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mardi, 19 mars 2019

Qu'est-ce que la guerre économique ? Par Ali Laïdi

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Qu'est-ce que la guerre économique ?

Par Ali Laïdi

 
Ali Laïdi, Auteur de "Histoire Mondiale de la guerre économique"
 

Ali Laidi et son livre sur le Droit, la nouvelle arme de la guerre économique

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Ali Laidi et son livre sur le Droit, la nouvelle arme de la guerre économique

 
Depuis une dizaine d’années, les États-Unis mobilisent une arme économique dont les élites européennes sont en train d’évaluer les dégâts et que l’opinion publique ne soupçonne pas : leur droit, leurs lois, qu’ils appliquent au-delà de leurs frontières et qui leur permettent de s’ingérer dans la politique étrangère et commerciale de leurs ennemis comme de leurs alliés. Cibles prioritaires : les entreprises européennes en général, et françaises en particulier.
 

lundi, 18 mars 2019

Le survivalisme et la “panne“ électrique au Venezuela

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Le survivalisme et la “panne“ électrique au Venezuela

par Antonin Campana

Ex: http://www.autochtonisme.com

 

A l’heure où j’écris cette note, la panne électrique qui affecte le Venezuela, probablement liée (en grande partie) à une succession d’attaques cybernétiques étatsuniennes, dure depuis un peu plus d’une centaine d’heures. Les conséquences à très court terme de cette panne qui a débutée le 07 mars à 20h50 doivent être analysées et nous servir d’avertissement. Il convient de noter, préalablement, que cette panne n’a jamais été totale. Caracas reste alimentée à 20 % environ et, entre deux attaques, le 09 mars, l’électricité a même été brièvement rétablie à 70% dans tout le pays.  Quoi qu’il en soit, le chaos semble aujourd’hui total :

  • L’eau ne coule plus au robinet. En effet, le système hydraulique en eau potable est actionné comme partout par des pompes qui fonctionnent électriquement. De nombreuses personnes sortent déjà des villes à la recherche de sources d’eau potable et font la queue pendant des heures pour remplir une bouteille ou un jerricane (photo).
  • Faute d’arrivée d’eau, les toilettes sont inutilisables. Dans les villes, il faut faire dans des récipients que l’on abandonne sur la voie publique, avec toutes les conséquences sanitaires que l’on peut supposer.
  • La nourriture entreposée dans les réfrigérateurs et les congélateurs des particuliers, des commerçants et des grandes surfaces, est désormais avariée. Il a suffi de trois jours pour qu’elle ne soit plus consommable.
  • Les paiements électroniques sont impossibles. De la même manière il n’est plus possible de retirer de l’argent liquide aux distributeurs ou à la banque, où les ordinateurs sont hors service. Il s’ensuit que les gens, à cours de liquidité, ne peuvent plus acheter de quoi se nourrir. Les commerçants baissent leur rideau de crainte des pillages.
  • Les pompes à essence elles-mêmes fonctionnent électriquement. Il n’est donc plus possible de faire le plein pour s’échapper, ni même d’emprunter métros et trains qui, pour la même raison, sont désormais à l’arrêt. Il est souvent impossible aussi d’aller travailler.
  • Le réseau téléphonique et internet ne fonctionne plus. Il est devenu très difficile, voire impossible, d’appeler des secours ou même de communiquer avec de la famille éloignée.
  • Dans les hôpitaux, les décès s’accumulent, même s’il est difficile de donner un chiffre. Un député vénézuélien avance le chiffre de 230 décès.
  • Dans les morgues, qui ne sont plus ni éclairées ni réfrigérées, les morts commencent à pourrir.
  • Les pillages ont commencé. Des bandes écument commerces et supermarchés. Le gouvernement demande aux habitants de ne pas sortir le soir. Certaines sources indiquent que les habitants de Caracas ne sortent plus après 17h30.

Il a suffi d’une coupure d’électricité de trois ou quatre jours pour que la population du Venezuela s’éclaire à la bougie, soit coupée du monde, ne puisse plus avoir accès à l’eau potable, ne puisse plus se nourrir, ne puisse plus se déplacer, ne puisse plus se soigner, ne puisse plus se laver, ne puisse plus évacuer ses besoins et soit exposée à la violence comme aux épidémies. Pourtant, la société vénézuélienne est une société depuis longtemps habituée aux pénuries. C’est une société qui a su mettre en place une certaine débrouille pour palier aux manques chroniques qui la contraignent. Ce n’est pas non plus une société complètement « dématérialisée » comme la nôtre. Qu’arriverait-il dans notre pays si une telle « panne » se produisait ? Combien de TGV pourrait-on faire rouler ? Combien de métros seraient à l’heure ? Combien de SMS pourrait-on envoyer ? Quel serait le débit en eau de nos robinets ? Combien de pleins pourrait-on faire ? Quelle quantité de nourriture pourrions-nous acheter avec nos CB ? Avec quels instruments s’organiseraient les « chaînes logistiques » nécessaires à tout ce que nous consommons ? Où allons-nous évacuer nos déjections quand nos seaux seront pleins ? Quel numéro faudra-t-il faire pour appeler la police, les pompiers ou le SAMU ? A quelle source un Parisien ira-t-il chercher son eau potable ? Qui nous défendra contre les pilleurs et les bandes ?

Ces questions sont légitimes au regard de ce que l’on constate au Venezuela. Chacun doit se les poser sans attendre, car l’expérience vénézuélienne nous indique que le chaos survient en moins de trois jours. Certains pensent que nous sommes plus intelligents ou mieux organisés que les vénézuéliens. C’est une erreur : les vénézuéliens sont habitués aux pénuries de toutes sortes, pas nous. Ils ont des solidarités familiales ou de quartier que nous n’avons plus depuis longtemps. Bref, ils sont plus résilients que nous. D’autres croient qu’une telle « panne » ne pourrait pas arriver en Europe. Qui en effet nous voudrait du mal ? L’entente entre les nations a-t-elle jamais été aussi cordiale ? Et puis on sait bien qu’une tempête solaire d’envergure, telle celle de 1859 qui ébranla tout le réseau de télégraphes électriques, n’est plus possible aujourd’hui !  

Chacun voit midi à sa porte, mais il me semble que dans de telles circonstances ces bizounours auraient une durée de vie très courte. Enfin, comme disait l’autre : « moi je dis ça, je dis rien… ».


Antonin Campana

Les sources philosophiques de Vladimir Poutine

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Les sources philosophiques de Vladimir Poutine

 
Par Xavier Moreau
commentaires ouverts sur ► http://stratpol.com/philosophie-poutine
 

samedi, 16 mars 2019

Propos d’Alain de Benoist sur Salvini, la « Lega » et ses éditeurs de la "Alt-Right" américaine

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Propos d’Alain de Benoist sur Salvini, la « Lega » et ses éditeurs de la "Alt-Right" américaine

Par Gilles Dusaussois

Sur le site https://www.ariannaeditrice.it, en date du 2 mars 2019, j’ai eu la surprise de trouver un entretien étonnant qu’Alain de Benoist a accordé à Anais Ginori, journaliste auprès du quotidien italien La Repubblica. Les réflexions de la figure de proue de la « Nouvelle Droite » méritaient, me semble-t-il, une traduction française. La voici :

La Nouvelle Droite, que vous avez créée, il y a un demi-siècle, fut-elle une tentative de dédouaner des idées extrémistes ?

Je ne me suis jamais reconnu dans l’étiquette inventée par des journalistes. Mon groupe de réflexion s’occupe plutôt de formuler une critique radicale de la modernité, de la destruction des solidarités, à travers ce que Marx définit comme « les eaux glacées du calcul égoïste ».

Certains de vos amis vous décrivent comme le père spirituel de Salvini. Est-ce exact ?

Je n’ai rencontré Salvini qu’une seule fois et, franchement, je doute qu’il ait jamais lu mes livres. Je ne me reconnais pas dans la Lega ni davantage dans le « Mouvement Cinq Etoiles ». J’observe en voisin ce gouvernement parce que l’Italie est un laboratoire du populisme.

Vos livres sont très prisés parmi les militants de la « Alt-Right » (américaine)...

Par pitié, ce sont de petits extrémistes ridicules. Ils se servent de moi pour se construire une crédibilité. Je m’intéresse à Trump qui vaut mieux que ce qu’en pensent ses adversaires. Aux Etats-Unis, j’aurais voté pour Bernie Sanders. Et, aujourd’hui en France, je me sens proche des Gilets jaunes.

Commentaires :

  • Voilà la « Nouvelle Droite » devenue subitement « marxiste » après un itinéraire qui ne l’aurait pas laissé deviner… La question qu’il faut se poser est dès lors la suivante : peut-on, à intervalles réguliers, opérer des volte-face aussi audacieuses sans justement perdre une certaine crédibilité… ?
  • Le chef de file de la ND ffançaise semble considérer Salvini comme un beauf analphabète, attitude d’autant plus bizarre que la revue éléments, qu’il patronne et où il fait la pluie et le beau temps, vient de sortir un numéro assez copieux faisant l’éloge de Salvini et de la forme de populisme qu’il a inaugurée. Pire: ce sont donc les propres rédacteurs d'éléments qui sont reniés puisque ce sont eux, principalement, qui ont soutenu la thèse du lien entre Salvini et AdB... Des purges en vue dans la rédaction ? Aussi fracassantes que celles qui ont lourdé Faye dans les années 1980 et Champetier au début des années 2000 ?

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On voit bien Salvini sur la couverture, avec, en plus, la mention suivante: "Les intellectuels qui l'ont formé"...

  • Le reniement unilatéral de la Lega et du M5S paraît comique dans la mesure où notre philosophe du 11ème arrondissement semble passionné, ces temps-ci, par le « populisme », en dépit de la diabolisation de cet « -isme ».
  • Les éditeurs de la « alt-right » se sont décarcassés pour publier ses livres, pour prendre le risque d’un bouillon, surtout en traduisant « Vu de droite », livre datant de 1978 et comprenant des textes des années 1970, et ont dépensé des sommes rondelettes pour l’inviter aux Etats-Unis. Ils apprécieront hautement cette nouvelle vogue de l’élégance française, en apprenant que le sieur AdB les prend pour « de petits extrémistes ridicules » qui abusent de sa personne pour se faire valoir.
  • Enfin, contradiction supplémentaire : le chef de file de la ND se dit proche des Gilets jaunes mais rejette Salvini, la Lega, le M5S (et donc di Maio) qui sont leurs principaux soutiens au niveau international. Comprenne qui pourra. A moins qu’il faille imputer le grand âge du « philosophe » ?

Colloque de RESISTANCE HELVETIQUE Discours de Robert Steuckers

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Genève, 9 mars 2019 – Colloque de RESISTANCE HELVETIQUE

Discours de Robert Steuckers

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, chers amis et camarades,

L’Europe, le réveil ou la mort, tel est l’intitulé du colloque d’aujourd’hui. L’Europe est, politiquement parlant, en dormition. Et en dormition profonde, alors que de multiples dangers et menaces se développent et s’amplifient, dangers et menaces qui sont autant de défis.

Il y a le danger démographique, avec une chute vertigineuse des natalités et un remplacement de population à une échelle inouïe. Sur ce sujet, je ne vous apprends rien. Ce danger démographique est assorti d’un basculement dans la multiculturalité qui fait de toutes les sociétés ouest-européennes des sociétés composites donc fragiles et déstabilisées en permanence, ruinant le principe antique, et toujours valable, de la politique selon Aristote : une Cité est d’autant plus harmonieuse et efficace qu’elle est homogène, qu’elle est gérée comme une famille biologique, comme un vaste réseau ethnique, tissé par d’innombrables liens de cousinage. Voilà pour l’idéal aristotélicien. Dans la pratique, en revanche, nous assistons à l’installation de réseaux mafieux diasporiques, favorisés par les regroupements familiaux et par la dissémination subséquente de communautés bien soudées dans quelques grands pôles urbains répartis dans plusieurs pays européens : le monde politique belge est tombé des nues, au cours de ces dernières semaines, en découvrant les ramifications complexes d’un clan araméen-chaldéen de double nationalité, turque au départ, belge à l’arrivée. Ces ramifications partaient du trafic de cocaïne à la constitution d’agences immobilières et de l’implantation de réseaux de bistrots à la vente de passeports, à la location d’automobiles de luxe et à la corruption concussionnaire au sein de la politique politicienne, le tout avec la bénédiction du prêtre de la communauté qui, dans son presbytère, faisait dans le recel de marchandises illicites ou de papiers compromettants.

Ce n’est qu’un exemple parmi beaucoup d’autres et, paradoxe de plus sur la place de Bruxelles, c’est la maison d’édition du parti néo-communiste qui dresse, dans un ouvrage copieux, le bilan historique complet des communautés qui se sont installées dans la capitale belge et européenne ; l’auteur clôture chaque chapitre en décrivant les types de criminalité qu’elles pratiquent chacune. Ce ne sont donc pas les populistes qui le disent mais ceux qui se proclament « antifa ». Nous sommes bel et bien face à l’imposture du vivre-ensemble car tout vivre-ensemble conduit inexorablement à juxtaposer, en une même agglomération urbaine de bonnes dimensions, des réseaux diasporiques d’économies parallèles, des formes nouvelles de criminalité, des trafics illicites et non pas à rassembler, toutes ethnies confondues, les amoureux de Victor Hugo dans les villes françaises ou de Goethe dans les villes allemandes.

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Il y a ensuite le danger du « figement politique », tant sur le plan théorique que sur le plan pratique. Sur le plan théorique, on nous prie, depuis plusieurs décennies, de vénérer un « patriotisme constitutionnel » qui fait fi de toutes les appartenances concrètes dont relevaient, dans les sociétés encore normales, les ressortissants d’un peuple, quel qu’il soit. Tout doit être gommé, effacé des mémoires, chez les autochtones comme chez les allochtones : les traditions, la culture, l’inné ethnique, l’acquis historique, les institutions nées des combats politiques pour ne laisser que des normes abstraites, posées comme immuables, et que l’on ne pourra enfreindre sans risquer les foudres des nouvelles inquisitions. En Allemagne, le politologue Hans Herbert von Arnim vient d’établir un bilan précis de la partitocratie allemande, soit le système qui a éloigné la sphère politicienne (car on ne peut plus parler de sphère politique !) des citoyens, créant une bulle parasitaire qui échappe à toutes les responsabilités réelles, combat tout challengeur potentiel, ruinant ainsi la mobilité démocratique inscrite dans les principes mêmes de toute bonne gouvernance, selon leur propre vulgate, s’entend. Le remède proposé par von Arnim est celui du référendum, que vous connaissez en Suisse pour le pratiquer à intervalles réguliers, et que réclament les Gilets Jaunes en France aujourd’hui. Nous voyons là se dessiner une convergence entre contestataires des désordres établis.

Le référendum a pour vertu politique principale de briser les routines que perpétuent les majorités ou les grandes coalitions qui, généralement, ne résolvent rien et laissent pourrir les problèmes. Le référendum permet de sauter au-delà des clivages gauche/droite ou majorité/opposition, au-delà des projets de lois concoctés par les tenants de diverses idéologies politiciennes, projets généralement loufoques et indécis que la « vox populi » peut alors jeter aux orties en toute légalité. Le résultat d’un référendum équivaut à une décision, à trancher sans tergiversations aucunes. Et, ainsi, à faire avancer la Cité dans un sens bien précis, dépourvu de toute ambigüité.

La partitocratie sans référendum conduit à l’absence de décisions claires en tous domaines. Les régimes qui s’y complaisent ne sont pas politiques mais impolitiques. Leur présence persistante dans la durée indique que la souveraineté n’est pas entre leurs mains mais entre celles d’un hegemon extérieur qui cherche, par ses propres décisions, à leur confisquer tout pouvoir réel sur la marche du monde ou à les plonger durablement dans le marasme.

Jurgen_Habermas.jpgLe danger du « patriotisme constitutionnel », théorisé par le grand gourou du système en Allemagne, Jürgen Habermas, est celui d’un état d’esprit qui vénère la norme, et rien que la norme, et évacue la force, et même et surtout la simple force des choses, écrit le politologue français d’origine libanaise Zaki Laïdi. En évacuant toute force et toute simple force des choses, le patriotisme constitutionnel, cher à Habermas et défendu avec jactance par Daniel Cohn-Bendit et Guy Verhofstadt, est un pur déni du réel, qui place l’Europe dans un état de faiblesse très inquiétant, tout en interdisant les remèdes, d’avance condamnés comme étant les expressions morbides du populisme, nouveau croquemitaine des intellocrates et des médiacrates, au service de la superclasse.

Il y a ensuite le danger américain, danger principal, qui est très divers dans ses manifestations mais dont je ne retiendrai que deux aspects particulièrement pernicieux aujourd’hui : 1) l’espionnage par satellites, patronné par la NSA, dénoncé naguère par Edward Snowden, et 2) l’usage offensif du droit pour torpiller l’élan de firmes étrangères, principalement européennes, à coups d’amendes pharamineuses et de sanctions vexatoires.

A la fin des années 1990, les révélations d’un journaliste écossais, Duncan Campbell, sur le système d’écoute ECHELON ont suscité quelques remous bien vite oubliés, alors que le rapport rédigé par les autorités de l’UE précisait bien que plusieurs entreprises de haute technologie en Europe, principalement en France et en Allemagne, avaient littéralement été pompées et que tout le fruit de leur R&D avait été exploité aux Etats-Unis puis largement commercialisé à un coût très bas puisqu’il n’y avait pas eu d’investissement. En 2013, les révélations du hacker Snowden, tout comme les fuites de Wikileaks diffusées par Assange, ont fait le buzz pendant quelques semaines avant que la pause estivale ne vienne recouvrir d’un pudique silence les rares voix qui s’étaient insurgées contre ces pratiques indignes d’un allié. D’un allié ? Non ! Les Etats-Unis n’ont plus d’alliés depuis la doctrine Clinton, élaborée pendant l’un des mandats de ce président démocrate. Face aux Etats-Unis, selon cette doctrine, il n’y a plus que des « alien audiences » pour lesquelles on ne doit pas entretenir trop de scrupules. Dont acte. L’UE et sa clique dirigeante n’ont pas bougé, n’ont pas élaboré une politique de défense des entreprises européennes. J’espère que l’histoire retiendra cette inactivité préjudiciable comme une haute trahison.

alilaidi-droit.jpgAprès le pompage des données sensibles de nos entreprises les plus performantes, qui se poursuit allègrement, sans rencontrer ni critiques ni résistances, une nouvelle arme a été sortie de la panoplie américaine : le droit. Depuis une dizaine d’années, depuis la crise de 2008, de grandes entreprises européennes subissent les foudres des procureurs du département de la Justice américaine et l’assaut des agences de régulations financières. Elles sont accusées de violer les embargos imposés à Cuba, à la Corée du Nord et surtout à l’Iran. Les amendes qu’on leur inflige montent à des millions voire des milliards de dollars. Tour à tour, Siemens, la banque ABN Amro, Technip, la BNP, Alstom, la Société Générale, etc. ont été dans le collimateur ; ces multinationales européennes figurent au top dix des plus lourdes sanctions imposées par Washington, en attendant d’être rejointes demain par Airbus ou de passer sous pavillon américain, écrit Ali Laïdi, chercheur auprès de l’IRIS et spécialiste des guerres économiques. Cette attaque systématique et continue contre nos entreprises est le résultat de la doctrine Clinton, car, depuis qu’elle a été énoncée, les Etats-Unis n’ont plus d’alliés mais se trouvent face à des « cibles étrangères » qu’il convient de viser et de frapper quand elles risquent de dépasser en ampleur leurs équivalentes américaines ou de développer des technologies supérieures à celles créées par leurs concurrentes d’Outre-Atlantique. Les attentats du 11 septembre 2001 contre les tours jumelles à New York ont servi de prétexte, sous Bush II, pour planétariser des lois qui ne s’adressaient, jusqu’alors, qu’aux entreprises et aux citoyens américains. Les terroristes wahhabites ont bon dos : l’action terroriste spectaculaire qu’on leur attribue a permis de lancer une attaque systématique contre le véritable ennemi européen, dont il faut, par la coercition juridique, vassaliser les meilleures entreprises, surtout en Allemagne et en France.

La véritable guerre est là. L’ennemi numéro un de Washington, c’est l’Europe. Une Europe qui est tétanisée. En effet, au sein de l’UE, aucune majorité ne se dessine pour contrecarrer la législation extraterritoriale américaine. Les listes noires, établies à Washington, menacent les entreprises et leurs dirigeants de geler leurs avoirs aux Etats-Unis et de leur interdire toutes activités commerciales. L’Europe ne peut toutefois se passer du client iranien, le désordre établi dans ce pays depuis la fin des années 1970, par les agissements d’officines étrangères, ayant eu pour objectif stratégique de briser tous les tandems économico-industriels que le Shah d’Iran avait promu comme la coopération nucléaire avec la France et l’Allemagne, les importations d’acier wallon en Iran, etc. La création délibérée de l’Iran khomeyniste a servi à diaboliser le pays jusqu’à nos jours : l’objectif réel n’est donc pas de lutter contre un fondamentalisme islamique et chiite, que l’on a créé et soutenu dans un premier temps, mais de ruiner toute coopération irano-européenne ; d’ailleurs, comment ne pas s’apercevoir de la supercherie de cet anti-islamisme déployé contre Téhéran quand, par ailleurs, les mêmes services ont utilisé les fondamentalistes wahhabites pour lancer leurs guerres de basse intensité en Afghanistan, en Tchétchénie, au Daghestan, en Syrie et au Yémen ?

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Les fausses élites eurocratiques savent parfaitement que la politique anti-iranienne de Washington est en réalité une politique anti-européenne. Face à la virulence de l’offensive juridique, en cours depuis une bonne dizaine d’années, l’eurocratie vient timidement de contre-attaquer. En effet, le 25 septembre 2018, Federica Mogherini, cheffe de la diplomatie européenne, annonce, en pleine assemblée générale des Nations Unies, que l’Europe a trouvé une parade pour maintenir ses relations économiques avec l’Iran (Ali Laïdi, p. 309), en pratiquant une politique de transactions par troc ! Cette solution évite d’utiliser des devises donc le dollar, permettant ainsi d’échapper aux sanctions américaines. L’Iran échange son pétrole ou son gaz contre des produits finis, selon un modèle préconisé par la « diplomatie Goering » dans les années 1930, quand l’Allemagne achetait de la viande, des céréales et des légumes frais aux pays d’Europe centrale et orientale, en les troquant contre des machines ou des locomotives. Devant ce fait quasiment accompli, Mike Pompeo a promis de se venger. Et il le fera, à coup sûr, au risque de ruiner encore la réputation des Etats-Unis car, désormais, le rôle mondial du dollar est bel et bien sapé : tous s’en éloignent. Ali Laïdi rappelle quelques paroles étonnantes de Jean-Claude Juncker, tirées de son « Discours sur l’état de l’Union » de 2018 : « Il est aberrant que l’Europe règle 80% de sa facture d’importation d’énergie en dollars américains alors que 2% seulement de nos importations d’énergie nous proviennent des Etats-Unis. Il est aberrant que les compagnies européennes achètent des avions européens en dollars et non pas en euros ». Ces timides changements d’attitude et ces paroles qui sonnent enfin vrai ne sont que l’amorce d’un combat qui est loin d’être terminé. Un combat que Juncker et les siens ne mèneront évidemment pas et que nous devons, nous, préparer dès maintenant.

Examinons toutefois les contextes dans lesquels ce combat va se dérouler : celui de la dette abyssale des Etats-Unis et celui de l’abandon progressif du dollar par des puissances comme la Russie ou la Chine. Pour y voir clair, rien de tel que les analyses de la dissidence américaine, plus lucide et clairvoyante que les dissidences européennes, dont la nôtre, dans les domaines de la politique et de l’économie internationales. Barbara Boland, sur l’excellent site « The American Conservative », constate que le Congrès américain admet que la différence négative entre la dette et le PIB américain est aujourd’hui de 22.000 milliards de dollars. En 2000, cela faisait une différence de 33% ; en 2019, ils en sont à 78% ; en 2029, ce sera vraisemblablement 93%. Le déficit du budget fédéral américain est de 900 milliards de dollars/an aujourd’hui ; à partir de 2022, il sera de 1000 milliards de dollars par an. Ce qui est alarmant, comme partout dans la sphère occidentale, à laquelle nous ne nous identifions pas, c’est qu’aucun débat sérieux sur les dettes et leurs effets pernicieux n’anime plus les hémicycles parlementaires, y compris aux Etats-Unis où l’on discute du « Medicare » pour tous (soit !), du Mur de Trump et de sa justification morale ou, cerise sur le gâteau, du « Green New Deal » d’Alexandra Ocasio-Cortez ! Or, le déficit américain est essentiellement dû à l’hypertrophie impérialiste, aux immixtions incessantes commises dans des pays étrangers, hors de l’espace continental américain, où les budgets suivants ont été alloués l’an passé : 5,3 milliards pour Israël, l’Ukraine et la Jordanie ; 3,4 milliards pour les réfugiés fuyant les zones de combat (une augmentation de 74 millions par rapport à 2017) ; 4,4 milliards pour les catastrophes au niveau international ; 8,83 milliards pour les « Global Health Programs » ; 9 milliards pour la « Security Assistance ».

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Barbara Boland note que ce ne sont pas les démocrates qui sont responsables de l’explosion de cette dette pharamineuse. Sous Bush, la dette avait atteint 10.000 milliards de dollars ; avec Obama, elle culminait à 20.000 milliards. La spirale avait été amorcée par des Républicains, notamment par Reagan.

Cette dette énorme est le talon d’Achille des Etats-Unis qui ne font rien pour la juguler sous Trump. Chris Hedges, autre dissident américain, estime, quant à lui, que l’accroissement de la dette sous Trump fait perdre toute confiance en l’Amérique et induit les autres grandes puissances à abandonner le dollar, ce qui aura pour corollaire de démanteler graduellement et tacitement les alliances, tout comme les harcèlements judiciaires américains ont fait fléchir, en septembre dernier,  Juncker et Mogherini, auparavant féaux sujets de l’hegemon, incapables d’imaginer un monde où celui-ci aurait été autre qu’hégémonique. La dette a des effets désastreux sur la politique intérieure américaine, ajoute Chris Hedges, car elle entraîne une inflation difficilement maîtrisable qui ne permet plus de financer les forces armées, dont le budget est colossal, comme on le faisait auparavant. Chris Hedges annonce ainsi la fin d’une impérialité de triple facture, athénienne, romaine et britannique, athénienne parce qu’elle tablait sur des alliés fiables et fidélisés, romaine parce qu’elle dispersait ses légions à bon escient aux endroits les plus stratégiques, britannique parce qu’elle visait un « système omni-englobant » reposant sur la culture, le commerce et les alliances.

Pour Hedges, la fracture est née en 2003 quand Bush a refusé d’écouter ses « alliés » européens. Elle sera confortée plus tard quand les Etats-Unis rejetteront justement les accords avec l’Iran, en menaçant leurs « alliés » de rétorsions s’ils persistaient à respecter ces accords ou à passer outre les injonctions américaines. La Turquie, depuis lors, a partiellement abandonné le dollar, l’Europe refuse de céder sur le gaz russe amené par le gazoduc Nord Stream 2, la Russie a échangé un stock de 100 milliards de dollars pour des yuan chinois, des yens japonais et des euro, l’Allemagne a demandé le retrait de son or de la « Federal Reserve » (300 tonnes), suivi par les Pays-Bas (100 tonnes). La dette, la défiance générale par rapport au dollar, sonne le glas du bellicisme néo-conservateur, incarné aujourd’hui par une nouvelle génération de faucons comme Mike Pompeo, John Bolton et Elliott Abrams.

Hedges base son analyse sur les travaux d’un historien anglais, Ronald Robinson, qui a étudié les mécanismes qui ont entraîné la disparition progressive de l’impérialité britannique. Celle-ci s’est effilochée quand elle n’a plus trouvé de collaborateurs indigènes et que ceux-ci, notamment sous l’impulsion de Gandhi, se sont mis à poursuivre des programmes autonomes. Pour ce qui concerne l’actuelle impérialité américaine, la perte de confiance due à la dette entraîne la perte de confiance dans les bons du trésor américain, même auprès du gouverneur de la Banque d’Angleterre Mark Carney qui a déclaré : « Nous avons désormais des devises de réserve autres que le dollar ». Cette perte de confiance s’observe très nettement depuis 2004 déjà, où les banques se sont appliquées à conserver moins de dollars dans leurs réserves. La tendance s’est accentuée jusqu’en 2015 où moins de paiements en dollars ont été effectués dans les transactions commerciales internationales. D’où la cote des Etats-Unis sur le total du commerce mondial n’est plus que de 10%, alors qu’elle dépassait les 50% dans l’immédiat après-guerre et au moment de la Guerre de Corée.

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Si rien ne change, le période de 2020 à 2030 sera catastrophique pour l’hegemon : l’augmentation des prix aux Etats-Unis ruinera encore davantage la pauvre classe moyenne, ou ce qu’il en reste, car les salaires stagneront. Pour Hedges, le dollar cessera définitivement d’être une monnaie de réserve mondiale vers 2030, obligeant le Pentagone à retirer ses troupes de partout ; le tourisme américain ne sera plus possible ni finançable pour les particuliers ; le recul de la puissance sur terre entraînera un recul dans l’espace et dans le « cyberspace », ce dont je doute et j’y reviens, provoquant sur le territoire américain lui-même des conflits internes que Hedges ne définit pas mais que les tenants de la fameuse « alt-right » qualifieront de « raciaux », ce qui est l’hypothèse effectivement la plus plausible.

Pourquoi ai-je émis un doute quant au recul des Etats-Unis dans le domaine du « cyberspace » ? Pour énoncer cette objection, je prends appui sur un document rédigé par Jean-Claude Empereur, vice-président de la « Convention pour l’Indépendance de l’Europe », un document qui a été préalablement publié dans la « Revue Politique et Parlementaire », dans son numéro d’avril-septembre 2018. Pour Empereur, nous sommes aujourd’hui, à l’échelle planétaire, face au « piège de Thucydide ». L’historien grec antique Thucydide, auteur de « La guerre du Péloponnèse », avait émis un axiome de la pensée politique qui disait que les grandes guerres se déclenchaient quand une puissance dominante était défiée par une puissance émergente et que la puissance dominante ne sortait pas nécessairement victorieuse du conflit ou en sortait en perdant des plumes.

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Aujourd’hui, le « piège de Thucydide » s’observe dans la confrontation Chine/Etats-Unis, où la Chine est une puissance tellurique et les Etats-Unis, facteur nouveau dans l’histoire, une puissance numérique. La Chine est qualifiable de puissance tellurique parce qu’elle vise à organiser territorialement le continent en créant de nouvelles voies terrestres ou des voies maritimes littorales en Eurasie, qui rappellent les antiques « routes de la soie ». Elle veut dont multiplier les infrastructures physiques sur une vaste masse continentale. Tandis que les Etats-Unis, par leur savoir-faire de pointe, veulent parfaire une puissance basée sur le virtuel, sur le « Big Data ». Le défi chinois, face à l’hégémonie réelle et actuelle des Etats-Unis, se matérialise surtout dans la tentative de se tailler un créneau dans la sphère du numérique en tablant sur la 5G. Car tel est bien le défi majeur. Je laisse aux spécialistes le soin d’expliquer en quoi consiste matériellement ce bond en avant du numérique. Je me contenterai d’en évoquer les retombées politiques. L’affaire Huawei, qui secoue aujourd’hui les relations sino-américaines, est la première manche dans cette cyber-guerre que mènent les deux protagonistes. La 5G, pour les Chinois, doit permettre de créer la ville du futur, testée en Chine à Xiongan qui recevra ses premiers habitants en 2020. La gestion numérique de cette ville, de cette smart city, devra servir de modèle aux acheteurs potentiels du système ailleurs dans le monde ; Xiongan est située à quelque 100 km de Beijing et est reliée à la capitale par un train à lévitation magnétique se déplaçant à 200 km/h. Les Chinois avaient déjà mis beaucoup de choses remarquables en œuvre pour la gestion des villes du futur et des aéroports tentaculaires des prochaines décennies. Xiongan doit être le couronnement de ces recherches, ponctuées désormais par la maîtrise de la 5G. L’exportation de ce modèle de ville, à des coûts concurrentiels, pourrait rapporter à la Chine autant que la maîtrise du numérique a rapporté aux Etats-Unis. Godfree Roberts écrit à ce propos : « Les Etats-Unis considèrent Huawei comme étant ‘dangereuse pour la sécurité’ parce que Huawei protège la confidentialité des communications des usagers », installant ainsi un barrage assez efficace contre toute intrusion des réseaux d’espionnage. La NSA a pourtant réussi à pénétrer les serveurs de la société Huawei et ne doit guère craindre ce bouclier vanté par les Chinois pour séduire les acheteurs de leurs produits, déjà très nombreux en Europe. On le voit, la guerre est ouverte et ce que craint Trump, par-dessus tout, c’est que les Etats-Unis accusent prochainement un retard de dix ans sur la Chine, sur la 5G et les technologies associées. Pire : ils se rendent compte que les Allemands, moteurs de l’Europe, ne peuvent renoncer à Huawei sans risquer le suicide économique. Un tandem sino-européen pointe à l’horizon, dont la Russie ne serait pas exclue. Une dynamique eurasienne se dessine, cauchemar des thalassocraties anglaise hier et américaine aujourd’hui.

piege-americain_0_400_642.jpgLe sort des cadres chinois de Huawei, poursuivis par la « justice » américaine, laisse préfigurer le pire aux Européens qui transgresseraient les interdits formulés par le Deep State américain. Le récit que vient de nous livrer Frédéric Pierucci dans son livre intitulé « Le piège américain » est affolant : ce cadre d’Alstom a été emprisonné pendant de longs mois aux Etats-Unis pour faire chanter les dirigeants de l’entreprise française qui ont fini par la céder à un consortium américain, avec toute la complaisance de Macron.

L’Europe, elle, est marginalisée par rapport à cet enjeu planétaire car elle n’a parié ni sur les infrastructures terrestres ni sur des voies maritimes littorales ni sur le numérique. Elle s’est voulue une « puissance de la norme » sans la force, obsédée par l’institutionnel et le normatif, qui, pour tout lecteur de Carl Schmitt, sont du vent, de la logorrhée, des vœux pieux, du « wishful thinking ». Le normativisme est une idéologie qui privilégie exclusivement les formes figées n’autorisant pas l’affrontement aux événements neufs, comme la révolution numérique en cours ou, sur le plan des relations internationales, le passage de la bipolarité de Yalta à l’unipolarité américano-centrée des années 1990, et de celle-ci à la multipolarité des BRICS. Il est proprement impossible de développer une stratégie, dans quelque domaine que ce soit, quand on adopte le normativisme car celui-ci fige tout une fois pour toutes et considère que toute action ou toute décision qui sortirait du cadre de la norme serait ipso facto une dangereuse transgression, assimilable au mal absolu et historique qui aurait secoué l’Europe il y a quatre-vingt ou septante ans. L’Europe de la norme sans force (Zaki Laïdi) donc du politiquement correct s’interdit toute audace innovante au risque de plonger toute sa population dans une régression calamiteuse. Inutile de vous préciser qu’il est minuit moins cinq !

La puissance numérique américaine repose donc sur une maîtrise ancienne des technologies informatiques et numériques, sachant que, selon la loi de Moore, la puissance des ordinateurs double tous les dix-huit à vingt-quatre mois. Les Etats-Unis ont donc bénéficié du développement exponentiel de leurs acquis en ce domaine, permettant de vastes avancées dans l’automation ou, par exemple, dans la nanotechnologie sans oublier les drones qui donnent de considérables avantages aux armées sur le terrain. Le déploiement des atouts numériques en sciences et en médecine est évidemment un acquis indispensable à tous les peuples du monde mais c’est aussi, dans le domaine de l’information et des médias, la possibilité de démultiplier l’impact du « soft power » américain, dont on connait déjà la redoutable efficacité. Le numérique, ainsi, permet des manipulations médiatiques à l’échelle planétaire comme l’atteste, par exemple, la mobilisation tous azimuts pour le climat qui jette aujourd’hui nos enfants dans les rues chaque jeudi pour des happenings saugrenus qui permettent surtout de détourner l’attention des problèmes réels. Jean-Claude Empereur écrit : « La puissance algorithmique d’un Etat devient ainsi un élément majeur de son influence géopolitique », puissance algorithmique que les Etats-Unis utilisent pour obtenir leur « full spectrum dominance ». Le colbertisme américain fait que l’armée, la défense, soutient toutes les initiatives de la Silicon Valley et des autres géants américains du numérique. Les GAFA (Google, Amazon, Facebook, Youtube, etc.) réinvestissent leurs profits colossaux HORS du numérique : dans les projets spatiaux, le transport, le nucléaire, si bien qu’au soft power, décrit jadis par Joseph Nye, s’ajoute désormais un « digital power », aux potentialités quasi infinies. C’est là qu’il ne faut pas partager à 100% le pronostic de Hedges qui voit un recul des Etats-Unis dans le cyberspace.

Le dôme numérique américain surplombe donc le monde aujourd’hui, aplatissant la Terre, effaçant, au besoin par la force, toutes les différences inscrites dans le sol de la Terre au bénéfice de tout ce qui est « hors sol », dans le « cloud » comme la thalassocratie de Roosevelt avait arasé les résistances des adversaires des Etats-Unis. Cet arasement, vendu hier comme une « libération », est vendu aujourd’hui comme l’avènement sans heurts « d’un vivre-ensemble mondialisé, ignorant les rapports de force et les conflits territoriaux », soit une « géopolitique numérique du tendre » (« soft/smooth numerical geopolitics »). L’Amérique, qui avait exprimé son messianisme conquérant par un langage agressif du temps de Teddy Roosevelt, par un langage presbytérien et hypocrite avec Wilson, vient d’inventer le « messianisme bienveillant », et numérisé, un messianisme thérapeutique, mais cette bienveillance, vous en conviendrez, n’est qu’un masque. Que les cerveaux hardis de notre Europe en dormition ont pour mission d’arracher.

cloudnum.jpgFace à cette puissance numérique du tout-virtuel, du Big Data, du « hors sol » et du « cloud », la Chine –et je le dis avec amertume parce que j’aurais voulu que ce fut notre Europe qui le fasse-  formule le projet intéressant des « routes de la soie », propose ainsi une organisation continentale, celle des géomètres romains, aurait dit Carl Schmitt, renoue avec la pensée du développement chez Friedrich List, entend vertébrer le monde plutôt que le fluidifier et le sublimer dans le « cloud ». Elle parie pour le temps long. Face à cette tâche qu’elle aurait dû suggérer et entreprendre elle-même, l’Europe, dit Empereur, « a souscrit béatement au grand récit de la mondialisation heureuse et de la fin de l’histoire », annoncée au début des années 1990 par Francis Fukuyama. En souscrivant à ces fables sans consistance, elle a évité ainsi la pensée du long terme, que Chinois, sur le plan tellurique, et Américains, sur le plan numérique, ont pourtant toujours eu en tête. Le présentisme obtus des Européens est une erreur fatale. Ce « présent idéal », mais figé, correspondait peut-être à des temps désormais révolus, ceux de la coexistence pacifique qui édulcorait la guerre froide, ceux des Trente Glorieuses qui se sont muées en Trente Piteuses, ou encore ceux de la perestroïka de Gorbatchev. Or le monde est redevenu « normal », c’est-à-dire multipolaire et conflictuel, précise Empereur. Voilà pourquoi un projet de refondation est impératif pour l’UE, aujourd’hui, alors que les peuples renâclent : les Européens, en effet, ont le sentiment diffus que leurs institutions bruxelloises ne sont qu’un fatras technocratique oppressant qui s’auto-justifie par une idéologie vertuiste, tissée de repentance et de culpabilité. Les Européens, ajoute Empereur, « ne disposent ni de la puissance numérique actuellement dominée par les Américains et sans doute demain par les Chinois et sont coupés de toute profondeur stratégique non seulement par leur situation géographique de petit cap de l’Asie mais aussi par l’interdiction absolue qui leur est faite, par leurs alliés anglo-saxons, de s’entendre avec la Russie dans une perspective eurasiatique. (…). Cette stratégie d’interdiction géopolitique est totalement contraire aux intérêts européens ». Pire : ces dernières semaines, à l’occasion de la soixante-troisième conférence sur la sécurité à Munich, Mike Pence, porte-paroles du gouvernement américain, a tenté de forcer Merkel à refuser et à saborder le projet de gazoduc Nord Stream 2 et a déconseillé aux Européens de commercer avec l’Iran. Macron prendra le relais en répétant les admonestations de Pence, ruinant ainsi le binôme franco-allemand, reposant sur une volonté d’émancipation européenne. Sans le gaz russe, l’Europe germanique et bénéluxienne ne peut tout simplement pas survivre ; sans l’apport du commerce iranien, l’Europe est condamnée à la stagnation et à ne disposer que de fonds réduits pour ses « recherches et développements », alors que ceux-ci sont urgentissimes pour rattraper ses retards dans le numérique et dans d’autres domaines de pointe.

Pour échapper à l’étau que Pence, à Munich, a menacé de faire fonctionner, Empereur nous demande d’appuyer un projet de Jean-Pierre Raffarin et Dominique de Villepin qui est une extension du projet suggéré en 2003 par Henri de Grossouvre, c’est-dire non plus un Axe Paris-Berlin-Moscou mais un Axe Paris-Berlin-Moscou-Beijing qu’ils définissent tous deux comme « conforme aux exigences de la géographie ». Et Empereur conclut par ces paroles que je vous demande de méditer quand vous sortirez de cette salle : « Puisse la réflexion sur les grands espaces l’emporter sur celles de la gouvernance par les chiffres et les obsessions comptables d’une technocratie sans vision ».

Cette parole, qui conclut un article purement factuel sur l’affrontement sino-américain, a une portée philosophique profonde que j’ai retrouvée dans un long entretien que le philosophe Marcel Gauchet a accordé récemment au site français « Les Crises ». Pour Marcel Gauchet,   -qui, dans cet entretien, esquisse un bilan succinct, très didactique, visant l’essentiel-   la souveraineté, qui turlupine tant quelques nationalistes français qui imaginent échapper aux désastres qui s’annoncent en quittant l’UE, la souveraineté donc, dit Gauchet, est en baisse à tous les niveaux en Europe, tant à celui des Etats nationaux qu’à celui de l’UE. L’Europe, et chacun des Etats qui la compose, est anesthésiée : elle est devenue, pour Gauchet, une entité a-politique et a-stratégique. Le politique, au sens noble du terme, est évacué. La stratégie est absente. Or sans « politique politique », disait Julien Freund, il n’y a pas de souveraineté : rien que de la politicaille qui laisse tout aller, les héritages comme les traditions, tel un chien crevé au fil de l’eau.

RH-MG.jpgLes dépenses militaires américaines, surtout après l’aventure vietnamienne et après le projet de « guerre des étoiles » cher à Reagan, ont servi à lancer une industrie numérique qui assure la domination américaine sur la planète entière. Les Européens n’ont jamais eu le réflexe de coordonner leurs actions pour être à l’avant-garde des innovations scientifiques et technologiques.

Face à ce désastre, dont les effets se sont accumulés au fil des décennies, la riposte « néo-nationaliste », dit Gauchet, est seulement « affective ». En effet, on oppose à des faits évidents des affects incapacitants qui dédoublent le danger, dans la mesure où ils n’entament en rien la force de l’adversaire et où leurs actions risquent d’avoir un effet retardateur, justement celui qu’escompte faire advenir l’ennemi pour freiner nos élans. On ne répond pas à l’ennemi par des déclamations émotionnelles ou des affects sans pertinence. De même, on ne réplique pas, dit Gauchet, par des arguments relevant de la religion car le religieux, lui, est bel et bien mobilisé par et pour la majorité morale aux Etats-Unis, par les télé-évangélistes ou par les chrétiens sionistes. Pour Gauchet, nous sommes face à une eschatologie politique, face à une théologie politique américaine qui permet une forte mobilisation des électorats, puissance dont nous ne disposons plus en Europe. Mais, j’ajouterai à l’argument pertinent de Gauchet un élément qu’il ne cite pas : face à ce pandémonium théologico-messianique américain, l’Europe ne se pose pas non plus comme le katechon qui va arrêter le déclin, freiner la déliquescence et rétablir l’ordre traditionnel. Elle ne se donne aucun rôle valorisant sur l’échiquier global. On peut poser la question : Poutine, orthodoxe russe, est-il ce katechon ? Je laisse la question ouverte car c’est là un autre débat, celui de la théologie politique, thème extrêmement complexe.

Gauchet constate aussi la « déstabilisation identitaire » qui frappe principalement les pays d’Europe occidentale, Allemagne comprise. Les pays d’Europe centrale et orientale, notamment la Pologne et la Hongrie, en sont nettement moins affectés : les mésaventures très récentes d’Orban avec la direction du PPE l’attestent à l’évidence. Cette « déstabilisation identitaire », au cours de ces trois ou quatre dernières années, provient essentiellement du flot d’arrivants venus de tous les horizons possibles et imaginables, flot qui induit un processus de submersion démographique alarmant auquel l’UE n’apporte aucune réponse car elle est un ensemble, dit Gauchet, qui n’a aucun contrôle ni sur sa frontière sud ni sur son front intérieur, les émeutes qui ont ravagé Grenoble, tout près d’ici, tout près de Genève, au cours de la semaine écoulée en sont un exemple patent.

Cette « déstabilisation identitaire » et ces turbulences inquiétantes sur le front intérieur sont le fruit d’une absence totale de conscience politique, que constate également Gauchet. Il nous dit : « L’UE ne sait pratiquer qu’une POLITIQUE de la REGLE, alors que ce qui lui est demandé est une POLITIQUE de l’EVENEMENT ». Toute politique de l’événement postule de déployer méticuleusement une stratégie car une stratégie, explique Gauchet, « permet d’anticiper les événements et de parer à toute éventualité ». On retrouve là, en un langage plus serein et plus subtil, les visions de Carl Schmitt et de Clausewitz. Pour Schmitt, le fétichisme de la règle, ou de la norme, est un poison ankylosant qui ruine les Cités comme le venin du cobra coagule le sang de ses proies. Pour Clausewitz, la stratégie consiste à ne jamais rater une étape dans le développement des techniques civiles et militaires qui procurent la puissance économique ou guerrière.

Ce fétichisme de la règle, qui doit, selon les tenants du normativisme, s’imposer envers et contre le réel, qui est par définition fluctuant, entraîne aussi la haine de soi, l’oikophobie disent les identitaires néerlandais, qui se traduit par une critique acerbe et injustifiée des acquis de l’histoire européenne, répétée ad nauseam par les intellocrates mercenaires des médias et des officines téléguidées par la NSA. L’idéal des normativistes étant défini une fois pour toutes, tout recours à un passé différent ou tout projet de refondation, populiste ou autre, sont tabou, doivent être effacés des mémoires et des volontés, afin que l’on n’ait plus qu’une humanité de zombis amnésiques et apathiques. Gauchet critique le « refus des intellectuels de tout eurocentrisme » et ajoute : « les legs de notre histoire sont tout-à-fait avouables ». Il y a donc urgente nécessité à « nouer un rapport critique intelligent avec le passé ».

Gauchet dénonce là le dernier danger que je voulais évoquer avec vous aujourd’hui : le danger de l’amnésie, de l’amnésie volontaire dans laquelle les normativistes nous plongent parce qu’ils estiment avoir raison au-dessus du réel et parce qu’ils ne veulent pas que des exemples du passé ressurgissent dans les mémoires, ou s’y lovent, parce qu’ils seraient des reproches actifs et virulents face à leurs manigances. Ma position personnelle est de ne pas arrêter la marche de notre histoire, de ne pas étouffer le réel historique qui est notre socle irremplaçable et doit nous servir de table d’orientation en permanence (la « logique tacitiste ») ; en ce sens je suis peut-être plus continuitaire qu’identitaire. Mais c’est là une coquetterie de vocabulaire.

Il me reste à remercier les jeunes organisateurs de ce colloque genevois, qui, au nom de la mobilisation totale, ont mobilisé les sexagénaires en ce jour pour leur demander des recettes pour affronter ce que ce cher Guillaume Faye, qui vient, hélas, de nous quitter définitivement, appelait la « convergence des catastrophes ». L’impéritie des normativistes impolitiques a imposé aux Européens la négligence de leur passé mais a aussi anesthésié leurs volontés d’aller de l’avant, de chercher des alternatives à l’impasse où ils ont été enfermés. Les tâches ardues qui attendent la nouvelle génération de combattants politiques, en Suisse et, plus encore, ailleurs en Europe, seront immenses car il s’agira de restaurer une souveraineté contre les agissements de forces colossales, avec, à côté d’eux, un matériel humain, certes de notre souche, mais profondément abîmé, zombifié par la permissivité et le festivisme qui ont régné en Europe depuis un demi-siècle, où l’on a brisé sans pitié tous les instruments traditionnels de la transmission.

Malgré cela, je souhaite à tous de conserver un vibrant courage et je vous dis : « A bientôt ! ».

Robert Steuckers.

Sources:

- Hans Herbert von ARNIM, Die Hebel der Macht und wer sie bedient - Parteienherrschaft statt Volkssouveränität, Heyne, München, 2017.

- Barbara BOLAND, "Ignoring America's Abyss of Debt", https://www.theamaricanconservative.com , 15 février 2019.

- Jean-Claude EMPEREUR, "Washington, Pékin: hégémonie numérique contre hégémonie tellurique", http://euro-synergies.hautetfort.com , 9 février 2019.

- Uriel GADESSAUD & Pierre RAMOND, "Nous avons rencontré Marcel Gauchet", https://www.les-crises.fr , 11 février 2019.

- Jean-Louis GERGORIN & Léo ISAAC-DOGNIN, Cyber - la guerre permanente, Cerf, Paris, 2018.

- Chris HEDGES, "Goodbye al dollaro", https://www.ariannaeditrice.it , 11 février 2019.

- Ali LAÏDI, Le droit, nouvelle arme de guerre économique - Comment les Etats-Unis déstabilisent les entreprises européennes, Actes Sud, Paris, 2019.

- Zaki LAÏDI, La norme sans la force - l'énigme de la puissance européenne, Sciences Po, Paris, 2005.

- Godfree ROBERTS, "Huawei, la 5G et la quatrième révolution industrielle", http://lesakerfrancophone.fr , 29 janvier 2019.

- Leslie VARENNE, "Le piège américain", http://www.zejournal.mobi , 15 février 2019.

Articles anonymes:

"US-Vizepräsident aus der Münchner SiKo: Washington läuft weiter Sturm gegen 'Nord Stream 2'", http://zuerst.de , 18 février 2019.

 

vendredi, 15 mars 2019

Daniel Conversano : « La guerre que prédit Guillaume Faye sera civile et raciale »

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Daniel Conversano : « La guerre que prédit Guillaume Faye sera civile et raciale »

[Interview] 

Ex: https://www.breizh-infos.com 

« Guerre civile raciale ». Tel est le titre du dernier ouvrage de Guillaume Faye, qui vient de sortir quelques jours après sa mort. Un titre qui, c’est une habitude chez l’auteur, polémiste dans l’âme, ne fait pas dans la dentelle. C’est un autre polémiste et proche de Guillame Faye, Daniel Conversano, qui a édité ce dernier ouvrage.

Et à qui nous avons posé quelques questions, qui étaient adressées initialement à Guillaume Faye, son décès ayant rendu impossible cette interview. Daniel Conversano, son éditeur, répond donc à sa place. Attention, entretien choc, sans langue de bois.

fgcr.jpgPour commander le dernier livre de Guillaume Faye, c’est ici

Breizh-info.com : La guerre civile raciale, vingt ans après la colonisation de l’Europe… Nous y sommes donc vraiment ? Qu’entendait Guillaume Faye par guerre civile raciale d’ailleurs ?

Daniel Conversano : Le titre a surpris certains observateurs, parce qu’il semble en quelque sorte contradictoire. Nous avons tendance à nous représenter la guerre civile comme un affrontement fratricide entre individus provenant d’un même peuple, et la guerre raciale, à l’inverse, comme une guerre entre pays distincts, qui met dos à dos des populations très différentes (par exemple : les Croisades, qui furent des guerres religieuses et raciales). Cette perplexité face à la présence du mot « civil » en titre, vient d’une mauvaise compréhension du mot : une guerre civile est une guerre dont les acteurs principaux ne sont pas des soldats ou des officiels mais de simples citoyens. Or, la grande majorité des allogènes contre lesquels Faye pense que les Français devront lutter, sont eux-mêmes des Français de papier. La guerre que prédit Guillaume sera donc ET civile ET raciale, puisqu’elle opposera sur le sol français des civils de même nationalité, mais issus de groupes ethniques différents (essentiellement Européens, Maghrébins et Noirs).

Breizh-info.com : Pour faire une guerre, ne faut-il pas être deux camps actifs ? Le camp des autochtones, des Blancs, des Européens, semble particulièrement divisé, peu conscient de qui il est, loin d’être fédéré, et n’a pas la démographie pour lui. À moins que… l’imprévu dans l’histoire ?

Daniel Conversano : Tout à fait. À la fin du chapitre 2, Faye évoque les scénarios possibles pour l’avenir. L’un d’eux est la défaite pure et simple du camp autochtone. Et dans les raisons invoquées, il y a le manque de courage collectif, qui donne effectivement l’impression que si demain, une guerre raciale éclate en France, les Maghrébins islamisés et les Africains seront les seuls à donner les coups et donc, à l’emporter. Guillaume Faye est persuadé que les attentats vont reprendre et se multiplier en France, jusqu’à devenir quasiment quotidiens. La faiblesse encourage les musulmans radicalisés : de tous temps, elle leur a donné l’énergie d’aller plus loin et de soumettre complètement les territoires qu’ils occupaient. Ce n’est pas comme s’ils allaient tout à coup arrêter de nuire, si l’on continue en face à être « gentil » et à se battre à coups de bougies.

Mais Faye n’est pas dupe et estime qu’il y a une chance sur trois que les Français perdent sans lutter cette guerre raciale et territoriale. Une chance sur trois, c’est beaucoup.

Breizh-info.com : Guillaume Faye a été visionnaire avec la colonisation de l’Europe, ce qui lui a valu critiques, condamnations… Comment voyait-t-il l’Europe, la France, en 2030-2040 ?

Daniel Conversano :  Bonne question… Je partage l’avis de Guillaume sur le sujet. En fait, nous sommes pessimistes pour la France et optimistes pour l’Europe et le monde blanc. Le remplacement ethnique en France a atteint un stade très avancé, au point qu’il nous semble impossible (à moins de mener une politique qui ne respecterait pas les conventions de Genève… encore faut-il pour cela prendre le pouvoir de force) de reprendre le contrôle du pays et d’en refaire ce qu’il a pourtant toujours été : un pays de Blancs ! Guillaume est beaucoup plus confiant en ce qui concerne les peuples (nous disons bien les peuples) allemands, italiens, hongrois, polonais ou russes. Même s’il n’a pas confiance en la volonté réelle et la capacité d’un Salvini à entamer un processus de remigration, Guillaume Faye pense notamment que l’Italie s’en sortira parce que le logiciel des Italiens est et sera toujours identitaire : un Italien sait qu’il est Blanc, qu’un Marocain ou un Malien ne l’est pas, et ce que cela implique. À terme, ce « pouvoir » tout bête de savoir distinguer qui est quoi, sera un atout majeur dans le cadre d’affrontements contre les allogènes, et notamment ceux qui sont animés d’un sentiment de haine métaphysique envers nous, à travers l’islam. Selon Guillaume, et même s’il le déplore, la chute de la France (et l’Angleterre) créera un précédent historique qui alertera le reste des pays inquiétés avant qu’il ne soit trop tard – et ce, même si le poison du progressisme gauchiste commence doucement à atteindre les pays de l’Est. Le pari de Faye est que la France tombera dans la guerre et l’effroi avant que les pays préservés ne fassent les mêmes erreurs que nous, ce qui leur permettra d’en tirer les conclusions adéquates. Aussi, quand Guillaume Faye écrit dans le livre qu’il pense que nous gagnerons la guerre, le « nous » veut dire « les Blancs ». La France, seule, c’est moins sûr.

Breizh-info.com : Quelles seraient les mesures les plus urgentes, sur le plan politique, à mettre en place aujourd’hui ? Le souverainisme distillé un peu partout en Europe est-il une solution à la crise que traverse notre civilisation ?

Daniel Conversano : À la fin de sa vie, Guillaume Faye n’aimait plus répondre à ce genre de questions, car l’absence de perspectives claires pour obtenir le pouvoir lui donnait le sentiment qu’imaginer un programme que nous ne pourrions jamais appliquer était une perte de temps. Il faut aussi ajouter quelque chose qui n’est pas très « politiquement correct »… En fait, Guillaume ne cherche pas de solutions pour éviter la guerre civile, il souhaite que cette guerre ait lieu. Non par sadisme ou folie, mais parce qu’il pense qu’il n’y a que la guerre qui pourra permettre à la France de rebondir, et d’entamer le processus de démigration (mot qu’il utilise à la place de remigration), afin de retrouver sa grandeur. Position audacieuse, que d’aucuns jugeront immorale, mais qui me semble compréhensible. S’il existe encore des solutions politiques dans les pays où les autochtones ne votent pas fortement à gauche et où la proportion d’immigrés en rapport à la population générale est inférieure à 10-15 %, ce n’est plus le cas en France. Pour en avoir discuté avec lui souvent, le plus probable est que les Français de souche, de gauche comme de droite d’ailleurs, finiront par s’expatrier devant tant de haine et de violence infligées au quotidien. Le cœur de Guillaume voulait la guerre, sa raison penchait plutôt pour un « white flight » massif qui arrivera prochainement.

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Breizh-info.com : Guillaume Faye était très malade lorsque nous avons voulu l’interroger. Qu’aurait-il répondu selon vous à la question suivante : Que faire, pour demain, pour nos enfants et pour notre civilisation ?

Daniel Conversano : Guillaume Faye a compris fin novembre, quand on lui a annoncé un cancer généralisé, qu’il allait bientôt mourir. Pourtant, c’est un sujet que nous abordions peu. En pratique, et sans doute pour ne pas sombrer psychologiquement dans le désespoir, nous échangions en planchant sur ses prochains ouvrages comme si de rien n’était. C’est ainsi qu’il tenait le coup. Mais il y a eu tout de même quelques brefs moments où, de lui-même, Faye a évoqué avec moi sa fin proche. Notamment le soir de la Saint-Sylvestre. Je l’ai appelé à 23 h 50 pour lui souhaiter une bonne année, sur un coup de tête, car personne n’est censé appelé les patients aussi tard. Étonnamment, il ne dormait pas et m’a répondu. Quelque chose comme : « c’est mon dernier réveillon. J’en profite et j’écoute l’équipe médicale faire la fête en salle de pause. Je ne serai pas là pour le prochain réveillon… c’est une idée triste, n’est-ce pas, mon cher Daniel ? ». Ces mots m’ont énormément touché et j’y repense souvent. À la suite de cela, nous avons discuté d’un certain nombre de sujets. Et j’ai noté ceci : pour Guillaume, la clé est dans la compréhension par chaque Européen de la nature de leur âme. Faye était convaincu que tout s’écroule en Occident parce que plus rien n’est à sa place, et que les individus n’y arrivent plus à déterminer clairement qui ils sont. Les poètes et les artistes doivent créer des mythes qui encouragent la jeunesse à choisir la lutte et la survie (il n’aimait pas, par exemple, la mollesse dépressive des livres de Houellebecq, selon lui dangereuse) ; les courageux et ceux qui en ont la force doivent combattre, et ne plus se laisser faire face à la délinquance étrangère, tout en se vengeant en cas d’attaques adverses ; et les gens lambdas doivent, c’est le minimum, faire entre trois et quatre enfants pour assurer à notre pays une démographie autochtone de renouvellement des générations. Voilà ce qu’il m’a dit cette nuit-là, et répété souvent depuis. Il y a 3 catégories d’hommes européens, et chacun doit déterminer au cours de sa vie à laquelle il appartient. Père de famille, soldat, créateur. Faites votre choix.

Propos recueillis par YV


[cc] Breizh-info.com, 2019, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine – V

jeudi, 14 mars 2019

Faible participation, déconnexion : le premier bilan peu reluisant du grand débat national

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Faible participation, déconnexion : le premier bilan peu reluisant du grand débat national

par Bastien Gouly
Ex: https://echelledejacob.blogspot.com 
 
L'initiative lancée il y a plusieurs mois par Emmanuel Macron pour contrer la mobilisation des Gilets jaunes a-t-elle convaincu ? Selon Le Parisien, les catégories sociales les plus défavorisées compteraient parmi les grands absents du débat. 

Les jeunes et les pauvres, exclus du grand débat national ? Dans une étude diffusée le 9 mars, Le Parisien explique avoir décortiqué les 334.000 propositions citoyennes enregistrées dans le cadre de l'initiative macronienne, qui touche à sa fin. Une bonne partie de celles-ci provient de la plateforme internet du grand débat, non protégée du parasitage des activistes, anonymes et autres trolls, comme avait pu le constater RT France.

«C’est une France urbaine, socialement favorisée et retraitée qui s’est exprimée, du moins sur internet», analyse pour le quotidien de la capitale Jérôme Fourquet, directeur du département opinion publique à l'institut de sondage Ifop. Plusieurs médias ont, eux aussi, noté la faible réactivité des jeunes face à l'initiative gouvernementale.

«La France qui a participé est celle qui a voté Macron»

«La France qui a participé à cette vaste enquête est celle qui a voté pour Emmanuel Macron au premier tour de l’élection présidentielle», ajoute d'ailleurs Jérôme Fourquet. Par voie de conséquence, il note des disparités entre la participation des départements les plus riches et celle des moins aisés. L'illustration est faite avec l'Ile-de-France, Paris et les Hauts-de-Seine, qui en sont à plus de six contributions en ligne pour 1 000 habitants, loin devant la Seine-Saint-Denis – où le taux de pauvreté est le plus élevé de France métropolitaine – avec moins de quatre contributions en ligne pour 1 000 habitants.

Aussi, le grand débat initié par Emmanuel Macron, et organisé par le gouvernement en dehors d'un cadre indépendant (comme le souhaitait à l'origine la Commission nationale du débat public) semble être, d'abord, une affaire macronienne.

«La carte des non-contributeurs correspond à celle du non à Maastricht», résume par ailleurs Jérôme Fourquet qui constate «une fracture civique et démocratique».

Moins de contributeurs que de Gilets jaunes ?

Le Parisien affirme en outre que seuls 160 000 internautes auraient répondu à un ou plusieurs des quatre formulaires sur le site internet. Peu flatteur pour une démarche qui souhaitait éteindre la contestation des Gilets jaunes. Les macroniens ou partisans d'Emmanuel Macron ont beau avoir fait part, dès le premier acte le 17 novembre, de leurs réserves quant à la réussite du mouvement citoyen, force est de constater que celui-ci avait réuni, selon les chiffres du ministre de l'Intérieur (source pourtant accusée par les manifestants de minimiser la mobilisation) plus de 280 000 manifestants. Une mobilisation bien supérieure sur une journée, au nombre de participants du grand débat en ligne sur près de trois mois.

Le député de La France insoumise (LFI) Eric Coquerel a de fait rappelé le 12 mars à l'Assemblée nationale que le grand débat n'avait mobilisé sur son site que «0.25% des Français [...] moins d'un adhérent sur deux revendiqué par En marche»«A croire que même vos fidèles n'en ont pas voulu, de votre grande propagande nationale», a ajouté l'élu LFI à l'attention du Premier ministre Edouard Philippe.

Pourtant, le gouvernement et les élus de La République en marche comptent bien s'appuyer sur certains chiffres, manipulables, pour montrer le succès de leur opération. Par exemple, la secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, Emmanuelle Wargon, le ministre chargé des Collectivités territoriales Sébastien Lecornu ou la députée LREM d'Ille-et-Vilaine Laurence Maillart-Méhaignerie se félicitent en effet d'avoir obtenu environ 1,5 million de contributions individuelles sur la plateforme en ligne.

Sur les réseaux sociaux, la députée LREM de l'Ain Olga Givernet se vante pour sa part d'une «importante participation avec 16 000 cahiers de doléances ouverts [et] 10 000 réunions d’initiatives locales».

La macronie est donc en rang serré, pour présenter le grand débat comme une réussite du quinquennat.

Que se passera-t-il dans les mois suivants ?

Après la fin de la récolte des contributions le 15 mars, l'exercice se poursuivra avec des conférences régionales de citoyens tirés au sort. Ils livreront leur diagnostic sur deux week-end, soit le 15-16 mars, soit le 22-23 mars selon les endroits.

Des débats au Sénat et à l'Assemblée nationale auront également lieu début avril sur les quatre thèmes (transition écologique, fiscalité et dépenses publiques, démocratie et citoyenneté, organisation de l'Etat et services publics). Selon une source parlementaire, contactée par l'AFP, le gouvernement devrait ensuite faire le 9 avril une déclaration devant l'Assemblée nationale, sans vote.

Sébastien Lecornu affirme d'ailleurs dans Le Journal du dimanche du 10 mars que des propositions se «déploieront jusqu'à l'été».

Le 12 mars devant le Conseil économique social et environnemental (Cese), Edouard Philippe annonce en outre que le grand débat devait aboutir sur plusieurs points à un «compromis démocratique». Cependant, difficile de rendre plausible cette éventualité lorsque, dans le même temps, La République en marche et son délégué général Stanislas Guerini confirment avoir pour proposition de faire travailler les salariés un jour supplémentaire, gratuitement, afin de financer la dépendance des personnes âgées. Il s'agirait d'une deuxième journée de solidarité après celle mise en place par le gouvernement Raffarin en 2004 pour financer... la dépendance.

Avant l'issue définitive du grand débat, la macronie n'est-elle pas déjà en train de jeter de l'huile sur les braises de l'actuelle contestation sociale ?

Bastien Gouly

City of Xi’an and Why the New Chinese Silk Road Terrifies the West?

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City of Xi’an and Why the New Chinese Silk Road Terrifies the West?

by Andre Vltchek

Ex: https://journal-neo.org

Snow is falling on the wide sidewalks of the historic city of Xi’an, but people don’t seem to be troubled by the bitter cold.

One of the oldest cities in China, Xi’an, is now vibrant, optimistic and stunningly beautiful. Sidewalks are paved with expensive stones and have more than enough space for pedestrians, electric bicycles, plants, trees and bus shelters.

Attempts by the Communist Party to turn China into an ‘Ecological Civilization’ are visible at every step: trees are revered and protected, comfortable walking is encouraged, while heavy duty, efficient and super modern public transportation is extremely cheap and ecological: the metro, and electric buses. All scooters are also electric, and so are the tricycles that are intended to transport passengers between the metro stations.

Compared to most Asian cities, but even to those in the United States and Europe, Chinese metropolises, including Xi’an, look like sort of urban areas of the future. But they are not ‘impersonal’, nor atomized. They are built for the people, not against them.

Xi’an is where the old Silk Road used to begin, connecting China to India, Central Asia and the Middle East.

It has a special significance and deep symbolism in Chinese history, and it is essential for China’s present and future.

Xi’an is the oldest of the four ancient capitals, and home to the Terracotta Army of Emperor Qin Shi Huang. This tremendous world heritage site is a titanic symbol of loyalty, endurance and optimism. According to the legend, the entire tremendous army followed its commander to the other life, ready to defend him, to fight for him and if necessary, to offer the ultimate sacrifice. What does it all really mean? Is it just an emperor that these brave warriors are ready to sacrifice their lives for, with smiles on their faces? Or is it the nation, or perhaps even the entire humanity they are determined to defend?

Whatever it is, it is enormous, and seeing the sheer size of the monument sends shivers all over my body.

*

Some fifty kilometers away, at the North Station of Xi’an City, an army of the fastest trains on earth is lined up at countless platforms. These beautiful bullet trains connect Xi’an with Beijing, Shanghai and soon, Hong Kong. Some of them are already speeding towards the city of Zhangye, which is the first step on the new rail Silk Road that will soon continue all the way towards the north-western tip of China, at Kashgar. And Kashgar is only 100 kilometers from the border with Kyrgyzstan, and 150 kilometers from Tajikistan.

If someone thinks that China is simply a north Asian country, far away from the rest of the world, they should think twice. In the center of Xi’an, there is a bustling neighborhood, similar to those found in any bustling city of the Middle East. There is a Grand Mosque, a bazaar, and endless lanes of colorful stalls, jewelry workshops, restaurants and halal eateries. Many women here wear colorful clothes and headscarves, while men cover their heads with skullcaps.

The western part of China is a vibrant mix of cultures from the north, as well as Central Asia. And the ancient capital of China – Xi’an – is well known and admired for its multi-cultural identity. Like the former Soviet Union, Communist China is an enormous and diverse country.

*

And the West doesn’t like what it sees.

It hates those super high-speed trains, which, at tremendous speed, as well as cheaply and comfortably, cover distances of thousands of kilometers. It hates where they are going: towards the former Soviet Central Asian republics, and soon, hopefully, towards Afghanistan, Pakistan, Iran, Russia, and one day, maybe even India.

It hates the optimistic spirit of the people of Xi’an, as well as the wise and at the same time, avant-garde environmental policies of China.

It hates that in cities like Xi’an, there are no slums, no homeless people, and almost no beggars: that instead of advertisements, there are beautiful paintings with messages highlighting socialist virtues, including equality, patriotism, respect for each other, democracy and freedom. It hates that most of the people here look determined, healthy, in good spirits, and optimistic.

The West passionately hates the fact that China is essentially Communist, with a centrally planned economy and tremendously successful social policies (by 2020, China will eliminate the last pockets of extreme poverty), even strive for the ecological civilization.

China defies Western propaganda, which hammers into the brains of the people that any socialist society has to be drab, uniform and infinitely boring. Compared to such a city as Xi’an, even the European capitals look dull, depressing, dirty and backward.

Yet China is not rich, not yet. At least on paper, (read: using statistics produced and controlled predominantly by the countries and by the organizations controlled by Washington, London and Paris), its HDI (Human Development Index, compiled by UNDP), is the same as Thailand’s. While the contrast between two countries is striking. Thailand, a feudal society glorified by the West, because of its staunch support during the Vietnam War and because of its anti-Communist drive, is suffering from collapsed infrastructure (no public transportation outside Bangkok, awful airports and train system), monstrous, almost ‘Indonesian-style’ city planning (or lack of it), urban slums, endless traffic jams and basically no control of the government over business. In Thailand, frustration is everywhere, and the murder rate is consequently even higher than in the United States (per capita, according to INTERPOL data), while in China it is one of the lowest on earth.

But above all, the West hates China’s growing influence on the world, particularly among the countries that have been for centuries brutalized and plundered by European and North American corporations and governments. And it is scared that they will, eventually, fully understand that China is determined to stop all forms of imperialism, and to eradicate poverty in all corners of the world.

*

Xi’an is where the old and new Silk Roads have their starting points. The new one is called the Belt Road Initiative (BRI), and very soon it will account for tens of thousands of kilometers of railroads and roads connecting and crisscrossing Asia, Africa and Europe, pulling out of misery billions of men, women and children. Once completed, everybody will benefit.

But that is not how the West likes it. ‘Everyone benefiting’ is a totally foreign, even hostile concept, at least in the Western capitals. Only the West, plus those few ‘chosen’ and highly obedient countries (including Japan, South Korea and Singapore) have been, until now, allowed to prosper, forming a strictly ‘by appointment only’ club of nations.

China wants everyone to be rich, or at least not poor.

Most Asians love the idea. Africans love it even more. The new elegant train station in Nairobi, Kenya, is a new symbol, a promise of a better future. Tram lines in Addis Ababa, the construction of a high-speed train line that will go through Laos, all these are marvels unimaginable only a few years ago.

The world is changing, mainly thanks to the determined efforts of China and Russia to finally destroy Western colonialism (the ‘project’ that began so well right after WWII, but, except on paper, was never fully completed).

*

Xi’an is rising. In the West, they used to say that life in China is improving, but only for Beijing, Shanghai and Guangdong.

Later they said, for the Pacific coast, OK, life is better, but go further West… Xi’an, Chengdu, Kunming and other cities followed.

Then, the propagandists regrouped: ‘Chinese cities are doing well, but the countryside is suffering’. Then came President Xi’s brainchild – ‘Ecological civilization’, and decisive reforms aimed at improving the standards of living and quality of life all over the most populous country on earth. In 2018, for the first time in modern history, there was a reverse migration from Chinese cities, to the rural areas.

One has to repeat again and again, until it sinks into people’s brains: After 2020, there will be no extreme misery in China.

In our upcoming book “China and Ecological Civilization”, a dialogue between me and leading philosopher John Cobb Jr, John who has been working very closely with the Chinese government on issues of environment and education, explained:

“As I compare China’s success in giving serious attention to the well-being of its natural environment and needy citizens with that of European countries, my reason for betting on China is that I have some confidence that it will maintain governmental control of finance and of corporations generally.  If it does this, it can also control the media.  Thus, it has a chance of making financial and industrial corporations serve the national good as perceived by people not in their service.  Less centralized governments are less able to control the financial and other corporations whose short-term interests may conflict with the common good.”

That may be the main reason why the West is horrified, and trying to antagonize China by all means: If China succeeds, colonialism will collapse, but also corporatism, which, like a fairy-tale monster devours everything in its sight.

*

Facing thousands of determined Terracotta soldiers, I felt the enormity of China.

I imagined hundreds of millions of men and women building the nation; millions of construction sites, not only in China itself, but also abroad. I recalled my neighbors in Nairobi, when I used to live in Africa – optimistic, well-natured but tough Chinese engineers, who used to power-walk, together, every night. I liked, I admired their spirit.

To me, they were like present-day Terracotta soldiers: brave, determined and loyal. Loyal not to the emperor, but to humanity. Not military men, but people who are constructing, building a much better world in all corners of the globe, often with their own hands. Despite the vitriolic spite and nihilism unleased against them by the West.

In Xi’an, I stood in front of the old gate, where everything began, many centuries ago; the old Silk Road. Now, everything was returning here, in a grand circle. The new beginning.

It was cold. It was beginning to snow. But I was immensely happy to be here, and I felt alive and full of optimism for the future of humanity.

I made a few symbolic steps. Millions did before me. Millions will, again, soon.

Andre Vltchek is philosopher, novelist, filmmaker and investigative journalist. He’s a creator of Vltchek’s World in Word and Images, and a writer that penned a number of books, including China and Ecological Civilization. He writes especially for the online magazine “New Eastern Outlook.”
https://journal-neo.org/2019/02/20/city-of-xi-an-and-why-...

mercredi, 13 mars 2019

Au-delà du vote blanc, de l’abstention et de la nullité des suffrages

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Au-delà du vote blanc, de l’abstention et de la nullité des suffrages

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com

Dans le cadre du fameux « Grand Débat national », vaste fumisterie propice à tous les exercices d’enfumage et bel exemple de jacasseries démocratiques futiles, les Français qui y participent suggèrent à défaut du « référendum d’initiative citoyenne » une meilleure prise en compte du vote blanc. On distingue depuis 2014 les suffrages nuls des votes blancs.

Au second tour de la dernière présidentielle, tandis que l’abstention atteignait 25,44 %, le nombre de suffrages blancs s’éleva à 8,52 % et les votes nuls à 3 %. Comparés à 2012, ces chiffres en hausse expriment paradoxalement par leur non reconnaissance officielle un refus implicite de choisir entre les deux finalistes. Le système électoral hexagonal ignore la pertinence du vote blanc au nom de la fable de la majorité. Cette fiction s’achève enfin.

Certains « Gilets jaunes » proposent que la prise en compte du vote blanc dans les suffrages exprimés permette, le cas échéant, d’annuler l’élection si les bulletins blancs dépassent les 50 %. Ne s’agit-il pas d’une confusion regrettable entre le refus d’entériner le choix (biaisée) proposé et le rejet compréhensible des candidats ? Ne faudrait-il pas plutôt instaurer au côté du vote blanc et du suffrage nul le « vote contre tous les candidats » ? Existe à l’Académie Française une procédure similaire. Les « Immortels » peuvent refuser un candidat en marquant leur bulletin d’une croix noire.

Appliqué en Russie entre 1993 et 2006, réintroduit en 2014 pour les élections locales, ce « vote contre tous » en vigueur aussi en Ukraine témoigne de la détermination d’une partie de l’électorat qui se méfie de tous les candidats. À l’élection présidentielle ukrainienne de 2010, le vote contre tous les candidats au second tour obtenait 4 %. Viktor Ianoukovitch était élu avec 48,95 % face à Ioula Tymochenko (45,47 %).

Plus que l’abstention qui révèle un réel apolitisme/a-civisme, que le suffrage nul qui marque une certaine désinvolture à l’encontre des institutions et que le vote blanc qui exprime un véritable mécontentement impuissant, le « vote contre tous les candidats » représente une indéniable motion de censure populaire aux conséquences considérables. Dans l’hypothèse où ce vote égalerait ou dépasserait la majorité absolue, non seulement la consultation serait annulée, mais les candidats ainsi défiés ne pourraient plus se représenter à la même fonction pour une durée précise. Introduire le « vote contre tous les candidats » correspond en fait à l’ostracisme de la démocratie antique athénienne.

La reconnaissance du vote blanc, voire du « vote contre tous les candidats », ne suffira pas à déstabiliser la partitocratie. Deux autres mesures électorales affranchiraient mieux l’électeur des pressions partisanes : généraliser pour tous les scrutins de listes le panachage et le vote préférentiel. N’est-il pas temps en effet de rendre la parole au peuple, une parole depuis trop longtemps confisquée par les politicards, les médiats officiels, les partis, les lobbies et les banksters ?

Georges Feltin-Tracol

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 115, mise en ligne sur TV Libertés, le 4 mars 2019.

Les 10 fonctions de l’USAID, la méga agence « humanitaire » de la CIA

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Les 10 fonctions de l’USAID, la méga agence « humanitaire » de la CIA

Auteur : Nazanín Armanian
Ex: http://www.zejournal.mobi

Les camions de charité de l’USAID destinés au Venezuela restent stationnés à la frontière avec la Colombie, tandis que Donald Trump, l’homme qui incarne la solidarité, menace le pays sud-américain d’une attaque militaire : il veut que des milliers de Vénézuéliens qui vont mourir des conséquences des bombes et des balles le fassent avec leur ventre plein de biscuits qu’il ne pourrait pas vendre sur les marchés des pays développés, peut-être parce qu’on a utilisé des graines modifiées pour les faire, ou parce qu’ils allaient expirer.

L’Agence des États-Unis pour le Développement International (USAID) a été créée en 1961 dans le but d’étendre le « Plan Marshal » aux pays stratégiques du monde, en canalisant ses politiques pour

1) empêcher les forces communistes, renforcées par la défaite du fascisme pendant la Deuxième Guerre Mondiale, de prendre le pouvoir et

2) ouvrir de nouveaux marchés aux entreprises étatsuniennes.

Le lien entre l’USAID et le Bureau de Sécurité Publique, alors dirigé par l’agent de la CIA Byron Engle, a été renouvelé année après année : en 2015, Barack Obama a nommé Gayle Smith, directrice du Conseil de Sécurité Nationale de la Maison Blanche, à la tête de l’agence.

Selon WikiLeaks, entre 2004 et 2006, l’USAID a mené plusieurs actions au Venezuela et fait un don de 15 millions de dollars à des dizaines d’organisations civiles, afin de faire avancer la stratégie de l’ancien ambassadeur de Washington William Brownfield, basée sur la provocation d’une fracture du Chavisme et l’organisation des secteurs mécontents des réformes du Parti Socialiste Uni du Venezuela.

Les fonctions de l’USAID

1- Choisir le bon pays pour le projet préparé par le Secrétaire d’État, et évidemment ce n’est pas toujours le pays le plus utile. Ensuite, l’agence doit décider dans quel secteur elle sera impliquée, bien que ses secteurs préférés soient l’énergie, l’éducation, la santé, la sécurité et l’agriculture. Dans ce secteur, la production de cultures vivrières est généralement remplacée par des cultures commerciales. Elle place ensuite ses troupes dans des positions clés pour subvertir les économies locales. Les fois où elle embauche des gens de valeur solidaires indigènes, c’est pour réduire ceux qui devraient militer dans les partis politiques pour un changement fondamental dans la gestion de la charité.

En Irak colonisé, l’USAID injecte l’économie néolibérale, impose des privatisations massives, y compris une partie de l’industrie pétrolière, et force la théocratie fantoche installée à comparer les grains transgéniques de Monsanto.

Au Pérou, l’agence a donné 35 millions de dollars dans les années 1990 à la campagne de Alberto Fujimori, dont les mesures économiques ont plongé le pays dans la misère. La solution du protégé de l’USAID n’était pas de réduire la pauvreté mais de réduire les pauvres : Fujimori a stérilisé de force 300 000 femmes autochtones.

2- Affaiblir et même éliminer les institutions du pays d’accueil, en créant des réseaux et des entités parallèles, en favorisant la dénationalisation des secteurs fondamentaux en faveur « d’entrepreneurs ». Évidemment, l’intérêt de la bourgeoisie étatsunienne n’est pas dans l’autosuffisance des autres pays, bien au contraire.

3- Faciliter à la CIA le « placement de ses hommes dans la police de pays stratégiques à travers le monde« , explique AJ Langguth, ancienne correspondante du New York Times. En fait, le budget de l’USAID est en partie le financement caché des agences de renseignement américaines.

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4- Renforcer la domination des États-Unis sur la finance mondiale. En Inde, pays d’accueil de la Chine pour Washington, l’USAID, en coordination avec le gouvernement d’extrême droite de Narendra Modi, a mis en œuvre la « numérisation de l’économie », forçant des dizaines de millions de personnes des classes les plus pauvres du pays à abandonner le paiement en espèces en faveur du numérique, leur donnant seulement un mois – novembre 2016 – pour livrer leurs grosses coupures à la banque, lorsque la plupart ne détenaient aucun compte bancaire. Et qu’a obtenu l’USAID ?

a) Servir les intérêts des Technologies de l’Information (TI), des fournisseurs de services de paiement et des sociétés émettrices de cartes de crédit MasterCard, Visa et la Fondation Gates qui a promis en échange de donner un généreux chèque à l’ONU.

b) Appauvrir les Indiens en détruisant les économies de nombreux petits commerçants et producteurs, qui n’arrivaient pas à déposer leur argent.

c) Obtenir les données des utilisateurs.

d) En réduisant l’utilisation des liquidités à l’échelle mondiale, elle permet aux États-Unis de renforcer le dollar par la domination de leurs entreprises sur les finances internationales.

e) Surveiller le commerce mondial : Washington peut ainsi sanctionner, par exemple, les entreprises qui travaillent avec l’Iran, comme Huawei en Chine.

5- Former les forces de répression d’un État, en les préparant à démanteler la résistance de la population. Dan Mitrione, un homme de l’USAID en Uruguay, a donné des cours dans les années 1970 sur « l’art complexe de l’interrogatoire » et la manière dont les détenus devraient être torturés, en utilisant des hommes et des femmes « vivants » sans abri comme cobayes humains. L’USAID, avec les Bérets verts et la CIA, est impliqué dans la torture, le meurtre et la disparition de milliers d’hommes et de femmes guatémaltèques progressistes après avoir formé près de 30 000 policiers et des groupes paramilitaires pour cette mission.

Au Brésil, le Bureau des Initiatives de Transition (OTI), un contractant de l’USAID chargé de déstabiliser les gouvernements non alliés, a agi de la même manière. L’une de ses victimes était Dilma Rousseff, arrêtée et torturée pour être une étudiante marxiste.

6- Créer des milliers d’emplois pour les ONG étatsuniennes et leur fournir d’énormes fonds publics et privés pour servir les intérêts de donateurs tels que Rockefeller, Soros, Gates, Ford et Omidyar, tout en ouvrant les marchés aux sociétés des États-Unis. L’USAID elle-même prétend retourner dans son pays près de 80% de l’argent investi dans cette organisation.

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Une fois que Bush et ses alliés ont transformé l’Irak en décombres avec des mensonges en 2003, un des contractants de l’USAID, Creative Associates International Inc. (CAII) a remporté un contrat de 157 millions de dollars pour l’achat de tableaux noirs et de craie pour des écoles qui avaient été détruites par des missiles étatsuniens. Un autre, International Relief and Development (IRD), a reçu 2,4 milliards de dollars pour les mêmes fins, et Halliburton et Bechtel ont reçu la même somme.

En Afghanistan, principal bénéficiaire de l’aide américaine, où des centaines « d’experts en genre » occidentaux ont débarqué pour « sauver les femmes », l’USAID a alloué 216 millions de dollars en 2018 pour autonomiser 75 000 femmes : selon l’Inspecteur général spécial pour la reconstruction de l’Afghanistan, seulement 50 environ ont été employées et l’argent des contribuables a disparu. 89,7 millions de dollars de plus ont disparu. Arnold Fields, son directeur, a été forcé de démissionner par le Congrès.

La « Démocratisation de l’Afghanistan » menée par Bush-Cheney et 300 000 soldats de l’OTAN et des dizaines de milliers de sous-traitants « djihadistes » du Pentagone, en plus de tuer presque un million d’Afghans et de pousser des millions de familles à quitter leur foyer, a eu pour effet de faire oublier la mémoire historique du pays des manuels scolaires : peu se souviennent que la République démocratique d’Afghanistan (1978-1992), dirigée par les communistes, a éliminé l’usure, la culture de l’opium, légalisé les syndicats, établi une loi sur le salaire minimum, a établi la négociation collective, l’égalité entre hommes et femmes, qui a permis que pour la première fois 40% des médecins soient des femmes ainsi que 60% des professeurs de l’université de Kaboul. L’éducation a été déclarée gratuite et universelle, de même que les soins de santé, et les lits d’hôpitaux ont été doublés.

Selon la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), le nombre de civils tués ou blessés lors d’attaques de l’OTAN en 2017 a augmenté de 50 % par rapport à 2016, les deux tiers du total étant des femmes et des enfants. Aujourd’hui, les écoles de l’USAID n’enseignent pas les valeurs de la collectivité, mais l’individualisme le plus pervers du « chacun pour soi ».

7- Déstabiliser la résistance à l’impérialisme et aux dictatures alliées, dans les pays en tension, en soulageant la faim de manière ponctuelle et dans des moments concrets par des aumônes, empêchant la population de s’organiser pour exiger la justice sociale. En Égypte, à la fois sous le régime Moubarak et aujourd’hui sous le despotisme du général al Sisi, Washington oblige le Caire à acheter des armes alors que des milliers de personnes vivent dans des cimetières, puis envoie l’USAID pour distribuer du pain dans les quartiers qui se sont levés pendant le « printemps » de 2011, déstabilisant ainsi la résistance.

Il a fait la même chose en Haïti : dans les quartiers où les ouvriers avaient organisé des « pots publics » pour demander justice, il distribue de misérables sacs de nourriture, cherchant une loyauté : « Tout le monde embrasserait les mains qui leur donne de la nourriture« , ont-ils pensé.

8– Provoquer des protestations populaires contre les gouvernements qu’elle répudie sous la bannière de la « Promotion de la démocratie ». L’USAID a été expulsée de Russie, des pays de l’ALBA (Bolivie, Cuba, Équateur, Dominique, Nicaragua et Venezuela) et du Burkina Faso. Ici, le président Thomas Sankara, le Che Guevara du Burkina Faso, a été renversé par un coup d’État parrainé par la France et assassiné en 1987 en punition de ses grandes mesures visant l’autosuffisance de la nation. La Libye, l’un des pays les plus développés d’Afrique, est aujourd’hui le meilleur exemple de ce type de « libération ».

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9- Créer ses propres médias apparemment dépolitisés (sports, comédies musicales, etc.) envoyant des messages subliminaux au profit de l’économie de marché, de la consommation, du manque de solidarité, etc. L’USAID, par le biais de l’OTI, a introduit à Cuba en 2010 un système de messagerie similaire à Twitter appelé ZunZuneo. Tout en recueillant les données personnelles de centaines de milliers d’utilisateurs par le biais de leur téléphone portable, il a tenté d’organiser des dissidences dans le réseau et aussi dans les rues. Creative Associates International Inc. (CAII), un autre contractant de l’USAID, a parrainé des rappeurs pour capter les jeunes.

10- Recevoir plus de subventions par plus de destruction à cause de la guerre : en mars 2017, les États-Unis ont « par erreur » bombardé un bâtiment à Mossoul tuant 105 civils irakiens : deux jours plus tôt l’USAID avait déposé sa demande de nouveau budget pour la reconstruction de l’Irak : marchés « guerre-construction » ? Pompiers pyromanes ? Toute ressemblance avec la scène du film « Child » où Charlot propose à son fils de casser les fenêtres du quartier afin de gagner de l’argent en installant du nouveau verre n’est que pure coïncidence !

Si la guerre et la pauvreté n’étaient pas aussi rentables, elles seraient interdites par la loi.

Traduit par Pascal, revu par Martha pour Réseau International


- Source : Publico (Espagne)

L'Europe, usine à gaz...

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L'Europe, usine à gaz...

par Caroline Galactéros

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Caroline Galactéros, cueilli sur son blog Bouger les lignes et consacré à l'absence de politique énergétique de l'Europe. Docteur en science politique, Caroline Galactéros est l'auteur de  Manières du monde, manières de guerre (Nuvis, 2013) et intervient régulièrement dans les médias. Elle vient de créer, avec Hervé Juvin, Geopragma qui veut être un pôle français de géopolitique réaliste.

L'Europe, usine à gaz

La toute récente révision, permise par le revirement français, de la « Directive gaz » de 2009 étendant l’applicabilité des normes communautaires à l’extérieur du territoire de l’Union européenne (UE) est un nouveau coup (auto)porté par le Conseil européen à l’indépendance énergétique de l’UE. Les motifs invoqués sont, comme toujours, au cœur des « valeurs » européennes : concurrence loyale et accès équitable au marché européen. C’est beau comme l’Antique ! Exactement le corpus idéologique idéal qui a motivé, quelques jours auparavant, l’avis négatif de la Commission sur la fusion Siemens-Alstom… Sur deux chantiers d’importance stratégique évidente, Bruxelles s’est donc une fois encore trompée de cible, d’ennemi, d’enjeu et d’alliés…

L’Europe est décidément hors sol, et surtout, se croit seule au monde ! Nous agissons comme si notre marché était strictement européen, comme si nous avions la vie devant nous et nul besoin de nous mettre en ordre de bataille pour projeter notre puissance de frappe commerciale collective vers le reste de la planète, afin de ne pas nous faire dévorer tout crus par Pékin et Washington. Bref, on a tout faux, mais on fonce dans le mur avec l’assurance d’un taureau au front court se précipitant sur une muleta rouge pour finir lardé de banderilles meurtrières. Aucune vision stratégique, plutôt une myopie suicidaire angoissante de la technocratie communautaire, paralysée par ses propres règlementations anachroniques. L’Europe, une nouvelle fois, consent à son effacement de la carte des grands ensembles.

Cette révision vise évidemment le projet North Stream 2, affligé, aux yeux de Washington, donc de Paris, d’une tare insupportable : il permet à Moscou de contourner l’Ukraine…qui vient d’inscrire dans sa Constitution, cinq ans après « la révolution-coup d’État » de Maïdan, son intégration dans l’UE et l’OTAN comme objectifs prioritaires de sa politique étrangère…. La « guerre froide » n’a jamais été aussi brûlante et stupide.

La volte-face française est un « coup de pied de l’âne » de Paris à Berlin, sous prétexte de « ne pas accroître la dépendance vis-à-vis de la Russie et nuire ainsi aux intérêts de pays de l’Union européenne tels que la Pologne et la Slovaquie ». Comme si Paris était en charge de la défense des intérêts de ces deux pays… Pour l’Allemagne, cette révision est dramatique. Avec North Stream 2, Berlin doublait la quantité de gaz déjà acheminée. Gerhard Schröder, à la tête du projet, témoigne de l’importance stratégique pour l’Allemagne de la construction d’une seconde ligne de pipelines. Le ministre allemand de l’Économie, Peter Altmeier, a d’ailleurs rapidement réagi en rappelant que « chaque pays de l’Union européenne a le droit de maintenir les relations économiques et commerciales qu’il estime de son intérêt. »

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Ainsi, pourquoi cette agression française ? Alors que le couple franco-allemand est déjà au bord du divorce, Paris cherche-t-elle à nuire à son ancienne dulcinée, quelques jours seulement après la signature laborieuse du Traité d’Aix-la-Chapelle, dont l’article 1 stipule que « Les deux États approfondissent leur coopération en matière de politique européenne » ?

Sur le plan diplomatique, soutenir les Allemands dans un projet qui leur tient à cœur revenait à accompagner d’actes concrets nos grandes envolées lyriques sur « le couple franco-allemand » et nous permettait également d’entretenir des relations, certes vigilantes mais des relations tout de même, avec la Russie. Même sur les plans strictement énergétique et économique, cette renégociation de dernière minute n’est pas dans notre intérêt. North Stream 2 nous sert objectivement. Nous en attendons une baisse du prix du gaz, nous anticipons l’épuisement des réserves norvégiennes dans deux décennies (la Norvège est notre premier fournisseur de gaz naturel, à hauteur de 40 %), nous nous positionnons pour bénéficier de la production du deuxième exploitant de gaz au monde, la Russie, et de pouvoir pallier une éventuelle coupure des exportations de gaz algérien.

Qu’a-t-on cru pouvoir gagner, à Paris, en tombant dans le piège grossier de Washington, qui nourrit la division européenne pour asseoir son influence et empêcher tout rapprochement de l’UE avec Moscou ? Quid de nos motivations ? Un besoin de nous faire « pardonner » notre refus de participer au récent sommet de Varsovie, voulu par Washington pour réunir une coalition ouvertement anti-iranienne, prélude à une agression de la République islamique dont le projet gagne du terrain dans les esprits et les États-majors ? Un entêtement suicidaire dans une politique étrangère frappée d’inconséquence chronique ? Une tentative maladroite de prise d’ascendant dans le cœur de Washington- (évidemment vouée à l’échec) ? Un peu de tout cela sans doute. Mais il semblerait que ce changement radical de position soit surtout le fruit de la peur. D’une part, celle de l’augmentation de la dépendance par rapport à la Russie, entretenue par la diabolisation lancinante et interminable de ce pays ; d’autre part, la peur des pressions américaines considérables qui se manifestent depuis le début du projet.

Tout récemment encore, Richard Grenell, ambassadeur des États-Unis à Berlin, mettait en garde les entreprises allemandes contre toute participation au financement du North Stream 2. Elles prenaient le « risque de sanctions importantes », avertissait-il. L’extraterritorialité dans toute sa splendeur ! Puis il déclarait que le Parlement européen, la Commission et seize pays d’Europe « partageaient le point de vue des États-Unis ». Enfin, le 7 février, les ambassadeurs américains auprès du Danemark, de l’Union européenne et de l’Allemagne s’exprimaient dans la Deutsche Welle en ces termes : « Nord Stream 2 augmentera la sensibilité de l’Europe aux tactiques de chantage énergétique de la Russie. » Nouveau rappel à l’ordre pour une Allemagne jugée décidément un peu trop « autonome ». Paris crut-il déceler là une chance à saisir de plaire au « maitre » ? On voit ici combien l’Europe est l’outil direct (et la victime) de la manœuvre américaine contre Moscou, et combien la desservir sert la convergence objective des intérêts américains et chinois. Rappelons que les États-Unis sont les premiers producteurs de gaz au monde, les troisièmes exportateurs de gaz naturel liquéfié (GNL), mais que ce produit n’est pas encore suffisamment compétitif sur les marchés européen et asiatique pour rivaliser avec le gaz russe. Les États-Unis cherchent donc à se positionner pour s’insérer prochainement sur le marché européen…et chinois.

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Tout en portant le fer dans la plaie, les diplomates français ont cherché à s’entendre avec leurs homologues allemands sur une directive qui réunirait leurs deux votes. Le cœur du compromis finalement adopté par le Conseil européen est le suivant : « l’application des règles européennes pour les gazoducs avec des pays tiers comme la Russie incombe aux pays de l’Union européenne où ils sont reliés pour la première fois au réseau européen ». En d’autres termes, l’Allemagne peut, par exception, décider de ne pas appliquer la directive révisée au projet North Stream 2 sans que la Commission soit en mesure de s’y opposer. Si ces pourparlers ultimes n’avaient pas abouti, il aurait fallu revoir la distribution du contrôle sur les pipelines avec les Russes, ce qui aurait entraîné un retard important dans la réalisation du projet, des coûts et une renégociation ardue des termes du contrat pour toutes les parties. Ces risques ne seront pas écartés tant que la directive ne sera pas entérinée par le Parlement européen. Certains acteurs intéressés pourraient en profiter pour jouer la montre et utiliser ce répit pour mieux se positionner sur le marché européen.

On en comprend moins encore l’attitude de la France. Pourquoi avoir pris un tel risque vis-à-vis de l’Allemagne en cherchant à empêcher ou limiter l’expansion du North Stream 2, lorsque, in fine, on signe un accord en demi-teinte et que l’on n’atteint pas la moitié de son objectif initial tout en en recueillant l’opprobre ?

L’Allemagne, en effet, garde la main sur le projet et les Russes ne semblent pas traumatisés par cette péripétie, comme en témoignent les déclarations du porte-parole de la présidence russe, Dimitri Peskov : « Nous sommes catégoriquement en désaccord avec l’affirmation selon laquelle cela entraînerait une augmentation de la dépendance de l’Europe vis-à-vis du gaz russe, car de tels projets n’engendreraient pas la dépendance (…) mais assureraient principalement une interdépendance. Les Européens dépendent du gaz russe, et la Russie, en tant que fournisseur, dépend de la demande européenne ». Et Igor Chatrov, directeur adjoint de l’Institut national pour le développement de l’idéologie moderne, de dire : « En fait, le tout début de la mise en œuvre du projet Nord Stream 2 a montré à lui seul que l’Allemagne définissait elle-même sa politique énergétique. Et, plus encore, que cela ne dépendrait pas des États-Unis. » Sublime coïncidence ‒ et ultime affront pour Paris ‒, le 12 février, Peter Altmaier recevait à Berlin le Secrétaire américain adjoint à l’Énergie, Dan Brouillette. Les deux intéressés juraient n’avoir conclu aucun deal quant à une prochaine exportation de GNL en Allemagne, mais Peter Altmaier insistait sur la nécessité pour l’Europe de « se protéger, d’être moins vulnérable et, par conséquent, de se diversifier », citant, outre les États-Unis, l’Égypte, le Qatar et Israël.

L’Allemagne se sort donc de ce traquenard par une belle pirouette concernant ses relations diplomatiques avec les États-Unis, tandis que nous pâtissons d’avoir joué le proxy américain pour ne recueillir, in fine, que le mépris de notre Grand Allié et la défiance de notre indispensable comparse européen. La France s’est démarquée… mais à son détriment. Elle a fait affront à l’Allemagne mais n’a plus un atout en main. Après cet impair, il lui faudra tabler sur la seule patience du grand frère allemand. Qui est à bout.

Caroline Galactéros (Bouger les lignes).

mardi, 12 mars 2019

L'illusoire programme pour l'Europe d'Emmanuel Macron

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L'illusoire programme pour l'Europe d'Emmanuel Macron

par Jean Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Le Programme pour l'Europe (voir référence ci-dessous) que viennent de proposer Emmanuel Macron et La République en Marche est-il autre chose qu'une opération électorale ? Celle-ci viserait les prochaines élections européennes, mais aussi à plus long terme la future élection présidentielle française.

Tous ceux qui ont milité dans le passé pour la construction européenne et l'adoption au niveau du Parlement de Strasbourg et de la Commission de Bruxelles d'ambitieux programmes communs à l'ensemble de l'Union Européenne (UE) ou tout au moins à l'ensemble des membres européens de la zone euro devraient se réjouir. Ils y retrouveraient l'essentiel des objectifs que selon eux l'UE devrait se donner pour devenir entre les Etats-Unis et le Brics (Russie-Chine) une puissance mondiale équivalente.

Ainsi, dans l'indispensable domaine d'une défense européenne autonome par rapport à un OTAN dominé par Washington, les propositions du programme pour l'Europe devraient donner satisfaction. On y trouve la création d'un Fonds européen de défense qui financera des équipements militaires communs et des programmes conjoints de recherche développement en matière militaire, d'un État-major ou Quartier Général européen permanent chargé d'assurer une planification et un contrôle des opérations de défense européenne, l'établissement d'une coopération entre les Etats membres qui souhaitent se regrouper sur les questions de défense sans attendre la participation de tous les pays de l'UE.

Tout ceci est bel et bon. Mais comme dans l'ensemble du Programme pour l'Europe il s'agit d'intentions, certains diront de vœux pieux, sans aucune précision de ce que pourrait faire la France pour concrètement entraîner d'autres pays européens, sinon toute l'UE, dans la mise en œuvre concrète de ces programmes. Il est évident que si ces pays refusent de s'engager au service de tels objectifs, ce n'est pas sans raisons. En matière de défense, par exemple, ils ne veulent pas affecter les crédits budgétaires qui seraient nécessaire. Plus gravement, ils refusent d'affronter les Etats-Unis et le Pentagone qui ont toujours visé à faire des Etats européens des supplétifs passifs de leurs projets visant à dominer militairement la Russie.

Il est évident que le programme militaire pour l'Europe proposé par Emmanuel Macron suscitera l'indifférence, sinon une hostilité ouverte, de la part des pays européens qui ont toujours voulu faire reposer la défense de l'Europe sur la seule armée américaine, au lieu de construire une véritable force de défense européenne. Emmanuel Macron serait bien en peine de faire changer ce rapport de force. Il ne donne d'ailleurs aucune précision sur la façon dont la France pourrait s'y prendre pour faire avancer cette défense européenne, soit au sein de l'UE, soit même au sein de quelques Etats européens qui se regrouperaient au service de cet objectifs.

Ceci n'a rien d'étonnant. Pour faire des propositions concrètes dans ce domaine de la défense, comme dans tous les autres Programmes pour l'Europe d'Emmanuel Macron, il faudrait engager en France même de très importants travaux préparatoires. Il faudrait aussi, dans la mesure du possible,lancer dès maintenant des négociations avec un minimum d'Etats européens qui pourraient adhérer à ces programmes. Il est évident qu'Emmanuel Macron n'a ni les moyens ni même l'intention de le faire.

Comme quoi il devrait apparaître clair, même au sein de la République en Marche, que le programme pour l'Europe d'Emmanuel Macron est simplement un programme électoral, pour ne pas dire une gesticulation électorale. Tout laisse penser que les autres gouvernements européens l'ont compris depuis longtemps. L'indifférence avec laquelle, si l'on en croit des sources diplomatiques, ils ont reçu le Programme pour l'Europe en est la preuve.

Référence

https://en-marche.fr/emmanuel-macron/le-programme/europe

Note

Le 10/02 au soir , Jean Luc Mélenchon a publié dans Libération une tribune incitant à sortir de l'Europe. Cela sera sans doute dorénavant le réflexe salutaire de beaucoup d'Européens scandalisés par l'hyper-libéralisme économique et l'atlantisme de l'UE. Bien évidemment il a suscité l'indignation au sein de ce que l'on nomme désormais la macronerie.

Hervé Juvin : "L'Europe va changer de cap"

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Hervé Juvin : "L'Europe va changer de cap"

 
 
Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com
 
Vous pouvez ci-dessous découvrir un entretien avec Hervé Juvin, réalisé par Edouard Chanot pour son émission Parade - Riposte, et diffusé le 6 mars 2019 sur Sputnik, dans lequel il évoque la nécessité de changer les objectifs et le fonctionnement de l'Union européenne. Économiste de formation, vice-président de Géopragma, Hervé Juvin est notamment l'auteur de deux essais essentiels, Le renversement du monde (Gallimard, 2010) et La grande séparation - Pour une écologie des civilisations (Gallimard, 2013). Candidat aux élections européennes sur la liste du Rassemblement national, il a publié récemment un manifeste intitulé France, le moment politique (Rocher, 2018).
 

 

Meilleurs extraits de la revue de presse de Pierre Bérard (11 mars 2019)

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Meilleurs extraits de la revue de presse de Pierre Bérard (11 mars 2019)

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Au sommaire :

Selon Vincent Lapierre présent à Paris pour l’acte XIII des Gilets Jaunes il ne fait plus de doute que les casseurs, antifa et autres black-block présents depuis quelques semaines  dans toutes les manifestations ne sont là que pour pourrir le mouvement, lui donner une image violente dont les médias raffolent et accessoirement y exercer leur talents de kapo en en chassant tous ceux qui ont la réputation de nourrir des sympathies pour un « fascisme » imaginaire. Les quelques centaines de miliciens antifa se montrent ainsi des auxiliaire précieux de la police pour détruire un mouvement qui, surgi d’une France invisible jusqu’alors en dormition, n’a pas su se structurer afin d’éliminer de ses rangs un cancer qui risque d’en venir à bout :  

Vincent Lapierre à l’acte XIV des GJ perturbé par les ratonnades des antifa :
 
 
Autre reportage incisif au coeur de la manifestation parisienne des Gilets Jaunes pour l’acte XV. Il montre une réalité bien différente de celle qui à cours dans les médias de grand chemin :
 
 
La piste des « fascistes » semeurs de haine et de violence refuse de se démentir. Il est vrai qu'elle a tellement servi depuis des décennies quelle est devenue le réflexe conditionné des médias pavloviens autant que des politiques qu’on appelle non sans ironie « responsables ». C’est pourquoi cet article du Point se lit comme l’exception qui confirme la règle. Bon, il n’était pas très difficile de conclure comme le fait l’hebdomadaire à la culpabilité de l’extrême gauche puisque les antifa signent leurs forfaits avec, il faut bien le reconnaitre, une mansuétude des forces de police et de ceux qui les commandent qui ne doit étonner que les demeurés de la politique et de ses coups bas :
 
 

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Michel Drac trace à gros traits dans une courte vidéo les différences majeures entre la situation de la France en 1968 et en 2018, et les dissemblances qui s’ensuivent entre la révolte étudiante et celle des Gilets Jaunes. Il distingue cinq différences essentielles dont la plus importante lui parait être l’existence de l'euro qui nous interdit toute dévaluation alors qu’après les cadeaux offerts aux syndicats en juin 1968 Pompidou devenu président avait pu dévaluer fortement le franc :
 
 
Toujours dans Le Point, un article de Jérôme Fourquet intitulé « France, le grand bouleversement » qui annonce ce que des esprits affutés avaient révélé depuis une quarantaine d’années à savoir le grand remplacement en marche, vécu alors comme un succession de fake news tout juste bonnes pour les rustres amateur de conspirations :
 
 
Alain Finkielkraut témoignait sur Bfm-Tv au lendemain de l’incident auquel il a été confronté en marge du quatorzième acte de Gilets Jaunes. L’indignation justifiée qu’a soulevé cette agression verbale a constitué le point d’orgue d’une campagne contre l’antisémitisme qui prend des allures dantesques (alors que la hausse des actes réputés antisémites s’inscrit tendanciellement dans une baisse de 8,5% depuis 18 ans). On notera que le philosophe sait voir ce qu’il voit et le dit tranquillement : le petit groupe de manifestants qui s’en est pris à lui était constitué de salafistes fanatisés dont l’un au moins, le plus véhément, est connu du renseignement et a été arrêté depuis. Il fréquente la galaxie Milli Gorus, un réseau de mosquées turques. Contre cette montée de l’antisémitisme, surtout marquée par des graffitis de pissotière, la gauche divine, comme toujours a appelé à des manifestations qui mobilisent le banc et l’arrière banc des bonnes consciences « antifascistes ». Finkielkraut n’est pas dupe de cette récupération de la mémoire juive dans une démonstration au cours de laquelle il s’est agi d’accuser le Rassemblement National (alors que Marine Le Pen fut l’une des première à marquer sa solidarité avec l’académicien) et de refuser de comprendre d’où vient présentement l’essentiel du nouvel antisémitisme. Les organisateurs, intellectuellement déficients ou paresseux, présenteront cette nouvelle vague d’antisémitisme comme un avatar de celui des années trente qui était endogène contrairement à celui d’aujourd’hui qui est exogène et se présente sous les traits avantageux de l'antiracisme. Pour toutes ces raisons Alain Finkielkraut se montrait dubitatif  par rapport à cette manifestation qui rameutait dans le cortège des pleureuses nombre de maires de banlieue qui n’ont de cesse d’alimenter le clientélisme communautariste afin d’y gagner, espère-t-ils, leur réélection. Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes :
 
Alain Finkielkraut, extraits d’un entretien revigorant à Die Welt :
 

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Michel Onfray n’est pas dupe des manoeuvre et des coups bas qui accompagnent les insultes qu’a dû endurer Alain Finkielkraut lors de sa rencontre inopinée avec l’acte quatorze des Gilets Jaunes : 
 
 
L’historien israélien (de gauche) Shlomo Sand remet en place le président Macron concernant son amalgame entre « anti-sionisme » et « antisémitisme ». Texte de 2017 publié par Mediapart :  
 
 
Alors que l’on s’interroge en haut lieu sur les accointances supposées entre anti-sionisme et antisémitisme, un article de l’historien Henry Laurens vient justement montrer que de 1933 à1939 les sionistes n’hésitèrent pas à « collaborer » avec l’Allemagne nazie au grand dam de ceux qui mettaient en avant la lutte contre l’antisémitisme du national-socialisme par l’arme du boycott. Le travail d’historien pratiqué scrupuleusement montre une fois de plus que la réalité des faits se distancie grandement des schémas manichéens qui ont cours dans notre bel aujourd'hui  :
 
 
Une revue de presse consacrée à l’antisémitisme par l’OJIM. L’ensemble des articles collationnés mettent en cause le RN et LFI alors que la totalité des homicides judéophobes relevés en France depuis une dizaine d’années désigne des criminels issus de l’immigration arabo-musulmane. De même le lien entre islamisme et antisémitisme est passé sous silence. Comment résoudre un problème grave si l’on ne sait ou l’on ne veut pas en poser correctement toutes les données ? :
 
 
Du RIFifi à la Nouvelle Librairie, tel est le titre de la très récente émission produite par Radio Méridien Zéro. Avec François Bousquet qui explique parfaitement le projet de ZAR (zone à reconquérir) que constitue pour lui la librairie et l’ensemble des initiatives qui s’articulent à elle (les 34 premières minutes de l’émission). Xavier Eman ensuite. Il anime la revue papier de Zentropa, un fanzine paraissant tous les deux mois. Il publie par ailleurs un deuxième livre Terminus pour le hussard (éd Auda Isarn) et en dehors de sa chronique régulière dans Éléments co-dirige l'excellente revue Livr’arbrites dont la dernière livraison est consacrée à Ernst Jünger. Thierry Bouzard conclut l'émission avec une réflexion sur le Rock Identitaire Français :
 
 

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Concernant Ernst Jünger on peut lire également une étude de la germaniste Isabelle Grazioli-Rozet parue sur le site Philitt et consacrée à la rencontre intellectuelle entre Jünger et Mircea Eliade. Rencontre qui aboutit à la création de la revue Antaios, première version. Une deuxième version paru plus tardivement dans les années 90, dirigée par Chritopher  (deux parties) :
 
 
 
Michel Drac présente La doctrine du fascisme publiée en 1932. Ce livre écrit partiellement par le philosophe Giovanni Gentile et signé de Benito Mussolini condense la vision du monde telle que la percevait le Duce une dizaine d’années après la marche sur Rome. Le résumé qu’en fait Drac est concret, précis et objectif et nous éloigne très rapidement des simplifications polémiques dont les discours contemporains sur le fascisme se sont gavés. Les clichés dont témoignent ces lieux communs doivent beaucoup à la réthorique stalinienne des années trente. Leur persistance est une des marques du succès de la stratégie gramsciste mise en œuvre dès cette époque par l’internationale communiste. Ce compte rendu lumineux signale aussi bien les insuffisances que les réussites de ce régime qui prétendait soumettre l’individu à l’État. Il souligne également la résurgence païenne que représentait cette conception du monde, pour aussi bizarre et inattendue que cela paraisse. Pour Drac elle fut incubée tout au long de l’existence du Saint Empire Romain Germanique qui comprenait une large partie de l’Italie contemporaine. Pour terminer Michel Drac se livre à un exercice amusant, celui de fachomètre  consistant à classer les forces politiques françaises en fonction de leur facho attitude.  
Macron s’en sort premier de la liste, ce qui n’étonnera personne :
 
 
Pourquoi Viktor Orban mène-t-il une politique résolument nataliste ? :
 
 
La social-démocrate Annika Strandhäll, ministre suédoise de la Sécurité sociale, a déclaré dans un tweet que la politique nataliste hongroise mise en place par le gouvernement Orban « ressemblait aux années 30 ». « Ce qui se passe en Hongrie est alarmant. Orban souhaite que davantage d’ « authentiques » enfants hongrois naissent. Cette politique ressemble à celle des années des années trente ». Afin d’en juger plus objectivement, ce qui n’est pas difficile, voici le discours sur l’état de la nation hongroise prononcé au mois de février de cette année où Orban détaille les mesures prises pour réveiller la natalité hongroise. Un crime odieux, apparemment, pour les tenants de l’idéologie libérale-libertaire qui recourent sans mesure à la reductio ad hitlerum
 
 

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La machine politique russe en quête de « volonté longue ». Une étude magistrale de Vladislav Surkov, l’un des conseillers de Poutine, qui s’exprime avec un sens accompli des réalités présentes :
 
 
Excellente critique par la démographe Michèle Tribalat  du livre de Paul Collier Exodus. Immigration et multiculturalisme au XXI siècle qui vient d’être traduit de l’Américain aux éditions de L'artilleur :
 

Pour Paul-Francois Schira, juriste et énarque : « Il n’y a pas de destin commun sans enracinement ». Interview accordée au Figaro Vox à l’occasion de la sortie de son dernier essai La demeure des hommes paru chez Tallandier. Dans ce très intéressant entretien qui s’articule autour d’une citation empruntée à Polybe « Aucune civilisation ne cède à une agression extérieure si elle n’a pas d’abord développé un mal qui l’a rongée de l’intérieur » l’auteur instruit intelligemment le procès du libéralisme et de l’individualisme :
 
 

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Point de vue d'Hervé Juvin sur l’idéologie du progrès qui se place au coeur de la doctrine politique d’Emmanuel Macron qui s’en veut le représentant exclusif face aux forces « obscurantistes » du conservatisme et du nationalisme. « L’avenir tel que la République en Marche veut y conduire la France a été écrit en 1990, explique Juvin. Libre échange, entreprises mondiales, sociétés multiculturelles, règne du droit et uniformisation du monde sur le modèle américain ». Aucune des promesses énoncées dans les années 90 par ce programme n’ont été tenues, et Juvin en tire lucidement les leçons argumentées. Selon lui, le globalisme c’est le passé, et le localisme l'avenir :
 
 
Jean-Paul Demoule qui avait connu il y a quelques années un relatif succès de librairie en publiant Mais où sont passés les Indo-européens se voit aujourd’hui « corrigé »  par trois linguistes spécialisés dans l’étude des langues indo-européennes. La thèse centrale soutenue par Demoule suggérait que les Indo-européens étaient une vue de l’esprit essentiellement soutenue par les cerveaux maniaques du nazisme. Cette politisation outrancière d’une question historique très mal comprise lui vaut cette fois un blâme bien mérité. Article difficile qui pour être pleinement savouré exige que l’on appréhende les bases de la linguistique :
 
 
L’étonnant parcours de la jeune militante écologiste suédoise Greta Thunberg, coqueluche internationale de l’environnement (et de la société multiculturelle). Une fabrication du capitalisme vert bien décidé à ne pas renoncer à la « croissance ». Elle sert ainsi de label aux spin-doctor d'un réseau créé par le Forum économique mondial en 2011. Les jeunes qu’elle embrigade savent-ils qu’ils marchent pour la davocratie ? :
 
 

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Richard Labévière spécialiste du Proche-Orient était l’invité d’Élise Blaise sur le plateau  de Samedi Politique (TVL). Il rend compte de la situation militaire en Syrie et explique pourquoi la diplomatie française vidée de tous ses experts en islamologie et d’arabisants s’est mise à la remorque d’idéologues néo-conservateurs qui obéissent d’abord aux intérêts américains au dépens de nos propres atouts dans la région. La France a eu tout faux depuis les débuts de la crise en 2011 et se trouve désormais exclue du jeu (première référence). Il est largement question dans cette vidéo de l’article du colonel Legrier qui commandait l’artillerie française dans la zone Irakienne. Cet article qui a fait l’objet d’un interdit du gouvernement Macron constitue la seconde référence  :
 
 
 
Entretien de Thibault Isabel avec le philosophe et mathématicien Olivier Rey sur Pasolini à propos de l’ouvrage de ce dernier intitulé « Le chaos. Contre la terreur » dont il a écrit la préface. Le livre est édité chez RN  :
 
 
Toujours sur le même site un article plus ancien de Falk van Gaver sur l’effondrement à venir. De manière générale les dizaines d’articles publiés sur L’inactuelle sont très intéressants et apportent un complément 
de réflexion à une revue comme Krisis :
 
 
L’une des plus récentes interviews de L’inactuelle est celle de l'excellent Dany-Robert Dufour, spécialiste de la critique du libéralisme. Il aborde ici la notion de peuple et la difficulté de le représenter. Il décrypte également l’anthropologie libérale toute entière fondée sur le paradigme de l’agent individuel cherchant en permanence à maximiser son meilleur intérêt. Ce modèle apparait pour le première fois chez le penseur anglais du XVIII siècle Mandeville, auteur de La Fable des abeilles (« les vices privés fondent l’harmonie sociale »). Une telle approche ne peut déboucher que sur la généralisation de la pléonexie que l’on voit s’étaler partout de nos jours. Dufour vient de publier Le code Jupiter. Philosophie de la ruse et de la démesure aux éditions des Equateurs, sous le pseudonyme de Démosthène : 
 
 

lundi, 11 mars 2019

Réseaux 5G : encore une révolution qui échappe à l’Europe ?...

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Réseaux 5G : encore une révolution qui échappe à l’Europe ?...

par Christopher Th. Coonen

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Christopher Coonen cueilli sur Geopragma et consacré aux enjeux pour l'Europe de la technologie 5G. Membre de Geopragma, Christopher Coonen a exercé des fonctions de directions dans des sociétés de niveau international appartenant au secteur du numérique.

Réseaux 5G : encore une révolution qui échappe à l’Europe ?

Le mot « 5G » sera sur toutes les lèvres lors du « Mobile World Congress » du 25 au 28 février prochains, grand-messe mondiale annuelle de la téléphonie mobile à Barcelone. Pourquoi ? Car c’est l’héritier tant attendu du standard actuel, la 4G.

Nous utilisons nos smartphones en France et en Europe depuis 2012 à leur plein potentiel grâce à la 4G. Ce fut alors une petite révolution, car la 4G offrait deux atouts : premièrement, elle permettait la circulation des appels vocaux directement par Internet et non plus par le réseau téléphonique. Deuxièmement, la 4G s’appuyait sur le « multiplexage » (passage de différents types d’information par le même canal) permettant d’augmenter les flux d’informations et des données.

Le réseau 4G donne un aspect superlatif au terme haut débit. A juste titre : ses débits théoriques sont nettement supérieurs à la génération précédente (3G), allant de 42 Megabits / seconde à 300 Megabits / seconde pour la « LTE » (Long Term Evolution). La « LTE Advanced » va au-delà de 1 Gigabit/seconde.

Les inventeurs de WhatsApp ne s’y étaient pas trompés, lançant en 2009 une application Android et iOS permettant un service de messagerie, de MMS (envoi de messages enrichis de photos, vidéos et messages vocaux), et d’appels vocaux, tous gratuits sous réseau WIFI, faisant trembler les opérateurs traditionnels de téléphonie mobile qui voyaient déjà leurs millions d’abonnés les déserter. Pour la petite histoire, ces démissionnaires de Yahoo! avaient postulé chez Facebook et vu leurs candidatures rejetées, avant de se faire racheter à prix d’or quelques années plus tard en 2014 par le même Facebook pour la modique somme de 19 milliards de dollars…Facebook impliqué dans le scandale de l’usurpation de données via Cambridge Analytica, et décrié par certains de ses anciens employés pour une insoutenable légèreté de l’être s’agissant du traitement des données personnelles. Facebook a 1,7 milliard d’abonnés au niveau mondial, WhatsApp 1,5 milliard – de lourds enjeux.

Nous voici au cœur du sujet : avec la 5G, le débit de données sera 10 à 100 fois plus puissant qu’avec la 4G. Au-delà des calculs et des quantités de débit, il existe un calcul de pouvoir, d’influence et de renseignement qui devrait inquiéter au plus haut point tous dirigeants politiques, militaires et d’entreprises. En effet, contrairement à la 4G, les données ne seront plus uniquement transportées d’un point A vers un point B, mais bien interactives dans tous les sens et depuis de multiples sources, rendant la gestion des villes connectées, les utilisations des voitures autonomes ou encore des drones civils et militaires bien plus efficaces avec des réactions en contexte et en temps infiniment réel. C’en sera fini de la « latence technologique ».

Or, face à ces enjeux de souveraineté colossaux, comme d’ailleurs sur bien d’autres sujets, l’Europe se retrouve de nouveau coincée entre les Etats-Unis et la Chine.

Les grandes manœuvres ont débuté pour l’attribution des licences 5G à l’échelle mondiale, ainsi que les appels d’offre organisés pour la construction de ce réseau révolutionnaire qui comprendra des « backbones » de fibre optique terriens et sous-marins, des routeurs et des réseaux du dernier kilomètre. Les entreprises qui les installeront auront à gérer leur part de réseau et les données y transitant, et pourraient assez facilement créer des « portes arrière » pour capter et potentiellement copier celles-ci.

Imaginons le revers de la médaille. Ces applications tellement plus puissantes et versatiles auront aussi leur talon d’Achille : les hackers d’Etat, petits ou grands, ou des pirates informatiques privés, pourront créer de véritables crises et failles en déréglant la circulation de véhicules en ville, paralysant totalement ces mêmes villes, ou encore en faussant le ciblage de la livraison d’un colis ou d’un missile…Il n’existe pas pour le moment de standard de cryptographie et de sécurité associé à la 5G.

Entre temps, sur l’autre rive de l’Atlantique, le Président Trump a pourtant adressé aux agences fédérales en octobre 2018 l’un de ses « Memorandum » : « il est impératif que les Etats-Unis soient les premiers dans la technologie cellulaire de cinquième génération (5G) », soulignant que la course à la 5G avec la Chine était une priorité de sécurité nationale. Mais en oubliant de mentionner l’importance de la cyber-sécurité de ces nouveaux réseaux et abrogeant même des dispositions prises par la « Federal Communications Commission » de l’administration du Président Obama pour que les réseaux de la 5G soient sécurisés en amont par des standards pour réduire les risques d’intrusions et de cyberattaques…

C’est donc un vide sidéral de part et d’autre face à des dangers très tangibles et incroyablement destructeurs. S’affrontent sur cette question de standards gouvernements et acteurs privés, et ces derniers ont bien plus de chance d’innover rapidement et de se mettre en ordre de bataille avant que ne le fassent les bureaucraties d’Etat ou pire la bureaucratie communautaire avec telle ou telle « directive » ; notre regard peut s’arrêter sur l’impuissance et même l’inconscience des nations sur ces sujets depuis vingt ans sur toutes sortes de questions liées à la technologie… En l’absence de standards et de supervision, tout est possible.

Avec la 5G se dessine donc un combat mondial entre les géants qui construisent et gèrent déjà nos réseaux 4G en Europe : Cisco (US), Ericsson, Nokia et Alcatel (EU) –qui tous trois possèdent des parts de marché minoritaires aujourd’hui – et deux géants chinois, ZTE et Huawei. Cette dernière a fait les choux gras des quotidiens récemment, avec la détention de sa DAF (surtout fille du fondateur) au Canada sous mandat d’arrêt des Etats-Unis pour violation potentielle des sanctions mises en place contre l’Iran. Huawei s’est vue qualifiée par la Commission Européenne de société « inquiétante » car les terra datas qu’elle traite pourraient tomber dans la nasse des services de renseignements chinois. Huawei est en pleine ascension en Europe, ayant doublé ses effectifs entre 2013 et 2018 pour atteindre 14.000 employés, avec une part de marché des infrastructures de réseaux européens estimée à 15-20%. Son chiffre d’affaires en 2018 s’est établi à 100 milliards de dollars, plus que Cisco et même IBM. Elle a détrôné Apple pour devenir le deuxième vendeur de smartphones au monde, derrière Samsung.

Contre ce mastodonte, les Etats-Unis mènent une campagne de pressions notamment envers les opérateurs télécom en Europe, ainsi qu’envers nos gouvernements pour sortir Huawei de cette « course aux armements » du 21ème siècle d’un nouveau genre. L’Administration américaine a dépêché des émissaires au Royaume-Uni, en Allemagne, et en Pologne en 2018 pour faire passer un message très clair : les gains de coûts associés au fait d’utiliser un prestataire tel que Huawei sont sans commune mesure avec les risques (et coûts) d’intrusions chinoises dans les infrastructures de l’OTAN…et la possible remise en cause de la construction d’une base de l’armée américaine en Pologne évaluée à USD $ 2 milliards. L’effet de cette campagne s’est même fait ressentir jusqu’en Australie qui a sorti Huawei des appels d’offres liés à la 5G.

Lorsque Huawei et ZTE ont remplacé les puces américaines par des chinoises dans leurs smartphones, le gouvernement des Etats-Unis a sommé ses deux plus importants opérateurs de téléphonie mobile, AT&T et Verizon, d’arrêter la vente de ces smartphones dans leurs boutiques. Ils s’y sont pliés sans broncher.

La crainte des Etats-Unis repose en partie sur une loi de l’Empire du Milieu datant de 2017, la « Loi Nationale d’Intelligence », qui enjoint les sociétés chinoises de soutenir et de coopérer avec les services de renseignement chinois, où qu’elles opèrent.

Mais cette posture du gouvernement américain est imprégnée d’une hypocrisie sans vergogne. Car dans cette affaire, il existe aussi un angle « NSA » (National Security Agency), les « Grandes Oreilles » de notre grand allié qui sont allées jusqu’à épier les téléphones mobiles de chefs d’Etat « amis ». En 2013, son directeur, l’Amiral Michael S. Rogers, avait interdit aux dirigeants des opérateurs télécom américains d’inclure Huawei ou tout autre acteur chinois dans leurs appels d’offre. Ensuite, grâce aux révélations d’Edward Snowden, nous savons qu’une opération de piratage conduite à partir de 2010 par cette même agence, nommée « Shotgiant », lui a permis de s’immiscer dans les systèmes d’information du géant à son QG à Shenzhen. Cette intrusion n’aurait apparemment pas révélé l’existence de codes sources « malins » ou de programmes systématiques de collecte de données.  Le gouvernement américain continue à ce jour de démentir l’existence d’une telle opération.

Et l’Europe, où est-elle dans tout cela ? Elle est loin sur son propre territoire, de reconstruire et même simplement de rénover son propre réseau avec les seuls acteurs nordiques et français. Elle se retrouve coincée entre les acteurs publics et privés chinois et américains. Peut-être pourrait-elle donner l’exemple comme elle l’a fait avec la RGPD, encore faudrait-il qu’il y ait une véritable prise de conscience et une ambition stratégique de la part de nos leaders politiques pour « sécuriser » cette révolution technologique, protéger les données confidentielles de nos entreprises et de nos gouvernements, et même pour s’en emparer. Il y a urgence. La mise en place de la RGPD est en effet d’ores et déjà elle-même menacée par le « Cloud Act II » voté par le Congrès américain en 2018.

Christopher Th. Coonen (Geopragma, 11 février 2019)

Lille : Conférence de Iurie Rosca et Robert Steuckers

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Moldavie, la virgule euro-russe

Samedi 23 mars 2019 à Lille :

Conférence de Iurie Rosca et Robert Steuckers

Ancien vice-premier ministre de Moldavie, journaliste et éditeur, Iurie Rosca est le principal coordinateur des colloques eurasistes de Chisinau, qu’il présente comme un anti-Davos. Persécuté par les oligarques qui dirigent son pays, il avait été menacé en 2018 d’une peine de 7 ans de prison.

C’est donc un authentique dissident anti-mondialiste que l’équipe d’ER Lille accueillera le samedi 23 mars prochain pour une rencontre avec l’historien belge Robert Steuckers sur le rôle géopolitique de la « Moldavie, la virgule euro-russe ».

Réservations : reservation.erlille@outlook.fr

Le Président des ultra-riches. Chronique du mépris de classe dans la politique d’Emmanuel Macron

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Le Président des ultra-riches Chronique du mépris de classe dans la politique d’Emmanuel Macron

par Frédéric Stévenot

Ex: https://echelledejacob.blogspot.com

« Macron, c’est moi en mieux », confiait Nicolas Sarkozy en juin 2017. En pire, rectifient Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot. Huit ans après Le Président des riches, les sociologues de la grande bourgeoisie poursuivent leur travail d’enquête sur la dérive oligarchique du pouvoir en France.

Au-delà du mépris social évident dont témoignent les petites phrases du président sur « ceux qui ne sont rien », les auteurs documentent la réalité d’un projet politique profondément inégalitaire. Loin d’avoir été un candidat hors système, Emmanuel Macron est un enfant du sérail, adoubé par les puissants, financé par de généreux donateurs, conseillé par des économistes libéraux. Depuis son arrivée au palais, ce président mal élu a multiplié les cadeaux aux plus riches : suppression de l’ISF, flat tax sur les revenus du capital, suppression de l’exit tax, pérennisation du crédit d’impôt pour les entreprises… Autant de mesures en faveur des privilégiés qui coûtent un « pognon de dingue » alors même que les classes populaires paient la facture sur fond de privatisation plus ou moins rampante des services publics et de faux-semblant en matière de politique écologique.
Mettant en série les faits, arpentant les lieux du pouvoir, brossant le portrait de l’entourage, ce livre fait la chronique édifiante d’une guerre de classe menée depuis le cœur de ce qui s’apparente de plus en plus à une monarchie présidentielle ».

Si le titre de l’ouvrage évoque à dessein l’une des précédentes publications des « Pinçon-Charlot »[1] , l’attention du lecteur doit se concentrer sur le sous-titre. Car le projet du livre y est défini très clairement. Le couple de sociologues utilise les connaissances acquises au cours de leurs nombreuses enquêtes au sein des élites pour analyser le parcours de l’actuel président de la République, mais aussi les mesures prises en l’espace d’une année et demie.

Les cent-soixante seize pages de cet ouvrage se lisent sans aucune difficulté, l’humour n’y étant pas pour rien. Les mieux informés ne trouveront pas de révélations inédites sur le personnage du président de la République, ce qui n’est d’ailleurs pas l’objectif des auteurs. En revanche, ils nous offrent une synthèse qui permet de mettre en relation tout ce que l’on sait sur lui, très précisément informée. Encore s’agit-il d’une analyse de type sociologique bâtie autour d’une problématique : en quoi E. Macron est-il représentatif de la classe sociale dont il est issu et dont il porte les intérêts ?

Si l’on se fie à ce que les auteurs disent en préambule, leur « Président des ultra-riches » est une réponse au défi lancé implicitement par E. Macron, dont les propos avaient été rapportés par Le Canard Enchaîné, à l’automne 2017. Il réfutait le fait qu’on puisse le qualifier de « président des riches », comme l’avait été N. Sarkozy : « personne ne peut me relier à cette image ». À défaut de cela, les sociologues devaient pouvoir démontrer facilement le mépris et la condescendance exprimés par le candidat puis par le président, en s’appuyant sur les premières mesures qui venaient appuyer les « macronades ». Ils rappellent toutefois les conditions de son élection : 24 % des votes exprimés, mais seulement 18,2 % des inscrits au premier tour, soit le plus mauvais résultat de toute la Cinquième République. Ce qui inciterait à la modestie laisse au contraire place à l’arrogance, au nom de la légitimité sortie des urnes. Ils rappellent également les conditions de la campagne électorale, et la construction d’un candidat « hors système », alors que son parcours démontre à l’envi qu’il se place parfaitement dans le système. On se dit alors que, finalement, avec une base populaire aussi restreinte, les mesures prises par le nouveau président sont en parfait accord avec ceux qui le soutiennent réellement. C’est justement la conclusion à laquelle parvient les Pinçon-Charlot, « en croisant le contenu de sa politique sociale et économique avec sa trajectoire sociobiographique et le maillage oligarchique de son pouvoir » (p. 155).

Quand la rédaction du livre s’est achevé, le mouvement des « gilets jaunes » avait commencé. La reprise de deux récits publiés dans L’Humanité (26 nov. et 11 déc. 2018) s’imposait pour confirmer le bien-fondé du propos du livre. En effet, l’un des thèmes exprimés par les manifestants concernait sinon la personne du président de la République, au moins le mépris de classe qu’il n’avait cessé d’exprimer.

Frédéric Stévenot, pour Les Clionautes

[1] Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, Le Président des riches. Enquête sur l’oligarchie dans la France de Nicolas Sarkozy, La Découverte, coll. « Zones », 2010, rééd. La Découverte, coll. « Poches/Essais », 2011.
 

dimanche, 10 mars 2019

Le retour du peuple, communauté de lutte...

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Le retour du peuple, communauté de lutte...

par Jure Georges Vujic

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Jure Georges Vujic, cueilli sur Polémia et consacré au retour du peuple au travers de la révolte des Gilets jaunes... Avocat franco-croate, directeur de l’Institut de géopolitique et de recherches stratégiques de Zagreb, Jure Georges Vujic est l'auteur de plusieurs essais, dont Un ailleurs européen (Avatar, 2011) et  Nous n'attendrons plus les barbares - Culture et résistance au XXIème siècle (Kontre Kulture, 2015).

Le retour du peuple, communauté de lutte

Il n’y a pas si longtemps, Pierre Rosanvallon, dans Le peuple introuvable, posait la question de la  représentation effective du peuple dans nos vieilles démocraties parlementaires. Les apôtres  du libéralisme ayant proclamé le règne de l’individu-roi, la souveraineté du peuple – qui reste pourtant le fondement de la démocratie – se voyait sacrifiée au nom de la société de marché, la plus conforme au capitalisme tardif, de la séduction et du désir. Et pourtant, le peule insaisissable, le peuple essentialisé et sanctifié par les idéologies de la modernité, revint au-devant de la scène politique, dans la rue avec les gilets jaunes, parfois de façon brutale, mais en tant que force de contestation incontournable.

Cette présence du peuple au réel, au quotidien, n’est plus une abstraction, mais l’évidence même du principe politique de la démocratie, une réalité agonale qui unifie le principe naturel Fichteien du « droit du sang »  et la communauté de volonté Renanienne qui en appelle à « un plébiscite de tous les jours ».


C’est cette réalité, ce come back du peuple enraciné en tant que moteur de l’histoire, que l’hyperclasse globaliste s’efforce de nier et de réprimer. Alors que la démocratie parlementaire constituait, depuis deux siècles, l’horizon intouchable du bien politique, aujourd’hui elle semble trahie et toucher à son terme. Aujourd’hui, le divorce entre peuple et oligarchie globale gouvernante se gargarisant de ses discours, est bel et bien consommé, et les lignes de front seront à la fois sociales et communautaires.

Nous assistons de plus à l’émergence d’une conflictualité intra-étatique et non plus inter-étatique. Une conflictualité au sein de laquelle le peuple en tant que communauté de destin se définira à l’avenir, comme le souligne Charles Chaumont, par « l’histoire de ses luttes », une histoire qui reste à écrire…

En effet, Pour Charles Chaumont, contrairement au droit international classique, fondé sur la volonté des seuls gouvernants, le droit international contemporain se caractérise par l’irruption du peuple comme réalité historique dans la scène internationale. Une irruption qui introduit une véritable rupture critique dans la manière de penser l’ordre juridique international.


Deux siècles plus tard, on assiste à la convergence entre la « communauté de destin » de l’austro-marxiste Otto Bauer, qui permet d’opérer une articulation entre le peuple-en-soi et le peuple-nation, ce nouveau « bloc historique » Gramscien, porteur de transformation sociale. En effet, c’est la grande leçon de Gramsci qui avait bien vu les limites d’une telle conception anti-nationale et pour lequel l’expression de peuple-nation (« popolo-nazione ») s’insérait dans le cadre du bloc historique et d’hégémonie, tout en étant l’expression du sentiment national mise en perspective selon une stratégie sociale révolutionnaire stratégique inclusive et émancipatrice.

C’est bien cette rencontre entre la dimension « populaire-nationale » et la lutte sociale, qui échappe aux carcans des partis de la droite bourgeoise, ainsi qu’au monopole idéologique de l’antifascisme sansfrontiériste et internationaliste, qui fait la singularité d’un peule en lutte qui devient « fait social total ». En effet, la gauche antifasciste reste profondément réactionnaire, bourgeoise et anti-populaire, car prisonnière d’une approche anti-identitaire et a-nationale, elle n’a jamais su ancrer sa vision de « société des producteurs » dans une vaste communauté organique enracinée, dans le cadre d’une identité historique propre.


La même aporie est vérifiable chez le marxisme messianique historique qui transfère cette téléologie historique (« le sens de l’histoire ») de la nation vers le prolétariat international (ou plus exactement transnational) en oubliant que toute révolution sociale s’inscrit dans une culture nationale spécifique. C’est aussi la raison pour laquelle le capitalisme libéral contemporain, qui glorifie le marché transnational et le cosmopolitisme culturel a trouvé un allié privilégié dans le discours sans-frontiériste libéral-libertaire de gauche.

Depuis l’ordre international wilsonien qui, à la fin de première guerre mondiale, instrumentalisa le principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes afin de décoloniser le monde et d’assurer le démantèlement des empires multiethniques, la notion de peuple comme « force créatrice » dans la dynamique du droit international fut peu à peu évacuée au profit de la volonté des seuls gouvernants, et du discours sociétal sur les droits de l’homme et sur le droit des minorités.


L’actuelle progression des mouvements populistes, le réveil des couches populaires et moyennes socialement marginalisées et déclassées de part l’Europe, démontrent que le peuple reste une force de contestation à la fois sociale et identitaire incontournable. Le principe des luttes de libération nationale de l’époque coloniale cède le pas au droit des peuples à témoigner d’eux-mêmes, le droit à l’auto-détermination se transformant en droit à l’auto-conservation et du droit à rester eux-mêmes à l’époque post-nationale et face à la logique marchande et uniformisante des Etats oligarchiques, satellisés par les instances supranationales et globalistes. Nul ne sait si ce phénomène général de clivage entre peuple et élites engendrera à long terme une possible inversion des jeux de puissance et des retournements qui peuvent, à terme, changer l’état de la société internationale.

Jure Georges Vujic (Polémia, 25 février 2019)

samedi, 09 mars 2019

Alexandre Marc

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Alexandre Marc

par Georges FELTIN-TRACOL

am4-liveuro.jpgPrincipale figure du non-conformisme européen tant dans les années 1930 qu’après-guerre, Alexandre Marc naît en 1904 à Odessa dans l’Empire russe au sein d’une famille juive. Alexandre-Marc Lipiansky et ses parents fuient la Révolution de 1917 et s’installent à Paris. Étudiant à Iéna en Allemagne, il s’intéresse à la philosophie, puis rentre en France et y suit des cours de droit et de sciences politiques. Il participe aussi à un groupe socialiste libertaire étudiant.

Embauché par les éditions Hachette en 1927 pour exercer le secrétariat du service de droit international, il en démissionne en 1930 et lance une agence, Pax Press. Un an auparavant, il avait repris le Club du Moulin-Vert. Il y reçoit Nicolas Berdaieff, Denis de Rougemont, Gabriel Marcel… Il rencontre aussi Arnaud Dandieu et Robert Aron. À l’automne 1930, tous les trois transforment le Club du Moulin-Vert en L’Ordre nouveau. Ils s’accordent sur le diagnostic : le monde moderne est voué au désordre grandissant. Le décès soudain d’Arnaud Dandieu en 1933 incite Alexandre Marc à se convertir au christianisme. Il épouse bientôt une protestante languedocienne et aura quatre enfants.

am3livciv.jpgEn contact étroit avec la revue réaliste Plans de Philippe Lamour, issue de la « galaxie » Georges Valois et des tentatives maladroites de fascisme à la française, Alexandre Marc se lie d’une part avec le pacifiste allemand francophile Otto Abetz, futur ambassadeur allemand à Paris sous l’Occupation, et, d’autre part, avec la revue nationale-bolchevique Der Gegner (« L’Opposant ») de Harro Schulze-Boysen. Il discute aussi avec Thierry Maulnier de la « Jeune Droite ». Auteur d’essais sur Pierre-Joseph Proudhon et Charles Péguy, Alexandre Marc s’oppose au nom du fédéralisme intégral à l’État-nation et nie la pertinence du clivage politicien gauche – droite.

En 1933, il co-écrit avec son condisciple René Dupuis Jeune Europe dans lequel les auteurs préviennent de la nocivité du national-socialisme allemand et du communisme soviétique. Il collabore par ailleurs à divers titres démocrates-chrétiens comme Sept dont il est secrétaire de rédaction, Temps nouveaux et Témoignage chrétien. Ce résistant de la première heure est interné en Suisse en tant que réfugié politique entre 1943 et 1944.

Dès 1945, il adhère à La Fédération d’André Voisin, devient secrétaire général de l’Union européenne des fédéralistes et co-organise en 1948 le Congrès de La Haye qu’il imagine en « États généraux pour l’Europe ». Le triomphe de la ligne adverse, celle des fonctionnalistes de Jean Monnet, ne douche pas son enthousiasme. En 1954, il fonde et dirige un Centre international de formation européenne, publie un périodique, L’Europe en formation, monte une maison d’édition, Les Presses d’Europe, et implante à Nice un Institut européen des hautes études internationales. Il décède au début de l’année 2000.

am1livresur.jpgComme de nombreux fédéralistes européens après 1945, il refuse l’« Europe forteresse » défendue par Maurice Bardèche et conçoit à l’époque – il sera plus réaliste au soir de sa vie – la fédération européenne comme la dernière étape vers une fédération mondiale, ce qui est proprement impolitique. Ce penseur personnaliste estime dans Fondements du fédéralisme. Destin de l’homme à venir (L’Harmattan, 1997) que « les antagonismes peuvent être féconds (p. 28) ». Soit ! Son fédéralisme ne se cantonne pas à la seule politique; elle a d’évidentes implications socio-économiques. À la fois hostiles au libéralisme, à l’étatisme et au collectivisme, « les fédéralistes, note-t-il, veulent une entreprise réellement libre, composée d’hommes libres, et fonctionnant avec un marché véritablement libéré, c’est-à-dire – pour reprendre […] la terminologie péguyiste – affranchie du joug et de l’Argent-Roi et de l’État-Moloch (p. 143) ». Ainsi propose-t-il la planification économique dans un cadre concurrentiel et l’auto-gestion en entreprise. Il se tait en revanche sur l’intéressement, l’association Capital – Travail et la participation, trois thèmes majeurs du gaullisme qu’Alexandre Marc soupçonnait de « néo-nationalisme » étriqué.

Cet adversaire du salariat – forme moderne d’esclavage – propose enfin le Minimum social garanti aussi appelé « Revenu de citoyenneté » et que le public connaît maintenant sous le nom de « Revenu universel ». Il fourmillait de mille et une idées dont certaines commencent à prendre une actualité particulière en ces temps de « Gilets jaunes » et de coalition gouvernementale Mouvement 5 ÉtoilesLigue en Italie...

Georges Feltin-Tracol.

• Chronique n° 23, « Les grandes figures identitaires européennes », lue le 29 janvier 2019 à Radio-Courtoisie au « Libre-Journal des Européens » de Thomas Ferrier.

vendredi, 08 mars 2019

Intelligence artificielle. Bluff technologique ou Game Over ?

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Intelligence artificielle. Bluff technologique ou Game Over ?

par Thierry DUROLLE

« Créer une intelligence artificielle serait le plus grand événement de l’histoire humaine. Malheureusement, ce pourrait être le dernier, à moins que nous découvrions comment éviter les risques. » Stephen Hawking résume ici toute l’envergure d’un processus prométhéen qui pose nombre de questions. Mise au point.

Principes de base de l’intelligence artificielle

Dans les années 90, on assiste à l’essor du Machine Learning (ou « apprentissage automatique »). Les programmes informatiques fonctionnent grâce à des configurations bien précises qui forment des cadres dont il est impossible de s’extirper, bien que certains cas l’exigeraient. Le programme devrait être capable de prendre des mesures par lui-même. Pour cela, il a besoin de nouveaux algorithmes qui lui permettront d’apprendre en l’alimentant avec des données, puis, en lui permettant de les classer ou de faire des associations. Il s’agit ni plus ni moins que d’une imitation du mode d’apprentissage des enfants : on désigne un chien du doigt et on nomme ce que l’on vient de lui montrer. L’une des clés pour comprendre l’IA (intelligence artificielle) réside justement dans ce mimétisme de l’humain (et plus généralement du vivant) où la pensée mécaniste sert de passerelle entre le monde de la nature et celui de la machine. Cela explique sans doute pourquoi l’on peut rapprocher l’intelligence artificielle et le transhumanisme, tout deux faisant partie d’un élan prométhéen à tendance bio-mécanique.

La neuro-informatique, par exemple, élabore un système inspiré de notre réseau neuronal dans son principe de fonctionnement, à l’exception que les neurones sont ici remplacés par des algorithmes nommés perceptrons. C’est la base du Deep Learning (« apprentissage approfondi »), une version beaucoup plus élaborée du Machine Learning, développé par le chercheur français Yann Lecun et rendu possible par l’évolution des ordinateurs et par le Big Data. Pour le moment, la machine ne peut pas rivaliser avec l’homme puisque contrairement à celle-ci nous avons, en plus de nos connaissances, tout un tas d’expériences devant nous, de facultés tenant de l’innée, de sensations et d’émotions. Autrement dit, nous avons nos cinq sens pour connaître et explorer le monde, pour faire nos propres expériences et nos propres choix; la machine n’a rien de semblable – d’où l’utilité des données pour palier à tout ce qui est du domaine de l’empirique.

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État des lieux de l’intelligence artificielle

La bonne nouvelle est que le scénario Terminator attendra encore pas mal de temps avant de pouvoir se réaliser. Néanmoins, et cela n’est pas pour autant très rassurant, l’IA est devenu une composante de nos vies sans forcément que nous nous en rendions compte. Lorsque vous naviguez sur le fil d’actualité d’un célèbre réseau social, les informations qui apparaissent sont sélectionnées via des algorithmes usant de procédés d’intelligence artificielle (par un décorticage de vos data). Il en va de même pour tout un tas de gadgets devenus des outils du quotidien pour un grand nombre de personnes, comme les traducteurs de langues, les reconnaissances vocale et faciale. Les domaines d’application sont nombreux : finance, médecine, armée ou encore jeux vidéos.

Les avancés en la matière sont objectivement prometteuses, notamment dans le domaine médical où l’intelligence artificielle permettra d’analyser à une vitesse fulgurante des données médicales, des radiographies pour repérer des anomalies difficiles à détecter à l’œil nu. L’IA se révèle extrêmement efficace dans le traitement et l’analyse des données. En fait, contrairement aux êtres humains, celle-ci s’avère efficace uniquement dans un domaine particulier pour une tâche elle-même extrêmement précise. Un bon exemple est le programme AlphaGo. Conçu pour le jeu de go, celui-ci a battu Lee Sidol, le meilleur joueur au monde, le 15 mars 2016. En revanche, ne demandez pas à AlphaGo de jouer aux échecs car il en est incapable. Ce à quoi il faut s’attendre en réalité s’apparente à « l’émergence d’une technologie de l’intégral » pour reprendre l’expression d’Éric Sadin, c’est-à-dire à la multiplicité d’applications ayant recours à l’IA dans notre quotidien. L’humanité enclenche le pilotage automatique.

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Utopie technicienne ou scénario Terminator ?

L’IA, qui n’est en définitive qu’une technique, nous est promu comme LA solution à nos problèmes, ce en quoi elle serait plus performante que son créateur pour certaines tâches spécifiques. L’homme ne serait en fin de compte perfectible qu’au-delà de sa condition biologique. Cette technique sera mise à toutes les sauces en terme de résolution collectives : fin des problèmes de chômage, d’économie, de politique, d’écologie, etc. D’ailleurs le monde économique se frotte les mains à l’idée d’usines entièrement robotisées.

Pour l’instant nous ne sommes qu’au commencement de ce que les chantres de l’IA appelle une révolution. Si ces derniers comprennent le mot révolution comme une subversion, ils ont sans doute raison, mais, quid de l’ampleur de cette révolution ? Ne s’agit-il pas en fin de compte d’un bluff technologique, pour emprunter l’expression de Jacques Ellul ? Ou alors, à l’opposé, avons-nous ouvert une boite de Pandore débouchant sur le scénario Terminator ? Les défenseurs de l’IA répondront que la machine n’a pas de volonté propre si ce n’est celle qui lui a été insufflée. Par conséquent, si l’on ne programme pas la possibilité pour un robot de faire le mal, celui-ci ne pourra pas s’exécuter. La machine peut-elle échapper à notre contrôle ? En août 2017, des chercheurs du Facebook Artificial Intelligence Research (FAIR) publient une étude dans laquelle ils expliquent que deux robots communicatifs programmés pour la négociation, appelés chatbots, ont inventé leur propre langage. Les chercheurs disent avoir arrêté le programme qui « ne fonctionnait pas comme prévu »…

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Après Prométhée, faire face à notre destin

Le véritable risque réside en fait dans cette emprise du technologisme sur nos vies (via et pour le plus grand bonheur du techno-capitalisme). Il suffit de voir les habitants des villes, mais aussi parfois des campagnes, le nez collé à leurs smartphones, la montre connectée vissée au poignet, pour se convaincre de la domination de la technique sur une partie de l’humanité. Déformé neurologiquement, mentalement et physiquement, le dos courbé pour être toujours plus près de l’écran du smartphone, les yeux fatigués par la lueur de celui-ci : voilà les techno-zombies, mus par des applications Androïd qui leur indiquent le grammage adéquat de nourriture qu’ils doivent ingérer pour continuer à exister, et qui les préviendront bientôt quand ils devront aller à la selle et comment s’accoupler récréativement. Parler d’accoutumance, voire carrément de dépendance, n’est donc pas exagéré. Tablettes, GPS, biométrie, réseau sociaux : ce que l’on gagne en côté pratique, en utilité, on le perd en indépendance, c’est-à-dire, en fin de compte, en liberté.

L’IA conçue comme une extension-outil de nous-même, indispensable à notre bon fonctionnement, voilà le danger ! En tant que partisan d’un monde organique, du Kosmos, de la saine mesure autrefois prônée par les Grecs anciens, lutter contre l’atomisation, la rationalisation fanatique et le mécanicisme cartésien devient, jours après jours, un impératif de survie. Nous sommes en train de faire face à un défi technique, économique, écologique, civilisationnel, et spirituel. Soyons lucide sur la situation, nous nous dirigeons tout droit sur un chemin hasardeux où les périls ne manquent pas. L’idéologie du Progrès nous amène peut-être à marche forcée vers la fin de l’Histoire… Alors, à l’heure où paraît enfin La perfection de la technique de Friedrich-Georg Jünger, et où l’on redécouvre l’œuvre de Bernard Charbonneau, résonne dans notre esprit un seul mot d’ordre : « Décélérons ! »

Thierry Durolle

jeudi, 07 mars 2019

Edelweiss The Archaeo-Futurist European Imperial Idea in Robert Steuckers’ Europa I. Valeurs et racines profonds de l’Europe

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Edelweiss

The Archaeo-Futurist European Imperial Idea in Robert Steuckers’ Europa I. Valeurs et racines profonds de l’Europe

(Madrid: BIOS, 2017)

by Alexander Wolfheze

Prologue: Wormtongue in Zürich

RS-trilogievol1.jpgFor the Brussels regime of globalist eurocrats the upcoming European elections obviously represent an opportunity to fit itself with a new set of ‘democratic clothes’, but it also offers the patriotic-identitarian resistance an opportunity to revisit its critique of the ‘EU project’. At this point, the camouflage cover of EU emperorship has become so threadbare that even its heir-apparent Mark Rutte openly wonders if the time has not come to switch from outdated democratic outfits to updated totalitarian styles. In this regard, the title of his Zürich ‘Churchill Lecture’ of 13 February 2019 - interpreted as yet another ‘job application’ by many political analysts - leaves little room for doubt: ‘The EU: from the power of principles towards principles and power’. Despite the grammatical ambiguity, the ‘semantic switch’ is clear for all to see: the ‘power principle’ is now foremost in the minds of the eurocratic elite. For the EU needs a reality check; power is not a dirty word read: ‘the EU should use its instruments of power’. For the importance of being less naïve and more realistic read: ‘it is time to end the idealistic charade’. For The requirement of unanimity reflects the fact that foreign policy is part of the core of national sovereignty... But when it comes to sanctions, I do think that we must give serious thought to enabling qualified majority voting for specific, defined cases read: ‘the remaining state sovereignty of the member states should be diminished even further’. In fact, the transformation of the EU into a ‘super state’ is already a palpable reality: the steady accumulation of censorship in the (social) media and digital sphere, through ‘hate speech codes’,[1] ‘fake news taskforces’[2] and ‘copyright directives’,[3] is approaching the level of Orwellian perfection. As the totalitarian finish line of the EU project is coming into view, it is important to re-view its historical genesis and ideological baseline.

The Maastricht Treaty that laid the formal groundwork for the present-day European Union was signed on 7 February 1992, only six weeks after the formal dissolution of the Soviet Union. Thus, the construction of the new cultural-marxist Western Bloc commenced almost immediately after the demolition of the old real-socialist Eastern Bloc. Since then, the EU was not only enlarged externally (most substantially through the hasty absorption of the Central European nation-states that had just freed themselves from Eastern Bloc rule) - it was also transformed internally, rapidly developing into a proto-totalitarian ‘super state’ project and a worthy successor to the Soviet Union. In a number of ways, the similarities are increasingly startling. The same social ‘deconstruction’ - Eastern Bloc: hyper-proletarian collectivism / Western Bloc: neo-matriarchal levelling. The same economic ‘deconstruction’ - Eastern Bloc: ‘forced collectivization’ / Western Bloc: ‘disaster capitalism’. The same ethnic ‘deconstruction’ - Eastern Bloc: ‘group deportation’ / Western Bloc: Umvolkung. In the contemporary West, the discrepancy between the theoretical discourse of the rulers and the practical lived reality of the people is approaching the same grotesque ‘doublethink’ level as it reached in the Eastern Bloc. The ideological doctrine of Western liberal-normativism theoretically upholds ‘freedom’, ‘equality’, ‘democracy’, ‘justice’ and ‘human rights’, but its real-time practice of nihilist deconstruction provides only social-darwinist economic jungle law, perverse social implosion, pervasive institutional corruption, failing law enforcement and wholesale ethnic replacement. In a certain sense, the Western Bloc has already surpassed Eastern Bloc totalitarianism: in all EU member states the EU flag is everywhere displayed right next to the national flag - a direct insult to national dignity that even the formally independent Soviet satellite states were spared.

Given this escalating discrepancy between theory and practice, the ruling class of the Western Bloc - a globalistically-eurocratically operating coalition between neo-liberal high finance and cultural-marxist intelligentsia - has been transformed into a hostile elite in the true sense of the word. Its EU project has been shown for what it truly constitutes: a globalist anti-Europe project. If European civilization, and the indigenous peoples of Europe that are the bearers of this civilization are to survive, the removal of the hostile elite must have absolute priority. In working towards this end, a fundamental (cultural-historical, political-philosophical) critique of its ideology is of crucial importance for the patriotic-identitarian resistance. An important contribution to this critique has recently been made by Belgian Traditionalist publicist Robert Steuckers: a better ‘guide’ to the issues at stake in the upcoming ‘European elections’ of May 2019 than his great trilogy Europa is hardly imaginable. This present essay aims at making Steuckers’ analysis of Europe’s authentic core values and identitarian roots, found in Part I of Europa but written in French and not yet translated, available to a wider English-speaking audience. Part I of Europa offers more than a thorough counter-analysis of the postmodern ‘deconstruction’ of Europe’s authentic values and identities: it offers a clear formulation of a viable alternative: an Archaeo-Futuristically inspired ‘Europe of the Peoples’, based on the complementary principles of autonomous ethnic communities, consistently-applied political subsidiarity and pragmatic confederative structures. It ought to be said once more: the Western patriotic-identitarian movement owes Robert Steuckers a great debt of gratitude for his tireless educational work. Above and beyond this, the patriotic-identitarian movement of the Low Countries congratulates him on rising above the usual intellectual mediocrity of our ‘lowlands’ - and reminding Europe of the fact that even in our backwaters thought is being given to the possible shape of a new Europe of the Peoples.

(*) As in the case of the preceding ‘Steuckers reviews’,[4] this essay is not only meant as a review: it also serves as a meta-political analysis in its own right - a contribution to the patriotic-identitarian counter-deconstruction of the postmodern deconstruction discourse of the Western hostile elite. The core of this essay provides a summary of Steuckers’ Traditionalist exploration of European identity. This exploration puts a full stop behind the postmodern deconstruction of that identity and provides a cultural-historical tabula rasa that allows the patriotic-identitarian movement to give an entirely new and revolutionary meaning to the idea that is ‘Europe’. In an intellectual sense, an Archaeo-Futurist Europe is now effectively within reach.

(**) This essay treats the ‘European case’ in three steps: the first paragraph triad offers base-line ‘diagnostics’, the second paragraph triad offers ‘therapeutic’ reference points and the seventh paragraph suggests avenues for a concrete ‘treatment’. In the first and last paragraphs, the reviewer gives an outline of the larger Archaeo-Futurist context within which Steuckers’ exploration of European identity becomes relevant for the patriotic-identitarian movement - the actual ‘review’ of Steuckers’ Europa I is found in paragraphs 2 through 6.

(***) For an explanation of the chosen linguistic form and note format the reader is referred to the prologues of the preceding ‘Steuckers reviews’.

1.

The Red Weed

(psycho-historical diagnosis)

‘Over Your Cities Grass Will Grow’[5]

wwwells2.jpgTill today, H.G. Wells’ masterpiece The War of the Worlds not only remains one of the greatest works of the entire literary science fiction genre: till today, this evergreen also retains a direct - albeit mostly unconsciously and instinctively recognized - relevance to the existential condition of Western civilization.[6] Wells’ masterful impressionist rendering of ‘Earth under the Martians’ sketches a world where mankind has lost its bearings - where all recognition and reference points have been wiped away. As human civilization is destroyed by superior alien technology, alien occupation reduces mankind itself to cattle for the slaughter - even earthly nature itself is displaced by alien vegetation. Thus a (literally) creepy ‘red weed’ - a reference to the red colour of ‘war planet’ Mars - grows over the ruins of human civilization, suffocating the remnants of earthly vegetation.[7] Literary analyses of The War of the Worlds recognize that Wells’ masterpiece can be plausibly interpreted as a series of retrospective and contextual psycho-historical ‘mirror images’. Thus, Wells projects the imperialistically rationalized and social-darwinistically justified genocide of ‘primitive peoples’ (such as the indigenous people of Tasmania)[8] by the ‘white master race’ throughout the modern era on the hypothetical extermination of humanity by a superior alien race. He also projects the dehumanizing horror of the rising ‘bio-industry’ of his time on humanity’s hypothetical ‘cattle status’ under alien dominion. Most literary analyses, however, stop of short of pointing to the predictive value of Wells’ work - a value that derives from its forward projection of multiple and simultaneous occurring technological and sociological developmental trajectories. Earlier times would undoubtedly have been recognized Wells’ genius literary packaging of these projections as straightforward ‘prophecy’ – our own time must make do with ‘scientific fiction’.

The existential stress fractures that Modernity has caused in Western civilization can be analyzed - and partially projected forward - by means of modern scientific models: economically as Entfremdung (Karl Marx), sociologically as anomie (Emile Durkheim), psychologically as cognitive dissonance (Leon Festinger) and philosophically as Seinsvergessenheit (Martin Heidegger). For the Western patriotic-identitarian movement the meta-political relevance of these analyses does not primarily reside in their - sometimes ideologically biased - ‘deconstructive’ capacity, but rather in their simple diagnostic value. In this respect, there exists an important similarity between such modern scientific models and modern artistic ‘models’ such as Wells’ The War of the Worlds: by interpreting societal develops as ‘omens’ they can provide societal ‘traffic signs’ - and existential ‘warning signs’. By now, the accumulative impact of Modernity on Western societies is so great that the existential condition of the Western peoples can no longer be described in terms of authentic civilizational continuities or historical ‘standard settings’. When deviation, aberration and derailment determine an entire existential condition, then historically recognizable ‘standards’ are obsolete. When scientifically formulated ‘traffic signs’ are ignored for long enough, then artistically ‘predicted’ dystopian abysses must be faced. It is not by chance that the current phase op (ex-)Western cultural history is described by the term ‘post-modern’: the (ex-)Western societies of today have largely left behind authentic civilizational continuity and they are now moving with increasing speed in the direction of existential conditions that bare an uncanny resemblance to those that prevailed in Wells’ vision of Earth under the Martians.

The new ‘globalist’ ruling class of the West has effectively separated itself from the Western peoples - and positioned itself above it. Now, its only ‘connection’ to these peoples is found in the impact of its power. The hostile elite now considers itself superior to the ‘masses’ that it has ‘outgrown’ in a sense that is not merely ethical and aesthetical: it considers itself evolutionarily superior - it has become alienated in the most literal sense of the word.[9] The consistently negative effects of the hostile elite’s exercise of power - felt most particularly in neo-liberal exploitation, industrial ecocide, bio-industrial animal cruelty, cultural-marxist deconstruction, social implosion, ethnic replacement - define its role as a literally hostile elite. It does not know empathy and sympathy in any way, shape or form: not for its Western enemies, not for its Third World servants and not for its home planet - it is now literally alien to the Earth itself. The globalists are at war with humanity as a whole. They seek to eliminate or enslave at will. They care about themselves and themselves alone. They are committed to concentrating all wealth in their hideous hands. In their evil eyes, our only purpose is to serve them and enrich them. Hence, there is no room for racism, prejudice, and discrimination in this struggle. It is not a race war but a war for the human race, all included, a socio-political and economic war of planetary proportions (Jean-François Paradis).[10]

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The globalist - and therefore anti-European - geopolitical strategy of the hostile elite (which aims at industrial delocalization, social atomization and cultural deracination, cf. Steuckers 223ff.) may be recognized as social-economic and psycho-social warfare by a handful of patriotic-identitarian thinkers, but the Western masses only recognize its effects: economic marginalization (labour market manipulation, artificial unemployment, interethnic wealth redistribution), social malaise (matriarchal anti-law, family structure disruption, digital pornification) and cultural decadence (educational ‘idiocracy’, academic ‘valorization’, media ‘political-correctness’). Through a carefully calibrated - but now critically dosed - process of mass immigration, the hostile elite is constantly reinforcing these economic, social and cultural ‘deconstruction’ programs, to the point of irreversibility. The Umvolkung process aims at eradicating the Western peoples as ethnically, historically and culturally distinct entities by ‘dissolving’ them in an atomized mass of atomized déracinés - by stamping them down into la boue,[11] the ‘mud’ of identity-less, character-less and will-less ‘mass man’. This process of ethno-cultural, social-economic and psycho-social total levelling, for now directed primarily at Europe, aims at the ultimate Endlösung of the core problem of the New World Order, which is the continued existence of authentic - and therefore automatically anti-globalist - identities at the collective level. Most concretely, this Endlösung is realized through the totalitarian implementation of ethnocidal ‘multiculturality’ and anti-identitarian ‘mobocracy’.

The motivations and aims of the hostile elite effectively ‘surpass’ the imagination of the Western masses - in certain respects, they even ‘surpass’ the common categories of human thought. In fact, their ‘un-earthly’ and ‘diabolical’ quality is starting to become increasingly evident in its concrete effects.[12] Elsewhere, the ideology of the hostile elite was defined as ‘Culture Nihilism’, i.e. as an improvised amalgam of ideas characterized by militant secularism, social-darwinist hyper-individualism, collectively internalized narcissism and doctrinal culture-relativism aimed at the destruction of all authentic forms of Western civilization.[13] The fact that the Western masses are not able to grasp Cultural Nihilism as an ideology and a program is largely due to its deliberate ‘vagueness’: the explicit motivations and aims of the hostile elite are intentionally il-logical and anti-rational. The only thing that is important for the hostile elite is power: its so-called ‘ideas’ are mere stratagems to gain, retain and expand power: they should be understood as ‘frames’ that serve specific purposes in cognitive warfare.

spcar.jpgA good example of this cognitive warfare can be found in the currently fashionable ‘climate debate’: the ‘party (cartel) line’ that has been laid out by the hostile elite makes an appeal to Gutmensch eco-consciousness, but the punitive tribute that is imposed on the masses by means of new ‘climate taxes’ is exclusively used for ‘investment’ in commercial ‘climate business’ - and to subsidize politically-correct ‘climate clubs’. The inevitable popular backlash is then cognitively ‘transposed’ into a sub-rational ‘climate denial’ discourse that is projected on - even pragmatically claimed by - the ‘populist’ opposition, either in activism (the French ‘yellow vests’) or in parliament (the ‘0,00007 degrees centigrade’ slogan of the Dutch Forum for Democracy party). In this case, the cognitive dissonance that has been successfully created by the hostile elite runs so deep that the ‘common man in the street’ is actually denying the reality of vanishing winter ice and absurd February springs seasons to himself. The balancing act of the hostile elite is entirely effective: the ‘populist opposition’ is happy to abandon the moral high ground for the sake of a few extra parliamentary seats, the masses are happy because they can continue their ‘dance on the volcano’ with some extra years of holiday flights and automobile kilometres and the hostile elite is happy to continue in its ‘economic growth’ model - and with the extra ‘climate taxes’ that can be fed into ‘commercial investments’ and, of course, ‘climate refugees’. In the meantime, ‘business as usual’, or actually more than usual, means that the ecocidal clock of anthropogenic global warming and meteorological catastrophes is left to run its course - to the ‘final countdown’.

On balance, however, the Western masses do instinctively recognize the globalist megalomania of the hostile elite - the elite intelligentsia dismisses this instinctive recognition as ‘belly feel’ and it disqualifies its political expression as ‘populism’. This extreme demophobic arrogance may long retain its effectiveness, but in the longest run, it will come at a heavy price: even now, the Western peoples are beginning to experience the globalist regime of the hostile elite as an ‘alien occupation’. The masses are slowly by slowly starting to see the all-suffocating power of the hostile elite for what it is: an alien ‘red weed’ that is literally smothering Western civilization and the Western homeland.

I had not realised what had been happening to the world, had not anticipated this startling vision of unfamiliar things. I had expected to see... ruins - I found about me the landscape, weird and lurid, of another planet. For that moment I touched an emotion beyond the common range of men, yet one that the poor brutes we dominate know only too well. I felt as a rabbit might feel returning to his burrow and suddenly confronted by the work of a dozen busy navvies digging the foundations of a house. I felt the first inkling of a thing that presently grew quite clear in my mind, that oppressed me for many days, a sense of dethronement, a persuasion that I was no longer a master, but an animal among the animals, under [alien rule]. With us it would be as with them, to lurk and watch, to run and hide; the fear and empire of man had passed away. - Herbert George Wells, The War of the Worlds

2.

The European Kata-morphosis

(political-philosophical diagnosis)

 

Impia tortorum long[o]s hic turba furores sanguinis innocui, non satiata, aluit.

Sospite nunc patria, fracto nunc funeris antro, mors ubi dira fuit,

vita salusque patent.

[Here an impious mob of torturers, insatiable,

fed their long-lasting frenzies for innocent blood.

Now that the fatherland is safe, now that the cave of murder has been destroyed,

in the place where foul death once was,

life and health are open to all.][14]

After half a century of systematic demolition work on state structures and ethnic identities, Europe’s political, economic, social and cultural landscape has changed beyond recognition. The decades’ long outgrowths of parasitical neo-liberalism and prolific cultural-marxism have covered Europe as a ‘red weed’, creating previously unimaginable societal deformations. Hyper-mobile ‘flash capital’ is causing short-lived economic bubbles that give rise to architectural, artistic and fashion monstrosities, spreading outwards from ‘central business districts’, ‘leisure time resorts’ and ‘academic campus environments’. Ethnic ‘diversity’ is resulting in social-economic networks that are smothering the Western public sphere as so many ‘invasive species’: diaspora economies, drug mafias and polycriminal subcultures. These networks are supplemented by un-Western ‘spirit-based’ institutions: the awqāf[15] sponsored by Middle Eastern oil capital, the ‘asylum industry’ funded by public taxes and the ‘system media’ managed by globalist capital. What effectively links all these networks and institutions, systematically tolerated and facilitated by the hostile elite, is their common functionality, viz. their role as replacement mechanisms that are laying the groundwork for the New World Order. In this regard, a crucial role is reserved for the schwebende Intelligenz, viz. cultural-marxist intelligentsia that constitutes the globalist avant-garde. This intelligentsia is tasked with the supra-spatial and im-material deconstruction that precedes the spatial and material deconstruction of Western civilization. These ‘spiritual’ and ‘intellectual’ representatives of the globalist occupation regime ...se nichent dans [l]es trois milieux-clefs - média, économie, enseignement - et participent à la élimination graduelle mais certaines des assises idéologiques, des fondements spirituels et éthiques de notre civilisation. Les uns oblitèrent les résidus désormais épars de ces fondements en diffusant une culture de variétés sans profondeur aucune, les autres en décentrant l’économie et en l’éclatant littéralement par les pratiques de la spéculation et de la délocalisation, les troisièmes, en refusant l’idéal pédagogique de la transmission, laquelle est désormais interprétée comme une pratique anachronique et autoritaire, ce qu’elle n’est certainement pas au sens péjoratif que ces termes ont acquis dans le sillage de Mai 68. [...have settled in [the] three key positions [of globalist power] - media, economy [and] education - and there they work towards the slow but sure elimination of the ideological, spiritual and ethical foundations of our civilization. Some of them are engaged in the erasure of the already crumbling foundational remnants by disseminating superficial ‘cultural diversity’. Others [are engaged in] the ‘decentralization’ of the economy by literally blowing it up through speculation and delocalization. Yet others [are engaged in] the sabotage of the pedagogical ideal of [cultural] transmission by representing [that ideal] as an ‘outdated’ and ‘authoritarian’ practice on the basis of the negative connotation that these terms were charged with in the aftermath of May ’68.] (p. 262-3)

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The globalist intelligentsia is using refined ‘alien audience’ propaganda strategies and coordinates the cognitive warfare that the hostile elite is waging against the Western peoples: it is creating a liberal-normative habitus of exclusively ‘economic thought’ that justifies the physical deconstruction of Western civilization. ...[U]ne économie ne peut pas, sans danger, refuser par principe de tenir compte des autres domaines de l’activité humaine. L’héritage culturel, l’organisation de la médecine et de l’enseignement doivent toujours recevoir une priorité par rapport aux facteurs purement économiques, parce qu’ils procurent ordre et stabilité au sein d’une société donnée ou d’une aire civilisationnelle, garantissant du même coup l’avenir des peuples qui vivent dans cet espace de civilisation. Sans une telle stabilité, les peuples périssent littéralement d’un excès de libéralisme, ou d’économicisme ou de ‘commercialité’... [An econom[ic model] cannot refuse to take account of other spheres of human activity with impunity. The cultural sphere, the healthcare sphere and the educational sphere must always be prioritized above merely economic factors because they provide order and stability to a given community or civilization. They are the guarantors of the future of the peoples living within that civilization. Without such stability, the[se] peoples will literally die of an overdose of ‘liberalism’, ‘economism’ and ‘commercialism’...] (p. 216-7)

In the European context, the doubly neo-liberal and cultural-marxist deconstruction of Western civilization and peoples is implemented through the Brussels-based ‘EU project’. This project is characterized by a radical departure from all traditional notions of pan-European cooperation: in a meta-historical sense, the postmodern ‘EU project’ represents a structural inversion of the classical concept of the European empire. L’Europe actuelle, qui a pris la forme de l’eurocratie bruxelloise, n’est évidemment pas un empire, mais, au contraire, un super-état en devenir. La notion d’‘état’ n’a rien  à voir avec la notion d’‘empire’, car un ‘état’ est ‘statique’ et ne se meut pas, tandis que, par définition, un empire englobe en son sein toutes les formes organiques de l’aire civilisationnelle qu’il organise, les transforme et les adapte sur les plans spirituel et politique, ce qui implique qu’il est en permanence en effervescence et en mouvement. L’eurocratie bruxelloise conduira, si elle persiste dans ses errements, à une rigidification totale. L’actuelle eurocratie bruxelloise n’a pas de mémoire, refuse d’en avoir une, a perdu toute assise historique, se pose comme sans racines. L’idéologie de cette construction de type ‘machine’ relève du pur bricolage idéologique, d’un bricolage qui refuse de tirer des leçons des expériences du passé. Cela implique une négation de la dimension historique des systèmes économiques réellement existants, qui ont effectivement émergé et se sont développés sur le sol européen. [Contemporary ‘Europe’, as given shape by the Brussels ‘eurocrats’, is clearly not an empire - it represents its opposite: a superstate-in-the-making. The notion of the ‘state’ is essentially different from the notion of the ‘empire’: the ‘state’ is [literally] ‘static’ and [essentially] immovable, whereas the ‘empire’ is [always in a state of flux as it is] engaged in the [constant] absorption of the organic forms that come within its reach, re-shaping and re-adapting them in accordance with its spiritual and political precepts. [T]hus, [the empire] is a constant state of fermentation and movement. If the Brussels eurocracy continues on its current path, which is leading [in the opposite direction and] towards a dead end, then it will end up in a state of total ‘fossilization’. In its current form, the Brussels eurocracy lacks - and refuses - [any kind of historical] memory and it resists [any kind of historical] rootedness. [Its radically] constructivist and mechanical self-image is based on an ideological improvisation that refuses to learn from the lessons and experiences of [European] history. This involves a denial of the historical dimension of the [specific national] real-life economic systems that have [organically] sprung up from the soil of Europe.] (p. 215-6)

From a political-philosophical perspective, the deeply anti-European ‘EU project’ represents no less than a globalist Machtergreifung. Neo-Jacobin radicals have taken over the reins of power and the historical precedents for Jacobin power experiments[16] - as in French and Russian revolutionary terror - should set off alarm bells all over Europe. But knowledge of the European historical context of the ‘EU project’, by itself, is insufficient for a thorough understanding of its ostensibly contradictory - because self-destructive - anti-European aims. Such an understanding requires insight into the larger aims of globalism - in his Europa trilogy, Steuckers now provides that insight in a lucid and concise manner.

3.

Globalist Anti-Europe Project

(geo-political diagnosis)

 

Sometimes the crime that one is about to commit is so terrible

that to commit it on behalf nation is not enough

- one needs to commit it on behalf of humanity.

- Nicolás Gómez Dávila

Steuckers’ panoramic overview of the contemporary global geopolitical landscape proceeds from the notion that the anti-European ‘EU project’ can only be properly understood as the result of the Second World War. That conflict ended the great power status and imperial hegemony of the European nation-states: the military defeat of France (1940), Italy (1943) and Germany (1945) was followed by the liquidation of European colonial empires (British India in 1947, the Dutch East Indies in 1949, Belgian Congo in 1960, French Algeria in 1962 and Portuguese Africa in 1975). In a few short years, world rule shifted to two superpowers that were guided by universalist ideologies and globalist geopolitics: the United States as the champion of Liberalism and the Soviet Union as the champion of Socialism. The physical (geographic, demographic, industrial) assets of defeated Europe was divided between the victors through military treaties (NATO, Warsaw Pact) and economic structures (EEC, Comecon). It is important to remember these brutal realities of military defeat, colonial liquidation and political tutelage. La Seconde Guerre mondiale avait pour objectif principal, selon Roosevelt et Churchill, d’empêcher l’unification européenne sous la férule des puissances d’Axe, afin d’éviter l’émergence d’une économie ‘impénétrée’ et ‘impénétrable’, capable de s’affirmer sur la scène mondiale. La Second Guerre mondiale n’avait donc pas pour but de ‘libérer’ l’Europe mais de précipiter définitivement l’économie de notre continent dans un état de dépendance et de l’y maintenir. Je n’énonce donc pas un jugement ‘moral’ sur les responsabilités de la guerre, mais je juge son déclenchement au départ de critères matériels et économiques objectifs. Nos médias omettent de citer encore quelques buts de guerre, pourtant clairement affirmés à l’époque, ce qui ne doit surtout pas nous induire à penser qu’ils étaient insignifiants. [For Roosevelt and Churchill the main aim of the Second World War was to prevent of the unification of Europe under the Axis powers, which would have given rise to a [European] economy that would have been ‘impenetrable’ and ‘invincible’ as an independent force on the world stage. Thus, [their true] aim in fighting the Second World War was not the ‘liberation’ of Europe, but [merely] the reduction of [Europe’s] continental economy to a state of permanent dependence. This statement does not reflect any pronouncement on the ‘moral’ responsibility for that war - it merely reflects the objective material and economic goals [that shaped it]. The fact that [the system] media are [carefully] avoiding any mention of [those] other goals, [goals] that were clearly pronounced at the time, does not mean that they were unimportant.] (p.220)

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In the mid-‘80s, after four decades of Cold War, the first stress fractures started to appear the globally operating power structures of the two superpowers. The Challenger and Chernobyl disasters (respectively, 28 January and 26 April 1986) clearly illustrated the fact that the symptoms of ‘imperial overstretch’ could no longer be hidden from public view. Escalating economic chaos and increasing loss of political credibility forced both superpowers into radical domestic reforms: Reaganomics and Perestroika represent the superpowers’ geopolitical high water mark. After the implosion of the Soviet Union, the United States formally comes out ‘on top’, but the Pyrrhic quality of America’s Cold War ‘victory’ soon becomes undeniable: it immediately ‘rolls over’ when China transforms itself into an economic superpower and it soon retreats from the Third World, which had been the prime battlefield of the Cold War just a few years before. After the American defeat in Somalia (Black Hawk Down, 1993), Africa is allowed to collapse into ‘failed states’ and neo-tribal chaos. After the American retreat from Panama (Canal Zone Handover, 1999), Latin America is left to Bolivarianismo and the Marea Rosa.[17] The imperialist ‘rat race’ between sovereign nation-states that started with the ‘World War Zero’ Seven Years War (1756-63) may have ended with America as ‘last man standing’, but the enforcement of an authentically imperial Pax America is far beyond the scope of America’s geopolitical intent, ambition and capacity. Thus, despite the overt Wilsonian rhetoric that surrounded America’s interventions in Iraq (Bush Senior in 1991 and Bush Junior in 2003), these do not represent exercises in principled ‘global governance’ - rather, they simply represent attempts at pragmatic resource control. After the self-abolition of the Soviet Union as a superpower contender and after the official announcement of a ‘New World Order’ (Bush Senior, 1991), the American ruling class decided that the ‘End of History’ (Francis Fukuyama, 1992) had come: it decided to switch from Americanism to globalism. Thus, it deliberately transformed itself into a ‘world elite’, now accessible to anybody with very much money and very little morality. This new world elite considers itself entirely exempt from the old rules and laws of geopolitics: from its perspective, national sovereignty, cultural uniqueness and ethnic identity are hopelessly outdated phenomena that merely stand in the way of its ‘Brave New World’. As a group, this new ‘globalist’ elite has cut itself off from all ethnic, religious and cultural roots: on the basis of this self-willed rootlessness it turns against the rest of mankind, to the extent that the rest still possesses roots: against states that still possess sovereign rights, against cultures that still possess authentic essences and against peoples that still possess substantial identities. The globalist hostile elite is born.

Under the double banners of neo-liberalism and cultural-marxism, the hostile elite regards the ‘backward’ residue of humanity as little more than a mass of infinitely malleable ‘human material’ that it can use to fill its bank accounts, to serve its sexual perversities and to compensate for its existential crises. [La superclasse... domine à l’ère idéologique du néoliberalisme. Il n’est pas aisé de la définir : elle comporte évidemment les managers des grandes entreprises mondiales, les directeurs des grandes banques, de cheiks du pétrole ou des décideurs politiques voire quelques vedettes du cinéma ou de la littérature ou encore, en coulisses, des leaders religieux et des narcotrafiquants, qui alimentent le secteur bancaire en argent sale. Cette superclasse n’est pas stable : on y appartient pendant quelques années ou pendant une ou deux décennies puis on en sort, avec, un bon ‘parachute doré’. ...[N]umériquement insignifiante mais bien plus puissante que les anciennes aristocraties ou partitocraties, elle est totalement coupée des masses, dont elle détermine le destin. En dépit de tous les discours démocratiques, qui annoncent à cor et à cri l’avènement d’une liberté et d’une équité inégalées, le poids politique/économique des masses, ou des peuples, n’a jamais été aussi réduit. Son projet ‘globalitaire’ ne peut donc pas recevoir le label de ‘démocratique’. [The ‘superclass’... dominates the era of neo-liberal ideology. It is not easy to define it: it is most clearly composed of the managers of the great multinationals, the directors of the great banks, the oil sheikhs [and some prominent] political leaders, but [it also includes] some movie stars, intellectuals and ‘spiritual gurus’. Aside from these, [it also includes] a much more opaque number of [mafia bosses and] drug barons who feed its banking branch with ‘black money’. The ‘superclass’ is far from stable: it is possible to belong to it for some years or decades, and then to drop out of it again - mostly with a ‘golden parachute’. ...[N]umerically, it is small, but it is more powerful than any of the aristocracies and partitocracies that preceded throughout all of [recorded] human history. Despite a [public] discourse that continually speaks about a glorious dawn of unprecedented freedom and equality, the [real] political [and] economic weight of the masses has never been so small before. Thus, the globalist project [that is now pursued by the ‘superclass’] cannot be qualified as ‘democratic’ in any meaningful way.] (p. 291)

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The globalist hostile elite instrumentalizes American military power and political influence: it uses American power and influence to further its own globalist agenda. It abuses American prestige, American wealth and American lives - this is the deepest reason for the anti-globalist and nationalist ‘populist’ backlash that brought Donald Trump into the White House. But the hostile elite operates above and behind formal institutions such as the presidency: in America, real power is largely exempt from institutional control and democratic correction. Real power resides in the ‘Washington swamp’, the ‘lying press’ and the ‘deep state’ - they determine policy; it is to fight these monsters that the American people chose Donald Trump to be its president. The monstrous power of the hostile elite, however, is so great that the public sphere is still dominated by Trump’s enemies, even two years after his election victory. The terrible anger and open sabotage with which the hostile elite responds to Trump is understandable: in the final analysis, the fate of the globalist hostile elite depends on its control over American military and political assets. The hostile elite needs to maintain its control over America’s monetary supply, America’ armed forces and America’s diplomatic network if it wants to maintain the international geopolitical chaos on which its financial interests and ideological chimaeras thrive.

The most pressing geopolitical concern of the hostile elite and the reason it needs absolute control over America is the permanent subjugation of its potentially most dangerous enemy: Europe. The deadly danger to nihilist and rootless globalism posed by Europe resides in its combination of technological-industrial/social-economic capacity with authentic cultural-historical rootedness/ethnicity-based identity. After the collapse of the Soviet Union the task of keeping Europe in subjugation to globalism, previously shared between the two superpowers, devolved on the United States alone. The globalist strategy to achieve this task started out twofold: the globalist hostile elite enforced a permanent weakening of newly re-united Germany (through formal sovereignty limits and ‘monetary union’ tribute payments to France) and it expanded American military presence eastward (through NATO enlargement). This double strategy, however proved problematic as a long-term solution to the ‘European Question’: given America’s many global commitments, its military presence throughout all of Europe constitutes a considerable liability that forces it into grotesque deficit spending and risqué diplomatic brinkmanship. Its centrepiece, the ‘containment’ of Germany, is also proving to be more problematic than previously thought: even the burdens of German unification (from 1990) and European single-currency liability (from 1999) have not been able to slow down the German social-economic motor. Quite the opposite has happened: EU expansion into the former Eastern Bloc (from 2004) is raising the old spectre of a German-led semi-autarkic geopolitical bloc. The prevention of such a Mitteleuropa project was the main aim of the Balkan ‘thwarting’ policy of the Entente powers in the early 20th Century: in the summer of 1914 it finally provoked the Central powers into starting the First World War. This geopolitical ‘larger picture’ provides an entirely different perspective on phenomena such as the ‘Financial Crisis’ of 2008, which started in America but led Europe into the crippling ‘European Debt Crisis’ of 2009, and the ‘Arab Spring’ of 2011, which led to the ‘European Migration Crisis’ of 2015.

Philosophy-Machiavelli.jpgThis perspective is best formulated by Steuckers himself: La globalisation, c’est... le maintien de l’Europe, et de l’Europe seule, en état de faiblesse structurelle permanente. Et cette faiblesse structurelle est due, à la base, à un déficit éthique entretenu, à un déficit politique et culturel. Il n’y a pas d’éthique collective, de politique viable ou de culture féconde sans que Machiavel et les anciens Romains, auxquels le Florentin se référait, appelaient des ‘vertus politiques’, le terme ‘vertu’ n’ayant pas le sens stupidement moraliste qu’il a acquis, mais celui, latin, de ‘force agissante’, de ‘force intérieure agissante’... [Globalization means this: ...the maintenance of Europe - and only Europe - in a permanent state of structural weakness. In the final analysis, this weakness is due to a permanent ‘ethical deficit’ [that translates into] a political and cultural deficit. Collective ethics, viable politics [and] fruitful cultures are impossible without what Machiavelli, and the ancient Romans on whom the Florentine based hi[s thought], termed the ‘political virtues’ - a phrase in which the meaning of the word ‘virtue’ does not have the short-sighted moralistic charge that it has attracted recently, but rather the [original] Latin [meaning] of ‘acting force’ [and] ‘inner guiding force’.] (p. 279-80) Steuckers correctly points to the ‘ethical deficit’ of Europe as being imposed by globalist cognitive warfare, resulting in Europe’s debilitating lack of purpose and willpower. This deficit prevents psycho-historical catharsis, geopolitical assertiveness and decisionist self-defence. It renders Europe helpless in the face of acute existential threats such as the social implosion, mass-immigration and jihadist terror that are deliberately fostered by its enemies. This globalist ‘anti-European’ Europe is realized in the internalization of the cognitively dissonant globalist ‘mainstream media’ discourse of self-destructively interpreted ‘human rights’, ‘multiculturality’ and ‘diversity’. L’arme principale qui est dirigée contre l’Europe est donc un ‘écran moralisateur’, à sens unique, légal et moral, composé d’images positives, de valeurs dites occidentales et d’innocences prétendues menacées, pour justifier des campagnes de violence politique illimitée. [The main weapon employed against Europe is the uniquely ‘moralist [television, computer and telephone] screen’ that [is imposing specific] legal and moral ‘values’ [through] the positive ‘frame’ of so-called ‘Western values’ and supposedly ‘threatened innocence’ by justifying a [systematic] campaign of endless political terrorism.] (p.281)

Everywhere across Europe this globalist discourse is entirely internalized and primarily represented by the soixante-huitard generation that achieved a power monopoly in the wake of its ‘long march through the institutions’. Pendant les années de leur traversée du désert, ...les [utopistes]de [la] génération soixante-huitard] feront... un ‘compromis historique’ qui repose, ...premièrement, sur un abandon du corpus gauchiste, libertaire et émancipateur, au profit des thèses néolibérales, deuxièmement, sur une instrumentalisation de l’idée freudo-sartienne de la ‘culpabilité’ des peuples européens, responsables de toutes les horreurs commises dans l’histoire, et troisièmement, sur un pari pour toutes les démarches ‘mondialisatrices’, même émanant d’instances capitalistes non légitimées démocratiquement ou d’institution comme la Commission Européenne, championne de la ‘néolibéralisation’ de l’Europe, dont le pouvoir n’est jamais sanctionné par une élection. [During their years in the desert... the [utopists] of the [‘68] generation... made a ‘historical compromise’ that is based... on [three complementary strategies]: (1) an [abandonment and] betrayal of their [core] leftist ideology [of] freedom and emancipation in favour of neo-liberalism, (2) a [political] application of the Freudian-Sartrean notion of the ‘guilt’ of the European peoples, [who are held] responsible for all crimes in history and (3) an adherence to ‘globalizing’ processes - even [if those processes] are driven by [un]democratic [and] illegitimate capitalist powers of institution[s] such as the European Commission, [which has become] the champion of the ‘neo-liberalisation’ of Europe and which has never received a democratic mandate.[18]] (p.293) This ideological betrayal and this globalist collaboration, now the standard modalities of the European hostile elite, have brought European civilization to the brink of the abyss.

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Steuckers points to the functionality of the treason of the European soixante-huitards in the larger framework of globalist geopolitics: this treason delivers Europe into the hands of a de facto ‘monster pact’ between two quintessentially anti-European globalist forces: liberal-normativism, as symbolized by American ‘Puritanism’, and islamism, symbolized by Saudi ‘Wahhabism’. Aujourd’hui, nous faisons face à l’alliance calamiteuse de deux fanatismes religieux : le wahhabisme, visibilisé par les médias, chargé de tous les péchés, et le puritanisme américain, camouflé derrière une façade ‘rationnelle’ et ‘économiste’ et campé comme matrice de la ‘démocratie’ et de toute ‘bonne gouvernance’. Que nous ayons affaire à un fanatisme salafiste ou hanbaliste qui rejette toutes les synthèses fécondes, génératrice et façonneuses d’empires, qu’elles soient byzantino-islamiques ou irano-islamisées ou qu’elles se présentent sous les formes multiples de pouvoir militaire équilibrant dans les pays musulmans, ou que nous ayons affaire à un fanatisme puritain rationalisé qui entend semer le désordre dans tous ces états de la planète, que ces états soient ennemis ou alliés, parce que ces états soumis à subversion ne procèdent pas de la même matrice mentale, nous constatons que toutes nos propres traditions européennes... sont considérées par ces fanatismes contemporains d’au-delà de l’Atlantique ou d’au-delà de la Méditerranée comme émanations du Mal, comme des filons culturels à éradiquer pour retrouver une très hypothétique pureté, incarnée jadis par les pèlerins du ‘Mayflower’ ou par les naturels de l’Arabie du VIIIe siècle. [In the contemporary world we are facing a disastrous [globalist, anti-European] alliance between two religious fanatisms: Wahhabism,[19] which is visualized as the scapegoat [‘bad cop’] in the [mainstream] media - and American puritanism, which is portrayed as a stable rational and economist reference frame [‘good cop’] that provides ‘democracy’ and ‘good governance’. But such [fanatisms] are [entirely] incompatible with our own European traditions. This is not only true for [‘Wahhabism’ and its] ‘Hanbalite and ‘Salafist’ [fellow-traveller] fanatisms[20] that are incompatible with the fertile, creative and imperial syntheses characteristic of [Traditional Islam, such as] Byzantine Islam and Persian Islam, but [it is] also [true] for the puritanically rationalized and militarily enforced [America-based] fanatism that is [now] creating chaos throughout the entire world (because all other cultural circles, irrespective of their allied or enemy status, necessarily represent incompatible mental worlds). To the fanatisms [that face Europe] across the Atlantic Ocean and Mediterranean Sea, [all of Europe’s authentic traditions] represent incarnations of Evil [pure and simple]: they represent mental worlds that they will fight to the death for the sake of their - highly hypothetical - purity, as modelled on the ‘Pilgrim Fathers’ [of the 17th Century] Mayflower[21] and the bons sauvages[22] of the 8th Century Arabian Desert.] (p.261-2)

The totalitarian-regressive fanatisms of ‘Puritanical’ liberal-normativism and ‘Wahhabist’ islamism have to be overcome emotionally, intellectually and spiritually if European civilization and the European peoples are to survive the Crisis of the Modern West. At this critical juncture, the therapy that Traditionalism can recommend as having the greatest chance of success is the ultimate political-philosophical ‘emergency option’: Archaeo-Futurism.

4.

The Archaeo-Futurist Alternative

(political-philosophical therapy)

Lo, all our pomp of yesterday
Is one with Nineveh and Tyre!
Judge of the Nations, spare us yet.
Lest we forget - lest we forget!

- Rudyard Kipling

The Archaeo-Futurist alternative for the globalist anti-European ‘EU project’ is based on a simultaneous retrograde recovery and forward projection of a Traditionalist concept that has long played a vital role in European history and may do so again: the European Imperial Idea. This is an idea that is strictly speaking supra-historical and can, therefore, be reactivated at any given point in history. The ideological abuse and historiographical misinterpretation of the European Imperial Idea in 19th and 20th Century (hyper-)nationalism - most recently in the ‘Third Reich’ - does not invalidate its supra-historical vitality. In this regard, Steuckers points to the vital importance of a correct understanding of the larger Traditionalist framework in which the Imperial Idea functions. Traditionalism states that all collective (linguistic, religious, ethnic, national) identities and the horizontally (worldly, physically) experienced differences between them are potentially organic parts of larger, synergetically unique entities with a higher, vertical, and transcendentally (spiritually, psychologically) experienced functionality. This entity can be identified as Imperium (German: Reich) - in the Western Tradition it derives its legitimacy from the ancient Roman Empire. Its numinous character becomes obvious from the fact that its mere mention conjures up a feeling of awe among those that naturally belong to it - and that inspires a feeling of fear among those that are unworthy of it.

Pour résumer brièvement la position traditional[iste],... disons que les horizontalités modernes ne permettent pas le respect de l’Autre, de l’être-autre. Si l’Autre est jugé dérangeant, inopportun dans son altérité, il peut être purement et simplement éliminé ou mis au pas, sans le moindre respect de son altérité, car l’horizontalité fait de tous des ‘riens ontologiques’, privés de valeur intrinsèque. Tel est l’aboutissement de la logique égalitaire, propre des idéologies et des systèmes qui ont voulu usurper et éradiquer la tradition ‘reichique’ : si tout vaut tout dans l’intériorité de l’homme, ou même dans sa constitution physique, cela signifie, finalement, que plus rien n’a de valeur spécifique, et si une valeur spécifique cherche à pointer envers et contre tout, elle sera vite considérée comme une anomalie qui appelle l’extermination. L’intervention fanatique et sanglante de ‘colonnes infernales’. La verticalité, en revanche, implique le devoir de protection et de respect, un devoir de servir les supérieurs et un devoir des supérieurs de protéger les inférieurs, dans un rapport comparable à celui qui existe, dans les sociétés et les familles traditionnelles, entre parents et enfants. La verticalité respecte les différences ontologiques et culturelles ; elle ne les considère pas comme des ‘riens’ qui ne méritent ni considération ni respect. [To summarize the traditional[ist] perspective... it may be said that modern[ist] horizontality impedes a[ny true] respect for [what is] Other and [what is D]ifferent. When the Other-ness of what is [D]ifferent is judged to be [mere] ‘interference’ [and] ‘inconvenience’, than it can be simply eliminated or ignored without the least respect for [its] Other-ness: [thus], modern[ist] horizontality reduces all [forms of authentic] identity to ‘ontological nullities’ without intrinsic value. This is the [inevitable] end result of the egalitarian logic that shapes ideologies and systems that aim at supplanting and erasing the imperial tradition. When everything is assumed to depend exclusively on human [subjective value], or even exclusively on [individual] human physical [existence], then nothing of specifically [objective] value remains. When any specific value points in a different [non-egalitarian] direction against the [perceived ‘common good’], then it is quickly identified as an ‘aberration’ that needs to be eliminated. This [results] in the fanatic and bloody intervention of ‘infernal columns’[23] [of modernist collectivism]. The principle of [Traditionalist] verticality, on the other hand, proceeds from a [reverse] duty: to protect and respect [the Other]. [This implies] the duty of [the commoners] to serve those set above them, and the duty of the higher-ranked to protect the lower-ranked, in a relationship that can be compared to that of parents and children in traditional communities and families. This verticality respects ontological differences and the cultural [expressions of these differences]: it does not reduce them to ‘[ontological] nullities’ unworthy of consideration and respect.] (p. 157)

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Thus, the Traditionalist Imperial Idea implies a holistic vision in which all collective and individual [authentic] identities are organically fitted into a larger entity of synergetic ‘added value’. Il faut enfin... que chaque communauté et chaque individu aient conscience qu’ils gagnent à demeurer dans l’ensemble impéria[ux]au lieu de vivre séparément. Tâche éminemment difficile qui souligne la fragilité des édifices impériaux : Rome a su maintenir un tel équilibre pendant les siècles, d’où la nostalgie de cet ordre jusqu’à nos jours. ...[L]a civitas de l’origine... de l’Urbs, la Ville initiale de l’histoire impériale, ...s’est étendue à l’Orbis romanus. Le citoyen romain dans l’empire signale son appartenance à cet Orbis, tout en conservant sa natio et sa patria, appartenance à telle nation ou telle ville de l’ensemble constitué par l’Orbis. [In the final analysis, it is necessary... that every community and every individual realizes that it stands to benefit more from its allegiance to the imperial entity than from a separate existence. [This requires] a difficult balancing act, underlining the vulnerability of [all] imperial projects: for centuries, Rome managed to maintain such a balance - hence the nostalgi[c longing] for the [Roman] order that pervades [Europe] up to today. ... [as the Roman Empire grew], the original civitas... of the ancestral Urbs, [i.e.] the City from which imperial history unfolded,... grew into an Orbis romanus. In th[at] empire, Roman citizenship meant identification with that Orbis, even if [citizens] still belonged to a particular natio and a particular patria, [i.e.] even if [they permanently] retained [their] specific nationality and fatherland within the [larger] Orbis.] (p.129-31) D’abord, il faut préciser que le ‘Reich’ n’est pas une nation, même s’il est porté, en théorie, par un populus (le populus romanus) ou une ‘nation’ (la deutsche Nation) : ...[c’est] n’est pas [une chose] nationaliste, [c’est] même [une chose] anti-nationaliste. [I]l n’a rien contre les sentiments d’appartenance nationale, contre la fierté d’appartenir à une nation. De tels sentiments sont positifs... mais doivent être transcendés par une idée. Cette transcendance conduit à une verticalité, qui oppose à toutes les formes modernes d’horizontalité, ce qui est, par ailleurs, le noyau idéel, de toutes les traditions... [Above all, it should be made clear that an ‘Empire’ is no nation, even if it is theoretically carried by a [particular] populus ([i.e. a ‘people’ such as] the populus romanus) or a [particular] nation ([i.e. a ‘nation’ such as] the deutsche Nation): ...[the Empire] is not nationalist, [it is, in fact,] anti-nationalist. [I]t does not oppose the [collective] nationalist sentiment or the [individual] pride that [rightly] derives from national identity. Such sentiments are positive [in themselves]... but they should be surpassed by the [still higher imperial] idea. This transcendence determines a vertical direction that opposes all modern forms of horizontality. In the final analysis, this [verticality] constitutes the ideal core of all [authentic T]raditions.] (p. 156-7)

The practical combination of collective and individual identities is realised in the political application of the Traditionalist principle of subsidiarity, a late trace of which can still be detected in the Dutch anti-revolutionary principle of ‘sphere sovereignty’[24]). ...[L]e principe de ‘subsidiarité’, tant évoqué dans l’Europe actuelle mais si peu mis en pratique, renoue avec un respect impérial des entités locales, des spécificités multiples que recèle le monde vaste et diversifié. [...The principle of ‘subsidiarity’, often claimed by seldom practised in contemporary Europe, can provide [a new] imperial[ly legitimate] respect for the [many] local communities [and] specific identities that are found in the real world of great [authentically-rooted] diversity.] (p. 139)

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In relation to the Imperial Idea, ‘identity politics’, ‘multiculturality’ and ‘diversity’ are effectively reduced to ‘non-issues’: they are organically resolved by - and dissolved in - a sublimation into the higher functionality of the Empire. L’empire est donc fait de multiplicités, de différences, qui n’ont rien de commun avec la fausse multiculturalité vantée par les médias d’aujourd’hui. Cette multiculturalité, escroquerie idéologique, relève justement de cette horizontalité qui vise à vider tous les hommes, autochtones et allochtones, de leur substance ontologique. Cette multiculturalité tue l’essentiel qui vit en l’homme. Toute politique qui cherche à la promouvoir est une politique criminelle, exterministe... [Thus, an Empire is based on [necessarily complex] pluralities [and] diversities that have nothing in common with the counterfeit ‘multiculturality’ currently promoted by the [main stream] media. This [fake] multiculturality represents an ideological deception that is based on [modernist] horizontality [and] that is meant to deprive all people - indigenous as well as non-indigenous - of their ontological substance. [That perverse kind of] multiculturality kills the essence that animates humanity. [Any form of] politics that aids and abet [this counterfeit multiculturality] constitutes criminal - and ethnocidal - politics....] (p.158) It is ironic that the Traditionalist concepts of the Imperial Idea and the Imperial Community provide much more tolerance and much more freedom than any kind of modernist ‘diversity’ and ‘democracy’ ever could.

5.

Sacrum Imperium

(neo-imperial therapy)

Hier die Ma[h]nen hehrer Krieger
Seien euch ein Musterbild
Führen e
uch vom Kampf als Sieger

[May the memory of the fearsome warriors

who fought before you, here inspire you

and lead you to glorious victory in battle]

- Joseph Hartmann Stuntz[25]

Western civilization is based on a vulnerable balance of complementary authentic identities that obtain synergetic ‘added value’ in a variety of historical interactions. This ‘added value’ can be expressed in the ‘hyper-boreal’ archetypes of Techne (technological liberation), Nomos (judicial liberation) and Evangelion (spiritual liberation).[26] But this ‘added value’, and the ethnicities on which it is based, require constant protection and guarding - this is the basis of the Traditionalist European Imperial Idea. En Europe, les structures de type impérial sont... une nécessité, afin de maintenir la cohérence de l’aire civilisationnelle européenne, dont la culture a jailli du sol européen, afin que tous les peuples au sein de cette aire civilisationnelle, organisée selon les principes impériaux, puissent avoir un avenir. [In Europe, structures of the imperial type... are indispensable for the cohesion of the European civilization sphere, which is grounded in the European soil - and for the future of the peoples that are indigenous to that sphere. [The maintenance of that cohesion requires] the organization of that sphere on imperial principles.] (p.214) A simultaneously idealistic and realistic - Archaeo-Futurist - reconsideration of the European Imperial Idea is essential for the protection of the European peoples and their common civilization. The extension of the European Imperial Idea to include the overseas peoples of European descent is a logical next step: this step has already been Archaeo-Futuristically explored in the concept of a ‘Boreal Alliance’. At a global level, such an alliance would find natural allies in the other two Indo-European Imperial Ideas: Persia and India - an Archaeo-Futurist exploration of this theme can be found in Jason Jorjani’s concept of the ‘World State of Emergency’. The alternative geopolitics that is required to do justice to these Archaeo-Futurist visions is already the object of concrete study in the anti-globalist Neo-Eurasianist movement.[27]

Traditionalism is tasked with the defence of the collective ‘Higher Vocation’ of the European peoples whenever it faces a serious threat.[28] Steuckers acts on this obligation by restating the Traditionalist vision of Europe: L’Europe, c’est une perception de la nature comme épiphanie du divin... L’Europe, c’est également une mystique du devenir et de l’action... L’Europe, c’est une vision du cosmos où l’on constate l’inégalité factuelle de ce qui est égal en dignité ainsi qu’une pluralité de centres... [C’est] une nouvelle vision de l’homme, impliquant la responsabilité pour l’autre, pour l’écosystème, parce que, ... sur [s]es bases philosophiques, ...l’homme... est un collaborateur de Dieu et un miles imperii, un soldat de l’empire. Le travail n’est plus malédiction ou aliénation mais bénédiction et octroi d’un surplus de sens au monde. La technique est service à l’homme, à autrui... La construction de l’Europe... nécessite de revitaliser une ‘citoyenneté d’action’, où l’on retrouve la notion de l’homme coauteur de la création divine et l’idée de responsabilité. [‘Europe’, [as a Traditionalist concept,] is a vision in which the natural world is treated as Divine Epiphany... [Such a] Europe is a mystery of becoming and enacting... [Such a] Europe is a cosmic vision that recognizes the factual inequality of all things as well as their equality in dignity - and [that validates cultural-historical and geo-political] multipolarity... [This] new vision of humanity implies a responsibility for [all that] is different [and] for the entire [natural and human] ecosystem because... at its philosophical [this vision establishes]... every man as a collaborator of God - [as] a miles imperii, a soldier of the [divinely instituted] Empire. Thus, work no longer represents a curse or alienation,[29] but a blessing as a duty regarding a [higher sense of] responsibility for [all of creation]. Technology serves man in his work - [also] for the benefit of the other...[30] The construction of Europe... demands a new ‘activist citizenship’ that is based upon the idea of man as a co-worker in the Divine Creation - and upon the idea of a [cosmic] responsibility that is rooted in authentic identity and vocation.] (p.138-9). It is clear that the Higher Vocation of the European peoples does not stop at the geographical borders of the European subcontinent: it is retained by the European peoples that have moved across these boundaries to dominate the boreal and austral regions overseas.

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Inwardly, this Higher Vocation requires individual self-discipline, individual work ethic and individual acceptance of hierarchical order - and therefore a radical reversion of the narcissist, hedonist and collectivist existential modality that is fostered and maintained by the liberal-normativism that dominates the postmodern West. This requires a transition to a new (or re-newed) existential condition, dominated by authentic norms and values - and by a legitimate Authority. In the European Tradition, which is based on a Roman archetype, this Authority bears the title ‘Caesar’ - Emperor.[31] Dans la conception [traditionaliste] hiérarchique des êtres et des fins terrestres... l’empire constituait le sommet, l’exemple impassable pour tous les autres ordres inférieurs de la nature. De même, l’empereur, également au sommet de cette hiérarchie par la vertu de sa titulaire, doit être un exemple pour tours les princes du monde, non pas en vertu de son hérédité, mais de supériorité intellectuelle, de son connaissance ou des ses connaissances. Les vertus impériales sont justice, vérité, miséricorde et constance... [In the [Traditionalist] vision of the hierarchy of creatures and purposes... the Empire represents the highest aim, the unrivalled example for all lower natural orders. This means that the emperor, who stands at the apex of this hierarchy on the basis of his title, provides an example for all [other] worldly princes - not on the grounds of his [earthly] descent but [on the grounds] of his intellectual superiority and of his abilities and insights. [In him,] the imperial ‘[political] virtues’ of justice, truth, mercy and stability [are realized]...]. (p. 136) Obviously, a recognizably legitimate Authority is difficult to imagine in the present European context, but still, the archetype of this Authority is indispensable as a fixed point of reference. To a certain extent, the same applies to the Imperial Idea as such: within the present-day discourse of political philosophy, the concept is primarily meant as a thought experiment that allows the patriotic-identitarian movement to chart a new course towards a new destination. In the same way that the ‘Kingdom of Heaven’ embodies the Higher Vocation of Christianity, thus the Imperial Idea embodies the Higher Vocation of European civilization - even if the ideal has not yet been tangibly realized in the here and now. Thus, the old Traditionalist Imperial Idea can serve as a reference point for a new Archaeo-Futurist Imperial Idea. Here too, the hierarchical political philosophy of Neo-Eurasianism can serve as a bridge.

Outwardly, any Traditionalist Imperial Idea requires collective self-identification, collective pride and collective dedication - to the point of supreme self-sacrifice. In this regard, it is important to emphasize that the Imperial Idea, as it is defended by the highest command authority, has a positive relation to the various authentic identities that are protected by the Empire through subsidiary guarantees: it literally has ‘added value’. Thus, a Traditionalist definition of a European - or even Western - Empire does not diminish specific linguistic, religious, cultural and ethnic identities that it contains: it merely adds an extra identity, viz. a European - or even Western - identity. This identity is not dominant in an inward sense (i.e. in citizens’ self- representation on the individual level), but it is dominant in an outward sense: to the outside world it represents a collective will. This implies that, to the outside world, the Empire represents an absolute standard that must be expressed in physical boundaries. Thus, the liberal-normative delusion of globalist ‘universal values’ and ‘open borders’ are entirely incompatible with effective maintenance of the classical norms of civilization that are incarnated in the Traditionalist Imperial Idea. L’empire se conçoit comme un ordre, entouré d’un chaos menaçant, niant par là même que les autres puissent posséder eux-mêmes leur ordre ou qu’il ait quelque valeur. Chaque empire s’affirme plus ou moins comme le monde essentiel, entouré de mondes périphériques réduits à des quantités négligeables. L’hégémonie universelle concerne seulement “l’univers qui vaut quelque chose”. Rejeté dans les ténèbres extérieures, le reste est une menace dont il faut se protéger. [The Empire conceives of itself as an order that is surrounded by threatening chaos [and in doing so] it must effectively deny that other [civilizations] may have their own order of [equal] intrinsic value. To a certain extent, every Empire views itself as a ‘world on its own’, surrounded by ‘peripheral worlds’: these ‘other worlds’ are reduced to negligible entities.[32] Universal hegemony exclusively applies to the ‘valuable universe’ [that is one’s own]. The rest [of reality] is intellectually and psychologically rejected [and thrust] into the Outer Dark: it is reduced to a threat that should be defended against.[33]] (p. 129)

6.

Ex oriente lux

(psycho-historical therapy)

 

Hail to our Prince!

We have searched the northwest winds for you

To you we offer our mortality

You are our Oath!

- freely inspired by Hereditary

The effectiveness of any Archaeo-Futurist therapy for the psycho-historical self-mutilation of Western civilization depends on the re-discovery and the re-activation of its archetypes.[34] From a meta-historical perspective, the political experiment of the narrowly nationalist and hyper-biodeterminist ‘Third Reich’ represents a rather improvised attempt at re-activating of these archetypes. The (actually rather tenuous) association of the Traditionalist Imperial Idea with the ‘Third Reich’ and the European Götterdämmerung of 1945 effectively removed these archetypes from Western public discourse. Thus, the idealistic, knightly and ascetic existential models that are linked to these archetypes, as incarnated in the ancient vocations of Academy, Nobility and Church, lost their raison d’être -  the utter decay of the West’s academic, military and ecclesiastical institutions proves this point beyond a reasonable doubt. This psycho-historic Untergang has recently reached the point that anything that even vaguely refers to ‘aristocratic’, ‘aryan’ or ‘masculine’ quality is automatically considered ‘subject’ in the public sphere. Deep conditioning in matriarchal oikophobia and resentful feminization has destroyed the old Western institutions of Academy, Army and Church.

Even so, this process is far from irreversible - it may even be considered as an indispensable part of a purifying ‘dialectic process’.[35] In such a process, an extreme negative polarity is a necessary precondition for any extreme discharge of positive energy. Thus, the ‘deconstruction’ of the improvised and superficial ‘hyper-nationalist’ and ‘hyper-biodeterminist’ ideology of the ‘Third Reich’ may, in fact, turn out to be a necessary precondition for a re-discovery and re-activation of the deepest archetypes of the Indo-European Tradition. The Archaeo-Futurist exploration of these deepest archetypes has started only recently, but the direction in which the new Golden Dawn of the West must be sought is already clear: - ex oriente lux. Jason Jorjani, the philosophical pioneer of the Archaeo-Futurist Revolution in the New World has already crossed the ‘event horizon’ of Western Modernity and he has already reported back on the civilizational outlines that are becoming visible in the first rays of what may be termed its coming ‘Golden Dawn’. It is cannot be a coincidence that Robert Steuckers, the foreman of Traditionalism in the Low Countries, is pointing in the same direction. Both are pointing to the oldest Indo-European archetypes that have been preserved in the Persian Tradition - and both point to their imminent return to the West.

phk.jpgLa catégorie d’hommes capables d’incarner un ‘Reich’ est née de la tradition persane, laquelle a été longtemps un ‘Orient’ (in modèle sur lequel on s’‘orientait’)... Dans la tradition persane, il est question d’un ‘hiver éternel’, allusion plus que probable au début d’une ère glaciaire particulièrement rude, qui a surpris les premiers peuples européens dans leur habitat premier. Au moment où survient cet ‘hiver éternel’, un roi-héros, Rama, rassemble les tribus et les clans et se dirige, à leur tête, vers le sud, vers le Caucase, la Bactriane et la Perse (les hauts plateaux iraniens). Ce roi-héros fonde les castes, ou, plus exactement, les fonctions que George Dumézil étudiera ultérieurement. Après avoir mené son peuple à bonne destination, pour échapper aux rigueurs de cet ‘hiver éternel’, Rama se retire dans les montagnes. Cette figure héroïque et royale se retrouve dans les traditions avestique et védique où il s’appelle Yama ou Yima. Pour mener cette expédition et cette migration, Rama-Yama-Yima s’est servi de chevaux et de chars et a jeté ainsi les premiers principes d’organisation d’une cavalerie... Plus tard, Zarathoustra codifie les règles qui doit suivre chaque cavalier... La troupe de Zarathoustra, qui doit faire respecter son enseignement pratique, est armée de massues (la ‘Clave’ dans l’œuvre de Julius Evola). Au départ de la troupe des adeptes de Zarathoustra se forme la caste des guerriers, les Kshatriyas de la tradition indienne, une caste opérative ancrée dans le réel politique et géographique, qui domine la caste de prêtres, contemplative et moins encline à exercer sur elle-même une discipline rigoureuse. ...La figure iranienne de Sraosha, qui donnera le Saint-Michel de la tradition médiévale, évolue entre le ciel et la terre, c’est-à-dire entre l’idéal de la tradition et la réalité, va-et-vient qui postule une formation rigoureuse, à l’instar des disciples de Zarathoustra. Ceux-ci, au fur et à mesure que se consolide la tradition iranienne, sont formés à rendre claire leur pensée, à purifier leurs sentiments, à prendre conscience de leur devoir. Armés de ces trois principes cardinaux d’orientation, le disciple de Zarathoustra lutte contre Ahriman, incarnation du mal, c’est-à-dire de la déliquescence des sentiments, qui rend inapte à œuvrer constructivement et durablement dans le réel. Seul les chevaliers capables d’incarner cet idéal simple mais rigoureux se donneront un charisme, un rayonnement, une lumière, la kwarnah. Ils sont liés entre eux par un serment. (p. 159-60) [The category of people that is able to personify an Empire originates in the Persian [T]radition: this Oriental reference point has been a constant existential orientation point [for the West] throughout the ages. The Persian [T]radition speaks of an ‘eternal winter’, a concept that probably dates back to the beginnings of a particularly harsh Ice Age that struck the ancient European peoples in their original habitat. When the ‘eternal winter’ began, a heroic king [named] Rama assembled the[se] peoples and tribes and he led them southward, towards the Caucasus, Bactria and Persia (the Iranian Highlands). This heroic kind was the founder of [their] castes, or, to be more precise: the [social-hierarchic] functionalities that were eventually reconstructed by Georges Dumézil.[36] After having saved his people from the hardships of the ‘eternal winter’, Rama retired into the mountains. This heroic and royal personality subsequently recurs in the Avestan and Vedic [T]raditions, in which he is called Yama or Yima.[37] To achieve this mission and migration, Rama-Yama-Yima organized horses and wagons, providing the foundations of a cavalry organization... Later the rules that had to be followed by every mounted warrior, [or ‘knight’], were codified by Zoroaster... The host of Zoroaster that obeyed his practical injunctions was armed with the mace (Julius Evola’s clava).[38] [Subsequently,] Zoroaster’s ‘school’ gave rise to the caste of the warriors - the Kshatriyas of Indian Tradition - that established itself in political [institutions] and geographical [holdings] and that came to predominate over a caste of the priests that was inclined to contemplation and rejection of over-rigorous discipline. ...The Iranian figure of Sraosha,[39] who re-appears in the Medieval [Western] Tradition as Saint Michael, is [constantly] realized [through re-birth and re-discover] between Heaven and Earth, i.e. between the Traditional ideal and [worldly] reality: [for aspiring knights] this ‘re-cycling’ requires [a constantly maintained] rigorous schooling, as it was for the students of Zoroaster. [These are the people] who realize [and re-live] the Iranian Tradition in themselves by learning to cleanse their thought[s] and feelings and by becoming aware of their vocation. Armed with these three main principles of orientation, the student of Zoroaster engages in combat with Ahriman,[40] the personification of evil, which is primarily [defined as] the kind of emotional weakness that makes it impossible to act on reality in a constructive and durable manner. Only ‘knights’ who are able to realize this simple but rigorous ideal [in themselves], can achieve the charisma, the shining halo, the crown of light - the khvarenah.[41]] (p. 159-60)

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The Indo-European archetype that is able to realize the new Empire is above all the ‘knight’. As stated earlier, the oldest expression of this archetype is preserved in the Persian Tradition: ...le modèle de la chevalerie perse... constitue... pour l’Europe un mode opératif sans égal, de type ‘kshatriyaque’... [que] ne peut être pensé en dehors du projet de ‘nouvelle chancellerie impériale européenne’, énoncé par Carl Schmitt. Celui-ci a évoqué la nécessité de former une instance de ce type, après les catastrophes qui ont frappé l’Europe dans la première moitié du XXe siècle et pour préparer la renaissance qui suivra l’assujettissement de notre sous-continent. ...[for Europe... the model of Persian knighthood... represents... an unequalled modality of the ‘kshatriyan’ type... without which one cannot imagine the project proposed by Carl Schmitt: the ‘new European imperial chancellery’. [Schmitt] pointed to the necessity of such an institution in the wake of the catastrophes that had struck Europe during the first half of the 20th Century: is in indispensable for the preparation of the rebirth that will follow the subjugation of our subcontinent.[42]] (p.163) The chronicle of the Persian Tradition provides hope to the peoples of Europe: it shows how the oldest Indo-European archetypes can survive even the catastrophic immersion of alien subjugation, ethnic replacement and cultural regression. ...[Le] philosophe perse islamisé Sohrawardi, ...dépositaire de la sagesse iranienne originelle, s’insurge, avant la destruction de son pays par les Mongols, contre la bigoterie, le rationalisme étrique qui est son corollaire, et réclame le retour à une attitude noble, lumineuse, archangélique et michaëlienne, qui n’est rien de autre que la tradition perse/avestique des origines les plus lointaines. Sohrawardi réclame une révolte contre la caste des prêtres étriques, et, partant, contre toutes pensées et démarches impliquant des limitations stérilisantes. Cette attitude a toujours paru suspecte aux vastes de prêtres ou d’intellectuels, soucieux d’imposer des corpus figés aux populations qui leur étaient soumises, en Occident comme en Orient. Arthur de Gobineau... a été le premier... à attirer l’attention des Européens... sur le passé lumineux de la Perse antique, modèle plus fécond, à ses yeux, que la Grèce, trop intellectuelle et trop spéculative. Le modèle chevaleresque, dont les traces premières remontent à Rama et à Zarathoustra, induit une pratique de le maîtrise de soi, supérieure, pour Gobineau, à la spéculation intellectuelle des Athéniens. Et, de fait, quand la Perse a été laminée par les Mongols, l’islam tout entier a commencé à sombrer dans le déclin. Le fondamentalisme wahhabite est l’expression de cette décadence, dans la mesure où il est une réaction outrée, caricaturale, au déclin de l’islam, désormais privé de la grande Lumière de la Perse. Les pauvres simagrées wahhabites ne pouvant bien entendu jamais servir d’‘Orient’. [...Even before the Mongol devastation of his country,[43] ...[the] ‘islamicized’ Persian philosopher Sohrawardi,[44] ...made a stance against the religious bigotry and superficial rationalism... - he demanded a return to the aristocratic, enlightened, angelic and michaelean [existential] attitude that is a characteristic of the original Persian [T]radition, which may be traced back to its oldest historical [sources in the] Avesta.[45] Thus, Sohrawardi represents a revolt against the [intellectually and spiritually] superficial priestly caste and against all ideologies and activisms that submit to sterilizing self-censorship. Everywhere and always, in the East as well as the West, such a stance is ‘suspect’ to the [time-serving] priestly and intellectual establishment that base themselves on a dogmatic[ally imposed] consensus. Arthur de Gobineau[46]...was one of the first [thinkers] who... drew the attention of Europe... to the luminous past of Ancient Persia: [he thought it] represented a much more fertile model than [Ancient] Greece, which to his mind was too much [focussed on] intellectual and speculative [endeavour]. The knightly model that can be traced back to Rama and Zoroaster was based on a self-disciplinary praxis that De Gobineau considered superior to the speculative intellectualism of Athens. In fact, it is true that the entire Islam[ic world] sunk into [cultural] decay after Persia had been reduced to ashes [and rubble] by the Mongols. Wahhabist fundamentalism represents the [final] expression of this decadence: it represents a grotesque caricature of Islam after its greatest Persian light had been extinguished. The shallow arrogance of the Wahhabites can offer n[either East nor West] an existential ‘orientation’. (p. 162)

Throughout the ages, the Indo-European archetypes that are at the core of the Persian Tradition have been transmitted to the West through various channels: through the [Hellenic] Empire of Alexander the Great, through the Crusaders, through Oriental Studies - and through the philosophy of the Traditional School (Steuckers, p.161ff). Their power resides in their essence - an essence that can be destroyed neither by pseudo-islamic cultural levelling, nor by pseudo-christian psychological regression, nor by cultural-nihilist intellectual deconstruction. Nietzsche overcame modern European nihilism in an authentic re-activation of the Indo-European archetype that is embodied in the Persian prophet Zoroaster. Nietzsche not only sought physical health in the High Alps, but he also sought spiritual health on this most rarefied top of the Indo-European Tradition - there he found the cure for nihilism.

...wirf den Helden in deiner Seele nicht weg! Halte heilig deine höchste Hoffnung!

[...do not reject the hero in your soul! Preserve the sanctity of your highest hope!]

- Also Sprach Zarathustra

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7.

Edelweiss-heit[47]

(Archaeo-Futurist medication)

 

                                                       Save a spot for me

Among the Edelweiss

- Danielle White

Every quest for the highest good must start with transforming the lowest defect. Thus, the foundation of the Western Imperial Idea depends on the proper tending of the Western soil. The building of the larger Western Empire depends on the proper construction of the smallest Western houses.

‘A better Netherlands starts in Small Houses!’ - these were the words of His Majesty King Willem Alexander of the Netherlands in his Christmas speech of 2018. These simple words express a profound truth: the King refers to the fact that all greatness starts small - even the greatest journey begins with one small step. For the Dutch people, a New West and a New Europe must start with a New Netherlands. It must start even tinier: it must start in a new city, a new village, a new street - and a new self. A New West starts with the basic qualities that define Western-ness: self-discipline, labour ethics, natural hierarchy and future planning. With basic ethics that include family dedication and marital faithfulness, modest wage demands and conscientious work, appropriate respect for high birth and natural abilities, social space for artistic talent and scientific achievement, solidarity with less fortunate fellow-countrymen and ecological responsibility. Thus, the characteristic features of the contemporary West and its liberal-normative postmodernity - collective narcissism, consumer hedonism and artificial class struggle - are entirely incompatible with Western-ness. But Western-ness is also incompatible with undignified reaction to these phenomena: a New West can never be achieved by ‘angry white men’. It can only be achieved - and maintained - by happy white people. It can only be achieved if it is built upon the positive energy of the indigenous European peoples - an ethnic collective that can only be historically defined as phenotypically ‘white’. This positive charge can only develop through self-esteem: in this regard, the slogan ‘it’s ok to be white’ is no more than a point of departure. This implies that not only European men but also European women should be able to positively experience their specific human identities as Europeans and as women - and to reject the artificially oikophobic and feminist ‘class warfare’ against European civilization and European men. It should be said that this New West - which must define itself as a universal standard of civilization - needs to reserve some space for a (limited number of) hard-working, well-behaved and well-intentioned (ex-colonial, inter-married, assimilated) non-Westerners, to the extent that they are able and willing to conform to the Western Leitkultur. This is an intrinsic feature of the Archaeo-Futurist Imperial Idea: it recognizes that the ‘magnetic’ effect of the authentic Western Tradition may result in an existentially regulating. i.e. inwardly transformative, attraction for gifted and talented individuals from other cultural circles. This effect, however, can never be assumed to automatically apply to entire ethnic collectives from other cultural circles: it requires an absolutely dominant Leitkultur that guarantees the high polar tension that is required for that inner transformation. The failure to impose that dominance is among the most reasons for the catastrophe of liberal-normative ‘multiculturalism’.

Steuckers points to the need for ‘micro-re-territorializations’ throughout the entire Western habitat, i.e. for a Reconquista of the West by means of a systematically planned and minutely exercised reclamation of the heritage of the West. Thus, for Steuckers too, the re-building of the larger Western Empire starts with the proper re-construction of the smallest Western houses: a New West starts with by re-living local traditions, regional cohesions and national identities. In the overseas Anglosphere, this requires a bottom-to-top reaffirmation of state rights and ethnostatist power devolution. In Europe, this requires the top-to-bottom rejection of hyper-nationalist Einzelgang, i.e. of nationalist projects such as Napoleon’s and Hitler’s. In Europe, a people - or a few peoples - may very well be the ‘chosen’ carrier(s) of the Imperial Idea, but this implies responsibility rather than superiority. Accordingly, the construction of an Archaeo-Futurist New European Empire will have to recognize the natural central role of the German people (which was also the ‘carrier nation’ of the ancient Holy Roman Empire), as well as the need for a pragmatic anti-globalist alliance on the Franco-German-Russian axis. Given the fact that the globalist hostile elite prioritizes the ‘pyro-political’ destruction of the Franco-German space - as currently realized in the Macron-Merkel strategy of Umvolkung à l’outrance - the Reconquista of Europe will have to start from its natural geopolitical citadel, which is Russia. The anti-globalist liberation of Russia, initiated by President Putin, provides a natural ‘fall back’ position for a meta-political counteroffensive that ‘rolls back’ globalism from east to west. The confederative and multipolar vision of Eurasianism, as formulated by Aleksandr Dugin, provides a good starting point. Once again the ancient adage holds true: ex oriente lux.[48]

To conclude this essay, it seems proper to support Steuckers’ plea for micro-re-territorialization by elaborating the strategy he suggests in the European context. Such elaboration will be required if the globalist ‘EU projects’ implodes within the foreseeable future - a scenario that is increasingly conceivable. Such implosion will require the smaller states of Europe to immediately re-position themselves in a post-globalist New Europe: they will have to re-invent and re-orient themselves. Even states of modest size and most weight, such as the three states currently occupying the Low Countries, may then gain a new lease of life. A New Europe will offer opportunities to regain lost state sovereignties, lost ethnic identities, lost national currencies and lost social welfare models. The collapse of the globalist ‘EU project’ and the disintegration of globalist control mechanisms will provide the smaller states of Europe with the freedom to develop themselves according to their particularities and unique characteristics.

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At the micro-level this potential is illustrated by the smallest European states: in many regards, the microstates of San Marino, Andorra, Monaco and Liechtenstein have swum through the mazes of the globalist net. They have been able to optimally develop themselves in their own small biotopes without abandoning their identities. They have been far better able to defend the rights of their indigenous peoples than the smaller EU member states: their peoples still maintain many of the judicial privileges, economic safeguards, social dominance and cultural hegemony that have been lost under the direct globalist rule of the EU.[49] There, citizenship and residency are not handed out to every ‘labour migrant’. There, welfare payments and housing facilities are not made available to every ‘asylum seeker’. There, the indigenous people are not expected to bend to every whim of cultural-marxist ‘diversity’ spin doctors. There, modern technology and economic prosperity have been proven to be entirely compatible with ethnic dominance and cultural hegemony. Without denying the specific circumstances and without ignoring the specific problems of the microstates, it is still possible to discern in them the first features of an Archaeo-Futurist Revolution. In this regard, a place of honour is reserved for the Principality of Liechtenstein, which has been benefitted from the direct and personal rule of hereditary Prince Hans-Adam II since the democratically approved constitutional reform of 2003. The Liechtenstein Archaeo-Futurist experiment proves that semi-decisionist governance and protected ethnic identity can very well be combined with a free market mechanism, great prosperity and a high level of social-economic development. Perhaps it is no coincidence that Liechtenstein, which actually constitutes the last legitimately ruled remnant of the Holy Roman Empire, has given rise to a first indication of how an Archaeo-Futurist Europe may look like. This ‘Edelweiss Model’, hidden high between the Alpine peaks, may inspire the smaller and medium-sized member states of the EU to reject the ‘Calimero argument’, i.e. the globalist argument that they are ‘too small’ to be able to stand on their own legs.

From a global (not: globalist) perspective, the situation of the European microstates is effectively not all that different from that of the smaller EU member states. Even at a larger scale, the ‘Edelweiss Model’ offers a viable alternative to globalism: the social-economic and ethnic models of smaller and medium-size of the prosperous Pacific Rim - Malaysia, Singapore, Brunei, Taiwan, South Korea - offer ample illustrations of viable non-globalist policies.[50] The fact that the ‘backward’ institution of the Monarch has been preserved in some of the smaller EU member states - in Scandinavia and the Low Countries - may very well provide them with a distinct advantage: the Monarchy can function as a ‘reserve sovereignty’ on which, in due time, a decisionist counter-offensive against liberal-normative globalism can base itself. Thus, for the Small House of the Netherlands, a New Europe may start with an ‘Edelweiss Model’ re-positioning. Decades of neo-liberal ‘disaster capitalism’ and cultural-marxist ‘deconstruction’ have caused social implosion and ethnic replacement on an unprecedented scale: the ruins of fifty years ‘purple’[51] prove that the Small House known as ‘The Netherlands’ is slated for demolition under globalist EU rule. The Low Countries - Belgium, the Netherlands and Luxembourg - would be well advised to start thinking about a viable alternative: subsidiary-based sovereignty and ethnicity-based identity within a New Europe - a Europe that may be inspired by the Archaeo-Futurist Imperial Idea and the Eurasianist confederate idea. This is what the Low Countries - and all the nations of the West - deserve: a place between the Edelweiss.

Mon Dieu, ayez pitié de nos pauvres peuples[52]

 

Glossary

 

banlieusard

French: ‘suburban dweller’; referring specifically to the HLM social housing estates around Paris, largely inhabited by ethnic minorities;

decisionisme

doctrine of directly-concrete and physically-embodied command authority, opposite of indirectly-abstract and psychologically-manipulative Normativism (Rex vs. Lex);

éditocratie

or : ‘mediacracy’, ‘intellocracy’; rule of the mainstream media plus the politically-correct academic establishment;

éristique

Greek: εριστικός: ‘combative’, ‘battle ready’;

mobocratie

or: ‘ochlocracy’; mob rule, totalitarian hyper-collectivism;

partitocratie

political ‘hostage-taking’ of parliamentary institutions by party-political interests and party-cartels, politically-correct ‘1984’;

pyropolitiek

geopolitical ‘scorched earth’ strategy of the globalist hostile elite to ‘burn away’ all multipolar resistance to its New World Order;

soixante-huitard

French: ‘68 person’; reference to the Paris ‘cultural revolution’ of May 1968 and the ‘hippie-to-yuppie’ baby boomer generation that incarnates globalism through a combination of cultural-marxist theory and neo-liberal practice, currently being replaced by a successor generation of feminist-minority power elites;

 

Notes

 

[1] https://ec.europa.eu/digital-single-market/en/news/counte...

[2] https://ec.europa.eu/digital-single-market/en/fake-news-d...

[3] https://ec.europa.eu/digital-single-market/en/modernisati... - note the intriguingly explicit link that is here made between the proposed measures and the recent ‘Marrakesh Pact’ that aims at speeding up the ethnic replacement of the European peoples.

[4] https://www.geopolitica.ru/en/article/le-rouge-et-le-noir... and https://www.geopolitica.ru/en/article/arsenal-hephaestus

[5] A (double entendre) reference to the title of the post-modern – and ‘pre-apocalyptic’ - art documentary Sophie Fiennes (2010).

[6] For a summary Traditionalist interpretation of the science fiction genre – as hierophany and cryptomnesia – cf. Alexander Wolfheze, The Sunset of Tradition and the Origins of the Great War (Newcastle upon Tyne: Cambridge Scholars, 2018 - https://www.cambridgescholars.com/the-sunset-of-tradition... ) 240ff. For a psycho-historical ‘update’ on this theme cf. Alexander Wolfheze, Alba Rosa. Ten Traditionalist Essays about the Crisis in the Modern West (London: Arktos, 2019 - https://arktos.com/product/alba-rosa/ ) 35ff.

[7] Cf. the masterful illustrations that are added to Jeff Wayne’s Wells-based musical version: http://www.thewaroftheworlds.com/

[8] In pre-postmodern scientific sources Truganini is mentioned as the last full-blood Tasmanian and the last mother-tongue speaker of the Tasmanian language. She was born around 1812 as a daughter of the chief of the indigenous people of Bruny Island, located just off the southern coast of Tasmania. She survived the massacres, rapes and relocations of British colonial Umvolkung of her motherland and died in exile in 1876 – after her death, her skeleton was exhibited as a ‘scientific curiosity’. Cf. Wolfheze, Sunset, 318ff.

[9] For a ‘techno-philosophical’ forward projection of this ‘evolutionary’ development cf. Jason Jorjani, World State of Emergency (London: Arktos, 2017) 69ff.

[10] https://www.geopolitica.ru/en/article/what-white-genocide

[11] A term used by the anti-multicultural French political philosopher Charles Maurras (1868-1952), known as a proponent of ‘national integralism’ and chief ideologue of the monarchist and anti-revolutionary movement Action française.

[12] Wolfheze, Alba Rosa, 147ff.

[13] For a summary of the philosophical and cultural-historical context of Cultural Nihilism cf. https://www.geopolitica.ru/en/article/identitarian-revolu...

[14] The motto of Edgar Allen Poe’s The Pit and the Pendulum: ‘Quatrain composed for the gates of a market to be erected upon the site of the Jacobin Club House at Paris’. Comments and translation from http://blogicaster.blogspot.com/2010/10/epigraph-to-poes-...

[15] ‘Shielded property’; a charity institution serving the public good as defined by Islamic Law (e.g. a mosque, a school, a bathhouse).

[16] During the French Revolution, the Jacobin Club was based in the Jacobin monastery in the Paris Parijse Rue Saint-Honoré – it was an extreme-left party-political organization founded by radical freemasons led by Maximilien Robespierre. It attempted to enforce its vision of secular republicanism and social revolution through judicial murder and state-sponsored terrorism. During the Russian Revolution, Lenin’s political methodology was directly inspired by the Jacobin experiment.

[17] References to, respectively, the pan-Hispanic-American, anti-imperialist and semi-socialist ideology that is named after the 19th Century South American freedom fighter Simón Bolívar first formulated by Venezuelan President Hugo Chávez (1954-2013), and the ‘Pink Tide’ of (semi-)anti-globalist en progressivist political reform movement that dominated large parts of Latin America during the years between the election of Venezuelan President Hugo Chávez (1999) and the impeachment of Brazilian President Dilma Roussef (2016).

[18] The European Commission consists (after ‘Brexit’) of 27 unelected ‘Commissioners’ (mark the nomenclature similarity with the old Soviet ‘Commissars’) that are nominated by the member state governments and that have an absolute executive power, aside from their monopoly on legislation initiative and a strong control over the European judiciary. Thus, the European Commission, headed by former Luxembourgian PM Jean-Claude Juncker since 2014, effectively has dictatorial powers, even if it chooses to use this power in an almost exclusively negative sense through its institutional deference to laissez-faire neo-liberalism and ‘open borders’ cultural-marxism. In theory, the European Parliament has the power to veto Commission nominees and to fire sitting Commissioners, but in practice, these prerogatives are dead letter shams: appointments are exercises in consensus politics and dismissals are blocked by parliamentary sabotage. A further ‘democratic deficit’ is found in the fact that the turn-out for the elections of the supposedly ‘controlling’ European Parliament is structurally lower than 50%.

[19] Wahhabism, named after Sunni Islamic religious leader and reformer Mohammed al-Wahhad (1703-92), is a fundamentalist and iconoclastic doctrinal movement within the Hanbali School. The use of the term ‘Wahhabi’ as a reference to a follower of this movement is mostly restricted to its opponents: its supporters prefer to use terms such as muwahhīd (‘monotheist’) or Salafist. Wahhabism is characterized by a militant and even aggressive purism that is realized in regressive social practices within its community and institutional intolerance to the outside world. In contemporary geopolitics, the historically pragmatic alliance between the Wahhabite clergy and the Saudi Royal House results in phenomena such an ‘Al-Qaida’ and the ‘Islamic State’.

[20] Salafism (salaf, ‘predecessors, forefathers’, concrete: the first three generations of religious authorities in Islam) is a Sunni-Islamic religious reform movement that was inspired by 18th Century Wahhabism, originating in the 19th Century Egypt resistance movement against the social effects of Western imperialism. Although the whole Salafist movement opposes Western-style secularism and democracy, only a small minority of its followers (the so-called ‘Jihadists’) supports an armed ‘holy war’ to achieve the Salafist aims of social reform. The Hanbali maḏab (‘ethical code’, concrete: doctrinal ‘school’), which was founded by Ahmad ibn-Hanbal (780-855), is the smallest of the four legal traditions of Sunni Islam – its dominance as a religious and social code is limited to the Arabic Peninsula (where it has been incorporated in public law in Saudi-Arabia and Qatar). The Hanbali School is characterized by an effective rejection of ijmā‘ (‘specialist consensus’) and ijtihād (‘mental effort’) and a very restrictive application of qiyās (‘deductive analogy’) in Islamic legal practice. The social conservatism and financial power of the Gulf States have made the Hanbali School an attractive ideological base line for islamist extremists.

[21] The ‘Pilgrim Fathers’ were the English (mostly radical-Calvinist) religious dissidents who went into exile in the Dutch Republic in 1609 before emigrating to North America, where they founded Plymouth Colony (which was later absorbed into the Massachusetts Bay Colony). They are regarded as the founding fathers of the American nation (here ‘classically’ defined as ‘White Anglo-Saxon Protestant’) and as the instigators of the American Thanksgiving Day tradition (which may have been shaped by their memory of the Leyden October Festival celebrating the lifting of the Leyden Siege in 1584).

[22] The concept of the ‘noble savage’, supposedly still ‘uncorrupted’ by the globalist-imperialist expansion of ‘unnatural’ Western civilization, was an integral part of 18th Century Enlightenment thought. The term is widely but wrongly attributed to the French philosopher Jean-Jacques Rousseau (1712-78). Rousseau’s work did provide a prominently ‘proto-oikophobic’ twist to the older notion of ‘romantic primitivism’, which is, in fact, archetypal (cf. the ‘Enkidu’ character in the Gilgamesh Epic). For an Archaeo-Futurist re-interpretation of the Enlightenment motive of the ‘noble savage’, cf. Wolfheze, Sunset, 318ff.

[23] A reference to the semi-genocidal pacification campaign of early 1794 that was ordered by the Jacobin Republican regime in the aftermath of the War in the Vendée - it combined the strategies of scorched earth and ethnic cleansing and claimed the lives of up to 40.000 civilians.

[24] The concept of soevereiniteit in eigen kring, or ‘sphere sovereignty’, stipulates differentiated authority and responsibility and is a core element of Neo-Calvinist political theory - it was important in the policies of Dutch statesman Abraham Kuyper.

[25] Text written for the occasion of the ceremonial opening of the Bavarian Walhalla Memorial (1842) - translation Alexander Wolfheze.

[26] Cf. Alba Rosa, 112ff.

[27] For an introduction to Eurasianism cf. https://www.geopolitica.ru/en/article/le-rouge-et-le-noir...

[28] Cf. Wolfheze, Alba Rosa, 200ff.

[29] References to, respectively, the Biblical Fall (cf. Gen. 3:17) and Karl Marx’ theory of Entfremdung.

[30] Cf. Wolfheze, Alba Rosa, 55.

[31] In the European Tradition the Imperator, representing the highest command authority of the Empire, carries the honorary title ‘Caesar’ in tribute to the cognomen of Roman dictator Gaius Julius (100-44 v. Chr.). One of the historical etymologies of this cognomen assumes a link to a North African word for ‘elephant’ (much of Caesar’s coinage depicts an elephant).

[32] This ‘horizon’ principle a key component of the Dasein hermeneutics of German philosopher Martin Heidegger (1889-1976) – it has recently been reactivated for Archaeo-Futurism by the American-Persian philosopher Jason Jorjani (born 1981) – cf. Wolfheze, Alba Rosa, 228ff.

[33] A reference to the metaphysical dimension of the Traditionalist concept of the ‘Guardian of the Threshold’ that has been recently reactivated by Russian philosopher Aleksandr Dugin – cf. https://www.geopolitica.ru/en/article/broken-arrow

[34] Cf. Alba Rosa, 209ff.

[35] A reference to the modern dialectic method (‘thesis-antithesis-synthesis’), developed by German philosopher Friedrich Hegel (1770-1831) and ‘operationalized’ by German-Jewish political philosopher Karl Marx (1818-83).

[36] A reference to French comparative linguist Georges Dumézil (1898-1986) who did pioneering research into archaic Indo-European myths and social structures, known for his ‘Tri-functional Hypothesis’ regarding the original Indo-European caste system.

[37] In later Persian language forms and in the Shahnameh (the national epics of Iran entitled ‘The Book of Kings’ and written by the poet Ferdowsi at the end of the 10th Century AD) this king is named Jamshid (which means ‘Shining Yama’), a mythical priest-king who is said to possess supernatural abilities and who has the charismatic character associated with the highest Katechon.

[38] Later, the Indo-European mace became a ceremonial staff (often covered with gold foil) as a power symbol for high office in all Traditions of the Ancient Near East and the Classical World. The symbolic meaning of the mace can be related (through cultural-anthropological analyses of structural oppositions) to that of the sceptre (political power), the magic wand (spiritual power) and the baton (military power).

[39] The Avestan name for one of the Zoroastrian Yazata’s (deified principles ‘worthy of worship’ – the term is etymologically related to the Greek word ἅγιος ‘holy’): this is the principle of ‘Observance’ which functions as an ‘Archangel’ and is symbolically associated with the mace of worldly power – in later Persian language forms it is known as Sorush.

[40] The Middle Persian name Ahriman finds its older equivalent in Avestan Angra Mainyu, ‘Evil Spirit’, the cosmic archenemy of the highest creator divinity Ahura Mazda. As God (Light, Truth, Order) and the devil (darkness, deceit, chaos) oppose each other in Christianity, thus Ahura Mazda and Angra Mainyu oppose each other in Zoroastrianism.

[41] In the Christian Tradition, this charisma is symbolically expressed by means of an aureola, the halo effect that is associated with angels and saints. Modern science describes this phenomenon in neurological terms (as in relation to liminal phenomena such as epilepsy, synaesthesia and hallucination). For the historical context of the concept of the khvarenah cf. Jason Jorjani, World State of Emergency (Londen: Arktos, 2017) 153-92.

[42] For an introduction to Steuckers’ view of Europe as a subcontinental part of the larger Eurasian space cf. https://www.geopolitica.ru/en/article/le-rouge-et-le-noir...

[43] A reference to the Mongol conquest of the Khwarazmian Empire (approximately equivalent with ‘Persia’ at that time) by Genghis Khan that started in 1219.

[44] Shihab ad-Din Yahya Sohrawardi (1154-91), one of Persia’s Medieval ‘Masters of Enlightenment’, based his Illuminationism on the notion of prisca theologia – he was thus able to integrate pre-Islamic (philosophical concepts and) knowledge into his work. Esoteric symbolism and intellectual intuition pervade Sohrawardi’s work, which came to have a substantial influence on Western Traditionalism through the translations and interpretations of Henri Corbin (1903-78) and Seyyed Hussayn Nasr (born 1933).

[45] In the context of the Persian Tradition, this spiritual modality can be unreservedly characterized as ‘Aryan’ in the most precise sense of the word – it is this Aryan existential condition which is explored in Jason Jorjani’s books Prometheus and Atlas and The World State of Emergency.

[46] Joseph Count de Gobineau (1816-82) was a palaeo-conservative French thinker who is often mentioned as the founder of late 19th and early 20th Century ‘scientific racism’. During his diplomatic service in Persia, De Gobineau developed a life-long fascination with the philosophy, history and mysteries of the Persian Tradition.

[47] A contraction of the German words Edelweiss, for, and Weisheit, ‘wisdom’.

[48] https://www.geopolitica.ru/en/article/problems-european-s...

[49] In the wake of ‘Brexit’, even the mainstream media have picked up on the non-globalist ‘immigration model’ of Europe’s microstates, e.g. https://www.theguardian.com/politics/2016/oct/09/liechten...

[50] Models worth exploring are the ethnicity-based ‘Community Funds’ of Singapore and ‘Bumiputra’ privileges of Malaysia.

[51] A reference to De puinhopen van acht jaar paars, ‘The Ruins of Eight Years Purple’, the last book of assassinated patriotic leader Pim Fortuyn,. The term ‘purple’ here refers to the grand political coalition of ‘red’ social democrats and ‘blue’ neoliberals that ruled the Netherlands from 1994 to 2002.

[52] Freely inspired by the last words of William the Silent, Prince of Orange, leader of the Dutch Revolt and Dutch Father of the Fatherland (1533-84), spoken when he was assassinated after being declared an outlaw and a heretic by Philip II of Spain.

mercredi, 06 mars 2019

Italie - Fractures en Jaune et Vert

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Italie

Fractures en Jaune et Vert

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com

Le partage du pouvoir entre le Mouvement 5 Étoiles (M5S) et la Ligue n’est pas de tout repos. Malgré l’approbation d’un contrat de gouvernement tant par les « Verts » lighistes que par les « Jaune » grillinistes, de nombreuses crispations autour de sujets souvent cruciaux pour l’avenir de l’Italie parcourent l’équipe ministérielle de Paolo Conte.

La déflagration aurait pu provenir du Diciotti, ce navire qui ne fit pas débarquer des étrangers clandestins sur l’injonction du ministre de l’Intérieur Matteo Salvini. Le parquet d’Agrigente lança aussitôt une information judiciaire contre le ministre et son chef de cabinet pour « abus de pouvoir et séquestration ». L’enquête requiert la levée de l’immunité parlementaire de Matteo Salvini par le Sénat. La perspective de ce vote plonge les sénateurs du M5S et, plus généralement, les militants dans une grande perplexité. En effet, le M5S combat la corruption politique, dénonce l’emprise de la Mafia et soutient les magistrats. Ses règles sont claires : l’inculpation de tout élu du M5S entraîne sa démission immédiate. Or Matteo Salvini a pris cette décision régalienne en concertation avec le président du Conseil et l’autre vice-président du gouvernement, le chef politique du grillinisme, Luigi Di Maio. Ses membres viennent de trancher par référendum électronique sur la plateforme Rousseau. 59 % rejettent la levée de l’immunité de Salvini. Dans la logique de démocratie impérative propre au M5S, ses sénateurs doivent s’y conformer, sinon ce sera une crise gouvernementale majeure.

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Un autre motif de tension entre partenaires gouvernementaux concerne la ligne à grande vitesse Lyon – Turin (ou TAV) et, plus généralement, la politique de relance de grands travaux d’infrastructures de circulation. Hostile à ces projets propices aux fausses factures et aux rétrocommissions, et au nom d’une vision écologique décroissante, le M5S s’oppose dès l’origine avec l’ultra-gauche à un Lyon – Turin indispensable pour l’essor économique de l’Italie du Nord riche en PME, base électorale de la Lega. Un abandon du TAV mécontenterait l’aile libérale, pro-européenne et régionaliste de la Ligue qui n’apprécie guère l’alliance avec les Cinq Étoiles du Sudiste Di Maio. Celui-ci serait-il cependant prêt à renoncer à un point phare de son programme après la transformation du « revenu de citoyenneté » promis en un RSA à la sauce transalpine ?

Le dernier gros contentieux se rapporte à la diplomatie. Sous la triple attraction de Viktor Orban, de Donald Trump et de Steve Bannon, la Lega a pris des positions eurosceptiques, néo-atlantistes et pro-sionistes. Elle considère le Hamas palestinien et le Hezbollah libanais comme des formations terroristes, exige le désarmement nucléaire unilatéral de l’Iran et conteste la légitimité du président vénézuélien Nicolas Maduro. Pour le M5S, Nicolas Maduro demeure le président légitime; le Hamas et le Hezbollah sont des mouvements combattants; l’Iran est la victime de l’hégémonie belliqueuse de la Maison Blanche. Cette pondération diplomatique s’explique par l’influence toujours forte de son fondateur, le comique Beppe Grillo, dont la seconde épouse est d’origine iranienne.

Ces frictions fragilisent l’actuelle coalition. Les récentes élections régionales dans les Abruzzes donnent l’avantage à la Ligue qui récolte maintenant trente années de militantisme sur le terrain tandis que le M5S ne dispose que d’un très faible maillage territorial militant. Il est dorénavant évident que les élections européennes de mai prochain établiront de nouveaux rapports de forces internes. Les grillinistes, élus, militants et sympathisants, seraient-ils prêts à rompre avec la Ligue au risque de déclencher de nouvelles élections législatives et la reconstitution autour de la personne de Salvini d’une union de toutes les droites ? Suivons donc avec attention tout ce qui va se passer dans les prochains mois au-delà des Alpes.

Georges Feltin-Tracol.

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 114, mise en ligne sur TV Libertés, le 25 février 2019.

La disparition programmée de la langue française

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La disparition programmée de la langue française

par Pierre-Emile Blairon

peblf-4grevisse.jpgJ’ai dans ma bibliothèque quelques livres de grammaire et de langue française (chinés dans les vide-greniers) dans un état qui laisse supposer qu’ils ont été fréquemment pris en main. Par exemple, celui-ci, dont la trente et unième édition (!) fut imprimée en 1950. C’est un manuel de grammaire destiné aux classes de sixième. La deuxième leçon présente, dans la rubrique La vie des mots, le texte suivant : « Le sens des mots s’élargit : Le mot boucher désignait au Moyen-Age l’homme qui vendait de la viande de bouc. Un panier n’était proprement qu’une corbeille à pain. Le mot bureau a désigné tout d’abord un petit morceau de bure ou étoffe grossière, ensuite le meuble sur lequel on pose cette bure, puis la salle dans laquelle ce meuble est placé… »

Qui d’entre nous sait encore ce qui constituait, pour un élève de sixième en 1950, le B.A ba de son apprentissage de la langue française ?

L’histoire des mots venait en parallèle de l’histoire des hommes ou de l’histoire d’une nation car les notions de langue, de citoyenneté et de nation étaient naguère (c’est-à-dire il n’y a guère de temps, dans un passé récent) intimement liées.

18 ans après, il ne resterait rien, en quelques mois, de cet ancestral mais fragile ordonnancement des règles subtiles et précieuses de notre langue ; la révolte de mai 68 était passée par là ; rébellion plus que révolte des étudiants petits-bourgeois, enfants de grands bourgeois, marxistes d’opérette qui, pour faire la nique à papa et à maman (expression qui a trouvé son délicat point d’orgue, ou son point G, de nos jours), se donnait pour tâche d’appliquer en France les pratiques radicales (et collectivistes en matière d’éducation) du Petit livre rouge de Mao.

C’est ainsi que, de démission en démission (de ministres de l’Education nationale) et de dogmatisme idéologique en abdication laxiste, désinvolte ou inconsciente (on pense à cette professeur-e ou professeuse qui, le pistolet sur la tempe, était en train de rigoler bêtement), les « maîtres » ont renoncé à inculquer la moindre règle de grammaire ou d’orthographe aux petits Français. C’est ainsi que ceux qui fréquentent les réseaux sociaux ou qui s’enquièrent de quelques commentaires sur internet peuvent lire ces perles que j’ai relevées (en l’état) en quelques minutes sur la toile, qui pourraient prêter à sourire, si elles n’étaient pas aussi tragiquement révélatrices d’un épouvantable désastre : l’indigence de notre enseignement qui a fabriqué des analphabètes en masse.

  • « moi je dit que cette imprimant vaux le coût quand ton voix les prix des cartouche cet imprimante est a 599€ mais je dit que l'on peu faire des économies sur les cartouche d'encre. »
  • « Feu circoncis sans dégât de la raffinerie !"
  • "Le politicien qui se fait dessus plus vite que son nombre ! »
  • Ils font aussi faucheton que tout la bande
  • Bonjour à tous allor comme je ne suis plus censuré je reviens vaire vous pour nôtre petit concours national, avez vous fait vaut pancarte et, ou banderole avec revendications à metre partout en ville ?
  • "les règles imposé ne sont pas les n'autres !"
  • il faudrait arrêter d accuser à tord et art vers.
  • « maintenant sa de viens du n'importe quoid »

Effectivement, ça devient n’importe quoi… Pour beaucoup de personnes, l’attention que l’on accorde à l’orthographe et à la grammaire est une question de bonne éducation ; quand on écrit, on s’astreint, par respect de soi et des lecteurs, par courtoisie, à éviter les fautes ou à les corriger, comme on peut trouver naturel de dire bonjour à sa boulangère.

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D’autres – les plus nombreux, hélas – ne voient pas cette nécessité. Ils estiment que la forme importe peu du moment qu’on se fait comprendre. En d’autres termes, qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse. C’est effectivement un raisonnement de pochard. Un homme bien né et bien éduqué ne boit pas du champagne dans une tasse à café et nos amis belges savent bien qu’une bonne bière ne peut être dégustée dans n’importe quel bock ; chaque bière de tradition a d’ailleurs élaboré son propre verre comme, en France, il existe des verres pour déguster du bordeaux, du bourgogne ou de l’alsace.

Le flacon, en même temps qu’il contient le nectar, lui donne sa forme, sa structure, et sublime ses qualités. Sans contenant, il n’y a pas de contenu. La langue française contient à elle seule tout le génie français.

peblf-wartburg.jpgLa langue, l’écriture, l’expression, la communication

On a prétendu que le XXIe siècle allait être celui de la communication. C’est vrai qu’il n’y eut jamais autant d’outils pour la servir ni autant de mots pour la définir. Mais il est vrai aussi qu’il n’y eut jamais aussi peu de liberté d’expression ; on croyait 1984 dépassée, mais cette année rendue intemporelle par George Orwell arrive en 2019, au pas clouté des flics-robots anonymes, cachés derrière leurs visières et leurs boucliers, sans pitié, sans états d’âme ni de service.

« Une langue est un système conventionnel de signes utilisé par un groupe social (Larousse) qui ne précise pas : humain.

Les animaux, eux, ont des moyens de communiquer très variés (chant des baleines ou des oiseaux, danse des abeilles, postures des chiens, etc.) qui laissent supposer que les hommes auraient bien à en apprendre, même s’ils ne se servent ni de leur langue (comme organe vocal) ni de l’écriture.

Certains situent les débuts de l’écriture à Sumer en Mésopotamie (l’actuelle Irak) environ quatre millénaires avant notre ère ; mais les tablettes de Tartaria découvertes en Roumanie pourraient être antérieures de 1500 ans à l’écriture sumérienne si leur authenticité est prouvée.

Nos ancêtres les Gaulois

La civilisation celtique, installée sur la quasi-totalité de l’Europe avant l’émergence des civilisations grecque et romaine, a fait son apparition un millénaire avant notre ère, son écriture, et les quelques bribes de gaulois dont nous avons héritées (quelques dizaines de mots[1]), est apparue trois ou quatre siècles après, mais nous n’en avons aucune certitude.

Les druides étaient les représentants sacerdotaux des Gaulois, intercesseurs entre le peuple et les dieux, mais aussi leurs sages et leurs savants ; leur parole prévalait sur celle du roi ; leur parole… car les druides n’écrivaient pas et n’enseignaient pas l’écriture, qu’ils connaissaient parfaitement[2], mais qu’ils considéraient déjà comme l’un des éléments de la fin du cycle, une concession faite à la matérialité ; les candidats à la fonction druidique apprenaient pendant une vingtaine d’années les bases de la sagesse (la connaissance) celte en faisant travailler leur cerveau, leur mémoire et en les vérifiant sur le terrain.

Ce rigorisme spirituel n’a pas servi la culture celte ; les historiens et les « intellectuels » ont considéré la civilisation celte comme négligeable pace qu’elle n’avait laissé ni une écriture complète et des écrivains, ni des temples à colonnes, ni un art de la guerre. La force des Romains et la raison des Grecs semblent avoir gagné sur la spiritualité des Celtes. Pourtant, les druides connaissaient le langage des dieux qui est celui des symboles ; pour les druides, la langue des dieux ne pouvait pas s’écrire ; plus tard, pourtant, une écriture est née de ce langage des formes qui ne s’adresse qu’à l’intuition, au cœur et à l’intelligence, il s’agit de l’écriture runique dont on découvre peu à peu sa richesse[3]

Ce sont les Gaulois qui ont inventé la charrue et les plus importantes méthodes de culture du sol, avec lequel ils entretenaient des liens magiques, et ce sont eux qui travaillaient le plus finement l’art de la parure et des bijoux. A la fois des paysans frustes et des artistes délicats. Le génie français vient de cet antagonisme apparent. Et, comme tout est analogie, un autre antagonisme apparaîtra issu du premier avec les langues régionales, implantées dans le terroir de leurs ancêtres, et, plus tard, la langue française dont s’entichera toute l’Europe pour sa délicatesse et sa préciosité. C’est ce que Spengler appellera une langue de culture, voire de civilisation puisque le français tendra à l’universalité.

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Les langues régionales

Les langues régionales, elles, naissent du sol, du terroir, chacune portant dans son accent toute l’histoire d’un pays, jusqu’aux moindres intonations, la couleur des toits et des robes, le souffle du vent, le chant des oiseaux, l’odeur des foins, les gestes des semeurs, des bûcherons, du cordonnier, la chaleur des amitiés, la défiance de l’étranger en même temps que le sens de l’hospitalité. Le gallo-roman a donné naissance à la langue d’oc au sud et d’oïl au nord mâtinée de franc. Dans les abbayes romanes construites sur les lieux sacrés des païens, les moines copistes, dans le froid et le silence des scriptorii, s’évertuent à éradiquer les derniers témoignages des anciens guérisseurs des campagnes, à propager la parole du nouveau dieu et à l’enluminer.

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L’apparition de la langue française et son triomphe dans le monde

En 1539, François Ier, par l’Edit de Villers-Cotterêts, imposera le français comme langue administrative de tout le royaume et les Révolutionnaires jacobins de 1789 continueront l’œuvre de centralisation et d’uniformisation des rois en interdisant les langues régionales.

La langue française ne pouvait que triompher et les langues régionales péricliter ; les élèves des troisième et quatrième républiques s’appliquaient tout autant à écrire leurs dictées - peut-être en tirant la langue - que les scribes du Moyen-Age à reproduire les textes sacrés. Jusqu’en 1968, la langue française conservera de par le monde une aura indéniable et, en France même, une utilisation châtiée, ou tout au moins policée, jusque dans les milieux les plus modestes. Un enfant d’ouvrier maniait la langue française avec autant d’aisance et de maîtrise qu’un enfant de bourgeois.

Puis le paysan fut moqué et la terre natale désertée. Ce fut la ruée vers les villes, les mégapoles, la mondialisation, le mondialisme ; l’anglais basique remplaça le français comme langue universelle.

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L’éternel combat entre la qualité et la quantité allait ressurgir ; quand le français était devenu la langue européenne au XVIIIe et mondiale au XIXe siècle, sa difficulté à la maîtriser constituait, paradoxalement, l’un de ses atouts, à des époques où le goût de l’effort était répandu, mais aussi parce qu’on lui reconnaissait cette beauté qui s’était patiemment construite et qui avait fini par devenir naturelle : la distinction s’apparentait alors à la grâce. Ceux qui avaient consenti (entre autres) à cet effort étaient légitimement l’élite d’une nation.

« Notre langue est réputée pour sa clarté, pour la précision de son vocabulaire, pour la richesse de ses verbes et de leur construction, pour la force de sa syntaxe. C’est pour cela que toute l’Europe se l’est appropriée il y a trois siècles. » disait Hélène Carrère d’Encausse devant les membres de l’Académie française en 2002.

Hélène Carrère d’Encausse poursuivait : « « L’enseignement, tel qu’il était conçu, enserrait l’élève dans les mailles serrées d’un même savoir lui offrant la maîtrise de la langue, la connaissance de l’histoire nationale, d’une géographie remarquable par sa variété. Ce savoir commun à des générations de toutes origines les avait unifiées dans la certitude de partager un même passé, une même culture, un même patrimoine et par là même d’être unies dans un même destin et une même vision de l’avenir. Mais depuis presque un demi-siècle, des théoriciens de la pédagogie ont imposé au système éducatif français une idée que naïvement ils croyaient neuve, c’est que l’école avait pour mission d’écouter l’enfant au lieu de lui apporter les connaissances qui formeraient son raisonnement. »

En 2019, il est impossible d’avoir recours au passé et tout ce qui faisait le charme de la vie est interdit.

La langue française, à partir de 1968, fut méthodiquement, lentement mais rageusement et inexorablement, assassinée.

Qui sont les assassins ?

Les commanditaires de l’assassinat sont les idéologies progressiste et mondialiste, l’une et l’autre ayant pour but de faire table rase du passé quel qu’il soit et de détruire tout ce qui peut constituer un système structuré ou des points de repère : la langue, la nature, le patrimoine, le genre sexuel, l’architecture, la famille, l’identité, les cultures, l’histoire, les nations, les peuples, etc.

En ce qui concerne la langue française, leurs hommes de main – les exécuteurs des basses œuvres - sont l’idéologie, le laxisme, la paresse, le « progrès », le « politiquement correct », la superficialité, la mode qui s’entendent tous comme larrons en foire et il est bien souvent difficile de les distinguer.

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L’idéologie est représentée par les fonctionnaires de l’Education nationale (autrefois appelés « maîtres »), par les féministes et les militants du « genre » (l’écriture dite « inclusive ») et par le politiquement correct, un totalitarisme importé des Etats-Unis.

C’est ainsi qu’une gomme devient un « bloc mucilagineux à effet soustractif », un nain, « une personne à verticalité contrariée », nager dans une piscine, c’est « se déplacer dans un milieu aquatique profond standardisé et traverser l’eau en équilibre horizontal par immersion prolongée de la tête ». Les lycéens ne savaient pas qu’il fallait, comme ils disent, « se prendre la tête » avant d’en piquer une.

Les féministes ont cru féminiser tous les noms de métiers en inventant des néologismes qui ne font que caricaturer leur recours inconscient et systématique au « mâle » dont elles ne cessent pourtant de dénoncer la prédominance : c’est ainsi qu’une « chercheure » devient le féminin de « chercheur » (un missile à tête chercheure ?) qu’une « auteure » est le féminin d’auteur alors que les membres de l’Académie française ont décidé de se lancer dans la surenchère et optent pour « autrice ». Qui sont les plus ridicules ? les précieuses ou les précieux ?

La reddition au « globish », cet anglais de basse-cour qui a envahi le monde, est le résultat d’un effet de mode, ceux qui veulent être « modernes », dans le vent (s’assimilant ainsi d’emblée à des girouettes), du laxisme de nos gouvernants qui n’ont rien fait pour protéger notre langue et, bien au contraire, tout fait pour l’éradiquer, tout comme nos médias qui ne manquent pas une occasion de remplacer un mot français existant par sa version globish, ce qu’ils font par snobisme, par mépris du peuple et par inculture.

Enfin le « progrès » technique planétaire mis à la disposition du plus grand nombre a zombifié de par le monde des millions de jeunes gens incapables de communiquer autrement que par leurs smartphones. Ils écrivent, certes, mais des SMS en langage phonétique dévalué dit « texto ».

Quel est, dans ce contexte, l’avenir de notre langue ? Bien sombre, vous en conviendrez. Il ne passe, comme tout ce que nous dénonçons dans bien d’autres domaines de notre culture agonisante, que par un profond changement de paradigme, un violent coup de barre qui arrêterait le processus d’involution et d’uniformisation par le bas, et qui ne peut être désigné, pour dire clairement les choses, que par un seul mot : révolution.

Pierre-Emile Blairon

Notes

[1] http://users.skynet.be/sky37816/Mots_gaulois.html

[2] L’écriture de Glozel, qui n’a jusqu’ici jamais pu être identifiée, pourrait bien être de l’ancien gaulois : voir la revue Ialon n°47

[3] Paul-Georges Sansonetti, Les Runes et la Tradition primordiale, éditions Exèdre.

dimanche, 03 mars 2019

La Chine devient un arbitre mondial incontournable

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La Chine devient un arbitre mondial incontournable

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

A la fin du 20e siècle, c'était l'Amérique qui s'était imposée dans ce rôle. Des aujourd'hui et dans les prochaines décennies ce sera la Chine. De plus si l'Amérique avait pu acquérir ce rôle, c'était essentiellement grâce à sa puissance militaire. Aujourd'hui la Chine le devient grâce à son habilité diplomatique.

L'incapacité manifestée le 31 janvier par Donald Trump pour faire céder le leader nord-coréen Kim Jong Un dans l'affaire du désarmement nucléaire vient d'en donner un exemple éclatant. Cet épisode a certes mis en valeur le manque de réalisme et l'immense maladresse de Trump lui-même. Mais elle a surtout montré qu'une Amérique considérée encore comme la première puissance mondiale n'avait plus désormais, sauf à déclencher une guerre nucléaire, la capacité de faire céder un petit Etat asiatique.

Dans cette affaire, la Chine est intervenue discrètement, autant que l'on sache, pour rappeler à Kim que si elle le soutenait politiquement, il ne devait pas abuser de ce soutien et qu'il devait en particulier tenir le plus grand compte des intérêts de la Corée du Sud et des autres Etats de la région. Comme la Chine est voisine de la Corée du Nord et que celle-ci avait toujours bénéficié de son aide, PyongYang n'est pas en mesure de refuser son arbitrage.

Sur de nombreux autres théâtres de confrontation entre les Etats-Unis et la Russie, le président chinois Xi Jinping, sans s'opposer directement au positions de son allié Vladimir Poutine, joue là aussi un rôle d'apaisement permettant de calmer l'hystérie anti-russe que Washington s'efforce de propager dans l'ensemble du monde occidental. Au Venezuela, la Chine et la Russie se sont opposées jusqu'ici avec succès aux efforts de Donald Trump pour renverser Nicolas Maduro. Plus généralement, la Chine qui a de plus en plus d'investissements en Amérique Latine, fera tout son possible pour éviter des tensions entre les pays de ce continent. Il en sera de même en Afrique.

Dans le début de guerre entre Inde et Pakistan, la Chine alliée de ce dernier pays, s'efforce actuellement d'éviter qu'une guerre de grande ampleur n'éclate entre Delhi et Islamabad. Ses intérêts, notamment dans le cadre de l'Obor, en seraient directement affectés. Mais elle veut également maintenir de bonnes relations avec l'Inde avec qui elle cohabite dans le cadre du Brics. On peut espérer que son intermédiation ramènera à la raison les deux adversaires.

Au Moyen-Orient, il semble bien que la diplomatie chinoise intervienne pour détendre les relations entre l'Iran, l'Irak et la Syrie.

La Chine dispose d'atouts importants pour se faire prendre au sérieux par les autres grandes puissances. Le milliard de chinois sont désormais réputés pour jouer la carte d'un développement mondial pacifique. On ne peut en dire autant du milliard d'hindous qui restent pénétrés d'un hindouisme religieux militant qui les pousse à s'opposer au reste du monde. Sur le plan des industries numériques et de la recherche scientifique avancée, la Chine est en voie de rattraper le retard qu'elle avait pris sur les Etats-Unis. Elle dispose par ailleurs d'un élément essentiel pour ce faire, les très nombreux chercheurs chinois qui travaillent dans les laboratoires américains et pourraient si consigne leur en était donnée, rejoindre rapidement leur pays d'origine. Concernant les industries spatiales et l'exploration de l'espace, si elle reste encore inférieure aux Etats-Unis, cette infériorité ne durera pas, car les crédits publics ne manquent pas. Ce qui n'est plus le cas désormais dans le spatial américain non militaire.

Inutile d'ajouter que l'Europe, et plus particulièrement la France, qui auraient pu également jouer ce rôle d'arbitre, en accord avec la Chine, ne le feront pas car elles sont et demeureront des american puppets.

Note. Sur la Chine, voir cet article se voulant rassurant de Bruno Guiguez https://francais.rt.com/opinions/59011-chine-sans-oeiller...

 

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