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vendredi, 14 septembre 2018

Die Ordnung der Dinge. Ernst Jüngers Autorschaft als transzendentale Sinnsuche

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Die Ordnung der Dinge.

Ernst Jüngers Autorschaft

als transzendentale Sinnsuche

 

ISBN: 978-3-8260-6533-0
Autor: Rubel, Alexander
Year of publication: 2018
 
 
29,80 EUR

Pagenumbers: 200
Language: deutsch

Short description: Die vorliegende Arbeit beschäftigt sich mit dem Gesamtwerk Ernst Jüngers aus einer ganz bestimmten Perspektive, die bislang noch nicht erforscht wurde: Ernst Jünger wird als Autor der Transzendenz gedeutet, dessen Werk in besonderem Maße von der religiös-transzendentalen Bewältigung der Kriegserfahrung im Ersten Weltkrieg bestimmt ist. Jüngers Werk ist vor diesem Hintergrund in seiner Gesamtheit als Manifest einer Sinnsuche zu interpretieren, mit welcher der Autor der eigenen Kontingenzerfahrung ein sinnvolles, religiös-metaphysisch grundiertes Ordnungssystem entgegenstellt. Jünger erscheint in dieser Deutung nicht als moderner Autor, etwa als Vertreter eines eigenständigen deutschen Surrealismus (in diesem Sinne deutete K-H. Bohrer Jüngers Frühwerk), sondern bleibt einer traditionellen Denkweise verhaftet, die das Grundproblem der Moderne ignoriert: Die Erfahrung der Kontingenz. Anders als die meisten Autoren der literarischen Moderne akzeptiert Jünger die Kontingenz des individuellen Lebens nicht, sondern insistiert auf einem Sinn des individuellen Lebens ebenso hartnäckig wie auf der Ordnung des Kosmos, die sich freilich nicht offenbart, sondern die es in der Welt der Erscheinungen mit subtilen Methoden erst aufzuspüren gilt.

Der Autor:
 
Alexander Rubel ist Inhaber einer Forschungsprofessur am Archäologischen Institut der Rumänischen Akademie in Jassy (Rumänien), dem er seit 2011 als Direktor vorsteht. Neben Arbeiten aus seinem engeren Fachgebiet publiziert er zu breiteren kultur- und literaturwissenschaftlichen Themen.

La Post-démocratie, une démocratie sans liberté ?

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La Post-démocratie, une démocratie sans liberté ?

Michel Lhomme ♦
Philosophe, politologue.

Ex: https://metamag.fr

La montée du populisme, l’hyper libéralisme, la désinformation et les manipulations électorales sont les questions abordées par les derniers best-sellers politiques internationaux comme How Democracies Die (« Comment les démocraties meurent ? ») de Steven Levitsky et Daniel Ziblatt; How Democracy Ends (« Comment les démocraties se terminent ? ») de David Runciman ou le seul ouvrage déjà traduit en français, Le peuple contre la démocratie de Yascha Mounk [L’Observatoire, Paris 2018]. Tous ces ouvrages sont imprégnés de pessimisme sur l’avenir du pire système politique, à l’exception de tous les autres, comme Churchill le définissait. En France, au contraire, nos universitaires organiques continuent d’animer des séminaires sur la démocratie.

Le dernier rapport de Freedom House qui analyse les données de 195 pays pour évaluer leur état de santé démocratique, souligne que 2017 a marqué 12 années consécutives de détérioration globale de l’intégrité des processus électoraux en raison de facteurs tels que l’argent excédentaire dans les campagnes ou la manipulation médiatique. Selon Freedom House, l’année dernière, dans 71 pays, les droits politiques et civils et les libertés publiques ont été réduits et seulement 35 ont été améliorés. Depuis 2000, au moins 25 pays ont cessé d’être démocratiques. Pendant la guerre froide, les coups d’État ont été responsables de 75% des cas de rupture démocratique, en particulier en Afrique et en Amérique latine. Aujourd’hui, ces méthodes grossières de coup d’état militaire pour capturer le pouvoir avec la violence ont cédé la place à des stratégies beaucoup plus sophistiquées pour déformer ou déformer la volonté populaire au profit des puissants, quitte même parfois à faire revoter les électeurs (idée qui commence à prendre de l’ampleur en Angleterre face au Brexit) ou à ne pas tenir compte de leur vote (le référendum français sur la constitution européenne). Le paradoxe de cette nouvelle voie électorale vers l’autoritarisme est que les nouveaux liberticides utilisent les institutions mêmes de la démocratie de manière graduelle, subtile et même légalement pour l’assassiner.

À l’ère du numérique, le pouvoir politique dispose désormais de multiples instruments pour dénigrer la volonté populaire sans recourir à la violence, à la répression. Dans sa large gamme d’options, le pouvoir utilise la manipulation des documents de recensement, les scandales créés de toutes pièces par « la transparence », les calendriers électoraux (les législatives post-présidentielles), l’exclusion arbitraire de candidats, le redécoupage des circonscriptions. De fait, le vol électoral parfait est celui qui est perpétré avant que les gens votent.

Pour les politistes, il n’y a rien à redire à 2017 : les Français se sont librement exprimés, même si au final Emmanuel Macron ne représente que 15 % des inscrits. À l’échelle mondiale, seulement 30% des élections entraînent un changement de gouvernement ou un transfert de pouvoir à l’opposition. Et ce chiffre est encore plus bas dans les pays ayant un passé autoritaire récent. De fait, il n’y a pas un seul autocrate du 21ème siècle qui n’ait appris qu’il est plus facile de rester au pouvoir à travers des « exercices démocratiques », ce qui explique le paradoxe que même s’il y a plus d’élections que jamais, le monde devient moins démocratique.

Mais fi du processus électoral désormais maîtrisé pour que la populace ne parvienne jamais au pouvoir, la post-démocratie est en train d’opérer une synthèse encore plus radicale celle de l’autoritarisme numérique et de la démocratie libérale utilisant l’intelligence artificielle et les données recueillies pour surveiller et prévenir tout dérapage oppositionnel à la vision mondialiste car le numérique ne promet pas seulement une nouvelle économie  pour réformer le monde, il promet aussi aux gouvernements de lui permettre de mieux comprendre le comportement de ses citoyens pour les surveiller et les contrôler en permanence. Cette nouvelle réalité citoyenne offrirait ainsi aux gouvernants une alternative possible à la démocratie libérale d’hier restée trop gênante parce que source d’oppositions argumentatives. Il ne s’agirait plus d’éduquer mais de formater, à la lettre une éducation non plus critique à la Condorcet mais de la confiance à la Blanquer, soit la confiance en l’autorité immuable de l’administration des choses, prélèvement à la source et contrôle du privé par impôt et compteur link en prime, par solde de toute monnaie papier, par suivi informatique des déplacements et des pensées.

L’intelligence artificielle permettra aux grands pays économiquement avancés d’enrichir leur citoyenneté sans en perdre le contrôle. Certains pays sont déjà dans cette direction. La Chine, par exemple, a commencé la construction d’un État autoritaire en support numérique, une sorte de nouveau système politique, un système de contrôle social indolore avec l’utilisation d’outils de surveillance perfectionnés comme la reconnaissance faciale qui vise à pouvoir contrôler n’importe quel secteur turbulent de la population. Plusieurs États liés à l’idéologie numérique ont commencé d’ailleurs à imiter le système chinois. Une grande partie du XXe siècle a été définie par la concurrence entre les systèmes sociaux démocratiques, les fascistes et les communistes. On en discute encore en Gaule dans les bibliothèques du Sénat  alors que la synthèse de la démocratie libérale et de l’autoritarisme numérique se déroule sous nos yeux.

Les gouvernements pourront censurer de manière sélective les problèmes et les comportements sur les réseaux sociaux tout en permettant aux informations nécessaires au développement d’activités productives de circuler librement. Ils mettront ainsi un terme enfin au débat politique réalisant de fait le projet libéral en son essence : la dépolitisation du monde.

Paganisme et christianisme populaire, remparts de la civilisation européenne

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Paganisme et christianisme populaire, remparts de la civilisation européenne

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com 

Le Parti des Européens souffre d’un malentendu quant à ses positions sur les questions de religion, donnant parfois l’impression aux euro-chrétiens qu’il s’oppose à eux. 

Pourtant, le programme du parti explicite clairement la défense des religions d’Europe dans leurs espaces enracinés, à savoir non seulement l’euro-paganisme sous ses différentes « chapelles » mais aussi les trois christianismes (catholicisme, réforme et églises orthodoxes nationales), le judaïsme en raison de l’ancienneté de sa présence historique en Europe, comparable au parsisme en Inde, et l’islam enraciné qu’on retrouve dans les Balkans, dans le Caucase et dans certaines républiques autonomes de Russie (comme le Tatarstan). C’est la notion d’enracinement sur la longue durée qui est ici essentielle.

L’analyse historique des origines proche-orientales du christianisme, tant sur le plan historique (Ramsay Mac Mullen, Thomas Römer…) que philosophique (Friedrich Nietzsche, Jean Soler, Michel Onfray…), ne saurait se confondre avec une démarche politique. 

La réalité sombre de la christianisation, à partir du règne de Constantin, loin du conte pour enfants d’une conversion spontanée et heureuse des Européens, doit être acceptée comme le fait historique indiscutable qu’il est. Le christianisme était l’une des religions orientales qui s’est développée au bas-empire, comme le mithraïsme et le manichéisme, et Constantin fut un Açoka qui a réussi (le roi indien Açoka échoua à imposer le bouddhisme aux Indiens). 

Constantin y trouva son intérêt, considérant l’adhésion au monothéisme comme une manière de renforcer l’autocratisme et tous les rois « barbares » qui l’imiteront agiront dans le même sens. « Un seul Dieu, un seul roi ». La disparition de la démocratie scandinave à l’époque viking au profit de la monarchie est concomitante de l’adoption du christianisme. Les résistances furent nombreuses et ce pendant des siècles. Ainsi trois siècles après la conversion de Vladimir, des prêtres païens animent encore la révolte à proximité de Kiev. Et cinq siècles après la loi de Théodose de 392 interdisant le culte des dieux, suivi en 394 de l’interdiction des Jeux Olympiques, la Laconie autour de Sparte était encore majoritairement païenne.

Le pape Grégoire Ier autour de l’an 600, confronté aux résistances des Européens païens, décida d’une politique audacieuse, qui a été de récupérer les lieux de culte et les divinités locales des païens, de les christianiser en offrant aux populations des substituts acceptables. C’est ainsi que des saints imaginaires succédèrent aux dieux, que les fêtes païennes devinrent les fêtes chrétiennes, et que des pans entiers de la tradition indo-européenne furent sauvés par une église qui trois siècles avant ne rêvait que de la faire disparaître.

C’est ce que l’on nomme le pagano-christianisme ou la double foi (en russe : двоеверие) et qui a été la religion de l’Europe chrétienne médiévale. C’est ce christianisme populaire et laïc, s’opposant aux dogmes du clergé, qui constitue encore la religiosité de l’Europe contemporaine, avec ses baptêmes et ses mariages à l’église. Il est bien différent des « valeurs devenues folles » fustigées par G. K. Chesterton et en revanche encensées par le pape François et par un clergé fondamentalement athée et qui ne prône plus d’un vague globalisme moral. C’est le christianisme du bon sens de l’Européen moyen, qui refuse l’implantation de migrants, comme en Pologne et en Hongrie. C’est le christianisme de Salvini ou d’Orban face au pape. C’est le christianisme modeste et sans excès de Vladimir Poutine. C’est moins le cas de Jaroslaw Kaczynski, qui paraît trop bigot.

Le christianisme populaire n’est pas en effet la bigoterie sectaire, mais une religiosité tolérante et la manifestation de la fidélité à ses ancêtres, à ses parents. Un tel christianisme ne s’oppose pas à la renaissance païenne mais l’accompagne même avec bienveillance.

Car la révélation de ce début du XXIème siècle en Europe, c’est le retour du paganisme ou euro-paganisme (pour le distinguer des polythéismes non-européens), et notamment en Europe scandinave et en Europe centrale et orientale. Il n’est pas tant une réaction au christianisme clérical qu’une affirmation identitaire d’une religiosité plus nationale, plus enracinée encore, mais aussi plus proche de la nature. La « vraie religion de l’Europe » n’entend pas reprendre sa place ancienne en imitant la religion qui s’est substituée à elle. Elle ne rêve pas d’une revanche ni d’un nouveau Julien. Peut-être espère-t-elle en revanche un Numa Pompilius pour l’organiser et lui donner les moyens de son culte.

En effet, sous la forme d'asatru dans les pays germano-scandinaves, de la rodnoverie « foi native » dans les pays slaves, en Ukraine comme en Russie pourtant contextuellement opposées, et sous divers noms partout sur le continent (suomenusko en Finlande, hellenismos en Grèce, Ősmagyar vallás en Hongrie, religio romana en Italie, draiocht « druidisme » en Irlande, romuva en Lituanie, hetanosyun en Arménie), l’euro-paganisme est à nouveau présent en 2018. Beaucoup d'euro-chrétiens l'acceptent volontiers et sont loin de s'en offusquer, à la différence du Vatican qui s'en inquiète.

Il ne faut pas opposer euro-paganisme et euro-christianisme ou « christianisme populaire européen », mais les associer pour susciter le renouveau spirituel qui fait défaut à l’Europe et pour en faire les instruments de la résistance au globalisme, un globalisme soutenu par l’actuel Vatican comme paradoxalement par ses pires adversaires. Le bon sens de l’Européen, chrétien comme païen, sera la réponse appropriée pour en triompher.

Thomas FERRIER (Le Parti des Européens)

jeudi, 13 septembre 2018

Fracasa el complot saudita-estadounidense en Iraq

El intento de desestabilización llevado a cabo por estos ha caído en el fracaso. Esta operación, liderada por la CIA, el Mossad y el dinero saudí, ha terminado en fracaso. La operación dio comienzo hace una semana con las manifestaciones sociales que tuvieron lugar en Basora y que adquirieron en los pasados días una gran violencia con ataques a edificios gubernamentales y sedes de partidos llevados a cabo por provocadores infiltrados entre los manifestantes.

Algunos francotiradores dispararon a la vez contra los manifestantes y contra las fuerzas del orden para provocar el choque entre ellos y crear una grave crisis. Esto es exactamente como pasó en Túnez y Egipto en 2012.

A continuación, los provocadores atacaron las sedes de los partidos políticos anti-Abadi (el primer ministro saliente apoyado por EEUU), los locales de las Fuerzas de Movilización Popular y el Consulado de Irán en Basora.

Por su parte, Marc Gurk (enviado especial estadounidense para Iraq y que dirige la operación para la reelección de Abadi) considera que esto fue un error.

El sábado por la tarde, delante del Parlamento, el gobernador de Basora acusó al jefe de policía de la ciudad de corrupto y de haber dejado actuar a los provocadores. Este responsable fue recientemente nombrado para su puesto por Abadi, en previsión de lo que iba a suceder.

Al Sadr da la espalda a Abadi

Pero lo más importante es el cambio de alianzas que va a arruinar completamente el plan norteamericano-saudí.

El sábado por la tarde, fue anunciada la alianza del movimiento Sairun de Moqtada al Sadr con la Alianza Al Fateh (el ala política del Hashid al Shaabi). El cambio de alianza de Moqtada al Sadr, conocido por su versatilidad política, que apoyaba al hombre de los norteamericanos, Abadi, no se explica más que por directrices firmes de la Maryaiya dirigida por el Ayatolá Ali al Sistani.

El gobierno de Abadi se vera, pues, obligado a dimitir y Sairun y Al Fatah crearán el grupo mayoritario y nombrarán a un nuevo primer ministro salido de sus filas.

El Hashid al Shaabi va a asegurar la seguridad de Basora

Por otro lado, el jefe del ala militar de Hashid al Shaabi, Abu Mahdi Al Mohandis, declaró en una conferencia de prensa en Bagdad que el Hashid va a mantener la seguridad en Basora.

Según Al Mohandis, el Hashid garantizará la seguridad de la ciudad y las propiedades, pero también los derechos de los manifestantes pacíficos que exigen derechos para los ciudadanos.

En otras palabras, no habrá espacio para agentes provocadores y francotiradores.

Mohandis declaró claramente en la conferencia de prensa que el Hashid también estaba preparado para garantizar la seguridad de Bagdad y que ningún golpe militar tendría éxito.

Mohandis no tiene la reputación de fanfarronear. El hombre fue el verdadero cerebro de la derrota de los estadounidenses y su instrumento, el Daesh, en las provincias de Al Anbar y Mosul.

En cualquier caso, los generales del Ejército iraquí (poco numerosos) que trabajan para la CIA o los saudíes han sido descubiertos ya hace un largo tiempo y pueden ser neutralizados en cualquier momento.

Uno de los objetivos más importantes de los disturbios en Basora era disolver el Hashid al Shaabi para formar un gobierno de emergencia, dijo Hashim al Musawi, portavoz de Hezbolá al Nuyaba (uno de grupos que forman parte del Hashid).

Hashid al Shaabi: EEUU amenazó con quemar Basora si Abadi no es reelegido

Las Fuerzas de Movilización Popular de Iraq, que derrotaron al grupo terrorista takfiri Daesh, dijeron el sábado que poseen evidencias de que las misiones diplomáticas de EEUU en el país árabe han instigado la reciente violencia en la ciudad sureña de Basora, rica en petróleo.

Abu Mahdi al Muhandis, el segundo al mando de la fuerza de voluntarios conocida como Hashid al Shaabi, responsabilizó a Washington por los disturbios de Basora, diciendo que Washington busca sembrar la discordia entre los diferentes partidos y movimientos políticos iraquíes.

“Tenemos información completa y documentos que muestran que la Embajada y el Consulado de EEUU en el país causaron los disturbios en Basora”, dijo Muhandis.

También prometió responder a los incidentes de Basora y enfatizó que los iraquíes nunca se enfrentarían en otra guerra civil.

Basora ha sido sacudida por protestas mortales desde el martes. Las protestas dieron un giro desagradable el viernes cuando un grupo de asaltantes enmascarados atacaron edificios gubernamentales y oficinas de los partidos políticos iraquíes y los incendió. El consulado iraní fue otro de los blancos de los alborotadores.

Al menos 15 manifestantes murieron en enfrentamientos con las fuerzas de seguridad desde principios de mes, dijeron funcionarios sanitarios.

Muhandis reveló que EEUU “amenazó con quemar Basora” si el primer ministro Haider Abadi no es reelegido en el cargo.

Los vínculos entre el Hashid al Shaabi y Abadi son tensas, explicó aMuhandis, quejándose de que el actual primer ministro no ha asignado los salarios a los combatientes de Hashid.

“Abadi no cumplió con la mayoría de sus promesas al Hashid al Shaabi”, tuiteó Muhandis, pero enfatizó que la situación no se transformará en una guerra entre shiíes.

Irak en la encrucijada

La coalición laica del líder iraquí Moqtada al-Sadr exigió que su ex aliado, el primer ministro Haidar al-Abadi, presente excusas y que dimita ante los motines registrados en la ciudad de Basora.

A pesar de ser un líder chiita, Moqtada al-Sadr (ver foto) promueve para Irak una política de independencia tanto ante Irán como en relación con Estados Unidos y una estrategia de alianza con todas las confesiones existentes en Irak.

El primer ministro Haidar al-Abadi llegó al poder en 2014, impuesto conjuntamente por Estados Unidos e Irán a pesar de que los iraquíes habían reelegido a Nuri al-Maliki. Para su próximo mandato, Hidar Al-Abadi se había comprometido a seguir la política de Estados Unidos y a aplicar las sanciones de Washington contra Irán.

La otra gran figura chiita de Irak, el ayatola Alí al-Sistani, llamó a la formación urgente de nuevo gobierno para resolver la crisis.

Los motines en Basora tienen varias causas antiguas a las que se une una nueva: el agua corriente es ahora demasiado salada y ya es imposible beberla. Al menos 14 personas murieron durante los motines en Basora, que es el pulmón petrolero de Irak. Independientemente del problema del agua, la ciudad se verá afectada por la decisión de aplicar o no las sanciones estadounidenses contra Irán, y la gran mayoría de la población de Basora es chiita, confesión mayoritaria en Irán, a pesar de lo cual el consulado iraní en esa ciudad fue objeto de un ataque de gran violencia, al igual que una delegación iraní que se hallaba en el aeropuerto local.

Los motines de Basora se producen en momentos en que el gobierno del presidente iraní Hassan Rohani ha perdido toda esperanza de poder contar con la ayuda de la Unión Europea ante las sanciones decretadas por el presidente estadounidense Donald Trump. Debido a ello, el gobierno de Rohani acaba de unirse a los Guardianes de la Revolución para fortalecer las posiciones militares de Irán en el exterior.

Por qué los países del golfo Pérsico espían a Catar

Arabia Saudí está espiando a Catar para poder derrocar al Gobierno catarí, que resulta muy incómodo para Riad. Las autoridades saudíes quieren tener cerca de su territorio a un Estado sumiso, tal y como lo fue Catar hasta 1995, declaró a Sputnik el académico catarí Ali Heil.

Según Ali Heil, los piratas informáticos están tratando de hackear el correo y las páginas web de políticos y funcionarios cataríes para realizar un ataque mediático contra el emir de Catar, y manchar así su reputación.

"El objetivo final es el derrocamiento del Gobierno catarí, tan incómodo para Arabia Saudí (…)", aseveró Heil en una entrevista a Sputnik.

Heil considera que las actuales autoridades cataríes no le convienen a Riad porque Doha está defendiendo sus propios intereses, una política que los saudíes ven como 'peligrosa'. Por ejemplo, la política de Catar en lo que respecta a la guerra en Yemen difiere del curso tomado por Arabia Saudi.

"Catar no forma parte de la así llamada coalición árabe que está bombardeando Yemen. Realmente es una coalición que comete un genocidio contra el sufrido pueblo yemení. Por eso Catar se retiró de esta alianza militar prácticamente de inmediato, para no compartir la responsabilidad de haber cometido estos crímenes", aseveró el académico catarí.

Una fuente del Ministerio de Asuntos Exteriores de Catar compartió recientemente con los medios locales sus preocupaciones por el espionaje llevado a cabo también por parte de los servicios especiales de Emiratos Árabes Unidos (EAU) contra altos cargos de Catar. Esta operación se realizó a través de los  teléfonos móviles y con ayuda de un software israelí.

Durante más de dos años, los servicios especiales de los EAU han utilizado el 'software' israelí diseñado para monitorizar los 'smartphones'. Según el New York Times, la operación salió a la luz después de que los tribunales de Israel y de Chipre consideraran dos expedientes a petición de ciudadanos cataríes y periodistas mexicanos que habían sido víctimas de espionaje.

Ali Heil mencionó a Sputnik que los países del golfo Pérsico vienen empleando sus servicios de inteligencia contra Catar desde hace mucho tiempo.

"Los primeros casos relacionados con el espionaje fueron registrados en 2012. (…) Dos años más tarde la tensión escaló hasta llegar a la retirada de los embajadores y tan solo en 2017 se produjo la crisis actual. (…) El mayor número de casos relacionados con el espionaje se registró en mayo pasado", recordó el interlocutor de Sputnik.

Encuentro en la Chatham House: El régimen saudí al borde del colapso

La situación en Arabia Saudí ha sido inestable desde que Mohammad Ben Salman llegó al poder y el régimen saudí está al borde del colapso, dijo Madawi al Rasheed, profesor de antropología social en el King’s College de Londres.

Al Rasheed dijo el 4 de septiembre en un encuentro organizada por el think tank británico Chatham House en Londres que no era de esperar una revolución en Arabia Saudí similar a la experimentada por Egipto. Él agregó, sin embargo, que el régimen gobernante en Riad se estaba desmoronando desde dentro.

El académico saudo-británico añadió que desde que MBS llegó al poder, miles de activistas políticos han sido encarcelados en Arabia Saudí, que la gente del país está enojada y que esta situación no puede durar.

“El Reino Unido debería distanciarse lo más pronto posible de Arabia Saudí, ya que los acontecimientos en ese país eventualmente llevarán a una relación caótica entre las dos partes”, añadió.

En esta reunión, otros oradores presentaron sus puntos de vista sobre los acontecimientos regionales, incluyendo la continuación de los ataques saudíes en Yemen, la cooperación militar del Reino Unido con Arabia Saudí, la rivalidad Irán-Arabia Saudí y la postura oficial británica en favor de Riad.

Aunque es ampliamente conocido que Arabia Saudí cometió crímenes de guerra durante la agresión contra Yemen, el Reino Unido sigue vendiendo armas al régimen de los Al Saud e insiste en la cooperación continua con este último en el campo de la inteligencia.

“Al contrario de lo que se dice sobre la influencia del Reino Unido en las políticas saudíes, es Arabia Saudí la que impone sus políticas a Londres”, dijo Armida van Rij, investigadora en política de defensa y seguridad en el King’s College,

Otro ponente en el evento de la Chatham House fue el Dr. Mai Yamani, que habló de las reformas adoptadas por el príncipe heredero de Arabia Saudí. “Las políticas internas de Arabia Saudí y las reformas de Ben Salman han fracasado. La política exterior del país, demasiado ambiciosa, es agresiva y alarmante”, agregó.

Él dijo que Riad, con sus ingresos petroleros, el régimen saudí estaba tratando de sofocar las protestas dentro del país y expandir su dominio e influencia en la región.

A pesar de las estrechas relaciones diplomáticas entre el Reino Unido y Arabia Saudí, la opinión pública británica critica las políticas del régimen saudí en la región, especialmente los crímenes cometidos por este régimen en la guerra contra Yemen.

Cientos de manifestantes se reunieron frente a la Oficina del Primer Ministro británico en Londres en marzo pasado durante la visita de MBS y gritaron el lema “Abajo los Saúd”.

La visita del príncipe heredero saudí al Reino Unido fue vista por activistas de derechos humanos como un cheque en blanco que autorizaba a Arabia Saudí a escalar sus crímenes en Yemen.

El martes 19 de septiembre de 2017, los ministros de Defensa británico y saudí firmaron un acuerdo de cooperación militar en Yeddah.

Desde el comienzo de la guerra contra Yemen, el Reino Unido ha vendido a Arabia Saudí armas y equipos militares por valor de más de 6.400 millones de dólares.

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Análisis: El mundo debería preocuparse por las protestas en Basora

Patrick Cockburn

Las protestas actuales en Iraq son las más graves que se han visto en el país durante años y están teniendo lugar en el corazón de algunos de los yacimientos petrolíferos más grandes del mundo. El cuartel general del gobierno iraquí en Basora fue incendiado, al igual que las oficinas de esos partidos y milicias a las que la población local responsabilizaba por sus míseras condiciones de vida. Los manifestantes bloquearon y cerraron el principal puerto marítimo de Iraq en Umm Qasr, a través del cual importa la mayor parte de su grano y otros suministros. Proyectiles de mortero han sido disparados a la Zona Verde en Bagdad por primera vez en años. Al menos 10 personas han sido abatidas a tiros por las fuerzas de seguridad durante los últimos cuatro días en un esfuerzo fallido por sofocar los disturbios.

Si estas demostraciones hubieran estado sucediendo en 2011 durante la Primavera Árabe, entonces encabezarían la agenda de noticias en todo el mundo. Tal como están las protestas, hasta ahora han recibido una cobertura muy limitada en los medios internacionales, que se enfoca en lo que podría suceder en el futuro en Idlib, Siria, en lugar de en eventos que suceden ahora en Irak.

Una vez más, Irak se ha caído del mapa de los medios de comunicación en el mismo momento en que está sumido en una crisis que podría desestabilizar a todo el país. El desinterés de los gobiernos extranjeros y de los medios de comunicación tiene un siniestro paralelismo con su postura en coma hace cinco años cuando ignoraron el avance de Isis antes de capturar a Mosul. El presidente Obama incluso descartó, en palabras que llegó a lamentar, que Isis se asemejaba a un equipo de básquetbol menor jugando fuera de su liga.

Las causas de las protestas son evidentes: Irak está gobernado por una clase política cleptómana que opera el aparato estatal iraquí como una máquina de saqueo. Otros países son corruptos, especialmente los ricos en petróleo u otros recursos naturales, y los políticamente bien conectados se vuelven muy ricos. Por grande que sea el rastrillo, algo se suele construir al final del día.

En Iraq no sucede así, y entre las víctimas más enconadas de los 15 años de robos al por mayor están los dos millones de habitantes de Basora. Una vez glorificado como la Venecia del Golfo, sus canales se han convertido en alcantarillas abiertas y sus suministros de agua están tan contaminados que en realidad son venenosos.

Las protestas estallaron a principios de este año debido a la falta de electricidad, agua, empleos y cualquier otro servicio gubernamental. La injusticia fue aún más flagrante porque las compañías petroleras de Basora están exportando más crudo que nunca. En agosto, esto sumó cuatro millones de barriles por día, lo que le valió al gobierno de Bagdad unos $ 7.700 millones en el transcurso del mes.

Pocas cosas resumen el fracaso del estado iraquí tan crudamente como el hecho de que, a pesar de su vasta riqueza petrolera, Basora ahora está amenazada por un brote de cólera, de acuerdo con funcionarios locales de salud. Los hospitales de Basora ya han tratado a 17.500 personas por diarrea crónica y dolencias estomacales en las últimas dos semanas, después de enfermar por beber agua contaminada. El agua salada se mezcla con agua dulce, por lo que es salobre y reduce la efectividad del cloro que de lo contrario mataría a la bacteria. Hay muchas bacterias alrededor porque el sistema de agua no se ha actualizado durante 30 años y las aguas residuales de las tuberías rotas se mezclan con el agua potable.

Los gobiernos iraquíes no son muy buenos para hacer frente a crisis como estas en el mejor de los casos, y este golpe en un momento particularmente malo porque los dos principales bloques políticos no logran formar un nuevo gobierno después de las elecciones parlamentarias del 12 de mayo. . El nuevo parlamento se reunió por primera vez esta semana, no eligió un orador y decidió tomarse 10 días libres, pero ahora se reunirá en una sesión de emergencia el sábado para hablar sobre la crisis en Basora.

Pero incluso si se forma un nuevo gobierno bajo el actual primer ministro Haider al-Abadi, o alguna otra figura, puede no hacer mucha diferencia. El partido que inesperadamente sondeó mejor en la elección fue el que siguió al clérigo populista nacionalista Muqtada al-Sadr, que estaba aliado al pequeño Partido Comunista Iraquí, enfatizando así sus políticas seculares, no sectarias y progresistas. Por otro lado, los críticos afirman que en el pasado los ministros sadristas del gobierno han sido tan corruptos como los de los otros partidos. El problema no es solo la corrupción individual, sino el mecanismo político en su conjunto: los ministerios se reparten entre las partes y luego los utilizan como sacas de dinero y fuentes de empleos clientelares. Mudher Salih, un asesor financiero de Abadi, me explicó en Bagdad a principios de este año cómo funciona esto.

Este sistema de empleos para niños, independientemente de su mérito personal o calificaciones profesionales, tiene consecuencias perjudiciales para los iraquíes comunes. Muchos de los que han subido al tren de salsa en los últimos 15 años no sabrían cómo mejorar las cosas, incluso si quisieran. Según los informes, un ex gobernador de Basora devolvió una gran parte de su presupuesto porque dijo que no se le ocurría nada para gastar el dinero.

¿Por qué sucede esto ahora? El gobierno iraquí, respaldado por Estados Unidos, Irán y muchos otros aliados, obtuvo su mayor victoria el año pasado cuando recuperó Mosul de Isis después de un asedio de nueve meses. Paradójicamente, este éxito significó que muchos iraquíes ya no estaban preocupados por la amenaza que representaba Isis para ellos y sus familias. En su lugar, se centraron en el estado ruinoso de su país: la falta de carreteras, puentes, hospitales y escuelas, así como la escasez de electricidad y agua, en un lugar donde las temperaturas de verano alcanzan los 50ºC.

Muchos iraquíes dicen que están a favor de un cambio radical o incluso revolucionario, pero el régimen será difícil de desarraigar, por insatisfactorio que sea. No solo la élite se conecta con los ingresos del petróleo. Aproximadamente 4,5 millones de iraquíes reciben salarios del estado y ellos, y no solo multimillonarios corruptos, tienen un incentivo para mantener las cosas como están, por tóxicos que sean.

Lo más probable es que Irak continúe siendo desviado por un gobierno disfuncional débil, lo que abre la puerta a varios peligros. Isis está derrotado, pero no del todo: podría reunir sus fuerzas, tal vez con un disfraz diferente, y escalar los ataques. Las divisiones dentro de la comunidad chií se están volviendo más profundas y más rencorosas a medida que los sadristas -cuyas oficinas, a diferencia de los otros partidos, no han sido quemados por los manifestantes- crecen en influencia.

Una crisis política enconada que no se limitará a Iraq. El mundo exterior debería haber aprendido esta lección a partir de la invasión liderada por Estados Unidos en 2003. Los partidos rivales iraquíes siempre buscan patrocinadores extranjeros a los que les interesan tanto como a los suyos. El país ya es uno de los escenarios de la escalada de la confrontación Estados Unidos-Irán. Al igual que con la amenaza de una epidemia de cólera en Basora, las crisis iraquíes tienden a extenderse rápidamente e infectar a toda la región.

Elections parlementaires suédoises: une droite nationale en progression limitée face à deux camps minoritaires

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Elections parlementaires suédoises: une droite nationale en progression limitée face à deux camps minoritaires

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com 

A l'issue des élections parlementaires suédoises du 9 septembre 2018, le jeu parlementaire est des plus verrouillés, comme cela avait été annoncé, et les deux partis principaux, les sociaux-démocrates à gauche et les modérés à droite reculent d'environ 6,5 points, ainsi que les écologistes en recul de 2.4 points. Enfin les petites listes sont également laminées dans un contexte à forte polarisation avec 1,4% (-2.5 points).

Les Démocrates Suédois, mouvement de droite nationale dirigé par Jimmie Akesson, sont ceux qui progressent le plus, obtenant 17,6% des voix (+ 4.7) et 63 sièges (+14), mais ils sont loin des prévisions des sondages qui les plaçaient à plus de 20% et ils échouent aussi à obtenir la seconde place devant la droite modérée. C'est donc pour eux une déception. Ils ne peuvent pas en accuser les deux listes de droite nationaliste qui auront probablement réalisé des scores dérisoires (inconnus à cette heure). Le vote utile d'électeurs craignant une absence de majorité au Riksdag (parlement) a pu freiner son ascension. Ses positions eurosceptiques et pas seulement identitaires ont pu effrayer certains électeurs modérés.

Et en outre le matraquage international, il suffisait de lire Le Monde en France pour s'en convaincre, a payé. Nombreux Suédois craignaient de donner l'impression que leur pays devenait une "société fermée". C'est pourtant oublier que les Suédois par le passé avaient démontré une capacité de résistance exceptionnelle. Il suffit de songer qu'ils ont résisté au christianisme un siècle de plus que leurs voisins scandinaves.

La droite nationale, en France et ailleurs, a pu progresser et la Lega de Salvini est annoncée à 34% dans les sondages. Le FPÖ autrichien est intégré à une coalition même s'il n'a pas pu dépasser le score de Haider en 2000, mais de par la seule volonté du chancelier ÖVP Sebastian Kurz. Mais son programme économique anxiogène freine son ascension. Le déficit en crédibilité atteint surtout le RN (ex-FN) français.

Les sociaux-démocrates, principaux responsables depuis les années 70 de la crise sociétale de la Suède, en ouvrant ses frontières à de larges flux, ne sont pas sanctionnés autant qu'ils devraient l'être. Ils obtiennent 28,4% des voix et 100 sièges. La droite modérée ne parvient pas à remonter l'écart et doit se limiter à 19,8% des voix et 70 sièges.

Une coalition de gauche n'obtiendrait que 143 sièges et une coalition de droite aurait aussi 143 sièges soit une parfaite égalité. On peut imaginer selon le modèle danois une coalition de droite minoritaire aux affaires avec des démocrates suédois en soutien sans participation.

Les petits partis de droite se maintiennent (Libéraux à 5,5% et 19 sièges) ou se renforcent (Parti du centre 8,6% et 3 sièges, Démocrates chrétiens 6,4% et 23 sièges), tout comme le Parti de Gauche (Vänsterpartiet, 7,9% +2.2 et 28 sièges +7). Enfin les Verts (Miljöpartiet) tombent à 4,4% (-2.4) 15 sièges (-10). Le candidat de droite Ulf Kristersson n'a pas su convaincre. Quant au social-démocrate Stefan Löfven, qui a durci légèrement la ligne sur la question migratoire, il limite néanmoins la casse mais sans convaincre.

Thomas FERRIER (Le Parti des Européens)

Élections en Suède : une nouvelle étape du chemin de croix de Bruxelles

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Élections en Suède : une nouvelle étape du chemin de croix de Bruxelles

Ex: http://echelledejacob.blogspot.com 

Décortiquant les résultats des élections suédoises, le rédacteur en chef du mensuel Ruptures Pierre Lévy est formel : c'est là le cauchemar des dirigeants européens qui se poursuit. 

C’était la chronique d’un succès annoncé. Les Démocrates de Suède (SD, un parti comparable à la formation de Marine Le Pen en France) apparaissent comme les grands vainqueurs du scrutin législatif qui s’est déroulé dans le royaume scandinave le 9 septembre. Avec 17,6% des suffrages, ils augmentent leur score de 4,7 points par rapport à 2014, où ils avaient déjà connu une progression sensible. Il y a encore seize ans, ce parti franchissait de justesse la barre des 1%... Le SD a en tout cas été porté par le thème qui a largement dominé toute la campagne électorale : l’immigration.

Texte publié en partenariat avec le mensuel Ruptures

Sur la base des derniers sondages avant le vote, Jimmie Akesson (39 ans), le chef de ce parti depuis 2005, avait même espéré une perspective de 20 à 30%. Si ce niveau n’est pas atteint, sa formation se retrouve en tout état de cause en position déterminante dans le cadre de la formation du futur gouvernement. Ce processus ne devrait pas manquer d’être particulièrement laborieux, puisqu’aucun des deux « blocs » traditionnels ne dispose, et de loin, d’une majorité des députés.

Ces élections ont été marquées par une participation de 84,4% (contre 85,8% il y a quatre ans). Le Parti social-démocrate (SAP) obtient son plus bas score depuis plus d’un siècle : avec 28,4% des voix, il chute de 2,8 points par rapport à 2014 où il avait déjà essuyé une défaite historique. Le SAP semble définitivement tombé de son piédestal, alors qu’il a gouverné le pays pendant 80 des 100 dernières années, et avait pu compter sur près d’un électeur sur deux des années 1930 aux années 1990.

Les Verts, qui étaient le partenaire des sociaux-démocrates dans la coalition sortante, chutent également de 6,7% en 2014 à 4,3%. Ils sauvent de justesse leur représentation parlementaire alors même que la vague caniculaire qui a balayé le pays semblait pouvoir étayer leur discours pro-environnement, espéraient les dirigeants de ce mouvement.

Enfin, le Parti de gauche (qui avait répudié le terme «communiste» en 1990) s’établit à 7,9%, regagnant ainsi 2,2 points. Il soutenait le gouvernement sortant sans y participer, mais est considéré comme partie prenante du bloc tri-partite dit de centre-gauche. Ce dernier totalise ainsi 40,6% (contre 43,6% précédemment).

Un résultat qui le place au coude à coude avec le bloc dit de centre-droit (40,3%). L’écart (30 000 voix) est si serré que c’est désormais le vote des Suédois de l’étranger (prévu pour être publié le 12 septembre) qui déterminera la coalition arrivée en tête. Au sein du bloc de centre-droit, le parti dominant, les Modérés, obtient 19,8% des suffrages, soit une baisse de 3,5 points. Ses trois alliés progressent en revanche légèrement : le Parti du centre (8,6%, +2,5 points), les Chrétiens-démocrates (6,4%, + 1,8) et les Libéraux (5,5%, + 0,1). Ces trois formations ont, pendant la campagne, exclu un «pacte avec le diable», en l’occurrence avec le SD. Pour sa part, le chef des Modérés, Ulf Kristersson, refuse également de négocier avec «l’extrême droite», même s’il a indiqué souhaiter gouverner avec une large majorité.

Le SD a incontestablement capitalisé sur le mécontentement d’une large part des citoyens qui s’est cristallisé sur la question migratoire.

Kristersson a immédiatement appelé le Premier ministre social-démocrate sortant, Stefan Löfven, à démissionner. Pas question a affirmé pour l’heure ce dernier, précisant que pour lui, cette élection a entériné la fin de la «politique des blocs», autrement dit l’alternance entre centre-gauche et centre-droit. A son sens, c’est désormais une collaboration entre les blocs qui s’impose afin de faire barrage à la montée du SD. Un pacte assurant un tel «cordon sanitaire» avait du reste été signé fin 2014 lorsque le gouvernement à dominante social-démocrate avait été mis en minorité sur le budget. Mais ledit pacte n’avait tenu que quelques mois.

Pour sa part, le chef du SD a triomphé au soir du scrutin : «Nous sommes les grands gagnants de cette élection [...] nous allons exercer une véritable influence sur la politique suédoise » ; il s’est dit prêt, dans cet esprit, à négocier avec tous les partis.

Le SD a incontestablement capitalisé sur le mécontentement d’une large part des citoyens qui s’est cristallisé sur la question migratoire. Depuis 2010, ce sont près de 500 000 demandeurs d’asile qui sont arrivés dans ce pays de dix millions d’habitants, dont désormais 18,5% sont nés à l’étranger (14,7% en 2010 ; à titre de comparaison, ce niveau était de 11,6% en France en 2014). C’est surtout en septembre 2015 – date de la décision d’Angela Merkel d’ouvrir en grand les frontières de l’Allemagne sous pression du patronat d’outre-Rhin, créant ainsi un flux considérable vers l’Europe – que les arrivées se sont accélérées : 250 000 en moins de deux ans.

A l’époque, Löfven s’était drapé dans une posture morale d’accueil, et invité ses partenaires de l’UE à faire preuve de «solidarité». Quelques mois plus tard cependant, le chef du gouvernement faisait demi-tour, et établissait des filtres aux frontières, notamment avec le Danemark. Ceux-ci ont été prolongés depuis, et les sociaux-démocrates ont durci progressivement les conditions en matière d’asile (restrictions sur le regroupement familial, permis de séjour seulement temporaires…).

Il s’agissait alors d’endiguer la montée déjà patente du SD. Une évolution d’autant plus inquiétante pour les sociaux-démocrates qu’elle se dessinait – et s’est poursuivie – tout particulièrement au sein de leur électorat traditionnel. Une enquête réalisée peu avant le scrutin montrait ainsi que plus d’un syndicaliste sur quatre s’apprêtait à donner sa voix au SD. Une dirigeante de la grande centrale syndicale LO, historiquement liée aux sociaux-démocrates, admettait que le vote «populiste» était lié à «la précarisation de l'emploi, avec une augmentation des contrats à temps partiel et de l'intérim, [au] recul de l'Etat-providence en Suède, avec la fermeture d'hôpitaux dans les campagnes, les files d'attente dans les centres de soin, ou le niveau qui baisse dans les écoles». Et de mettre en garde : «Sous prétexte de vouloir accélérer l'intégration des réfugiés, la droite et le patronat sont prêts à remettre en cause notre modèle social et le système des accords collectifs, ce que nous n'accepterons jamais.»

Si une sorte de «grande coalition» devait voir le jour, elle ne ferait que nourrir les futures victoires du SD qui apparaîtrait alors comme le seul parti d’opposition

Si la vague migratoire a reflué depuis 2015-2016, 26 000 demandeurs d’asile ont encore été enregistrés en 2017, et 12 000 depuis le début de cette année. La pression sur les services publics est considérable, et ressentie tout particulièrement parmi les moins bien lotis – ainsi que par des immigrants de longue date, amers que les nouveaux arrivants se soient vu offrir nombre d’avantages au détriment de ceux déjà installés.

La tuerie (trois morts, 18 blessés) qui était survenue à Malmö en juin, puis des incidents répétés dans certaines banlieues fin août ont par ailleurs contribué à attiser les tensions. Dans ces conditions, les satisfecits que s’est décernés le gouvernement en matière économique – 2,4% de croissance l’année dernière, des excédents budgétaires, des chiffres officiels du chômage réduits (6,7%) – n’ont pas convaincu les électeurs.

Pour l’heure, l’incertitude est donc grande quant à la formation d’un futur gouvernement. S’il est minoritaire, cela pourrait entraîner une forte instabilité. Si une sorte de «grande coalition» devait voir le jour, elle ne ferait que nourrir les futures victoires du SD qui apparaîtrait alors comme le seul parti d’opposition.

A moins que les Modérés acceptent finalement d’être soutenus par le SD, ce qui donnerait à celui-ci une position de force et rapprocherait le pays de la situation prévalant au Danemark voisin ?

Ce qui est certain en revanche, c’est que le cauchemar des dirigeants européens se poursuit. Au printemps 2017, ils avaient cru pouvoir affirmer que la victoire d’Emmanuel Macron en France donnait le signal d’un retournement des citoyens en faveur de l’Europe ; ils avaient déjà (et contre toute évidence) interprété dans le même sens les élections aux Pays-Bas en mars 2017, de même que les présidentielles autrichiennes en décembre 2016.

Mais dans ce pays à l’automne 2017, puis en Allemagne, en République tchèque, en Hongrie et évidemment en Italie, ils ont dû encaisser les victoires des «populistes », au point que certains s’affolent à haute voix d’un possible dissolution de l’Union européenne. On n’en est certes pas là. D’autant qu’en Suède, le SD n’a guère mis en avant sa revendication d’un référendum sur la sortie de l’UE.

Reste que le scrutin suédois n’a évidemment rien pour rassurer Bruxelles. Le chemin de croix continue.
 

Irak: crise économique, sanitaire et politique

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Irak: crise économique, sanitaire et politique

par Jean-Claude Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu 

La crise majeure qui se développe actuellement en Irak, notamment à Bassorah, risque de relancer l'Etat Islamique (ISIS)

 L'Irak est au cœur d'une des plus vastes réserves de pétrole du monde. Elle participe en principe à la coalition syro-iranienne appuyée par la Russie contre ISIS. D'où l'inquiétude que commencent à susciter les violentes manifestations qui se déroulent actuellement contre le gouvernement. Les locaux de celui-ci à Bassorah, deuxième ville d'Irak après Bagdad. la capitale, viennent d'être totalement incendiés. Les manifestants, composés de personnes à faible revenu, sinon sans emploi, ont bloqué le port de Umm Qasr,, essentiel pour les exportations et importations. La « zone verte », censée être démilitarisée, où se trouvent notamment les ambassades, à reçu plusieurs coup de mortiers. Au moins dix manifestants ont été tuées par les forces de sécurité. La situation devrait inquiéter l'opinion internationale, Mais elle est peu commentée par les médias.  

La cause de cette crise est due à la petite minorité d'autocrates enrichis qui ont pris le pouvoir avec le soutien de tous ceux qui comptent sur ce gouvernement pour poursuivre la lutte contre le djihadisme. Totalement corrompus, ils exploitent à leur profit les richesses du pays et les aides internationales. Pour plus de détails, on lira l'article de Reuters 1) Mais on notera que cet article, ainsi que celui du Monde, cité aussi ci-dessous, datent déjà de quelques jours Au 11/09. il semble que les protestations violentes ne cessent d'augmenter.

Une grande partie des protestations est provoquée par les épidémies de maladies contagieuses, notamment de choléra, résultant du mauvais état des sources d'eau potable, qui disparaissent aujourd'hui sous l'accumulation des ordures non traitées. Le peu d'hôpitaux existants sont totalement débordés. De nombreux décès y sont enregistrés chaque jour. Cependant les compagnies pétrolières exportent de plus en plus de pétrole à partir de Bassorah, soit actuellement 4 millions de barils par jour, ce qui a rapporté au gouvernement de Bagdad un bénéfice d'environ 7 milliards de dollars ce dernier mois.

Ces événement ont mis à mal l'ancien gouvernement dirigé par Haider al-Abadi. Rien de concret n'avait suivi sa désignation, sinon une augmentation de la corruption. Des élections générales avaient eu lieu le 12 mai, mais le nouveau Parlement vient seulement de se réunir. Il affirme vouloir faire face à la crise. Mais aucun nouveau gouvernement n'a pu encore être officiellement désigné.

Les sondages désignent comme favori le religieux nationaliste Muqtada al-Sadr, assisté par le petit Parti communiste. Il s'était vanté de son orientation non religieuse, non sectaire et progressiste. Mais rien ne prouve qu'il sera en état de tenir ses promesses.

En attendant les manifestations semblent donner une nouvelle jeunesse aux djihadistes, apparemment éliminés jusqu'à présent. Le pire parait à craindre.

Références

1) https://fr.news.yahoo.com/manifestations-en-irak-roquette...

Voir aussi https://abonnes.lemonde.fr/moyen-orient-irak/article/2018...?

2) Voir en date du 10/09 un article de Ej Magnier excellent connaisseur du Moyen Orient
https://ejmagnier.com/2018/09/10/haidar-abadi-has-fallen-...

Question à suivre. Nous y reviendrons probablement

08:30 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : irak, bagdad, moyen orient, politique internationale | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

mercredi, 12 septembre 2018

Pierre Le Vigan : Ce que la philosophie nous enseigne. Une somme dirigée par Alain Renaut

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Ce que la philosophie nous enseigne.

Une somme dirigée par Alain Renaut

Ex: https://metamag.fr

Pierre Le Vigan ♦
Essayiste.

En intitulant leçons de la philosophie, et non leçons de philosophie leur ouvrage collectif, les philosophes réunis autour d’Alain Renaut ont certainement voulu signifier quelque chose, et pas seulement se distinguer par le titre des ouvrages intitulés « leçons de philosophie » de Ferdinand Alquié, de Jean Beaufret, de Simone Weil (cours de Roanne), et de bien d’autres. Avec la philosophie, il s’agit moins d’apprendre une matière à côté d’autres (la sociologie, la psychologie, l’esthétique, etc) que de se mettre à l’écoute de ce qu’a à nous dire une lecture spécifique du monde, de la vie, de l’homme. Cette lecture qui est « à part », et qu’il serait contre-productif de considérer comme « au-dessus » mais qui essaie bel et bien de prendre de la hauteur, c’est la philosophie même.

Nous y sommes avec l’ouvrage dirigé par Alain Renaut. Cinq parties composent le livre, et ces parties sont elles-mêmes divisées en chapitres, de 3 à 6 par partie.

Chaque partie est précédée d’une introduction générale et suivie d’une ouverture vers des débats actuels. Le sujet, la culture, la raison et le réel, la politique, la morale sont les parties abordées successivement. Ce sont au total 28 chapitres ou leçons qui sont proposés à l‘étude. Les thèmes sont ceux du programme des baccalauréats. Ils vont du sujet à son environnement et à ses moyens de connaissance, et concernent ensuite l’action et les pratiques. C’est un parti pris parmi d’autres qui étaient possibles. Ce chemin est très français, au sens de cartésien, et est assez moderne. Ce n’est pas le chemin des Anciens. Mais même quand on veut penser « contre » Descartes, il est difficile de ne pas penser à partir de lui, ou au moins en passant par lui.

philoAR.jpgLes auteurs ne cachent pas, du reste, les réserves que peuvent leur inspirer ce plan de travail, qui est celui de l’éducation nationale, mais ils ont choisi d’en montrer les éventuelles limites de l’intérieur. Le déploiement de ce modèle classique d’exposition de la philosophie a le mérite de susciter des échos chez tous les lecteurs, avancés ou moins avancés, de thèmes philosophiques. Il montre aussi qu’il est possible d’entrer dans la philosophie par différentes portes. C’est pourquoi Alain Renaut précise à juste titre qu’il n’est aucunement indispensable de lire ce livre dans l’ordre des parties et des chapitres. Nous ne sommes donc ni face à un manuel scolaire/universitaire à proprement parler, ni face à un anti-manuel, ce qui serait bien prétentieux, et une vaine coquetterie.

Il n’y a pas à réinventer la philosophie, non plus que l’amour, ou le courage, ou la recherche du beau. Il s’agit de la faire vivre. Alain Renaut est un penseur du sujet, attaché à mettre ses pas dans ceux de Kant et de Fichte. Il s’est fait connaitre par son essai, écrit avec Luc Ferry, sur et contre la « pensée 68 » (1985). Il est très éloigné de la pensée de la déconstruction et de la French Theory. Il s’inscrit dans la lignée d’un libéralisme tocquevillien tempéré par le souci de la justice sociale, à la différence d’un Hayek pour qui la justice exclut la justice sociale.

Complexe, mais sans appareil de notes, les Leçons de la philosophie n’est pas inaccessible pour un non philosophe. Mais comme tout ce qui est rigoureux, il n’est pas facile. Il demande du travail, et qui croit que la philosophie peut être facile s’est évidemment trompé d’adresse. Le grand mérite de l’ouvrage est sa clarté d’exposition pédagogique et l’art de prendre le temps de cette exposition. Subsidiairement, les auteurs prennent garde de ne pas abandonner l’approche justement philosophique de thèmes qui ont aussi, à l’évidence, d’autres dimensions. Qui peut nier que le thème de l’Etat, parmi bien d’autres, est aussi un thème historique, anthropologique, etc. Mais la valeur ajoutée qu’apporte l’ouvrage est justement de rester dans sa dimension irréductiblement philosophique, même s’il s’agit ici de philosophie politique, et donc indissociablement de philosophie morale. Non pas que le politique puisse se réduire à la morale, mais il a toujours un rapport avec la morale, c’est-à-dire avec l’idée que nous avons de la façon dont l’homme doit se tenir dans le monde et en société. Il y a une morale chez Machiavel et Schmitt.

Inutile de dire plus longuement que le livre d’Alain Renaut et de ses amis nourrira les questions plus qu’il n’y mettra un terme

Un seul exemple : l’opposition, dans le chapitre sur l’État, entre le libéralisme de Locke et l’absolutisme de Hobbes est remarquablement éclairée. Mais elle laisse sous silence les continuités partielles. Certes, leur conception de l’état de nature n’est pas la même, plus conflictuelle chez Hobbes que chez Locke. Les droits naturels de l’homme sont immédiats chez Locke, médiats chez Hobbes, après la délégation du pouvoir auprès du Léviathan, délégation que ne se fait pas de l’individu au souverain mais d’abord horizontalement, entre individus, qui se mettent d’accord pour, ensuite, déléguer le pouvoir au souverain (qui est un homme ou une assemblée).

Mais, dans les deux cas, Hobbes et Locke, la « réalité humaine est fondamentalement individuelle » (François Tricaud). Le modèle de Hobbes renvoie à un état de nature qui est une anticipation de la lutte dans une société de marché, telle que la bourgeoisie de son époque commence à la façonner. Il n’est pas indifférent que l’Etat tout puissant tel que le souhaite Hobbes ait été précisément le pendant de l’atomisation des individus, et ait été le moyen de leur imposer de force le libéralisme économique, la destruction des communs, d’imposer une économie de marché, puis quelques siècles plus tard une société de marché qu’elle portait dans ses flancs. (Crawford Brough MacPherson a expliqué cela dans La Théorie politique de l’individualisme possessif. De Hobbes à Locke, Folio, 2004). De ce fait, il n’est pas illégitime de voir dans Hobbes un père du libéralisme, mais un père pessimiste, beaucoup plus que ne l’était Locke, un père qui pense que, précisément, la prise en main d’une société d’individus isolés nécessite un Etat quasi dictatorial. C’est ce point qu’avait vu Joseph Vialatoux, mettant en évidence le fait que Hobbes voit l’individu à la place de la personne humaine entretenant des liens communautaires avec ses proches (c’est la problématique du personnalisme communautaire contre l’individualisme libéral).

Léo Strauss notait de son côté : « Du libéralisme pleinement développé, Hobbes ne se différencie que parce que, mais précisément parce que, il sait et voit contre quoi il faut imposer l’idéal libéral de la civilisation : pas seulement contre des institutions corrompues, contre la mauvaise volonté d’une couche dominante, mais contre la méchanceté naturelle de l’homme ; dans un monde qui n’est pas libéral, il installe les fondements du libéralisme contre – sit venia verbo – la nature non libérale de l’homme » (Commentaire de La Notion de politique de Carl Schmitt, in Heinrich Meier, Carl Schmitt, Leo Strauss et la notion de politique. Un dialogue entre absents, trad. F. Manent, Paris, Julliard, 1990, p. 140). On ne saurait mieux dire.

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09:57 Publié dans Philosophie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philosophie, alain renaut, pierre le vigan | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Un empire diabolique de faux drapeaux

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Un empire diabolique de faux drapeaux

par Edward Curtin 
Ex: http://www.zejournal.mobi

Le passé n’est pas mort, ce sont les gens qui dorment. Les cauchemars et les rêves éveillés que nous connaissons aujourd’hui sont le résultat de meurtres qui se sont perpétués au plus profond de notre passé et qui se sont perpétués dans le présent. Aucune fausse amnésie n’effacera la vérité sanglante de l’histoire américaine, la grâce bon marché que nous nous accordons à nous-mêmes ; nous nous sommes, comme l’a dit Harold Pinterdans son discours du prix Nobel, nourris « du vaste tapis de mensonges » qui nous entoure, mensonges proférés depuis très longtemps par des dirigeants nihilistes et leurs porte-parole médiatiques ; nous avons ou devrions avoir mauvaise conscience de ne pas reconnaître être complices actifs ou silencieux de la répression de la vérité et de millions de crimes vicieux au Canada et ailleurs.

Mais, comme l’a dit Pinter :

« Je crois qu’en dépit des énormes obstacles qui existent, une détermination intellectuelle inébranlable, inébranlable et féroce, en tant que citoyens, à définir la vérité réelle de nos vies et de nos sociétés est une obligation cruciale qui nous incombe à tous. C’est en fait obligatoire ».

Nul n’est plus emblématique de ce noble effort que David Ray Griffin, qui, livre après livre depuis les attentats du 11 septembre 2001, a méticuleusement exposé les dessous de l’empire américain et de ses méchants maîtres. Sa persévérance à essayer d’atteindre les gens et de les mettre en garde contre les horreurs qui en ont résulté est extraordinaire. En excluant ses travaux philosophiques et théologiques, c’est son quinzième livre depuis 2004 sur ces graves questions de vie et de mort et sur l’avenir du monde.

Dans ce livre magistral, il fournit un argument historique puissant selon lequel, dès le début, avec l’arrivée des premiers colons européens, ce pays, malgré toute la rhétorique selon laquelle il a été fondé et guidé par Dieu, a été « plus malveillant que bienveillant, plus démoniaque que divin ». Il présente chronologiquement cette histoire, étayée par une documentation minutieuse, pour appuyer sa thèse.

Dans son livre précédent, Bush et Cheney : Comment ils ont ruiné l’Amérique et le monde, Griffin a catalogué les mauvaises actions qui ont découlé des attaques du 11 septembre, alors que dans celui-ci – un préquelle – il offre une leçon d’histoire américaine qui remonte à des siècles, et il montre qu’on aurait raison en traitant les États-Unis « d’empire de faux drapeaux ».

Les attentats du 11 septembre 2001 sont le point d’appui de ses deux livres. On ne saurait surestimer leur importance, non seulement en raison de leur cruauté inhérente qui a causé la mort de milliers d’Américains innocents, mais aussi depuis qu’ils sont devenus la justification des campagnes meurtrières des États-Unis, appelées « guerres contre le terrorisme », qui ont fait des millions de victimes dans le monde. Un éventail international de personnes sacrifiables. Aussi terrifiants qu’elles aient été, et devaient être, il y a de nombreux précédents, bien qu’une grande partie de cette histoire soit cachée dans l’ombre. Griffin les éclaire d’une lumière vive, la plupart de ses analyses se concentrant sur les années 1850-2018.

dRGri.jpgEn tant que théologien et philosophe, il est bien conscient de l’importance de la nécessité pour la société de légitimer religieusement son autorité séculière, d’offrir à son peuple un bouclier contre la terreur et les craintes multiples de la vie par un mythe protecteur qui a été utilisé avec succès par les États-Unis pour terroriser les autres, de montrer comment les termes selon lesquels les États-Unis sont légitimés comme « nation choisie » par Dieu et les Américains comme « peuple élu » par Dieu ont évolué au fil du temps, à la lumière de l’avancée des processus de sécularisation et de pluralisme qui se sont développés. Les noms ont changé, mais la signification est la même. Dieu est de notre côté, et quand c’est ainsi, l’autre côté est maudit et peut être tué par le peuple de Dieu, qui se bat toujours contre le Diable.

Il l’illustre en commençant par une citation de la première allocution inaugurale de George Washington, où ce dernier parle de « la main invisible » et « d’agence providentielle » qui guide le pays, et en terminant par Obama qui dit « Je crois en l’exceptionnalisme américain de tout mon être ».  Entre les deux, nous entendons Andrew Jackson dire que « la Providence s’est déversée sur cette terre bénie » et Henry Cabot Lodge en 1900 qualifie la mission divine de l’Amérique de « destinée manifeste ». La religion américaine d’aujourd’hui est l’exceptionnalisme américain, un euphémisme actualisé pour le « Nouvel Israël de Dieu » ou la « Nation rédemptrice ».

Au cœur de ce verbiage se trouve l’illusion que les Etats-Unis, en tant que pays béni et bon, ont une mission divine de répandre la « démocratie » et la « liberté » à travers le monde, comme l’a déclaré Hilary Clinton lors de la campagne présidentielle de 2016 en disant que « nous sommes grands parce que nous sommes bons » et en 2004 quand George W. Bush disait : « Comme des générations précédentes, nous avons un appel venant d’au-delà les étoiles pour défendre notre liberté ». De tels sentiments ne pouvaient être reçus qu’avec un rire sardonique de la part des innombrables victimes par-ci par-là « libérées » par les dirigeants violents de l’Amérique, comme l’atteste Griffin.

Ayant établi le fait que l’Amérique revendique le statut divin, il guide ensuite le lecteur à travers divers penseurs qui ont pris parti sur la question des États-Unis, qu’ils soient indulgents ou malveillants. Tout ceci est préliminaire au cœur du livre, qui est une leçon d’histoire documentant la malignité au cœur de la trajectoire américaine.

« On dit souvent que l’impérialisme américain a commencé en 1898, lorsque Cuba et les Philippines furent les principales récompenses », commence-t-il. « Ce qui était nouveau à cette époque, cependant, c’est que l’Amérique a pris le contrôle de pays en dehors du continent nord-américain ».

Le « droit divin » de s’emparer des terres des autres et de les tuer a commencé bien avant, et bien qu’aucune mer n’ait été traversée selon la conception habituelle de l’impérialisme, le génocide des Amérindiens a largement précédé 1898. De même que le « destin manifeste » qui a déclenché la guerre avec le Mexique, la confiscation de ses terres et l’expansion vers l’ouest, jusqu’au Pacifique.

Cette période de construction de l’empire dépendait fortement de « l’autre grand crime contre l’humanité » qu’était la traite négrière, où l’on estime que 10 millions d’Africains sont morts, en plus de la brutalité malsaine de l’esclavagisme lui-même.

« Peu importe la brutalité des méthodes, les Américains étaient employés comme instruments à des fins divines, écrit Griffin. Et, ajoute-t-il à juste titre, il n’est pas vrai que les entreprises impérialistes américaines à l’étranger ne se sont imposées qu’en 1898, car dans les années 1850, le commodore Perry a forcé « les arrogants japonais » à ouvrir leurs ports au commerce américain par la diplomatie de la canonnière ».

Puis, en 1898, le rythme de l’expansion impériale outre-mer s’est accéléré de façon spectaculaire avec ce qu’on a appelé « la guerre hispano-américaine » qui a abouti à la prise de Cuba et des Philippines et à l’annexion d’Hawaii. Griffin dit que ces guerres pourraient être appelées « les guerres pour s’emparer des colonies espagnoles ». Son analyse de la brutalité et de l’arrogance de ces actions fait comprendre au lecteur que le massacre de My Lai au Vietnam et d’autres atrocités plus récentes ont un lourd pedigree qui fait partie d’une structure institutionnelle, et pendant que les Philippins, les Cubains et tant d’autres étaient massacrés, Griffin écrit :

« Anticipant la déclaration du Secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld, qui a dit : « Nous ne sommes pas un empire », le Président McKinley a déclaré que l’impérialisme était étranger au tempérament et au génie de ces peuples généreux et libres ».

A l’époque comme aujourd’hui, un fou rire peut-être est la seule réponse à de telles conneries, et comme Griffin cite Mark Twain qui dit qu’il serait facile de créer un drapeau pour les Philippines :

« Nous prenons juste notre drapeau habituel, avec les rayures blanches peintes en noir et les étoiles remplacées par le crâne et les os en croix ».

Cela aurait également fonctionné pour la Colombie, le Panama, Porto Rico, la République dominicaine, Haïti, le Nicaragua et d’autres pays soumis à l’idéologie de la Doctrine Monroe ; partout où la liberté et l’indépendance nationale ont soulevé la tête, les États-Unis sont intervenus rapidement avec leur puissante armée antirévolutionnaire et leurs brutalités financières. En Extrême-Orient, la politique de la « porte ouverte » a été utilisée pour piller la Chine, le Japon et d’autres pays.

Mais tout cela n’était que le début. Griffin montre comment Woodrow Wilson, la quintessence du libéral démocrate sournois et traître, qui prétendait vouloir tenir l’Amérique à l’écart de la Première Guerre Mondiale, a fait exactement le contraire pour s’assurer que les États-Unis en viennent à dominer les marchés étrangers que ses maîtres capitalistes demandaient. Ainsi, Griffin explore comment Wilson a conspiré avec Winston Churchill pour utiliser le naufrage du Lusitania comme un casus belli et comment le dur traitement de l’Allemagne par le Traité de Versailles a préparé le terrain pour la Deuxième Guerre Mondiale.

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Il nous raconte comment, entre les deux guerres mondiales, la diabolisation de la Russie et de la nouvelle Union Soviétique a commencé. Cette déprédation de la Russie, qui rugit à plein régime aujourd’hui, est un thème qui revient tout au long de La Trajectoire américaine. On ne saurait trop insister sur son importance. Wilson qualifia le gouvernement bolchevique de « gouvernement de terreur » et, en 1918, « envoya des milliers de soldats dans le nord et l’est de la Russie, les laissant là jusqu’en 1920 ».

Que les États-Unis aient envahi la Russie est un fait rarement mentionné et même à peine connu des Américains. Peut-être que la prise de conscience et la diabolisation séculaire de l’URSS/Russie éclaireraient ceux qui achètent la propagande anti-russe actuelle appelée « Russiagate ».

Pour égaler cet acte « divin » d’intervention impériale à l’étranger, Wilson a fomenté la Peur Rouge chez nous, qui, comme le dit Griffin, avait une importance durable et incalculable car elle a créé la peur américaine de la pensée radicale et de la révolution qui existe encore aujourd’hui et sert de justification pour soutenir des dictateurs brutaux dans le monde et réprimer la liberté chez nous (comme cela se passe actuellement).

Il nous donne de brefs résumés de certains dictateurs que les États-Unis ont soutenus, et nous rappelle le dicton d’un autre démocrate libéral, Franklin Roosevelt, qui a dit du brutal dictateur nicaraguayen Anastasio Somoza :

« C’est peut-être un fils de pute, mais c’est notre fils de pute ».

Somoza terrorisera son propre peuple pendant 43 ans. Il en a été de même à Cuba, au Chili, en Iran, au Guatemala, en République dominicaine, en Haïti, etc. Les États-Unis ont également soutenu Mussolini, n’ont rien fait pour empêcher le renversement fasciste de la République espagnole par Franco et ont soutenu le gouvernement de droite de Chiang-Kai Shek dans ses efforts pour dominer la Chine.

C’est une histoire très sombre et très laide qui confirme la nature démoniaque des actions américaines dans le monde.

Puis Griffin fait exploser les nombreux mythes sur ce que l’on appelle la « Bonne Guerre » – la Seconde Guerre Mondiale. Il explique les mensonges racontés au sujet de l’attaque « surprise » japonaise contre Pearl Harbor, comment Roosevelt souhaitait faire entrer les Etats-Unis dans la guerre, tant dans le Pacifique qu’en Europe, et à quel point les intérêts économiques américains étaient en jeu. Il critique le mythe selon lequel l’Amérique souhaitait avec désintéressement défendre les peuples épris de liberté dans leurs batailles contre les régimes brutaux et fascistes. Cela, nous dit-il, n’est qu’une petite partie de l’histoire :

« Il ne s’agit toutefois pas d’une image exacte de la politique américaine pendant la Seconde Guerre Mondiale. Certes, beaucoup de gens ont été libérés de terribles tyrannies par les victoires alliées.  Mais le fait que ces personnes en aient profité n’était qu’un résultat fortuit et non un motif de la politique américaine. Ces politiques, comme l’a découvert Andrew Bacevich, étaient fondées sur un « intérêt personnel inébranlable ».

Ensuite, il y a les bombardements conventionnels et atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki. Rien n’est plus démoniaque, comme le montre Griffin. Si ces massacres de civils de sang-froid et les mensonges qui les justifient ne convainquent pas le lecteur qu’il y a longtemps eu quelque chose de radicalement mauvais au cœur de l’histoire américaine, rien ne le fera. Griffin montre comment Truman et ses conseillers et généraux, y compris Dwight Eisenhower et l’amiral William D. Leahy, chef d’état-major de Truman, savaient que le largage des bombes atomiques était inutile pour mettre fin à la guerre, mais ils le firent quand même.

Il nous rappelle la réponse de la secrétaire d’État, Mme Madeline Albright, à la question de savoir si elle pensait que la mort de plus de 500 000 enfants irakiens à la suite des sanctions économiques paralysantes imposées par Mme Clinton valait la peine :

« Mais, oui, nous pensons que le prix en vaut la peine » (remarquez l’utilisation du présent « en vaut la peine » exprime la nature continue de ces crimes de guerre). Mais c’est aussi la femme qui a dit : « Nous sommes la nation indispensable. Nous restons grands… »

Griffin consacre d’autres chapitres à la création de la guerre froide, à l’impérialisme américain pendant la guerre froide, aux interventions de l’après-guerre froide, à la guerre du Vietnam, à la course à la domination mondiale et aux opérations sous faux drapeaux, entre autres sujets.

Quant aux opérations de faux drapeaux, il affirme :

« En effet, la trajectoire de l’Empire américain s’est tellement appuyée sur ce type d’attaques qu’on pourrait le décrire comme un empire de faux drapeaux ».

Dans le chapitre sur les faux drapeaux et tout au long du livre, il discute de plusieurs des faux drapeaux dans lesquels les États-Unis se sont engagés, y compris l’Opération Gladio, l’opération terroriste États-Unis/OTAN dans toute l’Europe que l’historien suisse Daniele Ganser a largement documentée, une opération visant à discréditer les communistes et socialistes. Ces opérations étaient directement liées à l’OSS, à la CIA et à son directeur Allen Dulles, à son acolyte James Jesus Angleton et à leurs complices nazis, comme le général Reinhard Gehlen. Lors d’un attentat de ce type en 1980 à la gare de Bologne, en Italie, ces terroristes américains ont tué 85 personnes et en ont blessé 20 autres. Comme pour les bombes larguées aujourd’hui par l’Arabie Saoudite sur des écoliers yéménites, l’explosif utilisé a été fabriqué pour l’armée américaine. À propos de ces atrocités américaines avérées, Griffin dit :

« Ces révélations montrent la fausseté d’une hypothèse largement répandue chez les Américains. Tout en reconnaissant que les militaires américains font parfois des choses terribles à leurs ennemis, la plupart des Américains ont supposé que les chefs militaires américains n’ordonneraient pas le meurtre de civils innocents dans les pays alliés à des fins politiques. L’opération Gladio a montré que cette hypothèse était fausse ».

Il a raison, mais j’ajouterais que les dirigeants derrière tout cela étaient des civils, tout autant, voire plus que des militaires.

Dans le cas de l’Opération Northwoods, ce sont les chefs d’état-major interarmées qui ont présenté au président Kennedy cette proposition de faux drapeaux qui justifierait une invasion américaine à Cuba. Cela aurait impliqué le meurtre de citoyens américains sur le sol américain, des bombardements, des détournements d’avions, etc.

Le président Kennedy considérait de telles personnes et de tels plans comme insensés, et il les a rejetés en tant que tels. Ce faisant, il nous en dit long, car beaucoup d’autres présidents les auraient approuvés. Et encore une fois, combien d’Américains sont au courant de cette proposition dépravée qui est documentée et facilement accessible ? Combien d’entre eux veulent même la consulter ?  Car la nécessité de rester dans le déni des faits de l’histoire et de croire en la bonté essentielle des dirigeants de l’Amérique est une noix très difficile à casser. Griffin a écrit une douzaine de livres sur le 11 septembre 2001, en essayant de le faire.

Si l’on est prêt à embrasser les faits historiques, ce livre exceptionnel ouvrira les yeux sur la nature démoniaque de longue date des actions des dirigeants des États-Unis. Un lecteur ne peut sortir de son histoire lucidement présentée sans être affecté, à moins de vivre dans un monde fantastique qu’il s’impose. Le dossier est clair, et Griffin le présente dans toute son horreur graphique. Ce qui ne veut pas dire que les États-Unis n’ont pas « fait à la fois le bien et le mal, et qu’ils ne peuvent donc pas raisonnablement être considérés comme purement divins ou purement démoniaques« . Les questions de pureté ont pour but d’obscurcir les vérités fondamentales. Et la question qu’il pose dans son sous-titre – Divin ou démoniaque ? – est vraiment une question rhétorique, et quand il s’agit de la « trajectoire » de l’histoire américaine, le démon gagne haut la main.

Je m’en voudrais de ne pas signaler un endroit où Griffin laisse tomber le lecteur. Dans son long chapitre sur le Vietnam, qui regorge d’excellents faits et analyses, il commet une erreur cruciale, ce qui est inhabituel pour lui. Cette erreur apparaît dans une section de quatre pages sur la politique du président Kennedy à l’égard du Vietnam. Dans ces pages, Griffin s’appuie sur le terrible livre de Noam Chomsky – Rethinking Camelot : JFK, la guerre du Vietnam et la culture politique américaine (1993), un livre dans lequel Chomsky ne montre aucun respect pour les preuves ou les faits – pour peindre Kennedy comme étant en accord avec ses conseillers, la CIA, et l’armée concernant le Vietnam. C’est tout à fait faux. Griffin a dû être plus attentif et l’a compris.

La vérité est que Kennedy a été assiégé et entouré par ces gens démoniaques, qui voulaient l’isoler, ignorer ses instructions et l’assassiner pour atteindre leurs objectifs au Vietnam. Au cours de la dernière année de sa vie, JFK avait pris un virage radical vers l’établissement de la paix, non seulement au Vietnam, mais aussi avec l’Union Soviétique, Cuba et dans le monde entier. Un tel revirement était anathème pour les amoureux de la guerre. Il devait donc mourir.

Contrairement aux tromperies de Chomsky, motivé par sa haine de Kennedy et peut-être quelque chose de plus sinistre (il soutient aussi la Commission Warren, pense que l’assassinat de JFK n’était pas grave, et accepte la version officielle manifestement fausse des attaques du 11 septembre 2001), Griffin aurait dû affirmer avec insistance que Kennedy avait publié la NSAM 263 le 11 octobre 1963 appelant au retrait des troupes américaines du Vietnam, et qu’après son assassinat un mois plus tard, Lyndon Johnson avait annulé cet ordre de retrait avec la NSAM 273. Malgré Chomsky, toutes les meilleures études et preuves documentaires le prouvent. Et pour Griffin, un merveilleux érudit, écrire que le passage de Kennedy à Johnson n’entraînerait aucun changement fondamental de politique est si scandaleusement faux que j’imagine que Griffin, un homme passionné par la vérité, s’est simplement trompé et qu’il a été négligent ici. Car rien n’est plus faux.

Ironiquement, Griffin présente un dossier magistral pour sa thèse, tout en oubliant le seul homme clé, le président John Kennedy, qui a sacrifié sa vie pour tenter de changer la trajectoire de l’histoire américaine de son cours démoniaque.

C’est une erreur dans un livre par ailleurs très important et excellent qu’il devrait être obligatoire de lire pour quiconque doute de la nature maléfique de la politique étrangère continue de ce pays. Ceux qui en sont déjà convaincus devraient également le lire, car il fournit une ressource historique et une impulsion nécessaires pour aider à changer la trajectoire qui mène le monde vers l’oubli nucléaire, si elle se poursuit.

Si – un vœu fantastique ! – La Trajectoire américaine : Divin ou Démoniaque ? étaient des lectures obligatoires dans les écoles et collèges américains, peut-être qu’une nouvelle génération se lèverait pour transformer nos démons en anges, l’arc de l’univers moral futur de l’Amérique au profit de la justice, et loin d’être le plus grand pourvoyeur de violence dans le monde actuel comme cela a été le cas si longtemps.

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La Trajectoire américaine : Divine ou démoniaque de David Ray Griffin

Traduit par Pascal, revu par Martha pour Réseau International

A Diabolic False Flag Empire: A Review of David Ray Griffin’s The American Trajectory: Divine or Demonic?

 

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A Diabolic False Flag Empire: A Review of David Ray Griffin’s The American Trajectory: Divine or Demonic?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

But, as Pinter said, “I believe that despite the enormous odds which exist, unflinching, unswerving, fierce intellectual determination, as citizens, to define the real truth of our lives and our societies is a crucial obligation which devolves upon us all. It is in fact mandatory.”

No one is more emblematic of this noble effort than David Ray Griffin, who, in book after book since the attacks of 11 September 2001, has meticulously exposed the underside of the American empire and its evil masters.  His persistence in trying to reach people and to warn them of the horrors that have resulted is extraordinary.  Excluding his philosophical and theological works, this is his fifteenth book since 2004 on these grave issues of life and death and the future of the world. 

In this masterful book, he provides a powerful historical argument that right from the start with the arrival of the first European settlers, this country, despite all the rhetoric about it having been divinely founded and guided, has been “more malign that benign, more demonic than divine.”  He chronologically presents this history, supported by meticulous documentation, to prove his thesis.  In his previous book, Bush and Cheney: How They Ruined America and the World, Griffin cataloged the evil actions that flowed from the inside job/false flag attacks of September 11th, while in this one – a prequel – he offers a lesson in American history going back centuries, and he shows that one would be correct in calling the United States a “false flag empire.”

The attacks of 11 September 2001 are the false flag fulcrum upon which his two books pivot. Their importance cannot be overestimated, not just for their inherent cruelty that resulted in thousands of innocent American deaths, but since they became the justification for the United States’ ongoing murderous campaigns termed “the war on terror” that have brought death to millions of people around the world.  An international array of expendable people.  Terrifying as they were, and were meant to be, they have many precedents, although much of this history is hidden in the shadows.  Griffin shines a bright light on them, with most of his analysis focused on the years 1850-2018.

As a theological and philosophical scholar, he is well aware of the great importance of society’s need for religious legitimation for its secular authority, a way to offer its people a shield against terror and life’s myriad fears through a protective myth that has been used successfully by the United States to terrorize others.  He shows how the terms by which the U.S. has been legitimated as God’s “chosen nation” and Americans as God’s “chosen people” have changed over the years as secularization and pluralism have made inroads.  The names have changed, but the meaning has not. God is on our side, and when that is so, the other side is cursed and can be killed by God’s people, who are always battling el diabalo.

He exemplifies this by opening with a quote from George Washington’s first Inaugural Address where Washington speaks of “the Invisible Hand” and “Providential agency” guiding the country, and by ending with Obama saying “I believe in American exceptionalism with every fiber of my being.”  In between we hear Andrew Jackson say that “Providence has showered on this favored land blessings without number” and Henry Cabot Lodge in 1900 characterize America’s divine mission as “manifest destiny.”  The American religion today is American Exceptionalism, an updated euphemism for the old-fashioned “God’s New Israel” or the “Redeemer Nation.”

At the core of this verbiage lies the delusion that the United States, as a blessed and good country, has a divine mission to spread “democracy” and “freedom” throughout the world, as Hilary Clinton declared during the 2016 presidential campaign when she said that “we are great because we are good,” and in 2004 when George W. Bush said, “Like generations before us, we have a calling from beyond the stars to stand for freedom.”   Such sentiments could only be received with sardonic laughter by the countless victims made “free” by America’s violent leaders, now and then, as Griffin documents.

Having established the fact of America’s claim to divine status, he then walks the reader through various thinkers who have taken sides on the issue of the United States being benign or malign.  This is all preliminary to the heart of the book, which is a history lesson documenting the malignancy at the core of the American trajectory.

“American imperialism is often said to have begun in 1898, when Cuba and the Philippines were the main prizes,” he begins.  “What was new at this time, however, was only that America took control of countries beyond the North American continent.”  The “divine right” to seize others’ lands and kill them started long before, and although no seas were crossed in the usual understanding of imperialism, the genocide of Native Americans long preceded 1898.  So too did the “manifest destiny” that impelled war with Mexico and the seizure of its land and the expansion west to the Pacific.  This period of empire building depended heavily on the “other great crime against humanity” that was the slave trade, wherein it is estimated that 10 million Africans died, in addition to the sick brutality of slavery itself.  “No matter how brutal the methods, Americans were instruments of divine purposes,” writes Griffin.  And, he correctly adds, it is not even true that America’s overseas imperialistic ventures only started in 1898, for in the 1850s Commodore Perry forced “the haughty Japanese” to open their ports to American commerce through gunboat diplomacy.

Then in 1898 the pace of overseas imperial expansion picked up dramatically with what has been called “The Spanish-American War” that resulted in the seizure of Cuba and the Philippines and the annexing of Hawaii.  Griffin says these wars could more accurately be termed “the wars to take Spanish colonies.”  His analysis of the brutality and arrogance of these actions makes the reader realize that My Lai and other more recent atrocities have a long pedigree that is part of an institutional structure, and while Filipinos and Cubans and so many others were being slaughtered, Griffin writes, “Anticipating Secretary of Defense Donald Rumsfeld’s declaration that ‘we don’t do empire,’ [President] McKinley said that imperialism is ‘foreign to the temper and genius of this free and generous people.’”

Then as now, perhaps mad laughter is the only response to such unadulterated bullshit, as Griffin quotes Mark Twain saying that it would be easy creating a flag for the Philippines:

We can have just our usual flag, with the white stripes painted black and the stars replaced by the skull and cross-bones.

That would have also worked for Columbia, Panama, Puerto Rico, the Dominican Republic, Haiti, Nicaragua, and other countries subjugated under the ideology of the Monroe Doctrine; wherever freedom and national independence raised its ugly head, the United States was quick to intervene with its powerful anti-revolutionary military and its financial bullying.  In the Far East the “Open Door” policy was used to loot China, Japan, and other countries.

But all this was just the beginning.  Griffin shows how Woodrow Wilson, the quintessentially devious and treacherous liberal Democrat, who claimed he wanted to keep America out of WW I, did  just the opposite to make sure the U.S. would come to dominate the foreign markets his capitalist masters demanded.  Thus Griffin explores how Wilson conspired with Winston Churchill to use the sinking of the Lusitania as a casus belli and how the Treaty of Versailles’s harsh treatment of Germany set the stage for WW II.

He tells us how in the intervening years between the world wars the demonization of Russia and the new Soviet Union was started. This deprecation of Russia, which is roaring at full-throttle today, is a theme that recurs throughout The American Trajectory.  Its importance cannot be overemphasized.  Wilson called the Bolshevik government “a government by terror,” and in 1918 “sent thousands of troops into northern and eastern Russia, leaving them there until 1920.”

That the U. S. invaded Russia is a fact rarely mentioned and even barely known to Americans.  Perhaps awareness of it and the century-long demonizing of the U.S.S.R./Russia would enlighten those who buy the current anti-Russia propaganda called “Russiagate.”

To match that “divine” act of imperial intervention abroad, Wilson fomented the Red Scare at home, which, as Griffin says, had lasting and incalculable importance because it created the American fear of radical thought and revolution that exists to this very day and serves as a justification for supporting brutal dictators around the world and crackdowns on freedom at home (as is happening today).

He gives us brief summaries of some dictators the U.S has supported, and reminds us of the saying of that other liberal Democrat, Franklin Roosevelt, who famously said of the brutal Nicaraguan dictator Anastasio Somoza, that “he may be a son-of-a-bitch, but he’s our son-of-a-bitch.”  And thus Somoza would terrorize his own people for 43 years.  The same took place in Cuba, Chile, Iran, Guatemala, the Dominican Republic, Haiti, etc.  The U.S. also supported Mussolini, did nothing to prevent Franco’s fascist toppling of the Spanish Republic, and supported the right-wing government of Chiang-Kai Shek in its efforts to dominate China.

It is a very dark and ugly history that confirms the demonic nature of American actions around the world.

Then Griffin explodes the many myths about the so-called “Good War” – WW II.  He explains the lies told about the Japanese “surprise” attack on Pearl Harbor; how Roosevelt wished to get the U.S. into the war, both in the Pacific and in Europe; and how much American economic self-interest lay behind it.  He critiques the myth that America selflessly wished to defend freedom loving people in their battles with brutal, fascist regimes.  That, he tells us, is but a small part of the story:

This, however, is not an accurate picture of American policies during the Second World War.  Many people were, to be sure, liberated from terrible tyrannies by the Allied victories.  But the fact that these people benefited was an incidental outcome, not a motive of American policies.  These policies, as [Andrew] Bacevich discovered, were based on ‘unflagging self-interest.’

Then there are the conventional and atomic bombings of Hiroshima and Nagasaki.  Nothing could be more demonic, as Griffin shows.  If these cold-blooded mass massacres of civilians and the lies told to justify them don’t convince a reader that there has long been something radically evil at the heart of American history, nothing will.  Griffin shows how Truman and his advisers and top generals, including Dwight Eisenhower and Admiral William D. Leahy, Truman’s Chief of Staff, knew the dropping of the atomic bombs were unnecessary to end the war, but they did so anyway.

He reminds us of Clinton’s Secretary of State Madeline Albright’s response to the question whether she thought the deaths of more than 500, 000 Iraqi children as a result of Clinton’s crippling economic sanctions were worth it: “But, yes, we think the price is worth it.”  (Notice the “is,” the ongoing nature of these war crimes, as she spoke.)  But this is the woman who also said, “We are the indispensable nation.  We stand tall…”

Griffin devotes other chapters to the creation of the Cold War, American imperialism during the Cold War, Post-Cold War interventions, the Vietnam War, the drive for global dominance, and false flag operations, among other topics.

As for false flag operations, he says, “Indeed, the trajectory of the American Empire has relied so heavily on these types of attacks that one could describe it as a false flag empire.”  In the false flag chapter and throughout the book, he discusses many of the false flags the U.S. has engaged in, including Operation Gladio, the U.S./NATO terrorist operation throughout Europe that Swiss historian Daniele Ganser has extensively documented, an operation meant to discredit communists and socialists.  Such operations were directly connected to the OSS, the CIA and its director Allen Dulles, his henchman James Jesus Angleton, and their Nazi accomplices, such as General Reinhard Gehlen.  In one such attack in 1980 at the Bologna, Italy railway station, these U.S. terrorists killed 85 people and wounded 20 others.  As with the bombs dropped by Saudi Arabia today on Yemeni school children, the explosive used was made for the U.S. military.  About these documented U.S. atrocities, Griffin says:

These revelations show the falsity of an assumption widely held by Americans.  While recognizing that the US military sometimes does terrible things to their enemies, most Americans have assumed that US military leaders would not order the killing of innocent civilians in allied countries for political purposes.  Operation Gladio showed this assumption to be false.

He is right, but I would add that the leaders behind this were civilian, as much as, or more than military.

In the case of “Operation Northwoods,” it was the Joint Chiefs of Staff who presented to President Kennedy this false flag proposal that would provide justification for a U.S. invasion of Cuba.  It would have involved the killing of American citizens on American soil, bombings, plane hijacking, etc.  President Kennedy considered such people and such plans insane, and he rejected it as such.  His doing so tells us much, for many other presidents would have approved it.  And again, how many Americans are aware of this depraved proposal that is documented and easily available?  How many even want to contemplate it?  For the need to remain in denial of the facts of history and believe in the essential goodness of America’s rulers is a very hard nut to crack.  Griffin has written a dozen books about 11 September 2001, trying to do exactly that.

If one is willing to embrace historical facts, however, then this outstanding book will open one’s eyes to the long-standing demonic nature of the actions of America’s rulers.  A reader cannot come away from its lucidly presented history unaffected, unless one lives in a self-imposed fantasy world.  The record is clear, and Griffin lays it out in all its graphic horror. Which is not to say that the U.S. has not “done both good and bad things, so it could not sensibly be called purely divine or purely demonic.” Questions of purity are meant to obfuscate basic truths. And the question he asks in his subtitle – Divine or Demonic? – is really a rhetorical question, and when it comes to the “trajectory” of American history, the demonic wins hands down.

I would be remiss if I didn’t point out one place where Griffin fails the reader.  In his long chapter on Vietnam, which is replete with excellent facts and analyses, he makes a crucial mistake, which is unusual for him.  This mistake appears in a four page section on President Kennedy’s policies on Vietnam.  In those pages, Griffin relies on Noam Chomsky’s terrible book – Rethinking Camelot: JFK, the Vietnam War, and US Political Culture (1993), a book wherein Chomsky shows no regard for evidence or facts – to paint Kennedy as being in accord with his advisers, the CIA, and the military regarding Vietnam.  This is factually false. Griffin should have been more careful and have understood this.  The truth is that Kennedy was besieged and surrounded by these demonic people, who were intent on isolating him, disregarding his instructions, and murdering him to achieve their goals in Vietnam.  In the last year of his life, JFK had taken a radical turn toward peace-making, not only in Vietnam, but with the Soviet Union, Cuba, and around the globe.  Such a turn was anathema to the war lovers. Thus he had to die.  Contrary to Chomsky’s deceptions, motivated by his hatred of Kennedy and perhaps something more sinister (he also backs the Warren Commission, thinks JFK’s assassination was no big deal, and accepts the patently false official version of the attacks of 11 September 2001), Griffin should have emphatically asserted that Kennedy had issued NSAM 263 on October 11, 1963 calling for the withdrawal of American troops from Vietnam, and that after he was assassinated a month later, Lyndon Johnson reversed that withdrawal order with NSAM 273.  Chomsky notwithstanding, all the best scholarship and documentary evidence proves this.  And for Griffin, a wonderful scholar, to write that with the change from Kennedy to Johnson that “this change of presidents would bring no basic change in policy” is so shockingly wrong that I imagine Griffin, a man passionate about truth, simply slipped up and got sloppy here.  For nothing could be further from the truth.

Ironically, Griffin makes a masterful case for his thesis, while forgetting the one pivotal man, President John Kennedy, who sacrificed his life in an effort to change the trajectory of American history from its demonic course.

It is one mistake in an otherwise very important and excellent book that should be required reading for anyone who doubts the evil nature of this country’s continuing foreign policy.  Those who are already convinced should also read it, for it provides a needed historical resource and impetus to help change the trajectory that is transporting the world toward nuclear oblivion, if continued.

If – a fantastic wish! – The American Trajectory: Divine or Demonic? were required reading in American schools and colleges, perhaps a new generation would arise to change our devils into angels, the arc of America’s future moral universe toward justice, and away from being the greatest purveyor of violence in the world today, as it has been for so very long.

Reprinted with the author’s permission.

Le Pakistan bouleverse le « Grand Jeu » anglo-saxon en Asie Centrale

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Le Pakistan bouleverse le « Grand Jeu » anglo-saxon en Asie Centrale

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

 Un article, référencé ci-dessous, écrit par un universitaire Pakistanais et repris par le Royal United Services Institute britannique, spécialisé dans les questions de défense (https://rusi.org/), explique comment le Pakistan, considéré comme une zône-tampon du temps de l'Empire britannique, destinée à protéger celui-ci d'une invasion de la Russie, se retrouve aujourd'hui allié de la Russie, opposé aux Américains et de facto, souvent opposé aux Britanniques.

Il s'agit d'une véritable révolution stratégique, par laquelle le Pentagone ne peut plus compter sur l'armée pakistanaise pour renforcer l'influence américaine, notamment militaire, dans toute l'Asie Centrale. Ainsi le Pakistan se révèle comme un soutien aux Talibans en Afghanistan. Ceux-ci sont présentés comme représentant une menace existentielle contre l'Occident. En fait, en liaison avec l'armée pakistanaise, ils viseraient, selon l'auteur, à protéger les populations musulmanes contre le retour d'un Islam de conquête cherchant à les enrôler, notamment en suscitant des attentats « terroristes » sans fins, dans une guerre contre un Islam apaisé.

Celui-ci est bien représenté non seulement au Pakistan mais dans la frontière des Etats dits – stan, dont le plus notable est le Kazakhstan, avec qui, nous l'indiquions dans un précédent article, la France négocie d'importants accords de coopération en matière de nouvelles énergies. Cet Islam apaisé est également très présent en Russie du sud-est.

Nous ne pouvons résumer ou discuter ici l'article, qui nécessiterait des commentaires aussi longs et complexes que l'article lui-même. Disons seulement qu'il devrait être lu par tous ceux qui, en Europe, inquiets des progrès du terrorisme islamique, se demandent si le Pakistan, et notamment la puissante armée pakistanaise, ne jouent pas un double jeu, combattant officiellement les organisations terroristes islamiques telles que Daesh et les aidant officieusement. Selon l'auteur, ce n'est pas et ne devrait jamais être le cas.

Mais l'article devrait aussi faire réfléchir tous ceux qui, en Europe, considèrent la Russie comme elle aussi, une ennemie existentielle. Le fait que le Pakistan se rapproche désormais de la Russie, et que celle-ci joue réciproquement une politique d'alliance avec le Pakistan, devrait monter que celui-ci, dans sa majorité, bien qu'essentiellement musulman, ne jouera jamais le jeu d'un Islam de conquête et de massacres. Par ailleurs, le fait que le Royal United Services Institute britannique publie l'article montre qu'en tous cas, en Grande Bretagne, le Pakistan n'est pas considéré dans l'ensemble comme devant être un ennemi mais un allié. La plupart des citoyens britanniques se déclarant musulmans sont d'ailleurs d'origine pakistanaise.

On objectera que l'opinion de l'auteur de l'article n'est pas nécessairement partagée par toutes les élites pakistanaises. Mais il vaut mieux faire le pari du meilleur que celui du pire.

Référence

https://rusi.org/publication/newsbrief/pakistan%E2%80%99s...

mardi, 11 septembre 2018

Doug Casey on the “Politically Correct” Movement

Today, Doug and I talk about why the “politically correct” or “PC” movement is destroying America…


Justin Spittler: Doug, I want to ask you about political correctness. Obviously, PC culture’s nothing new, but it kind of seems like it’s spreading like cancer these days. Terms like “gender inclusivity,” “cultural appropriation,” and “white privilege” are everywhere.

A good example is last year’s announcement by the University of Minnesota… saying it was dropping the names “Homecoming King and Queen” in favor of “Royals.” It did this in the name of “gender inclusivity.”

Is PC culture getting totally out of hand, or am I going crazy?

doug_casey.pngDoug Casey: Parts of the culture are borderline insane. There’ve been news items regarding this on scores of different colleges and universities across the US. What you mentioned at the University of Minnesota was just part of a greater movement. Although I’ve got to say that I find the use of “Royals” objectionable. I dislike the idea of a hereditary aristocracy—kings and queens and royals. They’re basically just successful, silk-clad gangsters. Why the royal family in Britain is looked up to is a mystery to me. They, like all royals in the world, historically are just descendants of successful thugs. 

But that’s not the point that the PC people are making. They don’t want to see people identified by their birth sex. They would rather that people “identify” as whatever gender—and I understand there are supposed to be about 40—you feel you belong to. You can say you are whoever you think you are. And oddly enough, I’m somewhat sympathetic to that. I think you should be able to call yourself what you want, do what you want, say what you want, this is all fine. And let people judge you by how you identify yourself. Say that you’re a hermaphrodite dinosaur who was born on Mars, if you want. I don’t care; it’s your problem. But these PC types want to legislate that people have to treat the psychologically aberrated as if they were normal. They want laws and punishments governing what you can and can’t do and say and even feel. They want to force you to respect, and pay for, the fantasies of a minority. And change—overturn actually—the whole social culture of the country. It’s a very disturbing trend. It’s likely to end in violence.

I believe I first heard the term “political correctness” used on a Saturday Night Live show back in about 1980. And I thought it was just a joke—like most of the things on SNL. But it turned out to be a real thing, and it’s been building momentum, for at least the last two generations. Where is it going to end? I’m not sure, but it’s just one more termite eating away at the foundations of Western civilization itself. People that go along with this stuff aren’t just crazy. They’re actually evil. They’re the same types who rallied around Robespierre during the French revolution, Lenin during the Russian Revolution, Hitler in ‘30s Germany, and Mao in China. It’s a certain personality type.

51kdxlhGzuL._SX331_BO1,204,203,200_.jpgThe fact that the average American still puts up with this kind of nonsense and treats it with respect is a bad sign. PC values are continually inculcated into kids that go off to college—which, incidentally, is another idiotic mistake that most people make for both economic and philosophical reasons. It’s a real cause for pessimism.

Justin: I agree 100%, Doug. But here’s something our average reader might not realize.

The PC “movement” is actually happening across the world.

For example, Cardiff Metropolitan University in the U.K. banned words like “mankind,” “homosexual,” “housewife,” “manmade,” and “sportsmanship” in an effort to “promote fairness and equality through raising awareness about potentially discriminatory vocabulary.”

Here are some of the University’s approved alternatives…

Instead of “manpower,” students and faculty should say “human resources.”

Instead of “mankind,” “humanity.”

Instead of “sportsmanship,” “fairness.”

Instead of “polio victim,” “polio survivor.”

So here we have another university trying to legislate what people can and cannot say in the name of fairness and equality.

But I really don’t see how this accomplishes anything. Would you agree?

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Doug: Completely. The words you use control the way you think. These people don’t have good intentions, they have bad intentions. Destructive intentions. They’re opposed to all the things that, starting with Ancient Greece, made Western Civilization unique, and better than any other on Earth. They’re opposed to the concepts of individualism, personal freedom, capitalism, economic liberty, free thought, and the like. And it starts with controlling the words you use. George Orwell pointed that out in 1984 where he created “Newspeak,” which was a new version of the English language that used all kinds of different new words in order to change the way people think. And to make it impossible for them to think clearly, because the words were purposely misdefined, often to the opposite of the meanings that they actually have. So, sure, this is part of the continuing corruption of Western civilization itself.

And you’re right, it’s not just in American universities. It’s in universities everywhere, because the culture of universities everywhere has been controlled by this whole class of progressives, social justice warriors, cultural Marxists, socialists—they go under a number of names. I don’t know what’s going to be done about it, quite frankly, because the average person doesn’t have A) the backbone and B) the philosophical knowledge to counter these people. So there’s great cause for pessimism, watching this happen and accelerate. It’s not slowing down, it’s accelerating everywhere.

For instance, some years ago I sat on the Board of Trustees of two different universities. The other trustees weren’t academics, but normal, successful middle-class people. And they were completely snowed by these crazy trends. They were of good will, but they’d been brainwashed by their own educations, and the culture around them, into thinking that although perhaps the SJWs and such were going “too far,” they didn’t actively oppose them. I’m afraid the intellectual and psychological battle has been lost.

Justin: Exactly, it seems people across the world are waging a war on their own freedom of speech. Meanwhile, you have the government waging a war on people’s privacy…

Facebook and internet service providers are hawking private browsing data, Google is listening in on our conversations, the CIA is hacking people’s smartphones…

As disturbing as this all is, I can’t say I’m surprised. Are you?

Doug: No, I wasn’t at all surprised by it. But people’s reaction to these horrible things is that, “Well, the CIA should be reined in a bit, they should be brought under control.” But this is the wrong reaction. The CIA—along with the NSA, the DEA, and a bunch of others—should be abolished, because the CIA has become an actual Praetorian guard. It’s become a government within a government. They have their own armed forces, they have their own sources of income. You can go rogue within the CIA, and if you’re powerful enough or clever enough you can basically do what you want because you’re an armed government agent that’s a member of a very powerful group.

These people are completely out of control. And they have a powerful propaganda machine that works around the clock to convince ignorant and paranoid Boobus americanus that they’re actually good guys, working for his interests against the rest of the world. 

The CIA should be abolished because it’s dysfunctional, but also because it serves no useful purpose. It’s never ever predicted, through its so-called “intelligence gathering,” anything of value—ever. The Korean War, the rise of Castro, the fall of the Shah, the rise of Islam, the fact that the Soviet Union was just an empty shell—you know, they thought the Soviet Union was actually competing with the US from an economic point of view. They’re always absolutely wrong on everything. It defies the odds of pure chance. They’re not just useless, but extremely dangerous. All the coups and revolutions they’ve plotted were disasters.

Can you abolish them? Can you get rid of them at this point? No, they’re far too powerful. And anybody that tries is either going to be killed and/or discredited by their black propaganda. At this point the situation’s completely out of control, and we just have to see where it ends. As an individual American, you should try to insulate yourself from these people. Because they’re not going away; they’re going to become even more powerful.

Justin: How can the average American do that? Should they flee to another country? Delete their Facebook? Is this something people can even escape?

Doug: It’s now a very small world, so it’s very hard to escape. But you just mentioned something to consider. I spend two-thirds of the year in South America, and travel a lot. Believe it or not, I don’t personally have a cell phone, because I don’t like to feel tethered to an electronic device. Societies down here aren’t nearly as electronically oriented as they are in the US. Though my internet connection in Cafayate, Argentina is much better than the one I have in Aspen. So, yes, that’s one thing. It’s easier to be out of sight and out of mind of the bad guys if you’re out of the US, which is the epicenter of all of this. I think that’s important. And being physically absent and trying to limit your use of electronic devices and be careful when you do use them. That’s about all you can do at this point.

Or you can be a good little lamb, and never think out of the box. To mix metaphors, you can act like an ostrich and stick your head in the sand, believing you have nothing to hide, because you’re one of the herd who never does anything wrong. Too few people have read Harvey Silverglate’s book where he points out how the average American often commits about three felonies a day.

But that book is surely inaccurate. It’s 10 years old. Now it’s probably like five felonies a day.

Justin: Thanks for taking the time to speak with me today, Doug.

Doug: My pleasure, Justin.

Reprinted with permission from Casey Research.

Les sanctions contre l’Iran, les marchés émergents et la fin de la domination du dollar

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Les sanctions contre l’Iran, les marchés émergents et la fin de la domination du dollar

par Brandon Smith

Ex: http://versouvaton.blogspot.com

Article original de Brandon Smith, publié le 28 Août 2018 sur le site alt-market.com
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr

La guerre commerciale est une affaire assez étrange et déconcertante si vous ne comprenez pas l’objectif sous-jacent. Si vous pensez que l’objectif est d’équilibrer le déficit commercial et de fournir un meilleur accord pour les producteurs américains sur le marché mondial, alors vous vous retrouvez probablement soit confus, soit acceptant avec une foi aveugle que les détails s’arrangeront d’eux-mêmes.
À titre d’exemple, les derniers rapports indiquent que le déficit commercial des États-Unis est maintenant sur la bonne voie pour atteindre des sommets depuis 10 ans, après une augmentation de 7 % en juin. C’est exactement le contraire de ce qui était censé se produire lorsque les tarifs douaniers ont été mis en place. En fait, je me souviens de nombreuses discussions dans les cercles médiatiques alternatifs qui prétendaient que la simple menace des tarifs douaniers allait effrayer les exportateurs étrangers et les pousserait à équilibrer le commerce par leurs propres moyens. De toute évidence, cela n’a pas été le cas.

Les rumeurs selon lesquelles la Chine s’engagerait dans des négociations commerciales ou « plierait » sous la pression se sont avérées fausses à plusieurs reprises. Bien que les marchés boursiers semblent bénéficier de telles manchettes, les résultats positifs tangibles sont inexistants. Alors que le monde se concentre principalement sur les réactions de la Chine, les sanctions contre d’autres nations se poursuivent pour des raisons difficiles à comprendre.
 
Les sanctions contre la Russie ont été renforcées à la suite de l’empoisonnement de Serguei et Ioulia Skripal au Royaume-Uni, même si nous n’avons encore aucune preuve concrète que la Russie a quelque chose à voir avec l’attaque.

Les sanctions contre l’Iran ont été réintroduites sur l’accusation que le gouvernement iranien est engagé dans la mise au point secrète d’armes nucléaires. Et encore une fois, nous n’avons pas encore vu de preuves tangibles que ce soit vrai.

De telles sanctions, fondées sur des ouï-dire, des rumeurs et des données « classifiées » que le public n’est jamais autorisé à examiner, présentent ce qui équivaut à un brouillard de guerre économique. Ce qui semble être un gâchis chaotique, cependant, pourrait en fait être une distraction par rapport à un projet plus vaste.

Je parle de ce que le FMI appelle communément le « reset économique mondial ». Ils ont tendance à en discuter de façon vague, mais d’après ce que j’ai tiré de la documentation du FMI et de ce que réclament d’autres grandes puissances économiques, cette réinitialisation comprend une voie vers la dé-dollarisation. Cela signifie la fin du dollar en tant que monnaie de réserve mondiale, qui sera remplacée par les DTS, un système de panier monétaire contrôlé par le FMI.

Les sanctions iraniennes, en elles-mêmes, ne représentent pas un déclencheur d’un affaiblissement du dollar au niveau mondial. Cependant, les globalistes au sein du FMI pourraient préférer que la personne ou l’analyste économique moyen pense que c’est possible. De cette façon, ils veulent éviter d’être blâmés pour la souffrance financière potentielle qui résulterait du déclassement du dollar et des conséquences stagflationnistes.

Beaucoup de dominos doivent être soigneusement et délibérément placés et renversés pour que le dollar perde son statut de réserve, mais le processus est bien engagé. Les effets des sanctions sur le pétrole iranien en sont un parfait exemple.

Plutôt que de créer un « monde multipolaire » comme le suggère la propagande dominante, nous assistons à une centralisation encore plus globale face à la guerre commerciale. Récemment, cinq pays, dont la Russie et l’Iran, ont signé un accord sur la mer Caspienne. Le différend de longue date au sujet de cette région riche en ressources naturelles s’est soudainement terminé alors que la mise en place de tarifs douaniers contestés avec les États-Unis s’accélèrent.

L’Iran était initialement réticent à signer l’accord, mais ce succès marque aujourd’hui une étape importante dans les relations entre la Russie et l’Iran. Je le répète, deux pays qui ont été sanctionnés par les États-Unis se rapprochent maintenant pour réaliser des gains stratégiques et économiques. Mais cela ne s’arrête pas là.

L’Europe a exprimé son dégoût pour les sanctions iraniennes et tarde à réduire ses achats de pétrole brut et de gaz naturel iraniens. Ce faisant, les pays de l’UE perdraient l’un de leurs plus gros fournisseurs d’énergie. La France et l’Allemagne envisagent d’utiliser des systèmes de paiement alternatifs afin de contourner les États-Unis et de poursuivre leurs échanges commerciaux avec l’Iran. Cette décision s’inscrit dans le droit fil des informations selon lesquelles l’Allemagne s’éloigne du réseau de paiement SWIFT dominé par les États-Unis au profit du CIPS basé en Chine.

Le gaz naturel est vital pour l’économie européenne, y compris pour le chauffage pendant les mois d’hiver. Au départ, avant l’ouverture des marchés d’exportation de l’Iran, l’UE était fortement dépendante du gaz naturel et du pétrole russes pour satisfaire sa demande. Avec la menace de sanctions contre l’Iran en novembre prochain, devinez quel fournisseur est de retour en ville. La Russie et l’Allemagne sont sur le point de signer un accord sur un gazoduc appelé Nord Stream 2, qui augmentera considérablement les exportations russes d’énergie. Donald Trump a attaqué cette proposition, affirmant qu’elle fait de l’Allemagne « un captif des Russes ». Cette rhétorique ne fait qu’accélérer le processus.

Je note que les sanctions contre l’Iran sont probablement la cause d’un soutien élevé de l’Europe en faveur d’un resserrement des liens économiques avec la Russie. Encore une fois, nous voyons le monde se rapprocher de la centralisation alors que les États-Unis en sont systématiquement éliminés.

L’Iran a déclaré ouvertement qu’il a l’intention de défier les sanctions américaines et ce défi a reçu le soutien non seulement de la Russie, mais aussi de la Chine. La puissance asiatique en terme d’exportation et de d’importation, déjà engagée dans une guerre commerciale avec les États-Unis, a déclaré qu’elle ne réduira pas ses importations de pétrole brut iranien et a même suggéré de supprimer le dollar comme mécanisme commercial pour l’achat du pétrole.

La question iranienne s’enflamme à un moment intéressant. Les économies de marché des pays émergents sont confrontées à des pressions considérables alors que la Réserve fédérale poursuit ses hausses de taux d’intérêt et ses réductions de bilan au nom d’un resserrement budgétaire pour lutter contre « l’inflation ». Comme je l’ai mentionné dans des articles précédents, les banques et les sociétés américaines n’étaient pas les seules bénéficiaires des renflouements de la FED, de l’assouplissement quantitatif et des prêts de refinancement. Selon l’audit initial de renflouement du TARP, qui ne nous donne qu’un petit aperçu de la quantité de monnaie fiduciaire injectée dans le système mondial par la FED, des milliers de milliards de dollars ont été injectés dans les banques et les entreprises étrangères.

Les pays émergents sont devenus dépendants des liquidités de la FED au cours de la dernière décennie, utilisant les prêts sans frais et le dollar affaibli pour soutenir leurs marchés boursiers, leurs obligations et leurs propres devises. Ils ont été les premiers à voir un rebond des marchés boursiers après le lancement des renflouements, et maintenant ils sont les premiers à voir leurs marchés boursiers plonger alors que la FED retire le bol de punch. Les actions des marchés émergents ont récemment subi une baisse d’environ 15 % en raison de l’assèchement des liquidités du dollar.

Les guerres commerciales ont fourni une couverture parfaite, distrayant le public du fait que sans la création constante et croissante de monnaie par la Réserve fédérale, les actifs dans le monde entier auraient plongés en valeur.

Ce déséquilibre dans le déclin des marchés a trompé les analystes des médias dominants, qui prétendent que la guerre commerciale de Trump « fonctionne » et que les opposants au commerce capituleront bientôt. En réalité, c’est l’inverse qui est probablement vrai.

Comme nous l’avons vu avec le pétrole iranien, les économies émergentes ne se précipitent pas pour apaiser les États-Unis. Et même des pays européens comme l’Allemagne cherchent des alternatives qui ne correspondent pas aux souhaits des États-Unis. L’Inde s’est plainte ouvertement que les réductions du bilan de la FED et des hausses des taux d’intérêt qui causeront une grave instabilité économique. Bien que les banques étrangères détiennent encore des milliards de dollars à l’étranger, la liquidité du dollar est devenue un facteur psychologique majeur. Au-delà de cela, c’est le COÛT plus élevé des prêts basés sur le dollar en raison de la hausse des taux d’intérêt que les analystes traditionnels semblent ignorer. La dette déjà accumulée par les banques des marchés émergents devrait devenir beaucoup plus chère, et c’est probablement le déclencheur de la volatilité des marchés actions dans une grande partie du monde en développement à l’heure actuelle. Plus la dette est chère, moins les banques internationales et les banques centrales étrangères emprunteront pour soutenir les marchés dans ces régions.

Lorsqu’un toxicomane est incapable d’obtenir la drogue qu’il désire de sa source traditionnelle, il en cherchera d’autres. Autrement dit, les marchés émergents vont chercher d’autres options pour remplacer le dollar par nécessité.

On peut se demander si la FED est consciente qu’elle crée les conditions mêmes qui causeront la chute du dollar. Et la réponse est oui – ils sont parfaitement au courant. Jerome Powell a admis en octobre 2012 que le resserrement de l’assouplissement quantitatif et la hausse des taux d’intérêt pourraient provoquer une grave crise financière. Aujourd’hui, Powell est le président de la FED, et il poursuit les actions dont il prévenait des effets en 2012. Si cela ne vous dit pas que la FED est un saboteur délibéré de notre système, alors je ne sais pas ce qui pourrait le faire.

Nous nous concentrons généralement sur les conséquences des politiques de la FED aux États-Unis, mais nous considérons rarement comment les actions de la FED pourraient frapper les marchés étrangers, puis revenir comme un boomerang pour frapper les États-Unis.

Nous savons que la hausse des taux d’intérêt finira par arrêter les rachats de leurs actions par des sociétés, qui ont maintenu les marchés boursiers américains dans un marché haussier artificiel pendant des années. Le mois d’août est connu comme le mois le plus agressif pour ces rachats d’actions et cela s’est reflété jusqu’à présent avec la récente reprise du marché. Mais les entreprises ont déjà des niveaux d’endettement historiques jamais vus depuis la crise de Lehman Brother en 2008, et des taux plus élevés les entraîneront dans des eaux encore plus profondes. Cependant, avec les marchés émergents, nous voyons la menace de quelque chose de beaucoup plus dommageable [pour les USA, NdT] – la fin du dollar comme monnaie de réserve mondiale.

Les conséquences ? Il est possible, quoique peut-être sans précédent, que le dollar index diminue même si la liquidité du dollar est réduite. En d’autres termes, une forte inflation des prix alors que les détenteurs étrangers de dollars les revendent sur les marchés américains pour se tourner vers un système monétaire basé sur un panier de monnaie, les DTS.

Cela mènerait probablement à une explosion du prix de l’or [en dollar, NdT], mais au-delà, une explosion du prix de la plupart des matières premières pour les Américains [toujours en dollar, NdT]. Les banques mondiales sont plus qu’heureuses d’entamer leur « réinitialisation » de cette manière, car les guerres commerciales de Trump peuvent être utilisées comme couverture parfaite pour prévenir toute douleur ressentie pendant la transition.

Si les prix montent en flèche et que les marchés chutent, les tarifs douaniers seront accusés au lieu des banquiers centraux. Quand assez de peur aura été induite dans la population, le FMI et ses clients banquiers peuvent « monter à la rescousse » avec le même système de panier de monnaies basé sur le DTS que la Chine et la Russie ont appelé de leurs vœux en remplacement de l’hégémonie du dollar. Dans ce scénario, l’Amérique sera présentée comme le méchant qui n’obtient que ce qu’il mérite, tandis que le monde sera sauvé du bord de la destruction par les élites bancaires qui ont initialement créé la catastrophe.

Brandon Smith

Sur le Mouvement Cinq Étoiles

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Sur le Mouvement Cinq Étoiles

par Georges FELTIN-TRACOL

Depuis le 1er juin 2018, au terme de trois mois de tractations plus ou moins officielles, de ruptures publiques, de rabibochages discrets et de multiples pressions, l’Italie a innové en se donnant un gouvernement « jaune – vert » dirigé par l’indépendant Giuseppe Conte. Si le vert est le couleur de la Lega du secrétaire fédéral, Matteo Salvini, désormais vice-président du Conseil et ministre de l’Intérieur, le jaune se rapporte au Mouvement 5 Étoiles (M5S) de l’autre vice-président du Conseil et ministre du Développement économique, du Travail et des Politiques sociales, Luigi Di Maio, dirigeant du M5S. Or qu’est-ce que le M5S ? La version transalpine de La France Insoumise de Jean-Luc Mélanchon ou une originalité écolo-souverainiste ?

M5EtoileJD.pngDans Un populisme à l’italienne ?, Jérémy Dousson, directeur général adjoint du magazine Alternatives économiques, apporte un éclairage intéressant. Le livre étudie un véritable « ovni » politique qui a permis l’avènement en Europe du premier « populisme de gouvernement » ! Paru avant les résultats des législatives du 4 mars 2018, l’ouvrage n’évoque pas bien sûr la nouvelle coalition gouvernementale. L’auteur précisait alors que « le mouvement ne s’allie pas avec les partis qui ont échoué; il gouverne seul ou il ne gouverne pas (p. 110) ». Pas sûr toutefois que Jérémy Dousson aurait conservé sa belle sérénité s’il avait appris l’entente avec la Ligue… Pourtant, « en tant que partis qui expriment, d’une manière différente, la mentalité populiste, prévient Marco Tarchi, leurs vues ne sont pas, sur le fond, incompatibles, donc une alliance est possible et, peut-être, viable (1) »

L’explication des cinq étoiles

Pourquoi le Mouvement 5 Étoiles s’appelle-t-il ainsi ? S’agit-il d’une volonté comique de gagner une cinquième étoile à la Coupe du Monde de football ? Serait-ce plutôt une critique ironique adressée à l’« Établissement » honni ? En fait, « le projet écologiste du M5S s’affiche dès les cinq étoiles de son logo, puisque celles-ci représentent l’eau, les transports, le développement, l’environnement et la connectivité – on pourrait d’ailleurs en ajouter une sixième pour l’énergie (pp. 125 – 126) ». Contre la prédominance de l’automobile et pour une hausse régulière du prix des carburants fossiles, le M5S propose un programme ambitieux sur les énergies renouvelables, une sortie assez rapide du nucléaire et l’interdiction de toute privatisation de l’énergie. Jugeant l’eau bien commun, il réclame des régies publiques de gestion, refuse l’incinération des déchets par les cimenteries et s’oppose aux projets de grands travaux (ligne à grande vitesse Lyon – Turin, pont au-dessus du détroit de Messine qui relierait le Sud de la Botte à la Sicile, etc.) (2). Outre l’hostilité à la kleptocratie qui profite de la rénovation des infrastructures routières et ferroviaires, il justifie son opposition par la trop forte artificialisation des terres arables et ne cache pas apprécier une certaine décroissance. Influencé par La Fin du travail (1995) de Jeremy Rifkin et pariant sur un nouveau modèle économique post-pétrolier, le M5S soutient les monnaies locales et complémentaires, la relocalisation de l’économie, la réduction du temps de travail hebdomadaire à 20 heures, le recyclage des produits et la diminution des déchets. En matière de commerce international, Luigi Di Maio a annoncé que la majorité parlementaire « vert-jaune » ne ratifierait pas le CETA, l’accord de libre-échange UE – Canada, ce qui le rendrait de facto inapplicable à l’ensemble des États membres de l’Union dite européenne.

Le M5S réclame en outre la fin de l’économie de la propriété au profit d’une économie de l’usage dès à présent visible avec l’essor marchand du numérique (Uber, Airbnb…). C’est dans le domaine informatique que le M5S est le plus novateur, lui qui exige le Wi-Fi pour tous et partout. Par l’intermédiaire d’une plateforme numérique, appelée Rousseau, qui « est le portail Internet dévoiler à la gestion du mouvement et à la participation des inscrits à sa vie interne (p. 107) », et sur laquelle sont prises les principales décisions du mouvement. N’ayant aucun siège officiel ni aucune adresse postale, le M5S se définit comme un non-parti politique ou, plus exactement, comme « une libre association de citoyens (p. 75) ». Pour le rejoindre, il suffit de s’inscrire en ligne et de certifier sur l’honneur être citoyen italien et ne pas milité dans un autre parti. L’adhérent du M5S ne verse aucune cotisation. Par ailleurs, « l’organisation du M5S est régie par deux textes : le “ non-statuto ” (les non-statuts) et le “ regolamento ” (le règlement du site Internet du mouvement) (p. 75) ». Jérémy Dousson souligne cependant que derrière le caractère informel du M5S existe une association légale et structurée, la Casaleggio Associati au fonctionnement interne très opaque.

Avant d’avoir son propre site Internet, le M5S utilisa longtemps celui de son fondateur, Beppe Grillo, favorable non pas à la démocratie directe au sens athénien ou helvétique du terme, mais à une démocratie continue grâce au numérique. Au journaliste étatsunien Ian Bremmer de GZERO Media, il explique qu’en raison de l’abstention massive, « la démocratie est dépassée. […] Ce sont des minorités, actuellement, qui contrôlent la démocratie. La démocratie sera remplacée (3) ». Par quoi ? Par les nouvelles techniques de l’information et de la communication. « La méthode la plus démocratique que je connaisse, explique encore Grillo, est d’avoir un référendum en ligne, depuis mon smartphone, sur tous les sujets. Il faut que cette technologie soit disponible (4). »

M5S-1.jpgC’est Beppe Grillo qui pose dès le départ les interdits fondamentaux qui rendent le M5S si singulier. Les eletti (élus) n’existent pas, mais il y a des portavoci, les porte-parole. Avant une approbation en ligne sur la plateforme Rousseau, les éventuels candidats à une fonction élective s’engagent à ne pas cumuler de mandat, à n’effectuer que deux mandats consécutifs, à ne pas embaucher des membres de leur famille au titre d’assistants et à ne pas se parachuter dans une circonscription gagnable. Enfin, tous doivent présenter un casier judiciaire vierge. C’est la raison pour laquelle Beppe Grillo n’a jamais été candidat. Outre que « le comique a fait ou fait encore l’objet d’environ quatre-vingt-dix procès (p. 31) » pour des diffamations publiques, il a été condamné en 1981 pur un homicide involontaire lors d’un accident de la route. En 2014, un tribunal l’a aussi condamné à quatre mois de prison pour avoir brisé des scellés apposées sur le chantier du Lyon – Turin (5).

Un comique en politique

Jérémy Dousson signale la rencontre de Giuseppe Grillo avec Gianroberto Casaleggio en 2004. Ce dernier qui rêve d’un gouvernement mondial très anti-religieux – somme toute assez proche des fadaises de H.G. Wells (6) -, le convainc de monter un blogue qui, après son lancement le 26 janvier 2005, va devenir l’un des plus consultés au monde d’autant que Grillo connaît depuis longtemps une forte notoriété dans la Péninsule. Ce natif de Gênes en 1948 travaille d’abord, une fois un diplôme de comptabilité en poche, dans l’entreprise paternelle, puis devient sans grand plaisir représentant de commerce. Dès qu’il le peut, il fait de l’humour dans des cabarets. Il finit par attirer l’attention et en fait son métier avec un indéniable succès lucratif.

Invité sur les plateaux de télévision, il atteint rapidement la célébrité grâce à des émissions regardées par une quinzaine de millions de téléspectateurs. Il tourne au cinéma en 1984 avec Coluche dans Le Fou de guerre de Dino Risi. Dans ses spectacles, télévisés ou en tournée, il n’hésite pas à étriller les politiciens et à aborder des sujets économiques, sociaux et écologiques. Plus tard, sur son blogue, il traitera des travaux de Karl Polanyi, de la Troisième Révolution industrielle, de la pile à hydrogène, de la pollution et de la corruption politico-administrative qui ravage l’Italie.

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Très tôt, le comique verse dans un anti-berlusconisme catégorique. L’un de ses aides qui rédigent alors ses spectacles collabore au journal d’extrême gauche Il Manifesto. Irrité par les faibles réactions de l’opposition de gauche aux différents gouvernements du Cavaliere, Beppe Grillo inaugure, le 8 septembre 2007, le premier « Vaffanculo Day » ou V-Day, soit le « Jour Va te faire foutre ! » (sous-entendu Berlusconi et les élus multi-condamnés et toujours réélus)… Cette provocation publique lui attire la sympathie d’une partie non négligeable de l’Italie; il la renouvelle l’année suivante. En juin 2009, à l’occasion des élections municipales partielles, il accepte la présence de « listes civiques à cinq étoiles » qui trouvent un électorat protestataire disponible. Se voulant fer de lance de l’opposition à Berlusconi qui gouverne avec la Ligue du Nord et les post-fascistes, Beppe Grillo veut se présenter aux primaires de la gauche organisées par le Parti démocrate à l’été 2009. Les dirigeants de la formation issue du long amalgame de l’aile progressiste de la démocratie chrétienne, des socialistes, du centre-gauche libéral, des écologistes modérés et de l’ancien PCI rejettent sa candidature. Furieux, il fonde dès octobre 2009 le Mouvement Cinq Étoiles et en fait une force anti-politicienne (et non anti-politique) atypique. « Porte-parole et garant du mouvement, il en est aussi le mégaphone (p. 29) », Beppe Grillo utilise sa célébrité en faveur du M5S. Sous la supervision discrète et vigilante de Gianroberto Casaleggio, son autre fondateur, les premiers adhérents s’emparent des réseaux sociaux et arrivent à contourner les médiats écrits, radiophoniques et audio-visuels tant publics que privés. Méfiant à leur égard, Beppe Grillo insiste sur son opposition totale à l’attribution de subventions publiques aux titres de presse (7), aux chaînes de radio et de télévision, aux syndicats et aux partis politiques.

Le M5S connaît dès 2012 ses premiers succès électoraux. En 2012, le candidat du M5S, Federico Pizzarotti, remporte la mairie de Parme (8). En 2016, les candidates grillinistes, Virginia Raggi et Chiara Appendino, remportent respectivement les municipalités à Rome à Turin. Fort curieusement, la popularité du M5S ne va pas pâtir de l’incroyable amateurisme de deux mairesses comme si la plasticité politique du mouvement grilliniste l’immunisait des désagréments du quotidien.

Au-delà de la gauche, de la droite, du centre et des extrêmes

Le M5S ose la radicalité. Au pays du campanilisme, il souhaite regrouper les communes de moins de 5 000 habitants, supprimer les provinces (l’équivalent des départements), séparer les banques d’affaires des banques commerciales et apporter l’appui de l’État aux PME et aux entreprises artisanales qui sont à la base de la troisième puissance économique de la Zone euro et de la deuxième puissance industrielle d’Europe. Le M5S envisage une timide participation des salariés dans les entreprises ainsi qu’un revenu de citoyenneté inspiré du RSA. Jérémy Dousson observe surtout que « le M5S vise clairement les grands capitaines d’industrie et les multinationales, ainsi que “ la caste ”, à l’instar de Podemos (p. 144) ». Faut-il par conséquent le classer à gauche, voire à l’extrême gauche ? Pas évident ! « Refusant de se positionner sur l’échiquier gauche – droite traditionnel, le M5S propose un programme socialement progressiste, économiquement hétérodoxe et radicalement écologique. Sur le modèle des « “ entreprises libérées ”, il s’organise en groupes locaux autonomes au fonctionnement horizontal, focalisés sur le projet inspiré par son chef politique (pp. 11 – 12). » Alors où le ranger ? Difficile de répondre…

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Les élections européennes de 2014 envoient au Parlement de Strasbourg – Bruxelles dix-sept élus (quatorze maintenant après la défection de trois d’entre eux). Anti-euro, le M5S s’oppose à l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne. Afin de peser quelque peu et de ne pas végéter parmi les non-inscrits, les députés européens grillinistes rejoignent le groupe souverainiste eurosceptique Europe de la liberté et de la démocratie directe (ELDD) présidé par le Britannique pro-Brexit Nigel Farage, chef d’UKIP. Outre les Italiens et les vingt Britanniques d’UKIP, ELDD compte aussi un élu allemand de l’AfD, six Français élus à l’origine sur les listes FN (dont trois Patriotes parmi lesquels Florian Philippot et un rallié à Debout la France de Nicolas Dupont-Aignan), un Lituanien d’Ordre et Justice, un Polonais, un Tchèque et deux Démocrates de Suède. Or, avec la perspective du Brexit, ce groupe risque de disparaître au lendemain des élections européennes de 2019. Au début de l’année 2017, Beppe Grillo négocia avec Guy Verhofstadt, l’ancien Premier ministre belge, un ralliement des députés européens du M5S au groupe charnière de l’ALDE (Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe), pro-euro, atlantiste et fédéraliste européen. Les pourparlers échouèrent au dernier moment devant la fronde menée au sein de l’ALDE par des élus centristes horrifiés à l’idée de siéger aux côtés des affreux grillinistes. Cela n’empêche pas le M5S de se dire ensuite disponible pour des discussions avec les Espagnols de Ciudadanos et les Français de La République En Marche (9)… Macroniens et grillinistes se partagent en effet quelques points communs au niveau organisationnel. « Le temps des idéologies est terminé. Le Mouvement 5 Étoiles n’est fasciste, affirme encore Beppe Grillo, il n’est ni de droite ni de gauche. Le M5S n’a pas de préjugés personnels (10). »

L’échec des négociations avec Guy Verhofstadt provoqua le retrait de Beppe Grillo de la direction du M5S au profit de Luigi Di Maio dont le père militait au MSI. Ce retrait volontaire s’explique aussi par de nombreuses sorties provocatrices de Grillo qui le placent en porte-à-faux par rapport à ses propres militants et électeurs. Jérémy Dousson ne mentionne jamais l’avis de Beppe Grillo sur les tensions au Moyen Orient. Marié en secondes noces à l’Iranienne Tadjk Parvin, le fondateur du M5S est antisioniste. Ne déclare-t-il pas qu’« Israël est une dictature militaire prête à déchaîner la troisième Guerre mondiale (11) » ou que l’État hébreu « est une dictature militaire. Les juifs sont comme Attila, après eux les Palestiniens ne repoussent pas (12) » ? Aux accusations d’antisémitisme, il rétorque à un journaliste communautaire : « Je me méfie de quelqu’un qui a le nez crochu. Je l’enverrai se balader à Gaza avec une kippa sur la tête (13). » On lui reproche enfin d’admirer Maurizio Blondet, journaliste et blogueur catholique traditionaliste anti-sioniste. En Italien affranchi, Beppe Grillo se méfie du clergé catholique. Pour lui, « le Vatican est la plus grande multinationale du monde avec deux millions d’emplois au noir (14) ». Comme bien des Italiens avertis, il sait que les associations humanitaires catholiques contribuent au financement des réseaux de passeurs d’étrangers clandestins en Méditerranée et leur accueil rémunérateur.

La mise à l’écart se comprend par d’autres initiatives du « non-chef » du M5S. Beppe Grillo conteste par exemple la réforme du code de la nationalité qui aurait dû introduire le droit du sol. Auparavant, il discuta avec CasaPound. À cette occasion, il jugea qu’être antifasciste était daté et déclara que « nous avons des batailles en commun. Si quelqu’un de CasaPound veut entrer dans notre mouvement, il n’y a pas de problème (15) ». En 1995, il disait toutefois le contraire. S’il a rejeté l’homoconjugalité, un ministre M5S a officiellement participé en juin 2018 à la GayPride de Rome. Il explique enfin à Ian Bremmer vouloir « un référendum sur l’euro. Laissons le peuple italien décider si nous devons rester dans l’euro, ou non. Pas dans l’UE, mais dans l’euro. Un référendum consultatif, pour ouvrir le débat pendant un an sur un plan B (16) » alors que la coalition a confirmé son maintien sans l’actuelle Eurolande.

L’ultime recours du Système ?

Si « le M5S réalise ses meilleures performances dans le monde ouvrier, la bourgeoisie et chez les chômeurs (p. 48) », les adhérents grillinistes seraient plutôt altermondialistes tandis qu’avant 2018, 40 à 55 % des électeurs étaient ni à droite ni à gauche (peut-être centristes), 30 à 35 % se situaient à gauche et 15 à 25 % à droite. Électeurs et militants du M5S ont néanmoins approuvé l’alliance avec la Lega et les intentions de vote dans les sondages restent très stables pour le mouvement grilliniste au plus grand étonnement des commentateurs politiques en dépit de mauvais résultats aux municipales partielles de ce printemps qui ont vu en revanche une percée de la Lega. Les succès municipaux du parti de Matteo Salvini et sa forte hausse dans les sondages qui le place au moins à égalité du M5S inquiètent fortement l’aile gauche du grillinisme animée par le président de la Chambre des députés, le progressiste Roberto Fico. Celui-ci souligne le combat du M5S en faveur du droit d’asile et s’oppose régulièrement au ministre de l’Intérieur…

Luigi Di Maio, vice-président de la Chambre des députés entre 2013 et 2018, a délaissé le caractère fantasque et imprévisible du mouvement recherché par Beppe Grillo, pour lui donner une respectabilité certaine. Pendant la dernière campagne législative, Jérémy Dousson ne pouvait pas savoir que comprenant à l’instar de son mentor que l’Italie n’a qu’une souveraineté très limitée (17), il s’est rendu à Londres et à Washington y prouver son attachement à l’atlantisme et à l’européisme. On peut même supposer qu’aux dernières heures des tractations avec Matteo Salvini, des émissaires ont probablement rencontré des hiérarques de l’eurocratie pour leur signifier le marché suivant. Bruxelles n’intervient pas sur la question migratoire et en échange l’Italie reste dans la Zone euro et en accepte la discipline monétaire. Peut-on y voir une roue de secours populiste pour le Système ? Les années (ou les mois) confirmeront ou non cette interrogation. L’ambiguïté persiste… Sera-t-elle levée aux élections européennes de 2019 ? Candidat anti-Système et décroissant malheureux aux législatives françaises de l’année dernière dans la 3e circonscription de l’Aveyron (1,31 %), Thierry Noël aurait été approché par le M5S. Un tract défend « une Europe franco-italienne, neutre et protégée, à six nations de l’Ouest européen, sans l’Allemagne et son Reich ultra-libéral, sans l’OTAN, sans loups et sans migrants. Une France zen, sans franc-maçons, sans caïds et sans islamistes; une société de croissance raisonnée, sans nucléaire, sans zombies… (18) » De pareilles propositions rendent bien perplexes les observateurs habitués au sordide confort de l’hémiplégie politicienne moderne.

Selon Eugenio Scalfari, Beppe Grillo « prêche la nécessité d’un tsunami, mais pour mettre à la place on ne sait pas qui et on ne sait pas quoi (19) ». On le sait maintenant puisque le Mouvement 5 Étoiles dirige la Péninsule, ce qui dévalue un peu l’ouvrage de Jérémy Dousson. Néanmoins, il demeure intéressant sur la genèse et les débuts tonitruants d’un mouvement populiste parfait, première ébauche d’une politique post-moderne. Une suite dans les prochaines années sera certainement la bienvenue.

Georges Feltin-Tracol

Notes

1 : « M5S et Ligue : leurs vues ne sont pas, sur le fond, incompatibles », entretien de Marco Tarchi avec Lionel Baland, mis en ligne sur EuroLibertés, le 24 mai 2018.

2 : Bénéficiant des publicités du groupe Benetton, principal actionnaire du concessionnaire des autoroutes italiennes, les médiats tant italiens qu’européens ne se privent pas d’accuser le M5S d’avoir empêché toute construction de pont autoroutier qui aurait évité la catastrophe de Gênes du 14 août 2018. Le M5S, Beppe Grillo en tête, savent fort bien que les travaux d’aménagement routier servent souvent à financer les partis politiques du Système, ce qui double ou triple les frais payés par les contribuables et les usagers. Comme en France, l’entretien régulier des infrastructures de transport pose la question cruciale du financement. Plutôt qu’une « écotaxe » réclamé par un incompétent notoire, ancien sous-ministre aux transports du taxeur en série compulsif Sarközy et soutien de l’ineffable Valérie Pécresse, la suppression du financement public des partis politiques et des syndicats permettrait de réaffecter des millions d’euros vers des actions plus utiles pour l’intérêt général des Français et des Européens.

3 : dans Faits et Documents, n° 453, du 1er au 31 juillet 2018, p. 8.

4 : Idem.

5 : Excellente dans l’idéal, cette pratique pourrait être cependant amendée pour les victimes judiciaires des lois liberticides. Suite à des décisions de bon sens envers les clandestins, Mattei Salvini est menacé de poursuites par la justice italienne soi-disant indépendante et rongée par le gauchisme culturel. La coalition « jaune – verte » fait face à une quadruple pression : médiatique, judiciaire, ecclésiastique et pseudo-européenne. Tiendra-t-elle sur la durée avec un président de la République Sergio Mattarella en embuscade ?

6 : cf. Herbert George Wells, Le nouvel ordre mondial, préface de Pierre Hillard, Éditions du Rubicon, coll. « Influences », 2018.

7 : Selon Grillo, l’existence et la pérennité d’un périodique dépend de ses lecteurs et d’eux seuls.

8 : Federico Pizzarotti est réélu en 2017 en tant qu’indépendant, car il a rompu l’année précédente avec Beppe Grillo et son mouvement.

9 : Les députés européens du M5S montrent une certaine porosité avec les élus de gauche et d’extrême gauche. Ils votent régulièrement la levée de l’immunité parlementaire dans les affaires de liberté d’expression.

10 : cité par Libération du 27 février 2013.

11 : cité par Le Point du 7 février 2013.

12 : cité par L’Express du 13 février 2013.

13 : cité par Le Point, op. cit.

14 : cité par L’Express, op. cit.

15 : cité par Le Point, op. cit.

16 : cité dans Faits et Documents, op. cit.

17 : « Nous, Italiens, nous sommes sous occupation américaine, explique Beppe Grillo, coupable en partie de la crise économique européenne », cité par L’Express, op. cit.

18 : « Thierry Noël vers le Mouvement cinq étoile ? » dans Midi libre du 13 juillet 2018.

19 : Eugenio Scalfari dans L’Espresso, cité par Courrier International du 10 au 16 mai 2012.

• Jérémy Dousson, Un populisme à l’italienne ? Comprendre le Mouvement 5 Étoiles, Les petits matins, 2018, 205 p., 15 €.

 

Pensée extrême au-delà des Pyrénées !

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Pensée extrême au-delà des Pyrénées !

par Bastien VALORGUES

GFT-Esp.jpgAvec la démission larmoyante du gouvernement de l’« hélicolo » Nicolas Hulot à bout de nerf et la confirmation sur le meilleur racket possible des contribuables, victimes de la ponction à la source, l’événement éditorial de cette Rentrée est pour le site Europe Maxima la parution aux éditions Fides d’Elementos para un pensamiento extremo de notre rédacteur en chef, Georges Feltin-Tracol.

Situées en Espagne, les éditions Fides font depuis plusieurs années un travail remarquable en traduisant de nombreux écrivains anti-conformistes. Dans une collection spécialement intitulée « Biblioteca metapolitika » (avec ce k qui soulève tant de débats dans le monde hispanique), on y trouve des textes de Thomas Molnar, d’Alexandre Douguine, de Guillaume Faye, de Robert Steuckers, de Pierre Le Vigan, d’Alain de Benoist, de Jacques Marlaud, de Michel Geoffroy, etc. Elementos para un pensamiento extremo en est sa vingt-huitième parution.

Traduit et préfacé par Jesús Sebastián Lorente, ce livre porte le même titre que le gros ouvrage sorti en 2016 aux Éditions du Lore. C’est leur seul point commun. En effet, en plus d’une préface inédite destinée au lecteur de langue espagnole, Georges Feltin-Tracol a totalement modifié le contenu si bien que les deux recueils ne comportent pas le même nombre de textes, ni d’ailleurs les mêmes textes. Dans Éléments pour une pensée extrême, on trouve aussi bien des commentaires de l’actualité politique française que de vives réactions à des faits-divers difficilement compréhensibles hors de France. L’auteur a préféré y intégrer des textes présents à l’origine dans Orientations rebelles, L’Esprit européen entre mémoires locales et volonté continentale (aujourd’hui épuisés), et L’Europe, pas le monde.

Avec une introduction extraite de la version française, Elementos para un pensamiento extremo se composent de quatre parties :

– la première concerne une approche économique anti-libérale tels « Le recours aux frontières », « Pour une autarcie économique des grands espaces » ou le tonitruant « Pour la société fermée »;

– la deuxième affronte l’Occident mondialisé avec « Qu’est-ce que le mondialisme ? », « L’Occident, voilà l’ennemi ! », « États du monde, possédez la Bombe ! »;

– la troisième, « Notre destin européen », aborde « Géophilosophie de l’Europe » ou « Le brutal réveil des peuples en Europe », la préface à l’essai récent de Franck Buleux sur l’Europe;

– sa quatrième et dernière partie tourne autour d’une interrogation importante, « Le monde moderne, et après ? ». On y lit des réflexions fondamentales comme « Insoumission ! », « L’heure d’éteindre les Lumières » ou l’incroyable « Triomphe de l’idéologie réticulaire. De la postmodernité à la réalité ultra-moderne ».

Le monde hispanophone ne saurait se réduire à la seule Espagne – pensons à l’Amérique latine de la Californie à la Terre de Feu -, va ainsi découvrir le point de vue d’un Français original. Georges Feltin-Tracol ne cache pas son adhésion à l’Idée impériale européenne. Cette extravagance n’en est pas une. Il rappelle que la France est un résumé de l’Europe par sa composition ethnique et la diversité de ses paysages, que les rois de France ont eux aussi revendiqué le titre impérial du Saint-Empire (François Ier et Louis XIV) et que bien des territoires de la France du Sud-Est (Nice, Arles, Lyon), de l’Est (Besançon, Dôle, Strasbourg, Nancy, Metz) et du Nord (Lille, Arras, Dunkerque) ont été terres d’Empire avant leur rattachement au « Pré carré » capétien. Les habitants de ces terroirs conservent toujours de subtiles différences psychologiques par rapport aux Parisiens, aux Angevins, aux Bretons et aux Occitans.

La référence à un empire sacré lui permet d’insister sur l’importance d’une véritable union européenne. L’Europe de Feltin-Tracol n’écrase pas l’indéniable pérennité ethnique des Européens. À la suite de nombreux autres penseurs, cette Europe impériale se fonde sur une véritable cohérence intellectuelle, une mise en résonance des peuples autochtones avec leurs identités ethno-culturelles, leurs communautés collectives historiques, leurs régions enracinées et leurs nations politiques. Entre une non-Europe préparée par les Américains et les usuriers et le rejet de toute Europe préconisée par les souverainistes nationaux, une troisième voie européenne, celle présentée par l’auteur de Réflexions à l’Est, est plus que jamais impérative.

Souhaitons d’abord le plus grand succès à ce premier livre traduit hors de France et, ensuite, de prochaines traductions tant dans la langue de Cervantès que dans des langues différentes !

Bastien Valorgues

Georges Feltin-Tracol, Elementos para un pensamiento extremo, Ediciones Fides, coll. « Biblioteca Metapolítika », n° 28, 2018, 235 p., 20 €. (N’hésitez pas à consulter leur très beau site – NDLR).

lundi, 10 septembre 2018

Le duel Trump – Erdogan

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Le duel Trump – Erdogan

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com

Le mois d’août 2018 a été particulièrement difficile pour la monnaie turque qui a subi une très forte dépréciation par rapport au dollar. Donald Trump a doublé les taxes douanières pour l’acier et l’aluminium turcs, ordonné le gel des avoirs financiers des ministres turcs de l’Intérieur et de la Justice et exigé la libération immédiate d’Andrew Brunson. Accusé de terrorisme pro-kurde et d’espionnage au profit de l’Occident, ce pasteur étatsunien d’une secte évangélique a été détenu un an et demi avant d’être récemment assigné à résidence.

Loin de se laisser impressionner, le chef de l’État turc, Tayyep Recep Erdogan, résiste aux États-Unis si bien que les relations sont dorénavant glacées entre Ankara et Washington. Ce nouveau contentieux s’ajoute à d’autres divergences profondes concernant le sort du Kurdistan syrien et l’achat par l’armée turque du système de missiles russes S – 400. La brouille entre les deux principales puissances de l’OTAN risque de durer d’autant que l’émirat du Qatar vient d’accorder une aide financière élevée à son allié turc. La Turquie se rapproche de l’Iran et de la Russie et renoue le dialogue avec les Européens en général et les Grecs en particulier. Deux garde-frontière hellènes viennent juste d’être libérés et expulsés.

Concentrant tous les pouvoirs, le président turc, réélu en juin dernier, s’affranchit de plus en plus de la pesante tutelle yankee, atlantiste et occidentale. La confrontation qui commence risque à terme d’être explosive quand on sait le caractère affirmé et déterminé des deux présidents. Les Turcs soutiennent dans leur majorité l’action de leur gouvernement. Ils ont encore en tête le roman de Burak Turna, La Troisième Guerre mondiale, grand succès en librairie de 2005.

Prenons en effet garde de ne pas sous-estimer la littérature de gare comme le polar ou la science-fiction parce qu’elles véhiculent plus facilement dans l’opinion de fortes idées. Dans ce récit d’anticipation politique, Burak Turna imagine un conflit entre le Bloc occidental atlantiste et une alliance eurasiste formée de la Turquie et du monde musulman, de la Russie et du monde orthodoxe, de l’Inde et du monde hindou et de la Chine et du monde confucéen. Une fois encore, dans la réalité ou pas, l’Europe paie cher son absence criante de volonté d’indépendance vis-à-vis de Wall Street et de la City.

Georges Feltin-Tracol

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 89.

Première Guerre mondiale : la division de la civilisation

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Première Guerre mondiale : la division de la civilisation

Article original, publié le 1er août 2018 sur le site Katehon
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr

Ex: https://versouvaton.blogspot.com
 
Le prochain anniversaire de la fin de la Première Guerre mondiale nous fait à nouveau penser qu'elle a déchiré l'histoire de l'humanité en deux...

Parce qu'après la Première Guerre mondiale, tout était possible. Après il est devenu possible de faire tout ce qui a pu se passer lors la Seconde Guerre mondiale, qui, en fait, n'est la seconde que dans la seule tradition historique. En fait, il s'agissait juste d'une continuation de la première après une trêve de 20 ans, car elle se donnait les mêmes tâches que la précédente.

Au cœur de la guerre est la confiance en soi dans chaque camp

Tout le monde connaît l'histoire. Allons directement aux conclusions quand aux causes de la guerre, et ses résultats. Et la conclusion, en général, est simple jusqu'à l'indécence: la confiance en soi.
L'Autriche-Hongrie, qui a commencé la guerre, était sûre qu'elle battrait la faible Serbie. Et si à cause de cela la Russie intervenait, la grande sœur allemande l'aiderait.

L'Allemagne était sûre qu'elle contrôlerait la Russie à l'est tout en résolvant le problème de la France. Le Kaiser ne se souciait pas beaucoup de l'union de cette dernière avec la Grande-Bretagne ; de Londres, il avait reçu assez de signaux que la Grande-Bretagne n'entrerait pas en guerre, malgré l'alliance franco-anglo-russe.

La France était convaincue que les Allemands ne passeraient pas ses fortifications. A Paris, personne ne croyait au fait que les « Teutons » ignoreraient la neutralité des pays tiers et traverseraient la Belgique.

La Russie était convaincue que le « rouleau compresseur » de ses forces armées ne ferait que rouler sur l'Allemagne pour en faire une crêpe délicate, sans oublier l'Autriche-Hongrie, dont l'armée, en général, se faisait écraser plutôt rapidement et habilement. Mais cette image victorieuse a été gâchée par l'Allemagne, qu'il n'était pas possible d’aplatir aussi facilement.

Enfin, l'Angleterre était persuadée que le « rouleau compresseur » de la Russie écraserait bientôt l'Allemagne, et que Londres n'aurait qu'à profiter de la répétition de la situation de 1812, quand les Russes humilièrent et écrasèrent l'armée de Napoléon.

La Serbie était convaincue que la Russie aurait assez de temps pour la défendre. Les motifs de la Turquie pour rejoindre l'alliance avec l'Allemagne sont brumeux. Le Japon, toujours gourmand, croyait que profitant de l'emballement, il s'emparerait de toutes les colonies allemandes en Chine. L'Italie a longtemps hésité, mais on lui a aussi assuré qu'en toute impunité elle piquerait à l'Autriche quelques vallées dans les Alpes…

En général, tout le monde était confiant en soi. Et ils ont cru qu'en trois mois au maximum la guerre se terminerait par une grande victoire pour leur pays.

Solution fatale

Il est curieux qu'aujourd'hui la situation soit similaire. Non, pas dans le sens du même « défilé de pays ». L'Allemagne n'est plus la même et ses forces armées peuvent être écrasées même par la Pologne. L'Angleterre est sans défense [elle a quand même un arsenal nucléaire maintenu… par les USA, NdT]. La France [idem mais à priori en toute autonomie, NdT] et l'Italie sont aussi sans grandes forces dans les conditions actuelles. Sur le tapis de jeu, avec tous les pays, aujourd'hui, c'est l'Amérique qui a vraiment une force réelle.

Et, néanmoins, les relations internationales sont à nouveau alignées dans la même configuration. La Russie a de bonnes relations économiques et même psychologiques avec l'Allemagne. Mais l'Allemagne mène l'hystérie anti-russe. Et cela pour le bien d'un Empire austro-hongrois inutile et en voie de disparition. Aujourd'hui, c'est l'Ukraine qui tient cette place et qui ne parvient pas à ramasser une colonie pour son propre bénéfice, alors la Serbie, maintenant le Donbass.

Dans l'histoire, les tendances se répètent ainsi que les circonstances. En tout cas, l'Angleterre, comme alors, se cache : mais jusqu'à la fin, personne ne saura si elle agira vraiment, et de quel côté. En tout cas, les observateurs internationaux ont récemment noté la frénésie de Londres par rapport à la Russie.

La Première Guerre mondiale a été une tragédie d'envergure mondiale qui a coûté la vie à des millions de personnes, entraînant d'énormes pertes économiques et remodelant radicalement le paysage politique européen.

11:53 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, première guerre mondiale, europe, civilisation | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

La situation financière US…

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La situation financière US…


Dix indicateurs qui montrent que la situation financière actuelle des États-Unis est une vision d’horreur


Par Michael Snyder –

Source TheEconomicCollapse

Les prévisions à long terme du bilan des États-Unis continuent à s’aggraver progressivement. Malheureusement, depuis que le marché boursier a flambé et que les chiffres du PIB semblent satisfaisants, la plupart des Étasuniens supposent que l’économie de leur pays se porte bien. Mais il faut dire que le marché boursier montait en flèche et les chiffres du PIB semblaient corrects juste avant la grande crise financière de 2008, et nous avons vu ce que cela a donné. La vérité est que le PIB n’est pas la meilleure mesure pour la santé de l’économie. Juger l’économie étasunienne par rapport au PIB revient essentiellement à mesurer la santé financière d’une personne relativement à ses dépenses. C’est ce que je vais essayer d’illustrer ici.

Si je sortais tout de suite, obtenais un certain nombre de nouvelles cartes de crédit et commençais à dépenser comme si demain n’existait pas, cela signifierait-il que ma situation financière se serait améliorée ?

Non, en fait, cela signifierait que ma situation financière à long terme a au contraire empiré.

Le PIB est une mesure de l’activité économique de notre société, et c’est essentiellement une indication du montant d’argent échangé.

Mais le fait que plus d’argent change de mains ne veut pas dire que les choses s’améliorent. Ce qui compte vraiment est ce qui arrive aux actifs et aux passifs. En d’autres termes, est-ce que de la richesse a été créée ou bien a-t’on simplement accumulé de la dette ?

Malheureusement, il n’y a qu’une poignée de points positifs dans notre économie. Quelques très grandes entreprises technologiques, comme Apple, amassent de la richesse, mais à peu près partout la dette augmente à un rythme sans précédent. La dette des ménages n’a jamais été aussi élevée. La dette des entreprises a doublé depuis la dernière crise financière. La dette publique des États et des collectivités locales a atteint un niveau record et la dette publique étasunienne est complètement hors de contrôle.

Si je sortais demain et dépensais $20 000 avec un lot de nouvelles cartes de crédit, je pourrais prétendre que mon « PIB personnel » monte en flèche parce que je dépense beaucoup plus qu’avant. Mais ma vantardise serait inutile car, en réalité, je mettrais simplement ma famille dans une situation financière extrêmement précaire.

La croissance économique qui résulte de l’accroissement continu de la dette n’est pas une chose positive. Je souhaite que plus de gens comprennent ce concept très basique. Voici dix indicateurs qui montrent que la situation financière actuelle des États-Unis est une vision d’horreur…

1. Le crédit à la consommation aux États-Unis vient d’atteindre un nouveau record. Au deuxième trimestre de 2008, le total des crédits à la consommation avait atteint $2 630 milliards et, dix ans plus tard, ce chiffre a grimpé à $3 870 milliards. Cela représente une augmentation de 48% en une seule décennie.

2. La dette étudiante a pour la première fois dépassé les $1 500 milliards. Au cours des huit dernières années, le montant total de l’endettement des étudiants aux États-Unis a augmenté de 79%.

3. Selon la Réserve fédérale, le taux de défaillance des cartes de crédit aux États-Unis a augmenté pendant sept trimestres consécutifs.

4. Une enquête récente a révélé que 42% des consommateurs étasuniens ont payé en retard leur factures de carte de crédit « au moins une fois au cours de la dernière année » et 24% des consommateurs étasuniens les ont payées en retard « plus d’une fois au cours de la dernière année ».

5. Les salaires réels aux États-Unis viennent d’atteindre leur niveau le plus bas depuis six ans.

6. Selon une étude récente, « le taux de faillite personnelle des gens âgés de 65 ans et plus est trois fois supérieur à celui de 1991 ».

7. Nous sommes au cœur de la plus grande « apocalypse de la vente au détail » dans l’histoire étasunienne. À ce jour, en 2018, 57 grandes surfaces ont annoncé des fermetures de magasins.

8. Le déficit budgétaire officiel des États-Unis est en hausse de 21% sous le président Trump.

9. On prévoit que le service de la dette publique cette année dépassera pour la première fois les $500 milliards.

10. Goldman Sachs prévoit que le déficit budgétaire annuel dépassera les $2 000 milliards d’ici 2028.

Et je n’ai même pas parlé des passifs non capitalisés. Ce sont essentiellement des engagements futurs pour lesquels nous n’avons pas d’argent.

Selon le professeur Larry Kotlikoff, en ce moment nos engagements non capitalisés dépassent largement les $200 000 milliards.

Si les personnes, les entreprises, les États et gouvernements locaux et le gouvernement fédéral cessaient tous de s’endetter, nous nous enfoncerions immédiatement dans la plus grande dépression économique de l’histoire des États-Unis.

Le système est profondément brisé, et la seule façon de maintenir cette bulle de dette est de continuer à l’accroître encore plus.

Toute personne qui croit que l’économie étasunienne est « réparée » est complètement dans l’erreur. RIEN n’a été arrangé. Au lieu de cela, nos déséquilibres financiers à long terme s’aggravent à un rythme croissant.

Malheureusement, l’attitude du grand public est exactement similaire à ce qu’elle était juste avant la grande crise financière de 2008. La plupart des gens semblent assumer que n’ayant pas subi jusqu’à présent de conséquences néfastes résultant de nos très idiotes décisions, aucune conséquence dommageable ne se produira.

Beaucoup supposent également que depuis que le contrôle de la Maison Blanche a changé, les choses vont s’améliorer par magie.

Bien sûr, la vérité est que la seule façon de résoudre nos problèmes à long terme est de s’attaquer à leur origine, ce qui n’est tout simplement pas le cas.

Comme j’ai beaucoup voyagé au cours de l’année écoulée, j’ai découvert que la plupart des Étasuniens ne veulent pas apporter de changements fondamentaux au système actuel, car ils ont l’illusion qu’il fonctionne très bien. Donc, il faudra probablement une autre crise majeure avant que la plupart des gens soient prêts à envisager des changements fondamentaux, et quand cela arrivera, nous devrons être prêts à l’expliquer au public.

Le système que nous avons aujourd’hui, est fondamentalement malsain. Nous avons désespérément besoin de revenir aux valeurs et aux principes sur lesquels notre pays a été fondé, mais tant que les choses n’ont pas commencé à aller vraiment, vraiment mal, il est fort peu probable que le peuple étasunien soit prêt à accepter ces changements.

Michael Snyder  est un écrivain syndiqué, une personnalité médiatique et un militant politique. Il est l’éditeur de The Most Important News et l’auteur de quatre ouvrages, dont The Beginning of the End et Living A Life That Really Matters

Traduit par Alexandre Moumbaris  relu par Marie-José Moumbaris

Quelles sont les maladies médiévales et exotiques qui font leur retour en France ?

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Quelles sont les maladies médiévales et exotiques qui font leur retour en France ?

Ex: https://www.maxisciences.com

Choléra, tuberculose, gale, rougeole… Des noms d’épidémies et de pathologies qu’on ne pensait lire que dans des romans médiévaux ou des livres d’histoire font leur triste réapparition dans les cabinets médicaux. Aucun continent ne semble épargné. Maxisciences fait le point.

En juin dernier, on annonçait plusieurs cas de polio  au Venezuela. Une pathologie pourtant éradiquée il y a 30 ans. Cet été, c’est la rougeole qui a fait un come-back fracassant avec une épidémie record en France et en Europe alors qu’il existe un vaccin efficace. On fait l’inventaire.  

Inquiétant Retour vers le Futur de maladies anciennes

-  La gale : même si le scarpote, l’acarien responsable de cette maladie qui démange, a toujours été présent dans l’environnement, on n’en avait pas entendu parler depuis longtemps. Pourtant depuis 2002 et d’après le Haut Conseil pour la Santé publique, une augmentation de 10% de cas de gale a été notée.

Sa transmission se déroule généralement dans les collectivités (écoles, maisons de retraite, établissements de santé…). Le diagnostic étant souvent long à établir _d’autant que la gale longtemps oubliée ne fait pas forcément partie des premières maladies auxquelles on pense _les mesures d’éviction tardent ainsi que le traitement de l’entourage et la désinfection du linge et des objets contaminés. Ces retards de réactions idoines qui expliquent cette propagation, comme le rappelle Sud Ouest

- Le scorbut. Même la maladie des marins a fait son retour cette année ! Alors qu’on pensait ce terme réservé aux histoires de corsaires du XVIIIe siècle, il faut désormais s’y faire : le scorbut est de retour.

Cette carence en vitamine C qui provoque des saignements des gencives, la décomposition des dents, une perte de cheveux et une fatigue intense est la triste conséquence d’une pauvreté qui s’accroit dans le monde occidental.

N’ayant pas les moyens de se nourrir correctement, les moins nantis se rabattent sur la malbouffe qui paraît rassasiante au départ mais qui est dénuée des nutriments essentiels au bon fonctionnement de l’organisme. 

- La rougeole. Rien que ces 9 premiers mois, cette infection virale a déjà touché 41.000 personnes (adultes et enfants) en Europe dont 2.741 en France. Des chiffres inquiétants d’autant plus que l’épidémie pourrait être contenue grâce à un vaccin efficace et très sûr.Regroupé sous l’acronyme vaccin ROR (rougeole-oreillons-rubéole), il est d’ailleurs obligatoire en France depuis le 1er janvier 2018. Il nécessite l'injection de deux doses, la première à l'âge de 12 mois et la seconde entre 16 et 18 mois. Seulement voilà, toutes les personnes à risques ne se font pas vacciner ou ne font pas le rappel indispensable à son efficience. Face à cette épidémie record, l’OMS a lancé, la semaine dernière, une grande campagne de sensibilisation.  

- La tuberculose. Considérée comme la « maladie romantique du XIXème siècle » elle fait sa réapparition dans le monde et sur notre territoire, notamment à Mayotte, en Guyane et aussi en Ile-de-France. Selon l’OMS, cette pathologie infectieuse a devancé le SIDA parmi les maladies infectieuses les plus meurtrières et se classe désormais comme la9e cause de mortalitéde notre planète.  Il existe pourtant un vaccin et un traitement adaptés mais les populations les plus défavorisées et isolées n’y ont pas forcément accès.

- Le choléra : Une soixantaine de cas avérés et déjà 2 décès. L’Algérie est touchée par une épidémie de choléra dont le foyer serait une source d’eau naturelle contaminée, située à Hamr Al Ain, entre Alger et Tipaza. Le pays n’avait pas connu une telle épidémie, depuis 1986. Elle est malheureusement la manifestation sanitaire de la pauvreté des campagnes et de certains quartiers défavorisés de grandes villes.  

La crise est suffisamment grave pour que le ministère français des Affaires étrangères appelle ses ressortissants voyageant dans le pays à la prudence sur son site internet et rappelle des règles d’hygiène à respecter. Et d’après Le Parisien, la DGS (Direction générale de la Santé) a demandé aux compagnies aériennes effectuant des liaisons directes avec l’Algérie ainsi qu’aux aéroports concernés de procéder à une désinfection en cas de suspicion de la maladie.  

Au regard des causes de la recrudescence de ces maladies qu’on pensait d’un autre temps, ne devrait-on pas aussi parler d’une plus inquiétante pandémie mondiale, celle de la pauvreté ?

dimanche, 09 septembre 2018

L’exhumation de Franco de sa tombe au Valle de los Caídos : l’histoire face à la passion mémorielle

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L’exhumation de Franco de sa tombe au Valle de los Caídos : l’histoire face à la  passion mémorielle

par Joaquin Leguina

La volonté du président du gouvernement espagnol, le socialiste Pedro Sánchez, d’exhumer la dépouille de Franco de sa tombe du Valle de los Caídos, ne fait pas l’unanimité, loin s’en faut. Elle soulève de sérieux problèmes juridiques dans la mesure où le statut de la Basilique du Valle de los Caídos est régi par un traité international de 1979 entre l’Espagne et le Vatican, qui garantit l’inviolabilité du lieu de culte. Mais la controverse est surtout historique et politique. Un bon nombre de personnalités prestigieuses comme le socialiste Joaquín Leguina (ex-député et président socialiste de la communauté autonome de Madrid) ou le conservateur Miguel Herrero y Rodríguez de Miñon (l’un des sept pères de la Constitution espagnole de 1978) dénoncent l’erreur politique, la réactivation des vieux démons, la dangereuse rupture avec l’esprit de réconciliation, de pardon réciproque, de concorde et de paix, qui avait permis la Transition démocratique. Le socialiste Felipe González, un des artisans de cette Transition, déclarait en 1985, alors qu’il était Président du gouvernement espagnol: "Il faut assumer son histoire... je suis personnellement capable d'affronter l'Histoire de l’Espagne... Franco... est là... Jamais je n’aurais l’idée de renverser une statue de Franco. Jamais ! Je pense que c'est stupide d’aller faire tomber les statues de Franco... Franco fait désormais partie de l’Histoire d’Espagne. Nous ne pouvons pas effacer l'Histoire... J'ai toujours pensé que si quelqu'un croyait que c'était méritoire de renverser Franco de son cheval, il devait le faire de son vivant » (Juan Luis Cebrian, “Entretien avec Felipe González”, El País, Madrid, 17 novembre 1985). On mesure ici le chemin parcouru.

On trouvera ci-dessous la version française d’un article de Joaquín Leguina, figure illustre du socialisme de la Transition démocratique, sur l’instrumentalisation sectaire de l’histoire par Pedro Sánchez et son équipe (voir : J. Leguína,  20 juin 2018, http://www.eleconomista.es/opinion-blogs/noticias/9219681/06/18/MEMORIA-HISTORICA.html).

La signification de la loi d'amnistie de 1977 et celle de la Constitution de 1978 était la réconciliation nationale et l’oubli de la guerre civile, car dans la guerre, les deux camps se livrent au  « nettoyage de l'ennemi », même si on cherche aujourd’hui à sanctifier l’un des deux camps.

Il est invraisemblable que le nouveau PSOE  veuille réécrire l'histoire avec une nouvelle Loi de mémoire historique[1] qui interdirait de dire ce que je vais maintenant vous raconter. Car il s’agit de deux histoires terribles qui impliquent des socialistes qui avaient la carte du parti.

Le 2 juillet 1936, des tueurs  membres des JSU (Jeunesses socialistes unifiées) sont entrés dans un bar fréquenté par des jeunes et ont tué deux étudiants phalangistes[2]. Peu de temps après, des tueurs de droite ont assassiné José del Castillo, qui était un lieutenant de la Garde d'assaut[3] et aussi un socialiste bien connu. Le 12 juillet 1936, un capitaine de la Garde Civile, Fernando Condés (un militant de gauche qui avait participé à la révolte contre le gouvernement d’Alejandro Lerroux à Madrid, en octobre 1934)[4], habillé en civil et accompagné de quatre hommes armés, qui étaient également des socialistes de la Motorizada[5], ont présenté leurs lettres de créance aux policiers qui protégeaient le parlementaire de droite José Calvo Sotelo. Ils ont pénétré chez lui et l'ont emmené dans une camionnette de la Garde d'assaut. Luis Cuenca, un socialiste proche d’Indalecio Prieto, lui a aussitôt tiré deux balles dans la tête et par derrière. Puis, ces hommes se sont rendus au cimetière de la Almudena et ont jeté le corps de ce parlementaire à l'entrée du funérarium. Condès  est allé ensuite se cacher chez la député socialiste Margarita Nelken. La guerre civile n’a pas tardé à éclater et à l'arrière-garde du camp républicain, quelques 40 000 personnes ont été assassinées, dont 7 000 prêtres, religieuses, séminaristes, et douze évêques.

À Madrid, plus de 60 tchékas[6] (pour reprendre la terminologie russe) ont fonctionné à plein régime. Grâce à leurs méthodes de détentions illégales, plus de 10 000 personnes ont été tuées dans la seule arrière-garde de Madrid. La tchéka la plus célèbre s'appelait La brigada del amanecer (La brigade de l'aube). Elle était dirigée par Agapito García Atadell, l’ancien secrétaire général du syndicat des imprimeurs de l’UGT (Union générale des Travailleurs). Ces personnes dépourvues de toute humanité, faisaient irruption dans les maisons pour les piller et emmenaient les gens jugés suspects pour les liquider au cours d’une « promenade ». Lorsqu’en novembre 1936 les troupes franquistes ont menacé de prendre Madrid, le courageux combattant García Atadell a récupéré une bonne partie des biens qu’il avait volés et, une fois rejoint par deux de ses complices et leurs épouses, il s’est enfui à Marseille. Une fois parvenu dans le port français, il a pris un bateau pour l'Amérique. Mais il a été arrêté à Las Palmas où le navire a fait escale (on a dit que les gens de Prieto l'avaient dénoncé). Atadell a été par la suite transféré à la prison de Séville, où il a rencontré l'écrivain Arthur Koestler, et il a été très rapidement exécuté. Est-ce à dire pour autant qu’Atadell est  aussi  une victime du franquisme ?

Les gens de ma génération, et encore moins ceux des générations suivantes, n'ont aucune responsabilité dans les événements que je viens de relater, mais en tant que personne morale, le PSOE ferait bien d'oublier toutes les atrocités de la guerre, celles des deux camps.

Joaquín Leguina

[1] A la suite de la présentation d’une proposition de nouvelle loi modifiant la loi de Mémoire historique de 2007, présentée au nom du groupe socialiste, par Margarita Robles Flores (actuelle ministre de la défense) fin 2017, le journaliste Carlos Herrera  a interpellé le leader socialiste en ces termes: « Voyons Sánchez, tu proposerais  qu’on me mette une amende et qu’on me jette en prison si je mettais une plaque à la porte de la maison de mon grand-père rappelant qu’il a été assassiné par des miliciens anarchistes en 1938 ? Ce n’est pas une question rhétorique, c’est la réalité historique […] On pourrait donc rappeler seulement les grands-pères des uns et pas ceux des autres ? … Les socialistes veulent être ceux qui décident de la réalité de l’histoire… Ils ont lu Orwell, ils l’ont cru et ils l’ont intériorisé… Il ne manquerait plus qu’ils inventent une nouvelle sorte de tcheka pour attraper les dissidents » (Carlos Herrera, « Aquellos fusilados en las tapias », ABC, 16 février 2018).

[2] Les deux étudiants phalangistes étaient Miguel Arriol (19 ans) et Jacobo Galán (18 ans). Ils étaient à la terrasse du Bar Roig de Madrid, rue Torrijos, lorsqu’ils ont été criblés de balles à partir d’un véhicule surgi soudainement. Plusieurs autres personnes furent blessées, dont le joueur du Real Madrid, Felix Quesada [NdT].

[3] Équivalent des CRS [NdT].

[4] Alejandro Lerroux était le leader du parti radical (opposé à la branche radicale-socialiste qui fit sécession). Lors du soulèvement socialiste, putsch en bonne et due forme, d’octobre 1934, Franco qui était aux ordres de Lerroux est apparu comme le sauveur de la République [NdT].

[5] La Motorizada était une milice socialiste aux ordres d’Indalecio Prieto dont la  tendance relativement modérée, se distinguait de celle du socialiste bolchevisé, le Lénine espagnol, Francisco Largo Caballero [NdT].

[6] En espagnol les checas ou chekas étaient des organisations officielles ou non, de l’État, des partis ou des syndicats, qui arrêtaient, jugeaient, torturaient et assassinaient en toute impunité dans la zone républicaine ou front-populiste (NdT).

Quand la vérité devient l'ennemi

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Quand la vérité devient l'ennemi

par Dimitri Orlov

Ex: http://www.dedefensa.org

Récemment, des gens du monde entier, en particulier en Russie, ont été surpris de découvrir que les Américains semblaient avoir perdu la tête. Depuis plus d’un an, depuis les dernières élections présidentielles, ils se sont montrés hystériques face à une horrible ingérence russe. Au début, cela devait être un effort pour influencer le résultat des élections.

Après qu’une enquête interminable n’ait produit aucune preuve, l’accusation a été reformulée de manière plus vague : comme une ingérence dans le processus démocratique américain. Ils ne peuvent pas expliquer ce que cela signifie, mais ça semble sérieux ! Et puis comme ils ne peuvent pas non plus étayer la moindre de ces revendications, il est temps de reformater l’accusation, affirmant cette fois que “les Russes” (le terme désormais utilisé comme une sorte d’épithète raciste) exploitent les médias sociaux pour inciter à la violence ou à l’agitation aux États-Unis. Ils ne peuvent pas être sérieux ! Ou alors si ?

Ce que les Américains traversent est difficile mais pas impossible à comprendre. Il n’est pas facile de faire des compliments à ceux qui se comportent si ridiculement, mais essayons. Pour ce faire, nous devons parcourir le chemin de la mémoire et rappeler l’effondrement de l’URSS, l’autre superpuissance du XXe siècle. Jusqu’en 1980 environ, les citoyens de l’URSS se préoccupaient surtout de leur propre opinion pour ce qui se passait dans leur pays et dans le monde et n’étaient pas particulièrement intéressés par les opinions des autres. La plupart des gens estimaient sincèrement que l’URSS était le meilleur pays du monde et que leur mode de vie était le plus progressiste. Bien sûr, il y avait des problèmes, mais c’est le cas partout et à tout moment.

Jolym80.jpgMais les Jeux Olympiques de 1980 sont passés par là, amenant avec eux une série de magazines sur papier glacé qui montraient comment les gens vivaient dans le monde entier. Ce n’était pas de la propagande et cela ne critiquait personne ; tout était très positif. Il n’y avait pas de comparaison entre deux variétés de pommes ; c’était une exposition, pas un concours. Et donc, ici, nous avions une image d’un soudeur américain qui vivait dans sa propre maison, qui faisait des barbecues avec ses amis et voisins, et qui avait une famille heureuse et une femme dont la cuisine ressemblait au panneau de commande d’un petit vaisseau spatial très stylé.

L’homologue soviétique du soudeur américain, qui vivait dans un immeuble en panneaux de béton surplombant une zone de friche boueuse et devait prendre un bus pour se rendre à son travail, a regardé cet Américain avec sa maison, ses deux voitures et beaucoup d’autres gadgets et autres bricoles et soupiré… Et puis il a commencé à penser que son pays n’était peut-être pas le meilleur du monde après tout. Nous savons tous comment cela s’est terminé : il s’est mis à grogner et à se relâcher au travail pendant que ses enfants tombaient amoureux des jeans, du chewing-gum, du rock-and-roll et, en 1991, leur pays s’est effondré.

Sautons rapidement trois décennies et qu’est-ce que nous avons ? Le soudeur américain s’est blessé le dos pendant son travail, on lui a prescrit des opiacés synthétiques et lorsque la prescription a expiré, il est devenu un héroïnomane vivant dans la rue. Sa maison a été saisie après le déménagement de l’usine où il travaillait, au Mexique, et il a perdu son emploi. Sa femme l’a quitté, a emménagé dans la caravane de son nouveau petit ami et s’est transformée en un monstre de 130kg. Les enfants sont tous partis de leur côté : l’un est un accro aux jeux vidéos et ne quitte jamais sa chambre ; un autre s’en sort en faisant des prestations sexuelles devant une webcam ; et le chanceux qui est allé à l’université ne sait plus s’“il” est un garçon ou une fille et déteste être blanc.

Pendant ce temps, l’immeuble d’appartements en panneau de béton de son homologue russe a été recouvert d’une nouvelle couche de carreaux de céramique aux couleurs design et son appartement a subi une rénovation “eurostyle”. Il a été “privatisé”, ce qui signifie qu’il le possède maintenant en nue-propriété. La parcelle de terrain vague qui l’entoure a été plantée d’arbres et d’arbustes et une rangée de nouvelles Lada et de BMW brillantes est garée devant. Ses enfants ont tous été formés sur le budget fédéral et ont trouvé un emploi professionnel. Lui et sa femme passent leurs étés dans leur maison d’été (datcha). Leurs enfants et leurs petits-enfants viennent leur rendre visite le jour de la fête nationale russe. Ils cuisinent du chachlyk grillé, mangent des légumes venant directement de leur jardin, boivent des vins de Crimée et chantent des chansons patriotiques. Il s’est avéré que c’est un tour genre poupée Matriochka : sortir la coquille usée de l’URSS, ses ambitions idiotes de superpuissance et une foule indisciplinée de “nations fraternelles” en liberté, pour voir apparaître la Russie, toute neuve et brillante.

russia-world-cup-2018-vector-20244892.jpgTout comme les Jeux olympiques de 1980 ont montré aux Russes à quoi ressemblait la vie en dehors de l’URSS, les matchs de la Coupe du monde 2018 ont montré au monde à quoi ressemble la vie en Russie. L’image de la Russie en tant que Mordor totalitaire, pauvre et en ruines, a été brisée pour laisser apparaître l’image d’une Russie joyeuse, libre, sûre, bien dirigée et prospère. Au fur et à mesure que cette réalité suinte, de plus en plus d’Américains doivent commencer à penser qu’ils ne seraient pas du tout opposés à vivre comme les Russes, sans déménager en Russie, mais d’amener un peu de Russie dans leur pays d’origine. Plus précisément, beaucoup d’entre eux ne verraient pas de problème à avoir une direction un peu à la Poutine, respecté, et faisant autorité tout en étant autoritaire, compétent et populaire, au lieu de ces faces indignes et leurs bandes d’amis et d’ennemis que l’on ne peut pas distinguer.

Ce développement frappe d’horreur mystique les cœurs des élites dirigeantes américaines, car elles savent déjà comment ce genre d’histoire se termine. C’était précisément la méthode utilisée pour renverser l’URSS, leur ancien concurrent géopolitique. Ils n’ont pas obtenu cet effet par la propagande, mais simplement en disant la vérité : à l’époque, la vie aux États-Unis était simplement meilleure.

Et maintenant, ce n’est tout simplement plus le cas. À l’époque, quelque 80% de la population américaine faisait partie de la classe moyenne ou pouvait aspirer à entrer dans la classe moyenne. Mais à ce jour, la classe moyenne américaine a été divisée par cinq, à 20% de la population. Dans de nombreux secteurs importants, allant de l’accès à Internet haut débit à des logements abordables et de qualité, à l’éducation et aux soins de santé, à la sécurité publique, au démarrage et à la gestion d’une petite entreprise, à la rentabilité de leurs forces armées, les États-Unis ont pris du retard sur la Russie, d’au moins une décennie. Et la vérité de cette sous-performance devient impossible à cacher.

C’est pourquoi les élites américaines se débattent dans un paroxysme de désespoir. Elles ont été placées dans la même position que les membres du Politburo soviétique dans les années 1980. Elles savent exactement à qui reprocher leur situation : la Russie bien sûr, mais ils ont beaucoup de mal à formuler leur accusation. Alors qu’ils ont jugé bon de se mêler des affaires soviétiques dans les années 1980 et dans les affaires russes depuis lors, ils tentent maintenant de qualifier les efforts de communication de la Russie d’“expansionnisme” et de “révisionnisme”. Qu’en est-il des droits de l’homme et de la liberté d’expression ? Est-ce qu’on interdit aux Américains de savoir comment vivent les Russes et ce qu’ils considèrent comme bon et correct ? Leurs dirigeants ont-ils peur de la Russie ou ont-ils peur que leur propre peuple découvre la vérité sur la Russie ?

Pour déterminer à quel point ils ont peur, nous pouvons utiliser la liste suivante de contre-mesures pratiques et voir jusqu’où ils vont être forcés de descendre dans cette liste.

1. L’autocensure. Ceux qui ont déjà essayé de faire connaître la vérité deviennent plus réticents et plus enclins à l’équivoque, car tout écart par rapport au récit officiel est maintenant puni d’ostracisme.

2. Évitement du sujet. Ils commencent à éviter certains problèmes “chauds”qui, selon eux, sont les plus susceptibles de leur causer des problèmes, créant ainsi des zones d’enclavement géantes qui rendent de plus en plus les États-Unis aveugles face aux nouveaux développements dans le monde.

3. Réponse au harcèlement. Quelques incidents de harcèlement officiel amènent les médias à commencer à diluer ou à retirer leur contenu, ce qui fait que certaines parties de l’histoire contemporaine apparaissent puis disparaissent sur la base des caprices officiels.

4. Liste noire. Les fonctionnaires ont recours à la censure du contenu au cas par cas, bloquant ou fermant certains sites Internet qu’ils considèrent particulièrement dangereux.

5. Blocage des communications. Les fonctionnaires commencent à s’occuper sérieusement des “cas difficiles”, des individus peu coopératifs, en fermant leurs communications, en désactivant leurs comptes sur les médias sociaux et leurs téléphones portables, en fermant leur accès à Internet et en leur imposant des restrictions de voyage.

6. Détention. Les personnes jugées peu coopératives, qui tentent de contourner les restrictions, sont rassemblées et envoyées dans des lieux inconnus.

Rassurez-vous, ces mesures seront toutes temporaires. Dans tous les cas où les élites dirigeantes ont été forcées de tenter de bloquer la vérité, le résultat final fût une Perestroïka ou une “révolution de couleur”ou un effondrement. Les membres des élites dirigeantes qui veulent avoir un avenir feraient bien d’écouter ce conseil : prenez le parti de la vérité. Il n’a fallu qu’un seul garçon pour souligner que le roi était nu. Soyez ce garçon.

[Inspiré par A. Zapolskis]

Dimitri Orlov

11:59 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, médias, vérité, post-vérité, dimitri orlov | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Hispanofobia. Sobre el libro de doña María Elvira Roca Barea, Imperiofobia y leyenda negra

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Hispanofobia. Sobre el libro de doña María Elvira Roca Barea, Imperiofobia y leyenda negra

Carlos X. Blanco

La lectura del libro de doña María Elvira Roca Barea, Imperiofobia y leyenda negra [http://www.siruela.com/catalogo.php?id_libro=3202] no me ha dejado indiferente. Más bien, me ha conmovido. Había pospuesto la lectura de este libro para el estío vacacional, y ya tardaba en caer en mis manos. El texto, no sé muy bien por qué extraños resortes mentales, causó en mí el efecto de una emotiva liberación. La liberación de prejuicios hondamente arraigados y la urgencia por verme en la necesidad de revisar y estudiar profundamente el origen de esos mismos prejuicios. El libro, me parece, es todo un éxito editorial, y ni la autora ni el editor necesitan de publicidad alguna de mi parte. Escribo estas líneas como quien recomienda con fervor algo bueno a un amigo.

imperiofobia.jpgAcabo de consultar la web de Siruela y veo que ya va por la 18ª edición, y el número de reseñas y entrevistas a la autora se multiplica desde su salida. Si escribo esta breve reseña no es por otro motivo que el de compartir sensaciones y reflexiones, animar a su lectura, recomendar el estudio serio y objetivo de la Historia, la de España y la del mundo, y cerrar el paso a toda suerte de racismo.

¿Racismo? Sí, el libro es un alegato contra el único tipo de racismo que aún está consentido, tolerado y hasta bien visto a escala mundial: la hispanofobia. En realidad, ésta magnífica obra de la señora Roca es un tratado sobre la hispanofobia. Ocurre que sobre la civilización hispánica, nacida en las agrestes montañas cantábricas y, secundariamente, las pirenaicas, se pueden verter todo tipo de insultos y maldiciones, y aquí no pasa nada. Se trata de una agresión que apenas va a encontrar respuesta. Desde el siglo XVI, la munición desplegada contra la idea de España, contra su proyecto geopolítico y espiritual, contra su misma razón de ser, ha sido una munición cargada de odio, de alto poder destructivo y de enorme rentabilidad justificativa para quien la ha empleado. La "víctima", España como idea y como proyecto, nunca ha reaccionado eficazmente contra los ataques. En su etapa imperial y ascendente, podía entenderse el gesto altanero y orgulloso de quien no hace mucho caso de las moscas que le revolotean en su camino triunfante. Pero ya en la fase de crisis, y no sólo crisis militar y geopolítica sino crisis existencial, el Imperio español no pudo y no supo articular una "leyenda blanca" que limpiara o neutralizara la muy negra invención que se lanzó contra él.

María Elvira Roca traza con maestría los orígenes de la leyenda negra por antonomasia: la leyenda negra española. Es cierto que todo Imperio desata el rencor y la envida de los vencidos, de los segundones, de los rivales, de los periféricos. Es un fenómeno universal. Roma, Rusia, Estados Unidos, etc. son casos analizados por la autora, y en todos ellos se detecta la creación de una leyenda negra. Pero es muy significativo que el propio término, leyenda negra sin más, sin el apellido de "romana", "inglesa", "rusa", "norteamericana", se aplique a España. A la España imperial, primero, y a la actual España nacional, ahora. La leyenda negra es, sin más especificación, una leyenda negra contra España.

Los orígenes de la Leyenda hay que localizarlos en Italia. La cuna del Humanismo, en pleno renacimiento, es también la cloaca de unos "intelectuales" italianos llenos de resentimiento y envidia que no podían encajar de forma saludable su insignificancia político-militar en tanto que italianos, con la anchurosa y ambiciosa creación imperial que se gestaba en otra península, la Ibérica. La nueva Roma no era la Roma italiana. La nueva Roma era, en realidad, España. España como corazón de un Imperio mundial, del que había de formar parte una gran extensión de Italia. El Humanismo italiano, como su derivación ulterior, la Ilustración francesa, fueron hervideros de "intelectuales" autocomplacientes, henchidos de orgullo nacional herido, ciegos o falsarios en todo cuanto representó la aportación española a la civilización europea, cristiana y mundial. Una Italia impotente desde el punto de vista nacional, en el siglo XVI, así como una Francia frustrada, desde el punto de vista imperial, en el XVIII, han sido centros de propaganda anti-española sumamente eficaces. Lo peor de las Leyendas inventadas en contra de nuestro Imperio y en contra de nuestro pueblo no es que nos mancillen ante el mundo, que nos ataquen. Lo peor es la merma de la verdad, el insulto a la verdad objetiva. Corregir la Leyenda Negra es rendir un homenaje no sólo a nuestros antepasados. Se trata de rendir el debido homenaje a la Verdad. Se trata de estudiar y enseñar adecuadamente la Historia, sin ocultar tampoco los errores y tropelías de otros tiempos, y cuando éstos hayan de ser reconocidos en justicia, se trata también de contextualizarlos en su tiempo. Pero cortar el paso al error, destruirlo y denunciarlo, es un requisito para la recuperación de nuestra identidad colectiva como pueblo, y es un deber para con la Humanidad. La tarea que propone la profesora Roca no puede ser más estimulante.

El carácter racista de la hispanofobia se ve mucho más claramente cuando doña María Elvira pasa a estudiar la leyenda negra surgida en el mundo protestante: Alemania, Países Bajos, Inglaterra, etc. Los italianos y franceses seguían siendo, a fin de cuentas, correligionarios católicos y de latina tradición. A pesar de ser parientes nuestros y vecinos mucho más cercanos, los italianos y franceses nos tacharon de moros y de judíos para subrayar así nuestro falso catolicismo y nuestra dudosa europeidad. Pero, aunque ya había racismo en estas leyendas, de España les podía molestar más bien la existencia de su mismo Imperio, más que nuestra idiosincrasia, y lo que para ellos les parecía temible y propio de un Imperio hegemónico: nuestra soberbia, nuestra supuesta crueldad. Pero en el mundo protestante, verdadera cuna de la raciobiología, esto es, del racismo de base biológica que postula la jerarquía de razas, el católico, el habitante del Sur europeo (al que había que añadir al irlandés) era un ser inferior desde el punto de vista corporal y moral, un ser despreciable y vitalmente decadente. La hispanofobia fue, para los protestantes, el núcleo de la catolicofobia. Había que echar toda la basura propagandística sobre los logros de la civilización católica, cuyo "renacimiento" lo estaba protagonizando la España de los grandes Austrias. La civilización católica, el cristianismo "fáustico" en palabras de Spengler, había conocido su culmen entre los siglos X y XIII. El proyecto del Emperador Carlos I de España y V de Alemania, ya en el XVI, había sido, en realidad, el proyecto de una restauración y perpetuación de esa catolicidad que, atendiendo a su significado, significa "universalidad".

charles_quintcheval.jpgLuteranos y calvinistas no fueron mejores en su intolerancia, como demuestra la señora Roca, antes bien, fueron especialmente fanáticos en sus orígenes, y traidores a la civilización en la que se insertaron, aliándose con los turcos y prefiriendo el yugo de éstos, al yugo suave del Imperio carolino. La historia les juzgará, pues ahora son justamente esos países intolerantes y catolicofóbicos los que han hecho de la "tolerancia" su religión o sucedáneo de religión. Y ahora sí, deshecho ese Imperio universal que extendiera una civilización católica, tienen al "turco", o algún análogo suyo, metido dentro, destrozándoles en sus entrañas.

Sin embargo, es curioso que los países del Sur europeo, bien católicos de tradición, bien ortodoxos (como Grecia), sean siempre los países bajo sospecha, los perpetuos e incorregibles zascandiles merecedores de calificativos económico-financieros tan poco amables como el de países PIGs (pig es cerdo en inglés). Es evidente que nuestro carácter porcino destaca ante la supuesta pureza ética (ahorradores y emprendedores weberianos) de los protestantes de sangre nórdica o anglosajona que mandan en las agencias de clasificación o en los bancos podridos de Wall Street. En la parte final del libro Imperiofobia y Leyenda Negra hay todo un programa de investigación destinado a elevar nuestro amor propio y cuidar de nuestros propios intereses, en tanto que españoles y en tanto que miembros de una amplísima civilización hispánica, si no queremos hipotecar el futuro de nuestros hijos y nietos. Nos va el futuro en ello.

Esta llamada "globalización" es, en realidad, la dictadura de poderes financieros que hace ya tiempo no tienen patria, pero que siguen manipulando con éxito las opiniones públicas angloamericanas y germanas, así como la de otros países nórdicos. Esta globalización que padecemos sigue siendo, en gran medida, "americanización", contando con la sucursal alemana que ha creado un tingladillo llamado "Unión Europea" destinado únicamente a comprarnos, malvendernos, esclavizarnos y saquearnos. El tingladillo es especialmente corrupto, opaco y despótico, y guarda conexiones muy estrechas con las monarquías mahometanas del petróleo, que se están haciendo dueñas de todo. La idea del Imperio católico, esto es, "universal", siempre será objeto de leyenda negra, de desprecio, de manipulación sin límite, de estereotipo, burla, escarnio en este contexto siniestro en que nos movemos. Siempre. Es evidente que, como idea, la de Imperio puede ser malinterpretada. El imperio del que hablamos no es el imperio de una nación sobre otras. Nunca debe confundirse Imperio Español con nacionalismo español. Éste surge después, en el siglo XIX, tarde, mal y nunca… El nacionalismo surge cuando el Imperio se pierde. Tampoco hemos de confundir Imperio con colonialismo. De éste libro de la señora Roca Barea se desprendería, con facilidad toda una "teoría del Imperio". Los ingleses, portugueses, holandeses y, mucho menos, los franceses, nunca tuvieron auténticos imperios. Lo que tuvieron fueron dominios coloniales. Esta teoría (o metateoría) de los imperios ha empezado ya a ser edificada. Don Gustavo Bueno distinguía entre imperios depredadores e imperios generadores, aunque es más clara la tajante y escueta distinción de Roca Barea entre colonialismo e imperio (en sentido estricto). Un imperio auténtico siempre es protector y padre de futuras naciones ante terceros (ante "bárbaros") y siempre es "civilizador" en su sentido genuino. Por mi parte, he cruzado la distinción buenista con otra distinción, la que media entre imperios aglutinantes e imperios absorbentes [https://decadenciadeeuropa.blogspot.com/2018/06/the-difficulties-around-idea-of-spanish.html]. Con ello, creo poder situar al Imperio español dentro de los imperios civilizadores ("generadores"), como Roma, pero no reducirlo completamente a un imperio absorbente, como lo fue la romanización frente a los bárbaros, sobre todo occidentales (celtas, germanos, etc.) sino aglutinante, esto es, un Imperio mucho más considerado con respecto a peculiaridades étnicas, jurídicas, lingüísticas, de los distintos pueblos aglutinados, acercándose así al ideal del Sacro Imperio Germánico en algunos aspectos.

Para terminar mi reseña o recomendación, también debo deslizar una crítica a Imperiofobia. No estoy de acuerdo con el análisis que la autora hace de los E.E.U.U. como imperio víctima de fobias. El yanqui es un imperio claramente depredador, que mina los fundamentos culturales de los países que subyuga y que irá cambiando su "coloración" cultural a medida que su composición étnica interna vaya cambiando. De hecho, ya ocurre que el idioma inglés americano se va distanciando del inglés británico, y que no es una civilización anglosajona (WASP) la que se expande por el mundo. Cada vez más ese imperialismo se muestra como un artificio pseudocultural (a veces pseudoafro, a veces, pseudohispano, etc.) que sirve como mero envoltorio de unas relaciones económicas descarnadas. No se entiende muy bien la defensa, a mi juicio incoherente, que la autora hace del imperialismo yanqui, sabiendo que la muerte del imperio hispano (1898), mejor dicho, el entierro de un moribundo de larga agonía, fue debida a los engaños y abusos de ese artificio, pseudo-nación o conglomerado étnico articulado en torno al dólar, y que se llama los "Estados Unidos de América". Pero de los norteamericanos ya hablaré otro día.

Analyse: Europa, tome I, de Robert Steuckers

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Analyse: Europa, tome I, de Robert Steuckers

par Gwenaël Corm

Ex: http://lesocle.hautetfort.com  

Fruit d'un travail long de plusieurs années, Europa est une trilogie consacrée à l'Europe, analysée sous l'angle géopolitique. Porté par le temps et l'espace longs, le travail de Robert Steuckers a pour ambition de fournir des solutions à son désenclavement. Tétanisée, prise en étau entre une Asie inaccessible et une Amérique hégémonique, l'Europe est également prisonnière de son univers mental, l’empêchant de prendre conscience d'elle-même et inhibant tout réflexe de puissance ou même de survie. Et comme nous l'explique Robert Steuckers, c'est précisément la position précaire de l'Europe, petit promontoire à l’extrême ouest du continent eurasiatique, qui façonna l'histoire de l'Europe et la mentalité européenne.

Pour toute commande du volume:

https://editionsbios.fr/auteur/robert-steuckers

De la méditation de notre histoire et analysant les rapports de force animant le monde contemporain, Robert Steuckers recherche les pistes d'une renaissance européenne, tant culturelle que géopolitique et nous livre ici le résultats de ses réflexions. Europa est un plaidoyer civilisationnel comme il en existe encore trop peu aujourd'hui. De nos plus lointains ancêtres à la conquête de l'espace, l'esprit qui doit nous animer est contenu dans ces trois tomes dont le SOCLE vous livre à présent la critique positive.

Par Gwendal Crom, pour le SOCLE

Selon la formule consacrée, on ne présente plus Robert Steuckers. Aux côtés d’Alain de Benoist, de Guillaume Faye et de Dominique Venner, Robert Steuckers fait partie des piliers de la « Nouvelle Droite » dont le mouvement identitaire dans son ensemble revendique aujourd’hui l’héritage.

Après avoir participé à l’aventure du GRECE, Robert Steuckers va fonder Synergies européennes, réorientant la pensée de la « Nouvelle Droite » vers la géopolitique et cherchant à tisser de nouvelles solidarités à travers toute l’Europe.

Il est donc deux sujets, deux préoccupations qui constituent le cœur de la pensée de Robert Steuckers : l’Europe et la géopolitique. Deux sujets qui en vérité n’en forment qu’un car comme l'auteur l’explique lors de sa conférence lilloise du 9 mars 2019, l’Europe est une civilisation politique, fortement déterminée par son environnement, climatique, géographique certes, mais aussi humain. Les menaces qu’ont fait et font toujours peser ses voisins sur l’Europe ont fortement modelé l’histoire, la mentalité de nos peuples. C’est pourquoi Robert Steuckers nous en averti d’emblée, penser l’Europe comme un isolat qui se limiterait à l’actuelle Union Européenne est une grave erreur. Le plus grand des maux dont a souffert l’Europe à travers l’histoire est son enclavement. S’il ne fallait donc retenir qu’un seul terme à même de résumer l’ambition pour l’Europe de Robert Steuckers, ce serait celui de « désenclavement ». Car comme il le souligne, l’Europe a chaque fois été en retrait, en position de faiblesse, lorsqu’elle était enclavée. Rappelant les figures de Marco Polo et d’Ivan le terrible ou la découverte de l’Amérique, Robert Steuckers nous montre que l’Europe ne fut jamais grande que lorsqu’elle brisa cet enclavement. Comme nous le verrons par la suite, l’Europe souffrira longtemps de ses divisions et de ses égoïsmes. Sept siècles pour reconquérir totalement l’Espagne, deux siècles entre la prise des Balkans par les Ottomans et la bataille de Lépante. Et à chaque fois, une Europe dont les souverains s’écharpent, se désintéressant du contrôle de la méditerranée, abandonnant la Hongrie et Constantinople, complotant les uns contre les autres (culminant dans l’ignominie avec l’alliance franco-turque de 1536 établie entre François 1er et Soliman le magnifique). Au-delà des avertissements que nous livre la méditation de l’histoire et que Robert Steuckers partage avec nous, l’auteur cherche donc les pistes de notre désenclavement.

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Europa compile ainsi plusieurs dizaines de textes et d’interventions de Robert Steuckers consacrés à l’histoire et la destiné de notre continent. Le tout est divisé en trois tomes. Le premier, Valeurs et racines profondes de l’Europe, se fixe pour but de lister les caractéristiques, les valeurs de l’esprit européen nées durant l’Antiquité. Pour Robert Steuckers, il s’agira donc pour tout travail métapolitique de revivifier ces valeurs dans le cœur des Européens pour permettre leur renaissance et ainsi de renouer avec la puissance. On ne manquera de remarquer ici que l’esprit européen, à rebours de son enclavement géographique actuel, est comme enclavé à l’extérieur. Il n’a pas su tel Ulysse revenir chez lui, à la source qui l’a vue naître, condamné ainsi à vagabonder de par le monde, s’extasiant sur ce qu’il n’est pas, se revendiquant de grands principes et concepts désincarnés, impersonnels. Ainsi devons-nous revenir à nous-mêmes pour repartir à l’assaut du monde. Non pour le dominer mais pour que notre horizon, qu’il soit géopolitique ou mental cesse d’être un mur.

Le second tome, appelé De l’Eurasie aux périphéries, une géopolitique continentale, poursuit cette volonté de désenclavement. Conscient que ce sont les grands espaces et les grands ensembles qui fondent la marche du monde et les rapports de forces, Robert Steuckers en appelle à une grande politique eurasiatique, prolongée par une démarche géopolitique multipolaire bienveillante envers les espaces perse, indien et chinois.

Le troisième tome : L’Europe, un balcon sur le monde, analyse en profondeur les grands ensembles civilisationnels auxquels est confronté l’Europe. Des Balkans au Pacifique, ce tour du monde historique et géopolitique est l’occasion pour le lecteur de prendre conscience que l’Europe n’est qu’un sous-continent, à l’extrême-ouest du continent eurasiatique, que le monde au-delà de ses marches (de plus en plus mal défendues qui plus est) tourne et fait tourner des masses de plus en plus grandes, qu’elles soient démographiques, économiques, industrielles, scientifiques. Prendre conscience que derrière ce mur que nous voulons abattre se trouve un monde (des mondes) auquel il faudra être préparé.

La présente critique positive se concentrera sur le premier tome, dont le titre est nous le rappelons : Valeurs et racines profondes de l’Europe. Nous traiterons les deux tomes suivants lors de prochaines critiques positives.

Toute la démarche de Robert Steuckers se fait sur le temps et l’espace longs. Il s’agit de trouver les permanences qui permettent de penser le présent, non pour vouloir répéter à l’identique les gestes et les situations d’autrefois mais pour trouver l’inspiration, les exemples permettant de se confronter au monde comme nos ancêtres surent le faire. Et comme nous l’avions dit en introduction de cette critique positive, pour Robert Steuckers, les valeurs européennes sont en grande partie d’essence (géo) politique, façonnées, dictées par ses environnements interne comme externe. Ainsi le rappelle l’auteur page 15 : « L’identité géopolitique européenne est donc ce combat plurimillénaire pour des frontières stables et « membrées », pour le libre passage vers le cœur de l’Eurasie, qu’avait réclamé Urbain II à Clermont-Ferrand en prêchant la première croisade. L’identité culturelle européenne est cette culture militaire, cet art de la chevalerie, hérités des héros de l’ère avestique. L’identité culturelle européenne est cette volonté d’organiser l’espace, l’ager des Romains, de lui imprégner une marque définitive. Mais aujourd’hui, où en est-on ? Quelle est notre situation objective ? ».

Nous parlons de géopolitique, donc de rapport de forces, donc de grands espaces. La notion d’empire est donc centrale pour comprendre la pensée de Robert Steuckers et plus généralement la marche du monde. Cette notion d’empire, fondamentale, trouvera son expression dans l’Empire romain sous nos latitudes, avec l’empire sassanide parthe en Perse et l’empire Gupta en Inde. Ces trois empires formant une chaîne de l’Atlantique à l’océan indien, empire qui s’effondreront devant les Huns, les Arabes, les Mongols et les Turcs. Effondrement qui privera l’Europe d’accès à l’Asie comme durant le Moyen-âge et la Renaissance.

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Mais aujourd’hui, quid de la notion d’empire ? Elle est plus que jamais d’actualité. Parler d’empire américain a un sens mais pas exactement celui auquel on pourrait s’attendre. En effet, tels les Romains autrefois, les Américains ont compris l’importance de contrôler les grands axes de communications et les centres névralgiques avec entre autres les Balkans et le Danube (nécessaires pour avoir accès à l’Asie). Tels les Romains, la volonté des Américains se veut bien évidemment hégémonique mais il n’en reste pas moins que de l’avis même de certains hauts responsables américains, ce n’est pas aux Romains que les Américains doivent être comparés mais bel et bien aux Mongols. Certains s’étonneront de cette comparaison et pourtant… Page 7 peut-on ainsi lire : « Brzezinski n’a pas hésité à dire que les Américains avaient pour but d’imiter les Mongols : de consolider une hégémonie économique et militaire sans gérer ni administrer le territoire, sans le mailler correctement à la façon des Romains et des Parthes. L’Amérique a inventé l’hégémonie irresponsable, alors que les trois grands empires juxtaposés des Romains, des Parthes et des Gupta visaient à une organisation optimale du territoire, une consolidation définitive, dont les traces sont encore perceptibles aujourd’hui, même dans les provinces les plus reculées de l’empire romain : le mur d’Hadrien, les thermes de Bath, le tracé des villes de Timgad et de Lambèze en Afrique du Nord sont autant de témoignages archéologiques de la volonté de marquer durablement le territoire, de hisser peuples et tribus à un niveau de civilisation élevé, de type urbain ou agricole mais toujours sédentaire. Car cela aussi, c’est l’identité essentielle de l’Europe. La volonté d’organiser, d’assurer une paix féconde et durable, demeure le modèle impérial de l’Europe, un modèle qui est le contraire diamétral de ce que proposent les Américains aujourd’hui, par la voix de Brzezinski. Rien de tel du côté des Mongols, modèles des Américains aujourd’hui. Nulle trace sur les territoires qu’ils ont soumis de merveilles architecturales comme le pont du Gard. Nulle trace d’un urbanisme paradigmatique. Nulle trace de routes. La dynamique nomade des tribus hunniques, mongoles et turques n’aboutit à aucun ordre territorial cohérent, même si elle vise une domination universelle. Elle ne propose aucun « nomos » de la Terre. Et face à cette absence d’organisation romaine ou parthe, Brzezinski se montre admiratif et écrit : « Seul l’extraordinaire empire mongol approche notre définition de la puissance mondiale ». »

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Ainsi l’Europe doit-elle revenir à la notion fondamentale d’empire et pouvoir opposer un empire européen à l’empire américain « mongolomorphe ». Et cela, pas uniquement pour des raisons de rapport de force. En effet, seul un empire permettrait d’articuler les différentes composantes, qu’elles soient culturelles ou politiques de l’Europe. Un empire étant fondé par définition sur l’agglomération de plusieurs peuples, il serait la solution au problème de transition politique dont ne savent plus sortir les Européens, bloqué entre le fédéralisme sans Etat ni gouvernement central de l’UE et le retour en arrière, abusivement appelé souverainiste, que portent les mouvements populistes d’Europe. Comme l’explique bien Gérard Dussouy dans Contre l’Europe de Bruxelles, fonder un Etat européen, il n’existe point de souveraineté sans puissance. Et comme le rappelle Robert Steuckers en ouverture du chapitre X : « L’horizon du politique, de tout dynamisme politique constructif, n’est plus l’Etat-nation fermé, qu’il soit centralisé ou fédéral, mais les limites géopolitiques du continent européen ». L’empire européen donnerait à notre continent la masse critique démographique, économique, industrielle et financière lui permettant de renouer avec la puissance et donc la souveraineté. Un empire européen articulé selon le principe de subsidiarité, un empire empreint d’une véritable verticalité, incarné dans les peuples et l’histoire de l’Europe.

Mais vouloir la puissance pour la puissance serait une erreur, Robert Steuckers nous le rappelle. Tout projet européen doit avoir pour horizon le désenclavement de notre continent. Ainsi, voici pour l’auteur les priorités que devrait se fixer un empire européen en termes géopolitiques:

Reprendre le contrôle ou s’assurer un accès :

  • Au Danube
  • Au Caucase (avec la Russie)
  • Au Cachemire (avec la Russie et l’Inde)

Faire refluer les puissances concurrentes :

  • Dans les Balkans
  • Sur le Danube (troupes américaines)
  • A Chypre (expulsion des Turcs)

Et pour les mêmes raisons :

  • Aider les Kurdes et les Arméniens contre les Turcs et leurs alliés
  • Faire de l’Inde un partenaire privilégié en particulier dans sa lutte contre le Pakistan et son allié étasunien.
  • Adopter une véritable politique spatiale (satellites) et maritime (tant d’un point de vue économique que militaire)
  • Affirmer une véritable indépendance militaire
  • Détricoter les archaïsmes de l’UE qui empêchent l’Europe de renouer avec la puissance

A présent, penchons-nous sur les recommandations de Robert Steuckers en termes d’organisation du pouvoir politique. Quelle forme devrait prendre cet empire européen selon lui ?

Comme dit précédemment, il s’agit pour Robert Steuckers d’alléger la bureaucratie européenne et de recentrer le pouvoir européen sur les missions pour lesquelles il sera plus compétent que les Etats seuls et notamment l’armée, la diplomatie et la monnaie, trois leviers de souveraineté fondamentaux permettant d’assurer l’indépendance de l’Europe. Sur les autres tâches, ce doit être aux Etats ou aux régions de décider. Subsidiarité encore une fois. Robert Steuckers nous parle ici de ce qu’il appelle la conjonction « Unité législative – pluralité administrative ». Et à ceux qui craindraient que les Etats d’Europe perdent ainsi toute souveraineté, Robert Steuckers prend le cas de l’Allemagne en exemple. En effet, si toute personne suivant un tant soit peu la politique connait le Bundestag, la plupart ne savent que rarement ce qu’est le Bundesrat et son rôle dans la politique allemande. Si le Bundestag est le parlement fédéral qui exerce le pouvoir législatif et élit le chancelier fédéral, le Bundesrat constitue la chambre des régions (les fameux Länder). Toute initiative législative doit être présentée au Bundesrat avant de l’être devant le Bundestag. De plus, et c’est la chose la plus remarquable qu’il nous faut retenir, c’est que le Bundestag a droit de veto absolu sur les propositions de législation relevant de son autorité et dispose d’un veto suspensif sur tout autre type de législation. Un tel mode de fonctionnement serait ici parfaitement adapté à un Etat européen qui laissera le pouvoir aux Etats. Il s’agira alors de garder le parlement européen actuel en tant que parlement fédéral et de créer une chambre des nations qui, par le biais de la majorité de ses membres, pourrait stopper toute loi qui ne serait pas dans l’intérêt de l’ensemble des nations européennes. Un tel dispositif parlementaire permettrait d’allier efficacité et respect des souverainetés nationales tout en empêchant qu’une minorité de pays bloquent l’ensemble de l’Europe. Car oui, le droit de veto serait collectif et ne serait pas donné individuellement à chaque Etat. A chacun d’être cohérent. Il n’existe pas de différence d’un point de vue politique entre l’absence d’Europe et une Europe des nations qui seraient totalement indépendantes les unes des autres.

verdun.jpgRobert Steuckers a bien conscience que dépasser les antagonismes nationaux, les intérêts égoïstes de nos gouvernements sera long et difficile. La pensée européenne elle aussi est enclavée, enclavée à l’intérieur de ses nombreuses frontières qui sont autant les symboles de gloires passées que d’un futur perclus. Beaucoup des nôtres sont encore incapables de sortir du paradigme stato-national, confondent (sciemment ou non) Europe et Union Européenne, Union Européenne et véritable gouvernement européen. Beaucoup ne comprennent pas que le génie français par exemple est ce qui permettait à notre chère nation de faire la différence face à des adversaires à sa taille mais n’est en aucun cas ce qui donne à David le pouvoir de terrasser Goliath. Beaucoup ne comprennent pas que les recettes d’hier ne s’appliquent pas à demain. Seul notre environnement et les capacités dont nous disposons peuvent dicter ce qui nous sera possible d’accomplir comme le rang que nous pourrons atteindre. Et donc de dicter la politique que nous devons mener pour rester souverains. Ne seront souverains que des Européens, qu’ils soient Français, Allemands, Lituaniens ou Italiens. Mais individuellement il n’y aura pas de souveraineté pour eux et ils seront condamné à se mettre sous la férule d’un des grands blocs qui domineront demain le monde multipolaire qui se dessine sous nos yeux chaque jour un peu plus.

Une fois un tel Etat mis en place donc, une fois qu’une véritable volonté impériale animera l’Europe, quelles devront être les grandes décisions, les grandes orientations qu’il devra prendre ?

Tout d’abord, tout ce qui permettra d’assurer son indépendance. Cela implique une armée puissante passant par le développement de son industrie de l’armement et de l’Eurocorps qui permettra une sortie de l’OTAN, une politique spatiale (y compris et surtout militaire) et maritime ambitieuses, un aménagement du territoire, une indépendance énergétique passant entre autres par une diversification des sources d’énergie et un partenariat stratégique avec la Russie. Impériale, l’Europe pourra à nouveau envisager la géopolitique avec un point de vue plus pragmatique, à l’exemple de celui des Chinois, à rebours de l’universalisme américain que suivent aujourd’hui les Européens. Page 244, Robert Steuckers rappelle les grands principes qu’appliquent encore aujourd’hui les Chinois en matière de géopolitique :

«     

  • Aucune immixtion d’Etats tiers dans les affaires intérieures d’un autre Etat. Cela signifie que l’idéologie des droits de l’homme ne peut être utilisée pour susciter des conflits au sein d’un Etat tiers. Le général Löser qui, immédiatement avant la chute du mur, militait en Allemagne pour une neutralisation de la zone centre-européenne (Mitteleuropa), défendait des points de vue similaires ;
  • Respect de la souveraineté des Etats existants ;
  • Ne jamais agir pour ébranler les fondements sur lesquels reposaient les stabilités des Etats ;
  • Continuer à travailler à la coexistence pacifique ;
  • Garantir à chaque peuple la liberté de façonner à sa guise son propre système économique

»

En termes économiques justemment, Robert Steuckers préconise d’abandonner le libéralisme effréné pour un ordo-libéralisme où l’Etat européen aurait toujours le dernier mot et dont l’inspiration générale serait l’investissement plutôt que la spéculation. Toute politique économique doit être un instrument de puissance comme le rappelle Robert Steuckers qui cite le cas de Bruno Gollnisch qui (page 242) : « a proposé une politique européenne selon trois axes : premièrement, soutenir Airbus, afin de développer une industrie aéronautique européenne indépendante de l’Amérique ; deuxièmement, développer « Aérospace » afin de doter l’Europe d’un système satellitaire propre ; troisièmement, soutenir toutes les recherches en matière énergétique afin de délivrer l’Europe de la tutelle des consortia pétroliers dirigés par les Etats-Unis. Un programme aussi clair constitue indubitablement un pas dans la bonne direction ». Rien de bien étonnant de la part de cet homme politique car celui qui fait sien le principe de souverainisme sera naturellement amené à penser en termes européens.

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Mais, et c’est également ce qui doit être retenu de cet ouvrage, Robert Steuckers appelle à faire l’Europe sur le savoir et la culture plutôt que sur l’économie. Ne serait-ce que parce que les intérêts individuels de chaque état européen ne convergent pas nécessairement. Robert Steuckers nous assène une vérité que l’on serait bien en mal de croire tant elle est paradoxale : les Européens d’aujourd’hui ont plus de mal à communiquer que les Européens d’hier. Certes, nous avons intensifié nos échanges économiques, bâti des géants industriels tels Airbus et Ariane, certes nous avons mis en place de nombreux programmes d’échange et de coopération dont l’un des plus emblématiques exemples est bien évidemment Erasmus mais les Européens ayant perdu en substance, il nous est bien difficile de partager quoi que ce soit de véritablement profond. Il y a encore de cela quelques décennies, tous les Européens éduqués avaient fait leurs humanités et avaient reçu l’enseignement du grec et du latin. Le grec et le latin soit les deux langues mères de notre civilisation. Aussi vrai qu’une langue offre un rapport spécifique au monde (car l’on ne pense pas exactement de la même manière en anglais ou en français, en allemand ou en espagnol) la connaissance de ces langues impliquait nécessairement et également d’avoir lu les textes qui les portaient. Et les jeunes Européens d’alors lisaient des poèmes de la Rome antique, l’Iliade et l’Odyssée, les textes décrivant la vie des Romains ou des Spartiates. Un imaginaire, une mémoire commune se dessinaient alors, par-delà les différentes histoires nationales et les antagonismes qui parfois nous séparaient. Et dans cet imaginaire et cette mémoire surgissaient des exemples à suivre ! Qui aujourd’hui lit encore De viris illustribus urbis Romae ?

Pour Robert Steuckers (page 195) : « Pour sortir de ce paradoxe, de cette impasse, l’Europe devrait pouvoir parier sur la culture, sur nos universités, sur un retour aux racines communes de notre civilisation et ensuite, dans un deuxième temps, se donner une arme militaire et diplomatique commune pour s’imposer comme bloc sur la scène internationale. Les fonctions juridiques-sacerdotales et militaires-défensives sont plus à même de faire rapidement l’Europe, à moindre frais et sans lourdeur administratives. La fonction appelée par définition à gérer un divers sans cesse mouvant, soumis à des aléas naturels, climatologiques, conjoncturels et circonstanciels : vouloir à tout prix harmoniser et homogénéiser cette fonction est un véritable travail de Sisyphe. Jamais on n’en viendra à bout. Les fonctions juridiques-administratives, la défense et l’illustration d’un patrimoine culturel à l’échelle d’une civilisation, l’écolage d’une caste de diplomates capables de comprendre le destin global du continent, l’élaboration d’un droit constitutionnel respectant les réalités locales tout en s’inscrivant dans les traditions européennes de fédéralisme et de subsidiarité, la formation d’officiers comprenant que les guerres inter-européennes ne peuvent déboucher que sur des carnages inutiles, la création d’une marine et d’un réseau de satellites militaires et civils sont des tâches qui visent le long terme. Et qui peuvent susciter les enthousiasmes mais non les mépris, car tout ce qui est procédurier et administratif, trop simplement gestionnaire, suscite le mépris… »

Le message est clair. Il faut sortir de l’administratif, du purement technique, du monde de la norme et de la réglementation. Ce n’est pas ainsi que l’on érige et que l’on préserve une civilisation. Ce n’est pas ainsi que l’on peut partir à la conquête de soi et du monde. Il faut se lancer dans de vastes politiques d’innovation, d’aménagement du territoire, lever une armée pan-européenne dirigée par des officiers conscient du monde tel qu’il est et non tel qu’il fut. Et pour emporter l’adhésion des foules, pour que l’Europe enflamme enfin le cœur de ses enfants, il faut miser toujours et encore sur la communication entre eux, intensifier les échanges entre jeunes Européens, faire des agences d’information européennes sur les sujets fondamentaux : économie, géopolitique, recherche, etc. Tous les grands défis qui nous font face doivent être traités sous l’angle européen car ces défis nous menacent collectivement. Il faut enfin, et nous conclurons sur ce point, réhabiliter l’homme politique. Car il ne faut pas tomber dans le piège que nous tend l’ultralibéralisme. Celui-ci ayant désarmé la plupart de nos représentants, les laissant sans pouvoir ni utilité, il serait stupide d’en déduire (et c’est le but, conscient ou non, de l’idéologie libérale) que l’homme politique est inutile par essence. Il faut, nous dit Robert Steuckers, si nous voulons reprendre le pouvoir, remettre sur un piédestal la figure de l’homme politique, incarnation de la « vertu », non pas au sens moral mais au sens romain du terme. C’est-à-dire, celle qui découle du vir, « l’homme mûr justement animé par la force physique et morale qui sied à un civis, à un citoyen romain, à un zoon politikon. » Et cela ne se fera que par une éducation comme les jeunes Romains de l’antiquité en recevaient. Une éducation centrée sur les humanités, destinée à forger des citoyens, soient des hommes animés de courage politique et prêt à servir la cité.

En conclusion, que retenir ? Que tout est à rebâtir mais que rien ne serait sans doute plus simple, plus naturellement réalisable que ce grand projet d’empire européen auquel nous convie Robert Steuckers. Prolongement historique et essentiel de notre continent, l’empire européen nous permettra de reprendre le cours de l’histoire, de la faire à nouveau plutôt que de la subir comme depuis maintenant plusieurs décennies. Cette Europe aura pour tâche d’élever à la conscience civilisationnel les jeunes Européens de demain et de se désenclaver à l’Est par un partenariat stratégique avec la Russie et à l’ouest en rejetant toute ingérence américaine. Ce monde multipolaire qui se lève aujourd’hui fera une place aux nôtres s’il le mérite. A nous de cultiver ce qui fit de nous ce que nous fûmes : des combattants, des chercheurs de vérité, des artistes, des conquérants, des hommes de sciences, des administrateurs hors-pairs, des poètes et des philosophes. A nous de cultiver ces forces impérissables dans le cœur de tout bon Européen : la grandeur et l’audace qui y mène.

Pour le SOCLE :

 

  • Il nous faut un empire Européen. Subsidiariste, fédéral, enraciné, animé par une véritable politique de souveraineté.

 

  • « Désenclavement » doit rester le maitre-mot de toute vision européenne de la puissance. L’Europe se condamne à la mort si elle ne parvient pas à briser les étaux américains et turcs, et à s’assurer un accès au reste du monde. L’Europe doit donc nouer des partenariats stratégiques, vitaux avec l’Inde, la Russie, l’Iran.

 

  • Il faut prendre conscience que l’Europe est menacée sur tous les fronts par les USA et que l’UE même est un outil de désunion créé par les Américains.

 

  • La volonté d’Europe ne date pas d’hier. Elle résulte d’une conscience aigüe d’appartenir à une civilisation commune et des menaces extérieures pesant sur elles. L’histoire montre que l’Europe a chaque fois chèrement payé ses divisions.

 

  • Il faut refonder anthropologiquement l’Europe. Par le retour de la vertu au sens romain du terme, par l’apprentissage d’une culture non-universaliste commune (latin, grec autrefois), par les échanges entre Européens, par l’européanisation des problématiques économiques, politiques, scientifiques, etc. et en se protégeant de l’influence culturelle néfaste des USA. Nous devons repenser notre spécificité et la protéger.

samedi, 08 septembre 2018

Presseschau - September 2018

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Presseschau

September 2018

 

AUßENPOLITISCHES

 

Patriotische Globalisierungskritik

https://recherche-dresden.de/patriotische-globalisierungs...

 

Welt ohne Geld - Wie die Abschaffung von Banknoten vorangetrieben wird

https://www.youtube.com/watch?v=JJCsxZSWtWE&t=2280s

 

Bayer-Aktie

Wie ein Urteil zehn Milliarden Euro Börsenwert auslöscht

Weil die Konzerntochter Monsanto 290 Millionen Dollar Schmerzensgeld an einen Hausmeister zahlen soll, stürzt der Kurs der Bayer-Aktie ab. Wie kann das sein?

http://www.spiegel.de/wirtschaft/unternehmen/bayer-und-mo...

 

(Salvini schmeckt ihnen nicht…)

Rechtspopulist

Italiens Innenminister Salvini empört mit Mussolini-Anspielung

https://www.welt.de/politik/article180189144/Rechtspopuli...

 

Spaniens Außenminister kritisiert Salvini und lobt Merkel

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/spaniens-au...

 

Affäre Benalla

Macron wird abgeschminkt

von Jürgen Liminski

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/macron-wird...

 

Schweden: Neue Partei will 500.000 Einwanderer ausweisen und Asylsystem komplett abschaffen

https://www.unzensuriert.at/content/0027161-Schweden-Neue...

 

Brandstiftung

Schweden – Jugendbanden zerstören rund 100 Autos in mehreren Städten

https://www.handelsblatt.com/video/panorama/brandstiftung...

 

Vermummte setzen in Schweden Dutzende Autos in Brand

https://www.derwesten.de/panorama/vermummte-setzen-in-sch...

 

Parlamentswahlen

Schwedens Klimawandel durch die Rechtspopulisten

https://www.sueddeutsche.de/politik/schweden-schwedens-kl...

 

"Sehen aus wie Briefkästen"

Nach Shitstorm und Parteizoff: Rowan Atkinson verteidigt Boris Johnsons Burka-Witz

https://www.stern.de/lifestyle/leute/rowan-atkinson-verte...

 

Terror in Westminster

Attentäter von London wohnte in Islamistenviertel

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/attentaeter...

 

Ermittler: Messerattacke in Amsterdam war Terroranschlag

https://www.gmx.net/magazine/politik/ermittler-messeratta...

 

Schweiz

Lausanne

Gleichberechtigung contra Religionsfreiheit

Handschlag verweigert: Schweizer Stadt lehnt Einbürgerung ab

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/handschlag-...

 

Streit ums Denkmal: Wie Russlands Ex-Staatsführer die Gemüter erhitzen

https://de.rbth.com/kultur/geschichte/2017/08/09/streit-u...

 

Konflikt zwischen Nato-Partnern USA und Türkei

Nach sonderbarem Erdogan-Aufruf an Türken: Lira im Sturzflug - Trump in Höchstlaune

https://www.merkur.de/politik/lira-im-sturzflug-erdogan-w...

 

Die Folgen der Strafzölle 

Türkische Lira fällt und fällt – und zieht den Euro mit sich

https://www.t-online.de/nachrichten/ausland/international...

 

USA überholen unter Trump Italien bei Verschuldung

In den kommenden Jahren soll fast überall eine Trendwende bei den Schulden einsetzen. Nur die USA scheren aus

https://www.derstandard.de/story/2000078276614/usa-ueberh...

 

Walk of Fame

Stadtrat in Hollywood gegen Trump-Stern

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/stadtrat-in...

 

Proteste gegen US-Präsident

Secret Service untersucht Morddrohungen der Antifa gegen Trump

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/secret-serv...

 

("mehrheitlich junge Weiße"…)

North Carolina

Demonstranten feiern Sturz von Südstaaten-Denkmal

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/demonstrant...

 

(Krawalle an US-Westküste)

Ultrarechte Eskalationsstrategie

https://www.heise.de/tp/features/Ultrarechte-Eskalationss...

 

Space Force: USA wollen bis 2020 Weltraumstreitkraft gründen

Die US-Regierung hat das Ziel ausgegeben, die Dominanz im Weltall zu erlangen. Dies sei wichtig, um die Interessen des Landes zu schützen, sagt Vizepräsident Mike Pence.

https://www.zeit.de/politik/ausland/2018-08/space-force-u...

 

USA schieben früheren KZ-Aufseher nach Deutschland ab

https://www.gmx.net/magazine/panorama/usa-schieben-fruehe...

 

„Allianz für den Multilateralismus“

Maas setzt auf Kanada als Partner für Gegengewicht zu den USA

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/maas-setzt-...

 

"Niemand hört uns": Jesidin trifft IS-Peiniger in Deutschland wieder

https://www.svz.de/deutschland-welt/panorama/Jesidin-trif...

 

Kommunistische Regierung in Nepal

Neustart mit Hammer und Sichel

Seit Februar regiert in Nepal eine demokratisch gewählte Allianz aus zwei kommunistischen Parteien. Sie muss sich großen Herausforderungen stellen.

http://www.taz.de/!5526610/

 

Bolivien

Morales bezieht pompösen Präsidententurm

http://www.lessentiel.lu/de/news/story/Morales-bezieht-po...

http://www.dtoday.de/startseite/politik_artikel,-Bolivien...

 

Bankpleiten befürchtet: Land-Enteignungen könnten Südafrika teuer zu stehen kommen

http://www.faz.net/aktuell/wirtschaft/mehr-wirtschaft/lan...

 

May unterstützt Landreform in Südafrika

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/may-unterst...

 

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INNENPOLITISCHES / GESELLSCHAFT / VERGANGENHEITSPOLITIK

 

Dysfunktionaler Staat

Deutschland ist abgebrannt

von Nicolaus Fest

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/deutschla...

 

Fast eine Billion Euro

FDP-Chef Lindner: „Der Sozialstaat gerät außer Kontrolle“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/fdp-che...

 

Zinsderivate

Hessen verspekuliert Hunderte Millionen Euro an Steuergeldern

https://www.welt.de/wirtschaft/article181299256/Zinsderiv...

 

Genossen im Umfragetief

Mitgliederzahl der SPD schrumpft: So reagiert Nahles

https://www.merkur.de/politik/mitgliederzahl-spd-schrumpf...

 

Nahles-Vorschlag zur Türkei

„Mit Wirtschaftshilfen stabilisiert man nur das System Erdogan“

https://www.welt.de/politik/deutschland/article181235588/...

 

Merkel besucht den Senegal

Das Thema Migration ist schon da

https://www.n-tv.de/politik/Das-Thema-Migration-ist-schon...

 

ARD-Sommerinterview

Merkel ist übergeschnappt

Von Rainer Zitelmann

https://www.wallstreet-online.de/nachricht/10821041-ard-s...

 

(Ihr scheinbar größtes Problem…)

Bundesfamilienministerin: "Mit Hakenkreuzen spielt man nicht"

Verfassungswidrige Symbole dürfen seit kurzem in Videospielen gezeigt werden. Franziska Giffey kritisiert dies nun scharf. Auch aus der Union kommt Kritik.

http://www.faz.net/aktuell/wirtschaft/diginomics/franzisk...

 

Söder schreibt die SPD als politischen Gegner ab

https://www.welt.de/politik/deutschland/article181280198/...

 

Koalitionen mit Linkspartei

Günther setzt Merkels Links-Kurs der CDU fort

von Jörg Kürschner

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/guenther-...

 

Kramp-Karrenbauer

Die CDU will schwuler werden – aber jetzt noch nicht

https://www.welt.de/politik/deutschland/plus181303896/Kra...

 

Moderne Großstadtpartei CDU

Den anderen linken Parteien einen Schritt voraus

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/den-ander...

 

Bundeswehr-Generalinspekteur gegen Wiedereinführung der Wehrpflicht

https://www.pfalz-express.de/bundeswehr-generalinspekteur...

 

Liederprobleme bei der Bundeswehr

„Jawohl, Frau Kapitän!“

von Felix Krautkrämer

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/jawohl-...

 

Wegen Tweet zu Chemnitz

Pazderski fordert Disziplinarverfahren gegen Chebli

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/pazders...

 

(Zu Heiko Maas…)

Wegen Auschwitz in die Politik. Oder umgekehrt?

Von Henryk M. Broder

https://www.achgut.com/artikel/wegen_auschwitz_in_die_pol...

 

(BRD-Wahnsinn…)

Besuch in Buchenwald

„Leidet Ramelow an Nazitourette?“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/leidet-...

 

Antisemitismus

Land setzt mit Ernennung von Felix Semmelroth Zeichen

Zum ersten Mal in der Geschichte des Bundeslandes hat Hessen einen Antisemitismusbeauftragten. Für sein Amt hat sich Felix Semmelroth zwar eine Menge vorgenommen. Ob er dabei viel bewirken kann, hängt aber nicht nur von ihm allein ab.

http://www.fnp.de/rhein-main/Land-setzt-mit-Ernennung-von...

 

(Besserwisser interpretieren ungeklärte Geschichte)

Beutekunst

Historisches Museum gibt neun Exponate zurück

Das Historische Museum Frankfurt am Main hat neun Exponate mutmaßlichen NS-Raubguts in seiner Sammlung entdeckt und an das Jüdische Museum übergeben. Die Forschung nach der Herkunft und Verwendung erwies sich als sehr schwierig.

http://www.fnp.de/lokales/frankfurt/Historisches-Museum-g...

 

Deutsche Kolonialzeit

Bundesregierung gibt Herero- und Nama-Gebeine zurück

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/bundesregierung-gibt...

 

(Noch?...)

Schulfahrten zu NS-Gedenkstätten bleiben freiwillig

http://www.fnp.de/rhein-main/Schulfahrten-zu-NS-Gedenksta...

 

Opfer der DDR

Die große Gleichgültigkeit

von Jörg Kürschner

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/die-gross...

 

Nach Eklat in KZ-Gedenkstätte

Auschwitz-Komitee schockiert wegen AfD-Besuchergruppe

Eine AfD-Gruppe hat in der KZ-Gedenkstätte Sachsenhausen an Gaskammern gezweifelt. Die Staatsanwaltschaft ermittelt wegen des Verdachts auf Volksverhetzung.

https://www.tagesspiegel.de/politik/nach-eklat-in-kz-gede...

 

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LINKE / KAMPF GEGEN RECHTS / ANTIFASCHISMUS / RECHTE

 

Repression – im Gespräch mit Caroline Sommerfeld

https://sezession.de/59361/repression-im-gespraech-mit-ca...

 

(Linke Einwanderungslobby – Jakob Augstein und Konsorten)

Ein amerikanischer Alptraum (1) – Grundlagen

https://sezession.de/59186/ein-amerikanischer-alptraum-1-...

 

(Linke Einwanderungslobby)

#metwo-Kampagne

Nimm zwei

von Fabian Schmidt-Ahmad

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/nimm-zwei...

 

(Zwar von 2015, aber aktueller denn je. Eine finale Abrechnung mit Heribert Prantl, über dessen Geisteszustand nicht mehr spekuliert zu werden braucht.)

"Festung Europa"? Flüchtlinge als Bauern in Mecklenburg ansiedeln

https://www.welt.de/debatte/kommentare/article141708971/F...

 

(Ein weiterer Fall von Wirklichkeitsverdrehung)

Chemnitz

Angstforscher: Fremdenfeindlichkeit „genetisch veranlagt“

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/angstforscher-fremde...

 

Wagenknecht, die »soziale Frage« und wir (3)

https://sezession.de/59103/wagenknecht-die-soziale-frage-...

 

„Aufstehen“

36.000 Anmeldungen für Wagenknechts Sammlungsbewegung

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/36-000-...

 

Tweet zum 13. August

Holm: Linksjugend solid verharmlost Mauertote

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/holm-li...

 

Linksfraktion im Bundestag

Wer ist da Koch, und wer ist Kellner?

von Felix Krautkrämer

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/wer-ist...

 

(SPD möchte noch mehr schrumpfen…)

Wegen neuem Buch

Führende SPD-Politiker wollen Thilo Sarrazin erneut loswerden

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/fuehren...

 

Thilo Sarrazin

Im Fegefeuer der Rassistenjäger

von Lukas Mihr

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/im-fegefe...

 

Franziska Schreiber, eine Verleumdung und das Gericht

https://sezession.de/59194/franziska-schreiber-eine-verle...

 

Thüringens Ministerpräsident

Ramelow macht AfD für wachsenden Antisemitismus mitverantwortlich

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/ramelow...

 

(…wer´s glaubt, wird selig…)

Durchsichtige Stimmungsmache

Parlamentsfraktionen zerpflücken islamfeindliche Anträge der AfD

https://www.op-online.de/offenbach/durchsichtige-stimmung...

 

Beobachtung durch Verfassungsschutz gefordert

Oppermann wirft AfD Zusammenarbeit mit Neonazis vor

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/opperma...

 

Verfassungsschutz

Niedersachsen und Bremen lassen Junge Alternative beobachten

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/nieders...

 

(SPD-Forderungen willfährig journalistisch sekundiert…Zitat: "Darüber hinaus wird es Zeit, geschichtsklitternde Feinde von Demokratie und Zivilisation zu ächten." Wenn das mal kein hetzerischer Aufruf ist?...)

Wenn der Eklat zum Programm wird

Kommentar: AfD gehört beobachtet

https://www.op-online.de/politik/kommentar-gehoert-beobac...

 

(Linksradikale wollen anonym bleiben)

Namen von Studentenausschuß

Nach AfD-Anfrage: Humboldt-Uni verklagt Studentenvertretung

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/nach-af...

 

("Antifa"-Anprangerungsartikel gegen AfD-Politiker)

Peter Felser im völkischen Lebensbund

http://rechte-jugendbuende.de/?p=2345

 

(Kleine Tricksereien)

Vorstoß von Bürgermeister

München sperrt AfD aus dem Rathaus

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/muenche...

 

Der Paritätische Wohlfahrtsverband auf linken Abwegen

https://irisnieland.wordpress.com/2018/08/31/der-paritaet...

 

„Nicht im Einklang mit unseren Werten“

SV Darmstadt 98 will keine AfD-Anhänger unter seinen Fans

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/sv-darm...

 

„Der Verein tut sich keinen Gefallen“

AfD wirft SV Darmstadt 98 Politisierung und Spaltung der Fans vor

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/afd-wir...

 

Kampagne gegen AfD

FSV Mainz 05 protestiert gegen Gauland-Auftritt

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/fsv-mai...

 

(Hier geht die Saat des linken Hasses auf…)

Vorpommern

Linksextremist attackiert AfD-Mitarbeiter in Wahlkreisbüro

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/linksex...

 

(Angriff gegen den saarländischen AfD-Landtagsabgeordnete Lutz Hecker)

Brutaler Anschlag auf AfD-Politiker: „Ursache ist ist die tägliche Stigmatisierung der AfD“

https://www.journalistenwatch.com/2018/08/13/der-naehrbod...

 

Dresden

Antifa, Bundeswehr-Distanzierung und trotzdem erfolgreich

https://recherche-dresden.de/antifa-bundeswehr-distanzier...

 

(Nach linken Feindeslisten wird in den Medien nicht gefragt…)

Rechtsextreme Szene

25.000 Namen auf "Feindeslisten"

https://www.tagesschau.de/inland/feindeslisten-neonazis-1...

 

Verhärtung

Von Johannes Poensgen

https://sezession.de/59347/verhaertung

 

(Die nächste Alt-Antifa-Medienaktion)

Neu-Isenburg

Aktionen gegen Ressentiments

Neue Initiative gegen Rechts: „Solidarität statt Hetze“

https://www.op-online.de/region/neu-isenburg/neue-initiat...

 

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EINWANDERUNG / MULTIKULTURELLE GESELLSCHAFT

 

Die Asymmetrie des Rassenhasses

https://sezession.de/59322/die-asymmetrie-des-rassenhasses

 

Statistik

Gibt es wirklich mehr AfD-Wähler, wo weniger Ausländer sind?

von Lukas Mihr

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/gibt-es...

 

Migration

Wenn die Einheimischen auf einmal in der Minderheit sind

In einigen großen Städten stellen Menschen mit Migrationshintergrund schon die Mehrheit. Das weckt Ängste. Doch die sind oft unbegründet. Eine Kolumne.

Von Barbara John

https://www.tagesspiegel.de/politik/migration-wenn-die-ei...

 

Bundespräsident

Steinmeier dankt Einwanderern für Deutschlands Wohlstand

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/steinme...

 

(Großverdiener machen PR…)

"Menschlichkeit ist Pflicht": Herbert Grönemeyer und andere Prominente setzen sich für Seenot-Retter ein

https://www.gmx.net/magazine/politik/menschlichkeit-pflic...

 

(Alt-68er Leggewie verbreitet mal wieder seine Thesen zu "Rassismus"…)

#MeTwo : Rassismus – Alltag in Deutschland?

https://www.shz.de/nachrichten/meldungen/rassismus-alltag...

 

(#MeTwo-Kampagne, die natürlich keinen "Rassismus" gegen Deutsche kennt)

Niedersachsens Ministerpräsident

Weil: „Deutschland hat ein Rassismus-Problem“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/weil-de...

 

Ist Deutschland zu weiß? (1)

https://sezession.de/59258/ist-deutschland-zu-weiss-1

 

Ist Deutschland zu weiß? (2)

https://sezession.de/59290/ist-deutschland-zu-weiss-2

 

Weiße Männer – Allzweckwaffe der Diskriminierungsindustrie (1)

https://sezession.de/59326/weisse-maenner-allzweckwaffe-d...

 

Weiße Männer – Allzweckwaffe der Diskriminierungsindustrie (2)

https://sezession.de/59339/weisse-maenner-allzweckwaffe-d...

 

Studie zu Zuwanderern aus der Türkei

Verbundenheit zu Deutschland nimmt ab

https://www.deutschlandfunk.de/studie-zu-zuwanderern-aus-...

 

Fördergelder in Millionenhöhe

Flüchtlingshilfe lohnt sich

von Felix Krautkrämer

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/fluecht...

 

Katrin Göring-Eckardt

Grüne erklären Asyl zum Menschenrecht

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/gruene-...

 

„Jugend Rettet“

Evangelische Kirche: Flüchtlingshelfer im Mittelmeer sind Helden

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2018/evangel...

 

Flüchtlingsschiff

„Aquarius“ darf in Malta anlegen: Auch Deutschland nimmt Einwanderer auf

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/aquarius-da...

 

Flüchtlingsboot „Aquarius“

Shuttle-Kapitän Seehofer

von Felix Krautkrämer

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/shuttle-k...

 

Hilfe von befreundeten Staaten

Syrien: Komitee soll Rückkehr von Flüchtlingen organisieren

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/syrien-komi...

 

Abgelehnte Asylbewerber

Bleibeperspektive: SPD und FDP stellen sich hinter Günther

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/bleibep...

 

Einwanderung

Die Abfahrt längst verpaßt

von Michael Paulwitz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/die-abfah...

 

Abschiebungen ausländischer Fachkräfte

Wirtschaftsinstitut: „Jeder verlorene Mitarbeiter tut weh“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/wirtsch...

 

Online-Debatte

Bedford-Strohm entsetzt über Zurückweisung von Flüchtlingen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/bedford...

 

"Würdevolle Migration"

Grüne Jugend fordert Staatsbürgerschaft für Klima-Flüchtlinge

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/gruene-...

 

Steigene Zahlen

AfD fordert härteres Vorgehen gegen Kirchenasyl

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/afd-for...

 

Gesundheitsamt: Alarmierende Lücken

Immer weniger Schulanfänger können Deutsch

https://www.op-online.de/offenbach/immer-weniger-koennen-...

 

An einem Tag

Spanische Küstenwache bringt 460 Migranten nach Europa

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/spanische-k...

 

Abkommen von 1992

Spanien schiebt Ceuta-Eindringlinge postwendend ab

von Marco Pino

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/spanien-sch...

 

Migrationsvereinbarung

Lambsdorff nennt Spanienabkommen einen „Witz“

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/lambsdorff-...

 

Wiedereinreise trotz Sperre

Knapp 700.000 abgelehnte Asylbewerber in Deutschland

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/knapp-7...

 

Rekordzahlen

Starker Anstieg ausländischer Kindergeld-Empfänger

https://www.welt.de/politik/deutschland/article180843060/...

 

Umstrittene Zahlung von Kindergeld an EU-Ausländer: Das Beispiel Duisburg

https://www.tagesschau.de/multimedia/video/video-435303.h...

 

Überweisungen ins Ausland

EU-Kommission lehnt Kindergeld-Reform ab

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/eu-komm...

 

Kindergeldzahlungen an Ausländer

Sinti und Roma: SPD soll sich von Duisburger Bürgermeister distanzieren

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/sinti-u...

 

Ruhrgebiet

Der Kampf einer Essener Mutter um einen Kita-Platz

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/der-kam...

 

Bundesagentur für Arbeit

Integration von Flüchtlingen im Arbeitsmarkt läuft gut

https://www.welt.de/politik/article181247264/Bundesagentu...

 

Baden-Württemberg

Schrotthaufen vor Asylunterkunft: „Das wird eine Radwerkstatt“

von Martina Meckelein

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/schrott...

 

Baden-Württemberg

Die Geschichte einer dubiosen Radwerkstatt für Flüchtlinge

von Martina Meckelein

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/die-ges...

 

Racial Profiling

Urteil fernab der Realität

von Boris T. Kaiser

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/urteil-fe...

 

Verlängerte Rückführungsfrist

Bedford-Strohm kritisiert verschärfte Regeln fürs Kirchenasyl

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/bedford...

 

„Flüchtlingskirche“

Unbekannte attackieren Kirche unter „Allahu Akbar“-Rufen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/unbekan...

 

(Opfer-Story…)

Hockenheim

Burkini-Streit: Schwimmbadleitung widerspricht Moslemin

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/burkini...

 

Zunahme um fast 60 Prozent

Zahl der Moscheen in Baden-Württemberg wächst stark

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/zahl-de...

 

DITIB plant spektakuläre Moschee in Norderstedt

https://dieunbestechlichen.com/2018/06/ditib-plant-spekta...

 

Kampagne für den Gottesstaat

Verfassungsfeindliche Gruppe mobilisiert in Offenbach und Hanau gegen „Kopftuchverbot“

https://www.op-online.de/offenbach/kampagne-gottesstaat-1...

 

Schwedische „Aktivistin“ verhinderte Abschiebung – jetzt kommt heraus, der Afghane ist ein verurteilter Frauenschläger

https://www.journalistenwatch.com/2018/08/11/schwedische-...

 

Haftbefehle

Chemnitz: Syrer und Iraker unter Tatverdacht

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/chemnit...

 

Tatverdächtiger Iraker

Chemnitzer Messerstecher war vorbestraft

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/chemnit...

 

Nach tödlicher Messerattacke

Chemnitz : Verletzte nach Zusammenstößen bei Trauerkundgebung

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/verletz...

 

(Der Ausgangspunkt der „Hetzjagd“-Medienlüge von Chemnitz)

Wie man den Ausnahmezustand herbeischreibt

Autor Vera Lengsfeld

https://vera-lengsfeld.de/2018/08/30/wie-man-den-ausnahme...

 

#CHEMNITZ - Ein Insiderbericht - Frank Stoner im Gespräch mit Frank Höfer

https://www.youtube.com/watch?v=MDU1vo0Tz6A&app=desktop

 

«Ich bin Oma, kein Rassist»: Chemnitz fühlt sich zu unrecht als rechtsradikal abgestempelt – eine Reportage

https://www.nzz.ch/international/das-schlimmste-was-passi...

 

„Übertriebene Erzählungen“

Chemnitzer Lokalzeitung widerspricht „Hetzjagd“-Berichten

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/chemnit...

 

Fall Chemnitz

Haftbefehl veröffentlicht und suspendiert: Beamter erklärt Beweggründe

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/haftbef...

 

(dazu…)

Sonntagsheld – Ein Diamant im Getriebe

Euer Widerstand soll funkeln…

https://sezession.de/59359/sonntagsheld-74-ein-diamant-im...

 

Tödliche Messerattacke: Bundesregierung verurteilt „Hetzjagden“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/toedlic...

 

Kanzlerin und Minister äußern sich

Chemnitz: Merkel beklagt „Haß auf der Straße“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/chemnit...

 

Generalstaatsanwalt überführt Merkel der Lüge: „Es hat in Chemnitz keine Hetzjagd gegeben“

https://www.journalistenwatch.com/2018/09/02/generalstaat...

 

Trotz gegenteiliger Erkenntnisse

Chemnitz: Bundesregierung verteidigt Hetzjagd-Vorwurf

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/chemnit...

 

(Hetze-verdächtiges Zitat: „Hier wird überdeutlich, dass sich Kritiker der Europa- und Flüchtlingspolitik zu Gehilfen der Braunen machen lassen.“)

Stadt in der Defensive: Kommentar zur Lage in Chemnitz

https://www.hna.de/politik/stadt-in-defensive-kommentar-z...

 

(Campino und Co. spannen sich mal wieder vor den Karren der etablierten Eliten)

„Wir sind mehr“ in Chemnitz: Das müssen Sie über das Konzert gegen Rechts wissen

Die Toten Hosen, Marteria, Casper und K.I.Z. rocken unter dem Motto #wirsindmehr in Chemnitz, um ein Zeichen gegen Rechtsextremismus zu setzen. Auch die Band Madsen bezieht mit einem Konzert am Samstag Stellung.

http://www.haz.de/Nachrichten/Kultur/Uebersicht/Wir-sind-...

 

Chemnitz: Tanz auf dem Grab – Staatskünstler stützen Merkelpolitik

http://unser-mitteleuropa.com/2018/08/31/chemnitz-tanz-au...

 

Blablacar und Flixbus-Gründer

Gratis-Fahrtkarten zu „Anti-Rechts“-Konzert in Chemnitz

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/gratis-...

 

(Bundespräsident fördert Linksradikale)

Feine Sahne Fischfilet und der Bundespräsident

Pazderski kritisiert Steinmeiers Werbung für linksextreme Band

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/pazders...

 

Linksradikale Punkband in Chemnitz

„Feine Sahne Fischfilet“: Polizeigewerkschaft kritisiert Bundespäsidenten

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/feine-s...

 

CDU-Spitze rügt Bundespräsident Frank-Walter Steinmeier wegen Unterstützung von Feine Sahne Fischfilet

https://www.gmx.net/magazine/politik/cdu-spitze-ruegt-bun...

 

Konzert in Chemnitz - Mehr als 60.000 setzen Zeichen gegen Rechts

https://www.gmx.net/magazine/politik/konzert-chemnitz-500...

 

Demonstrationen in Chemnitz

Die Haltungszyniker löschen Feuer mit Benzin

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/die-haltu...

 

Chemnitz

Die angestaute Wut auf Merkel explodiert

von Dieter Stein

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/die-anges...

 

Chemnitz und die Medien

Die Indoktrination scheitert am ostdeutschen Widerstandswillen

von Karlheinz Weißmann

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/die-indok...

 

Chemnitz: Was gesagt werden muss

https://einprozent.de/blog/aktiv/chemnitz-was-gesagt-werd...

 

Chemnitz – zehn Punkte für die nächsten Tage

Von Götz Kubitschek

https://sezession.de/59342/chemnitz-zehn-punkte-fuer-die-...

 

Aktualisierung

Trauermarsch für Daniel H. wird nach Blockaden aufgelöst

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/trauerm...

 

(dazu…)

Nicht nur der Rechtsstaat hat in Chemnitz kapituliert

https://sezession.de/59356/nicht-nur-der-rechtsstaat-hat-...

 

(dazu…)

Chemnitz – Zwickmühle und Schlußfolgerung

https://sezession.de/59357/chemnitz-zwickmuehle-und-schlu...

 

Fehlerhafte Berichterstattung

Chemnitz: „Tagesthemen“ mischen Hitler-Hooligans in AfD-Demo

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/chemnit...

 

Broder über Sachsens Regierungschef: "Der Mann ist ein sprachloser Schwätzer"

https://www.youtube.com/watch?v=h9lCyRITtFo

 

#chemnitz

"Araber stellen die gefährlichste Gruppe" - klare Worte zur Causa Chemnitz

https://www.youtube.com/watch?v=40RN37g9IZA

 

Arabische Großfamilien

Und plötzlich ist die Clan-Kriminalität ein Problem

von Felix Krautkrämer

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/und-plo...

 

Großclans

Kriminell erzogen

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/kriminell...

 

"Drogenservice" mit "Bunkerfahrzeug" in Schöneberg

Haftbefehle gegen Mitglieder von arabischer Großfamilie erlassen

https://www.rbb24.de/panorama/beitrag/2018/08/berlin-haft...

 

Gefängnisse in Deutschland

Fast jeder dritte Häftling ist Ausländer

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/fast-je...

 

Inhaftierungsraten

Die Mär vom strukturellen Rassismus

von Lukas Mihr

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/die-maer-...

 

Video sorgt für Empörung

Ausländer attackieren Polizisten in Plauen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/auslaen...

 

Video aufgetaucht: Polizei-Einsatz in Plauen eskaliert

https://www.tag24.de/nachrichten/plauen-postplatz-polizis...

 

(dazu…)

Gewalt gegen Polizisten

Die „dünne blaue Linie“

von Alice Weidel

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/die-duenn...

 

Sextäter am Wochenende

Begrapscht, vergewaltigt, belästigt, mißbraucht

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2018/begraps...

 

Frauen und Mädchen erneut Opfer von Übergriffen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/frauen-...

 

Übergriffe und Belästigungen

Beim Joggen und auf dem Heimweg: Sex-Täter überfallen Frauen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/beim-jo...

 

Dank Merkels Völkerwanderung: Alle 15 Stunden ein sexueller Übergriff in Leipzig

http://unser-mitteleuropa.com/2018/08/20/dank-merkels-voe...

 

Rosenheim: Zwei Asylbewerber nach Vergewaltigung verhaftet

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/rosenhe...

 

Brandenburg

„Bedauerlicher Einzelfall“: Afghanen belästigen Frauen und verletzen Polizist

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/bedauer...

 

Hamburg

Afghane vergewaltigt 14jähriges Mädchen

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2018/afghane...

 

Niedersachsen

Getötete Obdachlose: Polizei verhaftet Asylbewerber

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/getoete...

 

Mißbraucht und geschlagen

Hobby-Rapper zwingt 14jährige zur Prostitution: Bewährung

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2018/hobby-r...

 

Offenburg      

Nach Messerattacke: Demonstrationen bleiben ruhig          

https://www.schwarzwaelder-bote.de/inhalt.offenburg-nach-...

 

Tatverdächtiger Asylbewerber

Offenburg-Mord: Palmer kritisiert ausbleibende Berichterstattung

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/offenbu...

 

Unna

Schlägerei am Rathaus: Polizei gibt Statement ab – Weiterer Augenzeuge: „Das war Krieg. Unna hat seine Unschuld verloren.“

https://www.rundblick-unna.de/2018/08/06/schlaegerei-am-r...

 

Massenschlägerei wird nach Polizeieinsatz fortgesetzt - dann aber mit Waffen

https://www.pz-news.de/pforzheim_artikel,-Massenschlaeger...

 

Massenschlägereien in Pforzheim: City-Streife stößt an die Grenzen

https://www.pz-news.de/pforzheim_artikel,-Massenschlaeger...

 

Freiburg

Massenschlägerei mit Verletzten

20 Leute geraten in Regionalzug aneinander

https://www.n-tv.de/panorama/20-Leute-geraten-in-Regional...

 

Streit über Zwangsverheiratung eskaliert

Zwölf Jahre Haft nach Mordversuch in Offenbach

https://www.op-online.de/offenbach/streit-ueber-zwangsver...

 

Streit nach Stadtfest in Chemnitz: Ein Toter und zwei Verletzte

https://www.gmx.net/magazine/panorama/streit-stadtfest-ch...

 

Mia V.

Mordfall Kandel: Afghane zu acht Jahren und sechs Monaten verurteilt

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/gericht...

 

Nachtclub in Frankfurt Oder

Angriff mit „Allahu Akbar“-Rufen: Bürgermeister prüft Abschiebung

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/angriff...

 

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KULTUR / UMWELT / ZEITGEIST / SONSTIGES

 

Stephan Trüby bläst erneut linke Trübsal

Linker Architekturtheoretiker wittert überall „Rechte“

http://www.pi-news.net/2018/08/linker-architekturtheoreti...

 

(Einwanderung, Naturschutz und Städtebau…)

Klima-Oase Frankfurt – keine Spur!

Harmlose Plauderstunde zu Frankfurts Grün- und Bauplanungen

http://www.bff-frankfurt.de/artikel/index.php?id=1327

 

(3 Jahre alt, aber bezeichnend für das Goethe-Institut)

Tschechien

„Deutsch, fremd und nicht sonderlich sympathisch“

https://www.welt.de/politik/ausland/article149978357/Deut...

 

Auslandsrundfunk

„Haßbotschaften“: Deutsche Welle schaltet Kommentarfunktion ab

https://jungefreiheit.de/kultur/medien/2018/hassbotschaft...

 

ZDF-Journalisten behindert?

Göring-Eckardt zweifelt an demokratischer Gesinnung Kretschmers

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/goering...

 

Kontrolle des ZDF-Teams

Einsatz bei Anti-Merkel-Demonstration: Wendt verteidigt Polizisten

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/einsatz...

 

Mord in Offenburg

Palmer: Gniffke setzt Ruf der Tagesschau aufs Spiel

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/palmer-...

 

Tagesschau rechtfertigt Verschweigen von Asylantengewalt

http://unser-mitteleuropa.com/2018/08/27/tagesschau-recht...

 

"Divers" ist das neue Geschlecht: Kabinett beschließt dritte Möglichkeit

https://web.de/magazine/politik/divers-geschlecht-kabinet...

 

Universitäten

AfD fordert Überprüfung der Gender-Lehrstühle

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/afd-for...

 

Männerdiskriminierung an der Berliner Humboldt-Uni

Männer sind Schweiger

von Boris T. Kaiser

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/maenner-s...

 

Feministischer Männerhaß auf Twitter

Jammern und hassen auf höchstem Niveau

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/jammern-u...

 

Konservativer YouTube-Star

Argumentative Angriffslust

von Björn Harms

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/argumentative-angrif...

 

Signal für Deutschland – Zeitschrift

https://www.signal-online.de/zeitschrift/

 

Papier ade´

Die Tageszeitung „taz“ gibt auf: Ende der Printausgabe angekündigt

https://www.tichyseinblick.de/kolumnen/alexander-wallasch...

 

Vorwürfe gegen den DFB

Manuel Neuer: Özil hat in Nationalelf keinen Rassismus erfahren

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/manuel-...

 

Gehören die zu uns?

Von Ibrahim Naber

In mehreren Ländern wird während der WM heftig über die Identität der Nationalmannschaft diskutiert. Im Fokus: Spieler mit Migrationshintergrund

https://www.welt.de/print/die_welt/sport/article178943118...

 

Vielfalt

Wolfsburg-Spieler spricht sich gegen Regenbogenbinde aus

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/wolfsburg-spieler-sp...

 

Verein Deutsche Sprache

DFB ist „Sprachpanscher des Jahres“

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/dfb-ist-sprachpansch...

 

Patrick Bahners und die „habituelle Diskriminierung“

Die Abwendung von den Eigenen

von Karlheinz Weißmann

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/die-abwen...

 

Konservative in der „Black Community“

Kanye West fürchtet wegen Trump-Lob um Karriere

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/kanye-west-...

 

Nie zweimal in denselben Fluß. Björn Höcke im Gespräch

https://sezession.de/59327/nie-zweimal-in-denselben-fluss...

 

Der Riese Marx in Trier

https://irisnieland.wordpress.com/2018/08/22/der-riese-ma...

 

Duisburg

Sie verdiente mehr als Merkel: Chefin von Behinderten-Werkstatt entlassen

https://www.tag24.de/nachrichten/sie-verdiente-mehr-als-m...

 

ESC: Türkei bleibt dem Eurovision Song Contest weiterhin fern

https://www.gmx.net/magazine/unterhaltung/musik/esc/esc-t...

 

 (Lebensgefährlicher Trend)

"Balconing" auf Mallorca

Nach 8. Todesopfer: Experten schalten sich ein

https://www.tonight.de/news/aktuelles/balconing-auf-mallo...

 

Verdrängt die Sprachsteuerung die Fernbedienung?

https://www.internetworld.de/technik/sprachassistent/verd...

 

Kino

Spike Lees "BlacKkKlansman": Clevere Satire über Rassismus

https://www.volksstimme.de/kino/filmbesprechung/spike-lee...

 

U2-Sänger

Bono sieht Europa durch Nationalisten gefährdet

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/bono-sieht-europa-du...

 

Baas in eigen huis: voorstel tot aanpak van het vreemdelingenvraagstuk

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Baas in eigen huis: voorstel tot aanpak van het vreemdelingenvraagstuk

Bij de benadering van het vreemdelingenvraagstuk is het allereerst van het grootste belang te benadrukken dat, ondanks alle wrijvingen die door het ‘multiculturalisme’ worden veroorzaakt, de vreemdelingen die legaal in ons land wonen en die zich ook verder aan de wet houden, niet onze vijanden zijn.

Onze eigenlijke vijand is de op hol geslagen elite, die aangedreven wordt door een giftig brouwsel van een blank schuldcomplex, valse sentimentaliteit, goedkope liefdadigheid, het kapitalistische streven naar lagere lonen en het socialistische gekonkel om meer stemmen. De elite zou in staat zijn de immigratie tegen te gaan, zoals in Polen, Denemarken of Hongarije. Het heersende klasse doet echter precies het tegenovergestelde: ze jaagt juist de immigratie aan. De regenten dragen dus de volle verantwoordelijkheid voor het multiculturele drama. Zij zijn de uiteindelijke veroorzaakers van het gevoel van ontheemding bij de Nederlanders, maar ook bij de vreemdelingen, die in ons land wel wat geld maar geen echt thuis vinden.

De vreemdelingen in ons land beschouwen wij dus niet als vijanden. Wij beschouwen hen als gasten, zij het dan meestal ongenode gasten. Voor zover zij zich als goede gasten gedragen verdienen ze ons respect. Een goede gast probeert niet stiekem zich de spullen, de dochters en het huis van zijn gastheer toe te eigenen. Een goede gast past zich aan aan de huisregels en respecteert zijn gastheer. Hij stelt zich bescheiden op, en betoont zich dankbaar voor het gedeelde onderdak en het gedeelde eten. Van de vreemdelingen mogen we bijvoorbeeld verwachten dat ze zich netjes gedragen, werken voor hun eigen kost en bijdragen aan ‘het gemeenschappelijke huishouden’.

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Tegenover goede gasten willen wij ons gedragen als een goed gastheer - met hoffelijkheid, respect en gastvriendschap waar mogelijk, maar ook met duidelijke leefregels en strenge maatregelen waar nodig. Voor zover de vreemdelingen zich weigeren zich op te stellen als goede gasten, streven wij ernaar dat zij vertrekken. Dit kunnen we stimuleren met vertrekpremies, gefinancierd uit de besparingen op huisvesting, zorg en onderwijs die we door hun vertrek mogen verwachten.

Verder is het noodzakelijk niet al onze gasten over één kam te scheren. We willen de fouten van linksig denken vermijden. Links denken is erg kinderachtig, met alleen absolute categoriën, zonder oog voor de variatie die de realiteit kenmerkt. Zo beweert links bijvoorbeeld dat Amerika een land van immigranten is, en dat daarom alle immigranten welkom zijn. Ze laten daarbij weg dat Amerika is opgebouwd door Europese immigranten. Het is kinderachtig te denken dat de immigratie van een Engelsman hetzelfde betekent voor een land als die van een Zimbabwaan, omdat ze allebei 'immigrant' zijn.

Als nationalisten moeten wij dus erkennen dat er heel wat verschillen zijn  tussen de groepen vreemdelingen die zich in ons land hebben gevestigd.   Een arme Indische weduwe die na de onafhankelijkheid van Indonesië naar Nederland vluchtte is niet hetzelfde als een asielfraudeur. Een hardwerkende Chinese restauranthouder die zijn leven lang netjes belasting heeft betaald is niet hetzelfde als een terugkerend jihadist. Een brave Surinaamse moeder die haar leven lang bejaarden heeft verzorgd is niet hetzelfde als een dubbelpaspoortige drugscrimineel. Elke groep moet dus benaderd worden volgens zijn eigen kenmerken en moet overeenkomstige rechten en plichten worden toegekend.

We kunnen ruwweg vijf groepen onderscheiden:

  1. Ex-kolonialen

Deze groep bestaat uit Indiërs, Chinezen, Molukkers, Surinamers en Antillianen. Zij die uit de vroegere Nederlandse overzeese gebiedsdelen voor en rond de onafhankelijkheid naar Nederland zijn gekomen, hebben vanwege historische verplichtingen een onvoorwaardelijk verblijfsrecht. Als zij zich niet volledig willen assimileren moeten zij de mogelijkheid krijgen om als afzonderlijke gemeenschappen te blijven leven in Nederland met eigen rechten, faciliteiten en wijken. Zij kunnen ook gebruik maken van de vertrekpremie.

  1. Gastarbeiders en arbeidsmigranten

Als de mensen in deze groep werkloos, arbeidsongeschikt of gepensioneerd raken moeten zij terugkeren naar hun eigen land, vergezeld van hun families. Daarvoor krijgen zij een passende vertrekpremie.

  1. 'Vluchtelingen'

Een zeer groot gedeelte van de mensen die zich hebben gemeld als vluchteling heeft tegen de redelijkheid en de (inter)nationale wetgeving in een verblijfsstatus in Nederland gekregen. De leden van deze groep worden nauwgezet opnieuw beoordeeld. Indien te licht bevonden moeten ook zij en hun familie terug naar hun eigen land met een redelijke vertrekpremie.

  1. Redelijk geassimileerden

Dit betreft mensen binnen de voorgaande groepen die door familiebanden en arbeidsverleden nagenoeg streeploos zijn opgegaan in de Nederlandse samenleving. Zij zullen een procedure moeten ondergaan tot volledige assimilatie. Voor niet-westerse vreemdelingen zullen echter strenge assimilatie eisen gelden, zoals een nieuwe Nederlandse voor- en achternaam, een bewezen christelijke of humanistische identiteit, een volmaakte kennis van de Nederlandse taal en een voorbeeldige levensloop.

  1. Kwaadaardige gasten

Deze groep betreft vreemdelingen die willens en wetens hun gaststatus hebben verspeeld: terroristen, extremisten, criminelen, fraudeurs en zedendelinquenten. Zij moeten ongeacht hun verblijfsstatus zonder pardon worden gedeporteerd.

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Na afloop van dit programma zullen een aantal vreemdelingen in ons land als gasten overblijven. Dit zullen met name ex-kolonialen, werkende gastarbeiders en een aantal échte vluchtelingen zijn. Zij kunnen blijven op basis van soevereiniteit in eigen kring, zoveel mogelijk met eigen rechten, eigen voorzieningen, eigen verzekeringen en - voor zover men dat zelf wil - eigen woongebieden. Zo kunnen zij in Nederland opteren voor het vasthouden van hun eigen identiteit. Vrijwillige segregatie dus. Remigratie, assimilatie maar ook deportatie blijven echter mogelijk.

Dit is dus het vier-punten programma van IDNL ten aanzien van het vreemdelingen vraagstuk: (a) onverbiddelijke deportatie voor de wolven in onze schaapskooi, (b) nette remigratie voor vreemdelingen die niet (meer) kunnen of willen werken, (c) vrijwillige segregatie voor vreemdelingen die hier voor zichzelf willen zorgen en zichzelf willen blijven en (d) assimilatie voor een selecte groep verdienstelijke vreemdelingen.