Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mercredi, 12 mars 2014

Pour la paix en Ukraine et la réconciliation avec la Russie

ukrruss.jpg

 

Pour la paix en Ukraine et la réconciliation avec la Russie

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

Cela fait plusieurs semaines maintenant que la crise ukrainienne occupe nos écrans radar, avec son lot de suspens et de retournements. Désormais, la Russie s’apprête à lancer une intervention armée, non pour rétablir le sinistre Yanoukovitch, démonétisé de Paris à Moscou, mais pour protéger ses intérêts en Crimée et éventuellement dans les autres régions dans lesquelles les russophones sont nettement majoritaires. Une telle action unilatérale, acceptée lorsque la France souhaite intervenir en Centrafrique ou au Mali, devient inacceptable dès lors que c’est la Russie qui est à la manœuvre. Le gouvernement ukrainien provisoire, qui parle d’un casus belli et annonce mobiliser, n’est probablement pas menacé.

Cette crise présente plusieurs dimensions qu’il faut bien avoir à l’esprit lorsqu’on prétend l’analyser. Il faut se garder d’un jugement partisan de principe, pro-ukrainien ou pro-russe, car qui ne voit que la position d’un des camps ne voit rien.

Du point de vue ukrainien

D’un côté, des manifestants mobilisés, réunissant des citoyens de l’extrême-gauche à l’extrême-droite, en passant par tout le spectre politique, veulent chasser un président certes élu mais qui a tout d’un autocrate, corrompu à l’extrême, et au bilan économique des plus médiocres. Sa volonté de s’aligner sur la Russie, en rompant tout rapprochement avec l’Union Européenne, a mis le feu aux poudres. Certains militants sont prêts à des actions violentes auxquelles répond une contre-offensive gouvernementale encore plus violente. Le sang coule et c’est par dizaines, peut-être par centaines, que des Ukrainiens  meurent. Il s’agit surtout de militants de Svoboda ou du « Pravyi Sektor », des nationalistes radicaux prêts à en découdre avec le pouvoir.

Même si l’Ukraine et la Russie prennent leurs racines communes dans la Rus’ de Kiev, au Xème et XIème siècles, elles ont connu de longues périodes où elles étaient séparées. Si l’ukrainien et le russe ne diffèrent guère, ce sont tout de même deux langues distinctes. Et sous les tsars et plus encore sous le régime soviétique, une russification linguistique et culturelle a été très vigoureuse. L’identité ukrainienne est celle d’un peuple meurtri, et s’apparente à la situation des Irlandais face à l’empire britannique.

Pour toutes ces raisons et pour bien d’autres, l’Ukraine est coupée en deux, entre les russophones qui se sentent indéfectiblement liés à la Russie voisine, et des ukrainophones qui tentent de se rapprocher de l’Europe occidentale et prétendent rejoindre l’Union Européenne, même si les nationalistes de Svoboda sont en vérité des souverainistes, pour marquer une rupture plus nette avec la Russie.

Mais ce nationalisme reste animé d’un esprit revanchard et la preuve en est la décision du parlement de supprimer le statut de langue officielle du russe au profit du seul ukrainien. C’est un acte d’une maladresse extrême, alors qu’il fallait au contraire rassurer les russophones dès la chute de Yanoukovitch. L’effondrement du Parti des Régions ne devait pas faire place à des vexations outrancières contre les russophones.

Du point de vue russe

Pour Vladimir Poutine, aucun doute n’est permis, les russophones d’Ukraine et les russes de Crimée sont potentiellement menacés d’une répression à leur encontre. La chute de Yanoukovitch a amené à des manifestations de soutien de nombreux Ukrainiens des régions orientales du pays en faveur d’une action russe, voire d’une sécession.

Poutine n’entend pas perdre la Crimée, qui bénéficie d’un statut particulier et qui a conservé des liens politiques et même militaires avec la Russie, abritant sur son sol de nombreux soldats russes et des navires de combat. Il a tout à gagner à une intervention armée, qui permettra de stabiliser sa frontière occidentale, d’unir par un élan patriotique le peuple russe derrière lui, faisant taire les contestations internes, et de rappeler aux occidentaux que dans son espace il entend être respecté.

L’Union Européenne a été très mal avisée de négliger la susceptibilité russe en la matière. En apportant un soutien sans discernement aux manifestants de Maïdan, dont certains expriment une russophobie explicite, au-delà de la question du départ d’un dirigeant médiocre, en laissant faire une forme de coup d’état à Kiev, sans respecter les accords mis en œuvre dans lesquels les Russes avaient été partie prenante, les occidentaux ont gravement attenté aux intérêts vitaux de la Russie. Poutine devait donc réagir et il ne pouvait le faire par des demi-mesures. Même s’il n’a pas encore donné son feu vert officiel à une intervention que son parlement soutient, maîtrisant les risques à provoquer d’une manière trop brutale les USA, il ne fait aucun doute qu’il entend se faire respecter. S’il annonce vouloir conserver l’unité de l’Ukraine, refusant ainsi de céder à toute tentative d’annexion, on sent bien se profiler une Transnistrie II, un partage non officiel de l’Ukraine en deux parties, la seconde pouvant être limitée à la Crimée ou élargie à Donetsk et même Kharkiv.

Rappelons dans le cas de la Crimée que son rattachement à la république soviétique d’Ukraine en 1954 était purement arbitraire car ne tenant pas compte du caractère massivement russe de la population de cette presque-île. Lorsque l’URSS s’est effondrée, la nouvelle Ukraine a conservé les frontières dont elle disposait sous le régime précédent. C’était une erreur qui aujourd’hui est en train d’être réparée au forceps.

Des accusations d’extrémisme qui sonnent faux

Toute crise comme celle que vit l’Ukraine apporte son lot de discours extrémistes. Mais il serait trop facile d’opposer de bons russes à des néo-nazis, ou de bons patriotes ukrainiens à des communistes. Aux  provocations extrémistes du « Pravyi Sektor » où s’affiche le portrait de Stepan Bandera, répondent les nostalgies néo-communistes, certains vieux membres de l’Armée Rouge allant jusqu’à monter la garde devant une statue de Lénine, pourtant responsable de la mort de nombreux ukrainiens… et russes. Ni le drapeau à croix gammée ni le drapeau soviétique ne devraient être brandis, ça n’a aucun sens.


En fait, les extrémistes sont l’alibi que chaque camp envoie à l’autre pour justifier l’un de son éloignement de la Russie, l’autre de son action militaire. L’antifascisme promu par certains russophones sonne faux. L’anticommunisme de certains ukrainiens sonne tout autant faux. C’est la preuve d’une immaturité politique profonde de certaines franges de la population, dans un pays pauvre, miné par la crise économique, et tiraillé entre deux tendances lourdes agissant comme deux centrifugeuses.

Une Europe absente, des USA trop présents

Dans cette équation, il ne faudrait pas non plus négliger le rôle détestable des Etats-Unis, qui récupèrent à leur profit cette crise ukrainienne pour continuer leur stratégie d’endiguement de la Russie, finissant par celle de l’anaconda, de l’étranglement pur et dur. A Washington, on s’interroge déjà sur des sanctions à prendre contre Moscou. Mais la Russie n’agit pas d’une manière différente de celle des USA qui interviennent lorsque leurs intérêts sont menacés sans se préoccuper de l’opinion internationale. On peut regretter que Moscou ait choisi cette voie et on aurait pu espérer une démarche plus rassurante. Mais la Russie s’adapte à ses interlocuteurs d’en face.

Or l’Union Européenne, une fois de plus, est incapable de répondre d’une seule voix, et se montre impuissante. C’est bien sûr le cas des pantins de Bruxelles, qui n’ont que le pouvoir que les gouvernements leur accordent, c'est-à-dire aucun, mais c’est surtout celui des dirigeants même des Etats. Hollande a eu un rôle totalement marginal, Cameron et Merkel ont été dépassés. Ils ont laissé leur « allié » américain mener la dance. On se souviendra du mot d’une responsable américaine disant en privé que l’Union Européenne pouvait « aller se faire foutre ».

Tant que l’Union Européenne ne sera pas capable de se doter à sa tête d’autres personnes qu’un Barroso aujourd’hui ou un Schulz demain, elle ne sera pas prise au sérieux et n’aura son mot à dire en rien. Elle assistera démunie, si ce n’est complice, aux actions des USA sur son sol ou à ses frontières.

Seul un européisme pur et dur pourra ramener la paix

Il n’y a qu’une seule position tenable dans ce conflit, une voix de la raison à faire entendre, c’est celle de la paix et de la réconciliation en Ukraine et entre Ukrainiens et Russes. Ce n’est de l’intérêt de personne que ce pays implose, créant des séquelles pouvant mettre des décennies à être digérées. Nous devons reconnaître à la fois la pleine légitimité du peuple ukrainien dans sa volonté de chasser du pouvoir un président corrompu et celle des russophones qui expriment une inquiétude non feinte quant à leur avenir dans l’Ukraine actuelle. Il aurait été nécessaire qu’ils soient rassurés et ménagés, associés de plein pied dans la reconstruction politique du pays.

Vouloir régler le problème ukrainien sans associer la Russie à cette démarche était non seulement illusoire mais relevait d’une faute d’analyse grave. C’est autour d’une table que les responsables du mouvement « Euromaïdan », des représentants sérieux de l’Union Européenne et des représentants de la Russie que l’avenir du pays devait se décider. Les inquiétudes russes devaient être écoutées et prises en compte. Le statut de la Crimée devait être garanti, tout comme celui de la langue russe.

L’absence d’Europe politique, l’inféodation des dirigeants des Etats européens de l’ouest ou des « dirigeants » de l’Union Européenne aux USA, tout cela est détestable. C’est malheureux de voir l’Europe, une fois de plus, manipulée et instrumentalisée afin de la maintenir divisée.

Si, comme je le pense, l’avenir de l’Europe se joue dans une convergence Union Européenne/Russie, jusqu’à la fusion qui transformerait notre continent en première puissance mondiale, alors cette division au cœur de l’Ukraine n’est pas acceptable. Et tout doit être fait pour y remédier dans les meilleurs délais et avec le moins de victimes possible. Il n’y a qu’une seule façon de décourager Poutine de mener une intervention armée, c’est de lui proposer une alternative acceptable pour lui comme pour les russophones. Mais surtout, il faut que ce soit les Européens ensemble, Russes et membres de l’UE, qui dialoguent, les USA devant être écartés de toute discussion et réduits à un rôle de spectateur extérieur.

Contrairement à ce que prétendent les souverainistes, la crise ukrainienne montre qu’une Europe divisée sera toujours une proie et l’instrument de sa propre destruction. Une démarche vraiment européiste, c’est de défendre tous les Européens, et donc de défendre et les positions ukrainiennes et les positions russes en même temps. On peut dire que cela demande un certain talent d’équilibriste, mais c’est la seule attitude responsable. C’est ainsi que nous pourrons garantir une paix sincère et durable, et ensuite une réconciliation dans l’honneur.

Si la Russie intervient en se limitant à des objectifs légitimes, la protection de la Crimée et des régions russophones, il faudra considérer cette action comme un mal, mais comme un mal nécessaire. Il faudra trouver les mots pour que cette situation temporaire trouve une résolution acceptable par tous.

Poutine a tendu la main depuis 2005 à l’Union Européenne, évoquant l’Europe « de l’Islande à l’Oural et par extension jusqu’au Pacifique ». Mais cette main, personne n’a pu et n’a su la saisir. Au contraire, la Russie a le sentiment, à tort ou à raison, que le reste de l’Europe est dans une situation de décadence bien plus avancée, qu’il est sous tutelle, et qu’il s’efforce de refouler la Russie en Asie. C’est notre faiblesse qui inquiète les Russes, non « nos » menaces pathétiques dictées par « nos » maîtres.

Face à une Europe politique unie, puissante, responsable, libre et souveraine, la Russie pourra dialoguer d’égal à égal, en toute franchise, et nous trouverons ensemble des solutions qui satisferont tous les citoyens de notre continent. Et l’Ukraine redeviendra un pont de l’amitié entre nous. Alors la Russie et le reste de l’Europe s’uniront pour forger le XXIème siècle européen, pour la paix et la prospérité, de Reykjavik à Moscou.

Je ne peux que souhaiter que les Ukrainiens et les Russes trouvent assez de ressources en eux pour sortir grandis de cette crise. Ils méritent mieux. Et je ne peux qu’inviter les dirigeants des autres pays européens à agir avec davantage de prudence à l’avenir, à respecter nos frères de l’est et à se libérer de chaînes « outre-atlantiques » de plus en plus insupportables. Malheureusement, je sais que ceux qui actuellement président à nos destinées n’en feront rien. C’est pourquoi il faudra les chasser du pouvoir, tout comme les Ukrainiens ont su chasser Yanoukovitch. Vive la Russie, vive l’Ukraine et vive l’Europe libre, bientôt libre !

 

Thomas FERRIER (PSUNE/LBTF)

mardi, 11 mars 2014

Ukraine: Understanding the Russian Position

ukraine-occident-et-la-Russie.jpg

Ukraine:
Understanding the Russian Position

By Guillaume Faye 

Ex: http://www.counter-currents.com

Translated by Greg Johnson

The events in the Ukraine have a single cause. The whole thing was triggered by the European Union’s proposal of a commercial and economic association as a prelude to Ukraine’s entry into the EU and NATO. The now fallen President Yanukovych accepted this proposal because of the financial situation of his country.

The Russians could only see this as a provocation, i.e., an attempt to move Ukraine from the Russian sphere of influence and align it with the EU-US duo. The Russians then made ​​a counter-proposal of financial assistance to Ukraine. The Ukrainian government caved in and terminated the agreement with Europe in favor of the Kremlin proposal.

This was the beginning of the explosion, of the revolt led by Ukrainian nationalists, who are anti-Russian and “pro-European,” according to the journalistic vocabulary. After riots that killed about 150 people (much fewer than in the clashes in Northern Ireland),[1] what the Russians call a “coup” took place. The Ukrainian Parliament (Rada) returned and removed Vikor Yanukovych, who had been elected by universal suffrage, it is true, although this has never mattered much to the Kremlin.

Russia obviously exploited these events to regain control of the Crimea, ceded to the (purely symbolic) Soviet Republic of Ukraine by Nikita Khrushchev in 1954 and mainly populated by Russian speakers. The geopolitical reality is most compelling, and Putin’s reaction is quite understandable — although he oversteps international law — since the Russian fleet is stationed in South Sebastopol. The Kremlin can not strategically allow Ukraine, which was the cradle of Russia and includes Russophiles and Russian speakers in the East and the South, to fall into the “Western camp,” which for Putin means the EU-NATO ensemble under American influence.

It is clear that Yanukovych was a satrap and an autocrat, but no more so than 60% of the leaders of the world. And his regime (and Russia’s) do not approach the despotism observed in China, Venezuela, and many countries in Asia, Africa, and the Muslim world, with which the “free world” — the smug defenders of the Rights of Man — maintain the best of relations.

The presentation of the Ukrainian affair by Western politicians and media (including the buffoon Bernard-Henri Lévy) as a struggle for democracy is completely wrong. It arises from geostrategic interests within a country divided between a pro-Russian and Russian-speaking East and an anti-Russian, pro-European population in the West. A tragic situation in the heart of Europe that should not have been exacerbated.

In this regard, the European Union has been irresponsibly provocative, kicking an anthill, by offering Ukraine eventual membership.[2] Likewise, the Ukrainian parliament, after the establishment of the new interim regime, voted to abolish Russian as an official language in a partly Russian-speaking country, which is hardly evidence of democracy. That delivered Putin a pretext on a silver platter. He has accused the new regime, which is illegal in his eyes, of nationalism and “fascism” and threatening the security of Russian speakers, who look to Russia for protection.

But worst of all is the impudent reaction of the U.S. government. President Obama and Secretary of State John Kerry (with whom are aligned the French Socialists who are now more Atlanticist than Chirac and the Sarkozyite Right) threatened Russia with economic sanctions and exclusion from the G8, accusing her of violating international law and the UN Charter in her military intrusion into a sovereign country. Kerry spoke of the “invasion and occupation of Ukraine.” He said: “In the 21st century, you should not behave like in the 19th century by invading another country.”

The Secretary General of NATO, Anders Fogh Rasmussen, added to the provocation (what does NATO have to do with it anyway?), saying: “Russia’s actions in Ukraine violate the principles of the UN Charter. This threatens the peace and security in Europe. Russia must stop its military threats and activities.”

What incredible gall . . . The United States invaded Iraq under a false pretext without a UN mandate; they cheerfully violated the Charter, leaving a chaotic situation; and they presume to preach to Russia. The mind boggles. This nervousness is also explained by Russian slap in the West’s face over Syria.

An important point should be noted: unlike socialist France, which is aligned with Washington,[3] Germany’s Merkel has adopted a “Gaullist” position as the best interlocutor of Russia, the most likely to negotiate the crisis. Frank-Walter Steinmeier, Foreign Minister, has rejected the U.S. proposal to exclude Russia from the G8, a realist position, unlike that of the Quai d’ Orsay, Foreign Office, and U.S. State Department.

We can draw only tentative conclusions, because the Ukrainian crisis is not over.

1. It is a pity that such a conflict broke out in Europe between Europeans of the same stock (i.e., Slavic cousins), while a non-European colonial invasion, as we know, is well underway. This is reminiscent of the civil war in Northern Ireland. We tear into one another while our real enemies are completely different.

2. Ukraine is probably not a viable country in the medium term. Its partition, with Russia annexing the East and South, is both politically obvious and an insurmountable problem for international law. It is a matter of the doctrine of nationalities at the foundation of international law. Ukraine will break up sooner or later. Morality always yields to facts. Cedat lex reibus.

3. The Ukrainian crisis will revive the Cold War against Russia, which is a terrible mistake.

4. So-called “pro-European” Ukrainians have no idea of what will happen if they join the European Union: uncontrollable immigration far worse than the imagined Russian menace, loss of border controls, and partial loss of sovereignty.

Notes

1. No serious investigation has determined who was responsible for the deaths, nor who were the snipers who killed protesters. The responsibility of the Yanukovych regime is not proven. The Western media have not identified the shooters.

2. The entry of Ukraine into the EU would be an economic headache. Dangling that possibility was part of a political maneuver that the Kremlin interpreted as a provocation.

3. Mr. Hollande was received like the king of the Moon by Obama in Washington (state visit) and was totally bamboozled. Flattered like a poodle, he wanted to improve his image but did not understand the script: put France on the road to Atlanticism just when Germany steps off and enters a major economic partnership with Russia.

Source: http://www.gfaye.com/ukraine-comprendre-la-position-russe/ [3]

Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

URL to article: http://www.counter-currents.com/2014/03/ukraine-understanding-the-russian-position/

URLs in this post:

[1] Image: http://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2014/03/kiev_protest_rtr_img_61.jpg

[2] Image: http://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2014/03/poochweiler.jpg

[3] http://www.gfaye.com/ukraine-comprendre-la-position-russe/: http://www.gfaye.com/ukraine-comprendre-la-position-russe/

 

UKRAINE : VERS UNE SECONDE GUERRE DE CRIMEE?

crimee-ukraine-jumelles-reuters.jpg

UKRAINE : VERS UNE SECONDE GUERRE DE CRIMEE?
 
Un nouveau risque de conflagration en Europe orientale

Gérard DUSSOUY *
Ex: http://metamag.fr
Un nouveau risque de conflagration en Europe orientale, voilà où nous a conduit l'incurie diplomatique et stratégique de l'Union européenne et de tous les dirigeants des Etats européens. Tous incapables de mener une véritable réflexion géopolitique. Au lieu de faire de l'Ukraine un "pont" entre l'Europe et la Russie, ils en ont fait une pomme de discorde aux dépens des Ukrainiens eux-mêmes.
 
Il ne fallait pas présenter l'association de l'Ukraine à l'UE comme une victoire sur la Russie, et emboîter le pas des Etats-Unis en laissant entendre que cette association était l'antichambre à une adhésion à l'Otan! Une organisation qui devrait avoir été dissoute depuis belle lurette, à la suite de celle du Pacte de Varsovie. Au contraire, tout en négociant son association avec l’Ukraine, il fallait en parallèle construire avec Moscou un véritable partenariat.
 
L’impasse géopolitique dans laquelle se trouve cet Etat aujourd'hui est la conséquence d'un manque de compréhension du changement mondial, de la prévalence de concepts idéologiques devenus obsolètes et d'une incapacité, des uns et des autres, à dépasser leurs ethnocentrismes. Les perceptions mutuelles des Européens de l’ouest et des Russes demeurent déplorables.
 
Dans l'état actuel des choses, une partition provisoire de l'Ukraine sera peut-être la solution pour éviter la guerre civile. Tout au moins faudra-t-il qu’elle accepte, et les Occidentaux avec elle, que la Crimée, qui ne lui appartient que depuis la deuxième moitié du vingtième siècle, du fait de la volonté de Khrouchtchev qui était lui-même ukrainien, soit détachée d’elle. De toutes les façons, les franco-britanniques n’ont pas les moyens de mener une guerre en Crimée comme ils l’ont fait en 1853-1856 pour, déjà, essayer d’enlever Sébastopol aux Russes ! Quant aux Américains, malgré les rodomontades de leur président, il est clair que leurs priorités géostratégiques sont ailleurs que du côté de la Mer Noire.
 
Il serait temps de faire preuve de réalisme et d’être rationnel (même si cela est difficile à envisager en politique). Il serait temps que l'ensemble des Européens prennent conscience que leur intérêt à tous est de s'unir pour faire face ensemble aux défis du monde. Dans cette perspective, il serait heureux de convoquer une conférence paneuropéenne sur l'avenir du vieux continent, afin de faire tomber les préventions et de revenir à ce qui aurait dû être une démarche collective et solidaire.

*Professeur émérite à l'université de Bordeaux, auteur de "Contre l'Europe de Bruxelles, fonder un Etat européen", Editions Tatamis, Blois, 2013. 
 

couv-bd.gif

lundi, 10 mars 2014

Pourquoi les Allemands n’ont guère envie de se fâcher avec Poutine

gazrusse.jpg

Pourquoi les Allemands n’ont guère envie de se fâcher avec Poutine

Ex: http://aucoeurdunationalisme.blogspot.com

 
La Russie fournit un tiers du gaz naturel et du pétrole [consommé par] l’Allemagne. Et leurs économies sont si imbriquées que l’idée même de sanctions effraient les champions de l’exportation.
 
Sanktionen nein danke ! S’il est un patronat qui veut éviter toute sanction économique contre Moscou, c’est bien l’allemand. Les deux économies sont tellement imbriquées que Berlin aurait énormément à perdre. Les échanges entre l’Allemagne et la Russie s’élèvent à près de 80 milliards d’euros (4 fois plus que la France).
 
L’hebdomadaire Wirtschaftswoche résumait cette semaine : “Plus de 6.000 entreprises, de la multinationale aux PME, sont présentes en Russie, où elles ont investi directement plus de 20 milliards. 300.000 emplois dépendent en Allemagne de ces échanges“. Berlin est le deuxième fournisseur de Moscou, après Pékin (la France, 8ème).
 
D’ailleurs jeudi 6 mars, alors que la crise ukrainienne battait son plein et que le Kremlin ne semblait pas disposé à faire baisser la tension, Sigmar Gabriel, ministre de l’économie et Vice chancelier est allé à Moscou, en voyage officiel et a rencontré Poutine. Cette visite “prévue de longue date“, a-t-on précisé à Berlin, portait sur la “politique énergétique et de développement économique“. Elle va tout à fait dans le sens de la diplomatie allemande : pas de coup de menton, un pragmatisme qui respecte les intérêts bien compris de chacun.
 
Des sanctions qui pourraient coûter cher
 
Car la Russie pourvoit aux besoins énergétiques de notre voisin : elle lui fournit 31% de son gaz naturel (contre moins de 10% en France) et 35 % du pétrole qu’elle consomme. En échange, l’Allemagne lui vend des biens pour une valeur d’une quarantaine de milliards d’euros, essentiellement des machines-outils, de la chimie et des automobiles. Metro, Volkswagen, BMW ou Daimler sont des acteurs de poids.
 
Tout au long de la semaine, la presse Outre Rhin y est allée de ses avertissements contre les sanctions, comparées par exemple à “un poison coulant dans le sang“, par le quotidien Süddeutsche Zeitung. “Chaque sanction a son prix“, mettait en garde le quotidien des affaires Handelsblatt, en écho à l’hebdomadaire Focus qui parlait de “spirale des sanctions“.
 
L’économiste star, Wener Sinn, patron de l’institut de Munich IFO, estimait, quant à lui que les représailles économiques contre Moscou mettraient en danger la transition énergétique allemande, qui rend le pays “encore plus dépendant des importations russes“.
 
Schröder fait du [lobbying] pro-russe
 
Le 3 mars, l’ex chancelier Gerhard Schröder était à l’ambassade d’Allemagne à Paris devant un parterre de politiques et d’hommes d’affaires français. Soucieux de pacifier le débat, il a émis des doutes sur l’utilité des armes économiques. “A quoi servirait d’appeler au boycott de la Russie, alors que l’on ignore qui va en pâtir le plus ?“, avait notamment déclaré ce proche de Poutine, qui appelle le patron du Kremlin son “ami” et qui l’a invité à la fête de ses 60 ans.
 
Il n’est pas le seul Allemand proche de Moscou. Plusieurs politiques et hommes d’affaires de premier plan se sont reconvertis dans le lobbying pour la puissance orientale. Dernier en date, Peter Löscher, ancien président de Siemens qui vient tout juste d’être embauché par un oligarque.
 
 

L’Inde soutient la Russie dans la crise ukrainienne

197039831.jpg

L’Inde soutient la Russie dans la crise ukrainienne

Ex: http://www.dedefensa.org

Notre estimé MK Bhadrakumar attire notre attention sur une intervention du conseiller de sécurité nationale du gouvernement indien Shivshankar Menon (notamment rapportées par le Times of India de ce 7 mars 2014). Menon estime que la Russie a des “intérêts légitimes” en Crimée, ce qui revient, pour le moins, à “comprendre” avec une nuance presque approbatrice la position russe en Crimée et vis-à-vis de la crise ukrainienne.

Cette position indienne est doublement surprenante, d’une part parce qu’elle marque un engagement inhabituel de ce pays dans une crise majeure, contre le bloc BAO et les USA, d’autre part parce qu’elle surpasse largement le “soutien” ambiguë de la Chine à la Russie. La Chine favorise en général les coups d’arrêt à l’hégémonie du bloc BAO, ce qui implique un certain soutien à la Russie, mais se montre intraitable sur la question du principe de la souveraineté, ce qui porte une ombre sur ce soutien dans la circonstance présente, – et bien qu’il reste à savoir qui est investi et protecteur de ce principe lorsqu’on mesure les circonstances ayant mené à la chute de Ianoukovitch ... (Selon MK Bhadrakumar, «China is indulging in doublespeak. Its propaganda apparatus queers the pitch for the West’s confrontation with Russia and, in fact, blatantly admits that Moscow is also fighting China’s cause by resisting western hegemony, while at the same time, Beijing’s diplomacy marks a careful distance from the Russian stance and takes to the high ground of ‘principles’.»)

La position indienne est une marque de plus des bouleversements en cours dans la situation internationale, avec surprises et désordre à mesure... Voici comment Bhadrakumar salue cette prise de position de son pays, lui qui est rarement tendre pour l’équipe au pouvoir, le 7 mars 2014 sur son Indian PunchLine) :

«The National Security Advisor Shivshankar Menon’s remark to the effect that Russia has “legitimate interests” in the Ukraine developments, as much as other interests are involved, is a statement of fact at its most obvious level.

»Russia’s interests in a stable, friendly Ukraine are no less than what India would have with regard to, say, Nepal or Bhutan. Delhi simply cannot afford to have an unfriendly government in Kathmandu or Thimpu, and it is hard to overlook the gravity of Russian concerns that ultra-nationalists staged a violent coup in Kiev. But Menon’s statement inevitably becomes a big statement, not only because he is a profoundly experienced and thoughtful scholar-diplomat but also given the high position he holds and his key role as an architect of India’s foreign policy in the recent years. Simply put, he is India’s voice on the world stage.

»To be sure, what Menon said will reverberate far and wide and would have been the content of many coded cables relayed by the antennae atop the chancelleries in Chanakyapuri to the world capitals yesterday. The point is, what Menon said is one of the most significant statements made by Delhi in a long while regarding the contemporary international situation. No doubt, the Ukraine is a defining moment in the post-cold era world politics and by reflecting on its templates, Menon voiced India’s concern over the dangerous drift in world politics...»

dimanche, 09 mars 2014

L'Allemagne, future puissance européenne tournée vers l'Est?

albrics.jpg

L'Allemagne, future puissance européenne tournée vers l'Est?
 
Conséquence de l’affaire Ukraine-Crimée

Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr
 
Que se passe-t-il ? L'Otan ne forme même plus des officiers loyaux dans ses cours ! Les nouvelles autorités euro compatibles de Kiev voient, en effet, leur armée se réduire de jour en jour. Hier, c’était le chef de la marine ukrainienne, l’amiral Denis Berezosvki, qui prêtait allégeance aux autorités pro-russes de Crimée. Puis, le gouvernement de Crimée a annoncé le ralliement de la 204ème brigade d’aviation de chasse des forces aériennes d’Ukraine dotée d’avions de chasse MiG-29 et d’avions d’entraînement L-39. Selon les autorités de Crimée, 800 militaires déployés sur la base aérienne de Belbek sont passés dans le camps du « peuple de Crimée ». Au total 45 avions de chasse et 4 avions d’entraînement se trouvent sur l’aérodrome. Précédemment dans la journée, les autorités de Crimée avaient annoncé que plus de 5 000 militaires des troupes de l’Intérieur, du service de garde-frontière et des forces armées d’Ukraine étaient passés aussi sous leur commandement. On parle donc de 22.000 militaires ukrainiens et plusieurs dizaines de systèmes de missiles sol-air S-300, passés sous l'autorité du gouvernement de la république autonome de Crimée. C'est pour Poutine, sans faire même couler le sang, un exploit et pour l'Otan, un sérieux revers et surtout un beau manque de loyauté après tous les cocktails servis !
 
Ainsi, toute la journée du 4 mars, on a suivi de part et d'autre la frégate Hetman  Sahaydachny, vaisseau amiral des forces navales d'Ukraine, entrer dans le détroit des Dardanelles. Quel pavillon battait-elle ? Pavillon ukrainien ? Pavillon russe ? A un moment, la presse russe avait indiqué que la frégate  refusait de suivre les ordres de Kiev et arborait le pavillon de Moscou. De son côté, le ministère de la Défense ukrainien démentait les allégations selon lesquelles le Hetman Sahaydachny aurait pris le parti de la Russie. On en est donc là à une guerre de pavillons en Mer Noire ! 

nord-stream-gazoduc-europe-russie.jpg

Craignant un coup d'Etat comme à Kiev, les habitants de Crimée ont créé des comités d'autodéfense et pris le commandement des unités militaires locales. Le Conseil suprême de Crimée avait déjà décidé, fin février, de tenir un référendum sur l'élargissement des pouvoirs de la république autonome ukrainienne de Crimée. Initialement fixée au 25 mai, la date du référendum a depuis été avancée au 30 mars. Par ailleurs, le premier ministre de Crimée, Sergueï Aksenov a renouvelé sa demande d'aide légitime et légale au président russe Vladimir Poutine. L’Otan quant à elle ne devrait pas intervenir en Crimée, mais selon le politologue russe, Alexandre Douguine, une filiale d’Academi (les ex-Blackwater d'Irak), Greystone Limited, aurait déjà débuté son déploiement en Ukraine. Les mercenaires arriveraient par groupe, en civil, avec de lourds paquetages, à l’aéroport de Kiev, d’où ils seraient envoyés vers Odessa. C'est eux que l'on évoquait hier.
 
L'Allemagne nouvelle puissance européenne d'équilibre 

Que se passera-t-il ? Les médias surenchérissent et dramatisent mais cela s'éclaircit et rappelle ironiquement l'épopée syrienne terminée par une victoire diplomatique russe et une humiliation des Etats-Unis et de la France. La France menace la Russie de sanctions, mais Laurent Fabius est  coincé: la Russie lui a fait immédiatement savoir, par ambassadeurs interposés, que cela entraînerait de facto la suspension immédiate de ses contrats militaires avec Paris, soit la suspension immédiate de la commande faite à la France en 2011 de deux bâtiments BPC (bâtiment de projection et de commandement) de type Mistral, plus une option pour deux autres. La France à genoux économiquement n'a plus les moyens de ses menaces.
 

merkepout.jpg

Petit à petit, l'unanimité européenne face à la Russie se lézarde. Londres est de plus en plus eurosceptique et pense aussi à son économie : qui paiera la partition de l'Ukraine ? Londres tient un double langage. Alors que David Cameron menaçait Vladimir Poutine il y a quelques jours de «conséquences économiques, politiques, diplomatiques et autres» (sic), une note confidentielle du Ten Downing Street a fuitée permettant réellement de douter de sa sincérité. On y lit que le Royaume-Uni «ne doit pas, pour l'instant, soutenir de sanctions commerciales contre la Russie ou lui bloquer la City». Le texte recommande également de «décourager» toute discussion de représailles militaires notamment à l'Otan !
 
Au sein de l'Union Européenne, ce sont donc les Allemands devenus pro-russes qui mènent la danse ! Pourquoi ? L'Allemagne est d'abord le premier exportateur vers la Russie. 35% du gaz et 35% du pétrole consommés en Allemagne viennent de Russie. L'Allemagne sait que la Crimée est, pour la Russie, non négociable. Comment ne pourrait-elle pas le savoir ? Enfin, et ce n'est pas négligeable dans les relations internationales, l'Allemagne n'a pas apprécié les propos de Nuland mais surtout l'espionnage par Prism des conversation téléphoniques d'Angela Merkel. N'oublions pas qu'Angela Merkel parle russe (Poutine parle aussi couramment allemand) et qu'elle a été élevée en RDA. Elle connaît presque intimement le caractère et la valeur de chef d'état de Poutine.
 
La crise ukrainienne risque d'avoir par ricochets un drôle d'effet collatéral, un effet choc pour l'Union Européenne. Elle accélère le rapprochement à l'est de l'Allemagne, une Allemagne qui se tournera donc de plus en plus vers l'Est et non vers la France. Or, sans le couple franco-allemand, l'UE n'est plus rien. Il est inutile de rappeler les liens historiques entre l'Allemagne et la Russie et d'évoquer ici la reconnaissance allemande toujours forte envers l'Union Soviétique de Gorbatchev qui a rendu possible la réunification. Les liens entre l'Allemagne et la Russie sont naturels et stratégiques: la Russie est maintenant incontournable pour l'Allemagne puissance. Enfin, le potentiel des relations économiques avec la Russie est pour l'Allemagne sans commune mesure  avec ce qu'elle peut attendre maintenant de son partenaire français en voie de paupérisation et de déliquescence manifeste. Tous les politiciens et les hommes d'affaires allemands en sont bien conscients. Ils misent maintenant tous sur l'essor d'un marché à l'Est qu'ils connaissent en plus très bien. La partition de l'Ukraine pourrait même être carrément négociée secrètement avec la Russie, la partie non russophone offrant ainsi à Berlin sur un plateau d'argent une main d'œuvre très bon marché et plus proche de la main d'œuvre chinoise qui, par ailleurs, se renchérit !

Alors, la France dans tout ça ?... 

Le porte-parole du Quai d’Orsay sait-il au moins que la pointe extrême de la Crimée abrite Sébastopol, le grand port militaire russe fondé par Catherine II en 1783 ?  Sans doute mais il feint l'ignorance pour tomber dans la caricature grossière et  outrancière de Poutine. Dans toute la crise, la France a été  indécrottable dans l'idéologie et Bernard-Henri Lévy, l'émissaire à peine voilé de Fabius. 

La France n'a en fait plus aucune vision des relations internationales sauf des obsessions idéologiques, des idées fixes. C'est là l'effondrement des compétences diplomatiques pour paraphraser le texte de notre collaborateur Raoul Fougax. Il en va de même aux Affaires étrangères comme à l'Intérieur ou à l'Education. La France voit des Hitler partout, même sous les sofas des Ambassadrices ! Elle ne peut du coup rien récolter sauf quelques lauriers jaunis pour les Droits de l'Homme. La France s'est ainsi coupé de l'Allemagne pragmatique. C'est donc l'Allemagne et non la France qui conforte à l'Est sa place d’interlocuteur européen privilégié de la Russie.

vendredi, 07 mars 2014

La Russie, l’Occident, le fondamentalisme islamiste et l’Ukraine

pschlat.jpg

La Russie, l’Occident, le fondamentalisme islamiste et l’Ukraine

Entretien avec Peter Scholl-Latour

Propos recueillis par Bernhard Tomaschitz

Q.: Monsieur Scholl-Latour, en 2006 vous avez écrit un livre où vous dites que la Russie se trouve prise en tenaille entre l’OTAN, la Chine et l’Islam. Depuis la rédaction de cet ouvrage, la pression sur la Russie a-t-elle, oui ou non, augmentée?

PSL: Pour le moment je ne vois aucun conflit poindre à l’horizon entre la Chine et la Russie parce que ces deux grandes puissances sont suffisamment intelligentes pour remiser les conflits potentiels qui pourraient les opposer et qui les opposeront un jour, notamment celui qui aura pour cause la démographie chinoise en Extrême-Orient sibérien. Tant les Russes que les Chinois n’ont aucun intérêt à s’engager dans des conflits sur deux fronts avec l’Occident.

Q.: L’Occident en revanche attise les conflits; en effet, l’actualité nous montre que sa volonté de frapper Moscou a le vent en poupe...

PSL: Il est très étonnant que l’Occident adopte une attitude si hostile à la Russie actuellement. Cette hostilité vient de la personnalité de Poutine, que l’on critique sur un mode extrême. Ce ton, adopté par l’ensemble de l’Occident, relève de la pure sottise, car cet Occident se comporte comme si la Guerre Froide n’était pas terminée. Que Poutine en Russie soit un autocrate ou ne le soit pas, cela ne nous regarde pas. Sous Gorbatchev, la Russie avait fait l’expérience de la démocratie occidentale, ce qui avait été très avantageux pour l’Occident —la réunification allemande a été rendue possible à cette époque— mais absolument catastrophique pour la Russie. A cette époque-là, la démocratie et le capitalisme avaient précipité la Russie dans une misère et une incertitude jamais vues auparavant. C’est la raison pour laquelle toutes les spéculations occidentales sur une éventuelle insurrection du peuple russe contre Poutine sont pures chimères.

Q.: Comment jugez-vous les événements qui agitent actuellement l’Ukraine, voisine de l’UE?

PSL: Ce qui se passe actuellement en Ukraine est également une grosse sottise commise par l’Occident. Il est certes juste de dire que les Ukrainiens ont le droit de décider de leur propre destin, mais nous n’avons pas à nous en mêler, à déterminer le mode de cette auto-détermination. L’Occident, y compris les Européens, s’est malheureusement habitué à intervenir en tout. Et voilà que l’on soutient maintenant les diverses oppositions au Président Yanoukovitch qui, ne l’oublions pas, a tout de même été élu démocratiquement. Nous ne devons pas oublier non plus que l’Ukraine est en soi un pays déjà divisé. Nous devons plutôt espérer que les tensions qui agitent l’Ukraine ne débouchent pas sur une guerre civile.

Q.: Au début des années 1990, l’effondrement de l’Union Soviétique semblait annoncer aussi la désagrégation de la Russie. Ce danger est-il désormais conjuré?

PSL: Cette désagrégation de la Russie a commencé avec la dissolution de l’Union Soviétique car les régions, devenues indépendantes sous Gorbatchev, avaient fait partie de l’Empire des Tsars. L’Ouzbékistan actuel n’était pas, à l’époque, une conquête soviétique mais appartenait déjà à la Russie impériale. Lénine avait renoncé à d’énormes portions de territoires à l’Ouest parce qu’il croyait qu’une révolution mondiale était imminente et réunirait bien vite le tout sous la bannière rouge.

Q.: Quelle intensité la menace de l’islamisme fondamentaliste peut-elle faire peser sur la Russie, si l’on tient compte de la situation dans le Caucase du Nord?

russland-im-zangengriff-cover.jpgPSL: Les Américains commencent, petit à petit, à reconnaître le danger que représente l’islamisme, sujet principal de la politique américaine, en dépit de la montée en puissance de la Chine. Ils savent aussi que l’islamisme est bien présent en Russie aussi. Les observateurs internationaux sont conscients de cette menace parce que les peuples musulmans du Caucase ont constitué récemment des facteurs de turbulences voire des facteurs nettement belligènes. Je ne pense pas tant à la Tchétchénie aujourd’hui mais plutôt au Daghestan. Les Russes se sentent très menacés par le fondamentalisme islamique, facteur qui n’existait pas auparavant. Lorsque je visitais l’Asie centrale en 1958, le fondamentalisme n’était pas un sujet de discussion mais, entretemps, les choses ont changé par l’attitude prise par les dirigeants locaux, tous jadis hauts fonctionnaires du PCUS comme Nazarbaïev au Kazakstan. En un tourne-main, tous ces dirigeants communistes se sont mués en despotes orientaux mais ils doivent agir sous la pression de forces radicales islamistes, surtout en Ouzbékistan.

Q.: La crainte de l’islamisme ne constitue-t-elle pas le motif majeur de l’appui qu’apporte la Russie au président syrien Al-Assad?

PSL: Le soutien apporté à la Syrie repose sur plusieurs motifs: la Syrie a toujours été un allié de l’ex-Union Soviétique et les Russes n’ont aucun intérêt à ce que la Syrie tombe aux mains des extrémistes musulmans qui combattent aux côtés de l’opposition ni aux mains d’Al Qaeda qui entend créer un “Etat islamique d’Irak et de Syrie”. Obama semble lui aussi reconnaître, mais un peu tard, dans quelle mélasse il est allé patauger. Nous ne devons pas oublier que la Fédération de Russie elle-même —c’est-à-dire ce qui reste de la Russie après la désagrégation de l’Union Soviétique— abrite au moins 25 millions de musulmans. Ceux-ci n’habitent pas seulement dans les régions au Nord du Caucase mais aussi dans le centre même de la Russie, le long de la Volga. A Kazan, où les aspirations à un nationalisme tatar ne se sont pas encore faites valoir, on a édifié une gigantesque mosquée qui, en dimensions, est bien plus vaste que le Kremlin construit par Ivan le Terrible. J’ai appris qu’y oeuvraient des extrémistes musulmans. Comme d’habitude, ces derniers reçoivent le soutien de prédicateurs haineux venus d’Arabie saoudite.

Q.: Dans quelle mesure peut-on évaluer la méfiance que cultivent Poutine et bon nombre de dirigeants russes à l’endroit de l’Occident, surtout si l’on tient compte de l’élargissement de l’OTAN à l’Est?

PSL: Ils ont raison de se méfier! Comme je l’ai déjà dit, on a l’impression que la Guerre Froide n’est pas terminée. Si, à la rigueur, on peut comprendre qu’une grosse portion de l’Ukraine veut demeurer purement ukrainienne et ne pas être occupée par la Russie, directement ou indirectement, on ne doit pas oublier non plus que la Russie est née à Kiev, lorsque les autres princes russes croupissaient encore sous le joug tatar. C’est à Kiev que la Russie s’est convertie à la chrétienté orthodoxe byzantine.

Q.: Par conséquent, estimez-vous que l’UE, face à la question ukrainienne, et face à la Russie, devrait adopter une position plus souple, plus pondérée?

PSL: L’Europe ferait bien mieux de s’occuper de ses propres problèmes au lieu de chercher encore et toujours à s’étendre. On tente en Allemagne d’étendre sans cesse l’Europe alors que ce fut une bêtise gigantesque d’accepter la Roumanie et la Bulgarie dans l’UE. Et voilà que maintenant on veut aborber l’Ukraine quand l’Europe souffre déjà de son hypertrophie. Si les insurgés ukrainiens s’imposent sur la scène politique, l’Ukraine se dégagera de son partenariat étroit avec la Russie et s’orientera vers l’Europe qui, alors, s’étendra presque jusqu’à l’ancienne Stalingrad! Mais ce n’est pas là le but de la manoeuvre!

(entretien paru dans “zur Zeit”, Vienne, n°6-7/2014, http://www.zurzeit.at ).

jeudi, 06 mars 2014

Bélgica o Rusia: elija usted

Por Christian Vanneste

Ex: http://www.elespiadigital.com

Para huir del infierno fiscal francés, el actor Gerard Depardieu dudó entre irse a Bélgica o a Rusia. Dos hechos sintomáticos que se han producido recientemente en estos países cobran un significado simbólico para entender el futuro de Europa. El primero no pasa de ser una anécdota: el actor belga Poelvoorde nos ha contado lo que se han reído los belgas con las manifestaciones de los franceses en contra del matrimonio homosexual. Y el segundo hecho es que en Sotchi, el presidente Putin ha inaugurado unos Juegos Olímpicos de invierno a la altura de la visión que éste tiene de Rusia. El futuro de las naciones europeas reside en elegir una un otra de estas dos orientaciones opuestas.

Los belgas son un pueblo simpático, dotado para el humor y el dibujo. La graciosa ocurrencia de Poelvoorde me ha hecho releer a Baudelaire: «La Belgique se croit toute pleine d’appas; Voyageur, ne la réveillez pas!» («Feliz con sus encantos está Bélgica; ¡Viajero, no se te ocurra despertarla!). Esta cita,la menos virulenta de Baudelaire, refleja perfectamente la realidad de este país sito en el corazón de la Europa política. Es un espacio, no una nación. Bélgica es un Estado al borde de la extinción que prefigura lo que podría ser la Europa federal. De hecho allí ya se está aplicando el federalismo. El poder central se ha visto tan mermado que tras las elecciones de 2010 se originó una crisis política de 535 días hasta que pudo formarse un nuevo gobierno. La socialdemocracia halló un terreno de entendimiento con los liberales en lo referente a la «liberación» de costumbres: aborto, matrimonio y adopción por los homosexuales, PMA (Procreación médicamente asistida), eutanasia (incluida la de menores de edad), tolerancia del cannabis en pequeñas dosis, prostitución, salas de “chute”...

La primera y nefasta consecuencia para Europa es que la ausencia de fronteras dificulta a un Estado soberano hacer que sus habitantes cumplan las leyes, al no poder impedir que éstos vayan a hacer fuera lo que tienen prohibido en casa. Esta facilidad de movimiento supone un argumento para ir derogando las leyes de prohibición en todas partes. Europa se acabará rompiendo por el eslabón más débil.

La segunda consecuencia será precisamente el fraccionamiento de los Estados. Para Bélgica, será sólo una cuestión de tiempo. La rica Flandes cada vez soporta peor el lastre económico valón. En definitiva, Bélgica va camino de ser una no-nación, poblada de no-ciudadanos: solamente de trabajadores y, sobre todo, de consumidores sagaces, así como de bastantes tecnócratas que no lo son tanto.

En cambio, Rusia es todo lo contrario. Tras décadas de internacionalismo totalitario, se reafirma en lo que siempre ha sido a través de su cultura: es sobre todo una nación dotada de una fuerte identidad y con un riqueza de espíritu de las más sobresalientes. Su voluntad de superación va emparejada a un conservadurismo moral que molesta claramente a nuestra oligarquía político-mediática de corte «izquierda caviar», pero que siempre ha acompañado a los resurgimientos nacionales, como ocurrió en Francia en la Liberación. Nos guste o no, Rusia existe en la escena internacional. No es el caso de Europa. El «Fuck the EU» de la secretaria de Estado adjunta Victoria Nuland dice bastante de lo que los norteamericanos piensan de Europa.

En el fondo, nuestro continente corre el riesgo de convertirse en una gran Bélgica, un país donde no se vive mal, donde las identidades nacionales van desapareciendo para dar paso a identidades locales y comunitarias fruto de una inmigración descontrolada. Bélgica es un país de libertades y socialismo, con una deuda de casi el 100% del PIB, con un 53% de gasto público insuficientemente compensado por un 50,3% de presión fiscal. Sin embargo, Rusia tiene una deuda diez veces menor con un gasto público del 36% y una presión fiscal del 21%. Es cierto que debe desprenderse de su condición de pariente pobre y luchar contra la corrupción. Es también cierto que debe trabajar por el progreso de las verdaderas libertades, en especial por la libertad de expresión. Pero ¿acaso podemos darles alguna lección con ese pensamiento único que hipócritamente reina en nuestros países? Vladimir Putin está celebrando en Sotchi el renacimiento de un país que llevaba setenta  años en las tinieblas y que ha renacido del caos económico y social en el que se encontró inmerso. Tiene todo el derecho a celebrarlo.

Fuente: El manifiesto

Geopolitics & Oligarchy in the Ukraine Crisis

ukra200316760.jpg

Geopolitics & Oligarchy in the Ukraine Crisis

By Kerry Bolton

Ex: http://www.counter-currents.com

The situation in the Ukraine follows the same scenario as sundry other states that have been brought into the globalist fold. The riots on the streets of Kiev and elsewhere amount to a “color revolution” of the sought that went like a dose of salts through the states of the former USSR, and recently through North Africa in the so-called “Arab Spring.”[1] Interestingly, there are presently globalist sponsored revolts in three states simultaneously: Venezuela,[2] Syria[3] and Ukraine; all associated with Russian interests. 

Ukraine: Target of Globalists

The “Cold War” against Russia as a world power since 1945, after Stalin scotched globalist plans for a world state under United Nations auspices,[4] only had a brief respite during the Gorbachev and Yeltsin years, Gorbachev having since shown his true colors as a globalist.[5] Hence the present crisis over the Ukraine does not represent a “return to the Cold War,” as foreign policy pundits have been claiming; the “Cold War” hardly stopped. The U.S. policy makers have stated plainly that post-Yeltsin Russia remains an enemy and that anyone who aims to reassert Russia as a world power – as Putin has – is a legitimate target of the USA.[6]

As we might expect, the Ukraine has been one of the states that is of much interest to the National Endowment for Democracy. One might see from NED’s financial program that here again NED has been avidly sponsoring young cadres in various sectors of society, including “educating” electorates on how to vote in the October 2o12 elections. This is flagrant interference in the political processes of what the globalists are now ranting in regard to the Ukraine sovereignty being under threat from Russia. The 2012 NED financial report (the latest published) lists the NGO’s in the Ukraine that received $3,380,834 during that year.[7] The amount represents the upper end of funds sent by NED throughout the world.

Ukraine was among the states targeted for a “color revolution” in 2004; the “Orange Revolution.” Hence, ever since it has not been regarded as sufficiently “democratic,” a euphemism for not being sufficiently under the influence of US/globalist hegemony. A symposium on the Ukraine held by the NED-linked International Forum for Democratic Studies laments that “following its failure to consolidate the democratic gains of the much-celebrated 2004 ‘Orange Revolution,’ Ukraine under the rule of authoritarian President Viktor Yanukovych has suffered numerous setbacks in its struggle to achieve a more democratic system.”[8]

Veteran globalist foreign policy adviser, Zbigniew Brzezinski, who continues to work at 86 for the Center for Strategic and International Studies, when interviewed by Ukrainian Pravda, a journal connected with NED, lauded the rioting youth that, as with other “color revolutions,” precipitated the present situation in the Ukraine. He has praised their sense of “nationhood,” as “an optimistic sign.”[9] Brzezinski speaks of “independent nationhood.” This praise of Ukrainian nationalism by Brzezinski is odd coming from someone who has spent decades, since his days as a young academic, condemning nationalism and asserting that international capitalism, founded upon a globalist elite that transcends territorial borders, is the next phase of historical evolution in a dialectical process. Brzezinski does not even believe in “independent nationhood.” He believes that it is passé.[10] However it is the line followed by all the other mouthpieces of globalization, including the USA and the E.U., and all the pontificators at the United Nations, who are condemning Russia and upholding this “Ukrainian nationhood.” None, of course, are champions of nationalism, which they regard as anathema. It is another means of undermining Russia as the primary state that remains in the way of the “brave new world,” or the “new world order” as it has been called. Hence, “nationalism” is only used as a dialectical strategy as part of a globalist agenda.

Brzezinski also alludes to what is the real bugbear of the globalists: the fear that Russia will lead a Eurasian bloc which, we might add, would also find allies across the world, from India, to Venezuela to Syria;[11] hence the simultaneous actions against the latter two states, fomented by the same forces that are backing the situation in the Ukraine. Brzezinski, as a principal spokesman for the globalists, talks of an “expansion of Europe.” Brzezinski openly states that the globalists want the Ukraine to be part of the E.U. as the start of a process that will integrate Russia also. He states that this is the wave of the future, and that a Russia-led “Eurasian union” will fail. However, if the E.U. represented a truly independent third force, it would have been targeted as avidly by the globalists as Russia and the previous Soviet bloc. Unfortunately, the E.U. has not emerged as a third force, but as an appendage of U.S. foreign policy, and its position on the present Ukraine situation is yet another example of this.

From Brzezinski’s statements, we can see why the globalists were so eager to oust theYanukovych regime, with the prospect of the Ukraine coming closer to Russia rather than opting for the E.U. The Ukraine is clearly an important part of the globalist agenda.

Brzezinski refers to Russia increasingly interfering in Ukrainian affairs, yet the interference of NED, funded by U.S. Congress, and other such agencies, is long and pervasive.

NED funding for a new “Orange Revolution” includes the rather obvious organization named Aplesin (meaning “Orange”), more formally entitled “Center of Progressive Young People, founded in 2001. Aplesin lists its “international financial partners” as the U.S. Embassy; NED; Freedom House; Polish-Ukrainian Cooperation Foundation[12]; International Relief and Development, another U.S.-based globalist front;[13] Princes Foundation Benefactors Ostrozki Ruslan Kraplych, a Ukrainian based organization receiving funding from Microsoft Ukraine and USAID; among others.[14]

The George Soros network of globalist subverters operates in the Ukraine through the International Renaissance Foundation.[15] The Foundation has been active is assisting rioters injured in fighting with authorities.

Oligarchs Given Fiefdoms

One of the first actions of the regime that ousted Yanukovych was to give Ukraine oligarchs their own fiefdoms. Suddenly, oligarchs have become “patriots” and “nationalists.” Rinat Akhmetov, the wealthiest of the oligarchs, head of the SCM group employing 300,000 people and spanning the entirety of the Ukraine, pledged to defend his homeland — although he had lived at One Hyde Park, London — in the event of a Russian invasion. The previous day two other oligarchs, Igor Kolomoisky and Serhiy Taruta, accepted governorships over two regions and responsibility for preparing defense against a Russian invasion. Kolomoisky, “a prominent member and supporter of the country’s Jewish community,” now heads the regional government of Dnipropetrovsk in eastern Ukraine. Taruta is governor of Donetsk, in the far east of the Ukraine. Another oligarch, Dmytro Firtash, rallied to the cause, “speaking on behalf of business circles.” Rabbi Shmuel Kaminezki, head of the Jewish community in Dnipropetrovsk, expressed his support for Kolomoisky, as the Jewish community likewise finds its Ukrainian nationalist voice.[16]

As for Akhmetov, he is said to have had influence over a bloc of forty members of the Ukraine parliament,[17] and one might wonder if it was this influence that was instrumental in the ouster of Yanukovych?

ukrmil.jpg

Petro Poroshenko, billionaire confectionery and automobile manufacturer, TV channel owner, and former Minister of Foreign Affairs and of Trade and Economic Development, also headed Ukraine’s National Bank (2007-2012). He was a major supporter of the 2004 “Orange Revolution,” and chief campaign manager for Viktor Yushchenko’s Our Ukraine Bloc. Forbes’ recent profile states of Poroshenko that he “was a major supporter of anti-government protesters in the Ukraine.” He is a member of parliament and is considered a likely presidential contender. His business focus is on external markets, particularly in E.U. states, having been excluded from Russia.[18] Perhaps this explains his enthusiasm for Ukraine’s entry into the European market?

Victor Pinchuk is second wealthiest oligarch in the Ukraine, behind Akhmetov, and has impeccable globalist credentials. He is founder of EastOne LLC investment, London, a media magnate, and a proponent of Ukraine’s entry into the E.U. His international links include being an adviser for the Brookings Institution, and a friend of former U.S. president Bill Clinton, British prime minister Tony Blair, and globalist wire-puller George Soros. He founded the Yalta European Strategy (YES) to promote Ukrainian entry into the E.U.[19]

The stated aim of YES is to integrate the Ukraine into “key international systems.”[20] The Pinchuk Foundation is associated with the Open Ukraine Foundation, which focuses on youth leaders. Open Ukraine was founded by Arseny Yatsenyuk, Minister of Economics (2005-2006), Minister of Foreign Affairs (2007), and chairman of the Supreme Council (2007-2008). He headed the Front for Change party (2009-2012), and during the last half of 2012 headed the “United Opposition, ” also known as the All-Ukrainian Union Fatherland.

Co-founder of Open Ukraine is Dzhymala Zbigniew, director of the financial and industrial group Inter-Groclin.[21] Pinchuk is a member of the governing body of Open Ukraine. Other O.U. luminaries include corporate board directors such as Roman Speck, CEO of JSC Alfa-Bank. Association with the Front for Change party is continued through party leader Svetlana Wojciechowski.[22] “Partners” of Open Ukraine include the Victor Pinchuk Foundation; the veteran globalist think tank Chatham House; Black Sea Trust for Regional Cooperation (BST), “a project of the German Marshall Fund,” a U.S. entity founded in 1972 to promote “Atlantic relationships,” “in the spirit of the Marshall Plan;[23] NATO Information and Documentation Center; “Democracy, Public Affairs Section,” U.S. Embassy in the Ukraine; International Renaissance Foundation, the Soros Open Society front in the Ukraine; Embassy of Poland; Horizon Capital Advisers LLC, focusing on investments in Ukraine, Moldova and Belrus.[24]

Open Ukraine has made its position unequivocal, proclaiming the “eternal memory and glory of the heroes” involved in the riots causing the present crisis.[25]

The Front for Change, with its close relationship with the oligarchs and globalists, merged into the All-Ukrainian Union Fatherland in 2013. The Fatherland Union, or United Opposition, traces its origins to the 2004 “Orange Revolution.” What is being played out in the Ukraine now is the attempt to complete what was attempted in 2004.

IMF in Ukraine

Arseny Yatsenyuk has been appointed interim Prime Minister. An article in Forbes calls Yatsenyuk “Washington’s man.” Correspondent Kenneth Rapoza alludes to a leaked phone call where Victoria Nuland, U.S. Assistant Secretary of State for European Affairs, told the Ukrainian ambassador that the USA wants “Yats” in. “Yats” was elected by the Ukraine parliament, with just one dissenting vote, despite previously being behind other opposition leaders as choice of prime minister, because he “had friends in high places and while he does not have strong support of the electorate, and would have no chance of winning an election, he is pro-IMF austerity and apparently the bulk of parliament is as well.”[26]

Yatsenyuk’s most immediate measure is to secure loans from the IMF and U.S. and E.U. banks. Yanukovych resisted IMF demands to raise taxes and devalue the currency.[27] Indeed, Yatsenyuk had stated that talks with the E.U. and the IMF are his top priorities.[28] An IMF team arrived in the Ukraine on March 4, Yatsenyuk having stated just prior to the delegation, that Ukraine would meet all IMF requirements.[29] The IMF had suspended loans to the Ukraine twice since 2008 because of the failure to carry out IMF policies. In December 2013 the IMF and the Ukraine failed to reach agreement in talks. The new government under the oligarchs has pledged to the IMF that it would undertake “wide ranging reforms,” according to the Fund’s spokesman Gerry Rice.

ukrfem601164-.jpg

Yatsenyuk has stated he expects to be the most unpopular leader in Ukraine’s history, indicating that, in keeping with usual IMF demands, the first measures will include cuts in state subsidies, particularly for domestic energy consumption, and welfare. U.S. Secretary of State John Kerry wants to rush through a U.S. guaranteed loan of $1 billion, with the E.U. likely to offer a similar amount. Russia had previously promised $15 billion, an offer that has now been withdrawn.[30]

What the outcome will be is predictable: as in other states that have thrown themselves upon the IMF, Ukraine’s economy will be privatized; her resources thrown open to global predators, and the Ukrainian Nationalists, who are already at odds with the social democrats now running the Ukraine, will have provided some of the street fodder for a process that will see the Ukraine enslaved not to Russia, but to global plutocracy – unless Russia stands firm.

Notes

[1] K. R. Bolton, “Tunisian revolt, another Soros/NED jackup,” Foreign Policy Journal, January 18, 2011, http://www.foreignpolicyjournal.com/2011/01/18/tunisian-revolt-another-sorosned-jack-up/ [2]

[2] See for example, National Endowment for Democracy, “Venezuela,” 2012 annual report, http://www.ned.org/where-we-work/latin-america-and-caribbean/venezuela [3]

[3] K. R. Bolton, “Attack on Syria planned nearly two decades ago,” Foreign Policy Journal, September 16, 2013, http://www.foreignpolicyjournal.com/2013/09/16/attack-on-syria-planned-nearly-two-decades-ago/ [4]

[4] K. R. Bolton, Stalin: The Enduring Legacy (London: Black House Publishing, 2012), 125-139.

[5] K. R. Bolton, “Mikhail Gorbachev, globalist superstar,” Foreign Policy Journal, April 3, 2011, http://www.foreignpolicyjournal.com/2011/04/03/mikhail-gorbachev-globalist-super-star/ [5]

[6] K. R. Bolton, Stalin, op. cit., 137-139.

[7] National Endowment for Democracy, NED 2012 Annual report, http://www.ned.org/where-we-work/eurasia/ukraine [6]

[8] “Ukraine’s Lessons Learned: From the Orange Revolution to the Euromaidan,” National Endowment for Democracy, February 12, 2014, http://www.ned.org/events/ukraine-lessons-learned-from-the-orange-revolution-to-the-euromaidan [7]

[9] Segei Leshchenko, “Zbigniew Brzezinski: Yanukovych understand that has no chance of fair elections. So went under the umbrella of Putin,” Ukrainian Pravda, January 15, 2014, http://www.pravda.com.ua/articles/2014/01/15/7009577/ [8]

Note that Leshchenko, who conducted the Brzezinski interview, is a NED Fellow.

[10] Zbigniew Brzezinski, Between Two Ages: America’s role in the technotronic era (New York: The Viking Press, 1970), 29.

[11] K. R. Bolton, Geopolitics of the Indo-Pacific: emerging conflicts, new alliances (London: Black House Publishing, 2013), 174-180.

[12] In December 2013, the Foundation was calling on the USA and E.U. to freeze the bank accounts of the “Yanukovych regime.” The sponsors of the Foundation include the Charles Stewart Mott Foundation, E.U., and NED, among others. The stated purpose of the Foundation, founded in 1999, is to make the Ukraine into a “market economy,” “to integrate the Ukraine into Euro-Atlantic structures,” based on the experiences of Poland, and to involved the Ukraine in fomenting regime change in Russia and former Soviet bloc states.

[16] Roman Olearchyk, “Akhmetov joins Ukraine oligarchs in pledging to protect homeland,” Financial Times, March 2, 2014, http://www.ft.com/intl/cms/s/0/a99fc964-a189-11e3-a29e-00144feab7de.html#axzz2uwAezm48 [12]

[17] Edward Malnick, “The Ukrainian oligarchs living it large in London,” The Telegraph, London, February 23, 2014, http://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/europe/ukraine/10655081/The-Ukrainian-oligarchs-living-it-large-in-London.html [13]

[18] “Petro Poroshenko,” Forbes, March 2014, http://www.forbes.com/profile/petro-poroshenko/ [14]

[19] See “About Victor Pinchuck,” Victor Pinchuck Foundation, http://pinchukfund.org/en/about_pinchuk/biography/ [15]

[20] Yalta European Strategy, http://pinchukfund.org/en/about_pinchuk/biography/ [15]

[21] Open Ukraine, “Founders,” http://openukraine.org/ua/about/founders [16]

[22] Open Ukraine, “Governing bodies,” http://openukraine.org/ua/about/management [17]

[23] “About the GMF,” http://www.gmfus.org/about-gmf/ [18]

[24] Co-founded in 2006 by Jeffrey C. Neal, formerly chairman of Merrill Lynch, and a board member of the Chicago Council of Global Affairs. Founding partner and CEO is Natalie A. Jaresko, who formerly worked for the U.S. State Department, and as chief economic adviser to the U.S. embassy in the Ukraine. See Horizon Capital, http://www.horizoncapital.com.ua/our-team [19]

[26] Kenneth Rapoza, “Washington’s Man Yatsenyuk setting Ukraine up for ruin,” Forbes, February 27, 2014, http://www.forbes.com/sites/kenrapoza/2014/02/27/washingtons-man-yatsenyuk-setting-ukraine-up-for-ruin/ [21]

[27] Ibid.

[28] “Talks with E.U., IMF are new Ukrainian government’s top priorities,” ITAR/TASS, February 27, 2014, http://en.itar-tass.com/world/721208 [22]

[29] “IMF mission in Kiev to assess economic situation in Ukraine,” ITAR/TASS, March 4, 2014, http://en.itar-tass.com/world/721953 [22]

[30] Sandrine Rastello and Terry Atlas, “IMF history with Ukraine leaders may cloud aid negotiations,” Bloomberg News, March 1, 2014, http://www.bloomberg.com/news/2014-02-28/imf-history-with-reneging-ukrainian-leaders-may-cloud-fresh-aid.html [23]

 


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

URL to article: http://www.counter-currents.com/2014/03/geopolitics-and-oligarchy-in-the-ukraine-crisis/

mercredi, 05 mars 2014

Gerhard Schröder tacle les Occidentaux

Gerhard Schröder tacle les Occidentaux

Ex: http://aucoeurdunationalisme.blogspot.com
 
Gerhard Schröder s’était déplacé pour parler de l’avenir de l’Union européenne – mais c’est l’avenir de l’Ukraine qui s’est imposé à l’ancien chancelier allemand comme le sujet dominant d’une intervention hier à Paris organisée par l’ambassade d’Allemagne. Le prédécesseur d’Angela Merkel s’est en effet très vite saisi de l’occasion pour sévèrement critiquer la position prise par la France et d’autres puissances occidentales envers la Russie dans la crise ukrainienne.
 
 
Par Leo Klimm
Gerhard-Schroder.jpg
 
Selon Gerhard Schröder, isoler la Russie ne fait qu’aggraver les risques d’une escalade militaire.
 
« Dans une telle crise, toute mesure qui nous prive de possibilités de discussion est une fausse décision », dit-il en se référant à la menace d’exclure la Russie du cercle des puissances économiques, le G8.
 
Tout en préconisant une solution diplomatique pour rétablir l’intégrité territoriale de l’Ukraine, l’ex-chancelier s’en est pris à l’Union européenne et à l’Otan. L’organisation de défense nord-atlantique avait réuni son conseil ce week-end.
 
« L’Otan n’a pas de fonction politique. L’Otan n’oeuvre pas pour plus de confiance mais ne fait que créer des craintes. » Quant à l’Union européenne, elle a, selon lui, contribué au déchirement de l’Ukraine en rendant un accord d’association incompatible avec une union douanière entre Kiev et Moscou.
 
« L’Ukraine est un pays culturellement divisé et l’Union européenne n’en a pas assez tenu compte », a estimé Gerhard Schröder qui s’exprimait devant des politiques et des chefs d’entreprises français.

Le social-démocrate, qui a exclu tout rôle de médiateur, entretient des liens amicaux avec le président russe Vladimir Poutine. Il est aussi président du conseil de NordStream, société contrôlée par le géant russe Gazprom, qui alimente l’Allemagne en gaz. Face à la question de savoir si l’Allemagne pourrait se permettre d’être plus ferme vis-à-vis de Moscou malgré sa dépendance énergétique, Gerhard Schröder a répondu :
« Les boycotts doivent être employés de telle façon qu’on n’en subisse pas soi-même le plus grand préjudice. »


Pour lui, la solution de la crise passe par un dialogue direct entre les pouvoirs russes et ukrainiens au sein de l’OSCE.


lesechos.fr


http://fortune.fdesouche.com/331421-gerhard-schroder-tacle-les-occidentaux#more-331421

Tune Out the War Party!

 

sevastopol-afp.jpg

Tune Out the War Party!

By

Ex: http://www.lewrockwell.com

With Vladimir Putin’s dispatch of Russian troops into Crimea, our war hawks are breathing fire. Russophobia is rampant and the op-ed pages are ablaze here.

Barack Obama should tune them out, and reflect on how Cold War presidents dealt with far graver clashes with Moscow.

When Red Army tank divisions crushed the Hungarian freedom fighters in 1956, killing 50,000, Eisenhower did not lift a finger. When Khrushchev built the Berlin Wall, JFK went to Berlin and gave a speech.

When Warsaw Pact troops crushed the Prague Spring in 1968, LBJ did nothing. When, Moscow ordered Gen. Wojciech Jaruzelski to smash Solidarity, Ronald Reagan refused to put Warsaw in default.

These presidents saw no vital U.S. interest imperiled in these Soviet actions, however brutal. They sensed that time was on our side in the Cold War. And history has proven them right.

What is the U.S. vital interest in Crimea? Zero. From Catherine the Great to Khrushchev, the peninsula belonged to Russia. The people of Crimea are 60 percent ethnic Russians.

And should Crimea vote to secede from Ukraine, upon what moral ground would we stand to deny them the right, when we bombed Serbia for 78 days to bring about the secession of Kosovo?

Across Europe, nations have been breaking apart since the end of the Cold War. Out of the Soviet Union, Czechoslovakia and Yugoslavia came 24 nations. Scotland is voting on secession this year. Catalonia may be next.

Yet, today, we have the Wall Street Journal describing Russia’s sending of soldiers to occupy airfields in Ukraine as a “blitzkrieg” that “brings the threat of war to the heart of Europe,” though Crimea is east even of what we used to call Eastern Europe.

The Journal wants the aircraft carrier George H. W. Bush sent to the Eastern Mediterranean and warships of the U.S. Sixth Fleet sent into the Black Sea.

But why? We have no alliance that mandates our fighting Russia over Crimea. We have no vital interest there. Why send a flotilla other than to act tough, escalate the crisis and risk a clash?

The Washington Post calls Putin’s move a “naked act of armed aggression in the center of Europe.” The Crimea is in the center of Europe? We are paying a price for our failure to teach geography.

The Post also urges an ultimatum to Putin: Get out of Crimea, or we impose sanctions that could “sink the Russian financial system.”

While we and the EU could cripple Russia’s economy and bring down her banks, is this wise? What if Moscow responds by cutting off credits to Ukraine, calling in Kiev’s debts, refusing to buy her goods and raising the price of oil and gas?

This would leave the EU and us with responsibility for a basket-case nation the size of France and four times as populous as Greece.

Are Angela Merkel and the EU ready to take on that load, after bailing out the PIIGS — Portugal, Ireland, Italy, Greece and Spain?

If we push Russia out of the tent, to whom do we think Putin will turn, if not China?

This is not a call to ignore what is going on, but to understand it and act in the long-term interests of the United States.

Putin’s actions, though unsettling, are not irrational.

After he won the competition for Ukraine to join his customs union, by bumping a timid EU out of the game with $15 billion cash offer plus subsidized oil and gas to Kiev, he saw his victory stolen.

Crowds formed in Maidan Square, set up barricades, battled police with clubs and Molotov cocktails, forced the elected president Viktor Yanukovych into one capitulation after another, and then overthrew him, ran him out of the country, impeached him, seized parliament, downgraded the Russian language, and declared Ukraine part of Europe.

To Americans this may look like democracy in action. To Moscow it has the aspect of a successful Beer Hall Putsch, with even Western journalists conceding there were neo-Nazis in Maidan Square.

In Crimea and eastern Ukraine, ethnic Russians saw a president they elected and a party they supported overthrown and replaced by parties and politicians hostile to a Russia with which they have deep historical, religious, cultural and ancestral ties.

Yet Putin is taking a serious risk. If Russia annexes Crimea, no major nation will recognize it as legitimate, and he could lose the rest of Ukraine forever. Should he slice off and annex eastern Ukraine, he could ignite a civil war and second Cold War.

Time is not necessarily on Putin’s side here. John Kerry could be right on that.

But as for the hawkish howls, to have Ukraine and Georgia brought into NATO, that would give these nations, deep inside Russia’s space, the kind of war guarantees the Kaiser gave Austria in 1914 and the Brits gave the Polish colonels in March 1939.

Those war guarantees led to two world wars, which historians may yet conclude were the death blows of Western civilization.

Communiqué de L’Union des Russophones de France

Communiqué de L’Union des Russophones de France

L’Union des Russophones de France déplore le motif linguistique du conflit en Ukraine

L’Union des russophones de France est attristée par le conflit mettant aux prises russophones ukrainiens et russes en Ukraine et déplore particulièrement le motif linguistique du conflit, alors que le pays connait déjà une masse d’autres problèmes économiques, sociaux et politiques, autrement importants.

Tous les Ukrainiens, ou presque, sont russophones, à ne pas confondre avec les populations russes qui vivent en Ukraine depuis des siècles aussi. Un russophone connait le russe en plus et parallèlement à sa langue, comme souvent les francophones parlent également d'autres langues.

L’une des premières décisions du nouveau pouvoir de Kiev, à la légitimité contestée dans une grande partie du pays, en raison du recours à la force en violation de l’accord conclu la veille avec la caution de trois ministres de l’Union européenne et la présence d’un médiateur russe, a été l’interdiction du russe dans les régions où cette langue est maternelle. Imagine-t-on Ottawa interdire le français au Québec ? Bruxelles le flamand ? Ou Berne le français ou l’italien ? 

Une telle décision est non seulement provocatrice et stupide et on voit les réactions qu’elle a suscitées en Crimée et dans d’autres régions de langue russe. Elle est aussi en complète contradiction avec les principes de l’Union européenne sur le respect des langues régionales et le droit des citoyens à utiliser leur langue y compris dans leur rapport avec l’administration. Car l’interdiction du russe en Ukraine, au-delà de l’atteinte à une liberté fondamentale, a des conséquences : on ne peut évidemment pas empêcher les gens de parler leur langue dans leur cuisine mais l’interdiction empêche de comprendre les actes de justice, les règlements administratifs, les dispositions sociales et même les notices des médicaments, ce qui dans le passé a causé des décès, lorsque les autorités oranges avaient déjà pris des mesures contre la langue russe. L’intention annoncée de brouiller toutes télévisions en russe sont aussi une atteinte à la liberté d’information.

L’Union des russophones de France se réjouit que des voix se soient trouvées à Lvov (Lviv), centre des ukrainophones, pour protester contre la mesure du pouvoir révolutionnaire en proclamant que « nous avons besoin du russe ». Et en effet, c’est grâce au russe que nous pouvons être en contact avec les Ukrainiens aujourd’hui, quel que soit leur camp ou leur opinion. Il en est de même avec tous les russophones du monde.

L’Union des russophones de France déplore en revanche, la complaisance des autorités françaises et de l’Union européenne à l’égard de cette mesure du pouvoir révolutionnaire de Kiev qui constitue une violation directe et caractérisée des principes même de l’Union européenne et, au-delà, de toute l’Europe.

Union des Russophones de France (URF)  

Adresse de contact : Irina Krivova, présidente du directoire

Tél :   06 64 78 13 40  Courriel : union@russophonie. org

www.russophonie.org

Ukraine: comprendre la position russe

pro-russian-demons.jpg

Ukraine: comprendre la position russe

par Guillaume Faye

Ex: http://www.gfaye.com

Les ”événements” d’Ukraine ont une origine : c’est la proposition de l’Union européenne d’une association commerciale et économique, prélude à une entrée de l’Ukraine dans l’UE puis dans l’OTAN, qui a tout déclenché. Le président Ianoukovitch (aujourd’hui déchu) a accepté cette proposition, du fait de la situation financière de son pays. Le pouvoir russe ne pouvait que réagir à ce qu’il ressentait comme une provocation, c’est-à-dire faire sortir l’Ukraine de sa sphère d’influence pour l’arrimer à l’Occident, le binôme UE-USA. Les Russes ont alors fait une contre-proposition d’aide financière à l’Ukraine. Le gouvernement ukrainien a cédé et dénoncé l’accord avec l’Europe, pour se retourner vers la proposition du Kremlin.

Ce fut là l’amorce de l’explosion, de la révolte, pilotée par le nationalisme ukrainien anti-russe et ”pro-européen”, selon le vocabulaire journalistique. Au terme d’émeutes qui ont fait environ 150 morts (niveau très inférieur aux anciens affrontements d’Irlande du Nord) (1), ce que les Russes appellent un coup d’État a été opéré. Le parlement ukrainien (Rada) s’est retourné et a destitué V. Ianoukovitch, qui avait pourtant été élu au suffrage universel, mais qui, il est vrai, n’a jamais été apprécié par le Kremlin.  

La Russie profite évidemment de ces événements pour reprendre le contrôle de la Crimée, cédée à la république soviétique d’Ukraine (geste purement symbolique) par Nikita Krouchtchev en 1954 et peuplée majoritairement de russophones. La réalité géopolitique est la plus forte et la réaction de Poutine est très compréhensible –  bien qu’il outrepasse la légalité internationale – puisque la flotte russe du Sud est stationnée à Sébastopol. Le Kremlin ne peut pas, stratégiquement, admettre que l’Ukraine, dont l’est et le sud sont russophones et russophiles et qui fut le berceau de la Russie, tombe dans le ”camp occidental”, c’est-à-dire pour Poutine, l’ensemble UE-Otan sous influence américaine.  

Il est certain que M. Ianoukovitch était un satrape et un autocrate, mais pas plus que 60 % des dirigeants des pays du monde. Et son régime n’avait rien à voir (comme d’ailleurs celui de la Russie) avec les despotismes qu’on observe en Chine, au Venezuela, dans maints pays d’Asie, d’Afrique ou arabo-musulmans, avec lesquels le ”monde libre” autosatisfait, celui des Droits de l’homme, entretient les meilleures relations. La présentation par les politiciens et les médias occidentaux de l’affaire ukrainienne comme un combat pour la démocratie (avec toujours BHL qui vient faire le clown aux premières loges) est complètement erronée. Il s’agit d’enjeux géostratégiques au sein d’un pays, l’Ukraine, coupé en deux entre une population pro-russe et russophone et une population anti-russe et pro-occidentale. Une situation tragique au cœur de l’Europe, qu’il ne fallait surtout pas envenimer.

À cet égard, l’Union européenne a joué un rôle de provocatrice irresponsable, donnant un coup de pied dans la fourmilière, en proposant à l’Ukraine une adhésion à terme (2). De même, le parlement ukrainien, retourné, après l’établissement du nouveau régime provisoire, a voté la suppression du russe comme langue officielle dans un pays en partie russophone, ce qui ne constitue pas vraiment une preuve de démocratie. Voilà qui a apporté sur un plateau d’argent des arguments à M. Poutine : ce dernier accuse le nouveau régime, illégal à ses yeux,  de nationalisme et de ”fascisme” et aussi de menacer la sécurité des russophones dont la Russie se veut la garante.     

Mais le pire est l’impudence de la réaction du gouvernement  américain. Le président Obama et le secrétaire d’État John Kerry  (sur lesquels  se sont alignés les socialistes français, devenus encore plus atlantistes que la droite chiraquienne et sarkoziste) ont menacé la Russie de sanctions économiques et de l’exclure du G8 en lui signalant qu’elle violait le droit international et la Charte de l’ONU par son intrusion militaire dans un pays souverain.  M. Kerry  a parlé de l’ « invasion et de l’occupation de l’Ukraine ». Il a déclaré : « au XXIe siècle, vous ne devriez pas vous comporter comme au XIXe siècle en envahissant un autre pays. »  Le secrétaire général de l’Otan,  Anders Fogh Rasmussen, comme pour ajouter à la provocation (qu’est-ce que l’Otan, après tout, vient faire là-dedans ?) a précisé : « ce que fait la Russie en Ukraine viole les principes de la Charte des Nations unies. Cela menace la paix et la sécurité en Europe. La Russie doit cesser ses activités militaires et ses menaces »

Quel invraisemblable culot…Les Etats-Unis ont envahi l’Irak sous un prétexte mensonger sans aucun mandat de l’ONU, dont ils ont allègrement violé la Charte, en y laissant une situation de chaos, et ils se permettent de donner des leçons à la Russie. On croit rêver. Cette nervosité occidentale s’explique aussi par la claque diplomatique prise par les chancelleries sur l’affaire syrienne face à la Russie.

Un point important mérite d’être remarqué : à l’inverse de la France socialiste qui s’aligne sur Washington  (3), l’Allemagne de Mme Merkel adopte une position ”gaullienne” et s’impose comme la meilleure interlocutrice de la Russie, la plus apte à négocier la sortie de crise. M. Frank-Walter Steinmeïer, ministre des Affaires étrangères, a rejeté la proposition américaine d’exclure la Russie du G8, position réaliste, opposée à celle du Quai d’Orsay, du Foreing Office et du secrétariat d’État américain. 

On peut tirer de tout cela des conclusions provisoires, parce que la crise ukrainienne n’est pas terminée.

1) Il est vraiment dommage que tels conflits éclatent en Europe, entre Européens de même souche (en l’occurrence entre Slaves apparentés) alors qu’une invasion colonisatrice, extra-européenne, que nous connaissons bien, a déjà commencé.  Cela fait penser à la guerre civile d’Irlande du Nord. On s’écharpe entre nous alors que nos ennemis réels sont tout autres.

2) L’Ukraine n’est probablement pas un pays viable à moyen terme. Sa partition, avec le rattachement de l’est et du sud à la Russie est à la fois une évidence politique et un problème insurmontable pour l’ordre international.  C’est toute la question de la doctrine des nationalités qui fonde le droit international public. L’Ukraine éclatera, tôt ou tard. Le droit cède toujours devant les faits. Cedat lex reibus.

3) Cette crise ukrainienne  va relancer la guerre froide contre la Russie, ce qui est une erreur dramatique. 

4) Les Ukrainiens qui se disent ” pro-Européens”  n’ont aucune idée de ce qui les attend s’ils adhèrent à l’Union européenne : une immigration incontrôlable bien pire que la menace russe fantasmée, une perte des protections frontalières et d’une partie de la souveraineté. 

NOTES

(1) Aucune enquête sérieuse n’a déterminé qui étaient les responsables des morts, ni qui étaient les snipers (tireurs solitaires) qui ont tué des manifestants. La responsabilité du régime de Ianoukovitch n’est pas établie. Les médias occidentaux n’ont jamais identifié les tireurs.

(2) L’entrée de l’Ukraine dans l’UE serait un casse-tête économique. Faire miroiter cette possibilité relevait d’une manœuvre politique, que le Kremlin a interprétée comme une provocation.

(3) M. Hollande a été reçu comme un roi de la Lune à Washington par M. Obama (visite d’État) et s’est fait totalement embobiner. Flatté comme un caniche, il voulait redorer son blason mais n’a rien compris au film : remettre la France dans le droit chemin de l’atlantisme au moment où l’Allemagne s’en détache et vise un partenariat  économique majeur avec la Russie.

Das heimtückische Spiel der EU mit der Ukraine

Ewald Stadler

Das heimtückische Spiel der EU mit der Ukraine

samedi, 22 février 2014

«Tout homme raisonnable doit souhaiter à l’Ukraine stabilité, paix et prospérité»

filles-ukrainiennes.jpg

«Tout homme raisonnable doit souhaiter à l’Ukraine stabilité, paix et prospérité»

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

km. Dans les pays germanophones, ceux qui actuellement donnent une information objective et équilibrée à propos de l’Ukraine ont peu d’occasions de présenter leur position dans les médias. Ceux qui lisent les grands médias y rencontrent une campagne chargée d’émotions où tout est mis au pas. Même là où des responsables de la politique occidentale parlent de temps en temps de la nécessité de «compromis» et d’«entretiens avec la Russie» – à l’instar de l’ancien stratège Zbigniev Brzezinski lors de la Conférence de sécurité de Munich – de telles déclarations ne semblent pas très crédibles, car les activités et les paroles sont contradictoires. Une des personnes qui a encore accès aux médias occidentaux et orientaux est le spécialiste de la Russie Alexander Rahr. Alexander Rahr est directeur de recherche du Forum germano-russe, Senior Advisor de la Wintershall Holding GmbH et membre du centre de débats internationaux «Waldai», né d’une initiative russe, traitant, lors de ses réunions annuelles, de la politique intérieure et extérieure de la Russie. Les deux textes ci-dessous sont des extraits d’interviews d’Alexander Rahr, accordés à l’agence de presse russe Ria Novosti et à la station de radio Deutschlandfunk.


«Tout homme raisonnable doit souhaiter à l’Ukraine stabilité, paix et prospérité. Il doit également lui souhaiter que les hommes politiques trouvent un langage et des intérêts communs et qu’ils puissent se mettre d’accord pour stopper cette crise inutile et créée artificiellement.»


«Janoukovych n’a pas violé la législation comme l’avait fait le gouvernement ukrainien il y a dix ans, dont l’aboutissement fut une révolution, suite à des manipulations électorales. Il s’est simplement opposé à la signature d’un document et l’a reportée. Il a obtenu des crédits russes, dont il avait un urgent besoin, crédits que l’Occident ne pouvait lui offrir. Voilà pourquoi je suis d’avis qu’une seconde révolution serait un non-sens.


[…] Le problème consiste aussi dans le fait que l’UE n’a actuellement pas envie de se mettre à la table de négociations avec la Russie. L’Europe se trouve pour de nombreux points du côté de l’opposition. Elle veut faire de Janoukovych une sorte de malfaiteur au sein des autorités ukrainiennes. Je pense que l’Occident crée ainsi une situation explosive. […]»

Source: Alexander Rahr dans une interview accordée à Ria Novosti le 24/1/14

«Nous devons apprendre à coopérer différemment avec des centres de pouvoir, telles la Chine et la Russie, parce qu’ils se renforcent et ne s’affaiblissent pas.»

«Je pense, qu’il y a une chose qu’il faut s’imaginer différemment que durant les années 90. La Russie n’est plus une grande puissance défaillante mais un pays qui a retrouvé le chemin vers le haut. La Russie construit à l’Est de l’Europe – indépendamment de ce que nous voulons, nous ne pouvons pas l’en empêcher – une Union eurasienne. Cette Union eurasienne, il faudra bien qu’elle crée à longue échéance une base de coopération avec l’Union européenne. Sinon, on continuera d’être pris dans la guerre froide. Je pense que les deux parties ont fait de graves erreurs en Ukraine; les Russes avec leur guerre commerciale mais également l’Union européenne – c’est ce que Mme Merkel a avoué dans sa déclaration gouvernementale – a commis l’erreur de forcer l’Ukraine à choisir. Il doit être possible d’offrir à un pays comme l’Ukraine deux options, tant une association avec l’Union européenne qu’une coopération étroite avec l’Union eurasienne. […]


L’Union eurasienne ne peut se faire sans l’Ukraine. Mais à l’heure actuelle, l’Union eurasienne que Poutine et le président kazakhe Nazarbaïev construisent, n’est à la base pas dirigée contre l’Union européenne en soi, mais c’est la tentative de créer un modèle d’intégration à l’Est de l’Europe qui pourrait, une fois ou l’autre signer un accord de zone de libre-échange avec l’Union européenne.


Pour l’Ukraine, nous devons trouver une solution commune avec les Russes. Ils ont autant d’influence sur l’Ukraine que l’Occident, que l’Union européenne, c’est pourquoi il faut trouver les points communs. […]


A mon avis, l’Occident se voit toujours et encore dans la position du vainqueur des années 90. De notre point de vue, nous avons gagné la guerre froide et voyons toujours et encore un élève sage dans un pays telle la Russie. Cela a changé. Le monde n’est plus mono-polaire, mais multipolaire. Nous allons devoir apprendre à coopérer différemment avec des centres de pouvoir, telles la Chine et la Russie, parce qu’ils se renforcent et ne s’affaiblissent pas, comme nous l’avions pensé jusqu’à présent.»    •

Source: Alexander Rahr dans une interview accordée au Deutschlandfunk le 28/1/14
(Traduction Horizons et débats)

Syrie: La Russie met fin aux illusions américaines

assad-lavrov_2131178b.jpg

Syrie: La Russie met fin aux illusions américaines

Ex: http://zejournal.mobi

Les paris américains de pousser la Russie à exercer des pressions sur la délégation syrienne à la conférence de Genève II, pour l'amener à modifier ses positions de principes, ont échoué. La profonde déception de Washington est apparue dans les comptes rendus de la réunion tripartite, vendredi à Genève, entre la Russie, les Etats-Unis et Lakhdar Brahimi. Lors de cette rencontre, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Guennadi Gatilov, a fait preuve d'une grande fermeté en s'opposant aux Américains et à la partialité de l'émissaire international.

Le déroulement des négociations de Genève prouve l'absence de tout compromis déjà convenu, comme l'ont cru certains milieux politiques et diplomatiques dès le début de la conférence. Il doit être clair à tous les analystes que la relation entre la Russie et l'Etat syrien est bâtie sur un solide partenariat et une alliance, et non pas sur le suivisme, comme c'est le cas dans la relation entre les oppositions syriennes et leurs maitres américains, arabes et occidentaux.

Le dossier syrien est l'espace dans lequel sont en train de se former les nouvelles équations de partenariat entre les deux pôles russe et américain. Dans ses efforts visant à retrouver sa place sur la scène internationale, la Russie se base sur un solide roc, assuré par la résistance de l'Etat syrien, la progression de ses troupes sur le terrain et un vaste soutien populaire que même les pires ennemis de la Syrie ne peuvent plus nier.

Dans ses efforts visant à construire ce nouveau partenariat international, la Russie agit d'égal à égal avec les Occidentaux, même si au début de la conférence, elle a fermé les yeux sur le retrait de l'invitation adressée à l'Iran et la limitation de la représentation de l'opposition syrienne à la seule délégation de la Coalition nationale. Les Russes ont fait tomber, vendredi, d'un seul coup, les illusions américaines, en soutenant à fond la position de la délégation gouvernementale syrienne qui est intransigeante dans les priorités: la lutte contre le terrorisme doit passer avant toute autre question politique, car elle constitue le pilier de tout futur accord inter-syrien.

Washington tente d'imposer le concept développé par Richard Haass d'un partenariat international... dirigé par les Etats-Unis!


C'est ce que les Américains tentent de faire en Syrie, en essayant d'orienter vers ce concept le processus politique et diplomatique engagé pour régler la crise dans ce pays. Mais cette tentative va à contre-courant des rapports de force sur le terrain, qui permettent à l'Etat syrien, qui tire sa force de son armée et du soutien d'une grande partie de la population, de placer le monde devant deux alternatives: un compromis bâti sur un partenariat dans la lutte contre le terrorisme, appuyé par des résolutions internationales fermes contre tous les Etats impliqués dans le soutien aux mouvements terroristes; ou la solution militaire grâce aux propres moyens de l'Etat syrien, qui imposerait un fait accompli sur le terrain.

Grâce à ses renseignements et aux sondages d'opinion qu'il a menés, l'Occident sait pertinemment que la popularité du président Bachar al-Assad est inébranlable. Le fait que le président syrien soit la cible des Etats-Unis n'a fait que renforcer sa popularité et son image de leader populaire incarnant la volonté syrienne de résister au terrorisme et de défendre l'indépendance et la souveraineté nationales.

La Russie a voulu adresser un message fort de solidarité avec la Syrie, son peuple et son leader, lequel s'est attiré l'admiration des hommes libres de ce monde avec sa volonté de résistance.

La position de Moscou a été aidée par une gestion intelligente et courageuse des négociations de Genève par la délégation gouvernementale. Ce n'est pas un hasard que des manifestations de soutien au président Assad, à la délégation gouvernementale à Genève et à l'armée arabe syrienne, aient lieu dans les régions syriennes perturbées. Les images des foules à Deraa, Deir Ezzor et les autres villes du pays sont éloquentes.

La Russie est convaincue qu'elle est la cible du terrorisme takfiriste parrainé par des pays évoluant dans l'orbite américaine. Elle est aussi victime de pressions en Ukraine et dans d'autres régions, qui constituent sa zone d'influence historique. Le ministre russe des Affaires étrangères, Serguei Lavrov, s'est dressé devant l'arrogance américaine et face au projet de bouclier anti-missile, qui constitue une menace directe pour les équilibres mondiaux. Ce projet est explicitement dirigé contre la Russie et son allié iranien.

Cela signifie que la priorité de l'Etat syrien de combattre le terrorisme est aussi celle de défendre la Syrie, la sécurité de ses alliés et la stabilité du monde. Il est tout à fait naturel que la position de la Russie à la conférence de Genève soutienne cette priorité, défendue par la délégation gouvernementale syrienne, surtout que l'Etat syrien a pris en compte, ces trois dernières années, et à plus d'une reprises, les intérêts de son allié russe.

La relation entre la Russie et la Syrie est bâtie sur une alliance organique et stratégique, basée sur la crédibilité, la compréhension et le respect mutuel. La Syrie est un partenaire essentiel de la Russie et non pas un pays vassal, à l'instar de la relation entre les Etats-Unis et leurs "alliés".

Pour toutes ces considérations, l'illusion du compromis russo-américain convenu d'avance est tombée vendredi à Genève... et s'est évaporé avec elle les plans  américains de faire primer "le transfert du pouvoir" sur la lutte contre le terrorisme.

L'armée arabe syrienne se chargera, sur le champ de bataille, de convaincre ceux qui sont encore bercés par ces illusions, que tous leurs paris sont perdants.


- Source : Al Manar (Liban)

vendredi, 21 février 2014

Soviet-Afghan War Lesson

Moore[Main].jpg

Soviet-Afghan War Lesson: Political Problems Never Settled by Force

By Sergey Duz
The Voice of Russia

Ex: http://www.lewrockwell.com

25 years ago, the almost 10-year long deployment of the limited contingent of Soviet forces in Afghanistan drew to a close. Experts have since been at variance about the assessment of the Afghan campaign, but they invariably agree that it was the biggest-scale (and actually quite ambiguous, obviously for that reason) foreign policy action throughout the post-war history of the Soviet Union.

The last Soviet soldier left Afghanistan on February 15th 1989 as part of the Soviet 40th Army, which was the backbone of the limited contingent. The Soviet troops withdrew under the command of the 40th Army legendary commander, Lieutenant-General Boris Gromov. He managed to brilliantly carry out the withdrawal, with the US now trying to use his experience to more or less decently pull out of Afghanistan following the more than 20 years of actually useless occupation of that country. This is what an expert with the Centre for Modern Afghan Studies, Nikita Mendkovich, says about it in a comment.

“The Americans will have to rely heavily on intercontinental delivery means, because the troops are being evacuated to another region, to another continent. Back in 1989, it was largely a ground-force operation. The Soviet troops pulled out by land via Central Asia. The basic problem of any operation of this kind is security. Huge masses of troops and a great number of military vehicles are moving along the roads, so they should be guaranteed against likely attacks. To attain the objective, one can either reinforce local garrisons that will remain deployed in Afghanistan after the pull-out of the bulk of the troops and will cover the withdrawal, or reach agreement with the enemy not to attack the leaving troops, because this is not in the enemy’s interests”.

There are both similarities and numerous differences between the Soviet and American campaigns in Afghanistan. The main difference is that the Soviet Union did manage to achieve its goal, whereas with the United States it is no go. The Soviet troops were to render assistance to the Afghan government in settling the home policy situation. Secondly, the Soviet troops were to prevent external aggression. Both objectives were fully attained.

The Soviet political leadership felt that the revolution of April 1978 had no right to lose. Ideological reasoning was reinforced by geopolitical considerations. This predetermined Moscow’s decision to send troops, says editor-in-chief of the National Defence magazine, Igor Korotchenko, and elaborates.

“The Afghan campaign was inevitable if seen from the perspective of defending the Soviet Union’s national interests. It may seem odd, but Afghans are still nostalgic about the times when Soviet troops were deployed in their country. Even former field commanders can’t help but show some sort of liking for the Soviet Union, for the Soviet Army. We were no invaders; we helped build a new Afghanistan. The Soviet troops built tunnels, ensured the operation of water-supply systems, planted trees, built schools and hospitals, and also production facilities. The Soviet troops were indeed performing their international duty, they accomplished quite a feat. When the Soviet troops pulled out, Najibullah had a strong Afghan Army under his command. He remained in control of the situation in Afghanistan for 12 or 18 months. His regime fell when the Soviet Union cut short its material supply for Kabul. The current Afghan regime of Karzai will certainly prove short-lived; it’s no more than a phantom. The US troops will hardly pull out with their heads held high, the way the Soviet soldiers did”.

But then, some people disagree that all Afghans were happy about the Soviet military presence. The Soviet Prime Minister Alexei Kosygin pointed out the danger of the Soviet troops getting drawn into guerrilla warfare. He said in late 1979 that the invasion of Afghanistan “would trigger drastically negative many-sided consequences”. “This would essentially become a conflict not only with imperialist countries, but a conflict with the proper Afghan people. Now, people never forgive things like that”, Kosygin warned, and proved correct. This is what the chairman of the Common Afghan Centre in St. Petersburg, Naim Gol Mohammed, says about it in a comment.

“The people of Afghanistan have their own traditions, mentality and culture. The belligerent Pashtun tribes have never taken orders from anyone. These tribes never take to foreign troops. The locals revolted against the Soviet troops. The Soviet troop withdrawal in 1989 was followed by a period of anarchy. Government agencies were non-operational. The Soviet Union supplied Afghanistan with whatever was required quite well. But once the Soviet troops were out, the supplies were brought to a halt. That was bad. But the Soviet Union made the right decision, for it is impossible to defeat Afghans on their own soil”.

Quite a few experts insist that however tragic or pointless the Soviet military campaign in Afghanistan may seem, it had largely influenced the shaping of the new Russia’s optimal foreign policy. Moscow is perfectly aware today that no use of force can help resolve political problems, that these can only have a negotiated settlement. Moscow is trying to put the idea across to the main geopolitical players today. This is the most important lesson that should be learned from what experience the Soviet Union gained in Afghanistan.

Reprinted from The voice of Russia.

mercredi, 19 février 2014

De Catherine II à Dostoïevski, à Poutine et à Sotchi

1000_Rurik russian statue old ruler.JPG

RÉSURRECTION DE LA RUSSIE MILLÉNAIRE

De Catherine II à Dostoïevski, à Poutine et à Sotchi


Chems Eddine Chitour*
Ex: http://metamag.fr
Ça y est, Sotchi a brillé de mille feux! Malgré des critiques infondées, voire méprisantes de l'Occident pour amoindrir la fête. Les médias français ne sont pas en reste. Menés par le Journal Le Monde dont on s'aperçoit qu'il en rajoute pour être dans la ligne, les médias font assaut d'adoubement à l'Empire. Ce journal se permet une sentence: Vladimir Poutine ne montera pas sur le podium. Ce fut exactement le contraire! Ce fut un spectacle grandiose à la mesure de la grande Russie que l'Empire avait trop rapidement enterrée. En 12 tableaux, nous eûmes tableaux à l'histoire de l'Empire russe dont la grande révolution de 1917 ne fut qu'une étape. 

Novgorod_Oleg-82a54.jpgLa Russie de Gorki, Pouchkine, Dostoïevski, Tolstoï, la Russie de Chostakovitch qui écrivit en plein blocus de Stalingrad, sa fameuse symphonie en hommage aux centaines de milliers de résistants qui ont eu finalement raison de l'armée allemande du maréchal Von Paulus. Nous eûmes droit au «Lac des cygnes» de Tchaikovsky. Nous eûmes droit à la conquête de l'espace, autant de réalisations de l'âme russe quel que soit le régime. La presse française rivalise de méchanceté et de jalousie et d'impartialité pour diminuer de la beauté et de la perfection de ces jeux. Comme d'habitude, les journalistes français sans doute frustrés que la France ait été éliminée des jeux lors de la désignation il y a sept ans, font tout pour dévaloriser ces jeux tout en espérant des médailles. Ils s'attaquent à Vladimir Poutine qu'ils comparent à Pierre le Grand: «Les Russes ont dépensé 37 milliards d'euros pour Sotchi, soit quatre fois plus que les Britanniques pour les Jeux d'été de Londres. En l'espèce, c'est moins celui de la Russie que de son hyperprésident, Vladimir Poutine. Ce dernier a voulu Sotchi pour en faire le couronnement de son règne, le triomphe d'une présidence dont l'ambition est de manifester le retour de la Russie parmi les Grands.» 

Et alors? Quel mal y-a-t-il ? Naturellement, la politique nationale russe ne plaît pas. Personne ne se frottait à l'empire soviétique mais on pensait, que le démantèlement de l'empire permettrait de faire de la Russie un marché à la botte de l'Occident. L'Ocde pointait récemment nombre de points noirs: la Russie importe tout ou presque, elle investit très peu et fait fuir les capitaux. Etre grand inquisiteur est un job très demandé. Est-ce un éditorial sur les Jeux olympiques ou sur la personnalité de Poutine? En plus, est-ce par hasard les pays de l'Ouest qui financent le jihadisme sunnite? Qui a encouragé la guerre civile en Syrie? Qui encourage une opposition et finance des truands en Ukraine? La Libye, c'est Poutine? L'Irak c'est Poutine? 

Le journal Le Monde est en train de devenir une des voix de l'impérialisme/colonialisme de l'Ouest. Le Monde va même plus loin: aucune de ces réalisations ne trouve grâce à ses yeux: «Des montagnes de déchets et des bassins d'eau polluée souillent les environs de ce qui était jusqu'alors une pittoresque station balnéaire subtropicale abritant un fragile écosystème. Des milliers d'habitants ont été déplacés, des maisons et des quartiers entiers démolis. Les régions du Caucase voisines, notamment le Daghestan, sont des foyers d'activité terroriste où pas une semaine ne se passe sans une attaque ou un attentat-suicide.(Les Jeux Potemkine de Poutine Le Monde | 08.02.2014) 

Dans le même ordre et toujours dans le journal donneur de leçons, le Monde avec cette fois-ci, l'Agence France Presse pour la bonne cause, celle de dicter la norme aux autres, nous lisons: «Malgré l'absence notable de plusieurs dirigeants, les organisateurs ont pu se targuer d'avoir attiré quarante-quatre représentants politiques, parmi lesquels le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, le président ukrainien Viktor Ianoukovitch, contesté dans les rues de Kiev, ses homologues chinois (Xi Jinping) et afghan (Hamid Karzaï), ainsi que le Premier ministre turc RecepTayyipErdogan et son vis-à-vis japonais, Shinzo Abe».

«Plus controversés, le président biélorusse Alexandre Loukachenko et Leonid Tibilov, le président de la région séparatiste géorgienne, l'Ossétie du Sud, reconnue par Moscou, figuraient également au rang des convives. Rappelons simplement que les boycotteurs représentent moins de 500 millions sur 7 milliards qui ont été représentés. La technique de deux fers au feu est celle de ces pays qui ne veulent pas hypothéquer l'avenir pour les jeux qui se dérouleraient éventuellement chez eux. Et pourtant, c'est le sport, l'olympisme.»

Minimisant le spectacle, le journal  Le Monde le réduit à une potion magique: «Tout ce joli monde aura, à n'en pas douter, apprécié les diverses animations et chorégraphies qui, à travers les âges, ont retracé la glorieuse histoire de la Russie éternelle. Un peu de Moyen âge pour commencer, puis un peu de tsarisme, un peu de bolchévisme et, pour finir, place au pays tel qu'il est vu actuellement depuis le Kremlin: une Russie conquérante.» Comble de la méchanceté et de la conviction de donner des leçons on lit: «S'il a tout de même daigné regarder l'événement à la télévision, le président Obama n'aura pas manqué de constater que seuls quatre des cinq anneaux olympiques se sont ouverts lors de la cérémonie. (...) Par chance, la cérémonie n'a pas été perturbée par l'intrusion d'un horde de chiens errants. Dans les rues de Sotchi, il s'en trouverait pourtant des milliers, voués à un funeste destin. Mais un a tout de même réussi à s'infiltrer dans les tribunes, avant de se faire chasser par la sécurité du stade.» Triste débâcle morale pour ce journal.

Les Occidentaux donneurs de leçons font preuve d'une amnésie sélective. C'est un des leurs, Pierre de Coubertin, fondateur du concept des Jeux olympiques qui adouba les Jeux olympiques de Berlin en 1936. Une information non vérifiée nous apprend qu'il était en bons termes avec le Führer qui lui aurait proposé une pension. De plus, en termes de racisme,  le baron Pierre de Coubertin n'aimait pas les Noirs et...les femmes qu'il pensait être indignes de participer aux jeux. 

Croire qu'un boycott à géométrie variable peut faire dévier Poutine de sa route c'est ne pas connaître l'âme russe, celle de Pouchkine, de Tolstoï (il y eut un ballet qui a repris Guerre et paix lors de la cérémonie d'ouverture qui fut grandiose à tous les points de vue). En 11 tableaux 3500 acteurs, l'épopée russe fut racontée. L'une des scènes les plus émouvantes fut celle où l'on voit Valentina Térechkova, la première femme de l'humanité,  russe et soviétique, s'arracher à la Terre aller  à la conquête des étoiles comme le fit d'ailleurs un autre géant de l’espace, le mythique Youri Gagarine.

La réalité économique

Un autre angle d'attaque des médias  qui présente l'absence de l'Empire et de ses vassaux comme une «punition»,-décidément l'Empire aime punir les récalcitrants- est la situation financière russe que l'on présente comme arriérée. Nous lisons dans une contribution de Challenges.fr le contenu objectif de cette «arriération» par rapport aux donneurs de leçons: «A pouvoir d'achat comparable, les quatre premières puissances émergentes ont désormais toutes dépassé la France. Fin décembre 2012, le Center for Economics and Business Research (CEBR) annonçait que le Brésil était devenu en 2011 la sixième puissance économique mondiale devant le Royaume-Uni. La France, cinquième du classement, aurait encore quelques années de sursis.(...) La France se retrouve alors, selon le FMI, reléguée en neuvième position avec 2.217 milliards de dollars de PIB (PPA). Le Brésil, lui, est déjà septième avec 2.309 milliards de dollars de PIB (PPA. (...) L'Hexagone se retrouve même derrière les trois autres Bric: la Chine (2e), l'Inde (3e) et la Russie (6e). Que l'on mesure leur PIB en dollars courants ou à parité de pouvoir d'achat, la Chine, l'Inde, le Brésil, la Russie et les autres vont poursuivre leur ascension dans les années à venir.»

Pourquoi l'acharnement sur le nouveau « tsar de toutes les Russies »?

Les contentieux sont nombreux avec l’Occident, notamment celui coupable d'héberger Edward Snowden en Russie .Laïd Seraghni tente une autre explication qui va dans le même sens: «Les événements qui se déroulent actuellement en Syrie ne sont en aucun cas liés à la question de démocratisation de la société ni pour plus de liberté pour les Syriens. Il s'agit d'un ordre mondial que cherchent à imposer les États-Unis avec leurs vassaux occidentaux prédateurs, à un autre monde qui, à leur tête la Russie, réclame plus de participation dans la gestion des affaires internationales desquelles ils ont été exclus depuis des décennies. Le point de départ pour la nouvelle configuration géopolitique du monde passe aujourd'hui par Damas. L'avenir de la Russie s'y joue actuellement. Poutine sur la ligne de Catherine II qui considérait que «Damas détient la clé de la maison Russie» comprend bien que «Damas est la clé d'une nouvelle ère». Depuis le début des contestations en Syrie, la Russie, appuyée notamment par la Chine et l'Iran, a décidé de faire échouer toutes les tentatives d'un changement de régime car elle était persuadée que si le plan des Occidentaux réussissait, elle serait confinée dans un rôle de second plan et serait menacée dans son intégrité territoriale. C'est pourquoi, dès le début de la crise, la Russie s'était montrée très ferme et s'est opposée à toute intervention militaire, (...) A chaque tentative visant la reproduction du scénario libyen ou yéménite, elle opposa un refus catégorique.

220px-1000_Donskoi.jpgKarl Muller nous explique aussi pourquoi l'Occident s'en prend à la Russie coupable de «ne pas rentrer dans le rang après la chute de l'empire soviétique». Coupable aussi d'avoir soutenu Assad, coupable aussi d'être contre le bouclier antimissile à sa porte.(..) On trouve la preuve de toutes ces manoeuvres dans le livre Le grand échiquier.L'Amérique et le reste du monde, paru en 1997 et dont l'auteur est Zbigniev Brzezinski, conseiller personnel de divers présidents états-uniens.» Contrairement à l'Occident, où l'on met l'accent sur un modèle de politique utilitariste et matérialiste, le gouvernement russe semble s'appuyer sur une conception orientée sur les fondements de l'église chrétienne, c'est-à-dire en mettant l'homme et le monde au centre de son action. Où trouve-t-on encore cela en Occident? Quel gouvernement occidental se réclame encore de cette conception au profit de la famille, de la religion et de la nation pour le grand bien des peuples et du progrès?» 

A l'autre bout du curseur, cet aveu d'un député australien. Pour lui: «L'ancien président et actuel Premier ministre russe Vladimir Poutine est le meilleur leader russe depuis Pierre le Grand, a estimé l'ex-député australien Ross Cameron dans les pages du Sydney Morning Herald. Autrefois agent secret en Allemagne de l'Ouest, M.Poutine pouvait constater les avantages incontestables du libre marché, a rappelé M.Cameron, en indiquant que l'Occident avait tort d'insister sur le fait que M.Poutine était issu du KGB (service de renseignement de l'ancienne Union soviétique). Sous Poutine, le pouvoir des oligarques s'est affaibli, tandis qu'augmentaient ses contrepoids, tels que le Parlement, la suprématie de la loi et la classe moyenne qui s'est accrue de manière vertigineuse passant de 8 à 55 millions de personnes», a affirmé M.Cameron. Le député australien a aussi appelé à ne pas soupçonner la Russie d'ambitions impérialistes. Par conséquent, conclut-il, les gens de bonne volonté ne peuvent déplorer le maintien de l'influence de Vladimir Poutine en Russie et dans le monde.» (AlekseyDruzhinin: Poutine meilleur leader depuis Pierre le Grand RIANovosti.11/01/2010)

La certitude de l’Occident de dicter la norme

Il ne faut pas croire que seule la Russie  fait l’objet d’un ostracisme, la Chine aussi l’a été pendant les jeux olympiques et d’une certaine façon l’est toujours. Domenico Losurdo nous en parle : « L’Occident qui joue au Saint Siège de la religion des droits de l’homme n’a pas eu un seul mot sur les pogroms anti-chinois du 14 mars dernier à Lhassa, qui ont coûté la vie à des civils innocents, parmi lesquels des vieillards, des femmes et des enfants. Pendant qu’il se proclame à la pointe de la lutte contre le fondamentalisme, l’Occident transfigure de la façon la plus grotesque le Tibet du passé  et se prosterne devant un Dieu-roi, affairé à constituer un Etat sur la base de la pureté ethnique et religieuse (une mosquée a aussi été assaillie à Lhassa), en annexant à cet Etat des territoires qui sont habités par des tibétains mais qui n’ont jamais été administrés par un Dalaï-lama :  (…) A la fin du 19ème siècle, à l’entrée des concessions occidentales en Chine, on mettait, bien en vue, la pancarte : « Entrée interdite aux chiens et aux chinois ». Cette pancarte n’a pas disparu,  elle a seulement subi quelque variante, comme le montre la campagne pour saboter ou diminuer de quelque manière que ce soit les Jeux Olympiques de Pékin. (…)  La Croisade anti-chinoise en cours est dans la pleine continuité d’une longue et infâmante tradition impérialiste et raciste ». 

On le voit, malgré toutes les perturbations, la Russie avance. Les Jeux olympiques seront, à n'en point douter, une réussite et l'Occident qui pensait dicter encore longtemps ses ordres n'a pas compris que la barycentre du monde lui a définitivement échappé. L'Occident a perdu son magistère moral dont on s'aperçoit avec le temps que c'était du vent. 

L'Occident en période d'abondance se permet le luxe d'être bon prince et de distribuer ça et là des leçons de démocratie qui, curieusement, s'appliquent de moins en moins chez lui avec toutes méthodes que la morale réprouve, de contrôler les foules, de pister les ADN pour mater en définitive les faibles. 

Le vrai combat est un combat planétaire pour la dignité de l'homme quelle que soit sa latitude et les rares journaux objectifs sont étouffés par une cacophonie des médias Main-Stream plus soucieux d'avoir une visibilité sociale qu'informer le citoyen honnêtement comme l'avait promis à titre d'exemple, un certain Hubert Beuve-Méry fondateur du journal Le Monde, il y a de cela soixante ans...

*Ecole Polytechnique enp-edu.dz
 

samedi, 15 février 2014

Vive Poutine, la bête noire des bien pensants!

article-0-1B019904000005DC-256_634x422.jpg

Vive Poutine, la bête noire des bien pensants

par Guillaume Faye

Ex: http://www.gfaye.com

Les critiques contre le régime de Vladimir Poutine sont connues : sous son règne, la Russie ne serait pas démocratique et deviendrait menaçante. Poutine serait une sorte de Néron, un nouvel Ivan le Terrible. Il pratiquerait le culte de la personnalité, il tiendrait l’immense pays grâce à ses réseaux, à la fois financiers, industriels et policiers (la théorie de la ”verticale du pouvoir ” et le réseau des siloviki), il serait corrompu et son pouvoir fort opprimerait les braves opposants démocrates, jetés en prison par une justice aux ordres ; la démocratie russe serait truquée, comme les élections, les homosexuels persécutés, les médias muselés et aux ordres, l’Ukraine en proie à un horrible chantage impérialiste et le tyran de Damas cajolé ; les Jeux olympiques d’hiver de Sotchi seraient un hymne indécent à la gloire du héros des Putin’s Girls.  Etc. Etc . N’en jetez plus.

Bref, Poutine est devenu le diable pour tous les milieux dirigeants et médiatiques occidentaux et le syndrome anti poutinien est partagé par la classe journalistique et tous les perroquets de l’idéologie dominante. Pour qui, comme moi, est coutumier de faire des conférences en Russie et d’y publier, ces accusations ont un côté surréaliste. J’ai beaucoup plus de liberté d’expression en Russie qu’en Europe occidentale et notamment en France. La censure, sournoise ou brutale, du ”politiquement correct” n’y existe pas. Et le ”poutinement incorrect” peut s’y exprimer.

Les bien-pensants, héritiers à 80 % d’une idéologie de gauche, devraient regarder la poutre qui est dans leurs yeux plutôt que la paille qui est dans celui du voisin. Ces descendant du gauchisme, aujourd’hui au pouvoir au sein de l’État PS  allié aux Verts et – souvent – au PC, sont les descendants d’une famille politique qui a soutenu les pires dictatures totalitaires criminelles, du communisme soviétique au régime maoïste, en passant par les Khmers rouges et l’Albanie communiste. Et aujourd’hui ils vouent aux gémonies le régime « antidémocratique » de la Russie  de Poutine.  Ce sont  de piètres donneurs de leçons.

La France sous l’État PS est-elle ”démocratique”, alors que le parti pseudo-écologiste EELV (faux nez du gauchisme trotskiste), qui représente 2,31 % des voix,  impose, en lobby minoritaire, des lois sociétales et des mesures énergétiques absurdes et rejetées par la majorité de l’opinion ? La France de l’État PS est-elle démocratique quant elle instaure une politique judiciaire laxiste, source d’explosion de la criminalité, quand elle ouvre toutes les vannes à l’immigration incontrôlée, quand elle naturalise et régularise à tout va, quand elle élabore des batteries de dispositions destructrices de l’identité nationale, quand elle entérine le règne de corporations syndicales minoritaires et grassement subventionnées, quand elle obéit aux lobbies communautaristes ?  De l’Éducation nationale à la politique pénale, en passant par la politique familiale, fiscale ou migratoire, ce pays est-il démocratique quand les orientations suivies sont contraires aux souhaits de 60%  de la population, du pays réel ? Il faut dire que la droite au pouvoir avant l’État PS avait, de manière plus atténuée, pratiqué exactement la même stratégie anti-populaire.

Et quand on parle du muselage, de la censure et du contrôle des médias par le régime de Poutine (affirmation très largement exagérée), on oublie de préciser qu’en France, les chaines de TV, les radios, la grande presse, les grands sites Internet sont à 90% aux mains de l’idéologie et des réseaux de l’oligocratie et de sa pensée unique. Le soft-totalitarisme, c’est chez  nous qu’il sévit.   

C’est cela, la démocratie française, dispensatrice de morale à la Russie de Poutine ? Poutine à trois fois plus d’opinions favorables dans son peuple que M. Hollande dans le sien. Nous sommes victimes en Occident d’une désinformation globale sur la Russie de Poutine. Alors, il faut cesser de taper sur celui dont la politique est approuvée par une très large majorité de l’opinion russe : c’est-à-dire l’opinion populaire, pas celle des élites occidentalisées ou d’une certaine bourgeoisie de Moscou et Saint-Pétersbourg. Mais la gauche bien-pensante ne supporte pas l’opinion de la majorité du peuple – surtout du petit peuple qu’elle méprise comme inculte – et elle nomme « populisme » toute politique qui en tient compte, en l’assimilant au fascisme.  

En réalité, les véritables raisons de la haine envers Poutine de la part de l’idéologie dominante (à distinguer de l’opinion populaire majoritaire) ne proviennent absolument pas de ce que son régime serait ”antidémocratique” (car la gauche s’est toujours moqué de la démocratie) mais de ses orientations qui choquent l’oligocratie et l’intelligentsia médiatique. Les deux éléments principaux du Poutine bashing  sont  :  

1) Poutine a décidé de refaire de la Russie une grande puissance et de lui redonner une force et un prestige international. Cela heurte les sentiments d’une certaine russophobie occidentale. La gauche française bien-pensante s’allie en cela avec  Washington. Collusion.  On relance le mythe de l’ ”impérialisme russe”.  On déteste une Russie puissante et animée par le patriotisme dans les milieux de l’Union européenne (on pourrait parler de l’Union anti européenne) qui sont soumis, hélas,  à la géostratégie américaine. S’ajoute à cela le soutien de la Russie  au pouvoir syrien, un sujet qui  mériterait un autre article.

2) Poutine développe en Russie les notions de patriotisme, de regain de la natalité autochtone, de respect des valeurs  traditionnelles du peuple russe, d’enracinement, d’arrêt de l’immigration incontrôlée, de coopération avec l’Église orthodoxe. Tout cela est profondément choquant pour l’oligocratie occidentale, parce que cela heurte de front son idéologie, ses passions et ses lubies. Poutine commet un péché capital en se démarquant du dogme du cosmopolitisme ; et en osant dire qu’il veut lutter contre la décadence des mœurs et affirmer l’identité russe ancestrale, il s’expose en affreux tyran. Poutine ne serait-il pas complice des idées fascistes de la Manif  pour tous ?        

À ce propos, la loi votée par la Douma contre la propagande envers les pratiques homosexuelles, et contre l’adoption d’enfants russes  par des couples homos étrangers, comme l’hostilité  du pouvoir russe envers la Gay Pride et le mariage homo ont été interprétées par les idéologues occidentaux comme des monstruosités. Alors qu’il s’agit de simple bon sens et de positions suivies par 80% des pays du monde. L’arrestation et l’incarcération des Pussy Riots  profanatrices de la cathédrale du Saint-Sauveur (et depuis libérées, ce qui révèle une faiblesse du pouvoir) ont aussi été présentées comme des pratiques scandaleuses, dignes de l’ancien goulag. On nage en plein délire.  

Donc, la diabolisation de Poutine repose sur ces deux éléments et non pas sur le fait qu’il serait à la tête d’un régime oppresseur des libertés. Cette hypocrisie antirusse des sphères dirigeantes occidentales est démontrée par l’extrême tolérance envers les régimes des monarchies du Golfe et envers le pouvoir chinois qui sont, eux, de véritables dictatures. Il y a dans le monde, en Asie, en Afrique, en Amérique latine, de multiples régimes autrement plus ”antidémocratiques” que la Russie. Silence. On préfère concentrer le tir sur Poutine. Parce que Poutine a des idées qui dérangent, des valeurs qui choquent les bien-pensants. Parler de Poutine comme d’un  tyran est très snob dans les salons bobos parisiens, où l’image compte plus que la réalité.

En réalité, qu’est donc le régime actuel russe ? Certes, c’est un pouvoir fort. Mais il est impossible de faire autrement dans l’immense Fédération de Russie. C’est son histoire millénaire. Un système entamé par la corruption ? Certes, mais pas plus qu’ailleurs et souvent moins qu’ailleurs dans le monde. Un pays privé de libertés ? Comparez avec l’Union soviétique et vous aurez la réponse. Depuis que Poutine est au pouvoir, depuis l’an 2000, la Russie s’est redressée économiquement et reprend sa place comme grande puissance ; la pauvreté a reculé et le PIB par habitant nettement progressé. Bien sûr, d’énormes problèmes demeurent que je n’ai pas le temps ici d’énumérer. Tout n’est pas rose. Mais où les choses sont-elles roses ? On voudrait que la Russie devienne une Suisse géante ?

L’intérêt de l’Europe, comme je l’ai toujours dit, c’est l’axe d’alliance avec la Russie, qui partage avec nous la même civilisation dans les profondeurs, le même socle ethno-culturel, le même ensemble historique. Ce qui gêne au fond, profondément, les anti-poutiniens, de manière maladive, c’est que Poutine défend, de manière assez tranquille, des idées d’identité et de puissance, de tradition et d’innovation, qu’il se méfie de l’islamisme (et de l’islam) comme de la peste, qu’il est très défavorable à l’immigration, qu’il est nataliste et familialiste et qu’il considère nombre de valeurs ”sociétales” de l’Occident comme des anti-valeurs nihilistes. Nauséabond et inadmissible  pour les prêtres de la pensée dominante.

L’ex-KGB Poutine, rebaptisé homme de droite voire d’extrême-droite, perturbe le logiciel plein de bugs de l’intelligentsia gauchiste au pouvoir. Poutine se met aussi en valeur  comme un athlète, un chéri des filles (grand bien lui fasse), ce qui suscite la jalousie de dirigeants occidentaux qui détestent toute allusion à la virilité.  Poutine joue habilement de son image virile, en direction des Russes. Ce qui, évidemment, suscite la colère des idéologues occidentaux pour lesquels la ”virilité blanche” est le péché suprême.

Vive Poutine, donc, et vive la Russie. 

vendredi, 14 février 2014

Sexpolitik gegen Rußland und den Vatikan

femen-goutteor.jpg

Sexpolitik gegen Rußland und den Vatikan

Martin Lichtmesz

Ex: http://www.sezession.de

[1]„Kindesmißbrauch: UN-Experten kritisieren Vatikan scharf“ [2] lautet die zur Zeit von den Flaggschiffen bis zu den Provinzkanus verbreitete Schlagzeile, natürlich aus der Schmiede „unserer“ Prawda, der allgegenwärtigen dpa. Dabei dient der „Kindesmißbrauch“, den die Medien seit Jahren systematisch mit der Kirche in Verbindung bringen,  vor allem als propagandistisch wohlfeiles Brecheisen, um den Vatikan politisch aufzuknacken.trans Sexpolitik gegen Rußland und den Vatikan

Der hängt nämlich immer noch nicht gänzlich an der Leine des „New World Order“ und des egalitären Globalismus. Das entsprechende Dokument [3] läßt kaum Zweifel daran, daß das „Kindeswohl“ hier in erster Linie als Vorwand dient, um die römische Kirche unter die politische und ideologische Kontrolle der UNO zu bringen. Das Mittel ist die moralische Erpressung: so wird der Widerstand [4] des Heiligen Stuhls gegen die Forderungen auf Massenportalen wie web.de als „Täterschutz“ [5] denunziert, ganz dem Wortlaut und der Wertung des UN-Gremiums folgend.

Was sich mit so einem Apparat wohl alles anstellen läßt:

The Committee recommends that the Holy See develop and implement a comprehensive and systematic mechanism of data collection, analysis, monitoring and impact assessment on all the areas covered by the Protocol. The data should be disaggregated, inter alia, by sex, age, national and ethnic origin, geographical location, indigenous status and socio-economic status, with particular attention to children in the most vulnerable situations, and include information about the follow-up given to these cases (…) the Committee encourages the Holy See to strengthen international cooperation through multilateral, regional and bilateral arrangements, by strengthening procedures for and mechanisms to coordinate with law enforcement authorities and improve prevention, detection, investigation, prosecution and punishment of those responsible for any of the offences covered under the Optional Protocol.

Ein weiteres langfristiges Ziel scheint zu sein, die von der Kirche vertretene Sexualmoral zu brechen [6] (wobei ich ja gespannt wäre, wieviele Fälle von Kindesmißbrauch in ihren Reihen auf das Konto von homosexuell-päderastischen Klerikern gehen, und inwiefern sich diese mit der „Schwulen-Lobby“ im Vatikan überschneiden, deren Existenz letztes Jahr von Papst Franziskus bestätigt wurde). Die Welt [7]schreibt:

«Der Heilige Stuhl hat den Ruf der Kirche und den Schutz der Täter immer wieder über die Interessen der betroffenen Kinder gestellt», sagte die Vorsitzende des UN-Ausschusses für die Rechte des Kindes, Kirsten Sandberg, in Genf. Zugleich bemängelte das Gremium die Haltung des Vatikans zur Homosexualität und zur Abtreibung.

(Sandberg ist übrigens über das „Europäische Hochschulinstitut“ auch in das EU-Netzwerk eingebunden, was nicht sonderlich überraschend ist.)

Das UN-Gremium sieht auch die Haltung des Vatikans zur Homosexualität und zur Abtreibung kritisch. Frühere Äußerungen der Kirche zur Homosexualität hätten zur Stigmatisierung und zur Gewalt gegen homosexuelle Jugendliche beigetragen, sagte Sandberg.

Die Kirche unter dem Diktat der „Zivilgesellschaft“, ein weiterer Schritt in die Neue Weltordnung! Dabei ist wohl gerade diese Gesellschaft am wenigsten berufen, dem Vatikan ihre Sexualmoral zu diktieren. Hier sind wohlgemerkt dieselben politischen Kräfte, Ideologien und Tendenzen am Werk, die gleichzeitig beabsichtigen, Schulkinder ab einem frühen Alter einem übertriebenen und auf Paraphilien konzentrierten Sexualunterricht auszusetzen. Diese Art von Kindesmißbrauch ist gemäß der Moral, die durchgesetzt werden soll, offenbar zulässig.

Klonovsky says: [8]

Aber der unterleibszentrierte Spaß hört auf, wo Kinder ins Spiel kommen. In Baden-Württemberg will das regierende rotgrüne Ressentiment tatsächlich die sogepredigte „sexuelle Vielfalt“ als neue Norm (nicht Normalität) gegen die bislang waltende, diskriminierende Heteronormativität und Familientraditionalität bis in die Unterstufenlehrpläne hinein durchsetzen, auf dass die Kleinen lernen, wer wen im Dienste von Aufklärung, Chancengleichheit und Selbstverwirklichung an welchen Stellen lecken muss, wogegen sich jetzt der Widerstand wackerer Württemberger mehr als nur regt, weil es ja ihre durchweg minderjährigen und überwiegend im präsexuellen Alter stehenden Kinder sind, die in diese Gegenwelt gedanklich hinabsteigen und dort die Freakshows und Darkrooms durchwandern sollen, ohne wenigstens nach Beatrice zu suchen, und ihr Einfühlungsvermögen in die Praktiken von LSBTTI-Menschen am Ende gar noch benotet wird.

Die Sexfront als politisches Druckmittel ist zur Zeit auffällig aktiv. Die von den Medien gehätschelten Tittendummies von „Femen“ – ohne jeden Zweifel eine gezielt eingesetzte, „kontrollierte Opposition“, wenn überhaupt eine „Opposition“ – hüpfen von Köln bis Madrid halbnackt vor diversen kirchlichen Würdenträgern herum, um sie ins Lächerliche zu ziehen und um gegen angebliche „Frauenunterdrückung“ für Abtreibung, ihre Muschi oder was weiß ich was zu demonstrieren.

Damit unterstützen die vermeintlich subkulturellen, in Wirklichkeit völlig mainstreamkonformen „Femen“ den Kulturkampf der herrschenden Klassen, der als eine „Revolution von oben“ geführt wird, gegen den Willen einer nichtsdestotrotz eher passiven Mehrheit (allein in Frankreich scheint es noch wirksamen Widerstand [9]dagegen zu geben).

Daß hier besonders emsige Unterstützung aus der, wie man nicht vergessen sollte, Heimatpartei der politisierenden Pädophilen und Berufsschwulen kommt, ist nicht verwunderlich. Das EU-Parlament fördert offen Programme [10]wie jenes der österreichischen Grünen-Abgeordneten Ulrike Lunacek [11], die der Jagd nach der aktuellen Haupthexe „Homophobie“ gewidmet sind.

Dabei geht es natürlich ein weiteres Mal um die Durchsetzung der „Homo-Ehe“, die Demontage der bürgerlichen Ehe und Familie  und die Installierung einer Art Rosa Gestapo:

Darin werden die EU-Kommission und die Mitgliedsstaaten aufgefordert, Beleidigungen gegen Homo- und Transsexuelle als Haßkriminalität zu verfolgen und zu bestrafen.

Auch verlangt der Plan die europaweite Anerkennung von Personenstandsurkunden. Somit müßten auch EU-Staaten, die selbst keine gleichgeschlechtlichen Ehen erlauben, solche Verbindungen anerkennen, die in anderen Mitgliedsstaaten geschlossen wurden. Darüber hinaus fordert der Bericht entsprechende Schulungen für Polizisten, Strafverfolger und Journalisten, damit diese besser in der Lage wären, „angemessen“ mit dem Thema Homo- und Transsexualität umzugehen.

„Homophobie wird in Europa nicht mehr länger geduldet“, freute sich Lunacek nach der Abstimmung. Nun müsse die EU-Kommission mit einer „Roadmap gegen Homophobie“ ein eindeutiges Zeichen gegen die „alltägliche Verachtung europäischer Werte“ setzen. „Homophobe Gesetze wie homophobe Praxis sind inakzeptabel und dürfen nirgendwo in der Europäischen Union mehr geduldet werden“, forderte Lunacek.

Die Verve, mit der hier ein absurder, quasi-religiöser Kult um eine Minderheit getrieben wird und ihre Exponate zu höheren, unantastbaren Lebewesen und beispielhaften Vorbildfiguren geadelt werden, hat letzten Endes mit realen Schwulen und Lesben kaum etwas zu tun. In Deutschland machen sie kaum 1-2% des Bevölkerungsanteils aus. Der Aufwand wäre in jeder Hinsicht disproportional, wenn er nicht in Wirklichkeit auf ganz andere Dinge zielen würde.

Nochmal Klonovsky [8]:

Die LSBTTI-Propaganda ist nichts weniger als Minderheitenschutz; es handelt sich im Gegenteil um eine der inzwischen zahlreichen quasi molekularen Bürgerkriegserklärungen an die Mehrheit, was diese Mehrheit endlich begreifen sollte, statt sich in falsch verstandener Toleranz an die Pranger der Intoleranten zerren zu lassen. Deren Taktik ist ja stets dieselbe, ob nun bei den geforderten Homosexuellen-Selbstbloßstellungen im Fußball oder der Durchsexung diverser Unterrichtsfächer im Ländle: Die Mehrheit wird mit Zumutungen behelligt, ein paar Trolle reagieren über, ihre Äußerungen werden in den Medien wie Skalpe präsentiert und mit geheuchelter Erschütterung beplärrt, denn sie sollen beweisen, dass die Homo-, Trans-, Xeno-, Gyno- und weiß der Geier welche weitere Phobie aus der sogebellten Mitte der Gesellschaft kommen, auf dass munter weiter die aus der geschmähten Gesellschaftsmitte sprudelnden Steuergelder in die Taschen derer fließen mögen, die sie beschimpfen, bekämpfen, ihnen ihre devianten sexuellen Gepflogenheiten präsentieren, und das alles im Namen der Toleranz. Das Perpetuum mobile existiert also doch!

Die „Homophobie“ ist gerade dabei, den „Rassismus“ als Chiffre für das globale Böse schlechthin abzulösen, und wie dieser ist sie weitgehend ein Phantom. Hier mischen sich wieder einmal diffuse Heilserwartungen und Bekenntnisekstasen mit politischem Kalkül. Am auffälligsten zeigt sich dies natürlich in den Kampagnen gegen Putins Rußland und den offenbar unmittelbar bevorstehenden russischen Homocaust. Auch hier scheint sich die gesamte politische Klasse des Westens über die weltbewegende Dringlichkeit der Agenda einig zu sein, sekundiert von Bataillonen von Pop-, Sport-, Film- und Fernsehstars.

Unlängst verkündete sogar der als „konservativ“ und „rechts“ geltende Fox-News-Moderator Glenn Beck, eine ganz besonders niedrige Lebensform im US-amerikanischen Medienzoo, er stünde firm Seite an Seite mit der schwullesbischen Pressure Group GLAAD [12] gegen Rußlands „Hetero-Faschismus“. Mehr Beweise für die allgemeine Gleichschaltung und den metapolitischen Totaltriumph der kulturmarxistischen Agenda braucht man wohl nicht mehr.

Wenn es bezüglich Rußland wirklich nur um den „Heterofaschismus“ geht, dann frage ich mich, warum sich keine Socke über Länder wie Nigeria, Mauretanien, Somalia, Sudan, die Vereinigten Arabischen Emirate, Jemen, Iran, Afghanistan oder Saudi-Arabien aufregt, wo Homosexualität unter Todesstrafe steht. Überhaupt ist Rußland bei weitem nicht das schwulenfeindlichste Land auf der Welt: siehe hier. [13]

Der Weg der Homosexuellen-Politik von der einst legitimen Forderung nach Entkriminalisierung und Straffreiheit bis zur ihrer Rolle als zentrales goldenes Kalb einer gesellschaftsmessianischen „Toleranz“-Religion, die sich zunehmend ad absurdum führt, und zur Keule der Weltpolitik – das wird einmal, in ein paar hundert Jahren oder auch ein bißchen früher, ein spaßiger Stoff für zukünftige chinesische Historiker werden.

Übrigens, auch Goldman-Sachs-CEO Lloyd Blankfein setzt sich aktiv für „gay marriage“ ein: das sei gut fürs Business. [14] Was habt ihr homophoben Verschwörungstheoretiker eigentlich alle gegen den Laden??? [15]

Article printed from Sezession im Netz: http://www.sezession.de

URL to article: http://www.sezession.de/43338/sexpolitik-gegen-russland-und-den-vatikan.html

URLs in this post:

[1] Image: http://www.sezession.de/43338/sexpolitik-gegen-russland-und-den-vatikan.html/totallygayworldorder

[2] „Kindesmißbrauch: UN-Experten kritisieren Vatikan scharf“: https://www.google.at/search?q=Kindesmi%C3%9Fbrauch:+UN-Experten+kritisieren+Vatikan+scharf&ie=utf-8&oe=utf-8&rls=org.mozilla:de:official&client=firefox-a&gws_rd=cr&ei=VvnyUs6pM4mLtAaT-oDQAQ

[3] entsprechende Dokument: http://tbinternet.ohchr.org/Treaties/CRC-OP-SC/Shared%20Documents/VAT/CRC_C_OPSC_VAT_CO_1_16307_E.pdf

[4] Widerstand: http://press.vatican.va/content/salastampa/de/bollettino/pubblico/2014/02/05/0087/00183.html

[5] „Täterschutz“: http://www.google.at/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=2&cad=rja&ved=0CDQQFjAB&url=http%3A%2F%2Fweb.de%2Fmagazine%2Fnachrichten%2Fausland%2F18589404-taeterschutz-kindeswohl.html&ei=wfHyUqvJOcGKtAbf5IDABw&usg=AFQjCNERChSn3q97dc8-0CdmKf2L6yBjyw&bvm=bv.60799247,d.Yms

[6] Ein weiteres langfristiges Ziel scheint zu sein, die von der Kirche vertretene Sexualmoral zu brechen: http://www.katholisches.info/2014/02/06/un-kinderrechtskomitee-wie-sich-die-kirche-aendern-sollte-abtreibung-homo-ehe-gender-ideologie/

[7] Welt : http://www.welt.de/newsticker/dpa_nt/infoline_nt/brennpunkte_nt/article124556999/UN-Experten-kritisieren-Vatikan-scharf.html

[8] Klonovsky says: : http://www.michael-klonovsky.de/acta-diurna

[9] wirksamen Widerstand : http://www.pi-news.net/2014/02/frankreich-stoppt-neues-familiengesetz/

[10] EU-Parlament fördert offen Programme : http://http://jungefreiheit.de/politik/ausland/2014/eu-parlament-segnet-lunacek-bericht-ab/

[11] Ulrike Lunacek: http://www.katholisches.info/2014/02/05/homo-lobby-feiert-lunacek-bericht-wer-aber-ist-ulrike-lunacek/

[12] er stünde firm Seite an Seite mit der schwullesbischen Pressure Group GLAAD: http://www.huffingtonpost.com/2014/01/02/glenn-beck-russia_n_4531744.html

[13] siehe hier.: http://25.media.tumblr.com/ddceeb5c4307f49c73615856e5850887/tumblr_n0csf37rtn1rey6pgo1_500.jpg

[14] das sei gut fürs Business.: http://www.cbsnews.com/news/goldman-sachs-ceo-lloyd-blankfein-same-sex-marriage-support-a-business-issue/

[15] habt ihr homophoben Verschwörungstheoretiker eigentlich alle gegen den Laden???: http://ef-magazin.de/2014/02/03/4922-goldman-faz-was-habt-ihr-bloss-gegen-gottspielerei

[16] : http://

[17] : http://www.spiegel.de/wirtschaft/soziales/bierbrauer-affaere-die-wichtigsten-fakten-ueber-das-preiskartell-a-943254.html

[18] : http://www.youtube.com/watch?v=Xuz94ZIPfJk

[19] : http://www.welt.de/vermischtes/article114966836/Barbusige-stuerzte-sich-auf-Europaabgeordneten-Brok.html

[20] : http://ef-magazin.de/2010/04/14/2006-aktuelle-nachricht--ueberraschende-wende-im-kinderschaender-skandal-ganz-neue-verbindungen-geraten-ins-visier

[21] : http://www.zombietime.com/...

[22] : http://ernstfall.org

[23] : http://pius.info/archiv-news/892-kirchenkrise/8611-neue-familienpastoral-der-deutschen-bischoefe

00:05 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : femens, russie, vatican | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

dimanche, 09 février 2014

Réflexions sur le péril démographique musulman russe

TATARSTAN2.JPG

Alexandre Latsa:

Réflexions sur le péril démographique musulman russe

Ex: http://french.ruvr.ru

Nombre de commentateurs souvent proche de certains milieux d’extrême droite européens ou néoconservateurs américains mettent en avant comme faiblesse fatale pour la Russie le fait que le pays devrait rapidement devenir un Etat majoritairement musulman. Sa population comprendrait déjà de 13 % à 15 % de musulmans (soit 19 à 22 millions de personnes) et ce nombre devrait rapidement grossir puisque, toujours selon ces experts américains principalement, les femmes du Caucase musulman auraient 10 enfants !

Pour d’autres analystes journalistiques, la Russie comprendrait 30 à 40 millions de musulmans, soit jusqu’à 25 % de la population de Russie, condamnant de façon irréversible le pays à devenir un califat. Pour eux à l’horizon 2050 la Russie devrait se transformer en une sorte de Russabia, pendant russe de l’Eurabia de l’Ouest du continent.

Ces théories se sont brusquement développées lorsque durant les 2 ou3 dernières années sont apparues des vidéos sur les prières de rue de la communauté musulmane à Moscou qui selon certains sites laïcistes « submergeraient Moscou » comme Paris ou d’autres villes d’Europe.

En réalité il n’en est rien.

Ces prières ont lieu une fois par an dans la capitale de Russie et contrairement à la situation dans d’autres pays européens, elles sont organisées volontairement « par » les autorités municipales russes « pour » les croyants musulmans. La capitale de Russie comprend en effet quatre mosquées pour les quelques deux millions de musulmans que la ville connaît et dont la grande majorité sont issus d’Asie centrale mais travaillent dans la capitale. Il faut noter que les musulmans ne sont pas les seuls à être « mal logés » puisque selon Alexandre Boroda de la fédération des juifs de Russie, 500.000 juifs vivraient à Moscou alors que la ville ne comprendrait actuellement que quatre synagogues.

D’un point de vue des évolutions démographiques internes à la fédération de Russie, force est de constater que les chiffres et les faits vont aussi pour l’instant à l’encontre de ces prévisions catastrophistes.

photo_1310307585836-1-0.jpgLe recensement de 2002 annonçait le chiffre de 14,64 millions de musulmans en Russie soit un peu moins de 10 % de la population du pays à cette époque. Selon une analyse du Pew Research Center, un think-tank américain spécialisé sur les questions démographiques et sociales, on serait arrivé à 16,4 millions en 2010. Toujours selon ce think-tank, en 2030 on devrait arriver à 18,6 millions de musulmans en Russie (sur une population de plausiblement 150 millions soit 12 % de la population totale du pays) mais cela seulement si leur progression se maintient à 0,6 % / an selon Didier Chaudet. La population musulmane passerait donc de 9% de la totalité de la population du pays en 2002 à autour de 12 % en 2030.

Qu’en est-il des chiffres dont on dispose ?

Le district du Caucase du Nord qui représente 6,7 % de la population de Russie n’a « produit » (en 2013) « que » 8,7 % des naissances du pays, incluant les minorités russes présentes dans cette région. Les trois républiques les « moins russes» du grand Caucase Nord que sont la Tchétchénie, le Daghestan et l’Ingouchie (qui comprennent à elle trois moins de 3 % de Russes ethniques) ont connu à elle trois 98.801 naissances en 2013 (contre 99.909 en 2012 soit une baisse de 1,7 %) c’est à dire 5,5 % des naissances de toute la fédération de Russie, un taux presque identique à celui de 2006 comme on peut le constater ici.

L’ensemble de toutes les républiques musulmanes de Russie, du Caucase (Tchétchénie, Daguestan, Ingouchie, Adygué, Kabardino-Balkarie et Karatchaïévo-Tcherkessie) ainsi que de la Volga (Tatarstan et Bachokorstan) ont connu cette année 286.402 naissances pour 14.443.611 millions d’habitants, soit un total de 15 % du total des naissances du pays pour 13,2 % de la population de la fédération de Russie.

Il ne faut pas cependant pas oublier que nombre de ces républiques « musulmanes » ont en outre de fortes minorités russes (36 % au Bachokorstan, 33 % en Karatchaïévo-Tcherkessie, 30 % au Tatarstan, 25 % en Kabardino-Balkarie) voir une majorité russe comme c’est le cas en Adygué avec 63 % de russes.

Bien sûr, nombre de citoyens de ces républiques sont à Moscou et aussi de façon moindre à Saint-Pétersbourg, ce qui contrebalance un peu la tendance. Mais en même temps ce ne sont pas les minorités tatares ou caucasiennes moscovites (russifiées et urbanisées) qui ont dans leur intérêt de bâtir un nouveau califat ou de faire sécession bien au contraire.

En effet selon une étude de Gallup de 2007 49 % des Russes musulmans ne priaient jamais (66 % pour les jeunes générations), 46 % ne sauraient pas prononcer la profession de foi musulmane, 50 % boiraient de l'alcool et 27 % mangeraient du porc. Nulle surprise dés lors que selon les derniers sondages de 2013 « seulement » 7 % de la population se déclare musulmane (contre 4 % en 2002 et 6 % en 2007) pendant que 68% des sondés se déclarent eux orthodoxes contre 50 % en 2002.

Ce retour en religion des Russiens et des habitants de la Russie est sans doute l’une des principales raisons du renouveau démographique russe et de la hausse du nombre de naissances ces dernières années, avec la forte propagande d’Etat entamée en 2005 et évidemment la hausse continue de l’amélioration des conditions de vie, qui incluent l’obtention des primes à la naissance.

Par conséquent et à ce jour, une Russabia ne se profile vraisemblablement pas d’un point de vue démographique interne et sans une potentielle immigration extra-russienne soutenue comme cela pourrait cependant être le cas en provenance d’Asie centrale, comme abordé ici et . N

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur

L’Allemagne, la Russie et la crise ukrainienne

femme-politique-ukrainienne-L-5.jpeg

L’Allemagne, la Russie et la crise ukrainienne

Ex: http://www.dedefensa.org

La nouvelle équipe mise en place au ministère des affaires étrangères allemand présente une perspective très intéressante, essentiellement au moment où la crise ukrainienne prend des dimensions internationales importantes. En effet, c’est tout aussi essentiellement du point de vue des relations avec la Russie, et cela dans le cadre de la tension ukrainienne, qu’il faut considérer cette nouvelle équipe.

Nous parlons d’une “nouvelle équipe”, dans le contexte que nous proposons, parce qu’il faut parler, à côté du ministre Frank-Walter Steinmeier qui a été nommé en décembre 2013, de Gernot Erler, nouveau chef des relations avec la Russie et les pays de l’ex-URSS dans ce ministère (titre de sa fonction : “Coordinateur responsable de la Russie, de l’Asie centrale et des pays de l’Eastern Partnership”). Erler est entré en fonction jeudi dernier et a aussitôt exposé aux journalistes ses conceptions (voir EUObserver, le 31 janvier 2014)

• Les deux hommes sont des SPD, ce parti ayant réclamé pour lui ce grand ministère des affaires étrangères comme une des conditions de sa participation à la coalition avec Merkel. La politique russe de Frank-Walter Steinmeier est très spécifique, comme il l’a montré dans les quatre années (2005-2009) qu’il a passées à ce poste, dans la premier gouvernement Merkel, également de coalition. On peut dire qu’il s’agissait, pour l’essentiel, d’une poursuite discrète de la politique Schröder (toujours pour les relations avec la Russie), en même temps que l’affirmation de Steinmeier de son peu de goût pour les pratiques-Système du politically correct. Cet extrait de l’article de Wikipédia qui lui est consacré est significatif, y compris avec citation de la réaction d’un extraordinaire cynisme inconscient du New York Times accusant, en parfait mode inverti, Steinmeier d’un “extraordinaire cynisme” parce que ce ministre-là avait observé (en 2008) qu’il fallait, comme lui-même l’avait fait, “beaucoup de courage par les temps qui courent pour ne pas rencontrer le Dalaï-Lama” quand il passait à portée de rencontre... (Donc, selon notre interprétation, il n’y a rien pour ce cas qui soit nécessairement contre le Dalaï-Lama, – autre débat, – mais beaucoup, sinon tout, contre l’obligation-Système très active en 2008-2009, – JO de Pékin et la suite, – d’aller faire ses dévotions aux Dalaï-Lama. L’extraordinaire “cynisme inconscient du New York Times” est bien de faire la bête à cet égard, et de négliger l’évidence qui aurait du l’éclairer et qui l’a plutôt aveuglé. L’aveuglement est donc avéré et le cynisme trouillard et inconscient du NYT est bien là ; mais quoi, rien de nouveau à cet égard depuis que règne le Système.)

«Russian opposition activists celebrated when Steinmeier lost elections in 2009, signaling their discontent with Steinmeier. Oleg Orlov, head of the Memorial human rights group, said that Steinmeier had prolonged Schröder's policies on Russia and that Germany's policies were “extremely bad for civil society, democracy and the country as a whole”.

»In 2008, Steinmeier refused to meet Dalai Lama. Instead, Steinmeier issued the statement “it takes a lot of courage not to meet with the Dalai Lama these days”, which the New York Times described as “extraordinarily cynical” and accused of Steinmeier of prioritizing money over human rights.»

• Merkel accepta la nomination de Erler au côté de Steinmeier le 9 janvier. On notait alors qu’il s’agissait de la reconstitution de l’équipe Schröder pour l’établissement de relations privilégiées avec la Russie  : «Erler coordinated German-Russian relations in the foreign ministry at the time when Steinmeier was chief of staff to Chancellor Gerhard Schroeder. Together they secured the construction of a direct gas pipeline from Russia to Germany (Nord Stream) which bypassed Poland and the Baltic states, increasing their vulnerability to Moscow gas politicking.» (EUObserver, le 10 janvier 2014.)

• Dans le texte déjà référencé (EUObserver, le 31 janvier 2014), on a donc une excellente présentation des idées et des conceptions qui vont présider à la nouvelle équipe du ministère des affaires étrangères allemand vis-à-vis de la Russie et au moment où la crise ukrainienne place les relations avec la Russie au premier plan. Les déclarations de Erler sont d’autant plus significatives que son poste a pris l’ampleur qu’on a vue, alors qu’il était auparavant réservé aux seules relations de l’Allemagne avec la Russie. (Cela servit à son prédécesseur, Andreas Schockenhoff, pour en faire une tribune d’accusation constante de la situation des droits de l’homme et de la démocratie en Russie, sorte de base d’“agression douce” contre la Russie caractérisant alors pour une bonne part la temporairement “nouvelle” politique russe de l’Allemagne [voir le 8 avril 2013]. On mesure d’autant mieux le changement qu’apporte l’équipe Steinmeier-Erler.)

«The EU was wrong not to have analysed possible conflicts with Russia before offering the so-called Eastern Partnership to countries like Ukraine, Gernot Erler, Germany's new chief of relations with Russia and the eastern neighbourhood told journalists in Berlin on Thursday (30 January). [...]

»[Erler] said his name was floated to act as a mediator in Ukraine, where pro-EU protests in Kiev recently turned violent. But in the meantime, EU neighbourhood commissioner Stefan Fuele and EU foreign policy chief Catherine Ashton have taken on the task. “It is best for Germany not to seek a special role in Ukraine but rather to stick to the common European position and support the EU mediation efforts,” Erler said. [...]

»...Erler said the number one priority is to stop the violence. He said the second priority is to quickly create a functional government because “Ukraine is on the brink of bankruptcy, which would have immense consequences also for Europe.” But, looking further down the line, he said the EU must reconsider its Eastern Partnership and why the Ukraine fiasco arose. [...]

»“I am surprised that experts have been called to look into it only now – if there is a conflict between a Russian Customs Union and the Eastern Partneship. We need a solution as quickly as possible, because this is not only about Ukraine. Moldova and Georgia have finished the negotiations and want to sign the agreement this summer. How will Russia act if that happens?” Erler asked. “We have to ensure there is no tension between the Eastern Partnership and the Russian Customs Union,” he noted.

»He added that trade is just one element of concern from the Russian side, but did not elaborate on the point. But he said that if countries like Ukraine, Georgia and Moldova enter a “deep free trade agreement” with the EU, as currently envisaged by the Eastern Partnership, Moscow fears that these markets will be flooded with cheap Western products, which would undermine Russian exports. “I can understand this concern. I don't know what the solution will look like, but it seems possible and this is currently being assessed by experts,” he noted.»

On comprend évidemment l’intérêt que nous portons à cette nouvelle équipe de politique étrangère de l’Allemagne. Le terme “équipe” lui-même, au lieu de désigner le seul nouveau ministre, suffit à définir la cause de notre intérêt, puisqu’à côté du ministre l’importance de son coordinateur pour les relations avec la Russie et son “extérieur proche” est évidente et significative. Les relations de l’Allemagne avec la Russie et avec l’Ukraine, et justement les deux relations suivies et coordonnées par un seul homme, ont aujourd’hui une importance absolument considérable alors que nous sommes au cœur de la crise ukrainienne. Avec l’équipe Steinmeier-Erler, l’Allemagne sera poussée à déployer une tendance politique qui ira contre toutes les tendances activistes du bloc BAO, que ce soit celle de l’UE et de ses principaux membres (sauf l’Allemagne dans ce cas, bien entendu), que ce soit celle des USA, que ce soit celle des divers centres d’agitation et de subversion qui nous sont bien connus depuis les “révolutions de couleur”.

Nous n’entendons certainement pas porter ici un jugement de type géopolitique, puisque, nous le répétons une fois de plus pour tenter d'en instruire ceux qui nous lisent qu’il s’agit bien de notre ligne de pensée invariable, notre jugement rejette absolument cette référence dans une époque qui est installée décisivement et irréversiblement dans l’ère psychopolitique. C’est dire que nous n’apprécions nullement la nouvelle équipe Steinmeier-Erler du ministère des affaires étrangères comme un outil offensif de type géopolitique, par exemple pour établir des relations de puissance avec la Russie, ou pour toute autre entreprise du même genre. Pour nous, l’Allemagne reste un pays privé d’une véritable politique étrangère, sans la dimension de sécurité souveraine qui fait une telle politique ; par conséquent, l’Allemagne n’est pas dans une voie géopolitique d’affirmation, dans quelque orientation qu’on la considère.

Mais ce qui semblait une immense faiblesse de l’Allemagne dans l’ère précédente est devenu d’une piètre importance aujourd’hui. Si l’Allemagne ne s’est pas haussée au niveau d’un grand acteur souverain, comme le craignent les géopoliticiens qui voient constamment ces derniers temps une résurgence de la puissance allemande, les autres (USA et France en premier) se sont tous abaissés à son niveau en dissolvant leurs principes d’action dans la course effrénée pour rencontrer les consignes-Système, et opérationnaliser ce que nous nommons la politique-Système, avec l'importance primordiale accordée à la communication au détriment complet de l'action. Dans ces conditions qui sont celles d’un abaissement général qui ne saurait surprendre dans le contexte général, d’une absence totale d’action politique structurante, d’une paralysie conceptuelle à cause des pressions du système de la communication, il se trouve que l’Allemagne telle qu’elle se découvre avec l’équipe Steinmeier-Erler est parfaitement placée ; elle se retrouve à l’aise dans le jeu ordonné par l’ère psychopolitique, où les événements hors du contrôle humain ont pris le pas sur les desseins géopolitiques et les politiques qui vont avec, au profit (?) d’un immense désordre lorsqu’il s’agit de cette même appréciation géopolitique faite du point de vue des acteurs humains ignorant que l’enjeu central est désormais autour du Système et de l’affrontement Système versus antiSystème. Dans le cas qui nous occupe, l’équipe Steinmeier-Erler ressuscite indirectement, par le biais des obligations de l'ère psychopolitique, la politique Schröder des années 2001-2005, qu’on a faussement qualifiée d’antiaméricaniste à cause de l’affaire irakienne, qui fut essentiellement déployée selon une volonté de stabilité, en Europe d’abord avec les bonnes relations avec la Russie, d’une façon plus générale dans le reste du monde avec le refus de Schröder d’appuyer l’invasion de l’Irak (plutôt qu’une opposition directe). Ce sont les centres divers de pensée paranoïaque de Washington et des milieux atlantistes (think tanks et NGO diverses, des neocons à Soros) qui firent de cette politique Schröder une affirmation antiaméricaniste.

(De ce point de vue, la politique Schröder épousait parfaitement la politique française de 2002-2003, lorsque l’équipe Chirac-de Villepin retrouva les principes gaulliens de partage par universalité du principe de souveraineté nationale, au nom duquel la France s’opposa à l’expédition irakienne des USA, – et, là aussi, nullement par antiaméricanisme d'humeur ou de circonstance. (L'antiaméricanisme est là, simplement parce que les USA sont un centre-Système complètement anti-principie.) Ainsi faut-il également séparer, du côté allemand, les perspectives ouvertes par l’équipe Steinmeier-Erler de la brouille actuelle Allemagne-USA dans la crise Snowden/NSA. Le deuxième cas concerne, du côté allemand, la souveraineté intérieure allemande qui n’a rien à voir avec une politique extérieure, souveraine ou pas. La crise Snowden/NSA ne dépend certainement pas, dans sa composante allemande, des affaires étrangères mais de l’ensemble de sécurité intérieure, – ministère de l’intérieur, services de sécurité allemands, etc., – et, bien entendu, de Merkel elle-même.)

Dans les circonstances présentes, avec le bouillonnement ukrainien, avec cette nouvelle équipe Steinmeier-Erler et l’éventuelle politique qu’elle sera conduite à proposer, – Merkel ayant sont mot à dire, naturellement, – l’aspect non-géopolitique de l’activité allemande s’insère parfaitement dans le contexte général pour agir comme une pression antiSystème brutale et inattendue au milieu de l’élan général antirusse (et pro-opposition en Ukraine) du bloc BAO. (Nous irions même jusqu’à avancer que la seule présence de l’équipe Steinmeier-Erler constitue en soi une telle affirmation de communication que, même sans la nécessité d’actes politiques affirmés et sensationnels, elle imposera sa marque dans les événements en cours, notamment la crise ukrainienne.)

Nous apprécions donc l’importance fondamentale de cette nouvelle structure de la politique étrangère allemande, surtout avec le rôle élargie donné à Erler par rapport à son prédécesseur, qui lui permet de traiter directement de l’affaire ukrainienne par rapport aux liens de l’Allemagne, et de l’UE, avec la Russie, comme un élément de trouble et de contradiction plus que comme un élément constructif. Ce trouble et cette contradiction sont introduits au cœur de la politique-Système qui ne peut être qu’antirusse, et pour les circonstances plus opérationnelles, comme un élément de trouble et de contradiction au cœur de l’action de l’UE et dans les relations intra-bloc BAO, entre l’UE et les USA. Cela ne se comptabilise nullement en termes de “victoire” ou de “défaite”, encore moins en termes de stabilisation, mais en termes d’accentuation de la lutte antiSystème contre un Système en mode de surpuissance, et par conséquent en termes d’accentuation de la dynamique-Système définie par l’équation surpuissance-autodestruction, avec l’accentuation de la dynamique de surpuissance alimentant sa propre transmutation en autodestruction.

samedi, 08 février 2014

Rangoon Realpolitik: Russia, India courting Myanmar

 Rangoon Realpolitik: Russia, India courting Myanmar

Myanmar Army Commander Gen Min Aung Hlaing on a visit to Delhi in 2012. Source: AP

A mini version of the Great Game is being played out in Asia – and the prize is Myanmar, strategically overlooking the main shipping channel that connects the Indian and Pacific Oceans. Long boycotted and forgotten by much of the world, the Buddhist country’s military junta – perhaps unwillingly – had developed strong military and commercial ties with China and Pakistan.

Part of the blame for Myanmar tilting towards China and Pakistan goes to next-door neighbour India. Showing a complete lack of realpolitik, New Delhi had shunned the Myanmarese military rulers while openly supporting the opposition leader Aung San Suu Kyi.

The friendless junta opted for 'friends' who were available. At one time, Myanmar used to refer to China as “paukphaw” – the Myanmarese word for sibling. The strategic and military relationship between the two resulted in Chinese fighter jets, tanks and missiles pouring into Myanmar. Military advisors soon followed and soon the army, air force and navy were being trained by Chinese officers.

In return China got access to Myanmar ports, offering Beijing with strategic influence in the Bay of Bengal, in the Indian Ocean region and Southeast Asia. Worryingly for India, China built a massive intelligence gathering network on Great Coco Island. Located just 18 km from India’s Andaman & Nicobar Islands, it allows China to monitor India's military activities, including missile tests, in the area.

Pakistan followed in China’s wake. In 2001, three Pakistan Navy vessels - a submarine, tanker and destroyer - visited Yangon Port. This was an unprecedented development because until then Myanmar had maintained it would not permit foreign navies to visit the country.

Enter Moscow

Despite deep defence ties the Myanmarese were loath to buy their insurance policy from just two countries – especially when one of them was a known international outcaste. Myanmar had never quite forgotten that in 1963 Moscow had provided the newly installed military government with three helicopters. Russia, having lost ground in its former strongholds such as Iraq, Libya and Syria, also saw an opening into a growing market.

In 2009 Moscow cracked that market, selling the Myanmar Air Force 20 MiG-29s in a $570 million deal, edging out the Chinese who had offered their knockoff fighters. Russia’s MiG Corp also pitched in, helping upgrade Myanmar's main military airstrip.

Russia also sold Myanmar Mi-35 attack helicopters, aircraft trainers, artillery guns, air defense systems, tanks, radars and communication equipment.

According to Wikileaks, Russian diplomats were able to connect with the secretive Myanmarese generals. “Russia has exceptional access in Naypyidaw (the capital), including to top military leaders; and [the Russian ambassador] has been the most outspoken defender of the regime’s policies, including its human rights record during sessions with visiting UN officials,” reads the leaked cable.

The Myanmarese generals were glad they had made the right buys. The cable shows Russian helicopter gunships were successfully deployed against Kachin rebels.

India’s reset

Alarmed by the Chinese military and intelligence gathering bases in Myanmar, India has taken a long-overdue policy u-turn. Indian military supplies are now trickling into the country. These include maritime patrol aircraft, naval gunboats, 105 mm light artillery guns, mortars, grenade-launchers and rifles.

India has reported agreed to Myanmar’s request for assistance in building offshore patrol vehicles (OPVs). More importantly, it has green lighted a request to double the number of vacancies for training Myanmarese Navy officers and sailors from the current quota of 50. India will also train Myanmarese pilots to fly Russian-built Mi-35 helicopters.

According to The Diplomat, Myanmar is currently engaged in a competitive naval buildup with Bangladesh, particularly since the maritime standoff between their navies in 2008, which did not portray Myanmarese naval capabilities in a particularly good light. It is in this backdrop that Myanmar has asked for more from India – new radars, sensors and sonars for its naval frigates and corvettes.

In a sign that India is shedding its Gandhian reticence towards military exports, the Defence Research & Development Organisation’s hull-mounted sonar (HUMSA) – which is designed for small frigates, corvettes and OPVs – is being exported to the Myanmar Navy.

The sonars are also part of a larger pipeline of naval sensors being supplied to Myanmar, which has in the past included BEL-built RAWL-02 Mk III L-band 2D search radars and commercial grade navigation radars that are being sported by Myanmar Navy ships, reports The Diplomat. The primary offensive weapon of these ships is the Russian built Kh-35 Uran anti-ship missile.

While India would like to play a larger role in Myanmar, especially its democratisation process, the junta is in no hurry to travel that path. Instead they find the Vladimir Putin school of democracy more suited to the needs of a developing country that is reeling under separatist movements.

According to Asia Times, Myanmar appears to be looking elsewhere for inspiration and ideas. In July this year, a parliamentary delegation from Myanmar led by speaker Shwe Mann visited Russia as part of a "fact finding mission" on Russia's democracy model.

“Given their wariness of democracy in the first place and particularly one that is argumentative and noisy like that in neighboring India, Myanmar's rulers, who have often spoken in favor of a ‘disciplined democracy’ are looking to Russia for ideas….,” says the report.

Considering the state of democracy in India, you couldn’t fault the Myanmarese for looking elsewhere. As long as Myanmar is being weaned off both Beijing and Islamabad, New Delhi should count its blessings.

Related

mardi, 04 février 2014

Dostojevski: “het geheel hebben ze over het hoofd gezien”

Dostojevski

Houd altijd in gedachten, jongeman, zo viel vader Paisi zonder enige inleiding met de deur in huis, dat de wereldse wetenschap, die zich tot een grote kracht heeft verenigd, in het bijzonder in de afgelopen eeuw, alles heeft onderzocht waarvan in de heilige boeken wordt beweerd dat het uit de hemel komt, en na nietsontziende analyse van de geleerden dezer wereld is er van alles wat vroeger heilige was geen spaan meer over. Maar ze hebben alleen de delen onderzocht, het geheel hebben ze over het hoofd gezien, het is verwonderlijk hoe blind ze daarvoor waren. Terwijl het geheel toch even onwankelbaar voor hun ogen staat als vroeger en de poorten van de hel er geen vat op zullen krijgen. Heeft dat niet al negentien eeuwen standgehouden, en leeft het ook nu niet voort in de afzonderlijke bewegingen der zielen en in de bewegingen der volksmassa’s? Zelfs in de bewegingen der zielen van dezelven, van die alles verwoestende atheïsten leeft ze voort, even onwankelbaar als vroeger!

DOSTOJEVSKI, Fjodor, De broers Karamazov, Amsterdam: Uitgeverij G.A. van Oorschot, 2005, 209.

Ex: http://prachtigepjotr.wordpress.com

lundi, 03 février 2014

A. Chauprade: sur l'Ukraine


Ayméric Chauprade:

L'Ukraine, nouvelle étape dans la stratégie de domination américaine

par realpolitiktv