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dimanche, 31 mars 2013

Putin fordert Adoptionsverbot für homosexuelle Paare

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Putin fordert Adoptionsverbot für homosexuelle Paare

 

Der russische Präsident Wladimir Putin hat sich laut dem staatlichen TV-Sender Russia Today dagegen ausgesprochen, dass ausländische Lesben- und Schwulenpaare russische Waisenkinder adoptieren und die Regierung und den Obersten Gerichtshof angewiesen, bis 1. Juli entsprechende Gesetzesänderungen vorzubereiten. 

Wie die Zeitung „Iswestija“ berichtet, wird Putins Ukas höchstwahrscheinlich vom Erziehungs- und Wissenschaftsministerium des Landes ausgeführt werden, das sich derzeit intensiv mit Fragen der Waisenkinder und Adoptionen beschäftigt. 

homoparentalite.jpgDas Ministerium hat bisher noch keinen Kommentar zu dem Thema abgegeben, da Putins Anordnungen das Amt noch nicht erreicht hätten. 
Die Frage der Adoption durch LGBT-Familien war im Februar aufgekommen, nachdem die französische Nationalversammlung gleichgeschlechtlichen Paaren das Recht auf Adoptionen zugestanden hatte. Der russische Kinderrechtsbeauftragte Pawel Astachow hatte sofort angekündigt, er werde alles unternehmen, damit russische Kinder nur von heterosexuellen Familien adoptiert würden. 

Mitte Februar hatte das russische Außenministerium eine Überprüfung der möglichen „psychischen Schäden“ in Aussicht gestellt, die dem russischen Waisenkind Jegor Schabatalow durch die Adoption durch eine US-Bürgerin zugefügt worden sei, die in einer gleichgeschlechtlichen Ehe mit einer anderen Amerikanerin lebte, diesen Umstand aber beim Ausfüllen der Adoptionsunterlagen vor den russischen Behörden verheimlicht habe. Zwei Jahre nach der Adoption trennte sich das Paar und stritt vor Gericht um das Sorgerecht. 

„Ein Totalverbot von Auslandsadoptionen wäre ein klügerer Schritt“, so Nadeschda Chramowa, die Leiterin der russischen Kinderschutz-NGO „Allrussische Elternversammlung“, zu „Iswestija“. Die tatsächliche sexuelle Orientierung potentieller Adoptiveltern sei „technisch schwer festzustellen“, sagte Chramowa. Ihre Gesellschaftsorganisation hatte zuvor zu Massenaktionen für das sogenannte Dima-Jakowlew-Gesetz aufgerufen, das US-Bürgern die Adoption von Kindern aus Russland untersagt.

Die russische Abgeordnete Jekaterina Lachowa, eine der Hauptverfechterinnen des Adoptionsverbots, hatte im Zusammenhang mit der Adoptionsregelung in Frankreich geäußert, nur „traditionelle“ Familien seien imstande, Kinder ordentlich aufzuziehen. Wie die Parlamentarierin ausführte, sind neue Regulierungen ein langwieriger Prozess – niemand dürfe daher ein sofortiges Verbot erwarten. 
Die russische Gesetzgebung sieht keine gleichgeschlechtlichen Ehen vor, weswegen die Frage nach Adoption für Lesben- und Schwulenpaare hinfällig ist. Unverheiratete Einzelpersonen dürfen jedoch Kinder adoptieren – ein Nachweis der sexuellen Orientierung wird dabei nicht verlangt.

samedi, 30 mars 2013

Poutine veut un BRICS stratégique, vite…

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Poutine veut un BRICS stratégique, vite…

Ex: http://www.dedefensa.org/

Le président russe Poutine annonce qu’il proposera à la prochaine réunion du BRICS, les 26-27 mars à Durban, en Afrique du Sud, une extension décisive du rôle de ce regroupement jusqu’ici essentiellement économique de cinq puissances de ce qu’on a coutume de nommer un peu vite “le monde émergent”. Poutine prend garde d’identifier le BRICS comme “un élément-clef du monde multipolaire émergent”, ce qui a une toute autre signification, quasiment opposée, à l’expression “monde émergent”. L’expression “monde émergent”, avec sa connotation dégradante ou implicitement méprisante rappelant l’expression “Tiers-Monde”, implique évidemment le suprématisme anglo-saxon étendu au bloc BAO, conduisant à considérer le modèle BAO comme la Lumière du monde en tous points mais essentiellement économique et moral pour satisfaire les convictions de la modernité, le “monde émergent” évoluant avec comme destin fatal de s’intégrer au bloc BAO. Poutine voit le BRICS comme un élément d’une alternative à la structure du monde actuel régentée par le bloc BAO, alternative fondée sur la multipolarité contre l’unipolarité arrogante, ex-USA et désormais bloc BAO. (Selon notre rangement, nous qualifierions les puissances du BRICS, effectivement selon une vision multipolaire, comme déterminant un “monde se constituant aux marges du Système”, disons “un pied dedans, un pied dehors”, ou encore “dans le Système d’une certaine façon, avec un œil critique et éventuellement réformiste sur le Système d’une autre façon”.)

Cette annonce est faite dans une interview de Poutine à l’agence ITAR-TASS, avec le texte retranscrit le 22 mars 2013 sur le site de la présidence. En préliminaire, Poutine rappelle ce qu’est le BRICS, et surtout les principes sur lesquels est fondée ce regroupement. On retrouve l’accent sur le respect de la légalité internationale et sur le principe de la souveraineté… «BRICS is a key element of the emerging multipolar world. The Group of Five has repeatedly affirmed its commitment to the fundamental principles of the international law and contributed to strengthening the United Nations central role. Our countries do not accept power politics or violation of other countries' sovereignty. We share approaches to the pressing international issues, including the Syrian crisis, the situation around Iran, and Middle East settlement.»

Puis une des questions porte sur le rôle géopolitique du BRICS : «Does it go beyond the purely economic agenda and should the BRICS countries accept greater responsibility for geopolitical processes? What is their policy with regard to the rest of the world, including its major actors such as the United States, the European Union, Japan… What future do you see for this association in this regard?» On trouve dans la réponse de Poutine la présentation et l’explicitation de son initiative.

«At the same time, we invite our partners to gradually transform BRICS from a dialogue forum that coordinates approaches to a limited number of issues into a full-scale strategic cooperation mechanism that will allow us to look for solutions to key issues of global politics together.

»The BRICS countries traditionally voice similar approaches to the settlement of all international conflicts through political and diplomatic means. For the Durban summit, we are working on a joint declaration setting forth our fundamental approaches to pressing international issues, i.e. crisis in Syria, Afghanistan, Iran and the Middle East.

»We do not view BRICS as a geopolitical competitor to western countries or their organisations — on the contrary, we are open to discussion with any country or organisation that is willing to do so within the framework of the common multipolar world order.»

Notre ami M K Bhadrakumar a repris instantanément la nouvelle sur son blog (Indian PunchLine), le 22 mars 2013. Manifestement, il juge extrêmement importante la proposition russe. Par ailleurs, selon son scepticisme habituel pour la direction indienne qu’il tient en piètre estime, il se demande quelle va être l’attitude de l’Inde… M K Bhadrakumar note que Poutine envisage cette transformation du BRICS comme graduelle et étendue sur un laps de temps.

«What stands out is the stunning suggestion Putin has made to reorient the BRICS. He said, “we invite our partners [Brazil, India, China and South Africa] to gradually transform BRICS from a dialogue forum that coordinates approaches to a limited number of issues into a full-scale strategic cooperation mechanism that will allow us to look for solutions to key issues of global politics together.” [Emphasis added.] Putin acknowledges that such a profound transformation will take time. Aside across-the-board harmonization of foreign policies amongst the BRICS members, a fundamental reorientation of the foreign-policy doctrines may also be required.

»How India responds to the grand idea remains to be seen. To be sure, a ‘leap of faith’ is required. India has been comfortable with the fact that the leitmotif of BRICS is economics. Putin’s proposal would fundamentally readjust the BRICS’ orientation…»

… Justement, nous différons quelque peu de M K Bhadrakumar sur l’appréciation du tempo que Poutine voudrait voir suivre pour la transformation du BRICS. Il nous semble que sa proposition, loin de n’être que théorique et laissée au temps pour mûrir, est d’ores et déjà basée sur des propositions spécifiques de prises de position sur des problèmes précis («…a joint declaration setting forth our fundamental approaches to pressing international issues, i.e. crisis in Syria, Afghanistan, Iran and the Middle East»). Cela peut aussi bien signifier que la Russie aimerait voir, dès le sommet de Durban, le BRICS prendre position sur les problèmes spécifiques identifiés, – on verra cela d’une façon concrète la semaine prochaine. Cette perspective signifierait que les Russes voudraient au contraire aller très vite. La position de l’Inde paraîtrait sans aucun doute parmi les plus incertaines vis-à-vis d’un tel projet, quoique les Indiens, comme l’avait signalé M K Bhadrakumar lui-même, ont été les premiers à prendre l’initiative de réunir les conseillers de sécurité nationale des pays du groupe (voir le 7 janvier 2013), ce qui va évidemment dans le sens prôné par Poutine.

Quoi qu’il en soit et si l’on s’en tient à une appréciation objective, il serait évidemment logique de penser que les Russes veulent aller vite, parce que la situation générale des relations internationales et des crises continue à se détériorer à une très grande vitesse et demande la mise en place de forces, soit pour contenir cette descente dans le désordre, soit pour équilibrer les autres forces (le bloc BAO, principalement) qui alimentent ce désordre. Il paraît également très probable que les Russes ont le soutien de la Chine pour ce projet. (Le président chinois commençait sa visite à Moscou le jour où cette interview de Poutine était diffusée, ce qui ne peut être tenue pour une coïncidence, et au contraire doit être apprécié comme un signe puissant dans le sens d'une communauté de vues Russie-Chine.) D’une façon générale, on pourrait apprécier que la proposition russe vient à son heure, qu’il existe autour du BRICS une urgence d’évolution et d’intervention, selon laquelle un tel rassemblement peut difficilement restreindre sa propre dynamique au seul champ économique ; c’est notamment, voire essentiellement par le champ économique que le Système active son travail de déstructuration et de dissolution, et par conséquent des acteurs de cette importance, regroupés autour du champ économique dans la situation pressante qu’on connaît, ne peuvent pas ne pas considérer tous les effets engendrés par ce domaine.

Le projet russe n’a rien à voir, à notre sens, avec la constitution d’un pôle de puissance pouvant éventuellement concurrencer d’autres pôles de puissance (le bloc BAO, évidemment), – comme le dit justement Poutine et, selon notre approche, en exprimant sa véritable pensée. Le BRICS, s’il était réformé dans le sens voulu par Poutine, ne constituerait pas une partie prenante dans la situation actuelle, mais bel et bien une tentative de stabilisation de la dite situation. De ce point de vue, les Russes cherchent des partenaires capables de les épauler, ou au moins de les soutenir, dans cette même entreprise de “tentative de stabilisation”, comme ils font en Syrie, et leur initiative vers le BRICS est une démarche naturelle.

Continuant à considérer objectivement la situation, le BRICS n’apparaît en aucun cas assez puissant et assez organisé pour bouleverser complètement la situation générale. Il est vrai qu’il n’a pas affaire seulement à d’autres groupes dont la plupart sont déstabilisateurs, mais, au-dessus, à une tendance générale de déstructuration-dissolution qui dépasse évidemment les capacités humaines d’organisation ou de désorganisation. Le BRICS transformé-selon-Poutine, serait une saine et juste réaction face à cette tendance, mais absolument insuffisante pour espérer la stopper de quelque façon que ce soit. Par contre, et sans que ce soit justement le but conscient et élaboré de Poutine, cette évolution du BRICS apparaîtrait au bloc BAO comme un défi, ou bien une pression nouvelle et menaçante, – même faussement apprécié mais peu importe, le bloc BAO vit dans ses narrative, – et l’effet général serait d’accentuer le trouble et l’inquiétude au sein de ce même bloc, c’est-à-dire d’y attiser un désordre dont les effets seraient bienvenus, au moins pour la raison évidente que le bloc BAO est le principal relais des forces de désordre qu’on a identifiées.

Aucune force politique n’est aujourd’hui capable de stabiliser la situation générale du monde et, encore moins, d’en restructurer les composants pour transformer cette restructuration temporaire en une structure nouvelle et solide. La marche du désordre dépend de forces hors du contrôle humain et disposent donc d’une complète immunité sur l’essentiel du mouvement. Le véritable apport d’un BRICS renforcé serait, justement, de renforcer les puissances qui le composent et de les conduire à rassembler leurs forces ; et, ce faisant, d’accentuer la pression sur le bloc BAO qui est le principal vecteur de désordre, donc d’accélérer les pressions qui l’affectent du point de vue de sa situation intérieure. L’effet net d’une telle évolution serait alors d’accroître le désordre interne, et donc le processus de déstructuration-dissolution des forces du bloc BAO. Objectivement, il s’agirait d’une accélération supplémentaire du désordre en cours, – mais, bien entendu, d’une accélération vertueuse puisque le désordre se développerait dans un champ éminemment défavorable au bloc BAO, et influant directement sur la cohésion et la solidité interne des membres de ce bloc.

Stalin’s Fight Against International Communism

Stalin’s Fight Against International Communism

By Kerry Bolton stalin-the-enduring-legacy

Ex: http://www.counter-currents.com/

Editor’s Note:

This is the first chapter of Kerry Bolton’s new book Stalin: The Enduring Legacy [2] (London: Black House Publishing, 2012). The chapter is being reprinted as formatted in the book. Counter-Currents will also run a review of the book, which I highly recommend. 

The notion that Stalin ‘fought communism’ at a glance seems bizarre. However, the contention is neither unique nor new. Early last century the seminal German conservative philosopher-historian Oswald Spengler stated that Communism in Russia would metamorphose into something distinctly Russian which would be quite different from the alien Marxist dogma that had been imposed upon it from outside. Spengler saw Russia as both a danger to Western Civilisation as the leader of a ‘coloured world-revolution’, and conversely as a potential ally of a revived Germany against the plutocracies. Spengler stated of Russia’s potential rejection of Marxism as an alien imposition from the decaying West that,

Race, language, popular customs, religion, in their present form… all or any of them can and will be fundamentally transformed. What we see today then is simply the new kind of life which a vast land has conceived and will presently bring forth. It is not definable in words, nor is its bearer aware of it. Those who attempt to define, establish, lay down a program, are confusing life with a phrase, as does the ruling Bolshevism, which is not sufficiently conscious of its own West-European, Rationalistic and cosmopolitan origin.[1]

Even as he wrote, Bolshevism in the USSR was being fundamentally transformed in the ways Spengler foresaw. The ‘rationalistic’ and ‘cosmopolitan’ origins of Bolshevism were soon being openly repudiated, and a new course was defined by Zhdanov and other Soviet eminences.

Contemporary with Spengler in Weimer Germany, there arose among the ‘Right’ the ‘National Bolshevik’ faction one of whose primary demands was that Germany align with the Soviet Union against the Western plutocracies. From the Soviet side, possibilities of an alliance with the ‘Right’ were far from discounted and high level Soviet sources cultivated contacts with the pro-Russian factions of the German Right including the National Bolsheviks.[2]

German-Soviet friendship societies included many conservatives. In Arbeitsgemeinschaft zum Studium der Sowjetrussichen Planwirtschaft (Arplan)[3] Conservative-Revolutionaries and National Bolsheviks comprised a third of the membership. Bund Geistige Berufe (BGB)[4] was founded in 1931 and was of particular interest to Soviet Russia, according to Soviet documents, which aimed ‘to attract into the orbit of our influence a range of highly placed intellectuals of rightist orientation’.[5]

The profound changes caused Konstantin Rodzaevsky, leader of the Russian Fascist Union among the White Russian émigrés at Harbin, to soberly reassess the USSR and in 1945 he wrote to Stalin:

Not all at once, but step by step we came to this conclusion. We decided that: Stalinism is exactly what we mistakenly called ‘Russian Fascism’. It is our Russian Fascism cleansed of extremes, illusions, and errors.[6]

In the aftermath of World War II many German war veterans, despite the devastating conflagration between Germany and the USSR, and the rampage of the Red Army across Germany with Allied contrivance, were vociferous opponents of any German alliance with the USA against the USSR. Major General Otto E Remer and the Socialist Reich Party were in the forefront of advocating a ‘neutralist’ line for Germany during the ‘Cold War’, while one of their political advisers, the American Spenglerian philosopher Francis Parker Yockey, saw Russian occupation as less culturally debilitating than the ‘spiritual syphilis’ of Hollywood and New York, and recommended the collaboration of European rightists and neo-Fascists with the USSR against the USA.[7] Others of the American Right, such as the Yockeyan and Spenglerian influenced newspaper Common Sense, saw the USSR from the time of Stalin as the primary power in confronting Marxism, and they regarded New York as the real ‘capitol’ of Marxism.[8]

What might be regarded by many as an ‘eccentric’ element from the Right were not alone in seeing that the USSR had undergone a revolutionary transformation. Many of the Left regarded Stalin’s Russia as a travesty of Marxism. The most well-known and vehement was of course Leon Trotsky who condemned Stalin for having ‘betrayed the revolution’ and for reversing doctrinaire Marxism. On the other hand, the USA for decades supported Marxists, and especially Trotskyites, in trying to subvert the USSR during the Cold War. The USA, as the columnists at Common Sense continually insisted, was promoting Marxism, while Stalin was fighting it. This dichotomy between Russian National Bolshevism and US sponsored international Marxism was to having lasting consequences for the post-war world up to the present.

Stalin Purges Marxism

The Moscow Trials purging Trotskyites and other veteran Bolsheviks were merely the most obvious manifestations of Stalin’s struggle against alien Marxism. While much has been written condemning the trials as a modern day version of the Salem witch trials, and while the Soviet methods were often less than judicious the basic allegations against the Trotskyites et al were justified. The trials moreover, were open to the public, including western press, diplomats and jurists. There can be no serious doubt that Trotskyites in alliance with other old Bolsheviks such as Zinoviev and Kameneff were complicit in attempting to overthrow the Soviet state under Stalin. That was after all, the raison d’etre of Trotsky et al, and Trotsky’s hubris could not conceal his aims.[9]

The purging of these anti-Stalinist co-conspirators was only a part of the Stalinist fight against the Old Bolsheviks. Stalin’s relations with Lenin had not been cordial, Lenin accusing him of acting like a ‘Great Russian chauvinist’.[10] Indeed, the ‘Great Russians’ were heralded as the well-spring of Stalin’s Russia, and were elevated to master-race like status during and after the ‘Great Patriotic War’ against Germany. Lenin, near death, regarded Stalin’s demeanour as ‘offensive’, and as not showing automatic obedience. Lenin wished for Stalin to be removed as Bolshevik Party General Secretary.[11]

Dissolving the Comintern

The most symbolic acts of Stalin against International Communism were the elimination of the Association of Old Bolsheviks, and the destruction of the Communist International (Comintern). The Comintern, or Third International, was to be the basis of the world revolution, having been founded in 1919 in Moscow with 52 delegates from 25 countries.[12] Zinoviev headed the Comintern’s Executive Committee.[13] He was replaced by Bukharin in 1926.[14] Both Zinonviev and Bukharin were among the many ‘Old Bolsheviks’ eliminated by Stalin.

Stalin regarded the Comintern with animosity. It seemed to function more as an enemy agency than as a tool of Stalin, or at least that is how Stalin perceived the organisation. Robert Service states that Dimitrov, the head of the Comintern at the time of its dissolution, was accustomed to Stalin’s accusations against it. In 1937 Stalin had barked at him that ‘all of you in Comintern are hand in glove with the enemy’.[15] Dimitrov must have wondered how long he had to live.[16]

Instead of the Communist parties serving as agents of the world revolution, in typically Marxist manner, and the purpose for founding the Comintern, the Communist parties outside Russia were expected to be nationally oriented. In 1941 Stalin stated of this:

The International was created in Marx’s time in the expectation of an approaching international revolution. Comintern was created in Lenin’s time at an analogous moment. Today, national tasks emerge for each country as a supreme priority. Do not hold on tight to what was yesterday.[17]

This was a flagrant repudiation of Marxist orthodoxy, and places Stalinism within the context of National Bolshevism.

The German offensive postponed Stalin’s plans for the elimination of the Comintern, and those operatives who had survived the ‘Great Purge’ were ordered to Ufa, South of the Urals. Dimitrov was sent to Kuibyshev on the Volga. After the Battle of Stalingrad, Stalin returned to the issue of the Comintern, and told Dimitrov on 8 May 1943 to wind up the organisation. Dimitrov was transferred to the International Department of the Bolshevik Party Central Committee.[18] Robert Service suggests that this could have allayed fears among the Allies that Stalin would pursue world revolution in the post-war world. However, Stalin’s suspicion of the Comintern and the liquidation of many of its important operatives indicate fundamental belligerence between the two. In place of proletarian international solidarity, Stalin established an All-Slavic Committee[19] to promote Slavic folkish solidarity, although the inclusion of the Magyars[20] was problematic.

Stalin throughout his reign undertook a vigorous elimination of World Communist leaders. Stalin decimated communist refugees from fascism living in the USSR. While only 5 members of the Politburo of the German Communist Party had been killed under Hitler, in the USSR 7 were liquidated, and 41 out of 68 party leaders. The entire Central Committee of the Polish Communist Party in exile were liquidated, and an estimated 5000 party members were killed. The Polish Communist Party was formally dissolved in 1938. 700 Comintern headquarters staff were purged.[21]

Among the foreign Communist luminaries who were liquidated was Bela Kun, whose psychotic Communist regime in Hungary in 1919 lasted 133 days. Kun fled to the Soviet Union where he oversaw the killing of 50,000 soldiers and civilians attached to the White Army under Wrangle, who had surrendered after being promised amnesty. Kun was a member of the Executive Committee of the Comintern. A favourite of Lenin’s, this bloody lunatic served as a Comintern agent in Germany, Austria and Czechoslovakia during the 1920s. In 1938 he was brought before a tribunal and after a brief trial was executed the same day.[22]

Another action of great symbolism was Stalin’s moves against the ‘Old Bolsheviks’, the veterans of the 1917 Revolution. Leon Sedov, Leon Trotsky’s son, in his pamphlet on the Great Purge of the late 1930s, waxed indignant that Stalin ‘coldly orders the shooting of Bolsheviks, former leaders of the Party and the Comintern, and heroes of the Civil War’.[23] ‘The Association of Old Bolsheviks and that of the former political prisoners has been dissolved. They were too strong a reminder of the “cursed” revolutionary past’.[24]

In place of the Comintern the Cominform was established in 1947, for the purpose of instructing Communist parties to campaign against the Marshall Aid programme that was designed to bring war-ravished Europe under US hegemony. ‘European communism was to be redirected’ towards maintaining the gains of the Red Army during World War II. ‘Communist parties in Western Europe could stir up trouble’, against the USA. The Cominform was far removed from being a resurrection of the old Comintern. As to who was invited to the inaugural meeting held at a secluded village in Poland, ‘Stalin… refused a request from Mao Zedong, who obviously thought that the plan was to re-establish the Communist International’. The Spanish and Portuguese parties were not invited, nor were the British, or the Greek Communist Party, which was fighting a civil war against the royalists.[25]

The extent of the ‘fraternity’ between the USSR and the foreign Communists can be gauged from the delegates having not been given prior knowledge of the agenda, and being ‘treated like detainees on arrival’. While Soviet delegates Malenkov and Zhdanov kept in regular communication with Stalin, none of the other delegates were permitted communication with the outside world.[26]

Repudiation of Marxist Doctrine

The implementation of Marxism as a policy upon which to construct a State was of course worthless, and Stalin reversed the doctrinaire Marxism that he had inherited from the Lenin regime. Leon Sedov indignantly stated of this:

In the most diverse areas, the heritage of the October revolution is being liquidated. Revolutionary internationalism gives way to the cult of the fatherland in the strictest sense. And the fatherland means, above all, the authorities. Ranks, decorations and titles have been reintroduced. The officer caste headed by the marshals has been reestablished. The old communist workers are pushed into the background; the working class is divided into different layers; the bureaucracy bases itself on the ‘non-party Bolshevik’, the Stakhanovist, that is, the workers’ aristocracy, on the foreman and, above all, on the specialist and the administrator. The old petit-bourgeois family is being reestablished and idealized in the most middle-class way; despite the general protestations, abortions are prohibited, which, given the difficult material conditions and the primitive state of culture and hygiene, means the enslavement of women, that is, the return to pre-October times. The decree of the October revolution concerning new schools has been annulled. School has been reformed on the model of tsarist Russia: uniforms have been reintroduced for the students, not only to shackle their independence, but also to facilitate their surveillance outside of school. Students are evaluated according to their marks for behaviour, and these favour the docile, servile student, not the lively and independent schoolboy. The fundamental virtue of youth today is the ‘respect for one’s elders’, along with the ‘respect for the uniform’. A whole institute of inspectors has been created to look after the behaviour and morality of the youth.[27]

This is what Leon Sedov, and his father, Leon Trotsky, called the ‘Bonapartist character of Stalinism’.[28] And that is precisely what Stalin represents in history: the Napoleon of the Bolshevik Revolution who reversed the Marxian doctrinal excrescences in a manner analogous to that of Napoleon’s reversal of Jacobin fanaticism after the 1789 French Revolution. Underneath the hypocritical moral outrage about Stalinist ‘repression’, etc.,[29] a number of salient factors emerge regarding Stalin’s repudiation of Marxist-Leninist dogma:

  • The ‘fatherland’ or what was called again especially during World War II, ‘Holy Mother Russia’, replaced international class war and world revolution.
  • Hierarchy in the military and elsewhere was re-established openly rather than under a hypocritical façade of soviet democracy and equality.
  • A new technocratic elite was established, analogous to the principles of German ‘National Bolshevism’.
  • The traditional family, the destruction of which is one of the primary aims of Marxism generally[30] and Trotskyism specifically,[31] was re-established.
  • Abortion, the liberalisation of which was heralded as a great achievement in woman’s emancipation in the early days of Bolshevik Russia, was reversed.
  • A Czarist type discipline was reintroduced to the schools; Leon Sedov condemned this as shackling the free spirit of youth, as if there were any such freedom under the Leninist regime.
  • ‘Respect for elders’ was re-established, again anathema to the Marxists who seek the destruction of family life through the alienation of children from parents.[32]

What the Trotskyites and other Marxists object to was Stalin’s establishment the USSR as a powerful ‘nation-state’, and later as an imperial power, rather than as a citadel for world revolution. However, the Trotskyites, more than any other Marxist faction, allied themselves to American imperialism in their hatred of Stalinist Russia, and served as the most enthusiastic partisans of the Cold War.[33] Sedov continued:

Stalin not only bloodily breaks with Bolshevism, with all its traditions and its past, he is also trying to drag Bolshevism and the October revolution through the mud. And he is doing it in the interests of world and domestic reaction. The corpses of Zinoviev and Kamenev must show to the world bourgeoisie that Stalin has broken with the revolution, and must testify to his loyalty and ability to lead a nation-state. The corpses of the old Bolsheviks must prove to the world bourgeoisie that Stalin has in reality radically changed his politics, that the men who entered history as the leaders of revolutionary Bolshevism, the enemies of the bourgeoisie, – are his enemies also. Trotsky, whose name is inseparably linked with that of Lenin as the leader of the October revolution, Trotsky, the founder and leader of the Red Army; Zinoviev and Kamenev, the closest disciples of Lenin, one, president of the Comintern, the other, Lenin’s deputy and member of the Politburo; Smirnov, one of the oldest Bolsheviks, conqueror of Kolchak—today they are being shot and the bourgeoisie of the world must see in this the symbol of a new period. This is the end of the revolution, says Stalin. The world bourgeoisie can and must reckon with Stalin as a serious ally, as the head of a nation-state…. Stalin has abandoned long ago the course toward world revolution.[34]

As history shows, it was not Stalin to whom the ‘world bourgeoisie’ or more aptly, the world plutocracy, looked on as an ally, but leading Trotskyites whose hatred of Stalin and the USSR made them vociferous advocates of American foreign policy.

Family Life Restored

Leon Trotsky is particularly interesting in regard to what he saw as the ‘revolution betrayed’ in his condemnation of Stalinist policies on ‘youth, family, and culture’. Using the term ‘Thermidor’, taken from the French revolutionary era, in his description of Stalinism vis-à-vis the Bolshevik revolution, Trotsky began his critique on family, generational and gender relations. Chapter 7 of The Revolution Betrayed is worth reading in its entirety as an over-view of how Stalin reversed Marxism-Leninism. Whether that is ‘good’ or ‘bad’ is, of course, left to the subjectivity of the reader.[35]

The primary raison d’etre of Marxism for Trotsky personally seems to have been the destruction of religion and of family (as it was for Marx).[36] Hence, the amount of attention Trotsky gives to lamenting the return to traditional family relations under Stalin:

The revolution made a heroic effort to destroy the so-called ‘family hearth’ – that archaic, stuffy and stagnant institution in which the woman of the toiling classes performs galley labor from childhood to death. The place of the family as a shut-in petty enterprise was to be occupied, according to the plans, by a finished system of social care and accommodation: maternity houses, creches, kindergartens, schools, social dining rooms, social laundries, first-aid stations, hospitals, sanatoria, athletic organizations, moving-picture theaters, etc. The complete absorption of the housekeeping functions of the family by institutions of the socialist society, uniting all generations in solidarity and mutual aid, was to bring to woman, and thereby to the loving couple, a real liberation from the thousand-year-old fetters. Up to now this problem of problems has not been solved. The forty million Soviet families remain in their overwhelming majority nests of medievalism, female slavery and hysteria, daily humiliation of children, feminine and childish superstition. We must permit ourselves no illusions on this account. For that very reason, the consecutive changes in the approach to the problem of the family in the Soviet Union best of all characterize the actual nature of Soviet society and the evolution of its ruling stratum.[37]

Marxism, behind the façade of women’s emancipation, ridicules the traditional female role in the family as ‘galley labour’, but does so for the purpose of delivering women to the ‘galley labour’ of the Marxist state. The Marxist solution is to take the child from the parents and substitute parental authority for the State via childcare. As is apparent today, the Marxist ideal regarding the family and children is the same as that of big capitalism. It is typical of the manner by which Marxism, including Communism, converges with plutocracy, as Spengler pointed out soon after the 1917 Revolution in Russia.[38]

Trotsky states, ‘you cannot “abolish” the family; you have to replace it’. The aim was to replace the family with the state apparatus: ‘During the lean years, the workers wherever possible, and in part their families, ate in the factory and other social dining rooms, and this fact was officially regarded as a transition to a socialist form of life’. Trotsky decries the reversal by Stalin of this subversion of the family hearth: ‘The fact is that from the moment of the abolition of the food-card system in 1935, all the better placed workers began to return to the home dining table’. Women as mothers and wives were retuning to the home rather than being dragooned into factories, Trotsky getting increasingly vehement at these reversals of Marxism:

Back to the family hearth! But home cooking and the home washtub, which are now half shamefacedly celebrated by orators and journalists, mean the return of the workers’ wives to their pots and pans that is, to the old slavery.[39]

The original Bolshevik plan was for a new slavery where all would be bound to the factory floor regardless of gender, a now familiar aim of global capitalism, behind the façade of ‘equality’.  Trotsky lamented that the rural family was even stronger: ‘The rural family, bound up not only with home industry but with agriculture, is infinitely more stable and conservative than that of the town’. There had been major reversals in the collectivisation of the peasant families: they were again obtaining most of their food from private lots rather than collectivised farms, and ‘there can no longer be any talk of social dining rooms’. ‘Thus the midget farms, [were] creating a new basis for the domestic hearthstone…’[40]

The pioneering of abortion rights by the Leninist regime was celebrated as a great achievement of Bolshevism, which was, however, reversed by Stalin with the celebration instead of motherhood. In terms that are today conventional throughout the Western world, Trotsky stated that due to the economic burden of children upon women,

…It is just for this reason that the revolutionary power gave women the right to abortion, which in conditions of want and family distress, whatever may be said upon this subject by the eunuchs and old maids of both sexes, is one of her most important civil, political and cultural rights. However, this right of women too, gloomy enough in itself, is under the existing social inequality being converted into a privilege.[41]

The Old Bolsheviks demanded abortion as a means of ‘emancipating women’ from children and family. One can hardly account for the Bolshevik attitude by an appeal to anyone’s ‘rights’ (sic). The answer to the economic hardship of childbearing was surely to eliminate the causes of the hardship. In fact, this was the aim of the Stalinists, Trotsky citing this in condemnation:

One of the members of the highest Soviet court, Soltz, a specialist on matrimonial questions, bases the forthcoming prohibition of abortion on the fact that in a socialist society where there are no unemployed, etc., etc., a woman has no right to decline ‘the joys of motherhood’.[42]

On June 27 1936 a law was passed prohibiting abortion, which Trotsky called the natural and logical fruit of a ‘Thermidorian reaction’.[43] The redemption of the family and motherhood was damned perhaps more vehemently by Trotsky than any other aspect of Stalinism as a repudiation of the ‘ABCs of Communism’, which he stated includes ‘getting women out of the clutches of the family’.

Everybody and everything is dragged into the new course: lawgiver and litterateur, court and militia, newspaper and schoolroom. When a naive and honest communist youth makes bold to write in his paper: ‘You would do better to occupy yourself with solving the problem how woman can get out of the clutches of the family’, he receives in answer a couple of good smacks and – is silent. The ABCs of Communism are declared a ‘leftist excess’. The stupid and stale prejudices of uncultured philistines are resurrected in the name of a new morale. And what is happening in daily life in all the nooks and corners of this measureless country? The press reflects only in a faint degree the depth of the Thermidorian reaction in the sphere of the family.[44]

A ‘new’ or what we might better call traditional ‘morale’ had returned. Marriage and family were being revived in contrast to the laws of early Bolshevik rule:

The lyric, academical and other ‘friends of the Soviet Union’ have eyes in order to see nothing. The marriage and family laws established by the October revolution, once the object of its legitimate pride, are being made over and mutilated by vast borrowings from the law treasuries of the bourgeois countries. And as though on purpose to stamp treachery with ridicule, the same arguments which were earlier advanced in favor of unconditional freedom of divorce and abortion – ‘the liberation of women’, ‘defense of the rights of personality’, ‘protection of motherhood’ – are repeated now in favor of their limitation and complete prohibition.[45]

Trotsky proudly stated that the Bolsheviks had sought to alienate children from their parents, but under Stalin parents resumed their responsibilities as the guardians of their children’s welfare, rather than the role being allotted to factory crèches. It seems, that in this respect at least, Stalinist Russia was less a Marxian-Bolshevik state than the present day capitalist states which insist that mothers should leave their children to the upbringing of crèches while they are forced to work; and ironically those most vocal in demanding such polices are often regarded as ‘right-wing’.

Trotsky lauded the policy of the early Bolshevik state, to the point where the state withdrew support from parents

While the hope still lived of concentrating the education of the new generations in the hands of the state, the government was not only unconcerned about supporting the authority of the ‘elders’, and, in particular of the mother and father, but on the contrary tried its best to separate the children from the family, in order thus to protect them from the traditions of a stagnant mode of life.[46]

Trotsky portrayed the early Bolshevik experiments as the saving of children from ‘drunken fathers or religious mothers’; ‘a shaking of parental authority to its very foundations’.[47]

Stalinist Russia also reversed the original Bolshevik education policy that had been based on ‘progressive’ American concepts and returned authority to the schools. In speaking of the campaign against decadence in music,[48] Andrei Zhdanov, Stalin’s cultural adviser, recalled the original Bolshevik education policy, and disparaged it as ‘very leftish’:

At one time, you remember, elementary and secondary schools went in for the ‘laboratory brigade’ method and the ‘Dalton plan’,[49] which reduced the role of the teacher in the schools to a minimum and gave each pupil the right to set the theme of classwork at the beginning of each lesson. On arriving in the classroom, the teacher would ask the pupils ‘What shall we study today?’ The pupils would reply: ‘Tell us about the Arctic’, ‘Tell us about the Antarctic’, ‘Tell us about Chapayev’, ‘Tell us about Dneprostroi’. The teacher had to follow the lead of these demands. This was called the ‘laboratory brigade method’, but actually it amounted to turning the organisation of schooling completely topsy-turvy. The pupils became the directing force, and the teacher followed their lead. Once we had ‘loose-leaf textbooks’, and the five point system of marks was abandoned. All these things were novelties, but I ask you, did these novelties stand for progress?

The Party cancelled all these ‘novelties’, as you know. Why? Because these ‘novelties’, in form very ‘leftish’, were in actual fact extremely reactionary and made for the nullification of the school.[50]

One observer visiting the USSR explained:

Theories of education were numerous. Every kind of educational system and experiment was tried—the Dalton Plan, the Project Method, the Brigade Laboratory and the like. Examinations were abolished and then reinstated; though with a vital difference. Examinations in the Soviet Union serve as a test for scholarship, not as a door to educational privilege.[51]

In particular the amorality inherent in Marxism was reversed under Stalinism. Richard Overy sates of this process:

Changing attitudes to behaviour and social environment under Stalin went hand-in-hand with a changing attitude towards the family… Unlike family policy in the 1920s, which assumed the gradual breakdown of the conventional family unit as the state supplied education and social support of the young, and men and women sought more collective modes of daily life, social policy under Stalin reinstated the family as the central social unit, and proper parental care as the model environment for the new Soviet generation. Family policy was driven by two primary motives: to expand the birth rate and to provide a more stable social context in a period of rapid social change. Mothers were respected as heroic socialist models in their own right and motherhood was defined as a socialist duty. In 1944 medals were introduced for women who had answered the call: Motherhood medal, Second Class for five children, First Class for six; medals of Motherhood Glory in three classes for seven, eight or nine offspring, for ten or more, mothers were justly nominated Heroine Mother of the Soviet Union, and an average of 5,000 a year won this highest accolade, and a diploma from the Soviet President himself.[52]

No longer were husband and wife disparaged as the ‘drunken father’ and the ‘religious mother’, from whom the child must be ‘emancipated’ and placed under state jurisdiction, as Trotsky and the other Old Bolshevik reprobates attempted. Professor Overy states, rather, that ‘the ideal family was defined in socialist-realist terms as large, harmonious and hardworking’. ‘Free love and sexual licence’, the moral nihilism encouraged by Bolshevism during its early phase, was being described in Pravda in 1936 as ‘altogether bourgeois’.[53]

In 1934 traditional marriage was reintroduced, and wedding rings, banned since the 1920s, were again produced. The austere and depressing atmosphere of the old Bolshevik marriage ceremony was replaced with more festive and prolonged celebration. Divorce, which the Bolsheviks had made easy, causing thousands of men to leave their families, was discouraged by raising fees. Absentee fathers were obliged to pay half their earnings for the upkeep of their families. Homosexuality, decriminalised in 1922, was recriminalised in 1934. Abortion, legalised in 1920, was outlawed in 1936, with abortionists liable to imprisonment from one to three years, while women seeking termination could be fined up to 300 roubles.[54] The exception was that those with hereditary illnesses could apply for abortion.[55]

Kulturkampf

The antithesis between Marxist orthodoxy and Stalinism is nowhere better seen than in the attitudes towards the family, as related above, and culture.

Andrei Zhdanov, the primary theoretician on culture in Stalinist Russia, was an inveterate opponent of ‘formalism’ and modernism in the arts. ‘Socialist-realism’, as Soviet culture was termed from 1932,[56] was formulated that year by Maxim Gorky, head of the Union of Soviet Writers.[57] It was heroic, folkish and organic. The individual artist was the conveyor of the folk-soul, in contrast to the art of Western decline, dismissively described in the USSR as ‘bourgeoisie formalism’.[58]

The original Bolshevik vision of a mass democratic art, organised as ‘Proletkult’, which recruited thousands of workers to be trained as artists and writers, as one would train workers to operate a factory conveyor built, was replaced by the genius of the individual expressing the soul of the people. While in The West the extreme Left and its wealthy patrons championed various forms of modernism,[59] in the USSR they were marginalized at best, resulting in the suicide for example of the Russian ‘Constructivist’ Mayakovsky. The revitalisation of Russian-Soviet art received its primary impetus in 1946 with the launching of Zhdanovschina.[60]

The classical composers from the Czarist era, such as Tchaikovsky, Glinka sand Borodin, were revived, after being sidelined in the early years of Bolshevism in favour of modernism, as were great non-Russian composers such as Beethoven, Brahms and Schubert.[61] Maxim Gorky continued to be celebrated as ‘the founder of Soviet literature and he continued to visit the USSR, despite his having moved to Fascist Italy. He returned to Russia in 1933.[62] Modernists who had been fêted in the early days of Bolshevism, such as the playwright, Nikolai Erdman, were relegated to irrelevance by the 1930s.[63]

Jazz and the associated types of dancing were condemned as bourgeoisie degeneracy.[64]

Zhdanov’s speech to the Central Committee of the Communist Party of the Soviet Union (Bolshevik) intended primarily to lay the foundations of Soviet music, represents one of the most cogent recent attempts to define culture. Other than some sparse references to Marx, Lenin and internationalism, the Zhdanov speech should rank alongside T S Eliot’s Notes Towards A Definition of Culture[65] as a seminal conservative statement on culture. The Zhandov speech also helped set the foundation for the campaign against ‘rootless cosmopolitanism’ that was launched several years later. Zhdandov’s premises for a Soviet music were based on the classical and the organic connexion with the folk, striving for excellence, and expressing lofty values, rejecting modernism as detached from folk and tradition.

And, indeed, we are faced with a very acute, although outwardly concealed struggle between two trends in Soviet music. One trend represents the healthy, progressive principle in Soviet music, based upon recognition of the tremendous role of the classical heritage, and, in particular, the traditions of the Russian musical school, on the combination of lofty idea content in music, its truthfulness and realism, with profound, organic ties with the people and their music and songs – all this combined with a high degree of professional mastery. The other trend is that of formalism, which is alien to Soviet art, and is marked by rejection of the classical heritage under the guise of seeming novelty, by rejection of popular music, by rejection of service to the people in preference for catering to the highly individualistic emotions of a small group of select aesthetes.[66]

While some in the Proletkult, founded in 1917 were of Futurist orientation, declaring like the poet Vladimir Kirillov, for example, that ‘In the name of our tomorrow, we will burn Raphael, we will destroy museums, we will trample the flowers of art’, the Proletkult organisation was abolished in 1932,[67] and Soviet culture was re-established on classical foundations. Khdanov was to stress the classical heritage combined with the Russian folk traditions, as the basis for Soviet culture in his address:

Let us examine the question of attitude towards the classical heritage, for instance. Swear as the above-mentioned composers may that they stand with both feet on the soil of the classical heritage, there is nothing to prove that the adherents of the formalistic school are perpetuating and developing the traditions of classical music. Any listener will tell you that the work of the Soviet composers of the formalistic trend is totally unlike classical music. Classical music is characterised by its truthfulness and realism, by the ability to attain to unity of brilliant artistic form with profound content, to combine great mastery with simplicity and comprehensibility. Classical music in general, and Russian classical music in particular, are strangers to formalism and crude naturalism. They are marked by lofty idea content, based upon recognition of the musical art of the peoples as the wellspring of classical music, by profound respect and love for the people, their music and songs.[68]

Zhdanov’s analysis of modernism in music and his definition of classic culture is eminently relevant for the present state of Western cultural degeneracy:

What a step back from the highroad of musical development our formalists make when, undermining the bulwarks of real music, they compose false and ugly music, permeated with idealistic emotions, alien to the wide masses of people, and catering not to the millions of Soviet people, but to the few, to a score or more of chosen ones, to the ‘elite’! How this differs from Glinka, Chaikovsky, Rimsky-Korsakov, Dargomyjsky and Mussorgsky, who regarded the ability to express the spirit and character of the people in their works as the foundation of their artistic growth. Neglect of the demands of the people, their spirit and art means that the formalistic trend in music is definitely anti-popular in character.[69]

Zhdanov addressed a tendency in Russia that has thrived in The West: that of the ever new and the ‘theoretical’ that is supposedly so profound as to be beyond the understanding of all but depraved, pretentious or commodity-driven artistic coteries in claiming that only future generations will widely understand these artistic vanguards. However, Stalinist Russia repudiated the nonsense; and exposed the emperor as having no clothes:

It is simply a terrible thing if the ‘theory’ that ‘we will be understood fifty or a hundred years hence’, that ‘our contemporaries may not understand us, but posterity will’ is current among a certain section of Soviet composers. If this altitude has become habitual, it is a very dangerous habit.[70]

For Zhdanov, and consequently for the USSR, the classics were a folkish manifestation arising from the soul of the Russian people, rather than being dismissed in Marxian manner as merely products of bourgeoisie culture. In fact, as indicated previously, it was modernism that was regarded as a manifestation of ‘bourgeois decadence’. Zhandov castigated the modernists as elitist, aloof, or better said, alienated from the folk. On the other hand the great Russian classicists, despite their class origins, were upheld as paragons of the Russian folk culture:

Remember how the classics felt about the needs of the people. We have begun to forget in what striking language the composers of the Big Five,[71] and the great music critic Stasov, who was affiliated with them, spoke of the popular element in music. We have begun to forget Glinka’s wonderful words about the ties between the people and artists: “Music is created by the people and we artists only arrange it.” We are forgetting that the great master did not stand aloof from any genres if these genres helped to bring music closer to the wide masses of people. You, on the other hand, hold aloof even from such a genre as the opera; you regard the opera as secondary, opposing it to instrumental symphony music, to say nothing of the fact that you look down on song, choral and concert music, considering it a disgrace to stoop to it and satisfy the demands of the people. Yet Mussorgsky adapted the music of the Hopak, while Glinka used the Komarinsky for one of his finest compositions. Evidently, we shall have to admit that the landlord Glinka, the official Serov and the aristocrat Stasov were more democratic than you. This is paradoxical, but it is a fact. Solemn vows that you are all for popular music are not enough. If you are, why do you make so little use of folk melodies in your musical works? Why are the defects, which were criticised long ago by Serov, when he said that ‘learned’, that is, professional, music was developing parallel with and independently of folk music, repeating themselves? Can we really say that our instrumental symphony music is developing in close interaction with folk music – be it song, concert or choral music? No, we cannot say that. On the contrary, a gulf has unquestionably arisen here as the result of the underestimation of folk music by our symphony composers. Let me remind you of how Serov defined his attitude to folk music. I am referring to his article The Music of South Russian Songs in which he said: ‘Folk songs, as musical organisms, are by no means the work of individual musical talents, but the productions of a whole nation; their entire structure distinguishes them from the artificial music written in conscious imitation of previous examples, written as the products of definite schools, science, routine and reflexes. They are flowers that grow naturally in a given locale, that have appeared in the world of themselves and sprung to full beauty without the least thought of authorship or composition, and consequently, with little resemblance to the hothouse products of learned compositional activity’. That is why the naivete of creation, and that (as Gogol aptly expressed it in Dead Souls) lofty wisdom of simplicity which is the main charm and main secret of every artistic work are most strikingly manifest in them.[72]

It is notable that Zhdanov emphasised the basis of culture as an organic flowering from the nation. Of painting Zhandov again attacked the psychotic ‘leftist’ influences:

Or take this example. An Academy of Fine Arts was organised not so long ago. Painting is your sister, one of the muses. At one time, as you know, bourgeois influences were very strong in painting. They cropped up time and again under the most ‘leftist’ flags, giving themselves such tags as futurism, cubism, modernism; ‘stagnant academism’ was ‘overthrown’, and novelty proclaimed. This novelty expressed itself in insane carryings on, as for instance, when a girl was depicted with one head on forty legs, with one eye turned towards us, and the other towards Arzamas. How did all this end? In the complete crash of the ‘new trend’. The Party fully restored the significance of the classical heritage of Repin, Briullov, Vereshchagin, Vasnetsov and Surikov. Did we do right in reinstating the treasures of classical painting, and routing the liquidators of painting?[73]

The extended discussion here on Russian culture under Stalin is due to the importance that the culture-war between the USSR and the USA took, having repercussions that were not only world-wide but lasting.

Notes

[1] Oswald Spengler, The Hour of Decision (New York: Alfred A Knopf, 1963), 61.

[2] K R Bolton, ‘Jünger and National-Bolshevism’ in Jünger: Thoughts & Perspectives Vol. XI (London: Black Front Press, 2012).

[3] Association for the Study of the Planned Economy of Soviet Russia.

[4] League of Professional Intellectuals.

[5] K R Bolton, ‘Jünger and National-Bolshevism’, op. cit.

[6] Cited by John J Stephan, The Russian Fascists (London: Hamish Hamilton, 1978), 338.

[7] K R Bolton, ‘Francis Parker Yockey: Stalin’s Fascist Advocate’, International Journal of Russian Studies, Issue No. 6, 2010, http://www.radtr.net/dergi/sayi6/bolton6.htm [3]

[8] K R Bolton, ‘Cold War Axis: Soviet Anti-Zionism and the American Right’’ see Appendix II below.

[9] See Chapter III: ‘The Moscow Trials in Historical Context’.

[10] R Service, Comrades: Communism: A World History (London: Pan MacMillan, 2008), 97.

[11] Ibid., 98.

[12] Ibid., 107.

[13] Ibid., 109.

[14] Ibid., 116.

[15] G Dimitrov, Dimitrov and Stalin 1934-1943: Letters from the Soviet Archives, 32, cited by R Service, ibid., 220.

[16] R Service, ibid., 220.

[17] G Dimitrov, op. cit., cited by Service, ibid., 221.

[18] R Service, ibid., 222.

[19] Ibid.

[20] Hungarians.

[21] Richard Overy, The Dictators: Hitler’s Germany and Stalin’s Russia (London: Allen Lane, 2004), 201.

[22] L I Shvetsova, et al. (eds.), Rasstrel’nye spiski: Moskva, 1937-1941: … Kniga pamiati zhertv politicheskii repressii. (‘The Execution List: Moscow, 1937-1941: … Book of Remembrances of the victims of Political Repression’), (Moscow: Memorial Society, Zven’ia Publishing House, 2000), 229.

[23] L Sedov, ‘Why did Stalin Need this Trial?’, The Red Book on the Moscow Trials, http://www.marxists.org/history/etol/writers/sedov/works/red/ch01.htm [4]

[24] . Ibid., ‘Domestic Political Reasons’.

[25] R Service, op. cit., 240-241.

[26] Ibid., 242.

[27] Ibid.

[28] Ibid.

[29] Given that when Trotsky was empowered under Lenin he established or condoned the methods of jurisprudence, concentration camps, forced labour, and the ‘Red Terror’, that were later to be placed entirely at the feet of Stalin.

[30] Karl Marx, ‘Proletarians and Communists’, The Communist Manifesto, (Moscow: Progress Publishers, 1975), 68.

[31] K R Bolton, ‘The State versus Parental Authority’, Journal of Social, Political & Economic Studies, Vol. 36, No. 2, Summer 2011, 197-217.

[32] K Marx, Communist Manifesto, op. cit.

[33] See Chapter V.

[34] L Sedov, op. cit., ‘Reasons of Foreign Policy’.

[35] L Trotsky, The Revolution Betrayed, Chapter 7, ‘Family, Youth and Culture’, http://www.marxists.org/archive/trotsky/1936/revbet/ch07.htm

[36] K R Bolton, ‘The Psychopathology of the Left’, Ab Aeterno, No. 10, Jan,-March 2012, Academy of Social and Political Research (Athens), Paraparaumu, New Zealand. The discussion on Marx and on Trotsky show their pathological hatred of family.

[37] L Trotsky, The Revolution Betrayed, op. cit., ‘The Thermidor in the Family’.

[38] ‘There is no proletarian, not even a communist, movement that has not operated in the interests of money, in the directions indicated by money, and for the time permitted by money — and that without the idealist amongst its leaders having the slightest suspicion of the fact’. Oswald Spengler, The Decline of The West (London: George Allen and Unwin, 1971),Vol. II, 402.

[39] L Trotsky, op.cit.

[40] Ibid.

[41] Ibid.

[42] Ibid.

[43] Ibid.

[44] Ibid.

[45] Ibid.

[46] Ibid.

[47] Ibid.

[48] See below.

[49] A laudatory article on the ‘Dalton Plan’ states that the Dalton School was founded in New York in 1919 and was one of the most important progressive schools of the time, the Dalton Plan being adopted across the world, including in the USSR. It is described as ‘often chaotic and disorganized, but also intimate, caring, nurturing, and familial’. Interestingly it is described as a synthesis of the theories of John Dewey and Carleton Washburne. ‘Dalton School’, http://education.stateuniversity.com/pages/1902/Dalton-School.html [5]

Dewey along with the Trotsky apologist Sidney Hook (later avid Cold Warrior and winner of the American Medal of Freedom from President Ronald Reagan) organised the campaign to defend Trotsky at the time of the Moscow Purges of the late 1930s. See Chapter II below.

[50] A Zhandov, Speech at the discussion on music to the Central Committee of the Communist Party SU (Bolshevik), February 1948.

[51] Hewlett Johnson, The Socialist Sixth of the World (London: Victor Gollanncz, 1939), Book IV, ‘New Horizons’, http://www.marxists.org/archive/johnson-hewlett/socialistsixth/ch04.htm [6]

[52] R Overy, op. cit., 255-256.

[53] Ibid.

[54] Ibid., 257.

[55] Ibid., p. 258.

[56] Ibid., 352.

[57] Ibid., 353.

[58] Ibid.

[59] K R Bolton, Revolution from Above, op. cit., 134-143.

[60] Overy, op.cit., 361.

[61] Ibid., 366-367.

[62] Ibid., 366.

[63] Ibid., 371.

[64] Ibid., 376.

[65] T S Eliot, Notes Towards the Definition of Culture (London: Faber and Faber, 1967).

[66] Zhdanov, op. cit., 6.

[67] Encyclopaedia of Soviet Writers, http://www.sovlit.net/bios/proletkult.html [7]

[68] Zhdanov, op. cit., 6-7.

[69] Ibid., 7

[70] Ibid.

[71] The Big Five – a group of Russian composers during the 1860’s: Balakirev, Mussorgsky, Borodin, Rimsky-Korsakov, Cui.

[72] Zhdanov, op. cit., 7-8.

[73] Ibid., 12.

 


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[3] http://www.radtr.net/dergi/sayi6/bolton6.htm: http://www.radtr.net/dergi/sayi6/bolton6.htm

[4] http://www.marxists.org/history/etol/writers/sedov/works/red/ch01.htm: http://www.marxists.org/history/etol/writers/sedov/works/red/ch01.htm

[5] http://education.stateuniversity.com/pages/1902/Dalton-School.html: http://education.stateuniversity.com/pages/1902/Dalton-School.html

[6] http://www.marxists.org/archive/johnson-hewlett/socialistsixth/ch04.htm: http://www.marxists.org/archive/johnson-hewlett/socialistsixth/ch04.htm

[7] http://www.sovlit.net/bios/proletkult.html: http://www.sovlit.net/bios/proletkult.html

jeudi, 28 mars 2013

Russie : La dénaturation du mariage en chute libre dans les sondages

Russie : La dénaturation du mariage en chute libre dans les sondages

Selon un sondage* publié mercredi par le Centre Levada, 5% des Russes étaient favorables à la dénaturation du mariage en février 2013 contre 14% en 2010. 87% sont opposés à la tenue de gay pride. 80% des Russes estiment que seuls un homme et une femme peuvent avoir un enfant. 5% pensent le contraire. Enfin, plus de deux Russes sur trois se disent « hostiles » ou « réservés » envers l’homosexualité. La Douma, la chambre basse du Parlement, a adopté en première lecture en janvier un projet de loi interdisant et punissant les auteurs de « propagande homosexuelle ». Une seconde lecture doit avoir lieu en mai prochain. Il y a un an, Saint-Pétersbourg avait légiféré dans ce sens. Les relations homosexuelles n’en restent pas moins libres en Russie.

*réalisé sur 1 600 personnes dans 45 régions de Russie.

mardi, 26 mars 2013

Viaje de Xi Jinping a Rusia y África

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Viaje de Xi Jinping a Rusia y África

Antecedentes. Las relaciones internacionales pasan por momentos delicados en varias partes del mundo, cuando la dinámica de confrontación entre China y Japón (azuzada por Estados Unidos) por la posesión de las islas Diaoyu ha arrastrado a Norcorea, que ha endurecido su postura, mientras Siria se desangra, y enfrente Chipre sufre un descalabro financiero que ha puesto a temblar a la eurozona y ha enfurecido a Rusia, cuyos ciudadanos tienen 3 mil 500 millones de dólares en depósitos en ese paraíso fiscal isleño. Tampoco se puede soslayar la sensible coyuntura de Venezuela, la mayor reserva de petróleo (convencional/no convencional) del planeta, donde Estados Unidos /España/Israel buscan dar un zarpazo para apoderarse de su oro negro.

Con o sin meteoritos y asteroides, la prensa rusa ha estado muy pesimista y se han generado noticias tangenciales muy extrañas sobre despliegues tanto de submarinos (cerca de la costa de Estados Unidos) como de aviones rusos cerca de la isla de Guam, en el océano Pacífico (DeDefensa.org, 18 y 19/2/13; Bajo la Lupa, 24/2/13).

Konstantin Sivkov, primer vicepresidente de la Academia de Problemas Geopolíticos (IAGP, por sus siglas en inglés) de Rusia, desde 2010 avizora que la tercera guerra mundial empezará 100 años después de la primera (2014) ( Pravda, 25/3/10).

Si resulta correcta la postura de los estrategas de Estados Unidos sobre el gas esquisto ( shale gas) –que otorgaría a Wa­shington tanto la autosuficiencia energética como su preponderancia geopolítica–, Rusia, hoy la mayor productora mundial de gas, se vería seriamente amenazada, como le sucedió con el desplome del petróleo, lo cual la obligaría a una contraofensiva.

Hechos. Dadas las condiciones de alta tensión entre las tres superpotencias geoestratégicas (Estados Unidos, Rusia, China), no es gratuito que la primera visita del mandarín chino Xi Jinping sea a Rusia y luego a tres países del continente africano durante su viaje de nueve días: Tanzania, Sudáfrica (a Durban: a la quinta cumbre de los BRICS) y la República del Congo. No pasa inadvertido que tres de los cuatro países que visita sean africanos.

Cinco días antes de la llegada de Xi Jinping a Moscú vinieron dos jugadas de parte de Estados Unidos: la visita a Pekín del flamante secretario del Tesoro Jacob Lew (muy cercano a Israel), donde se entrevistó con el nuevo mandatario chino, y cuyo enfoque versa sobre la relación comercial entre los dos gigantes económicos, el contencioso del yuan, los derechos de propiedad intelectual y los ciberataques ( Global Times,19/3/13). El mandatario chino le señaló a Jacob Lew los enormes intereses compartidos ( naharnet,18/3/13).

Así como llama la atención que la primera visita de Xi Jinping sea a Moscú, la primera del secretario del Tesoro Lew fue a Pekín, después de laevangelización sobre las reformas neoliberales que debe adoptar China de parte del ex secretario del Tesoro Hank Paulson a The Financial Times(14/3/13), que naturalmente servirían para rescatar a la banca de Estados Unidos de su insolvencia.

Estas visitas en sí solas al más alto nivel denotan la hipercomplejidad de las relaciones, los traslapes y desencuentros de los tres gigantes geoestratégicos.

En paralelo a la visita de Jacob Lew a Pekín, Estados Unidos decidió detener en forma sorprendente la fase final del despliegue del escudo misilístico de la OTAN en Europa, a cinco días del arribo de Xi Jinping a Moscú. Según The Moscow Times(19/3/13), ello se debe al deseo de mejorar las relaciones entre Rusia y Estados Unidos.

Pronto se sabrá el efecto de los recientes acercamientos triangulados entre las tres capitales geoestratégicas, cuando Rusia y China coordinarán su reacción a los planes de Estados Unidos para estimular su defensa de misiles en la región Asia-Pacífico(Ria Novosti, 19/3/13), ya que una cosa es el despliegue misilístico de Estados Unidos en las fronteras europeas de Rusia (bajo el cuento texano de prevenir un ataque de Irán) y otra la instalación de su escudo balístico en la región Asia-Pacífico en la cercanía de las fronteras chinas (bajo el otro cuento texano de impedir un ataque de Norcorea), lo cual afecta en su conjunto el balance estratégico global.

A juicio de Zhou Wa ( China Daily,19/3/13), la visita de Xi Jinpingestablecerá la dirección de los lazos futuros entre China y Rusia, que pretenden alcanzar 200 mil millones de dólares de comercio en el año 2020. Cita a Alexander Lomanov, del Instituto de Estudios del Lejano Oriente (Academia de Ciencias Rusa), quien aduce que la visita de Xi tiene mayor significado simbólico que práctico, cuando los dos países adoptan las mismas o similares posiciones en temas globales, mientras que para el presidente Putin la visita del mandatario chino representa un evento mayúsculo ( People’s Daily,18/3/13).

China y Rusia (con amplias reservas de agua y abundantes recursos naturales) han caminado rutas paralelas desde la invasión de Estados Unidos a Afganistán e Irak: forman parte del Grupo de Shanghai (un poco aletargado) y de los resplandecientes BRICS (Brasil, Rusia, India, China, Sudáfrica), al que muchos países llamados pivote y amortiguadoresdesean ingresar, como es el caso público del candidato a la presidencia de Venezuela Nicolás Maduro.

La asociación –que no alianza– estratégica entre los dos gigantes vecinos es ya complementaria: Rusia abastecerá con 20 millones de toneladas a China desde 2013, lo cualen el futuro la capacidad de los oleoductos excederían 13 millones de toneladas al año (Xinhua, 19/3/13). Se espera un mayor bombeo del petróleo ruso y mayores oleoductos a la región Asia-Pacífico, cuando existen amplios prospectos para la cooperación futura en el espacio, aviación, energía nuclear y construcción de infraestructura (carreteras, vías ferroviarias, aeropuertos, etcétera).

Conclusión. No pasó por alto que esta misma semana se haya difundido la noticia de que China desplazó a Gran Bretaña entre los cinco primeros exportadores globales de armas (People’s Daily, 18/3/13).

Se repite el corolario de siempre: una economía sólida va aparejada a una defensa robusta, cuando las exportaciones de China aumentaron 162 por ciento en el periodo de 2008 a 2012. El salto se ha debido a la mejoría tecnológica y a la productividad de la industria armamentista china con precios muy competitivos. Suena interesante que sus mayores importadores sean Pakistán, Argelia, Venezuela y Marruecos.

Mijail Margelov, enviado de Rusia al continente africano, considera que la próxima quinta cumbre de los BRICS en Durban (marzo 26/27) tendrá como enfoque a África ( The Voice of Russia, 18/3/13), lo que de cierta manera se acopla al viaje de Xi Jinping, quien visitará también Tanzania y la República del Congo.

China es ahora la principal socia comercial de África (mil millones de personas: 15 por ciento del total mundial; PIB: 1.8 billones de dólares), con un volumen bilateral de 166 mil 300 millones de dólares, que se incrementó más de 30 por ciento en promedio anual durante la pasada década ( China Daily, 13/7/12).

Bien vale la pena, con 98 por ciento del cromo del mundo, 90 por ciento del cobalto y platino, 50 por ciento del oro, 70 por ciento de tantalita y coltán, 64 por ciento de manganeso y 30 por ciento de diamantes, darse una vuelta por África, con una escala geoestratégica en Moscú, sin indisponer demasiado a Estados Unidos.

Ex: www.alfredojalife.com

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lundi, 25 mars 2013

Interview with Mr Leonid SAVIN

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Interview with Mr Leonid SAVIN of the International Eurasian Movement

 

- Could you describe in a few key words the essence and goals of your movement? Does it place itself in an existing sociopolitical-historical trend of Russian politics? Does it lobby in Russian government circles to achieve its goals?

 

The main idea and goal of the International Eurasian Movement is to establish a multipolar

world order, where there will be no dictatorship of the U.S. anymore or of any other country or actor of world politics. In the sector of ideology we strongly reject (neo)liberalism and the

globalization process as its derivative. We agree that we (as well as other nations) need a

constructive platform for our alternative future. In the search of it, our work is directed to

dialogue with other cultures and peoples who understand the meaning and necessity of

conservative values in contemporary societies. Speaking about Russian reality, we are heirs and assigns to the former eurasianists (this ideology was born in the 1920s): Piotr Savitsky, Nikolay Trubetskoy, Nikolay Alekseev as well as Lev Gumilev – the famous Soviet scholar. They all studied historical processes and proposed a unique vision of our history, separate from the eurocentric science approach. The understanding that Russia is not part of Europe or Asia, but forms a very own unique world, named Eurasia, is also implemented in our political activity. In cooperation with members of parliament or the Council of the Federation or other governmental bodies, with our advices and recommendations, we always provide a strong basis linked to our history, culture, diversity and so on. And I must tell you that many people understand and support our ideas and efforts (in governmental structures, local and regional authorities, science and education, religious institutions and in society at large).

 

- What is your vision on a multipolar world? Which role do you see for Western European

nations? Do they have any future at all on the world stage of the 21st century? Will they

surmount the actual crises on a demographic, metaphysical and mental level?

 

In my opinion, a multipolar world is the order with 5 or more centers of power in the world and this reality will keep our planet more safe and balanced with shared responsibility between the regions. But it is not just interdependence by the logic of liberalism: some regions might well exist in relative political and economic autarky. Beside that, there might exist a double core in one center (for example Arabs and Turks in a large Muslim zone or Russia and Central Asian states for Eurasia) and shifted and inter-imposed zones, because, historically, centers of power can be moved. Of course at the moment the most significant centers of power are described in terms of nuclear arms, GDP, economic weight/growth and diplomatic influence. First of all we already have more poles than during the Soviet-US opposition. Secondly, everybody understands the role of China as a ‘Bretton Woods-2’, as well as emerging countries under acronyms as BRICS or VISTA, “anchor countries” and so on. And, thirdly, we see the rise of popular and unconventional diplomacy and the desire of many countries (many of them are strong regional actors such as Iran, Indonesia and Brazil) to not follow the U.S. as satellites or minor partners.

 

Of course, Washington does not like this scenario and tries to make coalitions based on states

with a neocolonial background or on dutiful marionettes. But even in the U.S., politicians and

analysts understand that the time of unipolar hegemony has gone. They are trying to build a more flexible approach to international relations, called ‘multilateralism’ (H. Clinton) or ‘non-polarity’ (R. Haas), but the problem is that the U.S. do not have enough confidence in foreign actors united as joint, but who still have no strong alternative to the contemporary world order. So, they use another option for destabilization of rising regions, known as controlled chaos. Because of its military presence over most parts of the globe and its status of promoter of democracy and the protection of human rights, the White House can justify its own interests in these places. And cyberspace is also the object of manipulation, where the whole world is divided in two camps that remind us of the times of the Cold War (I call it ‘Cold Cyber War’).

 

We think that the contemporary West European nations are one of the poles (centers of power) in a forthcoming multipolar world order). But the problem for now is their engagement in U.S. proatlanticist politics, as manifested in the Euro-Atlantic chart of cooperation (common market, legislation and regulation mechanisms, including items of domestic politics), as well as NATO activity. The same we see on the other side of Eurasia – attempts of Washington to start trans-Atlantic cooperation with Asian countries. The contemporary crisis is neither good nor bad. It’s a fact. And the European nations must think about the way they’ll choose, because it will form the future (at least in Europe). It is not the first time in history: during the middle ages there was decline of population because of pestilence and wars. Religious schisms also occurred, so Europeans have some experience in metaphysics and ethics dealing with system failure too. The point is that now we have more interconnected reality and the speed of information sharing is fantastic, that was not possible, imagine, a century ago. And European society becomes more consumerist! But even in Europe, there are a lot of voices in respect of nature (organic greens), anti-grow movements (in economics) and traditionalists who try to keep and preserve ethnic and historical values and manners. Even the Soviet experience could be useful: after the Great Social Revolution there was a strong anti-church attitude promoted by the government, but after 70 years we’re back at our roots (of course during all this time not all people were atheists and the return to church happened during Stalin’s period when the institute of the Patriarchy was restored).

 

- How do you see the dialogue of civilizations in the light of more than 10 years of wars

between the West and the Muslim world? Where does Russia stand in this opposition? Are there fears of an islamization process within the Russian Federation, or are Russian

authorities setting on long-time accommodation with Muslim minorities and actors?

 

At first we must bear in mind that the idea of Huntington (the ‘clash of civilizations’) was

developed out of necessity of justifying the U.S.’s military and economic expansion. His book

was issued when the first wave of globalization as the highest principle of Westcentrism just

began its tide in the Third World. By the logic of neoliberal capitalism it must be re-ordered and re-programmed in the search for new markets. All non-western societies must consume western products, services and technologies by this logic. And let’s remember that war against the Muslim countries originated from the neocons from Washington. So, these 10 years of wars that you to mention is nothing more than a provoked conflict by a small group that was very powerful in American politics at the beginning of the 2000s. By the way, all kinds of radical Islam (Wahhabism) were promoted by the United Kingdom. This version of Islam was founded in Saudi Arabia only with London’s special support. The Great Game in Eurasia was started many years ago and Britain has played here a most significant role. The U.S. took this role only after WW2, but many destructive processes were already unleashed. Of course, Russia is suspicious of the radical Islam, because emissaries of the wahhabis and al-Qaeda were already in the Northern Caucasus. And still now, there are different terrorist groups with the idea of the socalled “Emirate of the Caucasus”. There were also attempts to spread another sectarian belief promoted by Fetullah Gullen (Nurjular), but for now this sect is prohibited here. Actually Islam is not a threat to Russia, because, traditionally, a lot of people living here are Muslim. Regions like Tatarstan, the North Caucasus republics, Bashkortostan have an Islamic population. And our government supports traditional Islam here.

 

- What do you think about the American/Western strategy of strategic encirclement of

Russia? Can we see this as well in the process of the so-called 'Arab Spring'? Is an open,

Western-waged war against Syria and Iran possible and would it be the onset to a major

world conflict, a 'Third World War'? Where would Russia stand?

 

It works. Not only because of the reset of the Anaconda strategy for Eurasia by means of military presence. Sometimes it doesn’t manifest in classical bases. Logistics is the main element of contemporary warfare, as well as C4ISR – Command, Control, Computer, Communications, Intelligence, Surveillance, Reconnaissance – works in the vein of smart engagement. Other tools are: economics, promotion of democracy and human rights, cyber politics. The Arab Spring is a very complex phenomenon – there are a couple of components, but you can see that the U.S. has a bonus anyway: Egypt has asked for a huge loan from the World Bank; Western companies go to Libya; Muslim extremists are being manipulated against moderate Muslims, because they are a threat to western interests and so on. Organized chaos is just another view on the socio-political reality in turbulence. As Steve Mann (famous theorist of the chaos principle in diplomacy) wrote: the state is just hardware and ideology is its soft version. It were better to use ‘virus’ (in other words ‘promoting democracy’) and not to break PC. Syria and Iran are interesting for many nations now. The hysteria of Israel is not good, because this country has nuclear weapons. What will come of Israel using it? The Palestinian question is also on the table. I think that Israel is a more serious problem than Syria and Iran. Russia firmly supports Syria and takes a moderate

position on Iran. During the presidency of Dmitry Medvedev, Russia declined to provide the “S-300” rocket complex to Iran (we had already signed the contract) and the deal was canceled. You bear in mind that during the same time Russia supported resolution 1973 of UN Security Council and the West started operation “Odyssey Dawn” against Libya. So, even VIP politicians in Russia sometimes do wrong things! But Mr. Putin is actively pro-Syrian and I think that the position of Russia about Iran and about Western pressure will be more adequate than before. As foreign minister Sergey Lavrov told: “we got experience with Libya and don’t believe the West anymore”.

 

- What do you think about the Western Europeans: should they remain loyal to their

historical-political heritage of individualism and atlanticism, or should they rethink

themselves and orient themselves towards Russia and continentalism? What about pro-

Russian elements in European society? Can they be partners or are they, politically and

socially spoken, too marginal for that?

 

John M. Hobson, in his brilliant work The eurocentric conception of world politics, made very

clear that the West is rooted in the logic of immanence instead of the logic of co-development

that is characteristic of non-western societies. He continues that the formula “the West and the Rest” is wrong, because without the rest there is no place for the West. Now we see one United Europe, but in real life we have two levels. The first one is presented by the bureaucratic establishment with its symbols, history, power projections and procedures. The second one is active publicity with movements, political parties and personal activists who are not interested in an Orwellian future with “Big Brother”, universal values and so on. Actually, in geography we have more than one substance. And where is the border between Southern, Western and Eastern Europe? It’s mostly in the minds. From history we remember the Celtic space, the Roman Empire, the Germanic and nomad invasions (Huns, Avars, etc.), that shows that the face of Europe permanently changed throughout the centuries. Now the European population includes people from Africa and Asia and soon the demographic balance will change. Political culture will change too. Without Russia, Europe is impossible. Not only because of geography (just look at the map and you will see that the EU is just the small, overpopulated western peninsula of Eurasia), but also because of the role of Russia in European history. Napoleon and Hitler – the two most significant unifiers of Europe - were stopped and defeated in Russia and, after that, new political orders were established. And for now in Europe we have so many Russian “prints”: in culture, history, the role of some persons and diasporas. I think that pro-Russian elements just now have a very good choice, because the window of opportunity is open. All these elements could form an avant-garde of a new kind of cooperation: in trade relations, science, art and education and public diplomacy. The last one is the tie for all activities. Actually Minister Lavrov just today (i.e. 26.02.2013) announced that, because of the Russia year in the Netherlands and vice versa, there will be more than 350 actions on state level. It is a good sign of mutual respect and it may be deeper.

 

- What about key power Germany? Do you believe in, let's say, an 'Indo-European bloc',

an axis Berlin-Moscow-New Delhi, as a formidable counterweight to the atlanticist bloc of

the axis Washington-London-Paris? Do the horrors of the Second World War still affect

Russians' views of Germany and the Germans, or is it possible to turn the page on both

sides and look forward? What about the French: do they belong in the atlanticist bloc, or

can they be won for the continentalist bloc without giving in to their chauvinism? And what

about China: will it turn out to be an even more dangerous enemy than the USA, or will

both Russia and China remain strategic partners, e.g. within the SCO?

 

Because the EU has two levels, the same is true for Germany. One Germany, represented by the political establishment, is pro-U.S. and cannot do anything without Washington. Another one (latent or potential) is looking for closer cooperation with Russia. At the time of the Russian Empire a lot of German people came to our country at the invitation of Empress Catherine the Great. Even before that, many foreigners were in Russia as military officers, teachers, technical specialists, etc. People’s potential can do a lot of things. We must keep in mind that, besides Sea Power and Land Power in geopolitics, we have Man Power, which is the unique and main axis of any politics. The problem is that, after WWII, there was in most European countries a strong influence of Britain and the U.S.. They used very black propaganda and the peoples of Europe were afraid of a communist invasion. The U.S. even started more horrible projects in Western Europe (for example Propaganda-Due and operation “Gladio” in Italy, as well as “Stay Behind” NATO secret armies, formed from right-wing extremist elements). Still now in the EU, we see anti-Russian propaganda, but our borders are open and any European can go to Russia and see what happens here. The case of Gérard Depardieu is just one example.

 

If we look at what happens in China we’ll understand that it is a very strong actor and that its

power grows from year to year. In the UN Security Council China is an important partner of

Russia (for the Syria voting too). Russia is a supplier of oil and gas to China and we have new

agreements for the future. Besides that we provide military equipment to China, though they

have good weapon systems of their own as well. In the SCO we had good results and I think that cooperation in this organization must be enlarged through strategic military elements with the entry at least of Iran, Belarus, India and Pakistan (they have an observer or dialogue partner status). Turkey is interested as well, but because of its NATO membership it will be difficult to join.

 

I know that some Russians and Europeans describe China as a possible enemy, a “yellow threat” (the Polish writer Ignacy Witkiewicz even wrote about it in his novel in 1929!!!) and so on, but in reality China has no intents of border pretence to Russia. We have had some incidents in Siberia with contraband, but these are criminal cases which do not deal with state politics. China will focus on Taiwan and on the disputed islands in the Pacific and it will take all geopolitical attention and may be some loyalty from Russia and SCO members.

 

Also China has the same view on the future world order – multipolarity. Actually this idea

(duojihua) was born in China in 1986. And with the strategic cooperation with many other

countries in Africa and South America, joint efforts against western hegemony will be fruitful.

So, I think China and Russia can do a lot for a reform of the forthcoming world order.

A lot of people now want to forget their own origins and the origins of other peoples. Bavaria,

for example, was populated centuries ago by Avars from Asia (part of them still live in the

Caucasus) during the Migration Period. Groups of Turkish origin also went to lands of

contemporary Austria. So in contemporary Europe we have a lot of Asian elements. And vice

versa in Asia we have people of Aryan origin. Not only in the North of India, but also in

Tajikistan, Pakistan, Iran (arya is the self-name of the people of Iran and India). And

hybridization is continuing as we speak in Europe and in other regions. Just before Hitler's attack on the Soviet Union we had a pact with Germany and had been cooperating extensively in technologies and in the economy. And France was attacked first by Germany, but now relations between both countries are normal. I think that historical harms between Germany and Russia have been mostly forgotten. And I think that many Germans still remember that the most destructive attacks did not come from the Soviet army but from U.S. and British air forces (Dresden, Leipzig...). It was not a war, but a deliberate destruction of cities and non-armed refugees. Actually now Germans is mostly good businessmen for Russians, compared to representatives of other European nations (these facts have been confirmed by many friends who do business with Europeans).

 

I can not to speak with enough certainty of what happens with Russian-French relations, because I'm not very interested in this sector. During the XXth century we had many deals with France and after WWII it was the idea of Stalin to give the winner status to France. Charles de Gaulle also was pro-Soviet in a geopolitical sense. But after the legalization of the gay marriage in France, many Russians feel suspicious about this country. But every people and every country has its own specifics. We have had many interesting philosophers from France who have had influence on Russian thinkers too.

 

- Turning to domestic Russian problems: Russia under President Putin has been able to

make enormous progress in the social field, mainly due to energy sales during the 2000s.

Has this changed the face of Russia? Has this period come to an end or is there stagnation? How will Russia cope with its domestic problems, such as the demographic crisis, which it shares with Western Europe? Should the Siberian land mass be 're-colonized' by Russians and other Europeans, in order to make it an impregnable 'green lung fortress' for the white peoples?

 

The grand contribution of Mr. Putin is that he stopped liberal privatization and the process of

separatism in Russia. Persons such as Chodorkovsky were representatives of the Western

oligarchy, especially of powerful financial clans (for example, he is a personal friend of

Rothschild) and he had plans to usurp power in Russia through the corruption of parliament. We still have the rudiments of predatory liberalism such as misbalances, corruption, fifth column, degradation of traditional values, etc. For now we see in Russia efforts to build a smarter kind of economics, but it must be done very carefully. The questions that must be at the center are: how to deal with the Federal Reserve System? What about a new currency order that may be represented by BRICS? How to start mobilization? What to do with the neoliberal lobby within the government? The demographic crisis is also linked with neoliberalism and consumerism. A century ago, there was a rise of population in Russia, but two world wars have cut it. Even during Soviet times we had a good demography index. Now the government has started supporting young families and the process of human reproduction. In addition to birth programs we have an initiative dealing with the return of compatriots to Russia and all people who were born in the USSR can come to Russia very easily and get certain funding from the state. But I think that, because the Russians were the state-forming people, there must be a preference for Slavonic origin, because migrants from Asian countries (who do not speak Russian and have other traditions) will flow to Russia for economic reasons. Many Russian activists who take a critical stance on Asian people are already disappointed by this program. I think that the attraction of Byelorussians and Ukrainians can equalize this disproportion. But, strategically, the state must support a system of child-bearing with all necessary needs (fosterage, education, working place, social environmental, etc.). In some regions governors personally start up that kind of programs dealing with local and regional solidarity. First of all, Siberia is still Russian. The Siberian type of Russian is different from citizens from the central or southern regions, but till now it's still mainly Russian, not only institutionally, but also ethnically. Actually, according to our statistics, most labor migrants to Russia come from Ukraine! So, in spite of strange relations between both countries and with strong anti-Russian stances on the part of Ukrainian nationalists and pro-western "democrats", people just make their own choice. Rationally speaking, Siberia is not only interesting, because of its virgin forests and natural resources, but also because of its neighbors - and China is one of them with an emerging economy. So Siberia could serve as a hub in the future. I think that Europeans would also go to

Russia (not only to Siberia), but this migration must be done meticulously, because of the

language barrier, with a period of adaptation to different social conditions and so on. Maybe it could be useful to organize towns of compact residence and also city-hubs for foreign people who come to live in Russia, where they can live and work in new conditions. New Berlin, New Brussels, New Paris (of course translated into the Russian language) will then appear on a new Russian map.

 

- What is your opinion about the future of Putinist Russia? Will the government be able to

enduringly counter Western propaganda and destabilization campaigns, and come to a

'generation pact' between the older generation, born during Soviet times, and the younger

generation, born after 1991? What will be President Putin's fundamental heritage for

Russian history?

 

The key problem for Russia is a neoliberal group inside the Kremlin. Putin has the support of

people who want more radical actions against corruption, western agents and so on. But a

“colored revolution” in Russia is impossible, because the masses do not believe in the prowestern opposition. Ideas of democracy and human rights promoted by West have been

discredited worldwide and our people understand well what liberalization, privatization and such kind of activities in the interest of global oligarchy mean. And because of the announcement of the Eurasian Customs Union Russia must work hard the coming years with partners from Kazakhstan and Belarus. As for counterpropaganda, the new official doctrine of Russian foreign policy is about soft power. So Russia has all the instruments officially legalized to model its own image abroad. In some sense we do this kind of work, just as other non-governmental organizations and public initiatives. You mention a “generation pact”, referring to different ideals of young and older people, especially in the context of the Soviet era. Now, you would be surprised that a figure as Stalin is very popular among young people and thinking part of the youth understands well that Soviet times were more enjoyable than contemporary semi-capitalism. As I told in my previous answer, Putin is important because he stopped the disintegration of Russia. He already is a historical figure.

 

- Is there a common 'metaphysical future' for the whole of Europe after the downfall of

Western Christianity (catholicism, protestantism)? Can Russian Orthodoxism be a guide?

What do you hold of the modest revival of pre-Christian religious traditions across the

continent? What about countering the influence of Islam on the European continent? Is

there a different view concerning that discussion between Russia and Western Europe?

 

Russian Christian Orthodoxy is not panacea, because there are also some problems. Christianity in XIIth century, XVIth century and nowadays is very different. Now many formal orthodox Christians go to church two times a year, at Easter and at Christmas. But Orthodox Christianity is also a thesaurus of wisdom where you can find ideas from ancient Greek philosophy, metaphysics, cultural heritage, transformed paganism and psychology. In this sense, Russian Christian Orthodox old believers keep this heritage alive and may be interested as well in forms (ceremonies) as in the spiritual essence with its complex ideas. Speaking about paganism, Russia is the only country in Europe that still has authentic pagan societies (Republics of Mari-El, Mordovia, Komi) with very interesting rites and traditions. Actually Finno-Ugric peoples historically were very close to Slavonic people and assimilated together, so there is a good chance to research these traditions for those who are interested in Slavonic pre-Christian culture. But the postmodern version of a restored paganism in Europe or any other region to my opinion is just a fake and there is not so much from true paganism. As for Islam, as I told before, in Russia there exist a couple of versions of traditional Islam, which are presented by several law schools (mazhabs). In the Northern Caucasus, the regional government has tried to copy the idea of multiculturalism and to implement EuroIslam as an antithesis to spreading wahhabism. But it has not worked and now more attention is paid to traditional religious culture linked with education and the social sector. But the project of multiculturalism has failed in Europe as well, so all common Euro-Russian outlooks on Islam are finished. But, to be honest, I think that Europe must learn from the Russian experience of coexistence of different religions (not forgetting paganism and shamanism – this belief is widely found in Siberia). In Europe, they use the term tolerance but we, eurasianists, prefer the term complimentarity, proposed by Lev Gumilev, meaning a subconscious sympathy between different ethnic groups. As Gumilev explained, Russia became so large because Russians, during the expansion, looked on other people as on their own and understood them. This differs from the point of view (more specifically in ethnosociology) that all ethnic groups have the idea of “We are” against “The Other”, represented by another group. The imperial principle works with the idea of mosaics where every ethnos is a “We are”. And our famous writer and philosopher Fjodor Dostoevsky told about all-human (all-mankind) nature (not common to all mankind) that is represented by

the Russians, because inside, you can find all radical oppositions. I think it is a good reason to turn to Russia and its people.

 

Thank you, Mr Savin, for this very interesting and open-hearted interview.

 

dimanche, 24 mars 2013

Du nouveau à l’Est

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Matthias HELLNER:

Du nouveau à l’Est

 

Le 3 mars 1918, les puissances centrales signent avec la nouvelle Russie soviétique un traité de paix à Brest-Litovsk

 

Après la révolution de février 1917 en Russie, la situation change sur le front de l’Est. Avant ce bouleversement politique, on se demandait si l’armée russe était encore capable de lancer une offensive; désormais, on sait qu’elle va tout bonnement se liquéfier. Les nouveaux détenteurs du pouvoir essaient toutefois de maintenir cette armée en état de combattre, rien que pour respecter les engagements qu’impliquait leur alliance avec les autres puissances de l’Entente. Mais le peuple et les soldats russes en avaient assez de la guerre. L’offensive lancée par Kérensky durant l’été s’était rapidement enlisée et les troupes pliaient sous le choc de la contre-offensive allemande. Près de deux millions de soldats russes abandonnèrent alors leurs unités et désertèrent. A partir de septembre, sur tout le front de l’Est, les combats cessèrent, comme déjà en mars et en avril de la même année. Immédiatement après que les bolcheviques eurent commis leur putsch d’octobre 1917, ils entamèrent des tractations pour obtenir la paix.

 

Le 8 novembre, le “Deuxième Congrès panrusse des ouvriers et soldats” accepte les propositions de paix suggérées par le nouveau gouvernement révolutionnaire. Toutes les machinations entreprises par le gouvernement du Reich allemand pour révolutionner la Russie avaient abouti. Les plans, qui voulaient que l’on transformât tout de suite les pourparlers à l’Est en négociations de paix, furent considérés avec grand scepticisme par le haut commandement allemand qui préféra entamer d’abord des négociations en vue d’un armistice pour ensuite commencer à négocier une paix définitive. On décida d’abord de mener les pourparlers à proximité du front. Au début du mois de décembre 1917, les négociations en vue d’un armistice se déroulèrent à Brest-Litovsk. Elle se terminent le 13 décembre. Les négociateurs allemands et russes s’étaient mis d’accord, dans un premier temps, de suspendre les hostilités jusqu’au 14 janvier 1918, suspension qui pouvait se prolonger automatiquement sauf si l’on faisait usage d’une clause prévoyant un délai de renonciation de sept jours.

 

Dans la phase initiale des négociations, la Russie et les puissances centrales agissaient encore sur pied d’égalité. L’Autriche-Hongrie voulait à tout prix signer la paix avec la Russie, sans poser de conditions, mais le Reich allemand, lui, songeait à l’annexion de la Courlande et de la Lituanie. Les Soviétiques, pour leur part, surtout Trotsky, tentaient de faire traîner en longueur les négociations; ils tenaient, dans cette optique, de longs discours propagandistes et espéraient ainsi déclencher d’autres révolutions partout en Europe.

 

Lorsque, le 9 février 1918, les puissances centrales signent une paix séparée avec l’Ukraine, les négociations s’interrompent. Les bolcheviques exhortèrent alors les soldats allemands à tuer leur empereur et leurs généraux. Trotsky déclare alors ne pas vouloir signer une paix qui impliquerait l’annexion de territoires ayant appartenu à l’empire russe. Mais, simultanément, il déclare que la guerre contre l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie, la Bulgarie et la Turquie est terminée. Le 18 février 1918, les armées allemandes de l’Est, qui avaient déjà envoyé des divisions à l’Ouest contre les Franco-Britanniques, amorcent leur grande marche en avant, que l’on peut qualifier de “marche en avant par chemin de fer”, vu la disparition des armées russes. Les Allemands occupent alors toute la Lettonie et toute l’Estonie. Lénine reconnait aussitôt le danger que constitue, pour la révolution bolchevique, une pénétration plus profonde des armées “centrales” dans l’intérieur des terres russes et suggère d’accepter les propositions allemandes, y compris l’abandon de l’Estonie et de la Lettonie. Il met sa propre personne dans la balance: si les bolcheviques n’acceptent pas cette suggestion, Lénine démissionera de tous ses mandats.

 

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Le 25 février 1918, le dernier volet des négociations commence: le Reich dicte littéralement la paix, sa paix, aux Soviets: la Russie bolchevique doit signer avant le 3 mars le traité et accepter les conditions voulues par les Allemands. La Russie perd alors bon nombre de terres non russes, comme la Finlande et les Pays Baltes, la Pologne et Batoum sur la Mer Noire. On a souvent comparé la paix signée à Brest-Litovsk au Diktat de Versailles. Plus tard, Lénine posera son jugement sur l’aberration qu’il y a à procéder à une telle comparaison: “Vous savez bien que les impérialistes alliés —la France, l’Angleterre, l’Amérique et le Japon— ont imposé le Traité de Versailles après avoir détruit l’Allemagne, mais ce traité est bien plus brutal dans ses effets que le fameux traité de Brest-Litovsk, qui a fait pousser tant de cris d’orfraie”.

 

Matthias HELLNER.

(article paru dans “zur Zeit”, Vienne, N°10/2013; http://www;zurzeit.at/ ).

 

vendredi, 22 mars 2013

The Mackinder factor: On the inconvenience of being Russia

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The Mackinder factor: On the inconvenience of being Russia

Russia replaces the Mongol empire.
Halford Mackinder (1904)

By Nicolas Bonnal

Well, nothing new under the sun: the fear of Russia in Europe was as we know mainly created by the British imperialists, and then 'refurbished' by the American generous and ubiquitous interventionists. As I already showed, British writer Hobson considered that the British Empire was often established on manipulation, false motives, humanitarian reasons, well, on propaganda, to speak a modern word. There was often no economical rationality in it; this is why the financiers and politicians who armed expeditions necessitated propagandists like Kipling. Think of the motivations of one of his most famous short stories, the man who would be a king: Two hundred and fifty thousand men, ready to cut in on Russia's right flank when she tries for India! Napoleon boasted once that from knowing the geography of a state he could deduce his foreign policies. This is why diplomacy has always been a cabalistic science in Russia, a so great country that it had always more than ten boundaries and an incomparable skill in these matters. Disraeli already greeted in his best conspiracy novel that mysterious Russian Diplomacy which so alarms Western Europe...

Western hostility and geopolitical fear of Russia is nothing new. It was embedded since two centuries on various factors: despotism, modern banking system (which the tsars banned), Orthodox faith and then of course communism. Another main factor has been of course the legendary and overvalued theory of Mackinder about the Heartland.

In 1904 this geographer who had written atlases and books for schoolboys, and had been a principal of college, writes a famous article: the geographical pivot of history. Mackinder seems obsessed with the waves of Mongols and tartars that indeed threatened, murdered and plundered more the Russians and Slavic people than the British and the Americans! And he insists, possessed by his idea, upon the following fact: the Russian pass way is fundamental; the Mongol empire is still there, under another name. Famous French historian Grousset wrote later in his balance of history that the red army was 'the new empire of the steppes, blinded and motorized! Unfortunately it is not only a metaphor.

I quote two passages of this famous text. In the first, Mackinder compares the deeds of the West and Russia. In Russia, he defines his intuition:

While the maritime powers of Western Europe have covered the ocean with their fleet, Russia has organized the Cossacks and policed the steppes by setting her own nomads to meet the Tartar nomads.

Is not the pivot of the world's politics that vast area of Euro-Asia which is inaccessible to ships, but is today covered with a network of railways?

The problem is that Mackinder's discovery has become the main ingredient of American interventionism and adventurism since then. We can read in the grand Chessboard of well-known Mr Brzezinski:

Genghis Khan and his successors, by defeating their regional rivals, established centralized control over the territory that latter-day scholars of geopolitics have identified as the global heartland, or the pivot for world power.

As if he was inspired by Tolkien (one ring to rule them all!), Mr Brzezinski adds with his familiar enthusiastic tone:

He (Mackinder) popularized his heartland concept by the famous dictum:

Who rules East Europe commands the Heartland;

Who rules the Heartland commands the World-Island;

Who rules the World-Island commands the world.

This credo of course justifies the western behaviour toward Russia. And I maintain what I wrote earlier: Mackinder's concept may have been wrong or superficial: it just serves western fantasies and agenda. The Heartland means empty and cold areas, devoid of infrastructures and people; they may be rich in resources, but as are many areas in the world; finally there is a great deal of exaggeration in presenting them as the new nest of Genghis Khan, unless you need a giant enemy to fight with. But of course this presentation did not fall into deaf ears. Adds joyfully Mr Brzezinski:

Geopolitics was also invoked by some leading German political geographers to justify their country's "Drang nach Osten," notably with Karl Haushofer adapting Mackinder's concept to Germany's strategic needs. Its much-vulgarized echo could also be heard in Adolf Hitler's emphasis on the German people's need for "Lebensraum."

It is well known now that Mackinder and Karl Haushofer's doctrines of Macht und Raum (power and space) accompanied Hitler's insane policies ("any extension of territory must be done at the expense of Russia") and proficient armies that produced twenty-six millions dead in Slavic countries. The Mongols did come again but from the West. Nazis and fascist presented themselves as the defenders of western civilization against a barbaric and Mongolic bolshevist Asia. This bleak future did not prevent Prophet Mackinder from writing the following lines:

Russian pressure on Finland, on India, on Persia and on China, replaces the centrifugal raids of the steppe men.

This is comparing barely Russians to the hordes of Mongols! Right, Mr Mackinder except the fact that Russia was not the colonial occupier of India (unless we consider Gandhi a KGB agent), neither among the dominating powers that humiliated China in 1900. And who occupied Persia during WW2? And who now is trying to contain China?

In fact Mackinder initiates the process that defends the Anglo-Saxon right to subjugate the world in any place of the world. Being a democracy or a plutocracy or a messianic state or a maritime power is enough to enunciate or apply any diplomatic barbarity; read Hobson again and his insightful analysis of the British Empire. Mackinder followed the path of Mahan, the first theoretician of modern maritime powers, but went further opening the Russophobe agenda of the century. This is a kind of geopolitical paranoia that easily can be turned into a science: you just have to hire and finance scholars. And the surrounded Russian democracy becomes the menacing power that threats the peace of the... new world! When shall we write a Monroe doctrine for central Asia? Or even for Russia? For as stated Mr Brzezinski,

What is Russia? Where is Russia? What does it mean to be a Russian?

More inspired, Mr Brzezinski recalls that the loss of Ukraine was not only geopolitically pivotal but also geopolitically catalytic. This is what Hitler thought too or the German diplomats who signed the treaty of Brest-Litovsk in March 1918.

They understood that the western factor of the Heartland is of course the most important. Mackinder was wrong but not blind; he added finally that "if Germany were to ally herself with Russia, the empire of the world would be then in sight." This is why England preferred to suddenly ally herself with Russia in 1907, even if this decision precipitates the imprudent war of the Kaiser against Russia. It is clear that a friendly diplomacy between Germany and Russia inducing a new European union would solve our problems. It is clear too that a Russian-Chinese friendship is Washington's nightmare. And clear too that the Mackinder factor must be recalled at any moment to understand the most lunatic steps of western diplomacy against Russia. Let us remember its lemma worthy of the Lord of The Rings:

 
Who rules East Europe commands the Heartland;

Who rules the Heartland commands the World-Island;

Who rules the World-Island commands the world.

Nicolas Bonnal

samedi, 09 mars 2013

Bulgakow lesen!

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Bulgakow lesen!

von Benjamin Jahn Zschocke

Ex: http://www.blauenarzisse.de/

Vor neunzig Jahren – 1923 also – begann der russische Schriftsteller Michail Bulgakow (18911940) mit der Niederschrift seines ersten Romans „Die weiße Garde“, der ihn berühmt machte.

Kiew im Winter 1918. Im Hause der Geschwister Alexej, Jelena und Nikolka Turbin versammeln sich übriggebliebene Anhänger der alten russischen Monarchie, die letzten Aufrechten, die weiße Garde. Wie in der gesamten Stadt logieren Militärs in der geräumigen Bürgerwohnung am Alexejewski-​Hang Nr. 13, aber auch Intellektuelle und Künstler. Kiew, im Roman durchweg erhaben die STADT genannt, spiegelt im großen wieder, was im Haus der Turbins im kleinen vonstatten geht: Moskau, das pulsierende Herz Rußlands liegt nach der Oktoberrevolution darnieder. Was Beine hat und Geld zum Reisen, flüchtet vor dem Chaos des roten Terrors und findet sich in der ukrainischen Hauptstadt ein, die zwischen Ende 1918 und Anfang 1919 selbst zum Schauplatz mehrerer Umstürze wird. Hinter den Fenstern der STADT bewegt sich eine unüberschaubar illustre Masse, drückt ihre weitgefächerten, grellbunten Blüten von innen gegen die Scheiben, verloren – trotzig – zornig – nicht selten todessehnsüchtig.

Der Einbruch der Geschichte

Das Geschehen in Kiew wiederrum steht stellvertretend für das sprichwörtliche Höllenchaos im russischen Riesenreich mit Beginn der Revolution. Alte Ordnungen brechen auseinander, zerbersten, werden zerschlagen. Bulgakow nennt diesen Zustand den „Einbruch der Geschichte“: Im hinterlassenen Trümmerfeld streiten darauf verschiedene revolutionäre Ideen um ihre weltgeschichtliche Geltung – monatelang, jahrelang, während das Volk in Hunger und Elend dahinvegetiert oder als Kanonenfutter verheizt wird. In Kiew ringen die Kräfte der alten Ordnung mit ukrainischen Nationalisten und den roten Horden der Oktoberrevolution. Im Roman heißt es: „Wer auf wen schoß, wußte niemand.“Die Weiße Garde

Nacht um Nacht fällt bedrohlich blutiger Schnee auf die STADT, auch die Brüder Turbin sind Teil des Geschehens. Alexej – der ältere – ist als Arzt in die Kämpfe eingebunden, Nikolka als junger Unteroffizier. Beide sind Anhänger der alten Ordnung: „Ich bin leider nicht Sozialist, sondern … Monarchist“, faßt Alexej seinen politischen Standpunkt zusammen. Darin spiegelt sich die Auffassung Bulgakows wider, der die Geschehnisse in der Heimat seinerzeit wie folgt kommentierte: „Vor uns liegt die schwere Aufgabe, unser eigenes Land zu erobern, ihnen [also den Roten, Anm. BJZ] wegzunehmen.“

Die Komposition des Romans mit seinen belebten Massenszenen einerseits und den Szenen großer statischer Innerlichkeit andererseits erinnert nicht zufällig an die von Tolstois Roman Krieg und Frieden. Michail Bulgakow, der sich selbst als „konservativ bis auf die Knochen“ verstand (nachzulesen in: Tatjana Lappa: Zeugnisse vom äußeren Leben. Bulgakows erste Frau im Gespräch mit Leonid Parschin. Berlin 1991) nannte als seine ästhetischen Vorbilder das Dreigestirn Tolstoi – Puschkin – Dostojewski. Bis zu seinem frühen Tode 1940 beschäftigte er sich intensiv mit ihnen, schrieb Bühnenfassungen und Analogien – auch sein erzählerisches Werk ist voll von Anspielungen und Parallelen.

Gefangen im sowjetischen Höllenschlund

Nun ist jedoch bekannt, wie die Sache mit der Oktoberrevolution ausging und welche revolutionäre Kraft in Rußland für die nächsten Jahrzehnte die Oberhand gewann. Die Bühnenfassung der weißen Garde, das Stück „Die Tage der Turbins“ wurde noch 1926 am Moskauer Künstler-​Theater uraufgeführt. Doch die Verhältnisse für einen Konservativen, der sich auf das zu Sowjetzeiten wenig gelittene Dreigestirn alter russischer Größe berief, wurden zunehmend ungemütlicher.

Obwohl „Die Tage der Turbins“ ein großer Erfolg wurde, driftete der aufrechte Bulgakow, der nach dem Ende des Zarenreiches keineswegs von seinen Überzeugungen abrückte, Tag für Tag mehr ins gesellschaftliche Abseits. Elsbeth Wolffheim schreibt: „Der Versuchung, die Verantwortlichen durch Konzessionen gnädig zu stimmen, hat er jedesmal hartnäckig widerstanden. Darin vor allem besteht seine Größe.“ (Elsbeth Wolffheim: Michail Bulgakow. Reinbek 1996). Doch diese Größe nützte herzlich wenig, wenn späterhin jedwede Möglichkeit der Publikation seiner Werke, sei es in gedruckter Form, sei es die Aufführung seiner zahlreichen Bühnenstücke, schlichtweg gen Null tendierte. Bulgakow beschreibt die Starre dieser Zeit mit einem an Kubin erinnernden Bild: „Nichts rührt sich vom Fleck. Die Sowjetische Bürokratie, dieser Höllenschlund, hat alles aufgefressen. Jeder Schritt, jede Bewegung eines Sowjetbürgers ist eine Folter, die Stunden, Tage, mitunter Monate verschlingt.“

Ein Repräsentant der russischen Intelligenz des Ancien Régime

Es verwundert nicht, daß Bulgakows Werk zu großen Teilen erst nach dem Ende der Sowjetunion erscheinen konnte und somit in Deutschland erst Anfang der Neunziger Geltung erlangte. Bulgakow, der das letzte Drittel seines Lebens nach jahrelangen medialen Hetzkampagnen in zunehmender nervlicher Zerrüttung verbrachte, ahnte, daß zu seinen Lebzeiten keine Satisfaktion in Form von schriftstellerischem Ruhm zu erwarten war. Um so erstaunlicher ist es, daß er dennoch seine letzten Lebenskräfte versammelte und buchstäblich bis zum letzten Atemzug an seinem letzten überragenden Roman Der Meister und Margarita arbeitete, einem schillernden Kunstwerk von ebenso monumentaler Größe wie Die weiße Garde.

Boris Gasparov,Professor an der Columbia University,beschreibt Bulgakows literarische Bedeutung so: „In seinem Leben wie in der Literatur verkörpert Bulgakow offenkundig den Repräsentanten der russischen Intelligenz des Ancien Régime, der die Welt, in der er lebte, akzeptierte, ohne sich der geringsten Einflußnahme zu beugen. Diese Position ist ebensowohl charakteristisch für zahlreiche Helden Bulgakows.“ In den letzten zwanzig Jahren ist die Bulgakow-​Forschung weit voran geschritten, sodaß der Luchterhand Literaturverlag nun das Gesamtwerk Bulgakows in einem sehr ansprechenden künstlerischen Gesamtkonzept neu herausgegeben hat. Über Umwege tauchte aus den Tiefen der russischen Archive ein alternativer Schluß des Romans Die weiße Garde auf, der nun – zwanzig Jahre nach der Erstveröffentlichung auf Deutsch – eine Gesamtschau über dieses außergewöhnliche und durch seinen künstlerischen Anspruch bis heute höchst wertvolle Werk erlaubt.

Michail Bulgakow: Die weiße Garde. Mit literaturgeschichtlichen Anmerkungen von Ralf Schröder. 432 Seiten, Sammlung Luchterhand 2011. 10 Euro.

Das gesamte in der Sammlung Luchterhand erschienene Werk findet sich hier.

dimanche, 03 mars 2013

Depardieu veut faire un film sur la Tchétchénie

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Depardieu veut faire un film sur la Tchétchénie


L'acteur, qui vient d'acquérir la nationalité russe, prend très à cœur son rôle d'«ambassadeur» d'une «nouvelle Russie». 
 
Gérard Depardieu ne parle pas encore russe mais semble pourtant prêt à tout faire pour devenir un citoyen modèle. Pour cela, l'acteur n'a pas peur de s'attaquer à un gros morceau de la politique ouralienne, la Tchétchénie. Il vient ainsi d'annoncer sa volonté de tourner un film sur cette région du Caucase qui fut secouée dans les années 1990 et 2000 par deux guerres entre indépendantistes et forces russes et aujourd'hui officiellement pacifiée. Mais la rébellion s'est islamisée et a gagné tout le Caucase russe où sont régulièrement commis des attentats contre les forces de l'ordre. 
 
L'idée a éclos au cours du gala organisé dimanche par le président tchétchène, Ramzan Kadyrov, pour célébrer la visite de Depardieu dans sa capitale. «Je veux tourner un film ici, montrer qu'on peut faire un grand film à Grozny», a affirmé Depardieu, selon le communiqué diffusé par la présidence tchétchène. Apparemment fasciné par le spectacle qui s'est joué sous ses yeux, la star a fait part de ses impressions: «Je suis sûr que ce sont des gens heureux qui vivent ici. Pour chanter et danser comme le font les Tchétchènes, il faut être vraiment heureux». Lui semblait l'être tout du moins comme en atteste cette vidéo extraite de la soirée.
 
Pas sûr que tout le monde partage son ressenti. Notamment les organisations de défense des droits de l'Homme qui accusent Kadyrov de couvrir de multiples exactions, enlèvements et assassinats attribués aux forces de l'ordre. 
 
Lundi, Depardieu a également été consacré citoyen d'honneur de la Tchétchénie et s'est vu offrir un appartement de cinq pièces, a indiqué M. Kadyrov sur sa page sur Instagram. 
 
Le Bolchoï plutôt que les César
 
À 64 ans, Gérard Depardieu ne fait donc aucune concession lorsqu'il revêt son nouveau rôle, celui d'ambassadeur de la culture russe. Vendredi, à défaut de participer à la soirée des César, l'acteur s'est rendu au Bolchoï, le théâtre de Moscou. Il y a notamment discuté d'un projet de série télévisée sur les héros russes avec le ministre de la culture Valdimir Medinski . «Beaucoup de choses ici sont liées aux noms de compositeurs, chanteurs, danseurs - Tchaïkovsky, Prokofiev, Nijinski», a commenté l'interprète d'Obélix, selon l'agence Itar-Tass. 
 
Le même soir, il s'est d'ailleurs auto-proclamé «ambassadeur» d'une «Russie nouvelle». Pour appuyer sa démarche, tous les détails sont soignés. Il vient ainsi d'être officiellement domicilié à Saranks, la capitale de la Mordovie. Le lieu exact de sa nouvelle adresse? Rue de la Démocratie.

Source

 

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mercredi, 27 février 2013

La Russie aux temps postmodernes

La Russie aux temps postmodernes

par Georges FELTIN-TRACOL

 

RUSSIAN-1-1.jpgPenseur néo-eurasiste influencé par les œuvres de René Guénon et de Julius Evola, polyglotte émérite à l’insatiable curiosité, Alexandre Douguine incarne pleinement ce que le communiste italien Antonio Gramsci qualifiait d’« intellectuel organique ». L’auteur d’une abondante bibliographie qui va de la géopolitique à l’étude sociologique des musiques contemporaines vient de publier la traduction française de sa Quatrième théorie. Il faut en saluer la parution tant ses écrits demeurent rares et méconnus dans le monde francophone. La sortie de cet essai est un grand événement éditorial !

 

Lecteur attentif d’Arthur Moeller van den Bruck, de Claude Lévi-Strauss, de Georges Sorel, Alexandre Douguine s’est aussi inspiré des travaux de Martin Heidegger, Francis Fukuyama, Carl Schmitt, Gilles Deleuze ou Guy Debord.

 

Pragmatique partant d’un constat accablant, le fondateur du Mouvement international eurasien se demande : « Comment faire de la politique quand il n’y a pas de politique ? Il n’existe qu’une seule solution : refuser les théories politiques classiques, tant vaincues que triomphantes, et faire preuve d’imagination, saisir les réalités du nouveau monde global, déchiffrer correctement les défis du monde postmoderne et créer quelque chose de nouveau, au-delà des affrontements politiques des XIXe et XXe siècles (p. 12). » Prenant par conséquent acte de la victoire de la pensée libérale qu’il appelle “ Première théorie ” et des échecs du communisme, « Deuxième théorie », et du « fascisme » (au sens très large du mot), « Troisième théorie », Alexandre Douguine esquisse une « Quatrième théorie politique » « non pas comme un travail ou une saga d’auteur, mais comme la direction d’un large spectre d’idées, d’études, d’analyses, de prévisions et de projets. Tout individu pensant dans cette optique peut y apporter quelque chose de soi (p. 13) ».

 

Cela fait très longtemps qu’Alexandre Douguine était en quête d’une nouvelle solution politique. Dès 1994, il en exposait les prémices théoriques dans un entretien passé inaperçu paru dans le n° 119 nouvelle série du magazine Le Crapouillot (mai – juin 1994), intitulé « Créer l’Europe des ethnies (pp. 9 – 13) ». Estimant que « le temps de la gauche anti-capitaliste est définitivement passé (art. cit., p. 9) », Douguine prévoyait l’entrée « dans l’ère de la droite anti-capitaliste – donc nationaliste, identitaire, différencialiste et organiciste (art. cit., p. 9) ». Il ajoutait plus loin que « nous sommes en présence de la naissance de la nouvelle idéologie anti-libérale, qui unira, en son sein, trois tendances politiques collectivistes, à savoir : le nationalisme, le socialisme et la démocratie, en opposition à la tendance libérale qui est essentiellement individualiste (art. cit., p. 12) ».

 

Contre le libéralisme postmoderne

 

Une nouvelle vision du monde s’impose, car le début du XXIe siècle marque l’achèvement de l’ère moderne ainsi que l’obsolescence de ses trois grandes théories mobilisatrices au profit d’une fluidité croissante et d’une mutation majeure de la doctrine libérale elle-même. Ce changement s’opère néanmoins dans un monde saturé d’idées libérales qui, du fait de leur réussite même, engendrent un « post-libéralisme » ou un « libéralisme 2.0 », promoteur d’une « société de marché globale (p. 21) ». C’est parce que « le libéralisme, mettant toujours l’accent sur la minimalisation du politique, a décidé, après sa victoire, de supprimer de façon générale la politique (p. 11) » que « le monde global doit être dirigé seulement par les lois économiques et la morale universelle des “ droits de l’homme ”. Toutes les décisions politiques sont remplacées par des techniques (p. 21) ». Ce « post-libéralisme » commence même à modifier la nature humaine. Douguine désigne donc clairement « le libéralisme et ses métamorphoses (p. 37) » postmodernistes (terme à préférer à celui de « post-moderne ») comme l’ennemi principal à abattre. Émanation des Lumières, « l’individualisme est devenu le sujet normatif à l’échelle de toute l’humanité. Apparaît alors le phénomène de la mondialisation, et le modèle de la société post-industrielle commence à se manifester, l’époque du postmoderne commence. Désormais, le sujet individuel n’apparaît plus comme le résultat d’un choix mais comme une certaine donnée générale obligatoire. La personne est libérée de  “ l’appartenance ”, l’idéologie “ des droits de l’homme ” devient communément acceptée (du moins – en théorie) et, dans les faits, obligatoire. L’humanité, composée d’individus, tend naturellement vers l’universalité, devient globale et unifiée. Ainsi naît le projet d’« État mondial » et de “ gouvernement mondial ” (le globalisme) (p. 20) ». Ses méfaits, réels, insidieux et profonds, dévastent tout autant les milieux naturels pollués que les psychismes. Il relève que « la logique du libéralisme mondial et de la mondialisation nous tire vers l’abîme de la dissolution postmoderniste dans la virtualité. Notre jeunesse a déjà un pied dans cet abîme : les codes du globalisme libéral s’introduisent de plus en plus efficacement au niveau de l’inconscient, dans les habitudes, la publicité, le glamour, les technologies, les modèles de réseau. La perte de l’identité, non seulement nationale ou culturelle mais aussi sexuelle et bientôt humaine, est désormais chose commune. Et les défenseurs des droits de l’homme, sans remarquer la tragédie de peuples entiers sacrifiés selon les plans cruels du “ nouvel ordre mondial ”, hurleront demain à la violation des droits des cyborgs ou des clones (p. 54) ». L’égalitarisme prôné par le « libéralisme 2.0 » est l’ultime réductionnisme de l’Occident globalitaire anomique.

 

Ce dispositif total, néo-totalitaire, de nivellement général bénéficie d’un redoutable modèle attractif : les États-Unis d’Amérique. Fille de la Modernité et matrice d’un postmodernisme « ultra-moderne », « l’Amérique prétend désormais à une diffusion universelle d’un code unitaire, qui pénètre dans la vie des peuples et des États par des milliers de voies différentes – comme le réseau global – à travers la technologie, l’économie de marché, le modèle politique de la démocratie libérale, les systèmes d’information, les clichés de la culture de masse, l’établissement du contrôle stratégique direct des Américains et de leurs satellites sur les processus géopolitiques (p. 47) ».

 

Décomposition des droites et des gauches

 

Contre cette « Hydre de Lerne » postmoderniste, un regard critique sur l’histoire des idées politiques est indispensable afin de concevoir une théorie novatrice. Alexandre Douguine prévient qu’elle « ne peut être une tâche individuelle pas plus que celle d’un petit cercle d’individus. L’effort doit être synodique, collectif. Les représentants d’autres cultures et d’autres peuples (d’Europe, ainsi que d’Asie), qui se rendent compte également de façon aiguë de la tension eschatologique du moment présent (p. 32) ». On y décèle ici la double influence de l’« impersonnalité active » chère à Evola et du sobornost de l’Orthodoxie. Il espère que la Quatrième théorie politique sera « une alternative au post-libéralisme, non pas comme une position par rapport à une autre, mais comme idée opposée à la matière; comme un possible entrant en conflit avec le réel; comme un réel n’existant pas mais attaquant déjà le réel (p. 22) ».

 

À cette fin, il devient utile de dresser la généalogie et la taxinomie des idées politiques modernes. L’anti-conformisme de la démarche de Douguine est déjà ancienne puisque cela fait longtemps qu’il propose de comprendre les auteurs de l’ultra-gauche d’un œil révolutionnaire-conservateur et de commenter les penseurs de l’« extrême droite » à l’aune de Marx, de Toni Negri et d’autres théoriciens gauchistes. Tout en reprenant la distinction classique entre la « droite » et la « gauche », Douguine dynamite en réalité cette dichotomie familière en discernant trois idéologies de « gauche » : les « vieilles gauches » avec les marxistes, les sociaux-démocrates et les zélateurs travaillistes d’une pseudo-« troisième voie » du Britannique Giddens, gourou de Tony Blair; les « nouvelles gauches » qui rassemblent sous ce label les néo-gauchistes, les altermondialistes et les postmodernistes genre Negri; et les « nationalistes de gauche », à savoir les tendances nationales-bolcheviques, nationales-communistes et « nationales-gauchistes ». Quant à la « droite » que Douguine préfère nommer « conservatisme » parce que c’« est un “ non ” adressé à ce qui est autour. Et au nom de quoi ? Au nom de ce qui était avant (p. 86) », il distingue :

 

— le conservatisme fondamental où l’on retrouve les écoles de la Tradition et les monothéismes dits « intégristes », y compris un certain islamisme;

 

— le libéral-conservatisme qui « dit “ oui ” à la tendance principale qui se réalise dans la modernité mais s’efforce de freiner à chaque nouvelle étape de la réalisation de ces tendances (p. 92) »;

 

— les forces conservatrices-révolutionnaires qui « ne veulent pas seulement geler le temps à la différence des libéraux-conservateurs ou encore revenir dans le passé (comme les traditionalistes) mais arracher à la structure de ce monde les racines du mal et annihiler le temps en tant que propriété destructrice de la réalité, réalisant le dessein secret, parallèle et insoupçonné de la Divinité elle-même (p. 97) ».

 

Douguine analyse finement l’approche contre-révolutionnaire (Maistre, Bonald, etc.) pour qui « le postmoderne avec sa dérision suive son cours, qu’il dissolve les paradigmes déterminés, l’ego, le super-ego, le logos, que le rhizome et les masses schizophréniques ainsi que la conscience morcelée entrent en jeu et que le néant entraîne derrière lui tant le contenu du monde, alors s’ouvriront des portes secrètes et les archétypes ontologiques anciens, éternels, apparaîtront à la surface et de façon terrible mettront fin au jeu (pp. 99 – 100) ».

 

Après avoir déterminé idéalement ces tendances politiques, Alexandre Douguine les recherche sur la scène politique russe avec d’inévitables mélanges contextuels. Le Parti communiste de la Fédération de Russie de Guennadi Ziouganov est sans conteste national-communiste alors que le mouvement Rodina (« Patrie ») fut inconsciemment national-gauchiste. Si l’opposition à Vladimir Poutine, malgré Limonov, verse plus ou moins dans le libéralisme et l’occidentalisme, Russie unie défend une conception sociale-conservatrice. Enfin, son eurasisme radical puise à la fois dans la Tradition et dans la Révolution conservatrice. Mais toutes les formations politiques russes communient dans un ardent patriotisme, ce que ne comprennent pas les observateurs occidentaux…

 

Il ne fait guère de doute que l’eurasisme constitue, aux yeux d’Alexandre Douguine, le cœur de la Quatrième théorie politique. Discutant des thèses culturalistes du « choc des civilisations » de Samuel Huntington, il dénie à la Russie tout caractère européen. Par sa situation géographique, son histoire et sa spiritualité, « la Russie constitue une civilisation à part entière (p. 167) ». Déjà dans son histoire, « la Russie – Eurasie (civilisation particulière) possédait tant ses propres valeurs distinctes que ses propres intérêts. Ces valeurs se rapportaient à la société traditionnelle avec une importance particulière de la foi orthodoxe et un messianisme russe spécifique (p. 146) ». Et quand il aborde la question de la Russie et de son peuple-noyau, les Russes issus des Slaves orientaux, Alexandre Douguine déclare son amour à son peuple et à sa terre. « Peuple du vent et du feu, de l’odeur du foin et des nuits bleu sombre transpercées par les gouffres des étoiles, un peuple portant Dieu dans ses entrailles, tendre comme le pain et le lait, souple comme un magique et musculeux poisson de rivière lavé par les vagues (p. 302) », les Russes incarnent un peuple tellurique.

 

Un conservatisme rénové

 

Via l’eurasisme s’élabore une nouvelle approche du conservatisme, un conservatisme repensé, révolutionnaire et adapté à la phase post-moderne des temps. Alexandre Douguine affirme que « le conservateur aime ce qui est grand et dans l’homme, il aime ce qui est grand et élevé (p. 111) ». Il est logique que « le conservatisme, défendant l’éternité, défend également l’éternité de l’homme, de l’homme en tant que structure douée de signes intangibles et d’une vie inaliénable. L’Homme est un concept conservateur (p. 110) ». La modernité libérale et le postmodernisme post-libéral nient au contraire l’homme singulier pour mieux valoriser un homme abstrait doté de droits fallacieux ou extravagants (voir la dernière lubie lyssenkiste en date avec la pseudo-théorie du genre).

 

« Pluralisme gnoséologique, [… l’eurasisme est] une forme spécifique de conservatisme, qui se différencie des autres versions de conservatisme proches (à la différence du libéral-conservatisme), par le fait qu’elle trouve une alternative au moderne non pas dans le passé, ou dans un renversement conservateur révolutionnaire exceptionnel, mais dans les sociétés cœxistant avec la civilisation occidentale mais géographiqement et culturellement distinctes d’elle (p. 101). » Fort de ce constat, Douguine se permet de « déconstruire » la démocratie dans sa pratique libérale hypocrite. Il remarque d’abord que « le principe de prise de décisions collectives constitue le fondement de la démocratie (p. 58) » et que « la démocratie constitue la forme d’organisation politique la plus ancienne, la plus archaïque, la plus primitive et, si l’on veut, la plus barbare (p. 57) ». Ne craignant pas de se mettre à dos les belles âmes occidentalocentrées, il assène que « la démocratie ne reconnaît aucunement l’égalité des individus. Elle comporte une limite très stricte qui sépare ceux qui ont le droit de participer à l’extase politique de la décision de ceux qui ne le peuvent pas (p. 58) ». L’octroi du droit de vote aux étrangers va à l’encontre de cette stricte différenciation et favorise plutôt « la tyrannie [qui] remplace la démocratie en tant que forme d’organisation politique plus contemporaine où pour la première fois se manifeste très clairement un individu distinct, dans notre cas le tyran (pp. 59 – 60) ».

 

L’émergence d’une nouvelle figure tyrannique résulte de l’occidentalisation du monde. « Puisque modernisation et occidentalisation constituent des synonymes (Occident = moderne), il est impossible de mener une modernisation séparée de l’Occident et de ne pas copier ses valeurs (pp. 127 – 128). » Pis, « la fosse noire et vide de sens du postmoderne réalisé brille au centre de l’Occident global, les États-Unis et les pays de l’Alliance transatlantique (p. 138) ». Or, « pour combler le vide, la Russie a besoin d’une nouvelle idée politique. Le libéralisme ne convient pas, tandis que le communisme et le fascisme sont inacceptables (p. 13) ». Dès lors, « seule une croisade mondiale contre les États-Unis, l’Occident, la mondialisation et leur expression politico-idéologique, le libéralisme, peut constituer une réponse adéquate (p. 55) », d’où l’importance d’une Quatrième théorie politique particulièrement adaptée à la Russie.

 

« La lutte contre la métamorphose postmoderniste du libéralisme en postmoderne et un globalisme doit être qualitativement autre, se fonder sur des principes nouveaux et proposer de nouvelles stratégies (p. 22). » C’est le but tactique de l’eurasisme et de la Quatrième théorie politique. Contre le « nomadisme de l’asphalte (p. 258) » célébré par les médiats occidentaux globalitaires ultra-individualistes et ochlocratiques, Alexandre Douguine, en chrétien orthodoxe vieux-croyant conséquent, désigne l’atlantisme, « mal absolu (p. 258) », comme l’hérésie contemporaine contre laquelle le combat doit être implacable. « Pour les eurasistes, le moderne est un phénomène spécifique à l’Occident tandis que les autres cultures doivent démasquer les prétentions à l’université de la civilisation occidentale et construire leur société sur leurs valeurs internes (p. 101). »

 

De l’empire au grand espace

 

Guidé par les travaux de Johann Gottfried von Herder, Friedrich Ratzel, Jean Parvulesco et Raymond Abellio, Alexandre Douguine veut que « l’eurasisme se positionne fermement non pas en faveur de l’universalisme, mais en faveur des “ grands espaces ”, non pas en faveur de l’impérialisme, mais pour les “ empires ”, non pas en faveur des intérêts d’un seul pays, mais en faveur des “ droits des peuples ” (p. 207) ». Dans un monde enfin multipolaire, chaque pôle d’influence mondiale s’édifiera autour d’un grand espace géo-culturel particulier.

 

Homme de Tradition qui se réfère à l’ethnosociologie, à la géopolitique et à la théologie, Alexandre Douguine se défie des concepts d’État et de nation. Si le premier, malgré sa froideur intrinsèque, reste pour lui nécessaire, le second ne correspond pas à l’esprit des steppes eurasiennes. Mais sa critique ne coïncide pas avec celle des libéraux. En effet, pour un libéral, « la “ nation ” désignait l’ensemble des citoyens de l’État, dans lequel s’incarne le contact des individus qui le peuplent, unis par un territoire de résidence commun, ainsi que par un même niveau de développement de l’activité économique (p. 41) ». Quant à l’État-nation, il « représentait une sorte de “ corporation ” ou d’entreprise, créée selon l’accord mutuel de ses participants et qui peut être théoriquement dissoute pour les mêmes raisons (p. 42) ». Or, répondant aux discours tenus par des « nationaux-souverainistes » russes, Douguine affirme que le destin de la Russie n’est pas de devenir une nation, mais de rester un empire. « Entre l’Empire et le “ grand homme ” (homo maximus), il existe une homologie directe. L’Empire est la société maximale, l’échelle maximale possible de l’Empire. L’Empire incarne la fusion entre le ciel et la terre, la combinaison des différences en une unité, différences qui s’intègrent dans une matrice stratégique commune. L’Empire est la plus haute forme de l’humanité, sa plus haute manifestation. Il n’est rien de plus humain que l’Empire (p. 111). » « L’empire constitue une organisation politique territoriale qui combine à la fois une très forte centralisation stratégique (une verticale du pouvoir unique, un modèle centralisé de commandement des forces armées, la présence d’un code juridique civil commun à tous, un système unique de collecte des impôts, un système unique de communication, etc.) avec une large autonomie des formations sociopolitiques régionales, entrant dans la composition de l’empire (la présence d’éléments de droit ethno-confessionnel au niveau local, une composition plurinationale, un système largement développé d’auto-administration locale, la possibilité de cœxistence de différents modèles de pouvoir locaux, de la démocratie tribale aux principautés centralisées, voire aux royaumes) (pp. 210 – 211). »

 

L’idée d’empire est plus que jamais d’actualité dans les faits, car, si l’Union européenne demeure un « empire hésitant (p. 218) », Alexandre Douguine souligne avec raison que les élites étatsuniennes raisonnent, elles, dans ces termes avec le Benevolent empire. Idem chez les islamistes qui rêvent, eux, d’un califat universel et dont « le projet islamique en tant que réponse à la mondialisation américaine coïncide pleinement avec la définition de l’empire. […] Il s’agit d’un projet d’empire mondial alternatif (pp. 217 – 218) ».

 

L’empire correspond de nos jours à la notion géopolitique de civilisation. « La mise en évidence de la civilisation en qualité de sujet de la politique mondiale au XXIe siècle permettra de mener une “ globalisation régionale ”, une unification des pays et des peuples qui se rapportent à une seule et même civilisation (p. 187). » En clair, faire des civilisations des « grands espaces ». Théorisé par Carl Schmitt, l’un des plus grands penseurs du XXe siècle, « le “ grand espace ” ne constitue qu’une autre dénomination de ce que nous comprenons sous le terme de civilisation dans son sens géopolitique, spatial et culturel. Un “ grand espace ” se distingue des États-nations existant aujourd’hui précisément en ceci qu’il se construit sur le fondement d’un système de valeurs et d’une parenté historique, ainsi que par le fait qu’il unit plusieurs, voire un grand nombre d’États différents liés par une “ communauté de destin ”. Dans différents grands espaces, le facteur d’intégration peut varier : dans un cas, la religion peut jouer ce rôle, dans un autre, l’origine ethnique, la forme culturelle, le type sociopolitique ou la situation géographique (p. 188) ».

 

Arme géopolitique anti-mondialiste par excellence, « le “ grand espace ” découle d’une stratégie anticoloniale et présuppose (d’un point de vue purement théorique) une alliance volontaire de tous les pays du continent s’efforçant d’affirmer collectivement leur indépendance (p. 194) ». Ainsi peut-on soutenir, concernant la politogenèse européenne, que « les continentalistes affirment que les États-Unis et l’Europe ont non seulement des intérêts divergents, mais également des valeurs divergentes (p. 140) » parce qu’avec les grands espaces civilisationnels, « il n’y aura aucun étalon universel, ni matériel, ni spirituel. Chaque civilisation recevra enfin le droit de proclamer librement ce qui constitue pour elle la mesure des choses. Ici, ce sera l’homme, là, la religion, ailleurs, l’éthique, ailleurs enfin, la matière (p. 191) ». Si l’Union européenne paraît dans l’impossibilité de former un grand espace impérial conscient de son destin, Douguine appelle cependant les Européens à ne pas céder au fatalisme et au pessimisme. Certes, « aujourd’hui l’axe Paris – Berlin – Moscou apparaît plus que jamais fantomatique mais […] de ces mêmes fantômes naissent parfois de grands phénomènes (pp. 229 – 230) ». Il souhaite en revanche que la C.E.I. (Communauté des États indépendants) et les autres organisations de coopération comme l’Organisation du traité de sécurité collective (O.T.S.C.), la Communauté économique eurasiatique (C.E.E.), l’Organisation de coopération centre-asiatique (O.C.C.E.) et l’Union de la Russie et du Bélarus jettent les bases solides de « l’empire eurasiste du futur (p. 223) » capable d’affronter l’Occident financiariste et mondialiste.

 

Dans cette lutte à venir (mais qui a dès à présent commencé avec les actions médiatiques des bandes pétassières des Pussy Riots et des FemHaine ou les attaques anti-russes des cloportes du Congrès étatsunien), la Russie est à l’avant-poste de la bataille. Toutefois, Douguine se désole que « la position du pouvoir russe contemporain envers l’Occident (dans son incarnation actuelle) demeure indéterminée. Le pouvoir a rejeté un occidentalisme direct sans pour autant occuper une position alternative (slavophile, eurasiste). Le pouvoir s’est figé, de même que quelquefois un ordinateur cesse de fonctionner. Ni dans une direction, ni dans l’autre (p. 165) ». Il déplore que les blindés ne se soient pas entrés dans Tbilissi à l’été 2008. Ces atermoiements sont préjudiciables à la Russie qui, en tant que Troisième Rome potentiel, pourrait déjà pratiquer une diplomatie multipolaire, « même si actuellement seuls l’Iran, le Venezuela, la Syrie, la Bolivie, le Nicaragua, la Corée du Nord, la Biélorussie et, avec prudence, la Chine, la défendent (p. 163) ».

 

Dépassement des idéologies modernes et formulation nouvelle d’un conservatisme traditionnel et impérial, « la Quatrième théorie apparaît donc comme un projet de “ croisade ” contre le postmoderne, la société post-industrielle, le projet libéral réalisé dans la pratique, le globalisme et ses fondements logistiques et technologiques (p. 23) ». C’est une déclaration de guerre qu’il convient d’apprécier ! L’assomption de l’Europe passe bien par la Quatrième théorie politique.

 

Georges Feltin-Tracol

 

• Alexandre Douguine, La Quatrième théorie politique. La Russie et les idées politiques du XXIe siècle, avant-propos d’Alain Soral, Ars Magna Éditions, Nantes, 2012, 336 p., (B.P. 60 426, 44004 Nantes C.E.D.E.X. 1). Pour recevoir le livre, écrire à l’éditeur, en accompagnant cette demande d’un chèque de 32 € franco.

 


 

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lundi, 25 février 2013

The Historic Implications and Continuing Ramifications of the Trotsky-Stalin Conflict

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Trotsky, Stalin, & the Cold War:
The Historic Implications & Continuing Ramifications of the Trotsky-Stalin Conflict

By Kerry Bolton

Ex; http://www.counter-currents.com/  

Editor’s Note:

This is the second of two chapters on the Moscow Trials that we are reprinting from Kerry Bolton’s new book Stalin: The Enduring Legacy [2] (London: Black House Publishing, 2012). The chapters are reprinted as formatted in the book. Counter-Currents will also run a review of the book, which I highly recommend. 

The Moscow Trials were symptomatic of a great divide that had occurred in Bolshevism. The alliance with Stalin during World War II had formed an assumption among US internationalists that after the Axis defeat a ‘new world order’ would emerge via the United Nations Organisation. This assumption was ill-founded, and the result was the Cold War. Trotskyists emerged as avid Cold Warriors dialectically concluding that the USSR represented the primary obstacle to world socialism. This essay examines the dialectical process by which major factions of Trotskyism became, in Stalinist parlance, a ‘tool of foreign powers and of world capitalism.’

One of the major accusations against Trotsky and alleged Trotskyists during the Moscow Trials of 1936-1938 was that they were agents of foreign capital and foreign powers, including intelligence agencies, and were engaged in sabotage against the Soviet State. In particular, with the advent of Nazi Germany in 1933, Stalin sought to show that in the event of war, which he regarded as inevitable, the Trotskyist network in the USSR would serve as a fifth column for Germany.

The background of these trials has been examined in Chapter III.

Stalin Correct in Fundamental Accusations Against Trotskyites

Staline_et_Trotsky.jpgWhat is significant is that Khrushchev did concede that Stalin was correct in his fundamental allegation that the Trotskyists, Bukharinites et al represented a faction that sought the ‘restoration of capitalism and capitulation to the world bourgeoisie’. However Khrushchev and even Stalin could not go far enough in their denunciation of Trotskyists et al as seeking to ‘restore capitalism’ and as being agents of foreign powers. To expose the full facts in regard to such accusations would also mean to expose some unpalatable, hidden factors of the Bolshevik Revolution itself, and of Lenin; which would undermine the whole edifice upon which Soviet authority rested – the October 1917 Revolution. Lenin, and Trotsky in particular, had intricate associations with many un-proletarian individuals and interests.

The fact of behind the scenes machinations between the Bolsheviks and international finance was commented upon publicly by two very well-positioned but quite different sources: Henry Wickham Steed, conservative editor of The London Times, and Samuel Gompers, head of the American Federation of Labour.

In a first-hand account of the Peace Conference of 1919 Wickham Steed stated that proceedings were interrupted by the return from Moscow of William C Bullitt and Lincoln Steffens, ‘who had been sent to Russia towards the middle of February by Colonel House[1] and Mr. Lansing, for the purpose of studying conditions, political and economic, therein for the benefit of the American Commissioners plenipotentiary to negotiate peace.’[2] Steed stated specifically and at some length that international finance was behind the move for recognition of the Bolshevik regime and other moves in favour of the Bolsheviks, stating that: ‘Potent international financial interests were at work in favour of the immediate recognition of the Bolshevists.’[3] In return for diplomatic recognition Tchitcherin, the Bolshevist Commissary for Foreign Affairs, was offering ‘extensive commercial and economic concessions.’[4]

For his part, Samuel Gompers, the American labour leader, was vehemently opposed to the Bolsheviks and any recognition or commercial transactions, stating to the press in regard to negotiations at the international economic conference at Genoa, that a group of ‘predatory international financiers’ were working for the recognition of the Bolshevik regime for the opening up of resources for exploitation. Gompers described this as an ‘Anglo-American-German banking group’. He also commented that prominent Americans who had a history of anti-labour attitudes were advocating recognition of the Bolshevik regime.[5]

Trotsky’s Banking Connections

What is of significance here however is that Trotsky in particular was the focus of attention by many individuals acting on behalf not only of foreign powers but of international financial institutions. Hence while Stalin and even Khrushchev could aver to the association of Trotsky with foreign powers and even – albeit vaguely – with seeking the ‘restoration of capitalism and capitulation to the world bourgeoisie’, to trace the links more specifically to international finance would inevitably lead to the association also of the Bolshevik regime per se to those same sources, thus undermining the founding myth of the USSR as being the ‘dictatorship of the proletariat’.

These associations between Trotsky and international finance, as well as foreign intelligence services, have been meticulously documented by Dr Richard Spence.[6] Spence states that ‘Trotsky was the recipient of mysterious financial assistance and was a person of keen interest to German, Russian and British agents’. Such contentions are very similar to the charges against Trotsky et al at the Moscow Trials, and there are details and personalities involved, said to have been extracted under torture and threats, that are in fact confirmed by Spence, who traces Trotsky’s patronage as far back as 1916 when he was an exile from Czarist Russia and was being expelled from a succession of countries in Europe before finding his way to the USA, prior to his return to Russia in 1917 to play his part in the Revolution. Expelled from France to Spain, Trotsky was locked up as a ‘terrorist agitator’ for three and a half days in comfortable conditions.[7] Ernst Bark, perhaps with the use of German funds, arranged Trotsky’s release and his transfer to Cadiz to await passage with his family to New York and paid for first class passage on the SS Montserrat. Bark was cousin of the Czar’s minister of finance Petr Bark who, despite his service to the Czar, had the pro-German, pro-Bolshevik banker Olof Aschberg, of the Nya Banken, Sweden, as his financial agent for his New York dealings. A report reaching US Military Intelligence in 1918 stated that Trotsky had been ‘bought by the Germans’, and that he was organising the Bolshevik[8] movement with Parvus.

From being penniless in Spain to his arrival in New York, Trotsky had arrived with $500 which Spence states is today’s equivalent to about $10,000, although Trotsky liked to depict himself as continuing in proletarian poverty. Immigration authorities also noted that his place of residence would be the less than proletarian Hotel Astor in Times Square.

In New York the Trotskys lived in a Bronx apartment with all the mod-coms of the day. Employed by Novyi Mir, and was hosted by Dr Julius Hammer, a Bolshevik who combined revolution with an opulent lifestyle. Hammer was probably the mysterious ‘Dr M’ referred to by Trotsky in his memoirs, who provided the Trotskys with sightseeing jaunts in his chauffeured car.[9]

One of the main contacts for Trotsky was a maternal uncle, banker and businessman Abram Zhivotovskii. In 1915 Zhivotovskii was jailed in Russia for trading with Germany. The US State Department described Zhivotovskii as outwardly ‘very anti-Bolshevik’, but who had laundered money to the Bolsheviks and other socialist organizations.[10] He seems to have played a double role in moneymaking, working as a financial agent for both Germans and Allies. During the war he maintained an office in Japan under the management of a nephew Iosif Zhivotovskii, who had served as secretary to Sidney Reilly, the so-called ‘British Ace of Spies’ who nonetheless also seems to have been a duplicitous character in dealing with Germany. Spence mentions that Reilly, who had a business in the USA, had gone to Japan when Trotsky was in Spain, and arrived back in the USA around the time of Trotsky’s arrival, the possibility being that Reilly had acquired funds from Trotsky’s uncle to give to his nephew in New York. Another Reilly association with Zhivotovskii was via Alexander Weinstein, who had been Zhivotovskii’s agent in London, and had joined Reilly in 1916. He was supposedly a loyal Czarist but was identified by American Military Intelligence as a Bolshevik.[11] Of further interest is that Alexander’s brother Gregory was business manager of Novyi Mir, the newspaper that employed Trotsky while he was in New York. Reilly and Weinstein were also associated with Benny Sverdlov, a Russian arms broker who was the brother of Yakov Sverdlov, the future Soviet commissar.

These multiple connections between Trotsky and Reilly’s associates are significant here in that one of the accusations raised during the Moscow Trials was that the Trotskyists had had dealings with ‘British spy’ Sidney Reilly.

The dealings of Sir William Wiseman, British Military Intelligence chief in the USA, and his deputy Norman Thwaites, with Reilly and associates were concealed even from other British agencies.[12] Wiseman had kept Trotsky under surveillance in New York. Trotsky secured a visa from the British consulate to proceed to Russia via Nova Scotia and Scandinavia. The Passport Control Section of the British Consulate was under the direction of Thwaites. Trotsky was to remark on his arrival in Russia about the helpful attitude of consular officials, despite his detention as a possible German agent by Canadian authorities at Nova Scotia. Trotsky had been able to pay for tickets aboard the Kristianiafiord for himself and his family, and also for a small entourage. What is additionally interesting about Wiseman is that he was closely associated with banking interests, and around 1921 joined Kuhn, Loeb and Co.[13] In 1955 Wiseman launched his own international bank with investments from Kuhn, Loeb & Co.; Rothschild; Rockefeller; Warburg firms, et al[14]. He was thus very close to the international banking dynasties throughout much of his life.

To return to the Kristianiafiord however, on board with Trotsky and his entourage, first class, were Robert Jivotovsky (Zhivotovskii), likely to have been another Trotsky cousin; Israel Fundaminsky, whom Trotsky regarded as a British agent, and Andrei Kalpaschnikoff, who acted as translator when Trotsky was being questioned by British authorities at Nova Scotia. Kalpaschnikoff was closely associated with Vladimir Rogovine, who worked for Weinstein and Reilly. Kalpaschnikoff was also associated with John MacGregor Grant, a friend and business partner of both Reilly and Olof Aschberg. We can therefore see an intricate connection between British super-spy Reilly, and bankers such as Aschberg, who served as a conduit of funds to the Bolsheviks, and Zhivotovskii via Alexander Weinstein.

When Trotsky and several of his entourage were arrested on 29 March at Nova Scotia and questioned by authorities regarding associations with Germany this could well have been an act to dispel any suspicions that Trotsky might be serving British interests. The British had the option of returning him to New York but allowed him to proceed to Russia.[15]

The attitude of Wiseman towards the Bolsheviks once they had achieved nominal power was one of urging recognition, Wiseman cabling President Wilson’s principal adviser Col. Edward House on 1 May 1918 that the allies should intervene at the invitation of the Bolsheviks and help organise the Bolshevik army then fighting the White Armies during the Civil War.[16] This would accord with the aim of certain international bankers to secure recognition of the Bolshevik regime, as noted by both Gompers and Steed.

The financial interests in the USA that formed around the Council on Foreign Relations (CFR), founded by presidential adviser Col. Edward M House as a foreign policy think tank of businessmen, politicans and intellectuals, were clamouring for recognition of the Soviets. The CFR issued a report on Bolshevik Russia in 1923, prompted by Lenin’s ‘New Economic Policy’. The report repudiated anti-Bolshevik attitudes and fears that Bolshevism would be spread to other countries (although it had already had a brief but bloody reign in Hungary and revolts in German). CFR historian Peter Grosse writes that the report stated that,

the Bolsheviks were on their way to ‘sanity and sound business practices,’ the Council study group concluded, but the welcome to foreign concessionaires would likely be short-lived…. Thus, the Council experts recommended in March 1923 that American businessmen get into Russia while Lenin’s invitation held good…[17]

Armand Hammer, head of Occidental Petroleum, son of the aforementioned Dr Julius Hammer who had been the Trotsky family’s host in New York, was a globetrotting plutocrat who mixed with the political and business elites of the world for decades. Hammer was in intimate contact with every Soviet leader from Lenin to Gorbachev — except for Stalin.[18] This omission is indicative of the rift that had occurred between the USSR and Western financial and industrial interests with the assumption of Stalin and the defeat of Trotsky.

The CFR report on the USSR that advised American business to get in quick before the situation changed, was prescient. In 1921 Hammer was in the USSR sewing up business deals. Hammer met Trotsky, who asked him whether ‘financial circles in the USA regard Russia as a desirable field of investment?’ Trotsky continued:

Inasmuch as Russia had its Revolution, capital was really safer there than anywhere else because, ‘whatever should happen abroad, the Soviet would adhere to any agreements it might make. Suppose one of your Americans invests money in Russia. When the Revolution comes to America, his property will of course be nationalised, but his agreement with us will hold good and he will thus be in a much more favourable position than the rest of his fellow capitalists.’[19] In contrast to the obliging Trotsky who was willing to guarantee the wealth and investments of Big Business, Hammer said of Stalin:

I never met Stalin and I never had any dealing with him. However it was perfectly clear to me in 1930 that Stalin was not a man with whom you could do business. Stalin believed that the state was capable of running everything, without the support of foreign concessionaires and private enterprise. That was the main reason why I left Moscow: I could see that I would soon be unable to do business there…[20]

As for Trotsky’s attitude toward capitalist investment, were the charges brought against Trotsky et al during the Moscow Trials wholly cynical efforts to disparage and eliminate the perceived opposition to Stalin’s authority, or was there at least some factual basis to the charge that the Trotskyist-Left and Bukharin-Right blocs sought to ‘restore capitalism’ to the USSR? It is of interest in this respect to note that even according to one of Trotsky’s present-day exponents, David North, Trotsky ‘placed greater emphasis than any other Soviet leader of his time on the overriding importance of close economic links between the USSR and the world capitalist market’. North speaking to an Australian Trotskyist conference went on to state of Trotsky’s attitude:

Soviet economic development, he insisted, required both access to the resources of the world market and the intelligent utilisation of the international division of labour. The development of economic planning required at minimum a knowledge of competitive advantage and efficiencies at the international level. It served no rational economic purpose for the USSR to make a virtue of frittering away its own limited resources in a vain effort to duplicate on Soviet soil what it could obtain at far less cost on the world capitalist market…. It is helpful to keep in mind that Trotsky belonged to a generation of Russian Marxists who had utilised the opportunity provided by revolutionary exile to carefully observe and study the workings of the capitalist system in the advanced countries. They were familiar not only with the oft-described ‘horrors’ of capitalism, but also with its positive achievements. … Trotsky argued that a vital precondition for the development of the Soviet economy along socialist lines was its assimilation of the basic techniques of capitalist management, organisation, accounting and production.[21]

It was against this background that during the latter half of the 1930s Stalin acted against the Trotsky and Bukharin blocs as agents of world capitalism and foreign powers. The most cogent defence of the Moscow Trials, The Great Conspiracy Against Russia,[22] was written by two American journalists, Albert E Kahn and Michael Sayers, and carried an endorsement by former US ambassador to the USSR, Joseph Davis, who had witnessed the trials.

Among the charges against Trotsky was that he was in contact with British Intelligence operatives, and was conspiring against Lenin. This is not altogether implausible. Lenin and the Bolshevik faction were in favour of a separate peace between Russia and Germany. Lenin and his entourage had been provided with funds and transport by the German General Staff to travel back to Russia,[23] while Trotsky’s return from New York to Russia had been facilitated by British and American Intelligence interests. Kahn and Sayers commented that ‘for fourteen years, Trotsky had fiercely opposed the Bolsheviks; then in August 1917, a few months before the Bolshevik Revolution he had joined Lenin’s party and risen to power with it. Within the Bolshevik Party, Trotsky was organizing a Left Opposition to Lenin.’[24]

Trotsky was not well disposed to negotiate peace with German imperialists, and it was a major point of debate among the Allies whether certain socialist revolutionaries could be won over to the Allied cause. Trotsky himself had stated in the offices of Novy Mir just before his departure from New York to Russia that although revolutionists would soon overthrow the Kerensky regime they ‘would not make a separate peace with Germany’.[25] From this perspective it would have made sense for William Wiseman to have intervened and for the British authorities to have let Trotsky proceed after having detained him at Nova Scotia.

American mining magnate and banker Colonel William Boyce Thompson, head of the American Red Cross Mission in Russia,[26] was eager to recruit the Bolsheviks for the Allied cause. He stated his intention of providing $1,000,000 of his own money to assist with Bolshevik propaganda directed at Germany and Austria. [27] Thompson’s insistence that if the Allies recognised the Bolsheviks they would not make a separate peace with Germany,[28] accorded with Trotsky’s own attitude insofar as he also wished to see the war end not with a separate peace but with revolutions that would bring down Germany and Austria. His agenda therefore seems to have been quite distinct from that of Lenin’s, and might point to separate sources of funds that were provided to them.

Trotsky’s actions when the Bolsheviks assumed power were consistent with his declarations, and went against Lenin’s policy of ending the war with Germany. As Foreign Commissar Trotsky had been sent to Brest-Litovsk ‘with categorical instructions from Lenin to sign peace.’[29] Instead he called for a Communist uprising in Germany, and stated that although the Russian army could no longer continue in the war and would demobilise, the Soviets would not sign a peace agreement. After Trotsky’s rhetoric at Brest-Litovsk the Germans launched another assault on the Eastern Front, and the new Red Army found itself still fighting the Germans.

It was at this point that R H Bruce Lockhart, special agent of the British War Cabinet, sought out Trotsky, on the instructions from British Prime Minister Lloyd George.

Lockhart, generally considered the typical anti-Bolshevik Establishment figure, was actually well disposed towards the Bolsheviks and like Colonel Thompson, hoped to win them over to the Allies. At one point his wife warned that his colleagues in Britain thought be might be going ‘Red’. Lockhart wrote of the situation:

Russia was out of the war. Bolshevism would last – certainly as long as the war lasted. I deprecated as sheer folly our militarist propaganda, because it took no account of the war-weariness which had raised the Bolsheviks to the supreme power. In my opinion, we had to take the Bolshevik peace proposals seriously. Our policy should now aim at achieving an anti-German peace in Russia’.[30]

Coincidentally, ‘an anti-German peace in Russia’ seems to precisely describe the aim of Trotsky.

Trotsky intended that the World War would be transformed into a revolutionary war, with the starting point being revolutions in Germany and Austria. This would certainly accord with Colonel Thompson’s intentions to fund Bolshevist propaganda in Germany and Austria with $1,000,000. Thompson was in communication with Trotsky via Raymond Robins, his deputy with the Red Cross Mission, and like him an enthusiast for the Bolshevik regime.[31] Lloyd George had met Thompson and had been won over to the aim of contacting Lenin and Trotsky. Lockhart was instructed to return to Russia to establish ‘unofficial contact with the Bolsheviks’.[32] Lockhart relates that he met Trotsky for two hours at the latter’s office at Smolny. While Lockhart was highly impressed with Trotsky he did not regard the Foreign Commissar as able to weld sufficient influence to replace Lenin. Trotsky’s parting words to Lockhart at this first meeting were: ‘Now is the big opportunity for the Allied Governments’. Thereafter Lockhart saw Trotsky on a daily basis. [33] Lockhart stated that Trotsky was willing to bring Soviet Russia over to Britain:

He considered that war was inevitable. If the Allies would send a promise of support, he informed me that he would sway the decision of the Government in favour of war. I sent several telegrams to London requesting an official message that would enable me to strengthen Trotsky’s hands. No message was sent.[34]

Stalineooooo.jpgGiven Trotsky’s position in regard to Germany, and the statements of Lockhart in his memoirs, the Stalinist accusation is entirely plausible that Trotsky was the focus of Allied support, and would explain why the British expedited Trotsky’s return to Russia. Indeed, Lockhart was to remark that the British view was that they might be able to make use of the dissensions between Trotsky and Lenin, and believed that the Allies could reach an accord with Soviet Russia because of the extravagant peace demands of the Germans.[35] However from what Lockhart sates, it seems that the Allied procrastination in regard to recondition of the Bolsheviks was the uncertainty that they constituted a stable and lasting Government, and that they were suspicious of the Bolshevik intentions towards Germany, with Lenin and Trotsky still widely regarded as German agents. [36]

The period preceding World War II, particularly the signing of the Anti-Comintern Pact between Germany, Italy and Japan, served as a catalyst for Stalin’s offensive against Trotskyists and other suspect elements. Trotsky had since his exile been promoted in the West as the great leader of the Bolshevik Revolution[37], while his own background had been one of opportunism, for the most part as an anti-Leninist Menshevik. [38] It was only in August 1917, seeing the situation in Russia, that Trotsky applied for membership of the Bolshevik Party.[39] Trotsky had joined the Bolshevik Party with his entire faction, a faction that remained intact within the Soviet apparatus, and was ready to be activated after Stalin’s election as General Secretary in 1922. Trotsky admits to a revolutionary network from 1923 when he wrote in his 1938 eulogy to his son Leon Sedov: ‘Leon threw himself headlong into the work of the Opposition…Thus, at seventeen, he began the life of a fully conscious revolutionist, quickly grasped the art of conspiratorial work, illegal meetings, and the secret issuing and distribution of Opposition documents. The Komsomol (Communist Youth organization) rapidly developed its own cadres of Opposition leaders.’[40] Hence Trotsky had freely admitted to the fundamental charges of the Stalinist regime: the existence of a widespread Trotskyist ‘conspiracy’. Indeed, as far back as 1921, the Central Committee of the Bolshevik Party had already passes a resolution banning all ‘factions’ in the Party, specifically warning Trotsky against ‘factional activities’, and condemning the factionalist activities of what the resolution called ‘Trotskyites’. [41]

In 1924 Trotsky met with Boris Savinkov, a Socialist Revolutionary, who had served as head of the terrorist wing, the so-called ‘Fighting Organization’, of the Party, and who had been Deputy Minister of War in the Kerensky Government. After the triumph of the Bolsheviks Savinkov, leaving Russia in 1920, became associated with French and Polish authorities, and with British agents Lockhart[42] and Sidney Reilly. [43] Savinkov was involved in counter-revolutionary activities, in trying to form an army to overthrow the Bolsheviks. Winston Churchill confirms Savinkov’s meeting with Trotsky in 1924, Churchill himself being involved in the anti-Soviet machinations, writing in his Great Contemporaries: ‘In June 1924, Kamenev and Trotsky definitely invited him (Savinkov) to return’.[44]

In 1924 a leading Trotskyite, Christian Rakovsky, arrived in Britain as Soviet Ambassador. According to the testimony at the Moscow Trial during March 1938 Rakovsky admitted to meeting two British agents, Lockhart and Captain Armstrong. Rakovsky is said to have confessed at this trial that Lockhart and Armstrong had told him that he had been permitted entry into Britain because of his association with Trotsky, as they wanted to cultivated relations with the latter. When Rakovsky reported back to Trotsky several months later, Trotsky was alleged to have been interested. In 1926 Rakovsky was transferred to France prior to which he was alleged to have been instructed by Trotsky to seek out contacts with ‘conservatives circles’ who might support an uprising, as Trotsky considered the situation in Russia to be right for a coup. Rakovsky, as instructed, met several French industrialists, including the grain merchant Louis Dreyfus, and the flax merchant Nicole, both Deputies of the French Parliament.[45] Rakovsky in his testimony during the 1936 trial of Bukharin, et al, Rakovsky being one of the defendants, relates the manner by which he was approached by various intelligence agencies, including those of Japan when in 1934 Rakovsky was head of a Soviet Red Cross Delegation.[46] Rakovsky spoke of the difficulty the Trotskyites had in maintaining relations with both British and Japanese intelligence agencies, since the two states were becoming antagonistic over problems in China.[47] Rakovsky explained that: ‘We Trotskyites have to play three cards at the present moment: the German, Japanese and British…’[48] At that time the Trotskyites – or at least Rakovsky – regarded the likelihood of a Japanese attack on the USSR as more likely than a German attack. Rakovsky even then alluded to his belief that an accord between Hitler and Stalin was possible. It seems plausible enough that Trotskyites were indeed looking toward an invasion of the USSR as the means of destabilising the regime during which Trotskyist cells could launch their counter-revolution. Certainly we know from the account of Churchill that Trotsky met the ultra-terrorist Socialist Revolutionary Savinkov, who was himself involved with British Intelligence via Reilly and Lockhart. Rakovsky stated of a possible Hitler-Stalin Pact:

Personally I thought that the possibility was not excluded that Hitler would seek a rapprochement with the government of the USSR. I cited the policy of Richelieu: in his own country he exterminated the Protestants, while in his foreign policy he concluded alliances with the Protestant German princes. The relations between Germany and Poland were still in the stage of their inception at the time. Japan, on the other hand, was a potent aggressor against the USSR. For us Trotskyites the Japanese card was extremely important, but, on the other hand, we should not overrate the importance of Japan as our ally against the Soviet government.[49]

As far as the Stalinist allegations go in regard to the Trotskyists aligning with foreign powers and viewing an invasion of the USSR as a catalyst for revolution, other ultra-Marxists had taken paths far more unlikely. As mentioned Savinkov, who had been one of the most violent of the Socialist Revolutionaries in Czarist Russia, had sought out British assistance in forming a counter-revolutionary army. Savinkov had fled to Poland in 1919 where he tried to organize ‘the evacuation committee’ within the Polish armies then attacking Russia.[50] Savinkov’s colleagues in Poland, Merezhkovsky, and his wife Zinaida Hippius, who had been ardent Socialist Revolutionary propagandists, later became supporters of Mussolini and then of Hitler, in the hope of overthrowing Stalin[51]. Therefore the Stalinist allegation of Trotskyite collusion even with Fascist powers is plausible.

It is the same road that resulted in the alliance of many Trotskyists, Mensheviks and other Leftists with the CIA, and their metamorphoses into ardent Cold Warriors. It is the same road that brought leading American Trotsky apologist Professor Sidney Hook, ‘a lifelong Menshevik’, to the leadership of a major CIA front, the previously considered Congress for Cultural Freedom.

Max Shachtman

Max Shachtman, one of Trotsky’s leading representatives in the USA[52], is pivotal when considering why Trotskyites became ardent Cold Warriors, CIA front men, apologists for US foreign policy, and continue to champion the USA as the only ‘truly revolutionary’ state.

Expelled from the Communist Party USA in 1928 Shachtman co-founded the Communist League and the Socialist Workers Party. He then split to form the Workers Party of the United States in 1940, which became the Independent Socialist League and merged with the Socialist Party in 1958. [53] The Socialist Party factionalised into the Democratic Socialists and the Social Democrats.

Shachtman was of course scathing of the Moscow Trials. His critique is standard, and will not be of concern here. [54] What is of interest is Shachtman’s surpassing of Trotsky himself in his opposition to the USSR, his faction (the so-called ‘Third Camp’) being what he considered as a purified, genuine Trotskyism, which eventuated into apologists for US foreign policy.

The Shachtmanist critique of the USSR was that it had at an early stage been transformed from ‘government ‘bureaucratism to ‘party bureaucratism’.[55] ‘Soviet bureaucratism became party bureaucratism. In increasing number the government official was the party official.’[56] ‘We do not have a workers’ state but a workers’ state with bureaucratic deformations’, Shachtman stated in quoting Trotsky as far back as 1922. And again from Trotsky: ‘We have a bureaucracy not only in the Soviet institutions, but in the institutions of the party’… Shachtman continues: ‘A month later, in a veiled public attack upon Stalin as head of the Workers’ and Peasants’ Inspection, he repeated his view that the state machine was still “a survival to a large extent of the former bureaucracy … with only a superficial new coat of paint.”’[57]

While in 1937 Shachtman declared that the USSR should nonetheless be defended against aggression from, for example, Nazi Germany and that it was a Stalinist slur to think that Trotsky would be an enemy of the USSR in such circumstances[58], by 1940 Shachtman was at loggerheads with Trotsky himself and the ‘Cannon’[59] group in the Workers Party.

The Trotskyites were agreed that Stalinist Russia had become a ‘degenerated’ workers’ state,’ however the Cannon-Trotsky line and the position of the Fourth International was that should the USSR be attacked by capitalist or fascist powers, because it still had a so-called ‘progressive’ economy based on the nationalisation of property, the USSR must be defended on that basis alone. The Shachtman line, on the other hand, argued from what they considered to be a dialectical position:

Just as it was once necessary, in connection with the trade union problem, to speak concretely of what kind of workers’ state exists in the Soviet Union, so it is necessary to establish, in connection with the present war, the degree of the degeneration of the Soviet state. The dialectical method of treating such questions makes this mandatory upon us. And the degree of the degeneration of the regime cannot be established by abstract reference to the existence of nationalized property, but only by observing the realities of living events.

The Fourth International established, years ago, the fact that the Stalinist regime (even though based upon nationalized property) had degenerated to the point where it was not only capable of conducting reactionary wars against the proletariat and its revolutionary vanguard, and even against colonial peoples, but did in fact conduct such wars. Now, in our opinion, on the basis of the actual course of Stalinist policy (again, even though based upon nationalized property), the Fourth International must establish the fact that the Soviet Union (i.e., the ruling bureaucracy and the armed forces serving it) has degenerated to the point where it is capable of conducting reactionary wars even against capitalist states (Poland, Estonia, Lithuania, Latvia, now Finland, and tomorrow Rumania and elsewhere). This is the point which forms the nub of our difference with you and with the Cannon faction.[60]

Shachtman now expressed his approach unequivocally:

War is a continuation of politics, and if Stalinist policy, even in the occupied territory where property has been statified, preserves completely its reactionary character, then the war it is conducting is reactionary. In that case, the revolutionary proletariat must refuse to give the Kremlin and its army material and military aid. It must concentrate all efforts on overturning the Stalinist regime. That is not our war! Our war is against the counterrevolutionary bureaucracy at the present time!

In other words, I propose, in the present war, a policy of revolutionary defeatism in the Soviet Union, as explained in the statement of the Minority on the Russian question – and in making this proposal I do not feel myself one whit less a revolutionary class patriot than I have always been.[61]

That was the Shachtmanite line during World War II: that it was better that Nazi Germany defeated Stalin than that the ‘degenerated workers’ state’ should continue to exist. The same thinking emerged during the Cold War, shortly after World War II, when Shachtman began to speak about the threat of Stalinist parties throughout the world as agencies for Soviet policy, a theme that would become a basis of US attitudes towards the USSR:

The Stalinist parties are indeed agents of the Kremlin oligarchy, no matter what country they function in. The interests and the fate of these Stalinist parties are inseparably intertwined with the interests and fate of the Russian bureaucracy. The Stalinist parties are everywhere based upon the power of the Russian bureaucracy, they serve this power, they are dependent upon it, and they cannot live without it.[62]

By 1948 Shachtmanism as a Cold Warrior apologia for American foreign policy was taking shape. In seeing positive signs in the Titoist Yugoslavia break with the USSR, Shachtman wrote:

In the first place, the division in the capitalist camp is, to all practical intents, at an end. In any case, there is nothing like the division that existed from 1939 onward and which gave Stalinist Russia such tremendous room for maneuvering. In spite of all the differences that still exist among them, the capitalist world under American imperialist leadership and drive is developing an increasingly solid front against Russian imperialism.[63]

In other words, Shachtman saw unity among the capitalist states against Stalinist Russia as a positive sign. The overthrow of Stalinism became the first priority of Shachtmanite Trotskyism in the Cold War era, as it had during World War II.

In 1948 Shachtman scathingly attacked the position of the Fourth International in having continued to defend the USSR as a ‘degenerated workers’ state’, and of its mistaken belief that the Stalinist ‘bureaucratic dictatorship’ world fall apart during World War II. He pointed out that Stalinist imperialism had emerged from the war victorious.[64]

From here it was but a short way for the Shachtmanites to embrace the Cold War opposition to the USSR, and for the heirs of this to continue as enthusiasts for US foreign policy to the present-day.

By 1950 Stalinism had become the major problem for world socialism, Shachtman now writing as head of the Independent Socialist League:

The principal new problem faced by Marxian theory, and therewith Marxian practice, is the problem of Stalinism. What once appeared to many to be either an academic or ‘foreign’ problem is now, it should at last be obvious, a decisive problem for all classes in all countries. If it is understood as a purely Russian phenomenon or as a problem ‘in itself,’ it is of course not understood at all.[65]

Natalia Sedova Trotsky

Natalia Sedova, Trotsky’s widow, endorsed the Shachtmanite line, declaring that the American-led alliance against the USSR would have been approved by her late husband. Her letter of resignation to the Fourth International and to the Socialist Workers Party (USA) is worth reproducing in its entirety:

You know quite well that I have not been in political agreement with you for the past five or six years, since the end of the [Second World] war and even earlier. The position you have taken on the important events of recent times shows me that, instead of correcting your earlier errors, you are persisting in them and deepening them. On the road you have taken, you have reached a point where it is no longer possible for me to remain silent or to confine myself to private protests. I must now express my opinions publicly.

The step which I feel obliged to take has been a grave and difficult one for me, and I can only regret it sincerely. But there is no other way. After a great deal of reflections and hesitations over a problem which pained me deeply, I find that I must tell you that I see no other way than to say openly that our disagreements make it impossible for me to remain any longer in your ranks.

The reasons for this final action on my part are known to most of you. I repeat them here briefly only for those to whom they are not familiar, touching only on our fundamentally important differences and not on the differences over matters of daily policy which are related to them or which follow from them.

Obsessed by old and outlived formulas, you continue to regard the Stalinist state as a workers’ state. I cannot and will not follow you in this.

Virtually every year after the beginning of the fight against the usurping Stalinist bureaucracy, L D Trotsky repeated that the regime was moving to the right, under conditions of a lagging world revolution and the seizure of all political positions in Russia by the bureaucracy. Time and again, he pointed out how the consolidation of Stalinism in Russia led to the worsening of the economic, political and social positions of the working class, and the triumph of a tyrannical and privileged aristocracy. If this trend continues, he said, the revolution will be at an end and the restoration of capitalism will be achieved.

That, unfortunately, is what has happened even if in new and unexpected forms. There is hardly a country in the world where the authentic ideas and bearers of socialism are so barbarously hounded. It should be clear to everyone that the revolution has been completely destroyed by Stalinism. Yet you continue to say that under this unspeakable regime, Russia is still a workers’ state. I consider this a blow at socialism. Stalinism and the Stalinist state have nothing whatever in common with a workers’ state or with socialism. They are the worst and the most dangerous enemies of socialism and the working class.

You now hold that the states of Eastern Europe over which Stalinism established its domination during and after the war, are likewise workers’ states. This is equivalent to saying that Stalinism has carried out a revolutionary socialist role. I cannot and will not follow you in this.

After the war and even before it ended, there was a rising revolutionary movement of the masses in these Eastern countries. But it was not these masses that won power and it was not a workers’ state that was established by their struggle. It was the Stalinist counterrevolution that won power, reducing these lands to vassals of the Kremlin by strangling the working masses, their revolutionary struggles and their revolutionary aspirations.

By considering that the Stalinist bureaucracy established workers’ states in these countries, you assign to it a progressive and even revolutionary role. By propagating this monstrous falsehood to the workers’ vanguard, you deny to the Fourth International all the basic reasons for existence as the world party of the socialist revolution. In the past, we always considered Stalinism to be a counterrevolutionary force in every sense of the term. You no longer do so. But I continue to do so.

In 1932 and 1933, the Stalinists, in order to justify their shameless capitulation to Hitlerism, declared that it would matter little if the Fascists came to power because socialism would come after and through the rule of Fascism. Only dehumanized brutes without a shred of socialist thought or spirit could have argued this way. Now, notwithstanding the revolutionary aims which animate you, you maintain that the despotic Stalinist reaction which has triumphed in Europe is one of the roads through which socialism will eventually come. This view marks an irredeemable break with the profoundest convictions always held by our movement and which I continue to share.

I find it impossible to follow you in the question of the Tito regime in Yugoslavia. All the sympathy and support of revolutionists and even of all democrats, should go to the Yugoslav people in their determined resistance to the efforts of Moscow to reduce them and their country to vassalage. Every advantage should be taken of the concessions which the Yugoslav regime now finds itself obliged to make to the people. But your entire press is now devoted to an inexcusable idealization of the Titoist bureaucracy for which no ground exists in the traditions and principles of our movement.

This bureaucracy is only a replica, in a new form, of the old Stalinist bureaucracy. It was trained in the ideas, the politics and morals of the GPU. Its regime differs from Stalin’s in no fundamental regard. It is absurd to believe or to teach that the revolutionary leadership of the Yugoslav people will develop out of this bureaucracy or in any way other than in the course of struggle against it.

Most insupportable of all is the position on the war to which you have committed yourselves. The third world war which threatens humanity confronts the revolutionary movement with the most difficult problems, the most complex situations, the gravest decisions. Our position can be taken only after the most earnest and freest discussions. But in the face of all the events of recent years, you continue to advocate, and to pledge the entire movement to, the defense of the Stalinist state. You are even now supporting the armies of Stalinism in the war which is being endured by the anguished Korean people. I cannot and will not follow you in this.

As far back as 1927, Trotsky, in reply to a disloyal question put to him in the Political Bureau [of the Soviet Communist Party] by Stalin, stated his views as follows: For the socialist fatherland, yes! For the Stalinist regime, no! That was in 1927! Now, twenty-three years later Stalin has left nothing of the socialist fatherland. It has been replaced by the enslavement and degradation of the people by the Stalinist autocracy. This is the state you propose to defend in the war, which you are already defending in Korea.

I know very well how often you repeat that you are criticizing Stalinism and fighting it. But the fact is that your criticism and your fight lose their value and can yield no results because they are determined by and subordinated to your position of defense of the Stalinist state. Whoever defends this regime of barbarous oppression, regardless of the motives, abandons the principles of socialism and internationalism.

In the message sent me from the recent convention of the SWP you write that Trotsky’s ideas continue to be your guide. I must tell you that I read these words with great bitterness. As you observe from what I have written above, I do not see his ideas in your politics. I have confidence in these ideas. I remain convinced that the only way out of the present situation is the social revolution, the self-emancipation of the proletariat of the world.[66]

Natalia Trotsky, like the Shachtmanites, regarded the USSR as having irredeemably destroyed Marxism, and that the only option left was to destroy the USSR, which meant aligning with the USA in the Cold War.

It was this bellicose anti-Stalinism that brought the Shachtmanites into the US foreign policy establishment during the Cold War, and beyond, to the present-day. Haberkern, an admirer of Shachtman’s early commitment to Trotskyism and opposition to Stalinism, lamented:

There is, unfortunately, a sad footnote to Shachtman’s career. Beginning in the 50s he began to move to the right in response to the discouraging climate of the Cold War. He ended up a Cold Warrior and apologist for the Meany wing of the AFL-CIO.[67] But that should not diminish the value of his earlier contributions.[68]

Cold War and Beyond

Professor Hook and Max Shachtman veered increasingly towards a pro-US position to the point that Hook, while maintaining his commitment to Social-Democracy, voted for Richard Nixon and publicly defended President Ronald Reagan’s policies.

During the 1960s, Hook critiqued the New Left and became an outspoken supporter of the Vietnam War. In 1984 he was selected by the National Endowment for the Humanities to give the annual Jefferson Lecture, ‘the highest honor the federal government confers for distinguished intellectual achievement in the humanities’. [69] On May 23 1985 Hook was awarded the Presidential Medal of Freedom by President Reagan. Edward S Shapiro writing in the American ‘conservative’ journal First Principles, summarised Hook’s position:

One of America’s leading anticommunist intellectuals,[70] Hook supported American entry into the Korean War, the isolation of Red China, the efforts of the United States government to maintain a qualitative edge in nuclear weapons, the Johnson administration’s attempt to preserve a pro-western regime in South Vietnam, and the campaign of the Reagan administration to overthrow the communist regime in Nicaragua.

Those both within and outside of conservative circles viewed Hook as one of the gurus of the neoconservative revival during the 1970s and 1980s. In 1985, President Reagan presented Hook with the Presidential Medal of Freedom for being one of the first ‘to warn the intellectual world of its moral obligations and personal stake in the struggle between freedom and totalitarianism’.[71]

In the 1960s Shachtmanism aligned with the Democratic Party and was also involved with the New Left. By the mid 1960s such was the Shachtmanite opposition to the USSR that they had arrived on issues of American foreign policy that were the same as Hook’s, including supporting the American presence in Vietnam. In 1972 the Shachtmanists endorsed Leftist Senator Henry Jackson for the Democratic presidential nomination against Leftist George McGovern whom they regarded as an appeaser toward the USSR. Jackson was both pro-war and vehemently anti-Soviet, advocating a ‘hawkish’ position on foreign policy towards the USSR. Like Hook, Jackson was also awarded the Medal of Freedom by President Reagan in 1984.

At this time Tom Kahn, a prominent Shachtmanite and an organizer of the AFL-CIO, who will be considered below, was Senator Jackson’s chief speechwriter.[72] Many of Jackson’s aides were to become prominent in the oddly ‘neo-conservative’ movement, including veteran Trotskyites Paul Wolfowitz, Elliott Abrams, Richard Perle, and Douglas Feith, all of whom became prominent in the Administration of President George H W Bush, all of whom helped to instigate the present war against Islam, which they began to call ‘Islamofascism’, as a new means of extending American world supremacy.

Tom Kahn, who remained an avid follower of Shachtman, explained his mentor’s position on the USA in Vietnam in this way, while insisting that Shachtman never compromised his Socialist ideals:

His views on Vietnam were, and are, unpopular on the Left. He had no allusions about the South Vietnamese government, but neither was he confused about the totalitarian nature of the North Vietnamese regime. In the South there were manifest possibilities for a democratic development… He knew that those democratic possibilities would be crushed if Hanoi’s military takeover of the South succeeded. He considered the frustration of the attempt to be a worthy objective of American policy…[73]

This position in it own right can be readily justified by dialectics, as the basis for the support of Trotskyist factions, including those of both Hook and Shachtman during the Cold War, and the present legacy of the so-called ‘neo-cons’ in backing American foreign policy as the manifestation of a ‘global democratic revolution’, as a development of Trotsky’s ‘world proletarian revolution.’ 

National Endowment for Democracy

It was from this milieu that the National Endowment for Democracy (NED) was formed, which took up form the CIA’s Congress for Cultural Freedom.

President George W Bush embraced the world revolutionary mission of the USA, stating in 2003 to NED that the war in Iraq was the latest front in the ‘global democratic revolution’ led by the United States. ‘The revolution under former president Ronald Reagan freed the people of Soviet-dominated Europe, he declared, and is destined now to liberate the Middle East as well’. [74]

NED was established in 1983 at the prompting of Shachtmanist veteran Tom Kahn, and endorsed by an Act of US Congress introduced by Congressman George Agree. Carl Gershman, [75] a Shachtmanite, was appointed president of NED in 1984, and remains so. Gershman had been a founder and Executive Director (1974-1980) of Social Democrats USA (SD-USA).[76] Among the founding directors of NED was Albert Glotzer, a national committee member of the SD-USA, who had served as Trotsky’s bodyguard and secretary in Turkey in 1931,[77] who had assisted Shachtman with founding the Workers Party of the United States.

Congressman Agree and Tom Kahn believed that the USA needed a means, apart from the CIA, of supporting subversive movements against the USSR. Kahn, who became International Affairs Director of the AFL-CIO, was particularly spurred by the need to support the Solidarity movement in Poland, and had been involved with AFL-CIO meetings with Leftists from Latin America and South Africa. [78]

Kahn had joined the Young Socialist League, the youth wing of Shachtman’s Independent Socialist League, [79] and the Young People’s Socialist League, which he continued to support until his death in 1992. Kahn was impressed by the Shachtman opposition to the USSR as the primary obstacle to world socialism. [80] He built up an anti-Soviet network throughout the world in ‘opposition to the accommodationist policies of détente’.[81] There was a particular focus on assisting Solidarity in Poland from 1980.[82] Racehlle Horowitz’s eulogy to Kahn ends with her confidence that had he been alive, he would have been a vigorous supporter of the war in Iraq. [83]

NED is funded by US Congress and supports ‘activists and scholars’ with 1000 grants in over 90 countries.[84]  NED describes its program thus:

From time to time Congress has provided special appropriations to the Endowment to carry out specific democratic initiatives in countries of special interest, including Poland (through the trade union Solidarity), Chile, Nicaragua, Eastern Europe (to aid in the democratic transition following the demise of the Soviet bloc), South Africa, Burma, China, Tibet, North Korea and the Balkans. With the latter, NED supported a number of civic groups, including those that played a key role in Serbia’s electoral breakthrough in the fall of 2000. More recently, following 9/11 and the NED Board’s adoption of its third strategic document, special funding has been provided for countries with substantial Muslim populations in the Middle East, Africa, and Asia.[85]

NED therefore serves as a kind of ‘Comintern’ of the so-called ‘American democratic revolution’ throughout the world. The subversion by the USA, culturally, politically, and economically, with its front-groups, spies, fellow-travellers, activists, and outright revolutionaries, is more far-reaching than the USSR’s allegedly ‘communist’ subversion ever was.

The accusation by the Stalinists at the Moscow Trials of the 1930s was that the Trotskyists were agents of foreign powers and would reintroduce capitalism. The crisis in Marxism caused by the Stalinist regime – the so-called ‘betrayal of the revolution’ as Trotsky himself termed it – resulted in such outrage among the Trotskyites that they were willing to whore themselves and undertake anything to bring down the Soviet edifice.

Notes

[1] American President Woodrow Wilson’s principal adviser and confidante.

[2] Henry Wickham Steed, Through Thirty Years 1892-1922 A personal narrative, ‘The Peace Conference, The Bullitt Mission’, Vol. II.  (New York: Doubleday Page and Co., 1924), 301.

[3] Ibid.

[4] Ibid.

[5] Samuel Gompers, ‘Soviet Bribe Fund Here Says Gompers, Has Proof That Offers Have Been Made, He Declares, Opposing Recognition. Propaganda Drive. Charges Strong Group of Bankers With Readiness to Accept Lenin’s Betrayal of Russia’, The New York Times, 1 May 1922.

[6] Richard B Spence, ‘Hidden Agendas: Spies, Lies and Intrigue Surrounding Trotsky’s American Visit, January-April 1917’, Revolutionary Russia, Volume 21, Issue 1 June 2008, 33 – 55.

[7] Ibid.

[8] It is more accurate to state that Trotsky managed to straddle both the Bolsheviks and the Mensheviks until the impending success of the Bolshevik Revolution in 1917.

[9] Ibid.

[10] Ibid.

[11] Military Intelligence Division, 9140-6073, Memorandum # 2, 23 August 1918, 2. Cited by Spence, op.cit.

[12] Spence, ibid.

[13] Wiseman became a partner in 1929.

[14] ‘Sir William’s New Bank’, Time, October 17 1955.

[15] The foregoing on Trotsky’s associations from Spain to New York and his transit back to Russia are indebted to Spence, op.cit.

[16] Edward M. House, ed. Charles Seymour, The Intimate Papers of Col. House (New York: Houghton, Mifflin Co.), Vol. III, 421.

[17] Peter Grosse, Continuing The Inquiry: The Council on Foreign Relations from 1921 to 1996, (New York: Council on Foreign Relations, 2006), ‘Basic Assumptions’. The entire book can be read online at: http://www.cfr.org/about/history/cfr/index.html [3]

[18] Armand Hammer, Witness to History (London: Coronet Books, 1988), 221.

[19] Ibid., 160.

[20] Ibid., 221.

[21] David North, ‘Leon Trotsky and the Fate of Socialism in the 20th Century’, opening lecture to the International Summer School on ‘Marxism and the Fundamental Problems of the 20th Century’, organised by the International Committee of the Fourth International and the Socialist Equality Party of Australia, Sydney, Australia, January 3 1998. David North is the national secretary of the Socialist Equality Party in the USA, and has lectured extensively in Europe, Asia, the US and Russia on Marxism and the program of the Fourth International. http://www.wsws.org/exhibits/trotsky/trlect.htm [4] (accessed 12 March 2010).

[22] Albert E Kahn and Michael Sayers, The Great Conspiracy Against Russia, (London: Collet’s Holdings Ltd., 1946).

[23] Antony Sutton, op.cit., 39-42.

[24] Kahn and Sayers, op.cit. p. 29.

[25] ‘Calls People War Weary, But Leo Trotsky Says They Do Tot Want Separate Peace’, The New York Times, 16 March 1917.

[26] The real purpose of the American Red Cross Mission in Russia was to examine how commercial relations could be established with the fledgling Bolshevik regime, as indicated by the fact that there were more business representatives in the Mission than there were medical personnel. See: Dr Anton Sutton, Wall Street and the Bolshevik Revolution (New York: Arlington House Publishers, 1974), 71-88. K R Bolton, Revolution from Above (London: Arktos Media Ltd., 2011) 63-64.

[27] ‘Gives Bolsheviki a Million’, Washington Post, 2 February 1918, cited by Sutton, op.cit., ., pp. 82-83.

[28] The New York Times, 27 January 1918, op.cit.

[29] Kahn and Sayers, op.cit., p. 29.

[30] R H Bruce Lockhart, British Agent (London: G P Putnam’s Sons, 1933), Book Four, ‘History From the Inside’, Chapter I.

[31] Antony Sutton, op.cit., 84, 86.

[32] R H Bruce Lockhart, op.cit.

[33] Ibid., Chapter III.

[34] Ibid.

[35] Ibid. Lockhart observed that while the German peace terms received 112 votes from the Central Executive Committee of the Bolshevik Party, there had been 86 against, and 25 abstentions, among the latter of whom was Trotsky.

[36] Ibid., Chapter IV.

[37] That at least was the perception of Stalinists of Trotsky’s depiction by the West, as portrayed by Kahn and Sayers, op.cit., 194.

[38] Kahn and Sayers cite a number of Lenin’s statements regarding Trotsky, dating from 1911, when Lenin stated that Trotsky slides from one faction to another and back again, but ultimately ‘I must declare that Trotsky represents his own faction only…’ Ibid., 195.

[39] Ibid., 199.

[40] Leon Trotsky, Leon Sedov: Son-Friend-Fighter, 1938, cited by Kahn and Sayers, 205.

[41] Ibid., 204.

[42] R H Bruce Lockhart, op.cit., Book Three: War & Peace, Chapter IX. Lockhart described Savinkov as a professional ‘schemer’, who ‘had mingled so much with spies and agents-provocateurs that, like the hero in his own novel, he hardly knew whether he was deceiving himself or those whom he meant to deceive’. Lockhart commented that Savinkov had ‘entirely captivated Mr Churchill, who saw in him a Russian Bonaparte’.

[43] Reilly, the British ‘super agent’ although widely known for his anti-Bolshevik views, prior to his becoming a ‘super spy’ and possibly working for the intelligence agencies of four states, by his own account had been arrested in 1892 in Russia by the Czarist secret police as a messenger for the revolutionary Friends of Enlightenment.

[44] Kahn and Sayers, op.cit., 208.

[45] Commissariat of Justice, Report of the Case of the Anti-Soviet ‘Bloc of Rights and Trotskyites’, Heard Before The Military Collegium of the Court of the USSR, Moscow, March 24 1938, 307.

[46] Ibid., 288.

[47]  Ibid. 293.

[48] Ibid.

[49] Ibid.

[50] Bernice Glatzer Rosenthal, ‘Eschatology and the Appeal of Revolution’, California Slavic Studies, Volume. II, University of California Press, California, 1930, 116.

[51] Ibid.

[52] Shachtman was one of the two most prominent Trotskyites in the USA according to Trotskyist historian Ernest Haberkern, Introduction to Max Shachtman, http://www.marxists.org/archive/shachtma/intro.htm [5]

[53] ‘British Trotskyism in 1931’, Encyclopaedia of Trotskyism Online: Revolutionary History, http://www.marxists.org/history/etol/revhist/backiss/vol1/no1/glotzer.html [6]

[54] Max Shachtman, Behind the Moscow Trial (New York: Pioneer Publishers, 1936).

[55] Max Shachtman, ‘Trotsky Begins the Fight’, The Struggle for the New Course (New York: New International Publishing Co., 1943).

[56] Ibid.

[57] Ibid.

[58] Leon Trotsky, In Defence of the Soviet Union, Max Shachtman, ‘Introduction.’ (New York: Pioneer Publishers, 1937).

[59] James P Cannon, a veteran Trotskyist and former colleague of Shachtman’s.

[60] Max Shachtman, ‘The Crisis in the American Party: An Open Letter in Reply to Comrade Leon Trotsky’, New International, Vol.6 No.2, March 1940), 43-51.

[61] Ibid.

[62] Max Shachtman, ‘The Nature of the Stalinist Parties: Their Class Roots, Political Role and Basic Aim’, The New International: A Monthly Organ of Revolutionary Marxism, Vol.13 No.3, March 1947, 69-74.

[63]Max Shachtman, ‘Stalinism on the Decline: Tito versus Stalin The Beginning of the End of the Russian Empire’, New International, Vol. XIV No.6, August 1948, 172-178.

[64] Max Shachtman, ‘The Congress of the Fourth International: An Analysis of the Bankruptcy of “Orthodox Trotskyism”’, New International, Vol.XIV, No.8, October 1948, pp.236-245.

[65] Max Shachtman, ‘Reflections on a Decade Past: On the Tenth Anniversary of Our Movement’, The New International: A Monthly Organ of Revolutionary Marxism, Vol.16 No.3, May-June 1950, pp.131-144.

[66] Natalia Sedova Trotsky, May 9, 1951, Labor Action, June 17, 1951, http://www.marxists.org/history/etol/newspape/socialistvoice/natalia38.html [7]

[67] American Federation of Labor-Central Industrial Organization.

[68] Haberkern, op.cit.

[69] Sidney Hook, ‘Education in Defense of a Free Society’, 1984, Jefferson Lecture in the Humanities, National Endowment for Humanities, http://www.neh.gov/whoweare/jefflect.html [8]

[70] Again, there is obfuscation with the use of the term ‘anti-Communist’. What is meant in such cases is not opposition to Communism, but opposition to Stalinism, and the course the USSR had set upon after the elimination of the Trotskyites, et al. Many of these so-called ‘anti-Communists’ in opposing the USSR considered themselves loyal to the legacy of Trotsky.

[71] Edward S Shapiro, ‘Hook, Sidney’, First Principles: The Home of American Intellectual Conservatism, July 3,  2009, http://www.firstprinciplesjournal.com/articles.aspx?article=699&loc=r [9]

[72] Tom Kahn, ‘Max Shachtman: His Ideas and His Movement’, Editor’s Note on Kahn, Dissent Magazine, 252 http://www.dissentmagazine.org/democratiya/article_pdfs/d11Khan.pdf [10]

[73] Tom Kahn, Democratiya 11, 2007, reprinted in Dissent Magazine, ibid., 258.

[74] Fred Barbash, ‘Bush: Iraq Part of ‘Global Democratic Revolution’: Liberation of Middle East Portrayed as Continuation of Reagan’s Policies’, Washington Post, 6 November 6, 2003.

[75] Gershman served as Senior Counsellor to the United States Representative to the United Nations beginning in 1981. As it happens, the Representative he was advising was fellow Social Democrats comrade, Jeane Kirkpatrick, who had begun her political career in the (Trotskyist) Young People’s Socialist League, a branch of the Shachtmanist-orientated Socialist Party, as had many other ‘neo-cons.’

[76] The Social Democrats USA had originated in 1972 after a split with the Trotskyist-orientated Socialist Party. The honorary chairman of the Social Democrats USA until his death in 1984 was Prof. Sidney Hook.

[77] Glotzer was a leading Trotskyist. Expelled from the Communist Party USA in 1928 along with Max Shachtman, they founded the Communist League and the subsequent factions. When the Socialist Party factionalised in 1972 Glotzer joined the Social Democrats – USA faction, which remained closest to Shachtmanism, and which supported US foreign policy. Even in 1981 Glotzer was still involved with luminaries of the Socialist Workers Party. “British Trotskyism in 1931”, Encyclopaedia of Trotskyism Online: Revolutionary History, http://www.marxists.org/history/etol/revhist/backiss/vol1/no1/glotzer.html (Accessed 7 March 2010).

[78] Rachelle Horowitz, “Tom Kahn and the Fight for Democracy: A Political Portrait and Personal Recollection”, Dissent Magazine, pp. 238-239. http://www.dissentmagazine.org/democratiya/article_pdfs/d11Horowitz.pdf (Accessed 8 March 2010).

[79] Ibid., p. 209.

[80] Ibid. p 211.

[81] Ibid., p. 234.

[82] Ibid., p. 235.

[83] Ibid., p. 246.

[84] ‘About NED’, National Endowment for Democracy, http://www.ned.org/about (accessed 7 March 2010).

[85] David Lowe, ‘Idea to Reality: NED at 25: Reauthorization’, NED, http://www.ned.org/about/history (accessed 7 March 2010).

 


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

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[2] Stalin: The Enduring Legacy: http://www.amazon.com/gp/product/1908476443/ref=as_li_ss_tl?ie=UTF8&camp=1789&creative=390957&creativeASIN=1908476443&linkCode=as2&tag=countercurren-20

[3] http://www.cfr.org/about/history/cfr/index.html: http://www.cfr.org/about/history/cfr/index.html

[4] http://www.wsws.org/exhibits/trotsky/trlect.htm: http://www.wsws.org/exhibits/trotsky/trlect.htm

[5] http://www.marxists.org/archive/shachtma/intro.htm: http://www.marxists.org/archive/shachtma/intro.htm

[6] http://www.marxists.org/history/etol/revhist/backiss/vol1/no1/glotzer.html: http://www.marxists.org/history/etol/revhist/backiss/vol1/no1/glotzer.html

[7] http://www.marxists.org/history/etol/newspape/socialistvoice/natalia38.html: http://www.marxists.org/history/etol/newspape/socialistvoice/natalia38.html

[8] http://www.neh.gov/whoweare/jefflect.html: http://www.neh.gov/whoweare/jefflect.html

[9] http://www.firstprinciplesjournal.com/articles.aspx?article=699&loc=r: http://www.firstprinciplesjournal.com/articles.aspx?article=699&loc=r

[10] http://www.dissentmagazine.org/democratiya/article_pdfs/d11Khan.pdf: http://www.dissentmagazine.org/democratiya/article_pdfs/d11Khan.pdf

La Russie et l’Europe à la croisée des chemins?

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La Russie et l’Europe à la croisée des chemins?

par Alexandre Latsa

Ex: http://fr.rian.ru/

La visite du président de la république française François Hollande à la fin de ce mois de février 2013 à Moscou arrive dans un contexte très spécial concernant les relations France/Russie, tout autant que les relations Russie/Europe et les relations Russie/Occident en général.

Depuis la fin des années 90 et la chute de l’empire Soviétique, et surtout depuis le début des années 2000, l’interaction entre la Russie et les pays de l’union Européenne, ainsi qu’avec l’Occident en général a été croissante. La volonté de rapprochement de la Russie vers l’Occident ayant été l’une des grandes orientations de la politique étrangère du Kremlin depuis 1991, soit depuis maintenant 22 ans, c'est à dire l’âge de la jeune fédération de Russie.

Sur ce plan, la politique russe est restée inchangée et stable et la volonté de rapprochement avec l’Ouest et surtout l’Europe n’a pas été que théorique. Elle a donné lieu à des actes très importants, que l’on pense à l’adhésion au conseil de l’Europe en 1996, à l’adhésion au G8 en 1997, à la proposition de la Russie de rejoindre la famille occidentale dans la lutte contre le terrorisme en 2001, à la création du Conseil Russie/OTAN en 2002 ou encore aux propositions russes de création d’une architecture européenne de sécurité en 2008.

Durant la période récente, la Russie n’a cependant pas concentré toute sa géopolitique extérieure vers l’occident et a pris beaucoup d'initiatives en direction de son étranger proche et de la zone Asie/Eurasie.

La Russie a participé à la constitution de la CEI (1991), une entité intergouvernementale comprenant 15 républiques postsoviétiques, mais aussi à la constitution de la Communauté économique eurasiatique en 2000 et de l’OTSC en 2002, regroupant Russie, Biélorussie, Arménie, Kazakhstan, Kirghizistan et Tadjikistan. Un projet de fusion des deux dernières entités étant envisagé, au sein de l’OSCE, pour qu’elle remplace peut être à terme la CEI. Enfin la Russie a contribué à la création de l’Union Douanière Eurasiatique, qui regroupe la Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan, confirmant sa volonté d’intégration régionale en Eurasie, au sein de l’espace postsoviétique. De plus, en 2001, soit un an après la création du conseil Russie/Otan, la Russie a aussi contribué à la création de l’Organisation de Shanghai avec la Chine, une organisation militaire intergouvernementale, qui peut être vue comme un pendant régional et asiatique de l’Otan.

La volonté russe de recherche de compromis militaires hors Occident et hors Otan prend toute sa dimension au fur et à mesure que les relations Russie/Otan elles se détériorent, face à l’incapacité qu’ont les américains de sortir d’une logique post guerre froide et de la politique de "containment" à l’Est de la Russie. Une politique dont les conséquences se matérialisent aujourd’hui à travers la crise du déploiement du bouclier anti-missile en Europe de l’est.

Paradoxalement, alors que la crise de 2008 a mis en évidence les disfonctionnements du système économique occidental, l’interaction économique Europe-Russie s'est renforcée, la relation Europe-Russie ayant créé des interdépendances croissantes. La Russie qui est sortie rapidement de la crise économique de 2008 se retrouve en position de force face à une Europe affaiblie, dont les acteurs économiques voient maintenant la Russie comme le marché le plus dynamique ou exporter et investir. En face, l’Europe est devenue le principal client de l’énergie russe, cette interdépendance étant matérialisée par les projets South Stream et North Stream. Mais alors que la Russie va présider le G20 cette année, G20 dont le sommet aura lieu en Russie, il semble que la tentation russe, face au modèle européen ne soit plus aussi importante qu’avant.

Comme le soulignait récemment Fedor Loukianov, en face de la croissante interdépendance économique entre la Russie et l’Europe, un problème de modèle commun semble se dessiner, dont les principales pierres d’achoppement sont la morale globale et le problème du modèle de société. Le malentendu est profond, l’UE souhaite imposer à la Russie une conception sociétale que celle-ci rejette, arguant qu’elle est souveraine et différente. Cette rupture morale entre une Russie conservatrice qui connaît un retour du fait religieux et une Europe au contraire très libérale-libertaire pourrait bien entrainer un malentendu croissant entre la Russie et les pays européens.

C'est peut être à cause de cette incompréhension croissante que la Russie cherche à limiter sa dépendance de fournisseur envers l’UE et projette de réaliser en Asie-Pacifique 22% à 25% de ses exportations pétrolières et 20% de ses exportations de gaz d’ici à 2020, pendant que l’Agence Internationale de l’Energie estime que la Russie réalisera 30% des exportations vers l’Europe à ce moment là.

Un rééquilibrage stratégique essentiel dont on peut imaginer qu’il affaiblira la potentielle emprise de l’UE sur une Russie, qui se liera sans doute plus activement à l’Asie, ce continent dans lequel se situe, il ne faut pas l’oublier, 75% du territoire russe.

L’opinion exprimée dans cet article ne coïncide pas forcément avec la position de la rédaction, l'auteur étant extérieur à RIA Novosti.

Alexandre Latsa est un journaliste français qui vit en Russie et anime le site DISSONANCE, destiné à donner un "autre regard sur la Russie".

dimanche, 24 février 2013

ON THE EURASIAN ROOTS OF INDIAN SPIRITUAL TRADITIONS

 

ON THE EURASIAN ROOTS OF INDIAN SPIRITUAL TRADITIONS

Kashmir Shaivism and Slavic-Russian Mysticism

Acharya Peter Wilberg

Ex: http://granews.info/

1.       Historical Introduction and Background

This essay will seek to show that here is no more profound and powerful counterpart and complement to Indian wisdom traditions than Slavic-Russian Mysticism and its relation to Nordic-Arctic climate and culture. There is now both archaeological and linguistic evidence to show that  the Vedas and Upanishads and Tantras (including those of Kashmir Shaivism) all had their roots in a highly advanced pre- or proto Indo-European and Arctic civilisation covering the entire area known as Eurasia and with centres not only in the Indus Valley but in many other ancient civilisations such as Sumeria and also Russia and the Arctic.  This pre-historic or ‘primordial’  civilization was founded by ruler priests and teachers from other planets and/or planes of consciousness called ‘Urs’ in the Nordic-Arctic region (‘Ur’ being cognate with the German prefix ‘Ur-’ which means ‘primordial’ – and recalling also both  the Urals in Russia and the name of the Sumerian city called Ur, Uru or Urim. 

According to Levashov (The Untold History of Russia)

“Urs became tutors and guides to the rest of the people. They protected an initially rather small number of settlements of ‘ordinary’ people both from wild nature and ‘biped predators’. Urs trained people and helped them to master primary technologies, and gave them the knowledge necessary for them at that moment as well as knowledge that would be called for only in millennia.

Urs taught them and gave them into the charge of a special caste of keepers – volkhvs[1], who in due time were to convey conserved knowledge, having carried them through millennia and preserved as much of it as possible.

For this purpose those keepers-volkhvs received two runic alphabets, each of them was used by volkhvs of different levels of initiation. Those alphabets were da’Aryan and h’Aryan letters[2].

The memory of Urs, the teachers, has remained in language, for example, in the word ‘cult-ur-e’, which means a system of moral and spiritual concepts, which were transferred by Urs to their wards, the Ruses.

The two-caste system of the ancient Slavs reverberated in the names given them by their neighbours. For instance, the majority of Asian neighbours called an inhabitant of the Slavoniс-Aryan Empire as ‘ur-rus’, uniting the self-names of these two castes in a single word. Even now many Asian neighbours call Russians in the old fashioned manner, as ‘Urruses’.

There was a time when the names of the Slavonic tribes were formed by the addition of prefixes to the root ‘rus’, reflecting distinctive features of these tribes of Ruses, for example, Et-rus-can, P-rus-sian. The prefix ‘et’ before the self-name of Ruses means ‘elucidated Ruses’ – the carriers of highcult-ur-e. The proof of their existence has been found in the north of Italy in the form of inscriptions on stones and works of art. The name ‘Prussian’ meant ‘Ruses of Perun’[3], their other self-name was Venedas[4] (bellicose tribes of western Slavs), was kept in the self-name of the territory where they lived up to the 19th-20th centuries even after the German (gothic) tribes seized this land in 9th-10th  centuries A.D. The gothic tribes destroyed the majority of Prussian-Slavs, assimilated the rest amidst them and borrowed their name. After that one of the German tribes that lived on this territory began to call themselves ‘Prussians’; in the 19th century they played a key role in the merger of German tribes into a united state.

During the thousands of years of history of the Slavs, who initially had a united culture and language, the formation of self-names of the different Slavonic tribes was influenced by different factors. In the Urs’ time all Slavonic tribes have the second name ‘Ur-rus’. After the Urs’ disappearance their functions had to be distributed between their wards, Ruses.

This led to the formation of several castes: a caste of Volkhvs, carriers of knowledge and traditions; a caste of professional warriors, defenders from external enemies; a caste of handicraftsmen, grain-growers and cattlemen. At the top of all castes was a patrimonial aristocracy.

After the Urs’ disappearance, Ruses added to the common tribal name (Rus) one or another prefix reflecting their basic type of activity (Et-rus-can, P-rus-sian).”

The ancient pre- or proto-Aryan civilisation that Levashov describes, with a caste system clearly similar to that of Vedic civilisation, was essentially a Eurasian civilisation with multiple centres, not only in the Indian sub-continent, but also in Sumeria (whose language was neither Indo-European nor Semitic), Babylon and Assyria, the Egyptian Middle Kingdom, Minoan Crete, Troy and Mycenae – and as recent  discoveries show it also had centres in Russia and the Arctic. Evidence for this was found in 1987, when archaeological discoveries were uneathed in the Southern Urals (the so-calledARKAIM site) of an earlier ‘Arctic’ civilisation. This was referred to by Herodotus, Hesiod, Homer and Pindra as Hyperborea (‘beyond the North Wind’ or Boreas) and by Virgil as Thule. It corresponds also to Asgard – the land of the Norse gods or Aesir, one of the nine worlds unified by the world tree called Yggdrasill  and described in the Nordic Eddas as the abode of the  god Odin and his wife Frigg and the site of his fortress – Valhalla. What has since come to be known as the Slavic Vedasshare a similar script to Sanskrit, similar scriptures to the Vedas, and similar sagas to the Eddas – describing a migration south from the Arctic as climatic conditions changed from temperate to glacial.  The singular of aesir is ás related  to the  Sanskrit word asura – referring to the ‘anti-gods’ opposed to but inseparable from their half-brothers, the celestial sura – known in Sanskrit as devasor ‘shining ones’ (from the root *diw meaning “to shine”).

What united all the centres of this proto-Indo-European or Eurasian civilisation was both the ‘pillar’ connecting Sky (ARKA) and Earth (IM)  - also one important meaning of the Shivalingam – and theswastika/svastika symbol  found in so many ancient cultures. This is now understood not as a solar or sun symbol alone but as representing a spiralling or spinning galaxy. In this context it is interesting to note that the Slavic svastika symbol, called kolovrat means ‘spinning wheel’ – just as the Sanskrit chakra also means a ‘wheel’ which turns or spins.   

Neither svastika nor kolovrat essentially symbolise the sun however. For ancient Eurasian religious cultures worshipped the pole star rather than the sun – that star, close to the constellation of the bear (URSA) which lights up the darkness of the night sky and points us North i.e.  towards the planet Nibiru from which the Sumerian ruler-priests were thought to have come, toward the pole star – and toward the giant ‘black hole’ or ‘black sun’ at the very centre of our galaxy around which both the earth and the entire solar system turns or ‘spins’.  All the different geographical centres of the Eurasian civilisation however were seeded and guided long ago in the past by the advanced knowledge of their extra-terrestrial ruler priests or Urs. Conversely however, the rebirth in Russia of a future Eurasian culture and civilisation - one that will replace the currently dominant global capitalist culture of the U.S.A. - was anticipated by the German theosophist Rudolf Steiner. One of the chief current advocates of spiritual-political Eurasianism in Russia is Aleksandr Dugin – erstwhile organiser of the now-banned National Bolshevik Party and National Bolshevik Front in Russia, and founder of the Eurasia Party – now called Eurasia Movement and now leader of the International Eurasian Movement. 

“In principle, Eurasia and our space, the heartland Russia, remain the staging area of a new anti-bourgeois, anti-American revolution …The new Eurasian empire will be constructed on the fundamental principle of the common enemy: the rejection of Atlanticism, strategic control of the USA, and the refusal to allow liberal values to dominate us. This common civilizational impulse will be the basis of a political and strategic union.” Dugin —The Basics of Geopolitics (1997)  
 

2. The Metaphysics of Light and Darkness

As early as 1903, Lokamanya Bâl Gangâdhar Tilak (then proprietor of the Kesari and the Mahrattanewspapers, author of the Orion or Researches into the Antiquity of the Vedas) wrote a book presenting evidence of clear reference to an ‘Arctic Homeland’ in the Sanskrit Vedas and Zoroastrian Avestas.  This in turn formed the basis of a work by J.G. Bennett (metaphysical interpreter of the ‘4th Way’ spiritual movement of Gurdjieff and Ouspensky) entitled ‘The Hyperborean Origin of Indo-European Culture’.  A key argument that Tilak offers are numerous temporal indications in the Vedas of a ‘year’ in which, as is the case above the Arctic circle, the sun rises only once – making it the equivalent of a ‘day’. Nordic-Arctic countries in general are influenced culturally and psychologically by long periods of sunless winter darkness, interspersed with only brief summers in which the sun shines through the night.

This brings us to the central metaphysical theme of this essay – namely that there is no more profound and powerful counterpart  and complement  to both the Vedas, Upanishads  and Kashmir Shaivism itself than Slavic-Russian Mysticism and its relation to Nordic-Arctic climate and culture.

For whereas Kashmir Shaivism places special emphasis on the ‘light’ of awareness, Russian mysticism and even the Russian Orthodox Church has always emphasised the ‘darkness’, ‘dark light’ or ‘luminous darkness’, as expressed in the blackness of the night sky and long winters, rather than the blue sky of summer. Inward depth and darkness of soul go together, just as outward expansiveness of soul goes together with light.

“The divine darkness is not the kind of blackness we experience stumbling into an underground room with no lights. This darkness is a positive reality that helps us to discover God, and hence is called “luminous.” Although it sounds like a contradiction in terms, a luminous darkness is one filled with God’s presence, and by faith, the soul can begin to perceive God in darkness. In fact, the closer that God comes to the soul, the more intense the darkness becomes; it is then that all other things of this world are cleared away. The soul looks up to the Lord and never ceases to desire him.”

St. Gregory of Nyssa

If, as in Kashmir Shaivism, we understand God (Shiva) as ultimately identical with awareness as such or ‘pure awareness’ – and awareness as the ultimate sole reality (what I call The Awareness Principle) then we must also recognise that awareness itself is first and foremost an awareness of the ‘dark’ realm of ‘non-being’ constituted by infinite potentials of awareness – infinite potential consciousnesses or ‘beings’.  It is the very awareness of these potentials that ultimate leads to their actualisation and birth – like the birth of stars in the darkness of the cosmos.

Similarly, The Awareness Principle understands the key Kashmiri Shaivist term Spanda as a primordial tension (German ‘Spannung’) that literally spans the dark realm of potentiality (symbolised by the blackness of Ma Kali) and the light of awareness by which alone all things actual – including the sun and stars – become visible.  Spanda can be compared to a stretched string or ‘monochord’ strung between the twin poles of dark potentiality and illuminated actuality. The chord not only has a fundamental tone – the OM sound or Omkara, but also countless harmonics – each a unique tonal quality or ‘colouration’ of awareness. The Awareness Principle also recognises the universe as amultiverse – a multitude of parallel space-time universes all of which open up like bubbles of space and light within the darkness of a wholly non-extensional ‘space’ of potentiality. For just as light and ordinary ‘extensional space’ are inseparable, so also are ‘intensional’ space and darkness. Within any space-time universe light is what rays out from a centre towards a cosmic circumference, like light raying out from stars in the night sky. Darkness or ‘dark light’ on the other hand, is ‘light’ raying in from that cosmic circumference we behold as the blackness of the night sky itself and its ‘luminous darkness’ – illuminated at all times by the pole star.

According to the colour theory of both Goethe and Steiner, redness is light beheld through darkness. Blueness, on the other hand is darkness behold through light. Hence the two colour poles of the spectrum of darkness and light are red and blue. As the blue-throated one, Shiva has come to be associated with blue.  Yet as we know, one of the principal Vedic gods associated with Shiva isRudra – which is cognate with words such as ruddy or reddish. Similarly the syllable ‘rus’ in Russia is a proto-Slavic word for both bear and ‘reddish-haired’, cognate with ursus or ursa – the constellation of the Bear whose name combines the words ‘ur’ and ‘rus’.  Furthermore, the Slavic ‘s’  in ‘rus’ corresponds to the ‘d’ in the name Rudra itself, which also means ‘to howl’ – like a bear or wolf. Indeed, the Sanskrit ‘Shiva’ may itself be a loan word from the Tamil-Dravidian civa – meaning ‘red’ or ‘angry’. Blue and red have become of course powerful colour symbols in politics. Communists or those on the political left are ‘reds’. Conservatives or those on the political right on the other hand, are signified by the colour blue. Interestingly, since the collapse of the Soviet Union the flag of the Russian Federation is no longer purely red but red, white (the colour of the anti-Bolshevik ‘White Russians’) and… blue.  But let us return to Levashov:

“At the end of the 20th century, people got access to the Slavoniс-Aryan Vedas, which contained a lot of very interesting information that was vainly ignored by modern science. These unique manuscripts translated into modern Russian reveal that last glacial age was a consequence of the war between the Great Russenia and Antlania[5] (Atlantis). This war happened more than 13,000 years ago. Then people moved large distances of planetary scale by means of Vaitmans  [Sanskrit Vimanas]. So, those mysterious rhombic platforms on the three-dimensional map of Western Siberia are nothing else but landing grounds for Vaitmars. The last Vaitmars [travelers in the Vaitmans] left our planet Midgard-Earth about 3500 years ago when the Night of Svarog[6] began.

There is another interesting document – the Book of Veles. The last records in it were made by volkvs of Novgorod at the end of the 10th century. This book covers more than 20,000 years of Slavic history.

To learn something useful is always welcome, but did it happen like this in reality? Let us remember, that in the middle of the 11th century (according to the Christian calendar) a daughter of Jaroslav Mudry, princess Anna became the French queen. Arriving from the «wild» Kievan Rus, the princess did not consider that arrival as entering into civilized Europe but considered Paris a big village. This has documentary acknowledgement in the form of her letters.  She brought with her to the remotest depth of the provinces, which France was then, a part of the library, some books from which returned to Russia only in the 19th century and were found in the library of Mr. Sulakadzaev. It was he who made the first translation into modern Russian of the Book of Veles, which was composed of wooden plates with runic letters on them. After Sulakadzaev’s death his widow sold the greater part of his library to the Romanovs, and after that nobody heard anything about these books. The most interesting fact is that after the appearance of these copies, all originals without exception have disappeared – they either were burned down in bonfires of the inquisition, having been declared as heretical books, or were lost in ‘accidental’ fires and epidemics ‘affecting’ all ancient libraries.The libraries of Alexandria, Athens, and Tzargrad (Constantinopol), along with the Etruscan library in Rome, were burned down almost simultaneously. The libraries of Yaroslav I the Wise (978-1054) and Ivan IV the Terrible (1530-1584) disappeared without a trace. All originals were burned or disappeared, while the copies made from them so «opportunely» have been kept and cherished. Old books were destroyed; new ones were written. They were adjusted so that in new ‘history’ there was no any mention about the Slavonic-Aryan Empire. The period of history before the 10th century in Europe was declared as dark, barbarous centuries, which were illuminated by the light of education brought with the culture of the Sacred Roman Empire.”

Note firstly that the 10th century marked both the apotheosis and the beginning of the decline of Kashmir Shaivism. Note also that the very term ‘dark ages’ places a negative connotation on darkness. Then again, the Bible itself  (Genesis 1) admits that ‘darkness was over the surface of the deep’ even before God said ‘Let there be light’ and supposedly created heaven and earth.  Still today, however, inner knowing or gnosis is associated almost exclusively with ‘illumination’ or ‘en-lightenment’. This is paradoxical given that modern scientific and atheistic ‘rationalism’ had its source origin in the European ‘Age of Enlightenment’.  Yet the modern scientific mode of ‘rationality’ it gave rise to however, is now confronted with an ‘occult’ mystery that threatens to undermine its entire theoretical framework – the mystery of what physicists and cosmologists term ‘dark matter’ and ‘dark energy’ – whose nature is completely unknown but which is nevertheless acknowledged to make up 90% of the mass and two thirds of the ‘mass-energy’ of the universe. Levashov:

“…the last record in the Book of Veles and christening of Kievan Rus falls on the same time – the end of the 10th century according to contemporary chronology … What are these Days and Nights of Svarog? These words are mentioned in the Slavonic-Aryan Vedas quite often. It is time to understand what these concepts mean. There are several types of star accumulations in our Universe, such as spiral and spherical galaxies, star nebulas, etc. Our Sun is located in one of four sleeves of our spiral galaxy, in the «backyards» of this sleeve. Every spiral galaxy rotates around its nucleus while traveling on the star roads of our Universe. Seven primary matters form our Universe. The so-called, physically solid matter, which everybody is used to see as galaxies, nebulas, stars, planets, etc., appeared as a result of the merging of these primary matters in the areas of space, where necessary terms for this merging were observed. As proved by ‘scientists’,’physically’ solid matter makes only 10% of the whole matter of the Universe, and the rest (90%) is so-called ‘dark matter’. However, they do not specify what this “dark matter,” which can not be registered by any known modern scientific tool, is; we will forgive them this ‘insignificant misunderstanding’ and will move on to business.”

The galactic ‘nucleus’ that Levashov refers to is recognised to be a huge ‘black hole’ – itself a portal linking our universe to other universes in the ‘honeycomb’ plurality of multiple universes or ‘multiverse’. The types of ‘primary matter’ that Levashov refers to are what is now ‘scientifically’ termed ‘dark matter’. He refers also to the ‘psi-generators’ used in early civilisations, and those which he himself employs as medium of both healing and natural growth and regeneration. These he sees as “made of dark matter” and therefore essentially neither detectable by or requiring any technical or physical instrumentation, except as outward symbols for the subjective manipulation of the dark matter in its different forms.

The Awareness Principle understand the forms of ‘dark matter’ that Levashov refers to as specific potentialities and qualities of awareness - and their dark power or ‘energy’ as the capacity or power (Shakti) for the actualisation of these potentials – itself released by interaction with the invisible lightof awareness (Paramashiva). On the physical plane, this interaction plays itself out as an interaction between solar and earthly magnetism – what we call ‘magnetism’  being itself a bipolar spatial flow pattern of the all-pervasive ‘aether’ of pure awareness known in Sanskrit as Akash.

In modern translations the tantric term Shakti is almost invariably translated as ‘energy’. A closer translation would be ‘power’ or ‘power of action’ (Shak). Indeed this translation of Shakti accords with the root meaning of the term ‘energy’ itself – not as some ‘thing in itself’ but as pure action – the actualisation of those powers or potentialities of action latent in space itself as the ‘aether’ of pure awareness. What I call ‘The Awareness Principle’ is the metaphysical understanding that awareness is ultimate reality – that ultimately ‘awareness is everything’ and ‘everything is awareness’. The Awareness Principle stands in direct contrast to ‘The Energy Principle’ shared by modern science and ‘New Age’ pseudo-science alike – namely the principle that ‘energy is everything’ and ‘everything is energy’. As a ‘Theory Of Everything’ (TOE) ‘The Energy Principle’ is a highly questionable one, resting as it does on an unquestioned notion of energy as some ‘thing in itself’, a notion that is at the same time a distortion of its root meaning as that ‘formative action’ (energein) through which all forms are actualised in awareness. Pure awareness then, like the seeming emptiness of space itself, is no mere formless void but a plenum of formative potentials.  ‘Energy’ in the root sense is the actualisation of these potentials – the emergence of form from the apparent formlessness of space.

The Sanskrit term akash is translated both as ‘space’ and ‘aether’, sometimes spelled ‘ether’. It is understood in Indian thought as pervaded by countless basic units or “animations of consciousness” (Seth) which constitute the very ‘air’ or ‘breath’ of awareness called Prana – and the quintessence of air as such. The Sanskrit term prana is etymologically cognate with the Latin-derived terms ‘spirit’ and ‘spiral’ (from spirare – ‘to breathe’). It is also cognate with the root meanings of the Greek words for ‘spirit’ and ‘soul’ – pneuma (meaning air or wind) and ‘psyche’ (‘vital breath’). To be ‘spiritual’ in the root sense of this word therefore, is to be capable, quite literally, of a wholly different type of re-spiration or breathing – a type of whole body ‘transpiration’ of the clear, luminous expansiveness of the space around us – not through our lungs alone but through every pore of our felt body surface. It is the long-lost experience of breathing the clear, luminous ‘air’ or ‘aether’ of awareness itself that lies concealed behind both the otherwise wholly vague Western notion of ‘spirit’, as well as different classical and modern-scientific notions of a cosmic ‘aether’. Its secret is that invisible breath or ‘air’ of awareness (Prana) that pervades the entirety of space (Akash), both the space around us and the space which pervades and makes up by far the largest proportion of each and every atom of ‘matter’. This space vibrates with spanda – the fundamental tensing spanning the realm of the potential and the actual, together with the vibration of the actual within the potential and of the potential within the actual. Spanda is also what resounds with the inner sound ‘OM’. Hence also the association in Indian thought of the Akash with the element of sound or vibration. The double meaning of the Sanskrit Akash as both ‘space’ and ‘aether’ goes together with the Greek meaning of the word aether itself – as that ‘upper’, less gaseous, purer and thus morespacious air of the sort we breathe at Himalayan mountain summits – or in Nothern polar regions such as the Arctic.  For aether was the ‘higher air’ breathed by the gods themselves in their uppermost abode – whether we call this Olympus, Hyperborea, Thule or Asgard.

Dark Forces?

“I’m not the Devil. I’m much, much older. I watched the beginning and I will see the end. I am the dark behind all the stars. I am the dark inside you all.”

…from the screenplay of the film ‘Event Horizon’

The Greek word Khaos refers to a gaping dark void or chasm. It is cognate with Sanskrit Kha andAkash – referring to space itself, understood as the womb of all things – including the gods. In contrast, the Sanskrit kala means ‘time’ As such it is connected with the name of the great black Indian mother goddess Kali (kal – black / kala – time). Metaphysically, she can be understood as both, the ultimate temporal circumference or ‘event horizon’ of this spatial womb (kala – time) and as an ultimate ‘black hole’ or ‘singularity’ at its heart. Put in other terms, the realm of pure potentiality symbolised by Kali is a realm of unbounded inwardness – an inwardness that cannot be perceived by looking out from some localised centre of consciousness in space, but only by looking inwards from an infinite periphery, circumference or ‘horizon’ of awareness.

If the actual physical universe is a realm of spatial and material extensionality, then the primordial realm of potentiality is a non-extensional realm – a realm of pure intensionality. As such, it is made up not of extensional material bodies in space-time but of pure intensities of awareness in an unbounded ‘time-space’. The massive density of intensities that constitute this realm of unbounded inwardness – deified as Kali – find manifestation only through gravitational densities of matter so great, that they have collapsed themselves into ‘black holes’ with a so-called ‘singularity’ at their core. In physical-scientific terms, a black hole is ‘black’ because at its ‘event horizon’ the gravitational pull of the ‘singularity’ is so great as to bend space itself around itself – allowing no light-information to escape  – only sound in the form of a fundamental tone (the primordial sound of silence known as the Omkara or ‘OM’ sound).

From a metaphysical perspective however, the apparent outer surface of every visible body in space is also an event horizon. For like the visible outer surface of the human body, every ‘physical’ body conceals an unbounded and invisible psychical interiority along with invisible psychical ‘events’. These can never be perceived from without, no matter to what degree the physical interiority of the body is opened up and physiologically examined. For, what we perceive as fleshly bodies, cells and organs too are but outer surface appearances or ‘event horizons’ concealing an invisible psychicalinteriority and invisible psychical events.

When the crew on board the fictional movie spaceship  called ‘Event Horizon’ start ‘hallucinating’ terrifying images of bodies invisible to others (and later perceive each other’s bodies in horrific form) is this because they have entered ‘hell’ in the Christian sense or because, under the influence of the ship’s black hole, they have also unconsciously penetrated the event horizon of their own and each other’s bodies – perceiving events and images within their otherwise invisible psychical interiority in outward bodily form? The root meaning of ‘hallucinate’ is ‘to wander’. The crew’s ‘hallucinations’ are an expression of their wandering into and within the realm of ultimate inwardness associated with the primordial “agony” of creation as described in ‘The SETH Material’ by Jane Roberts – in which what Seth calls ‘All That Is’ (in essence the ultimate and universal awareness) sought a way to release all the potential consciousnesses embraced but still contained in His nebulous, dreamlike awareness into that state of autonomous actuality or being into which they “clamoured to be released”.   

In reality then, every outwardly perceived body is an Event Horizon. And at the core of all material bodies is a ‘black hole’ or “Singularity of Awareness”. This singularity at the core of all material bodies is both a central point (Sanskrit Bindu) and a central tone linking that unit of extensional matter to all other bodies through that dark, intensional realm of unbounded inwardness and inexhaustible potentiality that “flows through and forms all matter”.

This flow is that of the higher air or aether of awareness itself in its twin but inseparable aspects of light and darkness. Darkness is the in-flow of an invisible and wholly translucent ‘light’ of awareness from the cosmic circumference towards a centre just as light is the outward radiance of that invisible light of awareness from a centre. If we learn to sense the entirety of ‘empty’ cosmic space above and surrounding the entire surface of our heads and upper bodies, we can come to to experience ourselves breathing in its innate aetheric vitality of that invisible light and feel its countless centres – each of which have the character of miniature, light-emitting ‘white holes’ – revitalising the inner spaces within every atom, cell and molecule of our body.

If, on the other hand, we sense our lower bodies and let awareness flow inwards from our abdominal surface towards the singularity of awareness at its centre – or a few inches below and behind our navel – we will experience that inner space of our abdomen or hara (Japanese) as filled with inner darkness or blackness. Each out-breath can then be experienced as both an inward and downward flow of a ‘dark light’ of awareness – one that not only rays inwards from the abdomen or toward itshara centre or tanden but also flows downwards from our lower body and abdominal centre to yet lower centres. This dark inward and downward flow of awareness ultimately reaches and roots down below the very ground beneath our feet and  towards the fiery core of the earth itself. Here we contact the ‘dark force’ known in occult literature as Vril or Kundalini – the fire of awareness that then rises from that molten and fiery core – whose spinning is known to be responsible for the earth’s magnetic field.

The felt surface of our bodies then, both unites and distinguishes two spaces or fields of awareness – one extending outward and upward to a heavenly cosmic circumference, the other downward and inward towards a bodily and earthly centre or ‘singularity’ of awareness. The relationship between these two different flows of awareness is essentially a relation between the invisible space or light of awareness in its dual character – as both light and darkness. It also finds expression as the relation between polar or axial magnetism on the one hand and ‘spherical’ magnetism or ‘magnetospheres’ on the other. Thus, like the earth itself, the body has both axial magnetic poles (North and South)  and a ‘magnetosphere’ – the outer surface or ‘event horizon’ surrounding the black hole at its gravitational centre and the fiery core into which it can lead – demonised as the ‘underworld’ or ‘hell’ in both religious mythology and science fiction. The word ‘hell’ however derives from the German Halle (hall) and the verb hallen – to echo or resound, as the  Omkara does from within the event horizon of a black hole.  Polar axial and vertical dimensions of light and darkness, space and gravity, electricity and magnetism are all expressions of axial and vertical flows of awareness – corresponding to the Shivalingam and the vertical axis of kundalini within our body of awareness.  On the other hand, spherical dimensions of light and darkness, space and gravity, electricity and magnetism – all express spherical boundaries, spaces and centres of awareness.

Beyond space, time and ‘space-time’

Time too has a spatial dimension – including a spherical one and not just a linear one. Like a sphere, time (Seth) has an outside and an inside. Behind and beyond ‘space’ ‘time’ and ‘space-time’ as physicists conceive it is a “spacious present” (Seth).  This is ‘space-time’ understood and experienced as a spherical time-space of awareness embracing and yet ‘outside’ all ‘space-time’ universes and embracing also all actual and potential pasts and futures – both of the cosmos and of human civilisation. The interweaving of the actual and potential in the realm of dreams and mythical possibilities – like the interweaving of dreams and mythologies that opens up new possibilities for humankind – are themselves nothing mythical but the ‘dreamtime’ and very loom or tantra of time-space. It finds expression today in the mythological history, credible actuality and futural possibility of the civilisation called ‘Eurasia’ – with both its multiple geographical centres and its single axial pole – pointing to the pole star and to the ‘black hole’ at the centre of our spinning galaxy or kolovrat.

Dream-Land

By a route obscure and lonely,
Haunted by ill angels only,
Where an Eidolon, named Night,
On a black throne reigns upright,
I have reached these lands but newly
From an ultimate dim Thule –
From a wild weird clime, that lieth, sublime,

Out of Space – out of Time.

Edgar Allen Poe 1844

3. Personal Postscript

I might not have come to write this piece were it not for the fact that, lying down on my mother’s sofa one afternoon in the late seventies or early eighties – and despite being wholly ignorant of what was then the still-undiscovered ARKAIM site -  I entered a hypnagogic state in which I experienced the strong but invisible presence of Rudolf and Marie Steiner beside me. Accompanying this, I had a most vivid and lucid dream of an isolated citadel of the future – from within which I found myself peering out at a vast steppe land, one which I knew from the Steiners to be somewhere in Russia – and the centre of a future civilization.

Links:

ARKAIM – ancient Russian city

Michael Kosok  The Singularity of Awareness

Peter Wilberg  THE AWARENESS PRINCIPLE

Peter Wilberg TANTRA REBORN – ON THE SENSUALITY AND SEXUALITY OF THE SOUL BODY

P.Wilberg  EVENT HORIZON – TERROR, TANTRA AND THE ULTIMATE METAPHYSICS OF AWARENESS

J. G. Bennett – THE HYPERBOREAN ORIGIN OF THE INDO-EUROPEAN CULTURE

Lokamanya Bâl Gangâdhar Tilak – THE ARCTIC HOME IN THE VEDAS

Levashov – THE UNTOLD HISTORY OF RUSSIA

INTERNATIONAL EURASIAN MOVEMENT

THE NATIONAL PEOPLES PARTY U.K.

INTERVIEW WITH ALEKSANDR DUGIN SaveFrom.net

EVENT HORIZON – the film

THE BOOK OF VELES


[1]A Volkhv is a cleric, the Supreme priest, and a keeper of ancient sacred texts.

[2] Da’Aryan and h’Aryan characters (letters) are two of four kinds of writing of the Great Race: da’Aryan Trags, h’Aryan Runes, Sviatorussians Images (bukvitca, runica, cherty and rezy) and Russenian Molvitca.

[3] Perun was the god-patron of all soldiers, the defender of the land and the clan of SviatoRuses (Russians, Byelorussians, Asts, Lits, Lats,  Latgalls, Zemgalls, Polans, Serbs, etc.)

[4] Venedas were inhabitants of the Great Venea where Clans and tribes of Venedas migrated. It corresponds to the territory of modern Western Europe.

[5] Antlania was an island in the Atlantic Ocean where Slavonic clan of Ants was lodged. Then their land began to be called as Ant-lan, i. e., the Land of Ants. Ancient Greeks named it Atlantis and its inhabitants – atlantes (modern Ukrainians; U-krai-ne means in Russian outskirts («krai») of the Land of Holy Race).

[6] The Night of Svarog, according to Slavonic tradition, is the name of a dark difficult time when our solar system passes through spaces of the Dark Worlds; or Kali-Uga in Aryan or Indian tradition.

Eurasian Doctrine of Kazakh President Nursultan Nazarbayev

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Eurasian Doctrine of Kazakh President Nursultan Nazarbayev: "Thinking space"

 

Kazakhstan becomes a nodal point of the post-Soviet space today. In this context it should be considered not as an ordinary state, balancing between global "centers of power", but as a key element of the great intercivilizational zone stretching through the whole of Eurasia. Whether the zone stays what it was for centuries - the "inner corridor" of Eurasia, separating or linking its civilizations, depends on the Kazakhstan’s fate. That fact brings us inevitably to the geopolitical problems.

It should be noted that for many years Central Asia has been the object of interest for geopoliticians. From the point of view of traditional geopolitics Eurasia is not just a "gap" between "Great Europe" and "Great Asia" - but it is a special cultural and civilizational world, a self-organizing "great space."
 
It should be observed that the debate about the nature and purpose of space in modern geopolitical thought is far from being over. Positivist science of political geography focuses on the phenomena of "objective" external character: the balance of weapons, geographical location of transit infrastructures, etc.
 
Traditional geography and geopolitics are based on the idea of ontological heterogeneity of terrestrial space, on the prevalence of anthropological, civilizational, religious and spiritual factors in determination of the fate and vocation of many nations.
 
For example, modern French researchers do not like to call themselves "geopoliticians", but consider themselves most likely as geographers working at the intersections of geography and history. These sciences, in particular, express their deep surprise that in Germany they still speak about the “Space” (“Raum”) or the "Big space» (“Grossraum”) in the geopolitical discourse. 
 
The concept of “space” is considered “empty” or “abstract” by French researchers, who consequently prefer speaking about the “territory” which  they link to the interests of a certain community and a “collective identity formation”. As a result, according to the French approach the geopolitics itself is defined as the “analysis of contradictions among different types of power institutes of the territory” [1], which narrows the object to geopolitical study, replacing it actually with political geography. 
 
At the same time, within the Eurasian geopolitical research school the desired synthesis has been carried out, and as a result the category of "space" has acquired human, historical, cultural and civilizational contents. That synthesis was embodied in the concept of "local development" which denotes the inseparable connection of space with history and destiny of individuals, societies and nations, with the unique cultural characteristics of the civilization.
 
 As an example of such a "local development" (a model of political, social and economic development which character is defined by country or region location) can be considered as Eurasia in general, so Kazakhstan with its great strategic power as the integral part of “Eurasian space”. What does "to think space" mean, for the founders of states and prominent public figures in this context? 
 
From the author’s point of view it means, first of all, the possibility to correlate spatial, cultural, civilizational and socio-economic characteristics of the states they head with the logic of their history and contemporary political process, and the possibility to draw up the domestic and foreign policy course according to the long-term national, regional and global political trends.
 
One of the founding fathers of classical geopolitics theory K. Haushofer has the same point of view on the “Big space” concept. Speaking on formation of continental alliance connecting European and Asian continents he supposes that “every considerable formations and structures don’t appear ready from the head of some great statesman like the famous Greek goddess of war in her stately spiritual image. A competent person knows that the creation of such formations is a long-term process. I am pleased to admit young colleagues-geographers that I must produce evidence on the formation of a new Euro-Asian continental policy perhaps, more than any other senior representative of the geographical science ". [2]
 
The fullest realization of “thinking space” tendency has been  found in eurasianism  - the movement of Russian intellectuals emigrant groups connected on the first place with the attempt of understanding the origins and consequences of the October Revolution. The movement itself appeared in 1921 in Prague and Sofia, and was founded by four young emigrants from Belorussia - P. Savitsky, geographer, P. Suvchinsky, musicologist, N.Trubetskoy, philologist and Slavicist, Father G. Florovsky, religious philosopher and publicist. Among them there were such prominent Eurasians as religious thinker L.P. Karsavin, famous historian G.V. Vernadsky, lawyer and political scientist Nikolai Alekseev, orientalist V. Nikitin, writer V. N. Ivanov.
 
Much has been said on strong and weak sides of Eurasianism in the historiographical literature. It is admitted that Eurasianism is one of the most significant political theories of the twentieth century bringing up the question on determination of Eurasia’s place in the world. The fact that Eurasians find grounds for necessity of harmonious coexistence of Slavic and Turkish people, Orthodox Christianity, Islam and Buddhism, as a guarantee of integrity and stability of the post-Soviet space are also very important.
 
In parallel the negative sides of the Eurasian doctrine are accentuated. It's pretty clear that when taken to the extreme Eurasianism can act as an ideology justifying totalitarian and autarchic model, causing isolation from the West.
 
How do the subsequent interpretation of this doctrine reproduce and (or) overcome the disadvantages of the "classical Eurasianism"? Perhaps the biggest scientific interpreter of the Eurasianism ideology is Lev Gumilev (1912 - 1992) – a famous Russian historian, anthropologist and philosopher, author of the original teaching about the nature and life of ethnic groups - ethnology. His decade stay at the camp with one of the founders of Eurasianism Peter Sawicki influenced much on his views formation.
 
Actually there were three main ideas of Gumilev’s "Eurasian conception": the first two were adopted, the third was original. The first of them considers the Russian Empire and the USSR historical forms of Eurasian statehood, coming from the empire of Genghis Khan. The second defines the Turkic and Muslim Eurasian peoples as Russian natural allies in their fight against West expansion, as it is equally fatal to any of the "Eurasian power" to unite with it. [3]
 
However, despite the original and profound Gumilev’s interpretation of Russian history, Eurasianism remained for him mainly a geopolitical metaphor. The prominent Russian historian and ethnologist has not formulated yet his specific proposals to arrange the political and socio-economic life of Eurasian countries and peoples. It took time to perceive deeply and completely his ideas.
 
And the time has come. 1990s was the time of large-scale policy changes related to political self-determination and self-assertion in the post-emerging new nation-states, with special and important place occupied by Kazakhstan. At the same time, the 1990s was the period of an increasing interest to the Eurasianism and the conception of underestimated outstanding scientist L. Gumilev.
 
  To bring the key imperatives of Eurasianism to life its entirely new interpretation has been required, as well as the escape from the "mythopoetic" shade, specification of its cultural and civilizational imperatives. This kind of a "modernization" of the Eurasian studies could be used for searching for the most appropriate model of economic and political organization of the post-Soviet space.
 
Thereupon it is no mere chance that the most active and consistent supporter of the Eurasian concept concerning modern political realities is the president of the Republic of Kazakhstan Nursultan Nazarbayev. The leader of a young and dynamic state saw its realization in his project of the Eurasian Union, subsequently implemented in practice in the model of the Eurasian Economic Community (EAEC), and the Customs Union of Russia, Kazakhstan and Belarus founded in 2010.
 
The Eurasian Union project declared in the mid 1990s yet, was supposed to unite new independent CIS states (conserving their political sovereignty) into a common economic space. A little later, N. Nazarbayev repeated his offer with a new meaning - he proposed the creation of the Eurasian Economic Union. This project, as experience has shown, had the fundamental political, historical and cultural base as a result of the Kazakhstan’s specificity as a Eurasian power. The ideology of Eurasianism was officially recognized in Kazakhstan, and one of Kazakhstan's leading universities - the Eurasian National University in Astana - was named after a prominent ideologist of Eurasianism Lev Gumilev.
 
In general we can distinguish following basic features of the "Eurasian concept" by President Nursultan Nazarbayev. In the author’s opinion, they consist in a firm compliance with the following principles:
1) A realistic character, absence of "the ideology primacy";
2) The tendency to connect firmly the idea of "Eurasian integration" in the post-Soviet space with the purposes and objectives of modernization;
3) Focus on the priority of interests of the Republic of Kazakhstan as a sovereign independent State;
4) Realistic reflection of the current state of "the post-Soviet space" and main trends of its development.
5) Review of the prospects of "Eurasian integration" in the context of a multidirectional strategy adopted by the Kazakh government.
6) The tendency to close coordination of the economic and political integration.
7) consulting not only Kazakh and Russian interests within the "Integration Project," but the interests of Central Asian states as well. [4]
 
What factors ensure the success of the geopolitical position of Kazakhstan? Firstly, as Kazakh experts noted, Kazakhstan, represented by the leader Nursultan Nazarbayev, has a strong political will. Secondly, after years of independence Kazakhstan has practically implemented its will in the unique economic, social, political and humanitarian projects of modernization. Thirdly, the Republic of Kazakhstan is the heir of the centuries-old nomadic culture, which passionarity has strongly affected the global world formation since ancient times. Today this passionarity has been realized in proposing a number of initiatives answering the meaning and the essence interpreted in the frames of the contemporary Eurasian doctrine.
 
It is president Nazarbayev who has consistently been reinforcing the status of Kazakhstan as the leader country of the Central Asian region, who seeks to carry out in practice Eurasian principles interpreted in a modern key without confirming to politics or economics. Nursultan Nazarbayev is also an author of cultural and civilizational initiatives (World and traditional religions forum) in the contemporary crisis of the world and is trying to strengthen the dialogue between countries, civilizations and continents. Kazakhstan, a member of the main important institutions of post-Soviet space (CSTO, EurAsEC, Customs Union) and international organizations (the Organization “the Islamic Conference”), expanding its cooperation with the European countries within the OSCE, can play a very important role in establishment and realization of the multilateral partnership.
 
All these achievements and efforts could not stay unnoticed by western and eastern leaders. In this context it is not surprising that for the past several years, many states, representing those cultural civilizational "worlds", seek the partnership with Kazakhstan as a promising economic partner and a key political actor in the complex and little predictable Central Asian region.
 
Due to the realization of complex strategies by the leader of the nation modern Kazakhstan successively transforms into the Eurasian hub, one of the most dynamic and stable states in the territory of the CIS. At the same time, it serves a good example of inter-ethnic and religious tolerance, moderate Muslim country that has become a sort of a "bridge between East and West."
 
Domestic policy strategy of Kazakhstan answers the Eurasian imperatives, particularly in the field of nation-building politics. Over the centuries destinies of many people with different cultures, religions and traditions crossed on the historical Kazakh land. So the unique situation was created in when representatives of 140 ethnic groups and 40 confessions live peacefully together with the Kazakhs. Meanwhile a long-term cohabitation of different ethnic groups has formed a strong tradition of tolerance in the society.
 
Thus, today there are all necessary foundations for leaders, elites and peoples of Russia, Kazakhstan and Belarus to make a new decisive and qualitative step to the “Eurasian integration” - the orientation founded in the early 1990s by the national leader, president of Kazakhstan, Nursultan Nazarbayev, who has updated and is filled in the ideology of Eurasianism with a modern and concrete meaning.
 
Cited literature:
1. Lacoste Y. Fuer eine neue und umfassende Konzeption der Geopolitik // Welttrends. – 1994. - № 4. – P. 24.
2. Хаусхофер К. Континентальный блок // Элементы. – 1997. - №7. – P. 32.
3. Гумилев Л. Н. Заметки последнего евразийца. // Наше наследие. – 1991. - № 3. - P. 24 - 26.
4. Назарбаев Н. А. Евразийский союз: идеи, практика, перспективы, 1994-1997. – М.: Фонд содействия развитию соц. и полит. наук, 1997.  – 497 p.
 
English translation by Natalia Biryukova

samedi, 23 février 2013

Avez-vous lu Douguine ?

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Avez-vous lu Douguine ?

par Claude BOURRINET

Certains livres viennent à point, comme des fruits de saison.

La question de la temporalité est évidemment cruciale, lorsqu’il s’agit de penser. Il arrive que des œuvres pourrissent en mûrissant. Je relisais dernièrement quelques bouquins d’Alexandre Zinoviev, et je m’étonnais qu’ils fussent si anachroniques, si peu en phase avec ce qu’était devenu le monde depuis 1989, et, faut-il le dire, si illisibles. Les discours sur la réalité, si l’on dissipe les fumets de la mode et des emballements du moment, pâtissent cruellement de la dérive des choses, fût-elle minime. Soudain, c’est une fissure, parfois un abîme, qui les séparent de l’expérience collective ou individuelle, et ils deviennent alors des bavardages, des vapeurs.

Quel est donc le défaut heuristique des écrits de Zinoviev, de tous les dissidents qui s’opposaient à l’empire soviétique, et, plus généralement, de ceux qui étaient plongés dans cette gigantomachie mondiale, mettant en prise les tenants des première et deuxième théories, selon la classification métapolitique d’Alexandre Douguine, c’est-à-dire le libéralisme et le marxisme ? Comment des vérités de l’heure, bien qu’elles ne soient pas devenues pour autant des mensonges, constituent-elles néanmoins des erreurs épistémologiques ?

Il se peut bien que certaines clairvoyances ne se manifestent, ne puissent se manifester, qu’à l’achèvement d’un processus historique. C’est au crépuscule, dit Hegel, que la chouette de Minerve prend son envol. Aussi est-ce lorsque la modernité parvient à son stade terminal, devant notre regard médusé, euthanasiant l’homme, après Dieu, que la conscience vient de ce qu’est la « chose », et qu’elle soit nommable pour tous. Il fallait que la deuxième théorie moderne, le marxisme, après la troisième, le fascisme, qui sont tous deux des tentatives de modernité, mais en même temps des réactions conservatrices au processus dissolvant du libéralisme, pour que la première théorie, le libéralisme, apparût tel qu’en vérité sa nature le fonde, à savoir un destin économique, une « gouvernance » des choses, et un démontage, accompagné d’un bricolage, de la matière humaine.

Or, affirme Douguine avec réalisme, c’est de là qu’il faut partir. De la postmodernité.

Qu’est-ce que peut nous apporter la postmodernité ? D’un point de vue « scientifique » et philosophique, elle est déconstruction théorétique des sociétés. À la suite des penseurs du « soupçon » comme Marx, Nietzsche, Freud, le structuralisme de grands anthropologues tels que Lévi-Strauss ou Foucault, a démontré que la notion de progrès n’était qu’un mythe, à proprement parler une mystification visant à légitimer l’hégémonie universelle de l’Occident, et qu’il n’existait pas, dans l’absolu, de « civilisations » inférieures, ou supérieures. Pire, ou mieux ! ce que l’on appelle « pensée », ou « raison », n’est qu’une construction relative, redevable de la philosophie hellénique, laquelle a « oublié », comme le démontre Heideggger, ce grand penseur capital, auquel se réfère Douguine, l’être, en promulguant la métaphysique occidentale.

Le roi est donc nu. Brutalement, l’usurpation qui laisse croire à sa nature mécanique, irréductible, fatale, place l’entreprise libérale d’arraisonnement idéologique et guerrier du monde comme ce qu’elle est : un mensonge mortel, destructeur des altérités, de la multiplicité de l’être dans le monde.

La première leçon d’Alexandre Douguine apparaît comme une évidence. Le paradigme du flux historique a changé, il faut donc transformer les paramètres, la logique, et le vocabulaire même de notre pensée, si nous voulons non seulement nous opposer à ce qui nous semble inacceptable, mais si nous désirons même avoir accès au monde, et y agir. Il rejoint, par là, l’aventure intellectuelle d’un Alain de Benoist, dont il est proche.

Il va sans dire que toute une panoplie idéologique, comme le projet nationaliste, devient obsolète. Reprenant les analyses de Carl Schmitt, Douguine approfondit le concept de « Grand espace », d’ « Empire », et, particulièrement, d’eurasisme.

Nous, Français, nous sommes nécessairement influencés, lorsque nous abordons la notion d’Empire, par l’épopée napoléonienne, de la même façon d’ailleurs que les Allemands peuvent l’être par le troisième Reich. En Russie, l’équivalent d’un grand ensemble homogène, centralisé, autoritaire et exclusif serait la Russie de Pierre le Grand, lequel ne fit qu’imiter l’Occident. Or, l’empire nationaliste n’est que l’hypertrophie de la nation, donc une manifestation de la modernité, au même titre que l’individu, l’État calculateur, machiavélien et « scientifique », et que la science galiléenne et cartésienne. La preuve est que son expression la plus pure fut la grande révolution de 1789, révolution bourgeoise par excellence.

L’eurasisme, en tant que concept, pour Douguine, ne se cantonne pas à un territoire donné, comme la Russie et ses satellites européens et asiatiques. C’est une « Idée », presque au sens platonicien, générique, qui sert de concept opératoire pour penser les phénomènes postmodernes dans la dimension géopolitique et sociétale. En effet, dans sa course à l’abîme, l’Évangile des temps contemporains, prétendant porter le Bien, mais engendrant misère, désespoir et destruction, rencontre des résistances. Le noyau d’où partit l’expansion moderne, l’Europe, déplacé dans cette terre « purifiée » ethniquement, matrice de la pire utopie de l’histoire, les États-Unis d’Amérique, a été confronté durant deux ou trois siècle à une périphérie, qu’il s’agissait de « civiliser », c’est-à-dire de domestiquer, d’exploiter, d’aliéner, voire de génocider. Cependant, cette « périphérie » n’était rien, aux yeux des « civilisateurs », qu’un terrain vierge de culture, peuplé de sous-hommes, de sauvages ou de barbares.

Or, il était, il est la Terre de plusieurs « civilisations », de « mondes » possédant leur propre manière de voir, de sentir, de raisonner, d’aimer, de haïr, de se confronter avec les aléas du monde. S’inspirant des thèses du penseur américain Huntington, sans faire sienne de manière dogmatique l’idée de « choc », Alexandre Douguine recense un certain nombre de noyaux civilisationnels, comme la Russie, l’Iran, le monde musulman, l’Amérique latine et indienne (l’Amérique bolivarienne et brésilienne), la Chine, l’Inde, peut-être l’Europe (nous y reviendrons). Ces entités enracinées, reposant sur une longue mémoire, présentent des formes disparates. Il n’est pas besoin de s’y attarder ici, il vaut mieux lire l’ouvrage de Douguine, qui analyse parfaitement, avec lucidité et rigueur, le tableau des conflits et des légitimités actuelles. Toutefois, il faut insister sur l’expérience, et l’énergie qui paraissent nous faire espérer un retournement du cours des choses.

Ce qui frappe en effet, c’est que ce qui semblait aller de soi, surtout après la chute du mur de Berlin, devient hautement problématique. D’abord, l’étendue des désastres (économiques, humains, écologiques, culturels, sociaux, etc.). Un autre penseur, Fukuyama, qui, dans son livre La Fin de l’Histoire, proclamait une sorte de paradis consumériste, libéral, comme le fait remarquer Douguine, avec qui il eut des échanges, a reculé avec effroi devant les conséquences d’une machine qui s’emballe, transgresse tout, et ne semble avoir de finalité que le vide, le néant. D’autre part, chacun peut constater que ce qui s’annonçait comme une marche triomphale bute contre des obstacles de plus en plus rudes, aujourd’hui en Syrie, hier en Géorgie, demain dans le Pacifique… ou en Iran… La conquête libérale n’est pas un long fleuve tranquille ! Cela ne signifie pas qu’elle ne puisse réussir. Mais sur quelles ruines ?

Il est aussi un autre aspect du livre de Douguine, outre les éclaircissements théoriques qui nous permettent de mieux appréhender le présent, ce sont toutes les informations qu’il nous livre sur les rapports de forces au sein du pouvoir russe, et des aspirations de l’oligarchie et du peuple russe. Pour ce faire, il lie la longue histoire russe aux événements récents, jusqu’à l’agression provoquée par Saakachvili contre l’Ossétie du Sud. Nous voyons très bien que la Russie, ou l’Eurasie, est à un moment pivot de son histoire, et probablement de celle du monde. Car ce qui se passe là-bas présente un intérêt vital pour nous.

En effet, nous sommes devant un dilemme : être ou ne pas être. En arrimant l’Europe au vaisseau libéral amiral, l’oligarchie européenne a choisi le néant historique, la domesticité ou la complicité, et, pire, la « culture » de la destruction, la « destructivité » néo-libérale. Autrement dit, c’est un suicide, à tous les sens du terme. Il est évident que nous ne sommes pas Russes, bien que les Slaves aient souvent été très proche de notre cœur. Le projet eurasiatique nous met en demeure de réagir, et d’être. C’est une urgence, un devoir, un destin. Être de « bons Européens », comme disait Nietzsche… N’est-il pas trop tard ? Existe-t-il, ce substrat populaire, encore présent en Russie (pour combien de temps, peut-être ?), ce projet politique, autre que celui, vicié à la base, des bureaucrates de Bruxelles, et, surtout, cette spiritualité, cette métaphysique, cette théologie, cette liaison existentielle entre la terre et le ciel, les éléments du territoire, les rêves, les élans, qui se sont manifestés en Iran, qui soudent encore, par l’Orthodoxie, le peuple russe (sans qu’une cœxistence soit impossible avec d’autres spiritualités, d’autres ethnies), ou qui fortifient la foi des musulmans ? Car, s’inspirant du mystique iranien Sohravardî, Douguine nous rappelle que c’est en Orient que le Soleil se lève, et qu’en Occident, il se couche. Échapperons-nous à cette fatalité pour retrouver un destin historial ?

Claude Bourrinet

• Alexandre Douguine, La Quatrième théorie politique. La Russie et les idées politiques du XXe siècle, Éditions Ars Magna (B.P. 60 426, 44004 Nantes C.E.D.E.X. 1), 2012, 336 p. Pour recevoir le livre, écrire à l’éditeur, en accompagnant cette demande d’un chèque de 32 € franco.

• D’abord mis en ligne sur Vox N.-R., le 4 novembre 2012.


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lundi, 18 février 2013

G. Faye: Un regard français sur la Russie

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Inédit en français !

Guillaume Faye 

UN REGARD FRANÇAIS SUR LA RUSSIE

À Irina Ermakova 

INTRODUCTION   

Si j’aime la Russie, c’est peut-être parce que, dans toute mon éducation qui fut pourtant imprégnée de nationalisme français bonapartiste, on m’a toujours appris que la culture russe – littérature, peinture, musique, sciences – était incontournable. Pour moi l’image de la Russie était celle d’un immense pays, lointain, mais néanmoins très proche. J’étais définitivement russophile, comme un russe peut être francophile, bien que ni l’un ni l’autre ne connaissent jamais très bien la nature profonde de ceux qu’ils aiment.

Pourquoi est-il important pour moi de m’intéresser à la Russie ?  Parce qu’elle est un des piliers centraux de la civilisation européenne et des Blancs, au sens planétaire. Après les nombreux livres que j’ai publiés, dont plusieurs ont été traduits en russe et à la suite des conférences où je fus invité à Moscou et St.Petersbourg, le Pr. Pavel Tulaev m’a demandé d’exprimer quel regard je portais sur la Russie. Mais aussi, avec lui,  plusieurs amis russes, après la publication en France de mon livre Mon Programme (qui est un programme politique idéal pour la France et l’Union européenne) m’ont demandé : ”quel serait ton programme pour la Russie ? ” Si par exemple « tu devenais notre Tzar », me dit en plaisantant la pianiste Irina Ermakova.

Je ne pense pas que les Tzars règneront de nouveau sur la Russie – mais sait-on jamais ? – ni que les Russes accepteraient comme dirigeant un Français qui ne parle pas leur langue. Mais enfin, j’ai réfléchi, beaucoup plus modestement, aux analyses et aux conseils que je pourrais donner aux dirigeants russes s’ils m’en faisaient la demande. Mon point de vue extérieur de Français ami de la Russie, complètement en dehors des luttes internes russes, donc empreint d’une certaine objectivité distante, pourra peut-être vous intéresser.

Mais avant d’aborder les grandes lignes d’un programme pour la Fédération de Russie, permettez-moi de commencer par une analyse de votre cher pays et de votre grand peuple.  Un certain nombre de choses pourront vous choquer ou vous déplaire légèrement, mais je déteste mentir. Mon regard n’est qu’impression et non point vérité, car cette dernière est hors de portés des hommes lucides.     

I.   IMAGES DE LA RUSSIE VUES DE FRANCE

À vingt ans, j’avais lu tout Dostoievski, tout Tolstoï, tout Tchékov et, je dois l’avouer, pas une seule ligne de la littérature américaine. On m’avait présentée cette dernière comme « vulgaire », « grossière », ce qui est d’ailleurs très exagéré. « Rien à voir avec l’âme russe ». L’expression d’ « âme russe » est une expression très française qui date du XIXe siècle. Elle sous-entend que la Russie à une profondeur métaphysique et romantique, une dimension tragique, dont notre culture française serait dépourvue. Mes parents, qui étaient des anti-communistes convaincus, allaient curieusement souvent en Union soviétique pour visiter les musées et aller aux concerts. Il ne leur serait jamais venus à l’idée d’aller à New-York ou à Los Angeles, parce qu’ils pensaient que là-bas, il n’y avait pas de « culture » digne de ce nom.  De « haute culture », s’entend.

Il y aurait dans les paysages, les  regards, les romans et le cinéma russes une mélancolie et une profondeur, triste ou exaltée, très éloignées de la légèreté française. La culture russe serait une culture allemande en plus tragique encore. Une culture véritablement ”continentale”. Quant à la culture américaine, elle serait mercantile, racoleuse, superficielle comme ses séries télévisées.

 Mais en même temps, les cultures russe et allemande seraient, bien que profondes, « lourdes » et quelque peu « ennuyeuses »...

Bien entendu, tout cela ne rassemble que des clichés, empreints d’énormes erreurs,  mais il est intéressant de le mentionner d’un point de vue sociologique. Les préjugés font, par exemple, qu’on n’enseigne pas en France la philosophie russe dans les programmes.

Vue d’un point de vue français traditionnel, enraciné dans la longue histoire de mon pays, la Russie apparaît de prime abord comme une planète extrêmement différente. La Russie, et l’ensemble des territoires immenses qu’elle a conquis jusqu’au Pacifique, est un énorme espace territorial, principalement continental, où il faut parcourir des milliers de kilomètres pour changer de climat ou de paysages, où les conditions de vie sont rudes, où la nature n’est pas hospitalière. L’inverse même de l’Hexagone français où tout change en cent kilomètres et où la nature offre des conditions de vie faciles.

***

Dans les milieux gaullistes, en France, (contrairement aux USA), l’idée d’ ”Union soviétique” n’était pas prise au sérieux. On ne parlait que de Russie ou d’Empire russe. Le communisme soviétique était considéré comme un simple régime passager. Le danger communiste était représenté par le Parti communiste français et ses affidés qui infiltrent tous les syndicats et l’Éducation nationale. L’idée même de « menace soviétique », incarnée par le Pacte de Varsovie, faisait sourire. Contrairement aux Américains, aux Anglais, aux Allemands,  les milieux gaullistes n’ont jamais cru à une attaque soviétique. D’ailleurs, De Gaulle avait retiré la France de l’OTAN et avait construit la force nucléaire française selon la doctrine de « défense tous azimuts », c’est-à-dire contre tout agresseur d’où qu’il vienne.

Contrairement à l’Allemagne, les Français n’ont jamais perçu la Russie comme une menace. Il n’y a pas de russophobie en France, alors qu’il existe, notamment dans la classe politique un anti-américanisme récurrent et vivace ( ce qui est contradictoire avec l’américanisation culturelle et la fuite des cerveaux aux USA). Même durant la guerre froide, quand on parlait de « menace soviétique », les Français étaient les seuls Européens à ne pas y croire. Et l’histoire leur a donné raison : puisque l’OTAN, qui était censé n’avoir pour seule utilité que de défendre l’Ouest contre le Pacte de Varsovie n’a jamais été aussi actif que depuis que ce dernier n’existe plus...

L’inféodation du Parti communiste français à Moscou (surnommé alors par les anti-communistes « l’œil de Moscou ») n’a jamais beaucoup gêné les gouvernements français. Les analystes français (voir Hélène Carrère d’Encausse) étaient les seuls en Occident à prédire la fin prochaine du communisme soviétique, du fait de ses propres faiblesses intérieures ; alors que les Américains surestimaient et la puissance et la stabilité de l’URSS, afin de maintenir l’Europe sous leur dépendance ”protectrice”. Dans les milieux gaullistes, on ne croyait pas à la pérennité de l’Union soviétique et l’on parlait de « Russie », jamais d’ « URSS ».

Lorsque l’Union soviétique s’est effondrée, cela a ressemblé à la chute de l’Empire Otoman. La Turquie s’est extraite de l’Empire Ottoman comme la Russie s’est extraite de l’Union soviétique.  En dépit de ses énormes inconvénients, le régime communiste a fonctionné comme une barrière qui a préservé la Russie par exemple de l’immigration de masse afro-asiatique que subit l’Occident et qui est en train de défigurer l’Union européenne. Elle l’a préservée aussi de l’influence des idéologies occidentales décadentistes et des modes, mœurs, traits culturels et mentalités pathologiques qui en découlent et qui relèvent de l’inversion des valeurs. Malheureusement – j’y reviendrai plus bas – le peuple russe n’est plus aujourd’hui protégé contre cette influence délétère.      

L’opinion française aujourd’hui s’intéresse beaucoup à la Russie, beaucoup plus que du temps de l’URSS.  Par exemple, le premier quotidien national Le Figaro  publie chaque mois un supplément gratuit, La Russie Aujourd’hui  uniquement consacré aux analyses et événements politiques, économiques, culturels, scientifiques russes.  Aucun autre pays, à part les Etats-Unis,  ne bénéficie d’une telle curiosité.

 ***

Le régime instauré par Vladimir Poutine suscite l’enthousiasme dans les milieux identitaires et nationalistes de l’Europe de l’Ouest, surtout en France. Évidemment, la plupart des gens qui applaudissent ainsi M. Poutine ne connaissent absolument pas la Russie. Mais le fait que le régime de votre Président suscite tant de haine dans les médias occidentaux force, par contrecoup, les nationalistes européens à le considérer comme une sorte de dieu, de sauveur.  Ce qui est évidemment exagéré.   

Les médias de gauche bien-pensants en France, soit 80%, considèrent implicitement ou explicitement la Russie comme un pays « non-démocratique » et Vladimit Poutine comme un autocrate insensible et cynique entouré d’une clique brutale et corrompue. Le plus extraordinaire c’est que ce jugement  est porté par des intellectuels et des politiciens européens qui bafouent tous les jours la démocratie en construisant une Union européenne purement technocratique aux mains de « commissaires » non-élus et en imposant aux populations autochtones  des mesures contraires à leurs intérêt et à leur souveraineté.

Vis-à-vis du régime actuel russe, depuis que M. Poutine l’a pris en main, on observe en France deux opinions contradictoires : la première, issue de la gauche et distillée dans de nombreux médias, présente le régime russe comme non-démocratique, autoritariste, irrespectueux des Droits de l’Homme. Comme une sorte d’héritier en basse intesité du régime soviétique. Cette position est d’autant plus curieuse qu’elle provient d’intellectuels qui étaient jadis affiliés au communisme et qui, avec le PCF, soutenaient le régime soviétique comme le plus ”démocratique” du monde, adoraient le Cuba de Fidel Castro, la Chine du tyran Mao, le Cambodge de Pol Pot ou l’Albanie d’Henver Hojda.  

La seconde opinion, qui provient de la droite (selon les catégories françaises), présente au contraire M. Poutine comme un modèle parfait. Un bon exemple de restauration de l’autorité de l’État et de sain nationalisme, bien éloigné de la mollesse et du laxisme des gouvernants de l’Union européenne.

Ces deux positions sont évidemment exagérées. M. Poutine n’est ni le Diable ni le Sauveur. Néanmoins, les grands médias français européens et occidentaux, qui se veulent les défenseurs des Droits de l’Homme, du pluralisme et de la liberté d’expression, ont une très mauvaise opinion du régime russe. L’opposition y est présentée comme fantoche et manipulée, la presse et les médias comme soumis au pouvoir, les journalistes libres comme persécutés, les élections comme truquées, etc. Ceux qui profèrent ces opinions oublient qu’en Europe de l’Ouest règne une idéologie dominante néo-totalitaire qui criminalise ou marginalise toute opinion dissidente. À Paris, j’ai été poursuivi et condamné en justice pour deux de mes livres, parce que je critiquais l’immigration allogène et l’islamisation de la société. La justice de mon prople peuple me condamnait parce que je le défendais !  Cela ne m’a pas fait pleurer, plutôt rire.  Pourtant, quand je parle à Moscou, il y a des choses que je puis dire librement, mais pas à Paris !   

***

Le Russe est perçue en France sous un double aspect, et cela n’a beaucoup changé depuis les observations du marquis de Custine.  Pour faire simple, et au risque de choquer mes lecteurs russes : une élite exceptionnellement intelligente, douée pour les sciences et les arts, et une masse abrutie, alcoolisée, primitive. Ce cliché grossier perdure dans les esprits et il correspond exactement à ce qu’on pensait du temps des Tzars.

 J’ai rencontré dans la bourgeoisie russe, la bonne société moscovite, des Russes méprisants qui n’étaient pas loin de penser la même chose. J’ajoute que mes compatriotes français ont l’art de classer les nations en catégories et de les juger selon des schémas simples. Les Américains, par exemple, sont jugés exactement comme les Russes : une élite remarquable et un peuple inculte. Mes compatriotes ont cette étrange propension à s’estimer implicitement un peuple supérieur à tous les autres, ce qui est contradictoire avec le fait que les Français sont les plus pessimistes du monde sur leur propre avenir.

II. LA DOUBLE ÂME RUSSE OU L’AIGLE BICÉPHALE

L’idée que je propose d’ une certaine schizophrénie russe n’est pas du tout péjorative envers le peuple russe, elle est seulement descriptive. Et bien entendu, ce n’est qu’une intuition qui n’a rien de scientifique. Examinons rationnellement cette hypothèse.  L’âme double, contradictoire, de la Russie se manifeste dans plusieurs domaines, qui dépendent tous les uns des autres. De la géopolitique à la psychologie.

Tout d’abord, le partage entre l’Europe et l’Asie, au dessus de l’Oural. Les Russes sont-ils Européens ou Sibériens et Asiatiques ?  Ensuite, on peut noter le conflit  entre la volonté de puissance impériale russe et le sentiment de ne pas être vraiment une grande puissance.  Le sentiment russe de grandeur a été blessé par les amputations réalisées à la suite de la chute de l’URSS. La fin de cette dernière a été vécue comme une dramatique perte de puissance. Et d’ailleurs M. Poutine n’a-t-il pas déclaré qu’il s’était agi d’une catastrophe géopolitique ?  Ce qui fait qu’aujourd’hui la mentalité russe me semble partagée entre un complexe de supériorité et un complexe d’infériorité.  

L’immensité du territoire de la Fédération de Russie a donné aux Russes une perception de la nation et de la politique très différente des autres Européens. La Russie, du fait de son étendue et de son climat rude, est malaisée à gouverner, comme d’ailleurs à protéger. 

D’où un sentiment obsidional, la peur de l’encerclement. Encerclement qui est d’ailleurs un des aspects de la politique de Washington vis à vis de la Russie, en essayant de l’affaiblir à la fois par l’Ouest et par le Sud. Beaucoup de Russes sont partagés entre le sentiment d’appartenir à une grande puissance blessée et en même temps d’être relégués au rang d’un pays sans grande importance, simple exportateur de pétrole et de gaz. D’où un double sentiment de nostalgie et de revanche nationale.

Le sentiment national russe est d’autant plus fort et légitime que l’État russe est un des plus anciens du monde, symbolisé par les dynasties tzaristes, tout comme le Japon, la Chine ou la France. Ce qui n’est pas le cas de l’Allemagne ou de l’Italie ni de la plupart des autres pays du monde. (1) 

***

À cheval sur l’Asie et l’Europe (d’où le symbole de l’Aigle bicéphale), la Russie a toujours eu des difficultés à se sentir pleinement européenne. Pourtant elle l’est : la majorité de la population et des activités économiques sont situées à l’ouest de l’Oural. Les ancêtres des Russes étaient des peuples nord-européens et toute l’histoire de la Russie est imbriquée avec celle de l’Europe.

Pour résoudre cette contradiction, j’avais proposé le concept d’Eurosibérie, alliance géostratégique et économique entre l’Europe de l’Ouest, l’Europe centrale et la Fédération de Russie  Mon ami le Pr. Pavel Tulaev m’a conseillé de préférer plutôt le concept d’Euro-Russie, conseil que j’ai suivi. En revanche, je trouve très maladroit psychologiquement d’utiliser le terme d’Eurasie. Ce concept n’est pas pertinent, car il suppose une alliance de fond avec les peuples chinois et asiatiques d’Extrême-orient, ce qui relève de la naïveté et de l’angélisme.  Ces peuples seront toujours nos adversaires. Ils n’ont aucune connivence ethnique avec nous.  Ils ne cherchent qu’à nous dévorer. Notre frontière est sur l’Amour – le fleuve du même nom.

Les Russes sont partagés entre deux sentiments : un nationalisme obsidional de repli sur soi (complexe d’infériorité) et un désir de prouver au monde entier qu’ils sont un grand peuple dominateur (complexe de supériorité). Cette contradiction s’est retrouvée dans la Russie tsariste, sous le régime de l’URSS et dans la Russie post-communiste actuelle.

Une chose m’a étonnée quand j’ai discuté avec plusieurs nationalistes russes, c’est ce leitmotiv : nous n’avons besoin de personne, et surtout pas de l’Europe de l’Ouest. J’ai eu le sentiment d’une surestimation de la force russe, ainsi qu’un désir d’isolement et d’autosuffisance. Mais en même temps, je comprends ce sentiment de rejet de l’Europe de l’Ouest et de l’Occident, compte tenu de l’idéologie mortelle qu’ils diffusent : en particulier les excès des ” Droits de l’Homme”, le cosmopolitisme, la xénophilie, l’islamophilie, le laxisme face à l’immigration de conquête, l’abandon des valeurs de base, c’est-à-dire un décadentisme suicidaire.  

 ***

Le nationalisme est une très bonne chose (bien meilleure que le masochisme national qui frappe les Européens de l’Ouest) mais il devient dangereux quand il empêche de regarder ses propres défauts. Or, les Russes refusent souvent de regarder leurs propres défauts, et donc de les corriger. Ils sont très susceptibles sur leur grandeur nationale, tout comme les Américains et les Chinois d’ailleurs. Et l’effondrement de l’ « Empire soviétique » a créé un sentiment de frustration, celui d’une grandeur passée.

La psychologie russe est partagée entre la mélancolie et l’exubérance, l’abattement et l’exaltation, le découragement et l’enthousiasme, la lucidité et l’aveuglement, le pessimisme excessif et la négligence, le génie scientifique et artistique issu d’un constructivisme admirable, et le laisser-aller.  

Mais sans la Russie, la civilisation européenne ne serait pas ce qu’elle est, notamment sur le plan scientifique. Et sans la Russie, la civilisation européenne ne peut pas continuer d’exister. Les Russes sont très fiers de leur passé. Ils ne cultivent pas l’auto-dérision et l’ethnomasochisme comme les Européens de l’Ouest. Ils s’enorgueillissent des apports artistiques, philosophiques, technologiques majeurs de leur peuple à l’ensemble de l’humanité. Dans les milieux que j’ai rencontrés, même si l’on admet que le communisme soviétique fut nuisible, on ne peut s’empêcher d‘éprouver une légitime fierté à l’idée que la Russie fut la première puissance dans la conquête spatiale. À mon sens, ce ne fut nullement du fait du communisme mais de celui du génie russe. Car il existe véritablement un génie russe, des musiciens aux ingénieurs, des peintres aux physiciens, des poètes aux philosophes. Je définirais ce genie russe comme une exceptionnelle capacité intuitive. 

La faiblesse du Russe, c’est qu’il est pudique, parfois maladroit ; il se sait pas se vendre. Il ne possède pas cette extraordinaire « vanité brillante » des Français ni cette « naïveté affirmative » des Américains ( les Français et les Américains se complètent très bien).  L’orgueil blessé : voilà ce qui frappe dans la mentalité russe d’aujourd’hui. La nostalgie de la « grande puissance soviétique » – même associée à un rejet de l’ère communiste–  ou de la période grandiose des Tsars  est associée à un complexe d’infériorité vis-à-vis de l’Occident, donc à un désir d’imitation.

 L’URSS et le régime soviétique ne furent qu’une parenthèse dans l’histoire de la grande Russie. À l’inverse de la Révolution française, qui fut un énorme volcan, la Révolution d’Octobre fut une toute petite éruption, même à l’échelle mondiale. Plus exactement : la Révolution française (qui fit suite à la Révolution américaine) fut une petite éruption qui laissa d’énormes traces durables, tandis que la Révolution bolchévique fut une énorme éruption, éphémère, et qui laissera peu de traces, ou pas du tout. On ne le savait pas dans les années 60, mais maintenant, on le sait. On le sait, parce que le « Bolchévisme », qui était pourtant regardé en Occident depuis le début du XXe siècle comme un mouvement d’une ampleur sans précédent, qu’on le considérât comme un danger absolu ou un idéal lumineux, était une montagne qui a accouché d’une souris.  

Cette remarque permet d’établir un  parallèle entre la Russie et la France, mais aussi avec la Chine. Ces trois nations ont connu une révolution sécante, c’est-à-dire qui a coupé leur histoire en deux.  La France en 1789, la Russie en 1917, la Chine en 1949. Or, dans le cas de la Chine et de la France, cette révolution a donné lieu à un nouveau régime qui n’a jamais été aboli. Au contraire, en Russie, le nouveau régime a été aboli en 1991. Ce qui donne un avantage à la Russie : en effet, dans la mentalité russe et dans la mémoire de l’État post-communiste, le fil a été renoué avec le passé monarchiste tzariste. Ce qui permet  d’associer dans la même continuité historique la Russie des Tzars, la Russie soviétique et la Russie actuelle. D’où la notion vivante de « Russie éternelle ». Sur ce point précis, les Russes ne sont pas schizophrènes ! 

En France, en revanche, nous sommes schizophrènes : l’idéologie dominante pense implicitement la France comme associée à la ”république” apparue en 1789, en méprisant, en dévalorisant par fanatisme idéologique latent, l’immense période de la royauté sacrée née à Reims pendant laquelle s’est véritablement construite la France. Napoléon a bien essayé de regrouper l’héritage royal et l’héritage révolutionnaire, mais il a échoué ou plutôt à moitié réussi.  De sorte qu’aujourd’hui, comme l’a dit Jean Raspail dans un article du Figaro qui a fait scandale, nous avons « la Nation contre la République ».  Cela est très grave, parce que, dans la mentalité officielle, l’État français se pense de manière idéologique et non pas ethnique. Comme si la France avait commencé en 1789. Et comme si la « Grande Révolution » était l’acte fondateur symbolique du peuple français, à l’image de la Déclaration d’indépendance américaine. En ce sens, la France s’auto-mutile de son passé et de son identité ethnique, ce qui autorise à penser que n’importe qui peut devenir Français comme n’importe qui peut devenir Américain . Cela explique en partie la folie des élites politiques françaises qui ouvrent le pays à toutes les immigrations invasives et accordent la nationalité à tout le monde, ce qui ne pourra déboucher que sur la disparition pure et simple de la France, par oubli tragique de la notion d’identité ethnique, que Napoléon acceptait parfaitement.

Les Russes, en revanche – comme d’ailleurs les Japonais et les Chinois – ont cette chance de penser leur propre pays comme une nation, comme un ensemble ethnique plus que comme un régime politique. La Russie actuelle n’envisage pas son acte fondateur avec la naissance du régime soviétique. Ce dernier, par un marxisme-lénisisme ou un trotskysme universalistes inspirés par la Révolution française, risquait d’abolir la notion ethnique de « russe » au profit de la notion purement abstraite et idéologique de « soviétique ». Heureusement pour les Russes, ce n’est pas ce qui s’est produit.  La notion de patrie, avec sa dimension ethnique et sa continuité historique multiséculaire, est restée la plus forte. En France, malheureusement, la « république », notion abstraite et idéologique, passe avant la « patrie », notion historique, concrète et charnelle.

NOTES.

(1) Officiellement, la France (qui succède à la Gaule) naît comme nation et comme État avec le baptème et le sacre de son premier roi, Clovis (Chlodoveigh, selon la dénomination franque germanique) à Reims, en l’an 496, soit 20 ans après la fin de l’Empire romain d’Occident, donc après la fin de l’Antiquité, selon la chronologie traditionnelle.  Pendant treize siècles, tous les Rois de France seront sacrés à Reims, sans discontinuer. En 1996, la République française fut obligée, à regret, d’accepter une modeste célébration des 1.500 ans de la France en tant qu’État. Ce dernier est donc le plus ancien des États-nations européens. Le second plus ancien État-nation européen constitué est la Russie.

 

III LA SITUATION ACTUELLE DE LA RUSSIE : GULLIVER ENCHAÎNÉ

 

L’impression que je ressens est que, comme Gulliver enchaîné par les nains pendant son sommeil, la Russie ne profite pas des forces immenses qui sont les siennes et semble trop dépendante de faiblesses qu’elle tarde à corriger. Permettez-moi  de brosser une analyse critique de votre pays, certainement imparfaite, mais destinée à vous faire réagir.

***

Tout d’abord, a Russie est-elle en deuil de l’URSS ?

La chute et le démantèlement de l’URSS a surpris et choqué beaucoup de Russes qui ont ressenti comme l’effondrement d’un Empire. Son remplacement par la CEI (la Communauté des États Indépendants) n’était qu’un petit lot de consolation. M. Poutine a qualifié la fin de l’URSS de grande catastrophe. Il est évident que cet événement a choqué le nationalisme et la fierté impériale russes, tout comme la décolonisation avait heurté les sensibilités attachées à l’ « Empire français » et au « British Empire ».

Gorbatchev lui-même, au cours d’une émission diffusée le 20 mai 2012 par la cinquième chaîne publique française, a reconnu qu’il désirait moderniser et démocratiser l’URSS mais certainement pas aboutir à la fin de l’Union soviétique. Au passage, il a violemment fustigé et critiqué Boris Eltsine, le traitant d’arriviste obsédé par le pouvoir personnel ; mais il n’a pas dit un mot sur Vladimir Poutine. Il n’a pas non plus évoqué sa prestation publicitaire pour la marque française de maroquinerie de luxe Vuitton...

L’URSS s’est en fait effondrée d’elle-même et les Russes ont eu beaucoup de chance d’échapper à la guerre civile, au moment du putsh raté de 1991. Mitterrand, alors au pouvoir en France, était lui aussi affolé à l’idée de la fin de l’URSS et de la réunification allemande après la chute du rideau de fer. C’était le seul dirigeant occidental à ne pas souhaiter la disparition du bloc communiste, qui était pour lui un facteur de stabilité et d’équilibre contre la toute-puissance américaine et le retour d’une Allemagne unie.

 En réalité, l’Union soviétique était gangrénée de l’intérieur et ne pouvait que disparaître, comme d’ailleurs tout le « système socialiste » qui s’effritait depuis les années 80 et qui ne pouvait pas résister à l’offensive culturelle américano-occidentale ni à l’économie de marché que la Chine elle-même venait d’adopter. Le système des États ”socialistes” fermés était ingérable. Mais la fin du bloc soviétique pouvait aussi être une chance : parce qu’elle signifiait un retour des nations ethniques en Europe. Malheureusement, il n’est pas certain que cette chance ait été saisie.   

Ce qui semble le plus incroyable à un Français, c’est que les Russes aient pu maintenir un système communiste si longtemps (70 ans) alors qu’il y avait chez les élites russes beaucoup moins de communistes ou de vrais marxistes qu’en France ! Cela fait partie des paradoxes de l’Histoire.

Au final, la dispartition de l’URSS fut-elle une bonne chose pour la Russie ? Et l’éclatement de l’Empire ottoman fut-il une bonne chose pour la Turquie ? Difficile de répondre à cette question ; une chose est sûre : l’URSS n’était plus viable. La Russie, en effet, aurait eu à gérer le poids de populations allogènes et de peuples-satellites qui auraient posé encore plus de problèmes que n’en posent ceux du Caucase. L’immense superficie actuelle de la Russie est bien suffisante pour lui assurer puissance, influence et prospérité.   

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Abordons maintenant les faiblesses et les forces  de la Russie.

En premier lieu, l’état de santé de sa population laisse fortement à désirer, notamment à cause de l’alccolisme. L’espérance de vie y est  inférieure à celle de l’Occident, et même à celui de l’ancien régime soviétique ; le système sanitaire n’est pas performant pour la majorité de la population, et souvent même moins bon que celui de l’Union soviétique pour les classes pauvres. L’extrême richesse des millionnaires moscovites et la vitrine de la mégapole de Moscou qui  rivalise avec New-York, Paris, Berlin, Londres ou Shanghaï ne parviennent pas à cacher une trop grande pauvreté  d’une  partie de la population et l’émergence insuffisante d’une classe moyenne aisée. Les campagnes et les petites villes de l’immense territoire de la Fédération de Russie sont toujours dans un état de dénuement impensable pour un pays qui se veut “développé ”. Les conditions de vie des soldats de l’armée russe, notamment des conscrits, ne sont pas reluisantes. Les personnes âgées et les retraités vivent souvent dans des conditions très difficiles.

 La faiblesse la plus préoccupante de la Russie concerne sa démographie. Et ce point est capital, pour l’avenir de n’importe quel peuple. C’est beaucoup plus grave que les problèmes économiques, politiques, militaires, etc. La Russie perd chaque année plus d’un million d’habitants parce qu’elle ne fait plus assez d’enfants. Qu’est-ce sera la Russie à la fin du XXIe siècle, si les Russes disparaissent peu à peu, parce qu’ils ne se reproduisent pas ? Elle ne sera plus qu’un souvenir pour les peuples dominants du futur. Cela dit, cette terrible maladie du suicide démographique touche tous les pays blancs dans le monde. Et en Europe de l’Ouest en premier lieu. N’oublions pas qu’un vide se remplit par un plein. Un peuple qui a un immense territoire et qui ne se reproduit pas suffisamment est nécesairement condamné à se faire envahir, submerger, remplacer.

Une autre faiblesse de la Russie est qu’elle ne parvient pas à protéger ses frontières sibériennes d’une lente et insidieuse invasion par des migrants chinois. Les Russes ne doivent jamais perdre de vue (et certains d’entre eux l’oublient) que la Chine est structurellement sa rivale, voire son ennemie, et qu’elle vise, à moyen terme, à s’approprier les richesses de la Sibérie orientale et d’y mener une immigration clandestine. Les Chinois pillent les technologies des Blancs, et notamment des Russes dans les domaines militaires et spatiaux.  Les Russes qui, par sentiment anti-occidental (un sentiment que je comprends parfaitement par ailleurs) s’imaginent que la Chine est leur indéfectible alliée, se trompent lourdement. La Chine est un très vieux joueur de go, qui ne joue que pour elle.

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Abordons maintenant la notion de « guerre culturelle » que j’avais développée en France dans plusieurs de mes livres.  Perdre cette guerre culturelle serait une catastrophe pour la Russie.

La guerre culturelle est aussi importante, voire plus, que la guerre militaire et la guerre économique. La force d’un peuple, d’une nation, c’est son âme, sa mentalité, son identité ethno-culturelle, avant ses armées, ses laboratoires et ses usines. En ce sens, le rayonnement culturel russe comme la résistance culturelle russe sont insuffisants. L’URSS avait essayé de construire une politique culturelle offensive mais c’était autour des thèmes polico-idéologiques du communisme soviétique, donc c’était maladroit et voué à l’échec face à l’artillerie sophistiquée de la guerre culturelle mondiale menée par l’Occident sous la direction des USA. 

En tout cas, il est vraiment dommage et, pour moi, inacceptable, que la télévision et les médias audiovisuels russes relayent massivement, dans les séries TV, les musiques, etc. la sous-culture américanomorphes, de manière souvent pire encore que ce qui se pratique en France. C’est un très mauvais moyen de former la jeunesse

Il faut bien prendre conscience que l’imprégnation culturelle d’un certain décadentisme occidental peut avoir des conséquenses irréparables : par exemple diffuser les idéologies du métissage, de l’ethnomasochisme, de la xénophilie, de l’homophilie, de l’art dégénéré et pseudo-créatif qui sont toutes des poisons qui, si on les bloque pas, détruiront l’identité de votre peuple, comme ils sont en train de ronger celles des autres peuples blancs.    

Certes, et c’est un bon point, la société russe résiste (notamment avec l’opposition aux Gay Prides) mais insuffisamment. Car les médias russes sont beaucoup trop imprégnés par les virus culturels.  J’insiste sur le danger considérable pour votre Russie de l’idéologie multiraciale, pseudo-tolérante, importée d’Occident. Ne suivez pas l’exemple de l’Europe occidentale. Cette mentalité maladive, inspirée par une fausse conception des Droits de l’Homme,  ouvre la porte à l’islamisation et à la colonisation de peuplement par des masses allogènes. Ce qui est paradoxal, puisque l’islam est puritain et opposé à toutes les libertés. Mais toute décadence est paradoxale.  

En lisant en traduction française la presse russe, j’ai bien compris qu’un certain nombre d’idées empoisonnées pénétraient la Russie. Celles-là même qui, paradoxalement,  parties des pays d’Occident  sont en train de les détruire. Une intelligentsia moscovite  petersbourgeoise, essayant d’imiter les imbéciles de Saint-Germain-des-Prés, aimerait que la Russie soit plus « ouverte », plus « tolérante », se félicite que les équipes sportives russes puissent accueillir des athlètes d’origine « multicolore » etc. Ils en appellent, tout en sourire, au recul d’une certaine identité russe – et blanche. Ils détestent le nationalisme russe « obtus ». Ils communient dans l’ « antiracisme », nouvelle religion suicidaire de l’Occident. Au fond, ils détestent la Russie elle-même et son identité. Le même scénario qu’en France se reproduit : xénophilie et ethnomasochisme. Le poisson pourrit par la tête. 

Bien sûr, le mal, le virus, sont chez vous les Russes bien moins avancés que chez moi en France. Mais enfin, ils progressent, subrepticement. Et si vous les laissez progresser, ils vous dévoreront.

Cette intelligentsia, qui fait de la subversion culturelle (beaucoup plus dangereuse que la subversion politique) s’avance masquée. Je me demande si le pouvoir du Kremlin a bien conscience que les enjeux métapolitiques et culturels sont encore plus importants que les enjeux politiques. 

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J’aborde maintenant la question de l’ économie de la Russie : on peut la traiter d’ « économie déséquilibrée ».

Le régime de M. Eltsine a trop rapidement privatisé des pans du secteur public et a jeté l’économie dans le chaos. Il a favorisé une oligarchie financière spéculative qui est toujours une catastrophe pour une économie. Surtout qu’une partie de cette oligarchie s’est formée non pas à partir d’industriels compétents, d’entrepreneurs  hardis mais sur un vivier d’anciens apparatchiks du régime soviétique qui cherchaient avant tout à se partager un gâteau plutôt qu’à moderniser et à développer l’économie russe.  L’arrivée de Vladimir Poutine, en 2000, a marqué l’arrêt de ce chaos et la remise en ordre de l’État et de l’économie. Mais le travail est insuffisant et  loin d’être terminé :  l’économie russe est beaucoup trop aux mains de clans d’intérêts dirigés par des néo-féodalités. Ce système sclérosant est  un frein au développement. De plus, il a tendance à trop concentrer l’économie sur le secteur des hydrocarbures (pétrole et gaz) et des matières premières au détriment d’une expansion industrielle dans tous les secteurs, notamment de pointe.

Ce qui manque à la Russie, c’est une « classe d’entrepreneurs », pour reprendre le concept de Joseph Schumpeter, comme en disposent les USA, le Japon, l’Europe de l’Ouest et maintenant le Brésil et la Chine. Et il ne s’agit pas seulement de grandes entreprises : les économies puissantes dépendant d ‘un tissu de petites et moyennes entreprises innovantes et exportatrices. C’est ce qui fait que la Russie dépend trop des pays asiatiques et occidentaux pour ses importations. La Russie exporte des matières premières mais importe des produits manufacturés, ce qui pas sain à terme.

La Russie connaît d’énormes “bulles socio-économiques” qui l’apparentent à un pays du tiers monde, à côté d’autres bulles technologiques qui en font un pays hyper-développé. De ce point de vue, il y a une parenté entre la Russie, l’Inde, le Brésil et la Chine. Les services publics et les infrastructures, en particulier de transport, laissent à désirer. L’économie russe est très (et trop) dépendante des matières premières pétro-gazières, mais celles-ci lui ont permis d’assainir les finances de l’État fédéral. Après un fort déclin, à la suite de la chute du régime soviétique, l’industrie russe de pointe se redresse, notamment dans les domaines aéronautiques, spatiaux et militaires. Mais c’est insuffisant.

Le tissu industriel russe est beaucoup trop faible et dépendant des investissements étrangers et des importations. L’industrie de biens de consommation et l’innovation dans le secteur manufacturier et dans l’économie numérique sont nettement inférieurs à ce qu’on peut attendre d’une ”grande puissance”. Il en va de même de la recherche et de la formation d’ingénieurs. De plus, un trop grand nombre de jeunes cerveaux russes s’expatrient en Occident. La puissance du secteur des hydrocarbures (qui est une sorte de drogue financière et qui ne durera pas éternellement) a trop fait négliger le développement d’un tissu économique diversifié comme celui des USA ou celui que la Chine est en train de se constituer.  

  Sur le plan économique, la Russie compte trop sur ses ressources naturelles immenses, mais qui sont nécessairement épuisables, et n’a pas assez développé l’innovation industrielle et technologique, où elle est surclassée par les autres grands ensemble mondiaux. C’est d’autant plus dommage que la Russie possède un important capital scientifique et inventif, lié à son génie propre.  Alors qu’elle n’est pas handicapée comme l’Europe de l’Ouest, les USA ou le Japon par des coûts de productions salariaux trop élevés, la Russie, depuis la fin du régime soviétique, n’en a pas profité pour créer des industries classiques ou innovantes exportatrices. Elle a laissé la Chine le faire à sa place.  

La Russie souffre d’un aussi d’un « déséquilibre économique géographique »  Des zones hyper-développées côtoient des zones sous-développées, comme en Inde, au Brésil, au Mexique, en Chine par exemple. Cette situation est inconnue à un tel degré en Europe occidentale ou en Amérique du Nord. Bien sûr, cela est à mettre au compte de l’immensité du territoire et de la rigueur du climat.  Mais il est capital pour les Russes de régler ce problème.

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La Russie est aussi minée par la corruption, comme d’ailleurs la majorité des pays du monde, notamment les « émergents ». Cette corruption de l’administration et des élites nuit à l’efficacité et à la puissance. Pour deux raisons : elle constitue un prélèvement sur le PIB et renchérit les investissements ; elle freine une action efficace de l’administration. Les mafias sont insuffisamment combattues et les pouvoirs centraux et locaux se trouvent en prise avec des luttes de clans et d’intérêts financiers particuliers. Tout cela a un effet paralysant qui nuit à l’intérêt général. Ces pratiques sont un frein redoutable à l’essor économique de la Russie.

Autre point grave : les gouvernements russes ont laissé se dégrader l’environnement naturel de leur immense pays, sans aucun souci écologique.  Tout cela par négligence et intérêt pour le seul court terme. Sur ce point là aussi, les choses devront changer.  

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Fin 1991, la Russie a perdu le quart de ce qu’était le territoire de l’URSS et la moitié de son ancienne population, ce qui n’est pas un mal, pour des raisons ethniques. Mais elle reste, avec 17 millions de Km2 étalés sur 9 fuseaux horaires, le plus vaste pays du monde.  Mais, par rapport à son territoire largement vide, la Russie est sous-peuplée ; elle est menacée par son déclin démographique et le risque d’une invasion migratoire, en provenance du sud et du sud-est.  Une Sibérie vide attirera le plein chinois.

La Russie bénéficie d’une chance : ses ressources fossiles, pétro-gazières. Elles lui permettent d’accumuler un puissant capital financier pour investir dans la création d’industries à haute valeur ajoutée, dans les infrastructures intérieures, la recherche-développement, l’élévation du niveau de vie populaire. Mais attention à ne pas suivre la trace des monarchies pétrolières arabes, qui n’investissent que dans du vent, par exemple des achats de prestige d’hôtels de luxe à Londres ou à Paris ou dans le tourisme, qui est un secteur économique volatil et fragile.

 

Une autre force de la Russie réside dans la qualité de son potentiel humain, notamment de ses élites scientifiques. Mais, attention, ce potentiel est très menacé par l’exil des jeunes chercheurs et ingénieurs , notamment vers les Etats-Unis où ils sont bien mieux payés. Il faut noter que la France connaît le même problème, mais pour une autre raison : le chômage et une pression fiscale insupportable.

Une autre force de la Russie réside dans son arsenal nucléaire, qui lui confère un poids international très important, puisqu’elle toujours la seconde puissance dans ce domaine. Néanmoins, il ne faut pas perdre de vue que l’arme nucléaire n’est qu’une composante parmi beaucoup d’autres de la puissance. À quoi sert de posséder des vecteurs nucléaires contre un ennemi improbable lorsque, par exemple, comme la France, on se laisse envahir par le bas, par une immigration de peuplement incontrôlée en provenance du monde arabo-musulman et de l’Afrique ?

La Russie bénéficie aussi du dynamisme de son industrie militaire et spatiale, mais qui peut être mis en péril par un déficit en matière informatique. Pour résumer, on pourrait dire que la stabilité et le renouveau de puissance de la Russie sont encore fragiles et instables. Ils reposent principalement sur les ressources pétro–gazières, sur une certaine remise en ordre par le régime de M. Poutine qui a réussi à cristalliser un  sentiment patriotique et une majorité populaire autour du parti Russie Unie.

Beaucoup de mes amis russes critiquent le régime de M. Poutine. En tant que Français, il serais malvenu que je porte un jugement sur ce dernier. Mais que diraient-ils si leur pays était dirigé par les politiciens décadents, anti-patriotiques, pleutres, obsédés par la préférence étrangère, que nous connaissons en France ?
Mais c’est la question sociale qui menace le plus la stabilité du régime actuel de la Russie et son renouveau. Pour restaurer sa force et accomplir son destin, la Russie ne doit pas se laisser entraîner dans une spirale d’injustice sociale et de lutte des classes.  

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Abordons maintenant le problème américain et la politique étrangère russe.

La politique du gouvernement américain d’encercler la Russie et de l’empêcher d’émerger comme une grande puissance comparable à ce que fut l’URSS est parfaitement normale et compréhensible. Il ne faut pas la diaboliser et la juger de manière morale. Il faut simplement la combattre, comme un joueur d’échec combat un autre joueur d’échec.

Les gouvernements américains, habitués à l’idée de super-puissance thalassocratique, ont toujours eu peur des grands ensembles continentaux, notamment la Russie et la Chine. Ainsi que d’une éventuelle Europe péninsulaire unie. C’est le jeu. Ils se comportent avec la Russie comme ils se comportaient avec l’URSS. À l’époque, d’ailleurs, l’anticommunisme n’était qu’une « dérivation », selon le concept de Vilfredo Pareto, un prétexte pour endiguer la puissance russe. Car les Américains n’avaient absolument pas peur du ”communisme” en tant que tel. Les choses n’ont pas changé avec la fin de l’URSS. Contrairement à beaucoup d’analystes un peu naïfs, je pense que la « guerre froide » existera toujours parce qu’elle est dans la nature des rapports géostratégiques de puissance. C’est d’ailleurs une bonne chose car cela excite la saine compétition entre les hommes et les nations et évite la ”guerre chaude”. Une guerre froide de basse intensité a repris entre la Russie et les USA qui, fondamentalement, refusent un monde multipolaire. 

Le bouclier anti-missile proposé par les Américains en Europe centrale, soi disant pour parer à une menace iranienne, est un piège hypocrite. Mais cette tentative d’encerclement et de neutralisation de la Russie par les USA est beaucoup moins préoccupante que la menace islamique qui pèse sur le Caucase – et dont, d’ailleurs, Washington se réjouit. La politique américaine est très hypocrite : elle dit viser la « stabilité » et la paix, mais en fait, ne cesse de créer le désordre et l’instabilité. On l’a vu en Irak, en Afghanistan, en Syrie, toujours sous le prétexte de promouvoir la ”démocratie”.

Pour contrer l’ ”impérialisme unilatéral américain”, ou plutôt, en évitant la langue de bois, la puissance géo-économique et géostratégique des USA, la Russie participe à l’ensemble pluricontinental nommé le BRICS (Brésil, Russie, Inde , Chine, auquel on pense à adjoindre assez artificiellement l’ Afrique du Sud.) Ce sont ce qu’on appelle les « pays émergents ». Mais la Russie doit se méfier. Surtout de la Chine qui est le cas même de ce qu’on peut appeler un faux allié

Dans les crises lybienne, syrienne et iranienne, le gouvernement russe, parfois soutenu par la Chine, a toujours eu soin de prendre une position exactement contraire à celle des pays occidentaux, comme du temps de la guerre froide. Mais cette posture est sans avenir : les pays arabo-musulmans et le Moyen-Orient sont ingérables. Ce sera toujours un bourbier. À mon sens, les pays de l’Union européenne comme la Russie devraient avoir une attitude de neutralité et d’indifférence.

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Parlons maintenant d’une autre question sensible. Le quotidien Le Figaro prêtait récemment à M. Poutine le désir à terme de voir l’Ukraine et la Biélorussie de nouveau rejoindre la Russie comme du temps de l’URSS. Je n’oserais pas me prononcer si cela est possible ou non, mais une telle ambition semble très difficile à réaliser. Certes, Kiev est un centre historique de création de la Russie, une partie de la population ukrainienne se sent russe et l’autre pas du tout. L’Ukraine est en tout cas un État instable, fragile, désuni. Les tensions entre  les gouvernements russes et ukrainiens sur le gaz, sur la base de Sébastopol ne sont pas prêtes de s’apaiser.

Un Anschluss de la Russie sur l’Ukraine (beaucoup moins sur la Biélorussie) créerait une crise internationale et rendrait  les USA et l’Otan furieux. Certains pensent qu’il faudrait se diriger vers une partition de l’Ukraine, où la partie qui se sent russe rejoindrait la Russie dans une nouvelle République autonome et où l’autre partie formerait un nouvel État indépendant. Je n’ai pas, en tant que Français,  la pétention de me prononcer sur ce point, qui est, malgré tout, un détail. Je n’ai pas à m’interférer dans ce genre de petites querelles. Comme le voyait déjà Aristote, les États multinationaux sont difficilement viables. J’ai par exemple à Paris des amis ukrainiens, parfaitement bilingues et russophones mais qui font preuve d’une russophobie qui m’a surpris.

Ce qui m’a choqué, c’est que la notion fondamentale de « race blanche » ne semblait pas les effleurer. Exactement comme les accrochages stupides entre Irlandais et Britanniques, Basques, Catalans, Espagnols, Wallons, Flamands, Corses et j’en passe, il y a des dizaines de cas en Europe. Le micro-nationalisme, par ailleurs aveugle à l‘invasion ethnique extérieure,  mobilise les sensibilités de ce qu’il faut qualifier d’esprits faibles.    

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Les analystes de la CIA, relayés par la presse française, ont formulé un pronostic : le régime actuel russe, dominé par Mr. Poutine est plus ou moins despotique et ressemble à celui des Tzars. Il va s’effondrer, face à une révolte populaire

Plusieurs think tanks américains, relayés par les médias français, prédisent que le régime ” autoritariste” et ”anti-démocratique” de M. Poutine finira par s’effondrer, à la manière des autocraties arabes. Car il existerait une opposition de plus en plus puissante, une ”aspiration démocratique” que le pouvoir affaibli du Kremlin, entaché en outre d’illégitimité, ne pourrait plus longtemps contenir. C’est ainsi qu’on prédit une sorte de nouvelle révolution en Russie, une ”révolution orange”, qui renversera le ”système Poutine”. Ce dernier serait installé sur une poudrière. 

Cette analyse est-elle vraie ou correspond-elle à un souhait des milieux dirigeants occidentaux ? Je pencherais pour la seconde hypothèse. Ce n’est pas du tout le souçi du bien-être du peuple russe qui anime ces milieux intellectuels, politiques et journalistiques. Ils sont, plus simplement, très inquiets et furieux des aspects nationalistes de l’actuel régime russe, qui ne s’aligne pas à 100% sur la politique américano-occidentale et qui développe des valeurs contraires à la vulgate idéologique cosmopolite des élites ”démocratiques” européennes et américaines.

Que diraient ces milieux si le Kremlin suivait mes recommandations ? (voir plus loin). Ils ne seraient plus animés par l’antipathie mais saisis par l’horreur. En effet, selon moi, la politique  poutinienne manque de vigueur et de détermination par bien des aspects, notamment sur le plan crucial de la préservation et le développement de l’homogénéité ethnique russe.

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Voici en réalité ce qui s’est produit : après l’effondrement de l’URSS et la fin du régime communiste, les sphères dirigeantes de l’Ouest avaient espéré voir apparaître, avec la fin de la guerre froide et l’installation de M. Eltsine au pouvoir, une Russie soumise, devenue une simple puissance régionale, sans ambitions géopolitiques, un nouveau marché ouvert et un fournisseur docile de matières premières.

Mais l’avènement, avec M. Poutine, d’un régime qui entendait refaire de la Russie une grande puissance fut une douche froide, une immense déception. Tout est donc entrepris (jusque, probablement, au financement de l’opposition) pour renverser le régime actuel. Ce n’est pas tant l’avenir de la ”démocratie” pour le peuple russe qui importe que le souçi d’empêcher tout nationalisme russe, tout retout au statut de grande puissance.

Bien entendu, dans cette entreprise, des pays qui furent jadis dans l’orbe soviétique, comme la Pologne et les pays Balte, ont joué à fond la carte pro-US, pro-OTAN et anti-russe. Sous prétexte qu’ils étaient toujours menacés par l’impérialisme russe. Soyons sérieux : cet argument est aussi stupide que si la France prétendait qu’elle était toujours menacée par le militarisme allemand  ou l’Irlande par une invasion anglaise.

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Le pouvoir russe n’a pas admis l’intervention de l’Otan en Libye, pilotée par la France, pour renverser Kadhafi, qui outrepassait l’autorisation du Conseil de Sécurité de l’ONU. D’autant moins que la Libye s’apprêtait à signer un important contrat d’armement avec la Russie. La position du Kremlin est assez juste : les interventions des Occidentaux en faveur des « révolutions arabes » (soit directement par bombardements ou commandos au sol, soit indirecterment par livraison d’armes ou activités des services secrets) pour instaurer la Sainte Démocratie ont été d’une rare stupidité et complètement contre-productives. Comme en Irak, elles ont abouti à  installer une guerre civile endémique et à mettre les islamistes au pouvoir. Et si c’était précisément se demandent certains, ce que cherchait, avec machiavélisme,  le pouvoir américain ?

En Syrie (où la Russie utilise la base navale de Tartous), je ne puis qu’approuver la position de la Russie à l’heure où j’écris ces lignes en août 2012 : les effusions de sang sont dans les deux camps – comme toujours dans les pays arabes et moyen-orientaux –  mais la rebellion contre Bachar El Assad fut provoquée et armée à la fois par l’Arabie saoudite et les monarchies islamiques, par une Europe de l’Ouest naïve et stupide  (« démocratie ! ») et par le cynisme de l’administration américaine. La seule position correcte, destinée de plus à protéger les chrétiens d’Orient, fut celle de la diplomatie russe, beaucoup plus réaliste que celle des Occidentaux, dont le bellicisme stupide et irréfléchi aboutit à installer partout l’islamisme. Cet islam qu’ils aiment tant et qui, avec l’immigration afro-maghrébine, envahit l’Europe de l’Ouest, ne suscite aucune réaction de défense sur leur propre territoire ancestral. Ahuries par la religion fallacieuse des Droits de l’Homme (qui n’a rien à voir avec les véritables Droits de l’Homme de 1789) et par un culte néo-totalitaire, orwellien, de la « démocratie », les élites politiques de l’Union européenne suivent une stratégie globale suicidaire. La Russie y échappe encore. Pour combien de temps ? Imiter l’Occident et l’Union européenne serait pour votre pays une catastrophe.     

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Vladimir Poutine essaie de redonner à la Russie un statut militaire de grande puissance mondiale, qu’elle avait perdue avec la fin de l’Union soviétique. En février 2012, il a annoncé un programme de réarmement portant sur plus de 700 milliards d’euros, ce qui est très positif à la fois pour l’économie et l’industrialisation, mais aussi pour retrouver un statut international crédible. Cet objectif est très important pour l’ensemble des Européens. Il est fondamental que la Russie redevienne une grande puissance militaire internationale.  Mais elle ne pourra le redevenir qu’à deux conditions : 1) remise en ordre de l’armée russe, qui présente de graves dysfonctionnements 2) Construction d’une base industrielle et technologique en coopération avec les industries d’Europe de l’Ouest. De ce point de vue, l’achat à la France de navires de guerre de type Mistral est une des rares bonnes choses qu’on peut noter et qui a fait furieusement enrager le Pentagone.  Il avait existé jadis un programme, après la chute du communisme, de fabrication d’avions de combat communs entre Sukhoï  et Dassault. Voilà le genre de pistes qu’il faudrait relancer.

 IV  QUEL  PROGRAMME POLITIQUE POUR LA RUSSIE ?   

La Russie ne souffre pas du tout d’un ”déficit démocratique” comme le croient certains intellectuels russes qui veulent imiter l’Occident sans le connaître. La Russie souffre d’orientations et de pratiques intérieures inappropriées et de mauvaises habitudes, notamment bureaucratiques, mais aussi de désordres dans l’organisation, de laisser-aller et de corruption. Il serait catastrophique de singer les institutions politiques pseudo-démocratiques des pays de l’Union européenne et encore moins l’idéologie déficiente qui les anime.  Conserver un pouvoir fort est essentiel pour tout peuple. Sa légitimité, selon mon maître Aristote, repose « moins sur sa forme que sur les décisions qu’il prend ». Et, toujours selon lui, « les bonnes décisions politiques sont celles qui défendent l’intérêt de la Cité et non pas celui des hommes qui les prennent ». Examinons donc quels conseils je pourrais donner si le Kremlin me chargeait de définir globalement la politique de la Russie dans les trente ans à venir. Ils sont de même inspiration que ceux que j’ai donné à mes compatriotes dans mon essait Mon Programme récemment paru en France.    

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La première chose, la plus importante, c’est le fondement anthropologique, bien avant l’économie, la technologie ou la géopolitique. Un peuple est fait d’êtres humains apparentés, femmes et hommes, pas d’une masse indistincte.  Si j’avais un mémorandum à remettre au Kremlin, je commencerais ainsi, par cette indication fondamentale : « ne suivez surtout pas l’exemple de la France et des Européens de l’Ouest . Rejetez l’idéologie multiraciale et de l’hospitalité envers les migrants–envahisseurs afro-asiatiques, dont l’islam est la bannière. Rejettez cette fausse interprétation des Droits de l’Homme. Préserver l’identité ethnique et anthropologique du peuple russe et sa reproduction doit être votre priorité absolue, avant même la puissance et la prospérité économique. Car l’arbre ne vit et ne meurt que par la santé de ses racines. » 

Voici les principaux objectifs d’une stratégie globale pour le pouvoir russe :   

1)  Politique d’immigration zéro

Aucune tolérance envers une immigration afro-asiatique. Pas de ”pompe aspirante” : aucune aide sociale ou autre pour les étrangers, expulsion immédiate des clandestins. Pas de suppression des visas, même pour les ressortissants de l’Union européenne. Limitation de l’obtention de la nationalité russe. Lutte contre l’émigration chinoise en Extrême-Orient russe.

2) Relancer la natalité russe

  Instaurer une politique familiale volontariste et audacieuse avec l’objectif que les naissances dépassent le nombre de décès, ce qui n’est pas le cas. Deux méthodes pour cela : un système généreux d’allocations familiales et un prêt d’État immobilier aux jeunes ménages avec remboursement dégressif.  

3) Restaurer la santé publique

Améliorez les hôpitaux, rémunérez mieux le personnel, augmentez les taxes sur l’alcool, réprimez avec sévérité l’ivresse publique.

4) Simplifier l’administration

Divisez par deux le nombre de fonctionnaires, rationalisez les ministères. Simplifiez toutes les procédures administratives, beaucoup trop lourdes, pour les investissements privés.

5) Lancer une grande politique anti-corruption.

La corruption ou les fraudes  sont  très souvent provoquée par des rémunérations trop basses. La corruption gangrène l’administration russe. Mais lutter contre la corruption est très difficile parce qu’il faut des magistrats et des policiers incorruptibles, ce qui est rarement le cas.  Donc, vous devez créer un corps spécial « anti-corruption », muni de pouvoirs importants, sélectionné par le patriotisme et très bien rémunéré.  

Les deux seuls moyens connus de lutter contre la corrution sont de revaloriser fortement les bas salaires des fonctionnaires et d’appliquer des sanctions très lourdes, dont par exemple la révocation immédiate et sans indemnités même en cas de corruption légère.

6) Développer la Sibérie de manière volontariste.

Actuellement, la Sibérie est exploitée de manière anarchique et sans respect de l’environnement. Pourtant, avec toutes ses ressources naturelles, y compris minières, elle est potentiellement le Far East de la Russie et de l’Europe.

7) Améliorer les infrastructures routières et ferroviaires

C’est la condition indispensable pour attirer les investissements. Votre  réseau routier et ferroviaire n’est pas au niveau. Ne laissez pas la Chine et la Corée du Sud faire seule des partenariats industriels avec l’Europe pour les TGV

8)  Multiplier les accords de coopération bilatérale avec l’Europe

Par exemple, dans les domaines militaire et spatial, comme cela s’est fait avec la participation spatiale russe au programme européen de lanceurs de satellites et les accords franco-russes de construction de navires militaire.

 9) Développer  une économie innovante, créatrice d’emplois et exportatrice.

Limitez les impôts et les prélèvements sur les entreprises N’empruntez pas sur les marchés mondiaux, mais ne levez que des emprunts nationaux, par bons du Trésor, sans créanciers internationaux et surtout pas chinois. Réinvestissez systématiquement les bénéfices des exportations d’hydrocarbures dans les secteurs de haute technologie et dans la recherche.

 10) Préservation de l’environnement naturel et développement de l’industrie nucléaire

 Surtout sans céder à l’idéologie écologiste (qui n’a rien d’écologique), relancez la filière nucléaire russe.

11) Politique culturelle défensive et offensive.

Pour lutter contre l’invasion de la sous-culture américanomorphe, notamment audiovisuelle (Tv, cinéma, musiques, etc.) qui se déverse sur la jeunesse, l’État russe doit encourager les productions et créations russes originales et aussi essayer de les vendre et de les exporter dans le monde entier, et en particulier en Europe. Il n’est pas normal qu’en Europe de l’Ouest, il n’y ait pratiquement aucune production audiovisuelle diffusée en provenance de Russie. Vous devez aussi créer en Europe des institutions pour faire apprendre et diffuser la langue russe. Est-il normal qu’en France il y ait plus de gens qui apprennent le mandarin chinois ou l’arabe que le russe ? 

12) Éducation de la jeunesse. Politique d’’excellence en matière d’éducation.

Maintenir et développer un système éducatif d’excellence et très sélectif. Il doit être disciplinaire et surtout ne pas être pollué par le contre-exemple du laxisme de l’Europe de l’Ouest. Dès l’école primaire puis secondaire. Développer, dans l’enseignement supérieur, un filière d’excellence en économie. D’une manière générale, il faut porter l’effort sur la haute technologie, les sciences, la recherche.

13) Politique de défense.

Investir au maximum dans l’exportation militaire et le spatial.  Passer à une armée de métier, professionnelle, sans service militaire ni conscrits, plus réduite en nombre mais mieux équipée. Réduire le tonnage d’une marine de guerre obsolète et construire de vrais porte-avions, en coopération avec la France. Passez des partenariats avec les avionneurs européens, notamment français et suédois. Influez pour un accord d’achat mutuel d’équipements militaires russo-européen, hors USA.

14) Politique étrangère et orientation diplomatique globale

La Russie doit concentrer tous ses efforts, selon une stratégie de joueur d’échec : non pas à s’opposer systématiquement à la stratégie de Washington de manière défensive, mais faire semblant de l’ignorer ; non pas chercher une alliance avec la Chine qui joue une carte machiavélienne. Mais proposer à l’Europe, notamment à l’Allemagne et à la France, des partenariats concrets sur de grands projets, technologiques, industriels et de coopération militaire. 

L’Euro-Russie, telle que je la conseillerais au Kremlin, viserait à proposer à l’Union européenne une alliance militaro-industrielle globale destinée à remplacer l’OTAN. Mais en le faisant de manière progressive et souple, habile. L’essentiel est d’avoir un objectif final, quelles que soient les voies pour y parvenir.

 Interrompez toutes les négociations avec les Américains pour les réductions de l’arsenal nucléaire. Car c’est un marché de dupes, une ruse. L’administration américaine cherche tout simplement à désarmer la Russie sans avoir la moindre intention de se désarmer elle-même.

***

Dans tous les domaines, les chantiers sont énormes, vu l’immensité du territoire. D’où la nécessité d’avoir un pouvoir fort, beaucoup plus que dans les pays d’Europe de l’Ouest. Qu’est-ce qu’un bon pouvoir fort ?

Tout d’abord, ce n’est pas un pouvoir anti-démocratique, injuste ou despotique. C’est au contraire un pouvoir juste, parfaitement honnête, sans corruption, où les dirigeants oeuvrent pour leur patrie, pas pour leurs intérêts. Le modèle du bon pouvoir fort, c’est le Général De Gaulle. Le communisme soviétique n’était pas un pouvoir fort, mais un mauvais pouvoir fort. Ce n’est pas une raison pour choisir un pouvoir faible.

Ensuite, un bon pouvoir fort est celui qui agit rapidement et clairement, qui décide vite. ll ne se laisse pas influencer par les lobbies, paralyser par les clans politiciens ou affairistes. Et puis, surtout dans une nation fédérale immense comme la Russie, il sait s’imposer aux pouvoirs régionaux et éviter que ces derniers ne se transforment en féodalités.

CONCLUSION

Les mêmes institutions ne sont pas adaptables à tous. Vous, Russes, vous ne devez pas copier l’Occident mais rester autonomes, originaux. Vous devez simplement respecter le principe aristotélicien selon lequel l’autorité du pouvoir central doit  d’abord rechercher le bien du peuple et la puissance de la Cité – ou de la nation. 

Et puis,  en dernière instance, la force et la durée reposent dans une nation sur la qualité des chefs, force de caractère, courage, abnégation, patriotisme, intelligence, intuition, force de travail. Et notamment sur la capacité du Chef de l’État à mobiliser, à galvaniser le peuple, à le motiver. Et ceci est d’autant plus vrai que la nation est grande. Mais cela ne se décrète pas. C’est le hasard de l’histoire qui le décide.

***

Les Russes ne doivent pas se laisser impressionner par les leçons de morale et de démocratie donnés par l’Occident, c’est-à-dire par les politiciens, les idéologues et les journalistes de l’Union européenne et des Etats-Unis. Car en matière de démocratie, si l’on prend le cas de l’Union européenne, il y a de quoi rire : l’Union européenne est une bureaucratie non élue qui impose aux peuples européens un régime contraire à leurs intérêt. Et notamment qui organise, de manière que l’on peut qualifier de criminelle, l’immigration de peuplement, c’est-à-dire l’invasion de l’Europe. Cette accusation est valide contre tous les gouvernements français de droite ou de gauche qui se sont succédés depuis trente ans.   Les donneurs de leçons voient la paille dans l’œil des autres mais non point la poutre qui est dans le leur.   

Quoiqu’il en soit, il est, à mon avis, de l’intérêt de tous les peuples européens ou d’origine européenne que la Russie soit, au XXIe siècle, la première puissance mondiale blanche.  Les États-Unis, et maintenant l’Europe de l’Ouest avec la catastrophique immigration de peuplement (remplacement de population) ne sont déjà plus au sens strict des puissances blanches, des nations blanches. La Chine, l’Inde, le Japon, etc., en revanche, restent globalement  des puissances mono-ethniques.

L’idée d’une Terre pacifique est une utopie grandiose mais stupide. Les peuples blancs auront toujours besoin d’une entente entre eux, surtout au XXIe siècle. En ce sens, comme je l’ai toujours dit, l’ethnopolique est plus importante que la géopolitique.  L’idée universaliste (communiste-bolchévique ou capitaliste-occidentale) d’une humanité unie est irréalisable et contraire à la nature humaine. Car la nature humaine est fondée sur le principe d’hétérogénéité compétitive et agressive, comme tout le reste du vivant.

 ***

 La Russie est dans le même bain que toutes les nations blanches : affronter le déclin, se redresser et entamer la renaissance. Pour cela, la Russie (la partie saine et consciente des Russes) porte une grande responsabilité. Car elle représente une part fondamentale de l’humanité blanche, autrement dit européenne. Les Etats-Unis ne sont pas un ennemi mais un adversaire, comme je l’ai souvent dit. La vision ethnopolique du monde et non plus strictement géopolitique suppose une sorte d’alliance, dont les formes restent à construire. L’avenir, surtout dans un monde globalisé (c’est paradoxal) appartient aux races, aux peuples, aux liens ethno-biologiques et culturels, plus que jamais.

Il faut réléchir à ce concept d’Eurosibérie, que mon ami Pavel Toulaev m’a demandé de transformer en Eurorussie, à juste titre :  l’union stratégique, de la Bretagne au détroît de Behring de tous les peuples-souche de même sang, débarassés des parasites et des envahisseurs. Y compris avec les populations blanches américaines (les vraies).  Quelle idée, me direz-vous ! Quel rêve de fou ! Mais les idées aujourd’hui impensables seront peut-être réalisées demain, toute l’histoire humaine n’est-elle pas un chemin de fous, une route imprévisible ?        

 ***

 En dépit des maux dont elle souffre, la Russie est tout de même un pays où la conscience ethnique et la résistance à l’invasion migratoire est très nettement plus marquée qu’en Europe, et où les forces de résistance et de reconquête existent et peuvent parfaitement l’emporter. La jeunesse, malgré les efforts effrénés de l’Occident pour la corrompre par tous les moyens, reste tout de même nettement plus saine qu’ici. C’est aussi le pays où les forces nationalistes et identitaires sont les plus nombreuses et les mieux organisées. En France, mes idées choquent, elles sont considérées comme dangereuses, donc réprimées. Pas en Russie où je puis écrire et parler en toute liberté. Les Russes sont un peuple malade, comme les autres peuples européens et blancs en général, mais on a l’impression que la conscience de la maladie et la volonté de guérir y sont plus têtues qu’ailleurs. C’est pour cela que je prône une alliance entre les mouvements identitaires russes et ouest-européens, afin d’éviter que les identitaires russes ne se replient sur eux-mêmes. À condition évidemment d’éviter les folklores ridicules et passéistes. La Russie doit être le centre de la reconquête et de la révolution. Tel sera le sens de la nouvelle Révolution russe.

GF.

 

dimanche, 17 février 2013

Interview of Dari Dugina

Interview of Dari Dugina :

“We Live In The Era Of The End”

 

Open Revolt is very happy to present a conversation between the Eurasian Youth Union’s Dari Dougina and our own James Porrazzo.

Dari, the daugher of Alexander Dugin, in addition to her work in the Eurasian Youth Union is also the director of the project Alternative Europe for the Global Revolutionary Alliance.

Dari you are a second generation Eurasianist, daughter of our most important thinker and leader Alexander Dugin. Do you care to share with us your thoughts on being a young militant this deep into the Kali Yuga?

We live in the era of the end – that’s the end of culture, philosophy, politics, ideology. That’s the time without real movement; the Fukuyama’s gloomy prophecy of the ”end of history” turns to be a kind of reality. That’s the essence of Modernity, of Kali Yuga. We are living in the momentum of Finis Mundi. The arrival of Antichrist is in the agenda. This deep and exhausting night is the reign of quantity, masked by the tempting concepts such as Rhizome of Gilles Deleuze: the pieces of the modern Subject changes into the ”chair-woman” from the “Tokyo Gore Police” (post-modern Japanese film) – the individual of the modern paradigm turns into the pieces of dividuum. ”God is dead” and his place is occupied by the fragments of individual. But if we make a political analysis we will find out that this new state of the world is the project of liberalism. The extravagant ideas of Foucault seemingly revolutionary in their pathos after more scruple analyze show their conformist and (secretly) liberal bottom, that goes against the traditional hierarchy of values, establishing pervert “new order” where the summit is occupied by the self-adoring individual, atomistic decay. 
That’s hard to fight against the modernity, but sure – it’s unbearable to live in it – to agree with this state of the things – where all the systems are changed and the traditional values became a parody – being purged and mocked in all spheres of controls of modern paradigms. That’s the reign of the cultural hegemony.
 And this state of the world bothers us. We fight against it – for the divine order – for the ideal hierarchy. The cast-system in modern world is completely forgotten and transformed into a parody. But it has a fundamental point. In Plato’s republic – there is very interesting and important thought: casts and vertical hierarchy in politics are nothing but the reflection of the world of ideas and higher good. This model in politics manifests the basic metaphysical principles of the normal (spiritual) world. Destroying the primordial cast system it in the society – we negate the dignity of the divine being and his Order. Resigning from the casts system and traditional order, brilliantly described by Dumezil, we damage the hierarchy of our soul. Our soul is nothing but the system of casts with a wide harmony of justice which unites 3 parts of the soul (the philosophical – the intellect, the guardian – the will, and the merchants – the lust). 
Fighting for the tradition we are fighting for our deep nature as the human creature. Man is not something granted – it s the aim. And we are fighting for the truth of human nature (to be human is to strive to the superhumanity). That can be called a holly war.

What does the Fourth Political Theory mean to you?

That’s the light of the truth, of something rarely authentic in the post-modern times. That’s the right accent on the degrees of existence – the natural chords of the world laws. That’s something which grows up on the ruins of the human experience. There is no success without the first attempts – all of the past ideologies contained in them something what caused their failure.

The Fourth Political Theory – that’s the project of the best sides of divine order that can be manifested in our world – from liberalism we take the idea of the democracy (but not in it’s modern meaning) and  liberty in the Evolian sense; from communism we accept the idea of solidarity, anti-capitalism, anti-individualism and the idea of collectivism; from fascism we take the concept of vertical hierarchy and the will to power – the heroic codex of the Indo-European warrior.

All these past ideologies suffered from grave shortcomings – democracy with the addition of liberalism became  tyranny (the worst state-regime by Plato), communism defended the technocentric world with no traditions and origins, fascism followed the wrong geopolitical orientation, its racism was Western, Modern, liberal and anti-traditional.

The Fourth Political Theory is the global transgression of this defects – the final design of the future (open) history. It’s the only way to defend the truth.

For us – truth is the multipolar world, the blossoming variety of different cultures and traditions.

We are against racism, against the cultural and strategic racism of the USA’s Western modern civilization, which is perfectly described by professor John M. Hobson in ”The Europocentric conception of world politics”. The structural (open or subliminal) racism destroys charming complexity of the human societies – primitive or complex.

Do you find any special challenges as both a young woman and a activist in this age?

This spiritual war against (post)Modern world gives me the force to live.

I know, that I’m fighting against the hegemony of evil for the truth of the eternal Tradition. It is obscured now, not completely lost. Without it nothing could exist.

I think that any gender and age has its forms to access  the Tradition and its ways to challenge  Modernity.

My existential practice is to abdicate most values of the globalist youth. I think we need to be different from this thrash. I don’t believe in anything modern. Modernity is always wrong.

I consider love to be a form of initiation and spiritual realization. And the family should be the union of  spiritually similar persons.

Beyond your father, obviously, who else would you suggest young militants wishing to learn our ideas study?

I recommend to make acquaintance with the books of Rene Guenon, Julius Evola, Jean Parvulesco, Henri Corbin, Claudio Mutti, Sheikh Imran Nazar Hosein (traditionalism); Plato, Proclus, Schelling, Nietzsche, Martin Heidegger, E. Cioran (philosophy); Carl Schmitt, Alain de Benoist, Alain Soral (politics); John M. Hobson, Fabio Petito (IR); Gilbert Durand, G. Dumezil (sociology). The base kit of reading for our intellectual and political revolution.

You’ve now spent some time living in Western Europe. How would you compare the state of the West to the East, after first hand experience?

In fact, before my arrival to Europe I thought that this civilization is absolutely dead and no revolt could be possible there. I was comparing the modern liberal Europe to bog, with no possibility to protest against the hegemony of  liberalism.

Reading the foreign European press, seeing the articles with titles as ”Putin – the satan of Russia” / ” the luxury life of poor president Putin” / ” pussy riot – the great martyrs of the rotten Russia” – this idea was almost confirmed. But after a while I’ve found some political anti-globalist groups and movements of France – like Egalite&Reconcilation,  Engarda, Fils de France etc – and everything changed.

The swamps of Europe have transformed into something else – with the hidden possibility of revolt. I’ve found the ”other Europe”, the ”alternative” hidden empire, the secret geopolitical pole.

The real secret Europe should be awakened to fight and destroy its liberal double.

Now I’m absolutely sure, that there are 2 Europes; absolutely different – liberal decadent Atlanticist Europe and alternative Europe ( anti-globalist, anti-liberal, Eurasia-orientated).

Guenon wrote in the ”Crisis of the modern world” that we must divide the state of being anti-modern and anti-Western. To be against the modernity – is to help Occident in its fight against  Modernity, which is constructed on liberal codes. Europe has it’s own fundamental culture (I recommend the book of Alain de Benoist – “The traditions of Europe”). So I found this alternative, secret, powerful, Traditionalist other Europe and I put my hopes on its secret guardians.

We’ve organized with Egalite&Reconcilation a conference in Bordeaux in October with Alexander Dugin and Christian Bouchet in a huge hall but there was no place for all the volunteers who wanted to see this conference.

It shows that something begins to move…

Concerning my views on Russia – I’ve remarked that the bigger part of European people don’t trust the media information – and the interest to Russia grows up – it’s seen in the mode of learning Russian, of watching soviet films and many European people understand that the media of Europe are totally influenced by the hegemonic Leviathan, liberal globalist machine of lies.

So the seeds of protest are in the soil, with  time they’ll grow up, destroying the ”society of spectacle”.

Your whole family is a great inspiration to us here at Open Revolt and New Resistance. Do you have a message for your friends and comrades in North America?

I really can’t help admiring your intensive revolutionary work! The way you are working – in the media – is the way of killing the enemy ”with it’s own poison”, using the network warfare strategy. Evola spoke about that in his excellent book ”Ride the tiger”.

Uomo differenzziato is someone who stays in the center of modern civilization but don’t accept it in his inner empire of his heroic soul. He can use the means and arms of modernity to cause a mortal wound to the reign of quantity and its golems.

I can understand that the situation in USA now is difficult to stand. It’s the center of hell, but Holderlin wrote that the hero must throw himself into abyss, into the heart of the night and thus conquer the darkness.

Any closing thoughts you’d like to share?

Studying in the faculthttp://openrevolt.info/2013/01/23/we-live-in-the-era-of-the-end-a-interview-with-dari-dougina/y of philosophy and working on Plato and neo-platonism, I can remark, that politics is nothing but the manifestation of the basic metaphysical principles which lays in the fundament of being.

Making political war for the Fourth Political Theory we are also establishing the metaphysical order – manifesting it in the material world.

Our struggle is not only for the ideal human state – it is also the holy war for reestablishing the right ontology.

http://openrevolt.info/2013/01/23/we-live-in-the-era-of-the-end-a-interview-with-dari-dougina/

samedi, 16 février 2013

Limonov par Edouard Limonov

Limonov.jpg

Limonov par Edouard Limonov

Ex: http://ungraindesable.hautetfort.com/

limonjee15012z1_1.jpgPetit tour hebdomadaire, hier, chez Emaüs ou j’ai déniché ceci : Limonov Par Edouard Limonov Conversations avec Axel Gyldén
Etonnant … je ne l’avais pas remarqué à sa sortie, il faut dire que ne fréquente pas le site de l’Express.
 En ce moment le public français découvre Limonov grâce à Carrère  « Il est certain que le succès de Carrère m’a bien servi. Mais j’ai aussi servi Carrère. Notre couple est comparable à celui de Régis Debray et Che Guevara. Sans le Français, qui a présenté le révolutionnaire au public européen, Guevara n’aurait probablement pas eu la même aura. Et voyez Jésus-Christ : sans la trahison de Judas, il serait peut-être tombé aux oubliettes de l’histoire. Je comprends très bien comment fonctionnent les choses : à l’image de Sibylle qui guide Enée vers les flammes, dans l'Énéide de Virgile, il faut être deux pour pénétrer aux Enfers.

Tout cela est très positif : la France s’intéresse de nouveau à mon œuvre qui compte plus de cinquante livres. Or Le poète russe est depuis longtemps épuisé et non réédité. Sur Amazon, sa cote dépasse 300 euros. À vrai dire, j’estime que sa vraie valeur se situe plutôt autour de 3.000, voire de 30 000 euros, mais passons. Il sera bientôt réédité, j’imagine. Certains de mes livres, encore inédits en France, seront peut-être traduits. »

Continuons plus loin avec Limonov.

— Comment s’est déroulée la rencontre avec le leader du Front national ?

— Le Pen nous a offert un dîner mémorable dans sa propriété du parc de Montretout, à Saint-Cloud, d’où l’on voit tout Paris. Avec Le Pen, Jirinovski et moi-même, nous formions une belle brochette de « bad boys ». Sur les murs de la villa de Montretout, une chose m’a frappé : j’y ai reconnu des tableaux de l’artiste russe Ilya Glazounov. [Ilya Glazounov était lui aussi monarchiste.] Le Pen était étonné que je connaisse cet artiste. Il m’a expliqué qu’ils étaient amis depuis les années 1960.

— Cela ne vous dérange pas de fréquenter des gens qui flirtent avec l’antisémitisme ?

— Il n’existe aucune preuve de ce que vous avancez. Je préfère toujours forger mon opinion à partir d’observations personnelles plutôt que sur la base d’avis extérieurs ou d’articles de presse. Si je me fie à ma méthode de compréhension des hommes au premier regard exposée plus haut, il est clair que Jean-Marie Le Pen est beaucoup plus sympathique que, par exemple, Vladimir Poutine ou Dmitri Medvedev. Il est aussi plus honnête. En fait, Le Pen est sans doute l’homme politique français dont l’honnêteté intellectuelle est la plus incontestable.

J’ai apprécié, chez lui, un côté humain, affable. Il a une manière aimable de recevoir ses invités, sans façons, et en leur faisant sentir qu’ils sont des personnages plus importants que lui-même. Certes, il vit comme un bon bourgeois. Mais il est un peu baroudeur, et un peu voyou, ce qui en fait un type intéressant. Par son talent oratoire et son tempérament impétueux, il m’a fait penser à Danton.

— Le Pen, « sympathique » ? Vous allez encore vous faire des amis en France…

— De moi aussi la moitié des gens disent que je suis antipathique et infréquentable. Mais c’est faux. Voilà peu, mon nouvel agent littéraire François Samuelson buvait une vodka chez moi et l’a dit : « Mais pourquoi Emmanuel Carrère a-t-il écrit que tu étais distant ? Tu n’es pas distant. » Je suis certes un peu froid au premier contact. Mais ensuite, je m’ouvre, je me livre. Carrère a projeté sur moi ce qu’il est : il est beaucoup plus froid, distant, réservé que moi. Le vrai problème avec moi, c’est que j’ouvre ma grande gueule. Une attitude insupportable pour la France qui est le royaume du « political correctness ».

— La France est « politiquement correcte » ?

— Exactement. Il y a chez vous des régions entières de la pensée, des territoires intellectuels, des pans de la mémoire collective qu’il est interdit d’explorer. Je ne veux pas entrer dans les détails. Mais le résultat, c’est qu’en France, les idées se tarissent et la pensée est unique. Ce n’est pas un hasard s’il n’y a plus de grands maîtres à penser, ni de grands écrivains depuis trois bonnes décennies, en France.

— Dans certains cas, le « politiquement correct » n’est-il pas souhaitable, notamment pour empêcher l’expression du racisme assumé ? Certaines pensées sont, en effet, indicibles.

— Je ne suis pas d’accord. En France comme en Allemagne, il est interdit d’exprimer l’idée que l’immigration de masse en provenance des pays musulmans pose des problèmes. Le « politiquement correct » l’interdit. Pourtant, c’est la réalité. Comment traiter cette question si elle n’est pas énoncée ?

 Cet entretien se termine par cette question


— À 69 ans, il serait peut-être temps d’envisager de prendre des vacances ?

— Je n’en ai jamais pris. Je n’ai jamais voyagé avec l’idée de me reposer ou de visiter des endroits. Tous mes déplacements avaient un objectif professionnel : participer à un salon littéraire, tenir un meeting, faire la guerre. Voilà mon idée des vacances. Le tourisme est une occupation artificielle, inintéressante. Regarder une carte postale procure autant de plaisir.

Cependant, j’aurais aimé explorer l’Afrique au temps de Livingstone et Stanley. Ce n’était pas du tourisme, c’était une aventure trépidante, une lutte pour la vie. L’industrie du tourisme me dégoûte. J’étais ravi quand j’ai appris que des requins avaient dévoré des touristes allemands en Égypte !


Bien sûr dans ce livre beaucoup de thèmes sont abordés : son enfance, ses parents, sa vie de voyou, son départ d’URSS , ses rencontres avec des artistes, le mouvement punk, L’Idiot international, la prison, le milieu littéraire parisien, la prison, la guerre …

vendredi, 15 février 2013

Servië, van EU-kandidaat naar lid van de Russische Federatie

poutNikol.jpg

Chris Roman:

Servië, van EU-kandidaat naar lid van de Russische Federatie

Ex: http://www.eurorus.org/

De Europese Unie staat een zware klap te wachten. Na een periode van aantrekken van nieuwe lidstaten, begonnen van de oprichting tot heden, heeft de EU nu te maken met aankomend verlies van lidstaten. We kennen allemaal het domino-effect. Indien ééntje met iets begint, dan (pas) doen anderen mee.

We kennen allemaal eveneens de grote problemen waarmee de EU heden te kampen heeft: een munt die op instorten staat, landen die met het bankroet flirten, beknotting van de vrije meningsuiting, enorme toename van de armoede door het nefaste liberale beleid, enorme toename van de onveiligheid die niet steeds apart mag gezien worden van de enorme toestroom van vele door de Europese volkeren ongevraagde immigranten, denatalisatie doordat de Unie het krijgen en goed laten opvoeden van kinderen zowaar verhindert en de moord op ongeboren kindjes een handje toesteekt, corruptie, … De EU is stervende. Een ziekenwagen en spoedoperaties zullen niet veel meer verhelpen wegens de vergevorderde slechte en terminale toestand van de patiënt. Al deze problemen doen sommige lidstaten van EU overwegen om te … vertrekken !

Aparte Unie ?

De idee van het oprichten van een aparte Unie is niet nieuw. De leiders van de Scandinavische landen (Denemarken, Zweden, Finland en Noorwegen) overwegen het vormen van een Noordse Unie. Dezelfde ideeën vinden ook plaats in Tsjechië, Slovakije, Slovenië en de Baltische Staten. Zelfs Angela Merkel pleitte ooit voor het opdelen van de Euro in een Noordelijke Euro en een Zuidelijke Euro. Alle kleinere staten beseffen vandaag meer dan ooit heel goed dat ze niets anders zijn dan de dienaren van de grote lidstaten: Groot-Brittannië, Frankrijk en Duitsland. Van de Britten weten we dat ze er na het komende referendum, aangekondigd door premier Cameron, waarschijnlijk zullen uitstappen. De Fransen hollen gewoon de Duitsers na. Conclusie: vandaag is de Europese Unie niets meer dan een Groot-Duitsland, een soort Vierde Rijk. De Euro is een andere naam voor de nieuwe Duitse mark. Merkel wil haar kapitalistische anti-volkse politiek aan de hele Unie opleggen.

Presidentsverkiezingen: Van Boris Tadic naar Tomislav Nicolic

Servië was onder de pro-westerse president Boris Tadic kandidaat voor toetreding tot de EU. Servië zou aan een pak voorwaarden moeten voldoen om tot die Unie toegelaten te worden. Boris Tadic was de geknipte kandidaat om deze taak te volbrengen. Zijn achtergronden zijn interessant. Zijn adoptiemoeder is de joodse Klara Mandic, links-intellectueel en hoofd van de “Maatschappij van Servisch-Joodse Vriendschap”, geboren in 1944 in een Italiaans concentratiekamp en geadopteerd door een Servisch gezin in 1945. Zij werd in 2001 vermoord. Boris Tadic werd geboren in Sarajevo (Bosnië & Herzegovina) en is leider van de door de CIA ondersteunde Servische sociaal-democratische partij. Zijn raadgever was Predrag Markovic, het hoofd van de joodse gemeenschap in Servië. De eerste politieke daden van Tadic bestonden in het verwijderen van 60 etnisch Servische topambtenaren en deze te vervangen door ambtenaren van joodse origine. Dit klinkt niet heel politiek correct, maar de waarheid heeft haar rechten.

In december 2012 werd duidelijk dat Servië niet zou kunnen/willen voldoen aan de dictaten van de EU. Eén ervan was het herkennen van de onafhankelijkheid van Kosovo. De verkiezing van de nationalist Tomislav Nicolic tot president deed Servië totaal van koers veranderen. Brussel en Washington waren in shock. Zijn partij, de Servische Vooruitgangspartij SNS had een partnerschap met de Oostenrijkse FPÖ gesloten.

Het Westen hanteert maar al te graag de rol van Servische zondebok. Servië werd heel wat grondgebied ontnomen maar mag anderzijds duidelijke Servische gebieden niet opnieuw bij het moederland laten aansluiten. Omwille van ‘de moslims’ werd en kunstmatige staat Bosnië-Herzegovina gesticht. Het noordelijke Servische deel, de Republika Srpska, mag niet aansluiten bij Servië. Het Servische Montenegro werd door manipulatieve referenda tot separatisme gedwongen waardoor Servië de toegang tot de zee is kwijt geraakt. Kosovo enMetohija werd aan de Albanese immigranten en de terroristen van het door de CIA opgeleide UCK gegeven.

Een deel van de Serviërs was ooit inderdaad bereid om de EU- en VS-dictaten te aanvaarden omwille van de vrede. Dit veranderde de laatste vier jaar. De Serviërs zijn niet blind en beseffen dat ze met EU-lidmaatschap ook de NAVO zouden moeten erkennen. Gezien de oorlog van 1999 was dit toch wel een stap te ver.

Nicolic en zijn SNS hebben prachtig ingespeeld op zowel de radicale als de gematigder kiezer. Met zijn overwinning eindigt de horigheid aan de VS.

Terloops: ook Kroatië kent, net als Servië onder Boris Tadic, een zeer inefficiënt bestuur en een totaal geruïneerde economie met een enorm hoge werkloosheidsgraad. Het merendeel van de Kroaten (60%) wil niets weten van de EU. Zij vrezen de dictaten van Brussel. Voor de gewone Kroaten betekent de aansluiting bij de EU niets goeds ondanks de mooie beloften gedaan door de Kroatische elites.

Tomislav Nicolic en zijn grote liefde Rusland

Tot grote schok voor de Euro-Atlantische wereld kwam recent Tomislav Nicolic van de Servische radicale partij (nationalisten) aan de macht. Hierdoor bevinden zich een aantal getrouwen rond Slobodan Milojevic van de jaren ’90 opnieuw aan de macht. Sommigen onder hen werden indertijd door Tadic weggezuiverd.

Nicolic verklaarde tijdens de aanloop naar de presidentsverkiezingen van mei 2012 al dat deze verkiezingen een referendum zullen zijn over pro-EU of niet pro-EU. Hij verklaarde dat“hijzelf Servië liever als een Russische provincie te zien dan als lid van de EU”. De uitspraak was toen al zeker niet zonder bedoelingen. De Servische kiezer wist van toen al wat hij/zij aan Nicolic had. Vanaf het ogenblik dat Nicolic tot president van Servië werd benoemd begon de versnelde toenadering tot Rusland.

De plannen voor de toetreding van Servië tot de NAVO werd met het aan de macht komen van Nicolic naar de prullenmand verwezen. De Serviërs stonden zeer huiverig tegenover deze plannen, besproken onder het bewind van Tadic, want zij zijn de NAVO-bommenregen van 1999 niet vergeten.

Onmiddellijk na zijn aanstelling tot president van Servië ging hij op bezoek bij zijn grote vriend, Vladimir Poetin. Dit was zijn eerste buitenlandse bezoek. Nicolic was in Moskou zeer duidelijk over de NAVO: “Nooit !”.

In Moskou herhaalde hij ook dat de Servische grondwet verbiedt om Kosovo en Metohija op te geven. Hij prees er de Russen : “Rusland vroeg tenminste nooit dat we Kosovo e Metohija zouden opgeven”.

Toen het gesprek ging over de hoge positie van Nicolic in de populariteitslijsten, antwoordde hij: “De enige wijze hoe ik de presidentsverkiezingen zou kunnen verliezen was indien Vladimir Poetin zelf kandidaat zou geweest zijn. Zo hoog is het prestige van Vladimir Poetin in Servië”.

Poetin benadrukte dat Servië de Ruslands spirituele broeder is: “Terwijl Rusland naar Servië kijkt als partner in de Balkan, zo zijn we spirituele Broeders. Het was zo, het is zo en het zal altijd zo blijven.”

Servië lid van de Russische Federatie!

Servië zou wel eens aan de basis kunnen liggen van een heel uitzonderlijk domino effect. In Moskou ligt nu een uitgewerkt plan op te tafel om Servië te laten aansluiten bij de Russische Federatie.

Een team van verschillende deskundigen borduurt nu een weg om Servië bij Rusland te laten aansluiten. Servië zou dan de 84ste republiek van de Russische Federatie worden. De kenners van de geopolitiek en zeker van de Oost-Europese geopolitiek zijn niet verbaasd. Zelfs de CIA en andere Westerse inlichtingendiensten zijn zich van deze stappen goed bewust. De Amerikaanse regering en de regeringen van de sterkste EU-landen staan schaakmat. De steun van de Servische bevolking aan de plannen voor toetreding tot de EU is gezakt tot ver onder de 40%. De huidige Servische onderhandelaars onderhandelen internationaal op meesterlijke wijze over Kosovo en Metohija. De economische hulp van Rusland aan Servië neemt nu al gestaag toe.

We zien dat de Albanese Siptar-terroristen, die actief zijn in het zuiden van Servië, niet veel speelruimte krijgen. In die regio is de militaire aanwezigheid van het Servische leger enorm. De bevolking steunt massaal het leger. Ook de politie eenheden zijn er enorm. We weten allen dat de Servische politie iets kordater tegen bandieten optreedt (mag optreden) dan de Belgische. De extremistische (moslim)elementen in die regio hebben bij het Pentagon al gepleit voor een snelle militaire interventie en bezetting van heel Servië. De gevolgen voor zo’n interventie zijn zeer verregaande want Rusland heeft duidelijk gemaakt dat het alle steun zal verlenen aan de Servische militairen.

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De Russisch-Servische plannen: enorme Russische steun aan Servië

Terwijl de EU verder in elkaar stort zal er in Servië veel Russisch geld worden geïnvesteerd in o.a. de media. De publieke opinie, die nu al zeer hartelijk en warm staat tegenover het Russische broedervolk, zal dan nog meer sympathie hebben voor een toetreding tot de Russische federatie. Servische politici zullen zich uitspreken voor de Unie met Rusland. Rusland zal veel geld in de Servische economie pompen, vooral in de landbouw. Rusland kan Servië meer geven dan de EU, dat staat vast. In een Russische Unie zullen de Serviërs veel gelukkiger zijn dan in de EU.

Nu al staat vast dat een komend referendum zal aantonen dat meer dan 70% van de Serviërs voor de Unie met Rusland zal stemmen. Nadien zouden beide parlementen, Rusland en Servië, instemmen met het akkoord. De deadline om de deal af te ronden zou einde augustus 2013 zijn !

Servië zal niets van zijn soevereiniteit verliezen. Nationaal embleem, vlag, volkslied, alles blijft behouden. De officiële taal blijft het Servisch. De tweede taal wordt wel het Russisch. In de Unie met Rusland zal Servië meer autonomie hebben dan bijvoorbeeld Tsjetsjenië of Yakutië binnen Rusland. Servië zal meer autonomie hebben dan bijvoorbeeld Vlaanderen binnen België en/of Nederland, Tsjechië of Polen binnen de EU. Het leger zal onveranderd en professioneel blijven maar wel de input krijgen van de allernieuwste Russische wapens.

Rusland zal enorm veel investeren in de Servische landbouw, die door het Westen doelbewust werd verwoest. Niet te verwonderen want ook de landbouw binnen de EU werd doelbewust afgebouwd ten voordele van vooral Amerikaanse import (Verdrag van Maastricht, 1992).

Vandaag is voedsel in Servië veel duurder dan in EU-landen zoals Frankrijk, Duitsland, België, Italië, … . Herstel van de landbouw zal de verlaten Servische dorpen opnieuw leven schenken. De werkloosheid zal drastisch dalen. Het geboortecijfer zal stijgen. Servië zal voedsel uitvoeren naar Rusland. In ruil krijgt Servië gas, olie en mineralen welke de economie vlot zal doen herop starten. Waarschijnlijk wordt het geen echte ruilhandel maar worden van beide kanten spotprijzen gehanteerd.

Rusland krijgt, als één van de machtigste landen ter wereld, zo de controle over één van de belangrijkste strategische posities van Europa. Zo vermindert de kans van agressie op het grondgebied van Rusland zelf omdat Servië als eerste zijn Russische broeder zal verdedigen.

Op het Servische grondgebied zullen Russische pijpleidingen lopen. De geostrategische positie van Servië is ideaal om van daaruit pijpleidingen naar andere Europese landen te laten lopen. Bovendien zou Servië als brug kunnen fungeren voor handel met het Westen voor Russische producten.

Resolutie 1244 en Kosovo en Metohija

Resolutie 1244 van de Veiligheidsraad van de Verenigde Naties (10 juni 1999) stelt wel dat de Servische provincie Kosovo en Metohija verregaande bevoegdheden krijgt maar dat de provincie nog steeds integraal onderdeel vormt van Servië en dat het ‘internationaal bestuur’ tijdelijk is. De resolutie kwam er in de periode dat de NAVO op gruwelijke wijze gedurende 78 dagen Servische steden bombardeerde en burgers vermoordde om in het hart van Europa een extremistisch moslimprotectoraat te stichten. De NAVO handelde met de aanval op van dit Europees land op eigen houtje want het kreeg geen steun van de VN-Veiligheidsraad.

Dank zij de Unie van Servië met Rusland wordt Kosovo op zijn beurt integraal onderdeel van de Russische Federatie. In dat geval geniet het Russisch leger het legitiem recht om in Kosovo en Metohija op te treden. De (toch wel verdrukte autochtone !) Serviërs zullen er een hart onder de riem krijgen.

Kosovo en Metohija zou de facto naar Servië terugkeren. De Amerikanen mogen er hun basis in Camp Bondsteel behouden, maar zonder er militaire activiteiten te mogen ontplooien.

Rusland plant om 50.000 elitetroepen in het zuiden van Servië te stationeren. Aan de huidige grens met Kosovo en Metohija zouden in eerste instantie 15.000 Spetznaz-soldaten gelegerd worden.

Hashim Thaci, ‘Kosovaars president’, zal worden opgepakt en vervolgd voor handel in menselijke organen en voor oorlogsmisdaden voor de tijd dat hij opperbevelhebber was van het terroristische Albanese UCK.

Na de aansluiting zal Rusland ook investeren in de Kosovaarse economie omdat de werkloosheid daar ook enorm is. Kosovo en Metohija vormen dan een brug voor de militaire en economische samenwerking tussen Rusland en het Westen.

Alle plannen voor een Groot-Albanië vallen in het water. Het opruimen van de Albanese maffia zal niet eenvoudig zijn. Sommige Albanese kopstukken verdienen grof geld aan wapen- en drugshandel en collaboreren sterk met de CIA en andere Westerse inlichtingendiensten.

Russisch compromis met de Amerikanen ?

Geruchten vertellen dat de oplossing ‘Kosovo’ een “compromis” inhoudt voor Syrië. De Amerikanen zien ‘Kosovo en Metohija bij Servië’ door de vingers indien Rusland de steun aan Assad zou intrekken. Ook zou Rusland zich niet bemoeien indien Israël en VS een aanval plannen op Iran. In ruil geven de VS en de EU Kosovo op.

Wat men daar moet van denken is echter koffiedik kijken. Wel is het zo dat in een vertrouwelijke e-mail die kon ingekeken worden Qatar aan Rusland de ‘bescherming’ van de Russische marinebasis in Syrië aanbood. De soms onduidelijke houding van Rusland lijkt deze stelling te bevestigen. Qatar zou het zogenaamde ‘Vrije Syrische Leger’ onder druk zetten om na de machtsovername de Russische basissen te beschermen.

Maar, er is een maar. Men moet rekening houden met alle mogelijkheden. We gaan terug in de geschiedenis. Toen de Sovjet-Unie viel, beloofde de NAVO dat geen enkel land van het Warschaupact (een soort NAVO maar dan met Sovjet-bondgenoten) zou worden aanvaard binnen de NAVO. Maanden later zagen we dat het Russisch leger zich conform de akkoorden had terug getrokken en dat verschillende leden van het Warschaupact inclusief nieuwe onafhankelijke staten die daarvoor deel uitmaakten van de Sovjet-Unie, lid werden van de … NAVO. Men kan begrip opbrengen voor de Russische onvrede en frustratie. Maar toen was het onder Jeltsin. Om verschillende redenen mag deze man terecht als één van de zwakste presidenten/tsaren/secretarissen van Rusland beschouwd worden. Onder Poetin veranderde Rusland geleidelijk aan naar een wereldmacht waar opnieuw moet rekening gehouden worden.

Poetin is de NAVO-leugens niet vergeten. Een mogelijkheid is dat hij met de VS ee compromis sluit over Servië, Syrië tijdelijk losser laat, om dan, eens Servië binnen is gehaald, Syrië en Iran volop te steunen. Machten die hun woord niet houden mogen immers op dezelfde wijze van antwoord bediend worden.

Om terug te komen op de zogenaamde bescherming door Qatar en het ‘Vrije Syrische Leger’ : Poetin heeft de herschappen met hun aanbod wandelen gestuurd.

Montenegro

Ook Montenegro zou op één of andere manier Servië vervoegen. Vanaf de gedwongen onafhankelijkheid investeerde Rusland er enorm veel. Rusland verwittigde Montenegro al vanaf het begin van de onafhankelijkheid dat NAVO lidmaatschap alle goede banden zouden kunnen beschadigen. Montenegro is er bovenop gekomen dankzij Rusland e niet dankzij de EU.

Russische miljardairs investeerden enorm veel kapitaal in Montenegro, en in het bijzonder langs de kuststrook. Feit is dat de Rusland via het kapitaal en de bezittingen van een deel van de steenrijke Russische diaspora in Montenegro al toegang tot een haven van Bar en de zee heeft. Daardoor is de toegang tot Servië de facto verzekerd.

Met dat Russisch kapitaal aanwezig in Montenegro is er meer dan voldoende om de ‘centengevoelige’ Montenegrijnse regering van Milo Djukanovic om te ‘gebruiken’. Een goedkopere oplossing is het actief steunen van een oppositiepartij.

Besluit

Indien Servië aansluit bij de Russische Federatie dan verandert de hele geopolitieke situatie in de Balkan. Dan verandert de geopolitieke situatie in heel Europa. Dan verandert de hele geopolitieke situatie in Eurazië en in de wereld.

Voor de Europese as van Gibraltar tot Vladivostok, voor de Europese volkeren, voor de vrijheid en voor de bescherming van onze culturen zou dit een alternatief, misschien zelfs een verademing kunnen zijn.

De toekomst zal het aantonen.

Kris Roman

Voorzitter Euro-Rus

jeudi, 07 février 2013

Dostoevsky on Modern Conservatism

Dostoevsky on Modern Conservatism

Against the Spirit of the Age


Ex: http://www.alternativeright.com/

On the advice of a friend, I have revised and updated a short 2009 essay on Fyodor Dostoevsky and modern conservatism. Translation is mine.

At first glance the U.S. Presidential Inauguration might seem another empty media spectacle. After all, the Commander-in-Chief is anointed by the infallible People, but he attains power ultimately to carry out the interests of globalist oligarchs. Yet the inauguration ceremony also serves as an affirmation of America’s true religion, liberalism. In his 2013 inaugural address, Barack Obama articulated quite clearly that “We, the People” shall lead humanity’s progress toward ever greater liberty and equality.

“Conservative” opposition to leftist political programs and figures, no matter its seeming intensity, is simply a matter of partisanship and policy choices. Republicans, constitutionalists and libertarians all share the same vision of the United States that Obama outlined:

We recall that what binds this nation together is not the colors of our skin or the tenets of our faith or the origins of our names.  What makes us exceptional -- what makes us American -- is our allegiance to an idea articulated in a declaration made more than two centuries ago:

‘We hold these truths to be self-evident, that all men are created equal; that they are endowed by their Creator with certain unalienable rights; that among these are life, liberty, and the pursuit of happiness.’

Not a nation in any traditional sense, America is a social experiment, a self-willed construct proclaimed to embody the destiny of all mankind. The United States is a triumphant herald of modernity, and modernity is the spiritual impoverishment of being. Blood, faith and heritage are to be abolished by liberty, i.e. the vicissitudes of market forces. The fanciful notion of “unalienable rights” simultaneously disintegrates society while strengthening elite control. In his own second inaugural speech of 2005, Republican George W. Bush saw the drive toward global democracy as “a fire in the minds of men” lighting a path toward a New Order of the Ages.

 

The man who first spoke of this fire burning through civilization was none other than the brilliant 19th-century Russian writer Fyodor Dostoevsky in his work The Possessed. In typical fashion, Bush had warped Dostoevsky’s image, holding the noxious revolutionary flame aloft as a liberating force. Never would the man from St. Petersburg have supported this obvious contagion; the forces of subversion must be utterly routed at every level of national life.

Fyodor Dostoevsky has rightly been called a prophet of the modern age. With a depth of vision unrivalled, he saw that cultural, political, and economic disorder have their main source in a crisis of the spirit. Dostoevsky then foresaw how man’s rebellion against the Transcendent would progressively accelerate into full-blown anarchy. This idea became a central theme of The Possessed, his great counter-revolutionary novel. Within the book particular attention was drawn to the spiritual corruption of the ruling class, the so-called conservative elements of society.

Dostoevsky wrote about Russia, but he was also deeply sensitive to the West’s descent into secularism. By the 19th century “enlightened” European man had hurtled headlong into apostasy, abandoning Christ for the worship of self; his first act of regicide was the murder of God within his heart. Without sacral authority, power was said to derive from the perfect will of “We, The People,” guided by moneyed manipulators and their technocrats. Parties like the GOP and the Tories have done nothing to arrest the decline of our societies because they ultimately share the same radical, anti-traditional principles of the Left. For evidence, look no further than Britain’s rapid transformation into a crime-ridden, multicultural surveillance state, where the ruling Conservatives advance homosexual “marriage” as a matter of moral legitimacy.

The ideals of modernity, manifested in progress, equality, democracy, total individual autonomy, etc. form a counterfeit religion. So long as the self-proclaimed Right holds fast to any of these fantasies, opposition to liberalism is meaningless and purely cosmetic. Rhetorical nods to cultural consolidation, i.e. “family values,” are articulated within the corrosive framework of Enlightenment rights ideology, and only for the purpose of grabbing votes. Does anyone truly contemplate that Republicans will attempt anything meaningful against institutionalized infanticide? Lest we forget, over 50 million unborn children have been slaughtered in the United States since abortion was made legal by the Supreme Court in 1973. It is now a point of pride that American men and women fight for these storied liberties from the Hindu Kush to the Maghreb.

With the traditional West devastated and hierarchy inverted, there is precious little to conserve besides one’s faith and lineage, the necessities for survival and resurgence. But modern conservatives reject the divine-human and heartfelt essence of culture, thereby serving as the liberal order’s most ardent defenders. How easy it is to cheer the next war, demographic dissolution or crass popular amusements, all acts in the founding of a Garden of Earthly Delights, what Dostoevsky imagined as a glorified anthill. The conservative movement knows what’s really important: generous contributions from the financial and defense industries to maintain policies of corporate centralization and overseas empire.

The mainstream Right has led the West to systemic cultural collapse in full collusion with the slightly more radical Left. Dostoevsky's The Possessed reveals the spiritual and intellectual dimensions of this long process and the malevolent spirit behind it. A conversation between the story’s provincial governor, Von Lembke, and the nihilist revolutionary Peter Verkhovensky nicely encapsulates the mentality and path of conservatism in the modern era.

“We have responsibilities, and as a result we also serve the common cause as you do. We are only holding back what you loosen and what without us would scatter in various directions.

We’re not your enemies; hardly so. We’re saying to you: go forward, make progress, even shatter, that is, everything that is subject to alteration; but when needed, we will keep you within the necessary boundaries and save you from yourselves, because without us you would only send Russia into upheaval, depriving her of a proper appearance, and our duty is to look after proper appearances.

Understand that you and I are mutually necessary to each other. In England Tories and Whigs also need each other. Now then, we’re Tories, and you’re Whigs…”

“Well, however you like it,” murmured Peter Stepanovich. “Nevertheless you are paving the way for us and preparing our success.”

Strip away the concern for proper appearances, and it becomes clear that modern conservatism is the handmaiden of revolutionary nihilism.

 

Mark Hackard

Mark Hackard

Mark Hackard has a a BA in Russian from Georgetown University and an MA in Russian, East European, and Eurasian Studies from Stanford University.

dimanche, 03 février 2013

Anatomie du durcissement russe

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Anatomie du durcissement russe

Ex: http://www.dedefensa.org/

Une nouvelle déclaration officielle russe confirme le blocage complet des relations stratégiques avec les USA, notamment sur la question fondamentale pour la Russie du réseau antimissile (BDM et BMDE). Cette déclaration est du plus modéré des dirigeants russes, le Premier ministre Medvedev, qui était interrogé sur CNN, lors de l’émission de Fareed Zakarias GPS. Russia Today a extrait de ces déclarations, ce 28 janvier 2013, celles qui concernent ce point de litige fondamental des deux pays qu’est la question des antimissiles.

«No ease in relations over missile defense, no flexibility arose. We stand at the same positions – the position of the United States is one, the position of the Russian Federation is, unfortunately, different. And the convergence of these positions is not happening… […] We clearly understand that if we do not have guarantees such as the pairing of our programs, that means that missile defense could also work against the Russian nuclear arsenal. What does this mean? This means that the parity, which we recorded with President Obama by signing the New START treaty (a very important and very helpful treaty, by the way: I think this is the achievement of the so-called reset), [the parity] is being cracked by that, because the missile defense – is a direct continuation of nuclear offensive capability, combat nuclear weapons…»

Ces déclarations n’apportent rien de nouveau mais elles fixent encore plus précisément la vigueur de la détérioration du climat entre les USA et la Russie, compte tenu encore une fois de la position habituelle de Medvedev. Malgré la modération de ton propre à Medvedev, qui n’oublie pas de saluer le nouveau traité START de limitation des armements, le constat du blocage complet et de la dangerosité de la situation pour la Russie est énoncé clairement. (L’on sait, comme on l’a déjà vu le 22 janvier 2013, que ce traité est lui-même en danger si la situation n’évolue pas, que les Russes n’hésiteront pas à en sortir pour pouvoir renforcer leur arsenal offensif face à la pression que va faire peser sur eux le réseau antimissile lorsqu’il sera mis en place en Europe en 2015.)

…Mais au lieu de la Russie et des USA, on devrait parler d’une façon plus générale de la détérioration du climat, de façon plus générale, entre la Russie et les pays du bloc BAO, c’est-à-dire également avec l’Europe. Cette détérioration porte d’ailleurs sur bien plus que la question des antimissiles (qui concerne elle-même également mais indirectement l’Europe, en raison du déploiement à venir des antimissiles en Europe, comme on le voit également dans le même texte référencé du 22 janvier 2013).

La situation générale est très singulière, notamment du côté des Européens et de l’UE, à un point où l’on ne devrait pas hésiter à la qualifier de schizophrénique. Alors que la situation spécifique des relations avec la Russie continue à se dégrader, essentiellement à cause du comportement des pays du bloc BAO d’une façon systématique vis-à-vis de la Russie, les milieux européens qui sont comptables de cette politique s’inquiètent parallèlement de plus en plus vivement de cette détérioration et de ses conséquences. Il existe un courant favorable à des tentatives qui seraient développées pour tenter d’améliorer ce climat, ou tenter au moins de freiner sa dégradation. Des contacts très informels devraient être ou sont d’ores et déjà lancés entre les deux partenaires et, pour ce qui nous concerne ici comme sources de nos appréciations, entre Européens et Russes, essentiellement sinon exclusivement à l’initiative des Européens. Le côté européens est dans une position un peu différente de celle du côté US ; il n’y a pas entre les Européens et la Russie un énorme point de blocage comme celui des antimissiles entre la Russie et les USA, mais bien ce constat d’une dégradation irrésistible des relations qui semble être la conséquence d’un climat évoluant dans ce sens, sans que rien ne puisse sembler être fait contre cela. Ce qui nous intéresse ici est donc moins la teneur concrètes de ces éventuels contacts, la situation circonstanciée de ces très mauvaises relations, etc., que l’état d’esprit des Russes tel qu’il a pu être mesuré et constaté au cours de ces constats.

On fera principalement deux remarques à partir des impressions recueillies de diverses sources.

• La première concerne la position des Russes en général (là aussi, hors de toute question spécifique, – on parle bien de l’état d’esprit et de la position politique générale). Il semble bien se confirmer que l’on arrive à une situation de blocage qui ne tient pas précisément à l’un ou l’autre dossier (bien que le blocage existe bien entendu dans l’un ou l’autre dossier), mais qui concerne l’attitude générale des Russes. Il semble qu’un seuil ait été franchi, qui est celui de la perte complète de confiance des Russes dans leurs “partenaires” du bloc BAO. D’une façon générale ressort la complète lassitude des Russes devant le comportement de leurs interlocuteurs du bloc BAO, qui fait que, dans toute rencontre, dans toute négociation, l’intervention de ces interlocuteurs des Russes est sempiternellement introduite par une leçon infligée aux Russes, de bonnes manières démocratiques, de bonne morale et de respect des divers droits (ceux de l’homme en priorité, certes), accompagnée du conseil à peine voilé de la nécessité pour la Russie d’abandonner un régime quasi-dictatorial pour un comportement civilisé. Les Russes considèrent ces interventions, non seulement comme infondées par rapport aux situations respectives des divers interlocuteurs (la situation de la démocratie aux USA, par exemple, étant considérée souvent du côté russe comme plus mauvaise et plus corrompue que cette situation en Russie, et avec nombre d’excellentes raisons), mais en plus comme des cas flagrant d’ingérence dans les affaires intérieures d’un pays souverain.

• Subsiste plus que jamais, et même grandit jusqu’à créer, pour les Russes eux-mêmes, un problème d’une dimension considérable, la question de l’incompréhension totale où ces mêmes Russes se trouvent de la politique des pays du bloc BAO, et spécifiquement de l’Europe dans ce cas, dans le chef de son élaboration, de son développement, etc. Les Russes se posent ces questions et les posent à leurs interlocuteurs : “Mais qui élabore ces politiques foncièrement et très durement antirusses, et qui violent tous les usages entre nations souveraines” ? “D’où viennent ces politiques”  ? “Quelles en sont les causes et les fondements” ? Etc. Peut-être devrait-on citer, comme amorce de réponse qui n’éclaircit rien sur le fond bien entendu mais au moins mesure l'ampleur du problème, cette remarque faite dans notre texte du 25 janvier 2013, qui donne un certain éclairage à la situation extraordinaire où se trouve le bloc BAO d’une façon générale. Cette remarque concerne la politique interventionniste dans le cadre du “printemps arabe” du bloc BAO, mais elle pourrait parfaitement s’intégrer comme explication des questions posées ici concernant la politique russe du bloc BAO : «Il n’étonnera que ceux qui veulent bien l’être, ou ceux qui ignorent comment faire autrement que penser comme ils pensent, d’apprendre que quelques personnalités du plus haut niveau, [du bloc BAO], y compris pour quelques très rares exemples dans la diplomatie française, conçoivent sans hésiter que les politique du bloc BAO ne sont pas humainement élaborées mais bien le fruit d’une dynamique machiniste dont personne ne peut saisir les modalités de fonctionnement, et donc que personne ne peut modifier ou arrêter.» (Cette situation extraordinaire est bien entendu résumée par nous par le simple fait qu’il n’existe plus de politique spécifique dans les pays du bloc BAO, mais simplement l’entraînement irrésistible de ce que nous nommons la “politique-Système, voulue par le Système.)

On sait que les Russes se doutent de quelque chose dans ce sens, depuis un certain temps. En son temps (le 4 août 2008), Rogozine avait déjà exprimé certaines hypothèses à cet égard, en observant que la politique occidentale (bloc BAO) était menée par un système (qu’il désignait comme “le technologisme”) plutôt que par délibération rationnelle et volonté affirmées d’atteindre un but spécifique ; et aussi Lavrov, le 6 juin 2011, lorsqu’il affirmait à des journalistes : «We think our Western partners understand that the events in Libya are taking an undesirable turn, but the decisions that have been taken are continuing by momentum…» Poutine lui-même a déjà exprimé à diverses reprises sa perplexité devant cette “politique” qui semble ne répondre à aucun processus rationnel malgré certaines apparences, – par exemple lorsqu’il observait que la politique du bloc BAO recherchait en Libye et en Syrie le “regime change” mais qu’elle s’avérait finalement “coûteuse, inefficace et largement imprévisible”, c’est-à-dire informe et répondant finalement à d’autres impulsions, manifestement mystérieuses (voir le 5 mars 2012) :

«“Under the guise of trying to prevent the spread of weapons of mass destruction they [the US] are attempting something else entirely and setting different goals – regime change,” news agencies quote Putin as saying. The Russian PM pointed out that US foreign policy, including that in the Middle East, was expensive, inefficient and largely unpredictable. Putin also added that, among other things, it may eventually disserve Israel. “They changed regimes in North Africa. What will they do next? In the end, Israel may find itself between the devil and the deep blue sea”" he said.»

Les Russes ont désormais bien compris cela : que la politique du bloc BAO n’est pas quelque chose de rationnel, qui puisse être compris, discutée, négociée, mais une sorte de phénomène qui semble échapper à ceux qui semblent la conduire. A côté de ce constat, il semble également évident que les Russes ont décidé qu’ils n’en subiraient plus sans broncher les conséquences qui sont pour eux des désagréments inacceptables, ni sans durcir eux-mêmes leur propre politique pour éviter ces désagréments. La question des relations entre le bloc BAO et la Russie est donc en train de s’installer dans une situation de type crisique très aigue, comme quelque chose qui ressemble à une crise endémique comptable d’une tension grandissante et soumise à toutes les possibilités d’explosion selon les circonstances.

vendredi, 25 janvier 2013

Xavier Faure: "Pourquoi je souhaite devenir russe!"

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Xavier Faure: "Pourquoi je souhaite devenir russe!"

Propos recueillis par Alexandre Latsa

Ex: http://fr.rian.ru/

Sur le même sujet: Un pilote de montgolfière français souhaite devenir Russe comme Depardieu

 
Alors que l’affaire Depardieu n’en finit pas de faire des remous médiatiques, on peut cependant déjà tirer une conclusion de ce Buzz planétaire: la Russie pour des centaines de millions de gens apparaît comme un pays dans lequel on peut désormais envisager de s’installer.

 

On peut même imaginer que l’affaire Depardieu a fait plus pour l’image de la Russie que la plupart des grands cabinets de PR qui travaillent pour l’Etat! Depardieu n’est cependant pas le seul à vouloir devenir russe. Les lecteurs de RIA Novosti ont pu lire une nouvelle surprenante vendredi dernier affirmant qu’un pilote de Montgolfière français, du nom de Xavier Faure, souhaitait lui aussi devenir Russe!

 

J’ai donc voulu en savoir plus sur ses motivations à "souhaiter devenir russe".

 

Xavier Faure bonjour et merci de bien vouloir rependre a mes questions, tout d’abord, pourriez vous vous présenter?

 

J'ai 37 ans, célibataire, né à Reims en Champagne. J'ai étudié le Russe comme première langue étrangère au collège. Je n'étais pas un très bon élève mais j'ai toujours porté ce pays dans mon cœur. J'ai ensuite étudié dans le domaine technique et obtenu un brevet de technicien en électrochimie, avant de travailler dans diverses usines, de simple operateur jusqu'à chef d'équipe. J'ai ensuite travaillé comme équipier de montgolfière, un métier au contact du public et de la nature. Puis j'ai passé mon brevet en contrat de qualification. En 2006, je suis devenu pilote professionnel après 150 heures de vols et avoir piloté des montgolfières de gros volumes dans différentes grosses sociétés en France et à l'étranger. Du fait de la précarité et de la saisonnalité de cette activité, j'ai essayé en parallèle de trouver une activité stable qui me correspondrait.

 

J'ai donc passé un examen professionnel en sérigraphie en 2001, puis un BTS en agriculture Biologique en 2007 mais les belle promesses sur le Bio ne sont pas suivis de financement. Parallèlement donc j’ai travaillé sur d'autres sujets: l'eau sous tous ces aspects, des traitements naturels a la potabilisation, les médecines alternatives et quantiques et aussi sur les systèmes énergétiques innovants. Je suis en relation avec des chercheurs et expérimentateurs dans ces domaines et j'écris quelques articles dans des revues spécialisés. En gros je fais de la veille technologique.

 

Si j’ai bien compris vous résidez actuellement à Koungur, une petite ville dans l’Oblast (région) de Perm. Pourriez-vous nous présenter la ville, et ce que vous y faites? Comment y est la vie?

 

C'est une très petite ville de province, source de quelques moqueries de la part des habitants des grandes villes, mais c'est surtout une étape sur la voie du transsibérien. Elle est traversée par trois rivières. Le Héros Ermak y serait arrivé en Bateau et aurais fait étape avant de conquérir les territoires sibériens et battre les tatares. Les Armes de la ville sont la corne de l'abondance et les cristaux de l’Oural, ainsi que le bateau d’Ermak.

 

Koungur possède de nombreuses et magnifiques églises et il est possible de se baigner dans les rivières en été comme en hiver, c'est même le sport local préféré, me semble-t-il. Il y a une grotte très rare ou il y de la glace toute l'année, plusieurs usines et de la place tout autour pour se poser en montgolfière. Comme partout en Russie les femmes y sont très belles.

 

La nature est très riche avec les paysages typiques des contreforts de l’Oural, plats avec de la forêt trouée par de grandes étendues de champs peu cultivés et des vallées fluviale plus prononcés mais parfois encaissées. En France, cela pourrais ressembler à un mélange de régions entre Colmar au pied des Vosges et les Ardennes entre Charleville-Mézières et Gisors.

 

Il y a quelques usines comme "Маштаб" qui fabrique des camions et emploie entre 3.000 et 4.000 personnes, deux usines de transformation de viande dont la célèbre "Телец", deux usines de limonade "Пикон", le "Молокобинат" pour le lait, deux scieries et d'autres que je ne connais pas encore.

 

La vie y est dure et douce en même temps. Dure économiquement car il me semble qu’il faille au moins deux activités pour vivre correctement. Il y beaucoup de "débrouille" mais tous le monde se connaît et il y a une forte entraide et une importante solidarité que je ne connais pas chez nous en France, en tout cas pas à cette échelle. J'entends malgré tout, souvent, que c'est moins fort qu'il y a 10-15 ans en arrière. L'esprit de la surconsommation effrénée et l’hyper matérialisme me semble porter atteinte à l'âme des gens et ici comme ailleurs les mêmes causes produisent les mêmes effets. Mais il y encore de la marge avant d'arriver à la même situation qu'en France. Les habitants sont patriotes, ils aiment leur pays et l'affichent. La ferveur religieuse est aussi très présente et importante.

 

Les institutions locales et fédérales sont socialement très présentes surtout après des enfants, écoles, bibliothèques, maison des activités de l'enfance pour les petits, maison des jeunes et du tourisme, parcs pour les enfants et installations de jeux enfantins, le sport et les installations sportive, stades, piscine, salles d’entraînement etc. Il y a aussi des musées dont celui de la conquête spatial et enfin le collège des Artistes et son foyer ou j'habite et dont les conditions matérielles pourraient paraître spartiates pour un Européen normal. Il y partout de grands quartiers d'isbas traditionnelles et parfois un ensemble d'immeubles au milieu. On trouve des petits magasins partout et quelques hypermarchés de types super U, et il y a aussi un club très actif d'école de pilotes de montgolfière, dirigé par Andreï Vertiproxov, ancien pilote de Mig.

 

Mes occupations sont diverses. J'ai fait quelques interventions dans une école locale ou on y enseigne le Français en deuxième langue. L'administration issue de l'époque Eltsine pousse pour l'anglais en première langue et le français ainsi que l'allemand font de la résistance. Je suis sinon fort occupé par mes démarches administratives (pour obtenir un passeport Russe) et les nombreuses interviews que j’ai commencé à donner a ma grande surprise. Enfin et surtout j’apprends le russe.

 

Pourquoi avoir choisi une aussi petite ville, alors que généralement les étrangers s’installent plus généralement dans des grandes villes russes?

 

J'aime les petites villes car la nature est à porté de la main, c'est très important pour moi. Je ne supporte plus, en France comme ailleurs, l'absurdité de la vie dans les grandes villes. Passer sa précieuse vie dans les embouteillages à dépenser une énergie de plus en plus rare, tout ça pour un travail qui ne sert qu’à perpétuer un système moribond, me parait complètement aberrant.

 

Mais surtout, j'ai trouvé un endroit ou je me sens à ma place.

 

Grâce à Daria Gissot de l'association So!art qui représente la ville de Perm à Bruxelles,  j'ai cet été participé à "небесная ярмака", le festival de montgolfière annuelle de Koungur. Elle m'avait souvent parlé de sa Région natale et c'est un projet que nous avions depuis longtemps.

 

J'ai rencontré ici de nombreuses personnes avec qui je me suis profondément lié d'amitié, une équipe municipale dynamique et volontaire, ainsi qu'une population chaleureuse. Une sorte de liberté et de joie de vivre malgré les soucis quotidiens, règne ici. Une ville, belle, historique avec un potentiel de développement important. Bref, un petit morceau de paradis, comme il en existe beaucoup en Russie.

 

Comment arrive-t-on de France (Lille?) à Koungur? Je veux dire physiquement bien sûr mais aussi mentalement? Quelles sont les raisons ou motivations qui vous ont poussé à quitter la France?

 

Et bien en voiture déjà, car je suis parti avec ce qui me semblais essentiel à emporter et j'ai traversé toute l'Europe et le pays baltes. Après, moralement, je ne sais pas expliquer comment, c'est à l'intérieur que cela se joue et je n'ai pas les mots pour le dire, il faut le vivre. Comme ont dit en Russe "просто так" simplement comme ça! Quelques habits chauds, une volonté de fer de rester et d'y vivre et un forte envie de pleurer de joie tout les jours quand je me lève et que je regarde par la fenêtre et ce malgré les difficultés.

 

Les raisons sont diverses et nombreuses. D’abord je crois que fondamentalement j'ai toujours voulu habiter en Russie, donc c'est un rêve d'enfant que je devais réaliser avant d'être trop âgé.  Ensuite la situation en France est devenue intenable sur beaucoup de plan. La vie est excessivement chère, cela se dégrade chaque jours et ne va pas s'arranger de si tôt, je pense même que cela va fortement se dégrader cette année. La situation économique et sociale est exécrable. Je n'y ai plus de perspectives d'emploi. Les projets et idées que j'ai eues n'ont rencontré aucun écho. Je trouve que beaucoup de gens sont fermé d'esprit ne s'intéressent qu'a eux et sont vieux dans leur tête. Les politiques n'en ont que faire du peuple et ne vivent que pour eux et leurs petites magouilles personnelles. Il n'est pas possible ne montrer qu'on aime son pays, comme en Russie. Je ne me sentais plus de rester en France. C'est mon pays que j'aime, j’aime son histoire qui me rend fier, j’aime sa culture et sa cuisine, il a été grand, mais je n'arrive plus à m'y projeter dans le futur.

 

Aujourd'hui, la France est un pays en faillite qui ne peut plus payer ses militaires en opération depuis 8 mois et qui fait enlever les culasses des armes quand le président visite une caserne!

 

J'ai vécu une expérience intéressante l'hiver dernier qui m'a décidé à partir. En revenant d'Afrique, j'ai remarqué qu'en nous posant à Orly les même gens qui était joyeux dans l'avion devenait soudain apathique comme si un couvercle leur était tombé dessus. C'est là que j'ai réalisé qu'il y avait une atmosphère particulière qui planait sur la France. J'ai eu la confirmation de ce phénomène par beaucoup de personnes qui ont voyagé ainsi que sur le blog de Pierre Jovanovic : nombreux sont ceux qui ont ressentis la même chose. Personnellement, je suis de nature joyeuse mais c'était un effort de tous les instants de ne pas être contaminé par cet apathie générale et c'était très énergivore et fatiguant.

 

En Russie il y a beaucoup de problèmes à régler mais ma vie c'est transformé d'un mauvais film de série B en aventure de tous les instant. Il m'arrive ici des choses qui n’auraient pas été possible en France!

 

L’image de la Russie est mauvaise, tout le monde le sait. Vous habitez dans ce pays depuis quelques mois et dans des conditions normales (pas en tant qu’expatrié), quelle est votre opinion sur l’image de la Russie par rapport à ce qu’est la Russie en réalité? Ou du moins telle que vous la vivez?

 

La vision médiatique est complètement fausse et n'a pas grand chose à voir avec la réalité. Il règne ici une forme d’insouciance, un joyeux bazar organisé, (les russes disent всё нормално!) à tout bout de champs pour les choses un peu curieuse et il y a une envie de vivre que j'ai aussi rencontré en Afrique noire et qui à a mon avis disparu depuis longtemps de chez nous dans nos pays Européens.

 

Sinon c'est une démocratie représentative comme les autres, ni plus ni moins avec ses particularités propres, qui sont une administration parfois lente et lourde et des différences sociales très marqués, résultat sans doute de l'hyper-libéralisation de l'économie des années 90. Les Russes sont comme les autres humains, ils y en a des bons, des très bons, des mauvais et des très mauvais, mais heureusement ceux que je connais ont un cœur "grand comme ça".

 

Surtout, je m'y sens plus libre que ces dernières années en France. Il y plein de choses, aussi simple que de se baigner librement en rivière par exemple, qui ne sont plus possible en France. Gérard Depardieu à dit que: "La Russie est une grande démocratie". La Russie est une démocratie comme la France (qui d’ailleurs à été un modèle dans la rédaction de la constitution russe) et c'est un pays à l'échelle d'un continent donc oui, techniquement "c'est une grande démocratie".

 

Comparativement à la France et dans le cadre du quotidien vécu: quel est le plus grand atout de la Russie et aussi ce qu'il faut améliorer en priorité?

 

Le plus grand atout, c'est la solidarité. Les Russes sont tous différents mais se sentent tous Russes dans l'âme et sont prêt à vivre ensemble et à construire une grande Russie. L'immense espace territorial est aussi un grand atout car il recèle de nombreuses ressources naturelles qui assurent à la Russie son indépendance. Il y a ici de la place pour tous et pour tout faire.

 

J'entends très souvent autour de moi des plaintes envers l'état des routes et la précarité des rémunérations et du système des retraites. Une autre inquiétude est la dépendance économique basé principalement sur la ventes des ressources énergétiques, qui si celles-ci devaient se tarir, laisseraient la Russie exsangue. Je pense que la Russie devrait massivement investir dans les économies d'énergies et les ressources locales de productions énergétiques et alimentaires. Parallèlement développer un système de sécurité sociale fort sur le modèle Français, modèle envié dans le monde entier et qui a été un gage de prospérité économique pendant 40 ans, jusqu'aux attaques gouvernementales de ses dernières années.

 

Beaucoup de Français, depuis l’affaire Depardieu, affirment à haute voix vouloir un jour devenir russe, notamment sur ma page Facebook j’ai pu le constater. Tous ne connaissent pas la Russie, mais ce pays pour eux représente quelque chose, comme une sorte de forteresse? Etes-vous d’accord avec cela?

 

Oui en partie. Pour l'instant c'est un pays qui semble être sur une position non-aligné par rapport à l'axe du bien censé être le monde des démocraties occidentales. En tout cas, elle participe à l'élaboration d'un monde multipolaire favorisant l'entente des peuples et est donc gage de stabilité mondiale et de prospérité économique. Les valeurs qui ont permis aux humains de vivre ensemble y sont encore défendues.

 

Le même phénomène a eu lieu envers la France quand le Président Chirac avait refusé de participer à la deuxième guerre en Irak. La France s'était levé contre une injustice majeure et avait suscité l'intérêt et l'admiration à travers le monde. Partout les Alliances Françaises avaient été envahies par des personnes qui voulaient apprendre le français.

 

La Russie représente aujourd'hui un phare guidant les gens qui refusent la vision simpliste, marchande et unipolaire du monde, et qui recherchent un peu d'enthousiasme et de chaleur humaine. Elle retrouve un peu le statu qu'avait l'URSS face au modèle tout capitalisme libéral américain, mais dans un monde qui a évolué et où les repères et valeurs sont différents.

 

Vous avez parlé de prendre la nationalité russe? Vous êtes donc prêt à abandonner votre nationalité française comme le prévoit la loi russe?

 

Et bien, je ne suis pas un expert en droit international, mais je ne vois pas d'inconvénient à abandonner la nationalité française! Mes meilleurs amis en France sont Belges, Polonais, Russes, Géorgiens. La France est aujourd’hui vendue à l'idée européenne qui ne reconnaît pas les nations en tant qu'entités souveraines. 90% des lois françaises qui sont votées par le parlement sont des lois européennes transcrites en droit français. La Commission Européenne décide du budget de la France. Le drapeau français a disparu du site de l’Élysée et nos gouvernements privatisent le système des retraites et la sécurité sociale, soit le meilleur système de protection sociale que tout le monde nous envie.

 

La France en tant que tel pour moi n'existe plus donc quid? Où est le problème?

 

Vous sentez-vous proche de la mentalité russe, et si oui comment la définiriez vous ? En quoi diffère-t-elle de la mentalité française?

 

Oui, je me sens assez proche de la mentalité russe, qui est une forme de résignation joyeuse, "вот как мы живем" disent souvent mes amis. Voilà comment nous vivons, traduction. "C'est dur mais on est chez nous avec nos amis et cela nous plaît, que peut-on faire d'autre?". C'est un mélange de survie au jour le jour et de vie intense de chaque bon moment de la vie sans trop se poser de question sur l'avenir.  En tout cas en province c'est comme cela que je le ressens.

 

En France tous est contrôlé, aseptisé, propre, rangé, légiféré, organisé, fini! Il est difficile de trouver de l'aventure comme c'était possible jusque dans les années 1950. Il n'y a plus de grandes causes dans lesquelles s'identifier sinon celles proposées par le monde anglo-saxon. C'est d'ailleurs pourquoi beaucoup partent en vacances loin, dans des destinations exotiques et aventureuses. Moi qui est vécu une grande partie de ma vie à Reims puis suis parti pour mon travail aux 4 coins de la France: Angers, Saumur, Toulouse, Lille, j'ai ressenti partout le même malaise d'être jeune avec peu de débouché et de faire face a cette situation nouvelle en France: l'ennui dans des grandes villes désertées à partir de 20h00, les tensions avec les banlieues, l'incompréhension réciproque, etc.

 

Quels sont vos plans et objectifs aujourd’hui en Russie? Que pensez- vous que la Russie peut vous apporter?

 

Dans un premier temps, je vais travailler avec les élèves de l'école de français de Perm, le temps de mieux maîtriser le russe et d'étudier le fonctionnement des structures locales. Mon expérience dans l'émission d'Andreï Makarov sur la Première chaîne m'a donné envie de participer à des émissions où il est possible de débattre calmement des questions économiques et sociales et d'apporter mon expertise, car j'ai aussi étudié l'économie politique dans un parti politique pendant cinq ans. J'écris parallèlement des articles sur la vie en Russie et aussi sur les autres sujets auxquels je m’intéresse à destination de la France.

 

Par la suite, je souhaiterais partager l'expérience de mes divers domaines de compétences, montgolfières, tourisme et agriculture biologique avec la Russie et principalement à Koungur. J'aimerai aider Koungur à devenir une ville modèle dans le domaine des questions d'environnement et monter une association de promotion des techniques liées à la protection de l'environnement en Oural, voire créer une maison de l'environnement et du tourisme environnemental, comme il en existe en France, associant une découverte du terroir en Montgolfière. Un tel centre serait je crois un pôle d'excellence et d'attraction pour Koungur.

 

Il y a ici de nombreuses possibilités. Le président Poutine et le premier ministre Medvedev ont déclaré: "2013 année de l'environnement et de l'agriculture biologique en Russie", l'occasion d'agir dans ce sens est une chance dont Koungur pourrait se saisir. La ville est idéalement située dans ce cadre, au croisement de deux axes routiers importants, un axe Nord/Sud et l'autre faisant le lien entre la Russie européenne et asiatique. La ville est proche d'un aéroport et desservie par une ligne ferroviaire. De plus, son cadre naturel et historique la chaleur de sa population, sont tout autant d'atouts qui en font une ville attractive.

 

J'aimerai que la Russie m'apporte, que la France ne permet que difficilement d’obtenir, un travail, de la reconnaissance et un terrain pour construire une maison et une famille. Mais j'aimerai surtout que ma présence ici permette à la Russie ainsi qu'à la France, deux grand pays avec des histoires communes sur de nombreux points, de mieux se comprendre et de travailler ensemble en dépassant les conflits politiques.

 

Merci Xavier Faure pour vos réponses, les lecteurs souhaitant en savoir plus peuvent consulter votre blog, qui relate votre nouvelle vie en Russie.

 

L’opinion exprimée dans cet article ne coïncide pas forcément avec la position de la rédaction, l'auteur étant extérieur à RIA Novosti.

 

Alexandre Latsa est un journaliste français qui vit en Russie et anime le site DISSONANCE, destiné à donner un "autre regard sur la Russie".

vendredi, 18 janvier 2013

Konstantin Nikolajewitsch Leontjew

Konstantin Nikolajewitsch Leontjew,

„Kassandra des Zarentums” I:

Biographie eines russischen Reaktionärs

von David Beetschen

Ex: http://www.blauenarzisse.de/

Leontjew.jpgDer russische Schriftsteller, Religionsphilosoph und Aristokrat Konstantin Nikolajewitsch Leontjew galt vielen seiner Zeitgenossen als schwärzester Reaktionär. Und anders als sein kolumbianisches Pendant Nicolás Gómez Dávila sah Leontjew die Welt, abwechselnd als Arzt, Diplomat, Philosoph und Mönch. Das Leben dieses Reaktionärs war, im Vergleich zu dem von Dávila also extrem spannend. Und eine Gestalt wie die seine kann auch Leitfaden für das eigene Leben sein.

Die letzte seiner „9 Thesen“ lautet: „Der Zweck des menschlichen Lebens ist nicht Fortschritt, d.h. eine Vergrößerung des Wohlergehens der Masse und des individuellen Glücks der Person, sondern die geistige Vervollkommnung zur Verwirklichung des Reiches Gottes.“
Seine reaktionäre Gestalt ist es wohl auch, die, trotz der strengen Orthodoxie des Russen, das Bindeglied zwischen ihm und dem kolumbianischen Philosophen und Reaktionär Dávila darstellt. Dávila zeigte sich sehr fasziniert von Leontjew. Mit ihm teilt er auch noch einige andere philosophische Eigenheiten, die an späterer Stelle noch erwähnt werden sollen.

Geburt eines Adligen

Leontjew kam am 13. Januar 1831 als siebtes und letztes Kind der Familie Leontjew auf dem Landsitz Kudinowo südlich von Moskau zur Welt. Deren Landeigentum ging jedoch wegen des aufkommenden Kapitalismus und der Abschaffung der Leibeigenschaft langsam ein. Diese beiden historischen Umstände führten dazu, dass die Familie in den Bankrott getrieben wurde.

Sein Vater, ein eher wenig gebildeter Mann, der früh den Dienst quittierte, damit er sich um das Gut kümmern konnte, und seine Mutter, die Tochter eines Generals, die in einem Institut für adlige Mädchen ihre Ausbildung genoss, erzogen den Jungen. Die Mutter wirkte jedoch stärker auf ihn ein, weil sie ihn bis zu seinem zehnten Lebensjahr zu Hause ausbildete. 1841 trat Leontjew ins Gymnasium in Smolensk ein, das er bis zum Herbst des Jahres 1843 besuchte. Im selben Jahr wechselte er ins Kadettenkorps des Adelsregiments. Durch eine Krankheit musste er jedoch die Militärlaufbahn aufgeben und wechselte anschließend wieder auf ein normales Gymnasium in Kaluga. Dieses schloss er 1849 ab und immatrikulierte sich darauffolgend, ohne Aufnahmeprüfung, im Herbst an der Universität in Jaroslaw, wo er ein Medizinstudium aufnahm. Im Winter desselben Jahres zog es Leontjew jedoch an die Universität von Moskau. Dort setzte er sein Studium fort.

Als Arzt im Krimkrieg

Wegen des Russisch-​Türkischen Krieges in der Krim und dem dort herrschenden Ärztemangel bot die Regierung allen Medizinstudenten, die bereits im achten Semester waren, an, sie beim sofortigen Übertritt auf den Kriegsschauplatz zum Arzt zu ernennen. Außerdem wollte der Staat ihnen dort das doppelte Gehalt zahlen. Am 1. August des Jahres 1854 erhielt Leontjew den Posten eines Assistenzarztes im Kriegslazarett in der Festung Jenikale im nordwestlichen Teil des ukrainischen Kertsch.

Als der Krieg 1856 mit der russischen Niederlage endete, verbrachte Leontjew zunächst eine unbeschwerte Zeit auf der Krim, bis der russische Staat ihn im August des Jahres 1857 aus dem Kriegsdienst entließ.

Erste Versuche in der Schriftstellerei, Arbeit als Übersetzer aus dem Deutschen

Im Frühling 1858 wurde er bei der Familie des Barons Dimitrij von Rosen Hausarzt, blieb dort aber nur bis Ende 1860, weil er zu einem seiner Brüder nach St. Petersburg ging. Dort widmete er sich der berufsmäßigen Schriftstellerei, welche ihm jedoch keine sicheren Einnahmen einbrachte. Aus diesem Grund übersetzte er Artikel aus der deutschen Sprache und unterrichtete als Lehrer, damit er sich mit liquiden Mitteln versehen konnte.

Heirat und diplomatisches Leben am Rande zum Orient

1861 heiratete er im Herbst die aus einfachen Verhältnissen stammende Halbgriechin Julia Politof. Nach einem neunmonatigen Dienst als Kanzleibeamter im Asiatischen Departement des Ministeriums des Äußeren, wurde er im Herbst 1863 als Sekretär und Dolmetscher ins russische Konsulat auf der Insel Kreta beordert. Dort lernte er das orientalische Leben und dessen Kultur schätzen. 1867 beförderte der Staat Leontjew sogar zum Vize-​Konsul der Donauprovinzen.

1868 war ein weiteres einschneidendes Jahr für ihn, denn er wurde Konsul in Saloniki und es gab erste Anzeichen dafür, dass seine Frau an einer Geisteskrankheit litt. In diese Zeit fällt auch Leontjews Abwendung vom Liberalismus hin zum religiösen Konservatismus.

Rettung durch die Gottgebärerin

1871 besuchte er den Mönchsberg Athos, weil er dies geschworen hatte, als er an einer sehr schweren Krankheit litt. Damals rief er die Gottgebärerin an und versprach ihr diesen Besuch im Falle seiner Genesung. Er bat dann auf dem Athos um die Mönchsweihe, welche ihm jedoch die Mönche aufgrund vermuteter Unreife verweigerten. Ab 1873 lebte Leontjew in Konstantinopel, kehrte jedoch im Frühling 1874 bereits wieder nach Moskau zurück und ging ins Kloster Optina Pustyn bei Koselsk.

Leontjews erstes Treffen mit dem wesentlich jüngeren Wladimir Solowjew, einem bekannten Philosophen und Befürworter der Vereinigung der wahren Kirchen, der Orthodoxie und der Katholizität, fand im Jahre 1878 statt, aus dem eine fruchtbare Freundschaft entstand, die beide positiv prägte.

Zensorposten, Mönchsweihe und Tod eines Reaktionärs

Aus Warschau erhielt er 1879 eine Einladung von Fürst Golitzin, der ihn darum bat nach Warschau zu kommen, um ihm dort bei der Arbeit an der Zeitschrift Warschawskji Westnik zu helfen. Bald musste sie aber wegen finanzieller Problemen eingestellt werden. Leontjew selbst hatte ebenfalls große finanzielle Probleme, was ihn dazu nötigte einen Regierungsposten als Zensor anzunehmen, welchen er von 1880 bis 1887, dem Jahr seiner Pensionierung, bekleidete. Am 23. August 1891 war es dann trotzdem soweit für ihn und man gewährte ihm die Teilnahme an der geheimen Mönchsweihe in Optina Pustyn.

Er akzeptierte den Rat eines für ihn zum geistigen Führer und manchmal auch Geldgeber gewordenen Starez Amworsijs, der ihm sagte, dass er in das Dreifaltigkeitskloster von Sergijew Possad bei Moskau gehen solle. Hier verbrachte er dann noch seine letzten Tage, denn er starb bereits am 12. November 1891 im Alter von 60 Jahren an einer Lungenentzündung. Seine körperlichen Überreste wurden auf dem Klosterfriedhof in einer Mönchskutte beigesetzt.

Konstantin Nikolajewitsch Leontjew,

„Kassandra des Zarentums” II:

Der „ästhetische Amoralist”

leont418Z1EGE6JL.jpgWenn Konstantin Nikolajewitsch Leontjew schreibt, schlagen Bomben ein, die Schläfer wachrütteln und das Hässliche als Ziel haben: „O verhasste Gleichheit, o gemeine Gleichmacherei! O dreimal verfluchter Fortschritt! O furchtbarer, mit Blut getränkter, doch malerischer Berg der Weltgeschichte! Vom Ende des 18. Jahrhunderts an liegst du in den Wehen einer neuen Entbindung, aber aus deinem gequälten Schosse kriecht eine Maus hervor.“ Er war wohl einer der wenigen, neben Peter Ernst von Lasaulx oder Carl Friedrich Vollgraff, die im 19. Jahrhundert eine eigene pessimistische Geschichtsphilosophie entwarfen.

Der kolumbianische Katholik und Reaktionär Nicolás Gómez Dávila war im Besitz der russischen Originalausgabe Leontjews, konnte sie aber, gegen seine Gewohnheit Schriften im Original zu lesen, nicht verstehen, da er der russischen Sprache nicht mächtig war. Er kannte Leontjews Theorien jedoch aus Übersetzungen. Dávila veröffentlichte über Leontjews Werken folgenden Spruch Petrarcas, der Homer nicht in der Originalsprache lesen konnte: „Ich freue mich an dem blossen Anblick des Buches, drücke es oft an mein Herz und seufze: du grosser Mann, wie begierig hätte ich dir zugehört!“

Vom liberalen Demokraten zum „schwärzesten Reaktionär“

Leontjew war geprägt von der orthodoxen Christlichkeit: „Dem Christentum müssen wir helfen, selbst auf Kosten unserer geliebten Ästhetik, aus transzendentem Egoismus, aus Furcht vor dem jenseitigen Gericht, zur Erlösung unserer eigenen Seelen. Dem Fortschritt aber müssen wir uns, wo nur möglich, widersetzen; denn er ist ebenso für das Christentum wie für die Ästhetik schädlich.“ Dies erkannte er jedoch erst nachdem er einen Wandel gemacht hatte, vom liberalen Demokraten zum „schwärzesten Reaktionär“. Selbst zwei der größten literarischen Geister seiner Zeit, Tolstoj und Dostojewski, kritisierte er und warf ihnen vor, dass sie ein philanthropisches „Rosenwasser-​Christentum“ predigen, das mehr Häresie als wahrer Glaube sei.

Ein orthodoxer Anhänger des Papstes

Leontjew wurde von seinem Freund Solowjew davon überzeugt, dass es überaus wichtig sei, dass sich die katholische und die orthodoxe Kirche wieder verbinden. Im Gegensatz zu Solowjew hatte Leontjew jedoch nie seinen Glauben gewechselt und blieb orthodox, trotz solcher Aussagen: „Ich verheimliche Ihnen meine Schwäche nicht, die päpstliche Unfehlbarkeit gefällt mir persönlich enorm. Der Starez der Starzen!“ In der Ostkirche werden die mönchisch lebenden Lehrer und spirituellen Begleiter der Novizen und Laien Starzen genannt. „Wäre ich in Rom gewesen, hätte ich nicht gezögert, nicht nur die Hand Leos XIII., sondern auch seinen Fuss zu küssen. Der römische Katholizismus gefällt meinem aufrichtigen despotischen Geschmack wie auch meiner Zuneigung zum geistlichen Gehorsam, und wegen vieler anderer Gründe zieht er mein Herz und meine Vernunft an“, jubelte Leontjew.

Die Theorie der sekundären vermischenden Vereinfachung

Leontjew könnte als ein „Spengler vor Spengler“ gelten, denn es bestehen einige Ähnlichkeiten zwischen beiden Geschichtsphilosophien. Zum Beispiel bemisst Spengler die Existenzdauer einer Kultur auf circa 1000 Jahre, Leontjew dagegen die eines Staatsgebildes auf die gleiche Zeit. Die Gedankengänge des russischen Reaktionärs beruhen auf seinen, von der studierten medizinischen Wissenschaft geschulten, Ansichten der Pathologie und Embryologie. Diese Ansichten übertrug er sogar auf nicht-​organische Körper, beispielsweise ganze Planeten. Seine Geschichtsphilosophie gliedert die Entwicklung in drei Stadien, hier direkt mit dem Beispiel eines Planeten:

- die primäre Einfachheit, solange er sich in Gestalt von gasartiger oder feuerflüssiger Masse befindet

- ein mittleres Stadium der Kompliziertheit, wenn er zu einem feuerflüssigen Kern mit fester Kruste geworden ist, auf der sich Wasser und trockenes Land scheiden und Pflanzen und Lebewesen gedeihen

- die sekundäre vermischte Einfachheit, wenn er sich in eine kalte, leere Stoffmasse verwandelt hat, die fortfährt, um die Sonne zu kreisen

Diese Theorie übertrug er auf die Menschheitsgeschichte, wobei er aber zwischen einer Kultur, ihrem Volk und ihrem Staat unterschied:

- Die Kultur an sich lebe länger als das Volk, das sie hervorgebracht habe, insbesondere der unzerstörbare geistige Keim. Er gehe in andere Völker über, die aus dem Untergang einer Kultur entstanden seien.

- Die Völker würden eine geraume Zeit als ethnographische Masse bestehen. Seiner Meinung nach würden Völker existieren, bevor sie in die Arena der Geschichte eintreten und noch sehr lange zwischen anderen Völkern bleiben, nachdem ihre staatliche Form zerstört wurde.

- Am kürzesten existiere die Staatsform eines Volkes, die die äußere Umhüllung und das innere Gewebe dieser ethnographischen Masse bilde. Die Staatsform werde nicht auf einmal geschaffen, sondern enthülle sich erst im Verlauf des mittleren Stadiums der wachsenden Komplexität.

Dies kann nur ein grober Abriss seiner Geschichtsphilosophie sein, deren Analyse wohl einen ganzen Band füllen könnte ? insbesondere mit Querverweisen zu anderen Personen. Es ist jedoch anzunehmen, dass er diese Theorie unbeeinflusst aufgestellt hatte und wohl auch wegen seiner Unbekanntheit niemanden damit beeinflusste.

Nichtgleichberechtigung als Grundlage von Kulturen

Nach Leontjew könne man in allen Staatswesen qualitativ verschieden soziale Elemente erkennen. Außerdem verrate dies, dass die Trennung der Bürger in nichtgleichberechtigte Gruppen der natürliche Zustand des Menschen sei. Aus seiner oben beschriebenen Theorie leitete er ab, dass die Kulturschöpfung erst in der zweiten Phase der Verkomplizierung eintrete. Diese gehe von einem Stand aus, der privilegiert sei und über mehr Kraft verfüge als die anderen. Der Niedergang dieses Standes, bei der sekundären vereinfachenden Vermischung, führe ebenfalls zum Absinken des Wertes einer Kultur. Der Staat sei wie ein Baum, der zu seiner maximalen Größe heranwächst, Blüten und Früchte trage sowie einer inneren Idee unterliege, die in ihm despotisch herrscht.

Leontjew erkannte durch seine Theorie, dass man bis zur mittleren Epoche Fortschrittler sein müsse, ab der mittleren jedoch zum Konservativismus übergehen sollte. Die Progressiven würden in dieser Zeit nur zerstörerisch wirken. In der letzten Epoche jedoch triumphieren die Progressiven. Aber die Reaktionäre seien mit ihrer Meinung im Recht, dass man den sozialen Organismus stärken und heilen sollte. Leontjew warnte vor einem bloßen Festhalten an der Vergangenheit: „Jetzt bloß konservativ sein, wäre nicht der Mühe wert. Man kann die Vergangenheit lieben, aber man darf nicht daran glauben, dass sie auch nur in ähnlicher Form wieder aufleben wird.“ Da sich der Lauf der Geschichte nicht aufhalten lasse, bleibe nur übrig, an den „Fortschritt“ zu glauben. Jedoch solle diesem mit Pessimismus, nicht mit Optimismus begegnet werden, weil er lediglich eine Umformung der Bürden des menschlichen Leidens hervorbringe.

Leontjew prophezeite den Bolschewisten als „den Typ eines unschädlichen, fleißigen, jedoch gottlosen Durchschnittsmenschen“

Leontjew sagte eine „entsetzliche föderative Arbeiterrepublik“, die nach dem Zusammenbruch Russlands aus dessen Trümmern erstehen würde, voraus. Dazu meinte er: „Zur Stunde erscheinen die Kommunisten (und vielleicht die Sozialisten) als extreme, schrankenlose Liberale (die vor Rebellion und Verbrechen nicht zurückschrecken).

Sie verdienen hingerichtet zu werden.“ Das Ziel dieser Revolution sei jedoch nicht die Schreckensherrschaft, sondern die allgemeine Vermischung, die „den Typ eines unschädlichen, fleißigen, jedoch gottlosen Durchschnittsmenschen“ hervorbringen werde. Er wusste, dass eine vollkommene Anarchie, die die Revolution zuerst gebäre, niemals von Dauer sein könne. Eine volle Gleichheit der Rechte, des Besitzes etc. sei von Natur aus unmöglich. Vielmehr führe dieser Irrglauben dazu, dass die Praxis des Sozialismus diesen umwandeln werde und eine neue Ordnung erschaffe, inklusive einer neuen „Ungleichheit“.

Dahingehend würden die Kommunisten unbewusst an der reaktionären Neuordnung der Geschichte arbeiten, worin ihr indirekter Nutzen bestehe. Jedoch bestehe darin eben nur ihr Nutzen, nicht der Verdienst. Denn weil das neue Haus vielleicht schöner werden würde, heiße das noch lange nicht, dass es rechtmäßig sei, wenn der unvorsichtige Bewohner oder der Brandstifter es anzünden würden.

Ästhetischer Amoralismus

Ihr müsst verstehen, es kommt nicht darauf an, dass man durch väterliche Fürsorge das Böse beseitige, sondern dass man ihm die gesammelte Kraft des Guten gegenüberstellte“, schrieb er. Gewisse Menschen schockiert Leontjew trotzdem, wenn er behauptet, dass man das Böse in der Gesellschaft brauche, das Leid der Menschen, die Sklaverei, die Armut und den Hunger. Er differenzierte das Leiden: in das von Rechtsverletzung, Schlaffheit und schmutziger Bestechung erzeugte sowie jenes Leiden einer höheren Art, das auf Grund leidenschaftlicher, menschlicher Triebe geschehe. Er begründete aber diese Ansichten damit, dass es nur Gutes geben könne, also Barmherzigkeit, Opferbereitschaft und Nächstenliebe, wenn das Böse vorhanden sei, gegen das sich die christlichen Tugenden wenden könnten.

Erst das Leid rufe den Heroismus wach. Aber in einem utilitaristisch-​bourgeoisen Zeitalter, wo man das Leid aus der Gesellschaft verschwinden lasse, gehe alles in die sekundäre vereinfachende Vermischung über und werde so zu einem Klumpen aus Menschenfleisch ohne Differenzierung. Leontjew empfand den Triumph des spießbürgerlichen Ideals als Verspottung der menschlichen Geschichte. Wie Dávila verband er die Ästhetik mit der Ethik und beschrieb das Hässliche, der undifferenzierte Planetenklumpen, als das Böse und das Schöne, die Differenzierung und Buntheit des Lebens, mit allen Übeln und Schrecknissen, als das Gute. Damit erfasste der russische Reaktionär die Welt in ihrer ganzen Komplexität ? ohne Scheuklappen und Augenwischerei.

mardi, 15 janvier 2013

Limonov, intellettuale ribelle tra Nuova Destra, David Bowie e Che Guevara

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Limonov, intellettuale ribelle tra Nuova Destra, David Bowie e Che Guevara
 
Pubblicato il 8 gennaio 2013 da Mario Laferla blog

Un ritratto del 2 giugno 2009

Domenica 31 maggio, a Mosca, in piazza Triumfalnaia, la polizia ha arrestato Eduard Limonov, durante una manifestazione antigovernativa non autorizzata. Con Limonov sono finiti in prigione altri venti dimostranti, tutti fedelissimi del fondatore del partito nazional-bolscevico. Nessuno può sapere quale sarà la sorte di Limonov. Strenuo oppositore di Vladimir Putin e della sua politica, Limonov era stato arrestato altre volte; in particolare nel 2001 era stato condannato a quattro anni (poi ridotti a due) per “terrorismo”.
Eduard Limonov è un personaggio noto in tutto il mondo. Scrittore di successo (ha scritto finora ventotto libri, pubblicati in molti paesi tra cui l’Italia), ha sempre dimostrato tutta la sua avversione per il Cremlino, accentuata con l’avvento al potere di Putin, del quale Limonov non approva nessuno dei suoi provvedimenti in politica interna e in quella estera. A Limonov “L’altro Che” di Mario La Ferla dedica un capitolo intitolato “A Mosca contro Putin”. Perchè Limonov ha sempre dichiarato la sua ammirazione e la sua passione per Ernesto Guevara, suo idolo indiscusso.
Quando si rivolge ai suoi detrattori, Limonov parla così: “Siete tutti figli di puttana! Io sono il Casanova e il Che Guevara della letteratura russa! In questo mondo di belle donne e di uomini malvagi, in questo mondo del sangue, della guerra, degli eroi e dei draghi, io mi sono già conquistato un posto alla tavola rotonda degli eventi”.
Il continuo riferimento al Che nei suoi scritti e nei suoi discorsi é il motivo dominante della sua protesta politica contro il Cremlino. Ernesto Guevara -Limonov lo sa bene- non è mai stato apprezzato dai capi sovietici, nemmeno ai tempi delle sue imprese rivoluzionarie. Anzi, proprio quelle imprese, fastidiose per Fidel Castro e per la sua politica di collaborazione con l’Urss, avevano convinto il Cremlino a contrastare l’attività del Comandante. Per Limonov é un vero piacere sbandierare l’immagine barbuta del Che in ogni manifestazione di protesta nelle vie e nelle piazze di Mosca. Come sbattere in faccia al regime l’ “eroe” che non aveva mai amato.
Eduard Limonov é senza dubbio il personaggio più detestato dall’establishment russo. Non soltanto per la continua attività di oppositore, ma anche per il suo curriculum di scrittore e uomo politico. I suoi libri sono noti ovunque. In particolare hanno ottenuto un successo straordinario il suo primo romanzo “Fuck off America!” (scritto dopo un soggiorno negli Stati Uniti), “Il libro dell’acqua”, “Diario di un fallito” e “Eddy-baby ti amo”. Un suo ammiratore italiano ha scritto: “Dal 2001 al 2003 Eduard Limonov è in carcere e sogna l’acqua. Sogna il mare e i fiumi. Sogna laghi, stagni, paludi, fontane, saune e bagni turchi. Dalle coordinate idrogeografiche evoca i ricordi di epiche scopate, di bagni nell’oceano freddissimo, di amici morti in battaglia. Ogni luogo è un frammento di memoria. Come un mosaico si compone l’autoritratto di un irruente leader politico, un pericoloso bastardo i cui hobby principali sono la fica e la guerra. Dissidente, esule, combattente, Limonov fonda nel 1993 il Partito nazionalbolscevico, vigorosa sintesi di ogni totalitarismo, che seduce hooligans dadapunk e nostalgici, teste rasate e metallari, situazionisti. ‘Il libro dell’acqua’ è la superficie dell’opera d’arte, infedele resoconto di un progetto esistenziale, agiografia di un delirio. Limonov sta lì dove la letteratura finisce, e inizia la vita vera. Anzi, la Storia. Eduard Limonov è Che Guevara e Hitler, Kirillov e Cristo, Henry Miller e David Bowie. Eduard Limonov è una rockstar”.
Questo ritratto, perfetto, spiega l’atteggiamento dei governanti russi nei suoi confronti. Ovunque sia andato, a Parigi o a New York, in Italia o altrove, Limonov ha suscitato interesse e curiosità, ha fatto scrivere cose ripugnanti sulla sua persona e lodi smisurate. Di lui, dei suoi libri e della sua attività politica si sono occupati i giornali di tutto il mondo. Fuggito, o espulso, dalla Russia, alla fine degli anni Sessanta, era andato a vivere negli Stati Uniti, dove aveva simpatizzato con i trozskisti ed era stato avvicinato dal Kgb per fare la spia.Aveva vissuto anche a Parigi e i parigini si erano innamorati di lui. Il suo editore italiano lo ha presentato come un “agitatore politico e artista ribelle, dissoluto libertino e feroce militante armato, Eduard Limonv (nome d’arte che evoca il suono della parola russa ‘granata’) é la più scomoda e inclassificabile figura di dissidente intellettuale nella Russia postcomunista”.
Nel 1993, dopo alcune fallimentari esperienze politiche alternative, Limonov aveva fondato il Fronte, poi diventato Partito, nazional-bolscevico. All’inizio sembrava un gruppo rock: artisti alla moda, ragazzi di buona famiglia annoiati e sempre disposti a partecipare a una divertente provocazione politica, e ragazze che trovavano Limonov attraente. Tra i primi aderenti, chiamati nazbols, c’erano, fra gli altri, il cantante del gruppo comunista siberiano “Difesa civile” Jegor Letov, il gruppo heavy-metal “Metallo arrugginito”, l’ex moglie di Limonov, la cantante di night-club Natalia Medvedjeva, il gruppo di artisti performativi “Nord”, e molti poeti, musicisti e giornalisti. Da un punto di vista ideologico, il partito veniva propagandato come una combinazione tra un programma economico di sinistra (giustizia sociale, proprietà comune, lavoro colletivo) e una politica di destra (priorità dello Stato e della nazione, espansione della Russia fino a Gibilterra). L’obiettivo era quello di riunire sotto un’unica bandiera tutti i gruppi radicali giovanili di destra e di sinistra. La bandiera era un misto tra elementi nazisti e comunisti: il rosso e il bianco di Hitler e la falce e martello di Stalin. Fin dalla fondazione, a fianco di Limonov, c’era anche il filoso Aleksander Dugin, il capofila del neo-eurasismo, il teorico della “rivoluzione conservatrice” che aveva avuto stretti contatti con alcuni esponenti dell’estrema destra europea: Jean-Fracois Thiriart, fondatore della “Jeune Europe”; Claudio Mutti, responsabile italiano di quel movimento; Alain De Benoist e Robert Steuckers. I maestri ai quali il partito di Limonov si ispirava erano Evola e Guénon. Il nazional-bolscevismo di Limonov puntava al superamento di destra e sinistra, secondo l’ispirazione di Thiriart, il quale ammoniva: “Il fascista cattivo e nostalgico non mette paura a nessuno, anzi è utile e funzionale al sistema. Quello che mette veramente paura è il rivoluzionario… Questo non significa certo diventare di sinistra, perchè questa sinistra ci disgusta quanto la destra. Significa oltrepassare i limiti imposti dalla cultura borghese e creare una nuovaq concezione della politica al fine di articolare un fronte nazionale, popolare, socialista”.
Un seguace appassionato delle teorie di Dugin e Limonov é Oleg Gutsulyak, scrittore e filosofo ucraino appena quarantenne. Dopo aver militato nell’eterodossia comunista, al sopraggiungere dell’indipendenìza ucraina aveva aderito all’estremismo nazionalista dell’Una-Unso. Poi era passato nella corrente della “Nouvelle Droite” accettando le tesi del neo-eurasismo russo. Ancora prima di aderire alla “Nouvelle Droite”, il filosofo ucraino aveva letto tutti i libri su Che Guevara che ammirava come “rivoluzionario e come eroe morto per difendere le proprie idee”.
Non molto simpatici alla destra tradizionale, i nazbols sono odiati a sinistra. Nonostante Limonov abbia fatto di tutto per accreditarsi come socialista vicino a Lenin e Trotzsky, i suoi atteggiamenti provocatori, i suoi discorsi offensivi, i suoi libri scandalosi hanno finito per isolarlo in un “splendido ghetto” dove continua a coltivare le sue teorie e a lanciare messaggi minacciosi. I suoi miti sono i personaggi che hanno coltivato l’idea della rivoluzione: in testa ci sono quelli che la rivoluzione l’hanno fatta sul serio, in un modo o nell’altro. Oltre a Lenin, quindi, Mussolini, Hitler, Mao Tse-Tung, Ho Chi Minh, Giap, Saddam Hussein, Gheddafi, Tito, Milosevic, Salvador Allende, Eva Peròn, Gandhi, Malcom X, Nelson Mandela, Augusto Sandino. Ma sopra tutti c’è Ernesto Guevara, il suo Che glorificato in ogni occasione e in ogni maniera.
Della sua attività politica ha detto: “La mia carrietra politica di leader di un partito estremista è inconsueta agli occhi dell’Europa del XXI secolo, ma anche la Russia è un paese inconsueto, e se mi accusano di violenza, allora anch’io posso allo stesso modo rimproverare il potere russo della violenza che viene esercitata nei miei confronti. Il mio tempo è occupato dalla politica e dalla lotta contro il Cremlino. E il Cremlino lotta contro di noi. Ci picchia. Ci reprime, ci mette in prigione… Io non sono fascista, i fascisti hanno cessato di esistere nel 1945 e da allora sono sorti nuovi fenomeni nel mondo politico, sia in Italia che in Russia”.
Il quartier generale del partito di Limonov è in una specie di cantina al numero 3 della Frunceskaja Ulica, spessissimo “visitata” dalla polizia segreta nel tentativo di scoprire qualcosa di compromettente. Sui muri della sede, un grande manifesto con una colomba con la falce e martello e il poster del Che. All’inviata di “la Repubblica”, Margherita Belgioioso, il portavoce di Limonov aveva detto: “Siamo contro la guerra in Iraq e contro quella in Cecenia; Putin è un dittatore. Ci è stata negata per cinque volte la registrazione come partito nonostante abbiamo un diffuso appoggio tra la gente”.
Parlando di Limonov, la Belgioioso scriveva: “Limonov è un enigma che divide l’intellighentia russa: ma tra chi lo sosteneva apertamente c’era persino Anna Politkovsaja, la giornalista assassinata nell’ottobre 2006 mentre rientrava a casa”. Poi aveva parlato Limonov: “Siamo gli unici a fare una vera opposizione a Putin: per questo il Cremlino ci teme”.

A cura di Mario Laferla blog