Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 28 septembre 2012

C’est toujours à l’Est que se lève le monde…

Russie+2006+324+Soleil.jpg

C’est toujours à l’Est que se lève le monde…

Entretien avec Gilles Arnaud

L’agence russe Itar-Tass a organisé, du 4 au 7 juillet 2012, un forum mondial rassemblant 213 médias de plus de cent pays à Moscou. Parmi les participants se trouvait une délégation de l’Agence2Presse, comprenant les trois directeurs exécutifs de la branche vidéo des Éditions d’Héligoland. À son retour de Russie, nous avons rencontré Gilles Arnaud.

Le Magazine national des Seniors : Vous avez participé au deuxième Sommet mondial des médias (W.M.S. en anglais) organisée par l’agence Itar-Tass à Moscou les 5, 6 et 7 juillet dernier. Quel était le thème de ce colloque ?

 

Gilles Arnaud : Le thème général était les « Médias globaux : défis du XXIe siècle ». En clair, les enjeux d’Internet dans l’information et la désinformation des masses, le rôle des journalistes et de l’État dans l’équilibre des pouvoirs. Les nouveaux médias comme les télévisions connectées, les réseaux sociaux… Il est évident que le métier traditionnel du journaliste a considérablement évolué avec l’urgence de l’information.

La nécessaire vérification de sources multiples peut passer à la trappe devant l’obligation du scoop

 

L.M.N.S. : Mais pourquoi est-ce une agence russe qui organise ce forum ?

 

G.A. : Sans doute parce que la Russie a été confrontée à une virulente campagne de désinformation lors de ses élections présidentielles. On a vu les médias occidentaux ne relayer que les informations et les témoignages de l’opposition, sans trop d’ailleurs se soucier de leur crédibilité. Ou assimiler le peuple russe à quelques centaines de manifestants urbains, dans un pays qui compte 140 millions d’habitants et est le plus étendu du monde. Ou trafiquer des photos pour illustrer des manifestations anti-Poutine pas assez importantes. Ou faire croire que les opposants à Vladimir Poutine ne sont qu’un seul bloc, alors que c’est un agglomérat de groupes aussi différents que des néo-nazis en allant aux L.G.T.B. (lesbiennes, gays, trans- et bisexuels). Aucun média occidental n’a informé ses lecteurs du rôle des blogueurs et des associations financées par les États-Unis dans ces manifestations de rue fort peu spontanées. Ce manque total d’objectivité et d’honnêteté a beaucoup choqué les Russes, car, qu’on le croit ou non, il y a de très nombreux médias d’opposition en Russie, et le réseau Internet est très bien développé. L’information est plus libre qu’en France.

 

L.M.N.S. : Votre délégation était importante ?

 

G.A. : L’Agence2Presse a dépêché sur place ses trois directeurs opérationnels, et nous nous étions attachés les services de trois interprètes.

 

L.M.N.S. : Quels étaient les autres médias français présents à ce sommet ?

 

G.A. : (Rires !) En fait il y avait huit Français accrédités à ce sommet : les trois directeurs de l’Agence2Presse, leurs trois interprètes… et les deux dirigeants d’Havas dont Jacques Séguéla. C’est-à-dire qu’à part une agence de presse de réinformation et un publiciste manipulateur d’opinions ayant travaillé pour Mitterrand et Sarközy, il n’y avait aucun media français. Cela reflète l’état désastreux de la presse française. À n’en pas douter, les raisons de cette absence remarquée sont d’ordre idéologique. Elle reflète bien le profond mépris affiché par la caste médiatique occidentale. Seulement, ce que cette caste n’a pas encore compris, c’est que le monde continue de tourner sans elle, et que les « petits » d’autrefois ont remplacé l’admiration certaine qu’ils portaient aux grands médias occidentaux par une méfiance et un rejet qui scelle la fin d’une hégémonie aussi prétentieuse qu’obsolète. L’intervention du Ministre des médias du Congo-Kinshasa a été, sur cette question, d’une remarquable actualité et faite dans un français qui a depuis longtemps déserté les salles de rédaction françaises!

 

L.M.N.S. : Et vous pourquoi avez-vous répondu favorablement à l’invitation d’Itar-Tass ?

 

G.A. : L’Agence2Presse est très présente aux côtés de la représentation consulaire russe en France, puisqu’elle a notamment diffusé en direct et en français l’investiture du Président Poutine le 7 mai 2012. Nous apprécions la liberté d’esprit et de ton qui caractérise les diplomates et les media russes. Nous avions assisté à un autre colloque médiatique organisée par des journalistes russes en mars dernier à Strasbourg. Nous étions là encore les seuls Français présents, et les interventions nous avaient marqué par leur franchise. La richesse des contacts noués à cette occasion nous a fait entrevoir le IIe W.M.S. comme une opportunité unique de rencontrer des confrères du monde entier.

 

L.M.N.S. : Croyez-vous qu’un tel sommet aurait pu se tenir en France ?

 

G.A. : Sur un plan purement technique, sans doute. Il n’y a pas de raisons valables pour affirmer l’inverse. Néanmoins, il est fort probable que la présence de certaines délégations aurait été mal vue ou à tout le moins déconsidérée chez nous. Pour aller plus loin, disons que la plupart des interventions des participants n’auraient pu s’exprimer de la même manière en France où un seul avis aurait prédominé. La pensée unique a encore de beaux jours devant elle. Lors du Congrès de Strasbourg, par exemple, suite à une intervention musclée de Alexandre Sevastianov (un polémiste et écrivain russe renommé), un technocrate de Bruxelles présent sur la tribune a déclaré : « Vous n’avez pas le droit de dire ça! »… Stupeur dans la salle. Mêmes ceux qui n’étaient pas d’accord avec Sevastianov ont protesté contre les propos du technocrate, en lui disant que s’il avait le droit de ne pas être d’accord, il ne pouvait interdire à quiconque de s’exprimer… Moscou a permis de laisser entendre de nombreuses réclamations contre la presse occidentale, son monopole mondial et sa supériorité souvent déplacée. Cela aurait été difficilement envisageable à Paris ou à Londres. Il n’y a plus de liberté de pensée ou de parole en Occident, c’est un fait.

 

L.M.N.S. : Avez-vous pu participer aux débats ?

 

G.A. : Nous y avions été invités par Itar-Tass, notamment pour exposer nos réalisations en matière de T.V. connectées. Nous avons pu exposer comment nous organisions techniquement et financièrement nos télés sur Internet, en illustrant nos propos avec T.V.NormanChannel, qui est un peu notre vitrine technologique. Et en fait cela a intéressé des pays comme l’Ossétie, soucieuse de développer une télévision professionnelle à moindre coût.

 

L.M.N.S. : Ne pensez-vous pas que ce genre de rencontres internationales soient plus des opérations de relations publiques d’envergure que de véritables sources de résolutions des problèmes mondiaux ?

 

G.A. : Oui et non. Il est clair que ce ne sont pas les grandes déclarations de principes prises lors de la plénière finale qui vont modifier sensiblement l’état de la presse dans le monde. Mais ce grand rendez-vous est indispensable pour prendre le pouls du « pays réel » de la presse mondiale, et de mesurer la volonté de résistance aux manipulations de masse. Il est plus facile de résister dans son coin, si l’on se sait en harmonie de pensée avec des centaines de médias dans le monde. Et il n’y a que ces « grand-messes » pour permettre ces rencontres. Non, ce colloque d’Itar-Tass est réellement de salubrité publique !

 

L.M.N.S. : Comment percevez-vous l’horizon médiatique après ces trois jours de congrès ?

 

G.A. : Il est clair qu’il existe des volontés de par le monde pour renverser l’uniformisation médiatique que l’on connaît actuellement et que tous sont demandeurs d’échanges d’informations, de reportages, et de relais à l’étranger. Dans notre volonté de créer une télévision nationale, nous sommes bien conscients qu’il nous faudra des partenaires à l’étranger. Nous ne serons pas en mesure d’envoyer des journalistes aux quatre coins du monde. Dès lors, ou l’on se contente de resservir la soupe frelatée des agences occidentales, où nous allons directement chercher l’information sur place, auprès des journaux, des télés, des agences de presse locales. Je ne sais pas pourquoi, mais je pense que même si la vérité n’est jamais toute entière du même côté, elle sera beaucoup plus proche de ces sources locales que présente dans les dépêches de l’A.F.P., de la B.B.C. ou de Reuters !

 

L.M.N.S. : Quels sont les contacts que vous avez pu nouer sur place alors ?

 

G.A. : Il y en a beaucoup et il est difficile de dresser une liste exhaustive. Disons que nous retiendrons particulièrement les échanges fructueux avec nos collègues d’Ossétie, de Roumanie, d’Indonésie et du Congo. De la même manière, nous avons pu conclure des accords de collaboration avec l’agence iranienne Mehr, et bien entendu avec Itar-Tass et la radio La Voix de la Russie.

 

L.M.N.S. : Pour vous quel a été l’événement marquant de ce sommet ?

 

G.A. : La passe d’armes entre le directeur de la B.B.C. qui demandait fort hypocritement une totale liberté de la presse dans les pays de l’« Axe du Mal » (Russie, Iran, Syrie, Venezuela, etc.) et la délégation iranienne en session plénière. Le responsable de l’agence Mehr a rappelé à cette occasion que le seul pays qui avait qualifié ses propres ressortissants de pillards lors de manifestations sociales en août 2011 tout en interdisant l’accès des quartiers à la presse, en censurant les réseaux sociaux, en désactivant les téléphones portables, était justement… le Royaume-Uni.

 

L.M.N.S. : Était-ce votre premier voyage en Russie ?

 

G.A. : C’était le deuxième en réalité pour l’Agence2Presse. Nous nous étions déjà rendus à Moscou en octobre 2011. C’est donc une ville que nous connaissions un peu, puisque nous y séjournons à chaque fois plusieurs semaines, et que nous avons retrouvée avec plaisir. Nous allons d’ailleurs y retourner tous les mois, dans le cadre d’une coopération avec Voix de la Russie. Et nous allons probablement aider le plus grand groupe universitaire privée de Russie à se doter d’une télévision interne en connexion avec ses différentes facultés, réparties sur onze oblasts (régions). C’est un beau projet, qui nous demandera sans doute de rester sur place quelques mois.

 

L.M.N.S. : Est-ce que la Russie que vous avez pu voir correspond à l’image qui est véhiculée dans la plupart des médias ?

 

G.A. : Nous n’avons peut-être pas encore une connaissance suffisante de la Russie pour nous permettre de donner un avis définitif, mais il est certain que la plupart des clichés que nous connaissons tous, à savoir une corruption endémique, un autoritarisme contraire à la démocratie, une opposition muselée, et bien d’autres, sont en grande partie faux. Nous avons au contraire pu prendre acte du fait que la presse et la liberté des médias en général était extrêmement dynamique, et ne semblait pas souffrir d’une quelconque censure. Lors de notre séjour, il y a eu d’importantes inondations dans le sud du pays, et les débats sur les causes de la catastrophe ont été lancés immédiatement et sans volonté de nier les éventuelles responsabilités humaines et étatiques. De plus, on sait sur un tout autre aspect que d’importantes mesures ont été prises et appliquées pour lutter contre la corruption quotidienne de certains agents de l’État qui avaient acquis de mauvaises habitudes. Personnellement, nous n’avons pas eu à subir d’éventuelles tracasseries administratives que d’aucuns colportent en affirmant qu’il s’agit d’une constante pour tout étranger venant en Russie.

 

L.M.N.S. : Avez-vous un regret ?

 

G.A. : Sur le congrès en lui-même et son organisation, aucun. Il faut vraiment saluer la réussite d’Itar-Tass et des bénévoles de l’Université de journalisme de Moscou qui ont rempli leur mission avec brio et disponibilité. Après, on éprouve toujours une certaine tristesse lorsque que de tels événements prennent fin, et qu’il faut rentrer au pays.

 

L.M.N.S. : Vous ne voulez plus travailler en France ?

 

G.A. : Si, bien sûr ! Nous avons toujours la volonté de créer cette télé nationale, qui serait la source de réinformation permettant à toutes les structures de notre famille de pensées de s’exprimer et de donner à leur combat une audience jamais atteinte jusqu’à présent. Mais nous sommes sans cesse confronter à la division et aux manques de financement. Nous supportons seuls le développement de ce pôle multimédia depuis quatre ans, sans aucune aide financière. C’est très lourd. Nous utilisons de la haute technologie, et devons suivre une veille technologique permanente. Il est vrai que travailler en Russie est plus facile. Quand la décision est prise, une fois le projet étudié et les relations humaines nouées, les fonds sont mis à disposition. On peut se consacrer à la mission, sans perdre son temps en ronds de jambe ou en mendiant la tranche suivante du financement.

 

L.M.N.S. : Vous conseillerez à nos lecteurs d’aller en Russie ?

 

G.A. : Bien sûr ! Moscou est la plus grande ville d’Europe, c’est la destination idéale d’un week-end. Personne ne peut oublier ses premiers pas sur la Place rouge ! Même ses stations de métro sont des musées. Le renouveau spirituel qui a accompagné les présidences Poutine est palpable dans tous ses monuments. Et puis il y a Saint-Pétersbourg, et toutes ces petites villes qui sont des joyaux d’architecture et d’histoire, comme Novgorod ou Voronej. Pour les plus sportifs, il y a aussi toutes les étendues de la Sibérie, ou la Carélie. Quand on est à Moscou, il ne faut pas oublier que la Russie s’étend encore 7000 km plus loin, à l’Est, vers Vladivostok. Il n’y aucune doute sur le fait que notre soleil se lève à l’Est et que nous n’en sommes qu’au réveil de ce géant.

 

Propos recueillis par Franck Le Dun.

 

Entretien d’abord paru dans Le Magazine national des Seniors, n° 16, juillet 2012, et mis en ligne sur le site d’Agence2Presse, le 24 juillet 2012.


Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

URL to article: http://www.europemaxima.com/?p=2655

 

jeudi, 27 septembre 2012

Het Russisch-Tsjetsjeens conflict en de internationale factoren

ethnic_map_of_Caucasus.jpg

Peter LOGGHE:
Het Russisch-Tsjetsjeens conflict en de internationale factoren
 
Ex: Nieuwsbrief Deltastichting nr 63 - September 2012
 
Waarom houdt Rusland zo hardnekkig vast aan het binnen de Russische grenzen houden van Tsjetsjenië?

Waarom, als men weet dat de bevolking van Tsjetsjenië met moeite die van het Brussels Hoofdstedelijk Gewest overtreft? En wat hebben de VS en islamisten aan gemeenschappelijke belangen in datzelfde Tsjetsjenië?

Even Tsjetsjenië situeren, want buiten het feit dat hier tussen 1994-1995 en 1999-2000 twee bloedige oorlogen tussen Rusland en Tsjetsjenië werden uitgevochten, is in Europa weinig over dit gebied gekend. Een blik op de geografische ligging en op de geschiedenis zal ons echter al een ruim inzicht in dit conflict verschaffen.

2002562315_1.jpgTsjetsjenië ligt in het noordelijke gedeelte van de Kaukasus, op de grens dus van de oude USSR en van het voormalige Russische rijk. Geprangd tussen Rusland en Turkije leven verschillende Kaukasische volkeren, waarvan sommigen een Indo-Europese taal spreken, en andere dan weer niet. Kalmoekië, Dagestan, Ossetië, Balkarië. En Tsjetsjenië. Aan de grens van Georgië, dat sinds de verkiezing van Saakashvili tot het westerse kamp behoort. In Tsjetsjenië vindt men belangrijke grond- en energiestoffen terug: petroleum, gas, enzovoort.
  
Er bestaat geen volk ter wereld dat zo aan de vrijheid vasthoudt als de Tsjetsjenen, zo blijkt uit de geschiedenis. Ze drinken vrijheid zoals ze moedermelk drinken, liet een Franse auteur zich ooit eens ontvallen.  Ook de Romein Pompeius moest dat (in 66 voor onze jaarrekening) tot zijn scha en schande ervaren. Keizer Justinianus probeerde – tevergeefs – het christendom in dit gebied in te voeren. Soefistische strekkingen binnen de soennitische islam – een eerder gematigde vorm dus – konden het gebied Tsjetsjenië wel islamiseren.

Vanaf de 16de eeuw begint de ‘Russische tijdperk’. Kleine groepen kozakken versmelten er met Kaukasische volkeren. In 1783 nemen de Russen het ganse Noord-Kaukasisch gebied onder controle en beginnen ze aan de bouw van vestingen onder andere in Tsjetsjenië (waarvan Grozny, in het Russisch “Verschrikkelijk”). De Tsjetsjenen laten dit niet zomaar gebeuren, en verschillende legendarische aanvoerders als sjeik Mansoer, Taimiev en vooral Sjamil trekken volksopstanden op gang.  Met de overgave van Sjamil in 1859 werd de russificatie pas echt een feit. Russische kolonisten bezetten voortaan de vruchtbare vlakten.

Net als zovele volkeren tijdens de Sovjettijd kregen ook de Tsjetsjenen een voorzichtig begin van autonomie in 1922, maar enkele jaren later was ook dat voorbij. Onder Stalin ging het helemaal fout en werden de landbouwgronden gedwongen gecollectiviseerd, wat tot de collaboratie met Duitsland leidde van een belangrijk deel van de bevolking. Begin 1944 werden ongeveer 500.000 Tsjetsjenen en andere Kaukasische volkeren gedeporteerd, en hieraan zou pas een einde komen in 1957. Tot in de jaren 90 van de vorige eeuw waren de Russen goed voor 30% van de bevolking in Tsjetsjenië.

Tsjetsjenië verklaarde zich op 2 november 1991, een maand voor de opheffing van de USSR, onafhankelijk en deze onafhankelijkheid werd in eerste instantie alleen erkend door de talibanstaat Afghanistan – niet toevallig zoals we zullen zien. Tsjetsjeense milities zouden zich in deze periode ernstig misdragen hebben en verschillende tienduizenden niet-Tsjetsjenen verlieten het land.  Islamitische bewegingen uit Jordanië, Saoedi-Arabië, Afghanistan en andere landen vonden de weg naar Grozny, de toon in Moskou werd ook harder. De sharia zou uiteindelijk in 1999 worden ingevoerd, maar dan in combinatie met het oud-Tsjetsjeens gewoonterecht.

De twee oorlogen tussen Rusland en Tsjetsjenië zorgden voor een verdieping van de kloof tussen de beide landen, met wreedheden langs beide kanten. Tot diep in Rusland werden Tsjetsjeense aanslagen gepleegd, en beelden van onthoofdingen door Tsjetsjeense strijders gingen de wereld rond.

campana.jpg

 
Nochtans zou het verkeerd zijn, aldus Maria Rechova in haar doctoraatsthesis, om de oorzaak van dit zéér gewelddadig conflict, de oorzaak van de niets ontziende wreedheden en het radicalisme waarmee de strijd wordt gevoerd, terug te brengen tot de invloed van het wahhabitische islamfundamentalisme. Er is meer aan de hand. Tsjetsjenen zijn nu eenmaal zeer radicaal in hun verwerping van alles wat Russisch is. Dit leidde tot een spiraal van geweld waarin ook criminele elementen hun rol speelden.  Het is met andere woorden niet te vergelijken met de Iraakse opstand of de Afghaanse oorlogen, het is een typisch Kaukasisch conflict. Reeds van in het begin van het gewapend conflict in 1994 bijvoorbeeld was duidelijk dat zich rond de onafhankelijkheidsstrijd een crimineel net aan het ontwikkelen was, dat miljarden zwarte dollars heeft witgewassen. Tsjetsjenië groeide uit tot een draaischijf van de internationale wapenhandel, en ook de heroïneproductie draaide er op volle toeren. Al gebiedt de waarheid wel te zeggen dat de radicaal-islamitische Al Qaida-inbreng niet heeft gezorgd voor het meer aanvaardbaar maken van een verregaande vorm van autonomie.

Rusland heeft dus gereageerd, op een zeer harde manier. Maar bleven haar veel andere opties over? Een van de redenen van het belangenconflict is natuurlijk van internationale aard. En dan heb ik het niet zozeer over de controle over de energiebronnen op het grondgebied – al speelt dat ook mee – maar vooral over de controle over de energieleidingen. De oliepijpleidingen met name die in het geopolitiek belangrijke gebied passeren (Georgië, Armenië en de Noord-Kaukasus), en de gaspijpleidingen. Rusland doet er dus alles aan om haar belangen in dit gebied te consolideren, te behouden en zo mogelijk uit te breiden. Voor de VS en haar bondgenoten biedt het Tsjetsjeens conflict de uitgelezen gelegenheid om Rusland te destabiliseren en latente oude conflicten in de Kaukasus aan te wakkeren.

Rusland werd door verschillende internationale instanties gepakt op haar zwakke kant: die van de mensenrechten met name en de vele inbreuken die op Tsjetjeens grondgebied werden gemeld.  Het Kremlin heeft daarom onlangs gekozen om het conflict met de separatisten te “tsjetsjeniseren”. De Tsjetsjeens regering (al dan niet een marionettenregering, dat laat ik even in het midden) kreeg de controle over het grondgebied terug, de controle over de strijdkrachten, en de controle over de economie. Al blijft er wel steeds een ‘oeil de Moscou’ in de buurt natuurlijk.

Zo is een conflict dat in eerste instantie een beperkte regionale impact had, uitgegroeid tot een internationaal geopolitiek conflict.


Peter Logghe

mardi, 25 septembre 2012

Global Blitzkrieg: West's Terror Battalions Eye Russia Next

Global Blitzkrieg: West's Terror Battalions Eye Russia Next

 
Reuters lays groundwork for Western support of Al Qaeda terrorists in Russia's Caucasus region.
by Tony Cartalucci 

August 31, 2012 - With the US openly supporting, arming, and literally "cheering" for Al Qaeda in Syria, it should be no surprise that their support for Al Qaeda's other operations is now slowly revealing itself. For decades, brutal terrorist campaigns have been carried out in Russia by Al Qaeda's Caucasus Mountains faction, constituting the backbone of the so-called "Chechen rebels."



Image: Must be seen to believe - screenshot of FP's article literally titled, "Two Cheers for Syrian Islamists." The writer, Gary Gambill, comes from the Middle East Forum which regular features the warmongering rants of Neo-Cons like Daniel Pipes and Islamophobia-propagandist Robert Spencer. With the West now embracing "Islamists" (Al Qaeda), it has now begun selling the terrorists' cause in Russia's Caucasus region.  

....

While there was a time the US feigned solidarity with the Russian government as it fought listed Al Qaeda affiliates carrying out attacks across the Caucasus Mountains in Russia's southern region, as well as attacks across the country including in Moscow itself, research reveals that the United States has been covertly backing these terrorists all along. Just as the US created, funded, armed, and directed Al Qaeda in the mountains of Afghanistan during the 1980's, they are to this day funding, arming, and directing Al Qaeda from Libya, to Syria, and in Russia.

US is Attempting to Undermine and Overrun the Russian Political Order

The US State Department has been recently exposed interfering heavily in Russian politics. From funding so-called "independent" election monitor GOLOS, who sought to write off recent elections as "stolen," to street protests led by US-funded opposition members who have been caught literally filing into the US embassy in Moscow, the US is clearly attempting to undermine and overrun the current political order in Russia. The recent "Pussy Riot" publicity stunt has also been arranged by US-funded opposition as well as fully leveraged by these organizations, their foreign sponsors, and the Western media.

While these so-called "soft-power" options are running their course, a more sinister plot is being prepared - one involving the resurgence of terrorism in Russia's Caucasus region, and sure to spill over into the rest of Russia. It is now revealed that many of the propaganda fronts acting as clearinghouses for the Chechen militants were in fact US subsidized.

Corporate Media Laying Groundwork for Renewed Terrorism

Just like in Syria, where foreign terrorists are fallaciously portrayed as indigenous, justified "pro-democracy" "freedom fighters," a similar narrative is being spun to whitewash terrorists operating in Russia's Caucasus Mountains. In Reuters' recent report, "Insight: Brutality, anger fuel jihad in Russia's Caucasus," readers are barraged by outright lies regarding the genesis and underlying cause of violence in the region.

Reading like a US State Department press release, we are told that Chechens are "sick of official corruption" and want change "like that seen in last year's Egyptian revolution." Reuters fails to acknowledge that "last year's revolution" has sprung this year's Muslim Brotherhood tyranny, already curbing civil liberties and muzzling criticism in the press at home, while supporting Wall Street and London adventures abroad

Like in Syria, where we are constantly reassured that the revolution "mostly" rejects the sectarian extremism that is demonstrably charging the violence, Reuters attempts to claim that while the violence in Russia seems "religious," most people reject the "Shairia law" that will inevitably be imposed by Al Qaeda. 

Likewise, we are introduced to Doku Umarov, who Reuters claims "leads an underground movement to create an Emirate across the Caucasus region." Reuters fails to mention that Umarov is listed by the United Nations as an associate of Al Qaeda. According to the UN:

Doku Umarov was directly involved in organizing a number of major terrorist acts: the capture of residential areas of the Vedenski and Urus-Martanovski districts of the Chechen Republic the Russian Federation (August 2002); the kidnapping of staff from the Office of the Public Prosecutor of the Chechen Republic (December 2002); and the bombings of the building housing the Department of the Russian Federal Security Service for the Republic of Ingushetia, in the city of Magas, and of two railway trains in Kislovodsk (September 2003). He was one of the main organizers of the raid on Ingushetia by militants on 22 June 2004, the sortie into Grozny on 21 August 2004, the hostage-taking in Beslan of 1-3 September 2004 and the terrorist attacks in Moscow metro stations on 29 March 2010.
Umarov, and the terrorists under his command, leading the so called "Jihad" Reuters is attempting to whitewash and spin, are unequivocally terrorists associated with Al Qaeda, and in no way "freedom fighters" - their cause and methods by no means justified in any manner.

Image: "Russia's Bin Laden," Doku Umarov led terrorist death squads in Chechnya during the 1990's up until 2011 when the UN finally listed him as an Al Qaeda-affiliated terrorists. At one point, Umarov even declared himself "Emir of the Russian North Caucasus." His propaganda clearinghouse, the Kavkaz Center, was funded by the US State Department, as well as several supporting fronts including the National Endowment for Democracy-funded Russian-Chechen Friendship Society. The former currently supports US efforts to overthrow the Syrian government. The latter organization is currently backing the US State Department's recent PR ploy, "Pussy Riot." 
....
 
Reuters does concede that Chechnya's Muslim faith has been transformed from traditional practices to Saudi-perverted teaching spread from madrases both abroad and now springing up across the Caucasus Mountains over the last 20 years. Coincidentally, Saudi Arabia had created as a joint effort with the US, Al Qaeda over the past 30 years. It is young men passing through these madrases, teaching this perverted revision of Islam, that keep the ranks topped off of the West's foreign legion, Al Qaeda.  

Reuters claims efforts by former-Russian President Dmitry Medvedev to rebuild the region and relax measures put in place to rein in sectarian extremism were widely praised. The recent violence flaring up in the Caucasus region is explained by Reuters as the result of Vladimir Putin returning to the Russian presidency - and more specifically the result of Chechen President Ramzan Kadyrov "crushing all dissent." However, this sophomoric excuse ignores the fact that Kadyrov was actually president throughout Medvedev's "progressive" term in office, and assumes that readers are simplistic enough to believe President Putin's 4 months in office is long enough to so drastically upturn Chechnya's political landscape, that it would spur people to already take up arms and suicide-bombing belts.

Reuters attempts to sell the idea that armed militants are rising up against the government, and the idea it attempts to leave readers with is that people are turning to terrorism for a lack of a better alternative. Paradoxically, Reuters writes in the same report that these terrorists are also targeting indigenous Muslim sects, because, Reuters claims, they are "state-backed." In reality, this Al Qaeda led militancy is attempting to carve out the entire Caucasus region by either indoctrinating or killing off the local inhabitants - which is in essence a form of US-Saudi-backed imperialism on par with anything the rebels accuse Russia of.

The Joining US State Department-funded Opposition with US-Saudi-armed Terrorists

In reality, the West is opposed to President Putin's return to office. The West is also opposed to providing him with the stability to advance Russia socially, economically, and geopolitically outside the Wall Street-London consensus. Therefore, it has been determined that foreign-armed and directed mercenary militancy, a much more realistic explanation for the sudden surge in violence, will be used to ensure President Putin rules over a destabilized nation instead.

The tool of choice, as it has been since the 1980's in Afghanistan, are US-Saudi-funded terrorists indoctrinated with sectarian extremism, armed to the teeth, and unleashed to spread regression and destruction against all targets of Western foreign policy.

While US-backed opposition groups attempt to lay the groundwork for demonizing President Putin and the current Russian political order in Moscow, Washington is working diligently to raise a militant threat that can throw off balance Russia's superior security apparatus in a very similar fashion prescribed by US policy makers in Brookings Institution's "Which Path to Persia?" report in regards to Iran.

Providing Russia with a sizable militant threat inside its borders also blunts Russia's ability to thwart the West's hegemonic campaigns elsewhere - such as in Syria, against Iran, and throughout Central Asia. Ideally, linking the militancy to US-backed protesters in Moscow, and portraying it as a singular "political uprising" as it has done in Syria is the ultimate goal, opening the door for wider covert operations to be carried out across the entire country, as well as justification for sanctions and other punitive measures to be taken.

The trick left to professional propagandists like Reuters, CNN, BBC, and others, is to somehow mesh the US State Department's stable of proxies in Moscow with the militancy in Chechnya. By adopting the same language and alleged causes of  fighting "corruption" and  "oppression," already the media is attempting to entwine both movements, even though the two are in no way related aside from their foreign backing.

Clearing a Path for the Hordes: From Libya to the Caucasus Mountains.

The creation of a united front against Iran was the immediate goal of the Arab Spring. It has left the Arab World in disarray and has outright toppled nationalist governments, replacing them with pliable Western proxies. Tunisia, Libya, and Egypt are run by direct proxies of US foreign policy, while Syria, Lebanon, and Iran are left fighting foreign terrorists fueled by emerging sectarian extremist governments across the region.


Image: AQIM from northern Mali, LIFG from Libya, Muslim Brotherhood from Egypt, and with support from Saudi Arabia, Israel, Qatar, Turkey, and others - all are converging on Syria (in black), and then Iran. Should Syria or Iran, or both fall to Western-backed terrorist brigades, and if the West manages to use Kurds across Turkey and northern Iraq to create a conduit (in red), a path will be cleared into Russia's restive Caucasus Mountains and onto Moscow itself.  Nations standing in the way of this horde, including Turkey and Georgia, risk being carved up or drawn into protracted, costly conflict. Other nations at grave risk from Western-backed terrorism include Algeria, Pakistan, and China.
....  

Libya has become a safe-haven for Al Qaeda, a nation-sized terrorist encampment funneling NATO weapons, cash, and trained fighters to the borders of the West's enemies. Syria is facing what is essentially a military invasion led by Libyan terrorists, facilitated by NATO, specifically Turkey, and the Gulf Cooperation Council (GCC), specifically Saudi Arabia and Qatar.

Should Syria or Iran, or both collapse, and the West succeeds in carving out a Kurdish region controlled by militants armed and loyal to its cause, militants from across the Arab World can be trained from Mali and Libya, to Syria and Kurdistan, with weapons and supplies from everywhere in between being directed together, up through the Caucasus Mountains and into Russia.

Turkey of course would be the big loser, being carved up and added as part of Kurdistan to form part of the conduit - a gambit current Turkish Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan is both aware of and maliciously indifferent to - to the perceived benefit of his own advancement within the Wall Street-London elite, and to the collective detriment of Turkey and its foreseeable future.  

While it seems unfathomable that such a gambit can be conceived let alone executed, it should be remembered that the Arab Spring and the subsequent violent subversion of Syria was planned as far back as 2007-2008, with the indirect consequence of undermining Iran as the ultimate objective. That this itself is part of a grander strategy originating from machinations hatched as far back as 1991, orchestrated by US policy makers who compare geopolitics and the world map to a "Grand Chessboard," is fairly easy to comprehend.

There is no better way to control the vast resources, geography, and populations of Eurasia and beyond than granting everything from North Africa, the Middle East, and Eurasia to ignorant, indoctrinated, medieval zealots led by duplicitous co-conspirators who will wheel-and-deal with the corporate-financiers of the West while keeping their own populations in fear and darkness - simultaneously, perpetuating Al Qaeda throughout the developing world allows the West to impose draconian repressive measures at home, stifling true political and economic independence and self-determination across their own populations.

The result is global hegemony uncontested both at home and abroad, with a world population subjected to the machinations and whims of a scientific dictatorship rooted in Hilterian eugenics and Malthusian ideology.
 

dimanche, 23 septembre 2012

Les Révolutions non-violentes: sont-elles instrumentalisées par les Etats-Unis?

Femen.jpg

Les Révolutions non-violentes: sont-elles instrumentalisées par les Etats-Unis?

par Albert A. Stahel, Institut d’Etudes stratégiques, www.strategische-studien.com

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch/

Le 10 octobre 1998, l’organisation OTPOR (la résistance) a été crée dans l’ancienne République fédérale de Yougoslavie.1 Beaucoup de ses membres étaient des étudiants et membres de la nomenclature de la République fédérale de Yougoslavie. Les membres d’OTPOR ont analysé les points faibles du régime de Slobodan Milosevic et ont établi un plan stratégique à l’aide duquel ils voulaient renverser le régime. Au début, l’agitation d’OTPOR se limitait à l’Université de Belgrade. Pendant la guerre aérienne de l’OTAN «Allied Force», il n’y avait pas d’activités d’OTPOR. Début 2000, les activités contre le régime ont recommencé. Pendant les élections du mois de septembre 2000 en Yougoslavie, l’opinion contre Milosevic a été attisée par des slogans tels que «Gotov Je» (il est fini) ou «Vreme Je» (il est temps).2 Le 5 octobre 2000, Milosevic a été renversé. Pendant cette année, OPTOR a mis en action tous les moyens tactiques d’agitation politique. Milosevic a été ridiculisé, des barrages routiers ont été montés, des boycotts proclamés, l’adversaire a été dérouté par de fausses informations et des bâtiments publics ont été occupés. La communication entre les différents groupes s’effectuait à l’aide d’Internet.


Plus tard, il a été révélé que, pour définir leur stratégie, les membres d’OTPOR s’étaient appuyés sur un livre écrit par Gene Sharp,3 un pacifiste américain ayant fait des études en sciences politiques. Si l’on examine attentivement cet ouvrage, on s’attend d’abord à un manuel sur la pratique révolutionnaire, mais il s’agit plutôt d’un traité théorique de la pensée stratégique. Seule l’annexe, avec une liste des méthodes d’actions non-violentes, contient des instructions concrètes concernant les activités à entreprendre contre une dictature.4 Concernant ces méthodes, Sharp se réfère à son ouvrage de l’année 1973. Le glossaire est également très intéressant, particulièrement en ce qui concerne le jiu-jitsu politique.5 A l’aide de ce jiu-jitsu, il est possible de continuellement répondre à la répression violente de la dictature par une résistance non-violente au lieu de contre-violence. L’appareil répressif est discrédité à l’aide de médias internationaux.


A l’aide des notes bibliographiques de Gene Sharp, on découvre qui est le véritable pionnier de la stratégie moderne de la résistance non-violente, à savoir le Britannique Adam Roberts. Il a promu au cours des années soixante-dix du siècle dernier, en raison de la résistance non-violente des citoyens de la Tchécoslovaquie contre l’occupation de leur pays par les divisions du Pacte de Varsovie en 1968, la résistance non-violente comme la seule réponse efficace à l’occupation d’un pays par une puissance étrangère.6 Déjà à cette époque, Roberts a décrit dans ses opuscules la tactique de la résistance non-violente dont Sharp a parlé beaucoup plus tard. Il s’agit notamment des «Methods of Persuasion, of Non-Cooperation and of Intervention».7 Les premières directives concrètes pour l’agitation tactique contre une dictature ont cependant été décrites par l’ami et collaborateur de Karl Marx, Friedrich Engels dans son essai «L’insurrection»: «L’insurrection est un calcul avec des variables très incertaines dont l’importance peut changer de jour en jour …».8


Après la chute de Milosevic, la question s’est posée, de savoir qui avait financé OTPOR et l’agitation coûteuse. En novembre 2000, dans un article paru dans le New York Times Magazine, le journaliste Roger Cohen a donné des informations concernant les financiers d’OTPOR. Selon Cohen, OTPOR a apparemment obtenu de l’argent de la National Endowment for Democracy (NED), de l’International Republican Institute (IRI) et de l’US Agency for International Development (USAID). Alors que la NED et IRI étaient proches de l’administration Clinton de ce temps-là, USAID fait aujourd’hui encore partie de l’administration fédérale des Etats-Unis. Déjà en septembre/octobre 1989 (donc avant le lancement des attaques aériennes Allied Force), Paul B. McCarthy du NED aurait rencontré l’équipe dirigeante d’OTPOR dans la capitale de Monténégro, Podgorica et en Hongrie, à Szeged et Budapest.9


L’équipe dirigeante d’OTPOR (Srdja Popovic et Ivan Marovic entre autres) a tenté, après la chute de Milosevic, de transformer l’organisation en un parti politique. Suite au petit nombre de voix qu’OTPOR a obtenu lors des élections législatives de 2003, le coup n’a pas réussi.10 Mais les activistes d’OTPOR auraient aussi été financés de l’étranger par la suite. Ainsi, Popovic a obtenu un engagement comme Visiting Scholar au Harriman Institut de la Columbia University. Ces pensées idéologiques ont continué de gagner du terrain. Des écrits sur la mise en œuvre d’une révolution à la mode OTPOR ont été rédigés. En outre, on a publié le film «How to Start a Revolution» avec Popovic comme un des acteurs.11 On prétend que les manifestations et révolutions suivantes ont été organisées selon le modèle OTPOR:12
–    Kmara en Géorgie a été partiellement responsable de la chute du président Eduard Schewardnaze,
–    Pora (partie de la Révolution orange) avec des manifestations en Ukraine,
–    Zbur en Biélorussie, avec des manifestations contre le président Alexander Lukaschenko,
–    Oborona en Russie, avec des manifestations contre le président Vladimir Poutine,
–    KelKel au Kirghizistan, a participé au renversement du président Askar Akayev,
–    Bolga en Ouzbékistan, avec des manifestations contre le président Islam Karimov.
Il est tout à fait possible qu’un certain nombre de ces manifestations et insurrections ont également été financées par les organisations américaines susmentionnées.13
Dans la foulée de la répression d’une grève d’ouvriers du 6 avril 2008, un mouvement de jeunes, dénommé le 6 avril a été créé en 2008 en Egypte. Les partisans de ce groupe ont été conseillés par des militants d’OTPOR à Belgrade et ils ont repris le logo d’OTPOR.14 Conformément aux instructions et conseils reçus, on a organisé en 2011 la révolution égyptienne et occupé la place Tahrir. Il n’est pas impensable que la première phase des révoltes en Tunisie, en Libye et en Syrie aie aussi été planifiée selon la tactique d’OTPOR.
Jusqu’à présent, les révolutions réussies n’ont pas seulement abouti au renversement du pouvoir sur place. Suite aux putschs et aux révolutions tunisiennes et libyennes, les structures étatiques et les administrations se sont également effondrées. Ainsi, ces deux pays sont actuellement presque acéphales et désorientés et leur état correspond à celui des «Etats en déliquescence». Mais, de tels Etats ne sont plus en mesure de faire face aux influences de pays tiers. Compte tenu du financement ainsi que des références répétées concernant le «maître à penser» Gene Sharp, il est imaginable que les Etats-Unis ont instrumentalisé certaines manifestations et révoltes pour leurs objectifs.     •
(Traduction Horizons et débats)

1    OTPOR! (2012). Wikipedia. en.wikipedia.org/wiki/Otpor! p. 2, 15/8/12
2    OTPOR! (2012). Wikipedia; p. 5
3    Sharp, G. (1993). From Dictatorship to Democracy. En allemand: Von der Diktatur zur Demokratie. Ein Leitfaden für die Befreiung. Traduit de l’anglais par Andreas Wirthensohn. Editions C.H. Beck. «Tages-Anzeiger» (17/2/11). Wie man einen Diktator stürzt: Eine Anleitung auf 93 Seiten. www.tagesanzeiger.ch/21758820/print.html, 17/8/12
4    Sharp, G. (1993). pp. 101–108
5    Sharp, G. (1993). pp. 116/117
6    Roberts, A. (1972), Total Defence and Civil Resistance, Problems of Sweden’s Security Policy. The Research Institute of Swedish National Defence, FOA P Rapport C8335/M, Stockholm
7    Roberts, A. (1972). p. 132
8    Stahel, A.A. (1987). Terrorismus und Marxismus, Marxistisch-Leninistische Konzeptionen des Terrorismus und der Revolution. ASMZ, Allgemeine Schweizerische Militärzeitschrift, Huber & Co. AG, Frauenfeld, p. 29.
9    OTPOR! (2012). Wikipedia, p. 6
10    OTPOR! (2012). Wikipedia, p. 9
11    OTPOR! (2012). Wikipedia, p. 10
12    OTPOR! (2012). Wikipedia, p. 12
13    OTPOR! (2012). Geplante Revolutionen.
schnittpunkt2012.blogspot.ch/2011/05/otpor-geplante-revolutionen.html. p. 3, 15/8/12
14    Hermann, R. (2011), Revolution nach Plan, Protestbewegung in Ägypten. Frankfurter Allgemeine Zeitung du 15/2/11, pp.1–4. www.faz.net/aktuell/politik/arabische-welt/protestbewegung-in-aegypten-revolution-nach-plan-1589885.html, 17/8/12

Gewaltlose Revolutionen: Werden diese durch die USA instrumentalisiert?

Gewaltlose Revolutionen: Werden diese durch die USA instrumentalisiert?

von Prof. Dr. Albert Stahel, Institut für Strategische Studien, www.strategische-studien.com

Ex: http://www.zeit-fragen.ch/  

pussy-Riot3180812300.jpgAm 10. Oktober 1998 wurde in der damaligen Bundesrepublik Jugoslawien die Organisation OTPOR (der Widerstand) gegründet.1 Viele ihrer Mitglieder waren Studierende und Angehörige der Nomenklatur der Bundesrepublik Jugoslawien. Die Mitglieder von OTPOR analysierten die Schwachstellen des Regimes von Miloševic und erstellten einen Strategieplan, mit Hilfe dessen sie das Regime zu Fall bringen wollten. Zu Beginn beschränkten sich die Agitationen von OTPOR auf die Universität Belgrad. Während des Nato-Luftkrieges «Allied Force» gab es keine Aktionen von OTPOR. Ab 2000 setzten die Aktivitäten gegen das Regime wieder ein. Während der Wahlen vom September 2000 in Jugoslawien wurde die Stimmung gegen Miloševic mit Schlagwörtern wie «Gotov Je» (er ist erledigt) oder «Vreme Je» (es ist Zeit) angeheizt.2 Am 5. Oktober 2000 wurde Miloševic gestürzt. Während jenes Jahres setzte OTPOR die gesamte Bandbreite der taktischen Mittel der politischen Agitation ein. Miloševic wurde lächerlich gemacht, Strassensperren wurden errichtet, Boykotts wurden ausgerufen, der Gegner durch Falschmeldungen in die Irre geführt und öffentliche Gebäude wurden besetzt. Die Kommunikation zwischen den verschiedenen Gruppen erfolgte mit Hilfe des Internets.


Später wurde bekannt, dass sich die Mitglieder von OTPOR für die Formulierung ihrer Strategie auf ein Buch des amerikanischen Pazifisten und Politikwissenschafters Gene Sharp3 gestützt hatten. Studiert man dieses Werk, erwartet man zuerst ein Handbuch der Revolutionspraxis, aber es handelt sich dabei eher um eine theoretische Abhandlung des strategischen Denkens. Nur der Anhang mit der Auflistung von Methoden des gewaltlosen Vorgehens führt konkrete Anleitungen für das Vorgehen gegen eine Diktatur auf.4 Bezüglich dieser Methoden verweist Sharp auf sein früheres Werk aus dem Jahre 1973. Auch das Glossar ist besonders mit dem Hinweis auf das politische Jiu-Jitsu sehr interessant.5 Mit diesem Jiu-Jitsu soll die gewaltsame Unterdrückung durch die Diktatur fortlaufend mit gewaltlosem Widerstand und nicht mit Gegengewalt beantwortet werden. Der Unterdrückungsapparat wird mit Hilfe der internationalen Medien diskreditiert.


Anhand der Literaturhinweise von Gene Sharp wird aufgedeckt, wer der eigentliche Vordenker der modernen Strategie des gewaltlosen Widerstandes ist, der Brite Adam Roberts. Dieser propagierte in den siebziger Jahren des letzten Jahrhunderts auf Grund des gewaltlosen Widerstands der Bürgerinnen und Bürger der Tschechoslowakei gegen die Besetzung ihres Landes durch die Divisionen des Warschauer Paktes im Jahre 1968 den gewaltlosen Widerstand als die einzige wirksame Antwort auf die Besetzung eines Landes durch eine fremde Macht.6 Bereits zur damaligen Zeit führte Roberts in seinen Traktaten die von Sharp viel später erwähnte Taktik des gewaltlosen Widerstandes auf. Dazu gehörten «Methods of Persuasion, of Non-Cooperation and of Intervention»7. Die ersten konkreten Richtlinien für die taktische Agitation gegen eine Diktatur ist aber durch den Freund und Mitarbeiter von Karl Marx, Friedrich Engels, in seinem Aufsatz «Der Aufstand» beschrieben worden: «Der Aufstand ist eine Rechnung mit höchst unbestimmten Grössen, deren Wert sich jeden Tag ändern kann …»8

 


Nach dem Fall von Miloševic stellte sich die Frage, wer OTPOR und die kostspielige Agitation finanziert hatte. Im November 2000 berichtete der Journalist Roger Cohen in einem Artikel im New York Times Magazine über die Financiers von OTPOR. Gemäss Cohen hatte OTPOR offenbar Geld vom National Endowment for Democracy (NED), vom International Republican Institute (IRI) und von der US Agency for International Development (USAID) erhalten. Während NED und IRI der damaligen Clinton-Administration nahestanden, ist USAID heute noch ein Teil der Bundesverwaltung der USA. Bereits September/Oktober 1989 (also noch vor der Auslösung von Allied Force) soll Paul B. McCarthy vom NED die Führungsequipe von OTPOR in der Hauptstadt von Montenegro, Podgorica, und in Ungarn, Szeged und Budapest, getroffen haben.9

 


Die Führungscrew von OTPOR (Srdja Popovic und Ivan Marovic u.a.) versuchte nach dem Sturz von Miloševic aus der Organisation eine politische Partei zu bilden. Wegen der geringen Stimmenzahl, die OTPOR bei den Parlamentswahlen von 2003 erhielt, scheiterte dieser Versuch.10 Die Aktivisten von OTPOR sollen aber weiterhin vom Ausland gefördert worden sein. So erhielt Popovic später die Stellung eines Visiting Scholar am Harriman Institute der Columbia University. Das Gedankengut wurde weiter getragen. Schriften über die Durchführung einer Revolution à la OTPOR wurden verfasst. Des weiteren erschien der Film «How to Start a Revolution» mit Popovic in einer Rolle.11 Folgende Demonstrationen und Revolutionen sollen entsprechend dem OTPOR-Vorbild organisiert worden sein:12
–    Kmara in Georgien war zum Teil für den Sturz von Präsident Eduard Schewardnaze verantwortlich,
–    Pora (Teil der Orange-Revolution) mit Demonstrationen in der Ukraine,
–    Zbur in Weissrussland mit Demonstrationen gegen Präsident Alexander Lukaschenko,
–    Oborona in Russland mit Demonstrationen gegen Präsident Vladimir Putin,
–    KelKel in Kirgisien hat zum Sturz von Präsident Askar Akayev beigetragen,
–    Bolga in Usbekistan mit Demonstrationen gegen Präsident Islam Karimow.
Denkbar ist, dass einige dieser Demonstrationen und Aufstände auch von den bereits erwähnten amerikanischen Organisationen finanziert worden sind.13
Im Anschluss an die Niederschlagung eines Arbeiterstreiks am 6. April 2008 wurde in Ägypten 2008 die Jugendbewegung 6. April gegründet. Anhänger dieser Gruppe sollen in Belgrad von OTPOR-Aktivisten beraten worden sein und das Logo von OTPOR übernommen haben.14 Entsprechend deren Anweisungen und Ratschlägen soll 2011 die ägyptische Revolution organisiert und der Tahrir-Platz besetzt worden sein. Denkbar ist auch, dass die erste Phase der Aufstände in Tunesien, Libyen und Syrien entsprechend der OTPOR-Taktik geplant wurde.


Bis zum jetzigen Zeitpunkt haben nicht alle erfolgreich durchgeführten Revolutionen lediglich zum Sturz der jeweiligen Machthaber geführt. Durch die Umstürze und Revolutionen in Tunesien und Libyen sind auch die staatlichen Strukturen und Verwaltungen kollabiert. Damit sind diese beiden Staaten heute fast führungs- und orientierungslos, und ihr Zustand entspricht jenem von «failed states». Solche Staaten sind aber nicht mehr fähig, sich der Einwirkungen von Drittstaaten zu erwehren. In Anbetracht der Finanzierung und auch der wiederholten Hinweise auf den «Vordenker» Gene Sharp ist es denkbar, dass die USA gewisse Demonstrationen und Aufstände für ihre Ziele instrumentalisiert haben.    •

1    OTPOR! (2012). Wikipedia. en.wikipedia.org/wiki/Otpor! S. 2, 15.8.2012
2    OTPOR! (2012). Wikipedia. S. 5
3    Sharp, G. (1993). From Dictatorship to Democracy. Deutsch: Von der Diktatur zur Demokratie, Ein Leitfaden für die Befreiung. Aus dem Englischen von Andreas Wirthensohn. Verlag C.H. Beck. «Tages-Anzeiger» (17.2.2011). Wie man einen Diktator stürzt: Eine Anleitung auf 93 Seiten. www.tagesanzeiger.ch/21758820/print.html, 17.8.2012
4    Sharp, G. (1993), S. 101–108
5    Sharp, G. (1993), S. 116/117
6    Roberts, A. (1972), Total Defence and Civil Resistance, Problems of Sweden’s Security Policy. The Research Institute of Swedish National Defence, FOA P Rapport C8335/M, Stockholm
7    Roberts, A. (1972), S. 132
8    Stahel, A.A. (1987). Terrorismus und Marxismus, Marxistisch-Leninistische Konzeptionen des Terrorismus und der Revolution. ASMZ, Allgemeine Schweizerische Militärzeitschrift, Huber & Co. AG, Frauenfeld, S. 29.
9    OTPOR! (2012). Wikipedia, S. 6
10    OTPOR! (2012). Wikipedia, S. 9.
11    OTPOR! (2012). Wikipedia, S. 10
12    OTPOR! (2012). Wikipedia, S. 12
13    OTPOR! (2012). Geplante Revolutionen. schnittpunkt2012.blogspot.ch/2011/05/otpor-geplante- revolutionen.html. S. 3, 15.08.2012
14    Hermann, R. (2011), Revolution nach Plan, Protestbewegung in Ägypten. Frankfurter Allgemeine Zeitung 15.2.2011, S.1–4. www.faz.net/aktuell/politik/arabische-welt/protestbewegung-in-aegypten-revolution-nach-plan-1589885.html, 17.8.12

vendredi, 21 septembre 2012

Pussy Riot – Secret History

Pussy-Riot_2339711b.jpg

Pussy Riot – Secret History

by Israel Shamir


Universally admired, Pussy Riot (or PR for short) have been promoted as superstars. But what are they? A rock or punk group they are not. A British journalist marvelled: they produce no music, no song, no painting, nada, rien, nothing. How can they be described as “artists”? This was a severe test for their supporters, but they passed it with flying honours: that famous lover-of-art, the US State Department, paid for their first ever single being produced by The Guardian out of some images and sounds.We are able to stomach obscenity and blasphemy; I am a great admirer of Notre Dame de Fleurs by Jean Genet, who combined both. However, the PR never wrote, composed or painted anything of value at all. Chris Randolph defended them in Counterpunch by comparing them with “the controversial Yegor Letov”. What a misleading comparison! Letov wrote poetry, full of obscenity but it still was poetry, while the PR have nothing but Public Relations.

Hell-bent on publicity, but artistically challenged, three young women from Russia decided – well, it sounds like a limerick. They stole a frozen chicken from a supermarket and used it as dildo; they filmed the act, called it “art” and placed it on the web. (It is still there) Their other artistic achievements were an orgy in a museum and a crude presentation of an erect prick.

Even in these dubious pieces of art their role was that of technical staff: the glory went to a Russian-Israeli artist Plucer-Sarno of Mevasseret Zion, who claimed the idea, design and copyright for himself and collected a major Russian prize. The future PR members got nothing and were described by Plucer as “ambitious provincials on the make”, or worse.

Lately they have tried to ride on a bandwagon of political struggle. That was another flop. They poured a flood of obscene words on Putin – in Red Square, in subway (underground) stations – with zero effect. They weren’t arrested, they weren’t fined, just chased away as a nuisance. And they did not attract the attention of people. It is important to remember that Putin is an avowed enemy of Russian oligarchs, owners of the major bulk of Russian media and providers of the Moscow literati, so they print on a daily basis so much anti-Putin invective, that it’s lost its shock value. You can’t invent a new diatribe against Putin – it has been already said and published. And Putin practically never interferes with the freedom of the press.

My foreign journalist friends are usually amazed by the unanimity and ferocity of the anti-Putin campaign in Russian media. It can be compared with the attacks on G W Bush in the liberal papers in the US, but in the US, there are many conservative papers that supported Bush. Putin has practically no support in the mainstream media, all of it owned by media barons. A valuable exception is TV, but it is expressly apolitical and provides mainly low-brow entertainment, also presented by anti-Putin activists like Mlle Xenia Sobtchak. So PR failed profoundly to wake up the beast.

Eventually the young viragos were mobilised for an attack on the Church. By that time they were willing to do anything for their bit of publicity. And the anti-Church campaign started a few months ago, quite suddenly as if by command. The Russian Church had 20 years of peace, recovering after the Communist period, and it was surprised by ferocity of the attack.

Though this subject calls for longer exposition, let us be brief. After the collapse of the USSR, the Church remained the only important spiritual pro-solidarity force in Russian life. The Yeltsin and Putin administrations were as materialist as the communists; they preached and practiced social Darwinism of neo-Liberal kind. The Church offered something beside the elusive riches on earth. Russians who lost the glue of solidarity previously provided by Communists eagerly flocked to the alternative provided by the Church.

The government and the oligarchs treated the Church well, as the Church had a strong anti-Communist tendency, and the haves were still afraid of the Reds leading the have-nots. The Church flourished, many beautiful cathedrals were rebuilt, many monasteries came back after decades of decay. The newly empowered church became a cohesive force in Russia.

As it became strong, the Church began to speak for the poor and dispossessed; the reformed Communists led by the Church-going Gennadi Zuganov, discovered a way to speak to the believers. A well-known economist and thinker, Michael Khazin, predicted that the future belongs to a new paradigm of Red Christianity, something along the lines of Roger Garaudy’s early thought. The Red Christian project is a threat to the elites and a hope for the world, he wrote. Besides, the Russian church took a very Russian and anti-globalist position.

This probably hastened the attack, but it was just a question of time when the global anti-Christian forces would step forward and attack the Russian Church like they attacked the Western Church. As Russia entered the WTO and adopted Western mores, it had to adopt secularization. And indeed the Russian Church was attacked by forces that do not want Russia to be cohesive: the oligarchs, big business, the media lords, the pro-Western intelligentsia of Moscow, and Western interests which naturally prefer Russia divided against itself.

This offensive against the Church began with some minor issues: the media was all agog about Patriarch’s expensive watch, a present from the then President Medvedev. Anti-religious fervour was high among liberal opposition that demonstrated against Putin before the elections and needed a new horse to flog. A leading anti-Putin activist Viktor Shenderovich said he would understand if the Russian Orthodox priests were slain like they were in 1920s. Yet another visible figure among the liberal protesters, Igor Eidman, exclaimed,“exterminate the vermin”- the Russian Church – in the rudest biological terms.

The alleged organiser of the PR, Marat Gelman, a Russian Jewish art collector, has been connected with previous anti-Christian art actions which involved icon-smashing, imitation churches of enemas. His – and PR’s problem was that it was difficult to provoke reaction of the Church. PR made two attempts to provoke public indignation in the second cathedral of Moscow, the older Elochovsky Cathedral; both times they were expelled but not arrested. The third time, they tried harder; they went to St Savior Cathedral that was demolished by Lazar Kaganovich in 1930s and rebuilt in 1990s; they added more blasphemy of the most obscene kind, and still they were allowed to leave in peace. Police tried their best to avoid arresting the viragos, but they had no choice after PR uploaded a video of their appearance in the cathedrals with an obscene soundtrack.

During the trial, the defence and the accused did their worst to antagonize the judge by threatening her with the wrath of the United States (sic!) and by defiantly voicing anti-Christian hate speeches. The judge had no choice but to find the accused guilty of hate crime (hooliganism with religious hate as the motive). The prosecution did not charge the accused with a more serious hate crime “with intent to cause religious strife”, though it could probably be made to stick. (It would call for a stiffer sentence; swastika-drawers charged with intent to cause strife receive five years of jail).

Two years’ sentence is quite in line with prevailing European practice. For much milder anti-Jewish hate talk, European countries customarily sentence offenders to two-to-five years of prison for the first offence. The Russians applied hate crime laws to offenders against Christian faith, and this is probably a Russian novelty. The Russians proved that they care for Christ as much as the French care for Auschwitz, and this shocked the Europeans who apparently thought ‘hate laws’ may be applied only to protect Jews and gays. The Western governments call for more freedom for the anti-Christian Russians, while denying it for holocaust revisionists in their midst.

The anti-Putin opposition flocked to support PR. A radical charismatic opposition leader,  poet  wrote that the opposition made a mistake supporting PR, as they antagonize the masses; the chasm between the masses and the opposition grows. But his voice was crying in the wilderness, and the rest of the opposition happily embraced the PR cause, trying to turn it into a weapon against Putin. The Western media and governments also used it to attack Putin. A Guardian editorial called on Putin to resign. Putin called for clemency for PR, and the government was embarrassed by the affair. But they were left with no choice: the invisible organizers behind PR wanted to have the viragos in jail, and so they did.

Commercially, they hit jackpot. With support of Madonna and the State Department, they are likely to leave jail ready for a world tour and photo ops at the White House. They registered their name as a trade mark and began to issue franchises. And their competitors, the Femen group (whose art is showing off their boobs in unusual places) tried to beat PR by chopping down a large wooden cross installed in memory of Stalin’s victims. Now the sky is the limit.

In August, vacation season, when there is not much hard news and newspaper readers are at the seashore or countryside, the PR trial provided much needed entertainment for man and beast. Hopefully it will drop from the agenda with the end of the silly season, but do not bet on it.

Israel Shamir reports from Moscow, his email is adam@israelshamir.net

Russia e Ucraina verso l’Unione doganale

Ukraine_-Gages-diplomatiques-et-economiques-a-la-Russie-par-Mathilde-Goanec.jpg

Russia e Ucraina verso l’Unione doganale

L’idea del capo del Cremlino di creare un’unione eurasiatica con gli ex Stati dell’Urss coinvolge anche Kiev. Gli eurocrati criticano Yanukovych

Andrea Perrone

Ex: http://rinascita.eu/


La Russia spera che la pressioni sull’Ucraina messe in atto dall’Unione europea spingano Kiev tra le sue braccia. Per questo il Cremlino sta facendo pressione sul governo di Kiev, affinché sottoscriva con la Russia un’Unione doganale, tale da rappresentare un’alternativa all’integrazione nell’Ue. I leader europei hanno avvertito l’Ucraina e in particolare il suo presidente, il filorusso Viktor Yanukovych (nella foto), proprio nel fine settimana, che Kiev rischia di non conseguire l’obiettivo di una maggiore partnership con l’Unione europea, fin quando l’ex primo ministro Yulia Tymoshenko resta in carcere. Per tutta risposta Yanukovych, parlando ad un forum a Yalta (Crimea), ha ribadito che l’Ucraina è determinata a proseguire in una maggiore integrazione con l’Europa, ma gli è stato risposto molto chiaramente e senza mezzi termini che la porta dell’Ue è chiusa fino a quando non saranno attuate le riforme nel Paese. Le causa principale di questa opposizione da parte dei leader europei è costituita dalla detenzione della Tymoshenko, che è stato condannata a sette anni per abuso di potere nei negoziati sul gas con la Russia. Tutto questo a causa di uno status giuridico che gli Stati europei affermano debba venire meno. Ma in molti sottolineano che Yanukovych ha preso la decisione di mettere in carcere la sua rivale politica per le numerose e gravi accuse che le vengono addebitate. In più, le autorità ucraine hanno affermato di essere pronte a muovere nuove accuse ai danni della Tymoshenko e per questo propongono un secondo processo contro la rappresentante dell’Occidente euro-atlantico ed ex “golpista arancione” per i suoi numerosi reati. La questione ha naturalmente allarmato i Soloni europei. “Non ha idea di quanto questo caso abbia danneggiato l’immagine dell’Ucraina in Europa”, ha sottolineato il deputato portoghese Mario David, ai ministri ucraini. “Se non avremo valori comuni, allora si può dimenticare l’Accordo di associazione”, ha proseguito il politico lusitano. È necessario ricordare che nei mesi scorsi l’Ucraina e l’Ue hanno sottoscritto un documento che apre la strada a Kiev a stringere una partnership via via sempre più stretta con l’Unione europea, ma l’Ue ha messo in chiaro che l’intesa non sarà ratificata fin quando rimarrà in vigore a Kiev il clima politico attuale. Nonostante le posizioni espresse dagli eurocrati, Yanukovych non si è fatto intimorire affatto e ha annunciato che il suo Paese è deciso a favorire una maggiore integrazione, ma ora che l’Unione europea sta facendo pressioni su Kiev affinché cambi la politica interna, espresse dai tecnocrati di Bruxelles e Strasburgo, stanno spingendo l’Ucraina tra le braccia della Russia, grazie alle proposte di quest’ultima per portare sempre più Kiev nella sua orbita. I funzionari russi, a Yalta nel fine settimana per partecipare al Forum, hanno sollecitato i leader di Kiev a prendere parte alla formazione dell’Unione doganale tra Russia, Bielorussia e Kazakistan. Alexei Kostin, responsabile russo della VTB Bank e vicino al presidente Vladimir Putin, ha detto che la Russia non imporrebbe alcuna precondizione all’Ucraina. Per quanto riguarda l’Unione europea ciò che rovina le relazioni tra Kiev e Bruxelles è la detenzione della Tymoshenko, ma indubbiamente anche le posizioni filo-russe espresse da Yanukovych che certamente all’Occidente euro-atlantico non sono affatto gradite. Dal canto suo Carl Bildt, ministro degli Esteri svedese, ha dichiarato al quotidiano britannico The Independent che, nel corso di un incontro con Yanukovych, ha spiegato al presidente ucraino che l’Unione europea vuole vedere elezioni libere e corrette prima che l’accordo di adesione all’Ue venga ratificato. “La questione riguardante Yulia è in realtà soltanto la punta dell’iceberg e vi è grande preoccupazione riguardo allo Stato di diritto e alla politicizzazione dei tribunali”, ha commentato il capo della diplomazia di Stoccolma, sottolineando le critiche degli eurocrati all’indirizzo dell’Ucraina, che preferiscono sia sotto il controllo di Washington e Bruxelles, piuttosto che di Mosca. Adesso tutto è rimandato alle elezioni parlamentari previste per il mese prossimo, quando capo dello Stato e leader del Partito delle Regioni Yanukovych, si scontrerà con il partito BYuT della Tymoshenko e con diversi partiti di opposizione minori. Yanukovych dal canto suo ha ricordato che gli osservatori europei sono stati invitati a controllare lo svolgimento del voto, insistendo sul fatto che le elezioni saranno libere ed eque. Ma gli analisti, i media embedded e il mondo euro-atlantico hanno espresso il loro disaccordo, anche per la situazione che vive la fedelissima degli Stati Uniti e del mondo atlantico, Yulia Tymoshenko ancora in carcere per le accuse mosse contro di lei, tra cui un presunto omicidio di un avversario politico, che evidenziano i numerosi reati e il ruolo negativo da lei giocato nella politica ucraina dalla “rivoluzione arancione” (2004) in poi.


18 Settembre 2012 - http://rinascita.eu/index.php?action=news&id=16779

jeudi, 20 septembre 2012

Allemagne/Russie: alliance eurasiatique!

 

1296227506.jpg

Giacomo GABELLINI:

Allemagne/Russie: alliance eurasiatique!

 

La rigidité, qui caractérise les rapports que Berlin vient d’instaurer avec l’Europe (suite à la crise grecque), ne correspond nullement au dynamisme dont l’Allemagne fait preuve en se rapprochant de la Chine, de la Russie et de l’Inde, trois Etats qui forment les principaux piliers de soutien de l’ensemble désormais dénommé BRICS. La visite d’Angela Merkel à la Nouvelle Delhi en mai 2011 est venue sceller la collaboration avec l’Inde, surtout dans le domaine de la haute technologie. Les échanges entre l’Allemagne et la Chine en 2011 s’élevaient, en chiffres, à 144 milliards de dollars et seront sans nul doute doublés d’ici 2015, année où on les estime d’ores et déjà à quelque 280 milliards. Ces chiffres permettront à l’Allemagne de se hisser sur le podium des principaux pays exportateurs de biens et de services vers la Chine et de dépasser les Etats-Unis. Berlin resserrera ispso facto ses rapports stratégiques avec la Chine. En avril 2012, le premier ministre chinois Wen Jibao s’est rendu à Wolfsburg, la ville-mère de l’entreprise automobile Volkswagen, dans le but de sceller un accord visant à installer une nouvelle usine Volkswagen dans la région du Xinjiang (le “Turkestan” chinois). Les autorités chinoises prévoient, par cet accord, de diminuer le taux élevé de chômage dans cette province, qui a contribué, dans un premier temps, à alimenter les sentiments centriguges de la population indigène.

 

Cette intensification des rapports avec la Chine constitue la part intégrante et principale d’un processus qui vise le repositionnement de l’économie allemande en direction des marchés émergeants. Selon un rapport établi par l’“European Council on Foreign Relations”, “l’Allemagne tend désormais à se considérer comme une force crédible dans un monde multipolaire, ce qui alimente son ambition de devenir ‘globale’ en tablant sur ses propres forces” (1).

 

Cet accroissement important des échanges germano-chinois est toutefois dû au rôle joué par la Russie, à laquelle l’Allemagne est liée par le biais d’une alliance stratégique et énergétique de tout premier ordre. Outre la mise en oeuvre du gazoduc “Nord Stream” —qui permet au méthane russe de s’acheminer vers le terminal allemand de Greifswald et d’alimenter ainsi la croissance économique allemande— et la présence de 6000 entreprises allemandes sur le territoire russe, il faut compter le projet d’aménager une ligne ferroviaire moderne capable de transporter 400.000 tonnes de marchandises de la Chine à l’Allemagne, grâce à un accord conclu entre les chemins de fer allemands (Deutsche Bundesbahn) et leurs homologues russes (Rossiyskie Zheleznye Dorogi). Il s’agit là d’une réalisation économique d’importance fondamentale qui garantira des perspectives stratégiques de premier plan. Le but ultime de cet accord se perçoit dans l’émergence d’une nouvelle société mixte, l’“Eurasia Rail Logistics”, par laquelle les chemins de fer allemands sont appelés à s’occuper de la modernisation des lignes russes en fournissant les services d’ingénierie technique —subsidiés par des entreprises comme “Simens”— afin de remplacer des milliers de kilomètres de vielles voies binaires par des parcours de haute vitesse. Cette modernisation concerne surtout le “Transsibérien” —le “pont eurasiatique” par antonomase— dont on doit la construction, commencée en 1890 et terminée en 1916, à la volonté de ce grand premier ministre russe que fut Sergueï Witte, qui voulait relier par fer tous les points de l’immense espace couvert par l’Empire russe. Le “Transsibérien”, dont le trajet dépasse les 9000 km, demeure la plus longue voie ferrée du monde. Il relie le port russe de Vladivostok à Moscou. Le tracé qui reliera Moscou au port hollandais de Rotterdam allongera le trajet Pacifique/Atlantique de quelque 3000 km. Il sera construit ultérieurement. Les problèmes de manutention et la vitesse maximale réduite constituent les deux facteurs qui avaient, jusqu’ici, limité considérablement les potentialités de ce formidable corridor eurasiatique. L’intervention de la Deutsche Bundesbahn renverse la situation. La modernisation des structures du Transsibérien par les chemins de fer allemands a permis, en janvier 2008, de transporter par voie ferrée des marchandises par le “Beijing-Hamburg Container Express”, connecté au Transsibérien au point de jonction russe d’Oulan Oudé. Ces marchandises sont arrivées à destination en l’espace de quinze jours alors que le transport par mer demande le double de temps au minimum. Cet “exprès” a parcouru plus de 10.000 km, en passant par la Mongolie, la Russie, la Biélorussie et la Pologne.

 

 

Map-Siemens-Track.jpg

 

 

De cette façon, la Russie aura la possibilité de moderniser ses propres voies de communication stratégiques, en apprenant des Allemands comment construire des chemins de fer à haute vitesse et à géer le trafic par ordinateurs. Ils revendront ensuite cette technologie allemande à des pays asiatiques comme l’Iran et l’Inde. L’Allemagne a ainsi obtenu l’accès direct à la Chine, à travers l’immense territoire russe. La Deutsche Bundesbahn, grâce à cette formidable projection vers l’Est, pourra diffuser dans toute l’Eurasie les critères stabilisés par l’UE et consignés dans le “Trans-European Transport Network” (TEN), un projet visant à favoriser les trafics en provenance d’Europe et en direction de l’Extrême-Orient et, à l’inverse, à transporter des matières premières vers les industries européennes. Le projet TEN, pour lequel on prévoit des crédits de 400 milliards d’euro, n’envisage pas seulement de construire des voies de chemin de fer mais aussi de faciliter la construction de routes et d’autres “corridors transcontinentaux”. L’Allemagne cherche donc à se redonner du “Lebensraum”, de l’“espace vital”, en reprenant sa politique traditionnelle de “Drang nach Osten” (de “poussée vers l’Est”) et, par la même occasion, en créant une série de corridors stratégiques qui partent de l’Ouest vers l’Est. Le concept d’“espace vital” avait été élaboré par le géopolitologue allemand Karl Ernst Haushofer, bien avant qu’il ne fut exploité et détourné de son sens par les Nazis). Il suffit de jeter un coup d’oeil sur une carte géographique pour constater que la “poussée vers l’Est” est la voie traditionnelle de l’expansion allemande. Seul l’Est est capable de rapporter des bénéfices énormes, que ce soit sur le plan politique ou sur le plan économique, non seulement à la métropole allemande mais aussi à tous les pays impliqués, tout simplement parce qu’elle permet d’accélérer l’inéluctable intégration économique de la Russie, riche en matières premières, et de l’Allemagne, qui dispose d’une industrie très importante et d’un savoir-faire technologique enviable. C’est justement pour empêcher l’émergence d’un aussi formidable bloc économique intégré, qui assurerait l’hégémonie germano-russe sur l’ensemble de l’Eurasie, que les Etats-Unis ont déclenché l’attaque contre la Serbie de Slobodan Milosevic. En 1999, les premières cibles détruites par les bombardiers de l’OTAN ont été les ponts sur le Danube et sur la Save parce que l’objectif principal était de barrer la route au trafic fluvial allemand (comme nous avons déjà eu l’occasion de le démontrer) en direction du Sud-Est de l’Europe (et donc de la Méditerranée orientale).

 

Les prémices de la formation d’un bloc hégémonique continental similaire se sont manifestés dès 1989, suite à l’écroulement du Mur de Berlin. L’Allemagne s’est alors réunifiée sous la houlette du Chancelier Helmut Kohl et, surtout, d’un homme très habile, le Président de la “Deutsche Bank”, Alfred Herrhausen. “D’ici dix ans, affirmait Herrhausen, l’Allemagne de l’Est deviendra le complexe technologiquement le plus avancé de l’Europe et, en même temps, le tremplin qui permettra de lancer notre économie vers l’Est, de manière telle que la Pologne, la Hongrie, la Tchécoslovaquie et aussi la Bulgarie joueront, à leur tour, un rôle essentiel dans le développement européen” (2). En conformité avec cet objectif, Herrhausen entendait supprimer la dette “inter-entreprises”, fait comptable qui pesait sur l’industrie ex-communiste (en 1994, cette dette s’élevait à 200 milliards de marks), en considérant que cette dette, précisément, était un atout entre les mains de la Banque Mondiale et du FMI qui, tous deux, s’opposaient, de manière irréductible, à tout assainissement du secteur industriel hérité par l’Allemagne suite à la réunification. Le Président de la Deutsche Bank soutenait, entre autres choses, le projet, jugé nécessaire, de construire des voies ferrées rapides menant à Moscou. C’est là exactement le type de projet que les puissances maritimes —l’Angleterre d’abord, les Etats-Unis ensuite— ont toujours rejeté. Herrhausen se distinguait en proposant une vision nouvelle et innovante des rapports internationaux et proposait de redimensionner le rôle de l’Allemagne qui, selon sa conception, devrait fonctionner comme un “pont” entre l’Est et l’Ouest et comme le moteur d’une reconversion industrielle et d’un développement nouveau dans une Europe soustraite au contrôle de la Banque Mondiale et du FMI.

 

 

Transsiberien.jpg

 

 

Tandis qu’il se décarcassait pour mettre ses plans en oeuvre, Herrhausen dénonçait ceux qui le critiquaient outrageusement (3), quand il exposait ses vues et demandait à la Banque Mondiale et au FMI d’épargner aux pays ex-communistes la “thérapie de choc” préconisée par un Jeffrey Sachs; il demandait, en insistant beaucoup, que soit accordé à ces pays un moratoire sur leurs dettes pendant quelques années, de manière à ce qu’ils puissent exploiter leurs propres ressources pour la reconstruction plutôt que payer immédiatement aux banquiers, dès l’exercice suivant, une part de leurs dettes, ou les intérêts dus. Malgré l’hostilité de la BM et du FMI, Herrhausen réussit à trouver bon accueil partout en Europe pour ses idées et projets; en l’espace de quelques petites années, la traduction de ses plans dans les réalités européennes et euro-russes aurait pu s’avérer suffisante pour faire décoller ses grands projets. Le plus important de ceux-ci fut la création, à Varsovie, d’une banque pour le développement, destinée à financer la reconstruction et l’intégration de l’Europe centrale et orientale à l’Europe occidentale. Le 1 décembre 1989, avec une ponctualité effrayante, un engin explosif —équipé d’un système d’amorçage sophistiqué fonctionnant au laser— fait sauter l’automobile blindée dans laquelle Herrhausen se déplaçait. La responsabilité de l’attentat a été attribuée au groupe terroriste communiste de la “Rote Armee Fraktion” (RAF), après une enquête des plus superficielles.

 

Immédiatement après la disparition tragique de Herrhausen, un économiste mieux noté, comme Detlev Karsten Rohwedder, a cherché à poursuivre le sillon ouvert par son malheureux prédécesseur. Rohwedder était le chef de la “Treuhandanstalt”, un holding public qui regroupe toutes les industries d’Etat de l’ex-République Démocratique Allemande (DDR/RDA), après une belle carrière déjà, où il avait préparé et géré en personne le plan d’assainissement et la réorganisation du colosse chimique et pharmaceutique Hoechst AG. Rohwedder affirmait: “A partir du moment où un libéralisme de marché de type doctrinaire ne fonctionne plus, il faut néanmoins privilégier une politique publique d’assainissement dans le cadre plus général des privatisations” (4). C’était là la politique contraire de celle réclamée par le FMI et la Banque Mondiale. Rohwedder avait l’intention de favoriser les investissements publics pour remettre en état de marche et pour moderniser le vieil appareil industriel hérité de la RDA, afin que “la population d’Allemagne de l’Est puisse dépasser au plus vite sa condition d’infériorité matérielle” (5). Cet économiste, relativement inconnu, projettait de transférer le contrôle de la “Treuhandanstalt” du ministère des finances à celui de l’économie, de façon à ce que le holding devienne l’organe central d’un dirigisme allemand rénové. Le 12 avril 1991, un ou plusieurs assassins stipendiés prennent Rohwedder pour cible, tirent trois coups de fusil à visée infra-rouge qui fracasent une fenêtre de sa maison à Düsseldorf, la fenêtre de la pièce où il se trouvait, et le tuent. La RAF revendique la responsabilité de l’attentat, ce qui démontre, une fois de plus, quelle est la véritable fonction de tout “terrorisme extrémiste”. La menace que représentait des personnalités comme Herrhausen et Rohwedder est dénoncée, de manière très précise, par un Henry Kissinger, d’après qui: “Si les deux puissances que sont l’Allemagne et la Russie s’intègrent économiquement, en tissant des liens plus étroits entre elles, alors surviendra le péril que peut représenter leur hégémonie” (6). Le rapprochement actuel entre l’Allemagne et la Russie est dû essentiellement, aujourd’hui, aux efforts de Vladimir Poutine: c’est lui qui met tout en oeuvre pour que les plans d’intégration, pensés par Herrhausen et Rohwedder, reçoivent une nouvelle chance. La situation actuelle montre que l’Allemagne a reconsidéré de manière radicale son positionnement stratégique, en se repprochant des nouveaux centres de gravité de la planète, soit les centres que représente le BRICS, qui sont en train de faire basculer l’axe de la croissance mondiale de l’Atlantique en direction des Océans Indien et Pacifique, tout en ouvrant des perspectives nouvelles et profondément révolutionnaires pour le continent européen tout entier.

 

Si l’Allemagne parvient à bétonner solidement sa tentative d’entraîner l’Europe dans le sillage de Berlin, le péril, que pointait Zbigniew Brzezinski dans ses admonestations aux Etats-Unis, risquerait bien de prendre forme. Brzezinski: “Pour tout dire en des termes qui rappellent l’ère la plus brutale des empires antiques, les trois grands impératifs de la géostratégie impériale des Etats-Unis sont d’empêcher la collusion entre les vassaux et de les maintenir dans la dépendance (en ce qui concerne leur défense), de garder des tributaires faibles qu’il faut protéger et d’empêcher les barbares de s’unir” (7). Une “union des barbares” est justement en train de se forger et elle pourrait apporter une certaine discontinuité dans les scénarios du futur...

 

Giacomo GABELLINI,

Article paru sur le site: http://www.eurasia-rivista.org/

URL: http://www.eurasia-rivista.org/germania-russia-l’alleanza-eurasiatica/16549/print/ - Mis en ligne le 26 juillet 2012.

 

Notes:

(1)   Corriere della Sera, 24 avril 2012.

(2)   Il Tempo, 30 novembre 2009.

(3)   Ibid.

(4)   Frankfurter Allgemeiner Zeitung, 30 mars 1991.

(5)   Ibid.

(6)   Welt am Sonntag, 1 mars 1992.

(7)   Zbigniew Brzezinski, Le grand échiquier.

Unthinking Liberalism: A. Dugin’s The Fourth Political Theory

Unthinking Liberalism:
Alexander Dugin’s The Fourth Political Theory

by Alex KURTAGIC

Ex: http://www.counter-currents.com/

Alexander Dugin
The Fourth Political Theory, London: Arktos, 2012

Arktos recently published what we can only hope will be the first of many more English translations of Alexander Dugin’s work. Head of the sociology department in Moscow State University, and a leading Eurasianist with ties to the Russian military, this man is, today, influencing official Kremlin policy.

The Fourth Political Theory is a thoroughly refreshing monograph, combining clarity of analysis, philosophical rigor, and intellectual creativity. It is Dugin’s attempt to sort through the confusion of modern political theory and establish the foundations for a political philosophy that will decisively challenge the dominant liberal paradigm. It is not, however, a new complete political theory, but rather the beginning of a project. The name is provisional, the theory under construction. Dugin sees this not as the work of one man, but, because difficult, a collective heroic effort.

The book first sets out the historical topology of modern political theories. In Dugin’s account, liberalism, the oldest and most stable ideology, was in modernity the first political theory. Marxism, a critique of liberalism via capitalism, was the second. Fascism/National Socialism, a critique of both liberalism and Marxism, was the third. Dugin says that Fascism/National Socialism was defeated by Marxism (1945), that Marxism was defeated by liberalism (1989), leaving liberalism triumphant and therefore free to expand around the globe.

According to Dugin, the triumph of liberalism has been so definitive, in fact, that in the West it has ceased to be political, or ideological, and become a taken-for-granted practice. Westerners think in liberal terms by default, assuming that no sane, rational, educated person could think differently, accusing dissenters of being ideological, without realizing that their own assumptions have ideological origins.

The definitive triumph of liberalism has also meant that it is now so fully identified with modernity that it is difficult to separate the two, whereas control of modernity was once contested by political theory number one against political theories two and three. The advent of postmodernity, however, has marked the complete exhaustion of liberalism. It has nothing new to say, so it is reduced endlessly to recycle and reiterate itself.

Looking to identify what may be useful to salvage, Dugin proceeds to break down each of the three ideologies into its component parts. In the process of doing so, he detoxifies the two discredited critiques of liberalism, which is necessary to be able to cannibalize them. His analysis of liberalism follows Alain de Benoist. Because it is crucial, I will avail myself of de Benoist’s insights and infuse some of my own in Dugin’s explication of liberalism.

Dugin says that liberalism’s historical subject is the individual. The idea behind liberalism was to “liberate” the individual from everything that was external to him (faith, tradition, authority). Out of this springs the rest: when you get rid of the transcendent, you end up with a world that is entirely rational and material. Happiness then becomes a question of material increase. This leads to productivism and economism, which, when the individual is paramount, demands capitalism. When you get rid of the transcendent, you also eliminate hierarchy: all men become equal. If all men are equal, then what applies to one must apply to all, which means universalism. Similarly, if all men are equal, then all deserve an equal slice of the pie, so full democracy, with universal suffrage, becomes the ideal form of government. Liberalism has since developed flavors, and the idea of liberation acquires two competing meanings: “freedom from,” which in America is embodied by libertarians and the Tea Party; and “freedom to,” embodied by Democrats.

Marxism’s historical subject is class. Marxism is concerned chiefly with critiquing the inequities arising from capitalism. Otherwise, it shares with liberalism an ethos of liberation, a materialist worldview, and an egalitarian morality.

Fascism’s historical subject is the state, and National Socialism’s race. Both critique Marxism’s and liberalism’s materialist worldview and egalitarian morality. Hence, the simultaneous application of hierarchy and socialism.

With all the parts laid out on the table, Dugin then selects what he finds useful and discards the rest. Unsurprisingly, Dugin finds nothing useful in liberalism. The idea is to unthink it, after all.

Spread out across several chapters, Dugin provides a typology of the different factions in the modern political landscape—e.g., fundamental conservatism (traditionalism), Left-wing conservatism (Strasserism, National Bolshevism, Niekisch), conservative revolution (Spengler, Jünger, Schmitt, Niekisch), New Left, National Communism, etc. It is essential that readers understand these so that they may easily recognize them, because doing so will clarify much and help them avoid the errors arising from opaque, confused, contradictory, or misleading labels.

Liberal conservatism is a key category in this typology. It may sound contradictory on the surface, because in colloquial discourse mainstream politics is about the opposition of liberals vs. conservatives. Yet, and as I have repeatedly stated, when one examines their fundamentals, so-called “conservatives” (a misleading label), even palaeoconservatives (another misleading label), are all ideologically liberals, only they wish to conserve liberalism, or go a little slower, or take a few steps back. Hence, the alternative designation for this type: “status-quo conservative.”

Another key category is National Communism. This is, according to Dugin, a unique phenomenon, and enjoys a healthy life in Latin America, suggesting it will be around for some time to come. Evo Morales and Hugo Chavez are contemporary practitioners of National Communism.

Setting out the suggested foundations of a fourth political ideology takes up the rest of Dugin’s book. Besides elements salvaged from earlier critiques of liberalism, Dugin also looks at the debris that in the philosophical contest for modernity was left in the periphery. These are the ideas for which none of the ideologies of modernity have had any use. For Dugin this is essential to an outsider, counter-propositional political theory. He does not state this in as many words, but it should be obvious that if we are to unthink liberalism, then liberalism should find its nemesis unthinkable.

But the process of construction begins, of course, with ontology. Dugin refers to Heidegger’s Dasein. Working from this concept he would like the fourth political theory to conceptualize the world as a pluriverse, with different peoples who have different moralities and even different conceptions of time. In other words, in the fourth political theory the idea of a universal history would be absurd, because time is conceived differently in different cultures—nothing is ahistorical or universal; everything is bound and specific. This would imply a morality of difference, something I have proposed as counter-propositional to the liberal morality of equality. In the last consequence, for Dugin there needs to be also a peculiar ontology of the future. The parts of The Fourth Political Theory dealing with these topics are the most challenging, requiring some grounding in philosophy, but, unsurprisingly, they are also where the pioneering work is being done.

Also pioneering, and presumably more difficult still, is Dugin’s call to “attack the individual.” By this he means, obviously, destabilizing the taken-for-granted construct that comprises the minimum social unit in liberalism—the discrete social atom that acts on the basis of rational self-interest, a construct that should be distinguished from “a man” or “a woman” or “a human.” Dugin makes some suggestions, but these seem nebulous and not very persuasive at this stage. Also, this seems quite a logical necessity within the framework of this project, but Dugin’s seeds will find barren soil in the West, where the individual is almost sacrosanct and where individualism results from what is possibly an evolved bias in Northern European societies, where this trait may have been more adaptive than elsewhere. A cataclysmic event may be required to open up the way for a redefinition of what it is to be a person. Evidently the idea is that the fourth political theory conceptualizes a man not as an “individual” but as something else, presumably as part of a collectivity. This is probably a very Russian way of looking at things.

The foregoing may all seem highly abstract, and I suspect practically minded readers will not take to it. It is hard to see how the abstract theorizing will satisfy the pragmatic Anglo-Saxon, who is suspicious of philosophy generally. (Jonathan Bowden was an oddity in this regard.) Yet there are real-world implications to the theory, and in Dugin’s work the geopolitical dimension must never be kept out of sight.

For Dugin, triumphant liberalism is embodied by Americanism; the United States, through its origins as an Enlightenment project, and through its superpower status in the twentieth and twenty-first century, is the global driver of liberal practice. As such, with the defeat of Marxism, it has created, and sought to perpetuate, a unipolar world defined by American, or Atlanticist, liberal hegemony. Russia has a long anti-Western, anti-liberal tradition, and for Dugin this planetary liberal hegemony is the enemy. Dugin would like the world to be multipolar, with Atlanticism counterbalanced by Eurasianism, and maybe other “isms.” In geopolitics, the need for a fourth political theory arises from a need to keep liberalism permanently challenged, confined to its native hemisphere, and, in a word, out of Russia.

While this dimension exists, and while there may be a certain anti-Americanism in Dugin’s work, Americans should not dismiss this book out of hand, because it is not anti-America. As Michael O’Meara has pointed out in relation to Yockey’s anti-Americanism, Americanism and America, or Americans, are different things and stand often in opposition. Engaging with this kind of oppositional thinking is, then, necessary for Americans. And the reason is this: liberalism served America well for two hundred years, but ideologies have a life-cycle like everything else, and liberalism has by now become hypertrophic and hypertelic; it is, in other words, killing America and, in particular, the European-descended presence in America.

If European-descended Americans are to save themselves, and to continue having a presence in the North American continent, rather than being subsumed by liberal egalitarianism and the consequent economic bankruptcy, Hispanization, and Africanization, the American identity, so tied up with liberalism because of the philosophical bases of its founding documents, would need to be re-imagined. Though admittedly difficult, the modern American identity must be understood as one that is possible out of many. Sources for a re-imagined identity may be found in the archaic substratum permeating the parts of American heritage that preceded systematic liberalism (the early colonial period) as well as in the parts that were, at least for a time, beyond it (the frontier and the Wild West). In other words, the most mystical and also the least “civilized” parts of American history. Yet even this may be problematic, since they were products of late “Faustian” civilization. A descent into barbarism may be in the cards. Only time will tell.

For Westerners in general, Dugin’s project may well prove too radical, even at this late stage in the game—contemplating it would seem first to necessitate a decisive rupture. Unless/until that happens, conservative prescriptions calling for a return to a previous state of affairs (in the West), or a closer reading of the founding documents (in America), will remain a feature of Western dissidence. In other words, even the dissidents will remain conservative restorationists of the classical ideas of the center, or the ideas that led to the center. Truly revolutionary thinking—the re-imagining and reinvention of ourselves—will, however, ultimately come from the periphery rather than the center.

 


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

URL to article: http://www.counter-currents.com/2012/09/unthinking-liberalism/

mardi, 18 septembre 2012

Tiberio Graziani: 'US uses Europe as a bridge-head to attack Eurasia'

Tiberio Graziani:

'US uses Europe as a bridge-head

to attack Eurasia'

 

dimanche, 16 septembre 2012

Alexander Dugin on Obama's Visit to Russia

Alexander Dugin on Obama's Visit to Russia

(English subtitles)

samedi, 15 septembre 2012

Warum der Westen Russland braucht

262384-soldats-russes-lors-parade-pour.jpg

Warum der Westen Russland braucht

Die erstaunliche Wandlung des Zbigniew Brzezinski

Von Hauke Ritz

Der 1928 geborene Zbigniew Brzezinski ist eine der schillerndsten Figuren der außenpolitischen Elite der Vereinigten Staaten. Seine Schriften bestechen durch ihren Sinn für die machtpolitische Realität und irritieren zugleich durch die Konsequenz, mit der diese Machtpolitik entfaltet wird. Da Brzezinski an der Gestaltung des Kalten Krieges aktiv beteiligt war und bis heute eng mit den politischen Eliten Amerikas verbunden ist, sind seine Bücher nicht nur historische, sondern immer zugleich auch politische Dokumente, die einen tiefen Einblick in das Selbstverständnis amerikanischer Außenpolitik gewähren.

Nun ist Brzezinski mit einem neuen Buch an die Öffentlichkeit getreten. Dieses trägt den Titel „Strategic Vision“ und ist insofern höchst bemerkenswert, als Brzezinski darin eine weitreichende politische Wende vornimmt. Er fordert eine umfassende Revision der bisherigen Ausrichtung der amerikanischen Außenpolitik seit dem Ende des Kalten Krieges. Die zentrale These des Buches lautet, dass die USA sich heute in einer ähnlichen Situation befinden wie die Sowjetunion in den 80er Jahren.

Ging es in seinem letzten großen Buch „The Grand Chessboard“ noch darum, die politische Kontrolle über Zentralasien zu gewinnen und sprach er 2008 immerhin noch von einer „Second Chance“ zur Errichtung einer unipolaren Welt, so gesteht er jetzt ein, dass der Machtverlust der USA und die multipolare Welt Realität geworden sind. Damit kommt es zu einer ganzen Reihe von Neubewertungen. Am erstaunlichsten ist, dass er seine radikale Gegnerschaft gegenüber Russland, die in all seinen früheren Büchern direkt oder unterschwellig präsent ist, aufgegeben hat. Mehr noch: Für das Überleben des Westens sei es zentral, Russland zu integrieren.

Von Carter zu Reagan

Die ganze Bedeutung dieser Kehrtwende wird jedoch erst verständlich, wenn man sich den Verlauf von Brzezinskis Karriere vergegenwärtigt. Man könnte Brzezinski als eine moderne Erscheinung des königlichen Beraters bezeichnen. In ihm verbinden sich die Eigenschaften eines politischen Denkers und kühlen Praktikers fast bis zur Ununterscheidbarkeit. Schon in seinen frühen Büchern wird seine Faszination für Macht und ihre Analyse deutlich. Seinem vorrangigen Interesse, die bestehenden Machtstrukturen im Dienste und Sinne der Vereinigten Staaten zu stärken, folgte auch seine Arbeit als Sicherheitsberater unter Jimmy Carter. Damals, in den Jahren 1977 bis 1981, war er direkt an der Ausgestaltung des Kalten Krieges beteiligt.

Waren Nixon und Kissinger noch primär um eine Erhaltung des Status Quo bemüht gewesen, interessierte Brzezinski von Beginn an die Frage, wie man den Kalten Krieg erneut verschärfen und zu einer endgültigen Entscheidung bringen könnte. Sein Einfluss muss auch deshalb hoch veranschlagt werden, weil viele seiner Konzepte anschließend auch von der Reagan-Administration fortgeführt wurden. 1998 enthüllte er in einem Interview mit der französischen Zeitung „Le Nouvel Observateur“, dass die USA bereits vor dem Einmarsch der Sowjetunion in Afghanistan die Mudschaheddin finanziell unterstützt hätten. Ziel dieser Politik sei es gewesen, so Brzezinski, die Wahrscheinlichkeit eines Einmarsches der UdSSR in Afghanistan zu erhöhen. Gefragt, ob er die Unterstützung fundamentalistischer islamischer Gruppen inzwischen bereuen würde, antwortete er: „Was soll ich bereuen? Diese verdeckte Operation war eine hervorragende Idee. Sie bewirkte, dass die Russen in die afghanische Falle tappten und Sie erwarten ernsthaft, dass ich das bereue. Am Tag, da die Russen offiziell die Grenze überschritten, schrieb ich Präsident Carter: Jetzt haben wir die Möglichkeit, der UdSSR ihr Vietnam zu liefern.“ Als der Interviewpartner nachhakt und auf die Verknüpfung von islamischem Fundamentalismus und Terrorismus hinweist, antwortet Brzezinski: „Was ist wohl bedeutender für den Lauf der Weltgeschichte? […] Ein paar verwirrte Muslime oder die Befreiung Mitteleuropas und das Ende des Kalten Krieges?“[1]

>> weiter in den ‘Blättern für deutsche und internationale Politik

Aleksandr Dugin: Liberalism, Communism, Fascism, and the Fourth Political Theory

Aleksandr Dugin: Liberalism, Communism, Fascism, and the Fourth Political Theory

vendredi, 14 septembre 2012

Pussy Riot : pourquoi une telle médiatisation?

pussy-riot-london_2312825k.jpg

Pussy Riot : pourquoi une telle médiatisation?

 

La presse étrangère s’est passionnée pour un fait divers pourtant relativement sans importance : le dit procès des Pussy Riot. Reprenons les faits. Le 21 février 2012, 3 jeunes femmes encagoulées et déguisées envahissent la cathédrale du Christ-Sauveur de Moscou avec guitares et matériel sonores, et y entament une sorte de prière sous forme de chanson, blasphématoire et grossière (Avec des paroles telles que "Sainte Marie mère de Dieu, deviens féministe" ou encore "merde, merde, merde du Seigneur"), politiquement dirigée contre le candidat à l’élection présidentielle Vladimir Poutine, mais également contre le patriarche orthodoxe accusé de "croire en Poutine plus qu’en dieu". Les jeunes femmes sont rapidement interpellées, arrêtées et déférées devant un tribunal qui ordonne leur mise en détention préventive en attendant leur procès, qui a lieu actuellement. L’église orthodoxe a de son côté  réagi en organisant une grande manifestation autour de cette même cathédrale en avril dernier, manifestation dédiée à "a correction de ceux qui souillent les lieux sacrés et la réputation de l’Eglise" et a laquelle ont pris part des dizaines de milliers de fideles pour afficher leur soutien à l’église et au patriarche.

Le main Stream médiatique a largement surmédiatisé cette affaire. Pour certains la Russie "retournerait au moyen âge", quand d’autres estiment que le pouvoir "durcit sa répression" qui serait dirigée contre la « société civile qui se mobilise». Enfin la majorité des commentateurs ont estimé que les 3 jeunes femmes seraient en prison à cause de leur "prière anti-Poutine". Le groupe Pussy Riot s’est créé en 2011 quand il a semblé clair à ces jeunes femmes que la Russie manquait cruellement d’émancipation politique et sexuelle. L’une des trois jeunes femmes arrêtée, Nadezhda Tolokonnikova, est par ailleurs une militante active LGBT (Lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres). Les chansons du groupe traitent principalement des ravages de la routine dans la vie quotidienne, des conditions de travail difficiles pour les femmes et de la bonne façon de réprimer les hommes.

Si beaucoup de journalistes français présentent les jeunes filles comme les victimes d’une Russie quasi-totalitaire, il faut néanmoins rappeler que les Pussy Riot ont plusieurs fois durant les derniers mois organisé des actions "coup de poing" portant atteinte à l’ordre public (voir par exemple ici ou la). Pussy Riot n’est en outre pas seulement un groupe de rock, mais le volet musical d’un groupe anarchiste du nom de Voina (la guerre) et qui ces derniers mois a revendiqué de nombreuses actions que l’on peut ne pas trouver ni "drôles" ni "subversives". Parmi elles l’organisation d’une orgie sexuelle avec des femmes enceintes dans un musée (le nom de l’action étant une insulte violente adressée au président Medvedev), se montrer en public nul et couvert de cafards, se masturber avec une carcasse de poulet dans une épicerie et en sortir en marchant avec la carcasse enfoncée dans les parties génitales, l’attaque à l’urine sur des policiers ou encore de tenter d’embrasser sur la bouche des représentants de l’or
dre du même sexe. Ajoutez à cela de dessiner à la peinture des penis géants sur les routes ou encore la destruction de véhicules de police.

Bien sur donc, celles-ci ne sont pas en détention provisoire et jugée pour des délits d’opinion, contrairement ) ce que l’on peut être amené à croire en lisant la presse internationale, mais parce qu’elles font face à une accusation de hooliganisme, punie de jusqu’à 7 ans de prison en Russie. Les commentateurs français qui lèvent les yeux au ciel lorsqu’ils prononcent cette durée de peine feraient bien de relire le code pénal français, et surtout l’article 322-3-1 qui punit de sept ans de prison et 100.000 € d’amende la dégradation d’un bien culturel exposé dans un lieu de culte. A ce jour, si aucune dégradation n’a cependant été (à ce qu’il semble) constatée lors de leur intervention, il est plausible que les Pussy Riot soient condamnées pour dédommager "les profondes blessures morales infligées à des chrétiens orthodoxes" et ce malgré l’intervention en leur faveur de Vladimir Poutine. Mais surtout et probablement à titre d’exemple pour créer un précédent destine à ne pas déstabiliser la société russe. La Russie est un pays multiconfessionnel, pluriculturel, et qui sort de relatives tensions interreligieuses et intercommunautaires à la dislocation de l’Union-Soviétique. C’est un pays encore aujourd’hui victime du terrorisme fondamentaliste et qui maintient assez habilement et une cohabitation entre des groupes religieux et ethniques très variés, sur un territoire gigantesque. Plus que cela, au sortir de presqu’un siècle de dictature athéiste, le renouveau de la foi est quelque chose de particulièrement sensible.

Leur procès qui a débuté le 30 juillet 2012, passionne sans doute plus les commentateurs étrangers que russes. De nombreuses figures de la société civile et de l’intelligentsia libérale russe ont manifesté leur soutien aux Pussy Riot, tout comme l’internationale du Show-bizness, allant des stars de musique internationalement connues comme Madonna, Sting, Patty Smith ou encore des acteurs américains comme Danny de Vito. En face, l’église orthodoxe fait relativement front unique, le porte-parole du patriarcat (le très conservateur Vsevolod Tchapline) affirmant même que les jeunes femmes avaient commis un "crime pire qu’un meurtre" et devaient être "punies". Le département d’état américain, via le porte-parole de la diplomatie américaine Patrick Ventrell, a enfin lui déclaré que du point de vue des États-Unis, l'affaire Pussy Riot était politiquement motivée et que Washington la considérait comme un harcèlement de l'opposition. Récemment c’est donc le président russe Vladimir Poutine lui-même est lui-même interv
enu, appelant à la clémence et jugeant que les Pussy Riot avaient obtenu ce qu’elles souhaitaient, à savoir un battage médiatique fort. Ce faisant, il coupe l’herbe sous le pied à ceux qui ont affirmé que les Pussy Riot étaient enfermées pour des raisons politiques, car elles s’en seraient prises à lui via les paroles de leurs chansons. Mais malgré l’énorme battage médiatique qui est consacré à ce procès, seuls 15% des Russes sondés à ce sujet souhaitent que ces dernières soient amnistiées.

Je reste donc perplexe face a cette affaire et doute par ailleurs très sincèrement que nombre de commentateurs puissent trouver "drôle et subversive" une action similaire dans une mosquée, une synagogue ou un temple bouddhiste, notamment en France. On peut du reste se demander ce qui pousse des gens quels qu’ils soient à aller importuner des croyants quels qu’ils soient et porter atteinte à l’intégrité de lieux de cultes quels qu’ils soient.

Preuve de l’utilité certainement unique de leur action, un journaliste au pseudo de Dick Riot accompagne désormais chaque événement politique de l’opposition en tentant de discuter et de poser des questions, le visage vêtu d’une cagoule noire, tout comme les Pussy Riot. Visiblement, les leaders de l’opposition interrogés, qui soutiennent pourtant tous très activement les Pussy Riot, n’apprécient guère la plaisanterie (voir ici).

Deux poids deux mesures ?

L’opinion de l’auteur ne coïncide pas forcément avec la position de la rédaction.

* Alexandre Latsa est un journaliste français qui vit en Russie et anime le site DISSONANCE, destiné à donner un "autre regard sur la Russie". Il collabore également avec l'Institut de Relations Internationales et Stratégique (IRIS), l'institut Eurasia-Riviesta, et participe à diverses autres publications.

 

Le point démographique de juin 2012 en Russie

"Un autre regard sur la Russie": La démographie russe de 1991 à 2012

"Un autre regard sur la Russie": Et la démographie russe dans tout ca?

"Un autre regard sur la Russie": La démographie russe, objet de tous les fantasmes

"Un autre regard sur la Russie": Russie - éducation et modernisation

samedi, 14 juillet 2012

Warrior heritage of Ukrainian Cossacks

Warrior heritage of Ukrainian Cossacks

00:05 Publié dans Militaria, Musique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cosaques, russie, ukraine, histoire, militaria, musique | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

jeudi, 12 juillet 2012

The Fourth Political Theory

 
Het boek wordt voorgesteld op 28 juli 2012 in Stockholm (voor Europa) en in Brazilië (voor het Amerikaanse continent).
 
 
Table of Contents:

A Note from the Editor
Foreword by Alain Soral
Introduction: To Be or Not to Be?

1. The Birth of the Concept
2. Dasein as an Actor
3. The Critique of Monotonic Processes
4. The Reversibility of Time
5. Global Transition and its Enemies
6. Conservatism and Postmodernity
7. ‘Civilisation’ as an Ideological Concept
8. The Transformation of the Left in the Twenty-first Century
9. Liberalism and Its Metamorphoses
10. The Ontology of the Future
11. The New Political Anthropology
12. Fourth Political Practice
13. Gender in the Fourth Political Theory
14. Against the Postmodern World
Appendix I: Political Post-Anthropology
Appendix II: The Metaphysics of Chaos

jeudi, 28 juin 2012

Renaissance de la Russie et éveil de la Chine conduisent à l’invention d’un Nouvel Ordre International, dans lequel l’ Empire US disparaîtra

Renaissance de la Russie et éveil de la Chine conduisent à l’invention d’un Nouvel Ordre International, dans lequel l’Empire US disparaîtra

 

A la fin du XXe siècle, la bonne nouvelle aura été la disparition de l’URSS en tant qu’empire imposant sa loi sur l’Europe centrale, et la mauvaise aura été la survie des USA en tant qu’empire imposant leur loi sur l’Europe occidentale, l’Amérique latine et d’autres parties du monde. La renaissance de la Russie et l’éveil de la Chine conduisent inexorablement à l’invention d’un Nouvel Ordre International, dans lequel l’anachronique Empire US aura disparu. Dès lors, les stratèges s’interrogent sur la manière de limiter les affrontements inhérents aux périodes charnières. Pour le docteur Imad Shuebi, les nouveaux leaders du monde, Beijing et Moscou, agissent avec précaution pour prévenir une guerre mondiale, mais s’attendent à de sanglants conflits régionaux.

JPEG - 140.9 ko

Parler d’ère post-étasunienne ne relève plus aujourd’hui du vœu pieux ou du simple point de vue politique. Quand j’ai écrit à ce propos, en 1991, dans mon ouvrage Le Nouvel Ordre Politique Mondial, il s’agissait d’une sorte d’analyse prospective, il était impossible d’y croire à cette époque. L’incrédulité résultait de phénomènes connus en épistémologie tels que l’obstacle de la connaissance commune ou la résistance au changement.

À l’époque, ma réflexion constituait une rupture épistémologique, ce que désignera plus tard Nassim Nicholas Taleb sous le vocable de « théorie du cygne noir », ou encore « pensée latérale » [1]. J’attirais l’attention sur le fait que —et c’est toujours le cas— les Grandes Puissances ne meurent pas dans leur lit. Le danger que représente la mort de tels États réside dans le fait qu’ils possèdent à la fois des armes nucléaires et un important passif historique et stratégique. De telles choses ne s’effacent pas. Elles subsistent au fond de leur conscience et dans leurs souvenirs.

Les officiels russes et chinois ne s’en sont jamais cachés et il ne s’agissait pas non plus d’un excès de candeur —contrairement à ce qu’a écrit Zbigniew Brzezinski— quand ils sont arrivés à la conclusion que l’émergence de la Russie et de la Chine et le déclin des États-Unis étaient inévitables, mais que ce dernier ne devait pas être trop brusque [2] . Pour les grandes puissances, la rupture n’est pas une option. Elles peuvent échouer, mais pas s’effondrer. En réalité de telles puissances ne peuvent être que dissoutes.

Zbigniew Brzezinski en convient, mais il estime peu probable que le monde soit dominé par un successeur unique —pas même la Chine— ce sur quoi nous sommes pour le moment d’accord, de la même manière que nous convenons que la phase de désordre global et d’incertitude internationale s’est aggravée à tel point en 2011 que désormais menace un chaos épouvantable. Les États-uniens, comme les Chinois et les Russes, redoutent une telle perspective ; mais pour certains États aventureux comme la France et quelques autres pays au Proche-Orient, la perspective de perdre leur statut de puissance régionale fait craindre un accroissement du risque de déstabilisation. Les Puissances fortes redoutent le chaos alors que les Puissances faibles misent parfois sur celui-ci pour perturber les Fortes, dans l’espoir de les faire reculer sur la scène internationale avec des pertes minimales.

De façon notable, l’évolution vers un nouvel ordre international s’est accélérée au cours des deux années 2011 et 2012 dans la mesure où il n’y a eu qu’un court intervalle séparant l’annonce par Poutine de la fin de l’unipolarité, précisant que les puissances émergentes n’étaient pas encore prêtes à prendre le relai, de sa déclaration lors du Sommet des BRICS à propos de la formation d’un Nouveau Système Économique et Bancaire (la Banque BRICS) [3]. Non seulement le haussement de ton de la Russie et de la Chine à conduit à deux double vétos, mais il leur a aussi donné le rôle moteur dans la dynamique actuelle en Méditerranée orientale, signifiant sans équivoque à la fois la fin de l’histoire états-unienne dans la région et l’impossibilité actuelle pour les différentes parties de prétendre à quelque nouvelle répartition que se soit.

La déclaration d’Obama, début 2012, sur la Nouvelle Stratégie Américaine annonçant « être en alerte et attentifs dans la Méditerranée orientale » ressemblait à une reconnaissance du nouveau rapport de force dans la région, parallèlement à l’armement du voisinage immédiat de la Chine. De plus, les déclarations d’Hillary Clinton depuis l’Australie sont apparues comme le prolongement de ces propos sur un affrontement avec la Chine, ce à quoi cette dernière s’est contentée de répondre : « Personne ne peut empêcher le soleil chinois de se lever ».

Du fait de ces différentes déclaration états-uniennes, la Chine n’a pas attendu 2016 pour faire une démonstration de sa nouvelle puissance. Au contraire, elle s’empressa de se prononcer en faveur d’un ordre multipolaire —reprenant les termes russes— vu comme un Ordre International basé sur deux axes autour de chacun desquels de multiples pôles seraient en orbite. Mais leur axe serait ascendant pendant que l’autre serait descendant.

Il est devenu clair que l’aggravation du conflit à profondément secoué la diplomatie états-unienne, à tel point qu’elle fut contrainte —en avril 2012— de sonner la retraite, même si ce ne fut que verbalement, et de préciser qu’elle n’était pas en Guerre froide avec la Chine. Ceci faisait suite à une rencontre entre le Premier ministre chinois et Kofi Annan. Il fut annoncé à l’émissaire de l’ONU et de la Ligue arabe que la Chine et la Russie étaient désormais les premières Puissances, respectivement à la première et à la deuxième place, et qu’il était dans l’obligation de se coordonner avec eux. Annan lui-même, en tant que témoin du monde unipolaire de 1991 jusqu’au début du 21e siècle, devait aussi être le témoin de la chute de ce monde et devait admettre que dorénavant la question de la Méditerranée orientale était du ressort de Moscou et de Beijing.

Washington vient de vivre une décennie entière de guerres —une période qui ressemble à la course aux armements avec l’URSS, dite de « guerre des étoiles »— qui, avec d’autres facteurs critiques, à épuisé les États-unis et les ont transformés en une nation au bord de la banqueroute. Ceci les a incités à annoncer un repositionnement en direction de la périphérie de la Chine dans une tentative de jouer un rôle dans la région Indo-Pacifique. Mais il sont revenus sur leurs déclarations d’une manière telle qu’elle laisse à penser aux observateurs que cet État à déjà perdu son aura de superpuissance. Il est un fait que lorsque une puissance menace de faire usage d’une force dont seules les superpuissances sont dotées, elle perd les deux tiers de sa force.

Le monde change. Nous sommes en train d’assister précisément à la cristallisation de ce Nouvel Ordre International dont la formation avait été reportée depuis l’effondrement de l’Union soviétique, mais dont l’arrivée à maturité s’accélère, bien que les nouvelles puissances ne soient pas encore tout à fait prêtes pour cela. L’accélération des événements au Proche-Orient à contraint ces nouveaux acteurs à rejoindre la partie à marche forcée. Cependant, les conséquences de l’émergence de nouvelles puissances et du déclin de celles, comme les États-Unis, qui étaient auparavant leaders mondiaux vont se manifester sous peu. Elles se matérialiseront dans des luttes sanglantes qui ne pourront être résolues qu’une fois le Nouvel Ordre International établi, et avec le consentement des différents acteurs, selon le nouveau statut de chacun.

 

[1] Selon l’épistémologue libano-US Nassim Nicholas Taleb, « Un cygne noir est un événement hautement improbable doté de 3 caractéristiques principales : Il est imprévisible, engendre des conséquences majeures et une explication a posteriori est toujours donnée afin de rendre celui-ci plus rationnel, lui conférant ainsi une apparente et sécurisante prévisibilité ». Cf. Le Cygne Noir, La puissance de l’imprévisible, Les Belles Lettres, 2008.

[2] « After America – How does the world look in an age of U.S. decline ? », par Zbigniew Brzezinsk, Foreign Policy, janvier/février 2012.

[3] Voir la “Delhi Declaration (Fourth BRICS Summit)”, Voltaire Network, 29 mars 2012.

Charte de l’ONU ou un monde à la Rambo …

lavrov.jpg

Charte de l’ONU ou un monde à la Rambo …

Lavrov: Le futur rapport de forces dépendra de l’issue de la crise syrienne

D’après le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, le futur rapport de forces dans le monde et l’ordre mondial dépendront de l’issue de la crise qui perdure en Syrie.

Le mode de solution de la crise syrienne serait décisif pour l’avenir du monde: ou l’on s’appuiera sur la Charte de l’ONU, ou ce sera le droit du plus fort qui régnera, c’est ce que Lavrov a dit samedi passé à Moscou. Il a souligné que le Conseil de sécurité de l’ONU ne permettra pas d’intervention militaire en Syrie. «Et cela non pas parce que nous défendons Assad ou son régime, mais parce que nous savons combien la composition interconfessionnelle de la société syrienne est compliquée. Quelques-uns de ceux qui exigent une intervention militaire veulent détruire cette composition interconfessionnelle et changer la Syrie en un champ de bataille pour la suprématie dans le monde islamique», a dit Lavrov. Ce serait une tendance très dangereuse. La Russie fera tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher un tel développement. «Nous ne défendons pas le régime, mais les chances pour une stabilité dans cette région et dans le monde islamique. Nous défendons le droit international», a souligné Lavrov. En Syrie, il y a plus de 14 mois, des protestations violentes ont éclaté contre Bachar al-Assad. D’après les indications de l’ONU, environ 12 000 personnes ont été tuées dans des affrontements entre l’armée et l’opposition armée. L’opposition syrienne, mais aussi des Etats occidentaux, demandent la démission d’Assad. En 2011 et en 2012, au Conseil de sécurité de l’ONU, la Russie et la Chine ont bloqué par leur veto deux projets de résolutions présentés par des Etats occidentaux concernant la Syrie. Moscou a justifié le refus avec le souhait d’empêcher une intervention militaire en Syrie d’après le «scénario libyen», parce que les résolutions n’excluaient pas des interventions militaires internationales contre le régime d’Assad. L’ancien secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, a conçu, sur l’ordre des Nations Unies et de la Ligue arabe, un plan de paix pour la Syrie qui prévoit la fin des violences, le départ des villes des troupes du gouvernement, un dialogue entre le gouvernement et l’opposition ainsi que l’accès libre pour les biens de secours. Le 12 avril, les parties du conflit ont déclaré un armistice. Le Conseil de sécurité de l’ONU a donné le feu vert à une délégation de 300 observateurs en Syrie. Malgré cela, il y a toujours des combats et des violences sanglantes. D’après les indications des autorités syriennes, les rebelles ont enfreint l’armistice plus de 5000 fois. L’opposition quant à elle, rend l’armée du gouvernement responsable de la violence qui perdure.     •

Source: Ria Novosti du 9/6/12, http://de.rian.ru/politics/20120609/263761923.html 
(Traduction Horizons et débats)

mercredi, 13 juin 2012

Civilization as political concept

Civilization as political concept

Interview with the leader of the International “Eurasian Movement”, a philosopher, and a  professor at Moscow State University Alexander Dugin

Interviewed by the Global Revolutionary Alliance’s own Natella Speranskaja 

Ex: http://www.granews.info/

- The crisis of identity, with which we faced after the Cold War and the collapse of the communist world, is still relevant. What do you think is capable of lifting us out of this crisis  – a religious revival or creation of a new political ideology? Which of the options are you  inclined to yourself?

- After the collapse of communism came the phase of the “unipolar moment” (as Charles Krauthammer called it). In geopolitics, this meant the victory of unilateralism and Atlanticism, and because the pole was left alone, the West has become a global phenomenon. Accordingly,  the ideology of liberalism (or more accurately, neo-liberalism) is firmly in place crushing the two alternative political theories that existed in the twentieth century – communism and fascism . The Global liberal West has now defined culture, economics, information and technology, and politics. The West’s claims to the universalism of it’s values, the values of Western modernity and the Postmodern era, has reached its climax. 

Problems stemming from the West during the “unipolar moment” has led many to say that this “moment” is over, that he could not yet be a “destiny” of humanity.That is, a “unipolar moment” should be interpreted very broadly – not only geopolitical, but also ideologically, economically, axiologically, civilization wide. The crisis of identity, about which you ask, has scrapped all previous identities – civilizational, historical, national, political, ethnic, religious, cultural, in favor of a universal planetary Western-style identity  – with its concept of individualism, secularism, representative democracy, economic and political liberalism, cosmopolitanism and the ideology of human rights.Instead of a hierarchy of identities, which have traditionally played a large role in sets of collective identities, the “unipolar moment” affirmed a flat one-dimensional identity, with the absolutization of the individual singularity.  One individual = one identity, and any forms of the collective identity (for example, individual as the part of the religious community, nation, ethnic group, race, or even sex) underwent dismantling and overthrow. Hence the hatred of globalists for different kind of “majorities” and protection of minorities, up to the individual.

The Uni-polar Democracy of our moment - this is a democracy, which unambiguously protects the minority before the face of the majority and the individual before face of the group.  This is  the crisis of identity for those of non-Western or non-modern (or even not “postmodern”) societies,since this is where customary models are scrapped and liquidated. The postmodern West with  optimism, on the contrary, asserts individualism and hyper-liberalism in its space and zealously  exports it on the planetary scale.

However, it’s not painless, and has caused at all levels it’s own growing rejection.  The problems, which have  appeared in the West in the course of this “uni-polar moment”, forced many to speak, that this “moment’s” conclusion, has not succeeded in becoming “the fate” of humanity.  This, therefore,  was the cost of the  possibility of passage to some other paradigm…

So, we can think about an alternative  to the “unipolar moment” and, therefore, an alternative to liberalism, Americanism, Atlanticism, Western Postmodernism, globalization, individualism, etc. That is, we can, and I think should,  work out plans and strategies for a “post-uni polar world “, at all levels – the ideological and political, the economic, and religious, and the philosophical and geo-political, the cultural and civilizational, and technology, and value.

In fact, this is what I call multi-polarity. As in the case of uni-polarity it is not only about the political and strategic map of the world, but also the paradigmatic philosophical foundations of the future world order.  We can not exactly say that the “uni-polar moment” has finally been completed. No, it is still continuing, but it faces a growing number of problems. We must put an end to it – eradicate it. This is a global revolution, since the existing domination of the West, liberalism and globalism completely controls the  world oligarchy, financial and political elites.

So they just will not simply  give up their positions. We must prepare for a serious and intense battle.   Multi-polarity will be recaptured by the conquered peoples of the world in combat and it will be able to arise only on the smoking ruins of the global West.  While the West is still dictating his will to the rest, to talk about early multipolarity  – you must first destroy the Western domination on the ground.   Crisis – this is much, but far from all.

- If we accept the thesis of the paradigmatic transition from the current unipolar world order model to a new multi-polar model, where the actors are not nation-states, but  entire civilizations, can it be said that this move would entail a radical change in the very human identity?

- Yes, of course. With the end of the unipolar moment, we are entering a whole new world. And it is not simply a reverse or a step back, but it is a step forward to some unprecedented future, however, different from the digital project of “lonely crowds”, which is reserved for  humanity by globalism. Multi-polar identity will be the complex nonlinear collection of different identities – both individual and collective, that is varied for each civilization (or even inside each civilization).

This is something completely new that  will be created.

And the changes will be radical. We can not exclude that, along with known identities, civilizations, and offering of  new ways … It is possible that one of these new identities will become the identity of “Superman” – in the Nietzschean sense or otherwise (for example, traditionalist) …  In the “open society” of globalism the individual is, on the contrary, closedand strictly self-identical.

The multi-polar world’s anthropological map will be, however, extremely open, although the boundaries of civilizations  will be defined clearly. Man will again re-open the measurement of inner freedom – “freedom for”, in spite of the flat and purely external  liberal freedom – “freedom from” (as John Mill), Which is actually,  not freedom, but its simulacrum, imposed for a more efficient operation of the planetary masses by a small group of global oligarchs.

- Alexander Gelevich Dugin, you are the creator of the theory of a multi-polar world, which laid the foundation from which we can begin a new historical stage. Your book“The theory of a multi-polar world” has been and is being translated into other languages. The transition to a new model of world order means a radical change in the foreign policy of nation-states, and in today’s global economy, in fact, you have created all the prerequisites for the emergence of a new diplomatic language. Of course, this is a challenge of the global hegemony of the West. What do you think will be the reaction of your political opponents when they realize the seriousness of the threat posed?

- As always in the vanguard of  philosophical and ideological ideas, we first have the effect of bewilderment, the desire to silence or marginalize them. Then comes the phase of severe criticism and rejection. Then they begin to consider. Then they become commonplace and a truism. So it was with many of my ideas and concepts in the past 30 years. Traditionalism, geopolitics, Sociology of imagination , Ethnosociology, Conservative Revolution , National Bolshevism, Eurasianism, the Fourth Political Theory, National-structuralism, Russian Schmittianism, the concept of the three paradigms, the eschatological gnosis, New Metaphysics and Radical Theory of the Subject , Conspiracy theories, Russian haydeggerianstvo , a post-modern alternative , and so on – perceived first with hostility, then partially assimilated, and finally became part of mainstream discourse in academia and politics of Russia, and in part, and beyond.

Each of these directions has their fate, but the diagram of their mastering is approximately identical. So it will be also with the theory of a multipolar world   It will be hushed up, and then demonized and fiercely criticized, and then they will begin to look at it closely, and then accepted. But for all this it is necessary to pay for it and to defend it in the fight.  Arthur Rimbaud said that “the spiritual battle as fierce and hard, as the battle of armies.” For this we will have to struggle violently and desperately. As for everything else.

- In the “Theory of a multipolar world,” you write that in the dialogue between civilizations the responsibility is born by the elite of civilization. Do I understand correctly, it should be a “trained” elite, that is, the elite, which has a broad knowledge and capabilities, rather than the present “elite”? Tell me, what is the main difference between these elites?

- Civilizational elite – is a new concept. Thus far  it does not exist. It is a combination of two qualities – deep assimilation of the particular civilizational culture (in the philosophical, religious, value levels) and the presence of a high degree “of drive,” persistently pushing people to the heights of power, prestige and influence. Modern liberalism channels passion exclusively in the area of economics and business, creating a preference for a particular social elevator and it is a particular type of personality (which is an American sociologist Yuri Slezkine called “mercurial type”) .

The Mercurial elite of globalism, “aviakochevniki” mondialist nomadism, sung by Jacques Attali, should be overthrown in favor of radically different types of elites. Each civilization can dominate, and other “worlds”, not only thievish, mercurial shopkeepers and  cosmopolitans.  Islamic elite is clearly another – an example of this we see in today’s Iran, where the policy (Mars) and economics (Mercury) are subject to  spiritual authority, of the Ayatollah (Saturn).

But the “world” is only a metaphor. Different civilizations are based on different codes. The main thing is that the elite must be reflected in the codes themselves, whatever they may be. This is the most important condition. The will to power inherent in any elite, shall be interfaced with the will to knowledge, that is intellectualism and activism in such a multipolar elite should be wedded. Technological efficiency and value (often religious) content should be combined in such an elite. Only such an elite will be able to fully and responsibly participate in the dialogue of civilizations, embodying the principles of their traditions and engaging in interaction with other civilizations of the worlds.

- How can you comment on the hypothesis that the return to a bipolar model is still possible?

- I think not, practically or theoretically. In practice, because today there is no country that is comparable to the basic parameters of the U.S. and the West in general. The U.S. broke away from the rest of the world so that no one on its own can compete with them. Theoretically, only the West now has a claim to universality of its values, whereas previously Marxism was regarded as an alternative. After the collapse of the Soviet Union it became clear that universalism is only  liberal, capitalist. To resist Western imperialism there can only be a coalition of large spaces – not the second pole, but immediately multiple poles, each of them with its own strategic infrastructure and with a particular civilizational, cultural and ideological content.

- How real is the sudden transition to a non-polar model? What are the main disadvantages of this model?

- Passage to a non-polar model, about which leaders are increasingly talking of in the Council on Foreign Relations (Richard Haass, George Soros,etc.), means the replacement of the facade of a uni-polar hegemony, the transition from the domination based on military and strategic power of the United States and NATO (hardware ) to dispersed domination of the West as a whole (software). These are two versions – hard-hegemony and soft-hegemony. But in both cases the West, its civilization, its culture, its philosophy, its technologies, its political and economic institutes and procedures come out as the standard universal model.  Over the long term, this will indicate  the transfer of power to a “world government”, which will be dominated by all  the same Western elites, the global oligarchy. It will then  discard it’s  mask and will act directly on behalf of the transnational forces. In some sense non-polarity is worse than uni-polarity, though, it would seem hard to believe.

Non-polarity itself, and even more sharply and rapidly, will not yet begin. For this, the world must go through the turmoil and trials until a desperate humanity itself cried for the world elite with a prayer for salvation. Prior to that, to weaken the power of the United States, world disasters occur, and war. Non-polar world under the control of a world government, consisting of direct representatives of the global oligarchy,  is expected by many religious circles as the coming “of the kingdom of the Antichrist.”

As for the “shortcomings” of such a model, I believe that it is just  “a great parody of” the sacred world empire, which  Rene Guenon warned of in his work The Reign of Quantity and the Signs of the Times. This will be a global simulacrum.  To recognize these “deficiencies” will  not be so easy, otherwise opposition “to the antichrist” would be too simple a matter, and the depth of his temptation would be insignificant.

The true alternative is a multi-polar world, everything else – evil in the truest sense of the word.

- The “counter-hegemony” by Robert Cox, who you mention in your book aims to expose the existing order in international relations and raise the rebellion against it. To do this, Cox called for the creation of counter-hegemonic bloc, which will include political actors who reject the existing hegemony. Have you developed the Fourth Political Theory as a kind of counter-hegemonic doctrine that could unite the rebels against the hegemony of the West?

- I am convinced that the Fourth Political Theory fits into the logic of building counter-hegemony, which Cox spoke of. By the way, also inthe proximity of critical theory in the MO theory, and multi-polar world is a wonderful text by Alexandra Bovdunova ,voiced at the Conference on the Theory of a multipolar world in Moscow, Moscow State University on 25-26 April 2012 .

4PT is not a complete doctrine, this is still the first steps toward the exit from the conceptual impasse in which we find ourselves in the face of liberalism, today rejected by more and more people around the world, in the collapse of the old anti-liberal political theories – Communism and Fascism. In a sense, the need for 4PT – is a sign of the times, and really can not be disputed by anyone. Another matter, what will be 4PT in its final form. The temptation appears to build it as a syncretic combination of elements of previous anti-liberal doctrines and ideologies …

I am convinced that we should go another way. It is necessary to understand the root of the current hegemony. This coincides with the root of modernity as such, and it grows from the roots of modernity in all three pillars of political theories – liberalism, communism and fascism. To manipulate them to find an alternative to modernity and liberalism, respectively, and of the liberal hegemony of the West, is in my view, pointless. We must move beyond modernity in general, beyond the range of its political actors – individual, class, nation, state, etc.

Therefore 4PT as the basis of a counter-hegemonic planetary front should be constructed quite differently. Like the theory of a multipolar world 4PT operates with a new concept – “civilization”, but 4PT puts special emphasis on the existential aspect of it. Hence the most important, the central thesis of 4PT that its subject is the actor -  Dasein. Every civilization, its Dasein, which means that it describes a specific set of existentials. On their basis, should be raised a new political theory  generalized at the following level into a “multipolar federation Of Dasein” as the concrete structure of counter – hegemony. In other words, the very counter-hegemony must be conceived existentially, as a field of war between the inauthentic globalization (global alienation) and the horizon of authentic  peoples and societies in a multipolar world (the possibility of overcoming the alienation  of civilizations).

- When we talk about cognitive uprising, however first of all, our actions should be aimed at the overthrow of the dictatorship of the West?

- The most important step is the beginning of the systematic preparation of a global revolutionary elite-oriented to multi-polarity 4PT. This elite must perform a critical function – to be a link between the local and global. At the local level we are talking about the masses and the clearest exponents of their local culture (religious leaders, philosophers, etc.). Often, these communities do not have a planetary perspective and simply defend their conservative identity before the onset of toxic globalization and Western imperialism.

Raising the masses and the traditionalist-conservatives  to a realized uprising in the context of a complex union of a counter-hegemonistic block is  extremely difficult. Simple conservatives and their supportive mass, for example, of the Islamic or Orthodox persuasion are unlikely to realize the necessity of  alliances with the Hindus or the Chinese. This will be the play  (and they are already actively playing it) of the globalists and their principle of “divide and conquer!” But the revolutionary elite, which is the elite, even within a particular traditionalist elite of society, should take the , heartfelt deep and deliberate feelings of local identity and correlate it within a total horizon of multi-polarity, and  4PT.

Without the formation of such a elite the revolt against the  post-modern world and the overthrow of the dictatorship of the West will not take place. Every time and everywhere   the West has a problem, he will come to the aid of anti-Western forces, which, however, will be motivated by narrow bills to specific civilizational neighbors – most often, just as anti-Western as they are. So it will be and already is the instrumentalization of globalists of various conservative fundamentalist and nationalist movements. Islamic fundamentalists to help the West is one. European nationalists – is another. So a “unipolar moment” extends not only to exist in itself, but also playing the antagonistic forces against him. The overthrow of the dictatorship of the West will become possible only if this strategy  will be sufficient enough to create or make appear a new counter-hegemonic elite. A initiative like Global Revolutionary Alliance – the unique example of really revolutionary and effective opposition to hegemony.

- You have repeatedly said that Eurasianism is a strategic, philosophical, cultural and civilizational choice. Can we hope that the political course chosen by Vladimir Putin (establishment of a Eurasian Union ) Is the first step towards a multipolar model?

- This is a difficult question. By himself, Putin and, especially, his environment, they act  more out of inertia, without calling into question the legitimacy of the existing planetary status quo. Their goal – to win his and Russia’s  rather appropriate place within the existing world order. But that is the problem: a truly acceptable place for Russia is not and can not exist, because the “uni-polar moment”, as well as the globalists stand for the desovereignization of Russia, eliminating it as an independent civilization, and strategic pole.

This self-destruction seems to suit, Dmitry Medvedev and his entourage (INSOR) for he was ready to reboot and go for almost all of it. Putin clearly understands the situation somewhat differently, and his criteria of “acceptability” is also different. He would most of all psychologically  arrange  a priority partnership with the West while maintaining the sovereignty of Russia. But this is  something  unacceptable under any circumstances to the unipolar globalists -  practically or theoretically.

So Putin is torn between multipolarity, where he leads the orientation of  sovereignty and Atlanticism, where he leads the inertia and the tireless work of a huge network of influence that permeates all of the structure of Russian society. Here’s the dilemma. Putin makes moves in both directions – he proclaims multi-polarity, the Eurasian Union, to protect the sovereignty of Russia, even spoke of the peculiarities of Russian civilization, strengthening vertical power, shows respect (if not more) to Orthodoxy, but on the other hand, surrounds himself with pro-American experts (eg, “Valdai Club”), rebuilds, education and culture under the globalistic Western models, has a liberal economic policy and suffers comprador oligarchs, etc.

The field for maneuver Putin is constantly shrinking. The logic of the circumstances pushes him to a more unambiguous choice. Inside the country this uncertainty of course causes growing hostility, and his legitimacy falls.

Outside the country  the West only increases the pressure on Putin to persuade him towards globalism and the recognition of “unilateralism”, specifically – to cede his post to the Westerner Medvedev. So Putin, while continuing to fluctuate between multipolarity and Westernism, loses ground and support here and there.

The new period of his presidency will be very difficult. We will do everything we can to move it to a multipolar world, the Eurasian Union and 4PT. But we are not alone in Russian politics – against us for influence in Putin’s circles we have an army of liberals, agents of Western influence and the staff of the global oligarchy. For us, though, we have the People and the Truth. But behind them – a global oligarchy, money, lies, and, apparently, the father of lies. Nevertheless, vincit omnia veritas. That I have no doubt.

mardi, 12 juin 2012

Multipolarity as challenge

Multipolarity as challenge

Interview with political analyst Alexander Latsa by N.Speranskaya for GRAnews

Ex: http://www.granews.info/

The collapse of the Soviet Union meant the cancellation of the Yalta system of international relations and the triumph of the single hegemony - the United States, and as a consequence, transformations of the bipolar world order to a unipolar model. Nevertheless, some analysts are still talking about a possible return to a bipolar model. How do you feel about this hypothesis? Is there a likelihood of emergence of a power capable of challenging the global hegemony?

The collapse of the Soviet Union has indeed led directly to an American domination of the world affairs. When Bush father proclaimed the new world order in the sands of Iraq, many (in the Western world) even thought that it would be so forever, that the history of ideas had stopped and that the world would from now on forever be under American domination. 

We can see today that those who thought so were wrong, and it only took a decade for History to take back its rights, leading America into wars that will accelerate its decline, while paradoxically, they were supposed to establish its domination. 

During the same decade, Russia was reborn from its ashes and has once again become a strong regional power, a power that has visions of domination of Eurasia, as Vladimir Putin hammered during his first speech as the elected president on May 7, 2012. 

We hear a lot more about the Russia / America confrontation than at the beginning of this century but these countries will probably never be anymore the main key players in the world of tomorrow, unlike America and the USSR in the world of yesterday. 

Logically, China is today targeted by the American strategists as being a main adversary as it is most likely to become the leading world power during this century, on an economical, financial and demographic level - perhaps even a military one. China should therefore become the biggest competitor of an America in decline, and if nothing is done, the world of tomorrow will be punctuated by the China/America opposition.

Zbigniew Brzezinski openly admits that the U.S. is gradually losing its influence. Here it is possible to apply the concept of "imperial overstretch", introduced by renowned historian Paul Kennedy. Perhaps, America has faced that, what was previously experienced by the Soviet Union. How do you assess the current state of the U.S.?

Zbigniew Brzezinski is getting older and is probably aware of his mistakes, realizing that his outlook for the future world (under an American domination) have not fully come true. I say "not fully” because today the world is still dominated by the American hyper-power. The dollar is still the dominant currency in 2012 and America remains the world's largest economy, although the 2008 crisis seems to have been almost fatal to this financial domination. On the military level, its predominance is also over. Iraq and especially Afghanistan have shown the limits of the American military supremacy. Nobody longer sees America as an invulnerable power as it was the case a decade ago. Curiously though, America just like the USSR chose to die and go to prove their vulnerability to the world in the same location:Afghanistan. I would like to add that this “end of Empire” had already been planned by a French sociologist, Emmanuel Todd, in 2002.

The loss of global influence of the U.S. means no more, no less, as the end of the unipolar world. But here the question arises as - to which model will happen the transition in the nearest future? On the one hand, we have all the prerequisites for the emergence of the multipolar world, on the other – we face the risk of encountering non-polarity, which would mean a real chaos.

In fact, no one knows what direct and indirect consequences the collapse of this superpower may have. Neither do we know if the unilateral post-transition will not be chaotic, nor how this potential chaos will occur. One can really wonder who the future major players will be in a "world of post-American domination."
China and India are likely to become (in that order) the two dominant powers in the Southern Eurasia and in the South East Asia. Russia will likely become the dominant power in Northern and Western Eurasia but it will also probably be a new pole of attraction for the European nations, for cultural, political and religious reasons.

I would also add that if neither China nor Russia nor India have and probably should not have, global ambitions, those powers should have strong regional ambitions in their respective zones of influence, that is to say in Eurasia / Central Asia / South East Asia. And yet this area is obviously a key strategic geopolitical area. Russian, Indian, Chinese and American regional interests will therefore probably continue to cross, and accentuate the new great game between these great powers at the heart of Eurasia. Thus it is doubtful that the transition towards a multipolar world (or at least towards a world that will no longer be under American control) happens in a non-chaotic, at least initially.

The project of "counter-hegemony", developed by Cox, aims to expose the existing order in international relations and raise the rebellion against it. For this, Cox calls for the creation of counter-hegemonic bloc, which will include those political actors who reject the existing hegemony. The basis of the unipolar model imposed by the United States, is a liberal ideology. From this we can conclude that the basis of the multipolar model just the same has to be based on some ideology. Which ideology, in your opinion, can take replace the counter-hegemonic one, capable of uniting a number of political actors who do not agree with the hegemony of the West?

The opposition of the communist and liberal ideologies had the advantage of structuring the world. With the victory of the liberal ideology, through the military and political victory of the Western coalition, there was more or less  a sense of global unity  because "the world" thought that victory was final and that the ideology of the winner would be "functional". But three decades later (and this has accelerated since the crisis of 2008) the system now appears to be corrupt, probably unsustainable and not adapted to the world. 

The liberal ideology has accelerated the globalization process, but this globalization has probably contributed indirectly to the destruction of the Western domination and of the related liberal ideology, that had put the economy at the heart of human history, just as Marxism had somehow done it before.

To have a glance at the emerging powers undoubtedly gives clues about the near future. The  new emerging  players of the world (BRICS for example), are a group of emerging powers that despite their important cultural, civilizational, geopolitical and demographic differences, also appear to have a lot of similarities. Their emergence is characterized by a type of development that challenges the recommendations of economic liberalism. These powers are characterized by strong state intervention. The BRICs are also societies in transition from an authoritarian tendency (China, Russia) or conservative societies dominated by a cast system (India, Brazil). Consequently they do not accept Western standards i.e. the rule of law and democracy. Their foreign policies are converging to challenge the status quo of the post-Cold War and the Western domination as it is American-centered. BRICS share a core value: a national sovereignty as a basic structural element  of the international system. Last, the BRICS systems have focused on societal systems based on traditions, identity and religion. All these are probably indications on the possible BRICS ideologies in construction, that will replace the current reigning ideology.

If we project the multipolar model on the economic world map, then we’ll get the coexistence of multiple poles, and at the same time, will create a complete matrix for the emergence of a new economy - outside of Western capitalist discourse. In your opinion, is the concept of “autarky of big spaces”, suggested by List, applicable for this?

I think we should differentiate the end of the unipolar world, and its corollary - the end of the current Western-centered world - from the globalization process, as the latter will continue. The Western world collapses mainly for political, demographic and economic reasons but also for spiritual ones. Its "code" of operation is clearly not functional anymore, nor adapted to today's world. Globalization will be lethal to the system that helped to accentuate it. Besides, the dominant power since the end of World War II (America) does not have the means anymore to promote its system of values and of thoughts, nor to impose its military domination. Therefore, America cannot control the Western world any longer.

That said, even if the Western world disappeared and even if the weakening of America continued during the first half of this century, globalization will spread culturally and demographically. As an example, in 2030, the world will perhaps count 8.5 billion people, and all the younger generation of the entire planet will read and write, which never happened before. There are human upheavals to come that are probably unprecedented. I do not think the anti-Western ideology is a sufficient vector to build a new world. BRICS though probably give a “first and vague” idea of what tomorrow's world could be: a world of civilizational and identity consolidation. Actually, it will be world made of a self-centered and wide open spaces.

Globalization should therefore widen and force "the worlds of tomorrow" to get more in contact the ones with the others, but one can sincerely doubt that this will happen in a friendly way and without tension. All this will probably be happening in a very chaotic way at first, since there will not be one dominant power able to more or less control, structure or master these flows.

Do you agree that now the fate of the world order is solved in Russia, that is, in the Heartland, to contain and weaken of which aims the Planetary U.S. strategy?

I see several interrelated equations together, and they are all related to the Heartland. First the global takeover of America and its globalist device happened via a projection capacity, that is to say, by extension beyond its borders to its military, economic and political devices, through NGOs and the revolutions of colours for example. This extension occurred through a unique  military control of the oceans in History, but also by using the dominated Western Europe as a bridgehead to attack Eurasia. This battle against the USSR for the global control turned  (since the fall of the Soviet Union) in a battle against Russia for the control of Eurasia.

Today the U.S. project is weakened by the financial, social, moral and political situation of the country. The expansion of NATO is jammed: the U.S. strategists surely foresaw Russia as a compliant bridgehead to America and that could attack an awakening China. But the reconstruction of Russia since March 2000 and the development of China hamper those plans. This is the reason why Russia is again the main enemy, as it prevents the American’s interference in what is known as the Heartland. 

Russia is now the key equation to prevent the unilateral world under American domination, to turn into a bilateral America / China world. Paradoxically, Russia will now have to deal with China in a subtle balance of forces, both friendly but firm.

We are now on the verge of paradigmatic transition from the unipolar world order model to the multi-polar one, where the actors are no more nation-states, but entire civilizations. Recently in Russia was published a book "Theory of multipolar world," written by the Doctor of Political and Social Sciences, Professor Alexander Dugin. This book lays the theoretical foundation, basis, from which a new historical stage can start, and describes a number of changes both in the foreign policy of nation-states and in today's global economy, which involve a transition to the multipolar model. Of course, this also means the emergence of a new diplomatic language. Do you believe that multipolarity is the natural state of the world and that transition to the multipolar model is inevitable?

I do not believe in the unipolar world and it seems to me that a multipolar world is best able to preserve the overall balance. But this requires several consistent players, of equivalent size and weight and whose own interests do not intersect. We know very well that this is not the case. The grandees of today and of tomorrow have their own interests in mind. I do not believe in an eternal honeymoon between non-western victorious countries.

In that sense, Russia may be facing a very difficult equation to contain an explosion in Asia: first, China will probably naturally and very quickly have its own sphere of influence felt in the pre-squared Russian Central Asia, and second, a Western coalition is currently installing a military device on the Western Russian side. Therefore, the collapse of the U.S. in my opinion refers directly to the place of Europe and Russia in the world of tomorrow. I put these two blocks together for several reasons. Neither Russia nor Europe can afford to face each other, as they both have strategic and structural weaknesses. Europe is currently an economic giant but a political and spiritual dwarf. On the opposite, Russia is a political and spiritual giant but also relatively an economic dwarf, apart from its raw materials.

The Europe / Russia relationship is one of the key points of the future. The political, economic and military potential of a European-Russian block, from the Atlantic to the Pacific Ocean, could make it become one of the giants of tomorrow's world.Of course it also means that Europe must accept to become part of a Eurasian  block, allied with Russia and all the countries that would choose to ally themselves with Russia too, in the near future. 

I spoke of the need to have players of similar size; As a French of Eurasia - and in order for this Eurasian block to constitute itself, I believe in the creation of a Paris-Berlin-Moscow-Astana axis. This huge Euro-Eurasian pole would be a sovereign power and would be essential to contribute to peace on the continent, and why not, in the world.

 

 

vendredi, 01 juin 2012

Entretien avec Alexandre Douguine

dugin_by.jpg

Entretien avec Alexandre Douguine

Propos  recueillis  par le magazine allemand “Zuerst”

( http://www.zuerst.de )

Q.: Monsieur Douguine, la Russie subit un feu roulant de critiques occidentales, surtout depuis  la  réélection de Vladimir Poutine à la présidence  de la fédération de Russie. Les politiciens etl es médias prétendent que les élections ont été truquées, que Poutine n’est pas un démocrate et qu’il bafoue les “droits de l’Homme”...

AD: Vladimir Poutine, qu’on le veuille ou non, apprtient aux vrais grands sur la scène politique internationale. Pourtant, il faut dire que la  politique qu’il préconise est très spéciale, ce que bon nombre de politiciens et de médiacrates occidentaux ne sont apparemment pas capables de comprendre. D’une part, Poutine est un libéral, un homme politique résolument tourné vers l’Occident; d’autre part, il est un défenseur acharné de laa  souveraineté et de l’indépendance russes. C’est pourquoi il s’oppose de front aux Etats-Unis et à  leurs intérêts géopolitiques. Poutine est donc simultanément libéral-démocrate et souverainiste. Il est ensuite un réaliste politique absolu, une personnalité politique non fantasque. Poutine serait par voie de  conséquence  le partenaire idéal de tout pays occidental qui accorderait à la  souveraineté une valeur identitque et aussi élevée. Mais les pays  d’Occident ont abandonné depuis longtemps les valeurs du réalisme politique...

Q.: Que voulez-vous dire par là?

AD: Voyez-vous, ce que croit l’Occident aujourd’hui, c’est qu’un jour toutes  les démocraties libérales abandonneront leur souveraineté et se fonderont dans une sorte de “super-nation” sous l’hégémonie américaine. Telle est bien l’idée  centrale de la globalisation à l’oeuvre aujourd’hui. Ce projet est irréalisable avec un Vladimir Poutine car il s’y oppose et défend la souveraineté russe. Ensuite, il ne reconnaît pas la  prétention américaine à exercer cette hégémonie en toute exclusivité. C’est là qu’il faut chercher la vraie raison des attaques acharnées que commet l’Occident contre lui et de sa diabolisation. C’est aussi la  raison pour laquelle l’Occident soutient de manière aussi spectaculaire l’opposition russe: il s’agit d’acquérir de l’influence et de consolider l’hégémonie occidentale.

Q.: D’après vous donc, Poutine fait tout ce qu’il faut faire...

AD: Bien sûr que non. Il a commis  des erreurs, notamment lors des dernières élections pour le Parlement. Elles n’ont pas été aussi transparentes qu’elles auraient dû l’être.

Q.: La critique occidentale s’adresse surtout aux élections présidentielles...

AD: Pourtant, lors de ces élections-là, c’était le contraire: elles ont été parfaitement transparentes. La  grande  majorité des électeurs  soutient Poutine, voilà tout, même si l’Occident ne peut ni ne veut le comprendre. L’étranger ne soutient qu’une minorité pro-américaine, ultra-libérale et hostile à toute souveraineté russe, pour qu’elle s’attaque à Poutine. Tel est l’enjeu. Voyez-vous, Poutine peut être bon ou mauvais en politique intérieure, cela n’a pas d’importance pour l’Occident. La mobilisation de ses efforts pour maintenir l’idée de souveraineté  —et pas seulement la souveraineté russe—  et l’existence d’un monde  multipolaire fait qu’il est la cible de toutes les attaques occidentales.

Q.: L’Ukraine aussi subit désormais de lourdes attaques médiatiques en provenance de l’Occident. C’est surtout la détention de Ioulia Timochenko  que critiquent les médias. Est-ce que l’enjeu en Ukraine est le même qu’en Russie?

AD: La situation en Ukraine est complètement différente, même si les critiques occidentales visent également la souveraineté du pays.

Q.: Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch est considéré par les agences médiatiques occidentales comme “pro-russe”...

AD: C’est pourtant faux. Ianoukovitch tente de maintenir un équilibre politique entre la  Russie et l’Union Européenne. Bien sûr, il n’estp as aussi pro-occidental que ne l’était Mme Timochenko. Ce qui dérange l’Occident, c’est que Ianoukovitch s’est à nouveau rapproché de la Russie. C’est contraire aux intérêts atlantistes. Ioulia Timochenko est aujourd’hui le symbole de ce que l’on a appelé  la “révolution orange”  —que l’Occident a soutenu matériellement et idéologiquement en Ukraine. C’est pour cette raison  que les forces atlantistes la considèrent comme une héroïne.

Q.: Ce que l’on critique surtout, ce sont les conditions de  détention de Ioulia Timochenko. On dit que ces conditions bafouent lourdement les règles convenues quant aux droits de l’Homme...

AD: L’Occident utilise les droits de l’Homme à tour de bras pour pouvoir exercer influence et chantage sur les gouvernements qui lui déplaisent. Si l’on parle vrai et que l’on dévoile sans détours ses plans hégémoniques et ses véritables intérêts politiques, on obtient moins de succès que si l’on adopte un langage indirect et que l’on évoque sans cesse les droits de l’Homme. Voilà ce qu’il faut toujours avoir en tête.

Q.: Vous venez d’évoquer la “révolution orange” qui a secoué l’Ukraine en 2004. Les protestations et manifestations contre Poutine à Moscou, il y a quelques mois et quelques semaines, ont-elles, elles aussi, été une nouvelle tentative de “révolution colorée”?

AD: Absolument.

Q.: Pourquoi ces manifestations se déroulent-elles  maintnenant et pourquoi cela ne s’est-il pas passé auparavant?

AD: Il me paraît très intéressant d’observer le “timing”. Il y a une explication très simple. Le Président Dmitri Medvedev est considéré en Occident comme une sorte de nouveau Gorbatchev. L’Occident avait espéré que Medvedev aurait introduit des réformes de nature ultra-libérales lors de son éventuel second mandat présidentiel et se serait rapproché des Etats-Unis et de l’UE. Mais quand Medvedev a déclaré qu’il laisserait sa place de président à Poutine et qu’il redeviendrait chef du gouvernement, la “révolution” a aussitôt commencé en Russie.

Q.: Les protestations et manifestations visaient cependant les fraudes supposées dans le scrutin et le manque de transparence lors des présidentielles...

AD: Non, ça, c’est une “dérivation”. Il s’agissait uniquement d’empêcher tout retour de Poutine à la présidence. Une fois de plus, bon nombre d’ONG et de groupes influencés par l’Occident sont entrés  dans la danse. Cela a permis d’accroître l’ampleur des manifestations, d’autant plus que certains déboires el a politique de Poutine ont pu être exploités. La politique de Poutine n’a pas vraiment connu le succès sur le plan social et il restait encore quelques sérieux problèmes de corruption dans son système. C’était concrètement les points faibles de sa politique. Mais répétons-le: la révolte contre Poutine a été et demeure inspirée et soutenue par l’étranger et n’a finalement pas grand chose à voir avec ces faiblesses politique: il s’agissait uniquement de barrer la  route au souverainisme qu’incarne Poutine.

Q.: D’après vous, Medvedev serait pro-occidental...

AD: La politique russe est plus compliquée qu’on ne l’imagine en Occident. Laissez-moi vous donner une explication simple: d’une  part, nous avons le souverainiste et le Realpolitiker Poutine, d’autre part, nous avons les “révolutionnaires (colorés)” et les atlantistes ultra-libéraux soutenus par l’Occident. Medvedev se situe entre les deux. Ensuite, les oligarques comme, par exemple, Boris Abramovitch Beresovski qui vit à Londres, jouent un rôle important aux côtés des révolutionnaires ultra-libéraux.

Q.: A ce propos, on ne fait qu’évoquer la figure de Mikhail Khodorkovski, sans cesse arrêté et emprisonné. Dans les médias occidentaux, il passe pour un martyr du libéralisme et de la démocratie. Comment jugez-vous cela?

AD: Il représente surtout le crime organisé en Russie. Dans un pays occidental, on n’imagine pas qu’un individu comme Khodorkovski ne se retrouverait pas aussi en prison. Il est tout aussi criminel que les autres oligarques qui ont amassé beaucoup d’argent en très peu de temps.

Q.: Et pourquoi les autres ne sont-ils pas en prison?

AD: C’est là que je critiquerai Poutine: les oligarques qui se montrent loyaux à son égard sont en liberté.

Q.: Quelle a été la faute de Khodorkovski?

AD: Khodorkovski n’a fait que soutenir les positions pro-occidentales, notamment quand il a plaidé pour un désarmement de grande envergure de l’armée russe. Il a soutenu les forces libérales et pro-occidentales en Russie. Pour Khodorkovski, le “désarmement” de la  Russie constituait une étape importante dans l’ouverture du pays au libéralisme et à l’occidentalisation. Il fallait troquer l’indépendance et la souveraineté contre un alignement sur les positions atlantistes. Alors qu’il était l’homme le plus riche de Russie, Khodorkovski a annoncé qu’il était en mesure d’acheter non seulement les parlements mais aussi les électeurs. Il est même allé plus  loin: il a fait pression sur Poutine pour faire vendre aux Américains la plus grosse entreprise pétrolière russe, “Ioukos”.

Q.: Khodorkovski était donc opposé à Poutine en bien des domaines?

AD: Effectivement. Khodorkovski a ouvertement déclaré la guerre à Poutine. Et Poutine a réagi, fait traduire l’oligarque en justice, où il a été condamné, non pas pour ses vues politiques mais pour les délits qu’il a commis. Pour l’Occident, Khodorkovski est bien entendu un héros. Parce qu’il s’est opposé à Poutine et parce qu’il voulait faire de la Russie une part du “Gros Occident”. Voilà pourquoi de nombreux gouvernements occidentaux, les agences médiatiques et les ONG prétendent que Khodorkovski est un “prisonnier politique”. C’est absurde et ridicule. Ce qui mérite la critique, en revanche, c’est que dans notre pays un grand nombre d’oligarques sont en liberté alors qu’ils ont commis les mêmes délits que Khodorkovski. Ils sont libres parce qu’ils n’ont pas agi contre Poutine. Voilà la véritable injustice et non pas l’emprisonnement que subit Khodorkovski.

Q.: Peut-on dire que, dans le cas de Khodorkovski, Poutine a, en quelque sorte, usé du “frein de secours”?

AD: Oui, on peut le dire. Avant que Khodorkovski ait eu la possibilité de livrer à l’étranger le contrôle des principales ressources de la Russie, Poutine l’a arrêté.

Q.: Vous  parlez de groupes et d’ONG pro-occidentaux qui soutiennent en Russie les adversaires de Poutine et qui, en Ukraine et aussi en Géorgie, ont soutenu les “révolutions colorées”. Qui se profile derrière ces organisations?

AD: Celui qui joue un rôle fort important dans toute cette agitation est le milliardaire américain Georges Soros qui, par l’intermédiaire de ses fondations, soutient à grande échelle les groupements pro-occidentaux en Russie; A Soros s’ajoutent d’autres fondations américaines comme par exemple “Freedom House” dont les activités sont financées à concurrence de 80% par des fonds provenant du gouvernement américain. “Freedom House” finance par exemple la diffusion de l’ouvrage de Gene Sharp, politologue américain auteur de “The Politics of non violent Action”, auquel se réfèrent directement les “révolutionnaires colorés” d’Ukraine. Beaucoup d’autres groupements et organisations sont partiellement financés par le gouvernement américain ou par des gouvernements européens en Russie ou dans des pays qui firent jadis partie de l’Union Soviétique. Nous avons affaire à un véritable réseau. Toutes les composantes de ce réseau sont unies autour d’un seul objectif: déstabiliser la Russie pour qu’à terme le pays deviennent une composante de la sphère occidentale.

Q.: Est-ce là une nouvelle forme de guerre?

AD: On peut parfaitement le penser. Les révolutions colorées représentent en effet une nouvelle forme des guerre contre les Etats souverains. Les attaques produisent des effets à tous les niveaux de la société. Dans cette nouvelle forme de guerre, on ne se pas pas en alignant et avançant des chars ou de l’artillerie mais en utilisant toutes les ressources des agences de propagande, en actionnant la pompe à finances et en manipulant des réseaux avec lesquels on tente de paralyser les centres de  décision de l’adversaire. Et l’une des armes les plus importantes dans le nouvel arsenal de  cette nouvelle forme de guerre, c’est la notion des “droits de l’Homme”.

Q.: Monsieur Douguine, nous vous remercions de nous avoir accordé cet entretien.

mercredi, 30 mai 2012

Compte-à-rebours vers la guerre : la doctrine Blair contre la doctrine Poutine

war-is-peace.jpg

Compte-à-rebours vers la guerre : la doctrine Blair contre la doctrine Poutine

Ex: http://mbm.hautetfort.com/

28 mai 2012 (Nouvelle Solidarité) – Les discussions qui ont suivi les sommets du G-8 et de l’OTAN ont été dominées la semaine dernière par le retour sur le devant de la scène de l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair en tant que conseiller pour la réélection de Barack Obama à la Présidence des Etats-Unis.

Ce dévouement de sa part, of course, n’est pas gratuit. Blair et son équipe de spin-doctors, qui avaient été la véritable cheville ouvrière de la guerre en Irak (il avait fourni à Georges W. Bush le fameux mémorandum « prouvant » l’existence sur les armes nucléaires irakiennes, qui se sont révélées par la suite être inexistantes), entendent profiter d’une victoire d’Obama en novembre prochain pour reprendre les rênes du pouvoir en Angleterre.

Comme l’avait rapporté le Guardian de Londres en février 2009, Obama avait présenté Blair comme son « premier ami officiel » lors d’un petit déjeuner de prière à la Maison-Blanche, un mois à peine après son inauguration.

Le nouveau binôme espère diriger le monde (ou ce qui en restera), en s’appuyant sur la doctrine qu’avait annoncée Blair lors d’une conférence à Chicago en 1999 : sous prétexte d’« établir et de répandre des valeurs qui nous sont chères », inaugurer une nouvelle forme de « coopération internationale » en liquidant le Traité de Westphalie de 1648 (et bien sûr en réformant la Charte de l’ONU), c’est-à-dire en sacrifiant l’Etat-nation souverain pour faire place à un nouvel empire.

Comme nous l’avons rapporté sur ce site, avec la création de l’Atrocities Prevention Board (APB — Conseil de prévention des atrocités) Barack Obama a décrété le 23 mars 2012 que les violations des droits de l’homme, où que ce soit dans le monde et tels que son Administration les conçoit, portent directement atteinte… à la sécurité nationale des Etats-Unis !

Un nouvel ajout à la doctrine Blair (la version 2.0) est que l’OTAN doit être capable d’aller en guerre sans consulter les législatures nationales, car il « faudrait trop de temps » pour obtenir leur permission. C’est en effet ce que vient de demander le général Sir David Richards, le chef d’état-major britannique lors d’un discours au Centre pour les études stratégiques et internationales (CSIS) le 23 mai à Washington, une proposition qu’il a qualifiée de défense intelligente.

Ceci correspond également à ce que le secrétaire américain à la Défense Leon Panetta avait déclaré au comité responsable du Sénat plus tôt cette année, au nom de l’administration Obama : pour aller en Libye, nous n’avions besoin que de la permission de l’OTAN. Le respect de la Constitution, qui exige que nous obtenions l’autorisation préalable du Congrès n’est pas très pratique. Nous vous tiendrons informés à notre retour.

Or, comme le résumait l’économiste américain Lyndon LaRouche récemment, la doctrine Blair est l’exacte antithèse de la doctrine défendue par Vladimir Poutine comme base de la politique étrangère russe, qui consiste à défendre le système de droit international hérité du Traité de Westphalie, en réelle coopération avec la Chine, l’Inde, et plus récemment le Pakistan.

Dans son article du 27 février 2012 dans Moskovskiye Novosti, Poutine a réitéré sa position selon laquelle « les principes majeurs nécessaires à toute civilisation incluent la sécurité pour tous les Etats, le rejet de tout usage excessif de la force, et le respect inconditionnel des fondements du droit international. » Il est clair qu’à chaque fois que ces principes ont été négligés, explique-t-il, « les relations internationales ont été déstabilisées ».

Le 17 mai, à la veille du sommet du G-8 et du sommet de l’OTAN à Chicago, le Premier ministre russe Dimitri Medvedev, lors de son discours au 2e Forum juridique international de St.Petersbourg, discours posté par la suite sur le site du gouvernement de la Fédération russe, a lui aussi, tenu à rappeler la doctrine russe :

« Il est souvent dit que le système de droit international est obsolète. Je l’ai moi-même entendu à maintes reprises dans la pratique politique. Ses règles ne permettent pas toujours de lutter efficacement contre de nouvelles menaces. C’est vrai en partie, parce que tout devient obsolète un jour ou l’autre — y compris le droit. Mais le besoin vraiment nécessaire et urgent de moderniser le droit international ne veut pas dire abandonner ses fondements, ce qui me semble absolument évident.

Particulièrement dangereux, à mon avis, sont les actions unilatérales qui vont à l’encontre des principes fondamentaux de la Charte des Nations unies, qui est la principale plate-forme de la communauté internationale pour résoudre ses problèmes. Nous n’avons pas d’autre plate-forme, même si cela déplaît à quelqu’un. Il n’y en a simplement pas d’autre ! Et nous comprenons que la Charte des Nations Unies demande surtout le respect de la prééminence du droit et de la souveraineté des Etats.

Une autre remarque, qui me semble importante au regard de mon expérience et de ma pratique politiques — le principe de la souveraineté de l’Etat. Il ne doit pas être affaibli, même si ce serait commode pour la réalisation de certains objectifs politiques immédiats, y compris le but de gagner une élection. Se donner cela comme objectif revient simplement à mettre l’ordre mondial en danger.

Et les exemples d’attaques sur le principe de la souveraineté ont été nombreux au cours des dernières années. Parmi elles, les opérations militaires contre des gouvernements étrangers contournant le cadre des Nations Unies, les déclarations sur la perte de légitimité de tel ou tel régime politique par des gouvernements étrangers et non pas par le peuple du pays, l’introduction de toutes sortes de sanctions collectives contournant les institutions internationales.

Tout cela n’améliore pas la situation dans le monde ; les opérations militaires précipitées dans d’autres pays finissent généralement par provoquer l’arrivée de radicaux au pouvoir. De telles actions, qui portent atteinte à la souveraineté des États, peuvent entraîner facilement de véritables guerres régionales, et même, sans vouloir faire peur à quiconque, à l’utilisation des armes nucléaires. Chacun devrait garder cela en mémoire, surtout lors de réflexions sur la question de la souveraineté de l’Etat »

Alors que le monde transatlantique vacille au bord d’une désintégration spectaculaire de son système financier, il faut bien rappeler ici que les nuées de l’orage financier portent avec elles le risque immédiat d’une guerre globale.

La tentation permanente des élites géopolitiques (fr)anglo-américaines de renoncer à l’outil de la diplomatie pour solutionner nos problèmes avec l’Iran et la Syrie avec des sanctions, des frappes et des guerres humanitaires, est donc de très mauvaise augure.

NOTA BENE : LA LORGNETTE DE LA 3ème GUERRE MONDIALE.pdf

Les vrais raisons du conflit syrien

soldier_field_dress_combat_pattern_military_camouflage_uniforms_Syria_Syrian_army_002.jpg

Alexander FRISCH:
Les vrais raisons du conflit syrien

Le dernier bastion de la Russie au Levant doit être éliminé!

Les médias occidentaux orchestrent une propagande qui campe le Président syrien Bachar El-Assad comme un despote enragé qui fait ouvrir le feu sur des civils innocents et désarmés et opprime une opposition née au sein même de son peuple. Mais il faut avoir la curiosité de jeter un oeil derrière le voile de ces mensonges propagandistes et de ces ragots colportés par les grandes agences de presse pour constater que le président syrien doit être éliminé, comme le veulent la “communauté occidentale des valeurs” et les services secrets des puissances occidentales, à l’instar de ce qui s’est déjà passé en Libye et en Irak. Le motif n’est pas tant que la Syrie soit considérée comme un allié étroit de l’Iran, lui aussi cible de l’Occident et menacé d’une attaque par Israël; c’est surtout parce que Damas est le dernier allié de la Russie au Levant.

L’influence de Moscou doit être repoussée partout où il est possible de la repousser: tel est le but, non officiellement avoué, des Etats-Unis, puissance dont les problèmes intérieurs et l’endettement démesuré ne sont pas niables et qui perd de plus en plus de terrain en politique étrangère. Ce sont les mêmes fondations, financées par les Etats-Unis et d’autres puissances occidentales, qui agitent une frange de l’opinion publique en Russie contre Poutine et qui soutiennent le parti de la guerre civile en Syrie, qui veut le départ d’El-Assad. Ces fondations fournissent des armes à l’opposition armée syrienne et mettent tout en oeuvre pour provoquer un changement de régime à Damas, assorti de la chute d’El-Assad et de son parti Baath, séculier et nationaliste panarabe.

Y a-t-il en Syrie une opposition “modérée”?

Même au début de la mission de Nations-Unies en Syrie, la vague de violence ne s’est pas estompée dans le pays. Chaque jour des citoyens syriens perdent la vie dans les combats et dans les attentats à la bombe. On escamote bien le fait que ces victimes, souvent des femmes et des enfants, sont dues aux actions des “opposants” qui, fournis en armes et en explosifs par l’étranger, ne tiennent pas compte de la sécurité et de l’inviolabilité théorique des représentants des Nations-Unies. Récemment deux engins ont explosé à proximité d’un hôtel de la ville d’Idlib, où logeaient des observateurs des Nations-Unies. Au moins vingt-deux personnes ont perdu la vie lorsque des bombes ont explosé coup sur coup près de bâtiments abritant les services secrets de l’armée loyaliste et des forces aériennes. La plupart des victimes appartenaient, dit-on, aux services de sécurité.

Le Président du “Conseil National Syrien”, Burhan Ghalioun, qui parle soi-disant au nom d’une “opposition modérée”, justifie l’usage d’armes contre les instances de l’Etat, car de telles actions relèveraient de la “légitime défense”. Pour le “Conseil National”, mis sur pied par l’Occident, le régime d’El-Assad est sur le point de s’effondrer. Ghalioun le “modéré” déclare à ce propos: “C’est comme un cadavre puant qui attend d’être enterré”. Tandis que la “Communauté occidentale des valeurs” attend manifestement qu’El-Assad dépose les armes volontairement et agite le drapeau blanc face au parti de la guerre civile, armé principalement par les Etats-Unis, le ministre russe des affaires étrangères Serguëi Lavrov remarque en toute clarté que ce sont les poseurs de bombe, les paramilitaires et les terroristes de l’opposition militante qui barrent la route à tout processus de paix réellement stabilisant.

“L’armistice annoncé selon le plan Annan et soutenu par le Conseil de sécurité de l’ONU n’a pas encore permis une stabilisation définitive —en grande partie parce que les groupes armés de l’opposition tentent sans cesse de commettre leurs provocations: il s’agit principalement d’attentats à l’explosif et d’actes de terreurs ou encore de tirs contre les troupes gouvernementales ou contre des bâtiments publics”, a déclaré Lavrov dans un entretien accordé à la station de télévision russe “Rossiya-24”. La cible de l’opposition armée serait, d’après le ministre russe des affaires étrangères, de faire échouer le plan d’Annan, de susciter la colère de la communauté internationale et de provoquer ainsi une immixtion étrangère. Ensuite, Lavrov a mis les points sur les “i”: “Pour des raisons bien compréhensibles, nous travaillons principalement avec le gouvernement en place que nous tentons de persuader pour qu’il aille au devant des obligations strictes qu’impose le plan d’Annan”. “L’opposition, avec laquelle nous cherchons également à dialoguer se trouve, elle, en revanche, sous l’influence d’autres Etats”, a poursuivi Lavrov, dans une phrase apparemment anodine mais haute de signification. “De ces Etats, nous attendons une attitude responsable face aux obligations que le Conseil de Sécurité des Nations Unies demande de satisfaire”.

Les relations russo-syriennes

Le partenariat qui existe entre la Syrie et la Russie relève d’une vieille tradition: il a commencé quand Damas a plutôt penché vers l’Union Soviétique après s’être débarrassé de la double tutelle française et britannique après la seconde guerre mondiale. Bien qu’officiellement indépendante depuis 1941, la Syrie n’a vu le départ complet des troupes françaises et britanniques qu’en 1946. Dans la foulée, le pays a été secoué par une longue série de soulèvements et de coups d’Etat, situation instable due surtout à la défaite arabe face à Israël en 1948; en 1955, Choukri al-Kouwatli, tourné vers l’Egypte nassérienne, prend le contrôle du pays et sort victorieux de la période d’instabilité. Fin 1956, il rompt les relations diplomatiques avec la France et la Grande-Bretagne, s’envole vers Moscou et obtient d’importantes livraisons d’armes de la part des Soviétiques, pour une valeur totale de 60 millions de dollars.

La montée du chef panarabe légendaire, Gamal Abdel Nasser, en Egypte a également nourri les espoirs syriens de créer un Etat arabe commun. En octobre 1957, des troupes égyptiennes débarquent en Syrie; le 1 février 1958, Nasser et Al-Kouwatli proclament au Caire la fusion en un seul Etat de la Syrie et de l’Egypte ainsi que du Nord-Yémen sous le nom de “République Arabe Unie” (RAU). Cette confédération a toutefois cessé d’exister en 1961 suite au putsch perpétré par un groupe d’officiers syriens. Deux années plus tard, le parti arabe-national Baath prend le pouvoir à Damas puis, à la suite de conflits internes, l’aile gauche du parti fomente à son tour un putsch en 1966 et Noureddine El-Atassi, intransigeant face à Israël, devient le chef de l’Etat. Le premier voyage du nouveau président l’amène à Moscou. La Syrie participe du 5 au 10 juin 1967 à la fameuse “Guerre des Six Jours” contre Israël; elle est la dernière puissance arabe à déposer les armes mais perd les hauteurs du Golan près du Lac de Génézareth. En septembre 1967, El-Atassi préconise la fusion des “Etats arabes socialistes” (Egypte, Algérie, Irak et Syrie) et plaide pour la poursuite du boycott pétrolier contre l’Occident, surtout contre la Grande-Bretagne et les Etats-Unis. Un an plus tard commence la construction du barrage sur l’Euphrate avec l’aide financière et technique de l’URSS.

Sous le successeur d’El-Atassi, Hafez El-Assad, le père de l’actuel président syrien, le partenariat avec la Russie s’est largement poursuivi. Entre 1979 et 1989, l’Union Soviétique a livré des armes à la Syrie afin d’obtenir une parité stratégique face à Israël. Sur le plan quantitatif la Syrie a obtenu cette parité en 1989 mais sur le plan qualitatif les systèmes d’armement soviétiques étaient inférieurs à leurs équivalents américains dont disposaient les Israéliens. Toutefois, El-Assad, pendant les trente années de son règne, a pu établir la Syrie comme le principal adversaire d’Israël. Tirant profit du conflit Est/Ouest, il était parvenu à contrôler le Liban et à prendre une position dominante dans le monde arabe.

Dans un entretien avec “ARTE-Journal”, le politologue français, expert de la Russie, Jean-Sylvestre Mongronier a résumé comme suit la longue tradition de partenariat dans les relations syro-soviétiques puis syro-russes: “D’un point de vue historique, le pays se sentait plus proche de l’Union Soviétique. Depuis l’indépendance réelle de 1946, la Syrie a subi un processus de radicalisation et plusieurs coups d’Etat ont eu lieu. Les forces nassériennes, les éléments communistes et les baathistes ont tous été à l’oeuvre. En 1963, c’est le parti Baath qui commet un putsch; en 1970, c’est au tour d’Hafez El-Assad. Le tout a toujours été accompagné d’un rapprochement avec l’URSS. Celle-ci a joué un rôle important dans la construction de l’appareil militaire syrien et dans la reconstitution de celui-ci après la “Guerre des Six Jours” de 1967. En plus, en 1980, Syriens et Soviétiques signent un traité d’amitié et de coopération. La Syrie s’endetta, comme ce fut également le cas de la Libye, sauf que les dettes de Damas étaient sensiblement plus élevées: 13 milliards de dollars. Ces dettes ont partiellement été transformées en achats d’armements”.

Damas doit tomber !

Occupant une place centrale du point de vue géostratégique, entre les Etats arabes et l’Iran, au beau milieu de plusieurs identités religieuses, la Syrie détient donc une position unique dans l’agencement du Proche Orient. Il y a plus de trente ans déjà, Henry Kissinger reconnaissait que le pays avait la capacité de prendre en charge une fonction de stabilisation au Levant. Moscou continue à entretenir des relations étroites avec le gouvernement de Bachar El-Assad, y compris sur les plans technique et militaire, car, comme auparavant, la Syrie demeure un client important de l’industrie russe de l’armement. Récemment, des contrats ont été conclus pour l’obtention de missiles à courte portée.

Ce n’est donc pas un hasard si les “printemps arabes” ont été largement mis en scène par les Etats-Unis et les services secrets occidentaux. L’effervescence de ces “printemps” a ensuite été importée en Syrie car, si Damas tombe, ce sera non seulement l’allié le plus important de l’Iran, menacé par Israël, qui tombera mais aussi un partenaire de longue date de Moscou. La Russie n’est apparemment pas disposée à tolérer une hégémonie totale des Etats-Unis sur l’ensemble du Proche Orient et sur ses richesses minérales. Le ministre russe des affaires étrangères fait valoir l’influence qu’exerce la Russie par l’intermédiaire de la Syrie et trouve désormais les mots justes pour désigner l’opposition syrienne, qui est tout sauf pacifique car elle mène une guerre par procuration pour le compte des Américains.

Alexander FRISCH.
(article tiré de DNZ, Munich, 11 mai 2012).

dimanche, 27 mai 2012

Николай Емелин

Николай Емелин - «Русь» (Внуки Сварога)

Николай Емелин концерт

Merci à:

http://fierteseuropeennes.hautetfort.com/

00:05 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : musique, russie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

mercredi, 23 mai 2012

Os Guardas Brancos Contra a Internacional Vermelha

Os Guardas Brancos Contra a Internacional Vermelha

por Pavel Tulaev

Ex: http://legio-victrix.blogspot.com/
 
 
 
Uma das peculiaridades da contrarrevolução Branca na Rússia foi o fato de que ela emergiu e se desenvolveu quando a Guerra Mundial ainda não havia terminado. Como a Alemanha era inimiga do Império Russo durante a Guerra Mundial, foi o Alto Comando Alemão que planejou enviar Lênin e seus associados a São Petersburgo em um trem fechado. Intencionava-se que eles se tornassem um fator de desestabilização; sua única tarefa era remover a Rússia do teatro de operações bélicas europeu do lado Aliado.
 
Tendo estabelecido sua própria ditadura dentro do Congresso de Sovietes Lênin convocou os trabalhadores e camponeses para um levante revolucionário. Em uma fria noite de 25 de outubro de 1917 após a tomada do Zimny Dvoretz (o Palácio de Inverno - a residência do Czar em São Petersburgo) ter sido realizada, Lênin declarou a asserção oficial do poder soviético (ou seja, do poder dos Sovietes).
 
"Terra para os camponeses", "Fábricas para os trabalhadores", "Paz sem anexações e sem tributo", "Convocação de uma Assembléia Constituinte" - esses foram os slogans oficiais declarados. Mas nenhum deles foi realmente cumprido. Em verdade foi o sangrento regime do "comunismo de guerra", chefiado predominantemente por judeus e não-russos, que foi estabelecido.
 
 
1. Guerra e Revolução
 
Durante a segunda fase da Guerra Mundial - após a investida do General Alexei Brusilov na Romênia em 1916, em um momento em que os quartéis-generais do exército eram liderados pelo talentoso general Mikhail Alexeyev - toda a situação na frente ocidental se tornou favorável à Rússia.
 
Mas o exército era bastante solapado pela atividade de provocadores revolucionários que encorajavam soldados e oficiais a desertarem. Posteriormente, as primeiras unidades da RKKA (Exército Vermelho de Operários e Camponeses) foi formada a partir desses desertores.
 
Um judeu ucraniano, Lev "Trotsky" Bronstein (1879-1940) ocupou a posição de Narkom (Comissário Popular) para Assuntos Militares e Defesa no recém-nascido governo soviético. Foi graças a sua iniciativa pessoal que o vergonhoso Tratado de Brest-Litovsk foi assinado em 3 de março de 1918. Após esse Tratado, os territórios ocidentais do Império, os mais desenvolvidos em termos econômicos (aproximadamente 1/3 da população e metade da indústria) foram arrancados. Tirando vantagem das fraquezas russas temporárias, os alemães conseguiram ocupar os estados bálticos, uma parte da Bielorrússia e o Cáucaso. Ademais, eles tecnicamente reinavam na Ucrânia, onde o hetman Skoropadsky se tornou seu protegido. Os resultados de três anos de batalhas intensas pelo povo russo em sua frente ocidental foram anulados.
 
Um "Comitê Revolucionário Militar" foi estabelecido no lugar dos antigos corpos estatais e do Governo Provisório Kerensky. Inúmeros comitês bolcheviques menores, bem como agências punitivas de terror, como a Cheka, posteriormente GPU e NKVD, também foram formadas.
 
Contando com a crença do povo comum no "Estado de Justiça Social", os comissários vermelhas chamaram o povo para realizar uma Revolução Global e estabelecer a "Ditadura Global do Proletariado". Em nome da "luta de classes" grandes propriedades, fábricas e casas foram expropriadas pelos bolcheviques por todo o país. Simultaneamente, representantes da aristocracia, do clero, do alto domando do exército e das classes superiores foram virtualmente exterminados. A economia começou a tropeçar graças a distúrbios e devastações.
 
A maior parte da população, que inicialmente acreditava que o poder dos bolcheviques seria temporário, se importava mais em salvar suas vidas e propriedade. Mas políticas e líderes experientes gradualmente começaram a guiar a nação no entendimento de que era necessário resistir à revolução e seu caos. A contrarrevolução começou; a cor branca foi escolhida como sua, já que ela tradicionalmente simbolizava a monarquia e a glória do estandarte russo.
 
2. Primeiras tentativas de resistência armada
 
Centros de resistência armada apareceram por todos os territórios do antigo império - do noroeste ao extremo oriente. Mas eles eram diferentes em termos de escala, duração das ações armadas, e de seus resultados. Levantes espontâneos ocorreram entre camponeses com bastante frequência, mas eles foram severamente suprimidos pelo exército vermelho. Os restos das forças militares organizadas, fiéis ao antigo Czar e à Pátria, tentaram se unir em um fronte sólido. Juntos eles formaram o Movimento Branco com centros ativos e quartéis militares por toda a Rússia.
 
As primeiras tentativas de resistência armada contra as forças revolucionárias foram realizadas durante o mando do Governo Provisório burguês-democrata, chefiado por Alexander Kerensky, em março de 1917, muito antes dos bolcheviques realizarem seu Golpe de Estado. A rebelião do Beneral Lavr Kornilov que ocorreu em setembro de 1917 mostrou que a própria idéia da "democracia parlamentar" era inaceitável nos círculos militares e patrióticos.
 
General Kornilov (1870-1918) foi um cossaco hereditário e um excelente líder militar. Tendo se graduado na escola de artilharia e posteriormente na Academia do Estado Maior (com uma medalha de ouro por feitos notáveis), ele serviu como adido militar na embaixada russa na China. Ele começou sua carreira militar como oficial durante a Guerra Russo-Japonesa (de 1904-1905), e foi promovido ao posto de Comandante-em-Chefe do Exército Imperial Russo durante a Primeira Guerra Mundial. Ele era um comandante experiente, foi decorado com a Cruz de São Jorge e desfrutou de um grande prestígio entre os soldados comuns do exército. Ele foi o primeiro a erguer o estandarte da Causa Branca e muitos esperavam que ele se tornaria um ditador, capaz de esmagar a revolução comunista vindoura.
 
Em 27 de agosto de 1917 o General Kornilov abordou o povo russo com um telegrama no qual ele acusava os bolcheviques de cederem aos alemães e convocava seus compatriotas a se unirem a suas fileiras para a salvação da Pátria. ele jurou "liderar o povo à Assembléia Constituinte, através da qual eles poderiam tomar seu destino em suas próprias mãos, para escolher a forma do novo Estado". Mas Kornilov não desfrutava de muito apoio nessa fase de sua luta e teve que baixar as armas.
 
A revolução comunista então eclodiu. O famoso batalhão da morte feminino, liderado pela comandante Maria Bochkareva demonstrou o verdadeiro exemplo de heroísmo e devoção à Pátria. Junto com várias centenas de cadetes militares elas defenderam o Palácio de Inverno contra os bolcheviques. Essa unidade feminina única foi criada no meio da Primeira Guerra Mundial para manter elevado a moral dos soldados, que estavam perdendo fé na vitória. O batalhão tinha por volta de 3.000 dessas amazonas russas e tinha seu próprio estandarte; ele foi solenemente santificado na Praça Vermelha. Mas as mulheres armadas não foram capazes de resistir aos revolucionários bolcheviques e seus aliados.
 
Submergindo nas profundezas do caos revolucionário, a Rússia teve que descontinuar suas operações militares nos frontes da Guerra Mundial. Graças ao golpe bolchevique, o país se tornou presa fácil para seus antigos aliados bem como para seus inimigos. Nessa situação apenas um exército contrarrevolucionário regular, liderado por profissionais das escolas militares czaristas, seria capaz de resistir ao perigoso inimigo que havia tomado os postos centrais do Estado. Havia necessidade de líderes Brancos de vontade férrea para unir a nação.
 
A contrarrevolução logo começou a assumir a forma de uma resistência armada organizada. A primeira tentativa de liberar São Petersburgo dos bolcheviques ocorreu nas Colinas de Pulkovo em 12 de novembro de 197. Ela foi realizada por um esforço conjunto de Alexander Kerensky (que havia conseguido fugir da capital) e do General Peter Krasnov (1869-1947). Esse foi efetivamente o início da luta armada Branca. Mas um regimento de 700 cossacos não foi o bastante para realizar essa difícil missão. Os tumultos e levantes de trabalhadores por toda a capital apenas aceleraram a situação. Sob essas circunstâncias, em 15 de novembro o General Alexeyev e todo seu séquito tomaram a decisão de formar o Exército Voluntário.
 
3. O Exército Voluntário e a "Marcha de Gelo" de 1918
 
O General Mikhail Alexeyev (1857-1918) foi um brilhante líder militar, um verdadeiro cientista da guerra e um homem culto. Ele nasceu na família de um oficial militar e seguiu o caminho de seu pai. Alexeyev concluiu a Escola de Infantaria Militar de Moscou, e a Guerra Russo-Turca de 1877 foi seu "batismo de fogo". Após isso, ele foi indicado professor, Alexeyev obteve uma cadeira em História Militar na Academia do Estado Maior. Lá seus talentos notáveis se tornaram evidentes.
 
Alexeyev não se ocupou apenas com serviço burocrático - durante a Guerra com o Japão ele foi indicado para o campo de batalha após ter pedido. Pouco antes da Primeira Guerra Mundial Alexeyev foi apontado chefe do Comando de Kiev por suas impressionantes realizações militares. Durante a guerra ele estava encarregado do fronte sudestino e foi graças a seu talento como seu comandante que a situação crítica no fronte alemão melhorou.
 
O Czar Nicolau II tendo abdicado, o Governo Provisório indicou Alexeyev Supremo Comandante-em-Chefe. Mas pouco depois o general foi dispensado graças a sua atitude crítica frente a política do governo burguês. Depois que o poder foi tomado pelos bolcheviques, Alexeyev e seus camaradas de armas tiveram que recuar para o sul para dar início a uma nova fase da guerra.
 
No vale do Rio Don viviam cossacos livres que haviam provado sua fidelidade à Pátira por meio do serviço militar por séculos. Foi lá que a formação dos primeiros Guardas Brancos teve início. O núcleo do exército estava agrupado ao redor da "Cruz Branca", uma sociedade secreta formada por oficiais militares. Logo, generais Kornilov e Denikin bem como os atamans (comandantes cossacos) Kaledin (1861-1918) e Dutov (1879-1921) se uniram à sede do Exército Voluntário. Os cossacos do Don, de Orenburg e Baikal, furiosos com a ditadura judaico-comunista e com o terror revolucionário ergueram-se para se unir aos voluntários. "Lá ergueram-se em sua nobre ira cristãos verdadeiros, filhos do Don, e ouviram o chamado da liberdade!" - assim seguiam as linhas de uma velha canção cossaca.
 
A chamada "Marcha de Gelo" do Exército Voluntário liderado por Kornilov se tornou o primeiro evento notável da primeira fase da guerra. Ela começou em fins de fevereiro de 1918 e prossegiu sob severas condições invernais, quatro mil voluntários com alta moral preparados para romper pelas linhas vermelhas após cruzarem o Don. Foi o "batismo de fogo" para o Exército Branco e Alexeyev chamou isso de "uma vela de fé e esperança nas trevas que estavam devorando a Rússia". Mas a campanha falou; os voluntários Brancos eram superados numericamente pelos Vermelhos e tiveram que recuar. O General Kornilov caiu como um verdadeiro guerreiro na Batalha de Ekatrinodar.
 
 
4. Ditadura Bolchevique e o Terror Vermelho
 
Os líderes militares acreditavam que uma força armada organizada era necessária para a recuperação da paz e da ordem civil, enquanto os cidadãos pacíficos, confusos pela propaganda constante, jamais abandonaram a esperança de restaurar a paz por meios democráticos legais.
 
Em 18 de janeiro de 1918, a Assembléia Constituinte de Todos as Rússias, apoiada por ativistas proletário, começou a funcionar em São Petersburgo. Mas apesar de ser pacífica, a Assembléia foi imediatamente atacada por bolcheviques armados com mais de dez manifestantes mortos. Mais uma ilusão liberal pereceu.
 
Ao invés de desenvolver a democracia e proteger direitos civis e liberdades, os bolcheviques se concentraram em fortalecer o próprio poder. Nikolai Krylenko (1885-1938), um membro proeminente do Partido Bolchevique, Supremo Comandante-em-Chefe e chefe da VRK (Comitê Revolucionário Militar) tomou a decisão de formar o Exército Vermelho de Trabalhadores e Camponeses (RKKA). A mobilização compulsória de todos os homens de 18 a 40 anos de idade começou. Nas condições severes e caos ideológico da Revolução uma parte dos corpos militares czaristas se uniu aos bolcheviques: de 130.000 oficiais do Exército Imperial, por volta de 30.000 se uniram à RKKA, incluindo oficiais proeminentes como Brusilov, Snesarev, Svechin e Tukhachevsky.
 
Operações militares nos frontes da Primeira Guerra Mundial foram suspensas graças ao "Decreto de Paz". Agora os bolcheviques estavam bem mais preocupados em defender a "Pátria Socialista" e as "conquistas da Revolução". Em realidade isso significava mais luta de classes e guerra civil fratricida. Por essa razão muitos recrutas se recusaram a lutar sob os estandartes vermelhos. Casos de deserção e troca de lados por recrutas ocorriam normalmente nos frontes da Guerra Civil.
 
O Alto Comando da RKKA oficialmente considerava essas ações como deserção e, emitindo novas ordens, os desertores deviam ser fuzilados à primeira vista. Esse método foi primeiro aplicado pelo já mencionado Leon Trotsky, que escreveu:
 
"É impossível construir um exército forte sem repressão. Não se pode levar massas de pessoas à morte, sem ter a pena de morte como meio de punição. Devemos confrontar o soldado com sua possível morte em sua frente e sua inevitável morte atrás".
 
Não foi acidental que a estrela vermelha de cinco pontas, junto com os emblemas do martelo e foice, foram escolhidos como emblema da RKKA (em medalhas e estandartes do Exército Vermelho ela era normalmente representada virada para cima, o que também requer explicação). Ao falar no Quinto Congresso Anual dos Sovietes no verão de 1918, Trotsky explicou essa escolha: quando a rebelião dos judeus contra o domínio romano, liderada por Bar Kochba, ocorreu na Palestina (132-135 d.C.), a estrela vermelha foi representada no estandarte judaico. Em outras palavras, para os bolcheviques a estrela era um símbolo de luta revolucionária contra o Império.
 
No início da primavera de 1918 os bolcheviques, deliberadamente tentando "transformar uma guerra mundial em uma guerra civil" tiveram que confrontar a abertura de um segundo fronte externo. Em março e abril, as tropas da Entente foram dispostas na rússia: tropas inglesas e francesas desembarcaram em Murmansk e Archangelsk no norte, tropas francesas em Odessa e Sevastopol no sul, tropas inglesas, apoiadas por japoneses e americanos em Vladivostok no extremo oriente.
 
Durante o caos da intervenção aliada, um corpo tcheco de milhares de soldados (cujos líderes estavam ligados à quartel-general da Entente) excitou uma rebelião na região do Volga. Tropas inglesas entraram no Turquestão e na Transcaucásia; a Romênia ocupou a Bessarábia. O Império Russo estava se dissolvendo, se transformando em regiões mal controladas sem qualquer governo unificado. Enquanto isso, o comando alemão continuava a apoiar Lênin. Com a ajuda de Mirbach (o embaixador da Alemanha para a República Soviética) eles transferiram para os bolcheviques mais de 3 milhões de marcos por mês; em maio de 1918 - 40 milhões de marcos foram transferidos. A Guerra Mundial virtualmente continuava no território do império dissolvente, e países rivais continuavam a participar nela, diretamente ou indiretamente.
 
Lênin compreendia muito bem que a ação unida das forças externas da Entente com as forças de oposição interna representavam uma grande ameaça ao governo bolchevique. Era a razão, ele declarou abertamente, para o terror que ele instituiu contra todos os que se opunham à "ditadura do proletariado", incluindo seus próprios camaradas de ontem: mencheviques, socialistas revolucionários, e anarquistas. Com centenas de socialistas revolucionários presos como reféns, o "líder da revolução mundial" pediu por execuções em massa em 26 de junho de 1918:
 
"Nós devemos encorajar e promover o terror contra os contrarrevolucionários, especialmente em São Petersburgo, para dar um exemplo decisivo".
 
Em julho de 1918, sob ordens pessoais de Lênin (e parcialmente pela iniciativa de seu camarada Jakob Sverdlov), o Czar e sua família foram executados (sem investigação ou julgamento) em Yekaterinbug. Vários dias depois, seis outros representantes da dinastia Romanov foram assassinados.
 
Tendo suprimido a imprensa independente (que era mais ou menos influente e continuava a comentar os eventos atuais, influenciado dessa ou daquela maneira a opinião das pessoas), os bolcheviques começam sua perseguição sistemática da Igreja. Como uma instituição religiosa fundamental ela ainda exercia uma ampla influência sobre muitos ortodoxos do povo e era um oponente ideológico evidente à política de ateísmo agressivo promovida pelos bolcheviques.
 
Em relação aos camponeses, supunha-se que eles fossem aliados do proletariado na "luta de classes". Não obstante, uma severa política de "prodrazverstka" (ou "guerra do pão") começou em relação a eles, com mais de 75.000 soldados do Exército Vermelho participando. Concretamente, a comida produzida foi expropriada no local. Por todo o país não menos do que 300 rebeliões campesinas ocorreram.
 
Os trabalhadores também estavam insatisfeitos com o poder soviético, já que ao invés de justiça social, prometida pelos bolcheviques, eles não receberam nada além de fome e dificuldades. Antigos sindicatos foram dissolvidos, a liberdade de opinião foi suprimida e greves foram virtualmente banidas. Rebeliões de cossacos, camponeses, trabalhadores qualificados e adversários políticos do bolchevismo eclodiam por todo o país.
 
Os bolcheviques estavam conscientes, e preocupados com o perigo da resistência armada por todo o país, bem como com o perigo da intervenção estrangeira. A sede do governo foi logo transferida para Moscou, longe das linhas do conflito. Na "nova" velha capital da Rússia, estrelas vermelhas de rubi logo ergueram-se sobre as torres do Kremlin como símbolo do poder bolchevique. Em Moscou, os bolcheviques tomaram a decisão de cumprir a estratégia da revolução mundial organizando a Comintern. Ela foi financiado com os bens expropriados da família do Czar e dos mosteiros russos (predominantemente seu ouro); e parcialmente - graças à exportação dos "excedentes de pão", tomados dos camponeses.
 
Cidadãos pacíficos, aterrorizados por revoluções, guerras, terror e fome fugiram de ambas capitais; Moscou e São Petersburgo ficaram logo desertas. Em apenas três anos (1918-1930) pelo menos 5.750.000 civis morreram. O mundo da ciência reconhece que essa foi uma das maiores catástrofes demográficas da história.
 
 
 
5. O Sul como o Bastião dos Guardas Brancos
 
Aldeias e cidades do norte foram devoradas pela revolução. Civis e ex-soldados do exército tentaram fugir para o sul, já que as regiões sulistas não eram controladas pelos bolcheviques ou pelos anarquistas.
 
O sul da Rússia logo se tornou um poderoso bastião de forças contrarrevolucionárias. Os restos do exército czarista se reuniram lá vindos de todo o Império. Logo, novas unidades militares do emergente Exército Branco começaram a se formar. Foi no Rio Don que o Exército Voluntário, liderado pelo General Denikin, passou por seu "renascimento": em janeiro de 1919. Denikin uniu forças com o Exército do Rio Don do General Krasnov. Esse exército se tornou a base das forças armadas contrarrevolucionárias do sul da Rússia.
 
O General Anton Denikin (1872-1947) nasceu de uma família pobre na província da Varsóvia. Tendo escolhido uma carreira militar, ele se graduou na Academia do Estado Maior. Seu "batismo de fogo" ocorreu durante a Guerra Russo-Japonesa. Ele foi promovido à patente de major general em 1914. À parte do serviço militar, Denikin foi também conhecido como um escritor e prolífico memorialista: aqueles que leram seus primeiros contos sobre a vida militar, jamais imaginaram que ele se tornaria um dos mais famosos memorialistas da Guerra Civil.
 
Como Denikin foi um camarada de armas de Kornilov desde a época da Marcha de Gelo, após a morte de Kornilov foi Denikin que ergueu novamente o estandarte da Causa Branca. Sob o comando de Denikin, o Exército Branco teve muitas conquistas militares. Ele lançou uma campanha ofensiva em direção a Moscou, e logo ocupou grandes territórios contendo aproximadamente 42 milhões de pessoas: eles liberaram Kharkov, Kiev, Kursk, Orel, Voronezh e Tsaritsin, bem como os territórios do norte do Cáucaso. O exército de Denikin representava uma grande ameaça aos bolcheviques: os revolucionários estavam efetivamente cercados por um anel de forças contrarrevolucionárias. Poderosas forças combatentes foram enviadas contra ele. Após resistir em sangrentas batalhas, as tropas de Denikin tiveram que recuar das cidades outrora ocupadas.
 
Novorossyisk foi a última cidade a ser perdida pelos Guardas Brancos. O próprio Denikin fugiu para um navio e continuou sua luta no exterior. Graças a sua autoridade e influência, Denikin logo se tornou um influente e proeminente líder social dos emigrados russos. Em seu famoso livro em cinco volumtes "A Perturbação Russa", escrito logo após os eventos de 1921-1926, ele refletiu sobre as causas, razões e possíveis resultados da Revolução. Ele foi publicado em Paris, Berlim e nos EUA, para onde Denikin depois emigrou. Ele morreu na América em 1947, um patriota leal até a morte a sua Pátria russa.
 
Os Brancos não conseguiram conectar os exércitos do sul e do extremo oriente, e uma aliança tática temporária com as tropas ucranianas de Petlyra (um anarquista radical) bem como com o Exército Nacional Ucraniano não pôde ser duradoura, já que os Guardas Brancos e os Anarquistas buscavam propósitos diferentes.
 
As tropas do General Nikolai Yudenich (1862-1933) no noroeste estavam efetivamente separadas das forças principais da contrarrevolução.Yudenich não conseguiu ocupar São Petersburgo, apesar da ajuda maciça dos países ocidentais, incluindo a ajuda dos "Freikorps", batalhões voluntários nos quais anti-comunistas de todas as nações, inclusive alemães, lutavam lado a lado. O Exército Vermelho, apoiado por separatistas estonianos, deteu a ofensiva do General Yudenich próximo a aldeia de Gatchina.
 
Então um grande avanço das tropas do General Denikin por um fronte de 1000 quilômetros de largura foi detido. Essa foi uma falha fatal do Estado Maior Branco, já que os Brancos eram várias vezes superados numericamente pelos Vermelhos. Ademais, os bolcheviques eram indiretamente apoiados por várias gangues armadas de anarquistas, a maioria dos quais eram criminosos comuns. Um exemplo a se considerar era o Exército Anarquista de Nestor Makhno - que lutou contra todas as forças, tanto Vermelhas como Brancas.
 
6. Criméia - o Bastião Sulista dos Brancos
 
Tendo estabelecido e fortalecido a "Ditadura do Proletariado" na Rússia central, os bolcheviques lançaram uma contra-ofensiva no leste e no sul. Custou à RKKA esforços imensos para forçar os Brancos em direção à península da Criméia no Mar Negro, isolada do continente. Nos primeiros anos da revolução, uma luta política massiva entre várias forças étnicas e políticas teve início na Criméia (ou a "província de Tavria" ou "Taurida"). À parte de russos, havia comunidades tártaras, ucranianas e judaicas lá.
 
Nacionalistas tártaros conseguiram convocar uma Assembléia Nacional Tártara ("Kurultai"), objetivando criar um estado muçulmano seguindo as tradições dos Khans, com Bahchisarai como capital. A Rada Central (conselho) da República Popular Ucraniana era favorável a tendências separatistas (em relação a Rússia) e apoiava o governo independente tártaro em suas fases iniciais. 
 
Os líderes russos Brancos tinham atitudes diversas em relação aos tártaros. Em geral, o Conselho de Representantes Populares que criou um quartel-general de tropas criméias em Simferepol considerava os tártaros como possíveis aliados contra os Vermelhos. Por exemplo, Kerensky era a favor de criar unidades especiais muçulmanas.
 
Os bolcheviques se aproximavam a partir do Mar Negro; eles eram apoiados por soldados revolucionários e marinheiros dos portos de Sevastopol e Yevpatoria. Tendo reunido um exército de 40.000 mil homens sob o comando de um Comitê Revolucionário Provisório, os Vermelhos derrotaram o Exército da Criméia. No início de 1918 o "poder soviético" foi declarado sobre a península.
 
O governo tártaro e o Conselho dos Representantes Populares foram dissolvidos e a República Socialista da Taurida declarada em março de 1918. Muito depois, ela ganhou o status de "SSR Crimeiana" (República Socialista Soviética). Pouco mais de um mês se passou antes que os bolcheviques tivessem que enfrentar outra ameaça: as tropas alemães na Criméia. Quando o ataque alemão foi repelido, a Taurida foi liberada dos bolcheviques pelo General Branco Wrangel.
 
Peter Wrangel (1878-1928) era um líder carismático e de vontade férrea. Ele era descendente de linhagem escandinava antiga, cujos representantes serviram os czares russos por séculos. (Ao todo, sua família deu ao mundo sete marechais, sete almirantes, e mais de 30 generais; à Rússia ela deu 18 generais e 2 almirantes).
 
Como um digno camarada de armas dos antigos líderes dos Brancos, Wrangel liderou o governo e as tropas da Criméia em um momento crucial quando o Exército Branco no continente estava sofrendo graves derrotas. No verão de 1918, tendo reorganizado o Exército Voluntário em uma formação regular, Wrangel começou a preparar sua contra-ofensiva contra o Exército Vermelho. Simultaneamente, ele melhorou a vida civil na península, tendo adotado muitas leis progressistas (como a reforma agrária) e mudou a política militar para melhor.
 
Não muito antes de sua campanha oriental, o General Wrangel tomou a ação simbólica de instituir a Ordem de São Nicolau. Ele abordou o público em uma carta aberta:
 
"Ouvi, povo russo, aquilo pelo que lutamos. Nós queremos vingança por nossa fé desgraçada e nossos templos profanados! Lutamos pela liberação do povo russo do jugo dos comunistas, dos vadios e criminosos que levaram a Santa Rússia a ruína. Pelo fim da guerra civil! Para que os camponeses tenham uma chance de possuir terra como propriedade e trabalhar em paz. Nós lutamos para que as verdadeiras liberdade e justiça governem na Rússia. Para que o povo russo escolha seus líderes por conta própria. Ajudai-me, filhos autênticos da Nação, a salvar nossa Pátria!"
 
Esse chamado foi ouvido. Logo, aqueles que estavam buscando por um firme bastião de vingança contra a ditadura comunista (ancorada nas cidades capitais) foram para o sul. O exército russo de Peter Wrangel cresceu até os 80.000 homens, o que tornou possível apoiar a resitência cossaca nos vales dos rios Don e Kuban.
 
Quando a Guerra Polaco-Soviética de 1920-1921 começou, Wrangel tomou a decisão de atacar a retaguarda do Exército Vermelho. Os Vermelhos, enfraquecidos por uma guerra em duas frentes, tiveram que recuar. Mas quando os bolcheviques viram os Brancos seguindo para o leste para unir forças com os cossacos no continente, eles mudaram de estratégia imediatamente. Em outubro de 1920, apesar das condições humilhantes do armistício para a União Soviética, a guerra com a Polônia terminou oficialmente. Os comissários vermelhos fortaleceram o exército do fronte sulista até os 250.000 homens, concentrado o máximo de suas forças em atacar o baluarte Branco na Criméia. Em 28 de outubro eles lançaram sua ofensiva.
 
Primeiro, o exército de Wrangle foi detido pelos Vermelhos, comandado no fronte sulista por um membro proeminente do partido bolchevique, Michael Frunze. Depois, a recém formada Cavalaria Budyony foi enviada. Finalmente, em uma fria noite de novembro os Vermelhos vadearam através das águas geladas do Golfo de Sivash para ultrapassar o Istmo Perekop, que estava muito bem protegido pelos Brancos. Apesar de perder centenas de soldados mortos e feridos pelo fogo das metralhadoras, as forças Vermelhas conseguiram chegar à península e fortificar suas posições para ofensivas posteriores.
 
As unidades Brancas defendendo Perekop, a cidade guardando o istmo, ficaram chocadas e desmoralizadas. O exército de Wrangel tinham que lutar simplesmente para proteger sua retaguarda. Depois de 15 de novembro de 1920 uma evaciação em massa da península começou - primeiro, cidadãos pacíficos foram evacuados, então soldados e oficiais do exército de Wrangel. Às vezes a evacuação se transformava em uma fuga em pânico. Ao todo, mais de 120 navios levaram mais de 150.000 refugiados a Istambul.
 
As represálias e massacres contra os "inimigos da Revolução" começaram na Criméia. O Comitê Revolucionário da Criméia, liderado por um judeu húngaro, Bela Kun, foi formado. Em três anos do governo de Wrangel na Criméia, por volta de 1.500 foram presos pelos Brancos, com tantos quanto 300 fuzilados. Quanto ao terror Vermelho, não menos do que 50.000 pessoas moreram na península (segundo outros dados estatísticos, até 100.000). Rozalia Zalkind, uma comunista judia da Ucrânia, se sobressaía durante a repressão. Ela chefiava um departamento político do Exército Vermelho e pessoalmente participava em execuções por fuzilamento. O épico trágico do movimento Branco no sul estava terminado.
 
 
 
7. Guerra Civil no Extremo Oriente
 
Tendo alcançado uma vitória temporária, os bolcheviques conseguiram estabelecer uma severa ditadura na Rússia central nos três primeiros anos da Revolução apesar do estrago sem precedentes em vítimas civis e perdas territoriais. Mas isso nunca levou a paz, prosperidade ou justiça como originalmente prometido pelos bolcheviques. Graças à crise política e econômica, a indústria diminuiu 82% em relação a 1913.
 
O número de refugiados russos ricos cresceu constantemente e alcançou os 1.5 milhões ao fim da Guerra Civil. Os camponeses, não tendo para onde fugir, protestavam e lutavam a sua própria maneira pelos direitos que os bolcheviques estavam suprimindo. Houve inúmeros levantes camponeses que posteriormente se transformaram em uma guerra popular.
 
A Revolta Tambov, liderada por Alexander Antonov (1888-1922), ocorreu em 1920-1921. Todo um exército de partisans camponeses logo foi formado, com 30.000 homens.
 
Antonov era um "socialista revolucionário de direita", um esquerdista não-bolchevique, e um patriota russo. Ele lutou contra a "supressão do povo pela exploração capitalista" durante o período czarista. Mas quando os bolcheviques efetivamente usurparam o poder tomando vantagem da situação revolucionária, Antonov declarou guerra contra os impostores que ousavam falar em nome dos proletários e camponeses. Ele abordou o povo com um panfleto, no qual ele convocava "o guerreiro russo para se erguer e salvar a Pátria liberando Moscou das mãos dos açougueiros Vermelhos".
 
Para suprimir a Revolta Tambov, o marechal Vermelho Tukhachevsky enviou mais de 100.000 soldados do exército regular, incluindo mercenários de unidades lituanas e chinesas do Exército Vermelho (mais de 40.000 chineses serviram na RKKA durante a Guerra Civil e depois). A força repressiva utilizou tropas blindadas, aviões e armas químicas. Elas foram severos com a população local, às vezes incendiando casas com as famílias dentro. Ainda que as guerrilhas não fossem numerosas, levou aos repressores quase um ano para suprimir a rebelião. Mas os partisans armados podiam ser vistos na floresta de Tambov muito após isso.
 
Em março de 1921 outra rebelião foi suprimida pelos bolcheviques - a rebelião de Kronstadt, na baia diante de São Petersburgo). Ela foi iniciada por marinheiros da frota báltica; um dos slogans da rebelião era: "Governo sem judeus e comunistas!" Rebeliões camponesas assolaram o país: nas regiões das Urais, Sibéria e no Volga. Centenas e milhares foram mortos como resultado dos conflitos armados ocm os camponeses.
 
Extermínios em massa de camponeses ricos (conhecida como a "aniquilação dos kulaks") e de proprietários de terras durante o estabelecimento do poder soviético nas aldeias levou à devastação das grandes fazendas, resultando em fomes maciças. A fome de 1921 (golodomor) ocorreu na região do Volga e começou a se espalhar por toda a Rússia. Nas cidades, que ficaram sem suprimentos de comida, os cidadãos mais pobres estavam destinados a morrer, bem como alguns representantes da elite intelectual, que deliberadamente recusavam aceitar as pensões alimentícias dos bolcheviques.
 
De modo a silenciar os críticos, os bolcheviques começaram uma perseguição sistemática dos dissidentes. Sob ordem pessoal de Lênin, mais de 200 representantes da intelligentsia e dos trabalhadores culturais foram expulsos do país em um navio especialmente preparado: estes eram os escritores, filósofos, e cientistas Berdyaev, Iliin, Lossky, Karsavin e muitos outros. Poetas famosos e prolíficos como Gumilev, Esenin ou Klyev foram ou mortos ou levados ao suicídio. Quanto aos escritores e poetas que sobreviveram à perseguição, uma forte censura pela Glavlit (Comitê Central de Literatura) foi impota sobre eles.
 
***
 
O movimento contrarrevolucionário Branco no leste da Rússia teve muitos políticos e líderes talentosos em suas fileiras. O nome do Almirante Alexander Kolchak merece menção especial.
 
Alexander Kolchak foi um líder notável com uma impressionante biografia. Sua educação profissional ocorreu na escola militar naval e ele tomou parte em várias expedições no Oceano Pacífico; ele também comandou um quebra-gelo durante uma expedição ao Pólo Norte. Ao todo, ele cruzou quatro oceanos em sua carreira.
 
Por seus feitos notáveis, na Primeira Guerra Mundial Kolchak foi indicado comandante da Frota do Mar Negro. Primeiro, ele era favorável à Revolução, mas uma vez que ele compreendeu que ela estava levando à devastação da Pátria, ele começou seu próprio movimento de resistência.
 
Ele deu início a resistência armada aos bolcheviques e seus aliados no Extremo Oriente, na Sibéria central e na região dos Urais. Em setembro de 1918 Kolchak foi indicado Ministro de Defesa no Governo Provisório. Em janeiro de 1919 seu recém-criado exército tomou Perm na região dos Montes Urais. O exército logo cresceu até 112.000 homens e deu início a uma ofensiva em um fronte amplo - de Uralsk e Orenburg a Vyatka. Inspirados pelos sucessos do Almirante, seus irmãos-de-armas e muitos outros representantes do movimento Branco o consideraram o líder supremo da verdadeira Rússia.
 
Um papel estranho, ambíguo e mesmo misterioso no fronte oriental da Guerra Civil foi desempenhado pela chamada Legião Tchecoslovaca. Ela consistia predominantemente de soldados tchecos e eslovacos do exército austro-húngaro, mais de 30.000 soldados, que se renderam ou foram capturados pela Rússia durante a Primeira Guerra Mundial. Originalmente, eles foram mantidos na área da Ucrânia.
 
Após a revolução, agentes da Entente conseguiram colocar a Legião sob comando francês, que então ordenou que a Legião fosse enviada para a França. Teria sido racional enviar os soldados por navio dos portos do Mar Negro.
 
Mas graças a uma lógica que agora parece estranha, em 26 de março de 1918 o governo revolucionário decidiu evacuar os assim chamados "soldados internacionalistas" para o leste pela Sibéria e Vladivostok, obrigando-os a entregar suas armas aos sovietes locais. Poucos dos soldados tchecos voltaram para casa viajando através da Europa. Os bolcheviques estavam com medo (e seus medos eram bem compreensíveis) de que os tchecos unissem forças com o Exército Voluntário no sul. As tropas da Legião Tcheca acabaram espalhadas por toda a região ferroviária siberiana, ao longo de mais de 7000km!
 
Em seu caminho para o leste, os soldados prisioneiros se rebelaram e uniram forças com os contrarrevolucionários: socialistas revolucionários, cadetes, e social-democratas. Juntos com os Brancos, eles conquistaram Novosibirsk, Penza, Syzran, Tomsk, Omsk, Samara, e Krasnoyarsk. Depois disso, tendo lançado uma contra-ofensiva, eles liberaram Ufa, Simbirsk, Ekaterinburg, e Kazan. Nas regiões do Volga e dos Urais, bem como na Sibéria, a Legião auxiliou autoridades locais em criar governos provisórios para a convocação de uma Assembléia Constituinte. Esse se tornou um dos pontos de virada da Guerra Civil.
 
Tendo impedido a junção dos Exércitos Brancos no leste e no sul, os Vermelhos lançaram uma contra-ofensiva nos Urais e na Sibéria no início de 1920. À parte de ataques frontais eles também usaram propaganda revolucionária e serviços secretos ativos (contra-reconhecimento) objetivando erodir o inimigo desde dentro. Os Brancos eram sobrepujados numericamente pelos Vermelhos; as forças do exército de Kolchak (junto com a Legião Tcheca) foram bastante enfraquecidas então.
 
Nem a presença viril ou a bravura do Almirante puderam deter a agressão dos Vermelhos. Após o recuo de Irkutsk, com o poder lá assumido pelos socialistas revolucionários de esquerda, Kolchak foi então forçado a entregar comando do exército para o ataman George Semenov (1890-1946).
 
Em 4 de janeiro de 1920 traído por seus camaradas de armas, o Almirante Kolchak demitiu-se. Nessa situação o General Denikin se tornou o líder supremo da verdadeira Rússia. Sob circunstâncias que permanecem obscuras até hoje, Kolchak foi tomado em custódia pelos tchecos, que em 14 de janeiro os entregaram aos socialistas revolucionários. Estes transferiram Kolchak para os bolcheviques e ele foi fuzilado sob ordem pessoal de Lênin.
 
A história posterior dos Guardas Brancos no leste foi trágica. As tropas do General Vladimir Kapell (1883-1920), que morreu logo após Kolchak, tentaram uma dura travessia do Lago Baikal até Chita. O Tenente-General Mikhail Diterichs (1874-1937), que sucedeu Kolchak como líder supremo da verdadeira Rússia, teve que recuar e depois emigrar após mais dois anos resistindo aos Vermelhos. Ao todo, centenas de milhares de pessoas emigraram através de Vladivostok (bem como através da Criméia), incluindo mais de 56 mil civis, ligados à Legião Tcheca.
 
Na região marítima do Pacífico as batalhas contra os Vermelhos continuaram até o outono de 1922. Depois, os restos das unidades Brancas dos atamans Dutov e Semyonov deixaram a Rússia através da China e da Coréia. Conflitos armados menores ocorreram no extremo oriente até 1923, mas nesses conflitos primariamente guerrilhas, e não tropas organizadas tomaram parte.
 
 
 
8. Barão Ungern e suas Tropas Mongóis
 
A história da Divisão de Cavalaria Asiática, liderada pelo Barão Roman von Ungern-Sternberg (1886-1921), um parente distante do Czar e um monarquista fanático, merece menção especial.
 
Os fatos mais famosos da biografia de Ungern estão ligados com a Mongólia, onde ele queria criar um novo Império próprio e uma plataforma de lançamento para a Vingança Branca. Durante os anos da Revolução, essa vasta região montanhosa havia perdido sua independência (que ela havia conquistado em 1911 da China, apoiada pela Rússia). Os chineses estavam planejando tirar vantagem da fraqueza temporária da Mongólia e subjugar novamente seu vizinho ao Norte enviando tropas para a cidade de Urga (agora Ulan-Bator).
 
Tendo reunido os restos das divisões do ataman Semyonov (800 cossacos montados e 6 canhões), Ungern criou um plano audacioso para liberar Urga dos invasores estrangeiros. Primeiro, buscando apoio do povo comum, ele abordou os mongóis com uma proclamação religiosa. Depois disso ele deu início a uma sofisticada operação clandestina e conseguiu liberar Bogdo Geghen, o Khan da Mongólia da capital ocupada pelos chinesa. Finalmente, ele atacou Urga e tomou a cidade de assalto, apesar de sua defesa por uma guarnição chinesa de mais de 10.000 soldados.
 
Tendo obtido uma área de descanso e suprimento, e apoiado pelos nativos, o barão entusiasticamente começou a gerar seu grande plano. Ele acreditava que após a revolução bolchevique não se poderia ter mais esperança de restaurar as monarquias tradicionais na Europa, pois os povos do ocidente estavam pervertidos pelas idéias do materialismo e do socialismo:
 
"A Rússia está devastada em termos de sua economia, moralidade e espiritualidade; seu futuro é assutador é dificilmente pode ser previsto. A revolução triunfará e a cultura superior perecerá sob os massacres de uma plebe grosseira, cobiçosa e ignorante, apanhada pela loucura da destruição revolucionária e liderada pela Judiaria internacional" - Ungern escreveu em uma de suas cartas.
 
O barão afirmava que para estabelecer a paz, espiritualidade e ordem no mundo, não se devia esperar por qualquer ajuda do Ocidente decadente. Ao invés, ele propunha criar um "Reino do Meio" no Oriente. Serviria para unir Mongólia, Sindzyan e Tibet  (todas agora na China ocidental) em um "Império Branco do Oriente" com o objetivo de erradicar o mal mundial que veio a terra para "destruir o Divino nas almas dos homens".
 
Para realizar essa missão divina, o barão adotou o Budismo. Ele depois se casou com uma donzela chinesa de origem nobre e recebeu o título de "Príncipe da Mongólia" do Khan Bogdo Gegen. Depois, ele orgulhosamente vestiu um caftã principesco da melhor seda chinesa junto com o uniforme de oficial czarista. O barão começou a enviar cartas oficiais nas quais ele propunha aos voluntários dos exércitos Brancos que se unissem a suas tropas.
 
Os restos das unidades Brancas da região do Baikal, Tuva e das estepes mongóis se reuniram sob os estandartes do Barão (chamado "o Deus da Guerra"). Junto com brigadas lideradas pelos atamans Kazagrandi, Kaigarodov, Bakich, e outros, o exército de Ungern logo cresceu até alcançar mais de 4.000 sabres e dúzias de unidades de artilharia. O exército era capaz de executar pequenos saques ao longo das costas do Rio Selenga. Ele também atacou Kyachta, uma pequena cidade na fronteira mongol, onde os bolcheviques tinham Chan Sukhe-Bator como seu protegido. Foi nessa época uqe a unidade Branca foi particularmente cruel com comunistas, comissários e judeus, aos quais (segundo o Barão) "só uma punição era adequada - morte!". Mas a milícia do Barão era superada numericamente pelos Vermelhos e seus esforços não foram suficientes para vencer.
 
Um corpo expedicionário foi enviado desde Chita para destruir as tropas do Barão. Ele tinha 7.500 de infantaria, 2.500 sabres, 20 armas de campo, 4 avisões e 4 navios a vapor. Como os Vermelhos eram apoiados por revolucionários mongóis, eles conseguiram suprimir a resistência dos contrarrevolucionários. Os líderes Brancos do leste, incluindo o próprio Ungern foram aprisionados, interrogados e depois executados.
 
O terror Vermelho no extremo oriente tinha suas próprias peculiaridades, já que não apenas mosteiros e propriedades de khans, mas também departamentos russos e instituições oficiais foram saqueadas. Muito depois, Lênin anulou a dívida pública da Mongólia de 5 milhões de rublos de ouro e premiou o general pró-soviético Sukhe-Bator com a condecoração da Estrelha Vermelha durante a visita oficial do líder mongol ao Kremlin em 1921.
 
 
 
9. Conclusões
 
Confrontando os bolcheviques na Guerra Civil não estavam apenas monarquistas Brancos, mas também socialistas revolucionários, democratas e anarquistas, bem como uma grande porção dos cossacos livres e camponeses ricos. O caos de toda a situação revolucionária levou confusão e atrapalhou as pessoas de perceberem o perigo da Ditadura do Proletariado, que na realidade se transformou na tirania dos bolcheviques, chefiada por Lênin e então Stálin.
 
É porém uma afirmação falsa a de que durante a Guerra Civil "russos enfrentaram russos". Em realidade foi a Internacional Vermelha que combateu os Guardas Brancos. É verdade, porém, que certos russos bem como cossacos das diferentes regiões do Império, e ucranianos, alemães, e tchecos, estavam presentes nos postos de comando da Revolução. Mas dentro da liderança revolucionária, os russos eram uma minoria absoluta.
 
Judeus russófonos, ucranianos, poloneses, lituanos, húngaros, tártaros, chineses, e pequenos povos do Cáucaso predominavam. As unidades não-russas, internacionais dos Vermelhos contavam mais de 200.000 homens.
 
Em geral, o exército Vermelho venceu graças ao fanatismo revolucionário e a superioridade numérica, mas não devido aos sucessos estratégicos ou talentos de seus líderes. O Exército Vermelho ocupou posições estratégicas fundamentais, e ademais era aproximadamente dez vezes maior que o Exército Branco. Mas ele sofria com muitas deserções e estava quase em colapso total em 1919.
 
Ambos os lados exibiram brutalidade, mas os Brancos jamais fizeram do terror um instrumento nuclear de sua política do mesmo modo que os comissários Vermelhos fizeram. Eles jamais exterminaram classes ou grupos populacionais inteiros e jamais criaram campos de concentração.
 
No final das contas, a guerra civil acabou se tornando um verdadeiro genocídio racial.
 
Declarando e promovendo slogans e idéias ideológicamente opostas, os Vermelhos e Brancos se massacraram mutuamente em uma guerra sangrenta. Sua prontidão para derramar sangue e marchar por batalhas fratricidas se refletiam nas canções daqueles tempos impiedosos. Quando marchando e antes dos ataques, os Vermelhos costumeiramente cantavam uma canção com as seguintes linhas: 
 
Nós marcharemos para lutar pelo Poder dos Sovietes
E morreremos como quem luta por isso.
 
Os Brancos usavam a mesma melodia, mas as letras eram diferentes:
 
Nós marcharemos para lutar pela Santa Russia
E derramaremos como um só homem nosso sangue por Ela.
 
Mas seja qual fosse o texto da canção, o sangue de soldados e oficiais russos sempre era derramado, o que quase arruinou a reserva genética da Nação.
 
A maioria dos camponeses acreditou no "Decreto Agrário" e jamais esperou que os bolcheviques se voltassem contra um de seus principais aliados de classe em poucos anos. Eles jamais viram os Brancos como seus protetores potenciais e na maioria das vezes travaram suas próprias guerras locais, lutando por conta própria durante rebeliões.
 
O povo tradicionalmente acreditava que todos os generais czaristas fossem monarquistas, mas na realidade, suas visões ideológicas eram bem mais amplas. Em verdade, no início das revoluções, a maioria dos generais e oficiais do Alto Comando eram a favor da derrubada do Czar. Por exemplo, o General Kornilov e o Almirante Kolchak prenderam os membros mais importantes da família do Czar em São Petersburgo e na Criméia.
 
Os oficiais czaristas superestimavam as próprias forças, conforme eles se atolaram nos frontes da Guerra Mundial. Eles esperavam por um milagre de Deus através de sua fé cristã, e contavam com a bravura dos cossacos, com apoio militar ocidental e com a ajuda dos camponeses. Mas nenhuma de suas esperanças se fez realidade.
 
Essa firme crença no poder da Verdade e no triunfo da Justiça Divina e na Lei foi mantida pelos Guardas Brancos em exílio. Um dos líderes mais proeminentes dos emigrados russos escreveu em seu diário:
 
"Anos passarão, os comunistas terão partido, e a Revolução não será mais que uma coisa do passado.
 
Mas a Causa Branca, renovada nessa luta não terá partido: seu espírito permanecerá com nossas gerações futuras e se tornará uma parte de nosso ser nacional e ajudará a construir uma Nova Rússia".