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vendredi, 08 juin 2012

Nietzsche vu par Guillaume Faye

Réponses de Guillaume Faye au questionnaire de la Nietzsche académie. Guillaume Faye, ecrivain engagé, ancien membre du GRECE, ancienne figure de la Nouvelle droite, est l'auteur dernièrement de Mon programme aux éditions du Lore.

Ex: http://nietzscheacademie.over-blog.com/

 

- Quelle importance a Nietzsche pour vous ?

- La lecture de Nietzsche a constitué la base de lancement de toutes les valeurs et idées que j’ai développées par la suite. Quand j’étais élève des Jésuites, à Paris, en classe de philosophie (1967), il se produisit quelque chose d’incroyable. Dans ce haut lieu du catholicisme, le prof de philo avait décidé de ne faire, durant toute l’année, son cours, que sur Nietzsche ! Exeunt Descartes, Kant, Hegel, Marx et les autres. Les bons pères n’osèrent rien dire, en dépit de ce bouleversement du programme. Ça m’a marqué, croyez-moi. Nietzsche, ou l’herméneutique du soupçon... C’est ainsi que, très jeune, j’ai pris mes distances avec la vision chrétienne, ou plutôt christianomorphe du monde. Et bien entendu, par la même occasion, avec l’égalitarisme et l’humanisme. Toutes les analyses que j’ai développées par la suite ont été inspirées par les intuitions de Nietzsche. Mais c’était aussi dans ma nature. Plus tard, beaucoup plus tard, récemment même, j’ai compris, qu’il fallait compléter les principes de Nietzsche par ceux d’Aristote, ce bon vieux Grec au regard apollinien, élève d’un Platon qu’il respecta mais renia. Il existe pour moi un phylum philosophique évident entre Aristote et Nietzsche : le refus de la métaphysique et de l’idéalisme ainsi que, point capital, la contestation de l’idée de divinité. Le « Dieu est mort » de Nietzsche n’est que le contrepoint de la position aristotélicienne du dieu immobile et inconscient, qui s’apparente à un principe mathématique régissant l’univers. Aristote et Nietzsche, à de très longs siècles de distance, ont été les seuls à affirmer l’absence d’un divin conscient de lui-même sans rejeter pour autant le sacré, mais ce dernier s’apparentant alors à une exaltation purement humaine reposant sur le politique ou l’art. Néanmoins, les théologiens chrétiens n’ont jamais été gênés par Aristote mais beaucoup plus par Nietzsche. Pourquoi ? Parce qu’Aristote était pré-chrétien et ne pouvait connaître la Révélation. Tandis que Nietzsche, en s’attaquant au christianisme, savait parfaitement ce qu’il faisait. Néanmoins, l’argument du christianisme contre cet athéisme de fait est imparable et mériterait un bon débat philosophique : la foi relève d’un autre domaine que les réflexions des philosophes et demeure un mystère. Je me souviens, quand j’étais chez les Jésuites, de débats passionnants entre mon prof de philo athée, nietzschéen, et les bons Père (ses employeurs) narquois et tolérants, sûrs d’eux-mêmes.

     

- Quel livre de Nietzsche recommanderiez-vous ?

- Le premier que j’ai lu fut Le Gai Savoir. Ce fut un choc. Et puis, tous après, évidemment, notamment Par-delà le bien et le mal où Nietzsche bouleverse les règles morales manichéennes issues du socratisme et du christianisme. L’Antéchrist, quant à lui, il faut le savoir, a inspiré tout le discours anti-chrétien du néo-paganisme de droite, dont j’ai évidemment largement participé. Mais on doit noter que Nietzsche, d’éducation luthérienne, s’est révolté contre la morale chrétienne à l’état pur que représente le protestantisme allemand, mais il n’a jamais vraiment creusé la question de la religiosité et de la foi catholique et orthodoxe traditionnelles qui sont assez déconnectées de la morale chrétienne laïcisée. Curieusement le Ainsi parlait Zarathoustra ne m’a jamais enthousiasmé. Pour moi, c’est une œuvre assez confuse où Nietzsche se prend pour un prophète et un poète qu’il n’est pas. Un peu comme Voltaire qui se croyait malin en imitant les tragédies de Corneille. Voltaire, un auteur qui, par ailleurs, a pondu des idées tout à fait contraires à cette « philosophie des Lumières » que Nietzsche (trop seul) a pulvérisée.

 

- Etre nietzschéen, qu'est-ce que cela veut dire ?

- Nietzsche n’aurait pas aimé ce genre de question, lui qui ne voulait pas de disciples, encore que… (le personnage, très complexe, n’était pas exempt de vanité et de frustrations, tout comme vous et moi). Demandons plutôt : que signifie suivre les principes nietzschéens ? Cela signifie rompre avec les principes socratiques, stoïciens et chrétiens, puis modernes d’égalitarisme humain, d’anthropocentrisme, de compassion universelle, d’harmonie utopique universaliste. Cela signifie accepter le renversement possible de toutes les valeurs (Umwertung) en défaveur de l’éthique humaniste. Toute la philosophie de Nietzsche est fondée sur la logique du vivant : sélection des plus forts, reconnaissance de la puissance vitale (conservation de la lignée à tout prix) comme valeur suprême, abolition des normes dogmatiques, recherche de la grandeur historique, pensée de la politique comme esthétique, inégalitarisme radical, etc. C’est pourquoi tous les penseurs et philosophes auto-proclamés, grassement entretenus par le système, qui se proclament plus ou moins nietzschéens, sont des imposteurs. Ce qu’a bien compris l’écrivain Pierre Chassard, qui, en bon connaisseur, a dénoncé les « récupérateurs de Nietzsche ». En effet, c’est très à la mode de se dire « nietzschéen ». Très curieux de la part de publicistes dont l’idéologie, politiquement correcte et bien pensante, est parfaitement contraire à la philosophie de Friedrich Nietzsche. En réalité, les pseudo-nietzschéens ont commis une grave confusion philosophique : ils ont retenu que Nietzsche était un contestataire de l’ordre établi mais ils ont fait semblant de ne pas comprendre qu’il s’agissait de leur propre ordre : l’égalitarisme issu d’une interprétation laïcisée du christianisme. Christianomorphe de l’intérieur et de l’extérieur. Mais ils ont cru (ou fait semblant de croire) que Nietzsche était une sorte d’anarchiste, alors qu’il prônait un nouvel ordre implacable, Nietzsche n’était pas, comme ses récupérateurs, un rebelle en pantoufles, un révolté factice, mais un visionnaire révolutionnaire.

 

- Le nietzschéisme est-il de droite ou de gauche ?

- Les imbéciles et les penseurs d’occasion (surtout à droite) ont toujours prétendu que les notions de droite et de gauche n’avaient aucun sens. Quelle sinistre erreur. Même si les positions pratiques de la droite et de la gauche peuvent varier, les valeurs de droite et de gauche existent bel et bien. Le nietzschéisme est à droite évidemment. Nietzsche vomissait la mentalité socialiste, la morale du troupeau. Mais ce qui ne veut pas dire que les gens d’extrême-droite soient nietzschéens, loin s’en faut. Par exemple, ils sont globalement anti-juifs, une position que Nietzsche a fustigée et jugée stupide dans nombre de ses textes et dans sa correspondance, où il se démarquait d’admirateurs antisémites qui ne l’avaient absolument pas compris. Le nietzschéisme est de droite, évidemment, et la gauche, toujours en position de prostitution intellectuelle, a tenté de neutraliser Nietzsche parce qu’elle ne pouvait pas le censurer. Pour faire bref, je dirais qu’une interprétation honnête de Nietzsche se situe du côté de la droite révolutionnaire en Europe, en prenant ce concept de droite faute de mieux (comme tout mot, il décrit imparfaitement la chose). Nietzsche, tout comme Aristote (et d’ailleurs aussi comme Platon, Kant, Hegel et bien entendu Marx – mais pas du tout Spinoza) intégrait profondément le politique dans sa pensée. Il était par exemple, par une fantastique prémonition, pour une union des nations européennes, tout comme Kant, mais dans une perspective très différente. Kant, pacifiste et universaliste, incorrigible moralisateur utopiste, voulait l’union européenne telle qu’elle existe aujourd’hui : un grand corps mou sans tête souveraine avec les droits de l’Homme pour principe supérieur. Nietzsche au contraire parlait de Grande Politique, de grand dessein pour une Europe unie. Pour l’instant, c’est la vision kantienne qui s’impose, pour notre malheur. D’autre part, le moins qu’on puisse dire, c’est que Nietzsche n’était pas un pangermaniste, un nationaliste allemand, mais plutôt un nationaliste – et patriote – européen. Ce qui était remarquable pour un homme qui vivait à une époque, la deuxième partie du XIXe siècle (« Ce stupide XIXe siècle » disait Léon Daudet) où s’exacerbaient comme un poison fatal les petits nationalismes minables intra-européens fratricides qui allaient déboucher sur cette abominable tragédie que fut 14-18 où de jeunes Européens, de 18 à 25 ans, se massacrèrent entre eux, sans savoir exactement pourquoi. Nietzsche, l’Européen, voulait tout, sauf un tel scénario. C’est pourquoi ceux qui instrumentalisèrent Nietzsche (dans les années 30) comme un idéologue du germanisme sont autant dans l’erreur que ceux qui, aujourd’hui, le présentent comme un gauchiste avant l’heure. Nietzsche était un patriote européen et il mettait le génie propre de l’âme allemande au service de cette puissance européenne dont il sentait déjà, en visionnaire, le déclin.

     

- Quels auteurs sont à vos yeux nietzschéens ?

- Pas nécessairement ceux qui se réclament de Nietzsche. En réalité, il n’existe pas d’auteurs proprement “nietzschéens”. Simplement, Nietzsche et d’autres s’inscrivent dans un courant très mouvant et complexe que l’on pourrait qualifier de “rébellion contre les principes admis”.Sur ce point, j’en reste à la thèse du penseur italien Giorgio Locchi, qui fut un de mes maîtres : Nietzsche a inauguré le surhumanisme, c’est-à-dire le dépassement de l’humanisme. Je m’en tiendrai là, car je ne vais pas répéter ici ce que j’ai développé dans certains de mes livres, notamment dans Pourquoi nous combattons et dans Sexe et Dévoiement. On pourrait dire qu’il y a du ”nietzschéisme” chez un grand nombre d’auteurs ou de cinéastes, mais ce genre de propos est très superficiel. En revanche, je crois qu’il existe un lien très fort entre la philosophie de Nietzsche et celle d’Aristote, en dépit des siècles qui les séparent. Dire qu’Aristote était nietzschéen serait évidemment un gag uchronique. Mais dire que la philosophie de Nietzsche poursuit celle d’Aristote, le mauvais élève de Platon, c’est l’hypothèse que je risque. C’est la raison pour laquelle je suis à la fois aristotélicien et nietzschéen : parce que ces deux philosophes défendent l’idée fondamentale que la divinité supranaturelle doit être examinée dans sa substance. Nietzsche jette sur la divinité un regard critique de type aristotélicien. La plupart des auteurs qui se disent admirateurs de Nietzsche sont des imposteurs. Paradoxal : je fais un lien entre le darwinisme et le nietzschéisme. Ceux qui interprètent Nietzsche réellement sont accusés par les manipulateurs idéologiques de n’être pas de vrais « philosophes ». Ceux-là même qui veulent faire dire à Nietzsche, très gênant, l’inverse de ce qu’il a dit. Il faut dénoncer cette appropriation de la philosophie par une caste de mandarins, qui procèdent à une distorsion des textes des philosophes, voire à une censure. Aristote en a aussi été victime. On ne pourrait lire Nietzsche et d’autres philosophes qu’à travers une grille savante, inaccessible au commun. Mais non. Nietzsche est fort lisible, par tout homme cultivé et censé. Mais notre époque ne peut le lire qu’à travers la grille d’une censure par omission.

 

- Pourriez-vous donner une définition du Surhomme ?

- Nietzsche a volontairement donné une définition floue du Surhomme. C’est un concept ouvert, mais néanmoins explicite. Évidemment, les intellectuels pseudo-nietzschéens se sont empressés d’affadir et de déminer ce concept, en faisant du Surhomme une sorte d’intellectuel nuageux et détaché, supérieur, méditatif, quasi-bouddhique, à l’image infatuée qu’ils veulent donner d’eux-mêmes. Bref l’inverse même de ce qu’entendait Nietzsche. Je suis partisan de ne pas interpréter les auteurs mais de les lire et, si possible, par respect, au premier degré. Nietzsche reliait évidemment le Surhomme à la notion de Volonté de Puissance (qui, elle aussi, a été manipulée et déformée). Le Surhomme est le modèle de celui qui accomplit la Volonté de Puissance, c’est-à-dire qui s’élève au dessus de la morale du troupeau (et Nietzsche visait le socialisme, doctrine grégaire) pour, avec désintéressement, imposer un nouvel ordre, avec une double dimension guerrière et souveraine, dans une visée dominatrice, douée d’un projet de puissance. L’interprétation du Surhomme comme un ”sage” suprême, un non-violent éthéré, un pré-Gandhi en sorte, est une déconstruction de la pensée de Nietzsche, de manière à la neutraliser et à l’affadir. L’intelligentsia parisienne, dont l’esprit faux est la marque de fabrique, a ce génie pervers et sophistique, soit de déformer la pensée de grands auteurs incontournables mais gênants (y compris Aristote ou Voltaire) mais aussi de s’en réclamer indument en tronquant leur pensée. Il y a deux définitions possibles du Surhomme : le surhomme mental et moral (par évolution et éducation, dépassant ses ancêtres) et le surhomme biologique. C’est très difficile de trancher puisque Nietzsche lui-même n’a utilisé cette expression que comme sorte de mythème, de flash littéraire, sans jamais la conceptualiser vraiment. Une sorte d’expression prémonitoire, qui était inspirée de l’évolutionnisme darwinien. Mais, votre question est très intéressante. L’essentiel n’est pas d’avoir une réponse “ à propos de Nietzsche ”, mais de savoir quelle voie Nietzsche, voici plus de cent ans, voulait ouvrir. Nietzsche ne pensait pas, puisqu’il était anti-humaniste et a-chrétien, que l’homme était un être fixe, mais qu’il était soumis à l’évolution, voire à l’auto-évolution (c’est le sens de la métaphore du « pont entre la Bête et le Surhomme »). En ce qui me concerne, (mais là, je m’écarte de Nietzsche et mon opinion ne possède pas une valeur immense ) j’ai interprété le surhumanisme comme une remise en question, pour des raisons en partie biologiques, de la notion même d’espèce humaine. Bref. Cette notion de Surhomme est certainement, beaucoup plus que celle de volonté de puissance, un de ces pièges mystérieux que nous a tendu Nietzsche, une des questions qu’il a posée à l’humanité future Oui, qu’est-ce que le Surhomme ? Rien que ce mot nous fait rêver et délirer. Le Surhomme n’a pas de définition puisqu’il n’est pas encore défini. Le Surhomme, c’est l’homme lui-même. Nietzsche a peut-être eu l’intuition que l’espèce humaine, du moins certaines de ses composantes supérieures (pas nécessairement l’”humanité”), pourraient accélérer et orienter l’évolution biologique. Une chose est sûre, qui écrase les pensées monothéistes fixistes en anthropocentrée : l’Homme n’est pas une essence qui échappe à l’évolution. Et puis, au concept d’Ubermensch, n’oublions jamais d’adjoindre celui de Herrenvolk... prémonitoire. D’autre part, il ne faut pas oublier les réflexions de Nietzsche sur la question des races et des inégalités anthropologiques. La captation de l’œuvre de Nietzsche par les pseudo-savants et les pseudo-collèges de philosophie (comparable à celle de la captation de l’œuvre d’Aristote) s’explique par le fait très simple suivant : Nietzsche est un trop gros poisson pour être évacué, mais beaucoup trop subversif pour ne pas être déformé et censuré.

     

- Votre citation favorite de Nietzsche ?

- « Il faut maintenant que cesse toute forme de plaisanterie ». Cela signifie, de manière prémonitoire, que les valeurs sur lesquelles sont fondées la civilisation occidentale, ne sont plus acceptables. Et que la survie repose sur un renversement ou rétablissement des valeurs vitales. Et que tout cela suppose la fin du festivisme (concept inventé par Phillipe Muray et développé par Robert Steuckers) et le retour aux choses sérieuses.

 

jeudi, 07 juin 2012

Ray Bradbury, R.I.P.

Ray Bradbury, R.I.P.

By John Morgan

Ex: http://www.counter-currents.com/  

Ray Bradbury, the writer best known for his novels The Martian Chronicles and Fahrenheit 451, as well as a hundreds of short stories, passed away on Tuesday, June 5 at the age of 91. With him we have lost not only one of America’s greatest writers, but also one of our last genuine writers.

However, I don’t use either of these words – genuine or writer – lightly. I say writer, because I most emphatically do believe that Bradbury, while certainly not one of the most “deep” or sophisticated writers of the past century, certainly came closer to capturing the Angst of our age better than just about anyone else.

I very deliberately did not call him a “science fiction writer,” either, since, as he himself once pointed out, the only one of his major works that could be accurately defined as science fiction is Fahrenheit 451, while the bulk of his work could be more accurately be described as fantasy or horror fiction, with some mainstream works, such as Dandelion Wine, included as well.

As for “genuine,” I used that word for several reasons. One is that Bradbury was part of a vanishing set of writers who learned how to write before America became a post-literate, “information” society that looked to television and, later, the Internet rather than books for entertainment and social commentary. Another is that Bradbury, by his own account, became a writer because of an innate need to write – both because he felt he had a calling for it, and because he quite literally depended on his writing for his livelihood.

I remember reading him recount how, back in 1949 when he was staying at the YMCA in New York and desperately attempting to find a publisher for his short stories about Mars, an editor at Doubleday advised him to turn the book into a novel instead, as novels tend to be more marketable than collections of stories. Bradbury then stayed up all night at the Y, adding a superstructure to his Mars stories modeled on Sherwood Anderson’s Winesburg, Ohio, and thus The Martian Chronicles was born.

That used to be the crucible in which great writers were born. Writers were made of equal parts inspiration and determination, prepared to risk everything in the hope, often bordering on insanity, that someone else would actually like what they were doing. These days in America, if someone decides he wants to be a writer, he usually ends up taking creative writing courses at a college or university, and then, if he’s really driven, he’ll continue on to graduate school and get a Master of Fine Arts degree, attending endless “workshops” where teachers of less-than-dazzling talent of their own try to teach him how to write in a style that will appeal to the editors of the prestigious literary magazines – magazines that only a few thousand people nationwide actually read, but which count for everything in the world of academic literary writing.

If he perseveres and actually manages to publish a few things, and is a bit lucky, he can then find a cozy tenure-track position at some school, teaching writing to other writing students, and giving him the leisure time to write books that will only ever be of interest to other MFA students and professors of writing, since the incestuous world of academic writing is the only world he’s ever lived in. With a few exceptions, that is the state of the field of literary writing in America today. The only living American writers I can think of off the top of my head who I would term “genuine” writers of the same caliber as Bradbury would be Cormac McCarthy, Don DeLillo, and Tito Perdue. They are a vanishing breed.

One might ask why Bradbury should matter to readers of Counter-Currents. One reason is that Bradbury was one of the few people still engaged in a process that is fast becoming a rarity – namely, the actual production of “Western culture,” rather than mere lamentation at its absence. He was very much a writer in the Western, and more specifically American, literary tradition. There is very little overt political content to his work, however, and apart from his public objections to Michael Moore stealing the name of his 2004 film, Fahrenheit 9/11, from his book without permission (a complaint which Bradbury insisted was not politically motivated), as far as I knew, he had never done anything political at all.

In looking over the coverage of Bradbury’s death in the online media, however, I came across a tribute in the National Review entitled “Ray Bradbury, a Great Conservative,” which describes how he was initially a staunch Democrat but started to become disillusioned with liberalism during Lyndon Johnson’s administration, and became more and more of a conservative after that. The article quoted Bradbury as saying in 2010, “I think our country is in need of a revolution. There is too much government today. We’ve got to remember the government should be by the people, of the people, and for the people.” That’s good to know, but I still view Bradbury as essentially an apolitical man.

For me personally, the most relevant thing in Bradbury’s work is his anti-modern spirit. This is why it’s ridiculous to try to classify him as a science fiction writer. Bradbury made his bones as a writer in the 1940s and ’50s, at a time when the vast majority of science fiction was about one-dimensional characters serving as chess pieces in a game of depicting futuristic technology or some fantastic alien world. This is the tradition into which today’s “hard” science fiction falls – stories which are more about being scientifically and technologically plausible than interesting as literature.

Bradbury was never a part of this school. If a rocket appears in a Bradbury story, it’s just a rocket – he assumes you know what one is, and leaves all the technical details to your imagination. This isn’t just laziness on his part – in truth, Bradbury saw advancing technology as a threatening thing, and in his own life he was actually a technophobe who never learned to drive and who apparently refused to fly for much of his life. In the final years of his life, to his credit, he also resisted allowing his works to be turned into e-books, claiming that American life had become too mechanized – although apparently, he changed his mind about this, since Fahrenheit 451 was released as a Kindle in 2010 (ironically enough).

The most important aspect of a Bradbury tale is the depth of feeling and passion felt by the characters, and the uncompromising demand they make to remain human in the face of technology and other popular trends of modernization. Bradbury’s best stories are about solitary men who sense that their souls are being threatened by forces driven by the massive engines of progress, and who then embark on an insane battle which they know they cannot win, but which they also know is preferable to continuing to live as one of the mindless herd.

The quintessential character of this type in Bradbury’s corpus is Guy Montag in 1953’s Fahrenheit 451. In this future America (as I recall he never states exactly when it takes place), all books have been banned for decades, television has taken on the character of what is now termed “virtual reality” and dominates most citizens’ lives, presidents are elected on the basis of their looks rather than their policies, actual communication between individuals never rises above the banal, suicide and drug addiction are rife, and personalities never develop beyond childish immaturity.

Montag is a firefighter, but now that all buildings are fireproof, their only job is to show up whenever books are discovered so that they can be promptly burned. Montag grows curious, however, and eventually starts to read some of the books, and discovers the world that has been denied to him. Once exposed to it, he can’t go back to the mindless world he knew before. He ends up conspiring to destroy the firemen, leaves his television-addicted wife, kills the Fire Chief, goes on the run, and ends up joining a small, underground sect of derelict literati in the countryside who have each committed a book to memory, so that they can preserve some of them without fear of arrest. The book ends as America is destroyed in a long-anticipated nuclear war, and Montag and his fellows begin to walk back toward the ruins of the cities, determined to use their knowledge to rebuild a genuine civilization once again.

This is incredibly radical stuff. These are Evola’s “men among the ruins,” doing their part to save something of a genuine tradition even when all seems lost, in the hope that, eventually, a new world will arise. It’s amazing that Fahrenheit 451 is often required reading in public school courses, when you think about it, even though the popular wisdom is that the book is about the “dangers of censorship” – which is rather like saying that Moby Dick is a story about a man who is chasing a whale. The world Bradbury depicts says much more about the dark side of modern life, and is much more horrifying than mere “censorship.” He is a poet for the man who stands by tradition while being at war with the modern world all around. One of my favorite passages of the book has Montag attempting to read the Book of Matthew on a commuter train, while an obnoxious commercial for toothpaste blares in the background, making it impossible to think. Such moments remain strikingly relevant and symbolic.

I’ve always been struck that George Orwell’s Nineteen-Eighty-Four is held up as the classic dystopian novel. While Nineteen-Eighty-Four has considerable merit in its own right, it is also quite obvious by comparing the two that Bradbury had a much greater understanding of the real dangers lurking in Western civilization in the mid-20th century, and of how they would end up playing out in our time. Orwell’s dystopia is about a crushing, all-powerful government that rules with an iron fist, something that seems quite dated today.

Bradbury’s dystopia really isn’t all that different from the America we now inhabit, where the soft touch of commercialization and materialism is used to enforce state power instead. It’s true that books haven’t actually been banned, although they have been rendered irrelevant.

Another classic Bradbury tale of a man rebelling against the spirit of his times is “Usher II,” which was included in The Martian Chronicles and is in part an homage to Edgar Allan Poe, Bradbury’s literary mentor. In this story, we learn that America has imposed moral laws on its citizens, and as a result, nothing deemed disturbing is permitted. A man named William Stendahl, frustrated with the lack of freedom on Earth, goes to the fledgling colony on Mars, where he builds a massive, automated haunted house based on Poe’s stories. Hearing of it, government officials named “Moral Climate Monitors” are dispatched to investigate its decency.

When they arrive, they immediately decide to have the house torn down, but Stendahl convinces them to go through the house once before passing judgment on it. He also reveals that he has had android doubles of all the officials made. As they walk through the house, the officials see the android versions of themselves being killed, one by one, in particularly gruesome fashion, as Stendahl condemns them for their efforts to sanitize the human experience. Finally, when he gets the Chief Inspector alone, Stendahl reveals that it is the real officials who have been getting killed, while the android doubles were looking on. Stendahl traps the Chief Inspector behind a wall in imitation of “The Cask of Amontillado,” and then whisks away by helicopter as the house collapses into the surrounding swamp.

Although perhaps the simplest version of his “man among the ruins” character is the one in his story “The Pedestrian” (1953), which is about life in 2053, when television has become so predominant that no one leaves their homes at night. Leonard Mead takes a walk through his city, enjoying the solitude he finds and wishing to differentiate himself from those who are forever huddled in front of their screens. Crime, we are told, has disappeared, since television keeps everyone constantly amused. He is finally stopped by a police car on his walk, and when he can’t offer any explanation for why he is walking, he is arrested and told that he will be taken to a psychiatric ward. The crowning dénouement comes when Mead is forced into the car and realizes that there are no police officers, and that it is completely automated.

From these examples, it should be clear that Bradbury nursed a hatred for the modern world that bordered on the violent, as evinced by the extreme reactions many of his characters have to it. The modern world for Bradbury, as it is for the traditionalists, is a place of soulless materialism, sterility, and stupidity divorced from anything authentic, as well as from the past.

My personal favorite since childhood among Bradbury’s rebellious characters, however, is Spender, in “And the Moon Be Still as Bright,” from The Martian Chronicles. In this story, following the disappearance of several earlier expeditions to Mars from Earth, a large and heavily-armed group of astronauts lands on Mars, only to discover that all of the Martians have recently died as a result of being exposed to chickenpox by the previous expeditions from Earth, and against which their immune systems had no defense.

Spender is enchanted by the remnants of the Martian civilization, but his colleagues are mostly contemptuous of it, breaking things and spending their time getting drunk. Spender disappears for several weeks, exploring the Martian ruins on his own, and then returns, lulling his colleagues into a false sense of security and then gunning down six of them. He flees into the hills, where he is pursued by the commander of the expedition, Captain Wilder, and a large force of armed men.

Wilder approaches Spender one last time before he attacks him, to try to talk him into surrendering. The conversation they have has always been among my favorite passages, and I think it’s worth quoting in full:

The captain considered his cigarette. “Why did you do it?”

Spender quietly laid his pistol at his feet. “Because I’ve seen that what these Martians had was just as good as anything we’ll ever hope to have. They stopped where we should have stopped a hundred years ago. I’ve walked in their cities and I know these people and I’d be glad to call them my ancestors.”

“They have a beautiful city there.” The captain nodded at one of several places.

“It’s not that alone. Yes, their cities are good. They knew how to blend art into their living. It’s always been a thing apart for Americans. Art was something you kept in the crazy son’s room upstairs. Art was something you took in Sunday doses, mixed with religion, perhaps. Well, these Martians have art and religion and everything.”

“You think they knew what it was all about, do you?”

“For my money.”

“And for that reason you started shooting people.”

“When I was a kid my folks took me to visit Mexico City. I’ll always remember the way my father acted – loud and big. And my mother didn’t like the people because they were dark and didn’t wash enough. And my sister wouldn’t talk to most of them. I was the only one really liked it. And I can see my mother and father coming to Mars and acting the same way here.

“Anything that’s strange is no good to the average American. If it doesn’t have Chicago plumbing, it’s nonsense. The thought of that! Oh God, the thought of that! And then – the war. You heard the congressional speeches before we left. If things work out they hope to establish three atomic research and atom bomb depots on Mars. That means Mars is finished; all this wonderful stuff gone. How would you feel if a Martian vomited stale liquor on the White House floor?”

The captain said nothing but listened.

Spender continued: “And then the other power interests coming up. The mineral men and the travel men. Do you remember what happened to Mexico when Cortez and his very fine good friends arrived from Spain? A whole civilization destroyed by greedy, righteous bigots. History will never forgive Cortez.”

“You haven’t acted ethically yourself today,” observed the captain.

“What could I do? Argue with you? It’s simply me against the whole crooked grinding greedy setup on Earth. They’ll be flopping their filthy atoms bombs up here, fighting for bases to have wars. Isn’t it enough they’ve ruined one planet, without ruining another; do they have to foul someone else’s manger? The simple-minded windbags. When I got up here I felt I was not only free of their so-called culture, I felt I was free of their ethics and their customs. I’m out of their frame of reference, I thought. All I have to do is kill you all off and live my own life.”

The captain nodded. “Tell me about your civilization here,” he said, waving his hand at the mountain towns.

“They knew how to live with nature and get along with nature. They didn’t try too hard to be all men and no animal. That’s the mistake we made when Darwin showed up. We embraced him and Huxley and Freud, all smiles. And then we discovered that Darwin and our religions didn’t mix. Or at least we didn’t think they did, We were fools. We tried to budge Darwin and Huxley and Freud. They wouldn’t move very well. So, like idiots, we tried knocking down religion.

“We succeeded pretty well. We lost our faith and went around wondering what life was for. If art was no more than a frustrated outflinging of desire, if religion was no more than self-delusion, what good was life? Faith had always given us answers to all things. But it all went down the drain with Freud and Darwin. We were and still are a lost people.”

“And these Martians are a found people?” inquired the captain.

“Yes. They knew how to combine science and religion so the two worked side by side, neither denying the other, each enriching the other.”

“That sounds ideal.”

 …

Spender led him over into a little Martian village built all of cool perfect marble. There were great friezes of beautiful animals, white-limbed cat things and yellow-limbed sun symbols, and statues of bull-like creatures and statues of men and women and huge fine-featured dogs.

“There’s your answer, Captain.”

“I don’t see.”

“The Martians discovered the secret of life among animals. The animal does not question life. It lives. Its very reason for living is life; it enjoys and relishes life. You see – the statuary, the animal symbols, again and again.”

“It looks pagan.”

“On the contrary, those are God symbols, symbols of life. Man had become too much man and not enough animal on Mars too. And the men of Mars realized that in order to survive they would have to forgo asking that one question any longer: Why live? Life was its own answer. Life was the propagation of more life and the living of as good a life is possible. The Martians realized that they asked the question ‘Why live at all?’ at the height of some period of war and despair, when there was no answer. But once the civilization calmed, quieted, and wars ceased, the question became senseless in a new way. Life was now good and needed no arguments.”

“It sounds as if the Martians were quite naïve.”

“Only when it paid to be naïve. They quit trying too hard to destroy everything, to humble everything. They blended religion and art and science because, at base, science is no more than an investigation of a miracle we can never explain, and art is an interpretation of that miracle. They never let science crush the aesthetic and the beautiful. It’s all simply a matter of degree. An Earth Man thinks: ‘In that picture, color does not exist, really. A scientist can prove that color is only the way the cells are placed in a certain material to reflect light. Therefore, color is not really an actual part of things I happen to see.’ A Martian, far cleverer, would say: “This is a fine picture. It came from the hand and the mind of a man inspired. Its idea and its color are from life. This thing is good.’”

There was a pause. Sitting in the afternoon sun, the captain looked curiously around at the little silent cool town.

“I’d like to live here,” he said.

“You may if you want.”

“You ask me that?”

“Will any of those men under you ever really understand all this? They’re professional cynics, and it’s too late for them. Why do you want to go back with them? So you can keep up with the Joneses? To buy a gyro just like Smith has? To listen to music with your pocketbook instead of your glands? There’s a little patio down here with a reel of Martian music in it at least fifty thousand years old. It still plays. Music you’ll never hear in your life. You could hear it. There are books. I’ve gotten on well in reading them already. You could sit and read.”

“It all sounds quite wonderful, Spender.”

“But you won’t stay?”

“No. Thanks, anyway.”

“And you certainly won’t let me stay without trouble. I’ll have to kill you all.”

“You’re optimistic.”

“I have something to fight for and live for; that makes me a better killer. I’ve got what amounts to a religion, now. It’s learning how to breathe all over again. And how to lie in the sun getting a tan, letting the sun work into you. And how to hear music and how to read a book. What does your civilization offer?”

This is the crux of the traditionalist argument in a nutshell. I would add, however, that while it can be beneficial for a Western traditionalist to look to the other traditional civilizations of old for instruction and inspiration, the past of our own civilization is just as alien to modern man as a Martian civilization would be. The real battle is not that of the “West” versus the intrusion of outside elements, because even the “West” of today is not really Western anymore. The battle of our time is, at essence, really about the traditional versus the modern. Everything else is just a manifestation of this basic struggle. And this is a war that is happening everywhere. And it begs the question: what, exactly, are we fighting for? For the traditionalist, at least, the fight must, and can only be for our souls.

Spender adopted the Breivik approach in his war for the traditional, sparking violence that had no chance of success (in the story, he is killed). We can understand the motives and frustrations that lead to such actions, but ultimately, they don’t get us anywhere. The more correct approach, however, is Montag’s – of going underground, and trying to preserve our traditions, until the moment arises when more is possible. As Evola put it, one must become one of “those who have kept watch during the long night [so that they] might greet those who will arrive with the new dawn.” I doubt whether Bradbury had ever heard of the traditionalists, but he was certainly one of them in spirit, if not in doctrine.

I’ll end a bit indulgently and mention the one time I met Bradbury face-to-face. It was in 1996, and he was on a book tour promoting his latest book (Quicker Than the Eye), and he made a stop at the Borders in Ann Arbor, which is where I was living at the time. He had been scheduled to give a reading followed by a book signing, but so many thousands of people came that the reading was abandoned and the poor man simply sat and signed books for seven hours. I got there early and only had to wait for three. When I finally got in front of him and plunked my stack of books down for him to sign, I could feel the air as if it were charged with electricity. I was standing in front of a man who had been as much a part of my childhood as my friends and relatives. Even though I must have been indistinguishable from the legions of other drooling fans to him, he was a perfect gentleman, and I was even able to engage him in conversation for a few moments. I admitted to him that, when I made my first attempts at writing as a teenager, many of my early stories were blatant imitations of his own themes and style. He just waved his hand and said, “That’s OK. All these years, I’ve just been ripping off H. G. Wells!” And he even wished me luck in my own writing career. That will always be how I’ll remember him – every bit as legendary as I had imagined he would be.

The thoughts and feelings which Bradbury’s work inspired in me as a youth have become part of the fabric that underlies my mental and emotional makeup to the point that I can’t even recognize it anymore. He helped to show me what is truly important in life, what is going wrong with the world and what needs to be done about it. Everything else I’ve done since then has just been a continuation of this crusade. There is a direct line between my reading of Bradbury’s works as a child and the urge that has led me to my present-day engagement with Arktos and Counter-Currents. I know that, whatever else happens, he will always be a part of my own being.

Thank you, Mr. Bradbury.


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Politiquement correct, occidentalisme impérialiste et fondamentalisme sunnite

Politiquement correct, occidentalisme impérialiste et fondamentalisme sunnite

par Costanzo PREVE

I

1e05225eed30502e1f4540fba2cfd9c6_xl_5qfbhvj46zs4okgs8co4swow8_brydu4hw7fso0k00sowcc8ko4_th.jpgMa déclaration écrite que, si j’avais été Français, j’aurais voté pour Marine Le Pen au premier tour, et Hollande contre Sarkozy au second tour ne pouvait m’attirer que des critiques. Je ne prendrai ici en considération que celles qui m’ont été adressées par des amis : Andrea Bulgarelli, Lorenzo Dorato, Alessandro Monchietto, Maria Serban.

Ces critiques sont de trois sortes.

La première porte sur la brutalité avec laquelle j’ai violé le Politiquement correct. Cette violence serait une attitude inconsciente et même provocatrice, puisque le Politiquement correct demeure un code d’accès au seul domaine qui aujourd’hui m’importe vraiment, qui est celui de la philosophie. Du calme ! – me dit-on. C’est une chose que d’être une voix qui chante en solo, comme tu le fais depuis vingt ans, c’en est une autre que de vouloir épater le gauchiste (1), ce que je traduis ici par « scandaliser la gauche ». Par là, je fournirais trop facilement un prétexte à ceux qui prétendent faussement que je serais passé de gauche à droite.

La seconde concerne la pensée même de Marine Le Pen. Celle-ci aurait tout au plus une conception « de droite sociale traditionnelle », se rapportant à une prépondérance « impériale » française rénovée (2), mais sans considérer le moins du monde les rapports sociaux de production entre les classes.

La troisième sorte de critiques vise l’anti-islamisme (3) radical de Marine Le Pen; si radical, qu’il confinerait à la théorie du « choc des civilisations », et aux invectives d’Oriana Fallaci.

Ce troisième type de critiques est fondamental. Je répondrai d’abord brièvement à celles des deux premiers, mais seules celles du troisième type sont importantes.

II

J’ai des amis personnels de droite, du centre, de gauche, apolitiques, laïcs, religieux. Le bon usage de l’amitié ne suppose pas de considérations doctrinales. Mais je n’ai plus d’« amis politiques » de gauche (ni évidemment « de droite ») depuis une bonne quinzaine d’années. Internet donne d’étonnantes possibilités de diffamation, et je tiens pour sottise d’en avoir peur. Dire que l’on peut voter Le Pen représente une violation extrême du politiquement correct du monde des intellectuels, qui depuis une vingtaine d’années a pris pour ennemi d’élection le « populisme raciste », substitué au vieux capitalisme archaïque. Je considère, quant à moi, qu’accepter par introjection les valeurs du Politiquement Correct, c’est offrir la victoire à l’adversaire, qui n’est ni de droite ni de gauche, mais qui est celui qui ne peut en aucune façon supporter les nouveautés « inquiétantes » qui poussent à réviser des synthèses acquises et assimilées. Depuis une quinzaine d’années, je me soucie peu de cet adversaire. Quand bien même il y aurait là l’influence d’un subconscient infantile et provocateur, on m’accordera que je n’ai pas besoin de faire les frais d’une psychanalyse pour savoir quelle est la vérité.

III

L’objection de Lorenzo Dorato est plus importante. À ses yeux, Marine Le Pen « n’a pas un programme de correction politique structurelle et forte, dans un sens solidariste », car « la contradiction économique essentielle du capitalisme n’y est traitée en aucune façon ».

Très juste. Soit. Je suis tout à fait d’accord. Mais Dorato affirme aussi que « cela vaut mieux que n’importe quelle perspective globaliste et européiste des néo-libéraux de droite comme de gauche ». Parfait, Dorato a répondu lui-même à sa propre question ! Que le programme de Marine Le Pen ne puisse « être partagé » par un communiste communautaire (4) et anticapitaliste, cela est absolument évident.

Le fait qui importe est que Marine Le Pen est moins « dans le système » qu’un Mélenchon. Tout ce que le système médiatique unifié diabolise en le qualifiant de populiste et de raciste doit être considéré non pas comme bon a priori, mais du moins comme intéressant. Si Marine Le Pen était victorieuse (ce qui, malheureusement, est improbable), elle ferait un trou dans le mur, et de là il naîtrait peut-être quelque chose. Dorato écrit lui-même que « toute proposition politique qui mette en question les dogmes du néolibéralisme et du capitalisme globalisé est meilleur que la direction politique monstrueuse prise par les classes dominantes depuis une vingtaine d’années ». Par ces lignes, Dorato n’a-t-il pas trouvé tout seul la bonne réponse ?

IV

Venons-en à « l’anti-islamisme ». Sur ce point, mes remarques seront nécessairement pauvres et boiteuses, vu mon ignorance fondamentale de la question. Sur le monde arabe et musulman, mes principales lectures ont été les œuvres de Maxime Rodinson, sur la question du rapport entre l’islam et le capitalisme, et Giancarlo Paciello sur la question palestinienne. Récemment, un gros livre d’Eugène Rogan, Les Arabes, traduit en italien en 2012, m’a beaucoup appris. Les remarques que je vais faire sont d’un dilettante, et politiquement incorrectes. Si j’écris des sottises, ce n’est pas grave. Que celui qui les trouvera me corrige. La seule chose qui soit insensée est de s’autocensurer par peur de violer le politiquement correct. Par là, on est perdant sans même avoir joué.

V

Commençons par une évidence historique, qu’il n’est cependant jamais mauvais de rappeler: avant que les musulmans n’« envahissent » l’Europe, par émigration massive, c’est l’Europe qui a « envahi » le monde arabe et musulman, du Maroc à l’Irak et jusqu’à l’Afghanistan, et c’est l’entreprise politique sioniste qui a chassé de la Palestine ses habitants arabes, tant musulmans que chrétiens. Le monde arabe a dû s’engager dans des guerres de libération particulièrement difficiles et sanglantes. Mais il serait insensé de prétendre culpabiliser les peuples français, anglais, et italien. Si on le veut, on peut fort bien utiliser encore la catégorie, toujours nouvelle,  d’« impérialisme ». Cette catégorie est le seul antidote contre le racisme ethnique ou le fondamentalisme religieux; et l’abandon qui s’est fait en Europe de ce concept, depuis une trentaine d’années, a entraîné bien des conséquences regrettables.

VI

L’assimilation de Nasser à un « chef fasciste » a été opérée par la propagande sioniste, et puis ç’a été la même chose avec Saddam Hussein, Kadhafi et Assad. On sait que, depuis 1967, l’État sioniste d’Israël a politiquement, et militairement décidé d’annexer toute la ville de Jérusalem et des tranches de la Cisjordanie rebaptisée « Judée-et-Samarie ». Mais à mon avis (et qu’un expert, me corrige, s’il le veut) le véritable « anti-islamisme » a été postérieur à l’effondrement endogène de la vieille bicoque communiste; il est une suite de 1989 et de la théorie impérialiste du « choc des civilisations », qui, selon la version de Bush, oppose l’Occident et deux cultures (5) qui lui sont « incompatibles »: l’Islam et la Chine.

Vous rappelez-vous Oriana Fallaci ? Si elle avait osé écrire sur les juifs un quart de ce qu’elle a écrit sur les Arabes, elle aurait été arrêtée pour « incitation à la haine raciale », au lieu d’avoir l’honneur des colonnes du Corriere della Sera (6). Et puis tout à coup, à partir environ de 2005, les musulmans sont redevenus « bons »; comme déjà un peu auparavant, sporadiquement, dans les affaires du Kossovo et de Sarajevo. Qu’est-il donc arrivé qui a soudain produit cette volte-face déconcertante ? Elle est à mon avis la clef de la question, et je vais me permettre de faire à ce sujet une hypothèse un peu artisanale.

VII

Dans son roman Kim, Rudyard Kipling parle du « Grand Jeu », en Afghanistan, entre l’Empire britannique victorien et la Russie des tsars. Puisqu’il faut entreprendre un rapide examen de la connexion entre le fondamentalisme sunnite armé (appelé improprement islam politique), l’occidentalisme impérialiste américain, et la stratégie sioniste, commençons donc par le « Grand Jeu » en Afghanistan dans la décennie 1980 – 1990. Après l’intervention soviétique en Afghanistan, l’alliance stratégique entre les services secrets des États-Unis, les monarchies des pétrodollars, et l’armée pakistanaise entra en action. Dans le cadre de cette alliance, les musulmans devinrent « bons » : voir Ken Follet, Les lions du Panshir, dédié à Massoud en 1986, ou le film de Stallone, Rambo III.

Mais ils ne furent « bons » que pendant un temps limité. Il y eut ensuite l’incident de parcours d’Al-Qaïda avec Ben Laden, jusqu’au 11 septembre 2001. Les musulmans devinrent « mauvais » à partir de l’invasion de l’Afghanistan des Talibans, jusqu’à l’attaque de l’Irak en 2003. Cette agression fut si contraire au droit international, si injuste et si éhontée, qu’elle a nécessité toute une couverture symbolique-médiatique « humanitaire » (les peuples contre un féroce dictateur moustachu, puis pendu), associée cependant à un radical « anti-islamisme » (ici encore, à la manière de Fallaci). Il y a même eu des sots d’« extrême gauche » qui dans leur quête tourmentée d’un sujet révolutionnaire de substitution à la décevante classe ouvrière salariée et prolétaire (ou aux invisibles « multitudes »), se sont figurés qu’ils l’avaient trouvé chez les barbus de l’Islam politique armé.

Brève saison d’erreur. Al-Qaïda s’est avéré un sanguinaire mais provisoire « incident de parcours » : si l’on eût bien analysé le rapport entre l’islam et le capitalisme étudié par Rodinson, et quelques autres, on eût compris que l’islamisme fondamentaliste est tout aussi homogène au capitalisme globalisé que l’a été le protestantisme étudié par Weber, avec un élément plus important et plus institutionnel d’assistance sociale obligatoire organisée, mais sur une base purement privée et « tribale ». Au lieu que le nationalisme pan arabe anti-impérialiste lui est au contraire incompatible : il suffit de considérer la férocité avec laquelle l’impérialisme américain, européen et sioniste l’a détruit, comme en Irak, en 2003, en Libye, en 2011, et s’évertue en ce moment à continuer en Syrie. Le cas de l’Iran, nation perse et chiite, doit être considéré séparément.

VIII

C’est pourquoi nous nous trouvons devant un paradoxe, qui, comme tous les paradoxes, paraîtra moins « kafkaïen » dès qu’on l’aura interprété selon sa rationalité secrète, apparemment irrationnelle. D’une part, le fondamentalisme sunnite, avec sa violence et son intolérance, paraît être le milieu culturel le plus insupportable à notre société dont la matrice est occidentale (européenne) et chrétienne avec la modulation des Lumières (et ses nuances de gauche, du centre ou de droite n’importent pas ici). D’autre part, le fondamentalisme sunnite, après l’incident de parcours limité Al-Qaïda – Ben Laden, paraît l’instrument idéal pour normaliser politiquement et militairement les vestiges d’indépendance dans le monde arabe et musulman, entre les mains d’une alliance où l’Arabie saoudite, le Qatar et l’Europe sont subordonnés aux États-Unis.

IX

Dans un pays comme la France, ce paradoxe provoque une espèce de schizophrénie et de paranoïa tout à fait particulière, étant donné la présence de millions de musulmans sur son territoire, dont une part de fondamentalistes sunnites et salafistes, qui n’est pas majoritaire, mais visible et tapageuse. Avec tous ses défauts, la France a été dans l’histoire un pays capable d’assimiler des vagues de millions d’immigrés portugais, espagnols, polonais, italiens, arméniens, et même de l’Afrique noire. Cela avait donné cette civilisation populaire que l’on peut trouver par exemple dans des romans comme ceux de Simenon sur le commissaire Maigret. La seule composante ethnique qui se révèle inassimilable, et qui proclame qu’elle refuse l’assimilation, est celle qui se réfère au fondamentalisme sunnite.

En ce qui me concerne, cela ne me rend pas anti-musulman. Au contraire, et je serais favorable à bien des idées de Tariq Ramadan, si la nouvelle de son recrutement par l’Université du Qatar et la Qatar Foundation ne m’inspirait quelque prudence… Mais si je ne peux partager un certain « anti-islamisme » (7) français, j’en suis  d’autant moins scandalisé que je tiens compte de ce caractère inassimilable.

Au moment même où j’écris, je ne sais pas encore qui sortira  vainqueur des élections présidentielles en France; mais je vois un grand paradoxe dans la manière sont Sarkozy, d’un côté, cajole électoralement l’« anti-islamisme » (8), tandis que, de l’autre côté (en Libye, en Syrie, etc.), il est le principal allié de l’islam politique,  lequel s’est désormais complètement aligné sur l’émir du Qatar, les États-Unis, l’Arabie saoudite : voyez la propagande cynique de la publicité faite par les médias occidentaux au prétendu « printemps arabe ». L’Occident arme politiquement les mêmes forces qui ont atrocement lynché Kadhafi, font exploser des voitures piégées au milieu de la population civile de Damas, et massacrent des enfants juifs français à Toulouse. Recadrer ainsi le problème, ce n’est pas justifier certaines pointes « anti-islamiques » de Madame Le Pen (9); mais c’est comprendre pour le moins, que ces pointes sont un problème mineur.

Le problème majeur, c’est que l’Occident impérialiste a décidé, pour de sordides intérêts néo-colonialistes, de soutenir l’islam politique « modéré » : si modéré, que marchent derrière lui les assassins salafistes qui sont au service de l’Arabie saoudite, du Qatar, et des États-Unis.

Costanzo Preve

traduit de l’italien par Yves Branca

 

Notes du traducteur

• Avertissement : le texte de cet article, écrit à Turin à la fin avril 2012, comporte des différences de détail avec le texte italien envoyé par l’auteur à quelques correspondants français qui lisent sa langue. Les notes qui suivent rendent compte de la plupart de ces modifications.

Pour le reste, Costanzo Preve m’a honoré de sa confiance pour  adapter encore mieux cet article à la conjoncture française, et à la sensibilité française dans cette conjoncture; et rien n’a été modifié sans lui en référer.

1 : En français dans le texte.

2 : Il n’y a ici aucune allusion ni à l’empire colonial français, ni à l’idéologie impériale européenne moderne, mais au souverainisme du Front national, qui est aujourd’hui l’héritier de l’ancienne politique naturelle capétienne rénovée par de Gaulle : le mot « imperiale » reste  plus proche en italien de son étymologie latine : l’imperium est le commandement, le pouvoir, l’autorité, et donc la souveraineté.

Sur l’idée « impériale » française, Rodolphe Badinand est lumineux dans son chapitre « Quand la France prétendait à l’Empire » de son essai Requiem pour la Contre-Révolution et autres essais impérieux, Alexipharmaque, 2008.

3 : « Islamisme », chez les Italiens qui, comme Preve, écrivent le mieux leur langue, est seulement un doublet du mot « Islam », comme on le trouve encore en français dans le Littré ou chez Ernest Renan : « La religion de Mahomet », et «  l’ensemble des pays qui suivent cette religion ». Le mot « islamiste » n’existe pas encore en italien. Ce terme, « islamista », ne désigne pas, en bon italien, un croyant fanatique, mais seulement un “ islamologue ”.

L’italien distingue plus rigoureusement « Islam », « islam politique » (moderne) et intégrisme ou fondamentalisme islamique. Il n’emploie pas « islamisme » dans ces dernières significations.

On doit donc bien entendre que le terme d’« anti-islamisme » désigne seulement ici une hostilité à l’islam (une « islamophobie », dans l’actuel jargon de la manie « polémique »), prêtée à Marine Le Pen par les interlocuteurs italiens de Preve, auxquels il répond ici. C’est pourquoi j’ai mis ce terme entre guillemets.

4 : Le communisme critiqué et redéfini par Preve est désigné par le terme italien de « comunitarismo », qui, littéralement, devrait se traduire par « communautarisme », et que j’ai provisoirement traduit ainsi, avec note explicative, et quelquefois guillemets, ou italiques; car on connaît la connotation de ce terme en français, qui dépend de la situation même de la France, à laquelle Preve fait allusion à la fin du présent article.

Preve a bien précisé, au début d’une « Autoprésentation » de 2007, que « Monsieur Costanzo Preve a été longtemps un “ intellectuel ” [qui se voulut engagé, puis organique] […], mais aujourd’hui il ne l’est plus. Et de plus, il demande à être jugé, non plus sur la base d’illusoires appartenances à un groupe, mais sur celle, exclusivement, de ses acquis théoriques ».

Entre ces « acquis théoriques », le concept (au sens hégélien du terme) de communauté est absolument central; et ce que Preve appelle communautarisme est non seulement la théorie de la communauté sociale et nationale, mais encore la communauté comme concept. Mais disons d’abord ce que n’est pas le communautarisme, dans cette perspective.

Bien que Preve fasse très clairement raison des formes de communautarisme à rejeter, et des acceptions du terme à réfuter, il importe tout particulièrement de préciser en France, nation formée autour d’un État que les rois appelaient déjà, à la romaine, République (respublica), qu’il ne s’agit pas le moins du monde de « l’utilisation du communautarisme ethnique (ou religieux, ou tribal postmoderne, ou tout cela ensemble), pour ruiner aujourd’hui la souveraineté des États nationaux » (écrit Preve dans son Elogio del comunitarismo – Éloge du « communautarisme »). Preve y comprend le fameux multiculturalisme « emballage pittoresque de la totale américanisation du monde ». La crise de l’État-nation selon le modèle français, qui paraît aujourd’hui m’être plus « producteur de socialité », comme l’écrit Alain de Benoist, a fait en France de communautarisme un terme  effrayant, mais il n’y a pas de fumée sans feu, et la réalité qui lui correspond est en effet « effrayante ».

En Italie, c’est une autre acception du terme qui produit des « réactions pavloviennes », comme le dit Preve, qui affectent le mot « communautarisme » d’une connotation « d’extrême droite » se rapportant  principalement au fascisme, au nazisme, aux prétendues « métaphysiques » contre-révolutionnaires et traditionalistes (Chamberlain, Guénon, Evola) qui assez confusément s’y sont mêlées. Pour élégantes qu’elles puissent être, comme chez Evola, ces « métaphysiques » ont en commun d’être des reconstructions qui mythifient d’anciennes formes d’autorité par nostalgie d’une communauté hiérarchique « naturelle », en remontant toujours plus « haut », de l’« Idée impériale gibeline » jusqu’à l’Âge d’Or de la « Tradition primordiale », en passant par les Hyperboréens, ou les Mages d’Orient, ou le Chakravartin… Les formes d’autorité politique qui en sont issues dans l’Europe du XXe siècle n’ont vu le jour que par la vertu d’un organicisme plus ou moins teinté de naturalisme romantique, mais qui ne pouvait échapper au modèle rigoureusement matérialiste et individualiste du Léviathan de Hobbes, et a produit des régimes à parti unique « interprète des secrets de l’histoire », comme l’écrit Preve, sous un Conducteur suprême. Le collectivisme issu du marxisme a pris une forme analogue (du « petit père des peuples » au « Conducator »), moins par la sécularisation d’idéaux religieux, que par un déjettement théorique scientiste et positiviste, qui est en soi d’essence religieuse : « Le communisme historique du XXe siècle (1917 – 1991) et en particulier sa première période stalinienne furent en tout point et intégralement des phénomènes religieux » (cf. Preve, Histoire critique du marxisme, IV, 10); et Preve a merveilleusement cerné la parenté secrète de l’organicisme social réactionnaire et du collectivisme stalinien : « Le matérialisme dialectique est une variante positiviste tardive d’un code conceptuel primitif, fondé sur l’indistinction et la fusion du macrocosme naturel et du microcosme social ».

Mercantilisme ultra-libéral « multiculturel » d’aujourd’hui, organicisme social ou collectivisme d’hier : Preve en traite comme de « pathologies du communautarisme », dont le diagnostic conduit négativement à la définition même de ce dernier, puisque toutes nient en pratique, ou en théorie, « la constitution irréversible, et historiquement positive, de l’individu moderne responsable de choix éthiques, esthétiques, et politiques ».

Pour Costanzo Preve, la « communauté » est la société même, et le «communautarisme », la communauté pour soi, et/ou sa théorie, laquelle est une correction des idées marxiennes et marxistes de communisme. Cette correction s’opère par une critique  du « matérialisme dialectique », auquel il tente de substituer un idéalisme méthodologique qui implique un retour, qui est un recours, à la philosophie grecque antique et à Aristote : « Comme on le voit, il n’est pas possible même en grec moderne de différencier sémantiquement la “ société ” de la “ communauté ” (respectivement : koinotita, koinonia). Cela ne doit pas nous surprendre, puisque la vie sociale des Grecs était la vie communautaire de la polis, et le mot qu’utilise Aristote pour définir l’homme, politikon zoon (animal politique) pourrait être traduit sans forcer par “ animal social ” ou “ animal communautaire ” […]. Il est bon d’avoir clairement à l’esprit cette origine sémantique et de ne pas penser que le débat commença avec la distinction de Tönnies entre “ société ” (Gesellschaft) et “ communauté ” (Gemeinschaft) – a écrit Preve » dans un article que j’ai traduit pour la revue Krisis (cf. Costanzo Preve, « Communautarisme et communisme », dans Krisis, « Gauche/droite ? », n° 32, 2009).

5 : Le mot italien « Civilta » traduit indifféremment « culture » au sens allemand ou spenglerien de « Kultur » (intériorité spirituelle d’une grande nation à son apogée), et « civilisation » (les formes plus extérieures de la vie civile).

6 : Quotidien milanais qui est l’équivalent italien du journal Le Monde et, autrefois, du Temps.

7, 8, 9 : Voir la note 3.


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mercredi, 06 juin 2012

Le revenu de citoyenneté, une fausse bonne idée

Le revenu de citoyenneté, une fausse bonne idée

par Pierre LE VIGAN

944825_5877469.jpgLe revenu de citoyenneté a été défendu par des hommes venus de la droite comme de la gauche. Il relève malheureusement d’idées floues et de beaucoup de confusion.

Attribuer un revenu de citoyenneté, c’est monétariser ce qui ne doit pas l’être : la citoyenneté. Pour les gens aisés, ce revenu sera un supplément inutile, pour les gens pauvres, il sera insuffisant. Il est prévu que ce revenu remplace les multiples aides existantes. Mais celles-ci ont chacune une fonction, et celle–ci est différente : l’allocation logement ne sert pas aux mêmes personnes que l’allocation perte d’autonomie, ou la pension d’invalidité pour les invalides, ou l’allocation adulte handicapé. Ces aides ont chacune une fonction et ne peuvent être ramenées à une seule : le revenu de citoyenneté. Comment une personne invalide ayant besoin d’être aidée dans ses gestes quotidiens peut-elle se passer d’une prise en compte spécifique de sa situation ?

Avec le revenu de citoyenneté, il s’agirait d’attribuer un revenu sans qu’il y ait un engagement réciproque. C’est renforcer la logique d’une société d’ayants droits, ce qui est le contraire d’une société de citoyens.

Le revenu de citoyenneté est aussi une façon de tourner la page d’une société du travail, alors que le travail reste le seul producteur de richesse (relisons Marx). Prôner le revenu de citoyenneté, c’est une façon d’abandonner toute ambition, autrement plus nécessaire, de changer le travail. Dans le travail salarié, il faut donner plus de contenu à l’épanouissement, et limiter au mieux l’aliénation, et il faut développer des alternatives au travail salarié lui-même. Il faut aussi créer une sécurité sociale professionnelle, un droit à la formation et à la reconversion. Des enjeux qui correspondent à des besoins réels des hommes au travail et non pas à une négation de la place du travail.

Plutôt que le revenu de citoyenneté, il faut développer des gratuités c’est-à-dire des prises en charge collectives de certains coûts. Ce peut être la gratuité des transports collectifs, des musées, etc.

Le revenu de citoyenneté accroît la monétarisation de la vie, les gratuités (rien n’est jamais gratuit, tout a un coût, mais par la gratuité la collectivité peut indiquer ses priorités), éventuellement avec des contreparties en termes de service civique permettent au contraire un dépassement de la marchandisation.

Quel en est son coût ?

Si 1000 euros par mois sont distribués à 26 millions de Français (soit la population active), le coût est de 26 000 millions donc 26 milliards par mois (ce qui équivaut au plan de relance Sarkozy – Devedjian de 2008-2009, mais qui, lui, est annuel) donc 312 milliards par an.

Si 500 euros sont distribués aux 60 millions de Français, le coût est de 30 milliards par mois, soit 360 milliards par an.

Pour information, le budget de l’État français en 2010 était d’environ 400 milliards dont 150 milliards de déficit.

Conclusion : le revenu de citoyenneté ne peut se faire qu’avec une suppression de toutes les autres politiques sociales, souvent utiles, hormis le fait qu’elles servent de pompes aspirante pour l’immigration, en les remplaçant par un revenu de citoyenneté… inutile et malsain.

Pierre Le Vigan


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mardi, 05 juin 2012

Der Himmel glüht wie bei einem Vulkanausbruch

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„Der Himmel glüht wie bei einem Vulkanausbruch“

Von Egon W. Scherer

Ex: http://www.jungefreiheit.de/

Am 4. Juni 1942 notiert der SS-Sicherheitsdienst in seinen geheimen „Meldungen aus dem Reich“: „Die verstärkte Angriffstätigkeit der britischen Luftwaffe auf deutsche Städte, insbesondere der Terrorangriff auf Köln, haben im gesamten deutschen Volk Bestürzung ausgelöst und stehen zahlreichen Meldungen zufolge im Mittelpunkt aller Gespräche und Erörterungen der Volksgenossen...“

Wenige Tage zuvor war es mit dem britischen Luftschlag gegen Köln zum ersten Tausend-Bomber-Angriff auf eine deutsche Stadt und zum Auftakt des sogenannten „Moral Bombing“ gekommen. Verantwortlich dafür: Der Oberbefehlshaber der britischen Bomberflotte, Luftmarschall Sir Arthur Harris.

Harris wird immer ein Kriegsheld von zweifelhaftem Ruhm bleiben. Unter seinem Kommando und nach seinem Konzept überzogen die Flieger der Royal Air Force Deutschlands Städte mit einem gezielten Flächenbombardement, dem mehr als 600 000 Zivilisten zum Opfer fielen. Die Luftangriffe galten bewußt den Wohnvierteln der Städte, und zwar da, wo sie am dichtesten waren, speziell in den Arbeitervierteln.

Die „Moral“ der Zivilbevölkerung sollte gebrochen werden, sie sollte kriegsmüde werden und gegen die eigene Regierung revoltieren. Allerdings führte dieses „Moral Bombing“ nie zum erstrebten Ziel.

In Deutschland als „Bomber-Harris“ eine Schreckgestalt, sah sich Harris auch im alliierten Lager zunehmender Kritik ausgesetzt, die dazu führte, daß er nach dem Krieg lange bei Auszeichnungen übergangen wurde. Doch schließlich stiftete ihm eine Veteranen-Vereinigung ehemaliger Bombenflieger ein überlebensgroßes Bronzedenkmal, das am 31. Mai 1992 in London, sogar durch die Königinmutter, feierlich eingeweiht wurde. Proteste von Bürgermeistern deutscher Städte, die von den Harris-Bombern besonders schwer getroffen wurden, verhallten ungehört.

Klotzen, nicht kleckern

50 Jahre vor dieser denkwürdigen Denkmalseinweihung erbrachte Luftmarschall Harris den Beweis für die von ihm propagierte Effektivität massiver Bombardierungen mit einem spektakulären Ereignis: dem ersten „Tausend-Bomber-Angriff“ der britischen Luftwaffe, der vor jetzt 70 Jahren, in der Nacht vom 30. auf den 31. Mai 1942, die Stadt Köln traf.     

Am 14. Februar 1942 hatte das englische Luftfahrtministerium die Area Bombing Directive („Anweisung zum Flächenbombardement“) herausgegeben. Anlaß war, daß alle bisherigen Angriffe auf Punktziele schlechte Ergebnisse erbracht hatten. Am 22. Februar wurde Arthur Harris zum Oberbefehlshaber des Strategischen Bomberkommandos der britischen Luftwaffe ernannt.

Er galt als konsequenter Vertreter der Lehren von Douhet – eines 1930 verstorbenen italienischen Generals, nach dessen Auffassung künftige Kriege allein durch rücksichtslose Luftangriffe entschieden werden sollten (Hauptwerk: „Il dominio dell' aria“ = „Die Luftherrschaft“, 1921). Auch Harris war davon überzeugt, daß Bomber den Krieg gewinnen könnten. Allerdings – dabei mußte geklotzt, nicht gekleckert werden.

Paukenschlag ohnegleichen

Schon Ende März hatte der neue Chef des „Bomber Command“ die Angriffstaktik gewechselt. Statt wie bisher Luftangriffe mit kleineren Bomberverbänden in mehreren Wellen zu fliegen, ging er zu Flächenbombardements mit starken Verbänden über. Opfer der ersten Aktion von „Area Bombing“ wird die Stadt Lübeck. In der Nacht vom 28. zum 29. März 1942 werfen 234 Maschinen 304 Tonnen Brand- und Sprengbomben über der Stadt ab, darunter auch die bisher noch nicht erprobten Flüssigkeitsbrandbomben (im Volksmund „Kanister“).

32 Stunden lang brennt die Lübecker Altstadt und wird fast völlig zerstört. Wichtigste Erkenntnis für die Briten aus diesem Angriff: Brandbomben verursachen im Vergleich zu Sprengbomben rund das Sechsfache an Zerstörungen.    

Die Brandbombe hatte also ihre Generalprobe bestanden. Ein neuer Schlag vier Wochen später, gegen Rostock, bestätigte die Wirksamkeit der neuen Angriffstaktik. Da gewinnt Harris die Zustimmung von Premierminister Churchill zu einer gewaltigen Machtdemonstration der Royal Air Force: Mit einem Paukenschlag ohnegleichen will er die Deutschen das Fürchten lehren und in England alle Skeptiker zum Schweigen bringen, die daran zweifeln, daß man das Dritte Reich auch ohne Invasion, allein durch den Bombenkrieg, in die Knie zwingen kann.

Über Köln bricht die Hölle los

Mit tausend Bombern, das doppelte von dem, was die deutsche Luftwaffe bei ihren schwersten Angriffen 1940/41 gegen England aufgeboten hat, soll Köln niedergebomt werden. Allerdings hat das Bomberkommando nur eine Einsatzstärke von etwa 480 Maschinen. Daher werden die fehlenden Flugzeuge von überallher zusammengetrommelt. Selbst Flugschüler und die unersetzlichen Fluglehrer sitzen in den akquirierten Maschinen.

In der Nacht zum 31. Mai 1942 startet tatsächlich eine Luftarmada von 1.047 Flugzeugen von 53 Flugplätzen in Richtung Deutschland. 13 verschiedene Bombertypen sind dabei, aber auch zum erstenmal Langstrecken-Nachtjäger. Sir Harris hat dem Vorhaben den Titel „Operation Millennium“ („Unternehmen Jahrtausend“) gegeben.

Über Köln bricht in dieser Nacht die Hölle los. Bis zu diesem Zeitpunkt haben schon 106 britische Luftangriffe die leidgeprüfte Stadt getroffen, aber diese sind nur von jeweils bis zu 40 Maschinen geflogen worden. Nun lassen 890 Bombenflugzeuge, die Köln erreichen, innerhalb von 90 Minuten rund 1.500 Tonnen Bomben, darunter zwei Drittel Brandbomben, auf die Domstadt prasseln.

„Bomber-Harris“ konnte zufrieden sein

Tausende von Bränden werden entfacht, tausende von Häusern sinken in Schutt und Asche. Der angerichtete Schaden ist viermal größer als bei allen früheren Luftangriffen zusammen. „Der Himmel über Köln glüht wie bei einem Vulkanausbruch“, notiert ein mitfliegender Kriegsberichter.

Die Verluste unter der Zivilbevölkerung sind angesichts des furiosen Angriffs noch erstaunlich gering: 469 Tote, 5.000 Verletzte. Es erweist sich, daß die Kölner schon hinreichend Luftkriegserfahrung haben und zudem über gut ausgebaute Luftschutzräume verfügen. Die Briten verloren bei dem Tausend-Bomber-Angriff 44 Maschinen, also vier Prozent. „Bomber-Harris“ konnte zufrieden sein. Wenige Tage später startete das Bomberkommando seinen nächsten Tausend-Bomber-Angriff, diesmal auf Essen.

Presseschau - Mai 2012 (1)

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Presseschau

Mai 2012 (1)

Anbei einige Links. Bei Interesse anklicken...

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AUßENPOLITISCHES

Investmentfonds kaufen tonnenweise Gold
http://www.unzensuriert.at/content/008447-Investmentfonds-kaufen-tonnenweise-Gold

Etappensieg für Okinawa
Teil der auf der japanischen Insel stationierten US-Marines wird abgezogen
http://www.jungewelt.de/2012/05-02/038.php

(Wieder mal so ein Irrer komplett durchgedreht)
Blutbad im US-Bundesstaat Arizona
Neonazi soll vier Menschen erschossen haben
Kleinkind unter den Opfern!
http://www.bild.de/news/ausland/schiesserei/arizona-neonazi-soll-vier-menschen-erschossen-haben-23958242.bild.html
http://www.hna.de/nachrichten/welt/fuenf-tote-blutbad-arizona-2301861.html

Kommunalwahlen in Großbritannien: EU-feindliche UKIP legt kräftig zu
http://deutschlandecho.org/index.php/2012/05/05/kommunalwahlen-in-grosbritannien-eu-feindliche-ukip-legt-kraftig-zu/

Pleite-Griechen mit österreichischen Orden überhäuft
http://www.unzensuriert.at/content/008297-Pleite-Griechen-mit-oesterreichischen-Orden-ueberhaeuft

Griechenland
Von der Nazi-Truppe zur Partei der Unzufriedenen
http://www.zeit.de/politik/ausland/2012-05/griechenland-rechtsextreme

Griechenland Unheilvolle Morgendämmerung
Die rechtsextreme Partei Chrysi Avgi steht vor dem Einzug ins griechische Parlament. Das Parteiprogramm sieht Schießbefehle gegen Flüchtlinge und Arbeitslager für kriminelle Ausländer vor.
http://www.faz.net/aktuell/politik/ausland/griechenland-unheilvolle-morgendaemmerung-11736252.html

Hellas ante Portas
http://heinzsauren.wordpress.com/2012/05/20/hellas-ante-portas/

Kurioser Streit um Schwedendemokraten
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M505de02c390.0.html

Jagd auf Karl Lueger geht bis nach Vorarlberg
http://www.unzensuriert.at/content/008382-Jagd-auf-Karl-Lueger-geht-bis-nach-Vorarlberg

Italienisches Kommunistenblatt "Il Manifesto" muss schließen
http://www.unzensuriert.at/content/008610-Italienisches-Kommunistenblatt-Il-Manifesto-muss-schlie-en

Israel
Gewalttätige Übergriffe auf afrikanische Immigranten
http://www.hagalil.com/archiv/2012/05/24/uebergriffe/

Fremdenhass
Israelis machen Jagd auf Migranten in Tel Aviv
http://www.welt.de/politik/ausland/article106372274/Israelis-machen-Jagd-auf-Migranten-in-Tel-Aviv.html

"Bagdad ist eine Leiche"
Der irakische Schriftsteller Abbas Khider floh vor Saddam Hussein nach Berlin. Nun ist er zurück in seiner Heimat und entsetzt. Ein Gespräch
http://www.welt.de/print/die_welt/literatur/article106339823/Bagdad-ist-eine-Leiche.html

Moçambique
Die Rückkehr der Kolonialherren
Seitdem Portugal in der Wirtschaftskrise steckt, wandern nicht mehr Afrikaner aus Moçambique in das Land der einstigen Kolonialmacht aus, sondern Portugiesen in die frühere Kolonie. Willkommen sind die Neuankömmlinge nicht.
http://www.faz.net/aktuell/politik/ausland/mocambique-die-rueckkehr-der-kolonialherren-11760187.html

Ostafrika: Ritualmorde an Albinos an der Tagesordnung
http://www.unzensuriert.at/content/008285-Ostafrika-Ritualmorde-Albinos-der-Tagesordnung

(Na dann kann ja alles nicht besonders wild sein…)
Lage verfolgter Christen undramatischer als angenommen
Experten berichten im Menschenrechtsausschuss des Bundestages über Nahost und Nordafrika
http://www.24pr.de/article/Lage+verfolgter+Christen+undramatischer+als+angenommen/173662.htm

Südafrika
Entblößter Zuma zieht vor Gericht
"Künstler oder Idiot"
Ein Gemälde sorgt für Diskussionen in Südafrika. Präsident Zuma klagt gegen die öffentliche Darstellung seiner Geschlechtsteile. Aber letztlich geht es auch um Rassenprobleme, Meinungsfreiheit und Demokratie
http://www.monopol-magazin.de/artikel/20105439/Suedafrikas-Praesident-Zuma-Kunstwerk-verbieten.html

23 Ermordete in Mexiko
Drogenmafia hängt Leichen an Autobahnbrücke auf
http://www.focus.de/panorama/welt/23-ermordete-in-mexiko-drogenmafia-haengt-leichen-an-autobahnbruecke-auf_aid_747840.html

INNENPOLITISCHES / GESELLSCHAFT / VERGANGENHEITSPOLITIK

Olaf Henkel zu den Wahlen in Frankreich und Griechenland
Die Folgen könnte Frankfurt spüren
http://www.freie-waehler-frankfurt.de/artikel/index.php?id=302

EU-Ausländer haben Anspruch auf deutsche Sozialhilfe
http://www.welt.de/politik/deutschland/article106259773/EU-Auslaender-haben-Anspruch-auf-deutsche-Sozialhilfe.html

Heftige Kritik an Sarrazin-Auftritt bei Günther Jauch
http://www.welt.de/fernsehen/article106346383/Heftige-Kritik-an-Sarrazin-Auftritt-bei-Guenther-Jauch.html?wtmc=stickyticker2

Sarrazin: „Der Euro stiftet Unfrieden in Europa!“
http://www.unzensuriert.at/content/008563-Sarrazin-Der-Euro-stiftet-Unfrieden-Europa

(Zu Sarrazin)
Deutschland halt´s Maul!
http://www.blu-news.org/2012/05/20/deutschland-halts-maul/

Sarrazin geißelt „deutsche Reflexe“
von Ronald Gläser
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M50c6b42633d.0.html

Thilo Sarrazin
Kommentar: Erfolgsrezept Populismus
Das Rezept des Thilo Sarrazin ist bedenklich einfach, und es hilft nur einem: Thilo Sarrazin. Von Manfred Brackelmann
http://www.op-online.de/nachrichten/politik/kommentar-buch-thilo-sarrazin-2327833.html

Joschka Fischer: Deutsche sollen zahlen
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M57de71f6ad6.0.html

(Zu den „Piraten“)
Identitätssuche
Seid ihr noch eine Partei, oder lebt ihr schon?
http://www.freitag.de/politik/1218-seid-ihr-noch-eine-partei-oder-lebt-ihr-schon

Die Piratenpartei verstehen – drei Kernbotschaften der Piraten
http://substanz.davidherzog.ch/?p=2160

Augen zu und durch
Keine Partei stößt auf so viel Misstrauen wie die Berliner Piraten. Dabei haben sie jede Menge gute Ideen für die Politik der Zukunft. Sie müssen bloß durchhalten.
Von Juli Zeh
http://sz-magazin.sueddeutsche.de/texte/anzeigen/36648/1/1

Der Koalitionspoker wird kreativer
Die neue Farbenlehre
http://www.n-tv.de/politik/Die-neue-Farbenlehre-article6203716.html

(Zum „Fachkräftemangel“)
Ganz „gechillt“ zum Abitur!
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M55c31326552.0.html

Baumholder
Nach dem Goldrausch
Kalter Krieg, schummrige Bars und Kneipenschlägereien – 60 Jahre lang brachten Tausende US-Soldaten die große weite Welt nach Baumholder. Jetzt sollen sie abgezogen werden – und in der Kleinstadt wird es dunkel.
http://www.fr-online.de/panorama/baumholder-nach-dem-goldrausch,1472782,15217036.html

Müllentsorgung
Parkwächter oder Pädagogik: Städte kämpfen gegen Müll
http://m.faz.net/aktuell/rhein-main/muellentsorgung-parkwaechter-oder-paedagogik-staedte-kaempfen-gegen-muell-11732715.html

Grüner verlangt "Patriotismus ohne Deutschland"
http://www.welt.de/kultur/literarischewelt/article7099471/Gruener-verlangt-Patriotismus-ohne-Deutschland.html

2013 - so sähe Deutschland nach Regierungsübernahme der „Piraten“ aus…
http://www.youtube.com/watch?v=M0dq6lZHNVo&list=UU4rJzokl6-XaUmZmDFd1_Og&index=1&feature=plcp

Nationalsozialismus Opas Krieg
Ein junger Historiker interviewt seinen Großvater, steigt ins Archiv und prüft die Erinnerungen. Die Geschichte eines ungewöhnlichen Buches
http://www.zeit.de/2012/19/Zweiter-Weltkrieg-Zeitzeuge

„Anständig gehandelt - Widerstand und
Volksgemeinschaft 1933 - 1945“
Sonderausstellung im Haus der Geschichte vom 9. Mai 2012 bis zum
31. März 2013
http://www.hdgbw.de/ausstellungen/wechselausstellung/anstaendig-gehandelt-widerstand-und-volksgemeinschaft/

Hanau: Schweigemarsch als mahnende Erinnerung
„Nur weil sie Juden waren“
http://www.op-online.de/nachrichten/hanau/nur-weil-juden-waren-2338564.html

LINKE / KAMPF GEGEN RECHTS / ANTIFASCHISMUS

(Wen interessiert das und warum wird das veröffentlicht???)
BKA zeigt: So machten die NSU-Terroristen Urlaub
Berlin - Das Bundeskriminalamt hat auf seiner Internetseite private Fotos der Mitglieder der Zwickauer Terrorzelle veröffentlicht. Die Bilder zeigen das Terroristentrio Uwe Böhnhardt, Uwe Mundlos und Beate Zschäpe im Urlaub.
http://www.op-online.de/nachrichten/deutschland/nsu-bka-veroeffentlicht-urlaubsbilder-nazi-trios-2309821.html

Zwickauer Terrorzelle: Gericht hebt Haftbefehl auf
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M54ff0026bb6.0.html

(Zur Kampagne gegen Burschenschaften…)
Fundamentale Entsolidarisierung
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5f0abf90638.0.html

Piraten und die Presse
Die Freiheit der Rechten
Auf dem Parteitag der Piraten wird ein Journalist der rechten Zeitung „Junge Freiheit“ geschnitten. Weil sich die Sprecherin bei ihm dafür entschuldigt, kriegt sie nun Ärger.
http://www.taz.de/Piraten-und-die-Presse/!92517/

„Druck auf Zeitungshändler steigern“
Von Felix Krautkrämer
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M530df527821.0.html

Niedersächsische Verfassungsschützer haben „Antinationale“ im Visier
http://www.unzensuriert.at/content/008299-Niedersaechsische-Verfassungsschuetzer-haben-Antinationale-im-Visier

(Zum 1. Mai-Krawall)
Die Revolution wird Tradition
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M54d038b8c0c.0.html

1. Mai in Berlin Behörden vermuten terroristischen Akt hinter Rohrbomben-Fund
Am 1. Mai wurden bei einer Demo in Berlin drei Sprengsätze gefunden. Inzwischen stellen die Behörden einen Zusammenhang zwischen den Funden her und sprechen von Terrorismus.
http://www.zeit.de/gesellschaft/zeitgeschehen/2012-05/berlin-rohrbombe-terror

Linksextremisten greifen Polizisten mit Säure an
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M521194d83dc.0.html

Der 8. Mai am Heldenplatz
http://www.sezession.de/32145/der-8-mai-am-heldenplatz.html

Mediaprint bei Strache-Hetze dabei
http://www.unzensuriert.at/content/008463-Mediaprint-bei-Strache-Hetze-dabei

Liest Udo Pastörs Metapolitika/Diskuswerfer und VoxPopuli?
http://deutschlandecho.org/index.php/2012/05/02/liest-udo-pastors-metapolitikadiskuswerfer-und-voxpopuli/

Anti-Nazi-Demonstration
Wissler soll 3000 Euro Strafe zahlen
http://www.fr-online.de/rhein-main/anti-nazi-demonstration-wissler-soll-3000-euro-strafe-zahlen,1472796,15131626.html

Kolumne zur Politik von rechts
Lieber Neofaschismus!
Fast überall in Europa sind rechtsextreme Parteien auf dem Vormarsch. Es herrscht rassistische Sehnsucht.
http://www.fr-online.de/meinung/kolumne-zur-politik-von-rechts-lieber-neofaschismus-,1472602,15144020.html

Computerhacker greifen PI und Pro an
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M50ad5aafd61.0.html

Neuer hinterhältiger antifa-Anschlag gegen Kirche der Piusbrüder in Stuttgart
http://michael-mannheimer.info/2012/05/11/neuer-hinterhaltiger-antifa-anschlag-gegen-kirche-der-piusbruder-in-stuttgart/

Farbbeutel gegen Fassaden – In Stuttgart las Manfred Kleine-Hartlage
http://www.sezession.de/32243/farbbeutel-gegen-fassaden-in-stuttgart-las-manfred-kleine-hartlage.html#more-32243

Gesinnungsjournalismus macht Jagd auf Frei.Wild
http://www.unzensuriert.at/content/008429-Gesinnungsjournalismus-macht-Jagd-auf-FreiWild

EKD fordert verstärkten Kampf gegen Rechtsextremismus
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M50c53464c4d.0.html

(ein anderes Gedenken an die Bücherverbrennung)
Das bewaffnete Wort
http://www.besseres-hannover.info/wordpress/?p=1890

CDU-Politiker Eichelbaum: Linkspartei verherrlicht Kommunisten
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5315cab3380.0.html

(Zu Jelpke)
Nur ein roter Soldat ist ein guter Soldat
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5492f3935ab.0.html

Strafe für Willi van Ooyen wegen Anti-Nazi-Demo
http://www.welt.de/print/welt_kompakt/frankfurt/article106319817/Strafe-fuer-Willi-van-Ooyen-wegen-Anti-Nazi-Demo.html

Aachener Polizeipräsident suspendiert Pro-NRW-Funktionär
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5e17d6797a7.0.html

Blockupy Linksextremismus
Ein Resümee der linksextremen Festtage am Main
http://www.blu-news.org/2012/05/20/blockupy-linksextremismus/

Nach Protesten - Blockupy-Bündnis will weitermachen
http://www.fnp.de/fnp/region/hessen/nach-protesten-blockupybuendnis-will-weitermachen_rmn01.c.9865206.de.html

Buch zur Occupy-Bewegung
Ansichten eines aufgeschlossenen Anarchisten
http://www.sueddeutsche.de/politik/buch-zur-occupy-bewegung-ansichten-eines-aufgeschlossenen-anarchisten-1.1362106

Großfeuer in Coburg während Landsmannschafter-Treffen
http://www.unzensuriert.at/content/008664-Gro-feuer-Coburg-w-hrend-Landsmannschafter-Treffen

Coburg
Linksextremisten prügeln 81 Jahre alten Mann ins Krankenhaus
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M59a19ad41e7.0.html

Schweiz
Gewalt fast nur von Linksextremisten
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M57edf82ccc9.0.html

Antifa-Video zum „Tag der deutschen Zukunft“ (Hamburg, 2.6.12)
http://www.youtube.com/watch?v=TISrbmTQynY
und die Mobilisierungs-Videos von www.tddz.info
http://www.youtube.com/watch?v=LIRyDS429Yo
http://www.youtube.com/watch?v=Ujr_eeYvheo

EINWANDERUNG / MULTIKULTURELLE GESELLSCHAFT

Frankfurt, Mikrokosmos der Neuen Weltordnung - Manfred Kleine-Hartlage
http://www.youtube.com/watch?v=7IPYrIF5uy8

Nachlese: Veranstaltungen in Frankfurt und Stuttgart
http://korrektheiten.com/2012/05/11/nachlese-veranstaltungen-in-frankfurt-und-stuttgart/

Manfred Kleine-Hartlage in Stuttgart
http://www.kybeline.com/2012/05/11/manfred-kleine-hartlage-in-stuttgart/

Neue Weltordnung will die Auflösung
G. Andreas Kämmerer: Eine Nachlese zu Manfred Kleine-Hartlage
http://www.blu-news.org/2012/05/15/neue-weltordnung-will-die-auflosung/

Religion und Demografie
http://www.blume-religionswissenschaft.de/reli_demo.html

Ausländer dürfen nicht deutsche Namen annehmen
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M57636d5c087.0.html

(Ein Beispiel für die irreführende Berichterstattung der SPD-Presse. Zitat: „Die Polizei in Bochum hat einen jungen Mann festgenommen, der eine Bomben-Attrappe in der Nähe einer Moschee versteckt hatte. Bei der Kundgebung der rechtspopulistischen Pro NRW vor der Moschee kam es anschließend zu Auseinandersetzungen.“ Von wem die Gewalt ausging, wird in der Überschrift nicht erwähnt, und später erfährt man im Kleingedruckten von dem „Bombenleger“: „Der vorläufig festgenommene junge Mann wird offenbar der linken Szene zugeordnet.“…)
Bomben-Attrappe
Krawall zwischen Pro-NRW-Anhängern und Gegnern bei Kundgebung in Bochum
http://www.derwesten.de/staedte/bochum/krawall-zwischen-pro-nrw-anhaengern-und-gegnern-bei-kundgebung-in-bochum-id6617591.html

Lassen auch Salafisten heute die Antifa die „Arbeit“ machen?
http://www.freiheitlich.me/?p=7711

(auch dies ein Schmankerl…)
Solingen: Salafisten prügeln auf Antifaschisten ein
https://linksunten.indymedia.org/de/node/59620

(Zitat: „Nordrhein-Westfalens Innenminister Ralf Jäger (SPD) warf den Rechtsextremisten im WDR-Fernsehen vor, die gewalttätigen Salafisten gezielte provoziert zu haben.“ Würde er also auch Gewalt von NPD-Anhängern verstehen, wenn diese sich durch eine Demo provoziert fühlen?)
Nordrhein-Westfalen
Erneut Ausschreitungen bei Aktionen von Salafisten und Islam-Gegnern
http://www.tagesspiegel.de/weltspiegel/nordrhein-westfalen-erneut-ausschreitungen-bei-aktionen-von-salafisten-und-islam-gegnern/6595310.html
http://www.youtube.com/watch?v=wRHMHB_EzHA

Gericht erlaubt "Pro NRW" das Zeigen von Mohammed-Karikaturen
http://www.derwesten.de/politik/gericht-erlaubt-pro-nrw-das-zeigen-von-mohammed-karikaturen-id6630356.html

(Sehr interessante Leserdebatte…)
Ausnahmezustand und Souveränität – ProNRW demonstrierte
http://www.sezession.de/32125/ausnahmezustand-und-souveranitat-pronrw-demonstrierte.html

Salafisten rufen für den 8. Mai zur “Endschlacht” auf!
http://sosheimat.wordpress.com/2012/05/07/salafisten-rufen-fur-den-8-mai-zur-endschlacht-auf/

Schwere Panne bei Pro-NRW-Kundgebung
Mutmaßlicher Hintermann der Bali-Anschläge trickst Polizei aus
http://www.focus.de/politik/deutschland/tid-25733/schwere-panne-bei-pro-nrw-kundgebung-mutmasslicher-hintermann-der-bali-anschlaege-trickst-polizei-aus_aid_749546.html

Salafisten
Kommissar aus Duisburg wegen Salafismus suspendiert
http://www.derwesten.de/region/kommissar-aus-duisburg-wegen-salafismus-suspendiert-id6634263.html

Islamist war beim NRW-Verfassungsschutz
Erst wurde er wegen seiner Nähe zum radikalislamischen Salafismus suspendiert: Jetzt stellt sich heraus, dass ein Essener Polizist auch für den Verfassungsschutz gearbeitet haben soll.
http://www.welt.de/politik/deutschland/article106270877/Islamist-war-beim-NRW-Verfassungsschutz.html

Pro NRW-Demo: Mutmaßlicher Terrorist unter Hardcore-Salafisten
http://www.net-tribune.de/nt/node/107254/news/Pro-NRW-Demo-Mutmasslicher-Terrorist-unter-Hardcore-Salafisten

Pro NRW
Die Rückkehr der rechten Zündler
http://www.zeit.de/politik/deutschland/2012-05/koeln-salafisten-pro-nrw

Generalbundesanwalt gegen Islamisten
Ermittlungen nach Mordaufruf
http://www.taz.de/Generalbundesanwalt-gegen-Islamisten/!93745/

Islamisten eskalieren Konflikt um „Pro NRW“
„Tötet alle Pro-NRW-Mitglieder“
http://www.taz.de/Islamisten-eskalieren-Konflikt-um-Pro-NRW/!93689/

Muslimische Begräbnisse
SPD für Bestattung ohne Sarg
http://www.fr-online.de/rhein-main/muslimische-begraebnisse-spd-fuer-bestattung-ohne-sarg,1472796,15203848.html

(Für mehr Willkommenskultur…)
Muslimische Bestattungen
Kommentar: Überfällige Änderung
Eigentlich sollte es eine Selbstverständlichkeit sein, dass Menschen dort, wo sie ihren Lebensmittelpunkt hatten, ihre letzte Ruhe finden können. Von Petra Wettlaufer-Pohl
http://www.op-online.de/nachrichten/hessen/kommentar-muslimischen-bestattungen-2310138.html

Mord-Aufruf gegen in Deutschland lebenden Rapper
Teheran - Weil er in einem Song den zehnten Propheten der schiitischen Muslime beleidigt haben soll, muss der iranische Rapper Shahin Najafi um sein Leben fürchten.
http://www.op-online.de/nachrichten/deutschland/todesdekret-gegen-iranischen-rapper-deutschland-2311515.html

Bürgerstreife für Chemnitz-Ebersdorf!
http://www.sezession.de/32218/burgerstreife-fur-chemnitz-ebersdorf.html#more-32218

Deutscheopfer.de: Die Bewusstlosen
http://www.sezession.de/32255/deutscheopfer-de-die-bewustlosen.html#more-32255

Fest in Mandern nimmt gewaltätigen Verlauf - Ursache unklar
Kirmes: Verletzte durch Schlägertrupp
http://www.wlz-fz.de/Lokales/Blaulicht/Kirmes-Verletzte-durch-Schlaegertrupp
http://eder-diemel-tipp.de/2012/05/14/pol-kb-bad-wildungen-mandern-schlagertrupp-bei-kirmes/
(hier wird betont "auch Deutsche" seien angeblich unter den Schlägern)
http://www.hna.de/nachrichten/kreis-waldeck-frankenberg/korbach/mandern-noch-keine-spur-schlaegertruppe-2318103.html

Bocholt: Wegen Rauchverbots Gast erstochen
http://newpi.wordpress.com/2012/05/26/bocholt-wegen-rauchverbots-gast-erstochen/#more-1208

Frankfurt
Jagd auf Schläger aus der City
Polizei fahndet nach Gewalttäter, der zwei junge Männer zu Boden prügelte
http://www.fnp.de/fnp/region/lokales/frankfurt/jagd-auf-schl-ger-aus-der-city_rmn01.c.9678160.de.html

Polizei fasst Schläger von Konstablerwache
http://www.fr-online.de/polizeireport-frankfurt/polizei-fasst-schlaeger-von-konstablerwache,11245052,16109878.html
http://www.ffh.de/news-service/ffh-nachrichten/nController/News/nAction/show/nCategory/rheinmain/nId/13245/nItem/polizei-schnappt-mutmasslichen-brutalo-schlaeger.html

KULTUR / UMWELT / ZEITGEIST / SONSTIGES

Dem baukulturellen Erbe Zukunft geben.
Sieben Punkte, damit München München bleibt
http://muenchen-mitdenken.de/vorschlag/dem-baukulturellen-erbe-zukunft-geben-sieben-punkte-damit-muenchen-muenchen-bleibt

Nordhausen: Ein Dachziegel für Altendorf 48
http://nordhausen.thueringer-allgemeine.de/web/lokal/wirtschaft/detail/-/specific/Nordhausen-Ein-Dachziegel-fuer-Altendorf-48-274390494

Sanierung alter Häuser
So bleiben Denkmäler lebendig
http://www.br.de/fernsehen/bayerisches-fernsehen/sendungen/unkraut/energie-umwelt-energiewende-denkmalschutz100.html

Leipziger Familie restauriert Völkerschlacht-Quartier Wir retten die Blücher-Mühle
http://www.bild.de/regional/leipzig/voelkerschlacht-bei-leipzig/leipziger-familie-restauriert-die-bluecher-muehle-24105600.bild.html

Oldenburg soll schöner werden
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5f6d2ace26d.0.html

Stuttgarts aktuelle Stadtzerstörung
http://www.german-architects.com/de/pages/page_item/21_12_stadtzerstoerung

(Brüx - Eine verschwundene Stadt. Einst geopfert für den Braunkohleabbau)
Stary Most, Old city Most, Das Verschwundene Brux _1238-1982
http://www.youtube.com/watch?v=lFOwPrpY-Vs

Bayern drängt Deutsch zurück
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5158af90a6f.0.html

Islamische und neudeutsche Vornamen
http://www.sezession.de/32215/islamische-und-neudeutsche-vornamen.html#more-32215

(Gender-Propaganda)
Schwarze Magie in der Wiener Straßenbahn
http://www.sezession.de/32089/schwarze-magie-in-der-wiener-strasenbahn.html

(Antideutsches von der Bauhaus-Uni Dessau)
Wo wohnt das Böse im Schland?
http://www.spiegel.de/karriere/berufsstart/was-mit-werbung-wo-wohnt-das-boese-im-schland-a-761215.html
http://www.tlz.de/web/zgt/kultur/detail/-/specific/Schland-Ein-Projekt-der-Bauhaus-Universitaet-Weimar-219718892

(offenbar senil)
Englischer TV-Astronom: „Nur ein toter Kraut ist ein guter Kraut“
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5f04549061f.0.html

Israelischer Botschafter bedrängt Schriftstellerverband
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5d58e3b837c.0.html

"Zug nach Auschwitz"-Durchsage schockt Fahrgäste
http://www.welt.de/vermischtes/article106259974/Zug-nach-Auschwitz-Durchsage-schockt-Fahrgaeste.html

Vorwurf Antisemitismus
"Basic Instinct"-Autor attackiert Mel Gibson
http://www.spiegel.de/panorama/leute/0,1518,827256,00.html

„Sitze nicht zwischen Antisemiten“
Rolf Hochhuth verlässt die Akademie der Künste
http://www.focus.de/kultur/kunst/sitze-nicht-zwischen-antisemiten-rolf-hochhuth-verlaesst-die-akademie-der-kuenste_aid_748351.html

Die Theodizee der politischen Korrektheit II
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5f6aea89923.0.html

Sarah Kuttner und die Negerpuppe
http://newpi.wordpress.com/2012/05/25/sarah-kuttner-und-die-negerpuppe/#more-1191

(Das neueste Geschenk des EU-Filz…)
Verbraucher Schadstoffe im Spielzeug: Bundesregierung verklagt EU
http://www.zeit.de/news/2012-05/11/verbraucher-schadstoffe-im-spielzeug-bundesregierung-verklagt-eu-11120007

Fiat-Money = Schuldgeld - Prof. Dr. Franz Hörmann
http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=vDyYe4iss4A

Automatisierungsdividende für alle
Roboter müssen unsere Rente sichern
http://www.faz.net/aktuell/feuilleton/automatisierungsdividende-fuer-alle-roboter-muessen-unsere-rente-sichern-11754772.html

(Zur Zeitschrift „Vice“)
Globalistische Kulturszene
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5f7ee37d35f.0.html

Reisen mit der "Hindenburg"
"Das Schiff war wie ein großer Kindergarten"
http://einestages.spiegel.de/external/ShowTopicAlbumBackground/a24724/l18/l0/F.html#featuredEntry

Aus dem Maschinenraum
Und hinter tausend Masken kein Gesicht
„Anonymous“ ist nicht nur eine Protestbewegung, sondern längst auch eine Marke. Wie alle erfolgreichen Marken wird sie kopiert und kann missbraucht werden.
http://www.faz.net/aktuell/feuilleton/aus-dem-maschinenraum/aus-dem-maschinenraum-und-hinter-tausend-masken-kein-gesicht-11762376.html

(Zum Urheberrechts-Streit)
Wer den Apfel küsst
http://www.perlentaucher.de/blog/270_wer_den_apfel_kuesst

(Jetzt müssen die „Nazis“ wieder herhalten…)
Urheberrecht – Was die Piraten mit den Nazis WIRKLICH gemeinsam haben
http://www.journalistenwatch.com/2012/05/13/urheberrecht-was-die-piraten-mit-den-nazis-wirklich-gemeinsam-haben/

Nashornhörner verschwinden aus Naturkundemuseen
http://www.stern.de/panorama/nashornhoerner-verschwinden-aus-naturkundemuseen-1826097.html

Der Feminismus und die "freie Begegnung der Geschlechter"
http://www.heise.de/tp/artikel/36/36916/1.html

Azerbaïdjan: pas de sanctions!

 

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Bernhard TOMASCHITZ:

Azerbaïdjan: pas de sanctions!

L'Azerbaïdjan est candidat à l'adhésion à l'OTAN!

 

L’emprisonnement de Ioulia Timochenko, chef de l’opposition ukrainienne, fait que Kiev, juste avant la Coupe européenne de football, essuie un feu roulant de critiques. Ce n’est pas le cas de l’Azerbaïdjan où a eu lieu, le 26 mai, la finale du concours de l’Eurovision. Le président autoritaire Ilham Aliyev n’a rien à craindre: le ministère allemand des affaires étrangères a fait savoir qu’il n’y aurait pas de “campagne systématique” contre cette ancienne république soviétique.

 

Pourtant l’Azerbaïdjan devrait faire rugir de colère cet Occident si zélé à défendre les droits de l’Homme: les manipulations électorales y sont à l’ordre du jour tout comme les entorses lourdes à ces mêmes droits de l’Homme. Amnesty International estime que le nombre de prisonniers politiques est de 75 à 80; quant à l’organisation indépendante “Reporters sans frontières”, qui établit une liste des pays selon qu’ils accordent ou non une liberté de la presse pleine et entière, elle classe l’Azerbaïdjan à la 162ème place sur les 179 Etats qui ont été passés au crible de la grille d’analyse. L’Ukraine, elle, est au 116ème rang. Ensuite, il me paraît opportun d’ajouter que le clan Aliyev a fondé une sorte de dynastie post-communiste (Ilham Aliyev a succédé à son père Heydar en octobre 2003).

 

Mais contrairement à l’Ukraine, l’Azerbaïdjan n’a commis aucune grosse faute: il ne s’est jamais heurté de front aux intérêts géostratégiques des Etats-Unis. Enfin, ce pays caucasien, riche en ressouces et d’une grande importance stratégique, se trouve, depuis l’effondrement de l’Union Soviétique, tout en haut sur la liste des Etats prioritaires bénéficiant de l’aide américaine. Dans un rapport de planification stratégique édité par l’organisation d’aide au développement USAID, inféodée au ministère américain des affaires étrangères, on a pu lire le constat suivant dès juin 2000: “L’Azerbaïdjan possède d’énormes réserves prouvées de pétrole et de gaz naturel. De plus, il se situe dans une zone géostratégique cruciale entre la Russie et l’Iran”. Par voie de conséquence, Washington ne néglige rien pour mettre Bakou de son côté, tandis que les Azéris louvoient, depuis leur indépendance en 1991, entre les Etats-Unis et la Russie. Si les plans américains réussissent, Washingon pourra tuer deux mouches d’un seul coup de savatte: d’une part, la Russie sera encore un peu plus houspillée hors du Caucase mériodional; ce sera le deuxième revers après la Géorgie. D’autre part, les Américains pourraient créer une pierre d’achoppement entre Moscou et Téhéran.

 

Le but principal des stratèges de Washington est donc de favoriser une adhésion à l’OTAN de l’Azerbaïdjan. Le 3 juin 2009, dans le magazine “Eurasianet”, qui s’affiche sur la grande toile, on pouvait lire un article de Shahin Abbasov, conseiller du spéculateur en bourse Georges Soros, financé par l’”Open Society Institute Azerbaidjan”, où l’auteur évoquait une rencontre avec un responsable très haut placé de l’OTAN, dont il ne citait pas le nom, selon qui l’Azerbaïdjan aurait plus de chance d’adhérer rapidement à l’OTAN que la Géorgie. “Il y a quelque temps, au quartier général de l’OTAN à Bruxelles comme à Bakou, on pensait que la Géorgie serait la première à adhérer au Pacte nord-atlantique et que l’Azerbaïdjan ne suivrait qu’ultérieurement”. Mais la donne a changé depuis la guerre entre la Géorgie et la Russie en août 2008; voilà pourquoi “l’Azerbaïdjan pourrait plus vite devenir membre de l’OTAN que la Géorgie ou l’Ukraine”. Ensuite, dit-on dans l’article, l’Azerbaïdjan dispose de “quelques atouts particuliers”, notamment ses “liens culturels étroits” avec la Turquie, partenaire à part entière de l’OTAN et son importance stratégique cardinale sur le tracé prévu de l’oléoduc Nabucco.

 

Mais avant que les démarches ne soient entreprises en vue de l’adhésion de l’Azerbaïdjan au Pacte nord-atlantique, il faut d’abord briser les bonnes relations qui existent entre Bakou et Moscou. La Russie a conservé, depuis la fin de l’Union Soviétique, la station de radar de Gabala en Azerbaïdjan, une station de haute importance stratégique. Le bail se termine à la date du 24 décembre 2012. A l’heure actuelle, les deux Etats négocient un prolongement de ce bail jusqu’en 2025, mais Bakou exige comme prix de la location non plus la somme de sept millions de dollars par an mais celle de 300 millions! Jusqu’en novembre 2011, on parlait de quinze millions de dollars.

 

Apparemment le prix a été réévalué à la hausse afin que Gabala soit trop cher pour la Russie et qu’ainsi la voie soit ouverte à l’OTAN. En janvier 2010, le politologue Vafa Guluzade, conseiller de l’ancien président Heydar Aliyev, soulignait dans un article: “Le territoire et le peuple de l’Etat d’Azerbaïdjan s’avèrent idéaux pour une coopération avec l’OTAN. Le pays dispose d’une situation géostratégique favorable, sa population est éduquée et capable de se servir de nouvelles technologies. L’Azerbaïdjan dispose aussi de terrains d’aviation militaires, qui pourraient servir de bases à l’OTAN”.

 

Bien sûr, il faut également tenir compte de solides intérêts économiques. A ce propos, on a pu lire les lignes suivantes dans le texte qui exposait en juin 2000 la planification stratégique de l’USAID: “La participation de firmes américaines dans le développement et l’exportation du pétrole et du gaz naturel azerbaïdjanais s’avère importante pour la diversification des importations américaines d’énergie et pour la promotion des exportations américaines. Les Etats-Unis soutiennent l’utilisation de divers tracés d’oléoducs pour faciliter l’exportation du pétrole d’Azerbaïdjan”. Il s’agit surtout de contourner la Russie et l’Iran dans l’acheminement du pétrole et du gaz naturel. Le tracé Bakou/Tiflis (Tbilissi)/Ceyhan achemine déjà le gros du pétrole de la zone caspienne via la Géorgie en direction de la côte méditerranéenne de la Turquie. Cet oléoduc est contrôlé par un consortium anglo-américain sous la direction du géant pétrolier britannique BP.

 

D’autres tracés d’oléoducs devront être construits à court ou moyen terme. On est actuellement en train de boucler les négociations quant à la construction de l’oléoduc TANAP (“Trans-Anatolian Pipeline”) qui devrait acheminer le gaz naturel azerbaïdjanais en Europe via la Turquie. Le projet TANAP, qui aura coûté sept milliards d’euro, devrait avoir une capacité de 16 milliards de m3 par an, ce qui constitue une concurrence majeure pour la Russie, et aussi, bien sûr, pour l’Iran.

 

Bernhard TOMASCHITZ.

(article paru dans “zur Zeit”, Vienne, n°21-22/2012; http://www.zurzeit.at/ ).

lundi, 04 juin 2012

Globalistische Kulturszene

Claus WOLFSCHLAG:

Globalistische Kulturszene

Ex: http://www.jungefreiheit.de/

Die „Neue Weltordnung“ führt zu neuen globalen Menschentypen. Menschentypen, die von der Verbindung zu einer Heimat, zu Nation, Religion, überlieferten Traditionen und Werten weitgehend abgeschnitten sind. Eine Gliederung dieser angestrebten Weltgesellschaft erfolgt demnach nicht mehr auf der Ebene verschiedener Völkerschaften, sondern nur noch durch kurzlebige Subkulturen oder Hobby-Gemeinschaften und die soziale Schichtung.

Der stumpfe Discounter-Konsument gehört somit ebenso zum Spiel wie der global austauschbare Bürohengst, der dauerflugreisende Manager oder eine sich im Globalismus sonnende Kulturszene. Will man der Seele der „Neuen Weltordnung“, des westlichen Kapitalismus und der globalistischen Ideologie auf die Spur kommen, dann blättere man einfach ein bißchen im Zentralorgan der spezifischen Kreativszene: Der Zeitschrift Vice.

Das kostenlose Blatt liegt in Musikläden und Szene-Boutiquen aus, kann aber auch abonniert werden. Gegründet wurde das Magazin 1994 von drei arbeitslosen Freunden in Montreal, wechselte dann nach Entzug der staatlichen Förderung nach New York, um dort zur beliebten Lektüre der städtischen Subkultur zu werden. Der Habitus eines skurrilen Kunststudenten-Magazins soll nicht täuschen, denn hinter Vice versteckt sich mittlerweile ein weltweit agierendes Medienunternehmen mit 3000, großenteils freien, Mitarbeitern und festen Niederlassungen in vier Ländern.

Vermeintlich gebildete Großstädter als Zielgruppe

Das Magazin erscheint entsprechend seiner globalistischen Ausrichtung in 26 Staaten mit einer Gesamtauflage von 1,2 Millionen Exemplaren. Angeschlossen sind Musiklabel, Buchverlag, Werbeagentur, Filmproduktionen und eine Bekleidungsreihe. Für die zugehörige Fernsehfirma vbs.tv wurde der Anspruch formuliert, das MTV des 21. Jahrhunderts zu werden. Vice ist somit die konsequente Weiterentwicklung einstiger Szene-Magazine der 90er Jahre, beispielsweise „Tempo“. Es ist nahe liegend, daß die deutsche Redaktion in Berlin, Prenzlauer Berg, untergebracht ist.

Die Zielgruppe sind junge, vermeintlich gebildete Großstädter. Viele haben wohl ihre Wurzeln im Punk und der Skateboardkultur. Die meisten Mitarbeiter kommen aus dem Bereich der bis 25-jährigen Jungkreativen und Dauerpraktikanten, deren Motiv der Stolz ist, zum Geringverdienst für ein globales Szenemagazin arbeiten zu dürfen.

Mit-Gründer Suroosh Alvi klassifizierte den Lesertypus folgendermaßen: „Uns überraschte, daß sich unsere Leser überall auf der Welt sehr ähneln. Ganz gleich, ob in Rio, Moskau oder Sydney: Unsere Fans hören die gleichen Bands und tragen die gleichen Jeans.“ Lars Jensen ergänzte in der FAZ: „Sie kennen sich mit Turnschuhen aus, tragen originell bedruckte T-Shirts, halten Porno für eine Kunstform, und in einem Magazin sehen sie gerne kraß ausgeleuchtete Fotos von kotzenden Mädchen.“

Kokain, AIDS und Wohlstandskinder

Nachdem sich das Magazin anfangs um den eigenen Kosmos drehte, um Kokain und Trainingsjacken mit asymmetrischen Reißverschlüssen, begann man sich zunehmend auch für Auslandsreportagen zu interessieren. Dabei geht es vor allem um spektakuläre Bilder, die dem Nervenkitzel gesättigter Wohlstandskinder dienen, zum Beispiel um Kinder tötende afrikanische Warlords, in Abwasserkanälen hausende kolumbianische Obdachlose, nordkoreanische Soldatinnen oder die größte Puffsiedlung des Kongo mit einer AIDS-Rate von 100 Prozent.

Irakische Derwische werden als „echte Stecher“ präsentiert, denn sie „feiern Gott, indem sie sich selbst durchbohren“. Ein afrikanisches Flüchtlingslager wird als „die heißeste Scheiße der Welt“ betitelt. Die Artikel dienen meist nicht wirklicher tiefer Erkenntnis durch die Begegnung mit dem Fremden, sondern nur der Vorführung von vermeintlicher Skurrilität. Das Fremde ist hier das kauzige Überbleibsel einer langsam verschwindenden Welt. Der Zug fährt schließlich in eine Richtung, und der „kosmopolitische Trendsetter“ ist der Leitstern.

Das Rezept der teils durchaus unterhaltsamen Berichte ist, daß diese möglichst spektakulär oder irre sein müssen. Am besten beides zusammen. Nun ist insofern dagegen nichts zu sagen, als Boulevard-Medien oftmals nach dieser inhaltlichen Devise verfahren. Das Spezifikum von „Vice“ aber ist, daß sich Macher und Leser meilenweit über Medien wie der Bild-Zeitung, The Sun oder dem Kölner Express stehend wähnen.

Die Faszination des Abstoßenden

Sie bedienen somit das trügerische Selbstbild scheinbarer geistiger Überlegenheit. Zweitens aber, und das ist das fatalere, präsentieren sie ihren Boulevard-Journalismus bewußt im Gewand der Verhäßlichung. Sie richten sich also an eine satte, gelangweilte urbane Jugendszene, deren letzter Nervenkitzel es ist, möglichst wackelige Fotos von möglichst häßlichen Objekten zu erstellen oder sich daran zu ergötzen.

Die Faszination des Abstoßenden ist es, die viele Leser zu Vice lockt. Das ist natürlich auch der Zielgruppe angepaßt, bedient das „Anti“ gegen die schöne Welt der Tradition (auf der einen Seite) und der Hochglanzmagazine (auf der anderen Seite) doch oft nur die intellektuelle Selbstüberschätzung weiter Teile des kreativen Milieus.

Über die 14-tägige Feier der Insassen des psychiatrischen Klinikums Wahrendorff wird als „Klapsen-Disco“ berichtet. Eine brasilianische Dragqueen erklärt, „wie Mann sich eine Pussy macht“. Ein Bericht über Karatschi wird als „Reportage aus Pakistans verrücktester Stadt“ angekündigt. Man begegnet tätowierten Rockers, skurrilen NPD-Politikern, drogensüchtigen Russen in Abbruchhäusern. Man kann eine Fotostrecke von „Hunden mit Perücken“ betrachten. „Gibt es etwas Amüsanteres als verkleidete Hunde?

Der globalistische Menschentyp

Wir glauben kaum“, heißt es dazu im typischen Vice-Jargon. Auf Fotos sieht man aufgeplatzte Jeans, einen halbnackten Weihnachtsmann mit grünem Bart, dicke Frauen in engen bunten Leggins, Models mit angekauten Pizzastücken auf der Zunge, mit Lackfarbe bemalte Finger, einen entblößten Hintern mit Zigarette zwischen den Backen, einen körperbehaarten Gewichtheber, ein halb gegessenes Sandwich auf einer Mauerbrüstung, debil blickende Zwillinge, eine alte Frau mit blauem Auge in der U-Bahn. Comicfiguren übergeben sich in kleinen Strips, erledigen ihr kleines und großes Geschäft oder werden brutal verstümmelt.

Der globalistische Menschentypus, der von Vice als Zielgruppe angesprochen werden soll, wird als der „kosmopolitische Trendsetter“ klassifiziert. Hier kann man exemplarisch sehen zu welch geistiger Armseligkeit die Globalisierung und ihre schleichende Gleichschaltung der weltweiten Lebensstile als Endprodukt führt. Die FAZ schrieb über sie: „Von den etablierten Medien haben sie sich längst abgewendet, wie die ihre Weltsicht nicht abbilden.“ Doch das stimmt nicht wirklich. Vice treibt die Weltsicht des westlichen Linksliberalismus nur bis zur konsequenten Spitze. Alles andere ist Attitüde einer sich überlegen wähnenden Lifestyle-Avantgarde.

Ungezügelter Kapitalismus

Es ist ähnlich wie einst beim alten Punk, der oft die gleichen Dreßcodes und hedonistischen Lebensvorstellungen vertrat wie der verhaßte Yuppie. Nur die äußerlichen Merkmale unterschieden sich. Wo hier die Bierflasche gehoben wurde, war es dort das Sektglas.

Das Zusammenspiel von avantgardistischer Rebellenpose und finanzstarker Werbeindustrie läuft dabei wie geschmiert. Werbekunden sind unter anderem Nike, Adidas, Calvin Klein, Sony und Diesel. Auch hierin zeigt sich, daß der Inhalt der global agierenden Konzerne allein der Profitmaximierung dient. Wenn sich mit Kot und Kotze Geld machen läßt, stehen Geldgeber jederzeit bereit, auch fragwürdigste Projekte zu stützen. Bei Vice darf der Kapitalismus eben ungeniert seine häßliche Seite zeigen.

 

Dr. Claus Wolfschlag wurde 1966 in Nordhessen geboren. Er ist seit vielen Jahren als Journalist, Kultur- und Geisteswissenschaftler für diverse Magazine, Wochen- und Tageszeitungen tätig. Zudem veröffentlichte er mehrere Bücher zu den Themenbereichen Geschichte, Politik und Kunst. 2007 erschien sein Buch „Traumstadt und Armageddon“ über die Geschichte des Science-Fiction-Films.

dimanche, 03 juin 2012

Intervista a Claudio Mutti

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Intervista a Claudio Mutti

La traduzione della tragedia “Ifigenia” di Mircea Eliade è pubblicata dalle Edizioni all’insegna del Veltro


Ultimamente fioccano le “censure di presentazione” di libri ritenuti - per lo più a torto - politicamente o culturalmente scorretti. Tutti lettori sanno qualcosa del recente divieto di presentazione del “Così parlò Zarathustra” edito da Ar. O della richiesta dell’associazione “Gherush” di sospendere l’insegnamento di Dante e della sua “Comoedia” perché... antisemita.


Ma c’è un altro precedente, forse ignoto, che riassumiamo in breve.
Un paio d’anni fa Claudio Mutti - il filologo di Parma tacciato di rossobrunismo e eresia - aveva tradotto e pubblicato in italiano una tragedia di Mircea Eliade, “Ifigenia”, che fu messa in scena un paio di volte in Romania (prima sotto Antonescu e poi sotto Ceausescu).
Alcuni mesi fa un regista teatrale, Gianpiero Borgia, ha letto il libro e gli è piaciuto. Così ha preparato un allestimento dell’Ifigenia di Eliade per il Teatro Festival di Napoli (12 giugno) e per la stagione teatrale del Teatro Stabile di Catania (26 giugno).


Qualche giorno fa, però ha ricevuto un diktat dall’erede dei diritti d’autore di Eliade, tale Sorin Alexandrescu, attivista liberale e fondatore di un Comitato per i diritti umani: la tragedia non deve essere rappresentata nella traduzione di Claudio Mutti, perché ha pubblicato tre saggi storici sul rapporto di Eliade con la Guardia di Ferro di Corneliu Codreanu. Proponiamo ai lettori di “Rinascita” un’intervista al professore fatta da un giovane studioso della lingua romena, che ha appena pubblicato un libro presso Aliberti un libro sul colpo di Stato del dicembre 1989.
 
Bistolfi:
Claudio Mutti, antichista, filologo, linguista, poliglotta, traduttore e molto altro: una delle Sue ultime fatiche è stata la traduzione della tragedia Ifigenia di Mircea Eliade, pubblicata dalle Edizioni all’insegna del Veltro. Lei ha così portato alla luce un testo pressoché sconosciuto dello studioso romeno. Quando ha scoperto questo lavoro? Di che cosa tratta?


Mutti: Sono debitore della prima lettura di Ifigenia al mio amico Ion Marii, che alcuni decenni fa mi donò un esemplare dell’ormai irreperibile edizione uscita grazie ai suoi sforzi nel 1951, quando era esule in Argentina. A tale proposito, Mircea Eliade scrisse nel dicembre di quell’anno su un periodico dell’emigrazione romena: “Talvolta arrivano degli operai dall’anima angelica e donano i loro averi affinché si possano stampare i versi e le prose dei nostri sognatori o dei nostri veglianti; è il caso di quell’operaio che sta in Argentina, Ion Marii, il quale ha donato all’editore di Cartea Pribegiei tutto quello che aveva risparmiato in un anno e mezzo di lavoro (Ion Marii, primo membro d’onore della Società degli Scrittori Romeni, quando ritorneremo a casa…)”. Norman Manea invece raccontò su “Les Temps Modernes” che Ifigenia venne pubblicata… dal proprietario “della stampa di destra argentina” (sic)!


Di che cosa si tratta? Ifigenia è una tragedia che riprende il mito trattato da Euripide nell’Ifigenia in Aulide, ma si caratterizza per il risalto attribuito al motivo del sacrificio, motivo di cui Eliade si occupò, in quegli stessi anni, nei Commenti alla leggenda di Mastro Manole. La figlia di Agamennone accetta e sollecita il proprio sacrificio affinché la spedizione contro Troia possa compiersi con successo.
La tesi di Eliade è che Ifigenia, accettando e sollecitando il proprio sacrificio, acquisisce un “corpo di gloria” che consiste nel successo della spedizione bellica; essa vive nell’impresa degli Achei proprio come la moglie di Mastro Manole vive nel corpo di pietra e calce del monastero.
 
Nel mese di giugno il regista Gianpiero Borgia presenterà la versione italiana di Ifigenia, in prima assoluta per l’Italia, al Teatro Festival di Napoli e al Teatro Greco-Romano di Catania. Abbiamo però notato che il Suo nome non compare più nel cartellone. Si tratta di un “refuso” oppure c’è stato qualche problema “tecnico”?


L’erede di Mircea Eliade, suo nipote Sorin Alexandrescu, ha posto come condizione irrinunciabile per la concessione dei diritti che la rappresentazione dell’opera non si avvalesse della mia traduzione e che questa venisse sostituita dalla traduzione inedita di Horia Corneliu Cicortas. Il motivo di questo aut-aut dell’erede di Eliade è dovuto ad un puro e semplice pregiudizio ideologico. Infatti Sorin Alexandrescu, già fondatore di un comitato per i “diritti umani”, ritiene che oggi, “grazie al trionfo mondiale del liberalismo, noi comprendiamo più facilmente quello che molti intellettuali e cittadini non potevano comprendere allora [cioè nel periodo interbellico], ossia che la società liberale è la società meno imperfetta”. Ora, siccome lo zio non ebbe la possibilità di comprendere quello che invece è stato compreso dal nipote, quest’ultimo si trova in grande imbarazzo allorché il nome di Eliade viene associato alla cultura del tradizionalismo o, peggio ancora, al movimento legionario; perciò si sforza di dissociare Eliade da tutto ciò che è culturalmente e politicamente scorretto. Ai suoi occhi io ho commesso la grave colpa di pubblicare in più lingue alcuni studi che sine ira et studio documentano le liaisons dangereuses di Eliade sia col tradizionalismo (Eliade, Vâlsan, Geticus e gli altri. La fortuna di Guénon tra i Romeni) sia con il legionarismo (Mircea Eliade e la Guardia di Ferro e Le penne dell’Arcangelo). Di qui il diktat di Sorin Alexandrescu al regista italiano.
 
Leggendo Eliade si ha l’impressione che egli abbia rivelato di se stesso molto di più nei romanzi e, scopriamo oggi, in questa tragedia, che non nei diari e nella sua produzione saggistica. Qual è la Sua impressione a riguardo?


Credo di essere stato il primo, oltre una ventina d’anni fa, ad affermare che “sotto il velame” della narrazione romanzesca Eliade ha celato qualcosa che non poteva o non voleva dire esplicitamente in altra maniera: un qualcosa che aveva a che fare con il “culturalmente e politicamente scorretto” di cui ho detto poc’anzi. La mia convinzione è stata poi confermata da altri studiosi, i quali hanno scrutato le pagine della narrativa eliadiana cercando di mettere in luce quelli che Marcello De Martino definisce come i “non detti” e i “frammenti di un insegnamento sconosciuto”.
 
In Romania è mai stata rappresentata questa tragedia? Quali riscontri ha avuto?


Eliade si trovava all’estero allorché il 12 febbraio 1941 Ifigenia venne rappresentata per la prima volta al Teatro Comedia di Bucarest (il Teatro Nazionale era in restauro in seguito ad un terremoto). Una ventina di giorni prima, il generale Antonescu aveva espulso i legionari dal governo ed aveva instaurato una dittatura militare; dato il successo riscosso dalla prima dell’opera, la moglie di Eliade temeva che le autorità potessero vietare ulteriori rappresentazioni, perché, come si legge nel Diario di Petru Comarnescu, con la figura di Ifigenia “Eliade vuole ricordare Codreanu”. Col Diario di Comarnescu converge il Diario di Mihail Sebastian, il quale non si era recato alla prima di Ifigenia: “Avrei avuto l’impressione di assistere – annotò il drammaturgo ebreo – ad una seduta di cuib”, ossia ad una riunione legionaria. Dovette trascorrere una trentina d’anni, prima in Romania si potesse leggere di nuovo il testo di Ifigenia o assistere ad una rappresentazione della tragedia. Il testo fu pubblicato su “Manuscriptum”, una rivista culturale edita a Bucarest, nel 1974, nel quadro di un’operazione di “recupero” della produzione eliadiana da parte del regime nazionalcomunista. Negli anni Ottanta, la tragedia di Eliade venne rappresentata due o tre volte.
 
Qual è la percezione che oggi in Romania si ha dell’adesione di Eliade al Movimento legionario? E in Italia?


Per i Romeni che hanno un’opinione positiva del Movimento legionario, l’adesione di Eliade (così come quella della maggior parte dell’intellettualità romena dell’epoca) è motivo d’orgoglio. Per gli altri, a partire dall’erede dei diritti delle sue opere, è motivo d’imbarazzo. Quanto all’Italia, alcuni hanno demonizzato Eliade come un aguzzino che “consegnava alle SS gli ebrei romeni” (così scrisse testualmente “Repubblica”), mentre altri hanno cercato a lungo di sottacerne l’impegno legionario, poi si sono arrampicati sugli specchi per negarlo o minimizzarlo.


26 Maggio 2012 12:00:00 - http://rinascita.eu/index.php?action=news&id=15103

samedi, 02 juin 2012

La Turquie face au front Syrie-Irak-Iran

La Turquie face au front Syrie-Irak-Iran

Ex: http://mediabenews.wordpress.com/


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Après avoir «perdu» la Syrie, la Turquie serait elle en train de perdre l’Irak?


- Cérémonie de fin de formation de recrues de l’armée irakienne à Kirkourk, dans le nord du pays. REUTERS/Ako Rasheed. -

Comme un air de déjà vu, déjà entendu. Après Bachar el-Assad, c’est au tour de Nouri al-Maliki, le premier ministre irakien, de renvoyer l’ancienne puissance ottomane dans ses cordes. Alors que les Turcs pouvaient, en Irak comme en Syrie, se prévaloir de beaux succès économiques et d’une percée politico-diplomatique, le climat entre Ankara et Bagdad se dégrade à grande vitesse (après celui entre Ankara et Damas, l’année dernière). La rupture n’est, ici, pas encore totalement consommée. Mais pour combien de temps encore?

Le 9 mai, Ankara refuse de livrer à Bagdad l’ancien vice-président irakien, Tarek al-Hachémi. Recherché pour avoir commandité l’assassinat de plusieurs officiels, objet d’une «notice rouge» d’Interpol, c’est un sunnite qui a regretté que l’Irak soit devenu un véritable couloir d’acheminement d’armes iraniennes à destination de la Syrie.

En avril, un autre rival du Premier ministre irakien, le président de la région kurde autonome d’Irak Massoud Barzani, avec lequel Ankara a noué d’étroits liens (commissions conjointes, ouverture d’un consulat turc, visites de ministres et omniprésence des entrepreneurs turcs) est reçu en grandes pompes.

Il  accuse Nouri al-Maliki de se conduire en dictateur et s’oppose à la vente par les Etats-Unis de F-16 à Bagdad. On voit mal l’ancien peshmerga Barzani lancer des opérations militaires contre le PKK (mouvement séparatiste kurde en guerre contre Ankara depuis 28 ans et dont les bases arrières se situent dans les montagnes d’Irak du nord) – ce serait un suicide politique. Mais le Président de la région kurde autonome d’Irak peut resserrer l’étau logistique et psychologique autour des rebelles qui sévissent, à partir de son territoire.

Les Kurdes d’Irak, partenaires fiables

Paradoxalement, Massoud Barzani, proche des Israéliens, constitue désormais le seul partenaire vraiment fiable des Turcs dans la région.

A peine les troupes américaines parties qu’en janvier, le ton était donné: trois roquettes tirées sur l’ambassade de Turquie à Bagdad. Cette attaque faisait suite au coup de téléphone de  Tayyip Erdogan à  Nouri al-Maliki,  durant lequel le Premier ministre turc se serait inquiété du sort fait au bloc Iraqiya d’Iyad Allawi, un  ancien baassiste, chiite,  opposé à Nouri al-Maliki et soutenu par la Turquie avec financements largement saoudiens. En jeu: l’équilibre confessionnel et politique de  la coalition gouvernementale mise laborieusement sur pied à la suite des élections de mars 2010.

Depuis plusieurs années, la Turquie intervient dans la politique intérieure irakienne, et ne s’en cache pas. Elle  cherche, selon Beril Dédéoglu, professeure turque de relations internationales, à  «limiter l’emprise d’al-Qaïda sur les sunnites et à gagner le cœur des chiites pour les détourner de l’Iran». 

«C’est en prenant de telles initiatives que la Turquie pourrait conduire la région au désastre et à la guerre civile», aurait rétorqué, une fois le combiné raccroché, le Premier ministre irakien.

Nouvelle passe d’armes verbales, crescendo, en avril. Après avoir été  accusé par son alter égo turc de monopoliser le pouvoir, d’«égocentrisme» politique et de discriminations à l’égard des groupes sunnites dans son gouvernement, Nouri al-Maliki  déclare que la Turquie est sur le point de se transformer en un «Etat hostile» pour «tous».

Téhéran, puissance de référence

C’est «la fin d’une période d’innocence: les Turcs commencent à prendre des coups au Moyen-Orient, ce qui n’est pas nouveau, mais ça l’est pour l’AKP (le parti islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002), suggère le chercheur Julien Cécillon. L’Irak et par extension le Moyen-Orient, deviennent plus une zone à risque qu’un espace d’opportunités pour la Turquie», selon le co-auteur de «La Turquie au Moyen Orient, le retour d’une puissance régionale?» (dirigé par D. Schmidt, IFRI, 2011).

En couverture de l’ouvrage publié en décembre 2011, une photo montre R .T Erdogan et N. al-Maliki, debout côte à côte et au garde-à-vous sur le tarmac de l’aéroport de Bagdad. La photo qui veut symboliser le «nouvel espace de déploiement de la puissance turque» ne remonte qu’à 2009. Elle parait pourtant presque «datée», d’une autre époque : quand certains faisaient référence au «modèle turc» et  la Turquie se flattait d’être une «source d’inspiration» pour les pays arabes.

Les Turcs sont en train de réaliser qu’ils ont aussi peu d’influence sur Nouri al-Maliki qu’ils n’en avaient sur Bachar al-Assad. Et que Téhéran reste la puissance de référence,  à Bagdad comme à Damas. Mais «Ankara a déjà les mains pleines avec Assad et  souhaite  éviter un autre scénario de choc!», analyse Sinan Ulgen, également chercheur associé à Carnegie Europe à Bruxelles. Or comme la Syrie, l’Irak est crucial pour les ambitions régionales de la Turquie.

D’abord économiquement: les routes d’Irak sont essentielles pour que les camions turcs –désormais interdits de Syrie— accèdent aux marchés proche-orientaux. L’instabilité politique irakienne empêche la croissance économique du pays sur laquelle misent les hommes d’affaires turcs (la grande majorité des compagnies étrangères en Irak sont turques et ce sont elles qui reconstruisent le pays). De même qu’elle bride l’exploitation des richesses pétrolières et gazières pour l’acheminement desquelles la Turquie constitue un important pays de transit.

Paix froide Ankara-Téhéran

Et puis, «la déstabilisation du pays, quelques mois après le rapatriement des troupes américaines est de mauvaise augure pour le maintien de l’ordre politique en Irak», prédit Sinan Ulgen, directeur d’Edam, un think-thank turc. «Les risques d’une désintégration de l’Irak sont bien plus élevés qu’en Syrie», ajoute la professeure Béril Dédéoglu, et pourraient conduire à la  constitution d’un Etat kurde indépendant au nord du pays. Une perspective que craignent les autorités civiles et militaires turques, en guerre depuis 28 ans contre «leur» propre mouvement séparatiste kurde, le PKK (parti des travailleurs du Kurdistan).

Soner Cagaptay du  Washington Institute for Near East Policy nuance: «Ankara juge que le gouvernement de Maliki est autoritaire et qu’il prend ses ordres à Téhéran. Mais elle ne s’affole pas autant qu’elle a pu le faire par le passé d’une division de  l’Irak».  

L’idée d’un Kurdistan indépendant au nord de l’Irak ne constitue donc plus un cauchemar absolu pour Ankara. «Pour autant qu’il conserve les gisements pétroliers de Kirkouk, obtienne un quasi contrôle de Mossoul, et ne s’adjoigne pas une partie du territoire kurde de Syrie!», précise Béril Dédéoglu, spécialiste de relations internationales parfois consultée par le gouvernement turc. Lequel aurait eu connaissance des plans d’indépendance «déjà prêts» de Massoud Barzani.

On assiste donc actuellement au réalignement de Bagdad aux côtés du régime syrien et de l’Iran face à une Turquie qui soutient, elle, l’opposition au régime de Bachar al-Assad. «Il est probable que Téhéran continue à encourager Bagdad contre  Ankara,  en espérant qu’en retour la Turquie s’inclinera face à Assad», avertit Soner Cagaptay. Longtemps en «paix froide», les pouvoirs turc et iranien se sont rapprochés ces dernières années, mais en 2011 Téhéran a très mal pris qu’Ankara autorise l’installation du bouclier antimissile aérien de l’Otan sur son territoire.

C’est donc peut-être un front Iran-Irak-Syrie qui se dessine face à une Turquie moins repliée sur elle-même. L’esquisse d’une recomposition régionale?

L’un des scénarios verrait la Turquie à la tête d’un bloc sunnite, peut-être allié à l’Occident, et opposé à l’Iran et son fameux «croissant chiite» dont la continuité territoriale («du Tadjikistan au sud-Liban») aurait été contrariée par la dislocation de l’Irak et la création d’un Etat kurde au nord avec une entité sunnite au centre du pays.

Un tournant stratégique «sunnite» pour la Turquie, dont la politique étrangère à l’égard de la Syrie, et dans une moindre mesure de l’Irak ne fait cependant pas du tout l’unanimité: ni dans son opinion publique (en particulier dans la minorité alévie, une branche proche des chiites) ni pour le principal parti d’opposition (CHP, le parti républicain du peuple) ni même, en ce qui concerne la Syrie, jusqu’au président de la République de Turquie, Abdullah Gül.

Ariane Bonzon

Démythifier Mai 68

Archives - 2001

Werner OLLES:
Démythifier Mai 68 ou comment l’idéologie soixante-huitarde est devenue un instrument de domination

Werner Olles, ancien activiste du 68 allemand, a été membre du SDS de Francfort-sur-le-Main puis de divers groupes de la “nouvelle gauche” avant de rejoindre les cercles nationaux-révolutionnaires et néo-droitistes allemands; Dans cet article, rédigé en 2001, il explique les raisons qui l’ont poussé à abandonner l’univers politico-intellectuel des gauches extrêmes allemandes. On notera qu’il cite Pier Paolo Pasolini et déplore que l’arrivée aux postes du pouvoir des premiers anciens activistes, avec un Joschka Fischer devenu ministre des affaires  étrangères, n’a rien changé à la donne: l’Allemagne est toujours dépendante des Etats-Unis, sinon davantage, et le débat intellectuel est toujours bétonné...

Marx, en se référant à Hegel, avait dit, à propos du 18 brumaire de Napoléon, que les événements historiques importants, touchant le monde entier, se déroulaient toujours deux fois: la première fois comme tragédie, la seconde fois comme farce. Cette remarque est également pertinente quand s’échaffaudent les mythes politiques. Mais tandis que les mythologies qui évoquent les fondations d’une nation articulent toujours les actions collectives d’un peuple, qui se hisse d’un état de nature à un degré plus élevé de civilisation, l’histoire du mouvement soixante-huitard ressemble plus à une parodie de ce passage qu’à une véritable transition “anamorphique”. Mais cette histoire du soixante-huitardisme a tout de même un point commun avec la formation des mythes nationaux: “Le mensonge du mythe héroïque culmine dans l’idolâtrie du héros”, comme l’écrit Freud dans sa “Psychologie des masses”. En ce sens, le mythe de mai 68 n’est rien de plus, aujourd’hui, qu’un instrument servant à asseoir la domination d’une nouvelle classe politique.

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Pier Paolo Pasolini, le célèbre écrivain, poète, journaliste et metteur en scène italien, nous a laissé un poème, écrit justement en 1968: “Le PCI aux jeunes!”. Pasolini, observateur très précis de l’aliénation généralisée qui frappait toutes les couches de la population et tous les domaines de l’existence, était communiste et homme de gauche, une équatioin qui n’est pas toujours évidente, mais qui l’était dans son cas. Dans ce fameux poème, il prend ses distances expressis verbis et en termes clairs avec les étudiants radicaux de gauche, qui avaient pourtant réussi à faire battre la police en retraite, lors des premières grandes batailles de rue, à Rome, au printemps de l’année 1968. Il désignait ces étudiants comme des “bourgeois, fils à la mamma” et se solidarisait avec les policiers rossés, parce qu’ils étaient “les fils de pauvres gens nés dans les zones déshéritées des campagnes ou des grandes villes”.

En tant que marxiste, Pasolini ne rejettait pas la violence en général mais s’insurgeait contre celle que pratiquaient les “Brigades rouges” des années 70 qui commettaient des attentats et des enlèvements, tout en menant une guérilla urbaine assez efficace dans toute l’Italie. La gauche lui a en voulu. Et quand il s’est opposé à la libéralisation de l’avortement et s’est insurgé avec véhémence contre la permissivité sexuelle dans la société nouvelle, la mesure était comble pour les gauches conventionnelles: en effet, pour Pasolini, la libéralisation des moeurs et de la sexualité ne voulait qu’en apparence le bonheur des gens; en réalité, il s’agissait d’introduire les ferments d’un dressage des corps pour qu’ils soient le support d’homoncules destinés à une seule chose: accroître démesurément la consommation et ce qui en découle logiquement, la croissance exponentielle des marchés. Du coup l’hérétique et dissident Pasolini a subi un cordon sanitaire: on ne le reconnaissait plus comme un clerc de la religion marxiste.

Pasolini a donc reconnu la montée du nouveau totalitarisme introduit par le mouvement soixante-huitard, quand les plupart des conservateurs et des droitiers dormaient encore du sommeil du juste. Pasolini désignait la tolérance pour ce nouveau système de domination et son “idéologie hédoniste incontournable” comme “la pire de toutes les formes de répression de l’histoire de l’humanité”, parce qu’elle niait les anciens schémes culturels. Malheureusement, son message n’est pas passé en République fédérale allemande dès la fin des années 60 et le début des années 70. Pasolini était animé d’un courage désespéré quand il s’est opposé au libéralisme débordant mis en selle par le carnaval de 68, un libéralisme qui n’avait qu’un seul objectif: dilater démesurément la sphère de l’économie marchande. En Allemagne, personne n’a posé d’analyse aussi pertinente, certainement pas les “intellectuels”.

Ce sont surtout les ouvriers des usines qui ont compris; nous, les intellectuels soixante-huitards, ricanions avec méchanceté et affichions un net complexe de supériorité: nous les traitions de “masses dépendantes du salariat”, trahissant du même coup que nous ne voulions pas leur émancipation. Pour eux, nous ne prévoyions pas “l’auto-réalisation de l’individu”. Les ouvriers comprenaient que le démontage systématique des valeurs traditionnelles par l’esprit de 68 ouvrait la voie à un capitalisme débridé, consumériste et utilitariste, cynique et détaché de tout impératif éthique ou social. Sans jamais avoir entendu parler de “Diamat”, de “matérialisme dialectique”, sans jamais avoir lu Marx —qui considérait la persistance des sociétés traditionnelles comme le plus grand obstacle à la percée du socialisme et, qui, logique avec lui-même, saluait la destruction des vieilles cultures d’Inde par les impérialistes britanniques— les ouvriers allemands de la fin des années 60 comprenaient instinctivement que les schèmes, les structures et les valeurs traditionnelles du monde traditionnel leur offraient encore une protection, certes limitée et fragile, contre le déferlement d’un capitalisme sans plus aucun garde-fou: ils barraient la route à nos équipes subversives devant la porte des usines, généralement sans y aller par quatre chemins.

La classe qui aurait dû incarner ces valeurs traditionnelles, c’est-à-dire la bourgeoisie d’après-guerre, très vite, s’est retrouvée la queue entre les pattes, a exprimé toute sa lâcheté et n’a pas forgé une alliance avec la classe ouvrière contre les “soixante-huitards” et leurs épigones. De plus, elle a tout fait pour interdire à l’Etat, détenteur du monopole de la violence, d’intervenir efficacement contre ses propres gamins et gamines, tourneboulés par les “idées nouvelles”. Alors, forcément, la dynamique de cette lutte des classes exemplaire a pu se déployer sans entraves venues de haut. Après la lecture d’Herbert Marcuse, notamment sa “Critique de la tolérance pure”, ouvrage-culte et vulgarisation extrême du néo-marxisme de l’époque, et surtout le chapitre intitulé “La tolérance répressive”, on s’est senti autorisé à commettre les pires violences irrationnelles. A cela s’est ajouté le refus net, dans l’Allemagne d’alors, de prendre en compte les contradictions entre la rhétorique catastrophiste du SDS (l’opposition extra-parlementaire étudiante) et de ses épouvantables successeurs, d’une part, et, d’aute part, la réalité socio-économiques e l’Allemagne de l’Ouest des années 60, réalité encore acceptable, potable, contrairement à ce qui se passait dans les pays du Tiers Monde.

Dans le processus politique et historique qu’elle inaugurait, la mentalité de 1968 anticipait tout ce que nous déplorons à juste titre aujourd’hui: une société désormais totalement massifiée, l’omnipotence des médias, la destruction de traditions culturelles aux racines pourtant profondes, le processus ubiquitaire de nivellement, par lequel tout ce qui est authentique et particulier se voit détruit et qui, finalement, ne tolère que la seule idéologie du consumérisme, flanquée d’une industrie des loisirs, des variétés et de la comédie qui se déploie jusqu’à la folie. Le processus de destruction de toute forme de culture et la perte de tout socle identitaire, qui est allée en s’accélérant depuis les années 70, ne cessent de s’amplifier et d’atteindre tous les domaines de nos existences.

Certes, les valeurs traditionnelles, dites “bourgeoises” par leurs adversaires, n’étaient déjà plus assez fortes, avant 1968, pour constituer un contre-poinds à la “révolution culturelle”. Quasiment personne, à l’époque, n’a eu le courage de s’opposer aux bandes violentes qui déferlaient sur les universités et les hautes écoles, personne, sauf le professeur social-démocrate Carlo Schmid, n’a osé dire: “l’autorité ne cèdera pas!”. Personne n’a eu le courage de dire, sauf sans doute, le bourgmestre de Francfort, le chrétien-démocrate Wilhelm Fay, que la violence et le fanatisme du SDS et de l’APO constituaient un retour à l’exigence, par la coercition, d’un nouveau conformisme, d’une nouvelle fidélité forcée à des idéaux minoritaires, d’une obligation à suivre les impératifs idéologiques d’une caste réduite en nombre, comme ce fut le cas sous le national-socialisme.

Après que le mouvement et sa mythologie aient littéralement remplacé la réalité, tout en refusant avec entêtement la sanction du réel, une forme imprévue jusqu’alors d’hystérie de masse s’est libérée, alors qu’on imaginait qu’une telle hystérie n’était le fait que des seules sectes religieuses. On peut affirmer que les groupuscules nés de la dissolution du SDS, comme les partis “ML” (marxistes-léninistes), n’ont pas été autre chose qu’un mélange d’aveuglement politique, qu’un cocktail perfide de “scientologie” et d’“Hell’s Angels”, où les phénomènes psychopathologiques donnaient le ton, avec tout le cortège voulu de dérives emblématiques: lavage de cerveau, apologie du pire kitsch révolutionnaire, et surtout les fameuses “discussions” sans fin, épouvantablement emmerdantes, crispées et sans épaisseur. Le sommet de la bêtise a été atteint quand ces associations staliniennes de “sports de combat”, avec leurs jeunes bourgeois se complaisant dans une culture fabriquée sur le mode “sous-prolétarien”, se vantaient d’être des analphabètes politiques et culturels complets, tout en voulant imiter dans les rues les bagarres qui avaient opposé, dans les années 20 et 30, les nationaux-socialistes aux communistes. Pendant que ces bourgeois de souche se donnaient des airs de révolutionnaires prolétariens d’antan, les jeunes ouvriers, eux, roulaient vers le soleil de l’Espagne (franquiste!) au volant de leurs Ford Taunus flambant neuves.

Quand on lit aujourd’hui les textes de ces activistes, tentant de justifier et d’expliquer leurs revendications ou leurs actes —et on les lira avec profit— on perd le souffle. Jamais, ils ne se montrent honteux de leurs simplismes. Jamais ils ne s’excusent d’avoir commis des dépradations ou des dérapages. Jamais un regret. On dirait que la table de bistrot, autour de laquelle ils refaisaient le monde ou jouaient à préparer l’hypothétique révolution finale, en usant d’un jargon intellectuel de gauche, est toujours la même: les discours sont toujours impavides, inflexibles, relèvent toujours d’une bande qui n’a rien appris, ne veut rien apprendre. Ce n’est peut-être pas évident chez tous les protagonistes du 68 allemand, ou ce n’est pas immédiatement perceptible, comme chez un Gerd Koenen, un K. D. Wolff ou un Christian Semmler. Mais ce l’est assurément chez un Joseph Fischer ou un Joscha Schmierer. On nage là dans le “radical chic” et toutes les idées avancées ne sont rien d’autre que des déductions ultérieures des vieilles et fausses visions de la fin des années 60 et du début des années 70.

La République Fédérale en est sortie ébranlée et ce n’est finalement qu’une maigre consolation de savoir qu’Ulrike Meinhof n’est pas devenue Chancelière, que Joscha Schmierer n’est pas devenu ministre de la justice, que Jürgen Trittin n’est pas devenu un nouveau “ministre de la propagande”, bref, que la République Fédérale n’est pas devenue une “République Ouest-Allemande des Conseils” (“Westdeutsche Räterrepublik”). Mais si c’est une consolation, ce n’est pas pour autant matière à réjouissance. Dans le gouvernement Schröder/Fischer, finalement, nous avons vu surgir l’accomplissement du mouvement soixante-huitard: nous avons une démocratie très teintée à gauche (la gauche de 68 et non plus la vieille social-démocratie), sans personnalité d’envergure, avec une médiocrité très nettement perceptible, où l’on se bornera à l’avenir de changer les pions: tous auront les mêmes réflexes, les mêmes tares, répéteront les mêmes schèmes mentaux. Car il n’est pas resté davantage de 68. Et aussi longtemps que les intérêts des “Global Players” sont plus ou moins identiques à ceux de cette gauche allemande aux assises branlantes, on peut s’attendre au retour récurrent de ces schèmes mentaux dans les allées du pouvoir en Allemagne.

Werner OLLES.
(article paru dans “Junge Freiheit”, Berlin, n°9/2001; trad. franç.: avril 2012; http://www.jungefreiheit.de/ ).

vendredi, 01 juin 2012

Entretien avec Alexandre Douguine

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Entretien avec Alexandre Douguine

Propos  recueillis  par le magazine allemand “Zuerst”

( http://www.zuerst.de )

Q.: Monsieur Douguine, la Russie subit un feu roulant de critiques occidentales, surtout depuis  la  réélection de Vladimir Poutine à la présidence  de la fédération de Russie. Les politiciens etl es médias prétendent que les élections ont été truquées, que Poutine n’est pas un démocrate et qu’il bafoue les “droits de l’Homme”...

AD: Vladimir Poutine, qu’on le veuille ou non, apprtient aux vrais grands sur la scène politique internationale. Pourtant, il faut dire que la  politique qu’il préconise est très spéciale, ce que bon nombre de politiciens et de médiacrates occidentaux ne sont apparemment pas capables de comprendre. D’une part, Poutine est un libéral, un homme politique résolument tourné vers l’Occident; d’autre part, il est un défenseur acharné de laa  souveraineté et de l’indépendance russes. C’est pourquoi il s’oppose de front aux Etats-Unis et à  leurs intérêts géopolitiques. Poutine est donc simultanément libéral-démocrate et souverainiste. Il est ensuite un réaliste politique absolu, une personnalité politique non fantasque. Poutine serait par voie de  conséquence  le partenaire idéal de tout pays occidental qui accorderait à la  souveraineté une valeur identitque et aussi élevée. Mais les pays  d’Occident ont abandonné depuis longtemps les valeurs du réalisme politique...

Q.: Que voulez-vous dire par là?

AD: Voyez-vous, ce que croit l’Occident aujourd’hui, c’est qu’un jour toutes  les démocraties libérales abandonneront leur souveraineté et se fonderont dans une sorte de “super-nation” sous l’hégémonie américaine. Telle est bien l’idée  centrale de la globalisation à l’oeuvre aujourd’hui. Ce projet est irréalisable avec un Vladimir Poutine car il s’y oppose et défend la souveraineté russe. Ensuite, il ne reconnaît pas la  prétention américaine à exercer cette hégémonie en toute exclusivité. C’est là qu’il faut chercher la vraie raison des attaques acharnées que commet l’Occident contre lui et de sa diabolisation. C’est aussi la  raison pour laquelle l’Occident soutient de manière aussi spectaculaire l’opposition russe: il s’agit d’acquérir de l’influence et de consolider l’hégémonie occidentale.

Q.: D’après vous donc, Poutine fait tout ce qu’il faut faire...

AD: Bien sûr que non. Il a commis  des erreurs, notamment lors des dernières élections pour le Parlement. Elles n’ont pas été aussi transparentes qu’elles auraient dû l’être.

Q.: La critique occidentale s’adresse surtout aux élections présidentielles...

AD: Pourtant, lors de ces élections-là, c’était le contraire: elles ont été parfaitement transparentes. La  grande  majorité des électeurs  soutient Poutine, voilà tout, même si l’Occident ne peut ni ne veut le comprendre. L’étranger ne soutient qu’une minorité pro-américaine, ultra-libérale et hostile à toute souveraineté russe, pour qu’elle s’attaque à Poutine. Tel est l’enjeu. Voyez-vous, Poutine peut être bon ou mauvais en politique intérieure, cela n’a pas d’importance pour l’Occident. La mobilisation de ses efforts pour maintenir l’idée de souveraineté  —et pas seulement la souveraineté russe—  et l’existence d’un monde  multipolaire fait qu’il est la cible de toutes les attaques occidentales.

Q.: L’Ukraine aussi subit désormais de lourdes attaques médiatiques en provenance de l’Occident. C’est surtout la détention de Ioulia Timochenko  que critiquent les médias. Est-ce que l’enjeu en Ukraine est le même qu’en Russie?

AD: La situation en Ukraine est complètement différente, même si les critiques occidentales visent également la souveraineté du pays.

Q.: Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch est considéré par les agences médiatiques occidentales comme “pro-russe”...

AD: C’est pourtant faux. Ianoukovitch tente de maintenir un équilibre politique entre la  Russie et l’Union Européenne. Bien sûr, il n’estp as aussi pro-occidental que ne l’était Mme Timochenko. Ce qui dérange l’Occident, c’est que Ianoukovitch s’est à nouveau rapproché de la Russie. C’est contraire aux intérêts atlantistes. Ioulia Timochenko est aujourd’hui le symbole de ce que l’on a appelé  la “révolution orange”  —que l’Occident a soutenu matériellement et idéologiquement en Ukraine. C’est pour cette raison  que les forces atlantistes la considèrent comme une héroïne.

Q.: Ce que l’on critique surtout, ce sont les conditions de  détention de Ioulia Timochenko. On dit que ces conditions bafouent lourdement les règles convenues quant aux droits de l’Homme...

AD: L’Occident utilise les droits de l’Homme à tour de bras pour pouvoir exercer influence et chantage sur les gouvernements qui lui déplaisent. Si l’on parle vrai et que l’on dévoile sans détours ses plans hégémoniques et ses véritables intérêts politiques, on obtient moins de succès que si l’on adopte un langage indirect et que l’on évoque sans cesse les droits de l’Homme. Voilà ce qu’il faut toujours avoir en tête.

Q.: Vous venez d’évoquer la “révolution orange” qui a secoué l’Ukraine en 2004. Les protestations et manifestations contre Poutine à Moscou, il y a quelques mois et quelques semaines, ont-elles, elles aussi, été une nouvelle tentative de “révolution colorée”?

AD: Absolument.

Q.: Pourquoi ces manifestations se déroulent-elles  maintnenant et pourquoi cela ne s’est-il pas passé auparavant?

AD: Il me paraît très intéressant d’observer le “timing”. Il y a une explication très simple. Le Président Dmitri Medvedev est considéré en Occident comme une sorte de nouveau Gorbatchev. L’Occident avait espéré que Medvedev aurait introduit des réformes de nature ultra-libérales lors de son éventuel second mandat présidentiel et se serait rapproché des Etats-Unis et de l’UE. Mais quand Medvedev a déclaré qu’il laisserait sa place de président à Poutine et qu’il redeviendrait chef du gouvernement, la “révolution” a aussitôt commencé en Russie.

Q.: Les protestations et manifestations visaient cependant les fraudes supposées dans le scrutin et le manque de transparence lors des présidentielles...

AD: Non, ça, c’est une “dérivation”. Il s’agissait uniquement d’empêcher tout retour de Poutine à la présidence. Une fois de plus, bon nombre d’ONG et de groupes influencés par l’Occident sont entrés  dans la danse. Cela a permis d’accroître l’ampleur des manifestations, d’autant plus que certains déboires el a politique de Poutine ont pu être exploités. La politique de Poutine n’a pas vraiment connu le succès sur le plan social et il restait encore quelques sérieux problèmes de corruption dans son système. C’était concrètement les points faibles de sa politique. Mais répétons-le: la révolte contre Poutine a été et demeure inspirée et soutenue par l’étranger et n’a finalement pas grand chose à voir avec ces faiblesses politique: il s’agissait uniquement de barrer la  route au souverainisme qu’incarne Poutine.

Q.: D’après vous, Medvedev serait pro-occidental...

AD: La politique russe est plus compliquée qu’on ne l’imagine en Occident. Laissez-moi vous donner une explication simple: d’une  part, nous avons le souverainiste et le Realpolitiker Poutine, d’autre part, nous avons les “révolutionnaires (colorés)” et les atlantistes ultra-libéraux soutenus par l’Occident. Medvedev se situe entre les deux. Ensuite, les oligarques comme, par exemple, Boris Abramovitch Beresovski qui vit à Londres, jouent un rôle important aux côtés des révolutionnaires ultra-libéraux.

Q.: A ce propos, on ne fait qu’évoquer la figure de Mikhail Khodorkovski, sans cesse arrêté et emprisonné. Dans les médias occidentaux, il passe pour un martyr du libéralisme et de la démocratie. Comment jugez-vous cela?

AD: Il représente surtout le crime organisé en Russie. Dans un pays occidental, on n’imagine pas qu’un individu comme Khodorkovski ne se retrouverait pas aussi en prison. Il est tout aussi criminel que les autres oligarques qui ont amassé beaucoup d’argent en très peu de temps.

Q.: Et pourquoi les autres ne sont-ils pas en prison?

AD: C’est là que je critiquerai Poutine: les oligarques qui se montrent loyaux à son égard sont en liberté.

Q.: Quelle a été la faute de Khodorkovski?

AD: Khodorkovski n’a fait que soutenir les positions pro-occidentales, notamment quand il a plaidé pour un désarmement de grande envergure de l’armée russe. Il a soutenu les forces libérales et pro-occidentales en Russie. Pour Khodorkovski, le “désarmement” de la  Russie constituait une étape importante dans l’ouverture du pays au libéralisme et à l’occidentalisation. Il fallait troquer l’indépendance et la souveraineté contre un alignement sur les positions atlantistes. Alors qu’il était l’homme le plus riche de Russie, Khodorkovski a annoncé qu’il était en mesure d’acheter non seulement les parlements mais aussi les électeurs. Il est même allé plus  loin: il a fait pression sur Poutine pour faire vendre aux Américains la plus grosse entreprise pétrolière russe, “Ioukos”.

Q.: Khodorkovski était donc opposé à Poutine en bien des domaines?

AD: Effectivement. Khodorkovski a ouvertement déclaré la guerre à Poutine. Et Poutine a réagi, fait traduire l’oligarque en justice, où il a été condamné, non pas pour ses vues politiques mais pour les délits qu’il a commis. Pour l’Occident, Khodorkovski est bien entendu un héros. Parce qu’il s’est opposé à Poutine et parce qu’il voulait faire de la Russie une part du “Gros Occident”. Voilà pourquoi de nombreux gouvernements occidentaux, les agences médiatiques et les ONG prétendent que Khodorkovski est un “prisonnier politique”. C’est absurde et ridicule. Ce qui mérite la critique, en revanche, c’est que dans notre pays un grand nombre d’oligarques sont en liberté alors qu’ils ont commis les mêmes délits que Khodorkovski. Ils sont libres parce qu’ils n’ont pas agi contre Poutine. Voilà la véritable injustice et non pas l’emprisonnement que subit Khodorkovski.

Q.: Peut-on dire que, dans le cas de Khodorkovski, Poutine a, en quelque sorte, usé du “frein de secours”?

AD: Oui, on peut le dire. Avant que Khodorkovski ait eu la possibilité de livrer à l’étranger le contrôle des principales ressources de la Russie, Poutine l’a arrêté.

Q.: Vous  parlez de groupes et d’ONG pro-occidentaux qui soutiennent en Russie les adversaires de Poutine et qui, en Ukraine et aussi en Géorgie, ont soutenu les “révolutions colorées”. Qui se profile derrière ces organisations?

AD: Celui qui joue un rôle fort important dans toute cette agitation est le milliardaire américain Georges Soros qui, par l’intermédiaire de ses fondations, soutient à grande échelle les groupements pro-occidentaux en Russie; A Soros s’ajoutent d’autres fondations américaines comme par exemple “Freedom House” dont les activités sont financées à concurrence de 80% par des fonds provenant du gouvernement américain. “Freedom House” finance par exemple la diffusion de l’ouvrage de Gene Sharp, politologue américain auteur de “The Politics of non violent Action”, auquel se réfèrent directement les “révolutionnaires colorés” d’Ukraine. Beaucoup d’autres groupements et organisations sont partiellement financés par le gouvernement américain ou par des gouvernements européens en Russie ou dans des pays qui firent jadis partie de l’Union Soviétique. Nous avons affaire à un véritable réseau. Toutes les composantes de ce réseau sont unies autour d’un seul objectif: déstabiliser la Russie pour qu’à terme le pays deviennent une composante de la sphère occidentale.

Q.: Est-ce là une nouvelle forme de guerre?

AD: On peut parfaitement le penser. Les révolutions colorées représentent en effet une nouvelle forme des guerre contre les Etats souverains. Les attaques produisent des effets à tous les niveaux de la société. Dans cette nouvelle forme de guerre, on ne se pas pas en alignant et avançant des chars ou de l’artillerie mais en utilisant toutes les ressources des agences de propagande, en actionnant la pompe à finances et en manipulant des réseaux avec lesquels on tente de paralyser les centres de  décision de l’adversaire. Et l’une des armes les plus importantes dans le nouvel arsenal de  cette nouvelle forme de guerre, c’est la notion des “droits de l’Homme”.

Q.: Monsieur Douguine, nous vous remercions de nous avoir accordé cet entretien.

Guerre médiatique de l’OTAN

Guerre médiatique de l’OTAN: le gouvernement syrien blâmé pour des atrocités commises par les escadrons de la mort soutenus par les Etats-Unis

Ex: http://mediabenews.wordpress.com/


SYRIA-POLITICS-UNREST

Alors que les informations fuitent depuis Houla en Syrie, ville voisine de Homs et de la frontière libano-syrienne, il devient de plus en plus clair que le gouvernement syrien n’est pas responsable des tirs d’artillerie ayant tué quelques 32 enfants et leurs parents, comme cela est périodiquement affirmé puis nié par les médias occidentaux et même les Natons-Unies elles-mêmes. Il apparaît que ce massacre serait l’œuvre d’escadrons de la mort ayant agit directement en contact avec les victimes, ces escadrons accusés par les “activistes” anti-gouvernement d’être des “sbires du régime” ou des “milices” et par le gouvernement syrien d’être des terroristes d’Al Qaïda connectés avec l’ingérence étrangère.

Alors que les assassinats se déroulaient, les représentants des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de la France, se préparaient déjà à accuser, à condamner et à punir le gouverneent syrien, appelant pour une réunion immédiate du conseil de sécurité de l’ONU ainsi que laisser libre-court pour les “Amis de la Syrie” à invoquer l’augmentation des livraisons d’armes et de l’aide aux militants. Ceci représentait une hâte politiquement motivée, une opportunité créée ou pas, pour que l’occident pousse son  agenda de longue date à changer le régime syrien. Pendant la même période, l’OTAN a massacré une famille de 8 personnes en Afghanistan, incluant 6 enfants, donc sûrement si l’humanitaire et la justice étaient vraiment les préoccupations motivant ces intérêts occidentaux, alors le cas de l’Afghanistan aurait tout aussi été mis en question avec celui de Houla. Ce ne fut malheureusement pas le cas.

Ce fut aussi durant cette hâte à mettre les feux de la rampe sur l’évènement et à rendre une effet maximum à cette violence, que la BBC a publié une fausse image de l’endroit, qui en fait était la photo d’un massacre prise en Irak, vieille de plusieurs années, disant que cette “preuve”, comme toutes celles fournies, venait “d’activistes pro-démocratie”, ceci une fois de plus mettant en doute la véracité même des affirmations provenant de ces sources douteuss et constantes depuis plus d’un an.

Il est clair que même après un crime typique qui serait commis dans une nation occidentale, la police ne pourrait pas déduire de la scène du crime des conclusions si rapidement, à moins que la police ne soit biaisée et connaisse déjà tous les détails du crime parce qu’elle aurait été elle-même personnellement impliquée dans celui-ci.

Il est clair que quoi qu’il se soit passé à Houla est utilisé de manière désespérée comme point de levier pour faire avancer la prochaine étape de l’agenda insidieux occidental, décrit avec beaucoup de détails dans l’article de Seymour Hersh du New Yorker en 2007 et intitulé: “La redirection”, où il exposa un complot américano-israélo-saoudien qui consiste à armer des extrémistes sadiques et sectaires et de les lâcher contre la Syrie. En fait, dans l’article de Hersh, il interviewait plusieurs sources qui craignaient que ce type de violence ne soit inéluctable, c’est ce que nous voyons se dérouler à Houla.

Alors que certains trouvent difficile de croire que l’occident pourrait mettre en scène, promouvoir et / ou exploiter ce type de violence telle que celle vue à Houla, nous devons nous demander: “Y a t’il des précédents historiques qui pourraient nous donner une idée ou des points de repère sur les ‘si’ et les ‘pourquoi’ “. En de fait, il y en a.

Nous devons nous rappeler de l’été 1939, lorsque les nazis voulant désespérément se faire passer pour de pauvres victimes et jusitifer des actes d’agression militaire, ont mit en scène un incident frontalier dont l’intention était de faussement impliquer la Pologne voisine. Le résultat fut que des troupes allemandes attaquèrent une station radiophonique allemande, et ceci mena à l’invasion de la Pologne par l’Allemagne nazie. De manière sufisamment ironique, c’est le musée américain de la commémoration de l’holocauste qui nous donne non seulement un compte-rendu de ces évènements, mais aussi une leçon sur “comment tromper le public”:

“Durant toute la seconde guerre mondiale, les propagandistes nazis ont déguisé l’agression militaire destinée à la conquête territoriale en acte d’auto-défense nécessaires et justes. Ils ont toujours dépeint l’Allemagne comme une victime ou victime potentielle d’agresseurs étrangers et étant une nation pacifique, celle-ci a dû prendre les armes pour défendre sa population ou défendre la civilisation européenne contre le communisme. Les buts de guerre professés à chaque étape des hostilités ont presque toujours déguisé les intentions réelles des nazis pour leur expansion territoriale et leur guerre raciste. Ceci fut une propagande de la tromperie, faite pour leurrer ou diriger dans une direction le peuple allemand, les pays occupés par l’Allemagne et les pays neutres.

Durant l’été 1939, alors qu’Hitler et ses aides finalisaient les plans de l’invasion de la Pologne, l’opinion publique allemande était tendue et craintive. Les Allemands étaient encouragés par le gain énorme de territoires et l’extension des frontières de l’Allemagne en Autriche et en Tchécoslovaquie sans avoir eu à tirer un seul coup de feu, mais elle ne participait pas aux manifestations de rues appelant à la guerre, comme la génération de 1914 l’avait fait.

Avant l’attaque de l’Allemagne sur la Pologne le 1er Septembre 1939, le régime nazi lança une campagne médiatique agressive pour construire un soutien populaire pour une guerre que bien peu d’Allemands désiraient. Pour présenter l’invasion comme un acte moralement justifié, une action de self-defense, la presse allemande relaya des informations sur les “atrocités polonaises”, se référant à des accusations réelles ou inventées sur la discrimination et la violence contre la minorité allemande en Pologne. Déplorant l’attitude “belliqueuse” et le “chauvinisme” polonais, la presse attaqua également la Grande-Bretagne qui encourageait à la guerre en promettant de défendre la Pologne en cas d’invasion par l’Allemagne.

Le régime nazi mit même en scène un incident frontalier créé pour faire croire que la Pologne avait de fait déclanché les hostilités. Le 31 Août 1939, des soldats de la SS se déguisèrent en soldats polonais et “attaquèrent” une station radiophonique allemande à Gleiwitz (Gliwice). Le lendemain, Hitler annonçait à la nation allemande et au monde, qu’il avait pris la décision d’envoyer des troupes allemandes en Pologne en réponse à ”l’incursion” polonaise dans le Reich. Le bureau de presse du parti nazi donna pour instruction à la presse allemande de ne pas utiliser le mot “guerre”. Il devait rendre compte simplement du fait que les troupes allemandes avaient repoussé les attaques polonaises, une tactique mise en place pour victimiser l’Allemagne dans le processus. La responsabilité de déclarer la guerre serait laissé aux Britanniques et aux Français.”

Pour l’occident qui avait juré après les pertes catastrophiques de la seconde guerre mondiale que des actes d’agression étrangère à une nation ne serait plus jamais tolérés, nous avons autorisés les pouvoirs de Wall Street et de la City de Londres et ceux dans leur orbite, de continuer leurs conquêtes militaires pas à pas, de l’Afghanistan à l’Irak en passant pas la Libye, la Somalie, le Yémen et maintenant la Syrie. Nous sommes au bord d’une guerre avec l’Iran et tout comme l’Allemagne nazie, ceux qui nous y mènent utilisent une gamme de menaces, de terreur, de promesses et d’excuses intenables pour une fois de plus franchir les frontières d’une autre nation souveraine, de faire la guerre à un peuple et de lui imposer nos systèmes et nos institutions que nous affirmons être “supérieurs”.

Depuis les années 1990, d’après le général américain Wesley Clark, l’occident à rechercher la conquête du Moyen-Orient par l’installation de régimes clients. Depuis 2002, l’occident à chercher à renverser le gouvernement syrien. Clairement, depuis 2007, l’occident conspire contre la Syrie. Des années avant que le terme “printemps arabe” ne fut proféré par les médias occidentaux, la violence qui ravage maintenant la Syrie fut planifiée, avec des militant étant entrainés, financés, armés et mis en place. Le désir de l’occident d’intervenir en Syrie n’est certainement pas pour sauver le peuple syrien de la violence créée par l’occident lui-même, mais d’utiliser cette violence pour s’étendre, tout comme Hitler le fît, par le biais de la conquête militaire.

Si l’ONU permet de manière tragique aux forces du fascisme mondialiste, pauvrement déguisé en “défenseur de la civilisation”, de prévaloir en Syrie, ne vous leurrez pas pour croire, comme le fit le peuple allemand en son temps, qu’il y ait quoi que ce soit de justifiable dans cet état de fait. Houla, tout comme Gleiwitz, est une mauvaise excuse et non pas un impératif moral. L’Allemagne a fini par payer très cher ses transgressions continuelles contre l’humanité, cela a coûté des millions de morts, des décennies d’opportunités perdues, divisés et conquis après avoir été battus et porter la charge d’un lourd passé pour toujours. Quelle récompense osons-nous attendre aujourd’hui de notre ignorance et de notre apathie ?

Tony Cartalucci

Url de l’article:

http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=31081

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

Guillaume Faye’s Why We Fight

The Rectification of Names:
Guillaume Faye’s Why We Fight

By F. Roger Devlin

Ex: http://www.counter-currents.com/

Guillaume Faye
Why We Fight: Manifesto of the European Resistance
London: Arktos Media, 2011

Available from Counter-Currents [2] and from Amazon.com [3]

Guillaume Faye’s newly translated Kampfschrift aims to rally Europe, “our great fatherland, that family of kindred spirits, however politically fragmented, which is united on essentials, favoring thus the defense of our civilization.” He sees even nationalism as a kind of sectarianism which European man cannot afford at present: “when the house is on fire domestic disputes are put on hold.” For this reason, Faye has never belonged to the Front National, but has more recently lent support to the French Euronationalist organization Nationality-Citizenship-Identity (see www.nationalite-citoyennete-identite.com [4]).

Over three-quarters of the present volume is devoted to what a Confucian philosopher would call “the rectification of names [5].” It is interesting to observe how revolutionary ideologies are never able to express themselves in ordinary language. Being based upon a partial and distorted view of reality, they necessarily create a jargon all their own. Once they succeed in imposing it upon a subject population, they have won half their battle. Who exactly decided that loyalty to one’s people, known since time immemorial as patriotism and considered as one of the most essential virtues, would henceforth become the crime of racism? Faye’s “metapolitical dictionary” is a blow directed against such semantic distortion.

Here follows a brief sample:

Aristocracy: those who defend their people before their own interests. An aristocracy has a sense of history and blood lineage, seeing itself as the representative of the people it serves, rather than as members of a caste or club. Not equivalent to an economic elite, it can never become entirely hereditary without becoming sclerotic.

Biopolitics: a political project oriented to a people’s biological and demographic imperatives. It includes family and population policy, restricts the influx of aliens, and addressed issues of public health and eugenics.

Devirilisation: declining values of courage and virility for the sake of feminist, xenophile, homophile and humanitarian values.

Discipline: the regulation and positive adaptation of behavior through sanction, reward and exercise. Egalitarian ideology associates discipline and order with their excesses, i.e., with arbitrary dictatorship. But just the contrary is the case, for freedom and justice are founded on rigorous social discipline. Every society refusing to uphold law and order, i.e., collective discipline, is ripe for tyranny and the loss of public freedoms.

Germen: a people’s or civilization’s biological root. In Latin, germen means ‘germ’, ‘seed.’ If a culture is lost, recovery is possible. When the biological germen is destroyed, nothing is possible. The germen is comparable to a tree’s roots. If the trunk is damaged or the foliage cut down, the tree can recover—but not if the roots are lost. That’s why the struggle against race-mixing, depopulation and the alien colonization of Europe is even more important than mobilizing for one’s cultural identity and political sovereignty.

Identity: etymologically, ‘that which makes singular’. A people’s identity is what makes it incomparable and irreplaceable.

Involution: the regression of a civilization or species to maladaptive forms that lead to the diminishing of its vital forces. Cultural involution has been stimulated by the decline of National Education (40% of adolescents are now partially or completely illiterate), the regression of knowledge, the collapse of social norms, the immersion of youth in a world of audio/visual play [and] the Africanization of European culture.

Mental AIDS: the collapse of a people’s immune system in the face of its decadence and its enemies. Louis Pauwels coined the term in the 1980s and it set off a media scandal. In general, the more the neo-totalitarian system is scandalized by an idea and demonizes it, the more likely it’s true.

With biological AIDS, T4 lymphocytes, which are supposed to defend the organism, fail to react to the HIV virus as a threat, and instead treat it as a ‘friend’, helping it to reproduce. European societies today are [similarly] menaced by the collapse of their immunological defenses. As civil violence, delinquency and insecurity explode everywhere, police and judicial measures that might curb them are being undermined. The more Third World colonization damages European peoples, the more measures are taken to continue it. Just as Europe is threatened with demographic collapse, policies which might increase the birth rate are denounced and homosexuality idealized. Catholic prelates argue with great conviction that ‘Islam is an enrichment’, even as it clearly threatens to destroy them.

Museologicalization: the transformation of a living tradition into a museum piece, which deprives it of an active meaning or significance. A patrimony is constructed every day and can’t, thus, be conserved in a museum. Modern society is paradoxically ultra-conservative and museological, on the one hand, and at the same time hostile to the living traditions of identity.

Populism: the position which defends the people’s interests before that of the political class—and advocates direct democracy. This presently pejorative term must be made positive. The prevailing aversion to populism expresses a covert contempt for authentic democracy. For the intellectual-media class, ‘people’ means petits blancs—the mass of economically modest, non-privileged French Whites—who form that social category which is expected to pay its taxes and keep quiet. On the subjects of immigration, the death penalty, school discipline, fiscal policies—on numerous other subjects—it’s well known that the people’s deepest wishes as revealed in referenda and elsewhere never, despite incessant media propaganda, correspond to those of the government. Anti-populism marks the final triumph of the isolated, pseudo-humanist, and privileged political-media class—which have confiscated the democratic tradition for their own profit.

Resistance and Reconquest: faced with their colonization by peoples from the south and by Islam, Europeans, objectively speaking, are in a situation of resistance. Like Christian Spain between the Eighth and Fifteenth centuries, their project is one of reconquest. Resistance today is called ‘racism or ‘xenophobia’, just as native resisters to colonial oppression were formerly called ‘terrorists.’ A semantic reversal is in order here: those who favor the immigrant replacement population ought, henceforward, to be called ‘collaborators.’

Many of our false sages claim that it’s already too late, that the aliens will never leave, that the best that can be expected is a more reasonable form of ethnic cohabitation. [They] do so on the basis not of reasoned analysis, but simply from their lack of ethnic consciousness.

Revolution: a violent reversal of the political situation, following the advent of a crisis and the intervention of an active minority.

For Europeans, revolution represents a radical abolition, a reversal, of the present system and the construction of a new political reality based on the following principles: 1) an ethnocentric Eurosiberia, free of Islam and the Third World’s colonizing masses; 2) continental autarky, breaking with globalism’s free-trade doctrines; 3) a definitive break with the present organization of the European Union; and 4) a general recourse to an inegalitarian society that is disciplined, authentically democratic, aristocratic and inspired by Greek humanism. (Faye has previously written of the need for Euronationalists to reclaim the idea of revolution from the poseurs of the left.)

In a brief closing chapter, Faye answers the question posed by his book’s title:

We fight for Europe. We fight for a Europe infused with ideas of identity and continuity, of independence and power—this Europe that is an ensemble of ethnically related peoples. We fight for a vision of the world that is both traditional and Faustian, for passionate creativity and critical reason, for an unshakable loyalty and an adventurous curiosity, for social justice and free inquiry. We fight nor just for the Europeans of today, but for the heritage of our ancestors and the future of our descendents.

Faye’s writing has a bracing quality which never lapses into elegy or pessimism:

Nothing is lost. It’s completely inappropriate to see ourselves in the nostalgia of despair, as a rearguard, a last outpost, that struggles with panache for a lost cause. World events give us cause to believe that the situation is heading toward a great crisis—toward a chaos from which history will be reborn.

Two years after Why We Fight (2001), Faye published his analysis of the coming crisis under the title The Convergence of Catastrophes. This will be the next of Faye’s works to be brought out in English translation by Arktos.

 


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

URL to article: http://www.counter-currents.com/2012/05/the-rectification-of-names/

jeudi, 31 mai 2012

SERBIA EN EL BUEN CAMINO

TOMISLAV NIKOLIC PRESIDENTE.

SERBIA EN EL BUEN CAMINO.

 

 


 
Contra lo que anunciaban las encuestas y  repetían los opinion-makers de los mass-media, Tomislav Nikolic ha ganado la segunda vuelta de las elecciones presidenciales serbias y se convierte en el máximo mandatario del país balcánico.
 
Hay que señalar tres circunstancias que sin duda han servido para que Nikolic lograrar aumentar su porcentaje de votos en los últimos días de campaña.
 
Primero las acusaciones por su parte y por todo el Partido Serbio del Progreso (SNS) de fraude electoral en las legislativas y en la primera vuelta de las presidenciales, documentando casos realmente increíbles de escamoteo de votos  a favor del presidente Boris Tadic y su formación.
En segundo lugar el hecho de que el antiguo presidente serbio, Vojislav Kostunica (nacionalista moderado) y su partido democrático serbio (DSS) pidiera el voto en la segunda vuelta para Nikolic. Todo indica que con Nikolic en la presidencia, la coalición gubernamental estará encabezada por su partido SNS, que quedó primero en las legislativas sin lograr la mayoría absoluta, junto al DSS de Kostunica y el Partido de la Nueva Serbia de Veilmir Ilic.
Y como colofón el debate televisivo del día 16 de mayo, en el que Tomislav Nikolic, dirigente del SNS, acusó al presidente saliente Boris Tadic de ser responsable de la independencia de Kosovo, durante el debete, Nikolic destacó las buenas relaciones de su partido con Rusia Unida el partido de Vladimir Putin.
 
Serbia en el buen camino.
 
Con estas palabras encabezada HC Strache, presidente del FPÖ austriaco sus felicitaciones a Nikolic, su aliado oficial en Serbia.  En el mismo comunicado HC Strache hace un llamamiento a que las autoridades de Bruselas no congelan ahora el proceso de adhesión serbio a la UE por “motivos políticos”.   Sin embargo Nikolic, cuyo objetivo es un acercamiento entre la UE y Moscú ha sido claro: “Queremos unirnos a la UE pero si nos dicen que el precio para hacerlo es Kosovo, les diremos que adiós y gracias, nosotros tenemos nuestra propia vía”.
La victoria de Nikolic la celebramos todos los que defendemos la creación de un gran espacio europeo integrado y armónico al margen de potencias e injerencias extranjeras.
 
Enric Ravello
Secretario de relaciones nacionales e internacionales de Plataforma per Cataluña.

L’Égypte a acheté une licence pour une douzaine de drones chinois

L’Égypte a acheté une licence pour une douzaine de drones chinois

 ex: http://mbm.hautetfort.com/  

L’Égypte a acheté une licence pour une douzaine de drones chinois

© Flickr.com/gwenflickr/cc-by-nc-sa 3.0
     

Le ministère de la Défense de l’Égypte a acquis une licence pour fabriquer 12 drones ASN-209 de la Chine. Le montant de la transaction n'a pas été précisé. L’Égypte a l'intention d'utiliser des équipements chinois pour réaliser la reconnaissance et la surveillance.

Des drones ASN-209 pesant 320 kg peuvent transporter une charge utile jusqu'à 50 kg. L'appareil dispose d'une vitesse maximale de 140 kilomètres par heure et la portée maximale est de 200 km. ASN-209 peut rester en l'air pour un maximum de 10 heures. Chaque drone peut diffuser la vidéo en direct en temps réel. L'installation de l'équipement radio-électronique est possible.

La structure d'un complexe ASN-209 comprend un avion, un centre de contrôle au sol et des véhicules avec des catapultes pour lancer le drone.

L’Ukraine boycottée ou la vengeance de l’Occident

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Bernhard TOMASCHITZ:
L’Ukraine boycottée ou la vengeance de l’Occident

L’Ukraine est menacée de boycott, non pas pour le sort infligé à Madame Timochenko mais pour l’orientation pro-russe du Président Ianoukovitch

Le prolongement des accords russo-ukrainiens sur la présence de la flotte russe en Mer Noire a heurté les Etats-Unis

Quelques semaines avant le début des matches pour la coupe européenne de football, l’Ukraine, pays hôte, est mis sous pression. Le président de la Commission de l’UE, Barroso, a renoncé à sa visite lors des matches, de même que plusieurs hommes politiques en vue d’Europe occidentale. Quant au ministre allemand des affaires étrangères, Westerwelle, il a adressé quelques remontrances au gouvernement de Kiev: “Le gouvernement ukrainien doit savoir que le chemin vers l’Europe passe par un pont qui repose sur deux piliers: la démocratie et l’Etat de droit”.

Le motif officiel de ces tensions croissantes est la détention de Ioulia Timochenko. L’ancienne première ministre a été condamnée l’automne dernier à sept années de prison pour corruption, parce qu’elle avait conclu un accord gazier avec la Russie, que les juges ont considéré comme défavorable à l’Ukraine. Ces accords ont entraîné une perte de quelque 137 millions d’euros. L’Occident a sévèrement critiqué ce jugement: il critique le Président pro-russe Viktor Ianoukovitch d’avoir voulu se débarrasser d’une adversaire mal aimée. “En infligeant une sentence sévère à l’encontre de Madame Timochenko, le gouvernement Ianoukovitch a rejoint la liste, toujours plus longue, des gouvernements qui utilisent le droit pénal pour l’appliquer à d’anciens dirigeants. Des anciens premiers ministres, des présidents, des ministres et des chefs de l’opposition —tous adversaires politiques de ceux qui sont au pouvoir— sont désormais traduits en justice ou menacés de poursuites judiciaires”, écrit Arch Puddington, vice-président de “Freedom House”, une boîte américaine spécialisée en propagande. Toute une batterie de nouveaux reproches ont fait déborder le vase: la “princesse du gaz” Timochenko se verrait refuser des traitements médicaux en prison, elle y serait maltraitée, etc.

Mais en fait cet assaut propagandiste et médiatique contre l’Ukraine, qui est un pays où la notion d’Etat de droit est différente de celle en vigueur en Occident, a d’autres motivations: il vise le Président Ianoukovitch. Il y a deux ans, quand celui-ci a battu le pro-occidental Viktor Iouchtchenko qui, aux côtés de Ioulia Timochenko, était la deuxième icône de la “révolution orange” soutenue par les Etats-Unis, la politique ukrainienne a changé de cap. Iouchtchenko avait voulu rejoindre l’OTAN: cette intention ukrainienne a été rayée de l’ordre du jour dès l’accession à la présidence de Ianoukovitch. Les relations avec la Russie se sont normalisées, alors qu’elles avaient été fort tendues jusqu’alors. Quand Ianoukovitch a prolongé le contrat de location des bases navales russes en Crimée, à Sébastopol, dont le terme était prévu pour 2017, il a en quelque sorte franchi une ligne rouge.

Dès l’accession de Ianoukovitch à la présidence, le 7 février 2010, le tir de barrage a commencé. Le publiciste américain Walter Russell Mead, habituellement modéré dans ses propos, écrivait, dès le lendemain, que la victoire de Ianoukovitch “constituait un nouveau camouflet à l’idée que le monde tout entier deviendrait rapidement démocratique”. Plus incisif fut le politologue new-yorkais Alexander J. Motyl au cours de l’été 2010 dans les colonnes de la célèbre revue “Foreign Affairs”. D’après Motyl, Ianoukovitch choisirait ses ministres comme un “patron” et privilégierait des hommes et des femmes issus de la minorité russe de l’Est de l’Ukraine, ce qui mettrait le “consensus national en danger”.

On ne s’étonnera guère que Motyl critique surtout le prolongement du bail de location des bases navales de la flotte russe de la Mer Noire. D’après lui, ce prolongement serait une décision irréfléchie, prise à la hâte, sans qu’il n’ait été tenu compte des “effets géopolitiques potentiels pour l’Ukraine”. En prolongeant ce bail, Ianoukovitch aurait “bradé” la sécurité de l’Ukraine en “livrant à la Russie, pour un certain temps, le contrôle informel de la Crimée, des voies maritimes incontournables et des ressources gazières qui la jouxtent”.

Pour les Etats-Unis, le prolongement du bail constitue un revers considérable pour leurs ambitions géopolitiques en Europe orientale. Même si l’adhésion de l’Ukraine n’est plus aujourd’hui à l’ordre du jour, Washington a désormais les mains liées jusqu’en 2042. Avec une base russe sur son territoire national, l’Ukraine n’adhèrera pas au Pacte nord-atlantique; quant à un rejet unilatéral du bail de la part de l’Ukraine, la Russie ne l’acceptera pas. De cette façon, les Etats-Unis éprouveront les plus grandes difficultés à contrôler ce que les géopolitologues de tradition anglo-saxonne nomment le “Heartland”, soit l’espace-noyau eurasien. En 1919, en effet, le géographe britannique Sir Halford J. Mackinder écrivait, suite à la première guerre mondiale, la révolution russe et l’occupation par les troupes allemandes de l’Ukraine après le traité de paix germano-soviétique de Brest-Litovsk: “Qui gouverne l’Europe orientale, domine l’espace-noyau. Qui gouverne l’espace-noyau, domine l’ïle mondiale (l’Europe, l’Asie et de nombreuses portions de l’Afrique). Qui gouvernne l’île mondiale, domine le monde”.

Les Etats-Unis avaient réussi à dominer momnetanément cet espace-noyau, auquel appartient au moins l’Ukraine orientale, grâce à la “révolution orange” qu’ils avaient mise en scène de l’automne 2004 au printemps 2005. A l’époque, l’ambassadeur des Etats-Unis en poste à Kiev, John Herbst, avait joué dans ce jeu un rôle déterminant. Les affaires étrangères américaines écrivent à son sujet: “Lorsqu’il était en fonction, il a travaillé à l’amélioration des relations américano-ukrainiennes et a contribué au déroulement d’élections présidentielles correctes (“fair”). A Kiev, il a vécu la “révolution orange”. Auparavant, John Herbst avait été ambassadeur des Etats-Unis en Ouzbékistan, où il a joué un rôle décisif dans l’installation d’une base américaine appelée à soutenir l’Opération ‘Enduring Freedom’ en Afghanistan”.

Les Etats-Unis n’ont pourtant pas réussi à maintenir sur le long terme l’Ukraine dans leur sphère d’influence. Cet échec s’explique pour plusieurs raisons: le duo Iouchtchenko/Timochenko s’est rapidement dissous; les conditions de vie des Ukrainiens n’ont pas pu être améliorées pour l’essentiel et la politique pro-américaine de Iouchtchenko a accentué le vieux clivage entre Ukraine de l’Est et Ukraine de l’Ouest. Mais cet échec n’exclut pas une nouvelle révolte colorée qui pourrait à nouveau changer la donne. Car n’oublions pas ce qu’écrivait Motyl il y a deux ans: “Si Ianoukovitch maintient le cours qu’il poursuit aujourd’hui, il pourrait provoquer une deuxième révolution orange”. Le cas Timochenko pourrait en donner le prétexte.

Bernhard TOMASCHITZ.
(article tiré de “zur Zeit”, Vienne, n°19/2012; http://www.zurzeit.at/ ).

mercredi, 30 mai 2012

Compte-à-rebours vers la guerre : la doctrine Blair contre la doctrine Poutine

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Compte-à-rebours vers la guerre : la doctrine Blair contre la doctrine Poutine

Ex: http://mbm.hautetfort.com/

28 mai 2012 (Nouvelle Solidarité) – Les discussions qui ont suivi les sommets du G-8 et de l’OTAN ont été dominées la semaine dernière par le retour sur le devant de la scène de l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair en tant que conseiller pour la réélection de Barack Obama à la Présidence des Etats-Unis.

Ce dévouement de sa part, of course, n’est pas gratuit. Blair et son équipe de spin-doctors, qui avaient été la véritable cheville ouvrière de la guerre en Irak (il avait fourni à Georges W. Bush le fameux mémorandum « prouvant » l’existence sur les armes nucléaires irakiennes, qui se sont révélées par la suite être inexistantes), entendent profiter d’une victoire d’Obama en novembre prochain pour reprendre les rênes du pouvoir en Angleterre.

Comme l’avait rapporté le Guardian de Londres en février 2009, Obama avait présenté Blair comme son « premier ami officiel » lors d’un petit déjeuner de prière à la Maison-Blanche, un mois à peine après son inauguration.

Le nouveau binôme espère diriger le monde (ou ce qui en restera), en s’appuyant sur la doctrine qu’avait annoncée Blair lors d’une conférence à Chicago en 1999 : sous prétexte d’« établir et de répandre des valeurs qui nous sont chères », inaugurer une nouvelle forme de « coopération internationale » en liquidant le Traité de Westphalie de 1648 (et bien sûr en réformant la Charte de l’ONU), c’est-à-dire en sacrifiant l’Etat-nation souverain pour faire place à un nouvel empire.

Comme nous l’avons rapporté sur ce site, avec la création de l’Atrocities Prevention Board (APB — Conseil de prévention des atrocités) Barack Obama a décrété le 23 mars 2012 que les violations des droits de l’homme, où que ce soit dans le monde et tels que son Administration les conçoit, portent directement atteinte… à la sécurité nationale des Etats-Unis !

Un nouvel ajout à la doctrine Blair (la version 2.0) est que l’OTAN doit être capable d’aller en guerre sans consulter les législatures nationales, car il « faudrait trop de temps » pour obtenir leur permission. C’est en effet ce que vient de demander le général Sir David Richards, le chef d’état-major britannique lors d’un discours au Centre pour les études stratégiques et internationales (CSIS) le 23 mai à Washington, une proposition qu’il a qualifiée de défense intelligente.

Ceci correspond également à ce que le secrétaire américain à la Défense Leon Panetta avait déclaré au comité responsable du Sénat plus tôt cette année, au nom de l’administration Obama : pour aller en Libye, nous n’avions besoin que de la permission de l’OTAN. Le respect de la Constitution, qui exige que nous obtenions l’autorisation préalable du Congrès n’est pas très pratique. Nous vous tiendrons informés à notre retour.

Or, comme le résumait l’économiste américain Lyndon LaRouche récemment, la doctrine Blair est l’exacte antithèse de la doctrine défendue par Vladimir Poutine comme base de la politique étrangère russe, qui consiste à défendre le système de droit international hérité du Traité de Westphalie, en réelle coopération avec la Chine, l’Inde, et plus récemment le Pakistan.

Dans son article du 27 février 2012 dans Moskovskiye Novosti, Poutine a réitéré sa position selon laquelle « les principes majeurs nécessaires à toute civilisation incluent la sécurité pour tous les Etats, le rejet de tout usage excessif de la force, et le respect inconditionnel des fondements du droit international. » Il est clair qu’à chaque fois que ces principes ont été négligés, explique-t-il, « les relations internationales ont été déstabilisées ».

Le 17 mai, à la veille du sommet du G-8 et du sommet de l’OTAN à Chicago, le Premier ministre russe Dimitri Medvedev, lors de son discours au 2e Forum juridique international de St.Petersbourg, discours posté par la suite sur le site du gouvernement de la Fédération russe, a lui aussi, tenu à rappeler la doctrine russe :

« Il est souvent dit que le système de droit international est obsolète. Je l’ai moi-même entendu à maintes reprises dans la pratique politique. Ses règles ne permettent pas toujours de lutter efficacement contre de nouvelles menaces. C’est vrai en partie, parce que tout devient obsolète un jour ou l’autre — y compris le droit. Mais le besoin vraiment nécessaire et urgent de moderniser le droit international ne veut pas dire abandonner ses fondements, ce qui me semble absolument évident.

Particulièrement dangereux, à mon avis, sont les actions unilatérales qui vont à l’encontre des principes fondamentaux de la Charte des Nations unies, qui est la principale plate-forme de la communauté internationale pour résoudre ses problèmes. Nous n’avons pas d’autre plate-forme, même si cela déplaît à quelqu’un. Il n’y en a simplement pas d’autre ! Et nous comprenons que la Charte des Nations Unies demande surtout le respect de la prééminence du droit et de la souveraineté des Etats.

Une autre remarque, qui me semble importante au regard de mon expérience et de ma pratique politiques — le principe de la souveraineté de l’Etat. Il ne doit pas être affaibli, même si ce serait commode pour la réalisation de certains objectifs politiques immédiats, y compris le but de gagner une élection. Se donner cela comme objectif revient simplement à mettre l’ordre mondial en danger.

Et les exemples d’attaques sur le principe de la souveraineté ont été nombreux au cours des dernières années. Parmi elles, les opérations militaires contre des gouvernements étrangers contournant le cadre des Nations Unies, les déclarations sur la perte de légitimité de tel ou tel régime politique par des gouvernements étrangers et non pas par le peuple du pays, l’introduction de toutes sortes de sanctions collectives contournant les institutions internationales.

Tout cela n’améliore pas la situation dans le monde ; les opérations militaires précipitées dans d’autres pays finissent généralement par provoquer l’arrivée de radicaux au pouvoir. De telles actions, qui portent atteinte à la souveraineté des États, peuvent entraîner facilement de véritables guerres régionales, et même, sans vouloir faire peur à quiconque, à l’utilisation des armes nucléaires. Chacun devrait garder cela en mémoire, surtout lors de réflexions sur la question de la souveraineté de l’Etat »

Alors que le monde transatlantique vacille au bord d’une désintégration spectaculaire de son système financier, il faut bien rappeler ici que les nuées de l’orage financier portent avec elles le risque immédiat d’une guerre globale.

La tentation permanente des élites géopolitiques (fr)anglo-américaines de renoncer à l’outil de la diplomatie pour solutionner nos problèmes avec l’Iran et la Syrie avec des sanctions, des frappes et des guerres humanitaires, est donc de très mauvaise augure.

NOTA BENE : LA LORGNETTE DE LA 3ème GUERRE MONDIALE.pdf

Les vrais raisons du conflit syrien

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Alexander FRISCH:
Les vrais raisons du conflit syrien

Le dernier bastion de la Russie au Levant doit être éliminé!

Les médias occidentaux orchestrent une propagande qui campe le Président syrien Bachar El-Assad comme un despote enragé qui fait ouvrir le feu sur des civils innocents et désarmés et opprime une opposition née au sein même de son peuple. Mais il faut avoir la curiosité de jeter un oeil derrière le voile de ces mensonges propagandistes et de ces ragots colportés par les grandes agences de presse pour constater que le président syrien doit être éliminé, comme le veulent la “communauté occidentale des valeurs” et les services secrets des puissances occidentales, à l’instar de ce qui s’est déjà passé en Libye et en Irak. Le motif n’est pas tant que la Syrie soit considérée comme un allié étroit de l’Iran, lui aussi cible de l’Occident et menacé d’une attaque par Israël; c’est surtout parce que Damas est le dernier allié de la Russie au Levant.

L’influence de Moscou doit être repoussée partout où il est possible de la repousser: tel est le but, non officiellement avoué, des Etats-Unis, puissance dont les problèmes intérieurs et l’endettement démesuré ne sont pas niables et qui perd de plus en plus de terrain en politique étrangère. Ce sont les mêmes fondations, financées par les Etats-Unis et d’autres puissances occidentales, qui agitent une frange de l’opinion publique en Russie contre Poutine et qui soutiennent le parti de la guerre civile en Syrie, qui veut le départ d’El-Assad. Ces fondations fournissent des armes à l’opposition armée syrienne et mettent tout en oeuvre pour provoquer un changement de régime à Damas, assorti de la chute d’El-Assad et de son parti Baath, séculier et nationaliste panarabe.

Y a-t-il en Syrie une opposition “modérée”?

Même au début de la mission de Nations-Unies en Syrie, la vague de violence ne s’est pas estompée dans le pays. Chaque jour des citoyens syriens perdent la vie dans les combats et dans les attentats à la bombe. On escamote bien le fait que ces victimes, souvent des femmes et des enfants, sont dues aux actions des “opposants” qui, fournis en armes et en explosifs par l’étranger, ne tiennent pas compte de la sécurité et de l’inviolabilité théorique des représentants des Nations-Unies. Récemment deux engins ont explosé à proximité d’un hôtel de la ville d’Idlib, où logeaient des observateurs des Nations-Unies. Au moins vingt-deux personnes ont perdu la vie lorsque des bombes ont explosé coup sur coup près de bâtiments abritant les services secrets de l’armée loyaliste et des forces aériennes. La plupart des victimes appartenaient, dit-on, aux services de sécurité.

Le Président du “Conseil National Syrien”, Burhan Ghalioun, qui parle soi-disant au nom d’une “opposition modérée”, justifie l’usage d’armes contre les instances de l’Etat, car de telles actions relèveraient de la “légitime défense”. Pour le “Conseil National”, mis sur pied par l’Occident, le régime d’El-Assad est sur le point de s’effondrer. Ghalioun le “modéré” déclare à ce propos: “C’est comme un cadavre puant qui attend d’être enterré”. Tandis que la “Communauté occidentale des valeurs” attend manifestement qu’El-Assad dépose les armes volontairement et agite le drapeau blanc face au parti de la guerre civile, armé principalement par les Etats-Unis, le ministre russe des affaires étrangères Serguëi Lavrov remarque en toute clarté que ce sont les poseurs de bombe, les paramilitaires et les terroristes de l’opposition militante qui barrent la route à tout processus de paix réellement stabilisant.

“L’armistice annoncé selon le plan Annan et soutenu par le Conseil de sécurité de l’ONU n’a pas encore permis une stabilisation définitive —en grande partie parce que les groupes armés de l’opposition tentent sans cesse de commettre leurs provocations: il s’agit principalement d’attentats à l’explosif et d’actes de terreurs ou encore de tirs contre les troupes gouvernementales ou contre des bâtiments publics”, a déclaré Lavrov dans un entretien accordé à la station de télévision russe “Rossiya-24”. La cible de l’opposition armée serait, d’après le ministre russe des affaires étrangères, de faire échouer le plan d’Annan, de susciter la colère de la communauté internationale et de provoquer ainsi une immixtion étrangère. Ensuite, Lavrov a mis les points sur les “i”: “Pour des raisons bien compréhensibles, nous travaillons principalement avec le gouvernement en place que nous tentons de persuader pour qu’il aille au devant des obligations strictes qu’impose le plan d’Annan”. “L’opposition, avec laquelle nous cherchons également à dialoguer se trouve, elle, en revanche, sous l’influence d’autres Etats”, a poursuivi Lavrov, dans une phrase apparemment anodine mais haute de signification. “De ces Etats, nous attendons une attitude responsable face aux obligations que le Conseil de Sécurité des Nations Unies demande de satisfaire”.

Les relations russo-syriennes

Le partenariat qui existe entre la Syrie et la Russie relève d’une vieille tradition: il a commencé quand Damas a plutôt penché vers l’Union Soviétique après s’être débarrassé de la double tutelle française et britannique après la seconde guerre mondiale. Bien qu’officiellement indépendante depuis 1941, la Syrie n’a vu le départ complet des troupes françaises et britanniques qu’en 1946. Dans la foulée, le pays a été secoué par une longue série de soulèvements et de coups d’Etat, situation instable due surtout à la défaite arabe face à Israël en 1948; en 1955, Choukri al-Kouwatli, tourné vers l’Egypte nassérienne, prend le contrôle du pays et sort victorieux de la période d’instabilité. Fin 1956, il rompt les relations diplomatiques avec la France et la Grande-Bretagne, s’envole vers Moscou et obtient d’importantes livraisons d’armes de la part des Soviétiques, pour une valeur totale de 60 millions de dollars.

La montée du chef panarabe légendaire, Gamal Abdel Nasser, en Egypte a également nourri les espoirs syriens de créer un Etat arabe commun. En octobre 1957, des troupes égyptiennes débarquent en Syrie; le 1 février 1958, Nasser et Al-Kouwatli proclament au Caire la fusion en un seul Etat de la Syrie et de l’Egypte ainsi que du Nord-Yémen sous le nom de “République Arabe Unie” (RAU). Cette confédération a toutefois cessé d’exister en 1961 suite au putsch perpétré par un groupe d’officiers syriens. Deux années plus tard, le parti arabe-national Baath prend le pouvoir à Damas puis, à la suite de conflits internes, l’aile gauche du parti fomente à son tour un putsch en 1966 et Noureddine El-Atassi, intransigeant face à Israël, devient le chef de l’Etat. Le premier voyage du nouveau président l’amène à Moscou. La Syrie participe du 5 au 10 juin 1967 à la fameuse “Guerre des Six Jours” contre Israël; elle est la dernière puissance arabe à déposer les armes mais perd les hauteurs du Golan près du Lac de Génézareth. En septembre 1967, El-Atassi préconise la fusion des “Etats arabes socialistes” (Egypte, Algérie, Irak et Syrie) et plaide pour la poursuite du boycott pétrolier contre l’Occident, surtout contre la Grande-Bretagne et les Etats-Unis. Un an plus tard commence la construction du barrage sur l’Euphrate avec l’aide financière et technique de l’URSS.

Sous le successeur d’El-Atassi, Hafez El-Assad, le père de l’actuel président syrien, le partenariat avec la Russie s’est largement poursuivi. Entre 1979 et 1989, l’Union Soviétique a livré des armes à la Syrie afin d’obtenir une parité stratégique face à Israël. Sur le plan quantitatif la Syrie a obtenu cette parité en 1989 mais sur le plan qualitatif les systèmes d’armement soviétiques étaient inférieurs à leurs équivalents américains dont disposaient les Israéliens. Toutefois, El-Assad, pendant les trente années de son règne, a pu établir la Syrie comme le principal adversaire d’Israël. Tirant profit du conflit Est/Ouest, il était parvenu à contrôler le Liban et à prendre une position dominante dans le monde arabe.

Dans un entretien avec “ARTE-Journal”, le politologue français, expert de la Russie, Jean-Sylvestre Mongronier a résumé comme suit la longue tradition de partenariat dans les relations syro-soviétiques puis syro-russes: “D’un point de vue historique, le pays se sentait plus proche de l’Union Soviétique. Depuis l’indépendance réelle de 1946, la Syrie a subi un processus de radicalisation et plusieurs coups d’Etat ont eu lieu. Les forces nassériennes, les éléments communistes et les baathistes ont tous été à l’oeuvre. En 1963, c’est le parti Baath qui commet un putsch; en 1970, c’est au tour d’Hafez El-Assad. Le tout a toujours été accompagné d’un rapprochement avec l’URSS. Celle-ci a joué un rôle important dans la construction de l’appareil militaire syrien et dans la reconstitution de celui-ci après la “Guerre des Six Jours” de 1967. En plus, en 1980, Syriens et Soviétiques signent un traité d’amitié et de coopération. La Syrie s’endetta, comme ce fut également le cas de la Libye, sauf que les dettes de Damas étaient sensiblement plus élevées: 13 milliards de dollars. Ces dettes ont partiellement été transformées en achats d’armements”.

Damas doit tomber !

Occupant une place centrale du point de vue géostratégique, entre les Etats arabes et l’Iran, au beau milieu de plusieurs identités religieuses, la Syrie détient donc une position unique dans l’agencement du Proche Orient. Il y a plus de trente ans déjà, Henry Kissinger reconnaissait que le pays avait la capacité de prendre en charge une fonction de stabilisation au Levant. Moscou continue à entretenir des relations étroites avec le gouvernement de Bachar El-Assad, y compris sur les plans technique et militaire, car, comme auparavant, la Syrie demeure un client important de l’industrie russe de l’armement. Récemment, des contrats ont été conclus pour l’obtention de missiles à courte portée.

Ce n’est donc pas un hasard si les “printemps arabes” ont été largement mis en scène par les Etats-Unis et les services secrets occidentaux. L’effervescence de ces “printemps” a ensuite été importée en Syrie car, si Damas tombe, ce sera non seulement l’allié le plus important de l’Iran, menacé par Israël, qui tombera mais aussi un partenaire de longue date de Moscou. La Russie n’est apparemment pas disposée à tolérer une hégémonie totale des Etats-Unis sur l’ensemble du Proche Orient et sur ses richesses minérales. Le ministre russe des affaires étrangères fait valoir l’influence qu’exerce la Russie par l’intermédiaire de la Syrie et trouve désormais les mots justes pour désigner l’opposition syrienne, qui est tout sauf pacifique car elle mène une guerre par procuration pour le compte des Américains.

Alexander FRISCH.
(article tiré de DNZ, Munich, 11 mai 2012).

mardi, 29 mai 2012

Credo: A Nietzschean Testament

Credo: A Nietzschean Testament

By Jonathan Bowden

Ex: http://www.counter-currents.be

Editor’s Note:

The following text is a transcript by Michael Polignano of a lecture by Jonathan Bowden given in London on September 8, 2007. The audio is available on YouTube here [2]. If you have any corrections or if you can gloss the passages marked as unintelligible, please contact me at editor@counter-currents.com [3] or simply post them as comments below.

nietzsche.gifI think ideas are inborn, and you’re attracted, if you have any, toward certain systems of thinking and sensibility and response. From a very young age, I was always fascinated about meaning and purpose and philosophy and those elements of religion which impinge on real matters.

And very early in life I was attracted to vitalist, authoritarian, and individualist ideas. And in my late teens I came across Friedrich Nietzsche’s writings in the 28-volume, Karl Schlecta edition. Now those ideas predate my interest in them, because I was drawn towards them in a particular way.

As we look around us in this society now, our people have an absence of belief. They’re very technically sophisticated. We still as a civilization bestride much of the rest of the world, like a sort of empty technological colossus. But if you peer inside, as to what we are supposed to believe, and account for, and what we think our destiny is individually and as a group, there’s a zero; there’s a nothingness; there’s a blank space for many people.

A hundred years ago, Christianity was an overarching system in our society, for those who went along with it socially, for those who believed in it in a deep core way. It’s now virtually — apart from small minorities — invisible. It’s extraordinary how a faith system that can shape a civilization in part for a millennium-and-a-half to two millennia, can disappear. Those who say that certain ideas and ideals are impossible should look at what’s happened to many of our belief systems.

A hundred years ago we had an elite. We actually had a government. We really haven’t had a government in this country, pretty much, for about 100 years. Not an elite that knows what it wants and understands its mission in life, and that will hand on to people after it, and that comes out groups that exist before it. We’re ruled by essentially a commercial elite, not an intellectual elite or a military elite or even a political one, but a commercial, profit-and-loss one.

And things have slid to such a degree now that if asked what does it mean to be British, probably about 8 million of our people will say Posh and Becks. That’s what it means for many people inundated to the tube, and its vapid nonsense.

Now there are many complicated reasons why much of what Western and white people used to believe in has gone down in the last century.

Nietzsche prophesied that the collapse of Christianity, for many people — even though he welcomed it personally — would be a disaster for them. Why so? Because it gave a structure and a meaning and an identity. A death without a context beyond it has no meaning. It’s meat before you. I believe that we’re hard-wired for belief, philosophical and religious, that we have to have it as a species and as a group. Look at the number of people who go completely to pieces when there is nothing outside beyond them to live for beyond instantaneous things right in front of them.

In France they teach philosophy from the age of six.

For the last couple of hundred years in the Anglo-Saxon and Anglophone world there’s been hostility to theory. There’s been a hostility to abstraction. There’s been a complete reaction against a thinker called Thomas Hobbes, who in many ways prefigures many events on the continent in the last century, many many centuries before. We had an extremely violent and convulsive political and dynastic revolution during the Cromwellian interregnum, and since then it should appear that we have a quiescence in this society. Yes we’ve had radical movements. But the last major political movement to occur was the forming of a party by the trade unions in 1900, which grew into the Labour Party after the Labour Representation Committee.

But the idea that nothing can ever happen in Britain and that we are asleep is false. English life is often depoliticized, yes, but culturally English life is always been quite vital, quite violent underneath the surface, quite emotional. In our Renaissance, which is really the Elizabethan period, we were renowned all over Europe for being vital, for being scientifically-oriented, for having our minds completely open towards the future. We were regarded as an aggressive and a powerful group that was coming of age. We created the greatest interconnected set of theater that the world had seen at that time since the Greeks.

We have lost our dynamism as a people: mentally and in every other way. Our people are still quite strong when it comes to the fist, and a bit of pushing and shoving. But what’s up here, is lacking. A thug is not a soldier, and a soldier is not a warrior. And it’s the strength which exists up here which is the thing that we have to cultivate. I believe that strength comes from belief, in things which are philosophically grounded and appear real to you.

One response that a critic would give to what I’ve just said, mentally speaking, is that it’s so individualized now and so broken down and everybody sort of makes it up as they go along — that’s called heuristic thinking, technically — and if everyone does make it up as they go along how will you ever have an organic culture again?

But I think this is to misunderstand Western society, and Western thought. When Blair says, when he used to be premier until couple of months ago, when Blair said that tolerance and equality and forbearance and humanism are our virtues, he was talking about, and turning against us, a tiny strand of our own civility which is part of our nature. English and British people often don’t like to impose their ideas on others, often will avoid conflict until it becomes actively necessary. Many of these characteristics have been turned on us and used against us.

There’s also a subtext to this country in the last 4 to 5 hundred years, and a lot of our Puritans and our obsessives and our fanatics and our extremists went abroad to found the United States. That’s where our Puritans went. Now many of them were gradgrind and the New Model Army banned Shakespeare in Newcastle, and flogged actors who dared to perform it. This is England’s greatest writer of course. So there’s a sort of Taliban self-destructivity, to that type of Puritanism. But we could do with an element if not a Puritanism, then of asceticism, of belief, and of asking foundational questions of what life is about.

To me this is what right-wing politics is really about. The issues that people campaign on at the level of the street are not incidentals. They are the expression of what’s happened when you are ruled by liberal ideas. We’ve been ruled by liberal ideas for many centuries but in their most acute form in the last 50 years. Liberal ideas say that men and women are the same and are interchangeable, that war is morally bad, that all races are the same and should all live together. That a population just exists, that a country is just a zone, just an economic area, that everything’s based on rationalism and materialism and is purely a calculation of economic self-interest.

Now there’ll be millions of our people who say “What’s this chap talking about? This is all abstraction.” Go out there on the street, and you see the example of the society that is based on these sorts of ideas.

Everybody’s mouthing somebody else’s ideas. Even Brown and Blair and the others. They are coming out with, in their own way, their 10th rate way, certain of the ideologies that they knew when they were at Edinburgh or Oxford or wherever. Because everybody speaks–unless they are a universal genius who takes hold of reality and reshapes it as a cosmos of themselves–everyone uses ideas that precede them and to which they are attracted. Even to say, “I haven’t got any ideas, and it’s all load of nonsense,” is an idea. Everything is ideological. Every BBC news broadcast is totally ideological, and is in some respects a soft form of communism, which is what liberalism is.

The last speaker today is a man called Tomislav Sunic, and his book Homo americanus, is about the American role in the world. And of course America is the model for much of the development that is going on in every continent and in every group on earth. America is the model. He said that, and don’t forget he’s a Croatian, and Eastern Europeans have lived under communism. Middle-class left-wing students in 1960s used to hold their fist in the air and talk about communism, but these people actually had to live under it. And that is a totally different formulation, in every respect. What was a protest against mummy and daddy, and a desire to smoke a bit of pot and do what you wanted, led to concentration camps and slavery and dysgenics and death in certain Eastern European societies. What was just the mantras of adult babies out of their cots in the West was terrorism in the East, and that’s what people don’t understand.

But in that book he said something very revealing. He said that communism kills the body, but liberalism rots the soul. And that’s exactly the case.

We face a situation in the West, where, paradoxically, spiritually we’re in a far worse state than the people who lived under communism. And this is one of the great ironies, because amongst its manias and the rest of it, communism froze things. It froze things glacially for 50 years in many respects. And much of the decay, the voluntarist decay, much of which we’ve imposed ourselves, because of ideas that successive generations of our leaders have adopted from themselves and from others, didn’t occur to the same degree in the East: the idea of self-denigration, that patriotism is the worst evil on Earth, that patriotism is one-stop from genocide, that you own group is always the worst group. This hadn’t been institutionalized and internalized quite to the same degree. It’s perverse that peace and plenty can produce more decadence and decay than hard-line Puritanism, artistic philistinism, queuing, and terror. But that’s what’s happened!

And in the East, of course, they now have the dilemma of westernization. And that’s joining us, because these are universal processes, and they won’t stop at the boundary between the old East and West Germany.

I was born in 1962. At the beginning of the 20th century, this country ruled large stretches of the world. We’re still relatively a normatively powerful country. The statistics say we’re between the fourth and the 20th most significant country on earth. But you also know, on all sorts of registers as you look around, that we don’t believe in anything anymore, that we’re in chaos, that a large number of our people are miseducated to the degree they hardly even know who they are. That patriotism, although it still exists in the blood and bone and in the consciousness of many people, has been partially indoctrinated out of many. That people look behind them before they make an incorrect remark, even if they’re in a wood! Even if they’re by themselves, they still look around! Because all these things are mental. They’re in the mind.

Five percent of all groups rule their own groups. And 80% always conform to the ruling ideology. If somebody says, “He’s a demon you know. He’s in one of those far right parties. He’s in the National Front.” That’s what they always say, because that’s the generic term amongst apolitical people for all right-wing groups, even though the BNP is by far the biggest group and has had by far as the greatest degree of electoral success, “It’s all the NF really.”  And the mass attitude towards all this is it’s dangerous and threatening! It’s being a Catholic under high Protestantism. It’s something that’s a threat, and the masses are like this, and they always have been.

In Eastern Europe the present regimes would have you believe that the dissidents were loved. I tell you it’s a fact that under Soviet tyranny, if you saw Sharansky, if you saw Sakharov walking towards you, you’d say “Oh my God!” And you did everything to pretend that he was an unperson, that he didn’t exist, that you weren’t in the street with him. There could be a man in a watchtower watching you. Now everyone comes and says, “Oh we agreed with you all along.”

And in this society liberalism has learned how to rule in a far more sophisticated way. Towards the end of the quasi-Stalinist state in Czechoslovakia secret policeman were looking under people’s beds for abstract paintings and jazz music and this sort of nonsense. The West allows people to dissent, just to think in their own little boxes, and don’t give a damn. Doesn’t bother to ban books because 40% of the population can’t read them anyway. This is how liberalism rules. It doesn’t allow the privilege of dissent, because it disprivileges dissenting ideas. And if people can’t think, and those ideas aren’t worth anything anyway, it’s invisible. And therefore you don’t even need to “persecute.” You can put economic pressure on people, so you got a choice to be sort of decanted from bourgeois life if you manifest in public certain types of opinion. That’s one of the pressures that’s put on people. That’s done deliberately to stop people who have education forming in the head, forming a brain, forming an elite with the fist. And that’s done quite deliberately, so that the leaders will be choked off.

If you go to the University–and Blair and Brown say everybody should go to university. At the University of Slough straight up the Thames Valley, there are 28,000 students, and they give courses in golf and tourism and hairdressing. It’s just mass training for a postindustrial society, for sort of semi-robotic nerds to do repetitive tasks in trained environments where they’ve been timed and watched all the time.

Now because I believe it’s thought which characterizes our race and our group more than anything else, I think thinking is cardinal for many people.

When the events of 1968 occurred, there were convulsive riots all across the Western world by left wing Western youth. They can raise hundreds of thousands in the streets, and in the key events in Paris and elsewhere, there were a million in the street. There were also very large riots in the United States on many campuses. Western people have always been convulsed by ideals and by ideas. The idea that it’s all in the past, that Fukuyama said that history is ended, and then 9/11 happened. History never ends, and things go on and repeat themselves and come back again, at times even more violently than before.

What our people are crying out for isn’t really a religion or a belief system, it’s a form of mental strengthening in and of themselves, to overcome the disprivileging mechanisms that don’t allow them to think and also allow them to reconnect with core areas of identity.

I’m not a Christian. And I never was. Although I went to a Catholic school, and they educated me very well. And almost every book in that library was by a dead White European male. And almost everything the one learnt culturally — from the rather gory sort of Grünewald-type crucifixion as you went in, to the Dali on the wall, the reverse crucifixion scene, in reverse perspective from above, that was next to the assembly point, and to everything else — everything was European. And that’s why people become Catholics. Did you notice many parents become interested when their child’s about 10? And that’s because they want to get them into these schools. Why do they want to get them into the schools? Because they retain the structure and the discipline. You don’t leave when you’re 16 and don’t even know what your name is, you can’t read or write, you speak like a Jamaican gangster, you have no respect for what you are and what you could become.

Now you hear about youth crime, and you hear a lot about the uncontrollability of many people in society. They’re not controlled because there’s no control up here.

One of the cardinal weaknesses of the contemporary West is the feminization of all areas of life. Masculinity is a sacred thing, and yet it’s been demonized and disprivileged in the Western world, regarded as just an excuse for brutality. Masculinity is about self-control. It’s about respect and power that’s ventilated when it’s necessary to use it. The only way in which you would cure many of the problems that presently exist with elements of lumpen and criminality at all levels of life is to reintroduce National Service, with maximum harshness in the initial period.

And a few would die because, they’d be too obese to get through those tunnels, and over those walls with serrated glass, with people screaming at them in an unpleasant accent. But you would need to do that. And the reason isn’t physical; the reason is psychological. Some of our Marines cried when the Revolutionary Guard in the Gulf took their iPods off them. This is where we’ve declined! This is the Green Berets! These are the Royal Marines! The Revolutionary Guard in Iran, the Quds brigade, which is the elite brigade which reports directly to the supreme leader, Ayatollah Khamenei, couldn’t believe it when they saw that sort of thing. The post-imperial British truly have a tremble in the lip. But these things in the end are cultural, and philosophical, and psychological.

Now our civilization has had many religions and many dispensations of thought. But one of the things that we have forgotten is that open-mindedness to the future and respect for evidence does not mean woolliness and an absence of certitude in what we are.

There’s a thinker who existed two-and-a-half thousand years ago called Heraclitus, and my type of thinking is his linear descendant. He’s a pre-Socratic; he’s a sophist; he begins right at the beginning Western thought, when we actually write down what we think. He wrote a book on nature which Aristotle glossed, and which has survived in fragments.

What did he believe?

He believed that everything is a form of energy. “Fire” he called it; we would call it “energy” today. That it exists in all forms of organic and inorganic matter. That thought and the sentience of nature is what we are. Nature has become sentient in us which means we must incarnate natural law as a principle of being. It’s called becoming in my philosophy. The right, even if you don’t use that term, stands for nature and for that which is given.

What does that mean?

It means conflict is natural, and good. It means domination is natural, and good. It means that what you have to do in order to survive, is natural, and good. It means that we should not begin every sentence by apologizing for our past or apologizing for who we are.

Tony Blair made several interconnected apologies when he was Premier, but he didn’t apologize for being Premier. He apologized for the Irish famine. I’ve got Irish blood, but I’m not interested in apologies for the Irish famine. He apologized for the Shoah. He apologized for slavery. He apologized for almost everything going. These apologies are meaningless, as some of the groups that they were targeted on had the courage to say. It’s just temporizing sympathy.

In my philosophy sympathy multiplies misery. And if somebody’s in pain in front of you, you give them some options. And if they can’t get through it, suicide’s always an option.

Now, what does Nietzsche believe? He believes that strength is moral glory. That courage is the highest form of morality. That life is hierarchical. That everything’s elitist. There’s a hierarchy in each individual. And a hierarchy in every group of individuals. There’s a hierarchy between groups of individuals. Inequality is what right-wing ideas really mean.

Right-wing ideas aren’t just a bit of flag-waving and baiting a few Muslims. Right-wing ideas are spiritually about inequality. The left loves equality. It believes we’re all the same. We must be treated the same. And they believe that as a morality. As a moral good which will be imposed.

Under communism, Pol Pot shot everyone who’d read book that he didn’t approve of. Why did he do that? Because he wanted everyone to be the same, and everyone to think in the same way. Asiatics have a formal description. It’s called the tall poppy syndrome. They look at the plants. They decide one’s a bit out of kilter. It’s standing higher than the others, so you snip it down, so all are the same.

Pol Pot’s not his real name by the way. It’s a joke name; it means “political potential.” When he was very young, Maoists wrote down, “This man has political potential.” “Pol Pot.” And that’s where he took it from. This man is a terroristic psychopath. But when he took over his society with a teenage militia high on drugs, and almost everything had been blitzed and was defenseless, he put into practice in a cardinal way, what many of these Western idiots in the 60s with their fists in the air have been proposing. He sat in Paris, in salons listening to Kristeva, listening to Sartre, listening to de Beauvoir. And he imposed it implacably like the cretin he was. The family is immoral. Shoot all the village priests that got people married. Shoot people who are bit too keen on marriage. Shoot everyone who’s read books about marriage. Shoot everybody who ever said marriage is a good thing. That’s quite a pile of bodies, and you haven’t started yet.

That is communism in its rawest and its crudest form. It’s a sort of morality of bestiality, essentially. And it can’t even impose equality, because in the communist societies of yesteryear, the elite will have its own shops, and its own channels, and they will have their own corrupt systems to keep their children out of military service, and so on. Just like Clinton’s America, or Vietnam America before it. Every elite in that sense will recompose, despite the stigma.

Inequality is the truth. Because nature is unjust, but also fair in its injustice. Because there’s always a balance. People who are very gifted in one area will have grotesque weaknesses in another. People who are strong in one area will be weak in another. People who are at the bottom within a hierarchy have a role and have a place in a naturally ordered society. And will be looked after, because patriotism really is the only socialism. That’s why the right appeals to all parties. And to all groups within a culture. Because all have a place.

Now, I believe that in the Greek civilization, a peasant woman could kneel before an idol, and could have a totally literalist — it’s called metaphysically objectivist — view of the religion. She believes in it absolutely. A fundamentalist in contemporary terms. And you can go right through the culture to extremely sophisticated intellectuals, some of whom were agnostics and atheists who supported religion — yes they did!

Charles Maurras was believed to be an atheist, but he led a Catholic fundamentalist movement in France. Why? Because if you are right-wing, you don’t want to tear civilization down just because you privately can’t believe. You understand the discourse of mass social becoming. What does a wedding mean? What does a death mean? What does the birth of a child mean? Unless there’s something beyond it? What does a war mean? Just killing for money? Unless there’s another dimension to it

We are reduced: as White people first, and just as humans second. But we have to understand that belief is not a narrowness. Belief is an understanding that there are truths outside nature, and outside the contingent universe that’s in front of us, that are absolute. The left-wing view that it’s all relative, or we make it up as we go along, is false.

Nietzsche believes that we test ourselves here now in relation to what’s going on before us. And the more primordial we are, the more we live in accordance with what we might become, the more we link with those concepts which are eternal and that exist outside us.

So what appears with half an eye closed to be an atheistic, a secular, and a modern system, if you switch around and look at it from another perspective, is actually a form for traditional ideas of the most radical, the most far-reaching, the most reactionary, and most archaic and primordial sort to come back. To come back from the past.

What the New Right on the Continent in the last 40 years has been is the reworking of certain ideas, including certain ideas associated with fascism, and their reworking so that they come back, into modernity, where we are now.

If you look at mass and popular culture, the heroic is still alive. It’s still alive in junk films, in comic books, in forms that culturally elitist society and intellectuals disprivilege.

Why the heroic treated at that level? Because liberalism can’t deal with the heroic. It doesn’t have a space for it in its ideology, so it decants it.

Nothing can be destroyed. Liberals think that they’ve destroyed the ideas in this room, but they haven’t: they’ve just displaced them into other areas. And they’ve found new ways to come up, and new syntheses that emerge.

Much of popular culture involves the celebration of men–iconographically, in films and so on–who are authoritarian, who are hierarchical, who are elitist. How many cinema posters have you seen with the man alone with a gun staring off into the distance? It’s the primordial American myth.

These are men who think “fascistically.” And they fight against fascism. They fight against authoritarian ideas of what the West once was and can be. This is always the trick: that they will use the ideology of the Marine Corps, to fight for a liberal, a humanist, and a Democratic purpose. That’s the trick. In every film, in every television program, in every comic, in every simple novel, in everything that the masses consume that isn’t purely about sex or sport, the heroic is there. And they always fight for liberal causes, and their enemies are always grinning Japanese generals, or Nazis. Used again, and again, and again, as a stereotype, of a stereotype, of a stereotype, to impose the idea that that which is core, primal, Indo-European, is morally wrong.

I must have spoken, in the four years I was in the British National Party, at 100 events, 120 events, 150 events, if you add everything together. Now, I’ve never mentioned this topic, which I’m going to talk briefly about now. And this is the topic known as the Shoah.

Now all my life, this has been used as a weapon. All my life. Against any self-assertion by us.

Whenever the most mild and broken-backed Tory starts to think, “Immigration has gone a little too far,” the finger will go down. And he will fall on the ground, and say, “Oh no, oh no, I may have made a minor complaint before I was going to leave office, but don’t drag me in that particular direction.”

And of course, many of the people who use this as a weapon don’t give a damn either way. It’s a weapon they can use. And it shuts people up, instantaneously. And it does so because it impinges, at quite a deep level, on what white and European people think about morality.

And this is a deep problem. And it’s a problem that all right-wing politics since the Second World War, which was in reality a Second European Civil War, the European equivalent of the American Civil War in some ways in the century before, of which in a very complicated way it’s both an attenuation and reverse reflex.

But this issue is very, very deep. And very complicated and important. And goes beyond methodologies about the figures for the number of purported victims involved. Many Western people feel that, because it is generally a given in the society and culture that they’re in, that variants of our group have committed atrocities, that our civilization is therefore rendered worthless, almost in its entirety.

Except when it apologizes before it even states that it has a right to exist. So every time Wagner is played on Radio Three there will be, there will be, a sort of 30-second health warning, like on a packet of cigarettes. It’s as literal as that! And because it’s an ideology. It’s got to. It imposes itself. Ideologies want to impose themselves, like liquid finds its own level in a tank.

If I was running the BBC, it would be slightly different from what’s on tonight. In fact those dumb people working at the BBC at the moment would hang themselves in their studios at the thought.

There is a degree to which the issue of the Shoah is very cardinal, because it has caused intergenerational hatred, particularly in Germany and elsewhere. It has caused degree of self-hatred among our own people, something that de Benoist, the French New Right a theoretician from France, talks about a great deal.

And this is the worst type of denigration, because denigration that comes from without is rain that bounces off, and can be withstood: you can put up an umbrella and get rid of it. But that which comes from inside is much more corrosive, much more deconstructive, much more disabling. And one of the reasons why this issue, as if this is the only event of brigandage that has ever occurred, but nevertheless, relativism, deep down, isn’t enough.

When the IRA commited an atrocity they said, “Never mind ours, look at the British! Look at the loyalists!” And people said, “What about this, what you’ve done?” They said, “No, no, no, look what they’ve done.”

Deep down, philosophically, that’s not good enough. The problem we have, is if you are very Christian or post-Christian in your morality, where there’s a total dualism of good and evil. And if you think and have been indoctrinated at school from a very early age that our group has committed some monstrous evil, you are “endwarfed,” to invent a word. You are semi-humiliated, from the start.

When you begin to assert yourself you suddenly begin to remember, “Oh, I need to apologize before I do.” And that’s not just a strange intellectual concept. Millions do that all the time.

They say, “I’m not this, but . . .”

They say, “I don’t want to make an extremist remark, but . . .”

They say, “Well, I don’t really wish to go into the area of self-assertion, but . . .”

And the reason for all that garbage is because of this shadow. Or those that relate to it, in the background. And if you knock down one, another will emerge.

Every black group in the United States wants a holocaust museum about slavery in their own cities. That’s the next thing. And they say to their congressman, “We want our museum!” “Well, I don’t . . .” “If you want our votes you’re going to get us our museum.”

It’s as straight as that. Each group claims status for strength through victimhood. That’s what we face. “I can be strong because I’ve suffered, and I’m going to get back because I’ve been weak in the past. And my strength is revenge, and I’m morally entitled.” And lots of our people think, we were the primary and primordial and dominant group on Earth, for quite a long time, and now we’re losing it, in almost every area.

Oswald Spengler wrote Decline of the West after the Great War, which of course was a dysgenic war, which had a considerably destructive impact upon Western leadership, at every level. But as you look around you sense the decline, and if you have a decline and you have a desire to assert yourself to arrest the decline, and you have to apologize to yourself about even having the idea of assertion to arrest decline, you’re not going to get anywhere, are you?

And that’s what this weapon is.

Now, my view is the following. I’m technically a pagan. And pagans believe that creation and destruction go together. That love is fury. That whatever occurred, and whatever occurs, we don’t have to apologize. We step over what exists.

There’s a concept in my philosophy which is called “self-overbecoming.” Where you take things which exist at a lower level, that you feel uncomfortable with, and you sublimate them, you throw them forward, you ventilate them. You take that which you don’t like, and you transmute it alchemically, psychologically, and intellectually, and you change it.

And you step forward and say, “No!” to past humiliations, to past indoctrination and degradation of the German people, who are cardinal to the European identity. Both because of their cultural and linguistic specificity, and also because of the fact that they were over half of the European continent. If they have to apologize every day of the week, for being what they are, our group as a whole can never assert itself.

And my view is that when this is viewed as an issue: there are relativist dodges, [and] there are things you can say. The deputy chairman of the party that I was in was asked about the Shoah on a Channel 4 program. And he said “Well, which ‘Shoah’ are you referring to? Are you talking about the Communist Holocausts, many of which were inspired by Jewish ideas?”

Silence. A very radical statement for a contemporary BNP leader. Silence. Silence.

But of course, that’s a clever answer, and it’s a political answer, and it’s a relativist answer.

But my view is I would say, “We’ve overcome all of these events.” And we will stride on to new forms of glory. New forms of that which is implacable. We can rebuild cities again! Every German city was completely destroyed. It was like Grozny in Chechnya now: nothing at all!

I have a friend of mine who is a well-known right-wing intellectual. He’s almost 80 now. His name is Bill Hopkins. After the war he served in Hamburg, and during the summer in about 1948 when he was in the RAF, he said all the British troops used to go often outside the city, because the stench was so bad, because of all the bodies under the buildings that hadn’t been reached, that hadn’t been dragged out, or hadn’t been put into lime pits.

But everything has been rebuilt. Because everything can be rebuilt, and built beyond what even existed in the past. So if somebody says to you, “You’re descended from brigands.” Which is in a sense, individually, what that sort of contrary ideology is. You say, “I’m not going to bother about diggers and who did what to whom. I’ve overcome that!”

“Oh, well I don’t like the sound of that. That’s a bit illiberal.”

And I’d just say, you just say, “Liberalism is moral syphilis. And I’m stepping over it.”

“Well, I don’t like the sound of that! You sound like a bit of a Fascist to me!”

And I’d say, “There’s nothing wrong with Fascism. Nothing wrong with Fascism at all!”

Everyone now adopts a reverse semiotic and runs against what they actually think, in order to convince people who don’t agree with them anyway. Because democracy – and I’m not a democrat. I’m not a democrat. When I supported the challenge in the party that I used to be in, I did it for various reasons, but to encourage greater democracy wasn’t necessarily one of them.

But, authoritarianism has to have morality with it! Those who make an absolute claim and who don’t live up to the nature of that claim, or don’t even begin to live up to the nature of it, can’t advocate authority. Mosley, for example, was regarded as above the movements that he led, and therefore there was a degree of absolute respect: even if people disagreed with him totally on Europeanization and various other things. Because of the respect he had, as a man. And if you are to lead right-wing movements, you have to have that degree of character. Character is integral to that type of authority. It would be so in a military commander, never mind a political one. If it’s not there you can’t make authoritarian pledges and carry on in that sort of way, because you’re just involved in the grubby game, which consists of Labor-Liberal-Tory and different versions of the same thing.

To make an absolute claim and not live up to it is worse than being in New Labor. Because they don’t pretend, even though people have been fooled.

So my view is that we must return again to certain sets of ideas which suit us, that are cardinal for us, that are metaphysically objective and subjective, that see the flux and warp and weft of life, and its complicatedness, but know there are absolute standards upon which things are based.

If we can’t overcome the weapons which are used against us, we will disappear. These are the facts. And therefore we have to do so in our own minds.

Every other group that’s ever existed in human history has not had the albatross around it, that it only remembers as a form of guilt and expiation, and as a Moloch before sacrifices must be made, their own moments of grief and of slaughter and of ferocity. They configured the world in another way.

When the Greeks sacked a city in internal warfare, everyone would be enslaved. But they did not remember, when their bards sang of their victories, that they had denied human rights of other Greek city states.

No people can survive if it incorporates as a mental substructure an anti-heroic myth about itself.

This is why war is largely fought in the mind in the modern world. When Iraq was invaded and that regime was taken down, the precedents for everything which occurred had been done earlier in the 20th century. De-Baathafication, removal of the Army — but allowing them to keep their weapons; bad move, the Americans have learned the error of that, subsequently — the removal of the top of the civil service, trials for those involved, their moral degradation and expiation: hanging, in public, put on YouTube so the world can see it! A degradation of these villains, not foreign statesmen to which we were opposed and against in this war, but villains, criminals, that we must demonize and destroy!

Why is it done? Because it destroyed them morally, in the mind. And Iraqis think, “Well, Saddam was the one who [unintelligible]. Why would you say that, Abdul? “Well, I’ve seen it on the telly.” That’s what 80% of people are like. These extraordinary reversals because this is a mass age. In the past countries were ruled by elites. You shot up an elite and put another elite in place. Now the masses are allegedly in charge, you have to indoctrinate the masses. You have to stimulate them to fury: your enemies aren’t human, they’re beasts.

Beasts!

Milošević: beast, human rights abuser, genocidalist. Saddam: our man in the Gulf for years, now a demon, a demon! An anti-Zionist, ferocious apostate, and so on. But most of the chemicals that he used in the three-way war–Kurds, Iranians, and Iraqis, fought on the First World War level–companies in Berlin, Germany, and France, in Russia, in Belgium, in Britain, and in North America provided that. The gas was used by the Iranians as well, and the Kurds fought on both sides. Now that is the complicatedness that people don’t want to see.

And it’s also applicable to all groups. An American colonel in Fallujah will be fighting in his own mind, physically, in a courageous way. At the level of him on the ground with the sand around it, and the flies in his eyes. He’s not thinking about grand theory. He’s thinking about getting through that tour of duty and getting back to the wife and the kids in Maryland or something. That’s the level. We always have to understand that individual White Americans have absolutely no control over their elites, just as we have no control over ours. Because they’ve gone to a global level. And they think they’ve left us behind. They think England and Britain is a puddle, and they can step out of it to universality.

Well we can’t step out of it to universality, because if you’re not rooted in something, you don’t come from anywhere, there are no roots that go down into the earth. And you can be moved about like a weed which has very weak roots and just rips out. And somebody stronger will rip you out.

So my goal, really, in all these right-wing partisan groups I’ve been in, in one way or another, for the last 15 years is to preach inequality.

“Did you hear that? He says people are unequal.” People are unequal: 75% of it’s genetic and biological. Partly criminality’s biological; predispositions to drug addictions are biological; intelligence is biological; beauty is biological; ferocity or a predisposition to it is biological; intellect is biological. You can do a bit, but you’re born to be which you are, and we should celebrate what we were born to be. Because we have created 90% of value in modernity.

I am a modernist in many ways because I believe we created a modern world that has been taken away from what it could have been. The modern and that which preceded it are not necessarily in complete opposition. If people with our sorts of values ruled modernity, everything about the society would be, at one level the same, and in every other respect completely different. People would still drive contemporary cars; there’d still be jets; and there’d still be supercomputers, and so on. But the texture and the nature of life would be different in every respect.

How so?

Firstly, cultures would be mono-ethnic. Secondly, there would be a respect for the past glories of our civilization. Thirdly, we would not preface every attempt to be strong by saying “I’m sorry, I’m sorry for what we have done.”

We’re not sorry!

And we’ve stepped over the prospect of being sorry.

Menachem Begin in his autobiography, which is called – is it called My Struggle? – it’s called My Life.

He was asked about the massacres of Palestinian villages, which was certainly instituted by his paramilitary group. And he said, “The sun comes up and goes down. It was necessary. We lived, we struggled, and they have died. Israel!” And we have to do the same. We have to do the same.

I once spoke at a BNP meeting, and this chap came up to me and said, “You’re a bit right-wing, aren’t you?” He said, “I used to be in the Labour Party.”

I said, “That’s all right.”

And he said, “Don’t you think this party is a bit too nationalistic?”

And I said, “Well, what, do you object to these flags?”

And he said, “Well, I’m just being honest.”

And I said, “Okay.” He’s willing to stand, and this sort of thing. I said, “Why does it upset you?”

And he said, “Well, wouldn’t it be better if we presented ourselves as the victims?” I don’t want to caricature the bloke too much. He said, “I’m obsessed by the case of the red squirrel.” And I gave him a very strange look.

But what he meant, what he wanted to configure, was that we are the victims. And the problem with that is that it’s what everyone else does. And it can be done, because there are many white victims in this society now, in the way that it’s going. But if you concentrate on pain and defeat, you will breed resentment. And I believe that resentment and pity are the things to be avoided.

Stoicism should be our way. Courage should be our way. When somebody pushes you, you push them back. When somebody’s false to you, you’re false to them. When somebody’s friendly to you, you are to them. You fight for your own country, and your own group, and your own culture, and your own civilization, at your own level, and in your own way. And when somebody says, “Apologize for this, or that” you say: “No. I regret nothing.” As a French singer once said. “I regret nothing.”

And it’s a good answer! I have no regrets.

One’s life is a bullet that goes through screens. You hit your final screen, and you’re dead. What happens after, none of us know. There’s either a spiritual world, as all the cardinal and metaphysically objectivist religions of every type for every culture and every group say there is, or there’s not.

In my philosophy, the energy that’s in us goes out into everything which exists. That there is an end after the end, but it’s not finite or conscious. That’s what I think.

That’s why believe in cremation. Because I believe in fire, and the glory of fire. I remember when my mother was cremated. If anyone’s ever been to a cremation, there’s a bit of ghastly simpering and this sort of thing, and they have a curtain because they don’t want you to see the fire. Because it’s a furnace, an absolute inferno.

And I said to the Vicar, “Look, I’ll even give you some money. I want to see the fire.” And he went “Ahh, ahh, ahh  . . . Pardon?” “I’m a pagan. I want to see the fire.” He said, “Good lord, are you one of those?” I thought he was going to say he’d take 20 quid more. But no.

And I was allowed to stand near the coffin as it went in. And it’s just a blazing furnace, it opens, the sort of ecumenical and multi-dimensional curtain that they have over it, which has a peacock and various multi-faith figures on it, goes up.

And you see this wall of flame. This amazing wall of flame, that’s like the inside of a sun. And you see this oblong box go into it. And the flame finds every line, and every plane, and every sort of mathematical conceit in the box. And soon it’s completely aflame. And then the gate comes down.

And I believe that’s what life’s like. I believe that’s what happens when a sun forms, when a galaxy forms, when one ends, when a life begins, and when a life ends. That for me is life. Fire, energy, glory, and thinking.

Thinking is the important thing. Being white isn’t enough. Being English isn’t enough. Being British isn’t enough. Know what you are! In this book to read about your own culture is a revolutionary act. People are taught to rebel at school and hate our high culture, hate our folk culture – it’s all boring.

I heard a Manchester Club leader who I vaguely knew earlier in my life who died recently. And he was in charge of Factory Records. Very left-wing. That’s why he produced bands called New Order and Joy Division, to make money out of it.

He said, “I didn’t like ’80s New Romantic music,” and the Radio 5 jockey said to him, “Why is that?” And he said “Because it’s too white.” Too white! Because its bass wasn’t black enough, he said.

Now, if you have these sorts of ideas you will mentally perish over time, and you will physically perish as well over time.

But you have to know about our own forms to be able to deny the postulation of these people who would deny them. Knowledge is power. Listen to high music, go into the National Gallery. It’s free. You can stay hours in there. Look at what we’ve produced as a group.

This is what the Muslims teach their people. To be totally proud of what you are in your own confirmation of identity. Because identity is divine. It’s just like that fire, that consumed the box when I was younger.

Nietzsche’s philosophy isn’t for everybody. It’s too harsh and too forbidding for many people. But it is a way of thinking which is reflexive and absolute. It’s a way of thinking which is primordial and extraordinarily Western. It’s a way of thinking that enables people to be religious, in the sense of the sacredness of life, but also to be open to fact, and to evidence, and to science. It combines those things that lead to glory. And express themselves through tenderness and ferocity.

I urge all white people in this era to look into the mirror and to ask themselves, “What do you know about what you are?” And if you don’t know enough, put your hand on that mirror, and move towards greater knowledge of what you can become.

We’re all going to die. Make use of that time which remains.

Greatness is in the mind and in the fist. The glory of our tribe is not behind us. We can be great again. But the first thing that we have to do is to say, “I walk towards the tunnel, and I’m on my own, and I’m not afraid. And I have no regrets.”

Thank you very much!

 


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La chevauchée littéraire, devenue mythique d’Artus

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La chevauchée littéraire, devenue mythique d’Artus

L'aventure d'une revue racontée par celui qui l'a intensément vécue

Hervé Glot
Ex: http://metamag.fr/
 
Nous avons longtemps hésité avant de classer l'article d'Hervé Glot, issu d'une contribution au magazine des Amis de l'écrivain normando-breton, Jean Mabire . Il avait sa place dans notre rubrique "émotion/réflexion", car l'histoire du magazine Artus relève d'abord de la littérature, de la poésie, de l'image et de l'imaginaire. Mais par la vocation ambitieuse qu'elle s'assignait, au service de la large culture celte, toujours vivante et ardente, par l'enthousiasme  qu'elle a suscité auprès d'artistes, d'intellectuels, du public, par l'impulsion enfin qui continue de nourrir rêves et convictions, elle relève finalement de la rubrique "communautés vivantes". 
Guilhem Kieffer
 
"Difficile de prendre individuellement la parole au sujet d’une aventure qui fut avant tout collective, d’autant que les années ont en partie gommé le contexte qui vit la naissance et l’évolution de la revue Artus, puis, par la suite, des éditions du même nom. Mais soit, je tenterai d’être le chroniqueur concis et néanmoins fidèle d’une chevauchée qui s’est étalée dans le temps et bien sûr, comme tout corps vivant, a initié ou subi ses propres métamorphoses.
 
 
L’affaire est ancienne, puisque c’est en 1979 que fut fondée l’association éditrice de la revue, avec pour dessein d’explorer les voies de la culture celtique d’hier, et d’en faire entendre les voix d’aujourd’hui. Cette association naissait en Bretagne, à Nantes capitale du duché, et Jean-Louis Pressensé en était le directeur et le premier rédacteur. Artus : le nom avait, bien sûr, été choisi en référence au roi de la Table Ronde, dont le royaume légendaire s’étendait sur les deux rives de la Manche. 
 
Il élargissait considérablement le réduit breton auquel nous étions certes attachés… mais à condition d’exercer toute liberté dans les instants où il nous siérait de larguer les amarres, comme en témoignait le sous-titre "pays celtiques et monde nordique". L’association était née d’une réaction contre une certaine vision en vogue dans les années 70, celle d’une Bretagne étroite, suffisante et, pour finir, morte d’un trop plein "de légitimes revendications et de droits imprescriptibles"…
 
Sources et survivances d’un imaginaire celtique
 
Nous souhaitions rechercher, au sein d’un univers plus large, les sources et les survivances d’un imaginaire celtique. Et nous nous interrogions: « Segalen est-il moins celte quand il compose Les Immémoriaux, Kenneth White quand il décrit Hong-Kong, Michel Mohrt quand il rédige "L’ours des Adirondacks ?" »
 
Dès lors se posait le problème du contenu que nous entendions donner au terme « celtique ». Pour ma part, très sensible à l’enseignement que prodiguait (parfois dans la douleur) Christian-J. Guyonvarc’h, l’Irlande, avec sa mythologie miraculeusement transmise, était un des conservatoires et l’un des foyers où aller chercher les brandons encore vivants du grand récit. Des brandons à raviver parce que, sans cette lueur venue de ses franges "barbares’", l’Europe, qui cherchait à s’inventer, faisait l’impasse sur une partie de son âme (elle a fait mieux depuis !). De notre point de vue, c’était pour les artistes, les créateurs, se priver d’une source d’inspiration dont des écrivains majeurs, comme Yeats ou Joyce (bon gré, mal gré), avaient fait le suc de leur œuvre, et dont le cinéma s’emparait désormais avec gourmandise. J’aime toujours rappeler que l’Irlande, un tout petit pays, peut se flatter d’avoir porté, bien au-delà de son nombril, la lumière de ses écrivains et que l’imaginaire est une pensée vivante, une flamme que l’on ravive au contact de la diversité du monde. 
 
Pourtant, la volée de bois vert ne vint pas des Bretons pur beurre : il apparut rapidement que l’usage que nous faisions des termes celte ou celtique, et ce que nous affirmions comme un héritage mésestimé étaient, pour certains, des vocables strictement interdits, des territoires de la pensée absolument prohibés. Passons sur ces polémiques, elles n’en méritent pas davantage.
 
Un sentiment géographique et quasi climatique  
 
Nous cherchions à faire partager un sentiment géographique et quasi climatique : cette Europe du nord-ouest, atlantique et baltique, est (de toute évidence) un mélange de terre et d’eau, un espace terraqué aux limites indécises, aux lumières parfois incertaines et aux origines parfois contradictoires. Nous souhaitions faire naître peu à peu, par les textes des chercheurs, ceux des écrivains et des poètes, les œuvres des photographes, des peintres ou des graveurs, etc, une esthétique, un esprit, qui donneraient à la revue une couleur que j’espérais singulière. 
 
 
Jean-Louis Pressensé avait, au tout début de l’aventure, suggéré cet en-dehors des territoires trop arrimés, en évoquant l’Artusien en devenir : « Etre enfant du granit, de la houle, des forêts et du vent, être pétri de fidélité, de folie et de rêves…» Et, effectivement, les filiations furent de cœur, de consanguinité spirituelle, de générosité, jamais fondées sur l’intérêt ou le conformisme idéologique. 
 
La revue fut, pour bien des rédacteurs, une école pratique et un centre de formation intellectuelle. Nous approfondissions nos compétences techniques, passant de la terrible composphère, fleuron de chez IBM, à l’ordinateur, et la table de la salle à manger, qui servait de table de montage, conserve les ineffaçables stigmates du cutter de mise en page : à ces moments-là, il fallait penser avec les mains, non sans avoir affirmé, quelques instants auparavant, après Rimbaud, que la main à plume valait bien la main à charrue.
 
Nous allions vers les artistes ou les chercheurs par inclination personnelle, aussi bien que par curiosité pour qui nous intriguait. Ainsi, la revue développait son contenu, tandis que les numéros sortaient avec la régularité qu’autorisaient nos occupations professionnelles. Artus a fédéré des énergies, confronté des individualités et surtout nous a conforté dans le sentiment que l’équilibre, le nôtre en tout cas, se trouve où cohabitent le travail des savants et le chant des poètes.
 
Un équilibre où cohabitent le travail des savants et le chant des poètes
 
Peu à peu, nous avons orienté notre publication vers des thèmes plus précis. Parurent ainsi "Le Graal", "A chacun ses Irlande", "Au nord du monde", "Harmonique pour la terre", "L’Amour en mémoire", "Ecosse blanches terres", "Mégalithes", "Archipels, vents et amers", autant de titres qui signaient des affinités électives, des rencontres insolites ou prévisibles. Avec le recul, cette formule éditoriale a eu le grand avantage d’ouvrir un espace accueillant et de permettre la constitution d’un noyau de collaborateurs, qui auront trouvé dans le rythme revuiste, à la fois souplesse, diversité et régularité. 
 
 
Les universitaires Jacques Briard pour l’archéologie, Christian-J. Guyonvac’h pour le domaine celtique, Léon Fleuriot pour les origines de la Bretagne, Philippe Walter pour la littérature arthurienne, Régis Boyer pour le monde nordique, Gilbert Durand pour le vaste champ de l’imaginaire, furent parmi d’autres, nos guides et nos interlocuteurs. Patrick Grainville et Kenneth White nous donnèrent de sérieux coups de main. Philippe Le Guillou a été le compagnon de nos rêveries scoto-hiberniennes. Michel Le Bris a bercé nos songes romantiques au rythme des puissances de la fiction; quant à Pierre Dubois, il a été pour nous tous l’empêcheur de raisonner en rond, le Darby O’Gill des raths et des moors.
 
La revue a permis, en outre, de créer un lectorat qui est naturellement resté fidèle lors du glissement -amorcé en douceur au milieu des années 80- de la revue vers la maison d’édition, ayant ainsi, pour effet, de résoudre partiellement le problème de la diffusion.
 
Après s’être essayé à la publication de textes relativement courts : "Enez Eussa" de Gilles Fournel, "Marna" d’Yvon Le Menn, "la Main à plume" de Philippe Le Guillou, suivront une vingtaine de livres dont "Ys dans la rumeur des vagues" de Michel Le Bris, ou "Les Guerriers de Finn" de Michel Cazenave. Des albums sont consacrés à des peintres, des sculpteurs, des graveurs, des photographes (Yvon Boëlle, Jean Hervoche, Carmelo de la Pinta, Bernard Louedin, Sophie Busson, Jean Lemonnier, Geneviève Gourivaud).  
 
Avec Pierre Joannon, nous éditerons un gros album, "L’Irlande ou les musiques de l’âme", une somme menant de la protohistoire à la genèse de l’Irlande contemporaine, que reprendront les éditions Ouest-France. Toujours à l’affut des méandres de la création, sous la direction de Jacqueline Genêt, de l’université de Caen, nous avons publié les variations des écrivains de la renaissance culturelle irlandaise, autour de la légende de Deirdre. 
 

Pierre Joannon
 
Depuis ces temps de fondation, d’autres livres bien sûr sont parus, parfois en coédition avec Hoëbeke ou Siloë. Citons "Arrée, l’archange et le dragon", "Des Bretagne très intérieures", "Une Rhapsodie irlandaise", plus récemment "Lanval" et ,dernier en date, "Les îles au nord du monde", un texte de Marc Nagels illustré par Didier Graffet, avec des photographies de Vincent Munier.
 
Un numéro spécial avait marqué un tournant dans l’histoire d’Artus. Ce n’était déjà plus le fascicule habituel, mais un véritable album titré "Brocéliande ou l’obscur des forêts". Il allait nous conduire vers une autre direction : une heureuse conjonction permit à Claudine de créer et d’asseoir" au château de Comper" le Centre de l’Imaginaire Arthurien. Mais cela est une autre histoire, et je ne voudrais pas m’approprier abusivement ce qui appartient à une fraternité sûrement plus vaste que la mienne, sinon en rappelant ce que pourrait être… une errance arthurienne.
 
Vagabondage dans l’espace arthurien
 
Histoire des hommes et de leur imaginaire, rêves, foi, mythes, voilà un terrain de pérégrinations assez inépuisable, au milieu duquel l’héritage celtique et la légende arthurienne brillent, aujourd’hui, d’un éclat particulier, avec leur cortège de prouesses et d’enchantements, dont le moindre n’est pas la promesse de la quête.
 
Le roman arthurien n’a pas inventé la quête, mais il lui a donné une couleur et une dimension renouvelées. La quête chevaleresque n’est ni la descente aux Enfers d’Orphée ou de Virgile, la fuite d’Énée ou la dérive involontaire d’Ulysse. À travers d’innombrables épreuves, dont on ne sait dans quelle réalité elles se déroulent, elle unit, à un voyage qui porte ordre et lumière là où règne le chaos, un cheminement intérieur, recherche de perfection ou d’absolu.
 
Au centre de la cour arthurienne, la Table Ronde rassemble les meilleurs chevaliers, venus du monde entier briguer l’honneur de servir. Alors, commencent les expéditions, entreprises sur un signe, une requête, un récit marqué d'étrangeté. Lorsqu’il prend la route, chaque chevalier devient, à lui seul, l’honneur de la Table Ronde et la gloire du roi. Il forme l'essence même de la chevalerie arthurienne, affirmant la nécessité de l'errance, le dédain des communes terreurs, la solitude, qui ne s’accompagne que d’un cheval et d’une épée. Il ne sait ni le chemin à suivre, ni les épreuves qui l'attendent. Un seule règle, absolue, lui dicte de « prendre les aventures comme elles arrivent, bonnes ou mauvaises ». Il ne se perd pas, tant qu’il suit la droite voie, celle de l'honneur, du code la chevalerie.
 
La nécessité de la Quête est partie intégrante du monde arthurien. Au hasard de sa route, le chevalier vient à bout des forces hostiles. Il fait naître l’harmonie, l’âge d’or de la paix arthurienne dans son permanent va et vient entre ce monde-ci et l’Autre Monde, car l’aventure, où il éprouve sa valeur, ne vaut que si elle croise le chemin des merveilles. Sinon elle n’est qu’exploit guerrier, bravoure utilitaire. Seul, le monde surnaturel, qui attend derrière le voile du réel, l’attire, et lui seul est qualifiant.
 
Les poètes recueillent la Matière de Bretagne vers le XIIe siècle, de la bouche même des bardes gallois et, sans doute, bretons. Malgré le prestige du monde antique et des romans qu’il inspire et qui ne manquent pas de prodiges, la société cultivée découvre, fascinée, les légendes des Bretons (aujourd’hui nous parlerions des Celtes), un univers culturel perçu comme tout autre, d’une étrangeté absolue. Le roman, cette forme nouvelle nourrie de mythes anciens, donne naissance à des mythes nouveaux, la Table Ronde, le Graal, l’amour de Tristan pour Iseult, Merlin… Parmi les référents culturels de l’Europe, en train de naître, elle s’impose en quelques dizaines d’années, du Portugal à l’Islande, de la Sicile à l’Écosse.
 
La légende celtique, mêlée d’influences romanes ou germaniques, constitue une composante fondamentale pour l’Europe en quête d’une identité qui transcende les nécessités économiques et politiques. Mais le thème de la quête représente, plus fondamentalement croyons-nous, un itinéraire proprement spirituel, initiatique ou mystique même, pour certains. Elle manifeste, aussi, un besoin d’enracinement, la recherche de valeurs anciennes, prouesse, courtoisie, fidélité, largesse, l’aspiration à l’image idéale de ce que nous pourrions être.
 
Une fois de plus, le roi Arthur revient : non pas la figure royale, mais l’univers de liberté et d’imaginaire qu’il convoie. A qui s’interroge sur cette postérité tenace, sur ces résurrections insistantes, on peut trouver des raisons, dans le désordre, culturelles, patrimoniales, psychanalytique, politiques, artistiques. Pour nous, nous dirons, simplement et très partialement, qu’il s’agit de la plus belle histoire du monde, et qu’il suffit de revenir au récit, à ces mots qui voyagent vers nous, depuis plus de huit siècles, pour comprendre que les enchantements de Bretagne ne sont pas près de prendre fin."

lundi, 28 mai 2012

Il Canale di Suez alla luce della “primavera egiziana”

ns4tsabr.jpgIl Canale di Suez alla luce della “primavera egiziana”

 

Eliana Favari

Ex: http://www.eurasia-rivista.org/

 

Il Presidente della Suez Canal Port Authority ha recentemente annunciato che, nonostante la grave crisi economica che ha colpito l’Egitto negli scorsi mesi e la diminuzione del numero di navi che hanno attraversato il Canale, i guadagni provenienti dai traffici nel 2011 sono aumentati di quasi mezzo milione di dollari rispetto all’anno precedente. Il Canale di Suez oltre ad essere una delle più importanti fonti di reddito del Paese è anche un indicatore delle attività commerciali mondiali. Gli interessi vitali che gravitano attorno ad esso coinvolgono, oltre all’Egitto, vari attori della comunità internazionale, a cominciare da Israele e Stati Uniti.

A livello globale e regionale l’importanza geopolitica e commerciale del Canale di Suez, che tra non molto compirà 150 anni, non può essere sottovalutata. Il Canale è la più breve via di navigazione internazionale che collega il Mar Mediterraneo con Port Said e il Mar Rosso. La sua importanza, dettata in primo luogo dalla particolare posizione geografica, è legata sia all’evoluzione del trasporto marittimo degli ultimi anni (2/3 del commercio mondiale avviene via mare) che del commercio mondiale in generale. Secondo gli ultimi dati ufficiali, quotidianamente passa per il Canale l’8% del commercio mondiale marittimo e circa 2,4 milioni di barili di petrolio. Inoltre, attraverso il gasdotto SuMed, che collega Ein Sukhna sul Golfo di Suez con Sidi Krir sulla costa del Mediterraneo, passa ogni giorno l’equivalente di 2,5 milioni di barili di petrolio (circa il 5,5% della produzione mondiale)1. Durante la crisi che ha portato alla caduta di Mubarak è bastato lo spettro della sua chiusura (com’era già accaduto all’inizio della Guerra dei sei giorni del 1967) per influire sul prezzo del greggio, ma l’allarme è rientrato quando la giunta militare ha deciso l’invio di unità speciali a guardia delle sue rive. Gli scenari di crisi ipotizzati sulle gravi conseguenze negative per l’economia marittima a seguito dell’eventuale chiusura del Canale sono drammatici. Di certo verrebbero penalizzati quei paesi, come ad esempio l’Italia, la cui economia dipende completamente dal trasporto marittimo. Questo è già avvenuto tra il 1967 e il 1975, durante i lunghi anni della chiusura del Canale nel corso dei quali sono state adottate strategie alternative e a costi maggiori, sviluppando il trasporto del petrolio con superpetroliere lungo la rotta del Capo di Buona Speranza.

Nei mesi successivi alle rivolte, nel febbraio 2011, è sorto un nuovo caso che ha rotto la monotona routine del Canale di Suez: il transito di due navi da guerra iraniane dirette in Siria ha messo in allarme in primo luogo Israele. Dopo giorni di annunci e smentite, due navi da guerra iraniane sono entrate nel Canale di Suez e si sono dirette verso il Mediterraneo per una missione di addestramento. Era la prima volta in trent’anni che le navi militari iraniane attraversavano il canale. Le relazioni tra Egitto e Iran si sono interrotte dopo la Rivoluzione islamica iraniana del 1979 e con il Trattato di pace tra Egitto e Israele dello stesso anno. Questa operazione, definita una “provocazione” dal Ministro degli Esteri israeliano, è stata considerata il primo passo verso il riavvicinamento tra i due Paesi. In molti hanno visto nell’atteggiamento dell’Iran un tentativo di rompere il suo isolamento e di estendere la sua influenza nel Medio Oriente, in parte anche a causa dell’attuale instabilità del suo alleato principale della regione, la Siria. Questa prospettiva ha allarmato soprattutto gli storici alleati dell’Egitto, l’Arabia Saudita e gli altri Paesi del Golfo, ma anche Israele e gli Stati Uniti.

Le questioni fin qui esposte inducono a riflettere sulla complessità degli interessi che ruotano attorno al canale di Suez, ed è bene quindi analizzare gli aspetti storico-giuridici correlati per avere un chiaro punto della situazione. L’art. I della Convenzione di Costantinopoli del 29 ottobre 1888 relativa alla libera navigazione del Canale di Suez che ancor oggi ne disciplina il regime di transito recita: “Il Canale marittimo di Suez sarà sempre libero ed aperto, in tempo di guerra come in tempo di pace, ad ogni nave mercantile o da guerra, senza distinzione di bandiera2. Secondo questo accordo (di cui è parte anche l’Italia) il Canale è soggetto ad un regime di demilitarizzazione. Questo significa che nessun atto di ostilità può essere compiuto al suo interno, ma esso può essere usato da nazioni belligeranti, in tempo di guerra, per eseguire azioni in aree esterne. Tale regime fu strettamente osservato nel corso delle due guerre mondiali, ed anche nel 1936 durante la campagna dell’Italia contro l’Etiopia. Al termine della crisi di Suez del 1956 seguita alla nazionalizzazione della Compagnia del Canale da parte del presidente Nasser, l’Egitto s’impegnò con la Dichiarazione del 24 luglio 1957 a “mantenere libero il Canale e non interrompere la navigazione a favore di tutte le Nazioni entro i limiti e in accordo con le previsioni della Convenzione di Costantinopoli del 18883. L’impegno dell’Egitto a rispettare tale regime non impedì tuttavia di applicare il divieto di transito nei confronti di navi israeliane. Il divieto fu successivamente esteso a qualsiasi carico diretto in Israele, a prescindere dalla bandiera della nave utilizzata per il trasporto, con motivazioni di vario genere riconducibili, in sostanza, alla tesi che il governo egiziano avesse il diritto, in ragione delle ostilità in corso, di adottare misure difensive. La situazione di ostilità tra i due paesi sfociò nel conflitto del giugno 1967, durante il quale Israele occupò la Penisola del Sinai sino alle rive del Canale, mentre l’Egitto bloccò il transito della via d’acqua mediante l’affondamento di quindici navi. Il Canale fu chiuso sino al 1975.

La situazione e le relazioni tra i due Paesi cambiarono con il Trattato di pace del 1979 seguito agli accordi di Camp David tra Sadat, Begin e Carter secondo il quale le “navi di Israele godranno del diritto di libertà di transito attraverso il Canale di Suez e delle sue rotte di avvicinamento lungo il Golfo di Suez ed il Mediterraneo sulla base della Convenzione del 1888…4. Lo stesso Trattato riconosce inoltre che lo Stretto di Tiran ed il Golfo di Aqaba sono vie d’acqua internazionali aperte alla libertà di navigazione di tutte le Nazioni. In aggiunta a questo riconoscimento internazionale dei diritti di Israele, un’ulteriore garanzia è costituita dal Memorandum bilaterale del 1979 con cui gli Stati Uniti, sulla base del Trattato di Pace dello stesso anno, si impegnano ad adottare le misure necessarie a proteggere gli interessi di Israele relativi alla libertà di passaggio nel Canale e alla navigazione nello Stretto di Tiran e nel Golfo di Aqaba. Tali previsioni sono volte in sostanza ad impedire un nuovo blocco marittimo a Israele.

In teoria, quindi, nulla impedisce all’Iran di far transitare proprie navi. A fronte dei diritti di Israele garantiti dagli accordi appena ricordati vi è il generico diritto di cui gode l’Iran, al pari di qualsiasi altra nazione, di avvalersi del regime stabilito dalla Convenzione del 1888. Correttamente, perciò, l’Autorità del Canale ha gestito il caso in modo asettico adottando un basso profilo. Le unità iraniane (una vecchia fregata di costruzione britannica ed una grossa nave appoggio, entrambe dotate di armamento tradizionale) hanno atteso nei pressi di Jedda qualche giorno. Poi sono entrate nel Canale di Suez dirigendosi verso il Mediterraneo per una missione di addestramento ad attività antipirateria in Siria. Apparentemente niente di straordinario, dunque, anche se pare che l’Egitto negli ultimi trent’anni avesse sempre fatto in modo che l’Iran non avanzasse richieste di transito. Da questo punto di vista è chiaro che l’Iran ha abilmente sfruttato la caduta di Mubarak per mettere piede nel Mediterraneo e testare la politica estera del nuovo governo militare egiziano. Peraltro l’Egitto dopo il 1975 ha sempre autorizzato il transito di unità israeliane, compresi i sommergibili classe “Dolphin” dotati di missili balistici diretti nel Golfo Persico. Altro problema è che la presenza iraniana nel Mediterraneo è stata considerata una sfida ravvicinata alla sicurezza di Israele. Ma questo non riguarda il Canale, quanto piuttosto l’assetto geopolitico dello stesso Mediterraneo che, è bene ricordarlo, non è né un mare chiuso come il Mar Nero né una zona smilitarizzata.

Un mese dopo il passaggio delle navi iraniane, il ministro degli Esteri egiziano, Nabil al-Arabi, e il suo omologo iraniano, Ali Akbar Salehi, hanno espresso pubblicamente la volontà di rilanciare i rapporti tra i loro Paesi. «Egiziani ed iraniani meritano di avere relazioni reciproche che riflettano la loro storia e civiltà: l’Egitto non considera l’Iran come un Paese nemico», ha dichiarato al-Arabi, mentre secondo Salehi «le buone relazioni tra i due Paesi aiuterebbero a riportare la stabilità, la sicurezza e lo sviluppo nell’intera regione»5. Ma a preoccupare maggiormente Israele sono state le successive dichiarazioni del Ministro egiziano, il quale ha riconosciuto Hezbollah come parte del tessuto politico e sociale del Libano ed ha affermato di voler intraprendere relazioni più distese con la Siria e con Hamas. A conferma di ciò, non solo è stato riaperto il valico di Rafah, ma i leader di Hamas si sono incontrati con le autorità egiziane per la prima volta alla sede del Ministero degli Esteri, e non in un hotel: un segnale che l’Egitto considera Hamas un partner diplomatico e non più solo un “rischio per la sicurezza”.

Tuttavia, secondo alcuni analisti il riavvicinamento tra Egitto e Iran non dovrebbe causare troppe preoccupazioni perché, per il momento, non si tradurrà in un’alleanza strategica e non andrà ad alterare le alleanze già esistenti sia con i Paesi arabi del Golfo come l’Arabia Saudita che con gli Stati Uniti. La portavoce del Ministero degli Esteri egiziano ha infatti dichiarato: «L’Iran è un vicino regionale con il quale si sta cercando di normalizzare le relazioni. L’Iran non è percepito né come un nemico, come lo era durante l’ex regime, né come un amico»6.

Un personaggio chiave che ha sempre spinto per la ripresa dei rapporti tra i due paesi è Amr Mousa, ex segretario della Lega Araba, ex Ministro degli Esteri egiziano e uno dei favoriti alla successione di Mubarak. Attraverso una politica filo-iraniana, alternativa agli USA ed all’Arabia Saudita, e soprattutto ostile ad Israele, Mousa ha cercato il consenso dei vari partiti formatisi dopo lo tsunami politico causato dalle proteste di febbraio, trovando nell’islamismo il collante giusto per conquistare il potere. Sulla stessa linea si muove Fahmi Howeydi, analista esperto in geopolitica, giornalista e intellettuale. L’ipotesi lanciata da Howeydi ha una logica perfetta, cercando di aggirare il millenario ‘scisma’ tra sunniti e sciiti. Secondo Howeydi il nuovo Egitto dovrebbe rispondere alle richieste del popolo, e quindi prendere le distanza dall’Occidente e dal suo alter ego regionale: Israele. Inoltre, per consolidare la stabilità del Medio Oriente si dovrebbe puntare alla creazione di una triplice alleanza tra Iran, Egitto e Turchia. Una politica estera in grado di mantenere buoni rapporti, ma più equilibrati, con gli USA e di ristabilire l’influenza del paese come leader regionale è fortemente sostenuta a livello popolare dalla maggior parte degli egiziani. La caduta del regime di Mubarak ha creato una situazione politica in cui l’Egitto si è schierato maggiormente a favore del popolo palestinese e sta prendendo le distanze da Israele. Tuttavia, l’Egitto e l’Iran hanno opinioni divergenti sulla questione palestinese: l’Egitto chiede ulteriori negoziati nella regione per una Palestina stabile, mentre l’Iran continua ad incoraggiare la resistenza nei confronti di Israele. D’altra parte, l’Egitto è ben consapevole dell’importanza crescente dell’Iran nel Medio Oriente e della sua influenza su alcune forze regionali, tra cui Hezbollah in Libano, Hamas in Palestina, e gli sciiti in Iraq. Tuttavia, il pieno significato dei rapporti tra Egitto e Iran non è ancora stato rivelato e non è chiaro come si svilupperanno, in particolare in seguito alle elezioni presidenziali egiziane che sono in corso in questi giorni.

* Eliana Favari è dottoressa magistrale in Scienze Internazionali – Global Studies (Università degli Studi di Torino).


NOTE:

1 http://www.suezcanal.gov.eg/

2 Fabio Caffio, Glossario di Diritto del Mare, “Supplemento alla Rivista Marittima”, nr 5/2007.

3 Ibidem.

4 Ibidem.

5 Gomaa Hamadalla, Egyptian FM: Gulf fears of Egypt-Iran détente ‘unjustified’, “al-Masry al-Youm”, 17 aprile, 2011.

6 Davis D. Kirkpatrick, In Shift, Egypt Warms to Iran and Hamas, Israel’s Foes, “New York Times”, 28 aprile 2011, accessibile su http://www.nytimes.com/2011/04/29/world/middleeast/29egypt.html?_r=2 [1] (ultimo accesso effettuato il 15 maggio 2011).

Il mito cosmogonico degli Indoeuropei

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Il mito cosmogonico degli Indoeuropei

di Giorgio Locchi

Ex: http://www.centrostudilaruna.it/

«Ich sagte dir, ich muß hier warten, bis sie mich rufen»

(Oreste, in Elektra di Hugo von Hoffmanstahl)

 

Il Rig-Veda dell’India antica e l’Edda germanico-nordica presentano due grandi miti cosmogonici, che concordano tra loro a tal punto che vi si può vedere a giusto titolo una duplice derivazione di un mito indoeuropeo comune. Di tale mito delle origini è forse possibile trovare qualche eco presso i Greci. Roma, come vedremo, non ha mai perso il ricordo del “protagonista” di questo dramma sacro che era, per i nostri antenati indoeuropei, l’inizio del mondo. Ma il dramma stesso non ci è pervenuto, nella sua integralità, che tramite l’intermediazione dei germani e degli indoari, di cui scopriamo così che essi ebbero, almeno quando entrarono nella “storia scritta”, e più che ogni altro popolo europeo, la “memoria più lunga.

 

Grazie ai suoi ammirevoli lavori sulla ideologia trifunzionale, Georges Dumézil ha da lungo tempo messo in luce un aspetto fondamentale, assolutamente originale, della Weltanschauung e della religione degli indoeuropei. Non meno essenziale, non meno originale ci appare la credenza istintiva nel primato dell’uomo (e dell’umano) che testimonia il mito cosmogonico indoeuropeo “conservato” nel Rig-Veda e nell’Edda. Per l’indoeuropeo, in effetti, l’uomo è all’origine dell’universo. E’ da lui che procedono tutte le cose, gli dèi, la natura, i viventi, lui stesso infine in quanto essere storico. Tuttavia, come rimarca Anne-Marie Esnoul, «questo cominciare non è che un un cominciare relativo: esiste un principio eterno che crea il mondo, ma, dopo un periodo dato, lo riassorbe» (La naissance du monde, Seuil, Parigi 1959). L’uomo, presso gli indoeuropei, non è soltanto all’origine dell’universo: è l’origine dell’universo, in seno al quale l’umanità vive e diviene. Giacché all’inizio, dice il mito, vi era l’Uomo cosmico: Purusha nel Rig-Veda, Ymir nell’Edda, Mannus, citato da Tacito, presso i germani del continente (Manus, in quanto antenato degli uomini, essendo parimenti conosciuto presso gli indiani).

 

Nel decimo libro del Rig-Veda, il racconto dell’inizio del mondo si apre così:

 

«L’Uomo (Purusha) ha mille teste;

ha mille occhi, mille piedi.

Coprendo la terra da parte a parte

la oltrepassa ancora di dieci dita.

Purusha non è altro che quest’universo

Ciò che è passato, ciò che è a venire.

Egli è signore del dominio immortale,

perché cresce al di là del nutrimento».

 

E’ da Ymir, Uno indiviso anche lui, che procede la prima organizzazione del mondo. Il Grimnismál precisa:

 

«Della carne di Ymir fu fatta la terra,

il mare del suo sudore, delle sue ossa le montagne,

gli alberi furono dai suoi capelli,

e il cielo del suo cranio».

 

Le cose avvengono nello stesso modo nel Rig-Veda:

 

«La luna era nata dalla coscienza di Purusha,

dal suo sguardo è nato il sole,

dalla sua bocca Indra e Agni,

dal suo soffio è nato il vento.

Il dominio dell’aere è uscito dal suo ombelico,

dalla sua testa evolse il sole,

dai suoi piedi la terra, dal suo orecchio gli orienti;

così furono regolati i mondi».

 

Purusha è anche Prajapati, il «padre di tutte le creature». Giacché gli dèi stessi non costituiscono che un “quartiere” dell’Uomo cosmico. Ed è da lui solo che in ultima istanza proviene l’umanità. Si legge nel Rig-Veda:

 

«Con tre quartieri l’Uomo (Purusha) s’è elevato là in alto,

il quarto ha ripreso nascita quaggiù».

 

 

Essendo “Uno indiviso”, l’Uomo cosmico è uno Zwitter, uno Zwitterwesen, un essere asessuato o, più esattamente, potenzialmente androgino. Riunisce in sé due sessi, in maniera ancora confusa. La teologia indiana nota d’altronde che il “maschio” e la “femmina” sono nati dalla «suddivisione di Purusha», così come tutti gli altri “opposti complementari”. Ymir, quanto a lui, dormiva nei ghiacci dell’abisso spalancato (Ginungagap) tra il sud e il nord, quando due giganti, uno maschio e l’altro femmina, si sono formati come escrescenze sotto le sue ascelle. E’ parimenti da lui, o dal ghiaccio fecondato da lui, che è nata la prima coppia umana, Bur e Bestla, genitori dei primi Asi (o dèi sovrani), Wotan (Odhinn), Wili e We.

 

Nell’interpretazione di questi grandi miti cosmogonici non bisogna mai dimenticare che per la mentalità indoeuropea la generazione reciproca è un processo assolutamente normale: gli “opposti logici” sono sempre complementari e perfettamente equivalenti: si pongono mutualmente. E’ così che l’uomo dà nascita a, o tira da se stesso, gli dèi, mentre gli dèi a loro volta danno nascita agli uomini (o insufflano loro lo spirito e la vita). Secondo il racconto dell’Edda, più precisamente nella Voluspá:

 

«Tre Asi, forti e generosi,

arrivarono sulla spiaggia:

trovarono Ask e Embla,

(che erano ancora) privi di forza.

Senza destino, non avevano sensi,

né anima, né calor di vita, né un colore chiaro.

Odhinn donò il senso, Hoenir l’anima,

Lodur donò la vita e il colore fresco».

 

In tutta evidenza, in questo racconto, i tre Asi giocano il ruolo dei primi “eroi civilizzatori”. Ask (ovvero “frassino”) e Embla (ovvero “orma”) rappresentano un’umanità ancora “immersa nella natura”, interamente sottomessa alle leggi della specie, testimone di un’era trascorsa, quella di Bur. Se ci si pone al momento della società indoeuropea caratterizzata dalla tripartizione funzionale, ci si accorge d’altronde che le classi che assumono rispettivamente le tre funzioni appaiono come discendenti del dio Heimdal e di tre donne umane. Il Rigsmál racconta come Heimdal, avendo preso le sembianze di Rigr, generò Thrael, capostipite degli schiavi, con Ahne (“antenata”), Kerl, antenato capostipite dei contadini, con Emma (“nutrice”) e Jarl, capostipite dei nobili con “Madre”. Nel Rig-Veda, per contro, gli antenati delle classi sociali sorgono direttamente dall’Uomo cosmico primordiale:

 

«La bocca di Purusha divenne il brahmino,

il guerriero fu il prodotto delle sue braccia,

le sue coscie furono l’artigiano,

dai suoi piedi nacque il servo».

 

Così come la distribuzione delle classi è sufficiente a dimostrare, la “versione” del Rig-Veda è probabilmente la più fedele al racconto originale indoeuropeo. Non è escluso cionostante che la “versione” germanica si riallacci anch’essa ad una fonte molto antica. Heimdal, in effetti, è una figura tra le più misteriose. Dumézil ha messo ben in evidenza la particolarità essenziale di questo dio, corrispondente germanico dello Janus romano e del Vaju indiano. Cronologicamente, Heimdal è il primo degli Asi, il più vecchio degli dèi. E’ anche un dio che vede tutto: «ode l’erba spuntare sul prato, la lana crescere dalla pelle delle pecore, nulla sfugge al suo sguardo acuto», ed è questa la ragione per cui svolge il ruolo di guardiano di Asgard, la «dimora degli Asi». Dalui è proceduto l’inizio, da lui procederà anche la fine, il Ragnarok (o “crepuscolo degli dèi”) che annuncerà lui stesso dando fiato al corno. Heimdal riunisce dunque in sé tutti i caratteri dell’”Essere supremo”, oggetto di una più antica credenza che Raffaele Pestalozzi attribuiva all’umanità primitiva (cioè agli umani della fine del mesolitico), ma corresponde anche al “dio dimenticato” di cui parla Mircea Eliade, oscura reminiscenza in seno alle religioni “evolute” di una preesistente concezione della divinità. Il che lascia supporre che Heimdal non sia che una proiezione dell’”Essere supremo” degli antenati degli indoeuropei in seno alla società dei “nuovi dèi”, nello stesso modo in cui Ymir lo prolunga, in quanto “principio universale, a livello della cosmogonia (1). Una tale interpretazione è suscettibile di gettare una nuova luce sul “problema di Janus”, altra divinità misteriosa, di cui abbiamo detto che corrispondeva a Roma allo Heimdal germanico. Innumerevoli discussioni hanno avuto luogo sull’etimologia del nome “Janus”. Da qualche tempo, sembra che un accordo si stia formando nel senso di ricollegarlo alla radice indoeuropea *ya, che ha a che fare con l’idea di”passare”, di “andare”. Ma tale spiegazione non sembra molto convincente, e ci si può domandare se non vale la pena di mettere il nome “Janus” in relazione con le radici *yeu(m) o *yeu(n) (da cui il latino jungo, “congiungere”, “coniugare”), che esprimono l’idea di “unire”, di “accoppiare ciò che è separato”, dunque di “gemellare i contrari” (gli “opposti logici”). Ciò spiegherebbe bene il carattere ambiguo di questo deus bifrons, che è, come Ymir, uno Zwitter.

 

 

Si sa, del resto, che un antichissimo appellativo di Janus, di cui i romani dell’epoca di Augusto non comprendevano più esattamente il significato, è Cerus Manus, che si traduce come “buon creatore” (da *krer, “far crescere”, e da un ipotetico *man, “buono”). Noi pensiamo piuttosto che “Manus” non è che un fossile alto-indoeuropeo conservato nel latino antico, che rinvia perfettamente a “Mannus” e significa “uomo” come in germanico ed in sancrito. Il latino immanis non significa d’altronde affatto “cattivo”, “malvagio”, bensì “prodigioso”, “smisurato” (inumano: fuori dalla misura umana). Si comprende allora perché Janus, che è come Heimdal il dio dei prima (delle cose “cronologicamente prime”) è considerato, in quanto Cerus Manus, l’antenato delle popolazioni del Lazio, così come Mannus è l’antenato delle popolazioni germaniche.

 

Il rituale vedico, essenzialmente imperniato sulla nozione di sacrificio, fa precisamente dello smembramento, della “suddivisione” dell’Uomo cosmico (Purusha), il prototipo stesso del sacrificio. Ora, nei testi “speculativi”, questo sacrificio di Purusha ci è presentato sotto due aspetti: da un lato Purusha sacrifica se stesso, inventando così il «sacrificio imperituro»; dall’altro, sono gli dèi che sacrificano Purusha e lo “smembrano”. La questione si pone dunque di sapere se gli indiani hanno “interpretato” o se al contrario hanno conservato la tradizione indoeuropea in tutta la sua purezza. Questa ultima eventualità ci sembra la più verosimile, non fosse che per il fatto che all’origine ogni mito è al tempo stesso storia del rito e proiezione del rito stesso. D’altra parte, la medesima doppia immagine si ritrova nell’Edda. Allo “smembramento” di Purusha corrisponde, sotto una forma desacralizzata, ma sempre presente, lo “smembramento” di Ymir da parte degli Asi, figli di Bur. Quanto all’altro aspetto del sacrificio dell’Uomo cosmico, quello dell’autosacrificio, basta riportarsi alla Canzone delle Rune (Runatals-thattr) per trovarne una forma trasposta, quanto Wotan dichiara:

 

«Lo so: durante nove notti

sono rimasto appeso all’albero scosso dai venti

ferito dalla lancia, sacrificato a Wotan,

io stesso a me stesso sacrificato,

appeso al ramo dell’albero di cui non si può

vedere da quale radice cresca»

 

 

Odhinn-Wotan, dio sovrano, non è certo l’Uomo cosmico, e tanto meno ne gioca il ruolo in seno alla società degli dèi (2). Nondimeno, anche se non è all’origine dell’universo, Wotan è all’origine di un nuovo ordine dell’universo. Gli spetta dunque di inaugurare mercè il suo proprio sacrificio su Ygdrasil, l’albero-del-mondo, la “seconda epoca” dell’uomo (l’epoca propriamente storica). Odhinn-Wotan si sacrifica non più, come Purusha, per “suddividersi” e “liberare” così i contrari grazie ai quali l’universo deve acquisire la sua fisionomia, bensì per acquisire il sapere (il “segreto delle rune”) che gli permetterà di organizzare, o più esattamente di riorganizzare, l’universo. A dire il vero, questo “rimaneggiamento” del mito originale non sorprende: la Weltanschauung germanica ha sempre sottolineato e amplificato l’immaginazione storica degli indoeuropei, mettendo l’accento su un divenire ove sia il passato, sia il futuro, sono contenuti nel presente, pur venendone trasfigurati.

 

Per secoli il mito cosmogonico indoeuropeo non ha cessato di ispirare e di nutrire l’immaginazione degli indiani antichi. Forse la sua ricchezza non appare da nessuna parte, in tutto il suo splendore, meglio che nel magnifico poema di Kalidasa, il Kumarasambhava, in cui Purusha è Brahma, divina personificazione del sacrificio:

 

«Che tu sia venerato, o dio dalle tre forme

Tu che eri ancora unità assoluta, prima che la creazione fosse compiuta,

Tu che ti dividevi nei tre gunas, da cui hai ricevuto i tuoi tre appellativi.

O mai nato, il tuo seme non fu sterile allorché fu eietto nell’onda acquosa!

Tuo tramite l’universo sorse, che si agita e che è senza vita,

e di cui tu sei festeggiato nel canto come l’origine.

Tu hai dispiegato la tua potenza sotto tre forme.

Tu solo sei il principio della creazione di questo mondo,

ed anche la causa di ciò che esiste ancora e che alla fine crollerà.

Da te, che hai suddiviso il tuo proprio corpo per poter generare,

derivano l’uomo e la donna in quanto parte di te stesso.

Sono chiamati i genitori della creazione, che va moltiplicandosi.

Se, tu che hai separato il giorno e la notte secondo la misura del tuo proprio tempo,

se tu dormi, allora tutti muoiono, ma se vivi, allora tutti sorgono.

[...]

Con te stesso conosci il tuo proprio essere.

Tu ti crei da te stesso, ma anche ti perdi,

con il tuo te stesso conoscente, nel tuo proprio te stesso.

Sei il liquido, sei ciò che è solido, sei il grande e il piccolo,

il leggero e il pesante, il manifesto e l’occulto.

Ti si chiama Prakriti, ma sei conosciuto anche come Purusha

che in verità vede Prakriti, ma da lei non dipende.

Tu sei il padre dei padri, il dio degli dèi. Sei più alto del supremo.

Tu sei l’offerta in sacrificio, ed anche il signore del sacrificio.

Sei il sacrificato, ma anche il sacrificatore.

Tu sei ciò che si deve sapere, il saggio, il pensatore,

ma anche la cosa più alta che sia possibile pensare».

 

Questo inno di Kalidasa è uno degli apici della “riflessione poetica” indiana sulla tradizione dei Veda. Esplicita a meraviglia tutti i sottintesi del mito cosmogonico indoeuropeo, nello stesso tempo in cui riconduce ad unità le variazioni (successive o meno) del tema originario. L’opposizione di Purusha e Prakriti (che corrisponde, in qualche modo, alla natura naturans) è estremamente rivelatrice, soprattutto se la si mette in parallelo con quella di Purusha e dell’”onda indistinta” rappresentata da Ymir e dall’”abisso spalancato”. E’ per il fatto di «vedere Prakriti senza dipenderne» che l’Uomo cosmico è all’origine dell’universo. Giacché l’universo non è che un caos indistinto, sprovvisto di senso e di significato, da cui solo lo sguardo e la parola dell’uomo fanno sorgere la moltitudine degli esseri e delle cose, ivi compreso l’uomo stesso, alla fine realizzato. Il sacrificio di Purusha, se si preferisce, è il momento apollineo tramite cui si trova affermato il principium individuationis, «causa di ciò che esiste e che ancora esisterà», fino al momento in cui questo mondo «crollerà», ovvero sino al momento dionisiaco di una fine che è anche la condizione di un nuovo inizio.

 

In una Weltanschauung di questo tipo, gli dèi sono essi stessi un “quartiere” dell’Uomo cosmico. “Uomini superiori” nel senso nietzschano del termine, essi perpetuano in un certo modo il ricordo trasfigurato e trasfigurante dei primi “eroi civilizzatori”, di coloro che trassero l’umanità dal suo stato “precedente” (quello di Ask e di Embla), e fondarono davvero, ordinandola per mezzo delle tre funzioni, la società umana, la società degli uomini indoeuropei. Questi dèi non rappresentano il “Bene”. Non rappresentano neppure il Male. Sono al tempo stesso il Bene e il Male. Ciascuno di loro, di per ciò stesso, presenta un aspetto ambiguo (un aspetto umano), il che spiega perché, mano mano che l’immaginazione mitica ne svilupperà la rappresentazione, la loro personalità tenderà a sdoppiarsi: Mitra-Varuna, Jupiter-Dius Fidius, Odhinn/Wotan-Tyr, etc. In rapporto all’umanità presente, che essi hanno istituito in quanto tale, questi dèi corrispondono effettivamente agli “antenati”. Legislatori, inventori della tradizione sociale, e, in quanto tali, sempre presenti, sempre agenti, restano nondimeno assoggettati in ultima istanza al fatum, votati molto umanamente a una “fine”.

 

Si tratta, in conclusione, di dèi non creatori, ma creature; dèi umani, e tuttavia ordinatori del mondo e della società degli uomini; dèi ancestrali per l’”attuale” umanità: dèi, infine, “grandi nel bene come nel male” e che si situano essi stessi al di là di tali nozioni.

 

 

Ciò che chiamiamo il “popolo indoeuropeo” è in effetti una società risalente agli inizi del neolitico, il cui mito si è precisamente costruito a partire dalla nuova prospettiva inaugurata dalla “rivoluzione neolitica”, per mezzo di una riflessione sulle credenze del periodo precedente, riflessione che è alla fine sfociata in una formulazione rivoluzionaria dei temi della vecchia Weltanschauung.

 

Se, come pensa Raffaele Pestalozzi, autore di L’omniscience de dieu, la credenza in un “Essere supremo” (da non confondere con il dio unico dei monoteisti!) era propria all’”umanità primitiva”, cioè ai gruppi umani della fine del mesolitico, allora il mito cosmogonico indoeuropeo può effettivamente essere considerato come una formulazione rivoluzionaria in rapporto a tale credenza (o, se si preferisce, come un discorso che fa scoppiare, superandoli, il linguaggio e la “ragione” del periodo precedente). Giunti a questo punto, siamo in diritto di pensare che, per gli antenati “mesolitici” degli indoeuropei, l’”Essere supremo” non era forse che l’uomo stesso, o più esattamente la “proiezione cosmica” dell’uomo in quanto detentore del potere magico. Ugualmente, possiamo constatare al tempo stesso che questa idea di un Essere supremo, propria agli indoeuropei, non è affatto comune a tutti i gruppi umani usciti dal mesolitico, o, almeno, che essa non appare più tale ad altri gruppi di uomini ugualmente condotti dalla rivoluzione neolitica a “riflettere” sulle credenze antiche.

 

L’Oriente classico, ad esempio, ha “riflesso”, immaginato e interpretato le credenze “mesolitiche” in una direzione diametralmente opposta a quella presa dagli indoeuropei. La Bibbia ebraica, summa della Weltanschauung religiosa levantina, si situa, in effetti, agli antipodi della “visione” indoeuropea. Vi si ritrova purtuttavia, come antico tema offerto alla “riflessione”, l’idea di un Essere supremo confrontato, all’inizio del mondo, ad una «terra deserta e vuota, dalle tenebre plananti sull’abisso» (Genesi, I, 1). Questo “abisso spalancato”, è vero, è immediatamente presentato come risultante da una antecedente creazione di Elohim-Jahvé. Ora, Jahvé non ha tratto l’universo da una suddivisione e “smembramento” di sé. L’ha creato ex nihilo, a partire dal nulla. Non è affatto la coincidentia oppositorum, l’”Uno indiviso”, non è l’Essere e il Non-essere al tempo stesso. E’ l’Essere: «Io sono colui che è». Di conseguenza, e dal momento che l’universo creato non saprebbe essere l’uguale del dio creante, il mondo non ha essenza, ma soltanto un’esistenza, o, più esattamente, una sorta di “essere di grado inferiore”, di imperfezione. Mentre il politeismo degli indoeuropei è il “rovescio” complementare di ciò che si potrebbe chiamare il loro mono-umanismo (equivalente d’altronde a un pan-umanismo), il monoteismo ebraico appare come la conclusione di un processo di riassorbimento, come la riduzione all’unicità di Elohim-Jahvé di una molteplicità di dèi non umani, personificanti forze naturali (3), in breve come lo sbocco di una speculazione che ha anch’essa ricondotto la pluralità delle cose a un principio unico, che in tal caso non è l’uomo ma la materia e l’energia (la “natura”).

 

Per il fatto di essere un dio unico, non ambiguo, che non è per nulla il luogo in cui si risolvono e coincidono gli “opposti logici”, Jahvé rappresenta evidentemente il Bene assoluto. E’ dunque del tutto normale che si mostri sovente crudele, implacabile o geloso: il Bene assoluto non può non essere intransigente rispetto al Male. Ciò che è molto meno logico, per contro, è la concezione biblica del Male. Non potendo derivare dal Bene assoluto, il Male, in effetti, non dovrebbe esistere in un mondo creato, a partire dal nulla, da un dio “di una bontà infinita”. Ora, il Male esiste: il che pone un problema molto serio. La Bibbia prova a risolvere il problema facendo del Male la conseguenza accidentale della rivolta di certe creature, tra cui in primo luogo Lucifero, contro l’autorità di Jahvé. Il Male appare così come come il rifiuto manifestato da una creatura di giocare il ruolo che Jahvé le ha assegnato. La potenza di questo Male è considerevole (poiché deriva dalla ribellione di una creatura angelica, dunque privilegiata), ma, comparata alla potenza del Bene, ovvero di Jahvé, essa è praticamente pari a nulla. L’esito finale della lotta tra il Bene e il Male non è dunque minimamente in dubbio. Tutti i problemi, tutti i conflitti, sono risolti in anticipo. La storia è puro decadimento, effetto dell’accecamento di creature impotenti.

 

Così, sin dall’inizio, la storia si trova privata di qualsiasi senso. Il primo uomo (la prima umanità) ha commesso la colpa di cedere ad una suggestione di Satana. Egli ha, di conseguenza, ricusato il ruolo che Jahvé gli aveva assegnato. Ha voluto toccare il pomo proibito ed entrare nella storia.

 

Creatore dell’universo, Jahvé gioca ugualmente, in rapporto alla società umana “attuale”, un ruolo perfettamente antitetico a quello degli dèi sovrani indoeuropei. Jahvé è non l’”eroe civilizzatore” che inventa una tradizione sociale, ma l’onnipotenza che si oppone alla “colpa” di Adamo, cioè alla vita umana che questi ha voluto gustare, alla civilizzazione urbana, uscita dalla rivoluzione neolitica, a cui rinvia implicitamente il racconto della Genesi. Come sottolinea Paul Chalus in L’homme et la réligion, Jahvé non ha che odio per “coloro che cuociono i mattoni”. Quando li vede costruire Babele e la celebre torre, grida: «Se cominciano a fare ciò, nulla impedirà loro ormai di compiere ciò che avranno in progetto di fare. Andiamo, scendiamo a mettere confusione nel loro linguaggio, di modo che non si comprendano più l’un l’altro» (Genesi, XI, 6-7). Jahvé, aggiunge Paul Chalus, «li disperse da là su tutta la terra, ed essi smisero di costruire città». Ma già ben prima di questo evento Jahvé aveva rifiutato le primizie che gli offriva l’agricoltore Caino, e non aveva “guardato” che la pia offerta d’Abele. Il fatto è che Abele non era un allevatore, ma semplicemente un nomade che aveva abbandonato la caccia per la razzia, che prolungava la tradizione “mesolitica” in seno alla nuova civiltà uscita dalla rivoluzione neolitica, e che ne ricusava il modo di vivere. Ulteriormente, la missione di Abramo, il nomade che aveva disertato la città (Ur), e quella della sua discendenza, sarà di negare e ricusare dal di dentro ogni forma di civiltà “post-neolitica”, la cui esistenza stessa perpetua il ricordo d’una “rivolta” contro Jahvé.

 

L’uomo, in rapporto al “dio” della Bibbia, non è veramente un “figlio”. Non è che una creatura. Jahvé l’ha fabbricato, così come ogni altro essere vivente, nello stesso modo in cui un vasaio modella un vaso. L’ha fatto “a sua immagine e somiglianza” per farne il suo intendente sulla terra, il guardiano del Paradiso. Adamo, sedotto dal demonio, ha ricusato questo ruolo che il Signore voleva fargli giocare. Ma l’uomo resterà sempre il servo di Dio. «La superiorità dell’uomo sulla bestia è nulla, perché tutto è vanità», nota Paul Chalus. «Tutto va verso un identico luogo: tutto viene dalla polvere, e tutto ritorna alla polvere» (Ecclesiaste).

 

L’uomo, secondo l’insegnamento della Bibbia, non ha dunque che da rammentarsi perpetuamente che è polvere, che ogni Giobbe merità il destino che gli riserva il capriccio di Jahvé, e che l’esistenza storica non ha senso, se non quello che implicitamente gli si dà rifiutando attivamente di attribuirgliene uno. Con la loro voce terribile, i profeti di Israele ricorderanno sempre agli eletti di Jahvé la necessità imperiosa di questo rifiuto, così come gli eletti riconosceranno sempre, nelle loro disgrazie, la conseguenza e la giusta sanzione di una trasgressione (o di un semplice oblio) del comandamento supremo di Jahvé.

 

Il cristianesimo “romano”, nato dall’”arrangiamento costantiniano”, corrisponde sin dall’inizio al tentativo di stabilire, in seno al mondo “antico” trasformato da Roma in orbis politica, un compromesso tra le Weltanschauungen indoeuropee e una religione giudaica, che Gesù si sarebbe sforzato di adattare alla civilizzazione imperiale romana (4). Il dio unico è diventato, tramite il gioco di un “mistero” dogmatico, un dio “in tre persone”. Ha “integrato” la vecchia nozione di Trimurti, di “Trinità”, e le sue “persone” hanno grosso modo assunto le tre funzioni delle società indoeuropee, sotto una forma d’altronde “invertita” e spiritualizzata. Pur essendo creatore e sovrano, Jahvé continua nondimeno a ricusare il doppio aspetto: il Male è provincia esclusiva di Satana. Al vecchio nome che gli dà la Bibbia si è sostituito il nuovo nome di “deus pater“, il «padre eterno e divino» riverito dagli indoeuropei. Ma Jahvé non è davvero padre che della sua “seconda persona”, di questo figlio che ha inviato sulla terra per svolgervi un ruolo opposto a quello dell’”eroe fondatore”; di questo figlio che si è alienato a questo mondo per meglio rinviare all’oltremondo, e che, se rende a Cesare ciò che è di Cesare, non lo fa che perché ai suoi occhi ciò che appartiene a Cesare non riveste alcun valore; di questo figlio, infine, la cui funzione non è più di “fare la guerra”, ma di predicare una pace gelosa, di cui soli potranno beneficiare gli uomini “di buona volontà”, gli avversari di questo mondo, coloro a cui è riservato il solo nutrimento d’eternità che vi sia, la grazia amministrata dalla terza “persona”, lo Spirito Santo.

 

L’uomo, creatura e prodotto fabbricato, è il servo dei servi di Dio, «escremento» (stercus), come dirà così bene Agostino. Tuttavia, nello stesso tempo, è ora anche il fratello del figlio incarnato di Jahvé, il che fa di lui un “quasi-figlio” di Dio, a condizione che sappia volerlo e meritarlo, tutte cose che dipendono dalla grazia che amministra il creatore secondo criteri insondabili. Il giorno verrà dunque in cui l’umanità si dividerà definitivamente (per l’eternità) in santi e dannati. Giacché vi è ben un Valhalla biblico, il Paradiso celeste, ma è ormai riservato agli anti-eroi. L’Inferno, quando ad esso, appartiene agli altri.

 

Questo compromesso ha modellato per secoli la storia di ciò che viene chiamata la “civilizzazione occidentale”. Per secoli, secondo le loro affinità profonde, l’uomo “pagano” e l’uomo “levantino” hanno ciascuno potuto vedere nel dio “uno e trino” la loro propria divinità. Ciò spiega idee e confusioni ben numerose: a cominciare dall’assimilazione di Gesù, Sigfrido e Barbarossa da parte di un Wagner, o il “dio bianco delle cattedrali” caro a Drieu La Rochelle, e, d’altra parte, il Gesù di Ignazio di Loyola, il dio del prete-operaio e Jesus Christ Superstar.

 

Constatiamo oggi, e in modo certo, che l’”arrangiamento” costantiniano alla fine non arrangiò proprio nulla, e che la giornata dell’«In hoc signo vinces» fu un imbroglio, le cui conseguenze si esercitarono a detrimento del mondo greco-romano-germanico. Sino ad una data relativamente recente, la Chiesa di Roma e le chiese cristiane sono restate, in quanto potenze secolari organizzate, attaccate a tutte le apparenze del vecchio compromesso. Ma da tempo ormai hanno cominciato a riconoscere l’autentica essenza del cristianesimo. Ed ecco che l’irrappresentabile Jahvé, sbarazzato dalla maschera del Dio-Padre luminoso e celeste, è ritrovato e proclamato. Ben prima che le chiese ci arrivassero, tuttavia, il “cristianesimo profano” (demitizzato e secolarizzato), ovvero l’egualitarismo in tutte le sue forme, aveva a modo suo ritrovato la verità secondo la Bibbia. Il “rifiuto della storia”, la volontà proclamata di “uscire dalla storia” (per ritornarne alla natura), la tendenza riduzionista mirante a “riassorbire l’umano nel fisico-chimico”, tutti i materialismi deterministi, la condanna marcusiana di un’arte che tradirebbe la “verità” integrando l’uomo alla società, l’ideologia egualitaria infine che intende ridurre l’umanità al modello dell’anti-eroe, al modello dell’eletto ostile ad ogni civiltà concreta perché non vi vuole vedere che infelicità, miseria, sfruttamento (Marx); repressione (Freud); o inquinamento: tutto ciò non ha cessato di restituire ai nostri occhi, e continua ancora a restituire – nel momento stesso in cui una nuova rivoluzione tecnica invita a superare le “forme” che aveva imposto la rivoluzione precedente – l’immobile visione jahvaitica, visione “eterna” se mai ve ne furono, poiché se limita ad una negazione senza cessa ripetuta di ogni presente carico d’avvenire.

 

Il “Sì” da parte sua non può essere “eterno”. Essendo un “Sì” al divenire, diviene esso stesso. Nella storia che non cessa di ri-proporsi, per mezzo di nuove fondazioni, questo “Sì” deve a se stesso il fatto di assumere sempre una forma e un contenuto parimenti nuovi. Il “Sì” è creazione, opera d’arte. Il “No” non esiste che negando un valore a tale opera. In un mondo in cui il clamore di voci divenute innumerevoli tende a persuaderci del contrario il mito cosmogonico indoeuropeo ci ricorda che il “Sì” resta sempre possibile: che un nuovo Ymir-Purusha-Janus può ancora risvegliarsi dall’”onda indistinta” in cui giace addormentato; che appena ieri, forse, si è già risvegliato, si è già sacrificato a se stesso, che ha già dato vita a Bur e Bestla, e che presto dei nuovi Asi, dèi luminosi, verranno a loro volta alla vita e intraprenderanno allora, in un mondo differente, sorto dalle rovine caotiche del vecchio, la loro eterna missione di “eroi civilizzatori”, assumendo così, serenamente, lo splendido e tragico destino dell’uomo che crea se stesso, e che avendo dato nascita a se stesso accetta anche, nell’idea della propria fine, la condizione di ogni avventura storica, di ogni vita.

Note

(1) Di Purusha, corrispondente indoario di Ymir, il Rig-Veda del resto dice espressamente che ha «mille teste e mille occhi», cosa che mostra bene che all’origine l’Uomo cosmico era dotato di onniveggenza. Secondo Pestalozzi, l’onniveggenza era precisamente uno degli attributi dell’”Essere supremo” primitivo.

(2) Questo ruolo, come abbiamo visto, si trova parzialmente proiettato nel personaggio di Heimdal.

(3) Jahvé confessa d’altronde di essere «geloso» degli altri dèi. Il termne stesso di Elohim non è forse plurale (plurale storico, e non di maestà)?

(4) Non è evidentemente il caso qui di entrare nei dettagli di tale complessa questione, cui si accenna pertanto unicamente a grandi linee.


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dimanche, 27 mai 2012

NATO. "1984" rivisitato. Quando "La guerra è pace"

NATO. "1984" rivisitato. Quando "La guerra è pace"

di Ross Ruthenberg
Global Research

1984Considerando lo stato attuale della pace nel mondo e della politica della Responsabilità di Proteggere  (R2P) della NATO e per mantenere un giusto senso di equilibrio, il libro di George Orwell "1984" dovrebbe essere rivisitato periodicamente. Nello spirito del vertice NATO di Chicago, vi presento alcune citazioni di quel libro di testo-per-domani:

* "Se il Partito poteva impossessarsi del passato e dire, di questo o quell'av-venimento, che non era mai accaduto, ciò non era forse ancora più terribile della tortura o della morte?."

* "Non capisci che lo scopo principale a cui tende la neolingua è quello di restringere al massimo la sfera d'azione del pensiero?
Hai mai pensato, Winston, che entro il 2050, al massimo, nessun essere umano potrebbe capire una conversazione come quella che stiamo tenendo noi due adesso? Sarà diverso anche tutto ciò che si accompagna all'attività del pensiero. In effetti il pensiero non esisterà più, almeno non come lo intendiamo ora. Ortodossia significa non pensare, non dover pensare. Ortodossia è incoscienza. "

* "Gli uomini di governo di tutte le epoche hanno sempre tentato d'imporre una concezione del mondo assolutamente arbitraria ai loro seguaci".

* Poi il volto del Grande Fratello si dissolse, per lasciare il posto ai tre slogan del Partito, vergati in lettere maiuscole:

LA GUERRA È PACE
LA LIBERTÀ È SCHIAVITÙ
L'IGNORANZA È FORZA
"

* Una volta che gli capitò di accennare alla guerra contro l'Eurasia, lei lo lasciò di stucco affermando con noncuranza che secondo lei questa guerra non esisteva. Le bombe a razzo che cadevano tutti i giorni su Londra erano probabilmente sganciate dallo stesso governo dell'Oceania, «per mantenere la gente nella paura». Un'idea del genere non lo aveva mai neanche sfiorato."

* Lo scopo di condurre una guerra è sempre quello di poter partire da posizioni di vantaggio nella guerra successiva.

* Lo scopo essenziale della guerra è la distruzione, non necessariamente di vite umane, ma di quanto viene prodotto dal lavoro degli uomini. La guerra è un modo per mandare in frantumi, scaraventare nella stratosfera, affondare negli abissi marini, materiali che altrimenti potrebbero essere usati per rendere le masse troppo agiate e, a lungo andare, troppo intelligenti.

* Il Ministero della Pace si occupa della guerra, il Ministero della Verità fabbrica menzogne, il Ministero dell'Amore pratica la tortura, il Ministe-ro dell'Abbondanza è responsabile della generale penuria di beni. Queste contraddizioni non sono casuali, né si originano dalla semplice ipocrisia: sono meditati esercizi di Bipensiero. È infatti solo conciliando gli opposti che diviene possibile conservare il potere all'infinito."

* Ha detto anche che sbagliavano ad equiparare l'alleanza militare ad una "macchina da guerra". "Se questa è la base per le proteste, in realtà è basata sulla mancanza di conoscenza. La nostra organizzazione è un movimento per la pace."

[Oh, aspetta! Questo non è il Ministero della Verità che parla, è il segretario generale della NATO Anders Fogh Rasmussen! [1]]

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Segretario generale della NATO Anders Fogh Rasmussen

Io e tanti altri abbiamo fatto fatica a capire perché abbiamo bisogno di una "macchina da guerra" mondiale nella società di oggi e, finalmente, Fogh Rasmussen, leader titolare della NATO, ha fornito l'illuminazione:

La NATO è un "movimento per la pace"!

Ora capisco che la NATO lanciando il  più grande numero di bombe dalla seconda guerra mondiale, in Jugoslavia nei primi anni '90 in realtà stava solo coprendo la zona con lanci di pace.

Adesso è chiara la recente iniziativa di pace della NATO in Libia, vale a dire esercitare semplicemente la loro responsabilità di proteggere, utilizzando gli strumenti della pace, come missili, bombe, ecc

La missione decennale della NATO in Afghanistan in realtà appare chiara come una missione di "diffusione della pace" vicino e lontano, mentre rimproverava duramente gli indigeni, se non capivano.

Poi c'è  in corso la marcia verso la pace in Siria sostenuta da Stati Uniti e NATO, con l'aiuto di molti amici della Siria come l'Arabia Saudita. Non sembra che il  leader della Siria, Assad, se la beva che la Guerra è Pace e la pace è ciò che viene riversato su di lui e il suo paese, proveniente dalla Turchia, Iraq, ecc

La Russia non dovrebbe essere preoccupata per l'accerchiamento di sistemi missilistici Aegis dispiegati intorno a loro, in quanto si tratta semplicemente di un "amichevole anello di pace".

Infine, beh, non proprio alla fine, come  ci ricorda "1984" "Lo scopo di condurre una guerra è sempre quello di poter partire da posizioni di vantaggio nella guerra successiva." (promemoria: la guerra è pace), cosa che rende ormai chiaro a me e, auspicabilmente, ai milioni di cittadini iraniani che dovrebbero solo tenere duro durante le numerose sanzioni debilitanti imposte su di loro, perché la pace è in arrivo!

La NATO e gli amici/partner ora stanno anche preparando le loro offerte di pace e gli strumenti di consegna, perché pienamente consapevoli della responsabilità di proteggeri! Pace a tutti!

"Tutto è svanito nella nebbia. Il passato è stato cancellato, la cancellazione è stata dimenticata, la menzogna è diventata verità".

Ross Ruthenberg è un analista politico di di Chicago rossersurf@comcast.net
Nota

[1] Estratto da: "The stage is set for summit, protests", di Bob Secter, reporter del Chicago Tribune, 20 maggio 2012

Andy Thayer, uno degli organizzatori, ha detto che lui e i suoi colleghi Giovedi hanno incontrato brevemente un alto ufficiale della NATO chee gli ha detto: "siamo molto consapevoli dell'immensa violenza e dell'oppressione che gli Stati Uniti e gli Stati Uniti nella loro veste NATO, fanno al mondo, e che nessuna parola della NATO o pronunciamento del vertice stesso potranno mettere in ombra questo ".

Parlando al comitato di redazione del Tribune Sabato, il segretario generale della Nato Anders Fogh Rasmussen ha detto che riconosce il diritto dei manifestanti di esprimersi, ma ha detto anche che sbagliavano ad equiparare l'alleanza militare ad una "macchina da guerra".

"Se questa è la base per le proteste, in realtà è basata sulla mancanza di conoscenza. La nostra organizzazione è un movimento per la pace.", ha detto Rasmussen, ex primo ministro della Danimarca.

"Durante più di 60 anni, la NATO è stata il fondamento della sicurezza in Europa e Nord America. E grazie alla NATO, abbiamo mantenuto la pace e la stabilità in Europa durante quel lungo periodo, dalla 2° Guerra Mondiale. E' il più lungo periodo di pace nella storia d'Europa. Questo è un bel successo. Questo è quello che io chiamo un movimento per la pace", ha detto.

Citando il ruolo della NATO nel contribuire a riunificare l'Europa, sviluppare nuove democrazie dopo la caduta del comunismo e sviluppare azioni per proteggere i civili in Libia, Rasmussen ha detto: "Non è giustificato chiamare la NATO una macchina da guerra. Ma ancora una volta, in una società libera, è un diritto costituzionale esprimersi  - anche se le vostre dichiarazioni non sono giustificate o errate o imprecise ".
http://www.chicagotribune.com/news/local/ct-met-hd-nato-chicago-0520-20120520,0,1571541.story

Fonte: Global Research 21 Maggio 2012
Traduzione: Anna Moffa per
ilupidieinstein.blogspot.it

TOMISLAV NIKOLIC PRESIDENTE. SERBIA EN EL BUEN CAMINO.

TOMISLAV NIKOLIC PRESIDENTE. SERBIA EN EL BUEN CAMINO.

 


 
Contra lo que anunciaban las encuestas y  repetían los opinion-makers de los mass-media, Tomislav Nikolic ha ganado la segunda vuelta de las elecciones presidenciales serbias y se convierte en el máximo mandatario del país balcánico.
 
Hay que señalar tres circunstancias que sin duda han servido para que Nikolic lograrar aumentar su porcentaje de votos en los últimos días de campaña.
 
Primero las acusaciones por su parte y por todo el Partido Serbio del Progreso (SNS) de fraude electoral en las legislativas y en la primera vuelta de las presidenciales, documentando casos realmente increíbles de escamoteo de votos  a favor del presidente Boris Tadic y su formación.
En segundo lugar el hecho de que el antiguo presidente serbio, Vojislav Kostunica (nacionalista moderado) y su partido democrático serbio (DSS) pidiera el voto en la segunda vuelta para Nikolic. Todo indica que con Nikolic en la presidencia, la coalición gubernamental estará encabezada por su partido SNS, que quedó primero en las legislativas sin lograr la mayoría absoluta, junto al DSS de Kostunica y el Partido de la Nueva Serbia de Veilmir Ilic.
Y como colofón el debate televisivo del día 16 de mayo, en el que Tomislav Nikolic, dirigente del SNS, acusó al presidente saliente Boris Tadic de ser responsable de la independencia de Kosovo, durante el debete, Nikolic destacó las buenas relaciones de su partido con Rusia Unida el partido de Vladimir Putin.
 
Serbia en el buen camino.
 
Con estas palabras encabezada HC Strache, presidente del FPÖ austriaco sus felicitaciones a Nikolic, su aliado oficial en Serbia.  En el mismo comunicado HC Strache hace un llamamiento a que las autoridades de Bruselas no congelan ahora el proceso de adhesión serbio a la UE por “motivos políticos”.   Sin embargo Nikolic, cuyo objetivo es un acercamiento entre la UE y Moscú ha sido claro: “Queremos unirnos a la UE pero si nos dicen que el precio para hacerlo es Kosovo, les diremos que adiós y gracias, nosotros tenemos nuestra propia vía”.
La victoria de Nikolic la celebramos todos los que defendemos la creación de un gran espacio europeo integrado y armónico al margen de potencias e injerencias extranjeras.
 
Enric Ravello
Secretario de relaciones nacionales e internacionales de Plataforma per Cataluña.