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lundi, 19 novembre 2018

La volonté d’impuissance ou l’ochlocratie comme révolte des élites

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La volonté d’impuissance ou l’ochlocratie comme révolte des élites

Pasolini affirmait que « rien n’est plus anarchique [que le pouvoir], ce que veut le pouvoir est totalement arbitraire ou dicté par des nécessités économiques échappant à la logique. » L’idée que les élites politiques françaises, mais de plus en plus globalement en Europe, sinon en Occident, organisent leur propre impuissance n’est pas neuve. Cette représentation nationale dépourvue de représentativité aurait pu cependant trouver un terme dans une réaction nationale qui s’est historiquement toujours illustrée par son mépris envers une caste politique qui ne représente plus qu’elle-même. Pourtant, la solution historique qui permettait au pays de sortir de ses crises paraît anéantie depuis le XXe siècle, et la crise de la modernité provoquée par la Grande Guerre semble y avoir un impact. L’esprit qui anima les révolutions qui jalonnèrent la France depuis 1789 se serait ainsi essoufflé, et l’avènement de régimes politiques caractérisés par l’inconstance des élites serait symptomatique de ce qu’observât Bernanos à son retour du Brésil au sujet d’un peuple français « malade d’une guerre civile manquée, ravagée, refoulée. »

Pour autant, les causes de l’apathie du peuple vis-à-vis des turpitudes de ses représentants ne pourraient s’expliquer par la seule invocation de la crise de la modernité, ni par la révolte des élites prise à part – qui par ailleurs n’est pas un phénomène nouveau en France, mais est au contraire bien implanté dans notre culture politique, au moins depuis la Révolution – ; cette dernière doit être mise en corrélation avec le manque d’ambition populaire vis-à-vis de la démocratie. Si la révolte des élites prospère plus que jamais – à l’exception de la parenthèse gaulliste qui, en réalité, permet justement de la mettre en évidence – ce serait avant tout parce que l’idéal révolutionnaire propre à la culture française se serait évanoui. Si l’embourgeoisement des classes populaires est un fait social admis par tous, peu de monde s’intéresse à l’embourgeoisement des classes depuis l’apparition du consumérisme. L’embourgeoisement à l’époque paléo-industrielle reposait sur une certaine bourgeoisie éclairée tandis la culture dominante actuelle repose sur la satisfaction de désirs massifiés ; même le rapport au travail productif est conditionné par une logique de consommation. Les individus n’appréhendent désormais l’égalité plus que sous le prisme de la consommation et désirent tous la même chose, de la même manière, avec la même ardeur, ce qui eut pour effet de reléguer les anciennes valeurs populaires au rang de lubies ataviques. Cette massification extrême a engendré un véritable régime de masse, une ochlocratie. À partir du moment où les élites elles-mêmes furent acculturées, le peuple qui continuait malgré tout à en faire leur référence culturelle s’est à son tour transformé en masse dont on ne saurait plus distinguer culturellement la moindre composante. Toutefois, cette culture de la masse chez les élites semble préexister au consumérisme, dont il incarnerait une évolution, un catalyseur de l’ochlocratie. Maurice Duverger relevait ainsi dans son ouvrage La Nostalgie de l’Impuissance que nos politiques s’échinaient à revenir à la IVe République – régime symptomatique de cette culture de masse – à coups de modifications constitutionnelles pour échapper à une certaine rigueur institutionnelle. Duverger attribuait justement ce retour à marche forcée à une culture non pas tant de l’instabilité qui caractérisa le parlementarisme classique qu’incarnait « Mademoiselle Q » mais plutôt à celle des intrigues de palais, du mépris du politique au profit d’une société du spectacle à l’intérieur de la société du spectacle ; une forme d’oligochlocratie en somme, pour user d’un néologisme.

Cela nous renvoie à la définition que donna Aristote de l’ochlocratie dans Les Politiques : « Une autre espèce de démocratie, c’est celle où toutes les autres caractéristiques sont les mêmes, mais où c’est la masse qui est souveraine et non la loi. C’est le cas quand ce sont les décrets qui sont souverains et non la loi. » De plus ; la massification des individus induit aussi une aliénation de la souveraineté, aussi bien nationale que populaire, au profit des passions, si caractéristiques de la vie politicienne d’aujourd’hui qui ne vit plus que par leur rythme. C’est l’analyse qu’en donna notamment Ernst Jünger dans son Traité du Rebelle : « L’aspect de foules énormes, délirantes de passion, est l’une des marques essentielles de notre entrée dans une ère nouvelle. Sa magie fait régner, à défaut d’unanimité, l’accord des voix : car si une autre voix s’élevait ici des tourbillons se formeraient pour engloutir celui qui l’a fait entendre. »

Dès lors, il apparaîtrait que le régime de masse dans lequel nous sommes plongés serait susceptible de découler directement de la révolte des élites ; du fait de leur culture historique du comportement en masse, culture que la société de consommation a amplifiée et étendue à tout le peuple. L’essence de la révolte des élites tient désormais plus de la culture nationale, ou plutôt de la culture globale puisque touchant presque tous les peuples ; bref l’extension d’une oligochloratie en véritable ochlocratie. Cette extension pourrait être passée par deux étapes ; la première par la fin des souverainetés jusqu’alors inhérentes à un peuple , lequel est ensuite, avec ses élites, entraîné dans l’impuissance la plus totale.

LA FIN DES SOUVERAINETÉS

La souveraineté d’un peuple s’exerce de deux manières différentes, celle de sa souveraineté entendue comme indépendance nationale, de ses libertés fondamentales et d’être maître chez soi ainsi que de ses choix, mais aussi de la souveraineté de ses opinions qui est censée lui permettre l’élection de ses représentants et des choix définissant les orientations de la communauté de destin dont il fait partie de la manière la plus éclairée et vertueuse possible. Ces deux facettes sont celles de la démocratie au sens littéral, l’exercice du pouvoir par le peuple. Pour garantir sa souveraineté nationale et populaire, le peuple doit avant tout être souverain de lui-même. Or, lorsque l’une de ces souverainetés se retrouve aliénée et que la seconde n’est qu’illusoire, le peuple se retrouve dépossédé des moyens de mettre fin à la révolte des élites.

La massification des opinions

Pasolini remarquait – même s’il parlait de l’Italie, aujourd’hui ce constat peut s’étendre à la France – que l’une des spécificités de la bourgeoisie est qu’elle serait étrangère sa propre nation. Cette représentation nationale qui serait en fait issue d’une culture cosmopolite – dans son acception déracinée et apatride – a une conséquence directe, bien que négligée dans les débats, sur l’attitude des élites envers leurs électeurs. En France, le système représentatif repose sur un électorat-fonction : c’est le corps électoral qui fait la représentativité des représentants. À partir du moment où le corps électoral refuse, ou est incapable, d’assurer cette fonction, le système représentatif se retrouve dès lors perverti.

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Nous l’avons dit plus haut, l’élite, soit le corps des représentants de la nation, s’est caractérisée dans le comportement politique d’une masse, toutefois à sa propre échelle – ce que nous avons dénommé oligochlocratie. Cette culture se traduisit notamment dans l’instabilité institutionnelle des malheureuses IIIe et IVe Républiques, mais qui se démarquait aussi par sa capacité à demeurer en vase clos, d’incarner en donc cet état d’oligochlocratie, qui contenait cependant déjà les germes du glissement vers l’ochlocratie. En effet, avant de comprendre comment les citoyens ont progressivement accepté que l’indépendance nationale serait une idée obsolète, voire insensée, les élites se sont en premier lieu échinées à les défaire de leur souveraineté sur leurs propres opinions. L’on a pu ainsi constater que pour désarmer une communauté nationale, en France tout du moins, l’on commence par lui instiller un mépris envers elle-même afin qu’elle assimile d’autres dogmes, d’autres valeurs.

Avec l’apparition de la société de consommation, l’embourgeoisement des classes populaires et moyennes est devenu une arme culturelle dont l’élite se sert de manière coercitive pour façonner le peuple à son image, sans comprendre qu’elle n’est elle-même rien d’autre qu’une exécutante de ce « Nouveau Pouvoir » qu’abhorrait Pasolini. Arrivée au paradoxe décrit par Gramsci, soit d’être une classe dominante, mais incapable de diriger à cause d’une crise d’autorité mettant en cause sa représentativité, et donc sa légitimité, la coercition devient un levier de compensation pour se maintenir au pouvoir, d’où l’acculturation qui s’opère désormais. En produisant une culture de masse qui n’a que faire de ce que les valeurs populaires sacralisaient, ce « nouveau pouvoir » a fatalement massifié les hommes en leur donnant de nouvelles idoles et en rendant toute autre idéologie méprisable, marginale et ridicule. Les différentes couleurs politiques ne sont plus qu’un simulacre que dénonçait déjà le philosophe au marteau dans l’aphorisme « À l’Écart » présent dans Le Gai Savoir : « il est indifférent de savoir si l’on impose une opinion au troupeau ou si on lui en permet cinq. — Celui qui diverge des cinq opinions publiques et se tient à l’écart a toujours tout le troupeau contre lui. » La modernité de la société de consommation n’a rien changé à ce fait ; elle l’a au contraire massifié à une ampleur que même Nietzsche n’imaginait probablement pas. À partir du moment où tous, quelle que soit la culture politique ou les différences de classes sociales, se nourrissent de la même culture (de masse) vendue par un bourrage de crâne totalisant – et donc totalitaire –, il ne saurait y avoir de différences idéologiques et culturelles, sinon purement nominales. La mort du politique n’est alors plus quelque chose d’inexplicable. Au contraire, il est substitué par les démagogues grâce à l’apparition du « sociétal », qui ne recouvre rien d’autre que des préoccupations individualistes, égoïstes et vénales contradictoires, que ces derniers tenteront de satisfaire pour se maintenir au pouvoir, le démagogue n’étant rien d’autre que le personnage qui flatte les passions de la masse dans le but d’accroître sa propre popularité. Il y a une volonté politique de satisfaire ces désirs des électeurs, ou d’occuper leurs esprits avec des thématiques superflues, les empêchant de songer aux véritables enjeux politiques ; c’est là que s’incarne cette coercition permettant à la classe dominante de conserver sa domination, mais sans plus diriger. C’est justement sur ce point que la définition de l’ochlocratie donnée par Aristote dans Les Politiques rencontre un écho avec notre époque : « Là où les lois ne dominent pas, alors apparaissent les démagogues ; le peuple, en effet, devient monarque, unité composée d’une multitude, car ce sont les gens de la multitude qui sont souverains, non pas chacun en particulier mais tous ensemble. » Il relève ainsi le paradoxe propre de l’ochlocratie, régime où la souveraineté – mais une souveraineté horrible, car aliénée et hédoniste – est exercée par la masse, qu’il distingue du peuple dont elle est le penchant pervers (c’est la distinction entre dêmos et ókhlos) : « Donc un tel peuple, comme il est monarque, parce qu’il n’est pas gouverné par une loi, il devient despotique, de sorte que les flatteurs sont à l’honneur, et un régime populaire de ce genre est l’analogue de la tyrannie parmi les monarchies. »

Dès lors, comment s’étonner de l’hégémonie d’une « manufacture du consentement » qui dirige et les élites, et les citoyens en leur faisant croire que c’est tel ou tel modèle, consumériste, qu’il faille absolument singer pour triompher ? Que les démagogues fassent les couvertures des magazines people afin d’être enviés par la masse qui fait office de corps électoral ? Les opérations séductions, la « souveraineté du people » – pour reprendre l’expression du sociologue Guillaume Erner – ont remplacé les débats d’idées, là est la continuité moderne de la révolte des élites, et c’est justement ce que remarquait Aristote au sujet de l’ochlocratie : « Ces démagogues sont causes que les décrets sont souverains et non les lois ; ils portent, en effet, tout devant le peuple, car ils n’arrivent à prendre de l’importance que du fait que le peuple est souverain en tout, et qu’eux sont souverains de l’opinion du peuple. Car la multitude les suit. » En façonnant les citoyens à leur image, les élites peuvent ainsi s’adonner à la vaste récréation à laquelle ils ont toujours rêvé. D’où la paupérisation des débats, des idées des partis politiques, et cet étrange paradoxe qu’engendre les souverainetés réduites à l’impuissance, puisque l’ochlocratie est symptomatique d’une nostalgie de la toute-puissance, mais une toute-puissance de façade, « toute-puissance pour empêcher ou pour détruire, impuissance pour décider et construire », pour reprendre le mot de Duverger dans La Nostalgie de l’Impuissance.

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Cette ambivalence de ce qui est, somme toute, une toute-puissance de l’impuissance, à laquelle le peuple est dorénavant assimilé, et le néant de la pensée qui l’accompagne, font qu’il n’y a désormais ni élite, ni peuple, qui se sont confondus dans l’ókhlos. Cette fin de la souveraineté populaire entraîne fatalement la fin de l’État, comme l’analysait Rousseau dans Du Contrat Social où sa typologie rejoint celle d’Aristote: « Quand l’État se dissout, l’abus du gouvernement quel qu’il soit prend le nom commun d’anarchie. En distinguant, la démocratie dégénère en ochlocratie, l’aristocratie en oligarchie. »  Or, la fin de l’État signifie la fin de la souveraineté nationale, fin généralement justifiée par les élites à grand renfort de discours juridiques abscons et oiseux auxquels les citoyens n’entendent rien.  Cet abandon de la souveraineté comme exercice de l’indépendance d’un peuple et de sa possibilité à choisir son destin pourrait s’expliquer en reprenant le propos d’Ernst Jünger dans son Traité du Rebelle : « L’inexorable encerclement de l’homme a été préparé de longue date, par les théories qui visent à donner du monde une explication logique et sans faille, et qui progressent du même pas que les développements de la technique. On soumet d’abord l’adversaire à un investissement rationnel, puis à un investissement social, auquel succède, l’heure venue, son extermination. »

La massification des communautés de destins

La massification des opinions est donc logiquement suivie par la massification des communautés de destins. L’anéantissement des altérités au profit de l’uniformisation culturelle passe par la fin des indépendances nationales, et donc par la fin de la liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes. Pour cela, les élites suivent la même méthode ; elles confondent les scrutins avec leurs propres personnes, marginalisent les idées en imposant un chantage aux électeurs où il s’agit d’approuver l’élection du démagogue qui use de flatteries et de peur afin d’obtenir gain de cause. Plus précisément, il joue sur les quatre impulsions affectives primaires théorisées par le sociologue Serge Tchakhotine : l’agressivité, l’intérêt matériel immédiat, l’attirance sexuelle au sens large, la recherche de la sécurité et de la norme. Les démagogues n’ont plus qu’à conquérir l’électorat comme on gagnerait des parts de marché. Cela a pour effet de transformer les élections en plébiscites, pour lesquels la raison est réduite à l’accessoire. L’on peut encore une fois citer Le Traité du Rebelle d’Ernst Jünger qui en a particulièrement saisi l’esprit : « À mesure que les dictatures gagnent en pouvoir, elles remplacent les élections libres par le plébiscite. Mais l’étendue du plébiscite dépasse le secteur soumis naguère au jugement du corps électoral. C’est maintenant l’élection qui devient l’une des formes du plébiscite. »

Les succès de ce glissement de l’élection vers le plébiscite s’étendant de plus en plus dans le monde sont d’ailleurs à lier à une nouvelle génération de démagogues. Présentés par les médias de masse comme jeunes, donc nouveaux donc antisystème et donc, forcément, représentants du Bien. Ils incarnent finalement tout ce que Pasolini méprisait dans la façon dont « le conformisme consumériste a bouffé la réalité », à manipuler les corps en recueillant l’assentiment de tous. L’apparition de personnalités telles que Justin Trudeau, Matteo Renzi ou encore Emmanuel Macron s’inscrivent totalement dans cette volonté de modeler un « homme nouveau » produit par l’hédonisme de masse. Bref, comme le disait Pasolini dans Essais sur la politique et sur la société : « Les bourgeois, créateurs d’un nouveau type de civilisation, ne pouvaient joindre qu’à déréaliser le corps. Ils y ont réussi, en effet, et ils en ont fait un masque. » Désormais, les pays occidentaux se dotent petit à petit d’hommes qui paraissent identiques, de leur physique jusqu’à leur action politique, laquelle dépossède les peuples de leur souveraineté sous couvert de démocratie, ou plutôt de démocratisation mondiale. Si l’expression de « village mondial » tient d’ailleurs généralement du sarcasme – les défenseurs de son concept lui préfèrent l’expression de « banquet des nations » de Mazzini – elle correspond néanmoins à une bonne allégorie du processus de massification des communautés de destins, qui est en fait le corolaire du processus de déracinement des hommes. En leur ôtant l’envie de choisir, l’on leur ôte ensuite la capacité de choisir, si bien que les quelques rares individus qui s’en émeuvent passent au mieux pour des nostalgiques mièvres, au pire pour de dangereux réactionnaires. L’on pourrait reprendre l’ironie nietzschéenne de l’aphorisme « Victoire de la démocratie » dans Le Voyageur et son ombre, dont les coups de marteau n’ont jamais aussi bien résonné : « Le résultat pratique de cette démocratisation qui va toujours en augmentant, sera en premier lieu la création d’une union des peuples européens, où chaque pays délimité selon des opportunités géographiques : on tiendra alors très peu compte des souvenirs historiques des peuples, tels qu’ils ont existé jusqu’à présent, parce que le sens de piété qui entoure ces souvenirs sera peu à peu déraciné de fond en comble, sous le règne du principe démocratique, avide d’innovations et d’expériences. »

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Car la massification des communautés de destins découle en bonne partie du façonnage et de l’affirmation d’un certain sens de l’Histoire conforme à la culture ochlocratique. L’imposition d’une lecture unique et fortement connotée du passé, auquel l’ont adjoint des symboles – parfois détournés de leur réalité historique – servant l’enrégimentement total des individus n’est pas seulement une rupture avec les relations qu’avaient les sociétés avec leur Histoire. Une fois le même destin imposé à tous et l’incapacité totale des citoyens à s’arracher d’un univers où l’homme n’a plus qu’à s’endormir sur son conformisme, le passé est dissocié de son rôle instructeur, enfermant en définitive les communautés de destins dans un présent perpétuel où les slogans tirés du champ lexical du progrès et de la modernité peuvent triompher indéfiniment puisqu’ils recouvrent la même dimension incantatoire. Cette impuissance totale dans laquelle les sociétés sont plongées ou, pour reprendre le mot de Bernanos : « un système de slogans, comme un oiseau pris sous le faisceau d’un projecteur », a pour conséquence de niveler l’intelligence des citoyens, mais aussi de permettre au pouvoir politique, aussi déliquescent puisse-t-il être, de faire du provisoire un état de fait immuable, contre lequel ceux qui se dresseraient seraient des dangers pour un régime démocratique qui n’existe pourtant plus.

L’IMPUISSANCE TOTALE

Nietzsche disait, non sans raillerie, de la démocratie qu’elle était le régime de la médiocrité par excellence, car permettant à ses citoyens d’être assez intelligents pour voter, mais pas assez pour voter de manière éclairée. L’état d’impuissance totale dans lequel ils sont plongés dans un régime ochlocratique, en sus d’empêcher la formation de tout esprit critique, induit aussi un panurgisme qui profite aux démagogues. Ces derniers ont toutefois besoin d’entretenir une apathie intellectuelle des masses pour que leur révolte puisse perdurer. Pour cela, les démagogues enferment le politique dans une bulle du présent ; provisoire par nature, il devient perpétuel dans l’ochlocratie, confirmant l’ambivalence énoncée par Maurice Duverger citée plus haut : « toute-puissance pour empêcher ou pour détruire, impuissance pour décider et construire. »

Le provisoire perpétuel

Georges Bernanos affirmait dans une entrevue au Diario de Beló Horizonte que : « Ce que l’esprit de vieillesse oppose à ces partis pris, sous le nom de sagesse, c’est le calcul d’une prévoyance abjecte qui pourrait se résumer ainsi : « Tâchons de faire durer le provisoire aussi longtemps que nous, et après nous, qu’importe ! » […] L’esprit de vieillesse n’est conservateur que de lui-même. L’esprit de vieillesse est essentiellement destructeur. » Faire du provisoire un état perpétuel, corollaire du fameux « pour que tout reste comme avant, il faut que tout change » du Guépard, est la cage politicienne qui permet aux démagogues de se maintenir. Les propagandes sur la construction européenne figées depuis les années 1970, les slogans autour du « vivre ensemble », de la « tolérance », mais aussi le chantage d’un retour du péril fasciste pourtant réduit à l’état de phénomène archéologique, témoignent de l’arrêt du temps politique. Le propre du concept de Progrès reposant justement en son évolution permanente, il demeure logiquement inatteignable puisque son horizon est sans cesse repoussé par le développement ou la consécration de nouveaux besoins dont la masse demandera ensuite la satisfaction. La révolte des élites peut ainsi s’épanouir dans ce contingentement du temps qui incarne une sorte de dérive perverse et cynique du carpe diem poussé à son comble que permet l’ochlocratie. Faire durer le provisoire indéfiniment permet, comme le disait Bernanos, une autoconservation qui met en péril l’avenir, mais conjugué à l’ochlocratie, c’est l’avenir lui-même qui est reporté sine die. L’image du déluge invoquée par Bernanos est judicieuse à un autre titre, en sus de démontrer le nihilisme propre à la révolte des élites et à l’ochlocratie, il correspond au chantage de la peur qui se trouve aussi au cœur du discours démagogique lorsque les flatteries d’icelui ne suffisent pas, ou lorsqu’il y a confrontation entre deux démagogues, bien qu’identiques culturellement, ils se battent pour l’obtention de tel ou tel titre vaguement pontifiant car vidé de sa substance politique.

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Ce règne du provisoire est naturellement en corrélation avec le triomphe du consumérisme. Il justifie la consommation de tout, tout le temps, bref, de la jouissance comme acte de réalisation de soi. Puisque nous devrions faire table rase du passé, mais aussi de l’avenir, ce sont les valeurs nihilistes – certains diront « postmodernes » – ainsi dévoilées de l’hédonisme de masse qui règnent sans discontinuité, peu importe les remous de la caste politique. Cela est à rapprocher de la consécration de l’immanence des hommes au détriment de la transcendance, dont Nietzsche percevait la problématique dans son fameux aphorisme – souvent tronqué et détourné de son sens – au sujet de la mort de Dieu. L’absence de but transcendant pour l’humanité qui se retrouve non plus avec une liberté comme moyen, mais comme fin, l’enferme dans une quête de satisfaction des désirs matérialistes, quête toujours renouvelée, mise à jour et encouragée par un modèle culturel et économique qui ne peut fonctionner autrement qu’en imposant ce nivellement à tous. Le provisoire perpétuel s’illustre à travers ses scènes où des foules de consommateurs se jettent sur des marchandises en singeant grossièrement leurs aïeux qui pillaient leur seigneur à cause de la famine ; mais à présent, le pillage n’est plus causé par un authentique instinct de survie. Ce dernier s’est confondu avec les pulsions consuméristes, cette « fièvre d’obéissance à un ordre non énoncé » où « tout le monde ressent l’anxiété, dégradante, d’être comme les autres dans l’art de consommer », comme le notait Pasolini dans un article figurant dans les Écrits Corsaires. Le serpent se mord ainsi la queue, enfermé dans un cycle infini des passions qui s’autoalimentent ; le consumérisme nourrit la culture de masse, les massent nourrissent l’économie issue du consumérisme, et les élites nourrissent l’imaginaire hédoniste du consumérisme.

Cela a un impact direct sur la vie parlementaire, et plus largement politique et médiatique, et réciproquement. Les élites souhaitent s’autoconserver comme telles ; le cumul des mandats dans le temps et l’atavisme des citoyens concernant une culture légitimiste favorisant les élus candidatant à leur propre réélection en usant des stratagèmes susmentionnés en sont l’une des marques. Ce fonctionnement en vase clos des élites, en sus de vider la démocratie de son intérêt, est l’une des conséquences du provisoire perpétuel. Christopher Lasch y porta aussi une analyse sociologique dans son célèbre essai La révolte des élites, où il constatait que les élites se reproduisaient même socialement entre elles ; comme par les mariages, entre autres exemples, plus fréquents entre individus issus d’une même classe sociale élevée qu’entre un individu issu de la bourgeoisie et un autre d’une classe populaire. Cela empêche ainsi tout renouvellement des élites mais sans pour autant les mettre en péril dans un système comme le nôtre, où elles demeurent le modèle culturel de référence ; à la fois vectrices de ce modèle et ses victimes consentantes. Anéantir la capacité des citoyens à exercer leurs souverainetés, notamment par le renouvellement des élites qu’est censée permettre la démocratie et leur volonté même de renouvellement, autre que cosmétique, les prive de tout moyen alternatif. C’est d’ailleurs le drame de l’hégémonie du mot « alternance » qui s’est petit à petit imposé dans les bouches, comme on a imposé une connotation péjorative à « populisme » pour lui faire dire la même chose que « démagogie ». L’idée imposée que ce soit l’alternance qui serait nécessaire et non plus  l’alternative revient à imposer un renoncement total au véritable changement. L’alternance n’est rien d’autre qu’un changement de forme, elle n’induit pas le changement d’un objectif, contrairement à l’alternative, qui inclut ce double changement, de forme et de fond. La victoire du mot « alternance », tout comme le sens négatif de « populisme » qui en réalité renvoie simplement à l’idée de défendre les intérêts du peuple – l’on comprend dès lors pourquoi les démagogues devaient absolument déformer la chose à leur profit –, découle de la révolte des élites. En parvenant à faire en sorte que le peuple se déteste lui-même à l’aide de braquages sémantiques dignes de 1984 d’Orwell par lesquels il est ensuite intellectuellement contraint, les moyens nécessaires à son émancipation ne peuvent que lui manquer tandis que l’exaltation de ses pulsions hédonistes et individualistes, au contraire, auront toujours pour effet d’étoffer les champs lexicaux d’icelles. Jamais nous n’avons connu une telle inflation du vocabulaire lié au plaisir – notamment vénal –, aux particularismes superflus et individualistes de chacun – le mot « sociétal » en est d’ailleurs le premier symptôme.

Karl Polanyi, dans son essai La Grande Transformation, notait ainsi que l’émiettement des sociétés engendré par une volonté politique et économique d’asservissement des populations au profit de « l’homme nouveau » s’inscrivait dans une perspective d’anéantissement des valeurs traditionnelles au profit du déracinement. Dans le dixième chapitre, intitulé « L’Économie politique et la découverte de la société », il affirmait notamment que «l’effet le plus évident du nouveau système institutionnel est de détruire le caractère traditionnel de populations installées et de les transmuer en un nouveau type d’hommes, migrateur, nomade, sans amour-propre ni discipline, des êtres grossiers, brutaux, dont l’ouvrier et le capitaliste sont l’un et l’autre un exemple. »

Le transformisme politique

Il peut toutefois advenir un conflit entre démagogues, issus de la classe dominante traditionnelle et ceux d’une classe montante, comme l’analysait Gramsci dans ses Cahiers de prison. Lorsque la classe dominante traditionnelle ne dirige plus, elle est en effet fragilisée et, comme nous l’avions dit, nécessite une force coercitive pour se maintenir. Face à la montée de nouveaux démagogues, mais aussi pour prévenir une éventuelle réaction nationale, la classe dominante opère parfois un transformisme politique. Institutionnellement, cela s’est traduit généralement par le mariage de forces centristes qui, jusqu’alors, faisaient croire aux électeurs qu’elles étaient opposées. Le transformisme politique est un phénomène apparu en Italie ; avant l’unification de la péninsule, l’on utilisait l’expression ironique de connubio pour dénommer l’union des partis de centre-droite et de centre-gauche de Cavour et Rattazzi au parlement sarde. Il aura néanmoins fallu attendre la fin du Risorgimento pour que le transformisme politique se concrétise, et permette ainsi aux forces centristes de gouverner tout en empêchant les autres composantes de l’assemblée d’accéder au pouvoir.

C’est cette forme d’oligochlocratie dont nous parlions pour illustrer la révolte des élites lors de la IVe République ; avec l’émergence d’une coalition des partis du centre sous l’appellation de Troisième Force. Si le corps électoral se défaisait ainsi, même momentanément, de son comportement ochlocratique, l’oligochlocratie pourrait toujours conserver sa domination. L’on saisit alors mieux la traduction institutionnelle de cette volonté politique consistant à faire durer le provisoire : en formant un cartel de partis ayant pour but à la fois l’autoconservation et d’empêcher tout renouvellement politique, le transformisme permet de perpétuer un système à la dérive. Il incarne d’ailleurs parfaitement la nuance entre l’alternance et l’alternative, puisqu’il découle du premier pour empêcher l’avènement de la seconde.

Seulement, aujourd’hui ce transformisme s’opère en amont. La campagne pour l’élection présidentielle française de 2017 confirme cette progression. En premier lieu à cause de l’hégémonie du mot « alternance », devenu véritable slogan invoqué à plusieurs reprises par les candidats de la droite et du centre, mais aussi par le phénomène d’En Marche. En second lieu, c’est aussi le plébiscite qui, en sus de se substituer à l’élection comme le disait Ernst Jünger, permet le transformisme politique. Ce fut d’ailleurs l’un des arguments avancé par Emmanuel Macron, qui estimait qu’un programme politique relevait de l’accessoire, et que le vote pour un candidat devait avant tout être mû par une certaine mystique, bref une adhésion à la personne ; le projet devant vraisemblablement se construire selon les circonstances à venir, lui permettant dès lors d’offrir un large consensus où le plus grand nombre peut se retrouver malgré les antagonismes passés. Cela pose le problème du transformisme, parce qu’il ôte le choix aux électeurs ; quand bien même ces derniers s’affranchiraient dans les urnes d’un stratagème qu’ils estimeraient dirigé contre eux, ils ne pourraient pas empêcher une composition politique dans l’hémicycle qui ignorerait les suffrages, à défaut d’avoir pu les orienter. C’est alors le fameux retour de « Mademoiselle Q », et pour citer une nouvelle fois La Nostalgie de l’Impuissance de Maurice Duverger, « si les citoyens n’entendent pas promptement des propos plus sérieux et plus responsables, le risque ne sera plus de rétrograder dans l’ordre des Républiques, mais de perdre la République elle-même. »

Colin Wilson’s The Outsider

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Colin Wilson’s The Outsider

The following review was published in The European, a journal owned and published by Sir Oswald Mosley and his wife, Diana, between 1953 and 1959, in its February 1957 issue. It was signed only “European,” although it is now known this was a pseudonym used by Sir Mosley himself. Published only a short time after The Outsider [2] was first released in May 1956, it remains one of the best analyses of Colin Wilson [3]‘s most famous book, and was reprinted in the anthology Colin Wilson, A Celebration: Essays and Recollections (London: Woolf, 1988), which was edited by Colin’s bibliographer, Colin Stanley. The footnotes are Mosley’s own. The somewhat antiquated spelling and punctuation have been retained as they were in the original text.

It is always reassuring when men and things run true to form. It was, therefore, satisfactory that the silliest thing said in the literary year — the most frivolous and superficial in judgment — should emerge with the usual slick facility from the particular background of experience and achievement which has made Mr. Koestler the middle-brow prophet. He wrote of Mr. Colin Wilson’s remarkable book in the Sunday Times: “Bubble of the year: The Outsider (Gollancz), in which an earnest young man imparts his discovery to the world that genius is prone to Weltschmerz.”

Otherwise Mr. Wilson’s book had a very great success, and well deserved it. In fact, it was received with such a chorus of universal praise that it became almost suspect to those who believe that a majority in the first instance is almost always wrong, particularly when at this stage of a crumbling but still static society the opinion of the majority is so effectively controlled by the instruments of a shaken but yet dominant establishment. Why has a book so exceptional, and so serious, been applauded rather than accorded the “preposterous” treatment which English literary criticism reserved for such as Spengler? The first answer is that Mr. Wilson’s mind is very attractive, and his lucid style makes easy reading; the suggestion that this book is so difficult that everyone buys it but no one reads it, would brand the reading public as moronic if it had any vestige of truth. The second answer is that Mr. Wilson has as yet said nothing, and consequently cannot be attacked for the great crime of trying to “get somewhere”; somewhere new in thought, or worse still, somewhere in deed and achievement. What he has so far published is a fine work of clarification. A strangely mature and subtle mind has produced a brilliant synopsis of the modern mind and spirit. He does not claim to advance any solution, though he points in various directions where solutions may be found; “it is not my aim to produce a complete and infallible solution of the Outsider’s problem, but only to point out that traditional solutions, or different solutions, do exist”. No one could possibly yet guess where he is going, or what he may ultimately mean. He probably does not know himself; and, at his age, it is not a bad thing to be a vivid illustration of the old saying: “no man goes very far, who knows exactly where he is going”. What makes this book important is that it is a symptom and a symbol; a symptom of the present division between those who think and those who do; a symbol of the search in a world of confusion and menace by both those who think and those who do for some fresh religious impulse which can give meaning and direction to life. To achieve this, those who only do need sensitivity to receive a vision of purpose without which they are finally lost, while those who only think and feel require, in order to face life, the robustness and resolution which in the end again can only be given by purpose.

cw2.jpgMr. Wilson begins his “inquiry into the nature of the sickness of mankind in the twentieth century” at the effective point of the writers who have most influence in the present intellectual world. They are mostly good writers; they are not among the writers catering for those intellectuals who have every qualification except an intellect. They are good, some are very good: but at the end of it all what emerges? One of the best of these writers predicted that at the end of it all comes “the Russian man” described by Mr. Wilson as “a creature of nightmare who is no longer the homo sapiens, but an existentialist monster who rejects all thought”, As Hesse, the prophet of this coming, put it: “he is primeval matter, monstrous soul stuff. He cannot live in this form; he can only pass on”. The words “he can only pass on” seem the essence of the matter; this thinking is a chaos between two orders. At some point, if we are ever to regain sanity, we must regard again the first order before we can hope to win the second. It was a long way from Hellas to “the Russian man”; it may not be so far from the turmoil of these birth pangs to fresh creation. It is indeed well worth taking a look at the intellectual situation; where Europeans were, and where we are.

But who’er can know, as the long days go
That to live is happy, hath found his heaven.

wrote Euripides in the Bacchae,[1] [4] which to some minds is the most sinister and immoral of all Greek tragedies. For others these dark mysteries which were once held to be impenetrable contain the simple message that men do themselves great hurt if they reject the beauty which nature offers, a hurt which can lead to the worst horrors of madness. “Il lui suffit d’eclairer et de developper le conflict entre les forces naturelles et l’âme qui pretend se soustraire à leur empire” — wrote Gide in his Journal — “Je rencontrai les Bacchantes, au temps ou je me debattais encore contre l’enserrement d’une morale puritaine“. To anyone familiar with such thinking it is not surprising to find the dreary manias of neo-existentialism succeeding the puritan tradition.

Man denies at his risk the simple affirmation: “Shall not loveliness be loved for ever?” The Greeks, as Goethe saw them, felt themselves at home within “the delightful boundaries of a lovely world. Here they had been set; this was their appropriate place; here they found room for their energy, material and nourishment for their essential life.” And again he wrote: “feeling and thought were not yet split in pieces, that scarce remediable cleavage in the healthy nature of man had not yet taken place”. Goethe was here concerned with the early stages of the disease to whose conclusion Mr. Wilson’s book is addressed.

cw3.jpgThis union of mind and will, of intellect and emotion in the classic Greek, this essential harmony of man and nature, this at-oneness of the human with the eternal spirit evoke the contrast of the living and the dying when set against the prevailing tendencies of modern literature. For, as Mr. Wilson puts it very acutely: when “misery will never end” is combined with “nothing is worth doing”, “the result is a kind of spiritual syphillis that can hardly stop short of death or insanity”. Yet such writers are not all “pre-occupied with sex, crime and disease”, treating of heroes who live in one room because, apparently, they dare not enter the world outside, and derive their little satisfaction of the universe from looking through a hole in the wall at a woman undressing in the next room. They are not all concerned like Dostoievsky’s “beetle man” with life “under the floor boards” (a study which should put none of us off reading him as far as the philosophy of the Grand Inquisitor and a certain very interesting conversation with the devil in the Brothers Karamazof, which Mr. Wilson rightly places very high in the world’s literature). Many of these writers of pessimism, of destruction and death have a considerable sense of beauty. Hesse’s remarkable Steppenwolf found his “life had become weariness” and he “wandered in a maze of unhappiness that led to the renunciation of nothingness”; but then “for months together my heart stood still between delight and stark sorrow to find how rich was the gallery of my life, and how thronged was the soul of wretched Steppenwolf with high eternal stars and constellations . . . this life of mine was noble. It came of high descent, and turned, not on trifles, but on the stars.” Mr. Wilson well comments that “stripped of its overblown language,” “this experience can be called the ultimately valid core of romanticism — a type of religious affirmation”. And in such writing we can still see a reflection of the romantic movement of the northern gothic world which Goethe strove to unite with the sunlit classic movement in the great synthesis of his Helena. But it ends generally in this literature with a retreat from life, a monastic detachment or suicide rather than advance into such a wider life fulfilment. The essence is that these people feel themselves inadequate to life; they feel even that to live at all is instantly to destroy whatever flickering light of beauty they hold within them. For instance De Lisle Adam’s hero Axel had a lady friend who shot at him “with two pistols at a distance of five yards, but missed him both times.” Yet even after this dramatic and perfect illustration of the modern sex relationship, they could not face life : “we have destroyed in our strange hearts the love of life . . . to live would only be a sacrilege against ourselves . . .” “They drink the goblet of poison together and die in ecstasy.” All of which is a pity for promising people, but, in any case, is preferable to the “beetle man”, “under the floor boards”, wall-peepers, et hoc genus omne, of burrowing fugitives; “Samson you cannot be too quick”, is a natural first reaction to them. Yet Mr. Wilson teaches us well not to laugh too easily, or too lightly to dismiss them; it is a serious matter. This is serious if it is the death of a civilisation; it is still more serious if it is not death but the pangs of a new birth. And, in any case, even the worst of them possess in some way the essential sensitivity which the philistine lacks. So we will not laugh at even the extremes of this system, or rather way of thinking; something may come out of it all, because at least they feel. But Mr. Wilson in turn should not smile too easily at the last “period of intense and healthy optimism that did not mind hard work and pedestrian logic.” He seems to regard the nineteenth century as a “childish world” which presaged “endless changes in human life” so that “man would go forward indefinitely on ‘stepping stones of his dead self’ to higher things.” He thinks that before we “condemn it for short-sightedness”, ” we survivors of two world wars and the atomic bomb” (at this point surely he outdoes the Victorians in easy optimism, for it is far from over yet) “would do well to remember that we are in the position of adults condemning children”. Why? — is optimism necessarily childish and pessimism necessarily adult? Sometimes this paralysed pessimism seems more like the condition of a shell-shocked child. Health can be the state of an adult and disease the condition of a child. Of course, if serious Victorians really believed in “the establishment of Utopia before the end of the century”, they were childish; reformist thinking of that degree is always childish in comparison with organic thinking. But there are explanations of the difference between the nineteenth and the twentieth century attitude, other than this distinction between childhood and manhood. Spengler said somewhere that the nineteenth century stood in relation to the twentieth century as the Athens of Pericles stood in relation to the Rome of Caesar. In his thesis this is not a distinction between youth and age — a young society does not reach senescence in so short a period — but the difference between an epoch which is dedicated to thought and an epoch which has temporarily discarded thought in favour of action, in the almost rhythmic alternation between the two states which his method of history observes. It may be that in this most decisive of all great periods of action the intellectual is really not thinking at all; he is just despairing. When he wakes up from his bad dream he may find a world created by action in which he can live, and can even think. Mr. Wilson will not quarrel with the able summary of his researches printed on the cover of his book : “it is the will that matters.” And he would therefore scarcely dispute the view just expressed; perhaps the paradox of Mr. Wilson in this period is that he is thinking. That thought might lead him through and far beyond the healthy “cowboy rodeo” of the Victorian philosophers in their sweating sunshine, on (not back) to the glittering light and shade of the Hellenic world — das Land der Griechen mit der Seele suchen — and even beyond it to the radiance of the zweite Hellas. Mr. Wilson does not seem yet to be fully seized of Hellenism, and seems still less aware of the more conscious way of European thinking that passes beyond Hellas to a clearer account of world purpose. He has evidently read a good deal of Goethe with whom such modern thinking effectively begins, and he is the first of the new generation to feel that admiration for Shaw which was bound to develop when thought returned. But he does not seem to be aware of any slowly emerging system of European thinking which has journeyed from Heraclitus to Goethe and on to Shaw, Ibsen and other modems, until with the aid of modern science and the new interpretation of history it begins to attain consciousness.

cwb4.jpgHe is acute at one point in observing the contrasts between the life joy of the Greeks and the moments when their art is “full of the consciousness of death and its inevitability”. But he still apparently regards them as “healthy, once born, optimists,” not far removed from the modern bourgeois who also realises that life is precarious. He apparently thinks they did not share with the Outsider the knowledge that an “exceptional sense of life’s precariousness” can be “a hopeful means to increase his toughness”. The Greeks, of course, had not the advantage of reading Mr. Toynbee’s Study of History, which does not appear on a reasonably careful reading to be mentioned in Mr. Wilson’s book.

However, as Trevelyan[2] [5] puts it, Goethe followed them when he “firmly seized and plucked the nettle of Greek inhumanity, and treated it as the Greeks themselves had done, making new life and beauty out of a tale of death and terror”. Yet, in the continual contrast from which the Greeks derive their fulness of life : “healthy and natural was their attitude to death. To them he was no dreadful skeleton but a beautiful boy, the brother of sleep”. It is an attitude very different to Dostoievsky’s shivering mouse on the ledge, which Mr. Wilson quotes: . . . “someone condemned to death says or thinks an hour before his death, that if he had to live on a high rock, on such a narrow ledge that he’d only have room to stand, and the ocean, everlasting darkness, everlasting solitude, everlasting tempest around him, he yet remains standing in a square yard of space all his life, a thousand years, eternity, it were better to live so than die at once.” But is the attitude of the “once born Greek” so inferior to the possibly many times born ledge clinger? On the contrary, is not the former attitude a matter of common observation among brave men and the latter attitude a matter of equally common observation among frightened animals whose fear of death is not only pathetic but irrational in its exaggeration. Mr. Wilson’s view of the Greeks seems to rest in the Winckelmann Wieland stage of an enchanted pastoral symplicity. He has not yet reached Goethe’s point of horror when he realised the full complexities of the Greek nature and only emerged to a new serenity when, again in Trevelyan’s words, he realised: “they had felt the cruelty of life with souls sensitive by nature to pain no less than to joy. They had not tried to shut their eyes to suffering. They had used it, as all great artists must, as material for their art; but they had created out of it, not something that made the world more horrible to live in, but something that enriched man’s life and strengthened him to endure and to enjoy, by showing that new life, new beauty, new greatness, could grow even out of pain and death.

Jaeger[3] [6] quotes Pythagoras to express something of the same thought; “that which opposes, fits; different elements make the finest harmony ever”.

Were these “once born” people really much less adult than the Outsider in his understanding that “if you subject a man to extremes of heat and cold, he develops resistance to both”? Perhaps they even understood that if we subject ourselves to more interesting extremes we may learn to achieve Mr. Wilson’s desire (and how right he is in this) “to live more abundantly”. And Mr. Wilson certainly does not desire to rest in the Outsider’s dilemma; he is looking for solutions. In Hellas he may find something of a solution, and much more than that; the rediscovery of a direction which can lead far beyond even the Greeks.

As a sensitive and perceptive student of Nietzsche he is aware of Dionysus, but is not so fully conscious of the harmony achieved between the opposing tensions of Apollo and Dionysus. “Challenge and response” too, was more attractive in the Greek version; Artemis and Aphrodite had a charming habit of alternating as good and evil in a completely natural anticipation of Goethe’s Prologue in Heaven, which we shall later regard as the possible starting point of a new way of thinking, and of that modern writing of history which supports it with a wealth of detail. But we should first briefly consider Mr. Wilson’s view of Nietzsche and others who are rather strangely classified with him; it is a surprise at first to find him described as an existentialist, though in one sense it is quite comprehensible. For instance, Thierry Maulnier’s play Le Profanateur recently presented essentially Nietzschian thought in an existentialist form. But to confine Nietzsche to existentialism is to limit him unduly, even if we recognise, as the author points out, that definitions of existentialism have greatly varied in recent times, and also, as all can observe, that Nietzsche may be quoted in contradictory senses almost as effectively as the dominant faith of our time. The finer aspects of Nietzsche seem beyond this definition; for instance the passage in Zarathustra which culminates in the great phrase: seinen Willen will nun der Geist, seine Welt gewinnt sich der Weltverlorene, or again the harmony of mind and will in the lovely passage of Menschliches, Allzumenschliches which seems a direct antithesis of the currently accepted view of Existentialism: “The works of such poets — poets, that is, whose vision of man is exemplary — would be distinguished by the fact that they appear immune from the glow and blast of the passions. The fatal touch of the wrong note, the pleasure taken in smashing the whole instrument on which the music of humanity has been played, the scornful laughter and the gnashing of teeth, and all that is tragic and comic in the old conventional sense, would be felt in the vicinity of this new art as an awkward archaic crudeness and a distortion of the image of man. Strength, goodness, gentleness, purity, and that innate and spontaneous sense of measure and balance shown in persons and their actions . . . a clear sky reflected on faces and events, knowledge and art at one: the mind, without arrogance and jealousy dwelling together with the soul, drawing from the opposites of life the grace of seriousness, not the impatience of conflict: all this would make the background of gold against which to set up the real portrait of man, the.picture of his increasing nobleness.”[4] [7] But far more than a whole essay of this length would be needed to do justice to Mr. Wilson’s interpretation of Nietzsche and in particular, perhaps, to examine his possible over-simplification of the infinite complexities of the eternal recurrence. There is little enough space to cover the essential thinking of this remarkable book; and we must omit altogether a few of the more trivial little fellows who sometimes detain the author. Why, for instance, does he lose so much time with Lenin’s “dreadful little bourgeois”, who crowned the career of a super egotist with the damp surmise that the world could not long survive the pending departure of Mr. H. G. Wells? Here again Mr. Wilson is acute in linking Wells with greater figures like Kierkegaard in the opinion that “philosophic discussion was completely meaningless”. Kierkegaard was a “deeply religious soul” who found Hegel “unutterably shallow”.  So he founded modern Existentialism with the remark: “put me in a system and you negate me — I am not a mathematical symbol — I am.” Is such an assertion of the individual against the infinite ” unutterably shallow”, or is it relieved from this suggestion by the depths of its egotism? Such a statement can really only be answered by the unwonted flippancy of Lord Russell’s·reply to Descartes’ “cogito ergo sum“; “but how do you know it is you thinking”? Kierkegaard concluded that you cannot live a philosophy but you “can live religion”; but the attempt of this pious pastor to live his religion did not restrain him from “violently attacking the Christian Church on the grounds that it had solved the problem of living its religion by cutting off its arms and legs to make it fit life.” All these tendencies in Kierkegaard seem to indicate a certain confusion of Existentialism with Perfectionism — from which exhypothesi it should surely be very remote — but certainly qualify him as father of the inherent dissidence of modern Existentialism, and, perhaps, inspired M. Sartre to confer on the Communist Party the same benefits which the founder’s assistance had granted to the Church. All this derives surely from that initial impulse of sheer anarchy with which he assailed the Hegelian attempt at order. “There is discipline in heaven”, as one of Mr. Wilson’s favourites remarks (also more competence to exercise it, we may add) and we are left in the end with a choice between Kierkegaard’s great “I am” and Hegel’s majestic symbol in his Philosophy of History concerning the conflicting forces of the elements finally blending in a divine harmony of order. Yes, it is good that it is so plain where it all began; such pious and respectable origin. After the initial revolt against all sense of order it is not a long journey from “I am” to Sartre’s “l’homme est une passion inutile“, and to his hero, Roquentin, who finds that “it is the rational element that pushes into nihilism” and that his “only glimpse of salvation” comes from a negro woman singing “Some of these days”; yes, they certainly got rid of Hegel, but “these days” scarcely belong to Kierkegaard. Yet when they have reached “the rock bottom of self contempt ” they need again ”something rhythmic, purposive;” so man cannot live, after all, by “I am” alone. Sartre wanted freedom from all this and found that “freedom is terror”, during one of his all too brief experiences of action. Mr. Wilson comments with rare insight: ” freedom is not simply being allowed to do what you like”; ” it is intensity of will, and it appears under any circumstances that limit man and arouse man to more life.” If you do not “claim this freedom” you “slip to a lower form of life”; at this point the author seems to reach the opposite pole to the original premise of the existentialist theory. He states his position in this matter in a particularly fine passage: “Freedom posits free will; that is self-evident. But will can only operate when there is first a motive. No motive, no willing . But motive is a matter of belief; you would not want to do anything unless you believed it possible and meaningful. And belief must be belief in the existence of something; that is to say, it concerns what is real. So ultimately freedom depends on the real. The Outsider’s sense of unreality cuts off his freedom at the roots. It is as impossible to exercise freedom in an unreal world as it is to jump while you are falling.” How much nearer to clarity, sanity and effective purpose is this thinking than Sartre’s “philosophy of commitment”, which is only to say that, “since all roads lead nowhere, it is as well to choose any of them and throw all the energy into it . . .” It was at this point no doubt that the Communist Party became the fortunate receptacle of the great “I am” in its flight from the nightmare of the “useless passion”, and a few existential exercises in “freedom” from self were provided for Mr. Sartre until a change of weather rendered such exercises temporarily too uncomfortable. But again, yet again, we must seek freedom from our own besetting sin of laughing too easily and lightly at serious searchers after truth, when they on occasion fall into ridiculous situations; as Aristotle remarked to Alexander when the King caught him in an embarrassing position: “Sire, you will observe the straits to which the passions can reduce even the most eminent minds.” Despite all the nonsense, there is much to be said for Sartre. He is a great artist, one of the greatest masters of the theatre in all time. It is to be hoped that Mr. Wilson will one day extend his study of him to include Le Diable et le Bon Dieu. It is not merely a narrow professional interest which makes us regard this play as his greatest work — the incidental fact that in the first act he presents some of us as others see us, and in the last act as we see ourselves — but the manner in which he reviews nearly the whole gamut of human experiences in the body of the play. It is when he ceases to think and as a sensitive artist simply records his diverse impressions of this great age in an almost entirely unconscious fashion, that Sartre becomes great; so in the end, he is the true Existentialist.

cwb5.jpgBut Mr. Wilson moves far beyond Sartre in regarding the thinkers of an earlier period; notably Blake. At this point he recovers direction. The reader will find pages 225 to 250 among the most important of this book, but he must read the whole work for himself; this review is a commentary and an addendum, not a précis for the idle, nor a primer for those who find anything serious too difficult. The author advances a long way when he considers Blake’s “skeleton key” to a solution for those who “mistake their own stagnation for the world’s”. Here we reach realisation that the “crises of’living demand the active co-operation of intellect, emotions, body on equal terms”; contact is made here with Goethe’s Ganzheit, although it is not mentioned. “Energy is eternal delight” takes us a long way clear o the damp caverns of neo-existentialism and

When thought is closed in caves
Then love shall show its root in deepest hell

brings us nearer to the thought of Euripides with which this essay began. To Blake the greatest crime was to “nurse unfulfilled desire”; he was not only an enemy of the repressive puritanism and of all nature-denying creeds, but realised their disastrous effect upon the human psyche. He sought consciously the harmony of mind and nature, the blessed state the Greeks found somewhere between Apollo and Dionysus.

The law that abides and changes not, ages long
The eternal and nature born — these things be strong

declare the chorus in the Bacchae in warning to those who deny nature in the name of morality or reason.

A strait pitiless mind
Is death unto godliness.

Yet the great nature urge is not the enemy of the intellect but its equipoise and inspiration, declares the Bacchanal.

Knowledge, we are not foes
I seek thee diligently;
But the world with a great wind blows,
Shining, and not from thee;
Blowing to beautiful things . . . .

It is when intellect becomes separate from nature and combats nature that the madness, “the vastation” descends; the mind seeks flight from life in the womb-darkness whence it came; the end is under the floor boards, and worse, far worse. When intellect fails in a frenzy of self denial and self destruction, life must begin again at the base. Then the Euripidean chorus declares

The simple nameless herd of humanity
Has deeds and faith that are truth enough for me.

When mind fails, life is still there; and begins again, always begins again. Did these “once born” Greeks really see less than some of the wall-peepers, less even than the more advanced types considered in this fascinating book? Wretched “Steppenwolf”, you had only to look over your shoulder to see more constellations than you had ever dreamt. And it was no junketing cowboy in a hearty’s rodeo who wrote.

Not to be born is past all prizing
But when a man has seen the light
This is next best by far, that with all speed
He shall go thither, whence he came.

cwb7.jpgNo men ever had a deeper sense of the human tragedy than the Greeks; none ever faced it with such brilliant bravery or understood so well not only the art of grasping the fleeting, ecstatic moment, but of turning even despair to the enhancement of beauty. Living was yet great; they understood dennoch preisen; they did not “leave living to their servants”. Mr. Wilson in quoting Aristotle in the same sense as the above lines of Sophocles — “not to be born is the best thing, and death is better than life” — holds that “this view” lies at one extreme of religion, and that “the other extreme is vitalism”. He does not seem at this point fully to understand that the extremes in the Hellenic nature can be not contradictory but complementary, or interacting. The polarity of Greek thought was closely observed and finely interpreted by Nietzsche in diverse ways. But it was left to Goethe to express the more conscious thought beyond polarity in his Faust: the Prologue in Heaven:

The Lord speaks to Mephistopheles:

Des Menschen Thätigkeit kann allzuleicht erschlaffen
Er liebt sich bald die unbedingte Ruh;
Drum geb’ ich gern ihm den Gesellen zu,
Der reizt und wirkt, und muss, als Teufel, schaffen.

What is this but the definite statement that evil is the instrument of good? It is not only a better key to Faust than most of the tomes which have been written in analysis of this world masterpiece, but it is also the effective beginning of a new way of thinking. It was very obliging of Mr. Toynbee to collect so many facts in support of the thesis which becomes visible to any sentient mind in reading the first few pages of Faust, and his final intrusion of a personal opinion supported by belief rather than by fact detracts only slightly from his painstaking support for creative thought. “Challenge and Response” was born in Faust; and more, much more. Mr. Wilson moves towards this way of thinking on page 239 in the course of his study of Blake, and to us it is his most interesting moment. He writes “the whole was necessary” . . . “evolution towards God is impossible without a fall.” This passage follows the penetrating observation: “Yet it is the Outsider’s belief that life aims at more life, and higher forms of life” (our italics). At this point this interesting thinker and gifted writer reaches towards that decisive movement of European thought which began, perhaps, originally with Heraclitus and evolved through philosophers, prophets and poets, such as Goethe combined in his own genius, until it touched thinkers like Shaw and Ibsen in the modern age. This remarkable young man may end as the saint whom he suggests in his last line may be the Outsider’s goal, or worse, much worse, as just a success; yet the fact will remain that at this point he touched reality.

cwb8.jpgMay we end with a few questions based on that doctrine of higher forms which has found some expression in this Journal and in previous writings? Is it not now possible to observe with reason and as something approaching a clearly defined whole, what has hitherto only been revealed in fitful glimpses to the visionary? What are the means of observation available to those who are not blessed with the revelation of vision? Are they not the thoughts of great minds which have observed the working of the divine in nature and the researches of modern science which appear largely to confirm them?

Is it not possible by following such thinking and such observation of science to arrive at a new religious impulse? Can we not now see the wholeness, the harmony and the purpose of life by a process of normal thought, even more surely than the sensitive artist in the ecstasy of vision and at least as surely as the revealed faiths which have been accorded to some? Has modern man not reached the point where he requires neither prophets nor priests to show him truth ? Can he not now open his eyes and see sufficient truth to guide him, in the thought and discovery of the human intellect during nearly 3000 years of striving by the human will toward the light? Is it not at least clear that life began in a very low form and has reached a relative height by a process which it is easier to believe is inspired than the subject of an almost incredible series of chances? Is it not clear that a persistent and, in the end, consistent, movement from lower to higher forms is the process and purpose of life? It is at least what has so far happened, if we regard the process over an appreciable period of time. And if this be the purpose it solves the problem of the individual; he has no duty and should have no purpose but to place himself at the disposal and to the service of that higher purpose. It is true that the divine work in nature during the movement from lower to higher forms is apparently subject to restriction and almost to paradox. The reckless, brutal waste of nature in experiment with types which fail, the agony and useless extinction of a suffering child without trace of purpose and with still less trace of kindness or of goodness, etc., all indicate some failure of power, or lack of direction, which are not easily explained by any process of thought limited to the confines of this world. Even these phenomena of fitful horror are, of course, explicable if men be more than once born, and various degrees of solipsistic explanation could also exist. But in the light of this world and its observed events they are admittedly not easily explained in terms of coherent, and certainly not of beneficent purpose. Yet is it really necessary to be able to explain every method of the process in order to observe the result of the process as a whole? Aristotle helps us again to some extent: “the process of evolution is for the sake of the thing finally evolved and not for the sake of the process.” While, too, we cannot explain all the apparent freaks of nature — freaks of seemingly gratuitous horror — we can now in considerable degree explain the method of nature which to a large extent contains a purpose for suffering. Primitive types simply do not move except under the impulse of necessity. There can in the beginning be no movement from lower to higher forms except under the stress of pain. But there can and should come a point in evolution when man moves forward by motive power of the fire within and not by pressure of the agony without.

cwb9.jpgAt some point the spirit, the soul — call it what you will — is ignited by some spark of the divine and moves without necessity; yet, again it is a matter of common observation that this only occurs in very advanced types. In general it is only the “challenge” of adverse circumstance which evokes the “response” of movement to a higher state. Goethe expressed this thought very clearly in Faust by his concept of evil’s relationship to good; he also indicated the type where the conscious striving of the aspiring spirit replaces the urge of suffering in the final attainment of salvation: wer immer strebend sich bemüht, den können wir erlösen.  In the early stages of the great striving all suffering, and later all beauty must be experienced and sensed; but to no moment of ecstasy can man say, verweile doch, du bist so schön until the final passing to an infinity of beauty at present beyond man’s ken. Complacency, at any point, is certainly excluded. So must it be always in a creed which begins effectively with Heraclitus and now pervades modern vitalism. The philosophy of the “ever living fire”, of the ewig werdende could never be associated with complacency. Still less can the more conscious doctrine of higher forms co-exist with the static, or with the illusory perfections of a facile reformism. Man began very small, and has become not so small; he must end very great, or cease to be. That is the essence of the matter. Is it true? This is a question which everyone must answer for himself after studying European literature which stretches from the Greeks to the vital thought of modern times and, also, the world thinking of many different climes and ages which in many ways and at most diverse points is strangely related. He should study, too, either directly or through the agency of those most competent to judge, the evolutionary processes revealed so relatively recently by modern biology and the apparently ever increasing concept of ordered complexity in modern physics. He must then answer two questions: the first is whether it is more likely than not that a purpose exists in life? — the second is whether despite all failures and obscurities the only discernable purpose is a movement from lower to higher forms? If he comes at length to a conclusion which answers both these questions with a considered affirmative, he has reached the point of the great affirmation. The new religious impulse which so many seek is really already here. We need neither prophets nor priests to find it for ourselves, although we are not the enemies but the friends of those who do. For ourselves we can find in the thought of the world the faith and the service of the conscious and sentient man.

 

Notes

[1] [8] Professor Gilbert Murray’s translation.

[2] [9] Goethe and the Greeks by Humphrey Trevelyan, Cambridge University Press.

[3] [10] Paideia, 3 vols, by Werner Jaeger.

[4] [11] Professor Heller’s translation in his book The Disinherited Mind (Bowes and Bowes).

 

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[2] The Outsider: https://www.amazon.com/Outsider-Exploration-Rebellion-Creativity-Cornerstone/dp/0399173102/

[3] Colin Wilson: https://www.counter-currents.com/2013/12/a-heroic-vision-for-our-time/

[4] [1]: #_ftn1

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Guénon et les grands esprits pour les gilets jaunes

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Guénon et les grands esprits pour les gilets jaunes

Les Carnets de Nicolas Bonnal

Le mouvement des gilets jaunes nous permet de redécouvrir modestement les forces vives de la nation dont avait parlé un jour Pie XII ; il a très utilement été insulté par BHL et va constituer un pont entre les forces de gauche et de droite.

On lui reproche d’être populiste et de n’avoir pas su se joindre au train des hérauts de la modernité. Ce qui m’amuse c’est que les avant-gardes et autres minorités ne sont guère une élite, bien plutôt cet amalgame de journaliers pressés et torturés qui passent leur vie dans les bureaux et les aéroports, et se revêtent des oripeaux de la pensée humanitaire. Les classes moyennes c’est le dernier homme de Nietzsche qui dit avoir inventé le bonheur mais se bourre de médicaments pour dormir. Concentrée dans des grosses villes de plus en plus sales, cette post-humanité n’est pas tellurique mais numérique.

On va citer Guénon qui sentait venir cette nouvelle humanité de classes moyennes et de médiocrités, classe moyenne mondiale et uniforme (elle est caricaturale en Chine par exemple), sans aucun génie vernaculaire. Vous pouvez le lire ici : Le masque populaire, chapitre XXVIII d’Initiation et réalisation spirituelle.

Guénon donc, incarnation de notre déchue élite sacerdotale (au sens de Dumézil presque) qui écrit ceci du peuple :

« C’est d’ailleurs à ce même peuple (et le rapprochement n’est certes pas fortuit) qu’est toujours confiée la conservation des vérités d’ordre ésotérique qui autrement risqueraient de se perdre, vérités qu’il est incapable de comprendre, assurément, mais qu’il n’en transmet cependant que plus fidèlement, même si elles doivent pour cela être recouvertes, elles aussi, d’un masque plus ou moins grossier ; et c’est là en somme l’origine réelle et la vraie raison d’être de tout « folklore », et notamment des prétendus « contes populaires ». Mais, pourra-t-on se demander, comment se fait-il que ce soit dans ce milieu, que certains désignent volontiers et péjorativement comme le « bas peuple », que l’élite, et même la plus haute partie de l’élite, dont il est en quelque sorte tout le contraire, puisse trouver son meilleur refuge, soit pour elle-même, soit pour les vérités dont elle est la détentrice normale ? Il semble qu’il y ait là quelque chose de paradoxal, sinon même de contradictoire ; mais nous allons voir qu’il n’en est rien en réalité. »

J’ai bien décrit dans mon livre sur le paganisme au cinéma (Dualpha et Amazon.fr) le lien entre folklore et culture populaire. Guénon ajoute à ce sujet :

« Le peuple, du moins tant qu’il n’a pas subi une « déviation » dont il n’est nullement responsable, car il n’est en somme par lui-même qu’une masse éminemment « plastique », correspondant au côté proprement « substantiel » de ce qu’on peut appeler l’entité sociale, le peuple, disons-nous, porte en lui, et du fait de cette « plasticité » même des possibilités que n’a point la « classe moyenne » ; ce ne sont assurément que des possibilités indistinctes et latentes, des virtualités si l’on veut, mais qui n’en existent pas moins et qui sont toujours susceptibles de se développer si elles rencontrent des conditions favorables. »

Le plus dur est de maintenir le potentiel d’un peuple intact (c’est pourquoi on cherche à le remplacer ou à la faire changer de sexe quand on n’incendie pas son sol comme ici ou là) :

« Contrairement à ce qu’on se plaît à affirmer de nos jours, le peuple n’agit pas spontanément et ne produit rien par lui-même ; mais il est comme un « réservoir » d’où tout peut être tiré, le meilleur comme le pire, suivant la nature des influences qui s’exerceront sur lui. »

rgpor.jpgAprès Guénon se défoule sur la classe moyenne apparue en France à la fin du Moyen Age et si visible déjà au temps de Molière (que ne le lisez-vous en ce sens celui-là !) :

« Quant à la « classe moyenne », il n’est que trop facile de se rendre compte de ce qu’on peut en attendre si l’on réfléchit qu’elle se caractérise essentiellement par ce soi-disant « bon sens » étroitement borné qui trouve son expression la plus achevée dans la conception de la « vie ordinaire », et que les productions les plus typiques de sa mentalité propre sont le rationalisme et le matérialisme de l’époque moderne ; c’est là ce qui donne la mesure la plus exacte de ses possibilités, puisque c’est ce qui en résulte lorsqu’il lui est permis de les développer librement. Nous ne voulons d’ailleurs nullement dire qu’elle n’ait pas subi en cela certaines suggestions, car elle aussi est « passive », tout au moins relativement ; mais il n’en est pas moins vrai que c’est chez elle que les conceptions dont il s’agit ont pris forme, donc que ces suggestions ont rencontré un terrain approprié, ce qui implique forcément qu’elles répondaient en quelque façon à ses propres tendances ; et au fond, s’il est juste de la qualifier de « moyenne », n’est-ce pas surtout à la condition de donner à ce mot un sens de « médiocrité » ? »

Voilà pour Guénon, qui n’a guère besoin de commentaires. J’ajouterai ce fameux passage de Taine dans son La Fontaine, dernière grande incarnation du génie français traditionnel :

« Le bourgeois est un être de formation récente, inconnu à l’antiquité, produit des grandes monarchies bien administrées, et, parmi toutes les espèces d’hommes que la société façonne, la moins capable d’exciter quelque intérêt. Car il est exclu de toutes les idées et de toutes les passions qui sont grandes, en France du moins où il a fleuri mieux qu’ailleurs. Le gouvernement l’a déchargé des affaires politiques, et le clergé des affaires religieuses. La ville capitale a pris pour elle la pensée, et les gens de cour l’élégance. L’administration, par sa régularité, lui épargne les aiguillons du danger et du besoin. Il vivote ainsi, rapetissé et tranquille. A côté de lui un cordonnier d’Athènes qui jugeait, votait, allait à la guerre, et pour tous meubles avait un lit et deux cruches de terre, était un noble. »

Que cela est bien dit !

Et je reprends Balzac qui a tout dit aussi sur la classe moyenne, le bobo et le parigot dans les deux premières pages fascinées de sa Fille aux yeux d’or :

« À force de s’intéresser à tout, le Parisien finit par ne s’intéresser à rien. Aucun sentiment ne dominant sur sa face usée par le frottement, elle devient grise comme le plâtre des maisons qui a reçu toute espèce de poussière et de fumée. En effet, indifférent la veille à ce dont il s’enivrera le lendemain, le Parisien vit en enfant quel que soit son âge. Il murmure de tout, se console de tout, se moque de tout, oublie tout, veut tout, goûte à tout, prend tout avec passion, quitte tout avec insouciance ; ses rois, ses conquêtes, sa gloire, son idole, qu’elle soit de bronze ou de verre ; comme il jette ses bas, ses chapeaux et sa fortune. À Paris, aucun sentiment ne résiste au jet des choses… »

Il oubliera Macron alors le parisien ?

« Ce laisser-aller général porte ses fruits ; et, dans le salon, comme dans la rue, personne n’y est de trop, personne n’y est absolument utile, ni absolument nuisible : les sots et les fripons, comme les gens d’esprit ou de probité. Tout y est toléré, le gouvernement et la guillotine, la religion et le choléra. »

La base de tout alors ? Le fric et le cul, répond Balzac.

« Vous convenez toujours à ce monde, vous n’y manquez jamais. Qui donc domine en ce pays sans mœurs, sans croyance, sans aucun sentiment ; mais d’où partent et où aboutissent tous les sentiments, toutes les croyances et toutes les mœurs ? L’or et le plaisir. »

Au moyen âge on disait que Dieu avait créé le prêtre, le laboureur et le guerrier, que le diable avait créé le bourgeois. Balzac évoque alors nos avocats politiciens, des gestionnaires de fortune comme on dit :

« Nous voici donc amenés au troisième cercle de cet enfer, qui, peut-être un jour, aura son DANTE. Dans ce troisième cercle social, espèce de ventre parisien, où se digèrent les intérêts de la ville et où ils se condensent sous la forme dite affaires, se remue et s’agite par un âcre et fielleux mouvement intestinal, la foule des avoués, médecins, notaires, avocats, gens d’affaires, banquiers, gros commerçants, spéculateurs, magistrats. Là, se rencontrent encore plus de causes pour la destruction physique et morale que partout ailleurs. »

balzac.jpgLa classe moyenne pense sur tout pareil, et c’est en fonction des médias. Elle a été d’abord terrifiante en Angleterre (lisez Fukuyama) puis en France et dans le monde. Balzac :

« Alors, pour sauver leur amour-propre, ils mettent tout en question, critiquent à tort et à travers ; paraissent douteurs et sont gobe-mouches en réalité, noient leur esprit dans leurs interminables discussions. Presque tous adoptent commodément les préjugés sociaux, littéraires ou politiques pour se dispenser d’avoir une opinion ; de même qu’ils mettent leurs consciences à l’abri du code, ou du tribunal de commerce. »

Il est évident pour conclure que le peuple peut être dévié de son but, comme dit Guénon. Mais que comme le chien Ran-Tan-Plan du génial Goscinny (un concentré du génie de la sagesse juive humoristique) qui nous fit tant rire enfants, « il sent confusément quelque chose » au lieu de foncer comme le petit-bourgeois qui mène le monde à sa perdition sous la forme Macron ou Merkel chez le premier Homais venu pour se déboucher le nez.

Sources

Guénon, Initiation et réalisation spirituelle (classiques.uqac.ca)

Balzac – La Fille aux yeux d’or

Bonnal – Chroniques sur la Fin de l’Histoire ; le paganisme au cinéma ; Céline pacifiste enragé (Amazon.fr).

Taine – La Fontaine et ses Fables

Grégoire Le Roy. Une présence dans l’histoire littéraire belge

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Grégoire Le Roy. Une présence dans l’histoire littéraire belge

par Daniel COLOGNE

Nombreux sont les écrivains belges de langue française qui démentent ce préjugé selon lequel ils recueilleraient post mortem la part la plus importante de leur notoriété. Au contraire, des auteurs comme Eugène Demolder, Sander Pierron, Georges Angelroth, Constant Burniaux et José Gers sont aujourd’hui oubliés après avoir eu de leur vivant un indéniable succès.

Tel est aussi le cas de Grégoire Le Roy, apprécié par Paul Fort, Paul Léautaud et Remy de Gourmont, encore célébré pour son centenaire dans La Revue Nationale et le quotidien Le Soir (article de Joseph Delmelle du 9 août 1962), puis tombé dans un oubli d’un demi-siècle avant qu’un universitaire anglais s’intéresse à lui en 2005.

Grégoire Le Roy naît à Gand le 7 novembre 1862. Sa mère est la petite-fille d’un Brunswick-Lunebourg. Son père est maître-brodeur en or d’ornements liturgiques. Il fréquente le collège Sainte-Barbe où il a pour condisciple Charles Van Lerberghe et Maurice Maeterlinck. Pour les lettres françaises de Belgique, c’est une génération dorée à laquelle appartiennent également Eugène Demolder et Max Elskamp. Il n’est pas superflu de rappeler que 1862 est aussi le millésime natal du lorrain Maurice Barrès, que Pierre Gillieth surnomme « la queue de comète du romantisme ».

Le Roy se détourne rapidement du Droit auquel le destine sa famille, d’abord pour fréquenter l’école Saint-Luc, où s’éveille sa vocation picturale, ensuite pour faire un petit séjour parisien durant lequel il peaufine ses dons de versificateur. Dans la capitale française, la fréquentation de Villiers de l’Isle-Adam incite Le Roy à se tourner vers le genre narratif. Parus en 1913, ses Contes d’après minuit sont illustrés par Stan Van Offel. Lui-même aquafortiste, Le Roy illustre son recueil poétique Le Rouet et la Besace. Pour d’autres florilèges, il fait appel à son gendre Jules Van Paemel ou à Fernand Khnoppf, qui appartient au « groupes des XX », comme Félicien Rops, Auguste Rodin et James Ensor.

Ce dernier fait l’objet de plusieurs biographies, dont celle de Le Roy en 1922 et celle d’Émile Verhaeren, qui raille quelque peu le narcissisme du peintre ostendais aux 118 auto-portraits. Le Roy et Verhaeren sont d’excellents amis. Verhaeren rend visite à Le Roy dans sa belle propriété de la périphérie bruxelloise et il y laisse ses initiales gravées dans le tronc d’un arbre. Nous sommes à Molenbeek, entre 1902 et 1914, à l’emplacement de l’actuel chalet du Daring Tennis Club. Le Roy dirige alors une firme d’installations électriques après avoir eu à Anvers d’autres activités commerciales. C’est également à Anvers qu’Auguste Vermeylen, écrivain bruxellois néerlandophone, et Emmanuel De Bom, bibliothécaire honoraire de la grande cité portuaire, lisent avec intérêt les deux premiers actes de L’Annonciatrice, une pièce de théâtre inspirée à Le Roy par la mort de son père, un drame inachevé pour lequel il ne semble avoir reçu aucun encouragement, ni de Maeterlinck, ni de Van Lerberghe, respectivement tenus pour pionniers du théâtre symboliste belge avec L’Intruse et Les Flaireurs. S’il avait persévéré dans l’écriture de son drame, Le Roy aurait certainement bénéficié d’une traduction en flamand et d’une représentation à Anvers.

glrlivre.jpgAinsi que le montre très bien le professeur Bales, de l’Université d’Exter, les condisciples formés par les Jésuites de Gand connaissent des hauts et des bas dans l’histoire de leur amitié riche en « interférences », mais aussi en « confrontations ». Après avoir rappelé la formation de bibliothécaire de Le Roy, le poste qu’il occupe ainsi à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles, son rôle de conseiller artistique dans une galerie de la Porte de Namur et l’apothéose de sa carrière au Musée Wiertz, dont il devient le conservateur, revenons un moment sur son œuvre de conteur pour souligner Joe Trimborn, un recueil de nouvelles datant de cette année 1913 décidément très prolifique.

L’un de ces courts récits (L’étrange aventure de l’abbé Levrai), où il est question de la découverte d’un homme-singe à Bornéo, pose le problème d’un éventuel rapport avec la supercherie paléontologique de l’homme de Piltdown (1912), où est impliqué Pierre Teilhard de Chardin (1881 – 1955), Jésuite désireux de concilier la foi chrétienne et le transformisme darwinien. Une autre de ces nouvelles (La Malédiction du Soleil) se situe dans une Atlantide qui revient à l’avant-plan après les visions d’Edgard Cayce, avant le roman de Pierre Benoît et en attendant la revue Atlantis fondée en 1926 par Paul Le Cour. Autre grand écrivain belge oublié et aussi doublé d’un artiste-peintre et photographe, José Gers évoque aussi l’Atlantide dans son remarquable reportage Terre Mozabite (publié sans images en 1933 et avec illustrations en 1935). Lorsqu’il épouse l’Anversoise Marguerite-Louise Claes en 1889, Le Roy ne peut encore revendiquer que L’Annonciatrice, pièce inachevée, et les recueils La Chanson d’un soir et Mon cœur pleure d’autrefois. Mais quand il publie ses contes et nouvelles en 1913, il peut se targuer de diverses mentions dans des anthologies allemandes (1902) et italiennes (notamment à Bari et à Sienne), dans des histoires littéraires parues au Mercure de France et chez Flammarion, et bien entendu dans d’innombrables revues belges.

Basée à Londres et à New York, The Walter Scott Publishing assure sa réception dans le monde anglo-saxon, mais c’est évidemment dans sa Belgique natale que le parcours de Gérgoire Le Roy croise celui d’un grand nombre d’auteurs : Georges Rodenbach, Camille Lemonnier, Albert Mockel, Valère Gille, Roger Avermaete, André Baillon, Fernand Crommelieck, et d’autres moins connus comme Doutrepont, Marlow et Dumont-Wilden. Le folklore gantois lui inspire Fierlefijn écrit en néerlandais et on lui prête la fondation d’une revue Réveil dans sa ville de naissance où les classes cultivées sont encore, comme à Bruges et Anvers, très majoritairement francophones.

Il est moins sûr que Le Roy soit le fondateur de la revue parisienne La Pléiade, comme certains le prétendent, mais il en est certainement un collaborateur assidu et peut-être un des co-fondateurs. Les peintures de Le Roy font l’objet de comparaisons avec Courtens, Van Leemputte et Omer Coppens. Ses eaux-fortes sont en phase avec l’obsession de la mort caractéristique de son théâtre et de sa poésie. On pense en l’occurrence à un tableau comme L’Enterrement au Village, de même que L’Église de Lisseweghe rappelle le milieu où il grandit et où son père évolue en raison de son métier. Voici ce qu’écrit à ce sujet Louis Bakelants : « Il se rappelle sans doute l’envoûtement des litanies et des cantiques dévots entendus un jour dans l’atelier paternel tandis que les doigts habiles des vieilles ouvrières brodaient les festons et les œillets et que naissaient sur les coussinets des dentellières flamandes les féeriques guipures faites de rêve de d’ennui. »

Au fil des décennies, Le Roy s’oriente vers une position philosophique « marquée par un certain agnosticisme qui, à la différence d’autres agnosticismes, n’incrimine personne, ni le milieu familial auquel il s’est soustrait, ni les éducateurs qui lui furent donnés (Joseph-Marie Jadot) ». En remerciant Jadot pour une dédicace, Le Roy lui écrit en 1914 et le loue d’avoir « assez d’indulgence pour comprendre l’âme noire et l’accepter » (Jadot vit alors au Congo belge). Resté en Métropole, Le Roy ne peut deviner qu’en rêve « la profonde psychologie » des habitants de la lointaine colonie africaine et la « vie mystérieuse » des peuplades exotiques, de leurs arts divinatoires, de leur architecture et de leur quotidien.

« Dans mes songes aidés de livres et d’images

N’ai-je pas vu l’Asie où sont les Marabouts ?

L’Afrique aux Sphinx de pierre et les Congo sauvages

Où les peuples se font des huttes de bambous ? »

Puisque « la lente usure du temps » achève de détruire « la dépouille du passé », il convie ses lecteurs à « tourner les yeux vers cette clarté qu’est l’avenir ».

Voici donc un Le Roy agnostique, progressiste et humaniste qui semble contredire le côté « fin de siècle » que lui attribue le professeur Bales. Selon l’universitaire britannique, la disgrâce littéraire de Le Roy trouve son origine dans la répétition des thèmes décadents pouvant in fine inspirer une certaine « lassitude » à laquelle Bakelants lui-même, exégète très indulgent, avoue ne pas échapper.

« J’aime tout ce qui va finir,

Ce qui défaille et ce qui tombe. »

En réalité, Le Roy présente de multiples facettes. Il demande pardon à ses trois filles de les avoir mises au monde, comme s’il leur avait « infligé » la vie, ainsi parle Chateaubriand – ou comme si la vie était « reçue comme une blessure », selon l’expression de Lautréamont.

« La vague inquiétude

Et le regret d’on ne sait quoi,

Qu’aux heures de solitude,

L’on sent monter en soi. »

Jointe à sa passion de mélomane pour Wagner et à la sombre violence des rigueurs hivernales qui sont dans L’Annonciatrice les signes prémonitoires de la mort, cette angoisse existentielle de Le Roy le situe dans le sillage des romantiques, du mal-de-vivre de Senancour, du spleen baudelairien et de la noirceur de Nerval.

« Je suis le ténébreux, le veuf, l’inconsolé », peut s’écrier Le Roy après le décès de son épouse en cette triste fin de janvier 1938. Sa « nuit sans étoiles » fait écho aux vers de Gérard, « prince d’Aquitaine ».

« Ma seule étoile est morte et mon luth constellé

Porte le Soleil noir de la Mélancolie. »

La primauté du rêve sur la réalité se retrouve dans les vers que voici :

« La nuit s’efface dans le jour

Sans me réveiller de mes songes »,

tandis que s’estompe dans d’autres poèmes la cloison déjà très mince qui sépare la vie et la mort.

« Elle entrera chez moi, comme ma bien-aimée,

Sans frapper à la porte et familièrement,

Ne faisant ni de bruit ni de dérangement,

Enfin comme entrerait la femme accoutumée. »

Le Roy partage avec Elskamp, l’Anversois de mère wallonne, cette « sourdine de la rêverie mélancolique (Pol Vandromme) » qui affleure dans la chanson Notre mère des Écaussines si magistralement interprétée par Julos Beaucarne. Sa fascination pour la peinture rejoint celle de Demolder qui, dans le beau roman historique La Route d’émeraude, nous fait revivre les très riches heures de l’art hollandais au siècle de Rembrandt.

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Dix ans après la mort de Le Roy, la revue gantoise Épîtres lui consacre un numéro spécial contenant de nombreux textes inédits auxquels il faut ajouter le roman Daniel, que mentionne Jadot, mais sur lequel je n’ai pas à ce jour d’informations plus précises. Grégoire Le Roy s’éteint à Bruxelles le 5 décembre 1941 en laissant une œuvre certes disparate, mais qui aurait pu être couronnée dès 1922 par un titre d’académicien. En effet, après lui avoir consacré une livraison spéciale en 1920, la revue Le Thyrse convie, deux ans plus tard, ses lecteurs à un sondage d’opinion pour choisir les quatre prochains sociétaires de l’Académie royale de Belgique. La moitié des lecteurs sondés opte pour Grégoire Le Roy. C’est l’année où il publie sa biographie de James Ensor.

Loin d’être « un peintre égaré dans les lettres (Van Lerberghe) », Le Roy occupe une place importante dans l’histoire littéraire belge tout en laissant en héritage culturel une œuvre d’aquafortiste non négligeable et des textes de critique d’art qui l’apparentent à Camille Lemonnier, Émile Verhaeren, Georges Eekhoud et Sander Pierron.

Daniel Cologne

dimanche, 18 novembre 2018

Bernanos a été, à des degrés divers, trois hommes à la fois

Entretien avec Thomas Renaud, auteur de Georges Bernanos (1888-1948) – Qui Suis-Je ? (Pardès)

Propos recueillis pas Fabrice Dutilleul

Ex: http://www.eurolibertes.com

Pourquoi lire Bernanos aujourd’hui ?

Sans que cela constitue une pirouette, je vous répondrai en citant Baudelaire qui affirmait, en 1887, donc avant-hier : « Il n’y a de grand parmi les hommes que le poète, le prêtre et le soldat, l’homme qui chante, l’homme qui bénit, l’homme qui sacrifie et se sacrifie ». Bernanos a été, à des degrés divers, ces trois hommes à la fois et c’est pour cela qu’il nous faut aujourd’hui le lire, ou le relire. On retient trop souvent sa critique de la technique, peut-être grâce à la force d’un titre : La France contre les robots. Cette critique était certes pertinente mais elle a été largement surpassée par d’autres. Qu’il suffise de citer, à la même époque, Huxley ou Barjavel. Mais ce qui fait toute l’originalité de Bernanos, c’est qu’il avait saisi que le désastre moderne n’était pas prioritairement social, économique ni même philosophique, mais spirituel. Ou plutôt, qu’il était social, économique et philosophique parce que spirituel. C’est parce que la modernité est une gigantesque machine à broyer les âmes que Bernanos a porté en lui toute sa vie la nostalgie des temps anciens. D’autant plus que cette faillite moderne était peinturlurée, déguisée, masquée en formidable marche du Progrès.

QSJBernanos.jpgLire Bernanos aujourd’hui, c’est donc renouer avec l’idéal de la plus vieille France, celui d’une chrétienté médiévale – peut-être idéalisée – qui, dans toute sa puissance, était restée le marchepied du Royaume des Cieux. Royaume qui ne s’ouvrait qu’à ceux qui n’avaient pas tué en eux l’esprit d’enfance. Une chrétienté virile qui châtiait les usuriers et faisait miséricorde aux putains, qui couvrait la France de monastères, de vignes et de moulins. C’est à cette vieille terre de France que Bernanos songeait lorsqu’il écrivait : « Quand je serai mort, dites au doux royaume de la terre que je l’aimais plus que je n’ai jamais osé le dire ». Et cette terre est la nôtre, alors…

Quels livres de Bernanos conseilleriez-vous à quelqu’un qui ne l’a encore jamais lu ? Et quels sont ses livres aujourd’hui toujours disponibles ?

La quasi-totalité des œuvres de Bernanos sont aujourd’hui accessibles, et les rééditions sont nombreuses. La critique a trop souvent distingué en Bernanos le romancier du pamphlétaire, je me suis attaché dans cette petite biographie à montrer que la césure est artificielle. Les deux facettes de l’écrivain se nourrissaient mutuellement et tiraient leur force de la même âme torturée. Mais puisqu’il faut bien vous répondre, nous pourrions suggérer le Journal d’un Curé de campagne, Sous le Soleil de Satan et Français, si vous saviez… Ce dernier titre, recueil d’articles parus au sortir de la deuxième guerre mondiale, a beaucoup à nous dire sur la situation actuelle de la France et les choix qui s’ouvrent à notre vieux peuple. Mais le sommet poétique de Bernanos reste peut-être Dialogues des carmélites, œuvre des derniers instants d’une vie trop vite consumée, qui concentre en quelques âmes ce que l’écrivain attendait de « l’esprit français ».

Bernanos n’a jamais renié son amitié et son soutien à Édouard Drumont, auteur du best-seller au XIXe siècle La France juive ; étrangement, ce n’est pas ce qu’on semble prioritairement lui reprocher de nos jours ; je me trompe ?

Si Bernanos n’a jamais renié Drumont, il s’est expliqué à plusieurs reprises sur l’antisémitisme qui lui était reproché. J’ai tenu à apporter quelques précisions utiles sur cette question qui est aujourd’hui particulièrement piégeuse, et Sébastien Lapaque, excellent connaisseur de l’œuvre de Bernanos, avait, à plusieurs reprises, brillamment repoussé les tentatives fielleuses des petits censeurs des lettres françaises. La Grande Peur des bien-pensants et Les Grands Cimetières sous la lune opposent bernanosiens de droite et bernanosiens de gauche. C’est ramener un écrivain à des considérations bien mesquines. Il faut prendre Bernanos tout entier. Le Grand d’Espagne avait tenu à saluer en Drumont un défenseur du petit peuple contre le règne de l’Argent, malgré, ou plutôt au-delà de son antisémitisme. La meilleure manière de comprendre ces nuances peu admises par les scribouillards du temps, reste de le lire.

Le Mos Majorum : les vertus cardinales de l’homme romain

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Le Mos Majorum : les vertus cardinales de l’homme romain

Le Mos Majorum, signifiant « mœurs de anciens » ou « coutume des ancêtres », désigne dans la Rome antique, les 7 vertus cardinales de l’homme romain : la Fidès, la Pietas, la Majestas, la Virtus, la Gravitas, la Constantia et la Frugalitas.


Issues de l’ère républicaine (509 av J-C – 27 av J-C), considérée comme l’âge d’or de Rome, ces vertus ont pour fonction de modeler l’homme et de définir son attitude vis-à-vis de la cité et de ses pairs. Lorsque des pratiques ou des mœurs décadentes envahissent la vie de la cité, des voix s’élèvent pour rappeler le Mos Majorum, demandent à ce que l’on revienne à la Virtù et à la Gravitas : Cicéron et Caton l’ancien y font référence dans leurs écrits, ainsi que Virgile et Ovide. Et lors de tels rappels, une figure est particulièrement évoquée : celle de Lucius Quinctius Cincinnatus, l’homme politique patricien (-519-430 av J-C), modèle de droiture et d’humilité qui sauva Rome à deux reprises en endossant le rôle de dictateur.

Dans la société romaine, le profane et le divin ne sont pas séparés comme dans nos sociétés modernes ; l’homme romain vit dans un espace sacré au milieu des dieux, dont la présence est sans cesse rappelée par les temples et les statues qui occupent la cité; il honore aussi ses aïeux par un autel consacré dans sa demeure ou lors des Parentalia, en février et des Lemuria, en mai.
Cependant, la religion n’est pas seulement ce culte rendu aux dieux et aux ancêtres : elle permet aussi la sacralisation et même la déification d’un corpus d’attitudes et de coutumes appelé Mos Majorum. Ces attitudes idéales sont au nombre de 7 dont 4 d’entre elles sont particulièrement importantes, la Majestas, la Pietas, la Fides et surtout la Virtus.

La Majestas (sentiment d’être élu)

Les Romains se considèrent comme « élus », choisis par une destinée particulière ; Rome se sent invulnérable face à tous ses ennemis car ses habitants et ses soldats ont foi en ses traditions et en ses mœurs qui lui assurent une supériorité de fait sur les « barbares » : austérité, discipline, fidélité aux engagements, stricte honnêteté, dignité, constance font d’elle et de ses habitants le pôle dominant et sûr de lui de la civilisation face aux autres, au reste du monde qui ne reconnait pas encore « le légitime ascendant » de Rome. Si Rome est puissante, c’est par la force de ses légions mais également par la tenue des Romains. Polybe, l’historien grec, constate « qu’un Grec, s’engageât-il par serment en présence de dix témoins, trouvera toujours le moyen de se dégager, tandis que la parole d’un Romain, » fût-il prêteur ou consul », sera sa loi.

La pietas (piété)

Les Romains désignent sous le nom de Pietas, l‘attitude qui consiste à observer scrupuleusement non seulement les rites mais également les codes de conduite entre eux.
Les choses doivent être à leur place, bien ordonnées et on doit les y remettre à chaque fois qu’un accident a révélé quelques troubles. Le terme est en rapport étroit avec piare, qui désigne l’action d’effacer une souillure, un mauvais présage, un crime. Dans l’ordre intérieur, la pietas consistera, pour un fils, à obéir à son père, à le respecter, à le traiter en conformité avec la hiérarchie naturelle. Alors qu’un fils qui désobéit à son père ou même qui le frappe est un monstrum.
La pietas peut donc être également assimilée au patriotisme, au respect de l’ordre social et à la dévotion aux divinités tutélaires.

La Fidès (fidélité)

La Fidès est l’une des manifestations les plus anciennes de la pietas car elle est le respect des engagements. Mais si La Pietas régit l’attitude de l’homme romain envers la société, la Fidès permet de souder les êtres entre eux. Son importance est-elle que les Romains la divinisent comme figure présente sur le Capitole où elle a son temple à côté de celui de Jupiter Très bon et Très grand. Elle est là pour garantir la bonne foi et la bienveillance dans la vie sociale toute entière. Elle est la fidélité à la parole donnée, le lien de confiance inébranlable et l’assurance de la réciprocité entre deux citoyens. Elle garantit donc les rapports entre les êtres, aussi bien dans les contrats que dans les traités, et plus profondément encore dans l’accord implicite, défini par les différentes coutumes, qui lie les citoyens entre eux. « O Fides Quiritium ! » (Ô Bonne Foi des Citoyens) crient les personnages du théâtre comique lorsque s’abat sur eux quelque catastrophe. Cet appel au secours invoque la solidarité que se doivent tous les membres de la cité. Y manquer revient à compromettre tout l’édifice. Et l’on comprend alors pourquoi la fides constitue l’une des vertus cardinales de la morale romaine.

La virtus (vertu) 

Le Romain est non seulement supérieur au barbare par la qualité de ses institutions, la grandeur de ses dieux qu’il ne manque de servir ou le lien de solidarité qui l’unit aux autres citoyens mais également par ses qualités propres, son énergie et son courage qu’il met au service de la cité.
La virtu, la virilité, se manifeste d’abord par le courage physique. Un courage qui à Rome est au service de l’armée, pour la défense de la patrie car c’est dans la guerre que s’exprime en priorité la virilité romaine. La virtus, c’est d’abord le courage militaire mais un courage individuel qui se fond au sein de la légion, dans le respect de la discipline. La recherche de l’exploit individuel est qualifiée de façon négative, d’intemperantia, et il faut une autorisation hiérarchique pour commettre ce genre d’acte comme allumer un incendie dans un camps ennemi ou détruire une voie de passage.
Être un Romain, c’est donc être un citoyen viril, c’est « facere et pati fortia », « accomplir et subir avec un courage indomptable. » et la guerre est bien le moment de vérité où se révèle la virtus du citoyen, du mâle romain : Les Romains ne sont-ils pas des Martigenae, des fils de Mars ?
L’emploi du mot Vir désigne souvent le chef courageux et héroïque qui meurt au combat ; dans la locution latine, ce héros est même comparé au viril taureau : « Sic pugnant tauri, sic cecidere viri » (c’est ainsi que combattent les taureaux, c’est ainsi que sont tombés les héros »).
Mais si le Romain défend la cité par devoir patriotique, il le fait également pour montrer sa virtus et posséder ainsi une bonne réputation auprès de ses pairs et de ses descendants. Il se doit en effet de laisser un souvenir de ses actions pour être honoré après sa mort, pour rester « sur les lèvres des hommes ». C’est donc en combattant pour Rome et surtout en tuant et en obtenant la victoire pour Rome que l’on atteint la gloire, que la vie acquiert valeur exemplaire pour les générations suivantes qui perpétueront la puissance de Rome.

La gravitas (sens du devoir), la frugalitas (simplicité) et la constancia (l’humeur égale) complètent ses 4 valeurs : elles caractérisent l’exemplarité du simple citoyen mais aussi la figure du héros romain, du chef politique idéal que de nombreux politiciens ou écrivains romains comme Tite-Live louent au travers du personnage de Lucius Cincinnatus.

concinnatus.jpgLucius Quinctius Cincinnatus

Lucius Quinctius Cincinnatus incarne les valeurs d’impersonnalité active et de loyauté envers la cité. Son chemin est celui de l’homme qui n’agit que pour le bien commun, qui ne s’impose pas mais répond par l’affirmative (avec un peu d’hésitation d’ailleurs) à la demande de ceux qui voient en lui LE RECOURS face aux périls qui menacent.
Figure emblématique de tout un empire, Cincinnatus va pourtant entrer dans l’histoire assez tardivement. 
Lucius Quinctius Cincinnatus est un patricien appauvri par la lourde amende payée après la condamnation de son fils, cultivant lui-même son champ, quand il est élu « consul suffect » en remplacement d’un autre consul tué pendant une révolte d’esclaves, fomentée par les Sabins. Cincinnatus reprend la ligne politique anti-plébéienne tenue par son fils exilé et s’oppose violemment aux tribuns de la plèbe réélus sans cesse. Il réinstaure la moralité en politique, dénonce l’oisiveté des consuls et neutralise pendant quelques temps l’outrance des plébéiens en trouvant un accord de gouvernement avec eux. Mais en – 458 av J-C, les tensions reprennent vite entre les deux factions et c’est à ce moment précis que deux peuples voisins, les Eques et les Sabins, rompent les accords de paix et envahissent le latium vetus. Les tribuns de la plèbe s’opposant à toute mobilisation, le peuple prend de lui-même les armes et, mené par le consul Caius Nautius Rutilus repousse les Sabins sur leur propre territoire puis le dévaste. Mais la situation face à l’avancée des Eques est intenable : les Consuls supplient alors Cincinnatus de prendre la dictature. Celui-ci accepte malgré la nécessité de cultiver ses terres pour nourrir sa famille ; il nomme un commandant de cavalerie et, en seize jours, libère un consul et ses troupes assiégés par les Eques, les écrase à la bataille du Mont Algide, célèbre un « triomphe », fait condamner les traitres à la solde de l’ennemi et… abdique.

C’est l’« auto-destitution » de Cincinnatus, celle de l’homme providentiel qui remet les pouvoirs confiés après l’accomplissement du devoir, qui deviendra pour la postérité, l’incarnation de la Virtu.

Vingt années s’écoulent quand les Consuls viennent à nouveau chercher Cincinnatus. Il s’agit, cette fois, de parer au danger de guerre civile que fait courir un riche plébéien, Spurius Maelius, manoeuvrant pour déstabiliser l’Urbs en corrompant une partie de la population et bon nombre de tribuns de la Plèbe. Cincinnatus accepte à nouveau la dictature et riposte de façon foudroyante. Il fait exécuter le ploutocrate, ordonne qu’on rase sa maison et que l’on confisque ses biens. Une fois encore, Cincinnatus se démet de ses fonctions de dictateur après la crise surmontée.

Depuis des dizaines de siècles, Rome nous offre non seulement l’héritage d’une langue, d’une culture, d’une histoire grandiose et jamais égalée, mais elle nous propose aussi un mode de comportements vertueux, le Mos Majorum, ce corpus de vertus qui lui permit de forger un type d’homme supérieur, conquérant et bâtisseur, doté d’une force de caractère et d’un courage dans l’action : le « summus operator ». Celui qui subjugue la femme, soumet l’étranger, vainc le barbare et dont, la fidélité à la parole donnée et à la patrie reste infaillible.

Julius Evola, le métaphysicien italien du vingtième siècle (1), rendra hommage à cette figure du romain, en écrivant : « Sur le plan de l’esprit, il existe quelque chose qui peut déjà servir de trace aux forces de résistance et de renouveau : c’est l’esprit légionnaire. C’est l’attitude de ceux qui surent choisir la voie la plus dure, de ceux qui surent combattre… de ceux qui surent « convalider » les paroles de la vieille saga : « Fidélité est plus forte que feu », et à travers lesquels s’affirma l’idée traditionnelle qui veut que ce soit le sens de l’honneur ou de la honte – et non de petites mesures tirées de petites morales – qui crée une différence substantielle, existentielle, entre les êtres, comme entre une race et une autre race. » (2)

(1) Julius Evola, « le dernier des romains » comme aimaient le nommer ses contempteurs.
(2) Orientations – Julius Evola

Pour aller plus loin :

L’Empire romain – Pierre Grimal
Histoire des guerres romaines – Yann Le Bohec
Bellum Iustum – Jean-François Chemain préfacé par Yann Le Bohec
Histoire romaine – Tite-Live

 

http://www.blogimperatif.fr/le-mos-maiorum-les-vertus-car...

"Turquie, quels enjeux ?"

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 "Turquie, quels enjeux ?"
 
 
Le 4ème numéro de Pragma avec Robert Steuckers est disponible !

samedi, 17 novembre 2018

The Russian Crimea: Results and Future Outlooks

Pavel Tulaev

Ex: http://www.ateney.ru

Everyone recognises that Crimea is one of the most beautiful and bountiful places in the world. Not for nothing has it been called «the blest land», «a paradise», «the throne of the Black Sea», «the Russian Holy Mount», «a precious jewel in the crown of the Russian Empire», «a Eurasian microcosm», «an unsinkable aircraft carrier».

From time out of mind different peoples have settled it. It has always been a centre of resistance to, and rivalry with, diverse forces. Over the last thousand years, the history of Crimea has been inextricably linked to Holy Rus’, Muscovy, Russia and the USSR.

The military, political and trade route «from the Varangians to the Greeks», which passed through Novgorod, Kiev and Chersonese before ending at Constantinople, connected the Baltic and Black Seas, and the Slavic and Greco-Byzantine civilisations. This route became the backbone of Russia’s living and expansion space, and led to the creation of a new Orthodox state, which proclaimed itself the heiress to the Byzantine Empire, like a third Rome.

Why is it that Taurian Chersonese, not Kiev, is seen as the cradle of the Christianisation of Rus’? The reason is that Christ’s direct apostle Andrew (‘the First-called’), was preaching the word of God there, as early as during the 1st century AD. St. Clement (Pope Clement 1), the third bishop of Rome and founder of the first Christian communities in Crimea, was martyred there. In the early Middle Ages, the city was celebrated for its many saints and martyrs of Greek, Gothic and Scythian origin. The brothers Cyril and Methodius, considered equal to the apostles, arrived in Chersonese in 860 on their teaching mission; it was they who developed the basis of Slavonic literacy. It was here that the first Russian princes, Askold and Dir, accepted Christianity, along with their company. Lastly, it was Chersonese, in 988, that Prince Vladimir Svyatoslavovitch after his baptism wedded the Byzantine Princess Anna. In company with a priest – chronicler, he took books of liturgy as well as Orthodox relics from Chersonese to Kiev. The history of Kievan Rus’ would have been different without Chersonese.

Tulaev-on-Crimea_cover.jpgThe Russian colonisation of Crimea, which began during the first campaigns against Constantinople, continued to develop during the Tmutarakan principality from the 10th to 12th centuries, on the territory of ancient Tamatarkha. Here, on the banks of the Cimmerian Bosphorus, one of the first Russian places of worship, a shrine to the Most Holy Virgin, was built. Nikon, the first of the chroniclers known to us, lived here; he was to become the abbot of the Kiev-Pechersk monastery. Here Boyan, the legendary teller of tales, sang epics to the accompaniment of his dulcimer. And on this place marched the forces of the prince of Novgorod-Severski, whose deed was celebrated in the inspired «Tale of Igor’s Campaign».

At the beginning of the 13th century, the Tartar Horde seized the peninsula by force, cutting off the road from Rus’ to Constantinople. The military and political alliance with the Ottoman Empire had allowed the Muslims to hold the peninsula in their thrall for several centuries, and, at the same time, to alarm Rus’ with vicious predatory wars, which reached as far as Moscow itself.

Suppression of the hordes, bringing them under the sway of the Orthodox Tsar’, and incorporating Crimea into the Russian state, were very intricate problems, the resolution of which did not begin in the reign of Catherine the Great, but as early as Ivan the Terrible’s time. True, the first Russian campaigns to the Black Sea were not entirely successful, but without the military experience of Prince Golytsin, without Peter the Great’s Azov campaigns, without the strategic plans of Anna Ioannovna of Russia and Elizabeth Petrovna of Russia, Prince Potemkin would have had no basis for his ambitions in Crimea.

The absorption of Crimea into the Russian Empire was a progressive development for a number of reasons. Above all, it destroyed a focus of military threat for many Christian peoples: Greeks, Armenians, Goths, and Bulgarians. The Crimean Tartars were given the opportunity to shift from a nomadic way of life, based on warfare, to peaceful, constructive labour, but preserved themselves as an ethnic group. The rich economic potential of Crimea began to be realised on a larger, more diverse, scale. Scientists began to research all aspects of life and activity on the peninsula. It became part of enlightened European civilisation. Lastly, this valuable geopolitical acquisition facilitated the spread of the Orthodox Empire to the shores of the Black Sea and to the establishment of closer ties to Mediterranean and Western European countries, which, in turn, gave impetus to the development of Ukraine and Novorossiya. A new chapter opened in the life of the entire Eurasian region.

The sacrament of marriage entered into by Rus’ and Byzantium under the veil of the Blessed Virgin made our fatherland the tabernacle of the Queen of Heaven, while the acquisition of Crimea led to the building of the new «Mount Athos (Holy Mountain)». Crimea became not only a popular Riviera, the best-loved holiday resort of the well-off, but a place of pilgrimage for simple Christians. During the Romanovs’ rule, many valuable works pertaining to our national culture were created here.

Russia’s sortie on to the vast expanse of Black Sea significantly strengthened the international position of the Orthodox Empire. However, old Europe was watching the growth of its power with envious eyes. It always took advantage of any opportunity to weaken Russia’s position in Crimea, blowing political dissension up into bloody war. The blockade and merciless bombardment of Sebastopol in the years 1855-1856 are an instructive example.

The cost of the victories in the Crimea

We must not forget the terrible price of our victories in Crimea. During the 18th century, the Russian army, during the Russo-Turkish wars, lost a total of over 250,000 men, including those killed outright, and those who died of injury and illness.
Russia, in the 19th century, was obliged to wage four large-scale wars to retain and expand its possessions in the northern Black Sea coastal zone. According to specialists, Russia’s losses were no less than 450,000 men.

About 600,000 more people perished in the defence and liberation of the peninsula during the Second World War. No accurate information is yet available on the casualties of the civil war during the revolutionary period at the start of the 20th century. In any event, the overall losses sustained in wars for the Crimea are of the order of 1.5 million people.

There is a major monument to Russian military glory in Sevastopol – the Brotherhood Cemetery. It combines the graves of the first defence of the city and of the defenders of 1941 and 1942, as well as of the sailors from the battleship «Novorossiya», and the nuclear submarines «Komsomolets» and «Kursk». Here, in mass and personal graves, lie up to 50,000 warriors, which, as we have seen, is only a fraction of the cost in human life.

The revolution turned into a social catastrophe and a terrible tragedy for the peninsula. In November 1920 alone, over 145,000 Russian refugees fled the Crimea by sea. During the Red Terror, the widespread hunger, the liquidation of the kulaks, persecution of the Cossacks and other repressions, hundreds of thousands of people lost their lives. Many places of worship were closed and destroyed, while the monasteries were converted into labour communes and stores. The estates of the aristocracy and of the rich were looted, and, if they were lucky, converted into public spas or recreation centres. However, thanks to the bravery of museum staff, some of the art treasures and libraries were saved and preserved.

The Soviet government’s foreign policy in substance brought about the so-called «localisation» of the Tartars and Ukrainians living on the peninsula. Russians were temporarily in the minority. An attempt was made to create a Jewish Republic in Crimea. However, the attempts to wrest the former Taurian province from Russia ended in failure. In Stalin’s time, the Russian portion of the peninsula’s population began again to grow. Whereas in 1927 our compatriots made up 42% of Crimea’s population, in 1959 this figure had grown to 71.4%, and, by 2003, 79%. True enough, we should bear in mind that the deportation of persons of non-Slavonic origin between 1941 and 1944 no doubt had an effect on the sharp change in the statistical data. Also, many holders of Russian passports were Ukrainian by origin.


The Russians were always the most educated section of Crimea’s population. Even in the days of Khrushchev’s recklessness, we were bringing spiritual and temporal enlightenment to other peoples. By the start of the 21st century, there were over 400 doctors habilitati, more than 2000 doctors, and more than 12,000 highly qualified specialists active in the fields of research and education.


In the post-Soviet period, after long years of atheism and terror, the Christian faith began to re-vitalise the sacred land of Taurian Chersonese. The Orthodox cross began to shine with new glory over the Crimea, and the light of Christ enlightened us sinners, so that we might understand God’s Plan and lovingly carry it out.

Ancient places of worship have been restored and new ones opened. Orthodox communities and brotherhoods are being created, and ecclesiastical newspapers and journals are being published. The awakening of an Orthodox and Slavonic movement has inspired the hope that the Russian Crimea will rise again under the flag of the apostle Andrew the First Called, which will bring together Christian, patriotic and naval traditions.


The short-lived Ukrainisation of Crimea has not outwardly changed the familiar flow of religious, scientific, cultural and leisure and tourism aspects of life on the peninsula. It has but little effect on the peninsula’s economy. However, from a military and political point of view, Ukrainisation was a destructive process. Crimea, at the transition from the 20th to the 21st century, became an area of instability, the fault line in Eurasia’s defensive alliance.

It will not be easy for Russia to develop under conditions of permanent aggression from the West, and its economic and political blockade. The West, however, is not the whole world. There is always the East, ancient, wise and powerful. There are the economically developed countries of Asia and other regions, with which Russia has strengthened its relations through such international structures as the Eurasian Economic Union (EAEU), the Shanghai Co-operation Organisation (SCO), the Collective Security Treaty Organisation (CSTO), the deliberative bodies of the BRICS countries (Brazil, Russia, India, China, and the Republic of South Africa), et cetera. Nor is our country a tiny state, it is a vigorous power, which has entered the 21st century with confidence.

A new stage in Russia’s destiny

From a geopolitical point of view, 2014 saw the beginning of a new turn in the process of integrating the Russian regions. This is being complicated by Ukrainian nationalists, who keep ‘throwing spanners in the works’, by using ideological propaganda, and economic and political levers. In essence, Kiev is organising an all-out blockade of the peninsula. This cannot fail to cause problems of another sort. However, they are all temporary. All misapprehensions and technical difficulties can be sorted out as they arise, while the strategy of developing a Russian Crimea inspires hope for a better future.

Despite the aspersions of the opponents of the reunification, the critics and the eternal complainers, the peninsula has begun to develop much more dynamically than before. This is reflected in radical economic and social reforms for the good of its citizens, the complete refurbishment of many buildings, the building of new roads, and the modernisation of education and the health service.


As we can see, much progress has been possible despite all the blockades and sanctions. Even Western researchers recognise that life in Crimea is, on the whole, much better and more stable than in Ukraine. And, when the Kerch Bridge opens, things will be easier.

Besides, the peninsula’s development should be considered in the light of events in the south- eastern regions of Ukraine, the past and present Novorossiya. The Northern Tauria has always had close ties to Crimea, while Donbas was, and still is, the most important industrial and energy centre in the southern region.

The Russian Spring drew universal attention to the Crimea, which triggered new research into the blessed land. Books by A. Shirokorad, O. Greig, M. Korsun, A. Prokhanov, N. Starikov and other authors have been published. Previous scientific experience has been collected in the «The History of Crimea» monograph, brought out on the initiative of the Russian military history society.


The National Committee for preservation the Republic of Crimea’s cultural heritage is hard at work under the supervision of military historian V. Zarubin, who co-ordinates his activity with the local government, cultural and social organisations, as well as with the Civic Chamber of the Russian Federation, which specialises in the very same subject. A list of facilities requiring additional attention and funding has been drawn up, on the basis of which the appropriate requisitions have been made.

Vladimir Putin, who is constantly monitoring the course of events on the peninsula, has pointed out that separate funds are being allocated from the national budget not only for the construction of the Kerch Bridge, roads and power lines, but also for the restoration of monuments. «Crimea’s cultural objects are the heritage of all Russia, which has been accumulated over centuries, including Aivazovski, and Chekhov, and Kuprin, the flower of Russian culture, on whose works we have been educated for generations, and on which our children and grandchildren will also be educated», states our President.

In this connection, it is fitting to recall that, in June 2016, the monument to Catherine the Great, destroyed in Soviet times, was triumphantly re-erected in Simferopol to mark Navy Day. The sculptors are Aleksandr Chekunov and Dmitri Startsev.

A monument to General Vrangel’ was unveiled in September 2016 in Kerch, at the church of the apostle Andrew the First-called. It was created to the design of sculptor Andrew Klykov, the son and successor of outstanding sculptor and public figure Vyacheslav Mikhailovich Klykov. At a time when Crimeans, busy restoring their economy, infrastructure and cultural heritage, appealed for help to the government of fraternal Russia, the Ukrainians stepped up their informational counter-measures and received tangible assistance from the USA. More than 100 nationalistically inclined journalists and their electronic resources, such as «Crimea. The realities», «The Island», «Hromadske TV») received grants from the Soros Fund amounting to 500,000 dollars, which meant that the flow of ideological propaganda from Kiev intensified.

To sum up generally the research we have conducted over many years, the following may be confidently asserted. There was no annexation in 2014. Holy Rus’, Orthodox Muscovy, the Russian Empire, and the USSR all had close ties with Tauride over many centuries. After the illegal, short-lived isolation of our compatriots from their Motherland, they went back home as soon as a real chance resented itself. The natural, completely lawful, long-awaited re-unification of a single nation took place, on the basis of a legal referendum. This was the restoration of historical justice, the triumph of Truth and Orthodoxy. A new chapter opened in the Destiny of the Russian people, a new stage of ethnic and religious re-birth. Hail the heroes! Eternal remembrance to the holy martyrs and innocent victims!

Pavel Vladimirovich Tulaev, Professor,
International Slavonic Institute, Moscow (Russia)

 

vendredi, 16 novembre 2018

Bulletin célinien, n°412

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BCnov18.jpgBulletin célinien, n°412

Sommaire :

Pierre Laval vu par Céline

Un guide du Paris “réac et facho”

Sillonner les transports céliniens à la recherche du style

Voyage à nouveau sur les planches

Céline au bout de la nuit africaine

Réplique

par Marc Laudelout

Contre Céline tout est désormais permis. Dans un fort volume d’un millier de pages, on peut, sans susciter guère de contestations, le faire passer pour un vil délateur et un actif agent de l’Allemagne alors même qu’on n’apporte aucune preuve tangible. Tout ou presque n’y est que suppositions gratuites, insinuations malveillantes, déductions fallacieuses et hypothèses bancales. Le piège est redoutable car réfuter ces calomnies vous fait ipso facto passer pour un personnage suspect. Céline, il est vrai, n’est pas un écrivain facile à défendre tant il s’est mis lui-même dans un mauvais cas. Il ne s’agit d’ailleurs pas de le défendre (son procès se tint il y a plus d’un demi-siècle) mais d’établir les faits, uniquement les faits. On aurait envie de répondre à ses détracteurs que ce n’est pas la peine d’en rajouter même si l’envie démange certains de le mettre indéfiniment en accusation. Ils n’ont de cesse de faire encore et toujours son procès. L’année du cinquantenaire de sa mort, la chaîne franco-allemande Arte, puis la Télévision suisse romande, ont précisément diffusé un documentaire refaisant Le Procès de Céline, où intervenait déjà le tandem Taguieff-Duraffour. Aujourd’hui, la revue L’Histoire publie un dossier sur le même sujet ¹ et, au début de ce mois,  le tribunal de la FFDE (Fédération Française de Débat et d’Éloquence)  organise au Palais de Justice de Paris un nouveau “procès Céline” !C’est dire si le livre de David Alliot et Éric Mazet vient à point nommé pour remettre les pendules à l’heure. Le lecteur y verra que ni le docteur Joseph Hogarth (Bezons) ni  le docteur Herminée Howyan (Clichy) ne furent victimes des propos de leur confrère Destouches. Et, comme l’a admis l’Association des Amis de Robert Desnos, Céline n’est strictement pour rien dans le sort tragique du poète. Les auteurs démontent aussi l’assertion venimeuse selon laquelle Helmut Knochen aurait désigné Céline comme agent du SD. C’est de la même farine que la mention de son nom sur une note d’Otto Abetz le pressentant pour diriger le Commissariat général aux questions juives. Le premier biographe de Céline évoquait déjà un « document sans aucune valeur de preuve » (Gibault III, p. 257). Tout le problème réside là, en effet : n’ayant ni l’un ni l’autre de formation historique, Taguieff et Duraffour ne procèdent à aucune critique interne et externe des documents qu’ils exhument.  À partir de là,  c’est la porte ouverte à toutes les allégations, surtout si elles vont dans leur sens.Le plus grotesque dans la démarche de Taguieff est sans doute ailleurs : dénier à Céline toute réelle valeur littéraire. « Son pavé est conçu comme une entreprise de démolition de l’écrivain. L’intention est bien d’écarter de Céline tout lecteur, tout directeur de thèse, tout acteur, comme autrefois les catholiques jetaient l’opprobre sur Voltaire, les républicains sur Chateaubriand, les féministes sur Sade et les sacristains sur Baudelaire. »

Gageons que la grande presse ne parlera guère de cet opuscule incisif et pugnace. Ce serait mettre en question les articles convenus qui rendirent compte du bouquin de Taguieff. Les céliniens, eux, savent ce qu’il leur reste à faire : lire et faire connaître autour d’eux cet ouvrage qui y répond de si magistrale façon.

• David ALLIOT & Éric MAZET, Avez-vous lu Céline ?, Pierre-Guillaume de Roux, 2018, 128 p. Diffusé par le BC (20 €, port inclus).

  1. « Céline, le procès d’un antisémite » in L’Histoire, n° 453, novembre 2018. Nous y reviendrons le mois prochain

Le Rouge et le Noir: An Introduction to Eurasianism

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Le Rouge et le Noir: An Introduction to Eurasianism

Ex: http://www.geopolitica.ru

Parerga & Paralipomena for Robert Steuckers’ Europa II. De l’Eurasie aux périphéries, une géopolitique continentale (Madrid: BIOS, 2017)

Prologue: trois couleurs

Sur Bruxelles, au pied de l'archange,

Ton saint drapeau pour jamais est planté

[Over Brussels, at the feet of our archangel,

Your sacred flag has been planted for all eternity][1]

- La Brabançonne

A storm of unprecedented magnitude is slowly taking shape on the cultural-historical horizon of the postmodern West: with the approaching climax of the Crisis of the Modern West - more precisely described by Jason Jorjani as the imminent ‘World State of Emergency’ - the prospect of an ‘Archaeo-Futurist Revolution’ is looming large as well.[2] The patriotic-identitarian movement which is currently showing rapid growth throughout the entire Western world may be viewed as the ‘storm bird’ harbinger of this Archaeo-Futurist Revolution.[3] It is important that this movement formulates effective metapolitical strategies in preparation for the imminent social-political bankruptcy of the present (double neo-liberal/cultural-marxist) globalist world order. The oldest metahistorical discourse available to this movement is Traditionalism. The only global geopolitical vision that currently incorporates a substantial element of Traditionalism is Eurasianism. This essay aims at a providing an introduction to the Traditionalist-inspired Neo-Eurasianism that is most succinctly expressed in the work of Russian philosopher and publicist Aleksandr Dugin. In addition, however, this essay aims at pointing out that authentic Traditionalist thinking and writing is also taking place in the Low Countries, even if it tends to be obscured by the politically-correct (self-)censorship of the academic review mill and the system media. This essay is dedicated to the most eminent - and longest-serving - writer of the typically autonomous Traditionalism that thrives in the Low Countries: Robert Steuckers. Recently, he published an encyclopaedic work on the origins, history and current state of European civilization: his triptych Europa constitutes an intellectual tour de force of a depth and width that will be impossible to smother in the politically-correct ‘cover-up’ that is the weapon of choice of (self-)censorious system-publicists. Europa is written in French and has, thus far, not been translated into English; the lamentable decline of French language instruction throughout the West renders it therefore inaccessible to much of its primary target audience: the patriotically-minded and identity-aware intellectual avant garde of young Europe. Throughout the entire Western world, this génération identitaire is preparing for the all-out final battle for its highly endangered heritage: its Western homeland - and Western civilization itself. This essay aims at (somewhat) mitigating this inaccessibility by transmitting to a wider non-francophone audience at least some of the knowledge that Steuckers presents in Europa. In the estimation of the undersigned reviewer, Steuckers’ Europa is a jewel - a small reflection of the Golden Dawn that Traditionalism and Eurasianism look back and forward to. Thus, Belgium - and Brussels - has more to offer than the counterfeit ‘Europe’ of the EU: it also offers the Archaeo-Futurist vision of Robert Steuckers’ Europa. This essay is therefore not only dedicated to Steuckers himself, but also to his country: Belgium.

Europa2-RS.jpgAlthough the (French-revolutionary) orientation and (heraldic-traditional) colours of the Belgian flag are historically predictable for anybody acquainted with the unique genesis of the Belgian state, it still is very unusual in one respect. Perhaps its strange - nearly square (13:15) - proportions reflects the historical particularity of Belgium’s geopolitical configuration: effectively, Belgium represents a cultural-historical restgebied, or ‘left over’, that was legally established as a sovereign ‘buffer zone’ for the sake of the early-19th Century ‘balance of power’ compromise between Britain, France and Prussia. Only in terms of its colours can the Belgian flag claim an authentically traditional (i.e. doubly historical and symbolic) pedigree. Between the blood red colour of the land provinces of Luxembourg, Hainaut and Limburg and the sable black colour of the mighty coastal province of Flanders, it shows the gold yellow of the prosperous province of Brabant with its capital Brussels, which has been the administrative seat of pan-European power from pre-modern Burgundian state up to the post-modern European Union. The Belgian red and black have the same heraldic-symbolic charge as the Eurasian red and black: in both, red is the colour of worldly power (Nobility, army) and black is the colour of other-worldly power (Church, clergy). In the holistic vision of Traditionalist Eurasianism, these colours necessarily complement each other: together they represent the intimidating combination of the approaching storm (divinely ordained Deluge) and war (divinely ordained Holy War). Right up to this day, everyone knows that the red-and-black flag represents revolution, even if Social Justice Warrior ideologues fail to recognize the true - back-ward and up-ward - direction of every authentic re-volution (in casu: the Archaeo-Futurist Revolution). Between the Belgium blood red and sable black is found the colour that may be said to be in virtual ‘occultation’ in Eurasianism: the gold yellow that has the heraldic-symbolic charge of the heavenly light and the Golden Dawn - and thus of Traditionalism itself. A tiny ray of that light comes to us from Brabant in Steuckers’ Europa.

(*)The undersigned reviewer has chosen to provide a double presentation of both Steuckers’ original - razorblade sharp and acidly abrasive - French text and an English translation. The reviewer shares the considered opinion of Dutch patriotic publicist Alfred Vierling that the French linguistic culture is quintessentially different from the globally dominant Anglo-Saxon linguistic culture to such a degree that French language skills are indispensable for any Western reader who wishes to claim a balanced worldview. The dramatic general lack of prerequisite French language skills, however, cannot be blamed entirely on young Westerners themselves: this glaring educational hiatus is caused by the long-term and deliberate ‘dumbing down’ strategy of the Western ‘hostile elite’. In the reviewer’s native Netherlands this ‘dumbing down’ program may have accelerated during the ‘slash and burn’ tenure of present Prime Minister Mark Rutte as Undersecretary of (mis-)Education, but it may be traced back all the way to the all-levelling Mammoet Wet legislation of the Beatnik generation. The reviewer has opted to present the reader with Steuckers’ original French text as well as his own somewhat (contextually) approximate English translation - obviously, he is responsible for less successful attempts at translating Steuckers’ ‘biting’ Walloon French into equivalent English expressions. A glossary with extra Steuckerian neologisms is added at the end of the text.

(**)By and large, the division of this essay into ‘question paragraphs’ (with tentative ‘answers’ provided in their motto subtitles) reflects the original organization of Chapter I of Europa Part II (which is the written version of an interview). Some adjustments have been made to allow for a quick grasp of the basic principles of Eurasianism by all interested readers.

What is the cultural-historical role of Eurasianism?

History is written by those who hang heroes

- Robert the Bruce

In introducing Eurasianism it is essential to point to its long durée perspective on Western civilization: Steuckers does this by referring to the prehistoric roots of the European peoples, which may be traced back to the end of the last Ice Age and their oldest territorial cradle between Thuringia and southern Finland. Gradually expanding outward from their oldest ancestral ground, they finally came to dominate the entire Eurasian space between the Atlantic seaboard and the Himalayan barrier. Doubtlessly, the archetypal experience of this prehistoric ‘European Adventure’ - the exploration and exploitation of the immensely varied pristine landscapes that are found between the frozen mists of Scandinavia and the steamy jungles of India - has been a decisive factor in shaping the ‘Faustian’ character of the European peoples, challenging them to bridge all horizons. This self-surpassing instinct - a subtle combination of inspired vision, all-conquering hubris and technical genius - has put an indelible stamp on the archetypes of Western Civilization, from Classic Greek Titans and Argonauts to Late Modern atom-breakers and astronauts. Taming the horse and mastering metal technique allowed the proto-Europeans to militarily control the steppe centre of the Eurasian space around the dawn of written history. Steuckers points to the fact that even at the heyday of the most ancient Indo-European empires - Achaemenid Persia, Alexandrian Macedonia, Maurya India - semi-mythical horse master peoples such as the Scythians and Sarmatians still ruled the Eurasian Steppe. It was along the geopolitical ‘world axis’, which provides a virtually ‘level playing ground’ from Hungary all the way to Manchuria, that the fate of the European peoples was decided at various crucial junctures.

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Steuckers points out that the thirteen centuries of European history that followed the end of the Indo-European power monopoly over the Eurasian Steppe – as marked by the rise of Attila’s Hunnic Empire (406-453) - effectively constitute a single and continuous struggle to regain the initiative from the competing Turco-Mongolian peoples that came storming westward out of the eastern steppes. From this perspective, the Hunnic defeat on the Catalaunian Fields (451) does not represent a true European victory, but rather the - thus far - lowest ebb of the European civilization, then pushed back to barely 300 kilometres from the Atlantic coast. It is only in the course of the 16th and 17th Centuries that the Asiatic assault on Europe is finally reversed: the Ottoman threat to the European heartland is only decisively defeated after the naval victory at Lepanto (1571) and the lifting of the second siege of Vienna (1683). In this context, Steuckers points to the vital role that the Cossack cavalry armies played in the subsequent two hundred years’ reconquista of the Eurasian Steppe (archetypically expressed as ‘Rohan’ sweeping the ‘Pelennor Fields’). This great ‘push back’ finally created the ‘bridge of civilization’ that still links the two great civilizational poles of the Eurasian landmass: Europe in the west and China in the east: this bridge of civilization represents the centrepiece of the Eurasian Project.

It is the Early Modern Reconquista of the Eurasian centre that provides the foundation of Classic Modern European global power. The anchor of the global ‘European Imperium’ is found in the Diplomatic Revolution - a.k.a. the renversement des alliances - of 1756 and the subsequent strategic alliance between the great powers of Spain, France, Austria and Russia, controlling the entire Eurasian space between Finisterre and Kamchatka. The Seven Years’ War (1756-63) that follows the Diplomatic Revolution has received the fitting nickname of ‘World War Zero’: it constitutes the first round in the prolonged confrontation between Anglo-Saxon-led ‘thalassocracy’ and (proto-)Eurasianist land power. The catastrophic maritime and colonial defeats of France resulted in the loss of nearly all French possessions in North America and South Asia: this is the geopolitical foundation of the Anglo-Saxon ‘sea power’ hegemony that persists till today. Abstractly, Anglo-Saxon thalassocracy represents sea power-based Western Modernity, whereas the Eurasian continental monarchies represent land power-based Western Tradition. This civilizational divide represents the - quintessentially Traditionalist - centrepiece of Eurasian thought.

hommesansculotte.jpgThe French Revolution - ironically directly caused by the French state bankruptcy that followed the French naval revenge on Britain during the American Revolution (1775-83) - marks the point at which thalassocratic Modernity manages to create a substantial ‘bridgehead’ on the European continent. As a focal point of revolutionary upheaval and anti-Eurasianist geopolitics, France subsequently functions as a continental ‘wedge’ for the forces of thalassocratic Modernity all throughout the 19th and 20th Centuries.[4] The post-Napoleonic restoration of the Traditionalist Bourbons and the creation of the (proto-)Eurasianist Holy Alliance (1815) do not fundamentally alter this equation: in 1830 France relapses into revolutionary policies - by that time the Holy Alliance had already proven itself to be a ‘paper tiger’ by its failure to stem the revolutionary tide both inside and outside Europe. By then, nearly the entire New World has been lost to freemasonic liberalism, which shielded the Americas from Eurasianist intervention by the Monroe Doctrine. Slowly but steadily, the global balance of power shifted in favour of Atlanticist thalassocracy as it crept into the European heartland through escalating revolutionary contagion. In this context, Steuckers correctly points to the crucial significance of the Anglo-French rapprochement: in his view, the Crimean War (1853-56) marks the point at which the Eurasian space west of the Rhine is irretrievably lost. Some years later, Bismarck’s resurrected (Second) German Empire takes over the role as Eurasian ‘border guard’ that has been abandoned by France as it sinks into republican decadence. Germany’s Wacht am Rhein as guardian of the European Tradition begins. But as the Second Industrial Revolution combines with Modern Imperialism to create an irresistibly rising global règne de la quantité, the decline of Traditionalist Eurasia is a foregone conclusion. The global strategic weakness of Eurasia is most clearly illustrated by the loss of Eurasia’s last outposts in the New World (the Russian sale of Alaska in 1867 and the Spanish defeat in the Caribbean in 1898) and by the failure of mighty Germany to obtain an equitable Platz an der Sonne. After its defeat in the Naval Arms Race in 1912, Germany is forced to switch from an offensive Weltpolitik to a defensive Mitteleuropapolitik: it now faces a fatal Einkreisung by an infinitely superior alliance of thalassocratic Britain and republican France plus financially-manipulated and revolutionary-infected Russia. Historically, the inevitable defeat of Germany as the champion of the European Tradition is the result of a carefully plotted ‘ambush’. The pillars of Traditionalist Eurasia are overthrown by the Versailles’ Diktat, the fire sale of the Hapsburg Empire and the establishment of the Bolshevik terror regime in the ashes of Russia. The first version of the thalassocratic-globalist ‘New World Order’ is now in place, as symbolized by the double institutions of the League of Nations in the West and the Comintern in the East (established 1919/20). The 1937-45 ‘Axis’ revolt against this New World Order, a.k.a. the ‘Second World War’, is even more hopelessly senseless than Germany’s unequal ‘war against the world’ of 1914-18. After the final destruction of the European Tradition and the European great powers during the 1940’s (France loses its great power status in 1940, Italy in 1943, Germany in 1945 and Britain - with its Indian Empire - in 1947), the mantle of Eurasian champion devolves on an eminently unlikely candidate: Stalin’s new ‘national-communist’ Russia. The thalassocratic war on this new Eurasian citadel takes on the form of a prolonged global siege: the ‘Cold War’. Exhausted and bankrupted by this four decennia long unequal struggle against the infinitely superior resources of global thalassocracy, the Soviet Union finally collapses in 1991. Francis Fukuyama can announce the ‘End of History’ and George Bush Sr. can announce the ‘New World Order’: ‘Globalia’, the borderless ‘world state’ of unlimited ‘high finance’ power and universalist ‘culture nihilism’, is born.

Steuckers points to the ideological and propagandist ‘thin red line’ that can be traced through the victorious campaign of Modernist thalassocracy against Traditionalist Eurasia: the recurring theme of the leyenda negra against the ‘losers of history’. Modern history is written by ‘those who hang heroes’: when, in 1588, Catholic Spain loses its war against Protestant England (and again, in 1648, against Protestant Holland), it is immediately stigmatized as a defeated ‘Anti-Christ’ - this is the beginning of the teleological propaganda machine of ‘Whig History’.[5] When, in 1918, ‘militarist’ Germany loses its war against the ‘peace-loving’ Entente, it is immediately burdened with ‘war guilt’ clauses.[6] When, 1991, ‘unfree’ Soviet Russia loses its Cold War against the ‘Free West’, it is permanently branded as the ‘Evil Empire’.[7] The Lügenpresse of the postmodern West continues to spin the same ‘thin red line’ of propaganda policy in the contemporary geopolitical debate as it seeks to paint all remaining non-globalist international power centres with the same leyenda negra brush. When Russia’s Vladimir Putin resists globalism and culture nihilism, he is portrayed as a bloodstained ‘anti-democratic’ tyrant. When Hungary’s Viktor Orbán’s attempts to preserve a semblance of state sovereignty and ethnic cohesion for his nation, he is portrayed as an ‘illiberal’ anti-Semite. When Turkey’s Recep Erdogan reclaims Turkey’s traditional value-system and regional power status, he is portrayed as a ‘crypto-islamist’ dictator. In the same manner, all organizations and persons that resist transnational totalitarianism and ethnic replacement in the ex-‘Free West’ are systematically portrayed as ‘populist’, ‘chauvinist’ and ‘racist’. In Steuckers’ view, effective measures against indoctrination through this ‘fake history’ and ‘fake news’ mind-control strategy should have the highest possible priority within the Eurasianist movement: Il conviendrait donc de réfléchir à annuler les effets de toutes les leyendas negras, par des efforts coordonnés, à l’échelle globale, dans tous les états européens, en Iran, au sein de toutes les puissances du BRICS (p.6). [Thus, it is appropriate to give serious thought to the cancellation of the effects of all the leyendas negras through a concerted effort at a global level, for all European states as well as for Iran and all of the BRICS powers.][8]

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Steuckers predicates the future of Eurasianism - more exactly the Neo-Eurasianism that is focussed on the resurrected Russian state now led by Vladimir Putin - on a possible revival of the strategic alliances that existed in the pre-1914 world: L’eurasisme, à mon sens, doit être la reprise actualisée de l’alliance autro-franco-russe du XVIIIe siècle, de la Sainte-Alliance et de l’Union des Trois Empereurs, voire une résurrection des projets d’alliance franco-germano-austro-russe... avant 1914 (p.6). [In my view, Eurasianism should be focussed on the re-actualization of projects such as the 18th Century Austro-Franco-Russian alliance, the Holy Alliance and the Three Emperors’ League or one of the many Franco-German-Austro-Russian alliance proposals that were made... before 1914.].

What is the meaning of ‘ethnicity’ within Eurasianist thought?

Nullus enim locus sine genio est

- Servius

The Traditionalist ‘hue’ of Eurasianist thought is clearly evident in its non-biodeterministic view of the categories ‘race’ and ‘ethnicity’: in Eurasianism both are interpreted as predetermined - and therefore non-negotiable - bio-evolutionary constructs of a doubly biological (physical, phenotypic) and cultural (social, psychological) nature. From this perspective, every ‘nation’ constitutes a unique historical combination of physical, psychological and spiritual particularities that is expressed in various manners. These particularities include a specific ‘phenotypic bandwidth’, a specific ‘tone signal’, a specific ‘worldly footprint’ and a specific ‘transcendental niche’; in cultural history they are known as, respectively, ‘race’, ‘language’, ‘culture’ and ‘religion’ - together they may be used to ‘triangulate’ the elusive phenomenon of ‘ethnicity’ and to describe the subjective existential condition of being a ‘people’. From this perspective, ‘scientific racism’ is a contradictio in terminis: an absolutely objective ‘evolutionary measurement’ is impossible to achieve because each people is adapted to its unique biotope in a unique manner. At most, relative measurements (ranging from pre-scientific skull and nose measurements to highly scientific IQ and DNA measurements) can hope to achieve a functional description of specific bio-evolutionary adaptations: absolute standards of ‘human quality’ cannot be derived from such a description. Elements of the Traditionalist worldview that feeds the Eurasianist vision of ‘race’ and ‘ethnicity’ may be traced back to Johann Herder (e.g. ‘idealist nationalism’) and Julius Evola (e.g. ‘spiritual race’). That being said, it is necessary to emphasize the fact that the Traditionalist ‘hue’ of Eurasianism is clearly essentialist: Eurasianism aims for the preservation of holistically-defined ‘race’ and ‘ethnicity’ because it recognizes the intrinsic existential value of every unique element within humanity as a whole - in this sense it is diametrically opposed to the constructivist ideologies of Modernity (liberalism, socialism, communism).[9] Given this aim - which may be viewed as applying the principles of ‘environmental conservation’ to human (bio)diversity’ - Eurasianism is bound to reject interference in the state sovereignty, cultural identity and territorial integrity of the indigenous peoples found within the Eurasian ‘biotope’. Steuckers expresses this stance as follows: Mon concept d’Eurasie est synonyme d’une confédération solidaire de peuples de souche européenne qui devront, éventuellement, occuper des territoires où vivent d’autres peoples, pour des raisons essentiellement stratégiques. ...La vision ethno-différentialiste postule que les peuples non européens ne soient pas obligés de singer les Européens, de modifier leurs substrats naturels, que ce soit par fusion, par mixage ou par aliénation culturelle (p.7-8). [My concept of Eurasia is a confederative solidarity pact between all people of European descent, where necessary expanded to the occupation of territory inhabited by other peoples for reasons of vital strategic security. ...The ethno-differentialist vision[10] stipulates that the non-European peoples should not be forced into ‘aping’ the European peoples, or to modify their natural substrate through fusion, admixture or cultural alienation.]

The ‘racial’ and ‘ethnic’ aspect of Neo-Eurasianism is strictly limited to the (re-)creation of cultural-historical ‘breathing space’ for all indigenous peoples within the Eurasian space. In this regard, Steuckers points out four basic strategic principles: (1) The need to come up with a wide definition of the term ‘European’, which can include as the entire (white, ‘Caucasian’) ethnic conglomerate that can be linguistically defined as Indo-European, Finno-Ugrian, Basque and (North, South and East) Caucasian. (2) The need for a pragmatic incorporation of the indigenous Uralo-Altaic (e.g. Turcophone) peoples within a shared ‘European Home’ on the basis of voluntary ethnic segregation and limited territorial autonomy. (3) The need to create a loose institutional framework for peaceful co-existence with the four other great civilizational poles that are directly adjacent to the (Christian) Eurasian civilizational pole: (Zoroastrian) Iran, (Hinduist) India, (Confucian) China and (Shinto) Japan. It is in the natural interest of the Eurasian heartland that the civilizational expansion of these other four autonomous poles is streamlined into a north-south direction. Thus, Iran has a natural civilizational ‘mission’ across the entire Middle East, India across the entire South Asian sphere, China across entire South-East Asia and Japan across the entire Asian ‘Pacific Rim’. (4) The need for a pragmatic geopolitical alliance with all overseas peoples of European descent, especially with the overseas Anglosphere and the post-globalist United States. Such an alliance can be based on the ‘corrected’ Amer-Eurasianist Realpolitik proposed by the older Zbigniew Brzezinski and on the Archeo-Futurist ‘boreal alliance’ vision of Guillaume Faye.

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Steuckers goes on to explicitly name the main opponents of the Neo-Eurasian Project: these are the various virulent forms of hyper-universalist globalism and missionary primitivism that are rooted in the psycho-historical ‘Dark Age’ regression of (Post-)Modernity. The radical-constructivist illusions that are rooted in the historical materialism of the ‘Enlightenment’ and the all-levelling barbarisms that are rooted in reactionary neo-primitivism constitute a mortal danger to all those forms of authentic collective identity that fall under the protective umbrella of Neo-Eurasianism: religion, culture, language and ethnicity. Steucker identifies missionary neo-liberalism (socio-economic atavism based on post-protestant hyper-individualism focussed on American power) and missionary islamism (socio-economic regression based on post-islamic hyper-collectivism focussed on Saudi power) as the most deadly threats. In Steuckers’ view, it is no coincidence that these two ‘missionary’ ideologies have concluded a strategic (geopolitical) alliance. But, for the first time in a generation, stress fractures are starting to appear in the double neoliberal-islamist (‘American-Saudi’) New World Order. The tentative program that is being put forward by Donald Trump’s éminence grise, Steve Bannon, point to a re-evaluation of America’s strategy of global hegemony - a re-evaluation that is prompted by the simple calculus of America’s ‘imperial overstretch’ and China’s ‘economic miracle’. In fact, Bannon’s program can be typified as broadly aligned with Steuckers’ evaluation of the effective ideological bankruptcy of American globalism: ...[I]l faudrait que l’Amérique du Nord revienne à une pensée aristotélicienne, renaissanciste, débarrassée de tous les résidus de ce puritanisme échevelé, de cette pseudo-théologie fanatique où aucun esprit d’équilibre, de pondération et d’harmonie ne souffle, pour envisager une alliance avec les puissances du Vieux Monde (p.9). [It is necessary for Nord America to return to an Aristotelian and Renaissancist worldview cleansed from all remnants of confused puritanism - the pseudo-theological fanaticism that stifles the spirit of equilibrium, mindfulness and harmony - so that it can again conceive of an alliance with the powers of the Old World.]

What is the meaning of ‘nationalism’ within Eurasianist thought?

‘The Empire Strikes Back’

Because Eurasianism not only aims at a maximum degree of sovereignty for all European peoples but also recognizes the need for a shared defence mechanism, it needs to define the precise role and function of the many different kinds of nationalism that exist next to - and against - each other within the contemporary ‘Europe of the Nations’. In this regard, Steuckers distinguishes between two diametrically opposed visions of ‘Europe’: the ‘hard’ traditional vision and the ‘soft’ modern vision. Because the ‘hard’ Tradition-inspired vision has been removed from the lived European experience for so long now - to the extent that it has even faded from the collective memory - it is important to introduce Steuckers’ analysis of the nationalist ‘Europe of the Nations’ by a short reminder of the Traditionalist vision of supra-national (i.e. natural ‘over-national’) authority. It is important to distinguish this vision from the modern reality of trans-national (i.e. artificial ‘anti-national’) forms of authority, as exemplified by the globalist ‘letter institutions’ (UN, IMF, NATO, EU etc.).

From a Traditionalist perspective, the only form of supra-national authority that is truly legitimate rests on what Carl Schmitt termed the Ernstfall, viz. the transcendentally-sanctioned Auctoritas and the charismatically-sanctioned power of Imperium that are based on a collectively recognized and collectively life-threatening clear and present danger.[11] For the Eurasianist Project this concretely means that there exists only one kind of supra-national authority that is truly legitimate and that can (temporarily) exceed that of the sovereign institutions if the European peoples, viz. the ‘emergency power’ to ward off a physical assault on the Eurasian space as a whole - and even this ‘emergency power’ can only be properly exercised if it adheres to the principle of subsidiarity to a maximum degree. In this regard, Schmitt points to the core functionality of the Traditionalist authority of the Katechon: Biblical eschatology explicitly points to the Katechon as the transcendentally legitimate ‘keeper’ of the Christendom - and thus of the entire Christian-European Tradition. From a Traditionalist perspective, every other form of trans-national ‘authority’ - whether inspired by nationalist hegemony (Napoleonic-French Europe, Hitlerian-German Europe) or by historically-materialist ideology (‘Soviet Union’, ‘European Union’) - is illegitimate. The approaching nadir of the Crisis of the Modern West, characterized by the converging emergencies of ethnic replacement, anthropogenic climate change, trans-humanist ‘technocalyps’ and hyper-matriarchal social implosion, necessitates an urgent collective recourse to the Auctoritas van de Katechon. Most urgent is the need for a common defence and counteroffensive against the barbarian invasion and colonization of Western Europe and the overseas Anglosphere: the urgent need to effectively combat the ‘mass immigration’ project that is foisted on the European peoples by globalist ideologues justifies the appointment of a new worldly Katechon as a new ‘border guard’ for the European Tradition.[12] Faute de mieux Neo-Eurasianism regards Russia, which has recently risen from the ashes of seventy years of Bolshevism and ten years of globalism, as a possible Last Katechon. Within Russia, there are signs of a socio-cultural development that point to gradual realization of this possibility: the restoration of Russian state sovereignty under Vladimir Putin, the resurrection of the Russian Orthodox Church under Patriarch Kirill and the coherent formulation of an alternative metapolitical discourse under Aleksandr Dugin. Increasingly, the anagogic direction of these developments stands in an evermore shrill contrast to the ‘katagogic’ direction of the socio-cultural development in the ‘West’ (defined as the European ‘Atlantic Rim’ plus the overseas Anglosphere).

Zombology-Zombies-and-the-Decline-of-the-West-and-Guns-0.jpgAlmost immediately after the fall of the communist dictatorship in Eastern Europe (the Soviet Union abolished itself in 1991), a globalist dictatorship was introduced in Western Europe (the European Union was established in 1992): the ‘Eastern Bloc’ was replaced by a ‘Western Bloc’. This new Western Block, characterized by an extreme anti-traditional ideology and a matriarchic-xenophile culture in which all forms of authentic authority and identity are being dissolved as in acid, is now threatening the physical survival of the European peoples in a much more direct manner than the old Eastern Bloc ever did. Whereas the Eastern Bloc insisted, at least theoretically, on an ‘anagogic’ supersession of European nationalism and on a balanced ‘brotherhood’ of separate nations, the Western Bloc insists on a physical deconstruction of the European peoples by means of anti-natalism (through social implosion) and ethnic replacement (through mass immigration). The ex-Eastern Bloc states of Central Europe that were absorbed into the Western Bloc after 2004 now recognize this difference - this is the deeper cause of the militant resistance of the Visegrad states against the Brussels Diktat of ‘open borders’. It is ironic, however, that European ‘narrow nationalism’ is actually assisting the Brussels bureaucracy in the implementation of its anti-European policy: short-sighted and artificially magnified ‘neo-nationalist’ conflicts of interest between the European peoples are distracting them from their much more substantial common interest, viz. the preservation of Western civilization. Examples of such artificial ‘conflicts’ are the north-south divide after the ‘European Sovereign Debt Crisis’ of 2010, the west-east divide after the Russian absorption of the Crimea in 2014 and the continental-insular divide after the ‘Brexit’ of 2016. In these instances, ‘narrow nationalist’ divisions are actually ‘engineered’ - and ruthlessly exploited by media propaganda - in the artificial setting of a carefully disguised but all-out globalist offensive against the greater conglomerate of all European nation-states and all European peoples together.

Recent ‘separatist’ tendencies within existing European states (the secession of Kosovo in 2008, the Scottish independence referendum of 2014, the Catalan ‘declaration of independence’ of 2017) illustrate the acute contemporary relevance of ‘narrow nationalism’. The double burden of anachronistic international jurisprudence (‘Westphalia’: undifferentiated state sovereignty) and anachronistic territorial boundaries (‘Versailles’: arbitrary state borders) reinforces a political drift towards the ‘lowest ethnic denominator’. Steuckers points to the effect of the globalist strategy of divide et impera that operates by strengthening the modern ‘soft vision’ at the expense of the traditional ‘hard vision’ of European geopolitics. He traces the historical origins of the ‘soft vision’ to the threshold of the Modern Age, pointing out the fact that Francis I of France (r. 1515-47) was the first to obtain a modern (absolutist) sovereignty at the expense of the traditional (supra-national) higher authority of the Roman-German emperor, in casu Charles V (r 1519-56) - he was also the first European monarch to betray Europe by a non-European (Ottoman) alliance. The escalating geopolitical ‘balkanization’ of Europe - formally institutionalized in the Treaty of Westphalia (1648) - had the double effect of negating all forms of traditionally legitimate supra-national authority as well as fostering both modern-illegitimate forms of trans-national power and non-European interventions. It encourages ‘narrow nationalist’ conflicts within Europe and it deprives Europe as a whole of a shared defence mechanism: it makes Europe weak. The hard vision, based on subsidiary (layered, delegated) sovereignty finally vanishes from European Realpolitik with the collapse of its last Katechon institutions at the end of World War I (the West Roman Katechon abstractly represented by the Hapsburg Imperium and the East Roman Katechon abstractly represented by the Romanov Imperium). From that point onwards, the process of political ‘devolution’ towards ever smaller ‘nation-states’ becomes irreversible - it reaches its climax in the melt-down of some of the artificial multi-ethnic states that were ‘frozen’ during the Cold War (the Soviet Union, Yugoslavia, Czechoslovakia). Thus, Europe is presently divided in over fifty - partially unrecognized - states and microstates and its centrifugal tendencies remain as strong as ever. The re-introduction of the hard vision of European geopolitics is an absolute precondition for overcoming futile and enervating ‘narrow nationalism’, for combating globalist divide-and-rule strategies and for saving the European peoples from the physical and psychological Götterdämmerung of Umvolkung (ethnic replacement) and Entfremdung (sociocultural loss of identity).

What is the Eurasianist alternative for ‘Globalia’?

Ceterum censeo Carthaginem esse delendam

                                                           - Cato Maior                        

To properly answer the question that heads this paragraph, a basic understanding is required of the geopolitical goals of the globalist ‘hostile elite’. To this end, Steuckers offers a helpful analysis of the most extreme representatives of the globalist ‘New World Order’ project: the ‘Neocons’ who hijacked American foreign policy in the wake of the ‘9/11’ coup d’état. Steuckers describes them as ‘reinvented trotskyists’ who are applying the principle of ‘permanent revolution’ on a global scale to maintain the ‘unipolar’ hegemony of the American superpower as a useful political and military ‘watchdog’ for their true master: the informal globalist bankers regime. There do exist, in fact, direct personal and ideological overlaps between the early-21st Century nihilist Neocons and the late-20th Century trotskyist ‘New York Intellectuals’: as early as 2006 Francis Fukuyama pointed out the fact that Neocon ideology is dedicated to the leninist-trotskyist principle of ‘accelerating history’ by the ruthless application of brute force and calculated crime. The unipolar geopolitical strategy of the Neocons is characterized by a deliberate use of every conceivable means of ‘trick and terror’ to achieve the destabilization of all other (potential) power poles across the globe. American superpower may not be sufficiently strong to directly ‘rule the world’, but it provides a perfect instrument to degrade all other power poles by means of a carefully calibrated combination of economic manipulation, political subversion and military intervention. Thus, ‘Shock Doctrine Disaster Capitalism’ is the Neocons’ weapon of choice for achieving a worldwide consumerist culture (‘McWorld’) and a global labour division (‘free trade flat world’).  Similarly, ‘Flower/Colour Revolution’ (‘soft power’ and ‘black ops’ socio-political subversion) is their standard weapon for introducing corrupt - and therefore easily manipulated - ‘democratic’ practices in recalcitrant states (e.g. Georgia’s ‘Rose Revolution’ of 2003, Ukraine’s ‘Orange Revolution’ of 2004 and Egypt’s ‘Lotus Revolution’ of 2011). Finally, ‘Regime Change’ is their weapon of last resort for the forcible removal of hopelessly delinquent ‘dictators’ (e.g. Manuel Noriega 1989, Saddam Hussayn 2003, Muammar Ghadaffi 2011).

Headquarters_U.S._Naval_Forces_Germany_at_Bremerhaven_in_1948.jpgEven if the most visible application of the Neocon arsenal takes place outside of the West and outside of the Western-allied world (flexibly defined as an malleable Orwellian ‘International Community’), the strategy of the Neocon trotskyists vis-à-vis Europe is basically the same. In this regard, Steuckers points to the crucial role of Germany: to maintain their New World Order it is vitally important for the Neocons to control and restrain Europe’s geographically, demographically and economically dominant nation-state. The military destruction of the Third Reich was followed by permanent military occupation, systematic ‘denazification’, pacifist indoctrination and permanent tributary status (Wiedergutmachung, Euro monetary union, ‘development aid’). The Neocons ...considèrent l’Europe comme un espace neutralisée, gouverné par des pitres sans envergure, un espace émasculé que l’on peut piller à mieux mieux... (p.14) [...regard Europe as a neutralized space, nominally ruled by clown without any real authority, a castrated region that can be plundered at will]. But still, there remains a ‘German danger’ in the heart of Europe: despite its slavish economic tribute, its humble foreign policy and its subservient political correctness, Germany remains a permanent potential threat to the Neocons’ unipolar globalism due to its unmatched economic productivity, its remarkable social cohesion and its indomitable intellectual tradition. Neither the stupendous cost of the Wiedervereinigung, nor the monstrous expense of the Euro, nor the colossal weight of the ‘Eurozone Crisis’ has been able to substantially slow down Germany’s socio-economic powerhouse. It is with this reality in mind that the globalist strategy of Umvolkung can be understood: only the physical replacement of the German people offers a realistic ‘hope’ for the permanent elimination of the ‘German danger’. The fact that this program of wholesale ethnic replacement - historically unprecedented in scale - is conceivable at all can only be properly understood against the specific background of the deep psycho-historical trauma and the decades’ long politically correct preconditioning of Germany. The contemporary reality of the physical violation of Germany - presently realized through taḥarruš jamā‘ī en jihād bi-ssayf (systematic rape en ritual slaughter) - can only be truly understood in view of its preceding psychological violation.[13]

The systematic globalist strategy of Deutschland ad acta legen[14] provides an eerie reminder of Rome’s long-term strategy vis-à-vis its archenemy Carthage: it is useful for contemporary Europeans who have sunk into urban-hedonist stasis to recall this lesson of history and to revisit the harsh power political mechanisms that determine the course of human history. Similar to Carthage after the First Punic War (264-241 BC), Germany was subjected to grotesque territorial amputation and top-heavy reparation payments after the First World War - in both cases this pressure led to international weakness and domestic strife (loss of naval power, diplomatic prestige and political stability). In both cases, the crisis that followed defeat finally caused a remarkable ‘nationalist’ rebirth: in Carthage, this took the form of the ‘Barcid Empire’ and in Germany, this took the form of the Third Reich. In both cases, this rebirth led to a renewed confrontation with the implacably envious archenemy. Similar to how Rome found a spurious but convenient casus belli against Carthage in ‘Saguntum’, Britain and France proceeded against Germany on the basis of ‘Danzig’. Similar to the Second Punic War (218-201 BC), the Second World War represents the dramatic height of a deeply existential confrontation in which the loser was inevitably consigned to historiographical hell, representing an archetypal and semi-metaphysical ‘Absolute Evil’. Carthaginian war leader Hannibal Barca shook Rome’s existential foundations and, thus, Roman thinkers such as Livy and Cicero had to describe him as the most monstrous threat that Roman civilization had ever faced: to them, Hannibal was the reincarnation of barbarian cruelty and the demonic abyss. Similar to how the Latin proverb Hannibal ante portas came to express Rome’s existential fears, the name of German war leader Adolf Hitler came to express the existential Angst of the post-war Western world (reductio ad hitlerem...). Similar to the Second Punic War, the Second World War ended with even greater territorial amputations and even more monstrous reparation payments. Similar to Carthage after the Second Punic War, Germany came under direct military, political and economic tutelage of the victors of the Second World War: to them, Germany’s vassal status constitutes a permanent ‘right of conquest’. In both cases, the victor regards the defeated archenemy as a permanent source of tribute, entitled to no more than a limited degree of domestic autonomy - to the victor, the defeated archenemy can never be allowed to rise to full equality again. Even so, to the victor, the combined physical survival and socio-economic resilience of the defeated enemy represents a latent but permanent source of fear and insecurity. This explains Rome’s policy of grotesque interference in the internal affairs of the Carthaginian rump-state in the aftermath of the Second Punic War - a phenomenon that is eerily reflected in the systematic globalist policy vis-à-vis the German rump-state since the Second World War. In both cases the natural resources, the high productivity and the cultural other-ness of the defeated enemy remain a constant source of ambition, envy and fear: ceterum censeo Carthaginem esse delendam is the dominant sentiment. Similar to how independent Carthage had to die for Roman world power to live, Germany has to disappear for globalist world power to become permanent. And so, finally, after having exploited, manipulated and deceived Carthage to the utmost - to the point of forcing it to hand over it best arms and best people - Rome drops its mask: it presents an open demand for the old and rich trading port to dismantle itself, to burn itself and to ‘replace’ itself by moving inland and reinventing itself as an agricultural colony. Confronted with this final demand after decades of self-enforced and self-abasing ‘appeasement’, Carthage finally finds the courage to stand up and die with honour - and in freedom. The Third Punic War (149-146 BC) is not so much a war as an execution: the outcome of the struggle between all-powerful Rome and death-bound Carthage is a foregone conclusion. After a heroic death struggle, Carthage is annihilated: the burnt city is levelled to the ground, its decimated populace is sold into slavery and its sequestered lands were sowed with salt. It is - just - conceivable that Germany would finally, if confronted with an open globalist demand for self-annihilation through total ethnic replacement, opt for an Ende mit Schrecken instead of a Schrecken ohne Ende.[15] The more realistic scenario, however, is the full materialization of the spectre that is already now haunting Europe: an ‘ex-German’ psycho-historical and geo-political ‘black hole’ that is swallowing up the hole of (Western) Europe in a historically unparalleled process of sadomasochistic self-annihilation. It is this trajectory of gradual self-destruction that Frau Merkel is pursuing for Germany as a palliative alternative for the Wagnerian heroic war-to-the-death that was waged by Carthage. Perhaps she can not even be blamed for her choice: who knows what terrifying vengeance the German people would wreak if they would wake up from the soothing sedatives that ‘nurse Merkel’ is administering in the run-up to their ‘voluntary’ euthanasia?

bébé-macron.jpgAgainst this background, the full significance of Steuckers’ geopolitical analysis sinks in: L’Europe-croupion, que nous avons devant les yeux, est une victime consentante de la globalisation voulue par l’hegemon américain. ...En ce sens, l’Europe actuelle, sans ‘épine dorsale’, est effectivement soumise aux diktats de la haute finance internationale (p.17). [The ‘rump-Europe’ that we presently see before our eyes is the willing victim of the globalism that is imposed by American hegemony. ...In this sense, the present ‘spineless’ Europe is effectively subject to the dictates of international ‘high finance’]. Steuckers gives a clear analysis of what is required to escape from the clutches of the globalist bankers’ regime: nothing less than a new European Renaissance, based on a restoration of maximal economic autarky (systematic re-industrialization, strategic trade treaties, de-privatized monetary supply), a re-introduction of socio-economically balanced forms of ordo-liberalism (Rhineland Model, Keysenian Socialism) and a geopolitical re-orientation towards multipolarity (Eurasian Confederacy, Boreal Alliance). A new geopolitical course in the face of the globalist storm requires not only a unified European effort but also a shrewd European navigation strategy between new geopolitical power poles: ....[P]our se dégager des tutelles exogènes... [l’Europe faut] privilégier les rapports euro-BRICS ou euro-Shanghaï, de façon à nous dégager des étaux de propagande médiatique américaine et du banksterisme de Wall Street, dans lesquels nous étouffons. La multipolarité pourrait nous donner l’occasion de rejouer une carte contestatrice... en matière de politique extérieure (p.18). [To liberate itself from alien rule... [Europe must] prioritize Euro-BRICS or Euro-Shanghai,[16] so that we can free ourselves from the vice of American media propaganda and Wall Street banksterism in which we are currently suffocating. Multipolarity provides us with a means to play a strong hand... in the field of international politics.]

What is the Eurasianist perspective on the globalist program of

‘ethnic replacement’?

La vérité, l'âpre vérité

- Danton

Steuckers grasps the fundamental functionality of the globalist policy of ‘ethnic replacement’, or what he terms the ‘Great Replacement’: it constitutes a geopolitical instrument that serves to permanently weaken the European geopolitical power pole by drowning Europe in the economic and social crises that are the inevitable side-effects of artificially created overpopulation and radically unnatural ethnic ‘diversity’ (straining infrastructure, lowering economic productivity, undermining the rule of law, destroying social cohesion). He points to the simple material interests that are served by the ruthless project of ethnic replacement: Le néo-libéralisme en place est principalement une forme de capitalisme financier, et non industriel et patrimonial, qui a misé sur le court terme, la spéculation, la titrisation, la dollarisation, plutôt que sure les investissements, la recherche et le développement, le longe terme, la consolidation lente et précise des acquis, etc. ...[C’est] une idéologie fumeuse, inapplicable car irréelle... (p.19-20). [Primarily, the neo-liberal order can be understood as a form of finance capitalism - non-industrial and non-patrimonial capitalism - that ‘banks’ on short-term profit through [barely regulated] speculation, security schemes and dollarization instead of long-term gains through investment, research, development and slow and gradual capital consolidation etc. ...[It is] a nebulous ideology that does not work because it is unrealistic...] Thus, in Steuckers’ view, neo-liberalism is effectively a ‘smokescreen’ to hide the ‘Ponzi scheme’ of short-sighted financial piracy on a global scale.

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Steuckers’ analysis of the ‘Great Replacement’ is especially interesting in the attention that he pays to its inhuman consequences for the millions of ‘migrants’ who have recently been brought over to Europe from Asia and Africa through globalist policies. He points to the fact that these new ‘illegals’ tend to be reduced to effective ‘slavery’, falling victim to countless forms of bestial exploitation. Les flux hétérogènes, différents des premières vagues migratoires légales vers l’Europe, génèrent, de par leur illégalité, une exploitation cruelle, assimilable à une forme d’esclavage, n’épargnant des mineurs d’âge (50% des nouveaux esclaves !) et basculant largement dans une prostitution incontrôlable. A laquelle s’ajoutent aussi les trafics [de drogues et] d’organes. Cette ‘économie’ parallèle contribue à corrompre les services de police et de justice. ...Tous ces problèmes horribles, inouïs, et le sort cruel des exploités, des enfants réduits à une prostitution incontrôlée, les pauvres hères à qui on achète les organes, les travailleurs sans protection qu’on oblige à effectuer des travaux dangereux ne font pas sourciller les faux humanistes, qui se donnent bonne conscience en défendant les ‘sans papiers’ mais qui sont, par là même, les complices évidents des mafieux... Ceux-ci peuvent ainsi tranquillement poursuivre leurs activités lucratives : en tant qu’idiots utiles, les humanistes... sont complices et donc coupable, coauteurs, des crimes commis contre ces pauvres déracinés sans protection... Nos angélistes aux discours tout de mièvrerie sont donc complices des forfaits commis, au même titre que les proxénètes, les négriers et les trafiquants. Sans la mobilisation des ‘bonnes consciences, ces derniers ne pourraient pas aussi aisément poursuivre leurs menées criminelles (p.20-1). [The recent heterogeneous migration streams differ from the earlier waves of legal immigration into Europe: through their illegality, they generate a cruel exploitation that leads to a new form of slavery which does not even spare minors (who make up half of the new slave population!) as they fall victim to uncontrollable prostitution. Added to this problem should be the trade in drugs and organs. This ‘parallel economy’ also corrupts the police apparatus and judicial systems... These terrible, unimaginable problems and the cruel fate of the exploited illegals, the children that end up in uncontrolled prostitution, the poor wretches that are selling their organs, the unprotected day-labourers that are forced into dangerous work - these problems are ignored by the fake ‘humanists’ that are showing off their ‘clean consciousnesses’ when they are defending the ‘undocumented’, but who are really accomplices to criminal gangs. These crime syndicates are allowed to continue their profitable activities undisturbed - as ‘useful idiots’ these humanists... are effectively accessories to crime: they are facilitating crimes against poor and deracinated people that are lacking in basic protection. Thus, our preachers of the ‘humanist’ discourse of fake concern are guilty as accessories to the crimes that are committed by pimps, slaveholders and human traffickers. Without the ‘humanist’ mobilization of the ‘clean consciousnesses’ these criminals would not be able to do their criminal handiwork with such ease.]

Steuckers’ ruthless analysis of the reprehensible pseudo-humanism of the ‘Social Justice Warrior’ activists and Gutmensch intelligentsia provides an important supplement to the growing public understanding of the direct interests that are served by the continuation of the globalist ‘Great Replacement’ strategy. In this regard, Steuckers’ analysis may be considered as the final intellectual nail in the coffin of the bankrupt discourse of ‘open borders.[17]

What is the Eurasianist diagnosis of Western Postmodernity?

Today we are not witnessing a crisis of civilization, but a wake around its corpse

- Nicolás Gómez Dávila

Steuckers interprets the existential reality of the contemporary West from the perspective of what Traditionalism terms the ‘Crisis of the Modern West’. He points to the absurdist - even ‘idiocratic’ - aspects of the unprecedented political degradation that can only be understood as deliberately engineered. From this perspective, the great majority of Western politicians are no more than insignificant connards et... connasses... qui titubent d’une corruption à l’autre, pour chavirer ensuite dans une autre perversité [‘cucks’ and ‘queenies’ that fall into one corruption after another, only to finally sink into yet some other perversity]. The Western ‘intelligentsia’ are nothing but festivistes écervelés qui se donnent... l’étiquette d’‘humanistes’ [brain-dead party-goers that have the temerity to call themselves ‘humanists’]. To Steuckers, the entire postmodern political enterprise is nothing but technocratisme sans épaisseur éthique [technocracy without ethical substance], led by une série de politiciens sans envergure [et] sans scrupule [a series of politicians without vision and scruples], slipping into [une] absence d’éthique dans le pôle politique qui... provoqu[e] l’implosion du pays [an ethical-political void that ends in the implosion of the nation]. The result is a déliquescence totale [complete dissolution] of state sovereignty, legal order, ethnic identity and social cohesion. In Steuckers’ estimation, France represents the European ‘ground zero’ of the postmodern globalist ‘deconstructive’ process: ...la France, depuis Sarközy et Hollande, n’est plus que la caricature d’elle-même, et la négation de sa propre originalité politico-diplomatique gaullienne... (p.24) [...since Sarkozy and Hollande, France is nothing but a caricature shadow of its former self, an inverted perversion of its Gaullist political and diplomatic original].

In the educational sphere, Steuckers notices clear signs of terminal cultural degeneracy, hastened by misapplied modern technology and resulting in démence digitale [digital dementia], characterized by a combined decline in intellectual stamina, attention spans and social skills. [L]’effondrement du niveau, où le prof doit se mettre au niveau des élèves et capter leur attention no matter what et la négligence des branches littéraires, artistiques, et musicales, qui permettent à l’enfant de tenir compte d’autrui, font basculer les nouvelles générations dans une déhumanisation problématique... (p.26). [The decline in educational standards, which now stipulate that the teacher must seek to ‘level’ with his pupils - no matter what - in order to gain their attention, and the neglect of literature, art and music - fields that allow youngsters to practice altruism - are hurtling new generations into an abyss of dehumanization...] The psycho-social impact of this educational degeneracy causes an acceleration in the ‘psychiatrization’ of Western society as a whole. In this regard, Steuckers points to the results of recent research in Belgium: [Les spécialistes voient] disparaître toute forme de ‘normalité’ et glisser nos populations vers ce qu’il[s] appelle[nt], en jargon de psychiatrie, le borderline, la ‘limite’ acceptable pour tout comportement social intégré, une borderline que de plus en plus de citoyens franchisent malheureusement pour basculer dans une forme plus ou moins douce, plus ou moins dangereuse de folie : en Belgique , 25% de la population est en ‘traitement’, 10% ingurgitent des antidépresseurs, de 2005 à 2009 le nombre d’enfants et d’adolescents contraints de prendre de la ritaline a doublé rien qu’en Flandre ; en 2007, la Flandre est le deuxième pays sur las liste en Europe quant au nombre de suicides... (p.26) [Among the general population, specialists are noticing the disappearance of ‘normality’ and a downward trend that is approaching what is known in the psychiatric profession as the ‘borderline’, i.e. the critical minimum level that is acceptable for socially adjusted behaviour - a ‘borderline’ that is breached by increasing numbers of citizens, resulting in more or less ‘soft’ as well as more or less dangerous forms of madness.

ritaline.jpgThus, in Belgium 25% of the population is ‘in treatment’, 10% uses antidepressants and the number of children and adolescents that is forced to take ritaline in the region of Flanders alone has doubled between 2005 and 2009 and Flanders is now the second highest listed European region in terms of suicide frequency...] It should be added, that in the northern regions of the Low Countries the same trend is perhaps even more pronounced: the Dutch public sphere is now characterized by infantile regression, narcissist aggression and commercially-sponsored ‘idiocracy’ (phenomena promoted by television ‘celebrities’ such as ‘motivation coach’ Emile Ratelband, ‘model personality’ Paul de Leeuw and ‘morality anaesthetist’ Jeroen Pauw).

Characteristic for the psycho-social implosion of the postmodern West is a radical loss of all authentic forms of traditional identity (ethnicity, religion, birth caste, age cohort, gender, personal vocation). In this regard, Steuckers points to the clear link between the consistently deliberate ‘deconstruction’ of identity and actualized insanity: Sans identité, sans tradition, sans ‘centre’ intérieur, on devient fou... Ceux qui nous contrarient au nom de leurs chimères et leurs délires, sont, par voie de conséquence, sans trop solliciter les faits, des fous qui veulent précipiter leurs contemporains au-delà de la borderline... (p.27) [Without identity, without tradition, without inner ‘core’, people become unstable and insane... Without exaggeration, it can be stated that those who fight us in the name of their delusions and illusions are truly insane: they are madmen, driving their contemporaries across the ‘borderline’].

What is the Eurasianist prognosis for Western Postmodernity?

‘The End of the Affair’

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Steuckers is of the opinion that the structural lack of a substantive patriotic-identitarian political opposition to the globalist ‘hostile elite’ of Europe is the result of a fatal combination of personal feuds within its leadership, politically opportunistic islamophobia (which confuses the ideology of ‘islamicism’ - Wahhabism and Salafism - with ‘Islam’ as Tradition) and short-sighted definitions of (narrow) nationalist interests. The tendency towards (hyper-)nationalist Alleingang that marks recent European history - and which still divides the European nations - is facilitating the anti-European globalist project. In this regard, Steuckers points to the great value of the alternative vision of Eurasianism: only a confederative activation of a Eurasian ‘imperial bloc’ of sovereign states can protect the peoples of Europe against the globalist ‘thalassocracy’ that is based on the Trans-Atlantic/Anglo-Saxon axis. The next logical step would be the neutralization of globalism on the basis of a ‘boreal alliance’ between the Eurasian bloc and the overseas peoples of European descent.

In the final analysis, Steuckers is not optimistic regarding the chances of a short-term translation of the metapolitical vision of Eurasianism into a real-world project. In his view, the build-up of an alternative network of coordinating metapolitical institutions is an absolute precondition for a successful challenge to the politically-correct ‘hostile elite’ that now controls Europe’s establishment universities, media and think tanks. Only such an alternative network can organize a coordinated strategy of pinpricks (debates, demonstrations, electoral preparation). It should be added that stable material facilities (legal assistance, labour union funding, professional security facilities) are absolute preconditions for any viable political and activist strategy of peaceful and legitimate civic resistance.

Steuckers predicts that the globalist New World Order and its foundational soixante-huitard discourse of neo-liberalism and cultural marxism will eventually collapse, but only after a total collapse of Western civilization in a catastrophe of unprecedented proportions. He assumes that the West has to drink its cup of ‘constructivism’ - the heaven-storming delusion of hyper-humanist absolute and universal ‘freedom’ and ‘equality’ - to its last bitter dregs. The utopian ‘imagine’ dreams of the soixante-huitards - the angelic reveries of ‘progress’ and ‘constructability’ that hide the  actual practices of the demonically possessed babyboomers - will become real-life nightmares for the next generations: these will include the Asiatic and African assault of Gog and Magog on the European ‘Camp of the Saints’ and the ‘Zombie Apocalypse’ of extreme-matriarchical social implosion.[18] Selon l’adage: qui veut faire l’ange, fait la bête... Les négateurs de balises et de limites, qui voulaient tout bousculer au nom du ‘progrès’ (qu’ils imaginent au-delà de tout empirisme), vont provoquer une crise qui rendra leurs rêves totalement impossibles pour au moins une dizaine de générations, sauf si nous connaissons l’implosion totale et définitive... Quant aux solutions que nous pourrions apporter, elles sont nulles car le système a bétonné toute critique : il voulait poursuivre sa logique, sans accepter le moindre correctif démocratique, en croyant que tout trouverait une solution. Ce calcul s’est avéré faux. Archifaux. Donc tout va s’éffondrer. Devant notre lucidité. Nous rirons de la déconfiture de nos adversaires mais nous pleurerons amèrement sur les malheurs de nos peuples (p.23). [According to the adage that ‘who wants to play the angel will play the beast’... Those that ignore the traffic signs and speed limits [of civilization] and that overthrow the established order in the name of ‘progress’ (those that thought they are exempt from the rules of empiricism) will unleash a crisis that will render their dreams totally impossible for at least ten generation - unless we will actually face a total and final implosion of [Western] civilization... With regard to the solutions that we may propose: they are utterly worthless because the system voids every form of constructive criticism. Thus, the system will have to fully complete the cycle of its own [destructive] logic - it is unable to cope with even the tiniest dose of democratic correction because it is based on the assumption that there exists a ‘constructivist’ solution to all problems. This calculation has proven to be not just faulty, but dead wrong. And so everything will collapse - in front of our very eyes. We will enjoy the total defeat of our enemies, but we will bitterly weep over the misfortune of our peoples.]

Coda

Despite the disputed validity of Fichtean-Hegelian dialectic model (thesis-antithesis-synthesis) in pure philosophy, it remains valuable as a heuristic tool in the philosophically inspired culture sciences. Projected on European history, it sheds light on cyclical patterns of punctus contra punctum, patterns that are consistently followed by a sublime recapitulation. A ‘Faustian’ element of self-surpassing resurrection becomes visible - not only in the heathen-heroic half but also in the Christian-ascetic half of the European Tradition. Thus, it is only fitting that le Rouge et le Noir ends on a note that does justice to both:

Was Gott tut, das ist wohlgetan,

Dabei will ich verbleiben.

Es mag mich auf die rauhe Bahn

Not, Tod und Elend treiben.

So wird Got mich

Ganz väterlich

In Seinen Armen halten:

Drum lass ich Ihn nur walten.

[What God does, is well done,

I will cling to this.

Along the harsh path

Trouble, death and misery may drive me.

Yet God will,

Just like a father,

Hold me in His arms:

Therefore I let Him alone rule.]

- BWV 12

 

Glossary

 

Ethic Business

ideologically: the neo-liberal sponsorship of diaspora economies;

economically: ‘shadow economies’ of multicultural ‘parallel societies that are structurally exempted from taxation, labour legislation and judicial oversight;[19]

 

Festivism

cultural-historically: the existential condition of urban-hedonist stasis resulting from neo-liberalism;

psycho-historically: the après nous le déluge babyboom mentality;

social-psychologically: ‘girls (and boys) just wanna have fun’;

 

Neo-Ruralism

the phenomenon of white de-urbanization during the first (city focussed) phase of ethnic replacement;

the indigenous exodus from the cities of the West (White Flight);

 

Politicide

historically: the destruction of political plurality through a monolithic ‘political cartel’;

ideologically: the introduction of dogmatic political-correctness as ‘public consensus’ (‘1984’).

 

Notes:


[1] The archangel St. Michael is patron saint of the city of Brussels.

[4] For the metahistorical background and historical rise of thalassocratic Modernity cf. Alexander Wolfheze, The Sunset of Tradition and the Origin of the Great War. Newcastle upon Tyne: Cambridge Scholars, 2018. It should be noted that this book is now – until 1 December – temporarily available at a promotional discount at https://www.cambridgescholars.com/the-centenary-of-armist... .

[5] The dubious honour of having written the last undiluted-purist work of Whig History belongs to no one less than Winston Churchill, who started his A History of the English-Speaking Peoples between his infamous ‘own goal’ terms in office in the First and Second World Wars, alternatively entitled ‘Things in history That Interested Me’ by Clement Atlee. Note that in 1898 the historiographical revilement of Spain was shortly revived by American journalists to underpin the ‘false flag’ rhetoric that preceded the Spanish-American War.

[6] Article 231 of the Versailles Treaty.

[7] Hollywood actor Ronald Reagan ‘writing history’ in 1983.

[8] The BRICS powers – Brazil, Russia, India, China, South Africa – are the current focus of Neo-Eurasianist efforts of re-creating a global multipolar vision.

[9] For a basic outline of the essentialist/constructivist dichotomy cf. https://www.geopolitica.ru/en/article/identitarian-revolu... (introduction).

[10] A reference to the tenets of the 19th Century Russian ‘proto-ethno-nationalist’ narodniks that were carried over into the 20th Century ethnic policies of the Soviet Union.

[13] Cf. Alexander Wolfheze, ‘Hellstorm’, Journal of Eurasian Affairs 5 (2018, 1) 25-48 (the digital version is freely accessible through https://issuu.com/altuhoff/docs/ea-5-web ).

[14] Cf. Rolf Peter Sieferle, Finis Germania. Schnellroda: Antaios, 2017.

[15] A precise – and therefore irrealistic – historical projection of the historical Roman-Carthaginian confrontation between 264 and 146 BC (90 years in total) renders such a scenario unlikely: a German ‘last stand’ should have commenced in the year 2001.

[16] Respectively, the strategic partnership between Brazil, Russia, India, China and South Africa, dating back to 2009 (cf. n.8) and the Shanghai Cooperation Organization, dating back to 1996.

[18] Themes expanded upon in, respectively, Jean Raspail’s book Le camp des saints and Alexander Wolfheze’s article ‘The Living Dead’ (https://www.geopolitica.ru/en/article/living-dead ).

[19] Steuckers refers to an official estimate that put Ethnic Business at no less than 18% of the French Gross National Product in 2007.

 

Le Rouge et le Noir: inleiding tot het Eurazianisme

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Le Rouge et le Noir: inleiding tot het Eurazianisme

Ex: http://www.erkenbrand.eu

Parerga & Paralipomena bij Robert Steuckers’ Europa II. De l’Eurasie aux périphéries, une géopolitique continentale (Madrid: BIOS, 2017)

door Alexander Wolfheze

Voorwoord: Trois Couleurs

Sur Bruxelles, au pied de l’archange,
Ton saint drapeau pour jamais est planté
i

– La Brabançonne

Aan de cultuur-historische waarnemingshorizon van het postmoderne Westen begint zich geleidelijk aan een storm van ongekende proporties af te tekenen: met de aanstaande climax van de Crisis van het Moderne Westen – door Jason Jorjani nader geduid als de op handen zijnde World State of Emergency – nadert ook de Archeo-Futuristische Revolutie.ii De patriottisch-identitaire beweging die nu een stormachtige ontwikkeling doormaakt in alle Westerse landen mag gelden als ‘stormvogel’ van deze Archeo-Futuristische Revolutie.iii Het is belangrijk dat deze beweging zich beraadt op effectieve metapolitieke strategieën ter voorbereiding van het aanstaand socio-politieke faillissement van de vigerende – dubbel neo-liberaal/cultuur-marxistische – globalistische werldorde. Het oudste metapolitieke discours dat de beweging daarbij ten dienste staat is het Traditionalisme. De enige hedendaagse mondiale geopolitieke visie die het Traditionalistisch gedachtegoed substantieel incorporeert is het Eurazianisme. Dit essay wil nader ingaan op het Traditionalistisch-georiënteerde Neo-Eurazianisme waarvan Aleksandr Doegin als bekendst exponent mag gelden. Dit essay wil echter ook wijzen op het – onterecht onderbelichte en hogelijk onderschatte – Traditionalistische denken en schrijven dat leeft in de Nederlanden zelf. Dit essay is gewijd aan de meest vooraanstaande – en oudstgediende – exponent van het typisch eigenwillige soort Traditionalisme dat gedijt in de Lage Landen: Robert Steuckers. Recentelijk verscheen van zijn hand een encyclopedisch werk over de Europese geschiedenis, beschaving en actualiteit: het drieluik Europa is een intellectuele tour de force van een diepgang en reikwijdte die zich niet laten smoren in de obligate politiek-correcte doofpop van (zelf-)censurerende systeem-publicisten. Europa is geschreven in het Frans en is nog niet naar het Nederlands of Engels vertaald; de lamentabele neergang van het onderwijs in de Franse taal in Nederland maakt het daarmee helaas ontoegankelijk voor grote delen van haar belangrijkste doelgroep in ons land: de patriottisch-geïnspireerde en identitair-bewuste intellectuele avant garde van de nieuwe generatie. Niet alleen in Nederland, maar in heel Europa maakt deze génération identitaire zich op voor de eindstrijd om haar existentieel bedreigde erfgoed: de Westerse beschaving en de Westerse geboortegrond. Dit essay wil althans een klein stukje van het denken dat vervat ligt in Steuckers’ Europa toegankelijk – of tenminste bekend – maken voor/bij het Nederlandse publiek. Naar mening van ondergetekende recensent vertegenwoordigt Steuckers’ Europa een juweeltje – een kleine afspiegeling van de Gouden Dageraad waar het Traditionalisme en het Eurazianisme naar terug en vooruit kijken. Zo komt uit België – uit Brussel – niet alleen het postmodern-globalistische ‘Europa’ van de EU moloch, maar ook het Archeo-Futuristische visioen Europa van Robert Steuckers. Dit essay is daarom niet alleen opgedragen aan Robert Steuckers zelf, maar ook aan zijn vaderland, Nederland’s stamverwante buurland, België.

RSeuropa2.jpgHoewel de (Frans-revolutionaire) oriëntatie en (heraldiek-traditionele) kleuren van de Belgische vlag historisch voorspelbaar zijn uit het specifieke wordingsproces van de Belgische staat, is zij toch zeer ongewoon in één opzicht. Wellicht reflecteert haar vreemde – bijna vierkante (13:15) – proportionaliteit de historische uniciteit van de Belgische staatkundige configuratie: België is feitelijk een cultuur-historisch ‘restgebied’ dat als ‘bufferzone’ soeverein werd verklaard ter wille van een vroeg-19e eeuwse Brits-Frans-Pruisische balance of power compromis. Alleen kleurmatig heeft de Belgische vlag een authentiek-traditionele (dat wil zeggen dubbel historisch-symbolieke) stamboom. Tussen het bloedrood van de achterlandgewesten Luxemburg, Henegouwen en Limburg en het sabelzwart van het rijke zeegewest Vlaanderen staat het goudgeel van het machtige gewest Brabant en zijn hoofdstad Brussel, administratief pan-Europees machtscentrum van de premoderne Bourgondische staat tot aan de postmoderne Europese Unie. Het Belgische rood en zwart hebben dezelfde heraldiek-symbolische lading als het Eurazianistische rood en zwart: rood is in beide de kleur van aardse macht (Adel, leger) en zwart de kleur van bovenaardse macht (Kerk, clerus). Beide vullen elkaar noodzakelijkerwijze aan in de holistische visie van het Traditionalistische Eurazianisme: samen vormen ze een intimiderende combinatie die de dreiging van (zondvloed) storm en (heilige) oorlog voorspiegelt. Tot op de dag van vandaag weet iedereen dat de rood-zwarte vlag staat voor revolutie, zelfs als de Social Justice Warrior ideologen niet begrijpen wat de ware – terug-waartse en op-waartse – richting van elke authentieke re-volutie is (in casu: de Archeo-Futuristische Revolutie). Tussen het Belgische bloedrood en sabelzwart staat echter ook nog een kleur die in ‘occultatie’ schijnt te zijn in het Eurazianisme: het goudgeel dat de heraldiek-symbolische lading draagt van het hemelse licht en de Gouden Dageraad – en daarmee van het Traditionalisme zelf. Het is een straaltje van dat licht dat in Steuckers’ Europa uit Belgisch Brabant tot ons komt.

(*) Ondergetekende recensent heeft gekozen voor een de dubbele weergave van zowel Steuckers’ oorspronkelijke – haarscherpe en azijnzure – Franse tekst als een Nederlandse vertaling. De recensent deelt de mening van patriottisch publicist Alfred Vierling dat de Franse taalcultuur zozeer essentieel afwijkt van zowel de mondiaal dominante Angelsaksische taalcultuur als de in toenemende mate door het Angelsaksische globalisme vertekende Nederlandse taalcultuur dat toegang tot de Franse taal eigenlijk onontbeerlijk is voor elke evenwichtig belezen Nederlandse lezer. Het gebrek aan Franse taalkennis kan echter niet zonder meer de jonge Nederlandse lezer in de schoenen worden geschoven: dit desastreuze mankement komt grotendeels voor rekening van het opzettelijk idiocratische onderwijsbeleid van de Nederlandse hostile elite (minder teruggaand op het slash and burn staatssecretarisschap van onderwijs crimineel Mark R. dan op de cultuur-marxistische Mammoet Wet). De recensent heeft daarom besloten de lezer zowel Steuckers’ originele Frans als zijn eigen ietwat (contextueel-)vrije Nederlandse vertaling voor te leggen – vanzelfsprekend houdt hij de verantwoordelijkheid voor minder geslaagde pogingen om de Belgisch-Franse ‘bijtertjes’ van Steuckers weer te geven in het Nederlands. Een glossarium met overblijvende Steuckeriaanse neo-logismen is bijgevoegd.

(**) De organisatie van dit essay in ‘vraag paragraven’ (met experimentele ‘antwoorden’ in de mottos/ondertiteltjes) komt grosso modo overeen met die van Hoofdstuk I van Europa deel II (een uitgeschreven interview), maar is wel enigszins bijgesteld om de basisprincipes van het daarin beschreven Eurazianisme zo precies mogelijk begrijpelijk te maken voor de geïnteresseerde leek.

Wat is de cultuur-historische visie van het Eurazianisme?

History is written by those who hang heroes

– Robert the Bruce

Ter inleiding van het Eurazianisme is het van essentieel belang te wijzen op het belang van een long durée perspectief op de Westerse beschaving: Steuckers doet dit door te verwijzen naar de prehistorische wortels van de Europese volkeren, zoals die in de nasleep van de laatste IJstijd vorm kregen in het oudste Europese stamland tussen Thüringen en Zuid-Finland en zoals die zich al spoedig verspreidden door de hele Euraziatische ruimte tussen de Atlantische kust en het Himalaya gebergte. Ongetwijfeld is het deze archetypische beleving van dit prehistorische ‘Europese Avontuur’ – het ontdekken, ontsluiten en ontginnen van de immens gevarieerde oerlandschappen die liggen tussen de bevroren nevels van Scandinavië en de stomende jungles van Indië – die bepalend is voor Europa’s ‘Faustiaanse’ aandrang om over alle horizons heen te reiken. Het is deze zelfovertreffende aanleg – een subtiele combinatie van geïnspireerde visie, de lotstartende overmoed en het technisch vernuft – die een blijvend stempel heeft gedrukt op de archetypen van de Europese beschaving, van Klassiek-Griekse Titanen en Argonauten tot Laat-Moderne atoomwetenschappers en astronauten. Met het temmen van het paard en met superieure wapentechniek overheersten de proto-Europeanen al aan het begin van de geschreven geschiedenis het steppeland-centrum van de Euraziatische ruimte: Steuckers herinnert aan het feit dat zelfs nog ten tijde van de oudste Indo-Europese grootmachten – Achaemenidisch Perzië, Alexandrijns Macedonië, Maurya Indië – semi-mythische bereden riddervolkeren als de Scythen en de Sarmaten de Euraziatische Steppe beheersten. Het is op de geopolitieke as van deze steppe, die zich nagenoeg ononderbroken uitstrekt van Hongarije tot Mantsjoerije, dat de geschiedenis van de Europese volkeren op cruciale momenten is bepaald.

Hieronder, het meesterwerk van Dr. Wolfheze, dat werkelijk het boek van Julius Evola, Revolte tegen de moderne wereld, vervolledigt et actualiseert.

AW-sunset.jpgSteuckers wijst erop dat de dertien eeuwen Europese geschiedenis sinds het verlies van het Indo-Europese machtsmonopolie op de Euraziatische Steppe – gemarkeerd door de opkomst van het Hunnen Rijk onder Attila (406-453) – in feite kan worden beschreven als één gigantische strijd om het initiatief te heroveren op concurrerende Turks-Mongoolse volkeren die westwaarts stormen vanuit de steppe. Vanuit die optiek markeert de nederlaag van de Hunnen op de Catalaunische Velden (451) niet zozeer een Europese overwinning als wel de (dusver) diepste laagwaterstand van de Europese beschaving, dan teruggedrongen tot nauwelijks 300 kilometer van de Atlantische kust. Het is pas gedurende de 16e en 17e eeuw dat de Aziatische stormloop op Europa definitief wordt gekeerd: pas in de zeeslag bij Lepanto (1571) en het tweede beleg van Wenen (1683) wordt de Ottomaanse bedreiging van het Europese hartland definitief beëindigd. Steuckers wijst op de cruciale rol van de bereden Kozakken legers in de erop volgende – twee eeuwen durende – Reconquista van de Euraziatische Steppe (archetypisch uitgedrukt: ‘Rohan’ dat de ‘Pelennor’ schoonveegt). Deze herovering schept een brug tussen de twee grote beschavingspolen van Eurazië: Europa in het westen en China in het oosten – deze beschavingsbrug is het kernstuk van het Eurazianistische Project.

Het is de Vroeg-Moderne herovering van de Euraziatische kernruimte die de Klassiek-Moderne Europese wereldmacht mogelijk maakt. Het anker van het globale ‘Europees Imperium’ ligt in de Diplomatieke Revolutie – het renversement des alliances – van 1756 en de strategische alliantie van de grootmachten Spanje, Frankrijk, Oostenrijk en Rusland, zich ongebroken uitstrekkend over de hele Euraziatische ruimte van Finisterre tot Kamchatka. De op deze Diplomatieke Revolutie volgende Zevenjarige Oorlog (1756-63) heeft met recht de bijnaam ‘Wereld Oorlog Nul’: het is de eerste directe strijd tussen de Angelsaksisch-geleide ‘thalassocratie’ en de Euraziatische landmachten. Catastrofale maritieme en koloniale nederlagen kostten Frankrijk bijna al zijn bezittingen in Noord-Amerika en Zuid-Azië: de geopolitieke basis van de tot op de dag van vandaag voortdurende Angelsaksische hegemonie ter zee is gelegd. Abstract gesproken vertegenwoordigt de Angelsaksische thalassocratie de op zeemacht gebaseerde Westerse Moderniteit en vertegenwoordigen de Euraziatische kernmonarchieën de op landmacht gebaseerde Westerse Traditie. Deze beschavingstegenstelling is het – zuiver Traditionalistische -kernstuk van de Eurazianistische gedachte.

Met de Franse Revolutie – ironisch genoeg direct voortvloeiend uit het Franse staatsbankroet dat volgt op de Franse revanche ter zee op Groot-Brittannië tijdens de Amerikaanse Revolutie (1775-83) – krijgt de thalassocratische Moderniteit vaste voet aan grond op het Europese continent: Frankrijk speelt als brandhaard van revolutionaire politiek en anti-Eurazianistische geopolitiek gedurende de 19e en 20e eeuw constant de rol van continentaal bruggenhoofd voor de thalassocratische Moderniteit.iv De post-Napoleontische restauratie van de Traditionalistische Bourbons en de instelling van de proto-Eurazianistische Heilige Alliantie (1815) brengen hierin geen verandering: in 1830 valt Frankrijk terug in revolutionaire politiek en met haar anti-revolutionaire falen zowel binnen als buiten Europa is de Heilige Alliantie failliet. Met vrijwel de hele Nieuwe Wereld vast in handen van vrijmetselaars liberalen – nu afgeschermd door de Monroe Doctrine – en met escalerende revolutionaire agitatie op het Europese vasteland verschuift het geopolitieke evenwicht gestaag ten voordele van de Atlanticistische thalassocratie en ten nadele van het Traditionalistische Eurazië. Steuckers wijst terecht op de elementaire rol van de Anglo-Franse rapprochement in dit proces: de Krim Oorlog (1853-56) is in zijn optiek het definitieve moment waarop de Euraziatische ruimte landinwaarts wordt teruggedrongen naar de Rijn. Enkele jaren later neemt het door Bismarck wederopgerichte (Tweede) Duitse Rijk de rol van Euraziatische buitenpost over van het definitief in republikeinse decadentie verzonken Frankrijk: Duitsland’s Wacht am Rhein als hoeder van de Europese Traditie begint. In het tijdperk van de gecombineerde Tweede Industriële Revolutie en het Moderne Imperialisme en de onweerstaanbare opkomst van een globale règne de la quantité is het verval van het Traditionalistische Eurazië echter onstuitbaar. De globale strategische deficiëntie van Eurazië is het duidelijkst zichtbaar in het verlies van de laatste Euraziatische buitenposten in de Nieuwe Wereld (de Russische verkoop van Alaska in 1867 en de Spaanse nederlaag in de Caraïben in 1898) en in het falen van Duitsland om zich een substantiële Platz an der Sonne toe te eigenen. Met het verlies van de Naval Arms Race met Groot-Brittannië is Duitsland in 1912 gedwongen haar offensieve Weltpolitik in te ruilen voor een defensieve Mitteleuropapolitik: tegen die tijd is haar fatale Einkreisung door een overmachtige alliantie van thalassocratisch Groot-Brittannië en republikeins Frankrijk plus het financieel-gemanipuleerde en revolutionair-ondermijnde Rusland allang een feit. Historisch gesproken is de onvermijdelijke nederlaag van Duitsland als kampioen van de Europese Traditie het resultaat van een zorgvuldig voorbereide hinderlaag. Met het Diktat van Versailles, de ontmanteling van het Habsburgse Rijk en met de Bolsjewistische terreurbewind zijn de grote stutten van het Traditionalistische Eurazië geslecht. De opstand tegen de resulterende eerste versie van de thalassocratisch-globalistische Nieuwe Wereld Orde, abstract gesymboliseerd in de dubbele oprichting van de Comintern en de Volkenbond in 1919/20, door de ‘As-mogendheden’ in 1937-45 is nóg hopelozer dan de ongelijke wedstrijd ‘Duitsland vs. Wereld’ van 1914-18. Met de definitieve vernietiging van de Europese Traditie en de Europese grootmachten in jaren ’40 (Frankrijk verliest grootmacht status in 1940, Italië in 1943, Duitsland in 1945 en Groot-Brittannië – met Indië – in 1947), valt de rol van Euraziatisch voorvechter toe aan een ideologisch onwaarschijnlijke maar geopolitiek logische kandidaat: het nieuwe ‘nationaal-communistische’ Rusland van Stalin. De thalassocratische strijd tegen dit nieuwe Euraziatisch bolwerk neemt de vorm aan van een langdurige mondiaal-uitgevochten belegeringsstrijd: de ‘Koude Oorlog’. In 1991 gooit de Sovjet-Unie, failliet en uitgeput na vier decennia ongelijke strijd tegen een overmachtige globale vijand, de handdoek in de ring. Zo kunnen Francis Fukuyama zijn End of History en George Bush Senior zijn New World Order verkondigen: ‘Globalië’, de grenzeloze wereldstaat van de onbeperkte banken heerschappij en universalistisch cultuur nihilisme, is geboren.

Het boek van Eberhard Straub over de "zwarte legende".

ES-schwleg.jpgSteuckers wijst op de ideologisch-propagandistische rode draad die loopt door de triomfale campagne van de Modernistische thalassocratie tegen het Traditionalistische Eurazië: het constante gebruik van verschillende soorten leyenda negra tegen de ‘verliezers van de geschiedenis’. De moderne geschiedenis wordt geschreven door de ‘beulen van helden’: in 1588 verliest Katholiek Spanje van Protestants Engeland (in 1648 ook nog eens van Protestants Nederland) en wordt in teleologisch-triomfantelijke Whig History bestempeld als de overwonnen ‘Anti-Christ’v, in 1918 verliest het ‘militaristische’ Duitsland van de ‘vredelievende’ Entente en krijgt de historische (en financiële) ‘schuld’ voor de oorlog in de schoenen geschovenvi, in 1991 verliest het ‘onvrije’ Sovjet-Rusland van het ‘vrije’ Westen en gaat de geschiedenis in als Evil Empire.vii Dezelfde propagandistische rode draad wordt de systeempers van het Postmoderne Westen vanzelfsprekend doorgetrokken naar de huidige actualiteit: alle overblijvende niet-globalistische machtspolen in buitenlandse politiek en alle niet-nihilistische krachten in de binnenlandse politiek worden politiek-correct weggezet via soortgelijke leyendas negras. Het zich internationaal tegen het cultuur-nihilistische globalisme verzettende Rusland van Vladimir Poetin wordt afgedaan als ‘anti-democratisch’, het Hongarije van Viktor Orbán als ‘illiberaal’ en het Turkije van Recep Erdogan als ‘autoritair’. De zich binnen het ‘Vrije Westen’ tegen transnationale soevereiniteitsoverdracht en etnische vervanging verzettende patriottische en identitaire bewegingen worden afgedaan als ‘populistisch’, ‘chauvinistisch’ en ‘racistisch’. Het effectief annuleren van zulke historiografische en mediale indoctrinatie is volgens Steuckers een prioritaire opgave van de hedendaagse Eurazianistische beweging: Il conviendrait donc de réfléchir à annuler les effets de toutes les leyendas negras, par des efforts coordonnés, à l’échelle globale, dans tous les états européens, en Iran, au sein de toutes les puissances du BRICS (p.6). [Het verdient dus de aanbeveling na te denken over het teniet doen van de effecten van alle ‘zwarte legenden’ door een gecoördineerde inspanning, op globaal niveau, zowel in de Europese staten, als in Iran en de BRICS landen.]viii

Steuckers’ ziet de toekomst van het Eurazianisme – meer precies het Neo-Eurazianisme dat zich oriënteert op het onder Vladimir Poetin wedergeboren Rusland – in een herleving van de strategische allianties die bestonden in de wereld van voor de wereldoorlogen: L’eurasisme, à mon sens, doit être la reprise actualisée de l’alliance autro-franco-russe du XVIIIe siècle, de la Sainte-Alliance et de l’Union des Trois Empereurs, voire une résurrection des projets d’alliance franco-germano-austro-russe… avant 1914 (p.6). [Naar mijn opvatting dient het Eurazianisme te worden hervat middels een wederopvatting van de 18e eeuwse Oostenrijks-Frans-Russische alliantie, de Heilige Alliantie en de Drie Keizers Bond, of middels een wederopwekking van de Frans-Duits-Oostenrijks-Russische bondgenootschappelijke projecten… van voor 1914.]

Welke betekenis heeft ‘etniciteit’ binnen het Eurazianisme?

Nullus enim locus sine genio est

– Servius

De Traditionalistische ‘kleuring’ van het Euraziatisch gedachtegoed komt tot uiting in een niet-biodeterministische invulling van de categorieën ‘ras’ en ‘etniciteit’: in het Eurazianisme worden beide geïnterpreteerd als voorgegeven – en dus ononderhandelbare – bio-evolutionaire constructies van gelijktijdig biologische (fysiek-fenotypisch) en culturele (psycho-sociale) aard. Vanuit die optiek is elk ‘volk’ een unieke historische combinatie van fysieke, psychische en spirituele gesteldheden die tot uitdrukking komen in een eigen ‘fenotypische bandbreedte’, een eigen ‘communicatieve toonzetting’, een eigen ‘materiële voetafdruk’ en een eigen ‘transcendentale niche’ – uitdrukkingen die cultuur-historisch worden gedefinieerd als ‘ras’, ‘taal’, ‘cultuur’ en ‘godsdienst’. Tezamen genomen kunnen deze uitdrukkingen worden gebruikt om het ongrijpbare fenomeen ‘etniciteit’ te ‘trianguleren’ en het subjectieve bestaansmedium ‘volk’ te abstraheren. Vanuit die optiek is ‘wetenschappelijk racisme’ een contradictio in terminis: er bestaan geen absoluut objectieve ‘evolutionaire meetlatten’ omdat ieder volk op unieke wijze is aangepast aan zijn unieke biotoop. Relatieve metingen (van pre-wetenschappelijke schedel- en neus-metingen tot hoogst-wetenschappelijke IQ- en DNA-metingen) kunnen hooguit hopen een functionele beschrijving geven van specifieke bio-evolutionaire aanpassingen: absolute maatstaven van ‘menselijke kwaliteit’ vallen er niet uit af te leiden.

preobrazhensky-regiment_1_4817b11cfacb73acb85b72291d81246f.jpgOnderdelen van het Tradionalistische wereldbeeld dat de Eurazianistische visie op ‘ras’ en ‘etniciteit’ voedt kan men terugvinden in het werk van Johann Herder (‘idealistisch nationalisme’) en Julius Evola (‘spiritueel ras’). Dat gezegd zijnde, is het belangrijk te onderstrepen dat de Traditionalistische ‘kleuring’ het Eurazianisme een essentialistische inslag geeft: het Eurazianisme streeft naar het behoud van holistisch-gedefinieerd ‘ras’ en ‘etniciteit’ omdat het de intrinsieke existentiële waarde van elk uniek element binnen de mensheid als geheel erkent – het staat in die zin lijnrecht tegenover de constructivistische ideologieën van de Moderniteit (liberalisme, socialisme, communisme).ix Gegeven dit streven – wellicht nog het best te vergelijken met op menselijke (bio)diversiteit afgestelde strategie van ‘natuurbehoud’ – verwerpt het Eurazianisme elke afbreuk in de staatssoevereiniteit, culturele eigenheid en territoriale integriteit van de volkeren die inheems zijn aan de gemeenschappelijke Euraziatische ‘biotope’. Steuckers verwoordt deze stellingname als volgt: Mon concept d’Eurasie est synonyme d’une confédération solidaire de peuples de souche européenne qui devront, éventuellement, occuper des territoires où vivent d’autres peoples, pour des raisons essentiellement stratégiques. …La vision ethno-différentialiste postule que les peuples non européens ne soient pas obligés de singer les Européens, de modifier leurs substrats naturels, que ce soit par fusion, par mixage ou par aliénation culturelle (p.7-8). [Mijn concept van Eurazië is een confederatief solidariteitspact tussen alle volkeren van Europese afstamming, aangevuld – waar nodig – met een bezetting van territorium van andere volkeren om redenen van vitale strategische veiligheid. …De etno-differentialistische visiex gaat ervan uit dat de niet-Europese volkeren niet gedwongen moeten zijn om de Europese volkeren ‘na te apen’, of om hun natuurlijke substraat aan te passen door fusie, vermenging of culturele ontvreemding.]

Het ‘raciale’ en ‘etnische’ aspect van het Neo-Eurazianisme beperkt zich tot het (her)scheppen van cultuur-historische ‘ademruimte’ voor alle inheemse volkeren binnen de Euraziatische ruimte. Steuckers wijst in dit verband op een vier basale strategische overwegingen:

(1) De noodzaak van een wijde definitie van het begrip ‘Europees’ als het hele (blanke, Caucasian) volkerenconglomeraat dat taalkundig als Indo-Europees, Finno-Oegrisch, Baskisch en (Noord, Zuid en Oost) Kaukasisch sprekend word benoemd.

2) De noodzaak van een pragmatische incorporatie van de inheemse Oeralo-Altaïsche (inclusief de Turkofone) volkeren in een gemeenschappelijk ‘Europees Huis’ op basis van vrijwillige etnische segregatie en beperkte territoriale autonomie.

(3) De noodzaak van een los institutioneel kader voor vreedzame co-existentie met de vier andere grote beschavingspolen die zich direct rond de (Christelijke) Euraziatische beschavingspool bevinden: het (Zoroastrische) Iran, het (Hindoeïstische) India, het (Confucianistische) China en het (Sjintoïstische) Japan. Denkend vanuit het Euraziatische hartland dient de beschavingsuitstraling van deze vier andere autonome polen daarbij noord-zuid gericht te zijn: Iran heeft een natuurlijke beschavingsmissie naar heel het Midden-Oosten, India naar heel Zuid-Azië, China naar heel Zuid-Oost-Azië en Japan naar heel de Aziatische Pacific Rim.

(4) De noodzaak van een pragmatisch geopolitiek bondgenootschap met alle overzeese Europees-stammige volkeren, met name met de overzeese Anglosfeer en de post-globalistische Verenigde Staten. Dit bondgenootschap kan zich baseren op de ‘gecorrigeerde’ Amer-Eurazianistische Realpolitik van de late Zbigniew Brzezinski en op het Archeo-Futuristische ‘boreale alliantie’ visioen van Guillaume Faye.

Steuckers benoemt ook expliciet de grootste tegenstanders van de Neo-Eurazianistische Project: dit zijn de verschillende soorten hyper-universalistisch globalisme en missionair primitivisme die voortvloeien uit de psycho-historisch regressieve (Post-)Moderniteit (de ‘Kali Yuga’). De radicaal-constructivistische illusies die voortvloeien uit het historisch-materialistisch ‘verlichtingsdenken’ en de extreem destructieve visioenen die voortvloeien uit reactionair neo-primitivisme representeren een dodelijk dreiging voor al die vormen van authentieke collectieve identiteit die in bescherming worden genomen door het Neo-Eurazianisme: godsdienst, cultuur, taal en etniciteit. Als dodelijkste bedreigingen benoemt Steuckers het missionaire neo-liberalisme (sociaal-economisch atavisme gebaseerd op post-protestants hyper-individualisme met Amerika als brandhaard) en het even missionaire islamisme (sociaal-culturele regressie gebaseerd op post-islamitisch hyper-collectivisme met Saoedi-Arabië als brandhaard). In Steuckers’ visie is het geen toeval dat deze twee ‘missies’ zich in een strategisch (geopolitiek) bondgenootschap verbinden. Voor het eerst in een generatie tekenen zich echter beginnende breuklijnen af in de dubbel neoliberaal-islamistische (‘Amerikaans-Saoedische’) Nieuwe Wereld Orde. De voorzichtige programmalijnen die worden uitgetekend door Donald Trump’s éminence grise, Steve Bannon, wijzen op een revaluatie van de Amerikaanse hegemoniale strategie, mede ingegeven door de simpele rekensommen van Amerika’s imperial overstretch en China’s economic miracle. Bannon’s programma past al gedeeltelijk in Steuckers evaluatie van het effectieve ideologische faillissement van het Amerikaanse globalisme: …[I]l faudrait que l’Amérique du Nord revienne à une pensée aristotélicienne, renaissanciste, débarrassée de tous les résidus de ce puritanisme échevelé, de cette pseudo-théologie fanatique où aucun esprit d’équilibre, de pondération et d’harmonie ne souffle, pour envisager une alliance avec les puissances du Vieux Monde (p.9). [Het is nodig dat Noord-Amerika terugkeert tot een Aristoteliaans en Renaissancistisch wereldbeeld gezuiverd van alle resten van zijn warrige puritanisme – het pseudo-theologische fanatisme waarin de geest van evenwichtigheid, aandachtigheid en harmonie niet kan ademen – zodat het zich weer een bondgenootschap met de machten van de Oude Wereld kan voorstellen.]

Welke prioriteit heeft ‘nationalisme’ binnen het Eurazianisme?

The Empire Strikes Back’

Omdat het Eurazianisme maximale soevereiniteit nastreeft voor alle Europese volkeren, maar tegelijk de noodzaak van een gemeenschappelijke verdedigingsfunctie erkent, dringt zich de vraag op naar de precieze rol en functie van de vele verschillende soorten nationalisme die naast – en tegen – elkaar bestaan binnen het hedendaagse ‘Europa van de Volkeren’. Steuckers maakt hierbij onderscheid tussen twee essentieel verschillende visies op ‘Europa’: de ‘harde’ traditionele visie en de ‘zachte’ moderne visie. Omdat de Traditionalistische ‘harde’ visie al zolang uit de belevingswereld – en grotendeels ook uit het historisch geheugen – van de Europeanen is verdwenen is het belangrijk Steuckers’ analyse van het nationalistische ‘Europa van de Volkeren’ in te leiden met een korte herinnering aan de Traditionalistische visie op supra-nationale (dat wil zeggen natuurlijke boven-nationale) gezagsvormen. Het is belangrijk die visie te onderscheiden van de moderne realiteit van trans-nationale (dat wil zeggen kunstmatige anti-nationale) gezagsvormen zoals die van de globalistische ‘letterinstituties’ (VN, IMF, NAVO, EU etc.).

Schmitt FINAL.jpgDe enige Traditionalistisch legitieme vorm van supra-nationaal gezag berust op het geval van wat Carl Schmitt het Ernstfall noemt: de transcendent gesanctioneerde Auctoritas en de bevoegdheid tot Imperium die voortvloeien uit een collectief erkend en collectief levensbedreigend clear and present danger.xi Voor het Eurazianistische Project betekent dit concreet dat er maar één soort legitiem supra-nationaal gezag bestaat dat – met maximaal behoud van het principe van subsidiariteit – (tijdelijk) boven de staatssoevereine instellingen van de Europese volkeren kan staan: het gezag dat nodig is om een fysieke aanslag op de Euraziatische ruimte als geheel te weerstaan. Schmitt wijst in dit verband op de kernbetekenis van het Traditionalistische begrip van de Katechon: Bijbelse echatologie wijst de Katechon aan als de transcendent-gelegitimeerde ‘hoeder’ van het Christendom – en daarmee van de Christelijk-Europese Traditie. Elke andere vorm van – nationaal-hegemoniaal of historisch-materialistische geïnspireerd – trans-nationaal ‘gezag’ (Napoleontisch-Frans Europa, Hitleriaans-Duits Europa, de ‘Sovjet-Unie’, de ‘Europese Unie’) is vanuit Traditionalistisch perspectief illegitiem. Het naderende dieptepunt van de Crisis van het Moderne Westen, gekarakteriseerd door de samenvallende noodtoestanden van etnische vervanging, antropogene klimaatverandering, transhumanistische ‘technocalypse’ en matriarchale sociale implosie, noopt tot een urgent collectief beroep op de Auctoritas van de Katechon. Meest urgent is het afweren en omkeren van barbaarse invasie en kolonisatie van West-Europa en de overzeese Anglosfeer: de urgente noodzaak van een effectieve bestrijding van het door anti-Europese ideologen aangemoedigde ‘massa-immigratie’ project rechtvaardigt een beroep op de Katechon in zijn capaciteit als ‘grenswacht’ van de Westerse Traditie.xii Faute de mieux ziet het Neo-Eurazianisme in het uit de as van het zeven decennia Bolsjewisme en één decennium globalisme herrezen Rusland een mogelijke Laatste Katechon. Binnen Rusland zijn er tekenen die wijzen op een sociaal-culturele ontwikkeling in deze richting: het herstel van de Russische staatsautoriteit door Vladimir Poetin, de wederopleving van de Russisch Orthodoxe Kerk onder Patriarch Kirill en de coherente formulering van een alternatief metapolitiek discours onder Aleksandr Doegin staan in schril contrast met de negatieve sociaal-culturele ontwikkelingen in het ‘Westen’ (hier gedefinieerd als de Europese Atlantic Rim en de overzeese Anglosfeer).

Vrijwel onmiddellijk na de val van de communistische dictatuur in Oost-Europa (de Sovjet-Unie werd opgeheven in 1991) werd een globalistische dictatuur ingevoerd in West-Europa (de Europese Unie werd opgericht in 1992): het ‘Oostblok’ werd vervangen door een ‘Westblok’. Dit nieuwe Westblok, gekarakteriseerd door een extreem anti-traditionele ideologie en een matriarchaal-xenofiele publiekscultuur die als zoutzuur inwerken op alle vormen van authentieke autoriteit en identiteit, bedreigt het fysieke voortbestaan van de Europese volkeren nu op een veel directere manier dan het oude Oostblok ooit deed. Waar het Oostblok – althans in theorie – inzette op een ‘anagogische’ overwinning van het Europese nationalisme en een evenwichtige ‘broederschap’ van afzonderlijke volkeren, zet het Westblok in op de fysieke deconstructie van de Europese volkeren door anti-natalisme (middels sociale implosie) en etnische vervanging (middels massa-immigratie). De ex-Oostblok staten van Centraal Europa die vanaf 2004 in het Westblok werden geabsorbeerd erkennen nu dit verschil – dit is de diepere reden dat de Visegrad staten zich met hand en tand verzetten tegen het door Brussel opgelegde ‘open grenzen’ principe. Het is ironisch dat Europees klein-nationalisme de Brusselse globalisten daarbij effectief in de hand werkt: kortzichtige en kunstmatig-vergrote neo-nationalistische belangentegenstellingen tussen de Europese volkeren onderling leiden de aandacht af van hun veel grotere gemeenschappelijke belang, namelijk het overleven van de Westerse beschaving als geheel. Voorbeelden van zulke kunstmatige tegenstellingen zijn de noord-zuid verdeeldheid na de ‘Europese Staatsschulden Crisis’ van 2010, de west-oost verdeeldheid na de Russische incorporatie van de Krim in 2014 en de continentaal-insulair verdeeldheid na de ‘Brexit’ van 2016. Hier herleven – propagandistisch uitgebuite – ‘klein nationalistische’ tegenstellingen in de kunstmatige grotere setting van een zorgvuldig verzwegen maar grootschalig globalistische offensief op het geheel van alle Europese natie-staten en alle Europese volkeren tezamen.

scotland-independence.jpgRecente ‘separatistische’ tendensen binnen bestaande Europese staten (de afscheiding van Kosovo in 2008, het Schotse onafhankelijkheid referendum van 2014, de Catalaanse ‘onafhankelijkheidsverklaring’ van 2017) onderstrepen de actueel acute relevantie van het ‘nationalisme’ vraagstuk. De dubbele last van het achterhaalde internationale staatsrecht (‘Westfalen’ – ongedifferentieerde staatssoevereiniteit) en de achterhaalde territoriale afbakeningen (‘Versailles’ – kunstmatige staatsgrenzen) versterkt de politieke tendentie naar de ‘kleinste nationalistische deler’. Steuckers wijst op het effect van de globalistische divide et impera strategie die wordt geëffectueerd door een versterking van de moderne ‘zachte visie’ ten koste van de traditionele ‘harde visie’ op de Europese geopolitiek. Hij wijst op de historische oorsprong van de ‘zachte visie’ die ontstaat op de drempel van de Moderne Tijd: het was Frans I van Frankrijk (r. 1515-47) die voor het eerst een moderne (absolutistische) soevereiniteit bevocht op het traditionele pan-Europese (supra-nationale) oppergezag van de Rooms-Duits keizer, in casu Karel V (r. 1519-56) – hij was ook de eerste moderne vorst die Europa verried middels een buiten-Europese (Ottomaanse) alliantie. De voortschrijdende staatsrechterlijke ‘balkanisatie’ van Europa – definitief geïnstitutionaliseerd in de Vrede van Westfalen (1648) – heeft het dubbele effect van het tenietdoen van elke vorm van traditioneel-legitiem supra-nationaal gezag en het bevorderen van zowel modern-illegitiem trans-nationale machtsvormen als buiten-Europese interventies. Het bevordert het klein-nationalistische conflicten binnen Europa en ontdoet Europa als geheel van een overkoepelend beschermmechanisme: het maakt Europa zwak. De harde visie, gebaseerd op subsidiaire (gelaagde, gedelegeerde) soevereiniteit verdwijnt definitief van het Europese toneel met de val van de laatste Katechon staatsinrichtingen aan het eind van de Eerste Wereld Oorlog (de West-Romeinse Katechon, abstract vertegenwoordigt door het Habsburgse Imperium, en de Oost-Romeinse Katechon, abstract vertegenwoordigt door het Romanov Imperium). Sindsdien is het proces van staatsrechterlijke ‘devolutie’ naar steeds kleinere ‘natie-staten’ onomkeerbaar – het bereikt haar hoogtepunt met het ontdooien van de door de Koude Oorlog ‘bevroren’ kunstmatige veelvolkerenstaten (Sovjet-Unie, Joegoslavië, Tsjechoslowakije). En zo is Europa nu opgedeeld in meer dan vijftig – deels onvolledig erkende – staten en staatjes en de tendens naar versplintering is onverminderd sterk. Het herinvoeren van de harde visie op de Europese geopolitiek is een absolute voorwaarde voor het overkomen van het futiele en verzwakkende klein-nationalisme, voor het bestrijden van globalistische verdeel-en-heers strategieën en voor het redden van de Europese volkeren van de dubbele fysieke en psychische Götterdämmerung van Umvolkung (etnische vervanging) en Entfremdung (sociaal-cultureel identiteitsverlies).

Wat is het Eurazianistische alternatief voor ‘Globalië’?

Ceterum censeo Carthaginem esse delendam

– Cato Maior

Om de vraag die boven deze paragraaf staat goed te kunnen beantwoorden is een goed begrip nodig van wat de globalistische hostile elite nu precies voor ogen staat. Hier helpt Steuckers’ scherpzinnige analyse van de meest extreme vertegenwoordigers van het globalistische New World Order project: de Neocons die de Amerikaanse buitenlandse politiek overnamen na de coup d’état van ‘9//11’. Steuckers omschrijft hen als ‘herbedachte trotskisten’ die het beginsel van de ‘permanente revolutie’ op mondiale schaal invoeren voor het handhaven van de ‘unipolaire’ hegemonie van de Amerikaanse supermacht als een nuttige politieke en militaire wachthond van een informeel globalistisch bankiers regime. Inderdaad zijn er directe persoonlijke en ideologische overlappingen tussen de vroeg-21e eeuwse nihilistische Neocons en de late-20e eeuwse trotskistische New York Intellectuals: Francis Fukuyama wees al in 2006 op de incorporatie in de Neocon ideologie van het – diep in het trotskisme verweven – leninistische beginsel van het ‘versnellen van de geschiedenis’ door brute machtsmiddelen. De unipolaire geopolitieke strategie van de Neocons neemt inderdaad haar toevlucht tot de nietsontziende middelen om zoveel mogelijk afbreuk te doen aan alle andere (potentiële) machtspolen: het Amerikaanse machtsinstrumentarium mag dan niet in staat zijn de hele wereld direct te beheersen, maar het is wel een uitstekend instrument om alle andere machten klein te houden met een goed gekalibreerde combinatie van economische manipulatie, politieke ondermijning en militaire interventie. Shock Doctrine Disaster Capitalism is een middel voor het scheppen van een wereldwijde ‘consumenten cultuur’ (McWorld) en een globale arbeidsdeling (free trade flat world). Flower/Colour Revolution (soft power en black ops sociaal-politieke ondermijning) is een middel voor het invoeren van corrupte en dus manipuleerbare ‘democratie’ in tegenstribbelende staten (de Georgische ‘Rozen Revolutie’ van 2003, de Oekraïnse ‘Oranje Revolutie’ van 2004, de Egyptische ‘Lotus Revolutie’ van 2011 etc.). Regime Change, tenslotte, is een laatste redmiddel voor de gewelddadige liquidatie van hopeloos delinquente ‘dictators’ (Manuel Noriega 1989, Saddam Hussein 2003, Moeammar Gadaffi 2011 etc.).

mad_brute_Enlist_-_U.S._A.jpgDe meest zichtbare toepassingen van dit Neocon machtsinstrumentarium mogen dan plaatsvinden buiten de Westerse en Westers-geallieerde wereld (propagandistisch flexibel gedefinieerd als de Orwelliaans kneedbare International Community), maar in principe is de basale strategie van de Neocon trotskisten vis-à-vis Europa niet anders. Steuckers wijst in dit verband op de cruciale rol van Duitsland: de beheersing en beknotting van de geografisch, demografisch en economisch meest formidabele natie-staat van Europa is essentieel in de Nieuwe Wereld Orde van de Neocons. De militaire vernietiging van het Derde Rijk werd daarom gevolgd door permanente militaire bezetting, systematische denazificatie, doctrinaire pacificatie en permanente schatplichtigheid (Wiedergutmachung, Euro, ‘ontwikkelingshulp’). De Neoconsconsidèrent l’Europe comme un espace neutralisée, gouverné par des pitres sans envergure, un espace émasculé que l’on peut piller à mieux mieux(p.14) […beschouwen Europa als een geneutraliseerd gebied, bestuurd door clowns zonder enig statuur, een gecastreerd gebied dat men naar believen kan plunderen…]. En toch blijft in het hart van Europa het ‘Duitse gevaar’ bestaan: ondanks de brave economische afdrachten, het onderdanige buitenlandse beleid en de slaafse politieke correctheid blijft Duitsland met zijn ongeëvenaarde economische productiviteit, de robuuste sociale cohesie en de taaie intellectuele traditie een blijvend potentieel gevaar voor het unipolaire globalisme van de Neocons. Noch de enorme kosten van de Wiedervereinigung, noch de monsterlijke uitgaven aan de Euro, noch het loodzware gewicht van de ‘Eurozone Crisis’ hebben de Duitse sociaaleconomische motor doen haperen. Het is in dit licht dat de globalistische strategie van Umvolkung begrijpbaar wordt: alleen de fysieke vervanging van het Duitse volk biedt een realistische ‘hoop’ op een permanente eliminatie van het ‘Duitse gevaar’. Het feit dat dit omvolkingsproject – historisch uniek in schaal – überhaupt mogelijk is valt alleen te verklaren uit het diepe psycho-historische trauma en de decennia-lange politiek-correcte conditionering van Duitsland. De hedendaagse fysieke schending van Duitsland – actueel gerealiseerd via taḥarruš jamā‘ī en jihād bi-ssayf, praktisch: (groeps)verkrachting en (rituele) slachting – kan alleen maar écht worden begrepen uit de voorafgaande psychische schending.xiii

De systematische globalistische strategie van Deutschland ad acta legenxiv heeft een zekere parallellie met de Romeinse strategie versus aartsvijand Carthago – het is nuttig voor in urbaan-hedonistische stasis verzonken moderne Europeanen om deze materie te overdenken ter herinnering aan de onverbiddelijke machtspolitieke mechanismen die de geschiedenis bepalen. Net als Carthago na de Eerste Punische Oorlog (264-241 v. Chr.) werd Duitsland na de Eerste Wereld Oorlog onderworpen aan drastische territoriale amputatie en loodzware herstelbetalingen – een druk die in beide gevallen leidde tot internationale zwakte en binnenlandse verdeeldheid (verlies van maritieme grootmacht, internationaal diplomatiek prestige en binnenlandse gezagsautoriteit). In beide gevallen sloeg de door de nederlaag veroorzaakte crisis uiteindelijk om in een opmerkelijke ‘nationalistische’ wederopleving: in Carthago vormgegeven in het ‘Barcidische Rijk’ en in Duitsland in het ‘Derde Rijk’. In beide gevallen leidde deze wedergeboorte tot een hernieuwde confrontatie met de onverzoenlijk afgunstige aartsvijand: zoals het onbenullige maar beeldvormende casus belli voor Rome tegen Carthago werd geleverd door ‘Saguntum’, zo werd het voor Engeland en Frankrijk tegen Duitsland geleverd door ‘Dantzig’. Net als de Tweede Punische Oorlog (218-201 v. Chr.) betekende de volgende Tweede Wereld Oorlog het dramatische hoogtepunt van een diep-existentiële confrontatie waarin de verliezer onvermijdelijk de geschiedenis onvermijdelijk in gaat als de archetypische belichaming van een semi-metafysisch ‘Absoluut Kwaad’. De Carthaagse oorlogsleider Hannibal Barca deed Rome op haar existentiële fundamenten schudden en Romeinse denkers als Livius en Cicero beschreven hem dus als de meest monsterlijke bedreiging voor de Romeinse beschaving en de meest zuivere belichaming van barbaarse wreedheid. Net als het Latijnse spreekwoord Hannibal ante portas voor Rome, zo drukt de naam van de Duitse oorlogsleider Adolf Hitler voor het Westen een archetypische existentiële angst uit (reductio ad hitlerem…).

carthageruines.jpgNet zoals de Tweede Punische Oorlog, eindigde de Tweede Wereld Oorlog met een nog draconischer ‘vrede’: in beide gevallen is er sprake van nog grotere territoriale amputaties en nog drastischer herstelbetalingen. Zoals Carthago na de Tweede Punische Oorlog, zo komt Duitsland na Tweede Wereld Oorlog onder directe militaire, politieke en economische curatele van de overwinnaars – een curatele die door de overwinnaar als een vanzelfsprekend en permanent recht wordt opgevat. In beide gevallen ziet de overwinnaar de overwonnen aartsvijand als een permanent wingewest met beperkte interne autonomie dat nooit meer een bedreiging mag worden. Toch vertegenwoordigen het fysiek voortbestaan en de socio-economische veerkracht van de overwonnene voor de overwinnaar een – deels latente maar permanente – bron van onzekerheid en angst. De Romeinse politiek van groteske inmenging in de interne aangelegenheden van het na de Tweede Punische Oorlog overgebleven romp-Carthago vertoont opmerkelijke overeenkomsten met de globalistische politiek van socio-economische manipulatie van het na de Tweede Wereld Oorlog overgebleven romp-Duitsland. In beide gevallen vertegenwoordigen de natuurlijke rijkdom, hoge productiviteit en culturele eigenheid van de gekortwiekte aartsvijand een blijvende bron van ambitie, afgunst en angst: ceterum censeo Carthaginem esse delendam wordt het motto. Zoals onafhankelijk Carthago moest verdwijnen om de Romeinse wereldmacht te bevestigen, zo moet Duitsland verdwijnen om de globalistische wereldmacht te garanderen. Na Carthago tot het uiterste te hebben uitgezogen, gemanipuleerd en bedrogen – tot aan het uitleveren van zijn beste wapens en beste mensen toe – laat Rome uiteindelijk zijn echte gezicht zien: het komt met de eis dat de oude en rijke handels- en havenstad zichzelf afbreekt, zichzelf in brand steekt en zichzelf ‘vervangt’ door landinwaarts te verhuizen als landbouwkolonie. In confrontatie met deze eis hervindt Carthago tenslotte na jarenlange geforceerde en vernederende appeasement de moed om in vrijheid en met eer te sterven: de Derde Punische Oorlog (149-146 v. Chr.) tussen het overmachtige Rome en het ten dode gewijde Carthago lijkt meer op een executie dan op een oorlog – op de heroïsche doodstrijd volgt de volkomen verwoesting: de verbrande stad wordt met de grond gelijk gemaakt, het gedecimeerde volk wordt in slavernij verkocht en het verbeurd verklaarde land wordt met zout bestrooid. Het is – marginaal -voorstelbaar dat ook Duitsland, wanneer het ooit geconfronteerd zou worden met een openlijke globalistische eis naar zelf-opheffing via totale omvolking, uiteindelijk alsnog zou kiezen voor een Ende mit Schrecken in plaats van het geëiste Schrecken ohne Ende.xv Het realistischer alternatief is echter hetgeen nu al zichtbaar wordt in Europa: een ‘ex-Duits’ psychohistorisch en geopolitiek ‘zwart gat’ dat heel (West-) Europa meetrekt in een historisch ongeëvenaard proces van sadomasochistische zelfopheffing. Het is dit traject van geleidelijke zelfopheffing dat voor Duitsland door Frau Merkel wordt bedreven als palliatief alternatief voor de Wagneriaanse heldendood van Carthago. Geheel ongelijk kan men haar misschien niet eens geven: wie weet welke verschrikkelijke wraak de Duitsers zouden nemen als zij op het laatste moment zouden ontwaken uit de sussende verdovingen waarmee ‘verpleegster Merkel’ hen richting ‘vrijwillige’ euthanasie begeleidt?

Het is tegen deze achtergrond dat de volle betekenis van Steuckers’ geopolitieke analyse duidelijk wordt: L’Europe-croupion, que nous avons devant les yeux, est une victime consentante de la globalisation voulue par l’hegemon américain. …En ce sens, l’Europe actuelle, sans ‘épine dorsale’, est effectivement soumise aux diktats de la haute finance internationale (p.17). [Het ‘romp-Europa’ dat we nu met onze eigen ogen kunnen zien is het gewillige slachtoffer van een door Amerikaanse hegemonie opgelegde Globalisme. …In die zin is het huidige ‘ruggengraatloze’ Europa effectief onderworpen aan het dictaat van de internationale high finance mafia.] Steuckers geeft duidelijk aan wat nodig is om aan dit dictaat te ontkomen: niets meer of minder dan een nieuwe Europese Renaissance, gebaseerd op (gelijktijdig) herstel van maximale economische autarkie (systematische her-industrialisatie, strategische handelsverdragen, gedeprivatiseerde geldschepping), herinvoering van een socio-economisch evenwichtig ordo-liberalisme (Rijnland Model, Keyseniaans Socialisme) en geopolitieke heroriëntatie op multipolariteit (Euraziatische Confederatie, Boreale Alliantie). Het uitzetten van een nieuwe geopolitieke koers, dwars in tegen de globalistische storm, vergt niet alleen een eensgezinde Europese inzet maar ook een uitgekiend Europees laveren tussen nieuwe geopolitieke machtspolen: ….[P]our se dégager des tutelles exogènes… [l’Europe faut] privilégier les rapports euro-BRICS ou euro-Shanghaï, de façon à nous dégager des étaux de propagande médiatique américaine et du banksterisme de Wall Street, dans lesquels nous étouffons. La multipolarité pourrait nous donner l’occasion de rejouer une carte contestatrice.. en matière de politique extérieure (p.18). [Om zich van vreemde voogdij te bevrijden… [moet Europa] prioriteit toekennen aan betrekkingen met de BRICS of het Sjanghai Pact,xvi op een manier die het in staat zich los te maken uit de bankschroeven van de Amerikaanse media propaganda en het ‘banksterisme’ van Wall Street waarin we nu worden gesmoord. Multipolariteit kan ons de kans geven om een sterke kaart te spelen… op het gebied van de internationale politiek.]

Wat is de Eurazianistische visie op de globalistische ‘omvolking’?

La vérité, l’âpre vérité

– Danton

Steuckers duidt de globalistische politiek van ‘omvolking’ – door hem benoemt als ‘Grote Vervanging’ – in de eerste plaats als geopolitiek instrument, dat wil zeggen als middel ter permanente verzwakking van de Europese geopolitieke machtspool door het totaal aan economische en sociale lasten dat voorvloeit uit een volstrekt kunstmatig gecreëerde overbevolking en een radicaal tegen-natuurlijke etnische ‘diversiteit’ (overbelasting infrastructuur, dempen economische prestatie, ondermijning rechtsorde, verstoring sociale cohesie). Hij wijst op het simpele materiële belang dat ligt achter het meedogenloze omvolkingsproject: Le néo-libéralisme en place est principalement une forme de capitalisme financier, et non industriel et patrimonial, qui a misé sur le court terme, la spéculation, la titrisation, la dollarisation, plutôt que sure les investissements, la recherche et le développement, le longe terme, la consolidation lente et précise des acquis, etc. …[C’est] une idéologie fumeuse, inapplicable car irréelle(p.19-20). [Het vigerend neo-liberalisme is een vorm van puur financieel kapitalisme, anti-industrieel en anti-patrimoniaal, dat inzet op de korte termijn, op speculatie, securisatie en dollarisatie, in plaats van op de lange termijn, op investering, onderzoek, ontwikkeling en langzame en nauwkeurige consolidatie van vermogen… [Het is] een nevelige ideologie die niet werkt omdat ze irrealistisch is…] De neo-liberale ideologie is in Steuckers’ optiek dus in de eerste plaats een ‘rookgordijn’ waarachter slechts een ‘Ponzifraude’ van kortzichtige financiële piraterij op mondiale schaal schuil gaat.

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Steuckers’ analyse van de ‘Grote Vervanging’ is speciaal interessant in de aandacht die hij besteedt aan haar inhumane gevolgen voor de recentelijk in miljoenen-sterkte door de globalisten naar Europa overgebrachte Aziatische en Afrikaanse ‘migranten’. Hij wijst op de feitelijke ‘slaven status’ en de beestachtige uitbuiting waarin de nieuwe ‘illegalen’ effectief vervallen: Les flux hétérogènes, différents des premières vagues migratoires légales vers l’Europe, génèrent, de par leur illégalité, une exploitation cruelle, assimilable à une forme d’esclavage, n’épargnant des mineurs d’âge (50% des nouveaux esclaves !) et basculant largement dans une prostitution incontrôlable. A laquelle s’ajoutent aussi les trafics [de drogues et] d’organes. Cette ‘économie’ parallèle contribue à corrompre les services de police et de justice. …Tous ces problèmes horribles, inouïs, et le sort cruel des exploités, des enfants réduits à une prostitution incontrôlée, les pauvres hères à qui on achète les organes, les travailleurs sans protection qu’on oblige à effectuer des travaux dangereux ne font pas sourciller les faux humanistes, qui se donnent bonne conscience en défendant les ‘sans papiers’ mais qui sont, par là même, les complices évidents des mafieux… Ceux-ci peuvent ainsi tranquillement poursuivre leurs activités lucratives : en tant qu’idiots utiles, les humanistes… sont complices et donc coupable, coauteurs, des crimes commis contre ces pauvres déracinés sans protection… Nos angélistes aux discours tout de mièvrerie sont donc complices des forfaits commis, au même titre que les proxénètes, les négriers et les trafiquants. Sans la mobilisation des ‘bonnes consciences, ces derniers ne pourraient pas aussi aisément poursuivre leurs menées criminelles (p.20-1). [De huidige heterogene migratiestromen, anders dan de eerste golven die Europa bereikten als legale migratie, genereren door hun illegaliteit een wrede exploitatie die leidt tot een nieuwe vorm van slavernij die ook minderjarigen (50% van de nieuwe slavenbevolking!) niet spaart wanneer zij in oncontroleerbare prostitutie vervallen. Waarbij moet worden opgeteld de handel in drugs en organen. Deze parallelle ‘economie’ corrumpeert ook het apparaat van politie en justitie. …Al deze verschrikkelijke, ongehoorde problemen en het wrede lot van de uitgebuite illegalen, de kinderen die in ongecontroleerde prostitutie belanden, de arme drommels van wie men de organen koopt, de onbeschermde arbeiders die men dwingt gevaarlijk werk te doen – ze gaan voorbij aan de valse ‘humanisten’ die met hun goede geweten te koop lopen wanneer ze ‘ongedocumenteerden’ verdedigen, maar die daarmee feitelijk medeplichtig zijn aan criminelen. Die criminelen kunnen zo rustig hun lucratieve activiteiten voortzetten: als ‘nuttige idioten’ zijn deze humanisten… medeplichtig en dus schuldig als mede-plegers van misdaden tegen armzalige ontwortelde mensen die alle bescherming ontberen. Onze predikers van het ‘humanistische’ discours van aanstellerij zijn dus medeplichtig aan misdaden die worden begaan door pooiers, slavendrijvers en mensenhandelaars. Zonder de ‘humanistische’ mobilisatie van de ‘goede gewetens’ zouden deze misdadigers niet zo makkelijk hun criminele handwerk kunnen doen.]

Steuckers’ meedogenloze analyse van het perverse pseudo-humanisme van de Social Justice Warrior activists en de Gutmensch intelligentsia geeft een belangrijke aanvulling op het groeiende publieke begrip van de directe belangen die gebaat zijn met een voortzetting van de globalistische ‘Grote Vervanging’. In die zin mag Steuckers’ analyse gelden als een laatste intellectuele nagel in de doodskist van het failliete ‘open grenzen’ discours.xvii

Wat is de Eurazianistische diagnose van de Westerse Postmoderniteit?

We zijn geen ooggetuigen van een crisis van de Westerse beschaving,

maar van een wake bij haar stoffelijk overschot

– Nicolás Gómez Dávila

Steuckers duidt de existentiële realiteit van het hedendaagse Westen als niets minder dan wat het Traditionalisme omschrijft als de ‘Crisis van de Moderne Wereld’. Hij wijst op de absurdistische – en zelfs ronduit ‘idiocratische’ – aspecten van een ongeëvenaarde politieke degeneratie die alleen maar als doelbewust gewenst kan worden begrepen. Voor hem bestaat de massa van Westerse politici uit connards et… connasses… qui titubent d’une corruption à l’autre, pour chavirer ensuite dans une autre perversité [blaffertjes en teefjes die van de ene corruptie naar de andere wankelen om tenslotte in een andere perversiteit te kapseizen] en zijn de Westerse ‘intelligentsia’ niets anders dan festivistes écervelés qui se donnent… l’étiquette d’‘humanistes’ [hersenloze feestvierders die zich het etiket ‘humanist’ aanmeten]. Voor Steuckers is het postmoderne politiek bedrijf een technocratisme sans épaisseur éthique [technocratisme zonder ethische substantie] geleid door une série de politiciens sans envergure [et] sans scrupule [een serie politici zonder visie en zonder scrupules], afglijdend in [une] absence d’éthique dans le pôle politique qui… provoqu[e] l’implosion du pays [een ethisch vacuüm in de politieke sfeer dat.. de implosie van het land veroorzaakt]. Het resultaat is een déliquescence totale [totale ontbinding] van staatssoevereiniteit, rechtstaat, etnische identiteit en gemeenschapszin. Naar Steuckers’ mening vertegenwoordigt Frankrijk het ground zero van dit postmoderne globalistische ‘deconstructie’ proces: …la France, depuis Sarközy et Hollande, n’est plus que la caricature d’elle-même, et la négation de sa propre originalité politico-diplomatique gaullienne(p.24) […sinds Sarkozy en Hollande is Frankrijk niet meer dan een karikaturale schaduw van zichzelf, een omkering van zijn Gaullistische politiek-diplomatieke eigenheid].

François Hollande and Angela Merkel of the Halal anus.jpg

In de onderwijs sector signaleert Steuckers duidelijke tekenen van een terminale culturele degeneratie, in de hand gewerkt door verkeerd toegepaste moderne technologie en resulterend in démence digitale [digitale dementie], gekenmerkt door een gecombineerde vermindering van concentratievermogen, aandachtspanne en socialisatie. [L]’effondrement du niveau, où le prof doit se mettre au niveau des élèves et capter leur attention no matter what et la négligence des branches littéraires, artistiques, et musicales, qui permettent à l’enfant de tenir compte d’autrui, font basculer les nouvelles générations dans une déhumanisation problématique(p.26). [Het wegzinken van het onderwijsniveau, waarbij de onderwijzer geacht wordt het niveau van zijn leerlingen op te zoeken – no matter what – en hun aandacht te winnen, en het verwaarlozen van literatuur, kunst en muziek, kennisvelden die het kind in staat stellen altruïsme aan te leren, doen nieuwe generaties in een problematische ontmenselijking vervallen…] De psychosociale impact van deze educatieve degeneratie versnelt de ‘psychiatriering’ van de hele Westerse maatschappij. Steuckers wijst in dat verband op recent onderzoek in België: [Les spécialistes voient] disparaître toute forme de ‘normalité’ et glisser nos populations vers ce qu’il[s] appelle[nt], en jargon de psychiatrie, le borderline, la ‘limite’ acceptable pour tout comportement social intégré, une borderline que de plus en plus de citoyens franchisent malheureusement pour basculer dans une forme plus ou moins douce, plus ou moins dangereuse de folie : en Belgique , 25% de la population est en ‘traitement’, 10% ingurgitent des antidépresseurs, de 2005 à 2009 le nombre d’enfants et d’adolescents contraints de prendre de la ritaline a doublé rien qu’en Flandre ; en 2007, la Flandre est le deuxième pays sur las liste en Europe quant au nombre de suicides(p.26) [Specialisten onderkennen dat elke vorm van ‘normaliteit’ verdwijnt en dat onze bevolkingen afglijden naar wat [z]ij in psychiatrisch vakjargon de borderline noemen, d.w.z. de ‘grenswaarde’ van wat nog acceptabel is als sociaal integer gedrag – een borderline die ongelukkigerwijs door meer en meer burgers wordt overschreden om vervolgens te vervallen in min of meer zachte of min of meer gevaarlijke vormen van krankzinnigheid: zo is in België 25% van de bevolking onder ‘behandeling’, neemt 10% antidepressiva in, is alleen al in Vlaanderen het aantal kinderen en jongeren dat gedwongen is ritaline te gebruiken tussen 2005 en 2009 verdubbeld [en] is Vlaanderen in 2007 het tweede land op de Europese lijst van zelfmoord frequentie…] In de Nederlandse context wordt een equivalente psychiatriering van de publieke sfeer geïllustreerd door typerende fenomenen als ‘motivatie coach’ Emile Ratelband, ‘model persoonlijkheid’ Paul de Leeuw en ‘gewetens anesthesist ’ Jeroen Pauw.

Kenmerkend voor de psychosociale implosie van het postmoderne Westen is het verlies van alle authentieke vormen van traditionele identiteit (etniciteit, geloofsgemeenschap, geboortestand, leeftijdsklasse, geslacht, persoonlijke roeping). Steuckers wijst op het feit dat zulk consequent beoogt en doorgevoerd identiteitsverlies logischerwijs eindigt in daadwerkelijke verstandsverbijstering: Sans identité, sans tradition, sans ‘centre’ intérieur, on devient fou… Ceux qui nous contrarient au nom de leurs chimères et leurs délires, sont, par voie de conséquence, sans trop solliciter les faits, des fous qui veulent précipiter leurs contemporains au-delà de la borderline… (p.27) [Zonder identiteit, zonder traditie, zonder innerlijke ‘kern’ wordt men krankzinnig… Zij die ons in naam van hun waandenkbeelden en waanvoorstellingen tegenspreken zijn daarom – het kan zonder overdrijving gezegd worden – krankzinnigen die hun tijdgenoten over de borderline willen jagen…].

Wat is de Eurazianistische prognose voor de Westerse Postmoderniteit?

The End of the Affair’

Steuckers stelt dat het tot dusver ontbreken van een structureel patriottisch-identitair politiek antwoord op het globalisme in de Europese context te wijten is aan een giftige combinatie van persoonlijke na-ijver tussen kopstukken, politiek-opportunistische islamofobie (waarbij ‘islamisme’ als ideologie – Wahhabisme en Salafisme – worden verward met de ‘Islam’ als Traditie) en kortzichtige definities van (klein-)nationalistische eigenbelangen. De tendens tot (hyper-)nationalistische Alleingang die de recente Europese geschiedenis kenmerkt – en die de Europese volkeren nog steeds verdeeld – speelt het anti-Europese globalistische project in de kaart. Steuckers wijst in dat verband op de grote toegevoegde waarde van de alternatieve visie van het Eurazianisme: alleen een confederatief-opererend Euraziatische ‘imperiaal blok’ van soevereine staten kan de Europese volkerengemeenschap als geheel effectieve bescherming bieden tegen de op de Transatlantisch-Angelsaksische as gegrondveste globalistische ‘thalassocratie’. De volgende stap is de neutralisatie van het globalisme op basis van een ‘boreale alliantie’ tussen het Euraziatische blok en de overzeese Europese volkeren.

Per saldo is Steuckers echter weinig optimistisch over de kans dat de metapolitieke visie van het Eurazianisme op korte termijn in politieke realiteit zal worden vertaald. Naar zijn inschatting is de opbouw van coördinerende metapolitieke instituties – dat wil zeggen de opbouw van een pan-Europees alternatief netwerk van universiteiten, media en denktanks als tegenpool voor de instituties van het politiekcorrecte establishment – van essentieel belang. Pas vanuit een dergelijk alternatief netwerk wordt het mogelijk gecoördineerde speldenprikken (debatten, publiciteitscampagnes, verkiezingsvoorbereiding) te organiseren. Daarenboven moge vermeld zijn dat stabiele materiële faciliteiten (rechtsbijstand, vakbondsfondsen, professionele beveiliging) absolute voorwaarden zijn voor een levensvatbare politieke en activistische strategie van vreedzaam en legitiem burgerlijk verzet.

lunettes-hippies.jpgSteuckers voorziet weliswaar een einde van de globalistische Nieuwe Wereld Orde en de eraan ten grondslag liggende soixante-huitard combi-ideologie van neo-liberalisme en cultuur-marxisme, maar alleen een beschavingscatastrofe van ongekende omvang. Hij vermoedt dat het Westen de bittere kelk van de hemelbestormende, hyper-humanistische ‘maakbaarheid’ illusie tot op de bodem zal moeten leegdrinken. De utopische hippie dromen van de soixante-huitards – ‘vooruitgang’ en ‘maakbaarheid’ als ideologische fata morgana’s die de daadwerkelijke praktijken van de duivels-bezeten babyboomers verhullen – verworden voor volgende generaties noodzakelijkerwijs tot daadwerkelijk geleefde nachtmerries, beginnend met de Aziatische en Afrikaanse stormloop van Gog en Magog op het Europese ‘Legerkamp der Heiligen’ en de Zombie Apocalypse van extreem-matriarchale sociale implosie.xviii Selon l’adage: qui veut faire l’ange, fait la bête… Les négateurs de balises et de limites, qui voulaient tout bousculer au nom du ‘progrès’ (qu’ils imaginent au-delà de tout empirisme), vont provoquer une crise qui rendra leurs rêves totalement impossibles pour au moins une dizaine de générations, sauf si nous connaissons l’implosion totale et définitive… Quant aux solutions que nous pourrions apporter, elles sont nulles car le système a bétonné toute critique : il voulait poursuivre sa logique, sans accepter le moindre correctif démocratique, en croyant que tout trouverait une solution. Ce calcul s’est avéré faux. Archifaux. Donc tout va s’éffondrer. Devant notre lucidité. Nous rirons de la déconfiture de nos adversaires mais nous pleurerons amèrement sur les malheurs de nos peuples (p.23). [Volgens het spreekwoord ‘wie de engel wil spelen, zal het beest spelen’… De ontkenners van de verkeersborden en de snelheidslimieten die alles omver wilden werpen in de naam van de ‘vooruitgang’ (dat zij verheven dachten boven het empirisch reglement) gaan een crisis ontketenen die hun dromen volkomen onmogelijk zal maken voor tenminste tien generaties – tenzij we een totale en definitieve implosie van de [Westerse] beschaving gaan meemaken… Wat betreft de oplossingen die wij zouden kunnen aandragen: ze zijn niets waard want het systeem maakt elke constructieve kritiek onmogelijk: het systeem moet dus zijn eigen [destructieve] logica tot het einde toe doorlopen – het verdraagt niet de minste democratische correctie want het is gebaseerd op de aanname dat er voor alles een ‘maakbare’ oplossing is. Deze berekening heeft zich als foutief bewezen. Volkomen foutief. En dus zal alles ineenstorten. Voor onze wijdgeopende ogen. We zullen lachen om nederlaag van onze vijanden, maar we zullen bitter wenen om het ongeluk van onze volkeren.]

Coda

Ongeacht de betwiste geldigheid van de Fichteaans-Hegeliaanse dialectiek in de pure filosofie (these-antithese-synthese), blijft zij waardevol als begripskader in de filosofisch geïnspireerde cultuurwetenschappen. Geprojecteerd op de Europese geschiedenis worden cyclische patronen van punctus contra punctum – consistent gevolgd door sublieme recapitulatie – herkenbaar. Een ‘Faustiaans’ element van zelfovertreffende wederopstanding is daarbij niet alleen zichtbaar in de heidens-heroïsche helft maar ook in Christelijk-ascetische helft van Europese Traditie. Le Rouge et le Noir mag daarom eindigen op een noot die beide verenigt:

Was Gott tut, das ist wohlgetan,

Dabei will ich verbleiben.

Es mag mich auf die rauhe Bahn

Not, Tod und Elend treiben.

So wird Got mich

Ganz väterlich

In Seinen Armen halten:

Drum lass ich Ihn nur walten.

– BWV12

Glossarium

Ethic Business

ideologisch: neo-liberale begunstiging van diaspora-economieën; economisch: ‘schaduw-economieën’ van multiculturele ‘parallelle samenlevingen’ die zich structureel onttrekken aan belastingafdracht, arbeidswetgeving en juridisch toezicht;xix

Festivisme

cultuur-historisch: existentiële conditie van urbaan-hedonistische stasis resulterend uit het neo-liberalisme;

psycho-historisch: babyboom mentaliteit van après nous le déluge;

sociaal-psychologisch: ‘lang leve de lol’;

Neo-Ruralisme

blanke de-urbanisatie in de eerste (stedelijk gefocuste) omvolkingsfase;

inheemse exodus uit de steden van het Westen (White Flight);

Politicide

historisch: vernietiging van politieke pluraliteit door monolithisch politiek-correct partijkartel;

ideologisch: invoering van dogmatische politieke-correcte consensus (‘1984’).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Noten

i De aartsengel St. Michael is de beschermheilige van de stad Brussel.

iv Voor de metahistorische achtergrond en de ontstaansgeschiedenis van de thalassocratische Moderniteit vergelijk Alexander Wolfheze, The Sunset of Tradition and the Origin of the Great War. Newcastle upon Tyne: Cambridge Scholars, 2018. Dit boek is nu ter gelegenheid van de eeuwviering van de Wapenstilstand van 1918 – tot 1 december – tijdelijk verkrijgbaar met een promotional discount via https://www.cambridgescholars.com/the-centenary-of-armistice-cambridge-scholars-publishing .

v De dubieuze eer van de laatste onverdund-puristische Whig History gaat naar niemand minder dan Winston Churchill met diens A History of the English-Speaking Peoples, begonnen tussen zijn twee beruchte ‘eigen doelpunt’ ambtsperiodes in de Eerste en Tweede Wereld Oorlog en door Clement Atlee alternatief betiteld als Things in history That Interested Me. Note Bene: De historiografische verguizing van Spanje werd in 1898 nog een keer dunnetjes overgedaan in de Amerikaanse journalistiek tijdens de Amerikaanse false flag oorlogshitse die vooraf ging aan de Spaans-Amerikaanse Oorlog.

vi Artikel 231 van het Verdrag van Versailles.

vii Hollywood acteur Ronald Reagan ‘schrijft geschiedenis’ in 1983.

viii De BRICS landen – Brazilië, Rusland, India, China, Zuid-Africa – zijn de actuele hoofdrol spelers in de mondiale multipolaire geopolitieke visie van het Neo-Eurazianisme.

ix Voor een korte bespreking van essentialisme en constructivisme vergelijk de inleiding van https://www.erkenbrand.eu/artikelen/de-identitaire-beeldenstorm/ .

x Een verwijzing naar de denkbeelden van de19e eeuwse Russische ‘proto-etno-nationalistische’ narodniks die uitdrukking vonden in de 20e eeuwse etnische politiek van de Sovjet-Unie.

xiv Cf. Rolf Peter Sieferle, Finis Germania. Schnellroda: Antaios, 2017.

xv Een precieze – en dus geforceerde – historische projectie van de historische Romeins-Carthaagse confrontatie tussen 264 en 146 v. Chr. (90 jaar in totaal) op de Duits-globalistische confrontatie maakt dit scenario onwaarschijnlijk: de Duitse last stand had dan al plaats moeten vinden in het jaar 2001.

xvi Respectievelijk, het uit 2009 daterende strategische partnerschap van Brazilië, Rusland, India, China en Zuid-Afrika (verg. n.8) en de in 1996 opgerichte Sjanghai Samenwerkingsorganisatie.

xviii Thema’s die worden uitgewerkt in, respectievelijk, Jean Raspail’s boek Le camp des saints en Alexander Wolfheze’s artikel ‘De levende doden’ (https://www.erkenbrand.eu/artikelen/de-levende-doden-1/ ).

xix Steuckers refereert naar een officiële schatting die Ethnic Business becijfert op niet minder dan 18% van het Franse Brutto Nationaal Product in 2007.

jeudi, 15 novembre 2018

America’s Permanent-War Complex

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America’s Permanent-War Complex

Eisenhower's worst nightmare has come true, as defense mega-contractors climb into the cockpit to ensure we stay overextended.

What President Dwight D. Eisenhower dubbed the “military-industrial complex” has been constantly evolving over the decades, adjusting to shifts in the economic and political system as well as international events. The result today is a “permanent-war complex,” which is now engaged in conflicts in at least eight countries across the globe, none of which are intended to be temporary.

This new complex has justified its enhanced power and control over the country’s resources primarily by citing threats to U.S. security posed by Islamic terrorists. But like the old military-industrial complex, it is really rooted in the evolving relationship between the national security institutions themselves and the private arms contractors allied with them.

The first phase of this transformation was a far-reaching privatization of U.S. military and intelligence institutions in the two decades after the Cold War, which hollowed out the military’s expertise and made it dependent on big contractors (think Halliburton, Booz Allen Hamilton, CACI). The second phase began with the global “war on terrorism,” which quickly turned into a permanent war, much of which revolves around the use of drone strikes.

The drone wars are uniquely a public-private military endeavor, in which major arms contractors are directly involved in the most strategic aspect of the war. And so the drone contractors—especially the dominant General Atomics—have both a powerful motive and the political power, exercised through its clients in Congress, to ensure that the wars continue for the indefinite future.

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The privatization of military and intelligence institutions began even before the end of the Cold War. But during the 1990s, both Congress and the Bush and Clinton administrations opened the floodgates to arms and intelligence contractors and their political allies. The contracts soon became bigger and more concentrated in a handful of dominant companies. Between 1998 and 2003, private contractors were getting roughly half of the entire defense budget each year. The 50 biggest companies were getting more than half of the approximately $900 billion paid out in contracts during that time, and most were no-bid contracts, sole sourced, according to the Center for Public Integrity.

The contracts that had the biggest impact on the complex were for specialists working right in the Pentagon. The number of these contractors grew so rapidly and chaotically in the two decades after the Cold War that senior Pentagon officials did not even know the full extent of their numbers and reach. In 2010, then-secretary of defense Robert M. Gates even confessed to Washington Post reporters Dana Priest and William M. Arkin that he was unable to determine how many contractors worked in the Office of the Secretary of Defense, which includes the entire civilian side of the Pentagon.

Although legally forbidden from assuming tasks that were “inherent government functions,” in practice these contractors steadily encroached on what had always been regarded as government functions. Contractors could pay much higher salaries and consulting fees than government agencies, so experienced Pentagon and CIA officers soon left their civil service jobs by the tens of thousands for plum positions with firms that often paid twice as much as the government for the same work.

That was especially true in the intelligence agencies, which experienced a rapid 50 percent workforce increase after 9/11. It was almost entirely done with former skilled officers brought back as contractor personnel. Even President Barack Obama’s CIA director Leon Panetta admitted to Priest and Arkin that the intelligence community had for too long “depended on contractors to do the operational work” that had always been done by CIA employees, including intelligence analysis, and that the CIA needed to rebuild its own expertise “over time.”

By 2010, “core contractors”—those who perform such functions as collection and analysis—comprised at least 28 percent of professional civilian and military intelligence staff, according to a fact sheet from the Office of the Director of National Intelligence.

The dependence on the private sector in the Pentagon and the intelligence community had reached such a point that it raised a serious question about whether the workforce was now “obligated to shareholders rather than to the public interest,” as Priest and Arkin reported. And both Gates and Panetta acknowledged to them their concerns about that issue.

Powerfully reinforcing that privatization effect was the familiar revolving door between the Pentagon and arms contractors, which had begun turning with greater rapidity. A 2010 Boston Globe investigation showed that the percentage of three- and four-star generals who left the Pentagon to take jobs as consultants or executives with defense contractors, which was already at 45 percent in 1993, had climbed to 80 percent by 2005—an 83 percent increase in 12 years.

The incoming George W. Bush administration gave the revolving door a strong push, bringing in eight officials from Lockheed Martin—then the largest defense contractor—to fill senior policymaking positions in the Pentagon. The CEO of Lockheed Martin, Peter Teets, was brought in to become undersecretary of the Air Force and director of the National Reconnaissance Office (where he had responsibility for acquisition decisions directly benefiting his former company). James Roche, the former vice president of Northrop Grumman, was named secretary of the Air Force, and a former vice president of General Dynamics, Gordon R. England, was named the secretary of the Navy.

In 2007, Bush named rear admiral J. Michael McConnell as director of national intelligence. McConnell had been director of the National Security Agency from 1992 to 1996, then became head of the national security branch of intelligence contractor Booz Allen Hamilton. Not surprisingly McConnell energetically promoted even greater reliance on the private sector, on the grounds that it was supposedly more efficient and innovative than the government. In 2009 he returned once again to Booz Allen Hamilton as vice chairman.

The Pentagon and the intelligence agencies thus morphed into a new form of mixed public-private institutions, in which contractor power was greatly magnified. To some in the military it appeared that the privateers had taken over the Pentagon. As a senior U.S. military officer who had served in Afghanistan commented to Priest and Arkin, “It just hits you like a ton of bricks when you think about it. The Department of Defense is no longer a war-fighting organization, it’s a business enterprise.”

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The years after 9/11 saw the national security organs acquire new missions, power, and resources—all in the name of a “War on Terror,” aka “the long war.” The operations in Afghanistan and Iraq were sold on that premise, even though virtually no al Qaeda remained in Afghanistan and none were in Iraq until long after the initial U.S. invasion.

The military and the CIA got new orders to pursue al Qaeda and affiliated groups in Pakistan, Yemen, Somalia, and several other African countries, parlaying what the Bush administration called a “generational war” into a guarantee that there would be no return to the relative austerity of the post-Cold War decade.

Drone strikes against targets associated with al Qaeda or affiliated groups became the common feature of these wars and a source of power for military and intelligence officials. The Air Force owned the drones and conducted strikes in Afghanistan, but the CIA carried them out covertly in Pakistan, and the CIA and the military competed for control over the strikes in Yemen.

The early experience with drone strikes against “high-value targets” was an unmitigated disaster. From 2004 through 2007, the CIA carried out 12 strikes in Pakistan, aimed at high-value targets of al Qaeda and its affiliates. But they killed only three identifiable al Qaeda or Pakistani Taliban figures, along with 121 civilians, based on analysis of news reports of the strikes.

But on the urging of CIA Director Michael Hayden, in mid-2008 President Bush agreed to allow “signature strikes” based merely on analysts’ judgment that a “pattern of life” on the ground indicated an al Qaeda or affiliated target. Eventually it became a tool for killing mostly suspected rank-and-file Afghan Taliban fighters in both Pakistan and Afghanistan, particularly during the Obama administration, which had less stomach and political capital for outright war and came to depend on the covert drone campaign. This war was largely secret and less accountable publicly. And it allowed him the preferable optics of withdrawing troops and ending official ground operations in places like Iraq.

Altogether in its eight years in office, the Obama administration carried out a total of nearly 5,000 drone strikes—mostly in Afghanistan—according to figures collected by the Bureau of Investigative Journalism.

But between 2009 and 2013, the best informed officials in the U.S. government raised alarms about the pace and lethality of this new warfare on the grounds that it systematically undermined the U.S. effort to quell terrorism by creating more support for al Qaeda rather than weakening it. Some mid-level CIA officers opposed the strikes in Pakistan as early as 2009, because of what they had learned from intelligence gathered from intercepts of electronic communications in areas where the strikes were taking place: they were infuriating Muslim males and making them more willing to join al Qaeda.

In a secret May 2009 assessment leaked to the Washington Post, General David Petraeus, then commander of the Central Command, wrote, “Anti-U.S. sentiment has already been increasing in Pakistan…especially in regard to cross-border and reported drone strikes, which Pakistanis perceive to cause unacceptable civilian casualties.”

More evidence of that effect came from Yemen. A 2013 report on drone war policy for the Council on Foreign Relations found that membership in al Qaeda in the Arabian Peninsula in Yemen grew from several hundred in 2010 to a few thousand members in 2012, just as the number of drone strikes in the country was increasing dramatically—along with popular anger toward the United States.

Drone strikes are easy for a president to support. They demonstrate to the public that he is doing something concrete about terrorism, thus providing political cover in case of another successful terrorist attack on U.S. soil. Donald Trump has shown no interest in scaling back the drone wars, despite openly questioning the stationing of troops across the Middle East and Africa. In 2017 he approved a 100 percent increase in drone strikes in Yemen and a 30 percent increase in Somalia above the totals of the final year of the Obama administration. And Trump has approved a major increase in drone strikes in Afghanistan, and has eliminated rules aimed at reducing civilian casualties from such strikes.

Even if Obama and Trump had listened to dissenting voices on the serious risks of drone wars to U.S. interests, however, another political reality would have prevented the United States from ending the drone wars: the role of the private defense contractors and their friends on Capitol Hill in maintaining the status quo.

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Unlike conventional bombing missions, drone strikes require a team to watch the video feeds, interpret them, and pass on their conclusions to their mission coordinators and pilots. By 2007 that required more specialists than the Air Force had available. Since then, the Air Force has been working with military and intelligence contractors to analyze full-motion videos transmitted by drones to guide targeting decisions. BAE, the third-ranking Pentagon contractor according to defense revenues, claims that it is the “leading provider” of analysis of drone video intelligence, but in the early years the list of major companies with contracts for such work also included Booz Allen Hamilton, L-3 Communications, and SAIC (now Leidos).

These analysts were fully integrated into the “kill chain” that resulted, in many cases, in civilian casualties. In the now-famous case of the strike in February 2010 that killed at least 15 Afghan civilians, including children, the “primary screener” for the team of six video analysts in Florida communicating via a chat system with the drone pilot in Nevada was a contract employee with SAIC. That company had a $49 million multi-year contract with the Air Force to analyze drone video feeds and other intelligence from Afghanistan.

The pace of drone strikes in Afghanistan accelerated sharply after U.S. combat ended formally in 2014. And that same year, the air war against ISIS began in Iraq and Syria. The Air Force then began running armed drones around the clock in those countries as well. The Air Force needed 1,281 drone pilots to handle as many “combat air patrols” per day in multiple countries. But it was several hundred pilots short of that objective.

To fulfill that requirement the Air Force turned to General Atomics—maker of the first armed drone, the Predator, and a larger follow-on, the MQ-9 Reaper—which had already been hired to provide support services for drone operations on a two-year contract worth $700 million. But in April 2015 the Air Force signed a contract with the company to lease one of its Reapers with its own ground control station for a year. In addition, the contractor was to provide the pilots, sensor operators, and other crew members to fly it and maintain it.

The pilots, who still worked directly for General Atomics, did everything Air Force drone pilots did except actually fire the missiles. The result of that contract was a complete blurring of the lines between the official military and the contractors hired to work alongside them. The Air Force denied any such blurring, arguing that the planning and execution of each mission would still be in the hands of an Air Force officer. But the Air Force Judge Advocate General’s Office had published an article in its law review in 2010 warning that even the analysis of video feeds risked violating international law prohibiting civilian participation in direct hostilities.

A second contract with a smaller company, Aviation Unlimited, was for the provision of pilots and sensor operators and referred to “recent increased terrorist activities,” suggesting that it was for anti-ISIS operations.

The process of integrating drone contractors into the kill chain in multiple countries thus marked a new stage in the process of privatizing war in what had become a permanent war complex. After 9/11, the military became dependent on the private sector for everything from food, water, and housing to security and refueling in Iraq and Afghanistan. By 2009 contractors began outnumbering U.S. troops in Afghanistan and eventually became critical for continuing the war as well.

In June 2018, the DoD announced a $40 million contract with General Atomics to operate its own MQ-9 Reapers in Afghanistan’s Helmand Province. The Reapers are normally armed for independent missile strikes, but in this case, the contractor-operated Reapers were to be unarmed, meaning that the drones would be used to identify targets for Air Force manned aircraft bombing missions.

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There appears to be no braking mechanism for this accelerating new reality. U.S. government spending on the military drone market, which includes not only procurement and research and development for the drones themselves, but the sensors, modifications, control systems, and other support contracts, stood at $4.5 billion in 2016, and was expected to increase to $13 billion by 2027. General Atomics is now the dominant player in the arena.

This kind of income translates into political power, and the industry has shown its muscle and more than once prevented the Pentagon from canceling big-ticket programs, no matter how unwanted or wasteful. They have the one-two punch of strategically focused campaign contributions and intensive lobbying of members with whom they have influence.

This was most evident between 2011 and 2013, after congressionally mandated budget reductions cut into drone procurement. The biggest loser appeared to be Northrop Grumman’s “Global Hawk” drone, designed for unarmed high-altitude intelligence surveillance flights of up to 32 hours.

By 2011 the Global Hawk was already 25 percent over budget, and the Pentagon had delayed the purchase of the remaining planes for a year to resolve earlier failures to deliver adequate “near real time” video intelligence.

After a subsequent test, however, the Defense Department’s top weapons tester official reported in May 2011 that the Global Hawk was “not operationally effective” three fourths of the time, because of “low vehicle reliability.” He cited the “failure” of “mission central components” at “high rates.” In addition, the Pentagon still believed the venerable U-2 Spy plane—which could operate in all weather conditions, unlike the Global Hawk—could carry out comparable high-altitude intelligence missions.

As a result, the DoD announced in 2012 that it would mothball the aircraft it had already purchased and save $2.5 billion over five years by foregoing the purchase of the remaining three drones. But that was before Northrop Grumman mounted a classic successful lobbying campaign to reverse the decision.

That lobbying drive produced a fiscal year 2013 defense appropriations law that added $360 million for the purchase of the final three Global Hawks. In Spring 2013, top Pentagon officials indicated that they were petitioning for “relief” from congressional intent. Then the powerful chairman of the House Armed Services Committee, California Republican Buck McKeon, and a member of the House Appropriations Defense Subcommittee, Democrat Jim Moran of Virginia, wrote a letter to incoming Defense Secretary Chuck Hagel on May 13, 2013, pressing him to fund the acquisition of the Global Hawks.

The Pentagon finally caved. The Air Force issued a statement pledging to acquire the last three Northrop Grumman spy planes, and in early 2014, Hagel and Dempsey announced that they would mothball the U-2 and replace it with the Global Hawk.

Northrop spent nearly $18 million on lobbying in 2012 and $21 million in 2013, fielding a phalanx of lobbyists determined to help save Global Hawk. It got what it wanted.

Meanwhile, Northrop’s political action committee had already made contributions of at least $113,000 to the campaign committee of House Armed Services Committee Chairman McKeon, who also happened to represent the Southern California district where Northrop’s assembly plant for the Global Hawk is located. Representative Moran, the co-author of the letter with McKeon, who represented the northern Virginia district where Northrop has its headquarters, had gotten $22,000 in contributions.

Of course Northrop didn’t ignore the rest of the House Armed Services Committee: they were recipients of at least $243,000 in campaign contributions during the first half of 2012.

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The Northrop Grumman triumph dramatically illustrates the power relationships underlying the new permanent-war complex. In the first half of 2013 alone, four major drone contractors—General Atomics, Northrop Grumman, Lockheed Martin, and Boeing—spent $26.2 million lobbying Congress to pressure the executive branch to keep the pipeline of funding for their respective drone systems flowing freely. The Center for the Study of the Drone observed, “Defense contractors are pressuring the government to maintain the same levels of investment in unmanned systems even as the demand from the traditional theatres such as Afghanistan dies down.”

Instead of dying down, the demand from drones in Afghanistan has exploded in subsequent years. By 2016, the General Atomics Reapers had already become so tightly integrated into U.S. military operations in Afghanistan that the whole U.S. war plan was dependent on them. In the first quarter of 2016 Air Force data showed that 61 percent of the weapons dropped in Afghanistan were from the drones.

In the new permanent-war complex the interests of the arms contractors have increasingly dominated over the interests of the civilian Pentagon and the military services, and dominance has became a new driving force for continued war. Even though those bureaucracies, along with the CIA, seized the opportunity to openly conduct military operations in one country after another, the drone war has introduced a new political dynamic into the war system: the drone makers who have powerful clout in Congress can use their influence to block or discourage an end to the permanent war—especially in Afghanistan—which would sharply curtail the demand for drones.

Eisenhower was prophetic in his warning about the threat of the original complex (which he had planned to call the military-industrial-congressional complex) to American democracy. But that original complex, organized merely to maximize the production of arms to enhance the power and resources of both the Pentagon and their contractor allies, has become a much more serious menace to the security of the American people than even Eisenhower could have anticipated. Now it is a system of war that powerful arms contractors and their bureaucratic allies may have the ability to maintain indefinitely.

Gareth Porter is an investigative reporter and regular contributor to The American Conservative. He is also the author of Manufactured Crisis: The Untold Story of the Iran Nuclear Scare.

In the Valley of the Fat & Impotent

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In the Valley of the Fat & Impotent

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The political system of the German Republic is so fashioned as to favor long periods of stable rule under the same head of state, but even by its own standards the term of office of Angela Merkel (uninterrupted since 2005) has been very long. People had begun to experience it as a natural law, a fact of life to be endured because it could not be changed.Rivals were eased out of office or silenced, tempted away by highly remunerative posts outside politics, or overthrown by scandal.

Dr. Merkel (nobody to this writer’s knowledge has investigated the possibility that her doctoral thesis was plagiarized to obtain the title in a country where such plagiarism is common) enjoys a sobriquet which suggests – in its caricaturish, specious innocence – a name lifted from the horror movie genre: Mutti, mommy. Since 2005, and still at the time of this writing, there has been an unbroken line of Merkel governments which have presided over the morphing of a nation called Germany into a location on the map of Europe which defines itself not in terms of history or race, but only in terms of economic growth. Merkel’s German Republic has become Europe’s Silicon Valley. At last, however, the end of Mutti‘s chancellorship seems imminent. She has announced that she will not stand again as party Chairman of her governing party, the Christian Democratic Union (CDU), although she wishes to continue until the next general election as Chancellor. It is therefore an opportune moment to review the impact of her prolonged administration and the kind of “democracy” which enabled such a person to remain head of state for so long.

To understand politics in the Federal Republic of Germany, it is necessary to have at least a rudimentary understanding of the state’s post-war Constitution, the so-called Grundgesetz (literally “basic law”), also called the Verfassung, which was established in 1949 with the approval of the occupying forces, and which constituted the legal and ideological basis of what was at that time the West German state. From the very beginning, West Germany and West German patriotism was based not on ethnicity, but on law; a patriotism of the Constitution (Verfassungspatriotismus), for citizens of the Republic, a majority of whom were and are uneasy about expressing any loyalty to their nation, and yet happily affirm their loyalty to their Constitution. Indeed, not to pay lip service to the Grundgesetz guarantees that one will be excluded from all influential positions of office; and the livelihood of anyone – certainly anyone in a prestigious position – who openly criticizes the Constitution is in jeopardy.

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The Grundgesetz aims to uphold a system of values fully integrated into the worldview of the Western powers. It does so by enshrining a constitutional system of checks and balances and a notion of equal rights, both before the law and in respect of ever-more aspects of daily life. The principle purpose of the Grundgesetz can be summarized thus: to ensure that nobody comparable to Hitler or a person of that ilk, and nothing like his party (or indeed any movement propounding an “anti-democratic” vision – or at least what is interpreted as such by the establishment) – ever holds sway in Germany again.

The Grundgesetz borrowed many features from the American Constitution. There is a President (whose role is principally symbolic); a head of state called the Chancellor (whose role roughly corresponds to a weakened version of the American presidency); two legislative houses, the Bundestag and the Bundesrat, which are comparable to the House of Representatives and the Senate; the equivalent of the Supreme Court, the Bundesverfassungsgericht; and a body called the Verfassungsschutz (Defense of the Constitution). The Bundestag is (more or less) directly elected. The regional parliament (Landrat) elects members to the Bundesrat. For decades, as in the United States and the United Kingdom, West Germany, and then reunified Germany, has had an essentially two-party system. The two principal parties have always been the Social Democratic Party (SDP) and the Christian Democratic Union-Christian Social Union (CDU-CSU), with a shadow liberal party, the Free Democratic Party (FDP) in attendance to catch protest votes. The SDP was founded in 1863 as a socialist party, and is the only political party in the German Republic to have existed before the war; the CDU-CSU (sometimes called “the Union”) claims to be Christian, social, and pro-free market; the FDP is also a strongly free market-oriented party.

As head of state, the Chancellor does not have the same powers as the American President. The Federal Court is appointed by the legislature, not the President, and enjoys retrospective powers (that is to say, it can declare laws which have already been passed as “unconstitutional,” and therefore per definition null and void). The governing committees of the major parties exercise effective control over who is selected as a parliamentary candidate on their respective party tickets. Thanks to a seniority list and a highly complex system of proportional representation combined with direct voting – a system so complicated that even educated Germans are hard-put to explain it to outsiders – a political loose cannon will not be able to make his or her way to the top of a list of candidates without falling under close establishment scrutiny. Another notable feature of this self-serving system is that the political parties are financed in large part by the taxpayer, and receive state funding in proportion to the number of votes they garner in a general election, specifically an initial eighty cents for every vote they receive. The CDU received over eleven million euros from the German taxpayer out of the 2017 general election alone. Even a small nationalist party like the National Democratic Party (NPD), which appears to boast more members of the Verfassungsschutz in its ranks than genuine nationalists, is funded in this way by the taxpayer.

Members of Parliament are payed handsomely, earning a salary of 9,541.74 euros per month. This does not include an additional expense account bonus (travelling, entertainment, etc.) of another 4,300 euros a month. As public employees, or Beamter, German parliamentarians are exempt from pension deductions from their salary. Nevertheless, they receive a substantial state pension for every year they sit in Parliament. It seems that the work of an elected representative is not so hard as to exclude the opportunity of taking up additional jobs on the side. Thus it is that all those who take part in German politics, including those who seek change, are sucked into a machinery of massive self-enrichment. I know of no state in the world where the system so effortlessly and successfully corrupts its harshest critics. Anyone who enters their local or national parliament is showered with privilege and munificence. On the other hand, there is a stick to go with the carrot: A member of any organization deemed by the state to be an enemy of the Grundgesetz is automatically disqualified from holding public office, and will find it difficult to obtain or hold any good job, or indeed any job in the public sector at all, if his status becomes public knowledge.

Article Five of the Grundgesetz enshrines the “right to free speech,” but theory and practice in this case are different beasts. Firstly, the Grundgesetz also enshrines the right to “peaceful” political protest, and, to take one example, all opposition to non-European immigration will be obstructed from day one by “peaceful” protests organized by groups which are often state-funded. Secondly, the word “peaceful” is very loosely interpreted indeed, and permits loud music to be played to disrupt events, and for demonstrators to physically obstruct conference attendees from entering a venue. Thirdly, said “peaceful” protest will be invariably accompanied by a fringe whose main form of protest will be physical intimidation, the destruction of property, and threats to any establishment which hosts any “unconstitutional,” “undemocratic,” or “fascist” group. If compelled against their will to acknowledge the existence of such non-peaceful protest at all, the “peaceful” protesters – which will include members of all the establishment political parties – will shed crocodile tears and mendaciously claim that the fringe activities in question were exceptional, but nevertheless understandable, in view of the “provocation” involved. Thus, it is the case that while free speech and free assembly are in theory guaranteed by the Constitution, in reality anyone stepping out of the narrow, and ever-narrowing, internationalist liberal and “democratic” consensus of the Republic will invite severe repercussions on their heads.

Anyone deemed to be conspiring against the Constitution is regarded ipso facto as an enemy of the state, and will be “placed under observation” by state intelligence, aka the Verfassungschutz, an organization which is directed by government appointees. The Verfassungschutz itself decides what group or movement is acting outside the limits of constitutional order. Being “placed under observation” is a political and social kiss of death. Those who receive notice that they are being “observed” by the Verfassungsschutz may attempt to “improve” their behavior, and thus be rewarded with the removal of their group from the list of those under observation – for if they do not, they run the risk of being further adjudged by the Verfassungsschutz after a period of observation to be “enemies of the Constitution” (Verfassungsfeind), after which they will be banned. The group’s being banned is not only a matter of declaring members to be outlaws, but also entails losing the right to propagate its message, and it will of course no longer benefit from state subsidies.

In recent years, this self-serving system which, since the war, has ensured that the little German state remained entirely subservient to the ideology of the West, has come under strain. The two-party system has been seriously eroded, firstly as a result of the emergence of a Green (Grünen) party in the 1980s – a party which was originally conservative, but which was soon taken over by extreme internationalists. Even though it is entirely loyal to the system, it has nevertheless disrupted the two-party balance that was an important part of the system’s stability. After the reunification of East and West in 1990, there followed other “new kids on the block”: firstly, the repackaged ex-Communist Party, which was called – with that lack of imagination for which Germans are justly famous – die Linke (“the Left”); and finally, in more recent years, a party “to the right of the CDU” called Alternative für Deutschland (Alternative for Germany, or AfD) – a name conceived as a riposte to Merkel’s famous statement that there existed “no alternative” to her policies.

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The expression “to the right of the CDU” has special resonance. It is an expression which is often repeated by establishment speakers, and refers to the Republic’s red line of “democracy.” From its foundation, the German state dedicated itself to ensuring that no party would flourish which espouses views further to the political Right than the suburban “growth and security” mantras of the CDU-CSU. Not having a party of any significance “to the right of the CDU” is seen as proof of the dedication of the “new Germany” to the “values of democracy.” In this respect, all the establishment parties are in complete accord. Any group or individual daring to utter views deemed to be “to the right of the CDU” will be mocked, denounced in the press, its representatives will be hounded from public office, its organizations will be infiltrated by the Verfassungsschutz, and its activities will at every turn be intimidated by the “anti-fascist” Left with the tacit approval of the “democratic” and “peaceful” politicians of the establishment. All the time, the Sword of Damocles of “observation by the Verfassungsschutz” hangs over every movement “to the right of the CDU.”

For years, the German Republic has been at the forefront of promoting a pan-European democratic order throughout all of Europe. During the long chancellorship of Angela Merkel, who was party Chairman of the CDU as well, the aim of replacing the indigenous German population through mass immigration on such a scale as to destroy German identity forever is no longer a matter of circumspection or conspiracy, since the intention is quite open. Merkel received the Charlemagne Prize in 2008 for her services towards European unity. Significantly, the first winner of the prize was Richard von Coudenhove-Kalegri in 1950, the half-Asian writer who founded the Pan-European Union, a project for a mulatto Europe. “Germans” are, as Merkel herself defines it, “those who live in this country.” No public figure ever questioned her definition of nationhood.

Many times over the years, parties have arisen “to the right of the CDU,” but until recently the checks and hindrances briefly mentioned here have effectively thwarted every attempt by such parties to become a permanent feature of the political landscape. The two-party system was able to accommodate the Grünen, who governed in coalition with the SPD from 1998 until 2005. Since 2005, there has been a gradual decline in support for the two major parties – the so-called Volksparteien (peoples’ parties) – both in terms of votes, but also in respect of membership. With a cynicism extreme even by the low standards of the German Republic, the CDU and the SPD now govern together, while the largest opposition party, the AfD, is frozen out of all cross-party initiatives in and out of the Bundestag. So long as erosion of support is reflected in terms of abstentions, the system at least ensures that the other political parties receive the same generous funding. However, when a new party emerges and gains seats in the Bundestag, it effectively takes money away from the other parties. Since its inception in 2013, the AfD, which is now represented in every regional parliament as well as the Bundestag, is not only siphoning off votes, it is syphoning euros away from them as well, which is seen by them as an intolerable affront to what the leader of the FDP calls the “coalition of democracy.”

The system is biased to ensure that one of the two main parties remains in power even when the share of the votes for the party is low. In the 2017 election, the CDU-CSU share fell from 41.5 percent to 32.9 percent. Merkel remained in power, but it was an unwelcome warning to the “Volksparteien” that the SPD share of the vote fell as well, from 25.7 percent to 20.5 percent. Up to this time the results for the two parties have see-sawed, with results for one party rising as results for the other fell. Both parties now cling to each other in an uneasy governmental alliance.

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The success of the Afd is owing to two main factors: one is the courage of its members, many of whom risk intimidation, the loss of their jobs, and threats to their family just by publicly acknowledging their membership; the other is Merkel’s decision to allow a million pesudo-refugees to cross the German border in 2015. This outrageous decision was seen by many – and not only in the AfD – as an abuse of the constitutional provision which allows the acceptance of genuine refugees, as well as being a flagrant disregard of parliamentary privilege, since she took the step without consulting the Bundestag or even her own government colleagues. Some have even suggested that the decision was unconstitutional. Klaus Rüdiger Mai, writing for the ultra-internationalist Die Zeit on September 22, 2017, dismissed all such objections. It is in any case irrelevant, he opined, what the federal law or constitutional provision may stipulate, because “the European provisions override the constitutional right to asylum, which effectively has no further role to play.” Observers of the European political scene will be all too familiar with this blame-shifting game, where the national government and its supporters in the media intimate that an unpopular or legally questionable enactment or law is Brussels’ responsibility, while Brussels affirms that it is the national governments which make the decisions.

Be that as it may, the 2015 decision, which followed the bungling of the euro crisis in 2010, as well as populist sentiment growing elsewhere in Europe, has accelerated the decline of the two so-called “Volksparteien.” In spite of this, no prominent CDU member has dared challenge Mutti until this year. In an unstable world, voters in the German Republic are fearful of change, and Merkel’s non-ideological, tedious, unemotional platitudes appealed to voters feeling insecure and threatened in an age of political and environmental upheaval. So Mutti acted as a bromide. Her message, insofar as we might concede that her dreary sermons hold any substantial message at all, could be summarized as “everything is fine, we can manage, we are growing every day, there is no alternative.”

Mutti governments were especially adept at manipulating green issues to create economic growth. Every “environmentally friendly” provision, from the installation of filters in diesel cars, to the insulation of buildings with costly cladding, to new regulations for building materials and new safety provisions, all – as though by chance – have brought with them full order books in the affected branch of the economy and opened new business opportunities. The Chancellor always had an open ear for business opportunities of every kind, so long as they promote growth, boost her popularity, and pump up the GDP. The year Merkel opened the gates to a million “refugees” was the first of a series of good years for the construction industry, which had been suffering from the knock-on effect of stagnating birth rates in the form of declining demand for housing. A million “new citizens” gave the industry a shot in the arm, in addition to ongoing support in the form of complex energy-saving provisions for buildings, state-backed renewable energy investment, and costly and legally enforceable building “improvements.” It is no coincidence that costly regulations fall less heavily on the public sector than they do on the private sector. In the end, the cliché – like so many national clichés – about German obedience and awe of authority goes some way toward explaining the astonishing fear and subservience which Merkel enjoyed from the majority of citizens. CDU party conferences were not easily distinguishable from the former Communist Party conferences in East Germany, from where Merkel herself originates – and they were about as exciting.

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Signs of real dissatisfaction with Mutti first made themselves felt in the CDU’s sister party, the CSU. The CSU is the equivalent of the CDU in Bavaria, to which it is confined. It has traditionally operated as the conservative wing of the CDU-CSU, and has been ruling Bavaria without interruption since the founding of the Republic. With opinion polls indicating a strong shift away from the CSU and towards the AfD in Bavaria, the President of the CSU, a trimmer named Horst Seehofer, began to take a tone more critical of “refugees,” presumably in an attempt to win back votes; it was an attempt which failed, but marked a precedent in that a member of the ruling coalition had plainly taken a line in unequivocal opposition to Mutti‘s. It was as though a sheep had barked.

The precedent was soon followed. On September 25, 2018, the CDU elected its new parliamentary Chairman, a fast-speaking, shrill stuffed shirt named Ralph Brinkhaus. This, although in itself unremarkable, thrilled mainstream journalists. It was seen as significant because Brinkhaus won in competition (practically unknown in itself) with Merkel’s favorite, Volker Kauder. It says a lot about how politics in the Republic works when one learns that Kauder, Merkel’s unquestioning and obedient servant, had been reelected at each party conference, unchallenged ever since she first became Chancellor in 2005. This little shock was followed by another, in the elections for the Bavarian regional parliament on October 14. The CDU and SPD each lost 10 percent of their vote compared to 2013, while the Grünen and AfD each gained 10 percent.

The results of the election in Hesse on October 28 were very similar, being accompanied by a sinister precedent: along with the normal ballot paper, the electors in Hesse were handed a list of fifteen questions introduced by the Grünen-CDU regional government which were described as “proposals to amend the regional constitution.” This so-called referendum, consisting of questions on a paper handed to voters at the same time as their voting slip, put forward single-sentence proposals principally aimed at linking the state constitution to the ideology of internationalism. The simplistic proposals were explained in a separate pamphlet which was not given to the voters on election day. Among other measures which were proposed not as new legislation, but as texts to be added to the state’s constitution, were the right of the state to decide on the well-being of children, the passing of laws electronically, and the existing description of Hesse as “part of the Republic of Germany” to be amended to include “and part of the EU and a united Europe.” Voters put their cross to a document of apparently harmless generalizations whose import it was not intended they should understand. All fifteen proposals for amendments to the constitution were approved with massive majorities.

In the wake of the electoral affronts to her dignity, Angela Merkel announced that she would not be standing as a candidate for Chairman of the CDU in December. Wholly in character is the non-consultative style of the woman who seems to have made this announcement without previously discussing it with her colleagues: the surprise of even her closest party comrades to the announcement seems genuine. However, her intention of resigning as party Chairman has been accompanied by her declared intention to soldier on as Chancellor. This arrogant gesture, contemptuous of both her party and the people she claims to govern, has been a bit too much even for some servants of the system to swallow. The leader of the FDP, Christian Lindner, while paying the usual obsequious tribute to Mutti, has argued that a fresh impetus is as desirable in the nation as it is in the CDU, meaning in the diplomatic language of establishment politicians that she should resign as Chancellor as well. Merkel’s curious resignation/continuation statement possibly serves two purposes: to ensure minimum disruption in her party and to the system as a whole, and to assist her preferred candidate in succeeding her. Her decision means that the Chairman of the governing party and the head of state would be two different people, something impossible in many countries, and without precedent in the Federal Republic.

A slew of candidates have rushed to apply for the job of CDU Chairman, of whom three are regarded as having a serious chance of being elected. The candidates are not chosen by party members, but rather by party delegates at the national conferences. One candidate is a woman who looks like a man, and enjoys the silly, tongue-twisting name (even for Germans) of Annegret Kamp-Karrenbauer. She/he is the Merkel favorite – if not clone – and seems to have worked for years as the Chancellor’s characterless factotum. Another candidate is the Health Minister Jens Spahn, who some consider “unsound” because he has expressed the view that an overgenerous policy regarding immigration has driven CDU voters into the arms of the AfD.

The third candidate is none other than Merkel’s personal enemy, Friedrich Merz, who happens to be a member of the exclusive Trilateral Commission, a passionate free-marketer, and a lawyer who has made himself fabulously rich advising and liaising in company takeovers and mergers after retiring from politics since Merkel beat him to the CDU chairmanship in 2005. He also sits on several supervisory boards, including BlackRock. Merz once unsuccessfully appealed to the Verfassungsgericht against a law obliging members of the Bundestag to publicly reveal what jobs they had outside of being parliamentary deputies. Unlike Merkel and his two opponents, Merz is an able and relaxed speaker. He has not been a member of the Bundestag since 2009, but no doubt the CDU could settle that small problem were he to become its Chairman. Merz also has good connections in the United States, and would undoubtedly seek to improve European-American relations, whoever happens to be the American President. There is a hint that he is not entirely unsympathetic to the Europe-as-a-superpower thesis of writers such as Jean Thiriart, a view which sees a united Europe not as a way towards a one-world state, but rather as a superpower comparable to the US or China. Sebastian Kurz in Austria also seems to be inclined to this view. But to what extent an Atlanticist like Merz would really close the borders or expel illegal “refugees” is very doubtful. The two male candidates have expressed their desire to attract dissatisfied AfD voters back into the CDU fold. From the point of view of the AfD, Merkel’s favorite should arguably be the optimal choice, since a continuation of the Chancellor’s extremist internationalism would be the best way to bolster a genuine opposition – but such a point of view is too cynical for the AfD, whose leaders have publicly declared that an AfD-CDU coalition under Merz or Spahn is conceivable, with no mention of a Kamp-Karrenbauer one.

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Whatever happens in Germany in the coming months and years, the damage caused by the outgoing Chancellor is probably irreparable. The ethnic base of the German people, which was first decimated by war and then weakened by massive Turkish immigration, is unlikely to survive the final death blow of the million pseudo-refugees she welcomed in. The ethnic base is not even reproducing itself while the newcomers flourish, a development which became an established pattern during the term of a woman who, appropriately enough, is herself childless.

Churchill famously said that “our intention is to make Germany fat, but impotent.” Impotent the Germans may be, and they are also fat, literally and in terms of economic prosperity. The Federal Republic of Germany is the financial powerhouse of Europe, is profoundly sympathetic to internationalist NGOs, and endeavors to excel as the financial engine which drives the euro and the EU project as a whole. (Having been expelled from Budapest, it is no surprise to learn that George Soros’ Open Society Foundations decided to move to the more congenial political climate offered by Berlin.) Citizens of the Republic are coddled by all kinds of social insurance, rental protection, and job security. In relation to income, the prices for food, drink, and household goods are among the lowest in Europe.

If there is hope for any kind of reaction to the slow genocide of the German indigenous population, it lies, among other things, in the falling support for both wings of the dreary CDU-SPD coalition, as well as in the increasing and justified distrust of the mainstream media’s propaganda and the Republic’s “democratic” swindle, coupled with fear of and the real possibility of economic turbulence to come. Public weariness with the “same old song” of the old parties and their media friends is evident, as is widespread disquiet at Mutti‘s increasing high-handedness. Also, the AfD has achieved the feat of being the first party “right of the CDU” to be represented in all regional parliaments at the same time.

How can it be that a woman whose total personal, intellectual, physical, moral, and rhetorical mediocrity is evident at every step she takes – and from the first words she utters – has remained head of state for so long? Even more than most, German voters are drawn to authority, stability, and reassurance. Shrillness and insecurity frightens them. Merkel was very successful in presenting a picture of low-key but hugely complacent economic security and superiority, a formula which pleased millions. The German Republic, bar a few “refugee” outrages, has remained a sea of tranquility in a troubled world, and a sea of prosperity, too; both are perceived, rightly or wrongly, as Merkel achievements. She represented the benefits of a non-confrontational style of government which benignly blessed economic prosperity, especially in terms of nearly full employment, which was itself fuelled by a successful and expanding export market.

Whenever she has been confronted with strong criticism, mostly from the Linke or the AfD, she does not respond to it. She ignores it. Denounced in the Bundestag for encouraging massive income disparity by Sarah Wagenknecht, leader of Die Linken, Merkel pointedly played with her mobile phone for the duration of Wagenknecht’s speech; when attacked by the AfD’s Alice Veidel in the Bundestag, she simply rose and left the chamber.

But while Merkel made a virtue of her vacuity, German business has played another tune. Politically inept and hardly independent on the world stage, behind the scenes the German Republic has been tough in business matters, placing good sales pitches for German goods and closing many lucrative deals. A notoriously complex domestic tax system offers substantial opportunities for tax relief to companies and the self-employed, and helps to keep the wheels of the economy well-oiled. However, were for any reason those wheels to slow down or halt, such as if the export boom upon which German prosperity is wholly dependent to founder, the security-loving Germans who would be cheated of their cherished Wohlstand (prosperity) may well become less placid and complacent about the political system than they have been until now.

The democratic alliance of parties not “to the right of the CDU” will be doing all it can in the coming months to ensure that the Federal Republic remains just as Churchill wanted it to be: fat and impotent. It is not talk or logic, nor any kind of romanticism, which would lead to a collapse or rejection of the present system. A sea change can only come about if the average Hans loses the benefits and security of the post-war German consumer society – if he began, so to speak, to lose weight. A lean and hungry Germany would look very different from the docile Federal Republic that was created in 1949. It might look more like the Weimar Republic of 1929. The priority for Merkel’s successor, whoever he or she may be, will be to ensure that such a catastrophe does not befall the land of the impotent and the fat.

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Pour une politique environnementale européenne

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Pour une politique environnementale européenne

par Eugène Guyenne

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com 

L’environnement fait partie des thèmes politiques a aborder et dont il serait dommage de s’en passer. Le rapport de l’homme européen par rapport à son environnement (son espace) dont la nature (faune et flore) en fait partie. Le Parti des Européens aborde ce thème. L’occasion d’en rappeler certains points.

Pour la faune, l’abattage de l’animal devra se faire par un étourdissement préalable et une mise à mort par effet de surprise, dans un contexte non stressant. Les trajets trop longs pour leur transport seront interdits. Par rapport aux animaux sauvages, le LPE défendra et encouragera l’expansion de ces animaux en voie de disparition comme le loup, l’ours, le lynx, l’aigle, le hibou grand-duc, les tortues d’Hermann et de Horsfield ou encore la rainette verte. Toujours concernant la faune, un plan européen de lutte sera engagé contre les espèces invasives comme le frelon asiatique ou encore la tortue de Floride. Il sera proscrit d’ailleurs d’en importer ou en posséder.

Pour la flore, il sera prévu un plan de reforestation du territoire avec des créations d’espaces sauvages protégés, avec une répartition équitable. Dans l’agriculture, il y aura une mise en place d’un protectionnisme agricole européen, pour décourager l’importation de produits qui sont destinés à être cultivés en Europe, favoriser localement les circuits courts, les coopératives locales et/ou régionales, les fermes en serre (hydroponique ou non), afin de produire en Europe des denrées exotiques qui nécessitent un climat adapté. Et enfin, un moratoire sur les O.G.M. pour interdire leur installation en dehors de zones géographiquement très délimitées et destinées seulement à la recherche.

Pour étoffer un peu davantage, je montrerai plusieurs chiffres concernant la population d’animaux sauvages en Europe et qui dresse un constat pour le moins alarmiste notamment en Europe occidentale.

Concernant le loup, c’est « Sciences et Avenir » qui publiait des chiffres le 10 décembre 2017 : 2.000 en Italie, une quarantaine en Suisse, 2.500 loups ibériques en Espagne, environ 300 au Portugal, au moins 130 adultes en Allemagne (la plupart en Saxe et dans le Brandebourg), entre 1.000 et 1.500 en Pologne (la plupart dans les monts Bieszczady, avec une chasse proscrite depuis 1998 »), environ 1.200 dans les pays baltes, 350 en Suède (courant 2017 le Riksdag, Parlement suédois, a fixé un quota de 22 pouvant être abattus), 200 en Finlande, entre 105 et 112 en Norvège, entre 2.500 et 3.000 en Roumanie et entre 800 et 1.000 en Serbie (bénéficiant de la protection en province de Voïvodine).

Pour le lynx, le site « Espece-Menacees » du 21 mars 2017 portait une présence en Europe de cet animal entre 9.000 et 10.000.

Pour l’ ours brun, le site « Pays de l’ours » publiait les chiffres de cet animal : entre 50.000 à 60.000, « répartis très inégalement sur l’ensemble du territoire » où « les populations les plus menacées se trouvent à l’ouest (Autriche, France, Espagne, Italie) mais la situation est fragile également en Serbie, au Monténégro, en Macédoine, en Albanie, en Ukraine, en Lettonie et en Biélorussie ». Dans le cas de l’Autriche particulièrement, « on est en train d’assister à la disparition, peut-être définitive, de l’espèce », a contrario des effectifs plus importants en Russie d’Europe, en Roumanie, et en Suède sont notables.

Pour le renard roux par exemple, « Boulevard Voltaire » en faisait mention le 04 octobre 2018. Plusieurs pays le protègent, comme l’Angleterre (depuis 2004), le Luxembourg (depuis 2015), en Suisse dans certains cantons dont celui de Genève, où la chasse est interdite (depuis 1974), en France aussi où il est protégé en Savoie, en Haute-Corse et dans la région francilienne.

Au niveau institutionnel, il existe actuellement en Europe, la MCPFE (Ministerial Conference on the Protection of Forests in Europe), qui réunit 40 États européens membres du Conseil de l’Europe (sur un total de 47), avec des États membres et d’autres pas, de l’UE (comme la Russie et pour être complet, incluant l’Albanie, Andorre, l’Arménie, la Bosnie-Herzégovine, la Géorgie, l’Islande, le Liechtenstein, la Macédoine, la Moldavie, Monaco, le Monténégro, la Norvège, Saint-Marin, la Serbie, la Suisse, l’Ukraine, l’Azerbaïdjan et la Turquie). Et leur envoyait un questionnaire sur l’état des forêts européennes. Il y a eu jusqu’à présent, 4 conférences : 1990 à Strasbourg, 1993 à Helsinki, 1998 à Lisbonne et la dernière, en 2003 à Vienne.

Au niveau concret pour la flore, comme l’indique François-Michel Le Tourneau dans une interview consacrée au site « Atlantico » du 1er avril 2018, l’UE « subventionne les agriculteurs pour ne plus exploiter certaines de leurs terres » et concernant cette reforestation, « si l’objectif est une préservation de l’environnement, en particulier pour défendre la biodiversité, mieux vaut laisser les forêts se régénérer toutes seules. Avec ce que cela implique en termes de modification des paysages auxquelles nous sommes habitués, et avec éventuellement quelques interventions sur quelques espèces ou essences invasives qui peuvent gêner cette reconstruction ». Aussi, peut-on s’intéresser au niveau des eaux dans les espaces aquatiques.

Concernant la Mer Caspienne, entre 1995 et 2017, son niveau à diminué de 1,5 mètre, portant sa profondeur à 184 mètres en moyenne. La cause principale ? Le réchauffement climatique. Au sujet de cette notion qui donne souvent lieu à des débats passionnés, je pense que la vérité est au milieu et que d’un côté il ne sert à rien d’être climatosceptique car cette notion est bien réelle et qu'il y aura des conséquences écologiques sur le long terme, tout comme le "grand remplacement", qui sont deux notions sur le long terme voire presque liées, dont les arguments ne sont pas infondés. Mais d’un autre côté, les réponses données par les (bobos-)écologistes ne sont pas non plus les bonnes. Cela mériterait une réelle réflexion sur le rapport de l’homme européen avec son espace, le gérer efficacement en trouvant des solutions équitables, sans tomber dans les travers de la culpabilisation de l’homme qui est tenu pour responsable de tout et doit se renier.

Afin que demain un État européen puisse voir le jour, il est important de prendre en compte l’aspect environnemental de son territoire et donc de gérer à la fois la faune et la flore. Si des solutions ont déjà été entreprises au niveau européen concernant les plans de reforestation, il faudra poursuivre ces efforts et de manière intelligente. Et bien sûr aborder la question de la disparition d’animaux sauvages de manière intelligente, en les préservant et en les répartissant de manière plus équilibrée sur le territoire, on peut imaginer ré-implanter davantage les loups en France, au Portugal, en Allemagne, en Suisse, en Norvège et en Finlande, les ours bruns en Autriche.

Eugène GUYENNE (Le Parti des Européens)

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Fake news : Débat avec François-Bernard Huyghe

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Fake news : Débat avec François-Bernard Huyghe, directeur de recherches à l’IRIS 

Source : Le Glob, François-Bernard Huyghe

Impossible de leur échapper, elles sont partout ! Dans les médias, sur les réseaux sociaux où nous en avons très probablement relayé au moins une, au Parlement où elles reviennent cet automne dans un projet de loi. Qui ? Les fake news bien sûr, ces cousines des infox, fausses nouvelles et autres rumeurs. Mais qu’est-ce qu’une fake news au juste ?

Les médiathèques d’Antony ont choisi de leur consacrer un « Monde en question », le premier de la saison 2018-2019, avec comme invité pour nous éclairer François-Bernard Huyghe, directeur de recherche à l’IRIS et auteur d’une vingtaine d’ouvrages dont deux tout récents sur la désinformation.

En 2h d’intense réflexion, nous avons parcouru grâce à lui tout l’éventail des mots à la mode – et en anglais – pour désigner les avatars d’une désinformation aussi vieille que l’humanité. Nous nous sommes ensuite penchés sur les moyens de les repérer avant de nous demander : « Pourquoi ça marche si bien ? ». Le tout exemples à l’appui, du plus incroyable et grotesque au plus subtil.

Retrouvez la conférence et le débat animés par Rencontres et Débats autrement en vidéo :

 

mercredi, 14 novembre 2018

Evola’s Other Club: Mitch Horowitz & the Self-Made Mystic

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Evola’s Other Club:
Mitch Horowitz & the Self-Made Mystic

mhmc.jpgMitch Horowitz
The Miracle Club: How Thoughts Become Reality
Rochester, Vt.: Inner Traditions, 2018

“I don’t want to be a product of my environment. I want my environment to be a product of me. . . . When you decide to be something, you can be it. That’s what they don’t tell you in the church.”[1] [2]

The latest meme promulgated by the Dissident Right, which seems to be driving the Ctrl-Left and its media mouthpieces even more crazy than they were by Pepe the Frog, is the NPC [3] (Non-Player Character). And why shouldn’t it? It’s funny because it’s true. But it’s also more common than the 4Chan crowd might think.

As Mitch Horowitz says at the beginning of The Miracle Club, “the basic sense of human identity,” at least since Shakespeare expressed it in Macbeth, has been pretty much indistinguishable from the NPC:

Each of us “plays his part,” living, serving, struggling, until “mere oblivion.” We sometimes bring a ripple of change to our surroundings. . . . But overall, we remain bound to a familiar pattern.

Just one modern idea[2] [4] has “suggested that we are not ‘merely players,’ but also possess a creative agency”: thoughts are causative. As Neville Goddard, whom Horowitz considers the greatest figure of this alternative school of thought, says:

It is my belief that all men can change the course of their lives. By our imagination, by our affirmations, we can change our world, we can change our future. I have always preached that if we strive passionately to embody a new and higher concept of ourselves, then all things will be at our service. Most men are totally unaware of the creative power of imagination and invariably bow before the dictates of “facts” and accepts life on the basis of the world without. But when you discover this creative power within yourself, you will boldly assert the supremacy of imagination and put all things in subjection to it.[3] [5]

This is the uniquely American thought-phenomenon called “New Thought” (how American a name!), which should be regarded, as I’ve argued in a number of essays, [4] [6] as our homegrown Hermeticism, native Neoplatonism, and two-fisted Traditionalism.[5] [7]

Yet for almost a century now, New Thought has been the punchline and punching bag of everyone from learned scholars and hard-nosed scientists, to journalists looking for a feature full of cheap laughs.[6] [8] As religious scholar Jeffrey J. Kripal says in his blurb for Horowitz’s book:

The American lineage of mind metaphysics, or positive thinking, takes a beating from both the religious right and the intellectual left, who seem to share in little other than this fear and loathing of the possibility that we might actually be able to imagine ourselves into other realities, histories, and humanities.

Indeed, not only the “religious” Right; concurrent with the NPC meme, another frequently-encountered theme among the “Alt Right” of late is the disparagement of “magical thinking,” presented as something unique to the Left,[7] [9] despite the election of Donald J. Trump, a devotee of Normal Vincent Peale’s “Positive Thinking.”[8] [10] One is tempted to respond in the Trump persona: “I’m the billionaire president, and you’re not. You’re fired!”

At least one cause – or effect? – of this mockery has been that New Thought hasn’t been seriously studied since William James (who both studied and practiced what he called “the religion of healthy-edness”) died in 1910; and, as a consequence, New Thought itself hasn’t intellectually developed. [9] [11]

Comes now Mitch Horowitz[10] [12] to move the discussion of this very American stream of thought onto that very American methodological ground of proof by experience. In short, try it!

By this strategy, Horowitz first reaches back to evoke the original Miracle Club, a gathering of esoteric experimenters who banded together in New York City back in 1875, when their President received a mysterious letter reading, “Don’t give up thy club. TRY.” And in the end, he will propose that the reader join him in a new, informal miracle club.

But “club” also suggests, to me at least, Baron Julius Evola, who ran his own series of magical clubs, UR and KRUR, back in the 1920s.[11] [13] Moreover, after disbanding these groups, he founded a periodical titled La Torre (The Tower); in his autobiography, he notes that:

Backlash followed – and not because of the doctrinal or cultural content of the magazine (which, given its elevated standard, was largely ignored by Fascists), but on account of one rubric entitled ‘The Bow and the Club’ (‘L’arco e la clava’: where the bow strikes at a distance, the club does so only within range of one’s hands).[12] [14]

Without pressing the analogy too far, I would suggest that Horowitz has set himself a similar task: to deal with the far (skeptics and scientific materialists) and the near (the all-too-frequently naïve and even childish proponents of “The Secret” or “The Law of Attraction”)[13] [15] to arrive at a true, rectified picture of New Thought: “For all its shortcomings, and for all its being disparaged by critics as a dogma of wishful delusion, New Thought, in its essentials, is true – and can be tested in your experience.”

First, some terminological matters:

Some colleagues have cautioned me that terms like positive thinking seem old-fashioned and musty; the phrase puts off younger or more sophisticated readers. But the “power of positive thinking,” to use the title phrase of Peale’s 1952 book, has so fully entered the public mind that most people have an immediate association with it. It is plain. For that reason I have continued to use Peale’s phraseology, musty or not.

I am also wary of jettisoning old terms, such as ESP, New Age, and occult, simply because they have taken on critical baggage, and one hopes to arrive at something more “respectable.”

Here, too, the note is Evolian; the latter had no hesitation to use the term “magic,” despite its modern “show business” connotations; not even, like Crowley, adding a “k”.

As another, even more important preliminary, Horowitz is quick to emphasize that he writes as a participant-observer. While acknowledging the need for some level of objectivity, he rightly points out that we are quite used to, for instance, histories of Mormonism written by Mormons, or accounts of the Inquisition, say, written by Roman Catholics. And if we are to prove a method by experience – otherwise, in what sense are we being empirical? – then we must have these experiences. “The perspective of the critics requires leavening by experience. But experience will not touch the staunchest among them simply because they avoid participation in ideas.”

Even worse than professionally skeptical scientists are the half-baked journalists. Some, like Tom Wolfe, will express some sympathy with these ideas in private, but for public consumption fear it to be too infra dig to do their reputation any good. Others, like Lewis Lapham – who went all the way to India to hang out with the Beatles and the Maharishi, and even got a mantra, but couldn’t be bothered, then or in the ensuing fifty years, to actually try meditation – seem to exhibit what René Guénon considered to be a typical “Western mental distortion”: to prefer the theory of knowledge to knowledge itself.[14] [16]

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As a participant-observer, Horowitz starts, appropriately enough, with himself. At some point those journalists, or TV producers, or academics, will ask him: “You don’t believe this stuff, do you?” Yes, he does:

I believe that thinking, in a directed, highly focused, and emotively charged manner, expands our capacity to perceive and concretize events, and relates us to a nontactile field of existence that surpasses ordinarily perceived boundaries of time and thought.

Or, even more concretely:

Your mind is a creative agency, and the thoughts with which you impress it contribute to the actualized events of your existence.

This is less a doctrine than a “line of experimentation” that he invites the reader to join in with. In any event, New Thought has been very good for Mitch Horowitz. In fact, despite being the son of a bankrupt Long Island attorney, he’s now a millionaire! Ordinarily, I wouldn’t bring up such personal matters, but he talks about it himself, quite openly and out of the gate. It’s actually a legitimate part of his participant/observer model.

And why not talk about money and success? One of the most basic, and laziest criticisms, of New Thought has been to deplore it as “materialistic.” Horowitz is having none of that. Although he believes in “labor unions, moderately redistributive tax policies, and personal thrift,” he also knows that we live in a material world, and we need money to obtain power, and thus to be able to actualize our basic desires.

Horowitz deplores the “recycle[d] ideas from the Vedic and Buddhist traditions,” such as “nonattachment” or “transcendence,” which have been “cherry-picked from religious structures that were . . . highly stratified and hierarchical” and which “would have regarded social mobility almost as unlikely as space travel.”[15] [17]

This ersatz “Easternism” . . . has not provided Westerners with a satisfying response to materialism because it often seeks to divert the individual from the very direction in which he may find meaning, which is toward the compass point of achievement.

My conviction is that the true nature of life is to be generative. I believe that in order to be happy, human beings must exercise their fullest range of abilities – including the exertions of outer achievement.

I believe that the simplest and most resounding truth on the question of the inner life and attainment appears in the dictum of Christ: “Render unto Caesar what is Caesar’s and render unto God what is God’s.”

I do not view nonattachment as a workable goal for those of us raised in the West, and elsewhere, today. Rather, I believe that the ethical pursuit of achievement holds greater depth, and summons more from within our inner natures, than we may realize.

Although Horowitz seems to assume this is a function of the modern, globalized world (“the West and elsewhere, today”), I would suggest that this is actually true of something uniquely, essentially, and timelessly Western: what Spengler, and others after him, have called Faustian Man.[16] [18] And this is another point of contact with the work of Evola, who argued that both original Buddhism and Taoism were essentially Aryan paths to personal power.[17] [19]

Horowitz himself sees a connection with Nietzsche and . . . Ayn Rand.

New Thought at its best and most infectious celebrates the primacy of the individual. Seen in a certain light, the mystical teacher Neville Goddard, the New Thought figure whom I most admire, was a kind of spiritualized objectivist. Or perhaps I could say that Ayn Rand, the founder of philosophical Objectivism, and an ardent atheist, was a secularized Neville.

How can this be?

The motivated person must select among the possibilities and circumstances of reality.[18] [20] In their view, the individual is solely responsible, ultimately, for what he does with his choices. Rand saw this selection as the exercise of personal will and rational judgment; Neville saw it as vested in the creative instrumentalities of your imagination. But both espoused the same principle: the world that you occupy is your own obligation.[19] [21]

mhoa.jpgSpeaking of obligation, having “promised you a philosophy of results,” Horowitz feels obligated to provide early on “two vital, inner steps to opening yourself to money.” The first – I’ll let you read the book to find the second – could have come from Howard Roark himself:

You must know exactly what you want to accomplish, and you must feel it passionately, even obsessively. You must be willing to turn aside everything and everyone who doesn’t contribute to your realization for that aim. . . . If that strikes you as ruthless or extreme, it is because you do not yet possess, or are not yet honest about, your definite aim. When you find it, it will be like finding breath itself.

As Neville insisted, your desires are clues given to you by God, to guide your actions in life, and should be followed without guilt, modesty, or shame. And they can be realized, precisely because they accord with the will of God, the greatest power in the universe, who is ultimately “your own wonderful human imagination.”[20] [22]

In a key chapter, “The Centrality of Neville Goddard,” Horowitz expands on his earlier precis of New Thought, presenting a three-step method, based on Neville’s many books and lectures:

First, clarify a sincere and deeply felt desire. Second, enter a state of relaxed immobility, bordering on sleep. Third, enact a mental scene that contains the assumption and feeling of your wish fulfilled. Run the little drama over and over in your mind until you experience a sense of fulfillment. Then resume your life. Evidence of your achievement will unfold at the right moment in your outer experience.

As I’ve noted before, this is exactly the method that Evola espoused in his magickal writings; first, create an image of the desired state, then:

In order for any image to act in the way I am talking about, it must be loved. It must be assumed in a great, inner calm and then warmed up, almost nourished, with sweetness, without bringing the will or any effort into play, and much less without expectations.[21] [23] The Hermeticists called this agent “sweet fire,” “fire that does not burn,” and even “fire of the lamp” since it really has an enlightening effect on the images.[22] [24]

Although in contexts such as this one here at Counter-Currents, I’ve been calling attention to how Traditional the method is, Horowitz is right to emphasize how profoundly American it is. Deriving in the first instance from Emerson, it is indeed, as Horowitz says, “applied Transcendentalism.”

In fact, it is clearly a manifestation of what Camille Paglia has called “The North American [Literary] Tradition.” Paglia argues that the confrontation of Romanticism with North American Protestantism “achieved a new fusion of ideas – a sensory pragmatism or engagement with concrete experience, rooted in the body, and at the same time a visionary celebration of artistic metaspace – that is, the fictive realm of art, fantasy and belief projected by great poetry and prefiguring our own cyberspace.”[23] [25]

This uniquely American “synthesis of the pragmatic and the visionary,” from Emerson to James, continues, I would say, in Neville’s method, which crucially combines both physical relaxation (the body) and visionary intensity (mind and will); [24] [26] conversely, Horowitz notes that most New Age practitioners of “the law of attraction,” “the Secret,” and so on fail because they seem to think they can rely on thought and wishing alone.

We saw how Horowitz disparages the “ersatz Hinduism” derived from socially stagnant societies, and Paglia notes that American democracy and capitalism “enhanced individualism and promoted social mobility.” So at first glance it may seem somewhat ironic that he devotes two chapters to Neville, born in Barbados, and James Allen (author of the New Thought classic As a Man Thinketh), an Englishman. Yet their stories are almost archetypically American.

Neville, like so many before him, emigrated from Barbados to New York to make his fortune.[25] [27] Though the Great Depression caused his Broadway career to flame out, his career as a “metaphysical lecturer” led to a certain amount of prosperity (to judge from his teaching stories, he and his small family seem to have lived one of those Nick and Nora Charles lifestyles, moving from one swanky hotel or apartment house to another), while his extended clan in Barbados used the same methods to expand a grocery store into the food services conglomerate Goddard Enterprises, still the largest multinational headquartered in the Caribbean. [26] [28]

It was James Allen’s father who emigrated to New York, but with less success, being murdered and robbed two days after arrival; as a result, young Allen had to leave school to support the family. He married, lived quietly, produced more than one book a year, and died from tuberculosis at the age of forty-seven.

Allen’s story is compelling not because he became rich – he didn’t, monetarily, at least – but for the way it brings together Horowitz’s other themes of power, self-effort, and testing by experience.

The noblest aspects of human nature emerge when the individual is striving toward something. When the thing striven for is attained, however, such as a comfortable and prosperous old age, the human mind often redirects its attention onto the smallest and most fleeting details of quotidian life.

James Allen, by contrast, was compelled to struggle most of his life. But that struggle never deformed him. The decisive factor in his life . . . was that he saw life’s upward hill not as a path toward comfort but toward refinement.

mhoroot.jpgOne is reminded of Colin Wilson’s frequent observation, that those born well-off tend to develop a lazy and pessimistic view of life, while those who need to constantly struggle acquire an optimistic attitude; positive thinking, indeed. Allen’s wife’s description of her husband also reminds us of Wilson’s concept of existential philosophizing;

He never wrote theories, or for the sake of writing; but he wrote when he had a message, and it became a message only when he had lived it out in his own life, and knew that it was good. Thus he wrote facts, which he had proven by practice.

As I said above, Horowitz devotes much attention to critiquing the intellectually stagnant, naïve, and, sometimes, dishonest forms of New Thought today, as well as the unfair attacks of the sciencey folks; he also marshals fascinating evidence that mainstream, not even “cutting edge,” science provides ways to understand how and why New Thought – Neville’s method in particular – works.

Most quantum physicists wouldn’t be caught dead/alive as Schrodinger’s cat dealing with the theories of Neville. But there is an elegant intersection of possibility between his theology and the quantum theorizing of Schrodinger and Everett.

Everett’s concept of multiple worlds and outcomes could be the key to why thoughts are causative, or, put differently, why reality bends to the vantage point of the observer.

It’s not so much that our thinking and perspective make things happen, but that we choose from among things that already exist in potential – like the superposition of a particle in a wave state.

If thoughts register data, then a shift in the use of the sensory tool of thought – like a physicist deciding whether to take a measurement and the perspective from which it is taken – determines or alters what data is experienced. Based upon how your thoughts and feeling states are used, they expose you to different, and coexisting, phenomena.

Neville argued that everything you see and experience, including others, is the product of your own individual dream of reality. Through a combination of emotional conviction and mental images, he taught, you imagine your world into being – and all people and events are rooted in you, as you are ultimately rooted in God, or an Over-Mind. When you awaken to your true self, Neville argued, you will know yourself to be a slumbering branch of the Creator clothed in human form and at the helm of infinite possibilities. We all have this experience within our own dreams of reality.

As noted in my review [29] of one of Horowitz’s previous books,[27] [30] I find this sort of thing intriguing, but not necessarily entirely compelling – and Horowitz doesn’t insist he has all the right answers, anyway; as always, your mileage may vary.[28] [31]

New to me, and more intriguing, are examples he draws from biology and medicine: he concludes that “we are living through a period of new findings in placebo research, ranging from placebo surgeries to myriad studies liking positive expectancy to a strengthened immunological response, as well as widely accepted findings in the nascent field of neuroplasticity, in which redirected thoughts are seen to alter brain biology.”

Perhaps more important are his attempts to tease out some consistency and plausibility in the claims of New Thought practitioners and what passes for theorists among them.

One of his most important contributions is emphasizing one reason why it doesn’t always appear to work: most New Thinkers not only seem content to just vaguely hope for the best, they also seem to believe that thought is the only power at work.

If I posit a connection between the individual and some kind of higher capacity of the mind, that does not mean that only “one thing” – a law of mentation – is going on in your life. Lots of events, whether biological, mechanical, or metaphysical, can be simultaneously occurring. We live under many laws and forces, of which the impact of the mind is one.

The law of gravity is ever operative, but it is mitigated by other laws, such as mass. The experience of gravity radically differs on the moon, Earth, and Jupiter. So it is with the mind: surrounding events and realities matter.[29] [32]

I would suggest – and hope to develop in a future essay – that even if, as Neville insists, we are “all imagination,” and that imagination is God, that there are levels of power or accomplishment here as with other cosmic forces or natural talents;[30] [33] it may be possible to train one’s imagination, as an athlete or dancer (like Neville, remember) trains their body, to attain greater mastery, but there are limits. As Horowitz says:

Contrary to many purveyors of spiritual self-help, I reject the notion that we can become anything we dream of. Not all desires are realistic. . . . Your age, training, and education matter – as do geography, finances, and time. These are not to be seen as barriers – but they are serious considerations.

“There are surprises,” he adds – as he says elsewhere, there have been notably short basketball stars – but don’t bet on it.[31] [34]

Understanding the hand you’ve been dealt is all part of the preliminary step of finding one’s true aim; and this in itself may be the most valuable part of the practice of positive thought:

Positive-mind philosophy places a demand on us, one that we may think we’ve risen to but have never really tried. And that is: To come to an understanding of precisely what we want. When we organize our thoughts in a certain way – with a fearless maturity and honesty – we may be surprised to discover our true desires.

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The need to recognize that we work within cosmic limits is complementary to Horowitz’s ethical meditations. All this talk of Rand and Nietzsche might make some readers (though not many on this site, perhaps) a little uneasy. And isn’t actually existing New Thought a part of the whole “Social Gospel” wing of Progressivism?

Is there a dichotomy between Neville’s radical individualism and the communal vision of [for example, early twentieth-century socialist and New Thought guru Wallace D.] Wattles? Not for me. . . . Not only do opposites attract, but paradoxes complete.

Neville’s vision of individual excellence, and Wattles’ ideal of community enrichment are inextricably bound because New Thought – unlike secular Objectivism and varying forms of ceremonial magick or Thelemic philosophy – functions along the lines of Scriptural ethics. New Thought . . . promulgates a radically karmic ethos, in which the thoughts and actions enacted toward others simultaneously play out toward the self; doing unto others is doing unto self – the part and the whole are inseparable.

Must a seeker choose between a nice car and “awareness”? Must I choose between Wallace D. Wattles and Neville? Both were bold, beautiful, and right in many ways; both had a vision of ultimate freedom – of the creative individual determining rather than bending to circumstance.

If Horowitz sees Neville as not that different from free-marketeer Rand or socialist Wattles, perhaps that’s because he hearkens back to an earlier kind of Progressive thought, also part of Paglia’s North American tradition rather than the Frankfurt School of pessimistic European thinkers she deplores. This kind of Leftism preached action (Reform! Progress!) rather than passive nursing of grievances and demands for special privileges and reparations; the Left that used to sing “Don’t mourn, organize [35]!” rather than “Born this way [36].”

This contrast is manifested here in a blistering, several-page critique of modern Progressive Barbara Ehernreich’s critique of positive thinking, which “stems from laziness of research . . . willful neglect of facts for the sake of scoring a witty point,” and a shallow, entirely secondhand approach to its intellectual history.[32] [37]

Her sloppiness stems from her elitism, which he contrasts with her former co-chair of the Democratic Socialists of American, Michael Harrington (who died in 1989):

You cannot love a country in any authentic sense when you offhandedly disparage – and make no effort to take full measure of – an outlook embraced by varied millions of Americans, of all backgrounds and classes.[33] [38]

In my review of Horowitz’s edition of Neville’s At Your Command, I noted that it appeared at a synchronous moment – Election Day – and provided a useful guide to understanding Trump’s meme mastery as the key to his victory.[34] [39] I’ve argued that Positive Thinking ultimately gave America Trump. If the Left actually want to avoid another Trump, they will need to engage in the kind of self-analysis Horowitz advises here – what do they, or rather the voters, really want? – and move back to Harrington’s kind of working-class solidarity. As Spencer J. Quinn has argued on this site [40]:

Carlson sees a civil war on the horizon and argues that the Left and Left-leaning members of the Right are the ones who are primarily responsible. They are also the reason why we got Donald Trump in 2016. If the Left wishes to not have populist nationalists like Trump in the White House, then they’d better clean up their acts and start catering to the needs of the majority.[35] [41]

Just as Horowitz’s edition of At Your Command arrived on Election Day, so Horowitz’s latest comes at a propitious time, just as the Dissident Right has created a new meme, the NPC. “Offhandedly disparage” does indeed suggest the literally mindless sloganeering of the Left’s minions.[36] [42] Horowitz’s discussion would lead us to think it is hardly confined to the Left, however; it is a result of eschewing the supposedly lazy and self-indulgent world of Positive Thinking for the “hard-headed” philosophy of materialism.

But as Horowitz shows, it is Positive Thinking – Blake’s “mental strife” – that requires work, while as Kathleen Raine said of Blake’s war against Locke and Newton:

The Big Brother of materialist philosophy must of necessity become a tyrant because he compels humanity (in Yeats’ words) to become passive before a mechanized nature.[37] [43]

Identity politics is pure passivity: their constituents want benefits. It is only “dreamers” like Neville or Horowitz who want to work.[38] [44]

With all this talk of integrity and right action, it’s no surprise that Horowitz eventually gets around to offering some life coaching, which, given the reversal of causality postulated by quantum mechanics,[39] [45] he presents as advice for the past you. It bears being quoted in extenso, since it’s pretty good in itself, and also seems like the sort of thing our own Jef Costello, or even Jack Donovan, but probably not Jordan Peterson, might offer as well:

Immediately disassociate from destructive people and forces, if not physically then ethically – and watch for the moment when you can do so physically.

Use every means to improve your mental acuity. Every sacrifice of empty leisure or escapism for study, industry, and growth is a fee paid to personal freedom.

Train the body. Grow physically strong. Reduce consumption. You will be strengthened throughout your being.

Seek no one’s approval through humor, servility, or theatrics. Be alone if necessary. But do not compromise with low company.

At the earliest possible point, learn meditation (i.e., Transcendental Meditation), yoga, and martial arts (select good teachers).

Go your own way – literally. Walk/bike and don’t ride the bus or in a car, except when necessary. Do so in all weather: rain, snow, etc. Be independent physically and you will be independent in other ways.

Learn-study-rehearse. Pursue excellence. Or else leave something alone. Go to the limit in something or do not approach it.

Starve yourself of the compulsion to derive your sense of wellbeing from your perception of what others think of you. Do this as an alcoholic avoids a drink or an addict a needle. It will be agonizing at first, since you may have no other perception of self; but this, finally, is the sole means of experiencing Self.

At the end, he issues a challenge to the presumably now buff and fully intellectually-prepped reader: a specific practice that will allow you to join your will to his and whoever else has the courage to take it up. As we’ve seen throughout, from the title on, there are echoes of Evola here; for the aim of UR and KRUR was also the creation of such “magical chains.”[40] [46]

There are some arguable points in Horowitz’s exploration of Positive Thinking, and even some missteps. As an example of the latter, several pages devoted to Senator Cory Booker as an exemplar of positive thought will likely produce a different impression after his buffoonish performance at the recent Kavanaugh hearings, as well as more recent allegations [47]; perhaps he exemplifies Horowitz’s sound advice about taking an honest inventory of your strengths and limits before formulating a goal.

On the other hand, Jef Costello will be pleased to find Jonathan Frid’s landing the role of Barnabas Collins on Dark Shadows adduced as an example of perseverance in pursuit of one’s true goal.

Horowitz also distances himself from many New Thought figures by demurring from the idea that the human imagination is God, tout court; he finds room for a personal God, and even insists on the efficacy of icons, medallions, and so forth. Horowitz even goes so far as to endorse William James’ notion of a deity created or supported by our prayers. One recalls how Jason Jorjani handles the same material – parapsychology and the gods – with the suggestion that these so-called “gods” are higher, but not necessarily “divine,” powers, or even extraterrestrials, ruthlessly exploiting us.[41] [48]

By contrast, Neville, for example, always insisted that “God is your own wonderful human imagination,” and heaped scorn on those who not only worship an external deity, but focus their attentions on “little medals and statues.”

Here again, Evola has preceded us; Evola, in fact, explains the differences between the “dry” and “wet” paths by considering their use of images. The pupil first constructs an image of his ideal Self, concentrating all his thoughts and will on it. In the wet path, the duality remains, the Self is worshipped from afar; while in the dry path, one attempts to gradually achieve unity, to become the Self.[42] [49]

Perhaps most importantly, one might also ask whether the example of quantum superposition (in layman’s terms, the observer determining the observed), adduced to explain the possibility of “changing the future,” as Neville would say, contradicts or makes questionable the value of Horowitz’s participant/observer model?

In the end, how are we to evaluate Horowitz’s project? Positive Thinking turns out to be not at all like the airy-fairy, feel-good notions peddled by Oprah and Co.[43] [50] It’s about the hard work of analyzing your own self to find out what it is you truly want, the honesty of admitting what that deepest desire is (power, money, success, fame, glamour), and the integrity and commitment to concentrate on it to the exclusion of anything else.

Going back to my reference to Colin Wilson’s notion of existential philosophy – that is, a philosophy developed and tested in one’s real life – we can add something Kathleen Raine said about Blake, Neville’s favorite writer (other than the author of the Bible):

He understood that ideas, like passions, cannot otherwise exist than in men; and for Blake the final test of any philosophy is the kind of human beings it produces.[44] [51]

So take the challenge, join the Miracle Club, and see what you can make of yourself – and thus, what you can make of your world. It might even be, as David Lynch suggests on the cover, “solid gold.”[45] [52]

Notes

[1] [53] Frank Costello, The Departed [54] (Martin Scorsese, 2006).

[2] [55] Mitch Horowitz, One Simple Idea: How Positive Thinking Reshaped Modern Life (New York: Crown, 2014).

[3] [56] What appears to be a linked series of quotations from the back cover of a collection of his lectures entitled Be What You Wish (Floyd, Va.: Sublime Books, 2015).

[4] [57] These essays, published variously in Aristokratia and on Counter-Currents, are now collected in Magick for Housewives: Essays on Alt-Gurus [58] (Melbourne, Victoria: Manticore, 2018).

[5] [59] Which is not to say that important contributions haven’t come from furriners, such as Emile Coué (remembered for his mantra, “Every day, in every way, I’m getting better and better”) and the Englishmen James Allen (to whom Horowitz devotes a chapter) and Arnold Bennett.

[6] [60] Even Adlai Stevenson got into the act. When running for president in 1956, Peale said that Stevenson was unfit because he was divorced; Stevenson famously quipped, “I find Saint Paul appealing and Saint Peale appalling.” In 1960, Peale called Kennedy unfit, as a Catholic, and Stevenson responded thus: “America was not built by wishful thinking. It was built by realists, and it will not be saved by guess work and self-deception. It will only be saved by hard work and facing the facts.” Says the guy who lost. Twice. See the section on “Peale and Stevenson” on Wikipedia [61].

[7] [62] For example, Ramzpaul, here [63].

[8] [64] Did positive thinking help elect Trump? See my Kindle single, Trump: The Art of the Meme [65] (Amazon, 2016).

[9] [66] One might compare the situation of institutions and disciplines dominated by the PC mentality – bereft of any need to actually defend their ideas, the academic Left has intellectually degenerated to a point where its ideas are preposterous, and its spokesmen incapable of mounting a defense, anyway.

[10] [67] “Mitch Horowitz is a PEN Award-winning historian, longtime publishing executive, and a leading New Thought commentator with bylines in The New York TimesTimePoliticoSalon, and The Wall Street Journal and media appearances on Dateline NBCCBS Sunday MorningAll Things Considered, and Coast to Coast AM. He is the author of several books, including Occult America and One Simple Idea. He lives in New York City.”—Publisher’s note.

[11] [68] Reprinted in three volumes several decades later; the first volume has been translated as Introduction to Magic: Rituals and Practical Techniques for the Magus (Rochester, Vt.: Inner Traditions, 2001), and the second volume is due out next year. Inner Traditions also happens to publish The Miracle Club.

[12] [69] The Path of Cinnabar: An Intellectual Autobiography; translated by Sergio Knipe (London: Artkos Media, 2009), p. 107.

[13] [70] “I want to strike at the blithe, sometimes childish tone that pervades much of its culture. . . . Services at many New Thought-oriented churches are a cross between pep rallies and preschool birthday parties, with attendant exhortations from the pulpit: ‘Isn’t this the most fun ever?’” Camille Paglia describes “New Age” as “all-accepting and undemanding, suspending guilt and judgement. It offers a psychology without conflict and a subjective ethics without challenge or moral responsibility.” See “The Mighty River of Classics: Tradition and Innovation in Modern Education,” reprinted in Provocations: Collected Essays (New York: Pantheon, 2018).

[14] [71] “It is truly strange that proof is demanded concerning the possibility of a kind of knowledge instead of searching for it and verifying it for one’s self by undertaking the work necessary for its acquisition. For those who possess this knowledge, what interest can there be in all this discussion? Substituting a ‘theory of knowledge’ for knowledge itself is perhaps the greatest admission of impotence in modern philosophy.” “Oriental Metaphysics [72],” from Tomorrow, Vol. 12, No. 1. (Winter 1964) (the journal later continued as Studies in Comparative Religion).

[15] [73] Unless, of course, the Ancient Astronaut theorists are right about vimanas [74].

[16] [75] See Collin Cleary, “What is Odinism?, Part III: The Odinic & the Faustian [76],” and Ricardo Duchesne, “Oswald Spengler & the Faustian Soul of the West [77].”

[17] [78] See Julius Evola, The Doctrine of Awakening: The Attainment of Self-Mastery According to the Earliest Buddhist Texts (London: Luzac &  Co., 1951; Rochester, Vt.: Inner Traditions, 1995) and Julius Evola, The Yoga of Power: Tantra, Shakti, and the Secret Way, trans. Guido Stucco (Rochester, Vt. Inner Traditions, 1992); as well as his “Spiritual Virility in Buddhism [79]” and “What Tantrism Means to Modern Western Civilization [80],” included in Julius Evola, East and West [81] (San Francisco: Counter-Currents Publishing, 2018).

[18] [82] As we’ll see, this is not just an offhand remark; both Neville and quantum mechanics postulate a four-dimensional, serial universe in which the future is determined only by the choice of the observer in the present.

[19] [83] For example, Horowitz notes the importance of the New Thought principle, that you tend to become what you think about, dwell on, hate, or envy; we might compare this to the classic scene where Toohey asks Roark, “What do you think of me?” and Roark replies, “But I don’t think of you.”

[20] [84] “God’s a champ,” as Dr. Hannibal Lecter says, adding that, “It feels good because God has power. If one does what God does enough times, one will become as God is” (Red Dragon, aka Manhunter). Conversely, it doesn’t work for “manifesting” trivial desires, or parlor tricks to satisfy skeptics, like King Herod: “Prove to me that you’re no fool / Walk across my swimming pool” (Jesus Christ Superstar). As Alan Watts said, the Westerner thinks that if you say, I am God, then you should be able to “prove it” by doing random, meaningless things like make lightning strike. But if you are God, what you want to do is exactly what’s happening now all around yourself and within yourself; you’ve simply chosen to get out of your own way.

[21] [85] No expectations, because, as Neville would say, you assume that what you wish for already exists; he calls this “thinking from the end.”

[22] [86] “Commentary on the Opus Magicum,” in Evola, Introduction to Magic , op. cit., p. 57. Dr. Lechter’s protégé, The Tooth Fairy, a kind of perverted New Thinker, comes to mind: an investigator, Buffalo Bill, muses over one of his tell-tale moths, “Somebody grew this guy. Fed him honey and nightshade, kept him warm. Somebody loved him.” Silence of the Lambs (Jonathan Demme, 1990).

[23] [87]The North American intellectual tradition [88]; Paglia: To hell with European philosophers: The breakthroughs of non-European thinkers are the 1960s’ greatest legacy,” Salon.com, March 4, 2000; reprinted in Provocations: Collected Essays.

[24] [89] Paglia cites the “exploration of the body [which] inspired the revolutionary choreography of Isadora Duncan and Martha Graham” [see “Isadora Duncan: Pagan Priestess of Dance [90]”] and “the Stanislavskian ‘Method’ of Lee Strasberg’s Actors Studio” as examples of “the primacy of the body in the North American intellectual tradition.” Neville was initially both a dancer and an actor on Broadway, and although Duncan would likely have hated his act, Horowitz and others believe his physical training suggested, and added, his ability to attain states of deep relaxation. Horowitz also explicitly mentions “method” acting as an analogy to Neville’s own “method.”

[25] [91] On the basis of the same itinerary, today’s SJWs claim Alexander Hamilton as an immigrant of color and the hero of the hip-hip hit Hamilton [92]; in realty, of course, he was not only white but an elitist. Neville’s “English background and elegant bearing” might lead one to think him another toff, but Horowitz notes that Neville, unlike the historic Hamilton, thought that “privilege did not belong to the rich but to the truly imaginative,” in the manner of Jefferson’s natural aristocracy (thought the latter certainly opposed unlimited immigration [92]). In one of his visions, Neville heard the words, “Down with the blue bloods!”

[26] [93] Drafted in late 1942, Neville used his methods to obtain an honorable discharge by early 1943, so as to perform “necessary war-related work” – metaphysical lectures in Greenwich Village – as well as automatic American citizenship. Horowitz has done considerable legwork to verify such stories.

[27] [94]Lord Kek Commands: A Look at the Origins of Meme Magic [29],” now reprinted in Magick for Housewives, op. cit.; see also Trump: The Art of the Meme, op. cit.

[28] [95] For an equally recent book-length treatment, see Dean Radin’s Real Magic: Ancient Wisdom, Modern Science, and a Guide to the Secret Power of the Universe (New York: Harmony, 2018); Radin figures in a couple of Horowitz’s anecdotes.

[29] [96] “The bird attained whatever grace its shape possesses not as a result of the mere desire for flight, but because it had to fly in air, against gravitation.” T. E. Hulme, quoted by Colin Wilson in The Age of Defeat (1959; London: Aristea Press, 2018). Though no friend of what he calls “magical thinking,” the ZMan makes a similar point [97] when he attributes the fanaticism of the Left to the loss of the “leash” or “governor” of Christianity, which put limits on the zeal with which one could pursue heavenly perfection.

[30] [98] As Jesus says, in one of Neville’s favorite quotes, “I and the Father are one; yet the Father is greater than me.” Kathleen Raine says that for Blake (Neville’s favorite source outside the Bible), “All spaces and places are in reality created by the one universal imagination which in every individual being varies the ratio at will.” Kathleen Raine, Blake and the New Age (New York: Routledge, 2011), p. 172.

[31] [99] Despite the medical evidence of efficacy of what Horowitz calls “hopeful expectancy,” he calls this a “complement” to recognized medical treatment; if a belief deters you from seeking treatment, it is not a hope, but “a delusion.” He also firmly condemns New Thought theorists and practitioners who, when their methods fail, try to save their theories by “blaming the victim” for lack of faith.

[32] [100] “How can the leading critic of positive-mind mechanics evidently not have read . . . the very philosopher who made the movement possible to begin with? If a freshman quoted Emerson from secondary sources in a term paper I’d have questions for that student.”

[33] [101] Ehrenreich’s elitist disdain is of a piece with Obama’s “bitter clingers to God and guns,” Hillary’s disparagement of half the electorate as “a basket of deplorables,” the general media attitude to positive-thinking Trump, and indeed just about any media treatment of the Dissident Right. “Progressive politics is now [1995!] too often merely empty rhetoric, divorced from the everyday life of the people for whom liberals claim to speak.” Camille Paglia, “Language and the Left,” The Advocate, March 7, 1995; reprinted in Provocations, op. cit.

[34] [102]Lord Kek Commands: A Look at the Origins of Meme Magic [29].”

[35] [103] Spencer J. Quinn, “Tucker Carlson’s Ship of Fools [40].”

[36] [104] In Herman Wouk’s The Caine Mutiny (New York: Dell, 1951), Lieutenant Keefer calls Captain Queeg “a Freudian playground,” mentioning his manner of conversing “in second phrases and slogans: ‘I kid you not’.”

[37] [105] Op. cit., pp. 157-158. Jason Jorjani gives a similar analysis of eighteenth-century materialism, arguing that De Sade can be understood as articulating the logical result of the “claustrophobia of the Cartesian ego” trapped in a mechanical universe; see his Prometheus and Atlas (London: Arktos Media, 2016), Introduction, loc. 189-196 (quote at loc. 2201).

[38] [106] “Who the hell is in charge? A bunch of accountants trying to make a dollar into a dollar ten? I want to work. I want to build something of my own. How do you not understand that? You did it yourself forty years ago.” Don Draper to Bert Cooper, Mad Men S03E13, “Shut the Door, Have a Seat.”

[39] [107] “This chap is called Feynman, Richard Feynman, Professor Feynman at Cal. Tech. He is considered one of the world’s greatest physicists. . . . He wrote a paper which came out in 1949. It was printed in what is known as The Science Newsletter and he was describing the behavior of a little particle which is produced by atomic disintegration. It is named today by our scientists as the positron. He wrote of the positron that ‘it starts from where it hasn’t been and speeds to where it was but an instant ago; arriving there it is bounced so hard its time sense is reversed, and it returns to where it hasn’t been.’” Neville, “On the Law [108],” February 19, 1965.

[40] [109] “[There] is an interesting and enigmatic account in the last chapter of the third volume [of Magic, still untranslated] entitled ‘”La Grande Orma”: la scena e le quinte’ (The ‘Great Trail’: The Stage and the Wings), signed by a mysterious ‘Ekatlos.’ In it the author strives to point out the traces of a long-perpetuated, ancient initiatic chain in the very bosom of the land around Rome, and its attempt, however futile, to exert a rectifying influence within the sphere of the Fas­cist movement during the first years in which it took power. In regard to this, Evola himself wrote that the aim of the ‘chain’ of the UR Group, aside from ‘awakening a higher force that might serve to help the singular work of every individual,’ was also to act ‘on the type of psychic body that begged for creation, and by evocation to connect it with a genuine influence from above,’ so that ‘one may perhaps have the possi­bility of working behind the scenes in order to ultimately exert an effect on the prevailing forces in the general environment.’ Although this attempt did not meet with its hoped-for success . . .” Introduction to Magic, op. cit., Preface by Retano Del Ponte. For a critique by The Archdruid, and my response, see “Battle of the Magicians: Baron Evola between the Dancer & the Druid [110],” reprinted in Magick for Housewives, op. cit.

[41] [111] Jorjani, op. cit.

[42] [112] “You must generate – first by imagining and then by realizing it – a superior principle confronting everything you usually are (e.g., an instinctive life, thoughts, feelings) [This is the bondage of experiences]. This principle must be able to control, contemplate, and measure what you are, in a clear knowledge, moment by moment. There will be two of you: yourself standing before ‘the other.’ All in all, the work consists of a ‘reversal’: you have to turn the ‘other’ into ‘me’ and the ‘me’ into ‘the other.’

“Then, in contrast to the mystical, or Christian, path, where the Other remains Other, and the Self remains in the feminine position of need and desire . . . In the magical, dry, or solar way, you will create a duality in your being not in an unconscious and passive manner (as the mystic does), but consciously and willingly; you will shift directly on the higher part and identify yourself with that superior and subsistent principle, whereas the mystic tends to identify with his lower part, in a relationship of need and of abandonment.

“Slowly but gradually, you will strengthen this ‘other’ (which is yourself) and create for it a supremacy, until it knows how to dominate all the powers of the natural part and master them totally. Then, the entire being, ready and compliant, reaffirms itself, digests and lets itself be digested, leaving nothing behind.” Julius Evola, Introduction to Magic, op. cit., pp. 88-91. The process of lovingly “cultivating” the Other as part of the process of initiation is referenced in The Silence of the Lambs, by the aforementioned Buffalo Bill. I consider this process of imaginal magic in the context of two Hollywood films in my essay “Of Costner, Corpses, and Conception: Mother’s Day Meditations on The Untouchables and The Big Chill,” here [113] and reprinted in my collection The Homo and the Negro [114] (San Francisco: Counter-Currents Publishing, 2012; 2nd, Embiggened Edition, 2017).

[43] [115] One “expert” interviewed for Rhonda Byrne’s Oprah-approved video The Secret [116] says that one day, checks just started arriving in the mail, golly gee!

[44] [117] Kathleen Raine, op. cit., p. 156.

[45] [118] Lynch also says: “Dear Twitter Friends, Please check out my interview with Mitch Horowitz on @RadioInterfaith [119].” Or take a look at the transcript here [120]. We learn that “every morning since 1973, he has gotten up. . . closed his eyes . . . slowed down his breathing . . . and ‘gone fishing’ in the ocean he calls the ‘unified field,’ using Transcendental Meditation.”

Article printed from Counter-Currents Publishing: https://www.counter-currents.com

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[29] my review: https://www.counter-currents.com/2016/12/lord-kek-commands-a-look-at-the-origins-of-meme-magic/

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[34] [31]: #_ftn31

[35] Don’t mourn, organize: https://video.search.yahoo.com/search/video;_ylt=AwrJ6yvK591bWW4AajFXNyoA;_ylu=X3oDMTEyZTRpYjU3BGNvbG8DYmYxBHBvcwMxBHZ0aWQDQjYwNTdfMQRzZWMDc2M-?p=joan+baez+joe+hill+woodstock+youtube&fr=yset_widemail_chr_win&turl=https%3A%2F%2Ftse4.mm.bing.net%2Fth%3Fid%3DOVT.VF_YSm1qgdyz0lTGg_1540936141%26amp%3Bpid%3DApi%26w%3D144%26h%3D77%26c%3D7&rurl=https%3A%2F%2Fwww.youtube.com%2Fwatch%3Fv%3Dl-JW4DKxwQM&tit=Joan+Baez%2C+%26quot%3BJoe+Hill%26quot%3B+live+at+the+Woodstock+Festival%2C+1969&w=144&h=78&pos=1&vid=4c393430bd2454f202c433dcaa4732d4&sigr=11bm7tcl3&sigt=124t08j2s&sigi=12qk41vlp

[36] Born this way: https://youtu.be/XTWoTR2a7JM

[37] [32]: #_ftn32

[38] [33]: #_ftn33

[39] [34]: #_ftn34

[40] argued on this site: https://www.counter-currents.com/2018/10/tucker-carlsons-ship-of-fools/?fbclid=IwAR0DIWLnz3M_jda7hDK_EqWP2VC3uTJSoqW2zAzA0plChVo7Minsu0GuGLw

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[47] more recent allegations: https://www.zerohedge.com/news/2018-10-21/spartacus-falls-cory-booker-accused-sexually-assaulting-man-restroom

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[54] The Departed: https://www.youtube.com/watch?v=WhqhP58t5O0

[55] [2]: #_ftnref2

[56] [3]: #_ftnref3

[57] [4]: #_ftnref4

[58] Magick for Housewives: Essays on Alt-Gurus: https://manticore.press/product/magick-for-housewives/

[59] [5]: #_ftnref5

[60] [6]: #_ftnref6

[61] Wikipedia: https://en.wikipedia.org/wiki/Norman_Vincent_Peale

[62] [7]: #_ftnref7

[63] here: https://www.youtube.com/watch?v=qXVtEH8Ng74

[64] [8]: #_ftnref8

[65] Trump: The Art of the Meme: https://www.amazon.com/Trump-Meme-James-J-OMeara-ebook/dp/B01NBLFMIR/

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[70] [13]: #_ftnref13

[71] [14]: #_ftnref14

[72] Oriental Metaphysics: http://www.studiesincomparativereligion.com/public/articles/Oriental_Metaphysics-by_Rene_Guenon.aspx

[73] [15]: #_ftnref15

[74] vimanas: https://www.gaia.com/article/do-hindu-texts-describing-the-flying-vimanas-also-detail-a-nuclear-war

[75] [16]: #_ftnref16

[76] What is Odinism?, Part III: The Odinic & the Faustian: https://www.counter-currents.com/2017/08/the-odinic-and-the-faustian/

[77] Oswald Spengler & the Faustian Soul of the West: https://www.counter-currents.com/2015/01/oswald-spengler-and-the-faustian-soul-of-the-west-part-1/

[78] [17]: #_ftnref17

[79] Spiritual Virility in Buddhism: https://www.counter-currents.com/2013/06/spiritual-virility-in-buddhism/

[80] What Tantrism Means to Modern Western Civilization: https://www.counter-currents.com/2010/10/what-tantrism-means-to-modern-western-civilization/

[81] East and West: https://www.counter-currents.com/product/east-westcomparative-studies-in-pursuit-of-tradition/

[82] [18]: #_ftnref18

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[86] [22]: #_ftnref22

[87] [23]: #_ftnref23

[88] The North American intellectual tradition: https://www.salon.com/2000/03/04/inteltrad/

[89] [24]: #_ftnref24

[90] Isadora Duncan: Pagan Priestess of Dance: https://www.counter-currents.com/tag/isadora-duncan/

[91] [25]: #_ftnref25

[92] the hero of the hip-hip hit Hamilton: https://www.counter-currents.com/2018/09/hamilton-and-white-centrist-delusions/

[93] [26]: #_ftnref26

[94] [27]: #_ftnref27

[95] [28]: #_ftnref28

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[97] makes a similar point: http://thezman.com/wordpress/?p=15461

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[105] [37]: #_ftnref37

[106] [38]: #_ftnref38

[107] [39]: #_ftnref39

[108] On the Law: https://freeneville.com/on-the-law-feb-19-1965-neville-goddard-pdf-lecture/

[109] [40]: #_ftnref40

[110] Battle of the Magicians: Baron Evola between the Dancer & the Druid: https://www.counter-currents.com/2016/07/battle-of-the-magicians/

[111] [41]: #_ftnref41

[112] [42]: #_ftnref42

[113] here: https://www.counter-currents.com/2012/05/of-costner-corpses-and-conception/

[114] The Homo and the Negro: https://www.counter-currents.com/product/the-homo-and-the-negro-second-ed/

[115] [43]: #_ftnref43

[116] The Secret: https://r.search.yahoo.com/_ylt=AwrJ7FzoGd9biNAA3ZBXNyoA;_ylu=X3oDMTEydTlsZjJwBGNvbG8DYmYxBHBvcwMzBHZ0aWQDQjYwNTdfMQRzZWMDc3I-/RV=2/RE=1541376617/RO=10/RU=https%3a%2f%2fwww.imdb.com%2ftitle%2ftt0846789%2f/RK=2/RS=ut0Yk2KFIAZ0M.MvfC1Fi.qAy8g-

[117] [44]: #_ftnref44

[118] [45]: #_ftnref45

[119] @RadioInterfaith: http://bit.ly/2fRL

[120] here: https://medium.com/galleys/david-lynch-uncut-1fd6fb15e5e

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Le naufrage de l’ordre libéral mondial

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Le naufrage de l’ordre libéral mondial

Ex: https://www.geopolitica.ru

Il y a quelques semaines, le président du think tank Council on Foreign Relations, Richard Haass, a publié un article intitulé « Ordre mondial libéral, RIP ». Il y établit que la menace actuelle contre l’ordre mondial libéral ne provient pas d’Etats-voyous, de régimes totalitaires, de fanatiques religieux ou de gouvernements obscurantistes (des termes spéciaux employés par les libéraux en référence à des pays qui ne s’alignent pas sur le modèle de développement capitaliste), mais de son architecte principal – les États-Unis d’Amérique.

« Nous assistons à l’émergence d’ordres régionaux. Les tentatives de construction de cadres mondiaux sont en train d’échouer. »

Haass écrit : « Le libéralisme recule. Les démocraties ressentent les effets de la montée des mouvements populaires. Les partis des extrêmes politiques gagnent du terrain en Europe. Le vote britannique en faveur de la sortie de l’Union atteste de la perte d’influence de l’élite. Même les USA subissent des attaques sans précédent de la part de leur propre président contre les médias du pays, les cours de justice et les institutions de maintien de l’ordre. Les systèmes autoritaires, y compris la Chine, la Russie et la Turquie ont acquis de l’influence. Des pays comme la Hongrie et la Pologne semblent indifférents au sort de leurs jeunes démocraties…

« Nous assistons à l’émergence d’ordres régionaux. Les tentatives de construction de cadres mondiaux sont en train d’échouer. »

Haass avait déjà publié des affirmations alarmistes, mais cette fois, il emploie cette rhétorique pour souligner la nature mondiale du phénomène. Bien qu’entre les lignes, on puisse aisément lire, d’abord un certain degré d’arrogance – l’idée que seuls les libéraux et les mondialistes savent vraiment comment administrer la politique étrangère – et ensuite, un certain complotisme.

« Les autres grandes puissances d’aujourd’hui, y compris l’UE, la Russie, la Chine, l’Inde et le Japon pourraient être critiquées pour ce qu’elles font, pour ce qu’elles ne font pas ou pour les deux. »

Cette liste pourrait probablement s’étendre à un certain nombre de pays d’Amérique latine, plus à l’Égypte qui signe des contrats de ventes d’armes avec la Corée du Nord en violation des sanctions de l’ONU, et au nouvel axe chiite Iran-Irak-Syrie-Liban.

Mais Haass est navré parce que c’est Washington elle-même qui change les règles du jeu et semble totalement indifférente à ce que vont faire ses alliés, partenaires et clients dans divers coins du monde.

« La décision de l’Amérique d’abandonner le rôle qu’elle joue depuis sept décennies marque ainsi un tournant. L’ordre mondial libéral ne peut pas survivre de lui-même, parce que les autres manquent soit d’intérêt, soit de moyens de le maintenir en vie. Le résultat en sera un monde qui sera moins libre, moins prospère et moins paisible, pour les Américains comme pour les autres. »

Un confrère de Haass au CFR, Stewart Patrick est d’accord avec lui sur le fait que les USA sont en train d’enterrer l’ordre mondial libéral. Ils ne le font toutefois pas seuls, mais avec la Chine. Si les USA avaient auparavant entretenu l’espoir que le processus de mondialisation allait graduellement transformer la Chine (et possiblement la détruire, comme dans le cas de l’Union Soviétique plus tôt), alors les Américains doivent avoir été très surpris de ce qui s’est en fait produit. Le pays s’est modernisé sans s’occidentaliser, une idée qui avait été également préconisée par le leader de la révolution islamique iranienne, l’Ayatollah Khomeini.

Aujourd’hui, la Chine étend son influence en Eurasie dans le respect de son modèle, et elle est généralement bien accueillie par ses pays partenaires.

Mais cela a été un processus douloureux pour les USA, parce qu’elle grignotait progressivement et irrévocablement son hégémonie.

« Son ambition à long terme est de démanteler le système des alliances des USA en Asie, pour le remplacer par un ordre régional de sécurité plus bienveillant (dans la vision de Pékin), dans lequel elle aurait une place d’honneur, et idéalement une sphère d’influence proportionnelle à sa puissance. L’initiative Belt and Road (nouvelle Route de la soie) fait parie intégrante de cet effort, en offrant non seulement des investissements (hautement bienvenus) dans des infrastructures pour les pays voisins, mais aussi la promesse d’une plus grande influence politique dans le Sud-Est, le Sud et l’Asie Centrale. Sur un ton plus agressif, la Chine continue de réclamer scandaleusement pour elle-même la presque intégralité de la Mer de Chine méridionale, où elle continue à bâtir ses îles artificielles, et aussi à mener des actions de provocation contre le Japon dans la Mer de Chine orientale, » écrit Patrick.

Quant aux USA, « Les États-Unis, pour leur part, sont un titan las, qui ne veut plus assumer la charge du leadership mondial, que ce soit économiquement ou géopolitiquement. Trump traite les alliances comme un racket mafieux de protection et l’économie mondiale comme une arène de compétition à somme nulle. Le résultat en est un effilochage de l’ordre libéral international sans champion prêt à investir dans le système lui-même. »

On peut tomber d’accord avec les analyses des deux auteurs sur le changement de comportement d’un secteur de l’élite américaine, mais il est lié à beaucoup plus que Donald Trump (qui est si imprévisible qu’il s’est entouré de créatures du marécage même qu’il disait vouloir drainer) ou la classe populaire nord-américaine. Il faut regarder bien au delà.

Dans son livre Nation of Devils:  Democratic Leadership and the Problem of Obedience, Stein Ringen, un politicien norvégien fort d’une longue carrière dans des institutions internationales, note, « Aujourd’hui, l’exceptionnalisme démocratique américain est défini par un système qui est dysfonctionnel à tous les niveaux nécessaires à des règlements amiables et à la loyauté… Le Capitalisme s’est effondré dans une crise due à une orgie de dérégulations. L’argent s’ingère dans la politique et mine la démocratie elle-même. » Et, en citant son confrère Archon Fung de la Harvard Kennedy School, « La politique américaine n’est plus caractérisée par le vote de l’électeur moyen, si cela avait jamais été le cas. Aujourd’hui, dans l’Amérique contemporaine, le capitaliste moyen règne, et les partis démocrate et républicain ajustent leurs politiques à des intérêts d’argent pour les attirer. » Et finalement, Mr Ringen ajoute, « Les politiciens américains réalisent qu’ils ont sombré dans un bourbier de corruption, mais ils sont piégés. »

Trump ne fait que refléter la dysfonction et les contradictions internes de la politique américaine. C’est le Gorbachev américain, mais qui a lancé la perestroïka au mauvais moment. Il doit être malgré tout concédé que si Hillary Clinton était devenue présidente, l’effondrement des USA n’en aurait été que plus douloureux, surtout pour les citoyens du pays. Nous aurions vu des réformes encore plus calamiteuses, un afflux accru de migrants, un déclin encore plus prononcé de la base industrielle du pays, et encore plus d’incitations à de nouveaux conflits. Trump tente de garder le corps de la politique nationale américaine à peu près en vie à l’aide de rustines, mais ce qu’il lui faut est une restructuration majeure, avec des réformes politiques de grande portée qui permettraient à ses citoyens de penser qu’ils peuvent jouer un rôle dans la destinée du pays.

Ces développements se sont étendus à de nombreux pays d’Europe, un continent qui, à cause de son engagement transatlantique, était déjà vulnérable et susceptible de turbulences géopolitiques dans le contexte actuel – dont l’émergence, au passage, est une des principales conséquences des politiques néolibérales elles-mêmes.

Stein Ringen continue sur ce sujet, « Les services financiers mondiaux exercent un pouvoir de monopoles sur les politiques nationales, sans une seule entrave de la part de la moindre apparence de pouvoir politique mondial. La confiance s’évapore, l’Union Européenne, la plus grande expérience historique en démocratie supranationale, est en train d’imploser… »

Il est intéressant de noter qu’une panique s’est emparée l’Europe de l’Ouest et les USA – la maison-mère de l’atlantisme, bien que diverses versions de cette recette de libéralisme aient été appliquées dans d’autres régions – par exemple, Singapour et le Brésil. Mais ils ne semblent pas aussi paniqués là-bas que dans l’Occident. C’est probablement parce que le modèle occidental de néolibéralisme n’accorde pas de liberté réelle de commerce, d’expression ou d’activité politique, mais impose plutôt un régime de soumission inscrit dans un cadre clairement défini. De sorte que la destruction du système actuel implique la perte de tous les dividendes précédemment acquis par les élites politiques libérales de l’Occident, qu’elles obtenaient en spéculant en bourse, par les mécanismes des paiements en devises étrangères (le système du dollar) et à travers les instruments des institutions supranationales (l’ONU, l’OMC et la Banque mondiale). Et, bien sûr, il y a des différences fondamentales dans la variété des cultures mondiales.

Dans son livre Le Dieu caché, Lucien Goldmann tire quelques conclusions intéressantes, qui suggèrent que les fondations de la culture occidentale ont des origines rationalistes et tragiques, et qu’une société immergée dans ces concepts qui a « aboli Dieu et la communauté… [voit rapidement]… la disparition de toutes les normes externes qui peuvent guider l’individu dans sa vie et ses actions ». Et, parce que de par sa nature intrinsèque, le libéralisme doit continuer, mécaniquement, à « libérer » l’individu de toute forme de structure (classes sociales, église, famille, société et genre, jusqu’à libérer l’homme de sa propre individualité), en l’absence de normes communes dissuasives, il est très logique que le monde occidental ait été destiné à se trouver en crise. Et la montée de mouvements populaires, de mesures protectionnistes et des politiques conservatrices dont Haass et d’autres mondialistes libéraux parlent ne sont rien de plus que des exemples de l’instinct d’auto-préservation de ces nations.

Aucun besoin de concocter des théories du complot sur l’ingérence de la Russie ou de Poutine dans les élections américaines (que Donald Trump a également niée, se contentant de noter que le seul soutien de la Russie s’est porté sur Hillary Clinton, et il est absolument vrai qu’une partie de son financement provenait de Russie). Les décisions politiques prises par l’Occident obéissent à la logique interne de la crise actuelle : comme toujours, les élites occidentales ont besoin d’un bouc émissaire. Ce bouleversement géopolitique a commencé en Occident à cause de la nature du projet occidental lui-même, qui portait les germes de sa propre destruction.

Mais comme des scénarios de développement alternatifs existent, ils érodent le système actuel. Et d’autres projets politiques commencent à remplir le vide idéologique qui résulte de l’échec de la vision libérale – à la fois dans la forme et sur le fond.

Il est donc assez probable que la crise actuelle du libéralisme enterrera définitivement le système de l’hégémonie unipolaire occidentale.

Et les mouvements populaires naissants, et le protectionnisme régional peuvent servir de base à un nouvel ordre mondial multipolaire.

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Traduction Corinne Autey-Roussel pour Entelekheia.

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Éléments pour un alter-européisme de Droite

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Éléments pour un alter-européisme de Droite

par Thierry DUROLLE

Il y a un an, Europe Maxima mettait en ligne la recension d’un opuscule exhumé de la fin des années 1970 intitulé Pour en finir avec le fascisme. Essai de critique traditionaliste-révolutionnaire. Les auteurs, respectivement Georges Gondinet et Daniel Cologne, sont connus pour leur engagement dans ce que l’on nomma à l’époque le « traditionalisme-révolutionnaire ».

Le lecteur coutumier de nos articles sait que nous avons toujours revendiqué l’influence de ce courant, et plus largement de la Tradition qui est la base de notre vision du monde, bien que d’autres éléments viennent s’y greffer. Le traditionalisme-révolutionnaire connut une certaine effervescence grâce aux auteurs de cet opuscule recensé. Nous rappellerons que celui qui nous intéresse aujourd’hui, à savoir Daniel Cologne, compte parmi les collaborateurs réguliers de ce site.

À la fin de notre recension de Pour en finir avec le fascisme, nous évoquions une brochure de Daniel Cologne répondant au nom d’Éléments pour un nouveau nationalisme. Nous allons tenter de dégager les principales idées d’un court écrit qui, lui aussi, mériterait d’être réédité.

Nous n’avions aucune idée de qui était Daniel Cologne avant de recevoir par « hasard » sa brochure, il y a quelques années. L’auteur y esquissait les contours de ce que nous appelons une Droite authentique, c’est-à-dire une Droite d’obédience évolienne. Cette brochure sans prétention nous apparut dès lors comme un outil militant de premier choix. En effet, Daniel Cologne contourne le marécage de l’intellectualisme pour aller droit au but, tout en faisant preuve d’un excellent esprit de synthèse.

Dans le premier chapitre, Le mythe de la troisième voie, il redéfinit les enjeux qui se cachent derrière les deux blocs. Il écrit que « la véritable alternative n’est pas : capitalisme ou communisme, mais matérialisme ou antimatérialisme. Le vrai choix politique ne doit pas se faire entre la démocratie libérale et la démocratie populaire, mais entre l’égalitarisme et l’élitisme. L’antimatérialisme et l’élitisme ne sont pas les éléments constitutifs d’une “ troisième voie ” idéologique parmi d’autres, mais les composantes d’un courant authentiquement révolutionnaire opposé à la collusion capitalisto-communiste et à l’hydre à deux têtes de la démocratie (p. 7) ».

Capitalisme et communisme sont les deux faces d’une même pièce nommée matérialisme. Du point de vue traditionnel, il s’agit d’une inversion totale de la hiérarchie tri-fonctionnelle puisque la matière, que nous pouvons associer à la caste des producteurs et des marchands, a l’ascendant sur l’esprit associé à la caste sacerdotale. Nous pouvons ajouter ici que la première fonction étant éclipsé dans l’Âge de Fer, celle-ci se voit même parodiée par ce que Oswald Spengler nommait « seconde religiosité ».

Cologne-Nat-202x300.jpgEnsuite, Daniel Cologne tente de définir la Droite dans un deuxième chapitre. Celui-ci fait le constat qu’« une des plus belles victoires du terrorisme intellectuel de la Gauche a été d’imposer à l’opinion une fausse définition de la Droite (p. 9) ». Sa définition de la Droite est en fait synonyme de verticalité, belle référence évolienne. « Julius Evola propose d’ailleurs de redéfinir la Droite comme une tournure d’esprit traditionaliste. L’homme de droite est celui qui adhère aux valeurs dont on trouve l’empreinte dans toutes les grandes civilisations indo-européennes : prééminence du politique, de l’éthique et du culturel sur l’économique et le social, nécessité d’un État fort capable d’organiser en un tout cohérent la pluralité naturelle de la société, nécessité de l’aristocratie (au sens étymologique grec de “ gouvernement des meilleurs ”), reconnaissance des valeurs héroïques comme critères de l’élite, refus du matérialisme (p.10). »

L’auteur ajoute : « Disons plus exactement que la Droite se reconnaît de façon générale à son traditionalisme, par opposition à la Gauche où se rejoignent toutes les idéologies antitraditionnelles : libéralisme bourgeois, socialisme marxiste, anarchisme (p. 10). »

Les concepts de Gauche et de Droite sont éternelles puisque métaphysiques. Que des idées viennent de gauche ou de droite, ou se trouvent dorénavant dans un camp et non plus dans l’autre n’est pas important en soit.

Daniel Cologne poursuit en expliquant ses vues sur l’évolution du nationalisme. Il rend d’abord hommage à Charles Maurras qui a su développer une doctrine nationaliste à tendance positiviste. Celle-ci répond, selon l’auteur de la brochure, à « l’être-jeté-dans-le-monde » de Heidegger en l’ancrant dans un cadre concret. « L’enracinement dans les cercles concentriques que constituent les diverses communautés vitales – famille, cité, nation, civilisation – apporte une réponse immédiate et définitive à la problématique de la Geworfenheit. Le nationalisme est conçu comme le nécessaire attachement à l’une de ces communautés vitales, en l’occurrence la nation (p. 14). »

Ce qui est intéressant dans cette partie de l’exposé de Daniel Cologne réside dans sa compréhension de la nécessité d’un nationalisme prenant en compte les ethnies et les patries charnelles. « La problématique de la lutte des classes s’est considérablement estompée sous l’effet du progrès social pour faire place à une autre problématique bien plus importante aujourd’hui : celle des ethnies. Le réveil des patries charnelles est le grand fait social de l’après-guerre (p. 17) . »

Cette prise en compte doit ainsi se traduire par une ouverture du nationalisme sur l’Europe. L’expression de nationalisme européen nous semble inadéquate; préférons le terme d’altereuropéisme. L’auteur conclut que « le seul moyen de résoudre l’épineuse question des ethnies, dont le réveil menace les nations d’éclatement, est d’ouvrir les nationalismes sur l’Europe. D’une part, le nationalisme doit emprunter à la grande tradition politique de notre continent la notion d’État organique qui concilie l’unité nécessaire à toute société évoluée avec le respect, voire l’encouragement de sa diversité naturelle. Conçu de façon organique, le nationalisme s’accommode d’une certaine autonomie des régions. D’autre part, si la nation, loin de s’ériger en un absolu, se considère seulement comme une composante autonome du grand ensemble organique européen, les régions et les ethnies n’auront aucune peine à se considérer comme les incarnations nécessaires du principe de diversité au sein de la grande unité nationale. Dans une Europe organique des nations organiques, être breton ou français, basque ou espagnol, flamand ou belge, jurassien ou suisse ne sont que des manières parmi d’autres d’être européen (p. 18). »

L’Europe de Daniel Cologne peut se résumer à « la spiritualité héroïque, l’organicisme et l’aristocratie (p. 19) ». La bonne direction selon lui ? « Tant que l’esprit ordonne la matière, nous sommes dans le domaine des cultures supérieures (p. 19) ». La substantifique moelle d’Éléments pour un nouveau nationalisme se trouve condensée dans le paragraphe suivant. « L’héroïsme est l’etymon spirituel européen, l’idée maîtresse de notre culture, la constante de notre tradition s’exprimant à travers toutes les activités de notre esprit : arts, lettres, sciences. […] La concrétisation politique de l’etymon spirituel héroïque de l’Europe est la conception organique et aristocratique de l’État chère à notre continent. L’État organique concilie la diversité et l’unité, par opposition à l’État totalitaire qui annihile la diversité par la force et par opposition à l’anti-État pluraliste qui hypothèque l’unité en favorisant le développement des différences jusqu’à l’absurde (p. 20). »

En conclusion, Daniel Cologne met en garde le lecteur quant à la direction emprunté par le nationalisme-révolutionnaire. Nous ne pouvons qu’approuver son propos. « Le côté révolutionnaire du nationalisme de demain ne réside pas tellement dans l’acceptation d’une certaine forme de socialisme (p. 24) » puisque « l’alliance du nationalisme avec le socialisme démarxisé s’inscrit dans le “ sens de l’histoire ”, ce qui est précisément tout le contraire de la démarche révolutionnaire. […] Le nationalisme-révolutionnaire peut promouvoir dans le domaine de l’économie une certaine forme de socialisme, autant il doit se présenter, sur les plans spirituel,culturel, éthique et politique, comme une des incarnations les plus fidèles de la tradition européenne (p. 25) ».

En définitive, Éléments pour un nouveau nationalismes réussit le pari d’exposer des idées claires, permettant à quiconque, mais plus spécialement aux militants, de saisir les grandes lignes doctrinales d’une Droite authentique et alter-européenne. Plusieurs concepts importants sont évoqués et constituent autant de pistes à explorer, à approfondir et à intégrer. Bien que datant de 1977, ce texte demeure toujours aussi pertinent. Nous croyons en outre que le format court, c’est-à-dire celui des brochures, opuscules et autres vade-mecum, devrait également faire son grand retour à l’heure où les lectures et leurs lecteurs se font de plus en plus rares.

Thierry Durolle

• Daniel Cologne, Éléments pour un nouveau nationalisme, Cercle Culture et Liberté. Pour une Europe libre et unie, 1977, 27 p.

Baisse de QI en Occident : et si notre « fake culture » était en cause ?

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Baisse de QI en Occident : et si notre « fake culture » était en cause ?

Ex: http://www.entelekheia.fr

Note : dans cette traduction, le mot « Américain » a été changé en « Occidental » parce que la problématique abordée par l’auteur se pose en termes à peu près identiques ici, en France, ce qui démontre bien que nous sommes dans l’orbite culturelle des USA. Y laissons-nous des plumes ?


Par David Masciotra
Paru sur The American Conservative sous le titre Fake Culture is Hastening Our Idiocracy


Carl Wilson, critique musical pour Slate, s’est assis à son bureau, a placé ses doigts sur son clavier et a réellement tapé les phrases suivantes dans une critique du premier album de Cardi B, une ancienne strip-teaseuse actuellement « Star d’Instagram ».

Le meilleur exemple, toutefois, est la façon dont elle cite et sample le membre de Three 6 Mafia Project Pat dans « Bickenhead », un jeu de mots sur son classique du Rap sudiste « Chickenhead » de 2001. Cette chanson était pleine de mépris pour les « putes » sans cervelle (à part un bref moment de réponse de la rappeuse La Chat), et tirait son titre et son refrain d’une ancienne insulte envers les femmes qui pratiquent la fellation. Cardi la retourne à l’avantage des femmes qui utilisent la sexualité pour manipuler des hommes d’esprit faible – « la chatte est bonne, le nègre investit » – et pas seulement pour y gagner financièrement : « Faites-lui un enfant dans le dos, » rappe-t-elle, et dans la vie, c’est exactement ce qu’elle a fait.

Ce douloureux exercice d’humiliation est un sommet, non dans la démission de Wilson, mais dans la présentation de son idée selon laquelle Cardi B a un « impact féministe sur le hip hop ». Un triomphe rare ; le disque démontre, dans le manque de distance des mots de Wilson, qui mêle les cris d’extase de la fan de douze ans à la prétention du diplômé d’université, « ce qui se passe quand l’esprit d’une femme l’élève du bas de la barre d’une strip-teaseuse jusqu’aux hauteurs d’un autel ».

Pour ceux qui ne connaissent pas la beauté artistique et la virtuosité de Cardi B, ce qui suit est un échantillon de paroles de ce que Wilson appelle « son titre le plus touchant », « Be Careful » (« Fais attention »).

Tu disais que tu bossais, mais tu chassais le cul
et les putes, cool à côté de la piscine, tu vivais deux vies,
J’aurais pu faire ce que tu m’as fait plusieurs fois
Mais si je décide de déraper, trouver un nègre
le baiser, sucer sa bite, tu serais emmerdé
mais c’est pas mon MO*, je suis pas ce type de pute
Et le karma pour toi va êt’ avec qui tu vas finir
Me rends pas malade, nègre.

Dans l’incarnation précédente de Wilson, non pas comme star d’Instagram, mais comme auteur intelligent, il tentait d’analyser le mystère du goût artistique. Son livre, le brillant Let’s Talk About Love, explore son mépris envers Céline Dion pour enquêter sur ce qui, au delà des préférences esthétiques, influence les loyautés et les aversions artistiques que se forgent les gens. Le goût, argumente Wilson comme beaucoup de théoriciens de la culture avant lui, est partiellement une fonction du capital social. Mépriser Dion signifie s’élever au-dessus de la masse de ses fans – pour la plupart des banlieusardes d’âge moyen qui achètent leurs CD dans les supermarchés. « Il est difficile d’imaginer un public qui conférerait encore moins de glamour à un musicien, » écrit Wilson.

L’ironie de la transformation de Wilson est qu’elle confirme précisément la critique qui fait le cœur de son livre. La critique musicale – pour Wilson comme pour de nombreux autres – n’est pas une expression honnête de l’analyse et de l’interprétation, mais le moyen par lequel des critiques d’art peuvent s’identifier avec la tendance la plus « cool » et politiquement correcte.

Les lamentables manœuvres pour se garantir une chaise dans la cafétéria à la mode, à côté des hommes et des femmes qui comptent dans le campus, et le remplacement de tous les critères esthétiques par une liste de bons points communautaristes ont vidé les arts populaires de leur signification et vandalisé la crédibilité de prix autrefois prestigieux.

Le comité du Prix Pulitzer a récemment attribué sa récompense pour la meilleure composition musicale à Kendrick Lamar avec ces mots sur son disque DAMN, « une collection virtuose de chansons unifiées par une authenticité vernaculaire et un dynamisme rythmique qui dessinent des portraits de la complexité de la vie moderne afro-américaine ».

« Humble », la chanson la plus populaire et applaudie de DAMN fait la contribution suivante à la chanson américaine :


Si je quitte tes mauvaises manières (jeu de mot avec BM, « bad manners »), je saute quand même Mercedes, funk
Si je quitte cette saison, je suis quand même le plus grand, funk
Ma gauche est devenue virale
Mon droite a envoyé ma meuf en spirale
Soprano do, nous aimons rester sur une note élevée
Cela nivelle, tu le sais et moi aussi, salope, sois humble

Assise !
(Stop, petite salope, stop petite salope) sois humble
(Stop, salope), assise !
(Assied-toi, stop, petite salope )
Sois humble (salope)

En fait, c’est le 37ème emploi du mot « salope » qui donne tout son punch à « Humble ».

Dans son roman épique qui chronique les combats de l’empereur apostat de la Rome antique, Julian (Julien), Gore Vidal écrit « L’Histoire est une somme de commérages sur un événement dont la vérité est perdue à l’instant même où il a lieu ».

La pop culture contemporaine dégrade à la fois le travail de l’historien et celui de la commère en les mêlant, et en injectant ce qui en reste dans son divertissement. Le nouveau disque de Kanye West, Ye, a joui d’une couverture médiatique typiquement réservée à des événements de moindre importance, comme la Révolution bolchevique ou la fin de la Guerre du Vietnam. Dans une chanson, West se souvient de la réaction de sa tendre moitié, Kim Kardashian, quand elle avait appris son incursion dans le révisionnisme historique où il avait déclaré que « l’esclavage était un choix » : « La femme appelle en hurlant que nous allons tout perdre / J’ai dû la calmer parce qu’elle pouvait plus respirer / Je lui ai dit qu’elle pouvait me quitter mais elle ne veut pas partir / C’est ça qu’ils voulaient dire avec pour le meilleur et pour le pire ha. »

La popularité de Kanye West comme celle de Cardi B, dont le déjà mentionné « Be Careful » est la réponse à la sex tape de son boy-friend avec une autre femme, menacent de réduire l’écriture moderne de paroles de chanson à des statuts Facebook rythmiquement chargés et rien de plus. Musicalement, la plupart de ces chansons sont des produits dérivés trop dépendants de programmes d’ordinateurs et d’échantillonnages de hits de véritables musiciens. « Be Careful », par exemple, inclut tellement d’emprunts à des standards de la pop et de la soul qu’elle ne compte pas moins de 16 signatures créditées pour sa composition.

La légende du jazz et directeur artistique du Lincoln Center Wynton Marsalis a récemment décrit le rap comme « un pipeline d’obscénités » et a exprimé sa perplexité consternée face à l’accueil artistique qui lui est réservé, « C’est presque comme si tous les adultes étaient partis ».

Mais le hip hop n’est pas le seul élément de la culture moderne à bénéficier d’une absence de perspective adulte. Le cinéma, ou du moins la perception populaire du cinéma, a également pris un virage malencontreux vers le juvénile.

Les films de super-héros et autres bédés pour ados sont devenus le genre dominant en Occident. Plutôt que de déplorer le manque de films pour adultes comme ils le faisaient auparavant, les critiques considèrent aujourd’hui les empires cinématographiques Marvel et DC comme légitimes, et même excellents, pour autant que les justiciers à capes se tiennent bien accrochés à des problématiques communautaristes politiquement correctes.

Le Guardian a célébré Wonder Woman comme « un chef-d’œuvre de féminisme subversif », mais Slate a contre-attaqué avec un essai sur la façon dont « le féminisme de Black Panther est plus progressiste que celui de Wonder Woman ».

Un des points communs de la plupart des critiques de spectacles à gros budget, à part leur ignorance de grands auteurs féministes comme Virginia Woolf et Erica Jong, est qu’ils ne s’intéressent que très peu aux qualités esthétiques et artistiques des films.

Vox a passé plusieurs articles sur le dernier épisode de la saga Star Wars (Solo: A Star Wars Story), dont la plupart se concentrent sur « l’identité pansexuelle » de l’un des personnages, et sur le robot « éveillé » qui joue une sorte de rôle oraculaire dans l’histoire.

En tant que personne qui n’a vu aucun de ces films, je ne suis pas qualifié pour émettre un jugement sur leur valeur de divertissement ou leur excellence artistique. Je sais, toutefois, que l’évaluation des mérites d’une œuvre d’art à l’aune d’une idéologie devrait être le fait exclusif de fondamentalistes religieux.

L’Occident subit une véritable démolition culturelle, comme le démontrent l’élévation de polémiques de caniveau (dans les cas de Kanye West, Cardi B et autres) au rang d’art digne de faire l’objet de critiques expertes, et le traitement de l’art comme simple extension d’échanges sur des réseaux sociaux.

Le terme « fake news » est désormais omniprésent dans les débats politiques. Bien qu’il se soit déjà transformé de quelque chose de spécifique – la dissémination délibérée de fausses informations destinées à tromper les électeurs – en insulte générale à l’adresse de tout reportage désapprouvé par tel ou tel personnage, il continuera à influencer le débat national sur le journalisme et la politique.

Mais au cours de ces dernières décennies, un nouveau développement inquiétant s’est produit. Des membres éminents des médias de masse, des critiques réputés et des campagnes publicitaires déguisées ont fusionné pour amplifier et magnifier des productions médiocres de pop culture et des amuseurs dont le travail est dénué d’intérêt, mais joue un rôle dans le renforcement de l’orthodoxie politico-culturelle dominante (et permet de préserver la richesse des dirigeants de ces entreprises).

Les « fake news » dans leur nouvelle acception présentent un problème alarmant, mais c’est le cas aussi de la prolifération d’une nouvelle monstruosité de la vie occidentale : la fake culture.

 

Traduction et notes Entelekheia
Photo Pixabay : Art de rue, fresque.

* Modus operandi, mode opératoire

mardi, 13 novembre 2018

"Een sterke plaats voor de Lage Landen in het Verre Westen van Eurazië"

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"Een sterke plaats voor de Lage Landen in het Verre Westen van Eurazië"

Kort gesprek met Robert Steuckers

Op 17 november aanstaande organiseert het Geopolitiek Instituut Vlaanderen-Nederland voor de tweede maal een congres in Leuven, ditmaal onder het thema ‘Een eerlijke kijk op geopolitiek’. Eén van de sprekers op dat congres is de Brusselse publicist Robert Steuckers, Novini sprak met hem.

Meneer Steuckers, u spreekt op 17 november aanstaande op het congres van het GIVN, over welk onderwerp zult u daar spreken en waarom juist dat onderwerp?

Eerst over een algemene definitie van wat in mijn ogen geopolitiek wel is: de noodzakelijkheid de lessen van de geschiedenis te onthouden op ieder specifiek stuk land op deze aarde. Geschiedenis is tijd en aardrijkskunde is ruimte. Niets gebeurt buiten tijd en ruimte. Dan, in het tweede deel, over geopolitiek in de specifieke tijd en de eigen ruimte van onze Lage Landen. Welke geopolitieke lessen kunnen wij trekken uit ons verleden, een verleden dat wij niet altijd zelfstandig hebben kunnen bepalen?

U heeft al veel geschreven over de geopolitiek van Europa, wat heeft in eerste instantie uw belangstelling voor die materie gewekt?

Ik werd altijd, zelfs als kind, gefascineerd door geschiedenis en door atlassen, in het bijzonder door historische atlassen. Met historische kaarten heb ik kunnen ontdekken dat door overwinningen en nederlagen onze huidige tijd er heel anders uit had kunnen zien. De regels van deze vooruit- of achteruitgangen uit het verleden moeten onderzocht worden. Daarom de drie delen van mijn recente drieluik, dat als titel “Europa” draagt. Wat in het verleden is gebeurd kan zich vaak herhalen op dezelfde plaatsen waar ze ooit aan de oude geschiedenis vorm en inhoud hebben gegeven.

Zijn er uit de huidige trends op dit gebied bepaalde ontwikkelingen voor de middellange termijn af te leiden? Zo ja, welke ontwikkelingen kunnen we als eerste verwachten? Zijn er bepaalde zaken die onze bijzondere aandacht verdienen als het om de toekomst van Europa gaat?

De trend die men vanuit Amsterdam, Rotterdam, Antwerpen of Brussel moet observeren en volgen, is ontwijfelbaar de strijd tussen een hernieuwde poging om de verschillende grote regio’s van Eurazië communicatief (spoorwegen, wegen, kanalen) te verbinden, meestal vanuit China, en de inspanningen van Amerika om de realisatie van deze verbindingen binnen de Euraziatische landmassa te verhinderen. Wij moeten schema’s en plannen schetsen om een sterke plaats voor de Lage Landen en voor Midden-Europa te vinden of beter, terug te vinden, hier in het Verre Westen van Eurazië. Daarom is het ook nodig de tot hiertoe verborgen gebleven wortels van een potentiële geopolitiek voor de Lage Landen grondig te doordenken.

Hartelijk dank voor uw antwoorden!

Het 2e congres van het Geopolitiek Instituut Vlaanderen-Nederland (GIVN) onder het thema ‘Een eerlijke kijk op geopolitiek’ vindt plaats op zaterdag 17 november 2018, van 14.00 tot 17.00 uur aan de Andreas Vesaliusstraat 2 te Leuven. Van deelnemers wordt een kleine bijdrage in de onkosten gevraagd.

Le nouveau livre de Georges Feltin-Tracol: "Pour la troisième voie solidariste"

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Le nouveau livre de Georges Feltin-Tracol:

"Pour la troisième voie solidariste"

Aristide Leucate

sur Boulevard Voltaire cliquez ici

Arlésienne de l’histoire des idées, la « troisième voie », oscillant entre instrumentalisation partisane et slogan déclaratif, est aussi insaisissable qu’indéfinissable. À en croire la notice que Wikipédia consacre à cette notion, celle-ci, apparue avant les années 1880 lorsque le pape Pie XI appelait à une troisième voie entre socialisme et capitalisme, serait distribuée entre tenants d’une alternative sincère au libéralisme et à l’économie planifiée de type marxiste ou socialiste et défenseurs d’une synthèse pragmatique dépassant autant les clivages traditionnels droite/gauche que toute opposition (considérée comme implicitement stérile) à l’économie de marché acceptée sans combattre comme étant la norme.

En résumé, si les premiers n’ont pas paru obtenir la visibilité médiatique et le rayonnement intellectuel qu’ils attendaient, les seconds, en revanche, sans doute au prix d’une tromperie n’ayant pas peu contribué à diluer l’expression dans un flou sémantique improbable, ont clairement triomphé, de Tony Blair et Gerhard Schröder, hier, à Emmanuel Macron et Justin Trudeau ou Matteo Renzi, aujourd’hui.

Dans un récent ouvrage, Georges Feltin-Tracol fait brillamment le point sur cette question et se met littéralement en quête des racines d’un corpus doctrinal dont l’originalité tient au fait qu’il emprunte sans dogmatisme ni sectarisme, tout à la fois, au syndicalisme, au socialisme, au solidarisme, à la doctrine sociale chrétienne, au personnalisme, au gaullisme de gauche, au nationalisme révolutionnaire, à l’identitarisme, au corporatisme, au distributisme, au justicialisme péroniste, à l’organicisme fasciste, au subsidiarisme, au thomisme, au mutuellisme fédéraliste proudhonien, à la révolution conservatrice ou au communautarisme symbiotique d’Althusius.

Dressant un éclairant panorama haut en couleur et fort instructif du tercérisme, en France et dans le monde, l’auteur nous fait voisiner avec des personnalités intellectuelles et politiques aussi hétéroclites que Pierre Leroux (inventeur du mot « socialisme »), Maurice Barrès, Louis-Auguste Blanqui, Pierre-Joseph Proudhon, Georges Sorel, Léon Bourgeois, René de La Tour du Pin, Emmanuel Mounier, Jean Mabire (dont le socialisme européen enraciné s’abreuvait aux meilleures sources du socialisme utopique français), Maurice Bardèche, Georges Valois, Henri Lagrange, Charles Maurras, Louis Salleron, Maurice Allais, Christian Bouchet (auquel on doit, dès les années 1980, l’introduction en France du substantif « tercérisme »), Alexandre Douguine (qui prônait, quant à lui, la recherche d’une « quatrième théorie politique au-delà du communisme, du fascisme et du libéralisme »), Guy Debord, Juan Domingo Perón, Mouammar Kadhafi, Gabriele Adinolfi, etc.

Rejoignant « des positions de bon sens, une adhésion au bien commun de la civilisation européenne », le tercérisme tente de conjuguer une approche fondée sur la solidarité des individus liés entre eux par le souci d’œuvrer à la conservation matérielle et spirituelle de la communauté, en rupture tant avec le capitalisme et son corrélat turbo-consumériste qu’avec l’étatisme socialisant, tous deux foncièrement caractérisés par la concentration des moyens de production. Ce faisant, le tercérisme solidariste repose sur une conception organique de l’entreprise au sein de laquelle des « œuvriers contractuels » (et non plus des ouvriers salariés) participeraient directement tant à la propriété qu’au capital d’icelle. Loin des expériences d’autogestion ou de cogestion, le tercérisme se veut d’abord ergoniste (du grec ergo, le travail, du nom de son inventeur, Jacob Sher), soit un mutuellisme ni droite-ni gauche, coopératif, participatif et autonome fondé sur la collaboration des classes.

Inspiré du socialisme utopique, le tercérisme solidariste n’en a pas moins été concrètement illustré, tant par la « participation » gaulliste que par les nombreuses expériences de SCOP (sociétés coopératives ouvrières de production) ou de démocratie directe dans l’entreprise. Un exemple à développer à l’heure du chômage de masse et de la raréfaction des métiers…

Pour la troisième voie solidariste, un autre regard sur la question sociale, Georges Feltin-Tracol, Les Bouquins de Synthèse nationale, collection "idées", 2018, 170 pages, 20 € + 4 € de port cliquez ici

Considérations européennes, baroques et uchroniques sur le 11 novembre 1918

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Considérations européennes, baroques et uchroniques sur le 11 novembre 1918

par Georges FELTIN-TRACOL

Il y a cent ans, à 11 heures, ce 11 novembre 1918 s’achevait la Première Guerre mondiale. Quatre ans de grandes souffrances, d’efforts immenses et de sacrifices épouvantables ont fait choir la civilisation européenne de son piédestal. Dominique Venner n’a pas tort de considérer toute l’histoire qui en découle comme le « Siècle de 1914 » (1). Si certains historiens croient à la fin du XXe siècle un soir du 9 novembre 1989 avec les premiers coups de marteau donnés au Mur de Berlin, l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand et de son épouse le 28 juin 1914 à Sarajevo continue à susciter des effets désastreux tant dans le monde que dans les Balkans.

Finit donc ce jour-là une boucherie favorisée par la mécanisation et la technicisation de la mort. Ce n’est pourtant pas la première fois que l’Europe venait de connaître une guerre d’une si violente intensité. Avant la « Grande Guerre de 1914 – 1918 », le continent avait déjà pâti entre 1792 et 1815 des Guerres de la Révolution française et de l’Empire napoléonien avec l’entrée des peuples par la levée en masse. Clauswitz en déduit sa théorie de la montée aux extrêmes. Hormis la guerre navale pratiquée par les corsaires français sur tous les océans, les affrontements se cantonnent au seul continent européen. Toutefois, à part l’expédition française en Égypte et en Palestine en 1798 – 1801, l’invasion répétée de la Péninsule ibérique provoqua les soulèvements indépendantistes des colonies espagnoles d’Amérique. L’occupation du Portugal par les troupes françaises du général Junot en novembre 1807 contraint la dynastie de Bragance à se réfugier au Brésil. Cette arrivée inattendue empêcha le développement des forces centrifuges à l’œuvre dans le futur empire brésilien (1822 – 1889) et renforça ainsi le caractère unitaire de l’ensemble, faisant du Brésil ce géant géographique, démographique et économique de l’Amérique du Sud.

Si les Bourbons d’Espagne n’avaient pas été divisés et s’ils s’étaient installés à La Havane, à Mexico, à Lima ou à Buenos-Aires, aujourd’hui existerait peut-être une super-puissance de langue espagnole de la Californie et de la Floride jusqu’au Cap Horn… En acceptant le testament du roi Charles II d’Espagne au nom de son petit-fils, le duc Philippe d’Anjou, Louis XIV comprend l’implication planétaire de sa décision. L’avènement de Philippe V déclenche une guerre vraiment intercontinentale avec des batailles extra-européennes en Amérique du Nord, aux Antilles et sur les océans : la Guerre de Succession d’Espagne (1701 – 1713) qui a une portée mondiale, surtout si la France et l’Espagne avaient triomphé. Dans un excellent article d’histoire uchronique (2), Fadi El Hage en montre les bouleversements supposés : la restauration des Stuarts en Écosse, la cession de la Louisiane française à l’Espagne, l’élection au Saint-Empire de l’électeur de Bavière, le couronnement de François Rakoczi en Hongrie, et l’érection d’un royaume d’Autriche. « En plus du contrôle des ports de la Méditerranée [Gibraltar revient à l’Espagne], l’Espagne a acquis un prestige tel que l’Angleterre ne s’est pas risquée à mener des guerres coloniales en Amérique. Elle fait le choix des voyages de découverte et constitué un autre empire colonial dans le Pacifique, mais dont la dispersion des archipels l’empêche d’exercer une influence aussi forte dans le commerce mondial que si l’Amérique du Nord lui appartenait toute entière. L’Espagne domine incontestablement et l’Amérique et le commerce mondial. Louis XIV a fait le choix de l’Europe pour la France, et offert le monde à son petit-fils (3). »

La Guerre de Sept Ans (1756 – 1763) a aussi ses propres théâtres d’opération hors d’Europe marqués par les défaites françaises au Québec et aux Indes. Au contraire de la « Der des Ders », en l’absence d’une mobilisation générale des hommes et de l’économie et malgré un appel royal aux Français en juin 1709, ces conflits n’ont pas secoué l’opinion commune.

L’erreur de l’Union sacrée

Les vétérans des tranchées retournent dans leur foyer à jamais. Ils s’exaspèrent vite de voir tous leurs efforts consentis se dissoudre dans des jeux politiciens sordides, d’où pour certains leur engagement dans les différents mouvements révolutionnaires, bolcheviques, conservateurs ou nationalistes, qui apparaissent en Europe. Bien oubliée de nos jours, l’infâme traité naval de Washington en 1922 voit la République française soi-disant victorieuse entériner un tonnage ridicule par rapport des flottes de guerre anglo-saxonnes, ce qui rend la « Royale » incapable d’assumer la protection de l’empire colonial français. Les officiers français commencent dès lors à se méfier des responsables et à verser dans l’anglophobie de plus en plus virulente au fil des années.

Force est de constater en 2018 que les combattants des deux camps sont tombés pour rien. Se sont-ils battus pour la « théorie du genre », l’écriture inclusive et les dirigeants cosmopolites ? Les discours officiels ne célèbrent plus maintenant la moindre victoire, mais seulement la paix. Le néfaste triumvirat occidental Georges Clemenceau – Woodrow Wilson – Llyod George impose en 1919 – 1920 une paix fallacieuse et précaire. Jamais la victoire de 1918 n’a été celle de la « liberté » et du « progrès » contre l’« oppression », le « féodalisme » et l’« obscurantisme ». L’Empire allemand de Guillaume II est depuis les réformes sociales audacieuses de Bismarck bien plus avancé sur le plan social que la IIIe République française. Pendant que le régime républicain laïcard et franc-maçon encourage le centralisme parisien et conduit dans les campagnes une incroyable guerre culturelle d’éradication des mentalités paysannes traditionnelles par une laïcité agressive, une école obligatoire réductionniste et un service militaire obligatoire déracinateur, l’Empire allemand conserve, lui, sa diversité politique, sociale, religieuse et culturelle. Le cas le plus évident – impensable pour la France – est l’octroi d’une constitution régionale au Reichsland d’Alsace – Lorraine en 1911. « Il faut bien constater que la vérité métaphysique en vigueur dans la société américaine et dans celles qui l’imitent se voit fortement ébranlée par l’évolution d’un monde qui ne semble pas épouser l’interprétation universaliste et linéaire de l’idéologie universaliste et linéaire de l’idéologie des Lumières, explique Dominique Venner (4). » « À la veille de 1914, plus d’un siècle après la Révolution française, l’Europe tout entière, à l’exception de la France et de petits États comme la Suisse, était gouvernée par des monarchies. Centre de l’univers, dominant le monde de toute sa puissance, n’ayant pas rompu avec son passé, cette Europe était entrée avec audace et confiance dans la modernité (5). »

C’est l’erreur magistrale de Charles Maurras, de l’Action française, ainsi que des nationalistes dont Maurice Barrès, de répondre favorablement par désir de revanche et par anti-germanisme viscéral aux appels à l’« Union sacrée » lancés par leurs ennemis républicains, laïques et progressistes du matin même. Revenus du front après parfois quatre années passées à combattre aux côtés des paysans, des boutiquiers et des artisans, les royalistes, y compris d’opinion légitimiste, ne peuvent plus avoir les mêmes réticences qu’avant août 1914 à saluer le drapeau tricolore de la Révolution et à se lever au retentissement de La Marseillaise. Le 11 novembre 1918 représente sur le plan symbolique la seconde mort de Henri V.

La victoire des Empires centraux aurait probablement permis le maintien d’un esprit européen traditionnel. Et si l’Allemagne avait gagné la Grande Guerre ? La question n’est pas du tout incongrue. On oublie qu’en août 1914, les armées du Kaiser auraient pu remporter très tôt la décision en réussissant l’encerclement de Charleroi. Mieux, la guerre se serait terminée dès 1915 si les Français avaient été vaincus au moment de la bataille de la Marne ?

Histoire uchronique

Telle est l’étonnante interrogation qui organise L’autre siècle, une très bonne uchronie dirigée par Xavier Delacroix. « La victoire allemande sur la Marne en 1914 était techniquement, c’est-à-dire militairement, tout à fait possible, entraînant alors une rupture du front français, l’arrivée rapide des forces de Guillaume II sur Paris, écrit d’ailleurs Xavier Delacroix en avertissement. La guerre de 14 aurait été une “ super guerre de 70 ”. Beaucoup plus meurtrière, près de 400 000 morts sur le champ de bataille, mais sans les conséquences géopolitiques qu’entraîna le traité de Versailles en 1919 (6). »

En sollicitant cinq écrivains et sept historiens pour « se livrer à un exercice auquel [ces derniers] répugnent traditionnellement – l’uchronie (7) », Xavier Delacroix obtient un ouvrage original. Des conclusions se dégage une intention que les auteurs n’avaient pas envisagé au départ, celle d’une Europe sous domination germanique renforcée qui concilie conservatisme politique, dynamisme social et modernité technique. On retrouve ce conservatisme des mentalités dans « Le retour » de Benoît Hopquin. Malgré les 400 000 morts, le conflit de 1914 – 1915 n’a pas engendré une saignée démographique qui toucha en premier lieu les campagnes. La paix revenue, le monde rural garde encore ses forces vives dont un bilinguisme de fait comme il y existe en Italie où les parlers locaux concurrencent l’italien officiel de Toscane… Dans « Les événements de Péronne », Pierre Lemaitre imagine une jacquerie à mi-chemin entre les « Chemises vertes » de Dorgères et le poujadisme des années 1950… Ce soulèvement des campagnes françaises rappelle aussi la grande révolte paysanne au Schleswig-Holstein dans les années 1930 relatée par Ernst von Salomon dans La Ville.

L’autre siècle est riche en conjectures uchroniques. Dans « Septembre 1914 : la victoire allemande de la Marne », Stéphane Audoin-Rouzeau évoque une dissidence gouvernementale française à Bizerte qui tente de poursuivre la guerre depuis l’Afrique du Nord. Cette hypothèse s’apparente à une intrigue en deux volumes de bande dessinée parue en 2010 (8). En septembre 1914, l‘Allemagne remporte la bataille de la Marne et applique parfaitement le Plan Schlieffen. En janvier 1915, le Président de la République, Raymond Poincaré signe l’armistice. Refusant la capitulation, Georges Clemenceau poursuit la guerre depuis Alger. Il recrute même le brigand Jules Bonnot qui n’a pas mort en 1912 : sa mission secrète est d’assassiner le tsar Nicolas II et de fomenter une révolution en Russie. Observons qu les scénaristes maîtrisent mal l’arrière-plan historico-politique puisqu’ils mentionnent que la défaite française permet à la Maison d’Orléans de restaurer la monarchie alors que Berlin, fidèle aux préceptes de Bismarck, s’en garderait bien, préférant le régime républicain plus diviseur...

Une Union européenne précoce

Stéphane Audoin-Rouzeau explique pour sa part que « la défaite française a constitué une sorte de “ portail ” du reste du XXe siècle; il est même permis de soutenir qu’elle constitue l’origine de la situation si enviable dont bénéficie, grâce à la durable suprématie allemande, l’actuel continent européen devenu Union européenne (UE) (9) ». En effet, « c’est sur le plan économique que l’Allemagne réalise ses buts de guerre les plus ambitieux et les plus lourds de conséquences à terme : une Mitteleuropa est instituée par le biais d’une vaste union douanière autour de l’Allemagne, regroupant non seulement l’Europe centrale, mais aussi la France, la Belgique, les Pays-Bas et le Danemark (10) ». Ce n’est que la réalisation des buts de guerre évoqués dès 1914 par le chancelier impérial Theobald von Bethmann-Hollweg. Outre la cession de Belfort, de la ligne des forteresses de Lorraine, de Verdun à Toul et à Épinal, la côte de Dunkerque à Boulogne et du bassin de minerai de fer de Briey – Longwy, la France aurait signé un traité de commerce avec l’Allemagne à la tête d’un ensemble douanier avec l’Autriche-Hongrie, le Danemark, les Pays-Bas, la Belgique réduit en « État vassal » et perdant Liège et peut-être Anvers, ainsi qu’une Pologne reconstituée aux dépens de la Russie. En dehors de la renaissance polonaise partielle, les Empires centraux auraient favorisé l’indépendance de la Lituanie, peut-être de la Finlande ainsi que de la Ruthénie, voire de l’Ukraine (?), afin de créer une zone tampon avec la Russie. En revanche, tout en conservant sa dynastie grand-ducale, le Luxembourg serait devenu un nouvel État fédéré au sein de l’Empire allemand.

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Stéphane Audoin-Rouzeau l’assure. « L’Allemagne a su maîtriser sa victoire en sacrifiant des gains de court terme à une situation de domination géopolitique et économique de bien plus longue portée (11) ». Il est vraisemblable que cet historien se soit inspiré de Virtual History. Alternatives and Counterfactuals dirigé par Niall Ferguson (12). Historien britannique proche des conservateurs, Niall Ferguson soutient en tant qu’historien la spéculation à partir de l’uchronie. Virtual History est un manifeste contre les déterminismes historiques, à savoir religieux, marxistes et biologiques. L’auteur demande au contraire à ses confrères de pratiquer le doute systématique à l’égard du caractère qu’on estime inévitable d’un événement supposé majeur. Le livre comporte huit récits uchroniques rédigées par des historiens anglo-saxons réputés. On y lit des hypothèses sur le maintien au pouvoir de Charles Ier d’Angleterre, l’application effective du Home Rule en Irlande ou le devenir des colonies américaines demeurées anglaises. D’autres travaux concernent l’invasion allemande de la Grande-Bretagne en mai 1940, l’inexistence de la Guerre froide, de la survie de JFK à Dalals ou du non-effondrement d’une URSS sans Gorbatchev. L’uchronie la plus saisissante est néanmoins celle de Niall Ferguson lui-même. « L’Union européenne du Kaiser » repose sur la neutralité de Londres en août 1914 malgré l’invasion de la Belgique. La défaite française permet à l’Empire allemand de ne pas abuser de sa victoire et de réaliser une hégémonie économique continentale qui annonce une union européenne plus charpentée, plus politique sans l’ombre de la Seconde Guerre mondiale, ni l’ingérence continuelle des États-Unis dans les affaires européennes. À rebours de certaines interprétations historiques conventionnelles, Niall Ferguson va jusqu’à envisager l’essor dans une France une nouvelle fois battue d’une droite révolutionnaire quasi-fasciste…

Intéressante conjecture dépassée

L’intérêt de Niall Ferguson pour les affaires européennes ne s’arrête pas à l’uchronie. Ce professeur à Harvard publie en 2011 dans le Wall Street Journal un scénario prospectif sur l’état de l’Europe en 2021. Il estime qu’à cette date, la monnaie unique existe toujours puisqu’elle est la devise officielle des États unis d’Europe fondés à partir « d’un nouveau système de fédéralisme budgétaire en 2012 a assuré un flux régulier de fonds depuis le noyau nord-européen (13) », ce que refuse toujours le gouvernement allemand et d’autres dirigeants de l’aire d’influence germanique.

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Dans un scénario téméraire, Niall Ferguson entrevoit le Brexit. « Cédant à contrecœur aux pressions des eurosceptiques de son propre parti, [le Premier ministre David Cameron] avait décidé d’organiser un référendum sur l’appartenance à l’UE. Encouragés par les pugnaces tabloïdes londoniens, les Britanniques ont alors voté pour la sortie de l’UE à 59 % contre 41 %, puis ont donné aux conservateurs la majorité absolue à la Chambre des communes. Libérée de la paperasserie de Bruxelles, la Grande-Bretagne est devenue la destination préférée des investissements chinois en Europe (14) ». Niall Ferguson avance même qu’en 2013, las des difficultés structurelles dues à la bureaucratie européenne, les électeurs de la République d’Irlande sortent à leur tour de l’austérité bruxelloise et rejoignent l’État britannique qui devient le « Royaume Réuni de Grande-Bretagne et d’Irlande ». Il est probable qu’on assistera dans les prochaines années (ou mois ?) le phénomène contraire, à savoir que l’Irlande du Nord reste dans l’Union pseudo-européenne et rejoigne la République d’Irlande avec un statut spécifique d’État (ou de région) associé(e).

Niall Ferguson envisage aussi qu’en 2011 la Finlande, la Suède et le Danemark refusent finalement « la proposition allemande de “ l’union de transfert ” pour renflouer l’Europe du Sud (15) ». Ils quittent alors l’Union européenne et constituent avec l’Islande et à l’initiative de l’opulente Norvège une « Ligue nordique ». L’auteur table en outre sur la défaite d’Angela Merkel en 2013 face au candidat SPD et le rejet massif de l’opinion allemande de toute tentative populiste outre-Rhin… Le nouveau chancelier social-démocrate allemand permet la formation à Vienne d’une sorte de ministère européen des Finances, l’adoption en 2014 d’un traité à Potsdam qui inaugure une union fédérale, l’adhésion aux États unis d’Europe des anciens États yougoslaves, Kosovo compris, et la séparation paisible entre la Flandre et la Wallonie.

Tandis que, confrontés à « la “ restructuration ” du bilan de l’État fédéral (16) », les États-Unis d’Amérique du républicain Mitt Romney se désintéressent du sort du monde, les États unis d’Europe s’affirment sur le plan international en pleine crise moyenne-orientale. Israël a attaqué les installations nucléaires iraniennes. Téhéran réplique via le Hamas à Gaza et le Hezbollah au Liban du Sud. La Turquie se place du côté iranien pendant que les Frères musulmans prennent le pouvoir au Caire. Sans l’intervention in extremis de la jeune fédération, l’isolement stratégique israélien aurait conduit Tel-Aviv à employer l’arme nucléaire. Niall Ferguson se trompe dans ses prévisions, mais il est notable de remarquer que le président de cette union européenne refondée est Karl von Habsburg qui voit ainsi que « l’empire des Habsbourg s’est reconstitué sous les traits des États unis d’Europe (17) ». Le spectre des Lorraine d’Autriche ne cesse de hanter l’Europe…

Retour au baroque

L’uchronie en général et les deux textes de Niall Ferguson en particulier constituent des exemples probants de la conception baroque qui ne se restreint pas au seul XVIIe siècle. En 1992, Yvan Blot, récemment décédé, alors député français au Parlement européen, en avait célébré l’esprit dans un essai surprenant dont le sous-titre en couverture fit ricaner des rédactions parisiennes ignorantes « Le Pen est-il néo-baroque ? » (18). Attaché à une vision du monde en mouvement, épris de liberté, conscient de la force des apparences, ouvert à la complexité du monde et du Vivant, le baroque sait que la réalité peut être contradictoire, d’où une volonté de rapprocher les notions contraires afin d’en saisir une certaine « diversité » combinatoire.

Dans la perspective actuelle d’unité européenne à venir, l’apport baroque convient à merveille avec une méthode gothique en matière de politogenèse de notre continent. « Non seulement l’Europe économique et sociale s’inspire de plus en plus du modèle germano-rhénan, écrivent Jacques Keller – Noëllet et Luuk van Middelaar, mais tout comme l’art gothique en son temps, elle se trouve obligée de recourir à des techniques de construction innovatrices… (19) » Pour les auteurs, « l’art gothique se fonde sur la symétrie et l’équilibre des poussées. Face à l’arc-boutant de la discipline budgétaire, un contrefort symétrique axé sur la promotion de la croissance doit être mis en place pour contrecarrer les effets rédacteurs de la nécessaire rigueur et offrir aux citoyens des raisons d’espérer (20) ». Encore aurait-il fallu que les « architectes » politiques fussent allemands ou, pour le moins européens, et nullement des Yankees qui éprouvent depuis toujours une méfiance viscérale à l’égard du projet énergique de Nouvelle Rome. À cette aune, le 11 novembre 1918 retentit comme la fin du rêve européen et le début du cauchemar occidental moderne.

Georges Feltin-Tracol

Notes

1 : Dominique Venner, Le siècle de 1914. Utopies, guerres et révolutions en Europe au XXe siècle, Pygmalion, 2006.

2 : L’uchronie est une spéculation philosophique et historique sur la suite des événements si des faits historiques s’étaient passés différemment.

3 : Fadi El Hage, « Et si… Louis XIV avait gagné à Blenheim ? », dans Guerres & Histoire, hors-série n° 3, novembre 2017, p. 75.

4 : Dominique Venner, op. cit., p. 36.

5 : Idem, p. 34.

6 : Xavier Delacroix et alii, L’autre siècle. Et si les Allemands avaient gagné la bataille de la Marne ?, Fayard, 2018, pp. 11 – 12.

7 : Idem, p. 7.

8 : Jean-Pierre Pécau et Florent Calvez, Septembre rouge, Éditions Delcourt, coll. « Jour J », 2010, et Fred Duval et Florent Calvez, Octobre noir, Éditions Delcourt, coll. « Jour J », 2010.

9 : Xavier Delacroix, L’autre siècle, op. cit., p. 21.

10 : Idem, p. 48.

11 : Id., pp. 48 – 49.

12 : Niall Ferguson (s. d.), Virtual History. Alternatives and Counterfactuals, Papermac, Londres, 1997.

13 : Niall Ferguson, « En 2021, Vienne, capitale d’une nouvelle Europe “ germanique ” », dans Courrier international du 1er au 7 décembre 2011.

14 : Idem.

15 : Id.

16 : Id.

17 : Id.

18 : Yvan Blot, Baroque et Politique. Le Pen est-il néo-baroque ?, Éditions nationales, 1992.

19 : Jacques Keller – Noëllet et Luuk van Middelaar, « Une Europe “ gothique ” ? Comment refonder l’Union », dans Le Monde du 28 décembre 2011.

20 : Idem.

Father Coughlin, Ralph Ingersoll, & the War Against Social Justice

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Father Coughlin, Ralph Ingersoll, & the War Against Social Justice

The public career of Rev. Charles E. Coughlin during the 1930s and early ‘40s is massively documented. Newsreels, publications, speeches, and broadcast recordings are all at your fingertips online. Yet the historical significance of this Canadian-American prelate (1891-1979) is maddeningly elusive. You may have read that he was an immensely popular but controversial “radio priest” with a decidedly populist-nationalist bent, or that he published a weekly magazine called Social Justice (1936-1942), whose contributors included future architect Philip Johnson and philosopher-to-be Francis Parker Yockey.

You may also know that his broadcasting and publishing endeavors were suspended in 1942, soon after American entry into the Second World War. Knowing nothing else, one would assume this was part of the same anti-sedition roundup that netted Lawrence Dennis, George Sylvester Viereck, and others. But in fact the anti-Coughlin campaign was much more focused and sustained, and it originated not from the Justice Department or any other government agency, but from an oddball Left-wing New York newspaper led by one of the most notable editors of the era: Ralph Ingersoll.

sj.jpgThe paper was PM, and for the first two years of its existence (1940-42), it exulted in damning Father Coughlin as a seditionist, a yellow-journalist, a Nazi mouthpiece, and an impious opponent of democracy. PM began with a long series of articles in the summer of 1940. “Nazi Propagandist Coughlin Faithless to Church and Country: Hatred and Bigotry Spread Throughout the Nation by Priest,” screamed one headline. After American entry into the war, histrionic, full-page editorials by Editor Ingersoll became a regular feature; e.g., one titled “Has Charles Coughlin Lied Again?”

Time and our mental institutions will take care of his unhappy and misguided followers. But these leaders who have served the purpose of the murderous Adolf Hitler must go . . . Hitler and Coughlin – their lies have been the same . . . (PM, May 7, 1942)

In March ’42, PM started to print tear-out-and-mail questionnaires addressed to Attorney General Biddle, demanding that the government immediately investigate Coughlin and ban Social Justice from the US postal system. Forty-three thousand of these were mailed in by loyal readers, the paper reported, and soon enough Biddle lowered the boom. PM was cock-a-hoop:

The Post Office Dept. invoked the 1917 Sedition Act last night to ban from the mail Social Justice, founded in 1936 by Charles E. Coughlin.

Postmaster General Walker acted on a recommendation from Attorney General Biddle, who informed him that since the war [sic] Social Justice “has made a substantial contribution to a systematic and unscrupulous attack upon the war effort of our Nation, both civilian and military.” (PM, April 15, 1942)

Coughlin was threatened with a Grand Jury investigation for sending seditious propaganda to military personnel and munitions workers. Eventually, an agreement was reached between Justice and the bishop of Detroit, whereby Coughlin would cease publishing and public speaking and slip off quietly to his rectory. Which, as it happens, he did.

Anyone familiar with the rhetoric of the time will recognize PM‘s hysterical tone as classic Communist cant of the Stalin era. (We will put them in mental hospitals!) Surprisingly enough, though, Ralph Ingersoll was not himself a straight-up commie. A Fellow Traveler, yes; one who sought favor with the Reds and sometimes aped the party line. But this was standard behavior among writers and editors of his time – one thinks offhand of Ernest Hemingway, Dwight MacDonald, Edmund Wilson, Mary McCarthy, and even James Burnham and George Orwell. Ingersoll readily admitted having spent a year in a Communist Party study group during the 1930s, but that was mainly because he was having an affair with Lillian Hellman and she dragged him along. That last fact is alarming enough by itself, but Ingersoll was a dilettante. He never understood the rules of political engagement. From Ingersoll’s standpoint, he was a centrist kind of guy, the sort who would explain unironically that he was opposed to totalitarianism in all forms.

After he died in 1985, Ingersoll’s obituarists and biographers would write that the hardest part of his job at PM was maintaining peace between the two extreme factions: the “pro-Communist” staffers and the “anti-Communists.” Today, we would probably judge the feud as one of Stalinists vs. Trotskyites. PM‘s Washington correspondent, I. F. (“Izzy”) Stone, certainly would fall into the first camp. And it’s hard to believe an actual conservative would have found a warm berth at PM. He’d probably be tarred as a fascist Coughlinite.

PM lasted only eight years (1940-48), mainly because it didn’t run advertising, and the millions invested by department store heir Marshall Field III eventually ran out. And perhaps the late 1940s were not a boom time for flaky, pro-Communist evening newspapers. But PM had some good points, and was a landmark paper in many ways. Its editorial cartoonist was Dr. Seuss himself, who until now had earned his keep mainly by drawing ads for a Standard Oil bug spray. (His cartoons, with their extreme racial caricatures of the Japanese, wouldn’t pass muster today; more than anything else, they remind one of over-the-top Twitter memes.) Crockett Johnson’s classic Barnaby comic strip was launched in PM, and so was Walt Kelly’s Pogo. In its news reportage, PM was quite unlike any daily paper before or since. Its news stories were often written as highly personal, investigative features that went on for many hundreds of words. This basic style would later mature as the “New Journalism” of the 1960s and ‘70s.

sj2.jpgFrom the start, PM was renowned for its crankiness and an eagerness to print facts and speculation side-by-side, journalistic taste be damned. For example, in 1941 New Yorker editor Harold Ross discovered that his male secretary had embezzled about a hundred thousand dollars from him over the years. Ross wanted to keep the story hushed up, especially after the greedy amanuensis gassed himself in his Brooklyn apartment and was revealed to be a homosexual who squandered the dough on boyfriends, the turf club, and maybe a blackmailer. This was Harold Ross’ nightmare idea of a scandal. Most of his friends in the press were happy to help him bury the lurid tale. Not PM, though, which printed the murky details of the kitchen suicide, as well as the disarray of Ross’ personal finances.

Coincidentally enough, Ralph Ingersoll had been one of The New Yorker‘s first managing editors. He knew all about Harold Ross’ financial messiness. After Henry Luce hired him to edit the new Fortune magazine, Ingersoll turned in a long unsigned exposé (1934) of The New Yorker, in which he talked about salaries, advertising revenue, and other piquant details that Ross wanted to keep under lock and key. (Ross soon took his revenge with a satirical Wolcott Gibbs profile of the Luce enterprise, written entirely in 1930s Timese and famously ending, “Where it all will end, knows God!”)

Ingersoll then became managing editor of Time, where Luce thought him the best helmsman ever. Ingersoll filled the editorial ranks with high-class Lefties like himself. Republican Luce didn’t seem to mind. (“Goddamn Republicans can’t write.”) Luce was accordingly miffed when Ingersoll left in 1939 to launch his brainchild of a progressive evening paper. But just as Ingersoll was going out the door, in came portly, gloom-laden ex-Communist Whittaker Chambers, who started out by writing movie reviews, and wound up as senior editor. On his way up, Chambers had a heart attack and endless feuds with the other “Timeditors.” They’d been hired by Ingersoll and were of a decidedly anti-Chambers political stripe.

Ingersoll thus has an offstage presence in the Hiss-Chambers case. When Alger Hiss’ attorneys wanted to dig up dirt on Whittaker Chambers in 1948, they went to his enemies at Time, who dutifully reported that Chambers was delusional and often displayed signs of mental illness. These were Ralph’s boys.

Both Chambers and Coughlin were the targets of far-Left smear campaigns, but so were many other conservatives in the 1940s. What is missing in the Coughlin case is Ingersoll’s motive. It cannot have been personal. Ingersoll may have crossed paths with Whittaker Chambers, but Social Justice and Coughlin supporters were on a different planet entirely. Nor could he seriously have believed Fr. Coughlin was leading a vast and powerful Nazi underground.

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So we have to make some educated guesses here. PM‘s “angel,” Marshall Field III, was a patron of Leftist and Communist causes. The same year PM began publishing, Field endowed Saul Alinsky’s radical-training school in Chicago (Industrial Areas Foundation). PM needed to be a far-Left paper to please its patron. And lacking advertising, it needed to make a big noise to survive on subscriptions and newsstand copies. Thus it needed a “safe” cause, one that could be sensationalized. Fr. Coughlin, of the Shrine of the Little Flower in Royal Oak, Michigan, fit the bill perfectly. Not many too people in New York City were going to complain. Moreover, Coughlin as Villain satisfied a Left-wing craving for anti-Catholicism, something badly needed since early 1939, when the Leftists lost the Spanish Civil War.

Ingersoll’s life post-PM continued in an industrious, dilettantish, rather apolitical key. He ended up owning a chain of newspapers in the Northeast and Midwest (The New Haven Register, The Trentonian, etc.). When The New York Times reviewed a biography of him in 1985, the headline was “Crusading Editor Dies Rich.”

As for Fr. Coughlin, from 1942 he entered a period of “radio silence,” figuratively and literally, spending the rest of his life as a parish priest in Michigan. He was more obscure than you can imagine today, given his current notoriety. I’ve known parishioners of his from the 1950s and ‘60s. They told me that while they were aware their pastor had once been famous on the radio, they didn’t know much about that, or why it all ended. So it seems Fr. Coughlin sought obscurity, and he got it: receding into the newsreel past, a fuzzy, half-forgotten figure like Huey Long and Hamilton Fish.

fc.jpgFr. Coughlin lived until 1979, seldom remarked upon or remembered. Since that time, the smear campaign has begun anew, as though taken straight from the pages of the 1942 PM. All the trite pejoratives get leveled at him: fascist, pro-Nazi, conspiracy-thinker. And, of course, “anti-Semite.” The website of Washington, DC’s Holocaust Museum even has a page dedicated to him, and it’s filled with every sort of twist and innuendo in the cliché barrel. For example, after Germany’s Kristallnacht made the headlines in November 1938, the priest gave a radio talk explaining the background to the news. This is spun as Coughlin “defend[ing] the state-sponsored violence of the Nazi regime,” although he did not, in fact, endorse violence, window-breaking, or persecution of Jews. From sites such as this, you might get the impression that Fr. Coughlin was a sort of Julius Streicher in a Roman collar.

But the ultimate target of such smears really isn’t the long-dead Fr. Coughlin himself. Rather it is conservatives, Christians, and the image of a vanished America, here vandalized into a dystopia of hate and horror.

Article printed from Counter-Currents Publishing: https://www.counter-currents.com

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Les relations internationales dans un monde multipolaire

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Les relations internationales dans un monde multipolaire

par Hans Köchler*

Ex: http://www.zeit-fragen.ch

Afin d’éviter tout malentendu, il est judicieux d’entreprendre d’abord une clarification concernant la formulation du sujet qui m’a été assigné «Les relations internationales dans un monde multipolaire». Pour le terme «international», c’est assez simple. Il faut cependant souligner spécifiquement ce qu’on entend par ce terme «interétatique», puisque qu’en allemand «nation» a encore une autre signification. Il s’agit donc des relations entre les Etats et implicitement, de celles entre les peuples et les individus. Cela n’entre pas en contradiction avec le fait que l’Etat obtienne sa légitimité du statut souverain du citoyen dans l’action commune.

«L’avantage décisif de la configuration multipolaire – plutôt complexe, il faut le reconnaître – est que chaque acteur, indépendamment de sa taille et de son pouvoir, a une marge de manœuvre – on pourrait aussi dire un espace de liberté – relativement plus grande que dans l’ancienne configuration unipolaire. Pour les Etats de moindre importance, un cadre multipolaire constitue clairement une meilleure garantie pour la sauvegarde de leur indépendance, qu’un système hégémonique ou aussi bipolaire.»

«Multipolaire» et «multilatéral»

Cependant, la notion de «multipolaire» nécessite d’être expliquée de manière plus précise. Il ne faut pas la confondre avec la notion de «multilatéral». Cette dernière se rapporte à la forme ou plutôt à la méthode de l’action en politique extérieure des Etats, alors qu’au contraire l’adjectif «multipolaire» met l’accent sur la configuration de pouvoir entre les Etats. Ce sont deux niveaux de compréhension totalement différents de l’application de cette notion. Les accords, par exemple, peuvent être soit bilatéraux, soit multilatéraux; ils ne peuvent cependant jamais être unilatéraux, puisque on ne peut conclure un accord avec soi-même. Les sanctions peuvent être unilatérales, si elles sont imposées par une seule partie, soit par un seul Etat, soit par un groupe ou une organisation d’Etats. Les sanctions ne deviennent des mesures de contrainte collectives, donc multilatérales, que si elles sont dispensées par le Conseil de sécurité des Nations Unies au nom de tous, donc au nom de la communauté des nations. On peut donc dire qu’un Etat agit dans un certain cas, de façon multilatérale, c’est-à-dire, qu’il prend des décisions en commun avec d’autres Etats, ou alors, dans un cas isolé ou de façon générale, il peut également agir de façon unilatérale.


Il en va tout autrement avec l’adjectif «multipolaire». A un moment donné, la configuration de pouvoir au niveau global ou régional peut être unipolaire, bipolaire ou multipolaire. Ici, il n’est pas question – tout autrement qu’avec «unilatéral», «bilatéral» ou «multilatéral» – du nombre des Etats trouvant un accord au sujet de mesures particulières, mais du nombre de pôles de pouvoir au niveau global. Juste un indice pour préciser cette différence: dans un ordre multipolaire, un Etat peut – s’il le souhaite – agir de manière unilatérale, s’il pense être assez puissant pour le faire. S’il n’y a qu’un seul centre de pouvoir, l’Etat dominant sera constamment tenté d’agir comme il le désire, sans rechercher l’entente avec les autres Etats, puisqu’il n’existe aucun contrepoids à son pouvoir. Dans une telle configuration, il peut cependant de son propre chef également agir de manière multilatérale, c’est-à-dire, accorder sa position avec d’autres Etats – s’il en ressent la magnanimité ou – selon le point de vue – suffisamment d’indulgence.

Trois questions déterminantes concernant le sujet

Après cette clarification, nous pouvons rentrer in medias res, dans le vif du sujet. Comme je vois la chose, il y a trois questions déterminantes concernant le sujet – comment avancer au niveau international dans un monde multipolaire:

  1. Quelle est la marge d’action des acteurs étatique dans une constellation multipolaire, induisant idéalement, mais non nécessairement, aussi un équilibre de pouvoir multipolaire?
  2. Quelle est la particularité des relations internationales, lorsqu’il y a plus de deux pôles de pouvoir, c’est-à-dire, quelle en est la différence d’avec une configuration unipolaire ou bipolaire?
  3. Quelles sont les perspectives d’avenir de l’action interétatique dans un contexte multipolaire – ou, très concrètement, hic et nunc: comment passer d’une configuration unipolaire à une configuration multipolaire?

Le monde est dans une phase transitoire

Je pense qu’il est clair pour nous tous que le monde se trouve actuellement dans une telle phase transitoire et que nous nous trouvons pour l’instant dans une sorte de mélange hybride. L’ordre mondial n’est plus exclusivement unipolaire, mais il n’est pas non plus entièrement multipolaire. Il est évident qu’une telle époque de bouleversements comprend pour tout le monde de l’instabilité et des risques. Il y a cependant encore une autre incertitude. Dans cette phase transitoire, il est tout à fait possible que se forme une nouvelle bipolarité – par exemple «Etats-Unis – Chine». Il n’est pas possible de donner une évaluation exacte du parallélogramme des forces globales en présence.

Rétrospective historique

Afin de comprendre correctement la situation actuelle et estimer d’une manière réaliste les chances et les perspectives de l’action étatique, il faut effectuer une brève rétrospective historique. Au cours des siècles depuis le début de l’organisation étatique, les relations internationales ont essentiellement été des démonstrations de force régies par la loi du plus fort. Il n’y avait à cela aucun cadre (légal) normatif. Pour décrire cette situation, il y a en allemand une expression adaptée: l’«anarchie de la souveraineté».


Dès le XVIIe siècle, et surtout depuis le Traité de Westphalie qui mit fin à la guerre de 30 Ans, on a essayé de formuler des règles du jeu pour les relations interétatiques – et cela dans une sorte de cadre multipolaire. Mais ce n’est qu’à partir du XIXe siècle que sont apparus les prémisses d’une codification universelle des règles devant être suivies par les Etats, ou plus exactement des règles que les Etats se sont volontairement engagés à respecter. On pourrait citer en exemples la Sainte-Alliance qui fit suite aux guerres napoléoniennes ou – à la fin du XIXe siècle – l’unification par les Conventions de La Haye et enfin, au siècle dernier déjà, la mise en forme d’un statut pour l’organisation nommée Société des Nations, devenue – après une autre guerre mondiale – l’Organisation des Nations Unies. Mais on doit admettre qu’il n’existe, à l’heure actuelle, aucun système de règles pour la mise en application homogène et généralisée de normes internationales sur lesquelles on se soit mis d’accord. Finalement, tout au long des siècles, le progrès a seulement consisté à continuellement préciser et à codifier davantage ces règles et principes.

Potentiel de la Realpolitik et le cadre légal

Ainsi, en ce qui touche au positionnement de chaque Etat dans la communauté mondiale, les relations internationales sont définies, aussi au début de notre millénaire, par une sorte d’interaction entre deux facteurs: d’une part, le potentiel de la realpolitik et d’autre part, le cadre légal. On ne peut considérer aucun de ces aspects isolés l’un de l’autre.
Passons ensuite au potentiel de realpolitik: on entend par là la capacité d’un Etat à exprimer ses intérêts vitaux – soit, à l’américaine «the national interest». Ceux-ci sont déterminés d’une part par les paramètres économiques, militaires et technologiques, donc selon le potentiel de pouvoir effectif d’un Etat. Entretemps, il est devenu à la mode d’y adjoindre l’aspect de «soft power». D’autre part, il dépend aussi du savoir-faire tactique et diplomatique d’un Etat, de la manière dont il s’investit concrètement – avec le potentiel de pouvoir dont il dispose – dans les divers débats et de sa capacité à participer à l’articulation mutuelle des intérêts, ou à négocier ses intérêts avec les autres sur la base de la réciprocité. Cette habileté diplomatique – comme on peut l’observer dans les politiques d’alliance d’un Etat – fait essentiellement partie de la force de realpolitik et se joint donc au potentiel effectif du pouvoir. Le rôle joué par Talleyrand lors du Congrès de Vienne en est un exemple particulièrement frappant: il était le représentant de la France postnapoléonienne – le perdant de la guerre! – et malgré le potentiel de pouvoir radicalement réduit de son pays, il a été capable de jouer un rôle tout à fait décisif dans les pourparlers.

Des principes légalement codifiés plutôt que l’«anarchie des souverainetés»

Le deuxième facteur important, outre le potentiel de la realpolitik, est le cadre légal. A cet égard il y a une différence fondamentale avec l’époque pré-moderne de l’anarchie des souverainetés. Alors que les conflits d’intérêts précédents prenaient un tour essentiellement belliqueux, ils peuvent à présent être négociés selon des règles précises – depuis que les principes légaux sont codifiés dans des accords. La structure des normes interétatiques toujours plus complexe devrait offrir – tout au moins selon sa conception – de la sécurité à l’acteur étatique de deux façons: d’une part dans la vie réelle, on pourrait aussi dire, au sens physique – en tant que protection des attaques et interventions contre sa souveraineté. C’est, par exemple, l’importance des dispositions dans la Charte des Nations-Unies ou, auparavant, dans le Pacte Briand-Kellog. D’autre part, l’ensemble codifié des normes devrait offrir un genre de sécurité de planification – selon le principe de la bonne foi. Un Etat doit pouvoir être sûr que les autres Etats agissent également selon le système de règles sur lequel il y a eu accord préalable.

Le dilemme des Nations Unies

Ce deuxième facteur – le cadre légal – n’est toujours pas entièrement développé. Il reste abstrait, si l’on ne le considère pas en rapport avec le potentiel de la realpolitik. A quoi servent les plus belles règles – sur le papier –, si un Etat n’est pas en mesure d’exiger leur respect face à d’autres acteurs potentiellement plus forts. Voilà en quoi consiste exactement, depuis sa fondation, le dilemme de l’Organisation des Nations Unies en tant que garant du droit et de la paix au niveau mondial.

L’unipolarité rend le cadre légal presque totalement inefficace

Les deux facteurs – le potentiel de la realpolitik et le cadre légal – sont mis en œuvre différemment selon la structure du système international (unipolaire, bipolaire, multipolaire). Quand l’un des deux domine – dans une situation d’unipolarité – les facteurs que j’ai mentionnés dans le second point – le cadre légal – demeurent en grande partie sans effet. Dans une telle configuration, ce sont avant tout les petits et moyens Etats qui y perdent leur marge de manœuvre – ce que nous avons tous pu observer durant les dernières décennies – par exemple, dans l’ordre bipolaire de la guerre froide. Dans des conditions d’unipolarité, l’Hégémon s’en tiendra au cadre légal uniquement tant que celui-ci ne s’oppose pas à ses intérêts vitaux. Pour illustration, on pourrait renvoyer à la politique de Donald Trump. La résiliation unilatérale par les Etats-Unis du traité conclu avec l’Iran a démontré de façon drastique aux gens de bonne foi les conséquences d’une politique unilatérale. Lorsqu’un Etat se sent si puissant qu’il pense ne pas devoir prendre en considération les intérêts d’autrui, alors il est capable d’ignorer les engagements des résolutions obligatoires du Conseil de sécurité des Nations-Unies ou ceux conclus par un précédent gouvernement, dans le cas où le gouvernement en poste pense qu’une telle position correspond mieux à ses intérêts nationaux.


Dans une configuration unipolaire, ce ne sont, pour les membres de la communauté internationale, pas tant les normes formellement en vigueur qui comptent, mais leur positionnement en realpolitik: soit en tant que vassal de l’Hégémon – ce qui a été, par exemple, pendant longtemps le rôle de l’Allemagne à l’égard des Etats-Unis – ou dans une tentative de se regrouper avec d’autres Etats. Nous en trouvons un exemple pour ce cas, dans les formes transnationales de coopération, comme par exemple les BRICS ou les initiatives au niveau régional telle l’Organisation de coopération de Shanghai. Il s’agit là d’une coordination politique entre Etats sympathisants dans le but de résister à la pression de l’Hégémon.

Stratégie d’accès au pouvoir dans le domaine purement militaire

Parmi les options de la realpolitik, il y a aussi la possibilité que certains Etats poursuivent une stratégie d’accès au pouvoir dans le domaine purement militaire, notamment en recourant à des armes de destruction massive. Cela signifie, on a pu l’observer tout récemment avec l’exemple de la crise au sujet de la Corée du Nord. Concernant la problématique des armes nucléaires dans le contexte de la realpolitik, il existe également une intéressante – et sibylline – étude («Advisory Opinion») de la Cour de justice internationale qui a évoqué le tabou de la question de l’admissibilité des armes nucléaires dans sa réponse à la question qui lui avait été posée à ce sujet par l’Assemblée générale, à savoir si, dans un cas où il s’agit de la survie d’un Etat en tant que tel, la question de l’utilisation d’armes de destruction massive ne devait pas être considérée autrement que seulement sur un plan formel (uniquement aux termes de la loi).

Davantage de marge de manœuvre dans un ordre multipolaire

Les options – brièvement esquissées – d’action des Etats dans le contexte unipolaire contiennent déjà en elles-mêmes les prémisses de l’émergence d’un ordre multipolaire dans lequel plus de deux centres de pouvoir négocient les règles du jeu des relations internationales et articulent ensuite leurs intérêts dans le cadre de ces règles. Il est évident que dans un tel cadre l’acteur indépendant – en comparaison du scénario unipolaire – possède une marge de manœuvre clairement plus étendue. Il n’est plus alors livré, pour le meilleur et pour le pire, à la volonté d’un Hégémon, mais peut articuler ses intérêts en coopération avec d’autres acteurs, ce qui lui ouvre toujours plusieurs options. Il peut rejoindre un groupement régional ou en créer un autre, ou participer à un forum de coopération transnational. Mentionnons comme exemples, les BRICS ou le G20. Un Etat peut également se positionner en tant que médiateur neutre, comme le démontre manifestement la politique extérieure de la Suisse. Dans une constellation bipolaire, comme durant la guerre froide, cette politique peut cependant développer une plus importante efficacité. (Cela correspond aussi à l’expérience de la diplomatie autrichienne jusqu’à son entrée dans l’Union européenne.)

Aucune obligation à participer à un des centres du pouvoir

Dans cette comparaison des différents types d’ordre universel, il est important de souligner que la multipolarité ne veut pas dire que chaque Etat aurait l’obligation de se joindre à l’un des centres du pouvoir existant (et donc de se soumettre) – et que de cette façon, les petits Etats seraient pour ainsi dire marginalisés. La multipolarité signifie au contraire l’existence de plusieurs pôles de pouvoir pouvant se former autour d’Etats indépendants, mais aussi autour de groupements d’Etats ou d’organisations interétatiques ne s’étendant pas nécessairement au monde entier. Là aussi, il y a pour un Etat indépendant la possibilité fondamentale de s’abstenir ou de décider de façon autonome s’il nécessite une sécurité supplémentaire en intégrant une organisation existante ou non. Il y a donc une large marge d’appréciation et de manœuvre diplomatique. Les petits Etats ne sont donc pas contraints à se joindre à un groupe de pays.


L’avantage décisif de la configuration multipolaire – plutôt complexe, il faut le reconnaître – est que chaque acteur, indépendamment de sa taille et de son pouvoir, a une marge de manœuvre – on pourrait aussi dire un espace de liberté – relativement plus grande que dans l’ancienne configuration unipolaire. Pour les Etats de moindre importance, un cadre multipolaire constitue clairement une meilleure garantie pour la sauvegarde de leur indépendance, qu’un système hégémonique ou aussi bipolaire.


Même si dans une configuration à deux pôles de pouvoir des Etats neutres avec un bon savoir-faire diplomatique parviennent dans des cas isolés, à avoir un «poids» plus considérable que dans un contexte multipolaire, il y a, vu les conditions structurelles de cet équilibre de pouvoir, toujours un danger accru d’être aspiré dans la domination régionale d’un des deux pôles ou alors d’être repoussé dans l’«arrière-cour» d’une des superpuissances. Les risques sont donc plus élevés que de se placer dans le cadre d’une multitude d’Etats se trouvant en concurrence ou en coalition et s’inscrivant avec dynamisme dans le polygone des forces continuellement changeantes.

Ni Etat mondial, ni gouvernement mondial

Dans le monde multipolaire de l’avenir se dessinant d’ores et déjà, il y a l’opportunité pour chaque Etat d’affirmer sa souveraineté dans la coopération librement négociée sur la base de la réciprocité avec les autres pays. Malgré la grande fluctuation – il faut en convenir – de cette configuration, il s’agit probablement de la meilleure option que la formation d’un Etat mondial dont le quotidien politique – si j’ose ironiquement m’exprimer ainsi – serait structurellement absolument semblable aux conditions dans un ordre mondial unipolaire. L’Hégémon imposant sa volonté à tous les Etats, serait, au sein de la construction d’un Etat planétaire, remplacé purement et simplement par une sorte de gouvernement mondial qui absorberait la diversité des peuples et des cultures par son exercice de son pouvoir central. Il y a là une forte ressemblance structurelle avec l’unipolarité.


Pour terminer, permettez-moi mon ceterum censeo, en dernier ajout. L’ONU, l’Organisation des Nations-Unies fondée à la suite de la Seconde Guerre mondiale, ne pourra survivre en tant que projet mondial que si elle fait son deuil de l’idée d’un gouvernement mondial exercé par un Conseil de sécurité doté de plein-pouvoirs dictatoriaux et qu’elle réussit à se transformer en un cadre normatif et organisationnel pour un nouvel équilibre multipolaire des pouvoirs. La subordination persistante de la communauté mondiale à la volonté des cinq Etats les plus puissants de l’époque – c’était la multipolarité de 1945! – est, au sein du nouveau cadre se dessinant actuellement, un anachronisme dangereux pouvant finalement faire éclater tout le système.    •
(Traduction Horizons et débats)

 
Hans Köchler

Hans Köchler a été de 1990 à 2008 directeur de l’Institut de philosophie de l’Université d’Innsbruck. Aujourd’hui, il est président du Groupe de travail autrichien pour la science et la politique, co-président de l’Académie inter­nationale de philosophie et président de l’International Progress Organization qu’il a fondée en 1972. On ne peut ici rappeler que quelques-uns des points marquants de l’activité débordante de Hans Köchler.
Les axes de recherche de Köchler sont, entre autres, la philosophie juridique, la philosophie politique et l’anthropologie philosophique, dans lesquelles ses résultats de recherche scientifique convergent sur de nombreux points avec les vues du cardinal polonais Karol Wojtyla, devenu plus tard le pape Jean Paul II.
Hans Köchler s’est fait connaître dès le début des années soixante-dix par de nombreuses publications, des voyages, des rapports, et par sa participation, au sein de diverses organisations internationales, à un dialogue des cultures, en particulier le dialogue entre le monde occidental et le monde islamique. En 1987, le professeur Köchler a lancé, en collaboration avec le lauréat du prix Nobel Sean McBride l’«Appel des juristes contre la guerre nucléaire» et a en conséquence contribué à une expertise, selon laquelle la Cour de justice internationale a établi que l’éventuelle utilisation d’armes nucléaires était incompatible avec le droit international public.
Hans Köchler a toujours pris position sur la question de la réforme des Nations Unies et a exigé leur démocratisation. Il a, en particulier, également pris position sur la question de la concrétisation du droit international, et s’est en cela opposé à une instrumentalisation politique des normes du droit international. Faisant partie des observateurs envoyés au procès de Lockerbie par Kofi Annan, alors Secrétaire général des Nations Unies, il a rédigé un rapport critique, paru en 2003 sous le titre «Global Justice or Global Revenge? International Justice at the Crossroads». Son impression était que le procès de Lockerbie s’était déroulé sous influence politique, et il en retirait l’exigence d’une séparation des pouvoirs ainsi qu’une totale indépendance de la juridiction pénale internationale.
Le texte que nous reproduisons ici est la version autorisée d’un discours donné par M. Köchler lors du colloque de septembre «Mut zur Ethik», le 1er  septembre 2018 à Sirnach en Suisse.

Apokalypse auf halbem Weg

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Apokalypse auf halbem Weg

 

In seinem neuesten Buch sieht Michael Lüders den Orient am Abgrund. Und spiegelt dabei deutsche Dämonen.

„Armageddon im Orient – wie die Saudi-Connection den Iran ins Visier nimmt“, so der programmatische Titel. Der Autor der beiden Bestseller „Wer den Wind sät“ und „Die den Sturm ernten“ legt damit nach.

Mutig für Moslems

Lüders, so viel zur Person, ist studierter Politologe und Islamwissenschaftler, betreibt eine auf den Mittleren Osten spezialisierte Beraterfirma, ist Autor zahlreicher Sachbücher zu dieser Region, sowie einer Handvoll Romane. Er ist außerdem der Nachfolger Peter Scholl-Latours als Präsident der Deutsch-Arabischen Gesellschaft.

Die emotionale Bindung an die islamische Welt mag erklären, warum sich Lüders mit seinem neuen Buch so weit aus dem Fenster lehnt und gleichzeitig im Rahmen bleibt. „Armageddon im Orient“ ist ein sehr mutiges Buch, allerdings nur im Einsatz für Orient und Islam.

Lüders stellt darin nicht nur die im Untertitel so bezeichnete „Saudi-Connection“ an den Pranger, sondern ebenso in einer für westliche Länder und insbesondere Deutschland ganz außergewöhnlichen Schärfe und Deutlichkeit den jüdischen Einfluß auf die amerikanische Politik.

Von dieser amerikanischen Politik zeichnet er allerdings ein Zerrbild, daß primitiver in keinem Pamphlet gegen die „alten weißen Männer“ zu finden ist. Präsident Trump sei „die Verkörperung eines karikaturhaften Simpels“, dessen Politik der Gipfel der Plutokratie sei, in der reiche Großspender für die entsprechende Summe alles haben könnten. Seine Präsidentschaft sei die unverhüllte Fortsetzung der Privatgeschäfte mit anderen Mitteln.

Beweise?

Aus diesem Grund folgt Lüders Entstehungsgeschichte der Trumpschen Nahostpolitik auch großteils den Spuren von Jared Kushner. Die Geschäfte des jüdischen Schwiegersohns von Trump mögen noch so zwielichtig und seine Parteinahme für Israel noch so offensichtlich sein, Lüders Behauptung, der saudische Boykott Katars sei von Kushner eingefädelt worden, um Katar dafür zu bestrafen, daß sein Staatsfonds eine Verhandlung über die Refinanzierung einer Immobilie der Kushner Company platzen ließ, bedürfte starker Indizien und nicht nur der Spekulation.

Mit zweierlei Maß

Während Lüders seinen Lesern kompetent die politischen Verstrickungen des Orients entwirrt, bleibt die westliche Politik holzschnittartig primitiv: Trump habe sich von Saudis und jüdischen Zionisten kaufen lassen. Eine Betrachtung über die Verbindung von Innen- und Außenpolitik, wie er sie den Ländern des Orients angedeihen läßt, findet nicht statt.

Während er richtigerweise vor den Falschbehauptungen und der Gräuelpropaganda in der westlichen Presse warnt und seinen Lesern den machtpolitischen Hintergrund dieser Berichterstattung vor Augen führt, belegt er Behauptungen über den amerikanischen Präsidenten unreflektiert mit Zitaten aus amerikanischen Zeitungen, die Trump aus hauptsächlich innenpolitischen Gründen seit drei Jahren bis aufs Messer bekämpfen.

Selbst bei Zitaten aus „Fire and Fury“ läßt Lüders jegliche Quellenkritik vermissen. Obwohl es sich beim Autor dieses Buches um den Skandaljournalisten Michael Wolff handelt, gegen dessen Arbeitsweise auch bei früheren Veröffentlichungen erhebliche Vorwürfe erhoben wurden.

Während er immer wieder vor den moralischen Simplifizierungen warnt, mit denen die Propagandapresse die Weltpolitik in Gut und Böse einteilt, hat er am Ende seines Buches einfach die Rollen vertauscht. Nun steht das „anti-schiitische Dreieck“ aus Washington, Tel Aviv und Riad als großer Bösewicht da, während man für die Interessen Assads, Rußlands und des Irans Verständnis aufzubringen habe.

Dieses Messen mit zweierlei Maß hat System. Lüders füllt eine bestimmte Nische aus. Er bietet seinen Lesern scharfe Kritik an dem Narrativ, das uns tagtäglich aus der Mainstreampresse entgegenschallt. Diese Kritik untermauert er mit einer einseitig vereinfachten, aber umso eindringlicheren Beschreibung der Machtfaktoren, die den Mittleren Osten prägen.

Das ist erst einmal nicht schlecht. Aus meiner eigenen Jugenderfahrung kann ich bestätigen, daß dergleichen Literatur gerade bei jungen Menschen geeignet ist, überhaupt erst einmal die Ausbildung eines Bewußtseins zu fördern, das in politischen Tatsachen denkt, anstatt der planmäßigen Verblödung durch unsere politische Bildung zu folgen.

Trotzdem gegen das Eigene

Lüders liefert seinen Lesern aber gleichzeitig etwas, wovon ein Großteil des kritischen politischen Publikums doch nicht lassen will: Jenem schäbigen Überlegenheitsgefühl, daß dadurch entsteht, die eigenen Leute herunterzumachen. Das Selbstbild eines aufgeklärten Kämpfers für die von der eigenen Gemeinschaft Unterdrückten. Es ist die stärkste Triebkraft des etwas unglücklich als „Ethnomasochismus“ bezeichneten Phänomens.

Der Leser bekommt von Lüders ein Gefühl vermittelt, ähnlich demjenigen, daß ein grüner Student hat, nachdem ihm sein Postkolonialismusprofessorx erklärt hat, wie der strukturelle Rassismus Braune und Schwarze überproportional arbeitslos macht.

Am Ende seines Buches fordert Lüders die europäischen Staaten auf, Washington gegenüber entschlossen und einig ihre Interessen zu wahren. Doch diese Interessen bestehen für Lüders nur darin, keine armen Moslems zu bombardieren und keine Flüchtlingsströme abzubekommen, welche den Populismus förderten und der liberalen Demokratie schadeten. Eine sichere Grenze scheint ihm hierfür allerdings keine Lösung zu sein.

Keine eigenen Interessen

Hier liegt der Hund begraben. Lüders kennt keine eigenen Interessen Deutschlands, jedenfalls nicht des deutschen Volkes, allenfalls der Bundesrepublik. Für seine Liebe zur islamischen Welt riskiert er das Todesurteil der westlichen Nachkriegsöffentlichkeit: Antisemit zu sein. Doch bricht er nicht aus dem Opferspiel aus, er nimmt nur die Underdogs unter den Opfern, die Muslime, gegen die jüdischen Edelopfer in Schutz.

Seinem eigenen Nicht-Opfer-Volk fehlt in diesem Schema die Rechtssubjektivität. Ebenso allen anderen westlichen Ländern. Deshalb kann er nicht verstehen, daß der Orient nicht gerade Trumps oberste Priorität ist, er es sich aber nicht leisten kann, jene Republikaner im Kongreß zu verlieren, die bei AIPAC auf der Soldliste stehen. Lüders kommt gar nicht auf den Gedanken, daß ein Amerikaner die geplante Umsiedelung der Palästinenser auf die Sinaihalbinsel bedauern mag, die geplante Umsiedelung von Guatemalteken nach Iowa und Wisconsin hingegen als direkte Bedrohung auffaßt.

Kein Horrorszenario im Orient, sondern nur die Wiedergewinnung unseres Status als eines eigenständigen Rechtssubjekts kann uns die Handlungsfähigkeit zurückgeben, eigene Interessen zu vertreten und unabhängig von dem heuchlerischen Geschrei fremder Interessengruppen zu wahren.

Michael Lüders: Armageddon im Orient, Wie die Saudi-Connection den Iran ins Visier nimmt, München 2018, 272 S., 14,95 €. ISBN 978-3-406-72791-7