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mercredi, 07 juin 2017

Un pequeño gigante: el peso de Catar en el juego geopolítico

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Un pequeño gigante: el peso de Catar en el juego geopolítico

El cisma diplomático entre Catar y sus vecinos ha puesto al descubierto las profundas diferencias existentes entre las monarquías del golfo Pérsico. No obstante, Catar es hoy el mayor productor de gas natural licuado del mundo, cuenta con uno de los mayores índices de PIB per cápita y acoge la mayor base militar estadounidense en Oriente Próximo.

 
El conflicto entre Doha y otras naciones vecinas se desató después de que la agencia de noticias catarí QNA difundiera unas declaraciones atribuidas al emir de Catar, en las que se mostraba a favor de normalizar las relaciones con Irán, país chií, y el mayor contrincante de Arabia Saudí en la región.

En este contexto, el peso geopolítico de Catar es difícil de subestimar. Con una población de cerca de 2 millones de personas —de las cuales solo 270.000 tiene la nacionalidad catarí—, el pequeño emirato cuenta con uno de los mayores índices de PIB per cápita del mundo, superando a países como Suiza, Singapur o EEUU.

Catar acoge además la base aérea estadounidense de Al Udeid, ubicada a tan solo 32 kilómetros al suroeste de Doha, la capital del emirato. Esta base es también la sede del Comando Central de las Fuerzas Aéreas de los Estados Unidos (AFCENT) y del Grupo Expedicionario 83 de la Fuerza Aérea de Reino Unido, que cubren y supervisan las operaciones de ambos países en todo Oriente Próximo.

En términos económicos, el pequeño emirato destaca por ser el mayor productor y exportador de gas natural licuado (GNL) del mundo. Según las últimas estimaciones del Grupo Internacional de Importadores de GNL, Doha es responsable de cerca del 30% de la producción global y tiene a países como Japón, Corea del Sur, India, China o Reino Unido entre sus principales clientes.

La japonesa JERA Co. —la mayor importadora de GNL a nivel mundial— informó de que había recibido una notificación de la productora Qatargas en la que se aseguraba que las fricciones diplomáticas con sus vecinos no tendrán impacto alguno en los suministros de gas.

En abril de 2017, Catar suspendió el desarrollo del que iba a ser el campo de extracción de gas natural más grande del mundo, en previsión de un aumento de la competencia en el futuro. El mercado del gas natural está pasando por un período de grandes transformaciones provocadas por el incremento de la oferta, sobre todo la proveniente de EEUU y Australia, donde se ha desarrollado toda una industria de extracción mediante la fracturación hidráulica —'fracking', en inglés—.

Para diversificar los ingresos del país y gestionar el superávit generado por la extracción de hidrocarburos, el emir de Catar, Tamim bin Hamad Thani, fundó en 2005 Qatar Investment Authority (QIA), que con el tiempo se convirtió en uno de los mayores fondos soberanos de inversión del mundo. Sus activos suman un valor estimado de 335.000 millones de dólares.

El abanico de inversiones de QIA por todo el mundo es bastante amplio, con participaciones significativas en gigantes que van desde Volkswagen, Rosneft, Barclays, Credit Suisse y Deutsche Bank hasta Valentino Fashion Group y Tiffany, entre otros. Además, posee el 100% del actual campeón de la liga francesa, el club de fútbol París Saint-Germain, algo que ha convertido a esta entidad en la más rica de Francia y una de las más ricas del mundo.

De hecho, a finales de 2010, Catar fue elegido como país anfitrión del campeonato mundial de fútbol de 2022. Entre sus rivales para acoger el certamen se encontraban naciones como Australia, EEUU, Corea del Sur y Japón. Desde entonces, el pequeño emirato ha invertido unos 200.000 millones de dólares en mejorar sus infraestructuras.

Otro de los recursos con los que cuenta el país es la emisora Al Jazeera, que llega a más de 270 millones de hogares y es la mayor cadena de noticias del mundo árabe. Además, la compañía de transporte aéreo Qatar Airways, con una flota de más de 100 aviones y con rutas a un centenar de destinos, ha sido considerada la segunda mejor aerolínea de 2016 en los premios Skytrax World Airline.

La caída de precios de los hidrocarburos y de sus bonos soberanos tras la ruptura con sus vecinos seguramente provocará que el país tenga que gastar más a la hora de financiarse, algo que podría ralentizar la ejecución de diversos proyectos.

Dado que los diferentes Estados del golfo Pérsico dependen básicamente de las exportaciones de petróleo y gas, apenas tienen relaciones comerciales o de inversión entre sí. Por lo tanto, las disputas difícilmente tengan un gran impacto para Doha. Emiratos Árabes Unidos es el mayor socio comercial de Catar en la región, pero solo el quinto más importante a nivel global.

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Pourquoi la rupture entre le Qatar et l'Arabie saoudite?

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Pourquoi la rupture entre le Qatar et l'Arabie saoudite?

par Jean-Paul Baquiast
Ex: http://www.europesolidaire.eu
 
Plutôt que de rupture, certains parleront de début de rupture. Mais cet événement, publiquement annoncé le 5 juin, est si surprenant qu'il mérite quelques tentatives d'éclaircissement.
 
Jusqu'ici l'Emirat du Qatar et le Royaume saoudien paraissaient partager suffisamment d'intérêts pour faire cause commune dans les évènements qui continuent à bouleverser le Moyen-Orient. Certes leurs intérêts n'excluaient pas rivalités et divergences, mais dans l'ensemble ils avaient présenté un front uni.

Néanmoins, le 5 juin, l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis ont rompu leurs relations avec l'émirat, l'accusant de déstabiliser la région et de soutenir le « terrorisme ». Bahreïn, ainsi que l'Egypte, très dépendante des financements saoudiens, ont suivi. Le Qatar a également été exclu de la coalition militaire arabe qui intervient depuis deux ans au Yémen, sous commandement saoudien. Proches de Riyad, le gouvernement yéménite en exil de Abd Rabbo Mansour Hadi et celui de l'est de la Libye, basé à Baïda, ont pris la même position.

C'est la plus grave crise frappant le Conseil de coopération du Golfe (CCG : Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Koweït, Oman, Qatar), depuis sa création en 1981. La raison de cette brouille sont des déclarations attribuées par l'agence de presse qatarie, QNA, à Tamim Ben Hamad Al-Thani, émir du Qatar depuis 2013, qualifiant l'Iran de « puissance islamique régionale qui ne peut pas être ignorée », et conférant le statut de « mouvements de résistance légitimes » au Hamas, ainsi qu'au Hezbollah.

Ces propos ont été considérés par Riyad comme une trahison alors que quelques jours auparavant, au sommet rassemblant une cinquantaine de pays arabes, Donald Trump avait annoncé renoncer à toute ouverture à l'égard de l'Iran, tenant même des propos paraissant inciter les pays arabes à des actions militaires contre ce dernier. L'Arabie saoudite qui considère par ailleurs le Hezbollah et le Hamas comme des organisations terroristes, a toujours vu avec hostilité la proximité du Qatar avec eux.

Il est certain que le Qatar héberge des représentants du Hamas, comme Khaled Mechaal, ex-chef de son bureau politique. De même, il s'est toujours comporté en soutien financier et diplomatique des Frères musulmans. Ce qui demeure de la confrérie entretient des liens multiples avec des mouvements terroristes désormais considérés, notamment en Égypte, comme multipliant les agressions contre les forces du régime d'Al Sissi.

L'Arabie saoudite et les Emirats redoutent par ailleurs l'influence des islamistes actifs au Qatar sur leur opinion publique et celles des pays occidentaux. Ceci d'autant plus que Doha, très riche capitale du Qatar, a accepté de communiquer avec les talibans afghans, ainsi qu'avec les djihadistes syriens du Front Al-Nosra.

Le Qatar a rejeté les déclarations prêtées à son émir, affirmant qu'elles avaient été fabriquées de toutes pièces, à la suite du piratage de son agence de presse. Mais sans effets. Les accusations les plus variées ont été proférées, qualifiant le Qatar d'agent de l'Iran, de pyromane, de traitre aux deux visages. On a prétendu que Doha soutiendrait les milices houthistes pro-iraniennes au Yémen ou bien les mouvements de protestations chiites dans la province orientale d'Arabie saoudite.

Il est certain que le Qatar éprouve des inquiétudes au regard des campagnes anti-iraniennes encouragées par Rihad et par Donald Trump. La principauté partage en effet avec l'Iran le gisement gazier offshore le plus grand au monde, le South Pars / North Dome, situé à cheval entre les eaux territoriales de l'Iran et du Qatar. Elles partagent aussi les revenus considérables en découlant. Doha ne peut pas se permettre de couper les ponts avec Téhéran.

A l'inverse, confrontée à la rentrée de Téhéran dans le jeu international, la monarchie saoudienne s'effraie de la concurrence en résultant pour elle. De plus, comme Abou Dhabi, elle n'apprécie pas que le Qatar , en concurrence avec Dubaï, au sein des EAU, développe une politique de bonnes relations tapageuses avec l'Occident, et notamment l'Europe et la France faite d'investissements dans le sport, la culture et le divertissement, dont le Mondial 2022, organisé à Doha, doit être le produit phare.

Par ailleurs, le pouvoir saoudien supporte mal l'audience prises dans le monde entier par les médias pro-Qatar, notamment Al-Jazeera. Celle-ci est désormais interdite en Arabie saoudite et aux Emirats.

Unis dans le soutien au terrorisme islamique

Jusqu'où ira la rupture entre Arabie saoudite et Qatar? Moins loin sans doute qu'il ne semble. Les deux pays sont très proches sur deux points. Ils sont tous deux pénétrés par la version la plus extrême de l'Islam, un sunnisme très pénétré de salafisme. Par ailleurs, ouvertement ou plus discrètement, ils n'ont cessé de financer des mouvements et des groupes armés en guerre contre les Etats chiites, le plus éminent étant l'Iran, contre la Russie qui soutient ces derniers et finalement contre l'Occident. Ce sont ces groupes qui ont mené depuis des mois des campagnes d'attentats terroristes dans le monde. Pour les spécialistes de l'anti-terrorisme, il n'est pas possible d'ignorer que l'Arabie et le Qatar ont toujours encouragé, de façon ouverte ou occulte, les mouvements arabes les plus violents.

Ainsi l'Arabie malgré les accusations de terrorisme qu'elle profère à l'égard du Qatar, ne peut faire oublier qu'elle assure, bien plus que que ce dernier, notamment dans les villes européennes, la création de mosquées salafistes peuplées d'imams prêchant la guerre sainte à l'encontre de la « civilisation occidentale ». Il s'agit de lieux où se recrutent dorénavant les candidats aux attentats terroristes comme ceux dont le Royaume uni vient d'être la victime.

Teresa May à Londres vient d'affirmer qu'il serait temps de renoncer à la complaisance vis-à-vis de l'islamisme encouragé par le communautarisme présent en Grande Bretagne. Mais on n'imagine pas que ce pays, comme d'ailleurs les autres Etats européens, renoncent aux pétro-dollars déversés tant par Rihad que par Doha. L'Arabie saoudite et le Qatar resteront donc longtemps unis de facto dans le soutien à l'islamisme et la haine à l'encontre de tout ce qui n'est pas le sunnisme salafiste. Ils continueront aussi à recevoir avec le même faste des chefs d'Etat européens empressés d'obtenir des contrats majestueux. La France ne fait pas exception.

Note.

Les interdictions de survol notifiés à Qatar Airways devraient en principe handicaper les finances de cette Compagnie. Air France ne s'en plaindra pas, ayant souffert depuis quelques années de la conception curieuse de la concurrence qu'imposait ladite Qatar Airways...Il est vrai face à des gouvernements européens qui n'osaient pas réagir.
Pour ceux-ci aujourd'hui, le bon réflexe serait de laisser sans intervenir l'Arabie et le Qatar se battre entre eux. Plus ils se feront de mal, mieux les Européens s'en porteront.

lundi, 05 juin 2017

Le pied-de-nez d’outre-tombe de Christophe de Margerie aux Américains, qui relance les interrogations sur sa disparition

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Le pied-de-nez d’outre-tombe de Christophe de Margerie aux Américains, qui relance les interrogations sur sa disparition

Auteur : Emilie Defresne
Ex: http://zejournal.mobi 

Trois ans après sa mort tragique, Christophe de Margerie envoie d’outre-tombe un pied-de nez magistral aux USA par l’intermédiaire de la Russie. Un message que les USA, qui avaient combattu l’homme, n’ont pas manqué de recevoir en pleine face. En 2014 le grand patron de Total, Christophe de Margerie, disparaît dans le crash de son avion sur un aéroport de Moscou après une entrevue avec Dmitri Medvedev, le Premier ministre. Si l’enquête a été apparemment bâclée, les engagements du patron de Total avec la Russie sont saufs au-delà de sa mort. En effet l’enquête sur le crash de l’avion semble donner une version trop simple pour être vraie, au regard du personnage hors du commun qu’était Christophe de Margerie. La thèse rapidement retenue de l’accident relève-t-elle d’une évidence ou bien les autorités russes savent d’où vient le coup mais ne trouvent pas opportun de le révéler? En effet le patron de Total venait une nouvelle fois de défier les intérêts américains. Mais pour l’homme, s’agissait-il du défi de trop?

Christophe de Margerie ouvre une voie maritime nouvelle vers le Pacifique  

C’est à travers un hommage particulièrement appuyé que lui rend la Russie que Christophe de Margerie revient d’entre les morts à travers le plus grand brise-glace du monde baptisé de son nom et conçu pour inaugurer une nouvelle route maritime à partir du grand Nord. Une voie nouvelle qui va permettre de gagner trois semaines par rapport au trajet antérieur pour aller dans le Pacifique récolter les fruits du contrat qui unit Total au groupe gazier russe.

Mais où sont donc les représentants de la France ?

Il s’agit d’un hommage extraordinaire de la Russie rendu à un Français pour une œuvre qui sert autant les intérêts de la Russie que ceux de la France, puisque Total est la première entreprise française et celle à travers laquelle la France agit. Néanmoins, si Vladimir Poutine intervient dans une allocution vidéo au cours de la cérémonie de baptême du super tanker, en revanche ni la famille Margerie, ni aucun représentant de l’État français n’est présent pour recevoir l’hommage. Les information TV n’ouvrent pas sur cette grande nouvelle. Il faut aller puiser au cœur d’un reportage d’Envoyé Spécial, uniquement diffusé sur France 2, pour en avoir la nouvelle, comme en catimini. Seul le nouveau patron de Total est présent à la cérémonie, -qui d’ailleurs n’est pas retransmise-, et encore se garde-t-il de toute allusion aux raisons de la mort de son prédécesseur, celui qui à ses dires, l’avait mis en position de lui succéder à la tête de la compagnie pétrolière française.

Ces absences françaises plus que n’importe quelle explication démontrent à quel point la France tremble devant le gendarme du monde que sont les USA…

Quels que puissent être les torts attribués à Christophe de Margerie, son œuvre indépendante des pressions montre combien cet homme était un grand Français, gageons que d’autres grands Français, d’autres grands entrepreneurs, d’autres  créateurs, honorent la France de leur génie et de leur audace, mais s’ils ne sont pas inféodés au mondialisme, ils sont cachés au lieu d’être montrés en exemple.

« Christophe de Margerie a beaucoup travaillé pour la richesse de Total et celle de la Russie ».

Quand on pose la question au capitaine du Christophe de Margerie: « Savez-vous pourquoi le bateau poste le nom de Christophe de Margerie ? » Celui-ci répond: « il a beaucoup travaillé pour la richesse de Total et celle de la Russie ». Les Russes semblent donc avoir eux-mêmes bien compris qu’il ne faut surtout pas assimiler l’action du grand patron à celle de la France, comme si Total n’avait rien à voir avec les intérêts français. Une telle assimilation serait très politiquement incorrect. Il faut dire que cet hommage d’une rare portée ne doit pas manquer d’interpeler les grands groupes américains. C’est en réalité un hommage franco-russe en lien avec le dernier défi de Christophe de Margerie, mais dans lequel la partie française se fait très discrète, l’œil sourcilleux et jaloux de Washington veille et menace.

Ni Total, ni la Russie ne veulent entendre parler d’attentat, à quoi bon ? Un consensus général plane sur la disparition du patron de Total. Les USA ne mettent pas l’enquête de Moscou en question, la France non plus. Est-ce la partie Total de l’affaire qui a demandé la discrétion sur le crash ? Étrange consensus du silence. Chacun y trouvant probablement son intérêt. C’est aussi ce qui s’observe lorsque tout le monde sait mais que tout le monde a avantage à faire comme s’il le savait pas. Qu’elle soit accidentelle ou qu’il s’agisse d’un attentat, la mort tragique du patron atypique de Total n’a ni empêché, ni arrêté, le contrat historique passé entre la Russie et Christophe de Margerie, l’ami qui jusqu’au bout a dénoncé les sanctions économiques que les USA ont imposées contre la Russie suite au rattachement de la Crimée, ainsi qu’en témoignent tous ceux qui l’ont croisé lors de sa dernière journée à Moscou. « Il était le contraire d’un courtisan, c’était un homme qui avait une liberté totale », dit un de ses collaborateurs.

Quand verrons-nous nos grands amis américains rendre un hommage de cette ampleur à un grand Français ? Jamais! Les Américains n’aiment pas que leurs amis leur fassent de l’ombre.

Le défi iranien de Christophe de Margerie face aux USA

Au terme du reportage qu’ « Envoyé spécial » lui a consacré (Vidéo ci-après), difficile en effet, de ne pas penser à un attentat des services secrets américains contre l’homme qui concluait des affaires gazières par-dessus les oukases US, non pas que de nouvelles révélations aient été faites à propos des circonstances du crash, mais plutôt en raison de l’hommage appuyé de la Russie à Margerie, (un hommage en forme de mise-au-point?), et également en raison du désir hégémonique sourcilleux des États-unis qui sabrent tous ceux qui entravent les intérêts oligarchiques américains. BNP-Paribas en a fait les frais à propos de l’Iran, tout comme Total et pour les mêmes raisons :

La banque française a été accusée par la justice américaine d’avoir contourné entre 2000 et 2010 les embargos imposés par les États-Unis à Cuba, à l’Iran, au Soudan ou à la Libye. Elle devra payer 8,9 milliards de dollars d’amende. Source Le Monde

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En effet, Christophe de Margerie avait déjà reçu un avertissement en grand lorsqu’il avait déjà défié la puissance américaine en Iran. Les USA estimaient que leurs alliés (vassaux?) devaient eux aussi se soumettre à l’embargo américain. Mais Christophe de Margerie loin de s’incliner devant cet embargo américain a profité de l’absence des groupes pétroliers US dans le pays pour conclure un important contrat avec les Iraniens, avec l’accord du ministre français des Affaires étrangères, Hubert Védrine, ainsi que ce dernier en témoigne dans le reportage. Pour se venger et en forme d’avertissement les Américains ont attaqué Total en Justice et condamné le groupe à leur verser une somme colossale de plusieurs milliards de dollars pour avoir osé passer outre les intérêts US.

« En 2013, Total était la première entreprise française et la onzième du monde en termes de chiffre d’affaires, générant quelque 288,8 milliards de dollars et un bénéfice de 11,2 milliards de dollars ».

« Le groupe a de gros intérêts en Russie. La Russie va devenir le premier fournisseur d’hydrocarbures pour Total d’ici à 2020 ». Source: Agoravox

Cet accord conclu avec les Russes par le PDG de Total est donc une affaire à long terme qui rentre en concurrence direct avec les pétroliers américains tout en confortant le secteur gazier russe.

Les Américains voyaient déjà le pétrole russe dans leur escarcelle

L’abus de pouvoir américain par Justice interposée va pousser Christophe de Margerie à coopérer avec l’autre grande nation de l’énergie, peut-être la plus grande, la Russie, celle dont les grands groupes pétroliers américains convoitent précisément les ressources. C’était téméraire. Pour comprendre il faut brièvement remonter à la chute de l’empire soviétique lorsque les oligarques Américains du pétrole vont faire ami-ami avec les oligarques russes. Les oligarques russes sont ces gangsters qui vont s’accaparer les entreprises nationales russes en profitant du chaos de fin de règne et qui vont ensuite les négocier avec les grands groupes américains. Ces juteuses affaires privées vont être un bon moyen pour les Américains d’enfin mettre la main sur les ressources énergétiques du sous-sol russe, pensent-ils, et du coup la Russie trouve grâce à leurs yeux, même si officiellement le prétexte à ce revirement est plutôt la contre-révolution anti-communiste.

Cette état de grâce sera de courte durée. Au bout de la décennie, en 1999, Eltsine cède sa place de président de la Fédération à Vladimir Poutine  qui trouve la Fédération à genoux, ces richesses livrées à l’ancan. Les oligarques de part et d’autre ne doutent pas que le pillage de la Russie va pouvoir se poursuivre en toute tranquillité. C’est ignorer le patriotisme du nouveau président par intérim qui va trouver un écho dans le patriotisme des Russes grâce auquel il sera élu l’année suivante.  On connaît la suite: Poutine remet les oligarques russes à leur place, et les récalcitrants en prison, tandis que les Américains rentrent chez eux bredouille. Cette reprise en main des ressources russes par la Russie, les Américains ne l’acceptent pas, d’où leur volonté d’anéantir le pays ou au moins de le présenter à l’opinion publique comme l’ennemi irréductible, comme au beau temps de la Guerre froide, afin de justifier tout ce qui pourrait le déstabiliser et servir de prétexte aux conflits que les USA mènent un peu partout, par delà les océans.

L’une des plus grandes tentatives de déstabilisation de la Russie c’est le coup d’État du Maïdan en Ukraine en 2014, Or Christophe de Margerie ne rentre pas dans le jeu américain contrairement aux autorités de l’Union, il le dénonce et ne cache pas sa sympathie pour le rattachement de la Crimée à la Russie et va même conclure un accord pétrolier historique avec elle malgré les oukases américains, ce qui ouvre à la Fédération son horizon au moment où les sanctions économiques tentent de le lui fermer. La témérité de l’homme d’affaire lui aurait-elle été fatale? Impossible de répondre avec certitude. Quoiqu’il en soit le coup qu’il a porté en faveur du groupe français Total et au profit de la Russie rééquilibre un peu le rapport de force entre les mondialistes occidentaux et le monde libre qu’est la Russie aujourd’hui.

L’impossible rapprochement de Donald Trump avec la Russie

Donald Trump qui affirme que la politique étrangère des USA doit changer en cessant de jouer les gendarmes du monde, a-t-il réellement l’intention de faire cesser la politique agressive américaine, celle qui justifie le commerce des armes, l’hégémonie sur les ressources énergétiques ou encore le contrôle des ressources alimentaires ? Si telle est la volonté du président américain il s’attaque à très forte partie. Au parti tout-puissant des marchands d’armes, des groupes pétroliers et de la haute finance américaine pour qui la guerre larvée contre la Russie permet de justifier devant l’opinion publique mondiale tous les conflits que mènent l’oncle Sam. Donald Trump persistera-t-il et si oui, subira-t-il le sort de Christophe de Margerie ?

« Naturellement, les Américains consolidèrent leur emprise et toute la géopolitique américaine sent le pétrole et les nations qui ne l’ont pas compris le paieront à leur dépens. L’invasion de l’Irak par deux fois, l’éclatement de la Yougoslavie ( avec la création ex nihilo du Kossovo) où se trouve la plus grande base américaine en Europe qui permet d’avoir un regard sur ce qui se passe en Europe , l’Afghanistan , le chaos libyen et la Syrie qui ne veut pas mourir c’est encore et toujours le pétrole. Le feuilleton turc s’est peut être le début d’une affaire pétrolière.

Il vient que les nations européennes exception faite du Royaume Uni se battent pour leur approvisionnement pétrolier par leur compagnie interposée ». Source Agoravox

Dés qu’on évoque l’hypothèse d’un complot au détriment de l’oligarchie qui dirige l’Occident, quels que soient les éléments concordants qui y mènent, il lui est aussitôt opposé la théorie du complot comme si cela était un argument. C’est, bien sûr, la presse aux ordres, la presse sous contrôle, qui agite la théorie du complot. Pourtant les conjurations sont parties intégrantes de l’histoire, de l’assassinat de Jules César par son fils Brutus, au coup d’État de Napoléon Bonaparte et jusqu’à la conjuration manquée contre Adolf Hitler par ses généraux. Curieusement ce  dernier complot est admis et même porté au fronton de l’Histoire officielle, car il participe à la théorie officielle de l’Histoire … Mais les complots les mieux réussis ne sont-ils pas ceux que personne ne soupçonne jamais?

Qui a mis une potion déstabilisante dans le verre de Marine Le Pen lors du débat ?

Dans ces conditions on comprend que Marine Le Pen ou François Fillon, en manifestant leur projet de renouer des relations diplomatiques indépendantes de la France avec la Russie n’avaient aucune chance de réussir face à un Emmanuel Macron soutenu par les milliardaires, la Haute finance et donc par les services secrets américains qui veillent au grain, avec son projet de renforcement de l’UE et de l’OTAN…  Cela n’est rien lorsqu’on connaît le rôle fondateur des USA dans la création de l’Union européenne, ainsi que Marie-France Garaud n’a pas craint de le dénoncer publiquement. On comprend que Macron ait reçu un hommage marqué lors de son arrivée au sommet de l’OTAN en Allemagne, avant-hier, particulièrement de la part des membres de l’Ouest de l’Union… Quand on promeut la politique des autres au détriment de soi, les autres sont contents, c’est normal. Normal aussi que Poutine soit détesté, il ne se bat que pour son pays. Macron est donc l’anti-thèse de Poutine.

On peut donc, sans ridicule, se poser la question: qui a mis une potion déstabilisante dans le verre de Marine Le Pen lors de son débat face à Macron entre les deux tours? Jamais, ni avant, ni après, Marine Le Pen n’a été aussi nulle et étrangère à elle-même qu’au moment le plus crucial de sa campagne. On peut se poser sérieusement la question suite à l’aventure tragique de Christophe de Margerie, même si la perfection du complot c’est de ne jamais être percé…

Intéressante enquête d’Envoyé spécial – De Margerie: l’énigme totale– 27 avril 2017

La guerre à Donetsk, trois ans après!

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La guerre à Donetsk, trois ans après!

Christelle Néant 

Ex: https://metamag.fr 

L’Ukraine poursuit l’escalade dans le Donbass et enlise le processus diplomatique

En ce triste anniversaire du 26 mai, les nouvelles du Donbass sur le front militaire comme sur le front diplomatique, sont loin d’être positives. Trois ans après l’arrivée de la guerre à Donetsk (le 26 mai 2014 avaient lieu les premiers combats touchant la capitale), l’Ukraine poursuit dans sa logique de résoudre le conflit avec la population du Donbass par la force.

Le bilan de la semaine énoncé par Edouard Bassourine, le commandant en second du commandement opérationnel de l’armée de la République Populaire de Donetsk (RPD), n’est pas pour rassurer sur l’évolution du conflit dans un futur proche.

Si le nombre de violations totales du cessez-le-feu hebdomadaires a augmenté de seulement 16 % pour atteindre 374 violations (dont 58 durant les dernières 24 heures), le nombre de bombardements quant à lui a plus que doublé par rapport à la semaine précédente avec 4 456 obus d’artillerie, de mortier, de char d’assaut, et de roquettes de lance-roquettes multiples tirés par l’armée ukrainienne sur le territoire de la RPD. Ce chiffre n’inclut pas toutes les roquettes de petit calibre, les munitions de lance-grenade, et autres tirs d’armes légères, dont le nombre est au moins équivalent à celui des armes lourdes (et plus souvent égal au double du nombre de tirs lourds).

Ces chiffres atteignent le même niveau que les pics qui avaient été observés en décembre 2016, un mois à peine avant l’escalade brutale qui avait eu lieu entre fin janvier et début février 2017, et qui avait vu le nombre de bombardements lourds hebdomadaire dépasser les 8 000 tirs.

Ces bombardements qui ont touché 31 localités de la république ont tué quatre soldats et blessé 12 personnes dont huit civils et endommagé 61 habitations dont 16 rien que durant les dernières 24 heures. Des tirs corrigés à l’aide de drones (pourtant interdits par les accords de Minsk), dont certains de fabrication américaine, qui sont venus s’écraser sur les positions de l’armée de la RPD.

Les provocations se multiplient aussi, après le tir du 13 mai 2017 dirigé contre Avdeyevka et mené de manière évidente depuis la localité de Vodyanoye aux mains de Secteur Droit, d’autres tirs semblables ont frappé Avdeyevka, toujours dans le même but : accuser la RPD d’avoir tiré délibérément sur des civils innocents.

Et pendant que l’OTAN conditionne l’amélioration des relations avec la Russie à l’arrêt de son soutien au Donbass (autant dire qu’il gèlera en enfer avant que ça arrive), Kiev continue de saboter la mise en œuvre des accords de Minsk tout en clamant sur tous les toits (surtout ceux des médias occidentaux) vouloir que ces accords soient appliqués.

Car à regarder la liste des dernières exigences en date côté ukrainien pour que ces accords soient appliqués, il faut vraiment être stupide ou de mauvaise foi pour croire qu’ils vont l’être :

– la révocation du décret du président russe sur la reconnaissance des documents d’identité produits par les républiques de Donetsk et Lougansk (cette mesure étant valable jusqu’à la résolution pacifique du conflit pour des raisons humanitaires il n’y a aucune chance ou presque pour que cela arrive),

– la révocation des décisions sur l’établissement des frontières d’état par les deux républiques (ça aussi l’Ukraine peut toujours rêver),

– l’abolition de la mise sous tutelle d’état des usines qui étaient sous juridiction ukrainienne (tant que le blocus commercial total du Donbass est appliqué, l’Ukraine peut faire une croix dessus),

– la renonciation de l’utilisation du rouble russe comme monnaie légale (là aussi tant que le blocus économique total du Donbass est appliqué, cela n’arrivera pas, car il n’y a plus assez de hryvnias en circulation ici),

– le retour du contrôle des portions de frontières commune entre les républiques et la fédération de Russie à l’Ukraine (ce point est prévu à la fin des accords de Minsk quand TOUT LE RESTE aura été mis en œuvre).

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Rien qu’en regardant le dernier point on se rend bien compte que cette histoire c’est le serpent qui se mord la queue, l’Ukraine demandant d’appliquer avant tout le reste un point qui est prévu à la fin du processus de Minsk quand tout le reste aura été mis en œuvre… Autant dire que cela ne sera jamais mis en œuvre.

Pendant ce temps, un des points des accords de Minsk, l’échange des prisonniers au format « tous contre tous » piétine lui aussi. Sur ce point là aussi l’Ukraine traîne des pieds et sabote le processus, essayant de ne pas rendre certains prisonniers sous des prétextes plus ou moins bidons. Et surtout, ce qui inquiète les autorités de la RPD, c’est qu’aucune information n’est disponible pour 77 des noms que la RPD a réclamés. Daria Morozova, la médiatrice aux droits de l’homme de la RPD s’inquiète de leur sort et craint qu’ils ne soient tout simplement morts.

Une crainte justifiée, quand on regarde la dérive continue de l’Ukraine vers une dictature sauce néo-nazie. Pendant que les activistes anti-Maïdan sont condamnés à six ans de prison fermes pour avoir simplement participé à des manifestations contre les nouvelles autorités ukrainiennes, comme Iouri Apoukhtine, certains députés ukrainiens proposent de s’inspirer de la politique linguistique de l’Allemagne Nazie pendant la Seconde Guerre Mondiale (on a les références qu’on peut hein), alors que d’autres proposent très sérieusement de frapper les élèves qui parleraient russe à l’école…

Les accords de Minsk sont cliniquement morts, le Donbass ne pourra jamais retourner sous le giron d’un état ukrainien où ce genre de dérives graves n’est pas l’exception mais la règle.

Trois ans après que la guerre soit arrivée à Donetsk, il est temps que les dirigeants américains et européens cessent la ventilation artificielle qui maintient l’Ukraine en vie sur le papier, et lui permet de continuer à faire des morts dans le Donbass…

Source

Le grand écroulement: la crise de l'ordre géopolitique mondial

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Le grand écroulement: la crise de l'ordre géopolitique mondial

Ex: http://www.leblancetlenoir.com

 

Moins d'une semaine après la tournée du président américain Donald Trump au Moyen Orient et en Europe, il est clair qu'une profonde transformation s'opère dans la politique mondiale. Des relations et des institutions qui ont structuré la vie économique et la politique internationales pendant des décennies s'écroulent rapidement.

La montée du danger de guerre commerciale ainsi que des ambitions militaires de toutes les puissances impérialistes témoignent de l'état avancé de la crise des institutions créées après la Deuxième Guerre mondiale, quand l'impérialisme américain a établi son hégémonie mondiale.

Cette crise est le produit de processus qui se sont développés sur des décennies. En 1991, quand la dissolution stalinienne de l'URSS a privé l'Otan d'un ennemi commun, les tensions inter-impérialistes explosaient déjà. Les stratèges américains ont applaudi l'émergence d'un « moment unipolaire », où la disparition de l'URSS éliminait le seul rival militaire sérieux des Etats-Unis ; ils espéraient utiliser cet avantage militaire pour compenser le déclin économique des Etats-Unis.

En 1992, un document du Pentagone affirmait qu'il fallait convaincre « d'éventuels rivaux qu'ils ne devraient pas ambitionner d'établir un rôle plus large ou une posture plus agressive », et les « décourager de mettre en question notre leadership et de renverser l'ordre politique et économique établi ».

25 ans après, cette politique est en lambeaux. Elle a produit une série d'interventions impérialistes par l'Otan, dirigées par Washington, qui ont dévasté l'Irak, la Yougoslavie, l'Afghanistan, la Libye, la Syrie, l'Ukraine, et d'autres pays. Ces actions militaristes – qui ont fait des millions de victimes, détruit des sociétés entières, et produit le plus grande crise de réfugiés depuis la Deuxième Guerre mondiale – n'ont pas amélioré la position de l'impérialisme américain. A présent, un nouveau stade est atteint : les rivaux impérialistes des Etats-Unis se préparent à contester le primat de Washington.

Les tentatives de Trump aux sommets du G7 et de l'Otan d'obtenir de meilleurs conditions économiques en Europe se sont retournées contre lui. Il avait dénoncé les Européens pour « n'avoir pas payé ce qu'ils devraient payer » à l'Otan, traité l'Allemagne de « terrible », et menacé « d'arrêter » les exportations de voitures allemandes aux Etats-Unis. L'Europe n'a pas réagi avec de la sympathie ou des aides financières, mais en indiquant que l'Union européenne (UE) se prépare à une rupture politique et militaire avec les Etats-Unis.

A un festival de bière dimanche à Munich, la chancelière allemande Angela Merkel a évoqué le Brexit et la performance de Trump aux sommets internationaux : « L'époque à laquelle nous pouvions compter entièrement sur d'autres est d'une certaine façon révolue – j'ai vécu cela ces derniers jours. Nous, les Européens, nous devons prendre notre destinée dans nos propres mains ». A l'avenir, a-t-elle ajouté, « nous devrons nous battre nous-mêmes pour notre propre avenir. »

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Depuis, l'actualité européenne a confirmé l'existence d'une profonde crise de l'Otan, l'alliance entre l'Amérique et l'Europe occidentale établie en 1949. Le ministre des Affaires Etrangères allemand, Sigmar Gabriel, a dit qu'en élisant Trump, les Etats-Unis s'était mis au ban de la « communauté des valeurs occidentales ». C'était selon lui « une transformation des relations de pouvoir mondiales ».

Le président français nouvellement élu, Emmanuel Macron, un proche allié de Berlin, a invité le président russe Vladimir Poutine à un sommet à Versailles.A une conférence de presse, Macron a critiqué aux côtés de Poutine toutes les interventions extérieures de l'Otan des dernières années. Il a appelé de ses vœux une résolution du conflit en Ukraine provoqué par le coup à Kiev appuyé par Washington et Berlin, signalé sa volonté d'établir des liens économiques plus étroits avec Moscou, et même évoqué la possibilité de rétablir une ambassade française à Damas, en Syrie.

Cette semaine, l'UE a inauguré son nouveau quartier-général militaire à Bruxelles. Le Royaume Uni, qui l'avait bloqué pour rendre service à Washington, qui craignait que l'UE rivalise avec l'Otan, ne pouvait plus y apposer son véto à cause de sa sortie de l'UE.

Les stratèges américains avouent que ces événements sont un revers historique pour Washington. « Chaque président américain depuis 1945 a essayé de travailler étroitement avec l'Allemagne et l'Otan », écrit Jacob Heilbrunn dans The National Interest, mais l'Amérique sous Trump « pousse Merkel à la création d'une superpuissance allemande ».

Heilbrunn a poursuivi, « A présent que la France a élu Macron, Merkel s'occupe à façonner un axe franco-allemand qui poursuivra une voie économique et militaire commune. Ceci signalera une réduction significative du prestige et de l'influence américaines à l'étranger. Imaginons, par exemple, que Merkel décidait de défier la poussée de Trump pour des sanctions qui isoleraient l'Iran et établissant des relations commerciales avec la Corée du nord, et en lui fournissant des armes ».

Ces tensions ne sont pas seulement le produit de l' extrême nationalisme de l'occupant actuel de la Maison Blanche. Le Parti démocrate diabolise la Russie sans relâche et l'accuse d'avoir faussé les élections et la démocratie américaines ; il est clair qu'une victoire de Hillary Clinton aux présidentielles américaines n'aurait pas résolu les conflits avec l'Europe. En fait, ces tensions proviennent de profondes contradictions entre les grandes puissances impérialistes, qui deux fois au siècle dernier ont provoqué des guerres mondiales.

Les rivalités croissantes entre les puissances impérialistes en Asie confirment ce jugement. A la conférence en mai où la Chine a inauguré la nouvelle Route de la Soie – un réseau d'infrastructures énergétiques et commerciales reliant la Chine, le Moyen-Orient, et l'Europe – Washington n'a joué qu'un rôle mineur, alors que la Chine développait ses liens avec l'UE. La réaction du Japon et de l'Inde, les alliés du « pivot vers l'Asie » américain visant à isoler la Chine, n'était pas toutefois foncièrement plus rassurante pour Washington que celle des puissances européennes.

La semaine passée, Tokyo et Delhi ont proposé de construire un « couloir de croissance Asie-Afrique », une alternative à la Route de la Soie chinoise qui développerait l'Inde en tant qu'alternative industrielle et contrepoids militaire à la Chine. Le but du premier ministre japonais, Shinzo Abe, et des ses soutiens dans l'organisation ultranationaliste Nippon Kaigi, n'est pas seulement de dépasser la Chine, mais de supplanter l'hégémonie américaine en Asie.

Abe, qui fait campagne agressivement pour éliminer l'interdiction constitutionnelle au Japon de mener des guerres extérieures imposée après la Deuxième Guerre mondiale, a déclaré à maintes reprises qu'une alliance indo-japonaise a « le plus grand potentiel » au monde.

Les réactions au voyage de Trump en Europe témoigne non seulement d'une crise de l'impérialisme américain, mais du capitalisme mondial. Aucun des rivaux de Washington—l'UE, haïe pour sa politique d'austérité ; le régime de droite, économiquement moribond, au Japon ; on l'oligarchie capitaliste post-maoïste au Chine—n'offre une alternative progressiste.

Quelqu'un qui affirmerait qu'une coalition de ces puissances pourra stabiliser le capitalisme et bloquer l'émergence de conflits commerciaux et de guerres inter-impérialistes, parierait gros contre l'Histoire. Trump appelle à une guerre commerciale contre l'Allemagne, Berlin et Tokyo re-militarisent leur politique étrangère, et Macron veut rétablir le service militaire. Tout indique que les élites dirigeantes marchent les yeux fermés vers une nouvelle catastrophe mondiale à la même échelle, voire pire, que les guerres mondiales du siècle dernier.

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L'alternative à l'effondrement de la politique bourgeoise viendra de la classe ouvrière internationale. Des conditions de vie intolérables, le chômage de masse, et la misère sociale après des décennies d'austérité et de guerre la poussent à la lutte. Des sociétés telles qu'Amazon ou Apple, présentes aux quatre coins du monde, dominent l'économie mondiale ; les travailleurs sont de plus en plus conscients du caractère international de la classe ouvrière, dont les intérêts sont fondamentalement distincts et opposés à ceux des aristocraties financières qui gouvernent chaque pays.

L'effondrement des relations capitalistes va de pair avec le discrédit des partis social-démocrates et libéraux et des appareils syndicaux qui, après 1945, ont étouffé la lutte des classes dans un cadre bureaucratique. Le vote surprise pour Brexit, l'élection de Trump, et l'éclatement du duopole PS-LR aux présidentielles françaises de 2017 sont autant de signes de l'effondrement des vieilles élites dirigeantes. Une éruption mondiale de la lutte des classes est en préparation.

Cette crise confirme la justesse de l'affirmation du Comité international de la Quatrième Internationale (CIQI), selon laquelle la dissolution stalinienne de l'URSS ne signifiait pas la fin de la lutte du prolétariat international pour le socialisme. Le capitalisme n'a pas pu résoudre les conflits fondamentaux identifiés par les grands marxistes du 20e siècle – entre l'économie mondiale et le système d'Etats-nation, entre la production économique socialisée et le profit privé – qui l'ont poussé à la guerre et à la révolution sociale.

http://www.wsws.org/fr/articles/2017/jui2017/pers-j03.shtml

dimanche, 04 juin 2017

Djihad 2.0: la fabrication du prochain cauchemar

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Djihad 2.0: la fabrication du prochain cauchemar 

Commençons avec 28 dirigeants de l'UE discutant de l'ouest des Balkans lors d'un récent sommet, en pestant contre - quoi d'autre - « l'agression russe » dans leur arrière-cour. Entre alors en scène un procureur monténégrin qui tempête que des « entités de l'état russe » ont élaboré une tentative de coup d'état pendant les élections d'octobre 2016, afin d'empêcher le pays de rejoindre l'OTAN.
 
Fasse alors son entrée le Président de la Commission Européenne Jean-Claude Juncker, avertissant que la rhétorique anti-UE de Donald Trump pourrait mener à une guerre dans les Balkans. Juncker, toujours aussi méprisant, soutient que « si nous les laissons à eux-mêmes - la Bosnie-Herzégovine, la Republika Srpska, la Macédoine, l'Albanie, tous ces pays-là - nous aurons encore une guerre. »
Les Balkans pourraient bientôt exploser - une fois de plus. Mais avec une variante; au contraire de 1999, l'OTAN ne pourra pas se permettre de bombarder la ville sans défense de Belgrade pendant 78 jours. Une nouvelle génération de missiles russes l'en empêcherait très facilement.
La tragédie qui s'est jouée en 1999 dans les Balkans avait principalement été mise en branle par de faux massacres au Kosovo mis en scène par le BND - les services secrets allemands - se servant d'Albanais locaux et de provocateurs du BND, qui ont tiré sur les deux côtés pour enflammer une guerre et briser la Yougoslavie.

Ce qui émerge, au cours de la présente conjoncture géopolitique, est encore plus sombre.

Les suspects usuels font ce qu'ils ont l'habitude de faire: blâmer la Russie, et cracher sur les preuves.

Par conséquent laissons un initié bien informé, le Dr. Olsi Jazexhi, directeur du Free Media Institute à Tirana en Albanie, être notre guide.

En décembre 2016, John Brennan de la CIA se rendit en Albanie et y répandit une fatwa en faveur de « la guerre contre la Russie » - surtout en Macédoine.

Comme l'explique le Dr. Jazexhi,
« après le départ de Brennan Edi Rama, le Premier Ministre albanais et ami proche de George Soros, rassembla tous les partis politiques albanais de Macédoine et leur ordonna de soutenir Zoran Zaev contre Nikola Gruevski. Gruevski est considéré être russophile et otanophobe, tandis que Zaev mange dans la main de Soros. Ainsi Gruevski fut boycotté par les Albanais et Zaev avait leur soutien pour la formation d'un gouvernement. Zaev promet aux Albanais que la Macédoine fera de l'albanais une langue officielle et créera un troisième (demi-)état albanais dans les Balkans. Les Macédoniens y résistent, mais Tirana et Edi Rama manipulent les partis politiques albanais contre Gruevski. L'enjeu final est de faire de la Macédoine un membre de l'OTAN. »
Pendant ce temps-là, au Kosovo - essentiellement une sale combine de narco-mafieux paradant comme un état et abritant Camp Bonsteel, la plus grande base militaire US à l'étranger de la planète - Hashim Thaçi, le président et ancien gorille de l'Armée de Libération du Kosovo (ALK), « construit une armée pour le Kosovo. L'objectif est d'intégrer le Kosovo à l'OTAN, même si la Serbie rejette une telle idée concernant son ancienne province autonome. »

Commentaire : Lire :
Jazexhi explique également comment « en Albanie, nous avons deux grandes organisations terroristes sous la protection des USA et des Européens. »

La première est ce qu'Ankara décrit comme l'Organisation Terroriste de Fetullah Gülen (FETO, Fetullah Gülen Terror Organisation), apparemment instrumentalisée par les services secrets allemands; « la Turquie proteste de l'hébergement albanais de la FETO, mais ce sont les USA qui les abritent contre Erdogan. »

La seconde est Moudjahidin-e Khalq (MKO), qui se bat contre Téhéran;
« l'Albanie se transforme en centre pour le MKO. John Bolton était récemment à Tirana, en compagnie d'autres soutiens internationaux du MKO, et ils s'en prennent à l'Iran en y appellant au changement de régime. »
Le cinglé du MKO Marjam Rajavi a lui aussi visité Tirana, développant des plans pour « renverser les Ayatollahs » en Iran.

L'essentiel, tel que souligné par Jazexhi, c'est qu'après « avoir transformé les Balkans en terrain de recrutement pour Da'esh/EI pendant la guerre syrienne, désormais les USA transforment l'Albanie en état djihadiste 2.0. »

Donc, ce qui se développe c'est « la même erreur historique commise par les Albanais du Kosovo, qui ont lié leur avenir à 100% au Camp Bondsteel et seraient immédiatement envahis à nouveau par la Serbie si jamais l'OTAN ou les USA devaient partir (ce qu'ils feront un jour ou l'autre, inévitablement). Pendant ce temps, l'Union Européenne et les USA, qui veulent déradicaliser les Musulmans wahhabites d'Europe, gardent le silence à propos des djihadistes iraniens. »

Ainsi l'élément essentiel du puzzle est la configuration de l'Albanie en tant que centre djihadiste 2.0 - contre les Slaves de Macédoine, contre Téhéran, et aussi contre Ankara. Pas étonnant que le principal conseiller du gouvernement albanais, jusqu'à il y a quelques mois, ait été un certain Tony Blair.

Mais ensuite, il y a l'ennemi « invisible » qui est celui qui compte réellement.

À la fin du mois de mars, le Président serbe Tomislav Nikolic est allé à Beijing pour sa dernière visite officielle précédant les élections du 2 avril. Le Président chinois Xi Jinping a souligné le fait que la coopération économique avec la Serbie - et les Balkans dans leur ensemble - est une priorité pour la Chine.

Nul doute. En 2014, Beijing a créé un fonds qui investira 10 milliards d'euros en Europe Centrale et Orientale. L'année dernière, China Everbright a acheté l'aéroport de Tirana en Albanie. La banque China Exim finance la construction d'autoroutes en Macédoine et au Monténégro.

En Serbie, la China Road and Bridge Corporation a construit le pont de Pupin - aussi connu sous le nom de « Pont de l'Amitié Sino-Serbe » - au-dessus du Danube à Belgrade à hauteur de 170 millions d'euros, inauguré en 2014 et financé à 85% par un prêt de la China Exim Bank.

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Et la cerise sur le gâteau (de développement d'infrastructures) est la ligne ferroviaire à grande vitesse de 350 km et valant 2,89 milliards de dollars US entre Athènes et Budapest, via la Macédoine et Belgrade.

L'UE a fait tinter une sonnette d'alarme à propos du tronçon reliant Budapest à Belgrade devant coûter 1,8 milliard de dollars US, cherchant à savoir si la section hongroise a contrevenu aux strictes lois de l'UE selon lesquelles les appels d'offres doivent être publics pour les grands projets d'infrastructures de transports.

En filigrane se trouve la proverbiale condescendance européenne, décrétant que les Chinois sont assurément incapables de construire une infrastructure ferroviaire aussi bien sinon mieux - et pour moins cher - qu'en Europe.

Le tronçon Budapest-Belgrade est précisément l'aspect central de la Route Express de la Terre à la Mer [Land Sea Express Route, NdT] que Beijing s'était engagé à construire déjà en 2014 avec la Hongrie, la Serbie et la Macédoine. Il s'agit du nœud crucial de l'axe d'Europe du Sud-Est des Nouvelles Routes de la Soie, désormais dénommée Initiative de Route et de Ceinture (BRI, Belt and Road Initiative); un corridor de commerce entre le port à conteneurs du Pirée sur la Mediterranée [en Grèce à côté d'Athènes, NdT] - co-détenu par la China Ocean Shipping Company depuis 2010 - et le centre de l'Europe.

Le discours officiel de l'OTAN est que l'organisation doit être implantée dans les Balkans pour y combattre la « menace du terrorisme ». Selon le Secrétaire-Général de l'OTAN Jens Stoltenberg, « j'ai récemment visité la Bosnie-Herzégovine et le Kosovo, et cela m'encourage de voir combien ils s'attachent à contrer la menace de combattants étrangers. »

Alors en l'occurrence, les « combattants étrangers » se trouvent être au coin de la rue, pas seulement au Kosovo mais bientôt en Albanie, capitale du djihad 2.0. Après tout, l'OTAN excelle dans la création de « menaces » émergentes essentielles à la justification de son existence.

Le djihad 2.0 pourra être dirigé contre les Slaves de Macédoine, contre l'Iran et contre la Turquie. Sans parler du ventre mou de la Russie. L'angle invisible, c'est qu'ils pourront à tout moment être déployés pour mettre en danger l'effort chinois d'intégration de l'Europe du Sud-Est comme nœud essentiel des Nouvelles Routes de la Soie.

Traduit par Lawrence Desforges sur son site :

https://globalepresse.wordpress.com/2017/06/02/djihad-2-0-la-fabrication-du-prochain-cauchemar/

Spitting in The Face of Civilization - Europe vs. Trump

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Spitting in The Face of Civilization

Germany: ‘bad, very bad.’ Trump tweet.

France’s brainy new president, Emmanuel Macron, said it was too bad that Donald Trump was not part of the Enlightenment.  Few Americans would have understood what he meant but Europeans certainly did.

The Enlightenment was the glorious epoch in the mid-1700 and 1800’s that gave birth to modern science, philosophy, reason, and literature. Among its notables were Voltaire, Rousseau, Kant, Diderot, Hume, and Adam Smith and Benjamin Franklin.

This was by far the most delicate criticism of Trump that one hears in Europe, where he is widely regarded with  contempt and revulsion.   As for Trump’s business-heavy cabinet,  one immediately thinks of Oscar Wilde’s acid line about men who know the price of everything and the value of nothing.

Europe is in a rage over Trump’s rejection of the Paris Climate Accord, an act that also caused worldwide shock and dismay.  It will please American coal miners, religious fundamentalists and those who share Trump’s view that it’s all a Red Chinese hoax. 

Meanwhile, Trump’s adversarial relations with Europe have shaken the NATO alliance and changed Germany’s view of transatlantic relations.  After last week’s testy NATO summit and Trump’s tweeted attacks on Germany, Chancellor Angela Merkel lashed out, ‘“The times in which we could completely depend on others are, to a certain extent, over.”

Merkel is a cautious,  ultra-bland technocrat whose speeches are usually sleep-inducing.   For her to drop such a bombshell shows how poor US-German relations have become.  This fracture between Berlin and Washington has been a long time in coming but is still startling. Germans are fed up with being treated like vassals and, let us not forget, still semi-occupied by US armed forces.

Adding to the tensions,  Trump has been hammering Europe’s NATO members over their skimpy contributions to the alliance and its arms programs.   But here is another example of Trump’s poor understanding of world affairs.

NATO is not a business partnership. The alliance, founded in 1949, was designed to shore up war-battered Europe and form a united front against the very real threat of Soviet invasion.  Today, the very successful NATO alliance, 70% funded by the US, remains the most concrete expression of America’s geopolitical domination of western Europe.

As the recently deceased thinker Zbigniew Brezezinski  aptly put it to me,  Europe provides strategic ‘stepping-stones’ to the expansion of US influence into Eurasia through NATO.  The alliance is not an equal partnership, it’s the primary tool for enforcing US power in Europe.

Now that the Soviet Union is gone, there is no real military threat to Europe.  A majority of Europe’s tax-payers don’t want to pay more to reinforce NATO.  Or worse, see it become a sort of foreign legion for the US to use in its imperial ventures in the Mideast, Africa and West Asia. 

Germany was dragooned by the US into sending troops to Afghanistan, but over the protests of most of its citizens and other Europeans.  Canada faces a similar problem.  As the late German defense minister, Franz Josef Strauss so colorfully put it, ‘we won’t be spear carriers for America’s atomic knights.’

I’ve witnessed a powerful up swell of nationalism in Germany, including growing pride in Germany’s soldiers during World War II.  But every sign of pride in Germany is met by a torrent of media frenzy about the Nazis and their crimes.  In this way, Germany is kept on the defensive and quiescent.  But this may now be changing as Trump & Co lambastes Germany and Germans.   It’s very dangerous, as history shows, to strong-arm Germans.

Trump even blasts German cars.  He would better reserve his wrath for the manufacturers of America’s mediocre quality cars.

What really galls Trump about Europe is that it has too many Muslims.  He actually accused Angel Merkel of ‘wrecking’ Europe because she allowed in Syrian refugees in a praiseworthy humanitarian act.  Trump and his alt-right advisors are unlikely to know that 11% of Syrians are Christians of various sorts.

Neither Trump nor his advisors have much interest in or knowledge of Europe.   America’s nativist religious voters, 80% of whom support with Trump, see Europe as a wicked, degenerate place filled with drinkers, sexual perverts and pacifists.  Europeans laugh at church-going fundamentalist Americans as backwards, superstitious rustics.

Trump is wildly popular in Pittsburgh, as he noted last week, but to much of the rest of the planet he remains a symbol of flat-earth consciousness and the unlovely face of America.

samedi, 03 juin 2017

ISIS Touches Down in the Philippines

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ISIS Touches Down in the Philippines

by Tony Cartalucci

Ex: https://landdestroyer.blogspot.com 

Mayhem broke out across the southern Philippine city of Marawi where militants besieged it and hoisted flags of the so-called "Islamic State." Located on the southern island of Mindanao, the city is only slightly removed from Al Qaeda affiliate Abu Sayaff's primary area of operation on nearby Jolo and Basilan islands.

The UK Independent in an article titled, "Isis-linked militants take priest and churchgoers hostage in Philippines," would report:
President Rodrigo Duterte declared martial law in the south because of the militants' siege on the city on Tuesday and abandoned a trip to Russia to deal with the crisis. 

Mr Duterte vowed to place southern Mindanao island, where Marawi is situated, and its 22 million residents under military rule for up to a year if necessary.
The article would also report:
Troops are battling to contain dozens of militants from the Maute group, which pledged allegiance to Isis in 2015, after they escaped a botched security raid on a hideout and overran streets, bridges and buildings. 

Two soldiers and a police officer are among those killed and at least 12 people have been wounded in the violence, seeing Maute fighters set fire to a school, a church and a prison. 
The security crisis represents a seemingly inexplicable expansion of the Islamic State in Asia - even as the US and its allies claim the organization is being rolled back across the Middle East and its revenue streams are contracting in the wake of defeat.

US-Saudi Sponsored Terrorism Seeks to Coerce Asia 

Both the Maute group and Abu Sayaff are extensions of Al Qaeda's global terror network, propped up by state sponsorship from Saudi Arabia and Qatar, and fed recruits via a global network of likewise Saudi and Qatari funded "madrasas." In turn, Saudi Arabia and Qatar's state sponsorship of global terrorism for decades has been actively enabled by material and political support provided by the United States.

This arrangement provides for Washington both a global mercenary force with which to wage proxy war when conventional and direct military force cannot be used, and a pretext for direct US military intervention when proxy warfare fails to achieve Washington's objectives.

This formula has been used in Afghanistan in the 1980s to successfully expel the Soviet Union, in 2011 to overthrow the Libyan government, and is currently being used in Syria where both proxy war and direct US military intervention is being applied.

Maute and Abu Sayaff activity fits into this global pattern perfectly.

The Philippines is one of many Southeast Asian states that has incrementally shifted from traditional alliances and dependency on the United States to regional neighbors including China, as well as Eurasian states including Russia.

The Philippine president, Rodrigo Duterte, cancelling his meeting with Russia is a microcosm of the very sort of results Maute and Abu Sayaff are tasked with achieving in the Philippines. Attempts by the US to justify the presence of its troops in the Philippines as part of a wider strategy of encircling China with US military installations across Asia would also greatly benefit from the Islamic State "suddenly spreading" across the island nation.

Likewise, violence in Malaysia and Thailand are directly linked to this wider US-Saudi alliance, with violence erupting at each and every crucial juncture as the US is incrementally pushed out of the region. Indonesia has likewise suffered violence at the hands of the Islamic State, and even Myanmar is being threatened by Saudi-funded terrorism seeking to leverage and expand the ongoing Rohingya humanitarian crisis.

That US-Saudi sponsorship drives this terrorism, not the meager revenue streams of the Islamic State in Syria and Iraq, goes far in explaining why the terrorist organization is capable of such bold attacks in Southeast Asia even as Russia and Iranian backed Syrian troops extinguish it in the Middle East.
 

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US-Saudi Links to Abu Sayaff and other Terrorists in the Philippines 

A US diplomatic cable leaked by Wikileaks dated 2005 would state:
Philippine officials noted their continuing concern about Saudi-origin terrorist financing coming into the Philippines under the cover of donations to mosques, orphanages, and madrassahs. Although three Saudi nationals suspected of being couriers had been detained on separate occasions, Saudi Ambassador Wali had intervened in each case to secure their release.
Yousaf Butt of the Washington-based US National Defense University would reveal in a Huffington Post article titled, "How Saudi Wahhabism Is the Fountainhead of Islamist Terrorism," that:
It would be troublesome but perhaps acceptable for the House of Saud to promote the intolerant and extremist Wahhabi creed just domestically. But, unfortunately, for decades the Saudis have also lavishly financed its propagation abroad. Exact numbers are not known, but it is thought that more than $100 billion have been spent on exporting fanatical Wahhabism to various much poorer Muslim nations worldwide over the past three decades. It might well be twice that number. By comparison, the Soviets spent about $7 billion spreading communism worldwide in the 70 years from 1921 and 1991.
The leaked cable and reports by Western analysts when taken together, reveal that Saudi-funded madrasas in the Philippines are directly fueling terrorism there.

The answer to why is simple.

For the same purposes the US used Saudi-funded terrorism in Afghanistan in the 1980s and in Libya and Syria beginning in 2011 - the US is using Saudi-funded terrorism to coerce the government of the Philippines amid Washington's faltering "pivot to Asia" which began under US President Barack Obama and now continues under President Trump.

Countering US-Saudi Sponsored Terrorism 

With US President Trump announcing a US-Saudi alliance against terrorism - the US has managed to strategically misdirect public attention away from global terrorism's very epicenter and protect America's premier intermediaries in fueling that terrorism around the world.

The Philippines would be unwise to turn to this "alliance" for help in fighting terrorism both the US and Saudi Arabia are directly and intentionally fueling.

Instead - for Southeast Asia - joint counter-terrorism efforts together and with China and Russia would ensure a coordinated and effective means of confronting this threat on multiple levels.

By exposing the US-Saudi role in regional terrorism - each and every act of terrorism and militancy would be linked directly to and subsequently taint the US and Saudi Arabia in the hearts and minds of Southeast Asia's population.

This paves the way for a process of exposing and dismantling US-Saudi funded fronts - including Saudi-sponsored madrasas and US-funded NGOs - both  of which feed into regional extremism and political subversion. As this unfolds, each respective nation would be required to invest in genuine local institutions to fill sociopolitical and economic space previously occupied by these foreign funded fronts.

Until then, Asia should expect the US and its Saudi partners to continue leveraging terrorism against the region. If unchecked, Asia should likewise expect the same progress-arresting instability that has mired the Middle East and North Africa for decades.

Tony Cartalucci, Bangkok-based geopolitical researcher and writer, especially for the online magazine New Eastern Outlook”.   

Le Captagon, drogue des djihadistes produite en France?

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Bob Woodward:

Ex: http://www.decryptnewsonline.com

 
Les douaniers parisiens ont saisi début 2017 750.000 comprimés de Captagon, appelé «drogue des djihadistes», ou «drogue de Daech». M. Estievenart, responsable de l’IPSE, dévoile les effets de cette drogue, qui expliquent en partie la mentalité des terroristes. La drogue était-elle destinée à la France ou simplement en transit?
 
En janvier et février 2017, les douaniers de l'aéroport parisien de Roissy ont mis la main sur 750 000 comprimés, soit environ 135 kilogrammes, de Captagon en provenance du Liban.
 
Appelé également « drogue du conflit syrien », « drogue de Daech » et « drogue des djihadistes », le captagon permet aux terroristes de commettre leurs atrocités.
 
« Les vertus du Captagon vous permettent de faire des choses dont vous ne vous seriez pas cru capable à jeun, donc vous avez l'impression d'être le roi du monde dès que vous en prenez. C'est donc pour les djihadistes les plus combattants un support très classique », a expliqué à Sputnik Georges Estievenart, responsable de l'Institut Prospective et Sécurité de L'Europe (IPSE) à Bruxelles.
 
Il a en outre précisé que la production, l'utilisation et la consommation de ce produit se situent principalement au Moyen-Orient, en Syrie, au Liban et en Libye, où les djihadistes en profitent pleinement « car le Captagon sert de monnaie d'échange, y compris pour des armes ».
 
Bien que la destination des 135 kilogrammes de psychostimulants saisis reste incertaine, Georges Estievenart craint toutefois qu'il ait pu être destiné aux terroristes sur le territoire français.
 
« La drogue saisie aurait pu être destinée aux djihadistes en France ou en Europe. Mais une autre hypothèse serait qu'elle ait transité par la France puisque de nombreux djihadistes sont français ».
 
En juin 2015, le djihadiste Seifeddine Rezgui tuait 39 personnes sur une plage de Sousse (Tunisie) avant de se faire abattre par la police. L’autopsie de son corps révèlera la présence de Captagon, une drogue de synthèse consommée notamment dans les pays du Golfe : des quantités importantes de cette substance circulent depuis plusieurs années entre l’Arabie saoudite, le Liban et la Syrie et globalement dans la région, alors même que les principales usines de production se trouvent aujourd’hui dans des territoires contrôlés par Daesh.
Le Captagon accroît les performances des combattants, les rendant insensibles à la fatigue et à la peur et leur enlevant toute forme d’empathie. Une drogue “idéale” pour faciliter la commission d’actes inhumains. Lors des attentats du 13 novembre, des rescapés ont fourni une description des terroristes qui laisse penser qu’ils avaient pris du Captagon : regards fixes, visages livides, sans expression, ils ressemblaient à des “morts vivants”. Des analyses médico-légales doivent permettre de dire si, comme à Sousse, les terroristes étaient effectivement drogués.
 
On a cherché à en savoir plus sur la prétendue drogue des djihadistes et faire la part des choses entre fantasme et réalité. Pour ça, on a posé des questions au spécialiste français du Captagon Jean-Pol Tassin, neurobiologiste et directeur de recherches émérite à l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale).
Son travail consiste à étudier les effets des drogues illicites : les psychostimulants comme l’amphétamine ou la cocaïne, les opiacés comme l’héroïne ou la morphine, l’ecstasy, mais aussi licites comme le tabac ou l’alcool. Une pilule coûte pour sa fabrication environ 20 centimes de dollars et est revendue entre 5 et 20 dollars. Le coefficient multiplicateur est de l’ordre de 50. Si vous multipliez par les 11 tonnes – en sachant que le poids d’une pilule se mesure en grammes – qui sont consommées chaque année vous arrivez à des sommes astronomiques avec très peu d’investissement. Car la fabrication est simple à partir de précurseurs peu chers qui sont fournis par l’industrie chimique. Notons néanmoins que ces précurseurs sont sous contrôle en Europe.
 
Le Captagon est initialement un médicament qui possède une composante “amphétamine” et une autre “théophylline”. L’amphétamine a été synthétisée au début du XXe siècle. Cette drogue permet de lutter contre la fatigue et c’est un anorexigène, anti-dépresseur, anti-narcolepsie.
 
Le Captagon a été synthétisé en 1961 avec l’idée de retrouver les propriétés de l’amphétamine et de la théophylline, qui a elle un effet broncho-dilatateur. Progressivement, le Captagon a montré des propriétés intéressantes en tant que stimulant aussi bien sur le plan intellectuel, pour les examens par exemple, que sur le plan physique, pour les sportifs ou ceux qui voudraient réaliser des exploits.
Il a été interdit en France dans les années 70 à cause de nombreux effets secondaires pendant ou après la prise. Notamment des risques de crise cardiaque, de dépression, et bien sûr de pharmaco-dépendance. Le produit a continué sa vie dans les différents laboratoires clandestins, d’Europe puis du Moyen-Orient.
 
Il est probable que la surveillance des produits illicites étant moins efficace dans les pays du Moyen-Orient qu’en Europe, le Captagon se soit développé plus facilement dans ces pays. Il ne faut pas oublier qu’un des effets les plus recherchés de l’amphétamine est une sensation de plaisir, voire d’euphorie. Progressivement, en augmentant les doses, les consommateurs ont pris conscience de ses autres effets psychologiques et physiques.
Les forces de l’ordre antidrogue turques ont mis la main sur près de 10,9 millions de comprimés au cours de deux descentes distinctes dans la province de Hatay, frontalière de la Syrie (voir carte ci-dessous), annonce l'AFP. Les policiers ont saisi un premier lot de 7,3 millions de comprimés dissimulés dans 1.300 filtres à huile de moteur. Le second lot a été découvert dans un dépôt. Produits en Syrie, ils étaient destinés aux pays du Golfe. Le second lot a été découvert le lendemain dans un dépôt. Deux Turcs et un Syrien soupçonnés d'être des trafiquants ont été placés en garde à vue. En octobre 2015, les autorités libanaises ont arrêté à l’aéroport de Beyrouth un prince saoudien qui tentait d’embarquer pour Ryad dans un avion privé près de deux tonnes de pilules de Captagon rangées dans quarante valises.
 
26 juin 2015, dans la station balnéaire de Port El-Kantaoui, près de Sousse, en Tunisie. Un homme âgé de 23 ans et du nom de Seifeddine Rezgui ouvre le feu sur des touristes. Bilan: 39 morts et 39 blessés. Selon des témoignages, pendant la tuerie, l'homme souriait et riait alors qu’il venait de commettre son massacre. Son autopsie mettra en évidence qu'il était sous l’emprise d’une drogue, selon une source citée par le Daily Mail. La substance en cause : la fénéthylline, vendue sous le nom de "captagon". D'après un témoignage, les terroristes qui ont pris d'assaut le Bataclan à Paris le vendredi 13 novembre 2015 avaient un comportement mécanique et déshumanisé. De plus, des seringues qui auraient pu servir à des injections auraient été saisies par les policiers dans deux chambres d'hôtel perquisitionnées à Alfortville (Val-de-Marne) louées au nom de l'un des terroristes, Salah Abdeslam, selon Le Point. L'hypothèse qu'ils aient pu eux aussi être sous l'effet d'une drogue a été évoquée. Peut-être là encore le captagon, cette pilule blanche très prisée des combattants de Daesh (que l'on peut aussi s'injecter en intraveineuse).
 
Synthétisé pour la première fois en 1961, le captagon est un stimulant de la famille des amphétamines qui comprend notamment la métamphétamine et l'ecstasy (aussi appelé MDMA). Connue pour ses propriétés dopantes, cette drogue a été largement utilisée dans le milieu du cyclisme dans les années 1960 à 1970. À des doses modérées, le captagon stimule la production de dopamine et améliore la concentration, c'est pourquoi il a longtemps été prescrit dans le traitement contre la narcolepsie et l'hyperactivité. Mais il a été retiré du marché français en 1993 en raison des graves lésions cardiaques qu'il provoquait. Depuis 1986, la fénéthylline est d'ailleurs classée sur la liste des substances stupéfiantes placées sous contrôle international de l'Organisation mondiale de la santé.
"Comme toutes les autres amphétamines, cette drogue entraîne une résistance à la fatigue, une vigilance accrue et une perte de jugement. Elle donne l'impression à celui qui la consomme d'être tout puissant, d'être le 'roi du monde' en quelque sorte", détaille à Sciences et Avenir le Pr Jean-Pol Tassin, neurobiologiste de l'Inserm et spécialiste des addictions. Ce qui lui permet de tuer sans craindre de réaction de la part des autres, qui n'existent même plus pour lui. "Plus précisément, au niveau moléculaire, la fénéthylline pénètre dans les neurones et chasse deux neurotransmetteurs, la noradrénaline et la dopamine, présentes dans les vésicules. La libération de noradrénaline hors des neurones augmente la vigilance et réduit le sentiment de fatigue. La dopamine, elle, agit notamment sur le circuit de la récompense, responsable de la sensation de plaisir et, à haute dose, de l'addiction."
 
Comme toutes les amphétamines, le captagon agit sur certains neurotransmetteurs, des molécules qui permettent au cerveau d’être plus efficace. Quand cette substance pénètre les neurones, elle libère une grande quantité de dopamine et de noradrénaline.
Selon Jean-Paul Tassin, neurobiologiste à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), "la noradrénaline va augmenter la vigilance et les facteurs de concentration. La dopamine, elle, va intervenir sur le circuit de la récompense. En le stimulant, elle va vous donner l'impression que vous êtes bien, que tout va bien...Vous n'avez pas peur, pas faim, pas soif… Vous ne risquez rien, y compris la mort."
 
Un sentiment de bien-être, de toute puissance presque, dont témoigne un jeune homme, filmé en Jordanie il y a quelques mois par Julien Fouchet pour le site Spicee : "C’est sur le champ de bataille que c’est efficace. Le combattant peut prendre 5 ou 6 balles, il ne les sent pas. Il devient invincible. Il est rempli de bravoure. Il n’a plus peur de la mort".
Prendre des stimulants pour combattre : le phénomène n'est pas nouveau. Déjà, pendant la Seconde Guerre mondiale, les amphétamines sont utilisées par certains soldats américains, allemands et britanniques. Selon le Dr Xavier Laqueille, psychiatre addictologue, elles suppriment "le sentiment de fatigue. Vous n'avez pas besoin de dormir. Il y a un sentiment d'hyper vigilance, et puis il y a ce petit effet de stimulation psychique. On se sent un peu supérieur, ce qui augmente l'agressivité."
 
En France, le captagon a été utilisé légalement contre la narcolepsie, l'hyperactivité, mais aussi comme coupe-faim ou antidépresseur. Mais, il a été interdit dans les années 1970. A forte dose, il peut avoir des effets secondaires psychiques très sévères, comme en témoigne le psychiatre Xavier Laqueille :

"Il existe des complications d’ordre psychiatrique qui sont une réactivation des angoisses avec des bouffées de panique. Quand les amphétamines sont prises de façon assez régulière, il peut y avoir des dépressions très résistantes et très difficiles à soigner à l’arrêt. Et puis surtout, il peut y avoir, même lors de prises isolées, des décompensations délirantes avec des délires, des thèmes mystiques... qui sont très teintés de ce qui caractérisent les amphétamines, c’est-à-dire l’agressivité."

 
Le captagon est une drogue assez facile à fabriquer et son commerce est très rentable. La Syrie serait devenue le principal pays producteur. Vendredi 20 novembre, près de 11 millions de comprimés de captagon ont été saisies par la police au sud de la Turquie, près de la frontière syrienne. Les effets de cette drogue ne sont pas cantonnés au cerveau. "Le captagon augmente la libération du glucose, ce qui permet de prendre du muscle sans fournir d'effort. De plus, la libération de noradrénaline accélère significativement le rythme cardiaque", explique le Pr Jean-Pol Tassin. Mais tous ces effets restent temporaires. Les neurones doivent fabriquer de nouveau l'adrénaline et la dopamine rapidement libérées des vésicules neuronales, et seul le repos le permet. En l'absence de sommeil, c'est la "descente" : "les individus ressentent une fatigue intense, une psychose, des fonctions mentales altérées, l'alternance de phases d'euphorie et de dépression. C'est un peu comparable aux effets d'une nuit blanche sur le cerveau", précise le neurobiologiste. Et une euphorie intense permet de ne ressentir ni peur, ni douleur. Une arme redoutable face aux pressions. "On les frappait et ils ne ressentaient pas la douleur. La plupart d'entre eux rigolaient alors qu'on les bourrait de coups", témoigne un officier de la brigade des stupéfiants de Homs, en Syrie, interrogé par Reuters. Un cachet de Captagon pèse quelques centaines de milligrammes. Il est plus petit qu'un cachet de paracétamol et coûte – selon l'offre et la demande – 10 à 20 dollars. Son effet dure de trois à quatre jours.
 
Le Captagon, ou Fénétylline synthétisée, a été produit pour la première fois en 1961 dans un laboratoire allemand. Plusieurs produits entrent dans sa composition, notamment le benzène méthyle cétone, faisant du Captagon un produit plus dangereux que la cocaïne. C'est un stimulant physique qui peut permettre à celui qui le prend de rester plusieurs nuits sans sommeil. Durant les années quatre-vingt, de nombreux footballeurs et rugbymen se dopaient au Captagon. Mais en 1981 déjà, le produit a été interdit aux États-Unis. Cette amphétamine, qui ne sied pas à tous les corps et qui peut provoquer – entre autres – des arrêts cardiaques, est parfois mélangée à de la caféine. Même si elle procure au début un sentiment de toute-puissance, comme la cocaïne, elle devient un « downer », quand son effet s'estompe au bout de quelques jours.
 
La destination finale du Captagon est les pays du Golfe, notamment l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, car ce sont les ressortissants de ces pays qui ont les moyens de l'acheter. Ils sont prêts à payer entre 10 et 20 dollars, car ils pensent qu'il a des effets miraculeux et qu'il agit comme un stimulant sexuel. D'ailleurs, c'est ce qui a séduit les Saoudiens en premier lieu. Les dealers l'avaient en effet commercialisé dans les pays du Golfe comme un stimulant sexuel, rendant ceux qui en consommaient invincibles.
 
Pour beaucoup d'experts comme pour le général Chamseddine, chef de la brigade antistupéfiants des Forces de sécurité intérieure, « la notion de toute-puissance et d'invincibilité attribuée au Captagon n'est qu'un mythe ». « Ce n'est qu'une drogue comme toutes les autres, dopante, certes, au début, mais qui crée un sentiment de vide et de manque une fois l'effet parti, souligne-t-il. Elle est dangereuse pour la santé. Elle peut détruire les cellules du cerveau et son excès peut provoquer des arrêts cardiaques. »
 
Durant les années quatre-vingt, le Captagon était fabriqué dans les pays de l'Est, notamment en Bulgarie. D'ailleurs, la brigade antistupéfiants des FSI avait démantelé en 2014 un réseau impliqué dans la fabrication et la vente de Captagon, et qui avait surtout profité du savoir-faire d'un chimiste bulgare. Ce sont également les chimistes et les experts des pays de l'Est qui avaient transmis leur savoir-faire aux Syriens, bien avant le début de la guerre en Syrie.
 
« Quand les Syriens ont appris à faire du Captagon, la fabrication du produit, florissante jusqu'à la fin des années quatre-vingt-dix en Europe de l'Est, s'est arrêtée. Et c'est à partir de 2005 que la fabrication de ce produit a atteint son plein essor en Syrie », souligne le général Chamseddine. Les ateliers poussaient comme des champignons dans diverses régions syriennes, notamment dans les districts d'Idlib et de Homs.
« Si l'État syrien saisissait du Captagon, avant le début de la guerre, cela n'implique pas nécessairement qu'il avait adopté une politique de lutte contre ce stupéfiant », note-t-il, avant d'ajouter : « Le Liban n'est pas un marché pour le Captagon. Le territoire libanais est juste utilisé comme point de passage de la marchandise, qui passait initialement de la Syrie vers les pays arabes, avec des ateliers de fabrication à la frontière avec le Liban, notamment à Homs, et à la frontière avec la Turquie. Jusqu'à la fin de 2014, la plupart des quantités de Captagon étaient fabriquées en Syrie et passaient par le Liban et la Jordanie vers les pays du Golfe. »
 
« La plupart des trafiquants de Captagon sont syriens. Quand ils ont commencé à vouloir écouler leur marchandise via le Liban et ont fait du Liban un point de passage, pour avoir le bon réseau, ils ont coopéré avec les trafiquants libanais, qui étaient les intermédiaires. Les passeurs libanais ont voulu profiter de la situation et certains, forts de leur expérience dans la fabrication d'héroïne et de cocaïne, ce sont lancés à leur tour dans la fabrication du Captagon », indique le général Chamseddine. Ils habitent la Békaa et ont importé des machines et des produits de base, notamment de Chine, pour la fabrication de ce stupéfiant.
 
« Il y a cinq ou six ateliers de fabrication de Captagon dans la Békaa, notamment à Brital, Dar el-Ouassaa, Hor Taala et la région du Hermel. Ce sont les tribus qui étaient habituées à fabriquer de la drogue qui en sont responsables. Il s'agit essentiellement des clans Jaafar, Masri et Ismaël. C'est la même mafia », indique-t-il. Il suffit d'avoir la machine, les produits chimiques et une main-d'œuvre ne dépassant pas cinq personnes, et le tour est joué.
 
Et le général Chamseddine de poursuivre : « Au Liban, la traçabilité d'un produit n'existe pas. Ainsi, quand il s'agit d'importation, le fabricant peut importer une machine à bonbons ou du paracétamol sans se préoccuper du contrôle, car personne n'ira vérifier dans quel but il est en train d'utiliser ces matériaux et ces produits. En effet, pour produire du Captagon, il suffit d'avoir une machine pour la fabrication de bonbons. Une fois que cette machine arrive au Liban – elle est commandée par exemple de Chine ou d'un autre pays d'Asie –, le fabricant de drogue change la tête et le moule de cet outil auprès d'un tourneur ; et au lieu de donner des produits en forme de bonbons, elle fabriquera des cachets... Le benzène méthyle cétone vient des pays d'Asie. Plusieurs produits entrant dans la composition du Captagon, commandés à l'étranger, par exemple le paracétamol, pour réduire le coût de fabrication de cette drogue, ne sont pas interdits à l'aéroport de Beyrouth. Le fabricant effectue la commande à travers une autorisation délivrée par les autorités concernées – le ministère de la Santé dans le cas du paracétamol. Une fois les produits sur place, contrairement à d'autres pays, on ne vérifie pas pour quel usage ils ont été commandés et de quelle manière ils ont été utilisés. »
 
« De plus, tout n'est pas fouillé à l'aéroport et au port. Et également, contrairement à d'autres pays du monde, la brigade de lutte antistupéfiants des FSI ne dispose pas d'antennes aux frontières terrestres et maritimes ainsi qu'à l'aéroport », poursuit-il.
 
La guerre en Syrie a un impact sur de nombreux fabricants syriens. « Ils se sont installés au Liban. Ce sont des Syriens qui ont de l'argent et qui peuvent se permette de construire ou d'acheter les plus belles maisons au Liban », indique le général Chamseddine qui passe en revue les opérations de saisies de Captagon menées par sa brigade, notant à ce sujet que de nombreux trafiquants syriens ont été arrêtés au Liban, notamment à Jounieh, à Ghazir, à Hamra et à Antélias.
 
Il donne l'exemple de Mohammad Srour, un trafiquant syrien arrêté avec tout son clan à Hamra.
 
« C'est un Syrien de Homs, qui a changé son passeport syrien contre un autre passeport authentique syrien. Il habitait, comme par provocation, non loin de la gendarmerie de Ras Beyrouth, siège de la brigade antistupéfiants des FSI, un appartement qu'il avait acheté à six millions de dollars. Il a dû payer ce deuxième passeport authentique plus de 300 000 dollars dans son pays. Il était entré au Liban même s'il se savait recherché par la police. Nous avions procédé à l'arrestation de son gang et nous l'avons arrêté par hasard, suite à des écoutes téléphoniques », rapporte-t-il.
 
Il souligne que « la première opération était la saisie, en 2013, de 5 millions de cachets de Captagon dissimulés dans une chaudière fabriquée à Yabroud, en Syrie, spécialement pour le transport du produit ». « Ensuite, cinq autres millions de cachets de Captagon dissimulés dans des camions et des machines de construction ont été saisis, indique-t-il. Nous avions réussi à l'époque à dévoiler l'identité des personnes responsables du trafic. Plusieurs Syriens ont été arrêtés. Ils se rendaient via l'aéroport de Beyrouth en Arabie saoudite. Ils passaient par Bahreïn et le Qatar, qui sont également des points de passage avant d'atteindre la destination saoudienne. Parfois aussi, ce sont de simples ressortissants syriens travaillant dans le Golfe qui font passer la marchandise, pour quelques dizaines de milliers de dollars. »
 
Et d'ajouter : « Nous avons aussi découvert que les trafiquants de drogue sont de connivence avec des personnes qui travaillent dans les ports officiels du Liban et à l'aéroport de Beyrouth. Certains viennent avec des valises normales, qui n'ont pas de double fond pour dissimuler la drogue. Des personnes impliquées et de connivence avec ces trafiquants se trouvent à l'intérieur de l'aéroport », note le général Chamseddine, affirmant cependant qu'il « ne met pas en doute le service des douanes à l'aéroport Rafic Hariri ». « Cela aurait été plus simple si notre brigade se trouvait aux ports ou à l'aéroport », martèle-t-il encore.
 
Depuis la fin de 2013 et jusqu'à présent, la brigade de lutte antistupéfiants des FSI a saisi 66 millions de cachets de Captagon.
« Généralement, ces brigades qui existent dans tous les pays du monde saisissent 5 à 10 % des produits trafiqués passant par le pays. Ce n'est que la partie visible de l'iceberg. Il faut donc imaginer ce marché immense qui se chiffre à des dizaines de milliards de dollars annuels. Tous les produits saisis au Liban avaient pour destination l'Arabie saoudite, même si cela passait par un pays tiers », indique le général Chamseddine.
C'est le cas d'un bateau qui est parti de Beyrouth vers la Grèce, en 2014, pour arriver jusqu'au Soudan avant de partir vers l'Arabie saoudite. C'était un trafic de 30 millions de cachets de Captagon, saisis par les gendarmes libanais en coopération avec la police soudanaise. Les cachets étaient placés dans des sacs de maïs pour le fourrage.
 
En réponse à une question sur l'utilisation du Captagon par les miliciens syriens, certains rapportant que ce stupéfiant constitue le nerf de la guerre en Syrie, le général Chamseddine estime que « le fait de dire que le Captagon est la drogue des combattants en Syrie, le nerf de la guerre, est complètement erroné, une idée reçue. La drogue est écoulée en Arabie saoudite principalement. Une partie de l'argent du Captagon cependant pourrait être utilisée pour l'achat d'armes, notamment quand des trafiquants paient des militaires, des miliciens ou des seigneurs de la guerre pour faire passer la marchandise. Mais l'argent enrichit souvent les fabricants et les trafiquants et pas les belligérants en Syrie, même si tout le monde peut être impliqué dans le trafic. Le but du trafic de Captagon n'est pas de financer la guerre en Syrie, mais de vendre le produit en Arabie saoudite ». Et de souligner en conclusion : « Si le but est de donner le Captagon aux combattants syriens, pourquoi envoyer la drogue vers l'Arabie saoudite ? La marchandise est écoulée dans ce pays du Golfe et non en Syrie. »

09:41 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, captagon, djihadisme, drogues, stimulants | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

The Philippino Front of the Islamic State

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The Philippino Front of the Islamic State

Author : Ivan Konovalov
Ex: http://zejournal.mobi

The president of the Philippines, Rodrigo Duterte, as well as Bashar Al-Assad, is now on the front line of confrontation with the international terrorism.

Rodrigo Duterte urgently interrupted his important official visit to Moscow last week and came back to his country. The fighting actions that happened in the south of the Philippines made the country get involved into the international front (but still not universal) of the fight against international terrorism. The fight of the central government against separatists and Islamic groups has never ended here.

However, it is a local, slow lasting war which does not differ from the others. Also, it includes Duterte’s personal vendetta toward local drug dealers that are being fiercely eradicated by the security forces.

The new front of the caliphate

The situation has radically changed now. The terroristic group “Islamic State” (banned in Russia) has challenged the Philippine statehood. The same situation happened in Iraq and Syria.

The insurgent group Maute (known as Dawlah Islamiya Philippines) fights from the side of ISIS in the region. It is composed of different international terroristic groups from the South-East Asia and Arabic countries. 

The insurgents from the radical Islamic group Abu Sayyaf swore an oath of loyalty to ISIS. The Abu Sayyaf has been fighting against the central government and competing separatist movements since 1991 and it has been involved in kidnapping people so as to get a ransom and in trafficking drugs. And it is clear that President Duterte has become the “enemy number one” for the Abu Sayyaf.

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It is obvious that the Philippines will become the hottest spot of the South-East Asia until the moment when ISIS will put together its forces to explode a region, for instance, it happened in Indonesia where terrorists conducted several severe attacks in Jakarta in January last year. There are dozens of radical Islamic groups in Indonesia now that swore an oath of loyalty to ISIS.

Fight for Marawi

President Rodrigo Duterte announced a military situation on the island Mindanao for 60 days on May 23. The government forces (commanded by Major General Eduardo Ano) were ordered to “clean” Muslim city Marawi (in the Lanao Southern Province, population- 200 thousand). According to the intelligence information, the leaders of the Maute and Abu Sayyaf located there. The number of insurgents in the city and its surrounding areas was about 500 thousand.

The US announced an award of 5 million dollars for the head of the Abu Sayyaf’s leader, Isnilon Hapilon. The military command confirms that Hapilon has met ISIS leaders from Malaysia and Indonesia so as to discuss perspectives for deploying the large scale front of the caliphate in the Philippine islands.

The confrontation of security officials and terrorists turned into street fights with heavy armor. Most of local people ran away to the near city Iligan that was blocked by the security force so as not to let the insurgents get into it.

The aircrafts and attack helicopters of the Philippine Air force joined them in attacking the city. More than hundred people were killed, 20 citizens were among them. The Philippine security force confirmed the death of 11 soldiers and four policemen.

The official spokesperson of the Philippine Military force, Brigade General Restituto Padilla confirms that no matter what information is presented in the media and social media, the military force is controlling almost the whole city Marawi except “some areas”. The military and police subdivisions are pushing insurgents away from local villages.

What is next?

The Philippines is a catholic country, only 5% of population is Muslim Sunnites. This group belongs to the nation Moro that mostly live in the South and South-West of Mindanao. The law dated to 1989 allowed to create an autonomy Muslim area that was included in the Philippines.

The separatists-Moro have been fighting against Manila since 1970. The Moro National Liberation Front (MNLF) and the Moro Islamic Liberation Front (MILF) and several military separatist groups separated from them are acting here. Also, the Abu Sayyaf separated from MNLF in 1991.

The Central government did not manage to reach piece with the Moro despite that fact that it tried several times. Although, their activity decreased a lot when the government signed with MILF a temporary peaceful agreement in 2011.

The Philippine government does not admit such groups as the Maute and Abu Sayyaf and fights to eradicate them. The small group Ansar al-Khilafah submitted to ISIS was totally destroyed and it does not exist anymore, according to the military officials.

President Duterte called the representatives of all military forces of “irreconcilable opposition” for fighting against ISIS in the Philippines islands and suggested creating a new national militia with the same financial support as a regular army has.

“You will serve as our soldiers do and will have the same salary and social welfare. We will build houses for your families in your home towns”, he promised.

Duterte clearly understands that despite victorious announcements it will be hard to defeat the Islamists without the Moro support, taking into account the areas of military actions (mountains and jungles) and that most of the Muslims support the Moro. The events happened in Marawi showed that the Maute and Abu Sayyaf felt very comfortable there. From the other side, there are no benefits for the leaders of the opposition to create a new caliphate on their territory.

If Duerte cannot agree with them, the country might face a hard, long-lasting war as ISIS will not have problems to find new fighters in this region.


- Source : Ivan Konovalov

vendredi, 02 juin 2017

Dans l’Etat sécuritaire, libéraux de droit et de gauche : même combat

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Dans l’Etat sécuritaire, libéraux de droit et de gauche : même combat

par DEXTRA
Ex: http://www.oragesdacier.info 
 
Depuis 1986, c’est-à-dire plus de trente ans aujourd’hui, la France subit les contrecoups de politiques sécuritaires. La gauche libérale, puis la droite libérale-sécuritaire aidée par Pasqua ont mis en place des mesures de restriction progressive de nos libertés. Cependant, la marche forcée vers un « Etat policier » (Giorgio Agamben) est plus que visible depuis l’accession de François Hollande au pouvoir, elle saute aux yeux même : accès aux données de connexion avec la loi de programmation militaire en 2013, loi relative au terrorisme en 2014, loi relative au renseignement le 24 juillet 2015, loi renforçant la lutte contre le crime organisé et la lutte contre le terrorisme en juin 2016, et la loi fourre-tout sur la sécurité publique début 2017. Sans compter les nombreuses lois de prolongation de l’état d’urgence qui nous amènent à une « banalisation de l’état d’urgence », ou au « coup d’état d’urgence permanent » pour paraphraser Mitterrand. 
 
Néanmoins, les libéraux sécuritaires, animés par une fibre libérale de tiède ont tellement peur de l’accession de Marine Le Pen au pouvoir que les services de renseignement français se préparent à son arrivée, un responsable du renseignement évoquant que « Si Le Pen tente de brutaliser les institutions, il faut défendre l’Etat de l’intérieur ». On voit que c’est bien un responsable qui parle et non un agent du renseignement, pour estimer que Marine Le Pen est une menace. Nous pouvons tous constater que depuis deux ans, c’est la droite nationale qui est responsable de plus de 230 morts en France avec des attentats… 
 
Ils se donnent le grand frisson en croyant jouer au fonctionnaire résistant de la Seconde Guerre mondiale. Et pourtant, le parti qu’ils identifient comme un danger pour les libertés individuelles est l’un des seuls à s’être opposé au « PNR » (fichage de masse enregistrant les données des personnes prenant l’avion). Le Front national s’était vivement opposé au Parlement européen à ce projet sécuritaire. 
 
La vraie atteinte à la sécurité aujourd’hui, c’est l’espace Schengen, où un terroriste peut se déplacer librement, comme nous l’avons constaté avec l’auteur de l’attentat en Allemagne, tué en Italie après être passé par la France. La vraie solution pour notre sécurité n’est pas dans la multiplication des fichiers, des caméras et des contrôles biométriques, mais dans la protection de nos frontières. Le Front National l’a bien compris, et c’est pourquoi son opposition aux lois sécuritaires s’accompagne toujours d’une volonté de sortir à terme de l’espace Schengen en reprenant le contrôle de nos frontières. 

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Le Front National est aussi le seul parti qui s’est opposé aux prolongations de l’état d’urgence en France à l’Assemblée nationale. Les journalistes libertaires, souvent inquiets pour nos libertés ne peuvent qu’admettre, certes de manière gênée, que Marion Maréchal a été l’une des seuls à s’y opposer. Il est dramatique de constater que lors du vote de prolongation, une mesure s’appliquant à presque 70 millions de Français a été adopté à 136 voix. Où étaient les 441 autres députés ? Peut-être partis se faire offrir des costumes sur mesure… 
 
Force est de constater que la seule voie dissonante dans le concert pour le « plus de sécurité » a été porté par une opposition pertinente du Front national. Ils ont été parmi les rares à expliquer que nous dérivions vers un système sécuritaire, et à essayer de concilier protection de la sécurité nationale et garantie de nos droits et libertés. 
 
Un rapide état des lieux: 
  • sous prétexte de terrorisme, des pages Internet et des réseaux sociaux (et pas que pour les islamistes, mais aussi pour les patriotes) sont censurées ; 
  • sanction pénale du droit à l’information concernant l’IVG ; 
  • liberté de circulation pour les migrants dans l’espace Schengen, mais assignations à résidence pour les militants politiques (souvenez-vous de ces militants écologistes assignés à résidence pour la COP 21 alors que cette mesure devait s’appliquer seulement aux terroristes…) ; 
  • surveillance et encadrement, voire répression des manifestations de militants patriotes et nationalistes, qui rappelaient un slogan simple « On est chez nous » ; 
  • surveillance généralisée des militants car pour le patron du renseignement intérieur, « l’extrême droite est la première menace en France »
  • port d’armes permanent pour les policiers, et blanc seing pour le stock d’armes de guerre dans les banlieues, mais perquisitions chez des militants qui ont des armes de collection. 
La liste est longue mais nous voyons déjà des violations flagrantes de nos droits et libertés : liberté d’aller et venir, liberté d’expression, liberté de conscience, liberté de la presse, atteinte du droit au respect de la vie privée, atteinte au droit de propriété. N’est-ce pas suffisant ? 
 
Une fois encore, c’est le Front national qui est marqué au fer rouge, dénoncé de manière irrationnelle et de façon quasi-psychotique par les mêmes qui applaudissent à longueurs d’années les brimades contres les militants patriotes, les violations du droit à la présomption d’innocence et de la défense des nationaux, où encore la violence de la répression policière lors des événements de 2013. Ce constat étant fait, il n’est pas surprenant de comprendre pourquoi, malgré le parti-pris médiatique, le Front National est en tête des sondages. Il représente aujourd’hui l’alternative pour une majorité des Français aux mesures qui ont détruit notre si beau pays. Les médias et les politiques « mainstream » nous font en permanence la promotion du libéralisme et de la sécurité, soi-disant pour la défense de nos libertés de consommateurs, mais souvenons nous qu’ « un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre, et finit par perdre les deux ».
 

jeudi, 01 juin 2017

Emmanuel Macron, fossoyeur des dernières communautés intermédiaires?

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Emmanuel Macron, fossoyeur des dernières communautés intermédiaires?

par Antonin Campana

Ex: http://www.autochtonisme.com 

Dans un précédent article, nous avons noté que l’élection d’Emmanuel Macron pouvait être révélatrice d’un processus de notabilisation de la vie politique française. Emmanuel Macron a bénéficié d’une « notabilité » totalement artificielle, fabriquée par les médias, grâce à laquelle il a été littéralement propulsé de l’anonymat complet jusqu’à la présidence de la République… sans passer par la case « parti politique ». Autrement dit, Emmanuel Macron a été élu parce que le Système en a fait, de toute pièce, un personnage « notable », et non en raison du soutien d’un mouvement organisé dont il aurait gravi tous les échelons.

A partir de ce constat et dans un climat idéologique qui remet ouvertement en cause les « partis traditionnels », nous nous demandions si nous n’étions pas sur le point d’assister à la mort des partis politiques. Nous avons fait valoir que le parti politique était un « corps intermédiaire » unissant des personnes, éventuellement face au pouvoir central, et qu’à ce titre la République ne pouvait accepter son existence (décret d’Allarde, loi Le Chapelier, 1791). De fait, c’est en contradiction avec ses principes fondamentaux que la République concèdera une loi sur les associations (1901) qui permettra la création de partis politiques. L’élévation rituelle d’Emmanuel Macron est donc un retour en arrière qui supprime tout intermédiaire entre l’homme consacré et le troupeau global, conformément au principe énoncé par Le Chapelier : « il n'y a plus que l'intérêt particulier de chaque individu, et l'intérêt général. Il n'est permis à personne d'inspirer aux citoyens un intérêt intermédiaire, de les séparer de la chose publique par un esprit de corporation » (Bulletin de l’Assemblée Nationale, 14 juin 1791).

La composition du Gouvernement Edouard Philippe confirme pleinement cette remise en cause du parti politique en tant que corps intermédiaire. La moitié des ministres et secrétaires d’Etat nommés le 17 mai est issu de la « société civile » (escrimeur, éditeur, patron, biochimiste, médecin…) et n’est pas passée par un parti. Côté candidats aux législatives, la proportion est identique (50 %). Tous sont des « candidats Internet », en fait des candidats à un job, sélectionnés comme il se doit après avoir envoyé un CV, une « lettre de motivation » (sic !), une photocopie de leur pièce d’identité et une photo d’identité!

Le Système, échaudé par l’élection d’un Trump grâce aux structures du parti républicain, semble considérer qu’il est l’heure d’abattre les derniers vestiges d’un temps où le politicien était le représentant élu d’un groupe organisé. Le produit Macron incarne parfaitement cette volonté-Système d’aller vers une individualisation totale et il est vraisemblable que la politique du nouveau président de la république « française » en sera l’expression.

En matière fiscale par exemple, nous nous acheminerons probablement vers la fin du « foyer fiscal » (le foyer, c’est-à-dire le feu autour duquel la famille se rassemble). On sait en effet que la notion de foyer fiscal, notion centrale du droit définie par l’article 6 du Code général des impôts, institue un corps intermédiaire entre le contribuable et l’Etat qui le taxe : la famille. Dès le début des années 2010 de bonnes âmes font valoir que le « foyer fiscal » est source d’inégalité, qu’il heurte le droit, qu’il est complexe et… qu’il « empêche la mise en place de l’impôt à la source » (car l’employeur devrait avoir accès à des informations qui violeraient la vie privé de ses employés) ! Le prélèvement à la source, qui a les faveurs d’Emmanuel Macron, suppose donc préalablement, selon ses promoteurs eux-mêmes, la destruction du foyer fiscal. Son entrée en vigueur se traduira certes par une individualisation de l’impôt, mais surtout par une nouvelle remise en cause de la Famille en tant qu’unité indivisible. Il est vrai que la Famille est un de ces corps intermédiaires que la République n’a jamais acceptés.

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L’individualisation du prélèvement suppose une individualisation du versement mais surtout une dématérialisation du paiement. Tout va se passer par voie électronique, le Tiers payeur (l’employeur ou le banquier) ponctionnant informatiquement et de manière « indolore » (sic) les revenus du contribuable. La « philosophie » du prélèvement à la source (l’argent est dématérialisé et prélevédirectement dans le porte-monnaie du contribuable, sans acte volontaire de celui-ci) est d’autant plus intéressant pour le pouvoir oligarchique qu’il voudrait qu’un autre problème dépende de l’impôt : celui de la Dette. On sait que c’est en faisant payer une taxe à tous les épargnants que le FMI et certains économistes proposent de réduire la dette globale (une taxe qui ponctionnerait entre 10 et 30% des dépôts privés de tous les épargnants !). Une telle mesure serait néanmoins difficile à appliquer sans provoquer une ruée des épargnants sur les guichets et un inévitable cataclysme financier. Néanmoins, le « bank run » pourrait être facilement évité si l’on supprimait l’argent liquide au profit d’une monnaie électronique. Dès lors, rien ni personne ne pourrait empêcher ce suprême prélèvement à la source, cette fois dans les comptes en banque. Nous pouvons donc pronostiquer sans risque que la dématérialisation de la monnaie sera probablement un chantier important du prochain quinquennat. La propagande en faveur de la monnaie électronique a déjà commencé depuis quelques mois (propagande inspirée par l’UE, voyez ici uneconsultation bidon de la Commission, dont la seule utilité est de nous préparer à ce qui est déjà décrit comme inéluctable… afin de lutter contre le terrorisme bien sûr).

A l’obsolescence programmée des partis politiques, à la destruction du foyer fiscal, à la dématérialisation monétaire s’ajoutera très probablement un « détricotage » en règle du code du travail.

Le code du travail est pour l’essentiel le produit d’une lutte d’un corps intermédiaire qui s’appelle le « syndicat ». Le syndicat, lui-même, est le produit d’un rapport de force entre la société autochtone traditionnelle et le pouvoir républicain. La loi de 1884 marque un recul de la République contrainte de nier ses principes fondamentaux hérités de Rousseau et exprimés notamment par la loi Le Chapelier. L’essentiel du combat ouvrier autochtone a consisté à substituer un « contrat collectif » de travail en lieu et place du « contrat individuel », seul admissible selon les théories rousseauistes et républicaines. Or c’est précisément ce contrat collectif, qui fixe pour tous l’amplitude de travail, la « détermination collective » des conditions de travail, le prix du travail… qui est attaqué dans les réformes prévues du droit du travail (primauté des accords d’entreprise, réduction du nombre de branches d’entreprise, simplification du droit de licenciement, etc). La réforme du code du travail va installer un véritable « droit d’entreprise » qui isolera les salariés de leur branche et les mettra en concurrence. La prochaine étape sera le contrat individuel de travail qui les opposera à l’intérieur même de l’entreprise : il n'y aura plus que « l'intérêt particulier de chaque individu, et l'intérêt général » (Le Chapelier), c’est-à-dire l’intérêt du salarié isolé face à celui de la multinationale, sans le garde fou des droits collectifs. A terme, c’est le syndicat, comme corps intermédiaire, qui sera obsolète : le processus régressif d’individualisation du droit du travail sape le groupe comme unité indivisible.

En résumé, Emmanuel Macron est un « produit marketing » qui illustre un processus qui s’est enclenché dans toute la sphère sociale : celui de l’individualisation. Le Système ne veut plus ni parti politique, ni Famille, ni droit collectif, ni syndicats. Face à lui, il ne veut que des individus isolés et fragiles, qu’il récompensera ou punira à son gré. La Révolution a interdit les « corps intermédiaires », la résistance et les luttes du peuple autochtone ont forcé la République à les reconnaître. Désormais nous allons assister à leur éradication systématique. Détruire les communautés intermédiaires qui font obstacle au pouvoir sans partage de l’oligarchie sera sans doute le fil directeur de la présidence Macron.

Antonin Campana.

De instorting van Frankrijk: Wordt Macron door globalisten gebruikt voor oorlog tegen Rusland?

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De instorting van Frankrijk: Wordt Macron door globalisten gebruikt voor oorlog tegen Rusland?

Het onverschillige en door de media gehersenspoelde Franse volk heeft onlangs in meerderheid gekozen voor een president die Frankrijk binnen 5 jaar zal opheffen als trotse, zelfstandige natie. Frankrijk zal definitief een provincie van de EU worden, een land dat zijn grenzen wagenwijd zal openhouden voor de komst van nog eens miljoenen moslimmigranten, waar de kersverse president Macron nu al moskeeën voor wil laten bouwen. Macron lijkt niet meer dan een pion van de globalistische kliek in Washington, Brussel en Berlijn, die wel eens gebruikt kan worden voor oorlog tegen Rusland. Wellicht was Putin deze week om die reden op bezoek in Frankrijk, hopende om hem op andere gedachten te brengen voordat het te laat is?

Volgens Paul Craig Roberts, voormalig official van de regering Reagan en tegenwoordig hoofd van het Institute for Political Economy, hebben de Fransen enkele weken geleden hun allerlaatste kans om hun land en volk op democratische wijze te redden, laten schieten. ‘Na vijf jaar Macron zal er niets meer van Frankrijk zijn overgebleven.’

Macron, die letterlijk verklaarde dat er volgens hem niet zoiets als een ‘Franse cultuur’ bestaat, was de keuze van Washington, de politieke EU elite en de internationale bankiers, omdat hij een rasglobalist is die de laatste resten soevereiniteit en macht van het nationale parlement wil overhevelen naar de ongekozen bureaucraten in Brussel, die enkel de belangen van de grote banken en multinationals op het oog hebben.

Hoopt Putin -tegen beter weten in- op terugkeer gezond verstand in Europa?

Roberts begrijpt niet waarom Putin gisteren naar Macron ging, omdat ‘die volledig in de zak van Washington zit.’ Het Kremlin hoopt misschien –tegen beter weten in- dat in Europa en het Westen het gezonde verstand terugkeert, en na al die terreuraanslagen de dreiging van het islamitische terrorisme eindelijk serieus wordt genomen, om dat alsnog samen met Rusland te gaan vernietigen.

Putin zal zich ongetwijfeld realiseren dat de Europese elite de politieke islam als bondgenoot heeft gekozen, tégen Rusland, en besloten heeft om onze landen en cultuur daar stapsgewijs, maar in steeds sneller tempo, compleet door over te laten nemen.

Het is echter ook mogelijk dat Putin persoonlijk polshoogte wilde nemen of Macron zich realiseert dat hij niets meer dan een pion is, die door Washington gebruikt gaat worden voor oorlog tegen Rusland zodra het Pentagon de aanvalsplannen heeft afgerond. Een andere optie is dat Macron Putin uitnodigde op aandringen van Amerika, om de Russische president in de waan te laten dat Europa mogelijk wil afzien van dat gedoemde pad naar een militair conflict, dat ons werelddeel als één grote rokende en zwartgeblakerde puinhoop zal achterlaten.

Rusland grootste obstakel

Van de twee landen die de Amerikaanse hegemonie over de hele wereld in de weg staan, Rusland en China, is Rusland het grootse obstakel – niet enkel vanwege het enorme Russische kernwapenarsenaal en het zeer geavanceerde wapentuig, maar ook omdat Europa afhankelijk is van Russische energie.

Tegelijkertijd is Rusland kwetsbaar, omdat het feitelijk geheel op de schouders van één buitengewoon sterke leider rust: Vladimir Putin. Als die bijvoorbeeld door de CIA uit de weg wordt geruimd, kan het land wel eens een makkelijke prooi worden.

Met Amerika’s andere tegenstander, China, is dat niet zo eenvoudig, want in Beijing zetelt een collectief leiderschap, waarbinnen ook een bepaalde mate van democratie heerst. Washington probeert door het inzetten van financiële organisaties in China de heersende communistische partij te verzwakken en in diskrediet te brengen.

‘Overgave of oorlog’

‘Washington drijft de wereld naar een groot conflict,’ waarschuwt Roberts. ‘De Russische en Chineze regeringen moeten nu wel weten dat zij het doelwit zijn. Aangezien hun hoop op diplomatie steeds maar weer de bodem wordt ingeslagen door Washington en Europa, zullen zij tot de conclusie komen dat hun enige keus overgave of oorlog is.’

Putin was dan ook bloedserieus toen hij enkele jaren geleden tijdens een persconferentie vertelde dat hij in zijn jeugd op straat één ding geleerd heeft: als je er eenmaal van overtuigd bent dat een confrontatie met de vijandelijke partij niet meer te vermijden is, zorg dan dat je als eerste toeslaat.

En dat is dan ook exact wat Merkel, Macron, Juncker en bijna alle leidinggevende politici in ons eigen land over ons afroepen als ze de huidige ingeslagen koers naar een totaal geïslamiseerde anti-Russische Europese Superstaat stug blijven volhouden.

Xander

(1) PaulCraigRoberts.org

La mort des idéologies modernes et des partis politiques

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La mort des idéologies modernes et des partis politiques

par Youssef Hindi

 
Ex: http://zejournal.mobi - Youssef Hindi 

L’actuelle implosion des grands partis politiques est la conséquence directe de la mort des idéologies modernes. Idéologies modernes – principalement les messianismes matérialistes que sont le socialisme et le républicanisme [1] – entrées en crise à partir des années 1970 suite à la décomposition terminale du Catholicisme (achevée par le Concile Vatican II) contre lequel elles étaient arc-boutées et sans qui elles perdaient leur raison d’être.

Le psycho-sociologue Gustave Le Bon (1841-1931) donne dès 1895 une explication anticipatoire à l’effondrement des croyances au paradis terrestre de type socialiste :

« Ce n’est pas l’évidente faiblesse des croyances socialistes actuelles qui empêchera les religions de triompher dans l’âme des foules. Leur véritable infériorité par rapport à toutes les croyances religieuses tient uniquement à ceci : l’idéal du bonheur que promettaient ces dernières ne devant être réalisé que dans une vie future, personne ne pouvait contester cette réalisation. L’idéal de bonheur socialiste devant être réalisé sur terre, dès les premières tentatives de réalisation, la vanité des promesses apparaîtra aussitôt, et la croyance nouvelle perdra du même coup tout prestige. Sa puissance ne grandira donc que jusqu’au jour où, ayant triomphé, la réalisation pratique commencera (c’est précisément ce que l’on a vu se produire avec l’Union soviétique qui s’est effondrée sous ses propres contradictions pour laisser revenir le Christianisme en Russie). Et c’est pourquoi, si la religion nouvelle exerce d’abord, comme toutes celles qui l’ont précédée, un rôle destructeur, elle ne saurait exercer ensuite, comme elles, un rôle créateur » [2]

La crise des partis politiques

Jusque dans les années 1970 le système des partis – qui est né, comme l’a fait remarquer la philosophe Simone Weil (1909-1943), durant la période de la Terreur ayant opposée les Jacobins et les Girondins – était structuré par une droite plus ou moins enracinée dans le Catholicisme et une gauche dans le socialisme et sa variante communiste tenant lieu de contre-Eglise. En quelque sorte une thèse et son antithèse qui maintenaient l’échiquier politique français dans une stabilité exercée par ce que j’appellerais une « pesanteur idéologique ».

La mise en apesanteur idéologique du système politique français débute dans les années 1970 avec la décatholicisation sociologique de la droite ; droite privée de son garde-fou, l’Église, et qui sera absorbée idéologiquement par la gauche libérale, c’est-à-dire par la Révolution et les Lumières. Tandis que le parti communiste, qui n’existait qu’en opposition au Catholicisme et qui avait une influence sur le Parti Socialiste, disparut avec le Catholicisme de l’échiquier politique.

Logiquement, ce processus a amené la gauche et la droite à fusionner, étant privées de leurs « garde-fous » idéologico-politiques, respectivement le Parti Communiste et l’Église. C’est ce qui explique pourquoi, en 2007, le candidat de la droite libérale, Nicolas Sarkozy, à peine élu, recrute des membres du Parti Socialiste. C’est cette fusion, de ce qu’il convient d’appeler « la droite et la gauche de l’oligarchie », qui permet aujourd’hui à Emmanuel Macron de débaucher tous azimut, à droite comme à gauche. 

L’élection du banquier n’a fait qu’acter la phase finale de cette fusion idéologico-politique de la gauche et de la droite.

La mort des idéologies modernes a privé les partis politiques traditionnels de leur charpente. Ceci a conduit à leur fragmentation en sous-partis ne défendant plus donc des idéologies ou idéaux mais de simples idées séparées les unes des autres dans une incohérence et un désordre complet et que se partagent ces partis.

Le vide religieux a produit à la fois une société atomisée et, avec un temps de retard, son reflet à l’échelle politique : un système des partis éclaté.

Contrairement à ce qu’affirme les commentateurs et les hommes politiques, nous n’assistons pas à une recomposition mais à la décomposition irrémédiable du système politique. L’absence d’idéologie ou de religion rend, pour le moment, l’unification politique et sociale impossible.

L’étape suivante de cette décomposition idéologico-politique sera l’effondrement du régime et l’anarchie. Car, comme l’expliquait Gustave Le Bon :

« Alors même qu’une croyance est fortement ébranlée, les institutions qui en dérivent conservent leur puissance et ne s’effacent que lentement. Quand elle a enfin perdu complètement son pouvoir, tout ce qu’elle soutenait s’écroule. Il n’a pas encore été donné à un peuple de changer ses croyances sans être aussitôt condamné à transformer les éléments de sa civilisation. Il les transforme jusqu’à ce qu’il ait adopté une nouvelle croyance générale ; et vit jusque là forcément dans l’anarchie. Les croyances générales sont les supports nécessaires des civilisations ; elles impriment une orientation aux idées et seules peuvent inspirer la foi et créer le devoir.

Les peuples ont toujours senti l’utilité d’acquérir des croyances générales, et compris d’instinct que leur disparition devait marquer pour eux l’heure de la décadence. Le culte fanatique de Rome fut la croyance qui rendit les Romains maître du monde. Cette croyance morte, Rome dut périr. C’est seulement lorsqu’ils eurent acquis quelques croyances communes que les barbares, destructeurs de la civilisation romaine, atteignirent à une certaine cohésion et purent sortir de l’anarchie.

Ce n’est donc pas sans cause que les peuples ont toujours défendu leurs convictions avec intolérance. Très critiquable au point de vue philosophique, elle représente dans la vie des nations une vertu. » [3]

Suivant ce modèle, l’on peut anticiper, comme je l’ai écrit à plusieurs reprises [4], un effondrement du régime suivi d’une période d’anarchie qui ne prendra fin que lorsque les Français, sous l’impulsion d’un homme ou d’un groupes d’hommes, retrouveront une croyance collective capable de les unifier à nouveau. Cette désunion des Français ne date pas d’hier, elle a pour origine la Révolution de 1789 qui a opposé durant plus de deux siècles catholiques et révolutionnaires, républicains et monarchistes, dreyfusards et anti-dreyfusards, gaullistes et anti-gaullistes, gauchistes et droitards…

L’implosion du Front national et l’avenir de la droite souverainiste

Le Front national ne fait pas exception. Lui aussi subit les conséquences de la mort des idéologies modernes. La défaite de Marine Le Pen n’a fait que mettre en exergue la ligne de fracture à l’intérieur du parti.

Le Front national se dirige vraisemblablement vers une implosion qui donnera naissance à deux partis distincts : un parti néoconservateur identitaire et libéral sur le plan économique (purgé des ses éléments antisionistes et judéo-critiques) comme le souhaite Robert Ménard. Et un parti gaullo-chevènementiste que pourrait fonder Florian Philippot – un indésirable que Alain Finkielkraut soupçonne d’être trop proche idéologiquement de Alain Soral [5] – que ses petits camarades poussent vers la sortie à cause de sa ligne (centrée sur les questions socio-économiques et la sortie de l’euro) qui aurait causé, d’après eux, la défaite du Front.

Robert Ménard – dont l’avocat n’est autre que l’ultra-sioniste membre du CRIF Gilles-William Goldnadel, aussi conseiller en dédiabolisation de Marine Le Pen et qui a travaillé à son rapprochement avec Israël [6] – déclarait sur France Inter le 4 mai 2017 (entre les deux tours de l’élection présidentielle) :

« Je suis contre la sortie de l’euro, c’est un de mes désaccords avec le Front national, comme je suis contre la sortie de l’Union européenne. Je trouve que ce n’est pas la bonne solution, qu’on a bien d’autres problèmes qu’on peut régler sans sortir de l’euro. »

Le « souverainiste » Eric Zemmour se dévoilera totalement en prenant la même position que Ménard sur la question de l’euro. Le 12 mai 2017, il écrit dans le Figaro :

« Un économiste brillant, Jacques Sapir, homme de gauche et pourfendeur talentueux de l’euro, a convaincu ses nouveaux amis, Marine et Florian, que tout était possible. Que le rapprochement des deux rives, comme disait Chevènement, pourrait s’opérer autour d’un ennemi commun : l’euro… Jacques Sapir gère le cerveau de Florian Philippot, qui gère le cerveau de Marine Le Pen. Trio infernal. Trio de l’échec ».

Eric Zemmour, comme Robert Ménard et Finkielkraut (qui le fait sous un autre angle), attaque Philippot et son projet de sortie de l’euro. 

Ce qu’appelle Zemmour de ses vœux, c’est la création d’un parti néoconservateur et libéral faisant jonction avec les pseudos identitaires des Républicains comme Laurent Wauquiez et Nadine Morano. Le but étant d’empêcher toute émancipation véritable de la France qui est privée de ses organes de souveraineté par l’oligarchie judéo-protestante, israélo-anglo-américaine via l’Union européenne et l’OTAN.

Ce à quoi œuvre Eric Zemmour, comme je l’expliquais lors d’un entretien du 12 mai 2017 [7] – trois jours plus tard, Jacques Sapir fit (ou reprit) exactement la même analyse dans un texte où il répond à Zemmour [8] -, c’est à la neutralisation de toute la France de droite, identitaire et catholique, par un parti politique identitaire. C’est précisément le rôle que joue à gauche Jean-Luc Mélenchon.

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L’on voit ici toute la contradiction de la position de ce néo-FN en devenir : défendre l’identité française tout en se réclamant du libéralisme économique ; celui-là même qui, par le libre-échange mondialisé, réduit à peau de chagrin toutes les identités traditionnelles, notamment par l’immigration massive dont l’effet est double : la destruction de la culture du pays « d’accueil » et le déracinement des populations migrantes conduites justement à émigrer à cause du système libéral, notamment financier, qui appauvrit ce qu’on appelait le Tiers-monde.

Lorsque ce parti identitaire, libéral et néoconservateur sera créé, Marion Maréchal Le Pen, qui est encadrée par Gilbert Collard et Robert Ménard, pourra alors faire son « grand retour » en politique et jouer le rôle (au sens théâtral du terme) d’une Jeanne d’Arc des temps modernes, l’égérie de cette formation politique.

Mais pour ceux qui croiraient que cette droite inclut le catholicisme dans l’identité française, qu’ils se détrompent, il s’agit d’une identité républicaine comme le dit très clairement Marion Maréchal Le Pen :

« La question identitaire permet de transcender les clivages. Elle comporte une dimension abstraite, c’est vrai avec des symboles, la Marseillaise, la devise (républicaine : Liberté Égalité Fraternité), notre patrimoine républicain, et une dimension charnelle, notre terroir, notre gastronomie, la pierre locale avec laquelle on construit sa maison ». [9]

Vincent Peillon et Jean-Luc Mélenchon n’aurait pas dit mieux…

Si Ménard, Collard et Zemmour (qui est un ami de la famille) ne suffisent pas pour gérer le cerveau de Marion Maréchal Le Pen et la maintenir sur le droit chemin républicain, l’on pourra toujours faire appel à l’ami et conseiller occulte de Jean-Luc Mélenchon : Patrick Buisson.

Comme je l’écrivais plus haut, le rôle de la droite identitaire est précisément le même que celui de l’extrême gauche. Continuer à neutraliser les Français en les maintenant dans la division républicaine gauche/droite. Et à la manœuvre, nous retrouvons les mêmes individus à la solde des mêmes réseaux, à gauche comme à droite ; car la division politique ce n’est bon que pour le bas peuple…

En effet, comme le rapporte le journal Marianne (le 18 mars 2015) :

« Patrick Buisson, l’homme au dictaphone, était donc non seulement le conseiller occulte de Nicolas Sarkozy mais aussi celui de Jean-Luc Mélenchon. Vous lisez bien. De Jean-Luc Mélenchon ! C’est ce qu’affirment en tous cas deux journalistes du Monde, Ariane Chemin et Vanessa Schneider, dans leur livre « Le Mauvais Génie » ».

Les deux journalistes en question expliquèrent que :

« Mélenchon a pris l’habitude de consulter son nouvel ami avant chaque décision stratégique. Buisson met avec plaisir sa science des sondages à son service… Lorsque l’ami Jean-Luc Mélenchon se décide à concourir à la présidentielle (de 2012), son conseiller occulte le convainc chiffres à l’appui, qu’il a un espace à conquérir à gauche du PS ». [10]

Patrick Buisson dira d’ailleurs tout le bien qu’il pense de la campagne présidentielle menée par Jean-Luc Mélenchon en 2017 :

« En 2012, Mélenchon s’est en effet posé comme le chantre d’une France multiculturelle. Or, aujourd’hui, il se positionne davantage comme le candidat d’une France multiethnique, évacuant ainsi la dimension multiculturelle. Cette évolution est le résultat d’une vieille interrogation de sa part… Mélenchon est, avec Marine Le Pen, le seul à véritablement parler de religion dans cette campagne. Il adopte un discours qui emprunte des symboles à la spiritualité… Si le christianisme est le refus de la domination absolue de la marchandise, c’est-à-dire ce que la Bible condamne comme le culte des idoles, Mélenchon est plus chrétien que Fillon lorsque celui-ci se rend à Las Vegas ou entend faire de la France une smart nation ». [11]

C’est au terme de ce cirque démocratique animé par les partis politiques que débutera la politique réelle et conséquente. A défaut d’avoir supprimé les partis comme le suggérait Simone Weil, attendons que l’Histoire, qui s’accélère, les enterre.

Notes:

[1] Sur le messianisme républicain et socialiste voir : Youssef Hindi, La mystique de la laïcité, 2017, Sigest.

[2] Sur l’origine religieuse de la décomposition du système politique français voir : Emmanuel Todd, Après la démocratie, 2008, Gallimard.

[3] Gustave Le Bon, op. cit., p. 84.

[4] Voir mon article « La fin de la démocratie », 25/01/2017, Arrêt-Sur-Info : http://arretsurinfo.ch/la-fin-de-la…

[5] Le 30 avril 2017 sur RCJ : https://www.youtube.com/watch?v=LXw…

[6] http://www.lexpress.fr/actualite/po…

[7] Autopsie de l’élection présidentielle (Vernochet, Hindi) : https://www.youtube.com/watch?v=Olo…

[8] Jacques Sapir, Réponse à Zemmour, 15/05/2015, Russeurope : http://russeurope.hypotheses.org/6002

[9] http://www.medias-presse.info/mario…

[10] https://www.marianne.net/politique/…

[11] http://www.lefigaro.fr/elections/pr…


- Source : Geopolintel

Presseschau Juni 2017

mercredi, 31 mai 2017

How Vladimir Putin squashed arrogant Macron

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How Vladimir Putin squashed arrogant Macron

by 

Russian President Putin dismissed French President Macron's claims during Putin's visit to France that the only hope for Russia is to align with Europe.

The Kremlin has published the complete text of the brief but highly illuminating press conference which followed the Macron-Putin summit in Versailles.

I have previously expressed bafflement as to why Macron invited Putin to a summit meeting at all given that the extraordinarily hard line against Russia which he seems intent on following.  The text of the press conference provides the answer, and it shows how delusional and arrogant Europe’s leaders including Macron have become.

It turns out that Macron’s purpose was nothing less than the grandiose one of “educating” Putin on why Russia needs to align itself with Europe in order to ‘modernise’, which means reversing the domestic and foreign policy line it has been following since the crisis of 1998 of pursuing building its own ‘sovereign democracy’ and of aligning with China.

Macron sought to do this by conjuring up the supposed example of Russia’s Westernising tsar, Peter the Great.

That was why Macron invited Putin to a summit in Versailles, which is hosting an expedition commemorating Peter the Great’s visit to France in 1717, and why he opened his news conference with this extraordinary passage

First of all, I would like to thank President Putin for accepting the invitation which I extended to him during our telephone conversation some time after I took office. I invited him to come to this symbolic place, where today we celebrate the 300thanniversary, almost to the day, of Peter the Great’s visit to France. The Russian tsar arrived in France to better understand the secrets of the kingdom, which stunned the world.

During the visit, which lasted several weeks, Peter the Great spent several days at Versailles, which already then represented the pinnacle of arts and technology, and where the ideals professed by Enlightenment figures and the genius of the spirit of that era were already beginning to emerge in the early 18th century. It was in Versailles that Peter the Great met with engineers, writers, and archivists. As we know from history, he returned to Russia some time later with new ideas and beliefs, as well as sketches (which we will see together in a short while), with a great desire to modernise your country. He was elected Honorary Member of the Royal Academy of Sciences, which was a source of inspiration for him.

Peter the Great is a symbol of the Russia that wanted to become open to Europe and borrow from Europe the things that made it great and strong. We have just talked about this during our discussion. What is particularly important about this story, which is now three centuries old, is the dialogue between Russia and France that never stopped, the dialogue between our intellectuals and our cultures, which sowed the seeds of the friendship that has lasted to this day. This dialogue is marked by our outstanding thinkers, artists and statesmen.

You will see a sketch of the monument to Peter the Great, with which you are familiar, Mr President, since you were born in that beautiful city which is dear to you. This is the statue that became the pride of St Petersburg, your beloved city.

This Russia that is open to Europe, and this Franco-Russian friendship is what I wanted to share with you by inviting you here, to Versailles. This was the basis of our discussion today. This history transcends us and has cemented Franco-Russian friendship.

During the presidential election, France made a sovereign affirmation of its commitment to independence, its European choice and its desire to influence the fate of the world. None of the major challenges these days can be tackled without a dialogue with Russia.

This is exactly why I wanted to discuss together

(bold italics added)

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Any other leader would have let his anger at these condescending words show.  Putin instead – showing off his knowledge of Russian history, which is certainly greater than Macron’s – effortlessly brushed them off

I would also like to thank President Macron for inviting me to come to this wonderful corner of France, to Versailles, which I have never visited before. It is definitely an impressive place that speaks of France’s grandeur and its long history, which plays a substantial part in the ties our two countries share. This is reflected in the exhibition we are about to visit, an exhibition marking the 300th anniversary of the visit to France by tsar and reformer Peter I. The ties between Russia and France did not begin with this visit however, but go back much deeper in time.

The educated French public is familiar with Anna of Rus, Queen of France. She was the youngest daughter of Yaroslav the Wise, married Henri I and made a substantial contribution to France’s development as one of the founders of at least two European dynasties, the Bourbons and the Valois. One of these dynasties is on the throne to this day in Spain…..

The exhibition we will visit now presents priceless items from the State Hermitage Museum related to Peter the Great’s visit to France in 1717. As President Macron and I noted, this visit has become a major milestone in the history of our bilateral relations, setting them on a friendly track for many years to come…..

I would like to thank the President once again for his invitation. He mentioned that Peter the Great spent several weeks in France, but as we know, everything in the diplomatic world is built on the basis of reciprocity. I would also like to invite the President to visit Russia. I hope he will be able to spend several weeks in Moscow.

(bold italics added)

In other words the starting point of Russian history – and of Russia’s interactions with Europe – is not the reign of Peter the Great, and Russia does not simply learn from the West – as an inferior civilisation learns from a superior one  – but has had an equal and mutually beneficial millennially long interaction with it, whilst successful bilateral relations today depend not on some sort of ‘teacher-pupil’ relationship, but depend on reciprocity: on taking into account the other side’s interests.

Putin made the same point rather more sharply in an interview he gave to the French newspaper Le Figaro.

It is true that President Macron invited me to take part in the opening of the exhibition. However, let me tell you straight away that the relations between Russia and France have a much longer history and much deeper roots, as the French President and I both mentioned on several occasions today. In fact, the younger daughter of Yaroslav the Wise, one of Russia’s Grand Princesses, Anna came here in the 11th century to marry King Henry I of France.

She was actually called Anna of Rus, Queen of France. Her son Philip I of France was the founder of two European royal houses, the Valois and the Bourbons, and the latter rules in Spain to this day.

This goes to say that the roots of our relations go much deeper, although over the last 300 years they did pick up momentum. This is true. I very much hope that today’s event, the exhibition and my talks with President Macron will give a new impetus to these relations……

As I have said to my French colleague and our French friends today, Peter the Great was above all a reformer, a man who not only implemented the best and the most up-to-date practices, but also was undoubtedly a patriot, who fought to secure for Russia the place it deserved in international affairs.

But above all, he was committed to reforming his country, making it modern, resilient and forward-looking. He succeeded in many, if not all of his undertakings. He focused on research, education, culture, military affairs and statehood, leaving an immense legacy that Russia has been relying on to this day, let alone the fact that he founded my hometown, St Petersburg, which was the capital of Russia for many years.

(bold italics added)

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In other words, not only did Russian history and Russia’s interactions with Europe not begin with Peter the Great, but Peter the Great was like Putin first and foremost a Russian patriot all of whose actions were focused on making Russia strong so that it could better defend its national interests.

As well as putting Macron firmly in place about Peter the Great and Russian history, Putin during the press conference in his usual mischievous way gently ridiculed the suggestion that France is in any position to impose its own unilateral ‘red lines’ in Syria, as Macron purported to do

France of course is making its contribution to the fight against terrorism in Syria as part of the US-led international coalition. We do not know how much independence France has when it comes to operational matters because these are agreements between allies and we are not privy to that.

(bold italics added)

There has recently been some heart searching in Europe that by sticking to its tough policy Europe risks “losing” Russia.  Angela Merkel’s recent visit to Russia was it seems intended in part to calm these concerns.  Macron’s invitation to Putin also appears to have been motivated by these same concerns.  This is how the Financial Times reported them and explained the purpose behind Macron’s invitation to Putin

Mr Macron is now keen to reset the relationship with Moscow aides say. “There have been missed opportunities with Russia in the recent past, on Syria notably. The idea is to keep Russia close to Europe,” an adviser to Mr Macron said before the meeting.

The problem is that though Macron seems to realise the importance of restoring relations with Russia, he brings with him no new ideas of how to do it.  Conjuring up the misunderstood ghost of Peter the Great whilst refusing to address Russia’s concerns and whilst giving Russia stern lectures about Ukraine, Syria and the rights of gays in Chechnya, is certainly not the way.

The trouble is that despite the hammering that what is sometimes called the “European idea” has recently suffered because of Brexit, the election of Donald Trump, and the electoral gains in France of Marine Le Pen, the European political establishment remains in denial about the diminishing attractiveness of “Europe” be it to Russia, Turkey or anyone else.  The result is that they continue to overplay their hand, as Macron has just done with Putin.

Take this extraordinary comment of Michel Duclos, director of Académie Diplomatique Internationale and a former diplomat at the French embassy in Moscow, as reported by the Financial Times

Putin thought he would have an ally in Washington, which has proved not to be the case. At the beginning of the year he thought he would have a friend in the Elysée, and this has not been the case either.  Now everybody is talking about China. He desperately needs to patch things up with Europe, and he has an opportunity with Macron.

(bold italics added)

This is utterly delusional, fantasising that Russia sees China as a threat rather than an ally and is therefore obliged “to patch things up with Europe” on Europe’s (ie. Merkel’s and Macron’s) terms.  Coming shortly after the One Belt, One Road conference in Beijing, and shortly before Chinese President Xi Jinping’s visit to Russia, such a comment is beyond bizarre, and shows how parochial thinking in Europe has become.

As for Putin, whilst his meeting with Macron can hardly have satisfied him, it did at least provide him with an opportunity to see to some unfinished business.

At the peak last autumn of the West’s public relations campaign against Russia for its alleged bombing of Aleppo Putin cancelled a visit he was due to make to Paris to attend the opening of a Russian cultural centre.  Macron’s invitation now enabled Putin to visit the centre.

Putin is said to have cancelled his visit to France in the autumn because he expected a boorish reception from the French, with President Hollande refusing to meet with him.  He has now visited the centre whilst in France as an honoured guest, have been received in Versailles by President Macron.

Putin must have savoured the moment, all the more so as the reversal shows where the real power in the world now lies.

Sur Brzezinski et notre élite apocalyptique

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Sur Brzezinski et notre élite apocalyptique

 
Auteur : Nicolas Bonnal
Ex: http://zejournal.mobi 
 

Le conseiller Ubu est mort, mais gageons que son œuvre luciférienne va lui survivre. Il meurt salué quand on profane (malmène, dit lemonde.fr) la tombe du Général de Gaulle.

Relisons l’interview où Zbig fait l’éloge de sa politique d’appui au terrorisme islamiste. Il se peut d’ailleurs que Zbig sache que ce terrorisme n’est pas islamique (islamique au sens saoudien, mais pas au sens musulman, islamique au sens américain, mais pas au sens guénonien) mais oxydental si j’ose dire, un bon moyen avec le réchauffement climatique et la fraude fiscale de célébrer la venue de l’Etat totalitaire qui les excite tous depuis les années 1780.

Le fait que les quatre plus grosses cotisations boursières relèvent de cet espionnage-emprisonnement des âmes et de cet argent dématérialisé (Google, Amazon, Facebook, Apple) ne doit pas nous étonner. Zbig avait fait l’éloge de la société technétronique, nous prévenait dans son livre de la vague de populisme qu’auraient à redouter (tu parles !) les élites cosmopolites – qui ne faisaient que reprendre le comportement du siècle des Lumières, qui lui aussi rêva d’automates. Sur les origines réelles de Zbig, et pour comprendre ses méthodes illuminées, lisez Charles Novak (1).

Voici donc la courte interview de Zbigniew Brzezinski parue dans Le Nouvel Observateur numéro 1732 du 15 janvier 1998 :

Le Nouvel Observateur : « L’ancien directeur de la CIA Robert Gates l’affirme dans ses Mémoires : les services secrets américains ont commencé à aider les moudjahidine afghans six mois avant l’intervention soviétique. A l’époque, vous étiez le conseiller du président Carter pour les affaires de sécurité ; vous avez donc joué un rôle clé dans cette affaire. Vous confirmez? »

Zbigniew Brzezinski : « Oui. Selon la version officielle de l’histoire, l’aide de la CIA aux moudjahidine a débuté courant 1980, c’est-à-dire après que l’armée soviétique eut envahi l’Afghanistan, le 24 décembre 1979. Mais la réalité, gardée secrète jusqu’à présent, est toute autre : c’est en effet le 3 juillet 1979 que le président Carter a signé la première directive sur l’assistance clandestine aux opposants du régime prosoviétique de Kaboul. Et ce jour-là, j’ai écrit une note au président dans laquelle je lui expliquais qu’à mon avis cette aide allait entraîner une intervention militaire des Soviétiques ».

Le Nouvel Observateur : « Malgré ce risque, vous étiez partisan de cette “covert action” [opération clandestine]. Mais peut-être même souhaitiez-vous cette entrée en guerre des Soviétiques et cherchiez-vous à la provoquer ? »

Zbigniew Brzezinski : « Ce n’est pas tout à fait cela. Nous n’avons pas poussé les Russes à intervenir, mais nous avons sciemment augmenté la probabilité qu’ils le fassent.

Le Nouvel Observateur : « Lorsque les Soviétiques ont justifié leur intervention en affirmant qu’ils entendaient lutter contre une ingérence secrète des Etats-Unis en Afghanistan, personne ne les a crus. Pourtant, il y avait un fond de vérité… Vous ne regrettez rien aujourd’hui ? »

Zbigniew Brzezinski : « Regretter quoi ? Cette opération secrète était une excellente idée. Elle a eu pour effet d’attirer les Russes dans le piège afghan et vous voulez que je le regrette ? Le jour où les Soviétiques ont officiellement franchi la frontière, j’ai écrit au président Carter, en substance : “Nous avons maintenant l’occasion de donner à l’URSS sa guerre du Vietnam.” De fait, Moscou a dû mener pendant presque dix ans une guerre insupportable pour le régime, un conflit qui a entraîné la démoralisation et finalement l’éclatement de l’empire soviétique ».

Le Nouvel Observateur : « Vous ne regrettez pas non plus d’avoir favorisé l’intégrisme islamiste, d’avoir donné des armes, des conseils à de futurs terroristes ? »

Zbigniew Brzezinski : « Qu’est-ce qui est le plus important au regard de l’histoire du monde ? Les talibans ou la chute de l’empire soviétique ? Quelques excités islamistes ou la libération de l’Europe centrale et la fin de la guerre froide ? »

Le Nouvel Observateur : « “Quelques excités”? Mais on le dit et on le répète: le fondamentalisme islamique représente aujourd’hui une menace mondiale ».

Zbigniew Brzezinski : « Sottises ! Il faudrait, dit-on, que l’Occident ait une politique globale à l’égard de l’islamisme. C’est stupide: il n’y a pas d’islamisme global. Regardons l’Islam de manière rationnelle et non démagogique ou émotionnelle. C’est la première religion du monde avec 1,5 milliard de fidèles. Mais qu’y a-t-il de commun entre l’Arabie Saoudite fondamentaliste, le Maroc modéré, le Pakistan militariste, l’Egypte pro-occidentale ou l’Asie centrale sécularisée? Rien de plus que ce qui unit les pays de la chrétienté… »

Un petit ajout : l’Europe centrale a perdu 10% de sa population depuis la fin du communisme. Le nombre d’enfants passa de deux à un en Allemagne de l’Est. L’Ukraine sombre démographiquement, et la Russie perdit dix millions d’âmes en vingt ans de chute du communisme. Le NYT vient de rappeler que le taux de natalité s’effondre en Grèce depuis la crise sauce mondialiste imposée par les Goldman-Merkel-Zbig. Le mondialisme est un cannibalisme postmoderne et fier de l’être !

Pour parler d’un énergumène comme ça (et la Pologne ubuesque et russophobe en a eu d’autres, voyez Retinger-Bilderbergs, voyez Tusk-Europe, descendant de soldat nazi),  il n’y aurait que Dante (Enfer, XXXII) :

« … tous deux d’un même lit, et tous deux si dignes de la fosse glacée, que tu fatiguerais de tes recherches le cercle de Caïn sans trouver leurs pareils ».

1) JACOB FRANK, LE FAUX MESSIE Déviance de la kabbale ou théorie du complot (L’Harmattan)

mardi, 30 mai 2017

Brzezinski: il Carl Schmitt americano e la sua idea di impero

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Brzezinski: il Carl Schmitt americano e la sua idea di impero

Ex: http://www.linterferenza.info 

Il teorico del liberal-imperialismo Zbigniew Brzezinski è stato il più importante ed insidioso teorico reazionario di tutta la seconda metà del XX secolo.

Brzezinski fu il vero ispiratore, creatore e finanziatore di Al Qaeda in funzione anti Urss; dietro il golpe neonazista in Ucraina e la destabilizzazione della Siria c’è sempre la sua lunga mano. Esponente del sionismo cosmopolita non ha mai accettato le avventure militariste di Israele; per lui lo Stato ‘’per soli ebrei’’ doveva limitarsi ad essere una portaerei degli Usa senza rallentare troppo il progetto imperialistico nord-americano che prevede la conquista dell’Eurasia. Per questa ragione gli Usa, con tutta probabilità, non avranno più uno stratega del suo calibro, i plutosionisti vanno dietro ad Israele ‘’come un mulo’’ senza guardare alla rapace borghesia statunitense tanto cara al cinico teorico polacco.

Per questo esperto (di destra) di geopolitica Russia e Cina, o meglio tutto il blocco capitalistico euroasiatico, doveva essere smembrato; l’arma per realizzare il progetto di ‘’tribalizzazione’’ era ( ed è ) il separatismo etnico e religioso. lIn cosa differisce la Dottrina Brzezinski dalla Dottrina Kissinger? Un articolo molto documentato, di qualche anno fa, pubblicato nel sito dello studioso Miguel Martinez, ce le illustra entrambe:

‘’Lo “scontro delle civiltà”, prima di essere un articolo o un libro, è un progetto che si colloca ben al di sopra di Huntington. è un vero e proprio “piano di guerra” messo a punto da un raggruppamento di potere tra le due sponde dell’Atlantico che fa capo all’Inghilterra. La sovraccoperta del libro mette in evidenza gli elogi di due esponenti di questo mondo: Henry Kissinger e Zbignew Brzezinski. Il primo promuove gli schemi geopolitici sin dalla sua tesi di laurea ad Harvard, «A World Restored» in cui elogiava la diplomazia dell’“equilibrio delle forze” che fu instaurata al Congresso di Vienna del 1815 dal ministro degli Esteri britannico lord Castlereagh e dal Cancelliere austriaco principe di Metternich. Dopo la laurea, negli anni Cinquanta, Kissinger si dedicò a costruire quella rete harvardiana nelle varie amministrazioni democratiche e repubblicane di cui oggi Huntington è una delle figure di primo piano. Huntington è stato addestrato a ripetere quello che diceva Kissinger. Un esempio è il suo articolo apparso sul numero di Survival di gennaio-febbraio 1991, quando Bush e la Thatcher scatenarono la guerra del Golfo. Su quella rivista del britannico International Institute for Strategic Studies (IISS) Huntington scriveva che la politica americana nei confronti dell’Eurasia deve avere come premessa le teorie geopolitiche di Mackinder e adottare lo stesso approccio seguito da lord Castlereagh al Congresso di Vienna del 1815.

Brzezinski, invece, quando nel 1976 divenne Consigliere di Sicurezza Nazionale sotto Jimmy Carter, sviluppò una sua teoria geopolitica chiamata “l’Arco di Crisi”. Calcolava che tutta l’ampia regione lungo il fianco meridionale dell’Unione Sovietica sarebbe stata percorsa da instabilità sempre più destabilizzanti (a causa del “fondamentalismo islamico” oppure di conflitti tribali e razziali), e che questo doveva essere geopoliticamente sfruttato come un’arma contro l’impero sovietico. Nel National Security Council diretto da Brzezinski l’incarico di direttore della pianificazione della sicurezza era affidato ad Huntington. Brzezinski e Huntington erano giunti nell’amministrazione Carter passando per la Commissione Trilaterale, un’organizzazione fondata e finanziata da David Rockefeller nel 1974. Nel 1975 Huntington aveva realizzato per la Trilaterale lo studio «The Crisis of Democracy» in cui sosteneva che il mantenimento delle democrazie rappresentative e delle istituzioni che hanno una base popolare non è più affatto facile e garantito in un’epoca in cui l’imposizione di misure di austerità “richiede” regimi post-democratici e non-democratici’’ 1

Nel 1996 Brzezinski fonda il Central Asia Institute presso la School of Advanced International Studies della John Hopkins University. I soldi per il progetto provenivano dalla Smith Richardson Foundation ed è la stessa centrale imperialistica che permise a Brzezinski di finanziare gli strateghi reazionari di Harward e Samuel Hungtinton, il teorico dello ‘’scontro di civiltà’’. Il potere di quest’uomo fu, a dir poco, enorme. Devo ricordare che Brzezinski ‘’è stato uno dei primi promotori della carriera di Madeleine Albright, attuale segretario di Stato USA ( l’articolo risale a qualche anno fa ), prima alla Columbia University poi, nel 1978, portandola con sé, insieme ad Huntington, nel Consiglio di Sicurezza Nazionale di Carter per affidarle l’incarico di collegamento con il Congresso USA’’. Brzezinski dichiarò che la democrazia capitalistica per funzionare ha bisogno dell’apatia delle masse; le elite, per tenere buono il ‘’popolino’’, devono ricorrere a quella che Platone chiamò la ‘’nobile menzogna’’ castrando le rivendicazioni di libertà e giustizia sociale. Il pensiero geopolitico sopra illustrato, invece, prende il nome di Arco della crisi e – come vedremo – verrà riproposto anche in Siria.

Il segretario del Partito comunista siriano Ammar Baghdash, lo scorso anno a Roma, ci ha parlato della strategia imperialistica Usa, la sua analisi – certamente di grande spessore – è stata puntualmente sintetizzata da Fabrizio Marchi nelle sue linee guida essenziali:

“A Partire dagli anni ’80 – ha spiegato Baghdash – è in corso un progetto di destabilizzazione di tutto il Medio oriente da parte degli USA di cui Brzezinski fu il principale ideologo. Questa “teoria” si fonda sull’idea che esiste un’ area, che va dall’Asia centrale fino alla Somalia che è di interesse strategico per gli USA. Nello stesso tempo però questa vasta area deve essere tenuta in uno stato di costante tensione. Tale progetto prevede la distruzione e la frammentazione degli stati nazionali in tante entità e “staterelli” su base etnica e confessionale. E’ così che sono state create “tre Somalie”, la stessa sorte è toccata all’Irak, la Jugoslavia è stata distrutta, l’Afghanistan è stato occupato e anche la Libia è stata aggredita e poi smembrata’’ 2

Questo non ha impedito a Brzezinski di consigliare ad Obama, nel 2009, in caso di aggressione imperialistica israeliana contro l’Iran, di ‘’colpire i jet israeliani’’ 3. Per questa mente diabolica i nemici erano Russia e Cina, gli Usa non potevano perdere tempo, armi e denaro dietro a Netanyahu. Il vero sionismo, secondo Brzezinski, è quello anglosassone, erede del colonialismo britannico; l’imperialismo di Tel Aviv può aspettare ( ma non aspetta ).

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Professore di Obama alla Columbia University, impegnato in tutto il mondo a diffondere il suo pensiero reazionario partendo da una prospettiva certamente superiore rispetto ai più ottusi sionisti, negli ultimi mesi sembrò avvicinarsi a Donald Trump. L’Europa non è più un insieme di Stati vassalli ma una alleata. Il marxista Michele Basso ci svela quest’ultimo inganno, l’ultimo tranello di Brzezinski, articolato, complesso e, come sempre, mai banale:

‘’Brzezinski ha cambiato il linguaggio, non chiama più gli europei vassalli, ha fatto passi avanti nell’ipocrisia, pur senza raggiungere i vertici di virtuosismo di Obama. Ma non ci caschiamo. Se B. meno di 20 anni fa ci chiamava vassalli, non è credibile se oggi ci chiama alleati. E, se leggiamo bene il suo progetto, sotto le espressioni più caute, si cela la vecchia arroganza imperiale. 


Il vecchio piano egemonico non è stato cestinato, ma solo aggiornato.
Brzezinski comincia con un tono biblico ed espone 5 verità: 
“”Mentre finisce la loro epoca di dominio globale, gli Stati Uniti devono prendere l’iniziativa per riallineare l’architettura del potere globale.” 


Pone cinque verità fondamentali:
La prima di queste verità è che gli Stati Uniti sono ancora l’entità politicamente, economicamente e militarmente più potente del mondo, ma, dati i complessi cambiamenti geopolitici negli equilibri regionali, non sono più la potenza imperiale globale.” (Towards a Global Realignment, Zbigniew Brzezinski, The American Interest) (1)
Non seguiremo B. sul Monte Sinai, ed esporremo in modo informale le sue posizione, con le critiche.


Sulla via del dominio USA, Brzezinski trova due ostacoli : la forza militare russa e la potenza economica cinese, per ora non ancora tradotta in potenza bellica. Una guerra mondiale sarebbe troppo pericolosa, e quindi bisogna addomesticare le due potenze, offrendo soluzioni, nell’ambito del consenso di Washington, mescolate a minacce. Non si tratta di trovare accordi tra grandi stati. Ad ognuna delle 2 potenze vengono fissati d’autorità un percorso e relative zone d’influenza. Quello di Brzezinski non è tanto un messaggio alla Russia e alla Cina, quanto piuttosto una traccia di programma per il governo degli Stati Uniti, un’indicazione su come conservare, sia pure in una forma diversa, l’egemonia mondiale’’ 4

L’imperialismo Usa ha devastato tre quarti della popolazione mondiale con guerre neocoloniali degne dei regimi nazifascisti; Brzezinski se ne va con i suoi libri, le sue ampie conoscenze geopolitiche, un’ abilità diplomatica senza pari e qualche milione di morti sulla coscienza. Fu russofobo, amico di Al Qaeda e degli speculatori senza scrupoli che spaccano la schiena ad intere nazioni ma – non possiamo negarlo – padroneggiava le strategie militari ed aveva una cultura sconfinata. Per dirla con Brecht, in altri tempi, a questo strano personaggio con gli occhi da lucertola, in tanti gli avrebbero riservato un buon muro e delle buone pallottole.

http://www.kelebekler.com/caimani/24.htm

http://www.linterferenza.info/esteri/fianco-del-popolo-si...

https://comedonchisciotte.org/brzezinski-obama-dovrebbe-a...

http://www.pane-rose.it/files/index.php?c3:o49221:m2

 

World in flames - the deadly legacy of Cold War warrior Brzezinski

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World in flames - the deadly legacy of Cold War warrior Brzezinski

by Neil Clark

Ex: https://www.rt.com

Neil Clark is a journalist, writer, broadcaster and blogger. He has written for many newspapers and magazines in the UK and other countries including The Guardian, Morning Star, Daily and Sunday Express, Mail on Sunday, Daily Mail, Daily Telegraph, New Statesman, The Spectator, The Week, and The American Conservative. He is a regular pundit on RT and has also appeared on BBC TV and radio, Sky News, Press TV and the Voice of Russia. He is the co-founder of the Campaign For Public Ownership @PublicOwnership. His award winning blog can be found at www.neilclark66.blogspot.com. He tweets on politics and world affairs @NeilClark66
 
How ironic that a major upsurge in violence in Afghanistan has coincided with the death of Zbigniew Brzezinski, the viscerally anti-Russian Cold War warrior and architect of the US policy of backing jihadists in the country to 'bleed' the Soviet Union.

On Saturday, the first day of Ramadan, 18 people were killed in a suicide blast close to a military base in Khost Province. Meanwhile, attacks by militants on the security forces in Badghis Province reportedly left 36 dead and many more wounded. On Friday, another blast killed ten civilians in Herat Province.

2017 has been a very bloody year for Afghanistan, with the UN Assistance Mission reporting more than 2,100 civilians were killed or injured between January and March.

None of this was mentioned when the establishment eulogies to Brzezinski started pouring in.

I was one of several presidents who benefited from his wisdom and counsel,” said Barack Obama.

Former Presidents George H.W. Bush and Jimmy Carter also paid generous tributes. But while our condolences go out to Brzezinski’s family and friends at this difficult time, any objective assessment of what ‘Zbig’ actually achieved as US National Security Advisor would have to conclude that his influence was disastrous not just for the people of Afghanistan, but for the world as a whole. Put simply; the world would now be a much safer place if Brzezinski had used his considerable intellectual skills in pursuits other than global politics.

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Zbig's obsession in the late 1970s was with giving the Soviet Union their own Vietnam. Appointed President Carter’s National Security Advisor in 1977 Brzezinski found himself at loggerheads with Secretary of State Cyrus Vance, a man of peace who genuinely wanted to strengthen detente with Moscow.

Brzezinski’s anti-Soviet strategy was two-fold. Firstly, to aggressively promote the issue of human rights, the so-called ‘third basket’ of the 1975 Helsinki Accords, as a means of destabilizing the eastern bloc.

Brzezinski recognized the political advantage to be had from the human rights issue, for it put pressure on the Soviet Union and rallied opposition to Moscow,” said Jeremy Isaacs and Taylor Downing in their book Cold War. But there was great hypocrisy at play here, as ‘Zbig’ was quite happy to work with governments whose human rights records were far worse than that of the Soviet Union’s to achieve his objectives.

The second strand of his strategy was to try to entice the Kremlin to send troops into Afghanistan.

To understand how Afghanistan became a new and crucial front in the Cold War we have to go back to the summer of 1973. King Mohammed Zahir Shah, who had governed the country since 1933, was deposed by his cousin Mohammed Daoud Khan with the help of Afghan communists. Daoud though continued his country’s non-aligned policy and liked to say by way of illustration that he was “ready to light his American cigarettes with Russian matches.

However, the government in Kabul was increasingly courted by the US and tempted with offers of aid. Daoud banned the communist People’s Democratic Party of Afghanistan and dismissed Soviet-trained army officers. The result was the so-called ‘Saur Revolution,’ which brought the pro-Soviet Nur Muhammad Taraki to power in April 1978.

The left-wing government initiated reforms of land ownership and encouraged women to join literacy classes alongside men,” record Isaacs and Downing.

Eurasian chessboard & total surveillance: 10 quotes by the late Zbigniew https://on.rt.com/8cvs 

Hardline Islamic clerics weren’t too happy and religious opposition to the left-wing government grew. Brzezinski saw a great opportunity to back the anti-government Mujahedeen or ‘Soldiers of God.' It’s a commonly held, but erroneous view, that the US only started to support the fundamentalist ‘rebels’ after the Soviet tanks had rolled into Kabul at Christmas 1979.

In fact, US financial assistance for anti-government forces had begun BEFORE the invasion- and was expressly designed to provoke a Soviet military response. In 1998 Brzezinski admitted that he had got President Carter to sign the first order for secret aid to ‘rebels’ in July 1979 a full five months before the Soviets intervened.

I wrote a note to the president in which I explained to him that in my opinion, this aid was going to induce a Soviet military intervention,” Brzezinski said. Even before that, US officials had been meeting with ‘rebel’ leaders. While in 1977 Zbig had set up the Nationalities Working Group - whose goal was to weaken the Soviet Union by stirring up ethnic and religious tensions.

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The Kremlin was faced with a terrible dilemma. It was damned if it did intervene to help the beleaguered Afghan government, and damned if it didn’t. There was a fear Islamic fundamentalism if prevailing in Afghanistan after the Islamic Revolution in Iran, could spread to the Soviet Union itself and on top of this NATO had agreed to site Pershing and Cruise missiles in Europe.

But still the Kremlin, perhaps suspecting a trap was being set for them, was reluctant to commit ground troops. Taraki pleaded with Moscow for more assistance and visited the Kremlin in September 1979. But not long afterward Taraki himself was toppled (and killed by suffocation with pillows) with his Prime Minister Hafizullah Amin, taking over as president. Moscow believed that Amin was getting ready to pivot toward the west.

The Kremlin finally decided to act, even though there was still opposition from within the Politburo. On 24th December 1979, Brzezinski got the Christmas present from ‘Santa’ Brezhnev that he had long wanted. “The day that the Soviets officially crossed the border, I wrote to President Carter, essentially: ‘We now have the opportunity of giving to the USSR its Vietnam War,'” he later admitted. Cyrus Vance urged a diplomatic solution, but unfortunately, Carter listened to Zbig. 

The national security advisor flew to Pakistan in early 1980 and posed, two years before the first Rambo film, for photographs holding a Chinese-made machine gun at the Khyber Pass. “Your cause is right, and God is on your side,” he told the assembled holy warriors.

Over the next decade, billions of dollars of aid and weaponry from the US and their allies poured in for the Islamist rebels, euphemistically labeled ‘freedom fighters.'

In 1982, Ronald Reagan even dedicated the Space Shuttle Columbia to the anti-government fighters.

The struggle of the Afghan people represents man’s highest aspiration for freedom,” the President declared

It wasn’t just Afghan ‘rebels’ who were fighting against the socialist government in Kabul. Encouraged and equipped by the US and their allies, between 25,000 and 80,000 fighters came in from other countries.

Hawks in Washington, following Brzezinski’s anti-Moscow lead, did all they could to prevent a diplomatic solution to the conflict. The aim, to use Zbig’s phrase, was to “make the Soviets bleed as much and as long as is possible.

Mikhail Gorbachev’s warnings about the dangers of Islamic fundamentalism and a hardliner takeover of Afghanistan having far-reaching global consequences went unheeded. The Taliban and Al-Qaeda grew out of the Mujahedeen and then many years later, the US led an invasion of Afghanistan to try and get rid of the Taliban. But the Taliban is still there (as is ISIS and Al-Qaeda) and has just launched a deadly new spring offensive.

Afghanistan has known nothing but war these last forty or so years and Brzezinski’s desire to give the Soviet Union “its Vietnam War” has an awful lot to do with it.

Not only that but his strategy of backing jihadists to destabilize and help bring down secular, socialistic governments friendly to the Soviet Union or Russia has been copied in other countries, such as Libya and Syria with such devastating consequences nationally and internationally.

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Not that the ‘great man’ showed any remorse for what he had done. Far from it. In 1998 he was asked: “Do you regret having supported Islamic fundamentalism, which has given arms and advice to future terrorists?” Brzezinski replied: “What was more important to the history of the world? The Taliban or the collapse of the Soviet empire? Some agitated Muslims or the liberation of Central Europe and the end of the Cold War?

When his interviewer then countered with “Some agitated Moslems”? But it has been said and repeated: Islamic fundamentalism represents a world menace today, Brzezinski’s response was to say ‘Nonsense.'

In 2008 when he was asked again about his Afghanistan policies Brzezinski saidI would not hesitate to do it again.” When we look back at the disagreements in 1979 and 1980 between Zbig and the more cautious Cyrus Vance, who labeled Brzezinski “evil” time has surely shown us who was right and who was wrong. If only Vance and not the too-clever-by-half academic had prevailed.

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lundi, 29 mai 2017

The Real Story of Zbigniew Brzezinski That the Media Isn’t Telling

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The Real Story of Zbigniew Brzezinski That the Media Isn’t Telling 

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(ANTIMEDIA) Zbigniew Brzezinski, former national security advisor to President Jimmy Carter, died Friday at a hospital in Virginia at the age of 89. Though the New York Times acknowledged that the former government advisor was a “hawkish strategic theorist,” misrepresenting his legacy as one of otherwise infinite positivity may not be as easy as the establishment might like to think.

As the United Kingdom plays around with levels of the so-called “terror threat” following a devastating attack by an ISIS-inspired individual — and as the Philippines goes into an almost complete state of martial law following ISIS-inspired destruction — Brzezinski’s timely death serves as a reminder to seek a deeper understanding of where modern terrorism originated in the first place.

As the New York Times explains, Brzezinski’s “rigid hatred of the Soviet Union” guided much of America’s foreign policy “for better or worse.” From the Times:

“He supported billions in military aid for Islamic militants fighting invading Soviet troops in Afghanistan. He tacitly encouraged China to continue backing the murderous regime of Pol Pot in Cambodia, lest the Soviet-backed Vietnamese take over that country.[emphasis added]

While it is progressive of the New York Times to note Brzezinski’s support for Islamic militants, downplaying the effect of his vindictive foreign policy agenda with a mere sentence does an injustice to the true horror behind Brzezinski’s policies.

Because a 1973 coup in Afghanistan had installed a new secular government that was leaning towards the Soviets, the U.S.  endeavored to undermine this new government by organizing multiple coup attempts through America’s lackey states, Pakistan and Iran (the latter was under the control of the U.S.-backed Shah at the time.) In July 1979, Brzezinski officially authorized aid to the mujahideen rebels in Afghanistan to be delivered through the CIA’s program “Operation Cyclone.”

Many people defend America’s decision to arm the mujahideen in Afghanistan because they believe it was necessary to defend the country and the wider region from Soviet aggression. However, Brzesinski’s own statements directly contradict this rationale. In a 1998 interview, Brzezinski admitted that in conducting this operation, the Carter administration had “knowingly increased the probability” that the Soviets would intervene militarily (suggesting they began arming the Islamist factions before the Soviets invaded, making the rationale redundant since there was no invasion Afghanistan freedom fighters needed to repel at the time). Brzezinski then stated:

Regret what? That secret operation was an excellent idea. It had the effect of drawing the Russians into the Afghan trap and you want me to regret it? The day that the Soviets officially crossed the border, I wrote to President Carter: We now have the opportunity of giving to the USSR its Vietnam war.”

This statement went further than merely boasting at the instigation of war and the ultimate collapse of the Soviet Union. In his memoir, entitled “From the Shadows,” Robert Gates — former CIA director under Ronald Reagan and George H.W. Bush and secretary of defense under both George W. Bush and Barack Obama — directly confirmed this covert operation began six months prior to the Soviet invasion with the actual intention of luring the Soviets into a Vietnam-style quagmire.

Brzezinski knew exactly what he was doing. The Soviets were then bogged down in Afghanistan for approximately ten years, fighting an endless supply of American-supplied weapons and trained fighters. At the time, the media even went so far as to laud Osama bin Laden — one of the most influential figures in Brzezinski’s covert operation. We all know how that story ended.

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Even with full knowledge of what his CIA-funded creation had become, in 1998 Brzezinski stated the following to his interviewers:

“What is most important to the history of the world? The Taliban or the collapse of the Soviet empire? Some stirred-up Moslems or the liberation of Central Europe and the end of the cold war?”

The interviewer at the time, refusing to allow this answer to pass, retorted:

“Some stirred-up Moslems? But it has been said and repeated: Islamic fundamentalism represents a world menace today.”

Brzezinski dismissed this statement outright, replying: “Nonsense!”

This occurred back when the journalists asked government officials pressing questions, a rare occurrence today.

Brzezinski’s support for these radical elements led directly to the formation of al-Qaeda, which literally translates to “the base,” as it was the base in which to launch the repulsion of the anticipated Soviet invasion. It also led to the creation of the Taliban, a deadly entity currently deadlocked in an endless battle with NATO forces.

Further, despite Brzezinski’s statements, which attempt to depict a lasting defeat of the Russian empire, the truth is that for Brzezinski, the cold war never ended. Though he was a critic of the 2003 invasion of Iraq, Brzezinski’s stranglehold over American foreign policy continued right up until his death.

It is no coincidence that in Syria, the Obama administration deployed an Afghanistan-quagmire-type strategy toward another Russian ally — Assad in Syria. A cable leaked by Wikileaks dated December 2006 — authored by William Roebuck, who was chargé d’affaires at the US embassy in Damascus at the time — stated:

“We believe Bashar’s weaknesses are in how he chooses to react to looming issues, both perceived and real, such as the conflict between economic reform steps (however limited) and entrenched, corrupt forces, the Kurdish question, and the potential threat to the regime from the increasing presence of transiting Islamist extremists. This cable summarizes our assessment of these vulnerabilities and suggests that there may be actions, statements, and signals that the USG can send that will improve the likelihood of such opportunities arising.” [emphasis added]

Much like Operation Cyclone, under Barack Obama, the CIA was spending approximately $1 billion a year training Syrian rebels (to engage in terrorist tactics, nonetheless). The majority of these rebels share ISIS’ core ideology and have the express aim of establishing Sharia law in Syria.

Just like in Afghanistan, the Syrian war formally drew in Russia in 2015, and Brzezinski’s legacy was kept alive through Obama’s direct warning to Russia’s Vladimir Putin that he was leading Russia into another Afghanistan-style quagmire.

So where might Obama have gotten this Brzezinski-authored playbook from, plunging Syria further into a horrifying six-year-long war that has, again, drawn in a major nuclear power in a conflict rife with war crimes and crimes against humanity?

The answer: from Brzezinski himself. According to Obama, Brzezinski is a personal mentor of his, an “outstanding friend” from whom he has learned immensely. In light of this knowledge, is it any surprise that we saw so many conflicts erupt out of nowhere during Obama’s presidency?

On  February 7, 2014, the BBC published a transcript of a bugged phone conversation between Assistant Secretary of State Victoria Nuland and the U.S. Ambassador to Ukraine, Geoffrey Pyatt. In that phone call, the representatives were discussing who they wanted to place in the Ukrainian government following a coup that ousted Russian-aligned president Viktor Yanukovych.

Lo and behold, Brzezinski himself advocated taking over Ukraine in his 1998 book, The Grand Chessboard, stating Ukraine was “a new and important space on the Eurasian chessboard…a geopolitical pivot because its very existence as an independent country (means) Russia ceases to be a Eurasian empire.” Brzezinski warned against allowing Russia to control Ukraine because “Russia automatically again regains the wherewithal to become a powerful imperial state, spanning Europe and Asia.”

Following Obama, Donald Trump came into office with a completely different mentality, willing to work with Russia and the Syrian government in combatting ISIS. Unsurprisingly, Brzezinski did not support Trump’s bid for the presidency and believed Trump’s foreign policy ideas lacked coherence.

All that being said, just last year Brzezinski appeared to have changed his stance on global affairs and instead began to advocate a “global realignment” — a redistribution of global power — in light of the fact that the U.S. is no longer the global imperial power it once was. However, he still seemed to indicate that without America’s global leadership role, the result would be “global chaos,” so it seemed unlikely his change in perception was rooted in any actual meaningful change on the geopolitical chessboard.

Further, the CIA’s very existence relies on the idea of a Russian threat, as has been evidenced by the agency’s complete assault on the Trump administration whenever it appears détente is possible with the former Soviet Union.

Brzezinski died safely in a hospital bed, unlike the millions of displaced and murdered civilians who were pawns in Brzezinski’s twisted, geopolitical chess games of blood and lunacy. His legacy is one of militant jihadism, the formation of al-Qaeda, the most devastating attack on U.S. soil by a foreign entity in our recent history, and the complete denigration of Russia as an everlasting adversary with which peace cannot — and should not — ever be attained.

« Le grand échiquier » de Zbigniew Brzezinski

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« Le grand échiquier » de Zbigniew Brzezinski

par Philippe Raggi

Ex: http://www.polemia.com 

L’œil américain sur l’échiquier mondial.

♦ Il est toujours bon de rappeler certaines choses, même si celles-ci furent dites il n’y a pas si longtemps de cela ; n’est-ce pas un des premiers principes pédagogiques ?
Ainsi, les propos de Zbigniew Brzezinski peuvent-ils prendre aujourd’hui peut-être davantage de reliefs, de couleurs, quatorze ans après la publication française de son ouvrage intitulé Le grand échiquier paru chez Fayard.

Très proche de l’exécutif américain, ancien conseiller à la sécurité de la présidence des Etats-Unis, expert fort écouté du Center for Strategic and International Studies, membre du très influent Counsil on Foreign Relations, Zbigniew Brzezinski est loin d’être un personnage de second rang. Quelques années après le médiatique « Clash of civilisations » de Samuel P. Huntington, où développant le concept d’Occident cet auteur désignait les adversaires des Etats-Unis et l’importance du bloc islamo-confuséen, et où le paradigme de l’après guerre froide devenait le choc des civilisations, Brzezinski faisait paraître The grand chessboard. Cet ouvrage est un examen sérieux de géopolitique mondiale, et trace les objectifs stratégiques des Etats-Unis pour les prochaines décennies.

Dès l’introduction, nous sommes renseignés sur la portée de l’ouvrage ; il ne s’agit pas d’un énième travail de géostratégie présentant les forces, les interactions, les évolutions, les constantes du monde contemporain, mais bien d’une vision de géostratégie s’inscrivant dans une eschatologie terrifiante. Le but est clair : asseoir et renforcer le rôle dominant des Etats-Unis comme première puissance mondiale ; pour cela, nous dit Brzezinski, il faut à tout prix empêcher l’émergence d’une puissance sur le continent eurasien capable de rivaliser avec les Etats-Unis. En effet, nous dit-il, celui qui tiendrait ce continent serait le maître du monde ; Hitler et Staline, qui l’avaient compris, s’y sont d’ailleurs essayés dans le passé mais sans succès. Les Etats-Unis doivent veiller au respect légitime de la primauté américaine sur cette Eurasie, car ses objectifs sont « généreux ». Ainsi, dans cette logique implacable, défier l’Amérique serait agir contre « les intérêts fondamentaux de l’humanité ». Tout est dit.

Dans le premier chapitre, nous est brossé le tableau de l’évolution de la puissance américaine depuis 1898 (guerre contre l’Espagne) jusqu’à son état actuel de première puissance mondiale. Nous y voyons cette attitude anti-européenne constitutive de la création des Etats-Unis : cette Europe aux « privilèges archaïques et aux hiérarchies sociales rigides ». La première irruption des Etats-Unis dans la géopolitique européenne n’est pas abordée du point de vue de ses portées réelles, meurtrières (les quatorze points de Wilson portant en germe les conflits européens à venir), mais sous l’angle du formidable idéalisme américain allié à une puissance militaire, économique sans précédent qui font que ses principes sont pris en compte dans la recherche de solutions aux problèmes européens ; le nouvel acteur de l’arène internationale fait valoir sa vision du monde.

La fin de la seconde guerre mondiale fait émerger un monde bipolaire, et le temps de la guerre froide voit se mettre en place des enjeux géopolitiques clairement définis : les Etats-Unis contre l’Eurasie (URSS), avec le monde comme enjeu. Avec l’effondrement et l’éclatement de l’Union Soviétique, les Etats-Unis deviennent, nous dit Brzezinski, « la première puissance globale de l’histoire ». Le parallèle avec Rome est vite amené, et nous apprenons que Rome (empire simplement régional) est même dépassée.

L’auteur établit ensuite la liste des empires ayant eu une aspiration à la domination mondiale ; il y en a eu trois : l’empire romain, la Chine impériale et l’empire mongol. Parmi ces trois, seul l’empire mongol approche la définition moderne de puissance mondiale, nous dit Brzezinski ; seul cet empire peut être comparé aux Etats-Unis d’aujourd’hui. Mais, après deux siècles d’existence (du XIIIème au XVème siècle), cet empire disparaissait sans laisser de traces ; ce qui devrait faire réfléchir d’avantage l’auteur.

L’Europe devient ensuite le foyer de la puissance globale et le lieu où se déroule les luttes pour l’acquérir, sans toutefois être dominé par un Etat en particulier. Brzezinski note que la France en premier lieu (jusqu’en 1815), puis la Grande-Bretagne (jusqu’en 1914) ont eu leur période de prééminence. Mais, aucun de ces empires n’a vraiment été global. Le fait que les Etats-Unis se soient élevés au rang de puissance globale est, lit-on, unique dans l’histoire. Ce pays a un appareil militaire qui est le seul à avoir un rayon d’action global.

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Cette prééminence fait de l’ombre à la Russie et à la Chine ; néanmoins, le retard technologique de ces deux pays fait qu’ils n’ont pas de politique significative sur le plan mondial. Dans les quatre domaines clés (militaire, économique, technologique et culturel) les Etats-Unis sont dominants, et ceci lui confère la position de seule superpuissance globale.

Brzezinski développe ensuite ce « système global » propre aux Etats-Unis. La puissance globale des Etats-Unis viendrait d’une part du pluralisme de sa société et d’autre part de son système politique. Incidemment, nous apprenons que par le passé les Européens, dans leurs visées impériales, n’ont été que des « aventuriers ». Autre élément de ce système : les idéaux démocratiques sont aujourd’hui identifiés dans le monde comme issus de la tradition politique américaine ; les Etats-Unis sont devenus Le modèle incontournable. La doctrine américaine, « mélange actif » d’idéalisme et d’égoïsme, est le seul qui prévaut; bien entendu ceci pour le plus grand profit de tous.

Mais cette suprématie américaine repose également, apprend t-on, sur un système élaboré d’alliances couvrant la planète. L’OTAN, l’APEC, le FMI, l’OMC, etc. (dans lesquels les Etats-Unis ont un rôle prépondérant, sinon directif) constituent un réseau mondial actif et incontournable dans la constitution et la conservation de la puissance globale américaine. Et les Etats-Unis se doivent de conserver cette position d’hégémonie globale sans précédent ; il y aurait comme une « mission » confiée à ce pays. Il lui faut impérativement prévenir toute émergence de rivaux, maintenir le statu quo ; ceci au nom du bien être de l’humanité, bien entendu.

De nouveau, dans le second chapitre, et avec la même logique utilisé par l’auteur dans l’introduction, on apprend que le maintien de la prééminence des Etats-Unis dans le monde va de pair avec la paix dans le monde. L’enjeu est l’Eurasie, nous dit Brzezinski ; C’est l’Eurasie qui est « l’échiquier », c’est là que se déroule le jeu pour la domination mondiale. Apparaît alors la phobie des Etats-Unis : une éventuelle unité politique de l’Eurasie. Et l’auteur d’établir l’univers des possibles, la recension des différents cas de figures qui feraient que les Etats-Unis seraient en position d’affaiblissement ; nous apprenons que l’hégémonie américaine est superficielle, et qu’elle ne passe pas par un contrôle direct sur le monde. C’est ce qui distinguerait l’Amérique des empires du passé. De plus, toujours dans les faiblesses du « géant », il y a le fait que le système de la démocratie « exclu toute mobilisation impériale » ; mais on peut en douter justement par ces moyens d’alliances et de coalitions très « incitatifs » mis en place. Nous sommes également surpris dans la vision que Brzezinski prête aux Américains face à leur statut de superpuissance mondiale sans rivale : ils ne considèreraient pas que ce statut leur confère des avantages particuliers. Les faits prouveraient plutôt autre chose.

Nous abordons plus loin les thèmes de la géostratégie et de la géopolitique. Sans surprise, nous apprenons que la géographie prédestine les priorités immédiates des pays ; nous le savions depuis au moins Napoléon. Halford J. Mackinder au début du siècle avait tracé déjà ce que nous avions vu plus haut développé par Brzezinski, à savoir que « qui gouverne l’Europe de l’Est domine le heartland, qui gouverne le heartland domine l’île-monde, et qui gouverne l’île-monde domine le monde » (le heartland étant le cœur continental). L’Amérique suit donc cette voie pour parvenir au maintien de son rang.

Suit une analyse des principaux acteurs et une reconnaissance appropriée du terrain. Les Etats eurasiens possédant une réelle dynamique géostratégique gênent les Etats-Unis, il s’agit donc pour ces derniers de formuler des politiques spécifiques pour contrebalancer cet état de fait. Ceci peut se faire par trois grands impératifs : « éviter les collusions entre vassaux et les maintenir dans l’état de dépendance que justifie leur sécurité ; cultiver la docilité des sujets protégés ; empêcher les barbares de former des alliances offensives ». Tout le programme des Etats-Unis est là. Pour la poursuite de son analyse, Brzezinski distingue les « acteurs géostratégiques » (France, Allemagne, Russie, Chine et Inde) des « pivots géopolitiques » (Ukraine, Azerbaïdjan, Corée, Turquie et Iran). Les premiers sont en mesure de modifier les relations internationales, « au risque d’affecter les intérêts de l’Amérique » ; les seconds ont une position géographique leur donnant « un rôle clé pour accéder à certaines régions ou leur permet de couper un acteur de premier plan des ressources qui lui sont nécessaires ».

La France et l’Allemagne sont deux acteurs géostratégiques clés qui, par « leur vision de l’Europe unie », (…) « projet ambitieux », (…) « s’efforcent de modifier le statu quo ». Ces acteurs sont l’objet « d’une attention toute particulière des Etats-Unis ». Cependant, on peut se poser la question de la « réelle volonté d’indépendance européenne » instiguée par ces deux pays.

La Russie, joueur de premier plan malgré l’affaiblissement de son Etat, n’a pas tranché quant à son attitude vis à vis des Etats-Unis : partenaire ou adversaire ? La Chine, puissance régionale importante, a des ambitions élevées : la Grande Chine. Le Japon, puissance internationale de premier ordre mais qui ne souhaite pas s’impliquer dans la politique continentale en Asie. Maintenir les relations avec le Japon est un impératif pour les Etats-Unis, ne serait-ce que pour maintenir la stabilité régionale. L’Inde, qui se définit comme un rival de la Chine, est le seul pôle de pouvoir régional en Asie du Sud ; cependant ce pays n’est pas gênant pour l’Amérique car il ne contrarie pas les intérêts américains en Eurasie. L’Ukraine, l’Azerbaïdjan : le sort de ces deux pays dicteront ce que sera ou ne sera pas la Russie à l’avenir. La Turquie, facteur de stabilité dans la Mer Noire, sert de contrepoids à la Russie dans le Caucase, d’antidote au fondamentalisme islamique, et de point d’ancrage au Sud pour l’OTAN. Brzezinski nous fait là un chantage à l’islamisme pour que la Turquie intègre l’Union Européenne : « l’Amérique va profiter de son influence en Europe pour soutenir l’admission éventuelle de la Turquie dans l’UE, et mettre un point d’honneur à la traiter comme un état européen » afin qu’Ankara ne glisse vers les intégristes islamiques. Mais les motifs américains sont aussi plus prosaïques : les Etats-Unis soutiendront « avec force l’ambition qu’ont les Turcs de mettre en place un pipeline reliant Bakou à Ceyhan qui servirait de débouché à la majeure partie des ressources en énergie du bassin de la mer Caspienne ». L’Iran est, curieusement, un élément stabilisateur dans la redistribution du pouvoir en Asie Centrale ; il empêche la Russie de menacer les intérêts américains dans la région du golfe persique. « Il n’est pas dans l’intérêt des Etats-Unis de continuer à avoir des relations hostiles avec l’Iran », et ceci « malgré son sentiment religieux, à condition que celui-ci ne se traduise pas par un sentiment anti-occidental ». Mais les véritables raisons pointent quelques lignes plus bas, avec « la participation des Etats-Unis au financement de projets de pipelines entre l’Iran, l’Azerbaïdjan et le Turkménistan ».

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Vis à vis de l’Europe, les USA sont, dans les principes tout au moins, pour la construction européenne ; cependant, leur souhait est une Europe vassale. L’OTAN est non seulement le support essentiel de l’influence américaine mais aussi le cadre de sa présence militaire en Europe de l’Ouest. Pour autant, c’est un réel partenariat que souhaite l’Amérique ; on peut se demander toutefois, à l’aune de ces points de vues contradictoires (une Europe à la fois vassale et partenaire), quelle est la marge de manœuvre laissée à l’Europe par les Etats-Unis, et dans quels domaines elle pourrait s’exercer.

La problématique géostratégique européenne sera, lit-on, directement influencée par l’attitude de la Russie et de sa propre problématique. Et pour faire face à toute éventualité, les Etats-Unis doivent empêcher la Russie de « recouvrer un jour le statut de deuxième puissance mondiale » ; à terme, ce pays posera un problème lors de son rétablissement comme « empire ». L’Asie centrale, zone inflammable, pourrait devenir le champ de violents affrontements entre Etats-nations. Le Golfe persique est une chasse gardée des Etats-Unis ; « la sécurité dans cette zone est du ressort de l’Amérique ». On comprend mieux les enjeux de la guerre menée contre l’Irak. Le défi du fondamentalisme islamique quant à lui « n’est guère stratégique » ; ce qui expliquerait l’attitude ambiguë des USA à l’égard de celui-ci. L’Islam n’a pas d’ « Etat-phare » dirait Huntington. La Chine pour sa part évolue, mais l’incertitude demeure quant à sa démocratisation. Brzezinski note que dans le cas de l’émergence d’une « grande Chine », le Japon resterait passif ; cette neutralité cause quelques craintes aux Etats-Unis. De plus, les Etats-Unis doivent se prémunir contre l’éventualité d’un développement de l’axe sino-japonais. L’Amérique doit faire des concessions à la Chine si elle veut traiter avec elle ; « il faut en payer le prix » nous dit l’auteur. Toujours dans cette zone, la mesure impérative de la stratégie US est « le maintien de la présence américaine en Corée du Sud » ; elle est d’« une importance capitale ». Une autre crainte américaine serait la naissance d’une grande coalition entre la Chine, la Russie et peut-être l’Iran ; une coalition anti-hégémonique, « unie par des rancunes complémentaires ». Enfin, pour maintenir la primauté américaine, la solution adoptée et recommandée est « l’intégration de tous ces Etats dans des ensembles multilatéraux, reliés entre eux, et sous l’égide des Etats-Unis ».

Le chapitre suivant aborde l’Europe, « tête de pont de la démocratie », où il faut entendre en fait, bien sûr, « tête de pont des Etats-Unis ». L’Union Européenne, union supranationale, dans le cas où elle réussirait deviendrait une puissance globale, apprend t-on ; ce qui veut dire qu’elle ne l’est pas aujourd’hui. La réussite de ce projet, permettrait à ces pays européens « de bénéficier d’un niveau de vie comparable à celui des Etats-Unis » ; mais est-ce vraiment la panacée, et a-t-on besoin de cette Europe-là pour y parvenir ? Par ailleurs, ce niveau de vie n’est-il pas déjà atteint ? Dans l’appréciation de cette idée de projet européen, on note toujours un « oui, mais » ; en effet, cette Europe est placée incidemment « sous l’égide américaine ». Nous pouvons à juste titre nous demander où est le réel « partenariat », « la réelle équité » tant vantée par l’auteur ?

Brzezinski nous fait un tableau sans concession de l’Union Européenne : les Etats européens dépendent des Etats-Unis pour leur sécurité ; une « Europe vraiment européenne n’existe pas » ; et poursuit-il, « sans détour, l’Europe de l’Ouest reste un protectorat américain ». Tous ceci est un soufflet à ceux qui pensent que l’Europe, grâce à l’Union, est la structure permettant une indépendance vis à vis des Etats-Unis. Comme la situation de l’Union européenne est floue, indécise, « les Etats-Unis ne doivent pas hésiter à prendre des initiatives décisives ».

« Le problème central pour l’Amérique est de bâtir une Europe fondée sur les relations franco-allemandes, viable, liée aux Etats-Unis et qui élargisse le système international de coopération démocratique dont dépend l’exercice de l’hégémonie globale de l’Amérique ». Ainsi, comme partout ailleurs, les USA se moquent de leurs « alliés » du moment ; seuls comptent les intérêts finaux américains. Observant la politique européenne et son évolution récente, Brzezinski nous dit que la lutte contre la montée « de l’extrémisme politique et du nationalisme étriqué » doit se faire par la constitution « d’une Europe plus vaste que la somme de ses parties – c’est à dire capable de s’assigner un rôle mondial dans la promotion de la démocratie et dans la défense des droits de l’homme ». Le procédé est toujours le même ; pour asseoir ses fins, il faut « diluer» les entités dans des ensembles plus vastes. De plus, dans le processus de construction « européenne », l’UEO apparaît de fait comme l’antichambre de l’OTAN. Il est trop tôt, nous dit Brzezinski, pour fixer catégoriquement les limites orientales de l’Europe. Cependant, pour ce qui est du connu, « l’objectif géostratégique central de l’Amérique en Europe est de consolider sa tête de pont sur le continent eurasien » ; ceci pour constituer un tremplin dans le but « d’instaurer en Eurasie un ordre international fondé sur la démocratie et la coopération », en fait sur la domination américaine.

Le rôle de l’Allemagne est celui du bon vassal, « bon citoyen de l’Europe, partisan déterminé des Etats-Unis » ; elle n’a jamais remis en cause « le rôle central des Etats-Unis dans la sécurité du continent ». C’est l’effondrement du bloc soviétique qui a fait que « pour l’Allemagne, la subordination à la France n’offrait aucun bénéfice particulier ». Elle a aujourd’hui un rôle entraînant ; « en entretenant des relations étroites avec la puissante Allemagne, ses voisins bénéficient de la protection rapprochée des Etats-Unis ». Avec le rapprochement germano-polonais, « l’Allemagne peut exercer son influence jusque dans les pays baltes, l’Ukraine, la Biélorussie ». La sphère d’influence allemande s’est déplacée vers l’Est, et « la réussite de ces initiatives confirme la position dominante de l’Allemagne en Europe centrale ». Sans l’élargissement de l’OTAN aux pays de l’Est, « l’Amérique essuierait une défaite d’une ampleur mondiale », note Brzezinski. Ainsi, la collaboration américano-germanique est-elle « nécessaire pour élargir l’Europe vers l’Est ». Par ailleurs, nous apprenons que « l’Europe ne se réalisera pas sous l’égide de Berlin » ; parions toutefois que, pour l’auteur, cela ne s’envisage bien plutôt « sous l‘égide de Washington ».

Quant à la France, « puissance moyenne post-impériale », elle n’a pas les moyens de ses prétentions. Son rêve de grandeur pour une Europe sous conduite française correspondrait pour elle, nous dit l’auteur, à la « grandeur de la France ». Cependant, elle pourrait avoir des velléités pour traiter directement avec la Russie, et ainsi s’affranchir relativement des Etats-Unis ; nous voyons poindre là une légère inquiétude vis à vis de la France. Pour autant, la France est tout de même « un partenaire indispensable pour arrimer définitivement l’Allemagne à l’Europe ». N’étant pas assez forte pour faire obstacle aux objectifs géostratégiques américains en Europe, « la France avec ses particularismes et ses emportements peut être tolérée ». Quant au couple franco-allemand est primordial pour les intérêts américains ; une remise en cause de cette unité « marquerait un retour en arrière de l’Europe », et serait « une catastrophe pour la position américaine sur le continent ». Il est clair également que les Etats-Unis se servent de l’Allemagne (dominant économiquement en Europe) pour canaliser et « tenir » la France.

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La chapitre suivant, intitulé « Le trou noir », traite de la Russie à l’aune des changements survenus depuis la fin de l’Union Soviétique et la naissance de la Communauté des Etats Indépendants. « Il est indispensable que l’Amérique contre toute tentative de restauration impériale au centre de l’Eurasie » qui ferait obstacle à ses objectifs géostratégiques premiers : « l’instauration d’un système euro-atlantique ». Après l’effondrement de l’Empire, qui a vu un vide politique (le « trou noir ») s’instaurer au cœur même de l’Eurasie, et qui a ramené la Russie « au niveau d’une puissance régionale du tiers monde », Brzezinski constate que cet état a très peu d’espaces « géopolitiquement sûrs ».

Les frontières actuelles de la Russie ont reculé de plus de mille kilomètres vers le Nord après 1991, et les états qui l’entourent actuellement constituent une ceinture, un obstacle à son épanouissement, à son développement ; ceci tant vers l’Est que vers la Mer Noire et le Sud-Est de l’ancien Empire. L’auteur fournit une réponse américaine aux questions russes ; l’Amérique se préoccupe de savoir « ce qu’est la Russie, et ce que doivent être ses missions ainsi que son territoire légitime ». Mais la raison essentielle qui fait le regard critique, systématique américain vis à vis de la Russie est qu’elle a « une identité eurasienne », une « personnalité eurasienne », ce que les Etats-Unis n’ont pas par nature. Et si les Etats-Unis soutiennent l’Ukraine c’est que sans ce dernier, aucune restauration impériale n’est possible pour la Russie. C’est l’application de la technique du « roll back », celle du refoulement de la Russie vers l’Asie.

Plus loin, Brzezinski note que les Etats de l’ex-URSS, pour échapper aux nouvelles visées « impériales » russes, « ont cherché à tisser leurs propres réseaux de relations internationales, avec l’Ouest pour l’essentiel, mais aussi avec la Chine ou les pays musulmans au Sud ». La seule solution honorable pour la Russie, nous dit l’auteur, est « une direction partagée avec l’Amérique » ; ce pays « devrait se résoudre à jouer un rôle de tampon entre l’expansionnisme chinois et l’Ouest », à choisir l’Europe, alliée des Etats-Unis, pour faire face à d’éventuelles visées expansionnistes chinoises. Reste donc pour Moscou le « choix européen, seule perspective géostratégique réaliste » ; et, par choix « européen » ont peut entendre, en fait, choix « occidentalo-américain ». Pour les Etats-Unis, « la Russie paraît vouée à devenir un problème », et d’autant plus si d’aventure une alliance avec la Chine et l’Iran se concrétisait. C’est la raison pour laquelle les Etats-Unis doivent « éviter de détourner la Russie de son meilleur choix géopolitique » à savoir, l’Europe atlantiste. La Russie doit s’intégrer à l’Europe, en suivant un processus graduel, commençant par sa « participation au Conseil de l’Europe », à l’instar de la Turquie Kémaliste qui « s’est engagée sur la voie de la modernisation, de l’européanisation et de la démocratisation » ; la deuxième étape de cet arrimage européen de la Russie serait la proposition d’une charte avec l’OTAN par l’Europe et l’Amérique. Enfin, ultime étape dans ce processus, l’intégration de la Russie dans l’Union Européenne. Cependant, précise l’auteur, le choix de l’Europe pour la Russie se fera plus facilement une fois l’Ukraine intégrée elle-même à l’OTAN et à l’Union Européenne.

Les « Balkans eurasiens » sont l’objet du chapitre suivant. Ces nouveaux « Balkans » sont constitués de neufs pays : le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan, l’Ouzbékistan, le Turkménistan, l’Azerbaïdjan, l’Arménie, la Géorgie et l’Afghanistan. Les facteurs d’instabilité des ces « Balkans eurasiens » sont nombreux : de graves difficultés nationales, des frontières contestées des voisins ou des minorités ethniques, peu d’homogénéité nationale, des luttes territoriales, ethniques ou religieuses. Toutes les options peuvent donc être envisagées quant à l’avenir de cette région, nous dit Brzezinski.

Les voisins intéressés, nourrissant des visées politiques sur la région sont la Russie, la Turquie, l’Iran et la Chine. La Russie qui veut retrouver sa zone d’influence, renouer avec ses républiques d’hier, et dont les visées géopolitiques vont vers le Sud, en direction de l’Azerbaïdjan et du Kazakhstan.; la Turquie qui se considère comme le leader potentiel d’une communauté turcophone aux frontières très floues ; l’Iran, dont le principal souci est le renouveau de l’islam en Asie centrale ; la Chine enfin, que les ressources énergétiques de la région attirent, et qui veut y avoir un accès direct hors contrôle de Moscou. Les motifs d’intérêts sont essentiellement économiques : « la région renferme une énorme concentration de réserve de gaz naturel, d’importantes ressources pétrolières, auxquelles viennent s’ajouter des gisements de minerais, notamment des mines d’or ». Mais il y a aussi des raisons plus profondes (et qu’il est curieux de voir soulever par un américain) des facteurs « relevant de l’histoire ».

D’autres pays ont leurs regards tournés vers cette région : le Pakistan qui veut exercer une influence politique en Afghanistan et profiter à terme de la construction de pipelines reliant l’Asie centrale à la Mer d’Oman. L’Inde qui, pour faire face aux projets du Pakistan et à la montée de l’influence chinoise, est favorable au développement de l’influence iranienne en Afghanistan, ainsi qu’à une présence russe plus importante dans ses anciennes républiques. Les Etats-Unis enfin, qui « agissent en coulisse », cherchent à ménager le pluralisme géopolitique, et tentent « d’empêcher la Russie d’avoir la suprématie ». La dynamique russe et les « ambitions anachroniques » de Moscou dans cette région sont « nuisibles à la stabilité de celle-ci ». Et nous apprenons que « les objectifs géostratégiques américains recouvrent en fait les intérêts économiques de l’Europe et de l’Extrême-orient » ; nous sommes toujours dans cette logique « philanthropique » américaine. L’engagement des Etats-Unis dans cette région, nous dit Brzezinski, est considérée par les pays concernés comme « nécessaire à leur survie ». Les motifs généraux américains sont les pipelines et leurs tracés actuels ; le but des Etats-Unis étant de ne plus passer par des pipelines courant sur le territoire russe, non plus au Nord donc mais par le Sud et la médiane de cette région des Balkans eurasiens. « Si un pipeline traversait la Mer Caspienne pour atteindre l’Azerbaïdjan et, de là, rejoignait la Méditerranée en passant par la Turquie, tandis qu’un autre débouchait sur la Mer d’Oman en passant par l’Iran, aucune puissance unique ne détiendrait le monopole de l’accès à la région ». On comprend aisément à cette lumière les actions et les soutiens américains à tel ou tel pays ; on peut saisir ainsi la bienveillance des Etats-Unis pour les « étudiants en théologie », les Pachtouns de Kaboul, au détriment des Tadjiks d’Ahmed Shah Massoud concentrés dans les régions du Nord de l’Afghanistan.

Dans l’avenir, Brzezinski voit dans ses Balkans eurasiens une montée de l’islamisme, des conflits ethniques, un morcellement politique, et une guerre ouverte le long de la frontière méridionale de la Russie. Une zone donc qui fera sans doute parler d’elle bientôt.

Quelle doit être la politique américaine en extrême orient ? C’est l’objet du chapitre suivant. Pour être efficace, elle doit avoir un point d’ancrage dans cette région, nous dit l’auteur. Il est essentiel, poursuit-il, que les Etats-Unis aient d’étroites relations avec le Japon, et qu’ils établissent une coopération avec la Chine. Si l’extrême orient connaît aujourd’hui un dynamisme économique extraordinaire, il va néanmoins de pair avec une incertitude politique croissante. C’est « un volcan politique en sommeil » ; il ne possède pas de « structures de coopération multilatérale » comme l’Union européenne et l’OTAN, et ce malgré l’ASEAN. Cette région est devenue, selon l’Institut International d’Etudes Stratégiques, « le plus gros importateur d’armes, dépassant l’Europe et le Moyen-Orient ».

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Il existe dans cette partie du monde de nombreux points de frictions : les relations entre la Chine et Taiwan ; les îles Paracels et Spratly, objets de multiples convoitises ; l’archipel Senkaku qui sont disputées par la Chine et le Japon ; la division de la Corée et l’instabilité inhérente à la Corée du Nord ; les îles Kouriles, sujets à controverses entre la Russie et le Japon ; enfin, des conflits territoriaux et / ou ethniques divers, le long de la frontière chinoise, également entre le japon et la Corée, enfin entre la Chine et l’Indonésie à propos des limites océaniques. La Chine est « la puissance militaire dominante de la région » ; et, dans l’absence d’équilibre entre les puissances, l’on a vu l’Australie et l’Indonésie se lancer dans une plus grande coopération militaire ; Singapour a également, avec ces deux pays, développé une coopération en matière de sécurité. La probabilité de voir se réaliser ces conflits dépendront « de la présence et du comportement américains ».

Brzezinski vante la Chine du passé, « pays qui [ au XVIIème siècle ] dominait le monde en termes de productivité agricole, d’innovation industrielle et par son niveau de vie ». Puis, il compatit avec les « cent cinquante années d’humiliation qu’elle a subies » ; la Chine doit être « lavée de l’outrage causé à chaque chinois », et « les auteurs doivent être châtiés ». Parmi les auteurs, la Grande-Bretagne a été dépossédée de son Empire, la Russie a perdu son prestige et une partie de son territoire ; restent les Etats-Unis et le Japon qui sont le principal souci de la Chine aujourd’hui. Selon l’auteur, la Chine refuserait « une véritable alliance sino-russe à long terme, car elle aurait pour conséquence de renforcer l’alliance nippo-américaine » et car « cette alliance empêcherait la Chine d’accéder à des technologies modernes et à des capitaux, indispensables à son développement ».

Nous est brossé ensuite les différents cas de figure possibles. L’auteur fait état des prévisions prometteuses relatives à la Chine ; cependant, il doute de ses capacités à « maintenir pendant vingt ans ses taux de croissance spectaculaire ». Actuellement, nous dit-il, la croissance rapide de la Chine accentue la fracture sociale liée à la répartition des richesses ; ces inégalités ont un impact sur la stabilité du pays. Mais le rayonnement de la Chine « pourraient bien amener les riches chinois d’outre-mer à se reconnaître dans les aspirations de la Chine ». Autre cas de figure évoqué, l’éventualité d’un repli sur soi de la Chine.

Dans son espace régional, la Chine joue le Pakistan et la Birmanie contre l’Inde son « rival géopolitique ». L’objectif de Pékin serait « une plus grande influence stratégique sur l’Asie du Sud-Est », contrôler le détroit de Malacca et le goulet de Singapour. La Chine élabore « une sphère d’influence régionale » ceci en particulier vers ses voisins de l’Ouest qui cherchent un contre poids à l’influence russe. Brzezinski traite des relations américano-chinoise mais sans comprendre l’attitude de Pékin, et en jouant les naïfs : « (…) en raison de ce qu’ils sont et de leur simple présence, les Etats-Unis deviennent involontairement l’adversaire de la Chine au lieu d’être leur allié naturel ». Par ailleurs, les Chinois savent que « leur influence dans la région se trouverait automatiquement renforcée par la moindre attaque qui viendrait miner le prestige américain ». L’objectif central de la politique chinoise serait d’affaiblir l’Amérique pour que cette dernière ait besoin d’une Chine « dominant la région » et « mondialement puissante pour partenaire ».

Autre point d’extrême orient analysé par l’auteur : le Japon, dont les relations avec l’Amérique, nous dit-il, feraient dépendre l’avenir géopolitique de la Chine. Le paradoxe du Japon est qu’il « a beau être riche, dynamique et économiquement puissant, il n’en est pas moins un Etat isolé dans sa région et politiquement limité dans la mesure où il est tributaire d’un allié puissant qui s’avère être non seulement le garant de l’ordre mondial mais aussi son principal rival économique » : les Etats-Unis. Mais, « la seule véritable question politique pour le Japon consiste à savoir comment utiliser la protection des Etats-Unis afin de servir ses propres intérêts ». Le Japon est, apprend-t-on, un pays «qui ne se satisfait pas du statu quo mondial ». Depuis le milieu des années quatre-vingt-dix, note Brzezinski, on observe une redéfinition de la politique étrangère de ce pays. Cette redéfinition porte le Japon à « ménager la Chine plutôt que de laisser le soin aux Etats-Unis de la contenir directement ». Cependant « très peu [de japonais] se prononcent en faveur d’une grande entente entre le Japon et la Chine » car cela déstabiliserait la région, et provoquerait le désengagement des USA, subordonnant la Corée et Taiwan à la Chine, mettant « le Japon à la merci de cette dernière ».

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Les Etats-Unis veilleront à ce que le Japon mette « en place une coopération véritablement internationale, mieux institutionnalisée » à l’instar du Canada, « Etat respecté pour l’utilisation constructive de ses richesses et de son pouvoir, et qui ne suscite ni craintes ni ressentiments ». Les objectifs globaux des USA étant de faire du Japon « le partenaire essentiel et privilégié de la construction d’un système » de coopération mondiale.

La partie n’est pas gagnée d’avance en extrême orient pour les Etats-Unis, concède Brzezinski, car « la création d’une tête de pont démocratique est loin d’être imminente (…) contrairement à ce qui s’est passé en Europe ». On note la prudence des Etats-Unis vis à vis de la Chine : « il est préférable de la traiter comme un acteur crucial sur l’échiquier mondial », et la faire participer au G7, lui donnant accordant ainsi du crédit et satisfaisant son orgueil. Les USA doivent également « se montrer conciliant sur certaines questions, tout en restant ferme sur d’autres », poursuit Brzezinski. Et revenant sur le problème de Taiwan, nous apprenons que « les Etats-Unis interviendraient pour défendre non pas l’indépendance de Taiwan, mais leurs propres intérêts géopolitiques dans la région Asie-Pacifique » ; voilà qui est clair. Pour ce qui concerne la Corée et le Japon, l’Amérique peut « jouer un rôle décisif en soutenant la réconciliation » ; la stabilité apportée faciliterait « le maintien de la présence des Etats-Unis en extrême orient », et cette réconciliation « pourrait servir de base à une éventuelle réunification » de la Corée

Toutefois, nous dit Brzezinski, les Etats-Unis ne sont pas seulement la première superpuissance globale, mais seront très probablement la dernière, ceci à cause de la diffusion de plus en plus généralisée du savoir et de la dispersion du pouvoir économique. Si les Etats-Unis ont pu exercer une prépondérance économique mondiale, ils le doivent à « la nature cosmopolite de [leur] société (…) qui [leur] a permis (…) d’asseoir plus facilement leur hégémonie (…) sans pour autant laisser transparaître [leur] caractère strictement national ». Il est peu probable qu’un autre pays puisse faire de même ; « pour simplifier, n’importe qui peut devenir Américain, mais seul un Chinois peut être Chinois ». Il transparaît dans ces propos une négation radicale de l’altérité. Les Etats-Unis ne veulent pas « l’autre », ils ne le conçoivent même pas ; ils ne connaissent que l’autre en tant que « même », un clone en quelque sorte ; piètre intelligence du monde, de la richesse, de la diversité de l’homme que ce rapport à l’autre, spécifiquement américain.

Comme la puissance Américaine ne saurait durer sans fin (nous ne sommes pas arrivé avec le triomphe de l’Amérique et de ses « idéaux » à la fin de l’Histoire, pour reprendre les mots d’un illuminé nommé Francis Fukuyama), Brzezinski nous trace « l’après domination états-unienne ». Le legs de l’Amérique au monde, à l’histoire, doit être une démocratie planétairement triomphante, nous dit-il, et surtout, la création d’une « structure de coopération mondiale (les Nations Unies sont « archaïques ») (…) qui assumerait le pouvoir de « régent » mondial ». Voilà donc un testament établi pour la poursuite mondiale – et jusqu’à la fin des temps – du « rêve américain ». Mais chacun sait que les temps comme les rêves ont toujours une fin.

Si la recension des objectifs géostratégiques américains est établie, la formulation et la structure interne de l’ouvrage sont assez confuses puisque l’on retrouve souvent des éléments concernant un sujet deux ou trois chapitres plus loin. L’auteur manque un peu de rigueur dans son exposition. Plus généralement, si l’on comprend la logique de ce discours de la part d’un américain, on ne peut décemment acquiescer aux propos de Zbigniew Brzezinski. Dès lors que l’on n’est pas américain, on ne peut pas souscrire aux thèses énoncées dans ce livre; ce serait sinon, pour prendre l’exemple d’un animal, comprendre les motivations de son prédateur, et accepter de se laisser dévorer par lui. Si certains constats de l’auteur sont justes et relèvent du bon sens, il n’en demeure pas moins qu’il faut combattre ces objectifs impériaux / impérialistes américains malgré cette apathie qui caractérise malheureusement les Européens en général et les Français en particulier, cet état de « dormition » dont parle Dominique Venner (1).

Philippe Raggi
29/04/2014

PS : J’avais écrit ce commentaire sur le livre de Brzezinski dès la parution de son ouvrage en France. Je n’ai rien modifié à ce texte depuis lors.

Source : A l’Est de Suez, Blog de Philippe Raggi sur l’Asie du Sud-Est et notamment sur l’Indonésie.
http://philippe-raggi.blogspot.fr/2014/04/loeil-americain...

Zbigniew Brzezinski, The Grand Chessboard : American Primacy and Its Geostrategic Imperatives, New York, Basic Books, 1997.
Le grand échiquier, traduction de The Grand Chessboard : American Primacy and Its Geostrategic Imperatives, Paris, Collection Pluriel, Hachette Littérature, 1997
Le grand échiquier, éditions Fayard/Pluriel, mars 2011, 288 pages (réédition)

Zbigniew Brzezinski est expert au Center for Strategic and International Studies (Washington, DC) et professeur à l’université Johns Hopkins de Baltimore. Il fut conseiller du président Carter, s’oppose à Reagan, Clinton et Bush et reste toujours un ardent partisan de la suprématie américaine dans le monde..

Note :

(1) Cf. : http://www.dominiquevenner.fr/2010/07/l%E2%80%99europe-en...

Correspondance Polémia – 5/05/2014

dimanche, 28 mai 2017

Massenmigration in welthistorischer Perspektive

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Massenmigration in welthistorischer Perspektive

Der Untertitel dieses Buches, Über die Unvereinbarkeit von Sozialstaat und Masseneinwanderung, ist dagegen irreführend. Das ist gut so. Zu diesem Thema gäbe es schließlich wirklich nichts mehr zu sagen. Wer bis jetzt nicht begriffen hat, daß ein Solidarsystem nur aufgrund der Exklusivität seiner Leistungen funktionieren kann, daß auf gut Deutsch „wir nicht das Sozialamt der Welt sein können“, ohne unsere Sozialsysteme durch Überbeanspruchung in den Zusammenbruch zu treiben, der wird es nie verstehen.

Zum Glück hat Rolf Peter Sieferle (1949-2016) weit mehr zu bieten als diese Trivialität. In Das Migrationsproblem versucht er das Phänomen der Masseneinwanderung innerhalb des funktionalen Rahmens der heutigen westlichen Demokratie zu erklären und geschichtlich einzuordnen. Das alles geschieht auf knappen 124 Seiten. Sieferles Problem besteht daher nicht, wie der Titel befürchten ließ, in der ewigen Wiederholung des bereits Gesagten. Im Gegenteil: Bei diesem Großessay – das Wort „Studie“ taugt hier wirklich nicht – muß er sich den Vorwurf gefallen lassen, die Masse gebündelt präsentierter Einsichten kaum zusammenhalten zu können.

Ebenso lesbar wie umfassend

Trotz des Mangels an innerer Struktur bleibt das Buch jedoch ebenso lesbar, wie es umfassend ist. Es gelingt Sieferle vom Kern seiner Erörterung, der destruktiven Wechselwirkung zwischen Sozialstaat und Einwanderung, in welcher der Sozialstaat die Einwanderer anzieht und diese den Sozialstaat überdehnen, Verbindungen in fast alle Richtungen aufzubauen.

Er beginnt mit den Ursachen der Migration und macht deutlich, daß es angesichts der Bevölkerungsexplosion der Dritten Welt keinen relevanten Unterschied zwischen Wirtschaftsmigranten und Bürgerkriegsflüchtlingen gibt. Vom welthistorisch unvermeidlichen Rückgang der „Bürgerschaftsrente“ in den alten Industrieländern geht er über zur Entlarvung der verschiedenen Narrative, mit denen die Politik der Masseneinwanderung ihr Handeln bemäntelt.

Einwanderer stoßen nicht in „leere Räume“

Insbesondere eine einfache Erkenntnis verdient es gerade auch von den Gegnern des multikulturellen Experiments zur Kenntnis genommen zu werden: Die derzeitige Masseneinwanderung hat nichts mit der rückläufigen Demographie der entwickelten Länder zu tun. Diese ist vielmehr eine gesunde Entwicklung in einer Zeit, in der das Massensterben durch Infektionskrankheiten glücklicherweise der Vergangenheit angehört.

Die „Invasoren“ (org. Sieferle) stoßen nicht in leere Räume vor. Im Gegenteil, sie ziehen normalerweise aus dünner besiedelten in dichter besiedelte Gebiete. Sieferle leugnet nicht den von Gunnar Heinsohn postulierten demographischen Druck des Jugendüberschusses, aber die komplementäre Idee eines demographischen Soges aus dem kinderarmen Europa, der ja immer ein „selber schuld“ impliziert, verweist er ins Reich der Legenden. Dasselbe gilt für die sich selbst so bezeichnende antiimperiale Ideologie, die die Armut der Dritten Welt durch angeblich ausbeuterischen Handel mit der Ersten erklärt. Als ob diese Länder nicht schon lange vor der Kolonialzeit arm gewesen wären und das Handelsvolumen der Industrieländer untereinander nicht ihren Warenaustausch mit den Entwicklungsländern um ein Mehrfaches überstiege.

Die ochlokratische Degeneration

Dabei spricht Sieferle den Europäern keineswegs die Verantwortung für ihr derzeitiges Dilemma ab. Im Gegenteil, er betrachtet ihre gegenwärtigen politischen Systeme als unreformierbar korrumpiert. Manchmal beschleicht einen dabei der Verdacht, der unspektakuläre Titel des Buches diene der Verschleierung, um zumindest das Geschrei der Sorte bundesrepublikanischer Kritikaster abzuhalten, die solch ein Buch sowieso nicht lesen, aber bei einer treffenderen Inhaltsbeschreibung schon wegen des Titels in das übliche Gekreische verfallen wären.

Sieferle sieht unsere Demokratie jedenfalls in vollem ochlokratischen Verfall, der sich an der steigenden Staatsverschuldung, die ja nichts anderes als Konsum auf Pump ist, geradezu messen lasse. Kurz erörtert er die Probleme der verschiedenen Formen staatlicher Degeneration um schließlich die Frage zu stellen, ob das chinesische System nicht besser geeignet wäre die Nachhaltigkeitsprobleme des 21. Jahrhunderts zu bewältigen.

Universalistische Ethik und tribalistische Moral

In dieser Ochlokratie wirke nun die universalistische Ethik der Gleichheitsideologie katastrophal. Das infantilisierte Volk wähle auch in der Ethik den Weg des geringsten Widerstandes und finde nichts dabei, sich durch die Aufnahme unintegrierbarer „Barbaren“ (org. Sieferle) jenes gute Gewissen zu kaufen, daß in den Wohlfahrtszonen zum Lebensstandard gehöre.

Hier liegt jedoch auch die größte Schwäche des Buches. Sieferle, der sonst weit mehr Erscheinungen erörtert, als hier behandelt werden können, schweigt sich über die Entstehung und Verbreitung der multikulturellen Ideologie aus. Sie scheint ihm vom Himmel gefallen, ein unabwendbares Schicksal der abendländischen Zivilisation. Lediglich den Nationalsozialismus macht er als Ursache aus. Hier verfällt Sieferle jenem ganz speziellen konservativen Auschwitzkult, der Hitler die Schuld am eigenen Versagen zuschiebt. Angesichts eines solchen Verhängnisses kommt es ihm gar nicht mehr in den Sinn sich zu fragen, ob die gegenwärtige metapolitische Misere nicht vielmehr das Ergebnis harter propagandistischer Arbeit der Linken war, die mit ebensolchen Anstrengungen auch in die Mülltonne der Geschichte getreten werden kann. Stattdessen nimmt das Buch entschieden defätistische Züge an.

Wieder einmal die Deutschen

Mit dem Holocaust als Ursache des Multikulturalismus stößt Sieferle auch auf eine merkwürdige Version der These vom deutschen Sonderweg, die sich durch das ganze Buch zieht. Gerade Deutschland erscheint ihm als das unangefochtene Zentrum und der Ausgangspunkt des multikulturellen Wahnsinns. Damit verglichen sei der restliche Westen noch relativ normal. In seinem anderen Nachlaßwerk, Finis Germania, wird dies noch deutlicher, gepaart mit einer für solche Ansichten nicht untypischen Anglophilie, die das gegenwärtigen England und Amerika, aber auch Frankreich als „bürgerlich-aristokratische Welt“ bezeichnet.

Angesichts des jahrzehntelang von keiner Polizei behinderten Handels pakistanischer Banden mit englischen Mädchen, den regelmäßig brennenden französischen Vorstädten und der absurden Exzesse amerikanischer social justice warriors, dürften jedoch alle auf deutsche Besonderheiten verweisenden Erklärungen der multikulturellen Ideologie schwer haltbar sein. Damit ist es freilich auch nicht möglich, sich durch den Verweis auf ein angebliches geschichtliches Verhängnis von der eigenen Handlungsverantwortung loszusprechen.

Die eigentlichen Probleme

Sehr sinnvoll ist hingegen Sieferles Einordnung des Migrationsproblems in die geschichtlichen Horizonte unserer Zeit. Angesichts seiner langjährigen Beschäftigung mit dem Thema ist es nicht verwunderlich, daß er hier vor allem an die unbewältigten energiewirtschaftlichen Fragen unserer industriellen Zivilisation denkt. Die gegenwärtige Wirtschaftsweise zerstöre rasch die eigenen Grundlagen und eine neue Nachhaltigkeit sei nur durch massive technologische Durchbrüche – und keineswegs durch Nullwachstum – möglich.

Ob ein islamisiertes oder afrikanisiertes Europa zu dieser tatsächlichen Menschheitsaufgabe seinen Beitrag wird leisten können, sei doch mehr als fraglich. Mit dieser Einordnung zeigt Sieferle das Migrationsproblem als das auf, was es letztlich ist: Ein neuer Barbarensturm, den wir angesichts drängendster anderer Probleme derzeit brauchen können wie einen Kopfschuß.

Rolf Peter Sieferle: Das Migrationsproblem. Über die Unvereinbarkeit von Sozialstaat und Masseneinwanderung. Die Werkreihe von TUMULT#01. Hg. von Frank Böckelmann. 136 Seiten.

Bildhintergrund: Regina Sieferle (privat)CC-BY-SA 4.0

Le dossier Macron et le retour de Boris Vian

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Le dossier Macron et le retour de Boris Vian

par Nicolas Bonnal

Ex: http://www.dedefensa.org 

Tout le monde a souligné à foison leur ressemblance. Or j’avais signé aux Belles Lettres en 2008 un contrat sur Boris Vian et notre modernité. Je vivais alors dans la Bolivie de mon cher Evo Morales, plus précisément à Sucre (et dans le Gran hôtel de Che Guevara qui plus est, un trois étoiles à neuf euros), et malheureusement l’Alliance française du coin de la rue n’avait pas un seul exemplaire de l’œuvre du maître ! Le web était moins riche que maintenant et je n’honorai donc pas mon contrat. Et comme on ne versait plus d’à-valoir…

J’ai tout de même retrouvé quelques textes, et je les donne à mes lecteurs préférés...

"On est curieusement entrés dans l'ère de l'écume des jours"

De l'écume des jours ? Oui, celle de Boris Vian, qui se résume à deux axes, par-delà les provocations verbales du petit maître oublié : les gens deviennent puérils, ludiques, et l'espace, l'espace vital surtout se rétrécit.

Comme nos contemporains, les "adulescents" de Vian sont très ludiques ; ils sont aussi techno-dépendants, rêvent de pianocktail et de patinage ; ils ne sont pas très sexués et ils ne sont pas, mais alors pas du tout politisés. Ils rêvent d'être des ignares, et d'ailleurs on va tuer le Jean-Sol Partre national (ah, nos intellos rive gauche !) pour bien marquer ce rêve américain. On rêve de jazz et de négritude, comme aujourd'hui de rap et d’exotisme cheap. Avec ces certitudes, on ignore où l'on est, on ignore même si l'on est. Vian a célébré le modèle du jeune con, qui allait vieillir un beau jour (le jeune, pas le con). Et on a fait de cela le modèle du progrès, du moderne, de la jeunesse, de la mode. Imaginez les héros de Boris Vian avec cinquante de plus, et vous avez les retraités d’aujourd’hui…

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Mais surtout, parce que l'histoire de la bêtise prendrait trop de place, il y a une diminution d'espace. Lorsque la pauvre Chloé devient malade, l'appartement commence à diminuer. J'ai évoqué ironiquement l'odyssée de l'espace, où d'ailleurs on voit les cosmonautes mener des vies considérablement médiocres ; mais cette odyssée est devenue une descente aux abysses. L'individu post-historique est surtout post-spatial, il n'a pas de maison, pas d'appartement ; ou bien il a trois fois moins de place que son grand ancêtre de la Nouvelle Vague (sur ce sujet j’ai bâti mon roman décalé comme on dit, et onirique), et il lui faut travailler pour rembourser, ou plutôt vivre pour rembourser, puisque le travail ne suffira pas, qu'il sera toujours moins rétribué, quand ses études auront été inutilement rallongées. Il faut 500 mois de SMIC pour acheter un deux-pièces dans notre beau Paris.

La diminution d'un espace vital n'est pas sans effet : on a réduit l'espace habitable depuis Thatcher et aussi –surtout – depuis l'euro, et les gens se sont calmés. Ils ont été réduits à la portion congrue, réduits en part de marché, réduits à la merci de l'ennemi. Dans une société où l'on peut plus respirer, se loger, fumer en discutant, ou discuter en fumant, se garer, se déplacer, s'exprimer, on se doute que la possibilité de changement radical, si elle venait encore à l'esprit de quelques-uns capables de structurer leur pensée, serait de facto impossible à exécuter ».

Je rajoute ce texte de célébration du triste maître de ma jeunesse giscardienne :

Il y a cinquante ans mourait Boris Vian. A bien des égards la présence de cet auteur s’est faite discrète, d’autant que les temps qui courent souvent trop vite ont tendance à oublier jusqu’à leurs pères. Pourtant, Boris Vian fait partie d’un patrimoine bien vendu, mais qui ne s’est jamais internationalisé ou même exporté, ni sous la forme de chansons ni sous celle de romans.

Boris Vian c’est la douceur de vivre des années 50, l’intrusion de la sacro-sainte modernité dans la France dite moisie, le sens de l’humour et de la générosité, le refus de tous les chauvinismes et de toutes les intolérances... C’est aussi le sens de l’amour et de la légèreté, la célébration de la jeunesse et de la nouveauté.

France & surmodernité

La société médiatique adore se célébrer : espérons qu’elle saura célébrer Boris Vian, car elle lui doit beaucoup. Vian a été en effet le prophète de la révolution culturelle qui a fait de la vieille mère des arts, des armes et des lois cette fille de Marx et de coca-cola, du fast-food et de Canal +. Vian, sans le vouloir, partout où il a mis le doigt, l’a bien mis. Il a fait un sans-faute dans son œuvre, la plus sérieuse comme la plus décalée, la plus tragique comme la plus dérisoire pour ajourner la France et la mettre à la hauteur de la modernité. Mais la France est fatiguée : aussi userons-nous du terme de surmodernité pour exprimer cet état de dépression satisfaite dans laquelle se trouve le pays. Il y a en effet un double enjeu chez Vian : un enjeu euphorique et un enjeu dramatique.

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Exception française & fou-rire

Il y a une dizaine d’années, nous pouvions encore sans rire évoquer ou dénoncer une exception française ; exception que Marc Bloch avait définie ainsi : nous nous reconnaissons aussi bien dans le sacre de Clovis que dans la Fête de la Confédération. La France de gauche comme la France de Droite aimait ses lieux de la mémoire, ses petites fêtes, son 14 juillet, sa Jeanne d’Arc, sa colline inspirée, ses faubourg Saint-Antoine.

Avec Boris Vian, c’est tout cet apanage qui a disparu. On entra dans un procès de déculturation totale, d’américanisation-dépression avec un rejet complet de sa culture et de sa civilisation. Nous y reviendrons.

Vian a réglé ses comptes ou plutôt ses contes avec une France du passé et dépassée qu’il détestait. Il l’a fait avant beaucoup d’autres, et nous l’avons tous suivi.

Nous naviguerons entre américanisation et dépression. Comparez la bonne humeur pornographique d’On tuera tous les affreux (un ex-savant nazi fabrique des modèles nymphomanes et des politiciens sur une nouvelle île du Dr Moreau) à l’atmosphère grise et française de l’arrache-cœur, de l’herbe rose ; comparez ce refus empathique de la petite France profonde et de son clocher fatidique à l’adoration de la grande agglomération yankee et polluée, bourrée de limousines, de gros bras et de filles délurées – et puis vous comprendrez pourquoi ces Français soi-disant exilés à Chicago (764 morts pour ce qui va de cette année) ont voté pour le candidat des supermarchés et du progrès sociétal. Attendez-vous à une réduction de mètres (maîtres) carrés et à une énième révolution culturelle comme celles que promouvait Vian dans ses chansons dérisoires.

Les petites chansons ont certes vieilli car elles étaient de piètre qualité, comme les romans sauce surréaliste, mais elles donnaient l’inspiration du jour et à venir : le changement de sexe (bourrée de complexes !), la complainte du progrès avec le partage des biens (ah, Gudule, écoute-moi…) entre divorcés-remariés, et toute cette entropie de bistrot branché qui nous préparait à la culture détonante de Canal+ et de l’ère bobo. Le slogan de l’arche Delanoë était d’ailleurs de changer d’ère. Vian nous aurait concocté une laide chanson sur les Google babies vendus aux couples LGBT, conçus en Israël et incubés en Inde par des mères porteuses payées trois dollars. Avec le fou rire.

Un dernier mot : le mutant de la gauche libérale et sociétale a écrit une chanson nommée le déserteur. Or c’est bien ce qui résume notre époque. La France est devenue un pays de déserteurs, la France, comme tant d’autres pays occidentaux aussi, est un pays de désertion (revoyez les films de Godard, Tati, Risi et Fellini pour l’Italie pour analyser ce que je veux dire). Cela n’empêchera pas de faire la guerre nucléaire pour Soros et les oligarques humanitaires.

Le cas Vian confirme en tout cas que le Macron-cosmos va naviguer à 80-85% de satisfaits, car vous n’imaginez pas ce qu’on peut faire du peuple français…

Sources

L’écume des jours ; l’arrache-cœurs ; et on tuera tous les affreux ; chansons

Bonnal – les maîtres carrés (roman héroï-comique)

«Wie der Westen Syrien ins Chaos stürzte»

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«Wie der Westen Syrien ins Chaos stürzte»

Ein neues Buch von Michael Lüders

von Carola und Johannes Irsiegler

Ex: http://www.zeit-fragen.ch 

Michael Lüders ist Nahost-Experte und war lange Jahre Nahost-Korrespondent für die deutsche Wochenzeitung Die Zeit. Er hat bereits verschiedene Bücher zu den Entwicklungen im Nahen Osten publiziert und wird vielen Lesern von Zeit-Fragen bereits bekannt sein. Sein neuestes Buch, «Die den Sturm ernten. Wie der Westen Syrien ins Chaos stürzte», knüpft, wie bereits der Titel vermuten lässt, thematisch an sein früheres Werk «Wer den Wind sät. Was westliche Politik im Orient anrichtet» an: Wer den Wind sät, wird Sturm ernten. Ging es in jenem, 2015 erschienenen Buch darum, die politischen und strategischen Verwicklungen des Westens im gesamten Nahen Osten und die Mitschuld des Westens unter Führung der USA an der jetzigen Misere aufzuzeigen, so konzentriert sich Lüders in seinem brandaktuellen Buch auf die Entwicklungen in Syrien.

Eine andere Geschichte als die Nato-Hofberichterstattung

«Kriege werden erzählt, nicht anders als Geschichten», so steigt Lüders in das Thema ein und zeigt auf, worum es ihm geht: Er will den anderen Teil der Geschichte beleuchten, der in der Nato-Hofberichterstattung unserer Leitmedien bewusst weggelassen oder in verfälschender Weise dargestellt wird. Der Geschichte von den «Werten», für die westliche Politik stehe und die es in Syrien zu verteidigen gelte, stellt er die strategischen und wirtschaftlichen «Interessen» der Akteure gegenüber. Vor hundert Jahren wurde die Ausbeutung ganzer Erdregionen durch europäische Mächte noch damit begründet, die «Eingeborenen» an die Segnungen der «Zivilisation» heranzuführen. Heute werden im Namen sogenannter westlicher Werte ganze Regionen mittels Soft- und/oder Hardpower destabilisiert, um sie dann um so besser ihrer Schätze berauben und für die eigenen hegemonialen Interessen ausnutzen zu können. Wenn «Werte» zum Alibi einer hegemonialen Politik werden, hören sie auf, Werte zu sein.

Michael Lüders hält klar fest: Der Krieg in Syrien hätte ohne die massive Einmischung von aussen niemals die grösste Fluchtbewegung seit dem Zweiten Weltkrieg ausgelöst. Die Terrorakte in verschiedenen europäischen Ländern wie auch die Flüchtlingskrise sind direkte Folgen einer gewaltsamen Interventionspolitik. «Ohne die Fehler des Westens, namentlich der USA im Irak, wäre der ‹Islamische Staat› gar nicht erst entstanden.»

Eine Geschichte von Staatsstreichen, Putschversuchen und Klientelregimen

Um die aktuellen Entwicklungen einordnen und sich gegen das propagandistische Kriegsgeschrei der Nato-Medien wappnen zu können, muss man die Vorgeschichte kennen. Diese stellt Lüders ausführlich dar. Er beginnt mit den Ränkespielen der imperialistischen Mächte England und Frankreich nach dem Ersten Weltkrieg und fährt mit dem amerikanischen Hegemoniestreben nach dem Zweiten Weltkrieg fort. Es ist eine Geschichte von inszenierten Staatsstreichen, Putschversuchen und Klientelregimen; und von dem Versuch, jegliche Entwicklung hin zu einer eigenständigen, in den eigenen Traditionen fussenden Politik zu verhindern. Es hat im Nahen Osten Ansätze zu einer solchen, den Interessen der eigenen Völker verpflichteten Politik gegeben, es gibt sie auch heute noch, wenn man die Völker nur in Frieden liesse und sie ihr geistiges und kulturelles Potential ausschöpfen könnten. Aber, so Lüders: «Unter den sozialen, gesellschaftlichen und politischen Rahmenbedingungen, wie sie heute in der arabischen Welt bestehen, unter den Bedingungen also von Armut, Unfreiheit, Staatszerfall und Terror, ist kein Raum für Reformdenken. Die Menschen sind hinlänglich mit ihrem eigenen Überleben befasst.»

Friedliche Entwicklung möglich, wenn die Einmischung von aussen aufhört

Eine friedliche Entwicklung in der Region ist möglich, wenn die Einmischung von aussen aufhört und den Völkern die dazu nötige Zeit zugestanden wird. Für eine solche Erneuerung muss, so Lüders, auch der Glaube derjenigen, die dort leben, berücksichtigt werden: «Von Marokko bis Indonesien spielt der Glaube an Gott eine zentrale Rolle im Leben des einzelnen wie auch der Gesellschaft. Wer annimmt, die Region sei ohne den Faktor Islam zu erneuern, denkt westlich.» Islam und Islamismus sind dabei nicht gleichzusetzen. Dass letzterer vom Westen erst gezüchtet wurde, um ihn dann «zur Freude der Rüstungsindustrie» zu bekämpfen, und wohl auch, um einen Vorwand für die permanente Interventionspolitik zu schaffen, kann im gegenwärtigen geistigen Unklima in unseren Ländern nicht genügend betont werden. «Den ‹Islamischen Staat› ein für alle Mal zu besiegen, hat übrigens in letzter Konsequenz niemand ein wirkliches Interesse. Er liefert den kleinsten gemeinsamen Nenner aller Interventionsmächte […].»

Information und Aufklärung statt interessengeleiteter Propaganda

Michael Lüders räumt mit fast allen Narrativen auf, die in unseren Leitmedien mantrahaft wiederholt werden. Zum Beispiel mit dem Narrativ, dass es sich in Syrien um einen Kampf des Volkes gegen ein böses Regime handle. «Das westliche Narrativ, die gesamte syrische Bevölkerung oder wenigstens doch die überwältigende Mehrheit hätte sich gegen Assad erhoben, ist eindeutig falsch […], weder die religiösen Minderheiten, […], noch die sunnitischen Händler» haben sich bis heute dem Aufstand angeschlossen. Rund die Hälfte der Syrer stehe nach wie vor hinter Assad. «Die westliche Wahrnehmung, die syrische ‹Opposition› verträte das gesamte oder auch nur nennenswerte Teile des syrischen Volkes, entbehrt jeder sachlichen Grundlage. Das entwertet nicht die Kritik der Oppositionellen am Regime – aber auch in freien Wahlen hätten sie kaum Chancen auf Sieg.» Die meisten Syrer ziehen die jetzige Regierung mit allen Einschränkungen einer Herrschaft der Dschihadisten vor. Ihnen ist es – wie auch den Verantwortlichen im Westen – bekannt, dass die Herrschaft der Dschihadisten die Alternative sein wird, wenn Assad gehen muss.

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Der Leser erhält zudem viele Hintergrundinformationen über die verschiedenen Kriegsparteien, die helfen, die zum Teil widersprüchlichen Entwicklungen besser zu verstehen. Interessant ist in diesem Zusammenhang die Rolle Englands, das im ganzen Syrien-Konflikt und heute wieder verstärkt durch seine bellizistischen und interventionistischen Hetztiraden auffällt. Wie nebenbei erfährt der Leser, dass Grossbritannien zum zweitgrössten Waffenlieferanten Saudi-Arabiens aufgestiegen ist, dort massive Geschäfte mit dem Tod macht und dazu noch die völkerrechtswidrigen saudischen Luftangriffe auf den Jemen leitet und koordiniert. Soviel zu den Werten, die Aussenminister Johnson regelmässig für sich reklamiert. Dass diejenigen, die «sich allein den Menschenrechten verpflichtet glauben», in Syrien laut schreien, aber zum Jemen schweigen, ist ein anderes Kapitel.

Wer ist verantwortlich für die Giftgas-Angriffe?

Besonders aktuell sind Lüders Ausführungen zu den Giftgas-Einsätzen auf Ghouta bei Damaskus im Jahre 2013: «Der Giftgas-Angriff auf Ghouta und die Reaktionen darauf sind ein Lehrstück dafür, wie spielend leicht die Öffentlichkeit in einer so elementaren Frage wie Krieg und Frieden manipuliert werden kann […].» Noch heute wird dieses Verbrechen ungeprüft der Regierung Assad angelastet.

Wie gross war das Geschrei, die USA müssten jetzt endlich Damaskus bombardieren, allen voran damals wie heute auch wieder Hillary Clinton und ihr Verbindungsmann zu den Dschihadisten John McCain, die es erst möglich gemacht haben, dass Waffen aus dem libyschen Arsenal in die Hände der dschihadistischen Kämpfer gelangen konnten.

Lüders legt dar: «Die genannten Indizien legen den Schluss nahe, dass nicht das AssadRegime für den Giftgas-Angriff auf Ghouta verantwortlich war, sondern die Nusra-Front, unter Regie der türkischen Regierung.» Denken wir die jüngsten Ereignisse hinzu, so können wir ein weiteres Mal mitverfolgen, wie Kriegsgründe geschaffen werden und eine ahnungslose Bevölkerung massenmedial für reine Interessenpolitik manipuliert wird – hier bei uns im Westen wie auch in den Ländern des Nahen Ostens.

Eine Weltordnung begründen, die um Ausgleich und Kompromiss bemüht ist

Michael Lüders schliesst sein Buch mit dem Aufruf, eine «Weltordnung zu begründen, die um Ausgleich und Kompromiss unter den jeweiligen Akteuren bemüht ist, einen Dialog auf Augenhöhe führt». Die rechtlichen Grundlagen für ein friedliches Zusammenleben auf unserer Erde sind ja vorhanden. Auf sie könnte man, so man will, gut aufbauen.

Was kann jeder einzelne tun? Lüders plädiert dafür, den offiziellen Verlautbarungen zu misstrauen und auch medialen Darstellungen nicht unkritisch zu folgen. Es ist doch erschreckend, wie wenig es braucht, «politische Feindbilder zu erzeugen oder am Leben zu erhalten».

Der Logik aus Macht und Dominanz entsagen

Die Lektüre von Lüders Buch hilft, sich gegen die permanenten Manipulationsversuche der Kriegsfraktion zu wappnen, einen eigenen inneren Standpunkt zur Frage von Krieg und Frieden, zur Frage von Recht und Unrecht und zur Frage der Gleichwertigkeit zwischen den Völkern zu entwickeln. Am Ende fordert uns der Autor auf, der Logik aus Macht und Dominanz zu entsagen und uns anders zu denken, unter Einbeziehung all derer, die guten Willens sind. Vielleicht bedürfe es «tatsächlich einer grundlegenden Bewusstseinsänderung, der Einsicht, dass wir keine Wahl haben als unsere Zukunft selbst zu gestalten».

Ein lesenswertes Buch, ein Buch das informiert, das zur Diskussion anregt und ein emotionales Gegengift zur Kriegspropaganda darstellt. Es sollte weite Verbreitung finden unter den vielen Mitbürgern, die sich wie wir für eine Welt des friedlichen Miteinanders einsetzen.      •

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Kampagnen verweisen auf Menschen, die Interessantes zu sagen haben

km. Das neue Buch von Michael Lüders hat in Deutschland sehr unterschiedliche Reaktionen ausgelöst. Ein paar weitverbreitete deutsche Leitmedien haben gegen den Autor scharf polemisiert und versucht, seine Seriosität in Frage zu stellen. Aber das war nicht die durchgängige Reaktion. Michael Lüders wird in ganz Deutschland zu zahlreichen Lesungen und Vorträgen eingeladen, das Kulturmagazin der ARD, «titel, thesen, temperamente», hat Autor und Buch am 30. April positiv gewürdigt. Fazit der Sendung: «Lüders' Buch ist wichtig, man sollte ihm zuhören und mit ihm reden.» Die Universität Trier steht trotz eines Protestbriefes zu einer Gastprofessur des Buchautors – und der Kommentar von zwei für die Vorlesungsreihe verantwortlichen Hochschullehrern spricht für sich: «Den Autoren [des Protestbriefes gegen Michael Lüders] geht es offenkundig darum, die Freiheit der Wissenschaft an der Universität zu behindern, indem man verlangt, jemanden auszuladen, der unbequeme Meinungen vertritt.» Eindrucksvoll auch der Bericht und Kommentar von saarland-fernsehen.de nach der ersten Vorlesung von Michael Lüders in Trier: «Er demaskiert den Narrativ westlicher Politik, ‹in erster Linie Gutes tun zu wollen›, als Deckmantel für interessen- und machtgetriebene Geopolitik. […] Nicht humanitäres Wohlwollen, sondern geopolitisches Kalkül treibt die Grossmächte an […]. Folgt man Michael Lüders’ Vortrag, dann ist er [der Nahe Osten] dem Westen äusserst nahe, wenn es darum geht, dort seine Interessen zu wahren. Aber doch so fern, wenn die Menschen und deren Wohlergehen im Mittelpunkt stehen sollten.»

Der Deutschlandfunk hatte zwar vor allem die Kritik an Lüders referiert, liess ihn aber auch selbst zu Wort kommen, woraufhin der Autor die Vorgehensweise gegen ihn treffend charakterisierte: «Grundsätzlich muss man wohl sagen, wer sich gegen den Mainstream stellt und wer vorherrschende Gewiss-heiten in der Politik, aber auch in der medialen Berichterstattung in Frage stellt, der muss natürlich gewappnet sein, dass er Gegenwind bekommt, denn das gefällt natürlich nicht allen, dass da jemand eine offizielle Lesart, die als richtig empfunden wird, in Frage stellt.» Und: «Mir fällt auf, dass diejenigen, die meine Ansichten teilen, oder generell die Menschen, die nicht eine bestimmte Mainstream-Linie bedienen, häufig nicht in der Sache, sondern als Person kritisiert werden.»

Allem Anschein nach beeindruckt das aber viele Menschen in Deutschland nicht mehr. Das Misstrauen gegenüber dem «Mainstream» ist sehr gross geworden, Kampagnen verweisen auf Menschen, die Interessantes zu sagen haben. Das spricht sich herum.

Frankreich-Wahl – das Syndikat hat eingegriffen

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Frankreich-Wahl – das Syndikat hat eingegriffen

Für Deutschland droht Macron teuer zu werden

von Prof. Dr. Eberhard Hamer

Ex: http://www.zeit-fragen.ch

Jeder wundert sich, wie ein politischer Nobody wie Macron plötzlich in Frankreich die meisten Stimmen erringen konnte – vorbei an bewährten Politikern und etablierten Parteien.

Das Geheimnis Macron lüftet sich, wenn man erfährt,

  • dass es sich um einen Rothschild-Banker handelt,
  • dass die französische ebenso wie die deutsche Presse von der Finanz- und Grosswirtschaft dirigiert werden,
  • dass die französischen Konzerne und Arbeitgeberverbände (ebenso wie die deutschen) fanatisch für ein Gesamteuropa und die weitere Zuwanderung von Arbeitskräften kämpfen und Angst davor hatten, dass Le Pen siegen würde,
  • dass aber das französische Volk und das Syndikat aus Finanz- und Grosswirtschaft beide von den korrupten Politfunktionären der alten Parteien gründlich enttäuscht sind und diesen Leuten die Unterstützung entzogen haben,
  • so dass – um Le Pen zu verhindern – das Syndikat nun einen neuen Mann aus dem Hut gezaubert, finanziert, ihm die Mainstream-Presse zu Hilfe geschickt und ihn so als Retter der eigenen Machtposition, der eigenen Europa-Interessen, für weitere Immigration und gegen den Verfall der Traditionsparteien durchgesetzt hat.

Hier zeigte sich, wie das Machtsyndikat von Finanz- und Konzernwirtschaft die politische Macht über Frankreich hat und über Parteien und Volksströmungen hinweg durchsetzen kann. Die Kluft zwischen dem Wirtschaftssyndikat und dem politischen Frankreich wurde zugunsten ersterer durch einen von ihr ins Rennen geschickten und mit allen Machtmitteln durchgesetzten Kandidaten entschieden.

In Deutschland ist die Ausgangsposition ähnlich. Auch hier besteht längst eine Kluft zwischen einerseits der Finanz- und Konzernindustrie, ihrer Presse und den etablierten Parteien und andererseits den Interessen der Mehrheit des Volkes, welches zum Beispiel keine Haftung für alle Staaten und Banken Europas tragen oder keine Massenimmi-gration nach Deutschland will. Wer diese Interessen des Volkes vertritt, wird vom Machtkartell der Konzerne, der Presse und ihrer Politik als -«populistisch» diffamiert, als Gefahr für die von den Konzernen geforderte Zuwanderung und politische Zentralisierung Europas angesehen und in der von diesen Kräften beherrschten Presse zunehmend mit Hassartikeln verfolgt, so dass inzwischen deren Repräsentanten gefährlich leben und sozial ausgegrenzt werden.

Eins ist in Deutschland wie in Frankreich: Alle etablierten Parteien vertreten die Forderungen der im Hintergrund regierenden Finanzindustrie und Konzerne und trommeln auf die Gegenmeinung ein.

Für Deutschland droht aber Macron teuer zu werden. Seine Hinterleute wollen, dass Europa entgegen allen Verträgen aus der Haftungs- und Schuldenunion zu einer Transfer-union und zu einer Fiskalunion mit einem eigenen Finanzminister fortentwickelt wird. Dann verliert zum Beispiel Deutschland seine Finanzsouveränität, werden unsere Steuern, unsere Exportüberschüsse und unsere Target-Guthaben bei der EZB alle in den gemeinsamen Topf geworfen und von der EU-Kommission nach dem Willen der südeuropäischen Schuldnerländer verteilt. Wir haften dann nicht nur für alle Schulden wie jetzt, sondern wir haben dann auch keine Überschüsse mehr, sondern nur noch gemeinsame und wachsende Schulden – die von mir schon bei der Gründung des ESM beschworene «Lust am gemeinsamen Untergang».

Macron hat auch bereits verkündet, dass für Frankreich die Schuldenbremse (3%) nicht mehr gelte, dass man entgegen aller EU-Verträge lieber hemmungslos Schulden machen wolle als zu sparen und dass die Sparwünsche Deutschlands nicht mehr die EU blockieren, sondern sich dem Willen des Finanzsyndikats unterwerfen müssten. Praktisch läuft das auf die Sozialisierung aller deutschen Export-überschüsse, Guthaben und Sparanstrengungen hinaus.

Man könnte sagen: «Es wird nichts so heiss gegessen, wie es gekocht wird.» Da aber die südeuropäischen Schuldenländer infolge des Brexit eine deutliche Mehrheit über die Sparländer haben, wird die EU zum hemmungslosen fröhlichen Schuldenstadel, die EZB zur Schuldenmaschine und zum Hedgefonds aller europäischen Staatsschulden, wird dadurch der Euro immer wertloser – bis niemand den Euro mehr haben will oder der Crash aus einer der Finanz- oder Sozial-blasen schon früher eintritt.

Nicht nur Macron hat gewonnen, sondern vor allem das hinter ihm stehende Finanzsyndikat für die Eurozentralisierung und Fortsetzung der Schuldenorgien – alles, was Deutschland nicht wollte und für das es nun mit büssen wird.