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mercredi, 14 novembre 2018

Éléments pour un alter-européisme de Droite

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Éléments pour un alter-européisme de Droite

par Thierry DUROLLE

Il y a un an, Europe Maxima mettait en ligne la recension d’un opuscule exhumé de la fin des années 1970 intitulé Pour en finir avec le fascisme. Essai de critique traditionaliste-révolutionnaire. Les auteurs, respectivement Georges Gondinet et Daniel Cologne, sont connus pour leur engagement dans ce que l’on nomma à l’époque le « traditionalisme-révolutionnaire ».

Le lecteur coutumier de nos articles sait que nous avons toujours revendiqué l’influence de ce courant, et plus largement de la Tradition qui est la base de notre vision du monde, bien que d’autres éléments viennent s’y greffer. Le traditionalisme-révolutionnaire connut une certaine effervescence grâce aux auteurs de cet opuscule recensé. Nous rappellerons que celui qui nous intéresse aujourd’hui, à savoir Daniel Cologne, compte parmi les collaborateurs réguliers de ce site.

À la fin de notre recension de Pour en finir avec le fascisme, nous évoquions une brochure de Daniel Cologne répondant au nom d’Éléments pour un nouveau nationalisme. Nous allons tenter de dégager les principales idées d’un court écrit qui, lui aussi, mériterait d’être réédité.

Nous n’avions aucune idée de qui était Daniel Cologne avant de recevoir par « hasard » sa brochure, il y a quelques années. L’auteur y esquissait les contours de ce que nous appelons une Droite authentique, c’est-à-dire une Droite d’obédience évolienne. Cette brochure sans prétention nous apparut dès lors comme un outil militant de premier choix. En effet, Daniel Cologne contourne le marécage de l’intellectualisme pour aller droit au but, tout en faisant preuve d’un excellent esprit de synthèse.

Dans le premier chapitre, Le mythe de la troisième voie, il redéfinit les enjeux qui se cachent derrière les deux blocs. Il écrit que « la véritable alternative n’est pas : capitalisme ou communisme, mais matérialisme ou antimatérialisme. Le vrai choix politique ne doit pas se faire entre la démocratie libérale et la démocratie populaire, mais entre l’égalitarisme et l’élitisme. L’antimatérialisme et l’élitisme ne sont pas les éléments constitutifs d’une “ troisième voie ” idéologique parmi d’autres, mais les composantes d’un courant authentiquement révolutionnaire opposé à la collusion capitalisto-communiste et à l’hydre à deux têtes de la démocratie (p. 7) ».

Capitalisme et communisme sont les deux faces d’une même pièce nommée matérialisme. Du point de vue traditionnel, il s’agit d’une inversion totale de la hiérarchie tri-fonctionnelle puisque la matière, que nous pouvons associer à la caste des producteurs et des marchands, a l’ascendant sur l’esprit associé à la caste sacerdotale. Nous pouvons ajouter ici que la première fonction étant éclipsé dans l’Âge de Fer, celle-ci se voit même parodiée par ce que Oswald Spengler nommait « seconde religiosité ».

Cologne-Nat-202x300.jpgEnsuite, Daniel Cologne tente de définir la Droite dans un deuxième chapitre. Celui-ci fait le constat qu’« une des plus belles victoires du terrorisme intellectuel de la Gauche a été d’imposer à l’opinion une fausse définition de la Droite (p. 9) ». Sa définition de la Droite est en fait synonyme de verticalité, belle référence évolienne. « Julius Evola propose d’ailleurs de redéfinir la Droite comme une tournure d’esprit traditionaliste. L’homme de droite est celui qui adhère aux valeurs dont on trouve l’empreinte dans toutes les grandes civilisations indo-européennes : prééminence du politique, de l’éthique et du culturel sur l’économique et le social, nécessité d’un État fort capable d’organiser en un tout cohérent la pluralité naturelle de la société, nécessité de l’aristocratie (au sens étymologique grec de “ gouvernement des meilleurs ”), reconnaissance des valeurs héroïques comme critères de l’élite, refus du matérialisme (p.10). »

L’auteur ajoute : « Disons plus exactement que la Droite se reconnaît de façon générale à son traditionalisme, par opposition à la Gauche où se rejoignent toutes les idéologies antitraditionnelles : libéralisme bourgeois, socialisme marxiste, anarchisme (p. 10). »

Les concepts de Gauche et de Droite sont éternelles puisque métaphysiques. Que des idées viennent de gauche ou de droite, ou se trouvent dorénavant dans un camp et non plus dans l’autre n’est pas important en soit.

Daniel Cologne poursuit en expliquant ses vues sur l’évolution du nationalisme. Il rend d’abord hommage à Charles Maurras qui a su développer une doctrine nationaliste à tendance positiviste. Celle-ci répond, selon l’auteur de la brochure, à « l’être-jeté-dans-le-monde » de Heidegger en l’ancrant dans un cadre concret. « L’enracinement dans les cercles concentriques que constituent les diverses communautés vitales – famille, cité, nation, civilisation – apporte une réponse immédiate et définitive à la problématique de la Geworfenheit. Le nationalisme est conçu comme le nécessaire attachement à l’une de ces communautés vitales, en l’occurrence la nation (p. 14). »

Ce qui est intéressant dans cette partie de l’exposé de Daniel Cologne réside dans sa compréhension de la nécessité d’un nationalisme prenant en compte les ethnies et les patries charnelles. « La problématique de la lutte des classes s’est considérablement estompée sous l’effet du progrès social pour faire place à une autre problématique bien plus importante aujourd’hui : celle des ethnies. Le réveil des patries charnelles est le grand fait social de l’après-guerre (p. 17) . »

Cette prise en compte doit ainsi se traduire par une ouverture du nationalisme sur l’Europe. L’expression de nationalisme européen nous semble inadéquate; préférons le terme d’altereuropéisme. L’auteur conclut que « le seul moyen de résoudre l’épineuse question des ethnies, dont le réveil menace les nations d’éclatement, est d’ouvrir les nationalismes sur l’Europe. D’une part, le nationalisme doit emprunter à la grande tradition politique de notre continent la notion d’État organique qui concilie l’unité nécessaire à toute société évoluée avec le respect, voire l’encouragement de sa diversité naturelle. Conçu de façon organique, le nationalisme s’accommode d’une certaine autonomie des régions. D’autre part, si la nation, loin de s’ériger en un absolu, se considère seulement comme une composante autonome du grand ensemble organique européen, les régions et les ethnies n’auront aucune peine à se considérer comme les incarnations nécessaires du principe de diversité au sein de la grande unité nationale. Dans une Europe organique des nations organiques, être breton ou français, basque ou espagnol, flamand ou belge, jurassien ou suisse ne sont que des manières parmi d’autres d’être européen (p. 18). »

L’Europe de Daniel Cologne peut se résumer à « la spiritualité héroïque, l’organicisme et l’aristocratie (p. 19) ». La bonne direction selon lui ? « Tant que l’esprit ordonne la matière, nous sommes dans le domaine des cultures supérieures (p. 19) ». La substantifique moelle d’Éléments pour un nouveau nationalisme se trouve condensée dans le paragraphe suivant. « L’héroïsme est l’etymon spirituel européen, l’idée maîtresse de notre culture, la constante de notre tradition s’exprimant à travers toutes les activités de notre esprit : arts, lettres, sciences. […] La concrétisation politique de l’etymon spirituel héroïque de l’Europe est la conception organique et aristocratique de l’État chère à notre continent. L’État organique concilie la diversité et l’unité, par opposition à l’État totalitaire qui annihile la diversité par la force et par opposition à l’anti-État pluraliste qui hypothèque l’unité en favorisant le développement des différences jusqu’à l’absurde (p. 20). »

En conclusion, Daniel Cologne met en garde le lecteur quant à la direction emprunté par le nationalisme-révolutionnaire. Nous ne pouvons qu’approuver son propos. « Le côté révolutionnaire du nationalisme de demain ne réside pas tellement dans l’acceptation d’une certaine forme de socialisme (p. 24) » puisque « l’alliance du nationalisme avec le socialisme démarxisé s’inscrit dans le “ sens de l’histoire ”, ce qui est précisément tout le contraire de la démarche révolutionnaire. […] Le nationalisme-révolutionnaire peut promouvoir dans le domaine de l’économie une certaine forme de socialisme, autant il doit se présenter, sur les plans spirituel,culturel, éthique et politique, comme une des incarnations les plus fidèles de la tradition européenne (p. 25) ».

En définitive, Éléments pour un nouveau nationalismes réussit le pari d’exposer des idées claires, permettant à quiconque, mais plus spécialement aux militants, de saisir les grandes lignes doctrinales d’une Droite authentique et alter-européenne. Plusieurs concepts importants sont évoqués et constituent autant de pistes à explorer, à approfondir et à intégrer. Bien que datant de 1977, ce texte demeure toujours aussi pertinent. Nous croyons en outre que le format court, c’est-à-dire celui des brochures, opuscules et autres vade-mecum, devrait également faire son grand retour à l’heure où les lectures et leurs lecteurs se font de plus en plus rares.

Thierry Durolle

• Daniel Cologne, Éléments pour un nouveau nationalisme, Cercle Culture et Liberté. Pour une Europe libre et unie, 1977, 27 p.

Baisse de QI en Occident : et si notre « fake culture » était en cause ?

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Baisse de QI en Occident : et si notre « fake culture » était en cause ?

Ex: http://www.entelekheia.fr

Note : dans cette traduction, le mot « Américain » a été changé en « Occidental » parce que la problématique abordée par l’auteur se pose en termes à peu près identiques ici, en France, ce qui démontre bien que nous sommes dans l’orbite culturelle des USA. Y laissons-nous des plumes ?


Par David Masciotra
Paru sur The American Conservative sous le titre Fake Culture is Hastening Our Idiocracy


Carl Wilson, critique musical pour Slate, s’est assis à son bureau, a placé ses doigts sur son clavier et a réellement tapé les phrases suivantes dans une critique du premier album de Cardi B, une ancienne strip-teaseuse actuellement « Star d’Instagram ».

Le meilleur exemple, toutefois, est la façon dont elle cite et sample le membre de Three 6 Mafia Project Pat dans « Bickenhead », un jeu de mots sur son classique du Rap sudiste « Chickenhead » de 2001. Cette chanson était pleine de mépris pour les « putes » sans cervelle (à part un bref moment de réponse de la rappeuse La Chat), et tirait son titre et son refrain d’une ancienne insulte envers les femmes qui pratiquent la fellation. Cardi la retourne à l’avantage des femmes qui utilisent la sexualité pour manipuler des hommes d’esprit faible – « la chatte est bonne, le nègre investit » – et pas seulement pour y gagner financièrement : « Faites-lui un enfant dans le dos, » rappe-t-elle, et dans la vie, c’est exactement ce qu’elle a fait.

Ce douloureux exercice d’humiliation est un sommet, non dans la démission de Wilson, mais dans la présentation de son idée selon laquelle Cardi B a un « impact féministe sur le hip hop ». Un triomphe rare ; le disque démontre, dans le manque de distance des mots de Wilson, qui mêle les cris d’extase de la fan de douze ans à la prétention du diplômé d’université, « ce qui se passe quand l’esprit d’une femme l’élève du bas de la barre d’une strip-teaseuse jusqu’aux hauteurs d’un autel ».

Pour ceux qui ne connaissent pas la beauté artistique et la virtuosité de Cardi B, ce qui suit est un échantillon de paroles de ce que Wilson appelle « son titre le plus touchant », « Be Careful » (« Fais attention »).

Tu disais que tu bossais, mais tu chassais le cul
et les putes, cool à côté de la piscine, tu vivais deux vies,
J’aurais pu faire ce que tu m’as fait plusieurs fois
Mais si je décide de déraper, trouver un nègre
le baiser, sucer sa bite, tu serais emmerdé
mais c’est pas mon MO*, je suis pas ce type de pute
Et le karma pour toi va êt’ avec qui tu vas finir
Me rends pas malade, nègre.

Dans l’incarnation précédente de Wilson, non pas comme star d’Instagram, mais comme auteur intelligent, il tentait d’analyser le mystère du goût artistique. Son livre, le brillant Let’s Talk About Love, explore son mépris envers Céline Dion pour enquêter sur ce qui, au delà des préférences esthétiques, influence les loyautés et les aversions artistiques que se forgent les gens. Le goût, argumente Wilson comme beaucoup de théoriciens de la culture avant lui, est partiellement une fonction du capital social. Mépriser Dion signifie s’élever au-dessus de la masse de ses fans – pour la plupart des banlieusardes d’âge moyen qui achètent leurs CD dans les supermarchés. « Il est difficile d’imaginer un public qui conférerait encore moins de glamour à un musicien, » écrit Wilson.

L’ironie de la transformation de Wilson est qu’elle confirme précisément la critique qui fait le cœur de son livre. La critique musicale – pour Wilson comme pour de nombreux autres – n’est pas une expression honnête de l’analyse et de l’interprétation, mais le moyen par lequel des critiques d’art peuvent s’identifier avec la tendance la plus « cool » et politiquement correcte.

Les lamentables manœuvres pour se garantir une chaise dans la cafétéria à la mode, à côté des hommes et des femmes qui comptent dans le campus, et le remplacement de tous les critères esthétiques par une liste de bons points communautaristes ont vidé les arts populaires de leur signification et vandalisé la crédibilité de prix autrefois prestigieux.

Le comité du Prix Pulitzer a récemment attribué sa récompense pour la meilleure composition musicale à Kendrick Lamar avec ces mots sur son disque DAMN, « une collection virtuose de chansons unifiées par une authenticité vernaculaire et un dynamisme rythmique qui dessinent des portraits de la complexité de la vie moderne afro-américaine ».

« Humble », la chanson la plus populaire et applaudie de DAMN fait la contribution suivante à la chanson américaine :


Si je quitte tes mauvaises manières (jeu de mot avec BM, « bad manners »), je saute quand même Mercedes, funk
Si je quitte cette saison, je suis quand même le plus grand, funk
Ma gauche est devenue virale
Mon droite a envoyé ma meuf en spirale
Soprano do, nous aimons rester sur une note élevée
Cela nivelle, tu le sais et moi aussi, salope, sois humble

Assise !
(Stop, petite salope, stop petite salope) sois humble
(Stop, salope), assise !
(Assied-toi, stop, petite salope )
Sois humble (salope)

En fait, c’est le 37ème emploi du mot « salope » qui donne tout son punch à « Humble ».

Dans son roman épique qui chronique les combats de l’empereur apostat de la Rome antique, Julian (Julien), Gore Vidal écrit « L’Histoire est une somme de commérages sur un événement dont la vérité est perdue à l’instant même où il a lieu ».

La pop culture contemporaine dégrade à la fois le travail de l’historien et celui de la commère en les mêlant, et en injectant ce qui en reste dans son divertissement. Le nouveau disque de Kanye West, Ye, a joui d’une couverture médiatique typiquement réservée à des événements de moindre importance, comme la Révolution bolchevique ou la fin de la Guerre du Vietnam. Dans une chanson, West se souvient de la réaction de sa tendre moitié, Kim Kardashian, quand elle avait appris son incursion dans le révisionnisme historique où il avait déclaré que « l’esclavage était un choix » : « La femme appelle en hurlant que nous allons tout perdre / J’ai dû la calmer parce qu’elle pouvait plus respirer / Je lui ai dit qu’elle pouvait me quitter mais elle ne veut pas partir / C’est ça qu’ils voulaient dire avec pour le meilleur et pour le pire ha. »

La popularité de Kanye West comme celle de Cardi B, dont le déjà mentionné « Be Careful » est la réponse à la sex tape de son boy-friend avec une autre femme, menacent de réduire l’écriture moderne de paroles de chanson à des statuts Facebook rythmiquement chargés et rien de plus. Musicalement, la plupart de ces chansons sont des produits dérivés trop dépendants de programmes d’ordinateurs et d’échantillonnages de hits de véritables musiciens. « Be Careful », par exemple, inclut tellement d’emprunts à des standards de la pop et de la soul qu’elle ne compte pas moins de 16 signatures créditées pour sa composition.

La légende du jazz et directeur artistique du Lincoln Center Wynton Marsalis a récemment décrit le rap comme « un pipeline d’obscénités » et a exprimé sa perplexité consternée face à l’accueil artistique qui lui est réservé, « C’est presque comme si tous les adultes étaient partis ».

Mais le hip hop n’est pas le seul élément de la culture moderne à bénéficier d’une absence de perspective adulte. Le cinéma, ou du moins la perception populaire du cinéma, a également pris un virage malencontreux vers le juvénile.

Les films de super-héros et autres bédés pour ados sont devenus le genre dominant en Occident. Plutôt que de déplorer le manque de films pour adultes comme ils le faisaient auparavant, les critiques considèrent aujourd’hui les empires cinématographiques Marvel et DC comme légitimes, et même excellents, pour autant que les justiciers à capes se tiennent bien accrochés à des problématiques communautaristes politiquement correctes.

Le Guardian a célébré Wonder Woman comme « un chef-d’œuvre de féminisme subversif », mais Slate a contre-attaqué avec un essai sur la façon dont « le féminisme de Black Panther est plus progressiste que celui de Wonder Woman ».

Un des points communs de la plupart des critiques de spectacles à gros budget, à part leur ignorance de grands auteurs féministes comme Virginia Woolf et Erica Jong, est qu’ils ne s’intéressent que très peu aux qualités esthétiques et artistiques des films.

Vox a passé plusieurs articles sur le dernier épisode de la saga Star Wars (Solo: A Star Wars Story), dont la plupart se concentrent sur « l’identité pansexuelle » de l’un des personnages, et sur le robot « éveillé » qui joue une sorte de rôle oraculaire dans l’histoire.

En tant que personne qui n’a vu aucun de ces films, je ne suis pas qualifié pour émettre un jugement sur leur valeur de divertissement ou leur excellence artistique. Je sais, toutefois, que l’évaluation des mérites d’une œuvre d’art à l’aune d’une idéologie devrait être le fait exclusif de fondamentalistes religieux.

L’Occident subit une véritable démolition culturelle, comme le démontrent l’élévation de polémiques de caniveau (dans les cas de Kanye West, Cardi B et autres) au rang d’art digne de faire l’objet de critiques expertes, et le traitement de l’art comme simple extension d’échanges sur des réseaux sociaux.

Le terme « fake news » est désormais omniprésent dans les débats politiques. Bien qu’il se soit déjà transformé de quelque chose de spécifique – la dissémination délibérée de fausses informations destinées à tromper les électeurs – en insulte générale à l’adresse de tout reportage désapprouvé par tel ou tel personnage, il continuera à influencer le débat national sur le journalisme et la politique.

Mais au cours de ces dernières décennies, un nouveau développement inquiétant s’est produit. Des membres éminents des médias de masse, des critiques réputés et des campagnes publicitaires déguisées ont fusionné pour amplifier et magnifier des productions médiocres de pop culture et des amuseurs dont le travail est dénué d’intérêt, mais joue un rôle dans le renforcement de l’orthodoxie politico-culturelle dominante (et permet de préserver la richesse des dirigeants de ces entreprises).

Les « fake news » dans leur nouvelle acception présentent un problème alarmant, mais c’est le cas aussi de la prolifération d’une nouvelle monstruosité de la vie occidentale : la fake culture.

 

Traduction et notes Entelekheia
Photo Pixabay : Art de rue, fresque.

* Modus operandi, mode opératoire

mardi, 13 novembre 2018

"Een sterke plaats voor de Lage Landen in het Verre Westen van Eurazië"

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"Een sterke plaats voor de Lage Landen in het Verre Westen van Eurazië"

Kort gesprek met Robert Steuckers

Op 17 november aanstaande organiseert het Geopolitiek Instituut Vlaanderen-Nederland voor de tweede maal een congres in Leuven, ditmaal onder het thema ‘Een eerlijke kijk op geopolitiek’. Eén van de sprekers op dat congres is de Brusselse publicist Robert Steuckers, Novini sprak met hem.

Meneer Steuckers, u spreekt op 17 november aanstaande op het congres van het GIVN, over welk onderwerp zult u daar spreken en waarom juist dat onderwerp?

Eerst over een algemene definitie van wat in mijn ogen geopolitiek wel is: de noodzakelijkheid de lessen van de geschiedenis te onthouden op ieder specifiek stuk land op deze aarde. Geschiedenis is tijd en aardrijkskunde is ruimte. Niets gebeurt buiten tijd en ruimte. Dan, in het tweede deel, over geopolitiek in de specifieke tijd en de eigen ruimte van onze Lage Landen. Welke geopolitieke lessen kunnen wij trekken uit ons verleden, een verleden dat wij niet altijd zelfstandig hebben kunnen bepalen?

U heeft al veel geschreven over de geopolitiek van Europa, wat heeft in eerste instantie uw belangstelling voor die materie gewekt?

Ik werd altijd, zelfs als kind, gefascineerd door geschiedenis en door atlassen, in het bijzonder door historische atlassen. Met historische kaarten heb ik kunnen ontdekken dat door overwinningen en nederlagen onze huidige tijd er heel anders uit had kunnen zien. De regels van deze vooruit- of achteruitgangen uit het verleden moeten onderzocht worden. Daarom de drie delen van mijn recente drieluik, dat als titel “Europa” draagt. Wat in het verleden is gebeurd kan zich vaak herhalen op dezelfde plaatsen waar ze ooit aan de oude geschiedenis vorm en inhoud hebben gegeven.

Zijn er uit de huidige trends op dit gebied bepaalde ontwikkelingen voor de middellange termijn af te leiden? Zo ja, welke ontwikkelingen kunnen we als eerste verwachten? Zijn er bepaalde zaken die onze bijzondere aandacht verdienen als het om de toekomst van Europa gaat?

De trend die men vanuit Amsterdam, Rotterdam, Antwerpen of Brussel moet observeren en volgen, is ontwijfelbaar de strijd tussen een hernieuwde poging om de verschillende grote regio’s van Eurazië communicatief (spoorwegen, wegen, kanalen) te verbinden, meestal vanuit China, en de inspanningen van Amerika om de realisatie van deze verbindingen binnen de Euraziatische landmassa te verhinderen. Wij moeten schema’s en plannen schetsen om een sterke plaats voor de Lage Landen en voor Midden-Europa te vinden of beter, terug te vinden, hier in het Verre Westen van Eurazië. Daarom is het ook nodig de tot hiertoe verborgen gebleven wortels van een potentiële geopolitiek voor de Lage Landen grondig te doordenken.

Hartelijk dank voor uw antwoorden!

Het 2e congres van het Geopolitiek Instituut Vlaanderen-Nederland (GIVN) onder het thema ‘Een eerlijke kijk op geopolitiek’ vindt plaats op zaterdag 17 november 2018, van 14.00 tot 17.00 uur aan de Andreas Vesaliusstraat 2 te Leuven. Van deelnemers wordt een kleine bijdrage in de onkosten gevraagd.

Le nouveau livre de Georges Feltin-Tracol: "Pour la troisième voie solidariste"

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Le nouveau livre de Georges Feltin-Tracol:

"Pour la troisième voie solidariste"

Aristide Leucate

sur Boulevard Voltaire cliquez ici

Arlésienne de l’histoire des idées, la « troisième voie », oscillant entre instrumentalisation partisane et slogan déclaratif, est aussi insaisissable qu’indéfinissable. À en croire la notice que Wikipédia consacre à cette notion, celle-ci, apparue avant les années 1880 lorsque le pape Pie XI appelait à une troisième voie entre socialisme et capitalisme, serait distribuée entre tenants d’une alternative sincère au libéralisme et à l’économie planifiée de type marxiste ou socialiste et défenseurs d’une synthèse pragmatique dépassant autant les clivages traditionnels droite/gauche que toute opposition (considérée comme implicitement stérile) à l’économie de marché acceptée sans combattre comme étant la norme.

En résumé, si les premiers n’ont pas paru obtenir la visibilité médiatique et le rayonnement intellectuel qu’ils attendaient, les seconds, en revanche, sans doute au prix d’une tromperie n’ayant pas peu contribué à diluer l’expression dans un flou sémantique improbable, ont clairement triomphé, de Tony Blair et Gerhard Schröder, hier, à Emmanuel Macron et Justin Trudeau ou Matteo Renzi, aujourd’hui.

Dans un récent ouvrage, Georges Feltin-Tracol fait brillamment le point sur cette question et se met littéralement en quête des racines d’un corpus doctrinal dont l’originalité tient au fait qu’il emprunte sans dogmatisme ni sectarisme, tout à la fois, au syndicalisme, au socialisme, au solidarisme, à la doctrine sociale chrétienne, au personnalisme, au gaullisme de gauche, au nationalisme révolutionnaire, à l’identitarisme, au corporatisme, au distributisme, au justicialisme péroniste, à l’organicisme fasciste, au subsidiarisme, au thomisme, au mutuellisme fédéraliste proudhonien, à la révolution conservatrice ou au communautarisme symbiotique d’Althusius.

Dressant un éclairant panorama haut en couleur et fort instructif du tercérisme, en France et dans le monde, l’auteur nous fait voisiner avec des personnalités intellectuelles et politiques aussi hétéroclites que Pierre Leroux (inventeur du mot « socialisme »), Maurice Barrès, Louis-Auguste Blanqui, Pierre-Joseph Proudhon, Georges Sorel, Léon Bourgeois, René de La Tour du Pin, Emmanuel Mounier, Jean Mabire (dont le socialisme européen enraciné s’abreuvait aux meilleures sources du socialisme utopique français), Maurice Bardèche, Georges Valois, Henri Lagrange, Charles Maurras, Louis Salleron, Maurice Allais, Christian Bouchet (auquel on doit, dès les années 1980, l’introduction en France du substantif « tercérisme »), Alexandre Douguine (qui prônait, quant à lui, la recherche d’une « quatrième théorie politique au-delà du communisme, du fascisme et du libéralisme »), Guy Debord, Juan Domingo Perón, Mouammar Kadhafi, Gabriele Adinolfi, etc.

Rejoignant « des positions de bon sens, une adhésion au bien commun de la civilisation européenne », le tercérisme tente de conjuguer une approche fondée sur la solidarité des individus liés entre eux par le souci d’œuvrer à la conservation matérielle et spirituelle de la communauté, en rupture tant avec le capitalisme et son corrélat turbo-consumériste qu’avec l’étatisme socialisant, tous deux foncièrement caractérisés par la concentration des moyens de production. Ce faisant, le tercérisme solidariste repose sur une conception organique de l’entreprise au sein de laquelle des « œuvriers contractuels » (et non plus des ouvriers salariés) participeraient directement tant à la propriété qu’au capital d’icelle. Loin des expériences d’autogestion ou de cogestion, le tercérisme se veut d’abord ergoniste (du grec ergo, le travail, du nom de son inventeur, Jacob Sher), soit un mutuellisme ni droite-ni gauche, coopératif, participatif et autonome fondé sur la collaboration des classes.

Inspiré du socialisme utopique, le tercérisme solidariste n’en a pas moins été concrètement illustré, tant par la « participation » gaulliste que par les nombreuses expériences de SCOP (sociétés coopératives ouvrières de production) ou de démocratie directe dans l’entreprise. Un exemple à développer à l’heure du chômage de masse et de la raréfaction des métiers…

Pour la troisième voie solidariste, un autre regard sur la question sociale, Georges Feltin-Tracol, Les Bouquins de Synthèse nationale, collection "idées", 2018, 170 pages, 20 € + 4 € de port cliquez ici

Considérations européennes, baroques et uchroniques sur le 11 novembre 1918

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Considérations européennes, baroques et uchroniques sur le 11 novembre 1918

par Georges FELTIN-TRACOL

Il y a cent ans, à 11 heures, ce 11 novembre 1918 s’achevait la Première Guerre mondiale. Quatre ans de grandes souffrances, d’efforts immenses et de sacrifices épouvantables ont fait choir la civilisation européenne de son piédestal. Dominique Venner n’a pas tort de considérer toute l’histoire qui en découle comme le « Siècle de 1914 » (1). Si certains historiens croient à la fin du XXe siècle un soir du 9 novembre 1989 avec les premiers coups de marteau donnés au Mur de Berlin, l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand et de son épouse le 28 juin 1914 à Sarajevo continue à susciter des effets désastreux tant dans le monde que dans les Balkans.

Finit donc ce jour-là une boucherie favorisée par la mécanisation et la technicisation de la mort. Ce n’est pourtant pas la première fois que l’Europe venait de connaître une guerre d’une si violente intensité. Avant la « Grande Guerre de 1914 – 1918 », le continent avait déjà pâti entre 1792 et 1815 des Guerres de la Révolution française et de l’Empire napoléonien avec l’entrée des peuples par la levée en masse. Clauswitz en déduit sa théorie de la montée aux extrêmes. Hormis la guerre navale pratiquée par les corsaires français sur tous les océans, les affrontements se cantonnent au seul continent européen. Toutefois, à part l’expédition française en Égypte et en Palestine en 1798 – 1801, l’invasion répétée de la Péninsule ibérique provoqua les soulèvements indépendantistes des colonies espagnoles d’Amérique. L’occupation du Portugal par les troupes françaises du général Junot en novembre 1807 contraint la dynastie de Bragance à se réfugier au Brésil. Cette arrivée inattendue empêcha le développement des forces centrifuges à l’œuvre dans le futur empire brésilien (1822 – 1889) et renforça ainsi le caractère unitaire de l’ensemble, faisant du Brésil ce géant géographique, démographique et économique de l’Amérique du Sud.

Si les Bourbons d’Espagne n’avaient pas été divisés et s’ils s’étaient installés à La Havane, à Mexico, à Lima ou à Buenos-Aires, aujourd’hui existerait peut-être une super-puissance de langue espagnole de la Californie et de la Floride jusqu’au Cap Horn… En acceptant le testament du roi Charles II d’Espagne au nom de son petit-fils, le duc Philippe d’Anjou, Louis XIV comprend l’implication planétaire de sa décision. L’avènement de Philippe V déclenche une guerre vraiment intercontinentale avec des batailles extra-européennes en Amérique du Nord, aux Antilles et sur les océans : la Guerre de Succession d’Espagne (1701 – 1713) qui a une portée mondiale, surtout si la France et l’Espagne avaient triomphé. Dans un excellent article d’histoire uchronique (2), Fadi El Hage en montre les bouleversements supposés : la restauration des Stuarts en Écosse, la cession de la Louisiane française à l’Espagne, l’élection au Saint-Empire de l’électeur de Bavière, le couronnement de François Rakoczi en Hongrie, et l’érection d’un royaume d’Autriche. « En plus du contrôle des ports de la Méditerranée [Gibraltar revient à l’Espagne], l’Espagne a acquis un prestige tel que l’Angleterre ne s’est pas risquée à mener des guerres coloniales en Amérique. Elle fait le choix des voyages de découverte et constitué un autre empire colonial dans le Pacifique, mais dont la dispersion des archipels l’empêche d’exercer une influence aussi forte dans le commerce mondial que si l’Amérique du Nord lui appartenait toute entière. L’Espagne domine incontestablement et l’Amérique et le commerce mondial. Louis XIV a fait le choix de l’Europe pour la France, et offert le monde à son petit-fils (3). »

La Guerre de Sept Ans (1756 – 1763) a aussi ses propres théâtres d’opération hors d’Europe marqués par les défaites françaises au Québec et aux Indes. Au contraire de la « Der des Ders », en l’absence d’une mobilisation générale des hommes et de l’économie et malgré un appel royal aux Français en juin 1709, ces conflits n’ont pas secoué l’opinion commune.

L’erreur de l’Union sacrée

Les vétérans des tranchées retournent dans leur foyer à jamais. Ils s’exaspèrent vite de voir tous leurs efforts consentis se dissoudre dans des jeux politiciens sordides, d’où pour certains leur engagement dans les différents mouvements révolutionnaires, bolcheviques, conservateurs ou nationalistes, qui apparaissent en Europe. Bien oubliée de nos jours, l’infâme traité naval de Washington en 1922 voit la République française soi-disant victorieuse entériner un tonnage ridicule par rapport des flottes de guerre anglo-saxonnes, ce qui rend la « Royale » incapable d’assumer la protection de l’empire colonial français. Les officiers français commencent dès lors à se méfier des responsables et à verser dans l’anglophobie de plus en plus virulente au fil des années.

Force est de constater en 2018 que les combattants des deux camps sont tombés pour rien. Se sont-ils battus pour la « théorie du genre », l’écriture inclusive et les dirigeants cosmopolites ? Les discours officiels ne célèbrent plus maintenant la moindre victoire, mais seulement la paix. Le néfaste triumvirat occidental Georges Clemenceau – Woodrow Wilson – Llyod George impose en 1919 – 1920 une paix fallacieuse et précaire. Jamais la victoire de 1918 n’a été celle de la « liberté » et du « progrès » contre l’« oppression », le « féodalisme » et l’« obscurantisme ». L’Empire allemand de Guillaume II est depuis les réformes sociales audacieuses de Bismarck bien plus avancé sur le plan social que la IIIe République française. Pendant que le régime républicain laïcard et franc-maçon encourage le centralisme parisien et conduit dans les campagnes une incroyable guerre culturelle d’éradication des mentalités paysannes traditionnelles par une laïcité agressive, une école obligatoire réductionniste et un service militaire obligatoire déracinateur, l’Empire allemand conserve, lui, sa diversité politique, sociale, religieuse et culturelle. Le cas le plus évident – impensable pour la France – est l’octroi d’une constitution régionale au Reichsland d’Alsace – Lorraine en 1911. « Il faut bien constater que la vérité métaphysique en vigueur dans la société américaine et dans celles qui l’imitent se voit fortement ébranlée par l’évolution d’un monde qui ne semble pas épouser l’interprétation universaliste et linéaire de l’idéologie universaliste et linéaire de l’idéologie des Lumières, explique Dominique Venner (4). » « À la veille de 1914, plus d’un siècle après la Révolution française, l’Europe tout entière, à l’exception de la France et de petits États comme la Suisse, était gouvernée par des monarchies. Centre de l’univers, dominant le monde de toute sa puissance, n’ayant pas rompu avec son passé, cette Europe était entrée avec audace et confiance dans la modernité (5). »

C’est l’erreur magistrale de Charles Maurras, de l’Action française, ainsi que des nationalistes dont Maurice Barrès, de répondre favorablement par désir de revanche et par anti-germanisme viscéral aux appels à l’« Union sacrée » lancés par leurs ennemis républicains, laïques et progressistes du matin même. Revenus du front après parfois quatre années passées à combattre aux côtés des paysans, des boutiquiers et des artisans, les royalistes, y compris d’opinion légitimiste, ne peuvent plus avoir les mêmes réticences qu’avant août 1914 à saluer le drapeau tricolore de la Révolution et à se lever au retentissement de La Marseillaise. Le 11 novembre 1918 représente sur le plan symbolique la seconde mort de Henri V.

La victoire des Empires centraux aurait probablement permis le maintien d’un esprit européen traditionnel. Et si l’Allemagne avait gagné la Grande Guerre ? La question n’est pas du tout incongrue. On oublie qu’en août 1914, les armées du Kaiser auraient pu remporter très tôt la décision en réussissant l’encerclement de Charleroi. Mieux, la guerre se serait terminée dès 1915 si les Français avaient été vaincus au moment de la bataille de la Marne ?

Histoire uchronique

Telle est l’étonnante interrogation qui organise L’autre siècle, une très bonne uchronie dirigée par Xavier Delacroix. « La victoire allemande sur la Marne en 1914 était techniquement, c’est-à-dire militairement, tout à fait possible, entraînant alors une rupture du front français, l’arrivée rapide des forces de Guillaume II sur Paris, écrit d’ailleurs Xavier Delacroix en avertissement. La guerre de 14 aurait été une “ super guerre de 70 ”. Beaucoup plus meurtrière, près de 400 000 morts sur le champ de bataille, mais sans les conséquences géopolitiques qu’entraîna le traité de Versailles en 1919 (6). »

En sollicitant cinq écrivains et sept historiens pour « se livrer à un exercice auquel [ces derniers] répugnent traditionnellement – l’uchronie (7) », Xavier Delacroix obtient un ouvrage original. Des conclusions se dégage une intention que les auteurs n’avaient pas envisagé au départ, celle d’une Europe sous domination germanique renforcée qui concilie conservatisme politique, dynamisme social et modernité technique. On retrouve ce conservatisme des mentalités dans « Le retour » de Benoît Hopquin. Malgré les 400 000 morts, le conflit de 1914 – 1915 n’a pas engendré une saignée démographique qui toucha en premier lieu les campagnes. La paix revenue, le monde rural garde encore ses forces vives dont un bilinguisme de fait comme il y existe en Italie où les parlers locaux concurrencent l’italien officiel de Toscane… Dans « Les événements de Péronne », Pierre Lemaitre imagine une jacquerie à mi-chemin entre les « Chemises vertes » de Dorgères et le poujadisme des années 1950… Ce soulèvement des campagnes françaises rappelle aussi la grande révolte paysanne au Schleswig-Holstein dans les années 1930 relatée par Ernst von Salomon dans La Ville.

L’autre siècle est riche en conjectures uchroniques. Dans « Septembre 1914 : la victoire allemande de la Marne », Stéphane Audoin-Rouzeau évoque une dissidence gouvernementale française à Bizerte qui tente de poursuivre la guerre depuis l’Afrique du Nord. Cette hypothèse s’apparente à une intrigue en deux volumes de bande dessinée parue en 2010 (8). En septembre 1914, l‘Allemagne remporte la bataille de la Marne et applique parfaitement le Plan Schlieffen. En janvier 1915, le Président de la République, Raymond Poincaré signe l’armistice. Refusant la capitulation, Georges Clemenceau poursuit la guerre depuis Alger. Il recrute même le brigand Jules Bonnot qui n’a pas mort en 1912 : sa mission secrète est d’assassiner le tsar Nicolas II et de fomenter une révolution en Russie. Observons qu les scénaristes maîtrisent mal l’arrière-plan historico-politique puisqu’ils mentionnent que la défaite française permet à la Maison d’Orléans de restaurer la monarchie alors que Berlin, fidèle aux préceptes de Bismarck, s’en garderait bien, préférant le régime républicain plus diviseur...

Une Union européenne précoce

Stéphane Audoin-Rouzeau explique pour sa part que « la défaite française a constitué une sorte de “ portail ” du reste du XXe siècle; il est même permis de soutenir qu’elle constitue l’origine de la situation si enviable dont bénéficie, grâce à la durable suprématie allemande, l’actuel continent européen devenu Union européenne (UE) (9) ». En effet, « c’est sur le plan économique que l’Allemagne réalise ses buts de guerre les plus ambitieux et les plus lourds de conséquences à terme : une Mitteleuropa est instituée par le biais d’une vaste union douanière autour de l’Allemagne, regroupant non seulement l’Europe centrale, mais aussi la France, la Belgique, les Pays-Bas et le Danemark (10) ». Ce n’est que la réalisation des buts de guerre évoqués dès 1914 par le chancelier impérial Theobald von Bethmann-Hollweg. Outre la cession de Belfort, de la ligne des forteresses de Lorraine, de Verdun à Toul et à Épinal, la côte de Dunkerque à Boulogne et du bassin de minerai de fer de Briey – Longwy, la France aurait signé un traité de commerce avec l’Allemagne à la tête d’un ensemble douanier avec l’Autriche-Hongrie, le Danemark, les Pays-Bas, la Belgique réduit en « État vassal » et perdant Liège et peut-être Anvers, ainsi qu’une Pologne reconstituée aux dépens de la Russie. En dehors de la renaissance polonaise partielle, les Empires centraux auraient favorisé l’indépendance de la Lituanie, peut-être de la Finlande ainsi que de la Ruthénie, voire de l’Ukraine (?), afin de créer une zone tampon avec la Russie. En revanche, tout en conservant sa dynastie grand-ducale, le Luxembourg serait devenu un nouvel État fédéré au sein de l’Empire allemand.

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Stéphane Audoin-Rouzeau l’assure. « L’Allemagne a su maîtriser sa victoire en sacrifiant des gains de court terme à une situation de domination géopolitique et économique de bien plus longue portée (11) ». Il est vraisemblable que cet historien se soit inspiré de Virtual History. Alternatives and Counterfactuals dirigé par Niall Ferguson (12). Historien britannique proche des conservateurs, Niall Ferguson soutient en tant qu’historien la spéculation à partir de l’uchronie. Virtual History est un manifeste contre les déterminismes historiques, à savoir religieux, marxistes et biologiques. L’auteur demande au contraire à ses confrères de pratiquer le doute systématique à l’égard du caractère qu’on estime inévitable d’un événement supposé majeur. Le livre comporte huit récits uchroniques rédigées par des historiens anglo-saxons réputés. On y lit des hypothèses sur le maintien au pouvoir de Charles Ier d’Angleterre, l’application effective du Home Rule en Irlande ou le devenir des colonies américaines demeurées anglaises. D’autres travaux concernent l’invasion allemande de la Grande-Bretagne en mai 1940, l’inexistence de la Guerre froide, de la survie de JFK à Dalals ou du non-effondrement d’une URSS sans Gorbatchev. L’uchronie la plus saisissante est néanmoins celle de Niall Ferguson lui-même. « L’Union européenne du Kaiser » repose sur la neutralité de Londres en août 1914 malgré l’invasion de la Belgique. La défaite française permet à l’Empire allemand de ne pas abuser de sa victoire et de réaliser une hégémonie économique continentale qui annonce une union européenne plus charpentée, plus politique sans l’ombre de la Seconde Guerre mondiale, ni l’ingérence continuelle des États-Unis dans les affaires européennes. À rebours de certaines interprétations historiques conventionnelles, Niall Ferguson va jusqu’à envisager l’essor dans une France une nouvelle fois battue d’une droite révolutionnaire quasi-fasciste…

Intéressante conjecture dépassée

L’intérêt de Niall Ferguson pour les affaires européennes ne s’arrête pas à l’uchronie. Ce professeur à Harvard publie en 2011 dans le Wall Street Journal un scénario prospectif sur l’état de l’Europe en 2021. Il estime qu’à cette date, la monnaie unique existe toujours puisqu’elle est la devise officielle des États unis d’Europe fondés à partir « d’un nouveau système de fédéralisme budgétaire en 2012 a assuré un flux régulier de fonds depuis le noyau nord-européen (13) », ce que refuse toujours le gouvernement allemand et d’autres dirigeants de l’aire d’influence germanique.

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Dans un scénario téméraire, Niall Ferguson entrevoit le Brexit. « Cédant à contrecœur aux pressions des eurosceptiques de son propre parti, [le Premier ministre David Cameron] avait décidé d’organiser un référendum sur l’appartenance à l’UE. Encouragés par les pugnaces tabloïdes londoniens, les Britanniques ont alors voté pour la sortie de l’UE à 59 % contre 41 %, puis ont donné aux conservateurs la majorité absolue à la Chambre des communes. Libérée de la paperasserie de Bruxelles, la Grande-Bretagne est devenue la destination préférée des investissements chinois en Europe (14) ». Niall Ferguson avance même qu’en 2013, las des difficultés structurelles dues à la bureaucratie européenne, les électeurs de la République d’Irlande sortent à leur tour de l’austérité bruxelloise et rejoignent l’État britannique qui devient le « Royaume Réuni de Grande-Bretagne et d’Irlande ». Il est probable qu’on assistera dans les prochaines années (ou mois ?) le phénomène contraire, à savoir que l’Irlande du Nord reste dans l’Union pseudo-européenne et rejoigne la République d’Irlande avec un statut spécifique d’État (ou de région) associé(e).

Niall Ferguson envisage aussi qu’en 2011 la Finlande, la Suède et le Danemark refusent finalement « la proposition allemande de “ l’union de transfert ” pour renflouer l’Europe du Sud (15) ». Ils quittent alors l’Union européenne et constituent avec l’Islande et à l’initiative de l’opulente Norvège une « Ligue nordique ». L’auteur table en outre sur la défaite d’Angela Merkel en 2013 face au candidat SPD et le rejet massif de l’opinion allemande de toute tentative populiste outre-Rhin… Le nouveau chancelier social-démocrate allemand permet la formation à Vienne d’une sorte de ministère européen des Finances, l’adoption en 2014 d’un traité à Potsdam qui inaugure une union fédérale, l’adhésion aux États unis d’Europe des anciens États yougoslaves, Kosovo compris, et la séparation paisible entre la Flandre et la Wallonie.

Tandis que, confrontés à « la “ restructuration ” du bilan de l’État fédéral (16) », les États-Unis d’Amérique du républicain Mitt Romney se désintéressent du sort du monde, les États unis d’Europe s’affirment sur le plan international en pleine crise moyenne-orientale. Israël a attaqué les installations nucléaires iraniennes. Téhéran réplique via le Hamas à Gaza et le Hezbollah au Liban du Sud. La Turquie se place du côté iranien pendant que les Frères musulmans prennent le pouvoir au Caire. Sans l’intervention in extremis de la jeune fédération, l’isolement stratégique israélien aurait conduit Tel-Aviv à employer l’arme nucléaire. Niall Ferguson se trompe dans ses prévisions, mais il est notable de remarquer que le président de cette union européenne refondée est Karl von Habsburg qui voit ainsi que « l’empire des Habsbourg s’est reconstitué sous les traits des États unis d’Europe (17) ». Le spectre des Lorraine d’Autriche ne cesse de hanter l’Europe…

Retour au baroque

L’uchronie en général et les deux textes de Niall Ferguson en particulier constituent des exemples probants de la conception baroque qui ne se restreint pas au seul XVIIe siècle. En 1992, Yvan Blot, récemment décédé, alors député français au Parlement européen, en avait célébré l’esprit dans un essai surprenant dont le sous-titre en couverture fit ricaner des rédactions parisiennes ignorantes « Le Pen est-il néo-baroque ? » (18). Attaché à une vision du monde en mouvement, épris de liberté, conscient de la force des apparences, ouvert à la complexité du monde et du Vivant, le baroque sait que la réalité peut être contradictoire, d’où une volonté de rapprocher les notions contraires afin d’en saisir une certaine « diversité » combinatoire.

Dans la perspective actuelle d’unité européenne à venir, l’apport baroque convient à merveille avec une méthode gothique en matière de politogenèse de notre continent. « Non seulement l’Europe économique et sociale s’inspire de plus en plus du modèle germano-rhénan, écrivent Jacques Keller – Noëllet et Luuk van Middelaar, mais tout comme l’art gothique en son temps, elle se trouve obligée de recourir à des techniques de construction innovatrices… (19) » Pour les auteurs, « l’art gothique se fonde sur la symétrie et l’équilibre des poussées. Face à l’arc-boutant de la discipline budgétaire, un contrefort symétrique axé sur la promotion de la croissance doit être mis en place pour contrecarrer les effets rédacteurs de la nécessaire rigueur et offrir aux citoyens des raisons d’espérer (20) ». Encore aurait-il fallu que les « architectes » politiques fussent allemands ou, pour le moins européens, et nullement des Yankees qui éprouvent depuis toujours une méfiance viscérale à l’égard du projet énergique de Nouvelle Rome. À cette aune, le 11 novembre 1918 retentit comme la fin du rêve européen et le début du cauchemar occidental moderne.

Georges Feltin-Tracol

Notes

1 : Dominique Venner, Le siècle de 1914. Utopies, guerres et révolutions en Europe au XXe siècle, Pygmalion, 2006.

2 : L’uchronie est une spéculation philosophique et historique sur la suite des événements si des faits historiques s’étaient passés différemment.

3 : Fadi El Hage, « Et si… Louis XIV avait gagné à Blenheim ? », dans Guerres & Histoire, hors-série n° 3, novembre 2017, p. 75.

4 : Dominique Venner, op. cit., p. 36.

5 : Idem, p. 34.

6 : Xavier Delacroix et alii, L’autre siècle. Et si les Allemands avaient gagné la bataille de la Marne ?, Fayard, 2018, pp. 11 – 12.

7 : Idem, p. 7.

8 : Jean-Pierre Pécau et Florent Calvez, Septembre rouge, Éditions Delcourt, coll. « Jour J », 2010, et Fred Duval et Florent Calvez, Octobre noir, Éditions Delcourt, coll. « Jour J », 2010.

9 : Xavier Delacroix, L’autre siècle, op. cit., p. 21.

10 : Idem, p. 48.

11 : Id., pp. 48 – 49.

12 : Niall Ferguson (s. d.), Virtual History. Alternatives and Counterfactuals, Papermac, Londres, 1997.

13 : Niall Ferguson, « En 2021, Vienne, capitale d’une nouvelle Europe “ germanique ” », dans Courrier international du 1er au 7 décembre 2011.

14 : Idem.

15 : Id.

16 : Id.

17 : Id.

18 : Yvan Blot, Baroque et Politique. Le Pen est-il néo-baroque ?, Éditions nationales, 1992.

19 : Jacques Keller – Noëllet et Luuk van Middelaar, « Une Europe “ gothique ” ? Comment refonder l’Union », dans Le Monde du 28 décembre 2011.

20 : Idem.

Father Coughlin, Ralph Ingersoll, & the War Against Social Justice

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Father Coughlin, Ralph Ingersoll, & the War Against Social Justice

The public career of Rev. Charles E. Coughlin during the 1930s and early ‘40s is massively documented. Newsreels, publications, speeches, and broadcast recordings are all at your fingertips online. Yet the historical significance of this Canadian-American prelate (1891-1979) is maddeningly elusive. You may have read that he was an immensely popular but controversial “radio priest” with a decidedly populist-nationalist bent, or that he published a weekly magazine called Social Justice (1936-1942), whose contributors included future architect Philip Johnson and philosopher-to-be Francis Parker Yockey.

You may also know that his broadcasting and publishing endeavors were suspended in 1942, soon after American entry into the Second World War. Knowing nothing else, one would assume this was part of the same anti-sedition roundup that netted Lawrence Dennis, George Sylvester Viereck, and others. But in fact the anti-Coughlin campaign was much more focused and sustained, and it originated not from the Justice Department or any other government agency, but from an oddball Left-wing New York newspaper led by one of the most notable editors of the era: Ralph Ingersoll.

sj.jpgThe paper was PM, and for the first two years of its existence (1940-42), it exulted in damning Father Coughlin as a seditionist, a yellow-journalist, a Nazi mouthpiece, and an impious opponent of democracy. PM began with a long series of articles in the summer of 1940. “Nazi Propagandist Coughlin Faithless to Church and Country: Hatred and Bigotry Spread Throughout the Nation by Priest,” screamed one headline. After American entry into the war, histrionic, full-page editorials by Editor Ingersoll became a regular feature; e.g., one titled “Has Charles Coughlin Lied Again?”

Time and our mental institutions will take care of his unhappy and misguided followers. But these leaders who have served the purpose of the murderous Adolf Hitler must go . . . Hitler and Coughlin – their lies have been the same . . . (PM, May 7, 1942)

In March ’42, PM started to print tear-out-and-mail questionnaires addressed to Attorney General Biddle, demanding that the government immediately investigate Coughlin and ban Social Justice from the US postal system. Forty-three thousand of these were mailed in by loyal readers, the paper reported, and soon enough Biddle lowered the boom. PM was cock-a-hoop:

The Post Office Dept. invoked the 1917 Sedition Act last night to ban from the mail Social Justice, founded in 1936 by Charles E. Coughlin.

Postmaster General Walker acted on a recommendation from Attorney General Biddle, who informed him that since the war [sic] Social Justice “has made a substantial contribution to a systematic and unscrupulous attack upon the war effort of our Nation, both civilian and military.” (PM, April 15, 1942)

Coughlin was threatened with a Grand Jury investigation for sending seditious propaganda to military personnel and munitions workers. Eventually, an agreement was reached between Justice and the bishop of Detroit, whereby Coughlin would cease publishing and public speaking and slip off quietly to his rectory. Which, as it happens, he did.

Anyone familiar with the rhetoric of the time will recognize PM‘s hysterical tone as classic Communist cant of the Stalin era. (We will put them in mental hospitals!) Surprisingly enough, though, Ralph Ingersoll was not himself a straight-up commie. A Fellow Traveler, yes; one who sought favor with the Reds and sometimes aped the party line. But this was standard behavior among writers and editors of his time – one thinks offhand of Ernest Hemingway, Dwight MacDonald, Edmund Wilson, Mary McCarthy, and even James Burnham and George Orwell. Ingersoll readily admitted having spent a year in a Communist Party study group during the 1930s, but that was mainly because he was having an affair with Lillian Hellman and she dragged him along. That last fact is alarming enough by itself, but Ingersoll was a dilettante. He never understood the rules of political engagement. From Ingersoll’s standpoint, he was a centrist kind of guy, the sort who would explain unironically that he was opposed to totalitarianism in all forms.

After he died in 1985, Ingersoll’s obituarists and biographers would write that the hardest part of his job at PM was maintaining peace between the two extreme factions: the “pro-Communist” staffers and the “anti-Communists.” Today, we would probably judge the feud as one of Stalinists vs. Trotskyites. PM‘s Washington correspondent, I. F. (“Izzy”) Stone, certainly would fall into the first camp. And it’s hard to believe an actual conservative would have found a warm berth at PM. He’d probably be tarred as a fascist Coughlinite.

PM lasted only eight years (1940-48), mainly because it didn’t run advertising, and the millions invested by department store heir Marshall Field III eventually ran out. And perhaps the late 1940s were not a boom time for flaky, pro-Communist evening newspapers. But PM had some good points, and was a landmark paper in many ways. Its editorial cartoonist was Dr. Seuss himself, who until now had earned his keep mainly by drawing ads for a Standard Oil bug spray. (His cartoons, with their extreme racial caricatures of the Japanese, wouldn’t pass muster today; more than anything else, they remind one of over-the-top Twitter memes.) Crockett Johnson’s classic Barnaby comic strip was launched in PM, and so was Walt Kelly’s Pogo. In its news reportage, PM was quite unlike any daily paper before or since. Its news stories were often written as highly personal, investigative features that went on for many hundreds of words. This basic style would later mature as the “New Journalism” of the 1960s and ‘70s.

sj2.jpgFrom the start, PM was renowned for its crankiness and an eagerness to print facts and speculation side-by-side, journalistic taste be damned. For example, in 1941 New Yorker editor Harold Ross discovered that his male secretary had embezzled about a hundred thousand dollars from him over the years. Ross wanted to keep the story hushed up, especially after the greedy amanuensis gassed himself in his Brooklyn apartment and was revealed to be a homosexual who squandered the dough on boyfriends, the turf club, and maybe a blackmailer. This was Harold Ross’ nightmare idea of a scandal. Most of his friends in the press were happy to help him bury the lurid tale. Not PM, though, which printed the murky details of the kitchen suicide, as well as the disarray of Ross’ personal finances.

Coincidentally enough, Ralph Ingersoll had been one of The New Yorker‘s first managing editors. He knew all about Harold Ross’ financial messiness. After Henry Luce hired him to edit the new Fortune magazine, Ingersoll turned in a long unsigned exposé (1934) of The New Yorker, in which he talked about salaries, advertising revenue, and other piquant details that Ross wanted to keep under lock and key. (Ross soon took his revenge with a satirical Wolcott Gibbs profile of the Luce enterprise, written entirely in 1930s Timese and famously ending, “Where it all will end, knows God!”)

Ingersoll then became managing editor of Time, where Luce thought him the best helmsman ever. Ingersoll filled the editorial ranks with high-class Lefties like himself. Republican Luce didn’t seem to mind. (“Goddamn Republicans can’t write.”) Luce was accordingly miffed when Ingersoll left in 1939 to launch his brainchild of a progressive evening paper. But just as Ingersoll was going out the door, in came portly, gloom-laden ex-Communist Whittaker Chambers, who started out by writing movie reviews, and wound up as senior editor. On his way up, Chambers had a heart attack and endless feuds with the other “Timeditors.” They’d been hired by Ingersoll and were of a decidedly anti-Chambers political stripe.

Ingersoll thus has an offstage presence in the Hiss-Chambers case. When Alger Hiss’ attorneys wanted to dig up dirt on Whittaker Chambers in 1948, they went to his enemies at Time, who dutifully reported that Chambers was delusional and often displayed signs of mental illness. These were Ralph’s boys.

Both Chambers and Coughlin were the targets of far-Left smear campaigns, but so were many other conservatives in the 1940s. What is missing in the Coughlin case is Ingersoll’s motive. It cannot have been personal. Ingersoll may have crossed paths with Whittaker Chambers, but Social Justice and Coughlin supporters were on a different planet entirely. Nor could he seriously have believed Fr. Coughlin was leading a vast and powerful Nazi underground.

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So we have to make some educated guesses here. PM‘s “angel,” Marshall Field III, was a patron of Leftist and Communist causes. The same year PM began publishing, Field endowed Saul Alinsky’s radical-training school in Chicago (Industrial Areas Foundation). PM needed to be a far-Left paper to please its patron. And lacking advertising, it needed to make a big noise to survive on subscriptions and newsstand copies. Thus it needed a “safe” cause, one that could be sensationalized. Fr. Coughlin, of the Shrine of the Little Flower in Royal Oak, Michigan, fit the bill perfectly. Not many too people in New York City were going to complain. Moreover, Coughlin as Villain satisfied a Left-wing craving for anti-Catholicism, something badly needed since early 1939, when the Leftists lost the Spanish Civil War.

Ingersoll’s life post-PM continued in an industrious, dilettantish, rather apolitical key. He ended up owning a chain of newspapers in the Northeast and Midwest (The New Haven Register, The Trentonian, etc.). When The New York Times reviewed a biography of him in 1985, the headline was “Crusading Editor Dies Rich.”

As for Fr. Coughlin, from 1942 he entered a period of “radio silence,” figuratively and literally, spending the rest of his life as a parish priest in Michigan. He was more obscure than you can imagine today, given his current notoriety. I’ve known parishioners of his from the 1950s and ‘60s. They told me that while they were aware their pastor had once been famous on the radio, they didn’t know much about that, or why it all ended. So it seems Fr. Coughlin sought obscurity, and he got it: receding into the newsreel past, a fuzzy, half-forgotten figure like Huey Long and Hamilton Fish.

fc.jpgFr. Coughlin lived until 1979, seldom remarked upon or remembered. Since that time, the smear campaign has begun anew, as though taken straight from the pages of the 1942 PM. All the trite pejoratives get leveled at him: fascist, pro-Nazi, conspiracy-thinker. And, of course, “anti-Semite.” The website of Washington, DC’s Holocaust Museum even has a page dedicated to him, and it’s filled with every sort of twist and innuendo in the cliché barrel. For example, after Germany’s Kristallnacht made the headlines in November 1938, the priest gave a radio talk explaining the background to the news. This is spun as Coughlin “defend[ing] the state-sponsored violence of the Nazi regime,” although he did not, in fact, endorse violence, window-breaking, or persecution of Jews. From sites such as this, you might get the impression that Fr. Coughlin was a sort of Julius Streicher in a Roman collar.

But the ultimate target of such smears really isn’t the long-dead Fr. Coughlin himself. Rather it is conservatives, Christians, and the image of a vanished America, here vandalized into a dystopia of hate and horror.

Article printed from Counter-Currents Publishing: https://www.counter-currents.com

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Les relations internationales dans un monde multipolaire

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Les relations internationales dans un monde multipolaire

par Hans Köchler*

Ex: http://www.zeit-fragen.ch

Afin d’éviter tout malentendu, il est judicieux d’entreprendre d’abord une clarification concernant la formulation du sujet qui m’a été assigné «Les relations internationales dans un monde multipolaire». Pour le terme «international», c’est assez simple. Il faut cependant souligner spécifiquement ce qu’on entend par ce terme «interétatique», puisque qu’en allemand «nation» a encore une autre signification. Il s’agit donc des relations entre les Etats et implicitement, de celles entre les peuples et les individus. Cela n’entre pas en contradiction avec le fait que l’Etat obtienne sa légitimité du statut souverain du citoyen dans l’action commune.

«L’avantage décisif de la configuration multipolaire – plutôt complexe, il faut le reconnaître – est que chaque acteur, indépendamment de sa taille et de son pouvoir, a une marge de manœuvre – on pourrait aussi dire un espace de liberté – relativement plus grande que dans l’ancienne configuration unipolaire. Pour les Etats de moindre importance, un cadre multipolaire constitue clairement une meilleure garantie pour la sauvegarde de leur indépendance, qu’un système hégémonique ou aussi bipolaire.»

«Multipolaire» et «multilatéral»

Cependant, la notion de «multipolaire» nécessite d’être expliquée de manière plus précise. Il ne faut pas la confondre avec la notion de «multilatéral». Cette dernière se rapporte à la forme ou plutôt à la méthode de l’action en politique extérieure des Etats, alors qu’au contraire l’adjectif «multipolaire» met l’accent sur la configuration de pouvoir entre les Etats. Ce sont deux niveaux de compréhension totalement différents de l’application de cette notion. Les accords, par exemple, peuvent être soit bilatéraux, soit multilatéraux; ils ne peuvent cependant jamais être unilatéraux, puisque on ne peut conclure un accord avec soi-même. Les sanctions peuvent être unilatérales, si elles sont imposées par une seule partie, soit par un seul Etat, soit par un groupe ou une organisation d’Etats. Les sanctions ne deviennent des mesures de contrainte collectives, donc multilatérales, que si elles sont dispensées par le Conseil de sécurité des Nations Unies au nom de tous, donc au nom de la communauté des nations. On peut donc dire qu’un Etat agit dans un certain cas, de façon multilatérale, c’est-à-dire, qu’il prend des décisions en commun avec d’autres Etats, ou alors, dans un cas isolé ou de façon générale, il peut également agir de façon unilatérale.


Il en va tout autrement avec l’adjectif «multipolaire». A un moment donné, la configuration de pouvoir au niveau global ou régional peut être unipolaire, bipolaire ou multipolaire. Ici, il n’est pas question – tout autrement qu’avec «unilatéral», «bilatéral» ou «multilatéral» – du nombre des Etats trouvant un accord au sujet de mesures particulières, mais du nombre de pôles de pouvoir au niveau global. Juste un indice pour préciser cette différence: dans un ordre multipolaire, un Etat peut – s’il le souhaite – agir de manière unilatérale, s’il pense être assez puissant pour le faire. S’il n’y a qu’un seul centre de pouvoir, l’Etat dominant sera constamment tenté d’agir comme il le désire, sans rechercher l’entente avec les autres Etats, puisqu’il n’existe aucun contrepoids à son pouvoir. Dans une telle configuration, il peut cependant de son propre chef également agir de manière multilatérale, c’est-à-dire, accorder sa position avec d’autres Etats – s’il en ressent la magnanimité ou – selon le point de vue – suffisamment d’indulgence.

Trois questions déterminantes concernant le sujet

Après cette clarification, nous pouvons rentrer in medias res, dans le vif du sujet. Comme je vois la chose, il y a trois questions déterminantes concernant le sujet – comment avancer au niveau international dans un monde multipolaire:

  1. Quelle est la marge d’action des acteurs étatique dans une constellation multipolaire, induisant idéalement, mais non nécessairement, aussi un équilibre de pouvoir multipolaire?
  2. Quelle est la particularité des relations internationales, lorsqu’il y a plus de deux pôles de pouvoir, c’est-à-dire, quelle en est la différence d’avec une configuration unipolaire ou bipolaire?
  3. Quelles sont les perspectives d’avenir de l’action interétatique dans un contexte multipolaire – ou, très concrètement, hic et nunc: comment passer d’une configuration unipolaire à une configuration multipolaire?

Le monde est dans une phase transitoire

Je pense qu’il est clair pour nous tous que le monde se trouve actuellement dans une telle phase transitoire et que nous nous trouvons pour l’instant dans une sorte de mélange hybride. L’ordre mondial n’est plus exclusivement unipolaire, mais il n’est pas non plus entièrement multipolaire. Il est évident qu’une telle époque de bouleversements comprend pour tout le monde de l’instabilité et des risques. Il y a cependant encore une autre incertitude. Dans cette phase transitoire, il est tout à fait possible que se forme une nouvelle bipolarité – par exemple «Etats-Unis – Chine». Il n’est pas possible de donner une évaluation exacte du parallélogramme des forces globales en présence.

Rétrospective historique

Afin de comprendre correctement la situation actuelle et estimer d’une manière réaliste les chances et les perspectives de l’action étatique, il faut effectuer une brève rétrospective historique. Au cours des siècles depuis le début de l’organisation étatique, les relations internationales ont essentiellement été des démonstrations de force régies par la loi du plus fort. Il n’y avait à cela aucun cadre (légal) normatif. Pour décrire cette situation, il y a en allemand une expression adaptée: l’«anarchie de la souveraineté».


Dès le XVIIe siècle, et surtout depuis le Traité de Westphalie qui mit fin à la guerre de 30 Ans, on a essayé de formuler des règles du jeu pour les relations interétatiques – et cela dans une sorte de cadre multipolaire. Mais ce n’est qu’à partir du XIXe siècle que sont apparus les prémisses d’une codification universelle des règles devant être suivies par les Etats, ou plus exactement des règles que les Etats se sont volontairement engagés à respecter. On pourrait citer en exemples la Sainte-Alliance qui fit suite aux guerres napoléoniennes ou – à la fin du XIXe siècle – l’unification par les Conventions de La Haye et enfin, au siècle dernier déjà, la mise en forme d’un statut pour l’organisation nommée Société des Nations, devenue – après une autre guerre mondiale – l’Organisation des Nations Unies. Mais on doit admettre qu’il n’existe, à l’heure actuelle, aucun système de règles pour la mise en application homogène et généralisée de normes internationales sur lesquelles on se soit mis d’accord. Finalement, tout au long des siècles, le progrès a seulement consisté à continuellement préciser et à codifier davantage ces règles et principes.

Potentiel de la Realpolitik et le cadre légal

Ainsi, en ce qui touche au positionnement de chaque Etat dans la communauté mondiale, les relations internationales sont définies, aussi au début de notre millénaire, par une sorte d’interaction entre deux facteurs: d’une part, le potentiel de la realpolitik et d’autre part, le cadre légal. On ne peut considérer aucun de ces aspects isolés l’un de l’autre.
Passons ensuite au potentiel de realpolitik: on entend par là la capacité d’un Etat à exprimer ses intérêts vitaux – soit, à l’américaine «the national interest». Ceux-ci sont déterminés d’une part par les paramètres économiques, militaires et technologiques, donc selon le potentiel de pouvoir effectif d’un Etat. Entretemps, il est devenu à la mode d’y adjoindre l’aspect de «soft power». D’autre part, il dépend aussi du savoir-faire tactique et diplomatique d’un Etat, de la manière dont il s’investit concrètement – avec le potentiel de pouvoir dont il dispose – dans les divers débats et de sa capacité à participer à l’articulation mutuelle des intérêts, ou à négocier ses intérêts avec les autres sur la base de la réciprocité. Cette habileté diplomatique – comme on peut l’observer dans les politiques d’alliance d’un Etat – fait essentiellement partie de la force de realpolitik et se joint donc au potentiel effectif du pouvoir. Le rôle joué par Talleyrand lors du Congrès de Vienne en est un exemple particulièrement frappant: il était le représentant de la France postnapoléonienne – le perdant de la guerre! – et malgré le potentiel de pouvoir radicalement réduit de son pays, il a été capable de jouer un rôle tout à fait décisif dans les pourparlers.

Des principes légalement codifiés plutôt que l’«anarchie des souverainetés»

Le deuxième facteur important, outre le potentiel de la realpolitik, est le cadre légal. A cet égard il y a une différence fondamentale avec l’époque pré-moderne de l’anarchie des souverainetés. Alors que les conflits d’intérêts précédents prenaient un tour essentiellement belliqueux, ils peuvent à présent être négociés selon des règles précises – depuis que les principes légaux sont codifiés dans des accords. La structure des normes interétatiques toujours plus complexe devrait offrir – tout au moins selon sa conception – de la sécurité à l’acteur étatique de deux façons: d’une part dans la vie réelle, on pourrait aussi dire, au sens physique – en tant que protection des attaques et interventions contre sa souveraineté. C’est, par exemple, l’importance des dispositions dans la Charte des Nations-Unies ou, auparavant, dans le Pacte Briand-Kellog. D’autre part, l’ensemble codifié des normes devrait offrir un genre de sécurité de planification – selon le principe de la bonne foi. Un Etat doit pouvoir être sûr que les autres Etats agissent également selon le système de règles sur lequel il y a eu accord préalable.

Le dilemme des Nations Unies

Ce deuxième facteur – le cadre légal – n’est toujours pas entièrement développé. Il reste abstrait, si l’on ne le considère pas en rapport avec le potentiel de la realpolitik. A quoi servent les plus belles règles – sur le papier –, si un Etat n’est pas en mesure d’exiger leur respect face à d’autres acteurs potentiellement plus forts. Voilà en quoi consiste exactement, depuis sa fondation, le dilemme de l’Organisation des Nations Unies en tant que garant du droit et de la paix au niveau mondial.

L’unipolarité rend le cadre légal presque totalement inefficace

Les deux facteurs – le potentiel de la realpolitik et le cadre légal – sont mis en œuvre différemment selon la structure du système international (unipolaire, bipolaire, multipolaire). Quand l’un des deux domine – dans une situation d’unipolarité – les facteurs que j’ai mentionnés dans le second point – le cadre légal – demeurent en grande partie sans effet. Dans une telle configuration, ce sont avant tout les petits et moyens Etats qui y perdent leur marge de manœuvre – ce que nous avons tous pu observer durant les dernières décennies – par exemple, dans l’ordre bipolaire de la guerre froide. Dans des conditions d’unipolarité, l’Hégémon s’en tiendra au cadre légal uniquement tant que celui-ci ne s’oppose pas à ses intérêts vitaux. Pour illustration, on pourrait renvoyer à la politique de Donald Trump. La résiliation unilatérale par les Etats-Unis du traité conclu avec l’Iran a démontré de façon drastique aux gens de bonne foi les conséquences d’une politique unilatérale. Lorsqu’un Etat se sent si puissant qu’il pense ne pas devoir prendre en considération les intérêts d’autrui, alors il est capable d’ignorer les engagements des résolutions obligatoires du Conseil de sécurité des Nations-Unies ou ceux conclus par un précédent gouvernement, dans le cas où le gouvernement en poste pense qu’une telle position correspond mieux à ses intérêts nationaux.


Dans une configuration unipolaire, ce ne sont, pour les membres de la communauté internationale, pas tant les normes formellement en vigueur qui comptent, mais leur positionnement en realpolitik: soit en tant que vassal de l’Hégémon – ce qui a été, par exemple, pendant longtemps le rôle de l’Allemagne à l’égard des Etats-Unis – ou dans une tentative de se regrouper avec d’autres Etats. Nous en trouvons un exemple pour ce cas, dans les formes transnationales de coopération, comme par exemple les BRICS ou les initiatives au niveau régional telle l’Organisation de coopération de Shanghai. Il s’agit là d’une coordination politique entre Etats sympathisants dans le but de résister à la pression de l’Hégémon.

Stratégie d’accès au pouvoir dans le domaine purement militaire

Parmi les options de la realpolitik, il y a aussi la possibilité que certains Etats poursuivent une stratégie d’accès au pouvoir dans le domaine purement militaire, notamment en recourant à des armes de destruction massive. Cela signifie, on a pu l’observer tout récemment avec l’exemple de la crise au sujet de la Corée du Nord. Concernant la problématique des armes nucléaires dans le contexte de la realpolitik, il existe également une intéressante – et sibylline – étude («Advisory Opinion») de la Cour de justice internationale qui a évoqué le tabou de la question de l’admissibilité des armes nucléaires dans sa réponse à la question qui lui avait été posée à ce sujet par l’Assemblée générale, à savoir si, dans un cas où il s’agit de la survie d’un Etat en tant que tel, la question de l’utilisation d’armes de destruction massive ne devait pas être considérée autrement que seulement sur un plan formel (uniquement aux termes de la loi).

Davantage de marge de manœuvre dans un ordre multipolaire

Les options – brièvement esquissées – d’action des Etats dans le contexte unipolaire contiennent déjà en elles-mêmes les prémisses de l’émergence d’un ordre multipolaire dans lequel plus de deux centres de pouvoir négocient les règles du jeu des relations internationales et articulent ensuite leurs intérêts dans le cadre de ces règles. Il est évident que dans un tel cadre l’acteur indépendant – en comparaison du scénario unipolaire – possède une marge de manœuvre clairement plus étendue. Il n’est plus alors livré, pour le meilleur et pour le pire, à la volonté d’un Hégémon, mais peut articuler ses intérêts en coopération avec d’autres acteurs, ce qui lui ouvre toujours plusieurs options. Il peut rejoindre un groupement régional ou en créer un autre, ou participer à un forum de coopération transnational. Mentionnons comme exemples, les BRICS ou le G20. Un Etat peut également se positionner en tant que médiateur neutre, comme le démontre manifestement la politique extérieure de la Suisse. Dans une constellation bipolaire, comme durant la guerre froide, cette politique peut cependant développer une plus importante efficacité. (Cela correspond aussi à l’expérience de la diplomatie autrichienne jusqu’à son entrée dans l’Union européenne.)

Aucune obligation à participer à un des centres du pouvoir

Dans cette comparaison des différents types d’ordre universel, il est important de souligner que la multipolarité ne veut pas dire que chaque Etat aurait l’obligation de se joindre à l’un des centres du pouvoir existant (et donc de se soumettre) – et que de cette façon, les petits Etats seraient pour ainsi dire marginalisés. La multipolarité signifie au contraire l’existence de plusieurs pôles de pouvoir pouvant se former autour d’Etats indépendants, mais aussi autour de groupements d’Etats ou d’organisations interétatiques ne s’étendant pas nécessairement au monde entier. Là aussi, il y a pour un Etat indépendant la possibilité fondamentale de s’abstenir ou de décider de façon autonome s’il nécessite une sécurité supplémentaire en intégrant une organisation existante ou non. Il y a donc une large marge d’appréciation et de manœuvre diplomatique. Les petits Etats ne sont donc pas contraints à se joindre à un groupe de pays.


L’avantage décisif de la configuration multipolaire – plutôt complexe, il faut le reconnaître – est que chaque acteur, indépendamment de sa taille et de son pouvoir, a une marge de manœuvre – on pourrait aussi dire un espace de liberté – relativement plus grande que dans l’ancienne configuration unipolaire. Pour les Etats de moindre importance, un cadre multipolaire constitue clairement une meilleure garantie pour la sauvegarde de leur indépendance, qu’un système hégémonique ou aussi bipolaire.


Même si dans une configuration à deux pôles de pouvoir des Etats neutres avec un bon savoir-faire diplomatique parviennent dans des cas isolés, à avoir un «poids» plus considérable que dans un contexte multipolaire, il y a, vu les conditions structurelles de cet équilibre de pouvoir, toujours un danger accru d’être aspiré dans la domination régionale d’un des deux pôles ou alors d’être repoussé dans l’«arrière-cour» d’une des superpuissances. Les risques sont donc plus élevés que de se placer dans le cadre d’une multitude d’Etats se trouvant en concurrence ou en coalition et s’inscrivant avec dynamisme dans le polygone des forces continuellement changeantes.

Ni Etat mondial, ni gouvernement mondial

Dans le monde multipolaire de l’avenir se dessinant d’ores et déjà, il y a l’opportunité pour chaque Etat d’affirmer sa souveraineté dans la coopération librement négociée sur la base de la réciprocité avec les autres pays. Malgré la grande fluctuation – il faut en convenir – de cette configuration, il s’agit probablement de la meilleure option que la formation d’un Etat mondial dont le quotidien politique – si j’ose ironiquement m’exprimer ainsi – serait structurellement absolument semblable aux conditions dans un ordre mondial unipolaire. L’Hégémon imposant sa volonté à tous les Etats, serait, au sein de la construction d’un Etat planétaire, remplacé purement et simplement par une sorte de gouvernement mondial qui absorberait la diversité des peuples et des cultures par son exercice de son pouvoir central. Il y a là une forte ressemblance structurelle avec l’unipolarité.


Pour terminer, permettez-moi mon ceterum censeo, en dernier ajout. L’ONU, l’Organisation des Nations-Unies fondée à la suite de la Seconde Guerre mondiale, ne pourra survivre en tant que projet mondial que si elle fait son deuil de l’idée d’un gouvernement mondial exercé par un Conseil de sécurité doté de plein-pouvoirs dictatoriaux et qu’elle réussit à se transformer en un cadre normatif et organisationnel pour un nouvel équilibre multipolaire des pouvoirs. La subordination persistante de la communauté mondiale à la volonté des cinq Etats les plus puissants de l’époque – c’était la multipolarité de 1945! – est, au sein du nouveau cadre se dessinant actuellement, un anachronisme dangereux pouvant finalement faire éclater tout le système.    •
(Traduction Horizons et débats)

 
Hans Köchler

Hans Köchler a été de 1990 à 2008 directeur de l’Institut de philosophie de l’Université d’Innsbruck. Aujourd’hui, il est président du Groupe de travail autrichien pour la science et la politique, co-président de l’Académie inter­nationale de philosophie et président de l’International Progress Organization qu’il a fondée en 1972. On ne peut ici rappeler que quelques-uns des points marquants de l’activité débordante de Hans Köchler.
Les axes de recherche de Köchler sont, entre autres, la philosophie juridique, la philosophie politique et l’anthropologie philosophique, dans lesquelles ses résultats de recherche scientifique convergent sur de nombreux points avec les vues du cardinal polonais Karol Wojtyla, devenu plus tard le pape Jean Paul II.
Hans Köchler s’est fait connaître dès le début des années soixante-dix par de nombreuses publications, des voyages, des rapports, et par sa participation, au sein de diverses organisations internationales, à un dialogue des cultures, en particulier le dialogue entre le monde occidental et le monde islamique. En 1987, le professeur Köchler a lancé, en collaboration avec le lauréat du prix Nobel Sean McBride l’«Appel des juristes contre la guerre nucléaire» et a en conséquence contribué à une expertise, selon laquelle la Cour de justice internationale a établi que l’éventuelle utilisation d’armes nucléaires était incompatible avec le droit international public.
Hans Köchler a toujours pris position sur la question de la réforme des Nations Unies et a exigé leur démocratisation. Il a, en particulier, également pris position sur la question de la concrétisation du droit international, et s’est en cela opposé à une instrumentalisation politique des normes du droit international. Faisant partie des observateurs envoyés au procès de Lockerbie par Kofi Annan, alors Secrétaire général des Nations Unies, il a rédigé un rapport critique, paru en 2003 sous le titre «Global Justice or Global Revenge? International Justice at the Crossroads». Son impression était que le procès de Lockerbie s’était déroulé sous influence politique, et il en retirait l’exigence d’une séparation des pouvoirs ainsi qu’une totale indépendance de la juridiction pénale internationale.
Le texte que nous reproduisons ici est la version autorisée d’un discours donné par M. Köchler lors du colloque de septembre «Mut zur Ethik», le 1er  septembre 2018 à Sirnach en Suisse.

Apokalypse auf halbem Weg

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Apokalypse auf halbem Weg

 

In seinem neuesten Buch sieht Michael Lüders den Orient am Abgrund. Und spiegelt dabei deutsche Dämonen.

„Armageddon im Orient – wie die Saudi-Connection den Iran ins Visier nimmt“, so der programmatische Titel. Der Autor der beiden Bestseller „Wer den Wind sät“ und „Die den Sturm ernten“ legt damit nach.

Mutig für Moslems

Lüders, so viel zur Person, ist studierter Politologe und Islamwissenschaftler, betreibt eine auf den Mittleren Osten spezialisierte Beraterfirma, ist Autor zahlreicher Sachbücher zu dieser Region, sowie einer Handvoll Romane. Er ist außerdem der Nachfolger Peter Scholl-Latours als Präsident der Deutsch-Arabischen Gesellschaft.

Die emotionale Bindung an die islamische Welt mag erklären, warum sich Lüders mit seinem neuen Buch so weit aus dem Fenster lehnt und gleichzeitig im Rahmen bleibt. „Armageddon im Orient“ ist ein sehr mutiges Buch, allerdings nur im Einsatz für Orient und Islam.

Lüders stellt darin nicht nur die im Untertitel so bezeichnete „Saudi-Connection“ an den Pranger, sondern ebenso in einer für westliche Länder und insbesondere Deutschland ganz außergewöhnlichen Schärfe und Deutlichkeit den jüdischen Einfluß auf die amerikanische Politik.

Von dieser amerikanischen Politik zeichnet er allerdings ein Zerrbild, daß primitiver in keinem Pamphlet gegen die „alten weißen Männer“ zu finden ist. Präsident Trump sei „die Verkörperung eines karikaturhaften Simpels“, dessen Politik der Gipfel der Plutokratie sei, in der reiche Großspender für die entsprechende Summe alles haben könnten. Seine Präsidentschaft sei die unverhüllte Fortsetzung der Privatgeschäfte mit anderen Mitteln.

Beweise?

Aus diesem Grund folgt Lüders Entstehungsgeschichte der Trumpschen Nahostpolitik auch großteils den Spuren von Jared Kushner. Die Geschäfte des jüdischen Schwiegersohns von Trump mögen noch so zwielichtig und seine Parteinahme für Israel noch so offensichtlich sein, Lüders Behauptung, der saudische Boykott Katars sei von Kushner eingefädelt worden, um Katar dafür zu bestrafen, daß sein Staatsfonds eine Verhandlung über die Refinanzierung einer Immobilie der Kushner Company platzen ließ, bedürfte starker Indizien und nicht nur der Spekulation.

Mit zweierlei Maß

Während Lüders seinen Lesern kompetent die politischen Verstrickungen des Orients entwirrt, bleibt die westliche Politik holzschnittartig primitiv: Trump habe sich von Saudis und jüdischen Zionisten kaufen lassen. Eine Betrachtung über die Verbindung von Innen- und Außenpolitik, wie er sie den Ländern des Orients angedeihen läßt, findet nicht statt.

Während er richtigerweise vor den Falschbehauptungen und der Gräuelpropaganda in der westlichen Presse warnt und seinen Lesern den machtpolitischen Hintergrund dieser Berichterstattung vor Augen führt, belegt er Behauptungen über den amerikanischen Präsidenten unreflektiert mit Zitaten aus amerikanischen Zeitungen, die Trump aus hauptsächlich innenpolitischen Gründen seit drei Jahren bis aufs Messer bekämpfen.

Selbst bei Zitaten aus „Fire and Fury“ läßt Lüders jegliche Quellenkritik vermissen. Obwohl es sich beim Autor dieses Buches um den Skandaljournalisten Michael Wolff handelt, gegen dessen Arbeitsweise auch bei früheren Veröffentlichungen erhebliche Vorwürfe erhoben wurden.

Während er immer wieder vor den moralischen Simplifizierungen warnt, mit denen die Propagandapresse die Weltpolitik in Gut und Böse einteilt, hat er am Ende seines Buches einfach die Rollen vertauscht. Nun steht das „anti-schiitische Dreieck“ aus Washington, Tel Aviv und Riad als großer Bösewicht da, während man für die Interessen Assads, Rußlands und des Irans Verständnis aufzubringen habe.

Dieses Messen mit zweierlei Maß hat System. Lüders füllt eine bestimmte Nische aus. Er bietet seinen Lesern scharfe Kritik an dem Narrativ, das uns tagtäglich aus der Mainstreampresse entgegenschallt. Diese Kritik untermauert er mit einer einseitig vereinfachten, aber umso eindringlicheren Beschreibung der Machtfaktoren, die den Mittleren Osten prägen.

Das ist erst einmal nicht schlecht. Aus meiner eigenen Jugenderfahrung kann ich bestätigen, daß dergleichen Literatur gerade bei jungen Menschen geeignet ist, überhaupt erst einmal die Ausbildung eines Bewußtseins zu fördern, das in politischen Tatsachen denkt, anstatt der planmäßigen Verblödung durch unsere politische Bildung zu folgen.

Trotzdem gegen das Eigene

Lüders liefert seinen Lesern aber gleichzeitig etwas, wovon ein Großteil des kritischen politischen Publikums doch nicht lassen will: Jenem schäbigen Überlegenheitsgefühl, daß dadurch entsteht, die eigenen Leute herunterzumachen. Das Selbstbild eines aufgeklärten Kämpfers für die von der eigenen Gemeinschaft Unterdrückten. Es ist die stärkste Triebkraft des etwas unglücklich als „Ethnomasochismus“ bezeichneten Phänomens.

Der Leser bekommt von Lüders ein Gefühl vermittelt, ähnlich demjenigen, daß ein grüner Student hat, nachdem ihm sein Postkolonialismusprofessorx erklärt hat, wie der strukturelle Rassismus Braune und Schwarze überproportional arbeitslos macht.

Am Ende seines Buches fordert Lüders die europäischen Staaten auf, Washington gegenüber entschlossen und einig ihre Interessen zu wahren. Doch diese Interessen bestehen für Lüders nur darin, keine armen Moslems zu bombardieren und keine Flüchtlingsströme abzubekommen, welche den Populismus förderten und der liberalen Demokratie schadeten. Eine sichere Grenze scheint ihm hierfür allerdings keine Lösung zu sein.

Keine eigenen Interessen

Hier liegt der Hund begraben. Lüders kennt keine eigenen Interessen Deutschlands, jedenfalls nicht des deutschen Volkes, allenfalls der Bundesrepublik. Für seine Liebe zur islamischen Welt riskiert er das Todesurteil der westlichen Nachkriegsöffentlichkeit: Antisemit zu sein. Doch bricht er nicht aus dem Opferspiel aus, er nimmt nur die Underdogs unter den Opfern, die Muslime, gegen die jüdischen Edelopfer in Schutz.

Seinem eigenen Nicht-Opfer-Volk fehlt in diesem Schema die Rechtssubjektivität. Ebenso allen anderen westlichen Ländern. Deshalb kann er nicht verstehen, daß der Orient nicht gerade Trumps oberste Priorität ist, er es sich aber nicht leisten kann, jene Republikaner im Kongreß zu verlieren, die bei AIPAC auf der Soldliste stehen. Lüders kommt gar nicht auf den Gedanken, daß ein Amerikaner die geplante Umsiedelung der Palästinenser auf die Sinaihalbinsel bedauern mag, die geplante Umsiedelung von Guatemalteken nach Iowa und Wisconsin hingegen als direkte Bedrohung auffaßt.

Kein Horrorszenario im Orient, sondern nur die Wiedergewinnung unseres Status als eines eigenständigen Rechtssubjekts kann uns die Handlungsfähigkeit zurückgeben, eigene Interessen zu vertreten und unabhängig von dem heuchlerischen Geschrei fremder Interessengruppen zu wahren.

Michael Lüders: Armageddon im Orient, Wie die Saudi-Connection den Iran ins Visier nimmt, München 2018, 272 S., 14,95 €. ISBN 978-3-406-72791-7

lundi, 12 novembre 2018

Message de Yann-Ber Tillenon à propos de Guillaume Faye

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Message de Yann-Ber Tillenon à propos de Guillaume Faye

 

Salut à tous !

 

J’ai rendu visite mercredi à Guillaume.

Il a  été opéré jeudi  de la hanche gauche.

Il a enfin accepté d’être hospitalisé parce qu’il a remis il y a quelques jours, son dernier  manuscrit à Daniel CONVERSANO.

 

En effet, depuis plus de six mois il savait qu’il avait  une tumeur au poumon et il avait du mal à marcher. Cela m’a été confirmé par son amie Lise. Je me suis souvent disputé avec lui à ce sujet. Nous nous sommes même fâchés car il refusait toute hospitalisation. Il disait qu’il voulait  d’abord finir  le manuscrit de son dernier  livre. Il disait : « je fais une course contre la montre !... ».

 

Je lui ai conseillé de suivre une curiethérapie. C’est ce qu’il y a de plus efficace actuellement pour guérir. Comme tu le sais…Il a une tête dure de Gaulois extravagant!…

 

Il aurait pu faire une belle carrière politique en collaborant au système occidental en place. Mais c’est un artiste passionné, excessif ! Il y a près de cinquante ans il a été touché par l’ Idéal européen. Depuis il s’est mis à son service et lui est  resté fidèle envers et contre tout pour réaliser l’œuvre que l’on connaît. Il n’a pas hésité à sacrifier sa santé pour créer, en abusant même d’alcool et sûrement d’autres substances nocives qui, soi-disant, l’aidaient dans son travail. Quand je l’ai rencontré, il y a une quarantaine d’années, il faisait une conférence sur le « Mythe du héros ». Je me souviens qu’il disait que le héros était l’Être inspiré, entre les Dieux et les hommes, qu’il avait un destin spirituel  à accomplir, une mission, au-dessus de toutes considérations  bourgeoises matérielles, conformistes. Je crois bien  que notre Guillaume  parlait pour lui. Il  est bien resté fidèle à cette définition qu’il donnait déjà il y a très longtemps.  Il a toujours vécu en marge, et mis ses idées en pratique au quotidien. Que l’on soit d’accord ou pas avec lui, Guillaume est un héros.


Jean-Pierre/"Yann-Ber" TILLENON.

L’extrême gauche du capital

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L’extrême gauche du capital

A propos du gauchisme d'hier et du gauchisme d'aujourd'hui

Par Denis Collin

Ex: https://la-sociale.viabloga.com


 
Comme tout le monde, j’emploie souvent le terme « gauchiste » pour caractériser des courants très variés, aussi bien des courants politiques structurés comme le NPA que des courants plus informels, des black blocks » aux diverses variétés du « gauchisme sociétal ». Mais l’usage de ce terme est le plus souvent inadéquat et finalement obscurcit la compréhension des phénomènes politiques.

Historiquement, le gauchisme est défini comme tel par Lénine, dans un livre fameux, Le gauchisme maladie infantile du communisme. Les courants gauchistes brocardés par Lénine, avaient cependant peu de choses à voir avec ce que l’on désigne aujourd’hui par cette étiquette. Le gauchisme classique se situait à « l’extrême-gauche » du mouvement communiste. Comme les bolchéviks, il voulait le renversement du mode de production capitaliste et l’établissement du pouvoir de la classe ouvrière à travers les conseils ouvriers. Mais à la différence des léninistes, les gauchistes refusaient tout ce qu’ils considéraient comme de compromis avec l’ordre capitaliste. Ainsi ils s’opposaient à la participation aux élections des parlements bourgeois tout autant qu’au travail militant à l’intérieur des syndicats réformistes. Il faudrait faire une typologie des différents courants gauchistes : ainsi les « conseillistes » comme Pannekoek ou les spartakistes étaient-ils éloignés des disciples d’Amedeo Bordiga, mais tous se voulaient des marxistes purs et durs, des défenseurs d’un communisme fondé sur la lutte des classes, des militants intransigeants du prolétariat. Le gauchisme soixante-huitard et post-soixante-huitard n’a presque rien en commun avec ces courants. On les appelle « gauchistes » parce que c’est le qualificatif que leur a attribué Georges Marchais et avec lui le parti communiste. Certes, dans l’ensemble de ces courants qui se sont manifestés bruyamment en mai 1968 et dans les années qui suivent, il y avait de « vrais » gauchistes à l’ancienne. Mais ceux qui ont dominé la scène de la société du spectacle n’étaient plus l’extrême gauche du mouvement communiste, mais l’extrême gauche du capital. Mes amis « lambertistes » les appelaient « gauchistes décomposés » pour les distinguer du gauchisme honorable des années 1920. Ce nouveau gauchisme est celui qui se manifeste d’abord par un changement de terrain de la lutte. Les ouvriers étant considérés comme des réformistes incurables, on va leur trouver un substitut dans les « nouvelles avant-gardes larges à caractère de masse » qui sont constituées par la « petite-bourgeoisie radicalisée » issue des couches intellectuelles. Au sein des organisations d’ascendance marxiste, c’est Daniel Bensaïd, alias Ségur, membre du « bureau politique » de la Ligue Communiste qui sera le grand théoricien de ce changement de « sujet révolutionnaire » (il y a sur cette question un « bulletin intérieur », n°30, fameux dans l’histoire de la LC devenue LCR avant de se dissoudre dans le NPA).

De ces changements, toutes les conséquences seront tirées progressivement, au fur et à mesure que se déferont les derniers espoirs révolutionnaires. À la place de la lutte du travail contre le capital, on va mettre la lutte contre la domination patriarcale sous toutes ses formes, le patriarcat étant répandu dans toutes les classes sociales, on pourra construire des rassemblements interclassistes regroupant les fils à papa opprimés par leur riche père et les intellectuels « radicalisés ». Plutôt que de lutter contre un fascisme (au demeurant inexistant sauf sous des formes résiduelles), on va déclarer la langue fasciste, la vérité tyrannique et le post-modernisme va pouvoir déployer ses mille et une volutes enivrantes qui vont empester progressivement la vie universitaire. En tombant sur les écrits des années 70 de MM. Foucault ou Barthes, on se demande comment de telles sornettes ont pu être lues et écoutées dans l’enceinte prestigieuse du collège de France.

La lutte pour l’instruction pour tous étant déclarée « bourgeoise », nos nouveaux gauchistes vont apporter un concours remarqué à la destruction de l’école. Ainsi Alain Geismar, secrétaire général du SNESup en 1968, passa-t-il à « Gauche prolétarienne » qui s’adressait aux lycéens en ces termes : « ne dis plus ‘Bonjour Monsieur le professeur’, dis ‘Crève salope’ ». Il devait sans doute gagner là les titres qui en feront un conseiller très écouté d’un des pires des ministres de l’éducation nationale, le sinistre Claude Allègre. Le féminisme 2.0 des Caroline De Haas et tutti quanti, l’antiracisme raciste de Rhokaya Diallo et des « indigènes de la République », toute cette gadoue dans laquelle se roulent des petits-bourgeois en goguettes est l’héritière directe du « gauchisme décomposé » post-soixante-huitard.

Pourquoi cela a-t-il marché ? Parce que le capital non seulement s’accommode des rebelles aristocratiques mais encore les recherche, les développe et les subventionne. Car le capital est tout sauf un défenseur de la famille et de la tradition. Ceux qui ont pris la peine de lire le Manifeste du Parti de Communiste de et Engels (1848) le savent car c’est écrit en toutes lettres. Mais nos gauchistes de l’extrême gauche du capital méprisent , le combattent ou le travestissent quand ils font mine de s’en réclamer. Abattre toutes les limites morales et matérielles qui s’opposent au développement sans fin de l’accumulation, tel est l’objectif central de la politique du capital qui a trouvé un précieux concours dans le nouveau « gauchisme sociétal ». La substitution de droits individuels, plus délirants les uns que les autres aux droits collectifs imposés par la lutte des classes, quoi de mieux pour procurer au capital des soupirs de jouissance. Que François Ewald, maoïste et disciple de Foucault devienne conseiller du MEDEF et développe une « pensée du risque », c’est assez naturel.

Ces quelques remarques pourraient être développées et solidement étayées. Mais il s’en déduit immédiatement une conséquence : il est impossible de reconstruire un mouvement sérieux d’émancipation sociale, collective, de mise en cause du capital sans une rupture radicale avec toutes les formes de ce nouveau gauchisme du capital qu’on ne peut même plus qualifier de « gauchisme décomposé ». Toute concession aux sornettes LGBTQOO+, au féminisme absurdissime, à l’antifascisme d’opérette et à l’antiracisme raciste est une aide indirecte au lepénisme. Ceux qui se veulent les représentants du peuple et des travailleurs et ne comprennent pas cela vont droit dans le mur et y précipitent ceux qui les suivent.

Denis COLLIN – 5 novembre 2018
 

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Pétrole iranien: les clients font la queue!

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Pétrole iranien: les clients font la queue!

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Auteur : | Editeur : Walt | Lundi, 12 Nov. 2018 - 01h25

Cinq jours après le retour des sanctions américaines contre le peuple iranien, de nouveaux détails ont été révélés sur les dérogations aux nouvelles sanctions décidées par Washington.

De sorte que des délégués de certains pays exemptés tel la Corée du Sud se sont rendus à Téhéran pour négocier la reprise de l’achat du pétrole iranien.

Au terme de plusieurs mois de propagande et d’efforts vains visant à réduire à zéro les exportations pétrolières iraniennes, l’administration américaine s’est vue obligée d’attribuer des dérogations à huit États acheteurs du pétrole iranien, à savoir la Chine, la Grèce, l’Inde, la Turquie, le Japon, la Corée du Sud et Taïwan.

L’état du marché mondial du pétrole explique en grande partie la marche arrière de l’administration Trump. Les acheteurs du pétrole iranien ne tolèrent pas que les sanctions US menacent leur sécurité énergétique. L’Inde est même allée jusqu’à installer des raffineries adaptées au pétrole venant de l’Iran.

L’Inde n’est pas le seul pays à se battre pour continuer d’acheter du pétrole de l’Iran. La Corée du Sud s’est mise de son côté aussi à redoubler d’efforts pour pouvoir s’approvisionner en pétrole iranien. En effet, Reuters a annoncé qu’une délégation sud-coréenne est attendue à Téhéran ces jours-ci pour pouvoir négocier la reprise de l’importation du pétrole iranien.

Dans le cadre d’une dérogation aux sanctions US attribuée par Washington, Séoul sera autorisé à importer chaque jour jusqu’à 200 000 barils de pétrole condensat iranien qui est une forme de pétrole ultra-léger censé être utilisé par l’industrie pétrochimique, ont expliqué des sources informées à Reuters.

Avec une importation moyennant 159 770 barils de pétrole brut iranien entre janvier et août 2018, Séoul était, avant l’entrée en vigueur des sanctions, le troisième plus grand importateur du pétrole iranien et le premier acheteur du pétrole condensat de l’Iran.

Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères avait annoncé la semaine dernière que Séoul paierait le pétrole iranien en won, la monnaie nationale de son pays. Le pétrole iranien sera probablement livré par les pétroliers de la Société nationale iranienne de pétrole à Séoul.

À noter que, Emirates National Oil Company (ENOC) a augmenté l’importation du condensat du champ gazier iranien de Pars-Sud.

En ce qui concerne la Turquie, les experts et les marchands de pétrole pensent que ce pays est l’un de ceux les plus touchés par les sanctions américaines contre l’Iran. Lors d’une interview accordée à la chaîne allemande, Deutsche Welle, Umer Kiler, président du comité pour les relations commerciales turco-iraniennes au sein du Conseil du commerce extérieur a affirmé : « La Turquie sera la plus affectée par les sanctions américaines contre l’Iran. Nous attendions à ce que Washington fasse plus de concessions à notre égard ! ».

L’Irak qui compte parmi les grands acheteurs d’électricité à l’Iran, a réussi aussi en faisant pression sur Washington à faire figurer son nom sur la liste des pays ayant droit à une exemption aux sanctions.

- Source : Pars Today (Iran)

Pacte de l’ONU sur les migrations : «Déséquilibré, relativement, vide et inapplicable»

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Jean-Paul Gourévitch sur RT Ferance

Pacte de l’ONU sur les migrations : «Déséquilibré, relativement, vide et inapplicable»

 
Entretien du 7/11/2018 avec Jean-Paul Gourévitch, consultant international sur les migrations. Pour RT France, il revient sur le pacte de l’ONU sur les migrations qui est de plus en plus contesté par de nombreux pays dont l’Autriche, les Etats-Unis ou encore la Croatie.
 
Abonnez-vous à la chaîne YouTube de RT France : https://www.youtube.com/rtenfrancais
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Patrick Buchanan et la fin de l’Amérique

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Patrick Buchanan et la fin de l’Amérique

Ex: https://echelledejacob.blogspot.com

 
On sait que Patrick Buchanan, qui commença sa carrière avec Nixon, tient à Washington D.C. le rôle de “vieux sage” du parti républicain, et aussi représentant de la fraction dite “paléoconservatrtice” regroupant les conservateurs historiques qui entretiennent une hostilité certaine à l’encontre d’un establishment globaliste et néocon. Du fait de cette position d’hostilité à l’encontre de l’establishment, les “paléos” se regroupent derrière Trump bien qu’ils soient en général très critique de sa politique extérieure, tout en reconnaissant qu’elle est essentiellement le fait de l’appareil militaro-industriel sur lequel Trump cherche à s’appuyer.

Buchanan suit avec attention la situation interne du système de l’américanisme (“D.C.-la-folle”). Il avait cru déceler quelque signe d’un apaisement qui aurait pu se concrétiser après les élections à mi-mandat, entre les deux factions qui s’écharpent, – trumpistes et antitrumpistes. Cet article signale que cet espoir n’a valu que pour quelques heures, que l’espoir d’un arrangement s’est complètement évanoui avec l’attitude de Trump(que Buchanan approuve après tout) vis-à-vis de la presse et surtout la liquidation du ministre Session. Buchanan juge que Trump, comme son modèle Andrew Jackson en d’autres temps, est dans la position avantageuse de pouvoir choisir le moment de l’attaque...

Désormais, Buchanan croit qu’il s’agit de la phase finale de la bataille qui s’engage, qu’il n’y aura pas de compromis, que l’un des adversaires doit l’emporter et l’autre être réduit complètement sinon disparaître.L’enjeu, c’est “l’âme de l’Amérique”. Mais allons plus loin, comme Buchanan le suggère sur la fin de son article : l’enjeu, c’est l’Amérique elle-même, et son sort est déjà réglé parce qu’il est absolument impossible d’envisager l’élimination physique de l’un ou l’autre adversaire, et qu’il est désormais évident que ces deux-là ne peuvent plus vivre ensemble...

« La guerre à Washington ne se terminera pas avant la fin de la présidence de Donald Trump. Tout le monde semble le ressentir maintenant. C’est une guerre sans merci qui ira jusqu’au bout.

» La trêve postélectorale qui a eu lieu lorsque Trump a félicité la chef de la minorité de la Chambre, Nancy Pelosi, – “Je lui reconnais beaucoup de crédit pour ce qu’elle a fait et ce qu’elle a accompli”, – n’a duré que quelques heures, c’est désormais de l’histoire ancienne. » Avec la démission forcée du procureur général Jeff Sessions et son remplacement par son chef de cabinet, Matthew Whitaker, la confrontation tant attendue avec Robert Mueller apparaît très probable. Sessions s’était récusé pour la supervision de l’enquête du conseil spécial sur le Russiagate, Whitaker n'a rien fait de semblable. [...]


» Depuis deux ans, Trump est sous le feu d’allégations non prouvées et de suspicions selon lesquelles lui et les plus hauts responsables de la campagne se sont entendus avec la Russie de Vladimir Poutine pour critiquer et publier les emails de la campagne Clinton et du Comité national démocrate. Il est grand temps que Mueller prouve ces accusations ou admette qu’il a bluffé, qu’il termine son enquête et rentre chez lui.

» Désormais, selon les mots de T.S. Eliot, Trump semble avoir trouvé “la force de choisir le moment de la crise”. Son attitude vis-à-vis de l’enquête de Mueller rappelle celle de Andrew Jackson vis-à-vis de Nicholas Biddle : “Tu as essayé de me tuer, moi je te tuerai”.

» Les démocrates du Congrès ont averti Trump que s’il entravait de quelque manière que ce soit le travail du bureau de Mueller, il risquait la destitution. Eh bien, nous verrons. [...]


» Nous savons ce que la gauche pense de la "base" de Trump. Hillary Clinton nous l’a dit : la moitié de ses partisans, dit-elle, est une “bande de de déplorables” qui sont “racistes, sexistes, homophobes, xénophobes, islamophobes – choisissez ce qui vous va”.

» Comment la gauche peut-elle “s'unir” avec des gens comme ça ? Comment la gauche ne devrait-elle pas essayer de chasser du pouvoir par tous les moyens nécessaires de tels “racistes” ? C’est le constat qui a engendré les Antifa. Quant à ceux de droite, voyant la gauche dénigrer les grands héros du passé, démolir leurs monuments, purger de tout christianisme leurs écoles publiques, – ils en sont venus à la conclusion que leurs adversaires sont antichrétiens et anti-américains.

» Comment unifier une nation où les camps opposés croient tout cela ?


» L’enjeu de la guerre de l’establishment contre Trump est l’âme de l’Amérique, une guerre dans laquelle l’idée même de la possibilité d’un compromis est considérée comme une trahison. »

dimanche, 11 novembre 2018

Le symbolisme du « Pôle » et du « Nord »

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Le symbolisme du « Pôle » et du « Nord »

par Pierre-Yves Lenoble ( Articles )

Ex: https://sophiaperennis.unblog.fr

« (…) nous considérons l’origine des traditions comme nordique, et même plus exactement comme polaire, puisque cela est expressément affirmé dans le Vêda, aussi bien que dans d’autres livres sacrés. La terre où le soleil faisait le tour de l’horizon sans se coucher devait être en effet située bien près du pôle, sinon au pôle même », René Guénon, Formes traditionnelles et cycles cosmiques (Gallimard, 1970, p. 37).

Chez un nombre considérable de traditions et de sacralités humaines, généralement issues de la sphère civilisationnelle indo-européenne et de l’hémisphère nord, le symbolisme du « Pôle » ou du « Nord », sous des formes mythologiques diverses et variées, a joué un rôle central et primordial.

On ne compte plus en effet les récits et les écrits sacrés faisant état de l’archétype, tant micro- que macrocosmique, du continent (de l’île ou de la montagne) situé dans les lointaines régions polaires ou circumpolaires, et considéré à la fois comme une terre réelle et une terre céleste, à la fois foyer originel de l’humanité et séjour spirituel suprême, à la fois « Centre » du monde et de l’être, à la fois lieu bien réel et état ontologique surhumain, ainsi que l’exige la pensée traditionnelle faisant de la géographie terrestre un reflet analogique de la géographie de l’âme.

Mettant en parallèle les traditions avestique et islamique de Perse, Henry Corbin montre bien l’omniprésence et l’importance de cet archétype imaginal du « Nord cosmique », de la « Montagne polaire » ou du « Pôle céleste » dans leurs enseignements cosmologiques et métaphysiques, et écrit par exemple que « (…) les Hyperboréens symbolisent l’homme dont l’âme a atteint une complétude et une harmonie telles, qu’elle est sans négativité ni ombre ; elle n’est ni de l’orient ni de l’occident. (…) un paradis terrestre dans l’Extrême-Nord dont la configuration est celle d’un carré parfait, comme le var de Yima, comme les cités d’émeraude Jâbalqâ et Jâbarsâ, comme la Jérusalem céleste » (L’homme de lumière dans le soufisme iranien, Présence, 1971, p. 65).

Nous élargirons le propos en rappelant l’universalité et la floraison du symbolisme polaire, et surtout, en précisant qu’un grand nombre de civilisations traditionnelles à travers l’histoire — de l’Arabie musulmane à l’Antiquité gréco-latine en passant par l’Europe nordico-celtique, du Moyen-Orient mazdéen à la Sibérie chamanique en passant par l’Inde brahmanique, des diverses traditions amérindiennes à la Chine confucéenne en passant par les steppes païennes d’Eurasie — ont toutes connu des récits sacrés, des mythes et des légendes autour d’un situs nordique primordial, d’une région septentrionale, mi-tangible mi-éthérée, en tant que berceau géographique de l’humanité et terre édénique des Immortels.

Donnons donc quelques illustrations caractéristiques, de façon non-exhaustive bien entendu, des plus célèbres traditions autour du « Pôle » symbolique et du « Nord » cosmique.

vendidad.jpgAinsi, dans l’ancienne religion iranienne la contrée nordique et archétypique est l’Airyanem Vaejah (ou Erân-Vêj), le lieu d’origine des fameux Aryens (et plus généralement de l’humanité entière), aujourd’hui rayé des cartes suite à une terrible glaciation planétaire provoquée par les puissances ahrimaniennes. Selon le Vendidad (II, 21), le dieu céleste Ohrmazd demande à Yima, le premier homme, de construire le Var — sorte d’enclos paradisiaque incorruptible, éclairé de l’intérieur par une lumière supra-sensible — afin de se prémunir contre la catastrophe à venir et pour y rassembler les meilleurs de tous les êtres. Notons que ce territoire fortifié, situé idéalement dans les hautes régions polaires (assimilées au sommet du mont cosmique Alborj), doit être avant-tout conçu comme un domaine supra-terrestre en dehors de notre espace/temps et se présente donc comme un monde spirituel, tant génésiaque qu’eschatologique.

Des archétypes et des symboles tout à fait similaires se rencontrent aussi chez les voisins de l’Inde védique et brahmanique. Les textes de l’hindouisme parlent à cet égard d’une fabuleuse Île Blanche primordiale (Shwêta-dwîpa), située dans l’ « océan de lait » à l’extrême-nord du monde habité et considérée comme un âge d’or intemporel (on la surnomme l’ « île de la splendeur » ou le « séjour des Bienheureux »). Sur cette île trans-mondaine (amalgamée symboliquement avec le sommet du mont cosmique Mêru où se trouve l’Étoile Polaire flamboyante, le pivot central de l’univers) vivent harmonieusement tous les yogis et les hommes libérés des liens de la matière, réunis autour du dieu Vishnu sous sa forme solaire (il est présenté comme le « Blond », le « Doré » et le « portier du ciel », son palais brille de mille feux). Ce peuple d’élus est connu comme la race des Uttarakura (uttara signifiant en sanskrit « nord » ou « région la plus élevée » ; les auteurs grecs évoquent quant à eux les Attacori ou les Ottorokorai) ou les « fils de Brahma » ; voici comment les protagonistes du Mahâbhârata (III, 38-39) décrivent les habitants de ce paradis polaire : « Là nul n’était supérieur aux autres, tous avaient la même luminosité, d’un blanc étincelant. Nous pensâmes que ce continent était le séjour de la lumière des origines »…

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Notons enfin que toutes ces traditions concernant le foyer arctique primitif des peuples indo-iraniens — qui revêtent prioritairement un caractère symbolique et qui sont porteuses de multiples enseignements métaphysiques — se présentent également comme un lointain souvenir d’un précédent cycle d’humanité, historique bien qu’antédiluvien. Effectivement, l’éminent savant indien Lokamanya Bâl Gangâdhar Tilak (dont la vie est aussi instructive que l’oeuvre), dans son livre d’un intérêt majeur intitulé explicitement Origine polaire de la tradition védique (Archè, 1979, p. 363) a indiscutablement démontré que les sacralités indo-aryennes proviennent d’un ancien peuple unique, originaire des régions polaires et circumpolaires, obligé de descendre vers des contrées plus méridionales suite à une catastrophe naturelle (vraisemblablement une glaciation soudaine) : « Notre objet était simplement de montrer qu’il y a suffisamment de preuves dans les Védas et l’Avesta pour établir l’existence d’une origine arctique des Aryens à l’époque interglaciaire, et le lecteur qui nous a suivis tout au long de notre exposé peut voir à présent que la théorie que nous avons tenté de démontrer est fondée sur un solide ensemble de textes et de passages qui ont été préservés par la tradition, qui appartiennent aux deux plus anciens recueils de la race aryenne, et qui trouvent une confirmation indépendante à partir de sciences telles que la géologie, l’archéologie, la paléontologie linguistique, la mythologie comparée et l’astronomie ».

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En ce qui concerne les ancestrales traditions extrême-orientales (Chine, Tibet et Sibérie), le mythe universel de l’île/continent septentrionale en tant qu’ailleurs béatifique éthéré est également bien présent. Songeons par exemple aux aventures des héros civilisateurs Yu-le-Grand et Mou, les empereurs légendaires naviguant chacun vers une terre arctique merveilleuse, sorte de pays de Cocagne habité perpétuellement par les « hommes transcendants » et autres sages immortels (les textes parlent de « la race aux os mous et aux corps souples », d’hommes blancs comme la neige et volant à travers les airs) qui s’abreuvent à la fontaine de jouvence ; dans le Lie-Tseu (V, 6), nous lisons ainsi : « Alors que le grand Yu mettait de l’ordre sur terre et canalisait les eaux, il s’égara, contourna la mer du nord, et arriva, très loin, tout au septentrion, dans un pays sans vent ni pluie (…). La région est très salubre, ses habitants sont doux et simples. (…) Ils apaisent leur soif en buvant l’eau du geyser merveilleux et réparent leurs forces par un bain dans ces mêmes eaux. », et plus loin, il est dit : « Le roi Mou de Tcheou, voyageant dans le Nord, atteignit, lui aussi, cette contrée et s’y oublia durant trois années. Quant il eut rejoint son palais de Tcheou, il fut pris d’une si grande nostalgie pour ce pays qu’il fut frappé de mélancolie : il refusa de toucher à la nourriture et au vin, il refusa de voir ses femmes et ses serviteurs ».

Pour le Bouddhisme tibétain, le séjour spirituel suprême, réservé aux pieux et aux justes, est incarné symboliquement par le fameux territoire caché d’Agartha et sa capitale mystique de Tshang Shamballa, surnommée de façon explicite la « Cité du Nord » ou la « Cité de la Paix » (entendu comme la paix intérieure) ; les yogis utilisent d’ailleurs l’expression caractéristique de « chemins du Nord » pour parler de la voie initiatique menant à la délivrance finale (cela équivaut à la « voie lactée » des cultes païens, la « voie des dieux » platonicienne, la Dêva-yâna de l’Inde, le Tao chinois, le Shinto japonais ou la « voie droite » islamique).

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Dans un registre similaire, les traditions ésotériques de l’Islam évoquent également une terre transfigurée (de nature psycho-cosmique dira-t-on) localisée à l’extrémité septentrionale du monde connu, pour ne pas dire au seuil de l’autre-monde. Selon les récits et les légendes du Soufisme, il est possible pour l’être engagé dans une voie de libération spirituelle — via une ascèse constante et une vision théophanique provoquée par l’imagination active, en faisant fonctionner « l’œil du coeur » — d’accéder à la cime imaginale de la montagne polaire de Qâf située in medio mundi, que l’on atteint « ni par terre ni par mer », qui est insubmersible lors des déluges et qui abrite saints et autres immortels. Sur le blanc sommet de Qâf, en ce domaine subtil des Lumières incréées, des Formes parfaites et autres Archétypes apparitionnels, les voyageurs de l’âme, revenus à « l’état primordial » d’avant la Chute, ont l’occasion de contempler et de découvrir divers endroits (ou plutôt des envers) tous plus magico-idylliques les uns que les autres, à l’image de la terre mystique de Hûrqalyâ et ses cités rayonnantes, de la Sphère des Sphères planétaires ou du Plérôme archangéliques, de l’inébranlable Rocher d’émeraude communiquant son reflet à tout le cosmos, de la Source de Vie, du Huitième Continent central (notons qu’à notre époque de souillure généralisée, le « huitième continent » désigne un gigantesque amas de déchets en plastique répugnant), ou encore de la mystérieuse Île Verte au milieu de la mer blanche.

Nous terminerons ce rapide tour d’horizon de la symbolique du « Pôle » en évoquant bien sûr les traditions de l’Antiquité gréco-latine et de l’Europe barbare nordico-celtique. Songeons simplement à la légende très connue de l’Apollon Hyperboréen (célébré notamment dans le prestigieux sanctuaire de Delphes), le dieu de la lumière civilisatrice venu des terres polaires originelles, guidé par des cygnes sacrés…

apollonleukos.jpgDe même, de nombreux philosophes antiques (Pythagore, Homère, Plutarque, Diodore, Pindare, Strabon, Pline, Cicéron… etc.) ont fait mention d’un mystérieux continent perdu (ou d’une île inaccessible) situé tout au nord de la planète, près du pôle, et considéré, comme il se doit dans la perspective traditionnelle, tel un Élysée mirifique, un jardin des délices supra-terrestre et achronique, où héros et bienheureux vivent des jours heureux. La meilleure description de cette terre céleste nous est donnée par Hécatée d’Abdère (cité par Diodore de Sicile au Livre II de sa Bibliothèque historique) plusieurs siècles avant notre ère : « Vis-à-vis de la contrée des Celtes‚ dans les parties de l’Océan‚ il y a une île appelée Leuké‚ c’est-à-dire Blanche. Latone‚ mère d’Apollon‚ y naquit‚ et à cause de cela‚ Apollon y est vénéré plus que les autres dieux (Apollon était appelé Apollon LeukosLeukiosLeukaios). Parce que les Hyperboréens de l’Île Blanche célèbrent ce dieu chaque jour et lui rendent les plus grands hommages‚ on dit que ces hommes sont les prêtres d’Apollon. (…) De cette île on peut voir la Lune‚ peu éloignée. Les souverains sont les Boréades‚ descendants de Borée. On appelait aussi cette île Helixea (Felicia) ou l’île des Bienheureux ».

D’autres auteurs ont particulièrement insisté sur les caractères éthérique, surnaturel, intemporel et paradisiaque de l’Île Blanche boréenne. Le poète Pindare, dans sa dixième Ode Pythique, précise bien que « Ni par bateaux ni par terre vous ne pourrez trouver la merveilleuse route qui vous mènerait chez les Hyperboréens » ; dans le même esprit, le navigateur semi-légendaire Pythéas le Massaliote, dans ses récits de voyage en mer du Nord (qui sont connus grâce à son De l’Océan dont de rares bribes nous sont parvenues), dépeint l’extrémité septentrionale du monde comme une zone « où on ne trouve plus de terre proprement dite, ni de mer, ni d’air, mais un mélange de tous ces éléments ». Dès lors, nous dirons simplement que l’île nordique de l’Ultima Thulé (similaire à la Tula des Hindous ou la Tullan des vieux Toltèques), de Leuké ou d’Hyperborée des traditions antiques, au même titre que l’Ogygie homérique, n’est localisable sur aucune mappemonde et est bel et bien, comme ses surnoms l’indiquent, la « terre du brouillard » ou la « terre au-delà des brumes », pour ne pas dire la terre subtile située dans les nuées des « eaux supérieures »…

Les traditions celtes et scandinaves des barbares européens ne furent pas en reste quant à ce continent polaire primordiale, d’une nature plus imaginale que géographique. Pensons par exemple aux mythiques Boréens, ces fameux « descendants de Borée » évoqués par Diodore, qui sont identiques aux « fils de Bor » de la tradition nordique (surnommés la « race d’or » et siégeant intemporellement dans le Midgard)‚ c’est-à-dire proprement les “fils de l’Ours”‚ les racines bor, bur ou bar désignant « l’ours ». Du reste, selon certains linguistes, le terme « barbare » proviendrait de l’expression wisigothique Bär Baur signifiant « fils de l’ours », et serait vraisemblablement à l’origine de notre mot « baron » ; on retrouve aussi cette dénomination chez certains peuples anciens comme les Burgondes, les Bouriates ou les Borussis (anciens noms des Prussiens).

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De même‚ les racines celtes arca ou arth servent à désigner l’ours‚ la Grande Ourse ou le nord, ce qui permet d’avancer que cette “terre de l’ours” est bien située en Arctique (pensons aussi aux régions d’Arcadie ou d’Artois) ; rappelons au passage que le blason des Goths était l’ours et que les Aïnous du Japon (peuple non-asiatique d’origine paléosibérienne) se rangent eux-aussi parmi les “peuples de l’Ours” puisque leur cosmogonie affirme que l’ours divin Aïoïna a été envoyé sur terre par la divinité suprême pour les enfanter et les instruire.

Enfin, à titre anecdotique, nous tenons à citer ce curieux passage d’Hérodote (Clio IV, 7) qui rapporte une étrange croyance scythique faisant référence à une terre nordique cachée, vraisemblablement plus aérienne que physique : « Les lieux les plus lointains, au nord des régions habitées, ne sont, disent les Scythes, ni visibles ni abordables, à cause des plumes répandues en l’air et sur le sol : leur abondance est telle qu’elles interceptent la vue »…

A travers cet article et à la suite de tous ces exemples (tout à fait concordants entre eux bien qu’issus de traditions complètement disparates), l’idée principale nous souhaitions dégager est celle-ci : à une époque fort reculée, la région polaire et circumpolaire ― qui devait jouir en ces temps-là d’un climat tempéré ― a été l’un des plus importants foyers de l’espèce humaine (nous ne disons pas Le foyer de l’humanité, tel R. Guénon, mais l’un des foyers car il en existe d’autres selon nous), et, à la suite d’une catastrophe naturelle (vraisemblablement une terrible glaciation, mais certains auteurs parlent d’une inclinaison de l’axe terrestre), les hommes ont émigré vers le sud pour y fonder diverses civilisations.

Cependant, selon la loi traditionnelle d’analogie entre les causes physiques et les causes spirituelles, la question de la provenance géographique de l’humanité n’a qu’une importance secondaire. En effet, si l’on se penche de plus près sur tous les textes et les récits sacrés évoquant la terre nordique originelle, on en arrive vite à la conclusion que ce lieu idyllique devait être avant-tout d’une nature supra-terrestre : nous sommes là en face du mythe universel de la chute des anges rebelles, de l’expulsion du paradis ou de la fin de l’âge d’or, dont la signification première est celle de la solidification du proprium humain, de la dégradation ontologique de l’homme (en ce sens, on peut dire qu’il a « perdu le nord »), voyant ce dernier quitter son origine subtile et parfaite au sein de la Terre céleste éternelle pour se retrouver ici-bas, incarné dans un corps de chaire corruptible…

Irnerio Seminatore: les élections du midterm aux Etats-Unis

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Editions BIOS - Pragma n°3

Irnerio Seminatore: les élections du midterm aux Etats-Unis

Natif de Turin, Irnerio Seminatore est le directeur de l'IERI (Institut Européen des Relations Internationales) et le fondateur-directeur de l'Academia Europaea, créée en 2004 et basée à Bruxelles; il est également directeurs des "Cahiers de la PESC/PESD", revue européenne de politique étrangère. Il répond ici aux questions des animateurs des éditions Bios sur les élections du midterm dans les Etats-Unis de Donald Trump.

Presseschau November 2018

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Presseschau

November 2018

AUßENPOLITISCHES

Bargeldabschaffung: So weit ist es schon gekommen - Interview Dr. Norbert Häring

https://www.youtube.com/watch?v=S3R6Dx8jT9A&t=3s

 

Vier von fünf Deutschen glauben an die EU

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/vier-von-fu...

 

Ungarns Regierung erhöht Druck

Soros-Stiftung zieht von Budapest nach Berlin

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/soros-s...

 

(Italien-EU-Krise)

Fragwürdige Stellungnahme im Italien-Konflikt

Da liegt Alice Weidel leider falsch

von Wolfgang Hübner

http://www.pi-news.net/2018/10/da-liegt-alice-weidel-leid...

 

Frankreich

Stinkefinger-Foto mit Macron löst Ärger aus

https://www.welt.de/politik/ausland/article181722320/Emmanuel-Macron-Aerger-um-Stinkefinger-Foto-in-Saint-Martin.html

https://twitter.com/MLP_officiel/status/1046427743905353729/photo/1

 

Saint-Martin

Oben-Ohne-Foto mit Macron: Krimineller Schwarzer muß in Haft

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/oben-ohne-f...

 

Vortrag bei der Gates-Stiftung

Macron: Nur ungebildete Frauen kriegen viele Kinder

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/macron-nur-...

 

Emanuel Macron

Le Zeitgeist c‘est moi

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/le-zeitge...

 

Jeremy Hunt

Nach Sowjetunion-Vergleich: EU-Politiker fordern Entschuldigung von britischem Außenminister

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/nach-sowjetunion-vergleich-eu-politiker-fordern-entschuldigung-von-britischem-aussenminister/

 

Österreich

Strache enthüllt Denkmal für Trümmerfrauen

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/strache-enthuellt-denkmal-fuer-truemmerfrauen/

 

Griechenland fordert weiter Reparationen von Deutschland - Gregor Gysi macht Vorschlag für Zwangskredit

https://web.de/magazine/politik/griechenland-reparationen...

 

Wahlen in einem zerrissenen Land

Eliten in Bosnien wollen das Chaos erhalten

https://www.n-tv.de/politik/Eliten-in-Bosnien-wollen-das-...

 

Vorläufiges Endergebnis nach Parlamentswahl in Lettland

https://www.zeit.de/news/2018-10/07/vorlaeufiges-endergeb...

 

Vorsitzender der belgischen Islam-Partei: „Islamischer Staat ist mit dem belgischen Gesetz konform“

https://www.epochtimes.de/politik/europa/vorsitzender-der...#

 

Norwegen entschuldigt sich bei „Deutschenflittchen“

https://www.welt.de/geschichte/zweiter-weltkrieg/article1...

 

Mittelamerikaner marschieren Richtung USA

Trump warnt vor Migranten: „Das ist ein Angriff“

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/trump-warnt...

 

(Diese Studie zeigt offenbar das Forschungsniveau in Kalifornien und Arizona)

Studie

Wegen Trump: Studenten leiden an Posttraumatischem Belastungssyndrom

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/wegen-trump...

 

Verwaltungsräte

Kalifornien beschließt Frauenquote und Bußgelder

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/kalifornien...

 

Abstimmung im Senat

Brett Kavanaugh als Richter am Supreme Court vereidigt

https://www.welt.de/politik/ausland/article181789522/Abst...

 

(Richterwahl in den USA)

Was uns das angeht

Die Vereinigten Staaten haben als „Elitenation“ (offizieller Terminus Technicus der Medienwissenschaften!) einen besonderen Nachrichtenwert.

https://sezession.de/59481/was-uns-das-angeht

 

Transgender-Politik

Trump gegen die Apostel der Vielfalt

von Boris T. Kaiser

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/trump-geg...

 

Attentate: Die obszöne Schuld-Verlagerung auf Trump

https://www.achgut.com/artikel/attentate_obszoene_schuldv...

 

Richtungsweisende Wahlen : Wie weit nach rechts rutscht Brasilien?

http://www.faz.net/aktuell/politik/ausland/wahlen-wie-wei...

 

Präsidentschaftswahl in Brasilien

Rechtspopulist Bolsonaro gewinnt erste Runde deutlich

Es ist eine der wichtigsten Wahlen in Brasilien seit Jahrzehnten: In der ersten Runde hat der rechte Kandidat Jair Bolsonaro gewonnen. Im Kampf um das Präsidentenamt muss er gegen den Linken Fernando Haddad in die Stichwahl.

http://www.spiegel.de/politik/ausland/brasilien-jair-bols...

 

Wahlamt bestätigt

Rechtspopulist Bolsonaro wird nächster Präsident Brasiliens

Jair Bolsonaro hat die Stichwahl um das Präsidentenamt in Brasilien gewonnen. In einer ersten Reaktion kündigte der ultrarechte PSL-Kandidat an: "Ich werde das Schicksal des Landes verändern."

http://www.spiegel.de/politik/ausland/brasilien-jair-bols...

 

Fall Khashoggi

Merkel gegen weitere Rüstungsexporte nach Saudi-Arabien

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/merkel-...

 

Graffiti an altem Gebäude in Thailand – Touristen droht Haft

https://orf.at//stories/3070261/

 

LD-nov18-3.jpg

INNENPOLITISCHES / GESELLSCHAFT / VERGANGENHEITSPOLITIK

Wachsendes Wohlstandsgefälle

Deutschland driftet auseinander

Digitalisierung, Rente, Landflucht und eine alternde Bevölkerung - das sind die Herausforderungen, denen sich Deutschland bis zum Jahr 2045 stellen muss. Während der

Süden und die Städte weiter aufblühen, droht der Osten abgehängt zu werden.

https://www.n-tv.de/politik/Deutschland-driftet-auseinander-article20648998.html

 

Über 67. Lebensjahr hinaus

Rentenexperte Rürup für noch späteres Renteneintrittsalter

https://jungefreiheit.de/wirtschaft/2018/rentenexperte-ru...

 

Tag der Deutschen Einheit

Ein gespaltenes Land

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/ein-gespaltenes-land/

 

Debatte in der CDU

„Mit Konservatismus wird man nicht weit kommen“

Aus Sicht des Politologen Jens Hacke hat Konservatismus als ideologischer, übergreifender Terminus ausgedient. Die Themen, die damit aktuell in Verbindung gebracht würden – etwa Heimat oder Familie – fielen gar nicht in die Zuständigkeit der Politik. Die aktuelle Debatte innerhalb der CDU bezeichnete Hacke als „typische Reanimationsversuche“.

https://www.deutschlandfunk.de/debatte-in-der-cdu-mit-konservatismus-wird-man-nicht-weit.694.de.html?dram:article_id=415057

 

Parteitag der Saar-CDU

Merkel warnt vor Nationalismus: „Wehret den Anfängen“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/merkel-...

 

Die „Austriakisierung“ Deutschlands und der VS

von Martin Sellner

https://sezession.de/59482/die-austriakisierung-deutschla...

 

Bosbach möchte nicht mehr nach Merkel gefragt werden

https://www.welt.de/regionales/nrw/article181714752/Bosba...

 

Proteste gegen Frauenmarsch

Demonstrationsblockade: Grünen-Abgeordnete soll Immunität verlieren

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/demonst...

 

Hamburger Bürgerschaftswahl

Grüner Wahlhelfer soll Dutzende Unterlagen gefälscht haben

https://jungefreiheit.de/allgemein/2018/gruener-wahlhelfe...

 

Neue Parteigruppierung

Arbeitsgruppe „Juden in der AfD“ gründet sich in Wiesbaden

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/juden-i...

 

AfD in Bayern: Erfolg und Ernüchterung

http://www.pi-news.net/2018/10/afd-in-bayern-erfolg-und-e...

 

Landtagswahl

Bayern bebt

von Dieter Stein

https://jungefreiheit.de/debatte/streiflicht/2018/bayern-...

 

Bedford-Strohm: Bayernwahl war Zeichen gegen Hetze

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/bedford...

 

Der Höhenflug der Grünen

„Generation Schulze“ will die Welt retten

von Boris T. Kaiser

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/generatio...

 

Der Abstieg der SPD

Das verdiente Ende

von Guido Reil

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/das-verdi...

 

Bundestag

Großer Andrang: Petitionsausschuß berät über „Erklärung 2018“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/grosser...

 

Aufruf zur Stärkung der EU

Ex-Minister werben für Kampf gegen Nationalismus

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/ex-mini...

 

Schleswig-Holstein

Grüne fordern Imame im Religionsunterricht

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/gruene-...

 

"Isch arbeite bei der Polizei"

Berliner Polizei rappt für Toleranz und Multikulti

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/berliner-polizei-rappt-fuer-multikulti/

 

Rap-Video

Islamisten-Filmemacher drehte Video für Berliner Polizei

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/islamis...

 

Rap-Video

Berliner Polizei verteidigt Kooperation mit Filmemacher von Islamisten-Video

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/berline...

 

"Landgerichte lassen zu viel Milde walten"

Amtsrichter rechnet mit Kuschel-Justiz ab

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/amtsric...

 

Angebliche Terrorgruppe

Verfahren gegen mutmaßlichen Helfer von Franco A. Eingestellt

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/verfahr...

 

(Gesellschaftliche Zustände)

Bar-Streit auf St. Pauli eskaliert

42 Streifenwagen im Einsatz – fünf Festnahmen

https://www.mopo.de/hamburg/polizei/bar-streit-auf-st--pa...

 

Entrüstung nach Aussagen zur Kolonialzeit

Abgeordnete werfen Afrika-Beauftragtem der Bundesregierung Rassismus vor

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/abgeord...

 

Stasi-Gedenkstätte Hohenschönhausen

Drei Stiftungsbeirat-Mitglieder erheben Vorwürfe und treten zurück

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/drei-st...

 

AfD wirft Bundesregierung Untätigkeit bei Benes-Dekreten vor

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/afd-wir...

 

Diskussion nach Tauber-Tweet

Grünen-Politiker fordert Umbenennung von Rommel-Kasernen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/gruenen...

 

(Indoktrination unbedarfter Schüler)

Schüler beteiligen sich an Wanderausstellung

„Der Weg der Sinti und Roma“: Minderheit als Sündenbock

https://www.op-online.de/region/muehlheim/sinti-roma-schu...

 

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LINKE / KAMPF GEGEN RECHTS / ANTIFASCHISMUS / RECHTE

 

Neue Hysterie gegen Rechts

Die Reihen schließen sich

von Kurt Zach

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/die-reihe...

 

(Gewaltapologie in der jungen Medien-Kaste)

Alexander Gaulands und Michael Seemanns Populismus

von Martin Lichtmesz

https://sezession.de/59476/alexander-gaulands-und-michael...

 

(Sündenbock gefunden)

Debattenkultur

Barley beklagt Demokratieverachtung in Deutschland

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/barley-...

 

Sprecherin für Antifaschismus

Niedersachsen will auch Linksextremismus bekämpfen – Kritik von Grünen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/nieders...

 

„Keine Plattform für extreme Positionen“

Stiftung Bauhaus untersagt ZDF Konzert mit „Feine Sahne Fischfilet“

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2018/stiftun...

 

Nach Bauhaus-Entscheidung

Streit um abgesagtes Konzert von „Feine Sahne Fischfilet“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/streit-...

 

Linksradikale Punkband

„Feine Sahne Fischfilet“: Bauhaus bedauert Konzert-Absage

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/feine-sahne-fischfil...

 

Debatte um Konzert-Absage Feine Sahne Fischfilet:

Bauhaus Dessau entschuldigt sich für Absage

https://www.mdr.de/kultur/bauhaus-dessau-entschuldigung-f...

 

Punkband sucht Konzertort: Stadt und Theater in Dessau für Auftritt von Feine Sahne Fischfilet

http://www.faz.net/aktuell/feuilleton/stadt-und-theater-d...

 

(Zu Feine Sahne Fischfilet und der Bauhaus-Geschichte)

Stützen der Gesellschaft

Druck auf das Bauhaus Stalin, Ulbricht und dem NKWD gefällt das

https://www.welt.de/kultur/stuetzen-der-gesellschaft/arti...

 

Die erwachsenen Kinder der sozialen Frage

Die sozialistische Linke als Handlanger der Hochfinanz. Der Vorwurf ist über hundert Jahre alt und trifft noch immer.

https://www.blauenarzisse.de/die-erwachsenen-kinder-der-s...

 

Angst und Hetze

https://www.blauenarzisse.de/angst-und-hetze/

 

Christliche Kirchen verurteilen Gründung jüdischer AfD-Gruppe

„Missbrauch der religiösen Botschaft zur Propaganda“

https://www.op-online.de/offenbach/offenbach-christliche-...

 

Heinrich Bedford-Strohm und Josef Schuster

Schuldig im Sinne ihrer eigenen Anklage

von Karlheinz Weißmann

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/schuldig-im-sinne-ihrer-eigenen-anklage/

 

Globalisierung

Warum die Anti-Internationalisten gefährlich sind

Da scheinen sich Donald Trump und Sahra Wagenknecht einig: Das Globale ist ein Problem, wir brauchen nationale Lösungen. Alexander Gauland will sogar lieber deutsch als "Mensch" sein. Das ist kurzsichtig - und entlarvend.

Eine Kolumne von Christian Stöcker

http://www.spiegel.de/wissenschaft/mensch/globalisierung-warum-die-anti-internationalisten-gefaehrlich-sind-a-1230569.html

 

„unteilbar“-Demonstration

Wagenknecht: Forderung nach offenen Grenzen irreal

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/wagenkn...

 

(Das interessiert den Verfassungsschutz nicht.)

Berlin

Grüne solidarisieren sich mit Hausbesetzern

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/gruene-...

 

Verfassungsschutz sammelt Material über AfD

http://www.faz.net/aktuell/verfassungsschutz-sammelt-material-ueber-afd-15816492.html

 

Drohung gegen die AfD

Verfassungsschutz und Machtmißbrauch (II)

von Thorsten Hinz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/verfassungsschutz-und-machtmissbrauch-ii/

 

„Höchst problematisch“

Staatsrechtler kritisiert Verfassungsschutzäußerungen zur AfD

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/staatsr...

 

Weißer Ring macht AfD für möglichen Gewaltanstieg verantwortlich

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/weisser...

 

AfD im (Schul)-Klassenkampf

https://www.achgut.com/artikel/afd_im_schul_klassenkampf

 

Der Lehrer-Pranger der AfD: Stasi mit Stasi beantwortet?

https://www.tichyseinblick.de/kolumnen/alexander-wallasch...

 

(Linke Attacke gegen Zahid Khan)

Wahlkampf in Hessen : AfD-Helfer zieht Waffe

http://www.faz.net/aktuell/rhein-main/wahlkampf-in-hessen...

 

Wegen „rechtspopulistischer“ Äußerungen

SPD-Gruppe will Heinz Buschkowsky aus Partei ausschließen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/spd-gruppe-will-heinz-buschkowsky-aus-partei-ausschliessen/

 

Frankfurter Buchmesse gegen die JF

Partymeile statt Sackgasse

von Dieter Stein

https://jungefreiheit.de/debatte/streiflicht/2018/partyme...

 

(dazu...)

Repressionsformen eines (fast) totalitären Gesinnungsstaates

Die neue BRD-Apartheid gegen Patrioten

http://www.pi-news.net/2018/10/die-neue-brd-apartheid-geg...

 

(dazu...)

Isolierung der Jungen Freiheit

Der Freiheit eine Sackgasse

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/der-freiheit-eine-sa...

 

(dazu...)

Frankfurter Buchmesse

Sackgasse der Freiheit

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/sackgasse-der-freihe...

 

(Linksradikalisierung der Fußball-Fan-Szene)

Zwei Fans der FC Bayern München-Amateure schlugen alles kurz und klein

Video: Interview zur Zerstörung des AfD-Infostandes in München-Giesing

http://www.pi-news.net/2018/09/video-interview-zur-zerstoerung-des-afd-infostandes-in-muenchen-giesing/

 

Rechtsextreme aus dem Raum Chemnitz sollen eine Terrorgruppe gegründet haben

https://www.nzz.ch/international/deutschland/rechtsextreme-aus-dem-raum-chemnitz-sollen-eine-terrorgruppe-gegruendet-haben-ld.1424701

 

Polizei nimmt sechs mutmaßliche Rechtsterroristen fest

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/polizei-nimmt-sechs-mutmassliche-rechtsterroristen-fest/

 

Von Sachsen aus sollte "rechtsradikaler Umsturz Deutschlands" erfolgen

Revolution mit Luftgewehr und Schlagstöcken?

http://www.pi-news.net/2018/10/revolution-mit-luftgewehr-und-schlagstoecken/

 

Umsturz mit dem Luftgewehr? Was steckt hinter "Revolution Chemnitz"

https://www.youtube.com/watch?v=OZ1SOAyLSso

 

Mecklenburg-Vorpommern

Reservisten unter Rechtsextremismusverdacht ohne Beweise ausgeschlossen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/reservi...

 

Politische Korrektheit im Profifußball

Werder Bremen will AfD-Anhängern Dauerkarten entziehen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/werder-...

 

(Proletengepöbel ist Meinungsfreiheit)

AfD unterliegt Eintracht-Chef : Verfahren gegen Peter Fischer eingestellt

http://www.faz.net/aktuell/rhein-main/verfahren-gegen-ein...

 

Nach der Hessenwahl

Eintracht-Präsident kündigt weiteres Engagement gegen AfD an

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/eintrac...

 

Arbeiter-Samariter-Bund

Keine Erste-Hilfe-Kurse für AfD

Unbarmherzige Samariter

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/unbarmh...

 

Keine Erste-Hilfe-Kurse

Arbeiter-Samariter-Bund verteidigt AfD-Ablehnung

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/arbeite...

 

Das war’s. Diesmal mit: Mietklauseln gegen rechts … (Und den Hass-Rappern von K.I.Z.)

https://sezession.de/59796/das-wars-diesmal-mit-mietklaus...

 

(Historikertag in Münster betreibt politische Instrumentalisierung von Geschichte)

Kritik an Resolution

Historiker beklagen „Einheitsfront der Wohlmeinenden“

https://jungefreiheit.de/wissen/geschichte/2018/historike...

 

Historikertag

Volkspädagogisches Programm

von Thorsten Hinz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/volkspaed...

 

Bremer Linkspartei spielt Weimarer Republik

https://www.achgut.com/artikel/bremer_linkspartei_spielt_...

 

SPD warnt vor Paralleljustiz

Linksextreme veröffentlichen Fotos von Berliner Polizisten

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/linksex...

 

Kundgebung gegen Rechts und PAG

CSU wirft SPD und Grünen Schulterschluß mit Linksradikalen vor

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/csu-wir...

 

Zehntausende demonstrieren in Berlin gegen Rassismus

https://www.gmx.net/magazine/politik/zehntausende-demonst...

 

#unteilbar

Zehntausende demonstrieren für offene Grenzen und gegen Rechts

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/zehntau...

 

Wohlfühlen - kostenlos - bei #UNTEILBAR

„Eine Viertelmillion“ beim nächsten großen Gratis-Event

http://www.pi-news.net/2018/10/eine-viertelmillion-beim-n...

 

„Ich glaube nicht, daß das intolerant ist“

#Unteilbar-Demo: Deutschlandfahnen waren unerwünscht

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/unteilb...

 

(kritische linke Analyse)

Aufbruch ins Ungefähre

Verfasst von Dagmar Henn am 12. Oktober 2018

Kritik eines Aufrufs

https://daskalteherz.blog/2018/10/12/aufbruch-ins-ungefae...

 

 #Wirsindmehr

Tausende demonstrieren in Frankfurt gegen Rechts

https://www.hessenschau.de/gesellschaft/tausende-demonstr...

 

(SPD und Grüne mit DKP und Punkern)

Frankfurt

Demonstration

Linke Gruppen rufen zur Großkundgebung gegen Rechts auf

http://www.fnp.de/lokales/frankfurt/Linke-Gruppen-rufen-z...

 

(Grüne mit MLPD)

Offener Brief

CSU wirft Schulze gemeinsame Sache mit Linksextremisten vor

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/csu-wir...

 

Dresden: Tausende Menschen demonstrieren gegen Pegida

https://www.zeit.de/video/2018-10/5851553806001/dresden-t...

 

Wird Freiburg instrumentalisiert? Ja, mit guten Gründen!

https://www.achgut.com/artikel/wird_freiburg_instrumental...

 

Faktencheck Freiburg: Von „friedlich“ bei linken Gegendemos keine Spur

http://www.pi-news.net/2018/10/faktencheck-freiburg-von-f...

 

(Gleichgeschaltete Kunstszene)

"Künstler mit Herz": Reaktion auf das AfD-Ergebnis

Ein Video gegen die AfD, gedreht von der Initiative "Künstler mit Herz" und auf Facebook mehr als 2,6 Millionen Mal geklickt: Das war vor der Wahl. Und jetzt? Danach? Den Protestwählern den Wind aus den Segeln nehmen, sagt Liedermacher Roland Hefter.

https://www.br.de/nachrichten/kultur/roland-hefter-bayern...

 

(Linke Staatskünstler)

Vor der Landtagswahl in Hessen

Künstler rufen zur Wahl von Thorsten Schäfer-Gümbel auf

Mehr als 100 Künstler und Kulturschaffende haben wenige Tage vor der hessischen Landtagswahl ihre Unterstützung für SPD-Spitzenkandidat Thorsten Schäfer-Gümbel bekundet

https://www.monopol-magazin.de/kuenstler-rufen-zur-wahl-v...

 

Niedersachsen

Osnabrücker Asta verteilt Stoffbeutel mit linksextremer Parole

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/osnabru...

http://www.pi-news.net/2018/11/fuer-deutschland-keinen-fi...

 

(Prozesse gegen Lügenpresse)

Café Schnellroda und Prozeßverläufe

von Götz Kubitschek

https://sezession.de/59687/cafe-schnellroda-und-prozessve...

 

Politisch Motivierte Kriminalität

Hitlergrüßender Afghane läßt rechte Straftaten wachsen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/hitlerg...

 

Auch rote Farbe an weiterem Denkmal

Unbekannte sprühen Hammer und Sichel an Bremer Dom

https://www.weser-kurier.de/bremen/bremen-stadt_artikel,-...

 

Weitere beschmiert und zerstört

AfD-Wahlplakate in Heusenstamm angezündet

https://www.op-online.de/region/heusenstamm/heusenstamm-p...

 

Götz Kubitschek in Frankfurt überfallen

Der umstrittene Verleger Götz Kubitschek ist vor einer Pizzeria beschimpft und angegriffen worden.

https://www.nzz.ch/international/goetz-kubitschek-in-fran...

 

Frankfurt

Überfall auf Verlegerpaar Kubitschek und Kositza

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/ueberfa...

 

Resultat von Hetze gegen alles, was „rechts“ ist

Überfall auf Kubitschek und Kositza in Frankfurt hat viele Mittäter

http://www.pi-news.net/2018/10/ueberfall-auf-kubitschek-u...

 

Climate March Tübingen

Nach Gewalt-Aufforderung: Boris Palmer rüffelt Antifa

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/nach-ge...

 

Politisch motivierte Gewalt

Linksextreme feiern Farbanschlag auf Steinbachs Wohnhaus

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/linksex...

http://www.pi-news.net/2018/10/farbanschlag-auf-haus-von-...

 

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EINWANDERUNG / MULTIKULTURELLE GESELLSCHAFT

 

Vorstoß zum Nationalfeiertag

Migrantenverbände fordern „Tag der deutschen Vielfalt“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/migrant...

 

Spurwechsel

Schleusenöffnungsgesetz

von Michael Paulwitz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/schleusen...

 

AfD-Bundestagsabgeordnete über einen verhängnisvollen UN-Plan

Der „Globale Pakt für Migration“ ist eine große Gefahr für Deutschland

http://www.pi-news.net/2018/10/der-globale-pakt-fuer-migr...

 

Österreichs Regierung erwägt Ausstieg aus UN-Migrationspakt

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/oesterreich...

 

UN-Migrationspakt

Auch Österreich macht nicht mit

https://www.tagesschau.de/ausland/migrationspakt-103.html

 

(UN-Migrationspakt)

Unfairer Journalismus

Wir verwahren uns gegen eine durch nichts gerechtfertigte Unterstellung

https://www.tichyseinblick.de/daili-es-sentials/wir-verwa...

 

Der Große Austausch als „Verschwörungstheorie“

von Martin Lichtmesz

https://sezession.de/59515/der-grosse-austausch-als-versc...

 

„Vorurteile und Panikmache“

Migranten-Journalisten kritisieren „Bild“-Berichterstattung

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/migrant...

 

Meuternde Fluggäste

England: Passagiere verhindern Abschiebung eines Vergewaltigers

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/england-pas...

 

(Luftnummer)

Asylpolitik

Seehofer-Erlaß führt zu drei Zurückweisungen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/seehofe...

 

„Spurwechsel“ in der Flüchtlingspolitik

Handwerkspräsident fordert Bleibeperspektive für abgelehnte Asylbewerber

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/handwerkspraesident-fordert-bleibeperspektive-fuer-abgelehnte-asylbewerber/

 

Vor Abstimmung im Rathaus lautstarkes Skandieren für Seenotrettung

Video: Junge Migrationsfanatiker in Münster fordern mehr „Flüchtlinge“

http://www.pi-news.net/2018/09/video-junge-migrations-fan...

 

(Selbst zahlen möchten sie nicht)

Nordrhein-Westfalen

Essener Flüchtlingsbürgen sollen zahlen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/essener...

 

AfD-Anfrage

Arbeitslose Ausländer verursachen Wohnkosten in Milliardenhöhe

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/arbeits...

 

„Seenotrettung“

Kardinal Marx spendet 50.000 Euro an „Mission Lifeline“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/kardina...

 

Geld für neues Flüchtlingsschiff

Fantastische 4 spenden 30.000 Euro an „Mission Lifeline“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/fantast...

 

Diskussion über Erdogan-Besuch

Erhellendes vom AKP-Mann

https://jungefreiheit.de/kultur/medien/2018/erhellendes-v...

 

Flüchtlinge und Hidschab-Trägerinnen sollen Polizisten werden

https://philosophia-perennis.com/2018/09/23/fluechtlinge-...

 

Schleswig-Holstein will Migrantenanteil im öffentlichen Dienst erhöhen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/schlesw...

 

Darmstadt

Durch Versorgungsschacht Flüchtlinge fliehen beim Toilettengang aus Abschiebegefängnis

https://www.hessenschau.de/panorama/fluechtlinge-fliehen-...

 

(Ismail Tipi)

Wahlplakate von CDU-Landtagsabgeordnetem beschmiert

„Gezielter Angriff auf meine Person“

https://www.op-online.de/region/dietzenbach/dietzenbach-w...

 

Sonntagsheld (79) – Schlag ins Gesicht für den Rechtsstaat

Till-Lucas Wessels

„Der Bayer schlägt genauso zu wie der Eritreer“

https://sezession.de/59475/sonntagsheld-79-schlag-ins-ges...

 

Ulm: Massenschlägerei am Busbahnhof – Zeugen sprechen von bis zu 40 jungen Männern

https://www.epochtimes.de/politik/deutschland/massenschla...

 

Nordrhein-Westfalen

Gericht verhängt Haftstrafen gegen bulgarische Gruppenvergewaltiger

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/gericht...

 

Volksfest in Weimar

Ausländische Täter belästigen Frau und verletzen ihren Freund

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/auslaen...

 

Köln: Geiselnehmer soll sich als IS-Mitglied bekannt haben

Nach der beendeten Geiselnahme am Kölner Bahnhof schließt die Polizei einen terroristischen Hintergrund nicht aus. Der Verdächtige soll Gaskartuschen gehortet haben.

https://www.zeit.de/gesellschaft/zeitgeschehen/2018-10/ko...

 

Ermittler prüfen terroristischen Hintergrund

Köln: Geiselnehmer ist polizeibekannter Asylbewerber

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/koeln-g...

 

Spektakulärer Goldmünzen-Raub

Staatsanwaltschaft erhebt Anklage gegen drei Tatverdächtige

http://www.spiegel.de/panorama/justiz/goldmuenzen-diebsta...

 

Fürstenfeldbruck

10.000 Euro Sachschaden

Großeinsatz mit Hubschrauber nach Auseinandersetzung in Erstaufnahmeeinrichtung

https://www.kreisbote.de/lokales/fuerstenfeldbruck/grosse...

Köthener Todesfall: Anklage gegen Afghanen erhoben

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/koethen...

 

Frankfurt

Anklage: Ex-Freundin mit Kabel von Haarglätter erdrosselt?

http://www.fnp.de/rhein-main/Anklage-Ex-Freundin-mit-Kabe...

 

Festnahmen nach Sexualdelikt

Iraner und Afghane vergewaltigen geistig beeinträchtigte Frau

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/iraner-...

 

Gruppenvergewaltigung in Freiburg: Sieben Syrer sitzen in U-Haft

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/gruppen...

 

Polizei nimmt zwei Afghanen in Gewahrsam, ein weiterer flüchtet

Zwei Frauen in Cottbuser Innenstadt sexuell belästigt

https://www.lr-online.de/lausitz/cottbus/zwei-frauen-in-c...

 

Zeugen gesucht

Frau wird von drei Männern überfallen

Burgsteinfurt - Eine junge Frau ist am Mittwochvormittag in Burgsteinfurt von drei bisher unbekannten Tätern beraubt worden.

https://www.wn.de/Muensterland/Kreis-Steinfurt/Steinfurt/...

 

Brutaler Überfall am Klinikum Nord – Dortmunderin (54) schwer verletzt

https://www.rundblick-unna.de/2018/10/24/brutaler-ueberfa...

 

Bedroht, angegriffen und geschlagen

Brutale Überfälle auf Frauen in Frankfurt

https://www.op-online.de/region/frankfurt/brutale-ueberfa...

 

Das sind die Täter, die den Leipziger Straßenbahnfahrer vermöbelt haben

https://www.tag24.de/nachrichten/oeffentlichkeitsfahndung...

 

Somalier sticht mit Messer in Schweriner Bus zu

https://www.nordkurier.de/mecklenburg-vorpommern/somalier...

 

Wachmann verletzt

Blutige Wunde nach Flaschenwurf auf Hettstedter Zwiebelmarkt

https://www.mz-web.de/hettstedt/wachmann-verletzt-blutige...

 

Bielefeld

Fremder fragt in Bielefeld nach dem Weg - und wird von Räubern bewusstlos geprügelt

https://www.nw.de/lokal/bielefeld/heepen/22277621_Fremder...

 

Gelsenkirchen: Fünf Unbekannte beleidigen Jugendlichen an Haltestelle – dann schlagen sie ihn vor den Augen seiner Freundin zusammen

https://www.derwesten.de/staedte/gelsenkirchen/gelsenkirc...

 

Backnang       

Unbekannter schlägt auf 72-Jährigen ein     

https://www.zvw.de/inhalt.backnang-unbekannter-schlaegt-a...

 

Stephansposching

Video: Großeinsatz in Außenstelle des Ankerzentrums bei Plattling

https://www.pnp.de/mobile/?cid=3115739

 

In Italien : Zwei Festnahmen nach dem Tod einer Jugendlichen

http://www.faz.net/aktuell/gesellschaft/kriminalitaet/in-...

http://www.pi-news.net/2018/10/italien-unter-schock-16-ja...

 

Er verging sich an Frauen und Tieren

Freiburger Polizei nimmt Sextäter fest

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/freibur...

 

Täter in Untersuchungshaft

Bericht: Afghanen vergewaltigen 15jährige in München

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/bericht...

 

Vorzeigemigrant

Flüchtlingsblogger Aras B. wegen sexueller Belästigung vor Gericht

https://jungefreiheit.de/kultur/medien/2018/fluechtlingsb...

 

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KULTUR / UMWELT / ZEITGEIST / SONSTIGES

 

Gute Architektur ist Menschenrecht! - Filmdokumentation der Frankfurter Altstadt-Tagung

https://www.youtube.com/watch?v=e5GpTyX_PG0

 

Eröffnungsfeierlichkeiten

Frankfurts Neue Altstadt ist nichts für „Modernisten“

http://www.pi-news.net/2018/09/frankfurts-neue-altstadt-i...

 

Immerather Mühle wegen Tagebau abgerissen

https://www1.wdr.de/nachrichten/rheinland/immerather-mueh...

 

(Kolonialismusvorwürfe nach 100 Jahren)

Humboldt-Forum Berlin

In Deutschland reißt ein neues Museum alte Wunden auf

https://www.nytimes.com/2018/10/12/arts/design/humboldt-f...

 

Museum der Bildenden Künste

Orbán: Kulturelle Vergangenheit schützen

Inmitten des europäischen Kulturkampfes müssen wir jetzt unsere kulturelle Vergangenheit, Identität und Souveränität schützen, erklärte Ministerpräsident Viktor Orbán am Dienstag bei der feierlichen Eröffnung des modernisierten Museums der Bildenden Künste am Budapester Heldenplatz.

https://www.budapester.hu/2018/10/30/orban-kulturelle-ver...

 

Kritik an der Bauhaus-Architektur

https://www.sfa.de/files/Buero/Veroeffentlichung/Zeitschr...

 

Warum schöne Dinge uns glücklich machen - Schönheit erklärt

https://www.youtube.com/watch?v=-O5kNPlUV7w

 

Barcelonas Wahrzeichen, die Kathedrale Sagrada Familia, kann offiziell fertiggestellt werden. Die Stadt hat der Kirche die Genehmigung erteilt – 130 Jahre nach Baubeginn.

https://www.swr3.de/aktuell/nachrichten/Sagrada-Familia-b...

 

(Angebliche Diskriminierung von Frauen...)

Staatssekretäre

Was Hänschen nicht bremst, twittert Göring-Eckardt nimmermehr

von Boris T. Kaiser

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/was-haens...

 

Antrag von Grünen und Rosa Liste

München verbietet angeblich sexistische Werbung

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/muenche...

 

(Die nächste Anti-Rechts-/Anti-AfD-Schmonzette)

Neulich in der ARD: „Die Story“

Wenn der WDR eine Serie politischer Dokumentationen für ARD „Die Story“ nennt - was wird dann daraus?

https://sezession.de/59513/neulich-in-der-ard-die-story

 

Gniffke und Frey bei der AfD

ARD und ZDF zu Gast in Dunkeldeutschland

von Fabian Schmidt-Ahmad

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/ard-und-z...

 

(Verein Neue Deutsche Medienmacher)

Ziel ist die Eroberung der „Migrationsvielfalt“ in den Redaktionsstuben

Merkels 5. Kolonne lebt von Staatsknete

http://www.pi-news.net/2018/10/merkels-5-kolonne-lebt-von...

 

(Abgestumpfte Medien)

Innere Sicherheit

Fahrlässig herbeigeführt

von Michael Paulwitz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/fahrlaess...

 

Insider-Report von Bernhard Riegler

Mein irres Date mit der ORF-Lady: In der Welt der linken Schickeria

https://www.wochenblick.at/mein-irres-date-mit-der-orf-lady-in-der-welt-der-linken-schickeria/

 

(Negative Klischees zu Burschenschaften im öffentlich-rechtlichen Fernsehen)

Sonntagsheld (80) – Wo sind sie, die vom breiten Stein…

...nicht wankten und nicht wichen?

https://sezession.de/59506/sonntagsheld-80-wo-sind-sie-di...

 

(Ein linkes Magazin weniger)

Musikzeitschrift "Spex" wird eingestellt

https://www.zeit.de/kultur/musik/2018-10/popkultur-spex-z...

 

Konservative Revolution

Anschwellender Revolutionsgesang (1/2)

Über die neuen und alten Rechten

https://www.deutschlandfunk.de/konservative-revolution-anschwellender-revolutionsgesang-1-2.1184.de.html?dram:article_id=426551

 

Konservative Revolution

Anschwellender Revolutionsgesang (2/2)

Über die neuen und alten Rechten

https://www.deutschlandfunk.de/konservative-revolution-anschwellender-revolutionsgesang-2-2.1184.de.html?dram:article_id=426640

 

Philip Stein / Identitäre Bewegung - Europa Nostra in Dresden

https://www.youtube.com/watch?v=jGQpaWUCGM0

 

Götz Kubitschek / Identitäre Bewegung - Europa Nostra in Dresden

https://www.youtube.com/watch?v=Taz6lf9mOQc

 

Martin Sellner / Identitäre Bewegung - Europa Nostra in Dresden

https://www.youtube.com/watch?v=q8Htg24zW6c

 

Hängt die Weißen!

Martin Lichtmesz

Während Wolfgang Schäuble am 3. Oktober zu "mehr Zusammenhalt in einer offenen Gesellschaft" aufrief, ...beklagten mehrere Einwandererverbände, daß die deutsche Einheit „aus einer rein weißen Sicht“ betrachtet werde.

https://sezession.de/59466/haengt-die-weissen

 

"Deutschland spricht": "Du bist auch ein guter Kerl"

Zwei Männer, beide 50 Jahre alt, beide in Hannover geboren und geblieben. Der eine vertritt neurechte Ideen, der andere wählt grün. Gibt es noch etwas, das sie verbindet?

https://www.zeit.de/gesellschaft/2018-09/deutschland-spricht-dirk-gieselmann-diskussion-hannover/komplettansicht

 

Warum muss es Populismus sein?

von Alexander Gauland

http://www.faz.net/aktuell/politik/inland/alexander-gaula...

 

Wie viel Hitler steckt in Gauland? Ein Gastbeitrag des AfD-Chefs in der «FAZ» löst Empörung aus

https://www.nzz.ch/feuilleton/wieviel-hitler-steckt-in-ga...

 

Interview mit Ida-Marie Müller

„Die Heuchelei und die Realitätsferne widern mich schon lange an“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/die-heu...

 

Rettet den Umweltschutz vor den Linken

https://www.blauenarzisse.de/rettet-den-umweltschutz-vor-...

 

Der Historikerverband und die Gefährdungen der Demokratie

von Martin Lichtmesz

https://sezession.de/59462/der-historikerverband-und-die-gefaehrdungen-der-demokratie

 

Europaparlament

Britischer Abgeordneter vergleicht Nazis mit Sozialisten

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/britischer-...

 

(Das immer gleiche "Kunstwerk" auf politisch korrekter Wanderschaft)

„Die Wölfe sind zurück?“

Wegen AfD: Mahnwache gegen rechte Hetze kommt nach Cottbus

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2018/wegen-a...

 

(Das nächste Politisch korrekte Kunstprojekt, von der Presse breitgetreten)

Flüchtlingsschicksale erlebbar machen

Aktion Moving People: Asylkreis verteilt Plastikfiguren auf dem Darmstädter Ludwigsplatz, die Erlebnisse erfahrbar machen.

https://www.echo-online.de/lokales/darmstadt/fluchtlingsschicksale-erlebbar-machen_19095122

https://www.movingpeople.nu/

 

(Dieser Kelch scheint an Kassel vorüber gegangen zu sein.)

Umstrittenes Kunstwerk : documenta-Obelisk muss weichen

http://www.faz.net/aktuell/rhein-main/kassel-laesst-docum...

https://www.hessenschau.de/kultur/documenta-obelisk-in-ka...

 

(Der nächste Pseudo-Künstler beruft sich für seine menschenverachtenden Beleidigungen auf die Kunstfreiheit)

Türkisches Generalkonsulat übte Druck aus

Wegen Erdogan-Bild: Drohungen gegen Duisburger Kunsthalle

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/wegen-erdogan-bild-d...

 

(Alt 68er-Thesen bei der Verleihung des Friedenspreises des Deutschen Buchhandels)

Friedenspreis des Deutschen Buchhandels

Die Erinnerungskultur liegt Aleida und Jan Assmann am Herzen

Aleida und Jan Assmann erhielten den Friedenspreis des Deutschen Buchhandels - Für "Vogelschiss"-Thesen haben sie nichts übrig

https://www.rnz.de/kultur-tipps/kultur-regional_artikel,-...

 

«Der Mensch lässt sich nicht beliebig zurichten»

Freiheit endet da, wo der Staat für das Glück der Bürger sorgen will, sagt Jörg Baberowski. Im Gespräch erzählt der Berliner Historiker, wie er vom Linken zum Liberal-Konservativen wurde.

https://www.nzz.ch/feuilleton/der-mensch-laesst-sich-nich...

 

Britischer Komiker verteidigt freie Rede

Rowan Atkinson: Recht auf Beleidigung gehört zur Meinungsfreiheit

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/rowan-atkinson-recht...

 

Kultfigur

Die Simpsons: Apu muß der Political Correctness weichen

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/die-simps...

 

(Der nächste künstlich aufgebauschte „Rechtsextremismus-Skandal“...)

C&A hatte Nazi-Pullover für Kinder im Sortiment

https://www.gmx.net/magazine/panorama/nazi-pullover-kinde...

 

(Die Wirtschaft will den großen Austausch fördern. Werden solche Diversity-Debatten auch bei der Werbung in afrikanischen Ländern geführt? Zu wenige Weiße?)

Mehr Vielfalt

Outdoor-Hersteller entschuldigt sich für zu viele weiße Models

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/outdoor-her...

Auf der Werbeseite der Firma wurde das neue Konzept schon umgesetzt:

https://www.mec.ca/en/

 

Buchmessen-Ausbeute (2): Höcke, Trio, Lengsfeld

von Götz Kubitschek

https://sezession.de/59555/buchmessen-ausbeute-2-hoecke-t...

 

Die bürgerliche Mitte und die Gleichheit I

https://sezession.de/59532/die-buergerliche-mitte-und-die...

 

Die bürgerliche Mitte und die Gleichheit II

https://sezession.de/59534/die-buergerliche-mitte-und-die...

 

Wie sich Spanien gegen den Liberalismus stemmte

https://www.blauenarzisse.de/wie-sich-spanien-gegen-den-l...

 

(Bizarr und geschmacklos)

Tova Ringer ist «Miss Holocaust Survivor»

https://www.welt.de/newsticker/dpa_nt/infoline_nt/bouleva...

https://www.focus.de/wissen/mensch/tova-ringer-93-jaehrig...

 

Amazon hat einen Shop mit völlig neuem Konzept eröffnet — und viele Kunden sind verwirrt

https://www.businessinsider.de/amazon-hat-einen-shop-mit-...

 

Wissenschaftler: Smartphone-Sucht korreliert mit Spielsucht

https://www.heise.de/newsticker/meldung/Wissenschaftler-S...

 

Gestörte Gehirn-Entwicklung : Forscher für Smartphone-Nutzung erst ab 18 Jahren

https://rp-online.de/leben/gesundheit/medizin/manfred-spi...

 

Genetik: Sie werden, was sie sind

Eltern können auf die Persönlichkeit ihrer Kinder kaum Einfluss nehmen. Jahrzehntelange Forschungen zeigen: Die wichtigsten Charaktermerkmale von Menschen sind von der Geburt an festgelegt – sagt der Verhaltensgenetiker Robert Plomin.

https://www.zeit.de/2018/41/genetik-kinder-verhalten-erzi...

https://www.finanznachrichten.de/nachrichten-2018-10/4492...

 

Weltwoche-Veranstaltung

Sarrazin sieht Europa auf dem Weg zum islamischen Kontinent

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/sarrazin-sieht-europ...

 

Sinead O'Connor ist zum Islam konvertiert – und hat einen neuen Namen

https://www.gmx.net/magazine/unterhaltung/stars/sinead-oc...

samedi, 10 novembre 2018

Conférence et séance de dédicaces à Clermont-Ferrand (3 novembre 2018)

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Conférence et séance de dédicaces à Clermont-Ferrand (3 novembre 2018)

Je remercie tous les amis qui se sont décarcassés pour réussir cette charmante journée, placée sous le signe de la camaraderie et de la convivialité !

Je remercie aussi tous les amis de très longue date qui ont fait le déplacement pour de joyeuses retrouvailles !

 

La guerre des Six Jours : un tournant militaire, politique et sémantique

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La guerre des Six Jours : un tournant militaire, politique et sémantique

Article publié le 5 juin 2017, à l’occasion des cinquante ans du conflit, sur le site Philitt.

C’était il y a cinquante ans. Le lundi 5 juin 1967, Israël lançait une gigantesque offensive militaire contre trois armées arabes : l’Égypte de Nasser, la Syrie du parti Baath (dirigée alors par Noureddine al-Atassi) et la Jordanie du roi hachémite Hussein. Ce troisième conflit israélo-arabe, court et intense, constitue un tournant certain pour le monde arabe et, à certains égards, dans les relations internationales.

Après la Nakba (le désastre) de 1948, soit l’exode de plus de 700 000 Palestiniens après la première guerre, et la campagne de Suez en 1956 contre l’Égypte de Nasser, menée par la France, le Royaume-Uni et Israël, la guerre des Six Jours est le troisième conflit israélo-arabe en moins de vingt ans. Et il y en aura bien d’autres. Chacun de ces conflits peut être considéré comme un tournant : celui de 1948  installe Israël dans la région et provoque des départs palestiniens massifs (notamment dans les pays arabes voisins) et celui de 1956 fait du zaïm égyptien Nasser une figure tutélaire du nationalisme arabe, un véritable héros. La guerre de 1967, notamment à cause de l’occupation et de l’annexion de territoires arabes qui s’ensuivent, contribue à plonger le monde arabe dans des impasses politiques et intellectuelles.

Inutile de revenir sur les détails militaires du conflit. Si l’enchaînement des événements est connu et admis, leur interprétation est loin de faire l’unanimité. Le conflit a commencé par une attaque de l’aviation israélienne, tandis que les aviations arabes étaient encore au sol. Les Mirage III français achetés par Israël ont pu ainsi prouver leur efficacité. Le casus belli fut le blocus du détroit de Tiran imposé par l’Égypte aux navires israéliens dès le 23 mai, action qui s’ajoute au départ des troupes onusiennes exigé par Nasser. Seulement, il est difficile de considérer honnêtement qu’il s’agissait d’une réponse israélienne à des velléités belliqueuses de la part de l’Egypte : la guerre des Six Jours s’apparente davantage à une agression israélienne préméditée, dont les motivations dépassent largement les actes et les discours du mois précédant le conflit.

Cette guerre est souvent décrite comme la première guerre de l’eau. De ce point de vue, c’est davantage le front syrien que le front égyptien qu’il convient d’observer. Dans ses mémoires, l’ancien Premier ministre israélien Ariel Sharon (qui commandait une division au moment des faits) le reconnaît volontiers : deux ans et demi avant le début du conflit, Israël avait déjà prévu d’intervenir en réponse au projet syrien de détournement des eaux du Jourdain dans le Golan. Ce détournement faisait lui-même suite à la construction d’un canal israélien destiné à détourner ces eaux depuis le lac Tibériade. L’occupation du Golan à l’issue du conflit apparaît ainsi comme un but de guerre et non comme un butin accidentel.

La guerre des Six Jours constitue une rupture militaire, politique et sémantique à trois niveaux. A l’échelle mondiale, notamment dans le cadre de la guerre froide et de la politique étrangère de la France dans la région ; à l’échelle du monde arabe, y compris d’un point de vue idéologique ; enfin, à l’échelle de la question palestinienne.

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Un tournant politique et militaire

En 1967, les relations américano-soviétiques se caractérisent par une relative « détente » et les États-Unis du président Lyndon Johnson commencent à afficher une véritable proximité avec Israël, certes encore éloignée du soutien inconditionnel que nous connaîtrons plus tard, mais contrastant avec les pressions américano-soviétiques contre l’expédition de Suez en 1956. La position américaine est alors délicate : le soutien apporté à Israël est atténué par la crainte d’une déstabilisation du régime jordanien et d’une défaite arabe telle qu’elle rendrait l’intervention militaire des Soviétiques possible. Pour ce qui est de ces derniers, leur véritable rôle n’est pas tout à fait clair. Ont-ils encouragé les armées arabes à provoquer un conflit et à se préparer à celui-ci ? Ou ont-ils plutôt voulu l’éviter ? Des archives polonaises portant sur la session plénière du Comité central du Parti communiste du 20 juin 1967 semblent révéler que Léonid Brejnev n’avait aucune intention de déclencher ce conflit et que son influence sur les armées arabes (syrienne et égyptienne) était limitée.

Ces mêmes archives révèlent que Moscou avait prévenu Nasser des intentions israéliennes d’attaquer la Syrie dès avril-mai 1967 afin qu’il mobilise ses troupes pour aider ses alliés syriens, pensant qu’Israël ne pouvait tenir sur deux fronts[1]. Une erreur de calcul manifeste. Notons que l’historiographie soviétique associe, de son côté, cette défaite arabe au manque de préparation des militaires arabes, à une manipulation américaine des moyens de liaison ou à des manipulations internes à l’appareil militaire égyptien : des généraux égyptiens formés en « Occident » auraient voulu faire échouer Nasser afin de susciter un rapprochement avec les États-Unis. L’ironie voudra que ce rapprochement (et incidemment l’éloignement égypto-soviétique) se fasse après le relatif succès du conflit suivant en 1973 (toujours avec des armes soviétiques).

En France, cette guerre révèle une autre rupture vis-à-vis d’Israël. La France, sous le général de Gaulle, n’est plus ce fidèle allié qu’elle a été depuis 1945 (y compris pour les groupes armés précédant l’État, décrits comme terroristes par les forces britanniques). Avec l’indépendance de l’Algérie en 1962 et la volonté de mener une politique étrangère indépendante et équilibrée, il n’est plus question de poursuivre le soutien inconditionnel offert par la IVe  République. Dès 1958, le général de Gaulle remet en cause la coopération nucléaire entre les deux pays. En novembre 1967, dans une conférence de presse restée célèbre (pour de mauvaises raisons), il fait du conflit un diagnostic implacable et sans concession : « […] A la faveur de l’expédition franco-britannique de Suez, on avait vu apparaître en effet un État d’Israël guerrier et résolu à s’agrandir […] C’est pourquoi, d’ailleurs, la Ve République s’était dégagée vis-à-vis d’Israël des liens spéciaux et très étroits que le régime précédent avait noués avec cet État […] Hélas, le drame est venu. Il avait été préparé par une tension très grave et constante qui résultait du sort scandaleux des réfugiés en Jordanie et aussi des menaces de destruction prodiguées contre Israël […] Le 2 juin, le gouvernement français avait officiellement déclaré qu’éventuellement il donnerait tort à quiconque entamerait le premier l’action des armes […] On sait que la voix de la France n’a pas été entendue. Israël ayant attaqué, s’est emparé en six jours de combats des objectifs qu’il voulait atteindre, maintenant, il organise sur les territoires qu’il a pris l’occupation qui ne peut aller sans oppression, répression et expulsions. Et il s’y manifeste contre lui la résistance qu’à son tour il qualifie de terrorisme […] » Ces mots forts, prononcés par un homme qui en connaît la teneur mieux que quiconque, révèlent une lucidité et une clairvoyance aussi inaudibles en 1967 qu’elles peuvent encore l’être aujourd’hui. Un discours singulier, bien différent des douces mélodies pro-israéliennes de Serge Gainsbourg (Le sable et le soldat) et d’Adamo (Inch’Allah).

images.jpgDans le monde arabe, à la défaite militaire s’ajoute la défaite symbolique. Il y a bien évidemment l’humiliation de l’occupation : le Sinaï égyptien (qui sera récupéré par le président Sadate), le Golan syrien (annexé en 1981), les fermes libanaises de Chebaa et les territoires palestiniens de Gaza et de Cisjordanie (dont Jérusalem-Est), administrés auparavant par l’Égypte et la Jordanie. Il y a aussi la spoliation du peuple palestinien, qui se retrouve occupé et malmené pendant des décennies par une puissance étrangère. Mais il y a aussi l’échec du nationalisme arabe qui en annoncera bien d’autres. Cet échec de trois grandes armées arabes encouragera le réveil de la résistance palestinienne. Dans les années 1970, l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) jouera un rôle analogue à celui de Nasser, décédé en 1970. En Jordanie comme au Liban, Yasser Arafat apparaîtra comme une figure tutélaire à son tour, stimulé par quelques succès militaires dont les grandes armées arabes ont été incapables. On retrouvera ce phénomène avec le Hezbollah libanais. Un peu plus de dix ans après cette guerre, à la cause arabe contre Israël se substituera une cause nouvelle, nourrie par la montée du wahhabisme à la faveur des pétrodollars, celle de la guerre d’Afghanistan (1979). Tandis que l’Égypte vient de signer un traité de paix avec Israël (ce que la Jordanie fera en 1994), des milliers de combattants venus du monde arabe se retrouveront ainsi plongés dans un conflit lointain au nom d’une appartenance religieuse, encouragés par les Américains et contre l’ennemi « impie » tout désigné : l’Union soviétique.

Un tournant sémantique

La guerre des mots se joue d’abord aux Nations unies. Quelle résolution adopter au Conseil de sécurité des Nations unies ? Moscou, qui condamne « l’agression israélienne », souhaite un « retrait de tous les territoires occupés ». La France du général de Gaulle va dans le même sens en se montrant plus modérée : il faut condamner Israël pour avoir déclenché les hostilités, lui demander d’évacuer les territoires occupés et demander aux États arabes de reconnaître à Israël le droit d’exister. Sur la question de l’occupation, Moscou et Paris se heurtent à Washington. Les Américains rejettent la formulation toute simple « retrait des territoires occupés ». Les Britanniques réussissent alors à imposer une version consensuelle : « retrait des forces armées israéliennes des territoires occupés lors du récent conflit ». La résolution 242 est adoptée par le Conseil de sécurité le 22 novembre 1967, quelques jours avant la fameuse conférence de presse du général de Gaulle. Une résolution jamais appliquée qui fera couler beaucoup d’encre. Entre autres raisons, parce que la version anglaise est moins précise que la version française. La version anglaise évoque un retrait « from territories occupied in the recent conflict » (l’absence d’article permettant de traduire par « de certains territoires »), tandis que la version française, plus précise, évoque le retrait « des territoires occupés » (donc de la totalité d’entre eux).

Un texte peut-il décemment exiger le retrait de certains territoires tout en laissant l’occupant décider desquels ? Ce flou voulu par Israël et installé par les grandes puissances, au premier rang desquelles les États-Unis, sera sans cesse alimenté. C’est ce même flou qui avait caractérisé le début du conflit, lorsque l’agression était présentée comme une guerre défensive. En France, une bonne partie de l’intelligentsia de l’époque veut croire à l’histoire de David contre Goliath – David n’étant pourtant pas connu pour ses « attaques préventives ». Car c’est de cela qu’il s’agit : une agression présentée comme une « attaque préventive », qui conduira à l’occupation, annonçant elle-même l’annexion et la colonisation. Les territoires occupés seront, quant à eux, des territoires « disputés », pour reprendre le discours officiel israélien. Les exemples ne manquent pas de ces audaces sémantiques annoncées par la guerre de 1967 : le nom biblique de Judée-Samarie plutôt que la profane Cisjordanie, la formule générique d’ « Arabes de Palestine » plutôt que l’admission de l’existence d’un « peuple palestinien », etc.

L’agression israélienne de 1967 était la première étape d’une stratégie bien préparée. D’abord, s’étendre et contrôler les ressources hydrauliques. Puis, faire la paix avec les États arabes voisins affaiblis séparément. Notons que si cela a fonctionné avec l’Égypte et la Jordanie, les tentatives avec la Syrie et le Liban ont échoué. Enfin, isoler les Palestiniens et noyer leur cause. De perversion sémantique en perversion juridique, jamais la situation n’aura été aussi déséquilibrée… et jamais les discours n’auront autant feint l’équilibre. Le langage de vérité du général de Gaulle en 1967 apparaîtrait aujourd’hui comme une intolérable provocation. Telle est pourtant la nécessité qu’impose la compréhension des faits : se réapproprier les mots justes.

Adlene Mohammedi

Note : 

[1] Uri Bar-Noi, “The Soviet Union And The Six-Day War: Revelations From The Polish Archives”, Cold War International History Project, Wilson Center, 7 juillet 2011. URL : https://www.wilsoncenter.org/publication/the-soviet-union....

Jan Marejko, le verbe et la liberté

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Jan Marejko, le verbe et la liberté

On assimile généralement notre modernité en crise au rationalisme. L’irrationalisme et autres nouveaux panthéismes apparaissent alors comme des attitudes antimodernes par excellence. Jan Marejko, dans La Cité des morts (1994), montre au contraire que ces deux attitudes, incapables de s’enraciner dans un Autre, sont solidaires d’une même réduction de l’esprit à la nature et à une vie morte, incapable d’une parole qui annonce et qui s’énonce dans son rapport au monde. 

C’est une pensée forte et complète que nous donne à lire le philosophe genevois Jan Marejko (1946-2016), dans son maître ouvrage La Cité des morts. Avènement du technocosme.  Le titre et le projet sont audacieux : le risque du recyclage est élevé tant l’auteur est précédé par de nombreuses et grandes critiques du « monde moderne ». L’opposition de la tradition et de la modernité est toujours menacée de devenir le lieu commun d’une pensée dissidente : mais que serait donc la tradition sans sa respiration fondamentale, celle, spirituelle, qui exige, à l’épreuve des jours nouveaux, le « renouvellement de l’intelligence », selon le mot de saint Paul (Rom. XII, 2) ? 

81AYY0JcR1L.jpgC’est sur cette exigence toujours actuelle du discernement que Jan Marejko exprime ses inquiétudes. A la dyade quelque peu habituelle entre tradition et modernité, le philosophe suisse choisit d’opposer, méthodologiquement, la triade de trois « accents », trois tendances, trois modes de rationalité irréductibles au cours historique : mythocosme / logocosme / technocosme. En effet, la dyade a ceci de dangereux qu’elle peut conduire à une certaine clôture de la pensée sur la distance haineuse de l’exclusion ou de la proximité complice de l’inclusion. La triade, quant à elle, crée un lien vivant entre trois termes dont la tension dialectique déjoue les fixations d’une pensée habituée, sans renoncer à dire le monde. 

De la superstition de la vie ordinaire …

Jan Marejko ne prétend pas substituer son rythme de pensée ternaire au conflit binaire entre tradition et modernité. Lui-même, en effet, ne s’interdit nullement d’envisager le caractère inédit du monde moderne, construit sur la négation de l’esprit traditionnel. La négation de la modernité consiste en effet en le rejet d’une fidélité attachée à une double origine : chronologique (respect du passé et des Anciens) et ontologique (culte du Créateur et vie transcendante). 

Seulement, l’exigence d’authenticité interdit l’antimoderne Jan Marejko de se limiter à un simple portrait du visage mort du monde moderne. Il faut d’abord savoir quel regard opposer au crépuscule, quelle autre sorte de joue tendre au soufflet orgueilleux de l’homme Prométhéen. C’est pourquoi la peinture de la Cité des morts, celle de la modernité constituée comme monde, n’intervient vraiment que dans le dernier mouvement de l’essai de Jan Marejko. Le jugement de la tradition précède la condamnation de la modernité. Ce jugement, ici, consiste à opposer deux façons en apparence traditionnelles de se rapporter au monde : l’une, mythique, ou mythocosmique (car elle n’est jamais le fait d’individus isolés), l’autre, logale, ou logocosmique. 

La première est mythologique parce que non métaphysique : elle est incapable de discerner un réel au-delà de la nature (phusis), c’est-à-dire de « voir », par l’œil de l’âme, l’invisible en son lieu transcendant. Elle n’opère pas la dépossession du regard propre à la vie du verbe et regarde toujours l’invisible (qu’elle perçoit néanmoins) à travers le prisme du visible : « le sacré, dans un mythocosme, est moyen du profane et non sa fin ». En effet, « au lieu de permettre aux âmes de s’élever au-dessus de l’obsession de la survie, un tel pouvoir [mythocosmique] les enfonce dans cette obsession tout en les plongeant dans la servitude ». Dans un mythocosme, les hommes ne savent pas voir le visible pour ce qu’il est car ils y discernent sans cesse un ensemble de volontés bienveillantes ou malveillantes : aucune distance véritable ne se crée entre l’ici-bas et l’au-delà. Il s’ensuit que la conscience du plus grand que soi est comme asservie par la superstition de la vie ordinaire : « l’au-delà auquel sont renvoyés les hommes du mythocosme est l’espace imaginaire dans lequel ils projettent leurs terreurs, leurs espoirs, leurs appétits naturels (sexe et nourriture essentiellement). L’espace invisible du mythe n’est pas réellement transcendant parce qu’il n’est qu’une amplification fantasmatique de ce qui existe déjà dans la nature ». Ainsi en est-il par exemple de la vie éternelle, conçue alors comme perpétuelle par l’entendement mythocosmique, c’est-à-dire comme une certaine prolongation de l’état de vie naturel.

41LDrjlNkDL._SX329_BO1,204,203,200_.jpgOr loin de s’opposer au mythocosme, le technocosme, c’est-à-dire le monde régi par l’arraisonnement et la technique, qui valorise exclusivement l’industrie et les préoccupations matérielles et financières, se pose en fait comme son ennemi gémellaire. Comme dans un mythocosme, le pouvoir technocosmique « médiatise des puissances dont on attend qu’elles favorisent la vie, la prolongent ou l’amplifient » : ces puissances, divines qu’elles étaient, sont économiques ou politiques. Elles tirent leur respect de leur règne anonyme, invisible, incontestable. En elles, les Hommes placent leur salut comme ils placent leur argent : ils investissent en elles pour conquérir le repos d’une vie de possédants. En elles, ils ont « réussi leur vie », pensent-ils. Il faut dire que le bonheur dans les deux cas est attaché à la jouissance des biens matériels : que le contrôle de l’environnement soit magique et cérémoniel, ou bien statistique et industriel, la nature reste l’horizon de l’activité humaine immergée dans ses petites préoccupations affairées ou moralistes, engoncée dans la roue des désirs et des souffrances. Que la distance soit minime (mythocosme) ou inexistante (technocosme), l’homme, dans les deux cas, ne s’oriente pas dans la vie logale qui est pourtant sa vocation d’animal sémantique. Ne s’arrachant pas positivement à la nature, immergé en elle, il est incapable de la regarder, de la comprendre, de l’aimer dans sa précarité. 

… à la religion de la Vie 

La tradition animée par la vie du Verbe ne réduit plus le bonheur à l’horizon intéressé de la satisfaction des jouissances matérielles et narcissiques. Chez un Aristote, en effet, elle situe le bonheur dans la vie contemplative, théorétique. Pour pouvoir dire les choses, l’homme doit avoir atteint une certaine distance vis-à-vis d’elles, distance qui reconstitue les phases successives ou les aspects partiels d’un objet dans sa totalité signifiante, le rendant alors manifeste dans ce qu’il est réellement, le plus intimement. L’âme humaine, dit saint Thomas, est suspendue entre le temps et l’éternité : de cette façon, la distance vis-à-vis des choses s’enracine, dans le mouvement logal, dans une distance vis-à-vis de Dieu, dont le lieu se situe dans un Autre, jamais réductible à quelque idole que ce soit. Aussi dans la tradition juive se reconstitue l’altérité divine : les règles de la Torah, note Jan Marejko, n’ont « pas pour objet de protéger ou d’exalter la vie terrestre, mais d’orienter cette vie d’une manière telle qu’elle puisse participer à une autre vie, recevoir une lumière nouvelle et, surtout, accueillir une parole libératrice parce qu’au-dessus de tout pouvoir terrestre ».

Loin de Dieu et loin du monde, l’âme lancée dans un mouvement logal trouve sa vérité dans l’exil. Libérée du souci du monde, libérée de la peur et de l’intéressement, sa souveraineté s’établit pour qu’elle puisse prendre la parole. Alors naît la parole des prophètes Juifs comme celle, tout aussi prophétique, d’un Socrate, duquel on apprend, dans l’Apologie de Socrate de Platon, qu’il est « nommé par le dieu pour défendre la vie du verbe dans Athènes, montrer qu’il en est venu à “négliger toutes ses affaires” – qu’il y a dans cette négligence pour sa vie matérielle quelque chose de plus qu’humain ». S’appuyant sur l’historiographie d’Alexandre Koyré, Jan Marejko remarque en effet que « le dépassement du souci de la survie ou de l’utile est la condition d’une science théorétique [ou] logale ». Cette science est une connaissance pure, centrée sur la recherche de la vérité et dépouillée de l’avidité. Elle vise l’accomplissement du sujet et non son opposition exclusive ou duale vis-à-vis des objets qu’il observe. « Mais, ajoute le philosophe genevois, pour regarder l’ici-bas d’une manière désintéressée, comme une science logale l’exige, il faut avoir trouvé un point d’ancrage ailleurs que dans la nature. Sinon, on ne peut s’empêcher d’y chercher les signes d’un salut possible sans jamais voir quiconque ni quoi que ce soit ». Dans un logocosme, l’Homme comprend donc que l’amélioration de sa condition et l’objet de son bonheur ne résident pas dans le réarrangement obsessionnel et superficiel de son environnement mais avant tout dans le réarrangement intérieur de son rapport à soi et au monde : destruction de l’égoïsme, repentance, questionnement, compréhension, dialogue, par l’enracinement ontologique du sujet dans un lieu Autre, étranger aux passions passagères et aux violentes illusions de la vie mondaine. 

51hVLwLuDzL._SX352_BO1,204,203,200_.jpgPrendre la parole

Jan Marejko, au travers des très nombreux sujets qu’il aborde dans son essai, pose donc en creux l’enjeu fondamental de la parole. Il écrit dans un monde où tout le monde parle, mais où rien ne se dit. La massification à tous les niveaux de la vie humaine dans notre modernité (démographie, informations, produits) étouffe dans son flux toute possibilité de prise sur le monde. Un pouvoir inédit s’est ajouté aux pouvoirs traditionnels : le pouvoir médiatique, qui confisque toute possibilité de réponse. Celui, en effet, qui a le monopole de la parole a le monopole du pouvoir ; or le discours médiatique s’impose en tout lieu sans que les millions des téléspectateurs puissent avoir quelque chose à redire. La démocratie moderne se fonde peut-être sur l’isonomie (l’égalité devant la loi), mais dans son droit imaginaire à la liberté d’expression, elle a été incapable d’assumer le premier élément fondamental de la démocratie grecque : l’isegoria, l’équité dans la prise de parole. « Dans les sociétés modernes [démocratiques], l’impossibilité de répondre ne tient pas à la terreur exercée par celui qui détient le pouvoir [tyrannique], mais à la structure même de la communication ».

Le principe d’inertie cher à la science moderne, qui a renversé la conception traditionnelle du mouvement conçu comme désir d’atteindre une fin, est intégré dans l’imaginaire collectif : l’espace démocratique n’est plus un lieu de relations entre des citoyens libres, mais un ensemble de champs de forces (mass media, partis politiques, syndicats…) qui interagissent entre eux sans espace politique réellement partagé. À si grande échelle et au sein d’une masse si grande d’acteurs sociaux, cette absence d’isegoria s’accompagne « d’une prolifération d’échanges aniségoriques ». Il en va, partout, de sa propre indignation, de ses propres intérêts, de ses propres jeux de langage : que les novlangues soient commerciale, inclusive ou autre, le rapport de l’homme moderne au monde est alogal du fait même qu’il a renoncé à l’accord des mots avec les choses.  La parole n’ose plus se référer à un Autre du discours, désigner des objets extérieurs à son énonciation, mais se limite soit à un exclusivisme, soit à un relativisme des points de vue selon lequel, la réalité ne pouvant jamais être saisie, on ne peut rendre compte que de la manière dont on parle de notre propre réalité. Mais quelle rencontre est possible dans cette conception sourde du langage ? Qu’est-ce qui rendrait possible ici un lieu dans lequel pourraient dialoguer différents points de vue s’accordant sur un même objet ? Dans cet éclatement, « une parole qui s’est close sur sa propre opérativité (sciences) ou sa propre répétition (médias) rend absurde la notion de réponse ». 

Voici donc venu, contre la vie du verbe qui prend le risque de nommer en assumant sa précarité, le règne du bavardage : « dans le champ d’un discours alogal il n’y a plus ni monde ni sujets : tout y est un état de flux permanent où il est impossible de repérer des substances capables d’être saisies dans une définition ». Il s’ensuit qu’« aussitôt qu’une parole se donne comme une combinatoire auto-suffisante (refus de la référentialité) elle ne peut ni provenir d’une subjectivité [dont la réalité est noyée dans un ensemble de constructions et de ramifications impersonnelles], ni nommer des objets [dissous dans les seules relations] ». Dans la cité des morts, c’est clair : « le verbe dérange ». Face au nihilisme ambiant, Jan Marejko oppose finalement une certaine conception, profonde, de l’annonce évangélique : non pas la défense d’une chapelle, mais la recherche, chez les volontés non encore brisées ou ramollies, d’une (re)conversion à la vie du verbe, c’est-à-dire la capacité de pouvoir répondre à une altérité. Et cela, Robinson sur son île et Narcisse devant son miroir, cohabitant dans une cité de morts, ne le vivront jamais. 

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Quel avenir pour le militantisme blanc?

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Quel avenir pour le militantisme blanc?

par Thierry DUROLLE

Dans la nuit du 2 au 3 octobre 2018, le local du Bastion social clermontois fut à nouveau la cible des nervis du Système. Les militants antifascistes de la CARA (Cellule antifasciste révolutionnaire d’Auvergne) ont vandalisé une seconde fois l’Oppidum, ce local qui secoue malgré lui la vie de la cité arverne, suivi d’une tentative d’incendie dans la nuit du 3 au 4 octobre.

Une grande campagne fut menée contre l’arrivée des militants en juillet dernier avec l’appui d’Olivier Bianchi, le ventripotent maire de Clermont-Ferrand, qui a visiblement pardonné le casse de sa voiture par les militants de la CARA. Le torchon local, La Montagne, a fait ses choux gras de toutes ses histoires en relatant le moindre fait divers en rapport, de près ou de loin, au Bastion social.

Avant ce nouveau saccage, des militants furent mis en cause dans une rixe suite à une énième provocation. Ces derniers, au nombre de trois, ont été mis en prison en préventive suite à un séjour en Alsace pour deux d’entre-eux. Le troisième qui, d’après nos informations, n’a pas porté de coups fut lui aussi embastillé. Soulignons pour une fois l’efficacité, dans un effort commun, de la police et de la justice française… Des peines de sursis et de prison ferme ont été prononcées à l’encontre des deux militants et du troisième comparse. Finalement, la section clermontoise du Bastion s’est dissoute le 16 octobre dernier.

À l’instar de l’« affaire Méric », la réaction du Système est sans aucune pitié envers ses ennemis. Les militants du Bastion social le savaient. Quoiqu’il en soit, nous nous devons de saluer une initiative courageuse qui, comme a pu faire le MAS, a pour but d’agir dans le réel et pour le pays réel. Cela est aussi le cas pour les actions de la Dissidence Française et de Génération Identitaire.

L’encrage du Bastion social et des mouvements militants en général se situe en ville, grande ou moyenne. Points névralgiques de la société liquide actuelle, ces endroits sont devenus des tumeurs cancéreuses. Il fut un temps où les villes drainaient les campagnes de leurs habitants pour les transformer en ouvriers. Maintenant les villes regroupent d’un côté les adhérents à la mondialisation, les bobos, les hipsters, les cadres dynamiques et l’homo festivus en général; de l’autre, elles concentrent les travailleurs précaires, les chômeurs, les SDF, les clandestins et les pauvres de toutes sortes. Elles offrent sur un plateau d’argent le fameux « jouir sans entraves » de mai 68 aux moutons producteurs-consommateurs. Ces Megalopolis peuvent se résumer de nos jours au triptyque UberTinderBurger.

Lorsque nous observons les photographies postées par des militants de droite radicale, nous constatons que ceux-ci sont de parfaits urbains. Sauf exception, ils n’ont rien à envier à leurs congénères hipsters. Le portrait type du jeune militant est celui d’un Homo festivus dans l’âme, consommateur de vêtements de marque aux prix exorbitants, parfois aussi de junkfood, et surtout d’alcool – quand ce n’est pas tout simplement de la drogue. L’alcoolisation des masses est un fléau, particulièrement dans notre mouvance. Promouvoir un mode de vie sain dans un monde en déréliction totale, voilà un projet subversif et révolutionnaire : boire modérément (et de l’alcool de qualité, pas de la bière pour lycéens) ou pas du tout, manger bio et de façon équilibrée, avoir une ou plusieurs activités physiques, arrêter la cigarette, etc., nous semblent être le b.a – ba. Face aux laxistes soyons ortho-rexistes !

Se croyant révolutionnaire, le militant de la droite radicale fait figure d’adolescent bourgeois face à certains militants d’extrême gauche réellement révolutionnaires dans l’âme et en actes. Il est temps pour les militants soucieux de préserver le meilleur des Albo-Européens de déserter les villes et d’adopter un mode de vie différent.

Il fut un temps où l’idée de « retour à la terre » était en vogue. Le terrain fut déblayé par les contestataires de 68 partis s’installer dans le Larzac, en Lozère ou en Ardèche. Ces expériences furent pour la plupart des échecs puisque beaucoup de ces bourgeois étaient en réalité des incapables. Pourtant ces expériences inspirèrent de futures générations de gauchistes qui se débrouillèrent par la suite mieux que leurs aînés.

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Notre idée du « retour à la terre » s’inspire plutôt du courant Völkisch et de son Heimatschutz, de certains mouvements de jeunesse allemands comme le Bünd des Artamanen, de l’idéologie Blut und Boden du Reichsbauernführer Walther Darré. N’oublions pas notre beau pays avec ses écrivains enracinés : Mistral, Giono, Vincenot et aussi Henri Pourrat. Ce dernier magnifia la paysannerie de son terroir du Livradois-Forez dans des ouvrages comme L’Homme à la bêche ou Le paysan français. Robert Dun demeure une source d’inspiration de premier plan du fait de son écologisme, de son racialisme et de son paganisme dionysiaque. Enfin, sur un plan plus politique, remémorons-nous le discours de Barrès sur la terre et les morts ou encore le mouvement paysan des « Chemises vertes » d’Henry Dorgères. Voilà des sources d’inspiration pour un « retour à la terre » bien de chez nous. Mais est-ce suffisant ?

En fait, le concept de « retour à la terre » ne nous convient guère. Nous lui préférons celui d’enracinement ou plutôt de ré-enracinement. Les campagnes françaises se désertifient. Lorsque le géographe Christophe Guilluy évoque une France périphérique, il n’exagère pas. Alors, plutôt que de remplir nos terroirs par des clandestins, pourquoi ne pas les remplir avec d’affreux « suprémacistes blancs » ? Contrairement à ce que pense Arthur Kemp, pas besoin de partir en Russie pour bâtir un foyer blanc ! À ce titre, un exode des Français albo-européens à l’Est engendrerait inévitablement, sur les futures générations, un métissage avec les peuples autochtones. Métissage biologique et culturel : devons-nous rappeler que les colons européens irlandais ou allemands partis en Amérique ne sont plus des Européens d’esprit ?Abandonner la terre de nos pères pour une terre « étrangère » représenterait une terrible défaite et ne doit être envisager uniquement comme ultime recours.

Néanmoins, tout le monde n’est pas apte à aller au bout d’une telle démarche, surtout si elle s’accompagne d’un changement de mode de vie radical. Mais, à l’évidence, nos paroles doivent être authentifiées par des actes comme le rappelait Dominique Venner. Notre ennemi est le Système ? Alors nous devons nous glisser dans ses fissures pour retrouver des espaces de liberté.

Nous avons conscience du parti pris de nos propositions. Cet voie ne plaira pas à tout le monde. Beaucoup préféreront « militer » au chaud au bistrot. Pour les véritables révolutionnaires, le combat continue mais loin des villes. Ce qui fut autrefois symbole de Haute-Culture a été retourné pour devenir un agent dissolvant des peuples blancs. Pour autant, ne nous méprenons pas sur l’état de la ruralité : elle est bien mal en point. Il ne faut pas l’idéaliser mais envisager sa potentialité dans le combat qui est le nôtre. Un chef français prononça un jour ces mots. « La terre, elle, ne ment pas. Elle demeure votre recours. Elle est la patrie elle-même. Un champ qui tombe en friche, c’est une portion de France qui meurt. Une jachère de nouveau emblavée, c’est une portion de France qui renaît. »

Oui, la terre ne ment pas… pour autant qu’on la traite avec respect ! Cette glèbe nourrie du sang de nos ancêtres doit être réinvestie sérieusement par la Droite radicale. Le ré-enracinement des hommes différenciés de notre camp relève de l’obligation.

Thierry Durolle

Fascistométrie et rééducation des masses...

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Fascistométrie et rééducation des masses...

par François-Bernard Huyghe

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com 

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de François-Bernard Huyghe, cueilli sur son site Huyghe.fr et consacré aux tentatives, grossières, du système politico-médiatique d'assimiler la vague populiste à une résurgence du fascisme... Spécialiste de la guerre de l'information, François Bernard Huyghe, auteur de nombreux livres, a récemment publié La désinformation - Les armes du faux (Armand Colin, 2015) et Fake news - La grande peur (VA Press, 2018).

Fascistométrie et rééducation des masses

Les années trente reviennent, paraît-il. Certes les esprits tatillons, très « vieux monde », pourraient trouver quelques différences mineures : une guerre mondiale encore fraîche avec ses millions de morts et ses anciens combattants au désespoir, une crise économique pré-keynésienne notamment dans une Allemagne ruinée et saisie par un chute folle de la monnaie, des revendications territoriales (ou des occupations) entre pays européens, le péril bolchévique qui terrifiait sur fond de grèves ou d’émeutes, des gens armés en chemise de couleur se battant partout, les puissances d’une Europe divisée reposant sur leur colonies, guère de concurrence économique d’Asie mais aussi guère d’État providence, réarmement partout, des migrations essentiellement inter-européennes, des sociétés encore largement chrétiennes et rurales, un nationalisme assumé par les classes dirigeante à rebours ce qu’elles professent aujourd’hui, des gouvernements très instables, la montée de partis politiques totalitaires s’assumant comme tels… Passons.

Chacun a bien compris qu’Emmanuel Macron jouait sur le point Godwin en nous suggérant un quasi retour du fascisme contre lequel il serait le dernier rempart. Fascisme est pour le moins un terme polysémique et nous nous sommes livrés à un petit test comparatif. En Italie puisque l’épouvantail Salvini est si souvent évoqué.

Prenons d’abord un définition « classique » par Umberto Eco qui, en 1995, énonce quatorze caractéristiques sinon de tous les fascismes, du moins du fascisme comme « ur-fascsimo », archétype (plutôt un schéma d’un fascisme absolu ou poussé à l’extrême, même si chaque fascisme particulier diverge légèrement par rapport à lui) :

- Culte de la tradition
- Refus du monde moderne
- Culte de l’action pour l’action
- Refus de l’esprit critique
- Culte de l’unité du peuple
- Appui sur les classes moyennes 
- Obsession du complot
- Exaltation de la lutte contre un ennemi surpuissant
- Rejet de tout pacifisme comme trahison
- Élitisme de masse (notre communauté est supérieure)
- Culte du héros
- Machisme
- Droits des peuples contre droits des individus
- Recours à un néo-langage porteur de forts contenus idéologiques

Nous pourrions discuter chacun de ces points et nous demander plus en détail lesquels s’appliqueraient au stalinisme ou au maoïsme et lesquels seraient vraiment typiques de Salvini. Mais admettons qu’il s’agit d’un idéal-type, de tendances poussées à l’extrême et reconnaissons qu’Eco propose au moins des catégories significatives.

Petite comparaison avec un texte qui fait grand bruit en Italie vingt-trois ans plus tard L’Espresso publie en ligne un test intitulé « fascistometro » donc destiné à mesurer le degré de fascisme du lecteur suivant son nombre de réponses positives ou d’approbation à 56 affirmations. Ces affirmations que nous n’avons pas la place de reproduire ici peuvent apparaître comme de bon gros lieux communs, mais sont présentés par l’hebdomadaire centriste comme autant d’étapes sur le chemin qui nous mènerait aux années les plus sombres.

Quelques exemples :
- l’Italie est un pays ingouvernable
- Il nous faudrait un régime présidentiel
- Les journalistes sont tous au service du pouvoir
- Je vous rappelle que ces gens-là votent
- Il faudrait les recenser
- Je pense à nos garçons des forces armées
- C’est facile de parler quand on est bien au chaud
- Un pays sans frontière n’est pas un pays.
- Etc.

Le lecteur pourra consulter la liste complète, et, s’il le veut, procéder au test. On lui accordera que les phrases ne sont pas d’une immense finesse (cela dit : essayez d’inverser - un pays sans frontière est un pays, l’Italie est un pays gouvernable, je ne pense pas à nos garçons des forces armées, c’est courageux de parler quand on est bien au chaud- et faites vous des copains…) . Certes, nous ne cherchons pas à démontrer que les rédacteurs de l’Espresso (la romancière M. Murgia qui a rédigé le test) sont légèrement moins fins que l’auteur du « Nom de la rose ». Il y a une terrible différence de registre. Analyser le fascisme pour Eco, c’est penser quelques catégories fondamentales d’où découlent des attitudes. Pour L’Espresso c’est criminaliser des phrases de bistrot, avec une bonne dose de mépris de classe. C’est accessoirement culpabiliser des réactions populaires spontanées pour y dénoncer le germe de la nouvelle lèpre. Le fascisme le produit spontané de la niaiserie des masses : difficile de faire plus contre-productif.
Du reste, Mme Murgia publie en ce moment avec H. Janeczek intitulés « Attention au fascisme qui vit en vous ». L’idée est claire. Nous sommes tous potentiellement fascistes. Racismes et violences sont universels (ce serait donc une pulsion de nature et non une construction de quelques cultures dominantes ?). Il faut donc apprendre à s’autoanalyser et à s’autodiscipliner. Dressage et repentance. Le problème du fascisme n’est pas un problème politique, c’est un problème psychanalytique.Vigilance, camarades, dressons un barrage contre les pulsions des masses.

Proposition de test pour L’Espresso :
« Si vous étiez un fasciste désireux de gagner les prochaines élections que feriez vous aux électeurs ?

A) Je leur enverrais des gens en uniforme leur parler de dieux antiques, de mort au combat, de mobilisation totale du peuple tout entier, de la prochaine guerre à entreprendre contre un adversaire surpuissant...
B) Je leur ferais lire L’Espresso pour les persuader que ceux qui souhaiteraient plus d’emplois pour leurs concitoyens ou qui critiquent les fonctionnaires sont des nôtres : la preuve que le ventre est encore fécond d’où est sortie la bête immonde
C) je traduis le clip gouvernemental français (évoqué à l’article précédent)
D ) Je reprends les slogans psys de Mai 68 sur la libération de la parole et je crie « à bas le Surmoi ».

François-Bernard Huyghe (Huyghe.fr, 3 novembre 2018)

vendredi, 09 novembre 2018

Max Nordau et l’art dégénéré du goy (1900)

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Max Nordau et l’art dégénéré du goy (1900)

par Nicolas Bonnal

Ex: http://www.dedefensa.org

Les Carnets de Nicolas Bonnal

Philosophe juif et sioniste hérétique (il acceptait l’Ouganda…), Max Nordau appartient à toute cette génération de penseurs juifs politiquement incorrects qui défièrent à Vienne le monde moderne dans le sillon de Nietzsche, et auxquels j’ai rendu hommage dans mon livre sur Kubrick. Schnitzler, le jeune Weininger, l’extraordinaire et éternellement méconnu Karl Kraus et même Freud dans son genre furent, entre beaucoup d’autres, ces êtres qui foraient, sapaient et minaient le monde moderne qui s’était construit depuis beaucoup plus longtemps que ne le pensaient les chrétiens peu éclairés et les traditionalistes de l’époque. Un rappel : Jonathan Swift se demandait déjà par quoi on remplacerait le christianisme au début du dix-huitième siècle. Eh bien on le remplaça par quelque chose qui prit son nom mais qui n’était plus du christianisme (voyez Feuerbach à ce propos). On passait du croisé, du bâtisseur de cathédrale au bourgeois victorien, au possédant trouillard, au pèlerin ferroviaire, au touriste religieux…

Nordau dénonce donc la culture moderne du dix-neuvième, culture de philistin comme dirait Nietzsche. Les symbolistes, y passent, les parnassiens, les Tolstoï, les préraphaélites. Nordau voit aussi le mauvais usage que l’on fait de Wagner… et de Nietzsche ! Pour lui la culture moderne est une pathologie. Comme nous sommes d’accord ! Et cette pathologie tourne en rond comme la modernité depuis des siècles (plus elle prétend progresser, plus elle patauge et tourne en rond mécaniquement, comme ces épisodes de la quête du Graal où l’on voit des chevaliers pris dans des rondes).

Il me parait important de le rappeler. Les nazis ont dénoncé l’art dégénéré lié aux juifs, eh bien un intellectuel juif l’a fait avant eux, tapant sur l’art dégénérant du goy, et qui avait compris la toxicité de la culture wagnérienne qui donnerait Hitler.Il faut renvoyer dos à dos ici antisémites et progressistes libérateurs. Car le problème est bien plus spirituel que politique.

Je donnerai des extraits du texte que Nordau écrit au célèbre César Lombroso :

« La notion de dégénérescence, d'abord introduite dans la science par Morel et développée avec tant de génie par vous-même, s'est déjà montrée extrêmement fertile dans les directions les plus diverses. Sur de nombreux points obscurs de la psychiatrie, du droit pénal, de la politique et de la sociologie, vous avez déversé un véritable flot de lumière, que seuls n'ont pas perçu ceux qui ferment obstinément les yeux ou qui sont trop myopes pour tirer profit de quelque illumination que ce soit. »

Et là, la cible qui fâche, l’art et la littérature dégénérée :

« Mais il existe un domaine vaste et important dans lequel ni vous ni vos disciples n’avez jusqu’à présent porté le flambeau de votre méthode : le domaine de l’art et de la littérature. »

deg.jpgEn effet, ajoute Nordau :

« Les dégénérés ne sont pas toujours des criminels, des prostituées, des anarchistes et des fous déclarés ; ce sont souvent des auteurs et des artistes. Ceux-ci, cependant, présentent les mêmes caractéristiques mentales, et pour la plupart, les mêmes caractéristiques somatiques que les membres de la famille anthropologique susmentionnée qui satisfont leurs pulsions malsaines avec le couteau de l'assassin ou la bombe du dynamiteur, et eux avec stylo et crayon. »

On parle de films-culte depuis que le cinéma est crevé comme tel. Mais le culte artistique est énorme à l’époque de Lombroso (Tolstoï attaque aussi Wagner et le symbolisme dans son livre sur l’art que j’ai recensé) :

« Certains parmi ceux-ci dégénérés en littérature, musique et peinture ont pris une importance extraordinaire ces dernières années et sont vénérés par de nombreux admirateurs en tant que créateurs d'un nouvel art et hérauts des siècles à venir. »

Conformément à son époque et à son propos, Nordau certes use et abuse du lexique médical. Il est bien sûr de son temps comme nous sommes du nôtre. Il dénonce aussi l’hypnose massifiée de ce culte artistique, et donc son danger (Tolstoï voit même la dimension hitlérienne  de l’art wagnérien) :

« Ce phénomène ne doit pas être négligé. Les livres et les œuvres d'art exercent une puissante suggestion sur les masses. C'est de ces productions qu'une époque tire ses idéaux de moralité et de beauté. S'ils sont absurdes et antisociaux, ils exercent une influence perturbante et corruptrice sur les vues de toute une génération. Par conséquent, ces derniers, en particulier les jeunes impressionnables, facilement excités par un enthousiasme pour tout ce qui est étrange et apparemment nouveau, doivent être avertis et éclairés quant à la nature réelle des créations si aveuglément admirées. »

Nota : le mot impressionnisme était en ce sens tout un programme…

Mais Nordau ajoute :

« Cet avertissement que le critique ordinaire ne donne pas. La culture exclusivement littéraire et esthétique constitue, par ailleurs, la pire préparation concevable pour une véritable connaissance du caractère pathologique des œuvres de dégénérés. Le rhétoricien verbeux expose avec plus ou moins de grâce ou d'intelligence les impressions subjectives reçues des œuvres qu'il critique, mais est incapable de juger si ces œuvres sont les productions d'un cerveau brisé, mais aussi la nature du trouble mental qui s'exprime par leurs écrits. »

Plus loin :

« Maintenant, j'ai entrepris le travail d'investigation (autant que possible d’après votre méthode) des tendances de la mode dans l'art et la littérature ; de prouver qu'ils ont leur source dans la dégénérescence de leurs auteurs et que l'enthousiasme de leurs admirateurs est pour les manifestations de folie morale, d'imbécillité et de démence plus ou moins prononcées. »

Il ajoute avec humour et humeur qu’il est déjà trop facile de taper sur l’Eglise ou les gouvernements :

« Je ne doute pas des conséquences pour moi de mon initiative. Il n’y a actuellement aucun danger à attaquer l’Église, car elle n’a plus de bûcher à sa disposition. De même, écrire contre les gouvernants et les gouvernements n'a rien d'inquiétant, car au pire, il ne pourrait s'ensuivre une incarcération assortie de la gloire compensatrice du martyre. »

Par contre Nordau rappelle avec raison qu’il est plus grave de traiter de l’art et les artistes « dégénérés », et ce bien avant donc que les nazis n’antisémitisent la critique dudit art par leur comportement de « barbares préhistoriques » (Freud) !

« Mais le destin de celui qui a l'audace de qualifier les modes esthétiques de décadence mentale est menaçant. L’auteur ou l’artiste attaqué ne pardonne jamais à un homme de reconnaître en lui un fou ou un charlatan ; les critiques subjectivement ridicules sont furieux lorsqu'il est souligné à quel point ils sont superficiels et incompétents ou à quel point ils sont lâches en nageant avec le courant ; et même le public est en colère lorsqu'il est forcé de voir qu'il a couru après des imbéciles, des dentistes et des charlatans. »

Enfin Nordau dénonçait même le rôle toxique de la presse :

« Maintenant, les graphomanes et leurs gardes du corps critiques dominent la quasi-totalité de la presse et possèdent dans celle-ci un instrument de torture par lequel, à la mode indienne, ils peuvent dégager le dérangeur gênant de la partie jusqu’à la fin de ses jours. »

Notre intellectuel juif antisystème faisait déjà partie de ces nombreux esprits juifs (voyez Cohen, Klein, Kunstler, Zemmour, Finkielkraut et autres) qui envoient promener tous les partis pris et guident la marche des antisystèmes…

Et je rajouterai comme ça en passant cette phrase de Julien Benda qui montre que bien avant Léo Strauss et les néocons les penseurs allemands avaient remis Machiavel au goût du jour… C’est dans la Trahison des clercs :

« On sait que cette apologie du machiavélisme inspire tous les historiens allemands depuis cinquante ans, qu’elle est professée chez nous par des docteurs fort écoutés, qui invitent la France à vénérer ses rois parce qu’ils auraient été des modèles d’esprit purement pratique, des espèces de paysans madrés (voir J. Bainville), exempts de tout respect d’on ne sait quelle sotte justice dans leurs rapports avec leurs voisins… »

Sources

Max Nordau – Dégénérescence (Gutenberg.org, en anglais)

Tolstoï – Qu’est-ce que l’art ? Bibliothèque russe et slave.

Julien Benda – La trahison des clercs (classiques.uqac.ca)

Bonnal – Kubrick et le génie du cinéma (Dualpha, Amazon.fr)

Philippe Granarolo présente son dernier livre « En chemin avec Nietzsche »

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Philippe Granarolo présente

son dernier livre

« En chemin avec Nietzsche »

Ajoutée le 28 oct. 2018
Dans ce nouveau livre paru chez l'Harmattan,
Philippe Granarolo rassemble ses principaux
articles dans son exploration de l’œuvre de
Friedrich Nietzsche, auquel il a consacré toute
son existence : du plus ancien, Le rêve dans
la pensée de Nietzsche (1978) au plus récent,
Le Surhomme : mythe nazi ou image
libertaire ? (2016). Ces articles constituent les
étapes d'une lecture originale et cohérente.
Regroupés en cinq chapitres, « L'Imaginaire »,
« Le Corps », « Le Temps », « Le Futur » et
« Le Retour Éternel », ces articles constituent
une introduction à l'étude de l’œuvre
nietzschéenne.
 

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Broché - format : 15,5 x 24 cm - 26 euros
ISBN : 978-2-343-15570-8 • 5 octobre 2018 •
254 pages EAN13 : 9782343155708
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La Chine et les Ouïghours

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La Chine et les Ouïghours

Les médias occidentaux se taisent : dans l’Empire du Milieu, on combat fermement l’islamisme

Par Georg Immanuel Nagel

En Chine, l’immense majorité de la population est d’ethnie han mais il y a tout de même beaucoup de minorités. La seule qui, aux yeux du gouvernement chinois actuel, pose problème est une ethnie turque (turcophone), celle des Ouïghours, qui vit dans la région du Sin Kiang. Les neuf millions d’Ouïghours se sentent proches des autres peuples turcophones, ont adopté les mêmes symboles nationaux et, surtout, partagent avec eux la même foi islamique. Le mouvement islamiste global intervient également dans le Sin Kiang, si bien que cette province est, depuis un certain temps déjà, la proie du terrorisme et d’une violence au quotidien.

La situation est d’autant plus tendue que le Sin Kiang, sur son flanc occidental, a des frontières avec le Pakistan et l’Afghanistan, ce qui a pour conséquence que les réseaux terroristes ne manquent jamais de logistique et d’approvisionnements. L’objectif politique des Ouïghours est d’obtenir l’indépendance du « Turkestan oriental », comme ils appellent leur zone de peuplement, et d’en faire une théocratie islamique. Ils espèrent avoir gain de cause en utilisant des méthodes sanglantes. Outre les assassinats ciblés, les musulmans du Sin Kiang envisagent d’autres modes d’agression, comme les viols collectifs. A plusieurs reprises des désordres de grande ampleur et des émeutes ont eu lieu. Ensuite, les autorités chinoises reprochent aux Musulmans de ne participer que très modérément à la vie économique et d’avoir une tendance très généralisée à carotter, à éviter toute profession constructive.

En superficie, le Sin Kiang est la plus grande des régions de Chine mais elle est peu peuplée. Tout comme au Tibet, Beijing pratique une politique de « grand remplacement » de la population pour contraindre les petits peuples récalcitrants à s’étioler, à abandonner le terrain. Contrairement aux esprits confus des gauches européennes, les Chinois savent pertinemment bien que les immigrations massives et les mixages, qui en résultent, ne produisent pas un « paradis multiculturel » mais détruisent la population qui subit cette immigration. En 1955, les Ouïghours représentaient encore 73% de la population du Sin Kiang ; en 2010, ils n’étaient plus que 45%.

La première mesure prise contre les djihadistes a été d’interner de nombreux agitateurs et prédicateurs haineux. Par l’introduction de lois sévères, on a plus ou moins interdit l’islamisme. Les écoles coraniques au statut douteux et les mosquées qui prêchaient la terreur ont dû fermer leurs portes. Il est désormais illégal de donner aux enfants des prénoms à connotation religieuse. Les Ouïghours deviendront-ils dès lors le premier peuple musulman, où un homme sur deux ne se prénommera pas Mohammed ? En plus, le port de la barbe chez les hommes et du voile chez les femmes a été mis à l’index. L’oisiveté, l’absence de métier ou d’emploi, très répandue, va être combattue par les autorités chinoises, par la rééducation dans des centres de formation professionnelle. De très nombreux extrémistes sont désormais obligés de se rendre dans ces centres pour y apprendre à devenir de braves citoyens chinois, travailleurs et consciencieux. Des programmes obligatoires ont été établis, non seulement pour offrir aux islamistes oisifs des perspectives d’emploi, mais aussi pour les resocialiser et pour corriger leurs comportements, jugés aberrants par les autorités chinoises, au point de les soumettre, le cas échéant, à des traitements psychiatriques. L’objectif de ces programmes drastiques est d’éviter la constitution de sociétés parallèles animées par le radicalisme islamiste.

Tous ceux qui ont un comportement « séparatiste », selon les autorités chinoises, sont visés, par exemple, ceux qui n’envoient pas leurs enfants dans les écoles officielles, qui prêchent des doctrines extrêmes ou tentent de forcer d’autres à des pratiques religieuses, risquent bien, à court terme, de gagner un séjour gratuit dans une institution contrôlée par l’Etat.

Dans ce cadre, il est curieux de constater que les Ouïghours reçoivent le soutien de l’Occident (censé combattre le radicalisme islamiste). Les médias mainstream ne présentent l’affaire que dans une seule optique : ils déplorent les mesures prises par les Chinois contre les extrémistes ouïghours mais n’évoquent jamais le terrorisme qui les a provoquées. Les médias occidentaux présentent les Ouïghours comme de pauvres agneaux innocents, méchamment discriminés pour leur foi inoffensive. En Europe centrale, nous avons reçu, récemment, un enrichissement ouïghour car, à Munich, s’est établi le siège du « Congrès mondial des Ouïghours » ; auparavant, les animateurs de cette association pouvaient en toute légalité circuler en Turquie. Le mouvement ouïghour en exil a la réputation d’être soutenu par la CIA.

L’association, établie à Munich, est toutefois beaucoup plus influente aux Etats-Unis. L’Oncle Sam s’engage à chaque occasion en faveur des Ouïghours. Ainsi, la diplomate américaine Kelley Currie a prononcé un discours particulièrement agressif contre la Chine lors d’une assemblée de l’ONU, portant contre elle de nombreuses accusations. D’après Currie, les mesures que prennent les Chinois sont contraires aux droits de l’homme et les Ouïghours sont injustement placés sous le joug de Beijing et discriminés.

Ce discours tonitruant de Madame Currie laisse sous-entendre que ces islamistes ouïghours, comme d’autres groupes fondamentalistes auparavant, sont sciemment promus par Washington pour faire avancer les stratégies géopolitiques du Pentagone. Créer des conflits intérieurs en Chine puis stigmatiser les Chinois en les posant comme des oppresseurs brutaux constitue une stratégie qui entre bien dans l’ordre du jour des stratèges américains, qui, depuis longtemps déjà, cherchent à freiner l’expansion du dragon chinois dans le monde.

Georg Immanuel Nagel.

(article paru dans « Zur Zeit », Vienne, n°42/2018 – http://www.zurzeit.at ).

 

Le Brésil de Bolsonaro et les relations internationales

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Le Brésil de Bolsonaro et les relations internationales

par Romain Migus 

Ex: http://www.zejournal.mobi

Ca y est. «Ele foi eleito presidente». Il est élu. Lui, c’est Jair Messias Bolsonaro, le nouveau président du Brésil. Ces derniers jours, impossible d’échapper aux différents commentaires – généralement d’indignation – qui accompagnent le résultat des élections présidentielles dans la 8e puissance mondiale.

Cette effervescence médiatique autour du nouveau président brésilien s’explique par deux phénomènes. D’une part, elle est en partie motivée par la déferlante actuelle de nouveaux acteurs populistes conservateurs sur la scène politique occidentale. Jair Bolsonaro viendrait en effet confirmer une tendance actuelle à la contestation apparente d’un ordre politique qui allait de soi, il y a encore quelques années.

D’autre part, le retentissement de l’élection de cet homme politique, aux déclarations aussi violentes que controversées, est aussi dû au poids que représente ce pays-continent au niveau international. Or qu’en est-il vraiment ? La marche du monde va-t-elle être bouleversée par l’accession au pouvoir de Jair Bolsonaro ?

Que change l’arrivée de Jair Bolsonaro au pouvoir ?

Durant la première décennie du XXIe siècle, l’Amérique Latine s’était dotée d’organismes supranationaux dont le but était de renforcer l’intégration et la coopération entre les pays latino-américains. Une vision indépendante qui permettait de bâtir des solutions communes hors de l’ingérence de Washington. La construction d’un monde multipolaire, et l’édification d’une diplomatie Sud-Sud visant à l’élaboration de politiques conjointes en matière de finances, de développement, d’agriculture, d’énergie et de commerce, ont été l’horizon commun de la plupart des pays latino-américains durant la décennie précédente. Durant cette période, le Brésil de Lula a joué un rôle prépondérant dans la construction de l’Union des nations sud-américaines (Unasur), de la  Communauté d’Etats latino-américains et caribéens (Celac), ou encore du forum bi-régional Amérique du Sud-Afrique (ASA), qui regroupait 55 pays d’Afrique et 12 d’Amérique du Sud.

Ce panorama régional était déjà largement écorné avant l’élection de Jair Bolsonaro. Sous les coups de butoir d’une droite décomplexée, qui a rongé son frein pendant une décennie, l’Unasur traverse une crise sans précédent. Six pays sur les douze qui la composent (dont le Brésil) ont fait connaître leur souhait de suspendre leur participation à cet organisme (1). Quand au Forum ASA, il est au point mort et n’a plus tenu de réunion plénière depuis 2013.

Comment en est-on arrivé là ? Les raisons sont avant tout politiques. L’arrivée au pouvoir de plusieurs gouvernements de droite a changé la donne. Ces gouvernements, dont la ligne politico-économique renoue avec le néolibéralisme, préfèrent établir des traités économiques bilatéraux ou des accords commerciaux régionaux – comme l’Alliance du Pacifique rassemblant le Chili, le Pérou, la Colombie et le Mexique – plutôt que de parier sur la coopération comme moteur du développement régional. Jair Bolsonaro s’insère dans cette dynamique et il y a fort à parier que son élection mettra un coup d’arrêt aux organismes de coopération régionale, ainsi qu’à la dynamique des relations Sud-Sud.

Même s’il existe, pour l’instant, plus d’indices que de propositions programmatiques chez le nouveau président brésilien, on peut d’ores et déjà déceler une certaine cohérence entre son programme économique ultra-libéral et sa vision internationale. Tout comme il rejette toute régulation de l’économie par les secteurs étatiques, il n’acceptera aucune contrainte internationale qui pourrait aller à l’encontre de la réalisation de son projet politique.

Ce qui est choquant n’est pas tant la réaffirmation de la souveraineté brésilienne sur les 3/5e de la forêt amazonienne, que son projet politique et économique aux antipodes des préoccupations écologiques internationales

C’est dans cette optique qu’il faut comprendre sa position par rapport à l’Accord de Paris. Jair Bolsonaro a réaffirmé qu’il n’en sortirait pas à la condition qu’aucune contrainte écologique extérieure n’entrave son projet de développement de l’agro-industrie, de l’élevage intensif et de l’industrie minière dans la région amazonienne.

Ce qui est choquant n’est pas tant la réaffirmation de la souveraineté brésilienne sur les 3/5e de la forêt amazonienne, que son projet politique et économique aux antipodes des préoccupations écologiques internationales (2). Le futur nous dira qui gagnera ce bras de fer. L’Accord de Paris résistera-t-il à la sortie du Brésil après celle des Etats-Unis ? Ou tout sera-t-il fait pour éviter une sortie du géant sud-américain ? La réponse semble déjà faire partie de la question.

Les positions de Jair Bolsonaro nous rappellent surtout qu’aucun traité ou organisme international ne réussit à s’imposer aux choix politiques et économiques d’une nation souveraine, si détestables qu’ils puissent nous paraître.

Il en a été de même par le passé lorsque les gouvernements de gauche d’Amérique latine ont fait capoter l’Accord de libre-échange pour les Amériques (3) ou lorsque le Venezuela décida de se retirer de la Communauté andine des nations, sans que le ciel ne lui tombe sur la tête. En dernier lieu, le dépositaire de la souveraineté reste le peuple et son expression électorale. A moins de remettre en cause le principe de démocratie représentative, mais ceci est un autre sujet.

Relations ambiguës avec la Chine

Quelle peut être la marge de manœuvre du nouveau président brésilien face à la Chine ? Durant sa campagne, Jair Bolsonaro a multiplié les déclarations hostiles et provocantes contre la grande nation asiatique. Sa volonté de s’aligner sur la diplomatie de Washington pourrait laisser penser qu’un virage diplomatique drastique pourrait être opéré.

Les relations de Brasilia avec Beijing devront se faire sous l’angle du pragmatisme économique et non de l’idéologie

Néanmoins, la réalité des liens entre la Chine et le Brésil devrait pousser le nouveau chef d’Etat à une position plus pragmatique, surtout à court et moyen terme, le mandat présidentiel ne durant que quatre ans. En effet, 54 milliards de dollars ont été investis par les Chinois sur une centaine de projets de 2003 à 2018. Le gouvernement non élu de Michel Temer, peu suspect de sympathie pour le communisme ou le monde multipolaire a, sur la seule année 2017, porté les investissements du géant asiatique à 10,8 milliards de dollars. Ni les Etats-Unis, ni l’Europe n’étant en mesure de constituer une alternative crédible à cet investissement massif, les relations de Brasilia avec Beijing devront se faire sous l’angle du pragmatisme économique et non de l’idéologie.

Même si le Brésil pourra restreindre certains investissements chinois, tourner le dos aux Brics (4) ou à la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures, dont le Brésil fait partie, reste peu probable sinon suicidaire pour son économie. De même, il ne semble pas vraisemblable que le Brésil s’isole du projet de Nouvelle route de la soie en Amérique Latine, négocié au sein du Forum Celac-Chine, laissant ainsi des concurrents régionaux profiter des avantages tirés de tels accords.

Qui plus est, si les exportations brésiliennes vers la Chine représentaient à peine 2% avant l’arrivée de Lula au pouvoir, elles totalisent en 2018, 26% du total des exportations, principalement dans le domaine de l’agro-business, l’un des piliers du soutien au nouveau président brésilien. Si le Brésil est en droit de diversifier les pays où il exporte, via l’accord Union européenne-Mercosur, par exemple, le marché chinois apporte un débouché bien plus sûr et stable pour ses produits que ne pourrait l’être l’Europe ou les Etats-Unis, régions du monde où commence à s’agiter l’étendard du protectionnisme économique.

Le Venezuela

L’un des thèmes récurrents de la campagne de Bolsonaro a été le Venezuela. Rien d’étonnant. Depuis quelques années, le pays bolivarien s’invite en guest-star de nombreux processus électoraux à travers le monde. Du Chili à l’Espagne en passant par l’Argentine, la France et même les Etats-Unis, une campagne électorale ne semble pas être aboutie sans qu’une référence au modèle chaviste soit utilisée par les candidats de droite pour stigmatiser leurs adversaires politiques.

Jair Bolsonaro n’a pas fait exception à cette règle, vociférant tout au long de la campagne qu’il mettrait tout en œuvre pour que «le Brésil ne devienne pas un autre Venezuela». Nul doute que le nouveau président brésilien augmentera la pression politique et diplomatique contre son voisin. L’échange téléphonique entre Mike Pompeo et le nouveau président du Brésil au lendemain de son élection va dans ce sens. Le secrétaire d’Etat étasunien ayant évoqué une nécessaire coordination entre les deux pays sur la question du Venezuela.

Le Venezuela deviendra un argument de change dans les relations qu’entretiendra Jair Bolsonaro et son équipe avec l’administration Trump, fervent opposant au gouvernement de Nicolas Maduro

Dans ce contexte, comment interpréter les déclarations de certains proches du nouveau président ? Son fils Eduardo, ainsi que le général Augusto Heleno y Luiz Philippe de Orleans, pressentis pour occuper respectivement le ministère de la Défense et celui des Affaires étrangères ont laissé entendre qu’une intervention militaire contre le pays bolivarien n’était pas à exclure. Si Jair Bolsonaro s’est lui même défendu de toute aventure guerrière, il paraît évident que le Venezuela deviendra un argument de change dans les relations qu’entretiendront Jair Bolsonaro et son équipe avec l’administration Trump, fervent opposant au gouvernement de Nicolas Maduro.

Il faut aussi se rappeler que l’Etat du Roraima, frontalier avec le Venezuela, est alimenté en électricité par le pays bolivarien. Dans un conflit aggravé, le Venezuela disposerait donc de la possibilité de rationner cet approvisionnement et de générer une situation chaotique dans un Etat désormais gouverné par Antonio Denarium, un partisan du président élu (5).

Une intervention du Brésil en terres bolivariennes aurait des répercussions sur tout le continent. Non seulement le Venezuela compte sur des soutiens diplomatiques ou militaires de poids (russes, chinois et cubains) mais la nouvelle doctrine militaire de ce pays, élaborée dès 2005, mise sur une stratégie adaptée aux conflits non conventionnels et à la guerre de quatrième génération.

Agresser le Venezuela reviendrait à créer une poudrière régionale et un bourbier militaire qui s’étendrait sur plusieurs années. Pas sûr que le Brésil sorte vainqueur d’un tel affrontement ni que Bolsonaro y gagne en popularité.

Israël et le Proche Orient

Jair Bolsonaro entretient des liens politiques et religieux très fort avec Israël et s’est même fait baptiser dans les eaux du Jourdain. Il a plusieurs fois rappelé son attachement à la «démocratie israélienne» qu’il considère comme un exemple à suivre. Ce faisant, il se démarque de la politique extérieure du PT qui avait reconnu l’Etat de Palestine et rappelé son ambassadeur en Israël pour protester contre l’opération Bordure Protectrice en 2014.

De la même manière, le gouvernement de Dilma Roussef s’était opposé à la nomination de Dani Dayan comme ambassadeur de Tel Aviv au Brésil. Motif invoqué : alors que le gouvernement brésilien dénonçait l’occupation de la Palestine, Dani Dayan, membre du parti extrémiste Foyer Juif, et ancien président du conseil de Yesha, qui représente les intérêts des colons israéliens, pouvait perturber les relations entre les deux pays. Une campagne de soutien au diplomate israélien avait été orchestré par la députée Geovania da Sé, membre du groupe parlementaire évangéliste à l’assemblée brésilienne, groupe parlementaire qui comptait parmi ses membres un certain Jair Bolsonaro (6).

Le « nationaliste » Bolsonaro au cours d’un discours

Suivant le mouvement initié par Donald Trump, ce dernier a annoncé le transfert de l’ambassade brésilienne à Jérusalem et a promis de fermer l’ambassade de l’Etat Palestinien, ouverte en 2016 en déclarant : «La Palestine est-elle un pays ? La Palestine n’est pas un pays, donc elle ne devrait pas avoir d’ambassade ici».

Le Brésil de Bolsonaro deviendra sans aucun doute l’un des soutiens majeurs de la politique israélienne au Proche-Orient et développera certainement des partenariats rapprochés avec l’Etat d’Israël.

Bolsonaro au-delà des maux

Le tournant géopolitique que représente l’élection de Jair Bolsonaro doit se comprendre dans son contexte régional. La direction géopolitique que prendra la nouvelle équipe dirigeante devrait peu différer de celle déjà en vigueur dans les pays latino-américains dirigés par des gouvernements néo-libéraux. En cela, il renforcera cette tendance, qui s’inscrit désormais comme un virage continental qui balaie les politiques et les avancées réalisées par les gouvernements post-libéraux du début du siècle.

Au-delà des mots et des maux, l’alignement sur les politiques de Washington dans la région, et un certain pragmatisme par rapport à la Chine, caractériseront surement le mandat du nouveau président brésilien, qui, pour mettre en œuvre sa politique autoritaire sur le plan intérieur ne pourra se payer le luxe d’être isolé diplomatiquement.

Notes:

(1) Les pays suivants ont exprimé leur souhait de suspendre leur participation à Unasur: L’Argentine, le Brésil, le Chili, la Colombie, le Pérou, et le Paraguay. Notons que le président équatorien a décidé de porter un sérieux coup d’arrêt à l’organisme d’intégration en décidant de récupérer ses installations situées dans la banlieue de Quito.

(2) La France dispose du 2e espace maritime au monde (Zone économique exclusive). L’écosystème dans ce territoire français est aussi d’une richesse inestimable. Doit-on pour autant renoncer à notre souveraineté sur cette zone en raison des intérêts écologiques internationaux qui en découle? 

(3) La Zone de Libre Échange entre les Amériques était un projet de libéralisation des économies et de dollarisation du continent. Principalement porté par les Etats-Unis, il fut mis en déroute grâce à l’action conjointe des gouvernements progressistes dans la région. Voir Telesur, “América Latina, a 12 años de la derrota del Alca”, 05/11/2017, https://www.telesurtv.net/news/10-anos-del-NO-al-ALCA-201...

(4) Le siège pour les Amériques de la Banque de Développement des Brics a récemment été ouverte à Brasilia par le gouvernement de droite –non élu- de Michel Temer

(5) Une intrusion armée, sous le prétexte d’une guerre humanitaire, pourrait être le prétexte pour prendre le contrôle des centrales hydro-électriques vénézuéliennes, situées juste de l’autre coté de la frontière.

(6) Voir Romain Migus, “La agenda secreta de Israel en América Latina”, Venezuela en Vivo, 30/04/2016,  https://www.romainmigus.info/2017/11/la-agenda-secreta-de...


- Source : RT (Russie)