahre Achillesferse darstellen.

China und Rußland sollten allerdings, wenn sie den USA gegenübertreten, beachten, daß die einstige Hypermacht derzeit zwar mit Sicherheit eine „verlorene“ Nation ist, sie aber immer noch ein geopolitisches Gebilde von kontinentalen Ausmaßen und Herrin ihrer eigenen Küsten ist und noch immer eine starke Flotte besitzt,18 [18] die auf jedem Kriegsschauplatz des Planeten auftauchen kann; das heißt, es gilt vernünftige und ausgewogene Lösungen zu suchen, damit der Grad der Störungen auf globaler Ebene nicht noch zunimmt. Jüngst haben wir daran erinnert, daß Washington nun seine Vierte Flotte reaktiviert hat (bestehend aus elf Schiffen, einem Atom-U-Boot und einem Flugzeugträger), um in bedrohlicher Weise die Verpflichtung zu demonstrieren, die man für mittel- und südamerikanischen „Partner“ habe. Die furchteinflößende Macht, die die USA Eurasien und vor allem Rußland gegenüber zur Schau stellen, bildet den Ausgangspunkt für eine Politik der Integration oder der verstärkten Zusammenarbeit des Subkontinents mit Europa und Japan — auch mit China. In ebendiesem Zusammenhange müssen wir die neue Politik von Rußlands Präsident Dmitri A. Medwedew in bezug auf die Entwicklung der russischen Streitkräfte betrachten, insbesondere die Modernisierung der Marine.19 [19] Obwohl wir im Zeitalter der sogenannten „Geopolitik des Raumes“ und der geostrategischen Raketenwaffen sowie der Strategischen Verteidigungsinitiative (SDI) leben, bilden doch Schiffe auf den Weltmeeren auch heute noch den Prüfstein der Macht, an dem globale Akteure ihre Strategien zu beweisen eingeladen sind; dies gilt noch mindestens das nächste Jahrzehnt hindurch sowohl für „Binnenmeere“ (Mittel- und Schwarzes sowie Karibisches Meer) als auch in den Ozeanen.

Um völlig zu verstehen, in wessen Händen in Übersee die Macht liegt und — nach dem Willen der USA — auch künftig liegen soll, täten Peking und Moskau gut daran, der Worte Henry Kissingers eingedenk zu sein, der vor Jahren schrieb:

Geopolitisch betrachtet, ist Amerika eine Insel weitab der riesigen Landmasse Eurasiens, dessen Ressourcen und Bevölkerung die der Vereinigten Staaten bei weitem übertreffen. Und nach wie vor ist die Beherrschung einer der beiden Hauptsphären Eurasiens — Europas also und Asiens — durch eine einzige Macht eine gute Definition für die strategische Gefahr, der sich die Vereinigten Staaten einmal gegenübersehen könnten, gleichviel, ob unter den Bedingungen eines Kalten Krieges oder nicht. Denn ein solcher Zusammenschluß wäre imstande, die USA wirtschaftlich und letztlich auch militärisch zu überflügeln, eine Gefahr, der es selbst dann entgegenzutreten gälte, wenn die dominante Macht offenkundig freundlich gesinnt wäre. Sollten sich deren Absichten nämlich jemals ändern, dann stieße sie auf eine amerikanische Nation, deren Fähigkeit zu wirkungsvollem Widerstand sich erheblich vermindert hätte und die folglich immer weniger in der Lage wäre, die Ereignisse zu beeinflussen.“20 [20]

Das zu Eurasien Gesagte gilt, nahezu perfekt gespiegelt, in gleicher Weise auch für Indiolateinamerika. Aus evidenten geostrategischen Gründen muß Indiolateinamerika — und das heißt derzeit Brasilien, Argentinien und Venezuela — die Spannungen niedrig halten, die die Instabilität einiger an die Andenkette angrenzenden Länder schüren;21 [21] hier kommt Bolivien eine Vorrangstellung zu, das als Binnenstaat die Westküste des amerikanischen Subkontinents mit seinem Osten verbinden könnte. Brasília, Buenos Aires, Santiago de Chile und Caracas mußten nun gezwungenermaßen ihre politischen wie militärischen Beziehungen ankurbeln — unter der Vormundschaft der USA, wenn man so will — und haben dabei ihr besonderes Augenmerk auf den Ausbau ihrer Hochseeflotten, sowohl zivile wie militärische, gelegt. Die gegenwärtigen Entwicklungen scheinen Indiolateinamerika, dank des „fernen Freundes“ — der eurasischen Macht —, in die Hände zu spielen. Die gegenwärtigen Entwicklungen, das muß gesagt werden, nutzen auch Europa und Japan.

Für das Gleichgewicht des Planeten jedoch bleibt nur zu hoffen, daß die Macht der USA auf ein rechtes Maß zurückschrumpft und daß sich die Vereinigten Staaten danach keiner unbesonnenen Revanchestrategie verschreiben.


Aus dem Italienischen von D. A. R. Sokoll


1 [22] Die derzeitige Wirtschafts- und Finanzkrise geht nach Meinung einiger Experten, unter diesen Jacques Sapir, auf die drei Jahre 1997 bis 1999 zurück. (Jacques Sapir. Le Nouveau Siècle XXI.: Du siècle „américaine“ au retour des Nations. Paris: Seuil, 2008. S. 11.) Hier sei daran erinnert, daß die USA — in der Überzeugung, die „einzige Weltmacht“ (Zbigniew Brzezinski) zu sein — „[u]ngefähr von 1992 bis 1997 […] eine ideologische Kampagne [führten], die auf die Öffnung aller nationalen Märkte für den freien Welthandel und den ungehinderten Kapitalverkehr über nationale Grenzen hinweg abzielte“ (Chalmers Johnson Ein Imperium verfällt: Wann endet das Amerikanische Jahrhundert? übers. v. Thomas Pfeiffer u. Renate Weitbrecht. München: Karl-Blessing-Verlag, 2000. S. 269).

2 [23] Chalmers Johnson. Ein Imperium verfällt: Ist die Weltmacht USA am Ende? übers. v. Thomas Pfeiffer u. Renate Weitbrecht. München: Goldmann, 2001.

3 [24] Emmanuel Todd. Weltmacht USA: Ein Nachruf. übers. v. Ursel Schäfer u. Enrico Heinman. München: Piper, 2003.

4 [25] Johnson, a. a. O., S. 55.

5 [26] Johnson, a. a. O., S. 54.

6 [27] „Das internationale System zerbricht nicht nur, weil schwankende und aggressive neue Mächte versuchen, ihre Nachbarn zu dominieren, sondern auch weil zerfallende alte Mächte, statt sich anzupassen, versuchen, ihre ihnen aus den Händen gleitende Überlegenheit in eine ausbeuterische Vormachtstellung auszubauen.“ (David P. Calleo. Die Zukunft der westlichen Allianz: Die NATO nach dem Zeitalter der amerikanischen Hegemonie. übers. v. Helena C. Jadebeck. Stuttgart: Bonn Aktuell, 1989. S. 218.

7 [28] Michael Lind. „How the U.S. Became the World’s Dispensable Nation.“ In: Financial Times, 26. Januar 2005.

8 [29] Luca Lauriola. Scacco matto all’America e a Israele: Fine dell’ultimo Impero. Bari: Palomar, 2007.

9 [30] Claudio Mutti in seiner Rezension von: Lauriola, Scacco matto all’America e a Israele, a. a. O. — Veröffentlicht auf: www.eurasia.org, am 27. Januar 2008.

10 [31] Tiberio Graziani. „Geopolitica e diritto internazionale nell’epoca dell’occidentalizzazione del pianeta.“ In: Eurasia: Rivista di studi geopolitici, 4/2007, S. 7.

11 [32] Agostino Degli Espinosa. „Imperialismo USA.“ In: Augustea. Nr. 10. Rom/Mailand, 1932. S. 521.

12 [33] Carlo Maria Santoro. Studi di Geopolitica 1992–1994. Turin: G. Giappichelli, 1997. S. 84.

13 [34] Auf Deutsch: „daß die Vereinigten Staaten unfähig gewesen sind, mit der internationalen finanziellen Lossagung fertigzuwerden, zu denen sie unsere Länder selbst getrieben und die sie uns auferlegt haben“. — Sapir, a. a. O., S. 11 f.

14 [35] Ebd., S. 63 f.

15 [36] Mit diesen Worten hat Sergio Romano in zwei Briefen in der Tageszeitung Corriere della Sera die britische Anti-Europa-Politik kommentiert: „Das Ziel der Briten ist die Schaffung einer großen atlantischen Gemeinschaft, von der Türkei bis Kalifornien, und London mittendrin wäre natürlich der Dreh- und Angelpunkt.“ (Sergio Romano. „Perché è difficile fare l’Europa con la Gran Bretagna.“ In: Corriere della Sera, 12. Juni 2005. S. 39.)

16 [37] Das Akronym steht für Ente Nazionale Idrocarburi und bezeichnet den Erdöl- und Energiekonzern, der das größte Wirtschaftsunternehmen Italiens darstellt. 1999 hat Eni mit Gasprom eine Vereinbarung über den Bau der Blue-Stream-Pipeline unterzeichnet, die Rußland über das Schwarze Meer mit der Türkei verbindet. — Anm. d. Übers.

17 [38] Zahlungssystem in lokaler Währung. Zwischenstaatliche Geschäfte werden direkt in Brasilianischen Reais und Argentinischen Pesos abgerechnet, ohne Umweg über die Weltwährung Dollar. — Anm. d. Übers.

18 [39] Alessandro Lattanzio weist darauf hin, daß „die US-Marine vor zehn Jahren noch vierzehn Flugzeugträger sowie Trägerkampfgruppen gehabt hatte. Jetzt besitzt sie auf dem Papier noch zehn [Flugzeugträger], aber nur fünf, sechs stehen im Einsatz“. (Alessandro Lattanzio. „La guerra è finita?“ Vortrag anläßlich des FestivalStoria zu Turin am 16. Oktober 2008.)

19 [40] Alessandro Lattanzio. „Il rilancio navale della Russia.“ In: www.eurasia-rivista.org (Stand: 1. Oktober 2008).

20 [41] Henry A. Kissinger. Die Vernunft der Nationen: Über das Wesen der Außenpolitik. übers. v. Matthias Vogel u. a. Berlin: Siedler, 1994. S. 904.

21 [42] Bekanntlich haben Analysten Südamerika in zwei Bogenbereiche untergliedert: einerseits den Andenbogen, bestehend aus Venezuela, Kolumbien, Ecuador, Peru, Bolivien, Paraguay, und andererseits den Atlantikbogen, bestehend aus Brasilien, Uruguay, Argentinien und Chile.

samedi, 23 juillet 2011

Mediterraneo e Asia Centrale: le cerniere dell'Eurasia

Mediterraneo e Asia Centrale: le cerniere dell’Eurasia

Tiberio GRAZIANI

Ex: http://www.eurasia-rivista.org/

 La transizione dal sistema unipolare a quello multipolare genera tensioni in due particolari aree della massa eurasiatica: il Mediterraneo e l’Asia Centrale. Il processo di consolidamento del policentrismo sembra subire una impasse causata dall’atteggiamento “regionalista” assunto dalle potenze eurasiatiche. L’individuazione di un unico grande spazio mediterraneo-centroasiatico, quale funzionale cerniera della massa euroafroasiatica, fornirebbe elementi operativi all’integrazione eurasiatica.

Nel processo di transizione tra il momento unipolare e il nuovo sistema policentrico si osserva che le tensioni geopolitiche si scaricano principalmente su aree a forte valenza strategica. Tra queste, il bacino mediterraneo e l’Asia Centrale, vere e proprie cerniere dell’articolazione euroafroasiatica, hanno assunto, a partire dal primo marzo del 2003, un particolare interesse nell’ambito dell’analisi geopolitica riguardante i rapporti tra gli USA, le maggiori nazioni eurasiatiche e i Paesi del Nord Africa. Quel giorno, si ricorderà, il parlamento della Turchia, vale a dire il parlamento della nazione-ponte per eccellenza tra le repubbliche centroasiatiche e il Mediterraneo, decise di negare l’appoggio richiesto dagli USA per la guerra in Iràq1. Questo fatto, lungi dal costituire solamente un elemento di negoziazione tra Washington e Ankara, come in un primo momento poteva apparire (e certamente lo fu anche, a causa di due elementi contrastanti: la fedeltà turca all’alleato nordamericano e la preoccupazione di Ankara per l’effetto che l’ipotizzata creazione di un Kurdistan, nell’ambito dell’allora probabile progetto d tripartizione dell’Iràq, avrebbe avuto sulla irrisolta “questione curda” ), stabilì tuttavia l’inizio di una inversione di tendenza della cinquantennale politica estera turca2. Da allora, con un crescendo continuo fino ai nostri giorni, la Turchia, tramite soprattutto l’avvicinamento alla Russia (facilitata dalla scarsa propensione dell’Unione Europea ad includere Ankara nel proprio ambito) e la sua nuova politica di buon vicinato, ha cercato di praticare una sorta di smarcamento dalla tutela statunitense, rendendo di fatto scarsamente affidabile un tassello fondamentale per la penetrazione nordamericana nella massa eurasiatica. Oltre gli ostacoli costituiti dall’Iràn e dalla Siria, gli strateghi di Washington e del Pentagono devono oggi tener conto infatti anche della nuova e poco malleabile Turchia.

Il mutamento di condotta della Turchia è avvenuto nel contesto della più generale e complessa trasformazione dello scenario eurasiatico, tra i cui elementi caratterizzanti sono da registrare la riaffermazione della Russia su scala continentale e globale, la potente emersione della Cina e dell’India nell’ambito geoeconomico e finanziario e, per quanto concerne la potenza statunitense, il suo logoramento sul piano militare in Afghanistan e in Iràq.

Quello che, a far data dal crollo del muro di Berlino e dal collasso sovietico, sembrava apparire come l’avanzamento inarrestabile della “Nazione necessaria” verso il centro della massa continentale eurasiatica, seguendo le due seguenti predeterminate direttrici di marcia:

 - una, procedente dall’Europa continentale, volta all’inclusione, a colpi di “rivoluzioni colorate”, nella propria sfera d’influenza dell’ex “estero vicino” sovietico, prontamente ribattezzato la “Nuova Europa”, secondo la definizione di Rumsfeld, e destinata strategicamente, nel tempo, a “premere” contro una Russia ormai allo stremo;

- l’altra, costituita dalla lunga strada che dal Mediterraneo si protrae verso le nuove repubbliche centroasiatiche, volta a tagliare in due la massa euroafroasiatica e a creare un permanente vulnus geopolitico nel cuore dell’Eurasia;

si era arrestato nel volgere di pochi anni nel pantano afgano.

Falliti gli ultimi tentativi di “rivoluzioni colorate” e sommovimenti telediretti da Washington nel Caucaso e nelle Repubbliche centroasiatiche, rispettivamente a causa della fermezza di Mosca e delle congiunte politiche eurasiatiche di Cina e Russia, messe in atto, tra l’altro, attraverso la Organizzazione della Conferenza di Shanghai (OCS), la Comunità economica eurasiatica e il consolidamento di relazioni di amicizia e cooperazione militare, gli USA al termine del primo decennio del nuovo secolo dovevano riformulare le proprie strategie eurasiatiche.

 

La prassi egemonica atlantica

 

L’assunzione del paradigma geopolitico proprio al sistema occidentale a guida statunitense, articolato sulla dicotomia Stati Uniti versus Eurasia e sul concetto di “pericolo strategico”3, induce gli analisti che lo praticano a privilegiare gli aspetti critici delle varie aree bersaglio degli interessi atlantici. Tali aspetti sono costituiti comunemente dalle tensioni endogene dovute in particolare a problematiche interetniche, disequilibri sociali, disomogeneità religiosa e culturale4, frizioni geopolitiche. Le soluzioni approntate riguardano un ventaglio di interventi che spaziano dal ruolo degli USA e dei loro alleati nella “ricostruzione” degli “stati falliti” (Failed States) secondo modalità diversificate (tutte comunque miranti a diffondere i “valori occidentali” della democrazia e della libera iniziativa, senza tenere in alcun conto le peculiarità e le tradizioni culturali locali), fino all’intervento militare diretto. Quest’ultimo viene giustificato, a seconda delle occasioni, come una risposta necessaria per la difesa degli interessi statunitensi e del cosiddetto ordine internazionale oppure, nel caso specifico degli stati o governi che l’Occidente ha valutato, preventivamente e significativamente, in accordo alle regole del soft power, “canaglia”, quale estremo rimedio per la difesa delle popolazioni e la salvaguardia dei diritti umani5.

Considerando che la prospettiva geopolitica statunitense è tipicamente quella di una potenza talassica, che interpreta il rapporto con le altre nazioni o entità geopolitiche muovendo dalla propria condizione di “isola”6, essa identifica il bacino mediterraneo e l’area centroasiatica come due zone caratterizzate da una forte instabilità. Le due aree rientrerebbero nell’ambito dei cosiddetti archi di instabilità come definiti da Zbigniew Brzezinski. L’arco di instabilità o di crisi costituisce, come noto, una evoluzione ed un ampliamento del concetto geostrategico di rimland (margine marittimo e costiero) messo a punto da Nicholas J. Spykman7. Il controllo del rimland avrebbe permesso, nel contesto del sistema bipolare, il controllo della massa eurasiatica e dunque il contenimento della sua maggiore nazione, l’Unione Sovietica, ad esclusivo beneficio della “isola nordamericana”.

Nel nuovo contesto unipolare, la geopolitica statunitense ha definito come Grande Medio Oriente la lunga e larga fascia che dal Marocco giunge fino all’Asia Centrale, una fascia che andava secondo Washington “pacificata” in quanto costituiva una ampio arco di crisi, a causa delle conflittualità generate dalle disomogeneità sopra descritte. Tale impostazione, veicolata dagli studi di Samuel Huntington e dalle analisi di Zigbniew Brzezinski, spiega abbondantemente la prassi seguita dagli USA al fine di aprirsi un varco nella massa continentale eurasiatica e da lì premere sullo spazio russo per assumere l’egemonia mondiale. Tuttavia alcuni fattori “imprevisti” quali la “ripresa” della Russia, la politica eurasiatica condotta da Putin in Asia Centrale, le nuove intese tra Mosca e Pechino, nonché l’emersione della nuova Turchia (fattori che messi in relazione alle relative e contemporanee “emancipazioni” di alcuni paesi dell’America Meridionale delineano uno scenario multipolare o policentrico) hanno influito sulla ridefinizione dell’area come un Nuovo Medio Oriente. Tale evoluzione, emblematicamente, venne resa ufficiale nel corso della guerra israelo-libanese del 2006. In quell’occasione, l’allora segretario di Stato Condoleeza Rice ebbe a dire: «Non vedo l’interesse della diplomazia se è per ritornare alla situazione precedente tra Israele ed il Libano. Penso sarebbe un errore. Ciò che vediamo qui, in un certo modo, è l’inizio, sono le doglie di un nuovo Medio Oriente e qualunque cosa noi facciamo, dobbiamo essere certi che esso sia indirizzato verso il nuovo Medio Oriente per non tornare al vecchio»8. La nuova definizione era ovviamente programmatica; mirava infatti alla riaffermazione del partenariato strategico con Tel Aviv ed alla frantumazione – indebolimento dell’area vicino e medio orientale nel quadro di quello che alcuni giorni dopo la dichiarazione di Condoleeza Rice venne precisato dal primo ministro israeliano Olmert essere il “New Order” in “Medio Oriente”. Parimenti programmatico era il sintagma “Balcani eurasiatici” coniato da Brzezinski in riferimento all’area centroasiatica, giacché utile alla formulazione di una prassi geostrategica che, attraverso la destabilizzazione dell’Asia Centrale sulla base delle tensioni endogene, aveva (ed ha) lo scopo di rendere problematica la potenziale saldatura geopolitica tra Cina e Russia.

Negli anni che vanno dal 2006 alla operazione “Odyssey Dawn” contro la Libia (2011), gli USA, nonostante la retorica inaugurata dal 2009 dal nuovo inquilino della Casa Bianca, hanno di fatto perseguito una strategia mirante alla militarizzazione dell’intera striscia compresa tra il Mediterraneo e l’Asia Centrale. In particolare, gli USA hanno messo in campo, nel 2008, il dispositivo militare per l’Africa, l’Africom, attualmente (aprile 20011) impegnato nella “crisi” libica, finalizzato al radicamento della presenza statunitense in Africa in termini di controllo e di pronto intervento nel continente africano, ma anche puntato nella direzione del “nuovo” Medio Oriente e dell’Asia Centrale. In sintesi, la strategia statunitense consiste nella militarizzazione della fascia mediterranea-centroasiatica. Gli scopi principali sono:

  1. creare un cuneo tra l’Europa meridionale e l’Africa settentrionale;

  2. assicurare a Washington il controllo militare dell’Africa settentrionale e del Vicino Oriente (utilizzando anche la base di Camp Bondsteel presente nel Kosovo i Metohija), con una particolare attenzione all’area costituita da Turchia, Siria e Iràn;

  3. tagliare” in due la massa eurasiatica;

  4. allargare il cosiddetto arco di crisi nell’Asia Centrale.

Nell’ambito del primo e del secondo obiettivo, l’interesse di Washington si è rivolto principalmente verso l’Italia e la Turchia. I due paesi mediterranei, per motivi diversi (ragioni eminentemente di politica industriale ed energetica per l’Italia, ragioni più propriamente geopolitiche per Ankara, desiderosa di ricoprire un ruolo regionale di primo livello, peraltro in diretta competizione con Israele) hanno negli ultimi anni tessuto rapporti internazionali che, in prospettiva, poiché forti delle relazioni con Mosca, potevano (e possono) fornire leve utili per una potenziale exit strategy turco-italiana dalla sfera di influenza nordamericana. Il tentativo oggettivo di aumentare i propri gradi di libertà nell’agone internazionale operati da Roma e Ankara cozzavano contro non solo gli interessi generali di natura geopolitica di Washington e Londra, ma anche contro quelli più “provinciali” dell’Union méditerranéenne di Sarkozy.

 

Il multipolarismo tra prospettiva regionalista e eurasiatica

 

La prassi applicata dal sistema occidentale guidato dagli USA volta, come sopra descritto, ad ampliare le crisi in Eurasia e nel Mediterraneo al fine non della loro stabilizzazione, bensì del mantenimento della propria egemonia, mediante militarizzazione dei rapporti internazionali e coinvolgimento degli attori locali, oltre ad individuare altri futuri e probabili bersagli (Iràn, Siria, Turchia) utili al radicamento statunitense in Eurasia, pone alcune riflessioni in merito allo “stato di salute” degli USA e alla strutturazione del sistema multipolare.

Ad una analisi meno superficiale, l’aggressione alla Libia di USA, Gran Bretagna e Francia, non è affatto un caso sporadico, ma un sintomo della difficoltà di Washington di operare in maniera diplomatica e con senso di responsabilità, quale un attore globale dovrebbe avere. Esso evidenzia il carattere di rapacità tipico delle potenze in declino. Il politologo ed economista statunitense David. P. Calleo, critico della “follia unipolare” e studioso del declino degli USA, osservava nel lontano 1987 che «…le potenze in via di declino, anziché regolarsi e adattarsi, cercano di cementare il proprio barcollante predominio trasformandolo in un’egemonia rapace»10. Luca Lauriola nel suo Scacco matto all’America e a Israele. Fine dell’ultimo Impero11, sostiene, a ragione, che le potenze eurasiatiche, Russia, Cina e India trattano la potenza d’oltreatlantico, ormai “smarrita e impazzita”, in modo da non suscitare reazioni che potrebbero generare catastrofi planetarie.

Per quanto invece riguarda il processo di strutturazione del sistema multipolare, occorre rilevare che quest’ultimo avanza lentamente, non a causa delle recenti azioni statunitensi in Africa Settentrionale, ma piuttosto per l’atteggiamento “regionalista” assunto dagli attori eurasiatici (Turchia, Russia e Cina), i quali stimando il Mediterraneo e l’Asia Centrale solo in funzione dei propri interessi nazionali, non riescono a cogliere il significato geostrategico che queste aree svolgono nel più ampio scenario conflittuale tra interessi geopolitici extracontinentali (statunitensi) ed eurasiatici. La riscoperta di un unico grande spazio mediterraneo-centroasiatico, evidenziando il ruolo di “cerniera” che esso assume nell’articolazione euroafroasiatica, fornirebbe elementi operativi per superare l’ impasse “regionalista” che subisce il processo di transizione unipolare-multipolare.

 * Tiberio Graziani è direttore di “Eurasia” e presidente dell’IsAG.

1 Elena Mazzeo, “La Turchia tra Europa e Asia”, “Eurasia. Rivista di Studi Geopolitici”, a. VIII, n.1 2011.

2 La Turchia aderisce al Patto Nato il 18 febbraio 1952.

3 «Geopoliticamente l’America è un’isola al largo del grande continente eurasiatico. Il predominio da parte di una sola potenza di una delle due sfere principali dell’Eurasia — Europa o Asia — costituisce una buona definizione di pericolo strategico per gli Stati Uniti, una guerra fredda o meno. Quel pericolo dovrebbe essere sventato anche se quella potenza non mostrasse intenzioni aggressive, poiché, se queste dovessero diventare tali in seguito, l’America si troverebbe con una capacità di resistenza efficace molto diminuita e una incapacità crescente di condizionare gli avvenimenti», Henry Kissinger, L’arte della diplomazia, Sperling & Kupfer Editori, Milano 2006, pp.634–635.

«Eurasia is the world’s axial supercontinent. A power that dominated Eurasia would exercise decisive influence over two of the world’s three most economically productive regions, Western Europe and East Asia. A glance at the map also suggests that a country dominant in Eurasia would almost automatically control the Middle East and Africa. With Eurasia now serving as the decisive geopolitical chessboard, it no longer suffices to fashion one policy for Europe and another for Asia. What happens with the distribution of power on the Eurasian landmass will be of decisive importance to America’s global primacy and historical legacy.» Zbigniew Brzezinski, “A Geostrategy for Eurasia,” Foreign Affairs, 76:5, September/October 1997.

4 Enrico Galoppini, Islamofobia, Edizioni all’insegna del Veltro, Parma 2008.

5 Jean Bricmont, Impérialisme humanitaire. Droits de l’homme, droit d’ingérence, droit du plus fort?, Éditions Aden, Bruxelles 2005; Danilo Zolo, Chi dice umanità. Guerra, diritto e ordine globale, Einaudi, Torino 2000; Danilo Zolo, Terrorismo umanitario. Dalla guerra del Golfo alla strage di Gaza, Diabasis, Reggio Emilia 2009.

6 «Un tipico descrittore geopolitico è la visione degli USA come una “isola”, non troppo diversa geopoliticamente dall’Inghilterra e dal Giappone. Tale definizione esalta la loro tradizione di commercio marittimo ed interventi militari oltremare e, ovviamente, di sicurezza basata sulla distanza e l’isolamento.» Phil Kelly, “Geopolitica degli Stati Uniti d’America”, “Eurasia. Rivista di Studi Geopolitici”, a. VII, n.3 2010.

7 Nicholas Spykman, America’s Strategy in World Politics: The United States and the Balance of Power, Harcourt Brace, New York 1942.

8 «But I have no interest in diplomacy for the sake of returning Lebanon and Israel to the status quo ante. I think it would be a mistake. What we’re seeing here, in a sense, is the growing — the birth pangs of a new Middle East and whatever we do we have to be certain that we’re pushing forward to the new Middle East not going back to the old one», Special Briefing on Travel to the Middle East and Europe, US, Department of State, 21 luglio 2006

9 Tiberio Graziani, “U.S. strategy in Eurasia and drug production in Afghanistan”, Mosca , 9-10 giugno 2010 (http://www.eurasia-rivista.org/4670/u-s-strategy-in-eurasia-and-drug-production-in-afghanistan )

10 David P. Calleo, Beyond American Hegemony: The future of the Western Alliance, New York 1987, p. 142.

11 Luca Lauriola, Scacco matto all’America e a Israele. Fine dell’ultimo Impero, Palomar, Bari 2007.


Article printed from eurasia-rivista.org: http://www.eurasia-rivista.org

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dimanche, 17 juillet 2011

Artico: una nuova rotta commerciale per l'Asia

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Artico: una nuova rotta

commerciale per l’Asia

      

Ex: http://rinascita.eu/

La disputa per il controllo dell’Artico è appena iniziata. In ballo c’è il controllo delle risorse energetiche, le nuove vie per i traffici marittimi e i nuovi spazi per la pesca e il turismo. E proprio l’apertura del Passaggio a Nord-Est costituisce una delle risorse che Mosca intende sfruttare sul piano economico e commerciale.

 

Un cargo, MV Nordic Barents, ha trasportato oltre 40.000 tonnellate di minerale di ferro, dal porto norvegese di Kirkenes, salpando il 4 settembre scorso e diventando così la prima nave straniera a compiere un viaggio commerciale attraverso le acque dell’Artico russo. Il bastimento ha attraversato la North Sea Route (Passaggio a Nord-est), percorrendo le coste settentrionali della Russia per raggiungere e attraversare lo stretto di Bering. Circa tre settimane dopo, ha attraccato a Xingang, nel nord della Cina. “L’intero viaggio è andato benissimo. Non ci sono stati grandi ritardi ed è stato molto economico. Comparato al Capo di Buona Speranza, il risparmio per il solo carburante è stato di circa 550.000 dollari”, ha dichiarato Christian Bonfils, Ceo della Nordic Bulk Carriers.


I russi utilizzano le acque artiche tutto l’anno, oramai da decenni. Il progressivo ritrarsi della banchisa causato dal surriscaldamento globale negli ultimi anni ha spinto le compagnie di navigazione straniere a guardare verso nord nella speranza di sfruttare le nuove rotte di navigazione commerciale. Ma fino a poco tempo la rotta dell’Estremo Nord era chiusa alle navi straniere. Le aziende era obbligate ad utilizzare il canale di Suez, un viaggio che dalla Norvegia, richiede quasi il doppio del tempo. L’anno scorso la Tschudi shipping che possiede una miniera a Kirkenes, ha chiesto ai russi la possibilità di utilizzare la via del Mare del Nord per raggiungere la Cina, il più grande cliente della miniera.
“Abbiamo ottenuto un messaggio molto chiaro dallo Stato russo: Vogliamo competere con Suez”, ha sottolineato il Ceo Felix Tschudi.


Fino a quel momento l’incertezza era enorme per i costi d’ingaggio di un rompighiaccio russo. “Il prezzo che abbiamo pagato l’anno scorso [210.000 dollari] per il servizio fornito dal rompighiaccio è stata comparabile a quello per il Canale di Suez”, ha chiosato Bonfils. Ciò dimostra che nelle intenzioni dei russi qualcosa sta cambiando. A spiegare le cause è stato il professor Lawson Brigham, dell’Università di Fairbanks in Alaska, sottolineando che tutto ciò è dovuto alla volontà russa di sfruttare le risorse naturali dell’area. “Il motivo di fondo è che il Pil della Russia è legato allo sviluppo delle risorse naturali dell’Artico”, ha osservato il docente, ma interesse di Mosca è anche quello di realizzare un sistema di trasporto delle risorse naturali ai grandi mercati globali, in particolare a quello cinese. Nella regione infatti sono presenti enormi giacimenti di risorse naturali, tra cui nichel, ferro, fosforo, rame e cobalto, nonché idrocarburi. La Russia spera così di sfruttare le enormi ricchezze dei fondali artici e favorire commerci e trasporti attraverso il Passaggio a Nord-est, Una rotta questa più breve di migliaia di km rispetto alle altre: 13mila chilometri verso l’Asia, circa 10mila in meno rispetto alla rotta tradizionale del Canale di Suez. Per l’anno in corso è previsto un traffico di tre milioni di tonnellate, una cifra che il vice premier russo Sergej Ivanov conta di raddoppiare nel 2012.

mercredi, 08 juin 2011

O. Gutsulyak: In the Presentiment Euroasian Mahdi

http://primordial.org.ua/archives/256#more-256

Oleg Gutsulyak: In the Presentiment Euroasian Mahdi

OLEG GUTSULYAK:
IN THE PRESENTIMENT EUROASIAN MAHDI
Interview to the Italian magazine “LA NAZIONE EURASIA":
BOLLETTINO TELEMATICO PER IL COORDINAMENTO PROGETTO EURASIA”)
(Conversation was conducted by editor-in-chief Daniele Scalea)

Русская версия интервью -http://primordial.org.ua/archives/123

Итальянская версия интервью – http://primordial.org.ua/archives/252

Translated by Sergiy Tyupa

Oleg_Gutsulyak.jpgMr. Gutsulyak, you are the editor of “La Nazione Eurasia”, Ukrainian version. How you decided to do that? Who’s helping you in this work?

· Initially I was interested in the Italian version of “La Nazione Eurasia” and simply wanted to make something alike. There were some resources already in place, and after talking to my friends I learnt that they would be interested in it, too. The decision was made at the meeting of our Group for Studying the Basics of Primordial Tradition “Mesogaia”. The latter is just a section of a more extensive Ukrainian Intellectual Club of the New Right “Gold Griffin” (unfortunately, only two sections of the club are currently active – ours and the literature one; others are only nominal as the people who initially started them lost their interest). We presented the “LNE – UA” project as the one leading away from the narrow constraints of endless wails and weeping over “Ukraine’s bitter destiny”. We have a lot of authors, mostly graduate and undergraduate students and young teachers from our Precarpathian National Vasyl Stefanyk University and other universities, located in Ivano-Frankivsk (our city boasts three state and seven private universities!). The most active among them are Oleh Hrinkevych, Volodymyr Eshkilev, Ihor Kozlyk, Roman and Olga Ivasiv, Ivan Pelypyshak, Oleksandr Horishny, Oleh Skobalsky, Nataliya Lytvyn, Solomiya Ushnevych, Ulyana Makh, Oksana Stasynets, Sergiy Tyupa, Daniil Belodubrovsky, Yevhen Baran, and the late Teacher and Preceptor Yuriy Sultanov. I have to mention that they represent different nationalities living in Galicia – Ukrainians, Russians, Poles, Jews, Azerbaijanians, Moldavians, Hungarians, etc.; and different religions – Roman Catholic, Greek Catholic, Russian Orthodox, Ukrainian Orthodox, Judaism, Muslim, LDS, Neo-Paganism… At one point of time I was helped by Canadian interns who were of Ukrainian descent. “LNE-UA” is not our only project. The first one was our “Mesogaia” web site (http://www.mesogaia.il.if.ua); there is also the “Gall’Art” site (http://www.gallart.narod.ru) and a number of others, whose authors are the members of our Group (http://newright.il.if.ua, http://www.preussen-ua.narod.ru,http://www.goutsoullac.narod.ru, http://www.loveyourace.front.ru). Since printing services are so expensive, we can’t afford to publish a magazine or a newsletter, although we have materials sufficient for many issues. Our foreign friends also help us – Anton Rachev from Bulgaria, Sasha Papovich from Macedonia, Mohammed Nabil from Canada, Kevin Strom from the USA, Aleksandr Novoselov from Moldova, Andrei Pustogarov from Russia, Ellen Dovgan from Estonia.

What does the term “Eurasiatism” mean in your eyes?

· Ukrainian Eurasiatism has a peculiar historical tradition, dating back to early 1920s. That was a period of national movement for individuality, later referred to as “Shot Down Renaissance”. A group of Ukrainian intellectuals and writers with Mykola Fitilev-Khvylevy as their leader proclaimed the idea of “Asian Renaissance” and a slogan “To Psychological Europe!” looking at Ukraine as a peculiar intermediary between East and West, North and South, as a kind of subcontinent. I offered a name for this subcontinent – MesoEurasia, by analogy with MesoAmerica. But Ukraine, rather, resembles South-East Asia – the crossroads of a number of world civilizations (China, India, Islam, Oceania). But what is Ukraine by this analogy – Brunei, Malaysia, Singapore, Thailand, Vietnam, or Burma? I think, time will show.

Is there in Ukraine a big following for ideas as Eurasiatism and European nationalism?

· Yes, there is, and it is natural since Ukraine is one the crossroads between East and West. History proves that Ukrainians have never been aside from common European problems, whether in the Norman times or in the Cossack epoch. We are proud that in Kyivan Rus times our ancestors conquered Constantinople, crushed Mongols and Tatars, and crusaders (long before Russians did it); that Ukrainian troops fought at Grunwald, and that Ukrainian Cossacks seized Moscow in 1612 and then were protecting Vienna together with Polish troops; crashed Huguenots near Dunkirk and the Turks near Sinop. In our country we defeated powerful Polish armies, Peter the Great’s troops, and Bolshevik Red Army. And we have always realized ourselves as bearers of the high European Mission.

What do you think about the actual situation of your country, from a political and social point of view?

· Shortly we’ll take part in the re-run of the second round of the Presidential election. It is a great illusion both for the West and for Russia to think that Viktor Yanukovych is backed by Russia and that Viktor Yuschenko is backed by the USA. This myth was created by that part of the electorate who favour Russia and who consider Russian their native language. In reality Yanukovych is a protege of an extremely narrow stratum of extremely wealthy tycoons who played the Russian “card”, whereas Yuschenko became, perforce, a charismatic leader of the “potential catastrophe” stratum. After all, if current frequency deviated from 50 Hertz, Ukraine would “fall into itself” – energy system would collapse, communities would not be supplied with power and heating. In other words, at any moment a chain reaction of urban environment disintegration could start, together with disindustrialization and return from unbalanced Modern to Pre-Modern, just like it happens in popular “catastrophe movies” – with all mental consequences, resulting in total destruction of the civilization embryos.

How is relationship between Ukraine and Russia after the fall of USSR?

· It must be confessed that relations with Russia are one of the main factors of Ukraininan life, and these relations exist on different levels: between governments, businessmen, scientists, artists, relatives, and just friends. Sometimes they have this or that level of remoteness or intimacy. Not everything is so simple. Leonid Kuchma’s election pledges were in no way different from those of his Belorussian colleague Lukashenko – aiming at integration with Russia. However, when Kuchma came to power, he had to take into consideration not only the 45% of evident anti-Russian state of public opinion, but also the interests of both large-scale capital (who were not willing to see competitors from Russia on their territory and change the existing corruption schemes) and the feeling of a “proprietor” (“it is no concern of mine”) – the feeling that makes Ukrainian mentality different from the Russian one (the latter characterized with the feeling of collectivism).

You think – as Aleksandr Dugin – that President Vladimir Putin could be the leader of an alternative project to Atlantism, or you think he will finish to fall into line with US egemony?

· It is unlikely to expect from Putin, who can be viewed as the embodiment of Hoffman’s “little Zaches”. His desire to have everything under control is not a working habit of a KGB officer. This is the sign of weakness, an attempt to hold the situation firmly at hand. As the representative of the past he cannot admit publicly that Russia had won in the “cold war” – by winning over its own communism. Putin is incapable of offering to the post-Soviet elites any acceptable “vision of the future”, any development program, since the Russian elite have not developed these for themselves, either. You can’t get too far only on “nostalgia”. It is more likely that the world will witness the appearance of a new political personality who would be interesting to government elites in former USSR. He is awaited for with a certain mystical piety, similar to the feeling the Muslims have waiting for Mahdi’s advent. In other words, this “messiah” will come from the outside, from the world, which is transcendental to those, who potentially view themselves as America’s opposition.

What do Ukrainian people think about European Union?

· Apart from a small percent of people mourning for the former USSR, Ukraine’s population, no matter which language they speak or which religion they follow, realize that Ukraine’s entering to the European Union is inevitable. It’s quite another matter if we talk about the time when this is to happen. The majority of extreme nationalistic anti-Russian forces are advocating the immediate joining to the EU and NATO, and introducing European life standards to Ukraine. Their ideal models to follow are the Baltic states (Lithuania, Latvia, Estonia) and Poland. Moderate forces, including the pro-Russian ones, favour simultaneous entering to both the EU and the so-called Single Eurasian Space (alliance with Russia, Belarus, and Kazakhstan). This is referred to as “multi-vector policy”. It is the strongest, but the most difficult to achieve. Moreover, the Single Eurasian Space can be entered even now, but, having done this, Ukraine’s integration to Europe would become way more complicated. Besides, entering the Eurasian union may endanger the viability of the European vector. Secondly, the striving for SES on behalf of former USSR republics is solely and merely the striving for the Russian resources – not only raw materials, but also the infrastructure and technologies. Numerous appeals to longstanding unity of the “sister nations” are nothing but a bluff. As soon as Belarus has the slightest chance of tearing away from Russia and joining another centre of force, it will use its chance by two hundred per cent. Similarly, Ukrainians are not at all creating illusions about the European Union. The EU in its today’s format is incapable of pursuing concrete and independent policy since the current geopolitical structure is seriously distorted; and this framework is unsuitable for carrying out a strategic plan that the continent needs in order to avoid grave consequences of the Atlantic empire. This distortion is rooted in Britain’s presence in the Union. London is the world financial centre, and, purely in the British style, its people are present in Brussels with the only aim – to sabotage. It is evident from the way they hold their position about adopting the EU constitution.

The Chief of Pentagon, Donald Rumsfeld, has defined Eastern Europe as “the new Europe” – that means, a group of country faithful to USA. But really Eastern European peoples are believer of the “American Dream”, or only their governments are so?

· New democracies’ orientation towards the USA is only a developmental disease. In reality, they will bring to the USA so many problems in the future that the current anti-terrorism campaign would seem an easy promenade to Americans. Life is becoming more complicated than 20 years ago. And it will be becoming more complicated still. Think back to the Balkan war against the Ottoman Empire: the countries liberated by Russia soon became her foes (Bulgaria started a war, then fought against the Entente; Romania, Greece and Bulgaria crowned the representatives of German dynasties). Of course, a lot will depend on diplomatic moves of Washington, London, Moscow, and the EU, as well as on the development of networks of non-government and political organizations, focused on this or that “centre of force”. It is possible that as the tension between Old Europe and the USA continues to grow, part of New Europe will strive after the US and, strange as it may seem, be against it, just like centuries ago the Italic tribes declared a war on Rome just in order to receive Roman citizenship!.. And it is also possible that Turkey, geared by British capital, will lead the confrontation between New and Old Europe.

You are an expert of literature. Is there any writer or thinker that could be considered as a master for all European peoples, and an inspiring of European rebirth?

· The thing is that the unification of the Italian language resulted from Risorgismento, while Ukrainian Renaissance became possible because of the unification of the Ukrainian language. We were forced to fight for out independence, we were refused in existing as a unique nation. Just imagine a situation that Napoleon had won and proclaimed that Italian was only a dialect of French, and that Italian nation could not possibly exist and wouldn’t exist, either!.. This is why the Ukrainian literature had a completely different mission than other European national literatures. Its aim was to bring back the world of the people who had a heroic past, the past that was stolen and the past that the nation was destined to win back. For two centuries the Ukrainian literature, represented by Taras Shevchenko and then by Ivan Franko and Lesia Ukrainka, was pursuing this objective. It rejected the possibility of metaphysics that had barely sprung up in the Baroque epoch by Paisiy Velichkovskiy and Kyiv-Mohyla Academy. This line later turned into Russian “starchestvo” and impregnated Dostoevsky. The only air-way we had in this respect was the translations from European literature, we had and still have a brilliant translation school, almost everything is translated… It is only now that the young generation of Ukrainian authors is opening the metaphysics and, consequently, is becoming interesting to Europe. Yuriy Andrukhovych’s and Oksana Zabuzhko’s novels and poems have long ago been translated into German and Swedish, the English-speaking world knows the well-established “New-York Group” of poets, Yuriy Pokalchuk publishes in French; Yuriy Izdryk, Volodymyr Yeshkilev, Stepan Protsiuk are not unfamiliar names, either (as a rule, their works are first translated into Polish, which the German translators take as a certain quality mark). Moreover, Italy expresses interest to Ukrainian literature, too. A well-known poetess, Oksana Pakhlevskaya, the daughter of Ukraine’s living classical author Lina Kostenko, is chairing the Department of Ukrainian Studies at one of the Italian universities; Mario Grasso popularizes Ukrainians in his “New Moon Calendar”… Another thing I would like to add is that writing poems is peculiar to Ukrainian culture. I believe it is the manifestation of introvert national character. Everybody writes here, it’s a kind of national sport. Books of poetry are published in great numbers, poets are regarded as spokesmen of national aspirations, and are easily elected to the Parliament. As an example of that I can bring up a rather popular series “Modern Ukrainian Poetry”, published by Yuriy Vysochanskiy. I feel honoured that my best poems were published in this series.

You have particularly studied the works by Evola and Guenon, haven’t you?

· I can definitely say that I have studies all the available Russian and Ukrainian translations, as well as some English ones. Unfortunately, they are not numerous, but every day the number is increasing. One of my dissertation chapters is devoted to the “new right” and their spiritual leaders – Evola and Guenon. At one time I was member of a militarized organization “UNA-UNSO” (similar to Romanian “Iron Guard”) and was regularly published in its newspaper “Holos Natsii” (“The Voice of the Nation”). That was where we first started translating Evola and Guenon into Ukrainian. Then Ihor Kahanets, editor-in-chief of “Perehid-4″ magazine, continued this topic on a more professional level (http://www.perehid.kiev.ua). As for me, I’m trying to popularize these ideas, introduce them into serious academic writing; I hold a special seminar “Traditionalism Philosophy” at university, which, I hope, will soon turn into a full academic lecturing course.

What do you think about Karl Marx and his disciples?

I went through an excellent school of orthodox marxism-leninism both at secondary school and a Soviet university. I witnessed the realization of Karl Marx’s project from the inside, living in this country. Yes, there were times when I was keen on national-communist ideas and thoughе that Muscovite social-imperialists distorted the essence of socialism (the leading fighter for Ukraine’s independence Simon Petlura, our Simon Bolivar, proclaimed : “Without a socialist Ukraine we don’t need an independent Ukraine!”); there were times when I was listening to the Russian service of the Albanian radio, read everything about Che Guevara, Franc Fannon and the “new left”, distributed leaflets… But the truth turned out to be more complicated. And it indeed was a revelation when I read a social “Charter of Labour” of the Spanish Falangists. This changed me as a strike of lightning…

You are also an expert of anthropological questions. From a pure historical, ethnical and cultural point of view, which are the borders of European Nation?

· It would be caustic to say that the Russians are not a European nation. Maybe, they are the most European one. In the meaning that they preserved a European Christian tradition of Byzantine, which disappeared in Europe long ago. The French, for example, like to mention with sarcasm how at the dawn of the previous century they were taught at schools that Asia started beyond the Rhine. De Goll moved Europe to the Ural Mountains and added Siberia and the Far East as Europe’s dominions. The Ancient Greeks saw Asia beyond the Don river… If to take anthropologically, the Russians are pure Caucasians, just like the Finno-Ugric peoples that became their substratum. And nobody is disputing whether the Finns, Hungarians, or Estonians belong to Europe, it is unthinkable without them. They were Europe’s compensation for losing Indo-Irani and Tohar ethnic groups. Nature abhors a vacuum.

What are the main cultural bonds between Europe and Asia, and what the main cultural differences between Eurasian and American civilizations?

I share the point of view that Alexander the Great organized a totally new space for the world history by invading barbarian lands. And we are not talking about the Hellenistic world since the meaning of Alexander the Great’s image stretches far from the Mediterranean; the geographical remoteness of lands covered even in the legendary glory of his presence allows us to talk about a much wider understanding of the Mediterranean world. His mission was not merely to conquer the whole world, but rather to bring together and make this world agree semantically, with its centre always in the Mediterranean (the Inner Sea). The new Mediterranean space, established by Alexander, was joined by common elements of the material and spiritual culture. And this heterotopic, real, living world of Alexander (in contrast to Fuko’s utopian world) is, in fact, “Eurasia”. Even the USA, which appeared comparatively not long ago on the crest of the “Atlantic revolution”, coherently falls into this self-developing model. From this point of view, the USA is only one of the Mediterranean countries, continuing this macro space’s cultural history. Indeed, Europe and Asia, Eurasia and America are much closer to each other than it seems. In my opinion, these are mainly economic interests of some European transnational corporations with their headquarters in Britain that cause the confrontation between Europe and the USA; they are located in Britain because they are in interested in more flexible tax legislations and state budgets of the European countries since they mainly work for the defense orders. The West now is the battlefield for the bearers of the two vectors for market economy development – the American liberal economic government system with republican approach (liberal in economics and conservative in politics) and the Dutch-British financial government system with democratic approach (conservative in economics and liberal in politics). In other words, between the bearers of Plato’s idealism and Kant’s empiricism… Essentially, the nature of the confrontation is the same as the one between Byzantine and Persia in the 7th century, when the fire-worshipping Iran had seemingly fallen to Emperor Irakli’s feet, but the Arabian sands brought Mohammad’s cavalry… And it is no use wondering who is playing Persia’s role now – Europe or America… As for America, I fully agree with my new acquaintance from Piedmont – a geopolitics expert Fabricio Vielmini – that the USA’s crisis is irreversible and has nothing to do with the administration occupying the White House. If John Kerry had come to power, the democrats would have done everything more politely, but in reality they would have continued to fool other nations and continue the previous policy of maintaining the world hegemony position. Notwithstanding all his education and political correctness, Kerry offered the foreign policy program that essentially is not different from “tough Bush’s” policy. The remaining key elements are “terrorism”, constant and omnipresent “threats”, but there isn’t a single word on how to overcome the fundamental problems. In reality, the Democratic candidate’s global strategy implementation would mean the infringement of each Eurasian nation’s independence.

The religion – your is the Christian Orthodox one – has a great importance in your life and thought?

· As the majority of Western Ukrainians, I belong to the Greek Catholic Church, in other words, I am a Catholic of the Eastern Rite (by the way, most of the Ukrainian labour immigrants to Italy and Portugal are Greek Catholics and, naturally, belong to the European nation, complimentary to Western Europeans; this situation is different in Germany and England, where the immigrants are Muslims and Turks, or Arabs). The Orthodox Christians scornfully call us “uniats” since we are in union with Rome, and the head of our church is a Roman Catholic Cardinal. But the way to Christianity was not simple to me. When the atheist bans disappeared, most of the people here had to face the choice of spiritual orientation. As rule, most of them chose the religion of their fathers – in union with Rome. But I threw myself into spiritual search – first of all to the Oriental religions (especially Hinduism, I still am still not indifferent to it); then I came to neo-paganism (and even became one of the priests of a powerful neo-paganism movement in Ukraine RUNVira). But again, by the Divine Intent, Christianity opened to me in all its providential beauty, as the bearer of the Topic of Strength.

Is there something special you want to say to Italian readers of “La Nazione Eurasia”?

The linguists say that there two most melodious languages in the world. The first one is Italian, the second is Ukrainian. Also, medieval and modern travellers call Ukraine “Italy on the Dnieper banks”. At one time regions of our country were part of the Danube empire. At the dawn of its independence Ukraine try to “flirt” with France through the then President Kravchuk, but France either didn’t understand, or didn’t want to “hurt” its friend (i.e. Russia), and so it didn’t’ become Ukraine’s “center of gravity” and lost its chance, maybe, having been scared of possible expenses for another Guiana. Germany is more concerned with its relations with France…Maybe, we are interesting to Italy?

(“La Nazione Eurasia”, 2005, n 1)
www.lanazioneeurasia.altervista.com

lundi, 16 mai 2011

Chine-Turquie: la question du Xinjiang

 

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Chine-Turquie: la question du Xinjiang
par Tancrède Josseran
Ex: http://www.realpolitik.tv/
L’effondrement de l’Union soviétique, l’affirmation de l’Islam politique, la mondialisation ouvrent de nouveaux horizons. La Turquie tourne son regard vers l’immensité des steppes d’Asie Centrale. Le pantouranisme, la volonté de penser les peuples turcs de l’Adriatique à la muraille de Chine comme une même communauté de destin et de civilisation imprègne l’ensemble de l’arc politique. Cette idée d’une aire géographique à l’échelle continentale est à la source d’un puissant sentiment d’appartenance et de fierté.

Le Xinjiang ou Türkestan oriental jouit d’une place particulière dans l’imaginaire national. À l’origine, le berceau historique du premier empire turc, se situait entre le désert de Gobi et les monts de l’Altaï. Signe de la prégnance de cette plus longue mémoire, un décret oblige depuis 1993 l’insertion d’une carte du monde turc, à la fin de chaque manuel scolaire.

Peu avant sa mort, le fondateur de la Turquie moderne, Mustapha Kemal prédisait : « Un jour le monde verra avec stupeur s’éveiller et se mettre en marche cet empire invisible qui gît, encore ensommeillé dans les flancs de l’Asie ». Kemal était convaincu qu’à un moment donné cette entité prendrait conscience d’elle-même et se détacherait de la tutelle des Russes et des Chinois comme la Turquie républicaine s’était arrachée des griffes de l’Occident.

Cette conception hypertrophiée de l’identité renvoie à la politique étrangère d’Ankara. Elle se décline en trois grandes familles de pensée :
- La synthèse islamo-nationaliste
- Les souverainistes
- L’école néo-ottomane

Ce classement est arbitraire dans la mesure où les délimitations sont souvent floues. Un même auteur peut se situer à la confluence de plusieurs courants. Bien que leur influence soit inégale, ils marquent chacun à des degrés variables un intérêt pour les populations turques vivant hors d’Anatolie. Si l’école islamo-nationaliste influence les réactions épidermiques les plus visibles de l’opinion publique, son impact réel sur la politique étrangère d’Ankara est limité. Inversement, les tenants du néo-ottomanisme, proches du parti islamiste au pouvoir, ou les souverainistes, liés à l’armée, sont davantage en mesure de peser sur les décisions. Ami, rival, partenaire, ennemi, Pékin est inclus dans un large spectre de points de vue. Mais, à chaque fois, l’analyse des positions turques renvoie à la question du Xinjiang.

La synthèse islamo-nationaliste

La synthèse turco-islamique allie religion traditionnelle et nationalisme. Elle est depuis le début des années 80 l’idéologie officieuse de l’État turc. Instaurée avec l’aide des militaires soucieux d’éradiquer la subversion gauchiste en canalisant la soif de sacré de la population, elle revendique une voie particulière. Les Turcs sont prédestinés à l’Islam, leur croyance chamaniste annonçait déjà l’idée d’un Dieu unique. Les Turcs en se convertissant à la religion de Mahomet ont sauvé l’Islam des croisés. A contrario, sans l’Islam, l’identité turque aurait dépéri. Les islamo-nationalistes rappellent souvent l’exemple des Bulgares, des Hongrois qui ont perdu leur turcité en refusant l’Islam. Dès lors, la Turquie doit reprendre son rôle de protectrice des musulmans et des Turcs à travers le monde.

Théoricien de la synthèse islamo-nationaliste et du courant souverainiste, Suat Ilhan définit le monde turc de la manière suivante : Il rassemble : « les États Turcs indépendants, les communautés autonomes turques, les minorités turques, les pays dans lesquels il y a des ressortissants turcs, les traces de culture turque. Le Taj Mahal en Inde, les ponts sur la Drina, la mosquée de Tolun en Egypte sont autant de vestiges cette grandeur passée » (1). Si l’on applique cette grille de lecture à la Chine, il est de fait qu’une partie importante de son territoire relève du monde turc. La grande muraille qui a protégé pendant des siècles la Chine des assauts des peuples nomades turcophones, n’est qu’à 70 kilomètres de Pékin…
La Chine est perçue avec une profonde défiance. En raison de son régime politique, elle est assimilée à une dictature athée qui opprime les musulmans. Necemettin Özfatura, penseur issu des cercles nationalistes et contributeur régulier au quotidien Türkiye, souligne la dimension religieuse qu’il perçoit dans la répression de Pékin : « Le génocide commis par les Chinois au Türkestan oriental, n’est ni le premier, ni le dernier commis contre des Turcs musulmans » (2). Pour ce courant, le Xinjiang est partie intégrante de la communauté des croyants (Umma). Il abrite le tombeau du maître soufi Bugra Khan. Il est islamisé depuis des siècles. Il existe une communauté d’appartenance irrévocable entre la Turquie et le Türkestan oriental. « Le Türkestan oriental est partie intégrante de notre âme et de nous-même. Pendant 11 ans de 1886 à 1877 le Türkestan fut une province ottomane » (3) [ Le Türkestan avait symboliquement reconnu l’autorité du Sultan-calife] s’exclame Özfatura. En d’autres termes, il semble qu’à partir du moment où l’attention de l’opinion mondiale se fixe sur un territoire qui a relevé de la Sublime Porte, l’orgueil national turc brutalement réveillé, ne peut admettre que la souveraineté y soit exercée par un pays tiers. C’est le complexe de la souveraineté évincée…

Les théoriciens de la synthèse islamo-nationaliste considèrent la Chine comme un géant au pied d’argile miné par des dissensions internes, prêt à s’affaisser sur lui-même à la première crise. La « Chine comme l’union soviétique éclatera et le régime s’effondrera, nous le verrons un jour » (4). Si les républiques d’Asie centrale se sont libérées du joug communiste, l’indépendance du Türkestan oriental est, elle aussi, inéluctable. Ses ressources en matière première (gaz, pétrole, uranium) garantissent largement sa viabilité.

Aussi, Ankara n’a pas intérêt à ménager particulièrement Pékin y compris pour des raisons d’ordre économique. Les échanges entre les deux pays profitent en priorité à Pékin. « Les Chinois exportent 80 % de leurs marchandises contre 20 % pour nous. Dès qu’un navire chinois arrive dans nos ports une usine ferme » (5). Selon les islamo-nationalistes, il serait donc normal que la Turquie adopte une politique plus protectionniste et qu’elle ait recours à l’arme du boycott.

Manifestation le 4 novembre 2010 à Paris - copyright photos : sylvielasserre.blog.lemonde.fr

Manifestation le 4 novembre 2010 à Paris - copyright photos : sylvielasserre.blog.lemonde.fr

Ces représentations sont largement répandues dans l’opinion publique. Elles servent de prêt-à-penser à toute une génération de politologues, d’historiens et de journalistes. Elles forment un consensus rarement remis en question et sont à l’origine de pensées-réflexes particulièrement perceptibles en cas de tensions ou de crises. Les propos de Tayip Erdogan qualifiant la répression chinoise des émeutes de juillet 2009 de « génocide » en sont une illustration parmi d’autres. Néanmoins, si l’on quitte la sphère de l’émotionnel et des réactions épidermiques, l’influence de la synthèse turco-islamique est restreinte. Elle n’influe pas réellement sur les grandes orientations politiques. L’on peut juger de son influence à l’aune de son impact sur la crise yougoslave. En dépit d’une très forte campagne dans l’opinion sur le thème : « La Bosnie ne sera pas une nouvelle Andalousie », Ankara ne s’est jamais départie d’une grande prudence dans sa politique balkanique. Tout au plus la Turquie a-t-elle permis l’acheminement d’une aide humanitaire. La réserve d’Ankara prend son origine dans son refus d’avaliser un précédent qui remettrait en cause l’intangibilité des frontières. Cela est particulièrement vrai pour le Kosovo. Ces considérations renvoient bien entendu au problème kurde…

Les réseaux de soutien aux Ouïgours liés à la mouvance islamo-nationaliste se retrouvent dans certains partis de la droite radicale :
- le Parti de la Grande Union (BBP) scission islamiste du Parti d’Action Nationaliste (MHP) ;
- le Parti de la Félicitée (Saadet Partisi) parti islamiste orthodoxe ;
- le Milli Görüs, organisation islamiste interdite en Turquie mais autorisée en Europe, matrice originelle de la plupart des partis islamistes en Turquie ;
- des quotidiens populaires à grands tirages : Türkiye, Vakit, Milli Gazete ;
- la confrérie des Nakshibendis.

Les souverainistes

Le mouvement souverainiste a émergé en Turquie au tournant des années 2000. Par-delà le traditionnel clivage droite-gauche, il rassemble des patriotes d’obédiences diverses mais tous attachés au maintien de l’État et de la nation dans la forme léguée par Mustapha Kemal à sa mort en 1938. Il mêle kémalistes proche du Parti Républicain du Peuple et nationalistes bon teints sympathisants du Parti d’Action Nationaliste. Cette mouvance conjugue rejet de l’Occident, attachement au rôle de l’État, refus du processus d’adhésion à l’Union européenne. Hostile aux États-Unis, elle considère avec une grande suspicion le Parti de la Justice et du Développement qu’elle accuse de servir les ambitions de Washington et d’être à l’avant-garde d’un projet d’Islam modéré en contradiction avec les principes fondateurs de la République.

Pour cette mouvance, Ankara doit rompre avec l’Union Bruxelles et réorienter sa politique étrangère dans une perspective eurasiste. La Russie, les Républiques d’Asie Centrale et dans une certaine mesure la Chine offrent des voies alternatives. Proche de l’institution militaire, cette mouvance dispose de solides réseaux dans les rangs des officiers supérieurs.

À la différence de la synthèse turco-islamique, les souverainistes ne font pas de la religion un point non-négociable de leur orientation en politique étrangère. Au contraire attachés aux notions de laïcité, d’État-nation, de non-ingérence dans les affaires étrangères, ils ont tendance à se méfier des courants religieux ou politiques à vocation transnationale. Ils sont fidèles en cela à la devise kémaliste « Paix dans le monde, paix dans le pays ». Les rapports avec la Chine sont donc perçus sous l’angle de la realpolitik. Les souverainistes pointent deux problèmes dans les rapports turco-chinois :
- Chypre ;
- le PKK ;

Défendant l’intangibilité des frontières et la notion d’intégrité du territoire, Pékin est en accord avec les thèses de Nicosie. Elle défend un règlement dans le cadre des Nations Unies et une réunification de l’île sous l’égide du seul gouvernement reconnu officiellement par la communauté internationale. La Chine n’a jamais appuyé les projets séparatistes ou de nature confédérale d’Ankara sur l’île d’Aphrodite (6).

Les souverainistes turcs reprochent aux chinois leur immixtion dans les problèmes intérieurs turcs en particulier sur la question kurde. Ils énumèrent les ouvrages et les revues, journaux édités par des organismes d’État en faveur de la cause séparatiste. En outre, ils soulignent l’importance de l’armement chinois équipant les milices kurdes d’Irak du nord (7).

Toutefois les souverainistes reconnaissent que certaines critiques chinoises sont justes. On ne peut réprimer le PKK au nom de l’unité nationale et, d’un autre coté, se faire le porte-parole d’un mouvement séparatiste au Xinjiang sous le prétexte qu’il s’agit d’un peuple turcophone. En substance, chacun devrait ne pas se mêler des affaires intérieures des autres. L’amitié de la Chine doit être recherchée et cela pour trois raisons :
- la Chine est un grand pays et elle est membre du Conseil de sécurité des Nations Unies. En 2030 elle aura dépassé les États-Unis ;
- sur la question de Chypre et du PKK, la Chine peut influencer la communauté internationale. Autant donc ne pas la provoquer ;
- la Turquie doit travailler à prendre des parts de marché en Chine.

Pour les Dr Hidayyet Nurani Ekrem, chercheur au TÜRKSAM, think-tank souverainiste proche de l’armée « la politique extérieure d’un pays est le prolongement de sa politique intérieur. En même temps, la politique extérieure d’un pays a pour devoir de préserver les intérêts nationaux. La politique étrangère doit bénéficier aux intérêts nationaux » (8). Dès lors, comme le Kurdistan, le Xinjiang relève des affaires intérieures de la chine. « Le Türkestan doit jouer le rôle de point de contact entre la Turquie et la Chine. Dans cette perspective l’intérêt stratégique du Türkestan doit prendre le rôle d’un pont entre les deux pays » (9). Sans l’avouer trop ouvertement les souverainistes turcs reconnaissent que les Chinois ont accordé un statut de région autonome au Xinjiang, des droits en matière culturelle, linguistique, éducative qu’ils n’auraient jamais eux-mêmes concédés aux kurdes…

Aussi, il n’existe pas à proprement parler dans la mouvance souverainiste d’organisations de soutien aux Ouïgours. La priorité demeure la défense et le maintien de l’État turc dans ses frontières actuelles.

L’école néo-ottomane

L’école néo-ottomane désigne à l’origine un groupe de personnalités issues de la mouvance religieuse et nationale-libérale gravitant autour de Türgüt Özal, Président de la République dans les années 80-90. Pour bon nombre, ils sont proches à l’origine de la synthèse turco-islamique. Ils considèrent le kémalisme avec scepticisme. La Turquie républicaine par la brutalité de ses réformes s’est, selon eux, coupée de son environnement traditionnel. Depuis lors, elle souffre d’une véritable lobotomie culturelle. La Turquie est le pays le plus apte à prendre le flambeau du monde musulman, comme le fut auparavant l’empire ottoman. Toutefois, à la différence des cercles islamo-nationalistes, l’école néo-ottomane ne rejette nullement l’ouverture vers l’Occident. Au contraire, elle nourrit une certaine fascination pour le modèle anglo-saxon capable d’allier en même temps foi, démocratie et économie de marché. Loin de succomber à la tentation chimérique d’une hypothétique restauration impériale, les Néo-ottomans prônent le recours au soft power.

À l’image des grandes puissances et de leurs anciens espaces coloniaux, la Turquie peut légitimement prétendre à sa propre zone d’influence. Ahmet Davutoglu, actuel ministre des Affaires étrangères et principal théoricien de cette mouvance estime que la Turquie appartient par ordre décroissant à trois grands espaces :
- le monde arabo-musulman ;
- le monde turcique avec l’Asie centrale ;
- l’Occident avec l’espace balkanique.

Ankara doit se libérer des chaînes autarciques de la politique kémaliste pour devenir un acteur global de l’échiquier planétaire.

Dans son ouvrage fondamental, Strategik Derinlik, (Profondeur stratégique), il insiste sur la notion de puissance civilisationnelle. Les civilisations islamiques, indiennes, confucéennes ont autant le droit d’affirmer leur spécificité que la civilisation occidentale.

L’erreur à éviter, selon Davutoglu, serait de « juger la politique chinoise à l’aune de critères humanitaires et non à partir de sa culture ». La Turquie est asiatique par son histoire aussi « jouer la carte culturelle est susceptible de procurer des avantages immédiats ». De cette façon, « la Turquie pourra compenser sa faiblesse numérique par celle de l’insertion culturelle » (10).

Une fois prise en compte cette dimension, il faut replacer les relations turco-chinoises dans leur environnement. Davutoglu souhaite voir Ankara jouer un rôle actif en Asie Centrale, en devenant un arbitre à l’intersection des États-Unis, de la Russie et de la Chine. La Turquie, remarque Davutoglu, est le « seul membre de l’OTAN à disposer d’une profondeur stratégique en Asie » (11). Cependant, cette appartenance au camp occidental ne doit pas faire renoncer à Ankara ses propres spécificités géostratégiques. Au contraire, en s’affirmant la Turquie pourra approfondir sa marge de manœuvre dans la consolidation de ses rapports avec Pékin sans pour autant être estampillé automatiquement comme fourrier de Washington. L’Asie Centrale et les liens particuliers qui unissent la république anatolienne à ses épigones des steppes offrent à Ankara la possibilité de devenir une puissance médiane à « la croisée du local, du global et du continental » (12).
Quatre puissances influent directement sur le devenir de l’Asie centrale selon Davutoglu : la Russie, la Turquie, la Chine, le Japon. La rivalité d’Ankara avec Moscou est le pendant de la confrontation opposant à l’autre extrémité Pékin à Tokyo. « Mais il y a aussi une concurrence entre la Chine et la Russie sur l’Asie Centrale, des motifs de discorde entre le Japon et la Russie au sujet des îles Kouriles. Dès lors chaque relation transversale influe sur l’ensemble de l’Asie centrale » (13). Conséquence de ce billard à plusieurs bandes, Ankara doit ajuster ses relations en permanence avec la Chine, la Russie, le Japon.

Cet équilibre entre puissances est précaire. Une démographie incontrôlée peut tout bouleverser estime Davutoglu. Le Kazakhstan est plus étendu que le plus grand pays de l’UE, or sa population s’élève à peine à 17 millions d’habitants. En comparaison, avec sa superficie, surenchérit Davutoglu, « le Türkestan oriental qui recoupe 25 % du territoire chinois est faiblement peuplé. C’est comme si en proportion la superficie de l’Afrique était peuplée de manière équivalente à la Sibérie » (14).

Il est donc évident que le décalage existant entre les très fortes densités de population existant en Chine maritime et le vide existant en Asie centrale induit un déséquilibre et de futures crises, car « l’Asie centrale est l’espace de projection du trop plein démographique » (15) chinois. Sur le long terme la Chine élargit son emprise démographique et économique sur l’Asie orientale, mais pour cela elle a besoin de se porter au-devant des ressources énergétiques en gaz, pétrole d’Asie centrale et du Moyen-Orient. Davutoglu note qu’avec la disparition de l’Union soviétique, il est beaucoup plus difficile de juguler la pénétration chinoise en Asie Centrale. A contrario, simultanément, l’émancipation des républiques turcophones a fait germer au Xinjiang « le désir d’autodétermination » (16).

Davutoglu appréhende la poussée chinoise en Asie Centrale. Démographiquement et économiquement la Russie et les Républiques turcophones ne sont pas en mesure de faire obstacle. Dès lors la formation de point d’abcès ralentissant cette progression vers les champs énergétiques, n’est pas forcément inutile. La crise au Xinjiang peut faire gagner de temps. En outre, Davutoglu, à l’inverse du courant souverainiste, ne remet pas fondamentalement en cause le tropisme atlantiste de la Turquie. Aussi, la Turquie peut-t-elle ponctuellement sous-traiter la politique américaine en Asie centrale. D’autant que la présence de Washington en Afghanistan s’explique en grande partie par la volonté de bloquer les routes énergétiques de la Caspienne à Pékin.

Réseaux pro-Ouïgours et main de la CIA ?

Les Ouïgours peuvent compter sur l’appui discret de cercles proches du gouvernement turc et du parti au pouvoir, l’AKP. La confrérie nurcu de Fethullah Gülen, qui compte un nombre important de membres de l’AKP, est en première ligne (17). Cette confrérie travaille en Asie centrale depuis de nombreuses années à la formation des élites locales. Outre des écoles, des universités, les Fethullacis possèdent de nombreux journaux, chaînes de radio et télévisions. Étroitement associée à la CIA, l’activité de la confrérie est considérée avec défiance par Moscou qui l’a interdite de séjour sur son territoire.

Marc Grosseman et Morton Abramowitz, anciens ambassadeurs des États-Unis à Ankara, supervisent l’action de la confrérie. Ils agissent conjointement avec Graham Fuller, ancien vice-président de la CIA et principal promoteur du projet d’Islam modéré. Fuller est par ailleurs auteur d’un rapport sur le Xinjiang en 1998, révisé en 2003 pour la Rand Corporation. Abramowitz, Fuller ont parrainé en septembre 2004 à Washington « un gouvernement du Türkestan en exil ». Par ailleurs, Enver Yusuf Turani chef de ce gouvernement fantôme est un proche de Gülen.

Tancrède Josseran

Références

1) Suat Ilhan, Türk olmak zordur, Alfa, Istanbul, 2009, p. 632.
2) Türkiye, 14 juillet 2009, Necati Özfatura, Dogu Türkistan’da zülüm, [La tyrannie au Türkestan oriental].
3) Idem.
4) Idem.
5) Türkiye, 4 août 2009, Necati Özfatüra, Dogu Türkistan’da son durum, [Dernier état des lieux au Türkestan oriental].
6)
www.turksam.org/tr/a35.html Hiddayet Nurani Ekrem Türkiye-çin iliskisinde dogu Türkistan [Le Türkestan oriental dans les relations turco-chinoises].
7) Idem.
8) Idem.
9) Idem.
10) Ahmet Davutoglu, Stratejik Derinlik, [Profondeur stratégique], Kure, Istanbul, 2008, p.494.
11) Ibid.p.492.
12) Ibid.p.493.
13) Ibid.p.494.
14) Ibid.p.464.
15) Idem.
16) Ibid.p.478.
17) Merdan Yanardag, Fethullah Gülen hareketinin perde arkasi Türkiye nasil kusatildi ?[ derrière le rideau du mouvement de Fethullah Gülen, comment la Turquie a été encerclée], Siyah Beyaz, Istanbul, 2008.

jeudi, 12 mai 2011

O Barao "Sangrento" von Ungern-Sternberg - Louco ou Mistico?

 

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O Barão "Sangrento" von Ungern-Sternberg - Louco ou Místico?

 
por Dr. Richard Spence
 
 
"Meu nome está cercado por tamanho ódio e medo que ninguém pode julgar o que é verdade e o que é mentira, o que é história, e o que é mito."
(Barão Roman Fedorovich von Ungern-Sternberg, 1921)
Na Mongólia, havia uma lenda do príncipe guerreiro, Beltis-Van. Notável por sua ferocidade e crueldade, ele derramou "enormes quantidades de sangue humano antes de ter encontrado sua morte nas montanhas de Uliasutay." Seus assassinos enterraram os corpos do Príncipe e de seus seguidores bem fundo na terra, cobriram as tumbas com pedras pesadas, e adicionaram "encantamentos e exorcismo para que seus espíritos não irrompessem novamente, carregando morte e destruição." Essas medidas, foi profetizado, prenderia os terríveis espíritos até que sangue humano se derramasse novamente sobre o local.
No início de 1921, prossegue a história, "russos vieram e cometeram assassinatos perto das temíveis tumbas, manchando-as com sangue." Para alguns, isso explicava o que se seguiu.
Quase no mesmo instante, um novo chefe guerreiro apareceu em cena, e pelos próximos seis meses ele espalhou terror e morte pelas estepes e montanhas da Mongólia e mesmo nas regiões adjacentes da Sibéria. Entre os mongóis ele ficou conhecido como o Tsagan Burkhan, o "Deus da Guerra" encarnado.
Posteriormente, o Dalai Lama XIII proclamou-o uma manifestação da "divindade furiosa" Mahakala, defensor da fé budista. Historicamente, o mesmo indivíduo é mais conhecido como o "Barão Louco" ou o "Barão Sangrento". Seus detratores não se encabulam de chamá-lo um bandido homicida ou de psicopata.
O homem em questão é o Barão Roman Fedorovich von Ungern-Sternberg. Seus feitos podem apenas ser esboçados aqui. Com a eclosão da Revolução Russa, Barão Ungern achou-se na Sibéria oriental onde ele se alinou com o movimento anti-bolchevique "Branco". Porém, seus sentimentos monarquistas extremos e modos independentes o tornaram um perigo nessa facção.
Em 1920, ele liderou sua "Divisão Asiática Montada", uma coleção heterogênea de russos, mongóis, tártaros e outras tropas, para os ermos da Mongólia, uma terra efervescendo com resistência contra a ocupação chinesa. Reunindo mongóis sob sua bandeira, no início de fevereiro de 1921 Ungern conquistou uma aparentemente miraculosa vitória tomando o controle da capital mongol, Urga (hoje Ulan Bator), de uma grande guarnição chinesa. Ele então restaurou o líder temporal e espiritual dos mongóis, o "Buda Vivo" Jebtsundamba Khutukhtu Bogdo Gegen, ou, mais simplesmente, Bogdo Khan e se estabeleceu como chefe guerreiro sobre a Mongólia Exterior e os destacamentos russos Brancos que haviam se refugiado ali.
Cercando-se com um círculo interno de bajuladores homicidas e videntes, ele instituiu um reino de terror que clamou como vítimas judeus, comunistas autênticos ou suspeitos, e centenas de outros que, de algum modo, despertaram a ira ou suspeita do Barão. Em junho do mesmo ano, ele lançou uma mal-fadada invasão à Sibéria soviética que terminou com sua captura pelo Exército Vermelho e seu subsequente julgamento e execução em 17 de setembro.
Esse artigo foca no misticismo real e alegado do Barão Ungern e sua influência sobre suas ações. Uma questão chave é se sua suposta "loucura", em todo ou em parte, era uma interpretação equivocada de sua devoção ao budismo esotérico e outras crenças.
Background e Primeiros Anos
Enquanto o Barão passou a maior parte de sua vida no serviço dos Romanov, ele era quase completamente alemão por sangue. Ele veio ao mundo como Robert Nicholaus Maximilian von Ungern-Sternberg em 10 de janeiro de 1886 em Graz, Áustria. Na Estônia governada pela Rússia, seu pai, Teodor Leonard Rudolf von Ungern-Sternberg, introduziu seu filho na nobreza tzarista como Roman Fedorovich. Os Ungern-Sternbergs eram uma antiga e ilustre família. O Barão datava sua linhagem pelo menos em mil anos e se vangloriava com seus captores bolcheviques de que 72 de seus ancestrais haviam dado suas vidas pela Rússia em muitas guerras.
Existe a sugestão de instabilidade mental, mesmo loucura, em sua linhagem próxima. Por exemplo, um ancestral do fim do século XVIII, Freiherr Otto Reinhold Ludwig von Ungern-Sternberg, ganhou infâmia como pirata e assassino que morreu no exílio siberiano. O próprio pai de Roman tinha uma reputação de "homem mau" cuja violência e crueldade levou ao seu divórcio e a uma proibição de que ele tivesse qualquer "influência" sobre seus filhos.
No que concerne o estado mental de Roman von Ungern-Sternberg, obviamente um diagnóstico de insanidade só pode ser feito após um exame por um psiquiatra, algo impossível nesse caso. Porém, Dmitry Pershin, uma testemunha que tinha uma visão razoavelmente positiva do Barão, ainda sentia que Ungern sofria de alguma "anormalidade psicótica" que fazia com que ele perdesse a cabeça sob a mais "mínima provocação", usualmente com resultados terríveis.
História posteriores afirmaram que o comportamento aberrante de Roman era o resultado de um corte de sabre em sua cabeça, mas ele manifestava tendências violentas e rebeldes desde muito antes. Seus dias escolares foram marcados por constantes problemas; no Corpo de Cadetes Navais, ele recebeu não menos que 25 punições disciplinares antes de se retirar antes de uma expulsão garantida. Sua educação o deuxou com uma aversão permanente pelo "pensamento" que ele equiparava a "covardia."
Como oficial júnior antes e durante a Primeira Guerra Mundial, ele estabeleceu uma reputação como um encrenqueiro violento com uma tendência para a embriaguez. Porém, ele também recebeu medalhas por feridas e bravura inconsequente. Nas palavras de um superior, o jovem Barão era um "guerreiro por temperamento," que "vivia para a guerra" e aderia a seu próprio conjunto de "leis elementais." Essas últimas eram influenciadas por um interesse no misticismo e no ocultismo, principalmente da variedade oriental.
O Barão como Guerreiro Místico
Exatamente quando e onde esse interesse começou é incerto. A variedade pessoal de fé de Ungern, se é que era Budismo, aderia à seita mística tibetana Vajrayana ou Tântrica. O jovem Roman ganhou seu primeiro gosto do Oriente como parte da infantaria durante a Guerra Russo-Japonesa, e ele passou de 1908 a 1914 como um oficial cossaco na Sibéria e na Mongólia. Foi então, ele afirmou depois, que ele formou uma "Ordem de Budistas Militares" para servir ao Czar e lutar contra os males da revolução. As regras dessa Ordem incluíam o celibato e o "uso ilimitado de álcool, haxixe e ópio." Esse último era para ajudar os iniciados a superarem sua própria "natureza física" através dos excessos, mas como o Barão confessou, isso não funcionou como ele tinha planejado. Posteriormente, na Mongólia, ele impôs uma proibição rígida sobre a bebida. Ainda assim, ele afirmou, ele reuniu "três centenas de homens, ousados e ferozes," e alguns que não pereceram durante a luta contra a Alemanha e os Bolcheviques ainda estavam com ele em 1921.
Ungern abandonou sua comissão regular no fim de 1913. Sozinho, ele partiu para a vastidão da Mongólia Exterior que havia proclamado independência da China. Segundo um relato, ele ergueu-se como comandante das forças de cavalaria do inexperiente Exército Mongol, enquanto outro mantém que ele uniu-se a um bando de saqueadores do sanguinário rebelde anti-chinês, Ja Lama. Em algum ponto, Ungern acabou na cidade de Kobdo (Khovd) na Mongólia ocidental como um membro da guarda do consulado russo local.
Um de seus camaradas lembra que "quando se observava Ungern, sentia-se levado de volta à Idade Média...; ele era um retrocesso aos seus ancestrais cruzados, com a mesma sede por guerra e a mesma crença no sobrenatural." Outro lembra-se que ele demonstrava "um grande interesse pelo Budismo," aprendeu mongol e passou a frequentar lamas videntes. Segundo Dmitri Aloishin, um tardio e involuntário membro do exército do Barão, os "professores budistas de Ungern o ensinaram sobre a reencarnação, e ele firmemente acreditava que em matar pessoas fracas ele apenas fazia a elas um bem, já que elas poderiam ser criaturas mais fortes na próxima vida."
Os paralelos entre o anteriormente mencionado Ja Lama e o Barão parecem bem próximos para serem mera coincidência. Também conhecido como o "Lama com uma Mauser", Ja Lama brevemente tornou-se mestre da Mongólia ocidental. Outro "budista militante," ele ganhou uma temível reputação por arrancar o coração de seus infelizes prisioneiros e oferecê-los em taças em forma de crânio humano como bali (sacrifício) aos "deuses tibetanos do terror." Um desses rituais "tântricos" de execução ocorreu em Kobdo no verão de 1912, pouco antes de Ungern aparecer no local. Em fevereiro de 1914, o cônsul russo em Kobdo prendeu Ja Lama e algumas tropas cossacas, possivelmente incluindo Ungern, e escoltou os cativos ao exílio na Rússia. Teria Ja Lama se tornado um modelo para o Barão, ou mesmo uma inspiração religiosa?
Um ângulo tibetano figura proeminentemente na subsequente fuga mongol de Ungern. O Buda Vivo era ele mesmo um filho da Terra das Neves Perpétuas, e existia uma pequena comunidade tibetana em Urga. Uma centena, aproximadamente, desses homens formaram uma sotnia (esquadrão) especial nas forças do Barão e tiveram um papel crítico no ataque sobre Urga, tendo resgatado o Bogdo de sob os narizes de seus guardas chineses. Os chineses e mongois estavam convencidos de que o feito havia sido realizado através de feitiçaria. Esses tibetanos mantinham uma distância do resto do exército do Barão; aparentemente outros eram afastados por seu hábito de jantar em tijelas feitas com crânios humanos, talvez o mesmo tipo de vasilhames usados nos ritos de sacrifício de Ja Lama.
O nexo tibetano também garantiu para o Barão um elo com Lhasa e o Dalai Lama, a quem ele enviou cartas pessoais. Após se poder na Mongólia ter entrado em colapso, Ungern sonhou com liderar os remanescentes de sua diversão até o Tibet para se colocar a serviço do santo budista. O prospecto dessa missão extenuante e potencialmente suicida foi a gota d'água em provocar motim contra o Barão.
Também servindo sob Ungern em sua aventura mongol estava aproximadamente 50 soldados japoneses. Isso alimentou acusações de que ele seria um instrumento do imperialismo japonês. Enquanto está claro que as Forças Armadas japonesas monitoravam as atividades do Barão e achavam que ele poderia ser útil, é igualmente evidente que eles não tinham qualquer controle sobre ele. Ainda assim, esse minúsculo contingente japonês recebia rações melhores e o privilégio único de consumir álcool. Registros militares japoneses sugerem que os homens eram em sua maioria "pequenos aventureiros" atuando por conta própria, mas isso não está muito claro. Seu comandando, um Major ou Capitão Suzuki, havia conhecido o Barão em 1919 em um "Congresso Pan-Mongol" e a dupla mantinha uma amizade especial e secreta.
Uma possibilidade intrigante é que Suzuki não era um emissário do Exército de Mikado, mas de uma das sociedades secretas que o permeava, como a Sociedade do Dragão Negro, ou a ainda mais secreta Sociedade do Dragão Verde. Essa última era baseada em uma seita de Budismo esotérico, e sua agenda Pan-Asiática e Pan-Budista se confundia com as próprias crenças de Ungern. O Barão sentia que o Ocidente havia perdido seu ancoradouro espiritual e havia entrado em uma fase de desintegração moral e cultural. A Revolução Russa não era mais que uma manifestação dessa corrupção avançada. Apenas no Oriente, especificamente no Budismo, ele via uma força capaz de resistir a essa decadência e de restaurar uma ordem espiritual no Ocidente.
Os Lamas e Videntes do Barão
Ungern era fascinado por todas as formas de advinhação. Ele supostamente carregava consigo um baralho de cartas de Tarô, mesmo no calor da batalha. Como notado, em Kobdo ele se reunía com lamas advinhos e em Urga ele se cercava com um pequeno exército de videntes (tsurikhaichi), feiticeiros e xamãs. Aloishin recorda que os advinhos do Barão estavam sempre consultando as omoplatas assadas de ovelhas, se debruçando nas linhas "para determinar onde as tropas devem ser estacionadas, e como avançar contra o inimigo." Em outras ocasiões, Ungern ordenou que suas tropas parassem "em vários locais segundo velhas profecias mongois."
O médico do Barão, Dr. N. M. Riabukhin, maldisse os advinhos como "insolentes, sujos, ignorantes e mancos" e lamentou o fato de que Ungern "nunca dava um passo importante" sem consultá-lo. Os advinhos o convenceram de que ele era a encernação de Tsagan Burkhan, o Deus da Guerra. Para o oficial Branco Boris Volkov, a dependência do Barão nesses tipos parecia prova da "mentalidade imbecil do degenerado que se imaginava o salvador da Rússia."
Antes de sua investida contra a Sibéria Vermelha, Ungern gastou 20.000 preciosos dólares mexicanos para contratar milhares de lamas para "realizar para ele elaborados serviços nos templos e para convocar para seu auxílio todos os seus poderes místicos." A previsão de uma feiticeira drogada de que o fim do Barão se aproximava provou-se sombriamente precisa, e ajudou a convencê-lo de realizar a desastrosa invasão. Os lamas videntes falharam com ele quando eles o aconselharam a atrasar em dois dias o ataque contra Troitskosavsk, uma cidade fronteiriça chave. Isso deu aos vermelhos a oportunidade de trazer reforços e repelir o ataque. Posteriormente, oficiais subornaram um advinho buriat para mudar as previsões, o que levou Ungern a cancelar outros ataques e ordenar uma retirada para a Mongólia.
Mas se Ungern foi influenciado - e ludibriado - pelo sobrenatural, ele também sabia como usá-lo para sua vantagem. Antes de seu último ataque contra Urga, ele enviou advinhos para a cidade onde eles "encheran os soldados chineses com medo supersticioso" pela previsão de sua iminente chegada e espalhando rumores de que o Barão Branco era imune a balas e podia aparecer e desaparecer à vontade. Ele também ordenou que fossem acesas fogueiras noturnas nas colinas circundantes. Seus agentes mongois disseram aos crédulos chineses que as fogueiras eram Ungern oferecendo sacrifícios aos espíritos que se vingariam contra os filhos da China.
Uma pessoa impressionada desde cedo pela natureza peculiar do Barão foi o filósofo místico Conde Hermann Keyserling que conhecia Roman e seu irmão Constantin desde a infância. Keyserling depois considerou o Barão como "a pessoa mais impressionante que eu já tive a sorte de conhecer," mas também como uma massa de contradições. Ele via Ungern como alguém cuja "natureza havia sido suspensa...no vácuo entre o céu e o inferno," alguém "capaz das mais altas intuições e gentis amabilidades" junto com "a mais profunda aptidão para a metafísica da crueldade." As idéias metafísicas do Barão, acreditava Keyserling, estavam "fortemente relacionadas àquelas dos tibetanos e hindus." Keyserling estava convicto de que Roman possuía o poder oculto da "segunda visão" e "a faculdade da profecia".
Keyserling não foi o único que chegou a essas conclusões. Anos depois, o filósofo fascista e ocultista Julius Evola opinou que o Barão Ungern possuía "faculdades supranormais" incluindo clarividência e a habilidade de "olhar dentro das almas" dos outros. Ferdynand Ossendowski afirmou que ele fez exatamente isso em seu encontro inicial: "Eu estive em sua alma e sei tudo," afirmou o Barão, e a vida de Ossendowski estava garantida.
Muito do mesmo é repetido nos testemunhos de outros que conheceram Ungern. Aloishin achava que o Barão era patentemente insano, mas também sentia que ele "possuía um poder perigoso de ler os pensamentos das pessoas." Ele relembra como Ungern inspecionava recrutas olhando no rosto de cada homem, "sustentava aquele olhar por alguns momentos, e então rosnava: 'Para o Exército; 'De volta para o gado'; 'Liquidar'." Riabukhin menciona que em seu primeiro encontro "era como se o Barão quisesse saltar na minha alma." Outro oficial anônimo relembra que "Ungern olhava para todo mundo com os olhos de um predador," e isso instilava medo em todos os que o encontravam. Um soldado polonês em serviço mongol, Alexandre Alexandrowicz, aceita a "segunda visão" do Barão, mas acreditava que era seu intelecto "superior" que o ajudava a "avaliar qualquer homem em alguns minutos."
O Misterioso Ferdynand Ossendowski
 
 
Aparentemente, ninguém fez mais para criar a imagem recorrente do Barão Ungern do que o acima mencionado escritor polonês Ferdynand Ossendowski. Porém, ele é longe de ser uma fonte impecável. Antes de seu encontro com o Barão, Ossendowski tinha uma longa história como espião, criador de intrigas e fornecedor de documentos falsos. Ele quase certamente foi um agente da polícia secreta czarista, a Okhrana. Em 1917-1918 ele estava envolvido com os infamens Documentos Sissons, um dossiê fraudulento (ainda que acertado) sobre as intrigas germano-bolcheviques. Posteriormente, na Sibéria, Ossendowski serviu ao "Supremo Governante" Branco Almirante Kolchak como conselheiro econômico e, provavelmente, um espião. Ossendowski chegou na Mongólia como refugiado da maré Vermelha. Em seu muito lido livro de 1922, "Feras, Homens e Deuses", o polonês descreve seu encontro com o "Barão Sangrento" em detalhes vívidos, e não sem alguma simpatia pelo indivíduo. Não obstante, Ossendowski sabia que "diante de mim estava um homem perigoso," e que "eu senti alguma tragédia, algum horror em cada movimento do Barão Ungern." Nem Ossendowski mediu palavras sobre o clima de medo que assolava Urga sob o Barão. Ele descreve o suporte de subalternos homicidas de Ungern tais como o "estrangulador" psicótico Leonid Sipailov, o igualmente repelente Evgeny Burdukovsky e o sádico Dr. Klingenberg. O que Ossendowski convenientemente se esquiva de explicar é o mistério de sua própria sobrevivência nesse ambiente precário.
Nas opiniões de outros que testemunharam o governo do Barão, Ossendowski não era apenas sortudo e observador inocente. Konstantin Noskov observa que do momento de sua chegada na Mongólia, o "Professor" Ossendowski teve um "estranho papel compreendido por ninguém." "Ele interferia em tudo," afirma Noskov, "brigava muito habilmente e tecia complicadas intrigas políticas..." Pershin acusa que Ossendowski era outro que explorava a obsessão de Ungern com o sobrenatural, uma opinião ecoada por outro dos oficiais do Barão, K.I. Lavrent'ev. Ao encorajar "a fé do Barão no ocultismo e em outras coisas do além," Ossendowski tornou-se "conselheiro" do Barão, o que pod explicar uma afirmação posterior de que o polonês tornou-se o "Chefe de Inteligência" de Ungern.
Ossendowski, segundo Pershin, "cavou um caminho até uma posição próxima ao Barão" e então "extraiu todas as vantagens que ele queria." Essas incluíam dinheiro e passagem segura para a Manchúria "em conforto e, talvez, com algo mais que isso." Dr. Riabukhin e Noskov, ambos se lembram que Ossendowski foi inexplicavelmente o único sobrevivente entre um grupo de refugiados cujos outros membros foram assassinados sob as ordens de Ungern. Boris Volkov afirma ainda que Ossendowski teve um papel chave na formulação da infame e "mística" Ordem do Barão, e assim garantiu sua vida e uma grande soma de dinheiro. Noskov claramente declara que Ossendowski foi o autor da Ordem.
A "Ordem #15", o mais perto que Ungern chegou de definir uma filosofia ou missão, merece um exame mais atento. Como o Barão não estava no hábito de pronunciar ordens numeradas, a #15 é desprovida de sentido nesse contexto. Segundo Aloishin, esse número e a data de seu pronunciamento eram mais a obra de "lamas eruditos" que os escolheram como números da sorte. Basicamente, a Ordem define um esquema grandioso de iniciar uma onda expansiva de Contra-Revolução que limparia a Rússia de seu contágio radical e restauraria o trono Romanov sob o irmão do czar Nicolau, Mikhail Alexandrovich. O Barão, como muitos outros, não sabia que Mikhail já estava morto desde junho de 1918. A Ordem proclamava que "o mal que veio à Terra para destruir o princípio divino da alma humana deve ser destruído em sua raiz," e que "a punição só pode ser uma: a pena de morte, em vários graus."
O artigo mais notório, porém, era o #9 que declara que "Comissários, comunistas e judeus, junto com suas famílias, devem ser destruídos." O Barão possuía um ódio patológico dos judeus, e onde quer que seu poder alcançasse preponderância havia um impiedoso extermínio dessa comunidade. Até mesmo Pershin, que sentia que "as histórias acerca da impiedade de Ungern tem sido muito exageradas," admitiu que os assassinatos em massa dos judeus eram infelizmente verdadeiros e que o Barão era implacável nessa questão. Volkov sentia que Ungern usava pogroms como um instrumento para explorar o anti-semitismo entre os emigrados e as tropas, mas havia um zelo quase religioso em seu ódio. Em uma carta a um associado russo Branco em Pequim, o Barão alertou contra o "Judaísmo Internacional" e mesmo contra a influência insidiosa dos "Capitalistas Judeus" que eram um "onipresente, ainda que normalmente não percebido, inimigo." Em seu julgamento, o Barão garantiu a seu promotor judeu-bolchevique, Emelian Yaroslavsky, que "a Internacional Comunista foi organizada 3.000 anos atrás na Babilônia." Em seus sentimentos em relação aos judeus, Ungern certamente prefigura a mentalidade nazista, e muito do mesmo poderia ser dito a respeito de toda sua mistura estranha de anti-modernismo místico.
Em agosto de 1921, o reino despótico do Barão chegou a um fim quando oficiais desesperados da Divisão Asiática Montada ensaiou um golpe contra ele e sua pequena elite de lealistas. Quase miraculosamente, Ungern escapou o massacre geral e encontrou um refúgio final breve entre seus soldados mongóis. Eles também logo o abandonaram aos Vermelhos que se aproximavam, mas sim arrancar um fio de seu cabelo; eles ainda estavam convencidos de que ele era o Tsagan Burkhan e não podia ser morto.
Os soviéticos não sofriam dessas ilusões. Em seu julgamento em Novo-Nikolaevsk, ele foi um prisioneiro calmo, até mesmo digno. Ele havia previsto seu destino e o aceitado. A promotoria estava mais interessada em retratá-lo como um agente dos japoneses, o que ele negou. Porém, o Barão imediatamente admitiu os massacres e outras atrocidades. No que concerne sua disciplina brutal, ele se proclamou um crente em um sistema que havia existido "desde Frederico o Grande." Ele foi diante do pelotão de fuzilamento muito convicto de que eventualmente ele retornaria.
Um último ponto nos traz de volta a Ossendowski, que afirmou que o Barão buscava contato com o reino subterrâneo místico de Agarthu e seu governante misterioso, o "Rei do Mundo." Agarthi, é claro, é idêntica com Agarttha ou Shambhala, uma terra mística exaltada na mitologia hindu e budista. No início do século XX, a história foi pega e elaborada por escritores esotéricos ocidentais como Alexandre Saint-Yves d'Alveydre e Nikolai Roerich que acreditavam que ela descrevia um reino realmente oculto em algum lugar no norte do Tibet ou na Ásia Central. Por uma interessante coincidência, outro oficial da Divisão de Ungern foi Vladimir Konstantinovich Roerich, o irmão mais novo de Nikolai. Então novamente, talvez isso não seja nenhuma coincidência. Mas isso nos leva a outra história que é melhor guardada para outro artigo: "Estrela Vermelha sobre Shambhala: Inteligência Soviética, Britânica e Americana e a Busca pela Civilização Perdida na Ásia."

lundi, 07 mars 2011

Romania: ponte eurasiatico o sentinella occidentale?

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“Romania: ponte eurasiatico o sentinella occidentale?”

Intervista a C. Mutti

Ex: http://www.eurasia-rivista.org/

 Il nostro redattore Claudio Mutti è stato intervistato da Luca Bistolfi di “EaST Journal” a proposito della Romania, del suo ruolo storico in Europa e in Eurasia e delle sue miserie attuali. L’intervista originale, pubblicata con un titolo redazione da “EaST Journal”, si trova qui [1]. La riproduciamo di seguito.


***

 

 

Un’isola latina nel mare slavo dell’est Europa. La percezione generale della Romania non va oltre un paio di luoghi comuni e di tanta mancanza d’informazione.
La Romania, negli ultimi centocinquant’anni, ha attraversato momenti decisivi, incompresi e mal studiati. Uno dei pochissimi, in Italia, ad avere una visione ampia e completa della storia romena è Claudio Mutti, scrittore, editore, profondo conoscitore della storia, e molte altre cose. Lo abbiamo intercettato e gli abbiamo posto alcune domande per diradare la fitta nebbia che attorno a quella che Vasile Lovinescu chiamava la Dacia Iperborea, si è addensata come una maschera necessariamente imposta.

 

Che cosa è cambiato in Romania dopo gli avvenimenti di metà Ottocento? Come giudica quei passaggi fondamentali che, in certa misura, coincidono con il Risorgimento italiano?
In seguito all’Unione dei due principati valacco e moldavo, avvenuta due anni prima dell’Unità d’Italia, il nuovo regno di Romania attuò una serie di riforme politiche e sociali d’ispirazione democratico-borghese, che avrebbero agevolato lo sviluppo dei rapporti di produzione capitalisti. Un ulteriore momento cruciale fu il 1877, quando la classe politica romena, accogliendo la pretestuosa parola d’ordine della “emancipazione dei popoli cristiani dell’Oriente”, dichiarò guerra alla Sublime Porta, subordinando il Paese agl’interessi plutocratici occidentali. La partecipazione alla guerra intereuropea a fianco dell’Intesa e la successiva adesione alla Piccola Intesa furono altri passi che fecero della Romania una delle sentinelle degl’interessi anglo-francesi nell’area balcanico-danubiana. Oggi, dopo la caduta del regime nazionalcomunista, la Romania è tornata a svolgere la funzione di sentinella dell’Occidente, ma di un Occidente che non è più rappresentato dall’Inghilterra e dalla Francia, bensì dagli Stati Uniti.

Qual è la Sua opinione sull’ingresso della Romania nell’Unione Europea?
L’Europa non è Europa se non comprende tutti i popoli europei, compreso quello che ha dato all’Europa personaggi come Eminescu, Brancuşi, Eliade e Cioran. L’Europa non è pensabile senza il Danubio, senza i Carpazi, senza la costa occidentale del Mar Nero. Anche se oggi la nostra patria europea è rappresentata da una “Unione” dominata da banchieri, burocrati liberali, politicanti traditori e collaborazionisti asserviti alla potenza d’Oltreatlantico, i “buoni Europei” di nietzschiana memoria non devono tuttavia rinunciare a sostenere la necessità di un’Europa degna di questo nome: una realtà unitaria e sovrana che, in stretta alleanza con gli altri grandi spazi del continente eurasiatico, concorra alla costruzione di un potente blocco continentale.

Dove colloca la Romania all’interno dell’idea eurasiatista?
Negli anni Trenta il geopolitico romeno Simion Mehedinţi scriveva che la Romania, trovandosi lungo una diagonale di navigazione privilegiata qual è il corso del Danubio, è predestinata dalla sua stessa posizione geografica a stabilire relazioni fra i paesi dell’Europa occidentale da una parte e quelli del Vicino Oriente dall’altra. A ciò possiamo aggiungere che la Romania, in virtù della sua appartenenza all’area ortodossa, è uno di quei paesi europei che (come la Bulgaria e la Serbia) potrebbe svolgere un ruolo analogo anche in direzione della Russia.

Sappiamo che questo Paese ha subito diversi duri colpi e oggi più che mai: a Suo avviso c’è una possibilità concreta per la Romania di risorgere? Di chi sono le principali responsabilità?
Date le condizioni in cui versa attualmente la Romania e dato il livello della sua attuale classe politica, è necessaria una notevole dose di ottimismo per prospettare una rinascita romena. Non si riesce infatti a intravedere la presenza di quelle forze che, in circostanze storiche analoghe, si assunsero le responsabilità di una riscossa nazionale.

Sappiamo che Lei è, tra le altre cose, un ottimo conoscitore del mondo islamico e della storia dell’Islam in Europa: qual è la Sua impressione sui rapporti tra l’Impero Ottomano e gli antichi principati romeni?
Nicolae Iorga ha mostrato come i principati romeni abbiano rivestito un ruolo egemone in relazione alle più importanti comunità cristiane dell’Impero Ottomano, dal Caucaso all’Egitto. Da parte loro, le autorità islamiche dell’Impero indicavano i Principi valacchi e moldavi come esempi paradigmatici per i capi della Cristianità. Oggi, in un momento in cui la Turchia sta recuperando la posizione che le compete, la Romania potrebbe far tesoro di questa eredità storica e riproporsi come tramite fra l’Europa e la potenza regionale turca.

Per approfondire l’opera di Mutti, consiglio di leggere alcuni dei numerosi articoli presenti sul suo sito [2] e quelli della rivista Eurasia [3], stampata dalle Edizioni all’insegna del Veltro [4], fondate dallo stesso Mutti.

jeudi, 17 février 2011

Geopolitica della Romania

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Aleksander G. Dughin:

Geopolitica della Romania

  1. I geni romeni e l’identità romena
  2. 

La Romania ha dato al mondo, specialmente nel XX secolo, tutta una pleiade di geni di livello mondiale : Nae Ionescu, Mircea Eliade, Emil Cioran, Eugen Ionescu, Ştefan Lupaşcu, Jean Pârvulescu, Vasile Lovinescu, Mihail Vâlsan e molti altri.

Per quanto sia un piccolo Paese dell’Est europeo, sul piano intellettuale la Romania ha dato un contributo significativo alla civiltà, paragonabile a quello delle grandi nazioni europee e per poco non le ha superate. L’intellettualità romena ha di caratteristico che essa riflette lo spirito del pensiero europeo ed è indissolubilmente legata allo spirito tradizionale, traendo le proprie origini dalla terra e affondando le proprie radici nell’Antichità e in nell’Ortodossia di un immutato Oriente europeo.

Nel suo saggio su Mircea Eliade e l’unità dell’Eurasia, riferendosi alla natura eurasiatica della cultura romena, Claudio Mutti cita Eliade : « Mi sentivo il discendente e l’erede di una cultura interessante perché situata fra due mondi : quello occidentale, puramente europeo, e quello orientale. Partecipavo di questi due universi. Occidentale per via della lingua, latina, e per via del retaggio romano, nei costumi. Ma partecipavo anche di una cultura influenzata dall’Oriente e radicata nel neolitico. Ciò è vero per un Romeno, ma sono sicuro che sia lo stesso per un Bulgaro, un Serbo-Croato – insomma per i Balcani, l’Europa del Sud-Est – e per una parte della Russia » (M. Eliade, L’épreuve du Labyrinthe. Entretiens avec Claude-Henri Rocquet, Pierre Belfond, Paris 1978, pp. 26-27).

L’identità romena presenta una simbiosi tra vettori di civiltà orientali e occidentali, senza che gli uni prevalgano sugli altri. In ciò consiste l’unicità della Romania come società e come territorio e dei Romeni come popolo. La Romania e i Romeni si sono trovati divisi tra gl’imperi dell’Oriente (l’impero ottomano) e dell’Occidente (l’impero austro-ungarico), appartenendo alla chiesa ortodossa di rito bizantino e alla famiglia dei popoli di lingua neolatina.

Per gli eurasiatisti russi, questo è solo uno dei punti di approccio possibili, poiché essi prendono in considerazione una combinazione di coordinate occidentali ed orientali nella cultura e nella storia russa, dichiarando una specifica identità del popolo russo e dello Stato russo.

Quindi, nel quadro del dialogo culturale romeno-russo dovrebbe esser considerata la dottrina dell’eurasiatismo, la quale è autonoma, però, grazie alle varietà e alle proporzioni di cui essa dispone, ci offre una solida base per un mutuo approccio, ed una comprensione e un’amicizia reciproche.

Perciò la traduzione in romeno del libro I fondamenti della geopolitica, che contiene il programma della scuola geopolitica russa dell’eurasiatismo, può essere considerata un’opera di riferimento. Confido nel fatto che i Romeni, entrando in familiarità con la dottrina geopolitica dell’eurasiatismo di scuola russa, comprendano il paradigma del pensiero e dell’azione di Mosca sia in relazione al passato, sia in relazione al presente.

  1. La Romania e la struttura delle opzioni geopolitiche (euroatlantismo ed eurocontinentalismo)
  2. 

Adesso, alcune parole sulla geopolitica della Romania. Nelle condizioni attuali, l’espressione « geopolitica della Romania » non è molto appropriata, se prendiamo in considerazione la Romania come soggetto di geopolitica. Nell’architettura del mondo contemporaneo un soggetto del genere non esiste. Ciò è dovuto alla logica della globalizzazione, nella quale il problema si presenta in questi termini : o ci sarà un solo « Stato mondiale » (world state), con un governo mondiale guidato e dominato direttamente dall’ « Occidente ricco », in primo luogo dagli USA, oppure si stabilirà un equilibrio tra i « grandi spazi » (Grossraum) dei « nuovi imperi », i quali integreranno quelli che finora abbiamo conosciuto come « Stati nazionali ». Nel nostro mondo, o si passerà dagli Stati nazione sovrani (come nell’Europa tra il XVI e il XX secolo) al governo mondiale (mondo unipolare) o avrà luogo il passaggio verso un nuovo impero (mondo multipolare).

In entrambi i casi, la dimensione della Romania come Stato non ci consente di dire – nemmeno in teoria – che la Romania possa diventare un « polo » ; perfino la Russia, col suo potenziale nucleare, le sue risorsde naturali e il suo messianismo storico, si trova in una situazione analoga.

In tali condizioni, la « geopolitica della Romania » costituisce una sezione della « geopolitica dell’Europa unita ». Questo non è soltanto un dato politico attuale, essendo la Romania un Paese membro dell’Unione Europea, ma è un fatto inevitabilmente connesso alla sua situazione geopolitica. Anzi, la stessa « geopolitica dell’Europa unita » non è qualcosa di garantito e sicuro. Perfino l’Europa presa nel suo insieme, l’Unione Europea, può basare la sua sovranità solo su un mondo multipolare ; solo in un caso del genere l’Europa sarà sovrana, sicché la Romania, in quanto parte dell’Europa, beneficierà anch’essa della sovranità. L’adozione del modello americano unipolare di dominio, che rifiuta all’Europa la sovranità, coinvolge anche la Romania in quanto parte dell’Europa.

Perciò la familiarità con le questioni geopolitiche non è qualcosa di necessario e vitale, ma l’argomento va preso in considerazione quando si tratta di allargare l’orizzonte intellettuale.

In verità, se prendiamo in considerazione quello che abbiamo detto più sopra ikn relazione al contributo dei Romeni alla scienza ed alla cultura dell’Europa, la geopolitica potrebbe essere una base molto importante per determinare il ruolo e le funzioni della Romania nel contesto europeo. Non è quindi casuale il fatto che le prospettive geopolitiche occupino una parte significativa nei romanzi di quell’Europeo esemplare che  stato l’eccellente scrittore franco-romeno Jean Pârvulescu, saggista, poeta e pensatore profondo.

Il dilemma della geopolitica europea può essere ricondotto a una scelta fra l’euroatlantismo (riconoscimento della dipendenza da Washington) e l’eurocontinentalismo. Nel primo caso l’Europa rinuncia alla sua sovranità in favore del « fratello maggiore » oltremarino, mentre nel secondo caso essa insiste sulla propria sovranità (fino a organizzare un modello geopolitico e geostrategico proprio). Questa opzione non è completamente definita e sul piano teorico dipende da ciascuno dei Paesi dell’Unione Europea, quindi anche dalla Romania. Per questo motivo, che ha a che fare con la geopolitica della Romania nel senso stretto del termine, nel contesto attuale si rende necessaria una partecipazione consapevole e attiva nella scelta del futuro dell’Europa : dipendenza o indipendenza,  vassallaggio o sovranità, atlantismo o continentalismo.

Una geopolitica del « cordone sanitario »

Nella questione dell’identità geopolitica dell’Europa è possibile individuare il modello seguente : ci sono i Paesi della « Nuova Europa » (New Europe), paesi est-europei che tendono ad assumere posizioni russofobiche dure, aderendo in tal modo all’orientamento euroatlantico, delimitandosi ed estraniandosi dalle attuali tendenze continentali della Vecchia Europa, in primo luogo la Francia e la Germania (la Gran Bretagna è tradizionalmente alleata degli USA).

Questa situazione ha una lunga storia. L’Europa dell’Est è stata continuamente una zona di controversie tra Europa e Russia : ne abbiamo un esempio tra il secolo XIX e l’inizio del secolo XX, quando la Gran Bretagna usò deliberatamente questa regione come un « cordone sanitario » per prevenire una possibile alleanza tra la Russia e la Germania, alleanza che avrebbe posto fine al dominio anglosassone sul mondo. Oggi si verifica ancora la stessa cosa, con la sola differenza che adesso viene messo l’accento sui progetti energetici e nei Paesi del « cordone sanitario » si fa valere l’argomento secondo cui si tratterebbe anche di una rivincita per l’ »occupazione sovietica » del XX secolo. Argomenti nuovi, geopolitica vecchia.

La Romania è uno dei Paesi della « Nuova Europa » e quindi fa oggettivamente parte di quel « cordone sanitario ». Di conseguenza, la scelta geopolitica della Romania è la seguente : o schierarsi dalla parte del continentalismo, in quanto essa è un Paese di antica identità europea, o attestarsi su posizioni atlantiste, adempiendo in tal modo alla funzione di « cordone sanitario » assegnatole dagli USA. La prima opzione implica, fra le altre cose, la costruzione di una politica di amicizia nei confronti della Russia, mentre la seconda comporta non solo un orientamento antirusso, ma anche una discrepanza rispetto alla geopolitica continentalista dell’Europa stessa, il che porta a un indebolimento della sovranità europea in favore degli USA e del mondo unipolare. Questa scelta geopolitica conferisce a Bucarest la più grande libertà di abbordare i problemi più importanti della politica internazionale.

La Grande Romania

Come possiamo intendere, in questa situazione, il progetto della costruzione geopolitica nazionalista della Romania, progetto analogo a quello noto col nome di « Grande Romania » ? In primo luogo si tratta della tendenza storica a costruire lo Stato nazionale romeno, tendenza sviluppatasi in condizioni storiche e geopolitiche diverse. Qui possiamo richiamarci alla storia, a partire dall’antichità geto-dacica e citando Burebista e Decebalo. In seguito sorsero i principati di Moldavia e di Valacchia, formazioni statali che esistettero in modo indipendente fino alla conquista ottomana.

Bisogna menzionare anche Michele il Bravo, che agli inizi del secolo XVII realizzò l’unione di Valacchia, Moldavia e Transilvania. Fu solo nel secolo XIX che la Romania conquistò la propria statualità nazionale, la quale venne riconosciuta nel 1878 al Congresso di Berlino. Il peso strategico della Romania è dipeso, anche nelle condizioni della conquista dell’indipendenza, dalle forze geopolitiche circostanti. Fu una sovranità relativa e fragile, in funzione dell’equilibrio estero di potenza, tra Sud (impero ottomano), Ovest (Austria-Ungheria, Germania, Francia, Inghilterra) ed Est (Russia). Di conseguenza, l’obiettivo “Grande Romania” rimase una “utopia geopolitica nazionale”, anche se ricevette un’espressione teorica integrale coi progetti di realizzazione di uno Stato romeno tradizionalista dei teorici della Guardia di Ferro (Corneliu Zelea Codreanu, Horia Sima), mentre nel periodo seguente la Realpolitik di Bucarest fu obbligata, da forze di gran lunga superiori al potenziale della Romania, a operare una scelta: Antonescu fu attratto verso la Germania, Ceausescu verso l’Unione Sovietica.

Per rafforzare l’identità nazionale, l’”utopia nazionale” ed anche l’”utopia geopolitica”, è estremamente importante non rinunciare in nessun caso al progetto “Grande Romania”, ma non si prendono in considerazione gli aspetti concreti dell’immagine della carta geopolitica, poiché un appello all’”ideale” potrebbe essere un elemento di manipolazione, tanto più che la Romania non dispone, nemmeno di lontano, della capacità di difendere, in queste condizioni, la sua sovranità sulla Grande Romania nei confronti dei potenziali attori geopolitici a livello globale e regionale (USA, Europa, Russia).

5. La strumentalizzazione del nazionalismo romeno da parte dell’atlantismo

Una delle forme più evidenti di strumentalizzazione dell’idea di “Grande Romania” si manifesta ai giorni nostri, quando una tale idea viene utilizzata negli interessi dell’atlantismo. Ciò ha uno scopo evidente: il nazionalismo romeno (perfettamente legittimo e ragionevole di per sé) nella Realpolitik fa appello all’idea di integrazione della Repubblica di Moldavia. Sembrerebbe una cosa del tutto naturale. Ma questo legittimo desiderio dell’unione di un gruppo etnico in un solo Paese, nel momento in cui la Romania è membro della NATO, sposterebbe ulteriormente verso la Russia le frontiere di questa organizzazione e, in tal caso, le contraddizioni tra Mosca e l’Unione Europea – e l’Occidente in generale -  si esacerberebbero. In altri termini, l’utopia nazionale della “Grande Romania” si trasforma, nella pratica, in una pura e semplice estensione del “cordone sanitario”, la qual cosa non avverrebbe a beneficio dell’Unione Europea, bensì degli USA e dell’atlantismo. In questo contesto, il progetto atlantista mira in fin dei conti a privare l’Europa della sua sovranità, mostrando indirettamente il suo carattere antieuropeo o, quanto meno, anticontinentalista.

All’integrazione della Repubblica di Moldavia si aggiunge anche la Transnistria, che per la Russia rappresenta una posizione strategica in questa regione. Dal punto di vista strategico la Transnistria è molto importante per Mosca, non solo in quanto si tratta di una leva su cui essa può agire nelle relazioni a lungo termine con la Repubblica di Moldavia, ma, fatto più importante, nella prospettiva del probabile crollo dell’Ucraina e della sua divisione in due parti (orientale e occidentale), che prima o poi si verificherà per effetto della politica di Kiev successiva alla “rivoluzione arancione”. Nei Fondamenti della geopolitica c’è un capitolo sulla disintegrazione dell’Ucraina. Il capitolo in questione è stato scritto all’inizio degli anni NOvanta, ma, dopo la “rivoluzione arancione” del 2004, questa analisi geopolitica è diventata più esatta, più precisa. In una certa fase, la Transnistria diventerà un’importantissima base della Russia nella regione. In questa prospettiva, la Grande Romania diventa un ostacolo, cosa che gli strateghi atlantisti hanno previsto fin dall’inizio.

Le frizioni tra Romania e Ungheria, così come alcune frizioni con l’Ucraina, non sono importanti per gli atlantisti e questo aspetto del nazionalismo romeno non avrà il sostegno dell’atlantismo, a meno che ad un certo momento gli USA non pensino di poterlo utilizzare per destabilizzare la situazione secondo il modello della disintegrazione jugoslava.

Puntando sui sentimenti patriottici dei Romeni, gli operatori della geopolitica mondiale si sforzeranno di raggiungere il loro specifici obiettivi.

6. La Romania nel quadro del Progetto Eurasia

Adesso è possibile presentare, in poche parole, il modello teorico della partecipazione della Romania al Progetto Eurasia. Questo progetto presuppone che nella zona settentrionale del continente eurasiatico si stabiliscano due unità geopolitiche, due “grandi spazi”: quello europeo e quello russo. In un quadro del genere, l’Europa è concepita come un polo, come un’area di civiltà. A sua volta, la Russia comprende il Sud (Asia centrale, Caucaso) e l’Ovest (Bielorussia, Ucraina orientale, Crimea). Il momento più importante in un’architettura multipolare è l’eliminazione del “cordone sanitario”, questo perpetuo pomo della discordia controllato dagli Anglosassoni che è in contrasto sia con l’Europa sia con la Russia. Di conseguenza questi Paesi e questi popoli, che tendono oggettivamente a costituire la Nuova Europa, dovranno ridefinire la loro identità geopolitica. Tale identità si deve fondare su una regola principale: contemporaneamente accanto all’Europa e accanto alla Russia. L’integrazione in Europa e le relazioni amichevoli con la Russia: questo è il ponte che unisce i due poli di un mondo multipolare.

Tre Paesi dell’Europa orientale, possibilmente alleati degli altri, potrebbero adempiere a questo compito meglio di altri Paesi: la Bulgaria, la Serbia e la Romania. La Bulgaria è un membro dell’Unione Europea, è abitata da una popolazione slava ed è ortodossa. La Serbia non è un membro dell’Unione Europea, è abitata da Slavi, è ortodossa e tradizionalmente simpatizza per la Russia. Infine la Romania: Paese ortodosso, con una sua missione metafisica ed una accresciuta responsabilità per il destino dell’Europa. Alla stessa maniera, ma con certe varianti, si potrebbe parlare della Grecia. In tal modo la Romania potrebbe trovare una posizione degna di lei nel Progetto Eurasia, sviluppando qualitativamente lo spazio culturale e sociale che collega l’Est (Russia) con l’Ovest (Europa), spazio che assumerebbe l’identità dei Paesi ortodossi dell’Europa, mentre le caratteristiche distintive nazionali e culturali resterebbero intatte, vale a dire non si dissolverebbero nel mondo stereotipato del globalismo né si troverebbero sotto l’influenza del modo di vita americano, che annulla tutte le peculiarità etniche. Integrandosi nell’Unione Europea e stabilendo stretti legami con la Russia, la Romania potrà assicurare il proprio sviluppo economico e potrà conservare la propria identità nazionale.

Senza alcun dubbio, questo progetto richiede un’analisi attenta e deve costituire il risultato di uno sforzo intellettuale particolarmente serio da parte dell’élite romena, europea e russa.

7. Correzioni all’opera I fondamenti della geopolitica

Il libro è stato scritto per lettori russi, ma, come dimostrano le sue numerose traduzioni e riedizioni in altre lingue – specialmente in turco, arabo, georgiano, serbo ecc. – esso ha destato interesse anche al di fuori delle frontiere della Russia. Non bisogna dimenticare che esso è stato scritto negli anni Novanta del secolo scorso per quei Russi che, nel clima e nella confusione generale di riforme liberali e di espansione dell’Occidente, avevano perduto l’ideale nazionale; per lo più, infatti, esso riflette le realtà internazionali di quel periodo. Al di là di tutto questo, però, l’opera contiene riferimenti essenziali alle costanti della geopolitica – le quali sono identiche in ogni epoca – e, in modo particolare, allo spazio eurasiatico.

I principi enunciati nei Fondamenti della geopolitica sono stati sviluppati ed applicati alle nuove realtà storiche dei primi anni del XXI secolo e si ritrovano nelle mie opere successive: Progetto Eurasia, I fondamenti dell’Eurasia, La geopolitica postmoderna, La quarta teoria politica ecc.

I fondamenti della geopolitica si distingue per la presentazione del metodo geopolitico di base applicato al caso dell’Eurasia.

In diversi momenti successivi alla sua pubblicazione, il testo dei Fondamenti della geopolitica è stato riveduto, ogni volta sotto l’influenza degli eventi in divenire, e ciò ha indotto a chiarire certi punti di vista. In primo luogo, l’autore ha riveduto la sua posizione nei confronti della Turchia, posizione inizialmente negativa a causa dell’appartenenza della Turchia alla NATO, nonché dell’azione svolta negli anni Novanta dagli attivisti turchi nei Paesi della CSI. Verso la fine degli anni Novanta, però, la situazione della Turchia ha cominciato a cambiare, poiché alcuni membri dei gruppi kemalisti degli ambienti militari, così come l’élite intellettuale e molti partiti e movimenti politici si sono resi conto che l’identità nazionale turca è minacciata di scomparsa qualora Ankara continui ad eseguire gli ordini di Washington nella politica internazionale e regionale. Questi circoli sollevano un grande interrogativo, perfino per quanto concerne l’integrazione della Turchia nell’Unione Europea, proprio a causa dei timori relativi alla perdita dell’identità turca. I Turchi stessi parlano sempre più di Eurasia, vedendo in quest’ultima il luogo della loro identità, così come già fanno i Russi e i Kazaki. Per adesso i pareri sono discordi, non solo nell’élite politica, ma anche presso la popolazione. Ciò si riflette anche nel caso di alcuni dirigenti politici turchi (ad esempio il generale Tuncer Kilinc), che considerano la possibilità di ritirare la Turchia dalla NATO e di avvicinare la Turchia alla Russia, all’Iran e alla Cina nel nuovo contesto multipolare.

Di questa evoluzione della politica turca non c’è traccia nei Fondamenti della geopolitica; a tale argomento è completamente dedicato il recente lavoro L’Asse Mosca-Ankara. Nonostante i brani antiturchi, i Turchi hanno mostrato interesse nei confronti dei Fondamenti della geopolitica, che sono diventati un testo di riferimento ed un vero e proprio manuale per i dirigenti politici e militari, aprendo loro una nuova prospettiva sul mondo, non solo verso l’Occidente, ma anche verso Est.

Parimenti, nel libro non sono presi in esame la vittoria di Mosca in Cecenia, i fatti di New York dell’11 settembre 2001, i tentativi di creare un asse Parigi-Berlino-Mosca al momento dell’invasione americana in Iraq, la secessione del Kosovo e la guerra russo-georgiana dell’agosto 2008.

Ciononostante, il lettore attento dei metodi presentati nei Fondamenti della geopolitica avrà la possibilità di effettuare la propria analisi in relazione al Progetto Eurasia. La geopolitica è in grado di rispondere alle domande “che cosa” e “dove”, facendo sì che le risposte siano precise quanto più possibile. Ma, per quanto concerne un determinato momento del futuro, si capisce bene che le previsioni non possono essere altrettanto rigorose. La geopolitica descrive il quadro di manifestazione degli eventi in relazione con lo spazio, ma anche le condizioni e i limiti dei processi in divenire. Come sappiamo, la storia è una questione sempre aperta, per cui gli eventi che possono aver luogo nel loro quadro avverranno e si manifesteranno in modi diversi. Certo, gli eventi seguono il vettore della logica geopolitica, per allontanarsene qualche volta o addirittura per spostarsi su una direzione contraria. Ma anche questi allontanamenti recano in sé un senso e una spiegazione geopolitica, implicando tutta una serie di forze, ciascuna delle quali tende ad assumere i processi e gli avvenimenti a proprio vantaggio. Per questo si usano metodi diversi, al di fuori dell’esercito, che nei decenni passati aveva un ruolo essenziale, mentre adesso un ruolo più efficiente viene svolto dalla “rete” armata (guerra delle reti); quest’ultima ha l’obiettivo di stabilire un controllo sull’avversario ancor prima del confronto diretto, attraverso la cosiddetta “azione degli effetti di base”. In questa “guerra delle reti” la conoscenza o l’ignoranza delle leggi della geopolitica (e ovviamente di tutti gli effetti connessi) è determinante.

Quindi non c’è da meravigliarsi se proprio coloro che traggono il massimo vantaggio dai frutti della geopolitica dichiarano, rispondendo alla domanda circa la serietà di quest’ultima, che essi in linea di principio non si sottopongono ai suoi rigori.

(Trad. di C. Mutti)

* Aleksandr G. Dugin (n. 1962), dottore in filosofia e in scienze politiche, è rettore della Nuova Università, direttore del Centro Studi Conservatori dell’Università di Stato di Mosca, nonché fondatore del Movimento Eurasia. Il testo qui tradotto è la Prefazione scritta da A. Dugin per l’edizione romena dei Fondamenti della geopolitica (Bazele geopoliticii, Editura Eurasiatica, Bucarest 2011).

dimanche, 06 février 2011

Russie, alliance vitale

Bientôt en librairie : "Russie, alliance vitale" de Jean-Bernard PINATEL

Ex: http://theatrum-belli.hautetfort.com/

Les grandes inflexions dans le système international peuvent être perçues, bien avant qu'elles ne se produisent, par les observateurs qui disposent d'une grille de lecture et qui fondent leurs réflexions sur les faits en se débarrassant de tout a priori idéologique ou sentiment partisan. Ainsi cet essai soutient des thèses et fournit une analyse des événements internationaux qui sont éloignés de la pensée dominante actuelle d'inspiration essentiellement américaine. 

pinatel001.jpgCette vision a été élaborée en utilisant une méthodologie fondée sur de nombreux emprunts aux enseignements de Marcel Merle (1), à la méthode prospective d'Hugues de Jouvenel et à l'œuvre d'Edgar Morin avec lesquels j'ai eu la chance de partager des réflexions dans le cadre de Futuribles et de la Fondation pour les études de défense à l'époque où elle était présidée par le général Buis. 

Ce n'est pas la première fois que je propose une vision prospective différente de celle communément admise. Dès les années 1970 déjà, j'avais pressenti que le temps de l'affrontement Ouest-Est fondé sur l'équilibre des forces nucléaires et classiques était révolu et qu'il serait remplacé par une forme nouvelle d'affrontement entre le Nord et le Sud. Je caractérisais ma vision de la nature différente de la "guerre" que nous connaîtrions dans le futur par le concept de "guerre civile mondiale". Pour ce faire je reçus l'aide précieuse et critique de mon amie Jacqueline Grapin qui était, à l'époque, journaliste au Monde et proche collaboratrice de Paul Fabra. 

La publication par Calman-Levy en 1976 de notre livre (2) fit l'effet d'une bombe dans les milieux politico-militaires puisqu'il soutenait que les guerres futures prendraient plus la forme d'une « guerre civile » Nord-Sud que celles d'un affrontement entre deux puissantes armées conventionnelles sous menace nucléaire auquel on se préparait. Nous écrivions : "À y regarder d'un peu près, le concept d'une guerre civile mondiale cerne assez étroitement la réalité. Il transpose, à l'échelle de la planète désormais ressentie comme un monde fini, l'idée du combat fratricide que se livrent les citoyens d'un même État. Et il est bien exact que le système international actuel est le premier à avoir une vocation mondiale, sans échappatoires possibles à ses blocages et à ses conflits. Il implique une guerre sans fronts, qui déborde les frontières et dépasse les militaires, pour défendre des enjeux vitaux dans un processus qui peut aller jusqu'à la mort... À force de détournements d'avions et d'actes terroristes, les Palestiniens ont essayé d'impliquer le monde entier dans leur cause, et le monde dans leur ensemble est devenu leur champ de tir". 

Le système international, qui évolue rapidement sous nos yeux, sera dominé dans les prochaines années par deux grands acteurs, les États- Unis et la Chine, qui interagissent dans une relation d'"adversaire- partenaire" : adversaires quand il s'agit d'enjeux ou d'intérêts vitaux à protéger, partenaires pour conquérir de nouveaux espaces et marchés et, surtout, pour empêcher de nouveaux acteurs d'acquérir une autonomie qui pourrait remettre en cause leur sphère d'influence et le partage du monde qu'ils préconisent implicitement ou explicitement. Un exemple récent en est l'accueil condescendant qui a été réservé par les grandes puissances à l'initiative de la Turquie et du Brésil pour apporter une solution à la crise iranienne. 

L'élaboration de cette vision s'appuie sur l'analyse et la hiérarchisation des intérêts permanents, vitaux ou majeurs, de ces grands acteurs, et sur l'évaluation de la marge de manœuvre, souvent limitée, que peuvent acquérir par leur charisme les dirigeants de ces pays. C'est ce qui explique les difficultés rencontrées par Barack Obama pour mettre en œuvre sa vision généreuse des rapports internationaux. Elle heurte de plein fouet les intérêts du complexe militaro-industriel américain qui s'est arrogé depuis longtemps le monopole de la désignation des menaces et de la défense des "intérêts permanents" des États-Unis et du "monde libre". 

C'est au Premier ministre de la reine Victoria, Benjamin Disraeli (1804-1881), qu'il est généralement convenu d'accorder la paternité de ce concept. En considérant que les États n'ont ni amis ni ennemis mais des "intérêts permanents", il introduisait pour la première fois les enjeux économiques dans la compréhension des relations internationales. Ce concept s'est étendu progressivement à d'autres dimensions comme la dimension culturelle. Ainsi le maintien de liens étroits entre les États francophones fait partie des intérêts permanents de la France car cela lui permet de peser plus que de par son poids dans les instances internationales (3). 

Dans les pays démocratiques c'est la perception de ces "intérêts permanents" par les citoyens qui est essentielle. Car il n'est de légitimité que reconnue par l'opinion publique. Ainsi la construction d'une Europe politique disposant de pouvoirs fédéraux ne deviendra un "intérêt permanent" pour les Européens que lorsque la grande majorité de la population des nations qui la composent en auront compris l'importance. Cette construction fait déjà partie des intérêts permanents de la France puisque la majorité des forces politiques y est favorable. La crise financière récente que nous avons traversée a montré la faiblesse d'une Europe fondée sur le plus petit commun dénominateur. De même, la présence des forces armées allemandes en Afghanistan est très critiquée par une majorité des forces politiques et de la population qui n'en comprennent pas les enjeux (4). Ces "intérêts permanents" sont rarement explicités par les dirigeants en dehors de cénacles restreints. Le maintien d'une incertitude sur leur définition précise constitue un atout dont les États auraient tort de se priver dans la compétition mondiale. 

Avec l'apparition de l'arme nucléaire, est apparue la notion d'"intérêts vitaux", au nom desquels un État se réserve le droit d'utiliser en premier l'arme nucléaire (5). Là encore, l'ambiguïté et l'imprécision font partie de la logique dissuasive, aucune puissance nucléaire ne déclarant ce qu'elle considère comme ses intérêts vitaux. 

Il est cependant possible d'évaluer les "intérêts permanents" des États en analysant les facteurs déterminants de leurs forces et de leurs vulnérabilités. Ainsi dans la Guerre civile mondiale (6) publiée en 1976, en pleine Guerre froide, nous nous interrogions sur la réalité de la menace militaire soviétique comme vecteur de la propagation du communisme, qui a été un des facteurs déterminants du système international entre 1945 et 1989. 

À l'époque, analystes et leaders d'opinion s'alarmaient à longueur de pages sur la menace que représentaient les 167 divisions militaires russes, sans jamais analyser les vulnérabilités de l'URSS qui pouvaient légitimer cet effort militaire. Prenant à contre-pied ces analyses, nous mîmes en relief plusieurs facteurs qui offraient un autre éclairage sur la menace soviétique : 

  • une relative faiblesse en nombre : rapportée à la superficie de l'URSS et, d'un point de vue défensif, cette force militaire "ne représentait plus que 12 militaires de l'armée de terre au km2 contre 60 en France" ;
  • une immensité de frontières à défendre : "L'URSS est le plus proche voisin de toutes les puissances actuelles et potentielles. À l'Est, l'URSS n'est séparée de l'Alaska américain que par les 30 km du détroit de La Pérouse, au Sud, elle a 7.000 km de frontières avec la Chine, 2.000 km avec l'Afghanistan, 2.500 avec l'Iran, 500 avec la Turquie..." ;
  • un manque de cohésion intérieure : "Mosaïque de 95 nationalités, d'ores et déjà l'URSS connaît un problème musulman avec la hausse de la natalité des populations islamisées qui représenteraient en 1980 72% de la population contre 52% en 1970 dans les cinq républiques d'Asie centrale" ;
  • et une "faiblesse de peuplement à l'Est de l'Oural".
  • Nous concluions : "L'URSS a de nombreuses vulnérabilités qui peuvent la pousser à s'armer au moins autant que les objectifs offensifs avancés par tous les observateurs".

Cet essai vise ainsi à éclairer d'un jour nouveau les intérêts permanents de l'Europe et de la Russie dans la gestion des menaces et des crises qui se développent à leurs frontières. Il soutient que l'insécurité qui règne à nos frontières sert directement les intérêts du complexe militaro-industriel américain au point de faire penser que les crises qui s'y enracinent ne sont pas le résultat d'erreurs stratégiques des dirigeants américains, mais proviennent d'options mûrement pesées par des conseillers qui en sont issus. Tout se passe en effet comme si la politique américaine visait à maintenir une insécurité permanente dans la région du Moyen-Orient et de la Caspienne. Elle viserait ainsi à freiner le développement économique de nos proches voisins tout en s'appropriant leurs ressources et, par contrecoup, à pénaliser la croissance de l'Europe et de la Russie en les privant de débouchés pour leurs produits et, enfin, à empêcher par tous les moyens la création d'une alliance stratégique de Dunkerque à l'Oural, qui constituerait un troisième acteur du système international capable de s'opposer à leurs ambitions. 

Jean-Bernard PINATEL

Editions CHOISEUL

178 pages, 17 euros

Général (2S) et dirigeant d'entreprise, J.-B. Pinatel est un expert reconnu des questions géopolitiques et d'intelligence économique. Docteur en études politiques et diplômé en physique nucléaire, il est breveté de l'École supérieure de guerre et ancien auditeur de l'IHEDN.

Sommaire :

  • Préface, p7
  • Avant-propos, p 13
  • Introduction, p 19
  • La montée en puissance de l'impérialisme chinois, p 23
  • Les relations sino-américaines à l'heure de l'interdépendance économique, p 43
  • La stratégie américaine d'"adversaire-partenaire", p 63
  • Les États-Unis face à l'Europe : éviter l'unification du "Heartland", maintenir la suprématie du "Rimland", p 77
  • Les pièges fondamentaux de la politique étrangère américaine, p 99
  • Pour un partenariat stratégique entre l'Europe et la Russie, p 119
  • La Russie, acteur clé dans la résolution des conflits et dans la lutte contre le terrorisme au Moyen-Orient, p 133
  • Irak et Afghanistan : pour une implication accrue de l'Europe et de la Russie, p 149
  • Conclusion, p 167

Notes :  

1. Sociologie des relations internationales (1987).

2. La Guerre civile mondiale, Paris, Calmann-Levy, 1976.

3. Forte d'une population de plus de 803 millions et de 200 millions de locuteurs de français de par le inonde, l'Organisation internationale de la Francophonie (01F) a pour mission de donner corps à une solidarité active entre les 70 États et gouvernements qui la composent (56 membres et 14 observateurs) — soit plus du tiers des États membres des Nations unies.

4. Le président allemand Horst Köhler, qui occupe une fonction principalement honorifique, a créé la surprise en annonçant sa démission le 31 mai 2010 après avoir déclenché un tollé politique suite à ses déclarations légitimant la participation accrue de son pays aux combats en Afghanistan par des raisons économiques. Il a jugé dans une déclaration à une radio cet effort « nécessaire pour maintenir nos intérêts, comme par exemple libérer les routes commerciales ou prévenir des instabilités régionales qui pourraient avoir un impact négatif sur nos perspectives en termes de commerce, d'emplois et de revenus » allemand sont déplacés, car ils suscitent méprise et malentendu. De fait, il est compréhensible qu'Horst Köhler, qui occupe une fonction symbolisant l'image de l'Allemagne, démissionne de son poste honorifique après les violentes réactions contre ses propos controversées sur une importante mission de son pays à l'étranger.

5. L. Mandeville, "Barack Obama peine à imposer sa doctrine", Le Figaro, 2/3/2010 : "Spécialistes du Pentagone et de la Maison Blanche ferraillent encore sur plusieurs points cruciaux de doctrine. Ainsi l'administration Obama devrait-elle refuser de souscrire au "non-emploi en premier" de l'arme nucléaire pour rester dans l'ambiguïté actuelle, contrairement à ce que les partisans du désarmement nucléaire espéraient, à en croire le quotidien new-yorkais".

6. J. Grapin, J.-P. Pinatel, op. cit., p. 256 et ssq.

jeudi, 03 février 2011

La Russie dit non à l'invasion migratoire!

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La Russie dit non à l’invasion migratoire !

par Marc ROUSSET

En  matière démographique, les Russes sont moins naïfs que les Européens de l’Ouest déniant les catastrophiques réalités, endoctrinés par la nouvelle religion droit-de-l’hommiste ! Les Occidentaux ont raillé la Russie qui doit faire face  au déclin de sa population, mais s’ils ont effectivement  bien vu  la paille dans l’œil de la Russie, ils ont oublié la poutre de l’immigration extra-européenne qui était dans le leur ! Certes, les Russes vont connaître encore des moments très difficiles, mais suite aux mesures prises par les présidents Poutine et Medvedev, ils font face et vont s’en sortir progressivement, sans compromettre leur avenir et leur identité, alors que les élites dirigeantes de l’Europe de l’Ouest commettent un crime, une trahison inadmissible, celui de porter atteinte à la patrie charnelle des peuples européens, en acceptant des hordes d’immigrés (l’immigration continue derrière les rideaux de fumée médiatiques avec le Président Sarkozy, soit 250 000 personnes par an et une agglomération comme Lille tous les trois ans) pratiquement inassimilables, principalement en provenance de l’Afrique.

Aujourd’hui, les perspectives réelles de l’Europe de l’Ouest, c’est à terme une inéluctable guerre civile comme en ont connu le Liban, la Bosnie, le Kosovo, la Géorgie, les pays africains , Sri Lanka…, si des mesures favorisant la natalité des populations de souche européenne ne sont pas prises immédiatement. A contrario, l’avenir appartient toujours à la Russie, au-delà de  difficultés structurelles, suite en particulier, à la catastrophique décennie de 1990 à 2000 avec une natalité en chute libre et une perte de population de 800 000 individus par an, pendant l’ère de  Boris Eltsine. Le déclin démographique, le mal être, la baisse de la natalité de la Russie avait commencé en fait, dans les années 80, dès les premiers signes de l’essoufflement et de l’implosion à venir  de l’U.R.S.S. En 2007, au moment même où Poutine exposait son projet de stabilisation démographique, la Russie ne comptait déjà plus que 142 millions d’habitants, alors que la population était encore de 150 millions en 1992. Un rapport présenté en Russie en 2007 et largement diffusé par l’agence Novosti illustrait de manière criante l’érosion inéluctable : chaque heure, la Russie perd cent habitants; toutes les vingt-et-une secondes, on enregistre une naissance, mais une mort se produit toutes les quinze secondes… (1).

En Russie, l’opinion publique est hostile à l’immigration. Contrairement aux affabulations de l’Occident, même si le péril jaune est très réel à terme, plus particulièrement en Sibérie et en Extrême-Orient , il y a à ce jour en Russie, un maximum de 400 000 Chinois, selon Zhanna Zayonchkouskaya, chef de laboratoire de migration des populations de l’Institut national de prévision économique de l’Académie des sciences de Russie, et non pas plusieurs millions comme cela a pu être annoncé. Les Russes ont veillé au grain et ont pris des mesures très sévères pour éviter une possible invasion. La seule immigration qui a été favorisée est le rapatriement de Russes établis dans les anciennes républiques soviétiques (Kirghizistan, Kazakhstan, Pays baltes, Turkménistan). Des villes comme Vladivostok, Irkoutsk, Khabarovsk, Krasnoïarsk… et même Blagovetchensk, à la frontière chinoise, sont des villes européennes avec seulement quelques commerçants ou immigrés chinois en nombre très limité. Une invasion aurait pu avoir lieu en Extrême-Orient dans les années 1990, tant la situation s’était dégradée. Il est à remarquer que les migrants chinois de l’époque ont profité du laxisme et de l’anarchie ambiante pour filer à l’Ouest de la Russie. Être clandestin n’est pas aisé aujourd’hui en Extrême-Orient et en Sibérie : la frontière est relativement imperméable; le risque est grand; les hôtels sont sous contrôle étroit; le chaos qui suivit l’éclatement de l’U.R.S.S. est déjà loin.

Quant aux immigrés en Russie de l’Ouest en provenance du Caucase (Géorgie, Arménie, Azerbaïdjan) ou de l’Asie centrale (Tadjikistan), ils sont quelques millions, dont beaucoup de clandestins, mais ne représentent  aucun danger ou aucune menace réelle à ce jour sur le territoire russe tant par leur nombre, que par leur implantation contrôlée d’une façon très étroite par la police et les autorités. La population russe autochtone les perçoit d’une façon très défavorable avec des sentiments nationalistes, comme a pu le montrer l’émeute villageoise pendant plusieurs jours à Kondopoga en Carélie, en septembre 2006, à l’égard de communautés caucasiennes, principalement tchétchènes.

La Russie a réagi à la crise démographique selon le bon sens, en pensant courageusement et d’instinct la natalité à relever. Dès 2003, suite à la proposition du député conservateur Alexandre Tchouev, le Parlement a supprimé la pratique de l’I.V.G. pour raisons sociales; l’avortement n’est autorisé qu’en cas de viol, si la mère est déchue de ses droits parentaux, ou si le père est handicapé. En mai 2006, le président Poutine a confirmé la mise en place d’une politique nataliste. Cette politique permet aux mères de bénéficier d’une « prime de maternité » conséquente (1 250 000 roubles, soit 17 350 euros pour la naissance d’un second enfant et 1 300 000 roubles (18 825 euros pour le troisième). Depuis février 2006, des « certificats de naissance » ont été introduits dans les maternités : remplis lors de la naissance d’un enfant, ils permettent à la mère de toucher sa « prime de maternité » et à la sage-femme de bénéficier d’une « prime d’assistance » de 10 000 roubles (294 euros) pour chaque enfant né dans son service.

La Russie a dû aussi faire face à un véritable drame humanitaire en matière de logement avec l’absence d’espace physique pour l’enfant qui conduisait à l’enfant unique. La construction, en plein essor, devrait contribuer au redressement de la natalité. Le logement, l’éducation, l’agriculture et la santé constituent les quatre « projets nationaux » des perspectives 2020 pour la Russie. Aux États-Unis, le « Baby boom » avait été la conséquence d’une migration de masse des centres-villes vers les banlieues, « vers la terre ».

L’espérance de vie, selon Boris Revitch du Centre de démographie russe, était de 59 ans pendant les années 1990 à la naissance, soit vingt ans de moins qu’en Europe occidentale. Elle est aujourd’hui en 2011, supérieure à 69 ans. Les fléaux que la Russie doit affronter en matière démographique sont les suivants : l’alcoolisme (34 500 morts par an), le tabagisme (500 000 morts par an), les maladies cardio-vasculaires (1,3 millions de morts par an), le cancer (300 000 morts par an), le sida, les accidents de la route (39000 morts par an, soit le plus élevé du monde et trois fois plus qu’en France), les meurtres (36 000 par an), les suicides (46 000 par an), la déficience du système de santé qui faisait la fierté de l’U.R.S.S. et qui est devenue une catastrophe sanitaire. La mortalité infantile (11 pour 1 000 est deux fois plus élevée que dans l’U.E.). Au-delà de la nouvelle législation en place, des progrès doivent encore être faits pour la diminution du nombre d’avortements qui a diminué de 25 % entre 2003 et 2008, mais on recensait tout de même encore 1,234 millions d’avortements en 2008, pour 1,714 million de naissances de la même année ! Par ailleurs, la Russie doit faire face à un effet d’hystérésis, suite à la structure de sa population et à toutes ces années catastrophiques, ce qui a généré  un rétrécissement de la strate de population en âge de procréer.

Le retour aux valeurs traditionnelles, à la religion orthodoxe devrait aussi contribuer à sortir de l’habitude de l’enfant unique. Tout progrès réel repose en fait sur une révolution des mentalités favorisant la famille nombreuse. Il semble que la situation à ce sujet soit moins désespérée en Russie qu’en Allemagne. Le président Medvedev a proposé en 2010, en plus des mesures Poutine ci-dessus mentionnées, une réduction d’impôts de trois mille roubles (72 euros) par mois et par enfant à partir du troisième enfant. Pour les autres familles avec enfants, il s’est déclaré également favorable à une réduction des impôts, sans pour autant donner de chiffres. Un exemple anecdotique, mais hautement symbolique de l’attitude politique russe envers les familles et les naissances, est la campagne officielle « Donnez naissance à un patriote pour la fête de l’Indépendance de la Russie ! », dans la région d’Ulyanovsk située à environ 850 km à l’Est de Moscou, campagne dotée de prix, dont le premier est une voiture !

En 2005, la population avait  décru de 760 000 habitants, ce qui était le record absolu. En 2006, la baisse ne fut que de 520 000 habitants, puis 280 000 habitants en 2007,116 000 habitants en 2008.  La bonne nouvelle, c’est qu’en 2009 avec 1,76 millions de naissances, 1,95 millions de décès, 100 000 émigrants, et 330 000 naturalisations, la population russe a augmenté pour la première fois depuis quinze ans de  50 000 habitants. Le taux de fécondité de 1,9 enfants par femme en 1990, tombé  à 1,1 enfant par femme en 2000, est remonté à 1,56 enfants par femme en 2009, soit un taux similaire à celui de l’U.E. qui était de 1,57 enfants par femme en 2008.

Trois  prévisions démographiques majeures ont été envisagées pour la démographie en Russie en 2010. Selon une prévision estimée mauvaise du ministère russe de la Santé, la population devrait continuer à baisser pour atteindre 139 630 000 habitants en 2016 et 128 000 000 d’habitants en 2030. Le taux d’immigration resterait faible autour de 200 000 personnes par an pour les vingt prochaines années.

Selon une prévision estimée moyenne du même ministère, la population russe devrait légèrement augmenter jusqu’en 2016 pour atteindre 142 160 000 habitants, puis recommencer à légèrement baisser, de 200 000 ou 300 000 habitants dès 2020, pour atteindre 139 372 000 habitants en 2030. Le taux d’immigration serait contenu à une moyenne de 350 000 nouveaux entrants par an, ce qui est à peu près la moyenne de 2009, année durant laquelle 334 500 étrangers et apatrides ont reçu la nationalité russe.

Selon une prévision haute toujours du même ministère de la Santé, la population devrait augmenter à près de 144 000 000 d’habitants en 2016 et continuer à augmenter jusqu’à 148 000 000 en 2030. Le taux d’immigration serait plus élevé dans cette variante, soutenant la hausse de la population et avoisinerait les 475 000 nouveaux entrants par an. D’ici vingt ans, on arriverait à une « immigration » équivalente à 8 % de la population du pays. Celle-ci serait principalement du  Caucase et de la C.E.I., donc de populations post-soviétiques, russophones, dont des communautés sont déjà présentes en Russie et pas foncièrement déstabilisantes.

En conclusion, la hausse de la natalité est le résultat de la politique volontaire de Vladimir Poutine, de Dimitri Medvedev et de leurs gouvernements. La baisse de la natalité dans les pays occidentaux, elle, est  le résultat de la politique volontaire de l’oligarchie mondialiste au pouvoir qui ne tient pas compte des causes qu’elle a créées (déchristianisation, corruption des mœurs, libéralisation de la contraception, de l’avortement, de l’homosexualité, féminisme et travail des femmes, destruction des petits agriculteurs, regroupement des populations dans les métropoles, diminution des allocations familiales  qui ne sont plus réservées aux citoyens français de souche, mais bien au contraire de plus en plus aux populations immigrées, ce qui est le comble de la bêtise et du suicide programmé…), bref, ce qu’on appelle « la culture de mort ». Déjà Emmanuel Le Roy Ladurie, membre de l’Institut, remarquait que la France reste un pays où le pourcentage des avortements (220 000 par an) égale le taux de mortalité des bébés âgés de moins d’un an au temps de Louis XIV. Peut–on vraiment parler de progrès dans ces conditions ? L’oligarchie mondialiste  considère que l’unique remède contre la dénatalité est l’immigration. L’objectif est de fabriquer à l’échelle planétaire, une population d’apatrides et de déracinés opposés les uns aux autres dans une guerre civile mondiale, les peuples devenant des minorités dans leurs propres patries (2).

La Russie  qui fait  face à des difficultés bien plus grandes que l’U.E. a dit non à ces folies occidentales. Elle nous montre le chemin du redressement démographique, du coup d’arrêt à donner à l’immigration, bref le chemin de la survie de  notre civilisation européenne !

Marc Rousset

Notes

1 : Hélène Carrère d’Encausse, La Russie entre deux mondes, Fayard, 2010, p. 64.

2 : cf. Dissonance, le blogue d’Alexandre Latsa.


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mardi, 01 février 2011

"Arkaïm", une cité de l'âge du bronze dans les steppes de l'Oural

« Arkaïm », une cité de l’âge du bronze dans les steppes de l’Oural
Exposition au Musée départemental des Merveilles de Tende du 26 juin 2010 au 31 mars 2011

Arkaim, une cité de l'âge du bronze dans les steppes de l'OuralManifestation organisée dans le cadre de l’année France-Russie 2010
Exposition « Arkaïm », une cité de l’âge du bronze dans les steppes de l’Oural, présentée, pour la première fois en Europe,


Cette nouvelle exposition temporaire, présentée jusqu’au 31 mars 2011, permettra de révéler aux visiteurs, la richesse des vestiges découverts depuis 1987 dans les steppes, à l’Est de l’Oural, et leur offira un voyage passionnant dans une cité mystérieuse : Arkaïm.
Il y a 4 000 ans, dans les régions des steppes de l’Oural, l’exploitation de minéraux de cuivre présents sur ses contreforts a permis le développement de grandes colonies fortifiées et très organisées.
Constituant ce que les scientifiques appellent « la Contrée des cités » une vingtaine de structures circulaires qui correspondent à des concentrations urbaines de l'âge du Bronze ont été repérées sur le versant oriental de l'Oural et six ont déjà fait l'objet de fouilles archéologiques. Parmi elles, le site emblématique « d'Arkaim ».

Cadre géographique
La cité d'Arkaïm est située au centre de l'Eurasie, à proximité des contreforts orientaux de la chaîne montagneuse de l'Oural, à l'intérieur de l'oblast deTchélyabinsk, et au nord de la frontière entre la Russie et le Kazakhstan.
Arkaim vue du cielLes paysages de steppes et de forêts-steppes prédominent : bouleaux, pins et mélèzes sont les espèces végétales prépondérantes.

Historique des recherches
La cité d'Arkaïm a été découverte en 1987, lors de la construction d'un grand réservoir d'eau sur la rivière Bolchaïa Karaganka : le site se trouvait exactement dans ce qui devait être le fond du réservoir. Les scientifiques de l'Université d'Etat de Tchélyabinsk ont mené une lutte sans précédent pour sauvegarder ce site unique et, grâce au puissant soutien des savants les plus éminents de Russie, à la participation active de la municipalité de l'oblast de Tchélyabinsk et à l'engagement de l'opinion publique, la construction du réservoir a été suspendue et Arkaïm a pu être sauvée.

Stratigraphie / datation
L'Oural du sud possède un passé historique très riche : la région était peuplée déjà à l'époque moustérienne; au Mésolithique et au Néolithique, le nombre de campements situés sur les Pénéplaine transouralienne de'Arkaimbords des lacs et dans les vallées fluviales est également très important.
A l'âge du Cuivre et à l'âge du Bronze, dans les régions des steppes, le processus de sédentarisation s'accroît fortement et coïncide avec l'apparition des grandes colonies. La mise en valeur des zones steppiques atteint néanmoins son apothéose à l'âge du Bronze moyen, lorsque, suite à l'exploitation des minéraux de cuivre présents sur les contreforts de l'Oural, des colonies fortifiées et organisées commencent à apparaître. Cette période - qui prend le nom de culture de Contrée de cités ou d'Arkaïm-Sintachta – s'insère, par datation radiométrique, dans un intervalle de temps compris entre 2040 et 1690 av. J.-C. et, d'un point de vue chronologique, correspond à l'âge du Bronze final en Europe. Cette phase, dite de la Contrée de cités, peut-être subdivisée en trois étapes principales : ancienne, développée et récente, dont le critère de distinction correspond au changement de forme et d'organisation des colonies fortifiées ainsi que celui de la culture matérielle. Au-dessus des couches datées de la culture d'Arkaïm-Sintachta, la tradition de la construction des villages fortifiés se poursuit avec les porteurs des cultures de l'âge du Bronze final.

Architecture
Vue générale du site d'ArkaimDans le cadre de la Contrée de cités, les cités fortifiées se situent à une distance comprise entre 40 et 60 km les unes des autres. Le lieu de construction choisi se révèle toujours sec et plat, surélevé de quelques mètres au-dessus du niveau de l'eau, et délimité sur ses côtés par des fleuves et des pentes naturels. Grâce à des recherches archéologiques récentes et à l'observation de photographies aériennes, il a été possible de reconnaître la succession précise des divers systèmes d'aménagements : les structures de forme ovale sont les plus anciennes, remplacées plus tardivement par des structures en forme de cercle ; enfin, les systèmes de fortification rectangulaires sont les plus récents.
La cité d'Arkaïm se distingue des autres cités par l'état d'intégrité unique de ses ouvrages de fortification et de ses sépulcres, mais surtout par l'exceptionnel état de conservation du paysage alentours.

Matériel archéologique : céramique, industrie lithique, armes et bijoux
Les objets découverts lors des fouilles archéologiques témoignent du développement des différents métiers d'artisanat, tels que la poterie, la sculpture sur os, la taille de la pierre et la métallurgie. Tous les objets produits par les habitants Bracelet de Bronzede la Contrée de cités possèdent deux fonctions bien distinctes : utilitaire et sémantique. La poterie, par exemple, est ornée de motifs géométriques qui symbolisent les différentes forces de la nature - cercles, carrés, losanges, triangles, croix gammées - qui se retrouvent également dans l'aspect général des colonies et des constructions tombales. D'autres objets sont également décorés : il s'agit de petites sculptures anthropomorphes et zoomorphes en pierre, de pilons, de coupes en pierre ou de manches d'armes et d'outils.

La plupart des objets découverts proviennent toutefois des sépultures présentes en grand nombre, celles des hommes comme celles des femmes, non moins importantes dans la culture de la Contrée de cités. La tenue funéraire féminine présente ainsi de nombreux éléments de parures, tels que des bandeaux placés sur le front, et décorés de bijoux minuscules en bronze et en or; des pendeloques encadrant le visage de la femme ; des colliers enrichis de diverses amulettes et perles de verroterie ; des bracelets. Les inhumations masculines sont, quant à elles, accompagnées d'un vaste assortiment d'armes : arcs, pointes de flèches, haches de guerre et lances. Dans toutes les sépultures de personnages adultes, on trouve également des récipients emplis de nourriture.

Sépultures et pensée religieuse
Les sépultures d'Arkaïm présentent une organisation complexe : en effet, les anciens habitants de la Contrée de cités les considéraient, non seulement comme de simples tombes, mais aussi comme de véritables asiles pour les défunts ; chaque mort y était enterré avec son outillage funéraire personnel.
Les rites funéraires sont également chargés d'une symbolique complexe. On retrouve différentes typologies d'inhumation, parmi lesquelles les plus frappantes sont sans doute celle des hommes accompagnés d'un char et celle où l'homme et la femme sont inhumés ensemble, dans l'idée probablement d'une union sacrée jusque dans l'au-delà.

Sépulture Arkaim
Sépulture Arkaim

Les sépultures découvertes sur les différents sites de la Contrée decités témoignent d'un système complexe de cultes et de croyances des peuples qui habitaient la région. On peut affirmer que leur religion était de type polythéiste, basée sur l'existence de plusieurs divinités incarnant les différents éléments naturels - eau, feu, soleil, etc.
Faute de documentation écrite, il n'a été possible d'appréhender la pensée religieuse des peuples d'Arkaïm qu'au travers de lamythologie indo-européenne.

Comportement et mode de vie
Reconstitution de l'intérieur d'une maison à ArkaimLes communautés de la Contrée de cités se divisaient de manière tripartite en guerriers, prêtres et artisans, comme c'est typiquement le cas au sein des sociétés indo-européennes. On ne peut toutefois reconnaître l'existence d'un pouvoir détenu par un chef de tribu unique : grâce aux études menées sur les rites funéraires et les sépultures, il a été possible de conclure que la société de la Contrée de cités était en fait hiérarchisée et rassemblée autour d'une élite. L'autorité de ce groupe d'individus n'était pas fondée sur des contraintes économiques mais sur des valeurs religieuses traditionnelles. Les membres de l'élite tenaient le rôle de prêtres et disposaient également d'une position importante dans le domaine militaire. La femme possédait un statut social élevé et la part jouée d'une manière générale par les femmes dans la culture de la Contrée de cités était très développée.

© Texte, photographies, Établissement public de la culture « Réserve de l’histoire et de la culture d’intérêt régional « Arkaïm », ville de Tchéliabinsk, 2010.


dimanche, 02 janvier 2011

Russie/Inde: énergie nucléaire et clairvoyance géopolitique

Pietro FIOCCHI :

Russie/Inde : énergie nucléaire et clairvoyance géopolitique

 

La Russie est favorable à un siège indien au Conseil de Sécurité de l’ONU

 

Medvedev_in_India.jpgLe chef du Kremlin, Dimitri Medvedev s’est rendu récemment à Nouvelle Delhi pour une visite de quelques jours durant lesquels, disent les sources gouvernementales indiennes, les partenaires russes et indiens signeront de nombreux contrats, pour une valeur totale de 30 milliards de dollars, surtout dans les domaines de la défense et de l’énergie nucléaire.

 

La Russie et l’Inde ont conclu divers accords relatifs à la construction de deux réacteurs nucléaires de technologie russe, qui seront installés dans l’Etat de Tamil Nadu. Le porte-paroles du ministère indien des affaires étrangères, Vishnu Prakash, a déclaré « qu’il ne s’agissait pas d’un simple accord commercial, car les parties contractantes cherchent à développer des projets liés à la recherche, au développement et à la production commune ». Le ministre des affaires étrangères indien, S. M. Krishna, a indiqué que, parmi les thèmes inscrits à l’ordre du jour, il y a également la lutte contre le terrorisme et la situation dans la région actuellement en ébullition, à cheval sur l’Afghanistan et le Pakistan.

 

Sur le plan plus strictement politique, une nouveauté émerge, qui était déjà dans l’air : la Russie, désormais, est entièrement favorable à un siège indien permanent au Conseil de Sécurité de l’ONU. Medvedev, à la fin d’une cérémonie tenue à l’occasion de la signature de onze accords et memoranda bilatéraux, a déclaré que « l’Inde mérite pleinement d’être candidate à un siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU, dès que l’on aura pris la décision de réformer cet organisme ».

 

La visite de Medvedev en Inde coïncide avec le dixième anniversaire de la Déclaration de Delhi, qui avait consacré le partenariat stratégique entre les deux pays. Une période pendant laquelle « les liens entre les deux Etats ont permis d’atteindre de nouveaux stades, y compris sur le plan des principes », a dit Aleksandr Kadakin, ambassadeur russe en Inde. Les liens ont sextuplé en l’espace d’une décennie et le niveau désormais atteint par les échanges économico-commerciaux est notable. Cette fois-ci, cependant, le bond en avant ne doit être attribué aux échanges de matières premières mais à toutes les innovations qu’autorise une coopération accrue.

 

Les exportations russes consistent principalement en armes de haute technologie, à des infrastructures destinées au lancement de satellites et à des équipements pour centrales atomiques. Les projets de haute technologie, comme celui des avions de chasse de la cinquième génération ou celui du système de navigation satellitaire Glonass, sont le fruit de recherches conjointes entre Russes et Indiens. A cela s’ajoute un accroissement de la coopération entre les deux pays en matière de recherche spatiale, notamment de projets lunaires, de missions spatiales habitées et d’un satellite baptisé « Youth Sat ». Tous ces projets ne sont que les fleurons de la coopération industrielle entre Nouvelle Delhi et Moscou.

 

Pietro FIOCCHI.

( p.fiocchi@rinascita.eu ; article tiré de « Rinascita », Rome, 22 décembre 2010 ; http://www.rinascita.eu/ ). 

vendredi, 31 décembre 2010

Türkei und China auf Schmusekurs

Türkei und China auf Schmusekurs

MIchael WIESBERG

Ex: http://www.jungefreiheit.de/

China-Tuerkei.jpgDie Türkei war jahrzehntelange Hätschelkind der US-Außenpolitik, das die Vereinigten Staaten zu gerne auch als EU-Mitgliedsstaat gesehen hätten. Jetzt wird die Entwicklung des kleinasiatischen Staates jenseits des Ozeans mit steigendem Mißmut betrachtet.

Ein Grund dafür ist die chinesisch-türkische Annäherung, die Michael Auslin, Leiter für Japanstudien am American Enterprise Institute, in einem Artikel für die  einflußreiche, als konservativ und wirtschaftsliberal geltende Tagezeitung Wall Street Journal unter dem bezeichnenden Titel analysiert: „Kommt eine türkisch-chinesische Achse? Ankara wendet sich von Israel ab und schmeichelt sich bei China ein“.

Ausgangspunkt der Betrachtungen Auslins sind die Folgen der seit einiger Zeit gestörten israelisch-türkischen Beziehungen und die Hinwendung der Türkei zu „aufstrebenden, selbstbewußten Regimen“, darunter eben auch China, das nicht nur bemüht sei, im entlegenen Afrika eine größere Rolle zu spielen, sondern auch in anderen geopolitisch wichtigen Staaten.

Die türkisch-israelische Kooperation

Auslin gibt dann einen Überblick über die Entwicklung der israelisch-türkischen Beziehungen, angefangen bei der Anerkennung des Staates Israel durch die Türkei im Jahre 1948, bis hin zur Kooperation der beiden Staaten in Sicherheitsfragen, zum Beispiel gegenüber Staaten wie dem Iran und Syrien, in den Achtziger und Neunziger Jahren; dazu gehörte auch die Unterstützung Israels bei der Modernisierung türkischer Waffensysteme. Israel konnte im Gegenzug zum Beispiel türkische Luftwaffenstützpunkte nutzen.

Wendepunkt Gaza-Hilfsflotte

All das ist mittlerweile Geschichte: Zwar habe der türkische Premierminister Recep Tayyip Erdoğan anfänglich mit Israel kooperiert, so Auslin, dann aber begann er sich Staaten wie Syrien oder dem Iran zuzuwenden. Als Argumente für die sich abkühlenden Beziehungen zu Israel gab Erdoğan dessen Vorgehen im Gazastreifen im Jahre 2008 und vor allem die Vorgänge um die „Gaza-Hilfsflotte“ Mitte des Jahres an, bei der acht türkische Staatsbürger durch israelische Einwirkung ums Leben kamen. Seitdem liegen die Beziehungen zwischen der Türkei und Israel auf Eis.

Konsequenzen für die NATO

Erdoğans Annäherung an eine weitere „autoritäre Macht“, gemeint ist China, tangiere nun allerdings auch die Interessen der USA, konstatiert Auslin, und zwar spätestens seit der Einladung Ankaras an die chinesische Luftwaffe, am Luftwaffenstützpunkt Konya gemeinsame Manöver abzuhalten. Damit erwüchsen ernste Zweifel daran, ob es bei den engen Beziehungen der Türkei zu „liberalen Nationen“ wie den USA und Israel bleibe.

In diesem Zusammenhang spiele nicht nur eine Rolle, daß die „strategische Partnerschaft“, die Erdoğan und Chinas Staatspräsident Hu Jintao vereinbart hätten, eine Steigerung des Handelsvolumens von derzeit 17 Milliarden Dollar auf 100 Milliarden Dollar im Jahre 2020 vorsehe.

Viel schwerwiegender seien die Konsequenzen für die NATO. Wie weit nämlich könnte die chinesisch-türkische Zusammenarbeit gehen? Auslin nennt hier ein konkretes Beispiel: Die Türkei gehört unter anderem zu einem Konsortium, das am Bau des ersten Tarnkappen-Mehrzweckkampfflugzeuges Lockheed Martin F-35 Lightning II beteiligt ist. Wird die Türkei China einladen, dieses Flugzeug zu inspizieren oder gar Probe zu fliegen? Welche anderen Waffengeschäfte könnte die Türkei mit China vereinbaren?

Türkei droht Isolation

Es sei jedenfalls eine Notwendigkeit, das westliche Analytiker damit begönnen, sich nicht nur mit den Auswirkungen der chinesisch-türkischen Annäherung, sondern auch mit dem wachsenden Netzwerk antiwestlicher Staaten zu beschäftigen. Mit Blick auf Erdoğan konstatiert Auslin, falls der türkische Premier weiter Alliierte bei den „autoritären Staaten“ suche, werde er die Türkei von der liberalen westlichen Welt isolieren.

Das Gewicht der Türkei vergrößern

Auslins Artikel ist in mancherlei Hinsicht instruktiv: So spiegelt er zum Beispiel die Irritation der USA im Hinblick auf das Ausgreifen Chinas in Regionen, die die USA als ihre angestammte Einflußsphäre betrachten. Erdoğan sieht sich in der angenehmen Lage, aufgrund der Heraufkunft des neuen „global players“ China mit dem geopolitischen Pfund der Türkei zu wuchern. Der Konsens der „westlichen Wertegemeinschaft“ interessiert ihn dabei herzlich wenig; sein Ziel besteht ganz offensichtlich darin, das internationale Gewicht der Türkei weiter zu erhöhen.

Mit der Türkei bekommen die USA ganz konkret vorgeführt, daß ihre Position als „einzige Supermacht“ Geschichte ist. Ab jetzt steht mit China ein ernsthafter Herausforderer im Ring, der jede Schwachstelle, die die westliche Führungsmacht bietet, nutzen wird. Zu diesen Schwachstellen gehört, das zeigt sich mehr und mehr, die einseitige Option für Israel.

mercredi, 29 décembre 2010

Russie, Chine, Inde: une voie trilatérale vers un monde multipolaire

Russie, Inde, Chine : une voie trilatérale vers un monde multipolaire

Ex: http://fortune.fdesouche.com/

Une semaine après que le président américain Barak Obama eut annoncé son soutien à l’Inde qui revendique un siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU, les ministres des Affaires étrangères de la Russie, de l’Inde et de la Chine (RIC) se sont réunis à Wuhan en Chine, les 14 et 15 novembre.

Les réformes de l’ONU faisaient partie des questions internationales les plus pressantes abordées par S.M. Krishna (Inde), Yang Jiechi (Chine) et Sergei Lavrov (Russie). Mais New Delhi est resté sur sa faim : la rencontre s’est clôturée par un communiqué conjoint en faveur des réformes mais n’allant pas au-delà d’une « appréciation positive du rôle joué par l’Inde dans les affaires internationales » .

La Russie a fortement appuyé la candidature indienne à un siège permanent, mais la Chine a refusé de clarifier sa position, mettant ainsi en évidence une compétition d’ambitions et de projets entre les deux membres pourvus du droit de véto au Conseil de sécurité – Chine et Russie – et le pays qui aspire à les rejoindre à la grande table.

Ces dissonances sur les questions décisives versent de l’eau au moulin des sceptiques qui considèrent que la RIC n’est qu’un club de parlote de plus. Cette conclusion est pourtant erronée. Ce qui compte ici, c’est l’importance croissante de la consultation au sein du trio des puissances émergentes qui détiennent les clés de l’ordre changeant du XXIe siècle.

 

De façon significative, la dixième rencontre trilatérale à Wuhan s’est tenue une semaine après que l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE [ou ASEAN]) eut approuvé l’admission des États-Unis et de la Russie au sommet de l’Asie orientale. Au lendemain aussi d’une rencontre entre les dirigeants indiens et chinois à Hanoï, dans un contexte tendu.

Pour conclure, la triade a réitéré son appel à un ordre mondial multipolaire, tout en insistant, dans le même mouvement, qu’ « aucun pays tiers » n’était visé (un euphémisme pour les États-Unis).

L’Inde, la Russie et la Chine ont manifesté des inquiétudes communes à propos de l’Afghanistan, mais leur coopération sur ce point n’a pas avancé. La triade a résolu d’intensifier la coopération antiterroriste mais il semble que Pékin ait bloqué la proposition indienne d’inclure une référence à l’élimination des « refuges » pour les terroristes, allusion au Pakistan pour son rôle en Afghanistan.

Ces différences d’approche et de point de vue des trois puissances émergentes sont naturelles, et c’est exactement pour cela que l’idée de cette triade avait été proposée il y a plus de dix ans par le Premier ministre russe Evgueny Primakov, afin de contrebalancer l’hégémonie de Washington.

La triade encourage aussi l’approfondissement de la coopération dans des domaines divers : agriculture, santé, changements climatiques, catastrophes naturelles et problèmes économiques mondiaux, qui peuvent transformer la vie des populations. La proposition de relier les centres d’innovation des trois grandes économies (Bangalore et Skolkovo par exemple), noyau de la croissance mondiale, est l’une de ces idées qui mêle l’ambition d’une renaissance nationale partagée par les trois pays à leur désir collectif d’avoir plus de poids dans les questions internationales.

Trois, c’est peut-être un de trop, mais dans ce cas-ci, le trio n’a d’autre choix que de gérer ses divergences car chacun des trois pays a plus d’intérêts que de désavantages dans les progrès réalisés par les deux autres. Alors que l’idée d’un G2 est une chimère et tandis que la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU reste une perspective à long terme, le RIC représente un microcosme d’une ère asiatique en gestation qui accentue la nécessité de renforcer la confiance entre les trois piliers d’un monde multipolaire.

La Russie d’Aujourd’hui

mardi, 28 décembre 2010

Una nuova geopolitica indiana?

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Una nuova geopolitica indiana?

Daniele GRASSI

Ex: http://www.eurasia-rivista.org/

Una delle maggiori novità sullo scenario geopolitico degli ultimi due decenni è certamente rappresentata dall’India.

Sebbene l’ascesa della Cina abbia come effetto quello di mettere in secondo piano ogni altra realtà, non si può affatto trascurare il percorso che ha portato New Delhi a proporsi come una delle maggiori economie globali in termini assoluti.

Certo, i numeri aiutano e non poco. L’India infatti, con i suoi 1.2 miliardi di abitanti costituisce il paese più popoloso al mondo e ciò fa sì che ogni suo passo getti una lunga ombra su gran parte del globo. Non bisogna dimenticare infatti, che il suo tasso di crescita economica annua, dal 1997 ad oggi, è di circa il 7% ed è secondo solo a quello cinese.

Tuttavia, l’India resta il paese col maggior numero di gente che vive sotto la soglia di povertà, vale a dire, circa il 25% della sua popolazione.

Ci vorranno dunque, tassi di crescita molto elevati per almeno altri due decenni perché la condizione della popolazione più disagiata subisca dei miglioramenti veri e propri.

 

 

 

La politica estera indiana dopo l’indipendenza

 

Il percorso di crescita indiano è cominciato ad inizio anni Novanta, quando si è proceduto alla liberalizzazione di molti settori economici ed il Paese si è aperto all’economia di mercato.

La trasformazione economica ha proceduto di pari passo con un radicale cambiamento riguardante la politica estera.

 

L’idea di Nehru era quella di dare vita ad un grande paese che perseguisse una politica di pacifica coesistenza con gli altri attori regionali e globali.

Il suo profondo idealismo si scontrò ben presto con una realtà che non lasciava spazio a velleità neutralistiche e richiedeva prese di posizione nette.

Le tensioni col Pakistan circa il controllo del territorio del principato kashmiro sfociarono in diversi conflitti armati, il primo dei quali nel primo anno dell’indipendenza dei due Paesi, il 1947.

Ciò però non distolse Nehru dal suo intento di percorrere una strada di non allineamento e di guidare gli altri Paesi che volessero intraprendere il medesimo percorso.

Nei primi anni della sua esistenza, New Delhi tentò di sganciarsi dal confronto bipolare alleandosi con Pechino, ma questo tentativo sfociò in una delle maggiori umiliazioni della storia indiana: la sonora sconfitta subita proprio da parte della Cina nel 1962.

 

Il risultato fu un sostanziale isolamento a cui l’India tentò di porre rimedio avvicinandosi progressivamente alle posizioni del blocco sovietico.

Questa politica la danneggiò tanto in termini economici, quanto a livello geopolitico. Il Pakistan infatti, approfittò di questa situazione per proporsi come maggiore alleato degli Stati Uniti nella regione sud-asiatica, ricevendo enormi benefici in termini di aiuti finanziari e soprattutto militari.

Islamabad si fece anche mediatore tra Washington e Pechino e fu l’artefice dell’incontro avvenuto nel 1972 tra Nixon e Mao Zedong, il quale pose fine alla politica americana delle “due Cine”.

Il tutto si tradusse in un isolamento ancora più accentuato dell’India, che sarebbe terminato solo nei primi anni Novanta.

 

 

L’asse Washington-New Dehli-Tel Aviv

Il crollo dell’Unione Sovietica ed una profonda crisi economica spinsero infatti New Delhi a rivolgersi al Fondo Monetario Internazionale per ottenere un prestito che l’aiutasse a superare il momento difficile che stava attraversando. In cambio, all’India fu chiesto di liberalizzare la propria economia e di aprirsi ai mercati internazionali.

Non è una caso che fu proprio in quegli anni che il Pressler Amendment pose fine agli aiuti economici che Washington si era impegnata a fornire al Pakistan, interrompendo una collaborazione che si era intensificata durante l’invasione sovietica dell’Afghanistan.

Gli Stati Uniti decisero di fare dell’India il loro maggiore alleato nell’Asia meridionale e ciò ebbe inevitabilmente ripercussioni negative sul rapporto con Islamabad, storica rivale di New Delhi.

 

La politica estera indiana è stata da allora contraddistinta dallo stretto legame con Washington, il quale ne ha fortemente condizionato l’andamento e continua tuttora a farlo.

L’India rappresenta, col Giappone ed altri Stati della regione asiatica, una delle armi usate dagli Stati Uniti per contenere l’ascesa della Cina. L’obiettivo americano è infatti quello di impedire che Pechino assurga al ruolo di leader incontrastato dell’area e New Delhi costituisce un alleato fondamentale per la buona riuscita di questa strategia.

La crescente collaborazione tra l’India ed Israele rientra proprio in questo progetto di contenimento della Cina e si è tradotto, specie negli ultimi anni, in un legame molto stretto soprattutto dal punto di vista militare.

New Delhi e Tel Aviv sono infatti impegnate in attività congiunte di lotta al terrorismo e l’India rappresenta ormai il più importante mercato di sbocco per gli armamenti prodotti in Israele.

Tutto ciò ha delle importanti ricadute a livello geopolitico e l’asse Washington – New Delhi – Tel Aviv costituisce ormai una realtà capace di influenzare le dinamiche interne all’Asia e al Medio-Oriente, producendo inevitabili ricadute sulla politica globale.

 

 

 

Riposizionamento strategico?

 

Tuttavia, la posizione indiana si sta facendo sempre più complicata e richiede un’analisi piuttosto complessa.

Le vicende afghane degli ultimi 3 decenni hanno avuto ripercussioni importanti sulla politica estera indiana e continuano a produrre effetti di non poco conto.

L’ascesa dei talebani a metà anni ’90 ebbe come risultato quello di avvicinare New Delhi a Teheran e Mosca, paesi molto attivi nel sostegno alla cosiddetta Alleanza del Nord, fazione non-pashtun che si opponeva al dominio talebano.

In seguito all’occupazione afghana da parte degli USA e dei suoi alleati nell’ottobre del 2001, l’India è stata uno dei paesi più attivi nella ricostruzione dell’Afghanistan e figura attualmente tra i maggiori donatori del governo di Kabul.

I buoni rapporti col governo guidato da Karzai, il quale ha effettuato i suoi studi proprio in India e conserva legami personali con questo Paese, e l’implementazione di numerosi progetti infrastrutturali hanno fondamentalmente come obiettivo, quello di dar vita ad un’alleanza in grado di contenere l’influenza esercitata dal Pakistan su Kabul.

La presenza indiana in Afghanistan rappresenta dunque una delle maggiori preoccupazioni per Islamabad e ha avuto un peso molto importante nel delineare la politica adottata dal Pakistan nel Paese confinante. Il timore di un governo filo-indiano insediato a Kabul dopo il ritiro delle truppe straniere, ha infatti spinto Islamabad a supportare con decisione gruppi di militanti che hanno proprio nella regione occidentale del Pakistan, le loro basi operative.

Lo scopo è quello di utilizzare questi gruppi come assets strategici, una sorta di asso nella manica da tirar fuori al momento opportuno.

Quel momento sembra oggi essere giunto e il tentativo del governo Karzai di negoziare coi talebani sta dando ragione alla strategia pakistana.

L’ammissione dell’amministrazione Obama di non poter fare a meno del supporto di Islamabad per porre fine al conflitto che da anni sta dilaniando l’Afghanistan, suona infatti come una sorta di resa e apre importanti spazi per la politica estera pakistana.

L’avvicinamento degli ultimi mesi tra Zardari e Karzai costituirebbe un’ulteriore prova di quel che sta accadendo oggi a Kabul.

Gli Stati Uniti hanno ormai compreso di non poter conseguire una vittoria effettiva sui talebani e hanno così deciso di intraprendere la strada dei negoziati e non possono dunque fare a meno del sostegno delle forze armate e di intelligence pakistane.

La promessa fatta da Obama al governo indiano di impegnarsi affinché New Delhi consegua un seggio permanente al Consiglio di Sicurezza delle Nazioni Unite, suona un po’ come un contentino, peraltro difficilmente realizzabile, per mettere a freno le crescenti ansie indiane.

 

Le vicende afghane stanno facendo emergere una verità con cui gli Stati Uniti dovranno fare i conti nei prossimi anni: l’estrema difficoltà di intrattenere rapporti di cooperazione sia con l’India che col Pakistan.

L’incapacità di risolvere la questione kashmira richiede, da parte di Washington, un continuo barcamenarsi tra le richieste indiane e quelle pakistane, spesso inconciliabili tra di loro.

Col tempo diventerà sempre più difficile mantenersi in equilibrio tra Islamabad e New Delhi e, a meno di un improbabile avvicinamento tra i due Paesi, gli Stati Uniti potrebbero essere chiamati a compiere una scelta di campo definitiva.

Il Pakistan e l’India sono consapevoli di ciò e stanno entrambi tentando di acquisire un maggiore potere negoziale nei confronti di Washington.

 

 

 

L’India strizza l’occhio all’Iran

 

Mentre Islamabad è impegnata ad approfondire i suoi legami storici con Pechino, specie dal punto di vista militare, l’India sta cercando di trovare una posizione di maggiore indipendenza per quel che concerne la sua politica estera.

Sebbene sia ben lungi dal trovarla, alcuni segnali di ciò sono già ravvisabili nei suoi rapporti con l’Iran.

Risalgono, ad esempio, allo scorso 28 ottobre le dichiarazioni del governo indiano circa una presunta volontà di volere riprendere il dialogo con Teheran per la realizzazione di un gasdotto che dovrebbe collegare Iran, Pakistan ed India.

La strenua opposizione di Washington nei confronti di questo progetto, ed i problemi che caratterizzano la regione pakistana del Baluchistan, hanno finora frenato la sua realizzazione.

Tuttavia, i crescenti bisogni energetici dell’India potrebbero spingerla ad esplorare strade affatto gradite all’amministrazione americana.

 

La recentissima notizia dell’accordo raggiunto dai governi turkmeno, afghano, pakistano e indiano per la realizzazione del gasdotto TAPI, sembrerebbe andare in direzione contraria rispetto a quanto detto, ma i dubbi circa l’effettiva capacità del Turkmenistan di pompare gas a sufficienza, oltre ai problemi di sicurezza che attanagliano il territorio afghano, potrebbero comportare notevoli ritardi di realizzazione, costringendo i paesi dell’Asia meridionale a cercare percorsi alternativi.

 

La collaborazione tra New Delhi e Teheran riguarda diversi altri progetti e non si ferma dunque all’IPI.

Il porto iraniano di Chabahar risulta centrale nell’ottica di tale cooperazione. Progettato e finanziato proprio dall’India, questo porto detiene un valore strategico molto importante.

L’importanza di Chabahar è legata, ad esempio, alla sua capacità di fare da sbocco per le risorse energetiche della regione centro-asiatica, permettendo all’India di rafforzare le sue relazioni commerciali con questi paesi ritenuti di fondamentale importanza ai fini dello sviluppo economico.

Inoltre, tramite Chabahar, l’India è in grado di aggirare il Pakistan ed esportare le proprie merci in Afghanistan e negli altri Paesi dell’area. Il nuovo accordo di transito siglato da Afghanistan e Pakistan infatti, non permette a New Delhi di utilizzare il territorio pakistano per il trasporto dei beni da esportazione e Chabahar rappresenta la migliore alternativa possibile.

L’Iran soddisfa circa il 15% del fabbisogno energetico indiano, una percentuale piuttosto bassa se si considerano le enormi potenzialità del patrimonio gassifero iraniano.

Tuttavia, è ancora presto perché l’India adotti posizioni non gradite a Washington e per il momento, New Delhi è impegnata in un’azione di mediazione tra l’Iran e gli Stati Uniti.

Nonostante l’opposizione indiana all’acquisizione del nucleare da parte di Teheran, il Paese sud-asiatico si sta impegnando affinché non vengano adottate nuove sanzioni nei confronti dell’Iran.

Complici gli importanti interessi economici nutriti da molte compagnie indiane, New Delhi sta cercando di ammorbidire la posizione americana sull’argomento ed ha come obiettivo ultimo, quello di sottrarre l’Iran all’isolamento in cui si trova attualmente, in modo da poter sviluppare ulteriormente le enormi potenzialità di un’eventuale cooperazione economica e politica.

Gli interessi che legano i due Paesi sono infatti numerosi e vanno dall’energia all’Afghanistan, senza dimenticare che l’India ospita la più numerosa comunità sciita al mondo dopo l’Iran.

Sono troppe le variabili in gioco per poter azzardare, al momento, previsioni circa le dinamiche geopolitiche che caratterizzeranno il futuro prossimo.

I segnali che ci giungono oggi sono talvolta contrastanti e ancora troppo soggetti alla volatilità del presente e dunque suscettibili di smentite ed inversioni di rotta.

Quel che però è certo è che in Asia si sta assistendo ad una netta ridefinizione degli equilibri di forza e nessuno degli attori coinvolti lascerà nulla di intentato per spuntarla sugli altri.

* Daniele Grassi è dottore in Scienze Politiche e specializzando in “Relazioni Internazionali” presso la LUISS Guido Carli. Attualmente è impegnato in uno stage di ricerca presso lo “Strategic Studies Institute” di Islamabad.

lundi, 27 décembre 2010

L'incubo geopolitico di Washington: Russia e Cina piu vicine

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L’incubo geopolitico di Washington: Russia e Cina più vicine

Fonte: “

Reseau Voltaire [1]

Qualsiasi siano i conflitti in corso all’interno delle mura del Cremlino fra Medvedev e Putin, ci sono ultimamente chiari segnali che sia Pechino sia Mosca si stiano muovendo con decisione, dopo un lungo periodo di esitazione, al fine di rafforzare la cooperazione strategica economica a fronte del palese sgretolarsi del ruolo d’unica superpotenza degli USA. Se questa tendenza si rafforzasse, si verificherebbe il peggiore incubo geopolitico di Washington: una massa continentale eurasiatica riunita, in grado di sfidare l’egemonia economica globale dell’America.


Parafrasando il proverbio cinese, potremmo affermare di vivere senza dubbio in «tempi interessanti». Non appena sembrava che Mosca si stesse avvicinando a Washington nel corso della Presidenza di Medvedev, accettando di cancellare la vendita all’Iran di un controverso sistema di difesa missilistica S-300 e iniziando a cooperare con Washington sui progetti della NATO, incluso forse lo scudo antimissile, Mosca e Pechino si sono accordati su una serie di misure che possono avere grosse implicazioni geopolitiche, non ultime per il futuro della Germania e quello dell’Unione Europea.

Nel corso d’incontri di vertice tenutisi a San Pietroburgo, il primo ministro cinese Wen Jiabao e la sua controparte russa, Vladimir Putin, hanno fatto una serie d’annunci passati relativamente inosservati nei principali mezzi di comunicazione occidentali, temporaneamente ossessionati dai dubbi scandali legati a “Wikileaks”. È già la settima volta che i dirigenti dei due paesi si incontrano quest’anno, e certamente questo significa qualcosa.

Ad oggi non ci sono stati molti investimenti cinesi nel mercato russo e quelli che si sono verificati, avevano forma prevalente di prestiti. Il valore degli investimenti diretti e di portafoglio in progetti concreti rimangono insignificanti, così come il livello di investimento della Russia in Cina: la situazione è destinata però a cambiare. Alcune società russe sono già quotate alla Borsa di Hong Kong ed esiste un numero di progetti di investimento russo-cinesi per la creazione di tecnoparchi sia in Russia sia in Cina.

Lasciando cadere il dollaro

I due Primi Ministri hanno annunciato, fra l’altro, di aver raggiunto un accordo per rinunciare al dollaro nel loro commercio bilaterale utilizzando al suo posto le proprie valute. Inoltre hanno raggiunto accordi potenzialmente di vasta portata su energia, commercio e modernizzazione economica delle remote regioni del vasto spazio euroasiatico dell’Estremo Oriente russo.

Fonti cinesi hanno rivelato alla stampa russa che questa mossa rifletterebbe relazioni più strette fra Pechino e Mosca e lo scopo non sarebbe quello di sfidare il dollaro. Putin ha allegramente annunciato: «Per quanto riguarda la compensazione commerciale, abbiamo deciso di usare le nostre valute». Egli ha aggiunto che la moneta cinese yuan ha cominciato ad essere scambiata col rublo russo nel mercato interbancario cinese, mentre il renminbi, fino ad ora solo moneta domestica e non convertibile, avrà presto una parità col rublo in Russia.

Ad oggi il commercio fra i due paesi avveniva in dollari. In seguito allo scoppio della crisi finanziaria nel 2007 e l’estrema volatilità del dollaro e dell’euro, entrambe le nazioni hanno cercato nuovi modi di evitare l’uso della valuta statunitense nel commercio, tentativo potenzialmente importante per il futuro della stessa. Al fine di ottimizzare lo sviluppo e la struttura del commercio, i due governi hanno creato la Camera di Commercio russo-cinese per i macchinari e prodotti tecnologici. Il Greenwood World Trade Center a Mosca, attualmente in costruzione da una società cinese, sarà nel 2011 un centro espositivo e commerciale di prodotti cinesi in Russia e servirà da piattaforma per incrementare gli scambi non governativi tra i due paesi.

Allo stato attuale il commercio fra Russia e Cina è in rapida crescita. Nei primi 10 mesi di quest’anno, il volume del commercio bilaterale ha raggiunto circa 35 miliardi di euro, un incremento su base annua del 45%. Quest’anno si prevede che gli scambi totali supereranno i 45 miliardi, portandosi così vicini al livello precedente alla crisi finanziaria. Entrambe le parti hanno intenzione di aumentare il volume degli scambi in maniera significativa nei prossimi anni e alcuni analisti russi credono che potrebbe anche raddoppiare nel giro d’un triennio. L’esclusione del dollaro non è cosa da poco e, se seguita da altri Stati dell’Organizzazione per la Cooperazione di Shanghai (il gruppo di sei paesi eurasiatici instaurato da Cina e Russia nel 2001) potrebbe indebolirne il ruolo di valuta di riserva mondiale.

Dal Trattato di Bretton Woods nel 1944 il dollaro è stato posto al centro del sistema di commercio globale e l’egemonia statunitense si è basata su due pilastri indispensabili: il dominio degli Stati Uniti come potenza militare insieme al ruolo esclusivo del dollaro come valuta di riserva mondiale. La combinazione di potenza militare e ruolo di riserva della propria valuta per tutto il commercio di petrolio, altre materie prime essenziali e prodotti finanziari, ha permesso a Washington di finanziarsi concretamente le sue guerre per il dominio globale col “denaro degli altri”.

Cooperazione energetica

Accordi interessanti sono stati siglati anche nell’ambito della cooperazione energetica bilaterale. È chiaro che i due colossi euroasiatici hanno in programma di espandere il commercio bilaterale al di fuori del dollaro in modi interessanti, includendo in maniera significativa l’energia, dove la Cina ha enormi deficit e la Russia enormi sovrappiù e non solo nel petrolio e nel gas.

Le due parti espanderanno la cooperazione nell’energia nucleare a partire dall’aiuto offerto dalla Russia alla Cina per la costruzione di centrali nucleari e di progetti congiunti russo-cinesi al fine di arricchire l’uranio in linea con le normative AIEA e produrlo in paesi terzi ed inoltre per costruire e sviluppare una rete di raffinerie petrolifere in Cina. È già in essere il primo progetto, Tianjin. Un accordo prevede l’acquisto di due reattori nucleari russi da parte della centrale nucleare cinese di Tianwan, il complesso più avanzato di energia nucleare in Cina. Così pure l’esportazione del carbone dalla Russia alla Cina dovrebbe superare i 12 milioni di tonnellate nel 2010, ed è destinata ad aumentare.

Le compagnie petrolifere cinesi forniranno anche gli investimenti necessari per aggiornare i progetti per l’esplorazione e lo sviluppo dei giacimenti d’idrocarburi e la raffinazione del petrolio, in joint venture con società statali e private russe. In aggiunta, un gasdotto russo-cinese diventerà operativo a fine anno. Un punto importante ancora da sistemare è l’ammontare del prezzo del gas russo alla Cina: l’accordo è previsto nei prossimi mesi. La Russia chiede un prezzo per la fornitura di gas Gazprom che sia uguale a quello per i clienti europei, mentre Pechino richiede uno sconto.

I maggiori progetti di sviluppo industriale

Ci saranno intensi e reciproci investimenti industriali nelle remote regioni lungo i 4200 km di frontiera in comune, in particolare fra la Siberia e l’Estremo Oriente russi ed il Dungbei cinese, dove negli anni ’50 e ’60, prima dell’incrinarsi delle relazioni fra Unione Sovietica e Cina, l’URSS aveva costruito centinaia di impianti industriali leggeri e pesanti. Quest’ultimi sono stati modernizzati e rimpiti di nuove tecnologie cinesi o d’importazione, ma le solida fondamenta industriali d’epoca sovietica sono ancora là.

Questo – sostengono alcuni analisti russi – conferirà alla cooperazione regionale un livello tecnologico più elevato, soprattutto fra i territori di Chabarovsk e Primor’e, le regioni di Čita e Irkutsk, la Transbaikalia, tutta la Siberia, l’Heilongjiang ed altre province cinesi.

Nel 2009 Cina e Russia firmavano un programma con scadenza 2018 per lo sviluppo congiunto di Siberia, Estremo Oriente russo, e province nord orientali della Cina, attraverso un chiaro piano d’azione che comprendeva dozzine di progetti di cooperazione tra le specifiche regioni per sviluppare 158 strutture nelle aree di confine, nel settore del legno, chimica, infrastrutture stradali e sociali, agricoltura e diversi progetti di esportazione di energia.

Il viaggio di Wen segue la visita di tre giorni del Presidente Medvedev in Cina a settembre, durante la quale assieme al presidente Hu Jintao ha lanciato il da tempo discusso gasdotto trans-frontaliero da Skovorodino, nella parte orientale della Siberia, a Daqing, nel nord est della Cina. Entro la fine del 2010 il petrolio russo inizierà a fluire verso la Cina al ritmo di 300.000 barili al giorno per i prossimi vent’anni, grazie ad un accordo di tipo “credito in cambio di petrolio” da 20 miliardi di euro, stipulato lo scorso anno.

La Russia sta cercando di espandersi all’interno del crescente mercato energetico asiatico e in particolar modo in quello cinese, e Pechino vuole migliorare il suo approvvigionamento energetico diversificando rotte e fonti. Il gasdotto raddoppierà l’esportazione di petrolio russo in Cina, oggi trasportato principalmente tramite una lenta e costosa rotta ferroviaria, e farà della Russia uno dei suoi primi tre fornitori di greggio alla Cina, assieme a Arabia Saudita e Angola; un importante realizzo geopolitico per entrambi.

Il premier cinese Wen durante una conferenza stampa a San Pietroburgo ha affermato che la partnership fra Pechino e Mosca ha raggiunto «livelli di cooperazione senza precedenti» e ha promesso che i paesi «non diventeranno mai nemici». È dalla rottura sino-sovietica durante la Guerra Fredda che la geopolitica di Washington cerca di creare una profonda spaccatura tra i due paesi per rafforzare la sua influenza sul vasto dominio eurasiatico.

Come ho affermato in precedenza, l’unica potenza del pianeta che in teoria potrebbe ancora offrire un deterrente nucleare credibile a Washington è la Russia, per quanti problemi economici possa avere. La capacità militare cinese è ancora distante anni da quella russa, ed è principalmente difensiva. Sembra essere la Cina l’unica potenza economica in grado di rappresentare una sfida per il declinante gigante statunitense. La complementarità fra i due sembra essere stata pienamente compresa. Forse le prossime rivelazioni di Wikileaks “scopriranno” dettagli imbarazzanti su questa cooperazione; dettagli convienti per l’agenda geopolitica di Washington. Per il momento, però, la crescente cooperazione economica sino-russa rappresenta il peggior incubo geopolitico di Washington in un momento in cui la sua influenza globale è chiaramente in declino.

(Traduzione di Eleonora Ambrosi)


* F. William Engdahl, economista e co-direttore di “Global Research”, fa parte del Comitato Scientifico di “Eurasia”.

Article printed from eurasia-rivista.org: http://www.eurasia-rivista.org

URL to article: http://www.eurasia-rivista.org/7499/lincubo-geopolitico-di-washington-russia-e-cina-piu-vicine

mercredi, 17 novembre 2010

EU und China knüpfen engere Verbindungen, USA unterstützen Indien

EU und China knüpfen engere Verbindungen, USA unterstützen Indien

F. William Engdahl / ex: http://info.kopp-verlag.de/

 

In den vergangenen Wochen hat die Volksrepublik China einzelnen EU-Ländern bemerkenswerte wirtschaftliche Offerten unterbreitet. Im Lichte der offenen Kritik, die China an der amerikanischen Zentralbank Federal Reserve und am US-Finanzministerium wegen deren jüngster abenteuerlicher Geldpolitik erhebt, ist diese Öffnung ein deutliches Anzeichen dafür, dass sich China, die am schnellsten wachsende Wirtschaftsnation der Welt, von einer Orientierung, die bislang hauptsächlich auf die USA ausgerichtet war, nun in Richtung EU bewegt. Dies würde weitreichende Auswirkungen haben.

 

 

Chinas Staatspräsident Hu Jintao hat soeben dreitägige Gespräche mit dem französischen Präsidenten abgeschlossen, bei denen sich beide Seiten auf neue Wirtschafts- und Handelsverträge in einem bisher noch nie erreichten Umfang von über 20 Milliarden Euro geeinigt haben. Es geht um Kernenergie, Luftfahrt, Finanzen, Energieeffizienz und Umweltschutz. Ein wichtiger Bereich ist die Beteiligung Frankreichs an Chinas ehrgeizigem Programm zur Ausweitung der Nutzung der Kernenergie. Nach Angaben des beteiligten französischen Kraftwerkbauers Areva werden die Beziehungen zu den chinesischen Partnern auf dem größten Kernkraftmarkt der Welt durch diese Verträge auf eine neue Stufe gehoben. China wird außerdem 100 neue Airbus-Maschinen kaufen.

Frankreich rollt für Chinas Präsident Hu den roten (!) Teppich aus, während China engere Verbindungen zur EU knüpft.

Präsident Hu folgte einer Einladung des französischen Präsidenten, der Anfang dieses Jahres China besucht hatte. In Paris trafen die beiden Staatschefs innerhalb von drei Tagen fünf Mal zu Gesprächen zusammen. Frankreich hat Hu buchstäblich einen »roten Teppich« ausgerollt und ihn mit allen Ehren empfangen. Die beiden Präsidenten unterzeichneten eine umfassende Erklärung, in der sie sich zur Festigung der strategischen Partnerschaft zwischen den beiden Ländern verpflichten.

Beide Länder sind ständige Mitglieder des UN-Sicherheitsrates mit Vetorecht, was politisch von großer Bedeutung ist. China ist darauf bedacht, Verbündete zu finden, um bestimmte Initiativen der USA blockieren zu können, wie beispielsweise zusätzliche Sanktionen gegen den Iran, der ein wichtiger Erdöllieferant für China ist. Außerdem wolle man sich gemeinsam mit Frankreich der Frage des iranischen Atomprogramms, der Entnuklearisierung der koreanischen Halbinsel und des Konflikts in Afghanistan annehmen. In Washington wird man darüber sicher nicht erfreut sein.

Die jetzt getroffene Vereinbarung stellt auch für Sarkozy und Frankreich eine bedeutende Wende dar, denn noch vor den Olympischen Spielen vor zwei Jahren hatte Frankreich für die amerikanischen Destabilisierungsversuche in China Partei ergriffen und den Dalai Lama und die mit amerikanischer Hilfe angefachten Unruhen in Tibet unterstützt. Eindeutigerweise schätzt die französische Wirtschaft bessere Beziehungen zu China jedoch als wichtiger ein als solche zu den USA, denn die US-Wirtschaft rutscht immer tiefer in die Depression, während China boomt.

 

Anschließend in Portugal

Im Anschluss an den Frankreich-Besuch reiste Präsident Hu nach Lissabon, wo er mit dem portugiesischen Premierminister José Sócrates Gespräche über die Entwicklung einer umfassenden strategischen Partnerschaft beider Länder führte. Dabei wurde über die Vertiefung der bilateralen Wirtschafts- und Handelsbeziehungen gesprochen. Hu unterstrich, er betrachte Portugal als potenziellen Alliierten in der Strategie zum Ausbau einer strategischen Partnerschaft zwischen China und Europa.

Den Staatsbesuchen des chinesischen Präsidenten in Frankreich und Portugal war die beispiellose Unterstützungsaktion Chinas für den griechischen Anleihemarkt vorausgegangen. Wie ich Anfang Oktober an dieser Stelle geschrieben habe, war der chinesische Premierminister zu einem überraschenden Staatsbesuch nach Griechenland gereist, in ein Land also, das normalerweise eines so hochrangigen Besuchs nicht würdig wäre. China bot Griechenland damals seine Hilfe bei der Schuldenkrise an. Bei einer Pressekonferenz Anfang Oktober in Athen erklärte Wen Jiabao: »Wir besitzen bereits griechische Staatsanleihen und werden solche auch in Zukunft kaufen. Wir werden Anstrengungen unternehmen, den Ländern der Eurozone und Griechenland zu helfen, die Krise zu überwinden.«

Insgesamt gesehen wird nun deutlich, dass man sich in Peking entschlossen hat, eine politische Wende in Richtung auf die Europäische Union zu vollziehen und sich schrittweise aus einer zu großen Abhängigkeit von Washington zu lösen. Bezeichnenderweise hält sich US-Präsident Barack Obama, der darum kämpft, seine angeschlagene Präsidentschaft nach der vernichtenden Niederlage bei den Zwischenwahlen zum US-Kongress zusammenzuhalten, derzeit zu einem Besuch in Indien auf, wo das Pentagon ausdrücklich seine eigene Version einer »militärisch-strategischen Partnerschaft« aufbaut. Wenn die USA Indien militärisch umgarnen, so haben sie dabei ein Land im Auge, das zu einer strategischen Bedrohung werden könnte: China. Doch China antwortet jetzt mit einer Gegenstrategie, sodass man in Washington die eigenen Initiativen vielleicht schon bald bereuen wird. Bleiben Sie dran …

 

mardi, 16 novembre 2010

Washington treibt Pakistan in Allianz mit China

Washington treibt Pakistan in Allianz mit China

F. William Engdahl / http://info.kopp-verlag.de/

 

Sollte es das Ziel von Hillary Clintons State Department sein, die Bildung einer wachsenden Allianz von Staaten zu forcieren, die die US-Außenpolitik ablehnen, dann ist diesem Bemühen glänzender Erfolg beschieden. Das jüngste Beispiel ist Pakistan: Die USA machen Druck, weil Pakistan angeblich zu »sanft« mit den Taliban und al Qaida (oder was die USA so bezeichnen) umgeht. Der Effekt ist, dass Pakistan in eine engere Allianz mit China, dem einstigen Partner in der Zeit des Kalten Krieges, gedrängt wird, und zu den USA auf Abstand geht.

 

 

Im Im vergangenen Monat hat Obamas Präsidialamt dem US-Kongress einen Bericht übermittelt, in dem der pakistanischen Armee vorgeworfen wurde, sie vermeide »militärische Einsätze, die sie in direkten Konflikt mit den afghanischen Taliban oder mit al-Qaida-Kämpfern bringen würden«, dies sei eine »politische Entscheidung«. Der Druck, den die USA in den vergangenen Monaten erzeugt haben, um den Krieg in Afghanistan auf das benachbarte Kirgisistan und jetzt auch Pakistan auszuweiten, birgt die Gefahr, dass in der gesamten Region, die ohnehin zu den instabilsten und chaotischsten der ganzen Welt zählt, ein Krieg ausgelöst wird, bei dem zwei Atommächte, nämlich Indien und Pakistan, in eine direkte Konfrontation geraten könnten. Die Politiker in Washington scheinen nicht den geringsten Schimmer von der komplizierten, historisch gewachsenen Kluft zwischen den Stämmen und Ethnien in der Region zu haben. Anscheinend glauben sie, mit Bomben ließe sich alles lösen.

Wenn die Regierung in Pakistan nun verstärkt unter Druck gesetzt wird, so werden dadurch allem Anschein nach die militärischen und politischen Bindungen an Washington nicht etwa gefestigt, wie es noch unter dem Ex-Präsidenten, dem »Starken Mann« Musharraf in gewisser Weise der Fall gewesen war. Vielmehr wird Pakistans jetziger Präsident Asif Zardari China, dem geopolitischen Verbündeten aus der Zeit des Kalten Krieges, in die Arme getrieben.

Laut einem Bericht in Asian News International hat Zardari in Washington bei einem Treffen mit Zalmay Khalilzad, dem ehemaligen US-Botschafter in Pakistan und neokonservativen Kriegsfalken, die US-Regierung beschuldigt, sie »arrangiere« die Angriffe, die den Taliban in Pakistan angelastet werden, um einen Vorwand zu schaffen, unbemannte Drohnen auf pakistanisches Gebiet abzufeuern.* Angeblich habe Zardari gesagt, die CIA habe Verbindungen zu den pakistanischen Taliban, die als Tehrik-e-Taliban-e-Pakistan oder TTP bekannt sind.

Obwohl das Militär in Pakistan von der Unterstützung der USA abhängig ist, herrscht Berichten zufolge im Land eine stark anti-amerikanische Stimmung, die weiter angeheizt wird, wenn Zivilisten bei amerikanischen Drohnenangriffen verletzt oder getötet werden. Auch über die wachsenden militärischen Kontakte Washingtons zu Pakistans Rivalen Indien herrscht große Empörung.
Angesichts der stärkeren Hinwendung Washingtons zu Indien setzt die pakistanische Elite im einflussreichen Sicherheits-Establishment verstärkt auf die Beziehungen zwischen Islamabad und Peking. Pakistan und China verbindet eine, wie oft gesagt wird, »wetterfeste« Freundschaft: eine Allianz aus der Zeit des Kalten Krieges, die aus der geografischen Lage und der beiderseitigen Antipathie gegen Indien erwachsen ist.

Anfang dieses Jahres hat China angekündigt, in Pakistan zwei Atomkraftwerke bauen zu wollen, eine strategische Antwort auf das Nuklearabkommen zwischen Indien und den USA. Dem Vernehmen nach verhandelt der staatliche chinesische Atomkonzern China National Nuclear Corporation zurzeit mit den pakistanischen Behörden über den Bau eines Atomkraftwerks mit einer Leistung von einem Gigawatt.

China hat Pakistan für die Zusammenarbeit bei der Bekämpfung potenzieller muslimischer Aufstände in der Unruheprovinz Xinjiang an der Grenze zu Pakistan und Afghanistan gewonnen. Außerdem baut China Dämme und Anlagen zur Erkundung von Edelmetallen. Von größter strategischer Bedeutung ist der von China betriebene Bau eines Tiefseehafens in Gwadar am Arabischen Meer in der pakistanischen Provinz Belutschistan, von dem aus Öl aus dem Nahen Osten über eine neue Pipeline in die chinesische Provinz Xinjiang transportiert werden soll. Washington betrachtet dies beinahe als kriegerische Handlung gegen die US-Kontrolle über den strategisch lebenswichtigen Ölfluss aus dem Nahen Osten nach China. Die Unruhen ethnischer Uiguren in Xinjiang im Juli 2009 trugen eindeutig die Handschrift amerikanischer NGOs und Washingtoner Geheimdienste, anscheinend sollte damit die wirtschaftliche Tragfähigkeit der Pipeline untergraben werden.

China dringt auch in Süd- und Zentralasien weiter vor, verlegt Pipelines über das Gebiet ehemaliger Sowjetrepubliken und erschließt die Kupferfelder in Afghanistan.
Nach Aussage des pensionierten indischen Diplomaten Gajendra Singh »zeigt Hintergrundmaterial in britischen Archiven, dass London sich ein schwaches Pakistan als Verbündeten im Süden Sowjetrusslands geschaffen hat, um die westlichen Ölfelder im Nahen Osten zu schützen, denn die sind noch immer der Preis, um den der Westen im Irak, im Iran, in Saudi-Arabien und anderen Gebieten am Golf, am Kaspischen Becken und in Zentralasien kämpft«.

lundi, 01 novembre 2010

De ironie van de geschiedenis: Rusland "terug" naar Afghanistan

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De ironie van de geschiedenis: Rusland “terug” naar Afghanistan

Ex: http://yvespernet.wordpress.com

De geschiedenis heeft zo haar ironische verrassingen. Toen socialistisch Rusland, toen nog de Sovjetunie, Afghanistan binnenviel om daar het socialistische regime te ondersteunen, steunde de VSA de moedjahedien die de Russen bevochten. De CIA leverde wapens (de beruchte Stinger-raketten die Russische helikopters konden neerschieten), geld en training aan deze Afghaanse strijders en legde zo, nogmaals ironisch genoeg, de basis voor de Taliban en Al-Qaida vandaag de dag. Dit was de zogenaamde Operatie Cyclone. Deze oorlog zou uiteindelijk ook een grote rol spelen in het instorten van de Sovjetunie wegens de grote verliezen en de onuitzichtbare situatie. In Afghanistan wordt de terugtocht van de Sovjetunie uit hun land ook nog steeds jaarlijks gevierd. Nu dat de NAVO-aanvoerroutes steeds meer blootgesteld worden aan steeds effectievere aanvallen en de Pakistanen de belangrijke Khyber-pas sinds eind september hebben gesloten, zoeken de Amerikanen naar mogelijkheden om dit te compenseren.

De ironie van dit alles? De VSA gaan deze hulp zoeken bij de Russen. Rusland verkoopt militair materiaal aan de NAVO-leden in Afghanistan en aan het Afghaanse leger zelf. Tevens zouden zij piloten opleiden en het Russische grondgebied en luchtruim openzetten voor de bevoorrading van NAVO-troepen. Momenteel zou Rusland al vijf Mi-17 helikopters aan Polen verkocht hebben. Russisch onderminister van Buitenlandse Zaken, Aleksander Grushko, deelde ook al mee dat Afghaanse officieren momenteel in Rusland opgeleid worden. Anatoly Serdyukov, de Russische Minister van Defensie, melde ook dat de NAVO meerdere dozijnen Mi-17′s zou kopen of huren van Rusland. Zelf zouden er geen Russische troepen Afghanistan binnentrekken.

In ruil bouwt de VSA hun “anti-rakettenschild” (ARK), in de praktijk een radar-”afluister”systeem om Rusland te bespioneren, steeds verder af. Zo is dit ARK reeds geschrapt in Polen en Tsjechië. Ook zal Rusland geconsulteerd worden bij de opbouw van een eventueel alternatief voor dit ARK. Verder zou Rusland eisen van de NAVO dat zij de situatie in Georgië, waar o.a. Zuid-Ossetië nog steeds de facto onafhankelijk is onder Russische voogdij, officieel erkennen.

Ook is deze geopolitieke keuze van Rusland geen verrassing. Tegenover islamistisch fundamentalisme voert Rusland een containment-politiek, waar de VSA eerder een roll-back-politiek wensen te volgen. Voor Rusland is het het belangrijkste om het islamitisch fundamentalisme in Afghanistan en Pakistan te houden en ervoor te zorgen dat het zich niet meer naar het noorden, naar de onderbuik van Rusland, verplaatst. Dat daarbij de NAVO zich druk bezig houdt en grote materiële inspanningen moet leveren in Afghanistan, ten koste van hun aandacht naar Rusland toe, is nog eens goed meegenomen. Rusland heeft er dan ook alle belang bij om zowel de islamistische fundamentalisten als de NAVO-troepen met elkaar bezig te laten zijn in Afghanistan.

Volgende maand is er een NAVO-top in Lissabon waar deze gesprekken en besluiten officieel zouden meegedeeld worden. De Russische president, Dmitry Medvedev zou hier ook bij aanwezig zijn.

dimanche, 31 octobre 2010

L'UE doit raffermir ses relations avec les pays d'Asie

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L’UE doit raffermir ses relations avec les pays d’Asie

L’Asie est une région clef dans le monde qui peut permettre l’émancipation européenne !

Lors du sommet UE/Asie, il n’aurait pas fallu faire silence sur le problème des importations à bon marché en provenance d’Asie !

La rencontre entre pays asiatiques et pays de l’UE (ASEM), qui s’est terminée le 5 octobre à Bruxelles, aurait dû être mise à profit pour constituer des partenariats stratégiques, a affirmé le député européen de la FPÖ autrichienne, Andreas Mölzer. « L’Asie, et surtout la Chine, est une région du monde qui connaît une ascension économique remarquable et dont le poids géopolitique ne cesse de croître. Pour cette raison, il est indispensable d’avoir de bonnes relations, les plus étroites possibles, avec cette Asie en marche, surtout si l’UE cherche à s’émanciper de la tutelle américaine ». , explique Mölzer, membre de la Commission « affaires étrangères » du Parlement Européen.

Mölzer a également souligné que l’UE devait se présenter à ses éventuels partenaires asiatiques en étant pleinement consciente d’elle-même : « Au lieu de bidouiller des déclarations d’intention fumeuses, qui finiront inévitablement au tiroir des dossiers oubliés, il faut aborder les problèmes réels et y apporter des solutions ».

Pour Mölzer, il faut surtout résoudre le problème des importations à bon marché en provenance des pays asiatiques. « Si les relations étroites que nous envisageons avec les pays asiatiques valent la peine que l’on se mobilise pour elles, Bruxelles ne peut pas oublier les intérêts légitimes de l’Europe. Et parmi ces intérêts à ne pas escamoter, il y a la protection des emplois européens face aux salaires extrêmement bas pratiqués en Asie et qui équivalent à du dumping », a conclu Mölzer dans sa déclaration.

 

(source : http://www.andreas-mölzer.at/ ).