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mercredi, 03 juin 2020

Soufi: état d'esprit, état d'être, état de conscience

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Soufi: état d'esprit, état d'être, état de conscience

par Marc Gandonnière

(via facebook)

On ne devrait pas limiter le mot Soufi à une appartenance à l'Islam, le mot Soufi peut désigner, si on nous laisse encore un peu d'initiative et de liberté avec les mots, un état d'esprit, un état d'être, un état de conscience. A cet égard je pourrais désigner un Soufi comme un Rose-Croix en puissance.

Il y a des hommes et des femmes qui sont du côté de l'être, on les croise, on les flaire, il est possible de les trouver partout dans toutes les cultures tous les groupes,pays ou races on a envie de les fréquenter pour le bien qu'ils vous font. Mais vous avez aussi les inquisiteurs quasi ontologiques, on tombe sur eux tout le temps et partout, enfin il aurait mieux fallu les éviter parce que souvent si vous êtes dans la première catégorie ils vous repèrent aussi vite ou plus vite et ce sont eux qui vous tombent dessus.

Les inquisiteurs peuvent très bien avoir les apparences de l'universalité, de l'ouverture, de la tolérance, c'est leur meilleure tenue de camouflage, mais leur manque d'étonnement, d'innocence, de créativité se dénotera tout de même assez vite. Dans ce cas là. il faut fuir à partir d'une certaine supériorité numérique, je veux dire par là quand on est entouré d'une meute de fanatiques car ils se regroupent en général très vite et autrement combattre, comme les chevaliers de l'Ordre de l'Etoile autrefois selon leur règle semblable en cela à celle des templiers. Mais pour se battre dans ces conditions il faut un entraînement intensif et un bon équipement. S'agissant de joutes oratoires ou écrites, cela s'appelle la recherche philosophique et la culture bien assimilée. La question que l'on rencontre alors est celle de la rencontre entre la philosophie et la théologie ou la religion et nous l'avons en Islam comme en christianisme et cela rejoint les interrogations autour de Saint Augustin que nous avons eu hier avec Remi Mogenet.

Le livre que j'ai cité déjà sur le soufisme, celui de Habib Sharifi. consacre tout un chapitre 9 à "Quels rapports le soufisme entretient-t-il avec la philosophie et avec le panthéisme ?". C'est très serré comme texte, et demande une sacrée culture religieuse comme philosophique mais c'est passionnant et cela décrasse bien la tête si je peux dire.

ob_7fac04_ob-2cb4ca-a6dlr4mcuaaehbr.jpgEn tout cas il y a une argumentation parfaitement bien menée et une vraie réponse à la question posée. Nous sommes loin d'un Islam irrationnel tel que notre Pape émérite Benoît l'a dénoncé assez raisonnablement dans son fameux discours de Ratisbonne (Regensburg). Il était dans le juste, mais parce que c'est cet Islam là qui domine et fait des ravages. Je m'approche pour donner envie de lire ce livre mais il faut suivre l'enchaînement des chapitres et le discursif au sein de chaque chapitre, même si, comme mystique, ce soufi se base sur une expérience qui dépasse le discursif, il en tire justement le meilleur au delà du meilleur de toute philosophie qui n'irait pas jusqu'à la mystique.

"Nous pouvons répondre désormais à notre question. Le soufisme n'est pas une philosophie, il est une manière de vivre destinée destinée à faire parvenir à l'illumination ; il s'efforce d'élever l'âme jusqu'à Dieu alors que la philosophie ne pourra au meilleur des cas, que lui en présenter l'idée." Il ne sera pas rare, par conséquent, ni étonnant de rencontrer un libellé soufi qui soit dans la catégorie des inquisiteurs et qui soit donc aux antipodes de cet art de vivre, cherchant à tout prix à ramener le soufisme dans le giron de la révélation Coranique plaçant le soufisme même avec le christianisme doctrinal dogmatique dans le même camp de défense d'une vérité révélée alors qu'il n'a et ne pourra jamais résoudre la contradiction dans le Verbe entre ces deux révélations exclusives éternellement l'une de l'autre...

Mansur-al-jallaj-Kashmiri-manuscript-19th-century.jpgJe dois revenir face à la contradiction qui m'a été faite sur le cas du mystique soufi Hallàdjj dans ce tournant du Xème. A noter puisque cela m'a été dit qu'il a été condamné aussi par des autorités libellées soufies ce qui porte au comble de la confusion sans explications précises. Nous sommes en cette année 922. Il a été crucifié et décapité ensuite, c'est dire tout de même dans cette mise à mort l'importance de la symbolique, comme chez nos révolutionnaires français. Je continue donc à penser qu'il a bien été sacrifié non comme un cas isolé d'un mystique délirant mais parce que nous sommes dans une période de tournant de l'Islam où il s'écarte de son ésotérisme tout à fait comme on le fait aussi en occident dans le Moyen Age chrétien... La doctrine de l'unité de l'existence a des relents panthéistes que la théologie musulmane ne pourra admettre.

On doit tout de même à ce moment de notre réflexion se déterminer dans une vision des choses et, de mon point de vue, reconnaître que les contradictions de ces époques n'étaient pas conciliables dans la Tradition ainsi formulée, alors que ces contradictions peuvent être résolues dans la modernité ou plutôt la post modernité, c'est à dire avec l'évolution dans leurs tâtonnements à la fois de la science et de la philosophie. Etre radicalement anti moderne est de toute façon intenable dans l'existence, psychologiquement, et vous rend assez inutile à vous-même et au monde pour se changer tous les jours davantage en Alceste grincheux. Ce qu'il nous faut c'est sortir de la modernité mortifère matérialiste, pour entrer dans une plus large compréhension et favoriser cette entrée dans une nouvelle manifestation de la Tradition, qui ne peut pas être autre chose, selon la compréhension d'Abellio, que la nouvelle gnose.

Le point de vue Traditionaliste, y compris dans l'ésotérisme qui s'affirme comme tel, est incapable de sortir de certaines contradictions ni d'ouvrir le moindre espace de compréhension au-délà de ses dogmes rabâchés en boucle dits Traditionnels à prétention ésotérique. C'est la limite et l'ambiguïté que l'on trouve surtout malgré tout l'apport de sa pensée d'un Guénon qui n'en finit plus de condamner radicalement la modernité et de lancer des Fatwas envers ce qu'il a dénoncé comme contre - initiation; c'est présent aussi chez Evola mais dans une proportion moindre, Evola, parce qu'il a toute une dimension artistique dans son cheminement, est bien plus respirable si je puis dire. Il aura fallu un immense penseur très intuitif au XX ème siècle, Raymond Abellio, pour briser les idoles de la dite Tradition ésotérique. Sa liberté provient sans doute de sa structure psychique Toulousaine et donc Cathare...

00:52 Publié dans Islam, Traditions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : islam, tradition, traditionalisme, soufi, soufisme | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

mardi, 02 juin 2020

Traditionalism in Turkey

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Tibet DIKMEN:                                                       

Traditionalism in Turkey

It is difficult to say that Traditionalism has sufficiently been discussed and spread in the Turkish intellectual sphere. Despite the fact that a majority of the important Traditionalist books have been translated into Turkish , the awareness of this phylosophical current is quite limited to a peculiar ‘elite’. Although most of the works of René Guénon, Frithjof Schuon, Seyyed Hossein Nasr, Martin Lings, Titus Burckhardt and Julius Evola are still being published by ‘İnsan Yayınları’, many Turks ignore how the Traditionalist school is an active politico-philosphical movement, how the Traditionalists are connected with each other, where the large and small veins that feed them extend, and how far the vessels that extend from these range.

3115huqBuNL._SX344_BO1,204,203,200_.jpgRené Guénon is naturally the first Traditionalist name to reach Turkey. The oldest document bearing his name dates back to 1938, in the heading of a newspaper article stating : «  René Guénon, the French philosopher who was lost for seven years has been finally found at the famous Al-Azhar University in Cairo. Everyone in Paris is astonished by the philosopher’s weird and curious adventure. » However, this article proves irrevelant. The intellectual works of Guénon will only reach Turkish intellectuals at the beginning of the 80’s. It began with small articles being published on a conservative magazine called ‘Ressurection’, belonging to an islamo-conservative party that was later closed down for refusing to participate in elections thrice in a row. Following this introduction, the translation of his books were lead off by Nabi Avcı, who was a column writer at Yeni Şafak newsapapers, the chief advisor of Prime Minister Erdogan in 2003, the Minister of National Education between 2013-2016 and then the Minister of Culture and Tourism until 2017. We already notice that peculiarly high placed academicians and intellectuals have tried to be the ‘precursors’ of Traditionalism in Turkey.

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Nabi Avci.

After Avcı’s translations, second editions have been published, all at ‘Insan Publishing’, under the editorship of Prof. Dr. Mahmut Erol Kılıç, also a writer at Yeni Şafak and an academician famous for his work on Ibn-Arabi and René Guénon, currently the Turkish ambassador to the Republic of Indonesia. Until very recently, we could observe that Traditionalist content was only to be found in islamo-conservative arenas such as Theology faculties. However, the anti-modern current is, as of today, living its apogee in Turkey. Many new translations are adding up and the ideas are gaining more interlocutors every day.

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Mahmut Erol Kiliç.

Besides Traditionalism becoming a huge influence for active Sufi orders µ, some conservatives have began to try using Traditionalism as rigid and strong philosophy against the secular opposition.

41hyBPE8C5L.jpgAn increased effort can also be noticed in introducing the school of thought to the younger generation.  GZT ( the youth section of the Yeni Şafak newspaper we had pointed out earlier, a conservative daily newspaper known for its hardline support of president Erdogan, having close relations with the AKP regime and frequently accused of  using excessive hate speech and anti-semitism) has written a thorough and well-researched article about Traditionalism aimed at the younger generation, and has even made a 20 minute YouTube video explaining the legacy of Guénon. This ‘youth gazette’ which, along with Yeni Şafak, belongs to Albayrak Holding, a billion-dollar conglomerate involved in telecommunication, real estate, engine production, textile and paper, has also organised a live stream with Ibrahim Kalin ( the current chief advisor of president Erdogan ) where he harshly criticised modernity and recommanded the young Turkish populations to read Seyyed Hossein Nasr’s ‘Man and Nature’. New articles about Traditionalist writers appear very frequently in youth magazines of many universities ranging from Istanbul to Erzurum. We can therefore observe that, unlike in Europe where it appears as a dissident current, Traditionalism in Turkey can be found intertwined in the ruling class, the place you would least expect it.

Considering all the different factors, even if it’s unconscious and unplanned, a renaissance is happening in the conservative branch of Turkey and that is directly linked with the Traditionalist point of view. While the Sufis and religious orders tend to focus on the more passive Perennialist tangent, Julius Evola’s ‘Revolt against the Modern World’ is gaining popularity along the militarists : those who comply firmly to the motto ‘Turkey is not a country with an army, the Turkish army is an army with a country.’

The growth of Traditionalist influence has reached such an extent that, Abdul-Wahid Yahya Guénon, son of René Guénon, has been invited to Istanbul in 2015 to receive the honorary prize of ‘Special Friend’ (given to those deemed to have greatly served Islam) by a deep-rooted Sufi foundation (Kerim Vakfı). During his speech, Guénon’s son has shared some previously unheard facts about his father. The most astonishing of these was the fact that a student of Albert Einstein wrote a letter to René Guénon stating that “his professor was greatly influenced by his works on metaphysics” and that “he recommended it to his students”. Guénon’s son also stated that even though he is happy that his fathers are praised in Turkey, only 13 of his 28 books have been translated so far.

f4e1e4969b0dc2e5c01e6fb89d3b14a3.jpgLet us not omit the opposition as well. The strongest opposition to Guénon came from Zübeyir Yetik ( from Erbakan’s Milli Görüş) who consecrated a whole book on critisizing Guénon’s  esoteric and ‘suprareligious’ positions, called “Man’s supremacy and Guenonian esoterism”.

Yetik strongly affirms that “The results of the efforts to revive the "common heritage of humanity" under the name of "tradition", which is persistently brought to the agenda by Rene Guénon and his disciples, as an alternative way of salvation, cheats and stalls on this subject, and is a damage to the individual and to society”. Alongside such critics, we can also observe that Turkish freemasons are not fund of his popularity either. According to a research made by Thierry Zarcone, eventhough the Grand-Lodge of Istanbul’s library had many of Guénon’s books at disposal, they somehow deliberately ignored it and even showed dismay towards his philosophy.

31JvSjfFXNL._AC_SY400_.jpgWe can easily take notice of the growing attention towards Traditionalism, particularly with arrival of Ernst Jünger on Turkish shelves. Jünger is the most recent thinker who has entered this ongoing ‘intellectual renaissance’ and oddly enough, the first translated book was ‘Gläserne Bienen’ (Glass Bees) in 2019, followed by ‘In Stahlgewittern’ (Storms of Steel) later that year. Thus, it took 99 years for Ernst Jünger to reach a Turkish audience. We can therefore conclude that, Traditionalism is still settling and creating significant intellectual changes in different parts of the world, each in independent contexts and Turkey, is only recently but thoroughly embracing this perennial worldview.

Source :

https://www.gzt.com/mecra/gelenekselci-ekol-3426042v

http://www.insanyayinlari.com/

https://www.youtube.com/watch?v=3nseIBrYVhY

https://www.youtube.com/watch?v=13K4--Hdup0

https://www.aa.com.tr/tr/kultur-sanat/einstein-babamdan-cok-etkilenmis/496404

https://en.wikipedia.org/wiki/Nabi_Avc%C4%B1

https://tr.wikipedia.org/wiki/Albayrak_Holding

https://www.yenisafak.com/hayat/rene-guenon-ve-krizdeki-dusunce-2532911

https://www.religion.info/2003/01/26/rene-guenon-influence-en-iran-et-en-turquie/

https://books.google.be/books?id=zesfgcT_xtUC&pg=PA131&lpg=PA131&dq=traditionalisme+turquie+gu%C3%A9non&source=...

samedi, 16 mai 2020

Dr. Alexander Wolfheze: La Vita Nuova

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La Vita Nuova

Ex: https://www.geopolitica.ru

 

Улетай на крыльях ветра
Ты в край родной, родная песня наша
Туда, где мы тебя свободно пели
Где было так привольно нам с тобою

Fly on the wings of the wind

To our native land, beloved song of ours

There, where we sung you in freedom

Where we were so over-free with you

- Aleksandr Porfiryevich Borodin, ‘Prince Igor’, Act II

(*) Author’s translation of an essay written for the website of the new Dutch patriotic-identitarian party IDNL (Identity Netherlands) - the English-language website of IDNL may be found at http://www.idnl.org/en/ .

‘On the Border of Two Worldsi

The standard of truth, in the final analysis,

resides in the internal necessity of consciousness,

and we must see the basic standard of good therein

- Nishida Kitaroii

At some point throughout the last decennia, most people have ceased to trust the ‘MSM’. Throughout the Western world, the output of corporate news outlets, press agencies and public broadcasters is now widely regarded as having no more relevance to real-world life and public sphere concerns than Pravda-style Soviet ‘double speak’ propaganda. At some point, Western citizens with even a modest capacity for autonomous reasoning will have switched off the television news and cancelled their newspaper subscriptions. According to their personal equation - residual trust in the public-mindedness of ‘the establishment’, patient anticipation of a self-corrective mechanism within ‘the system’ - the individual ‘breaking point’ of the news consumer will have varied. Around the Western world many news consumers already ‘tuned out’ from the MSM in the wake of its shameless support for the globalist wars of blatant aggression against Yugoslavia (1999) and Iraq (2003). In the Netherlands many people stopped trusting the ‘official line’ after the MSM’s ‘business as usual’ after the assassination of patriotic dissident Pim Fortuyn, just days before the 2002 parliamentary elections - elections he stood poised to win by a landslide. At last, even the most sheepishly apathetic news consumers reached their ‘saturation point’ during the ‘clown world’ MSM propaganda campaigns against the 2016 ‘national-populist’ anti-globalist upsets of ‘Brexit’ and ‘Trump’. In Western Europe, the subsequent blanket censorship of islamicist terrorism, immigrant grooming gangs and native mass-protests such as the French gilets jaunes caused a growing popular realization that the MSM is not merely complacent but also complicit in the accelerated dispossession policy that the globalist hostile elite is inflicting on the indigenous peoples of the West. This realization is most acute among the indigenous demographics that are most exposed to the daily effects of globalist-induced hyper-capitalism, social implosion and ethnic replacement: the working class, the rural/provincial population and the young generation.

51pSS7clhjL._SX311_BO1,204,203,200_.jpgBy now, even the most docile Gutmensch citizens of the West are turning to the online world of social and alternative media when they need substantial information about real-world events and developments. In the Netherlands, even the ‘hardcore’ readership of the governing VVD party’siii self-lobotomy De Telegraaf newspaperiv are now beginning to turn to the slightly less idiocratic populist online forum GeenStijlv for a minimum of real-life feedback. Even the most ‘die-hard’ regime-faithful green-left fans of state television NPOvi are now starting to occasionally take a sneak glance at the slightly less hallucinating news site TPOvii. The caricature echo chamber ideology of the boomer soixante-huitards, increasingly taken to its logical sado-masochism extremes by the boomers’ feminist-multiculturalist successors, has now become so far removed from actual reality that the ‘credibility gap’ between the MSM and the indigenous masses of the people has become unbridgeable.viii

The divide between the elites and peoples of the West is now so deep that it can no longer be glossed over by cosmetic policy measures designed to cope with mere ‘democratic deficits’ and ‘calculating citizens’. The betrayal of the West by its supposedly ‘democratically mandated’ but effectively ‘distant-controlled’ political elite can no longer be denied. As in other Western countries, in the Netherlands parliamentary democracy has failed (‘mainstream party’ cordon sanitaire of the patriotic opposition, formal abolition of the consultative referendum, bureaucratic imposition of anti-national ‘EU law’), judicial independence has been undermined (show trials against opposition leaders, drug mafia infiltration of law enforcement, legal immunity for criminal asylum fraudsters) and social cohesion has become a distant memory (forcibly imposed ‘diversity’ in social housing, anti-meritocratic ‘affirmative action’ in the labour market, tax-enforced favouritism of free-rider ‘single moms’ and ‘migrants’).ix All these tangible realities are effectively taboo subjects in the public sphere: open debate is a distant memory - blanket (self-)censorship is the ‘new norm’. Fear of falling foul of the politically correct party cartel line, which is easily enforced in the ‘small pond’ Netherlands through informal employment bans and public ostracism, makes it virtually impossible for any public figure to articulate a hard truth that is now starting to gain tacit acceptance among the general population: the fact that the nation’s power establishment has mutated into a hostile elite. This hostile elite is nothing less than the agent of the globalist occupation power at the level of the former Dutch nation-state: it is made up of an improvised conglomerate of local front men for trans-national interest groups. The most important of these - loosely coherent and opportunistically coalescing - interest groups are international high finance (most prominently ‘big banking’, serviced by the IMF), the trans-atlantic military-industrial complex (serviced by NATO) and the ‘New World Order’ project of the cultural-marxist intelligentsia (symbolized by the UN and implemented through a network of internationalist ‘human rights’ and ‘open society’ organizations). For the thoroughly brain-washed and conditioned Dutch population the ‘occupied territory’ status of the ex-Netherlands nation-state may be painfully difficult to accept, but the tangible reality leaves no room for doubt. To be fully aware of this reality means to see that the Dutch borders have been eradicated (‘Schengen’), that the Dutch currency has been abolished (‘Euro’), that the Dutch legal system has been superseded (‘EU law’), that the Dutch armed forces have been put under alien control (‘NATO’) and that the Dutch flag no longer flies undisputed (‘EU flag’).x

Above and beyond these in-your-face realities there is yet another very tangible reality that indicates die Verwandlungxi of the ex-Dutch elite - largely made up of the regentenxii plus the intelligentsia - is now complete. The fact that the ex-Dutch elite is now an integral part of the larger - truly trans-national - globalist hostile elite is best proven by its treacherous promotion of the deliberate replacement of the Dutch people. This long-term project of omvolking, synchronized with Umvolkung in Germany and le grand replacement in France as part of the neo-kalergian ‘European project’, aims at the replace the old indigenous people of the Netherlands, characterized by thrifty economic conservativism, organic social solidarity and freedom-loving independence of mind, by a new ‘melting pot’ populace better suited to the needs of globalism: low-cost labour, mass consumption, socially atomization and demo-ethnic electoral manipulation. In the Netherlands, this decades-long drawn-out project is now starting to filter through into the daily lives of all but the most retired living indigenous population. The social geography of the Randstadxiii is now showing a chaotic mix of what are, in fact, non-communicating ethnic ghettoes: small areas for down-town mass-tourism and some enclaves of boomer elite villa life and yuppie elite urban hedonism are maintained between exponentially expanding ethnic no-go zones in the older city districts and the inner suburban housing estates - the indigenous working classes have largely fled to the smarter semi-rural outer suburbs, only to be overtaken by mass immigration. Even out the Randstad, the impact of the hostile elite’s mass-immigration policies, recently formalized and accelerated through the Marrakesh Conference’s ‘Global Compact’, is becoming acute: most provincial cities and even many smaller towns are now showing the effects of the incoming ‘colour tide’. ‘Asylum-seeker’ facilities, including many ‘emergency locations’, ex-‘refugee’ housing policies of ‘proportionate dispersion’ and large-scale ‘guest labour’ employment in the agricultural sector are now causing crime waves and social tension even at the rural community level. Thus, in a small-sized - effectively semi-city-state - country like the Netherlands ‘white flight’ is not a realistic option, except for the privileged jet set that can afford drugs-money-inflated villa real estate prices and for the increasing number of entrepreneurs and agriculturalists who opt for emigration. At the street level, the real economy of the Netherlands is now increasingly dominated by the informally tolerated drugs trade, the tax-evading ‘ethnic business’ model and heavily subsidized business ‘start-ups’ by freely-housed ex-‘refugee’ settlers.

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The socio-economic burden (fiscal exploitation and legal dispossession of the indigenous people in favour of ‘immigrant’ colonists) and the psycho-cultural burden (enforced cognitive dissonance on top of structural disenfranchisement) imposed by the hostile elite’s ethnic replacement policy is causing native Dutch society to break down. The staggering rise in divorce, bastard birth and child abuse rates indicate the onset of final-stage social atomization. Equally astounding rates of drug, alcohol and porn addiction rates indicate a collective recourse to hedonist escapism. A wave of (‘piercing’- and ‘tattoo’-style) self-mutilation, (‘tinder’- and ‘bonga’-style) self-prostitution and (‘gamer’- and ‘insta’-style) self-isolation is destroying an entire generation of indigenous youngsters. A stifling atmosphere of political correctness does not allow these symptoms to be recognized for what they are: they are the warning signs of the approaching ‘White Death’ Dutch-style. The resulting cognitive dissonance, deliberately encouraged by social media algorithms, anti-traditional ‘schools’ and anti-religious ‘churches’, is causing psychological deformation at the collective level: denial reflex, tunnel vision, infantile regression and self-hatred are now widespread among the native Dutch population. This collective psychological conditioning finds its most evident outward expression in phenomena such as the ‘millennial snowflake’ (effectively a product of collective narcissism and societal feminisation) and the ‘social justice warrior’ (effectively a product of a multi-generation ‘Stockholm Syndrome’), phenomena that are exploited by the MSM to reinforce and accelerate the downward spiral of native Dutch society. The MSM are deliberately hastening this collective descent into social atavism by blanket censorship and discursive manipulation: free-rider colonists are called ‘refugees’, illegal aliens are called ‘dreamers’, gang-raping foreigners are called ‘lover boys’ and islamicist terrorists are called ‘disturbed individuals’. The MSM is now applying the accumulated knowledge of over a century social science research - ‘marketing strategy’, ‘behavioural psychology’, ‘social engineering’ - to deny the victimized and traumatized native population from the first and most fundamental prerequisite for collective recovery: consciousness.

This is where the New Right has a key role to play, not only in the Netherlands but throughout the Western world: its foremost aim is to awaken the collective consciousness of the Western peoples. To achieve this aim, which is meta-political, the New Right must realize that, at this moment in time, it stands on the border of two worlds: the border between a three-decades-long past of liberal-normativist globalism and an unknown future dispensation of unknown duration. At this point, a correct estimate of the New Right’s future-potential requires a correct assessment of its original purpose.

The New Right Revolution

Accipe quam primum - brevis est occasio lucri

‘Take it now, be the first - the opportunity for profit is brief’

- Martial

Couv-elements-32.jpgThe only serious discursive push-back against the MSM’s globalist Brave New World narrative comes from the New Right (French: Nouvelle Droite, German: Neue Rechte, Dutch: Nieuw Rechts). The New Right is a meta-political project of revolutionary counter-deconstruction, consisting of a loose agglomerate of dissident thinkers, speakers, writers and activists ever since the founding of the French think tank GRECE (Groupement de recherche et d'études pour la civilisation européenne, ‘European Civilization Research and Study Group’) on 17 January 1969. The New Right bases itself on the political-philosophical work of French thinkers such as Alain de Benoist, Guillaume Faye and Dominique Venner and is internationally supported by famous publicists such as Anthony Burgess, Mircea Eliade and Arthur Koestler.xiv In the Low Countries, the New Right’s are few and far between,xv but, here too, its main purpose remains the same: to achieve collective consciousness among the native peoples of the Benelux and to end the collective conditioning that has been imposed upon them by MSM manipulation and educational ‘dumbing down’.

This means that for the New Right the collective disengagement by the native masses from the MSM - the inevitable result of widespread mistrust of the ‘authorities’ and their ‘politically correct’ monologues - is cause for optimism. At last, the indigenous masses of the West are gaining a degree of ‘cognitive immunity’ to the ‘memetic viruses’ that the MSM have been infecting them with over the last four decades: the native peoples of the West are waking up to the fact that the MSM are ‘on the wrong side of history’ - that they are part of the hostile elite. In the Dutch context, there are several indications that the entire MSM narrative is now reduced to a paper-thin facade, as in the recent scrapping of the consultative national referendum and the recent introduction of EU censorship measures against digital ‘anti-immigration’ platforms. Clearly, the rulers no longer trust the MSM to sufficiently ‘inoculate’ the ruled. Even within the most complacent establishment circles of the Rhine-Meuse-Scheldt delta lands, the failure of the MSM control mechanism is now causing an occasional dissident noise, as in the demo-political analyses of the big business think tank Gefira, the social critiques of neo-conservative publisher De Blauwe Tijger and the anti-multicultural publicity campaigns of neo-Catholic foundation Civitas Christiana. More importantly, however, is the growing cognitive independence of the younger generation, which has grown up out of MSM reach: young indigenous people are now learning to think for themselves - and out of the box. The short-lived ‘Alt-Right’ outburst of 2015-17, which was vital in providing critical mass for the ‘Brexit’ and ‘Trump’ campaigns, was merely a preview of the kind of all-shattering Cultural Revolution that the digitally fluent and ideology-free young generation of the West is capable of. This is one of the reasons that the MSM has been pushing its ‘Russia collusion’ agenda: it is desperately trying to defuse the real-time bomb that is ticking under the globalist world order, viz. the revolutionary charge of the younger generation of the West. In the Netherlands, this ‘game’ is now being played for ever-higher stakes: the Dutch MSM is desperately trying to bring down the dissident political project of young Dutch politician Thierry Baudetxvi by a midget version of the CNN’s anti-Trump ‘Russia collusion’ campaign. Similarly directed developments are now visible across the entire Western world: the liberal-marxist globalist New World Order is in crisis. The Corona Crisis, which is currently forcing the globalist hostile elite into the uncharted territory of emergency economics (de facto bankruptcy, neo-Weimarian fiscality) and decisionist politics (de facto border closures, autarky measures), is putting the entire globalist project on a knife’s edge. The Corona Crisis of liberal-normativist globalism bears some eerie resemblances to the Chernobyl Crisis of marxist-leninist communism: self-inflicted disasters, followed by capacity overstretch media cover-up, total loss of face, long-term systemic strain and economic implosion. If it does not shift to a straight-forward totalitarian dictatorship soon - a possibility after the totalitarian foretaste brought about by the Corona Crisis - then the liberal-marxist New World Order may now very well be entering a phase of terminal decline. In that case, the West may now be edging towards total systemic failure - towards a revolution that nobody anticipated and that will have an unpredictable trajectory and outcome. It is important that the New Right grasps this opportunity and ‘catches on’.xvii An important question needs to be raised: what would - will, must - a New Right Revolution look like?

Irrespective of the answer - which will be different for each of the innumerable (National-Populist, Anarcho-Libertarian, Traditionalist, Futurist, White Nationalist, Eurasianist, etc.) factions of the New Right - one thing is clear: the New Right would be well advised to adjust its strategic position to take account of unexpectedly rapid developments. The New Right needs a degree of openness, flexibility and pragmatism to cope with radically and rapidly changing battlefield conditions. Some points deserving of the New Right’s attention:

omearaNRb.jpg(1) Widespread popular mistrust of the MSM can be exploited by the establishment of reliable - i.e. objective, non-factionalist - alternative media outlets. These would need to provide up-to-date news and rapid analyses as well as in-depth research journalism and wide-spectrum opinion pieces. These would need to adhere to the principle of cross-party solidarity for the sake of a ‘minimum program’ set of common goals such as anti-globalism, anti-liberalism, ethno-national self-determination and culture conservation. Within these parameters, the principle of total freedom of expression would have to be respected concerning all major divisive issues within the New Right: ‘JQ’, ‘Islam’, ‘alt-sexuality’, ‘climate’, ‘free market’, etc.

(2) A cautious welcome should be extended to establishment individuals and groups (i.e. people and organizations within the MSM and the academia) if and when they start to abandon the sinking ship of globalism. After decennia in the political wilderness - with its spokesmen and its activists subjected to professional marginalization and social ostracism - the New Right might be tempted to ‘return the favour’. But the great cause of the New Right, which is ensuring the future of the European peoples and European civilization, does not allow for such self-indulgence: (early) establishment deserters should be screened but then welcomed, co-opted and used.

(3) The New Right should take account of the real needs, grievances and concerns of the younger generation: this generation is, very literally, the future of the West - and the New Right. The New Right exists to serve them, not the other way round. The young people of the West, those who are now in college, now attending university, now entering the workforce and now starting families, face an entirely different reality than older generations of New Right thinkers, publicists and activists. Their socio-economic challenges include crippling ‘student debt’ servitude to the monstrous international bankers’ mafia, an impossible housing market in the grip of ‘boomer investors’ and neo-Victorian sub-subsistence wages on the migrant-diluted labour market. Their life-world experiences include mass-immigration-induced over-population (criminal-chaotic ‘diversity’, hyper-urban anomie, social-darwinist ‘reign of quantity), unprecedented ecological crisis (bio-diversity implosion, rapid climate change, environmental degradation) and border-line trans-humanism (anti-masculine education/medication, transgender propaganda, proto-AI ‘virtual reality’).

The New Right has a great ‘communication strategy’ advantage over its seemingly invincible MSM enemy: New Right has the luxury of non-dogmatic flexibility and non-prejudiced analysis. This advantage allows New Right to consider, adopt and absorb many older ideas and newer realities that the MSM - and the globalist hostile elite that it serves - is unable to ‘digest’. This means that the New Right can be truly progressive: it can act offensively where the MSM can only re-act defensively. The MSM - and the globalist hostile elite - has lost the meta-political strategic initiative, and is highly unlikely to ever regain it. But it is important that the New Right gains and maintains forward momentum - that it can dynamically handle quickly shifting realities. The New Right would do well to look for strategic opportunities that can arise from the meltdowns in morale and panic reflexes that are likely to occur as its MSM enemy abandons ever-larger portions of the public debate. The MSM ‘scorched earth’ policy on its now-abandoned ‘public debate’ ground - i.e. its pretence that its loss of the debate on issues such as ‘immigration’ and ‘multiculturalism’ can be followed by ear-deafening silence - should not discourage the New Right from rapidly following its retreating enemy: a beaten-but-not-destroyed enemy should not be given time to recuperate. Victories such as these should be celebrated with gusto - to the point of provoking the enemy into overreaching counter-moves.

Most importantly, the New Right should exploit cracks in the MSM front to further its main aim: stirring up the consciousness of the Western peoples. A breakthrough will come when the Western peoples become aware of the truly inhuman - what Traditionalists would term subhuman and demonic - nature of the globalist hostile elite. It should be repeated: the globalist hostile elite is not only hostile to the interests of the Western peoples and the values of Western civilization - it is hostile to all that is still good, beautiful and innocent in this world. Nowhere is this deepest and most inhuman of hostilities more evident than in the manner in which the globalist hostile elite attacks what is most precious and vulnerable in all human societies: children. But before the New Right can properly expose this deepest of all evils, before it can achieve full awareness of this evil among the Western peoples, it must re-examine its original - and historic - purpose. What is the thing that the New Right first saw as evil in the globalist hostile elite? What was the demonic evil that the New Right was meant to fight and destroy? It is time to re-examine these questions - time to return to the almost-forgotten ‘Molyneux Moment’ of the New Right.

The Molyneux Moment

The proper study of mankind is man

- Alexander Pope

246px-Richard_b_spencer_cropped_retouched.jpgIn the mid-‘10s, a new ethno-nationalist movement arose across the Western world: the so-called ‘Alt-Right’ started appearing besides - and replacing - the growing civic-nationalist ‘populist’ movement: together, these movements caused several significant anti-globalist phenomena - ‘Brexit’ in the UK, ‘Trump’ in the US, ‘Lega’ in Italy and ‘FvD’ in the Netherlands. The ‘Alt-Right’ movement focused on metapolitical mobilization, asymmetric ‘memetic’ warfare and digital anti-MSM guerrilla tactics - it deliberately stayed away from institutional politics. The ‘Alt-Right’ wave was effective but short-lived: it was stopped by the hostile elite’s well-coordinated counter-strategy of ‘doxxing’ (character assassination, employer pressure), digital censorship (‘deplatforming’, ‘shadow bans’) and violent intimidation (‘antifa’, ‘home searches’). Its formal end is marked by ‘Charlottesville’, i.e. the sabotage, through infiltration and provocation, of the ‘Unite the Right’ rally in August 2017. The short-lived ‘Alt-Right’ movement, which owed its impetus to the autodidactic and digitally proficient ‘post-MSM’ generation, provided a much-needed boost to the older New Right movement that it became part of - it provided new faces, new ideas and new abilities. One new face widely. but not entirely correctly, associated with the ‘Alt-Right’ was that of Irish-Canadian podcaster Stefan Molyneux, who ran - and still runs - the independent media channel Freedomain Radio. The ‘extreme right’ and ‘white nationalist’ frame to which he has been assigned by the MSM - including the Great Soviet Encyclopaedia-style outfit ‘Wikipedia’ - is so self-evidently ridiculous that it is almost laughable: Stefan Molyneux is a (semi-)anarcho-libertarian philosopher whose online shows focus on men’s rights promotion, anti-feminist social critique, psychotherapy and philosophical analyses of current affairs. His intelligent, sincere and eloquent approach of various substantive issues in breach of political correctness, including the ‘controversial’ links between race and IQ, feminism and mass-immigration, welfare dependence and matriarchal social conditioning, apparently caused so much unease within the MSM that they have banished Molyneux to one-size-fits-all Devil’s Island of the ‘extreme right’. Of course, this idealistic Papillon is not exactly ‘at home’ in ‘extreme right’ exile. In fact, in the New Right - particularly among its impatient ‘young guards’ - Molyneux’ idealistic (cooperative-pacifist) ethics and naive (anarcho-libertarian) ideology are regarded with some suspicion. But the New Right would do well to pay attention to what Molyneux has to say: as a serious thinker and an amusing debater he deserves not only the benefit of the doubt but also the courteous consideration that was once part and parcel of Anglo-Saxon sportsmanship in the public arena. The author contends that the New Right owes Molyneux a debt of gratitude.

NINTCHDBPICT000510586530.jpgIn the early and mid-‘10s, many young Westerners owed their ‘red pill’ moment to Stefan Molyneux: their online discovery of his systematic deconstruction of liberal-left political correctness allowed them to break out of the perceptive straightjacket that they were being squeezed into by parents, schools and MSM. Many of them may look back at that moment as no more than a ‘stepping stone’, but, with hindsight, it may very well be that that particular moment was much more than just a developmental ‘stage’ - it may have been a crucial turning point in the collective Weltanschauung revolution of a whole generation. It was the moment that many young Westerners freed themselves from their deeply internalized psycho-social conditioning through Molyneux simple recipe: sustained thinking, consistent truthfulness and ruthless self-examination. This combination is resurrecting the true direction of an old but much-misunderstood discipline: above all else, philo-sophy is the ‘love of wisdom’. It is possible to point out many gaps and shortcomings in Stefan Molyneux’ philo-sophy (e.g. his emotive appeals to ethical philosophy and his - typically Anglo-Saxon - neglect of transcendental philosophy), but he should not be denied praise for his authentically philo-sophical dissection of the psycho-social conditioning of contemporary Western ‘counter-culture’. At the core of Molyneux’ approach, sustained throughout his enormous and omnivorous oeuvre over decades, is the search for awareness - consciousness at the personal level above all. He operationalizes this approach by deep-digging analyses of the poisonous (cultural-marxist) ideological roots of the devolutionary conditioning of Western children. He points to the psycho-historical origins and psycho-social dynamics of contemporary Western society - a society that heavy-weight cultural-historical critiques, such as those of Peter Sloterdijk and Pim Fortuyn, have called ‘orphaned’ and ‘fatherless’. Molyneux points out the many negative but unnamed effects of ‘social progress’ and ‘individual freedom’: the anti-civilizational effects of hyper-feminism (activist anti-hierarchy, hedonist anti-rationalism, sadomasochist narcissism), the neo-slavery effects of totalitarian state control (fiscal exploitation of productive white males to subsidize ‘single mothers’ and ‘ethnic diversity’), the all-levelling ‘idiocracy’ that results from the ‘dictatorship of the feminist-multiculturalist proletariat’ and the cultural-marxist ‘permanent revolution’ against everything that retains a trace of masculine honour, white identity and Western civilization.

Molyneux’ anarcho-libertarian approach consistently emphasizes the (ethical, psychological) individual resolution of these disastrous effects: he emphasizes their (psycho-social) synchronic impact rather than their (cultural-historical) diachronic causality.xviii Molyneux de-emphasizes their collective impact: he, rather idealistically, regards any possible collective response as nothing more than the sum total of supposedly newly-rational and newly-enlightened individual responses. Most New Right thinkers would beg to differ, but it cannot be denied that Molyneux’ rational and reasonable ‘ideal world’ represents more than just a philosophical utopia: it also represents a truly Christian vision. Even if Molyneux is, at least nominally, committed to the - typically Anglo-Saxon - principles of strictly ‘secular’ reasoning and strictly ‘scientific’ calculus, his outcome approximates the perfect balance between total personal freedom and total individual responsibility that is aimed at in the old Christian ‘Imitation of Christ’.xix New Right criticism of Molyneux world vision is as understandable as it is misplaced: his vision may be problematic in terms of practical implementation, but it still is an integral part of the theoretical ideal model of Western civilization that the New Right is supposed to protect. To abandon this impossibly high-aiming ideal model - rather akin to a ‘living art’ fontana di Trevi al meriggio moment suspended in time-spacexx - would be to abandon Western civilization itself. In its capacity as the self-appointed protector of Western civilization, the New Right must (re-)create the real-world outer conditions and structures within which the inner life of the doubly traditional (Christian) and futurist (anarcho-libertarian) ideal model can be (re-)lived. This means that the New Right, as protector, guardian, crusader, is required to stand outside - and above that ideal model: it should create the conditions in which the Western peoples may live in - and up to - that ideal model. As a man builds and guards a house for his family, as a soldier maintains and guards a wall around his city, as a king establishes and guards a border around his people.xxiWithin that house, within that wall and within that border, the idea of equality, liberty and brotherhood can be lived in what Cultural Anthropology knows as the ‘female sphere’. But when it comes to maintenance, survival and defence on the outside, hierarchy, responsibility and discipline must prevail in what Cultural Anthropology knows as the ‘male sphere’. On the outside patriotism (allegiance to the country that one’s ancestors fought and died for), nationalism (allegiance to the people that one is born into), hierarchism (allegiance to the particular societal functions of one’s birth group) and inter-gender loyalty (mutual respect for the bio-evolutionary roles of the male as protector and the female as caretaker) and personal honour (pursuit of higher interests than one’s own) are indispensable survival strategies.

81KbXqyHR5L.jpgEven if Molyneux’ analyses focus on the inner sphere of Western civilization, they are still relevant to the New Right as the guardian of its outer sphere: every individual human guardian originates in the inner sphere - it is there that he is raised, motivated and equipped for his task. To the extent that the guardian lacks in character, motivation and equipment he is forced to account for the failings of the inner sphere: he is forced to become aware of the reasons for these failings. In the contemporary West, these failings are profound and elementary: they stem from an existential crisis. The contemporary West suffers from nothing less than an identity crisis, as evidenced by a simultaneous failure of bio-evolutionary continuity (the biological group - race, nation, lineage) and cultural transmission (the cultural forms, norms and values attached to the biological group). It is exactly at this point that Molyneux’ analyses are of great value to the New Right: he consistently traces the collective identity crisis of the West - failing parenthood and failing education at the individual level. It is exactly here that the globalist hostile elite is most guilty of deliberate maliciousness: the subtle combination of socio-economic manipulation, psycho-social deconstruction and anti-identitarian ‘diversity’ that it is forcing upon the Western peoples cause Western parenting and education to fail. Thus, the argument returns to what was said earlier on: nowhere is the inhuman hostility of the globalist elite towards the Western peoples more in evidence than in its insidious and cowardly attack on its most precious and most vulnerable group: the children of the West.

How do you exercise power over another human being? How do you corrupt [him]? How do you take his natural integrity, intelligence, and all the wonder that is the human mind, and turn it against itself and get it to eat itself and get it to be sort of a snake consuming its own tail? How do you wrap people up in neuroses, and how do you make them obedient? How to get them to subjugate themselves to your will without you even having to lift a finger, barely even an eyebrow? ...I view certain damages that are done early to the mind in life as pretty irrevocable. The mind is not so plastic that you could, say, for instance, be locked in a cupboard for your first twenty years and [grow] up as a normal human being. You do experience some particular phases in your brain development which are pretty central and may or may not be reversible, and generally the earlier the experiences the less reversible they are. (Molyneux, ‘How to Control a Human Soul’, Freedomain Radio podcast 15 December 2007)

The Demons of ‘68

Sexual promiscuity is the gratuity with which society soothes its slaves

- Nicolás Gómez Dávila

The time has come for the New Right to seriously reconsider Molyneux’ fundamental critique of the ‘progressive’ anti-ethics with which the globalist hostile elite has brainwashed no less than two generations of Westerners: ever since its ‘Counter Culture’ and ‘Sexual Revolution’ apotheosis of ’68 it has deliberately subjected Western children to social engineering projects of matriarchal anti-parenting and anti-education. Here it is of crucial importance to note that whenever a child abuse affair is highlighted by the MSM, it is almost always at the expense of the remnant institutions of Western Christendom - its reporting most particularly tends to target the Catholic Church and the Jehovah’s Witnesses. It rarely talks about the widespread and systematic abuse practices prevailing in the new institutions of the post-Christian soixante-huitard hostile elite, even if the child abuse practices of the elite’s globalist operations - from its grandest ‘UN’ (‘peace-keeping’) and ‘Hollywood’ (‘Weinstein’) fronts, across its many ‘NGO’ and ‘charity’ foundations, to its smallest anti-family schemes of ‘foster care’ and ‘daycare’ - far outweigh every that has ever gone before it in terms of ‘quantity’ as well as ‘quality’.

cb68.jpgQuantitatively by the judicial outlaw status of traditional family structures and marriage contracts through the legalization, even the encouragement, of what any sane person would immediately recognize as irresponsible, even obscene, ‘freedoms’: ‘free partner choice’, ‘no-fault divorce’, ‘same-sex marriage’, ‘artificial insemination’, ‘donor reproduction’ and ‘free-choice abortion’. In combination with the suppression of traditional social controls over pre-marital intercourse, extra-marital childbirth and free-choice single motherhood these ‘new freedoms’ were bound to result in nothing less than neo-matriarchal and neo-primitivist social implosion. The exponentially multiplying non-standard ‘new family’ forms – step-parenting, adoptive parenting, foster parenting, open family parenting - are mathematically certain to lead in one direction: child abuse.

Qualitatively by deliberate ignoring, denying, glossing over, ‘explaining away’ and even ‘excusing’ of what is self-evidently evil. It is here that is found the great difference between the present-day hostile elite of the Western world and all earlier and other elites: the present-day hostile elite is characterized by its cultural-nihilist Umwertung aller Wertexxii - the globalist hostile elite of today constitutes the ultimate anti-authority of world history. Its nihilist-revolutionary purpose is exclusively negative: it aims at an inversion of values that structurally reverses the gains of two millennia of Western civilization. It is here that its - tolerated, encouraged, implemented - systemic child abuse diverges from that of the remnant institutions of Western Christendom, most prominently the Catholic Church and the Jehovah Witnesses. Whatever the organizational and human failures of these Christian institutions, they still had at least one redeeming feature: their ethical reference frame condemned abuse - at least they still acknowledged the difference between good and evil and at least they still recognized the corrective mechanism of shame, guilt, repentance and penance. For and in the globalist hostile elite, which is militantly secular and totally relativist, no such reference point and no such corrective mechanism exists: it acknowledges no good and evil and it recognizes no need for redemption. On the slippery slope of ‘social tolerance’ and ‘individual freedom’ all the ideals of soixante-huitard Counter Culture and Sexual Revolution are bound to end in one place only: in the neo-primitivist hell of post-modern anti-civilization.

Woe unto them that call evil good, and good evil

that put darkness for light, and light for darkness

that put bitter for sweet, and sweet for bitter

- Isaiah 5:20

The systematic anti-family policies of the globalist hostile elite, subliminally weaponized by appeals to ‘individual freedom’ and systematically reinforced by MSM promotion of hedonist ‘permissiveness’, have a severe and lasting impact on the most precious and most vulnerable group in society: the children. In the soixante-huitard calculus of ‘new freedoms’, their interests are nowhere taken into account. This despite the well-documented disastrous effects of any departure from the traditional - and classically stable - Western family model: in Western societies, all non-monogamic, non-biology-based ‘new family’ experiments end with mathematical certainty in a civilization-destroying wave - a vicious cycle of economic deprivation, social marginalization, domestic violence, child abuse, substance abuse and long-lasting psychological trauma. Thus, the globalist hostile elite is directly responsible for the social implosion that the Western peoples have suffered since the beginning of the soixante-huitard ‘Long March through the Institutions’. It bears full responsibility for a decades-old, deliberate and calculated anti-family policy aiming at the systematic ‘deconstruction’ of Western civilization and the Western peoples - this is the explicit goal of cultural-marxism and the implicit goal of neo-liberalism. Both ideologies are entirely incompatible with the true interest of the children of the West.

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The soixante-huitard elite has now completed its ‘Long March through the Institutions’ - it now dominates the political arena (in the Netherlands through a ‘party cartel’ that unites virtually all nominally separate political parties in a common agenda), the judicial arena (in the Netherlands through the ‘D66 judiciary’xxiii focussed on socio-political utility rather than justice) and the economic arena (boomer pensionados, bonus banksters and anonymous investors). Its feminist-minority-SJW successor generation is already following in its footsteps. A full generation of doubly cultural-marxist and liberal-normativist anti-education and media indoctrination has created a historically unique new ‘cadre’: in its successor generation of hyper-resentful and total-opportunist feminist-minority-SJW homines novi the boomer elite has cultivated the kind of ‘zombi-man’ that is capable of delivering the final blow to Western civilization. This new cadre, now gradually taking over the political stage through ‘identity politics’ publicity stunts is qualitatively far inferior to even the most brain-dead boomers: its Fourth Generation feminists, minority-rights advocates and LGBTTIQQ2SA activists operate outside the older political premises of cultural baggage, historical continuity, professional qualifications and ethical standards. Under the impending rule of this new anti-Western anti-elite, the children of the West will effectively lack any kind of protection: they will be subject to ‘transgender’ surgery when they are in kindergarten, they will be subject to ‘behavioural’ medication in primary school and they will be subject to the sexual fantasies of ‘free thinking’ ‘family’ at home. Perhaps the ultimate challenge of the New Right will be to fight this anti-elite - to fight it with all its power and destroy it so that the children of the West can live. Because the ‘new man’ vision represented by this coming anti-elite refers to something that lies far beneath what Nietzsche foresaw in the 19th Century as ‘last man’ and what the Old Right foresaw in the 20th Century as ‘sub-man’: man as devil.

It were better for him that a millstone were hanged about his neck,

and he cast into the sea, than that he should offend one of these little ones

- Luke 17:2

The Antinomian State of Marxist Liberalism

A marxist system can be recognized by its judicial protection of criminals

and criminalization of political opposition

- Aleksandr Solzhenitsyn

Before cultural-marxist dogmas and liberal-normativists indoctrination erased the concepts of ‘sin’ and ‘penance’ from the collective conscious of the West, its Christian Tradition distinguished between two kinds of sin: the sin of omission, i.e. sin through inaction, and the sin of commission, i.e. sin through action. But structural and systematic inaction is exactly the guiding principle of the ideological model that dominates the post-modern West: liberal-normativism.xxiv The socio-economic and psycho-cultural policy of the globalist hostile elite that were discussed in the preceding paragraph can be understood as a function of this principle: a deliberate policy of neglect. When governance becomes anti-governance, when politics becomes anti-politics and when law becomes anti-law, then the state and the nation are effectively abandoned to the anti-national and trans-national interests that are served by the globalist hostile elite - then the globalist interests of ‘high finance’ (banking cartel, investment funds, multinational business conglomerates, media monopolies) and the ‘letter institutions’ (UN, EU, IMF, NATO) prevail automatically. The hostile elite’s decision not to protect the Western nations against these interests constitutes a sin of omission of unprecedented scope - it also equals treason. The anti-family policies and the suffering of the children of the West that were discussed in the preceding paragraph are the direct results of this deliberate treason. The ultimate responsibility for the social implosion that deprives Western children of the protection and security of stable and orderly family life as well as the mass immigration that exposes Western children to ‘diversity’ phenomena such as the ‘lover boy’xxv and the ‘grooming gang’ rests squarely on the shoulders of the globalist hostile elite. The relation between the hostile elite and the Western peoples is now the equivalent of the relation between the false shepherd that opens the sheepfold to the wolf - and of that between the cruel stepfather who abuses his defenceless stepdaughter.

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It should be noted that the child abuse now tolerated and facilitated by the hostile elite also extends to several non-indigenous ethnicities now residing in the West. The South Asian ‘grooming gangs’, effectively tolerated and facilitated by the British ‘authorities’, do not only target white girls but also Sikh girls: next to the much more numerous Hindu and Muslim communities, the Sikh community constitutes a relatively vulnerable minority group. It should also be noted that the ‘inverse colonization’ mass-immigration policies of the hostile elite are also causing massive child abuse among the many underage ‘migrants’ that are pushed along ‘migration routes’ and through ‘asylum procedures’. Here too, the non-implementation of the law causes child abuse: ‘open borders’ policy equals anti-politics. Thus, many Subsaharan African girls are sent to Europe by their families and clans through debt slavery/people smuggling operations - in transit, they are subjected to ‘standard usage’ (the possible consequences of which are anticipated through preventative anti-conception medication). Willingly and knowingly, their clans and families expose these vulnerable ‘unaccompanied minors’ to the tender mercies of unscrupulous ‘smugglers’ and the ‘hands-on help’ of ‘humanitarian’ workers and activist volunteers. This abuse - occasionally to the point of permanent ‘disappearance’ in transit - follows them all the way, and beyond, their end destination: the alternative media give testimony to the many ‘unorthodox’ ways in which SJW-driven ‘clerics’ and ‘charitable’ baby boomers ‘welcome’ asylum children and youngsters in their shelters and villas. A whole generation of ‘unaccompanied minors’ from Africa and Asia has already run this gauntlet - without the intervention of Western law enforcement, Western judiciaries and the Western MSM. These are the same deliberate anti-politics of not seeing, not hearing, not speaking and not acting that have enabled whole legions of ‘peacekeepers’, ‘development workers’ and ‘humanitarian emissaries’ to abuse vulnerable children throughout the Third World for decades now (UN Mozambique 1994, Oxfam Haiti 2019, etc.). All this because the Brave New World of liberal-normativism itself, and its staff, remain beyond question - and beyond the law.

But the globalist hostile elite is guilty of more than the sin of omission, which is the category that covers most of the above-mentioned outrages: it is also guilty of the sin of commission. The alternative media have long suspected the hostile elite of grand-scale and systemic child abuse within the Western heartland itself. Very occasionally, when the facts are too grotesque and too well-known to ‘kill with silence’, this suspicion is confirmed in the MSM: ‘Dutrout’, ‘Pizzagate’, ‘Weinstein’, ‘Epstein’. What remains of these fragmentary confirmations, after systematic procedure-sabotage, ‘judicial errors’, disappearing evidence and remarkably weak media attention, is a strangely oppressive atmosphere: the impression that there exists a ruthless elite of ‘untouchables’ that it stands above the law and can escape any form of earthly justice in an intangible space of anonymous power. What remains of this impression among the Western masses is a half-subconscious and vague suspicion of the truth that occasionally expresses itself in some unproven - improvable - ‘conspiracy theory’. It is the same suspicion that occasionally finds artistic expression in a popular book or a movie, from Rosemary’s Baby (Polanski, 1968) up to Eyes Wide Shut (Kubrick, 1999). This suspicion then widens to include the visible ‘puppets’ of hostile elite power, leaving unanswerable questions such as this: are the ruthless inhuman policies and betrayals of power puppets such as Clinton and Macron not propelled by some sort of ‘Epstein’-style blackmail mechanisms?

Very occasionally, however, this suspicion finds actual, real-life confirmation in a tiny fragment of MSM reporting. As it did in the Dutch De Parool newspaper on 14 September 2019, in an in-depth article entitled ‘Witness Testimony: Child Abuse in ‘Swimming Clubs’ during the Fifties’ - an article that showed a dark side the highest-circle Dutch elite power that is rarely even suspected. It exposed highly organized child abuse networks that were frequented by many government dignitaries, respectable citizens and war heroes with high titles and famous names about sixty years ago. It may very well give a taste of what happens behind the closed doors of ‘high society’, ‘lodge fraternities’ and ‘old boy networks’ all around the West. Even if the New Right cannot but despise the MSM for its general bias, censorship and cowardice, it is still necessary to acknowledge the fact that, occasionally, even the MSM may give a hint of the truth - as a broken watch still indicates the correct time once a day. For the sake of documentary evidence this essay concludes with the applicable Dutch-language sources of this - old, almost forgotten - paedophile scandal. New Right researchers around the world with sufficient stamina - and stomach - for such material may very find traces of similar scandals in their own countries. New Right readers should occasionally be reminded of the dark reality behind the shining surface of liberal-normativist ‘business as usual’ - if only for the sake of the many innocent victims of the hostile elite that have taken their tragic secrets to their graves. It now becomes necessary to ask the most important question: is what happened then, over sixty years ago, perhaps also happening now? The answer to that still unanswerable question is suggested by an indisputable fact: the fact that the hostile elite’s thoughts and aims have not changed - the fact that it clings to the same poisonous ideologies and that it pursues the same perverse interests:

le libéralisme est le mal, le mal à l’état pur, le mal essentiel et substantiel

‘liberalism is absolute evil: it is evil in its purest form, evil in essence and substance’

- Robert Steuckers

‘Crime and Punishment’

The greatest error of modernity is not the thesis that God is dead,

but the belief that the devil is dead

- Nicolás Gómez Dávila

The New Right is still barred from the corridors of power, but perhaps not for always. Perhaps one day it will confront the need to sit in judgment over its now seemingly invincible enemy - to seek justice on behalf of the hostile elite’s countless, now still hidden victims. Until that day comes - the day that the hostile elite is brought to justice for all the, often unimaginable, evil that it has inflicted on its most innocent victims - there remains the Higher Judgment that none can escape. But once upon a day, long ago, Christianity gave people the option of not awaiting the Last Judgment: the option of confessing their sins and doing penance here and now. Perhaps there are, even among the lost souls and erring spirits of the hostile elite, a few people that can still comprehend and grasp that option. They would do well to repent now: to confess what they have witnessed and to do public penance as accomplices - they may mitigate their judgment by coming forward voluntarily. By breaking the ‘circle of silence’ of the hostile elite they may assuage the silent anguish of its many victims and they may help their people stand up to the evil that automatically rules when good men fail to act. Thus, they may yet help to bring down the hostile elite and they may yet grant their people - and themselves - a new lease of life:

 

Ab nou cor et ab nou talen,

ab nou saben et ab nou sen,

et ab nou belh captenemen,

vuelh un bon nou vers comensar;

e qui mos bons nous motz enten,

ben er plus nous a son viven,

qu’om vielhs s’en deu renovelar

‘With a new heart and with a new desire

with a new knowing and with a new longing

and with a beautiful new undertaking

I wish to commence a good new verse

and who listens to my good new words

will surely gain himself a new life,

so that even an old man will find himself renewed’

- Raimbaut d’Aurenga (translation Alexander Wolfheze)

‘Retribution’

Assuming that the hostile elite as a whole has now erred too far to ever retrace the old Christian path of remorse, confession and penance and to rediscover the old value of love of country and nation, it should be assumed that the neglected, manipulated and abused children of the West can only rely on themselves - that they must recover what they are owed by themselves. But in doing so, they can learn from the example of other colonized, marginalized and manipulated nations. In an earlier essay, the author has already pointed out the fact that the repressive mechanisms now activated by the globalist hostile elite in the West have already been experienced by many other so-called ‘primitive peoples’ at an earlier stage of Modernity.xxvi These repressive mechanisms, most dramatically activated in the ‘inverse colonization’ that subjects Western peoples to tribute (‘welfare’, ‘subsidy’) payment to foreign settlers in their own home nations, are aimed at dispossession (taking away land and property), replacement (changing habitat and lifecycle) and deracination (eradicating history and culture). The women and children of the dispossessed peoples are hard hit: as their men are pushed back and replaced (‘affirmative action’, ‘interracial marriage’) their resources diminish and their security is compromised. As male protection falls away, are increasingly subject to violence (‘jihadists’) and outrage (‘rapefugees’) and as male demands fall away, they increasingly descend into self-destructive behaviour (‘pornification’, ‘free relations’). These bio-evolutionary patterns are well documented in cultural-anthropological research among the indigenous peoples of the America’s (the Native Americans, the Amazon Indians) and Oceania (the Australian Aboriginals, the New Zealand Maoris). The tragic fate of the ‘lost children’ of these overseas ‘first nations’ is now also becoming visible among European nations. As they confront existential threats they are forced into existential choices: a struggle for physical and psychological survival. They are forced to choose between annihilation and restoration.

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One of the universal human mechanisms to achieve the restoration of personal identity is compensation: compensation of childhood trauma through adult achievement - through the exercise of adult power. The exercise of adult power can be achieved at various existential levels and in different dimensions, but such exercise always needs to - positively or negatively - relate to birth identity, at the collective as well as the individual level. Where young people are confronted with a (socio-economic, psycho-cultural) disadvantage in birth identity, as in present-day disadvantageous white ethnicity, they are forced into - either positive or negative - compensation strategies. They are forced to account for - and so become aware of - their own manipulated and rejected historical identity and to measure it against the non-own dominant contemporary norm. Retribution, in whatever form - including artistic abstraction and cosmic projection - can be a legitimate compensation strategy. Sooner or later, the universal mechanisms of compensation and retribution will have to be revisited and reinvented by the ‘lost children’ of the West. The New Right encourages them to opt for an early rather than a late revisiting: there is no more time to learn by ‘trial and error’. The New Right aims at steering the process of consciousness-raising in a positive direction: the New Right aims at instilling a new sense of social responsibility (in family values and behavioural norms) and cultural identity (through alternative media and heritage transmission). In this regard, a message of hope is essential: young people deserve the prospect of a better future - if need be in deviance of expectation and against the apparent course of history. The step, following awareness, is self-determination: the right to a future that is radically different from the dismal past and the low-life present. This message of hope is not based on ‘wishful thinking’: it is based on hard-fact history. Again and again, human history has shown that individuals and groups can regain their stolen birthright and their lost heritage: these may be redeemed in defiance of common expectation and rational calculus. This is the ‘retribution’ that every individual and every group may attempt: they can avenge the wrongs of the past by daring action in the future.

A remarkable example of ‘retribution’, by a single special individual on behalf of a whole ethnic group, may be found in the work of Canadian Inuit (Eskimo) singer Tanya Tagaq. Her own tragic - and tragically typical - past is ‘resolved’ in a strange - one is tempted to say ‘archaeo-futurist’ - ‘song’ that occupies the impossible middle ground between a neo-shamanist ‘exorcism’ and post-modern ‘pop art’: ‘Retribution’ (2016). Starting from a semi-cosmic indictment that covers a history of ecocide, genocide and colonization and prophesizes vengeance by Gaia - ‘Mother Earth’ - herself, ‘Retribution’ gradually descends into a trance state that combines totemic reference, dream quest and animal projection. It projects the rape and violation of a whole nation onto a single person - and avenges it. The style, vocabulary and setting of ‘Retribution’ may be utterly alien to young people from other cultures, but the existential choices that it expresses are not: it unmistakably establishes the universal power of the ‘retribution’ principle. ‘Retribution’ deals with the universally available breakthrough to a New Freedom.

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Postscript: Towards a New Freedom

On the eve of World War Two, Dutch political analyst Jacques de Kadt (1897-1988) wrote his monumental work Het Fascisme en de Nieuwe Vrijheid, ‘Fascism and the New Freedom’ (1939). He interpreted and described the phenomenon of the ‘Fascist Revolution’, which he understood as a revolt of peoples and cultures against elites and civilizations, with a sensitivity and a subtlety that is now effectively impossible in Western ‘public debate’. He understood that the original and idealistic aspect of the early Fascist Revolution constituted a natural and healthy ‘immune response’ against the pervasive cultural-nihilism that already characterized pre-war ‘demo-liberalism’. De Kadt’s pre-war ‘demo-liberalism’ simply constituted an earlier incarnation of the historical-materialist ideology that has lately grown into fully-fledged totalitarian liberal-normativism: an ideology driven by one-dimensional ‘money thinking’ (the proto-type of neo-liberalism) and bloodless intellectualism (the proto-type of cultural-marxism). De Kadt recognized the failures of pre-war fascism as functions of its specific historical trajectory: its failure to achieve inter-class solidarity, its failure to incorporate scientific progress and its failure to face political reality resulted in a poisonous mix of cynical anti-intellectualism, mindless militarism and barbaric gangsterism. But De Kadt also warned against a premature dismissal of the original impulse of the Fascist Revolution: in his view, this revolution reflected no mere historical aberration, but rather a universally recurring corrective mechanism.

410o9m-KRfL._SX308_BO1,204,203,200_.jpgAfter eighty years, De Kadt’s analysis has not lost its validity. The globalist hostile elite ruling the early 21st Century is combining the failures of fascism with the failures of the other two failed historical-materialist ideologies of the 20th Century: (communo-)socialism and (neo-)liberalism. The hostile elite ruling the contemporary West on behalf of the now openly totalitarian New World Order project of globalism has achieved a remarkable fusion between the lowest decay forms of each of these three ideologies: the all-levelling resentment of socialism, the low-life anti-intellectualism of fascism and the malicious ‘money mind’ of liberalism. The children of the West deserve a different future: they deserve to see the day that the rule of the globalist hostile elite ends - the day that its pathological ideas and its demonic practices are eradicated from the surface of the planet for once and for all. The time has come for them to break out into their New Freedom:

 

 

And this will be the day -

This will be the day when all of God's children will be able to sing with new meaning:

Free at last!

Free at last!

Thank God Almighty - we are free at last!

- Martin Luther King Jr., ‘I Have a Dream’

Dutch-language Source References:

Berg, Helmut van de, Verboden foto’s: een Amsterdamse roman (‘Forbidden Photos: A Novel from Amsterdam’). Heerhugowaard: GigaBoek, 2005. Note: this book contains a non-fiction autobiography that was written under a pseudonym and published as a ‘novel’.

Ligtvoet, Frank, ‘Andere naam of niet - H401 is nog altijd Castrum Peregrini’ (Whatever its New Name - H401 remains Castrum Peregrini), Medium.com 17 september 2019.

Pen, Hanneloes, ‘Getuigenis: misbruik in “zwemclubs” in de jaren vijftig’ (Witness Testimony: Child Abuse in ‘Swimming Clubs’ during the Fifties), Het Parool 14 september 2019.

Notes:

i A reference to the title of the ‘politically incorrect’ Dutch-language treatise Op de grens van twee werelden by then-former Prime Minister Hendrikus Colijn, previously CEO for the Royal Dutch Shell company, belonging to the neo-Calvinist ARP, or ‘Anti-Revolutionary Party’ (in 1980, this party merged with other confessional parties, forming the still-governing CDA, or ‘Christian Democratic Appeal’). ‘On the Border of Two Worlds’ was written in June 1940, a month after the occupation of the Netherlands by the Third Reich.

41MiJq2+OcL._SX280_BO1,204,203,200_.jpgii Nishida Kitaro, A Study of Good - orig. ‘Zen no kenkyū’ (New York, Westport and London 1960) 131.

iii Although the formal power base of the Freemasonic-controlled liberal Volkspartij voor Vrijheid en Democratie (‘People’s Party for Freedom and Democracy’) has been reduced to just over a fifth of parliamentary seats during PM Mark Rutte’s leadership, it still is the country’s largest party, leading an improvised anti-patriotic ‘cartel’ coalition.

iv De Telegraaf (‘The Telegraph’) newspaper is the Netherlands’ largest daily newspaper - it is owned by the Belgian media consortium Mediahuis, which now controls most Dutch and Belgian print and online media outlets.

v GeenStijl is an independent blog-style Dutch online current affairs magazine characterized by its iconoclastic language and non-conformist reporting. The fact that its ‘populist’, ‘anti-establishment’ content remains firmly embedded in a civic-nationalist and libertarian framework effectively puts it into the ‘controlled opposition’ category.

vi The Nederlandse Publieke Omroep (‘Dutch Foundation for Public Broadcasting’) is the Dutch governmental organization that regulates and dominates the Netherlands’ traditional television and radio media. It tends to focus on subliminal cultural-relativist and secular-nihilist manipulation of the public through a systematic promotion of anti-traditional ‘infotainment’ and ‘idiocracy’-style consumerism. In this sense, the NPO-controlled ‘public media’ represent the cultural-marxist counterpart to the Mediahuis-controlled ‘commercial media’ (cf. note 4 above), accurately reflecting the ‘liberal-left’ globalist alliance that has now controlled the Netherlands for over four decades.

vii ThePostOnline is an independent Dutch online current the older form of ‘quality journalism’ that characterized the now-defunct civic-minded libertarian press. Its steadfast adherence to outdated libertarian and civic-nationalist ideas explain much of its continuing hostility to the Netherlands’ New Right.

viii For a short overview of the psycho-historical development of globalist hostile elite’s ideological narrative, cf. Alexander Wolfheze, Alba Rosa. Ten Traditionalist Essays about the Crisis of the Modern West (Arktos: Londen, 2019) 4-6.

71EUfRtApLL.jpgix For a Eurasianist appraisal of the current Dutch political landscape, cf. Alexander Wolfheze, ‘Dutch Democracy: a Warning from History’, Geopolitica 31 December 2017 (https://www.geopolitica.ru/en/article/dutch-democracy-war...).

x For an investigation of the new ‘occupied territory’ status of the Netherlands, cf. Alexander Wolfheze, ‘Identitarian Iconoclasm’, Identiteit Nederland 18 August 2019 (http://www.idnl.org/en/commentary-essays/identitarian-ico...).

xi A reference to the title Franz Kafka’s 1915 symbolist novel The Metamorphosis which describes the mysterious transformation of the novel’s formerly human protagonist into an enormous and monstrous vermin.

xii The Dutch term regenten originally referred to the semi-hereditary urban ruling class of the Dutch Republic. Some members of this old republican mercantile elite were ennobled during the 19th Century. The present-day descendants of this class, still entrenched in the country’s high finance and big business power circles, tend to think of themselves as co-equal with the older Dutch nobility, especially because some of its members married into the original nobility - this sentiment, however, is not shared by anybody else.

xiii A reference to the ‘Rim City’ megalopolis of the virtually continuous urban belt that surrounds the shrinking ‘Green Heart’ of Holland and includes the Netherlands’ four largest cities of Rotterdam, Amsterdam, The Hague and Utrecht - its total population of 8,2 million inhabitants accounts for about half of the total Dutch population.

xiv For an ‘Archaeo-Futurist’ assessment of the contemporary New Right, cf. Alexander Wolfheze, ‘Deep Right Rising’, Identiteit Nederland 26 September 2019 ( http://www.idnl.org/en/commentary-essays/deep-right-rising/).

xv The principle representative of the New Right in the Low Countries is undoubtedly Belgian (mostly French-language) publicist Robert Steuckers, whose decades-long campaign can be sampled in his personal blog (http://robertsteuckers.blogspot.com/) and through his contributions to Euro-Synérgies (http://euro-synergies.hautetfort.com/). The author has written three reviews of Robert Steuckers’ recent works Europa and Sur et autour de Carl Schmitt - these can be accessed through the author’s reference page at Geopolitica (https://www.geopolitica.ru/en/person/alexander-wolfheze).

xvi Thierry Baudet’s new patriotic-libertarian Forum voor Democratie (‘Forum for Democracy’) party, riding the Alt-Right wave, managed to wrangle its way into the national parliament during the 2017 elections (cf. n.9).

xvii For the author’s preliminary assessment of the New Right’s ‘Corona Crisis moment’, cf. Alexander Wolfheze, ‘Decamerone Redux’, Arktos Journal 4-7 April 2020 (https://arktos.com/2020/04/04/decamerone-redux-readers-di...).

41S6Q5whmXL._SX355_BO1,204,203,200_.jpgxviii For the deep cultural-historical background to the Crisis of the Modern West, which the author approaches through the concept of ‘Cultural Nihilism’, cf. Alexander Wolfheze, The Sunset of Tradition and the Origin of the Great War (Cambridge Scholars: Newcastle upon Tyne, 2018) - samples freely available (under the button ‘View Extract’) at http://www.cambridgescholars.com/the-sunset-of-tradition-... (now also in paperback version).

xix A reference to the title of the Devotio Moderna classic De Imitatione Christi (ca. 1420) by Dutch monastic Thomas à Kempis (ca. 1380-1471).

xx A reference to the zenith third movement ‘The Trevi Fountain at Noon’ of the symphonic poem Fontane di Roma (‘Fountains of Rome’) by Italian composer Ottorino Respighi (1879-1936).

xxi For a reappraisal of the Traditionalist concept of the ‘Guardian’, represented by Carl Schmitt’s concept of the Katechon in legal philosophy, through the lens of Aleksandr Dugin’s essay ‘The Solar Hounds of Russia’, cf. Alexander Wolfheze, ‘Broken Arrow’, Geopolitica 2 October 2018 (https://www.geopolitica.ru/en/article/broken-arrow).

xxii ‘Transvaluation of values’, a concept from the cultural-historical prognoses of German philosopher Friedrich Nietzsche (1844-1900).

xxiii A reference to the left-liberal Democraten 66 (‘Democrats 66’) party dominated by the cultural-marxist institutional intelligentsia - it is infamous for its ultra-nihilist socio-economic agenda and publicly associated with sabotaging the country’s judicial system by non-implementation of law and order principles and by ignoring the ethnicity factor in crime statistics.

xxiv For a theoretical analysis of the normative-liberal ‘anti-state’ concept, cf. Alexander Wolfheze, ‘From the Arsenal of Hephaestus’, Geopolitica 10 January 2019 (https://www.geopolitica.ru/en/article/arsenal-hephaestus).

xxv In the Netherlands, ‘lover boy’ is a politically-correct euphemism for the local equivalent of the ‘grooming gang’ phenomenon that is increasingly dominating the life of vulnerable indigenous girls in Great Britain.

xxvi Cf. Alexander Wolfheze, ‘Operation Belisarius’, Identiteit Nederland18 August 2019 (http://www.idnl.org/en/commentary-essays/operation-belisa...).

 

mercredi, 13 mai 2020

La Tradition primordiale est en nous

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La Tradition primordiale est en nous

par Patrice Lemaître

Ex: https://www.nice-provence.info

Un nouveau livre de Paul-Georges Sansonetti est toujours un événement… Alors quand il y en a deux, l’événement devient ravissement.

COUV-Arcanes-polaires-WEB.jpgPaul-Georges Sansonetti, faut-il le préciser, est un spécialiste des mythes et des symboles, titulaire d’un doctorat de lettres traitant de l’ésotérisme des romans arthuriens. Il a également écrit de nombreux articles et conférences, notamment dans l’excellente revue hélas disparue, « Hyperborée ».

Deux ouvrages donc, du maître des runes et du Pôle, sont arrivés ces derniers mois dans les rayons des bonnes librairies.

Les deux ouvrages, bien que différents, traitent à leur manière de la quête permanente de l’auteur : le Pôle. Non pas le pôle géographique à la manière d’un Paul-Émile Victor, mais, s’il n’en est pas très éloigné, du symbole polaire de la Tradition primordiale chère à René Guénon. Ces deux ouvrages s’adressent donc, comme il est écrit dans l’un deux, « à celles et ceux qui refusent de perdre le Nord ».

L’idée directrice est que cette Tradition primordiale motrice de l’Âge d’Or est toujours présente, alors que se rapproche chaque jour un peu plus la fin du quatrième âge, ou Âge de fer, encore appelé Kali Yuga dans la cosmogonie hindoue. Elle fait partie de ce que Carl Gustav Jung appelait l’inconscient collectif. Elle est ancrée en nous depuis l’origine, mais cet ancrage se fait le plus souvent d’une manière ésotérique, c’est-à-dire cachée, et seuls les initiés ou de fins observateurs peuvent en percevoir les traces ou les allusions dans les œuvres profanes.

Le premier ouvrage, intitulé « Arcanes Polaires » (aux éditions Arqa), reprend en quinze chapitres, un éventail d’analyses portant sur des formulations diversifiées de la Tradition primordiale. On y trouve une étude de la doctrine des quatre âges, qui nous renvoie ensuite à un christianisme original et ésotérique, le mythe du Graal, les Templiers ou le chevalier Yvain y trouvant toute leur place.

Un chapitre concernant un roman étrange paru en 1925, « La sphère d’or » d’un auteur australien Erle Cox, précurseur des grands romans de science fiction, apporte un éclairage puissant et nécessaire à la lecture de ce livre malheureusement difficilement trouvable de nos jours mais dont le message reste parfaitement immanent.

ob_029cb2_couv-pg-sansonetti.jpgLe second, « Présence de la Tradition primordiale » (aux éditions Oeil du Sphinx), est un recueil de nombreux articles parus dans la défunte revue « Hyperborée ». Paul-Georges Sansonetti vient ici poser le doigt sur des œuvres que l’on pensait connaître, pour nous montrer toutes les traces que leurs auteurs y ont cachées plus ou moins volontairement. Nous revisitons ainsi des grands classiques. Tolkien bien sûr avec son « Seigneur des anneaux », mais aussi Howard Phillips Lovecraft, ou plus curieusement Alain Fournier et son « Grand Meaulnes ». Un grand chapitre est consacré à l’immense film de Stanley Kubrick « 2001, Odyssée de l’espace ». 

Poe, Meyrink se croisent également dans cet escalier menant droit… au Pôle. Car ici, comme dans le précédent ouvrage, la direction est la même : cap au Nord, la Grande Ourse, l’Hyperborée, patrie d’Apollon, d’où est partie la base principielle de nos civilisations, et qu’il est bon de remettre en mémoire en ces temps de fin de cycle.

Comme dirait Pierre-Émile Blairon, il serait bien de s’armer de « bagages pour franchir le gué », afin que, dans cette prochaine ère qui ne tardera pas à venir, les racines soient déjà prêtes pour entamer un nouveau cycle, la Tradition primordiale rassemblant toutes les données permettant de comprendre la raison d’être du fondement des civilisations anciennes, mais aussi à venir.

Patrice LEMAÎTRE.

Comment se procurer ces deux livres ?

Arcanes Polaires (éditions Arqa)
Présence de la Tradition primordiale
(éditions Oeil du Sphinx)

 

mardi, 12 mai 2020

Mysticism After Modernism: From Meme Magick to Evolian Populism

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Mysticism After Modernism:
From Meme Magick to Evolian Populism

mysticismaftermodernism-198x300.pngJames J. O’Meara
Mysticism After Modernism: Crowley, Evola, Neville, Watts, Colin Wilson & Other Populist Gurus
Melbourne, Australia: Manticore Press, 2020

“For me real and imagined, by the way, is just the same. Because the world is our imagination.” — Aleksandr Dugin [1] [1]

“The whole vast world is nothing more than the confused imaginations of men and women.” — Neville [2] [2]

A new book from James O’Meara is always a treat, but until that long-awaited collection of film reviews arrives, this will serve to assuage the hungry public. Astute readers here at Counter-Currents will immediately perceive that this is a new, slightly but cunningly revised edition [3] of Magick for Housewives: Essays on Alt-Gurus (Manticore, 2018). Although the title was intended as an homage to Crowley titles like Yoga for Yahoos and Yoga for Yellowbellies, I am told that the publishers found that too many potential buyers were unable to look past the thumbnail online and took it to be a work of “kitchen magic,” which is a new one on me but apparently is a real thing.

I myself miss the perky housewife of the original cover, an icon of American postwar ascendancy who not only alluded to the “ladies who lunch” that filled Neville’s audiences, [3] [4] but also connected it to the author’s End of An Era: Mad Men and the Ordeal of Civility [5] (Counter-Currents, 2017). Arguably the new cover, a moody, misty collage of the subjects, is more appropriate to the contents as a whole.

The subtitle also frees the book from any links to the late, mostly unlamented “alt-right.” Strange as it may seem to our grandchildren — or children — there was a time when anything “hip” was linked to the “alt” phenomenon; sort of like those funny haircuts in old pictures. Potential readers were left asking, along with Steve Bannon:

“But why does a guy who is that sophisticated get hooked up with Richard Spencer? [He’s] a goofball, and you can’t get in business with goofballs like that.” [4] [6]

For the new edition, the contents have been carefully revised, occasional misprints silently corrected, and an index of gurus added for the reader’s convenience.

Since all but the title essay — a synoptic look at the Hermetic tradition from Plotinus to Evola to Neville, demonstrating the author’s easy mastery of the field, which first appeared in Aristokratia IV — appeared in some form here on Counter-Currents, the high level of scholarship and presentation can be taken for granted. But what is the principle of selection for this motley crew, ranging from the infamous Crowley and the underground magic of Evola, to the misunderstood “popularizer” Alan Watts, then to modern chaos magic and Colin Wilson’s Outsider, finally back to the barely remembered midcentury phenomenon who called himself Neville?  As O’Meara explains it,

You can buy James O’Meara’s book The Eldritch Evola here. [7]

51OCsL3ZCNL.jpgIn the wake of the populist revolt against globalist tyranny, and its controversial tribunes like Trump, it’s time for a look at what can now be discerned as an equally new development, on the fringes of Western civilization, among what came to be known as “popular culture,” during the so-called pre- and post-war eras: a new kind of spiritual teacher or “guru,” one more interested in methods, techniques and results than in dogmas, institutions, or — especially — followers.

In the wake of even more recent developments, what O’Meara previously styled “alt-gurus” he now calls “populist gurus.” An equally good term, if we extend our temporal limits back into the 19th century, and acknowledge how geographically American this phenomenon is, [5] [8] might be what Arthur Versluis has dubbed “American gurus,” who espouse what he calls “immediatism.”

[Immediatism is] the assertion of immediate spiritual illumination without much if any preparatory practice within a particular religious tradition. Some call this “instant enlightenment.” [Its] origins precede American Transcendentalism, [6] [9] and whose exemplars include a whole array of historical figures, right up to contemporary New Age exponents. In this line, a figure like Timothy Leary, and other erstwhile psychedelic evangelists, play a significant role because what could be more immediate than the result of taking a pill? [7] [10]

Immediatism is based, in turn, on “an underlying metaphysics” which Versluis calls “primordialism”: “We as human beings have access to blissful awareness that is not subject to temporal or spatial restriction [and] is always present to us.” [8] [11] Since it is always present, it pops up from time to time in history, only to be occulted again by mainstream dogmatism, until rediscovered once more; it endures in time not by institutions but by texts and gurus, [9] [12] and above all by techniques: from Crowley’s convoluted and obscurantist rituals and doctrines to Wilson’s “pencil trick” and, perhaps most archetypally, Neville’s “simple method to change the future”; as Neville says repeatedly, “Go home and try it tonight — prove me wrong!”

So it’s no surprise that immediatism should be so prevalent today, and especially in the United States: in the Kali Yuga, where institutions are in decay, or, as in America, they never really existed.

Immediatism is sort of the Dark Twin of Traditionalism; or rather, seeing it from our Yankee perspective, it’s the Bright Twin. To Traditionalism’s innate pessimism — “You must submit to an orthodox tradition to have even a glimmer of a change, after arduous labor, to achieve enlightenment or even a fully human life; oops, looks there aren’t any around these days, too bad, better luck in the next kalpa” — Emerson, the original American Guru, asks bluntly:

The foregoing generations beheld God and nature face to face; we, through their eyes. Why should not we also enjoy an original relation to the universe? Why should not we have a poetry and philosophy of insight and not of tradition, and a religion by revelation to us, and not the history of theirs? [10] [13] Embosomed for a season in nature, whose floods of life stream around and through us, and invite us by the powers they supply, to action proportioned to nature, why should we grope among the dry bones of the past, or put the living generation into masquerade out of its faded wardrobe? The sun shines to-day also. [11] [14]

This may all seem too airy-fairy, but if you want a practical application, consider, as O’Meara does here, the role played by “meme magick” in the Trump phenomenon; it can also provide the key to understanding Steve Bannon’s surprising and complex relationship with Traditionalism.

Benjamin Teitelbaum, in his War for Eternity: Inside Bannon’s Far-Right Circle of Global Power Brokers, devotes considerable attention to Bannon’s idiosyncratic reading of Guénon and Evola. He never discusses Bannon’s American intellectual heritage, which is a pity, since it would help explain what he calls Bannon’s “horizontal Traditionalism”: rather than bemoaning the confusion of the castes in the modern world, and futilely wishing for a “return of kings” (with oneself, of course, as a king, or at least on the general staff), Bannon tips the hierarchy on its side, and puts his faith in the ordinary working-class Joe Schmoe (Bannon calls them “serfs”) as a perennial source of traditional values to counterbalance the elite’s secular globalism. It’s basically Jeffersonian “natural aristocracy” and a political application of Emerson’s primordialism. [12] [15]

But how does Evola fit in here, with all these mystical Yankee peddlers, these Melvillian confidence men, and lightning-rod salesmen? Was Evola not the proponent of capital-T Tradition with its hierarchies and fatalism?

Indeed; but before he became the darling of alt-rightists seeking “our Marcuse, only better,” before reading a word of Guénon, he was a magician; that is, neither a dogmatic theologian or a materialistic scientist, but an esotericist. That Evola is quoted as the epigraph of the work under review:

One can expect that one day religion, as well as theology itself, will become an experimental science, certainly an upheaval, not lacking interest, that leads us back to a proper view of mystical and traditional esotericism. [13] [16]

This was the “good” Evola. The “bad” Evola arose from what Pierlo Fenili, in an eye-opening article in Politica Romana — “The Errors of Evola” — calls the “wrong choice of traditions;” as Jocelyn Godwin explicates: [14] [17]

Fenili points out that of the four protagonists who were left at the end of the Western Empire in 476, only the Roman Senate and the Eastern Empire had authentic Roman roots. The other two players were the Church, whose origin was in the Near East, and the Germanic peoples of the north, and it was with these enemies of Romanity that Evola chose to align himself.

You can buy James O’Meara’s End of an Era here [5].

51mlLDdbThL._SX322_BO1,204,203,200_.jpgFrom this followed another error, “alienation from the ancestral tradition.” [15] [18] The true Western Tradition was

[Carried] onward by such figures, ignored by Evola [and loathed by Guénon], as. . . Boethius. . . who worked under a Gothic emperor to preserve all he could of Greco-Latin learning; Michael Psellus. . . the Byzantine Platonist; the early Humanists from Petrarch onwards, whom Evola dismisses as merely safeguarding the “decadent forms” of Antiquity; Ficino, who continued Boethius’s project by translating the works of Hermes, Plato, and the Neoplatonists; Pico della Mirandola with his defense of the dignity of man [which Evola] censured for its “rhetorical exaltation of individuality.” 

The choice is not between secular science and “Tradition” in the form of dogmatic religion. [16] [19] The true “Roman” tradition is the one that gave birth to the Renaissance, the Reformation, and the Enlightenment, the bug-bears of both Traditionalists and Neo-Reactionaries. Needless to say, this is the Platonic tradition — pro-science but anti-scientism, pro-spirituality but anti-“churchianity” — to which Emerson and the “American Gurus” belong.

And this is why Evola belongs here; Fenili insists that “the most important part of Evola’s creative oeuvre consist[s] of the works of esoteric, orientalist and philosophic character,” which include The Doctrine of Awakening, The Hermetic Tradition, and The Yoga of Power, which, together with Magic: Rituals and Practical Techniques for the Magus, are the works constantly cited by O’Meara to explicate and justify what he calls “America’s homegrown Hermeticism, native Neoplatonism, and two-fisted Traditionalism” — a more authentic Tradition than anything dreamed up in Guénon’s cork-lined bedroom.

Bringing these figures together illuminates a uniquely American and Modernist phenomenon, excavates a third stream — esotericism — between science and religion, and de-occultates the hidden passage from Evola’s magic to post-Trump populism.

There is another thread of continuity in the studies presented here. Starting from reminiscences of teenage years listening to early Sunday morning radio broadcasts of Alan Watts, through the dense accumulation of names and references, surfacing in the clear, easy mastery of his presentation of Neville as the greatest voice of hermetic tradition in the 20th century, we have here, intended or not, an intellectual biography, a more modest version of Evola’s Path of Cinnabar.

And so we can say, as Teitelbaum says of the Brazilian Traditionalist and populist Olavo de Carvalho:

Thinking in these terms. . . made his ostensible journey seem like no journey at all: his activities since discovering Traditionalism in the 1970s would instead appear variations on a theme rather than a dilettantish succession of gimmicks and reinventions. [17] [20]

Whitman, one of the great voices of American immediatism, comes to mind. “This is no book, cammerade [sic]. Who touches this touches a man. . .”

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Notes

[1] [22] Quoted in Benjamin Teitelbaum, War for Eternity: Inside Bannon’s Far-Right Circle of Global Power Brokers (New York: HarperCollins, 2020), p. 153

[2] [23] “Neville’s Purpose Revealed,” in Let Us Go Into the Silence: The Lectures of Neville Goddard, compiled by David Allen (Kindle, 2016)

[3] [24] Described in the title essay, “Magick for Housewives: The (Not So) New (and Really Rather Traditional) Thought of Neville Goddard.”  Neville, by his own admission, was known as “The Mad Mystic of 48th Street.” The haute bourgeois ladies Tom Wolfe later called “Social X-Rays,” looking for a new thrill, would say to each other: “Oh, do come along and hear him, it’s free and he’s terribly funny!”

[4] [25] Teitelbaum, op. cit., p.267.

[5] [26] Watts were British, but Watts emigrated to the US and gained fame there, while Wilson always felt like an “outsider” in British culture and openly preferred Americans. Neville was from Barbados, emigrated to New York at seventeen, and was given citizenship after being drafted in World War Two. The outlier is Crowley, but he would be an outlier anywhere, and at least spent some time in the US.

[6] [27] Versluis traces it back to Plato, via Emerson: see American Gurus, Chapter 2, “Revivalism, Romanticism, and the Protestant Principle.” Camille Paglia also delineates a “North American Literary Tradition” that originates in the collision of American Puritanism with European Romanticism; see my review “The Native American Nietzsche: Camille Paglia, Frontier Philosopher [28].”

[7] [29] See his interview here [30].

[8] [31] American Gurus: From Transcendentalism to New Age Religion (Oxford, 2014), p 248.

[9] [32] Like Zen, a “special transmission outside the scriptures” – Heinrich Dumoulin, Zen Buddhism: A History. Volume 1: India and China, World (Wisdom Books, 2005), pp. 85-94.

[10] [33] Neville: “Religious progress is a gradual transition from a god of tradition to a God of experience.” (“Control Your Inner Conversations [34],” 4-26-1971.

[11] [35] “Nature” (1844).

[12] [36] “When I was drafted, called, and sent, it was with the command, ‘Down with the bluebloods.’ In other words, down with all church protocol, with anything that would interfere with the individual’s direct access to God. There is only one foundation upon which to build. That foundation is I AM, and there is no other.” Neville, “No Other Foundation [37],” 11-04-1968.

[13] [38] Julius Evola, “The New Spirit Movement”; originally published in Bilychnis, June, 1928.

[14] [39] See Jocelyn Godwin, “Politica Romana Pro and Contra Evola,” in Arthur Versluis, Lee Irwin, and Melinda Phillips (eds.), Esotericism, Religion, and Politics (Minneapolis, MI: New Cultures Press 2012). I don’t read Italian and haven’t read the article itself, so I am relying on Godwin’s presentation.

[15] [40] Guénon, for his part, never even pretended to be “Roman” and in fact despised the Classical world, no doubt a reaction to a typical French education; after years of trying to interest the Catholic Church in his ideas, he eventually converted to Islam. Why rightists think he has anything to contribute to their struggle is a mystery.

[16] [41] Commenting on 1 Corinthians, Robert Price notes that in the “Catholic anti-wisdom section” of Chapter 3 we find “once again, the opposite of [worldly] wisdom is not esotericism but simplicity. The pious attitude is that which regrets the sampling of the knowledge tree in Eden, the erection of the Babel tower. Such a one is happy to mortgage his faith to the Grand Inquisitor.” The Amazing Colossal Apostle: The Search for the Historical Paul (Salt Lake City: Signature Books, 2012); compare Evola’s The Hermetic Tradition: Symbols and Teachings of the Royal Art (Rochester, Vt.: Inner Traditions, 1995), especially the “Introduction to Part One: The Tree, the Serpent, and the Titans.”

[17] [42] Teitelbaum, op. cit., p.260.

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jeudi, 07 mai 2020

La Futuwah. La caballería espiritual islámica

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La Futuwah. La caballería espiritual islámica
por el profesor Fernando Soto
 
El término “Futuwah”puede ser entendido como “caballería espiritual”. Podemos comprenderlo entonces como el conjunto de atributos del “fatá”, atributos que están directamente vinculados a su realización espiritual.
 
Fatá es: El joven o adulto, en la plenitud de sus fuerzas, en el mediodía de su existencia, que está dispuesto a ofrecer su vida por ideales superiores, que han sido trazados de antemano por todos los profetas, y muy especialmente por el sello de la profecía, el profeta Muhammad (la paz y las bendiciones sean con él).
 
El término Futuwah empieza a ser utilizado en tierras del Islam, más precisamente en la región de Persia, y estaba asociado a grupos de jóvenes practicantes de artes marciales o ligado a gremios o ciertos oficios relacionados con armas. Esta es la primera forma en la que el término es utilizado, la segunda es una más profunda, y se vincula con círculos sufíes.
 
La importancia de la excelencia del comportamiento en la tradición islámica

71aBtyOvRwL.jpgExiste una idea de elite que es amiga de Allah (swt), la cual para acceder a ese grado, a pasado por sucesivos estadíos, en los cuáles su elevación espiritual es variada. La elite compuesta por obviamente, los profetas, pero también otras categorías como los "Siddiqin" (los verídicos), los "Shuhada" (testigos o mártires) o los "Salihin" (hombres de bien).
 
Existe un Hadiz ligado directamente a la capacidad del hombre de adorar a Dios a través de su comportamiento: "Es adorar a Dios como si Lo vieras, pues aunque no Lo veas, El te ve". Es la Divinidad misma quien afirma en el libro de libros, el Corán, que no ha hecho a los genios y a los hombres, sino para que Lo adoren. Y la excelencia en el comportamiento, es sin duda, la única via de dar testimonio de la creencia.
 
Dentro del sufismo, la idea de nobleza está vinculada no sólo al linaje sanguíneo, sino también a la nobleza que se manifiesta a través del comportamiento humano. Existe un célebre Hadiz del Profeta (saw): "He sido enviado para perfeccionar la nobleza del comportamiento". Es el Arcángel Gabriel quien le dice a Muhammad (saw): "Oh Muhammad, te he traído la perfección del comportamiento [...] consiste en que perdones al que ha sido injusto contigo, que des al que te niega su dádiva, que visites al que se ha desviado de tí, que te apartes del que da pruebas de incomprensión hacia tí, y que practiques el bien con el que actúa contigo por el mal". Es el Profeta el ejemplo de caballero, el modelo a seguir. Sin embargo, también lo es Abraham (Ibrahim) con su fuerza para destruir los ídolos, Moisés cuando le pide a Khidr (as) la posibilidad de ser su discípulo, para ser instruido en el "camino recto".
 
Los sufíes, intérpretes de una concepción profunda de Caballería

Es en Persia, como dijimos anteriormente,y más precisamente en la región del Jorasán,donde surge un sabio llamado Abu Abd Al Rahman Al Sulami. Al Sulami ( 1021) codifica para las generaciones posteriores en su obra "Futuwah" lo que vendría a ser un texto que contiene todas las virtudes, recopiladas través de distintas tradiciones (Hadiz y Corán especialmente) que se remontan al tiempo de los profetas y especialmente a la época del sello de la profecía, Muhammad (saw). En dicha obra hallamos comentarios, consejos y alusiones a otros maestros de la senda espiritual.
 
71hywy7qD3L.jpgIbn Arabi de Murcia, llamado el "Shaykh Al Akbar" (el más grande los maestros), también hizo uso de la tinta para plasmar a través de sus textos sobre Caballería espiritual enseñanzas que provienen de una profunda raíz Abrahámica. En su libro, cada profeta realiza la Futuwah, de un modo que varía, sin embargo, muestran a través de sus actos su amistad con la Divinidad, su proximidad a Allah (swt).
 
Según Hassan Al Basri (728) la Futuwah era una ciencia útil, que se reconocía por sus acciones, no por sus palabras.
 
Yunayd, otro sabio persa (910),dijo que la Futuwah consiste en abolir la visión (del yo, del ego) y romper todos los lazos (que impidan la relación directa con la Divinidad).
 
Respondiendo a Yunayd, Abu Hafs le contestó: "Lo que dices es muy hermoso, pero para mí la Futuwah consiste sobre todo en obrar con rectitud y en no exigir al prójimo que haga otro tanto."
 
Finalmente, para Suhrawardi (1191) la Futuwah es la médula de la Sharia (ley), de la Tariqa (camino) y de la Haqiqa (verdad).
 
Esperamos que este breve escrito sirva para entender un poco más acerca de la vida militar medieval islámica, y que ilumine algo el concepto de "caballero", desde una perspectiva musulmana.
 
Un caballero musulmán tenía un sentido ético y profundamente espiritual de la vida, una vida centrada en Dios, su ley y sus ejemplos a seguir. Eso era virtud caballerezca.

mardi, 05 mai 2020

On Titus Burckhardt's Symbolism of Chess

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On Titus Burckhardt's Symbolism of Chess

Troy Southgate

(ex: Facebook)

AVT_Titus-Burckhardt_3182.jpegIn The Symbolism of Chess, which Titus Burckhardt (1908-1984) had published in the Spring 1969 issue of Studies in Comparative Religion, the Traditionalist School thinker shares with his readers an interesting viewpoint on the relationship between free will and destiny.

As he explains, "At each stage of the game, the player is free to choose between several possibilities, but each movement will entail a series of unavoidable consequences, so that necessity increasingly limits free choice, the end of the game being seen, not as the fruit of hazard, but as the result of rigorous laws." That which appears to be the result of self-determination, therefore, eventually results in a player having to abide by an increasing number of rules. Burckhardt compares the manner in which free will is eventually governed by fate to the relationship between liberty and knowledge, arguing that for a chess player freedom is realised within the possibilities of the game itself: "In other words, freedom of action is here in complete solidarity with foresight and knowledge of the possibilities; contrariwise, blind impulse, however free and spontaneous it may appear at first sight, is revealed in the final outcome as a non-liberty."

Burckhardt went on to suggest that a correct interpretation of the link between liberty and knowledge finds its fulfilment through mankind's self-identification with the divine, and that "Spirit is Truth; through Truth, man is free; outside truth, he is the slave of fate." I believe that we can apply this way of thinking to a political context, too, particularly if you consider how the inhabitants of modern societies may be distinguished by their tendency to abrogate responsibility to the extent that members of a privileged minority can attain empowerment beyond their wildest dreams.

41zjc3UndLL._SX304_BO1,204,203,200_.jpgOnce states and empires began herding the masses beneath a single banner, many of those struggling to adapt to the game of life gradually discovered that the pieces on the chess board had already been set up on their behalf. In Burckhardt's example, a failure to conform with the rules has dire consequences and that also holds true for those who find themselves on the receiving end of the political establishment. The difference between his idea that spiritual liberty is attained by adhering to a primordial framework of truth, something that can be justified within that specific context, the very nature of the political system into which we are formally inducted at birth means that unless we retain the freedom to reject the game altogether our liberty remains non-existent. After all, I am perfectly sure that Burckhardt's competitor will have entered the tournament at his or her own discretion and yet from the very first move becomes subject to the parameters that have been carefully formulated by its architects.

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mercredi, 29 avril 2020

André Suarès, une vision paraclétique

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Luc-Olivier d’Algange:

André Suarès, une vision paraclétique  

« Lucere et ardere, perfectum est. » 

Saint-Bernard 

« Ils m'ont tant méconnu, qu'enfin je me connais.

Ils m'ont tant dépeuplé que j'ai créé dans le désir un monde.

Ils m'ont fait si solitaire que j'ai passé tous les déserts sans  encombre: j'ai été d'oasis en oasis jusqu'à la source délicieuse, de flamme fraîche et d'ombre blonde » 

André Suarès

         Nul ne fut plus artiste qu'André Suarès; nul mieux que lui n'osa concevoir le sens de l'Art comme une question de vie ou de mort. Pour André Suarès, voir le monde en artiste, ou en poète, ce n'est pas seulement opposer la vie à la mort, vouloir le triomphe de la vie sur la mort, c'est aussi discerner ce qu'il y de mort chez les vivants, et les en vouloir délivrer; et pressentir dans la mort, dès lors que nous cessons de la craindre, pour l'avoir défiée, la possibilité inépuisable d'une renaissance immortalisante. On a parlé, à propos d'André Suarès d'une « mystique de l'Art », qui précéderait celle de Malraux. Toutefois l’Art, selon André Suarès, ou la poésie,  ne se substituent pas exactement à la Religion mais s'en trouvent être la manifestation précellence et l'expression essentielle. Il serait ainsi plus exact d'évoquer une métaphysique de l'Art.

Si la nature symbolise avec l'Art, l'Art lui-même symbolise avec une réalité qui lui est supérieure sans en être distincte ni lui être antérieure. L'Art témoigne mais ce dont il témoigne se tient tout entier dans le témoignage. Lorsque l'homme, conquis par sa plus haute exigence, laisse derrière lui le monde tel que le conçoivent les utilitaires et les « « sots moralisateurs », il s'empare des mots, des sons, des lignes, des couleurs, autrement dit des formes et des idées (au sens grec, l'idéa n'est autre que la forme) et s'achemine, à travers les œuvres qu'il suscite, vers une gloire qui n'est plus de ce monde. Il témoigne alors d'une autre réalité qui n'est point antérieure ni séparée mais qui se trouve être au cœur, son propre cœur bruissant, flamboyant: ce buisson ardent de l'herméneutique spirituelle en attente du Paraclet, qui laisse aux visages, aux paysages et aux Cités une chance d'être en concordance avec ce qui les dépasse et dont ils procèdent. Cette chance cependant n'est point donnée mais conquise, ou, plus exactement, donnée, elle doit encore être reconquise contre tout ce qui, en ce monde, conspire à nous faire méconnaître ce don, à nous l'obscurcir, à nous en tenir éloignés. Mieux que d'autres en son temps, André Suarès nous avertit que l'Art est un combat contre son temps, contre cet insensé rabougrissement de l'imagination et de l'entendement que les « progressistes » nous proposent comme une « libération » ou un accomplissement final de l'humanitas.

51a6zLEF2LL.jpg         « Tout est voile en plein ciel. Rien n'est allégorie et tout est Symbole ». Là se précise la métaphysique d'André Suarès dont l'œuvre toute entière semble destinée à nous délivrer de la fadaise allégorique et à laisser resplendir en nous la beauté et la vérité du Symbole. Alors que l'allégorie s'abolit dans ce qu'elle allégorise, qu'elle n'est qu'une formulation provisoire, vouée à périr dans l'abstraction qu'elle désigne, le Symbole sauvegarde le visible dans l'invisible et l'invisible dans le visible. La part visible du Symbole est inséparable de sa part invisible; elle demeure dans le mystère ingénu de sa forme, de sa vocation; et de ne point s'étioler dans l'invisible auquel elle se rapporte, lorsque nous l'atteignons, elle acquiert, ici-bas, comme pour la première fois, la splendeur de la beauté dont elle est le nom et l'épiphanie.

         Loin de se laisser traduire d'un langage à l'autre, comme l'allégorie, de se laisser convertir du concret à l'abstrait, le Symbole demeure dans sa vérité de part et d'autre de l'orée qui distingue et unit le sensible et l'intelligible. Cette « voile en plein ciel » est notre songe et notre ivresse. Elle est aussi le voile qui révèle en revoilant. Ce monde où tout est Symbole nous lance dans les Hauteurs car tout Symbole symbolise lui-même avec un autre Symbole: telle est la clef de la grandeur, de la vastitude. Toute chose symbolise, et sans doute n'y a-t-il que l'espace qui ne symbolise avec rien d'autre qu'avec lui-même.

         Le métaphysicien le plus aigu, l'herméneute spirituel le plus audacieux, se trouvent ainsi, dans leur méditation du Symbole, plus proches de la simple croyance, de la naïve et lumineuse ferveur, que de la Théologie rationnelle qui change les Symboles en allégories et finit par ne voir en celles-ci que des ombres inutiles de quelque « morale citoyenne ». Si la procession liturgique, l'Ange et toute la splendeur architecturale et musicale de la Religion sont, en effet, des Symboles d'une réalité plus haute, leur réalité ici-bas n'en est que plus réelle, leur « acte d'être », offert à nos sens, n'en est que plus intense et plus adorable.

         Prenons, mais nullement au hasard, pour exemple, les récits de la légende arthurienne et de la Quête du Graal. Le cheminement, les combats, le Graal lui-même symbolisent avec une réalité supérieure, mais est-ce à dire qu'ils s'abolissent pour autant en celle-ci, qu'ils disparaissent dans la réalité qui les suscite ? Si le Graal est la vérité ultime, la « rejuvénation » du monde et de l'âme, celles-ci n'en demeurent pas moins le Graal. L'herméneutique spirituelle des Symboles se fonde ainsi sur la reconnaissance d'un surnaturel concret, d'une vérité qui est réelle et d'une réalité qui est vraie et non point sur une simple résorption du sensible dans l'intelligible. Si Dieu est bien « ce trésor caché qui aspire à être connu », les formes qui le manifestent sont aussi indispensables à cette aspiration que l'Intellect qui, par l'intuition lumineuse, le rejoint. Telle serait la mission paraclétique de l'œuvre d'Art.

suares.jpg        Les ultimes pages écrites par André Suarès, réunies sous le titre Le Paraclet (et que nous devons lire exactement, selon la formule consacrée, comme son « testament spirituel ») ressaisissent en un seul geste les préoccupations esthétiques, métaphysiques, religieuses et morales de l'auteur. Elles sont à la fois son Ecce homo et un viatique pour ses successeurs. Elles récapitulent non moins qu'elles annoncent. Le dernier mot est toujours un avant-dire.

         Le ressouvenir de ces grands intercesseurs, que furent pour André Suarès les écrivains et les artistes qu'il aima, s'accomplit, en ces pages frontalières (voiles dans le ciel !) dans le pressentiment de l'accomplissement prophétique. Ces formes de la beauté qui frémissent et brûlent, ces  « ombres blondes », ces « sources de flamme fraîche » », cette terre paradisiaque qui ondoie dans le piano de Ravel ou les orchestrations de Debussy, sont annonciatrices. Elles ne se résolvent point dans leurs mécanismes; elles ne renvoient point seulement à elles-mêmes; elles ne s'éteignent point dans les objets qu'elles inventent: elles préfigurent l'advenue d'un Règne, et ce Règne est celui du Saint-Esprit, du Paraclet, qu'annonce l'Evangile de Jean.

         Avant d'être cet « esthète », cet amoureux exclusif du Beau à quoi l'on s'obstine à le réduire, André Suarès fut le héraut d'une métaphysique radicale de l'Art. Qu'est-ce que la Beauté, si elle ne symbolise, sinon une catégorie, par surcroît relative, du sentiment, à la merci des époques, des modes, ou d'autres capricieuses variations d'humeur ? Vaudrait-elle ce combat, ces héros et ces martyrs dont André Suarès récita la geste ? Ne serait-elle point alors un banal épiphénomène de l'entendement; et destinée, alors, à rendre ses armes, toutes ses armes étincelantes de jeunesse, de courage, de légèreté et de rêve, à ces hommes sérieux, ces Messieurs Homais qui planifient le monde et entendent objectivement le « gérer », selon ce mot ignoble qui souille désormais toutes les bouches.

         Le parti-pris de laideur, d'insignifiance, de vulgarité (qui se veut « dérision ») d'une certaine production « artistique » moderne abonde en cette hypothèse qui procède elle-même d'une volonté idéologique d'éradiquer, dans l'Art comme dans la vie, toute survivance métaphysique ainsi que toute attente eschatologique. Je ne vois, pour ma part, rien de plus pompier que ces « installations » qui ravissent les « gogos du vieil art moderne », et rien de plus fastidieusement allégorique que les commentaires spécialisés qui les accompagnent, ces modes d'emploi pour demeurés, qui conjuguent un jargon digne des bulletins officiels de l'Education nationale avec la fumisterie éventée. Quelle tristesse ! Ce nihilisme de pacotille ne cesse d'apporter la démonstration massive que l'informe est au principe des pires conformismes. Observons, en passant, comment ces cléricatures se défendent contre ceux qui osent les contester: ces gens-là, qui s'affichent « contestataires » manient l'excommunication et le lynchage avec la même diligence dont ils usent, en général, à mettre la main sur les subventions de l'Etat. Il existe bien un « art officiel » de ces dernières décennies et il se trouve être aussi bourgeois et pompier, mais avec le savoir-faire artisanal en moins, que « l'art officiel » du dix-neuvième siècle. Cet « art » qui se vante de n'avoir pas de sens, qui s'édifie, et de la façon la plus bonhomesquement édifiante, sur la négation du Sens, ne s'en oriente pas moins vers les poubelles de l'Histoire. Il n'en restera pas davantage que des scènes mythologiques léchées ou les portraits empesés des notaires de province que les critiques préféraient naguère à Monet ou à Cézanne.

2bbd241f62129dde0fb4bfe764e365bc.jpg        Ne nous leurrons pas davantage: l'Art sera paraclétique ou ne sera pas. Tout Art est sacré par définition, c'est-à-dire par provenance et par destination. L'Art profane fut une utopie fallacieuse qui finit comme nous la voyons: en calembredaines publicitaires. Le grand Art moderne fut une reconquête du sacré contre les bondieuseries et les saintsulpiceries « réalistes ». Le retour aux ibères et aux étrusques de Picasso, le catholicisme mystique de Cézanne (dont il conviendrait de relire les écrits), les subtiles épiphanies de Vuillard qui irisent et approfondissent le réel, qui dévoilent ce réel qui est vrai et cette vérité qui est réelle, offrent au regard ce qu'il faut bien considérer comme les étapes d'un cheminement, les moments d'un combat qui ne sauraient se résoudre en une théologie rationnelle. « Paraclet, Paraclet, Saint-Esprit, sois l'hôte: reçois et sois reçu ».

         Le traité du Paraclet d'André Suarès se distribue en trois livres: Livre I, La Voie, livre II, Le Seuil, livre III, Le Règne. Ces trois moments procèdent de cet appel premier, de cette métaphysique de l'être à l'impératif qui est aussi une éthique de l'hospitalité. « Le monde, écrit Hugues de Saint-Victor, est la grammaire de Dieu ». Tout le mystère de l'Esprit se joue, en effet, dans ce dépassement du substantif et de l'infinitif et dans la brusque surrection de l'impératif.  « Par Saint-Esprit, j'entends l'intuition pure, le miracle intérieur, la lumière sans méthode, sans étude et sans règle, éclairant tout d'un coup la pensée, pliant les mœurs et la conduite. Intuition: vue du fond par le dedans: quel que puisse être le sens rationnel par où l'on doive conclure ». Le Dieu dont le Paraclet est l'intercesseur ne saurait donc être un « étant suprême », un potentat auquel on pourrait se contenter d'obéir, une « entité » plus puissante, mais semblable à d'autres qui peuplent le monde: c'est assez dire qu'il n'est pas un substantif. Il n'est pas davantage l'être, à l'infinitif, dont nous parle l'ontologie, de Parménide à Heidegger, qui repose dans son « éclaircie ». Il est l'être à l'impératif, esto !, l'Un dans le chacun, c'est-à-dire l'hôte, au double sens du mot: celui qui reçoit et celui est reçu.

         Cette métaphysique de l'être à l'impératif éclaire la morale d'André Suarès toute entière dévouée à s'arracher à la nature, à l'infantilisme et à la bestialité. L'Art est ainsi non plus « l'Art pour l'Art » (encore que l'Art pour l'Art soit aux yeux d'André Suarès infiniment préférable à l'Art au service d'un grégarisme) mais l'Art pour l'au-delà de la vie et de la mort: « Humble superbe, quasi divine superbe divinité qui s'humilie. On s'élève dans l'ordre de l'esprit, le seul qui compte. On se fait soi-même un être neuf et grand au long parcours. On se crée enfin, car tel quel l'homme n'est pas créé: il est encore à naître. Qu'est-ce qu'une vie qui ne s'est pas dépassée ? »

         L'Art, comme métaphysique de l'être à l'impératif, tient ainsi ensembles dans son geste, la morale, l'esthétique et le sacré. La morale qui correspond à cette métaphysique ne saurait être qu'une morale héroïque, au sens exact, chevaleresque, c'est-à-dire une morale, non de bourgeois, mais de Noble Voyageur. Dans cette hiérarchie des « actes d'être » qui vont du plus épais au plus subtil, du plus lourd au plus léger, du moins intense au plus intense, l'Art apparaît à André Suarès comme une trans-ascendance guerroyant: « On entre alors dans une lutte sans merci. La lutte est la somme de l'être et de l'homme. La lutte est ouverte contre tous les anges et tous les démons: ils sont postés sur toutes les routes pour perdre l'homme: ils font le guet pour le noyer comme  un chat dans son destin. La nature n'aime pas l'homme: ils sont ennemis. La ruine propre de l'homme engage la ruine de la pensée et du monde ».

1403863863589277.png         C'est assez pour comprendre que le Paraclet est à la fois au principe d'une Quête chevaleresque et d'une attente eschatologique. Toutefois cette attente ne sera point passive: elle ne sera pas ce consentement au destin que les matérialistes nomment déterminisme et que certains dévots veulent faire passer, en la profanant odieusement, pour un assentiment à la divine Providence. Pour André Suarès, le Règne n'advient que pour autant que nous le fassions advenir. L'attente n'est point soumise, elle est ardente: elle est cette attention ardente qui est le sens et la vertu même de la poésie, de l'acte d'être à l'impératif de celui qui crée dans le péril, dans l'attente extrême où tout se joue dans l'instant et à jamais: « A chaque pas, le coup de dé: le risque de tout perdre se joue contre une chance éternelle. Il ne s'agit pas de repos: la paix est dans la victoire, et l'on ne vainc que dans la lutte. Cette palme pousse sur l'arbre sacré de la connaissance. Le jardin de l'esprit est l'Eden, dont nul ne peut être chassé, s'il entre. Ouvre-le, Paraclet: c'est ton paradis. En proie à ton désir insatiable, l'homme en quête de son éternité, Paraclet, t'invoque: il t'appelle, entends sa voix et réponds-lui ».

         Révolte contre le destin, la nature, les religiosités soumises, les cléricatures de toutes sortes, le Paraclet est, au vrai, une Convocation et cette Convocation, cet Appel est, en même temps « seule réalité ».  « Paraklétos est le terme sacré, le cri qui répond à la condition humaine: il veut dire le Prié, l'Invoqué, l'Appelé au secours ». Il s'agit bien, dans l'ardeur de l'attente, de répondre à l'Appel de toutes ses forces car le secours vient de part et d'autre et il n'est rien moins allégorique. Le Paraclet exige de nous autant que nous attendons de lui; et sa première exigence est de nous délivrer du narcissisme religieux qui nous fige derrière la représentation que nous nous faisons de nous-mêmes, à travers nos Eglises, nos Dogmes, nos « raisons » plus ou moins bonnes ou mauvaises. « Voici le seuil de la maison divine: le Paraclet. Qu'il a fallu de siècles, et d'efforts, de douleurs et d'Apocalypses pour y atteindre. Parsifal est le pèlerin du Paraclet. Il croit chercher le Saint Graal; mais cette coupe où brûle à jamais le sang d'un dieu, est le Paraclet: il l'ignore. La quête du Paraclet est le destin et l'espoir de l'homme racheté ».

         Le Paraclet est à la fine pointe de ce que nous disent l'Evangile de Jean, l'Apocalypse, et les récits de la Quête du Graal. Il y aurait ainsi une Ecclésia spiritualis, distincte, et même opposée aux cléricatures, et annonciatrice d'un autre Règne, celui de l'Esprit succédant aux Règnes du Père et au Règne du Fils. Que dit, en effet l'Apocalypse de Jean ? « Puis je vis le Ciel ouvert, et voici: parut un cheval blanc. Celui qui le montait s'appelle Fidèle et Véritable, et il juge et combat avec justice. Ses yeux étaient comme une flamme de feu; sur sa tête étaient plusieurs diadèmes; il avait un Nom écrit que personne ne connaît si ce n'est lui-même; et il était revêtu d'un vêtement teinté de sang. Son nom est la parole de Dieu. Les armées qui sont dans le Ciel le suivaient sur des chevaux blancs, revêtues de lin fin, blanc et pur... Il avait sur son vêtement et sur la cuisse un nom écrit: Roi des rois et Seigneur des seigneurs. »  Comment comprendre cette vision, sans la réduire à l'allégorie ? La distinction qu'établit André Suarès entre l'allégorie et le Symbole s'avère ici particulièrement opérative. Le Tiers Règne qu'annoncent ses écrits paraclétiques, celui-là même dont parle Joachim de Flore, suppose la reconnaissance de toute chose, non plus comme allégorie, mais comme Symbole. Dans un commentaire d'un extraordinaire récit initiatique ismaélien, Henry Corbin, revient sur cette aperception apocalyptique, ce retour de la chose vue à son « apparaître même » qui « réalise », au sens alchimique, le sens de l'herméneutique spirituelle: « Il ne s'agit point, écrit Henry Corbin, de faire de la vision une allégorie, ni d'en abolir ou détruire les configurations concrètes, puisque c'est précisément la réalité intérieure cachée qui provoque le phénomène visionnaire et soutient la réalité de la vision. Il s'agit de percevoir ce qu'annonce chacune de ses apparentiae reale. » Ainsi, le « ciel ouvert » est le sens intérieur du Verbe. Le « cheval blanc » est l'intelligence spirituelle et le cavalier est le Verbe de Dieu. Après le Règne du Père, c'est -à-dire de la prophétie législatrice, après de Règne du Fils, c'est-à-dire celui de l'amour sacrifié viendra le Règne de l'Esprit, de la révélation du sens caché des textes sacrés. Alors, comme il est dit dans l'Evangile de Jean, nous ne serons plus serviteurs mais amis.

001070019.jpg        Nulle âme ne fut moins servile que celle d'André Suarès, nulle n'aspira avec une telle ferveur, faite d'humilité et de colère, à l'amitié divine. D'où sa méfiance constante pour les religiosités légalitaires, les théologies rationnelles, et les dévotions grégaires. « Après le Père, le Fils; après le Fils, le Saint-Esprit: les grandeurs ne se distinguent pas, elles s'accomplissent. Le Troisième Règne n'est pas la confusion ni l'opposition des deux autres, mais leur révélation dans la conscience de l'homme. Et l'homme alors possédé par l'Esprit, doit entrer en possession. Les plus amants de Dieu, les plus spirituels et les plus mystiques sont les plus suspects d'hérésie. »

         Cette hérésie, au demeurant, est moins une hérésie à l'égard du Dogme qu'une hérésie à l'égard de la société, de ce qu'en langage platonicien, Simone Weil, nomme « le gros animal » en quoi s'accomplissent, dans l'hybris, la vulgarité, la cupidité et la laideur, toutes les bestialités à visage humain : « J'ai su, dès longtemps, que nous étions à la fin d'une ère. On pouvait déjà voir les forces en guerre, celles que l'on croit en déclin, parce qu'elles ne savent plus se défendre, et celles qui se vantent de l'ascension. Toute la crasse de la conscience est sous nos yeux: la haine de la brute pour l'esprit, la rage de Caliban le Romain contre Archimède; la fureur de l'antisémite, qui masque le dessein d'anéantir l'Evangile; l'assaut du nombre et des masses; la rébellion de la matière, le monde aveugle du ventre et de l'automate contre le génie libre; la technique, cette servante maîtresse, dressée contre l'esprit qui, après l'avoir su créer, ne sait plus la tenir à la chaîne: enfin, tout ce qui doit obéir et qui n'est plus contenu, tout ce qu'il faut contenir et qui met la main sur le règne. »

         Le Mal, pour André Suarès n'est autre que la Matière où s'abolissent toutes les formes, où s'éteignent les « actes d'être » de la forme. D'où précisément la mission paraclétique de l'Art. L'esthétique et la métaphysique, loin de s'exclure ou de parcourir des voies parallèles, n'existent que l'une par l'autre. La beauté est une victoire métaphysique de la forme sur la Matière: elle est aussi une victoire de la vérité et du bien. Cette victoire métaphysique est l'accomplissement de cette métaphysique de l'être à l'impératif qui s'écarte du dogme lorsque le dogme nous présente le destin indifférent comme une manifestation de la divine Providence. Pour André Suarès, il n'est pas question de se soumettre à la laideur, au mal, à la mort, sous prétexte qu'ils seraient eux aussi l'expression de la volonté divine. La Mal est privation du vrai, du beau et bien; il est ce paradoxal « être du non-être » qu'il faut affronter et surmonter par la remémoration et l'invention des formes. Le Mal est l'informe qui nous lie, nous englue, et tend à nous dissoudre dans cet égoïsme grégaire, dans cet individualisme de masse qui n'est autre que le triomphe de la Matière. « Le sort de la métaphysique est lié à celui du Paraclet. On ne vivra plus pour la misérable vie d'ici-bas, si bornée, si vaine, et qui est toute inscrite dans le cercle de l'intérêt égoïste: on cessera d'être en viager, pour toucher la rente d'une âme basse et sordide. Toute vie devra tendre à la sphère immortelle, où chacun n'aura et ne peut avoir que la place qu'il s'y est faite. »

         Il ne saurait y avoir de véritable métaphysique de l'Art sans un double refus essentiel. Ni la pure soumission au destin (qu'abusivement des clercs fallacieux nommeront Providence), ni le refus du monde ne sauraient satisfaire à l'exigence chevaleresque d'André Suarès. Au renoncement, comme au consentement au destin comme il va, Suarès le Condottiere oppose un vigoureux: non possum ! Le Mal n'appartient pas à Dieu; il n'en est que l'absence ou l'oubli, comme la Matière n'est que l'absence de la Forme. Quand bien même il voit le monde comme l'espace tourmenté d'un combat contre le Mal, Suarès n'en demeure pas moins plus plotinien que manichéen ou cathare. Ce monde odieux, qui inclinerait presque au taedium vitae, au dégoût de la vie, n'est que la privation d'un autre monde, celui du Paraclet, qui flamboie dans l'attente ardente, sur l'horizon eschatologique. « L'ennui des grandes âmes ne vient pas d'elles-mêmes, mais des autres. On ne s'ennuie qu'avec les hommes, avec tous les neutres. On ne s'ennuie pas avec Dieu. »

   9782246444121-T.jpg      Ce monde est « en creux » du Paraclet. Il est le « non-être », l'ennui, l'informe, le malheur que l'on combat et ce combat est de chaque seconde car, en chaque seconde, se tient la promesse du Paraclet, du Tiers Règne, que nous faisons advenir. « Ce qui nous sépare de l'Esprit est le seul malheur qui compte: hélas, il surgit de toute part; tout lui est occasion de nous faire obstacle. Ce mal nous guette, il est partout. » L'attente paraclétique est ainsi, non point passivité, mais activité créatrice où les formes nouvelles renaissent des formes vaincues, où l'instrument même de l'Art en vient à modifier celui qui en use, dans une connaissance plus profonde du monde et de lui-même. « Connaître Dieu, c'est être et faire. Etre dans le faire, et faire dans être. Tel est le miracle: une connaissance si adéquate de l'objet qu'elle est l'objet même ». L'être est « acte d'être », le « faire », autrement dit la poésie, est l'être même. Il n'est point antérieur à l'être; il est sa puissance instauratrice, éternellement contemporaine de ce qu'elle instaure. L'Art métaphysique est ce site incandescent où l'être et le faire sont une seule et même réalité.

         L'Art paraclétique, tel que le conçoit André Suarès, en ressaisissant dans un même geste la métaphysique et la poésie, le vrai et le réel, serait ainsi le principe moral et politique par excellence : « Quel homme, s'il pense et se connaît digne de penser n'a pas senti qu'il tombe s'il ne s'élève ? » Azizoddin Nasafî, le grand philosophe persan de lignée ismaélienne et d'inspiration paraclétique, Jacob Böhme, Joachim de Flore, Marsile Ficin et les autres néoplatoniciens de la Renaissance tel que Pic de la Mirandole ou le Cardinal Egide de Viterbe, ne disent pas autre chose: l'homme dispose du pouvoir d'être, selon son cœur, supérieur aux Anges ou inférieur aux bêtes. L'humanitas n'est point une espèce parmi d'autre, comme le songent creusement les écologistes et les darwiniens, mais, en chaque individu, la possibilité magnifique, la liberté indicible d'être l'au-delà ou l'en-deçà de lui-même : « Fi de ce monde épais, compact et brutal. La masse est compacte. Le nombre est brutal. Tout ce qui est du nombre et de la masse est de la bête: la brute sent alors sa force et se connaît des droits contre l'esprit. Saint-Michel contre le dragon, Persée qui délivre Andromède, toujours l'esprit qui tombe vertical sur la brute. Tous les insectes tendent à l'unité dans le bonheur de la matière: plus de termites un à un, mais une seule termitière, et bientôt toutes les termitières en une seule. Le train mécanique du monde favorise ce mouvement: un seul tissu, le plus grossier de tous, et un organe unique. »

         Cette termitière mondialiste, nous y sommes. Le Tribulat Bonhomet de Villiers de l'Isle-Adam y règne en maître, grosse termite forant ses galeries technologiques et financières dans les poutres du vieux monde. Nul compromis possible avec cette épaisseur, cette compacité, cette brutalité ! La rupture est totale, la guerre de tous les instants. Les âmes les plus conciliantes, les plus naturellement éprises de paix, les plus assoiffées de réconciliation, les plus douces, si elles sont grandes, sont conduites ainsi à un combat sans merci, à un cheminement, entre la Mort et le Diable, vers le scintillement nocturne de la Jérusalem Céleste. Là, enfin, si nous résistons (et la partie n'est point gagnée, loin s'en faut), notre esprit tombera vertical sur la brute, le Paraclet effusera en nous et la divine seigneurialité sera notre statut !

         « Rien n'est moins près du Paraclet, que le dogme et le docteur, le temple et la théologie. La religion vit d'hérésie et meurt de scholastique. » Ces phrases dures, ces phrases qui heurtent ne sont pourtant pas le fait d'un homme qui méconnaît les splendeurs et les vérités de la Théologie. Mais que reste-t-il, à dire vrai, de la Théologie, quel office est celui des docteurs ? Ne s'accordent-ils point trop au monde comme il va ? L'hérésie telle que la nomme André Suarès ne serait-elle point ce retour à la « flamme blonde » et « l'ombre fraîche » de la véritable et immémoriale Sapience ? Si le Paraclet doit advenir, si le Tiers Règne transparaît déjà dans les œuvres des poètes et des métaphysiciens, dans le courage et le silence d'or de la sainteté, dans la ferveur des Amis de Dieu, n'est-ce point à dire que les théologies anciennes, les prophéties législatrices, les dogmes sont aussi destinés à s'ouvrir, à révéler enfin, comme la pierre brute les gemmes qu'elle dissimule, d'autres éclats, d'autres couleurs que les « docteurs de la loi » méconnurent ? Le Paraclet sera la Parole Retrouvée après la Parole Perdue, mais ces retrouvailles nous appartiennent; elles ne se délèguent point, elles ne se laissent point endiguer: elles emportent torrentueusement l'âme du pèlerin dans des épreuves qui n'appartiennent qu'à lui, de même que les œuvres d'un artiste, pour impersonnelles ou supra-personnelles qu'elles soient, n'en appartiennent pas moins à celui-ci, « par la triple précellence de la priorité, de la recherche et de la lutte »

     AScornwall.jpg    Nous empruntons cette citation, non plus à André Suarès, mais à ce roman initiatique ismaélien, commenté par Henry Corbin, auquel nous faisions allusion plus haut: «  Savoir, c'est recevoir une information d'un autre. Comprendre, c'est voir soi-même de ses propres yeux. » Le Paraclet n'appartient point au dogme, il ne se récite point, il n'administre aucune conformité, il advient, il est le regard même, lorsque les yeux de chair se changent en yeux de feu. L'espace et le temps profanes sont alors frappés d'inconsistance, car le temps est devenu espace. Et ce qui se disait dans le secret des gnoses iraniennes entre en concordance avec l'attente de Caërdal et du Condottiere, ces deux figures suarésiennes. Il est ainsi permis de voir en André Suarès à la fois l'héritier et l'intercesseur, le continuateur et le recréateur de cet éternel combat entre le dogme oublieux de son propre sens, et le sens reconquis, la Parole Retrouvée par ses propres forces, par l'entremise d'un homme. « La vue du Paraclet est à moi. Tout ce qu'elle a de merveilleux est mien (...), je ne veux pas me laisser dépouiller d'une vaste espérance. Je ne laisse pas mon droit d'aînesse pour un plat de lentilles véreuses, bouillies dans un journal ». La révolte d'André Suarès est légitime, sa vision lui appartient, même si elle apparût à d'autres, et par-delà dix siècles le philosophe inconnu iranien lui donne raison: « C'est qu'en effet celui qui cherche le vrai sans connaître les portes de la recherche, celui-là sera d'autant plus prompt à accuser les autres d'erreur, et cela parce que les éclats du faux se manifestent par l'hypocrisie et l'accord des opinions, le conformisme ou de dogmatisme du groupe, tandis que les éclats du Vrai se manifestent par l'épreuve que l'on affronte et les passions que l'on déchaîne contre soi. »

         Les « éclats du vrai » pour être les éclats d’une vérité universelle, verticale, n'en appartiennent pas moins, comme son espérance, à celui qui affronte l'épreuve et déchaîne les passions contre soi. Suarès, au contraire de tant d'écrivains de son siècle, prompts à se reposer dans quelque idéologie, poursuit son périple, jusqu'à la fin, sans égards pour tout ce qui peut affaiblir son élan, assourdir ses appels, l'incliner enfin vers l'un ou l'autre bords qui feignent de s'affronter mais qui ne vivent que l'un de l'autre, complices histrionesques et meurtriers, où le dévot n'existe que par l'anticlérical et inversement, où les opinions, de plus en plus rudimentaires tiennent lieu de pensée, reléguant toute véritable pensée dans la marge. « Dans la marge où s'allument les étoiles et la lumière, au flanc de la révélation et de la réalité religieuse, il y a une métaphysique de Saint-Paul et de Saint-Jean: elle est héroïque, à mon sens comme elle est sainte: une pensée nouvelle est là, un monde neuf de l'esprit. La plupart des théologiens sont les esclaves de l'expression. »

         Ne pas être esclave de l'expression, tout est là. Retourner en amont dans la chose dite vers le Dire lui-même, le Logos ou le Verbe. « La connaissance, nous dit le récit ismaélien, est vastitude ». Nous n'eussions pas été surpris de trouver la même phrase sous la plume de Suarès. Rien d'étonnant à cela puisque le « Javanmard » persan, le chevalier spirituel, et le poète français cherchent la même chose, sont en attente du même bien, avec la même violence du cœur, avec la même grandeur d'âme.

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  Il est difficile de contenter une grande âme. Les idéologies, ces hochets babouinesques, n'y parviennent. Les « grandes idées » elles-mêmes, lorsqu'elles sont générales, y défaillent. Le Paraclet quoiqu'on en veuille, n'appartient pas aux médiocres mais aux indomptables, il n'annonce pas une conformité nouvelle, une autre Loi, d'autres doctorales certitudes, mais une vastitude jusqu'alors impressentie. Les charmes du beau langage, les puissances rhétoriques ne suffisent point à combler, elles ne sauraient tenir lieu de révélation. Entre Bossuet et Pascal, Suarès choisit Pascal, qui résiste: « L'indomptable génie qui s'élève au plus haut dans l'ordre de la charité, rien n'est si grand. Au prix de cette grandeur, les politiques et les conquérants sont des bousiers ». Il y a chez les clercs, enclins à la trahison, cette honte, cette mauvaise conscience poisseuse dont ils croient s'affranchir en s'adonnant à une puissance du temps, un déterminisme majeur qui peut être le prolétariat ou la race, l'Etat ou l'économie, peu importe. Si craintifs dans leur solitude studieuse, dont ils déméritent, dont ils ne savent pas voir ni soutenir la grandeur, ils s'agrègent à tout ce qui leur semble devoir être le « sens de l'histoire », le « progrès », l'avancée du monde comme il va. De la sorte, ils se rendent superflus en croyant se rendre nécessaires, voire en s'affirmant à  « l'avant-garde » de cette nécessité. De ce lamentable mensonge,  de cette odieuse traîtrise, André Suarès fut bien l'un des rares à être entièrement exempt. Ces chantres de la termitière ne troublèrent jamais son jugement, et ce qu'il dit de Pascal vaut pour lui-même: « seul contre tous » ! Cette solitude toutefois n'est pas une pure autarcie; elle est une solitude de communion, de prière. Elle n'est pas même, comme on l'a dit assez bassement, « ombrageuse ». Pour le caractère, une devise suffit: ne pas aboyer avec les chiens, ne pas être de la meute. Cette exigence morale suffit-elle à nous faire « ombrageux » aux yeux du monde: c'est alors que le monde est bien pénombreux !

         « On ne doit rien rendre à César que ce qui ne vaut pas la peine qu'on le garde. La prise de César sur le Paraclet fait horreur, comme celle du corps sur l'Esprit, et de la pourriture sur l'âme. La chair est vouée à la corruption, quoiqu'il arrive. Le désastre de l'âme est qu'elle soit corrompue: car elle peut être incorruptible. » C'est assez dire que le Paraclet n'est pas un mouvement de la dialectique de l'Histoire, qu'il ne succède point, dans le temps, à d'autres puissances dont l'abrogation ne serait qu'un changement de masque. Le Paraclet ne vaut que pour l'Esseulé, et c'est alors qu'il vaut pour tous, pour tous les hommes et tous les anges, tous les arbres, tous les oiseaux, toutes les pierres, et même pour les insectes ou les reptiles blafards qui vivent sous les pierres. « On fait soi-même sa vie éternelle. On n'est jugé que par soi. »

         Que n'avons-nous tressé des louanges à la France, que n'avons-nous chanté l'Europe clairvoyante et musicienne ! Que de liens subtils nous unissent à notre histoire, et pour commencer ce fil d'Ariane du langage écrit qui trace ses boucles infiniment au fil de notre pensée. Nous sommes les premiers à nous reconnaître héritiers et presque inépuisablement redevables aux hommes qui nous précédèrent; mais cette gratitude, il nous appartient encore de la dire; cette lieutenance nous incombe dans la solitude. Et dans les temps obscurs, il advient qu'un « seul contre tous » soit, dans son esseulement même, la sauvegarde de tous les autres, qu'il soit la mémoire préservée et la révolte sainte contre le destin. Cet "Unique pour un Unique", ou, comme l'eût dit Angélus Silésius, cet « éclair dans un éclair » est la pure éclaircie où le Moi s'abolit dans sa lieutenance divine.

         9782846212793_1_75.jpgL'impératif divin, le « soit ! » illuminateur se prouve en faisant de chacun un « unique ». Qu'en ce monde toute chose fût dissemblable, qu'il n'y eût point un flocon de neige à l'exacte ressemblance de son voisin dans la nuit de Décembre, cela vaut bien toutes les démonstrations de l'existence de Dieu. Au demeurant, Dieu n'existe pas. C'est à trop croire en l'existence de Dieu que se gonflent les grenouilles de bénitier, que s'hypertrophie le Moi des fanatiques, ces bœufs attelés. Là où il faudrait se dépouiller, se dénuder, s'abolir, le fanatique se vêt, s'adorne, s'affirme. Il ne mesure nullement ce qu'il convient de restituer à César car il veut être César à la place de César. Le pouvoir l'enivre plus encore que la puissance, l'existence lui paraît plus adorable que l'être, surtout lorsque ce qui existe, il croit le posséder. Le fanatique est ainsi l'avers du progressiste. Là encore Suarès voit juste, avant tout le monde. Ce ne sont point des contraires qui se combattent, mais des semblables, autrement dit deux formes de grégarisme au sein de la même termitière, et l'on hésite franchement à trancher pour savoir laquelle est la pire. Le pire ne se mesure point. « Au fond de tous les fanatiques, grouille l'hydre: le plus hideux amour-propre. Ils font semblant de servir un Dieu; plus d'un le croit peut-être, tant les fanatiques ont de complaisance à eux-mêmes, tant ils sont étroits et obscurcis par leurs propres ténèbres. Mais ils ne respirent que l'orgueil d'être soi. Ils sont prêts à tous les attentats, à tous les crimes pour continuer de prévaloir. Et ils font parler Dieu, l'Etat, la gloire, ou quelque autre abjecte incarnation de l'Empire. Ils sont stupide à la racine; et d'autant plus forte est la racine en eux qu'ils sont plus stupides. Le propre du fanatisme, en attendant que Dieu parle, est de faire parler Dieu. Et, bien entendu, la plupart ils n'y croient pas: il leur suffit de confondre Dieu avec soi. Les plus scélérats y réunissent mieux que les autres. »

         Le Paraclet, le Troisième Règne, est ainsi une tierce voie, à égale distance de l'adorateur de la Matière et du narcissique religieux qui se renvoient l'un à l'autre cette ombre du Mal qu'ils refusent de voir en eux-mêmes. « La venue du Paraclet est une révélation, l'Avent de l'Esprit. Ce que les mystiques de l'Age Chrétien ont entendu par le Saint-Esprit n'est qu'une prophétie, comme celles d'Isaïe annoncent le Nouveau Testament dans la langue, la trame et les mœurs  de l'Ancien. Mais ceux-là ne sont qu'à la surface de la pensée, qui n'ont pas le pressentiment de l'objet réel que la prophétie décèle dans le brouillard même où elle s'enveloppe. Comme le sait si bien le plus vaste des voyants, Shakespeare, il est un monde entre le ciel et la terre: inconnu, il est à connaître, tout de même que l'homme est à être, car il n'est pas. Ou, du moins, pas encore: il ne tient à l'esprit, à la charité et à l'amour que par des radicelles: le grand chêne n'est pas sorti de terre, dans toute sa hauteur et toutes son étendue. »

         La prose d'André Suarès est une rafale de flèches qui, presque toutes, touchent au centre des cibles. S'il est une esthétique du style, chez Suarès, elle est de saisir l'idée au vif de l'instant, de s'emparer d'elle immédiatement. Telle idée laissée à l'abandon, lorsque nous la retrouvons, est moisie. Telle autre, laissée à d'indignes propagandistes devient adipeuse. Le Paraclet, cet « Avent de l'Esprit » choisit ses élus parmi les sveltes et les rapides. La métaphysique de Suarès gagne à son allure stendhalienne. La hâte, l'impatience loin d'être des défauts sont les conditions nécessaires à la justesse, surtout lorsqu'il est question du Paraclet. Car le Paraclet nous tarde; nous n'en pouvons plus d'en être éloigné. Le poète-métaphysicien du Paraclet est, par définition, un impatient. Il ne consent plus aux atermoiements. C'est ainsi que, pour Suarès, le Paraclet ne saurait être une nouvelle prophétie mais bien l'accomplissement présent, dans la lumière et le feu, des prophéties anciennes. Il ne s'agit point de se reporter à quelque futur hypothétique, mais de faire advenir le Paraclet, ou, plus exactement, de prendre conscience qu'il est déjà advenu. « Le Paraclet met fin à toute Eglise. Dieu n'est pas avec les Eglises; car les Eglises mettent la main sur Dieu. Toutes, leur vœu est de tenir l'Esprit en esclavage. Par elles, il tombe sous la tutelle de César, d'Assur et de la force. Le règne du Paraclet n'est rien s'il n'est celui qui met fin au règne de la force. »

         Au règne de la Théologie doit  succéder le Règne de la Théognosis, de même qu'au savoir doit succéder la connaissance et à l'obéissance l'amour. « Voilà enfin la raison qui prend conscience de la raison. » Cette raison qui s'est interrogée sur sa propre raison d'être, qui ne s'est point idolâtrée elle-même comme « déesse raison », est la fine pointe du doute et du réel qui s'offre à la prière. « La France pense toujours dans le concret métaphysique, chaque fois qu'elle s'élève à philosopher. » Cette métaphysique concrète n'est autre que le réel que nous masquent les convictions, les abstractions, les idéologies, les fanatismes de toutes sortes, dont le moindre n'est pas le fanatisme de la raison et de la Matière.

       9791096011360.jpg  Métaphysique concrète, la prière est le « faire advenir », l'acte poétique accomplissant le pressentiment prophétique. « Non plus serviteur mais ami », comme le dit l'Evangile de Jean, l'homme de prière, selon la formule de Maître Eckhart, « ne trafique point avec Notre Seigneur » ni ne renonce aux ressources de la raison. Les œuvres sont des prières destinées à sauver ceux qui ne pas savent prier et ceux-là encore qui savent prier mais n'entendent point d'échos dans les nuées amassées au-dessus de leurs têtes. Ils se courbent alors et veulent convaincre autrui à vivre, comme eux, penchés: ce qu'ils nomment leur « prosélytisme ». L'inclination est forte, chez les dévots, à vouloir faire croire d'autres qu'eux-mêmes à ce dont ils croient si peu. Le fanatisme, dont on glose beaucoup ces derniers temps, n'est pas une intensification de la croyance, mais son épuisement. Les fanatiques ne vivent que dans une seule crainte: n'être pas assez nombreux, n'être pas assez agrégés dans leurs incertitudes. D'où leur girouettisme notoire. Mais ce n'est point le souffle de l'Esprit qui les oriente mais le typhon de l'Histoire humaine « pleine de bruits et de fureurs ».  Ils veulent rassembler, marcher du même pas, chanter ou vociférer en chœur au bord des routes, ou, mieux encore, sur les écrans de télévision. Ils ignorent tout de la solitude du cœur, de l'esseulement de la pensée, de l'Un dont ils se targuent et qu'ils réduisent aux dimensions de leur Moi, voire de leurs petites affaires financières. 

         L'Un instaurateur, le Dieu transcendant exige beaucoup moins et infiniment plus, il nous dit Esto !  Ce « soit ! » à l'impératif, est le principe de la prière qui est vastitude reconquise, délivrance de la bestialité collective. L'homme qui s'offre à la prière, peu lui importe que ces mots s'accordent ou non aux convenances du temps : « Il lui faut un espace sans mesure à la prison où il est confiné. Ne sachant ni le pays ni la route, aveugle même, il vole en esprit: il bondit vers il ne sait qui d'infiniment supérieur à lui-même, et à toute la nature, d'infiniment meilleur, d'infiniment plus beau, plus vrai, plus doux et plus puissant: une réalité qui les contient et les accomplit toutes. En sorte que se connaître pleinement soi-même, c'est déjà être forcé de prier. Et ceux qui ne prient pas ou s'en moquent, si fameux philosophes qu'ils se croient, si libres ou si hardis, sont des oiseaux sans ailes: ils sont bornés à la basse-cour: ces volatiles s'élèvent jusqu'au perchoir logique, ainsi les paons, ces dindons rois de Golconde. Mais ils n'ont pas l'envergure. La prière est de l'amour qui prend son vol vers l'Esprit. »                                                           

vendredi, 17 avril 2020

War Raok n°55 & 56

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War Raok n°55 & 56

EDITORIAL War Raok n° 55

La fidélité à notre Terre et à notre peuple

Le nationalisme breton, si présent et offensif il y a encore peu et plutôt timide en ces temps de grande perturbation, doit reprendre toute sa place, s’affirmer et ainsi combattre les tentacules de cette République française jacobine et coloniale. Il doit également s’opposer de façon drastique aux partisans et aux adeptes de l’uniformisation de l’Europe et de la dissolution des spécificités ethniques dans un horrible mélange artificiel universaliste.

Il faut renverser cette utopie destructrice des peuples et des communautés ethniques ainsi que cet ordre marchand qui menace nos cultures et combat nos aspirations à une vie nationale propre. Le peuple breton, mon peuple, deviendrait-il un peuple sans fierté, un peuple timoré et soudainement frileux qui a honte de sa langue, de sa culture, de son identité… qui n’a pas le courage d’affirmer sa propre souveraineté et d’édifier enfin son propre État, sa propre République ?

Est-il nécessaire de rappeler, encore une fois, que nos droits de peuple sont bafoués mais également que notre propre culture, notre propre identité sont menacées. Cette culture bretonne et celtique, riche et unique, est notre meilleur rempart contre ceux qui souhaitent la dissoudre et créer ainsi une uniformisation criminelle. C’est, pour nous, militants et patriotes bretons, une véritable barricade contre une éventuelle mort culturelle.

Aucune nation ne naît multiculturelle. Le multiculturalisme est une situation artificielle autant que malsaine qui ne peut affecter que les sociétés en déclin général. Une société multiculturelle porte au plus profond d’elle les germes d’une future destruction nationale.

Le mouvement national breton qui lutte contre la politique coloniale de l’État français ne doit pas ignorer que d’autres maux, tout aussi mortifères, menacent l’existence même du peuple breton. Les méthodes sont multiples : violentes, brutales avec déplacement de populations, mais aussi plus fourbes et perfides qui consistent tout simplement à remplacer un peuple progressivement par l’arrivée massive de populations étrangères. Aujourd’hui la méthode préférée et choisie est celle du métissage, ce métissage que certains, (à gauche principalement, mais à droite également sans oublier les traîtres en soutane et les déclarations répétées du Vatican en faveur des migrants), considèrent comme une réalité indéniable et une véritable réponse à la crise démographique des nations occidentales... Pire, les irresponsables qui prônent la promotion de la mobilité universelle et du multiculturalisme et déclarent ouvertement qu’à l’heure de la mondialisation les migrations sont des facteurs de prospérité, d’innovation et de développement durable, ne sont pas uniquement des irresponsables mais des criminels en puissance. Pitoyable cette vision surréaliste vantant un enrichissement humain et culturel ! Cette “culture de rencontre”, cette perception du monde où l’invasion migratoire actuelle constitue l’horizon vital de l’humanité, non seulement nous la réfutons mais nous la rejetons catégoriquement.

Notre rôle de militant politique breton est de donner un éclairage indispensable pour dissiper la pénombre qui rend aveugle notre peuple atteint malheureusement de cécité du fait des mensonges diffusés, répandus et imposés par la bonne presse et sa propagande immonde, par les petits “flics” de la pensée unique, par une oligarchie décadente, sans omettre les manipulations de cet État français, notre geôlier, aux funestes projets de destruction des peuples qu’il embastille. Il nous appartient de résister à cet avenir crépusculaire, de combattre pour un destin nouveau et la sauvegarde de notre Bretagne. Les Bretons ont le devoir sacré de conserver leurs racines, leurs traditions, leur civilisation… leur identité et de transmettre à leurs enfants le magnifique héritage reçu de leurs ancêtres. Pour conclure, je reprendrai cette célèbre phrase de Friedrich Hegel : “L’erreur la plus fatale pour un peuple est d’abandonner ses caractères biologiques”. Aussi complétons sans condescendance l’intitulé de cet éditorial : “Notre foi : la fidélité à notre terre, à notre peuple... à notre sang”.

Padrig MONTAUZIER

SOMMAIRE N° 55

Buhezegezh vreizh

Editorial

Buan ha Buan

Société

Greta Thunberg, nouveau conte pour Occidentaux invertébrés – page 11

Religion

Quand un cardinal africain défend l’identité de l’Europe – page12

Musique

Da Anaon eo aet Yann-Fañch Kemener – page 16

Billet d’humeur

Non à l’idéologie du métissage généralisé – page 18

Hent an Dazont

Votre cahier de 4 pages en breton – page 19

Histoire de Celtie

Mort Ghlinne Comhann / Massacre de Glencoe – page 24

Histoire de Bretagne

Institutions bretonnes et classes sociales au XVe siècle – page 25

Environnement

Les effets de la pollution environnementale – page 28

Civilisation bretonne

Rapports entre principes féminin et masculin – page 32

Nature

Nous avions un ami, pourtant, ce n’était qu’un petit chien... – page 35

Lip-e-bav

Queue de lotte à l’armoricaine – page 37

Keleier ar Vro

Prezegenn Loig Kervoas e Koad-Kew 2019 – page 38

Bretagne sacrée

L’art breton à la fin du Moyen Âge – page 39

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EDITORIAL War Raok N° 56

Un peuple faible est un peuple soumis !

L’année 2019 va s’achever dans quelques jours dans un désordre général qui ronge depuis maintenant tant et tant d’années notre vieille Europe. Pourquoi les peuples européens sombrent-ils de plus en plus dans une dégénérescence, une déchéance voire un déclin qui semblent inéluctables ?

Le mal s’est tellement immiscé dans l’ensemble de nos sociétés qu’il semble qu’il n’y ait plus aucun recours pour un véritable redressement. Personnellement je ne peux pas et ne veux pas céder au pessimisme ambiant et je pense que nous devons avoir la profonde certitude d’un relèvement, d’un sursaut de nos peuples et pour ce qui me concerne, de mon peuple… le peuple breton.

Depuis tant d’années, tant de siècles, les Bretons, privés de leur liberté, doivent sans cesse lutter pour continuer d’exister en tant que peuple, en tant qu’ethnie. Je suis donc optimiste quant à l’avenir des peuples européens, de nos patries charnelles, mais je m’autorise néanmoins d’être critique vis à vis de mon propre peuple et pour ce dernier éditorial de l’année 2019, il m’a semblé judicieux de vous livrer quelques réflexions de notre barde national, Glenmor, qui, avec son talent, sa verve bien connue, n’hésite pas à déranger quand il le faut les bonnes consciences. Il a parfaitement étudié et analysé les comportements d’un peuple qui lui était cher, un peuple dont il était issu, un peuple souvent en errance, dépossédé des ses droits mais toujours debout et déterminé, un peuple viscéralement attaché à ses traditions, un peuple fier de son identité… un peuple bien vivant car on ne meurt que de ses propres faiblesses.  

Il faut savoir parfois être sévère envers son propre peuple, et notre barde a su, avec une grande sagesse, dans un de ses nombreux recueils et en quelques phrases nous brosser un tableau fidèle de la situation d’une nation et d’un peuple aux valeurs importées, un peuple certes conquis mais jamais soumis, un peuple qui en fait a besoin d’une lutte à mener pour se sentir exister.

… « Pour réussir la catastrophe actuelle, la France a depuis des siècles inventé la kermesse en invitant les Bretons à la foire. A toute bonne table, il faut un chien. Nous fûmes la guenille des kermesses que l’Histoire appelle des guerres, le paltoquet que l’économie nomme chantier. L’ennemi, le nôtre, nous a servi des œuvres d’art que l’on appelle monuments aux morts…

Mobiliser la conscience nationale d’un peuple n’est certes pas chose aisée tant il est vrai que celle-ci est diluée dans un fatras de bonnes ou mauvaises volontés… A chaque velléité jacobine, la Bretagne répond par un sourire ou une colère. Le mouvement breton s’embarrasse le plus souvent de détail que d’essentiel. Tel est le sort de toute Nation-colonie.

Il n’y a pas de politique bretonne sans nationalisme, c’est à ce niveau surtout que l’éparpillement est catastrophique. Le phénomène est directement lié au fait que le « politicien » breton a adopté le vocabulaire français. Le concept gallican, sa définition ont fortement marqué nos dernières générations. Nous assistons à la prolifération de partis relevant du gauchisme en Bretagne, les uns aussi sectaires et tout aussi ambigus que les mêmes bourgeonnements de Paris. Tout se passe comme si la Bretagne ne pouvait se définir une ligne politique propre au réel breton, au tempérament de l’homme breton ! Le réel breton débouche sur le nationalisme qui, en somme, n’est qu’une prise de conscience de celui-ci. Gérer ses propres affaires est liberté à tous les niveaux, à plus forte raison au niveau de l’ethnie et du peuple.

Dans le cadre français, d’autrefois et d’aujourd’hui, il n’a été et ne sera jamais possible de réaliser ce nationalisme d’avenir... ».

Extraits du recueil « Le sang nomade » 1975.

Alors devons-nous, comme Glenmor, hurler dans la nuit pour réveiller les Bretons qui refusent obstinément d’ouvrir les yeux ? Oui sans aucun doute en espérant que ce hurlement perce la brume dans laquelle trop de nos compatriotes se bercent.

Si nous combattons pour un idéal, pour une vision de la vie, nous combattons avant tout pour la survie du peuple breton, de notre ethnie spécifique, de notre identité bretonne, celtique et européenne.

Nedeleg laouen ha d’an holl ac’hanoc’h e hetan ur Bloavezh mat 2020.

Joyeux Noël et meilleurs vœux à vous tous pour 2020.

Padrig MONTAUZIER

SOMMAIRE N° 56

Buhezegezh vreizh — page 2

Editorial — page 3

Buan ha Buan — page 4

Politique :

Le temps des assassins — page 11

Société Bretagne 2050 :

Grands scénarios très politiquement corrects — page 13

Tribune libre :

Éclairer l’Europe — page 15

Europe

Pologne : Large victoire des nationalistes — page 16

Billet d’humeur :

Pour certains Bretons, la France est un pays étranger — page 18

Hent an Dazont :

Votre cahier de 4 pages en breton — page 19

Culture bretonne :

Les Beaux-Arts bretons — page 23

Histoire de Bretagne :

La guerre d’invasion de la Bretagne par la France — page 26

Environnement :

Écologisme et nationalisme, un combat indivisible — page 30

Civilisation bretonne :

Rapports entre principes féminin et masculin — page 32

Nature :

La nature au pillage — page 35

Lip-e-bav :

Tripes bretonnes au cidre et aux pruneaux — page 37

Keleier ar Vro :

Retour sur l’incendie de la chapelle de Koad-Keo — page 38

Bretagne sacrée :

Notre-Dame de Bon-Repos — page 39.

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mercredi, 08 avril 2020

Alexis Arette: Du sacré et de la nature

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Du sacré et de la Nature

par Alexis Arette

Ex: Http://www.terreetpeuple.com

Citoyennes et citoyens,

        Avant d’entrer dans le sujet que l’on m’a demandé de traiter, peut-être faut-il que je me présente à votre attention suivant ce que je crois être.

       Je suis Béarnais, je me sens Français, je suis catholique et Nationaliste.

       C’est en tant que nationaliste tout a fait impénitent, malgré ce qu’en disent les immondes, que je prends la parole devant vous, car c’est en cette qualité que nous pouvons nous accorder, croyants divers ou incroyants, soucieux que nous sommes de défendre au mieux, les libertés des peuples qui habitent notre hexagone

       Je considère qu’il y a des échelons d’ordre dans la société. Premier échelon, la Famille qui assemble l’humanité de la Femme et de l’Homme. Deuxième échelon la patrie, la terre des Pères, qui réunit les familles qui partagent le même genre de vie et la  même culture.

       Troisième échelon, la Nation qui rassemble nos petites patries, suivant la terre et la loi qui veut que les moins différents s’unissent face aux plus différents.

      Historiquement, c’est ce qui a réuni Eudes d’Aquitaine et Charles Martel, qui jusqu’alors étaient adversaires, pour écraser les envahisseurs musulmans à Poitiers. C‘est peut-être là que la France a commencé !

      Il semble y avoir un autre échelon, mais infiniment moins naturel : Ce sont les empires, qui ne durent guère que le temps de leur promoteur : tel est le cas d’Alexandre, de Cyrus, de Charlemagne, et de Napoléon. Je ne le retiens pas comme une nécessité.

      J’ai servi ma famille en essayant de transmettre à mes fils, ce que j’avais reçu de mes parents. J’ai servi ma patrie en m’investissant sans cesse dans la défense de l’histoire locale, de la langue et des autres intérêts, comme président de la culture au Conseil Régional d’Aquitaine. J’ai servi la Nation comme combattant volontaire, ce qui m’a valu une balle communiste, que St Michel a dévié à quelques centimètres du cœur, Comme président National d’un Syndicat Agricole,  et comme prisonnier d’Algérie Française, dans les cachots de l’Anti France.

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     J’ai tenu 77 tribunes politiques de Lille à Bastia,  et publié une vingtaine d’ouvrages très engagés, de références culturelles ou politiques. Un dernier est actuellement à  l’édition chez Philippe Randa : C’est : «  la Bible en examen », ou je démontre les dangers de ce texte qui, lorsqu’il fut publié en langue populaire, fit s’écrier a Louis XI, qui pensait aux Chrétiens : « Ils vont perdre la foi !

       Que je vous dise en passant que nous n’en sommes plus là, depuis qu’en 1909 le Rabbin Léonard Lévy osait dire :

       « Autrefois, on croyait que chaque mot de la Bible, était la vérité absolue. Il n’en est plus ainsi. Le travail des chercheurs a établi que la Bible est un produit de l ‘intelligence humaine contenant certaines erreurs et certaines vues inexactes dues à la faillibilité de ses auteurs qui étaient des hommes ! »

       Et il a fallu attendre les années 60 et le concile pour que l’Eglise catholique reconnaisse timidement, qu’effectivement, le livre avait propagé quelques erreurs !

      Mais comme le Livre avait été tenu pendant 2000 ans pour sacré, nous en arrivons à notre propos du jour, puisque l’on m’a demandé de  traiter  du sacré et de la Nature ! Allons-y !

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A première vue, les termes paraissent antinomiques, comme si l’on traitait du matériel et du spirituel. Ce que ne touche pas  le sacré c’est le « profane » : Et le Christ en fait la distinction, quand il dit : « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu! » L’impiété commence à ce que professe Clémenceau : « Il faut rendre à César ce qui est à César, et tout est à César ! ». Mais le poignard de Brutus, va prouver que tout n’était pas à César !

        Moi aujourd’hui, je vais tenter de vous prouver que la  connaissance de la Nature, doit conduire au sacré,  car la nature est un sacré qui s’ignore !  Mais que la « dénaturation »  de la nature, et la profanation du sacré, sont, au sens véritable du terme, « mortifères » pour la société ! Paul Valéry  à pu se plaindre ainsi : «Nous autres, Civilisations, nous  savons maintenant  que nous sommes Mortelles » ! Mais cela signifie que s’il y a des choses qui font mourir les sociétés, comme elles se continuent malgré tout, c’est qu’il y a des choses qui les font vivre !

        Et ce  qu’il nous importe de savoir, nous, combattants nationalistes, c’est évidemment ce qui fait vivre afin d’en informer la société. Mais puisque j’ai dit tout a l’heure qu’avec le même idéal civique, nous pouvions être croyants où incroyants, je voudrais préciser davantage.

       Les Croyants, comportent, les monothéistes qui adorent un seul Dieu, et les païens qui en adorent plusieurs. Mais actuellement, il y a un monothéisme ennemi de tous les autres : C’est l’Islam, avec ce qui est dit dans la sourate 5 : « La récompense de ceux qui font la guerre contre Allah, et son messager, c’est qu’ils soient tués ou crucifiés, ou qu’on leur coupe leur main et leur jambe opposée ! » Je n’en dis pas plus, car je sais que de cela vous êtes suffisamment instruits

       Chez les athées, il y a ceux qui ne se posent aucun problème  que celui d’exister aussi confortablement qu’il se peut. Mais Il y a aussi ceux qu’on appelait autrefois les « stoïciens », qui se font une morale de comportement pour éviter l’anarchie sociale : De Maurras à Onfray, ce sont les plus intéressants pour notre cause.

      Il y a aussi les hommes qui se veulent athées, peut-être parce que certains scandales religieux les ont détachés de la religion. Parfois on les voit tentés de meubler le néant : Ce sera le cas de Nietzsche, qui inventera une évolution de l’homme vers le surhomme. Nietzsche mourra fou, mais il aura une influence certaine sur Hitler.

      Et puis il y a ceux qui voudraient croire et qui ne peuvent pas ! Ce sera le cas du grand Biologiste Jean Rostand, qui dira à Gustave Thibon : « Vous avez de la chance vous Chrétiens ! Vous dites « Je crois en Dieu »,  et vous n’y pensez plus ! Et moi je n’y crois pas et j’y pense toujours ».

      Mais avant de croire ou de ne pas croire,  ce que l’homme perçoit en premier, c’est la nature des choses et sa propre nature ! Rien n’est plus émouvant qu’un bébé qui découvre ses mains et qu’il peut bouger les doigts. La nature s’identifie à ce que nous percevons par nos sens. Une confidence, quand après 6 mois de détention politique je suis sorti de la Prison de la santé, j’ai eu un véritable choc en revoyant la verdure, j’en avais oublié l’intensité. La nature en prison, ç’avait été des murs et des grilles ! C’est dire combien la nature est relative à ce que nous en percevons, et que nous croyons être la réalité

          La nature, c’est un « donné ». C’est ce que nos sens nous permettent de  saisir et d’apprécier. Mais le pouvoir de nos sens  est limité. Un aigle voit bien mieux  que nous. Un papillon perçoit l’odeur  d’une compagne à des km ! Un chien perçoit des infrasons que nous n’entendons pas. C’est à dire que nous ne percevons qu’une petite partie de la réalité, et nous ne pouvons élargir notre perception que par la science et les outils. Ainsi, notre ciel aujourd’hui n’est plus  cette sorte de couvercle  que nos anciens appelait la Voute céleste, avec des trous qui laissaient passer la lumière de l’au-delà mais nous sommes tellement conditionnés par le passé que nous continuons d’appeler « voute céleste » ce que nous savons être un abîme d’espace inouï. De même, nous savons bien depuis  Copernic et Galilée, que le soleil ne tourne pas autour de la terre, mais nous continuons à parler du lever et du coucher du soleil ! Voyez comme les apparences nous suivent…

         Nous percevons donc, des apparences de la Réalité, et nous appelons cela la Nature.

 Einstein qui a révolutionné le monde avec la découverte de la relativité, écrit :

         «  Nous devons nous souvenir que nous n’observons pas la nature, telle qu’elle est réellement, mais bien que cette nature se révèle à nous, conditionnée par nos moyens de perception. Ce que nous croyons la réalité est une illusion, même si c’est une illusion persistante ! »

          Bref, nos sens nous mentent !

         Et cela s’applique à nous-même, puisqu’on dit d’un homme qu’il est une « bonne » ou une mauvaise Nature, mais avec le temps, nous élargissons notre vision de la nature. Nous découvrons ! Par exemple de temps à autre nos savants voient de nouvelles étoiles s’allumer dans le Cosmos. En réalité, elles ne s’allument pas mais leur lumière qui était en route à 300 000KM  par seconde, ne nous parvient que maintenant après des milliards d’années de voyage. Elles étaient réelles avant que nous en ayons la preuve ! Nous sommes devant l’incommensurable, et nous ne savons même pas si l’univers est fini ou infini ! S’il est fini, il est contenu dans  quoi ? Dans un autre espace ? Mais cet autre espace, dans quoi serait-il contenu ? Dans  le Rien, dans le vide ? Mais le rien et le vide, c’est ce qui n’existe pas. Et l’univers ne peut s’étendre dans ce qui n’existe pas. De lui, nous ne pouvons dire qu’une chose : Il est ! Et quand les savants nous disent que l’Univers a commencé Il y a 14 milliards d’années lumières, non, ce n’est pas l’univers qui a commencé, c’est notre temps qui a commencé. Mais qu’est-ce ce qui l’a fait commencer ? Qu’y avait-il avant le temps puisqu’il ne peut  y avoir d’effet sans cause ?

       Et le temps obéit aussi à la loi de la relativité. La plus proche des étoiles, c’est « Proxima » du Centaure qui se trouve à  un peu plus de 4 années lumières de nous. C'est-à-dire que si nous allions à la vitesse de la lumière, Nous ne mettrions que 9 ans pour un aller et retour.

      Mais ces 9  ans dans le Cosmos correspondraient  à des centaines d’années sur la terre, de sorte que les cosmonautes ne retrouveraient plus rien de ce qui existait à leur départ, et peut-être même que la terre n’existerait plus !

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En sus, il est possible qu’aujourd’hui, nous voyons Proxima, alors qu’elle n’existe plus depuis 4 ans, car, si elle s’est éteinte depuis la lumière pour se retirer mettra autant de temps  qu’elle mettait  nous parvenir !

         Il nous faut donc admettre qu’il y a un état de la nature qui nous est totalement inconnu, et c’est quelque peu ironique que de citer la proposition de Socrate : « Connais-toi toi-même,  et tu  connaîtras l’univers et les Dieux ! » Qui d’entre-nous, n’est pas un inconnu pour lui-même ? Maurras, dans sa « Prière de la fin »  écrira : « Et je ne comprends rien à l’être de mon être, tant de Dieux ennemis se le sont disputé ! »  Et c’est  pourtant cet inconnu qui constitue une autre partie de la réalité,  et cette réalité inconnue exerce sa puissance sur notre environnement et sur nos personnes. Nous sommes entouré de puissances et constitués  de pouvoirs qui nous font exister, et c’est de ces puissances qui règnent sur nos conditions de vie, que va naître le sentiment de ce qui nous dépasse, une Surnature en quelque sorte, qui va constituer le sacré dont nous n’avons que le sentiment !

Le sacré se tient dans les forces qui nous font vivre et que nous ne connaissons pas !

        Et l’humanité va le personnaliser ce sacré  en baptisant ces puissances : les Dieux ! J’ai bien dit les Dieux et non pas Dieu : Pourquoi ?   

             Ce qu’il faut savoir d’abord,  c’est que, dans l’antiquité, on appelle Dieux tous les hommes puissants et quelque peu hors du commun. C’est ainsi que même dans la Bible Hébraïque, qui professe un seul Dieu créateur,  vous trouvez au livre de l’Exode, que le Dieu d’Israël  donne à Moïse l’ordre d’aller discuter avec  le roi d’Egypte. Et comme Moïse ne se sent pas capable de discuter,  avec un personnage aussi considérable, Dieu le rassure en lui disant : «  Je vais te faire un Dieu aux yeux de Pharaon ! »

     Voici à travers la Bible comment évolue la notion de Dieu. C’est d’abord le dieu que croit entendre Abraham, et Abraham en fait  le Dieu de sa famille, il  va devenir ensuite le dieu de son clan puis d’un peuple, celui d’Israël, mais il n’est encore qu’un Dieu parmi les autres. Mais un jour il se dira « le Dieu des dieux », le plus puissant parmi les autres, avant de devenir le Dieu Unique, le dieu Créateur  dont tous les autres dieux ne sont que des créatures. Ainsi,  dans la théologie Héliopolitaine, bien plus ancienne que la Bible  on trouve cet article de foi :

         71GYmRkkhdL._AC_SY879_.jpg« Il est le Grand Dieu qui a parlé ses membres ! Rà a fait de tous ses noms le cycle des Dieux. C’est Rà qui a créé ses membres  devenus des dieux par la suite » ! J’abrège, mais  non seulement les textes Egyptiens sont unanimes, mais les hindous diront la même chose de Brahma !

         Cette évolution est connue des religions polythéistes, c'est-à-dire celles qui adorent plusieurs dieux. Elles finissent par concevoir dans le peuple des dieux un Dieu supérieur à tous les autres, (c’est ce qu’on appelle, « L’Enothisme ») ce Dieu  sera DZeus, pour les Grecs et ce nom de Dieu vient d’un terme Indo-Européen : Dew, qui signifie a peu près : « Le ciel lumineux ! » Ce  sera Odin  pour les Germano-Scandinaves, et  Jupiter chez les Romains.   Jupiter,  signifie Le Dieu-Père ! Il correspond au nom du Dieu Sythique : « Papaïos » ! C'est-à-dire que 1000 ans peut—être avant que  le Christ annonce le Dieu comme Père, les païens en avaient déjà la notion d’une paternité sacrée!

         Je dois vous révéler ce que j’ai découvert  en étudiant les langues anciennes. C’est que les mots importants ont un endroit et un envers qui en prolongent le sens.  Prenons le nom  du Dieu créateur Toum ;  Et si vous inversez, TOUM,  vous obtenez MOUT, qui est le nom Egyptien  de la grande Déesse ! Ainsi le premier nom de la divinité, montre qu’elle est « Patermaternelle » Géniteur-Génitice. Et nous retrouvons ce qui est annoncé dans la genèse Hébraïque « Dieu créa l’homme à son image » ; Il le créa masculin-Féminin, et si l’on suit le texte de la Bible, en  Hébreu, ce sera Aish et Aisha, comme sont une quasi même chose, le Feu et la Flamme.  Ce dieu séparera ensuite les deux sexes, et cela cache un profond mystère : il y a eu quelque part un accident ! Et notre humanité actuelle n’est pas celle de la création, puisque les sexes sont séparés. Et Platon  attribuera à la méchanceté des hommes, que les sexes aient été séparés. Mais cette séparation ne peut être exécutée par un Dieu parfait  ,car la séparation semble s’être mal faite parfois, puisque certains hommes ont des tendances de femmes, et des femmes des tendances mâles ! Mais cela pose un problème pour une meilleure définition du sacré ! Si l’homme actuel est le résultat d’une faute,  il ne peut être totalement sacré ; le sacré ne peut se trouver que dans le « sans-faute », c'est-à-dire dans le créateur, le pouvoir inaccessible à la faute,  Avant la faute, la Nature de l’homme  correspondait donc au sacré.  Alors il faut admettre que la « faute » ou « l’accident » nous à dénaturés ! Nous ne  sommes pas  l’espèce que nous étions à l’origine ! Et pour tenter d’expliquer cette chute, les religions vont imaginer, un être méchant, un tentateur qui nous aurait voulu du mal.  . L’écrivain Vercors dans les années 60 a quelque peu abordé ce mystère dans : « Les animaux dénaturés ». Il posait des questions  auxquelles  on n’a pas trouvé de réponse…

      Les hommes de l’antiquité  ont estimé que le sacré était assimilé à la puissance et à la connaissance qui donnent l’autorité, et ils ont donc  considéré la puissance comme divine et le savoir comme divin. Car il semble qu’au début, les divinités que l’on imagine, n’ont rien de Moral. Ils font ce qui leur plait. Ainsi le Dieu Hébreu de la Genèse,  est jaloux, orgueilleux, inconstant, imprévoyant et il ne se distingue en rien des autres dieux du paganisme. Mais il est puissant ! On dit qu’il décide du mal comme du bien. Il n’est pas question de justice. Il veut être obéi aveuglement. C’est  le prophète Ezéchiel qui rapporte les paroles de ce Dieu qui ordonne de lui sacrifier les enfants premiers nés pour montrer sa puissance. Il n’a aucune ressemblance avec le Dieu-Père que fera connaitre  le Christ, et que bien des philosophes païens  découvriront par intelligence ! D’une certaine façon, le sacré inspiré par ces dieux est terrifiant ! Et par eux les hommes sont destinés aux enfers sans savoir pourquoi !

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  Il me parait important de vous faire remarquer ce qui montre la relativité des grands dieux du Paganisme. C’est que tous se présentent comme des fils qui ont volé leur trône à leur père ! Exemple : Le Dieu Zeus, s’est rebellé contre son père Cronos,  et l’a jeté dans le Tartare !  Mais Cronos déjà s’était révolté contre son Père Ouranos,  et lui avait coupé les génissoires !  Mais Ouranos avait succédé à son père Chaos dont on ne sait rien d’autre ! Les grecs ne faisaient pas remonter plus loin la généalogie de leurs Dieux…Il en est de même chez les Babyloniens : Leur grand dieu est Mardouk , mais si on en fait un Dieu créateur, il a cependant un Père, que l’on connait sous le nom d’Ea ou d’Enlil, mais lui-même est fils du grand Dieu An , mais An aurait aussi détrôné son Père Alallu dont on ne sait plus rien. C'est-à-dire que l’on ne sait rien  du Dieu Primordial, le véritable, le Dieu créateur ! Le Tout !

       Par contre les Egyptiens conçoivent le grand dieu « qui se crée lui-même », et dont la parole donnera les dieux subalternes, et il est très probable que la Genèse hébraïque leur empruntera ce Dieu créateur sous le nom d’Aelohim : C’est le seul nom connu qui est à la fois singulier  et Pluriel, et masculin et féminin. Je vous l’expliquerai si nous avions le temps.

       Logiquement, les anciens vont ensuite assimiler leurs Dieux aux puissances de la nature. C’est toujours la puissance qui sacre les Dieux. Prenons l’exemple du Paganisme Grec. Zeus est en premier lieu, le Dieu de la foudre. Poséidon, le dieu de l’océan, Eole, le Dieu des vents,  Hadès, le Dieu des enfers, Eros le Dieu de l’amour, Cérès la déesse des moissons,  etc,  et ils vont leur donner une existence semblable à ce qu’on constate de la nature, A savoir que la nature  semble mourir avec l’hiver, et ressusciter avec  le printemps.

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Ainsi tous les dieux «  mineurs » sont des dieux de la végétation qui ressuscite.  Même Zeus dit-on aurait eu sa tombe dans l’ile de Crête ! C’est Alexandre le grand qui va porter un coup fatal à la résurrection des dieux. Au cours de ses conquêtes il va  buter sur le tombeau de Melkart, le grand Dieu de Tyr, et il le fait ouvrir pour vérifier que le Dieu est bien ressuscité. Et l’on y trouve un grand Guerrier, baignant dans une huile d’embaumement, ce qui prouve que Melkart adoré comme un Dieu, n’était qu’un grand homme ! Et c’est ce que soutiendra le mythographe Evhémère ! Il déclara avoir découvert un texte qui révélait que les Dieux  n’étaient que de grands hommes divinisés. En fait, il semble qu’Evhémère ait été révulsé par la conduite immorale des prétendus Dieux Olympiens, qui avaient tous les défauts des hommes ! On l’a considéré comme un père de l’athéisme contemporain, alors qu’il a tiré des conclusions logiques du comportement des dieux Olympiens : Un Dieu Zeus  qui soulève toutes les jupes des nymphes qu’il trouve a son goût, ne peut pas être Dieu !

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Et  à notre Moyen Age, on trouvera une opinion semblable émise par Sturlusson le génie traducteur de la Mythologie  Germano-Scandinave laquelle  semble avoir inspiré la renaissance du paganisme contemporain. Dans ses commentaires sur « l’Edda » Strurlusson aurait soupçonné le Dieu Odin, d’être en réalité un grand chef de guerre Indo- Européen, pour ne pas dire Aryen, chassé du Caucase par une glaciation, et qui  aurait trouvé un territoire ou s’établir en Europe du nord. Il y a une relation certaine des « Edda », avec le « livre des Rois de Féridoun » qui retrace la mythologie persique. Je ne puis que signaler ici, le grand intérêt de cet ouvrage, autant pour les chrétiens que pour les païens qui sont en recherche !

     Rechercher, c’est être déjà religieux. Car on cherche la réalité à travers les apparences.

Et je voudrais revenir sur ce que je vous ai dit tout a l’heure des catégories que sont les croyants et les incroyants. Il y a deux incroyants qui me paraissent exemplaires dans leur catégorie. Le premier c’est Claude Allègre, un scientifique qui a quitté le parti socialiste  après avoir tenté de réformer en vain l’éducation nationale. A la fin d’un ouvrage ou il traitait de la science et de la foi,  il se mettait dans la peau d’un poète oriental qui aurait dit à peu près à la fin de sa vie : « Tout le monde sait que je n’ai jamais cru en dieu, mais tout le monde sait que je n’ai jamais menti. Alors, j’ai confiance ! »

         Cela me paraît remarquable, car dans la Bible Hébraïque, le mot qui recouvre la croyance, plus justement que le mot Foi,  c’est la confiance ! Si l’on ne peut croire par sentiment, peut-être est-il possible de croire « raisonnablement ». Car il est difficile d’admettre que nous ne servons à rien ! Et la confiance c’est  déjà l’espérance de découvrir que nous servons à quelque chose si nous sommes honnêtes avec nous-même !

        220px-Charles_Maurras_-_photographie_Frédéric_Boissonnas.jpg Le second personnage ce sera Charles Maurras, condamné comme « Collaborationniste », par la racaille Bolcho-Gaulliste, alors qu’il fut l’anti germaniste le plus virulent de son époque. ! Maurras était muré dans une surdité quasi-totale, ce qui lui avait donné une force de concentration extra-ordinaire. Philosophe de l’école très rationaliste d’ Auguste Conte ,  il n’avait jamais pu croire. Il était plutôt fervent de la sagesse Grecque, ce qui lui avait valu l’antipathie sectaire du Pape Pie XI. Quand il fut grabataire  en prison, et mourant,  il fut gracié par le président Auriol, et interrogé, il avoua même dans l’épreuve n’avoir pas pu faire un pas vers la religion, même après avoir fait une très belle prière poétique. Cependant sur le point de mourir, il accepta qu’un prêtre vienne l’assister, et il se produisit alors un fait extraordinaire. Alors que le prêtre montait l’escalier pour l’assister, Maurras se souleva sur son lit et il déclara : «  Pour la première fois, j’entends venir quelqu’un ! ».

      Moi, croyant, j’ai toujours pensé qu’il était aussi difficile de croire que de ne pas croire, car Dieu est invraisemblable ! Seulement voila, l’homme sans Dieu est encore plus invraisemblable ! Et nous en sommes là dans une réflexion sur le sacré et nous ne pouvons pas en dire grand-chose, puisque le sacré c’est ce que nous ne connaissons pas ! Et pourtant aujourd’hui l’avancée des sciences est un chemin d’accès. Depuis la découverte de la relativité par Einstein, qui ne pratiquait pas selon la synagogue, mais qui se disait croyant, la conception scientiste, c'est-à-dire la conception matérialiste de l’univers est révolue, elle n’est plus concevable par la raison et c’est sur cette note que je voudrais m’acheminer vers une conclusion ouverte.

      Je vais le simplifier au maximum.

      Les anciens  croyants ont cru, que la matière s’opposait à l’esprit. Et c’est ainsi qu’ils interprétaient abusivement la parole du Christ : « L’esprit est prompt et la chair est faible » ! On concevait que la matière était faite de sortes de briques solides, les cellules, elles-mêmes composées de briques plus petites, les atomes. Mais à partir du Microscope électronique, l’appareillage scientifique est devenu tel que l’on a pu constater, que les atomes étaient de petits univers avec des corpuscules en mouvement que l’on nomme  électrons, neutrons,  protons, Photons etc, on a même pu découvrir que les protons sont également composés que plus petites particules nommées les Quarks. Mais quand on veut fouiller les photons, on se rend compte qu’ils sont des grains de lumière, qu’ils ont une vitesse mais qu’ils n’ont pas de poids. Or la matière est composée d’un mouvement, qu’on appelle la Cinétique,  et d’une masse, le poids. Or les photons n’ont pas de poids, ils ne  sont que des points d’énergie lumineuse en mouvement, ils ne sont donc qu’une demi-matière, mais si deux photons se réunissent pour donner un électron, leur énergie donne un poids, c’est l’apparition de la matière. Et cela prouve que la matière nait de l’immatériel, que le visible nait de l’invisible, que la lumière est une énergie, que l’énergie est une pensée, et qu’à l’origine de la pensée il y a un penseur ! Et c’est ainsi qu’un grand Physicien Sir James Jean a pu dire : « L’univers ressemble de moins en moins à une grande mécanique, et de plus en plus à une grande pensée ! » :

          Il y a, dans le fatras de la Genèse Hébraïque une affirmation qui rejoint exactement, ce que je viens très mal de vous exposer. Que fait dire le livre au Dieu lorsqu’il lance la création : « Et Dieu dit : « Que la lumière soit, et la lumière fut ! » Et c’est cette lumière qui, première forme de l’énergie qui a commencé  de tisser  l’univers,  il y a près de 14 Milliards d’années. C’est ce que disent les savants. Pour la première fois, la science rejoint la révélation !

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Il y a 50 ans que j’ai entendu un physicien Français expliquer cela mieux que je ne le fais. J’écoutais la radio  tout en triant des feuilles de tabac, car j’étais planteur de tabac, et j’avais l’impression d’apprendre quelque chose de nouveau. Et voici qu’après avoir démontré que la matière  n’était qu’une apparence d’une certaine forme d’énergie, c'est-à-dire que la création était spirituelle, le savant concluait ainsi : «  Et oui, au terme de nos recherches, voici qu’il nous vient un mot que nous scientifiques pensions interdit, et ce mot est : Dieu ! »

      Quelles sont les conséquences logiques de cela ?  Plus la science  accroit nos connaissance, ce que nous trouvions mystérieux, soit le surnaturel, voila qu’il  devient naturel. Plus derrière les apparences nous découvrons une réalité,  et nous nous trouvons dans ce que Le Christ disait à ses Apôtres : « J’aurais encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les porter maintenant ; mais quand l’Esprit de vérité sera venu, il vous mènera vers la Vérité toute entière ! » Et cela, à mon sens correspond,  au texte de Joël, un des petits prophètes d’Israël, qui fait dire à Dieu : «  Après cela, je répandrai mon esprit sur toute chair, vos fils et vos filles prophétiseront,  vos anciens auront des songes et vos jeunes gens des visions ! ». A mon sens, nous sommes entrés dans ce temps d’effusion, qui est lié au cycle du Verseau, qui était représenté par les grecs comme un jeune homme déversant sur terre les ondes de l’esprit, car le Verseau est un signe aérien. Einstein a dit plusieurs fois, « Il va falloir penser autrement ! » et c’est à nous tous qu’il parlait ! Et c’est une prodigieuse intellectuelle, d’origine juive : Raïssa Maritain, convertie avec son mari au Catholicisme, qui semble avoir donné le signal, du règne de l’Esprit qui est celui de l’intelligence en disant : « On a combattu la religion au titre de l’intelligence, c’est aujourd’hui au nom de l’intelligence qu’il faut la défendre ! » Or l’intelligence ne se fabrique pas ; elle peut être cultivée, mais elle  est d’abord donnée de diverses façons,  et nous abordons avec cela un autre mystère ! 

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 Quand Archimède  découvre d’un coup, une des grandes lois de la Physique, il s’écrie, tellement cela est sans palier de réflexion : « Euréka » (J’ai trouvé) ! Quand Paul de Tarse , qui vient de participer au massacre du Chrétien Etienne, est jeté à bas de son cheval par l’esprit si lumineux , on ne peut relever qu’ aveugle  ce n’est nullement sa réflexion qui le convertit, c’est l’intervention inexplicable de l’ailleurs ! Quand Norbert Wiéner Le mathématicien surdoué qui passe pour être l’inventeur de la Cybernétique,  lors d’un cours à ses élèves, s’interrompt brusquement, pour parler du pouvoir des démons dans le monde, qu’il a servi sans le savoir et qu’il veut désormais combattre, quand il s’exprime ainsi, alors qu’il était un juif parfaitement Athée, c’est sous le poids d’une intuition tellement brutale, qu’il faut bien admettre qu’il a été une cible de l’Esprit ! Il écrira ensuite :

        « La science est impossible sans la foi. Par ces mots, je ne veux pas dire que la foi dont dépend la science est religieuse, et implique l’acceptation de n’importe quel dogme de croyances religieuses ordinaires, mais que, si la foi manque en l’idée que la nature obéit à des  lois, il ne peut y avoir de science ! »

        Ainsi  Wiéner ne se relie pas encore à une religion existante, mais il admet, qu’il y a une législation qui tend à « Ordonner » le monde, ce qui suppose un législateur ! Et ce qui, pour une nation, demande des nationalistes.

       Exemple tout à fait différent, quand Françoise Vernay, peut-être la plus grande éditrice de l’époque, dans la logique d’une vie totalement dépravée se fait avorter, à peine aperçoit-elle le petit fœtus flottant dans la cuvette, qu’il lui est révélé qu’elle vient d’accomplir le crime des crimes, c'est-à-dire qu’elle s’est dénaturée : Et du jour au lendemain elle change de vie ; Elle écrira un livre sur le sujet qui vaut la peine d’être lu : « Dieu existe, je l’ai toujours trahi ! »

     André Frossard, lui aussi juif complètement athée, écrira : « Dieu existe, je l’ai rencontré » ! Et il conte comment, s’étant trompé d’adresse, il entre par hasard,  dans une chapelle  ou est exposé l’ostensoir qu’on appelle « le saint sacrement, et il est pénétré d’un coup, par une lumière qui n’est pas d’ordre physique, ce que l’on appelle la lumière « Nouménale » qui est avant la lumière Physique que l’on dit « phénoménale », et il sait d’un coup qu’il est en face du Dieu auquel il n’avait jamais cru !

      Et c’est  un phénomène presque semblable, que va subir un autre juif totalement athée,

A-1308308-1279791915.jpeg.jpgMax Jacob, artiste à la vie de Bohème, accro aux drogues dures et même homosexuel dit-on, à qui apparait l’image du Christ sur le mur de sa chambre ! Et le choc émotionne est tel, qu’immédiatement il se jure d’abandonner ses licences, et il tiendra parole !

      J’ai cité ces cas étranges qui semblent se relier à une façon de savoir qui ne doit rien à la réflexion ! Einstein en a traité  comme d’une donnée, qu’il appelle l’intuition. Et il écrit :

     «  L’intuition  a pour moi les traits d’une opération de  divination (remarquez que dans le mot divination, il y a le « divin ») et il poursuit : « Le plus bel exemple d’intuition, c’est la théorie de la relativité générale ! La seule chose qui vaille au monde, c’est l’intuition ! »

      Il fait savoir que  déjà en son temps le grand peintre, Giovanni Pannini ( 1691-1765) avait écrit : « Quiconque a quelque pratique de l’introspection spirituelle entend en lui des voix

qui ne semblent pas les siennes. Il entend le murmure des suggestions qui lui étaient inconnues plus tôt, des suggestions imprévisibles et incroyables ! Il est faux de dire que nous travaillons avec notre cerveau ! En réalité, nous nous limitons à écouter un inconnu qui nous parle à l’oreille »

       L’immense poète Rainer Maria Rilke ( 1875- 1926) disait dans le même esprit, qu’on lui faisait « don » de ses vers ! Président de la Commission culturelle du Conseil régional à Bordeaux, et ayant créé  et présidé « La renaissance Aquitaine » pendant plus de cinquante ans, je confirme ! Il y a la versification qui est une technique et une fabrication, et la poésie, qui est inspirée, de telle sorte que les anciens en disaient qu’elle était le langage des Dieux : Elle est dans notre nature, comme une descente  du sacré qui peut se présenter a chacun de vous sous une forme différente.  Et cela nous ramène au thème que je devais traiter.   

      Comment oser dire cela, alors que le monde est en crise, parce que toutes les religions sont en crise, et que toutes les formes politiques ont échoué à rendre les peuples heureux ? Et bien c’est parce que l’Apocalypse à laquelle on se réfère comme désignant  un temps d’extrême violence, signifie seulement : « Révélation » ! Et nous y sommes ! Il faut que notre effroyable temps, accouche de la révélation, et il est rare que les accouchements soient indolores. Mais  ils sont dans la nature des choses. L’accouchement est dans la nature des choses ! Ce qui n’est pas dans la nature des choses, c’est de tuer l’enfant que l’on a conçu.

       Lorsque Picasso avouait : «  Ce qui me sauve, c’est que je réussis chaque jour à faire plus laid ! », il avouait dénaturer cette aspiration  vers le beau que l’homme porte en soi ! Quand, la fille de Béria, le pire exécuteur des crimes staliniens, osait dire : « Mon père est un démon ! », et cela malgré qu’elle eut été élevée dans le matérialisme marxiste, elle  démontrait que cette inspiration vers le bien, peut subsister dans la nature humaine, comme déjà une disposition vers la surnature ! Les religieux ont prétendu souvent que l’homme avait  à choisir entre la route du bien, et la route du mal, et c’est faux, car il n’y a qu’une route,  celle qui conduit l’homme au « plus » qu’il n’est ! L’homme qui fait son devoir par  l’aide qu’il apporte aux autres, c’est un homme qui « devient » ! Au contraire l’homme qui se sert des autres, pour ne considérer que son plaisir, il ne s’achemine pas, il se détruit, et il n’a plus à la fin de sa  vie, que l’espérance du néant. Or le néant, c’est ce qui n’existe pas.

       Il y a un mot qui définit la plénitude de l’homme qui devient, c’est le mot « extase ». Il est tiré du Grec et in signifie « Sortir de soi ». C’est un état auquel parviennent de saints personnages, et qui constitue la vision spirituelle de la divinité. Cela peut arriver a certains mourants, qui n’en reviennent qu’un instant pour supplier qu’on les laisse partir pour ce qu’il ont vu de l’au-delà. J’ai connu deux femmes de mon village dans cet état. Le cas le plus célèbre et qui n’est guère connu, c’est celui de Saint Thomas d’Aquin, un des théologiens les plus abondants,  qui se rendant à un concile, tomba en extase pendant le voyage, et il n’en sortit que pour déclarer : « Tout  ce que j’ai écrit, c’est de la paille !» et il mourut sur cela. Et l’Eglise n’a pas commenté, car ç’aurait été avouer, qu’en recevant l’enseignement de St Thomas, elle avait peut-être mangé de la paille !

       Si nous réussissons à détruire l’Islam avant qu’il ne nous détruise, ce qui implique la destruction également de la Vième république complice, nous allons connaître une véritable explosion des sciences, et il semble bien que ce soit la science-fiction qui en a dépeint les possibilités ! Demain, sera en mesure de cloner l’homme, de réaliser l’homme bionique, et grâce à l’intelligence artificielle, d’éradiquer les maladies dès leur apparitions. Demain, le surhomme, pourra modifier le nombre atomique de sa substance, pour traverser les obstacles, comme passa le Christ a travers les portes fermées du cénacle ! Demain comme l’aurait découvert Anton-Parks sur quelques gravures pré sumériennes, il sera possible d’établir des couveuses artificielles, pour libérer la femme de ses grossesses, et pour modifier la génétique, en fonction des nécessités sociales.  Demain, à partir de la découverte du professeur Charon de l’absence de l’espace temps à l’intérieur de l’atome, il sera possible de découvrir dans le cosmos, des tunnels de « Non-Espace-temps » qui nous permettront le voyage intersidéral ! Bref nous deviendrons ce que les légendes antiques nous ont rapporté des dieux de l’antiquité…

         L’ennui, c’est que toutes ces légendes se rapportent à une immense « guerre des dieux » ! Alors allons-nous commettre les mêmes fautes, qui ont ramené ces « civilisations » jusqu’à ne laisser que les éclopés que nous sommes ?

        Je crois qu’il faut se souvenir de la parole du Christ : « Que vaut à l’homme de gagner l’univers s’il vient à perdre son âme ! »

  Et cependant en tant que  Nationaliste figurez-vous que j’ai confiance, car je sais que mon devoir aujourd’hui c’est seulement de sauver de l’infamie, cette terre qui nous a été donnée, pour y remplir notre vocation

     Mais j’ai confiance aussi parce que mon Seigneur a dit : « Allons, prend ton grabat et marche ! »

     Et ceci dit, je vous remercie de m’avoir écouté !

00:29 Publié dans Philosophie, Traditions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sacré, nature, alexis arette, philosophie, tradition | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

vendredi, 27 mars 2020

Evola and Italian Philosophy, 1925–49: Three Biographical and Bibliographical Essays

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Evola and Italian Philosophy, 1925–49: Three Biographical and Bibliographical Essays

by Gianfranco de Turris, Stefano Arcella & Alessandro Barbera

Translation by Fergus Cullen

The following essays all appeared in Vouloir 119–121 (1996), the supplement to the revue Orientations, edited by Robert Steuckers. They centre on Julius Evola’s relations with the two major figures of Italian philosophy in the interwar period.

In “Evola, ultime tabou?” (pp. 1–3), Gianfranco de Turris asks if the rehabilitation enjoyed by such philosophers as Giovanni Gentile, previously denounced as Fascist, might be afforded to Evola. He briefly sketches the case in his favour: unlike the marginal crank of post-War imagination, Evola seems to have maintained relations with such figures of the first rank as Gentile and Benedetto Croce. In “Gentile/Evola: une liaison ami/ennemi…” (pp. 3–5) Stefano Arcella examines Evola’s fertile collaboration with Gentile and Ugo Spirito on the Enciclopedia Italiana. And in “Quand Benedetto Croce ‘sponsorisait’ Evola” (pp. 5–7) Alessandro Barbera investigates the Croce connection, looking in some detail at the correspondence between Evola, Croce, and the publisher Laterza.

French originals:

1—http://www.archiveseroe.eu/evola-a48672110

2—http://www.archiveseroe.eu/gentile-a126198308

3—http://www.archiveseroe.eu/croce-a126196870

PDF of this translation:

https://www.academia.edu/42191919/Evola_and_Italian_Philo...

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Gianfranco de Turris

Evola: the Last taboo?

by Gianfranco de Turris

gdtlivre.jpgWe will surely remember 1994 better than 1984, which Orwell immortalised by writing his celebrated apocalyptic book predicting an ultra-totalitarian world in which we all would have been irredeemably crushed. We will not remember it solely for the political event of 27 March in Italy, but above all for the consequences that this “reversal” might (I insist on the conditional!) have in the cultural sphere. Whatever one may thing of the victory of Berlusconi and his allies, it has already had a first result: the organisation of a colloquium dedicated to the personality of Giovanni Gentile; it was held in Rome on 20 and 21 May 1994 on the initiative of the leftist municipal council (which does honour to the Italian left, as does the other colloquium it dedicated to Nietzsche). We remember he whom we always defined as the “philosopher of Fascism,” fifty years after his death, when he was assassinated by a commando of communist partisans in Florence on 15 April 1944. After having beaten a long and sinuous intellectual course, many post-Marxist philosophers, such as Colletti, Marramao and Cacciari, claimed him for an authentic figure of the left, at least in a decent part of his work.

So Gentile recovers all his dignity for the “official” culture in Italy: of course, this concerns first of all Gentile the philosopher, and not the man and political militant. All the same, his rehabilitation as a philosopher marks a step forward in the liberation of spirits. So the last taboo for Italian intellectuals remains Julius Evola, as Pierluigi Battista nicely put it in the columns of Tuttolibri. Now, this year we also commemorate the twentieth anniversary of Evola’s death (11 June 1974). For Gentile, Italian official culture has at last come to accept, after a half-century and only some years before the year 2000, the position and importance of the “actualist” and Fascist philosopher. For Evola, on the contrary, a silence is always held, even is, imperceptibly, one feels that something is in the process of changing.

Luciferian Dilettante

Evola, in official culture, is thrown from one extreme to the other: on the one hand, he’s a demon, the Devil, an almost Luciferian personage, an ultra-racist to whom salvation is never to be granted; on the other, he’s culture’s sock-puppet, the inexact dilettante, unscientific and superficial, a clown of esotericism, “il Divino Otelma.” In interesting ourselves in him, we then risk toppling into the laughable, unless a more authorised voice begins to speak of him.

So there is still much work to be done on Evola, whether it be as a thinker of multiple interests, as an organiser of colloquia and promoter of intellectual initiatives between the Wars, as a man of culture and innumerable contacts, who received many suggestions from his contemporaries and gave in his turn.

During the twenty years that have passed since his death, few things have been done on his work and person in Italy; and these were the work of a small number of those who had always referred to Evola. We’ve found neither the time nor the manpower. It’s a bitter truth; but it’s so. It suffices to consider archival research: to reconstitute the facts and ideas, to fill in the “voids” in the life and in the evolution of Evolian thought, we need the documents; and these are still not all archived. The documents exist: it suffices to go and search where one thinks they might be found…

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For example, we don’t have access to the complete documentation on the relations between Evola and the Italian philosophical world of the ’20s and ’30s: Croce, Gentile, Spirito, Tilgher… We only finally know what Evola recounts of himself in his “spiritual autobiography,” The Path of Cinnabar. Ultimately, we know what we can deduce of his positions on diverse philosophical systems and on what we surmise intuitively. In general, we only know the views and opinions on Evola of the historians and academics who have especially studied that period of Italian culture: and they say that Evola was an isolated, marginal figure; that his ideas were not taken into consideration; that he was a singular, if not folkloric, figure. But do these opinions really correspond to reality?

We believe that we can today affirm that things were not so simple: that Evola was more relevant in his epoch than we’ve believed him to be. And we affirm this on the basis of a series of indications, hidden until today. The Roman weekly L’Italia settimanale is cataloguing these indications for the first time in a special supplement, in the hope of provoking debate and research.

Sponsored by Croce?

Evola maintained far more complex relations with Croce and Gentile that we’ve believed for many decades. Can we imagine an Evola “sponsored” by Croce? An Evola, collaborator with the Enciclopedia Italiana, patronised by the Mussolinian regime and directed by Gentile? An Evola close to Adriano Tilgher? An Evola in direct contact with Ugo Spirito? We can now divine that these relations were pursued more than we imagined them; but we have neither formal proofs nor the documents that definitively attest to them. The “isolated figure” was not, ultimately, isolated; the marginalised personage, as well, was not marginalised as we wished to say; the intellectual who, under Fascism, had amounted to not much, or missed out on everything, had been, ultimately, of more impact that we’d thought him. I think that we must seek out and recognise our fault: that of not having contemplated this sooner, and having given a truncated picture of Evola; with a complete vision of Evolian words and deeds, we may be able to refute many commonplaces. This won’t be possible unless the Croce Archives at Naples and the Gentile Foundation at Rome agree to let us consult the documents they hold and that concern the relations of Croce and Gentile with Evola.

Better late than never. The future will tell, after our work is done, whether Evola will always be, for progressivist culture, a taboo, will be the Devil, a clown…

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Stefano Arcella

Gentile and Evola: Friends and Enemies

by Stefano Arcella

The relations between Evola and Gentile have always been seen from the perspective of conflict, from the perspective of profound differences between the respective philosophical orientations of the two men. Evola, in his speculative period (1923–7), elaborated a conception of the absolute individual, representing a decisive overcoming of idealist philosophy in all its multiple formulations—notably those of Croce’s idealism and Gentile’s actualism. Evola, in reaching the end of his speculations, already approached the threshold of tradition, understood and perceived as openness to transcendence, and towards esotericism (as an experimental method for the knowledge and realisation of the self). His speculative period had thus been a necessary step on his path towards Tradition.

For all that, in the history of the relations between these two thinkers, there is an element that has remained utterly unknown before now: if we make ourselves aware of it, we acquire a clearer, more direct and more complete vision of the bond that united these two men—enemies to all appearances. This element is the correspondence between Evola and Gentile, which we can now consule, thanks to the courtesy the Fondazione Gentile has shown. This correspondence dates to the years 1927–9, to the time during which Evola directed the revue Ur, a publication aimed at working out a science of the Self, and which was subsequently titled a “revue of esoteric science.”

It was at this time that Gentile, with his collaborators, prepared a work of great scientific importance: the Enciclopedia Italiana, of which he was the first director. The first volume of this gargantuan work, commissioned by the Mussolinian regime, was produced in 1929. The following tomes appeared quarterly.

The most significant letter, at least from an historico-cultural perspective, is that sent by Evola to Gentile on 2 May 1928 (the year in which Imperialismo pagano was published). This letter is on paper with the letterhead of the revue Ur; it thanks Gentile heartily for having acted upon his wish to collaborate on the Enciclopedia Italiana; and Evola, in what follows, makes reference to his friend Ugo Spirito regarding the areas that might fall within his expertise.

This collaboration is confirmed in a letter of 17 May 1929, in which Evola reminds Gentile that the latter entrusted the writing of certain entries to Ugo Spirito, who in turn entrusted them to him. In this letter, Evola doesn’t specify precisely which entries are concerned, which makes our researches more difficult. Currently, we have identified with only one entry with certitude, relating to the term “Atanor,” signed with the initials “G.E.” (Giulio Evola).

These points can be verified in the volume Enciclopedia Italiana: Come e da chi è stata fatta, published under the auspices of the Istituto dell’Enciclopedia Italiana in Milan in 1947. Evola is mentioned in the list of collaborators (Evola, Giulio, p. 182); and also mentioned are the initials which he used to sign the entries of his expertise (G. Ev.), as well as the specialism in which his expertise was incorporated: “occultism.” This term designates the specialisation of the Traditionalist thinker, and not an entry in the Encyclopaedia. Furthermore, the citations, which this little introductory volume indicates beside the matter treated, suggest the volume on which Evola collaborated especially: it was vol. V, published in 1930, whose first entry was “Assi,” and last “Balso.”

Currently, we seek to identify precisely the notes prepared by Evola himself for this volume. We account for the fact that a good number of entries weren’t signed, and that the preparatory material for the Encyclopaedia must constantly be recategorised and put in order under the auspices of the Archivio Storico dell’Enciclopedia Italiana, because these masses of documents were dispersed in the course of the Second World War. Indeed, one part of the documentation had been transferred to Bergamo under the Social Republic.

Another element lets us verify Evola’s participation in this work of broad scope: Ugo Spirito mentions the name Evola in a text of 1947 among the writers of the Encyclopaedia in the domains of philosophy, economy and law. Identical indications are found in vol. V of 1930.

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On the basis of his data, further considerations are in order. The fact that Evola wrote to Gentile on paper with the Ur letterhead, on 2 May 1928, is not random.

Evola was not a man who acted at random, above all when he might be put in contact with a philosopher of Gentile’s standing, a figure of the first rank in the Italian cultural landscape of the era. Evola then didn’t present himself to the theoretician of actualism in a personal capacity, but as the representative of a cultural thread which found its expression in Ur, the revue of which he was the director. Evola hereby attempted to formalise esoteric studies and sciences within the bounds of the dominant culture, at the historical moment at which Mussolinian Fascism triumphed. This purpose is divined immediately when one knows that the discipline attributed especially to Evola in the Encyclopaedia was “occultism.”

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Giovanni Gentile

Gentile then accepts Evola’s collaboration, which represents, in fact, an avowed recognition of the qualifications of the theoretician of the absolute individual, as well as an indication of the attention given by Gentile to the themes treated in Ur, beyond the convictions that oppose one man to the other, and the irreducible differences of a philosophical order that separate them. Evola’s collaboration on the Encyclopaedia directed by Gentile proves that the latter counted him among the first rank of scientific minds, the cultural prestige of which was incontestable in the Italy of that epoch. From these epistolary exchanges between Evola and Gentile, we can deduce, today, a lesson which the two philosophers bequeath us in concert: they both show themselves capable of harmoniously integrating coherences to which they are strangers—coherences which contradict their own principles—which attests to an openness of spirit and a propensity for dialogue; to fertile confrontation and to collaboration, even and above all with those who express a marked otherness in character and ideas. Coherence is a positive force: it is not the rigidity of him who shuts himself up in sterile isolation. A fair play upon which it suits to meditate at this moment, at which some shout their heads off for a new inquisition.

For fifty years, we have witnessed an uncritical, misguided and unfounded demonization of our two thinkers; we’ve observed a gulf of incomprehension, of barriers which, happily, we might begin to break today, in view of the processes of transformation at work in the world of culture. All the same, the degradation of cultural debate in the aftermath of anti-fascism or party spirit is an unhappy reality of our era. To reverse the trend, it suits to return the spotlight on these bonds between Evola and Gentile—between two philosophers belonging to entirely different and opposite schools—in order to launch a debate at the Italian national level; to re-examine the roots of our recent history; to recuperate what has been unjustly stifled since 1945 and scrubbed from our consciousness in a burning fever of damnatio memoriae.

In conclusion, besides the path that the consultation of the Laterza archives offers us to explore the relations between Croce and Evola, we would also like to consult the letters of Croce; but alas, the Croce Archives have told us in so many words that “those letters are not consultable.” These are politics diametrically opposed to those practiced by the Fondazione Gentile, which itself permits one to consult, without difficulty, the letters of which I’ve informed you.

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Alessandro Barbero

When Benedetto Croce “Sponsored” Evola

by Alessandro Barbero

Julius Evola and Benedetto Croce. In appearance, these two thinkers are very distant from one another. That said, for a certain period of their coexistence, they were in contact. And it wasn’t an ephemeral episode, but a link of long standing, lasting for almost a decade, from 1925 to 1933. To be more precise, we should say that Croce, in this relation, played the part of “protector,” and Evola the role of “protégé.” This relation began when Evola entered the prestigious Areopagus of authors at the publisher Laterza of Bari.

In the ’30s, Evola published many works with Laterza, which have been reissued post-War. Now, today, we still don’t know the details of these links within the publisher. In fact, two researchers, Daniela Coli and Marco Rossi, have already furnished us in the past with intelligence on the triangular relation between Evola, Croce and the publisher Laterza. Daniela Coli approached the question in a work published ten years ago with Il Mulino (Croce, Laterza e la cultura europea, 1983). Marco Rossi, for his part, raised the question in a series of articles dedicated to the cultural itinerary of Julius Evola in the ’30s, and published in Renzo de Felice’s review Storia contemporanea (6, December 1991). In his autobiography, The Cinnabar Path (Scheiwiller, 1963), Evola evokes the relations he maintained with Croce, but tells us very little, ultimately: far less, in any case, than we can divine today. Evola wrote that Croce, in a letter, did him the honour of appraising one of his books: “Well ordered, and underpinned by reasoning quite exact.” And Evola adds that he knew Croce well, personally. The inquest leads us straight to the archives of the publishers at Bari, currently deposited at the State archives of that town, which might consent to furnish us with far more detailed indications as to the relations having united these two men.

The first of Evola’s letters that we find in Laterza’s house archives isn’t dated, but must trace to the end of June 1925. In this missive, the Traditionalist thinker replies to a preceding negative response, and pleads for the publication of his Teoria dell’individuo assoluto. He writes:

It is assuredly not a happy situation in which I find myself, I, the author, obliged to insist and to struggle for your attention on the serious character and interest of this work: I believe that the recommendation of Mr. Croce is a sufficient guarantee to prove it.

Theory of the Absolute Individual

The liberal philosopher’s interest is also confirmed in a letter addressed by Laterza to Giovanni Preziosi, send on 4 June of the same year. The publisher writes: “I have had on my desk for more than twenty hours the notes that Mr. Croce sent me concerning J. Evola’s book, Teoria dell’individuo assoluto; and he recommends its publication.” In fact, Croce visited Bari around 15 May; and it was on this occasion that he transmitted his notes to Giovanni Laterza. But the book was published by Bocca in 1927. That was the first intervention, of a long series, by the philosopher in Evola’s favour.

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Some years later, Evola returned to knock at the door of the Bari publisher, in order to promote another of his works. In a letter sent on 23 July 1928, the Traditionalist proposed to Laterza the publication of a work on alchemical Hermeticism. On this occasion, he reminded Laterza of the Croce’s intercession on behalf of his work of a philosophical nature. This time once more, Laterza responded in the negative. Two years passed before Evola reoffered the book, having on this occasion obtained, for the second time, Croce’s support. On 13 May 1930, Evola wrote: “Senator Benedetto Croce communicated to me that you do not envisage, in principle, the possibility of publishing one of my works on the Hermetic tradition in your collection of esoteric works.” But this time, Laterza accepted Evola’s request without opposition. In the correspondence of that era between Croce and Laterza that one finds in the archives, there are no references to this book of Evola’s. This is why we may suppose that they had spoken of it in person at Croce’s house in Naples, where Giovanni Laterza has in fact stayed some days previous. In conclusion, five years after his first intervention, Croce succeeded finally in getting Evola into Laterza’s catalogue.

The third expression of interest on the part of Croce probably originated in Naples, and concerns the reedition of Cesare della Riviera’s book, Il mondo magico degli Heroi. Of the dialogues relative to this reedition, we find a first letter of 20 January 1932, in which Laterza complains to Evola of having failed to find notes on this book. A day later, Evola responds and asks that he be procured a copy of the original second edition, that he might cast an eye over it. Meanwhile, on 23 January, Croce wrote to Laterza:

I have seen in the shelves of the Biblioteca Nazionale that book of Riviera’s on magic; it’s a lovely example of what I believe to be the first edition of Mantova, 1603. It must be reissued, with dedication and preface.

The book ended up being published with a preface by Evola and his modernised transcription. A reading of the correspondence permits us to admit the following hypothesis: Croce had suggested to Laterza to entrust this work to Evola. The latter, in a letter to Laterza dated 11 February, gave his view and judged that “the thing was more boring that I’d thought it would be.”

The Anthology of Bachofen’s Writings

The fourth attempt, which was not welcomed, concerned a translation of selected writings by Bachofen. In a letter of 7 April 1933, to Laterza, Evola wrote:

With Senator Croce, we once mentioned the interest which might receive a translation of passages selected from Bachofen, a philosopher of myth much in vogue today in Germany. If this thing interests you (it might eventually join the “Modern Culture” series), I can tell you what it concerns, taking into account the opinion of Senator Croce.

In fact, Croce was preoccupied by Bachofen’s theses, as a series of articles from 1923 demonstrates. On 12 April, Laterza consults the philosopher: “Evola wrote me that you had spoken of a volume that would compile passages selected from Bachofen. Is it a project that we ought to take into consideration?” In Croce’s response, dated the following day, there is no reference to this project; but we ought to account for one fact: the letter has not been conserved in its original form.

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Benedetto Croce

Evola, in any case, had not rejected the idea of producing this anthology of Bachofen’s writings. In a letter of 2 May, he announces that he proposes “to write to Senator Croce, that he might remind him of to what he had alluded” in a conversation between the two. In a second letter, dated to 23, Evola asked of Laterza if he in turn had asked the opinion of Croce, while confirming that he’d written to the philosopher. Two days later, Laterza declares not “to have asked Croce for his opinion” regarding the translation, because, he adds, “he fears lest he approve of it.” This is clearly a deceit. In fact, Laterza had asked the opinion of Croce; but we still don’t know what this opinion was, nor what had been decided. The anthology of selected writings of Bachofen was finally produced, many years later, in 1949, by Bocca. From 1933, the links between Evola and Croce seem to come to an end, at least from what the Laterza house archives permit us to include.

To find the trace of a reconciliation, we must refer ourselves to the post-War period, when Croce and Evola almost met once more in the world of publishing, but without the Traditionalist thinker noticing. In 1948, on 10 December, Evola proposed to Franco Laterza, who had just succeeded his father, to publish a translation of a book by Robert Reininger, Nietzsche e il senso de la vita. After having received the text, on 17 February, Laterza wrote to Alda Croce, the daughter of the philosopher: “I enclose to you a manuscript on Nietzsche, translated by Evola. It seems to me a good work; might you see if we can include it in the ‘Library of Modern Culture’?” On 27 of the same month, the philosopher responds. Croce considers that the operation might be possible; but he provides a few reservations all the same. He postpones his decision till Alda’s return, who was a few days in Palermo. The final decision was taken in Naples, around the 23 March 1949, in the presence of Franco Laterza. The opinion of Croce is negative, seemingly under the influence of his daughter Alda. On 1 April, Laterza confirms to Evola that “the book was much appreciated [without specifying by whom] on account of its quality,” but that, for reasons of “expediency,” it had been decided not to publish it. The translation appeared much later, in 1971, with Volpe.

This refusal to publish puzzled Evola, who didn’t know the real whys and wherefores. A year later, in some letters, returning the issue to the table, Evola raised the hypothesis of a “purge.” This insinuation irritated Laterza. Following this controversy, relations between the writer and the publisher cooled. In the final analysis, we can conclude that Evola was introduced to Laterza thanks to Croce’s interest in him. He left on account of a negative opinion offered by Alda, Croce’s daughter, on one of his proposals.

mardi, 24 mars 2020

Interview de Monsieur K à l'occasion de la réédition de "Révolte contre le monde moderne" de Julius Evola

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Interview de Monsieur K

à l'occasion de la réédition de "Révolte contre le monde moderne" de Julius Evola

 
L’équipe d’E&R Lille recevait Monsieur K le 21 décembre 2019 pour une présentation du livre de Julius EVOLA « RÉVOLTE CONTRE LE MONDE MODERNE », et a profité de sa présence pour lui poser quelques questions diverses et variées.
 

dimanche, 22 mars 2020

L’homme cosmique et la Tradition primordiale

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L’homme cosmique et la Tradition primordiale 

Conférence Mont-de-Marsan, 28 mars 2020

par Pierre-Emile Blairon

Bonjour, chers amis,

L’Europe : une longue mémoire

Tout le monde peut constater que chaque jour qui passe amène son lot de folie, de mensonges, de turpitudes, de déni de tout ce qui a fait la grandeur de l’Europe depuis des milliers d’années. J’ajouterai cette épidémie de coronavirus qui nous tombe sur le dos, et qui fait partie du dispositif - l’épidémie, créée ou non par l’Homme, est l’un des éléments majeurs de la conjonction des catastrophes d’une fin de cycle.

L’heure est donc à l’urgence.

Je veux d’abord rendre ici un hommage à nos héros qui ont porté les valeurs chevaleresques de l’Europe, celles qui ont donné aux Européens la maîtrise de leur destin et de leurs frontières, rendre un hommage à nos savants qui lui ont donné ses armes techniques, surtout dans le domaine de la médecine - merci, Docteur Alexis Carrel - !, rendre hommage à nos poètes et nos artistes - merci, Lovecraft, merci, Tolkien - et tant d’autres ! qui ont façonné ce qui fait la force originale de l’Europe : je veux parler de sa faculté de se projeter dans un imaginaire que nous avons été les seuls à concevoir et à habiter, sans l’aide de substances artificielles, je veux rendre hommage à notre faculté de création, notre faculté d’inventer de nouveaux mondes, au jour le jour, s’il le fallait.

Si nous sommes toujours capables d’étonner le monde, c’est parce que nous sommes porteurs d’une longue mémoire, sans que nous en soyons toujours conscients, une mémoire cachée au plus profond de notre être, une mémoire qui réapparaît aux moments les plus cruciaux de notre longue histoire et qui nous force à combattre, une mémoire qui nous vient de nos ancêtres hyperboréens, qui ont créé le monde dont nous vivons les plus néfastes moments, mais c’est dans l’ordre des choses, et  nous avons à assurer la pérennité de nos lointaines origines. Nietzsche disait : « Regardons-nous en face. Nous sommes des hyperboréens, — nous savons suffisamment combien nous vivons à l’écart. « Ni par terre, ni par mer, tu ne trouveras le chemin qui mène chez les hyperboréens » : Pindare l’a déjà dit de nous. Par-delà le Nord, les glaces et la mort — notre vie, notre bonheur… Nous avons découvert le bonheur, nous en savons le chemin, nous avons trouvé l’issue à travers des milliers d’années de labyrinthe. Qui donc d’autre que nous l’aurait trouvé ? »

L’heure est à l’urgence parce que nous sommes à la fin, à la fin de la fin, d’un grand cycle. Je reviendrai tout à l’heure sur la notion de cycle qui est la base même de nos connaissances européennes et de notre statut, pour ceux qui ne sont pas familiarisés avec ce concept fondamental et incontournable.

Continuer à se battre

Il faut le redire : les jeux sont faits, rien ne va plus, toutes les valeurs sur lesquelles s’appuyaient nos peuples sont inversées ; les forces négatives qui nous traquent depuis des millénaires semblent prendre le dessus. Elles ne le pourront pas, in fine, parce que nous ne pouvons pas rester sans agir ; on a dit de nos ancêtres gaulois qu’ils étaient de fameux guerriers ; l’un des plus puissants caractères de l’homme européen est de continuer à se battre même lorsqu’il semble que tout est perdu ; nous n’acceptons pas la fatalité comme les musulmans. Il faut que cette ténacité et ce courage servent cependant à quelque chose.

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Notre ami Maurice Martin, ou Robert Dun, l’avait déjà compris il y a trente ans quand il disait : « Nous sommes à l’âge missionnaire qui doit suivre toute grande prophétie. Chacun de nous a le devoir de devenir missionnaire. Mais cela exige de se cultiver, de lire et de réfléchir beaucoup, de développer son élocution et ses capacités de discussion calme et efficace. Cela exige donc de connaître l’adversaire. C’est certes plus pénible que d’attendre l’apparition d’un problématique chef charismatique et même de vendre des journaux, de coller des affiches et de tenir des meetings. Prendre le pouvoir ? Qui peut espérer encore en avoir le temps ? »

Effectivement, nous n’avons plus le temps. Les hommes de ma génération et ceux de la génération qui l’a précédée après-guerre, ont tenté de faire reculer l’échéance inévitable de cette fin de cycle. Ils ont tenté de conserver intacts les principales facettes du génie européen, avec les moyens et l’esprit hérités du monde ancien, c’est-à-dire surtout le combat viril, celui qui est traditionnellement réservé à la deuxième fonction chez les Indo-européens, la fonction guerrière.

Ce sont souvent les mêmes qui ont constaté l’inanité du combat militant - on nous appelait « activistes » - et ce sont les mêmes qui ont ensuite privilégié le combat métapolitique, tout aussi infructueux. Nous n’étions pas très futés.

Il faut bien admettre que 60 ans de militantisme acharné ne nous ont pas permis d’accéder au pouvoir, ni politique, ni électoral, ni culturel. La gauche, les progressistes, les mondialistes règnent sur le continent européen comme jamais.

Paganisme : croyance ou savoir ?

Nous avons cependant eu le mérite de réveiller le tréfonds religieux de nos peuples européens, ce qui fut autrefois appelé le paganisme, à l’heure du christianisme naissant, expression destinée à humilier les forces vives paysannes de nos terroirs ; le temps a passé, les antiques valeurs européennes ont perduré ici et là à travers différentes manifestations sacrées, comme le cycle du Graal, puis, dans les années 1960, au sortir de la guerre d’Algérie, nous avons voulu établir d’autres fondements, nous avons espéré rebâtir la vieille charpente du paganisme préhistorique ; mais nous avons agi légèrement, sans bien comprendre les bases essentielles de ce passé spirituel que nous venions de redécouvrir et nous avons alors engendré une croyance hybride qui balançe entre un athéisme hédoniste et un animisme qui se contente timidement de la Voie des pères – la lignée - , pour assurer une continuité, sans faire l’effort de tenter d’accéder à la Voie des dieux, olympienne et transcendante, selon la distinction faite par Julius Evola qui disait : « avec l'avènement de l'humanisme et du prométhéisme, il a fallu choisir entre la liberté du souverain et celle du rebelle, et l'on a choisi la seconde[1]."

J’ai employé le mot « transcendante », ce qui veut dire extérieure et supérieure. Mais, nous, petits hommes de cette fin de cycle, nous ne croyons que ce que nous voyons ; d’un iceberg, on ne voit que le dixième ; d’une carotte en terre, on ne voit que les fanes, et si l’on considère l’horizon, on peut croire que la Terre est plate (c’est à la mode) alors que notre œil n’est capable de ne voir, et ne voit effectivement, qu’un infime arc de cercle qui ne paraît pas courbe du tout ; or, il l’est. L’homme se raccroche à la raison et à la matière, de peur de s’envoler vers d’autres mondes de peur de découvrir qu’il est plus que ce qu’il ne paraît. Je vous invite à méditer cette phrase d’un sage indou du Ve siècle : « « On ne peut pas dire qu’une chose n’existe pas parce que les sots ne la perçoivent pas » (Buddhaghosa)

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Les monothéistes ne voient pas leur dieu, mais ils y croient ; les païens d’aujourd’hui voient leurs dieux, mais ils n’y croient pas. Pourtant, ils les voient tous les matins dans leur glace ; c’est Dieu qu’ils voient, sous les milliards de faces des milliards d’hommes vivants sur Terre. L’Homme est Dieu, une parcelle de Dieu plus ou moins grande, un être cosmique dont la stature grimpe jusqu’aux étoiles ou sur le dos de son voisin, selon son degré de sagesse et de connaissance ; c’est là la différence entre le paganisme originel et certains groupes néopaïens - et ces groupes-là foisonnent notamment dans la sphère New-Age ! - ; ces païens modernes ne peuvent être que de leur temps et de ce monde, soumis, dans le meilleur des cas, à la raison héritée des Grecs, d’une part, et à la matérialité, la force brute, héritée des Romains d’autre part ; nulle place pour la spiritualité des Celtes. Les universitaires historiens se sentiraient diminués s’ils avaient à consacrer ne serait-ce qu’un article à autre chose qu’à l’antiquité gréco-latine.

Bien qu’ils n’aient que le mot « sacré » à la bouche, ces gens refusent de franchir le pas vers le monde sacré, d’enjamber l’abime qui les sépare de cet autre monde ; parce que c’est aller vers l’inconnu dont ils ont peur et qu’ils sont bien trop impliqués dans leur monde bourgeois profane et son confort ; les vieux païens, dans des temps très anciens, savaient qu’ils côtoyaient leurs dieux ; ils les voyaient puisqu’ils étaient aussi présents dans chaque élément de la nature.

Nous ne devons pas parler, à propos des rapports avec le divin, de croyance ou de foi ; ces termes ne nous concernent pas ; Jung disait : « je ne crois pas, je sais. » ; nous devons parler de connaissance, qu’elle soit acquise par l’étude, ou par l’intuition, l’intuition qui n’est qu’une réminiscence des temps anciens, un souvenir blotti quelque part dans notre cœur et notre cerveau.

Dans cette volonté de rupture radicale avec le monde moribond qui nous entoure, il faut désormais se recentrer sur l’essentiel, la mission dont parlait Robert Dun, il faut rompre avec les vaines et vaniteuses dialectiques intellectuelles, il faut oublier les commentaires d’actualité qui n’auront plus d’intérêt le lendemain, il faut se garder de verser dans les intrigues et les machinations politiques… Toutes ces activités, si elles nous font plaisir, nous font perdre un temps précieux. Le monde qui vient a besoin de révolutionnaires, pas de réactionnaires, et encore moins d’intellectuels. Notre ami Guillaume Faye disait pertinemment, à ce sujet : « Alors que les barbares assiègent les murailles de Constantinople, on continue de disserter du sexe des anges et à faire de l’intellectualisme ».

Fin de cycle

J’ai parlé d’une fin de cycle ; Chroniques d’une fin de cycle, c’est le titre de mon dernier ouvrage ; mais il y a des fins de cycle qui n’ont rien de commun avec la Tradition.

Les écologistes, sous la férule d’Yves Cochet, inventent la « collapsologie », une sorte de fin du monde liée aux agressions subies par la planète

Certains économistes de « droite », « droite » avec des guillemets, se revendiquent « déclinistes » comme Nicolas Baverez.

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Oswald Spengler, dans son Déclin de l’Occident, un prodigieux ouvrage paru en 1917, avait minutieusement analysé les causes historiques de ce déclin que nous constatons aujourd’hui et il en avait tiré le caractère cyclique des vies et des morts des civilisations. Il a écrit de splendides pages mais, il faut bien le dire, l’ensemble du Déclin de l’Occident, qui foisonne d’érudition, n’est pas accessible au plus grand nombre.

En ce qui nous concerne, nous tirons la connaissance de cette doctrine cyclique des anciennes traditions, celles qui ont constitué l’ossature initiale de la quasi-totalité des peuples de la planète et, spécialement, pour nous, en tant qu’indo-européens, de la Grèce protohistorique et de l’Inde ancienne.

Le symbole de l’ouroboros, le serpent qui se mord la queue, est répandu dans toutes ces antiques traditions, l’ouroboros, cet animal qui se nourrit de lui-même et qui renaît de lui-même, qui est donc le symbole du cycle, de l’infini, du retour aux sources, de l’éternel retour, dont le mythe a été évoqué, par Nietzsche ou Eliade. Ouroboros, quatre « o » dans le même mot pour bien signifier le cercle (du grec boros, manger, et oura, queue).

La Tradition primordiale

En amont de l’Histoire humaine, profane, nous sommes, nous, Européens, les héritiers de la civilisation primordiale, originelle, qui a apporté ses connaissances au monde, ce qu’on a nommé la Tradition primordiale, dont on situe le berceau géographique en une mythique Hyperborée, en Europe de l’extrême nord où le dieu grec Apollon effectuait ses visites annuelles à bord d’un char volant conduit par des cygnes blancs, selon la légende. C’est grâce à la Tradition primordiale qu’on peut comprendre pourquoi des pyramides ou des mégalithes sont disséminés de toutes parts à travers le monde alors que les civilisations qui les ont construits semblent n’avoir aucun lien entre elles.

Chronologiquement, nous nous situons à la fin d’un grand cycle de notre civilisation européenne qui renaîtra de ses cendres, si nous prenons la peine de rassembler les éléments positifs, ceux qui en ont constitué la grandeur. Les fins de cycles possèdent toutes les mêmes caractéristiques ; c’est une convergence de catastrophes naturelles et humaines qui ne laisse sur Terre qu’un infime échantillon de chaque règne : humain, animal, végétal, minéral, destiné à engendrer le cycle suivant. Et même le mythe biblique de l’Arche de Noé participe de cette vision. Il se fait que le cycle qui nous concerne est un grand cycle qui a duré, selon la Tradition, 64800 ans. Il y a eu, dans l’Histoire sacrée, c’est-à-dire la préhistoire, l’Histoire antérieure à l’Histoire profane des historiens et des archéologues officiels, il y a eu plusieurs grands cycles, et des centaines de petits cycles contenus dans les grands cycles. Je ne vais pas m’attarder sur ce point précis, je l’ai déjà souvent développé.

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Avant de poursuivre, je vais citer une phrase de René Guénon qui correspond assez bien à la situation actuelle ; il dit : « Les événements à venir ne pourront pas être compris par la généralité, mais seulement par le petit nombre de ceux qui seront destinés à préparer, dans une mesure ou dans une autre, les germes du cycle futur. Il est à peine besoin de dire que, dans tout ce que nous exposons, c’est à ces derniers que nous avons toujours entendu nous adresser exclusivement, sans nous préoccuper de l’inévitable incompréhension des autres. »

 « Tradition primordiale » : On comprend facilement le sens du mot « primordiale » dans l’expression Tradition primordiale : c’est ce qui est à l’origine de tout. On comprend moins le sens du mot Tradition, un mot galvaudé, utilisé à toutes les sauces. La Tradition n’est pas le passé ; elle ne passe pas, elle reste ; sa principale caractéristique est d’être pérenne ; quand nous terminons un cycle, nous ne retournons pas vers le passé, mais nous remontons vers la source, c’est-à-dire vers notre naissance, vers notre re-naissance. J’ai pris tout à l’heure l’exemple de l’ouroboros, je peux prendre aussi l’exemple de la roue pour bien faire comprendre ce qu’est la Tradition primordiale.

La roue

Dans une roue, le moyeu est immobile, c’est le centre, là où se tient lové le dieu qui fait tourner la roue ; le moyeu représente la pérennité, ce qui est immuable, permanent, éternel ; c’est un principe comme l’était, par exemple autrefois, le principe monarchique ; tout s’agite et tourne autour du moyeu, le dieu-roi fait tourner le monde, les cycles se succèdent. Au moyeu se tient le principe spirituel. Plus on s’éloigne du centre, du moyeu, du pôle, plus on descend vers le cercle extérieur, en contact direct, dur et bruyant avec le sol, plus on descend vers ce cercle, plus on entre dans la matérialité ; les rayons constituent le moyen de dégringoler vers la matérialité ou, à l’inverse, en sens contraire, de monter vers le divin, vers le centre spirituel, vers l’origine, pour se régénérer, se ressourcer, retourner à la source et renaître à nouveau.

Vous aurez tous compris qu’il est bien plus difficile de remonter que de descendre. Julius Evola voyait justement la mode du ski alpin comme un symbole de cette négation de l’effort ; à ski, on ne fait que descendre, et on utilise ensuite des remontées mécaniques pour… recommencer à descendre.

Nous allons nous intéresser à ce monde que fait tourner autour de lui le dieu qui veille dans son moyeu.

Le système cyclique

La cyclologie, le système cyclique, n’est pas un concept utopique ; ce n’est pas non plus le résultat de supputations intellectuelles mûrement élaborées ; le système cyclique est le fondement même de la marche concrète du monde, du cosmos ; rappelons que le mot cosmos lui-même signifie « ordre » en grec. Tout ce qui vit sur Terre est soumis à l’ordre cosmique et à son fonctionnement qui est cyclique dans toutes ses manifestations.

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C’est une constatation d’ordre pratique qui ne laisse aucune place à l’approximation, aux digressions ou à l’émission d’autres hypothèses, la nature est ainsi faite, que ça plaise ou non.

Justement, ça ne plaît pas à tous.

Les monothéismes ont inventé la linéarité : un début, une fin. C’est un concept tout à fait artificiel conçu par l’Homme. Le dogme darwinien constitue un quatrième monothéisme, scientiste cette fois, dans cette perspective linéaire. Nous sommes issus, d’après ce concept, d’un singe et, après quelques millions d’années, nous avons appris à nous servir d’une massue pour fracasser le crâne des animaux et nous avons appris à cueillir des baies et des fruits pour nous nourrir puis il nous a fallu quelques millions d’années encore pour planter quelque chose et élever du bétail, et ainsi de suite jusqu’au siècle dernier où, en quelques années, nous avons peut-être marché sur la lune… Enfin, peut-être.

Evola dit que de l’inférieur ne peut naître le supérieur. Et il dit encore « Pour être précis, il est à nos yeux plus juste de dire que le singe dérive de l’homme par involution que d’affirmer que l’homme dérive du singe par évolution. Comme pour de Maistre, pour nous aussi, les peuples sauvages ne sont pas des peuples primitifs, au sens de peuples originels, mais souvent des restes dégénérés, crépusculaires, nocturnes, de races plus anciennes qui ont entièrement disparu. »

La linéarité suppose une évolution ; l’évolution a créé le dogme du « progrès ». Le progrès n’existe pas, autre que technique, on peut constater qu'il n'y a pas de progrès spirituel, tout le monde continuant à s'écharper de plus belle mais les progressistes, eux, persistent à exister ; ils ont échappé à tous les massacres, hélas.

C’est en observant le mouvement cyclique des planètes que nos ancêtres ont établi une mesure du temps ; les arbres, les fleurs, les saisons, les calendriers : heures, jours, mois, années, les civilisations, les peuples, meurent et renaissent suivant un processus bien ordonné, même s’il paraît aléatoire, de la même façon que le mouvement des planètes est réglé suivant un laps de temps précis mais pas toujours égal, ce que nous avons quelquefois du mal à comprendre, car si le mouvement cyclique consistait en un cercle fermé, ce serait plus simple ; mais le cercle fermé n’offre pas d’avenir autre que similaire à tout ce qui a été ; or, nous voyons bien que l’Histoire n’est pas exactement pareille même si ses épisodes se ressemblent étrangement. De même, les astres ne tournent pas en suivant un cercle bien formé mais selon une figure spiralée – notre galaxie est une spirale – de la même façon que notre planète n’est pas une sphère parfaite mais une figure ellipsoïde. C’est dans cette différence que tient le mouvement, quelquefois légèrement décalé, et ce mouvement, imparfait dans sa rotation, c’est la vie. Le système cyclique n’est pas un système qui suppose que notre destin est tracé une fois pour toutes. Il laisse, en spirale ouverte, une part à l’inconnu. C’est la part qui est destinée à l’âme européenne, celle des dieux.

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La réincarnation

J’ai parlé des civilisations et aussi des peuples dont la vie est réglée de manière cyclique ; je n’ai pas parlé des vies humaines, individuelles ; il s’agit là du concept de réincarnation ; le concept de réincarnation suit aussi un processus cyclique, mais, cette fois, en évolution ; les scientifiques profanes appellent « entropie » la loi de dégradation de l’énergie qui conduit à l’énergie zéro, c’est-à-dire à la mort. Lorsque cette loi s’inverse, on parle d’entropie négative, dans ce cas, le temps ne dégrade plus mais, au contraire, il construit (ce qui, d’ailleurs, n’a rien de négatif, ce serait même positif, allez comprendre le langage des modernes !). En gros, tout ce qui est de l’ordre de la matière sur Terre, tout ce qui concerne le profane, est en involution, et tout ce qui est de l’ordre du spirituel, du sacré, dans le cosmos, est en évolution. Nous avons vu ce processus double à propos de la roue, où l’individu monte ou descend les rayons selon sa qualité ou son absence de qualité, sa paresse ou sa volonté.

Selon le concept de réincarnation, cette doctrine soutenue par les Grecs, notamment par Pythagore et Platon, la Terre est une sorte d’école où les âmes individuelles vivent, meurent et renaissent dans des corps différents tout au long d’une longue vie qui peut se compter en milliers d’années terrestres ; chaque vie doit amener l’âme à devenir meilleure que dans la vie précédente ; l’âme choisit avant de revenir sur Terre le cadre dans lequel elle va vivre sa nouvelle vie, elle choisit donc aussi les parents et la famille, qui vont l’aider pour ce projet ; selon les traditions, notamment indoues, ceux qui se sont comportés comme des êtres nocifs au cours d’une vie doivent payer leur malfaisance et leurs turpitudes dans la vie suivante ; ils revivent donc, cette fois sans avoir le choix, dans les plus tristes conditions : infirmes sur le plan physique ou mental, mal dans leur peau, de quelque couleur qu’elle soit, ou de quelque sexe indéfini qu’elle soit, ces gens sont aussi dédiés à vivre une vie misérable dans des pays miséreux avec des gens qui leur ressemblent, dans des conditions de travail, de santé, d’hygiène, de moeurs épouvantables ; l’ensemble de ces conditions dégradantes s’appelle le karma chez les Hindous ; chez les Européens, ces gens constituent ceux qu’on appelle aujourd’hui les « minorités », tous ces individus décalés qui osent en plus revendiquer un statut au moins égal à ceux qui se sont toujours bien comportés ; il n’y a pas de quoi s’apitoyer sur le sort de ces individus qui tentent de culpabiliser l’Homme blanc et l’Européen avant tout, même s’ils sont eux-mêmes blancs et Européens.

Les forces négatives désormais à la tête de l’ordre mondial manipulent cette masse de disgraciés contre les gens normaux pour qu’elle instaure la « dictature des minorités » en remplacement des structures anciennes existantes ; cette horde de déshérités aux faibles immunités sera à son tour balayée dès la destruction accomplie de l’ancien monde.

Ne nous trompons pas sur l’aspect : Les âmes matérialistes et rationalistes sont de jeunes âmes, des enfants qui apprennent à marcher mais qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez ; je rappelle que, en vertu de l’inversion des valeurs en fin de cycle, ce sont ces gens qui tiennent illégitimement le haut du pavé ; la sagesse n’est pas une question d’âge ; il n’y a aucune raison pour des personnes saines d’être impressionnées par le vieux sénateur bedonnant, bouffi d’orgueil et d’assurance, qui connaît toutes les ficelles pour « faire du fric » ; c’était l’expression employé par Sarkozy quand on lui demandait quels étaient ses projets après avoir perdu l’élection présidentielle.

Selon certaines sources, des personnes ayant souhaité revivre des vies antérieures ont pu le faire sous la conduite d’un hypnotiseur ; selon ces témoignages, certaines d’entre elles ont pu retrouver la maison toujours existante qui a abrité une de leurs précédentes vies, en reconnaissant les lieux avec précision.

La montre

Je vous ai jusqu’à présent exposé ce qui semble être des théories ; Nous allons maintenant entrer dans le concret avec un exemple très simple et accessible à tout le monde.

Regardez votre montre avec ses trois aiguilles qui tournent à une vitesse différente ; ces aiguilles sont généralement pourvues d’une flèche à leur extrémité. Elles sont triomphantes et pleines de santé quand elles pointent en haut sur le midi, mais elles ont la tête en bas quand elles se rejoignent sur le 6, formant ainsi le nombre 666. A ce moment précis, toutes les valeurs qui régissaient une vie ordonnée cosmiquement sont inversées ; c’est l’Apocalypse, la fin d’un monde, mais c’est aussi la Révélation et l’annonce d’un monde nouveau puisque, lorsque tout espoir est perdu et que la situation est devenue catastrophique et cataclysmique, les aiguilles ne s’arrêtent pas et entament leur remontée vers le midi ; il faut que la dissolution de toute forme positive qui subsistait encore soit accomplie pour que les aiguilles puissent symboliser le basculement vers l’Age d’Or, vers le Grand Midi.

Dans la roue qui indique la succession des quatre Ages, on passe directement de l’Age de fer (l’Age du loup, selon les nordiques) ou l’Age sombre, à l’Age d’Or.

L’instant précis où les trois aiguilles se chevauchent sur le 6 marque une conjonction, celle d’un grand cycle.

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Ceux qui possèdent une montre où tous les rouages sont visibles constatent que plusieurs roues dentées de diamètres différents tournent à des vitesses également différentes et se rejoignent donc à un moment pour déterminer cette conjonction. La montre est le reflet du monde en mouvement avec des civilisations différentes qui ne vivent pas au même rythme mais qui finissent par se rejoindre à un moment pour entamer un nouveau cycle général.

Nous en sommes là, à ce moment précis que certains d’entre vous qui m’écoutez auront à la fois la chance et le malheur de vivre.

Les quatre âges

Cet exemple de la montre avec ses engrenages va nous aider à comprendre les différentes durées de cycles qui s’emboîtent les uns les autres comme des poupées russes.

Je le disais : ce sont principalement les Indous et les Grecs qui ont élaboré cette science sacrée qu’on appelle la cyclologie. Nous allons voir que tous les nombres édictés par ces deux grandes cultures ont une répercussion exacte sur la vie de la nature et la vie des hommes, ces deux vies étant inséparables.

L’indianiste Alain Daniélou nous parle d’humanités qui se succèdent, donc qui disparaissent et renaissent et non pas de civilisations dont les durées de vie sont subordonnées à celle de chacune de ces humanités. On peut être surpris par le fait que la tradition shivaïte situe le début du Kali Yuga de notre Humanité, c’est-à-dire le début de la fin de notre cycle, à environ 5000 ans en arrière. Si l’on considère que nous sommes vraiment arrivés au bout du bout de ce grand cycle, déterminé par l’âge de fer, autrement dit le Kali-Yuga, notre déclin aurait commencé vers moins 4460.

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Cette tradition situe même avec précision le début de la fin de ce même Kali-Yuga en 1939, date qui marque une fracture de l’histoire. Les Hindous, tout comme Hésiode, poète grec du VIIIe siècle avant notre ère, distinguent quatre âges pour chaque cycle ; ces quatre âges ont des périodes de vie calculées sur la base proportionnelle 4, 3, 2, 1. L’Age d’or, fort heureusement, est le plus long, et l’Age de fer le moins long ; il existe plusieurs façons de calculer ces âges, selon qu’il s’agit d’un petit cycle ou d’un grand cycle mais les valeurs de base sont toujours les mêmes.

À l’Âge d’or cité par Hésiode correspond, chez les Indous, le Krita Yuga.

À l’Âge d’argent correspond le Treta Yuga.

À l’Âge d’airain, ou de bronze, correspond le Dvapara Yuga.

À l’Âge de fer correspond le Kali Yuga.

Sans entrer dans le détail, je fais remarquer qu’il y a là une hiérarchie des métaux, à partir de l’or, qui est incorruptible et brillant comme le soleil, jusqu’au fer qui se dégrade en rouille pour finir par disparaître totalement.

Mircea Eliade nous dit qu’on « peut calculer de différentes manières la durée relative de chacun de ces quatre yugas ; tout dépend de la valeur qu’on accorde aux années, c’est-à-dire si on a affaire à des années humaines ou à des années « divines » dont chacune comprend 360 ans[2]. »

Revenons aux Yugas ; René Guénon est précis : « évaluées en années ordinaires, ces mêmes durées des quatre yugas seront respectivement de 25920, 19440, 12960, et 6480 ans, formant le total de 64800 ans[3]. » Remarquons que le kali-yuga constitue le dixième du siècle.

Un grand cycle présente une particularité, une « coïncidence », la conjonction (ou la convergence selon le terme employé par Guillaume Faye), la conjonction de plusieurs fins, de la même façon qu’il existe en astrologie des conjonctions extraordinaires ou, tout simplement, des éclipses. Le temps des hommes et celui de la Tradition, ou des dieux, se rejoignent. Le crépuscule du Kali-Yuga coïncide avec la fin d’un christianisme deux fois millénaires mais à bout de souffle, et avec le déclin de l’Occident emporté par la même vague puisqu’il avait identifié son Histoire à celle du christianisme. Les membres des sectes chrétiennes millénaristes espèrent une « apocalypse » - mot pris ici dans le sens de « fin du monde », et non pas de « révélation » - une fin du monde qui verra leur accession au ciel, près du trône de Dieu. Cette conjonction oppose deux vues-du-monde complètement différentes, l’une cosmique pour qui le crépuscule du Kali-Yuga ne représente que la fin d’un cycle et le début d’un nouveau, l’autre chrétienne, qui ne peut envisager d’autre fin que totale, et définitive.

25920, le nombre cosmique

Je vais maintenant vous parler d’un nombre important : le 25920.

Ce nombre est déjà apparu dans la conférence : c’est le temps que dure l’Age d’or en petit cycle. Un nombre qu’on peut au moins prononcer. Ça n’est pas étonnant, c’est un nombre humain. Faisons le calcul d’une journée, mais, cette fois, pour faire un mois : 60 secondes x 60 minutes = 3600 x 24 heures = 86400 secondes. En un mois, moyenne de 30 jours : 86400 x 30 = 2 592 000 secondes.

On pourrait penser qu’il s’agit d’un hasard si je donne un autre calcul à faire : la vitesse de la lumière est de 300 000 km par seconde, comme il y a 86400 secondes en un jour, la lumière parcourt donc 25920 millions de kilomètres par jour.

Encore une coïncidence ? La vitesse de la Terre autour du Soleil est de 30 km par seconde. Elle couvre donc 2 592 000 km par jour.

La Terre tourne sur elle-même et elle tourne autour du Soleil, mais un troisième mouvement l’anime, ce mouvement est connu par l’expression « précession des équinoxes ». Le très ancien laboratoire astronomique de Stonehenge, constitué de mégalithes dressés selon un ordre bien précis, avait parfaitement défini et prévu ce mouvement dans ses phases ultérieures quelques milliers d’années avant les calculs effectués par ordinateur. L’axe de la terre n’est pas fixe, il tourne lui-même selon un mouvement qu’on pourrait comparer à celui d’une toupie en bout de course ; le mouvement du pôle terrestre est cependant régulier et ne va pas s’arrêter, du moins pas avant quelques milliards d’années.

Ce mouvement met…, vous l’avez deviné, 25920 ans pour dessiner une révolution complète.

Ce nombre cosmique est pleinement analogique et prouve que l’Homme est un être cosmique, si l’on considère que le nombre moyen de respirations de l’être humain est de 18 par minute, soit, pour une journée : 25920.

Les ères zodiacales

Sur le plan zodiacal, nous allons entrer dans l’ère du Verseau, qui succède à celle des Poissons. Chacune de ces ères compte 2160 années ; on définit approximativement l’ère des Poissons comme ayant commencé avec la naissance du Christ, voire quelques dizaines d’années auparavant avec la naissance de Mithra dont le Christ est une sorte de calque. La totalité du cycle zodiacal compte 12 ères de 2160 années chacune, soit… 25920 ans.

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Je rappelle, par ailleurs, que le kali-yuga, notre fin de cycle, englobe trois ères zodiacales, qui sont, à mesure de leur apparition, de plus en plus marquées par la dégradation des valeurs originelles européennes, la dernière représentée par le christianisme, l’ère des Poissons, et, actuellement, par un pape dévoyé qui renie toutes les valeurs qui ont eu cours en Europe pendant 2000 ans, même celles revendiquées par les chrétiens. Inutile de parler du dernier avatar monothéiste qu’est l’islam, vous savez ce qu’il faut en penser.         

Le nombre d’or

Un dernier exemple qui prouve de façon incontestable que la nature, et donc le principe divin, avait bien tout prévu. C’est le nombre d’or, 1.618, la divine proportion, divine proportion parce que toutes les mesures harmonieuses du corps humain sont régies par la loi du nombre d’or et que c’est aussi le cas dans la nature pour d’innombrables espèces animales ou végétales ; là encore, le seul mérite de l’Homme est d’avoir découvert ce qui existait déjà. Les plus grands peintres comme Dürer ou Da Vinci et les plus grands architectes comme les constructeurs des abbayes cisterciennes ont fondé leurs oeuvres sur le principe du nombre d’or ; il se retrouve même dans la construction de certains dolmens, comme celui du Goërem à Gâvres dans le Morbihan (daté de – 5000 ans). C’est le symbole, et le secret, de tout ce qui est harmonieux sur Terre. Dans la nature, les exemples sont nombreux, depuis l’ammonite de plus de 100 millions d’années jusqu’aux coquilles d’escargot, les tournesols ou les coeurs de chardon.

L’involution contre le progressisme

Tous ces chiffres que je vous assène ont leur importance ; nous nous situons sur le terrain même de l’ennemi : les chiffres, les nombres, le règne de la quantité ; eh bien, sur ce terrain-là, leur propre terrain, ils ont tort ; ces nombres prouvent que le progressisme est une escroquerie.

Les esprits sont formatés par l’utopie de l’évolution et du progrès depuis au moins 2000 ans. Dire ce que je dis équivaut à faire du révisionnisme spirituel.

Et, pourtant, ces références chiffrées du système cyclique sont tout à fait claires et en conformité avec la science profane, ou moderne, comme vous voulez, qui ne reconnaît que ce qui est statistiquement reproductible.

La doctrine cyclique nous vient du fond des âges ; nous allons voir qu’elle est le plus sûr moyen de contrer l’idéologie progressiste qui est une supercherie, car les cycles naturels terrestres procèdent concrètement de l’involution, exact contraire de l’évolution ou du progrès.

C’est le principal, et définitif, argument que nous avons pour contrer l’utopie progressiste.

Ainsi, de notre vie humaine : les progressistes peuvent-ils aller contre la constatation que, dès que le bébé pousse ses premiers vagissements lui répondent les derniers râles d’agonie de l’homme mourant ? Que, dès nos premiers instants de vie, nous sommes condamnés à la mort. Est-ce ça qu’ils appellent une évolution ou un progrès ? Est-ce ça qu’ils appellent « aller de l’avant », une de leurs expressions favorites ?

Autre exemple :la nuit la plus courte de l’année, au solstice d’été, marque, dès le lendemain, le début d’une régression : les jours commencent à rallonger et, déjà, l’hiver pointe son nez alors que l’été n’est pas encore commencé ; est-ce là un progrès, une évolution ?

Dernier exemple : dès qu’un jour commence, il va vers sa fin pour être remplacé par la nuit, et inversement.

Le concept de modernité

Il est ancré dans les esprits que plus un concept est récent et plus il a de qualités parce qu’il serait le fruit de la modernité. Et les snobs (vous le savez sans doute, mot qui signifie sine nobilate : sans noblesse) de se pâmer devant telle sculpture ancienne aux lignes épurées parce qu’elle est tellement pleine de modernité, comme si l’étalon du beau était définitivement celui de l’art contemporain, de notre époque ; Or, c’est le contraire : plus un concept est récent, et plus il est le résultat, l’incarnation, de la dégradation du cycle, plus il est porteur des miasmes délétères de la fin. Plus quelque chose est nouvelle dans le cycle finissant et plus elle est marquée par une déchéance et une décomposition. Le « nouveau monde » est donc plus vicié que l’ancien, l’Amérique plus décadente que l’Europe ; plus nous allons vers le futur et l’avenir, et plus nous régressons, plus nous nous rapprochons de notre mort, de notre fin. Mais, je le répète, l’involution ne concerne que le monde profane ou moderne.

Christophe Levalois écrivait en août 2000, dans la revue Roquefavour : « Il importe en premier lieu de cerner ce que nous entendons par modernité. Pour nous, ce terme n’est pas synonyme de monde actuel ou encore de présent. La modernité est une vision du monde, une manière d’être et d’agir, qui engendre un type de société. Elle domine sans partage aujourd’hui. Sa caractéristique principale est un refus et un éloignement de l’Esprit (qu’on l’appelle Un, comme Plotin, Dieu, ou encore les Olympiens). La transcendance est non seulement niée, mais totalement incomprise.

Le moderne ignore ce qu’il ne perçoit pas en raison de son incrédulité et, il faut bien le dire, de l’atrophie de certaines de ses perceptions devenues extrêmement grossières et déséquilibrées.

Il a perdu le sens du surnaturel, lequel n’a aucun rapport avec l’irrationnel ou des troubles psychologiques dans lesquels les rejettent les modernes. L’irrationnel est le corollaire du rationnel. Le surnaturel n’est pas une déviance de notre réalité, mais une réalité tout aussi concrète que celle que nous connaissons au quotidien. »

A dire vrai, c’est l’Homme moderne qui présente des insuffisances par rapport à un être différencié ayant conservé l’essentiel de ses facultés de raisonnement. L’être « différencié » ne l’est que par rapport à la dégradation des facultés naturelles de la quasi-totalité des humains qui l’entourent.

Les hommes et les femmes qui vont relancer la roue du nouveau cycle ne feront plus partie du monde profane.

L’être différencié, nous allons en parler pour finir cette conférence ; c’est le volet qui nous concerne tous et fondamentalement.

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L’Homme cosmique

Notre mission ? Celle dont parlait Robert Dun ?

Déjà bien définir l’ennemi.

 D’abord, les mondialistes, quelques hyper-riches qui tiennent la planète sous leur joug, puis leurs laquais qui gouvernent nos pays, puis les masses de progressistes qui les soutiennent, puis les tas de bourgeois apeurés et résignés à se laisser massacrer, grand troupeau de moutons qui se laisse docilement mener à l’abattoir ; puis les hédonistes, après, les minorités dégénérées dont j’ai parlé plus haut, et aussi, dans l’urgence, les islamistes.

Dans l’urgence, nous sommes pris en tenaille d’une part entre les hordes de zombies qu’on appelle de nos jours les « minorités visibles » (et elles font tout pour l’être, Vous n’avez qu’à regarder la vidéo d’une gay pride ou d’un défilé de mode) et, d’autre part, l’autre arme de l’Ordre mondial : les fanatiques islamistes instrumentalisés eux aussi par les entités sataniques qui dirigent le monde. Ces sauvages bourrés de Captagon, sorte de meute déchaînée et hallucinée, sans foi ni loi, comme les orques dans « Le Seigneur des anneaux », vont se répandre comme les barbares à la fin de l’empire romain, dans nos pays européens – et ils ont déjà bien entamé leur mission - dans une apocalypse de feu et le sang. Ce sont ces derniers qui vont s’en prendre d’abord aux LGBT et autres invertis. On peut prévoir que nombre d’homosexuels, hommes et femmes, seront précipités du haut de la tour Eiffel ; puis ils massacreront les masses progressistes ou apathiques avant d’être eux-mêmes exterminés par les milices de l’Ordre mondial. N’oublions pas que l’islam, comme les deux autres religions du livre est en décadence ; les mondialistes – Satan – l’utilisent comme un cheval de Troie pour arriver à leur fin ; l’islam signifiant « soumission », rien ne peut mieux convenir aux élites mondialistes ; le comportement des musulmans va aider les mondialistes qui vont tout faire pour que les musulmans remplacent les Européens. Quand nos gouvernants ne répondent pas à l’invasion, c’est que c’est eux qui l’organisent, il ne s’agit ni de suicide, ni d’imprévision, ni de naïveté.

Le but de nos ennemis, c’est d’atteindre le moyeu de la roue pour arrêter cette dernière et empêcher le démarrage du nouveau cycle. Les transhumanistes veulent remplacer Dieu ; Mircea Eliade écrit dans « Le sacré et le profane » : S’il est vrai que notre monde est un cosmos, toute attaque extérieure menace de le transformer en « Chaos »

Julius Evola appelle « l’être différencié » un certain type de personne qui a renoncé à s’impliquer dans ce monde ; c’est un concept élaboré dans son ouvrage Chevaucher le tigre, un titre qui signifie qu’il convient de vivre dans ce monde tout en n’étant pas dupe du conditionnement cérébral qu’il nous impose.

L’Homme cosmique

Il y a eu les veilleurs qui nous ont aidé à arriver jusqu’à la fin ; maintenant, c’est aux hommes différenciés de prendre le relais : les sages occupant la première fonction vont rassembler les bagages ; une chevalerie va naître pour la deuxième fonction, les producteurs vont nous aider à vivre en autarcie.

Cette chevalerie devra naître sur la base du principe aristocratique, le gouvernement des meilleurs. Ceux qui sont capables de se donner des règles et maintenir pour eux-mêmes et pour les autres un comportement sans taches, impeccable, mot qui signifie sans faute, ou sans péché.

51lngVVkqNL.jpgLa mission des êtres différenciés est triple : elle consiste d’abord à se protéger, à survivre pour faire repartir le nouveau cycle ; inutile de s’investir dans la mêlée ; laissons-les s’entretuer. Le deuxième volet de cette mission consiste à rassembler les bagages pour franchir le gué, c’est le sous-titre de mon livre : La Roue et le sablier ; cette mission consiste à réunir tout ce qui a fait la grandeur de l’Europe. Enfin, le troisième volet consiste, par notre seule présence et notre seule volonté, comme une sorte d’égrégore, à empêcher nos ennemis d’arrêter le mouvement de la roue et la naissance du nouveau cycle.

Concrètement, mais je ne suis pas le mieux placé pour en parler, je suggère que se créent des structures solidaires disséminées – ce ne sont pas inévitablement des regroupements communautaires physiquement installés qui pourraient être trop facilement ciblées par nos ennemis ; je suggère que ces structures solidaires agissent sur le principe du localisme, un mot nouveau pour faire revivre ce qui était la base de nos sociétés indo-européennes ; je suggère que, au sein de chacune de ces structures soit désigné un représentant de chacune des anciennes fonctions indo-européennes : la fonction sacerdotale et royale qui est celle des constructeurs ; la fonction guerrière, celle qui protège les frontière du territoire qui accueille le clan, qui protège ses biens et les membres du clan, c’est celle des protecteurs, la fonction qui assure les besoins vitaux d’une communauté, celle des producteurs. Ces triumvirats seront en contact et en échanges permanents avec les autres triumvirats de chacune des communautés.

J’espère que cette conférence aura servi à quelque chose. Merci de m’avoir écouté.

Notes:

[2] Mircéa Eliade, Images et symboles, Gallimard

[3] René Guénon, Formes traditionnelles et cycles cosmiques, Gallimard

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jeudi, 05 mars 2020

PRÓLOGO A “LOS PROTOCOLOS DEL SACRO IMPERIO”

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PRÓLOGO A “LOS PROTOCOLOS DEL SACRO IMPERIO”

Eduard Alcántara

Ex: https://septentrionis.wordpress.com

Nos resulta tarea inaplazable la de sentar las bases de un proyecto de Europa que supere, hasta en sus más nimios supuestos, el conglomerado agónico y servil en que se ha convertido buena parte de nuestro continente y en el que se han, asimismo, sumido, esas tierras extraeuropeas habitadas por gentes de matriz indoeuropea. Por ello encontramos, además de muy acertado en sus planteamientos, muy oportuna la elaboración de estos Protocolos.

51FF1S9UVeL._SX331_BO1,204,203,200_.jpgEn su elaboración se han tocado, a nuestro parecer, todas las teclas que se debían de tocar: desde las bases socio-políticas en que deberá asentarse esa nueva Europa, que no soslaya cuál será su organización territorial-administrativa, pasando por la geoestrategia que deberá hacer propia, continuando por hasta cuál será la heráldica que deberá representarlo y acabando por tratar la que deberá ser su posición en el tema de la Trascendencia.

Compartimos el espíritu, la letra y el contenido de estos Protocolos y nos adherimos a ellos en todos los ámbitos tratados. Y como no se trata de resultar reiterativos con respecto a lo desarrollado en los mismos nos hemos hecho el propósito de centrarnos, especialmente, en una cuestión: la Espiritual. Y lo hemos decidido así por considerar ésta como la basilar si es que uno pretende plantearse una regeneración sustancial, real y digna de ser considerada como algo más que un simple parche puesto al estado paupérrimo y desolador en el que halla subsumida la gens europoide y al estado degradado de todas sus (en ocasiones no tan suyas) creaciones políticas, jurídicas, sociales, económicas, “culturales”,…

Hemos de tener siempre bien diáfana la idea de que toda institución, estructura y/u organización política, jurídica, social, económica y toda deriva cultural son siempre la consecuencia de una determinada manera de contemplar, entender, percibir y vivir la existencia. Son siempre el fruto de una determinada visión del mundo y de la vida. Son, en definitiva, el producto de una cosmovisión concreta. Pueden ser la consecuencia (tal cual acontece en estos destartalados, desangelados e inorgánicos tiempos agónicos y terminales por los que estamos transitando) de atisbar, sentir y vivir la existencia bajo supuestos de corte positivista, utilitarista, reduccionista, relativista y materialista o, por el contrario, pueden ser el reflejo de una concepción Superior del hombre y de la existencia, que no se ve -por tanto- amputada en su dimensión Trascendente y que postula valores eternos e inmutables.

Si la Europa desnortada, atribulada y alienante que pretendemos subvertir es la del triunfo de la Materia no queda otra que alzar la bandera del Espíritu para voltearla íntegramente. Ninguna alternativa que no contemple al hombre como portador no sólo de un compuesto psíquico-físico sino también de una dimensión Trascendente no debemos considerarla como auténtica e integral alternativa sino como parcheamiento que no hará más que alargar la situación decrépita y crepuscular que estamos padeciendo pero que en ningún caso habrá dado con las claves que explican el porqué del estado de decadencia y postración coetáneos. Podemos, labor titánica por otro lado, conseguir cambiar el actual armatoste político por otro que nos resulte orgánico, jerárquico y antiigualitarista. Podemos, aunque de conseguirse resultaría admirable, reemplazar las relaciones y los engranajes sociales actuales basados en criterios económicos por otros de índole comunitario y gremial-corporativo. Podemos, asimismo, sustituir el sistema capitalista-financiero por otro basado en el trabajo y la producción y no en la usura y en la especulación. Podemos, en definitiva, llevar a cabo una revolución en estos tres órdenes (político, económico, social), pero ésta acabará languideciendo debido a que nunca habrá traspasado el dominio de lo material y del plano mundano de la existencia. Al no estar anclada en una cosmovisión metafísica de la vida y de la existencia la revolución irá deshaciéndose como un terrón de azúcar en un vaso de agua, pues el hombre que la habrá hecho triunfar, el hombre que (por la lucha de otros) de ella se beneficie o el hombre que herede sus frutos no vivirá cada cotidiano actuar suyo como una especie de rito que lo aúne con lo Superior y Sacro, pues la revolución no habrá partido de premisas Espirituales, sino que su adhesión a los logros de la Revolución sólo partirá de su voluntad y ésta puede variar como lo hace aquella voluble psique autónoma que no está subordinada a una dimensión Superior a ella cual es la del Espíritu. El Espíritu es permanente, eterno e inmutable y, por ello, el alma-psique supeditada a aquél está informada por valores permanente y no fluctuantes. Y permanentes y no fluctuantes será la voluntad que en ella anide, así como la adhesión y la fidelidad a los principios de la revolución. Una mente autónoma, sin cordón umbilical que la une al Espíritu, irá cayendo, con mayor o menor celeridad, en la inercia del egoísmo, del individualismo y del consumismo y estos “ismos” acabarán dando al traste con aquel tipo de ordenamiento social orgánico y comunitario conquistado por la Revolución incompleta que se olvidó del plano de lo Trascendente, y acabarán desembocando, de nuevo, en un sistema capitalista que se alimenta de ellos (de los dichos “ismos”).

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Debe quedar, pues, claro que tanto en el Hombre nuevo que sea el propio de ese Sacro Imperio como en la concepción, vertebración y constitución de este último se debe establecer una jerarquización irrenunciable que tiene en su cúspide al Espíritu, por debajo de éste al alma-psique o mente en el hombre y al elemento cultural en el Imperio y en el plano inferior el cuerpo en el ser humano y la organización económica y social en el dicho Imperio.

Tras haber repasado estas premisas creemos llegado el momento de relacionarlas con lo redactado en estos Protocolos a los que se nos ha concedido el privilegio de prologar.

Así, en el Protocolo I, titulado “Proclama para el despertar de Europa”, se realiza la siguiente declaración de principios …opinamos que la misma representa la clave de bóveda de cualquier ulterior desarrollo y/o enumeración de principios:

“Nosotros somos herederos de una Idea perenne y multisecular que trasciende los tiempos”.

No puede, por menos, que venirnos a la mente aquel aserto que Julius Evola incluía en el capítulo VIII de “Orientaciones” cuando afirmaba que “es en la Idea donde debe ser reconocida nuestra verdadera patria.”

Con ello debe expresarse la asunción de que todo ordenamiento humano y todo discurrir en este mundo debe asentarse siempre en la certidumbre de la existencia de un Principio Supremo (la Idea) eterno e inmutable que se halla en el origen de todo el mundo manifestado y en la certidumbre de que el cosmos que de dicho Principio emana se halla constituido y compenetrado por unas fuerzas sutiles y sacras (macrocosmos) que lo vertebran y armonizan y que cualquier construcción política aquí abajo (en el microcosmos) debe ser fiel reflejo del orden (el Ordo del que se hablaba en el Medievo o el Rita del hinduismo) que rige allá en lo alto (en el macrocosmos), por lo cual el Imperium debe ser considerado, desde la óptica de la Tradición, como la forma más fidedigna de implantar, en el plano terrenal, el Orden de los mundos celestes. Un tal Imperium, así, debe recibir el atributo de Sacro.

Así mismo comentábamos que todo discurrir en este mundo debe asentarse siempre en la certidumbre de la existencia del mencionado Principio Supremo, por lo cual el hombre debe ritualizar y sacralizar todo acaecer de su cotidianidad ya que su accionar debe estar en consonancia y en sintonía con el equilibrio y la armonía que rigen lo Alto.

Por igual motivo se deben sacralizar todo tipo de celebraciones (estacionales, agrícolas,…), pues son recuerdo y recreación de los tempos de formación del mundo manifestado y de los ritmos cósmicos. La ritualización de esas celebraciones contribuye a la armonía, al equilibrio y a la interconexión de todo el entramado cósmico.

Volviendo al concepto de la Idea reseñado en este primer Protocolo escribíamos en cierta ocasión, con el propósito de aunarlo con la institución del Imperium, que “la Idea (en el sentido Trascendente) sería el eje alrededor del cual giraría todo un entramado armónico. Una Idea que a lo largo de la historia de la humanidad ha ido revistiéndose de diferentes maneras. Una Idea que -rastreando la historia- toma, por ejemplo, cuerpo en lo que simbolizaba la antigua Roma. Y Roma representará a dicha Idea de forma muy fidedigna. La Idea encarnada por Roma aglutinará a su alrededor multitud de pueblos diversos que, conservando sus especificidades, participarán de un proyecto común e irán dando cuerpo a este concepto de orden en el microcosmos que representa la Tierra. Estos pueblos dejarán de remar aisladamente y hacia rumbos opuestos para, por contra, dirigir sus andaduras hacia la misma dirección: la dirección que oteará el engrandecimiento de Roma y, en consecuencia, de la Idea por ella representada. De esta manera Roma se convertirá en una especie de microcosmos sagrado en el que las diferentes fuerzas que lo componen actuarán de manera armoniosa al socaire del prestigio representado por su carácter sacro (por el carácter sacro de Roma). Así, el grito del Roma Vincis coreado en las batallas será proferido por los legionarios con el pensamiento puesto en la victoria de las fuerzas de lo Alto; de aquellas fuerzas que han hecho posible que a su alrededor se hayan unido y ordenado todos los pueblos que forman el mundo romano, como atraídos por ellas cual si de un imán se tratase.” (1)

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Como sea que en nuestra cita se ha hecho directa alusión a la antigua Roma como buen paradigma de esta idea sacra imperial no estará por menos, con el objeto de ir afinando y perfilando mejor pormenores de esta concretización histórica del Imperium, que acabemos reproduciendo otros desarrollos que de ello hicimos:

“Roma aparece, se constituye y se desarrolla en el seno de lo que multitud de textos Tradicionales definieron como Edad de Hierro, Edad del Lobo o Kali-yuga. Edad caracterizada por el mayor grado de caída espiritual posible al que pueda arribar el hombre: por el mayor nivel de oscurecimiento de la Realidad Trascendente. Roma representa un intento heroico y solar por restablecer la Edad Áurea en una época nada propicia para ello. Roma nada contracorriente de los tiempos de dominio de lo bajo que son propios de la Edad de Hierro. Es por ello que, tras el transcurrir de su andadura histórica, cada vez le resultará más difícil que la generalidad de sus ciudadanos sea capaz de percibir su esencia y la razón metafísica de su existencia (las de Roma). Por ello -para facilitar estas percepciones sacras- tendrá que encarnarlas en la figura del Emperador; el carácter sagrado del cual -como sublimación de la naturaleza sacra de Roma- ayudará al hombre romano a no olvidar cuál es la esencia de la romanidad: la del Hecho Trascendente. Una esencia que conlleva a la sacralización -a través de ritos y ceremonias- de cualquier aspecto de la vida cotidiana, de cualquier quehacer y, a nivel estatal, de las instituciones romanas y hasta de todo el ejercicio de su política.

Con la aparición de la figura del Emperador Roma traspasa el umbral que separa su etapa republicana de la imperial. Este cambio fue, como ya se ha señalado, necesario, pero ya antes de dicho cambio (en el período de la República) Roma representaba la idea de Imperium, por cuanto la principal connotación que, desde el punto de vista Tradicional, reviste este término es de carácter Trascendente y la definición que del mismo podría realizarse sería la de una unidad de gentes alrededor de un ideal sacro. Por todo lo cual, tanto la República como el Imperio romanos quedan incluidos dentro de la noción que la Tradición le ha dado al vocablo Imperium.

Así las cosas la figura del Emperador no podía no estar impregnada de un carácter sagrado que la colocase al nivel de lo divino. Por esto, el César o Emperador estuvo siempre considerado como un dios que, debido a su papel en la cúspide piramidal del Imperio, ejercía la función de ´puente´ o nexo de unión entre los dioses y los hombres. Este papel de ´puente´ entre lo divino y lo humano se hace más nítido si se detiene uno a observar cuál era uno de los atributos o títulos que atesoraba: el de Pontifex; cuya etimología se concreta en ´el hacedor de puentes´. De esta manera el común de los romanos acortaba distancias con un mundo del Espíritu al que ahora veía más cercano en la persona del Emperador y al que, hasta el momento de la irrupción de la misma -de la figura del Emperador-, empezaba a ver cada vez más alejado de sí: empezaba a verlo más difuso debido al proceso de caída al que lo había ido arrastrando el deletéreo kali-yuga por el que transitaba.

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Los atributos divinos del Emperador respondían, por otro lado, al logro interno que la persona que encarnaba dicha función había experimentado. Respondían a la realidad de que dicha persona había transmutado su íntima naturaleza gracias a un metódico y arduo trabajo interior que se conoce con el nombre de Iniciación. Este proceso puede llevar (si así lo permiten las actitudes y aptitudes del sujeto que se adentra en su recorrido) desde el camino del desapego o descondicionamiento con respecto a todo aquello que mediatiza y esclaviza al hombre, hasta el Conocimiento de la Realidad que se halla más allá del mundo manifestado (o Cosmos) y la Identificación del Iniciado con dicha Realidad. Son bastantes los casos, que se conocen, de emperadores de la Roma antigua que fueron Iniciados en algunos de los diferentes Misterios que en ella prevalecían: de Eleusis, mitraicos,… Así podríamos citar a un Octavio Augusto, a un Tiberio, a un Marco Aurelio o a un Juliano.
La transustanciación interna que habían experimentado se reflejaba no sólo en las cualidades del alma potenciadas o conseguidas sino también en el mismo aspecto externo: el rostro era fiel expresión de esa templanza, de ese autodominio y de ese equilibrio que habían obtenido y/o desarrollado. Así, el rostro exhumaba gravitas y toda la compostura del emperador desprendía una majestuosidad que lo revestían de un hálito carismático capaz de aglutinar entorno suyo a todo el entramado social que conformaba el orbe romano. Asimismo, el aura espiritual que lo impregnaba hacía posible que el común de los ciudadanos del Imperio se sintiese cerca de lo divino. Esa mayoría de gentes, que no tenía las cualidades innatas necesarias para emprender las vías iniciáticas que podían hacer posible la Visión de lo metafísico, se tenía que conformar con la contemplación de la manifestación de lo Trascendente más próxima y visible que tenían a su alcance, que no era otra que aquélla representada por la figura del Emperador. El servicio, la lealtad y la fides de esas gentes hacia el Emperador las acercaba al mundo del Espíritu en un modo que la Tradición ha definido como de ´por participación´.” (2)

Este recorrido y análisis por la Roma antigua debe ser completado y compenetrado por otro. Así, la concretización histórica del Imperium se podrá cotejar en más de un caso y ayudará a tener un conocimiento más completo acerca de cuáles pueden ser los ejes y los modelos que contribuyan a que el Sacro Imperio perseguido por estos Protocolos sea concebido y entendido de la manera más fidedigna posible. Por estos motivos no vamos a privarnos de recordar lo que en su día expusimos acerca del Sacro Imperio Romano Germánico que floreció en la Edad Media y que “que nació con la vocación de reeditar al fenecido, siglos antes, Imperio Romano y convertirse en su legítimo continuador” (no en vano se apela, en el artículo 15º del Capítulo II del Protocolo II, al “milenario anhelo de unidad, nacido ya con el Sacro Imperio medieval”):

“El título de ´Sacro´ ya nos dice mucho acerca de su fundamento principal. También, en la misma línea, es clarificador el hecho de que el emperador se erigiera en cabeza de la Iglesia; unificando además, de esta manera, en su cargo las atribuciones o funciones política y espiritual.

De esta guisa el carisma que le confiere su autoridad espiritual (amén de la política) concita que a su alrededor se vayan uniendo reinos y principados que irán conformando esta idea de un Orden, dentro de la Cristiandad, que será el equivalente del Orden y la armonía que rigen en el mundo celestial y que aquí, en la Tierra, será representado por el Imperium.

La legitimidad que su carácter sagrado le confiere, al Sacro Imperio Romano Germánico, es rápidamente reconocida por órdenes religioso-militares que, como es el caso de la del Temple, son dirigidas por una jerarquía (visible u oculta) que conoce de la Iniciación como camino a seguir para experimentar el ´Segundo Nacimiento´, o palingénesis, que no es otro que el nacimiento al mundo del Espíritu. Jerarquía, por tanto, que tiene la aptitud necesaria para poder reconocer dónde se halla representada la verdadera legitimidad en la esfera espiritual: para reconocer que ella se halla representada en la figura del emperador; esto sin soslayar que la jerarquía templaria defiende la necesidad de la unión del principio espiritual y la vía de la acción –la vía guerrera- (complementariedad connatural a toda orden religioso-militar) y no puede por menos que reconocer esta unión en la figura de un emperador que aúna su función espiritual con la político-militar.

Para comprender aún mejor el sentido Superior o sagrado que revistió el Sacro Imperio Romano Germánico se puede reflexionar acerca de la repercusión que tuvo el ciclo del Santo Grial en los momentos de mayor auge y consolidación de dicho Imperio. Una repercusión que no debe sorprender a nadie si nos atenemos a los importantes trazos iniciáticos que recorren la saga griálica y a cómo se aúnan en ella lo guerrero y lo sacro en las figuras de unos caballeros que consagran sus vidas a la búsqueda de una autorrealización espiritual simbolizada en el afán mantenido por hallar el Grial” (3)

En el Artículo 3º del Capítulo I del Protocolo V se nos recuerda que “El Sacro Imperio se mantuvo como entidad predominante en Europa durante mil años hasta que en 1806 fue disuelto por Napoleón contra toda legitimidad.” (4)

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En el Protocolo I se explica que “la Idea no es propiedad de ningún régimen político sino de una Fuerza independiente del tiempo”. Y no se piense que se habla en abstracto, que se lanzan ocurrentes sentencias para rodear esta obra de cierto halo dilettante. No es así. Esa Fuerza no es otra que la que hace de la Tradición algo vivo y cargado de un sentido Superior. Es por ello que en el Protocolo VI, dedicado a “Religión y Espiritualidad”, se propugna una “religiosidad que contempla el Mundo como expresión de una Fuerza sagrada, de un Espíritu que es increado, absoluto y eterno, de un Dios Incognoscible al cual veneramos sin temor pero con respeto.”

Así, Julius Evola nos legó esta definición: “En su significado verdadero y vivo, Tradición no es un supino conformismo a todo lo que ha sido, o una inerte persistencia del pasado en el presente. La Tradición es, en su esencia, algo metahistórico y, al mismo tiempo, dinámico: es una fuerza general ordenadora en función de principios poseedores del carisma de una legitimidad superior -si se quiere, puede decirse también: de principios de lo alto-, fuerza que actúa a lo largo de generaciones, en continuidad de espíritu y de inspiración, a través de instituciones, leyes, ordenamientos que pueden también presentar una notable variedad y diversidad”. (5)

¿Y de dónde proviene esta Fuerza? Pues de lo Alto. Entiéndase, pues, que “las esencias del Mundo Tradicional emanan de de lo Alto; de lo que eleva al Hombre y lo transforma realmente por dentro, liberándolo de las ataduras y condicionamientos que más lo esclavizan: pasiones, egos engordados, impulsos incontrolados, pulsiones incontrolables, sentimentalismos turbadores del ánimo, bajos instintos,… Una alternativa auténtica al materialismo (verdadero meollo del Sistema) no puede pensarse si no es en base a una cosmovisión de corte metafísico; esto es, Tradicional.” (6)

Nos ha parecido muy acertada esa fórmula que, en el Protocolo I, habla de “Hombres contra el tiempo”, porque de ella se extraen múltiples enseñanzas, como la de que ese Hombre va ineludiblemente ligado a las Civilizaciones del Ser y no a las Civilizaciones del Devenir. El Sacro Imperio es el Imperio del Ser. Es el Imperio penetrado hasta el tuétano por la Luz del Espíritu. Es el Imperio asentado en lo Inmutable, Eterno e Imperecedero. Es el Imperio que insufla valores eternos a todos los que forman parte de él. Las Civilizaciones del Devenir, por el contrario, se sustentan en la perecedera materia, en los cambiantes impulsos de la psique y en los arrebatos pasajeros …son, pues, civilizaciones inestables que aunque parezcan todopoderosas, por lo asfixiantes y represivas que resultan, no son más que gigantes con pies de barro.

De esa fórmula también se extraen enseñanzas como la de que son Hombres Integrales los que emergerán al albor del Sacro Imperio. Son Hombres que serán señores de sí mismos y que enarbolarán valores tales como el de la lealtad, la fidelidad, el espíritu de servicio y sacrificio, el heroísmo, el equilibrio interior, la gravedad (tal como, p. ej., entendían la gravitas los antiguos romanos), la derechura interna, el honor o, más aún, el pundonor.  Finiquitarán, pues, esos hombres esclavos de sus pasiones desaforadas, de sus impulsos exacerbados, de sus emociones incontroladas y de sus bajos instintos. Se acabarán esos hombres vulgares, propios de los tiempos crepusculares en los que nos agitamos vermicularmente, carentes de personalidad y que se mueven por los innumerables estímulos externos a que son sometidos y que los convierten en presa fácil del más alienante consumismo, del más obsesivo pansexualismo y del más monstruoso materialismo. Ese hombre fugaz y variable ya no encontrará lugar alguno en el seno del Sacro Imperio.

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A ese hombre fugaz lo pretendimos situar y definir cuando, hace un tiempo, comentábamos que “si la Edad de Oro equivale al Mundo de la Tradición Primordial y puede ser calificada como la Edad del Ser y de la Estabilidad (de ahí su mayor duración) las restantes edades comportan la irrupción de un mundo moderno que puede, a su vez, ser denominado como mundo del devenir y del cambio (de ahí la cada vez menor duración de sus sucesivas edades). En verdad, no en balde, se puede constatar que en los últimos 50 años la vida y las costumbres han cambiado mucho más de lo que habían cambiado en los 500 años anteriores. Los traumáticos conflictos generacionales que se sufren, hoy en día, entre padres e hijos no se habían dado nunca en épocas anteriores (al menos con esta intensidad) debido a que los cambios en gustos, aficiones, hábitos y costumbres se sucedían con más lentitud. Los cambios bruscos, frenéticos y continuos propios de nuestros tiempos han dado lugar a lo que Evola definió como ‘el hombre fugaz’. Hombre fugaz que es el propio de la fase crepuscular por la que atraviesa la presente Edad de Hierro, caracterizada (esta fase) no ya por la hegemonía del Tercer ni del Cuarto Estado o casta (léase burguesía y proletariado) sino por la del que, con sagacidad premonitaria, Evola había previsto, pese a no haber vivido, como preponderancia del Quinto Estado o del financiero o especulador propio del presente mundo globalizado, gregario y sin referentes de ningún tipo. Este sujeto hegemónico en el Quinto Estado equivaldría al paria de las sociedades hindúes que no es más que aquél que ha sido infiel, innoble y disgresor para con su casta y ha sido expulsado del Sistema de Castas para convertirse en alguien descastado y sin tradición ni referentes. El hombre fugaz no se siente jamás satisfecho, vive en continua inquietud y convulsión. Su vacío existencial es inmenso y nada le llena. Intenta distraer dicho vacío con superficialidades, por ello su principal objetivo es poseer, tener y consumir compulsivamente. Cuando consigue poseer algo enseguida se siente insatisfecho porque ansía poseer otra cosa diferente, de más valor económico o de mayor apariencia para así poder impresionar a los demás. Y es que el mundo moderno es el mundo del tener y aparentar, en oposición del Mundo Tradicional que lo es del Ser. Este hombre fugaz se mueve por el ‘aquí y ahora’, pues lo que desea lo desea inmediatamente, no puede esperar. Su agitación no le permite pensar en el mañana.” (7)

Es ante este despojo, cual es el hombre fugaz, ante el que se erige el Hombre Integral. Ese hombre que es capaz de gobernarse a sí mismo porque no depende de los inputs que le pretenden inocular desde afuera. Ese hombre que es consciente, tal como se afirma en el Protocolo I, de que “nuestra fuerza creadora reposa en nosotros y que de nosotros depende dominar la vida” …y no ser dominados por ella.

………………………..

En la conclusión del primer Protocolo se nos recuerda esa sentencia vertida por Nietzsche (8) que rezaba así: “Mirémonos de frente: Somos hiperbóreos”.  Y es que resulta esencial ser conscientes de que nuestro Sacro Imperio no será nunca un imperio cosmopolita ni mundialista sino un Imperio cimentado en un hombre concreto, el hombre descendiente de los indoeuropeos de antaño. De los indoeuropeos que vivieron acorde a los parámetros propios del Mundo de la Tradición y que eran portadores de una manera determinada de concebir el Hecho Trascendente que en poco o nada se asemejaba a la que sostenían (y sostienen) otros grupos antropológicos para los cuales no vemos propio el tipo de Imperio Sacro objeto de nuestro estudio y objeto del proyecto presentado en el trabajo que estamos teniendo a bien prologar.

No se trata, en consecuencia, de aspirar a edificar un Imperio sobre una basa inconcreta. No se trata de construir un Imperio sobre el hombre abstracto que el liberal-individualismo ha excretado. No sobre un hombre vaciado de contenido, sin identidad ni referentes. No sobre un hombre intercambiable por cualquier otro del Planeta. No sobre un individuo atomizado sino sobre un hombre concreto, con cara y ojos. Así, leemos en el artículo 14º del Capítulo II del 2º Protocolo que “el Sacro Imperio (…) busca integrar a los pueblos europeos en un solo concepto sagrado sobre la base de la Tradición ancestral y de la identidad étnica.”

Los indoeuropeos de antaño eran, a su vez, los descendientes de los hiperbóreos (o pueblos boreales) aludidos por Nietzsche.

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Para una óptima comprensión, de parte del lector, de este origen hiperbóreo de las gentes indoeuropeas no creemos que esté de más el reproducir algunos fragmentos de nuestro “Prólogo a Rivolta contro il mondo moderno”, tales como los que siguen:

“El mito y las tradiciones y textos sacros nos hablan de un cataclismo, en forma de inhóspita glaciación, que asoló de manera especialmente cruda las latitudes septentrionales de la Tierra. Se trataría del final del benigno -climáticamente hablando- período interglacial propio del geológico pleistoceno. Dichos textos correlacionan -y hacen derivar- esa catástrofe con una caída espiritual de nivel que se habría, pues, reflejado, exteriormente, en la irrupción de esas terribles heladas. Como consecuencia de ellas los hombres boreales hubieron de abandonar su hogar circumpolar y desplazarse hacia el sur, estableciéndose en tierras del norte de Europa y, posteriormente (una vez ya finiquitado el pleistoceno y, por tanto, discurriendo el holoceno -la etapa geológica postglacial por la que, a día de hoy, seguimos transitando) descendiendo hacia el centro de la Península Escandinava, dando, entonces, origen al urheimat -o lugar originario-indoeuropeo. A partir de este momento ya sí se puede hablar de este tronco antropológico y de su correspondiente lengua (el indoeuropeo originario). Este pueblo se desplaza algo más hacia el sur de la actual Suecia dando forma, ya en el llamado Neolítico, a la cultura de Ertebolle-Ellenberck, que es considerada como la vagina gentum de los pueblos indoeuropeos, esto es, la cultura y el enclave a partir de los cuales estos pueblos se irán diversificando y desplazando hacia destinos geográficos diversos. Así, también hacia el sur de la actual Suecia florecería la ‘cultura de los vasos de embudo’, para posteriormente, continuando con estos flujos de poblaciones indoeuropeas, constituirse -hacia zonas no alejadas del Mar del Norte y, sobre todo, del mar Báltico- la ‘cultura de los vasos globulares’ y, tras ésta, la de la ‘cerámica cordada’; también conocida como la del ‘hacha de doble filo’. Siguiendo, desde su original enclave escandinavo, esa diagonal de la que nos habla Evola llegan a tierras de la actual Ucrania y, aquí, aparece la ‘cultura de los Kurganes’ o de los ‘túmulos’ (por ser en lo alto de éstos donde se depositaban en urnas las cenizas de los fallecidos). Posteriormente arribarán donde hoy en día se halla Irán y se constituirá la cultura irania, de cuya concepción del Hecho Trascendente representa insuperable testimonio su libro sagrado: el Avesta; del cual ya mencionamos su descripción estacional, fenomenológica y/o climática del hogar en el que se vivió la Edad de Oro y que no pudo ser otro que el polar y circumpolar de nuestro planeta …certidumbre que también se corrobora en los Vedas de esa India que igualmente alcanzaron después las gentes indoeuropeas; o, ya allí, indoarias.

El por algunos denominado como ‘el último gibelino’ -Evola- nos sigue explicando que desde aquellas tierras del norte de Europa, desde las que tuvo lugar este movimiento migratorio en diagonal que llega hasta la India, también acaeció, con posterioridad, un segundo flujo en dirección norte-sur encarnado en los aqueos y dorios que encontramos en los orígenes de la civilización griega o en los latinos que fundaron Roma. Asimismo nos habla de que, desde ese emplazamiento del norte europeo, aconteció, bastante después, la tercera y última emigración, también en sentido norte-sur, que sería la de los pueblos germánicos que acabaron, a partir del s. V d. C., invadiendo el Imperio Romano occidental: visigodos, francos, ostrogodos, lombardos, vándalos, suevos,…” (9)

Que el Sacro Imperio está indisociablemente ligado a un concreto tipo antropológico se reafirma en Protocolo VI cuando, en su cuarto artículo, se lee que “creemos en la Tradición Indoeuropea que nos habla del concepto de lo divino y trascendente, nos enseña nuestros principios éticos, nuestras costumbres sociales y nuestros ritos y ceremonias familiares o públicos.”

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En la “Exhortación final” al Protocolo I se nos advierte que si aspiramos a constituir el Sacro Imperio “es tiempo de poner la economía al servicio de la política”. Sólo en la antítesis al Mundo de la Tradición, cual es el mundo moderno, se ha podido la economía erigir en la rectora de la sociedad. La política se ha sojuzgado a ella. El demon de la economía lo anega todo. Las castas que en el Mundo Tradicional se hallaban situadas en las franjas inferiores de la pirámide social se han ido arrogando el papel rector en el mundo moderno. Primero, con la irrupción del capitalismo, fueron los mercaderes los que violentaron el natural ordenamiento jerárquico Tradicional. Más tarde les tocó el turno, al menos sobre el papel, a los proletarios, los cuales, en buena parte del orbe, implantaron regímenes comunistas (o, para ser más exactos, ‘dictaduras del proletariado’). Hoy en día son los financieros, especuladores, usureros y accionistas de las grandes multinacionales los que, a menudo en la sombra, se han erigido en amos y señores del actual mundo globalizado (10).

La sociedad de clases que engendró el liberalcapitalismo ya no estructuraba la sociedad según las diferentes funciones que en ella se desempeñaban sino que lo hacía bajo el criterio estrictamente económico, por lo que esta función económica la copó en su totalidad. Ya no sucedía pues, tal cual era lo consutancial al orden estamental, que el cuerpo social se estructurase en orden a las funciones sacro-dirigente, guerrera y productiva.

Es debido a esta anomalía por lo que se habla en el Artículo 3º del Capítulo I del segundo Protocolo de este proyecto de “La supresión tajante de la sociedad de clases, basada en el poder adquisitivo de los individuos y su reemplazo por una sociedad de rangos, basada en el valor de cada persona en su servicio a la comunidad.”

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Si, después de todo lo dicho, aún a alguien no le ha quedado clara cuál es la jerarquía de valores que debe guiar el establecimiento del Sacro Imperio en la mencionada “Exhortación final” de este primer Protocolo se nos habla de “Convergencia de las ideas nobles, de los espíritus libres, de los corazones puros, de los movimientos rebeldes ante este sistema de cosas, hacia un mundo de justicia y libertad, de renacimiento espiritual, de diversidad étnica y cultural en armonía. Ese mundo podemos construirlo si sabemos unir a Europa con vocación imperial.”

Tras los desarrollos que hemos llevado a cabo queda diáfana la idea de que no se trata de desechar el actual armatoste demoliberal y partitocrático para sustituirlo por algo sin referentes previos, sino que la plutocracia tiene su radical alternativa en formas políticas, económicas y sociales que no deben ser una reedición de otras que hayan existido en otras épocas pero que sí deben compartir semejante cosmovisión y mismos valores que las que rigieron en el Mundo de la Tradición. Por esto se debe ser revolucionario no en el sentido que la modernidad le ha otorgado a este vocablo sino en el de “re-volvere”, retornar a las bases existenciales y axiológicas de la Tradición, tal como se lee en el Artículo 6º del capítulo I del Protocolo II:

“Nos definimos como revolucionarios y con ello queremos decir que pretendemos re-volver el sistema, es decir, volver a poner todas las cosas en su lugar natural y racional.”

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Nos resulta grato que en el Protocolo V dedicado a “Heráldica y Vexilografía del Imperio” se elija el águila bicéfala como símbolo imperial, pues su simbolismo tiene esa dimensional terrenal de, tal como se nos explica, “dominar de oriente a occidente” pero también atesora otra de carácter metafísico, parangonable a la caracterización de la importante deidad romana del Janus bifronte, uno de cuyos rostros representaba el solsticio de invierno o renacimiento del Sol Invictus y el otro el solsticio de verano en el que el dicho Sol Invictus se hallaba (y se halla) en su máximo apogeo; siempre teniendo presente que el Sol Invictus simbolizaba, a su vez, el Principio Espiritual.

También nos resulta harto significativo que como emblema se proponga colocar la mencionada águila bicéfala, negra, “sobre escudo blanco que campea en medio de una bandera o estandarte rojo” (artículo 4º del quinto Protocolo), ya que, en un nivel interpretativo de lectura Superior, tal como se nos recuerda en este artículo, “son también estos colores los de la Alquimia tradicional”. (11)

A vueltas con el simbolismo del águila bicéfala seguimos leyendo, en este mismo Protocolo, que “representa por otra parte la potéstas y la auctóritas, es decir, los poderes político y espiritual del Imperio en la línea del gibelinismo medieval”. Tal como era inherente al “Sacro Imperio Romano Germánico, cuya cúspide jerárquica, en la figura del Emperador, aunaba las funciones sacra y temporal (política) como es propio de cualquier ordenamiento Tradicional en el que, por este motivo, el gobernante también ejerce de Pontifex o ´hacedor de puentes´ entre lo terrestre y lo celestial; entre sus súbditos y la Trascendencia.” (12)

En la separación de ambas funciones acaecieron los primeros pasos de la caída que desde el Mundo Tradicional el hombre ha ido padeciendo hasta llegar al marasmo existencial actual: “(…) Esta segunda caída o involución espiritual supuso un mayor alejamiento del hombre con respecto a lo Trascendente y vino aparejada con la separación entre los principios espiritual y temporal y, en consecuencia, entre la autoridad espiritual y la temporal o política. Desaparecieron, pues, la realeza y la aristocracia sacras y de la separación de los atributos espirituales y los temporales aparecieron dos castas autónomas: la sacerdotal (1ª casta) y la regio-aristocrático-guerrera (2ª casta). Esta aristocrático-guerrera quedó desacralizada y la sacerdotal, a su vez, renunció a la vía activa propia del guerrero y perdió, de esta manera, no sólo la vocación hacia la acción exterior sino también la vocación hacia una acción interna que es la única capaz de hacer factible el acometer cualquier intento de transustanciación interior. Renunció, pues, la casta sacerdotal a la Iniciación y, consecuentemente, a la Visión y Conocimiento de lo Absoluto. La casta sacerdotal o bramánica pasó a ocupar la cima de la pirámide social y el poder político quedó delegado en una casta aristocrático-guerrera desacralizada que quedó subordinada a aquélla.” (13)

Por mantenir unidos los atributos sacro y temporal bregó, en una época ya tardía pero como un intento heroico de Restauración del Orden Tradicional, el bando gibelino y por separar ambos se esforzó el güelfo en ese conflicto medieval que tuvo al Sacro Imperio Romano Germánico como adalid del primero y al Papado y a sus aliados como portaestandartes del segundo. El triunfo del güelfismo desacralizó al poder político y, a la postre, a las sociedades por él regidas. Los procesos posteriores ahondan en este alejamiento con respecto al plano Superior de la existencia y conocen del humanismo antropocéntrico renacentista, del racionalismo, de la Ilustración, de las revoluciones liberales y de la irrupción de la democracia capitalista liberal, del comunismo y del actual gregario, nihilista y relativista (hasta la náusea) mundialismo de la Aldea Global postmoderna.

…………………………………………..

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A lo largo de este prólogo ha sido nuestro empeño el de afirmar la convicción de que este proyecto Sacro Imperial, inaplazable en estos tiempos de zozobra general que padecemos, debe tener su fundamento en una concepción Trascendente de la existencia. El Imperio será Sacro o no será. Hemos querido aprovechar estas líneas para trazar y delinear algunos de los principios, algunas de las esencias y algunas de las concretizaciones históricas de la Tradición y/o del Imperium, así como algunos de los procesos de decadencia que han llevado desde un Orden Tradicional hasta el presente estado de paroxismo y de resquebrajamiento generalizados. Nuestra posición en pos de bases Espirituales para articular el Imperium se ha visto refrendada sistemáticamente a lo largo de estos Protocolos. Véase, en este sentido, y como colofón a estas nuestras líneas, lo expresado en el Artículo 4º del sexto Protocolo cuando se nos habla de “una religiosidad que nos impulsa a buscar la Verdad desde el misterio de los orígenes hasta el sentido de la vida y nuestra razón de ser en el Universo”; ”misterios de los orígenes” que no son otros que los de nuestros ancestros hiperbóreos que en illo tempore (la Edad de Oro o, de acuerdo a la tradición indoaria, Satya-yuga) fueron portadores de un tipo de Espiritualidad Solar (14) …y “razón de ser en el Universo” que no es otra, por un lado, que la de la conquista heroica de lo Eterno en cada uno de los que puedan, por aptitud y por voluntad, aspirar a ello (o la de la ritualización sacral de cada quehacer cotidiano en aquellos congéneres para los que no esté al alcance la transformación de su ser interior) y “razón de ser en el Universo”, por otro lado, que debe ser la de la de la Restauración de la Tradición perdida: la de la Restauración, en definitiva, del Sacro Imperio.

NOTAS:

  1. 1“El Imperium a la luz de la Tradición”. Capítulo IV de “Reflexiones contra la modernidad”. Ediciones Camzo.  https://septentrionis.wordpress.com/2009/02/08/el-imperiu...
  2. 2. Íbidem
  3. 3. Cit.
  4. 4. “A medio camino entre el imperio español (“El Imperio Español”: https://septentrionis.wordpress.com/2015/07/08/el-imperio...) y otros de corte eminentemente antitradicional (por lo mercantilista de los mismos), como el caso del imperio británico (que alcanzó su máxima expresión en el s. XIX) o del conocido como imperialismo ´yanqui´ (tan vigente en nuestros días), podríamos situar al de la Francia napoleónica. Y no sólo lo situamos a medio camino por una evidente razón cronológica, sino que también lo hacemos porque a pesar de haber perdido cualquier orientación de carácter espiritual (el laicismo consecuente con la Ilustración y la Revolución Francesa fue una de las banderas que enarboló), a pesar de ello, decíamos, más que motivaciones de naturaleza económica (como es el caso de los citados imperialismos británico y estadounidense), fueron metas políticas las que  ejercieron el papel de motor de su impulso conquistador. Metas políticas que no fueron otras que las de exportar, a los países que fue ocupando, las ideas (eso sí, deletéreas y antitradicionales) triunfantes en la Revolución Francesa.”
  5. 5. “Los hombres y las ruinas”, Julius Evola. Ediciones Heracles.
  6. 6. “El Tradicionalismo y Julius Evola”: https://septentrionis.wordpress.com/2011/02/23/el-tradici...
  7. 7. “Evola frente al fatalismo”. Capítulo III de “Reflexiones contra la modernidad”. Ediciones Camzo.
    https://septentrionis.wordpress.com/2010/08/19/evola-fren...
  8. 8. No querríamos desaprovechar la ocasión para fijar nuestra posición acerca de la obra del filósofo alemán, pues este ejercicio pensamos que puede contribuir a delimitar y configurar, eliminando ciertos equívocos que se pudiesen tener, cuál debe ser el tipo de hombre sobre el cual sustentar el Sacro Imperio y al cual éste debe tener por empeño “engendrar”. Así, decíamos en cierta ocasión que “la tragedia de Nietzsche estriba en haber ignorado el hecho Trascendente. Su Superhombre es aquel ser humano que se ha conseguido desprender de todo tipo de limitaciones, ataduras, ligazones, morales, miedos, fobias y filias, sentimientos, pasiones,… En este momento, una vez limpia y vacía el alma de apegos y condicionamientos, podría aspirar a ir ´llenándola´ de Ser para experimentar una auténtica Transubstanciación interna, para Renacer -Palingénesis- a otra naturaleza verdaderamente Superior, pero como Nietzsche no concibe lo Metafísico su Superhombre se encuentra -tras haber ´vaciado´ su alma- sin puntos de referencia, sin soportes. No tiene puntos de referencia Superiores ni tiene los puntos de referencia inferiores de los que se ha conseguido desapegar y sin los cuales se ha quedado como sin suelo bajo los pies. Se encuentra, pues, en tal situación, ante la nada, ante un vacío que le empuja a una situación dramática.”——————“Nietzsche no concibió el Hecho Trascendente …esa dimensión metafísica y Superior que anida, aletargada (y a la espera de ser despertada por un tipo de hombre diferenciado que se niegue a ser arrastrado por la inercia existencial del mundo moderno) en el interior del ser humano: el Espíritu. El hombre indoeuropeo y su predecesor arcaico-boreal tienen un origen sacro y el darle la espalda a esto es propio de la modernidad (en sus sucesivas fases: incluyendo la fideísta en la cual sólo se mira a lo Alto cual pasivo creyente pero no cual Héroe capaz de conquistar la Inmortalidad a través del Despertar de lo eterno –Atman– que anida en él). Al judeocristianismo Nietzsche acertadamente lo atacó como semilla del nihilismo que ya en su época se vivía pero no lo hizo para rescatar las esencias divinas del hombre indoeuropeo sino (¡y tampoco es poco!) para ayudarle a sacudirse miedos, complejos, sentimientos de culpa y el estigma del pecado que había convertido al homo europaeus en un ser mediatizado, empequeñecido y acomplejado. El siguiente paso que debería de haberse planteado el gran filósofo alemán debería de haber sido éste: una vez descondicionados –ataraxia o apatheia– de ataduras mentales y existenciales hemos de ir en busca de la transustanciación interior –metanoia– y del conocimiento de los planos Suprasensibles y sutiles de la realidad e incluso, después, hemos de ir en busca de la gnosis del Principio Supremo Inmanifestado e Indefinible (el ´motor inmóvil´ aristotélico) que se halla en el origen del mundo manifestado (del cosmos); gnosis que sólo será posible si hemos conseguido actualizar -Despertar- ese Principio Primero –Brahman– en nosotros mismos: así habremos llegado no sólo a la categoría de dioses sino a ser más que un dios (pues las divinidades no son más que esas fuerzas –numina– que forman parte del entramando sutil del cosmos). La culminación de este proceso -la Gran Liberación- representaría el retorno del hombre a su origen sacro perdido con el fin de la Edad de Oro, que nos narró un Hesíodo, y con la irrupción del mundo moderno (cuya etapa más oscura es el presente kali-yuga; y más aún la fase crepuscular de ésta, por las que estamos transitando).”

    9. “Prólogo a Rivolta contro il mondo moderno”: https://septentrionis.wordpress.com/2017/09/25/prologo-a-...

    10. Sobre este proceso de caída y destrucción total de cualquier residuo de Sociedad Tradicional y en el que la economia domina tiránicamente a la política ya comentamos hace algunos años que: “(…) a partir de entonces y a lo largo de esta ‘edad contemporánea’ la 3ª casta se adueñará del poder, salvo en  los períodos en los que la 4ª casta (sudras) –la de la ‘mano de obra’- dirija (por lo menos aparentemente) los regímenes políticos comunistas e imponga el llamado Cuarto Estado. Bien es cierto que, tras la caída del comunismo en la Europa Oriental a fines de la década de los ’80 del siglo pasado, hay quien ha considerado, acertadamente, que el clásico mundo del liberal-capitalismo burgués (Tercer Estado impuesto por la 3ª casta) ha sido sustituido por un tipo de vida aún más colectivista, gregaria, amorfa, uniformizada y desarraigada que la impuesta por el marxismo y en la que ya cualquier referente ideológico ha sido enterrado. El único impulso, y referente, que actúa es el económico y las actividades que, avasalladoramente, se imponen son la producción y el consumo desaforados. Mundo sin referentes al igual que sucedía, en la India Tradicional, con aquellos individuos que se hallaban fuera y por debajo del sistema de castas (los ‘sin casta’ o parias) y que le habían dado la espalda a cualquier norma formadora y a cualquier tipo de raigambre: los ‘sin tradición’ y ‘sin linaje’. Individuos que por sus disolventes o deshonrosas conductas habían sido expulsados de sus respectivas castas: ‘los desterrados’. Evola predijo de manera magistral este devenir y al tipo de sociedad que del mismo se derivara la definió como la de la hegemonía del Quinto Estado; y que, sin duda, corresponde al actual modelo planetario de globalización y de homogeneización alienante y desenraizadora.” (“Los Ciclos Heroicos”. Capítulo II de Reflexiones contra la modernidad”: https://septentrionis.wordpress.com/2009/02/08/los-ciclos...

    11. Sobre las tres fases de las que habla la tradición alquímica comentábamos en cierta ocasión, a propósito de la tesis doctoral elaborada por un amigo nuestro, que:

    “El ´más allá celestial´ es asimilable al mundo Superior y es al que se accede una vez el Iniciado ha dominado sus vínculos y pulsiones condicionadores -primarios, psíquicos: sentimentales, emocionales, pasionales,…- y se ha convertido en ´señor de sí mismo´; en el Gran Autarca que apuntaba Julius Evola allá por los años ´20 de la pasada centuria. Una vez superado lo cual (una vez superada la ´obra al negro´ o nigredo de que nos habla la tradición hermético-alquímica) el Iniciado accede, de forma definitiva, al conocimiento del plano sutil metafísico de la Realidad y es capaz, incluso, de activarlo en su fuero interno (sería el equivalente a la ´obra en blanco´ o albedo). Más aún, tras estos logros, puede aspirar a la Gnosis de lo Inmanifestado que se halla más allá incluso del plano sacro-sutil de la realidad y puede, paralelamente, aspirar a Despertar en su mismo interior ese Principio Supremo y Primero Inmanifestado Eterno e Indefinible que anida en él y aspirar, así, a Espiritualizar e Inmortalizar su alma (´obra al rojo´ o rubedo), que ya fue purificada de escorias psíquicas y condicionadoras tras la superación de la nigredo.” (“Reseña de La tradición guerrera de la Hispania céltica”:https://septentrionis.wordpress.com/2014/02/22/resena-de-...)

    12. “Evola frente al fatalismo”. Capítulo III de “Reflexiones contra la modernidad”, Ediciones Camzo: https://septentrionis.wordpress.com/2010/08/19/evola-fren...

    13. “Los Ciclos Heroicos”. Capítulo II de Reflexiones contra la modernidad”, Ediciones Camzo: https://septentrionis.wordpress.com/2009/02/08/los-ciclos...

  9. Con el objeto de no airear términos sin dotarlos de contenido queremos comentar que cuando manejamos el de Solar lo hacemos en el sentido en el que en su día escribimos para hablar de los primordiales indoeuropeos:

“Raza portadora de un tipo de espiritualidad y de una cosmovisión solar-uránica, olímpica (inmutable, serena, sobria), viril, patriarcal, ascendente, vertical, jerárquica, diferenciadora, ordenada y ordenadora, heroica (en el ámbito del carácter y en el sentido del que lucha por reconquistar la divinidad, la inmortalidad que se encontraba en estado latente, casi olvidada, en su interior),… Representativa, dicha cosmovisión, de lo que Evola definió como Luz del Norte.”

Para más ahondar en el significado de este concepto (‘Luz del Norte’) también, en ocasiones, lo hemos tratado confrontándolo a su vez con su opuesto: el de una ´luz del sur´ de cuyos nefastos influjos deberíamos ser ajenos:

“La denominada como ´luz del norte´ vendría asociada a conceptos como el de la jerarquía, la diferencia, lo vertical, lo solar, lo estable, lo inmutable, lo eterno, lo imperecedero, lo patriarcal y a valores como el honor, el valor, la disciplina, el heroísmo, la fidelidad,… Y, por el contrario, la calificada como ´luz del sur´ abanderaría conceptos como el del igualitarismo, lo uniforme y amorfo, lo horizontal, lo lunar, lo inestable, lo mutable, lo caduco, lo perecedero, lo matriarcal, lo sensual, lo instintivo, lo hedonista, lo concupiscente,…”

Incluso, circunscribiéndonos a un plano psíquico o anímico “podríamos decir que la Luz del Norte contemplaría a aquél que rebosa autocontrol, equilibrio, serenidad, sobriedad, coherencia, prudencia, templanza, medida, discreción, calma,…, mientras que la Luz del Sur iluminaría a los individuos tendentes a lo disoluto y disolvente, al desenfreno, a la inestabilidad, al desequilibrio, a la jarana, a la embriaguez, al desorden referente a hábitos y modo de vida,…” (“Septentrionis Lux”: https://septentrionis.wordpress.com/2009/08/)

Eduard Alcántara

eduard_alcantara@hotmail.com

dimanche, 01 mars 2020

Carnavals et fêtes des fous: fêtes médiévales pleines de sens

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Carnavals et fêtes des fous: fêtes médiévales pleines de sens

Carnavals et autres fêtes des fous révèlent une fonction unificatrice de la communauté

Ex: https://lepassebelge.blog

Qu’ils parodient un mandement épiscopal de carême ou invitent à danser et à boire, les prolongements littéraires des carnavals et autres fêtes des fous font ressortir leur fonction unificatrice de la communauté locale (XVè-XVIè siècles).

(ndlr: article qui remet les pendules à l'heure au moment où les forces du chaos s'efforcent de détruire nos traditions immémoriales au nom de chimères idéologiques sans consistance  avec l'appui d'un pouvoir politique dévoyé. Sauvons St Nicolas et le Carnaval ! ).

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Le combat entre le carnaval et le jeûne, gravure de Frans Hogenberg, Anvers, 1558. Les armes des combattants sont du poisson (à droite) ou de la viande et des œufs, entre autres (à gauche). (Source: n. 1; Rijksmuseum Amsterdam, RP-P-OB-7664, https://www.rijksmuseum.nl/nl/zoeken?q=RP-P-OB-7664&v...)

   Fetes_des_fous_et_carnavals.jpgDe tout temps, les carnavals et autres fêtes des fous ont compté, parmi leurs fonctions notoires, celle de dire leur fait à ceux qui le méritaient. Magistrats corrompus, seigneurs impitoyables, clercs aux mœurs dissolues… en prenaient pour leur grade. Il y avait là un fond très moral: les satires, même de mauvais ton, donnaient une leçon d’humilité et de sagesse populaires à ceux qui en faisaient les frais, tout en consolant leurs acteurs et spectateurs d’être parfois si mal dirigés. Mais un autre rôle, autrement important que celui d’une soupape de sûreté, peut être mis en évidence: celui de ciment de la vie commune, fût-ce en toute légèreté et sans avoir l’air d’y toucher. Un projet de recherche en cours à l’Université d’Utrecht vise à éclairer sous cet angle la culture festive du Moyen Age finissant et la production littéraire qui lui était liée [1].

   Issu du domaine francophone, le Placcaet vande Vasten, parodie d’un mandement épiscopal de carême, témoigne bien des raisons d’être multiples de ce qui peut être perçu de prime abord comme un simple amusement, en un temps où l’irrévérence envers les autorités est aussi naturelle qu’elle sera périlleuse face aux Big Brothers des XXè et XXIè siècles. Dans sa langue originale ou dans sa version en moyen néerlandais, le texte a circulé amplement dans nos anciens Pays-Bas, bien avant le XVIè siècle, époque des plus anciens manuscrits bruxellois, gantois ou courtraisien ainsi que des imprimés (almanachs, feuilles volantes) par lesquels il nous est connu. Conçu pour qu’on y reconnaisse, y compris à la lecture publique, les instructions de l’évêque relatives aux restrictions alimentaires, à la prière et à d’autres activités propres aux quarante jours de pénitence avant Pâques, le Placcaet prolonge le thème très récurrent du combat métaphorique entre le carnaval et le jeûne. Le carême y est personnifié par les nourritures autorisées: on l’appelle, par exemple, « Coninck der zeevisscherije » (« Roi de la pêche en mer » ) ou encore « Grave van caerpels, snouken » (« Comte des carpes et des brochets » ). Il a pour greffier « Wouter Ijdelbuijck, Vrijheere van magher maeltijt en Co » (« Wouter Ventrevide, baron du repas maigre et Cie » ). De son domaine, appelé « de stadt van gooten hongher » (« la ville de grand faim » ), les mets interdits et les contrevenants que sont, par exemple, « Nichtien selden nuchter » (« Petite Cousine rarement à jeun » ) ou « Jan den smul coningh » (« Jean le roi du régal » ), sont impitoyablement bannis jusqu’à Pâques.

   Pourtant, tout n’est pas que symboles passe-partout dans ce pastiche du discours pastoral. On peut y déceler des allusions à des personnes existantes au sein de la communauté, encouragées à continuer par leurs facéties à mettre temporairement le monde à l’envers (mundus inversus) et rendre la ripaille plus méritoire que la mortification. Par ce moyen, écrivent les chercheuses, « le Placcaet œuvre à renforcer l’identité de groupe et la cohésion sociale » . C’est notamment le cas pour le manuscrit conservé à la bibliothèque de l’Université de Gand, connexe d’autres textes carnavalesques, qui se caractérise en outre par l’emploi de mots et d’expression typiques du parler local. Nombre de chansons déploient des thèmes identiques, tel le Liedt op den vasten, connu par une feuille imprimée du XVIIIè siècle conservée aux Archives de la Ville d’Audenarde, où le « Joncker Swijnaert » (« Gentilhomme Grains » – il s’agit des grains pour cochons), qui distribue jambon, lard et saucisses, est loué bien plus que le maigrichon « Vasten Graef » (« Comte Carême » )… d’autant que le poisson coûte trop cher.

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Carnaval 2019 à Besançon, ville qui, par cette fête populaire et immémoriale, renoue avec son glorieux passé impérial, habsbourgeois, baroque et espagnol, profondément mutilé par la conquête absolutiste du 17ème et par le fatras insipide et cruel de la "république". Une bonne nouvelle (ndlr).

Hors du temps censé s’achever après le Mardi Gras, d’autres festivités offrent l’occasion de divertir la collectivité tout en la soudant. L’Antwerps Liedboek, plus vieux recueil imprimé de chants profanes des Pays-Bas (1544), en porte les traces. Très populaire, réimprimé au moins quatre fois, il contient notamment (lied 17) les paroles d’un air à danser intitulé « Coppelt aen een, den nacht is lanck » (« Joignons nos bras, la nuit est longue » ). Si la parodie est aussi présente – on s’y moque de ceux qui ne participent pas –, d’autres mobiles émergent au fil de ce texte représentatif du genre. L’emploi du pronom personnel « nous » et la répétition de passages à reprendre en chœur apparaissent comme autant de manifestations d’une visée intégrative, sans laquelle nombre d’allusions, de références, de jeux de mots… seraient vides de sens ou inintelligibles. Des personnages ou des localités sont désignés nommément. Les habitants de Dixmude sont tournés en dérision, ce qui leur arrive fréquemment au cours des zottenfeesten. Si des gens, même pauvres, sont présentés comme dépensant sans compter pour profiter de la vie, ils peuvent aussi payer à crédit ou espérer que « thooft van Malen salt al betalen » (« le président van Malen payera tout » ). Une strophe qui donne à penser que le « nous » est ici celui de membres d’une gilde (terme utilisé à la fin), d’une confrérie ou d’une société bibitive, nombreuses à l’époque.

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Un certain théâtre ludique, mettant en scène des thèmes sociaux ou de la vie quotidienne, peut lui aussi contribuer à unifier la population par le rire. Cela va de la compétition remportée par le meilleur imitateur d’un homme ivre assenant des vérités sur la vie (à Arras en 1431) à la parade humoristique où sont ridiculisés, par des scènes jouées sur des chariots, les hommes battus par leur femme à coups de vaisselle (à Lyon, seconde moitié du XVIè siècle). Les mêmes railleries, par l’écrit notamment, passent allègrement d’une région à l’autre. La charité n’y trouve pas toujours son compte, mais c’est parfois le prix de l’harmonie…

P.V.

[1] Katell LAVÉANT, Cécile de MORRÉE & Rozanne VERSENDAAL, « Spot en spel: de vrolijke feestcultuur van de Late Middeleeuwen » , dans Madoc. Tijdschrift over de Middeleeuwen, jaargang 31, n° 3, 2017, pp. 171-179.
https://www.verloren.nl/tijdschriften/madoc, Drift 6, 3512 BS Utrecht, Nederland.

mercredi, 26 février 2020

Le symbolisme de la colonne vertébrale

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Le symbolisme de la colonne vertébrale

Ex: https://lemondeduyoga.org

La colonne vertébrale est porteuse d’un symbolisme plurimillénaire. Les croyances les plus anciennes accordent des vertus surnaturelles aux os qui la composent, et un sens transcendant à sa verticalité. La tradition judéo-chrétienne, notamment, insiste sur sa valeur d’axis mundi et de catalyseur des énergies.

[…] [Le] squelette semble ce qu’il y a de moins personnel. Qu’est-ce qui ressemble plus à un squelette qu’un autre squelette (au bassin près, qui diffère sensiblement selon le sexe…?) Qu’est-ce qui ressemblerait moins à l’être vivant que je suis, que mon squelette.
Et pourtant… il est le dernier élément visible à demeurer après la mort, donc le dernier témoignage sensible de la personne et de son corps. Ce vestige traverse les siècles et vient témoigner aujourd’hui de l’homme préhistorique.

D’ou cette croyance, enracinée dans l’inconscient, qu’en l’os siège l’âme immortelle, qui le quitte à la mort, mais vient le réhabiter en cas de résurrection. Chez certains peuples, cette croyance, liée à l’espoir d’une reviviscence des corps, fonde le refus de l’incinération et un respect scrupuleux de l’intégralité des restes par la momification ou la mise en bière (Égypte, judéo-christianisme). Inversement, on dispersait les os des criminels ou on les jetait dans la fosse commune où ils se mélangeaient, perdant ainsi tout moyen de ressusciter.

Si le squelette est intègre, l’âme peut revenir l’animer. Yahvé le donne à entendre au prophète Ezéchiel, lors de la vision des ossements desséchés qui se recouvrent de chair, de nerfs, de peau et redeviennent des corps vivants. Cette vision annonce le retour d’exil du peuple décimé, mais rien n’aurait pu renaître si les os, c’est-à-dire les restes de la tradition, avaient été dispersés.

Dans ce même monde biblique et bien que, paradoxalement, les os ne soient même pas mentionnés dans la création de l’homme, l’os représente la substance, l’essence de la personne. Pour dire moi-même, toi-même…, on peut dire mon os, ton os… C’est d’ailleurs bien ce que dit Adam en découvrant Eve: « Elle est l’os de mes os », réaffirmant ainsi leur origine unique. Le mot etsem, l’os, se construit sur la racine ets, l’arbre symbolique que nous retrouverons rapidement.
L’os, réceptacle de l’âme dans ce qu’elle a de plus profond, c’est-à-dire du principe d’animation en deçà de la différenciation en sentiments, volonté, raison, a des facultés très particulières du fait de ce lien privilégié. […]

Le symbolisme des éléments de la colonne

ll faudrait parler longuement du pied, dans la mesure ou il constitue notre prise de terre. Les mythes lui accordent un grand intérêt : citons le talon d’Achille, le pied bot d’Oedipe, le pied à l’envers d’Hermès « , mais aussi le lave-ment des pieds des disciples par le Christ, le rite préislamique d’hospitalité et le déchaussement à l’entrée dans le sanctuaire musulman. Le pied représente à la fois la fermeté et la nature charnelle qui devient ou appui ou obstacle l’élévation spirituelle.

On regrettera aussi de ne pas évoquer le genou lié à l’humilité, c’est-à-dire la juste perception de soi par rapport à l’univers ou dans la société : le vaincu « tombe à genoux », le vassal met un genou en terre et le croyant « s’agenouille ».

LE BASSIN, LES AINES ET LES HANCHES: LES CINQ VERTÈBRES SACRÉES ET LES CINQ VERTÈBRES LOMBAIRES

Le bassin, selon l’axe vertical, présente deux orientations, vers le bas et vers le haut.
Vers le bas, il préside à la naissance biologique: l’enfant naît en orientant sa tête vers la terre et en passant entre les deux hanches, les deux aines, qui deviennent le symbole de l’entrée effective dans l’existence marquée par la dualité. Les noms que l’on donne au bassin dans différentes traditions en rendent compte: il est la Porte des hommes dans la spiritualité biblique, il contient et protège svâdhisthâna, le « pôle-espèce » ou « pôle-génétique ».


Vers le haut, le bassin devient – car il ne l’est pas chez l’animal à quatre pattes – la base sur laquelle va se construire la colonne. Dans cette perspective, il contient, pour les Indiens, mûladhâra, le « pôle de base », le « pôle qui fonde » et kundalinî, l’énergie latente, prête à monter. Pour les kabbalistes, il est yesod, le fondement, mais aussi tsedek, la justesse ou l’équilibre. Quelques exemples bibliques de ces fonctions du bassin seront ici proposés:

• Le songe de Jacob
(Genèse 28, 10-19)

Ce songe peut être lu à plusieurs niveaux, en particulier en fonction d’une architecture subtile du corps dans laquelle la ville de Luz, base de l’axis mundi, est identifiée au bassin, l’échelle à la colonne et les anges qui montent et descendent, aux énergies subtiles reliant l’homme à Dieu. Or, luz veut dire « ce qui est caché  » ou enveloppé, l’amande, le noyau, thème qui se retrouve dans une autre dénomination du bassin. Sod, le « secret » ou le « lieu du secret ». Si nous cherchons la traduction de sod en latin, nous trouvons sacer dont le neutre est sacrum. Le sacrum est donc le lieu du secret. […]

• L’Arche de Noé, le passage de la Mer Rouge

Dans le premier sens, celui de la naissance biologique, le bassin s’identifie à l’arche qui contient les espèces, dans le deuxième sens, celui de la naissance spirituelle, l’homme doit fendre la mer (sa nature biologique) pour « passer  » (la Pâque) vers un autre niveau. Dans cette perspective, Annick de Souzenelle rapproche les dix vertèbres sacrées et lombaires des dix plaies d’Égypte, les dix épreuves auxquelles l’homme doit se confronter pour assurer ses bases.

A l’évidence, après la Porte d’Égypte, on voit se multiplier les signes de verticalité: la marche dans le désert, le mont Sinai comme « axis mundi », la colonne de nue le jour et de feu la nuit comme guide, l’érection du serpent d’airain dont la contemplation guérit.

Dans ce sens de l’épreuve, du passage et de la remontée, l’homme commence à se rassembler du deux (les deux hanches) vers le un (la colonne). Cela ne veut pas dire pour autant qu’il soit debout, il a seulement pressenti le sens – signification et direction.

• La lutte de Jacob avec l’Ange

La suite de l’histoire de Jacob montre bien la difficulté à se tenir debout, même lorsqu’on éprouvait une expérience comme celle du Songe. En effet, Yahvé demande à Jacob de revenir à sa nature originelle « Retourne au pays de tes pères, dans ta patrie et je serai avec toi (Genèse 31,3). Jacob part donc et, à un endroit appelé le gué de Yabboq, il fait passer toute sa famille, restant à l’arrière lui-même; la nuit tombe. Et toute la nuit, il lutte avec un être surhumain qui lui laisse deux signes: un « déboîtement » ou une ouverture de la hanche et un nouveau nom : Israel, celui qui a lutté avec Dieu.

C’est un texte absolument extraordinaire, d’une profondeur incalculable. Pour notre propos, la hanche est-elle déboîtée, l’ange signifiant ainsi à Jacob que la blessure ou la boiterie de l’humain demeure et ne doit pas être oubliée, effacée sur son évolution, qu’il doit en garder une conscience aiguë? Ou la hanche est-elle ouverte, libérant le bassin qui peut s’horizontaliser et instituant ainsi la verticalité? Peut-être y a-t-il là une ambiguïté très voulue…

LES DOUZE VERTÈBRES DORSALES

Elles balisent une voie qui va, à peu de choses près, de l’ombilic la parole articulé en passant par le cour. C’est la grande triade des centres subtils : manipura – anâhata – vishuddha. D’autres équivalences traditionnelles se proposent comme:
– les douze mois de l’année
– les douze signes du zodiaque
– les douze travaux d’Hercule
Le chiffre douze indique une totalité, une perfection ; avec lui, donc, un cycle se clôt et un autre niveau d’être se dévoile comme lieu d’un nouveau travail intérieur.

LES SEPT VERTÈBRES CERVICALES

Le cou est isthme, détroit, étranglement; il est le col supérieur, analogue au col de l’utérus, mais orienté vers la tête, vers le haut. Ce segment de la colonne se trouve sous le signe de vishuddha et des centres de la parole : il est accès au Verbe créateur, le « verbe qui s’est fait chair » et sans lequel il n’y a pas de compréhension possible de l’incarnation. Les sept cervicales sont les sept cieux (le septième ciel), les sept dvipa ou étages de la création, « enfilés » sur l’axe du Mont Meru audelà desquels il y a le monde des dieux. […]

LIBRATION, CAPACITÉ D’ÉVOLUTION

La main, la marche, sont les deux grandes acquisitions de la verticalité. On peut dire, sur le plan de l’histoire des idées et des civilisations, que la verticalité crée l’outil et la technologie. C’est évident. Par contre, on oublie souvent de remarquer que le bassin et la tête, dans cette verticalisation, changent d’orientation, deviennent des coupes, des lieux récepteurs. Or ceci est absolument fondamental et détermine symboliquement les relations entre l’homme et le divin, relations où l’homme se fait pur abandon, lâcher-prise, acceptation de l’énergie d’en–haut. A ce point de vue, des mutilations rituelles comme le scalp ou des coupes de crânes, comme dans le shivaïsme, s’expliquent: c’est l’ouverture du crâne qui en fait un vase dans lequel Shiva ou la Shakti versent le nectar divin.

AXE DU MICROCOSME, LIEU DE SON IDENTITÉ AVEC LE MACROCOSME

La colonne vertébrale, dans la Bible et la Kabbale, était identifiée à l’échelle de Jacob, avec ses degrés de la terre au ciel, et sur laquelle montent et descendent les anges, c’est-à-dire les différentes énergies. Ce qui permet à l’homme de se sentir apparent ou analogue au cosmos, c’est sa colonne. Comment s’appelle la colonne du corps subtil en Inde? Le Mérudanda, le « bâton Méru », Méru étant la montagne cosmique ; en Chine? le « Pilier céleste ».

Comment s’habillaient les Grecs et les Romains? À partir d’un rectangle de tissu qu’ils drapaient selon un rite immémorial. « L’enroulement de l’himation ou de la toge autour du corps humain se fait exactement selon le même processus que la révolution du ciel autour de la terre et il est défini relativement au corps humain tout comme la révolution du ciel l’est relativement à la terre ».

Quand on sait, de plus, que les Pythagoriciens comparaient le ciel au vêtement de la divinité, on n’a plus qu’à admirer la parfaite cohérence de ce symbolisme. Toute une civilisation, même dans ses actes les plus concrets comme l’habillement, se construit sur les mêmes harmoniques. […]

Dans les ensembles symboliques où arbre et homme se superposent, les pieds deviennent racines, pôles terrestres et la chevelure, frondaison captant par capillarité les énergies célestes, Carl Gustav Jung a longuement analysé ces représentations dans « Les Racines de la conscience » (Editions Albin Michel). Il les rattache à un archétype fondateur dans lequel l’arbre, image de vie, est pris comme l’analogue d’une croissance psychique, puis spirituelle. Bien évidemment, la Posture de l’Arbre, dans le Yoga classique, active ces dimensions cachées et, en particulier, la circulation entre des pôles qui, autrement, resteraient irrémédiablement séparés. La Chine ancienne use des mêmes données, en attribuant à l’homme le chiffre trois, pour être l’intermédiaire entre le un et le deux, l’impair et le pair, le yang et le yin, le ciel et la terre.

Arbre, l’homme l’est aussi en Islam où le cyprès représente le musulman parfait, qui porte à partir des racines de la méditation les fruits de « l’Esprit ». Il doit avoir un tronc solide, résistant aux tentations, s’élevant droit vers le ciel. Mais en même temps, le cyprès sert de modèle « en raison de sa soumission (Islam) au vent « . N’est-ce pas être à la fois le roseau et le chêne de la fable, être sthira, ferme, et sukha, souple comme dans les Yogasûtras de Patanjali? […]

Les carnets du yoga, n°224, août-septembre 2003, pp. 2-14.

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mardi, 25 février 2020

Nemrod et la Tour de Babel

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Nemrod et la Tour de Babel

 
Réflexions autour de l'épisode biblique de la tour de Babel et du personnage de Nemrod qui en dit long sur les sociétés humaines arrivées en fin de cycle.
 
 

00:05 Publié dans Traditions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nemrod, tour de babel, tradition, traditionalisme | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

dimanche, 23 février 2020

»Gegen die moderne Welt« Ellen Kositza empfieht Mark Sedgwick

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»Gegen die moderne Welt«

Ellen Kositza empfieht Mark Sedgwick

 
Ellen Kositza, Literaturredakteurin der Zeitschrift »Sezession«, bespricht Mark Sedgwicks »Gegen die Moderne Welt«.
 
Bestellen kann man den Titel hier: https://www.antaios.de
 

samedi, 22 février 2020

Un auteur et son oeuvre : Julius Evola (1898-1974)

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Un auteur et son oeuvre : Julius Evola (1898-1974)

par Michel Malle

Ex: https:lemondeduyoga.org

De l’orient tantrique au club des seigneurs, en passant par l’hermétisme et le spiritualisme masqué, nombreux sont les sujets de réflexion de Julius Evola. Mais il est des caractéristiques que l’on retrouve dans chacun de ses écrits, donnant à l’ensemble de son œuvre une certaine unité : une compréhension particulière de la magie, l’aspiration à des altitudes inconnues …

« L’homme dont nous allons tracer le portrait tenta de suivre la voie d’un karma yogi, c’est-à–dire qu’il choisit l’action comme voie de réintégration spirituelle : l’action conforme au Dharma (la Norme Universelle). Il a toujours dit: « René Guenon fut mon maître », c’est pourquoi nous envisagerons son oeuvre en rapport avec celle de Guénon, et cela d’autant que, dans son testament, fondant l’association qu’il a laissé, Evola précise ainsi le but visé: « Défendre les valeurs traditionnelles au sens où l’entendait René Guénon, Julius Evola et d’autres auteurs de même doctrine ». Même si nous devrons nous opposer à lui, ce sera donc dans cette sienne optique. « Je ne me suis pas borné à exposer les doctrines traditionnelles, j’ai cherché quels pouvaient être leurs aboutissements dans la réalité » dit-il, en entendant par là « dans l’action « . « J’ai donc cherché les conséquences à tirer des doctrines traditionnelles dans le sens d’une organisation sociale et politique de l’État », et aussi, avec plus de succès selon nous, dans le sens d’une éthique et d’une pratique pour l’homme traditionnel contemporain. Cette volonté d’engagement a conduit Evola à travailler de concert avec les divers mouvements fascistes de ce siècle. Cet aspect de sa vie, indissociable de son oeuvre, est problématique et, pour cette raison, nombre de « spiritualistes » n’osent pas l’aborder ou la déforment. Cette couardise ne sera pas nôtre : l’oeuvre mérite d’être connue, les questions qu’elle pose doivent l’être, et si les réponses ne nous satisfont pas toujours, il nous faudra en trouver de meilleures.
[…]

[…] Il semble qu’il ait dirige lui-même sa formation humaine très tôt et très indépendamment: on ne sait d’ailleurs pratiquement rien de son enfance. Il fit des études techniques et mathématiques qui le menèrent au titre d’ingénieur mais, s’il en garda une tournure d’esprit « scientifique  » (à ne pas confondre avec « matérialiste »), il ne pratiqua jamais, pour des raisons éthiques délibérées. L’attitude anti–bourgeoise, qui est l’un des traits marquants de sa personnalité, semble avoir été précoce. Il en est de même de son caractère guerrier, puisqu’il « s’engage peine âgé de 20 ans et qu’il prend part à la première guerre mondiale en tant que sous-lieutenant d’artillerie sur le plateau d’Asiago » […] Chez lui, la pensée et l’action se développèrent toujours conjointement, ainsi, deux ans avant son engagement, il commença à écrire des poèmes en italien et en français (outre le grec et le latin, il maîtrisait parfaitement les principales langues européennes, ce trait dénote aussi la précocité de son européanisme, qui devait se développer dans le cadre d’une vision impériale). Parallèlement à la poésie, il pratiqua la peinture abstraite. Ce fut sa période « Dada »: il fut en effet, à l’époque, l’un des représentants italiens du mouvement : « J’ai adhéré à ce mouvement comme mouvement limite, et non pas comme mouvement artistique. Si l’on était sérieux, on ne pouvait en rester là. A partir de 1922, je me suis séparé des dadas » […]

Alors commença ce qui fut appelé sa « période philosophique » (1923-1927). II publia deux ouvrages sur « l’individu absolu », dont « la Théorie et la Phénoménologie de l’individu absolu », qui reflètent certaines idées de Nietzsche, Weininger et Michelstädter. II en dira finalement: « Je ne conseillerai à personne de les lire tant ils sont écrits en jargon universitaire ». […]

PREMIER APERCU SUR L’ORIENT TANTRIQUE

JE-yoga.jpgEn 1926 parut: « L’homme en tant que puissance ». C’est un premier essai qui, bien des fois repris, donnera en 1949 « Le yoga tantrique, sa métaphysique, ses pratiques ». Evola s’ouvre à l’Orient, en l’occurrence à la tradition hindoue, et cela est d’autant plus intéressant que l’orient d’Evola n’est pas le même que celui de Guénon, il s’agit essentiellement de doctrines émanant de la caste des ksatriyas, la caste guerrière, et par cet aspect on trouve quelque chose qui consonne remarquablement avec l’ancienne tradition occidentale: il s’agit aussi de science « magique ». Prévenons tout de suite une équivoque possible : ce qu’Evola nomme magie n’a pas grand-chose à voir avec ce que désigne le mot dans le langage courant actuel. […]

LE SPIRITUALISME DEMASQUE ET LA QUESTION DU CHRISTIANNISME

Prolongeant les oeuvres équivalentes de Guénon, il fait paraître en 1932 « Masques et visages du spiritualisme contemporain ». Le grand intérêt de cet ouvrage vient de ce qu’il aborde certains aspects du spiritualisme contemporain que Guenon n’avait pas analysés. […]

REVOLTE ET REVOLUTION TRADITIONNELLE

En 1934, Évola publia « Révolte contre le monde moderne ». Ce livre est considéré par ses disciples comme le plus important. Lorsque, du point de vue des idées, on se questionne sur la valeur de l’apport d’Evola, cette oeuvre, finalement, se dégonfle un peu. Elle présente l’intérêt d’une fantastique érudition retraçant l’histoire du point de vue d’une vision traditionnelle cyclique. De nombreux aspects du monde moderne y sont envisagés, que Guénon n’avait pas soulignés: aspects qui, sans être fondamentaux, méritaient d’être si remarquablement analysés. Le style est fort et, pourrait-on dire, vengeur. Mais, à notre point de vue, ce livre est entaché de cette idée, qui s’affirmera plus encore dans le suivant, que la caste noble est supérieure à la caste sacerdotale. La seule question qui nous intéresse est celle-ci: la connaissance est-elle supérieure à l’action, oui ou non? Si non, l’action ne peut plus se distinguer de l’agitation. Si oui, le spirituel est supérieur au guerrier, il convient alors qu’une civilisation traditionnelle reflète cette hiérarchie et peu importe que le spirituel et le temporel soient aux mains d’un même homme ou aux mains d’hommes différents, reliés hiérarchiquement. Ceci étant établi, l’importance qu’Evola a pu attacher à cette question reste problématique et la façon dont elle est abordée aussi. Dans « la Crise du Monde Moderne », c’est le monde moderne qui est en crise, non celui qui s’y oppose: si une révolution, au sens strictement étymologique, peut être traditionnelle, ce ne saurait être le cas d’une révolte.

Quoi qu’il en soit de ces critiques,  » Révolte contre le Monde Moderne » est un livre à lire, c’est probablement le plus important livre de « métaphysique de l’histoire » qui soit. […]

chev.jpgL’EPEE DE LUMIERE ET LE CHEVALIER D’OCCIDENT

En 1937, dans « Le mystère du Graal et l’idée impériale gibeline », Évola apporte une nouvelle contribution importante à la restauration doctrinale de la tradition occidentale. Malheureusement, et encore une fois, il fausse en partie l’idée civilisatrice traditionnelle. Toute l’argumentation d’Evola consiste à dire que l’Église, en développant les valeurs d’une religiosité féminine, mystique, passive face au monde spirituel se révèle être inférieure à la tradition du Graal, qui représente l’idéal chevaleresque. Mais l’argument est spécieux car, si cette démonstration va de soi, elle ne permet pas d’en conclure que la contemplation puisse être au-dessous de l’action. La Chevalerie est supérieure parce qu’elle est plus profondément spirituelle, et non parce qu’elle manie les armes: quant à l’Église, tant qu’elle ne consiste qu’en un exotérisme religieux, elle ne représente pas la pure autorité spirituelle, elle n’est qu’un pouvoir religieux. Si bien que, si l’Église et la Chevalerie étaient vraiment ce qu’en dit Evola il faudrait dire que la Chevalerie est supérieure à l’Église parce qu’elle est plus spirituelle et non dire que le guerrier est supérieur au contemplatif. Tout ce qu’apporte Evola dans l’affaire c’est une fâcheuse équivoque, car, une fois posé que le guerrier est au-dessus du prêtre, il se laisse aller à considérer toute éthique guerrière comme potentiellement porteuse d’une plus haute spiritualité que le Christianisme ; de là découle l’erreur de son « action politique ».

Quoi qu’il en soit, ce livre se pose comme « une étude sérieuse et engagée sur le Graal et le gibelinisme « , ce qu’il est, incontestablement. […]

LA CHUTE DU CLUB DES SEIGNEURS

Cette même année 1937, il publia « Le mythe du sang » en rapport très étroit avec les doctrines racistes allemandes. Certes, dans cet ouvrage, et dans celui qui suivra en 1941 «Synthèse des doctrines de la race », Evola s’oppose aux idées racistes matérialistes d’un Rosenberg et leur substitue l’idée d’une race de l’esprit » dans laquelle la race physique n’est qu’un élément d’une vaste équation: « L’idée d’une race allemande – dit-il – est une absurdité ». « Mais -dit Guénon de ce livre – le mot même de race nous parait être employé d’une façon assez impropre et détournée car au fond, c’est bien plutôt de caste qu’il s’agit en réalité… alors pourquoi parler encore de « race », si ce n’est par une concession plutôt fâcheuse à certaines idées courantes, qui sont assurément fort éloignées de toute spiritualité? ». En 1941, et toujours dans le même genre d’équivoque, Evola publia « La doctrine aryenne de lutte et de victoire « . […]

Pour situer historiquement son action, précisons qu’il fut très proche des milieux germaniques conservateurs et aristocratiques qui se réclamaient du « prussianisme et cultivaient la nostalgie des chevaliers teutoniques ». « Himmler – continue Evola -me portait un intérêt particulier » ainsi que « le baron von Gleichen, dont j’étais un ami intime » et qui était lui-même le chef du « club des seigneurs ». « Je connaissais en outre intimement le chancelier von Pappen et, en Autriche, Karl Anton von Rohan, dans ce milieu opposé au « populisme dictatorial » du national socialisme ». Voici ce qu’il en fut en Italie du côté fasciste: « Au tout début de la guerre, Mussolini lut ma « Synthèse d’une doctrine de la race » et me fit chercher pour me féliciter et me demander de collaborer avec lui -Mais Duce, je ne suis pas fasciste- car je n’ai jamais été d’aucun parti…  » En fait, il travailla, comme écrivain et comme conférencier en Italie, en Allemagne et en Autriche, à la formation doctrinale de certains milieux proches du pouvoir. […]

Standing_Bodhisattva_Gandhara_Musee_Guimet.jpgLA GRANDE LIBERATION DU PRINCE SIDDHARTA

Très étonnamment, au milieu de tout cela, Evola publia en 1943 « la Doctrine de l’Éveil, essai sur l’ascèse bouddhique ». Le fait que ce livre essentiel et vraiment spirituel ait été publié au coeur de cette période truffée d’erreurs logiques et de drames montre que la personnalité et l’oeuvre d’Evola sont très difficiles à aborder. II existe le double risque d’adhérer à certaines voies d’action sous prétexte qu’elles ont été formulées par un homme dont la doctrine est souvent transcendante et de repousser une doctrine dont l’action qui prétend en découler s’est par trop évidemment fourvoyée.
[…]

L’ASCENSION SOLITAIRE OU LE SOUFFLE LIBRE DE L’ESPRIT

Dans un appendice sur « les limites de la régularité initiatique », Évola reconsidère les notions guénoniennes sur l’initiation dans une optique qui nous parait aussi indispensable qu’intéressante. « Contre le schéma guénonien en lui-même il n’y aurait pas grand-chose à objecter », dit-il, tout en soulignant malicieusement le « caractère presque bureaucratique de cette régularité ». Néanmoins sa critique porte sur plusieurs points. D’abord sur les « débouchés »: « Le Compagnonnage est une organisation initiatique résiduelle d’origine corporative, de portée fort restreinte et d’ailleurs limitée à la France »; « La Franc–Maçonnerie moderne est l’un des cas d’organisation dont l’élément vraiment spirituel s’est « retiré » et chez lesquels le « psychisme » restant a servi d’instrument à des forces ténébreuses, pour qui s’en tient au principe de juger de l’arbre à ses fruits »; quant au « christianisme, c’est une tradition mutilée en sa partie supérieure », toutes choses nous semble-t-il indéniables; ce qui permet à Evola d’ironiser, peut-être un peu facilement,sur les « rares allusions des premiers siècles chrétiens de notre ère ou de certains rites de l’Église grecque orthodoxe à la chasse desquels sont partis certains guénoniens ». Outre ces problèmes pratiques, Évola affirme: « La continuité – « des influences spirituelles » – est illusoire lorsque n’existent plus de représentants dignes et conscients d’une chaîne initiatique donnée ».Il se propose d’éviter deux écueils: d’une part, les fantasmes auto-initiatiques à la Steiner qui ne font qu’appliquer au « domaine de l’esprit l’idéal américain du self made man » et, d’autre part, « une conception proche de celle du – « péché originel » -selon laquelle l’homme, irrémédiablement taré, ne pourrait rien par lui-même ». […]

LE VISIONNAIRE FOUDROYE

« Il fut blessé à Vienne d’un éclat d’obus dans la colonne vertébrale vers les derniers jours d’avril 1945 au cours d’un bombardement aérien soviétique. A partir de cette date il resta paralysé des deux jambes sans aucun espoir de guérison » […]

UN EXPOSE DE LA VRAIE DOCTRINE TRANTRIQUE

C’est en 1949 qu’Évola reprit ses publications avec « Le yoga tantrique, sa métaphysique et ses pratiques », livre qui développait le premier essai de 1926.  » S’il advenait un jour -écrit Jean Varenne à propos d’Evola et de Guénon que fussent éditées les oeuvres complètes de ces deux seigneurs de la pensée, on verrait à quel point elles représentent les deux visages d’un seul et même mouvement ». « L’Homme et son devenir selon le Védanta » et « le Yoga Tantrique » illustrent parfaitement ce propos. […]

je-rcmm.jpgLES HOMMES AU MILIEU DES RUINES

En 1951 il publie un livre au titre évocateur de son sentiment « Les hommes au milieu des ruines ». Il s’agit, comme pour faire le point d’une action passée, de poser les principes d’une reconstitution européenne traditionnelle. Sont envisagées les notions de révolution traditionnelle, d’autorité, de hiérarchie et d’état organique. Evola y développe aussi d’intéressantes considérations sur l’économie moderne et les corporations, sur la stratégie de la guerre occulte et sur le problème de l’explosion démographique. La doctrine y est solide, mais lorsqu’il s’agit de désigner le milieu humain propre à servir de moteur à un tel mouvement, la solution apparaît presque débile: en étant à peine méchant, on pourrait penser qu’un recyclage métaphysique de quelques divisions de parachutistes nourrirait l’espoir d’Evola.

METAPHYSIQUE DU SEXE

Fruit d’une fabuleuse érudition, cet ouvrage parut en 1958. Évola commence par l’indispensable nettoyage d’un terrain qui est loin d’être « vierge ». « Ce n’est pas l’homme qui descend du singe par évolution, mais le singe qui descend de l’homme par involution ». […]

Ceci posé, la doctrine traditionnelle s’épanouit: « de la fréquentation, même sans contact, d’individus des deux sexes, naît, dans l’être le plus profond de l’un et de l’autre, une énergie spéciale ou « fluide » immatériel, appelé « tsing ». Celui-ci dérive uniquement de la polarité du ying et du yang ». Cet enseignement de la tradition chinoise se trouve confirmé par Swamy Shivananda Sarasvati: « La semence est une énergie dynamique qu’il faut convertir en énergie spirituelle (ojas) ». Cette opération, qui va à contresens de l’écoulement nature! des forces, « est appelée viparîta-karanî (opération de l’inversion) ». « Un homme n’aime pas une femme parce qu’elle est belle »; Evola, reprenant une idée connue dit: « Il aime parce qu’il aime, au–delà de toute logique, et précisément ce mystère révèle le magnétisme de l’amour ». « Le substratum du sexe est super-physique, il a son siège dans ce que, avec les Anciens, nous appelons l’âme du corps — »le corps subtil  » – « . « Le sexe qui existe dans le corps, existe aussi et d’abord dans l’âme et, dans une certaine mesure, dans l’esprit même ».
[…]

CHEVAUCHER LE TIGRE

Avec « Chevaucher le tigre », en 1961, Evola fait oeuvre vraiment originale. I! pousse jusqu’à !’extrême ses audaces de pensée et formule un guide de conduite pour l’homme qui doit vivre dans un monde où tout hurle à la face du ciel et qui, refusant de « hurler avec les loups  » veut faire de leurs cris une musique pour son âme. […]”

Les carnets du yoga, n°43, novembre 1982, pp. 2-26.

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mercredi, 05 février 2020

The concept of Empire: Pagan Rome

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The concept of Empire: Pagan Rome

 
Ex: https://www.geopolitica.ru

In our common understanding the term empire usually denotes a powerful country, in which one ethnicity oppressively rules others. Examples of these can include colonial empires of Spain, France, or Great Britain. Another way the term empire gets used is to describe the most powerful countries in their region that have gained control of that region militarily: examples of such naming conventions include all Chinese ‘empires’ from Qin to Qing, or Mughals in India, or the Mongols. Both these definitions however are later and erroneous ways of using the term empire that came into existence since the European Age of Modernity. However, the primordial definition and traits of an empire go way beyond these simplistic definitions that have stuck to our shared imagination. However, by exploring and un-covering the deep-lying etymological and historical roots of the term Empire it will be possible to transcend the flawed conception imposed on us since the times of Modernity.

There are three main stages through which the term empire has evolved. First stage is the Pagan Roman one – ‘imperium’ – that has its origins during the Roman Kingdom and ends with Constantine the Great. The second is the Christian Roman definition of ‘imperium’ and ‘basilea’ that runs from Constantine the Great all the way to Constantine XI. Finally, the last stage is the Orthodox Russian ‘tsardom’ that runs from Ivan IV up until Nicholas II.

In this first instance I invite you to consider the inception of the term Empire in Ancient Rome, covering the periods from Rome’s foundation in 753 BC to 312 AD, which is the date of Constantine the Great’s victory at the Milvian Bridge.

The term Empire or ‘imperium’ comes from the Latin verb ‘imperō’ – to command or to rule, which itself derives from the Proto-Indo-European root of ‘per’ – to bring forward or to produce.

Given such origin, ‘imperium’ was a political power that enabled a person to command other people, to be the first to propose new legislation or give military commands. In addition, the root ‘per’ suggests primacy and a vertical social relationship between the imperator – the one holding the ‘imperium’ – and those to whom his commands are directed.

The main application of the word ‘imperium’ in Roman Kingdom (753-509 BC) and Roman Republic (509-27 BC) was as a military position of an army general that granted a magistrate legal power to command. Importantly, ‘imperium’ was a social concept that conferred the commanding powers to a person by a group of subordinates. As such, Roman kings had to be elected by a group of patricians who also bestowed them with the power of ‘imperium’. Thus, an ‘imperator’ or emperor was the first man in society, but his powers were hinged upon that very society’s favour, creating a sort of a social contract. An excellent visualisation of imperium being a social contract is seen by another institutional rule of Ancient Rome – the Pomerium. The Pomerium was a legal border of the city of Rome proper which in Roman Republic was prohibited from entry by anyone in possession of army command – generals, imperatores. Any imperator who entered the gates of Pomerium automatically forfeited his social contract, lost the Imperium, and stopped being an army general. As such, it is crucial to understand that throughout the Roman Kingdom and Republic imperium was a commanding power that was bestowed upon a person by the society, and nothing but that.

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Fast forward to Augustus, we come to the period of Roman history generally called the ‘Principate’ in which all emperors from Augustus to Carinus maintained the importance of social contract as their source of power. In truth, Roman Empire should really denote the Roman state ruled by a commander, whose legitimacy derives from the public approval. Indeed, even though the role of the senate and the consuls was greatly diminished, the inner working of the Roman society remained the same as it was during the Republic. This was exemplified by the growing importance of the military class to ensure and dictate the office of Emperor. In particular, the Praetorian Guard, evolved into the elite bodyguard army unit to the emperor himself, by enjoying close proximity to the ruler, were able to orchestrate military coups and even sell the title of emperor on one occasion to Didius Julianus. The epitome of the importance of the army has come during the Crisis of the Third Century, whence the Roman state had seen almost 30 emperors in 50 years. The pretender emperor was usually acclaimed by his legions in exchange for monetary gains and promotions. The choosing of ‘imperator’ as well as his social status therefore remained as they were under the Republic: the emperor was a person vested with commanding powers through a social contract by a group of inferiors. Furthermore, incompetence or unpopularity of an emperor has often led to new pretenders, coups and murders, thus further reinforcing the idea of social contract between the ‘imperator’ and his inferiors.

Crisis of the Third Century brought such a strain on the political and economic bases of Rome that a radical change was necessary. Emperor Diocletian recognised this and implemented an overhaul of the empire creating a ‘tetrarchy’ splitting the power into four, and starting the historical period known as the ‘Dominate’. This period is characterised by the distancing of the ‘imperium’ holder from his inferiors, giving himself larger autonomy to rule and boosting the prestige of the position. Diocletian further divided Roman lands into more numerous provinces under dioceses, making it harder for pretenders to rise and gain support of the military. The next reform was to share the ‘imperium’ between four titleholders: two senior emperors and two junior caesars. Even though Diocletian’s reforms worked in the short term to stabilise Rome, the long term effects were rather inadequate and only really deepened the social contract between emperor and subjects. That is, now the emperor was expected to behave even more as a benevolent master, bestowing more gifts and promoting officials; quite obviously, the failure to do so resulted in civil strife as happened during the time of Constantine the Great. Furthermore, the division of the imperial power into four under ‘tetrachy’ has led in the long-term to the permanent split of Rome into East and West in 395 AD. Given what we have described about the nature of legitimacy of power through ‘imperium’ this split presents itself as unavoidable. The power to command the ‘imperium’ makes the titleholder appear as the first amongst equals by the Roman society as a whole. As such, two men could not simultaneously hold primacy without clashing. Furthermore, with the increasing importance of the role of the emperor during Dominate, the prestige and benefits have become too great to share between two ambitious men.

At the same time, however, Diocletian has set in motion two major developments to the social contract of ‘imperium’. First is the centralisation of the governmental administration on the figure of the emperor, making the entire state dependent on having a strong and capable ruler like never before. This development will come to clear view after the battle of Adrianople later on in 378 AD, which saw the emperor Valens killed on the battlefield. The death of Valens has sent shocks across the entire Eastern Roman administration, and produced a new political system in which emperors almost never left the capital Constantinople in order to preserve the administration, the ‘imperium’, and their lives. This state of affairs continued all the way until emperor Heracleios in 610 AD, who became the first Roman emperor to personally command the army against a foreign enemy since Valens. The second major development that can be attributed to Diocletian is his formal separation of Roman state from the city of Rome. Ever since the Crisis of the Third Century started, the capital of Rome was in practice wherever the acting emperor had his legions, thus diminishing the importance of Rome as a capital. Since the city of Rome was poorly protected from attacks and sieges from pretenders, its possession stopped conferring the same legitimacy as it did under the Principate. As such, Diocletian elevated this practical state of affairs to become legislation by moving his court to Nicaea in Eastern Anatolia. The big significance of this move is the detachment of the legitimacy of ‘imperium’ from one specific place or city. There will be two more major centres of Roman state throughout the rest of Roman history, namely Constantinople and Moscow. However, neither of them will have the Pomerium mentioned earlier, thus legally depriving the capital from having juridical force to grant or take away the power or ‘imperium’.

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This point seems to be a fitting end to the first part of my exploration of the concept of Empire, which concentrated specifically on Pagan Roman period and the usage of the term during this time. The main takeaways would be to underline how the Latin word for Empire – ‘imperium’ implied a social contract by which a person gained rights to command and legislate. This social contract was premised upon appeasing the lower social strata that has put the ‘imperium’ holder in charge. This fact has often led to rebellions, civil strife, and ultimately the Crisis of the Third Century. In the next article I will attempt to explicate the way ‘imperium’ changed when Rome became a Christian state, and the way Divine Favour started to replace social contract.

lundi, 03 février 2020

Coomaraswamy et l’éternel péril occidental

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Coomaraswamy et l’éternel péril occidental

Les Carnets de Nicolas Bonnal

Créature instable et périlleuse, l’occident menace le monde en se menaçant lui-même. Il a tout détruit avec le capital et les bons sentiments qui vont avec. L’impérialisme américain en phase terminale mais hystérique veut exterminer russes, chinois, iraniens et sanctionner ce qui lui résiste. Les européens (petit cap de l’Asie ou de l’Amérique ?) suivent extatiques ou éteints.  En même temps l’occident s’autodétruit rageusement à coups d’oligarchie, d’écologie, de féminisme, d’antiracisme et d’humanitarisme ; il contaminera le reste du monde comme toujours.

Golem dérangé ou marionnette folle, on ne l’arrêtera pas comme cela, cet occident. Sa matrice garde son pouvoir d’attraction étrange en plein Kali-Yuga : rappelons Spengler pour qui le triomphe de l’empire romain était déjà celui du pas grand-chose sur le vide. Ceux qui applaudissent le crépuscule américain oublient que l’on navigue dans la matrice américaine – dans un marécage de signes qui aura tout noyé, traditions, culture, spiritualités.

61TKv-9h3iL.jpgOn sait ce que Guénon pensait de l’occident et de sa mission civilisatrice. On va rappeler le grand hindouiste de Ceylan Coomaraswamy (s’il voyait ce qu’on a fait de son île…) qui écrivait vers 1945 :

« Parmi les forces qui font obstacle à une synthèse culturelle ou, pour mieux dire, à une entente commune indispensable en vue d’une coopération, les plus grandes sont celles de l’ignorance et du parti pris. L’ignorance et le parti pris sont à la base de la naïve présomption d’une «mission civilisatrice». Celle-ci apparaît, aux yeux des peuples «arriérés», contre qui elle est dirigée et dont elle se propose de détruire les cultures, comme une simple impertinence et une preuve du provincialisme de l’Occident moderne. »

Mais il ne faut pas mépriser le provincialisme américain ou occidental. Car il est résilient, insatiable, protéiforme, infatigable, et il a depuis tout corrompu avec son confort et sa propagande. Coomaraswamy écrivait il y a presque un siècle… que de progrès accomplis depuis !

Et Coomaraswamy ajoute sur l’arrogance du blanc :

« A vrai dire, si l’on veut qu’il y ait sur terre un peu plus de bonne volonté, l’homme blanc devra réaliser qu’il doit vivre dans un monde peuplé en grande partie de gens de couleur (et «de couleur» signifie habituellement, pour lui, «arriéré», c’est-à-dire différent de lui-même). Et le chrétien devra réaliser qu’il vit dans un monde à majorité non chrétienne. Il faudra que chacun prenne conscience de ces faits et les accepte, sans indignation ni regret. »

Comme on sait, l’occident est aujourd’hui suffisamment civilisateur pour vouloir effacer et le reste de blancs et le reste de christianisme (le fils de Coomaraswamy lamenta le concile antichrétien de Vatican II). Coomaraswamy rappelle ce complexe de maître d’école (Chesterton parlait de crèche féministe) :

« Avant même de pouvoir songer à un gouvernement mondial, il nous faut des citoyens du monde, qui puissent rencontrer leurs concitoyens sans se sentir gênés, comme entre gentlemen, et non en soi-disant maîtres d’école rencontrant des élèves que l’on instruit «obligatoirement» même si c’est aussi «librement». Il n’y a plus place dans le monde pour la grenouille dans le puits; elle ne prétend juger les autres que par sa propre expérience et ses propres habitudes. »

Et de se montrer polémique sur les réactions à cet occident, à une époque où l’on compte sur l’islam :

« Nous avons ainsi fini par réaliser que, comme l’a dit, il y a peu, El Glaoui, le pacha de Marrakech, «le monde musulman ne veut pas de l’inimaginable monde américain ou de son incroyable style de vie. Nous (les musulmans) voulons le monde du Qoran», et il en est de même, mutatis mutandis, pour la majorité des Orientaux. Cette majorité comprend non seulement tous ceux qui sont encore «cultivés et illettrés», mais aussi une fraction, bien plus importante qu’on ne le croit, de ceux qui ont passé des années à vivre et à étudier en Occident, car c’est parmi ceux-ci qu’il est possible de trouver bon nombre des «réactionnaires» les plus convaincus. Parfois, « plus nous voyons ce qu’est la démocratie et plus nous estimons la monarchie»; plus nous voyons ce qu’est l’« égalité », et moins nous admirons «ce monstre de la croissance moderne, l’État commercialo-financier» dans lequel la majorité vit de ses « jobs», où la dignité d’une vocation ou d’une profession est réservée au très petit nombre et où, comme l’écrit Éric Gill, «d’un côté, il y a l’artiste voué uniquement à s’exprimer, de l’autre l’ouvrier privé de tout “soi” à exprimer». »

Disons-le nûment, l’idéal occidental c’est du point de vue traditionnel le degré zéro de l’humain.

Coomaraswamy ajoute qu’il est bon de résister au commerce :

6700_1425892170.jpg« M. Brailsford objecte que «les seuls obstacles à l’accroissement du commerce intérieur sur une échelle gigantesque sont la pauvreté des villages et l’autarcie qui est propre à leurs plus anciennes traditions... Il existe encore maint village, où les artisans héréditaires, qui servent pour une ration de grains ou quelques arpents de terre franche, tisseront les étoffes dont il aura besoin, forgeront ses houes et tourneront ses pots». Malheureusement, «l’accroissement du commerce intérieur sur une échelle gigantesque » n’est aucunement l’une de nos ambitions principales. Nous tenons encore (avec Philon, De Decalogo, 69) pour vérité patente que l’artisan est de valeur supérieure au produit de son métier, et nous avons conscience que c’est avant tout dans les sociétés industrielles que cette vérité est ignorée. »

Le monde traditionnel est plus « démocratique » (Bernanos et Chesterton l’ont aussi compris, à propos de notre moyen âge des communes et des cités) :

« …le gouvernement traditionnel de l'Inde est bien moins centralisé et bien moins bureaucratique que n’importe quelle forme de gouvernement connue des démocraties modernes. On pourrait même dire que les castes sont la citadelle d’un gouvernement autonome bien plus réel que ce qu’on pourrait réaliser par le décompte de millions de voix prolétaires. Dans une très large mesure, les diverses castes coïncident avec les corps de métier. »

Et de défendre le modèle corporatif (la révolution libératrice supprima comme on sait cent jours fériés et chômés en France) :

« On pourrait dire que si l’Inde ne fut pas, au sens chinois ou islamique, un pays démocratique, elle fut néanmoins la terre aux multiples démocraties, c’est-à-dire aux groupes autonomes maîtrisant pleinement toutes les questions qui sont réellement dans leur compétence, et que peut-être aucun autre pays au monde n’a été mieux formé pour l’autonomie. Mais, comme l’a dit sir George Birdwood, «sous la domination britannique en Inde, l’autorité des corporations s’est nécessairement relâchée»; la nature d’une telle «nécessité» ne supportera guère l’analyse. »

Puis Coomaraswamy décrit l’horreur économique et militariste (et humanitaire, car tout vient avec dans le paquet-cadeau occidental,le bandage avec les bombes, comme dit le capitaine Villard dans le film Apocalypse now) :

« La simple existence de ces grands agrégats prolétariens dont les membres, qui s’exploitent les uns les autres, prolifèrent dans des «capitales» - lesquelles n’ont plus aucun rapport organique avec les corps sociaux sur lesquels elles croissent, mais dépendent des  débouchés mondiaux qui doivent être créés par des «guerres de pacification» et sans cesse stimulés par la «création de nouveaux besoins» au moyen d’une publicité suggestive - est fatale aux sociétés traditionnelles les plus fortement différenciées, dans lesquelles l’individu possède un statut déterminé par sa fonction et, en aucune manière, uniquement par la richesse ou la pauvreté; leur existence ruine automatiquement l’individu dont l’« efficacité » le ravale au niveau de producteur de matières premières, destinées à être transformées dans les usines du vainqueur; et on s’en débarrasse en les vendant à bas prix aux mêmes peuples «arriérés» qui doivent accepter leur quantité annuelle de gadgets, si l’on veut que les affaires prospèrent. »

Guénon aussi perçoit à cette époque que l’orient va craquer bien aidé par les guerres dites mondiales puis par la décolonisation (voyez notre texte sur Burckhardt). 

Puis Coomaraswamy cite le fameux et si peu lu Dr Schweitzer :

« Albert Schweitzer caractérise les conséquences économiques de l’exploitation commerciale (le «commerce mondial»): «Chaque fois que le commerce du bois marche bien, une famine permanente règne dans la région de l’Ogooué.» Lorsque ainsi «le commerce élit domicile dans chaque arbre», les conséquences spirituelles sont encore plus dévastatrices; la «civilisation» peut détruire les âmes aussi bien que les corps de ceux quelle contamine. »

Malheureusement il y a les premiers convertis à la matrice (la jeunesse orientale nage et navigue dedans) :

« Bien entendu, je n’ignore pas qu’il existe une foule d’Orientaux occidentalisés qui sont tout à fait disposés et même impatients de recevoir les dona ferentes de l’industrie sans s’attarder à examiner un seul instant ces «chevaux» donnés… »

A l’époque on résiste dans le cadre de la décolonisation (dont les effets furent pervers) :

wisdom.jpg« Qu’avez-vous exactement à nous offrir, vous qui êtes si pénétrés de votre «mission civilisatrice»? N’êtes-vous point étonnés «qu’il n’y ait plus de peuple dans toute l’Asie qui ne regarde l’Europe avec crainte et soupçon», comme l’a dit Rabindranath Tagore, ou que nous redoutions la perspective d’une alliance des puissances impérialistes dont la «Charte de l’Atlantique» ne devait pas s’appliquer à l’Inde et ne s’appliquera pas à la Chine si on peut l’éviter? »

Depuis on a progressé et tout a été balayé ou presque, même quand on prétend résister au nom du monde soi-disant multipolaire. Ni la Russie ni aucun pays oriental (pauvre Corée du Nord…) ne proposent de modèle alternatif. La Chine est bien compliquée – et combien peu attirante. Quant à Cuba ou au Venezuela…

Un peu de Debord pour compléter le maître, car le monde des années 2020 (ou 1980) est certainement plus effarant que celui des années quarante, hors-zone de guerre occidentale :

« Hormis un héritage encore important, mais destiné à se réduire toujours, de livres et de bâtiments anciens, qui du reste sont de plus en plus souvent sélectionnés et mis en perspective selon les convenances du spectacle, il n’existe plus rien, dans la culture et dans la nature, qui n’ait été transformé, et pollué, selon les moyens et les intérêts de l’industrie moderne. »

Et Debord de dénoncer justement les « inconséquents » qui croient que quelque chose du monde ancien a (ou aurait pu) subsisté :

« Non seulement on fait croire aux assujettis qu’ils sont encore, pour l’essentiel, dans un monde que l’on a fait disparaître, mais les gouvernants eux-mêmes souffrent parfois de l’inconséquence de s’y croire encore par quelques côtés. »

Lucien Cerise conclura logiquement :

« Pour Baudrillard, la véritable apocalypse n’était pas la fin réelle du monde, sa fin physique, matérielle, assumée, mais son unification dans ce qu’il appelait le « mondial », ce que l’on appelle aujourd’hui le mondialisme, et qui signait la vraie fin, le simulacre ultime, le « crime parfait », c’est-à-dire la fin niant qu’elle est la fin, la fin non assumée, donnant l’illusion que ça continue. La Matrice, comme dans le film, si vous voulez. »

Sources 

Ananda K. Coomaraswamy, Les illusions de la démocratie, in suis-je le gardien de mon frère (the bugbear of literacy), Pardes.

Lucien Cerise, gouverner par le chaos

Debord – Commentaires

Jean Baudrillard – La guerre du golfe n’a pas eu lieu (Galilée)

dimanche, 02 février 2020

Imbolc... La fête celtique de la lumière et de la purification

Imbolc... La fête celtique de la lumière et de la purification

[NB: Pour le calcul exact de la date d'Imbolc: Pour Ambiuolcato, il faut que la lune soit gibbeuse montante (entre le premier quartier de lune et la pleine lune) et que le soleil soit dans le Verseau].

Dans la tradition païenne des Celtes, le 1er février se célébrait la fête connue sous le nom d'Imbolc. Cette fête hivernale annonçait le prochain retour du printemps. Imbolc marquait avant tout le retour de la lumière et des forces solaires. Dans le grand rythme des cycles saisonniers, le 1er février est un hymne à la lumière et aux jours qui petit à petit reprennent de la vigueur. Cependant, le mois de février se caractérise dans toutes les traditions indo-européennes par un accent mis sur la symbolique lunaire et les Déesses qui l'accompagnent. Ceci s'explique par le fait que les forces solaires ne sont pas encore au plus fort de leur course cyclique, élément qui nous rappelle le règne hivernal de l'obscurité et de la lune.

Imbolc est ainsi dédié à une Déesse celtique, la Déesse Brigit. C'est elle qui apporte ce retour cyclique de la lumière. Brigit est le nom irlandais de la Déesse, et il correspond à la Déesse Brigantia (actuelle Grande-Bretagne) ainsi qu'à la Déesse gauloise Rigani. Elle est un des aspects de la grande Déesse qui fut très vénérée chez les Celtes. Son nom vient de celui d'une tribu indo-européenne et signifie "altesse", "sublimité". Ce nom de Brigit se retrouve dans la toponymie de nombreux endroits de l'Europe celtique pour lesquels on peut déduire qu'elle y était partciulièrement adorée: Bragana (Portugal), Bregenz (Autriche), Brig (Valais, Suisse), Brega (Irlande), Braint (GB), Barrow (GB), Brent (GB). Ses fonctions sont multiples car son culte est rattché à la protection divine, la prophétie, la médecine, la fertilité et fécondité. Le bétail lui était dédié, ce qui nous renvoie encore une fois aux notions d'abondance et de fertilité. Mais dans la tradition populaire elle est avant tout restée comme une Déesse liée au feu. Cette symbolique du feu la connecte à celle du soleil dont elle incarne le retour en période hivernale. Une tradition toujours très vivante pour Imbolc est celle qui consiste à faire avec du jonc tressé une croix de Brigit. Cette croix que l'on peut voir sur la photo n'est autre qu'un swastika, symbole solaire par excellence. Ce swastika correspond tout à fait au symbolisme du retour de la lumière solaire. De nos jours encore en Irlande existe la coutume de tresser pour le 1er février des croix de Brigit, les enfants dans les maternelles et les écoles s'y donnent à coeur joie. Le culte de la Déesse Brigit était tellement enraciné parmi les peuples celtes, que la christianisation n'arriva jamais à supprimer son culte. Les tentatives furent pourtant nombreuses de la part des chréti(e)ns, mais tout comme pour d'autres Divinités païennes, l'église se vit obligée finalement de la christianiser en faisant d'elle Sainte-Brigid. Ce n'est bien-sûr pas un hasard si la date de cette Sainte-Brigid fut placée au 1er février.

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Une autre caractéristique majeure de la fête d'Imbolc est la norme qui voulait qu'on se lave de forme rituelle les mains, les pieds et la tête. Ceci fait évidemment partie d'un rite de purification. Ce genre de rite est à mettre en parallèle avec les traditions romaines du mois de février comme celle des Lupercalia. Comme nous l'avons récemment vu, "februa" était un terme latin pour désigner les cérémonies de purification. Se purifier lors de la fête celtique d'Imbolc était donc en harmonie complète avec les forces cosmiques qui elles aussi se purifient au mois de février afin de préparer le retour cyclique des forces solaires.

L'étymologie du nom d'Imbolc est également très révélatrice. Imbolc vient de l'ancien irlandais "i mbolg" qui veut dire "dans le ventre". Ce terme fait bien-sûr référence à la grossesse d'une femme enceinte. Cette grossesse est liée à Brigit comme Déesse de la fécondité et protectrice des femmes enceintes. Par ailleurs l'aspect prophétique de la Déesse a lui aussi laissé des traces dans la célébration d'Imbolc étant donné qu'au 1er février on pratiquait beaucoup la divination. Le moment était propice pour interroger les signes afin de savoir ce que l'avenir réserve au foyer et au clan.

Pour Imbolc, n'oubliez donc pas de vous purifier, car vous préparerez de cette manière le grand retour de la lumière solaire, celui qui nous promet de beaux jours pour l'avenir.

JOYEUX IMBOLC À TOUTES ET À TOUS !!!

Hathuwolf Harson

Sources:
"Lexikon der keltischen Mythologie", Sylvia und Paul F. Botheroyd.

http://en.wikipedia.org/wiki/Imbolc

Origines païennes de février dans la tradition romaine: https://www.facebook.com/photo.php?fbid=361818503956964&set=a.305425889596226.1073741835.230064080465741&type=1&theater

Symbolisme du swastika: https://www.facebook.com/photo.php?fbid=315806118558203&a...

jeudi, 30 janvier 2020

Les signes de la Fin des Temps

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Les signes de la Fin des Temps

 
 
Les principaux signes annonciateurs de la fin du monde selon diverses traditions :
 
-Dégénérescence de l'humanité, divisions et dissensions familiales
Seconde bataille de Mag Tured (vieux récit irlandais) : « Je verrai un monde qui ne me plaira pas ; été sans fleurs, vaches sans lait, femmes sans pudeur, hommes sans courage, (…), mauvais avis des vieillards, mauvais jugement des juges, chaque homme sera un traître ». Völuspa (45) : « Les frères s'entrebattront et se mettront à mort ». Ovide, Les métamorphoses (L. I) : « On vit de rapt ; l'hôte n'est pas en sécurité auprès de son hôte, ni le gendre auprès de son beau-père ; entre frères même, la bonne entente est rare. L'époux est une menace pour la vie de son épouse, l'épouse pour celle de son mari ». Vishnou-Purâna (L. VI) : « Les femmes n'obéiront pas aux maris et aux parents. Elles seront égoïstes, abjectes, désaxées, menteuses, et c'est à des dissolus qu'elles s'attacheront (…) Elles deviendront simplement un objet de satisfaction sexuelle ». Lingâ-Purâna : « On tuera les fœtus dans le ventre de leur mère ». Ibn 'Amr affirme que le prophète a dit : « L'Heure ne viendra pas avant qu'apparaissent la bassesse et la vulgarité, les liens de parenté seront rompus et le mauvais voisinage se répandra » (Hadith rapporté par Ahmad).
 
-Calamités naturelles
Matthieu (XXIV, 7) : « On verra s'élever nation contre nation, royaume contre royaume, et il y aura des pestes, des famines et des tremblements de terre en divers lieux ». Maslama Ibn Nufayl affirme que le prophète a dit : « Avant l'Heure, il y aura une épidémie sévère et après viendront les années de séismes » (Hadith rapporté par Ahmad). Vishnou-Purâna (L. IV) : « La terre ne sera respectée qu'à cause des trésors minéraux qu'elle renferme ». Ovide, Les métamorphoses (L. I) : « Les hommes ne se bornèrent point à demander à la terre ses moissons et ses fruits, ils osèrent pénétrer dans son sein; et les trésors qu'elle recelait, dans des antres voisins du Tartare, vinrent aggraver tous leurs maux. Déjà sont dans leurs mains le fer, instrument du crime, et l'or, plus pernicieux encore. La Discorde combat avec l'un et l'autre ».
 
-Régression des castes et métissage
Lactance, Institutions divines (VII, 17) : « Tout sera confus, contraire au droit divin et au droit naturel, tout sera mêlé ». Dans le célèbre « hadith de Gabriel », le prophète Mohammed cite parmi les signes de l'Heure : « Lorsque la servante engendrera sa maîtresse, et que tu verras les va-nu-pieds, les pâtres, se faire élever des constructions de plus en plus hautes ». Vishnou-Purâna (L. VI) : « Les gens du kali-yuga (l'âge sombre) prétendront ignorer les différences des races et le caractère sacré du mariage, la relation de maître à élève, l'importance des rites. Durant le kali-yuga des gens de toutes origines épouseront des filles de n'importe quelle race ». Apocalypse syriaque de Baruch (LXX, 5) : « Les sages se tairont et les fous parleront ».
 

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mardi, 14 janvier 2020

Le symbolisme du Pôle, du Nord et de l'Hyperborée

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Le symbolisme du Pôle, du Nord et de l'Hyperborée

 
Lecture de mon article "Le symbolisme du Pôle et du Nord" concernant le mythe universel du continent nordique primordial d'une nature tant physique que spirituelle.
 
 

samedi, 11 janvier 2020

Iranian Civilization

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Iranian Civilization

by Jason Reza Jorjani

Ex: http://www.europesolidaire.eu

La civilisation iranienne

Nous republions ici un remarquable article concernant l'Iran et sa civilisation. Elles remontent à la plus haute antiquité. Ce sont cinquante de ses sites archéologiques que Donald Trump a menacé de bombarder. Bombarderait-il également les pyramides en cas de conflit avec l'Egypte? Certainement

Iran Is More Than Just a Country, It Is One of the Great Aryan World Civilizations

Iran is far more than the nation-state that foreigners once widely referred to as Persia. Iran is an immortal idea.

Jason Reza Jorjani


A few countries are more than mere nations. They have been translated from the earthly plane into the spectral geography of ideas. As “Rome” is irreducible to Italy, and the modern state of Israel is only a reemergence of “Zion” into the mundane world, “Iran” is far more than the nation-state that foreigners once widely referred to as Persia. Iran is an immortal idea – a terrible thought in the mind of the gods (devâsdivs). Iran is destined to reemerge as the Leviathan from amongst all of Earth's great nations.

71DjhP+qrKL.jpgUntil 1935, Iran was referred to internationally as “Persia” (or La Perse), and the Iranian people were broadly identified as “Persians.” This was the case despite the fact that Persians always referred to themselves as Iranians (Irâni) and used the term Irânshahr (Old Persian Aryâna Khashatra) or “Aryan Imperium” in order to designate what Westerners call the “Persian Empire.”

The adjective Persian (Pârsi) has only been used by Iranians to describe the national language of Iran, which has been spoken, and especially written, by all Iranians regardless of whether it is their mother tongue. The Persian heritage is at the core of Iranian Civilization.

Civilizations are not as narrow as particular cultures in their ideological orientation. Even cultures evolve and are not defined by a single worldview in the way that a political party has a definite ideology. The inner dialectic that drives the historical evolution of Iranian Civilization is based on a tension between rival worldviews. This is comparable to the numerous worldview clashes that have shaped and reshaped Western Civilization, and is more dynamic than the creative tension between the worldviews of Confucianism, Taoism, Buddhism, and Communism and the cultural characters of the Han, the Manchurians, Mongols, and Tibetans in the history of Chinese Civilization.

The phrase “Iranian Civilization”, has long been in use by academics in the field of Iranology or Iranian Studies. That there is an entire scholarly field of Iranology attests to the world-historical importance of Iran. However, in the public sphere, and even among other academics, Iran has rarely been recognized as a distinct civilization alongside the other major civilizations of world history. Rather, Iran has for the most part been mistakenly amalgamated into the false construct of “Islamic Civilization.”

9781912079933.jpgWe have entered the era of a clash of civilizations rather than a conflict between nation states. Consequently, the recognition of Iran as a distinct civilization, one that far predates the advent of Islam and is now evolving beyond the Islamic religion, would be of decisive significance for the post-national outcome of a Third World War.

Iran is a civilization that includes a number of different cultures and languages that hang together around a core defined by the Persian language and imperial heritage. Besides the Persian heartland, Iranian Civilization encompasses Kurdistan (including the parts of it in the artificial states of Turkey and Iraq), the Caucasus (especially northern Azerbaijan and Ossetia), Greater Tajikistan (including northern Afghanistan and Eastern Uzbekistan), the Pashtun territories (in the failed state of Afghanistan), and Baluchistan (including the parts of it inside the artificial state of Pakistan).

As we shall see, Iranian Civilization deeply impacted Western Civilization, with which it shares common Indo-European roots. There are still a few countries in Europe that are so fundamentally defined by the legacy of the Iranian Alans, Sarmatians, or Scythians that they really belong within the scope of Iranian, rather than European or Western Civilization. These are Ukraine, Bulgaria, Croatia, and, should it ever secede from Spain, Catalonia. The belonging of these European, Caucasian, Middle Eastern, Central Asian, and South Asian ethnicities and territories to an Iranian civilizational sphere is, by analogy, comparable to how Spain, France, Britain, Germany, and Italy are all a part of Western Civilization.

An even closer analogy would be to China, which is also a civilization rather than simply a nation. China, considered as a civilization, includes many cultures and languages other than that of the dominant Han Chinese. For example, the Manchurians, Mongolians, and Tibetans. What is interesting about China, in this regard, is that its current political administration encompasses almost its entire civilizational sphere – with the one exception of Taiwan (and perhaps Singapore). In other words, as it stands, Chinese Civilization has nearly attained maximal political unity.

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Western Civilization also has a high degree of political unity, albeit not at the level of China. The Western world is bound together by supranational economic and military treaties such as the European Union (EU) and the North Atlantic Treaty Organization (NATO). By contrast, Iranian Civilization is currently near the minimal level of political unity that it has had throughout a history that spans at least 3,000 years.

To borrow a term from the Russian philosopher, Alexander Dugin, the Persian ethnicity and language could be described as the narod or pith of Iranian Civilization. This would be comparable to the role of the Mandarin language and the Han ethnicity in contemporary Chinese Civilization, or to the role of Latin and the Italian ethnicity in Western Civilization at the zenith of the Roman Empire when Marcus Aurelius had conquered and integrated Britain and Germany. Although I accept Samuel Huntington's concept of a “clash of civilizations”, I reject his distinction between what he calls “Classical Civilization” and Western Civilization.

This is a distinction that he adopts from Arnold Toynbee, and perhaps also Oswald Spengler, both of whom see the origins of Western Civilization in Medieval Europe. In my view, Western Civilization begins with Classical Greece and is adopted and adapted by Pagan Rome.

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The narod of a civilization can change. If Western Civilization were to prove capable of salvaging itself and reasserting its global dominance in the form of a planetary American Empire, this would no doubt involve a shift to the English language and the Anglo-Saxon ethnicity as the Western narod. The lack of a clear narod in Western Civilization at present is symptomatic of its decline and dissolution following the intra-civilizational war that prevented Greater Germany from becoming the ethno-linguistic core of the entire West. A very strong argument could be made that Germany and the German language were long destined to succeed Italy in this role, which Italy still plays to some extent through the Vatican's patronage of Latin and the Roman Catholic faith.

The alliance of Hitler with Mussolini could have prepared for such a transition. If, for whatever reason, Latin America were to one day become the refuge of Europeans and even Anglo-Saxons fleeing Europe and North America, there would be a very good chance that the Spaniard ethnicity and the Spanish language would become the narod of Western Civilization following this transformative crisis.

In the three thousand years of Iranian Civilization, the narod of the civilization has shifted only once. For the first five hundred years of discernable Iranian history, the Median ethno-linguistic consciousness was at the core of Iran's identity as a civilization that included other non-Median Iranian cultures, such as the Scythians. Actually, for most of this period, the Medes were embattled by the Assyrians and other more entrenched non-Iranian (i.e. non Aryan) cultures, such as the Elamites. It is only for a brief period (on the Iranian scale of history, not the American one) that the Medes established a strong kingdom that included other Iranian cultures and could consequently be considered a standard bearer of an Iranian Civilization rather than a mere culture.

This lasted for maybe a couple of hundred years before the revolt of Cyrus the Great in the 6th century BC saw the Persians displace the Medes and expand the boundaries of Iranian Civilization into the borders of the first true empire in history, one that included and integrated many non-Iranian kingdoms, and encompassed almost the entire known world.

For more than a thousand years after Cyrus, and despite the severe disruption of the Alexandrian conquest and colonization of Iran, we saw a succession of the three empires of the Achaemenids, the Parthians, and the Sassanians. The Achaemenid language was Old Persian, while the Parthians and Sassanians spoke and wrote Middle Persian (Pahlavi). These languages are direct ancestors of Pârsi (or Dari), the New Persian language that, in its rudiments, arose at the time of Ferdowsi (10th century AD) and has remained remarkably stable until the present day.

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For more than 2,500 years, the Persian ethnicity and language have defined the core identity of Iranian Civilization. That was not lost on all of the various Europeans who dealt with Iran as an imperial rival from the days of the classical Greeks, to the pagan Romans, to the Byzantines, the British, the French, and the Russians.

All of them, without exception, always referred to all of Iran and its entire civilizational sphere as “Persia” or the “Persian Empire.” Friedrich Nietzsche wished that the Persians would have successfully conquered the Greeks because he believed that they could have gone on to become better guardians of Europe than the Romans proved to be. Nietzsche claimed that “only the Persians have a philosophy of history.” He recognized that historical consciousness, of the Hegelian type, begins with Zarathustra's future-oriented evolutionary concept of successive historical epochs leading up to an unprecedented end of history.

The will to ensure that the Persian Gulf does not become Arabian, that Persian is not disestablished as the official language of Iran, and, in short, that Iranian Civilization does not disappear, is based on more than just patriotic sentimentality, let alone nationalistic chauvinism. Iran is certainly a civilization among only a handful of other living civilizations on Earth, rather than a lone state with its own isolated culture, like Japan, but Iran is even more than that. As we enter the era of the clash of civilizations, Iran's historic role as the crossroads of all of the other major civilizations cannot be overstated.

In his groundbreaking book The Clash of Civilizations and the Remaking of World Order, the Harvard political scientist Samuel Huntington argues for a new world order based on a détente of great civilizations rather than perpetual conflict amongst nation-states. In effect, Huntington envisages the end of the Bretton Woods International System put in place from 1945–1948 after the Second World War. He advocates for its replacement with a geopolitical paradigm that would be defined by the major world-historical countries. These are the countries that can each be considered the “core state” of a civilization encompassing many peripheral vassal or client states.

The core state of any given civilization can change over the course of history. For example, Italy was the core state of Western Civilization for many centuries, and as the seat of the Roman Catholic Church it still has significant cultural influence over the West – especially in Latin America.

Currently, however, the United States of America plays the role of the Western civilizational core state, with the North Atlantic Treaty Organization (NATO) effectively functioning as the superstructure of an American Empire coextensive with the West, with the exception of Latin America, where the United States has been economically and diplomatically dominant at least since the declaration of the Monroe Doctrine.

Huntington identifies less than a handful of surviving world-class civilizations whose interactions would define the post-international world order: Western Civilization, Orthodox Civilization, Chinese Civilization, and Islamic Civilization. The core states of the first three are America, Russia, and China. Within the context of his model a number of major world powers lack civilizational spheres. These “lone states” notably include India and Japan. While it has a high level of culture, and deep historical ties to China, Japan is not a part of Chinese Civilization and yet it lacks a civilizational sphere of its own that would encompass other states. Had the Japanese Empire triumphed in the Second World War, Japan might have become a civilization in its own right – one dominating the Pacific.

Référence

https://russia-insider.com/en/history/iran-more-just-coun...

Pour en savoir plus
https://arktos.com/2019/09/01/the-leviathan-of-iranian-ci...