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lundi, 12 novembre 2018

Message de Yann-Ber Tillenon à propos de Guillaume Faye

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Message de Yann-Ber Tillenon à propos de Guillaume Faye

 

Salut à tous !

 

J’ai rendu visite mercredi à Guillaume.

Il a  été opéré jeudi  de la hanche gauche.

Il a enfin accepté d’être hospitalisé parce qu’il a remis il y a quelques jours, son dernier  manuscrit à Daniel CONVERSANO.

 

En effet, depuis plus de six mois il savait qu’il avait  une tumeur au poumon et il avait du mal à marcher. Cela m’a été confirmé par son amie Lise. Je me suis souvent disputé avec lui à ce sujet. Nous nous sommes même fâchés car il refusait toute hospitalisation. Il disait qu’il voulait  d’abord finir  le manuscrit de son dernier  livre. Il disait : « je fais une course contre la montre !... ».

 

Je lui ai conseillé de suivre une curiethérapie. C’est ce qu’il y a de plus efficace actuellement pour guérir. Comme tu le sais…Il a une tête dure de Gaulois extravagant!…

 

Il aurait pu faire une belle carrière politique en collaborant au système occidental en place. Mais c’est un artiste passionné, excessif ! Il y a près de cinquante ans il a été touché par l’ Idéal européen. Depuis il s’est mis à son service et lui est  resté fidèle envers et contre tout pour réaliser l’œuvre que l’on connaît. Il n’a pas hésité à sacrifier sa santé pour créer, en abusant même d’alcool et sûrement d’autres substances nocives qui, soi-disant, l’aidaient dans son travail. Quand je l’ai rencontré, il y a une quarantaine d’années, il faisait une conférence sur le « Mythe du héros ». Je me souviens qu’il disait que le héros était l’Être inspiré, entre les Dieux et les hommes, qu’il avait un destin spirituel  à accomplir, une mission, au-dessus de toutes considérations  bourgeoises matérielles, conformistes. Je crois bien  que notre Guillaume  parlait pour lui. Il  est bien resté fidèle à cette définition qu’il donnait déjà il y a très longtemps.  Il a toujours vécu en marge, et mis ses idées en pratique au quotidien. Que l’on soit d’accord ou pas avec lui, Guillaume est un héros.


Jean-Pierre/"Yann-Ber" TILLENON.

L’extrême gauche du capital

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L’extrême gauche du capital

A propos du gauchisme d'hier et du gauchisme d'aujourd'hui

Par Denis Collin

Ex: https://la-sociale.viabloga.com


 
Comme tout le monde, j’emploie souvent le terme « gauchiste » pour caractériser des courants très variés, aussi bien des courants politiques structurés comme le NPA que des courants plus informels, des black blocks » aux diverses variétés du « gauchisme sociétal ». Mais l’usage de ce terme est le plus souvent inadéquat et finalement obscurcit la compréhension des phénomènes politiques.

Historiquement, le gauchisme est défini comme tel par Lénine, dans un livre fameux, Le gauchisme maladie infantile du communisme. Les courants gauchistes brocardés par Lénine, avaient cependant peu de choses à voir avec ce que l’on désigne aujourd’hui par cette étiquette. Le gauchisme classique se situait à « l’extrême-gauche » du mouvement communiste. Comme les bolchéviks, il voulait le renversement du mode de production capitaliste et l’établissement du pouvoir de la classe ouvrière à travers les conseils ouvriers. Mais à la différence des léninistes, les gauchistes refusaient tout ce qu’ils considéraient comme de compromis avec l’ordre capitaliste. Ainsi ils s’opposaient à la participation aux élections des parlements bourgeois tout autant qu’au travail militant à l’intérieur des syndicats réformistes. Il faudrait faire une typologie des différents courants gauchistes : ainsi les « conseillistes » comme Pannekoek ou les spartakistes étaient-ils éloignés des disciples d’Amedeo Bordiga, mais tous se voulaient des marxistes purs et durs, des défenseurs d’un communisme fondé sur la lutte des classes, des militants intransigeants du prolétariat. Le gauchisme soixante-huitard et post-soixante-huitard n’a presque rien en commun avec ces courants. On les appelle « gauchistes » parce que c’est le qualificatif que leur a attribué Georges Marchais et avec lui le parti communiste. Certes, dans l’ensemble de ces courants qui se sont manifestés bruyamment en mai 1968 et dans les années qui suivent, il y avait de « vrais » gauchistes à l’ancienne. Mais ceux qui ont dominé la scène de la société du spectacle n’étaient plus l’extrême gauche du mouvement communiste, mais l’extrême gauche du capital. Mes amis « lambertistes » les appelaient « gauchistes décomposés » pour les distinguer du gauchisme honorable des années 1920. Ce nouveau gauchisme est celui qui se manifeste d’abord par un changement de terrain de la lutte. Les ouvriers étant considérés comme des réformistes incurables, on va leur trouver un substitut dans les « nouvelles avant-gardes larges à caractère de masse » qui sont constituées par la « petite-bourgeoisie radicalisée » issue des couches intellectuelles. Au sein des organisations d’ascendance marxiste, c’est Daniel Bensaïd, alias Ségur, membre du « bureau politique » de la Ligue Communiste qui sera le grand théoricien de ce changement de « sujet révolutionnaire » (il y a sur cette question un « bulletin intérieur », n°30, fameux dans l’histoire de la LC devenue LCR avant de se dissoudre dans le NPA).

De ces changements, toutes les conséquences seront tirées progressivement, au fur et à mesure que se déferont les derniers espoirs révolutionnaires. À la place de la lutte du travail contre le capital, on va mettre la lutte contre la domination patriarcale sous toutes ses formes, le patriarcat étant répandu dans toutes les classes sociales, on pourra construire des rassemblements interclassistes regroupant les fils à papa opprimés par leur riche père et les intellectuels « radicalisés ». Plutôt que de lutter contre un fascisme (au demeurant inexistant sauf sous des formes résiduelles), on va déclarer la langue fasciste, la vérité tyrannique et le post-modernisme va pouvoir déployer ses mille et une volutes enivrantes qui vont empester progressivement la vie universitaire. En tombant sur les écrits des années 70 de MM. Foucault ou Barthes, on se demande comment de telles sornettes ont pu être lues et écoutées dans l’enceinte prestigieuse du collège de France.

La lutte pour l’instruction pour tous étant déclarée « bourgeoise », nos nouveaux gauchistes vont apporter un concours remarqué à la destruction de l’école. Ainsi Alain Geismar, secrétaire général du SNESup en 1968, passa-t-il à « Gauche prolétarienne » qui s’adressait aux lycéens en ces termes : « ne dis plus ‘Bonjour Monsieur le professeur’, dis ‘Crève salope’ ». Il devait sans doute gagner là les titres qui en feront un conseiller très écouté d’un des pires des ministres de l’éducation nationale, le sinistre Claude Allègre. Le féminisme 2.0 des Caroline De Haas et tutti quanti, l’antiracisme raciste de Rhokaya Diallo et des « indigènes de la République », toute cette gadoue dans laquelle se roulent des petits-bourgeois en goguettes est l’héritière directe du « gauchisme décomposé » post-soixante-huitard.

Pourquoi cela a-t-il marché ? Parce que le capital non seulement s’accommode des rebelles aristocratiques mais encore les recherche, les développe et les subventionne. Car le capital est tout sauf un défenseur de la famille et de la tradition. Ceux qui ont pris la peine de lire le Manifeste du Parti de Communiste de et Engels (1848) le savent car c’est écrit en toutes lettres. Mais nos gauchistes de l’extrême gauche du capital méprisent , le combattent ou le travestissent quand ils font mine de s’en réclamer. Abattre toutes les limites morales et matérielles qui s’opposent au développement sans fin de l’accumulation, tel est l’objectif central de la politique du capital qui a trouvé un précieux concours dans le nouveau « gauchisme sociétal ». La substitution de droits individuels, plus délirants les uns que les autres aux droits collectifs imposés par la lutte des classes, quoi de mieux pour procurer au capital des soupirs de jouissance. Que François Ewald, maoïste et disciple de Foucault devienne conseiller du MEDEF et développe une « pensée du risque », c’est assez naturel.

Ces quelques remarques pourraient être développées et solidement étayées. Mais il s’en déduit immédiatement une conséquence : il est impossible de reconstruire un mouvement sérieux d’émancipation sociale, collective, de mise en cause du capital sans une rupture radicale avec toutes les formes de ce nouveau gauchisme du capital qu’on ne peut même plus qualifier de « gauchisme décomposé ». Toute concession aux sornettes LGBTQOO+, au féminisme absurdissime, à l’antifascisme d’opérette et à l’antiracisme raciste est une aide indirecte au lepénisme. Ceux qui se veulent les représentants du peuple et des travailleurs et ne comprennent pas cela vont droit dans le mur et y précipitent ceux qui les suivent.

Denis COLLIN – 5 novembre 2018
 

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Pétrole iranien: les clients font la queue!

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Pétrole iranien: les clients font la queue!

Ex: http://www.zejournal.mobi

 
Auteur : | Editeur : Walt | Lundi, 12 Nov. 2018 - 01h25

Cinq jours après le retour des sanctions américaines contre le peuple iranien, de nouveaux détails ont été révélés sur les dérogations aux nouvelles sanctions décidées par Washington.

De sorte que des délégués de certains pays exemptés tel la Corée du Sud se sont rendus à Téhéran pour négocier la reprise de l’achat du pétrole iranien.

Au terme de plusieurs mois de propagande et d’efforts vains visant à réduire à zéro les exportations pétrolières iraniennes, l’administration américaine s’est vue obligée d’attribuer des dérogations à huit États acheteurs du pétrole iranien, à savoir la Chine, la Grèce, l’Inde, la Turquie, le Japon, la Corée du Sud et Taïwan.

L’état du marché mondial du pétrole explique en grande partie la marche arrière de l’administration Trump. Les acheteurs du pétrole iranien ne tolèrent pas que les sanctions US menacent leur sécurité énergétique. L’Inde est même allée jusqu’à installer des raffineries adaptées au pétrole venant de l’Iran.

L’Inde n’est pas le seul pays à se battre pour continuer d’acheter du pétrole de l’Iran. La Corée du Sud s’est mise de son côté aussi à redoubler d’efforts pour pouvoir s’approvisionner en pétrole iranien. En effet, Reuters a annoncé qu’une délégation sud-coréenne est attendue à Téhéran ces jours-ci pour pouvoir négocier la reprise de l’importation du pétrole iranien.

Dans le cadre d’une dérogation aux sanctions US attribuée par Washington, Séoul sera autorisé à importer chaque jour jusqu’à 200 000 barils de pétrole condensat iranien qui est une forme de pétrole ultra-léger censé être utilisé par l’industrie pétrochimique, ont expliqué des sources informées à Reuters.

Avec une importation moyennant 159 770 barils de pétrole brut iranien entre janvier et août 2018, Séoul était, avant l’entrée en vigueur des sanctions, le troisième plus grand importateur du pétrole iranien et le premier acheteur du pétrole condensat de l’Iran.

Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères avait annoncé la semaine dernière que Séoul paierait le pétrole iranien en won, la monnaie nationale de son pays. Le pétrole iranien sera probablement livré par les pétroliers de la Société nationale iranienne de pétrole à Séoul.

À noter que, Emirates National Oil Company (ENOC) a augmenté l’importation du condensat du champ gazier iranien de Pars-Sud.

En ce qui concerne la Turquie, les experts et les marchands de pétrole pensent que ce pays est l’un de ceux les plus touchés par les sanctions américaines contre l’Iran. Lors d’une interview accordée à la chaîne allemande, Deutsche Welle, Umer Kiler, président du comité pour les relations commerciales turco-iraniennes au sein du Conseil du commerce extérieur a affirmé : « La Turquie sera la plus affectée par les sanctions américaines contre l’Iran. Nous attendions à ce que Washington fasse plus de concessions à notre égard ! ».

L’Irak qui compte parmi les grands acheteurs d’électricité à l’Iran, a réussi aussi en faisant pression sur Washington à faire figurer son nom sur la liste des pays ayant droit à une exemption aux sanctions.

- Source : Pars Today (Iran)

Pacte de l’ONU sur les migrations : «Déséquilibré, relativement, vide et inapplicable»

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Jean-Paul Gourévitch sur RT Ferance

Pacte de l’ONU sur les migrations : «Déséquilibré, relativement, vide et inapplicable»

 
Entretien du 7/11/2018 avec Jean-Paul Gourévitch, consultant international sur les migrations. Pour RT France, il revient sur le pacte de l’ONU sur les migrations qui est de plus en plus contesté par de nombreux pays dont l’Autriche, les Etats-Unis ou encore la Croatie.
 
Abonnez-vous à la chaîne YouTube de RT France : https://www.youtube.com/rtenfrancais
RT en français : http://rtfrance.tv
 

Patrick Buchanan et la fin de l’Amérique

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Patrick Buchanan et la fin de l’Amérique

Ex: https://echelledejacob.blogspot.com

 
On sait que Patrick Buchanan, qui commença sa carrière avec Nixon, tient à Washington D.C. le rôle de “vieux sage” du parti républicain, et aussi représentant de la fraction dite “paléoconservatrtice” regroupant les conservateurs historiques qui entretiennent une hostilité certaine à l’encontre d’un establishment globaliste et néocon. Du fait de cette position d’hostilité à l’encontre de l’establishment, les “paléos” se regroupent derrière Trump bien qu’ils soient en général très critique de sa politique extérieure, tout en reconnaissant qu’elle est essentiellement le fait de l’appareil militaro-industriel sur lequel Trump cherche à s’appuyer.

Buchanan suit avec attention la situation interne du système de l’américanisme (“D.C.-la-folle”). Il avait cru déceler quelque signe d’un apaisement qui aurait pu se concrétiser après les élections à mi-mandat, entre les deux factions qui s’écharpent, – trumpistes et antitrumpistes. Cet article signale que cet espoir n’a valu que pour quelques heures, que l’espoir d’un arrangement s’est complètement évanoui avec l’attitude de Trump(que Buchanan approuve après tout) vis-à-vis de la presse et surtout la liquidation du ministre Session. Buchanan juge que Trump, comme son modèle Andrew Jackson en d’autres temps, est dans la position avantageuse de pouvoir choisir le moment de l’attaque...

Désormais, Buchanan croit qu’il s’agit de la phase finale de la bataille qui s’engage, qu’il n’y aura pas de compromis, que l’un des adversaires doit l’emporter et l’autre être réduit complètement sinon disparaître.L’enjeu, c’est “l’âme de l’Amérique”. Mais allons plus loin, comme Buchanan le suggère sur la fin de son article : l’enjeu, c’est l’Amérique elle-même, et son sort est déjà réglé parce qu’il est absolument impossible d’envisager l’élimination physique de l’un ou l’autre adversaire, et qu’il est désormais évident que ces deux-là ne peuvent plus vivre ensemble...

« La guerre à Washington ne se terminera pas avant la fin de la présidence de Donald Trump. Tout le monde semble le ressentir maintenant. C’est une guerre sans merci qui ira jusqu’au bout.

» La trêve postélectorale qui a eu lieu lorsque Trump a félicité la chef de la minorité de la Chambre, Nancy Pelosi, – “Je lui reconnais beaucoup de crédit pour ce qu’elle a fait et ce qu’elle a accompli”, – n’a duré que quelques heures, c’est désormais de l’histoire ancienne. » Avec la démission forcée du procureur général Jeff Sessions et son remplacement par son chef de cabinet, Matthew Whitaker, la confrontation tant attendue avec Robert Mueller apparaît très probable. Sessions s’était récusé pour la supervision de l’enquête du conseil spécial sur le Russiagate, Whitaker n'a rien fait de semblable. [...]


» Depuis deux ans, Trump est sous le feu d’allégations non prouvées et de suspicions selon lesquelles lui et les plus hauts responsables de la campagne se sont entendus avec la Russie de Vladimir Poutine pour critiquer et publier les emails de la campagne Clinton et du Comité national démocrate. Il est grand temps que Mueller prouve ces accusations ou admette qu’il a bluffé, qu’il termine son enquête et rentre chez lui.

» Désormais, selon les mots de T.S. Eliot, Trump semble avoir trouvé “la force de choisir le moment de la crise”. Son attitude vis-à-vis de l’enquête de Mueller rappelle celle de Andrew Jackson vis-à-vis de Nicholas Biddle : “Tu as essayé de me tuer, moi je te tuerai”.

» Les démocrates du Congrès ont averti Trump que s’il entravait de quelque manière que ce soit le travail du bureau de Mueller, il risquait la destitution. Eh bien, nous verrons. [...]


» Nous savons ce que la gauche pense de la "base" de Trump. Hillary Clinton nous l’a dit : la moitié de ses partisans, dit-elle, est une “bande de de déplorables” qui sont “racistes, sexistes, homophobes, xénophobes, islamophobes – choisissez ce qui vous va”.

» Comment la gauche peut-elle “s'unir” avec des gens comme ça ? Comment la gauche ne devrait-elle pas essayer de chasser du pouvoir par tous les moyens nécessaires de tels “racistes” ? C’est le constat qui a engendré les Antifa. Quant à ceux de droite, voyant la gauche dénigrer les grands héros du passé, démolir leurs monuments, purger de tout christianisme leurs écoles publiques, – ils en sont venus à la conclusion que leurs adversaires sont antichrétiens et anti-américains.

» Comment unifier une nation où les camps opposés croient tout cela ?


» L’enjeu de la guerre de l’establishment contre Trump est l’âme de l’Amérique, une guerre dans laquelle l’idée même de la possibilité d’un compromis est considérée comme une trahison. »

dimanche, 11 novembre 2018

Le symbolisme du « Pôle » et du « Nord »

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Le symbolisme du « Pôle » et du « Nord »

par Pierre-Yves Lenoble ( Articles )

Ex: https://sophiaperennis.unblog.fr

« (…) nous considérons l’origine des traditions comme nordique, et même plus exactement comme polaire, puisque cela est expressément affirmé dans le Vêda, aussi bien que dans d’autres livres sacrés. La terre où le soleil faisait le tour de l’horizon sans se coucher devait être en effet située bien près du pôle, sinon au pôle même », René Guénon, Formes traditionnelles et cycles cosmiques (Gallimard, 1970, p. 37).

Chez un nombre considérable de traditions et de sacralités humaines, généralement issues de la sphère civilisationnelle indo-européenne et de l’hémisphère nord, le symbolisme du « Pôle » ou du « Nord », sous des formes mythologiques diverses et variées, a joué un rôle central et primordial.

On ne compte plus en effet les récits et les écrits sacrés faisant état de l’archétype, tant micro- que macrocosmique, du continent (de l’île ou de la montagne) situé dans les lointaines régions polaires ou circumpolaires, et considéré à la fois comme une terre réelle et une terre céleste, à la fois foyer originel de l’humanité et séjour spirituel suprême, à la fois « Centre » du monde et de l’être, à la fois lieu bien réel et état ontologique surhumain, ainsi que l’exige la pensée traditionnelle faisant de la géographie terrestre un reflet analogique de la géographie de l’âme.

Mettant en parallèle les traditions avestique et islamique de Perse, Henry Corbin montre bien l’omniprésence et l’importance de cet archétype imaginal du « Nord cosmique », de la « Montagne polaire » ou du « Pôle céleste » dans leurs enseignements cosmologiques et métaphysiques, et écrit par exemple que « (…) les Hyperboréens symbolisent l’homme dont l’âme a atteint une complétude et une harmonie telles, qu’elle est sans négativité ni ombre ; elle n’est ni de l’orient ni de l’occident. (…) un paradis terrestre dans l’Extrême-Nord dont la configuration est celle d’un carré parfait, comme le var de Yima, comme les cités d’émeraude Jâbalqâ et Jâbarsâ, comme la Jérusalem céleste » (L’homme de lumière dans le soufisme iranien, Présence, 1971, p. 65).

Nous élargirons le propos en rappelant l’universalité et la floraison du symbolisme polaire, et surtout, en précisant qu’un grand nombre de civilisations traditionnelles à travers l’histoire — de l’Arabie musulmane à l’Antiquité gréco-latine en passant par l’Europe nordico-celtique, du Moyen-Orient mazdéen à la Sibérie chamanique en passant par l’Inde brahmanique, des diverses traditions amérindiennes à la Chine confucéenne en passant par les steppes païennes d’Eurasie — ont toutes connu des récits sacrés, des mythes et des légendes autour d’un situs nordique primordial, d’une région septentrionale, mi-tangible mi-éthérée, en tant que berceau géographique de l’humanité et terre édénique des Immortels.

Donnons donc quelques illustrations caractéristiques, de façon non-exhaustive bien entendu, des plus célèbres traditions autour du « Pôle » symbolique et du « Nord » cosmique.

vendidad.jpgAinsi, dans l’ancienne religion iranienne la contrée nordique et archétypique est l’Airyanem Vaejah (ou Erân-Vêj), le lieu d’origine des fameux Aryens (et plus généralement de l’humanité entière), aujourd’hui rayé des cartes suite à une terrible glaciation planétaire provoquée par les puissances ahrimaniennes. Selon le Vendidad (II, 21), le dieu céleste Ohrmazd demande à Yima, le premier homme, de construire le Var — sorte d’enclos paradisiaque incorruptible, éclairé de l’intérieur par une lumière supra-sensible — afin de se prémunir contre la catastrophe à venir et pour y rassembler les meilleurs de tous les êtres. Notons que ce territoire fortifié, situé idéalement dans les hautes régions polaires (assimilées au sommet du mont cosmique Alborj), doit être avant-tout conçu comme un domaine supra-terrestre en dehors de notre espace/temps et se présente donc comme un monde spirituel, tant génésiaque qu’eschatologique.

Des archétypes et des symboles tout à fait similaires se rencontrent aussi chez les voisins de l’Inde védique et brahmanique. Les textes de l’hindouisme parlent à cet égard d’une fabuleuse Île Blanche primordiale (Shwêta-dwîpa), située dans l’ « océan de lait » à l’extrême-nord du monde habité et considérée comme un âge d’or intemporel (on la surnomme l’ « île de la splendeur » ou le « séjour des Bienheureux »). Sur cette île trans-mondaine (amalgamée symboliquement avec le sommet du mont cosmique Mêru où se trouve l’Étoile Polaire flamboyante, le pivot central de l’univers) vivent harmonieusement tous les yogis et les hommes libérés des liens de la matière, réunis autour du dieu Vishnu sous sa forme solaire (il est présenté comme le « Blond », le « Doré » et le « portier du ciel », son palais brille de mille feux). Ce peuple d’élus est connu comme la race des Uttarakura (uttara signifiant en sanskrit « nord » ou « région la plus élevée » ; les auteurs grecs évoquent quant à eux les Attacori ou les Ottorokorai) ou les « fils de Brahma » ; voici comment les protagonistes du Mahâbhârata (III, 38-39) décrivent les habitants de ce paradis polaire : « Là nul n’était supérieur aux autres, tous avaient la même luminosité, d’un blanc étincelant. Nous pensâmes que ce continent était le séjour de la lumière des origines »…

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Notons enfin que toutes ces traditions concernant le foyer arctique primitif des peuples indo-iraniens — qui revêtent prioritairement un caractère symbolique et qui sont porteuses de multiples enseignements métaphysiques — se présentent également comme un lointain souvenir d’un précédent cycle d’humanité, historique bien qu’antédiluvien. Effectivement, l’éminent savant indien Lokamanya Bâl Gangâdhar Tilak (dont la vie est aussi instructive que l’oeuvre), dans son livre d’un intérêt majeur intitulé explicitement Origine polaire de la tradition védique (Archè, 1979, p. 363) a indiscutablement démontré que les sacralités indo-aryennes proviennent d’un ancien peuple unique, originaire des régions polaires et circumpolaires, obligé de descendre vers des contrées plus méridionales suite à une catastrophe naturelle (vraisemblablement une glaciation soudaine) : « Notre objet était simplement de montrer qu’il y a suffisamment de preuves dans les Védas et l’Avesta pour établir l’existence d’une origine arctique des Aryens à l’époque interglaciaire, et le lecteur qui nous a suivis tout au long de notre exposé peut voir à présent que la théorie que nous avons tenté de démontrer est fondée sur un solide ensemble de textes et de passages qui ont été préservés par la tradition, qui appartiennent aux deux plus anciens recueils de la race aryenne, et qui trouvent une confirmation indépendante à partir de sciences telles que la géologie, l’archéologie, la paléontologie linguistique, la mythologie comparée et l’astronomie ».

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En ce qui concerne les ancestrales traditions extrême-orientales (Chine, Tibet et Sibérie), le mythe universel de l’île/continent septentrionale en tant qu’ailleurs béatifique éthéré est également bien présent. Songeons par exemple aux aventures des héros civilisateurs Yu-le-Grand et Mou, les empereurs légendaires naviguant chacun vers une terre arctique merveilleuse, sorte de pays de Cocagne habité perpétuellement par les « hommes transcendants » et autres sages immortels (les textes parlent de « la race aux os mous et aux corps souples », d’hommes blancs comme la neige et volant à travers les airs) qui s’abreuvent à la fontaine de jouvence ; dans le Lie-Tseu (V, 6), nous lisons ainsi : « Alors que le grand Yu mettait de l’ordre sur terre et canalisait les eaux, il s’égara, contourna la mer du nord, et arriva, très loin, tout au septentrion, dans un pays sans vent ni pluie (…). La région est très salubre, ses habitants sont doux et simples. (…) Ils apaisent leur soif en buvant l’eau du geyser merveilleux et réparent leurs forces par un bain dans ces mêmes eaux. », et plus loin, il est dit : « Le roi Mou de Tcheou, voyageant dans le Nord, atteignit, lui aussi, cette contrée et s’y oublia durant trois années. Quant il eut rejoint son palais de Tcheou, il fut pris d’une si grande nostalgie pour ce pays qu’il fut frappé de mélancolie : il refusa de toucher à la nourriture et au vin, il refusa de voir ses femmes et ses serviteurs ».

Pour le Bouddhisme tibétain, le séjour spirituel suprême, réservé aux pieux et aux justes, est incarné symboliquement par le fameux territoire caché d’Agartha et sa capitale mystique de Tshang Shamballa, surnommée de façon explicite la « Cité du Nord » ou la « Cité de la Paix » (entendu comme la paix intérieure) ; les yogis utilisent d’ailleurs l’expression caractéristique de « chemins du Nord » pour parler de la voie initiatique menant à la délivrance finale (cela équivaut à la « voie lactée » des cultes païens, la « voie des dieux » platonicienne, la Dêva-yâna de l’Inde, le Tao chinois, le Shinto japonais ou la « voie droite » islamique).

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Dans un registre similaire, les traditions ésotériques de l’Islam évoquent également une terre transfigurée (de nature psycho-cosmique dira-t-on) localisée à l’extrémité septentrionale du monde connu, pour ne pas dire au seuil de l’autre-monde. Selon les récits et les légendes du Soufisme, il est possible pour l’être engagé dans une voie de libération spirituelle — via une ascèse constante et une vision théophanique provoquée par l’imagination active, en faisant fonctionner « l’œil du coeur » — d’accéder à la cime imaginale de la montagne polaire de Qâf située in medio mundi, que l’on atteint « ni par terre ni par mer », qui est insubmersible lors des déluges et qui abrite saints et autres immortels. Sur le blanc sommet de Qâf, en ce domaine subtil des Lumières incréées, des Formes parfaites et autres Archétypes apparitionnels, les voyageurs de l’âme, revenus à « l’état primordial » d’avant la Chute, ont l’occasion de contempler et de découvrir divers endroits (ou plutôt des envers) tous plus magico-idylliques les uns que les autres, à l’image de la terre mystique de Hûrqalyâ et ses cités rayonnantes, de la Sphère des Sphères planétaires ou du Plérôme archangéliques, de l’inébranlable Rocher d’émeraude communiquant son reflet à tout le cosmos, de la Source de Vie, du Huitième Continent central (notons qu’à notre époque de souillure généralisée, le « huitième continent » désigne un gigantesque amas de déchets en plastique répugnant), ou encore de la mystérieuse Île Verte au milieu de la mer blanche.

Nous terminerons ce rapide tour d’horizon de la symbolique du « Pôle » en évoquant bien sûr les traditions de l’Antiquité gréco-latine et de l’Europe barbare nordico-celtique. Songeons simplement à la légende très connue de l’Apollon Hyperboréen (célébré notamment dans le prestigieux sanctuaire de Delphes), le dieu de la lumière civilisatrice venu des terres polaires originelles, guidé par des cygnes sacrés…

apollonleukos.jpgDe même, de nombreux philosophes antiques (Pythagore, Homère, Plutarque, Diodore, Pindare, Strabon, Pline, Cicéron… etc.) ont fait mention d’un mystérieux continent perdu (ou d’une île inaccessible) situé tout au nord de la planète, près du pôle, et considéré, comme il se doit dans la perspective traditionnelle, tel un Élysée mirifique, un jardin des délices supra-terrestre et achronique, où héros et bienheureux vivent des jours heureux. La meilleure description de cette terre céleste nous est donnée par Hécatée d’Abdère (cité par Diodore de Sicile au Livre II de sa Bibliothèque historique) plusieurs siècles avant notre ère : « Vis-à-vis de la contrée des Celtes‚ dans les parties de l’Océan‚ il y a une île appelée Leuké‚ c’est-à-dire Blanche. Latone‚ mère d’Apollon‚ y naquit‚ et à cause de cela‚ Apollon y est vénéré plus que les autres dieux (Apollon était appelé Apollon LeukosLeukiosLeukaios). Parce que les Hyperboréens de l’Île Blanche célèbrent ce dieu chaque jour et lui rendent les plus grands hommages‚ on dit que ces hommes sont les prêtres d’Apollon. (…) De cette île on peut voir la Lune‚ peu éloignée. Les souverains sont les Boréades‚ descendants de Borée. On appelait aussi cette île Helixea (Felicia) ou l’île des Bienheureux ».

D’autres auteurs ont particulièrement insisté sur les caractères éthérique, surnaturel, intemporel et paradisiaque de l’Île Blanche boréenne. Le poète Pindare, dans sa dixième Ode Pythique, précise bien que « Ni par bateaux ni par terre vous ne pourrez trouver la merveilleuse route qui vous mènerait chez les Hyperboréens » ; dans le même esprit, le navigateur semi-légendaire Pythéas le Massaliote, dans ses récits de voyage en mer du Nord (qui sont connus grâce à son De l’Océan dont de rares bribes nous sont parvenues), dépeint l’extrémité septentrionale du monde comme une zone « où on ne trouve plus de terre proprement dite, ni de mer, ni d’air, mais un mélange de tous ces éléments ». Dès lors, nous dirons simplement que l’île nordique de l’Ultima Thulé (similaire à la Tula des Hindous ou la Tullan des vieux Toltèques), de Leuké ou d’Hyperborée des traditions antiques, au même titre que l’Ogygie homérique, n’est localisable sur aucune mappemonde et est bel et bien, comme ses surnoms l’indiquent, la « terre du brouillard » ou la « terre au-delà des brumes », pour ne pas dire la terre subtile située dans les nuées des « eaux supérieures »…

Les traditions celtes et scandinaves des barbares européens ne furent pas en reste quant à ce continent polaire primordiale, d’une nature plus imaginale que géographique. Pensons par exemple aux mythiques Boréens, ces fameux « descendants de Borée » évoqués par Diodore, qui sont identiques aux « fils de Bor » de la tradition nordique (surnommés la « race d’or » et siégeant intemporellement dans le Midgard)‚ c’est-à-dire proprement les “fils de l’Ours”‚ les racines bor, bur ou bar désignant « l’ours ». Du reste, selon certains linguistes, le terme « barbare » proviendrait de l’expression wisigothique Bär Baur signifiant « fils de l’ours », et serait vraisemblablement à l’origine de notre mot « baron » ; on retrouve aussi cette dénomination chez certains peuples anciens comme les Burgondes, les Bouriates ou les Borussis (anciens noms des Prussiens).

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De même‚ les racines celtes arca ou arth servent à désigner l’ours‚ la Grande Ourse ou le nord, ce qui permet d’avancer que cette “terre de l’ours” est bien située en Arctique (pensons aussi aux régions d’Arcadie ou d’Artois) ; rappelons au passage que le blason des Goths était l’ours et que les Aïnous du Japon (peuple non-asiatique d’origine paléosibérienne) se rangent eux-aussi parmi les “peuples de l’Ours” puisque leur cosmogonie affirme que l’ours divin Aïoïna a été envoyé sur terre par la divinité suprême pour les enfanter et les instruire.

Enfin, à titre anecdotique, nous tenons à citer ce curieux passage d’Hérodote (Clio IV, 7) qui rapporte une étrange croyance scythique faisant référence à une terre nordique cachée, vraisemblablement plus aérienne que physique : « Les lieux les plus lointains, au nord des régions habitées, ne sont, disent les Scythes, ni visibles ni abordables, à cause des plumes répandues en l’air et sur le sol : leur abondance est telle qu’elles interceptent la vue »…

A travers cet article et à la suite de tous ces exemples (tout à fait concordants entre eux bien qu’issus de traditions complètement disparates), l’idée principale nous souhaitions dégager est celle-ci : à une époque fort reculée, la région polaire et circumpolaire ― qui devait jouir en ces temps-là d’un climat tempéré ― a été l’un des plus importants foyers de l’espèce humaine (nous ne disons pas Le foyer de l’humanité, tel R. Guénon, mais l’un des foyers car il en existe d’autres selon nous), et, à la suite d’une catastrophe naturelle (vraisemblablement une terrible glaciation, mais certains auteurs parlent d’une inclinaison de l’axe terrestre), les hommes ont émigré vers le sud pour y fonder diverses civilisations.

Cependant, selon la loi traditionnelle d’analogie entre les causes physiques et les causes spirituelles, la question de la provenance géographique de l’humanité n’a qu’une importance secondaire. En effet, si l’on se penche de plus près sur tous les textes et les récits sacrés évoquant la terre nordique originelle, on en arrive vite à la conclusion que ce lieu idyllique devait être avant-tout d’une nature supra-terrestre : nous sommes là en face du mythe universel de la chute des anges rebelles, de l’expulsion du paradis ou de la fin de l’âge d’or, dont la signification première est celle de la solidification du proprium humain, de la dégradation ontologique de l’homme (en ce sens, on peut dire qu’il a « perdu le nord »), voyant ce dernier quitter son origine subtile et parfaite au sein de la Terre céleste éternelle pour se retrouver ici-bas, incarné dans un corps de chaire corruptible…

Irnerio Seminatore: les élections du midterm aux Etats-Unis

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Editions BIOS - Pragma n°3

Irnerio Seminatore: les élections du midterm aux Etats-Unis

Natif de Turin, Irnerio Seminatore est le directeur de l'IERI (Institut Européen des Relations Internationales) et le fondateur-directeur de l'Academia Europaea, créée en 2004 et basée à Bruxelles; il est également directeurs des "Cahiers de la PESC/PESD", revue européenne de politique étrangère. Il répond ici aux questions des animateurs des éditions Bios sur les élections du midterm dans les Etats-Unis de Donald Trump.

Presseschau November 2018

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Presseschau

November 2018

AUßENPOLITISCHES

Bargeldabschaffung: So weit ist es schon gekommen - Interview Dr. Norbert Häring

https://www.youtube.com/watch?v=S3R6Dx8jT9A&t=3s

 

Vier von fünf Deutschen glauben an die EU

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/vier-von-fu...

 

Ungarns Regierung erhöht Druck

Soros-Stiftung zieht von Budapest nach Berlin

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/soros-s...

 

(Italien-EU-Krise)

Fragwürdige Stellungnahme im Italien-Konflikt

Da liegt Alice Weidel leider falsch

von Wolfgang Hübner

http://www.pi-news.net/2018/10/da-liegt-alice-weidel-leid...

 

Frankreich

Stinkefinger-Foto mit Macron löst Ärger aus

https://www.welt.de/politik/ausland/article181722320/Emmanuel-Macron-Aerger-um-Stinkefinger-Foto-in-Saint-Martin.html

https://twitter.com/MLP_officiel/status/1046427743905353729/photo/1

 

Saint-Martin

Oben-Ohne-Foto mit Macron: Krimineller Schwarzer muß in Haft

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/oben-ohne-f...

 

Vortrag bei der Gates-Stiftung

Macron: Nur ungebildete Frauen kriegen viele Kinder

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/macron-nur-...

 

Emanuel Macron

Le Zeitgeist c‘est moi

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/le-zeitge...

 

Jeremy Hunt

Nach Sowjetunion-Vergleich: EU-Politiker fordern Entschuldigung von britischem Außenminister

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/nach-sowjetunion-vergleich-eu-politiker-fordern-entschuldigung-von-britischem-aussenminister/

 

Österreich

Strache enthüllt Denkmal für Trümmerfrauen

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/strache-enthuellt-denkmal-fuer-truemmerfrauen/

 

Griechenland fordert weiter Reparationen von Deutschland - Gregor Gysi macht Vorschlag für Zwangskredit

https://web.de/magazine/politik/griechenland-reparationen...

 

Wahlen in einem zerrissenen Land

Eliten in Bosnien wollen das Chaos erhalten

https://www.n-tv.de/politik/Eliten-in-Bosnien-wollen-das-...

 

Vorläufiges Endergebnis nach Parlamentswahl in Lettland

https://www.zeit.de/news/2018-10/07/vorlaeufiges-endergeb...

 

Vorsitzender der belgischen Islam-Partei: „Islamischer Staat ist mit dem belgischen Gesetz konform“

https://www.epochtimes.de/politik/europa/vorsitzender-der...#

 

Norwegen entschuldigt sich bei „Deutschenflittchen“

https://www.welt.de/geschichte/zweiter-weltkrieg/article1...

 

Mittelamerikaner marschieren Richtung USA

Trump warnt vor Migranten: „Das ist ein Angriff“

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/trump-warnt...

 

(Diese Studie zeigt offenbar das Forschungsniveau in Kalifornien und Arizona)

Studie

Wegen Trump: Studenten leiden an Posttraumatischem Belastungssyndrom

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/wegen-trump...

 

Verwaltungsräte

Kalifornien beschließt Frauenquote und Bußgelder

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/kalifornien...

 

Abstimmung im Senat

Brett Kavanaugh als Richter am Supreme Court vereidigt

https://www.welt.de/politik/ausland/article181789522/Abst...

 

(Richterwahl in den USA)

Was uns das angeht

Die Vereinigten Staaten haben als „Elitenation“ (offizieller Terminus Technicus der Medienwissenschaften!) einen besonderen Nachrichtenwert.

https://sezession.de/59481/was-uns-das-angeht

 

Transgender-Politik

Trump gegen die Apostel der Vielfalt

von Boris T. Kaiser

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/trump-geg...

 

Attentate: Die obszöne Schuld-Verlagerung auf Trump

https://www.achgut.com/artikel/attentate_obszoene_schuldv...

 

Richtungsweisende Wahlen : Wie weit nach rechts rutscht Brasilien?

http://www.faz.net/aktuell/politik/ausland/wahlen-wie-wei...

 

Präsidentschaftswahl in Brasilien

Rechtspopulist Bolsonaro gewinnt erste Runde deutlich

Es ist eine der wichtigsten Wahlen in Brasilien seit Jahrzehnten: In der ersten Runde hat der rechte Kandidat Jair Bolsonaro gewonnen. Im Kampf um das Präsidentenamt muss er gegen den Linken Fernando Haddad in die Stichwahl.

http://www.spiegel.de/politik/ausland/brasilien-jair-bols...

 

Wahlamt bestätigt

Rechtspopulist Bolsonaro wird nächster Präsident Brasiliens

Jair Bolsonaro hat die Stichwahl um das Präsidentenamt in Brasilien gewonnen. In einer ersten Reaktion kündigte der ultrarechte PSL-Kandidat an: "Ich werde das Schicksal des Landes verändern."

http://www.spiegel.de/politik/ausland/brasilien-jair-bols...

 

Fall Khashoggi

Merkel gegen weitere Rüstungsexporte nach Saudi-Arabien

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/merkel-...

 

Graffiti an altem Gebäude in Thailand – Touristen droht Haft

https://orf.at//stories/3070261/

 

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INNENPOLITISCHES / GESELLSCHAFT / VERGANGENHEITSPOLITIK

Wachsendes Wohlstandsgefälle

Deutschland driftet auseinander

Digitalisierung, Rente, Landflucht und eine alternde Bevölkerung - das sind die Herausforderungen, denen sich Deutschland bis zum Jahr 2045 stellen muss. Während der

Süden und die Städte weiter aufblühen, droht der Osten abgehängt zu werden.

https://www.n-tv.de/politik/Deutschland-driftet-auseinander-article20648998.html

 

Über 67. Lebensjahr hinaus

Rentenexperte Rürup für noch späteres Renteneintrittsalter

https://jungefreiheit.de/wirtschaft/2018/rentenexperte-ru...

 

Tag der Deutschen Einheit

Ein gespaltenes Land

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/ein-gespaltenes-land/

 

Debatte in der CDU

„Mit Konservatismus wird man nicht weit kommen“

Aus Sicht des Politologen Jens Hacke hat Konservatismus als ideologischer, übergreifender Terminus ausgedient. Die Themen, die damit aktuell in Verbindung gebracht würden – etwa Heimat oder Familie – fielen gar nicht in die Zuständigkeit der Politik. Die aktuelle Debatte innerhalb der CDU bezeichnete Hacke als „typische Reanimationsversuche“.

https://www.deutschlandfunk.de/debatte-in-der-cdu-mit-konservatismus-wird-man-nicht-weit.694.de.html?dram:article_id=415057

 

Parteitag der Saar-CDU

Merkel warnt vor Nationalismus: „Wehret den Anfängen“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/merkel-...

 

Die „Austriakisierung“ Deutschlands und der VS

von Martin Sellner

https://sezession.de/59482/die-austriakisierung-deutschla...

 

Bosbach möchte nicht mehr nach Merkel gefragt werden

https://www.welt.de/regionales/nrw/article181714752/Bosba...

 

Proteste gegen Frauenmarsch

Demonstrationsblockade: Grünen-Abgeordnete soll Immunität verlieren

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/demonst...

 

Hamburger Bürgerschaftswahl

Grüner Wahlhelfer soll Dutzende Unterlagen gefälscht haben

https://jungefreiheit.de/allgemein/2018/gruener-wahlhelfe...

 

Neue Parteigruppierung

Arbeitsgruppe „Juden in der AfD“ gründet sich in Wiesbaden

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/juden-i...

 

AfD in Bayern: Erfolg und Ernüchterung

http://www.pi-news.net/2018/10/afd-in-bayern-erfolg-und-e...

 

Landtagswahl

Bayern bebt

von Dieter Stein

https://jungefreiheit.de/debatte/streiflicht/2018/bayern-...

 

Bedford-Strohm: Bayernwahl war Zeichen gegen Hetze

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/bedford...

 

Der Höhenflug der Grünen

„Generation Schulze“ will die Welt retten

von Boris T. Kaiser

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/generatio...

 

Der Abstieg der SPD

Das verdiente Ende

von Guido Reil

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/das-verdi...

 

Bundestag

Großer Andrang: Petitionsausschuß berät über „Erklärung 2018“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/grosser...

 

Aufruf zur Stärkung der EU

Ex-Minister werben für Kampf gegen Nationalismus

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/ex-mini...

 

Schleswig-Holstein

Grüne fordern Imame im Religionsunterricht

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/gruene-...

 

"Isch arbeite bei der Polizei"

Berliner Polizei rappt für Toleranz und Multikulti

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/berliner-polizei-rappt-fuer-multikulti/

 

Rap-Video

Islamisten-Filmemacher drehte Video für Berliner Polizei

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/islamis...

 

Rap-Video

Berliner Polizei verteidigt Kooperation mit Filmemacher von Islamisten-Video

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/berline...

 

"Landgerichte lassen zu viel Milde walten"

Amtsrichter rechnet mit Kuschel-Justiz ab

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/amtsric...

 

Angebliche Terrorgruppe

Verfahren gegen mutmaßlichen Helfer von Franco A. Eingestellt

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/verfahr...

 

(Gesellschaftliche Zustände)

Bar-Streit auf St. Pauli eskaliert

42 Streifenwagen im Einsatz – fünf Festnahmen

https://www.mopo.de/hamburg/polizei/bar-streit-auf-st--pa...

 

Entrüstung nach Aussagen zur Kolonialzeit

Abgeordnete werfen Afrika-Beauftragtem der Bundesregierung Rassismus vor

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/abgeord...

 

Stasi-Gedenkstätte Hohenschönhausen

Drei Stiftungsbeirat-Mitglieder erheben Vorwürfe und treten zurück

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/drei-st...

 

AfD wirft Bundesregierung Untätigkeit bei Benes-Dekreten vor

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/afd-wir...

 

Diskussion nach Tauber-Tweet

Grünen-Politiker fordert Umbenennung von Rommel-Kasernen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/gruenen...

 

(Indoktrination unbedarfter Schüler)

Schüler beteiligen sich an Wanderausstellung

„Der Weg der Sinti und Roma“: Minderheit als Sündenbock

https://www.op-online.de/region/muehlheim/sinti-roma-schu...

 

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LINKE / KAMPF GEGEN RECHTS / ANTIFASCHISMUS / RECHTE

 

Neue Hysterie gegen Rechts

Die Reihen schließen sich

von Kurt Zach

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/die-reihe...

 

(Gewaltapologie in der jungen Medien-Kaste)

Alexander Gaulands und Michael Seemanns Populismus

von Martin Lichtmesz

https://sezession.de/59476/alexander-gaulands-und-michael...

 

(Sündenbock gefunden)

Debattenkultur

Barley beklagt Demokratieverachtung in Deutschland

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/barley-...

 

Sprecherin für Antifaschismus

Niedersachsen will auch Linksextremismus bekämpfen – Kritik von Grünen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/nieders...

 

„Keine Plattform für extreme Positionen“

Stiftung Bauhaus untersagt ZDF Konzert mit „Feine Sahne Fischfilet“

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2018/stiftun...

 

Nach Bauhaus-Entscheidung

Streit um abgesagtes Konzert von „Feine Sahne Fischfilet“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/streit-...

 

Linksradikale Punkband

„Feine Sahne Fischfilet“: Bauhaus bedauert Konzert-Absage

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/feine-sahne-fischfil...

 

Debatte um Konzert-Absage Feine Sahne Fischfilet:

Bauhaus Dessau entschuldigt sich für Absage

https://www.mdr.de/kultur/bauhaus-dessau-entschuldigung-f...

 

Punkband sucht Konzertort: Stadt und Theater in Dessau für Auftritt von Feine Sahne Fischfilet

http://www.faz.net/aktuell/feuilleton/stadt-und-theater-d...

 

(Zu Feine Sahne Fischfilet und der Bauhaus-Geschichte)

Stützen der Gesellschaft

Druck auf das Bauhaus Stalin, Ulbricht und dem NKWD gefällt das

https://www.welt.de/kultur/stuetzen-der-gesellschaft/arti...

 

Die erwachsenen Kinder der sozialen Frage

Die sozialistische Linke als Handlanger der Hochfinanz. Der Vorwurf ist über hundert Jahre alt und trifft noch immer.

https://www.blauenarzisse.de/die-erwachsenen-kinder-der-s...

 

Angst und Hetze

https://www.blauenarzisse.de/angst-und-hetze/

 

Christliche Kirchen verurteilen Gründung jüdischer AfD-Gruppe

„Missbrauch der religiösen Botschaft zur Propaganda“

https://www.op-online.de/offenbach/offenbach-christliche-...

 

Heinrich Bedford-Strohm und Josef Schuster

Schuldig im Sinne ihrer eigenen Anklage

von Karlheinz Weißmann

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/schuldig-im-sinne-ihrer-eigenen-anklage/

 

Globalisierung

Warum die Anti-Internationalisten gefährlich sind

Da scheinen sich Donald Trump und Sahra Wagenknecht einig: Das Globale ist ein Problem, wir brauchen nationale Lösungen. Alexander Gauland will sogar lieber deutsch als "Mensch" sein. Das ist kurzsichtig - und entlarvend.

Eine Kolumne von Christian Stöcker

http://www.spiegel.de/wissenschaft/mensch/globalisierung-warum-die-anti-internationalisten-gefaehrlich-sind-a-1230569.html

 

„unteilbar“-Demonstration

Wagenknecht: Forderung nach offenen Grenzen irreal

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/wagenkn...

 

(Das interessiert den Verfassungsschutz nicht.)

Berlin

Grüne solidarisieren sich mit Hausbesetzern

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/gruene-...

 

Verfassungsschutz sammelt Material über AfD

http://www.faz.net/aktuell/verfassungsschutz-sammelt-material-ueber-afd-15816492.html

 

Drohung gegen die AfD

Verfassungsschutz und Machtmißbrauch (II)

von Thorsten Hinz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/verfassungsschutz-und-machtmissbrauch-ii/

 

„Höchst problematisch“

Staatsrechtler kritisiert Verfassungsschutzäußerungen zur AfD

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/staatsr...

 

Weißer Ring macht AfD für möglichen Gewaltanstieg verantwortlich

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/weisser...

 

AfD im (Schul)-Klassenkampf

https://www.achgut.com/artikel/afd_im_schul_klassenkampf

 

Der Lehrer-Pranger der AfD: Stasi mit Stasi beantwortet?

https://www.tichyseinblick.de/kolumnen/alexander-wallasch...

 

(Linke Attacke gegen Zahid Khan)

Wahlkampf in Hessen : AfD-Helfer zieht Waffe

http://www.faz.net/aktuell/rhein-main/wahlkampf-in-hessen...

 

Wegen „rechtspopulistischer“ Äußerungen

SPD-Gruppe will Heinz Buschkowsky aus Partei ausschließen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/spd-gruppe-will-heinz-buschkowsky-aus-partei-ausschliessen/

 

Frankfurter Buchmesse gegen die JF

Partymeile statt Sackgasse

von Dieter Stein

https://jungefreiheit.de/debatte/streiflicht/2018/partyme...

 

(dazu...)

Repressionsformen eines (fast) totalitären Gesinnungsstaates

Die neue BRD-Apartheid gegen Patrioten

http://www.pi-news.net/2018/10/die-neue-brd-apartheid-geg...

 

(dazu...)

Isolierung der Jungen Freiheit

Der Freiheit eine Sackgasse

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/der-freiheit-eine-sa...

 

(dazu...)

Frankfurter Buchmesse

Sackgasse der Freiheit

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/sackgasse-der-freihe...

 

(Linksradikalisierung der Fußball-Fan-Szene)

Zwei Fans der FC Bayern München-Amateure schlugen alles kurz und klein

Video: Interview zur Zerstörung des AfD-Infostandes in München-Giesing

http://www.pi-news.net/2018/09/video-interview-zur-zerstoerung-des-afd-infostandes-in-muenchen-giesing/

 

Rechtsextreme aus dem Raum Chemnitz sollen eine Terrorgruppe gegründet haben

https://www.nzz.ch/international/deutschland/rechtsextreme-aus-dem-raum-chemnitz-sollen-eine-terrorgruppe-gegruendet-haben-ld.1424701

 

Polizei nimmt sechs mutmaßliche Rechtsterroristen fest

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/polizei-nimmt-sechs-mutmassliche-rechtsterroristen-fest/

 

Von Sachsen aus sollte "rechtsradikaler Umsturz Deutschlands" erfolgen

Revolution mit Luftgewehr und Schlagstöcken?

http://www.pi-news.net/2018/10/revolution-mit-luftgewehr-und-schlagstoecken/

 

Umsturz mit dem Luftgewehr? Was steckt hinter "Revolution Chemnitz"

https://www.youtube.com/watch?v=OZ1SOAyLSso

 

Mecklenburg-Vorpommern

Reservisten unter Rechtsextremismusverdacht ohne Beweise ausgeschlossen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/reservi...

 

Politische Korrektheit im Profifußball

Werder Bremen will AfD-Anhängern Dauerkarten entziehen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/werder-...

 

(Proletengepöbel ist Meinungsfreiheit)

AfD unterliegt Eintracht-Chef : Verfahren gegen Peter Fischer eingestellt

http://www.faz.net/aktuell/rhein-main/verfahren-gegen-ein...

 

Nach der Hessenwahl

Eintracht-Präsident kündigt weiteres Engagement gegen AfD an

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/eintrac...

 

Arbeiter-Samariter-Bund

Keine Erste-Hilfe-Kurse für AfD

Unbarmherzige Samariter

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/unbarmh...

 

Keine Erste-Hilfe-Kurse

Arbeiter-Samariter-Bund verteidigt AfD-Ablehnung

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/arbeite...

 

Das war’s. Diesmal mit: Mietklauseln gegen rechts … (Und den Hass-Rappern von K.I.Z.)

https://sezession.de/59796/das-wars-diesmal-mit-mietklaus...

 

(Historikertag in Münster betreibt politische Instrumentalisierung von Geschichte)

Kritik an Resolution

Historiker beklagen „Einheitsfront der Wohlmeinenden“

https://jungefreiheit.de/wissen/geschichte/2018/historike...

 

Historikertag

Volkspädagogisches Programm

von Thorsten Hinz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/volkspaed...

 

Bremer Linkspartei spielt Weimarer Republik

https://www.achgut.com/artikel/bremer_linkspartei_spielt_...

 

SPD warnt vor Paralleljustiz

Linksextreme veröffentlichen Fotos von Berliner Polizisten

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/linksex...

 

Kundgebung gegen Rechts und PAG

CSU wirft SPD und Grünen Schulterschluß mit Linksradikalen vor

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/csu-wir...

 

Zehntausende demonstrieren in Berlin gegen Rassismus

https://www.gmx.net/magazine/politik/zehntausende-demonst...

 

#unteilbar

Zehntausende demonstrieren für offene Grenzen und gegen Rechts

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/zehntau...

 

Wohlfühlen - kostenlos - bei #UNTEILBAR

„Eine Viertelmillion“ beim nächsten großen Gratis-Event

http://www.pi-news.net/2018/10/eine-viertelmillion-beim-n...

 

„Ich glaube nicht, daß das intolerant ist“

#Unteilbar-Demo: Deutschlandfahnen waren unerwünscht

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/unteilb...

 

(kritische linke Analyse)

Aufbruch ins Ungefähre

Verfasst von Dagmar Henn am 12. Oktober 2018

Kritik eines Aufrufs

https://daskalteherz.blog/2018/10/12/aufbruch-ins-ungefae...

 

 #Wirsindmehr

Tausende demonstrieren in Frankfurt gegen Rechts

https://www.hessenschau.de/gesellschaft/tausende-demonstr...

 

(SPD und Grüne mit DKP und Punkern)

Frankfurt

Demonstration

Linke Gruppen rufen zur Großkundgebung gegen Rechts auf

http://www.fnp.de/lokales/frankfurt/Linke-Gruppen-rufen-z...

 

(Grüne mit MLPD)

Offener Brief

CSU wirft Schulze gemeinsame Sache mit Linksextremisten vor

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/csu-wir...

 

Dresden: Tausende Menschen demonstrieren gegen Pegida

https://www.zeit.de/video/2018-10/5851553806001/dresden-t...

 

Wird Freiburg instrumentalisiert? Ja, mit guten Gründen!

https://www.achgut.com/artikel/wird_freiburg_instrumental...

 

Faktencheck Freiburg: Von „friedlich“ bei linken Gegendemos keine Spur

http://www.pi-news.net/2018/10/faktencheck-freiburg-von-f...

 

(Gleichgeschaltete Kunstszene)

"Künstler mit Herz": Reaktion auf das AfD-Ergebnis

Ein Video gegen die AfD, gedreht von der Initiative "Künstler mit Herz" und auf Facebook mehr als 2,6 Millionen Mal geklickt: Das war vor der Wahl. Und jetzt? Danach? Den Protestwählern den Wind aus den Segeln nehmen, sagt Liedermacher Roland Hefter.

https://www.br.de/nachrichten/kultur/roland-hefter-bayern...

 

(Linke Staatskünstler)

Vor der Landtagswahl in Hessen

Künstler rufen zur Wahl von Thorsten Schäfer-Gümbel auf

Mehr als 100 Künstler und Kulturschaffende haben wenige Tage vor der hessischen Landtagswahl ihre Unterstützung für SPD-Spitzenkandidat Thorsten Schäfer-Gümbel bekundet

https://www.monopol-magazin.de/kuenstler-rufen-zur-wahl-v...

 

Niedersachsen

Osnabrücker Asta verteilt Stoffbeutel mit linksextremer Parole

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/osnabru...

http://www.pi-news.net/2018/11/fuer-deutschland-keinen-fi...

 

(Prozesse gegen Lügenpresse)

Café Schnellroda und Prozeßverläufe

von Götz Kubitschek

https://sezession.de/59687/cafe-schnellroda-und-prozessve...

 

Politisch Motivierte Kriminalität

Hitlergrüßender Afghane läßt rechte Straftaten wachsen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/hitlerg...

 

Auch rote Farbe an weiterem Denkmal

Unbekannte sprühen Hammer und Sichel an Bremer Dom

https://www.weser-kurier.de/bremen/bremen-stadt_artikel,-...

 

Weitere beschmiert und zerstört

AfD-Wahlplakate in Heusenstamm angezündet

https://www.op-online.de/region/heusenstamm/heusenstamm-p...

 

Götz Kubitschek in Frankfurt überfallen

Der umstrittene Verleger Götz Kubitschek ist vor einer Pizzeria beschimpft und angegriffen worden.

https://www.nzz.ch/international/goetz-kubitschek-in-fran...

 

Frankfurt

Überfall auf Verlegerpaar Kubitschek und Kositza

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/ueberfa...

 

Resultat von Hetze gegen alles, was „rechts“ ist

Überfall auf Kubitschek und Kositza in Frankfurt hat viele Mittäter

http://www.pi-news.net/2018/10/ueberfall-auf-kubitschek-u...

 

Climate March Tübingen

Nach Gewalt-Aufforderung: Boris Palmer rüffelt Antifa

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/nach-ge...

 

Politisch motivierte Gewalt

Linksextreme feiern Farbanschlag auf Steinbachs Wohnhaus

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/linksex...

http://www.pi-news.net/2018/10/farbanschlag-auf-haus-von-...

 

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EINWANDERUNG / MULTIKULTURELLE GESELLSCHAFT

 

Vorstoß zum Nationalfeiertag

Migrantenverbände fordern „Tag der deutschen Vielfalt“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/migrant...

 

Spurwechsel

Schleusenöffnungsgesetz

von Michael Paulwitz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/schleusen...

 

AfD-Bundestagsabgeordnete über einen verhängnisvollen UN-Plan

Der „Globale Pakt für Migration“ ist eine große Gefahr für Deutschland

http://www.pi-news.net/2018/10/der-globale-pakt-fuer-migr...

 

Österreichs Regierung erwägt Ausstieg aus UN-Migrationspakt

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/oesterreich...

 

UN-Migrationspakt

Auch Österreich macht nicht mit

https://www.tagesschau.de/ausland/migrationspakt-103.html

 

(UN-Migrationspakt)

Unfairer Journalismus

Wir verwahren uns gegen eine durch nichts gerechtfertigte Unterstellung

https://www.tichyseinblick.de/daili-es-sentials/wir-verwa...

 

Der Große Austausch als „Verschwörungstheorie“

von Martin Lichtmesz

https://sezession.de/59515/der-grosse-austausch-als-versc...

 

„Vorurteile und Panikmache“

Migranten-Journalisten kritisieren „Bild“-Berichterstattung

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/migrant...

 

Meuternde Fluggäste

England: Passagiere verhindern Abschiebung eines Vergewaltigers

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/england-pas...

 

(Luftnummer)

Asylpolitik

Seehofer-Erlaß führt zu drei Zurückweisungen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/seehofe...

 

„Spurwechsel“ in der Flüchtlingspolitik

Handwerkspräsident fordert Bleibeperspektive für abgelehnte Asylbewerber

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/handwerkspraesident-fordert-bleibeperspektive-fuer-abgelehnte-asylbewerber/

 

Vor Abstimmung im Rathaus lautstarkes Skandieren für Seenotrettung

Video: Junge Migrationsfanatiker in Münster fordern mehr „Flüchtlinge“

http://www.pi-news.net/2018/09/video-junge-migrations-fan...

 

(Selbst zahlen möchten sie nicht)

Nordrhein-Westfalen

Essener Flüchtlingsbürgen sollen zahlen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/essener...

 

AfD-Anfrage

Arbeitslose Ausländer verursachen Wohnkosten in Milliardenhöhe

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/arbeits...

 

„Seenotrettung“

Kardinal Marx spendet 50.000 Euro an „Mission Lifeline“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/kardina...

 

Geld für neues Flüchtlingsschiff

Fantastische 4 spenden 30.000 Euro an „Mission Lifeline“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/fantast...

 

Diskussion über Erdogan-Besuch

Erhellendes vom AKP-Mann

https://jungefreiheit.de/kultur/medien/2018/erhellendes-v...

 

Flüchtlinge und Hidschab-Trägerinnen sollen Polizisten werden

https://philosophia-perennis.com/2018/09/23/fluechtlinge-...

 

Schleswig-Holstein will Migrantenanteil im öffentlichen Dienst erhöhen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/schlesw...

 

Darmstadt

Durch Versorgungsschacht Flüchtlinge fliehen beim Toilettengang aus Abschiebegefängnis

https://www.hessenschau.de/panorama/fluechtlinge-fliehen-...

 

(Ismail Tipi)

Wahlplakate von CDU-Landtagsabgeordnetem beschmiert

„Gezielter Angriff auf meine Person“

https://www.op-online.de/region/dietzenbach/dietzenbach-w...

 

Sonntagsheld (79) – Schlag ins Gesicht für den Rechtsstaat

Till-Lucas Wessels

„Der Bayer schlägt genauso zu wie der Eritreer“

https://sezession.de/59475/sonntagsheld-79-schlag-ins-ges...

 

Ulm: Massenschlägerei am Busbahnhof – Zeugen sprechen von bis zu 40 jungen Männern

https://www.epochtimes.de/politik/deutschland/massenschla...

 

Nordrhein-Westfalen

Gericht verhängt Haftstrafen gegen bulgarische Gruppenvergewaltiger

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/gericht...

 

Volksfest in Weimar

Ausländische Täter belästigen Frau und verletzen ihren Freund

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/auslaen...

 

Köln: Geiselnehmer soll sich als IS-Mitglied bekannt haben

Nach der beendeten Geiselnahme am Kölner Bahnhof schließt die Polizei einen terroristischen Hintergrund nicht aus. Der Verdächtige soll Gaskartuschen gehortet haben.

https://www.zeit.de/gesellschaft/zeitgeschehen/2018-10/ko...

 

Ermittler prüfen terroristischen Hintergrund

Köln: Geiselnehmer ist polizeibekannter Asylbewerber

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/koeln-g...

 

Spektakulärer Goldmünzen-Raub

Staatsanwaltschaft erhebt Anklage gegen drei Tatverdächtige

http://www.spiegel.de/panorama/justiz/goldmuenzen-diebsta...

 

Fürstenfeldbruck

10.000 Euro Sachschaden

Großeinsatz mit Hubschrauber nach Auseinandersetzung in Erstaufnahmeeinrichtung

https://www.kreisbote.de/lokales/fuerstenfeldbruck/grosse...

Köthener Todesfall: Anklage gegen Afghanen erhoben

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/koethen...

 

Frankfurt

Anklage: Ex-Freundin mit Kabel von Haarglätter erdrosselt?

http://www.fnp.de/rhein-main/Anklage-Ex-Freundin-mit-Kabe...

 

Festnahmen nach Sexualdelikt

Iraner und Afghane vergewaltigen geistig beeinträchtigte Frau

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/iraner-...

 

Gruppenvergewaltigung in Freiburg: Sieben Syrer sitzen in U-Haft

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/gruppen...

 

Polizei nimmt zwei Afghanen in Gewahrsam, ein weiterer flüchtet

Zwei Frauen in Cottbuser Innenstadt sexuell belästigt

https://www.lr-online.de/lausitz/cottbus/zwei-frauen-in-c...

 

Zeugen gesucht

Frau wird von drei Männern überfallen

Burgsteinfurt - Eine junge Frau ist am Mittwochvormittag in Burgsteinfurt von drei bisher unbekannten Tätern beraubt worden.

https://www.wn.de/Muensterland/Kreis-Steinfurt/Steinfurt/...

 

Brutaler Überfall am Klinikum Nord – Dortmunderin (54) schwer verletzt

https://www.rundblick-unna.de/2018/10/24/brutaler-ueberfa...

 

Bedroht, angegriffen und geschlagen

Brutale Überfälle auf Frauen in Frankfurt

https://www.op-online.de/region/frankfurt/brutale-ueberfa...

 

Das sind die Täter, die den Leipziger Straßenbahnfahrer vermöbelt haben

https://www.tag24.de/nachrichten/oeffentlichkeitsfahndung...

 

Somalier sticht mit Messer in Schweriner Bus zu

https://www.nordkurier.de/mecklenburg-vorpommern/somalier...

 

Wachmann verletzt

Blutige Wunde nach Flaschenwurf auf Hettstedter Zwiebelmarkt

https://www.mz-web.de/hettstedt/wachmann-verletzt-blutige...

 

Bielefeld

Fremder fragt in Bielefeld nach dem Weg - und wird von Räubern bewusstlos geprügelt

https://www.nw.de/lokal/bielefeld/heepen/22277621_Fremder...

 

Gelsenkirchen: Fünf Unbekannte beleidigen Jugendlichen an Haltestelle – dann schlagen sie ihn vor den Augen seiner Freundin zusammen

https://www.derwesten.de/staedte/gelsenkirchen/gelsenkirc...

 

Backnang       

Unbekannter schlägt auf 72-Jährigen ein     

https://www.zvw.de/inhalt.backnang-unbekannter-schlaegt-a...

 

Stephansposching

Video: Großeinsatz in Außenstelle des Ankerzentrums bei Plattling

https://www.pnp.de/mobile/?cid=3115739

 

In Italien : Zwei Festnahmen nach dem Tod einer Jugendlichen

http://www.faz.net/aktuell/gesellschaft/kriminalitaet/in-...

http://www.pi-news.net/2018/10/italien-unter-schock-16-ja...

 

Er verging sich an Frauen und Tieren

Freiburger Polizei nimmt Sextäter fest

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/freibur...

 

Täter in Untersuchungshaft

Bericht: Afghanen vergewaltigen 15jährige in München

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/bericht...

 

Vorzeigemigrant

Flüchtlingsblogger Aras B. wegen sexueller Belästigung vor Gericht

https://jungefreiheit.de/kultur/medien/2018/fluechtlingsb...

 

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KULTUR / UMWELT / ZEITGEIST / SONSTIGES

 

Gute Architektur ist Menschenrecht! - Filmdokumentation der Frankfurter Altstadt-Tagung

https://www.youtube.com/watch?v=e5GpTyX_PG0

 

Eröffnungsfeierlichkeiten

Frankfurts Neue Altstadt ist nichts für „Modernisten“

http://www.pi-news.net/2018/09/frankfurts-neue-altstadt-i...

 

Immerather Mühle wegen Tagebau abgerissen

https://www1.wdr.de/nachrichten/rheinland/immerather-mueh...

 

(Kolonialismusvorwürfe nach 100 Jahren)

Humboldt-Forum Berlin

In Deutschland reißt ein neues Museum alte Wunden auf

https://www.nytimes.com/2018/10/12/arts/design/humboldt-f...

 

Museum der Bildenden Künste

Orbán: Kulturelle Vergangenheit schützen

Inmitten des europäischen Kulturkampfes müssen wir jetzt unsere kulturelle Vergangenheit, Identität und Souveränität schützen, erklärte Ministerpräsident Viktor Orbán am Dienstag bei der feierlichen Eröffnung des modernisierten Museums der Bildenden Künste am Budapester Heldenplatz.

https://www.budapester.hu/2018/10/30/orban-kulturelle-ver...

 

Kritik an der Bauhaus-Architektur

https://www.sfa.de/files/Buero/Veroeffentlichung/Zeitschr...

 

Warum schöne Dinge uns glücklich machen - Schönheit erklärt

https://www.youtube.com/watch?v=-O5kNPlUV7w

 

Barcelonas Wahrzeichen, die Kathedrale Sagrada Familia, kann offiziell fertiggestellt werden. Die Stadt hat der Kirche die Genehmigung erteilt – 130 Jahre nach Baubeginn.

https://www.swr3.de/aktuell/nachrichten/Sagrada-Familia-b...

 

(Angebliche Diskriminierung von Frauen...)

Staatssekretäre

Was Hänschen nicht bremst, twittert Göring-Eckardt nimmermehr

von Boris T. Kaiser

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/was-haens...

 

Antrag von Grünen und Rosa Liste

München verbietet angeblich sexistische Werbung

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/muenche...

 

(Die nächste Anti-Rechts-/Anti-AfD-Schmonzette)

Neulich in der ARD: „Die Story“

Wenn der WDR eine Serie politischer Dokumentationen für ARD „Die Story“ nennt - was wird dann daraus?

https://sezession.de/59513/neulich-in-der-ard-die-story

 

Gniffke und Frey bei der AfD

ARD und ZDF zu Gast in Dunkeldeutschland

von Fabian Schmidt-Ahmad

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/ard-und-z...

 

(Verein Neue Deutsche Medienmacher)

Ziel ist die Eroberung der „Migrationsvielfalt“ in den Redaktionsstuben

Merkels 5. Kolonne lebt von Staatsknete

http://www.pi-news.net/2018/10/merkels-5-kolonne-lebt-von...

 

(Abgestumpfte Medien)

Innere Sicherheit

Fahrlässig herbeigeführt

von Michael Paulwitz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/fahrlaess...

 

Insider-Report von Bernhard Riegler

Mein irres Date mit der ORF-Lady: In der Welt der linken Schickeria

https://www.wochenblick.at/mein-irres-date-mit-der-orf-lady-in-der-welt-der-linken-schickeria/

 

(Negative Klischees zu Burschenschaften im öffentlich-rechtlichen Fernsehen)

Sonntagsheld (80) – Wo sind sie, die vom breiten Stein…

...nicht wankten und nicht wichen?

https://sezession.de/59506/sonntagsheld-80-wo-sind-sie-di...

 

(Ein linkes Magazin weniger)

Musikzeitschrift "Spex" wird eingestellt

https://www.zeit.de/kultur/musik/2018-10/popkultur-spex-z...

 

Konservative Revolution

Anschwellender Revolutionsgesang (1/2)

Über die neuen und alten Rechten

https://www.deutschlandfunk.de/konservative-revolution-anschwellender-revolutionsgesang-1-2.1184.de.html?dram:article_id=426551

 

Konservative Revolution

Anschwellender Revolutionsgesang (2/2)

Über die neuen und alten Rechten

https://www.deutschlandfunk.de/konservative-revolution-anschwellender-revolutionsgesang-2-2.1184.de.html?dram:article_id=426640

 

Philip Stein / Identitäre Bewegung - Europa Nostra in Dresden

https://www.youtube.com/watch?v=jGQpaWUCGM0

 

Götz Kubitschek / Identitäre Bewegung - Europa Nostra in Dresden

https://www.youtube.com/watch?v=Taz6lf9mOQc

 

Martin Sellner / Identitäre Bewegung - Europa Nostra in Dresden

https://www.youtube.com/watch?v=q8Htg24zW6c

 

Hängt die Weißen!

Martin Lichtmesz

Während Wolfgang Schäuble am 3. Oktober zu "mehr Zusammenhalt in einer offenen Gesellschaft" aufrief, ...beklagten mehrere Einwandererverbände, daß die deutsche Einheit „aus einer rein weißen Sicht“ betrachtet werde.

https://sezession.de/59466/haengt-die-weissen

 

"Deutschland spricht": "Du bist auch ein guter Kerl"

Zwei Männer, beide 50 Jahre alt, beide in Hannover geboren und geblieben. Der eine vertritt neurechte Ideen, der andere wählt grün. Gibt es noch etwas, das sie verbindet?

https://www.zeit.de/gesellschaft/2018-09/deutschland-spricht-dirk-gieselmann-diskussion-hannover/komplettansicht

 

Warum muss es Populismus sein?

von Alexander Gauland

http://www.faz.net/aktuell/politik/inland/alexander-gaula...

 

Wie viel Hitler steckt in Gauland? Ein Gastbeitrag des AfD-Chefs in der «FAZ» löst Empörung aus

https://www.nzz.ch/feuilleton/wieviel-hitler-steckt-in-ga...

 

Interview mit Ida-Marie Müller

„Die Heuchelei und die Realitätsferne widern mich schon lange an“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/die-heu...

 

Rettet den Umweltschutz vor den Linken

https://www.blauenarzisse.de/rettet-den-umweltschutz-vor-...

 

Der Historikerverband und die Gefährdungen der Demokratie

von Martin Lichtmesz

https://sezession.de/59462/der-historikerverband-und-die-gefaehrdungen-der-demokratie

 

Europaparlament

Britischer Abgeordneter vergleicht Nazis mit Sozialisten

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/britischer-...

 

(Das immer gleiche "Kunstwerk" auf politisch korrekter Wanderschaft)

„Die Wölfe sind zurück?“

Wegen AfD: Mahnwache gegen rechte Hetze kommt nach Cottbus

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2018/wegen-a...

 

(Das nächste Politisch korrekte Kunstprojekt, von der Presse breitgetreten)

Flüchtlingsschicksale erlebbar machen

Aktion Moving People: Asylkreis verteilt Plastikfiguren auf dem Darmstädter Ludwigsplatz, die Erlebnisse erfahrbar machen.

https://www.echo-online.de/lokales/darmstadt/fluchtlingsschicksale-erlebbar-machen_19095122

https://www.movingpeople.nu/

 

(Dieser Kelch scheint an Kassel vorüber gegangen zu sein.)

Umstrittenes Kunstwerk : documenta-Obelisk muss weichen

http://www.faz.net/aktuell/rhein-main/kassel-laesst-docum...

https://www.hessenschau.de/kultur/documenta-obelisk-in-ka...

 

(Der nächste Pseudo-Künstler beruft sich für seine menschenverachtenden Beleidigungen auf die Kunstfreiheit)

Türkisches Generalkonsulat übte Druck aus

Wegen Erdogan-Bild: Drohungen gegen Duisburger Kunsthalle

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/wegen-erdogan-bild-d...

 

(Alt 68er-Thesen bei der Verleihung des Friedenspreises des Deutschen Buchhandels)

Friedenspreis des Deutschen Buchhandels

Die Erinnerungskultur liegt Aleida und Jan Assmann am Herzen

Aleida und Jan Assmann erhielten den Friedenspreis des Deutschen Buchhandels - Für "Vogelschiss"-Thesen haben sie nichts übrig

https://www.rnz.de/kultur-tipps/kultur-regional_artikel,-...

 

«Der Mensch lässt sich nicht beliebig zurichten»

Freiheit endet da, wo der Staat für das Glück der Bürger sorgen will, sagt Jörg Baberowski. Im Gespräch erzählt der Berliner Historiker, wie er vom Linken zum Liberal-Konservativen wurde.

https://www.nzz.ch/feuilleton/der-mensch-laesst-sich-nich...

 

Britischer Komiker verteidigt freie Rede

Rowan Atkinson: Recht auf Beleidigung gehört zur Meinungsfreiheit

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/rowan-atkinson-recht...

 

Kultfigur

Die Simpsons: Apu muß der Political Correctness weichen

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/die-simps...

 

(Der nächste künstlich aufgebauschte „Rechtsextremismus-Skandal“...)

C&A hatte Nazi-Pullover für Kinder im Sortiment

https://www.gmx.net/magazine/panorama/nazi-pullover-kinde...

 

(Die Wirtschaft will den großen Austausch fördern. Werden solche Diversity-Debatten auch bei der Werbung in afrikanischen Ländern geführt? Zu wenige Weiße?)

Mehr Vielfalt

Outdoor-Hersteller entschuldigt sich für zu viele weiße Models

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/outdoor-her...

Auf der Werbeseite der Firma wurde das neue Konzept schon umgesetzt:

https://www.mec.ca/en/

 

Buchmessen-Ausbeute (2): Höcke, Trio, Lengsfeld

von Götz Kubitschek

https://sezession.de/59555/buchmessen-ausbeute-2-hoecke-t...

 

Die bürgerliche Mitte und die Gleichheit I

https://sezession.de/59532/die-buergerliche-mitte-und-die...

 

Die bürgerliche Mitte und die Gleichheit II

https://sezession.de/59534/die-buergerliche-mitte-und-die...

 

Wie sich Spanien gegen den Liberalismus stemmte

https://www.blauenarzisse.de/wie-sich-spanien-gegen-den-l...

 

(Bizarr und geschmacklos)

Tova Ringer ist «Miss Holocaust Survivor»

https://www.welt.de/newsticker/dpa_nt/infoline_nt/bouleva...

https://www.focus.de/wissen/mensch/tova-ringer-93-jaehrig...

 

Amazon hat einen Shop mit völlig neuem Konzept eröffnet — und viele Kunden sind verwirrt

https://www.businessinsider.de/amazon-hat-einen-shop-mit-...

 

Wissenschaftler: Smartphone-Sucht korreliert mit Spielsucht

https://www.heise.de/newsticker/meldung/Wissenschaftler-S...

 

Gestörte Gehirn-Entwicklung : Forscher für Smartphone-Nutzung erst ab 18 Jahren

https://rp-online.de/leben/gesundheit/medizin/manfred-spi...

 

Genetik: Sie werden, was sie sind

Eltern können auf die Persönlichkeit ihrer Kinder kaum Einfluss nehmen. Jahrzehntelange Forschungen zeigen: Die wichtigsten Charaktermerkmale von Menschen sind von der Geburt an festgelegt – sagt der Verhaltensgenetiker Robert Plomin.

https://www.zeit.de/2018/41/genetik-kinder-verhalten-erzi...

https://www.finanznachrichten.de/nachrichten-2018-10/4492...

 

Weltwoche-Veranstaltung

Sarrazin sieht Europa auf dem Weg zum islamischen Kontinent

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/sarrazin-sieht-europ...

 

Sinead O'Connor ist zum Islam konvertiert – und hat einen neuen Namen

https://www.gmx.net/magazine/unterhaltung/stars/sinead-oc...

samedi, 10 novembre 2018

Conférence et séance de dédicaces à Clermont-Ferrand (3 novembre 2018)

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Conférence et séance de dédicaces à Clermont-Ferrand (3 novembre 2018)

Je remercie tous les amis qui se sont décarcassés pour réussir cette charmante journée, placée sous le signe de la camaraderie et de la convivialité !

Je remercie aussi tous les amis de très longue date qui ont fait le déplacement pour de joyeuses retrouvailles !

 

La guerre des Six Jours : un tournant militaire, politique et sémantique

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La guerre des Six Jours : un tournant militaire, politique et sémantique

Article publié le 5 juin 2017, à l’occasion des cinquante ans du conflit, sur le site Philitt.

C’était il y a cinquante ans. Le lundi 5 juin 1967, Israël lançait une gigantesque offensive militaire contre trois armées arabes : l’Égypte de Nasser, la Syrie du parti Baath (dirigée alors par Noureddine al-Atassi) et la Jordanie du roi hachémite Hussein. Ce troisième conflit israélo-arabe, court et intense, constitue un tournant certain pour le monde arabe et, à certains égards, dans les relations internationales.

Après la Nakba (le désastre) de 1948, soit l’exode de plus de 700 000 Palestiniens après la première guerre, et la campagne de Suez en 1956 contre l’Égypte de Nasser, menée par la France, le Royaume-Uni et Israël, la guerre des Six Jours est le troisième conflit israélo-arabe en moins de vingt ans. Et il y en aura bien d’autres. Chacun de ces conflits peut être considéré comme un tournant : celui de 1948  installe Israël dans la région et provoque des départs palestiniens massifs (notamment dans les pays arabes voisins) et celui de 1956 fait du zaïm égyptien Nasser une figure tutélaire du nationalisme arabe, un véritable héros. La guerre de 1967, notamment à cause de l’occupation et de l’annexion de territoires arabes qui s’ensuivent, contribue à plonger le monde arabe dans des impasses politiques et intellectuelles.

Inutile de revenir sur les détails militaires du conflit. Si l’enchaînement des événements est connu et admis, leur interprétation est loin de faire l’unanimité. Le conflit a commencé par une attaque de l’aviation israélienne, tandis que les aviations arabes étaient encore au sol. Les Mirage III français achetés par Israël ont pu ainsi prouver leur efficacité. Le casus belli fut le blocus du détroit de Tiran imposé par l’Égypte aux navires israéliens dès le 23 mai, action qui s’ajoute au départ des troupes onusiennes exigé par Nasser. Seulement, il est difficile de considérer honnêtement qu’il s’agissait d’une réponse israélienne à des velléités belliqueuses de la part de l’Egypte : la guerre des Six Jours s’apparente davantage à une agression israélienne préméditée, dont les motivations dépassent largement les actes et les discours du mois précédant le conflit.

Cette guerre est souvent décrite comme la première guerre de l’eau. De ce point de vue, c’est davantage le front syrien que le front égyptien qu’il convient d’observer. Dans ses mémoires, l’ancien Premier ministre israélien Ariel Sharon (qui commandait une division au moment des faits) le reconnaît volontiers : deux ans et demi avant le début du conflit, Israël avait déjà prévu d’intervenir en réponse au projet syrien de détournement des eaux du Jourdain dans le Golan. Ce détournement faisait lui-même suite à la construction d’un canal israélien destiné à détourner ces eaux depuis le lac Tibériade. L’occupation du Golan à l’issue du conflit apparaît ainsi comme un but de guerre et non comme un butin accidentel.

La guerre des Six Jours constitue une rupture militaire, politique et sémantique à trois niveaux. A l’échelle mondiale, notamment dans le cadre de la guerre froide et de la politique étrangère de la France dans la région ; à l’échelle du monde arabe, y compris d’un point de vue idéologique ; enfin, à l’échelle de la question palestinienne.

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Un tournant politique et militaire

En 1967, les relations américano-soviétiques se caractérisent par une relative « détente » et les États-Unis du président Lyndon Johnson commencent à afficher une véritable proximité avec Israël, certes encore éloignée du soutien inconditionnel que nous connaîtrons plus tard, mais contrastant avec les pressions américano-soviétiques contre l’expédition de Suez en 1956. La position américaine est alors délicate : le soutien apporté à Israël est atténué par la crainte d’une déstabilisation du régime jordanien et d’une défaite arabe telle qu’elle rendrait l’intervention militaire des Soviétiques possible. Pour ce qui est de ces derniers, leur véritable rôle n’est pas tout à fait clair. Ont-ils encouragé les armées arabes à provoquer un conflit et à se préparer à celui-ci ? Ou ont-ils plutôt voulu l’éviter ? Des archives polonaises portant sur la session plénière du Comité central du Parti communiste du 20 juin 1967 semblent révéler que Léonid Brejnev n’avait aucune intention de déclencher ce conflit et que son influence sur les armées arabes (syrienne et égyptienne) était limitée.

Ces mêmes archives révèlent que Moscou avait prévenu Nasser des intentions israéliennes d’attaquer la Syrie dès avril-mai 1967 afin qu’il mobilise ses troupes pour aider ses alliés syriens, pensant qu’Israël ne pouvait tenir sur deux fronts[1]. Une erreur de calcul manifeste. Notons que l’historiographie soviétique associe, de son côté, cette défaite arabe au manque de préparation des militaires arabes, à une manipulation américaine des moyens de liaison ou à des manipulations internes à l’appareil militaire égyptien : des généraux égyptiens formés en « Occident » auraient voulu faire échouer Nasser afin de susciter un rapprochement avec les États-Unis. L’ironie voudra que ce rapprochement (et incidemment l’éloignement égypto-soviétique) se fasse après le relatif succès du conflit suivant en 1973 (toujours avec des armes soviétiques).

En France, cette guerre révèle une autre rupture vis-à-vis d’Israël. La France, sous le général de Gaulle, n’est plus ce fidèle allié qu’elle a été depuis 1945 (y compris pour les groupes armés précédant l’État, décrits comme terroristes par les forces britanniques). Avec l’indépendance de l’Algérie en 1962 et la volonté de mener une politique étrangère indépendante et équilibrée, il n’est plus question de poursuivre le soutien inconditionnel offert par la IVe  République. Dès 1958, le général de Gaulle remet en cause la coopération nucléaire entre les deux pays. En novembre 1967, dans une conférence de presse restée célèbre (pour de mauvaises raisons), il fait du conflit un diagnostic implacable et sans concession : « […] A la faveur de l’expédition franco-britannique de Suez, on avait vu apparaître en effet un État d’Israël guerrier et résolu à s’agrandir […] C’est pourquoi, d’ailleurs, la Ve République s’était dégagée vis-à-vis d’Israël des liens spéciaux et très étroits que le régime précédent avait noués avec cet État […] Hélas, le drame est venu. Il avait été préparé par une tension très grave et constante qui résultait du sort scandaleux des réfugiés en Jordanie et aussi des menaces de destruction prodiguées contre Israël […] Le 2 juin, le gouvernement français avait officiellement déclaré qu’éventuellement il donnerait tort à quiconque entamerait le premier l’action des armes […] On sait que la voix de la France n’a pas été entendue. Israël ayant attaqué, s’est emparé en six jours de combats des objectifs qu’il voulait atteindre, maintenant, il organise sur les territoires qu’il a pris l’occupation qui ne peut aller sans oppression, répression et expulsions. Et il s’y manifeste contre lui la résistance qu’à son tour il qualifie de terrorisme […] » Ces mots forts, prononcés par un homme qui en connaît la teneur mieux que quiconque, révèlent une lucidité et une clairvoyance aussi inaudibles en 1967 qu’elles peuvent encore l’être aujourd’hui. Un discours singulier, bien différent des douces mélodies pro-israéliennes de Serge Gainsbourg (Le sable et le soldat) et d’Adamo (Inch’Allah).

images.jpgDans le monde arabe, à la défaite militaire s’ajoute la défaite symbolique. Il y a bien évidemment l’humiliation de l’occupation : le Sinaï égyptien (qui sera récupéré par le président Sadate), le Golan syrien (annexé en 1981), les fermes libanaises de Chebaa et les territoires palestiniens de Gaza et de Cisjordanie (dont Jérusalem-Est), administrés auparavant par l’Égypte et la Jordanie. Il y a aussi la spoliation du peuple palestinien, qui se retrouve occupé et malmené pendant des décennies par une puissance étrangère. Mais il y a aussi l’échec du nationalisme arabe qui en annoncera bien d’autres. Cet échec de trois grandes armées arabes encouragera le réveil de la résistance palestinienne. Dans les années 1970, l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) jouera un rôle analogue à celui de Nasser, décédé en 1970. En Jordanie comme au Liban, Yasser Arafat apparaîtra comme une figure tutélaire à son tour, stimulé par quelques succès militaires dont les grandes armées arabes ont été incapables. On retrouvera ce phénomène avec le Hezbollah libanais. Un peu plus de dix ans après cette guerre, à la cause arabe contre Israël se substituera une cause nouvelle, nourrie par la montée du wahhabisme à la faveur des pétrodollars, celle de la guerre d’Afghanistan (1979). Tandis que l’Égypte vient de signer un traité de paix avec Israël (ce que la Jordanie fera en 1994), des milliers de combattants venus du monde arabe se retrouveront ainsi plongés dans un conflit lointain au nom d’une appartenance religieuse, encouragés par les Américains et contre l’ennemi « impie » tout désigné : l’Union soviétique.

Un tournant sémantique

La guerre des mots se joue d’abord aux Nations unies. Quelle résolution adopter au Conseil de sécurité des Nations unies ? Moscou, qui condamne « l’agression israélienne », souhaite un « retrait de tous les territoires occupés ». La France du général de Gaulle va dans le même sens en se montrant plus modérée : il faut condamner Israël pour avoir déclenché les hostilités, lui demander d’évacuer les territoires occupés et demander aux États arabes de reconnaître à Israël le droit d’exister. Sur la question de l’occupation, Moscou et Paris se heurtent à Washington. Les Américains rejettent la formulation toute simple « retrait des territoires occupés ». Les Britanniques réussissent alors à imposer une version consensuelle : « retrait des forces armées israéliennes des territoires occupés lors du récent conflit ». La résolution 242 est adoptée par le Conseil de sécurité le 22 novembre 1967, quelques jours avant la fameuse conférence de presse du général de Gaulle. Une résolution jamais appliquée qui fera couler beaucoup d’encre. Entre autres raisons, parce que la version anglaise est moins précise que la version française. La version anglaise évoque un retrait « from territories occupied in the recent conflict » (l’absence d’article permettant de traduire par « de certains territoires »), tandis que la version française, plus précise, évoque le retrait « des territoires occupés » (donc de la totalité d’entre eux).

Un texte peut-il décemment exiger le retrait de certains territoires tout en laissant l’occupant décider desquels ? Ce flou voulu par Israël et installé par les grandes puissances, au premier rang desquelles les États-Unis, sera sans cesse alimenté. C’est ce même flou qui avait caractérisé le début du conflit, lorsque l’agression était présentée comme une guerre défensive. En France, une bonne partie de l’intelligentsia de l’époque veut croire à l’histoire de David contre Goliath – David n’étant pourtant pas connu pour ses « attaques préventives ». Car c’est de cela qu’il s’agit : une agression présentée comme une « attaque préventive », qui conduira à l’occupation, annonçant elle-même l’annexion et la colonisation. Les territoires occupés seront, quant à eux, des territoires « disputés », pour reprendre le discours officiel israélien. Les exemples ne manquent pas de ces audaces sémantiques annoncées par la guerre de 1967 : le nom biblique de Judée-Samarie plutôt que la profane Cisjordanie, la formule générique d’ « Arabes de Palestine » plutôt que l’admission de l’existence d’un « peuple palestinien », etc.

L’agression israélienne de 1967 était la première étape d’une stratégie bien préparée. D’abord, s’étendre et contrôler les ressources hydrauliques. Puis, faire la paix avec les États arabes voisins affaiblis séparément. Notons que si cela a fonctionné avec l’Égypte et la Jordanie, les tentatives avec la Syrie et le Liban ont échoué. Enfin, isoler les Palestiniens et noyer leur cause. De perversion sémantique en perversion juridique, jamais la situation n’aura été aussi déséquilibrée… et jamais les discours n’auront autant feint l’équilibre. Le langage de vérité du général de Gaulle en 1967 apparaîtrait aujourd’hui comme une intolérable provocation. Telle est pourtant la nécessité qu’impose la compréhension des faits : se réapproprier les mots justes.

Adlene Mohammedi

Note : 

[1] Uri Bar-Noi, “The Soviet Union And The Six-Day War: Revelations From The Polish Archives”, Cold War International History Project, Wilson Center, 7 juillet 2011. URL : https://www.wilsoncenter.org/publication/the-soviet-union....

Jan Marejko, le verbe et la liberté

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Jan Marejko, le verbe et la liberté

On assimile généralement notre modernité en crise au rationalisme. L’irrationalisme et autres nouveaux panthéismes apparaissent alors comme des attitudes antimodernes par excellence. Jan Marejko, dans La Cité des morts (1994), montre au contraire que ces deux attitudes, incapables de s’enraciner dans un Autre, sont solidaires d’une même réduction de l’esprit à la nature et à une vie morte, incapable d’une parole qui annonce et qui s’énonce dans son rapport au monde. 

C’est une pensée forte et complète que nous donne à lire le philosophe genevois Jan Marejko (1946-2016), dans son maître ouvrage La Cité des morts. Avènement du technocosme.  Le titre et le projet sont audacieux : le risque du recyclage est élevé tant l’auteur est précédé par de nombreuses et grandes critiques du « monde moderne ». L’opposition de la tradition et de la modernité est toujours menacée de devenir le lieu commun d’une pensée dissidente : mais que serait donc la tradition sans sa respiration fondamentale, celle, spirituelle, qui exige, à l’épreuve des jours nouveaux, le « renouvellement de l’intelligence », selon le mot de saint Paul (Rom. XII, 2) ? 

81AYY0JcR1L.jpgC’est sur cette exigence toujours actuelle du discernement que Jan Marejko exprime ses inquiétudes. A la dyade quelque peu habituelle entre tradition et modernité, le philosophe suisse choisit d’opposer, méthodologiquement, la triade de trois « accents », trois tendances, trois modes de rationalité irréductibles au cours historique : mythocosme / logocosme / technocosme. En effet, la dyade a ceci de dangereux qu’elle peut conduire à une certaine clôture de la pensée sur la distance haineuse de l’exclusion ou de la proximité complice de l’inclusion. La triade, quant à elle, crée un lien vivant entre trois termes dont la tension dialectique déjoue les fixations d’une pensée habituée, sans renoncer à dire le monde. 

De la superstition de la vie ordinaire …

Jan Marejko ne prétend pas substituer son rythme de pensée ternaire au conflit binaire entre tradition et modernité. Lui-même, en effet, ne s’interdit nullement d’envisager le caractère inédit du monde moderne, construit sur la négation de l’esprit traditionnel. La négation de la modernité consiste en effet en le rejet d’une fidélité attachée à une double origine : chronologique (respect du passé et des Anciens) et ontologique (culte du Créateur et vie transcendante). 

Seulement, l’exigence d’authenticité interdit l’antimoderne Jan Marejko de se limiter à un simple portrait du visage mort du monde moderne. Il faut d’abord savoir quel regard opposer au crépuscule, quelle autre sorte de joue tendre au soufflet orgueilleux de l’homme Prométhéen. C’est pourquoi la peinture de la Cité des morts, celle de la modernité constituée comme monde, n’intervient vraiment que dans le dernier mouvement de l’essai de Jan Marejko. Le jugement de la tradition précède la condamnation de la modernité. Ce jugement, ici, consiste à opposer deux façons en apparence traditionnelles de se rapporter au monde : l’une, mythique, ou mythocosmique (car elle n’est jamais le fait d’individus isolés), l’autre, logale, ou logocosmique. 

La première est mythologique parce que non métaphysique : elle est incapable de discerner un réel au-delà de la nature (phusis), c’est-à-dire de « voir », par l’œil de l’âme, l’invisible en son lieu transcendant. Elle n’opère pas la dépossession du regard propre à la vie du verbe et regarde toujours l’invisible (qu’elle perçoit néanmoins) à travers le prisme du visible : « le sacré, dans un mythocosme, est moyen du profane et non sa fin ». En effet, « au lieu de permettre aux âmes de s’élever au-dessus de l’obsession de la survie, un tel pouvoir [mythocosmique] les enfonce dans cette obsession tout en les plongeant dans la servitude ». Dans un mythocosme, les hommes ne savent pas voir le visible pour ce qu’il est car ils y discernent sans cesse un ensemble de volontés bienveillantes ou malveillantes : aucune distance véritable ne se crée entre l’ici-bas et l’au-delà. Il s’ensuit que la conscience du plus grand que soi est comme asservie par la superstition de la vie ordinaire : « l’au-delà auquel sont renvoyés les hommes du mythocosme est l’espace imaginaire dans lequel ils projettent leurs terreurs, leurs espoirs, leurs appétits naturels (sexe et nourriture essentiellement). L’espace invisible du mythe n’est pas réellement transcendant parce qu’il n’est qu’une amplification fantasmatique de ce qui existe déjà dans la nature ». Ainsi en est-il par exemple de la vie éternelle, conçue alors comme perpétuelle par l’entendement mythocosmique, c’est-à-dire comme une certaine prolongation de l’état de vie naturel.

41LDrjlNkDL._SX329_BO1,204,203,200_.jpgOr loin de s’opposer au mythocosme, le technocosme, c’est-à-dire le monde régi par l’arraisonnement et la technique, qui valorise exclusivement l’industrie et les préoccupations matérielles et financières, se pose en fait comme son ennemi gémellaire. Comme dans un mythocosme, le pouvoir technocosmique « médiatise des puissances dont on attend qu’elles favorisent la vie, la prolongent ou l’amplifient » : ces puissances, divines qu’elles étaient, sont économiques ou politiques. Elles tirent leur respect de leur règne anonyme, invisible, incontestable. En elles, les Hommes placent leur salut comme ils placent leur argent : ils investissent en elles pour conquérir le repos d’une vie de possédants. En elles, ils ont « réussi leur vie », pensent-ils. Il faut dire que le bonheur dans les deux cas est attaché à la jouissance des biens matériels : que le contrôle de l’environnement soit magique et cérémoniel, ou bien statistique et industriel, la nature reste l’horizon de l’activité humaine immergée dans ses petites préoccupations affairées ou moralistes, engoncée dans la roue des désirs et des souffrances. Que la distance soit minime (mythocosme) ou inexistante (technocosme), l’homme, dans les deux cas, ne s’oriente pas dans la vie logale qui est pourtant sa vocation d’animal sémantique. Ne s’arrachant pas positivement à la nature, immergé en elle, il est incapable de la regarder, de la comprendre, de l’aimer dans sa précarité. 

… à la religion de la Vie 

La tradition animée par la vie du Verbe ne réduit plus le bonheur à l’horizon intéressé de la satisfaction des jouissances matérielles et narcissiques. Chez un Aristote, en effet, elle situe le bonheur dans la vie contemplative, théorétique. Pour pouvoir dire les choses, l’homme doit avoir atteint une certaine distance vis-à-vis d’elles, distance qui reconstitue les phases successives ou les aspects partiels d’un objet dans sa totalité signifiante, le rendant alors manifeste dans ce qu’il est réellement, le plus intimement. L’âme humaine, dit saint Thomas, est suspendue entre le temps et l’éternité : de cette façon, la distance vis-à-vis des choses s’enracine, dans le mouvement logal, dans une distance vis-à-vis de Dieu, dont le lieu se situe dans un Autre, jamais réductible à quelque idole que ce soit. Aussi dans la tradition juive se reconstitue l’altérité divine : les règles de la Torah, note Jan Marejko, n’ont « pas pour objet de protéger ou d’exalter la vie terrestre, mais d’orienter cette vie d’une manière telle qu’elle puisse participer à une autre vie, recevoir une lumière nouvelle et, surtout, accueillir une parole libératrice parce qu’au-dessus de tout pouvoir terrestre ».

Loin de Dieu et loin du monde, l’âme lancée dans un mouvement logal trouve sa vérité dans l’exil. Libérée du souci du monde, libérée de la peur et de l’intéressement, sa souveraineté s’établit pour qu’elle puisse prendre la parole. Alors naît la parole des prophètes Juifs comme celle, tout aussi prophétique, d’un Socrate, duquel on apprend, dans l’Apologie de Socrate de Platon, qu’il est « nommé par le dieu pour défendre la vie du verbe dans Athènes, montrer qu’il en est venu à “négliger toutes ses affaires” – qu’il y a dans cette négligence pour sa vie matérielle quelque chose de plus qu’humain ». S’appuyant sur l’historiographie d’Alexandre Koyré, Jan Marejko remarque en effet que « le dépassement du souci de la survie ou de l’utile est la condition d’une science théorétique [ou] logale ». Cette science est une connaissance pure, centrée sur la recherche de la vérité et dépouillée de l’avidité. Elle vise l’accomplissement du sujet et non son opposition exclusive ou duale vis-à-vis des objets qu’il observe. « Mais, ajoute le philosophe genevois, pour regarder l’ici-bas d’une manière désintéressée, comme une science logale l’exige, il faut avoir trouvé un point d’ancrage ailleurs que dans la nature. Sinon, on ne peut s’empêcher d’y chercher les signes d’un salut possible sans jamais voir quiconque ni quoi que ce soit ». Dans un logocosme, l’Homme comprend donc que l’amélioration de sa condition et l’objet de son bonheur ne résident pas dans le réarrangement obsessionnel et superficiel de son environnement mais avant tout dans le réarrangement intérieur de son rapport à soi et au monde : destruction de l’égoïsme, repentance, questionnement, compréhension, dialogue, par l’enracinement ontologique du sujet dans un lieu Autre, étranger aux passions passagères et aux violentes illusions de la vie mondaine. 

51hVLwLuDzL._SX352_BO1,204,203,200_.jpgPrendre la parole

Jan Marejko, au travers des très nombreux sujets qu’il aborde dans son essai, pose donc en creux l’enjeu fondamental de la parole. Il écrit dans un monde où tout le monde parle, mais où rien ne se dit. La massification à tous les niveaux de la vie humaine dans notre modernité (démographie, informations, produits) étouffe dans son flux toute possibilité de prise sur le monde. Un pouvoir inédit s’est ajouté aux pouvoirs traditionnels : le pouvoir médiatique, qui confisque toute possibilité de réponse. Celui, en effet, qui a le monopole de la parole a le monopole du pouvoir ; or le discours médiatique s’impose en tout lieu sans que les millions des téléspectateurs puissent avoir quelque chose à redire. La démocratie moderne se fonde peut-être sur l’isonomie (l’égalité devant la loi), mais dans son droit imaginaire à la liberté d’expression, elle a été incapable d’assumer le premier élément fondamental de la démocratie grecque : l’isegoria, l’équité dans la prise de parole. « Dans les sociétés modernes [démocratiques], l’impossibilité de répondre ne tient pas à la terreur exercée par celui qui détient le pouvoir [tyrannique], mais à la structure même de la communication ».

Le principe d’inertie cher à la science moderne, qui a renversé la conception traditionnelle du mouvement conçu comme désir d’atteindre une fin, est intégré dans l’imaginaire collectif : l’espace démocratique n’est plus un lieu de relations entre des citoyens libres, mais un ensemble de champs de forces (mass media, partis politiques, syndicats…) qui interagissent entre eux sans espace politique réellement partagé. À si grande échelle et au sein d’une masse si grande d’acteurs sociaux, cette absence d’isegoria s’accompagne « d’une prolifération d’échanges aniségoriques ». Il en va, partout, de sa propre indignation, de ses propres intérêts, de ses propres jeux de langage : que les novlangues soient commerciale, inclusive ou autre, le rapport de l’homme moderne au monde est alogal du fait même qu’il a renoncé à l’accord des mots avec les choses.  La parole n’ose plus se référer à un Autre du discours, désigner des objets extérieurs à son énonciation, mais se limite soit à un exclusivisme, soit à un relativisme des points de vue selon lequel, la réalité ne pouvant jamais être saisie, on ne peut rendre compte que de la manière dont on parle de notre propre réalité. Mais quelle rencontre est possible dans cette conception sourde du langage ? Qu’est-ce qui rendrait possible ici un lieu dans lequel pourraient dialoguer différents points de vue s’accordant sur un même objet ? Dans cet éclatement, « une parole qui s’est close sur sa propre opérativité (sciences) ou sa propre répétition (médias) rend absurde la notion de réponse ». 

Voici donc venu, contre la vie du verbe qui prend le risque de nommer en assumant sa précarité, le règne du bavardage : « dans le champ d’un discours alogal il n’y a plus ni monde ni sujets : tout y est un état de flux permanent où il est impossible de repérer des substances capables d’être saisies dans une définition ». Il s’ensuit qu’« aussitôt qu’une parole se donne comme une combinatoire auto-suffisante (refus de la référentialité) elle ne peut ni provenir d’une subjectivité [dont la réalité est noyée dans un ensemble de constructions et de ramifications impersonnelles], ni nommer des objets [dissous dans les seules relations] ». Dans la cité des morts, c’est clair : « le verbe dérange ». Face au nihilisme ambiant, Jan Marejko oppose finalement une certaine conception, profonde, de l’annonce évangélique : non pas la défense d’une chapelle, mais la recherche, chez les volontés non encore brisées ou ramollies, d’une (re)conversion à la vie du verbe, c’est-à-dire la capacité de pouvoir répondre à une altérité. Et cela, Robinson sur son île et Narcisse devant son miroir, cohabitant dans une cité de morts, ne le vivront jamais. 

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Quel avenir pour le militantisme blanc?

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Quel avenir pour le militantisme blanc?

par Thierry DUROLLE

Dans la nuit du 2 au 3 octobre 2018, le local du Bastion social clermontois fut à nouveau la cible des nervis du Système. Les militants antifascistes de la CARA (Cellule antifasciste révolutionnaire d’Auvergne) ont vandalisé une seconde fois l’Oppidum, ce local qui secoue malgré lui la vie de la cité arverne, suivi d’une tentative d’incendie dans la nuit du 3 au 4 octobre.

Une grande campagne fut menée contre l’arrivée des militants en juillet dernier avec l’appui d’Olivier Bianchi, le ventripotent maire de Clermont-Ferrand, qui a visiblement pardonné le casse de sa voiture par les militants de la CARA. Le torchon local, La Montagne, a fait ses choux gras de toutes ses histoires en relatant le moindre fait divers en rapport, de près ou de loin, au Bastion social.

Avant ce nouveau saccage, des militants furent mis en cause dans une rixe suite à une énième provocation. Ces derniers, au nombre de trois, ont été mis en prison en préventive suite à un séjour en Alsace pour deux d’entre-eux. Le troisième qui, d’après nos informations, n’a pas porté de coups fut lui aussi embastillé. Soulignons pour une fois l’efficacité, dans un effort commun, de la police et de la justice française… Des peines de sursis et de prison ferme ont été prononcées à l’encontre des deux militants et du troisième comparse. Finalement, la section clermontoise du Bastion s’est dissoute le 16 octobre dernier.

À l’instar de l’« affaire Méric », la réaction du Système est sans aucune pitié envers ses ennemis. Les militants du Bastion social le savaient. Quoiqu’il en soit, nous nous devons de saluer une initiative courageuse qui, comme a pu faire le MAS, a pour but d’agir dans le réel et pour le pays réel. Cela est aussi le cas pour les actions de la Dissidence Française et de Génération Identitaire.

L’encrage du Bastion social et des mouvements militants en général se situe en ville, grande ou moyenne. Points névralgiques de la société liquide actuelle, ces endroits sont devenus des tumeurs cancéreuses. Il fut un temps où les villes drainaient les campagnes de leurs habitants pour les transformer en ouvriers. Maintenant les villes regroupent d’un côté les adhérents à la mondialisation, les bobos, les hipsters, les cadres dynamiques et l’homo festivus en général; de l’autre, elles concentrent les travailleurs précaires, les chômeurs, les SDF, les clandestins et les pauvres de toutes sortes. Elles offrent sur un plateau d’argent le fameux « jouir sans entraves » de mai 68 aux moutons producteurs-consommateurs. Ces Megalopolis peuvent se résumer de nos jours au triptyque UberTinderBurger.

Lorsque nous observons les photographies postées par des militants de droite radicale, nous constatons que ceux-ci sont de parfaits urbains. Sauf exception, ils n’ont rien à envier à leurs congénères hipsters. Le portrait type du jeune militant est celui d’un Homo festivus dans l’âme, consommateur de vêtements de marque aux prix exorbitants, parfois aussi de junkfood, et surtout d’alcool – quand ce n’est pas tout simplement de la drogue. L’alcoolisation des masses est un fléau, particulièrement dans notre mouvance. Promouvoir un mode de vie sain dans un monde en déréliction totale, voilà un projet subversif et révolutionnaire : boire modérément (et de l’alcool de qualité, pas de la bière pour lycéens) ou pas du tout, manger bio et de façon équilibrée, avoir une ou plusieurs activités physiques, arrêter la cigarette, etc., nous semblent être le b.a – ba. Face aux laxistes soyons ortho-rexistes !

Se croyant révolutionnaire, le militant de la droite radicale fait figure d’adolescent bourgeois face à certains militants d’extrême gauche réellement révolutionnaires dans l’âme et en actes. Il est temps pour les militants soucieux de préserver le meilleur des Albo-Européens de déserter les villes et d’adopter un mode de vie différent.

Il fut un temps où l’idée de « retour à la terre » était en vogue. Le terrain fut déblayé par les contestataires de 68 partis s’installer dans le Larzac, en Lozère ou en Ardèche. Ces expériences furent pour la plupart des échecs puisque beaucoup de ces bourgeois étaient en réalité des incapables. Pourtant ces expériences inspirèrent de futures générations de gauchistes qui se débrouillèrent par la suite mieux que leurs aînés.

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Notre idée du « retour à la terre » s’inspire plutôt du courant Völkisch et de son Heimatschutz, de certains mouvements de jeunesse allemands comme le Bünd des Artamanen, de l’idéologie Blut und Boden du Reichsbauernführer Walther Darré. N’oublions pas notre beau pays avec ses écrivains enracinés : Mistral, Giono, Vincenot et aussi Henri Pourrat. Ce dernier magnifia la paysannerie de son terroir du Livradois-Forez dans des ouvrages comme L’Homme à la bêche ou Le paysan français. Robert Dun demeure une source d’inspiration de premier plan du fait de son écologisme, de son racialisme et de son paganisme dionysiaque. Enfin, sur un plan plus politique, remémorons-nous le discours de Barrès sur la terre et les morts ou encore le mouvement paysan des « Chemises vertes » d’Henry Dorgères. Voilà des sources d’inspiration pour un « retour à la terre » bien de chez nous. Mais est-ce suffisant ?

En fait, le concept de « retour à la terre » ne nous convient guère. Nous lui préférons celui d’enracinement ou plutôt de ré-enracinement. Les campagnes françaises se désertifient. Lorsque le géographe Christophe Guilluy évoque une France périphérique, il n’exagère pas. Alors, plutôt que de remplir nos terroirs par des clandestins, pourquoi ne pas les remplir avec d’affreux « suprémacistes blancs » ? Contrairement à ce que pense Arthur Kemp, pas besoin de partir en Russie pour bâtir un foyer blanc ! À ce titre, un exode des Français albo-européens à l’Est engendrerait inévitablement, sur les futures générations, un métissage avec les peuples autochtones. Métissage biologique et culturel : devons-nous rappeler que les colons européens irlandais ou allemands partis en Amérique ne sont plus des Européens d’esprit ?Abandonner la terre de nos pères pour une terre « étrangère » représenterait une terrible défaite et ne doit être envisager uniquement comme ultime recours.

Néanmoins, tout le monde n’est pas apte à aller au bout d’une telle démarche, surtout si elle s’accompagne d’un changement de mode de vie radical. Mais, à l’évidence, nos paroles doivent être authentifiées par des actes comme le rappelait Dominique Venner. Notre ennemi est le Système ? Alors nous devons nous glisser dans ses fissures pour retrouver des espaces de liberté.

Nous avons conscience du parti pris de nos propositions. Cet voie ne plaira pas à tout le monde. Beaucoup préféreront « militer » au chaud au bistrot. Pour les véritables révolutionnaires, le combat continue mais loin des villes. Ce qui fut autrefois symbole de Haute-Culture a été retourné pour devenir un agent dissolvant des peuples blancs. Pour autant, ne nous méprenons pas sur l’état de la ruralité : elle est bien mal en point. Il ne faut pas l’idéaliser mais envisager sa potentialité dans le combat qui est le nôtre. Un chef français prononça un jour ces mots. « La terre, elle, ne ment pas. Elle demeure votre recours. Elle est la patrie elle-même. Un champ qui tombe en friche, c’est une portion de France qui meurt. Une jachère de nouveau emblavée, c’est une portion de France qui renaît. »

Oui, la terre ne ment pas… pour autant qu’on la traite avec respect ! Cette glèbe nourrie du sang de nos ancêtres doit être réinvestie sérieusement par la Droite radicale. Le ré-enracinement des hommes différenciés de notre camp relève de l’obligation.

Thierry Durolle

Fascistométrie et rééducation des masses...

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Fascistométrie et rééducation des masses...

par François-Bernard Huyghe

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com 

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de François-Bernard Huyghe, cueilli sur son site Huyghe.fr et consacré aux tentatives, grossières, du système politico-médiatique d'assimiler la vague populiste à une résurgence du fascisme... Spécialiste de la guerre de l'information, François Bernard Huyghe, auteur de nombreux livres, a récemment publié La désinformation - Les armes du faux (Armand Colin, 2015) et Fake news - La grande peur (VA Press, 2018).

Fascistométrie et rééducation des masses

Les années trente reviennent, paraît-il. Certes les esprits tatillons, très « vieux monde », pourraient trouver quelques différences mineures : une guerre mondiale encore fraîche avec ses millions de morts et ses anciens combattants au désespoir, une crise économique pré-keynésienne notamment dans une Allemagne ruinée et saisie par un chute folle de la monnaie, des revendications territoriales (ou des occupations) entre pays européens, le péril bolchévique qui terrifiait sur fond de grèves ou d’émeutes, des gens armés en chemise de couleur se battant partout, les puissances d’une Europe divisée reposant sur leur colonies, guère de concurrence économique d’Asie mais aussi guère d’État providence, réarmement partout, des migrations essentiellement inter-européennes, des sociétés encore largement chrétiennes et rurales, un nationalisme assumé par les classes dirigeante à rebours ce qu’elles professent aujourd’hui, des gouvernements très instables, la montée de partis politiques totalitaires s’assumant comme tels… Passons.

Chacun a bien compris qu’Emmanuel Macron jouait sur le point Godwin en nous suggérant un quasi retour du fascisme contre lequel il serait le dernier rempart. Fascisme est pour le moins un terme polysémique et nous nous sommes livrés à un petit test comparatif. En Italie puisque l’épouvantail Salvini est si souvent évoqué.

Prenons d’abord un définition « classique » par Umberto Eco qui, en 1995, énonce quatorze caractéristiques sinon de tous les fascismes, du moins du fascisme comme « ur-fascsimo », archétype (plutôt un schéma d’un fascisme absolu ou poussé à l’extrême, même si chaque fascisme particulier diverge légèrement par rapport à lui) :

- Culte de la tradition
- Refus du monde moderne
- Culte de l’action pour l’action
- Refus de l’esprit critique
- Culte de l’unité du peuple
- Appui sur les classes moyennes 
- Obsession du complot
- Exaltation de la lutte contre un ennemi surpuissant
- Rejet de tout pacifisme comme trahison
- Élitisme de masse (notre communauté est supérieure)
- Culte du héros
- Machisme
- Droits des peuples contre droits des individus
- Recours à un néo-langage porteur de forts contenus idéologiques

Nous pourrions discuter chacun de ces points et nous demander plus en détail lesquels s’appliqueraient au stalinisme ou au maoïsme et lesquels seraient vraiment typiques de Salvini. Mais admettons qu’il s’agit d’un idéal-type, de tendances poussées à l’extrême et reconnaissons qu’Eco propose au moins des catégories significatives.

Petite comparaison avec un texte qui fait grand bruit en Italie vingt-trois ans plus tard L’Espresso publie en ligne un test intitulé « fascistometro » donc destiné à mesurer le degré de fascisme du lecteur suivant son nombre de réponses positives ou d’approbation à 56 affirmations. Ces affirmations que nous n’avons pas la place de reproduire ici peuvent apparaître comme de bon gros lieux communs, mais sont présentés par l’hebdomadaire centriste comme autant d’étapes sur le chemin qui nous mènerait aux années les plus sombres.

Quelques exemples :
- l’Italie est un pays ingouvernable
- Il nous faudrait un régime présidentiel
- Les journalistes sont tous au service du pouvoir
- Je vous rappelle que ces gens-là votent
- Il faudrait les recenser
- Je pense à nos garçons des forces armées
- C’est facile de parler quand on est bien au chaud
- Un pays sans frontière n’est pas un pays.
- Etc.

Le lecteur pourra consulter la liste complète, et, s’il le veut, procéder au test. On lui accordera que les phrases ne sont pas d’une immense finesse (cela dit : essayez d’inverser - un pays sans frontière est un pays, l’Italie est un pays gouvernable, je ne pense pas à nos garçons des forces armées, c’est courageux de parler quand on est bien au chaud- et faites vous des copains…) . Certes, nous ne cherchons pas à démontrer que les rédacteurs de l’Espresso (la romancière M. Murgia qui a rédigé le test) sont légèrement moins fins que l’auteur du « Nom de la rose ». Il y a une terrible différence de registre. Analyser le fascisme pour Eco, c’est penser quelques catégories fondamentales d’où découlent des attitudes. Pour L’Espresso c’est criminaliser des phrases de bistrot, avec une bonne dose de mépris de classe. C’est accessoirement culpabiliser des réactions populaires spontanées pour y dénoncer le germe de la nouvelle lèpre. Le fascisme le produit spontané de la niaiserie des masses : difficile de faire plus contre-productif.
Du reste, Mme Murgia publie en ce moment avec H. Janeczek intitulés « Attention au fascisme qui vit en vous ». L’idée est claire. Nous sommes tous potentiellement fascistes. Racismes et violences sont universels (ce serait donc une pulsion de nature et non une construction de quelques cultures dominantes ?). Il faut donc apprendre à s’autoanalyser et à s’autodiscipliner. Dressage et repentance. Le problème du fascisme n’est pas un problème politique, c’est un problème psychanalytique.Vigilance, camarades, dressons un barrage contre les pulsions des masses.

Proposition de test pour L’Espresso :
« Si vous étiez un fasciste désireux de gagner les prochaines élections que feriez vous aux électeurs ?

A) Je leur enverrais des gens en uniforme leur parler de dieux antiques, de mort au combat, de mobilisation totale du peuple tout entier, de la prochaine guerre à entreprendre contre un adversaire surpuissant...
B) Je leur ferais lire L’Espresso pour les persuader que ceux qui souhaiteraient plus d’emplois pour leurs concitoyens ou qui critiquent les fonctionnaires sont des nôtres : la preuve que le ventre est encore fécond d’où est sortie la bête immonde
C) je traduis le clip gouvernemental français (évoqué à l’article précédent)
D ) Je reprends les slogans psys de Mai 68 sur la libération de la parole et je crie « à bas le Surmoi ».

François-Bernard Huyghe (Huyghe.fr, 3 novembre 2018)

vendredi, 09 novembre 2018

Max Nordau et l’art dégénéré du goy (1900)

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Max Nordau et l’art dégénéré du goy (1900)

par Nicolas Bonnal

Ex: http://www.dedefensa.org

Les Carnets de Nicolas Bonnal

Philosophe juif et sioniste hérétique (il acceptait l’Ouganda…), Max Nordau appartient à toute cette génération de penseurs juifs politiquement incorrects qui défièrent à Vienne le monde moderne dans le sillon de Nietzsche, et auxquels j’ai rendu hommage dans mon livre sur Kubrick. Schnitzler, le jeune Weininger, l’extraordinaire et éternellement méconnu Karl Kraus et même Freud dans son genre furent, entre beaucoup d’autres, ces êtres qui foraient, sapaient et minaient le monde moderne qui s’était construit depuis beaucoup plus longtemps que ne le pensaient les chrétiens peu éclairés et les traditionalistes de l’époque. Un rappel : Jonathan Swift se demandait déjà par quoi on remplacerait le christianisme au début du dix-huitième siècle. Eh bien on le remplaça par quelque chose qui prit son nom mais qui n’était plus du christianisme (voyez Feuerbach à ce propos). On passait du croisé, du bâtisseur de cathédrale au bourgeois victorien, au possédant trouillard, au pèlerin ferroviaire, au touriste religieux…

Nordau dénonce donc la culture moderne du dix-neuvième, culture de philistin comme dirait Nietzsche. Les symbolistes, y passent, les parnassiens, les Tolstoï, les préraphaélites. Nordau voit aussi le mauvais usage que l’on fait de Wagner… et de Nietzsche ! Pour lui la culture moderne est une pathologie. Comme nous sommes d’accord ! Et cette pathologie tourne en rond comme la modernité depuis des siècles (plus elle prétend progresser, plus elle patauge et tourne en rond mécaniquement, comme ces épisodes de la quête du Graal où l’on voit des chevaliers pris dans des rondes).

Il me parait important de le rappeler. Les nazis ont dénoncé l’art dégénéré lié aux juifs, eh bien un intellectuel juif l’a fait avant eux, tapant sur l’art dégénérant du goy, et qui avait compris la toxicité de la culture wagnérienne qui donnerait Hitler.Il faut renvoyer dos à dos ici antisémites et progressistes libérateurs. Car le problème est bien plus spirituel que politique.

Je donnerai des extraits du texte que Nordau écrit au célèbre César Lombroso :

« La notion de dégénérescence, d'abord introduite dans la science par Morel et développée avec tant de génie par vous-même, s'est déjà montrée extrêmement fertile dans les directions les plus diverses. Sur de nombreux points obscurs de la psychiatrie, du droit pénal, de la politique et de la sociologie, vous avez déversé un véritable flot de lumière, que seuls n'ont pas perçu ceux qui ferment obstinément les yeux ou qui sont trop myopes pour tirer profit de quelque illumination que ce soit. »

Et là, la cible qui fâche, l’art et la littérature dégénérée :

« Mais il existe un domaine vaste et important dans lequel ni vous ni vos disciples n’avez jusqu’à présent porté le flambeau de votre méthode : le domaine de l’art et de la littérature. »

deg.jpgEn effet, ajoute Nordau :

« Les dégénérés ne sont pas toujours des criminels, des prostituées, des anarchistes et des fous déclarés ; ce sont souvent des auteurs et des artistes. Ceux-ci, cependant, présentent les mêmes caractéristiques mentales, et pour la plupart, les mêmes caractéristiques somatiques que les membres de la famille anthropologique susmentionnée qui satisfont leurs pulsions malsaines avec le couteau de l'assassin ou la bombe du dynamiteur, et eux avec stylo et crayon. »

On parle de films-culte depuis que le cinéma est crevé comme tel. Mais le culte artistique est énorme à l’époque de Lombroso (Tolstoï attaque aussi Wagner et le symbolisme dans son livre sur l’art que j’ai recensé) :

« Certains parmi ceux-ci dégénérés en littérature, musique et peinture ont pris une importance extraordinaire ces dernières années et sont vénérés par de nombreux admirateurs en tant que créateurs d'un nouvel art et hérauts des siècles à venir. »

Conformément à son époque et à son propos, Nordau certes use et abuse du lexique médical. Il est bien sûr de son temps comme nous sommes du nôtre. Il dénonce aussi l’hypnose massifiée de ce culte artistique, et donc son danger (Tolstoï voit même la dimension hitlérienne  de l’art wagnérien) :

« Ce phénomène ne doit pas être négligé. Les livres et les œuvres d'art exercent une puissante suggestion sur les masses. C'est de ces productions qu'une époque tire ses idéaux de moralité et de beauté. S'ils sont absurdes et antisociaux, ils exercent une influence perturbante et corruptrice sur les vues de toute une génération. Par conséquent, ces derniers, en particulier les jeunes impressionnables, facilement excités par un enthousiasme pour tout ce qui est étrange et apparemment nouveau, doivent être avertis et éclairés quant à la nature réelle des créations si aveuglément admirées. »

Nota : le mot impressionnisme était en ce sens tout un programme…

Mais Nordau ajoute :

« Cet avertissement que le critique ordinaire ne donne pas. La culture exclusivement littéraire et esthétique constitue, par ailleurs, la pire préparation concevable pour une véritable connaissance du caractère pathologique des œuvres de dégénérés. Le rhétoricien verbeux expose avec plus ou moins de grâce ou d'intelligence les impressions subjectives reçues des œuvres qu'il critique, mais est incapable de juger si ces œuvres sont les productions d'un cerveau brisé, mais aussi la nature du trouble mental qui s'exprime par leurs écrits. »

Plus loin :

« Maintenant, j'ai entrepris le travail d'investigation (autant que possible d’après votre méthode) des tendances de la mode dans l'art et la littérature ; de prouver qu'ils ont leur source dans la dégénérescence de leurs auteurs et que l'enthousiasme de leurs admirateurs est pour les manifestations de folie morale, d'imbécillité et de démence plus ou moins prononcées. »

Il ajoute avec humour et humeur qu’il est déjà trop facile de taper sur l’Eglise ou les gouvernements :

« Je ne doute pas des conséquences pour moi de mon initiative. Il n’y a actuellement aucun danger à attaquer l’Église, car elle n’a plus de bûcher à sa disposition. De même, écrire contre les gouvernants et les gouvernements n'a rien d'inquiétant, car au pire, il ne pourrait s'ensuivre une incarcération assortie de la gloire compensatrice du martyre. »

Par contre Nordau rappelle avec raison qu’il est plus grave de traiter de l’art et les artistes « dégénérés », et ce bien avant donc que les nazis n’antisémitisent la critique dudit art par leur comportement de « barbares préhistoriques » (Freud) !

« Mais le destin de celui qui a l'audace de qualifier les modes esthétiques de décadence mentale est menaçant. L’auteur ou l’artiste attaqué ne pardonne jamais à un homme de reconnaître en lui un fou ou un charlatan ; les critiques subjectivement ridicules sont furieux lorsqu'il est souligné à quel point ils sont superficiels et incompétents ou à quel point ils sont lâches en nageant avec le courant ; et même le public est en colère lorsqu'il est forcé de voir qu'il a couru après des imbéciles, des dentistes et des charlatans. »

Enfin Nordau dénonçait même le rôle toxique de la presse :

« Maintenant, les graphomanes et leurs gardes du corps critiques dominent la quasi-totalité de la presse et possèdent dans celle-ci un instrument de torture par lequel, à la mode indienne, ils peuvent dégager le dérangeur gênant de la partie jusqu’à la fin de ses jours. »

Notre intellectuel juif antisystème faisait déjà partie de ces nombreux esprits juifs (voyez Cohen, Klein, Kunstler, Zemmour, Finkielkraut et autres) qui envoient promener tous les partis pris et guident la marche des antisystèmes…

Et je rajouterai comme ça en passant cette phrase de Julien Benda qui montre que bien avant Léo Strauss et les néocons les penseurs allemands avaient remis Machiavel au goût du jour… C’est dans la Trahison des clercs :

« On sait que cette apologie du machiavélisme inspire tous les historiens allemands depuis cinquante ans, qu’elle est professée chez nous par des docteurs fort écoutés, qui invitent la France à vénérer ses rois parce qu’ils auraient été des modèles d’esprit purement pratique, des espèces de paysans madrés (voir J. Bainville), exempts de tout respect d’on ne sait quelle sotte justice dans leurs rapports avec leurs voisins… »

Sources

Max Nordau – Dégénérescence (Gutenberg.org, en anglais)

Tolstoï – Qu’est-ce que l’art ? Bibliothèque russe et slave.

Julien Benda – La trahison des clercs (classiques.uqac.ca)

Bonnal – Kubrick et le génie du cinéma (Dualpha, Amazon.fr)

Philippe Granarolo présente son dernier livre « En chemin avec Nietzsche »

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Philippe Granarolo présente

son dernier livre

« En chemin avec Nietzsche »

Ajoutée le 28 oct. 2018
Dans ce nouveau livre paru chez l'Harmattan,
Philippe Granarolo rassemble ses principaux
articles dans son exploration de l’œuvre de
Friedrich Nietzsche, auquel il a consacré toute
son existence : du plus ancien, Le rêve dans
la pensée de Nietzsche (1978) au plus récent,
Le Surhomme : mythe nazi ou image
libertaire ? (2016). Ces articles constituent les
étapes d'une lecture originale et cohérente.
Regroupés en cinq chapitres, « L'Imaginaire »,
« Le Corps », « Le Temps », « Le Futur » et
« Le Retour Éternel », ces articles constituent
une introduction à l'étude de l’œuvre
nietzschéenne.
 

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Broché - format : 15,5 x 24 cm - 26 euros
ISBN : 978-2-343-15570-8 • 5 octobre 2018 •
254 pages EAN13 : 9782343155708
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La Chine et les Ouïghours

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La Chine et les Ouïghours

Les médias occidentaux se taisent : dans l’Empire du Milieu, on combat fermement l’islamisme

Par Georg Immanuel Nagel

En Chine, l’immense majorité de la population est d’ethnie han mais il y a tout de même beaucoup de minorités. La seule qui, aux yeux du gouvernement chinois actuel, pose problème est une ethnie turque (turcophone), celle des Ouïghours, qui vit dans la région du Sin Kiang. Les neuf millions d’Ouïghours se sentent proches des autres peuples turcophones, ont adopté les mêmes symboles nationaux et, surtout, partagent avec eux la même foi islamique. Le mouvement islamiste global intervient également dans le Sin Kiang, si bien que cette province est, depuis un certain temps déjà, la proie du terrorisme et d’une violence au quotidien.

La situation est d’autant plus tendue que le Sin Kiang, sur son flanc occidental, a des frontières avec le Pakistan et l’Afghanistan, ce qui a pour conséquence que les réseaux terroristes ne manquent jamais de logistique et d’approvisionnements. L’objectif politique des Ouïghours est d’obtenir l’indépendance du « Turkestan oriental », comme ils appellent leur zone de peuplement, et d’en faire une théocratie islamique. Ils espèrent avoir gain de cause en utilisant des méthodes sanglantes. Outre les assassinats ciblés, les musulmans du Sin Kiang envisagent d’autres modes d’agression, comme les viols collectifs. A plusieurs reprises des désordres de grande ampleur et des émeutes ont eu lieu. Ensuite, les autorités chinoises reprochent aux Musulmans de ne participer que très modérément à la vie économique et d’avoir une tendance très généralisée à carotter, à éviter toute profession constructive.

En superficie, le Sin Kiang est la plus grande des régions de Chine mais elle est peu peuplée. Tout comme au Tibet, Beijing pratique une politique de « grand remplacement » de la population pour contraindre les petits peuples récalcitrants à s’étioler, à abandonner le terrain. Contrairement aux esprits confus des gauches européennes, les Chinois savent pertinemment bien que les immigrations massives et les mixages, qui en résultent, ne produisent pas un « paradis multiculturel » mais détruisent la population qui subit cette immigration. En 1955, les Ouïghours représentaient encore 73% de la population du Sin Kiang ; en 2010, ils n’étaient plus que 45%.

La première mesure prise contre les djihadistes a été d’interner de nombreux agitateurs et prédicateurs haineux. Par l’introduction de lois sévères, on a plus ou moins interdit l’islamisme. Les écoles coraniques au statut douteux et les mosquées qui prêchaient la terreur ont dû fermer leurs portes. Il est désormais illégal de donner aux enfants des prénoms à connotation religieuse. Les Ouïghours deviendront-ils dès lors le premier peuple musulman, où un homme sur deux ne se prénommera pas Mohammed ? En plus, le port de la barbe chez les hommes et du voile chez les femmes a été mis à l’index. L’oisiveté, l’absence de métier ou d’emploi, très répandue, va être combattue par les autorités chinoises, par la rééducation dans des centres de formation professionnelle. De très nombreux extrémistes sont désormais obligés de se rendre dans ces centres pour y apprendre à devenir de braves citoyens chinois, travailleurs et consciencieux. Des programmes obligatoires ont été établis, non seulement pour offrir aux islamistes oisifs des perspectives d’emploi, mais aussi pour les resocialiser et pour corriger leurs comportements, jugés aberrants par les autorités chinoises, au point de les soumettre, le cas échéant, à des traitements psychiatriques. L’objectif de ces programmes drastiques est d’éviter la constitution de sociétés parallèles animées par le radicalisme islamiste.

Tous ceux qui ont un comportement « séparatiste », selon les autorités chinoises, sont visés, par exemple, ceux qui n’envoient pas leurs enfants dans les écoles officielles, qui prêchent des doctrines extrêmes ou tentent de forcer d’autres à des pratiques religieuses, risquent bien, à court terme, de gagner un séjour gratuit dans une institution contrôlée par l’Etat.

Dans ce cadre, il est curieux de constater que les Ouïghours reçoivent le soutien de l’Occident (censé combattre le radicalisme islamiste). Les médias mainstream ne présentent l’affaire que dans une seule optique : ils déplorent les mesures prises par les Chinois contre les extrémistes ouïghours mais n’évoquent jamais le terrorisme qui les a provoquées. Les médias occidentaux présentent les Ouïghours comme de pauvres agneaux innocents, méchamment discriminés pour leur foi inoffensive. En Europe centrale, nous avons reçu, récemment, un enrichissement ouïghour car, à Munich, s’est établi le siège du « Congrès mondial des Ouïghours » ; auparavant, les animateurs de cette association pouvaient en toute légalité circuler en Turquie. Le mouvement ouïghour en exil a la réputation d’être soutenu par la CIA.

L’association, établie à Munich, est toutefois beaucoup plus influente aux Etats-Unis. L’Oncle Sam s’engage à chaque occasion en faveur des Ouïghours. Ainsi, la diplomate américaine Kelley Currie a prononcé un discours particulièrement agressif contre la Chine lors d’une assemblée de l’ONU, portant contre elle de nombreuses accusations. D’après Currie, les mesures que prennent les Chinois sont contraires aux droits de l’homme et les Ouïghours sont injustement placés sous le joug de Beijing et discriminés.

Ce discours tonitruant de Madame Currie laisse sous-entendre que ces islamistes ouïghours, comme d’autres groupes fondamentalistes auparavant, sont sciemment promus par Washington pour faire avancer les stratégies géopolitiques du Pentagone. Créer des conflits intérieurs en Chine puis stigmatiser les Chinois en les posant comme des oppresseurs brutaux constitue une stratégie qui entre bien dans l’ordre du jour des stratèges américains, qui, depuis longtemps déjà, cherchent à freiner l’expansion du dragon chinois dans le monde.

Georg Immanuel Nagel.

(article paru dans « Zur Zeit », Vienne, n°42/2018 – http://www.zurzeit.at ).

 

Le Brésil de Bolsonaro et les relations internationales

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Le Brésil de Bolsonaro et les relations internationales

par Romain Migus 

Ex: http://www.zejournal.mobi

Ca y est. «Ele foi eleito presidente». Il est élu. Lui, c’est Jair Messias Bolsonaro, le nouveau président du Brésil. Ces derniers jours, impossible d’échapper aux différents commentaires – généralement d’indignation – qui accompagnent le résultat des élections présidentielles dans la 8e puissance mondiale.

Cette effervescence médiatique autour du nouveau président brésilien s’explique par deux phénomènes. D’une part, elle est en partie motivée par la déferlante actuelle de nouveaux acteurs populistes conservateurs sur la scène politique occidentale. Jair Bolsonaro viendrait en effet confirmer une tendance actuelle à la contestation apparente d’un ordre politique qui allait de soi, il y a encore quelques années.

D’autre part, le retentissement de l’élection de cet homme politique, aux déclarations aussi violentes que controversées, est aussi dû au poids que représente ce pays-continent au niveau international. Or qu’en est-il vraiment ? La marche du monde va-t-elle être bouleversée par l’accession au pouvoir de Jair Bolsonaro ?

Que change l’arrivée de Jair Bolsonaro au pouvoir ?

Durant la première décennie du XXIe siècle, l’Amérique Latine s’était dotée d’organismes supranationaux dont le but était de renforcer l’intégration et la coopération entre les pays latino-américains. Une vision indépendante qui permettait de bâtir des solutions communes hors de l’ingérence de Washington. La construction d’un monde multipolaire, et l’édification d’une diplomatie Sud-Sud visant à l’élaboration de politiques conjointes en matière de finances, de développement, d’agriculture, d’énergie et de commerce, ont été l’horizon commun de la plupart des pays latino-américains durant la décennie précédente. Durant cette période, le Brésil de Lula a joué un rôle prépondérant dans la construction de l’Union des nations sud-américaines (Unasur), de la  Communauté d’Etats latino-américains et caribéens (Celac), ou encore du forum bi-régional Amérique du Sud-Afrique (ASA), qui regroupait 55 pays d’Afrique et 12 d’Amérique du Sud.

Ce panorama régional était déjà largement écorné avant l’élection de Jair Bolsonaro. Sous les coups de butoir d’une droite décomplexée, qui a rongé son frein pendant une décennie, l’Unasur traverse une crise sans précédent. Six pays sur les douze qui la composent (dont le Brésil) ont fait connaître leur souhait de suspendre leur participation à cet organisme (1). Quand au Forum ASA, il est au point mort et n’a plus tenu de réunion plénière depuis 2013.

Comment en est-on arrivé là ? Les raisons sont avant tout politiques. L’arrivée au pouvoir de plusieurs gouvernements de droite a changé la donne. Ces gouvernements, dont la ligne politico-économique renoue avec le néolibéralisme, préfèrent établir des traités économiques bilatéraux ou des accords commerciaux régionaux – comme l’Alliance du Pacifique rassemblant le Chili, le Pérou, la Colombie et le Mexique – plutôt que de parier sur la coopération comme moteur du développement régional. Jair Bolsonaro s’insère dans cette dynamique et il y a fort à parier que son élection mettra un coup d’arrêt aux organismes de coopération régionale, ainsi qu’à la dynamique des relations Sud-Sud.

Même s’il existe, pour l’instant, plus d’indices que de propositions programmatiques chez le nouveau président brésilien, on peut d’ores et déjà déceler une certaine cohérence entre son programme économique ultra-libéral et sa vision internationale. Tout comme il rejette toute régulation de l’économie par les secteurs étatiques, il n’acceptera aucune contrainte internationale qui pourrait aller à l’encontre de la réalisation de son projet politique.

Ce qui est choquant n’est pas tant la réaffirmation de la souveraineté brésilienne sur les 3/5e de la forêt amazonienne, que son projet politique et économique aux antipodes des préoccupations écologiques internationales

C’est dans cette optique qu’il faut comprendre sa position par rapport à l’Accord de Paris. Jair Bolsonaro a réaffirmé qu’il n’en sortirait pas à la condition qu’aucune contrainte écologique extérieure n’entrave son projet de développement de l’agro-industrie, de l’élevage intensif et de l’industrie minière dans la région amazonienne.

Ce qui est choquant n’est pas tant la réaffirmation de la souveraineté brésilienne sur les 3/5e de la forêt amazonienne, que son projet politique et économique aux antipodes des préoccupations écologiques internationales (2). Le futur nous dira qui gagnera ce bras de fer. L’Accord de Paris résistera-t-il à la sortie du Brésil après celle des Etats-Unis ? Ou tout sera-t-il fait pour éviter une sortie du géant sud-américain ? La réponse semble déjà faire partie de la question.

Les positions de Jair Bolsonaro nous rappellent surtout qu’aucun traité ou organisme international ne réussit à s’imposer aux choix politiques et économiques d’une nation souveraine, si détestables qu’ils puissent nous paraître.

Il en a été de même par le passé lorsque les gouvernements de gauche d’Amérique latine ont fait capoter l’Accord de libre-échange pour les Amériques (3) ou lorsque le Venezuela décida de se retirer de la Communauté andine des nations, sans que le ciel ne lui tombe sur la tête. En dernier lieu, le dépositaire de la souveraineté reste le peuple et son expression électorale. A moins de remettre en cause le principe de démocratie représentative, mais ceci est un autre sujet.

Relations ambiguës avec la Chine

Quelle peut être la marge de manœuvre du nouveau président brésilien face à la Chine ? Durant sa campagne, Jair Bolsonaro a multiplié les déclarations hostiles et provocantes contre la grande nation asiatique. Sa volonté de s’aligner sur la diplomatie de Washington pourrait laisser penser qu’un virage diplomatique drastique pourrait être opéré.

Les relations de Brasilia avec Beijing devront se faire sous l’angle du pragmatisme économique et non de l’idéologie

Néanmoins, la réalité des liens entre la Chine et le Brésil devrait pousser le nouveau chef d’Etat à une position plus pragmatique, surtout à court et moyen terme, le mandat présidentiel ne durant que quatre ans. En effet, 54 milliards de dollars ont été investis par les Chinois sur une centaine de projets de 2003 à 2018. Le gouvernement non élu de Michel Temer, peu suspect de sympathie pour le communisme ou le monde multipolaire a, sur la seule année 2017, porté les investissements du géant asiatique à 10,8 milliards de dollars. Ni les Etats-Unis, ni l’Europe n’étant en mesure de constituer une alternative crédible à cet investissement massif, les relations de Brasilia avec Beijing devront se faire sous l’angle du pragmatisme économique et non de l’idéologie.

Même si le Brésil pourra restreindre certains investissements chinois, tourner le dos aux Brics (4) ou à la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures, dont le Brésil fait partie, reste peu probable sinon suicidaire pour son économie. De même, il ne semble pas vraisemblable que le Brésil s’isole du projet de Nouvelle route de la soie en Amérique Latine, négocié au sein du Forum Celac-Chine, laissant ainsi des concurrents régionaux profiter des avantages tirés de tels accords.

Qui plus est, si les exportations brésiliennes vers la Chine représentaient à peine 2% avant l’arrivée de Lula au pouvoir, elles totalisent en 2018, 26% du total des exportations, principalement dans le domaine de l’agro-business, l’un des piliers du soutien au nouveau président brésilien. Si le Brésil est en droit de diversifier les pays où il exporte, via l’accord Union européenne-Mercosur, par exemple, le marché chinois apporte un débouché bien plus sûr et stable pour ses produits que ne pourrait l’être l’Europe ou les Etats-Unis, régions du monde où commence à s’agiter l’étendard du protectionnisme économique.

Le Venezuela

L’un des thèmes récurrents de la campagne de Bolsonaro a été le Venezuela. Rien d’étonnant. Depuis quelques années, le pays bolivarien s’invite en guest-star de nombreux processus électoraux à travers le monde. Du Chili à l’Espagne en passant par l’Argentine, la France et même les Etats-Unis, une campagne électorale ne semble pas être aboutie sans qu’une référence au modèle chaviste soit utilisée par les candidats de droite pour stigmatiser leurs adversaires politiques.

Jair Bolsonaro n’a pas fait exception à cette règle, vociférant tout au long de la campagne qu’il mettrait tout en œuvre pour que «le Brésil ne devienne pas un autre Venezuela». Nul doute que le nouveau président brésilien augmentera la pression politique et diplomatique contre son voisin. L’échange téléphonique entre Mike Pompeo et le nouveau président du Brésil au lendemain de son élection va dans ce sens. Le secrétaire d’Etat étasunien ayant évoqué une nécessaire coordination entre les deux pays sur la question du Venezuela.

Le Venezuela deviendra un argument de change dans les relations qu’entretiendra Jair Bolsonaro et son équipe avec l’administration Trump, fervent opposant au gouvernement de Nicolas Maduro

Dans ce contexte, comment interpréter les déclarations de certains proches du nouveau président ? Son fils Eduardo, ainsi que le général Augusto Heleno y Luiz Philippe de Orleans, pressentis pour occuper respectivement le ministère de la Défense et celui des Affaires étrangères ont laissé entendre qu’une intervention militaire contre le pays bolivarien n’était pas à exclure. Si Jair Bolsonaro s’est lui même défendu de toute aventure guerrière, il paraît évident que le Venezuela deviendra un argument de change dans les relations qu’entretiendront Jair Bolsonaro et son équipe avec l’administration Trump, fervent opposant au gouvernement de Nicolas Maduro.

Il faut aussi se rappeler que l’Etat du Roraima, frontalier avec le Venezuela, est alimenté en électricité par le pays bolivarien. Dans un conflit aggravé, le Venezuela disposerait donc de la possibilité de rationner cet approvisionnement et de générer une situation chaotique dans un Etat désormais gouverné par Antonio Denarium, un partisan du président élu (5).

Une intervention du Brésil en terres bolivariennes aurait des répercussions sur tout le continent. Non seulement le Venezuela compte sur des soutiens diplomatiques ou militaires de poids (russes, chinois et cubains) mais la nouvelle doctrine militaire de ce pays, élaborée dès 2005, mise sur une stratégie adaptée aux conflits non conventionnels et à la guerre de quatrième génération.

Agresser le Venezuela reviendrait à créer une poudrière régionale et un bourbier militaire qui s’étendrait sur plusieurs années. Pas sûr que le Brésil sorte vainqueur d’un tel affrontement ni que Bolsonaro y gagne en popularité.

Israël et le Proche Orient

Jair Bolsonaro entretient des liens politiques et religieux très fort avec Israël et s’est même fait baptiser dans les eaux du Jourdain. Il a plusieurs fois rappelé son attachement à la «démocratie israélienne» qu’il considère comme un exemple à suivre. Ce faisant, il se démarque de la politique extérieure du PT qui avait reconnu l’Etat de Palestine et rappelé son ambassadeur en Israël pour protester contre l’opération Bordure Protectrice en 2014.

De la même manière, le gouvernement de Dilma Roussef s’était opposé à la nomination de Dani Dayan comme ambassadeur de Tel Aviv au Brésil. Motif invoqué : alors que le gouvernement brésilien dénonçait l’occupation de la Palestine, Dani Dayan, membre du parti extrémiste Foyer Juif, et ancien président du conseil de Yesha, qui représente les intérêts des colons israéliens, pouvait perturber les relations entre les deux pays. Une campagne de soutien au diplomate israélien avait été orchestré par la députée Geovania da Sé, membre du groupe parlementaire évangéliste à l’assemblée brésilienne, groupe parlementaire qui comptait parmi ses membres un certain Jair Bolsonaro (6).

Le « nationaliste » Bolsonaro au cours d’un discours

Suivant le mouvement initié par Donald Trump, ce dernier a annoncé le transfert de l’ambassade brésilienne à Jérusalem et a promis de fermer l’ambassade de l’Etat Palestinien, ouverte en 2016 en déclarant : «La Palestine est-elle un pays ? La Palestine n’est pas un pays, donc elle ne devrait pas avoir d’ambassade ici».

Le Brésil de Bolsonaro deviendra sans aucun doute l’un des soutiens majeurs de la politique israélienne au Proche-Orient et développera certainement des partenariats rapprochés avec l’Etat d’Israël.

Bolsonaro au-delà des maux

Le tournant géopolitique que représente l’élection de Jair Bolsonaro doit se comprendre dans son contexte régional. La direction géopolitique que prendra la nouvelle équipe dirigeante devrait peu différer de celle déjà en vigueur dans les pays latino-américains dirigés par des gouvernements néo-libéraux. En cela, il renforcera cette tendance, qui s’inscrit désormais comme un virage continental qui balaie les politiques et les avancées réalisées par les gouvernements post-libéraux du début du siècle.

Au-delà des mots et des maux, l’alignement sur les politiques de Washington dans la région, et un certain pragmatisme par rapport à la Chine, caractériseront surement le mandat du nouveau président brésilien, qui, pour mettre en œuvre sa politique autoritaire sur le plan intérieur ne pourra se payer le luxe d’être isolé diplomatiquement.

Notes:

(1) Les pays suivants ont exprimé leur souhait de suspendre leur participation à Unasur: L’Argentine, le Brésil, le Chili, la Colombie, le Pérou, et le Paraguay. Notons que le président équatorien a décidé de porter un sérieux coup d’arrêt à l’organisme d’intégration en décidant de récupérer ses installations situées dans la banlieue de Quito.

(2) La France dispose du 2e espace maritime au monde (Zone économique exclusive). L’écosystème dans ce territoire français est aussi d’une richesse inestimable. Doit-on pour autant renoncer à notre souveraineté sur cette zone en raison des intérêts écologiques internationaux qui en découle? 

(3) La Zone de Libre Échange entre les Amériques était un projet de libéralisation des économies et de dollarisation du continent. Principalement porté par les Etats-Unis, il fut mis en déroute grâce à l’action conjointe des gouvernements progressistes dans la région. Voir Telesur, “América Latina, a 12 años de la derrota del Alca”, 05/11/2017, https://www.telesurtv.net/news/10-anos-del-NO-al-ALCA-201...

(4) Le siège pour les Amériques de la Banque de Développement des Brics a récemment été ouverte à Brasilia par le gouvernement de droite –non élu- de Michel Temer

(5) Une intrusion armée, sous le prétexte d’une guerre humanitaire, pourrait être le prétexte pour prendre le contrôle des centrales hydro-électriques vénézuéliennes, situées juste de l’autre coté de la frontière.

(6) Voir Romain Migus, “La agenda secreta de Israel en América Latina”, Venezuela en Vivo, 30/04/2016,  https://www.romainmigus.info/2017/11/la-agenda-secreta-de...


- Source : RT (Russie)

La trilogie "Europa" de Robert Steuckers

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La trilogie "Europa" de Robert Steuckers

par Georges FELTIN-TRACOL

Europa : c’est sous ce titre que les Éditions Bios ont publié à la fin de l’année 2017 trois volumes de géopolitique écrits par Robert Steuckers, infatigable animateur du site Euro-Synergies et ancienne cheville ouvrière des revues OrientationsVouloir et Nouvelles de Synergies européennes. Le premier tome (338 p., 25 €) aborde les « Valeurs et racines profondes de l’Europe », le deuxième (316 p., 25 €) traite « De l’Eurasie aux périphéries, une géopolitique continentale » et le troisième (342 p., 25 €) s’intéresse à « L’Europe, un balcon sur le monde ».

Il est bien sûr impossible de résumer les quarante-six articles qui portent sur les grands enjeux géopolitiques. Notons cependant que l’Amérique latine, l’Afrique noire et l’Océanie en sont quelque peu écartées. Il faut reconnaître que plusieurs textes évoquent sur la très longue durée les puissantes interactions politico-culturelles entre le continent européen, l’Asie Centrale et le Moyen-Orient. Persophile avoué, Robert Steuckers rappelle que les Perses ont fondé le premier empire indo-européen de l’histoire et que la révolution islamique de 1979 fut à l’origine encouragée par Washington…

Les confrontations entre civilisations, États, peuples et nations ne manquent pas dans ce vaste panorama. Ainsi peut-on lire une étude magistrale de la bataille de Lépante du 7 octobre 1571, cette victoire navale qui préserva la civilisation occidentale européenne de l’invasion ottomane. Polyglotte belge d’esprit européen, Robert Steuckers se sait sujet de l’Empire, résultat géopolitique de la « Grande Alliance » à la fin du Moyen Âge, à savoir la transmission de l’héritage bourguignon à la jeune Maison royale des Espagnes par l’intermédiaire de la dynastie impériale élective des Habsbourg. Malheureusement, l’unité continentale ne put s’opérer autour de cette dynastie en raison du Grand Schisme d’Orient de 1054, des dissensions religieuses récentes (la Réforme de 1517) et des détestables manigances de Henry VIII et François Ier.

En géopolitologue avisé, l’auteur rappelle que l’intention de l’islam demeure la conquête de Constantinople – effective depuis 1453 -, de Rome et de Vienne. Il considère le monde turc comme une vraie menace au même titre d’ailleurs que les États-Unis d’Amérique. Par leur hypertrophie militaire, économique et financière, ceux-ci ne peuvent pas ne pas verser dans un messianisme puéril, abscons et dangereux pour l’équilibre du monde. Il importe donc d’avoir toujours à l’esprit leur habile tactique : susciter partout la révolte des musulmans afin de museler définitivement une civilisation européenne décatie.

Ces trois tomes paraissent ardus; il n’en est rien ! En effet, avec un rare talent narratif exigeant, Robert Steuckers nous plonge dans la longue trame des millénaires pour mieux en discerner les données fondamentales. Il n’oublie jamais l’impératif de notre identité, « l’identité politique européenne, seule identité vraiment concrète […] réside donc, aujourd’hui, en cette époque de calamités, à prendre conscience de nos déboires géopolitiques […] et à agir pour promouvoir une politique spatiale, maritime et militaire claire (t. I, p. 19) ». Ce n’est hélas ! pas gagné pour l’instant.

Georges Feltin-Tracol

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 97, diffusée sur Radio-Libertés, le 2novembre 2018.

jeudi, 08 novembre 2018

Kleist et le transhumain vers 1800…

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Kleist et le transhumain vers 1800…

par Nicolas Bonnal

Les Carnets de Nicolas Bonnal

Oublions les embarras de la géopolitique et demandons-nous à quelle sauce l’élite globale et milliardaire, technophile et transhumaniste va nous reprogrammer. BRICS et occidentaux tous dans le même sac ! L’Inde a interdit le cash ou presque, la Chine contrôle sa population par le portable, le suédois se fait scanner pour aller au théâtre… La race humaine est fatiguée, me disait Jean Parvulesco peu avant sa mort, et elle désire se faire remplacer non pas démographiquement mais anthropologiquement, et euphoriquement.

Relisons la fameuse et merveilleuse interview de Lucien Cerise :

« À vrai dire, une conscience numérique ne serait qu'une forme simulée de vie puisqu'elle serait dépourvue d'épiderme (ou alors un épiderme simulé, donc faux). En effet, le programmateur possède un droit de regard total sur son programme, il peut le rectifier comme il veut et réduire totalement l'incertitude de son fonctionnement. Le programmateur est en position « divine ». Il ne peut donc pas y avoir de vie numérique puisque le minimum requis, l'incertitude réelle liée à l'épiderme réel, n'est pas présent. Par définition, l'incertitude véritable n'est ni modélisable, ni programmable. Par contre, il peut y avoir extermination du biologique au bénéfice d'une forme de « vie simulée » dans le numérique. Réalisation du « crime parfait », l'extermination de l'incertitude liée au vrai réel (ici, la matière vivante), au bénéfice d'une simulation du réel parfaitement traçable et contrôlée.

Le downloading total dans la Matrice virtuelle et l'accès du pouvoir à l'intimité psychologique des citoyens sont pour bientôt. »

On pourra dire que les citoyens n’ont que ce qu’ils méritent, du Brésil à la Chine en passant par Paris.

Mais revenons à la source, la quête de l’être artificiel et robotique dans le monde moderne…

On continue avec nos allemands qui relèvent vers 1800 une imperfection de la civilisation occidentale (voyez nos textes sur Goethe, Schiller) et tentent parfois d’y remédier. Cela donne Kleist, militaire prussien, qui lui rêve du monde transhumain de la marionnette, de l’automate seul capable d’édifier du parfait. Et cela donne un texte dense, impeccable, sulfureux : les scènes de la vie des marionnettes.

Le monde étant depuis Shakespeare et le baroque une scène de théâtre, on commence ainsi : 

« Il me demanda si je n’avais pas en effet trouvé certains mouvements des poupées, surtout des plus petites, très gracieux dans la danse.

Je ne pus le nier. Téniers n’eût pas peint de façon plus charmante un groupe de quatre paysans dansant la ronde en vive cadence. »

Puis Kleist se montre plus scientifique, plus mathématicien, héritier des automatismes des Lumières et de Vaucanson :

« Il répondit qu’il ne fallait pas m’imaginer que chaque membre était avancé et retiré par le machiniste, aux différents moments de la danse.

Chaque mouvement avait un centre de gravité ; il suffisait de commander celui-ci, à l’intérieur de la figure ; les membres, qui n’étaient que des pendules, obéissaient d’eux-mêmes de façon mécanique, sans qu’on y soit pour rien. »

Images mathématiques :

« Les mouvements des doigts sont au contraire dans un rapport assez subtil à celui des poupées qui y sont attachées, à peu près comme des nombres à leurs logarithmes ou de l’asymptote à l’hyperbole. »

Il faut pousser à la perfection et éviter l’affectation, trop humaine :

— Et quel avantage aurait cette poupée sur les danseurs vivants ?

— Quel avantage ? Avant tout, mon cher ami, un avantage négatif: celui d’écarter toute affectation. Car l’affectation apparaît, comme vous savez, lorsque l’âme (vis motrix) se trouve en tout point autre que le centre de gravité du mouvement. »

kleistbuch.jpgLe mannequin, la poupée, l’automate sont plus parfaits que nous :

« Je dis qu’aussi habilement qu’il conduise son paradoxe, il ne me ferait jamais croire qu’il puisse y avoir plus de souplesse dans un mannequin mécanique que dans la structure du corps humain.

Il reprit qu’il était parfaitement impossible à l’homme d’approcher même en cela le mannequin.

Que, sur ce terrain, seul un dieu pourrait se mesurer avec la matière… »

La perte de la grâce est irréparable. Le petit air d’innocence ne revient pas, comme dit Debord de la Société du Spectacle après mai 68. Et Kleist donne un bel et célèbre exemple :

« Je dis que je savais fort bien quels désordres produit la conscience dans la grâce naturelle de l’homme. Un jeune homme de ma connaissance avait, par une simple remarque, perdu pour ainsi dire sous mes yeux son innocence et jamais, dans la suite, n’en avait retrouvé le paradis, malgré tous les efforts imaginables.

À dater de ce jour, pour ainsi dire de ce moment, un changement incompréhensible s’opéra en lui.

Il se mit à passer des jours entiers devant le miroir ; mais l’attrait diminuait à chaque fois. Une force invisible et inexplicable semblait contraindre, comme un filet de fer, le libre jeu de ses gestes. Un an plus tard, on ne trouvait plus trace en lui de la grâce charmante qui faisait naguère la joie de ceux qui l’entouraient. »

Si l’homme est dans un équilibre instable. Il aussi perdu la perfection de la nature. Et Kleist de parler d’un bretteur ours…et russe ! Il est invincible :

« Non seulement l’ours parait tous mes coups, comme le premier bretteur du monde, mais (chose en quoi nul bretteur au monde ne l’eût imité) il ne se prêtait même pas aux feintes : debout, me fixant dans les yeux comme s’il avait pu lire dans mon âme, la patte levée prête au coup, si mes attaques n’étaient que simulées, il ne bougeait pas. »

Bel aphorisme :

« Nous voyons que, dans le monde organique, plus obscure et plus faible est la réflexion, d’autant plus rayonnante et souveraine s’étend la grâce. »

Conclusion simple de Kleist :

« Toutefois, comme l’intersection de deux droites partant d’un même côté d’un point, après le passage à l’infini, se retrouve soudain de l’autre côté, ou comme l’image du miroir concave, après s’être éloignée à l’infini, revient soudain juste devant nous : de même la grâce, quand la connaissance est pour ainsi dire passée par un infini, est de nouveau là ; de sorte qu’elle apparaît en sa plus grande pureté dans cette conformation humaine du corps qui, ou bien n’a aucune conscience, ou bien a une conscience infinie, c’est-à-dire dans le mannequin, ou dans le dieu. »

Il faut donc remanger de l’arbre de connaissance :

— En sorte, dis-je un peu rêveur, qu’il nous faudrait de nouveau manger du fruit de l’arbre de la connaissance (wieder von dem Baum der Erkenntniß essen), pour retomber dans l’état d’innocence (um in den Stand der Unschuld zurückzufallen)?

— Sans nul doute, répondit-il ; c’est le dernier chapitre de l’histoire du monde (das letzte Capitel von der Geschichte der Welt.)

Ici nous sommes enfin bien d’accord. Le camp de concentration électronique permettra d’accomplir le rêve des Lumières de reprogrammation de « l’homme d’après la deuxième chute » (Mircea Eliade). Et tout cela se fait sans douleur ni résistance, comme dans la caverne de Platon.

Sources

Heinrich Von Kleist – Scènes de la vie des marionnettes

René Guénon – Symboles de la science sacrée

Nicolas Bonnal – Ridley Scott, les mythologies de sa science-fiction (Amazon.fr)

Lucien Cerise – Interview sur « Gouverner par le chaos ».

Thomas Ferrier: "Pourquoi faut-il sauver l'Europe ?"

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Conférence Suavelos

Thomas Ferrier:

"Pourquoi faut-il sauver l'Europe ?"

Octobre 2018

 
Pour suivre Thomas Ferrier, visitez son twitter : https://twitter.com/ThFerrier
 
Le programme de son parti, le Parti Des Européens : https://drive.google.com/file/d/1KDrQ...
 
Le site de l'équipe Suavelos : https://www.suavelos.eu/
 

Russia, India & Iran Want to Create Alternative Trade Route to Suez Canal

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Russia, India & Iran Want to Create Alternative Trade Route to Suez Canal

Le plan russo-sino-européen pour contourner les sanctions pétrolières contre l’Iran

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Le plan russo-sino-européen pour contourner les sanctions pétrolières contre l’Iran

par William Engdahl

Ex: http://www.zejournal.mobi

Il se peut fort bien que la politique unilatérale de la terre brulée menée par l’administration Trump donne un résultat tout à fait contraire à ce que l’on attend. La décision de Washington d’abandonner l’accord nucléaire iranien et d’imposer des sanctions sévères aux entreprises qui commercialisent du pétrole iranien, à partir du 4 novembre, crée de nouvelles voies de coopération entre l’UE, la Russie, la Chine et l’Iran et potentiellement d’autres pays. La récente déclaration de responsables bruxellois sur la création d’un Special Purpose Vehicle (SPV) non spécifié pour éviter légalement le commerce du pétrole en dollars américains et donc les sanctions américaines, pourrait potentiellement marquer le début de la fin de la domination du système dollar dans l’économie mondiale.

Selon les rapports des derniers pourparlers bilatéraux germano-iraniens à Téhéran, le 17 octobre, les mécanismes d’une structure spéciale qui permettrait à l’Iran de continuer à tirer profit de ses exportations de pétrole commenceront à être mis en œuvre dans les prochains jours. Fin septembre, Federica Mogherini, responsable de la politique étrangère de l’UE, a confirmé son intention de créer un tel canal commercial indépendant, notant qu’« aucun pays souverain ou organisation ne peut accepter que quelqu’un d’autre décide avec qui vous êtes autorisé à faire du commerce ».

Ce SPV serait calqué sur le système de troc soviétique utilisé pendant la guerre froide pour éviter les sanctions commerciales américaines, où le pétrole iranien serait en quelque sorte échangé contre des marchandises, sans échange d’argent. L’accord SPV impliquerait l’Union européenne, l’Iran, la Chine et la Russie.

Selon divers rapports de l’UE, le SPV implique un système de troc sophistiqué qui permet d’éviter les sanctions du Trésor américain. Par exemple, l’Iran pourrait expédier du pétrole brut à une entreprise française, accumuler des crédits par l’intermédiaire du SPV, un peu comme une banque. Un intermédiaire financier multinational soutenu par l’Union européenne serait mis en place pour traiter les transactions avec les entreprises intéressées par des transactions avec l’Iran et avec les parties iraniennes. Ces transactions ne seraient pas visibles par les États-Unis et impliqueraient des euros et des livres sterling plutôt que des dollars.

C’est une réponse extraordinaire à ce que Washington appelle une politique de guerre financière totale contre l’Iran, qui inclut des menaces de sanctions contre les banques centrales européennes et le réseau de paiements interbancaires SWIFT basé à Bruxelles si ils maintiennent des liens avec l’Iran après le 4 novembre. Dans les relations qui existent entre l’Europe de l’Ouest et Washington depuis 1945, de telles mesures agressives n’ont jamais été prises auparavant, ce qui oblige les principaux cercles politiques de l’UE à repenser les choses en profondeur.

Une nouvelle architecture bancaire

Le contexte de cette mystérieuse initiative a été présenté en juin dans un rapport intitulé « L’Europe, l’Iran et la souveraineté économique : nouvelle architecture bancaire en réponse aux sanctions américaines ». Le rapport a été rédigé par l’économiste iranien Esfandyar Batmanghelidj et Axel Hellman, membre de l’European Leadership Network (ELN), un groupe de réflexion politique basé à Londres.

Le rapport propose que la nouvelle architecture comporte deux éléments clés. Tout d’abord, elle s’appuiera sur des « banques passerelles » désignées pour servir d’intermédiaires entre les banques commerciales iraniennes et celles de l’UE liées à l’entité ad hoc. Le deuxième élément est qu’elle serait supervisée par un bureau de contrôle des actifs étrangers de l’UE ou EU-OFAC, sur le modèle du Trésor américain, mais utilisé pour faciliter le commerce légal UE-Iran, et non pour le bloquer. Ce système UE-OFAC, entre autres fonctions, consisterait à créer des mécanismes de certification pour garantir les entreprises faisant de tels échanges commerciaux et à « renforcer les protections juridiques européennes pour les entités engagées dans le commerce et l’investissement en Iran ».

Le SPV utiliserait des Gateway Banks spécifiques, des banques de l’UE non affectées par les « sanctions secondaires » de Washington car elles ne font pas d’affaires aux États-Unis et se concentrent sur les affaires avec l’Iran. Il peut s’agir de banques régionales allemandes appartenant à l’État, de certaines banques privées suisses telles que la Europäisch-Iranische Handelsbank (EIH), une banque européenne créée spécifiquement pour le financement du commerce avec l’Iran. En outre, certaines banques iraniennes ayant des bureaux dans l’UE pourraient être utilisées.

Quel que soit le résultat final, il est clair que les actions belliqueuses de l’administration Trump contre le commerce avec l’Iran forcent les grands pays à coopérer, ce qui pourrait entraîner la fin de l’hégémonie du dollar qui a permis à un gouvernement américain endetté de financer une tyrannie mondiale au détriment des autres.

UE-Russie-Chine….

Lors de la récente Assemblée générale des Nations unies à New York, Federica Mogherini a déclaré que le SPV a été conçu pour faciliter les paiements liés aux exportations de l’Iran – y compris le pétrole – tant que les entreprises impliquées exerçaient des activités légitimes en vertu du droit communautaire. La Chine et la Russie sont également impliquées dans le SPV. La Turquie, l’Inde et d’autres pays pourraient y adhérer par la suite.

Immédiatement, comme prévu, Washington a réagi. Lors d’une réunion avec l’opposition iranienne aux Nations unies, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo, ancien chef de la CIA, a déclaré qu’il était « troublé et même profondément déçu » par le projet européen. Il a notamment déclaré : « C’est l’une des mesures les plus contre-productives que l’on puisse imaginer pour la paix et la sécurité régionales et mondiales. » Le plan de Washington pour une guerre économique contre l’Iran est-il vraiment conçu pour favoriser la paix et la sécurité régionales et mondiales ?

Un SWIFT non étasunien ?

L’une des armes les plus brutales de la batterie de guerre financière du Trésor américain est la capacité de forcer le système de compensation interbancaire privé SWIFT, basé à Bruxelles, d’empêcher l’Iran de l’utiliser. Cela a eu un effet dévastateur en 2012 lorsque Washington a fait pression sur l’UE pour que SWIFT se soumette, un grave précédent qui a déclenché l’alarme partout dans le monde.

Le fait que le dollar américain demeure la monnaie dominante pour le commerce international et les transactions financières donne à Washington un pouvoir extraordinaire sur les banques et les entreprises du reste du monde. C’est l’équivalent financier d’une bombe à neutrons. Cela pourrait être sur le point de changer, même si ce n’est pas encore chose faite.

En 2015, la Chine a dévoilé son système CIPS (China International Payments System). À l’origine, le CIPS était considéré comme une future alternative chinoise à SWIFT. Il offrirait des services de compensation et de règlement à ses participants pour des opérations et des paiements transfrontaliers en Renminbi. Malheureusement, une crise boursière chinoise a forcé Pékin à revoir ses plans à la baisse, bien qu’il y ait un squelette d’infrastructure.

Dans un autre domaine, depuis fin 2017, la Russie et la Chine ont discuté de la possibilité de relier leurs systèmes de paiements bilatéraux en contournant le dollar. Le système Unionpay de la Chine et le système de paiement intérieur de la Russie, connu sous le nom de Karta Mir, seraient directement reliés.

Plus récemment, les principaux cercles politiques de l’UE se sont fait l’écho de ces idées sans précédent dans l’ère post-1944. En août, se référant aux actions unilatérales des États-Unis pour bloquer le pétrole et d’autres échanges commerciaux avec l’Iran, le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, a déclaré à Handelsblatt, un grand quotidien économique allemand, que « l’Europe ne devrait pas permettre aux États-Unis d’agir au-dessus de nos têtes et à nos dépens. Pour cette raison, il est essentiel que nous renforcions l’autonomie européenne en établissant des canaux de paiement indépendants des États-Unis, en créant un Fonds monétaire européen et en mettant en place un système SWIFT indépendant ».

Une fissure dans l’édifice du dollar

Jusqu’où l’UE est disposée à défier Washington sur la question du commerce avec l’Iran n’est pas encore clair. Il est fort probable que Washington, par l’intermédiaire de la NSA et d’autres moyens, puisse avoir accès aux échanges entre l’UE, l’Iran, la Russie et la Chine dans le cadre du SPV.

Outre les récentes déclarations du ministre allemand des Affaires étrangères, la France envisage d’étendre le SPV iranien afin de créer un moyen de protéger les économies de l’UE contre les sanctions extraterritoriales illégales, comme les sanctions secondaires qui punissent les entreprises européennes faisant des affaires en Iran en les empêchant d’utiliser le dollar ou de faire affaire aux États-Unis. La porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Agnès Von der Mühll, a déclaré qu’en plus de permettre aux entreprises de continuer à commercer avec l’Iran, le SPV « créerait un outil de souveraineté économique pour l’Union Européenne au-delà de ce seul cas. Il s’agit donc d’un plan à long terme qui protégera, à l’avenir, les entreprises européennes des effets de sanctions extraterritoriales illégales ».

Si tel est le cas de la nouvelle structure ad hoc de l’UE, cela créera une fissure béante dans l’édifice du dollar. Se référant au SPV et à ses implications, Jarrett Blanc, ancien responsable du département d’État sous Obama et impliqué dans la négociation de l’accord nucléaire iranien, a noté que « le mécanisme de paiement ouvre la porte à une dégradation à long terme du pouvoir des sanctions américaines ».

L’UE a fait preuve d’une rhétorique effrénée et de vociférations véhémentes contre la guerre économique unilatérale des États-Unis et l’imposition extraterritoriale de sanctions telles que celles contre la Russie. Mais sa détermination à prendre des mesures énergiques pour créer une véritable solution de rechange a, jusqu’à présent, été absente. Il en va de même à d’autres égards pour la Chine et la Russie. La guerre des sanctions américaines incroyablement brutale contre l’Iran va-t-elle enfin marquer le début de la fin de la domination du dollar sur l’économie mondiale qu’elle exerce depuis Bretton Woods, en 1945 ?

J’ai l’impression qu’à moins que le SPV, sous quelque forme que ce soit, n’utilise les avantages technologiques remarquables de certaines des technologies du Blockchain ou d’autres comme celles du XRP ou de Ripple, basé aux États-Unis, qui permettraient d’acheminer les paiements transfrontaliers de façon sécuritaire et presque instantanée à l’échelle mondiale, il n’aura que peu d’effet. Ce n’est pas que les programmeurs informatiques européens n’ont pas l’expertise nécessaire pour développer de tels logiciels, et encore moins les Russes. Après tout, l’une des principales entreprises de Blockchain a été créée par un Canadien d’origine russe nommé Vitalik Buterin. La Douma russe travaille sur une nouvelle législation concernant les monnaies numériques, même si la Banque de Russie y semble toujours fermement opposée. La Banque populaire de Chine est en train de développer et de tester rapidement une cryptomonnaie nationale, le ChinaCoin. Les technologies de Blockchain sont encore largement méconnues, même dans les cercles gouvernementaux tels que la Banque centrale russe qui devrait voir en elle bien plus qu’une nouvelle « bulle des mers du Sud ». La capacité d’un système de paiement supervisé par l’État à échanger des monnaies au-delà des frontières, totalement crypté et sécurisé, est la seule réponse plausible à court terme aux sanctions unilatérales et aux guerres financières jusqu’à ce qu’un ordre plus civilisé entre les nations soit possible.

Traduit par Wayan, relu par Cat pour le Saker Francophone

mercredi, 07 novembre 2018

Questionnaire de la Nietzsche Académie Réponses de Robert Steuckers

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Questionnaire de la Nietzsche Académie 

Réponses de Robert Steuckers

- Quelle importance a Nietzsche pour vous ?

Nietzsche annonçait la transvaluation des valeurs, c’est-à-dire l’abandon et le dépassement de valeurs qui s’étaient pétrifiées au fil des siècles, jusqu’à devenir les charges que portait le chameau dans la fable de Zarathoustra. Il a fallu deux siècles et demi environ aux Européens pour se dégager des vieilles tables de valeurs : et ce processus de dégagement n’est nullement achevé car les résidus de ces fausses valeurs, qui résistent à la transvaluation, reviennent sans cesse à la charge, parfois avec une rage destructrice autant qu’inféconde, comme l’attestent le festivisme et le « politiquement correct ». Il y a encore bien du travail à faire ! Les pétrificateurs, avant les coups de marteau de Nietzsche, faisaient toutefois face aux résidus des valeurs antiques, celles des périodes axiales de l’histoire, qui offraient, face à leurs manigances, de la résilience tenace, malgré que les pétrificateurs étaient au pouvoir, alliés aux démissionnaires d’hier qui abandonnaient graduellement leurs exigences éthiques, leurs exigences de style, comme le montre parfaitement la déchéance des catholiques (et des protestants) en démocrates-chrétiens et des démocrates chrétiens en prétendus « humanistes » . A l’époque de Baudelaire et de Nietzsche, s’installe un système dominé par l’économie et la finance qui houspille les valeurs créatrices hors du champ d’action, hors de la vie de la plupart des hommes, réduisant ceux-ci à de la matière « humaine, trop humaine ». Ce système est toujours en place et se vend à nos pauvres contemporains, qui sont hélas « humains, trop humains », sous différents masques : Nietzsche nous apprend à les arracher, à dénoncer le plan pétrificateur qui se dissimule derrière les beaux discours eudémonistes ou les promesses politico-messianiques. Nietzsche est donc un Maître qui nous apprend de multiples stratégies pour nous extraire des pétrifications du système.

 - Etre nietzschéen qu'est-ce que cela veut dire ?

Cela signifie d’abord, et avant tout, combattre les falsifications mises en place pour faire triompher les projets des êtres vils, ceux qui pétrifient, comme je viens de le dire, mais qui, de cette pétrification, tirent leur pouvoir, le consolident et le perpétuent au détriment de la beauté et de la légèreté, de l’harmonie apollinienne et de l’ivresse dionysiaque. Tout est lourdeur, pesanteur, répétition chez les tenants des fausses valeurs en place, toutes pétrifiées, monstrueusement froides : Baudrillard parlait d’un système obèse ; l’architecture prisée par le système en place est d’une laideur sans nom, la répétition des poncifs du « politiquement correct » est d’une lourdeur à frémir. L’humain trop humain s’étiole en une dépression infinie, contraint qu’il est de ne surtout rien créer, même de petites choses originales car tout, désormais, doit être sérialisé. Etre nietzschéen, c’est vouloir, envers et contre tout ce que l’on nous propose, la véritable légèreté d’âme, le gai savoir, la beauté permanente de nos environnements, la magnifique variété du monde, obtenue par les perspectives aquilines, celles, justement, du Nietzschéen qui, tel l’aigle, vole haut au-dessus des contingences abrutissantes du système et voit les choses sur tous leurs angles.

- Quel livre de Nietzsche recommanderiez-vous ?

Je recommande tout particulièrement La généalogie de la morale et L’Antéchrist, car ces deux livres sont justement ceux qui nous enseignent à arracher les masques des pétrificateurs.

- Le nietzschéisme est-il de droite ou de gauche ?

Parce qu’il voulait bousculer les tables des valeurs au 19ème siècle, le nietzschéisme a d’abord été la marque des révolutionnaires de gauche, des anarchistes de tous poils, des artistes (parfois un peu déjantés) et des féministes. Dès la première décennie du 20ème siècle, la gauche allemande s’est pétrifiée à son tour, comme le déplorait et le fustigeait un social-démocrate combattif et contestataire (au sein de son propre vivier politique), tel Roberto Michels (qui parlait de la formation d’oligarchies fermées sur elle-mêmes au départ des bureaucraties des partis, tenues par les « bonzes »). La décennie qui a précédé la Grande Guerre a été, pour les socialistes allemands, l’époque d’une dé-nietzschéanisation progressive, les bonzes ne supportant pas l’audace nietzschéenne, surtout celle qui consiste à arracher les masques des hypocrites, à s’affirmer face aux conventions désuètes. C’est alors que l’on verra le nietzschéisme basculer vers la droite. En Autriche, comme je l’ai démontré dans le premier volume que j’ai consacré aux figures de la révolution conservatrice allemande, les socialistes consolident leurs positions sur l’échiquier politique de l’Empire des Habsbourgs jusqu’en 1914 parce qu’ils s’inspiraient de Wagner, de Schopenhauer et de Nietzsche. On peut également arguer qu’un socialiste italien prénommé Benito était, avant 1914, un activiste politique dont les inspirations philosophiques venaient de Hegel et de Marx, assurément, mais aussi de Bergson et de Nietzsche. Il quittera le parti socialiste italien, en voie de figement idéologique. Plus tard, le futur communiste Gramsci en fera autant, en dénonçant le « Barnum socialiste ». On peut arracher le masque des hypocrites au nom d’une révolution de gauche comme d’une révolution ou d’une restauration de droite.

 - Quels auteurs sont à vos yeux nietzschéens ?

L’impact de la pensée de Nietzsche est immense et s’est diffusée à tous les niveaux des arts et des lettres en Europe. Pour des raisons purement didactiques, je me réfère généralement aux catégories forgées par le Professeur René-Marill Albérès, pour qui plusieurs filons dans les lettres européennes portent la marque de Nietzsche : 1)  le filon anti-intellectualiste, qui, sous des formes très diverses, reprend l’hostilité nietzschéenne au socratisme et à tout intellectualisme desséchant, une hostilité que l’on a appelée parfois sa « misologie » (son rejet des logiques et des raisons figeantes) ; 2) le filon dit du « déchirement et de l’action », propre aux années 1930 et 1940, qui englobe la soif d’aventure où l’existence audacieuse prend plus de valeur que l’essence, perçue, souvent à tort, comme figée et immuable. Nietzsche a brisé des certitudes pétrifiées : les hommes sont partis à la recherche d’autre chose, en tâtonnant, en se sacrifiant, en commettant parfois l’irréparable : ils ont été a-socratiques, non ratiocinants, pleins de panache ou tragiquement broyés. Je ne pense pas qu’il existe des auteurs entièrement nietzschéen, seulement des auteurs marqués par un aspect ou un autre du « continent philosophique » qu’est Nietzsche. Seul Nietzsche est pleinement nietzschéen : chacun, disait-il, est sa propre idiosyncrasie. Il ne fait sûrement pas exception à la règle ! Revenons à la notion de « continent nietzschéen » : l’expression est de Bernard Edelman, auteur aux PUF de « Nietzsche – Un continent perdu » (1999). L’œuvre nietzschéenne a effectivement des dimensions continentales, où l’on peut puiser à l’envi, sans jamais en venir à bout, sans jamais enfermer ce foisonnement dans un « enclôturement » trop étriqué.

- Pourriez-vous donner une définition du surhomme ?

Les socratismes (christianisés ou non), les mauvaises consciences sur lesquelles tablent les idéologies manipulatrices ne retiennent que l’humain, trop humain, ou l’homme domestiqué (le « type ») par tous les vecteurs de morbidité qui ont agi dans l’histoire occidentale. Le surhomme est donc celui qui s’efforce d’aller au-delà de cette morbidité générale, par l’effet de sa volonté de puissance, et éventuellement y parvient, inaugurant de la sorte le règne des « grands hommes », mutants qui abandonnent les morbidités, devenues le propre de l’espèce humaine « typifiée ».

- Votre citation favorite de Nietzsche ?

Ce n’est pas une citation mais un poème, intitulé Ecce homo :

Ja ! Ich weiss, woher ich stamme !

Ungesättigt gleich der Flamme

Glühe und verzehr ich mich.

Licht wird alles, was ich fasse,

Kohle alles, was ich lasse:

Flamme bin ich sicherlich.

 

(Oui ! Je sais d’où je suis issu !

Insatiable comme la flamme

Je brûle et me consume.

Lumière devient ce que je saisis

Cendre ce que j’abandonne :

Oui, je suis flamme).

Le monde se dissocie discrètement des États-Unis

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Le monde se dissocie discrètement des États-Unis

Article original de Brandon Smith, publié le 9 octobre 2018 sur le site alt-market.com
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr 


… et personne n’y prête attention 
 
par Brandon Smith
 
Ex: https://versouvaton.blogspot.com


La confiance aveugle dans le dollar américain est peut-être l’un des facteurs les plus invalidants dont disposent les économistes pour évaluer notre avenir économique. Historiquement parlant, les monnaies fiduciaires sont des animaux dont la durée de vie est très courte, et les monnaies de réserve mondiales sont encore plus sujettes à une mort prématurée. Mais, pour une raison ou une autre, l’idée que le dollar est vulnérable au même sort est jugée ridicule par les médias dominants.
 
Cette illusion a aussi récemment perfusé dans certaines parties du mouvement économique alternatif, certains analystes espérant que l’Administration Trump renversera en quelque sorte plusieurs décennies de sabotage des banques centrales en seulement quatre à huit ans. Cependant, cette façon de penser exige qu’une personne ignore complètement la tendance actuelle.

Des années avant que l’on ne soupçonne l’imminence d’une guerre commerciale, de nombreux pays ont établi des accords bilatéraux qui devaient réduire le dollar comme principal mécanisme d’échange. La Chine a été un chef de file dans cet effort, bien qu’elle soit l’un des plus importants acheteurs de titres du Trésor américain et détenteurs de réserves en dollars américains depuis le krach de 2008. Au cours des dernières années, ces accords bilatéraux ont pris de l’ampleur, en commençant par de petits accords, puis en se transformant en accords massifs sur les matières premières. La Chine et la Russie sont un parfait exemple de la tendance à la dé-dollarisation, les deux pays ayant formé une alliance commerciale sur le gaz naturel dès 2014. Cet accord, qui devrait commencer à stimuler les importations en Chine cette année, élimine le besoin de dollars comme mécanisme de réserve pour les achats internationaux.

La Russie et certaines parties de l’Europe, y compris l’Allemagne, se rapprochent également sur le plan commercial. Avec l’entrée de l’Allemagne et de la Russie dans l’accord sur le gazoduc Nordstream 2 malgré les condamnations de l’administration Trump, nous pouvons voir une nette progression des nations s’éloignant des États-Unis et du dollar et allant vers un « panier de devises ».
Le ministre de l’Énergie, Rick Perry, a laissé entendre que des sanctions sont possibles à l’égard du projet Nordstream 2, mais les politiques de guerre commerciale ne font que hâter le mouvement international qui s’écarte des États-Unis comme centre d’influence commerciale. Les sanctions américaines contre le pétrole iranien appuient cet argument, car la Chine, la Russie et une grande partie de l’Europe travaillent ensemble pour contourner les restrictions américaines sur le brut iranien.

La Chine a même mis en place son propre marché de pétro-yuans, et les premières livraisons de pétrole du Moyen-Orient vers la Chine payées par un contrat de pétro-yuans ont eu lieu en août de cette année. Les économistes classiques aiment à souligner la petite part du marché mondial du pétrole que représente le pétro-yuan, mais ils semblent ne pas avoir saisi l’ensemble de la situation. Le problème, c’est qu’il existe maintenant une solution de rechange au pétro-dollar là où il n’en existait pas auparavant. Et c’est là l’essentiel de la question qu’il faut examiner : La tendance vers des alternatives, et toutes les alternatives conduisant à la centralisation par les banques mondiales.
Au-delà de l’abandon du dollar américain en tant que monnaie de réserve mondiale, il y a une nouvelle question autour des systèmes de paiement internationaux alternatifs. SWIFT (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication) est un réseau mondial de « messages financiers » entre les grandes banques, dont les banques centrales. Les transactions sont enregistrées via le réseau SWIFT, ce qui permet une confirmation rapide des « messages » et des mises à jour de comptes dans le monde entier.

Fondé à l’origine à Bruxelles, SWIFT est depuis des décennies le seul réseau bancaire de ce type disposant d’une capacité mondiale et, jusqu’à récemment, les principaux centres de données étaient situés aux États-Unis et aux Pays-Bas.

Le gouvernement américain a exploité un contrôle économique étendu en utilisant son influence sur SWIFT, notamment en surveillant massivement les transactions financières internationales et en refusant à des pays comme l’Iran l’accès à SWIFT par des sanctions. Par le passé, les États-Unis ont saisi ou gelé des fonds transférés par l’entremise de SWIFT entre des banques à l’extérieur des frontières américaines, y compris des transactions entièrement légales, ce qui indique que les États-Unis exercent un contrôle manifeste sur le système. Le statut de réserve mondiale du dollar, combiné à l’influence des États-Unis sur l’outil le plus important dans les transactions bancaires internationales, a renforcé la domination financière des États-Unis pendant de nombreuses années.

Mais le règne du dollar touche rapidement à sa fin, les banques mondiales comme le FMI cherchant à centraliser l’autorité monétaire dans une structure mondiale unique. La grande illusion perpétrée est que l’« ordre mondial multipolaire » qui est en train de naître est en quelque sorte « anti-globaliste ». Ce n’est tout simplement pas le cas.

Alors, que se passe-t-il réellement ? Le monde se rétrécit à mesure que tout le monde, SAUF les États-Unis, se consolide sur le plan économique. Cela inclut les alternatives à SWIFT.

La Russie vend ses bons du Trésor américain, mais entretient des liens étroits avec le FMI et la BRI, appelant à un système monétaire mondial sous le contrôle du FMI. La Chine fait de même, en resserrant ses liens avec le FMI par le biais de son système de panier de DTS, tout en coupant un par un ses liens avec le dollar. L’Europe se rapproche de la Russie et de la Chine, s’efforçant de défier les sanctions américaines.

Aujourd’hui, tous ces pays construisent de nouveaux réseaux de type SWIFT afin de mettre les États-Unis à l’écart de la boucle. En d’autres termes, les États-Unis sont en train de devenir le méchant de notre soap opera mondial et, du fait de leur orgueil démesuré, ils préparent le terrain pour leur propre destruction. Les États-Unis jouent un rôle de catalyseur en aidant les banques mondiales en faisant peur à leurs ennemis et alliés et en les poussant à une plus grande centralisation. Du moins, c’est le récit que je soupçonne que les futurs historiens reprendront.

Dans le cadre des efforts visant à saper les sanctions américaines contre le pétrole iranien, l’UE a établi un programme pour construire un nouveau système SWIFT en dehors de l’influence américaine. C’est un modèle auquel la Russie, la Chine et l’Iran ont accepté de participer, et la nouvelle a été largement ignorée par le grand public. Le Wall Street Journal a rapporté à contrecœur l’évolution de la situation, mais l’a rejetée comme étant inefficace pour contrecarrer les sanctions américaines. Et cela semble être le consensus parmi les médias – minimiser ou ignorer les implications d’un système SWIFT alternatif.

Les préjugés à l’égard du dollar soulèvent une fois de plus leur vilaine tête, et les dangers de ce genre de déni sont nombreux. Le dollar peut être, et est en train d’être contourné par des accords commerciaux bilatéraux. La domination américaine sur les marchés pétroliers est contournée par d’autres contrats pétroliers. Et maintenant, le contrôle américain des réseaux financiers est contourné par des programmes SWIFT alternatifs. Le seul fil conducteur qui maintient le dollar et, par extension, l’économie américaine ensemble est le fait que ces alternatives ne sont pas encore répandues. Cela va inévitablement changer.

Alors, la question est : quand cela va-t-il changer ?

Je crois que le rythme de la guerre commerciale dictera le rythme de la dé-dollarisation. Plus les tarifs deviendront agressifs entre les États-Unis et la Chine, l’Iran, l’Europe et la Russie, plus vite les systèmes alternatifs déjà existants seront mis en œuvre. À l’heure actuelle, la rapidité du conflit entre les États-Unis et la Chine laisse entrevoir un passage du dollar à un panier de monnaies internationales d’ici la fin 2020, et il faudra environ une autre décennie pour que ce processus se concrétise. En d’autres termes, le système du panier des DTS servira de pont dans le temps vers une nouvelle monnaie de réserve mondiale, un système monétaire mondial unique.

Avec les tarifs douaniers actuels qui couvrent au moins la moitié du commerce chinois et l’autre moitié qui est menacée si la Chine riposte de quelque manière que ce soit, je pense que ce n’est qu’une question de mois avant que la Chine n’utilise ses propres dollars et réserves de bons du Trésor comme arme contre les États-Unis. Lorsque cela arrivera, la Chine n’annoncera pas publiquement cette mesure, et les grands médias ne sauteront dessus que beaucoup trop tard.

Ne vous attendez donc pas à ce que l’Europe vienne en aide à l’Amérique si cela se produit. Il me semble évident, d’après le comportement récent de l’UE, qu’elle a l’intention de rester neutre, du moins pendant l’escalade, si ce n’est être totalement du côté de la Chine et de la Russie par nécessité économique.

La préparation de cet événement exige autant d’indépendance financière que possible. Cela signifie des alternatives tangibles au dollar, comme les métaux précieux, et des économies localisées basées sur le troc et le commerce. Une fois que le dollar perdra son statut de réserve mondiale, le transfert de l’inflation des prix aux États-Unis sera immense. Les dollars détenus à l’étranger reviendront en masse dans le pays, car ils ne seront plus nécessaires à l’échange international de biens et de ressources. Ce changement pourrait se produire très rapidement, comme une avalanche.

Encore une fois, ne vous attendez pas à recevoir un avertissement avant que les créanciers étrangers ne vendent des actifs libellés en dollars, et attendez vous à ce que les effets négatifs se fassent sentir dans un délai très court sur Main Street.

Brandon Smith

Note du traducteur

Les analyses de cet auteur fortement anti-centralisation semblent parfois s'arrêter là où commencent les intérêts américains. Il est donc intéressant de connaître la vision d'un Américain pur jus, même anti-système, à l'égard de la fin de l'Empire américain. On pourrait le voir se réjouir de contempler la fin de l'Empire et de ces guerres impliquant le retour de la nation. Il devrait se féliciter de voir le dollar débarrassé de ce rôle de réserve mondiale qui désindustrialise son pays et lui vole sa souveraineté.


Certes les USA, s'ils existent encore en un seul morceau, devront faire défaut sur le dollar de la Fed et passer à une autre monnaie. Une monnaie souveraine ?

Les USA sont coincés dans la division raciale

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Les USA sont coincés dans la division raciale

par Lance Welton

Ex: https://versouvaton.blogspot.com

Article original de Lance Welton, publié le 21 août 2018 sur le site Unz Review
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr

Le prochain recensement américain est prévu pour 2020. Apparemment, l’administration Trump n’est pas tombée dans le piège de l’ère Obama qui prévoyait de changer les questions sur la race pour reconstruire encore davantage l’Amérique, bien qu’elle veuille relancer les pratiques de la période 1890-1950 consistant à poser des questions sur la citoyenneté, à laquelle les suspects habituels et la kritarchie se sont opposés sans gêne. [Voir « La question sur la citoyenneté pour le recensement de 2020 suscite des critiques et des poursuites », par Steve Larkin, Catholic News Service, 20 août 2018 et « Trump Officials Say They Can’t Recall Discussing Census Citizenship Question », par Hansi Lo Wang, NPR, 5 septembre 2018]. C’est bien, mais ce qui est vraiment nécessaire, c’est de passer à l’offensive : faire en sorte que les questions du recensement reflètent ce que la science moderne dit de la « race ».

La classe dirigeante américaine a une attitude schizophrène envers l’idée de race. Si vous voulez parler de questions comme la criminalité ou l’immigration, alors la « race » est une construction sociale sans fondement biologique et si vous n’êtes pas d’accord, vous êtes pire qu’Hitler. Cependant, lorsqu’il s’agit d’action positive, ou lorsqu’on constate que les minorités souffrent de manière disproportionnée de certaines maladies congénitales, alors la « race » devient magiquement à la fois biologique et douloureusement réelle.

Le problème, comme le montrent en détail deux livres récents sur la race : les catégories raciales utilisées par toutes les formes de gouvernement aux États-Unis sont, au sens biologique, absurdes.

Le formulaire type du gouvernement américain – où l’on vous demande de remplir votre ethnicité – diffère selon les personnes qui l’émettent. Mais en général, les « races d’hommes » de l’élite libérale le sont : blanc, noir, hispanique (parfois divisé en blanc hispanique et non-blanc hispanique), asiatique, insulaire du Pacifique et amérindien. Parfois, pour empirer les choses, on trouve des options telles que « Amérindien d’Amérique, insulaire du Pacifique et de l’Alaska » ou simplement « API » (« Asie-Pacifique insulaire »).

Mais dans son livre à paraître sous peu, Race Differences in Psychopathic Personality, le professeur Richard Lynn, psychologue britannique, présente un énorme corpus de données impliquant que les catégories raciales américaines ne sont tout simplement pas adaptées, à dessein.

Une « race », nous dit-il, est une population reproductrice séparée assez longtemps d’une autre population reproductrice pour s’adapter à une écologie différente, ce qui entraîne des différences constantes dans les fréquences moyennes des gènes entre les populations. C’est important parce que, comme le montre Lynn, la « race » s’exprime donc par des différences physiques et mentales cohérentes et interreliées, qui ont tendance à différer dans la même direction parce qu’elles sont des adaptations à des environnements distincts. Ainsi, les différentes races ont des profils de maladies génétiques différents, des groupes sanguins dominants différents, un QI moyen différent et des personnalités modales différentes.

Un autre livre récent, J. Philippe Rushton : A Life History Perspective, de Edward Dutton, un collègue de Lynn, présente les détails de ces différences raciales constantes : l’âge à la ménopause, le type de visage et de corps trouvé le plus attirant, la préférence pour le sexe oral plutôt que vaginal et même la composition du cérumen.

Ces études présentent les données des tests génétiques qui prouvent qu’il y a environ 10, et peut-être 12 races distinctes :
  1. Européens
  2. Maghrébins et Arabes
  3. Les Sud-Asiatiques, alias les Indiens
  4. Asiatiques du Nord-Est alias Orientaux
  5. Asiatiques du Sud-Est
  6. Les habitants des îles du Pacifique
  7. Amérindiens
  8. Les peuples de l’Arctique
  9. Africains
  10. Australiens (« Aborigènes ») et nouveaux Guinéens
  11. Bushmen
Les deux derniers sont parfois subsumés en « Africain » tandis que les Nord-Africains, les Arabes et les Sud-Asiatiques sont parfois fusionnés en « Non-Européen Caucasien ». Le livre de Lynn démontre que ces races diffèrent par quelque chose d’aussi important que le niveau moyen de personnalités psychopathes ; une condition définie par le comportement imprudent ; la criminalité ; l’impulsivité ; la tricherie ; la rupture conjugale ; l’égoïsme et le manque d’empathie. Ainsi, simplement pour rester en sécurité, cela vaut la peine de bien comprendre ce que sont les « races d’homme » réelles. Et le fait de comprendre cela révèle ce que sont les catégories raciales officielles américaines absurdes.

RACE QI PP
Aborigènes d’Australie 62 6,0
Africains subsahariens 70 7,5
Nouvelle-Zélande Maori 84 5,9
Amérindiens – États-Unis 86 2,2
Asiatiques du Sud – Grande-Bretagne 92 1,0
Européens 100 1,0
Asiatiques du Nord-Est – Grande-Bretagne 105 0,7

Différences raciales en terme d’intelligence et de personnalité psychopathique (PP) : Différences raciales en terme de QI et niveau de crime (le ratio standard est mis à 1.0 pour les européens) [Richard Lynn, Race Differences in Psychopathic Personality,Washington Summit , In Press, Table 16 : 2].

Les catégories raciales les plus stupides utilisées par le gouvernement américain sont les « Amérindiens, les insulaires du Pacifique et les autochtones d’Alaska » et « API ». Les habitants des îles du Pacifique n’ont pas grand-chose en commun génétiquement avec ces deux races. La distance génétique entre un insulaire du Pacifique et un Amérindien est environ le quadruple de la distance entre un insulaire du Pacifique et un Asiatique du Sud-Est, par exemple du Cambodge ou de Malaisie (voir Tableau 2, ci-dessous). La distance génétique entre les habitants de l’Alaska et ceux des îles du Pacifique est trois fois plus grande que celle qui sépare les Asiatiques du Sud-Est des habitants des îles du Pacifique.
C’est logique, bien sûr, parce que les habitants des îles du Pacifique se sont séparés des Asiatiques du Sud-Est il y a fort longtemps. En d’autres termes, la catégorie « API » est un peu comme avoir un groupe racial appelé aborigène européen-australien, la différence entre ces races n’étant que légèrement supérieure à la différence entre les insulaires du Pacifique et les autochtones américains.

Ces derniers, étant si différents, ont aussi des taux de personnalités psychopathes beaucoup plus élevés.

La catégorie « Asiatique » est également extrêmement problématique, car elle englobe les Asiatiques du Nord-Est, les Asiatiques du Sud-Est et les Asiatiques du Sud ; ces derniers s’étendant souvent pour inclure des Moyen-Orientaux et des Africains du Nord.

Les Asiatiques du Sud – les « Indiens d’Inde » – sont un peuple caucasien. La distance génétique entre les Asiatiques du Sud et les Asiatiques du Nord-Est est plus de quatre fois plus grande que la différence entre les Sud-Asiatiques et les Européens, et le sextuple lorsqu’on compare les Sud-Asiatiques et les Asiatiques du Sud-Est. Les Asiatiques du Nord-Est sont 1,6 fois plus semblables aux peuples de l’Arctique (comme les Inuits et les habitants de l’Alaska) qu’ils ne le sont des Asiatiques du Sud-Est.

En d’autres termes, la catégorie « Asiatique » n’a aucune base génétique. C’est à peine plus justifiable que de regrouper les Indiens et les Inuits en une seule catégorie raciale.

Comme on pouvait s’y attendre, les différences au sein de la catégorie asiatique sont frappantes. Les Asiatiques du Nord-Est ont un QI moyen de 105, tandis que les Asiatiques du Sud ont un QI moyen d’environ 92 lorsqu’ils vivent dans des pays occidentaux. Les Asiatiques du Sud sont aussi beaucoup plus psychopathes que les Asiatiques du Nord-Est, mais à peu près au niveau des Européens. Lynn suggère qu’il s’agit de l’adaptation de l’Asie du Sud aux environnements très bondés.

Mais cela ne fait pas partie de la catégorie API. Non seulement les habitants des îles du Pacifique ont des niveaux plus élevés de personnalités psychopathes que les Asiatiques ou les Européens, mais, en raison des complications des migrations et des séparations raciales, ils sont plus semblables aux Aborigènes australiens qu’aux Asiatiques du Sud.

Et comme Lynn l’explique, la catégorie hispanique – bien qu’elle ait une certaine utilité – est fondamentalement un désastre.

En général, les Hispaniques sont un cline ; un mélange de deux races, spécifiquement les Amérindiens et les Européens. Sur la plupart des mesures de la personnalité psychopathique, ils se situent, sans surprise, entre les Européens et les Amérindiens, ce qui les laisse avec des niveaux moyens de personnalité psychopathique inférieurs à ceux des Africains. Cependant, la catégorie « hispanique » comprend souvent de nombreuses personnes originaires d’Amérique du Sud, qui, dans certains cas, peuvent être plus génétiquement européennes que certains « Blancs », qui peuvent avoir une petite part d’ascendance amérindienne ou afro-américaine.

Les clines signifient qu’il y a un élément culturel dans la « race ». Pourquoi les Grecs sont-ils européens mais pas les Turcs occidentaux ? Il y a toujours des choses qui n’entrent dans aucun système de catégories.

Mais soyons clairs : d’un point de vue génétique, la « race » existe et prédit des choses très importantes, comme la personnalité psychopatique.
Les catégories raciales officielles aux USA, cependant, prédisent très peu de choses… peut-être parce que ceux qui les inventent trouvent qu’il est psychologiquement trop conflictuel d’avoir à penser à l’idée de « race ».

Lance Welton est un nom de plume d’un journaliste freelance vivant à New York.

Note du traducteur

Ces analyses sont à rapprocher des articles de Chris Hamilton sur la croissance et la population ainsi que sur le livre de John Glubb sur les Empires. L'Empire américain absorbe une forte croissance démographique de toute sa zone d'influence, c'est-à-dire le monde entier, pour alimenter sa croissance interne comme tous les empires l'ont fait avant lui. Mais la posture idéologique du marxisme culturel (tous égaux) bute sur la réalité des différences raciales et culturelles qui forme la richesse de l'humanité et ses capacités de résilience. Au nom d'un égalitarisme forcené, ceux-là mêmes qui s'insurgent contre le mot race veulent effacer ce qui fait de nous des humains, nos différences issues de l'adaptation de chaque groupe à son milieu.