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jeudi, 03 décembre 2020

L'Espagne, après la Transition, est devenu une ochlocratie et non pas une démocratie

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L'Espagne, après la Transition, est devenue une ochlocratie et non pas une démocratie

Entretien avec Carlos X. Blanco

Comment cette Espagne a-t-elle ouvert les portes de la transition ?      

L'Espagne a toujours été une nation, une société cohésive malgré le grand fossé causé par la guerre civile. Ce n'était pas le royaume bananier et l'épave à la bolivarienne qu'elle est aujourd'hui, le jouet du sultan marocain. Ce n'était pas encore la colonie de l'Allemagne. L'Espagne était un État qui, dûment renouvelé, comptait encore dans le monde. L'Espagne était une nation qui surmontait la haine, était ouverte aux transformations nécessaires pour adapter ses institutions à la réalité d'une puissance agro-industrielle de premier plan en Occident. L'Espagne a connu un "miracle" de développement (avec toutes les contradictions que cela implique, puisqu'elle est passée rapidement du Tiers Monde au Premier Monde) et, surtout, l'Espagne a été un miracle éducatif. Pour la première fois dans l'histoire, l'Espagne était un pays instruit. Aujourd'hui, notre potentiel - économique et éducatif - est définitivement épuisé.

La question qui se pose est dès lors la suivante : la transition espagnole était-elle un processus politique autonome ou était-elle contrôlée à distance, d'une manière ou d'une autre, par des entités étrangères ?

Elle était contrôlée à distance. Et cela peut être prouvé par les effets qu’elle a eus : nous avons l'avantage argumentatif de bien connaître aujourd'hui les résultats de ces changements. L'Espagne a complètement perdu sa souveraineté politique, militaire et économique.

1101751103_400.jpgLe régime franquiste avait perdu graduellement ses racines sociales, et la justification qu'une classe moyenne terrifiée avait trouvée en lui avant, pendant et après la guerre civile, c'est-à-dire pour se défendre de la "Terreur rouge", était déjà loin. Il semblait possible, vers les années 60 et 70, d'ouvrir les robinets du financement discret et secret par des puissances étrangères. Il semblait facile d'élargir le rayon d’action de l'oligarchie. Il y avait déjà des "contubernios" de Washington et de l’Allemagne depuis longtemps. La souveraineté nationale espagnole ne pouvait pas être un maillon faible dans le contexte de l'Europe du Sud, étant la clé de la Méditerranée, la porte de l'Afrique, le pont vers l'Amérique latine, etc. Le processus d’"homologation" avec les démocraties libérales occidentales a été le déguisement annonçant ce nouveau colonialisme qui, avec l'avènement des socialistes (le félipisme), est devenu complètement explicite : entrée dans l’OTAN, entrée dans la Communauté européenne à genoux, renoncement à une politique africaine ferme, destruction du tissu productif autarcique, etc.

Comment étaient les choses dans cette Espagne qui a ouvert les portes de la Transition?         

L'Espagne était encore une nation, une société cohésive malgré le grand fossé causé par la guerre civile. Ce n'était pas encore le royaume bananier et l'épave à la sauce bolivarienne qu'elle est devenue aujourd'hui, le jouet du sultan marocain, etc. Ce n'était pas encore la colonie européenne de l'Allemagne. L'Espagne était un État qui, dûment renouvelé, comptait encore dans le monde. L'Espagne était une nation qui surmontait la haine, était ouverte aux transformations nécessaires pour adapter ses institutions à la réalité d'une puissance agro-industrielle de premier plan en Occident. L'Espagne a connu un "miracle" de développement (avec toutes les contradictions que cela implique, puisqu'elle est passée rapidement du Tiers Monde au Premier Monde) et, surtout, l'Espagne a été un miracle éducatif. Pour la première fois dans l'histoire, l'Espagne était un pays instruit. Aujourd'hui, notre potentiel - économique et éducatif - est définitivement épuisé.

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Quel rôle les États-Unis ont-ils joué dans la conception de la transition espagnole ?

Un document traduit et publié par les éditions Letras Inquietas montre clairement que les Américains savaient qu'il était temps d'agir. De nombreuses transitions étaient possibles, et il fallait faire de l'Espagne une colonie. Il n'y avait pas le moindre danger communiste ou séparatiste à l'époque où Franco était un vieil homme mourant. Il fallait maintenir cet épouvantail du danger communiste et séparatiste afin d'insuffler la peur à une "ultra-droite" soi-disant déstabilisante mais qui aurait pu de fait diluer les opportunités commerciales des Yankees. Le durcissement du régime était considéré comme un obstacle aux affaires des Yankees et de leurs partenaires d'Europe centrale à l'époque. Il semble que pour la CIA et l'administration de l'Hegemon, tout acteur qui n'appartenait pas à la vieille garde la plus autoritaire, ferait bien l’affaire tant qu'il ne provoquait pas d'effroi ou de surprise dans le sud de l'Europe. Il était clair qu'il n'y aurait pas de révolutions à la portugaise ni de désordres gauchistes en Espagne. La seule vraie gauche était celle des Comisiones Obreras et d'un petit groupe de "communistes professionnels". Rien de grave face au tout-puissant "Occident". Un néo-franquisme, par ailleurs peu probable, leur faisait beaucoup plus peur.

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L'un des moments les plus décisifs a été l'assassinat de l'amiral Carrero Blanco, supposé être dû aux activistes d'un commando de l'ETA. À votre avis, l'ETA était-elle l'auteur idéologique de l'attentat ou simplement ses exécutants possibles ?

Je n'ai aucune preuve, et je ne me suis pas suffisamment documenté. Ce serait imprudent de le dire. Mais c'est la vox populi qui parle: la "Transition", rappelons-le, a commencé quand le Caudillo était encore vivant. Elle a connu des virages serrés et des coups de force. Retirer Carrero du jeu, comme des années plus tard, faire de même avec Suárez par le biais du 23-F étaient des procédés allant dans cette direction ; qui en a profité ? En ce qui concerne l'ETA : quelqu'un croit-il qu'une bande de quatre crétins, tireurs hallucinés, puisse se transformer en un défi total à l'État, au beau milieu de l'Europe à la fin du 20ème siècle, sans avoir préalablement obtenu un solide soutien étranger ? Voici une des thématiques sur lesquelles mon professeur Gustavo Bueno avait tout à fait raison : le nationalisme séparatiste en Espagne ferait rire à gorge déployée s’il n’y avait pas eu tout l’argent européen et américain investi pour mettre à genoux cette "huitième puissance" dans le monde. Ils l'ont fait : les folies et les fantasmes d'Arana seraient anecdotiques et risibles si le message raciste initial n'avait pas été complété par des bombes, des fusils et du marxisme-léninisme.

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1975: Carlos Arias Navarro et Franco.

Quel a été le rôle de Carlos Arias Navarro dans le démantèlement du régime ? La CIA lui a fait confiance en tant que médiateur ?

Je n'en suis pas sûr. Peut-être a-t-elle tacitement parié sur un homme modéré. La CIA espèrait que le régime pourrait se démanteler sans trop d'agitation, afin de pouvoir le télécommander depuis Washington avec beaucoup plus de facilité, sans qu’il n’y ait entêtement autoritaire. L'autoritarisme de l’Hegemon n'allait pas tolérer d'autres autoritarismes régionaux comme celui de l'Espagne.

Il ne fait aucun doute que la hiérarchie de l'Église a abandonné Franco, malgré le fait qu'il ait été son sauveur pendant la guerre civile et malgré le statut social, économique, culturel et politique qu'il lui a accordé après la guerre civile. Dans quelle mesure le soutien apporté par la Conférence épiscopale en faveur de la transition a-t-il influencé la crise profonde que connaît l'Église espagnole aujourd'hui ?

Le clergé était déjà corrompu depuis quelque temps. Les prélats n'étaient pas reconnaissants envers la "Croisade" menée par Franco et les nationalistes. Nous devons tenir compte du fait que la Deuxième République était morte – sur le plan de la légitimité – dès le moment où les premières églises ont été incendiées en toute impunité, dès que le premier jeune séminariste a été assassiné. L'Église est devenue une grande lobotomisée intellectuelle, oubliant son martyrologue, abandonnant le thomisme, déconnectant le peuple de la Tradition hispanique, désorientant la société en faisant joujou avec des néomarxismes pseudo-théologiques, remplaçant la Théologie et la Métaphysique par de la sociologie. Les paroisses ressemblaient déjà à des cellules du PCE ; dans les écoles on commençait à appeler les enseignants par leur prénom et les églises nouvellement construites avaient davantage des allures de garages ou de discothèques. On ne peut pas remplacer le grégorien ou l'orgue liturgique par des guitares mal grattées et par des chants de Bob Dylan. Tout cela est très bien analysé dans le dernier numéro du magazine Naves en Llamas, consacré, à la manière d’une monographie à la crise dont vous parlez. Je ne suis pas un expert, mais il me semble que l'Eglise aurait pu aussi opter pour une ouverture politique sans renoncer à la Tradition.

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Blas Pinar

Le franquisme était-il possible sans Franco ?

Ce que le rapport américain, dont question, appelle "l'ultra-droite" n'avait aucune chance. Je doute même que l'appareil répressif de la police et de l'armée aurait collaboré jusqu'au bout. Et cela s'est aussi vu dans les faits ultérieurs: les restes des mouvances qui ne se reconnaissaient pas dans la démocratie formelle n’étaient plus que des minorités insignifiantes. Par exemple, la figure de Blas Piñar, un grand orateur mille fois plus cultivé que les hommes politiques d'aujourd'hui, était sans idées stratégiques pour récupérer cette Tradition qu'il invoquait. Du pur testimonialisme. Or nous étions à l'époque des pragmatiques.

Le mémo Tiempo de incertidumbre est surprenant car la CIA attache peu d'importance aux séparatismes en Espagne. L'état des autonomies était-il une erreur de calcul qui a fini par échapper à tout contrôle ou était-il conçu pour favoriser les aspirations sécessionnistes principalement des Basques et des Catalans ?

Oui, c'était le cas. Les responsables de Madrid, depuis le 19ème siècle, depuis le démantèlement de "Las Españas" de l'Ancien Régime, commettent la même erreur de toujours : accorder des privilèges aux oligarchies basque et catalane au détriment des autres régions espagnoles. Le terrible centralisme des caciques de Madrid trouve son complément parfait dans le centralisme barcelonais et biscayen. Mais maintenant, avec la désertification industrielle de l'Espagne, tout s'est emballé. Ces périphéries soi-disant sublimes ont été jetées dans la brousse parce qu'il n'y a plus de périphérie "industrielle riche", différente de l'Espagne affamée du plateau. Et pourtant, la machinerie absurde des dix-sept Taifas est déjà là, comme un cancer, car c'est une machinerie inhérente au centralisme même de Madrid qui a "laissé faire" les deux ou trois Taifas qui voulaient être privilégiés en tant que copropriétaires de tout le Cortijo espagnol. Et cette dépendance du pouvoir madrilène à l'égard de deux taifas qu'il alimente lui-même, a donné l'occasion à des ennemis extérieurs de mettre en oeuvre leurs machinations.

Diviser pour mieux régner : les ennemis de l'Espagne ont tout fait pour le mieux. Un véritable régionalisme est bloqué depuis que l'ETA a reçu tant de terrains d’actions. Un régionalisme de tradition foraliste, mais avec un État uni et unitaire, serait la seule alternative aux taifas gaspilleurs d'aujourd'hui ?

En règle générale, les terroristes sont arrêtés dans leur élan par la répression policière et par une programmation efficace dictée depuis l’étranger. Mais ici, au contraire, on leur a donné de l'argent et de l'oxygène de toutes parts. Le véritable nid de vipères du terrorisme et du séparatisme se trouve dans l'oligarchie corrompue basée à Madrid. Il aurait fallu une véritable gestion d'État pour éviter la proéminence d'un Arzallus ou d'un Pujol : les bourreaux et les agitateurs ne seraient rien sans ces personnages, qui, à leur tour, depuis leur village, avaient trop de pouvoir parce qu'ils avaient la garantie implicite des poltrons de Madrid. Je pense que tout le monde le savait.

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Xabier Arzallus.

Au lieu de cela, le rapport se concentre fortement sur le rôle de "bunker" de l’armée et du régime, qui a été posé, sans autre commentaire, comme étant « extrémiste de droite ». Quelle attitude les deux instances ont-elles adoptée à l'égard de la transition ?

J'ai déjà dit que le « bunker » était limité dans sa capacité d'action et d'attraction. L’armée n'était déjà plus celle qui s’était « croisée » en juillet 1936 et les groupes "réactionnaires", au sens littéral du terme, n'avaient plus aucune signification sociale. Le régime lui-même, étant autoritaire, n'a jamais été fasciste, même de manière analogique, pendant les décennies où il a régné. C'était en fait une constellation de "familles", dont le seul lien phénoménal était le regard et l'approbation du Caudillo. Avec la mort de cet « œil d'évaluation » et de cet angle de vision, les "familles" se sont désunies, elles ont involué vers les "-ismes" de la partitocratie. Il y avait des dirigeants assez compétents dans tout l'éventail idéologique du centre-droit, beaucoup plus compétents qu'aujourd'hui, mais ils étaient compétents seulement dans les aspects techniques, professionnels, administratifs... Il y avait un manque de "penseurs". Je trouve curieux, et j'ai besoin d'une explication, de voir comment les partisans les plus rationalistes d'une sorte de "despotisme éclairé", comme Gonzalo Fernández de la Mora, ont été marginalisés. L'Espagne n'est pas faite pour les dictatures de caserne : ce serait un retour à une situation de tension permanente comme on en voit dans le tiers-monde. Mais, en suivant l’adage qui dit "par ses œuvres vous la connaîtrez", elle n'était pas pour la partitocratie de la charanga et du tambourin que nous avons dû subir depuis 1978. Le soi-disant "bunker" aurait dû être rendu aussi "éclairé" que possible sans tomber dans les erreurs et les attitudes des vendus au libéralisme.

Quarante ans plus tard, quels ont été, pour vous, les succès de la transition et ses plus graves erreurs ?

On dit souvent que nous, Espagnols, avons empêché ainsi une nouvelle guerre civile. Les historiens devraient discuter, sans se faire aucune allusion et sans craindre de menace de la part de la Moncloa, de l'existence réelle, à l’époque, d'un tel risque. Le rapport présenté par Letras Inquietas ne semble pas indiquer quel aurait pu être ce risque. Une fois ce grand alibi enlevé, je ne vois plus que des erreurs : l’installation durable d’une partitocratie et d’une corruption qui y est toujours attachée, la dispersion des centres de pouvoir vers les territoires, la rupture de la solidarité entre Espagnols, la soumission aux Américains, aux Allemands et aux Marocains, le capitalisme sauvage, la perte de souveraineté... Le scénario de 1978 n'est plus celui, espéré, de la Grande Charte, c'est l'acte de décès d'une nation qui veut cesser d'être.

Est-il encore possible de corriger les échecs de la transition ou est-il trop tard ?

Il est déjà trop tard. Et si la médication doit être fournie par les personnes mêmes qui causent le mal, c’est-à-dire par la partitocratie et par les oligarchies qui la soutiennent, nous nous en sortirons très mal. Lorsque la dégradation nationale a tellement progressé jusqu'à devenir la situation déplorable d’aujourd’hui, on doit désormais parler d'ochlocratie et non plus de démocratie. Dans ce contexte, les Espagnols les plus compétents dans chaque domaine professionnel, culturel, productif, intellectuel, etc., devraient s'organiser de manière corporative, parallèlement et indépendamment des partis et des cadres institutionnels qui ont vu le jour en 1978, sans se laisser domestiquer par aucune sorte de subvention, et en retrouvant progressivement leur hégémonie grâce à leur propre capacité d'initiative et de savoir-faire. C'est le marxiste Gramsci qui nous donne l'orientation à suivre : il s'agit de créer une contre-hégémonie, un état parallèle qui, sans subvertir l'état officiel, viendra un jour le remplacer.

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mardi, 01 décembre 2020

L’Azerbaïdjan? Quatre motifs de satisfaction pour Israël

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L’Azerbaïdjan? Quatre motifs de satisfaction pour Israël

Le bloc-notes de Jean-Claude Rolinat

Ex: http://synthesenationale.hautetfort.com

On sait que les États sont des monstres froids, et qu’en général ils n’ont pas « d’amis », mais seulement  des intérêts. Toutefois, il peut y avoir de rares exceptions. Mais ce que l’on appelle la « realpolitik », c’est-à-dire la défense d’intérêts égoïstes, reprend toujours le dessus. C’est ce que nous pouvons constater dans l’affaire de l’agression du Haut-Karabakh arménien par l’Azerbaïdjan chiite. Quatre bonnes raisons ont incité l’État hébreu à ne penser qu’à ses intérêts. Notons, avec amertume, qu’il n’est pas le seul dans le concert des nations, dont certaines, l’Allemagne fédérale pour ne pas la nommer, ont carrément tourné la tête pour ne pas déplaire au satrape d’Ankara.

1°) L’Azerbaïdjan du clan Aliev, est un pays musulman qui entretient des relations diplomatiques avec Israël. Notons que l’État juif n’en a pas tant qui aient ouvert des ambassades chez lui. Au Moyen-Orient, on les compte sur les doigts d’une main : l’Egypte, la Jordanie, bientôt Bahreïn et les Émirats arabes unis. En retour, l’ouverture d’une légation à Bakou était la bienvenue, tant la reconnaissance internationale de leur pays est une obsession des dirigeants israéliens.

2°) Les affaires ! Si les « petits cadeaux entretiennent l’amitié », le businessest un excellent moyen d’influencer un partenaire, sans compter que vendre des marchandises ou du matériel de guerre notamment, rapporte des devises. D’autant qu’Israël excelle dans la production d’électronique militaire et la fabrication de drones.

3°) Les peuples arméniens et juifs, ont été tous deux victimes de génocides au cour du XXe siècle, le siècle le plus meurtrier dans l’histoire de humanité. Israël, au lendemain de la seconde Guerre mondiale, dont une bonne partie de la population était composée de rescapés de la Shoah, - mais pas que -, a-t-il voulu conserver une sorte d’exclusivité du mémoriel, l’holocauste dans son exceptionnelle monstruosité, ne pouvant supporter aucune concurrence ? Dès lors, il semblait inconvenant pour lui, de venir au secours d’un peuple, le peuple arménien, ayant, lui aussi, terriblement souffert.

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4°) Le fait que l’Azerbaïdjan, frontalier de l’Iran chiite, n’entretienne pas spécialement de bonnes relations de voisinage avec le pays des Ayatollahs, est un autre motif de satisfaction pour Jérusalem qui, on le sait, mène une guerre larvée contre Téhéran. Le récent assassinat du scientifique Mohsen Fakhirzade, spécialisé dans le nucléaire, imputé à Israël par le ministre des affaires étrangères iranien Mahammad Javad Zarif, s’ajoutant à une déjà  longue liste d’exécutions non élucidées mais attribuées au Mossad, - on ne prête qu’aux riches !-, n’arrange rien. Et c’est dans ce contexte que les velléités séparatistes des Azéris de la province de Tabriz, qui voudraient bien être rattachés à Bakou, s’inscrivent dans une vaste perspective géopolitique pouvant redessiner, un jour, les frontières de l’Iran. N’oublions pas que de novembre 1945 à mai 1946, fut proclamée une « République démocratique de l’Azerbaïdjan » sous la férule de Moscou. D’autant qu’à l’extrémité orientale du pays, plus de deux millions de Baloutches pourraient bien, eux aussi, revendiquer de s’unir à leurs frères du Pakistan qui avaient déjà proclamé leur « État » en 1947, faisant sécession du « pays des purs », sous l’égide du Khan de Kalat (1).

On le voit, les raisons ne manquent pas à Tel-Aviv de ne pas avoir les « yeux de Chimène » en faveur de l’enclave arménienne du Nagorny-Karabakh, renommée « République de l’Artsakh » par les nationalistes arméniens. Il est vrai que, comme pour les pays occidentaux, l’Arménie en général, le Haut-Karabakh en particulier, n’ont ni gaz , ni pétrole, simplement des églises chrétiennes pluri centenaires !

(1) Pour en savoir plus, lire  le « Dictionnaire des États éphémères ou disparus de 1900 à nos jours », éditions Dualpha. cliquez ici

lundi, 30 novembre 2020

L’échec relatif de l’embargo alimentaire de l’Union Européenne contre la Russie

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L’échec relatif de l’embargo alimentaire de l’Union Européenne contre la Russie

« Protéger les intérêts nationaux » ; cette phrase du président russe Vladimir Poutine prononcée en 2014, se cadre dans la réponse qu’il a donné à l’Union Européenne, le Canada, les Etats-Unis, la Norvège ainsi que l’Australie en mettant en place un embargo alimentaire par décret présidentiel. Ce dernier, le décret numéro 560 relatif à l’application concrète de certaines mesures économiques spéciales, assure la sécurité de la Russie, interdit ou limite l’importation pour une durée d’un an de produits agricoles et de matières premières ou de produits alimentaires, provenant d’un pays ayant imposé des sanctions contre des entités russes et ce, suite aux sanctions économiques imposées par ces pays contre Moscou pour son rôle dans la crise en Ukraine de 2014. En effet, l’embargo européen a eu pour projet de sanctionner la Russie suite au rattachement « illégal » de la Crimée à la Russie.

Les retombées économiques d’une confrontation géopolitique

Dans un principe de réciprocité, les sanctions occidentales décidées par Moscou par décret le 7 août 2014, auxquelles s’est ajouté l’effondrement des prix des hydrocarbures ont plongé la Russie dans une profonde et longue récession depuis le début des années 2000. L’embargo a été prolongé à plusieurs reprises et fut étendu en 2015 en Albanie, à l’Islande, au Monténégro ainsi qu’au Liechtenstein, puis à l’Ukraine, répondant à la prolongation des sanctions économiques européennes.

Alors que l’Union européenne se félicite d’avoir mis en place cette sanction, le 21 avril 2015, la Commission européenne avait approuvé quarante et un nouveaux programmes de promotion des produits agricoles dans l’Union européenne, d’un montant de 130 millions d’euros comprenant 30 millions d’euros de fonds de l’Union. Dans ce rapport de force, Phil Hogan, membre de la Commission chargé de l’agriculture et du développement avait déclaré que « la promotion des produits agro-alimentaires de l’Union Européenne sur les marchés mondiaux est une réponse force et proactive à l’embargo russe ».

Les  mutations du système agricole russe

Pour autant, ce qui devait être une sanction contre la Russie s’est finalement révélée être un avantage compétitif pour le pays. En effet, au même moment où le pays de Vladimir Poutine connait une dévaluation du rouble, l’embargo alimentaire a entrainé un changement dans le marché russe. Cela s’illustre par le fait que plusieurs entreprises étrangères qui importaient en Russie ont retiré ou réduit leur part de marché. La croissance de ces dernières ont permis l’émergence de nouveaux petits producteurs nationaux (marché du fromage).

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Toutefois « contrainte » de se tourner vers d’autres marchés, la Russie s’est rapidement orientée vers l’Amérique du Sud, l’Asie ou encore l’Afrique, grâce à une campagne de soutien à l’industrie agricole grâce aux bénéfices de prêts et d’augmentation des subventions pour les agriculteurs locaux. En 2017, le ministre russe de l’Agriculture Alexandre Tkatchev (i) avait affirmé que les importations de produits étrangers avaient été divisées par deux depuis le début de l’embargo, permettant une augmentation de plus de 10% du secteur alimentaire russe.

A la fin de l’année 2018, plus de 26 milliards de dollars de produits agricoles avaient été fournis à l’étranger, plaçant la Russie en tant que première exportatrice mondiale de blé à la conquête de nouveaux marchés étrangers, le marché russe demeurant le second marché le plus important en termes d’exportations agroalimentaires de l’Union Européenne juste derrière les États-Unis, occupant la première place. L’embargo alimentaire russe a touché différents pays de l’Union, dont les pays baltes, la Finlande ainsi que la Pologne. Quant à la France, l’embargo a profondément touché le secteur de l’agriculture française qui a couté près de 8 milliards d’euros aux agriculteurs français.

Clara Lepers

dimanche, 29 novembre 2020

Ré-apprendre à montrer les dents...

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Ré-apprendre à montrer les dents...
 
par Caroline Galactéros
Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessus un point de vue de Caroline Galactéros, cueilli sur Geopragma et consacré à l'absence de vision de notre politique étrangère.

Docteur en science politique, Caroline Galactéros est l'auteur de  Manières du monde, manières de guerre (Nuvis, 2013) et de Vers un nouveau Yalta (Sigest, 2019). Elle a créé en 2017, avec Hervé Juvin, entre autres, Geopragma qui veut être un pôle français de géopolitique réaliste.

A la recherche du temps perdu

La logique du temps court, a-stratégique par essence, et plus encore l’incapacité manifeste ou le refus de nos gouvernants de la contrer en adoptant enfin une démarche stratégique donc anticipative, plongent l’Europe et bien sûr notre pays dans une cécité dramatique pour le futur de notre positionnement sur la carte du monde. 

Tandis qu’à Paris, on se passionne pour les péripéties comico-tragiques de l’élection américaine (alors même que la politique étrangère de notre « Grand allié » ne changera qu’à la marge avec la nouvelle Administration), tandis que devient flagrante notre marginalisation de nombre de négociations et médiations internationales (Caucase du sud, Syrie, Liban, Libye, Yémen), bref, tandis que la France disparaît diplomatiquement par excès de suivisme et inconséquence, incapable de penser par elle-même le monde tel qu’il est, d’autres exploitent magistralement ce flottement prolongé. Et il est à craindre qu’il ne suffise pas pour rétablir notre rang et préserver nos intérêts, d’exposer une prétendue « doctrine en matière internationale » sur le site d’un réseau social ami, dans une conversation courtoise sur l’air du temps, en brodant avec talent sur des lieux communs (il faut coopérer, s’entendre, être plus libres, etc…) et des inflexions souhaitables de la marche du monde. Une « doctrine » de chien d’aveugle, réduite à une promenade au hasard dans le grand désordre mondial, et qui fantasme le positionnement de la France – étoile polaire définitive en termes de « valeurs » universelles (sans même voir que plus personne ne supporte nos leçons) – autour d’enjeux n’ayant quasiment rien à voir avec le concret de l’affrontement stratégique actuel et futur. Discourir sur la biodiversité, le changement climatique, la transformation numérique et la lutte contre les inégalités (sic), est certes important. Mais ce n’est pas le climat qui va nous rendre notre puissance enfuie et notre influence en miettes ! Qui peut le croire ?! 

Koucher-111207_(cropped).jpgC’est surtout une diversion ahurissante par rapport à l’impératif de projeter son regard sur le planisphère, de définir ce que l’on veut y faire, région par région, pays par pays, d’en déduire des priorités, des lignes d’efforts thématiques et d’y affecter des moyens et des hommes. Cela rappelle de manière angoissante la réduction de notre politique étrangère à de l’action humanitaire depuis 2007 (avec B. Kouchner comme ministre) puis à de la « diplomatie économique » sous Laurent Fabius. Résultat : les désastres de nos interventions en Libye et en Syrie, un suivisme stratégique suicidaire, une décrédibilisation de la parole et de la signature françaises sans précédent. Il semble bien que la nouvelle martingale soit désormais « la diplomatie environnementale », mantra d’une action diplomatique dénaturée et d’une France en perdition stratégique. Au nom du réalisme bien sûr, alors que c’est au contraire notre irréalisme abyssal et notre dogmatisme moralisateur indécrottable qui nous privent de tout ressort en la matière. On est piégés comme des rats dans un universalisme béat et on refuse d’admettre le changement de paradigme international et la marginalisation patente de l’Occident, lui-même à la peine et divisé. 

Pendant ce temps, B. Netanyahu se rend en Arabie Saoudite (ce qui n’est pas du tout une bonne nouvelle pour l’Iran), la France fait la leçon au Liban et s’étonne d’être rabrouée puis marginalisée là encore, la Russie et la Turquie s’entendent dans le Caucase du sud et renvoient le Groupe de Minsk à ses stériles palabres, Moscou s’installe au Soudan, l’Allemagne s’affirme en chouchou européen de Washington et se tait face aux provocations de la Turquie…à moins qu’elle ne redécouvre son atavique et inquiétante inclinaison pour l’Ottoman, etc.

Bref, les rapports de force se structurent à grande vitesse sans nous et même à nos dépens. Mais on n’en parle pas. Non par honte ou rage d’avoir été naïfs, dupes ou incapables de créativité diplomatique. Non. Juste parce qu’on a déjà renoncé à compter et que cela ne doit juste pas se voir. Et, tels certains responsables administratifs furieux de recevoir des informations démontant leurs partis pris, on les passe à la déchiqueteuse ! On les fait disparaître purement et simplement du champ du réel politique et médiatique. On ne veut surtout pas savoir que nous ne comptons plus ! Encore moins que les Français s’en aperçoivent. 

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Ainsi, la signature le 15 novembre, à l’initiative de Pékin, du RCEP (Regional Comprehensive Economic Partnership) par quinze pays d’Asie constitue une bascule stratégique colossale et inquiétante dont ni les médias ni les politiques français ne pipent mot. Voilà le plus grand accord de libre-échange du monde (30 % de la population mondiale et 30 % du PIB mondial) conclu entre la Chine et les dix membres de l’ASEAN (Brunei, la Birmanie, le Cambodge, l’Indonésie, le Laos, la Malaisie, les Philippines, Singapour, la Thaïlande et le Vietnam), auxquels s’ajoutent quatre autres puissantes économies de la région : le Japon, la Corée du Sud, la Nouvelle-Zélande et l’Australie. Cette nouvelle zone commerciale se superpose en partie au TPP (Trans-Pacific Partnership) conclu en 2018 entre le Mexique, le Chili, le Pérou et sept pays déjà membres du RCEP : l’Australie, la Nouvelle-Zélande, Brunei, le Japon, la Malaisie, Singapour et le Vietnam. Ainsi se révèle et s’impose soudainement une contre manœuvre offensive magistrale de Pékin face à Washington (les Etats-Unis s’étaient follement retirés du projet TPP en 2017). Mais chut ! Où est l’UE là-dedans ? Nulle part ! Même l’accord commercial conclu en juin 2019 entre l’Union européenne et le Mercosur doit encore être ratifié par ses 27 parlements… Le Moyen-Orient et l’Afrique eux sont clairement vus comme des territoires ouverts à toutes les prédations de ce mastodonte commercial en formation. Seule la Grande Bretagne, libérée de l’UE grâce au Brexit, en profitera car elle vient habilement de sa rapprocher du Japon signataire du RCEP et du TPP…

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Pendant ce temps, la France plonge dans une diplomatie décidément calamiteuse qui l’isole et la déconsidère partout. Elle vient d’abandonner le Franc CFA pour complaire au discours débilitant sur la repentance et les affres de la Françafrique. On expie. On ne sait pas quoi à vrai dire. Mais on s’y soumet et on laisse la place à Pékin, Washington, Moscou et même Ankara. Il ne sert à rien de geindre sur l’entrisme de ceux-là en Afrique quand on leur pave ainsi la voie. Il faudrait vraiment arrêter avec « le sanglot de l’homme blanc ». Il faut refondre notre diplomatie et aussi d’ailleurs nombre de nos diplomates au parcours brillant mais incapables de sortir d’un prêt-à-penser pavlovien (anti russe, anti iranien, anti syrien, anti turc même !) qui nous paralyse et nous expulse du jeu. Il faut enfin apprendre à répondre à l’offense ou à la provocation, et à ne pas juste se coucher dès que l’on aboie ou que l’on n’apprécie pas nos avancées souvent maladroites mais aussi parfois outrageuses. Tendre l’autre joue a ses limites. Mais évidemment pour être pris au sérieux, il ne faut pas toujours « calmer le jeu ». Il montrer les dents avec des « munitions », donc une vision et une volonté.

Caroline Galactéros (Geopragma, 23 novembre 2020)

samedi, 28 novembre 2020

Le rôle de l’État hébreu dans les coulisses de la crise arménienne

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Le rôle de l’État hébreu dans les coulisses de la crise arménienne

Par le général (2S) Dominique Delawarde

Ex: https://strategika.fr

Les médias mainstream occidentaux ont beaucoup insisté sur le rôle majeur et indéniable de la Turquie dans la crise opposant l’Arménie à l’Azerbaïdjan, mais ils sont restés extrêmement et étonnamment discrets, voire silencieux sur le rôle tout aussi important, joué, en coulisse, par Israël, et sur son positionnement dans cette affaire.

Ce rôle n’a pourtant pas pu échapper à un géopoliticien ou à un observateur averti.

   Il y a, bien sûr, les discrètes navettes aériennes entre Tel Aviv et Bakou qui, au début d’octobre, ne transportaient pas des oranges, mais de l’armement sophistiqué (notamment des drones et des missiles). Une part non négligeable de l’armement azéri est d’origine israélienne. Il faut rappeler que l’Azerbaïdjan est le premier pourvoyeur de pétrole d’Israël et lui fournit 40% de ses besoins. Ceci suffirait presque à expliquer l’alliance de fait, entre les deux pays, alliance basée sur une sorte d’échange «pétrole contre armement».

https://www.jpost.com/israel-news/video-shows-azerbaijan-...

   Il y a la relative discrétion des chancelleries et des médias occidentaux – dont on sait qui les contrôle – sur l’ingérence ouverte de la Turquie, pays membre de l’OTAN, contre l’Arménie, pays membre de l’OTSC (Organisation du Traité de Sécurité Collective) aux côtés de la Russie. La coalition occidentale a bien protesté du bout des lèvres; elle a bien appelé «à la retenue» et au «cessez le feu», mais elle a laissé faire la Turquie sans vraiment dénoncer son impérialisme islamiste, désormais tous azimuts (Syrie, Irak, Libye, Méditerranée orientale, Caucase).                                                                                          

   Il y a encore la prise de position officielle de Zelenski, premier président juif d’Ukraine, en faveur de l’Azerbaïdjan, et contre l’Arménie. Ce président aurait certainement été plus discret dans son soutien si l’Azerbaïdjan avait été hostile à l’état hébreu.

    Il y a enfin cette déclaration de Georges Malbrunot, grand reporter au Figaro qui nous apprend dans un tweet:

Conflit au Nagorny-Karabakh: au-delà de la station du Mossad basée en Azerbaïdjan pour espionner l’Iran et de la livraison de matériels militaires à Bakou, Israël entraîne les forces de sécurité azéris, confie un diplomate européen, qui fut basé en Azerbaïdjan.

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Mais pourquoi l’État hébreu se distingue-t-il aujourd’hui, par sa présence et son action dans cette région du monde aux côtés de la Turquie, de l’Azerbaïdjan et du djihadisme islamiste?

    Avant de tenter de répondre à cette question,il faut se rappeler que l’activisme d’Israël sur la scène internationale n’est pas que régional, mais mondial. Il peut être direct ou indirect. Son empreinte est souvent perceptible et parfaitement identifiable dans la politique étrangère des grands pays occidentaux (USA, UK, FR, Canada, Australie), mais elle l’est aussi dans presque tous les grands événements qui ont affecté l’évolution géopolitique mondiale des dernières décennies: (guerres au Proche et Moyen-Orient, révolutions colorées et/ou changement de pouvoir (ou tentatives) notamment en Amérique du Sud (Brésil, Bolivie, Venezuela, Colombie, Équateur) mais aussi en Europe (Maïdan …) et en Afrique du Nord (printemps arabes, hirak algérien). A noter aussi l’ingérence plus ou moins ouverte dans les élections des grands pays de la coalition occidentale (USA, FR, UK, Canada, Australie) par des financements généreux de sa diaspora visant à promouvoir les candidats qui lui sont favorables et à détruire ceux qui ne le sont pas.

   Cet activisme pro-israélien s’exerce par le biais d’une diaspora riche, puissante et organisée. Cette diaspora  collectionne les postes d’influence et de pouvoir, plus ou moins «achetés» au fil du temps et des circonstances, au sein des appareils d’État, au sein des médias mainstream, au sein des institutions financières et des GAFAM qu’elle contrôle. Le Mossad n’est pas en reste et fonde l’efficacité de son action sur le système des sayanims, parfaitement décrit par Jacob Cohen dans sa conférence de Lyon. https://www.youtube.com/watch?v=2FYAHjkTyKU

   L’action de ces relais et soutiens vise à défendre et à promouvoir les intérêts directs et indirects de l’État hébreu sur la planète entière et à élargir le cercle des pays et des gouvernances qui le soutiennent. Elle vise aussi à affaiblir celles et ceux qui lui sont opposés. Elle est tenace,  efficace et s’inscrit dans la durée.

   Pour gagner, l’État hébreu, comme le fait aussi très bien l’OTAN, n’hésite jamais à faire des alliances de circonstance, limitées dans l’espace et dans le temps, avec tel ou tel de ses adversaires (Turquie et djihadistes en Syrie par exemple). Ses actions sont souvent «préméditées», «concoctées» et «coordonnées» avec ses correspondants «néoconservateurs» de Washington. Comme partout ailleurs le mensonge d’État et la duplicité sont monnaies courantes…

   Pourquoi susciter et/ou mettre de l’huile sur le feu dans un conflit entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie et pourquoi maintenant ?

    Trois grands pays de la région, la Russie, la Turquie et l’Iran, sont directement concernés par ce conflit et par ses conséquences potentielles, parce qu’ils sont frontaliers avec l’une des deux parties en conflit, et parfois les deux. Israël, pour sa part, n’est qu’indirectement concerné, mais l’est tout de même, nous le verrons.

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Par ailleurs, cette région du Caucase est également une «zone de friction» entre des alliances qui ne s’apprécient pas vraiment: La coalition occidentale et l’OTAN dont la Turquie et Israël jouent la partition, l’OTSC (Organisation du Traité de Sécurité Collective) dont la Russie et l’Arménie sont membres, et l’OCS (Organisation de Coopération de Shangaï) à laquelle la Russie et l’Iran sont liés (pour l’Iran, comme membre observateur et aspirant candidat depuis 15 ans).

   Pour compliquer le tout, le premier ministre arménien en fonction, Nikol Pashinyan, a cru bon de devoir afficher sa préférence pour l’Occident dès sa prise de fonction et de prendre ses distances avec Moscou, ce qui met son pays en position délicate pour réclamer aujourd’hui l’aide de la Russie.

   Le déclenchement de la crise actuelle est, selon moi, une opération qui dépasse largement le cadre étroit d’un conflit territorial entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie. Il s’agit d’une opération de plus – après Maïdan en Ukraine, après la tentative de révolution colorée en Biélorussie et après les affaires Skripal et Navalny – visant à mettre la pression sur la Russie, mais aussi sur l’Iran, en les mettant dans l’embarras, voire, en les poussant à la faute.

   Il est clair que toute intervention rapide et musclée de la Russie dans ce conflit aurait été immédiatement condamnée par la «communauté internationale autoproclamée» – c’est à dire par l’OTAN – et suivie de l’habituel train de sanctions anti-russes, par les USA, servilement suivis par ses vassaux européens. Il ne faut pas oublier qu’aujourd’hui, mettre un terme au gazoduc North Stream II reste un objectif majeur pour les USA……

   L’absence d’une ferme réaction des occidentaux dans la crise du Caucase est, en elle- même, révélatrice sur quatre points:

   1 – La défense de l’Arménie n’est pas une priorité pour la coalition occidentale. Monsieur Nikol Pashinyan, premier ministre arménien, s’est donc trompé de cheval en misant sur l’Occident pour la défense de son pays. La coalition occidentale laisse souvent tomber ses alliés de circonstance comme ils l’ont fait pour les Kurdes en Syrie …..

   2 – En atermoyant et en laissant venir une réaction russe qu’elle espère pouvoir sanctionner en mettant définitivement fin au North Stream II, la coalition occidentale montre, une fois de plus, sa duplicité et son cynisme. Peu lui importe l’Arménie …..

   3 – En créant un foyer d’infection djihadiste aux frontières de la Russie et de l’Iran, la coalition israélo-occidentale montre, une fois de plus, qu’elle est prête à pactiser avec le diable et à l’instrumentaliser pour parvenir à ses fins, en l’occurrence l’affaiblissement de ses adversaires russes et iraniens.  

   4 – En laissant agir la Turquie et Israël sans réaction, la coalition occidentale reconnaît implicitement, derrière des discours trompeurs, que ces deux pays agissent à son profit.

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Le quotidien israélien «The Jerusalem Post» a abordé dans un article récent les affrontements entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie non sans laisser éclater la joie israélienne de voir le Caucase devenir un nouveau foyer de crise potentiellement susceptible d’avoir un impact considérable sur le Moyen-Orient. L’impact recherché par Israël est toujours le même: alléger les pressions et les actions iraniennes et russes sur le théâtre syrien en ouvrant un «nouveau front de préoccupations» aux frontières de ces deux pays.

   En conclusion, quatre points méritent d’être soulignés, à ce stade de la crise,

   1 – Monsieur Pashinyan, premier ministre arménien, a fait une erreur d’appréciation en misant sur un camp occidental qui s’avère moins fiable que prévu pour défendre l’intérêt de son pays. Il devra, peut être, in fine, faire des concessions douloureuses et pourrait bien y perdre son emploi lors des prochaines élections.

   2 – Monsieur Aliyev, président d’un Azerbaïdjan majoritairement chiite, regrettera peut être un jour d’avoir introduit sur son sol des djihadistes sunnites pour combattre l’Arménie. Il regrettera peut-être aussi l’instrumentalisation dont il est l’objet par la Turquie et Israël, chevaux de Troie de l’OTAN. Ses voisins russes et iraniens ne lui pardonneront pas facilement…..

   3 – La Russie, dont la gouvernance et la diplomatie ne sont pas nées de la dernière pluie,  n’est toujours pas tombée, tête baissée, dans le piège de l’intervention immédiate et musclée qui pourrait, après la tragi-comédie «Navalny», sonner le glas du North Stream II.

  Elle interviendra, tôt ou tard, lorsque le bon moment sera venu. Les différents protagonistes directs et indirects ne perdront rien pour attendre.

   4 –  Israël et l’Occident otanien auront-ils gagné quelque chose à poursuivre leurs  actions de harcèlement aux frontières de la Russie et de l’Iran en instrumentalisant l’Azerbaïdjan et en cherchant à détacher l’Arménie de l’OTSC dans le cadre de la stratégie d’extension à l’Est qu’ils poursuivent depuis trente ans ? Rien n’est moins sûr. L’avenir nous le dira.

  Quant à la solution du problème territorial, source du conflit déclenché par l’Azerbaïdjan-contre l’Arménie, elle réside probablement dans l’application de l’article 8 du Décalogue de l’Acte final d’Helsinki voté le 1e août 1975 qui régit les relations internationales entre les états participants. Cet article évoque clairement «le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes».

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Lorsqu’une volonté de quitter un ensemble étatique est validé par un, voire plusieurs référendums à plus de 90%, et lorsque cette sécession a été effective durant 34 ans, sans conflit majeur – ce qui est le cas pour la république d’Artsakh (Haut-Karabakh)-,  il semble légitime que la communauté internationale puisse prendre en compte la volonté des peuples et d’accepter de reconnaître ce fait en dotant ces nouveaux états d’une structure juridique particulière leur garantissant une paix sous protection internationale.

  On me rétorquera que l’article 3 du même décalogue d’Helsinki rappelle l’intangibilité des frontières. Il s’agira donc, pour la communauté internationale, de déterminer si le droit des peuples à disposer d’eux même doit primer, ou non, sur l’intangibilité des frontières, après 34 ans de séparation totale et effective de vie commune entre deux parties d’un même état.

  Cette décision, lorsqu’elle sera prise, ne devrait pas être sans conséquences jurisprudentielles sur le futur du Kosovo, de la Crimée, ou de la Palestine occupée……

  Pour ceux qui souhaitent élargir et diversifier leurs connaissances sur ce sujet sensible, je suggère la lecture de deux articles intéressants:

– un article de Jean Pierre Arrignon, historien byzantiniste et spécialiste de la Russie

– un éditorial d’Eric Denécé, patron du CF2R (Centre Français de Recherche sur le Renseignement sous le titre: «Le conflit Arménie/Azerbaïdjan au Haut-Karabakh relancé par la Turquie».

https://cf2r.org/editorial/le-conflit-armenie-azerbaidjan...

mardi, 24 novembre 2020

Traité "Ciel ouvert" : Les Etats-Unis exigent des Européens les informations concernant la Russie

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Traité "Ciel ouvert" : Les Etats-Unis exigent des Européens les informations concernant la Russie

par Karine Bechet-Golovko

Ex: https://russiepolitics.blogspot.com

Alors que les Etats-Unis sont officiellement sortis depuis dimanche du traité Ciel ouvert, la Russie déclare avoir connaissance de négociations entre les Etats-Unis et leurs Etats satellites européens, afin que ces deniers leur transmettent les informations concernant la Russie, auxquelles ils n'ont formellement plus accès. En considérant la capacité de résistance des pays européens aux exigences américaines, il y a de fortes chances que la Russie, qui reste elle étrangement dans cet accord, n'ait plus les informations concernant les Etats-Unis, alors qu'eux pourront bénéficier d'une coopération intra-globaliste à ce jour sans faille. Nous assistons à l'aboutissement de la globalisation en voyant la tentative de faire fonctionner ses instruments ouvertement au profit du seul centre politique, les Etats-Unis, sans que celui-ci, en surplomb, n'ait plus besoin de donner l'illusion d'y participer.

Comme nous l'avions écrit en mai (voir notre texte ici), le traité sur le Ciel ouvert est entré en vigueur en 2002 et compte 34 signataires qui, outre les Etats-Unis, le Canada, la Turquie et le Kirghizistan sont essentiellement les pays européens, et la Russie. Il permet le survol des territoires des pays membres, avec certaines restrictions (notamment une bande de non-survol de 10 km à la frontière) pour vérifier les mouvements militaires et les infrastructures militaires. Cette idée n'est pourtant pas nouvelle, elle avait été proposée dans le milieu des années 50 (après la mort de Staline) par les Etats-Unis, mais refusée par Khrouchtchev, qui y avait, à juste titre, vu une tentative d'espionnage. L'on pourrait même dire de légalisation de l'espionnage. Bush, en 1989, quand l'URSS est en pleine "ouverture", relance l'idée, qui sera alors circonscrite aux pays de l'OTAN, mais ne sera réellement formalisée qu'en 2002, lorsque la Russie de Poutine et les Etats-Unis parviennent à cet accord. Il semblerait donc que ce Traité sur le Ciel ouvert n'ait pris tout son sens qu'avec l'entrée de la Russie et donc l'accès à son espace aérien, surtout que les tentatives historiques de le faire passer coïncident avec des périodes de l'histoire politique russe considérées comme zones de transition, donc de faiblesse.

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Dans ce contexte, le retrait des Etats-Unis prend tout son sens et un déséquilibre dangereux apparaît, car leur ciel ne sera plus accessible à la Russie, qui, elle, laisse le sien ouvert aux "partenaires" des Etats-Unis. Le risque se réalise, si l'on en croit les déclarations du chef de la délégation russe pour les négociations de Vienne, Konstantin Gavrilov :

"Il n'y a pas si longtemps, nous avons appris que Washington joue un jeu de dupes et exige de ses partenaires se signer des documents, selon lesquels ils s'engagent à transmettre aux Etats-Unis leurs observations lors des survols de la Russie. Les Etats-Unis exigent des pays européens qu'ils refusent à la Russie le survol des sites militaires américains en Europe."

Dans le cas contraire, la Russie s'engage à prendre des mesures de représaille. A juste titre, K. Gavrilov parle d'une violation ouverte de l'accord international. Mais le droit international n'étant que la matérialisation à un certain moment d'un certain rapport de forces, soit la Russie continue à participer à cet accord et entérine le nouvel équilibre des forces, renforçant la position américaine, soit elle le dénonce en raison la violation par les participants de leurs obligations.

Etrangement, sortir de cet accord déséquilibré et potentiellement dangereux pour la sécurité nationale, justement en raison de ce déséquilibre, ne semble pas à l'ordre du jour en Russie. La globalisation est manifestement devenue un fait incontestable et les Etats jouent selon des règles qu'ils ne maîtrisent pas - et ne remettent plus en cause sur le fond. Seules les modalités de leur mise en oeuvre peuvent encore être discutées.

dimanche, 22 novembre 2020

Corona: Die Radikalisierung des Mainstreams

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Stefan Schubert

Corona: Die Radikalisierung des Mainstreams

Nachdem Deutschlands Sicherheit seit 2015 geradezu implodiert ist und der Flüchtlingswelle erst eine Verbrechenswelle und dann eine islamistische Terrorserie folgte, hat nun der Mainstream »Maskenmuffel« und Kritiker der Corona-Zwangsmaßnahmen zum neuen Staatsfeind Nr. 1 erkoren. Der verbalen Gewalt folgten nun ein Ermächtigungsgesetz im Schnelldurchgang und willkürliche Polizeigewalt gegen Demonstranten, die für unser alle Grundrechte auf die Straßen gingen. Die Mainstream-Medien applaudieren im Angesicht dieser staatlichen Gewalteskalation.

Die Eliten haben es sich in ihrem totalitären Corona-Staat bequem eingerichtet. Keine lästigen Debatten mehr über Grenzöffnungen, über 1,3 Millionen Straftaten, (laut BKA), die »Flüchtlinge« nur in den Jahren 2015-2019 begingen, oder über 2645 islamistische Terrorverfahren im selben Zeitraum.

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Die aktuelle islamistische Terrorwelle durch »Flüchtlinge«, die in Westeuropa tobt, wurde – Sie ahnen es – nach einigen Tagen mit den üblichen folgenlosen Phrasen von Politik und Mainstream wieder totgeschwiegen und unter den Corona-Teppich gekehrt.

Die Grenzen für illegale Einwanderer bleiben weiter offen, die Einheimischen werden hingegen eingesperrt und selbst von der eigenen Nordseeküste, trotz bezahlten Urlaubs, vertrieben. Wer es wagt, seine Stimme gegen diesen staatlichen Wahnsinn zu erheben, wird von den Massenmedien so lange als Corona-Leugner oder Verschwörungstheoretiker verleumdet, bis ihm die Staatsmacht mit Wasserwerfern und kläffenden Polizeihunden zu Leibe rückt.

Ein rabenschwarzer Tag, der in die Geschichtsbücher eingehen wird

In einem Beitrag für Kopp Exklusiv, wo ich jede Woche einen Artikel veröffentliche, schreibe ich über die Berliner Vorfälle:

»Die medial und politisch seit Wochen vorbereitete Gewalteskalation am 18. November wird dieses Land nachhaltig verändern. Während eine Frau Merkel offen zugibt, die verfassungswidrige Masseneinwanderung aus meist muslimischen Herkunftsstaaten, auch aus Angst vor ›unschönen Bildern‹ an Deutschlands Landesgrenzen, nicht nur zuzulassen, sondern auch weiterhin zu unterstützen, lassen die Herrschenden im Regierungsviertel einheimische Bürger von martialisch ausgestatteten Polizeieinheiten drangsalieren, mit Wasserwerfern und Pfefferspray beschießen, von Polizeihunden attackieren und abführen.

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Am Ende des Tages hat die Bundesregierung ihr Corona-Ermächtigungsgesetz durchgesetzt – im Übrigen mit anbiedernder Unterstützung der Grünen, die offensichtlich für eine mögliche Regierungsbeteiligung bereit sind, über die sprichwörtlichen Leichen zu gehen. Nicht nur Politik und Medien haben an diesem Tag ihr Ansehen bei Millionen Menschen im Land wohl endgültig verloren.

Auch die Polizei, die jetzt als Knüppel des linken Mainstreams für immer beschädigt zu sein droht, ist neben der Demokratie, der Freiheit und den Grundrechten der große Verlierer dieses Tages. Und es sollte den Herrschenden bewusst sein: Wenn uns die letzten Jahrhunderte eines gelehrt haben, dann dies – Gewalt erzeugt immer Gewalt.

Deutschland stehen unruhige Zeiten bevor.«

Vom Pazifisten zum Hardliner – die Radikalisierung des Mainstreams

Man erinnere sich an die ach so pazifistischen Haltungsjournalisten, die seit Jahren jeglichen konsequenten Polizeieinsatz gegen kriminelle Migranten als rassistisch zu diffamieren versuchen und nicht davor zurückschrecken, Polizisten als »Müll« zu bezeichnen und sie zudem pauschal als eine rechtsradikale Schlägertruppe zu verleumden. Nun aber, da sich in diesem Fall wirkliche Polizeigewalt gegen politisch Andersdenkende richtet, berauschen sich die Schreibtischtäter regelrecht an der Gewalt. Im Antifa-Jargon fällt einmal mehr Die Zeit aus Hamburg mit einer katastrophalen Berichterstattung auf. Betitelt ist der Artikel: »Corona-Leugner. Wasser Marsch!«

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Eine weitere Kommentierung erspare ich uns allen an dieser Stelle.

Werden Berliner Sicherheitsbehörden von Linksradikalen geleitet?

Ein wichtiger Aspekt ist bei der Betrachtung der Gewalteskalationen im Berliner Regierungsviertel noch nicht genügend beleuchtet worden:

Berlin wird von Kommunisten (SED/Die Linke), Sozialisten (SPD) und grün lackierten Sozialisten regiert. Mehrere hohe Polizeioffiziere haben mich in Gesprächen über den Umbau der Berliner Sicherheitsbehörden informiert. Sie sprachen von »lange vorbereiteten Säuberungswellen«, die von »Sozialisten« durchgeführt wurden. Enteignungen, Verbote, Verstaatlichungen – die Berliner Politik benutzt ganz offen und ganz gezielt das Repertoire linksradikaler Ideologen und totalitärer Staaten. Natürlich nur zum Wohle der Allgemeinheit, genauso wie die von Stalin angeordneten Massenerschießungen. Oder, wie es Lenin formulierte:

»Massenerschießungen sind ein legitimes Mittel der Revolution.«

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Erinnert sei auch an die diesjährige Strategiekonferenz der Partei Die Linke  in Kassel, wo eine Genossin über die »Erschießung von Reichen« schwadronierte. »Nach einer Revolution, wenn wir ein Prozent der Reichen erschossen haben …«, lauteten ihre exakten Worte. Auf dem Podium sitzt Linken-Chef Bernd Riexinger und hört seelenruhig zu.

Solche Extremisten regieren nun Berlin. Sie haben damit auch die Kontrolle über die Berliner Polizei erlangt und bestimmen den Einsatzplan der Polizei bei Demonstrationen.

Die Welt nach Corona

Nach Reiseverboten, Quarantäne und Lockdown werden wir 2021 in einer neuen Welt aufwachen. Die Bundesregierung hat mit Applaus der eingekauften Mainstream-Medien unterdessen den Bürger seiner wichtigsten Grundrechte beraubt.

Ob ein Bürger seine vom Grundgesetz garantierten Rechte wie Freizügigkeit oder die Versammlungs- und Demonstrationsfreiheit in Anspruch nimmt, obliegt nun nicht mehr der selbstbestimmten Entscheidung jedes freien Bürgers, nein, der totalitäre Corona-Staat maßt sich an, jedes Recht nur unter Vorbehalt, nach Genehmigung zu gewähren. Oder aber geradezu willkürlich zu verweigern. Die Ausweitung der Zwangsmaßnahmen droht nun jederzeit und mit ihm das Ende jeder individuellen Freiheit und Selbstbestimmung.

Die Repressionen des Sozialismus werden im Schatten der Corona-Krise systematisch ausgebaut und installiert. Längst ist der Kollateralschaden in allen Bereichen des Lebens um ein Vielfaches höher als durch das Coronavirus selbst.

Dieser Einschätzung stimmt auch Prof. Dr. med. Sucharit Bhakdi zu, der an diesem Samstag den einwöchigen Kopp-Online-Kongress eröffnen wird. Karten können noch über diesen » Link « geordert werden.

Wer Dr. Markus Krall auf Twitter folgt, kennt die Präzision und die kämpferische Kraft der Worte des promovierten Volkswirts und Bestsellerautors. Auch er gehört zu den Referenten des Online-Kongresses, in einem Trailer stellt er klar (Zitat):

»Unsere Freiheit ist kein Geschenk der Politik. Sie gehört uns, Niemandem sonst. Und es gibt auch niemanden, der das Recht hat, sie uns wegzunehmen. Und wer das versucht, der muss auf die Griffel kriegen.«

Bestellinformationen:

» Karsten D. Hoffmann: Gegenmacht, 249 Seiten, 16,99 Euro – hier bestellen!

» Christian Jung: Staats-Antifa, 285 Seiten, 19,99 Euro – hier bestellen!

» Stefan Schubert: Vorsicht Diktatur!, 320 Seiten, 22,99 Euro – hier bestellen!

Freitag, 20.11.2020

samedi, 21 novembre 2020

Thibaud Gibelin : « Viktor Orbán n’a pas attendu 2015 pour subir les foudres des médias occidentaux »

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Thibaud Gibelin : « Viktor Orbán n’a pas attendu 2015 pour subir les foudres des médias occidentaux »

Ex: https://www.breizh-info.com

Le Brexit consommé, l’axe franco-allemand déséquilibré, l’Union européenne aborde à bout de souffle les années 2020. Un vent de fronde souffle sur l’Europe centrale, où Viktor Orbán dessine depuis dix ans une alternative politique qui inquiète l’Europe de l’Ouest.

Premier ministre de Hongrie une première fois de 1998 à 2002, son retour en 2010 marque un véritable tournant européen. En une décennie d’exercice continu du pouvoir, Viktor Orbán a fait exploser tous les clivages : avocat de l’unité européenne, mais bête noire de Bruxelles ; à la fois démocrate et illibéral ; rigoureux en économie, mais opposé au libre-échange global ; défenseur de l’Occident chrétien et diplomate empressé auprès de la Chine, la Turquie et la Russie…

L’Union européenne prendra-t-elle le visage de l’homme fort de Budapest dans les années à venir ?

gibelin-orban.jpgDans un livre qui vient de paraître, intitulé « Pourquoi Viktor Orbán joue et gagne » (éditions fauves) Thibaud Gibelin retrace l’histoire du groupe de Visegrád – la Hongrie, la Pologne, la Slovaquie et la Tchéquie – pour mieux comprendre ce qui se joue aujourd’hui en Europe centrale et éclairer la personnalité d’un chef d’État parmi les plus décriés et certainement les plus expérimentés du continent.

Nous l’avons interrogé sur l’ouvrage, particulièrement éclairant sur ce qu’il se passe à quelques heures d’avion, au centre de l’Europe, loin des commentaires de journalistes mainstream à la solde d’institutions non élues qui font la pluie et le beau temps au sein de l’Union Européenne.

Pour commander le livre, c’est ici

Breizh-info.com : Vous publiez un livre intitulé « Pourquoi Viktor Orbán joue et gagne ». Quelle est la genèse de ce livre ?

Thibaud Gibelin : La genèse de ce livre, c’est d’abord une dizaine d’années d’étude, de voyage et de travail à travers l’Europe. J’avais suivi de près les élections législatives de 2018, quand Viktor Orbán a été réélu, pour la seconde fois d’affilée, avec 2/3 des sièges au Parlement. On était alors dans le sillage de la crise migratoire, qui a mis en vue cet homme d’Etat sur la scène politique européenne. Les médias prophétisaient la déroute de son parti, et en ont été pour leurs frais. Il m’a semblé important d’expliquer de quoi Viktor Orban est le nom. En éclairant ses positions à la lumière de l’histoire centre-européenne. En replaçant sa carrière politique dans ces grandes faillites idéologiques que sont la chute du communisme au tournant des années 1990, et la crise systémique de l’Occident libéral depuis 2008 environ.

Breizh-info.com : Viktor Orbán est devenu y compris malgré lui la figure de proue étatique et politique de la résistance identitaire à l’immigration et à l’islamisation en Europe. Comment l’expliquez-vous ? Cette image est-elle fondée ?

Thibaud Gibelin : Il y a bien sûr une part de réalité. Il y a aussi une projection des espoirs et des craintes de l’opinion publique occidentale. Espoir d’une restauration de la puissance publique en faveur de la continuité historique des nations européennes ; crainte d’un populisme chaotique et inconséquent.

Les préoccupations identitaires en Hongrie viennent de loin. Le pays a subi l’impérialisme ottoman de longs siècles, et refuse d’ouvrir les vannes de l’immigration musulmane. La situation géographique du pays, au sud-est de l’espace Schengen, l’oblige selon les traités à garder la frontière extérieure face à un nombre considérable de migrants illégaux.

La Hongrie compte à peine 10 millions d’habitants, son influence dans le concert européen tient à la solidarité tissée avec les autres pays du groupe du Visegrad. De même, c’est paradoxalement l’appartenance à l’Union européenne qui donne aux positions hongroises une envergure continentale. Pas plus tard qu’hier, en bloquant l’adoption du budget européen pluriannuel 2021-2027 et celui du plan de relance – réfutant ainsi qu’un biais idéologique détermine l’allocation des fonds européens.

Breizh-info.com : Viktor Orbán fût encensé par les médias occidentaux à l’époque où il luttait contre le joug soviétique, puis démoli après s’être opposé à l’immigration. Comment expliquez-vous ce revirement ?

Thibaud Gibelin : Viktor Orbán n’a pas attendu 2015 pour subir les foudres des médias occidentaux. Il est vrai qu’à l’époque communiste et à celle du changement de régime, le libéralisme occidental exerçait une invincible attirance sur le personnage. Mais dès 1993, Viktor Orbán assoit sa domination sur le Fidesz et impose un tournant conservateur à sa formation politique. Ceci lui vaut à trente ans une première bronca médiatique. Autant dire que le personnage ne craint plus la « diabolisation ».

Ce n’est pas lors de sa première expérience de gouvernement, de 1998 à 2002, qu’il devient la bête noire des médias occidentaux, mais de façon croissante depuis 2010.

La question migratoire peut même paraître secondaire parmi les reproches qu’adressent nombre de médias à la Hongrie. Par exemple, le soutien apporté à l’épanouissement de la famille traditionnelle plutôt qu’à l’agenda LGBT dévoile des ruptures abyssales entre Budapest et Bruxelles. Les efforts de la diplomatie hongroise pour tisser des partenariats tous azimuts, notamment avec la Russie et la Chine, déplaisent à l’Allemagne qui regarde l’Europe centrale comme sa zone d’influence attitrée.

Breizh-info.com : Nos informations font tout de même état d’une contestation anti Viktor Orbán qui monte en Hongrie actuellement, et d’intentions de vote pas en sa faveur. Qu’en est-il ?

Thibaud Gibelin : Les antagonismes politiques en Hongrie sont réels et particulièrement violents. Chaque camp dispose d’une importante surface médiatique, ce qui attise les oppositions. Zapper d’une chaîne à l’autre en amont des élections de 2018 vous donnait le vertige, tant les camps ennemis se rendent coup pour coup ; c’est le revers de la pluralité médiatique. Il est vrai que l’opposition à Viktor Orbán tente de former un front commun, de l’extrême-droite réformée (Jobbik) à la gauche. Cette configuration « arc-en-ciel » a permis de ravir Budapest et quelques métropoles provinciales au Fidesz l’automne dernier. Cette contestation disparate inspire cependant peu de confiance à travers la pays.

Le grand enjeu est désormais la gestion de la « crise de la Covid 19 », à commencer par la contraction importante de l’économie.

Breizh-info.com : Pensez-vous que la stratégie de Viktor Orbán et plus globalement du groupe de Visegrad, puisse un jour déteindre sur l’Europe de l’Ouest ou bien les paramètres sont fondamentalement différents ?

Thibaud Gibelin : Si on peut parler de « stratégie », celle de Viktor Orbán est dictée par les circonstances. La Hongrie a besoin de l’envergure du groupe de Visegrad pour se faire entendre à Bruxelles. De même l’Europe centrale, en tant que périphérie du monde occidental, ne peut envisager le maintien de son intégrité culturelle sans faire muter Bruxelles. Tout Etat membre pèse à sa mesure dans l’identité double de l’UE : visage unitaire du continent ou cosmopolitisme sans visage. Rarement l’histoire européenne n’a été aussi tragique qu’à présent. Ce livre donne la mesure du siècle européen qu’on édifie à Budapest.

Propos recueillis par YV

Crédit photo : Wikimedia commons (cc)
[cc] Breizh-info.com, 2020, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

La guerre du Karabakh est terminée. La crise ne l’est pas. Que se passera-t-il après ?

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La guerre du Karabakh est terminée. La crise ne l’est pas. Que se passera-t-il après ?

Par The Saker Blog

Tout d’abord, je veux commencer cette analyse en publiant la traduction complète d’un article publié hier par le webzine russe Vzgliad. Je n’ai matériellement pas le temps de faire ma propre traduction, donc ce que je publierai n’est qu’une traduction automatique peu retouchée, veuillez m’en excuser.

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Cinq grands mystères de la deuxième guerre du Karabakh

par Evgenii Krutikov

La fin de la deuxième guerre du Karabakh a donné lieu à de nombreuses énigmes et théories du complot. En effet, certaines des circonstances de ce conflit sont extrêmement mystérieuses, ou du moins paradoxales du point de vue de la logique militaire conventionnelle. Apparemment, la direction arménienne elle-même a provoqué une catastrophe politique.

Faisons la liste des énigmes qui soulèvent les plus grandes questions et provoquent l’apparition de «théories du complot» en Arménie, et ailleurs.

1. Pourquoi une mobilisation à part entière n’a-t-elle pas été menée en Arménie et des unités militaires complètes n’ont-elle pas été déployées dans la zone de conflit ?

Malgré les déclarations patriotiques bruyantes, il n’y a pas eu de réelle mobilisation en Arménie. L’effectif permanent de l’armée arménienne – environ 50 000 hommes – n’a été augmenté que par des volontaires. Alors que les conditions des combats exigeaient d’augmenter le nombre de défenseurs du Karabakh jusqu’à 80 ou 100 000 hommes au moins. Dans le même temps, très vite, le manque de spécialistes – par exemple calculs d’artillerie et  lance-roquettes multiple MLRS – a commencé à affecter le front de l’armée arménienne. Il n’y avait personne pour combler les pertes.

Il est inexplicable que Erevan n’ait pas mené une réelle mobilisation. Les dirigeants arméniens évitent tout simplement de parler de ce sujet. S’il y avait un plan de mobilisation, personne n’a essayé de le mettre en œuvre. En conséquence, il n’y avait pas de rotation du personnel militaire en première ligne, dans certaines régions, les gens sont restés dans les tranchées pendant un mois sans être relayés. Les jeunes de 18 à 20 ans étaient en première ligne et, à un moment donné, les jeunes non formés représentaient jusqu’à 80% des effectifs. Les détachements du Karabakh, composés de professionnels et de vétérans, ont subi de lourdes pertes au cours de la première semaine, parce qu’il n’y avait personne pour compenser, il n’y avait tout simplement pas de renforts.

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Des groupes de volontaires arméniens ont été formés selon des principes d’appartenance à des partis politiques. Le scandale a été provoqué par une tentative de former un détachement distinct d’un parti arménien prospère nommé d’après l’oligarque Gagik Tsarukyan, qui est désormais le principal opposant à Pashinyan. Les deux sont en conflit depuis plus d’une décennie. Désormais, le Premier ministre désigne ouvertement Tsarukyan comme «le coupable de la chute de Chouchi», car son escouade fantôme n’aurait pas été assez nombreuse sur le front pour gagner. Ces conflits auraient pu être évités simplement en ayant un plan de mobilisation et une volonté de le mettre en œuvre.

Les principales forces militaires arméniennes ne se sont pas déplacées vers le Karabakh. Mais pour soulager la tension créée par les drones azerbaïdjanais, il suffisait de simplement déplacer les radars de détection précoce à Goris. Et un corps d’armée aurait suffi à couvrir la zone sud au moment où les Azerbaïdjanais prenaient tranquillement leur temps devant la première ligne de défense. Les approvisionnements nécessaires n’ont pas été organisés et, après un mois de combats, cela a conduit à une pénurie de missiles pour les MLRS et d’obus pour l’artillerie. Et sans soutien d’artillerie, l’infanterie ne peut que mourir  héroïquement.

Tout cela frôle le sabotage, même s’il peut s’expliquer en partie par la négligence locale et la réticence à affaiblir la défense de l’Arménie proprement dite. Cette dernière attitude est très controversée et il semble que les dirigeants arméniens aient tout simplement abandonné le Karabakh à son sort.

2. Pourquoi le front nord s’est-il comporté si étrangement ?

Dans le nord et le nord-est du Karabakh, dans la région de la République kirghize, il y avait une vaste zone fortifiée de défense arménienne, qui comprenait des unités tout à fait prêtes au combat. Et ils ont vraiment opposé une résistance sérieuse à l’avancée du groupe azerbaïdjanais pour finalement la stopper, perdant cependant plusieurs positions et des villages importants.

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Mais après cela, le bataillon d’élite Yehnikner s’est soudainement retiré, bien que son commandant ait réussi à obtenir le titre de «héros de l’Artsakh». De plus, depuis le 3 octobre, ni Yehnikner,  ni aucune autre unité militaire n’ont été retirés du front nord et déplacées pour aider le sud en feu. Dans le même temps, les Azerbaïdjanais n’ont décidé qu’une seule fois de simuler à nouveau une offensive dans le Nord, manifestement à des fins de distraction. Il n’était pas nécessaire de garder jusqu’à 20 000 hommes dans le Nord.

La direction du Karabakh explique tout cela de manière informelle par un manque de ressources. Mais maintenant, le «manque de ressources» au Karabakh explique tout.

3. Pourquoi le front sud s’est-il effondré ?

Le fait que le coup principal serait infligé par les Azerbaïdjanais au sud, dans la zone de steppe, était déjà visible à l’œil nu dans les premiers jours de la guerre. Néanmoins, des ressources – humaines et techniques – ont commencé à arriver sur le front sud alors que ce front n’y était plus en fait. La zone de steppe a été perdue et le front s’est arrêté le long des montagnes, de Krasny Bazar à Martuni. En conséquence, jusqu’à 30 000 personnes défendant le Karabakh se sont entassées dans cette région. Elles ont été menacées d’encerclement complet et de destruction, ce qui a été l’une des raisons de la signature de l’accord de cessez-le-feu. Dans le même temps, avant l’occupation de Jabrayil, les troupes azerbaïdjanaises avançaient très lentement, perturbant leur propre rythme d’attaque. Cela a donné aux Arméniens une longueur d’avance, petite mais c’était un début pour comprendre la situation et s’engager dans la relocalisation.

Après l’occupation de Jabrayil, le front a commencé à se désagréger et l’avancée des Azerbaïdjanais s’est fortement accélérée. L’occasion était perdue.

Pour une raison quelconque, le commandement arménien n’a pas pris de décision concernant le transfert de ressources supplémentaires vers le front sud ? Ceci est un autre mystère.

4. Pourquoi la partie arménienne s’est-elle limitée à la défense passive ?

Pendant toute la guerre, la partie arménienne n’a tenté qu’à deux reprises une contre-attaque contre les unités avancées des Azerbaïdjanais qui couraient loin devant. Les deux fois, cela s’est produit en face de Latchin dans une gorge étroite, rendant extrêmement vulnérable le bataillon-tactique azerbaïdjanais (BTG). Une fois même avec succès. Mais ces opérations ont été simplement réduites à une attaque massive de MLRS contre les groupes ennemis. Des opérations pour bloquer la gorge et encercler l’ennemi dans d’autres secteurs du front sud ont été suggérées. Mais pas une seule unité arménienne n’a bougé. Une guerre incroyable dans laquelle l’une des parties n’a pas mené une seule opération offensive sur le terrain, se limitant uniquement et exclusivement à la défense passive.

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Une contre-offensive réussie dans la gorge, devant Latchin, aurait écrasé tant de forces azerbaïdjanaises dans le chaudron qu’elles n’auraient pas pensé à attaquer Chouchi pendant au moins deux semaines. Et plus tard, il était tout à fait possible de détruire l’infanterie azerbaïdjanaise dans le ravin Averatec. Mais cela aurait demandé beaucoup d’efforts.

Rien n’explique pourquoi la partie arménienne n’a même pas essayé de contre-attaquer ou d’utiliser d’autres méthodes pour exploiter l’avantage opérationnel qu’elle a eu à plusieurs reprises. Le manque de ressources ne peut être évoqué sans fin que dans les dernières étapes de la guerre, mais la défense passive est une tactique constante depuis le début de la guerre.

5. Pourquoi Chouchi a-t-elle été abandonnée ?

C’est la question la plus sensible et incompréhensible. Le premier assaut contre la ville par l’infanterie azerbaïdjanaise a été totalement infructueux. Ensuite, la deuxième colonne d’Azerbaïdjanais a été couverte par des frappes de MLRS. Avec quelques efforts et l’aide de l’Arménie, le groupe azerbaïdjanais qui a pénétré dans la ville pouvait être détruit. Cependant, soudain, une décision est prise de quitter la ville sans combat et de ne pas tenter de la libérer dans une situation opérationnelle et tactique favorable qui a duré encore une journée.

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On pense que la décision de quitter Chouchi a été prise par le président du NKR [le Karabakh] Araik Harutyunyan et le secrétaire du Conseil de sécurité du NKR, le général Samvel Babayan, une légende locale. Désormais, pour protester contre la signature de l’armistice, il quitte son poste et renonce au titre de héros de l’Artsakh. La chaîne arménienne YouTube «Lurer» («nouvelles») a publié un enregistrement des pourparlers de Babayan et Harutyunyan, d’où il ressort que le général Babayan a vraiment envisagé la possibilité de reprendre Chouchi même après son abandon, mais la nouvelle perspective de résistance était très sombre.

Fragment de conversation (non verbatim) :

Évaluons la tâche (du combat). Vingt, trente volées de frappe de couverture par les MLRS «Smerch» sur Chouchi. Nous tuons tout le monde là-bas. Reprenons la ville. Et après ? L’état de l’armée et de la population civile ne permet pas la guerre. Nous avons mené la bataille, pris Chouchi, alors quoi ? (…) On ne peut pas combattre contre l’armée de l’OTAN, avec des mercenaires, tout équipés… J’ai essayé d’organiser une opération avec trois bataillons hier. Nous n’avons que quatre obusiers. Si l’artillerie ne nous est pas fournie, comment allez-vous assurer l’offensive ou couper sa retraite (celle de l’ennemi) ? (…) Aujourd’hui, nous devons enfin négocier avec la Russie pour que nous cédions ces territoires et que nous les quittions. Ou ils nous aident. Imaginez que nous avons aujourd’hui deux MLRS Grads pour toute l’armée, et une douzaine d’obusiers, pour lesquels nous n’avons pas d’obus.

Pour résumer, le général Babayan pensait que la résistance était inutile à ce stade des combats. Il faut refuser de continuer la guerre et soit se rendre, soit demander dix jours pour une sortie organisée de la population locale et des 30 000 soldats du front sud qui sont complètement encerclés. En guise d’alternative, il a été proposé de demander d’urgence à la Russie une assistance militaire directe sous la forme de mercenaires ou de volontaires, d’équipement et de munitions.

Mais tout cela n’évacue pas la question de savoir pourquoi un petit groupe de fantassins azerbaïdjanais sans équipement lourd, qui a pu percer jusqu’à Chouchi, n’a pas été détruit avant que l’armée arménienne ne commence à paniquer. L’occupation de Chouchi a créé une architecture complètement différente d’accords politiques pour le NKR et l’Arménie. S’il s’agit d’une décision politique, qui l’a prise ?

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Cette liste des mystères de la deuxième guerre du Karabakh est loin d’être complète. En outre, les dirigeants arméniens ont suscité de nombreuses questions similaires sur la préparation de la guerre. Cette guerre a été perdue avant même d’avoir commencé, précisément à cause de l’inaction ou de l’action étrange d’Erevan.

Le processus se poursuivra pendant longtemps. La situation dans la région a changé si radicalement au cours de ces quarante jours que toutes les anciennes approches pour résoudre le conflit et sa composante militaire ont disparu d’elles-mêmes. Et la nouvelle réalité exigera de nouvelles solutions pour l’Arménie. Et on ne sait pas encore qui prendra ces décisions.

Fin du texte de Evgenii Krutikov

* * *

Personnellement, je ne vois aucune sombre  conspiration ici. Ce que je vois, c’est un niveau d’incompétence vraiment phénoménal de la part des dirigeants sorosites [sous la coupe de Soros] d’Arménie. En termes simples, la grande majorité des dirigeants arméniens vraiment compétents, civils et militaires, ont été soit emprisonnés, soit, à tout le moins, licenciés en masse. Il y a une explication très simple à cela aussi.

Du point de vue de Pashinian, et, à partir de maintenant, quand je dis «Pashinian», je veux désigner les suspects habituels : MI6, CIA, Soros, etc., la «vieille garde» des dirigeants formés à la soviétique a dû être supprimée car on ne pouvaient pas leur faire confiance. Mais ce que cet imbécile et ses maîtres n’ont pas réalisé, c’est que la direction «éduquée par les Soviétiques» était bien plus compétente que les «démocrates éveillés et les amis transgenres» qui ont pris le pouvoir en 2018.

Aparté

Avez-vous remarqué quelque chose d'assez intéressant ? Les forces militaires 
«anciennes» et «entraînées par les Soviétiques» en général, et leurs commandants
en particulier, sont systématiquement beaucoup mieux entraînées que ces
forces entraînées par l'OTAN ou «l'armée la plus puissante de l'histoire de
la galaxie»
. Pourquoi les forces démocratiques, progressistes et avancées
comme, disons, les Saoudiens, les Israéliens, les Géorgiens, les Yéménites
[pro-saoudiens, NdSF] ou tous les autres nombreux «bons terroristes» se
comportent-ils toujours misérablement au combat ? Je vais vous laisser
réfléchir à cette question :-)

Au fait, Pashinian, qui se cache dans un bunker ou dans l’enceinte de l’ambassade américaine à Erevan, y est toujours ! Hier, il a appelé Macron, qui est sous la pression de l’importante diaspora arménienne en France pour faire quelque chose, pour lui demander son aide et Macron a promis d’aider à trouver une solution acceptable par toutes les parties, impliquant deux choses :

  1. Que la «solution russe» – en réalité arménienne – qui est l’acceptation par Erevan des termes azéri n’est pas acceptable.
  2. Que la France ait une sorte de baguette magique que Macron peut agiter plusieurs fois pour transformer, à jamais, toute la zone d’opération en une terre paisible où coule le lait et le miel où tout le monde se tiendrait par la main en chantant Kumbaya et «ressentirait l’amour» pour toujours.

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Comme d’habitude, les Britanniques sont beaucoup plus sournois, secrets et intelligents : le chef du MI6 est en Turquie pour rencontrer des «hauts fonctionnaires». Oui en effet ! Au fait, ce chef du MI6, Richard Moore, est un ancien ambassadeur du Royaume-Uni en Turquie. Pour avoir une idée de ce dont il s’agit, tout ce que vous avez à faire est de consulter n’importe quel livre d’histoire pour voir que les Britanniques ont toujours utilisé les Ottomans comme chair à canon contre la Russie.

Quant aux Américains, ils sont fondamentalement paralysés par le chaos dans leur propre pays. Mais l’un ou l’autre des pouvoirs guignolesques en compétition actuellement pourrait essayer quelque chose de désespéré pour «brandir le drapeau» et prouver qu’il est «dur avec la Russie».

Alors, quelle est la prochaine étape ?

Depuis des années, je dis ce qui suit à propos des dirigeants politiques occidentaux : ils sont incapables de construire quoi que ce soit qui vaille la peine, mais ils sont très certainement capables de semer le chaos, l’anarchie, la violence, les insurrections, etc. Donc, la première chose dont vous pouvez être sûr est que les anglo-sionistes feront tout ce qui est en leur pouvoir pour inciter les Arméniens, les Azéris et même les Turcs à rejeter un résultat que l’Occident considère comme un triomphe pour la Russie, et pour Poutine personnellement !

Ensuite, il y a Erdogan, qui est furieux du rejet catégorique, par les Russes, de ses demandes de faire partie de la force de maintien de la paix. Tout ce que les Russes ont accepté, c’est de créer un «poste de surveillance» spécial composé de Russes et de Turcs, loin de la région du Haut-Karabakh où une équipe conjointe d’observateurs «surveillerait» la situation en regardant des ordinateurs. Il n’y aura pas de soldats turcs dans la zone de maintien de la paix – voir la carte militaire russe en tête de cet article.

En tant qu’option de secours, les Turcs exigent également qu’ils soient autorisés à piloter leurs propres drones au-dessus de la zone d’opérations. En réponse, la partie arménienne a déclaré que l’Arménie et la Russie avaient conjointement déclaré une zone d’exclusion aérienne sur toute la région. Pour autant que je sache, les Russes n’ont pas confirmé cela «pour l’instant», mais vous pouvez être à peu près sûr qu’ils abattront immédiatement tout aéronef non autorisé s’approchant de leurs positions.

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Pour avoir une idée de la façon dont les Russes agissent, vous devez savoir deux choses :

Premièrement, les médias libéraux russes sont déjà en train de se plaindre que la Russie a inclus des systèmes d’armes «non déclarés» dans sa force de maintien de la paix – MLRS et véhicules blindés. Cela n’est guère surprenant compte tenu de la très forte probabilité de provocations des deux côtés. En outre, le langage vague de l’accord permet aux Russes d’apporter des «véhicules spécialisés» qui pourraient signifier tout et n’importe quoi.

En outre, je suis assez convaincu que la 102e base militaire russe à Gyumri recevra des renforts et servira de centre de soutien logistique à la force russe de maintien de la paix.

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Le lieutenant-général Rustam Muradov, commandant la force russe de maintien de la paix, et Vladimir Poutine

Deuxièmement, il vaut la peine d’examiner la carrière de l’homme qui commandera la force de maintien de la paix russe, le lieutenant-général Rustam Muradov. Vous pouvez consulter sa biographie ici et ici. Je résumerai simplement la carrière de cet homme en deux mots : Donbass, Syrie.

Ce n’est pas une sorte de prétendu général dont les qualifications sont principalement bureaucratiques et politicardes. Ce type est un vrai général de combat, le genre d’officier qui va au feu et s’assure d’être régulièrement avec ses hommes en première ligne, qui a l’expérience de « l’Axe du Bien » et ses «bons terroristes», qu’ils soient locaux ou spéciaux.

L’Occident le comprend parfaitement et est absolument furieux d’être à nouveau «trompé» par la Russie !

Premièrement, les Russes ont arrêté la guerre sanglante en Syrie, maintenant ils ont arrêté la guerre en Azerbaïdjan. Pour l’Empire, cela signifie la perte totale du chaudron d’instabilité qu’ils ont essayé avec délectation de créer dans le Caucase et au Moyen-Orient pour finalement atteindre le ventre mou de la Russie. Ils ont raté. Ils ne le pardonneront pas.

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Deuxièmement, la plupart des Arméniens du monde entier sont absolument horrifiés par l’issue de cette guerre et ils ont ma sincère sympathie. Le problème ici est que beaucoup d’entre eux blâment la Russie plutôt que leurs propres dirigeants. En outre, il y a beaucoup de nationalistes vraiment enragés parmi les forces opposées à Pashinian en Arménie. En ce moment, ce dernier se cache quelque part et il refuse toujours de démissionner, soutenu jusqu’au bout par l’Occident, bien sûr. Mais cela va changer, je ne peux pas imaginer que quiconque reste au pouvoir après une telle catastrophe.

Cependant, Pashinian parti ne signifie pas du tout que des pro-russes, voire des neutres, lui succéderont. En fait, comme dans la plupart des situations chaotiques, ce sont les extrémistes qui sont les plus susceptibles de prendre le pouvoir. Et Dieu sait seulement ce qu’ils pourraient faire ensuite !

De manière paradoxale, le meilleur résultat pour la Russie serait que Pashinian reste au pouvoir un peu plus longtemps, juste assez longtemps pour créer un fait accompli sur le terrain qu’aucune folie ne pourrait véritablement renverser.

En ce moment, les réfugiés arméniens bloquent les seules routes qui leur permettront de fuir vers l’Arménie. Ces pauvres gens ne feront jamais confiance à la parole d’un Azéri et, encore moins, d’un Turc, et qui pourrait leur en vouloir ?!

C’est vraiment une tragédie déchirante qui aurait pu être complètement évitée si Pashinian et ses Sorosites avaient fait quelques choses vraiment basiques comme se préparer à la guerre et se contenter d’un accord de paix imparfait pour commencer.

Les forces arméniennes du Karabakh se retirent également, et ce n’est pas comme si elles avaient beaucoup d’option : s’échapper avec la vie sauve est vraiment tout ce que ces pauvres soldats pouvaient espérer – et ce n’est pas de leur faute, j’ajouterais !

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Les prochaines semaines seront cruciales et je ne peux qu’espérer que les Russes seront pleinement prêts à faire face à toute éventualité, y compris un revirement arménien complet si Pashinian est renversé très bientôt.

C’est maintenant une course contre la montre : d’un côté, l’Occident veut littéralement virer la Russie quoi qu’il en coûte en vies azéries et arméniennes tandis que les Russes se décarcassent pour faire de l’accord une réalité bien défendue sur le terrain. En Ukraine, ils disent que « l’Occident est prêt à combattre la Russie jusqu’au dernier Ukrainien ». J’espère et je prie pour que cela ne se produise pas dans le Caucase.

The Saker

PS : du côté vraiment triste et tragique, je n’imagine personnellement aucun réfugié disposé à revenir, malgré toutes les pieuses promesses faites par toutes les parties. Écoutez, soyons honnêtes ici : pendant la première guerre du Karabakh, que les Arméniens ont gagnée, les Azéris ont été brutalement expulsés, il y a eu plusieurs cas de meurtre massif de civils azéri par les forces arméniennes triomphantes. Cette fois-ci, les Azéris ont fait toutes sortes de promesses, mais si j’étais Arménien, je ne me fierais pas à un seul mot de ce que disent les Turcs ou les Azéris – diable, ces deux-là nient encore qu’il y ait eu un génocide des Arméniens par les Ottomans ! Gardez à l’esprit que dans cette courte guerre, environ 4 000 civils sont morts; c’est le chiffre officiel, le vrai est probablement encore pire !

Peut-être que dans une décennie ou deux, et seulement si la Russie reste la gardienne de la paix dans le Caucase, certains réfugiés, ou leurs fils et filles, retourneront-ils dans leur patrie historique. Mais pour le moment, la force russe de maintien de la paix finira probablement par maintenir la paix dans un Haut-Karabakh désert. C’est un résultat révoltant qui, je le répète, aurait pu être évité par Pashinian et sa bande de Sorosites. Que cela soit une leçon pour quiconque prend ces clowns maléfiques au sérieux !

The Saker

Traduit par jj, relu par Hervé pour le Saker Francophone

Ma dernière carte sur la Russie : double endiguement de l'OTAN et de la Turquie

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Ma dernière carte sur la Russie : double endiguement de l'OTAN et de la Turquie
 
par Pierre-Emmanuel Thomann
(via Facebook)
 
La Russie étend son empreinte territoriale pour endiguer les pressions géopolitiques extérieures selon une stratégie de contre-encerclement
 
Premier enseignement, face à la pression de la Turquie qui est membre de l'OTAN, c'est un élément important à souligner, la Russie a rétablit sa primauté sur le Caucase du Sud, qui fait partie de son étranger proche. la Russie impose un accord dont elle est le seul garant, elle écarte la Turquie d'un rôle explicite, s'installe avec des observateurs militaires sur le territoire stratégique du Haut-Karabagh, et la classe politique arménienne au pouvoir va probablement s'orienter de manière plus favorable à la Russie.
 
Sur les temps plus longs, après avoir gagné la guerre en Tchétchénie (1999-2000) qui menaçait son intégrité territoriale, la Russie poursuit son retour inexorable sur ses anciens territoires de la Russie tsariste, après la Trandnistrie (Moldavie), l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie (guerre Russie-Géorgie 2008), la Crimée réunifiée avec la Russie à la suite du changement de régime à Kiev (2014) et désormais avec l'arrivée des troupes russes au Haut-Karabagh (les Russes ont proposé cette solution à différentes étapes historiques du conflit) sur un territoire de facto arménien, mais légalement en Azerbaïdjan. Il ne s'agit pas d'une reconquête impériale, ni de la restauration d'une URSS réincarnée, mais de la défense ciblée des intérêts de sécurité de la Russie dans son étranger proche, sous la pression des puissances extérieures. A l'occasion du dénouement de la guerre au Haut-Karabagh, la Russie réussit un double endiguement, vis à vis de la Turquie et de l'OTAN.
 

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Le continuum territorial des crises simultanées actuelles ou gelées aux frontières de la Russie (Biélorussie, Donbass en Ukraine, Trandnistrie en Moldavie, Abkhazie /Ossétie du Sud en Géorgie, et Haut-Karabagh entre Arménie et Azerbaïdjan) forment un arc de crises qui sont exploitées et renforcées par les puissances extérieures, principalement les Etats-Unis et ses alliés du front oriental OTAN, qui agissent par Etats-pivots interposés (la Pologne la Turquie) ou directement pour encercler, contenir, et si possible repousser la Russie dans ses terres continentales. La Russie réagit à cette pression géopolitique par la préservation d'avant-postes qui lui permettent de rétablir l'équilibre.
 
La Russie, du fait de sa reconnaissance de jure ou de facto des territoires séparatistes et de son empreinte territoriale militaire sur ces territoires, bloque l'adhésion éventuelle à l'OTAN de la Géorgie, de l'Ukraine, de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan (pas à l'agenda, pour les deux derniers, contrairement à la Géorgie et l'Ukraine, mais à long terme, mieux vaut être prudent).
 
La Russie a empêché une défaite totale de l'Arménie au Haut-Karabagh. Les Russes ne pouvaient pas accepter une invasion complète du Haut-Karabagh. Cela aurait été interprétée comme un affaiblissement de la Russie, et de facto de l'OTSC (même si juridiquement, il n'y a que le territoire de l'Arménie stricto sensu qui était concerné par les accords de défense avec la Russie, puisque l'Arménie, n'a elle même pas reconnu officiellement l'Etat autoproclamé du Haut-Karabagh, pour en faire une carte de négociation avec L'Azerbaïdjan), et un gain trop important pour l'Azerbaïdjan, mais aussi pour la Turquie. Cette évolution aurait ensuite été exploitée dans la guerre de communication que les adversaires atlantistes mènent en permanence contre la Russie. Cela aurait aussi ouvert la voie à d'autres déstabilisations et avancées turques, avec la complaisance, voire le feu vert des Etats-Unis et l' OTAN.
 
Face à l'impossibilité des parties à s'entendre sur la mise en oeuvre des propositions du groupe de Minsk sur la table de négociation depuis des années (retour des zones tampons adjacentes au Haut-Karabagh à l'Azerbaïdjan en échange d'un processus de détermination sur le statut du Haut-Karabagh), les Russes ont adopté une posture de prudence qui était la seule posture réaliste. En choisissant leur camp de manière claire, les Russes auraient non seulement perdus leur position de médiateurs, mais aussi risqué de voir l'Azerbaïdjan se rapprocher plus encore des Turcs, voire l'OTAN à plus long terme. Lorsque les Azerbaïdjanais furent sur le point de conquérir tout le territoire du Haut-Karabagh et après la perte d'un hélicoptère russe dans des conditions obscures, les Russes ont poussé à un accord lorsque la situation était mûre après l'échec des trois cessez le feu précédent.
 

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En conséquence, selon l'accord approuvé le 9 novembre, la Russie peut désormais déployer des troupes d'interposition au Haut-Karabagh, en plus de ses bases en Arménie, avant-postes vis à vis de la Turquie et le corridor énergétique stratégique promu par les Etats-Unis sur l'axe Bakou-Tbilissi-Ceyhan. Les forces russes s'installent donc aussi sur le territoire considéré comme légal par les Nations Unies et l'Azerbaïdjan. L'Arménie surtout, mais l'Azerbaïdjan aussi, vont devenir plus dépendants de la Russie, et la Géorgie restera bridée dans son rapprochement vers l'OTAN et l'UE.
 
En vertu de l'accord du 9 novembre, un corridor de transport reliant l’Azerbaïdjan à l’enclave du Nakhitchevan (avec prolongement à la Turquie), revendication de Bakou pour avoir une continuité territoriale mais aussi d'Ankara pour avoir un accès à la mer Caspienne sera établit. Pour la continuité territoriale entre l'Arménie et le Haut-Karabagh, le corridor de Latchin sera maintenu mais déplacé en raison de la perte de la ville de Chouchi par les Arméniens. Ces deux corridors seront supervisés par des forces russes d'interposition. Les Russes vont donc contrôler toutes les voies stratégiques des uns et des autres.
 
La Turquie renforcée dans le Caucase du Sud mais endiguée par la Russie
 
La nouvelle configuration géopolitique n'implique pas clairement de nouveau condominium russo-turc dans le Caucase du Sud, à l'image du processus d'Astana en Syrie, revendication turque, même si la Turquie a renforcé son influence en Azerbaïdjan.
 
La Turquie, soutien politique et militaire de l'Azerbaïdjan, et donc en expansion géopolitique après ses opérations militaires sur les territoires Libyen et Syrien, renforce son statut de puissance régionale incontournable.
 
Elle a été pourtant (temporairement ?) endiguée par la Russie dans le Caucase du Sud par rapport à ses ambitions initiales.
 
On peut penser que l'Etat-major Turc fut le commandant en chef d'une partie des opérations (leading from behind) pour l'offensive turco-azérie au Haut-Karabagh ainsi que fournisseur de mercenaires islamistes provenant de Syrie et d'armements, notamment des drones.
 
La Turquie souhaitait être incluse officiellement dans le format de négociation pour le cessez-le-feu et la période post-conflit. Elle a pourtant été écartée formellement de l'accord du 9 novembre signé entre la Russie, l'Arménie et l'Azerbaïdjan, puisqu'elle n'est pas signataire, même si une négociation en coulisses entre Russie et Turquie a vraisemblablement eu lieu.
 

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Comme la Turquie est membre de l'OTAN et que le Haut-Karabagh est dans l'étranger proche de la Russie, cette dernière ne pouvait pas lui octroyer le statut de partenaire sur un pied d'égalité pour inaugurer un condominium russo-turque sur le Caucase du Sud, à l'image de la Syrie et du processus d'Astana. Il n'y aura donc pas de forces d'interposition turques au Haut-Karabagh mis à part des observateurs dans un centre d'observation du cessez-le-feu, seule concession aux Turcs. Toutefois, l'interprétation des accords diffère entre les Russes, les Azéris, et les Turcs qui essaient de poursuivre la négociation pour maximiser leur présence.
 
La Russie a aussi fait pression sur la Turquie en bombardant les islamistes pro-turcs en Syrie, pour indiquer les lignes rouges russes vis à vis des flux de mercenaires islamistes.
 
La soi-disant alliance russo-turque souvent invoquée, ou la thèse d'une connivence russo-turque pour se tailler et partager des zones d'influence au détriment des Européens et des Etats-Unis est à relativiser. La régionalisation des enjeux géopolitiques relève de l'évolution de la configuration géopolitique mondiale. C'est avant tout à cause du refus de la part des Etats Unis et des autres membres européens de l'OTAN d'accorder une place à la Russie dans un nouveau concert européen et mondial, et la poursuite de son encerclement par l'expansion euro-atlantiste que la Russie est obligée de se rapprocher de pays qui peuvent aussi constituer une menace dans l'immédiat (La Turquie et son expansion panturque et islamiste) ou à plus long terme (la Chine). Il n'y a pas d'alliance entre la Russie et la Turquie, mais rivalité, confrontation et identification d'intérêts tactiques communs à la suite de négociations permanentes pour tracer les lignes de front en mouvement, sans se laisser entraîner dans une guerre frontale.
 
Comme la Russie a torpillé l'expansion turque en Syrie, la Turquie cherche a torpiller l'expansion russe en Libye et tente désormais de bousculer la Russie dans le Caucase. Un nouveau foyer d'attraction pour tous les mercenaires islamistes risquait d'affaiblir durablement la Russie sur son flanc sud, comme réplique à l'engagement russe en Syrie qui était aussi devenu le théâtre de ralliements des islamistes que la Russie avait stoppé grâce à son intervention.
 

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Par contre, dans un monde multipolaire, le processus de régionalisation des crises où les acteurs régionaux qui ont des intérêts directs forment un directoire pour gérer leurs différents ou convergences géopolitiques, en excluant les prétendants au monde unipolaire (les Etats-Unis et leurs alliés proches) qui s'arrogeaient auparavant le droit de se mêler de toutes les crises à l'échelle globale, est logique. L'évolution de la posture des Etats-Unis, qui se retirent des premières lignes, mais privilégient les Etats-pivots au frontières de l'étranger proche de la Russie, en l'occurrence la Turquie, accélère cette évolution. La Russie n'est pas tombée dans le piège de la confrontation directe avec la Turquie, et poursuit sa relation de rivalité permanente mais ponctuée d'accords provisoires et précaires pour essayer de détacher la Turquie de l'OTAN, afin de fissurer l'alliance, malgré son double jeu.
 
La Turquie est garante de l'axe énergétique Bakou-Tbilissi-Ceyhan avec le soutien implicite des Etats-Unis et de l'OTAN et l'UE. Elle revendique aussi un nouveau corridor Turquie-Azerbaïdjan en passant par le Nakhitchevan et le Sud du Haut-Karabagh, qui pourrait être prolongé vers l'Asie centrale en traversant la mer Caspienne. Selon l'accord du 9 novembre, ce corridor lui serait accordé mais sous supervision russe, et croiserait l'axe Arménie-Iran.

vendredi, 20 novembre 2020

Nord Stream 2: le gouvernement allemand retourne sa veste !

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Nord Stream 2: le gouvernement allemand retourne sa veste!

Ex: https://echelledejacob.blogspot.com

Depuis cet été, la furie américaine se déchaîne contre le projet de gazoduc russo-européen Nord Stream 2. Sanctions américaines contre les entreprises européennes partenaires, coalition médiatique de médias engagés contre un "projet climaticide" pour ne pas dire que la ligne est simplement pro-globaliste et anti-russe. Maintenant, les députés allemands ont rejeté à une majorité écrasante la résolution de soutien au gazoduc. La morale de l'histoire est aussi simple que banale : il est extrêmement difficile de porter un projet économiquement globaliste, en se positionnant pour la défense des intérêts souverains des États. Car il est impossible de différencier la globalisation économique de la globalisation (soumission) politique - tout a un prix.
 

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Nord Stream 2, le projet de gazoduc reliant la Russie à l'Allemagne, est porté par le géant russe Gazprom, mais avec l'implication de grandes entreprises européennes comme Engie, Shell ou BASF. Or la question énergétique européenne est pour les Etats-Unis un enjeu considérable et un marché non négligeable. Ce marché est dominé par la Russie, comme avant il l'était par l'URSS, positionnement géographique oblige. Depuis des années, au nom de la "souveraineté" énergétique de l'Europe, la diversification est une obligation, qui a principalement permis de renforcer la position américaine. L'on notera que l'impératif de diversification de l'approvisionnement a été posé par les instances européennes en 2015, c'est-à-dire à la suite de l'organisation du Maîdan en Ukraine par les Etats-Unis avec le soutien des Européens, ayant conduit à la réunification de la Crimée à la Russie et à l'ire globaliste, se traduisant toujours par une accumulation de sanctions.
 
Ainsi, aujourd'hui, la Russie fournit à l'UE et à la Grande-Bretagne 38,7% du gaz naturel et les Etats-Unis sont arrivés en deuxième position avec 28% en 2019. La concurrence est rude, d'autant plus que la fourniture de gaz américain coûte cher, car c'est du gaz naturel liquéfié, notamment de schiste, les pays européens construisent à grand frais des terminaux spéciaux pour l'importer, ce qui notamment le cas de l'Allemagne, de la Finlande ou encore de la Pologne. L'UE, après 2015, a renforcé la tendance et les financements. L'opération a encore été accentuée par Donald Trump en 2018, quand après sa tournée, l'UE envisageait d'en construire une dizaine.
 
Écartelée entre les États-Unis, qui veulent renforcer leur position sur le marché européen, et la Russie, qui est le fournisseur historique et moins cher de gaz, l'Allemagne a tenté de jouer l'accalmie en promettant, en février 2019, la construction d'un terminal pour le gaz US. Ce qui n'a servi à rien, puisque dès été 2020, l'aboutissement de la construction de Nord Stream 2 se profilant, des sénateurs américains ouvrent le feu contre les compagnies européennes qui participent à la construction du gazoduc :

"Dans une lettre datée du 5 août, trois sénateurs américains républicains menacent de “destruction financière” le port de Sassnitz-Mukran, sur l’île allemande de Rügen, dans la mer Baltique, s’il ne met pas un terme immédiat à sa participation à la construction du gazoduc Nord Stream 2 qui doit acheminer le gaz russe vers l’Allemagne et l’Europe.

“Si vous continuez à fournir des biens, des services et un soutien au projet Nord Stream 2, vous mettez en danger votre survie financière”"


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Maintenant, ce sont les députés allemands qui viennent de refuser de voter favorablement à la résolution déposée soutenant ce projet, à une écrasante majorité de 556 voix contre et 83 pour. Ce qui rend de plus en plus incertain l'avenir de ce projet.

La dimension géopolitique de ce projet confrontant les intérêts de la globalisation, au sein desquels les intérêts américains sont dominants, et les intérêts nationaux (russes et des pays européens), le rend difficilement réalisable. Il serait important que les pays ayant pour volonté de défendre leur souveraineté réalise, et tiennent compte du fait, qu'il est impossible de diviser la globalisation économique (en voulant y participer à égalité) et la globalisation politique (en la refusant au nom de la souveraineté nationale).
 

mercredi, 18 novembre 2020

Transcaucasie: après le cessez-le-feu du 5 novembre...

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Transcaucasie: après le cessez-le-feu du 5 novembre...

Entretien avec Robert Steuckers

Propos recueillis par Zaur Medhiyev

L’Arménie a signé un accord de cessez-le-feu, prévoyant le retrait de ses forces d’occupation hors des territoires azerbaïdjanais. Le problème est que l’Arménie a dû franchir ce pas après une défaite militaire. Du point de vue du droit international, quelles pourraient être les responsabilités de la partie perdante d’une guerre ?

Les responsabilités d’un désastre, comme une défaite militaire, ne peuvent être réglées qu’entre les vaincus eux-mêmes. Trancher quant à ces responsabilités est désormais un problème intérieur arménien. Les Arméniens doivent exiger des comptes au gouvernement Pachinian et aux réseaux qui l’ont amené au pouvoir et qui l’ont soutenu. L’hebdomadaire français « Le Courrier International » vient d’évoquer cette semaine une thèse aujourd’hui répandue dans la presse russe et dans l’opposition arménienne à Pachinian. La révolution de couleur, qui a amené celui-ci au pouvoir en 2018, aurait été soutenue en secret par les services secrets britanniques qui poursuivent la vieille politique de semer la zizanie en Transcaucasie. D’un point de vue européen, russe et transcaucasien, ce type d’immixtion bellogène est inacceptable. Il faut plaider pour la nécessité d’une Transcaucasie pacifiée sinon le statu quo ante aurait été préférable. On voit ce que donnent les immixtions occidentales dans les Balkans : le chaos ! Le principe énoncé pendant l’entre-deux-guerres par Carl Schmitt demeure valable, demeure un axiome indépassable de toute pensée politique réaliste : pas d’immixtion de puissances extérieures à un espace donné dans ce même espace (Interventionsverbot für raumfremde Mächte).

En quittant les territoires occupés, les Arméniens détruisent tout ce qu’ils peuvent détruire. Ils brûlent les forêts, détruisent des bâtiments, détruisent des espèces rares de plantes et d’animaux. L’Azerbaïdjan doit-il inclure ces actions dans la liste des crimes commis par les Arméniens, dans le but d’exiger des compensations financières à l’Arménie ?

Les Arméniens pratiquent là une vieille stratégie russe, celle de la terre brûlée, appliquée devant les armées de Napoléon et Hitler. Le système des indemnités est pervers comme l’ont montré les clauses aberrantes du Traité de Versailles de 1919. L’Allemagne s’est radicalisée suite à des crises financières de grande ampleur, accentuée par l’obligation de payer des dettes de guerre à la France, qui en vivait sans ressentir la nécessité de se moderniser. Certes, l’Arménie n’a pas le poids de l’Allemagne, même vaincue, mais des exigences trop importantes susciteraient une solidarité quasi spontanée pour l’Arménie dans le monde orthodoxe, surtout en Russie où le poids du Patriarche de Moscou n’est pas négligeable, ce qui aurait pour résultat d’isoler l’Azerbaïdjan, en dépit de la solidarité turque sur laquelle il pourrait compter mais seulement si la Turquie d’Erdogan parvient à court terme à surmonter sa crise financière. Ensuite l’Iran, en dépit du fait qu’il partage avec l’Azerbaïdjan la foi islamique chiite, montre des velléités pro-arméniennes par méfiance à l’endroit de la Turquie sunnite et par crainte de voir les mercenaires djihadistes demeurer à proximité de ses frontières pour éventuellement s’infiltrer dans le Nord de l’Iran et y commettre des sabotages pour le compte des Etats-Unis.

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Les autorités de l’Azerbaïdjan ont annoncé qu’elles exigeraient 50 milliards de dollars à l’Arménie pour les dégâts causés. Mais nous savons pertinemment bien que l’Arménie ne dispose pas de cette somme, et ne dispose même pas du dixième de celle-ci. Comment, à votre avis, le droit international règle-t-il le recouvrement de compensations pour un pays qui n’en a pas les moyens ?

Dans de tels cas, il n’y a pas de solution. Les beaux principes juridiques s’évanouissent comme neige au soleil devant les réalités. A l’impossible nul n’est tenu. L’Azerbaïdjan a récupéré des terres, ce qui vaut plus, in fine, que la somme de 50 milliards de dollars, chiffre abstrait. Qui plus est, la Russie n’accepterait pas qu’une querelle sans fin pour les compensations envenime la situation en Transcaucasie. Autre possibilité, l’Arménie, comme la Serbie dans les Balkans, pourrait tabler sur une aide chinoise, la politique de Pékin étant d’assurer, par tous moyens pacifiques, la fluidité des communications terrestres en Eurasie.

Comme tout un chacun le sait, la signature de l’accord de cessez-le-feu, qui camoufle la reddition de l’Arménie, a été rendue possible par la participation directe de Moscou. Si l’Arménie, en rejetant le gouvernement de Pachinian, amène au pouvoir des extrémistes et reprend les hostilités, comment réagira le pouvoir russe ? Les suspicions, à mon avis, ne tombent pas du ciel : il suffit de voir quel état d’esprit prévaut aujourd’hui à Erivan…

C’est le pouvoir de Pachinian qui a rendu la guerre possible, aussi parce qu’il a démantelé partiellement les forces armées arméniennes et desserré les liens militaires qui existaient avec la Russie, suscitant la méfiance de celle-ci. Cette méfiance serait justifiée si l’hypothèse, avancée dans « Le Courrier international » s’avérait exacte. Rappelons-les grandes lignes de cette hypothèse : Richard Moore, chef du MI6 britannique, ancien ambassadeur du Royaume-Uni en Turquie, ami d’Erdogan, également ami d’Armen Sarkissian qui est arménien mais sujet britannique, aurait orchestré la déstabilisation de la Transcaucasie. L’indice le plus patent qui tend à soutenir cette hypothèse est le fait que Londres, dans le cadre de l’ONU, s’est opposé au cessez-le-feu décidé le 5 novembre dernier. Précédemment, Londres a financé bon nombre d’ONG en Arménie, qui ont soutenu les initiatives de Pachinian. La stratégie, mise au point par les Britanniques sous les auspices de Richard Moore, vise à utiliser la Turquie et le nouveau pouvoir arménien, issu de la révolution de couleur de 2018, pour créer un foyer de turbulences en Transcaucasie. Les racines historiques de cette volonté de créer le chaos sont anciennes. Elles datent de 1805, année où le Karabakh est entré dans la sphère d’influence russe. A Moscou, on connait ce type de stratégies et c’est la raison qui explique que les troupes russes sont présentes aujourd’hui dans cette région revendiquée par l’Arménie. Les Russes avaient perdu leur confiance dans les Arméniens parce que le gouvernement Pachinian, appuyé en secret par les Britanniques, lorgnait vers l’OTAN, comme son voisin géorgien. Moscou se méfie donc d’une Arménie et d’une Géorgie, agitées par un tropisme occidentaliste, se méfie aussi de l’Azerbaïdjan pour sa participation au système de défense GUAM et pour son alliance avec la Turquie, membre de l’OTAN. Moscou et Téhéran voient aussi d’un très mauvais œil la présence de mercenaires djihadistes qui, finalement, travaillent toujours pour l’Occident américanisé.

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Le Président de l’Azerbaïdjan a d’ores et déjà déclaré, pendant les négociations et après le retrait des forces arméniennes, la question du statu quo ne sera pas discutée. Le Karabakh n’aura aucun statut d’autonomie. Qui plus est, cette déclaration n’a pas été contestée par les Russes. Uti possidetis ?

Le Karabakh est désormais de jure azerbaïdjanais et son statut dépend donc de Bakou. Cependant il est autonome de facto (et non de jure) parce que les troupes russes et sont stationnées et protègent le monastère de Dadivank, exigence de l’orthodoxie russe qui approuve le pouvoir de Poutine. Moscou n’a pas contesté le rejet de toute autonomie du Karabakh car Poutine et Lavrov entendaient bien l’occuper et le protéger.

Une dernière question : on soupçonne les Arméniens de vouloir organiser des provocations contre les forces russes de la paix afin que celles-ci ripostent. Tout cela consiste, très logiquement, à vouloir ramener l’Arménie dans le giron de l’OTAN. Existe-t-il des mécanismes pour empêcher les provocations contre les forces russes de pacification ?

Dans une Transcaucasie que l’Occident britannique et américain veut en état de déstabilisation permanente, toutes les provocations sont désormais possibles. Cela fait partie des aléas lorsqu’une puissance étrangère à un espace intervient dans ce même espace. Les forces russes sont exposées à ce danger comme elles l’ont été en Afghanistan et comme elles le sont en Syrie depuis quelques années. Le scénario de provocations répétées est plausible. L’implosion totale de la Transcaucasie est le but final des puissances qui entendent saboter les nouvelles grandes voies de communication terrestres en Eurasie, notamment celle qui traversera le territoire de l’Azerbaïdjan et reliera la Russie à l’Océan Indien, vieille hantise de l’Empire britannique depuis la fin du 18ème siècle. Non, il n’existe pas de mécanismes pour éviter ce type de provocations : nous sommes face à des réalités concrètes, à des clivages nationaux et religieux résilients, réalités et clivages qui ne sont en rien des « mécanismes » mais des forces organiques. Une force organique ne se laisse jamais brider par des « mécanismes ».

mardi, 17 novembre 2020

Haut-Karabagh, lien entre guerre territoriale et guerre économique

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Haut-Karabagh, lien entre guerre territoriale et guerre économique

par Alexandre Correia Gentile

Ex: https://www.infoguerre.fr

Véritable théâtre de confrontation entre puissances régionales, le Haut-Karabagh laisse apparaître en son sein un rapport de force – maintenant récurrent – entre la Turquie et la Russie. La multiplication des confrontations entre Ankara et Moscou ne cesse de croître, avec des stratégies et des positionnements diplomatiques différents : entre hard power et soft power.

Le sud du Caucase, embourbement d’un différend centennal

Arène dans laquelle se joue une guerre d’influence et d’escarmouches quotidiennes depuis 3 décennies, le Haut-Karabagh est un territoire rattaché à l’Azerbaïdjan depuis 1921 mais peuplée à 97 % d’arméniens dans le sud du Caucase. Voyant s’affronter l’Arménie et l’Azerbaïdjan, ce conflit séculaire remonte à la guerre de 1988 à 1994. Arménie victorieuse, indépendance auto-proclamée du Haut-Karabagh (dès 1991 et soutenu par Erevan), occupation militaire arménienne d’une partie du territoire azéri. La relation entre Erevan et Bakou est plongée dans une situation de « conflit gelé », « statu quo », « impasse diplomatique » ou encore de « stagnation politique » comme l’explique Matthieu Petithomme (1).

Pour comprendre les tenants et les aboutissants, il faut préciser que le Haut-Karabagh est conventionnellement décrit comme un espace orographique ne « présentant » aucune ressource (énergie fossile, hydrocarbure, minerais) ni richesse particulière. Cela pose la question de l’intérêt qu’ont les autres nations à prendre parti.

Néanmoins, cela reste la partie émergée de l’iceberg. Effectivement, deux entités sont devenues rapidement des acteurs clefs.

Ankara et Moscou, entre interventionnisme et tentative d’apaisement 

Dès Juillet 2020, la Russie mène un exercice militaire de grande envergure en Arménie à la frontière turque, déployant peu ou prou 80 000 hommes. De tels exercices ont déjà été menés auparavant dans d’autres territoires. C’est un moyen de montrer sa capacité opérationnelle et sa présence militaire dans le Caucase.

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Voyant cela comme une action hostile, Ankara déploie de la même manière un grand dispositif en août 2020 en Azerbaïdjan, à la frontière arménienne. De plus, la Turquie a laissé son matériel d’aviation (drone et F16) et d’artillerie à l’issue de l’exercice, matériel qui est utilisé depuis le 27 septembre par les Azéris pour avoir une supériorité technologique et une force de frappe importante.

La Turquie a rapatrié une partie de son aviation et de ses forces armées de Lybie pour la déployer directement en Azerbaïdjan. Le président Erdogan n’a pas hésité à annoncer son soutien indéfectible pour son allié turcique, mettant en avant l’occupation illégale de l’Arménie dans le Haut-Karabagh. Le président Recep T. Erdogan menace de prendre part pleinement au conflit contre l’Arménie en cas de refus d’obtempérer.

De son côté, la Russie prône une stratégie de Soft power. Apaisement du conflit et mise en place d’un cessez-le-feu : remettre la discussion au centre du débat. Selon le président Vladimir Poutine, c’est l’occasion de laisser du répit aux populations meurtries et de pouvoir soigner les blessés. Etant co-président du groupe de Minsk, la Russie se place en médiateur à deux reprises en octobre 2020 : deux tentatives qui échouent.

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Dans la continuité de ses échanges, le Kremlin appelle son homologue turc à entamer une désescalade du conflit. Moscou se place en tant que pays allié de l’Arménie, annonçant que la Russie n’hésitera pas à défendre les intérêts politiques et militaires de son allié au sein de l’Union Eurasiatique, au nom de l’OTSC (l’Organisation du Traité de Sécurité Collective).

Quels sont les intérêts derrière les prises de positions de chacun des belligérants ?

La Turquie et la Russie suivent des « pattern » bien particuliers et traçables.

L’intérêt géopolitique

La Turquie et l’Azerbaïdjan font partie du « conseil turcique », un rapport entre les deux pays décrit souvent par l’expression turque « iki devlet , bir millet » (« Deux Etats, une seule Nation »).
En stratégie militaire il est important de contrôler les altitudes : transmission, surveillance, défense, commandement. La région du Karabagh est dans l’axe routier de la mer caspienne à la mer noire mais aussi entre la Turquie et l’Azerbaïdjan. C’est d’ailleurs par cette route que l’Azerbaïdjan a accès à l’eau potable.

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L’intérêt énergétique 

L’Azerbaïdjan – et notamment sa capitale Bakou – est connu depuis un siècle pour être une mine d’or noir (2)et de gaz. Les constructions du gazoduc BTE (Bakou-Tbilissi-Erzurum) et de l’oléoduc BTC (Bakou-Tbilissi-Ceyhan) terminées aux abords de l’année 2006, relie Bakou à la Turquie en passant par la Géorgie (en évitant l’Arménie, la Russie et l’Iran). Pour la Turquie il est important de défendre et de pérenniser cette infrastructure : il existe une taxe de passage qui permet à la Turquie de s’octroyer une partie le gaz et le pétrole en grande quantité, rapidement.
La Russie entend plutôt défendre les intérêts arméniens notamment pour des raisons politico-commerciales et de souveraineté. La faillite du projet de pipeline Nabucco (qui devait relier l’Iran à l’Europe) a empêché de laisser s’échapper l’Europe du giron énergétique Russe (80 % du gaz en Europe est russe (3).


L’intérêt stratégique

La Russie possède des intérêts stratégiques en Arménie. La base 102 à Gyumri, en marge de la Turquie et de la Géorgie est la seule base militaire de la Russie dans le sud Caucase, proche de la mer noire. Il est important – à l’instar de la base militaire de Tartous en Syrie – de défendre ce carrefour stratégique.
La Russie vend énormément d’armement à l’Azerbaïdjan depuis plusieurs années, ce qui en fait un « partenaire » commercial.


Les risques d’un dérapage du conflit ?

Qu’elles concernent l’Arménie ou l’Azerbaïdjan – certaines cibles sont stratégiques, pouvant mener à des conséquences dramatiques : une centrale nucléaire arménienne et des tronçons de pipelines azéris. L’on pourrait se questionner sur les réels instigateurs de ces attaques ?

Recep T. Erdogan, la course derrière le spectre d’un Empire Ottoman fort et réunifié ?

Cela pose la question des conflits dans lesquels Ankara s’est investi récemment militairement et politiquement (Lybie, Syrie, Grèce). La Turquie use du hard power, montrant les muscles afin de pouvoir faire régner son agenda, d’affirmer sa puissance. La crise de la Covid-19 a mis en évidence la fragilité des institutions et du multilatéralisme.

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Pour mettre en exergue l’inefficacité des organisations internationales vieillissantes et trop souples, Recep T. Erdogan court-circuite l’ONU (qui n’a jamais mis ses menaces à exécution concernant l’occupation illégale du Haut-Karabagh) et le groupe de Minsk.

En outre, des mercenaires syriens « pro-turcs » ont pris part au combat. La Turquie pourrait utiliser la même stratégie qu’en Libye : en plus d’offrir une supériorité technologique à son allié, il crée de l’ingérence au niveau de l’Arménie. Il justifie par ailleurs que les quelques 300 Syriens viennent se battre au nom d’une idéologique religieuse et non pour la Turquie (4).

La Russie, entre jeu de pouvoir et maintien d’un idéal postsoviétique

Le Kremlin use du soft power. Il n’’intervient pas militairement. La Russie est le plus gros vendeur d’armes pour l’Azerbaïdjan, ce qui en fait un « partenaire » commercial. Pour la Russie, toute la ruse reste dans « l’impasse diplomatique » et le « conflit gelé ». Plus le conflit persiste, plus Moscou pourra poursuivre son commerce, profiter d’une base militaire de premier choix, une déstabilisation de la région et ainsi empêcher la diversification du carnet de fournisseur européen en énergie.

Vladimir Poutine se place à son tour comme un acteur indispensable et incontournable pour la gérance du Caucase et le montre en prenant en main les négociations, en « terrain neutre » à Moscou.

Alexandre Correia Gentile

Notes

1- Article Cairn Mathieu Petithomme « Revue d’études comparatives Est-Ouest » 2011/4 N° 42, pages 83 à 106 «  Etatisation  et nationalisation du territoire contesté de la République du Haut-Karabagh, vivre et évoluer sans reconnaissance internationale ». 

2- Auzanneau, M. Or noir : La grande histoire du pétrole.  Paris, La Découverte 2016.

3- Julien Zarifian, La Découverte « Hérodote » 2008/2 n° 129 | pages 109 à 122 « La politique étrangère américaine en Arménie : naviguer à vue dans les eaux russes et s’affirmer dans une région stratégique ».

4-  Déplacement du président Emmanuel Macron à Bruxelles pour le Conseil européen extraordinaire.

lundi, 16 novembre 2020

Tour d'un monde en feu

 
par Jean-Gilles Malliarakis
 
Ex: https://www.insolent.fr
 

dimanche, 15 novembre 2020

Les escroqueries commises en France par des criminels africains

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Les escroqueries commises en France par des criminels africains
 
par Jean-Paul Baquiast
 
Ex: http://www.europesolidaire.eu
 
Nous republions ici les principaux extraits d'une note du Ministère de l'intérieur destinée à informer les services compétents (y compris les polices municipales) au sujet du développement rapide actuel des escroqueries et vols en bande organisée provenant d'individus résidents en Afrique francophone ou en provenant et connaissant parfaitement les possibilités offertes par l'internet.

Depuis plus d'une dizaine d'années, des individus originaires d'Afrique de l'Ouest, notamment du Bénin, du Cameroun, de Côte d'Ivoire, du Nigéria, de la RDC ainsi que de la République du Congo, agissant en bande organisée, sont régulièrement impliqués dans la réalisation d'escroqueries en France et à partir de leur pays d'origine. Leur recours au vecteur Internet repose sur plusieurs facteurs :

• la francophonie, qui permet de cibler des victimes, physiques ou morales, situées sur notre territoire 

• l'utilisation  de moyens d'anonymisation tels que des proxys ou des VPN (Virtual Private Network) qui assurent l'anonymat et rendent l'identification par les services de police particulièrement longue et difficile ;

• un réseau communautaire actif sur le territoire français, qui se révèle être une source de main d'œuvre non négligeable, disposée à réaliser les tâches indispensables au bon fonctionnement de leurs activités.

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La population ouest-africaine se passionne pour ces escrocs nationaux, appelés « Feymen » au Cameroun, « Brouteurs » en Côte d'Ivoire, « Yahoo Boys » / « Yahoo Yahoo » au Nigeria ou encore « Gaymen » au Bénin. Leurs prétendus exploits se propagent à travers la presse et une série télévisée à leur effigie a même été réalisée en Côte d'Ivoire (« Brouteurs.com»). Un terme est également consacré pour désigner les victimes, « Mougous ».

De manière générale, des réseaux locaux recrutent et gèrent de jeunes compatriotes à la recherche d'argent facile, avides de montrer leur richesse naissante. Les escrocs agissent depuis les nombreux cybercafés ou boutiques de téléphonie mobile et lieux privés. Les réseaux locaux sont dirigés par des chefs qui ont la charge de payer les heures d'abonnement et de recruter des profils spécifiques.

En effet, les escrocs ont chacun des fonctions différentes, certains pouvant extraire des adresses mails alors que d'autres développent des sites (ex : faux sites bancaires). Ils font également appel à un grand nombre d'intermédiaires en France et en Afrique, tels que les collecteurs, en charge du retrait des gains. Il est à noter que certains se spécialisent en suivant des formations techniques au Maroc.

Plusieurs techniques sont utilisées pour réaliser ces escroqueries

* L'utilisation frauduleuse des coordonnées bancaires sur internet.

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Des Camerounais, Béninois et Ivoiriens effectuent des commandes frauduleuses sur internet à l'aide de cartes bancaires appartenant à des tiers. L'acquisition des références de cartes s'effectue selon divers procédés : • subtilisation des coordonnées bancaires, à travers le monde, à l'insu du titulaire ; • achat sur des forums étrangers (de 20 à 50€) ou sur le darknet, parfois réalisé à l'aide de bitcoins, eux-mêmes acquis par des cartes prépayées PCS ; • recours à la technique de l'hameçonnage (ou « phishing ») consistant à envoyer un mail en se faisant passer pour un opérateur officiel et légitime, par exemple un fournisseur de services internet ; • échange par messageries de données bancaires, notamment via l'application WhatsApp.

Munis des références bancaires, certains effectuent les commandes (via des adresses IP étrangères) et d'autres récupèrent la marchandise (vêtements, alcool, meubles, etc.) puis la revendent. Les objets sont in fine destinés à un usage personnel, à la vente en ligne ou au marché noir en France, mais aussi à la vente en Afrique.

* Les escroqueries via les sites d'annonces en ligne. 

Des escrocs, majoritairement béninois, mettent en vente des articles sur des sites d'annonces et demandent au futur acquéreur, un acompte ou un paiement par mandat cash, sans jamais fournir le bien acheté. Ils mettent en confiance les acheteurs en envoyant des photocopies de cartes d'identité, généralement volées.

Le site Leboncoin est particulièrement prisé via des annonces de vente de voiture, de matériel multimédia et de billets de parcs d'attraction. Il leur arrive aussi d'escroquer un vendeur, en envoyant un chèque (avec ou sans provision) supérieur au montant du produit, en lui demandant ensuite un remboursement de la différence.

* Les escroqueries dites « à la romance »

Celle-ci consiste à mettre en confiance une victime afin qu'elle transmette des fonds à un escroc prétendument épris d'elle. A cette fin, les malfaiteurs créent un profil attrayant sur un site de rencontre et correspondent ensuite pendant plusieurs mois avec la future victime. Plusieurs personnes peuvent entretenir les échanges, aussi bien en France qu'en Afrique. Deux types d'escroqueries sont réalisées une fois la confiance établie : • la sollicitation d'une aide financière pour diverses raisons (billets d'avion, maladie, etc.), la victime pouvant être harcelée si besoin ; • la transmission d'un chèque volé et falsifié à la victime afin qu'elle l'encaisse puis qu'elle fournisse le montant équivalent en créditant des cartes PCS ou en réalisant des transferts PayPal/Western Union. L'escroquerie peut aussi se transformer en « sextorsion », les malfaiteurs menaçant de diffuser des enregistrements vidéo ou photos compromettantes aux contacts de la victime ou sur YouTube. Toutes ces escroqueries sont commises par des Ivoiriens, Nigérians ou Béninois.

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*Les escroqueries dites « à la nigériane » ou « fraude 419 »

Afin de récupérer directement des fonds, des escrocs tentent d'appâter des victimes par l'envoi de mails leur indiquant être les gagnants d'un billet de loterie ou les bénéficiaires d'un héritage. Ils se font alors passer pour de prétendus avocats ou huissiers, et invitent les victimes à compléter un formulaire et à le renvoyer pour obtenir leur numéro de compte bancaire et leur signature, pour effectuer des ordres de virement frauduleux. Ils tentent aussi d'obtenir le paiement de frais de dossiers. Ces attaques sont réalisées par des Béninois, Camerounais, Ivoiriens et Nigérians.

* L'arnaque à l'encontre de sociétés dite escroqueries « à la carambouille » Ce terme désigne le fait que des ressortissants ivoiriens, sous couvert d'une entreprise localisée en Côte d'Ivoire, d'une grande enseigne française ou d'une société-écran, les escrocs tentent de passer des commandes auprès d'entreprises localisées en Europe. Ils utilisent le nom de l'entreprise française en le transformant légèrement. Ou bien ils créent des noms de domaine internet proches des identités existantes (phénomène dit « typosquatting »). Le plus souvent, les escrocs demandent un paiement différé (30 à 60 jours suivant la réception de la commande) sans s'en acquitter in fine. Les préjudices peuvent être très importants pour les entreprises, allant parfois jusqu'à plusieurs centaines de milliers d'euros.

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On notera que les groupes criminels africains s'adaptent aisément à leur environnement. Ainsi la crise sanitaire du COVID 19 peut offrir une zone de prédation nouvelle pour la réalisation de leurs cyber-escroqueries. 1

1 Note de JP Baquiast
Certains se vantent de procéder ainsi à une "colonisation à l'envers

 
 
 

Sarrazin: Der Staat an seinen Grenzen

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Sarrazin: Der Staat an seinen Grenzen

(JF-TV Interview)

 
Coronakrise, Asylkrise, islamischer Terror: auf immer mehr Themenfeldern gerät „der Staat an seinen Grenzen“, wie der Titel des neuen Buches von Bestseller-Autor Thilo #Sarrazin lautet. Im JF-TV Interview mit Moritz Schwarz erläutert er seine Thesen.
 
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„Der Staat an seinen Grenzen“ von Thilo Sarrazin finden Sie im JF-Buchdienst unter: https://jf-buchdienst.de/Buecher/Poli...
 
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samedi, 14 novembre 2020

Jérôme Fourquet’s The French Archipelago

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Jérôme Fourquet’s The French Archipelago
 
A Statistical Portrait of a Nation in Decay

Jérôme Fourquet, L’archipel français: Naissance d’une nation multiple et divisée (Paris: Seuil, 2019)

Jérôme Fourquet is a mainstream pollster with the venerable French Institute of Public Opinion (IFOP), the nation’s leading polling agency. He made a splash last year with his book, The French Archipelago: The Birth of a Multiple and Divided Nation, which presented a fine-grain statistical analysis of socio-cultural changes in French society and, in particular, fragmentation along ethno-religious and educational lines.

The book persuasively makes case that the centrist-globalist Emmanuel Macron’s election to the presidency and the collapse of the traditional parties of government in 2017 were not freak events, but the reflection of long-term trends which finally expressed themselves politically. The same can be said for the growing popularity of anti-establishment movements like Marine Le Pen’s National Rally (RN) and the yellow-vests.

Following the works of many sociologists and historians, Fourquet sees French politics as historically divided between a Catholic Right and secularist Left. This divide had been highly stable since the French Revolution, if not earlier, with a dechristianizing core stretching out from the greater Parisian basin into the Limousin, with most of the periphery remaining relatively conservative. These subcultures united people of different classes within particular regions and corresponded politically with the conservative and Socialist parties who have taken turns governing France since World War II.

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Percentage of Catholic priests swearing loyalty to the Constitution in 1791, a good marker of secularism.

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Political party of representatives elected in the 1936 parliamentary elections. Supporters of the Popular Front Socialist-Communist coalition in red, pink, orange and yellow.

Since 1945, the collapse of Catholicism and the steady cognitive/economic stratification of French society have destroyed the reach and unity of the Catholic-right and secularist-left blocs. Macron was able to tap into the latent political demand of the wealthiest, most educated, and mobile 20% of French society, while the increasingly alienated and déclassés lower classes of French Whites have been falling out of the mainstream political system altogether.

Fourquet meticulously documents the social trends of the past 70 years: the decline of Catholicism, the Communist Party, and traditional media, the triumph of social liberalism, the division of cities into gentrified areas, crime-ridden ghettos, and the (self-)segregation of individuals along educational and ethnic lines. In all this, Fourquet’s book serves as an excellent statistical companion piece to Éric Zemmour’s Le Suicide français, which looks at many of the same themes through the lens of political and cultural events.

What’s in a first name? Quite a lot, actually

Fourquet uses a wealth of socio-economic and polling data to make his case. Some of the most innovative and striking evidence however is the big-data analysis of first names in France’s birth registries since 1900. This looks into the trends for numerous different types of names: Christian, patriotic, regional (Breton and Corsican), Muslim, African, and . . . Anglo. Far from being random, Fourquet shows that the trends in first-name giving correlate with concurrent social and political phenomena. For example, the number of people giving their girls patriotic names like France and Jeanne spiked during moments of nationalist fervor, namely the first and second world wars (p. 35).

More significantly, Marie went from being the most common name for girls (20% of newborns in 1900) to 1-2% since the 1970s. Unsurprisingly given the Virgin Mary’s importance in the Catholic religion, Marie was more popular in more religious regions and declined later in the conservative periphery. Marie’s decline thus seems to be a solid temporal and geographical marker of dechristianization (mass attendance and traditional Christian values, such as marriage and opposition to abortion and gay marriage, also collapsed during this period).

First names also provide a marker for assimilation of immigrant groups. Fourquet shows how Polish first names exploded in the northern mining regions of France in the 1920s and then fully receded within two decades. He shows the same phenomenon for Portuguese immigrants and first names in the 1970s. This assimilation is in accord with sociological data showing that European immigrants tend to rapidly converge in terms of educational and economic performance with the native French population.

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Percentage of new-born males with a Muslim first name.

By contrast, Fourquet shows that people with Muslim last names almost never choose to give their children traditional French first names. He documents a massive increase in the proportion of newborns given Muslim first names from negligible in the 1960s to around a fifth of the total. There is also an increase in the number of people with Sub-Saharan African names.

Somewhat similarly to Europeans, Asian immigrants (disproportionately from the former Indochina) are much more likely to adopt French first names and perform comparably in economic and educational terms.

Beyond these stark ethno-religious demographic changes, Fourquet also highlights more subtle trends that often fall below the radar. First names also provide a marker for the degree to which the French have a common culture or, conversely, of heightened individual or sectoral identities.

Fourquet identifies an explosion in the number of different names used by the French. This figure was stable around 2000 from 1900 to 1945, rising to over 12,000 today. And this does not count the proliferation “rare names” – those for which there are less than 3 people with that name – among all populations. Fourquet takes this as evidence of increased individualism and “mass narcissism,” more and more people wishing to differentiate themselves.

In principle, until recently the French were forced by Napoleonic-era legislation to choose their first names from the Christian calendar, medieval European names, or Greco-Roman antiquity. All of France proper used a common corpus of names, with little local variation. The list of acceptable names was extended by ministerial instruction to regional and mythological names in 1966, while in 1993 the restriction was abolished. However, the trend of more-and-more names in fact long predates these legal changes. Evidently municipal authorities already were tolerating unusual names more and more.

What are the names in question? All sorts. The use of Breton (Celtic) names in Brittany has more tripled from 4% to around 12% (p. 127), with sharp rises corresponding to moments of heightened Breton regionalist politics in the 1970s.

Similarly, Italian-Corsican first names have risen from virtually nil in the 1970s to 20% of Corsican newborns today, coinciding with the rise of the Corsican nationalist vote on the island to 52.1% in 2017 (p. 130). Corsican nationalism has risen despite the fact that use of the French language has largely supplanted the Corsican dialect. Many Corsicans resent colonization both by wealthy metropolitan French buying up properties on the fair isle and by Afro-Islamic immigrants.

There has also been a steady increase of the use of markedly Jewish first names like Ariel, Gad, and Ephraïm – which were virtually unheard of in 1945 (p. 213)

One of the most intriguing trends is the proliferation of Anglo first names from a mere 0.5% of newborns in the 1960s to 12% in 1993, today stabilized around 8% (p. 120). Names like Kevin, Dylan, and Cindy became extremely popular, evidently influenced by American pop stars and soap operas (The Young and the Restless was a big hit in France under the title Les Feux de l’Amour). Significantly, Anglo names are more popular among the lower classes, going against the previous trend of French elites setting top-down fashion trends for names. Indeed, many yellow-vest and RN cadres in France have conspicuously (pseudo-)Anglo first names, such as Steeve [sic] Briois (mayor of the northern industrial city of Hénin-Beaumont), Jordan Bardella (RN youth leader and lead candidate in the 2019 EU parliamentary elections), and Davy Rodriguez (youth deputy leader).

A fragmented France: Globalists, populists, and Muslims

Fourquet sees France as an “archipelago” of subcultures diverging from one another. Among these: Macron-supporting educated metropolitan elites, the remaining rump of practicing Catholics (6-12% of the population), conservative-supporting retirees, expats outside of France (whose numbers have more than tripled to around 1.3 million since 2002), alienated lower-class suburban and rural Whites (often supporting the yellow-vests and/or Marine Le Pen), and innumerable ethnic communities, mostly African or Islamic, scattered across France’s cities.

The French are less and less united by common schools, media, and life experiences. The fifth or so of most educated, wealthy, and deracinated French finally manifested politically with Macron’s triumph in 2017. But will these other subcultures become politically effective? Fourquet concludes that

Thus, over the past 30 years, many islands of the French archipelago are becoming politically autonomous and obey less and less the commands of the capital-island and its elites. Though indeed the scenario in which the [subculturally] most distant islands or provinces would declare their independence does not seem to be on the order of the day. (pp. 378-79)

Still, we can see major subcultural blocs consolidating. In the immediate, the most important is the vast suburban and rural bloc of alienated Whites. Support for Marine Le Pen correlates with distance from city-centers, the presence of Afro-Islamic immigrants (until these overwhelm the natives), and/or chronic unemployment. Fourquet says that “the yellow-vest movement has been particularly revealing not only of the process of archipelization underway but also of the peripheries’ inability to threaten the heart of the French system” (379). It seems probable the bloc of alienated Whites will continue to grow and develop politically.

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Vote for Marine Le Pen in the first round of the 2017 presidential elections.

 

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Unemployment rate in 2016 by territory.

The White “popular bloc” is not coherent politically but is basically entropic. The yellow-vests, themselves not an organized group at all, did not so much have a political program but a set of concerns essentially revolving around purchasing power, public services declining areas, and direct democracy. The most clear and political demand of the yellow-vests was the famous Citizen Initiative Referendum (RIC), similar to practices in Switzerland or California. This measure, whatever its merits, is more about means than ends and is entropic as such.

Marine Le Pen’s National Rally, the other great manifestation of this bloc, is characterized by a mix of socialistic civic nationalism and political opportunism. Given the travails of the Brexit and Trump experiences, one wonders how an eventual National Rally administration would or could govern, especially if virtually the entire French educated class would similarly rise in opposition.

The other great emerging bloc(s) is that made up of France’s fast-growing African and Islamic communities. I would have liked more information on this group. There is data indicating that French Muslims are considerably endogamous (most marry within their own ethny, though there is some variation by community). While the French overwhelmingly support abortion and homosexuality, only small majorities of Muslims do, an important marker of limited convergence. He also observes that a significant minority of Muslims are entering the middle and upper classes, and indeed that the more educated a Muslim is the more likely he or she is to be married to a native French.

However, other indicators of “assimilation” have if anything gone into reverse since the early 2000s: more Muslim women are wearing headscarves, Muslim youth are more likely to say sex before marriage is immoral than their elders (75% to 55%), and two thirds of young Muslims support censorship blasphemy and one quarter condones the murder of cartoonists mocking Mohamed. The War on Terror and renewed Arab-Israeli conflict appear to have rekindled Muslim identity in France. What’s more the sheer number of Muslims and the unending flow from the home country appear to be making them more confident in rejecting assimilation.

In the coming decades, we can reasonably expect French society to become polarized between an Afro-Islamic bloc, united by economic interests and ethno-religious grievances, and a middle/lower class White bloc. And I use the word White, rather than native French, advisedly: many prominent French nationalists and their supporters are of Italian, Polish, or Portuguese origin.

To his credit, Fourquet repeatedly emphasizes the scale and unprecedented nature of the ethno-religious changes in the French population. He also discretely observes the potential for conflict, saying of Paris: “This great diversity is the source of tensions (the demographic balance within certain neighborhoods is changing according to the arrival or reinforcement of this or that group)” (p. 377). And then hidden away in a footnote: “In a multiethnic society, the relative weight of different groups becomes a crucial matter, as individuals seek a territory in which their group is the majority or at least sufficiently numerous.” Indeed.

Fourquet concludes:

At the heart of the capital-island [Paris], the elites reassure themselves in the face of their opponents’ impotence. In so doing, they think that they can rely on the traditional exercise of authority without having to draw the consequences of the birth of a France with a new form and new drives: a multiple and divided nation. (p. 379)

This book left me curious, but also unnerved, about the further social transformations in store for our societies, even beyond the ethnic factor. The disturbing trends in France very much have their analogues in other Western nations. White proles – vilified by their own ruling class or left to their own devices – are in sorry shape. Western elites have lost their collective minds. Looking further afield, how will individualism and social fragmentation manifest in other nations, such as Israel or Japan? Will authoritarian states like China be better able to manage these tendencies, or not? To what extent will these trends intensify? What new trends will emerge in coming decades with advent of yet more new technologies? Amidst this uncertainty, there will certainly also be political opportunities.

vendredi, 13 novembre 2020

Haut-Karabakh : la Russie contrôle, la Turquie avance, la France sur la touche

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Haut-Karabakh : la Russie contrôle, la Turquie avance, la France sur la touche

 
 
Mardi 10 novembre, l’Arménie et l’Azerbaïdjan ont signé un accord de cessez-le-feu. Négocié sous l’égide de la Russie, il entérine la défaite d’Erevan et la victoire de Bakou. De plus, s’il confère à Moscou la responsabilité de garantir son application, notamment par la présence de forces armées sur le terrain, il donne aussi une importance nouvelle à Ankara, fidèle allié de Bakou. En effet, suivant les termes de cet accord, la Turquie aurait un accès à la mer Caspienne et à ses richesses, puisqu’un corridor sera créé dans le sud de l’Arménie entre la région autonome du Nakhitchevan, frontalière de la Turquie, et l’Azerbaïdjan. Analyse.
 
 
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Les océans, un défi de la souveraineté - Entretien avec Richard Labévière

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Les océans, un défi de la souveraineté

Entretien avec Richard Labévière

Le Zoom - TVL

 
La France possède le deuxième espace maritime et le premier espace sous-marin du monde ! Sa Marine nationale est opérationnelle partout, ses savoir-faire techniques couvrent tous les enjeux de défense et de sécurité, et pourtant, même si l'action de l'Etat en mer reste un modèle, notre pays peine à exploiter ces atouts. Alors qu'une nouvelle géopolitique des océans s'ouvre devant nous, le journaliste et consultant Richard Labévière propose de retrouver la force de notre souveraineté et de notre liberté avec un principe :"Reconquérir par la mer". C'est le titre de son dernier ouvrage !
 
 
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mercredi, 11 novembre 2020

“Who will guard the guards?”; Emperor Marcus Aurelius, Mail-in Voter Fraud, and Repercussions for Europe

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“Who will guard the guards?”; Emperor Marcus Aurelius, Mail-in Voter Fraud, and Repercussions for Europe

by Tomislav Sunic

Ex: https://www.theoccidentalobserver.net

In analyzing the ballot fraud surrounding the latest US presidential election the name of the Roman poet and politician Juvenal comes to mind. His Satire VI, raises a fundamental political question surrounding political repression in the contemporary liberal System: Quis custodiet ipsos custodes? “Who will guard the guards?” In contemporary bidenesque English this rhetorical question, coined by Juvenal, in the first century, can be transliterated into: “Who will observe the ballot observers?” “Who will count the ballot counters?”

A century after the death of the poet Juvenal the Roman Emperor Marcus Aurelius, who combined the virtues of philosopher and soldier, faced the same dilemma. How to treat the defeated foe? By preaching tolerance and magnanimity, or by wielding the sword?  Despite his stoic awareness about the transience of all life on Earth, Aurelius knew that when fighting the barbarians, a free man cannot live by books alone — he also needs a solid sword, or in the case of the USA he needs the Second Amendment. Unlike many of his predecessors Marcus Aurelius did not contemplate self-isolation in debauchery; nor did he hang around the hookers in ritzy parlors on the Quirinal Hill in Rome. He preferred the company of his soldiers who protected the northern and eastern borders of the empire in the turbulent second — borders that stretched in the north along the limes of the Drava river which now separate modern Hungary from Croatia. The Pannonian basin during the Aurelian times was under the constant onslaught of military intruders coming from the North and the East. Today this area has become anew a major route for new illegal intruders, i.e., Afro-Asian migrants heading toward the heart of Europe: Germany.

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Aurelius’ grandfather, the emperor Hadrian, a couple of decades earlier, waged also devastating wars in the shaky southern part of the empire — against revolutionary Jews in the Roman province of Judea. His legions killed and displaced more than half a million of them, thus leaving an indelible anti-European grudge in the Jewish collective memory. Worse, out of his resentment for rebellious Jews, Marcus Aurelius, in 130, changed the name of the city of Jerusalem into the city name of Aelia Capitolina. The morale of history? Each victor changes the toponomies of conquered lands and along with it he imposes his own political narrative.

Can we draw the parallel between Aurelius and Trump? Both the USA and Europe are facing today similar turbulent scenarios where peoples of European ancestry will soon have to make a choice: how to preserve their racial and cultural identity in the face of the coming migrant storms. The present turmoil in the USA is just a natural follow-up to the great racial replacement that has been going on over the last 70 years, both in the United States and Europe.

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The present Covid virus is only a small part of a “narrative history” – or “history of the event”—which the French call l’histoire évènementielle, i.e., a slice of history solely focusing on one single and separate event. Such an isolated historical event, e.g., the Covid shutdown, is relatively unimportant unless it becomes a factor speeding up a larger flow of history. The Covid scare is already going viral, forcing all EU/US politicians to reexamine a larger stretch of their historical memory, going back to 1945.  Undoubtedly, four years of President Trump’s slamming the mainstream media for spreading fake news has significantly undermined the intellectual and diplomatic narrative of the post-WWII Order. Many myths and mendacities imposed upon Europe and Whites in the aftermath of 1945, thanks to Trump’s presidency, have now fallen apart. Trump’s foes in Europe and the US do not like this.

After WWII, and especially after the end of the Cold War, the politics of Europe turned into a carbon copy of US policies. Whatever was going on in high politics in Washington DC had to be either copied or mimicked the next day by the political class in Berlin, Paris and Vienna, and the day after, all over eastern Europe. President Trump was the first US president in the last 75 years who seriously shook the foundations of the transatlantic liberal consensus. This is the reason why the Deep State in the EU and in the US resent him very, very much.  If America goes bust and starts breaking up tomorrow, the breakup of the EU will immediately follow suit.

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Changes in America have always had an impact on European politics. This is especially true of the German political class, which, over the last 75 years, has been grotesquely doubling down on US-inspired liberal globalist agenda for fear of being for fear of being accused of harboring revisionist and paleo-fascist sentiments. The insulting label of “fascism,” “racism” or “colonialism” keeps haunting paranoid politicians in Germany and in the rest of Europe, making them embrace the safe strategy of self-denial and forcing them to be more papal than the pope, i.e., more Americanized than Americans themselves. At the moment of this writing, it means that the entire political class in Germany and the EU must endorse president-elect Biden and his running mate Harris, irrespective of their likely own hidden pro-Trump sentiments.

Just as America is being balkanized at its extreme now between the supporters of Trump and supporters of the Deep State, so is Europe being polarized at its extreme between proponents of state sovereignty and proponents of globalism. The wartime years of 1941–1945 haven’t resolved anything. We are back again in the weimaresque and balkanesque  epoch, both in the USA and the EU. The winner-takes-all will soon change the political language and define thereafter his version of historical truth. If the American left gains the hegemony they so ardently desire — hegemony that is entirely within their reach, if not now, then certainly in the near future as demographics become even more decisive — it will be the end not just of the people and culture of traditional America, but of the entire West.

Recouvrer une souveraineté numérique

Jérôme Bondu

Ex: https://www.cercle-k2.fr

Jérôme Bondu est Directeur d’Inter-Ligere, Conseil en organisation de système de veille et d’intelligence économique, et auteur de "Maîtrisez internet… avant qu’internet ne vous maîtrise", Ed. VA Presse.

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Un article du 16 octobre des Échos explique que "la Chine érige l’autosuffisance technologique en priorité". Bonne nouvelle. Enfin, pour eux… Pas pour les Européens qui peinent à prendre le taureau numérique par les cornes. Rentrons donc dans l’arène numérique, et essayons de rappeler quelques fondamentaux sur le concept de "souveraineté numérique" : quelle est l’intérêt de cette dynamique ? Quelles sont les forces en présence ? Quelles perspectives pouvons-nous envisager ?

Quel est l’intérêt de la souveraineté numérique ?

Pour prendre la mesure de cette dynamique, il nous faut prendre un peu de recul. 100 000 ans semble un bon point de départ.

Nous vivons actuellement la 5ème révolution informationnelle. Si c’est la cinquième, c’est qu’il y en a eu quatre autres. Nous pouvons en effet considérer que la première a eu lieu il y a entre 100 000 et 50 000 ans et a apporté le langage articulé à nos lointains ancêtres. Selon Noah Yuval Harari, auteur de "Sapiens", ils y ont gagné la capacité à construire des mythes fédérateurs. Ces histoires communes ont assuré la cohésion des communautés humaines, décuplé leur force de frappe et permis in fine la domination de l’homo sapiens sapiens sur les autres animaux. La seconde, il y a environ 5000 ans, a apporté l’écrit, qui a permis à un souverain d’administrer de vastes territoires, impossibles à gérer avec la seule oralité. On y voit la naissance des grands empires. La troisième, il y a 500 ans, a apporté l’imprimerie et le papier, toutes deux nées en Asie, mais qui se sont épanouies en Europe. Avec ces deux innovations, les savoirs et les connaissances ont circulé plus rapidement et irrigué très largement le continent européen. Sa domination sur le reste du monde entre les 15ème et 20ème siècles en est, en partie, l’héritage. La quatrième révolution, débutée il y a environ 150 ans, voit l’électrification des outils de communication : télégraphe, radio, téléphone, télévision vont ajouter l’instantanéité et bouleverser les positions géopolitiques, culturelles, sociales ! Au regard des impacts des quatre révolutions précédentes, on peut facilement prévoir que cette cinquième révolution, celle du numérique, aura un impact fondamental sur nos vies. Il faut donc se mettre dans la posture d’un monde qui va être remodelé. Mais remodelé comment ?

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Le numérique va investir tous les espaces de notre vie. Il l’a déjà fait déjà profondément et la crise du Covid a enfoncé plus profondément le sillon digital dans le champ de nos habitudes. Et ce n’est que le début. Projetons-nous dans une génération, quand les enfants d’aujourd’hui seront aux manettes. Cet exercice de pensée nous permet d’entrevoir que tout passera par le numérique. Et que dire alors, si l’on se projette dans deux ou trois générations !

Or, cet espace est actuellement pratiquement totalement phagocyté par nos amis (hum) américains. Non pas parce qu’ils ont invité internet et le web (ce serait faire injure aux Européens qui y ont contribué, Louis Pouzin, Tim Berners-Lee, Robert Caillaux ou Linus Torval) mais parce que nous n’avons pas compris ce qu’il se passait. Les Chinois, qui ont une vision long terme, ont fait, eux, un tir de barrage beaucoup plus efficace. Si l’on peut s’étonner du système de crédit social chinois, on peut aussi s’émerveiller de leur capacité à construire un espace numérique souverain.

La souveraineté numérique peut donc être comprise comme la volonté de maîtriser cette cinquième révolution informationnelle, la volonté d’en maîtriser les impacts et de bénéficier de ses gains. Et la certitude que l’abandon de toute maîtrise entraînera un déclassement irrémédiable de l’Europe. Cela représente ni plus ni moins un enjeu de civilisation, avec ses facettes sociales, économiques, politiques ou culturelles.

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Quelles sont les forces en présence ?

Devant l’évidence du constat, l’énormité des enjeux, on ne peut qu’être saisi de stupéfaction devant l’inertie ambiante. Car il faut bien le dire, la souveraineté numérique ne fait pas vibrer les foules. Découpons justement les foules en quatre catégories, et voyons pourquoi rien ne se passe.

  • Partageant mon activité entre du conseil en organisation en système de veille et d’intelligence économique pour les entreprises et la formation, j’ai le plaisir de côtoyer régulièrement des étudiants en écoles de commerce et d’ingénieur. Les réactions des jeunes face à un discours structuré et étayé sur la souveraineté numérique s’articulent comme suit. Extraits : "C’est pas vrai, vous en rajoutez", suivi par "De toute façon, je n’ai rien à cacher", pour continuer avec "On a tous à y gagner", et enfin "C’est trop tard pour réagir !". Voilà pour la catégorie des jeunes adultes. Je détaille cela dans mon dernier ouvrage "Maîtrisez internet… avant qu’internet ne vous maîtrise" !
  • Passons à un autre acteur que l’on pourrait croire plus résilient, l’administration ! Rien ne semble fait pour promouvoir les solutions françaises et européennes. Et la décision récente d’attribuer à Microsoft le stockage de nos données de santé en est un bel exemple. Le fait d’appeler cela le "health data hub", en bon français dans le texte, est déjà en soi un signe de soumission à faire hurler le Général de Gaulle et faire pleurer nos amis québécois. La messe n’est pas dite, car certains acteurs, tels Thierry Breton ou Bruno Le Maire, se montrent combattifs.
  • Les chefs d’entreprises veulent de l’efficacité court terme et, vu la conjecture, on les comprend. Les DSI veulent des solutions pérennes et ayant prouvé leur solidité. Et on les comprend aussi. Sauf qu’à ce jeu-là, c’est Microsoft, Amazon ou Google qui gagnent à tous les coups. Le petit monde de la french tech cherche bien une place au soleil. Et une partie d’entre eux est sensibilité à la souveraineté numérique. Mais, mis à part quelques initiatives comme celle récente de Pascal Gayat et d’Alain Garnier, il y a peu de lumière sur leurs offres.
  • Et la société civile ! Le grand public semble malheureusement avoir autre chose à faire. Il faut avouer que les temps sont durs pour une bonne partie de la population. L’épisode des gilets jaunes était une lutte pour la dignité. Demain, ce sera pour la sécurité. Après demain, pour se nourrir. Néanmoins, de belles surprises peuvent surgir, comme l’action du jeune autrichien Max Schrems qui a donné l’impulsion pour faire sauter le traité transatlantique de transfert des données personnelles "Privacy Shield", qui avait succédé au "Safe Harbor". Avec ces appellations, on nageait en pleine novlangue. Il nous en a délivré. Merci à lui.

On pourrait faire d’autres catégories, bien sûr, mais nous irions dans le même sens, sens qui est le résultat de l’influence et de la puissance des géants américains qui nous biberonnent de pains et de jeux dans le grand cirque numérique ! Panem et circenses ! Le combat est à peu près celui de David contre Goliath.

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Justement, en face des Goliaths, qui sont donc les David ? Des précurseurs comme Pierre Bellanger. Un bout de la french tech, déjà mentionnée plus haut. Une partie du monde informatique sensibilisé par Snowden est acquis à la cause, avec par exemple la Quadrature du Net. Quelques hauts fonctionnaires ou politiques, comme Bernard Benhamou, la députée Laure de la Raudière ou la sénatrice Catherine Morin-Desailly. L’IHEDN, qui porte une session souveraineté numérique où œuvre notamment le Général Wattin-Augouard. Des collectifs, comme Framasoft. Pour finir, la communauté à laquelle j’appartiens, celle des professionnels de l’intelligence économique, représentée par le Synfie. Ce n’est bien sûr pas exhaustif et les promoteurs oubliés me pardonneront. Ceci étant dit, on se compte sur les doigts de la main.

Quelles perspectives ?

Le bilan de la situation n’est donc pas vraiment positif. Et les perspectives peu réjouissantes. Olivier de Maison Rouge a déjà, dans ces mêmes colonnes, appelé à l’action. "Pour que l’Europe ne soit pas une colonie numérique la souveraineté numérique doit se traduire en actes". Il a tout à fait raison et connait mieux que d’autres les avancées politiques, économiques, juridiques en cours. Tout cela va dans le bon sens. Mais on aimerait que cela aille plus vite ! Et cette impatience est légitime.

"En même temps"… comme dirait notre président actuel, "il faut laisser le temps au temps", comme disait un ancien président. Nous avons commencé notre article par un rappel des différentes révolutions informationnelles. Il serait dommage de ne pas bénéficier de ce recul stratégique, de rabougrir notre vision à un instantané, de rester figé sur un polaroïd de la pensée. Est-ce parce que l’écriture est née en Mésopotamie que la France n’a pas de bons écrivains ? Est-ce parce que l’impression est née en Allemagne que la France n’a pas de bonnes maisons d’édition. Le téléphone et la télévision n’ont-t-ils pas servi tout le monde en dehors de leurs pays de naissance ?

Nous trouverons bien le chemin qui permettra à l’Europe de prendre sa place dans le concert des acteurs du numérique. Et internet est une si grande et si belle révolution. Il n’est pas question de la gâcher alors qu’elle vient de naître. Nos contemporains ont une chance historique à pouvoir influer, même de manière minimale, sur le devenir d’un monde nouveau. On ne vit pas tous les jours les prémices d’une révolution ! Soyons les dignes promoteurs d’un monde nouveau désirable.

Jérôme Bondu

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Dans le cadre de cet article, je me suis livré à une petite analyse documentaire sur les précédents articles du Cercle K2 qui évoquaient la souveraineté numérique. J’ai trouvé 5 articles (sur 482 articles actuellement publiés).

https://www.cercle-k2.fr/etudes/pour-que-l-europe-ne-soit... - Article d’Olivier de Maison Rouge consacré entièrement à la souveraineté numérique.

https://cercle-k2.fr/etudes/l-action-cyber-russe-au-servi... - L’article de Jamel Metmati et Thierry Berthier présente le rôle du moteur de recherche russe Yandex dans la recherche d’une souveraineté sur les données.

https://www.cercle-k2.fr/etudes/strategie-et-reseaux-dans... - Jamel Metmati traite de la stratégie et les réseaux dans la conduite des opérations militaires et cite la souveraineté numérique en conclusion.

https://www.cercle-k2.fr/etudes/impact-de-l-intelligence-... - Pascal Gentil mentionne une fois l’indépendance numérique.

https://www.cercle-k2.fr/etudes/le-cocktail-detonnant-de-... - Article que j’ai eu le plaisir d’écrire, sur notre dépendance au numérique et son impact dans les affaires en Afrique.

samedi, 07 novembre 2020

La dystopie macronienne: de la «sécurité globale» à la «surveillance globale»

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La dystopie macronienne: de la «sécurité globale» à la «surveillance globale»

 
 
Auteur : Karine Bechet-Golovko
Ex: http://www.zejournal.mobi

Alors que les regards sont tournés vers l’Outre-Atlantique et les cerveaux confinés ad vitam, d’étranges textes de loi se discutent à l’Assemblée nationale. La majorité présidentielle a déposé une proposition de loi « relative à la sécurité globale », qui affirme à juste titre son affiliation – globaliste. En quelques articles, le sens de la police municipale est modifié pour en faire de facto un échelon de maillage répressif, le rôle et les compétences des organes de sécurité privés sont renforcés et les étrangers peuvent y participer s’ils maîtrisent la langue française, la surveillance technologique est généralisée, de la prévention à l’intervention, transmettant en temps réel les données et les forces de l’ordre doivent être protégées d’un regard « malveillant ». Ce magma futuriste se développe en l’absence d’une quelconque volonté politique de maintenir l’ordre sur l’ensemble du territoire français, sans soutenir les forces de l’ordre lors de leurs interventions dans les « territoires perdus de la République », après avoir déshumanisé la police tout en diminuant le seuil de légitimité du recours à la violence contre la population. Ce n’est certainement pas ce nouveau texte qui va résoudre les problèmes de sécurité en France, mais il va en revanche contribuer à réaliser ce « nouveau monde » inhumain et global.

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Alors que l’on ne cesse de remarquer un ensauvagement des territoires, avec des agressions de plus en plus violentes et primaires, le tout dans une ambiance bon ton tolérante pour ces pôvres petits qui ne savent pas ce qu’ils font. Alors qu’un nombre impressionnant de FDO est lancé dans le contrôle des attestations de déplacement d’une population lassée et écrasée par une rhétorique psdeudo sanitaire, réellement autoritaire. Alors que le pays vit dans un état d’exception qui est devenu permanent, passant du terrorisme au virus par alternance, sans prendre le risque de s’interroger sur le fond de ces problèmes.

Bref, alors que la situation est délétère, les députés de la majorité nous lancent En Marche vers un fantasme recuit de science-fiction des années 50, avec leur proposition de loi « relative à la sécurité globale », dont le texte est disponible ici sur le site de l’Assemblée nationale, qui ressemble à s’y méprendre à de la surveillance globale et en cours de privatisation.

Dans le Titre I, la proposition de loi envisage la transformation de l’esprit de la police municipale en renforçant ses compétences en matière de constatation d’infractions dans des domaines aussi variés que les infractions routières ou le trafic de drogue. La police municipale, dans la logique de la police de proximité, devait garantir le lien entre la population et les FDO, cet aspect est totalement oublié aujourd’hui, elle semble être transformée en un élément de la Police judiciaire, un maillon au rabais, en bouche-trou.

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Dans le Titre II, une privatisation rampante de la « sécurité globale » est mise en place, à quel point les sociétés privées de sécurité sont indispensables aujourd’hui. Il est vrai que face aux 21 500 policiers municipaux, les 165 000 agents privés de sécurité produisent un effet de masse. Et ces forces privées, qui peuvent comprendre des étrangers maîtrisant le français (merci !), vont voir leurs compétences augmenter, notamment pouvoir dresser des PV, noter les témoignages, relever l’identité et l’adresse du présumé coupable, le retenir en attendant l’arrivée d’un policier ou d’en gendarme (art. 18 du projet de loi). Autrement dit, des compétences de puissance publique sont transférées à des individus, qui ne représentent pas l’État et n’agissent pas en son nom. Dans la même logique, ils reçoivent des pouvoirs de contrainte en matière d’obligation de publicité des sanctions adoptées à l’égard de personnes physiques et morales (art. 19).

Le Titre III met en place un système de surveillance électronique, qui repose autant sur les caméras individuelles (art. 21), que sur les caméras aéroportées (art. 22). Les images peuvent être transmises en temps réel, ce qui a provoqué une réaction négative du Défenseur des droits, l’atteinte potentielle aux libertés fondamentales étant considérable. L’on appréciera également la précision de l’art. 22 concernant les caméras aéroportées sur les voies publiques, qui ne doivent pas permettre de visualiser l’intérieur des domiciles, ni de façon spécifique, leurs entrées. Donc, accessoirement, c’est possible, mais pas de manière spécifique.

Le Titre IV est celui qui a fait le plus réagir les médias, car il les concerne directement, en prévoyant une forte limitation de la diffusion des images des FDO. La loi sur la liberté de la presse est complétée d’un article ainsi rédigé :

« Art. 35 quinquies. – Est puni d’un an d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende le fait de diffuser, par quelque moyen que ce soit et quel qu’en soit le support, dans le but qu’il soit porté atteinte à son intégrité physique ou psychique, l’image du visage ou tout autre élément d’identification d’un fonctionnaire de la police nationale ou d’un militaire de la gendarmerie nationale lorsqu’il agit dans le cadre d’une opération de police ».

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Cette disposition, devant limiter l’application de la restriction de diffusion d’images, « dans le but qu’il soit porté atteinte à son intégrité physique ou psychique » peut être interprétée tellement largement selon les besoins de la situation, que l’interdiction risque d’être de facto générale.

Le syndicat de la magistrature a particulièrement négativement réagi à cette proposition de loi. Il est possible de lire l’intégralité de leur communiqué ici, pour l’essentiel :

« La majorité parlementaire se plaît – sans consulter la CNIL – à déposer cet énième texte, lequel a pour finalités essentielles d’accroître la surveillance de masse et les pouvoirs des polices locale et privée, au nom du « continuum de la sécurité », doctrine qui a démontré depuis plus de vingt ans qu’elle ne produisait ni cogestion entre les polices, ni proximité avec la population mais répondait au besoin d’extension d’un marché privé de la sécurité très lucratif. (…) Ce projet est en cohérence avec la priorité donnée par le gouvernement à la justice pénale de « proximité », qui est tout sauf de la proximité, puisqu’aucunement de nature à répondre aux besoins quotidiens essentiels des justiciables, mais correspond uniquement à la volonté de concentrer les maigres moyens de la justice sur la répression accrue des actes de délinquance les moins graves. Le but est de quadriller chaque recoin de l’espace public en déployant des moyens technologiques permettant une surveillance généralisée, en donnant compétence à des agents qui ne sont pas formés mais qui feront nombre pour relever des infractions en dehors de tout contrôle de la justice, et de faire encore reculer le contrôle démocratique sur ce qui se joue, les forces de l’ordre devenant finalement les seules à échapper aux honneurs des caméras. Tandis qu’un blanc-seing sans limite et sans contrôle est donné aux agents de la puissance publique pour réprimer tous azimuts, leur rôle pacificateur, les liens qu’ils devraient tisser avec les populations qu’ils protègent sont désormais totalement perdus de vue. Tant pis pour les libertés publiques, et tant pis si ces coups de menton n’ont aucun effet réel sur le niveau de la délinquance ».

Il est urgent de déconfiner nos cerveaux avant de se réveiller dans une nouvelle réalité inhumaine, électronique, faite de surveillance et d’insécurité. Ce monde global vers lequel nos élites nous dirigent au pas de course.


- Source : Russie politics

 

 

 

Conflit du Haut-Karabakh: pour y voir plus clair

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Conflit du Haut-Karabakh: pour y voir plus clair
 
par John Helmer
via Facebook
 
L'analyse de John Helmer - excellent et honnête spécialiste de la Russie et de son environnement ex-soviétique - sur le conflit en cours entre Arméniens et Azéris. Selon lui, "L'Arménie a perdu la guerre d'octobre avec l'Azerbaïdjan en raison de ses échecs en matière de renseignement sur le champ de bataille, de défenses obsolètes et des erreurs de calcul politiques du Premier ministre Nicol Pachinian. Ses seuls alliés sont maintenant les montagnes et le climat." Ce point de vue est partagé par la plupart des spécialistes russes de la défense.
 
C'est le consensus auquel sont parvenus cette semaine les principaux analystes militaires de Moscou. "Pendant la période du premier ministre Nikol Pashinyan", a rapporté mardi Vzglyad l'évaluation de l'état-major général russe, "trois chefs des services de renseignement ont été remplacés, et l'un d'entre eux n'avait aucune compétence et était une personne occidentale nommée pour des raisons purement politiques. Tout cela s'est accompagné d'une rhétorique interne anti-russe, multipliée par l'arrogance nationale. Certains dirigeants du Haut-Karabakh ont dit des choses comme "nous n'avons pas du tout besoin des Russes, nous pouvons aller à Bakou à pied sans vous".
 
"De plus, au cours des six derniers mois, à l'état-major général de l'Arménie, il y a eu un licenciement massif d'officiers qui avaient été formés à Moscou."
 
"Il est probablement temps que de véritables purges aient lieu au sein du gouvernement", avait annoncé M. Pashinyan en avril. Selon l'évaluation russe, Pashinyan a ensuite commis l'erreur classique du novice nerveux : il a renforcé la garde de son palais contre les Arméniens rivaux, mais a sous-estimé son ennemi azéri traditionnel et a maintenant perdu le contrôle du territoire.
 
La riposte arménienne est que les analystes de Moscou qui disent cela "reçoivent de l'argent de la Turquie et de l'Azerbaïdjan".
 

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"Pourquoi l'armée arménienne était-elle plus faible et quelles erreurs a-t-elle commises lors de la préparation des opérations de combat", a rapporté Evgeni Krutikov, l'analyste militaire de Vzyglyad qui a des liens étroits avec les renseignements militaires russes. "Le 27 octobre est la date significative, puisque le rythme de l'offensive de l'armée azerbaïdjanaise a été calculé pour ce mois. Ces rythmes n'ont pas été respectés, et dans certains domaines, ils ont même échoué. Les principales tâches politiques pour Bakou n'ont pas non plus été résolues".
 
"Néanmoins, les forces armées azerbaïdjanaises ont obtenu un certain nombre de succès, ont brisé la ligne de défense dans le Haut-Karabakh et ont avancé de plusieurs dizaines de kilomètres. Le samedi 24 octobre, la défense des forces arméniennes dans le secteur sud du front ne tenait plus qu'à un fil et aurait pu être détruite avec des conséquences désastreuses pour l'Arménie. Cela ne s'est pas produit, mais la situation elle-même a donné raison de parler de la défaite stratégique des troupes arméniennes. Bien que ces arguments aient été prématurés, les résultats du premier mois de guerre ne sont pas très encourageants pour l'Arménie et le Haut-Karabakh (NKR)".
 
"Si vous regardez la carte de la région, la direction principale d'une éventuelle frappe de l'Azerbaïdjan sur la NKR ressemble à la zone centrale le long du fleuve Karkarchay [Karkar]. Il suffit de passer directement par les ruines d'Aghdam jusqu'à Khojaly et ensuite jusqu'à Stepanakert. C'est dans cette zone que la principale ligne de défense des Arméniens a été organisée pendant un quart de siècle. Mais c'est dans le secteur central que les Azerbaïdjanais n'ont même pas essayé d'imiter l'offensive. Il y a un intense duel d'artillerie sur ce front, mais rien de plus. Mais le côté arménien est obligé de maintenir constamment des forces importantes dans le secteur central, qui dans un autre scénario pourraient être utilisées, par exemple, pour organiser des poches dans le Sud".
 
Selon l'analyse approuvée par l'état-major général russe, la première grande erreur des Arméniens a été l'échec des services de renseignement qui ont sous-estimé l'efficacité de la combinaison des forces azerbaïdjanaises de missiles et de roquettes à drones hautement mobiles avec des obusiers à longue portée. "L'Arménie et la NKR auraient dû penser à ce qui se passait pendant l'été, lorsque des escarmouches sporadiques ont commencé presque tout le long de la ligne de front.... L'Azerbaïdjan a progressivement formé deux corps de choc, qui ont rassemblé les éléments les plus prêts au combat de toute l'armée, y compris des parties de la réserve profonde. Des entrepôts ont été construits plus près de la ligne de contact, et le système d'approvisionnement en carburant a été fourni. Tout cela pouvait être vu simplement à l'aide de jumelles, sans avoir recours à des manipulations complexes du renseignement".
 

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"En outre, les renseignements arméniens n'ont pas informé les dirigeants politiques du pays de l'évaluation correcte des armes, de leur quantité et des raisons pour lesquelles l'Azerbaïdjan les a achetées. Sur la base de l'analyse de ces achats, l'Arménie et la NKR auraient pu construire un modèle de tactique militaire que Bakou se préparait à utiliser, et organiser la contre-attaque. Tout d'abord, cela concerne les drones importés (UAV) et l'artillerie automotrice soutenant les groupes tactiques de bataillons (BTG) en progression. Cela suffirait à l'armée arménienne pour comprendre ce qui est prévu de l'autre côté du front".
 
La Russie n'a pas confirmé les rapports occidentaux selon lesquels des contre-mesures électroniques de l'armée russe (ECM) ont été déployées pour aider la partie arménienne à neutraliser le drone azerbaïdjanais.
 
La deuxième grande erreur des Arméniens a été de présenter des unités de défense aérienne obsolètes, à point fixe et en nombre insuffisant, adéquates contre une attaque aérienne habitée du côté azéri, mais "inutiles" contre les drones israéliens et turcs. "Il n'y a tout simplement pas assez de systèmes de défense aérienne dans la NKR, et il y a de très, très nombreux drones en Azerbaïdjan. La partie arménienne sur le terrain subit de lourdes pertes du fait des actions des drones, d'autant plus que les Azerbaïdjanais ont délibérément assommé les positions des systèmes de défense aérienne arméniens avec des missiles et de l'artillerie à longue portée... Pour quelle raison Erevan n'a pas pris la peine de rééquiper le système de défense aérienne et de créer son propre groupe de drones, c'est une question plus psychologique que purement militaire".
 

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L'obsolescence des équipements de combat arméniens reflète également leurs tactiques de combat dépassées. "Le système de défense de la NKR était basé sur plusieurs lignes fortifiées consécutives, dont la plus avancée dans les secteurs du centre et du sud a été construite dans les années 1990 dans la zone des plaines, dans le cadre d'une ceinture dite de sécurité. Cette défense a bien fonctionné pendant 25 ans. Mais en un quart de siècle, l'Azerbaïdjan et son armée ont beaucoup changé. Mais rien n'a changé au Karabakh et en Arménie, y compris dans leur perception de la réalité militaire. Dans la nouvelle situation, il était nécessaire de tenir la zone des plaines de la ceinture de sécurité par d'autres mesures et méthodes. Sinon, la perspective de perdre Jebrail, Fizuli, Hadrut, Zangelan et Kubatly était visible à l'œil nu. C'est ce qui s'est passé à la fin".
 
"Maintenant, les troupes azerbaïdjanaises dans le secteur sud ont atteint la deuxième ligne de défense et samedi dernier, elles menaçaient de manière critique le "couloir de Lachin" - c'est la principale route d'approvisionnement en provenance d'Arménie. La perte de Lachin, qui se trouvait à 10 à 15 kilomètres en ligne droite pour les Azerbaïdjanais, aurait été un véritable désastre stratégique pour les Arméniens. En outre, la perte d'un territoire important dans le sud en ce moment signifie de graves problèmes politiques et une défaite morale pour l'Arménie. C'est l'avancée dans le sud que Bakou peut enregistrer comme sa principale victoire et sa principale réalisation politique après un mois de combats au Karabakh".
 

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La route du couloir de Lachin - à gauche, Wikimapia, 2018 ; à droite, photo d'un drone du ministère de la défense de l'Azerbaïdjan. https://en.axar.az/
 
Cependant, depuis le week-end dernier, lors des derniers combats dans les gorges et les montagnes du couloir de Lachin, cette combinaison d'armes azerbaïdjanaises est inadéquate. "Parfois, même les méthodes primitives de protection dans les montagnes sont très efficaces. Par exemple, dans les gorges autour de Lachin et de Shusha, des câbles d'acier sont tendus depuis la fin des années 1990, ce qui exclut complètement l'utilisation d'avions d'assaut ou de drones dans ces zones".
 
L'évaluation de Moscou attribue la défaite militaire des Arméniens sur le terrain à la stratégie anti-russe de Pashinyan depuis son arrivée au pouvoir en mai 2018. C'était une opération, a-t-il déclaré à la presse américaine de l'époque, qui n'avait "aucun contexte géopolitique pour notre mouvement, notre révolution de velours".
 
"Au cours de l'année dernière, l'armée arménienne a perdu le contact avec Moscou, et tous les contacts dans le domaine du renseignement entre les deux pays ont été réduits - et cela a été fait à l'initiative de la direction politique de l'Arménie. Sous la présidence de Nikol Pashinyan, trois chefs des services de renseignement ont été remplacés, et l'un d'eux n'avait aucune compétence et était un représentant occidental purement politique. Tout cela s'est accompagné d'une rhétorique interne anti-russe, multipliée par l'arrogance nationale...De plus, au cours des six derniers mois, à l'état-major général de l'Arménie, il y a eu un licenciement massif d'officiers qui avaient été formés à Moscou. La raison apparente de ce licenciement est le mariage de la fille du chef de l'état-major général, qui aurait "enfreint les règles de conduite dans la pandémie de coronavirus".
 

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La justification de Pashinyan pour le licenciement du général Artak Davtyan a été annoncée le 8 juin. Dans le même temps, il a également licencié les chefs de la police et de l'administration de la sécurité nationale. Cela, selon l'évaluation russe, a laissé Pashinyan à la tête d'un système de commandement et de contrôle qui était creux. Le président de l'Azerbaïdjan, Ilham Aliyev, a vu l'opportunité de frapper. "Il semble que l'état-major arménien n'avait pas du tout de plan de mobilisation, ou alors il souffre d'un certain nombre de caractéristiques étranges. Pour la défense de la "forteresse de montagne", quarante à soixante mille personnes sont vraiment suffisantes, mais ce n'est clairement pas suffisant pour l'organisation d'une défense mobile. Les Arméniens se comportent de manière passive, se contentant de repousser les menaces dès qu'elles se présentent".
 

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A gauche : le président Ilham Aliyev en visite de première ligne en novembre 2016. A droite, le 5 septembre 2020, le général Artsak Davtyan à Stepankert, capitale de l'Artsakh, le territoire du Haut-Karabakh sous domination arménienne. "J'estime que la situation est stable et calme. Dans le même temps, je suis convaincu que les forces armées sont prêtes à tout moment à accomplir les tâches qui leur sont confiées", a déclaré Davytan.
 
"La partie azerbaïdjanaise (et les Turcs derrière elle) ont une initiative opérationnelle complète", a rapporté Vzglyad hier. "Ils peuvent se permettre de redéployer des forces sur toute la ligne de front, de former de nouveaux groupes, de reconstituer les réserves et de lancer de nouveaux plans. Les Arméniens, ayant perdu la plupart de leur "ceinture de sécurité" dans le sud, ne peuvent plus penser à des opérations contre-offensives. En particulier pour regagner le territoire perdu au cours du mois dernier. En général, il s'agit bien sûr d'une impasse militaro-stratégique pour l'Arménie et la NKR. L'Azerbaïdjan utilisera le répit politique pour le redéploiement, le réapprovisionnement des unités et l'élaboration de nouveaux plans offensifs. Les Arméniens ne sont plus prêts que pour une défense passive".
 
Selon le registre du Kremlin, cette année, le président Vladimir Poutine a eu sept conversations téléphoniques avec Pashinyan. Après le début de la guerre le 27 septembre, il y a eu quatre appels, chacun à l'insistance de Pashinyan. Poutine a refusé de rejeter la faute sur les dirigeants de l'Azerbaïdjan ou sur les Turcs pour leur soutien à Aliev. Le communiqué du Kremlin fait état de l'accord de Poutine avec Pashinyan sur leur "sérieuse préoccupation concernant les informations reçues sur l'implication dans les hostilités de militants d'unités armées illégales du Moyen-Orient".
 
Pashinyan a cessé de téléphoner à Poutine après le 5 octobre. A ce moment, Poutine "insistait sur la nécessité urgente d'un cessez-le-feu". Poutine a ensuite délégué la conversation au ministère des affaires étrangères.

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Le ministre des affaires étrangères Sergueï Lavrov s'est entretenu à plusieurs reprises par téléphone avec le ministre arménien des affaires étrangères Zohrab Mnatsakanyan, et leur homologue azerbaïdjanais Jeyhun Bayramov. Ils se sont également rencontrés directement à Moscou le 9 octobre, puis à nouveau directement mais séparément les 20 et 21 octobre.
 
Négociations directes à Moscou le 9 octobre entre (de gauche à droite) le ministre azerbaïdjanais des affaires étrangères Jeyhun Bayramov ; Sergueï Lavrov et le ministre arménien des affaires étrangères Zohrab Mnatsakanyan. Le ministère de M. Lavrov n'a publié aucun communiqué après la session de six heures.
À gauche, le ministre arménien Mnatsakanyan avec Lavrov à Moscou, le 12 octobre.
 
A Moscou le 12 octobre, après sa rencontre avec Mnatsakanyan, Lavrov a souligné le rôle de médiateur impartial de la Russie au niveau diplomatique, mais aussi sur le champ de bataille : "Quant à la poursuite de la participation de la Russie au processus de règlement, nous y participerons activement, à la fois comme l'un des trois coprésidents du groupe de Minsk de l'OSCE et simplement comme un allié proche et un partenaire stratégique de nos voisins. Je pense que notre veille commune de la nuit, qui a produit un document très important, n'a pas été vaine et que nous serons encore en mesure de surmonter la situation "sur le terrain" très bientôt. En tout cas, nous sommes aussi intéressés par cette question que les parties en conflit "sur le terrain" le sont".
 
Le même jour, le ministre russe de la défense, Sergei Shoigu, s'est entretenu par téléphone avec le ministre turc de la défense, Hulisi Akar. Le communiqué de presse publié à Moscou indiquait que Shoigu avait parlé de "stabilisation" ; c'était un avertissement aux Turcs de ne pas intensifier leur présence sur le champ de bataille, que ce soit avec leurs représentants syriens ou avec le personnel militaire turc. Shoigu a ensuite pris contact avec ses homologues de Bakou et d'Erevan pour discuter de leur volonté d'accepter un rôle russe dans la mise en œuvre et le respect d'un mécanisme de cessez-le-feu. Il n'y a toutefois pas eu d'accord et, dans les quinze jours qui ont suivi, les Arméniens ont continué à perdre du terrain.

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Lavrov a parlé plus souvent avec le ministre turc des affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu; en fait, cinq fois au cours du mois dernier. Lors de leur dernière conversation, le 27 octobre, ils ont convenu de "la nécessité d'assurer un cessez-le-feu durable entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan dès que possible". Les deux ministres ont souligné qu'il n'y a pas d'alternative à une résolution pacifique du problème, et ont appelé à un cessez-le-feu immédiat et à la reprise des négociations par le biais des mécanismes établis par le Groupe de Minsk de l'OSCE. Les parties ont spécifiquement noté que l'internationalisation de la crise par l'implication de combattants étrangers était inacceptable".
 
Igor Korotchenko, rédacteur en chef du magazine de la défense nationale à Moscou, confirme que les tactiques azerbaïdjanaises ont été couronnées de succès dans les plaines et les vallées, mais que leur progression s'est arrêtée dans les montagnes de Lachine. "Lachine a été un échec des Azéris. La raison principale était le terrain local. Les positions défensives bien préparées (pendant environ 20 ans) de l'armée arménienne dans les plaines ont été pénétrées par l'armée azérie, mais les montagnes sont devenues une grande difficulté pour eux, même pour les troupes spéciales. L'armée azerbaïdjanaise est la plus entraînée et la mieux préparée, en partie avec l'aide de la Turquie et de la Russie".
 
On a demandé à M. Korotchenko s'il pouvait confirmer que des systèmes russes de contre-mesures électroniques (ECM) comme le Krasukha ont été utilisés pour attaquer le Bayraktar. Selon ce rapport du 21 octobre, "des sources sur BulgariaMilitary.com du ministère russe de la défense affirment que depuis le début des hostilités au Nagorno-Karabakh, les systèmes russes de guerre électronique ont été mis en pleine capacité de combat, mais n'ont été utilisés que maintenant, car il n'y a pas eu une telle saturation de drones dans la zone de la base militaire. Les photographies de certains des drones turcs abattus et de leurs fuselages montrent que ces drones ont effectivement été retirés par un système de guerre électronique, car il n'y a aucune trace d'une frappe de missile ou d'une autre arme à feu". En fait, le rapport provient d'Erevan.

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À Moscou, Korotchenko a répondu : "Depuis l'année dernière, l'Arménie a perdu ses contacts avec la Russie dans le domaine militaire, il est donc difficile de dire quoi que ce soit sur [la Krasukha]. Nous pouvons dire sans hésiter que la Russie est intéressée par un règlement diplomatique du conflit dans les plus brefs délais. Il est trop tôt pour parler des leçons à tirer pour les deux parties. L'Azerbaïdjan utilise des drones très efficaces ainsi que des tactiques d'artillerie, mais le nouveau terrain exigera qu'ils fassent quelques changements".
 
Ilya Kramnik, un expert militaire du Conseil russe des affaires internationales, estime que "même après leur dernier échec, les forces azerbaïdjanaises continuent à contrôler le couloir de Lachin, car leurs drones et leur artillerie peuvent encore être utilisés pour bloquer le passage des troupes arméniennes. Mais le terrain et le temps instable de l'automne vont jouer pour l'armée arménienne, qui a l'expérience de la guerre dans de telles conditions".
 
Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite)
 
La version originale de l'article en anglais :

TransEuropa#1, avec Oncle Bob alias Robert Steuckers

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Chronique européenne:

TransEuropa#1, avec Oncle Bob alias Robert Steuckers

Géopolitique 2020

 
Nouvelle série, spécialement consacrée à l'Europe. Depuis son bunker belge, le conférencier et essayiste Robert Steuckers (Oncle Bob pour les intimes) abordera différents sujets à propos de notre continent. Histoire, politique, littérature, grands mythes et bien d'autres sujets qui nous l'espérons raviront les auditeurs et leur donneront des clés de compréhension à propos de l'Europe. Pour commencer, un panorama 2020 de géopolitique. Bonne écoute et place à Bob !
 
 
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Extrait musique: © Kraftwerk-Trans Europa Express (1977)
Réalisation: Radio Lorraine Enragée

vendredi, 06 novembre 2020

Robert Steuckers : Entretien sur le conflit du Caucase pour la presse azerbaidjanaise

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Robert Steuckers : Entretien sur le conflit du Caucase pour la presse azerbaidjanaise

Propos recueillis par Zaur Medhiyev

La localité de Barda a été récemment touchée par un missile arménien. Quatre personnes ont été blessées. Ce n'est pas la première fois que des roquettes arméniennes frappent des villes. Pour quelle raison l’Arménie mène-t-elle ce type d’action ?

L’escalade dans la guerre actuelle au Sud du Caucase provient d’agents provocateurs qui veulent empêcher la rentabilisation de l’axe de communication terrestre dit « South-North », partant de l’Inde, traversant l’Iran et l’Azerbaïdjan pour arriver en Russie dans le bassin de la Volga. Ce corridor, qui porte le nom anglais de « International North-South Transport Corridor » prévoit la construction de communications navales, ferroviaires et routières sur une distance de 7200 km au départ de Mumbai (Bombay) en Inde. La Russie et l’Inde ont signé le protocole d’accord en mai 2002. En 2014, le trajet Mumbai-Bakou a été testé via le port iranien de Bandar Abbas. Ensuite, on a procédé à un test de fonctionnement entre Mumbai et Astrakhan sur la Volga. D’autres voies sont prévues vers l’Europe mais surtout vers le Kazakhstan et le Turkménistan. L’objectif est de renforcer sur la masse continentale eurasienne la « trade connectivity » ou « connectivité commerciale » et d’éviter les goulots d’étranglement créés depuis deux siècles par les puissances thalassocratiques dont la stratégie visait à « contenir » la principale puissance continentale, c’est-à-dire la Russie, et à l’empêcher d’atteindre les mers chaudes.

La réalisation de ce Corridor a également pour but de diminuer les coûts de transport de 30% et de réduire la longueur des trajets de 40%. L’Azerbaïdjan et l’Arménie ont signé ultérieurement l’accord de mai 2002, avec d’autres pays de la région et d’Asie centrale. L’Azerbaïdjan a eu l’intelligence politique de s’impliquer à grande échelle dans ce projet en construisant de nouvelles routes et de nouvelles voies de chemin de fer. La réunion de Téhéran du1 novembre 2017 a ainsi permis de normaliser et d’améliorer les relations entre l’Azerbaidjan chiite et l’église orthodoxe russe, de conclure des accords contre le terrorisme (wahhabite), de prendre des mesures pour lutter contre le narcotrafic et de sceller le projet de réaliser le Corridor. Ces accords sont importants et méritent d’être ancrés dans les faits.

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L’Iran voisin veut, dans le cadre de ce magnifique projet, agrandir le port de Chahabar et réaliser, à terme, un grand canal transiranien, l’Iranrud, qui relierait l’Océan Indien à la Caspienne, notamment au port d’Astara, situé à la frontière entre l’Iran et l’Azerbaïdjan. Ce développement régional intéresse les Européens conscients des impératifs de la géopolitique car, de cette façon, l’Europe, elle aussi, échapperait aux goulots d’étranglement que sont Gibraltar, Suez et Aden.

L’Arménie, depuis quelques années, a malheureusement laissé le projet en jachère. Or le tronçon ferroviaire et l’axe routier Iran-Arménie sont les chaînons manquants (les « missing links ») pour que les embranchements de ce Corridor puissent atteindre également la Mer Noire via la Géorgie. En septembre 2013, Serge Sarkissian signe des accords ferroviaires avec Vladimir Poutine, où la Fédération de Russie promet d’investir quinze milliards de roubles dans le projet.

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Pour les stratégistes américains actuels, ceux du Deep State, qui s’inscrivent dans la logique forgée en 1904 par Sir Halford John Mackinder, ces axes de communication doivent être bloqués à tout prix car ils défient, par leur existence même, toutes les stratégies développées par les puissances maritimes qui exigent la liberté des mers depuis le 17ème siècle. Dans le cadre qui nous occupe, aucune entrave aux axes de communication terrestre ne peut s’imposer. Les puissances maritimes tablent certes toujours sur leurs flottes mais aussi sur leurs dispositifs satellitaires et sur la maîtrise du numérique. Les puissances continentales gardent le lien avec la terre, le tellurique : leurs figures tutélaires sont le paysan et le géomètre romains. Depuis deux ou trois décennies, les stratégistes américains parient sur des guerres hybrides, impliquant la manipulation d’ONG comme en Ukraine, en Géorgie et en Arménie, ce qui a permis à Pachinian d’arriver au pouvoir en 2018, comme par hasard juste après les accords de Téhéran de 2017, scellés par ses prédécesseurs, dont l’ex premier ministre Serge Sarkissian, son vieil ennemi depuis 2008, et surtout l’ancien président Robert Kotcharian qu’il a fait emprisonner. L’objectif de ces ONG subversives est de saboter l’acheminement des marchandises et des hydrocarbures en direction des rimlands les plus riches comme on le voit avec l’acharnement américain contre les gazoducs Nord Stream 2 dans la Baltique. Dans le conflit qui ravage aujourd’hui le Caucase, il s’agit de saboter les voies de communication terrestre en gestation. Nous ne pouvons tolérer un tel sabotage car si les juristes des puissances maritimes du 17ème siècle (qui sont toujours les mêmes) plaidaient pour la liberté des mers, nous devons aujourd’hui militer pour la liberté des terres et rejeter tous les conflits qui bloquent les voies destinées à réorganiser le continent.

Enfin, les opérations de guerre en cours font évidemment des victimes dans les deux camps. Toutes sont à déplorer.

Des experts, dont des Russes, ont appelé Erevan à déposer les armes et à s'asseoir à la table des négociations, fournissant à l'Azerbaïdjan un calendrier pour le retrait des forces d'occupation. Cependant, Pachinian répond en appelant à une guerre totale. Quelle est la raison de cette obstination obsessionnelle?

Les Russes sont parfaitement conscients d’un fait : si une guerre de longue durée s’installe au Sud de la chaîne du Caucase, le projet du Corridor Inde/Arctique sera remis aux calendes grecques, ce qui irait au détriment de tous, en Europe comme en Asie. Ensuite, il faut savoir deux choses : la Russie a une frontière commune avec l’Azerbaïdjan et non avec l’Arménie. Le transit potentiel du Corridor passera dès lors par l’Azerbaïdjan en priorité. Ce raisonnement, les Iraniens et les Indiens doivent le tenir aussi. Si Pachinian appelle à la guerre totale, contrairement aux vœux de Moscou, c’est qu’il suit un ordre du jour occulte, établi par les services secrets américains. Cependant, il sait, et les Américains savent, que les Arméniens peuvent compter sur la sympathie de tous les peuples orthodoxes (surtout les Russes), de bon nombre de chrétiens catholiques, de la diaspora arménienne de France et des Etats-Unis. L’Azerbaïdjan ne pourra pas compter sur un tel soft power pour deux raisons : c’est un pays musulman et, dans les circonstances actuelles en Europe occidentale et centrale, les musulmans n’ont pas bonne presse. Ensuite l’alliance tacite avec la Turquie, qui envoie sur le front des mercenaires djihadistes syriens et libyens, dessert considérablement votre pays car les discours d’Erdogan, tenus à Strasbourg, Hasselt et Cologne, au cours de ces deux dernières décennies ont hérissé les Européens et ressuscité la phobie antiturque qui remonte au temps des croisades. Même si on peut dire qu’Erdogan n’a pas tort de fustiger les sales manies idéologiques qui ont défiguré l’Europe depuis une soixantaine d’années et ont culminé dans l’abjection au cours de ces dix dernières années. Quant à ses charges contre Macron, ma foi, je dois dire que je ris aussi dans ma barbe quand je les entends…

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Pour pallier cet inconvénient, l’Azerbaïdjan devrait mettre en avant les bonnes relations avec l’église orthodoxe russe, scellée lors de la réunion de Téhéran en novembre 2017. Face à l’opinion publique russe, il conviendrait aussi de desserrer les liens avec l’OTAN, sans pour autant renoncer aux gazoducs et oléoducs transanatoliens TANAP, base concrète de l’alliance de facto entre la Turquie et l’Azerbaïdjan.

Après la guerre, Pachinian et ses camarades seront-ils jugés ?

En principe, je suis contre le fait de juger des hommes d’Etat ou des chefs de guerre après une défaite militaire. Le Tribunal de La Haye est une sinistre farce, comme peuvent en attester les Serbes, les Croates et les Bosniaques (et demain les Kosovars) qui ont subi ses foudres. J’ai aussi plus de respect pour les hommes politiques qui affrontent les aléas de l’histoire ou pour les soldats qui mettent leurs vies en jeu que pour les sinistres et médiocres juristes, aux raisonnements creux et aux corps mous, qui ont l’effroyable toupet de juger leurs actes. Il n’y a pas d’êtres plus méprisables qui grouillent sur cette Terre. Je ne souhaite donc pas la création d’un nouveau tribunal de cette sorte après le conflit qui ravage le Caucase aujourd’hui. Lecteur de Carl Schmitt, j’ai médité, avec le Professeur Piet Tommissen, les écrits de ce grand penseur allemand sur la notion d’amnistie.

Le gouvernement belge reconnaît le Karabakh comme faisant partie du territoire de l'Azerbaïdjan. Mais le parlement flamand prend sa propre décision selon laquelle, dit-il, le Karabakh est un État séparé. Comment peut-on expliquer cela? Comment le Parlement flamand peut-il s'opposer à l'avis du ministère fédéral des Affaires étrangères?

L’architecture politique du royaume de Belgique est compliquée et il est toujours malaisé de tenter de l’expliquer à des étrangers. Même à nos voisins les plus proches. La situation est tendue en Belgique aujourd’hui. Le gouvernement central (fédéral) est composé de partis majoritairement non flamands. La population majoritaire est cependant flamande (plus de 60%) mais n’est quasi pas représentée dans le nouveau gouvernement fédéral. Par conséquent, le Parlement flamand jouera le jeu d’une opposition politique intransigeante tant que ce gouvernement sera en place, puisqu’il le juge antidémocratique et non représentatif de la population flamande, donc illégitime. L’idéologie majoritaire en Flandre privilégie systématiquement les peuples réels contre les Etats et le droit à la sécession de toutes les communautés ethniques minoritaires. Cela vaut pour la Catalogne et l’Ecosse comme cela a valu pour le Kosovo. Aujourd’hui, cette lecture est appliquée au Haut Karabakh, considéré comme arménien parce que peuplé d’Arméniens. A cela s’ajoute une solidarité chrétienne (même chez les agnostiques) et un affect antiturc dû au rejet de l’immigration marocaine et anatolienne, où l’idéologie salafiste et frériste s’implante dangereusement, mettant en danger tous les projets de convivialité interculturelle et d’intégration. Parmi les victimes de cette expansion sournoise du salafisme : un imam chiite marocain, tué par un extrémiste nord-africain.

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A Bruxelles, la communauté arménienne a organisé des rassemblements non autorisés, voire bloqué les rues. Comment les habitants ordinaires de la capitale ont-ils réagi à cela?D'ailleurs, ces rassemblements ont été dispersés par la police. Y a-t-il eu une nouvelle déclaration sur le «génocide»?

J’ai certes entendu parler d’une manifestation arménienne à Bruxelles mais non d’un blocage des rues. Cela s’est plutôt passé sur une autoroute française dans la région de Lyon. Je n’ai pas entendu de déclaration sur le génocide, sauf que la négation de ce génocide est interdite par les lois belge et française.