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mardi, 02 octobre 2012

Le numéro 55 de la revue Rébellion

 
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Le numéro 55 de la revue Rébellion
 
SOMMAIRE
 
ÉDITORIAL
Hollande trouve son chemin de Damas.

ACTUALITES
La gauche contre le peuple.
Charles Robin démonte l'idéologie libérale.

DOSSIER
 
BALKANS. L'EUROPE MEURTRIE
La guerre contre la Serbie.
Laboratoire des "guerres humanitaires".
En première ligne au kosovo.
 
Entretien avec Slobodan Despot
 
Balkans. L'éclatement programmé de
Alexis-Gilles Troude.

IDEES
L'encaillement des Clercs. Réflexion sur les
travaux de François de Négroni.
 
Jacob Burckhardt et la communauté locale des citoyens.

CULTURE
 
Child of the black Sun.
Entretien avec Boyd Rice.

Chronique 
Le début de la fin & Autres
Causeries crépusculaires. Eric Werner.
 
Vogelsang ou la mélancolie du vampire
Christopher Gérard.
 
Le numéro est disponible contre 4 euros ( port compris)
à notre adresse :
 
Rébellion - RSE BP 62124 31020 TOULOUSE cedex 02
http://rebellion.hautetfort.com/

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12 octobre : soirée Livr'arbitres à Paris

12 octobre :

Soirée Livr'arbitres à Paris

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lundi, 01 octobre 2012

Redessiner la carte du Moyen Orient

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Redessiner la carte du Moyen Orient

 

Entretien avec Jeremy Salt (Université Bilkent/Ankara)

 

Propos recueillis par Claudio Gallo pour http://www.eurasia-rivista.org/

 

Jeremy Salt est professeur d’histoire et de politique du Moyen Orient à l’Université de Bilkent, près d’Ankara. Son livre, intitulé “La destruction du Moyen Orient” constitue un brillant compte-rendu des cent dernières années d’histoire de la région, un ouvrage entièrement dépourvu des clichés orientalistes. La revue italienne de géopolitique “Eurasia” a demandé au Prof. Salt de nous expliquer les actuelles transformations à l’oeuvre au Moyen Orient et aussi de nous donner des précisions sur l’inextricable question kurde. Les Kurdes en Syrie, en Irak, en Iran et en Turquie ne cessent de parler de l’émergence prochaine d’un “Grand Kurdistan”.

 

Q.: Le Président syrien Bachar Al-Assad vient de donner carte blanche aux Kurdes du Nord de la Syrie. Cela pourrait-il constituer un “casus belli”, enclenchant une guerre entre Damas et Ankara?

 

JS: Il me paraît excessif de dire que Bachar Al-Assad a donné carte blanche aux Kurdes de Syrie. Il me paraît donc plus vraisemblable de dire que, dans le chaos total et diffus qui s’est abattu sur le territoire syrien tout entier, Bachar Al-Assad n’a pas pu empêcher les Kurdes de prendre le contrôle des régions où ils vivent et qui sont proches des frontières turques. Il est certain aussi qu’Al-Assad n’a nulle envie d’ouvrir un front contre les Kurdes alors qu’il essaie de neutraliser les groupes armés partout ailleurs dans le pays.

 

Si cette situation pourra ou non constituer un casus belli dépend de la lecture que fera le gouvernement turc de la situation; assurément, il sera alarmé à la perspective de voir se former une enclave kurde dans le Nord de la Syrie, qui favorisera la possibilité de créer un “Grand Kurdistan” dans un futur plus ou moins proche. Ces complications pouvaient être prévues mais elles n’ont pas été envisagées, il y a un peu plus d’un an, quand la Turquie a décidé de s’opposer au gouvernement syrien.

 

Q.: Ankara entretient un lien direct avec l’administration kurde dans le Nord de l’Irak, passant ainsi au-dessus de Bagdad. Selon vous, quel est là l’objectif de la diplomatie turque?

 

JS: Pour le moment, il me paraît difficile d’interpréter les actions de la diplomatie turque ou de saisir l’objectif qu’elle cherche à atteindre aujourd’hui dans la région. Si nous jettons un regard rétrospectif sur les aléas de la politique étrangère turque jusqu’au début de l’année 2012, nous pouvons constater que les deux politiques annoncées par le gouvernement AKP, celles du “soft power” et celle du “zero problems”, ont bien fonctionné sous l’impulsion du ministre des affaires étrangères, Ahmet Davutoglu. La Turquie développait de solides relations de coopération avec ses voisins orientaux. Or la décision d’oeuvrer à un “changement de régime” en Syrie a complètement bouleversé cette perspective.

 

Les Etats-Unis et les pays du Golfe seront certainement reconnaissants envers la Turquie pour le rôle clef qu’elle a joué dans la campagne actuelle qui vise à faire tomber le gouvernement syrien. Cependant les coûts de cette option seront énormes pour la Turquie. Outre la rupture totale avec Damas, l’option anti-Al-Assad a affaibli considérablement les relations avec l’Irak et l’Iran; de plus, la Turquie est désormais en porte-à-faux avec la Russie.

 

Tout cela aurait pu être prévu, il y a un an, au moment où la Turquie, pour la première fois, a manifesté sa volonté de s’opposer au gouvernement de Damas qui a des liens très étroits avec l’Iran, fournit des installations portuaires à la flotte russe et qui, en plus, a eu des liens forts avec la Russie (comme, dans le passé, avec l’URSS) pendant plus d’un demi-siècle.

 

L’Irak s’est toujours opposé, dès le départ, à la politique turque en Syrie. D’abord parce que l’Irak ressent encore les conséquences de l’intervention occidentale de 2003 et aussi, partiellement, parce que la Turquie a développé des relations particulières avec le “gouvernorat” kurde du Nord aux dépens du gouvernement de Bagdad.

 

La Turquie entretient désormais des relations commerciales étroites avec le Nord de l’Irak. Il est tout à fait plausible d’affirmer que cette position, adoptée par Ankara, est dictée par le commerce, le pétrole et l’importance stratégique que revêt ce Kurdistan nord-irakien dans l’alliance qui lie la Turquie à l’Occident, ainsi qu’aux Etats arabes du Golfe, et l’oppose, ipso facto, à la Syrie et à l’Iran, à rebours des critères de la diplomatie néo-ottomane, dite de “zero problems”.

 

Il faut rappeler ici que plus de 60% des Irakiens sont chiites; l’élément sectaire de la politique irakienne revient à la surface chaque fois que l’on enregistre des attentats contre des Chiites ou lorsque l’on a émis des accusations graves contre le vice-président irakien, musulman sunnite, Tareq al-Hashimi, soupçonné d’organiser des “escadrons de la mort” anti-chiites. Al-Hashimi a quitté le territoire irakien et le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan est parmi ceux qui prennent sa défense.

 

Q.: L’indépendance est-elle à l’ordre du jour dans l’agenda du Président de la région kurde nord-irakienne Massoud Barzani?

 

JS: Le “gouvernorat” kurde du Nord irakien est déjà virtuellement indépendant en tous domaines, sauf que cette indépendance ne figure pas encore sur les cartes de la région. Il dispose d’une armée puissante, officiellement décrite comme une “force de sécurité” et développe une ligne de conduite politique propre, indépendante de la volonté du gouvernement de Bagdad. Une déclaration formelle d’indépendance n’est plus, sans doute, qu’une question de temps, de trouver des circonstances propices.

 

Barzani n’a jamais dissimulé ses vues: pour lui, une grande partie de l’Anatolie orientale turque est en réalité le “Kurdistan occidental”. L’inclusion de ce territoire, dans son ensemble, à un “Etat kurde” constituerait donc l’objectif final. Tout cela ne nous permet pas de comprendre aisément la nature des relations entre la Turquie et le Kurdistan du Nord irakien, ni celles qui président aux relations entre Ankara et le gouvernement central irakien.

 

Ces derniers mois, les Kurdes ont surtout mis en avant leurs propres intérêts. On l’a vu lorsque Barzani, récemment, a joué les médiateurs lors d’un colloque des Kurdes syriens, en leur demandant la réconciliation. Dès l’instant où les Kurdes syriens ont aligné dans leurs rangs une faction du PKK (Parti des Travailleurs Kurdes), le premier ministre turc était furieux.

 

La Turquie est donc en état d’alerte depuis le réveil des Kurdes de Syrie.

 

Q.: La chute d’Al-Assad en Syrie pourrait-elle amener à créer un Etat kurde?

 

JS: Les répercussions d’un éventuel effondrement de l’Etat syrien s’avèreraient révolutionnaires dans la région et personne n’est à même, aujourd’hui, de prévoir les choses, sauf qu’il y restera bien des ruines et de la misère. Pour le moment, cet effondrement ne peut constituer un objectif sérieux et il est peut probable qu’un nouveau gouvernement syrien, issu des forces anti-Al-Assad, veuille, lui aussi, l’émergence d’un “Grand Kurdistan”, vu les effets imprévisibles qui pourraient s’ensuivre.

 

Un gouvernement post-Assad pourrait se montrer complaisant à l’égard des Kurdes mais il ne voudra certainement pas voir s’instaurer un chaos qui menacerait ses intérêts dans toute la région. Une sorte d’Etat kurde a émergé en Irak suite à l’invasion de 2003 et à l’occupation dans les années suivantes, mais je ne pense pas qu’une situation similaire sera acceptée par tous en Syrie.

 

Q.: L’Iran est-il en train de jouer la carte kurde contre la Turquie?

 

JS: Ces deux Etats ont toujours joué l’un contre l’autre les cartes qu’ils avaient à leur disposition. C’est ce que l’on appelle la diplomatie. Tant l’Iran que la Turquie ont un problème kurde que leurs gouvernements respectifs peuvent exploiter, tant dans la région qu’en dehors d’elle. Ils l’ont fait dans le passé. Pour ces deux Etats, exploiter le problème kurde peut comporter des risques de répercussions.

 

Mais il n’y a pas de preuves, actuellement, que l’Iran utilise la carte kurde contre la Turquie, à moins que quelque chose m’ait échappé. Le danger majeur vient de la partie septentrionale de l’Irak, où le PKK et son équivalent iranien entretiennent des bases opératives.

 

C’est donc d’Irak et non d’Iran que les militants kurdes —terroristes selon le gouvernement turc— ont généralement lancé leurs opérations contre la Turquie.

 

Q.: Il semble que nous soyons revenu aux temps de la destruction de l’Empire ottoman, au début du 20ème siècle. Pensez-vous que cette comparaison est valide?

 

JS: Ce que nous pouvons d’ores et déjà percevoir derrière les scènes d’horreur qui se déroulent en Syrie, c’est la tentative plus explicite de donner une forme nouvelle au Moyen Orient, exercice qui a commencé dès la première guerre mondiale. Les Accords Sykes-Picot de 1916 ont figé les paramètres géostratégiques du Moyen Orient moderne; ces paramètres ont cessé de fonctionner pour les puissances impérialistes ou post-impérialistes et pour leurs alliés dans la région.

 

Nous avons traversé des phases multiples dans cette histoire récente du Proche- et du Moyen-Orient mais, quoi qu’il en soit, c’est bien l’Etat national qui a encaissé toutes les tensions, a résisté à toutes les frictions auxquelles il a été soumis. Parmi les phases traversées, rappelons d’abord celle de la crise de Suez en 1956, puis celle de l’attaque israélienne contre l’Egypte et la Syrie en 1967, attaque soutenue par l’Occident, et, enfin, la tentative israélienne d’instaurer un gouvernement fantoche au Liban. Le point focal qui attire toutes les attentions est la région que l’on appelle depuis toujours le “Croissant fertile”; aujourd’hui, c’est dans cette région que se trouvent l’Irak, la Syrie, le Liban et la Palestine/Israël.

 

La région entière se prêterait parfaitement à un véritable effondrement ethnico-religieux si l’Occident faisait le premier pas.

 

L’invasion de l’Irak a été suivie de la destruction de l’Irak en tant qu’Etat unitaire. La nouvelle constitution irakienne, écrite à Washington (comme les constitutions irakienne et égyptienne d’avant 1940 avaient été rédigées à Londres, respectivement en 1920 et en 1930), a transformé un Etat séculier en un Etat reposant sur des bases confessionnelles et sectaires. On a établi un Etat central faible et, en même temps, on a favorisé l’émergence d’un “gouvernorat” kurde dans le Nord, devenu de plus en plus puissant au fil du temps. On a confié l’avenir de la ville pétrolière de Kirkouk à un futur référendum, ce qui a enclenché une véritable guerre démographique, dès le moment où les Kurdes ont cherché à obtenir le nombre suffisant d’habitants kurdes pour faire pencher la balance en leur faveur, tant dans la ville intra muros qu’en dehors d’elle.

 

La Syrie pourrait se prêter à un scénario similaire de démantèlement sur bases ethniques et religieuses, si la forme d’Etat actuellement au pouvoir venait à s’effondrer. En 1918, les puissances impérialistes ont divisé le Moyen Orient selon des critères qui leur paraissaient favorables à l’époque. Aujourd’hui, elles projettent un nouveau démantèlement et cherchent à redessiner la carte de la région, pour que la nouvelle donne aille dans le sens de leurs intérêts. Ce n’est pas un hasard si ce programme coïncide à la perfection avec les plans stratégiques à long terme d’Israël.

 

La Russie et la Chine sont pleinement conscientes du processus en cours. On peut donc dire que la situation actuelle peut se concevoir comme l’extension, au 21ème siècle, de la “Question d’Orient” ou du “Grand Jeu”, soit la lutte entre la Russie et la Grande-Bretagne. Il est sûr et certain que la lutte pour la Syrie donnera forme pour longtemps aux futurs Levant et Moyen Orient. Dans tous les cas de figure, les acteurs locaux peuvent d’ores et déjà être considérés comme les perdants du jeu.

 

(Claudio Gallo est rédacteur d’articles de politique internationale pour le quotidien italien “La Stampa”).

 

(Cet entretien est paru dans “La Stampa” et sur le site http://atimes.com/ en langue anglaise et sur le site http://www.ariannaeditrice.it/ en date du 13 septembre 2012).

Jeremy Salt: 23 razones por las que no debe aceptar sin crítica la visión occidental de la revuelta en Siria

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Jeremy Salt: 23 razones por las que no debe aceptar sin crítica la visión occidental de la revuelta en Siria

A medida que la insurrección siria avanza dando bandazos hacia la guerra civil, es preciso poner freno a la propaganda que se difunde por los medios de comunicación occidentales y que es aceptada acríticamente por muchos que deberían estar mejor informados. He aquí, pues, una matriz de posiciones sobre lo que está pasando en este importante país de Oriente Medio.


1. Siria ha sido un estado mujabarat (de inteligencia) desde que el temible Abdel Hamid Al Serraj dirigiera los servicios de inteligencia, como el deuxième bureau, en los años 50. El estado autoritario que se desarrolló desde que el antiguo presidente sirio Hafez Al Asad tomó el poder en 1970 ha aplastado a todos los disidentes sin piedad. En ocasiones, la alternativa ha sido él o ellos. La ubicua presencia del mujabarat es un hecho desagradable en la vida de los sirios, pero cuando Siria es un objetivo central del asesinato y la subversión llevados a cabo por Israel y los servicios de inteligencia occidentales, cuando ha sido atacada militarmente de forma reiterada, cuando ha tenido una gran parte de su territorio ocupada, y cuando sus enemigos están buscando continuamente oportunidades para derribar al gobierno, es difícil decir que el mujabarat no es necesario.

2. No hay duda de que la mayor parte de las personas que se manifiestan en Siria quiere una transición pacífica hacia una forma democrática de gobierno. Y tampoco hay duda de que los grupos armados que operan tras las manifestaciones no tienen ningún interés en la reforma. Quieren destruir al gobierno.

3. Ha habido manifestaciones muy grandes de apoyo al gobierno. Hay malestar por la violencia de las bandas armadas y por la injerencia extranjera y el aprovechamiento de la situación por parte de gobiernos y medios de comunicación extranjeros. A los ojos de muchos sirios, su país está siendo, una vez más, blanco de una conspiración internacional.

4. Cualquiera que sea la verdad de las acusaciones vertidas contra las fuerzas de seguridad, los grupos
armados han matado a cientos de policías, soldados y civiles, en total probablemente unos mil hasta este momento. Los civiles muertos son profesores universitarios, médicos e incluso, recientemente, el hijo del gran mufti de la república. Las bandas armadas han masacrado, emboscado, asesinado, atacado edificios gubernamentales y saboteado líneas férreas.

5. El presidente sirio Bashar al Asad disfruta de una gran popularidad. A pesar de situarse en la cúspide del sistema, es un error calificarlo como dictador. El verdadero dictador es el sistema en cuanto tal. El verdadero poder en Siria —afianzado durante cinco décadas— se encuentra en el ejército y los servicios de inteligencia, y en menor grado en la estructura del gobernante partido Baaz. Estos son los verdaderos poderes que se oponen al cambio. Las manifestaciones representaron una oportunidad para que Asad transmitiera el mensaje de que el sistema tenía que cambiar.

6. A la vista de las grandes manifestaciones que se celebraron a principios de este año, el gobierno presentó, finalmente, un programa de reformas. Esto fue rechazado de plano por la oposición. Ni siquiera se hizo el menor intento de poner a prueba la buena fe del gobierno.

7. La afirmación de que la oposición armada al gobierno ha comenzado hace poco es una total mentira. Los asesinatos de soldados, policías y civiles, a menudo con extrema brutalidad, ha venido sucediendo prácticamente desde el principio.

8. Los grupos armados están bien armados y bien organizados. Grandes cantidades de armamento han entrado en Siria de contrabando desde Líbano y Turquía. Se trata de escopetas, ametralladoras, kalashnikovs, lanzacohetes RPG, granadas de mano de fabricación israelí y gran cantidad de explosivos. No está claro quién está suministrando estas armas, pero alguien lo está haciendo y alguien las está pagando. Los interrogatorios de miembros de bandas armadas apuntan en la dirección del Movimiento del Futuro del ex primer ministro libanés Saad Hariri, testaferro de EEUU y Arabia Saudí, cuya influencia se extiende más allá del Líbano.

9. La oposición armada al régimen parece estar patrocinada, en gran medida, por la ilegalizada Hermandad Musulmana. En 1982, el gobierno sirio aplastó sin piedad un levantamiento iniciado por la Hermandad en la ciudad de Hama. Muchos miles murieron y parte de la ciudad fue destruida. La Hermandad tiene dos objetivos primordiales: la destrucción del gobierno baazista y la destrucción del estado laico en favor de un sistema islamista. Es casi palpable la sed de venganza.

10. Los grupos armados tienen fuerte apoyo desde el exterior, aparte del ya conocido o indicado. El exiliado exvicepresidente y ministro de Exteriores sirio Abdel Halim Jadam, que viven en París, ha estado haciendo campaña desde hace años para derribar el gobierno de Asad. Recibe apoyo financiero de EEUU y la Unión Europea. Burhan Ghalioun, apoyado por Catar como líder del Consejo Nacional establecido en Estambul, también vive en París y también está presionando en Europa y Washington para un cambio de régimen.
Estos y Mohamed Riad Al Shaqfa, líder de la Hermandad Musulmana en Siria, son receptivos a una “intervención humanitaria” desde el exterior, siguiendo el modelo libio (otros están en contra). La promoción de los exiliados como una alternativa de gobierno recuerda a la forma en que EEUU utilizó a los exiliados iraquíes (el denominado Congreso Nacional Iraquí) antes de la invasión de Irak.

11. Las informaciones de los medios de comunicación occidentales sobre la situación en Libia y Siria ha sido pésima. La intervención de la OTAN en Libia ha sido la causa de una masiva destrucción y miles de muertos. Tras la invasión de Irak, la guerra es otro importante crimen internacional cometido por los gobiernos de EEUU, Gran Bretaña y Francia. La ciudad libia de Sirte ha sido bombardeada día y noche durante dos semanas, sin que los medios de comunicación occidentales hayan prestado atención alguna a la gran destrucción y a las pérdidas de vidas que ha ocasionado. Estos medios de comunicación occidentales no han intentado verificar las informaciones que salían de Sirte y que hablaban de bombardeos de edificios civiles y la muerte de centenares de personas. La única razón para ello solo puede ser que la horrible verdad pudiera hacer descarrilar toda la operación de la OTAN.

12. En Siria, los mismos medio de comunicación han seguido el mismo patrón de desinformación. Se ha ignorado o esquivado la evidencia de matanzas generalizadas de las bandas armadas. Se ha invitado a la audiencia a no creer las declaraciones del gobierno y creer, sin embargo, las declaraciones de los rebeldes, a menudo realizadas en nombre de organizaciones de derechos humanos europeas o estadounidenses. Se han dicho muchas mentiras descaradas, al igual que se dijeron en Libia y durante la invasión de Irak. Algunas, al menos, han sido descubiertas.
Personas de las que se dijo que habían sido asesinadas por fuerzas de la seguridad del estado han aparecido vivas. Los hermanos de Zainab Al Hosni dijeron que esta había sido secuestrada por fuerzas de seguridad, asesinada y su cuerpo desmembrado. Este espeluznante relato, difundido por Al Yazira y Al Arabiya entre otros medios, es totalmente falso. Zainab está viva, aunque ahora, por supuesto, la táctica de la propaganda es afirmar que la que ha aparecido no es ella, sino una doble. Al Yazira, el periódico británico The Guardian y la BBC se han distinguido por su apoyo ciego a todo lo que desacredite al gobierno sirio. La misma línea está siendo seguida por los principales medios de comunicación en EEUU. Al Yazira, en particular, que se ha distinguido por sus informaciones sobre la revolución egipcia, ha perdido toda su credibilidad como agencia de noticias independiente.

13. Al tratar de destruir el gobierno sirio, la Hermandad Musulmana tiene un objetivo común con EEUU, Israel y Arabia Saudí, cuya paranoia sobre el Islam chií ha alcanzado su punto culminante con el levantamiento de Bahréin. WikiLeaks ha revelado la impaciencia de EEUU para atacar a Irán. En su lugar, ha buscado la destrucción de las relaciones estratégicas entre Irán, Siria y el grupo chií libanés Hezbolá. EEUU y los saudíes quieren destruir el régimen baazista, dominado por alauíes, por diferentes motivos, pero lo importante es que quieren destruirlo.

14. Estados Unidos está haciendo todo lo posible por arrinconar a Siria. Está dando apoyo financiero a líderes de la oposición exiliados. Ha intentado (y ha fracasado, gracias a la oposición de Rusia y China) que el Consejo de Seguridad de la ONU apruebe un amplio programa de sanciones. Sin duda, lo intentará de nuevo, y en función de cómo evolucione la situación, podría proponer, con el apoyo de Gran Bretaña y Francia, una resolución para crear una zona de exclusión aérea que pudiera abrir la puerta a una intervención militar extranjera.
La situación es fluida y, sin duda, se estarán desarrollando todo tipo de planes de contingencia. La Casa Blanca y el Departamento de Estado están haciendo declaraciones amenazantes un día sí y otro también. Provocando abiertamente al gobierno sirio, el embajador de EEUU, acompañado por el embajador francés, viajó a Hama antes de las oraciones del viernes. Teniendo en cuenta la historia de sus injerencias en los países de Oriente Medio, es inconcebible que EEUU e Israel, junto con Francia y Gran Bretaña, no estén implicados en este levantamiento más allá de lo que ya se conoce.

15. Mientras se concentran en la violencia del régimen sirio, los gobiernos de EEUU y Europa —sobre todo Gran Bretaña— han ignorado totalmente la violencia dirigida contra él. Su propia violencia, infinitamente mayor en Libia, Irak, Afganistán y otros lugares, ni siquiera entra en escena. Turquía se ha unido a la campaña contra Siria con gusto, yendo más allá incluso que aquellos.
En unos pocos meses, la política regional de “cero problemas” de Turquía ha cambiado completamente. Turquía prestó su apoyo al ataque de la OTAN contra Libia, después de que se inhibiera inicialmente. Se ha enfrentado a Irán por su política sobre Siria y al aceptar, a pesar de la fuerte oposición doméstica, alojar una instalación estadounidense de radares de misiles claramente dirigida contra Irán. Los norteamericanos dicen que compartirán los datos de la instalación con Israel, que ha rechazado pedir disculpas a Turquía por el asalto del Mavi Marmara, sumiendo las relaciones turco-israelíes en una crisis. Así, Turquía ha pasado de “cero problemas” a una política regional repleta de problemas con Israel, Siria e Irán.

16. Aunque algunos miembros de la oposición siria han hablado en contra de cualquier intervención extranjera, el Ejército Sirio Libre ha dicho que su objetivo es conseguir una zona de exclusión aérea en el norte del país. Una zona de exclusión aérea tendría que ser impuesta, y ya hemos visto cómo esto condujo en Libia a una destrucción masiva de infraestructuras, la muerte de miles de personas y la apertura de las puertas para un nuevo periodo de dominación occidental.

17. Si el gobierno sirio es derribado, serán cazados hasta el último baazista y alauita. En un gobierno dominado por la Hermandad Musulmana, el estatus de las minorías y de las mujeres retrocedería.

18. Por medio de la ley de responsabilidad de Siria y de las sanciones que ha impuesto la Unión Europea, EEUU ha estado intentando destruir al gobierno sirio durante 20 años. El desmantelamiento de los estados árabes unificados gracias a las divisiones étnico-religiosas ha sido un objetivo de Israel durante décadas. Allí donde va Israel, le sigue EEUU, naturalmente. Los frutos de esta política pueden verse en Irak, donde los kurdos han creado un estado independiente en todo salvo en su nombre y donde la constitución, escrita por EEUU, separa al pueblo de Irak en kurdos, sunníes, chiíes y cristianos, destruyendo la lógica unificadora del nacionalismo árabe. Irak no ha conocido un momento de paz desde que los británicos entraron en Bagdad en 1917.
En Siria, las divisiones étnico-religiosas (árabes musulmanes sunníes, kurdos musulmanes sunníes, drusos, alauitas y varias sectas cristianas) hacen que el país sea vulnerable ante la promoción de las discordias sectarias y la eventual desintegración del estado árabe unificado, que los franceses trataron de impedir en los años 20.

19. La destrucción del gobierno baazista en Siria sería una victoria estratégica de incalculable valor para EEUU e Israel. El arco
central de las relaciones estratégicas entre Irán, Siria y Hezbolá quedaría partido, dejando a Hezbolá geográficamente aislada, con un gobierno musulmán sunní hostil en puertas, y por tanto, con la alianza Irán-Hezbolá más desprotegida ante un ataque militar de EEUU e Israel. Por casualidad o no, la “primavera árabe”, tal como se ha desarrollado en Siria, ha colocado en las manos de EEUU e Israel una palanca con la que pueden lograr su objetivo.

20. Un gobierno egipcio o sirio dominado por la Hermandad Musulmana no tiene por qué ser necesariamente hostil a los intereses norteamericanos. Queriendo ser considerado un miembro respetable de la comunidad internacional y otro buen ejemplo de “Islam moderado”, es probable y posible que un gobierno egipcio dominado por la Hermandad Musulmana esté de acuerdo en mantener el tratado de paz con Israel tanto tiempo como sea posible (es decir, hasta que otro ataque a gran escala de Israel contra Gaza o Líbano lo haga absolutamente indefendible).

21. Un gobierno sirio dominado por la Hermandad Musulmana estaría próximo a Arabia Saudí y sería hostil a Irán, Hezbolá y los chiíes de Irak, sobre todo a los vinculados con Muqtada Al Sader. Defendería de boquilla la causa palestina y la liberación de los Altos del Golán, pero sus políticas prácticas no serán, probablemente, muy diferentes del gobierno que está intentando derribar.

22. El pueblo sirio tiene derecho a exigir democracia y a conseguirla, pero ¿de cualquier forma y a cualquier coste? El fin de las matanzas y unas negociaciones sobre reformas políticas son, sin duda, el camino a seguir, no la violencia que amenaza con desgarrar el país. Lamentablemente, es la violencia y no un acuerdo negociado lo que mucha gente quiere en Siria y lo que también quieren muchos gobiernos que vigilan y esperan su oportunidad. Ninguno sirio puede beneficiarse realmente de esto, piensen lo que piensen.
Su país está encaminándose hacia una guerra civil sectaria, quizá con intervención extranjera y, con toda probabilidad, hacia un caos a mucha mayor escala que lo visto hasta ahora. No habrá una rápida recuperación si el estado se colapsa o es derribado. Como Irak, y probablemente como Libia, Siria podría entrar en un periodo de agitación sangrienta que podría durar años. Al igual que Irak, quedaría completamente fuera de combate como estado capaz de defender los intereses árabes, lo que significa, evidentemente, hacer frente a EEUU e Israel.

23. En última instancia, ¿a qué intereses serviría este desenlace?
 

Jeremy Salt
Jeremy Salt es profesor de historia y política de Oriente Medio en la universidad de Bilkent, en Ankara, Turquía.
Ha publicado The Unmaking of the Middle East: A History of Western Disorder in Arab Lands. Jeremy Salt,  (University of California Press, 2009)

Europe : la nef des fous?

Europe : la nef des fous?

 
 

Les discours des dirigeants européens semblent de moins en moins cohérents avec la réalité. Aucune prise de conscience de la situation de la croissance européenne ne semble d’actualité.

“La nef des fous”, Jérôme Bosch (1450-1516)

Les dirigeants européens sont-ils embarqués dans une «nef des fous» digne de ce que Sebastien Brant décrivait au 15e siècle dans un des premiers romans européens? On ne serait pas loin de le croire si l’on prend la peine d’observer la situation. Ainsi, Mario Monti a bombé le torse lundi en affirmant que l’Italie a «contribué à mettre en place des politiques de croissance en Europe».

Mettre en place des politiques de croissance! Celui-là même qui, par sa politique, a cassé le peu de croissance qui restait à l’Italie. Et alors que l’on venait d’apprendre que son propre gouvernement avait révisé à la baisse sa prévision de contraction du PIB de la péninsule de 1,2 à 2,4%!

Mais sans doute n’y a-t-il là aucune contradiction puisque l’OCDE qui tenait la conférence où s’exprimait le président du conseil italien a appelé à «poursuivre les réformes du gouvernement italien» qui, précisément, ont plongé le pays dans la crise.

Croissance et austérité ensemble

Mais de ce côté-ci des Alpes, la schizophrénie n’est pas moindre. Ce mardi matin sur France Inter, le ministre français des Affaires européennes n’avait que la «réorientation de la politique européenne vers la croissance» à la bouche. Et pour entamer cette réorientation, Bernard Cazeneuve n’avait pas mieux à proposer que le vote du pacte budgétaire qui va peser sur l’activité de ces 5 prochaines années et va surtout, par son lien avec le MES, confirmer l’étranglement des pays en difficulté. Non, il avait également une autre proposition à formuler: le maintien de l’objectif d’un déficit public à 3% du PIB l’an prochain, manière la plus certaine de plonger la France dans le cercle vicieux de la dépression.

Plus d’efforts

Faut-il un ultime exemple de ce délire pathologique? La chancelière Angela Merkel a jugé que l’Europe va devoir «faire des efforts» pour «sortir plus forte» de la crise. Par «efforts», la chancelière entendait des «douloureuses réformes» et des «politiques budgétaires plus responsables».

Autrement dit, l’Europe doit encore aller plus loin dans l’austérité. C’est du reste ce que vise précisément le pacte budgétaire tant vanté par le gouvernement français. Or, cette politique «d’efforts» que mène la chancelière en Europe depuis 2010 a contribué à plonger l’Europe à nouveau dans la récession. Lundi, le très mauvais indice Ifo montrait que l’économie allemande est à son tour frappée par la vague issue de cette politique. Mais peu importe.

La dérive dépressive européenne

 

Le bateau Europe va à vau-l’eau. Il se dirige droit vers les récifs de la dépression. Mardi, Standard & Poor’s promettait un recul du PIB de la zone euro de 0,8 % cette année. Et les moteurs de croissance de la région sont désormais tous éteints. Tout se passe comme si la Grèce, loin d’être le cas isolé et «exotique» que l’on nous a présenté depuis deux ans, était en fait le précurseur de ce qui menaçait l’Europe.

La BCE, qui a pourtant déclenché avec ses annonces du début du mois de septembre cette euphorie des dirigeants européens, ne semble rien pouvoir faire. Baisser ses taux serait inutile, ils sont déjà vainement à un niveau historiquement bas. Quant à sa politique de rachat de titres souverains, elle est soumise à des conditions déflationnistes qui n’auront certes pas d’effets positifs sur la croissance.

Reste évidemment le «pacte de croissance» et ses fameux 120 milliards d’euros dont se vantent tant les dirigeants français. Son effet est évidemment nul. Passons même sur ses effets concrets, les révisions à la baisse de toutes les prévisions pour 2013 prouvent assez l’inefficacité de cet amas de mesures hétéroclites et recyclées. Le pire est encore ailleurs: nul n’a pris ce plan au sérieux, le choc de confiance si nécessaire pour les plans de relance n’a pas eu lieu. Et c’est pourtant au nom de ce plan que l’on entend imposer l’austérité généralisée.

Position morale

Mais si la position des dirigeants européens n’est pas cohérente, c’est qu’en réalité, elle est plus morale qu’économique. Elle est basée sur l’idée d’une pseudo faute budgétaire des Européens qui devra être réparée par la souffrance. Et elle se dissimule derrière le vieil argument europhile: quiconque se place en opposition aux dirigeants européens est «populiste» et, partant, discrédité. Ce qui est commode et permet d’avancer l’absence d’alternative à cette politique.

C’est pourquoi, ceux qui tentent de s’opposer au pacte budgétaire ou au MES sont immédiatement discrédités, comme l’ont été en 2005 ceux qui se plaçaient dans le camp du «non» à la constitution. Bernard Cazeneuve qui, ce matin, prétendait qu’il n’y a pas de «non fondateur» doit certainement s’en souvenir: il faisait alors partie des chefs de file des «nonistes».

On connaît la chanson

80 ans après les effets dramatiques de la politique de déflation salariale et budgétaire des gouvernements européens, leurs successeurs sont aujourd’hui en passe de faire les mêmes erreurs. Du reste, les années 1930 sont tellement à la mode que les chefs de gouvernement européens n’hésitent pas à remettre au goût du jour le fameux succès de Ray Ventura de 1935: «tout va très bien, madame la marquise»…

La Tribune

Alle Staaten sollen das Recht haben, gleichwertig und gleichberechtigt die Weltpolitik zu gestalten

Alle Staaten sollen das Recht haben, gleichwertig und gleichberechtigt die Weltpolitik zu gestalten

UN-Menschenrechtsrat schafft das Mandat des Unabhängigen Experten zur Förderung einer demokratischen und gleichberechtigten Weltordnung

Interview mit Professor Dr. iur. et phil. Alfred de Zayas

Ex: http://www.zeit-fragen.ch/

zayas.jpgthk. Professor Dr. iur. et phil. Alfred de Zayas wurde am 23. März zum Unabhängigen Experten bei der Uno zur Förderung einer demokratischen und gleichberechtigten Weltordnung vom Menschenrechtsrat ernannt. Er ist der erste, der dieses neu geschaffene Mandat übernehmen durfte, um so im Bereich der Demokratisierung der Uno und der in ihr vereinten Nationalstaaten wirken zu können. Bereits in der Herbstsession des Uno-Menschenrechtsrates hat Alfred de Zayas seinen ersten Bericht vorgelegt und ist dabei auf grosse Zustimmung gestossen. Der Unabhängige Experte, der eine lange Karriere an der Uno aufweist, war, wie er selbst sagte, nicht ganz unerwartet zu diesem Amt gekommen, da er sich schon sehr lange mit der Frage der Ausgestaltung echter, das heisst direkter Demokratie, wie sie in der Schweiz existiert, beschäftigt hat. Mit seinem Mandat möchte sich Alfred de Zayas für den Frieden und die Gleichwertigkeit der Völker einsetzen. Zeit-Fragen hat Professor de Zayas an der Uno in Genf getroffen.

Zeit-Fragen: Herr Professor de Zayas, wie muss man die Aufgabe Ihres Mandats verstehen?

Prof. Dr. de Zayas: Die Aufgabe bedeutet eine Synthese von bürgerlichen, politischen, wirtschaftlichen, kulturellen und sozialen Rechten. Es ist ein versöhnliches Mandat, das auf Zusammenarbeit bzw. Solidarität abzielt. Die Staaten des Nordens, des Südens, des Ostens und des Westens sollen sich in diesem Mandat finden und darin etwas Verbindendes sehen. Es ist ein konstruktives Mandat, das auf den Zielen und Grundsätzen der Uno-Charta aufbaut. Es ist also kein Mandat, das gegen einen bestimmten Staat, gegen eine bestimmte Region, gegen eine bestimmte Philosophie oder Ideologie zielt.
Hier geht es um zweierlei: um eine Demokratisierung auf der nationalen Ebene, aber auch auf der zwischenstaatlichen, internationalen Ebene.

Was muss man sich unter einer Demokratisierung auf internationaler Ebene vorstellen?

Wir brauchen eine Weltordnung, die wirklich demokratisch ist, die sich an den Bedürfnissen der Menschen orientiert. Das bedeutet, dass alle Staaten daran beteiligt werden müssen. Bei Entscheidungen, die das Zusammenleben auf unserer Welt betreffen, müssen alle Staaten als Vertreter ihrer Völker etwas zu sagen haben. Diese Gleichberechtigung, die Gleichwertigkeit aller, ist zentral im Text der Resolution 18/6, die das Mandat begründet hat. Ich werde mich sehr genau an den Wortlaut der Resolution halten, wie ich bereits in meinem ersten Bericht gezeigt habe.

Was soll damit erreicht werden?

Die Staaten der sogenannten dritten Welt, die Staaten des Südens, möchten eine Weltordnung, die auf Gerechtigkeit basiert. Sowohl der Handel als auch die Verteilung der Ressourcen muss gerecht geschehen. Die Kluft zwischen Arm und Reich darf nicht weiter vergrössert, sondern muss verkleinert werden. Ohne dass ich bestimmte Staaten nennen muss, kann ich die Thematik erkenntnistheoretisch so behandeln, dass ich Begriffe wie Demokratie, Gerechtigkeit, Gleichwertigkeit, Gleichberechtigung, Selbstbestimmung und nationale Identität mit Leben füllen kann.

Wie ist hier Ihre Vorgehensweise?

Es finden sich bei den Vereinten Nationen enorme Quellen dazu. Ich werde mich dabei auf die Berichte von ehemaligen Rapporteuren stützen, auf Studien der Unterkommission der ehemaligen Menschenrechtskommission, des Menschenrechtsrates selbst oder auf Studien der Generalversammlung. Gewiss beabsichtige ich keine Wiederholung dessen, was bereits gemacht worden ist. Ich werde aber darauf aufbauen. Wie Sie wissen, war ich Sekretär des Menschenrechtsausschusses und Chef der Beschwerdeabteilung. Auch die Jurisprudenz des Ausschusses steht mir zur Seite.

Wie schätzen Sie den Wirkungsgrad dieses Mandats ein?

Ich bin sehr optimistisch, was das Mandat anbetrifft, weil bereits viele positive Reaktionen bei mir angekommen sind, seitdem ich ernannt und meine E-Mail-Adresse an der Uno für alle bekannt wurde, nämlich ie-internationalorder(at)ohchr.org. NGO, Intergouvernamentale Organisationen, Staaten, zivile Organisationen und einzelne Personen haben sich mit konkreten Vorschlägen bei mir gemeldet – zum Beispiel, wie sie mein Mandat verstehen, wo sie die Prioritäten sehen usw. Diese Anliegen und Vorschläge nehme ich ernst. Ich werde alles genauestens studieren. Bereits in meinem Bericht an den Menschenrechtsrat habe ich unter Absatz 11 eine Liste von Themenvorschlägen, die ich von Interessierten erhalten habe, zitiert. Ich werde diese Vorschläge natürlich bevorzugt behandeln.

Was entsteht aus all diesen Anregungen und Anfragen?

Ich werde mit hoher Wahrscheinlichkeit einen Bericht über den Begriff der Partizipation bzw. der Teilnahme der Menschen an der politischen Gestaltung in der Demokratie schreiben, aber über die Mitbestimmung auf der nationalen und internationalen Ebene, über Fragen der Manipulierung der öffentlichen Meinung usw. schreiben. Diese Studien werde ich dann nächstes Jahr dem Menschenrechtsrat vorlegen. Dabei geht es innerstaatlich nicht nur um das Wahlrecht, sondern auch um das Recht, politische Regeln mitzugestalten. Demokratische Wahlen alle vier Jahre sind eine gute Sache, aber man muss wirkliche Optionen haben und nicht nur pro forma stimmen. Die Bevölkerung muss auch die Gelegenheit haben, die Aussenpolitik authentisch mitzugestalten, so dass Regierungen nicht mehr gegen den Willen der Bevölkerung Aussenpolitik betreiben können.
International gesehen, sollten die UN bzw. der Sicherheitsrat insofern reformiert werden, dass mehr internationale Teilnahme bzw. Demokratie verwirklicht wird.

Im Oktober sprechen Sie vor der Generalversammlung. Worum geht es dort?

Ja, ich muss einen anderen ausführlicheren Bericht der Generalversammlung präsentieren. In diesem Bericht identifiziere ich eine Reihe von Hindernissen und versuche, gute Praktiken zu nennen und der Generalversammlung Empfehlungen zu unterbreiten. Das wird am 30. Oktober 2012 in New York – deo volente – geschehen. Ich werde sehen, welche Reaktionen die Staaten in der Generalversammlung auf meinen Bericht zeigen, was sie mir vorschlagen werden.

Wie kann man die Grundlagen des demokratischen Zusammenlebens anderen Ländern vermitteln? Ein «arabischer Frühling» oder militärische Interventionen der Nato helfen hier sicher nicht weiter.

Ich verstehe mein Mandat nicht als ein Mandat des Naming and Shaming. Mein Mandat ist, wie bereits gesagt, ein konstruktives, das helfen soll, diese Begriffe überall gleich zu verstehen. Wenn ich Demokratie sage, sollte das mehr oder weniger dasselbe sein, was auch eine Person in Nordamerika, Südamerika, Australien, Osteuropa, China, Indien oder Afrika darunter versteht. Es darf nicht sein, dass Demokratie à la carte verstanden wird, genauso wenig, wie es inakzeptabel ist, dass das Völkerrecht nach Belieben angewandt wird. Eines der Haupthindernisse für den Weltfrieden und das Erreichen einer demokratischen und gerechten «Weltordnung» ist nämlich, dass viele Staaten das Völkerrecht nicht gleichmässig anwenden, hier sagen sie ja und dort nein. Ohne bestimmte Staaten kritisieren zu wollen, möchte ich auf diese fundamentale Problematik hinweisen. Letztlich glaube ich, um ein englisches Wort zu verwenden: «The bottomline is participation.»

Das bedeutet?

Das heisst, die Bürger müssen an der Politik teilhaben und mitgestalten können, und zwar direkt. Das Modell der direkten Demokratie bietet hier enorm viel. Man muss die Möglichkeit haben, eine Gesetzgebung zu initiieren. Die Möglichkeit zur Prüfung von Gesetzen durch Referenden, aber auch die Möglichkeit, Regierungsbeamte bzw. Politiker zur Rechenschaft zu ziehen, wenn sie eine ganz andere Politik führen, als sie versprochen haben – das muss das Wesen der Demokratie sein. Die gewählten Politiker müssen belangt werden können, wenn sie das Versprechen, das sie dem Bürger gegeben haben, gebrochen und somit das Vertrauen missbraucht haben. Darum muss es eine Möglichkeit geben, diese Personen aus dem Amt zu entfernen. Bei uns in den USA gibt es dafür den Begriff des Recall oder Impeachment.
Ich werde also das Modell der direkten Demokratie genau studieren. Es geht um die Frage, wie man dieses Modell mit gewissen Abänderungen in anderen Ländern anwenden könnte. Allerdings muss man bei jedem Land seine Historie, seine Kultur, seine Tradition und seine individuellen Vorstellungen des Zusammenlebens berücksichtigen.

Welche Rolle hat für Sie dabei der Nationalstaat?

Genauso wie im antiken Griechenland mit der Polis ein Staat entstanden ist, in dem die Bürger an der Politik teilnehmen konnten, so soll es für die einzelnen Länder auch gelten. Also der Nationalstaat ist bei diesem Vorgang entscheidend. International gesehen möchten wir, dass alle Staaten das Recht haben, gleichwertig und gleichberechtigt die Welt­politik zu gestalten. Aber auch intern, also national gesehen, müssen die Bürger eines bestimmten Staates für die eigene Identität, für die eigene Kultur die für sie richtigen Gesetze annehmen und eine Politik wählen, die die Menschenrechte und die Würde von allen Bürgern gewährt.

Herr Professor de Zayas, wir wünschen Ihnen viel Erfolg bei der Ausgestaltung Ihres Mandats und danken Ihnen herzlich für das Gespräch.    •

Leser werden von Professor de Zayas herzlich gebeten, Ihre Vorstellungen an ie-internationalorder(at)ohchr.org zu verschicken.

dimanche, 30 septembre 2012

Lepanto - La gran Bataja - Serata di storia veneta

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Les déclarations d’Edward Luttwak à “La Stampa”

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Les déclarations d’Edward Luttwak à “La Stampa”

 

Le printemps arabe n’a été qu’une illusion! L’Amérique doit se retirer!

 

La Stampa a proposé récemment un entretien avec Edward Luttwak, historien et stratégiste américain. Ce belliciste à tous crins, ce “super-faucon”, qui avait été si souvent l’une des voix les plus dures parmi les exposants de l’intelligence stratégique américaine, dont le débat en Italie s’était fait l’écho, semble exprimer aujourd’hui la pensée rénovée d’une partie de l’établissement au sein de l’hegemon qui découvre de nouveaux rapports de force défavorables à Washington et décide un repli général. Mais quand ce repli aura-t-il lieu? En attendant, bonne lecture...

 

luttWP.jpgLuttwak: “Nous devons nous retirer du monde musulman, en n’y laissant qu’une présence stratégique minimale pour gérer nos intérêts”. Selon Edward Luttwak, analyste auprès du “Center for Strategic and International Studies”, la vague protestataire de ces dernières semaines sanctionne la fin d’une illusion: “Les néocons ont imaginé que la démocratie arriverait au Moyen Orient dès l’élimination de Saddam et le Président Obama s’est également fourvoyé en croyant que le dialogue la ferait avancer. Du moins, pour le moment, la démocratie n’intéresse pas le monde musulman. Nous devons abandonner nos rêves et nous concentrer, avec réalisme, sur nos intérêts”.

 

Q.: Que va-t-il se passer dans les pays arabes?

 

EL: Une explosion généralisée portée par une idéologie anti-américaine et un ressentiment contre les Occidentaux.

 

Q.: Par quoi aura-t-elle été provoquée?

 

EL: Par la pauvreté, l’insatisfaction économique, la marginalisation, le sentiment que cette partie du monde va une fois de plus rater le train. La culture judéo-chrétienne dit à ses ouailles qu’en ce monde il faut souffrir parce que la récompense arrivera seulement au paradis. L’islam, en revanche, promet des satisfactions terrestres: dès lors tout échec est inacceptable.

 

Q.: Donc le “printemps arabe” n’a pas changé les choses?

 

EL: Il faut que, dans nos têtes, une chose soit bien claire: les manifestations et émeutes ne se sont pas déclenchées parce que les gouvernements en place étaient trop peu démocratiques mais parce qu’ils étaient trop laïques. La famille du Tunisien Mohamed Bouazizi, qui s’était immolé par le feu, a déclaré qu’il avait commis son geste parce qu’il s’était senti outragé quand un fonctionnaire de sexe féminin lui avait refusé une licence. Le problème était donc que Ben Ali avait octroyé trop de charges à des fonctionnaires féminins. Ces révoltes ont donc apporté les élections mais non pas la démocratie. Les musulmans ne s’intéressent pas à une démocratie qui légifère puisque les lois ont déjà été données par Dieu par le biais du Coran. Dans de telles conditions, le vote ne sert qu’aux extrémistes pour arriver au pouvoir avec le soutien d’une majorité de la population.

 

Q.: Pourquoi avons-nous manqué notre appui à ce “printemps”?

 

EL: Nous avons commis plusieurs erreurs: avoir envahi l’Irak, avoir cru au “printemps” et avoir aidé les opposants libyens à renverser Khadafi. Quand celui-ci favorisait des attentats et cherchait à se doter d’armes de destruction massive, alors, oui, il aurait été juste de frapper. Mais une fois qu’il y avait renoncé et qu’il s’occupait de ses propres affaires, il fallait le laisser tranquille à son poste.

 

Q.: L’attaque de Benghazi était-elle prévisible?

 

EL: Tous savaient qu’à Dernah les hommes d’Al-Qaeda circulaient ouvertement sans se cacher, en plein jour.

 

Q.: Alors, aujourd’hui, que doivent faire les Etats-Unis?

 

EL: Parachever le retrait hors d’Afghanistan, éviter d’intervenir en Syrie, supprimer les aides économiques et toute implication dans les affaires de la région. Pendant quelques temps, il faut laisser les musulmans régler leurs comptes entre eux.

 

Q.: Et ainsi on ne risquera plus de subir des attentats en Occident...

 

EL: Nous devons certes maintenir une petite présence stratégique et ne frapper que lorsque nous prenons connaissance d’un camp d’entraînement ou que nous avons un affrontement direct avec des groupes terroristes. Nous prendrons le pétrole où nous le pourrons, par exemple en Arabie Saoudite. Nous devons aussi développer nos propres ressources énergétiques et veiller à nos seuls intérêts.

 

(entretien repris sur http://www.ariannaeditrice.it/ en date du 21 septembre 2012).

De Franche-Comté en de Lage Landen

3de Ronde Tafel van www.eurorus.org  :

De Franche-Comté en de Lage Landen (Robert Steuckers)

Op vrijdag 28 september 2012 vond in het Euro-Rus Centrum in Dendermonde de 3de Ronde Tafel plaats. In een vol huis vertelde Robert Steuckers, bevoorrechte vriend van Euro-Rus, uitgebreid over de Franche-Comté, een geopolitiek belangrijke regio in Europa en zeer belangrijk voor de Lage Landen.

In zijn eigen stijl vertelde hij over de hele geschiedenis van deze regio. Het verhaal begon van voor de Romeinse periode tot en met vandaag.

Hij kon zeer moeilijk verbergen dat dit een iets ander soort voordracht is dan hij meestal gewend is : het was duidelijk dat hij een emotionele band heeft met de Franche-Compté. Verschillende malen kon hij zijn bewondering voor de schoonheid van de regio niet verbergen. De aanwezigen werden overstelpt met tientallen en tientallen gegevens en feiten. Ja, soms was het zwaar.

Laat het duidelijk wezen : dit alles aan de hand van een paar eenvoudige notities.

Het was een zeer technische en historische voordracht. Deze zware boterham werd nadien weggespoeld met een paar leuke dranken.

De tekst en de beelden van deze voordracht zullen dit jaar nog verschijnen.

samedi, 29 septembre 2012

LOUIS DUMONT: HOLISMO HIERÁRQUICO

ELEMENTOS Nº 33.

LOUIS DUMONT: HOLISMO HIERÁRQUICO

 
Enlace Revista electrónica

Enlace Revista formato pdf


SUMARIO.-

Louis Dumont: estructuralismo, jerarquía e individualismo, 
por Robert Parkin

La influencia de Louis Dumont: Evolución teórica de Alain de Benoist,
por Diego L. Sanromán

Gloria o maldición del individualismo moderno según Louis Dumont, 
por Verena Stolcke

La historia entre antropólogos: Dumont y Salhins, por Gladis Lizama Silva

Las formas del holismo: Mauss y Dumont,
por Ángel Díaz de Rada

La racionalidad de la cultura occidental: Weber y Dumont, 
por Aparecido Francisco dos Reis

Individualismo y modernidad, 
por Julio Mejía Navarrete

Los errores y confusiones de Louis Dumont. A propósito de “la autonomía” o "emancipación” de la Economía, 
por Francisco Vergara

Individuo y sociedad: un estudio sobre la perspectiva jerárquica de Louis Dumont,
por Clara Virginia de Queiroz Pinheiro

Individualismo y colectividad a partir del concepto tiempo,
por Patricia Safa

El Homo Hierarchicus de Louis Dumont,
por Carmen Arias Abellán

La ideología del sistema de castas en Louis Dumont,
por Ishita Banerjee
 
À quoi bon aller en Inde?, 
por Rogelio Rubio
 
 

Guillaume Faye à Nantes

 Guillaume Faye à Nantes

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La crise civilisationnelle que traverse l’Europe amène à s’interroger sur l’avenir des peuples en Europe

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La crise civilisationnelle que traverse l’Europe amène à s’interroger sur l’avenir des peuples en Europe

Entretien avec Jean-Marc Fonseca dit « Barbajohan »

L’émission de radio sur Internet, « Méridien Zéro », vient de commencer un cycle consacré aux « patries charnelles » de la France. Après la Bretagne, il y a eu la Corse. Espérons que viendront ensuite la Normandie, le Pays basque, la Flandre, la Bourgogne, la Franche-Comté, l’Alsace, la Lorraine, la Savoie, l’Arpitanie, la Provence, les Pays d’Oc, la Catalogne et… le Pays nissart ! Découvrons par cet entretien une histoire méconnue, hors de Paris et de sa centralité pesante.

 

Europe Maxima

Après la Grèce, l’Espagne, l’Italie, le Portugal…, on nous annonce que ce sera bientôt le tour de la France. D’aucuns prédisent que la monnaie unique est condamnée à plus ou moins long terme. Qu’adviendra-t-il de nos « patries charnelles » ? Nous sommes en droit de nous poser des questions sur le futur de ce continent et des peuples qui y habitent. C’est pourquoi nous sommes allé à la rencontre de Jean-Marc Fonseca, délégué du M.C.P.N. (Mouvement citoyen du Pays niçois – Motou citadin dou Païs nissart) afin de connaître la position de ce mouvement et les solutions novatrices qu’il propose.

Robert Marie Mercier : Jean-Marc Fonseca, bonjour. Je suis très heureux de pouvoir vous rencontrer aujourd’hui car nous allons pouvoir enfin connaître « lou pastre rebel » dont certains de nos lecteurs ont pu apprécier les « coups de gueule » sur les réseaux sociaux ainsi que les Contes et histoires que vous signez « Barbajohan ». Mais, en plus, nous saisissons l’occasion d’inviter le délégué provisoire du M.C.P.N. (Mouvement citoyen du Pays niçois – Motou citadin dou Païs nissart) à nous parler de ce mouvement qui est en train de se mettre en place chez nous, mais aussi chez nos voisins.

Jean-Marc Fonseca : Aco mi fa plesi de poudè veni soubre lou vouostre sit…Cela me fait plaisir de pouvoir venir sur votre site… et je vous en remercie. Et, c’est une satisfaction réelle de pouvoir m’exprimer sur un média pour y apporter mon point de vue sans être censuré en aucune façon.

 

R.M.M. : Avant de nous lancer dans un débat de fond, pourriez-vous, Jean-Marc, nous dire quelles sont vos origines familiales, votre parcours jusqu’à aujourd’hui et ce qui vous a conduit vers cette forme d’action que vous développez à présent ?

 

J.-M.F. : Pour ce qui est de mes origines familiales, un mesclun ben nissart, du côté de mon grand-père maternel (Brignoni – Porraz) des États de Savoie. Du côté du grand-père paternel (Fonseca : Valencians – Catalans) immigrés en Algérie (Oranais) après 1848. Mon père, jeune sous-officier de carrière, a connu ma mère à Nice en 1939 alors que son unité se trouvait dans les environs du Mont Ours, puis il a été transféré sur le front de la Meuse. Après s’être évadé, il a rejoint Nice, car il ne connaissait personne en France. Instructeur itinérant de maquis; il m’a certainement passé l’idée du devoir de Résistance et le goût du baroud. Enfin quand je pense que mes deux épouses successives sont de famille corse, j’espère que mes enfants comme moi ne seront jamais soumis.

R.M.M. : Une fois évoquée votre histoire familiale, pouvez-vous nous faire connaître votre parcours professionnel ?

 

J.-M.F. : Oh là, je pourrai vous faire un roman : allergique à l’éducation nationale; je n’ai évidemment aucun diplôme issu de cette « vénérable institution ». Berger saisonnier très jeune, puis manutentionnaire à l’aéroport, puis ouvrier, enfin grâce à l’armée française, deux ans dans un centre de réadaptation où j’ai passé un brevet de technicien en électronique. Cela m’a donné l’envie des études jusqu’au C.N.A.M. Mais par chance j’ai toujours aimé lire et j’ai plutôt une bonne mémoire; ce qui fait qu’en réalité, je n’ai jamais cessé d’étudier et d’apprendre. Après avoir travaillé pour une entreprise dans le secteur de la défense (logistique, documentation technique, systèmes de formation et d’instruction). J’ai terminé ma carrière professionnelle (d‘immigré esclave salarié) comme directeur technique d’un grand groupe de télévision (A.B. Production – A.B. Télévision). Enfin après avoir participé au lancement et à la mise au point la télévision numérique par satellite en France. J’ai tout arrêté ! Je m’étais toujours dit à cinquante balais, je m’arrêterai et je retournerai faire le berger dans mes montagnes. C’est en gardant que j’ai pris conscience que je pouvais être utile à la cause de mon pays.

 

R.M.M. : Et je suppose que vous avez eu, comme la plupart d’entre nous un cheminement politique qui vous a amené où vous en êtes aujourd’hui.

 

J.-M.F. : Je vais, peut-être, faire bondir certains de vos lecteurs, ou les désorienter, mais, puisque vous me donnez la parole librement, je vais vous tracer mon parcours…

À 13 – 15 ans, j’avais plutôt des idées proche de ce qu’on appellerait aujourd’hui l’extrême droite nationale, conséquence logique de l’éducation de M. Jules Ferry.

Avec toutefois un gros bémol, c’est mon grand-père qui par tradition orale m’a transmis une partie importante de ce que je sais : les livres sur la véritable histoire du Comté de Nice n’existaient pas ou bien se trouvaient relégués  aux oubliettes (je souligne ici le remarquable travail d’Alain Roullier Lorens en ce qui concerne l’édition d’ouvrage sur l’histoire de notre Comté). Et puis, j’entendais toujours mon grand-père dire : « Ah, si nous étions restés indépendants en 1860, nous vivrions certainement plus heureux qu’aujourd’hui »… Cela se passait en 1956. C’est aussi mon grand-père qui, souvent en cachette de ma mère, me parlait et m’apprenait le nissart (1) que l’on parlait dans la rue et dans les métiers beaucoup plus qu’aujourd’hui. Bref, jeune, je me sentais avant toute chose Nissart (2) et je ressentais le fait que nous n’étions pas tout à fait des Français comme les autres.

R.M.M. : Donc, à ce moment là,  vous lancez dans le combat régionaliste ?

 

J.-M.F. : Pas du tout, je n’avais pas encore conscience de la nécessité absolue de retrouver notre souveraineté et, il faut le dire, les hommes politiques locaux (pas comme ceux d’aujourd’hui complètement asservis au pouvoir central de la République française), avaient pour la plupart un attachement à notre terre et à notre culture. Donc, nous étions plutôt dans une position de résistance au pouvoir établi et à son omniprésente « société de consommation »… Sur ce, arrive Mai 68, avec toute l’effervescence qui l’entoure et nous sommes une bande d’une douzaine de garçons, tous de milieu modeste, avec des pères ex-militaires puis A.S. ou O.R.A. (puis de nouveaux, campagne de France – Allemagne) et pour certains l’Indo. Nos pères, pour certains, ont viré à l’anti-gaullisme depuis la guerre d’Algérie. Il n’est pas question de soutenir le pouvoir gaulliste en place. Par ailleurs, le socialisme soviétique ne nous est pas sympathique. Ce sont d’autres copains de la bande dont les pères avaient été F.T.P. qui nous mettrons en contact avec les « pro-Chinois » tel qu’on les appelait à l’époque. En attendant aussi méfiant à l’égard des Américains que des Russes et croyant à la possibilité d’une Révolution, nous prenons le maquis dans la Haute-Tinée avec armes et bagages.

 

R.M.M. : Carrément le maquis ? Mais pourquoi, le mouvement étant parti des facultés, s’éloigner des centres de décision ?

 

J.-M.F. : L’idée (qui d’ailleurs s’est avérée fausse) est alors la suivante et elle découle directement des opérations qu’avaient montées, en 43 – 44, nos géniteurs.

La révolution se fera dans les villes, les forces de répressions exerceront donc leurs activités surtout sur les villes.

De petits groupes nomades, connaissant bien leur terrain, capable de monter des coups de main, de disparaître sur des positions préparées à l’avance et bénéficiant de la complicité des populations attireront sur elles une partie des forces de répressions qui feront défaut dans les villes.

 

R.M.M. : Pour ma part (un grand nombre de mes amis aussi), m’étant dégagé  des groupuscules politiques qui ne menaient à rien et conscient qu’il y avait un préalable culturel à l’action politique, je rejoins un groupe qui, s’étant fortement inspiré de la philosophie d’Antonio Gramsci, s’est mis à contester la société de consommation et son corollaire l’« homo economicus » bien avant que naisse le Mouvement du 22 Mars, parti de la fac’ de Nanterre, et qui allait amener « Mai  68 ». Par la suite, nous aurons quelques contacts avec les situationnistes, mais étant résolument tournés vers une action « métapolitique », nous ne nous engageons aucunement dans une mouvance politique  révolutionnaire, les conditions de celle-ci n’étant pas réunies. Nous pensions que la pensée dominante n’était pas prête pour faire cette révolution, ce qui sera confirmé par la suite. Confirmez-vous cela ?

J.-M.F. : Évidemment, la Révolution n’a pas eu lieu, même le P.C.F. n’en voulait pas, et en octobre, aux premières neiges, amaigris et affamés, nous nous sommes, alors, auto-démobilisés.

Rentrés en ville, nous  sommes montés à Carlone, avons repris des contacts, les étudiantes étaient jolies et sexuellement plus libres et comme nous  étions limite « Lumpen et prolos (3) », la bagarre entre bandes, et parfois contre les flics, ça nous connaissait: nous avons été de suite adopté par les étudiants gauchistes.

Au début, je n’y comprenais mancou (4) entre les trotskistes de diverses tendances, les maoïstes, les marxistes-léninistes chinois, les marxistes-léninistes albanais, les anarcho-quelque chose, le P.S.U. et même le P.N.O. – qui à l’époque était plus nissart qu’occitan de mes souvenirs de pastrouil (5) avec François Fontan.

De toute façon, nous étions trop indépendants et rebelles, ne reconnaissant pas la hiérarchie suprême souvent descendue de Paris pour rester longtemps dans la même organisation. J’ai passé mon temps à me faire virer, mais j’ai beaucoup appris. Et surtout j’ai commencé à lire autre chose que Bleck le Roc, Opalong Cassidi, Cochise et Battler Brighton, les lectures d’adolescent de l’époque.

 

R.M.M. : Alors, une fois l’échec de ce « mouvement romantique » qu’était Mai 68 consommé, qu’avez-vous fait ensuite ?

 

J.-M.F. : Oh, plein de choses… car nous avions toutefois une conscience « écologique » : nous avons coupé les clôtures des villas qui nous empêchaient l’accès à la mer, nous avons réalisé quelques sabotages de chantiers tels Isola 2000, Marina Baies des Anges … En fait tout cela, c’était parce que l’on se sentait dépossédés, par les puissance de l’argent et le tourisme, de notre territoire. Voilà comment cela a commencé. Mais rien n’a vraiment changé depuis.

 

R.M.M. : Je suppose que durant les années 70, vous avez redécouvert, comme la plupart d’entre nous, notre culture, mise au rancard par les institutions françaises, au travers de professeurs comme André Compan ou d’artistes comme Mauris, Pelhon et Sauvaigo ?

J.-M.F. : Oui, comme toute une génération, j’ai eu ces guides et j’ai continué la lutte au niveau politique avec  une certaine radicalisation du type « mili-poli » ou « poli-mili » (6) comme disent les Basques ou les Irlandais et des expériences dans d’autres pays. Treize ans après Mai 1968, c’est le tour de Mai 1981 avec l’arrivée de la gauche au pouvoir, on souffle, mais c’est aussi une période d’extrême démobilisation entre les gouvernements de « gauche » et ceux de cohabitation : on se retrouve face à un manque de perspectives, sauf parmi les organisations indépendantistes.

 

R.M.M. : Déjà des déçus du socialisme ?

 

J.-M.F. : Et oui, déjà. Les années 1999 – 2005 seront mises à profit pour réfléchir sur le fait que, dans un espace fini, la croissance et le développement ne peuvent être infinis. Travailler justement sur la notion même de développement, sur la critique de la critique de l’idéologie du progressisme, s’intéresser aux civilisations des peuples premiers (ce que d’aucuns ont zappé par idéologisme débile concernant la lutte au Chiapas).

Et enfin s’apercevoir qu’il n’y avait rien de bon dans le système techno-industriel de la marchandisation du monde. Enfin, constater que, pour les peuples enracinés, ce système niveleur et assimilateur, disposant de moyens colossaux, n’avait pas été capable de les éradiquer en deux siècles.

Ceux-ci (à l’exemple des Mapuches) possédaient dans leurs cultures et leurs traditions à la fois les moyens de résister et de construire une autre société. D’où le fait de rompre avec la dictature de la pensée binaire Droite – Gauche. Les autres pages qui nous permettrons de recouvrer notre indépendance et nos libertés, nous sommes en trains de les écrire.

R.M.M. : Même si nous n’avons pas suivi des chemins identiques, je vois que notre démarche est similaire dans la mesure où nous avons évolué par rapport à une certaine vision du monde et ne sommes pas resté enfermés dans des schémas idéologiques sclérosés. Vous, comme moi, et bien d’autres que nous rencontrons aujourd’hui, ont fait la même démarche de dépasser les « présupposés idéologiques » dans la mesure où nous avons bien compris que le débat actuel et les confrontations en devenir, ne sont plus entre la droite et la gauche mais bien entre les tenants d’une société technomorphe américanocentrée universaliste standardisante (basée sur le « marché ») et les tenants de sociétés enracinées diverses et multiples proche de la nature (basées sur l’humain).

 

J.-M.F. : La ligne de démarcation ne passe plus par les thèmes Droite – Gauche, répartitionnistes, réformistes ou indignés, mais entre ceux qui sont capables d’apporter pour leur pays des réponses pour l’après-développement, l’après-croissance et les autres. Nous ne pouvons plus vivre comme des riches, des nantis, des privilégiés. Il va falloir devenir raisonnable pour simplement survivre frugalement.

Il n’y a plus de progression possible, la route de l’idéologie du toujours plus débouche sur du vide et comme il n’y a rien en face,  il n’y a même pas la possibilité d’imaginer un pont. Comme le disait un ami qui « milite » toujours au Parti niçois : « Il faut, aussi, avoir le courage de dire aux gens que notre niveau de vie sera plus frugal que celui qu’ils connaissent aujourd’hui et que c’est le prix à payer pour recouvrer nos libertés. »

 

R.M.M. : Oui, nous serons sûrement amené à vivre de façon plus frugale (mais est-ce qu’avec la crise du Système, ce ne sera pas le cas de la plupart des pays ?) mais d’un autre côté, nous pourrons distribuer les « richesses » générées à ceux de notre peuple qui en ont besoin à l’inverse d’aujourd’hui où les Niçois sont ponctionnés pour satisfaire les touristes et remplir les caisses d’une région et d’un État qui leurs sont étrangers. En fait, vous pensez qu’il faut changer de modèle.

 

J.-M.F. : Le combat que nous menons ne consiste pas à interchanger un personnel politique made in France par un personnel politique made in chez nous ou à amener le drapeau français pour le remplacer par le nôtre sans changer le cours des choses.

Il s’agit aussi de mener un combat émancipateur pour ne pas reproduire le même système que celui que nous a imposé la puissance coloniale.

C’est pour cela que la ligne de démarcation entre les différents groupes ou organisations (indépendantistes, régionalistes, autonomistes, séparatistes…) passe par l’affirmation d’un programme et d’une ligne politique et non pas seulement par le désir de séparation territoriale.

Nous sommes à la fois dans une politique de « Front unitaire » ou de « Front national de libération » vis-à-vis de l’État jacobin français (ou cavourien en ce qui concerne l’Italie), c’est-à-dire la constitution d’un rapport de force face à un ennemi identifié comme commun, mais aussi dans la constitution d’un rapport de force destiné à construire un autre projet de société et de civilisation. Et c’est sur ce plan que tout se joue.

 

R.M.M. : Je vois que nous nous rejoignons dans notre analyse. Nous n’avons cessé de dire qu’il ne servait à rien de se débarrasser de la « tutelle » française si on gardait le modèle de société que l’on nous a imposé depuis 152 ans. Nous avons toujours dit à ceux qui critiquent tout ce qui se fait dans le domaine culturel niçois (en dénigrant et en caricaturant à l’extrême toutes les associations et autres groupements musicaux, théâtraux, culinaires) qu’il ne servirait à rien d’avoir un Comté de Nice libéré s’il n’y avait plus de Niçois, plus d’organisation territoriale niçoise, plus de langue niçoise, plus de musique niçoise, plus de culture niçoise. Nous pensons, à l’image de tous les peuples qui se sont libérés, que le préalable culturel et structurel est fondamental.

 

J.-M.F. : Entre les différents mouvements de libération du Comté de Nice, il y a peu de différences d’interprétation sur les faits juridiques ou historiques. Par contre déjà sur l’analyse du système politique et économique français surgissent des contradictions. Des groupes comme la L.R.L.N., le Parti niçois, la Ligue savoisienne et même le Gouvernement « provisoire » de Savoie, font l’impasse sur la critique du système de développement français, car, semble-t-il, ils n’ont pas pour perspectives d’en changer.

Quand nous communiquons, nous ne devons pas nous contenter de fustiger l’aspect colonial immédiat, mais il nous faut pousser plus loin l’analyse et l’argumentaire, car nous nous adressons aussi aux victimes de ce système qui ont, hélas, assimilé l’idéologie jacobine et « progressiste » française du modèle dominant universel et à qui nous devons faire la démonstration des aberrations qu’il contient… Quant à la question de l’enracinement topique, il ne peut être dissocié de l’aspect culturel , et la reconquête de la langue est primordiale. Encore faut-il utiliser cette langue non seulement pour ses aspects « folklorique » mais, aussi, prouver que nos langues sont vivantes y compris dans l’expression politique de l’analyse de la situation actuelle et des propositions qui en découlent

L’art du bon forgeron, c’est d’être capable de mettre et de travailler deux fers au feu, c’est ce que nous devons tenter de faire.

 

R.M.M. : Pouvez-vous préciser votre pensée ?

 

J.-M.F. : En juin 2008, j’avais écrit ce texte : « Davan la fin do faiou » (7) :

« C’est fini, l’ingénierie financière a atteint ses limites ; elle n’est plus capable de générer les masses d’effets financiers et les profits qui ont soutenu la marche de l’économie dite virtuelle dont l’économie réelle tirait sa croissance et sa compétitivité.

De fait elle n’est plus capable de réaliser les profits qui soutenaient la croissance de notre niveau de vie.

Le monde de la finance finit par avouer ses limites, mais nous nous refusons de l’entendre comme nous nous sommes refusés depuis quarante ans d’écouter le message des vrais écologistes.

Notre modèle de développement, notre modèle sociétal est terminé.

Que l’on parle de rigueur, de décroissance, d’austérité, peu importe, c’est fini : il n’y aura plus de miracle ou de relance.

D’ailleurs cet espèce de Léviathan insaisissable que l’on appelle le « Marché » l’a bien compris lui, quelles que soient les mesures annoncées par nos politiques, de quelques bords dont ils se réclament : la bête s’affole.

Parce que la Bête n’est que le reflet de nous-mêmes, de nos besoins, de nos envies et de notre propre désarroi.

Notre modèle de progrès social et idéologique basé sur l’industrialisation du monde et le développement des techno-sciences a fait long feu :  que l’on se définisse comme partisan de l’économie de marché (capitalisme) ou partisan de l’économie sociale et solidaire (humanitaro-progressisme), il n’est pas possible de croître indéfiniment dans un espace fini. »

 

R.M.M. : En effet, vous aviez anticipé la crise.

 

J.-M.F. : Nos ressources énergétiques à bas coût ne vont pas tarder à s’épuiser, des changements climatiques sont en cours, la perte de notre biodiversité nous conduira inévitablement à des épizooties animales ou végétales de plus en plus fréquente. Quant aux technologies de substitution ou extrêmes, elles nous font prendre de jour en jour des risques inconsidérés : Tchernobyl, forages B.P., O.G.M., nanotechnologies, etc.

Les abeilles sont en train de disparaître  et nous sous félicitons de pouvoir remplacer, dans le coca, le sucre par de la Stévia. (Au secours, sauvons la recherche !)

Notre rapport au monde, à l’environnement qui nous entoure, n’est devenu qu’un rapport de force basé sur l’intérêt fonctionnel à court terme : nous avons perdu le sens des mesures et même le simple « bon sens ».

Tout est devenue valeur négociable, l’amitié s’est transformée en relationnel, le malheur fait augmenter le P.I.B., un bien commun (une ressource naturelle, un paysage) devient un produit touristique et une idée à la base généreuse se transforme en quelques années en un produit commercialisable. N’est-ce pas, chers alternatifs ?

En quelques années, le volume financier généré par les associations « dites  humanitaires »  (O.N.G. diverses) dépasse celui généré par l’industrie automobile.

Investir dans le malheur des autres est devenu un des meilleurs placements. Ce n’est pas un hasard si les grandes écoles privées et l’université s’investissent dans ce domaine.

L’humanitaire et l’environnement qui sont devenus les territoires mystiques des nouveaux missionnaires occidentaux.

 

R.M.M. : Alors que les églises se vident, la société « laïque » est devenue « christianomorphe » induisant la compassion, la culpabilisation (et son corollaire, l’humanitarisme) et l’on s’aperçoit que les structures qui ont servi de modèle dans le passé sont devenues obsolètes.

J.-M.F. : Ce n’est pas que notre modèle sociétal qui s’écroule : État-nation, consensus républicain, démocratie par délégation, libertés aseptisées. C’est notre modèle de civilisation.

Et ce modèle a cessé de faire rêver. Pire encore,  il ne nous apparaît pas d’autres solutions que de continuer le même chemin. En montagne, si l’on arrive devant un abysse avec son troupeau, on fait demi-tour, l’on rebrousse chemin, et l’on cherche un passage pour contourner l’obstacle. Nos « décideurs », les édiles politiques que nous élisons (avec un tel taux de réussite et un tel taux d’abstention que leur légitimité doit être contestée) continuent à faire avancer le troupeau dans la même direction.

Faisons semblant de faire différent pour essayer de continuer pareil. Cette phrase digne d’une cour d’école semble être devenu le slogan de nos chers « décideurs ».

En ce qui concerne notre modèle français républicain, il est encore plus obsolète que les autres : jacobin, parisianiste, imbu de lui-même, le coq gaulois continue à chanter les deux pieds dans le fumier. Toute sa légitimité repose en grande partie sur des impostures historiques longuement entretenues par l’éducation nationale et les médias. On continue d’encenser les grands hommes de l’histoire de France ceux qui ont renforcé le rôle centralisateur et omnipotent de l’État et ont participé à la fondation du mythe de la nation unique et civilisatrice, voire d’une virtuelle « race française » (de 1791 à 1945). Un des pires massacreur de l’humanité, Napoléon Buonaparte, reste ainsi un héros de l’histoire de France. Autres personnages peu recommandables: Charles Martel qui pilla surtout l’Occitanie, François Ier, Louis XIV, l’ensemble des dirigeants de la Convention et du Directoire, Napoléon III (celui des massacres d’insurgés au coup d’État dans le Var et les Alpes-de-Haute-Provence en 1851, celui de l’annexion de Nice et de la Savoie), Adolphe Thiers, Jules Ferry etc.

Il ne s’agit plus aujourd’hui de changer de logiciel ou d’améliorer celui que nous utilisons, il s’agit de se poser la question de savoir si, pour travailler la terre, faire pousser des légumes et se nourrir, une bêche n’est pas plus efficace qu’un ordinateur.

Parce qu’il ne faut pas nous leurrer, pour la génération de nos petits-enfants et de leur descendance, le problème essentiel ne sera pas celui du taux d’allongement de l’âge de la retraite ou de l’augmentation des cotisations sociales, ce sera celui des besoins élémentaires : l’accès à l’eau et à la terre pour se nourrir dans un monde où la guerre de tous contre tous sera devenue la règle du jeu.

 

R.M.M. : Mais on ne peut occulter le « fait démographique » qui pèse sur l’avenir harmonieux de notre planète (et de nos territoires). Nous sommes sept milliards d’individus et les « faiseurs d’opinions » se réjouissent que nous soyons toujours plus nombreux. Quand vous parlez de l’accès à l’eau et à la terre, on ne peut nier ce paramètre.

 

J.-M.F. : La question démographique est effectivement une question cruciale à aborder, mais elle est, de toute façon, liée au modèle développement.

Jean de Savoie avait, d’ailleurs, posé ce  principe : « Comment pérenniser les ressources d’un territoire de façon à les transmettre aux générations futures ? »

Il y a donc, de fait, une limite démographique à un territoire donné, ses ressources ne sont pas extensibles et pour qu’elles le demeurent pour les autres générations, il faut qu’elles soient utilisées de manière raisonnable (c’est-à-dire soutenables et reproductibles).

Le modèle de développement urbain universaliste n’a pas intégré cette vision des choses, puisque, compte tenu du prix de l’énergie (qui se répercute immédiatement sur le transport), il s’est contenté d’aller piller les ressources des autres peuples, leur imposant par ailleurs la vision réductrice de la civilisation occidentale.

La maîtrise de la démographie est fondamentale. Dans son ouvrage Traité de polémologie, Gaston Bouthoul, qui analyse la démographie comme facteur de guerre explique comment les civilisations anciennes avaient résolu le problème avant l’invention de la contraception chimique et malgré le taux de mortalité qui ne permettait pas toujours de réguler le phénomène. Il s’agissait par diverses méthodes de réguler l’aspiration à procréer des diverses classes d’âges. Nos partisans modernes et « progressistes » du multipliez-vous et croissez mettent en avant le fait qu’accédant au niveau de vie d’opulence occidentale : les femmes mieux éduquées ont moins d’enfants. Certes, mais ils oublient qu’une famille de ce type pèse cinq à huit fois plus sur l’équilibre de la planète qu’une famille de paysans de huit enfants du Viêt-Nam ou du Bengale.

 

R.M.M. :  Dans ce cas, ne pensez vous pas que les trois grandes religions du Livre (c’est-à-dire les monothéismes) sont un frein à cette régulation ?

 

J.-M.F. : Il est vrai que nous sommes entrés dans l’ère de la pensée la plus obscure de la civilisation humaine qui consiste à placer la vie biologique de la personne humaine au-dessus de toutes les autres vies, voire des autres valeurs. L’aspect uniquement matérialiste de la pensée humaine moderne considère aujourd’hui la mort comme l’ennemi de la vie, alors que, durant des siècles, nous l’avons considéré comme une étape. En fait c’est que nous avons perdu le sens au bénéfice de l’utile et du fonctionnel. Nous sommes arrivé à un degré de civilisation ou nous refusons à la fois l’accident, c’est à dire l’intrusion du hasard, et aussi jusqu’à l’expression « mourir de causes naturelles ». Peu importe que nous nous soyons seulement transformés en objet de consommation et non en sujet de notre vie. La vision « humanitaire et progressiste » de l’histoire, rejoignant ainsi la vision « libérale et  capitaliste »,  a tout fait d’ailleurs pour imposer ces fameuses versions universalistes des sociétés humaines en diabolisant les aspects spirituels, familiaux, claniques et traditionnels qui représentaient le principal obstacle à la modernité et en développant à outrance les liens d’interdépendance au système techno-industriel de la marchandisation du monde.

 

R.M.M. : Mais on nous rétorquera que la dépendance au Système a pour corollaire une protection de l’individu.

 

J.-M.F. : Ceci est un énorme mensonge. Ne vous faites pas d’illusion sur la capacité de l’État français à vous protéger en fonction de vos capacités de soumission. L’État s’est affalé deux fois dans notre histoire contemporaine en juin 1940 et en mai – juin 1968. Il suffirait de pas grand-chose pour qu’il disparaisse durant une période : un accident technologique majeur par exemple.

Plus un organisme développé est complexe et centralisé, et plus il est fragile.

Qu’avons-nous à espérer du modèle français et de son système politique ? Entre la famille des libéraux-démocrates sociaux (la droite) et les sociaux-démocrates libéraux (la gauche), nous donne-t-on véritablement un choix ? Entre les héritiers, aujourd’hui prétendument réformateurs, du léninisme et ceux des totalitarismes bruns, quel est le moins pire ? C’est en cela que le concept du slogan « Ni droite ni gauche » ne se résume pas à une référence seulement idéologique ou historique, voire à un mot d’ordre nationaliste, mais bien à une remise en question du système existant.

Entre être un citoyen sous tutelle ou un sujet libre et responsable, quel sera votre choix ?

R.M.M. : C’est donc remettre complètement en question notre façon « d’être au monde » ?

 

J.-M.F. : Absolument, il faut rompre avec un État fondé sur la contrainte pour retrouver nos « valeurs ancestrales ». Le Comté de Nice a constitué pendant des siècles une confédération de communes librement associées entre elles, dont l’économie était essentiellement autosuffisante et localisée.

Malgré les dégradations (bétonnage de nos côtes et de nos montagnes, destruction d’écosystèmes importants), nous disposons encore d’atouts majeurs : des terres peu polluées, de l’eau, une réserve de biomasse importante et un climat encore propice.

Alors ! Pourquoi pas ? Pourquoi ne pas faire valoir notre droit et reprendre nos libertés afin de construire un autre modèle de développement pendant qu’il en est encore temps.

Nous savons les efforts qu’il nous faut faire pour constituer un cheptel, pour qu’une terre nous nourrisse sans l’épuiser, pour entretenir un filet d’eau dans la montagne. Nous savons que la valeur d’un arbre ne se mesure pas qu’en stère de bois de chauffage ou en kilo de pâte à papier et qu’une prairie de fauche ne se mesure pas qu’en bottes de foin.

 

R.M.M. : Vous parlez d’agriculture dans notre pays, mais elle semble être de plus en plus menacée aujourd’hui. Quand on sait qu’avec les terres fertiles que nous avons dans notre Comté, nous produisions 90  % de nos besoins en fruits et légumes au début du XXe siècle alors qu’aujourd’hui cette production locale ne représente que 10 % de nos besoins, quelle serait la solution envisagée ?

J.-M.F. : On ne peut parler d’agriculture dans nos pays de montagnes, que ce soit dans le Comté de Nice, en Corse, en Provence, en Sardaigne (voire en « Occitanie » de montagne) en faisant l’impasse sur les réalités historiques.

C’est le système techno-industriel de la marchandisation du monde, ce que d’aucuns adorent mystiquement sous l’appellation de progrès auquel ils associent un hypothétique sens de l’histoire, qui a tué notre agriculture.

Deux phénomènes se sont conjugués pour en arriver à la disparition de l’agriculture dans nos pays.

Le premier est l’équivalent de l’enclosure (9) qui débute très tôt en Angleterre verra son application en France grâce aux suites de la Révolution française de 1789 qui favorise la propriété privée au détriment du droit d’usage et des communaux.

Pendant des siècles (de la civilisation du Bégo à la colonisation romaine), les tribus du Comté de Nice sont régies par la loi des « manses ». Chaque famille a droit à un lot de terre clôturée où il y établit une habitation, loge les bêtes, la basse-cour, et cultive une partie potagère. Cette propriété privée est volontairement limitée et nul pour s’agrandir ne peut acheter la manse du voisin (10). Tout le reste est commun (et non communal) et se réparti en termes de droits d’usage déterminés par les habitants d’un territoire. Chaque famille envoyant un représentant homme ou femmes à l’assemblée des « communeux ». Ces traditions traverseront en partie l’Empire romain, la féodalité, l’administration des ducs de Savoie, et céderont après la première occupation française (1792 – 1814). Les derniers vestiges : les droits de « bandites » qui découlent des droits de libres affouages, de glanage et de vaines pâtures seront abolies en 1962.

Jusqu’à l’établissement du chemin de fer (1870 – 1892) (11), l’agriculture est essentiellement vivrière à cause des difficultés de déplacements, seules les terres à proximité immédiate des villes suscitent des échanges économiques de produits agricoles. Il ne serait jamais venu à l’idée d’un paysan de la Haute-Roya, de la Tinée, de la Vésubie, ou du Haut-Var de descendre vendre ses surplus sur les villes de la côte. Mais les progrès des moyen de communication sont aussi à double tranchant : le modèle d’agriculture de nos pays n’est plus concurrentiels avec celui des grandes plaines fertiles de la France. La charrue vient de tuer l’araire (12).

La minoterie à vapeur vient d’étouffer le moulin (à vent, à eau ou à sang) (13).

Une autre institution viendra achever notre agriculture au nom d’une « égalité des territoires de la République Française » qui ne veut pas tenir compte justement de la diversité de ces terroirs. Ce sont les droits de succession et les mesures dissuasives visant à abroger l’indivision (14). À partir du moment où le revenu agricole diminue par fait de concurrence, les paysans de nos contrées ne sont plus en mesure de payer les droits de successions aussi, générations après générations, ils vont vendre petits bouts par petits bouts leur patrimoine aux touristes et aux spéculateurs. Ce phénomène est lui aussi lié au progrès des moyens de transport dans les années 1965 – 1985. L’autoroute de l’Estérel sera le départ de la disparition des maraîchers de la plaine du Var et de nos collines et si le développement du fret aérien permet aux horticulteurs de commencer à exporter, ils s’apercevront trente ans plus tard que les importations venues d’ailleurs commencent à les concurrencer sérieusement. Surtout pour leurs collègues en fruits et légumes. Les wagons et les camions frigorifiques, et surtout Nestlé avec son lait en poudre ou concentré, signeront la fin des vacheries du Comté de Nice (15).

Et je ne parlerai pas des dégâts de la P.A.C. et de son système de subvention qui pour l’élevage se révèle encore plus catastrophique, plutôt que de protéger nos exploitations des importations; on a choisi de compenser la différence de prix par un système d’exploitation qui favorise la possession d’hectares et la médiocrité du produit. Pour l’agriculture, on a favorisé la facture des semences et celle de l’eau au détriment aussi de la qualité de la récolte.

Lorsque l’on passe la frontière administrative avec la Ligurie ou le Piémont; la lecture du paysage est significative. Sur la Côte, non loin du bord de mer subsistent encore de nombreuses exploitations de fruits et légumes et dès que l’on attaque les collines et la montagne, on sent la présence encore active d’exploitation agricole. Il n’est pas étonnant que « slow food » soit une idée italienne.

Il n’est pas possible de sauver nos terres agricoles et de relancer une agriculture alimentaire et non de micro-niches réservée à une clientèle de « Bo-Bos résidents » ou de touristes de passages, sans remettre en cause, les causes fondamentales qui nous ont conduites à la situation actuelle. Il faut geler les terres agricoles ou celles qui sont susceptibles de le redevenir par des mesures draconiennes qui remettent en cause l’industrie touristique et les plans d’urbanisation; mais aussi par des mesures incitatives sur la transmission et la cession de terres agricoles à des agriculteurs. Sans qu’il soit nécessaire comme sous les lois françaises d’avoir un niveau Bac + 4 pour prétendre être éleveur ou cultivateur. Il faut exonérer de taxe et de droit de succession les terres lorsqu’elles sont destinées à des agriculteurs de la famille qui reprendront tout ou partie d’une exploitation.

Il faut taxer plus lourdement les grandes surfaces qui refuseraient de vendre moins de trente pour cent de produits locaux. Donner la priorité sur les marchés aux producteurs locaux même si ceux-ci ne peuvent occuper une place tout au long de l’année. Il faut simplifier les démarches administratives et les règlements qui ne sont là que pour favoriser la concurrence internationale et l’industrie agro-alimentaire. Taxer les produits au kilomètre parcouru en tenant compte des zones montagnes.

Le débat est ouvert, y compris avec les organisations agricoles locales dont on souhaiterait qu’elles fassent preuve d’un peu plus d’imagination et un peu moins d’idéologie.

 

R.M.M. : Vous évoquiez les Bo-Bos résidents et autres touristes, mais que dire de la « colonisation » de notre territoire par l’apport de population (un peu comme en Cisjordanie) ?

 

J.-M.F. : Une immigration qui coûte cher aux populations du Comté de Nice et dont on ne parle jamais ! Je veux, par exemple, parler des emplois de très haut niveau.

« Si le chômage augmente, c’est parce que nous créons des emplois » déclare, provocateur, Christian Estrosi. « Notre territoire compte des emplois de très haut niveau, et ces salariés viennent avec leurs conjoints, qui deviennent parfois demandeurs d’emploi », explique le président de la Métropole Nice – Côte d’Azur. Ce phénomène de chômeurs par ricochet représenterait de 500 à 750 personnes selon la C.C.I.

S’ils viennent avec leurs conjoints(-tes), c’est bien parce qu’on les faits venir d’ailleurs, car il reste évident, pour les décideurs français, que plus de 150 ans de colonisation, n’ont pas permis aux populations indigènes ou autochtones d’acquérir les formations et le niveau nécessaire à l’exercice de responsabilités à haut niveau. D’ailleurs il n’y a qu’à voir à qui sont confiés, par les municipalités de Nice qui se sont succédées, les postes de cadres supérieurs. Et cette situation se confirme, de jour en jour, avec les CANCA, les Métropoles et autres E.P.A. et O.I.N.

Seulement personne n’ose soulever le problème d’une discrimination positive qui serait en faveur non pas des « familles niçoises de sang bleu » mais au moins de celles qui résident à Nice et qui y ont pris racine.

La droite locale a peur que les responsables qu’elle emploie fassent un jour passer la sensibilité au patrimoine du « Païs Nissart » au-dessus des intérêts financiers et électoraux des clans en place. Quant à la gauche, c’est au nom de l’égalité républicaine et de la France territoriale une et indivisible qu’elle a toujours favorisé les clans parisianistes.

Ainsi ce phénomène conduit-il à une paupérisation accrue de notre population qui n’est pas sans conséquences, car qui dit hauts revenus dit spéculation foncière et immobilière jusque dans l’arrière-pays donc impossibilité pour les actifs niçois de se loger près du bassin d’emploi et, d’autre part, empêche les jeunes agriculteurs de s’installer pour « travailler au pays ».

Un deuxième aspect de ce phénomène est la pression constante sur les salaires et l’emploi :  en effet, les conjoint ou conjointes de ces hauts cadres immigrés à haut revenus peuvent souvent se satisfaire d’emplois à tiers-temps ce qui induit une rémunération concurrentielle, car, pour ceux-ci, cela ne constitue, bien souvent,  qu’un revenu d’appoint voire de l’argent de poche. On peut aisément imaginer que les projets O.I.N., Grand Stade, Nice Grand-Arénas, etc., vont largement amplifier ce phénomène.

Mais, comme toujours, aucun homme (ou femme) politique qui se propose de prendre en main les destinées des populations de Nice et de notre Comté n’osent soulever le problème ou faire des proposition visant à changer cet état de fait, on continue à réitérer les mêmes erreurs.

 

R.M.M. : D’où l’émergence du M.C.P.N. (Mouvement citoyen du Pays niçois) dont vous êtes le délégué provisoire ?

J.-M.F. : Exactement, cela est venu comme une conclusion évidente de discussions et analyses que nous avons eu entre amoureux de cette terre du Comté de Nice venus d’horizons fort divers mais conscient de l’échec des démarches politiques entreprises depuis très longtemps dans ce pays. Ces démarches ont toutes échouées car elles se sont inscrites dans le schéma conventionnel  défini par l’État français avec les règles du jeu de la « République une et indivisible ». Il nous a paru évident que le combat était perdu d’avance. C’est pourquoi, nous étant débarrassés de nos « présupposés idéologiques », nous avons tous fini par nous rencontrer pour définir une autre forme d’action inspiré du slogan employé par la branche politique de l’I.R.A. en Irlande « Sinn Féin » qui veut dire « Nous seuls ».

 

R.M.M. : Et qu’avez-vous produit, quelles actions avez-vous menées ?

 

J.-M.F. : Parce que nous sommes des gens responsables, nous n’avons rien voulu lancer sans être prêts à répondre aux questions que l’on ne manquera pas de nous poser et sans avoir un programme relativement complet à proposer. Mais cette période de réflexion a été vraiment intense dans l’élaboration de nos travaux préparatoires: recherches historiques, réflexion politique, travail sur une charte du M.C.P.N., travail de fond sur une « nouvelle constitution », rencontre avec d’autres mouvements citoyens (Piémontais, Savoisiens, Genevois, Ligure…), avancée sur la constitution d’un Arc Alpin, etc. Vous voyez nous ne sommes pas restés les bras croisés.

 

R.M.M. : Et vous comptez lancer, effectivement, le Mouvement citoyen du Pays niçois (Motou citadin dou Païs nissart) à quel moment ?

 

J.-M.F. : Nous prévoyons de tenir une réunion publique (à laquelle la presse sera, bien sûr, invitée) après la rentrée des grandes vacances en septembre (la date va être bientôt définie) pour présenter notre mouvement et l’inscrire dans le paysage niçois.

 

R.M.M. :  Et vous avez des manifestations prévues par la suite ?

 

J.-M.F.: Je ne récuse aucunement les opérations d’agit-prop (agitation-propagande) que nous pourrions être amenés à faire, en fonction de l’actualité, mais je pense que notre grand rendez-vous avec le peuple de Nice et de son Comté aura lieu en 2014. En effet, deux ans après les élections d’aujourd’hui, la France sera loin d’être sortie de l’ornière et les déçus seront nombreux. Cela correspondra au deux-centième anniversaire de la Restauration sarde, qui signe la fin de l’occupation française, mais également aux élections municipales (voire des nouvelles entités territoriales) et là il faudra aller au charbon et mettre les mains dans leur « cloaque politicien » pour participer, c’est-à-dire présenter des candidats dans les petites communes de montagnes. Car en Savoie comme chez nous, la résistance et la libération sont toujours venues des montagnes, quelles que fussent les époques. Cela permettra entre autre aux communes de retrouver leurs libertés  face à la volonté centralisatrice des Métropoles (Nice, Menton) qui ont calqué leur mode de fonctionner sur le modèle de la « République jacobine française ».

 

R.M.M. : Jean-Marc, nous souhaitons, donc, longue vie au M.C.P.N. et vous remercions de nous avoir accordé de votre temps pour permettre à nos lecteurs d’être informés de ce qui touche à leur avenir tout en étant un signe d’espoir.

J.-M.F. : Je tiens aussi à vous remercier de m’avoir ouvert les pages de votre  site pour me permettre de m’exprimer, et, ce sans aucune censure, ce que je tiens à souligner, car c’est quelque chose qui est devenu presque impossible de nos jours dans les médias traditionnels.

Notes

1 : Le nissart est la langue du pays niçois.

2 : Le Nissart est l’habitant enraciné du Pays niçois.

3 : L’auteur fait référence au Lumpenprolétariat pour désigner le sous-prolétariat.

4 : Ici dans le sens de « rien ».

5 : Discussion

6 : Référence au militaro-politique ou politico-militaire…, voir l’I.R.A., E.T.A., le F.L.N.C.

7 : Avant la fin des haricots.

8 : Au moment de cet entretien, il n’y avait pas encore eu Fukushima (note de R.M.M.).

9 : Le mouvement des enclosures fait référence aux changements qui, dès le XIIe siècle mais surtout à partir de la fin du XVIe et au XVIIe siècle ont transformé, dans certaines régions de l’Angleterre, une agriculture traditionnelle dans le cadre d’un système de coopération et de communauté d’administration des terres (généralement champs de superficie importante, sans limitation physique) en système de propriété privée des terres (chaque champ étant séparé du champ voisin par une barrière, voire bocage). Les enclosures marquent la fin des droits d’usage, en particulier des communaux, dont bon nombre de paysans dépendaient.

On peut trouver plusieurs raisons à ce mouvement d’enclosure :

— une raison juridique : les potentats locaux souhaitaient conserver l’exclusivité des terres mais l’absence de cadastre nécessitait de matérialiser les limites foncières;

— une raison « naturelle » : les haies permettent de parquer les animaux et de se protéger des bêtes errantes;

— une raison « environnementale » : les haies absorbent l’eau et les fossés ayant permis la surélévation desdites haies drainent cette eau. On crée soit des haies d’arbres fruitiers (pour améliorer la production agricole) soit des ronciers pour mieux encore défendre les parcelles.

Mais la raison fondamentale est la suppression des droits d’usage (vaine pâture, communaux) qui permet la liberté des assolements.

Le mouvement des enclosures a commencé en Angleterre au XVIIe siècle. Des champs ouverts et pâturages communs cultivés par la communauté, ont été convertis par de riches propriétaires fonciers en pâturages pour des troupeaux de moutons, pour le commerce de la laine alors en pleine expansion. Il s’est ensuivi un très fort appauvrissement de la population rurale de l’époque, entraînant parfois des mouvements de révolte, comme dans les Midlands en 1607.

Selon l’historien Patrick Verley, « l’historiographie a longtemps centré son attention sur le phénomène des enclosures et sur ses conséquences sociales, mais elles ne constituent pas une révolution agricole, elles n’en constituent qu’un préalable, qui n’entraîne pas automatiquement un progrès de la production et de la productivité ».

10 : Un moyen d’éviter l’accumulation du capital.

11 : C’est l’invention de la dynamite qui permettra l’essor du réseau routier de montagne.

12 : L’araire à été l’outil le plus utilisé dans nos terroirs depuis la fin du Néolithique jusque dans les années 1900. En effet et avant les Bourguignons (La terre et le sol), nos paysans incultes et rétrogrades (voire réactionnaires) avaient compris qu’en retournant la terre, on bouleversait l’équilibre des couches qui compose un sol fertile. L’araire ne retourne pas le sol, mais le fend et le décompacte sur une profondeur maximale de 14 à 15 cm.

13 : Voir « Le secret de maître Cornille » dans Les Lettres de mon Moulin d’Alphonse Daudet.

14 : Le Crédit Fonciers de France jouera d’ailleurs un rôle essentiel dans la confiscation des terres des Niçois dès l’arrivée du train en gare de Nice (promesse de Napoléon III motivant l’annexion de Nice) en prêtant à faible taux aux investisseurs étrangers et en refusant le crédit aux autochtones s’ils n’étaient pas cautionnés par un intérêt étranger (Français ou Européen, voire Brésilien).

15 : C’étaient les camions de la S.A.P. qui retournaient depuis les vallées sur Nice en fin d’après-midi qui se chargeaient du ramassages des bidons de lait dans les villages et les déposaient devant la laiterie Otto Bruck (située rue de France).

Propos recueillis par Robert Marie Mercier.

• D’abord mis en ligne sur Racines du Pays niçois, le 5 mai 2012.


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vendredi, 28 septembre 2012

Les terroristes de l’OTAN visent la Syrie et l’Algérie

 

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Tony CARTALUCCI:

Les terroristes de l’OTAN visent la Syrie et l’Algérie

 

Les dirigeants occidentaux admettent que les opérations de l’OTAN en Libye ont joué un rôle de premier plan dans la consolidation de la fraction AQUIM d’Al-Qaeda (= “Al-Qaeda pour un Maghreb Islamique”).

 

Bruce Riedel de la “Brookings Institution”, un organisme qui est financé par 500 entreprises consignées dans la fameuse liste de “Fortune”, a écrit, dans un article intitulé “The New Al Qaeda Menace”, que l’AQUIM est désormais mieux armé qu’auparavant à cause de l’intervention de l’OTAN en Libye et que les bases du mouvement au Mali, et ailleurs en Afrique du Nord, sont désormais opérationnelles pour une activité terroriste sur le long terme dans toute la région.

 

Tant l’AQUIM que son homologue libyen, le “Groupe des Combattants Libyens Islamiques” ou, en anglais, LIFG, ont tous deux été placés sur la liste du Département d’Etat américain comme “organisations terroristes étrangères”. Ces deux organisations figurent également sur les listes noires du “Home Office” britannique. Quant aux Nations Unies, elles considèrent, elles aussi, que ces deux groupes sont de nature terroriste.

 

Malgré cela, l’intervention militaire en Libye a été perpétrée par l’Occident avec l’assentiment de l’ONU, tout en étant parfaitement conscient que les militants qui téléguidaient la dite “révolution démocratique” étaient bel et bien les continuateurs des actions terroristes violentes, commises depuis des décennies par “Al Qaeda”. L’Occident savait parfaitement de quoi il retournait tout simplement parce que ce sont les services secrets occidentaux qui, pendant trente ans, ont armé et soutenu ces “moudjahiddins”. Dans le cas libyen, ils ont été particulièrement bien chôyés par Londres et Washington.

 

De plus, il faut savoir que l’armée américaine elle-même a établi une documentation minutieusement tenue à jour de tous les terroristes étrangers qui ont combattu en Irak et en Afghanistan. Cette documentation montre que le plus haut pourcentage de ces combattants venait des villes libyennes de Benghazi et Darnah, toutes deux considérées comme le berceau de la “révolte pour la démocratie” en Libye.

 

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Tous ces faits, énumérés ici, prouvent qu’il y a eu préméditation et mensonge: le lieu même où s’est subitment ravivé le cartel activiste, rien qu’en l’espace d’une seule nuit, s’est transformé en un “avant-poste bien aguerri et armé jusqu’aux dents”, disposant de blindés et de pilotes d’avions à réaction. Cet avant-poste était fin prêt à déclencher une guerre sans merci contre le régime du leader libyen Khadafi. En réalité, il n’y avait rien de “spontané” dans cette révolte: nous avons là-bas, en Libye, le fruit de trente années de soutien occidental. Les puissances occidentales, en effet, ont toujours fourni en secret armements et soutien logistique à ces groupes mobiles de combattants sur n’importe quel territoire de l’espace islamique: ce soutien ne se terminera pas parce que Khadafi est tombé.

 

Les terroristes du LIFG se sont immédiatement envolés vers leur nouveau front oriental, la Syrie, et leur nouveau front occidental, le Mali. Donc en dehors des frontières de la Libye. La structure logistique, dont ils bénéficient, s’est continuellement perfectionnée pendant cette dernière décennie, au cours de leurs opérations en Irak et en Afghanistan. Le commandant du LIFG, Abdoul Hakim Belhaj, se trouvait déjà en novembre 2011 sur la frontière turco-syrienne pour fournir de l’argent, des armes et des combattants terroristes, issus des rangs du LIFG, le tout sous la supervision des services secrets occidentaux. Il fournissait également les rebelles syriens en argent et en armements que les Etats-Unis recyclaient via les Etats du “Conseil de Coopération du Golfe” (GCC) comme le Qatar et l’Arabie Saoudite. Dès ce moment, on a pu confirmer, de source sûre, que les militants libyens se sont hissés à tous les postes de commandement des brigades de combattants étrangers qui sévissent en Syrie.

 

Comme l’a admis Bruce Riedel de la “Brookings Institution”, les armes, récoltées par le LIFG, se sont retrouvées aussi sur le front occidental, au Mali. L’Algérie craignait depuis longtemps un tel scénario, dès l’intervention de l’OTAN en Libye. Les craintes algériennes étaient parfaitement justifiées, comme on peut désormais le constater. Il nous parait également intéressant de noter que ce Riedel, en août 2011, cherchait déjà à créer les circonstances d’un bouleversement en Algérie, car, dans un article significativement intitulé “L’Algérie sera la prochaine à tomber”, il imaginait déjà en toute clarté la déstabilisation et la chute du régime algérien actuel.

 

Il y a un an, Riedel tentait de soutenir l’hypothèse que le dit “Printemps arabe” se diffuserait en Algérie dès qu’il aurait triomphé dans la Libye voisine. Dans cet article, Riedel oubliait, bien entendu, d’expliquer ce qu’étaient ces “printemps arabes”, alors que cela saute désortmais aux yeux du monde entier: par “Printemps arabe”, Riedel entendait, in petto, la subversion appuyée par les Etats-Unis et, plus spécialement, l’appui aux militants terroristes armés par l’OTAN et issus d’Al-Qaeda.

 

Les Etats-Unis arment partout les terroristes d’Al Qaeda et les soutiennent ouvertement. Ils font le lit d’Al-Qaeda en Syrie. De toute évidence, la fameuse guerre contre le terrorisme, annoncée urbi et orbi par les présidents américains, est une formidable escroquerie, une escroquerie sans précédent, perpétrée aux dépens de millions de vies, qui ont été détruites, et pour un coût sociale et économique incalculable. L’OTAN, bien consciente des conséquences, est en train de fabriquer en Afrique du Nord, au Proche- et Moyen Orient, des “califats” artificiels, qu’elle soutient au détriment des peuples qu’elle gruge dans l’intention bien nette de perpétuer une guerre globale. Prenant leur inspiration dans les pages du roman “1984” de Georges Orwell, les dirigeants de l’Alliance Atlantique créent de toutes pièces une guerre artificielle pour appuyer les intérêts des consortiums économico-financiers, pour traduire dans le réel leurs stratégies internes et internationales. La “menace contre la civilisation occidentale”, que l’on brandit si souvent pour fustiger artificiellement les combattants djihadistes dans les médias, est en réalité une “légion étrangère” au service des intérêts économiques et financiers de l’Occident, qui traduit dans le réel et à l’échelle globale, la politique extérieure de Wall Street et de Londres, selon des modalités et en des lieux où aucune autre force occidentale n’a jamais pu agir.

 

Le Blitzkrieg terroriste dans le monde arabe ne se terminera pas en Syrie. Il continuera à frapper, si on le consent, en Iran, dans les montagnes du Caucase et même en Russie, sur les confins occidentaux de la Chine voire dans l’ensemble du Sud-Est asiatique. C’est un mélange d’ignorance, d’apathie et de complicité, dans le chef des populations occidentales, qui amène celles-ci à soutenir une “guerre au terrorisme”, alors que, paradoxalement, une telle guerre ne leur apportera que d’affreux déboires, des horreurs bien réelles, dont nous allons assez rapidement hériter, alors que ces mêmes agences médiatiques (noyautées par les néo-conservateurs d’Outre-Atlantique, ndt) affirmaient que nous pourrions les éviter à la condition que nous nous engagions sans hésiter dans cette “longue guerre”.

 

Nous sommes en train de soutenir les machinations politiques de nos politiciens et nous soutenons simultanément les intérêts économiques et financiers des consortiums qui favorisent ce programme belliciste. Cette politique a déjà permis d’offrir des havres régionaux bien sécurisés aux terroristes (utiles). Si le bellicisme continue à miner encore davantage les gouvernements séculiers —et finalement modérés— du monde arabo-musulman et s’il favorise l’éviction de ces régimes, nous encaisserons de plein fouet un “blowback”, un retour de flamme, nous glanerons la vengeance des vaincus humiliés et nous subirons encore bien d’autres conséquences de cette politique étrangère qui n’a d’autre visée que de détruire des équilibres. Rien qu’imaginer que cette folle politique d’immixtion permanente ne finira jamais fait froid dans le dos, surtout qu’elle nous infligera des retours de flamme, notamment sous la forme d’attaques “fausse bannière”, face auxquelles les attentats du 11 septembre 2001 ne seront que de la petite bière.

 

Déjà nous souffrons des effets d’une crise économique et de l’amplification d’un appareil sécuritaire mis en place par nos propres polices. Tant que nous nous aplatirons devant ce programme belliciste, sans jamais le contester, et tant que nous ne revenons pas à la raison, les choses iront de mal en pire.

 

Tony CARTALUCCI.

(article mis en ligne sur le site http://www.ariannaeditrice.it/ en date du 2 septembre 2012).

C’est toujours à l’Est que se lève le monde…

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C’est toujours à l’Est que se lève le monde…

Entretien avec Gilles Arnaud

L’agence russe Itar-Tass a organisé, du 4 au 7 juillet 2012, un forum mondial rassemblant 213 médias de plus de cent pays à Moscou. Parmi les participants se trouvait une délégation de l’Agence2Presse, comprenant les trois directeurs exécutifs de la branche vidéo des Éditions d’Héligoland. À son retour de Russie, nous avons rencontré Gilles Arnaud.

Le Magazine national des Seniors : Vous avez participé au deuxième Sommet mondial des médias (W.M.S. en anglais) organisée par l’agence Itar-Tass à Moscou les 5, 6 et 7 juillet dernier. Quel était le thème de ce colloque ?

 

Gilles Arnaud : Le thème général était les « Médias globaux : défis du XXIe siècle ». En clair, les enjeux d’Internet dans l’information et la désinformation des masses, le rôle des journalistes et de l’État dans l’équilibre des pouvoirs. Les nouveaux médias comme les télévisions connectées, les réseaux sociaux… Il est évident que le métier traditionnel du journaliste a considérablement évolué avec l’urgence de l’information.

La nécessaire vérification de sources multiples peut passer à la trappe devant l’obligation du scoop

 

L.M.N.S. : Mais pourquoi est-ce une agence russe qui organise ce forum ?

 

G.A. : Sans doute parce que la Russie a été confrontée à une virulente campagne de désinformation lors de ses élections présidentielles. On a vu les médias occidentaux ne relayer que les informations et les témoignages de l’opposition, sans trop d’ailleurs se soucier de leur crédibilité. Ou assimiler le peuple russe à quelques centaines de manifestants urbains, dans un pays qui compte 140 millions d’habitants et est le plus étendu du monde. Ou trafiquer des photos pour illustrer des manifestations anti-Poutine pas assez importantes. Ou faire croire que les opposants à Vladimir Poutine ne sont qu’un seul bloc, alors que c’est un agglomérat de groupes aussi différents que des néo-nazis en allant aux L.G.T.B. (lesbiennes, gays, trans- et bisexuels). Aucun média occidental n’a informé ses lecteurs du rôle des blogueurs et des associations financées par les États-Unis dans ces manifestations de rue fort peu spontanées. Ce manque total d’objectivité et d’honnêteté a beaucoup choqué les Russes, car, qu’on le croit ou non, il y a de très nombreux médias d’opposition en Russie, et le réseau Internet est très bien développé. L’information est plus libre qu’en France.

 

L.M.N.S. : Votre délégation était importante ?

 

G.A. : L’Agence2Presse a dépêché sur place ses trois directeurs opérationnels, et nous nous étions attachés les services de trois interprètes.

 

L.M.N.S. : Quels étaient les autres médias français présents à ce sommet ?

 

G.A. : (Rires !) En fait il y avait huit Français accrédités à ce sommet : les trois directeurs de l’Agence2Presse, leurs trois interprètes… et les deux dirigeants d’Havas dont Jacques Séguéla. C’est-à-dire qu’à part une agence de presse de réinformation et un publiciste manipulateur d’opinions ayant travaillé pour Mitterrand et Sarközy, il n’y avait aucun media français. Cela reflète l’état désastreux de la presse française. À n’en pas douter, les raisons de cette absence remarquée sont d’ordre idéologique. Elle reflète bien le profond mépris affiché par la caste médiatique occidentale. Seulement, ce que cette caste n’a pas encore compris, c’est que le monde continue de tourner sans elle, et que les « petits » d’autrefois ont remplacé l’admiration certaine qu’ils portaient aux grands médias occidentaux par une méfiance et un rejet qui scelle la fin d’une hégémonie aussi prétentieuse qu’obsolète. L’intervention du Ministre des médias du Congo-Kinshasa a été, sur cette question, d’une remarquable actualité et faite dans un français qui a depuis longtemps déserté les salles de rédaction françaises!

 

L.M.N.S. : Et vous pourquoi avez-vous répondu favorablement à l’invitation d’Itar-Tass ?

 

G.A. : L’Agence2Presse est très présente aux côtés de la représentation consulaire russe en France, puisqu’elle a notamment diffusé en direct et en français l’investiture du Président Poutine le 7 mai 2012. Nous apprécions la liberté d’esprit et de ton qui caractérise les diplomates et les media russes. Nous avions assisté à un autre colloque médiatique organisée par des journalistes russes en mars dernier à Strasbourg. Nous étions là encore les seuls Français présents, et les interventions nous avaient marqué par leur franchise. La richesse des contacts noués à cette occasion nous a fait entrevoir le IIe W.M.S. comme une opportunité unique de rencontrer des confrères du monde entier.

 

L.M.N.S. : Croyez-vous qu’un tel sommet aurait pu se tenir en France ?

 

G.A. : Sur un plan purement technique, sans doute. Il n’y a pas de raisons valables pour affirmer l’inverse. Néanmoins, il est fort probable que la présence de certaines délégations aurait été mal vue ou à tout le moins déconsidérée chez nous. Pour aller plus loin, disons que la plupart des interventions des participants n’auraient pu s’exprimer de la même manière en France où un seul avis aurait prédominé. La pensée unique a encore de beaux jours devant elle. Lors du Congrès de Strasbourg, par exemple, suite à une intervention musclée de Alexandre Sevastianov (un polémiste et écrivain russe renommé), un technocrate de Bruxelles présent sur la tribune a déclaré : « Vous n’avez pas le droit de dire ça! »… Stupeur dans la salle. Mêmes ceux qui n’étaient pas d’accord avec Sevastianov ont protesté contre les propos du technocrate, en lui disant que s’il avait le droit de ne pas être d’accord, il ne pouvait interdire à quiconque de s’exprimer… Moscou a permis de laisser entendre de nombreuses réclamations contre la presse occidentale, son monopole mondial et sa supériorité souvent déplacée. Cela aurait été difficilement envisageable à Paris ou à Londres. Il n’y a plus de liberté de pensée ou de parole en Occident, c’est un fait.

 

L.M.N.S. : Avez-vous pu participer aux débats ?

 

G.A. : Nous y avions été invités par Itar-Tass, notamment pour exposer nos réalisations en matière de T.V. connectées. Nous avons pu exposer comment nous organisions techniquement et financièrement nos télés sur Internet, en illustrant nos propos avec T.V.NormanChannel, qui est un peu notre vitrine technologique. Et en fait cela a intéressé des pays comme l’Ossétie, soucieuse de développer une télévision professionnelle à moindre coût.

 

L.M.N.S. : Ne pensez-vous pas que ce genre de rencontres internationales soient plus des opérations de relations publiques d’envergure que de véritables sources de résolutions des problèmes mondiaux ?

 

G.A. : Oui et non. Il est clair que ce ne sont pas les grandes déclarations de principes prises lors de la plénière finale qui vont modifier sensiblement l’état de la presse dans le monde. Mais ce grand rendez-vous est indispensable pour prendre le pouls du « pays réel » de la presse mondiale, et de mesurer la volonté de résistance aux manipulations de masse. Il est plus facile de résister dans son coin, si l’on se sait en harmonie de pensée avec des centaines de médias dans le monde. Et il n’y a que ces « grand-messes » pour permettre ces rencontres. Non, ce colloque d’Itar-Tass est réellement de salubrité publique !

 

L.M.N.S. : Comment percevez-vous l’horizon médiatique après ces trois jours de congrès ?

 

G.A. : Il est clair qu’il existe des volontés de par le monde pour renverser l’uniformisation médiatique que l’on connaît actuellement et que tous sont demandeurs d’échanges d’informations, de reportages, et de relais à l’étranger. Dans notre volonté de créer une télévision nationale, nous sommes bien conscients qu’il nous faudra des partenaires à l’étranger. Nous ne serons pas en mesure d’envoyer des journalistes aux quatre coins du monde. Dès lors, ou l’on se contente de resservir la soupe frelatée des agences occidentales, où nous allons directement chercher l’information sur place, auprès des journaux, des télés, des agences de presse locales. Je ne sais pas pourquoi, mais je pense que même si la vérité n’est jamais toute entière du même côté, elle sera beaucoup plus proche de ces sources locales que présente dans les dépêches de l’A.F.P., de la B.B.C. ou de Reuters !

 

L.M.N.S. : Quels sont les contacts que vous avez pu nouer sur place alors ?

 

G.A. : Il y en a beaucoup et il est difficile de dresser une liste exhaustive. Disons que nous retiendrons particulièrement les échanges fructueux avec nos collègues d’Ossétie, de Roumanie, d’Indonésie et du Congo. De la même manière, nous avons pu conclure des accords de collaboration avec l’agence iranienne Mehr, et bien entendu avec Itar-Tass et la radio La Voix de la Russie.

 

L.M.N.S. : Pour vous quel a été l’événement marquant de ce sommet ?

 

G.A. : La passe d’armes entre le directeur de la B.B.C. qui demandait fort hypocritement une totale liberté de la presse dans les pays de l’« Axe du Mal » (Russie, Iran, Syrie, Venezuela, etc.) et la délégation iranienne en session plénière. Le responsable de l’agence Mehr a rappelé à cette occasion que le seul pays qui avait qualifié ses propres ressortissants de pillards lors de manifestations sociales en août 2011 tout en interdisant l’accès des quartiers à la presse, en censurant les réseaux sociaux, en désactivant les téléphones portables, était justement… le Royaume-Uni.

 

L.M.N.S. : Était-ce votre premier voyage en Russie ?

 

G.A. : C’était le deuxième en réalité pour l’Agence2Presse. Nous nous étions déjà rendus à Moscou en octobre 2011. C’est donc une ville que nous connaissions un peu, puisque nous y séjournons à chaque fois plusieurs semaines, et que nous avons retrouvée avec plaisir. Nous allons d’ailleurs y retourner tous les mois, dans le cadre d’une coopération avec Voix de la Russie. Et nous allons probablement aider le plus grand groupe universitaire privée de Russie à se doter d’une télévision interne en connexion avec ses différentes facultés, réparties sur onze oblasts (régions). C’est un beau projet, qui nous demandera sans doute de rester sur place quelques mois.

 

L.M.N.S. : Est-ce que la Russie que vous avez pu voir correspond à l’image qui est véhiculée dans la plupart des médias ?

 

G.A. : Nous n’avons peut-être pas encore une connaissance suffisante de la Russie pour nous permettre de donner un avis définitif, mais il est certain que la plupart des clichés que nous connaissons tous, à savoir une corruption endémique, un autoritarisme contraire à la démocratie, une opposition muselée, et bien d’autres, sont en grande partie faux. Nous avons au contraire pu prendre acte du fait que la presse et la liberté des médias en général était extrêmement dynamique, et ne semblait pas souffrir d’une quelconque censure. Lors de notre séjour, il y a eu d’importantes inondations dans le sud du pays, et les débats sur les causes de la catastrophe ont été lancés immédiatement et sans volonté de nier les éventuelles responsabilités humaines et étatiques. De plus, on sait sur un tout autre aspect que d’importantes mesures ont été prises et appliquées pour lutter contre la corruption quotidienne de certains agents de l’État qui avaient acquis de mauvaises habitudes. Personnellement, nous n’avons pas eu à subir d’éventuelles tracasseries administratives que d’aucuns colportent en affirmant qu’il s’agit d’une constante pour tout étranger venant en Russie.

 

L.M.N.S. : Avez-vous un regret ?

 

G.A. : Sur le congrès en lui-même et son organisation, aucun. Il faut vraiment saluer la réussite d’Itar-Tass et des bénévoles de l’Université de journalisme de Moscou qui ont rempli leur mission avec brio et disponibilité. Après, on éprouve toujours une certaine tristesse lorsque que de tels événements prennent fin, et qu’il faut rentrer au pays.

 

L.M.N.S. : Vous ne voulez plus travailler en France ?

 

G.A. : Si, bien sûr ! Nous avons toujours la volonté de créer cette télé nationale, qui serait la source de réinformation permettant à toutes les structures de notre famille de pensées de s’exprimer et de donner à leur combat une audience jamais atteinte jusqu’à présent. Mais nous sommes sans cesse confronter à la division et aux manques de financement. Nous supportons seuls le développement de ce pôle multimédia depuis quatre ans, sans aucune aide financière. C’est très lourd. Nous utilisons de la haute technologie, et devons suivre une veille technologique permanente. Il est vrai que travailler en Russie est plus facile. Quand la décision est prise, une fois le projet étudié et les relations humaines nouées, les fonds sont mis à disposition. On peut se consacrer à la mission, sans perdre son temps en ronds de jambe ou en mendiant la tranche suivante du financement.

 

L.M.N.S. : Vous conseillerez à nos lecteurs d’aller en Russie ?

 

G.A. : Bien sûr ! Moscou est la plus grande ville d’Europe, c’est la destination idéale d’un week-end. Personne ne peut oublier ses premiers pas sur la Place rouge ! Même ses stations de métro sont des musées. Le renouveau spirituel qui a accompagné les présidences Poutine est palpable dans tous ses monuments. Et puis il y a Saint-Pétersbourg, et toutes ces petites villes qui sont des joyaux d’architecture et d’histoire, comme Novgorod ou Voronej. Pour les plus sportifs, il y a aussi toutes les étendues de la Sibérie, ou la Carélie. Quand on est à Moscou, il ne faut pas oublier que la Russie s’étend encore 7000 km plus loin, à l’Est, vers Vladivostok. Il n’y aucune doute sur le fait que notre soleil se lève à l’Est et que nous n’en sommes qu’au réveil de ce géant.

 

Propos recueillis par Franck Le Dun.

 

Entretien d’abord paru dans Le Magazine national des Seniors, n° 16, juillet 2012, et mis en ligne sur le site d’Agence2Presse, le 24 juillet 2012.


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jeudi, 27 septembre 2012

La nouvelle “sainte-alliance” entre la CIA et Al-Qaeda

Igor IGNATCHENKO:

La nouvelle “sainte-alliance” entre la CIA et Al-Qaeda

 

 

PCN-SPO_cfr_sur_al-qaida_et_asl_2012_08_12_FR.jpgLa Syrie est inondée de terroristes en tous genres. Al-Qaeda vient d’y commettre une série d’actes terroristes. D’après l’ancien commandant de l’Académie navale turque, l’Amiral Türker Erturk, ces actes ont été commis avec l’assentiment des Etats-Unis. L’Amiral turc affirme que l’Occident et ses alliés arabes ont décidé de réitérer le “scénario du Salvador”, en comptant davantage, pour parachever le travail, sur les groupes terroristes que sur l’opposition politique. Les attentats suicides de Damas le confirment.

 

Il faut se rappeler ici les opérations qui ont visé la déstabilisation du Salvador: elles aussi ont fait appel à des attentats suicides, téléguidés par John Negroponte, devenu par la suite ambassadeur des Etats-Unis en Irak et par Robert Ford, futur ambassadeur américain en Syrie.

 

Peter Oborne, journaliste commentateur du “Daily Telegraph”, confirme que les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont récemment intensifié leur coopération clandestine avec Al-Qaeda, afin de fédérer tous les efforts possibles contre le gouvernement syrien légitime. Dans son article “Syria’s Crisis is Leading Us to Unlikely Bedfellows” (= “La crise syrienne nous amène d’étranges compagnons de lit”), Oborne souligne que les actions terroristes de Damas, commises l’an dernier, présentaient toutes les mêmes signes distinctifs de ceux commis par l’organisation terroriste en Irak. Selon ce journaliste britannique, les militants d’Al-Qaeda sont arrivés en Syrie par la Libye en empruntant le “corridor turc”. Peter Oborne considère que “la triple alliance Washington/Londres/Al-Qaeda” constitue une grave menace pour le Royaume-Uni.

 

Omar al-Bakri, un extrémiste religieux résidant au Liban a confessé dans un entretien au “Daily Telegraph” que les militants d’Al-Qaeda, soutenus par le mouvement al-Mustaqbal de Saad al-Hariri, se sont infiltrés en Syrie via le Liban. Au cours d’une conférence de presse tenue à Benghazi, le ministre des affaires étrangères irakien, Hoshyar Zebari, a confirmé le fait qu’Al-Qaeda s’infiltre en Syrie tout au long de la frontière irakienne dans le but d’aller commettre des attaques terroristes ou de transporter des armes.

 

“The Guardian” a publié récemment un article intitulé “Syria Would Be Disastrous for Its People”; l’auteur, Sami Ramadani, explique qu’une alliance entre les Etats-Unis et Al-Qaeda a pris forme. Les Etats-Unis et la Turquie ont la ferme intention de déstabiliser la Syrie, en utilisant, pour ce faire, les fonds de la rente prétrolière que leur fournissent le Qatar et l’Arabie Saoudite. Tandis que Hillary Clinton cherche à convaincre la communauté internationale que l’intervention en Syrie est une démarche nécessaire, la CIA est impliquée activement dans l’appui logistique à Al-Qaeda et dans l’entraînement des militants djihadistes. C’est désormais bien connu: les Etats-Unis et leurs alliés de l’OTAN ont recruté des chefs d’organisations terroristes et des criminels de droit commun, en provenance de tous les pays du monde, pour en faire des mercenaires et pour les infiltrer en Syrie afin d’y parfaire des opérations spéciales, après les avoir entraînés dans des camps situés en Turquie ou au Liban. Par exemple, à Homs, un membre de la mission d’observation de la Ligue Arabe, qui travaille pour les services spéciaux irakiens, a été fort surpris d’y rencontrer des mercenaires pakistanais, irakiens et afghans. Il fut particulièrement impressionné de constater que certains d’entre eux l’avaient jadis enlever, lui, en Irak. Il est donc important de noter aussi que plus d’une centaine de ces mercenaires en provenance de pays arabes ou autres, dont un nombre significatif de légionnaires français, ont été capturés par les autorités syriennes lorsqu’elles ont repris la ville de Homs.

 

Hala Jaber, un correspondant du “Sunday Times”, est certain, quant à lui, que les extrémistes religieux et les mercenaires étrangers, infiltrés en Syrie depuis les pays limitrophes, ont contribué au déchaînement des violences, afin de mettre un terme aux missions des observateurs internationaux. Hala Jaber a souligné que les appels des cheikhs saoudiens à pénétrer en Syrie ont été suivis par des dizaines de personnes venues du Liban, de Tunisie, d’Algérie, d’Arabie Saoudite, de Libye, d’Egypte, de Jordanie et du Koweit,: elles étaient toutes fanatisées par le désir de créer un califat arabe en Syrie et dans la région.

 

“The British Times” a publié un article, en janvier 2012, qui démontrait que l’Arabie Saoudite et le Qatar étaient liés par un accord secret pour financer l’acquisition d’armements au bénéfice de l’opposition syrienne, afin que celle-ci puisse renverser le régime de Bachar al-Assad. Il existe également un accord secret liant, d’une part, l’Arabie Saoudite et le Qatar, et, d’autre part, l’opposition syrienne; il a été forgé après la réunion des ministres des affaires étrangères des nations de la Ligue Arabe au Caire, en janvier 2012. Un représentant de l’opposition syrienne avait déclaré au quotidien britannique que l’Arabie Saoudite avait offert toute l’assistance souhaitée. Et il avait ajouté que la Turquie, elle aussi, avait pris une part active dans le soutien à l’opposition, en fournissant des armes le long de la frontière turco-syrienne.

 

Mehmet Ali Ediboglu, un député de la province turque de Hatay, a déclaré au journal “National”, un organe publié dans les Emirats Arabes Unis, qu’une grande quantité d’armes d’origine turque se trouvait en Syrie. Ediboglu appartenait à la délégation du “Parti Populaire républicain” turc qui s’était rendue en Syrie en septembre 2011. Des fonctionnaires syriens avaient montré aux membres de cette délégation des photos de camions chargés d’armes qui déchargeaient leur cargaison dans le désert situé dans la zone-tampon entre les “checkpoints” le long de la frontière entre la Turquie et la Syrie. L’entretien du député turc révèle aussi que les armes auraient été commandées et payées par les “Frères Musulmans”.

 

Le site israélien “Debka”, proche des services de renseignement du Mossad, révélait, en août 2011, que l’OTAN avait offert, au départ du territoire turc, des systèmes de défense anti-aériens portables, des armes anti-chars, des lance-granades et des mitrailleuses lourdes aux forces de l’opposition syrienne. Et le site “Debka” ajoutait: “Les rebelles syriens ont reçu un entraînement en Turquie”. L’OTAN et les Etats-Unis ont organisé une campagne pour recruter des milliers de volontaires musulmans, en provenance de divers pays, pour renforcer les rangs des rebelles syriens. L’armée turque a ensuite entraîné ces volontaires et leur a assuré un passage sécurisé à travers la frontière.

 

Selon “The Guardian”, l’Arabie Saoudite est prête à offrir une assistance financière aux militants de l’ “armée syrienne libre”, tout en incitant les militaires de l’armée régulière à la désertion et en augmentant la pression exercée sur le gouvernement d’Al-Assad. Riyad a mis ses plans bien au point avec Washington et les autres Etats arabes. Comme l’ont bien noté les médias britanniques, en faisant référence à des sources anonymes en provenance de trois capitales arabes, l’idée de base ne vient pas des Saoudiens mais plutôt de leurs alliés arabes: ceux-ci, en effet, visent l’élimination de la souveraineté syrienne. L’encouragment à la désertion coïncide avec la fourniture d’armes aux rebelles syriens. “The Guardian” affirme que ses entretiens avec de hauts fonctionnaires de pays arabes lui ont révélé que les fournitures d’armes saoudiennes et qataries, comprenant des fusils automatiques, des lance-grenades et des missiles anti-chars, ont commencé à la mi-mai 2011. Les interlocuteurs arabes du “Guardian” ont expliqué que l’accord final pour envoyer aux rebelles les armes déposées en Turquie a été obtenu à grand peine car Ankara insistait fortement pour que l’opération soit couverte diplomatiquement par les Etats arabes et par les Etats-Unis. Les auteurs de cet article ont également ajouté que la Turquie a autorisé la création d’un centre de commandement à Istanbul, chargé de coordonner les lignes logistiques après consultation avec les chefs de l’ “armée syrienne libre” en Syrie. Des journalistes du “Guardian” ont assisté au transfert des armes dans les premiers jours de juin 2011, dans une localité proche de la frontière turque.

 

Un journal aussi réputé que le “New York Times” a également rapporté que la CIA avait organisé les fournitures en armements et équipements à l’opposition syrienne. D’après les sources du quotidien new-yorkais, des experts au service de la CIA ont travaillé à la distribution illégale de fusils d’assaut, de lanceurs de missiles anti-chars et d’autres types de munitions à l’opposition syrienne. Les armes et les munitions ont été transportées en Syrie notamment avec l’aide des réseaux des “Frères Musulmans” syriens, prétend Eric Schmitt, auteur de l’article. Les fonds destinés à payer ces fusils, ces lance-grenades et ces systèmes blindicides ont été partagés entre la Turquie, l’Arabie Saoudite et le Qatar. Les agents de la CIA ont foruni assistance sur place pour que les cargaisons soient acheminées de leurs dépôts à leurs destinations. Les agents américains ont pu aussi aider les rebelles à organiser un réseau élémentaire de renseignement et de contre-espionnage pour combattre Bachar Al-Assad. Andrea Stone, du “Huffington Post”, confirme cette information.

 

On retiendra le fait que les agents de la CIA ont travaillé à partir de postes situés dans le Sud de la Turquie, dès mars 2011, en conseillant à l’Arabie Saoudite, au Qatar et aux Emirats Arabes Unis quels étaient les éléments de l’ “armée syrienne libre” qu’ils devaient armer. En outre, le vice-président du “Parti trvailliste” turc, Bulent Aslanoglu, a confirmé qu’environ 6000 personnes de nationalités arabes diverses, d’Afghans et de Turcs ont été recrutés par la CIA au départ des Etats-Unis pour commettre des attentats terroristes en Syrie.

 

L’alliance entre les Etats-Unis et Al-Qaeda ne trouble guère une personnalité comme Reuel Marc Gerecht, ancien agent de la CIA et “Senior Follower” auprès de la “Foundation for Defence of Democracies”. Dans les pages du “Wall Street Journal”, Gerecht appuie la nécessité “de mener une opération musclée de la CIA au départ de la Turquie, de la Jordanie et aussi du Kurdistan irakien”. Il pense en outre que l’ “implication limitée” de la CIA contre Al-Assad, portée à la connaissance du public par les médias occidentaux, n’annulera pas en termes concrets les efforts entrepris par ceux qui cherchent à abattre le régime au pouvoir en Syrie. Gerecht insiste surtout sur le fait “qu’Al-Assad, qui dépend de la minorité chiite-alaouite, soit de 10 à 15% de la population syrienne, pour étoffer ses forces militaires, n’aura pas la force de lutter contre l’insurrection si celle-ci se présente sur des fronts multiples”. Cet intellectuel, ancien agent des services et aujourd’hui recyclé dans le bureau d’études de la “Foundation for Defence of Democracies”, pense “qu’une approche coordonnée, téléguidée par la CIA, pour tenter d’envoyer des armes anti-chars, anti-aériennes et anti-personnel à travers les vides sécuritaires des frontières, que le régime ne contrôle pas, ne s’avèrera pas difficile. Le manque d’hommes du régime et la géographie de la Syrie, avec ses montagnes de faible altitude, ses steppes arides et ses déserts malaisés d’accès, rendront le pays probablement très vulnérable aux coups de l’opposition si cette opposition dispose d’une puissance de feu suffisante”. L’ancien agent de la CIA se montre sûr que cette action en Syrie ne constituera pas une entreprise difficile à réaliser: “De même, quand la CIA a renforcé son aide aux forces afghanes anti-soviétiques en 1986-87, les effectifs impliqués (à l’extérieur comme à Washington) étaient infimes, peut-être deux douzaines. Une opération agressive en Syrie nécessitera peut-être plus d’aide en personnel de la CIA que l’opération afghane mais ce seront moins de cinquante officiers américains qui travailleront avec les services alliés”.

 

D’après Gerecht, c’est surtout le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan qui a rompu avec Al-Assad de manière irréversible. La Jordanie, le pays arabe qui bénéficie des rapports les plus étroits avec les Etats-Unis, est aussi hostile à Damas. En outre, le vétéran de la CIA assure que le Kurdistan irakien, toujours plus encadré de fonctionnaires américains sur son propre sol, donnera à la CIA une bonne marge de manoeuvre, Washington ayant promis aux Kurdes son soutien dans tout conflit qui pourrait les opposer à Bagdad ou à Téhéran.

 

Igor Ignatchenko.

(Source: http://www.eurasia-rivista.org , http://sitoaurora.altervista.org/ & http://aurorasito.wordpress.com/ repris sur http://www.ariannaeditrice.it/ en date du 11 eptembre 2012).

 

 

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Het Russisch-Tsjetsjeens conflict en de internationale factoren

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Peter LOGGHE:
Het Russisch-Tsjetsjeens conflict en de internationale factoren
 
Ex: Nieuwsbrief Deltastichting nr 63 - September 2012
 
Waarom houdt Rusland zo hardnekkig vast aan het binnen de Russische grenzen houden van Tsjetsjenië?

Waarom, als men weet dat de bevolking van Tsjetsjenië met moeite die van het Brussels Hoofdstedelijk Gewest overtreft? En wat hebben de VS en islamisten aan gemeenschappelijke belangen in datzelfde Tsjetsjenië?

Even Tsjetsjenië situeren, want buiten het feit dat hier tussen 1994-1995 en 1999-2000 twee bloedige oorlogen tussen Rusland en Tsjetsjenië werden uitgevochten, is in Europa weinig over dit gebied gekend. Een blik op de geografische ligging en op de geschiedenis zal ons echter al een ruim inzicht in dit conflict verschaffen.

2002562315_1.jpgTsjetsjenië ligt in het noordelijke gedeelte van de Kaukasus, op de grens dus van de oude USSR en van het voormalige Russische rijk. Geprangd tussen Rusland en Turkije leven verschillende Kaukasische volkeren, waarvan sommigen een Indo-Europese taal spreken, en andere dan weer niet. Kalmoekië, Dagestan, Ossetië, Balkarië. En Tsjetsjenië. Aan de grens van Georgië, dat sinds de verkiezing van Saakashvili tot het westerse kamp behoort. In Tsjetsjenië vindt men belangrijke grond- en energiestoffen terug: petroleum, gas, enzovoort.
  
Er bestaat geen volk ter wereld dat zo aan de vrijheid vasthoudt als de Tsjetsjenen, zo blijkt uit de geschiedenis. Ze drinken vrijheid zoals ze moedermelk drinken, liet een Franse auteur zich ooit eens ontvallen.  Ook de Romein Pompeius moest dat (in 66 voor onze jaarrekening) tot zijn scha en schande ervaren. Keizer Justinianus probeerde – tevergeefs – het christendom in dit gebied in te voeren. Soefistische strekkingen binnen de soennitische islam – een eerder gematigde vorm dus – konden het gebied Tsjetsjenië wel islamiseren.

Vanaf de 16de eeuw begint de ‘Russische tijdperk’. Kleine groepen kozakken versmelten er met Kaukasische volkeren. In 1783 nemen de Russen het ganse Noord-Kaukasisch gebied onder controle en beginnen ze aan de bouw van vestingen onder andere in Tsjetsjenië (waarvan Grozny, in het Russisch “Verschrikkelijk”). De Tsjetsjenen laten dit niet zomaar gebeuren, en verschillende legendarische aanvoerders als sjeik Mansoer, Taimiev en vooral Sjamil trekken volksopstanden op gang.  Met de overgave van Sjamil in 1859 werd de russificatie pas echt een feit. Russische kolonisten bezetten voortaan de vruchtbare vlakten.

Net als zovele volkeren tijdens de Sovjettijd kregen ook de Tsjetsjenen een voorzichtig begin van autonomie in 1922, maar enkele jaren later was ook dat voorbij. Onder Stalin ging het helemaal fout en werden de landbouwgronden gedwongen gecollectiviseerd, wat tot de collaboratie met Duitsland leidde van een belangrijk deel van de bevolking. Begin 1944 werden ongeveer 500.000 Tsjetsjenen en andere Kaukasische volkeren gedeporteerd, en hieraan zou pas een einde komen in 1957. Tot in de jaren 90 van de vorige eeuw waren de Russen goed voor 30% van de bevolking in Tsjetsjenië.

Tsjetsjenië verklaarde zich op 2 november 1991, een maand voor de opheffing van de USSR, onafhankelijk en deze onafhankelijkheid werd in eerste instantie alleen erkend door de talibanstaat Afghanistan – niet toevallig zoals we zullen zien. Tsjetsjeense milities zouden zich in deze periode ernstig misdragen hebben en verschillende tienduizenden niet-Tsjetsjenen verlieten het land.  Islamitische bewegingen uit Jordanië, Saoedi-Arabië, Afghanistan en andere landen vonden de weg naar Grozny, de toon in Moskou werd ook harder. De sharia zou uiteindelijk in 1999 worden ingevoerd, maar dan in combinatie met het oud-Tsjetsjeens gewoonterecht.

De twee oorlogen tussen Rusland en Tsjetsjenië zorgden voor een verdieping van de kloof tussen de beide landen, met wreedheden langs beide kanten. Tot diep in Rusland werden Tsjetsjeense aanslagen gepleegd, en beelden van onthoofdingen door Tsjetsjeense strijders gingen de wereld rond.

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Nochtans zou het verkeerd zijn, aldus Maria Rechova in haar doctoraatsthesis, om de oorzaak van dit zéér gewelddadig conflict, de oorzaak van de niets ontziende wreedheden en het radicalisme waarmee de strijd wordt gevoerd, terug te brengen tot de invloed van het wahhabitische islamfundamentalisme. Er is meer aan de hand. Tsjetsjenen zijn nu eenmaal zeer radicaal in hun verwerping van alles wat Russisch is. Dit leidde tot een spiraal van geweld waarin ook criminele elementen hun rol speelden.  Het is met andere woorden niet te vergelijken met de Iraakse opstand of de Afghaanse oorlogen, het is een typisch Kaukasisch conflict. Reeds van in het begin van het gewapend conflict in 1994 bijvoorbeeld was duidelijk dat zich rond de onafhankelijkheidsstrijd een crimineel net aan het ontwikkelen was, dat miljarden zwarte dollars heeft witgewassen. Tsjetsjenië groeide uit tot een draaischijf van de internationale wapenhandel, en ook de heroïneproductie draaide er op volle toeren. Al gebiedt de waarheid wel te zeggen dat de radicaal-islamitische Al Qaida-inbreng niet heeft gezorgd voor het meer aanvaardbaar maken van een verregaande vorm van autonomie.

Rusland heeft dus gereageerd, op een zeer harde manier. Maar bleven haar veel andere opties over? Een van de redenen van het belangenconflict is natuurlijk van internationale aard. En dan heb ik het niet zozeer over de controle over de energiebronnen op het grondgebied – al speelt dat ook mee – maar vooral over de controle over de energieleidingen. De oliepijpleidingen met name die in het geopolitiek belangrijke gebied passeren (Georgië, Armenië en de Noord-Kaukasus), en de gaspijpleidingen. Rusland doet er dus alles aan om haar belangen in dit gebied te consolideren, te behouden en zo mogelijk uit te breiden. Voor de VS en haar bondgenoten biedt het Tsjetsjeens conflict de uitgelezen gelegenheid om Rusland te destabiliseren en latente oude conflicten in de Kaukasus aan te wakkeren.

Rusland werd door verschillende internationale instanties gepakt op haar zwakke kant: die van de mensenrechten met name en de vele inbreuken die op Tsjetjeens grondgebied werden gemeld.  Het Kremlin heeft daarom onlangs gekozen om het conflict met de separatisten te “tsjetsjeniseren”. De Tsjetsjeens regering (al dan niet een marionettenregering, dat laat ik even in het midden) kreeg de controle over het grondgebied terug, de controle over de strijdkrachten, en de controle over de economie. Al blijft er wel steeds een ‘oeil de Moscou’ in de buurt natuurlijk.

Zo is een conflict dat in eerste instantie een beperkte regionale impact had, uitgegroeid tot een internationaal geopolitiek conflict.


Peter Logghe

Julius Langbehn: Vorbild Rembrandt

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Vorbild Rembrandt

von Daniel Bigalke

Ex: http://www.blauenarzisse.de/

Julius Langbehns Rembrandt als Erzieher  

5963158-M.jpg1890 erschien in Leipzig beim Verlag „C. L. Hirschfeld” das Buch Rembrandt als Erzieher. Von einem Deutschen. Der Name des Verfassers wurde nicht genannt.

Zwei Mark waren als Verkaufspreis festgesetzt. Jeder sollte dieses seltsame Buch besitzen können. Es erlebte innerhalb kürzester Zeit 40 Auflagen ‒ damals ein ungeheurer Erfolg. 1945 hatte der Beststeller eine Gesamtauflage von 250.000 Exemplaren erreicht. Das Buch wurde seinerzeit zum Tagesgespräch. Mit steigender Auflage verschärfte sich auch der antisemitische Gehalt dieses Buches.

Es begann das große Grübeln darüber, wer es wohl geschrieben habe: Paul de Lagarde? Friedrich Nietzsche? Wer wagte es, derartig schroff an der damaligen Lebens– und Geistesführung Kritik zu üben? Wer zweifelte an der von Gott gegebenen Auffassung deutscher Wissenschaft und Politik, an den hehren Begriffen von Anstand und Sitte? Wer warf den Deutschen ungeheure Dinge wie „abgestandene Massenbildung“ und „Brutalisierung in vielen Lebensbereichen“ vor?

Die Forderung: Selbstbesinnung für die Deutschen

Es war ein Autor, der ernstes und selbstständiges Denken erwarten musste. Er appellierte an die aus seiner Sicht „ernstdenkende Minderheit“. Julius Langbehn (18511907) hieß der, der jenes Unbehagen aufgriff, das im zweiten Deutschen Reich viele wahrnahmen. Zweifelsohne, es war auch eine Zeit des militärischen und politischen Erfolges, Deutschland hatte u. a. den Krieg gegen Frankreich gewonnen. Zugleich aber sorgte der spürbare Schub an Schaffenskraft und wohl auch Übermut im Lande sowie die Industrialisierung für die Entwurzelung des Einzelnen und für die Bildung einer zunehmend nicht ständisch gebundenen, potenziell revolutionären Masse.

Die Gründerepoche und die daraus resultierende Überschätzung materieller Güter folgten. Langbehn selbst stellte schon früh fest: „Jena habe die Deutschen sittlich mehr gefördert als Sedan“. Damit meinte er wohl den Deutschen Idealismus, der dem bürgerlichen Erfolgsdünkel nach der Reichseinigung 1871 überlegen gewesen sei.

Die Frage: Veränderung durch Revolution oder Kultur und Bildung?

Es war Karl Marx, der die soziale Aufspaltung der Gesellschaft als Ergebnis der industrialisierten Welt kennzeichnete und als Ausweg nur die Revolution sah. Der neue politische und soziale Träger dieser Umwälzung sei der Arbeiter, der entwurzelte Proletarier. So trug Marx seinen historischen Materialismus, sein Geschichtsverständnis mit den sechs Stadien Urgesellschaft, Sklavenhaltergesellschaft, Feudalismus, Kapitalismus, Sozialismus und Kommunismus vor und verkündete es fälschlicherweise als Endurteil der Geschichte. Im Gegenzug aber suchten bürgerliche Theoretiker nicht die Lösung der sozialen Frage in dem Problem von Besitz und Herrschaft, sondern in der Forderung nach Kultur und Bildung.

Prozesse wie die Individualisierung durch Zerstörung der Stände und überlieferten Gemeinschaften, die Vermassung durch die Annahme standardisierter Verhaltensweisen und die Versessenheit auf Produktivität, Wachstum und Profit sollten vom Geistigen her, nicht vom Materiellen her bekämpft werden. Der Geist und die Erkenntnis sollten den Menschen befreien, der noch unter der Fuchtel riesiger Herrschafts– und Entscheidungsmechanismen stehe, gegenüber denen die Freiheit und die wirkliche Bildung rein formell bleibe.

Zwischen Friedrich Nietzsche und Arthur Moeller van den Bruck

Für dieses Bestreben stehen unter anderem die frühen Schriften Friedrich Nietzsches (18441900) in seinen Unzeitgemäßen Betrachtungen (1874), ebenso wie später das Werk Arthur Moeller van den Brucks (18761925). Zu derselben Strömung zählt auch Julius Langbehn, der über Nietzsche schrieb, man dürfe Nietzsche nicht mit seinen Nachläufern und Nachschreiern verwechseln, von denen es ab 1900 genügend gab. Der schon als Kind als egozentrisch und impulsiv bezeichnete Langbehn nahm 187071 am Feldzug gegen Frankreich teil und wurde als Leutnant der Reserve entlassen. Seine Dissertation schrieb er 1881 über die Flügelgestalten der ältesten griechischen Kunst, die als ausgezeichnet beurteilt wurde.

Julius Langbehns Mannestat 

Julius Langbehn will seinen Bestseller Rembrandt als Erzieher als eigene philosophische Tat verstanden wissen. Er sieht in Rembrandt die Wiedergeburt des „niederdeutschen Wesens“. 

122 Jahre nach der Veröffentlichung des Buchs sind neue Interpretationen möglich. Es handelt sich eigentlich nicht um ein Buch über Rembrandt, sondern über einen spezifisch deutschen Typus. Langbehn spricht vom „niederdeutschen Wesen“, das in seiner Kunst nicht nur erdverbunden gewesen sei, sondern bäuerlich und aristokratisch zugleich. Ihm gilt Rembrandt somit als „Hauptvertreter des deutschen Geistes“ schlechthin. Seine Kunst sei antiklassisch, voller Geheimnis und religiösen Gefühls, spontan und unkonventionell und spiegle zugleich die Widersprüche der menschlichen Erfahrung.

Das „alte Erdreich” des Deutschen

Glaubt man Langbehns Biographen und Sekretär, dem Maler Benedikt Momme Nissen (18701943), so habe der Autor Rembrandt als Erzieher nicht allein als „literarische Neuerscheinung“ verstanden, sondern als „Mannestat“. Folgt man nun dem Bild Nissens von der „Mannestat“, so kann Langbehns Buch zuerst als moralische Tat verstanden werden, die die geistige Erneuerung in Deutschland forderte und sich gegen „Maschinengeist“, „Materialismus“, „Genußsucht“ und überflüssige Ausschweifungen richtete.

Blickt man auf zentrale Zitate des Rembrandt-​Buches, so gehören Musik und Ehrlichkeit, Barbarei und Frömmigkeit, Kindersinn und Selbständigkeit zu den zentralen Zügen, die Langbehn fordert und die er zugleich als die klaren Wesensmerkmale des deutschen Charakters ausmacht. Er sieht im idealen Deutschen den schlichten, heimatverbundenen Bürger und Bauern, der Hierarchien anerkennt. Zugleich sollte er seine individuellen, regionalen Besonderheiten zum Ausdruck bringen: „In der Heimat wurzelt man am besten. Es ist zwar gut, wie jeder Gärtner weiß, daß Pflanzen versetzt werden. Aber schließlich bringt man sie ins alte Erdreich zurück, um daheim die Verbesserung zu verwerten.“

Moderne Abstraktion zerstört organische Bindungen

Das Buch kann aber auch als politische Tat seines Verfassers bewertet werden. Langbehn thematisiert geschichtliche Gestalten, an deren Namen sich seinerzeit nationale Sympathien knüpften. Bismarck wird neben Goethe als eines der großen Vorbilder glorifiziert. Langbehn kritisierte das Spezialistentum der zeitgenössischen Wissenschaft und bemängelt eine durch Naturalismus und Realismus trivialisierte Kunst.

Die Gesellschaft des Kaiserreiches, so Langbehn, befinde sich einerseits auf dem Wege zur Militarisierung und sei zugleich durch Demokratisierung bedroht. Neue mechanische und abstrakt konstruierte Hörigkeiten hätten die vielförmigen organischen Bindungen abgelöst. Indem der Mensch einzelgängerisch geworden sei, sei er auch verwundbarer und hilfloser geworden, fürchtet er. Der Individualismus führe zur Ausgliederung, Familie und Religion würden an Einfluss verlieren und ihre sozialisierende Kraft verlieren.

Antisemitische Materialismuskritik

Doch Rembrandt als Erzieher entspricht auch dem völkisch-​antisemitischen, zeitgenössischen Grundtenor. Als eine der größten Gefahren erachtet Langbehn eine jüdisch geprägte „Herrschaft des Geldbeutels”: „Weder im geselligen noch im künstlerischen Leben der Deutschen darf Judas mit seinen Silberlingen als tonangebend gelten.” Es sind solche Stellen, die den analytischen Wert des Buches deutlich schmälern.

In der Kunst sah Langbehn hingegen den Ursprung aller echten Werte angelegt. Das Gefühl habe Vorzug gegenüber dem Verstand. Langbehn beschrieb die Kunst und die Bildung als „Instrument der Charakterbildung“. Anstelle eines bis auf die Spitze getriebenen Forschungswahns nahm er wieder die Suche nach Weisheit und nach einer Bildung auf, die Muße für die Einzel– und Naturanalyse fördert. Er tritt entschieden für philosophisches Denken ein. Der Deutsche benötige zudem eine Kunst der vollen Kraft, aber auch der vollen Seele. Kurzsichtigkeit in Kunst und Bildung sei ein weit verbreiteter Makel: „Daß die Kunst auch eine sittliche Seite habe, daran denkt man heute allzu selten. Man fordert in dieser Hinsicht nicht viel vom Künstler und bekommt deshalb auch nicht viel von ihm.“

Freie Assoziation statt Analyse

Vieles trägt Langbehn ohne Analyse, gewissermaßen in freien Assoziationen vor. Ein anderes Vorgehen scheint aber auch nicht das Konzept zu sein, denn das Buch lebt ganz offen vom appellativen Charakter. Manches, was heute als Schwäche an Langbehns Buch ausgelegt wird, wird durch die planmäßige Art des Schreibens und die zumeist auch kunstpolitische Absicht gerechtfertigt. Die tragenden Ideen bleiben für den Leser nicht verschleiert. Insgesamt könnte man die treibende Kraft von Rembrandt als Erzieher als Unbehagen in der Moderne kennzeichnen.

Die Modernisierung der Lebensverhältnisse wurde von vielen Menschen als etwas Fremdes gesehen, das über sie hereinbrach. Besonders das konservative Bürgertum sah darin eine Amerikanisierung der Wirtschaft und Französisierung der Kunst. Es rückte alternative, eigene Tugenden in den Mittelpunkt. Irrtümlicherweise hielt Langbehn neben den körperlichen und geistigen Tugenden auch die sittlichen Tugenden für naturgegeben. Das führte zu einem überhöhten Elitedenken. Er setzte auf die Bildung einer Sozialaristokratie, von der die kulturelle Erneuerung Deutschlands ausgehen sollte: „Die Lösung der sozialen Frage besteht darin: Gleiches Recht, aber nicht gleiche Rechte für Alle. Beides gleichzusetzen ist ärgster Irrtum. Trugschluß und Fehlerquelle ohne Ende.“

Das Feld des Geistes umpflügen

So schoss Langbehn in der Überschätzung rein menschlicher Geisteskraft manchmal über das selbstgesteckte Ziel hinaus. Rembrandt als Erzieher war aber aus heutiger Sicht geeignet, das Feld des Geistes derartig umzupflügen, den Boden der Vermessenheit so zu lockern, dass für neue Ideen und für ein geistiges Maßhalten Platz werden konnte. Zudem wollte das Buch wirksamer auf positive Lebenswerte hinarbeiten, als es so manchem Buch mit gleichem Ziel zu Langbehns Lebenszeit gelang. Die methodische Rückführung des Deutschen vom „Professor“ zum „Menschen“ auf dem Wege der Einkehr, der Bescheidenheit, der Kindlichkeit hatte angesichts des Erfolges des Buches eindeutig Erfolg, wenn auch nur für kurze Zeit.

Die letzten Jahre seines Lebens verbrachte Langbehn in Armut. Im Jahre 1900 trat er zum Katholizismus über und kämpfte fortan gegen modernistische Tendenzen in der katholischen Kirche. Mit 24 Jahren verließ er einst die evangelische Kirche. Gegen Ende seines Lebens trat er schließlich dem Dominikanerorden bei. Diesem Lebenswandel ist es wohl auch zu verdanken, dass der damalige Bischof des Bistums Rottenburg, Dr. Paul Wilhelm von Keppler, der 1926 verfassten Biographie von Benedikt Momme Nissen über Lengbehn ein eigenes Geleitwort beifügte. Darin würdigt der Bischof das Rembrandt-​Buch als tiefer blickendes Werk, das sich gegen krankhaft erregtes Nationalgefühl, Bildungshochmut und gegen die Geringschätzung sittlicher Werte gewandt habe. Zugleich habe es die Schäden für das öffentliche Leben mit unnachlässiger Wucht ausgeleuchtet. Dies macht Langbehn wohl nicht nur zu einem Menschen des 19. Jahrhunderts mit seinen zeitgenössischen Problemen, sondern auch noch zum Denker für das 20. Jahrhundert mit Strahlungskraft hinein in die Gegenwart.

August Julius Langbehn, der sich gern als einsamen Propheten sah, starb, die letzten Jahre von seinem Gefährten und Sekretär Nissen umgeben, 1907 in Rosenheim (Bayern). Langbehn befand sich auf halbem Weg nach Oberitalien, wo er sich erholen wollte. Sein Leben steht für eine Geisteshaltung, die er ungeachtet aller Stärken und Schwächen seines Werkes, selbst in Worte fasste: „Hat man den Wind gegen sich, so ist das nur ein Grund, umso stärker auszuschreiten.“ In dieser widerspenstigen Kraft liegt das Erbe seines zeitlosen Denkens begründet.

mercredi, 26 septembre 2012

DISENSO Nº9

DISENSO Nº9:

La realidad es, más lo que puede ser y meditación y filosofía occidental

 

L’OTAN abandonne les Afghans

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Ferdinando CALDA:

Trop d’infiltrés: l’OTAN abandonne les Afghans

 

L’ISAF a décidé de réduire en nombre les opérations conjointes avec les forces de sécurité afghanes

 

L’OTAN en Afghanistan a décidé de réduire de moitié les opérations conjointes qu’elle menait avec les forces de sécurité locales, pourtant entraînées par le contingent international. Cette décision survient suite à une succession toujours croissante d’incidents dits “green on blue”, l’expression codée signifiant qu’un soldat ou un policier afghan tire sur ses collègues étrangers. Au cours de cette année 2012, ce type d’incident a causé la mort de plus de cinquante militaires occidentaux. Le commandant de l’ISAF vient de l’annoncer, tout en spécifiant bien que la majeure partie des patrouilles communes sont menée à l’échelle du bataillon, voire d’unités plus grandes, tandis que la coopération entre unités plus réduites sera appréciée “au cas par cas et approuvée par les commandants régionaux”. Cette décision arrive juste après que les Etats-Unis, pour endiguer la multiplication des “attaques internes”, ont suspendu le programme d’entraînement des milices faisant fonction de police locale (ALP), tandis que l’OTAN continuait son propre travail avec l’armée (ANA) et la police (ANP) aghanes, tout en lançant simultanément une campagne de “nettoyage” des effectifs à l’intérieur des forces de sécurité afghanes. Une initiative qui, selon les renseignements fournis par le gouvernement de Kaboul, a conduit à l’expulsion ou à l’arrestation d’environ 700 personnes parmi les soldats et les policiers afghans.

 

Une mesure temporaire?

 

Le commandement de l’OTAN a cherché à minimiser l’alarme déclenchée à propos des infiltrés, en précisant que la réduction des opérations conjointes ne constitue qu’une “mesure temporaire”, adoptée surtout pour “répondre au niveau élevé de menace dû à la diffusion du vidéo-clip ‘The Innocence of Muslims’”, le petit film controversé et satirique qui s’en prend au prophète Mohammed et qui a surexcité la rue dans les villes musulmanes du monde entier ces derniers jours. D’après les estimations, seulement un quart des “attaques internes” serait à mettre au compte d’insurgés infiltrés, même si d’autres officiers parlent d’une moitié. Le reste des incidents serait alors imputable à des remontrances personnelles et surtout à un effet ou un autre du “choc des civilisations”. Les incidents de type “green on blue”, par exemple, auraient eu lieu suite à la crémation d’un Coran dans une base militaire américaine ou à la diffusion de vidéos montrant des marines outrageant des cadavres d’Afghans, tués au cours d’un combat.

 

Toutefois, il est vrai aussi que la hâte de l’OTAN et des Etats-Unis à augmenter les effectifs des forces de sécurité afghanes —qui, en théorie, devraient garantir la sécurité après le départ des troupes étrangères en 2014— a eu une influence négative sur la sélection et le recrutement des militaires et policiers qui, souvent, sont corrompus, toxicomanes ou analphabètes; en outre, ces troupes se font aisément infiltrer par les talibans ou d’autres insurgés.

 

Le grave incident de Camp Bastion

 

D’après ce que vient de déclarer Leon Panetta, secrétaire américain à la défense, les attaques contre les forces de l’OTAN perpétrées par des policiers ou des soldats indigènes constituent une tactique “de la dernière chance”, parce que les talibans sont désormais “incapables de reconquérir le terrain perdu”. Malgré cette déclaration optimiste, les insurgés ont réussi à infliger quelques dommages importants aux troupes étrangères qui n’attendent plus qu’une chose: rentrer à la maison. Vers la mi-septembre 2012, une quinzaine de miliciens ont attaqué Camp Bastion, une base militaire de l’ISAF, dans laquelle ils ont pu pénétrer. Cette base se situe dans la province d’Halmand, sous contrôle britannique. Les miliciens afghans étaient armés d’armes automatiques, de lance-missiles RPG et munis de gilets bourrés d’explosifs. Le bilan de l’attaque, selon les sources de l’ISAF, est de six appareils Harrier AV-8B (à décollage vertical) complètement détruits et de deux autres gravement endommagés. Trois stations de ravitaillement ont également été détruites. Six hangars ont été sérieusement endommagés. Il semble donc que les membres du commando ont pu se vêtir d’uniformes américains et aient bénéficié d’une aide intérieure.

 

Echec du “parcours de transition”

 

Cet épisode a contribué, à coup sûr, à précipiter la décision des commandants de l’ISAF de réduire la coopération avec les Afghans, ce qui augmentera le clivage, déjà sourdement existant, entre les militaires de l’OTAN et les troupes indigènes. Cette mesure traduit l’échec du fameux “parcours de transition”, pour lequel on avait déployé une propagande tapageuse, dans les milieux otanesques et américains. Il fallait absolument prouver que, dans l’euphorie et la plus franche des camaraderies, les forces internationales et les troupes afghanes combattaient côte à côte contre le même ennemi taliban ou insurgé. Et que cette situation idyllique allait perdurer jusqu’à ce que l’OTAN et les Américains passent le flambeau. Mais si les instructeurs de l’OTAN ne peuvent plus collaborer étroitement avec les Afghans par crainte de mettre en péril leur propre intégrité, il s’avèrera bien difficile d’atteindre, à terme, l’objectif ambitieux de créer une armée afghane bien structurée et efficace.

 

Ferdinando CALDA

( f.calda@rinascita.eu )

(article paru dans “Rinascita”, Rome, 19 septembre 2012; http://rinascita.eu/ ).

De integratie-strategie is mislukt!

Citaat Mark Elchardus

De integratie-strategie is mislukt!

elchardus_jpg_275.jpg"Een hoog opgeleide elite heeft ervoor geijverd om mensen snel en zonder veel voorwaarden toe te laten tot de nationaliteit, tot stemrecht en sociale voorzieningen. Die strategie is mislukt – in de eerste plaats voor de betrokkenen zelf. De kinderen, kleinkinderen en in sommige gevallen al de achterkleinkinderen van migranten doen het bij ons in het onderwijs en op de arbeidsmarkt verschrikkelijk slecht. Dat heeft er waarschijnlijk mee te maken dat het ze te gemakkelijk is gemaakt. [...] Wat mij [...] treft, is dat degenen die gemakkelijk pleiten voor immigratie nooit een vinger hebben uitgestoken om integratie te bervorden. Zo'n beetje van: laat er nog maar eens driehonderdduizend komen, want dan hebben we goedkope arbeidskrachten en dan zien we wel weer wat er gebeurt. Ze doen me meer denken aan vleesmarchands dan aan mensen die een serieus beleid bepleiten."

Socioloog Mark Elchardus

The Sexual Aesthetics and Metaphysics of Julius Evola

 

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Keith Preston:

Beyond Prudery and Perversion: The Sexual Aesthetics and Metaphysics of Julius Evola

Of course, the ongoing institutionalization of the values of the sexual revolution is not without its fierce critics. Predictably, the most strident criticism of sexual liberalism originates from the clerical and political representatives of the institutions of organized Christianity and from concerned Christian laypeople. Public battles over sexual issues are depicted in the establishment media as conflicts between progressive-minded, intelligent and educated liberals versus ignorant, bigoted, sex-phobic reactionaries. Dissident conservative media outlets portray conflicts of this type as pitting hedonistic, amoral sexual libertines against beleaguered upholders of the values of faith, family, and chastity. Yet this “culture war” between liberal libertines and Christian puritans is not what should be the greatest concern of those holding a radical traditionalist or conservative revolutionary outlook.

Sexuality and the Pagan Heritage of Western Civilization

The European New Right has emerged as the most intellectually progressive and sophisticated contemporary manifestation of the values of the conservative revolution. Likewise, the overlapping schools of thought associated with the ENR have offered the most penetrating and comprehensive critique of the domination of contemporary cultural and political life by the values of liberalism and the consequences of this for Western civilization. The ENR departs sharply from conventional “conservative” criticisms of liberalism of the kind that stem from Christian piety. Unlike the Christian conservatives, the European New Right does not hesitate to embrace the primordial pagan heritage of the Indo-European ancestors of Western peoples. The history of the West is much older than the fifteen hundred year reign of the Christian church that characterized Western civilization from the late Roman era to the early modern period. This history includes foremost of all the classical Greco-Roman civilization of antiquity and its legacy of classical pagan scholarship and cultural life. Recognition of this legacy includes a willingness to recognize and explore classical pagan attitudes towards sexuality. As Mark Wegierski has written:

The ENR’s “paganism” entails a naturalism towards mores and sexuality. Unlike still traditionalists, ENR members have a relatively liberated attitude towards sexuality…ENR members have no desire to impose what they consider the patently unnatural moralism of Judeo-Christianity on sexual relations. However, while relatively more tolerant in principle, they still value strong family life, fecundity, and marriage or relations within one’s own ethnic group. (Their objection to intraethnic liaisons would be that the mixture of ethnic groups diminishes a sense of identity. In a world where every marriage was mixed, cultural identity would disappear). They also criticize Anglo-American moralism and its apparent hypocrisy: ” . . . In this, they are closer to a worldly Europe than to a puritanical America obsessed with violence. According to the ENR: “Our ancestral Indo-European culture . . . seems to have enjoyed a healthy natural attitude to processes and parts of the body concerned with the bringing forth of new life, the celebration of pair-bonding love, and the perpetuation of the race.”

In its desire to create a balanced psychology of sexual relations, the ENR seeks to overcome the liabilities of conventional conservative thought: the perception of conservatives as joyless prudes, and the seemingly ridiculous psychology implied in conventional Christianity. It seeks to address “flesh-and-blood men and women,” not saints. Since some of the Left’s greatest gains in the last few decades have been made as a result of their championing sexual freedom and liberation, the ENR seeks to offer its own counter-ethic of sexual joy. The hope is presumably to nourish persons of the type who can, in Nietzsche’s phrase, “make love alter reading Hegel.” This is also related to the desire for the reconciliation of the intellectual and warrior in one person: the reconciliation of vita contemplative and vita activa.1

It is therefore the task of contemporary proponents of the values of conservative revolution to create a body of sexual ethics that offers a genuine third position beyond that of mindless liberal hedonism or the equally mindless sex-phobia of the Christian puritans. In working to cultivate such an alternative sexual ethos, the thought of Julius Evola regarding sexuality will be quite informative.

The Evolan Worldview

Julius Evola published his Eros and the Mysteries of Love: The Metaphysics of Sex in 1958.2This work contains a comprehensive discussion of Evola’s views of sexuality and the role of sexuality in his wider philosophical outlook. In the book, Evola provides a much greater overview of his own philosophy of sex, a philosophy which he had only alluded to in prior works such as The Yoga of Power (1949)3 and, of course, his magnum opus Revolt Against the Modern World (1934)4. Evola’s view of sexuality was very much in keeping with his wider view of history and civilization. Evola’s philosophy, which he termed merely as “Tradition,” was essentially a religion of Evola’s own making. Evola’s Tradition was a syncretic amalgam of various occult and metaphysical influences derived from ancient myths and esoteric writings. Foremost among these were the collection of myths found in various Greek and Hindu traditions having to do with a view of human civilization and culture as manifestation of a process of decline from a primordial “Golden Age.”

It is interesting to note that Evola rejected modern views of evolutionary biology such as Darwinian natural selection. Indeed, his views on the origins of mankind overlapped with those of Vedic creationists within the Hindu tradition. This particular reflection of the Vedic tradition postulates the concept of “devolution” which, at the risk of oversimplification, might be characterized as a spiritualistic inversion of modern notions of evolution. Mankind is regarded as having devolved into its present physical form from primordial spiritual beings, a view that is still maintained by some Hindu creationists in the contemporary world.5 Comparable beliefs were widespread in ancient mythology. Hindu tradition postulates four “yugas” with each successive yuga marking a period of degeneration from the era of the previous yuga. The last of these, the so-called “Kali Yuga,” represents an Age of Darkness that Evola appropriated as a metaphor for the modern world. This element of Hindu tradition parallels the mythical Golden Age of the Greeks, where the goddess of justice, Astraea, the daughter of Zeus and Themis, lived among mankind in an idyllic era of human virtue. The similarities of these myths to the legend of the Garden of Eden in the Abrahamic traditions where human beings lived in paradise prior the Fall are also obvious enough.

It would be easy enough for the twenty-first century mind to dismiss Evola’s thought in this regard as a mere pretentious appeal to irrationality, mysticism, superstition or obscurantism. Yet to do so would be to ignore the way in which Evola’s worldview represents a near-perfect spiritual metaphor for the essence of the thought of the man who was arguably the most radical and far-sighted thinker of modernity: Friedrich Nietzsche. Indeed, it is not implausible to interpret Evola’s work as an effort to place the Nietzschean worldview within a wider cultural-historical and metaphysical framework that seeks to provide a kind of reconciliation with the essential features of the world’s great religious traditions which have their roots in the early beginnings of human consciousness. Nietzsche, himself a radical materialist, likewise regarded the history of Western civilization as involving a process of degeneration from the high point of the pre-Socratic era. Both Nietzsche and Evola regarded modernity as the lowest yet achieved form of degenerative decadence with regards to expressions of human culture and civilization. The Nietzschean hope for the emergence of anubermenschen that has overcome the crisis of nihilism inspired by modern civilization and the Evolan hope for a revival of primordial Tradition as an antidote to the perceived darkness of the current age each represent quite similar impulses within human thought.

The Metaphysics of Sex

a30655.jpgIn keeping with his contemptuous view of modernity, Evola regarded modern sexual mores and forms of expression as degenerate. Just as Evola rejected modern evolutionary biology, so did he also oppose twentieth century approaches to the understanding of sexuality of the kind found in such fields as sociobiology, psychology, and the newly emergent discipline of sexology. Interestingly, Evola did not view the reproductive instinct in mankind to be the principal force driving sexuality and he criticized these academic disciplines for their efforts to interpret sexuality in terms of reproductive drives, regarding these efforts as a reflection of the materialistic reductionism which he so bitterly opposed. Evola’s use of the term “metaphysics” with regards to sexuality represents in part his efforts to differentiate what he considered to be the “first principles” of human sexuality from the merely biological instinct for the reproduction of the species, which he regarded as being among the basest and least meaningful aspects of sex. It is also interesting to note at this point that Evola himself never married or had children of his own. Nor is it known to what degree his own paralysis generated by injuries sustained during World War Two as a result of a 1945 Soviet bombing raid on Vienna affected his own reproductive capabilities or his views of sexuality.

Perhaps the most significant aspect of Evola’s analysis of sex is his rejection of not only the reproductive instinct but also of love as the most profound dimension of sexuality. Evola’s thought on this matter is sharp departure from the dominant forces in traditional Western thought with regards to sexual ethics. Plato postulated a kind of love that transcends the sexual and rises above it, thereby remaining non-sexual in nature. The Christian tradition subjects the sexual impulse and act to a form of sacralization by which the process of creating life becomes a manifestation of the divine order. Hence, the traditional Christian taboos against non-procreative sexual acts. Modern humanism of a secular-liberal nature elevates romantic love to the highest form of sexual expression. Hence, the otherwise inexplicable phenomena of the modern liberal embrace of non-procreative, non-marital or even homosexual forms of sexual expression, while maintaining something of a taboo against forms of non-romantic sexual expression such as prostitution or forms of sexuality and sexual expression regarded as incompatible with the egalitarian ethos of liberalism, such as polygamy or “sexist” pornography.

Evola’s own thought regarding sexuality diverges sharply from that of the Platonic ideal, the Christians, and the moderns alike. For Evola, sexuality has as its first purpose the achievement of unity in two distinctive ways. The first of these is the unity of the male and female dichotomy that defines the sexual division of the human species. Drawing once again on primordial traditions, Evola turns to the classical Greek myth of Hermaphroditus, the son of Hermes and Aphrodite who was believed to be a manifestation of both genders and who was depicted in the art of antiquity as having a male penis with female breasts in the same manner as the modern “she-male.” The writings of Ovid depict Hermaphroditus as a beautiful young boy who was seduced by the nymph Salmacis and subsequently transformed into a male/female hybrid as a result of the union. The depiction of this story in the work of Theophrastus indicates that Hermaphroditus symbolized the marital union of a man and woman.

The concept of unity figures prominently in the Evolan view of sexuality on another level. Just as the sexual act is an attempt at reunification of the male and female division of the species, so is sexuality also an attempt to reunite the physical element of the human being with the spiritual. Again, Evola departs from the Platonic, Christian, and modern views of sexuality. The classical and the modern overemphasize such characteristics as romantic love or aesthetic beauty in Evola’s view, while the Christian sacralization of sexuality relegates the physical aspect to the level of the profane. However, Evola does not reject the notion of a profane dimension to sexuality. Instead, Evola distinguishes the profane from the transcendent. Profane expressions of sexuality are those of a non-transcendent nature. These can include both the hedonic pursuit of sexual pleasure as an end unto itself, but it also includes sexual acts with romantic love as their end.

Indeed, Evola’s analysis of sexuality would be shockingly offensive to the sensibilities of traditionalists within the Abrahamic cults and those of modern liberal humanists alike. Evola is as forthright as any of the modern left-wing sexologists of his mid-twentieth century era (for instance, Alfred Kinseyor Wilhelm Reich7) in the frankness of his discussion of the many dimensions of human sexuality, including sexual conduct of the most fringe nature. Some on the contemporary “far Right” of nationalist politics have attempted to portray Evola’s view of homosexuality as the equivalent of that of a conventional Christian “homophobe.” Yet a full viewing of Evola’s writing on the homosexual questions does not lend itself to such an interpretation. The following passage fromThe Metaphysics of Sex is instructive on this issue:

In natural homosexuality or in the predisposition to it, the most straightforward explanation is provided by what we said earlier about the differing levels of sexual development and about the fact that the process of sexual development in its physical and, even more so, in its psychic aspects can be incomplete. In that way, the original bisexual nature is surpassed to a lesser extent than in a “normal” human being, the characteristics of one sex not being predominant over those of the other sex to the same extent. Next we must deal with what M. Hirschfeld called the “intermediate sexual forms”. In cases of this kind (for instance, when a person who is nominally a man is only 60 percent male) it is impossible that the erotic attraction based on the polarity of the sexes in heterosexuality – which is much stronger the more the man is male and the woman is female – can also be born between individuals who, according to the birth registry and as regards only the so-called primary sexual characteristics, belong to the same sex, because in actual fact they are “intermediate forms”. In the case of pederasts, Ulrich said rightly that it is possible to find “the soul of a woman born in the body of a man”.

But it is necessary to take into account the possibility of constitutional mutations, a possibility that has been given little consideration by sexologists; that is, we must also bear in mind cases of regression. It may be that the governing power on which the sexual nature of a given individual depends (a nature that is truly male or truly female) may grow weak through neutralization, atrophy, or reduction of the latent state of the characteristics of the other sex, and this may lead to the activation and emergence of these recessive characteristics. And here the surroundings and the general atmosphere of society can play a not unimportant part. In a civilization where equality is the standard, where differences are not linked, where promiscuity is a favor, where the ancient idea of “being true to oneself” means nothing anymore – in such a splintered and materialistic society, it is clear that this phenomenon of regression and homosexuality should be particularly welcome, and therefore it is in no way a surprise to see the alarming increase in homosexuality and the “third sex” in the latest “democratic” period, or an increase in sex changes to an extent unparalleled in other eras.8

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In his recognition of the possibility of “the soul of a woman born in the body of man” or “intermediate” sexual forms, Evola’s language and analysis somewhat resembles the contemporary cultural Left’s fascination with the “transgendered” or the “intersexed.” Where Evola’s thought is to be most sharply differentiated from that of modern leftists is not on the matter of sex-phobia, but on the question of sexual egalitarianism. Unlike the Christian puritans who regard deviants from the heterosexual, procreative sexual paradigm as criminals against the natural order, Evola apparently understood the existence of such “sexual identities” as a naturally occurring phenomenon. Unlike modern liberals, Evola opposed the elevation of such sexual identities or practices to the level of equivalence with “normal” procreative and kinship related forms of sexual expression and relationship. On the contemporary question of same-sex marriage, for example, Evolan thought recognizes that the purpose of marriage is not individual gratification, but the construction of an institution for the reproduction of the species and the proliferation and rearing of offspring. An implication of Evola’s thought on these questions for conservative revolutionaries in the twenty-first century is that the populations conventionally labeled as sexual deviants by societies where the Abrahamic cults shape the wider cultural paradigm need not be shunned, despised, feared, or subject to persecution. Homosexuals, for instance, have clearly made important contributions to Western civilization. However, the liberal project of elevating either romantic love or hedonic gratification as the highest end of sexuality, and of equalizing “normal” and “deviant” forms of sexual expression, must likewise be rejected if relationships between family, tribe, community, and nation are to be understood as the essence of civilization.

The nature of Evola’s opposition to modern pornography and the relationship of this opposition to his wider thought regarding sexuality is perhaps the most instructive with regards to the differentiation to be made between Evola’s outlook and that of Christian moralists. Evola’s opposition to pornography was not its explicit nature or its deviation from procreative, marital expressions of sexuality as the idealized norm. Indeed, Evola highly regarded sexual practices of a ritualized nature, including orgiastic religious rites of the kind found in certain forms of paganism, to be among the most idyllic forms of sexual expression of the highest, spiritualized variety. Christian puritans of the present era might well find Evola’s views on these matters to be even more appalling than those of ordinary contemporary liberals. Evola also considered ritualistic or ascetic celibacy to be such an idyllic form. The basis of Evola’s objection to pornography was its baseness, it commercial nature, and its hedonic ends, all of which Evola regarding as diminishing its erotic nature to the lowest possible level. Evola would no doubt regard the commercialized hyper-sexuality that dominates the mass media and popular culture of the Western world of the twenty-first century as a symptom rather than as a cause of the decadence of modernity.

Originally published in Thoughts & Perspectives: Evola, a compilation of essays on Julius Evola, published by ARKTOS.

Notes:

Wegierski, Mark. The New Right in Europe. TelosWinter93/Spring94, Issue 98-99.

2 Evola, Julius. Eros and the Mysteries of Love: The Metaphysics of Sex. English translation. New York: Inner Traditions, 1983. Originally published in Italy by Edizioni Meditterranee, 1969.

Evola, Julius. The Yoga of Power: Tantra, Shakti, and the Secret Way. English translation by Guido Stucci. New York: Inner Traditions, 1992. Originally published in 1949.

4 Evola, Julius. Revolt Against the Modern World: Politics, Religion, and Social Order in the Kali Yuga. English translation by Guido Stucco. New York: Inner Traditions, 1995. From the 1969 edition. Originally published in Milan by Hoepli in 1934.

5 Cremo, Michael A. Human Devolution: A Vedic Alternative to Darwin’s Theory. Torchlight Publishing, 2003.

6 Pomeroy, Wardell. Dr. Kinsey and the Institute for Sex Research. New York: Harper & Row, 1972.

7 Sharaf, Myron. Fury on Earth: A Biography of Wilhelm Reich. Da Capo Press, 1994.

Evola, Eros and the Mysteries of Love: The Metaphysics of Sex, pp. 62-63.

Bibliography:

Cremo, Michael A. Human Devolution: A Vedic Alternative to Darwin’s Theory. Torchlight Publishing, 2003.

Evola, Julius. Eros and the Mysteries of Love: The Metaphysics of Sex. English translation. New York: Inner Traditions, 1983. Originally published in Italy by Edizioni Meditterranee, 1969.

Evola, Julius. Revolt Against the Modern World: Politics, Religion, and Social Order in the Kali Yuga. English translation by Guido Stucco. New York: Inner Traditions, 1995. From the 1969 edition. Originally published in Milan by Hoepli in 1934.

Evola, Julius. The Yoga of Power: Tantra, Shakti, and the Secret Way. English translation by Guido Stucci. New York: Inner Traditions, 1992. Originally published in 1949.

Pomeroy, Wardell. Dr. Kinsey and the Institute for Sex Research. New York: Harper & Row, 1972.

Sharaf, Myron. Fury on Earth: A Biography of Wilhelm Reich. Da Capo Press, 1994.

Wegierski, Mark. The New Right in Europe. TelosWinter93/Spring94, Issue 98-99.

Ezra Pound: L’ABC del leggere…

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Ezra Pound: L’ABC del leggere…

Ex: http://www.mirorenzaglia.org/2012/09/ezra-pound-labc-del-...

Leggere non è mai operazione indolore, costa fatica e dedizione. Leggere poesia poi è la cosa più ardua che un lettore possa immaginare di fare. Mi viene quasi da dire che leggere poesia è più duro che scriverla, ma mi astengo perché non sono poeta e posso giudicare solo per sentito dire.

Chi si accosta alla poesia non può mai farlo a cuor leggero, non può pensare di non dover pagare uno scotto e non può utilizzare nessuna scorciatoia. Per decifrarne il significato, per abbandonarsi al verso, per assaporare il ritmo non è sufficiente la buona predisposizione d’animo o una volontà ferrea. Ciò che è necessario è imparare a leggerla, piegandosi al duro percorso dell’apprendistato.

Niente nella poesia è pura casualità, niente può zampillare liberamente. Ogni impressione di levità e musicalità è frutto incessante e sfibrante basato su conoscenza, tecnica, esercizio. Il poeta è come il pugile che salta leggero sul ring schivando, roteando, danzando, incassando e colpendo con una naturalezza che naturale non è mai. È il frutto di una macerazione nelle spossanti sedute d’allenamento in cui, in compagnia soltanto di se stesso e del suo maestro apprende a scarnificare il suo corpo, piroettando con la sua ombra, fino ad apparire senza peso quando si esibisce di fronte alla folla dei tifosi.

Accostarsi alla lettura della poesia richiede la medesima consapevolezza. E sbigottiti di fronte al cammino da intraprendere, quando un sottile sentimento di paura ci assedia, la prima domanda che ci si rivolge è: “chi mi può insegnare?”. È per questo motivo che ho accolto con giubilo la ristampa che Garzanti ha deciso de L’ABC del leggere di Ezra Pound, lo zio Ezra che ancora una volta ci stupisce.

È un onore non da poco accostarsi alle pagine di questo manualetto, perché il (più?) grande poeta del Novecento decide di vestire i panni dell’educatore nel tentativo di concedere a noi lettori una chiave che ci permetta di aprire, magari solo per uno spiraglio, quella porta che ci divide dalla poesia.

1235647.jpgImpresa ardua insegnare a qualcuno come leggerla, ma Pound è grande non solo per le sue opere maggiori, ma per l’incessante, ingenua volontà di regalare aiuto a tutti coloro che ne facciano richiesta. Il suo intento è quello di «offrire un manuale leggibile, tanto per diletto come per profitto, a chi non frequenta più le scuole, a chi non è mai stato a scuola, o infine a quanti ai tempi della loro istruzione hanno dovuto soffrire quello che hanno sofferto molti della mia generazione».

Un approccio iniziale che potrebbe sembrare populista. La poesia spiegata a tutti, facile accesso a chi non ha struttura per leggerla. Niente di più sbagliato. Pound, che non ha mai concesso sconti, in primo luogo a se stesso, costruisce il suo percorso in un modo che potrebbe scoraggiare chiunque ed afferma che la poesia è, sì di tutti, ma di tutti coloro che intendo accostarla nell’unica maniera possibile, studiando, faticando, sudando, crescendo poco a poco in consapevolezza.

Pound non ha nessuna intenzione di dire che, per renderlo accessibile, un testo va svilito e portato al livello del lettore. Piuttosto pensa che sia il lettore a dover arrampicarsi con dolore al livello del testo e per questo si prende la briga di insegnarcelo. Sembrerebbe un cammino di spine e stenti, di noia e di professorale distacco. Niente di più falso anche questo.

Pound delinea una strada totalmente antiaccademica, sui generis, inorganica se non caotica ma ricca di un sentimento quasi struggente che si traduce nella parola amore. A partire da una semplice definizione «La letteratura è linguaggio carico di significato», il suo insegnamento si dipana attraverso una serie di raccomandazioni operative che tendono a dilatare il senso della lettura, così come della scrittura che diventano il rovescio della stessa medaglia.

È così che, tra gli esercizi indicati per il lettore, trova spazio un compito in apparenza facile «Descrivere un oggetto comune come un gatto o una mela». Cosa non facile se si presta attenzione all’aneddoto del pesce che Pound riporta nel suo libro e che gli fa dire «il metodo conveniente allo studio della poesia e delle buone letture è lo stesso del biologo contemporaneo: attenta e diretta osservazione dell’oggetto, e continuo raffronto tra vetrini o campioni».

È solo così che si può preservare la buona poesia, visto che «è indispensabile strappare le erbacce se il Giardino delle Muse deve restare un giardino». È solo attraverso questo metodo analitico che si possono selezionare le parole, limarle nel loro senso, parsimoniosamente dispensarle, per incastrarle nel verso e farle vibrare nel ritmo. E per poter imparare a leggere è indispensabile che gli allievi, una volta composto il loro testo, se lo scambino tra loro per trovare nel testo altrui quante parole inutili vi sono state inserite, quante di queste ne occultano il significato. Per imparare a capire se una frase è ambigua e se una parola collocata in posizione anomala rende la frase stessa più interessante o più dinamica.

Pagine indispensabili che fanno da parte operativa a quelle in cui vengono sondati i segreti del linguaggio, fondati sull’intreccio tra suono e vista e dove sono fissate alcune considerazioni vivificanti: «è convinzione dell’autore che la musica isterilisce se si allontana troppo dalla danza; che la poesia isterilisce se si separa troppo dalla musica; ma questo non implica che ogni buona musica è musica da balletto o che tutta la poesia è lirica. Bach e Mozart non sono mai molto distanti dal movimento fisico».

Si ha l’impressione di un ritorno alle origini assolute dell’arte, in cui una poesia non è mai un testo scritto o letto su un foglio di carta ma una vivida rappresentazione della vita, se non la vita stessa. La poesia, mi sembra di capire da Pound, non si legge (come non si scrive). La poesia, si guarda, si annusa, si gusta, si ascolta, in una parola si vive, con tutta quella fisicità che il termine implica.

In un manualetto breve, la seconda parte è un’antologia di poeti selezionati dal Poeta, si condensano tante di quelle considerazioni che lascio scoprire al lettore, memore anche di un’ulteriore considerazione di Pound che sembra proprio rivolta a me «l’incompetenza è denotata dall’uso di troppe parole».

Pound nella sua enorme lungimiranza aveva capito che non basta essere poeti sommi, è necessario al contorno far crescere una consapevolezza diffusa che permette un arricchimento necessario perché «se la letteratura di una nazione declina, la nazione si atrofizza e decade».

 Mario Grossi

mardi, 25 septembre 2012

Global Blitzkrieg: West's Terror Battalions Eye Russia Next

Global Blitzkrieg: West's Terror Battalions Eye Russia Next

 
Reuters lays groundwork for Western support of Al Qaeda terrorists in Russia's Caucasus region.
by Tony Cartalucci 

August 31, 2012 - With the US openly supporting, arming, and literally "cheering" for Al Qaeda in Syria, it should be no surprise that their support for Al Qaeda's other operations is now slowly revealing itself. For decades, brutal terrorist campaigns have been carried out in Russia by Al Qaeda's Caucasus Mountains faction, constituting the backbone of the so-called "Chechen rebels."



Image: Must be seen to believe - screenshot of FP's article literally titled, "Two Cheers for Syrian Islamists." The writer, Gary Gambill, comes from the Middle East Forum which regular features the warmongering rants of Neo-Cons like Daniel Pipes and Islamophobia-propagandist Robert Spencer. With the West now embracing "Islamists" (Al Qaeda), it has now begun selling the terrorists' cause in Russia's Caucasus region.  

....

While there was a time the US feigned solidarity with the Russian government as it fought listed Al Qaeda affiliates carrying out attacks across the Caucasus Mountains in Russia's southern region, as well as attacks across the country including in Moscow itself, research reveals that the United States has been covertly backing these terrorists all along. Just as the US created, funded, armed, and directed Al Qaeda in the mountains of Afghanistan during the 1980's, they are to this day funding, arming, and directing Al Qaeda from Libya, to Syria, and in Russia.

US is Attempting to Undermine and Overrun the Russian Political Order

The US State Department has been recently exposed interfering heavily in Russian politics. From funding so-called "independent" election monitor GOLOS, who sought to write off recent elections as "stolen," to street protests led by US-funded opposition members who have been caught literally filing into the US embassy in Moscow, the US is clearly attempting to undermine and overrun the current political order in Russia. The recent "Pussy Riot" publicity stunt has also been arranged by US-funded opposition as well as fully leveraged by these organizations, their foreign sponsors, and the Western media.

While these so-called "soft-power" options are running their course, a more sinister plot is being prepared - one involving the resurgence of terrorism in Russia's Caucasus region, and sure to spill over into the rest of Russia. It is now revealed that many of the propaganda fronts acting as clearinghouses for the Chechen militants were in fact US subsidized.

Corporate Media Laying Groundwork for Renewed Terrorism

Just like in Syria, where foreign terrorists are fallaciously portrayed as indigenous, justified "pro-democracy" "freedom fighters," a similar narrative is being spun to whitewash terrorists operating in Russia's Caucasus Mountains. In Reuters' recent report, "Insight: Brutality, anger fuel jihad in Russia's Caucasus," readers are barraged by outright lies regarding the genesis and underlying cause of violence in the region.

Reading like a US State Department press release, we are told that Chechens are "sick of official corruption" and want change "like that seen in last year's Egyptian revolution." Reuters fails to acknowledge that "last year's revolution" has sprung this year's Muslim Brotherhood tyranny, already curbing civil liberties and muzzling criticism in the press at home, while supporting Wall Street and London adventures abroad

Like in Syria, where we are constantly reassured that the revolution "mostly" rejects the sectarian extremism that is demonstrably charging the violence, Reuters attempts to claim that while the violence in Russia seems "religious," most people reject the "Shairia law" that will inevitably be imposed by Al Qaeda. 

Likewise, we are introduced to Doku Umarov, who Reuters claims "leads an underground movement to create an Emirate across the Caucasus region." Reuters fails to mention that Umarov is listed by the United Nations as an associate of Al Qaeda. According to the UN:

Doku Umarov was directly involved in organizing a number of major terrorist acts: the capture of residential areas of the Vedenski and Urus-Martanovski districts of the Chechen Republic the Russian Federation (August 2002); the kidnapping of staff from the Office of the Public Prosecutor of the Chechen Republic (December 2002); and the bombings of the building housing the Department of the Russian Federal Security Service for the Republic of Ingushetia, in the city of Magas, and of two railway trains in Kislovodsk (September 2003). He was one of the main organizers of the raid on Ingushetia by militants on 22 June 2004, the sortie into Grozny on 21 August 2004, the hostage-taking in Beslan of 1-3 September 2004 and the terrorist attacks in Moscow metro stations on 29 March 2010.
Umarov, and the terrorists under his command, leading the so called "Jihad" Reuters is attempting to whitewash and spin, are unequivocally terrorists associated with Al Qaeda, and in no way "freedom fighters" - their cause and methods by no means justified in any manner.

Image: "Russia's Bin Laden," Doku Umarov led terrorist death squads in Chechnya during the 1990's up until 2011 when the UN finally listed him as an Al Qaeda-affiliated terrorists. At one point, Umarov even declared himself "Emir of the Russian North Caucasus." His propaganda clearinghouse, the Kavkaz Center, was funded by the US State Department, as well as several supporting fronts including the National Endowment for Democracy-funded Russian-Chechen Friendship Society. The former currently supports US efforts to overthrow the Syrian government. The latter organization is currently backing the US State Department's recent PR ploy, "Pussy Riot." 
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Reuters does concede that Chechnya's Muslim faith has been transformed from traditional practices to Saudi-perverted teaching spread from madrases both abroad and now springing up across the Caucasus Mountains over the last 20 years. Coincidentally, Saudi Arabia had created as a joint effort with the US, Al Qaeda over the past 30 years. It is young men passing through these madrases, teaching this perverted revision of Islam, that keep the ranks topped off of the West's foreign legion, Al Qaeda.  

Reuters claims efforts by former-Russian President Dmitry Medvedev to rebuild the region and relax measures put in place to rein in sectarian extremism were widely praised. The recent violence flaring up in the Caucasus region is explained by Reuters as the result of Vladimir Putin returning to the Russian presidency - and more specifically the result of Chechen President Ramzan Kadyrov "crushing all dissent." However, this sophomoric excuse ignores the fact that Kadyrov was actually president throughout Medvedev's "progressive" term in office, and assumes that readers are simplistic enough to believe President Putin's 4 months in office is long enough to so drastically upturn Chechnya's political landscape, that it would spur people to already take up arms and suicide-bombing belts.

Reuters attempts to sell the idea that armed militants are rising up against the government, and the idea it attempts to leave readers with is that people are turning to terrorism for a lack of a better alternative. Paradoxically, Reuters writes in the same report that these terrorists are also targeting indigenous Muslim sects, because, Reuters claims, they are "state-backed." In reality, this Al Qaeda led militancy is attempting to carve out the entire Caucasus region by either indoctrinating or killing off the local inhabitants - which is in essence a form of US-Saudi-backed imperialism on par with anything the rebels accuse Russia of.

The Joining US State Department-funded Opposition with US-Saudi-armed Terrorists

In reality, the West is opposed to President Putin's return to office. The West is also opposed to providing him with the stability to advance Russia socially, economically, and geopolitically outside the Wall Street-London consensus. Therefore, it has been determined that foreign-armed and directed mercenary militancy, a much more realistic explanation for the sudden surge in violence, will be used to ensure President Putin rules over a destabilized nation instead.

The tool of choice, as it has been since the 1980's in Afghanistan, are US-Saudi-funded terrorists indoctrinated with sectarian extremism, armed to the teeth, and unleashed to spread regression and destruction against all targets of Western foreign policy.

While US-backed opposition groups attempt to lay the groundwork for demonizing President Putin and the current Russian political order in Moscow, Washington is working diligently to raise a militant threat that can throw off balance Russia's superior security apparatus in a very similar fashion prescribed by US policy makers in Brookings Institution's "Which Path to Persia?" report in regards to Iran.

Providing Russia with a sizable militant threat inside its borders also blunts Russia's ability to thwart the West's hegemonic campaigns elsewhere - such as in Syria, against Iran, and throughout Central Asia. Ideally, linking the militancy to US-backed protesters in Moscow, and portraying it as a singular "political uprising" as it has done in Syria is the ultimate goal, opening the door for wider covert operations to be carried out across the entire country, as well as justification for sanctions and other punitive measures to be taken.

The trick left to professional propagandists like Reuters, CNN, BBC, and others, is to somehow mesh the US State Department's stable of proxies in Moscow with the militancy in Chechnya. By adopting the same language and alleged causes of  fighting "corruption" and  "oppression," already the media is attempting to entwine both movements, even though the two are in no way related aside from their foreign backing.

Clearing a Path for the Hordes: From Libya to the Caucasus Mountains.

The creation of a united front against Iran was the immediate goal of the Arab Spring. It has left the Arab World in disarray and has outright toppled nationalist governments, replacing them with pliable Western proxies. Tunisia, Libya, and Egypt are run by direct proxies of US foreign policy, while Syria, Lebanon, and Iran are left fighting foreign terrorists fueled by emerging sectarian extremist governments across the region.


Image: AQIM from northern Mali, LIFG from Libya, Muslim Brotherhood from Egypt, and with support from Saudi Arabia, Israel, Qatar, Turkey, and others - all are converging on Syria (in black), and then Iran. Should Syria or Iran, or both fall to Western-backed terrorist brigades, and if the West manages to use Kurds across Turkey and northern Iraq to create a conduit (in red), a path will be cleared into Russia's restive Caucasus Mountains and onto Moscow itself.  Nations standing in the way of this horde, including Turkey and Georgia, risk being carved up or drawn into protracted, costly conflict. Other nations at grave risk from Western-backed terrorism include Algeria, Pakistan, and China.
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Libya has become a safe-haven for Al Qaeda, a nation-sized terrorist encampment funneling NATO weapons, cash, and trained fighters to the borders of the West's enemies. Syria is facing what is essentially a military invasion led by Libyan terrorists, facilitated by NATO, specifically Turkey, and the Gulf Cooperation Council (GCC), specifically Saudi Arabia and Qatar.

Should Syria or Iran, or both collapse, and the West succeeds in carving out a Kurdish region controlled by militants armed and loyal to its cause, militants from across the Arab World can be trained from Mali and Libya, to Syria and Kurdistan, with weapons and supplies from everywhere in between being directed together, up through the Caucasus Mountains and into Russia.

Turkey of course would be the big loser, being carved up and added as part of Kurdistan to form part of the conduit - a gambit current Turkish Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan is both aware of and maliciously indifferent to - to the perceived benefit of his own advancement within the Wall Street-London elite, and to the collective detriment of Turkey and its foreseeable future.  

While it seems unfathomable that such a gambit can be conceived let alone executed, it should be remembered that the Arab Spring and the subsequent violent subversion of Syria was planned as far back as 2007-2008, with the indirect consequence of undermining Iran as the ultimate objective. That this itself is part of a grander strategy originating from machinations hatched as far back as 1991, orchestrated by US policy makers who compare geopolitics and the world map to a "Grand Chessboard," is fairly easy to comprehend.

There is no better way to control the vast resources, geography, and populations of Eurasia and beyond than granting everything from North Africa, the Middle East, and Eurasia to ignorant, indoctrinated, medieval zealots led by duplicitous co-conspirators who will wheel-and-deal with the corporate-financiers of the West while keeping their own populations in fear and darkness - simultaneously, perpetuating Al Qaeda throughout the developing world allows the West to impose draconian repressive measures at home, stifling true political and economic independence and self-determination across their own populations.

The result is global hegemony uncontested both at home and abroad, with a world population subjected to the machinations and whims of a scientific dictatorship rooted in Hilterian eugenics and Malthusian ideology.
 

Daling rente op spaargeld: hold-up Europees leenkapitaal

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Daling rente op spaargeld: hold-up Europees leenkapitaal

door 

Ex; http://www.solidarisme.be/

De reële rente (nominaal min inflatie) die men op zijn spaargeld ontvangt, is nu al een hele tijd negatief. Een gemiddelde van 2% (premie inbegrepen) is nu courant en soms liggen de percentages al lager dan dat. De mogelijkheid dat we naar een nultarief gaan, is dan ook niet ondenkbaar, zeker als de ECB (Europese Centrale Bank) donderdag de termijnrente van 0,5%  nu naar een nog lager niveau  zal laten zakken.

De argumentatie van de ECB en van de kapitaalselite is officieel dat men door een verlaging van de rente het volume aan spaargeld wil verminderen bij de gezinnen, door die aan te zetten tot consumptie en investering. Met de hoop dat dit een economische relance zal aanwakkeren voor de kapitaalselite.

Maar de propaganda die het systeem hanteert om het sparen op die manier te ontmoedigen - en die in haar argumentatie een collectieve burgerplicht sugereert (het opdrijven van consumptie zal voor economische relance zorgen en zo werkgelegenheid scheppen) - is in feite bedoeld als rookgordijn waarachter zich grote kapitaalsbelangen verschuilen. En die kapitaalsbelangen worden gecoördineerd en georchestreerd vanuit de nieuwe hoofdkwartieren van de transnationale Europese instellingen, de "EU".

Met name de ECB die nieuwe tegoeden aan banken distribueert en dat aan historisch lage kosten (zie rentepeil). Op dit ogenblik kunnen banken tegen 0,5% rente geld ontlenen bij de ECB. Het is dus evident dat banken niet geneigd zijn om voor het geld van hun spaarders meer te betalen dan voor nieuw gedrukt geld. Het nieuwe geld ligt zo voor het rapen.

De elites van het leenkapitaal plegen op die manier en gigantische rooftocht op de burger. Want terwijl u de financiële kapitalisten spaargeld in onderpand geeft, waarvoor men u in feite niks geeft aangezien de inflatie de rente overtreft, storten de banken dat geld de facto op de rekeningen van de ECB. De ECB leent op haar beurt dat geld (en het bijgedrukte geld waarvoor de fractie aan reëel geld als onderpand dient) dan opnieuw aan de banken. Maar nu dus tegen een tarief van 0,5% en binnenkort tegen een nog lager tarief.

De banken lenen dat geld dan weer uit, maar deze keer helemaal niet aan het Sinterklaastarief waarvoor zij het geleend hebben. Zo vraagt een bank al vlug tot 5% op een hypotheek op 20 jaar. En voor consumentenkrediet wordt op een middellange termijn van 2 tot 5 jaar al vlug 6% en meer aangerekend. En dat terwijl juist het aanzwengelen van consumptie als argument dient om spaarders lage en negatieve rentes te geven.

Zo ziet u maar dat de "argumenten" van het leenkapitaal moeten gezien worden als wat ze zijn: propagandapraat.

De massa geld die banken op deze manier gratis ter beschikking krijgen, kan men dan verder nog lucratiever aanwenden. Bijvoorbeeld door extra geld van de ECB te lenen en dat geld daarna te beleggen in Europese probleemlanden. Daar kan men de winst maximaliseren, want 'de markten' krijgen er zoals geweten zeer hoge rentes. De Duitse (en andere) banken hebben voordien op deze manier een zeepbel in bepaalde lidstaten gevormd. Zij hebben geld aan landen geleend die daarmee een hypotheek op hun toekomst hebben genomen.

En nu krijgen diezelfde kapitalisten - naast miljarden aan staatsgeld waarmee ze hun verliezen kunnen dekken - ook nog eens gigantische bedragen toegestopt van de Europese Centrale Bank tegen een belachelijke rentevoet, zodat ze weer superwinsten op de kap van de spaarders kunnen maken! Twee keer bingo: de spaarders en burgers mogen collectief de verliezen (of beter gezegd: de verduisterde winsten) van de banken betalen en nu mogen ze ook hun spaargeld aan dumpingprijzen uitlenen aan diezelfde banken.

Waar het dus eigenlijk op neerkomt, is het volgende: de Europese transnationale elite heeft de belasting van burgers door de staat overgenomen in de vorm van leenkapitaal. Het zijn privébedrijven (banken) die de burgers nu belasten via een sluipweg. Dit door het laten betalen van bankenschulden door de burger. En vervolgens door het confisceren van geld door een lagere vergoeding van spaargeld te betalen dan het peil van de inflatie.

En dat allemaal georganiseerd vanuit en in naam van een niet bestaande superstaat: de Europese Unie. Het conglomeraat van het leenkapitaal en de transnationale elite uit de lidstaten.

La guerra dell’Occidente alla Siria

La guerra dell’Occidente alla Siria

Massimo Fini

"La libertà ha un valore se si conquista con le proprie mani, la rivoluzione libica è fallita perché in realtà non l’hanno conquistata i rivoltosi, l’hanno conquistata i bombardieri Nato. Nel caso della Siria, se c’è una guerra civile, a un certo punto chi ha veramente l’appoggio della popolazione finisce per prevalere, quindi è una forma molto più democratica, a un certo punto si assesta in qualche modo. Così non si assesta niente, cova sempre qualcosa sotto, come è successo in Egitto dove c’era un’autentica rivolta popolare, ma che è stata trasformata in un golpe militare."
Massimo Fini

I propri valori non sono assoluti

Ciao, sono Massimo Fini, sono uno scrittore e giornalista. In Siria si riproduce esattamente la situazione libica. C’è effettivamente un malcontento in Siria dopo tanti anni di dittatura di Assad, ma sono stati mandati, come sono stati mandati in Libia, agenti provocatori inglesi, francesi, fornite le armi a questi rivoltosi e può finire più o meno come è finita in Libia, dove solo un dittatore poteva tenere insieme realtà tribali infinite, realtà tribali religiose, etniche completamente diverse, è un po’ come era in Iraq con Saddam, perché l’Iraq è stata un’invenzione cervellotica degli inglesi, hanno messo insieme tre comunità che non avevano niente a che vedere tra di loro: curdi, sunniti e sciiti e quindi solo un potere molto forte, in questo caso particolarmente sanguinario.

 
Per quanto riguarda le manifestazioni che in questi giorni si susseguono, questo documentario (su Maometto, ndr) è semplicemente una scintilla, un pretesto. C’è in giro, ed è ovvio, un odio antiamericano per le ingerenze continue e costanti dell’America e di tutto l’Occidente. In realtà la cosa non è di oggi, è circa un secolo che l’Occidente si inserisce in quel mondo. Dopo gli attentati terroristici a Londra, il sindaco di Londra che si chiamava Livingstone “il Rosso”, molto amato dai suoi cittadini dice: “Sì, gli attentati terroristici sono una cosa terribile, inaccettabile, ma se la Gran Bretagna avesse dovuto subire 100 anni di ingerenze dal mondo musulmano, credo che io sarei un terrorista britannico”.
Certamente il problema è che continuamente, sia dal punto di vista proprio militare che economico - perché naturalmente abbiamo interessi etc., - ma anche dal punto di vista ideologico continuiamo a premere su questo mondo, perché si omologhi al nostro. La questione della donna è esemplare, si vorrebbe che la donna musulmana diventasse come quella occidentale. Ora il mondo musulmano si regge su un particolare ruolo della donna, è la loro storia, potranno cambiarla, forse, ma devono cambiarsela loro, non noi imporgliela, è come se un ipotetico Ayatollah venisse qui e dicesse: “Voi non avete nessun rispetto della dignità della donna, perché la esibite a pezzi e bocconi in pubblicità, nei film etc., la vendete come quarti di bue in macelleria”, noi gli diremmo: “Caro Ayatollah, il problema, ammesso che sia un problema, ce lo risolviamo noi, non sei tu che devi venire a insegnarcelo!”.
Oltre al fatto delle armi, degli interessi, parlo per l’Occidente in buonafede, c’è questa convinzione di avere i valori migliori, i valori assoluti, che abbiamo non solo il diritto, ma il dovere di portare agli altri mondi, ai mondi altri, diversi dal nostro, che è una concezione assolutamente totalitaria, tanto più grave perché viene da un mondo che si dice e si crede liberale – democratico. E’ molto ingenuo pensare che i propri valori, perché propri, sono assoluti e i migliori, anche un Nuer del sud del Sudan potrebbe dire la stessa cosa… C’è questa continua invadenza del mondo occidentale nei mondi altri, l’Africa in questo modo è stata distrutta perché i neri africani avevano culture molto raffinate, belle, ma non essendo monoteisti, erano anche fragili da un certo punto di vista, l’Islam che ha una cultura molto forte cerca di resistere.


Questo lo dico, non ho nessuna particolare simpatia per la cupa religione musulmana, non ho simpatia per nessuna delle tre grandi religioni monoteiste, però questi hanno una forza che i neri del centro Africa non avevano e quindi tentano di resistere.


Quindi quali potrebbero essere i tempi o cosa dovrebbe succedere? Lo diceva persino Luttwak, giornalista americano molto vicino alla CIA, in un’intervista alla stampa dell’altro giorno che gli occidentali dovrebbero smetterla di ingerirsi nelle vicende del mondo arabo – musulmano. Poi c’è la vicenda gravissima dell’Afghanistan che non viene quasi considerata, perché gli afgani sono sì musulmani, ma non sono né arabi, né cristiani, né ebrei, quindi se ne può fare carne di porco. L’altro giorno dei droni hanno scambiato delle donne che stavano raccogliendo nel bosco, nella foresta, mi pare che stessero raccogliendo pinoli, per un gruppo di talebani. Hanno sparato e ne hanno uccise 13, noi siamo i grandi difensori della dignità della donna, non mi sembra un buon modo per difendere la donna, poi questo avviene perché siamo diventati talmente vigliacchi che non mandiamo fuori le truppe di terra, lì la cosa è avvenuta perché c’è un attacco talebano a un avamposto, mandiamo fuori gli aerei e sempre più spesso i droni che sono aerei senza pilota, senza equipaggio, comandati a 10 mila chilometri di distanza e facciamo queste cose.

Tu hai il petrolio, io lo voglio!

Per gli afgani questo modo di combattere è talmente vigliacco che per loro è inconcepibile e quindi ha compattato intorno ai talebani anche gente che talebana non era affatto, per cui sono diventati moltissimi, oggi praticamente quasi tutto il popolo afgano. Questo modo di combattere è una delle ragioni per cui l’Occidente sta perdendo la guerra in Afghanistan.
C’è un bel libro di Pellizzari che si intitola “La battaglia al tempo delle more” che racconta molto bene - lui è stato sul campo a lungo dal 1974 inviato de “Il Messaggero” come questa mentalità occidentale si scontri con un’altra mentalità che è completamente diversa


La libertà ha un valore se si conquista con le proprie mani, la rivoluzione libica è fallita perché in realtà non l’hanno conquistata i rivoltosi, l’hanno conquistata i bombardieri Nato, nel caso della Siria se c’è una guerra civile, a un certo punto chi ha veramente l’appoggio della popolazione finisce per prevalere, quindi è una forma in realtà molto più democratica, se vogliamo, a un certo punto si assesta in qualche modo. Così non si assesta niente, cova sempre qualcosa sotto, è come è successo in Egitto, in Egitto c’era un’autentica rivolta popolare, è stata trasformata in un golpe militare, poi adesso è stato eletto questo fratello musulmano il quale però non è libero di muoversi, siccome l’esercito egiziano riceve finanziamenti enormi dagli Stati Uniti, è una specie di duarchia.
Se l’Egitto o la Tunisia o qualsiasi altro Paese di quell’area si sente musulmano, è musulmano, Finché questi non ci attaccano, non c’è nessuna ragione di attaccare, che poi è la teoria della guerra preventiva di Bush.

Ps. Il 22 settembre ci sarà un incontro pubblico a Parma a cui parteciperò. Avrà inizio alle 14 e terminerà alle 18 in piazza della Pace. Il tema di cui si tratterà è "Dies Iren - La fine degli inceneritori".