Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 11 septembre 2020

Vers l'autodéfense ? Entretien avec Eric Werner

43681352915_166c521c2a_b.jpg

Vers l'autodéfense ?

Entretien avec Eric Werner

Ex: https://cocardeetudiante.com

L’été Orange mécanique que la France a vécu a mis au centre du débat politique le concept d’ « ensauvagement », repris jusqu’au sommet de l’État par le ministre de l’Intérieur. Pour remédier à ce phénomène, l’appel à un renforcement de l’État et à un tour de vis régalien est la solution la plus largement partagée, du moins celle qui paraît aller de soi. Or, à Palavas-les-Flots, à Bordeaux, ou encore à Nantes, des citoyens, désabusés de la dégradation de leur environnement quotidien, se sont constitués en collectifs pour prendre en charge eux-mêmes leur sécurité. Une même unanimité condamne cette voie vers l’ « autodéfense », considérée comme le début de la fin d’une société. Mais faut-il être si inquiet ?

ob_c081c3_autodefense-werner.jpgNous avons posé un certain nombre de questions au philosophe et essayiste suisse Eric Werner, diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris et ayant enseigné la philosophie politique à l’Université de Genève. Rédacteur à L’Antipresse, contributeur régulier de la revue Elements, il a publié récemment Légitimité de l’autodéfense: Quand peut-on prendre les armes? aux éditions Xenia (2019, 109 p.).


Question 1 : Dans votre ouvrage, vous analysez l’effacement, dans nos sociétés occidentales, de la frontière entre la guerre et la paix, et le mélange des deux états. L’actualité française est marquée par une succession dramatique d’agressions et d’homicides ultra-violents, aux motifs dérisoires et dont les auteurs sont quasi-systématiquement étrangers, « migrants » ou d’origine étrangère. Le concept d’ « ensauvagement » vous semble-t-il opérant pour analyser et comprendre ce phénomène ?

Eric Werner : Effectivement, la frontière entre la guerre et la paix tend à s’effacer, ce qui fait qu’on ne sait plus trop aujourd’hui par où elle passe. C’est très flou. Mais il faut aller plus loin encore. C’est la question même de savoir si l’on est en paix ou en guerre qui apparaît aujourd’hui dépassée. Elle l’est pour une raison simple, c’est que tout, aujourd’hui, est guerre. La guerre est devenue « hors limites » (pour reprendre le titre du livre de Qiao Liang et Wang Xiangsui). Il n’y a plus dès lors à se demander si l’on est en paix ou en guerre. Car a priori l’on est en guerre. C’est le cas en particulier au plan interne. Il y a différentes manières de qualifier l’état de choses actuel en France, mais on pourrait se demander si la référence à la paix civile est bien encore la plus appropriée.

Entrons un peu maintenant dans les détails. Vous parlez d’ « agressions et d’homicides ultra-violents, aux motifs dérisoires ». Plus ils sont dérisoires, plus évidemment on est amené à se demander si la véritable motivation ne serait pas d’ordre politique. Sauf que cette motivation ne s’affiche pas toujours ouvertement. On peut en revanche se référer au contexte : djihad, indigénisme, surenchères post- ou décoloniales, iconoclasme, culture Woke, etc. Rappelons également la formule de Clausewitz : la guerre, poursuite de la politique par d’autres moyens. La criminalité en elle-même n’est pas la guerre. Elle ne le devient que lorsqu’elle devient un moyen de la politique. Mais alors, très clairement, le devient. On pourrait se demander si ce n’est pas aujourd’hui le cas.
Autre point à considérer : on est en présence d’un phénomène évolutif. Pour l’instant encore, les agressions et les meurtres dont vous parlez (auxquels il faudrait ajouter les viols collectifs, les profanations d’églises et de cimetières, d’innombrables actes de vandalisme, probablement aussi un certain nombre d’incendies, etc.) relèvent de la micro-criminalité (ou encore d’une criminalité « moléculaire »). Autrement dit, ils restent dispersés dans le temps et dans l’espace, ne constituent donc pas encore un ensemble d’un seul tenant. Mais il est tout à fait concevable qu’ils le deviennent un jour, ne serait-ce qu’au travers de la contagion mimétique. Vous-même le relevez d’ailleurs, ils tendent aujourd’hui à se multiplier. C’est le cas en particulier dans les centre-villes, jusqu’ici relativement épargnés. Relevons au passage l’inexistence, ou quasi-inexistence, de la réponse policière, avec pour conséquence le développement d’un  sentiment d’impunité poussant les voyous et les criminels à se montrer toujours plus agressifs et entreprenants. Bref, on a de bonnes raisons de penser qu’à un moment donné, une « coagulation », se fera,  la micro-criminalité en question se transmuant alors en émeute (à l’échelle d’un quartier, d’abord, puis d’une ville). L’événement n’est pas complètement inédit. Rappelons pour mémoire les émeutes raciales de 2005 en région parisienne (avec des débordements jusqu’au cœur de la capitale). C’est une deuxième étape de l’évolution. Mais il peut y en avoir encore une troisième. Du niveau de l’émeute on peut ensuite passer à celui de l’insurrection. L’émeute s’étend dès lors à l’ensemble du territoire. C’est ce qui s’était passé, par exemple, en 1789. Rien ne dit que le processus actuel ira jusqu’à son terme, mais on ne saurait a priori en exclure la possibilité. Tout dépend de ce que décideront ou non de faire les victimes potentielles : se défendront-elles ou non ? En 1789, elles s’attendaient si peu à ce qui leur arriva qu’elles n’eurent pas le temps seulement de se poser la question. Et donc ne se défendirent pas. C’est bien montré par Taine dans Les Origines de la France contemporaine.

Je réponds par là même à votre question sur l’ensauvagement. Cette terminologie est évidemment inadéquate. Les voyous et les criminels qui agressant aujourd’hui les personnes dans la rue et souvent les tuent, ne le font pas parce qu’ils seraient soi-disant retournés à l’état sauvage. Ils font la guerre, c’est tout. La guerre, que je sache, ne s’est jamais signalée par son caractère particulièrement humain ou civilisé.

Question 2 : L’État ne semble pas prendre la mesure de la gravité de la situation, ne serait-ce que dans le choix des mots de ses responsables (« incivilités ») ou dans l’absence de traitement des causes profondes de cette ultraviolence et de l’insécurité permanente. Peut-on dire qu’en France, le pacte social entre l’Etat et ses citoyens est rompu ? 

81EHcMws5QL.jpg

E. W : L’Etat ne semble pas prendre la mesure de la gravité de la situation, dites-vous. Il en a au contraire tout a fait pris la mesure, puisqu’il est lui-même à l’origine de cet état de choses, ne serait-ce qu’en l’ayant laissé se développer comme il l’a fait. Mais on pourrait aussi le soupçonner de l’avoir lui-même mis en place. En tout cas, il n’a rien fait pour en empêcher ou seulement même freiner la mise en place (par un meilleur contrôle des frontières, par exemple, ou encore en veillant à ce que les voyous et les criminels se voient appliquer les peines prévues par la loi : ce qui, on le sait, n’est jamais le cas). Sauf qu’il ne le qualifierait pas, quant à lui, de « grave ». Comme il lui est à tous égards hautement profitable, au moins le pense-t-il (c’est pour cette raison même qu’il l’a laissée se mettre en place), il le qualifierait plutôt de réjouissant.

En revanche une question se pose : dans quelle mesure entend-t-il aller plus loin encore dans cette direction ? Dans mon Avant-guerre civile, je défendais l’idée suivant laquelle les dirigeants étaient prêts à aller jusqu’à l’extrême limite séparant l’avant-guerre civile de la guerre civile, mais pas au-delà. Ils ne voulaient pas basculer dans la guerre civile. C’est une thèse qu’on pouvait encore défendre en 1999 (date de la publication de la première édition de l’ouvrage), peut-être encore en 2015 (date de la deuxième édition). J’hésiterais peut-être à le faire en 2020. On a parfois le sentiment que les dirigeants actuels seraient désormais prêts à franchir la ligne de démarcation. Ce thème est développé avec brio par Laurent Obertone dans son roman d’anticipation, Guérilla. Obertone décrit une guerre civile hypothétique, avec en arrière-plan l’Etat qui tire les ficelles, et en fin de compte empoche la mise. Il s’agit là d’une œuvre de fiction, mais le décryptage qu’elle suggère de la stratégie actuelle de l’Etat, plus exactement encore des personnels qui, tout au sommet de l’Etat (ou dans ses profondeurs, comme on voudra), prennent les décisions dans un certain nombre de domaines retient l’attention. – Quant au pacte social entre l’Etat et ses citoyens, il n’y a, bien entendu, plus de pacte depuis longtemps, puisque depuis longtemps également l’Etat ne protège plus ses citoyens. Mais ce n’est pas seulement le cas en France : c’est le cas également  en nombre d’autres pays européens.

EazmG4kUYAAciWB.jpg

Question 3 : Avec la vague d’attaques djihadistes que la France a subie depuis 2015, souvent conduites de manière tout à fait « artisanale » (attaques au couteau), l’idée d’une reprise en main de sa défense par le citoyen lui-même a gagné du terrain dans les esprits. Le citoyen, ou un regroupement de citoyens, est-il l’échelon le plus efficace aujourd’hui pour assurer la protection du peuple français ?

E. W : Le plus efficace, je ne sais pas. De toutes les manières, il n’y en a pas d’autre. A partir du moment où l’Etat n’assure plus la protection du citoyen, ce dernier récupère ipso facto son droit naturel à l’autodéfense. Il n’y a pas de décision particulière à prendre à ce sujet, cela se fait automatiquement. Soit l’Etat fait ce qu’il lui revient de faire (c’est le pacte social qui le lui impose), et donc protège le citoyen, soit il ne le fait pas, en quel cas le citoyen récupère son droit à l’autodéfense. Maintenant, il peut aussi ne pas l’utiliser. Mais ce n’est pas parce qu’il ne l’utilise pas qu’il ne l’a pas récupéré. La question que vous posez doit donc être reformulée. On peut ne pas vouloir se défendre, c’est tout à fait possible. Mais qu’est-il préférable : se défendre ou ne pas se défendre ? Personnellement je réponds : se défendre, et cela pour au moins deux raisons : 1) L’agresseur préférerait le contraire, que je ne me défende pas. Je ferai donc ce qu’il n’a pas envie que je fasse : je me défendrai. 2) L’expérience historique montre qu’on a bien davantage de chances de rester entier et vivant en se défendant qu’en ne se défendant pas. On le voit en particulier durant les périodes de révolution et de guerre civile. Les gens qui ne se défendent pas sont à peu près sûrs de mourir. Ceux, en revanche, qui se défendent ont une petite chance au moins de s’en tirer.

« En choisissant de se défendre plutôt que de ne pas le faire, on ne se confronte pas seulement à l’agresseur mais à l’Etat, qui directement ou non protège l’agresseur. »

Après, il y a manière et manière de se défendre. On décide en fonction de chaque situation. Dans mon livre sur l’autodéfense, j’insiste en particulier sur le fait qu’en choisissant de se défendre plutôt que de ne pas le faire, on ne se confronte pas seulement à l’agresseur mais à l’Etat, qui directement ou non protège l’agresseur. Théoriquement l’Etat reconnaît le droit à la légitime défense, mais cette reconnaissance, justement, n’est que théorique : en fait, il ne le reconnaît pas. Il ne laisse même rien passer dans ce domaine. Il faut donc faire très attention à ce qu’on fait (et dit). Je n’affirme pas qu’il ne faut rien faire. Mais il faut être prudent, discret, plutôt en retrait (je pense en particulier ici à l’Internet). Le problème a souvent été abordé dans le cinéma américain. Je pense en particulier au film de Peter Hyams, La nuit des juges, sorti dans les années 80.  – Un mot enfin sur la « protection du peuple français ». Je crois que si vous réussissez à vous protéger vous-mêmes (vous-même en tant qu’individu, éventuellement groupe d’individus), c’est déjà beaucoup.

Question 4 : La notion de citoyen-soldat, ou l’idée de confier à l’individu les moyens de sa défense, restent néanmoins particulièrement mal perçues en Europe, très vite associées à l’image de « milices » sans foi ni loi ou conduisant nécessairement à des « carnages » de tireurs fous à la sauce états-unienne. Comment expliquez-vous cette diabolisation de l’autodéfense et du port d’arme ?

E. W : Qu’y a-t-il là de si surprenant ? Vous attendriez-vous peut-être à ce que l’Etat et les médias à sa solde les enjolivent ou en fassent l’apologie ? Si l’Etat leur était favorable, cela se saurait. Il leur est en réalité totalement hostile. C’est peut-être même la chose du monde à laquelle il est le plus hostile. Cela étant, puisque vous évoquez les Etats-Unis, il faut aussi rappeler que la situation en la matière est profondément différente des deux côtés de l’Atlantique. Aux Etats-Unis le droit de porter des armes est considéré comme un droit fondamental (2ème amendement de la constitution), en certains Etats, même, comme un devoir. Les citoyens ont le devoir d’être armés et de se défendre quand ils sont attaqués. C’est l’inverse exactement en Europe. On vous recommande avec la plus grande fermeté de ne pas vous défendre. C’est un très lourd handicap pour les Européens. Les Européens partent de beaucoup plus bas dans ce domaine que les Américains.

Question 5 : Sous les effets conjugués de la mondialisation libérale, de la perte de souveraineté au bénéfice d’instances supranationales, et de l’immigration massive, la cité « France » est de plus en plus une chimère, et le beau mot de « citoyen » a été dépossédé de son sens. Vous expliquez dans votre essai que la sentence « je réplique donc je suis » peut redonner à la citoyenneté et à la loi (nomos) leurs lettres de noblesse, comment ?

E. W : D’une manière générale, la guerre civile a pour effet de redistribuer les cartes, de remettre les compteurs à  zéro. Elle offre ainsi l’occasion d’une refondation. C’est ce qu’explique Giorgio Agamben dans son essai sur la stasis, autrement dit la guerre civile (La guerre civile : Pour une théorie politique de la stasis, Editions Points, 2015). La stasis, écrit-il, « est un paradigme politique coessentiel à la cité ». On est dans un cycle mort-résurrection. La cité meurt avec la stasis, mais la stasis est en même temps ce qui la fait renaître de ses cendres. Elle renaît évidemment autre. Ce n’est plus la même cité qu’auparavant. Mais renaît. Concrètement, on sort de l’état de nature pour en revenir à l’état civil. Un nouveau pacte social est conclu entre de nouveaux citoyens (en l’espèce, citoyens-soldats). On pourrait aussi se référer à Machiavel. Dans Un air de guerre (Xenia, 2016), j’explique que, pour Machiavel, c’est la guerre elle-même qui rend apte à la guerre. On n’a donc pas besoin d’être apte à la guerre pour la faire. La guerre elle-même nous y éduque. Or l’aptitude à la guerre n’est pas sans lien avec un certain nombre de vertus proprement civiques: courage, empathie, dévouement au bien commun, etc. Il est vrai qu’au point de départ, il y a une décision personnelle : se défendre et donc répliquer, plutôt que rester passif et ne pas répliquer. Le choix de se défendre précède la guerre qui rend apte à la guerre.

RTX2RHS8-e1497274615699.jpg

Question 6 : Diriez-vous qu’aujourd’hui l’Etat, tel qu’il est et agit, représente le principal obstacle à la bonne vie et la protection du citoyen ?

E. W : On peut le dire comme ça. On pourrait aussi dire que l’Etat est aujourd’hui l’ennemi prioritaire. Ce n’est bien entendu pas le seul ennemi : il y en quantité d’autres. Mais c’est l’ennemi prioritaire. Si on ne l’écarte pas en priorité, on n’écartera pas non plus les autres, ne serait-ce que parce qu’il est leur allié et les protège. Ce n’est pas être anarchiste que de le dire. Personnellement je ne suis pas anarchiste. Je reconnais tout à fait l’utilité de l’Etat, et à certains égards, même, sa nécessité. On a tout à fait besoin de lui, par exemple, pour résister à une invasion étrangère. Mais je ne suis pas non plus un inconditionnel de l’Etat. L’Etat n’est pas a priori mon ami. Il ne l’est que s’il se conduit en conformité avec le pacte social, qui lui fait obligation de protéger le citoyen. Autrement non, il ne l’est pas. Il l’est encore moins quand il m’agresse, comme c’est de plus en plus le cas aujourd’hui. Il est alors mon ennemi, et que cela lui plaise ou non je prends toutes les mesures que j’estime utiles et nécessaires pour me protéger contre lui.

jeudi, 10 septembre 2020

Ernst Niekisch – Widerstand gegen den Westen Vermächtnis eines Nationalisten

safe_image.php.jpg

Ernst Niekisch – Widerstand gegen den Westen

Vermächtnis eines Nationalisten

von Uwe Sauermann

Ernst Niekisch (1889–1967) war ein politischer Denker und faszinierender Autor, der sich von der extremen Linken zum Visionär des deutschen Nationalismus entwickelte. Dennoch wurde er 1939 vom Volksgerichtshof zu einer lebenslangen Zuchthausstrafe verurteilt. Warum dieser Nationalist und zugleich Antifaschist mit Hitlers Nationalsozialismus kollidieren musste und heute noch Interesse verdient, geht aus diesem Buch „Ernst Niekisch – Widerstand gegen den Westen“hervor. Er war ein „unbedingter“ Nationalist, der trotz gänzlich veränderter Umstände heutigen „Nationalkonservativen“ als Test für die Ernsthaftigkeit ihres Anliegens dienen und auch Linke verunsichern kann.

Armin Mohler: „Im vorliegenden Buch wird sichtbar, dass Sauermann sich mit einer Intensität, Ausdauer und Exaktheit in den Komplex Niekisch hineingearbeitet hat, die bisher noch kein anderer in dieses Thema investierte. Er hat die Wirkung Niekischs bis in die entlegensten Zeitschriften und politischen Gruppierungen hineinverfolgt – und das, ohne die großen Linien aus dem Auge zu verlieren, und mit einer erfreulichen Sicherheit in der Beurteilung von Personen und Situationen.

Ich habe mich seit meiner Jugend mit Niekisch befaßt und hielt mich immer für einen ganz guten Kenner dieses Mannes. Bei der Lektüre dieses Buches habe ich nicht nur viel hinzugelernt, sondern mußte auch einige liebgewordene Meinungen über Niekisch auf Grund von Sauermanns Beweisführung aufgeben oder doch zumindest nuancieren.

Das vorliegende Buch von Uwe Sauermann zeigt, daß man auch über sehr nahe und kontroverse Zeitgeschichte wissenschaftlich zu arbeiten vermag, wenn man, bei aller Engagiertheit, die eigenen Vorurteile zurückstellt und die Geduld aufbringt, sich um auch geschichtliche Vorgänge in ihrer Einzigartigkeit und steten Andersartigkeit zu kümmern.“

Über den Autor

Uwe Sauermann studierte in München und Augsburg Politische Wissenschaften, Neueste Geschichte und Völkerrecht. Seine Dissertation ist die hier vorliegende Schrift. Obwohl es danach mehrere Veröffentlichungen zu Niekisch gab, ist Sauermanns Werk bis heute die materialreichste und gelungenste Analyse von Ernst Niekischs Zeitschrift „Widerstand“. Uwe Sauermann war später für das öffentlich-rechtliche Fernsehen tätig. Er war schon vor dem Ende der DDR Korrespondent in Ost-Berlin und Leipzig, produzierte zeitgeschichtliche Filme und berichtete danach für die ARD u. a. aus Indien, Irak und Afghanistan.  Er lebt heute in Berlin.

ISBN 978-3-938176-81-8

464 Seiten, gebunden, fester Einband

Wenn Sie sich für „Ernst Niekisch – Widerstand gegen den Westen“ interessieren, können wir Ihnen ebenfalls folgende Bücher empfehlen:

mercredi, 09 septembre 2020

Le corporatisme du XXIe siècle

8488ad154a1fffbde856349030c70332.jpg

Le corporatisme du XXIe siècle

par Bastien VALORGUES

Quelques semaines après la fin du confinement en France est sorti un ouvrage collectif prévu à l’origine pour paraître au début du mois d’avril. Intitulé Réflexions pour un nouveau corporatisme, ce livre explore sous la houlette du rédacteur en chef d’Europe Maxima, Georges Feltin-Tracol et de sept contributeurs, les différentes facettes, historiques et contemporaines, de cette idée politique, sociale et économique.

Le corporatisme n’est-il pas pour autant une idée obsolète ? Au sortir de 1945, l’Europe récuse de manière explicite le concept, le mot et les théories qu’il recouvre. C’est si vrai qu’attaché au corporatisme d’association, la majorité des représentants du catholicisme social préfère employer l’expression plus neutre d’« organisation professionnelle » qui n’implique pas un système précis. Les auteurs démontrent tout le contraire.

Ancien bras droit de Giorgio Almirante, le chef du MSI dans les années 1970 – 1980, et co-fondateur d’un Institut d’études corporatistes à Rome, Massimo Magliaro oppose volontiers l’idéologie (système de pensée fermé et utopique) à la doctrine (système ouvert de valeurs s’incarnant dans une communauté qui fait sens). Ainsi considère-t-il le corporatisme comme une doctrine bi-millénaire dont les origines remontent aux collèges (de métier) de la Rome républicaine de l’Antiquité. Gabriele Adinolfi rappelle à propos du corporatisme que « la propagande de gauche l’a toujours utilisé pour indiquer l’égoïsme de catégorie qui rendrait la lutte collective impossible (p. 99) ». Il insiste en particulier sur l’expérience corporatiste du Ventennio mussolinien. Il explique qu’au plus fort de la grande crise de 1929, l’Italie fasciste bénéficie de « l’économie dans le monde qui a eu le moins de catastrophes de cette crise et qui a le plus protégé les groupes sociaux les plus faibles (p. 101) »… On comprend mieux pourquoi l’exemple italien a tant intéressé les économistes les moins conformistes.

indexcorpol.jpg

C’est ce qu’avancent Jean-Gilles Malliarakis et Franck Buleux. « Se réclamer de la Corporation, note Jean-Gilles Malliarakis, suppose un regard critique de la Révolution française qui les a abolies (p. 29). » Le corporatisme de 2020 sait s’appuyer sur un large ensemble théorique et pratique. Franck Buleux y voit donc le retour fécond de « l’homme-métier (p. 117) ». « Conservatisme contre libéralisme, corporatisme contre individualisme est le débat qui vient, celui qui définit le rôle du politique face à l’économique. Dans ce débat, le social, c’est-à-dire la défense de l’individu doit se joindre au politique. Le corporatisme c’est l’inclusion définitive de l’individu au sein de la société : même retraité, l’homme-métier doit rester partie prenante de la communauté dont il est issu, ne serait-ce que dans un souci de transmission (p. 125) ». Il poursuit que « la révolution corporatiste, celle qui remet le métier au milieu de la nation et l’homme (et la femme) au cœur des préoccupations sociales, doit représenter une nouvelle ère politique (idem) », d’où une « politique corporative » envisagée par Georges Feltin-Tracol.

Le corporatisme relève-t-il de la fameuse « troisième voie » ? Oui, estime Bernard Plouvier. Il inscrit même le « corporatisme tercériste » dans la veine plus générale du « populisme ». Dans un second texte, Bernard Plouvier en anti-libéral conséquent soutient avec raison que « l’État corporatiste a pour unique but de gérer le Bien commun aussi correctement que possible (p. 73) » Lecteur avisé de Carl Schmitt et de Charles Maurras (et de Karl Marx ?), Aristide Leucate observe que « le corporatisme comme troisième voie économique connaît un regain d’intérêt, voire d’actualité. L’articulation de la question des corps intermédiaires (piliers du corporatisme) avec la problématique globale de la démocratie, interroge sur la liberté, en général et donc sur la philosophie libérale ayant présidé à l’édification du modèle politique, économique et social français, depuis 1789. Plus précisément, il confronte ce modèle au miroir de ses propres contradictions (pp. 83 – 84) ». Sur la troisième voie et ses implications corporatistes, Daniel Cologne recense Pour la troisième voie solidariste. Un autre regard sur la question sociale de Georges Feltin-Tracol. Cet ouvrage ne se limite pas aux seuls aspects socio-économiques. « Ouvrant la voie à une Europe organique unissant ses nations et ses régions tout en respectant leur diversité, le solidarisme est la “ révolution nécessaire ” telle que l’ont pensée dans les années 1930 les non-conformistes Robert Aron et Arnaud Dandieu (p. 71). »

BD-_Le_travailleur_-_HsT_-_Olivier_Carré_1981__xgaplus.jpg

En introduction, Georges Feltin-Tracol traite longuement de « L’invention corporatiste à l’ère des individus massifiés ». Dans une analyse théorique fulgurante, il relie le corporatisme au créditisme, au distributisme, à la participation ouvrière, à l’association Capital – Travail, à l’intéressement des salariés aux fruits de leur entreprise, à la décroissance et même aux thèses d’économie biophysique… La démonstration y est percutante, mais bien moins que dans « Politique corporative ». Il y encourage le renouveau de l’homo hierarchicus dans une société holistique et par « un État d’ordres communautaires concrets (p. 131) ».

De plus en plus méfiant à l’égard du suffrage universel et très réticent envers les procédures référendaires, Georges Feltin-Tracol préconise un suffrage plus corporatiste tel qu’il s’applique à Caracas au moment de l’élection de l’Assemblée nationale constituante en 2017 ou de la City de Londres où le Lord-maire émane du choix indirect de cent-dix guildes ou « corporations ». On découvre ainsi la persistance du vote corporatif en 2020 !

Deux annexes, l’une de Firmin Bacconnier et l’autre de Louis Baudin, complètent l’étude non exhaustive de cette idée d’avenir. L’essai collectif, Réflexions pour un nouveau corporatisme, constitue par conséquent un excellent manuel de révolution socio-économique non marxiste et anti-libéral.

Bastien Valorgues

• Georges Feltin-Tracol (sous la direction de), Réflexions pour un nouveau corporatisme, Synthèse nationale, coll. « Idées », 2020, 198 p., 20 €.

lundi, 07 septembre 2020

Jacques Georges: Des souvenirs qui ont de la gueule

unnamedJG7d.jpg

Jacques Georges: Des souvenirs qui ont de la gueule

par Georges FELTIN-TRACOL

Rédacteur bien trop discret d’Europe Maxima, Jacques Georges vient de commettre un singulier ouvrage à mi-chemin de l’autobiographie et du pamphlet. Outre un titre accrocheur, Sept décennies qui ont changé la gueule du monde attire l’attention par une couverture présentant le portrait du grand-père de l’auteur, un paysan francilien au regard franc et malicieux, une belle figure de Gaulois qu’on retrouve dans les romans bourguignons de Henri Vincenot. Jacques Georges place son grand-père « Pageorges » en repère à partir duquel il estime que sa vie, commencée en 1944, coïncide avec un changement d’époque à l’instar du Romain de l’Antiquité tardive à l’aurore du Haut-Moyen Âge, de l’Occidental de la fin du Moyen Âge aux premiers temps de la Renaissance ou de l’Européen de 1790 aux débuts de l’Ère contemporaine. Il le reconnaît volontiers : « Je suis toujours resté en retrait. Dès le départ, je me suis senti profondément décalé, minoritaire, décalé (p. 244). »

Il importe d’évoquer la bafouille de Jacques Georges. Ce n’est pas dans la grasse presse mensongère subventionnée quotidienne, Le Monde ou Libération, ou hebdomadaire, Le Point ou L’Express, qu’on mentionnera ce livre écrit d’abord à l’intention de ses enfants et petits-enfants. Sept décennies qui ont changé la gueule du monde se caractérise par un très beau style aux phrases limpides, ciselées et percutantes. On peut à la rigueur lui reprocher une présence un peu trop fréquente de « franglicismes » (1).

De Barbu à d’Ormesson

dormesson.jpgStade suprême d’un copinage éhonté, l’auteur me présente comme « un esprit encyclopédique ayant tout lu et tout analysé (p. 291) ». C’est très gentil de sa part, mais inexact. Pour preuve, Jacques Georges cite régulièrement « Jean d’Ormesson pour sa légèreté profonde (p. 285) ». Hormis les articles souvent indigestes parcourus rapidement dans les pages « Opinions » du Figaro, ce libéral conservateur très en vue demeure pour moi un inconnu. Certes, lycéen et ayant apprécié le feuilleton télévisé Au plaisir de Dieu, je pris avec déception connaissance du roman éponyme. En 2015, Romaric Sangars avait signé chez Pierre-Guillaume de Roux un pamphlet au titre plaisant, Suffirait-il d’aller gifler Jean d’Ormesson pour arranger un peu la gueule de la littérature française  ? La question se posait. Toutefois, l’un des tout premiers romans de « Jean d’O » en 1971, La gloire de l’Empire, serait un pastiche uchronique, ce qui peut le rendrait moins antipathique. Jean d’Ormesson a surtout fait une prestation remarquable – et remarquée – aux côtés de Catherine Frot dans le film de Christian Vincent en 2012, Les Saveurs du palais. Il y campe avec gourmandise un président de la République très mitterrandien.

Le sous-titre de l’ouvrage de Jacques Georges est « Témoignage piquant d’un Gaulois d’Europe ! ». Oui, il n’offre pas de l’eau tiède ou de la camomille. Il alterne au contraire eau glacée et jet brûlant. Jacques Georges se définit « comme fils du peuple français, le vrai, l’enraciné, le paysan, celui qui vit sur son sol et travaille toute sa vie. L’ethnie franque d’Île-de-France prédomine (p. 30) ». En pleine rédaction, il retrouve dans les affaires familiales « une carte du Service d’ordre du Rassemblement du peuple français (RPF) de 1951 (p. 31) » de son père. Il en est déçu, lui prêtant « des sympathies politiques plus épicées que le gaullisme ! (idem) ». Jacques Georges oublie qu’à cette date où se construit contre les menaces gaulliste et communiste une « troisième force » politicienne entre socialistes, démocrates-chrétiens et radicaux, le RPF en tant que gaullisme d’opposition à la IVe République, prend aux yeux d’un pouvoir déliquescent et d’une presse aux ordres un air de « populisme ». Son chef charismatique y est dépeint en apprenti-dictateur néo-fasciste d’autant qu’il a auparavant osé réclamer la libération du Maréchal Pétain…

1015421-presidentielles-candidat-barbu-299184.jpg

Marcel Barbu.

Jacques Georges éprouve de fortes réticence à l’égard de la personne et de la politique de Charles De Gaulle. À l’élection présidentielle de 1965, il appartient à la cohorte des 279 685 électeurs de Marcel Barbu, le « candidat des chiens écrasés », favorable au référendum d’initiative populaire, préfiguration de la candidature inaboutie de Coluche en 1981, du phénomène italien Mouvement Cinq Étoiles de l’humoriste Beppe Grillo et de l’élection à la présidence ukrainienne de Volodymyr Zelenski. Jacques Georges ignore peut-être que son directeur de campagne travaillait au journal d’opposition nationale et européenne Rivarol. Par ailleurs, ce père de dix-sept enfants prônait à travers son entreprise coopérative drômoise de boîtiers de montres, la « communauté de travail », c’est-à-dire une réalisation de la pensée économique et sociale non-conformiste anti-marxiste et non libérale.

L’économie et toute sa complexité passionnent l’auteur. Ce fils du peuple incarne bien la méritocratie républicaine propre aux « Trente Glorieuses ». Excellent élève, il rencontre au collège le jeune Philippe Conrad. Une fois le bac en poche (et à l’époque, on ne le donne pas à la gueule du client…), il s’inscrit en fac de droit et à Sciences Po-Paris. De cette double expérience universitaire, il en tire bien des occasions manquées. « Trop jeune, idéaliste, pas au courant, décalé, scrupuleux, hésitant, bref trop peu au courant du système, pour mesurer la chance extraordinaire qui m’était donné de rencontrer (p. 73) » Raymond Barre, Jacques Chirac, son « interrogateur en Droit public à l’examen du diplôme de Sciences Po obtenu au rang honorable à l’été 1965 (idem) », le chanoine Kir, l’aventurier Henri de Monfreid, l’écrivain royaliste Henri Massis et, surtout, Bertrand de Jouvenel qui lui proposa « d’être son assistant (p. 72) ». Jacques Georges aurait pu devenir un excellent administrateur public, voire un brillant homme politique s’il n’avait pas ce défaut rédhibitoire pour un politicien, la franchise.

Économiste et technicien

Quelques années plus tard, en compagnie de son épouse, Jacques Georges voyage en Allemagne dans la Forêt Noire. Il décide au culot et sur un coup de tête de saluer Albert Speer. « Le rencontrer, c’était rencontrer l’Histoire, en même temps qu’un homme exceptionnel (p. 107). » Malgré une arrivée à l’improviste, l’architecte et homme politique les accueille avec une rare courtoisie et prend tout son temps pour discuter avec eux en français. Albert Speer et Jacques Georges partagent une idiosyncrasie propre à un certain type humain qu’Ernst Jünger nomme dans ses écrits les « Maurétaniens », que Raymond Abellio qualifie d’« hommes d’exécution (ou d’entretien dans l’administration des choses) » et que James Burnham désigne comme des « managers » dans L’ère des organisateurs. Ministre de l’armement dans les derniers mois de la Seconde Guerre mondiale, Albert Speer porte la productivité allemande à un niveau jamais égalé et ce, en dépit des contraintes multiples. De manière plus pacifique, Jacques Georges a un parcours professionnel qui reflète bien l’intuition de James Burnham dans son essai managérial sorti en 1947 en France. Albert Speer et Jacques Georges sont des techniciens, c’est-à-dire des maîtres de l’ordonnancement technique. Il affirme en effet que « l’économie, c’est le réel, parfois sordide, mais le réel, ce qui a son prix. Quand on a des idées politiques, avoir une idée du réel évite le déraillement ! (p. 133) ».

p06jcqrf.jpg

Jacques Georges travaille tour à tour dans une banque d’affaires, pour une multinationale étatsunienne connue bien plus tard pour ses OGM, pour « une PME financière picarde d’une vingtaine de personnes (p. 144) », puis au sein d’une compagnie financière et bancaire installée sur les Champs-Élysées avant de trouver à la fin des années 1990 son Graal professionnel : l’expertise internationale auprès des « pays (essentiellement du pourtour méditerranéen) dits “ associés ”, c’est-à-dire désireux de bénéficier d’une assistance technique européenne en se rapprochant d’un modèle économique et social, sinon politique, intitulé “ Acquis communautaire ” (p. 171) ». Dans cette nouvelle fonction, il parcourt le monde, en particulier l’Europe centrale, balkanique et orientale, la Turquie, l’Afrique du Nord et le Proche-Orient. Il se rend même au Chili et en Guinée. Au cours de ses séjours parfois longs (un semestre), il a le temps de humer l’atmosphère et en retire des anecdotes savoureuses ou presque dramatiques comme cette course à pied solitaire en Roumanie qui aurait pu mal finir face à une meute de chiens sauvages…

Ce métier de consultant « faisait enfin coïncider dans mon travail mes passions pour la liberté (ne pas avoir de patron, juste des donneurs d’ordres publics), pour les grandes synthèses multidisciplinaires, et pour l’Europe, ma Patrie de toujours, mon Destin, et celui de mes enfants (pp. 171 – 172) ». On retrouve ici l’âme foncière de l’organisateur-né. De son passage dans la multinationale étatsunienne, Jacques Georges y voit « une exigence d’excellence impressionnante et parfaitement noble. Dans leur domaine elles étaient en avance sur leur temps, voilà leur péché majeur. Si elles ont fini par prendre un pouvoir excessif par rapport aux États, c’est bien parce que ceux-ci, soit n’ont pas voulu, soit plutôt ont été incapables de tenir leur rôle de législateur et de régulateur, qui jamais ne leur fut contesté (p. 142) ». Cette appétence pour les entreprises polyvalentes géantes s’observe chez le Guillaume Faye de la décennie 1980 quand il vante dans la bande dessinée Avant-Guerre (2) et dans l’émission radiophonique mythique diffusée sur une radio libre « Scène de chasse en ciel d’Europe » (3) la firme Typhoone, fer de lance économique, techno-industriel et scientifique de la Grande Fédération européenne. En dehors que Jacques Georges apprécie beaucoup Guillaume Faye, tous deux sont les élèves, directs ou non, de l’économiste lyonnais hétérodoxe François Perroux (photo). Guillaume Faye a lu ses livres et a probablement discuté avec lui. Jacques Georges a suivi les cours de son plus célèbre disciple, Raymond Barre.

0_0.jpgDes réflexions réactives

Cet ouvrage très intéressant et qui se lit avec plaisir traduit une réelle inquiétude à l’égard d’un monde en déclin. « Le remplacement de De Gaulle par pire que lui est un fait : le modernisme passéiste de Pompidou, le libéralisme avancé de Giscard, le gaullisme social de Chaban-Delmas, la Droite de gauche post-radicale de Chirac ont jeté, dès cette époque, les bases solides du déclin français d’aujourd’hui (p. 130). » François Mitterrand a été le dernier chef d’État français à montrer en public une posture présidentielle appropriée. Le grotesque Jacques Chirac a été un « super-menteur » inutile et un escroc notoire. Nicolas Sarközy restera comme le seul président de la République qui se prenait pour un Premier ministre. François Hollande fut un locataire de l’Élysée qui se voyait en commentateur mal-informé de sa propre politique. Quant à Emmanuel Macron, c’est un dirigeant qui s’amuse avec une France réduite en doudou… Jacques Georges s’attriste de cette décadence qui frappe toute l’Europe. Cela navre l’auteur, Européen de France, pour qui « l’unité européenne, de préférence sur base franco-allemande, relève du destin (p. 163) ». Favorable au traité de Maastricht, il se félicite de la mise en place et du maintien de l’euro. On comprend qu’il bannit de son vocabulaire châtié le terme Frexit.

Très tôt exaspéré par le monopole intellectuel de la Gauche, Jacques Georges fréquente le Club de l’Horloge avant qu’il ne devienne le carrefour « d’un conservatisme franco-français post-maurrassien (p. 165) » et le GRECE auquel il adhère « dès 1971 (idem) ». Ce n’est pourtant que bien plus tard, au début de la décennie 1990 qu’il découvre le haut-lieu des universités d’été grécistes. « La Domus était un phalanstère de droite dure mais ouverte et libre. Liberté totale de pensée et de parole. Absence de tabous. Inspiration haute. Argent inconnu au bataillon. Moments d’émotion, d’échanges, de franches rigolades et de fraternité virile, tout ce que j’aimais et aimerais encore si l’occasion s’en présentait. Ce sont là des évènements qui marquent idées et sensibilités pour toujours (p. 166). » L’ensemble reposait sur le « très charismatique Maurice, fort en gueule, esprit d’élite et grand cœur (p. 165) », le Dr. Maurice Rollet, chancelier du GRECE et responsable de la bâtisse jusqu’à son décès en 2014. Sa veuve à qui Jacques Georges a eu l’obligeance d’envoyer un exemplaire dédicacé a beaucoup apprécié cette marque d’amitié.

marianne-gilets-jaunes-marx.jpg

« Européiste » décrié chez les « horlogers », « suppôt du marché » critiqué par certains néo-droitistes, Jacques Georges ne recherche pas le consensus. Ainsi ne partage-t-il pas l’engouement envers les Gilets jaunes imaginés comme l’avant-garde d’une révolution conservatrice nationale-populiste. « En l’état actuel de la sensibilité commune, le seul explosif révolutionnaire est le portefeuille plat. À chaque époque son niveau. Le peuple avalera tout, chômage, submersion migratoire, perte d’identité, humiliations quotidiennes, etc. tant qu’il lui restera quelques sous en fin de mois pour payer le téléphone portable, la traite de la bagnole, et l’essence pour s’en servir (p. 221). » Saluons cette lucidité corroborée par les développements récents de la tyrannie pseudo-sanitaire qui impose l’incroyable mascarade de se couvrir le visage en public alors que la République hexagonale, c’est bien connu, se vit la tronche à l’air… Les Français protestent-ils contre les restrictions croissantes de leurs libertés de se déplacer, de respirer, de s’habiller (pour la finale de la Coupe d’Europe des clubs à Barcelone le 23 août dernier, la préfecture de Marseille interdit pendant une journée le port du maillot du PSG avant de se raviser) ? Non, les « lions » sont devenus des moutons, des ânes et des veaux (que ces sympathiques animaux pardonnent la comparaison à leur détriment).

Le témoignage de Jacques Georges illustré par diverses photographies, caricatures et couvertures dans une belle mise en page de la part d’un éditeur soigneux sera pour bien des lecteurs non seulement « piquante », mais aussi « irritante » et « urticante » tant il va à rebours de l’actuel Zeitgeist émollient. On peut croire que Jacques Georges joue au mécontemporain patenté qui se fait un malin plaisir de déplaire à tous, aux masses hébétées en priorité, et d’adopter ainsi un style anti-conformiste de bon aloi. Ce serait une lourde erreur de le penser. Par ce livre et à travers une vie riche et variée, Jacques Georges prouve qu’il n’a pas besoin de se donner une allure. Sa liberté d’esprit ne représente pas un anti-conformisme préfabriqué. En son temps, Vladimir Jankélévitch jugeait d’ailleurs que « de tous les conformismes, le conformisme du non-conformisme est le plus hypocrite et le plus répandu aujourd’hui (4) ».

Sept décennies qui ont changé la gueule du monde constitue bien un mélange audacieux de pessimisme civilisationnel et de bonheur personnel. Jacques Georges apporte en tout cas un témoignage saisissant sur la fin d’un monde et l’avènement d’un autre dont on ne perçoit que les lointaines lueurs et les premiers échos. Son préfacier, Philippe Conrad, « espère que ces “ mémoires ” un peu insolites – qui rendent compte d’un parcours personnel mais racontent aussi les interrogations d’un Européen d’aujourd’hui, confronté aux incertitudes tragiques de notre temps – contribueront aux prises de conscience devenues nécessaires (p. 13) ». Les aïeux de Jacques Georges, dont « Pageorges », peuvent être déjà fiers d’avoir un tel descendant. Ce fut enfin une joie de découvrir les mémoires d’un vieil ami qui ont vraiment une bien belle gueule.

Georges Feltin-Tracol

Notes

1 : Jacques Georges sera sanctionné en recopiant du pied droit et à l’envers les œuvres complètes d’Étiemble…

2 : cf. Avant-Guerre, scénario de Guillaume Faye, dessins d’Éric Simon et de J.-M. Simon, Carrere, 1985.

3 : On peut écouter « Scène de chasse en ciel d’Europe – Amplitude FFI » sur Euro-Synergies et Soundcloud.

4 : Quelque part dans l’inachevé, entretien entre Vladimir Jankélévitch et Béatrice Berlowitz, Gallimard, coll. « Folio – Essais », 1978, p. 13.

• Jacques Georges, Sept décennies qui ont changé la gueule du monde. Témoignage piquant d’un Gaulois d’Europe !, préface de Philippe Conrad, IBAcom Éditions (29, rue Greuze, F – 75116 Paris, France), 2020, 376 p., 20 € (livre à commander sur www.ibacom.fr).

Un chevalier au cœur des Balkans - Varka, une épopée moderne nous replonge dans le bourbier balkanique

9791032630525_1_75.jpg

Un chevalier au cœur des Balkans

Par Rémi Tremblay
 
Varka, une épopée moderne nous replonge dans le bourbier balkanique
 
Ex: https://www.eurolibertes.com

Pour imposer leur vision du monde au reste de l’univers, les Américains bénéficient de la rutilante machine d’Hollywood. Cet organe de propagande bien huilé leur permet, sous le couvert des films les plus divers, d’imposer leur narratif tant idéologique que géopolitique à l’ensemble du globe.

Face à ce mastodonte incomparable, nulle production nationale, nul producteur indépendant ne peut faire le poids. Mais la force de ce géant aux pieds d’argile est l’argent qui permet des productions coûteuses à grand déploiement. Et si l’argent est essentiel au cinéma, il ne l’est heureusement pas à d’autres formes d’art, comme la littérature, ce qui permet à des auteurs présentant des points de vue différents de réaliser des ouvrages de grande qualité tout aussi percutants que ceux qu’on produit chez l’Oncle Sam.

Dans le registre des livres d’action et des thrillers, les librairies regorgent évidemment de noms américains qui vendent des pages gonflées à bloc d’action, imposant un rythme haletant au lecteur qui ne pense qu’à tourner la page pour savoir ce qu’il adviendra de son héros. Si les Michael Connelly et Harlan Coben dominent les présentoirs, il n’en demeure pas moins que certains noms moins connus parviennent à percer en utilisant les codes et les recettes des best-sellers américains pour présenter une alternative, un antidote à la pensée dominante. Le nom de Laurent Obertone a été popularisé dans les dernières années, mais il n’est pas le seul à s’être lancé dans cette aventure. Denis Vignot, quoique moins connu, est lui aussi un pionnier dans ce genre et son récent Varka nous prouve qu’il maîtrise ce style à la perfection.

Vignot sent la vieille France. On l’imagine, dressé devant son bureau, probablement de chêne massif, un peu à la façon d’un Jean Raspail ou d’un Michel Déon, le dos droit, le regard parcourant une bibliothèque composée d’œuvres belles et immortelles à la recherche de cette formule qui réconciliera la littérature élitiste et celle plus « populiste ». Il n’est en rien pédant, c’est un aristocrate du cœur : il chante les louanges de la chevalerie, mais avec un style qui rappelle davantage James Bond que la Chanson de Roland ou les œuvres de Chrétien de Troyes, sans toutefois tomber dans la facilité et la littérature de gare. Malgré son ton très grand public, les références littéraires foisonnent, assez pour en appeler au lecteur féru de Nabokov et de Pouchkine, sans toutefois faire en sorte que celui qui ne les connaît pas se sente niais face à cet étalage.

Dans Varka, qui se trouve à être la suite du roman Le choix, publié en 2016, Vignot nous replonge dans les Balkans du tournant du millénaire. En fait, ce contexte serbe, le martyr du Kosovo plus spécifiquement, n’est pas qu’un simple arrière-plan, c’est le cœur même de son œuvre, son âme et sa raison d’être.

vignot640.jpg

Denis Vignot.

Cette parcelle de terre, revendiquée tant par les Albanais musulmans, au nom d’une ascendance hypothétique avec les tribus illyriennes qui y étaient installées avant l’arrivée des Slaves, que par les Serbes, qui y plantèrent leurs racines il y a de cela des siècles, fut au cœur d’un bras de fer planétaire. D’un côté, les puissances européennes y jouèrent un rôle parfois trouble, justifiant par des mensonges leur intervention, alors que pour la Russie post-soviétique, il s’agissait d’un retour sur la scène internationale avec une nouvelle vision géopolitique. Quant aux Américains, « sous couvert d’intervention humanitaire, (ils y menèrent) une double campagne : économique et politico-militaire. Économique en mettant la main sur le Combinat Minier, Métallurgique et Chimique de Plomb et Zinc de Trepca, tout en affaiblissant l’Europe avec cet abcès contre nature sur son flanc sud et politico-militaire, en empêchant l’Europe de nouer des liens étroits avec les Russes, donc d’isoler un peu plus la Russie, » suivant ainsi la doctrine énoncée par Zbigniew Brzezinski.

En 2019, ces considérations peuvent sembler être une chose du passé tant l’actualité périme rapidement, mais pour les Serbes du Kosovo qui ont survécu au règne mafieux des milices kosovares d’Hashim Thaçi, au nettoyage ethnique, au trafic d’organes, aux viols et aux exactions, à la haine christianophobe, le tout souvent couvert par les puissances de l’Ouest pour qui les Serbes ne représentaient qu’un simple grain de sable dans leur jeu géopolitique, c’est un drame toujours d’actualité. Nikola Mirkovic auteur de l’incontournable bande dessinée Bienvenue au Kosovo peut en témoigner.

Celui que Vignot lance dans cette marmite au bord de l’implosion, c’est le lieutenant-colonel Philippe Daversin, un paladin moderne, peut-être trop bon pour être vrai, un redresseur de torts, motivé par la défense de la veuve et de l’orphelin, ce qui n’est pas ici une métaphore.

Mais cela nous amène à la question de la finalité de l’art. Selon moi, la littérature doit chercher à nous élever, à nous pousser à devenir meilleur et ce chevalier, guidé par « le sens du devoir, certes, mais également une attitude aussi esthétique que morale, définie par des critères hors du temps qui plongeaient profondément leurs racines dans le code des premiers temps de la chevalerie chrétienne, » incarne celui que nous aimerions avoir la force d’être, celui que nous aimerions proposer comme héros à notre progéniture.

Parti au Kosovo, cette terre aux 1300 églises, pour aller chercher un ami disparu, il y rencontrera la mort, la désolation et l’horreur et devra faire face aux milices albanaises et à certains agents de l’ouest hostiles. Mais jamais, il ne cédera et, comme le prince Lazar vaincu à la bataille de Kosovo Polje en 1389 par le sultan Mourad 1er, il refusera toute compromission. Mieux vaut recevoir des coups que d’accepter de se renier et de trahir son âme.

751195.jpg

Ses épreuves au Kosovo ne le laisseront pas indemnes. Même les plus forts et les plus braves, ne peuvent se targuer d’être inébranlables. Même le roc le plus dur finit par s’éroder face aux assauts constants de la mer. De retour sur cette terre de France, de moins en moins française, il fera face à ses démons, à ses cicatrices, mais aussi à une menace beaucoup plus tangible, car les Albanais, quand on parle de sang et de vengeance, ont la mémoire longue.

Le rythme est haletant, jusqu’à la toute dernière page. Vignot a réussi le pari de traiter son sujet en profondeur, sans sacrifier la forme comme dans ces romans à thèse, qui sont souvent des essais mal déguisés. On retiendra aussi une différence de taille entre son œuvre et celles Made in the USA : jamais il ne déshumanise son adversaire et loin du manichéisme auquel nous sommes habitués, il parvient à trouver du bon chez ceux du camp adverse, refusant donc d’adopter une vision bicolore, réductrice et faussée. Par son œuvre, il participe à l’éclosion d’un 5e art multipolaire. Voilà une brèche dans laquelle il faut se précipiter.

 

Denis Vignot, Varka, Éditions Sydney Laurent, 2019, 612 p.

dimanche, 06 septembre 2020

Stolypin vs. Bogrov: Themes of Ethnonationalism in Solzhenitsyn’s August 1914

Aleksandr_Solzhenitsyn_1974crop.jpg

Stolypin vs. Bogrov:
Themes of Ethnonationalism in Solzhenitsyn’s August 1914

The white man stood tall and proud. He was handsome and confident, and was well-dressed in his white summer-weight frock coat. Regal, although not quite the Tsar. As Prime Minister, he was the next best thing. Despite this, Pyotr Stolypin had remarkable little security around him when he attended a play at the Kyiv Opera House on September 14th, 1911. His relationship with the Tsar had soured a bit recently due to his insistence that the local governments of the western provinces (called zemstvos) be dominated by the Russian people and not the influential Polish landowners. He had also alienated the Empress over his disapproval of her great friend Rasputin.

51VB0BQ6ZCL._SX308_BO1,204,203,200_.jpgStill, he was secure in his wildly successful record as prime minister. In the Russia he loved, the economy was strong, people were working, and the threat of revolution which had haunted the Romanovs for decades had finally subsided. War was also no longer on the horizon. Recently, he had convinced the Tsar not to mobilize against Austria-Hungary over a pesky affair in the Balkans. Foreign policy was so easy for Stolypin; he never understood why people struggled with it. As Aleksandr Solzhenitsyn tells us in the expanded version of August 1914:

He was in his prime and at the height of his powers and he infused the whole administration with his own youthful vigor. He hid nothing, stood where all Russia could see him, and left no dark patches where slander might flourish. He lived up to his name, the pillar (stolp) of the Russian state. He became the hub of Russian life as no Tsar had ever been.

Throughout his and the Tsar’s stay in Kyiv in mid-September, there had been whispered rumors of conspirators and assassination. But Stolypin had paid it little mind. Leftists and anarchists had tried to murder him several times before, and he had survived. And what good would a bulletproof vest be against a bomb, anyway?

The Jew Bogrov, on the other hand, had had his eye on Stolypin for a long time. He was well-dressed and pretentious in his pince-nez. He came from a well-off family, but had been steeped in revolution from an early age. He had a powerful, disciplined, and calculating mind, yet he was “weak and sickly in appearance,” Solzhenitsyn tells us. He had “puny arms, and a stoop, as though his growth had been stunted.” He knew the Tsar was inconsequential. He knew Stolypin was “the kingpin of the regime.” If anyone in the Russian government should be targeted for assassination in the name of all the non-Russian people in the Empire — especially the Jews! — it would be him.

Despite having done nothing directly against the Jews, Stolypin was the enemy of the Jews because he

. . .boosted Russian national interests too blatantly and too insistently — the Russianness of the Duma as a representative body, the Russianness of the state. He was trying to build, not a country in which all were free, but a nationalist monarchy. So that the future of the Jews in Russia was not effected by his goodwill toward them. The development of the country along Stolypin’s lines promised no golden age for the Jews.

Bogrov remarked to himself how easy it had all been. Several years as a double agent working for the blockheads at the Okhrana, feeding them lies, feeding them hopes, feeding them some of the more surly and self-destructive elements of the Revolution from time to time. They trusted him, the idiots. And so, when he invented rumors regarding Stolypin’s assassination during the Tsar’s upcoming visit to Kyiv in September, these complacent Okhrana fools had asked Bogrov to be in Kyiv as well — in case he can help locate the conspirators. Help locate the conspirators! He was the conspirator. They even gave him a ticket to the play that Stolypin was going to attend! It was almost as if they wanted to give their empire away.

1316501155_5.jpg

Dmitri Bogrov

And when that fateful moment arrived, Bogrov did not hesitate. It was the decisive historical moment for which he was born. He pumped two bullets in Stolypin with his Browning revolver — one in the hand, and one in the chest. The great man watched his assassin’s black back “wriggling away up the aisle” like a speedy insect. He died three days later. For Solzhenitsyn, this was nothing less than catastrophe, effectively the first eddies in a swirl of nihilism, war, and death that soon would consume Europe. With the death of Stolypin came the death of Russian nationalism, and the resulting rejuvenation of dangerous and destructive ideologies such as imperialism, globalism, and pan-Slavism, all of which could be said to have contributed to the disaster that was the First World War.

A fatal pistol shot was no new event in Russian history.

But there was never one so fraught with consequences — for the whole of the twentieth century.

Neither at that moment nor later did the Tsar go down to the wounded man.

Didn’t come to him. Didn’t come near him.

But what those bullets had slain was the dynasty.

They were the opening shots of the fusillade at Yekaterinburg.

*  *  *

Themes of nationalism appear often in the works of Aleksandr Solzhenitsyn, especially in his essays, speeches, and histories. It’s a subject the man clearly thought deeply about. But in his fiction, nationalist themes become a bit more obscure — as they should. Themes in fiction (especially political themes) should never be as explicit than the more immediate fictive elements such as character, plot, and conflict. These are what readers crave when they are being told a story. August 1914, the first work in Solzhenitsyn’s Red Wheel epic, however, makes themes of nationalism more explicit. . . more so than any other of his novels. Then again, August 1914 isn’t really a novel. It’s a novelization of history, the admixture of pure fiction and hard documentary. It almost requires that one have an advanced knowledge of the subject matter before embarking upon its story — and to have a concern about nationalism.

In chapter one, young Isaaki Lazhenitsyn, a farm boy from Sablinskaya, boards a train. He had lied to his family about having to return to university a few weeks early when in reality he was preparing to enlist. The war was hardly three weeks old, and already there were reports of Russian and Serbian victories. At the train station, Isaaki by chance meets Varya, an old high school friend who once harbored a crush on him. Thrilled to see him, Varya proposes they spend some time together and then asks where he’s headed. A little embarrassed, he admits that he’s on his way to Moscow to volunteer.

15583968-russie-circa-2012-un-timbre-imprimé-en-russie-montre-piotr-stolypine-1862-1911-homme-d-État-russe-ve.jpg

Varya is horrified. This is not the progressive, pacifistic, idealistic youth she knew. They had studied all the literature and ideas of the intelligentsia together. “A fine thing!” she thinks, “Surrendering to vulgar patriotic feeling, betraying all his principles.” She hurls argument and argument at him against going to war, and Isaaki’s only response is, “I feel sorry for Russia.”

In chapter four, young Ksenia Tomchak can barely contain her embarrassment of Russia. Despite being raised on a prosperous Ukrainian farm, she pines for the stylish life in Petersburg. She longs to dance like Isadora Duncan, and one August morning tries scheming with her brother Roman to abandon her university classes for the dancing life. The very idea of staying home and being a farmer like her father and ultimately marrying a Ukrainian peasant simply appalls her.

Later that morning, she’s receives a gentle scolding from her stepmother Alina. “Russia’s roots are here,” the older woman says.

It saddens me, Ksenia my dear, that everything here inspires either shame or ridicule in you. There is, of course, a lot that is shameful and ridiculous, but still this is where you see how real Russian people live, where you can feel the bedrock under the soil. The grain for our daily bread is grown here, not in Petersburg. You even find the church fast days superfluous. But fasting helps people to grow spiritually.

In chapter twenty-one, two officers meet during a lull in battle. General Nechvolodov, a traditionalist and monarchist in his fifties, remarks to himself how he had taken command of the very regiment that had put down the 1905 uprising in Moscow. This regiment had been the “sole prop of the throne,” according to Solzhenitsyn, and here he was discussing the throne with the younger and quite thoughtful Colonel Smyslovsky. Where Smyslovsky questions the war in the vast cosmological scheme of things, Nechvolodov tells him that he “can’t look beyond Russia.”

“You know, a lot of us don’t understand even Russia,” Smyslovsky argues. “Nineteen out of twenty don’t understand what ‘fatherland’ means. Our soldiers fight only for their religion and for their Tsar — that’s what holds the army together.”

“It’s all the more important that the idea of the fatherland should be cherished in every heart,” the older man responds.

Smyslovsky is aware that Nechvolodov had written a book entitled Tales of the Russian, a popular work of middling quality meant to inspire patriotism in the Russian public. He was afraid that the general would start boring him by quoting from his own work. Despite this, and his sense of greater sophistication, Smyslovsky appreciated the old man. “Alexei Smyslovsky himself had outgrown both the Tsar and religion, but the fatherland was something he understood very well.”

Later, in chapter fifty-four, Solzhenitsyn reveals what a lonely figure Nechvolodov really is:

He did not feel that Russian history was something separate from his army service, but rather was a shared tradition outside of which his own present service as an officer would be meaningless. . . . If Nechvolodov’s devotion to the monarchy had seemed extravagant to the generals and alarmed them, it now incurred the ridicule of the educated, who held that Russian history could only arouse derision and disgust — if, of course, it could be said ever to have existed.

In a century, things have not changed for nationalists of all stripes, except that perhaps the globalist pressure for them to completely disavow their own history, inheritance, and identity has only gotten worse. Solzhenitsyn perceived this trend clearly and presented it in its own historical context within the pages of August 1914.

*  *  *

220px-StolypinCrop.JPGWhen Solzhenitsyn first published August 1914 in 1971, he hadn’t included the Stolypin and Bogrov chapters. When he did, slightly more than a decade later — after having gained access to Western libraries during his exile from the Soviet Union — he added ten chapters and nearly 200 pages, much of which was in small type and dealt with the minutiae of Stolypin’s interactions with the Duma. If Solzhenitsyn’s nationalism and his Judeo-skepticism had been in any doubt before he published the expanded version of August 1914, this was the work that began to remove it.

He had dared to use anti-Semitic stereotypes to depict Bogrov. Solzhenitsyn’s Bogrov was a scheming, two-faced, lying manipulator. He constantly thought one thing and said another. Bogrov was highly intelligent but soulless, egomaniacal, and neurotic. “He was racked by a feeling of spiritual unfulfillment, an indefinable anxiety,” Solzhenitsyn tells us. “He loved himself. And he despised himself.” He was physically weak and averse to all forms of labor. He was crooked and raspy, and slack and sickly. He was rootless and consumed by his own hatred of the Other — in his case, the Russians. There was nothing the Russians could do besides cede power to the Jews that would satisfy him. He lusted after revenge as if it were a whore. He was a Jew who wasn’t religiously Jewish but whose throbbing racial identity achieved primacy in his fevered mind. He could not bear the Russians being in control of Russia and in control of his people — and it did not matter how benign that control actually was. All slights in the past against Jews were remembered, and kept close, and sharpened like weapons. All slights by Jews against Russians never even entered his mind.

When the expanded August 1914 was published in 1983, many Jews took exception to Solzhenitsyn’s depiction of Bogrov, claiming it was highly stereotypical. (And to be fair, there were some Jews who defended Solzhenitsyn to varying lengths.) Lost in this, however, was that Mordecai Bogrov was a Jew, he did assassinate Pyotr Stolypin, and he did act as a double agent with the Okhrana. Solzhenitsyn used whatever documentary evidence he could find to build a believable psychological composite of the assassin. As he describes in Book 1 of Between Two Millstones, shortly after arriving in America:

That summer I had brought with me the first stack of personal accounts that elderly Russians had sent me by way of the San Francisco newspaper Russkaya Zhien (Russian Life). An even larger stack had come to me from New York’s Novoye Russkoye Slovo (New Russian Word), and more personal accounts were arriving — all I had to do now was read them! Not to mention that more packages were coming over the ocean from Paris’s Russkaya Mysl (Russian Thought).

It was as if all these elderly people, contemporaries of the Revolution, were handing Alya and me the baton of their struggle; and the personal account of every person impressed me as if I had met that person in those years.

Any less of the psychological intensity and fragility of Bogrov and we wouldn’t have a believable assassin. Solzhenitsyn puts us in the mind of an unstable yet competent killer. How else should he have portrayed him? Sane, law-abiding, and self-composed people do not assassinate world leaders. If Solzhenitsyn portrayed Bogrov as a villain, it’s because he was a villain, both in August 1914 and in history. Furthermore, Jews were highly overrepresented among Left-wing and anarchist radicals back then (as they continue to be). Here’s Solzhenitsyn describing Bogrov’s university milieu:

Choosing his party was the most important decision of a man’s life. Bogrov wobbled between the uncompromising Maximalists and the anarchists. Among the anarchists, some of them in their twenties, some not yet that old — Naum Tysh, the Grodetsky brothers, Saul Ashkenazy, Yankel Shteiner, Rosa No. 1 (Mikhelson), and Rosa No. 2. . .

Solzhenitsyn also drops names of other Jewish radicals Bogrov knew such as Yuda Grossman, Hanna Budyanskaya, and Ksenia Ternovets. So why is it outlandish for Solzhenitsyn to imply that it was no coincidence that a self-identifying Jewish radical murdered Stolypin when so many of the radicals of the time were self-identifying ethnic Jews? Should he have done something as dishonest as tacking negative Russian traits onto his “Bogrov” character in order to in order to ward off the philo-Semitic vengeance mob ahead of time?

51dMYSgZNNL._SX288_BO1,204,203,200_.jpgSolzhenitsyn’s critics also overlooked how Solzhenitsyn took a similar approach with his depiction of his near-psychotic Lenin in Lenin in Zurich [2]. Was that anti-Semitism as well? Yes, Lenin was a quarter Jewish, but Jewish complaints converged not around Solzhenitsyn’s positively revolting Lenin but around his treatment of the Jew Parvus (born Izrail Lazarevich Gelfand) as embodying every negative stereotype one can think of in a fat, sleazy, unscrupulous, Jewish financier. But with such a large proportion of radicals being Jewish, and with most racial and ethnic stereotypes being born from truth, one can respond to such complaints by quipping that if the shoe fits, then wear it.

Furthermore, did any Jewish critic of Solzhenitsyn complain when he penned the following paragraph about Kulyabko, the Russian Okhrana official whom Bogrov duped so easily?

Sleepy Kulyabko’s mind, however, was less active. The stupidity in Kulyabko’s face was not just an individual trait, it was characteristic of his type, perhaps of his race. He scratched and pulled his dressing gown around him. He had noticed nothing.

Bogrov refers to Kulyabko as a blockhead because he was a blockhead. Where Bogrov wriggles like an insect, Solzhenitsyn sees Kulyabko “waddling like a drake.” Does this make Solzhenitsyn anti-Russian? If anything, most of the Russian authority figures from the Tsar on down (excluding Stolypin) are either stupid, self-serving, weak, vain, or just plain lazy. Notably, the police chief Kurlov — the man in charge of security in Kyiv who once promoted Kulyabko well beyond his ability in the Okhrana — is portrayed as a detestably self-serving careerist. Solzhenitsyn spares nothing in exposing many of his fellow Russians for allowing the twin disasters of the First World War and the October Revolution to happen.

Did Solzhenitsyn’s Jewish critics even care? Perhaps they didn’t realize that in writing August 1914, Aleksandr Solzhenitsyn was holding up a mirror to his own people, just as he was doing to them.

*  *  *

In an ironic twist, Solzhenitsyn pursues themes of nationalism and ethnonationalism through his treatment of Jews and the Jewish Question in August 1914. Of course, Bogrov identifies as an ethnic Jew and believes that he is striking a righteous blow for his people in murdering Stolypin.

“Precisely because I am a Jew I can’t bear the knowledge that we are still living — if I may remind you — under the heavy hand of the Black Hundred leaders,” he tells a conspirator. He also knows that targeting Stolypin will not incite pogroms the way targeting the Tsar would — and ultimately he was right. Bogrov always acts as a member of a nation within a nation, who above all, wants no harm to befall Jews.

The Jews of Kyiv seemed to have shared this attitude:

Next day, Sunday, a rabbi was allowed in to see the condemned man. “Tell the Jews,” Bogrov said, “that I didn’t want to harm them. On the contrary, I was fighting for the benefit of the Jewish people.”

That was the one and only part of his testimony to remain unchanged.

The rabbi said reproachfully that Bogrov might have caused a pogrom. Bogrov replied, “A great people must not bow down to its oppressors!”

This statement also was widely reported in the press.

The obvious ethnocentrism of these Jews should not escape attention. After Stolypin was murdered, they did not mourn for Russia. They fretted only for themselves. Shortly after the assassination, the Kyiv rabbis appealed to the Russian authorities to protect them from impending pogroms. And this is exactly what the authorities did, posting thousands of soldiers in the Jewish quarter to make sure law and order was maintained. And it was. Meanwhile, “[m]any Jewish students in Kyiv went into mourning for Bogrov.”

aout-quatorze-241901-264-432.jpgAugust 1914 also contains one of the few wholly positive Jews in Solzhenitsyn’s fiction: Ilya Isakovich Arkhangorodsky. Based on a real-life benefactor of Solzhenitsyn’s mother, this character is a wealthy and well-respected engineer who embodies the conundrum of nationalism among racial minorities. To whom should the minority pledge its allegiance? To its nation or to its nation within a nation? The middle-aged Ilya Isakovich belongs in the former category. Late in the book, during the early days of the war, he entertains an engineer friend over lunch with his family. Included are his radical daughter Sonya and her friend Naum — both fervent believers in revolution.

The young people are ashamed of Ilya for having recently taken part in a demonstration of Jewish patriotism in the city of Rostov. The young Jews can barely contain their contempt for the old man. Here are the nauseating details:

The synagogue, which had a choir, was decorated with tricolors and a portrait of the Tsar; there were soldiers present and the service began with prayers for the victory of Russian arms. The rabbi’s speech was followed by one from the chief of police, “God Save the Tsar” was sung, then some twenty thousand Jews paraded through the streets with flags and placards bearing the words “Long live great Russia, one and undivided,” accompanied by a body of newly enlisted volunteers. They held a mass meeting by the statue of Alexander II, they sent greetings to the city police chief and a loyal telegram to the Tsar. . .

When asked to explain his obsequiousness towards the Russians, Arkhangorodsky explains that his interest is to build, not to tear down. He sees revolution as a “prolonged process of insane destruction” and wonders if the mills he has built will continue to grind under communist rule. He also sees the revolutionaries as privileged children who don’t know how to build anything and predicts that they will replace the Monarchy with something worse. But his reasons aren’t entirely practical.

The paths of history are more complicated than you would like them to be. The country you live in has fallen on evil times. So what is the right thing to do? Let it perish, and to hell with it? Or say: “I too want to help you. I belong to you?” Living in this country as you do, you must make up your mind and stick to your decision: do you, heart and soul, belong to it, or do you not?

Clearly, Arkhangorodsky is contemplating the issue of identity. He chooses a Russian identity because he allows his Jewish identity (which he never denies in August 1914) to carry little political weight. Beyond his family, his political loyalty is to the Tsar and the nation and people he represents. When Sonya takes him to task for the historic and ongoing oppression of Jews in the Russian Empire, he insists that Jews must “rise above it.” When Sonya accuses him of paying homage to the anti-Semitic Black Hundreds, he responds by referring to similar dangers presented by the Red Hundreds. In this sense, Arkhangorodsky is speaking not just like a true reactionary but also like a Russian patriot. He’s concerned for Russia and fears how both radical groups may one day tear it apart.

Neither Arkhangorodsky nor Solzhenitsyn offers any solution to the question of nationalism among minority peoples. But the implication is clear: nationalism is real, and ethnonationalism becomes extremely complicated when multiple ethnic or racial groups occupy the same country. A gentile nation with Jews such as Ilya Isakovich Arkhangorodsky can prosper greatly. Sadly, however, his daughter Sonya and her friend Naum — and perhaps even Bogrov himself — were closer to the norm among Russian Jewry at that time. In only three years, this imbalance would play a major part in causing the great cataclysm which Arkhangorodsky had feared all along.

*  *  *

Of course, the central historical figure of the expanded August 1914, more than General Samsonov, more than Lenin, even more than Tsar Nicholas II, is Pyotr Stolypin. Students of the Right should read these Stolypin chapters carefully because Solzhenitsyn illustrates what is, in effect, not merely a splendid statesman but the ideal ethnonationalist.

59b9430c15e9f9683a00a8fe.jpg

It was not a question of knowledge, or conscious thought, or intent; it was just a persistent and poignant feeling that the Russian land and the Russian peasant were inseparable, that both were inseparable from Russia, and that away from the land there was no Russia. He had a constant anxious awareness of all Russia as though it were there in his breast. Unsleeping compassion, a love that nothing could alter.

As such, Stolypin believed that the monarchy’s prime goal was to “raise the prosperity of the peasantry.” This alone made him remarkable among the chattering fortune and power-seekers within the Russian government. This also won him many enemies on the Left and the occasional opponents on the Right. So hated was he that he survived multiple assassination attempts — one of which, a bomb attack, crippled his daughter for life. But in the Duma, he could think quickly on his feet and often skewered and embarrassed his Left-wing adversaries. He was always prepared and he savored debates. Once, after an egregious insult from a Leftist member of the Duma, Stolypin challenged him to duel. Being cowardly in nature, the Leftist was forced back to the rostrum to publicly apologize to Stolypin.

Stolypin’s reforms centered mostly around neutralizing the socialist communes which were impeding the productivity and welfare of the peasant. Prior to his becoming prime minister, Progressives had persuaded the Tsar to enact various socialist reforms dealing with peasant use of farmland. While not standing in direct opposition to his autocrat, Stolypin understood that “egalitarian land use lowers agricultural standards and the general cultural level of the country at large.” He worked to revive the zemstvos, he removed all restrictions on peasant rights, he encouraged democratic reform on the district level, and he increased the autonomy of local governments — all of which undermined the control the communes had over the peasantry. Stolypin also toured the provinces and met with the people. He’d often dive into hostile crowds unarmed and win them over with reason and charisma. The result was a staggering increase in economic prosperity.

Stolypin also knew not to give into to the radical Left. Its representatives in the Duma, he knew, could not call for an end to terror because that would be an end to their careers. He would deal with them when he could, but when it came to law and order, he was unbending:

Stolypin told himself that the tougher he was to begin with, the fewer lives would be lost in the end. Excessive leniency at the beginning could only increase the number of victims later. He would use conciliatory methods where persuasion was possible. But the mad dogs would not be converted by persuasion — swift and relentless punishment was the only thing for them. What sort of government would it be (and where in the world would you find another?) that refused to defend the state order and forgave murderers and bomb-throwers?

41+HjZ8CkrL._AC_UL600_SR390,600_.jpgStolypin saw Christianity as being historically bound with Russia, and saw that adhering to Russia’s historical principles would be the antidote to rootless socialism. He saw patriotism as a necessary virtue. He was also a great defender of the Autocracy and its divine mandate. Most of all, he was a Russian who believed that ethnic Russians should control Russia — just as many white nationalists in the West today believe that whites should remain in control of their ancient homelands.

The State Duma must be Russian in spirit. The other nationalities which form part of Our Domain must have deputies in the Duma to represent their needs but they must not, and shall not, appear in numbers which give them the possibility of determining matters of purely Russian concern.

When the newspapers reported on Stolypin’s assassination, few defended him. The Left-wing media did everything it could not to celebrate his passing, and his deteriorated relationship with the Emperor and Empress made defending him difficult for Right-wing outlets as well. But one paper, New Times, saw Stolypin’s assassination most clearly according to Solzhenitsyn: it was nothing less than an assault on Russia, and it made Pyotr Stolypin a martyr for Russian nationalism.

Given that the waves of Leftist tyranny that followed Stolypin’s death still crash menacingly against the shores of traditional white homelands today, Pyotr Stolypin can now be seen today as a martyr for white nationalism as well.

If you want to support our work, please send us a donation by going to our Entropy page [4] and selecting “send paid chat.” Entropy allows you to donate any amount from $3 and up. All comments will be read and discussed in the next episode of Counter-Currents Radio, which airs every Friday.

Don’t forget to sign up [5] for the twice-monthly email Counter-Currents Newsletter for exclusive content, offers, and news.

Article printed from Counter-Currents Publishing: https://counter-currents.com

URL to article: https://counter-currents.com/2020/09/stolypin-vs-bogrov/

URLs in this post:

[1] here.: https://counter-currents.com/the-world-in-flames-order/

[2] Lenin in Zurich: https://counter-currents.com/2020/05/aleksandr-solzhenitsyns-lenin-in-zurich/

[3] here: https://counter-currents.com/white-like-you-order/

[4] our Entropy page: https://entropystream.live/countercurrents

[5] sign up: https://counter-currents.com/2020/05/sign-up-for-our-new-newsletter/

 

Philippe Baillet: Passeports pour des temps post-bourgeois

imagesfampb.jpg

Philippe Baillet: Passeports pour des temps post-bourgeois

par Daniel COLOGNE

La société actuelle, qui considère le bien-être comme une fin en soi, a de plus en plus tendance à se présenter comme un horizon historique indépassable.  Pareille prétention constitue une parodie de l’âge d’or et de l’état édénique évoqués par les mythologies et les religions, une contrefaçon des « îles bienheureuses » entrevues par le Zarathoustra de Nietzsche. Même si c’était « l’ombre de Dionysos » (Michel Maffesoli) qui bercerait le monde post-moderne avec la sérénade du « oui à la vie », il ne faudrait pas oublier que « celle-ci, sous ses formes les plus hautes, est toujours ennoblie par les qualités proprement apolliniennes de discipline, d’ordre, de hiérarchie et de maîtrise » (p. 147. Les citations suivies d’un numéro de page sont extraites du livre recensé).

 

51SFkzQ77FL._SX298_BO1,204,203,200_.jpgVoici l’un des nombreux points culminants du livre de Philippe Baillet, tant par l’élégance de l’écriture que par la pertinence de la pensée. Recueil d’articles parus entre 1988 et 2010 dans Catholica, Le Choc du Mois, La Nef et La Nouvelle Revue d’Histoire, florilège de textes étalés sur deux décennies et complété par un essai inédit fournissant son titre à l’ensemble, cet ouvrage est marqué par une peu commune aptitude à l’organisation du savoir.

 

Prenant parfois pour point de départ la biographie d’un auteur (comme par exemple Ernst Kantorowicz, que je ne connaissais que de nom), la recension embrasse peu à peu d’autres livres, dont Philippe Baillet tire la « substantifique moelle » avec une rare cohérence, sans s’écarter du sujet initial et en déployant cette qualité essentielle du journaliste, dont Maurice Bardèche me fit part en 1975, lorsqu’il m’encouragea à poser ma candidature à Valeurs Actuelles : la capacité de traiter un dossier.

 

Je ne vois rien d’inconvenant à émettre quelques considérations d’ordre autobiographique, puisque Philippe Baillet le fait lui-même dans sa préface et dans son hommage à Bernard Dubant, qui devait avoir à peu près le même âge que moi et dont j’apprends ainsi le décès avec tristesse.

 

Rien d’étonnant à ce que Bernard Dubant se soit intéressé dès 1975 à Donoso Cortés, auquel Philippe Baillet consacre deux chapitres de son recueil, tout en louant le rôle d’éveilleur de son ami disparu : « il fut d’ailleurs le premier à appeler mon attention sur l’importance du penseur espagnol » (p. 158).  Tous deux se sont également rencontrés sur les figures atypiques du théâtre français que sont Antonin Artaud et Alfred Jarry, chapitres terminaux de l’ouvrage, le texte sur l’auteur d’Ubu-Roi étant dû à Lucien Renart alias Bernard Dubant.

 

J’ai personnellement connu Philippe Baillet entre 1977 et 1979 et, s’il n’avait pas pris place à la tribune du colloque évolien dont il parle en page 159, c’était pour nous réserver, lors du débat qui suivit, une intelligente et vigoureuse intervention sur le guerrier vietcong et le Tupamaro d’Uruguay, à ses yeux plus proches de l’héroïsme évolien que les rodomontades pseudo-chevaleresques dont beaucoup de jeunes « nationalistes révolutionnaires » se gargarisaient à l’époque.

 

md30657416862.jpgJe garde de Philippe Baillet le souvenir d’un homme d’allure plutôt discrète, mais qui savait, lorsque les circonstances s’y prêtaient, éblouir par une érudition surprenante chez un jeune homme de 27 ans, comme en ce samedi après-midi de janvier 1978 en compagnie d’Yvonne Caroutch et Arnold Waldstein, ou forcer la sympathie par sa franchise, comme à Lyon en février 1979, lorsqu’après ma conférence au Cercle Péguy, nous nous sommes retrouvés entourés de jeunes filles catholiques qui n’étaient pas forcément pour lui (et pour moi encore moins !) un auditoire conquis d’avance.

 

Je m’en vais clore les paragraphes des souvenirs à la fois en contant une anecdote amusante et en abordant les choses sérieuses, parmi lesquelles le choix du titre. Philippe Baillet écrit : « À l’âge de quinze, vingt ou trente ans, même quand on est viscéralement de droite, quand on déteste sans moyen terme le monde né avec la Révolution française, on succombe presque toujours à la magie des mots et l’on se dit « révolutionnaire », en croyant que l’emploi d’un mot plutôt que d’un autre est parfaitement anodin. J’ai moi-même connu cette ivresse, mais il y a longtemps que je suis dégrisé » (p. 15).

 

Yves Bataille, Georges Gondinet et moi-même étions loin d’être dessoûlés lorsque, réunis autour d’une succulente galette des Rois en janvier 1978, nous nous vantions à tour de rôle d’être des « révolutionnaires professionnels ». Philippe Baillet n’était pas présent ce soir-là. Le quatrième convive était Éric Vatré, qui attendait patiemment son tour de présenter sa carte de visite, et qui déclina in fine son identité en ces termes : « un contre-révolutionnaire professionnel ».

 

« Voilà pour la “ contre-révolution ”. Et “ blanche ” parce que nous sommes confrontés depuis longtemps déjà à des ennemis porteurs d’un projet funeste » (Ibid.). Pour définir ce projet, Philippe Baillet a recours à Jules Monnerot. Ce projet consiste à « modifier la teneur de la population française » et en une « opération grandiose d’invasion acceptée », écrit l’auteur de Racisme et identité nationale dans un numéro spécial de la revue Itinéraires (1990).

 

Philippe Baillet ajoute que « notre seule chance de survie est liée à l’apparition d’un nouveau type humain de race blanche dans les guerres civilisationnelles et ethniques qui s’annoncent » (p. 16).

 

On pourrait s’étonner de voir un homme pétri de pensée évolienne accorder tant d’importance à la nation française, mais l’amplification immédiate du sujet remet l’auteur dans le sillage de Dominique Venner et de son brillant éditorial de La Nouvelle Revue d’Histoire (n° 49) : c’est l’Europe qui est en « dormition » et que doit réveiller un chevalier pareil à celui des contes de Perrault et de Grimm redonnant vie à la « Belle au bois dormant ».

 

41877770._SX318_.jpgPhilippe Baillet va plus loin. Selon lui, la menace pèse sur l’Occident tout entier. L’essai de plus de vingt pages qui donne son intitulé au livre aborde la « radicalisation du conservatisme » et l’« émergence de la Droite  » racialiste ” aux États-Unis » (p. 87). Ce texte inédit est probablement récent, puisque la recension des livres bien connus de Samuel Huntington date de 2005, corrobore le vœu d’une « contre-révolution blanche » et atteste l’état actuel de la pensée de l’auteur.

 

Philippe Baillet se distingue de la doxa droitiste française caractérisée par un « anti-américanisme rabique, systématique, aveugle » (p. 107), « comme si les Américains blancs devaient expier jusqu’à la fin des temps le fait d’être nés dans une culture issue du protestantisme dissident » (p. 108).

 

Reconnaître l’existence d’« esprits libres d’outre-Atlantique » (p. 62) n’est pas incompatible avec la désignation des États-Unis comme ennemi géopolitique principal, ainsi que l’affirme à plusieurs reprises une livraison récente d’Éléments (n° 136). Je remarque d’ailleurs que Philippe Baillet confirme son soutien au Choc du mois, bien que la nouvelle mouture de cet organe de presse soit moins radicale que la précédente. « L’influence indirecte d’Alain de Benoist y est de plus en plus perceptible » (p. 10).

 

Pour Alain de Benoist, la bourgeoisie est au plan social ce que sont les États-Unis au niveau géo-politique : l’ennemi principal.  Mais qu’est-ce que le bourgeois ? L’homme « qui pense bassement » et que fustige Gustave Flaubert ? Le « cochon qui aspire à mourir de vieillesse » tout en s’abêtissant que vilipendent Léon Bloy et Jacques Brel ? Philippe Baillet fait sienne la formule de Donoso Cortés. La bourgeoisie doit être pourfendue en tant que « classe discuteuse » (p. 32).  Il ne s’en cache d’ailleurs pas : « Il s’agit, grâce à certaines armes intellectuelles, de se préparer au combat, non au débat » (p. 13). Il exècre les discussions des plateaux télévisuels, sans règles préalables et sans objectif clairement fixé, dont chacun repart avec les mêmes entraves et préjugés que ceux qu’il apportait en passant au maquillage.

 

Est-on pour autant en présence d’un polémiste « au couteau entre les dents » ? Certes non. Le projet évoqué plus haut est monstrueux, mais ses adeptes ne sont pas forcément des monstres. « Écraser une secte n’est pas imiter ses fureurs, sa rage sanguinaire et l’homicide enthousiasme dont elle enivre ses apôtres » (p. 22). Ainsi parle l’abbé Augustin Barruel, dont Philippe Baillet loue l’indispensable distinction entre la bataille des idées et la destruction des hommes.

 

unnamedEKl.jpgL’article hyper-critique consacré à « Israël et ses extrêmes » (p. 117) fait immédiatement suite à un légitime éloge « des grands érudits juifs modernes » : Kantorowicz déjà cité, Marc Bloch, Raymond Aron, Aby Warburg.  Parmi les « représentants du peuple juif » dignes d’inspirer notre admiration, et au rebours d’un autre a priori encore trop rageusement enraciné chez bon nombre d’entre nous, Philippe Baillet mentionne « tous ceux qui, libraires spécialisés dans l’ancien ou éditeurs d’ouvrages à faible tirage et à vente lente, sont en quelque sorte les artisans de la haute culture, ceux qui, par exemple dans des domaines comme l’orientalisme, en ont assuré la pérennité matérielle, chose de plus en plus difficile aujourd’hui » (p. 116).

 

Je ne cache pas que, de prime abord, une certaine perplexité m’a saisi en voyant Philippe Baillet se rallier « à la cause du peuple blanc » (p. 79), comme l’ex-libéral Samuel Huntington aujourd’hui « au soir de sa vie » (p. 85). Ceux qui n’ont pas notre couleur de peau seraient-ils tous inaptes à devenir, eux aussi, des « artisans de la haute culture » ? René Guénon et Julius Evola ne nous auraient-ils délivré du biologisme que pour nous y faire retomber, par une sorte de régression, sous l’empire de l’une ou l’autre projection statistique assignant à notre race un statut de minorité dans un quart de siècle ?

 

Mais Philippe Baillet précise que « pour Huntington, l’identité nationale américaine repose sur deux piliers, la culture et la religion, non sur la race » (p. 84). Aux Européens de méditer ce message, même si le patrimoine religieux y est plus diversifié qu’aux États-Unis.  Outre-Atlantique, Huntington défend l’importance de la culture anglo-protestante. De ce côté-ci de l’océan, l’unité religieuse ne semble pouvoir se faire qu’au prix d’un « œcuménisme libéral » (Nikos Vardhikas), c’est-à-dire d’une sorte de consensus-ratatouille, où catholiques, orthodoxes et réformés se tairaient sur les sujets qui fâchent et seraient ramenés à leur plus petit commun dénominateur.

 

Dès lors, les Européens doivent plutôt miser sur leur unité culturelle et, s’ils intègrent le concept de « race », ce ne peut en aucun cas se faire dans l’acception « pseudo-biologique » (Christian Vandermotten) d’aujourd’hui, mais au sens évolien de « race de l’esprit », ou dans la perspective d’un vieux fond anthropologique se référant à « une histoire singulièrement lointaine » (André Siegfried).

 

Philippe Baillet évoque « la mise au pas de toute pensée vraiment libre » (p. 115) par le nazisme qui a ainsi contraint à l’exil plusieurs historiens allemands d’origine juive : Mosse, Laqueur, Stern, dont il déplore l’inexistence ou le caractère tardif des traductions en français (p. 66).

 

Le brillantissime article de 2010 « Sur deux approches de l’idéologie nazie » (p. 63) prouve que l’étape la plus récente du Denkweg de Philippe Baillet n’est entachée d’aucun repli crispé sur une position nationaliste et raciste.

 

41UbyzKeMQL.jpgAu détriment de l’« indigeste pavé prétentieux et très décevant » (p. 76) d’un universitaire français, Philippe Baillet privilégie l’analyse de George L. Mosse, autre « esprit libre d’outre-Atlantique ». Ce dernier voit dans le mouvement völkisch une des plus profondes « racines intellectuelles du Troisième Reich ». Il y décèle une « conception essentiellement culturelle […] de l’État-nation », en réaction contre « l’industrialisation à marche forcée » de l’Allemagne et « à cause de la très longue et tortueuse édification de l’unité politique » (p. 69).

 

Philippe Baillet nous fait découvrir cet historien américain d’origine juive allemande, dont l’œuvre vient à peine d’être traduite en français, près d’un demi-siècle après sa publication originale (1964). Il se fait l’écho de l’auteur d’Intellectual Origins of the Third Reich en rappelant comment les nazis s’inscrivirent dans la continuité du mouvement völkisch, mais au prix d’une terrible simplification, d’une catamorphose des Juifs en symboles dégradants (les « rats », les « bacilles ») et d’un détournement de la « révolution allemande » dans le sens d’une « révolution antijuive » (p. 72).

 

Les grandes tragédies humaines, les guerres du XXe siècle, les éventuels conflits ethniques et civilisationnels de demain : tout cela peut générer un « nouveau type humain » (p. 16), mais pas nécessairement apparenté au kshatriya.  Certes, des tranchées de 14-18, ont émergé Drieu, Barbusse, Evola, Jünger, et Hitler lui-même gazé à l’ypérite sur le front de l’Yser. Mais si l’on regarde par exemple les écrivains belges sortis de la « boue des Flandres », on découvre plutôt des figures apparentées au brahmane. L’un d’eux intitule son roman de guerre Mes cloîtres dans la tempête, répondant ainsi aux Orages d’acier. Le poète José Gers part en quête de sagesse vers un Jardin des Hespérides via l’aventure maritime. Ses voyages vers le Sud lui font adopter l’Afrique, tant maghrébine que subsaharienne, comme une seconde patrie. Nulle tentation d’un totalitarisme « de gauche » ou « de droite » chez cet aventurier iréniste, pas plus que chez son ami le peintre René Devos, engagé volontaire en 1915, à l’âge de 18 ans, chantre pictural de la féminité, cette « Floride à jamais inexplorée ».  Rien de « fasciste » ou de « communiste » non plus chez le délicat Constant Burniaux, brancardier bénévole dès 1914 (il a 22 ans), auteur du récit Les Brancardiers, puis de poèmes exaltant les choses simples de la vie, cette enfance perpétuelle pourvoyeuse de nostalgie dont « nul ne guérit » (Jean Ferrat). Il n’est donc pas sûr qu’à l’éventuel « horizon de fumée et de feu » (Milosz) se lèveraient forcément de nouveaux « purs » et durs, forgerons du Nouvel Ordre de demain.

 

De même qu’entre occidentalisation et modernisation dans le sillage de Samuel Huntington, Philippe Baillet démasque la prétendue synonymie des concepts de « progrès » et de « révolution » à la faveur de sa très fine analyse d’Augusto Del Noce (pp. 137 à 147).

 

Dans la pensée de ce philosophe italien, une loi cyclique devrait avoir une résonance toute particulière chez les évoliens et les guénoniens.  Cette loi « veut que les grands courants de pensée […] reproduisent toujours, dans leur phase terminale, leurs traits originels, mais sous une forme accentuée » (p. 141). Philippe Baillet donne ensuite la parole à Del Noce : « L’idéologie spontanée de la bourgeoisie est le matérialisme pur, le positivisme exclusivement attentif aux faits bruts, la négation de toute présence d’un sens qui transcende le phénomène immédiat ».

 

augusto-del-noce.jpgDel Noce décrit ainsi « l’irreligion naturelle » qui caractérise la société actuelle et avec laquelle « on passe même du rejet, qui est encore le signe paradoxal d’un certain intérêt, à l’indifférentisme complet » (p. 138) sur le plan religieux.

 

Si le cycle bourgeois entre dans sa « phase terminale », les temps à venir peuvent donc être qualifiés de « post-bourgeois », d’où l’intitulé de ma recension. Pour le terme « passeports », je me suis inspiré du titre d’un livre de Jean Biès, dont j’ai rendu compte vers 1982 je ne sais plus exactement où, peut-être dans la revue Totalité, dont Philippe Baillet mentionne la fondation en page 160.

 

Il serait intéressant d’approfondir la confrontation du « bourgeoisisme » tel que l’envisage Del Noce avec les cyclologies de René Guénon et de Julius Evola.

 

Le cycle « bourgeois » selon Del Noce serait comparable à la « première phase de l’action antitraditionnelle » selon Guénon.  Toutefois s’y glissent déjà les sous-phases ou les micro-cycles caractérisés, d’une part par le compromis de l’esprit bourgeois avec le christianisme (compromis dont la bourgeoisie n’a plus besoin aujourd’hui), d’autre part par les parodies de spiritualité des totalitarismes (communisme, fascisme, nazisme), qui relèvent déjà de la « seconde phase de l’action antitraditionnelle » (Guénon) et que Del Noce appelle « la période sacrée de la sécularisation » (p. 142), l’irreligion d’aujourd’hui en étant la « période profane » (p.1 43).

 

Quant à Julius Evola, sa loi de « régression des castes dominantes » (version décadentiste des théories de Pareto et de Michels) devrait impliquer dans le futur un réveil du communisme, à moins que, sur les ruines des désastreuses expériences des totalitarismes « rouges », surgisse rapidement le type humain du « cinquième État » qui impose sa domination. Ce serait alors dans un livre comme Explorations. Hommes et problèmes (Éditions Pardès, traduction de Philippe Baillet) qu’il faudrait chercher, du point de vue évolien, les « passeports pour des temps post-bourgeois ».

 

Le problème est loin d’être simple. Relisons à nouveau Del Noce, intelligemment cité par Philippe Baillet. « C’est pourquoi l’on remarque ce paradoxe qui fait que la vitalité, de matière qui doit être vaincue et transfigurée par les valeurs, est elle-même élevée au rang de valeur, et même devient mesure de toute autre valeur » (p. 140).

 

Je souscris entièrement à ces lignes, mais ce culte de la vitalité me paraît renvoyer à la « seconde phase de l’action antitraditionnelle » selon Guénon : « seconde phase » se mêlant alors à la première, ainsi qu’en témoigne par exemple la critique que fait Guénon du vitalisme de son contemporain Bergson. Tout cela se passe bien avant « les années 1960 » (Ibid.), mais le vitalisme connaît effectivement un regain durant cette décennie à travers le mouvement New Age.

 

Le chapitre concerné reste muet sur le point de départ du cycle bourgeois. Puisqu’il a été question du « monde né de la Révolution française », on peut situer ce point de départ dans l’œuvre de Denis Diderot, véritable écrivain-fétiche de certains universitaires bruxellois, dont l’influence commence heureusement à être contrebalancée, comme je le montrerai plus loin, par d’autres références propres à une génération de plus jeunes professeurs.

 

Encore ne faut-il pas oublier que le fils du coutelier de Langres, aussi conseiller de Catherine II de Russie, se dédouble dans Le Neveu de Rameau en un Moi rationaliste et un Lui où le professeur Maurice Lefebvre voit un pré-romantique.

 

Mais cela ne contredit pas la théorie de Del Noce, car on peut considérer que le matérialisme à l’état brut, trait originel du Diderot de la Lettre sur les Aveugles, revient aujourd’hui sous la forme accentuée de la fin de cycle, sans tolérer désormais aucune contre-partie « romantique ».

 

Voici une autre formulation de Del Noce que doivent méditer tous ceux qui sont convaincus d’être dans un « inter-règne », comme le répète inlassablement et avec raison Alain de Benoist.  Décrivant « la situation actuelle », Del Noce écrit : « mort des anciens idéaux, mais dans le même temps aveu que de nouveaux idéaux ne peuvent pas naître » (cité par Philippe Baillet, p. 143).

 

Tel est du moins l’« aveu » que le Système veut nous arracher.  Une évidence n’en demeure pas moins. Précisément parce que nous sommes dans un « inter-règne », il est difficile de cerner les contours des « nouveaux idéaux », de désigner l’ennemi de demain, de braquer le projecteur sur celui qui, demain, nous désignera comme ennemi.

 

Plusieurs rédacteurs d’Éléments (n° 136) évoquent le « capitalisme post-bourgeois » et donc forcément « post-prolétarien ». Mais alors, s’agit-il encore de « capitalisme » ? Ne faut-il pas in fine recourir au meilleur Guénon, celui de la « révolte du kshatriya » ? Le plus grand danger n’est-il pas incarné par le kshatriya émancipé de la supériorité du brahmane, c’est-à-dire par la vitalité dionysiaque refusant de se laisser ennoblir par les valeurs apolliniennes ? La nouvelle classe dominante ne serait-elle pas composée de ce type humain posant « un regard-pirate sur l’Univers » (Frank-Albert Duquesne), recruté parmi les renégats de toutes races et de toutes les traditions, de même que le type humain qu’il faut lui opposer doit émaner de tous les horizons ethniques et culturels ?

 

Malgré l’ampleur de son index et de son apparat critique, Philippe Baillet ne cite Guénon que cinq fois : une fois en bas de page, deux fois dans l’article sur Artaud, deux fois en liaison avec Bernard Dubant et Jean-Claude Cuin, un autre ami trop tôt disparu.

 

L’auteur a choisi d’insister sur le péril qui menace l’homme blanc sans prôner pour autant une quelconque supériorité de celui-ci. Écoutons-le à nouveau répercuter l’avertissement d’Huntington. « L’Occident a vaincu le monde non parce que ses idées, ses valeurs, sa religion étaient supérieures […], mais plutôt par sa supériorité à utiliser la violence organisée. Les Occidentaux l’oublient souvent, mais les non-Occidentaux jamais » (cité p. 81).

 

La présente recension touche à sa fin et j’espère n’avoir oublié de mentionner aucun des chapitres. Chacun correspond à un mérite particulier de l’auteur. Certains s’attaquent à des sujets de moi quasi inconnus. C’est dire si je m’incline avec respect devant l’immense culture de Philippe Baillet, autodidacte qui a su se faire accepter dans certains milieux universitaires, ainsi qu’en témoigne en 2007 sa collaboration à des mélanges dédiés à Jean-Pierre Laurant septuagénaire.

 

Philippe Baillet est le principal artisan de la réception de Julius Evola dans l’espace francophone. Son parfait bilinguisme italo-français lui permet d’aborder dans le texte original et de nous restituer fidèlement la pensée de grands politologues transalpins. Toujours soucieux de faire la part des choses, il peut juger la traduction d’Evola par Pierre Pascal « calamiteuse » tout en rendant hommage à l’auteur de la Chanson de Robert Brasillach (p. 56).

 

Son article sur Boris Souvarine fut publié avant les livres de Jean-Louis Panné et François Furet, à une époque où « il était de bon ton de taire les liens très étroits, après 1945, [de Boris Souvarine] avec d’anciens collabos » (p. 53).

 

Il faut un indéniable courage intellectuel pour affronter le « sujet maudit » des Protocoles des Sages de Sion (p. 43) sous l’angle évolien de l’alternative « authenticité – véracité » (p. 48). La question n’est pas de savoir si ce texte est authentique.  On sait qu’il s’agit d’un faux. En revanche, on est en droit de s’interroger sur la plausibilité de réalisation de son programme, celui-ci pouvant d’ailleurs être concocté en un tout autre milieu que celui d’une loge « judéo-maçonnique ».

 

cms_visual_1360418.jpg_1586176470000_253x450.jpgTitulaire d’une agrégation en philosophie et lettres de l’U.L.B. (Université Libre de Bruxelles, émanation du Grand Orient de Belgique), je suis bien placé pour savoir comment on risque de se désagréger sous l’effet de la quasi permanente « leçon de conformisme » dispensée par « les cliques universitaires et leur structure féodale » (p. 77).

 

La situation me semble toutefois moins désespérée à l’U.L.B., où l’on édite et enseigne depuis peu Roberto Michels et André Siegfried. Même parmi les professeurs soixante-huitards, dont certains furent mes compagnons de promotion (tels que Jacques Lemaire et Alain Goldschläger, dont j’ai recensé le livre sur le « complotisme »), Philippe Baillet aurait trouvé en Jacques Sojcher, dissertant sur « la crise de la vérité » dans la philosophie moderne, un interlocuteur plus valable qu’André Comte-Sponville à propos du « perspectivisme » (p. 128) de Nietzsche, pour qui « les évidences élémentaires sont déjà des masques ou des filtres » (p. 129).

 

Ce fut pour moi un plaisir et un honneur de rendre compte du livre de Philippe Baillet.  Me revient en mémoire un restaurant asiatique où nous étions attablés avec Bernard Dubant. Je me rappelle deux convives sympathiques, prodigieusement intéressants, non dénués d’un humour dont ils saupoudraient de manière bien dosée leur conversation d’érudits. Avec ce recueil d’articles témoignant de près d’un quart de siècle de recherches, Philippe Baillet s’érige en essayiste accompli, de lecture agréable et à la documentation fouillée. Il incite notre famille intellectuelle à se libérer de certains de ses a priori. Il nous indique le chemin d’une authentique pensée libre, tandis que de fallacieux « libres-penseurs », porteurs auto-proclamés de douteuses « lumières », cherchent à nous mener tout droit à l’impasse. Philippe Baillet est de ces éveilleurs dont nous avons un urgent besoin. Grâce lui soit rendue, ainsi qu’à son éditeur, de nous léguer cet excellent florilège.

 

Daniel Cologne

 

• Philippe Baillet, Pour la Contre-Révolution blanche. Portraits fidèles et lectures sans entraves, Éditions Akribeia, 2010, 188 p., 18 € (+ 5 € de port). À commander : Akribeia, 45/3, route de Vourles, F – 69230 Saint-Genis-Laval.

 

Thilo Sarrazin publie un nouvel ouvrage en allemand : L’État à ses frontières / à ses limites

Sarrazin_Titelfoto_2020_Getty_SEAN.Gallup_.png

Thilo Sarrazin publie un nouvel ouvrage en allemand : L’État à ses frontières / à ses limites

par Lionel Baland

(via Facebook)

L’Allemand Thilo Sarrazin, ancien haut cadre du parti social-démocrate SPD, a fait parler de lui au cours des dernières années en publiant divers ouvrages, tel Deutschland schafft sich ab (L’Allemagne se suicide), dont certains ont atteint des tirages phénoménaux, mais également parce qu’il a subi, pour cette raison, des persécutions au sein de sa formation politique, qui a fini par le mettre à la porte alors qu’il avait exercé des fonctions au sein de l’exécutif de l’État de Berlin et de la Bundesbank.

Son nouvel ouvrage, qui paraît au sortir de l’été, s’intitule Der Staat an seinen Grenzen (L’État à ses frontières / limites.). Après avoir dénoncé, au fil de ses publications, l’immigration abusive, l’islamisation, l’absence de liberté d’expression ou l’euro, Sarrazin s’attaque cette fois, au sein de cette publication, à nouveau à l’immigration, comme il l’avait fait, une décennie plus tôt, au sein de son best-seller L’Allemagne se suicide.

Il dément les affirmations ciblant l’immigration et qui visent à établir qu’il est inutile de s’opposer à celle-ci : « L’immigration a toujours existé », « L’immigration est bénéfique », « L’immigration est inévitable ».

En jetant un regard sur le passé, Thilo Sarrazin établit que l’immigration signifie, quasi systématiquement, pour le peuple autochtone, une chute du niveau de vie, une augmentation de la mortalité, du sang versé et même parfois un génocide : « Si l’immigration sert quelqu’un, c’est depuis le début de l’histoire de l’humanité le migrant lui-même. »

frontImagesLink.jpeg

Sarrazin concède cependant, que lorsque les conséquences des conflits au sein de la société dus à l’immigration sont, après des décennies ou des siècles, surmontés, une nouvelle culture peut naître d’une liaison entre les migrants et les autochtones. Parfois, lors de cas historiques exceptionnels, l’immigration étant limitée en nombre et constituée de personnes hautement formées et particulièrement travailleuses, celle-ci peut élever le niveau économique et culturel. Sarrazin met en avant l’exemple des Huguenots du Brandebourg ou de l’immigration juive vers l’Europe centrale.

L’auteur explique que, jusqu’en 1960, l’immigration a constitué une exception et n’était certainement pas la règle. Les sociétés et États qui ont connu une longue période de stabilité le doivent au fait qu’ils ont su se protéger. Pour l’auteur, le frontière est l’élément central de la gestion de l’immigration. Il dénonce l’esprit du pacte de l’ONU sur les migrations, voit dans le Brexit une réponse britannique à cette question et estime que si les frontières extérieures de Schengen ne sont pas protégées, le retour aux frontières nationales deviendra inévitable.

Lionel Baland

samedi, 05 septembre 2020

Carlos X. Blanco: «La vida es un camino muy largo hacia el bosque»

Carlos-X.-Blanco-La-vida-es-un-camino-muy-largo-hacia-el-bosque.jpg

Carlos X. Blanco: «La vida es un camino muy largo hacia el bosque»

G.L. 

Ex: https://adaraga.com

Afortunadamente, no encontrarás La caballería espiritual en las estanterías de los más vendidos de Casa del Libro o de la FNAC. Y digo afortunadamente porque este libro de Carlos X. Blanco no ha sido escrito para ser deglutido por esa turba de consumidores compulsivos teledirigidos por los dominicales de El Mundo o El País sino para su degustación por paladares y mentes selectas. A caballo, nunca mejor dicho, entre la filosofía y la psicología (un espacio que nunca debió haberse perdido y que Carlos reivindica), esta obra sencilla pero de extraorinaria profundidad nos ayuda a elegir nuestro camino correcto para adentrarnos en la emboscadura.

G.L: La caballería espiritual comienza con una preciosa alusión al cuento infantil de Pulgarcito como estrategia vital y describes que «la vida es un camino muy largo hacia el bosque». ¿Qué nos aguarda en el bosque?

Carlos X. Blanco: El bosque es un lugar originario del que todos procedemos y hacia el que todos podemos volver, implica  una región densa y oscura;  entrar en el bosque significa «perdernos» en él; perderse en todos los sentidos de la palabra. Perderse o ser incapaces de retomar el hilo de nuestra existencia, no recordar quiénes somos, no hallar una salida. El bosque envuelve la libertad de las múltiples sendas, la región que esconde toda posible senda, pero también la ansiedad de no saber qué pasos dar, qué orientación seguir. El bosque libera de una vida trazada, pero también es angustia por la falta de diferenciación personal y por no saber resolver nuestros conflictos. El bosque está lleno de lobos y de ocasiones para perderse.

Otros filósofos, y en concreto me viene a la mente Ernst Junger, también se han referido al bosque. ¿Por qué el bosque es uno de los principales mitos europeos?

El bosque representa la realidad material primigenia, indiferenciada. La palabra griega hyle (materia) lo expresa muy bien. Significa materia y significa también el bosque,  la madera, esto es, la materia prima que sirve de base o que se considera receptora de las formas. Materia y madera son palabras relacionadas. Europa fue una selva que hubo de ser talada parcialmente en pro de la civilización. Sin embargo, esa selva europea perdida y añorada prosigue su existencia en el fondo del alma humana, al menos en la europea, y es el elemento base y el fondo primitivo al cual, no obstante, deseamos reintegrarnos. La cabaña, el templo, la empalizada, el poblado, eran aún de madera ya trabajada por el hombre en unos primeros momentos de la historia. La primera europeidad cultural era una secreción del bosque. El Levante, Egipto, el resto de Asia, en cambio, fueron tierras de grandes ríos, civilizaciones de la piedra o adobe, antes que de madera, fueron universos áridos reconquistados por  la ciudad, fueron regadíos y mercados esclavistas. En el mundo mediterráneo, como en Oriente, hay ya un alejamiento muy temprano de ese hogar boscoso, pues la cuenca de este mar se «civilizó» pronto, esto es, se secó, se taló, se superpobló desde hace miles de años. Desde la polis, desde la urbs, el hombre vio ya con temor y distancia esa primera patria de la que procede.

foretdebrocliande-1024x683.jpg

En España nos ha sucedido lo mismo…

Sí, tenemos esa dialéctica entre el bosque atlántico-cantábrico, por un lado, y la llanura y costa sureña-levantina, por el otro. Los conceptos de civilidad y ruralidad difieren mucho en las distintas regiones del país. También ocurre algo muy importante en relación con la técnica. La caballería espiritual europea no puede divinizar la técnica: la pone al servicio de metas espirituales más altas.

Algunos conceptos capitales de Carl Gustav Jung son una constante a lo largo de esta obra como, por ejemplo, el inconsciente colectivo. En un mundo deshumanizado y cibernético como el actual, ¿todavía podemos hallarlo?

Si no lo encontramos, el propio inconsciente colectivo saldrá a nuestro encuentro. Lo hace en nuestros sueños, mueve las manos del artista o del escritor, modela creencias del hombre corriente y concentra altas dosis de energía para hacer las cosas de la vida. El inconsciente colectivo es un océano lleno de energía, repleto de vida, corrientes y mareas. Todo él es fuerza, empuje. El hombre domesticado y mecanizado de hoy, si no sabe manejarlo, sucumbirá. El mundo moderno es el mayor pecado contra la naturaleza. Seas o no creyente, has de saber que muchas de las propiedades esenciales que la psicología jungiana atribuye al inconsciente colectivo son co-extensivas con las que las religiones más poderosas espiritualmente hablando (verbigracia, el cristianismo) atribuyen a Dios. Ir contra esta fuerza es ir contra la naturaleza, y es la mayor de las herejías. No puedes enfrentarte a tal océano de energía. Religiosamente eso es pecado. Psicológicamente eso es enfermedad. Metafísicamente es ir contra el ser, significa despojarse de la manera más absoluta.

¿Podemos encontrar a Dios?

Se puede hallar. Amando a tus hijos y a tu pareja. Arraigándote en una patria y a una comunidad. Haciendo de tu familia y de los tuyos un remanso y una fortaleza, construyendo una pequeña patria invencible con ellos. Buscando ratos de soledad y de contacto con la naturaleza, leyendo signos de divinidad en tu interior y en tu derredor.

Foret-feuillus-2-DR.jpg

«La vida psíquica es compensación». ¿Somos realmente libres o el censor que llevamos dentro nos lo impide?

La homeostasis, la búsqueda del equilibrio, la restauración de valores estables, forma parte de la vida orgánica y en la vida orgánica se verifican las mismas leyes que en la espiritual. En nuestro crecimiento y en nuestro combate contra la enfermedad, el pecado, el conflicto (en el fondo es todo lo mismo) contamos con un aliado, que es el propio proceso auto-curativo. El bien se hace camino, a cada paso se abren sendas para hallarlo. La verdadera espiritualidad (y dentro de ella, la religión) consiste en leer esos signos que hacen que no te pierdas, en aceptar esos dones y en no ser «rebelde» (diabólico) ante ellos. Mi ensayo La Caballería Espiritual es una pequeña brújula para orientarnos en ese crecimiento, para ser caballeros en el sentido medieval de una vida de servicio que acepta los dones pero también los sacrificios que la propia vida nos pide si queremos existir ennoblecidos, si deseamos ser dignos y no volver al lodo. El ser humano es, él mismo, un quicio. Somos, como dicen varios filósofos (Eugenio Trías, Manuel Fernández Lorenzo), seres fronterizos. Eso supone una gran dignidad pero también un gran riesgo, y antes que Jung o los pensadores citados, nos ha sido descrito muy bien por Santo Tomás de Aquino: semejantes a Dios, cercanos a los más ínfimos de los ángeles, pero muy por encima de las bestias. Así somos los hombres. Podemos bestializarnos o podemos deificarnos. De hecho nos deificamos un poco a diario cada vez que amamos, somos responsables o volcamos esfuerzo y espíritu de servicio.

«En mí está Todo». Una reflexión breve pero muy profunda. ¿Está capacitado el hombre del siglo XXI para saber quién es realmente?

Cada vez menos, pues nos vemos inmersos en un proceso brutal y satánico que consiste en la abolición de lo humano. El gran capital ha descubierto que la persona sobra, que le estorba ese animal racional que, incluso de manera inconsciente y confusa, busca deificarse. El gran capital ha descubierto que no solamente los bienes de la naturaleza o el fruto del trabajo pueden ser mercancías, sino que la propia mercancía humana es la más interesante para acumular beneficios, producir plusvalía. Y estamos en la transición horrenda de pasar de la esclavitud «enteriza» del individuo humano (cada cuerpo humano es tratado como una mercancía, ignorando su alma), a una esclavitud mucho más completa e interior, una especie de infección que afecta al compuesto humano mismo, a su alma y a las relaciones de su alma con cada una de las potencias del hombre.

forets-progressent-france-arbres-jean-daniel-bontemps-une.jpg

¿De qué forma estamos siendo esclavizados?

Somos un pequeño cosmos, y la colonización y esclavización de cada parte de ese universo humano que es cada persona, va siendo un proceso imparable. Introducir la tecnología en todas nuestras funciones más vitales, no ya simplemente para aliviar el dolor o la fatiga en el trabajo, paliar el hambre o mejorar la cosecha, sino para poder, simple y llanamente, vivir… es un gran pecado. Debemos armar una fuerza de caballería para rescatar esos santos lugares que son el alma de cada individuo. El mundo va mal porque yo voy mal. Qué simple es el pensamiento jungiano. Le acusan de gnóstico, pero en muchos puntos expresa el Evangelio al modo más católico.

¿Puede el hombre de hoy escapar de alguna manera de este mundo no ya alejado de sino enfrentado abiertamente a Dios?

Sí, sin dudarlo. Hay que crear refugios en la familia. Educar a los niños al margen, y a veces, en contra, de las directrices autoritarias del Estado, de la partitocracia, de la UNESCO, etc. Hay que hacer «asamblea», verdadero sentido de la palabra Iglesia (ecclesía) con aquellos que también buscan a Dios. También hay que formar comunidades equivalentes a los monasterios medievales, refugios de la cultura, de la espiritualidad, del humanismo clásico, en medio de un mundo bárbaro. Europa se está barbarizando a marchas forzadas, y la creación de una red de comunidades de personas que buscan, que anhelan el crecimiento y la sanación, que se resisten al proceso nivelador, que no desean la «muerte» de su radical singularidad, es de todo punto esencial.

Un concepto muy interesante que desarrollas en tu obra es el de «el hombre planta».

Tenemos raíces. Necesitamos suelo nutricio. No somos fácilmente trasplantables. El hombre-nómada no es un modelo para nuestra especie. Muy pocas personas pueden vivir sanas dentro del nomadismo moderno.  Debemos volver al terruño. Como creo que decía Sam Gamyi, el inolvidable personaje de El Señor de los Anillos, debemos cavar en nuestro huerto, cavar hondo. La lealtad a su señor Frodo se prolonga con la lealtad a su huerto, a su granja cargada de hijos, fruto del amor a su esposa. Sam echó raíces, pero ya las tenía desde el principio. Era leal a Frodo.

Ese concepto, el del «hombre planta», imbrica muy bien con el todo, como parte de una totalidad. ¿Qué es ese todo?

Somos un sistema, una totalidad ordenada y, como católico, te diré que formamos parte de un sistema o totalidad perfectamente jerárquica. Si sabemos no cortar raíces, respetarnos, ser leales, estamos contribuyendo al bien en que consiste ese todo. La caballería en la que debemos militar no es rebelde ante otra cosa que ante el mal. Nuestra bandera debe ser el bien. Cuando plantas un roble chiquitito y, al cabo de muchos años ves un árbol que te supera en altura, estás viendo una imagen del bien. Ese roble te dará sombra, te ofrecerá sus bellotas y permitirá que tus niños se encaramen a sus ramas. Debería ser obligatorio plantar árboles: ellos te recuerdan que somos parte del todo, ellos nos lanzan el mensaje de ser colaboradores y amigos tuyos. Si al todo lo llamas, según tus creencias, el bien o Dios, entonces estás siendo un co-laborador de lo más alto. Co-laborador: trabajar con, vives  como aliado, cooperador.

¿Cómo es ese todo?

No es un todo estático en el que te pierdes como la gota de agua en el mar, o la vaca negra en medio de una noche. Es el todo jerárquico donde la persona se halla feliz por ser importante en la escala que le corresponda. A todo niño deberíamos enseñarle a ser humilde por ser importante, único, imprescindible. Nadie sobra. No dejar traer al niño al mundo, impedir el sano desarrollo del feto es un crimen en el terreno metafísico, no sólo civil: esa persona, con todo su proyecto importante, con su puesto en la creación debidamente asignado, ha sido «abortado». El todo se revuelve con cada «interrupción voluntaria» de su dinámica única e intransferible. Es un crimen contra el Todo.

jung 3.png

Volviendo a Jung, a mi juicio, aciertas en señalar sus paralelismos con Hegel y aludes a una dialéctica común.

Ambos son grandes pensadores dialécticos. Hay en el alma, como en la realidad misma, un dinamismo inagotable. El mundo es lucha, oposición, síntesis, pero también la Psique humana es eso mismo. No tengo dudas: los mundos físicos, históricos, culturales, etc. , al igual que la psique humana, que es parte y a la vez espejo de esos otros mundos, son sistemas que buscan una diferenciación cada vez mayor. Y lo buscan por naturaleza, a pesar de esa corriente niveladora que nació con la modernidad. No podemos ser iguales, nunca lo seremos: la jerarquía del mundo implica una tendencia a la perfección. Un guijarro o un grano de arena ya son suficientemente perfectos en la playa donde reposan y se parecen demasiado a sus vecinos. Contienen toda la perfección que el mundo o el creador esperaban para ellos. El esfuerzo nos corresponde a nosotros, los hombres, que no somos guijarros uniformes arrojados en la playa. Siendo siempre imperfectos, debemos seguir las orientaciones y adentrarnos en el bosque, correr peligro y matar dragones. A mayor perfección de entrada, nunca absoluta, mayor esfuerzo de perfección para alcanzar el destino: nobleza obliga. La nobleza de que está investido el hombre, impone obligaciones y responsabilidades.

Perteneció a la escuela de Sigmund Freud pero rompió con su maestro. ¿Qué nos enseña Jung frente a Freud?

Que el ser humano no es una cloaca. Que nosotros somos espíritu. La verdadera psicología no es una para-física, un remedo de las ciencias naturales. Además de sexo, el ser humano es amor y crecimiento. No somos simplemente máquinas homeostáticas, sino líneas dinámicas que se orientan a un todo que, en el mundo mecanicista de hoy, nos lo quieren ocultar. Somos seres con vocación de servicio, somos caballería, orden monástica, asamblea de seres libres y capaces de caridad, y no, en modo alguno, una piara de cerdos.

Te muestras muy crítico con la psicología convencional, particularmente con la clínica, y reivindicas aquella «más amplia en intereses, valentía y profunidad». ¿Es el cientifismo el nuevo enemigo a batir?

Desde luego. Poseo formación en psicología experimental y neurociencias, y conocí demasiado bien a los «ratólogos», esos expertos en torturar roedores de laboratorio sin ton ni son, y conocí a pedantes conductistas, fieles seguidores de Skinner, que explicaban la mística de Santa Teresa, por ejemplo, en términos behavioristas o de drogadicción. Los freudianos reducirían la mística a la frustración sexual, etc. La psicología clínica actual, la de las más diversas sectas y escuelas que quiere ayudar a los pacientes basándose en experimentos con ratas o perros, o en abstracciones y modas americanas (la «inteligencia emocional», etc.) no es la sino terapia mecanicista acorde con un mundo-máquina, es un «servicio» que en realidad no cura nada y se limita a dar nombres raros a problemas existenciales de la persona, para los que no ofrece verdaderas salidas, sólo «modelos» para dar de comer a unos miles de titulados, cuando lo que ofrecen en venta no son, en gran medida, sino humo bien empaquetado, fraudes, cuando no simples placebos.

efficacite-en-affaires.jpg

Vivimos en una sociedad obsesionada con la medición, la productividad y la eficacia. ¿Todavía queda espacio para aquello que, afortunadamente, no es medible ni es necesario que lo sea?

Sí, pero para ello habría que ir sustituyendo las ciencias «modernas» (economía, psicología, sociología…) por la metafísica. A fin de cuentas, no son ciencias: son metafísica barata, remedos. No hay salvación para el mundo si no volvemos a la metafísica y a la sacra doctrina. Habría que replantearse lo que fue la «Revolución Científica». Se quiso presentar como una ruptura con la sabiduría medieval. Triunfó la perspectiva de la cantidad, que es sólo una de las categorías del ser. Hoy en día todo se quiere medir o cuantificar, pero a veces no tenemos ni la más remota idea de lo que estamos midiendo (véase el ejemplo de la Inteligencia: ¿Qué es la inteligencia?, pues lo que miden los tests de inteligencia). Por encima de todas las ciencias, está la sabiduría. La propia fe no se enfrenta a las ciencias. La verdadera fe es una sabiduría superior al conjunto de las ciencias particulares. No es irracional, como empezó a pensarse después de Occam y tras la reforma de los protestantes. Es, por el contrario, suprarracional. Esto significa que la propia razón y la medida, sin despreciarlas ni mucho menos, deben subordinarse a la meta más alta.

«Gran parte de lo que hoy se llama ciencia no es conocimiento, es basura».

La pandemia del coronavirus lo demuestra. Se nos llenaba la boca con la «ciencia» moderna, en realidad con la tecnología al servicio de trasnacionales depredadoras y poderes militares, pero no podemos con este virus. Un niño posee un móvil con microprocesadores y minicámaras de última generación, pero no llega el agua potable a muchas aldeas y poblados en el mundo. Una «ciencia», así, permíteme, es una porquería. O buscamos un conocimiento cierto fundando en la búsqueda de causas verdaderas, con unas conclusiones necesarias que se derivan de principios de evidencia firme, o no tenemos ciencia. Manipular variables, construir juguetitos o publicar artículos «salami» en «revistas de impacto» no es ciencia… es añadir más porquería del mundo moderno. Un mundo que no hace otra cosa: producir la más espesa y olorosa de las porquerías.

A1OyAxYGZiL.jpg

Carlos X. Blanco: La caballería espiritual. Editorial EAS (Noviembre de 2018)

Imagen: Nadine Doerlé: Armadura de caballero

samedi, 29 août 2020

Le « mystère russe » au chevet de l’Occident

unnamedag.jpg

Le « mystère russe » au chevet de l’Occident

Après Eugène-Melchior de Vogüé ou comment la Russie pourrait sauver la France , la Guebwilleroise d’origine russe Anna Gichkina publie un nouvel essai sur son thème de prédilection : L’Europe face au mystère russe : transcendance, nation, littérature.
 
Propos recueillis par M. PF.
Ex: https://www.lalsace.fr
 
 

Historiquement, l’Occident est issu du rationalisme grec, du droit romain et de la tradition chrétienne. J’appelle « naturelles » les valeurs morales qui en découlent. En rejetant son héritage chrétien, l’Occident tourne le dos à ces valeurs. Le libéralisme, tel qu’on le connaît justifie toute action individuelle qui ne dérange pas d’autres individus. Poussé à l’excès et sans encadrement, comme c’est le cas aujourd’hui, il donne lieu à une société où le matérialisme triomphe. L’Occident a perdu la notion d’éternité au profit de l’hédonisme et de la vision à court terme.

31h3qOp1YqL._SY291_BO1,204,203,200_QL40_ML2_.jpgLe rejet de la religion est-il vraiment la source de tous les maux de l’Occident ?

« Si Dieu n’existe pas, tout est permis », écrivait Dostoïevski (c’est en fait la synthèse d’un passage des Frères Karamazov, N.D.L.R.). Quand il n’y a plus de points de repère, ou plutôt quand l’Homme fixe ses propres règles, il finit par les changer. Et sans toujours en imaginer les conséquences.

Si l’Occident va mal, que dire de la Russie où, pour ne prendre que l’exemple le plus récent, l’opposition est malmenée par le pouvoir en place ?

Y a-t-il vraiment plus de violences du pouvoir en Russie que contre les manifestants en France ? Plus sérieusement, je sais très bien que tout n’est pas parfait là-bas. La Russie, même si elle va mieux qu’il y a quelques années, est un pays qui est encore très mal organisé en comparaison de la France. Il y a encore des choses aberrantes, trop de corruption, trop de pauvreté, notamment dans les campagnes…

Malgré cela, vous estimez qu’elle a beaucoup à offrir à l’Europe…

Oui car, en dépit de tous ses défauts, elle ne tourne pas le dos à sa tradition et sa religion (majoritairement orthodoxe, N.D.L.R.). Malgré son histoire tourmentée, le pays revient toujours à ses fondamentaux. Il vit avec la conscience de son histoire et la volonté de la porter et de la transmettre. L’idée que la Russie est un « pays-messie » est partagée par de nombreux penseurs et écrivains russes.

Qu’est-ce que le « mystère russe » qui donne une partie de son titre à votre ouvrage ?

C’est cette façon de toujours se relever de ses malheurs et d’aller de l’avant sans jamais se couper de son passé ni s’enfermer dans un progressisme vide de sens. Le philosophe russe Nicolas Berdiaev (qui a d’ailleurs passé une partie de sa vie en France, N.D.L.R.) avait trouvé une formule pour expliquer cela : « La beauté des ruines appartient au présent ». Et puis il y a la littérature…

La littérature russe pour « sauver » l’Occident ?

Dans mon livre, je parle de « sainte littérature russe ». Le XIXe siècle est considéré à juste titre comme l’âge d’or avec Pouchkine, Dostoïevski, Tolstoï. C’est à la fois un manuel de morale et un remède au vide spirituel européen. Elle enseigne la pitié, la compassion et la charité.

L’Europe face au mystère russe : transcendance, nation, littérature (Anna Gichkina, éd. Nouvelle Marge, 91 p., 14 €).

«L'Europe face au mystère russe» par Anna Gichkina

 
Conférence du 11 Novembre 2019
Parloir Chrétien : 9 rue du Vieux Colombier 75006 PARIS
Les vidéos des conférences d'Octobre seront prochainement mises en ligne. Nous avons eu un sérieux souci technique, en voie de réparation, merci de votre compréhension.
 
 
Abonnez-vous et partagez si vous avez aimé, c'est gratuit !
Si vous voulez faire un don :
Retour au Réel : https://retouraureel.fr

vendredi, 28 août 2020

La « nouvelle guerre des mondes » selon Michel Geoffroy

la-nouvelle-guerre-des-mondes-michel-geoffroy-plaidoyer-europe-unie.jpg

La « nouvelle guerre des mondes » selon Michel Geoffroy

 
Le coronavirus a révélé l’extraordinaire dépendance industrielle de l’Europe vis-à-vis de Pékin. L’émergence de nouvelles puissances comme la Chine, la Russie et l’Inde marque-t-elle le déclin de l’Occident ? Ce monde multipolaire en transformation est-il le théâtre de la « quatrième guerre mondiale » ? C’est la thèse de Michel Geoffroy, ancien haut-fonctionnaire, essayiste et auteur de « La nouvelle guerre des mondes » aux Editions Via Romana. Sputnik l’a interrogé.
 
 
Plus d'infos sur : https://sptnkne.ws/DwEd
Suivez-nous sur :

jeudi, 20 août 2020

Tim Marshall’s Prisoners of Geography

cadf588aeb020ac109b1e95000aed896_XL.jpg

Tim Marshall’s Prisoners of Geography

Tim Marshall
Prisoners of Geography: Ten Maps That Tell You Everything You Need to Know About Global Politics
London: Elliot and Thompson (2015)

The physical realities that underpin national and international politics are too often disregarded in both writing about history and in contemporary reporting of world affairs. Geography is clearly a fundamental part of the “why” as well as the “what.”

prisonersgeo-200x300.pngEver since I was a small child, roughly from age three or four, I remember staring transfixed at any map I could get my hands on. Atlases, globes, wall charts, everything to satisfy my voracious appetite for map-reading. It’s important to not confuse the map for the territory, but a map is a story of the territory, for those who know how to read it. I would scan maps for hours on end, learning to the best of my ability the various geographical features, the names of countries, cities, and capitals. Much of it I still remember even at my embarrassingly advanced age. So, it should come as no surprise to anyone that I was positively giddy when I heard that a book about maps that explain the world exists. And indeed, Prisoners of Geography: Ten Maps That Explain Everything About The World [1] claims that such maps exist.

The premise of the book is remarkably solid — you could even call it self-evident: the foreign policy and geopolitical decisions made by world leaders are constrained by geography, that nations, states, and leaders are in many ways prisoners of geography. For example, no matter the political system or leadership structure, a leader of Russia has an interest in exerting influence over Poland [2] due to the geography of the European Plain, which is narrowest in Poland — therefore, control of Poland means control of the land gateway between Western Europe and Russia. A Chinese leader, irrespective of political system or leadership structure, has an interest in controlling Tibet, given that all of China’s major and life-giving rivers spring from the Tibetan plateau. And an American state, regardless of political system or leadership structure, must control the port of New Orleans and its gates to the outside world – Florida, Cuba, and the Caribbean. Only then can the world oceans communicate with the vast inland of the North American continent through the many navigable waterways of the Mississippi-Missouri watershed. And of course, dreams of a politically united Europe remain just that: dreams. Unlike North America, a map of European watersheds [3]reveals a patchwork of medium and small riverbeds, with the notable exceptions of the Danube, Dniepr, Don, and Volga.

But aside from the great insights with regard to geography, Tim Marshall’s erstwhile effort gives us a case study of what mistakes smart and insightful people make when they are blinded to certain realities of the world. Indeed, how can the author — a British journalist and international correspondent in good standing — do something as crass as noticing the biological realities of nation and race?

A good example of the inner contradictions within the book itself resulting from race-blindness, and more importantly, blindness to racial conflict, arise when comparing and contrasting chapter 3 (which deals with the United States) and chapter 7 (which deals with India and Pakistan).

Marshall rightfully criticizes Pakistan as having no internal cohesive mechanism outside of Islam and opposition to India given that Pakistan consists of several squabbling ethnic groups. It’s dominated by and resentful of a Punjabi majority, and Marshall predicts a turbulent future for it. But he also gleefully predicts that the United States will keep on going, even as it wanes in power, completely ignoring the problem posed by the emergence of ethnic groups resentful of America’s historic people who are now on the way to becoming a minority. The crux of the argument for America’s continued wealth and power is predicated on the assumption that the port of New Orleans, connecting the Mississippi watershed to the Gulf of Mexico and the Florida peninsula — the gateway between the Gulf and the sea — will remain in American hands. But it is precisely these lands in America that are facing intense replacement migration. A majority Hispanic Florida might choose to leverage its geographic position, possibly in concert with Cuba and other Caribbean nations, and dictate terms to America’s inland, whose navigable rivers are meaningless without access to the high seas. Marshall describes the absolute necessity of the Mexican-American war and the importance of pushing the potentially hostile Mexican state far away from the port of New Orleans, but fails to see the danger that a majority-Hispanic Texas, or even Louisiana, could have on that same port. If the loyalty of the Pakistani Pashtuns to the regime in Islamabad cannot be counted on, can American Hispanics, especially Mexicans, be counted on to be loyal to the regime in Washington?

Pakisstan Army Sodier Standing With Flag Of Pakistan-sarzameenpak.blogspot.com.jpg

Nowhere are the epicycles explaining away racial and ethnic differences more obvious than in the section on South America. The wealth of Chile, Argentina, Uruguay, and the Brazilian states of Rio Grande do Sul and Santa Catarina is due to the Rio de la Plata and the natural harbor of Buenos Aires, and in no way due to the white majority in South America’s Southern Cone. Or could it be that European settlers had the foresight to settle these productive regions? Hmm. Either way, a good deal of rationalization could be done away with if only the element of race were to be taken into account. Sadly, what could be an excellent exploration of African geography in chapter 5 descends into similar epicycles.

What can we, as Dissident Rightists and white nationalists, garner from this book? First of all, let’s look at the situation in America. Whites on the North American continent have leveraged the interconnectedness of its waterways to great effect and wealth, but, as mentioned before, the economic utility of the Mississippi-Missouri watershed depends on control of the gates of New Orleans and Florida. Many people assume that the Midwest, possibly the Pacific Northwest, and parts of inland Canada could become a homeland for whites on the North American continent. However, without control of New Orleans and Florida, or at the very least parts of the East Coast, such a country would have no means of entering the Atlantic and coordinating with Europe — preventing the cross-Atlantic cooperation that we have hitherto had for better or worse. Absent the Rio Grande, there are precious few natural barriers between the proposed Midwestern-Pacific Northwestern white homeland and Mexico — opening up the state to hostile invasion and infiltration. All of these factors will dictate the extent and borders of the proposed new homeland. It is important to remember that the USA and Canada took the shapes they took due to geographic expedience and constraints.

Second, we must look to Europe and her defenses. I’ve already written extensively about the possibility of a European alliance to defend the continent’s borders [5]. Geography works to our advantage here — Europe is easily defensible from the south and south-east, and extra layers of defense can be added by exerting influence on the Mediterranean’s south and Eastern shores. [6] The Atlantic to the West seems to be an unlikely route of attack, as does the Arctic to the north (although, as chapter 10 points out, the Arctic is now very much in play as icebreaker technology advances and the polar ice cap recedes). This leaves the East and our old friends of Velikaya Rus, whose loyalty to a potential alliance of European nations and potential imperial ambitions on Europe are something we have yet to determine. Poland will once again take center stage in world history, as it is there that the European plain is narrowest.

Thinking about maps and geography is good for its own sake, too. Obviously, it is fun, but more importantly, we who would be thinkers and rulers must of necessity take into account the facts on the ground; including the literal ground, the climate, the populations, the tides and ebbs and flows of rivers, the mountains, the woods, the deserts, and the seas. The land speaks.

But maps and lands do not tell the whole story. History and the future are tales not only of geography, but also of biology. Tim Marshall is fond of pointing out that geography is destiny, that nations and leaders are prisoners of geography. Our movement’s most emblematic maxim is that demographics are destiny. But a view of one without the other is incomplete. Just as a man needs two eyes to see properly, to perceive depth and nuance, so too does a geopolitical thinker need both geography and biology.

In any case, I warmly recommend everyone imbibe this excellent tome. Unfortunate though his blind spots may be, Marshall has much to teach us.

If you want to support our work, please send us a donation by going to our Entropy page [7] and selecting “send paid chat.” Entropy allows you to donate any amount from $3 and up. All comments will be read and discussed in the next episode of Counter-Currents Radio, which airs every Friday.

Don’t forget to sign up [8] for the twice-monthly email Counter-Currents Newsletter for exclusive content, offers, and news.

Article printed from Counter-Currents Publishing: https://www.counter-currents.com

URL to article: https://www.counter-currents.com/2020/08/prisoners-of-geography/

URLs in this post:

[1] Prisoners of Geography: Ten Maps That Explain Everything About The World: https://www.goodreads.com/book/show/25135194-prisoners-of-geography

[2] exerting influence over Poland: https://www.counter-currents.com/2019/09/barbarians-from-the-east/

[3] map of European watersheds : https://www.thegeographeronline.net/uploads/2/6/6/2/26629356/3622986_orig.jpg

[4] here.: https://www.counter-currents.com/the-world-in-flames-order/

[5] European alliance to defend the continent’s borders: https://www.counter-currents.com/2020/04/good-fences-make-good-neighbors/

[6] exerting influence on the Mediterranean’s south and Eastern shores.: https://www.counter-currents.com/2020/04/mare-nostrum/

[7] our Entropy page: https://entropystream.live/countercurrents

[8] sign up: https://www.counter-currents.com/2020/05/sign-up-for-our-new-newsletter/

 

jeudi, 13 août 2020

Georges Feltin-Tracol répond à Réfléchir et Agir au sujet du livre "Réflexions pour un nouveau corporatisme"...

3372521332.jpg

Georges Feltin-Tracol répond à Réfléchir et Agir au sujet du livre "Réflexions pour un nouveau corporatisme"...

Avec Réflexions pour un nouveau corporatisme, les éditions Synthèse nationale ont réuni sous la direction de Georges Feltin-Tracol sept rédacteurs qui s'intéressent à cette voie originale. Est-il raisonnable de proposer le corporatisme en 2020 ? Réponse avec le maître d'œuvre de l'ouvrage, bien connu de nos lecteurs.

Pourquoi réfléchir sur le corporatisme au XXIe siècle ?

C'est la funeste réforme des retraites qui est à l'origine de ce livre collectif. Les syndicats gauchistes (CGT et SUD) condamnent le projet macronien. Or, par-delà l'incantation obligée au Conseil national de la Résistance (CNR), ils oublient que le système de retraite par répartition est un acquis de la Révolution nationale. Suite à un article de Franck Buleux sur le corporatisme mise en ligne au début de l'année, Roland Hélie a jugé propice de relancer le débat.

Le corporatisme appartient-il aux essais de troisième voie ?

Oui, bien sûr ! D'ailleurs, le Dr Bernard Plouvier insiste sur la portée, politique et historique, de la troisième voie économique et sociale. L'éditeur Jean-Gilles Malliarakis donne son point de vue sur cette théorie non-conformiste. Quant au traditionaliste radical Daniel Cologne, il examine la fonction productrice sous l'angle novateur du tercérisme.

N'est-ce quand même pas trop réducteur ?

Pas du tout ! Depuis la fin de l'Ancien Régime, l'idée corporative se manifeste en Europe (mais aussi en Amérique latine) sous des formes théoriques ou institutionnelles diverses et variées. Aristide Leucate a raison d'y voir un dépassement nécessaire du syndicalisme et de la lutte stérile des classes sociales. Gabriele Adinolfi explique la novation corporatiste sous le fascisme. Pour ma part, je montre la multiplicité des expériences corporatistes portugaise, italienne, allemande et française au siècle dernier

Le corporatisme n'est-il pas passéiste et rétrograde ?

Il garde toujours sa pertinence. Ancien journaliste, bras droit de Giorgio Almirante et cofondateur de l'Institut d'études corporatistes au sein du MSI, Massimo Magliaro considère que le corporatisme, loin d'être nostalgique ou dépassé, est une doctrine bi-millénaire qui s'inscrit dans notre longue mémoire albo-européenne. Franck Buleux soutient des travailleurs enchâssés dans leur métier ou dans leur profession.

Le corporatisme aurait-il donc un avenir ?

Part intégrale de la dimension socio-économique de notre civilisation européenne, le corporatisme reste ce facteur crucial pour surmonter les impasses mortelles de l'individualisme libéral moderne, de l'étatisme bureaucratique et du collectivisme de la fourmilière.

Comment ?

Par l'abolition du salariat, la généralisation de l'intéressement aux bénéfices et à la direction des entreprises, le développement de la cogestion et de la participation, la constitution de nombreuses coopératives, etc. Le corporatisme s'oppose à la mondialisation son essence est localiste, écologique et décroissante. À l'heure d'Uber et des GAFAM, elle se révèle salutaire, conservatrice et… révolutionnaire.

Réfléchir&Agir

N°65 Printemps 2020

Réflexions pour un nouveau corporatisme, ouvrage collectif réalisé sous la direction de Georges Feltin-Tracol, Synthèse éditions, collection "Idées", 180 pages, 20 euros (+5 euros de port).

Le commander en ligne cliquez ici

Le commander à :

Synthèse nationale

BP 80135 22301 Lannion PDC

lundi, 10 août 2020

Luz para tiempos oscuros

81wABRt2DCL.jpg

Luz para tiempos oscuros

G.L.

Ex: https://adaraga.com

En estos tiempos de zozobra, en los que el cielo que cubre el régimen del 78 se antoja cada vez más encapotado como preludio de la inminente e inevitable tormenta, La Luz del Norte de Carlos X. Blanco supone un bálsamo para las almas y una llamada a la no claudicación para los que todavía creemos en España como nación histórica y unidad de destino.

Al igual que hoy, la España del siglo VIII se enfrentaba a una más que probable disolución. Llegados del sur, los ejércitos musulmanes del Califato de los Omeya parecían invencibles. Hasta la fecha, nadie había sido capaz de detener su expansión. Con la fuerza de su espada, el Corán amenazaba con destruir el orden cristiano. No parecía que el antiguo reino visigodo, dirigido por el conspirador Witiza, ensimismado en sus conflictos internos y colapsado en la práctica desde la traición de Don Julián, pudiera hacer frente a las hordas mahometanas que cruzaban en masa el Estrecho de Gibraltar para extender la palabra del falso profeta Mahoma por todo el orbe.

Sin embargo, un joven noble visigodo llamado Pelayo (Pelagius, El que viene del mar), hijo del Duque Favila, asesinado por orden del rey Witiza, y huido de Asturias, regresó de su cobijo temporal en Jerusalén para luchar junto a las huestes Don Rodrigo, traicionado también por el monarca, en la infausta Batalla de Guadalete del 19 de julio de 711. Como otros (pocos) supervivientes, Pelayo se refugió primero en Toledo, la histórica capital visigoda, que cayó tres años después, y finalmente en Asturias. Hostigado sin descanso por las mesnadas musulmanas, Pelayo y unos cuantos fieles se refugiaronn en la Montaña de Covadonga.

En agosto de 722, un formidable ejército bereber comandado por Al Quama se dispuso a finiquitar a los rebeldes, sitiados en Auseva. Al Quama envía al obispo de Sevilla, el felón Oppas, al refugio de Pelayo y sus huestes para forzar infructuosamente su rendición a cambio de prebendas. Como relata la Crónica Albeldense, sobre la que se basa la obra de Carlos X. Blanco, la Divina intervención del Señor y de Nuestra Señora la Virgen las flechas que lanzaron se volvían contra ellos, ante el asombro y terror de los infieles que sufren su primera gran derrota en tierra hispana. Ahí comenzó la Reconquista, una de las más grandes epopeyas de la historia de Occidente. Poco después, Pelayo fue nombrado Rey de Asturias y, como acertadamente señala Carlos X. Blanco, «ni su figura histórica ni su leyenda morirán jamás y adquirirán los emblemáticos tintes del fundador de una Nación».

unnamedcxbln.jpg

A lo largo de sus páginas, el autor, conocedor en profundidad de la historia del Reino de Asturias, nos acerca con La Luz del Norte a un periodo trágico y turbulento para España que hubiera devenido en final de no ser por figuras como Pelayo que, frente a la adversidad, el pesimismo y la traición, se refugiaron en aquellos bosques perdidos de la Piel de Toro. Y allí, desde las montañas asturianas, se conjuraron en defender hasta el final la hispanidad y la cristiandad como partes inseparables de un todo.

Con esta novela, Carlos X. Blanco no se ciñe a ejercer de mero cronista de un momento histórico para España sino que también se adentra en las profundidades de los personajes, unos reales y otros imaginarios, que participan en la misma. A través de sus emociones, anhelos y temores, magníficamente descritos por el autor con elegante sencillez a la par que reflexiva profundidad, podemos llegar a comprender mejor qué llevó a estos héroes a morir o vencer por aquella España primigenia y de la que hoy somos tan indignos descendientes.

Carlos X. Blanco: La Luz del Norte. Editorial EAS (2016)

G.L.
G.L. ha desarrollado gran parte de su carrera profesional en el ámbito de la consultoría de comunicación, estrategia y operaciones. Desde 2016, trabaja en el sector editorial, siendo también editor de libros, revistas y diferentes publicaciones periódicas.

10:08 Publié dans Livre, Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : carlos x. blanco, espagne, livre | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

dimanche, 09 août 2020

Family Systems & History

043_aur_aurimages_0032854_122.jpg

Family Systems & History

Emmanuel Todd
Lineages of Modernity: A History of Humanity from the Stone Age to Homo Americanus
Cambridge, England, and Medford, MA: Polity Press, 2019

9781509534470_medium.jpgMuch of today’s dominant globalist ideology derives from development theory, a body of thought which shares with Marxism the view that economic relations are the basis of social life and sees the races of mankind as fundamentally equivalent beneath the superficial cultural differences which have arisen over history. Human societies everywhere naturally develop from the hunter-gatherer stage to pastoralism, then to settled agriculture, and eventually to modern industrial civilization and “democracy” — the final stage, or at least the highest yet attained. Francis Fukuyama aptly characterized the development theorists’ dream as “getting to Denmark” — a world wherein all nations gradually converge on the model of a prosperous, stable, secure nation of the northern European type. But development occurs at different tempos in different places, with the result that some countries remain “undeveloped” (or, more euphemistically, still “developing”) while others have already reached the highest stage. Those in the vanguard of progress, mainly European-descended peoples, can help the rest develop by means of expertly managed international programs. Not the least important function of development theory, accordingly, is to justify prestige and rewards for a class of globe-trotting program administrators. Yet the world stubbornly refuses to evolve as globalist ideology foresees; plenty of differences remain intractable.

Emmanuel Todd is an anthropologist and demographer who focuses on family systems, an unusual but sometimes enlightening perspective to bring to historical and political questions. In the early 1980s, for example, he pointed out the connection between Leninist communism and a particular kind of peasant family pattern:

. . . a form that combined a father with his married sons, authoritarian as regards the relations between parents and children, egalitarian in the relations between brothers. Authority and equality, indeed, represent the hard core of communist ideology, and the coincidence between family and ideology was not difficult to explain. It resulted from a sequence at once historical and anthropological: urbanization and literacy broke down the communal peasant family; the latter, once it has disintegrated, releases into general social life its values of authority and equality; individuals emancipated from paternal constraint seek a substitute for their family servitude in fidelity to a single party, in integration by the centralized economy.

Todd found this pattern not only in Russia, China, and Vietnam, but also in Serbia (the backbone of Yugoslav communism) and north-central Italy (the region which voted heavily communist in the 1970s). In countries with different family systems — including Poland, the Czech lands, Slovenia and most of Croatia — communism is only likely to prevail for as long as it is imposed by an outside power. I thought I knew a fair amount about communism, but this was new to me.

Deep History

Todd advocates a three-level perspective on the history of nations, with change proceeding at a different pace on each level. At the conscious level we find war, politics, and economic policy. History often proceeds very quickly at this top level. At the subconscious level we find major educational changes such as the spread of basic literacy, which began in Germany with the Protestant Reformation and which Todd expects to reach its completion around the world within the next generation, i.e., over a period of about five hundred years. At the deepest, unconscious level we find religion and family structures, which change even more slowly. The economistic thinking characteristic of globalist ideology mistakes the most superficial level for the most fundamental.

unnamedtoddorsystfam.jpgIn previous works, Todd has demonstrated that even in fully secularized societies, the religious beliefs of the past continue to influence thinking on an unconscious level. He has, for example, described a “zombie Catholicism” which must be taken into account if one wishes to understand social behavior in the French provinces today. In this work, he finds an analogous “zombie Protestantism” useful for understanding the educational and economic effectiveness of Scandinavia. Furthermore, as he notes,

It is usually difficult to completely separate family systems from religious systems. Religion generally has something to say about sexuality and marriage, the status of women, the authority of parents, and the equality or inequality of brothers.

Regarding family structure, Todd proposes a model of historical development according to which families tend to become increasingly patrilineal over time,

from the undifferentiated nuclear family (level 0 patrilineality) to the stem family (level 1 patrilineality), then from the stem family to the exogamous communitarian family (level 2 patrilineality), and finally to the endogamous communitarian family (level 3 patrilineality).

It is important to understand that this is not simply a development from worse to better. The higher levels must, indeed, have some advantage over the lower; otherwise, it would be difficult to explain why they developed. But Todd stresses that the more primitive types also have advantages that get sacrificed along the way. The modern economic powerhouses treated as universally normative by development theorists, for example, tend to have what are historically and anthropologically more “primitive” family patterns, while the communitarian family practicing cousin marriage and sequestering its women is the most complex and sophisticated arrangement. Globalists mystified that economically backward Islamic societies do not simply abandon cousin marriage and embrace “modern, progressive” sexual and family norms are in effect expecting several thousand years of historical development to go suddenly into reverse.

The Original Human Family

Early on, Todd offers a description of the original anthropological system of humanity, the “undifferentiated nuclear family,” as an ideal type:

The family is nuclear, albeit without dogmatism — young couples or elderly parents can be temporarily added to it. Women’s status is high. The kinship system is bilateral, giving the mother’s and father’s kin equal places in the child’s world. Marriage is exogamous, but again without dogmatism [i.e., there is no formal prohibition against consanguineous marriage]. Divorce is possible. Polygyny too, and sometimes even, although more rarely, polyandry. Interactions between the families of brothers and sisters are frequent and structure local groups. No relationship is completely stable. Families and individuals can separate and regroup. There are two levels of aggregation above the family:

1. Several nuclear families, most often related, constitute a mobile group.

2. These groups exchange spouses with each other within a territory comprising perhaps a thousand individuals.

Such a primordial human society is fairly tolerant of occasional homosexual or other non-reproductive sexual behavior, but this remains marginal.

Todd’s general descriptor for such flexible arrangements is “undifferentiated.” As he notes, anthropologists have used this term “to describe kinship systems that are neither patrilineal nor matrilineal, but leave individuals free to use paternal and maternal filiations pragmatically.” Todd himself extends the concept “to all elements of the family structure that have not been polarized in the course of history by a stable dichotomous choice.” Todd believes the original undifferentiated family type was universal among Homo sapiens before the rise of cities and writing in ancient Sumer about 5000 years ago.

A family system is undifferentiated in regard to co-residence of generations, e.g., where it occurs temporarily according to convenience without being evaluated either positively (as in the Russian or Chinese peasant family) or negatively (as often in the Anglo-Saxon world). Undifferentiated inheritance is regulated neither in an egalitarian nor an inegalitarian (e.g., with primogeniture) spirit. Polygyny below about the ten percent threshold may be considered undifferentiated; both socially enforced monogamy and polygyny above fifteen percent indicate differentiation. Both the formal prohibition against cousin marriage (as in Christendom) and cousin marriage as a normative ideal (as in the Arab-Persian world) indicate differentiation.

Reading History in Space

If we look at a map of Eurasian family patterns today, we find that the more central regions display greater patrilineal development, while simpler systems (which also involve a higher status for women) survive on the peripheries. To explain this, the author appeals to a once commonplace linguistic and anthropological interpretive principle that fell out of fashion with the rise of structuralism after the Second World War: the conservatism of peripheral areas.

This powerful explanatory hypothesis makes it possible to read history in space: the most archaic forms (linguistic, architectural, culinary or family) survive on the periphery of cultural spaces. . . . If a characteristic A distinguishes several pockets placed on the periphery of a characteristic B that covers a continuous central space, we can suppose that A represents the ancient characteristic, and B a central innovation that has spread to the periphery without completely submerging it. The greater the number of residual pockets, the more certain we can be of our interpretation.

This is what we find with family patterns on the Eurasian landmass. The Arab-Persian world, Northern India, and China are the classic settings of the Communitarian Family. Northwest Russia shows this type as well, albeit without endogamy and only dating back to the seventeenth century.

carte_systemes_familiaux_Europe-2-d0ebf.png

The nuclear family model survives in much of Western Europe. In Northeast Asia, it can still be found among relict native Siberian populations such as the Chukchi, as well as the Ainu of northern Japan. On the fringes of South Asia, it survives in Sri Lanka and among the natives of the Andaman Islands as well as the Christians of Southwest India. And it characterizes much of Southeast Asia, including Indonesia and the Philippine Islands. As Todd remarks: “Geography here provides us with the key to history. We can read the effects of time directly in space; we can see the patrilineal shift transforming the shape of the family, moving in waves toward a periphery that is never reached.”

The Differentiated Nuclear Family: England

It is important to note, however, that the nuclear family, where it has survived, has not remained undifferentiated; it now represents a “stable dichotomous choice.” In Europe, as Todd writes, the primordial patterns were “regulated rather than abolished by the Christian conception of sex and marriage.” In Christian England, e.g., undifferentiated de facto monogamy (with polygyny at the margins) was replaced by socially enforced and indissoluble monogamy: the covenantal marriage. Consanguineous marriage was not tolerated; neither were homosexuality or other nonreproductive forms of sex.

Lateral bonds between adult siblings lost all economic functionality. The three-generation household came to be frowned upon: young couples were required to establish their own households at marriage. This had the disadvantage of making it harder to care for the elderly and infirm. To meet the difficulty, the English Poor Laws of 1598 and 1601 required parishes to levy taxes for their support.

A sample of twenty communities, a picture of which can be formed from the parish register and the poor register combined, means we can study 110,000 pensions payments between 1660 and 1740. Statistical analysis reveals that 5 per cent of the population received a weekly pension, a figure that rose to 8 or 9 per cent in the city and 40-45 per cent for the over-sixties. For the latter, the average level of pension corresponded to the wages of a farm worker.

As the author notes, these facts contradict the “textbook commonplace” that Bismarck’s Germany pioneered social security.

Parents were left free to bequeath their property as they saw fit, a system neither egalitarian nor distinctly inegalitarian. English society also came to be characterized by extreme mobility: “Children moved as servants between large farms while still very young. Even the sons of better-off peasants were sent elsewhere as servants under the practice of ‘sending out.’”

Todd calls this system the absolute nuclear family; it was fully formed (=differentiated) by about the mid-seventeenth century. Apart from England, something broadly similar is found in Denmark, Southeast Norway (the Oslofjord), the Protestant and coastal parts of the Netherlands, as well as Upper Brittany in France.

Chaucer’s England was a land of about three million souls on the edge of a Eurasian continent with a population of about 300 million. Many historians have wondered that so tiny a country on the fringe of civilization went on to shape the modern world more than any other. Todd eventually came to the conclusion that England’s peripheral location and the anthropological backwardness that went with it were the secret of its success:

Its dynamism, and even more so that of [its offspring] America, is the dynamism of the original Homo sapiens. Elsewhere, successive civilizations have had time to imprison themselves in complex constructions that are liable to paralyze human creativity.

Encouraging the autonomy of children, the absolute nuclear family fosters individualism and allows major breaks between generations. These were anthropological preconditions for the industrial revolution, which uprooted much of the English peasantry within just a few decades. So there is a definite association between economic progress and anthropological “backwardness.” Todd devotes a chapter to demonstrating that democracy (or, perhaps better, participatory government) is primordial as well: “the rise of complex family forms corresponds to the rise of authoritarian political forms.”

The Stem Family and Literacy: Germany

Given the advantages of the nuclear family, one may ask why it was ever superseded. The answer is that in the preindustrial world wealth derives mostly from the possession of land, and as population increases, land eventually becomes scarce. If a farmer has many children and divides his land between them, the plots will eventually become too small to support new families. To avoid such a result, primogeniture is instituted:

Male primogeniture makes it possible to transmit real estate without dividing it. The emergence of a densely settled rural world crowned by a political system that controls the whole of the regional space, is the basic condition for it to emerge. As long as there are new lands to be conquered, the emigration of children when they reach adulthood renders the privilege of the eldest useless. When land becomes scarce, this privilege may appear. The stem family then develops as a logical consequence of primogeniture: the choice of a single heir gradually leads to the co-residence of two adult generations.

familles-todd.jpg

Primogeniture and the stem family represent the first stage of patrilineality and, as compared to the nuclear family, tend to promote the values of authority and inequality. Younger sons must find their own way in the world.

Historically, this pattern first emerged from the undifferentiated nuclear family in Sumer not long after the invention of writing in 3300 BC. Skipping over antiquity, primogeniture arose in European history toward the end of the Carolingian period, with the founding of France’s Capetian monarchy among its first consequences. The institution subsequently spread through Europe’s aristocracy from the eleventh century. It arrived in England with the Conquest, but there remained the preserve of aristocrats. Yet primogeniture also emerged independently in peasant communities in Germany and Southern France beginning in the thirteenth century, also from a scarcity of land. Todd mentions that the German aristocracy distinguished itself from commoners by their practice of egalitarian inheritance — the reverse of the pattern in England.

The stem family was an essential component of a triple revolution that began in Germany and which, in Todd’s view, represents that nation’s single most important contribution to European and world civilization. The other two components of this revolution were Protestantism and universal literacy.

The author points out a commonality between primogeniture and writing: they both serve the purpose of transmission:

Writing is, in essence, a knowledge-fixing technique that allows human society to escape the uncertainty of oral transmission of memory. Primogeniture, with the stem family that ultimately stems from it, is also a technique of transmission: it transmits the monarchical state, the fief, peasant farming, the artisan’s stall and, at a deeper level, all the techniques that accompany these elements of social structures.

The gradual development of the stem family in Germany can be traced in the historical record between the fourteenth and eighteenth centuries. In about 1454, printing with moveable type was invented by the German Gutenberg, leading to a drastic reduction in the cost of reproducing texts. After 1517, Martin Luther launched the Protestant Reformation which, from the beginning, “sought to establish, for each human being, a personal dialogue with God, without the mediation of the priest.” This meant that responsibility for religious instruction passed to fathers:

Luther’s Little Catechism, the first vehicle of the Protestant educational offensive, displays, right from the start, an unambiguous patriarchal familialism: “The Ten Commandments or the Decalogue, Such as a father of a family must teach them with simplicity to his children and his servants.” It is easy to see how the father’s authority would be reinforced by his new religious role in the family.

Todd even asserts a fundamental connection between the stem family and the specifically theological content of Protestantism:

The mechanism that leads from family organization to religious system is simple; primogeniture comes with a high level of authority in the father; it defines a son who is chosen and other children who are rejected. In such a domestic context, a theological system that affirms that the Everlasting predestines a minority to salvation and the rest of humankind to damnation can appear quite simply as normal. It should be noted that when Protestantism spread from stem-family areas toward regions where the absolute nuclear family dominated, its dogma of predestination eventually collapsed.

As is well-known, the reformation focused on making the Bible available to ordinary people in their national vernaculars. At first, this occurred principally through church services and sermons, but in the course of the seventeenth century, literacy and Bible reading began gaining ground among the masses. By 1700, an estimated 35-45 percent of the population of Protestant Europe could read. This was something new in world history: in the Graeco-Roman world, according to the most careful modern estimates, male literacy rarely exceeded twenty percent anywhere.

The Great European Mental Transformation

One of Todd’s best chapters is devoted to “The Great European Mental Transformation” which resulted from the spread of literacy:

We would be wrong to see learning to read as merely the acquisition of a technique. We are now beginning to measure the enlargement of the brain function induced by an intensive and early use of reading. Reading creates a new person. It changes one’s relationship to the world. It allows a more complex inner life and achieves a transformation of the personality.

According to sociologist David Riesman (The Lonely Crowd, 1950), reading provides the old human personality regulated by custom with a new type of internal guidance system; he may have been getting at something like the anthropological distinction between shame and guilt cultures. More specifically, Riesman writes: “The inner-directed man often develops a character structure which drives him to work longer hours and to live on lower budgets of leisure and laxity than would have been deemed possible before.” Hence, the Protestant work ethic. The spread of literacy also coincided with a significant fall in private violence.

Such self-discipline also carried over into the realm of sex. Historical research into marriage in Protestant countries during the early modern period reveals both a notable increase in age at first marriage and a larger number of permanently unmarried people. In the author’s view, it was Protestantism that finally fulfilled “the old project of sexual abstinence developed more than a thousand years [before] by the Fathers of the Church.” In the Middle Ages, disciplined celibate religiosity had been the preserve of monastic specialists — religious virtuosos, as Max Weber called them — while the surrounding society remained “bawdy and violent.” Protestantism did not so much abolish the priesthood as clericalize the laity. An important result was lowered population pressure which, combined with the industrial revolution, allowed for an unprecedented accumulation of wealth and rise in living standards.

unnamedtodds.jpg

Todd speaks of a Protestant personality profile: “turned in on itself, predisposed by its morality (sexual or otherwise) to feelings of guilt, to leading an honest and upright life, an essentially active life turned towards study and work.” But he also notes that the Protestant surplus of interiority was compensated by a greater community and state hold over the individual: “The concrete life of Protestant communities, from the seventeenth to the nineteenth century at least, also displays an incredible strengthening of the local group and its ability to control the lives of individuals. The Reformation resulted in a reinforced surveillance of manners.” These are the “moral communities” which Kevin MacDonald has written about as substitutes for the kinship group in individualistic societies.

This era was also characterized by such negative phenomena as religious hatreds, the rise of absolutism, and a recrudescence of war: “the price to be paid for the internal pacification of behavior was a collective reorientation of violence.” Stem family Protestant countries in which younger sons had to fend for themselves pioneered standing armies and militarism. Louis XIV is generally considered a warlike king, but at their height in 1710, his forces enrolled only 1.5 percent of Catholic France’s population. Around the same time, the Swedish Empire of Charles XII was employing 7.7 percent of its population in the military. By 1760, 7.1 percent of Prussia, that “army with a country attached,” was in uniform. Hesse, whose soldiers made up the bulk of British forces during the American War of Independence, practiced a mercenary militarism with the goal of increasing state revenue; by 1782 they had matched the Swedish figure of 7.7 percent of the population under arms. In some stem family Protestant countries, younger sons were automatically enlisted upon coming of age.

It remains to speak of the relation of the stem family to the industrial revolution which, as we have seen, was pioneered by a nation with an absolute nuclear family. Firstly, we should mention that literacy is the single most important factor in industrialization, and we have seen that the ideal of universal literacy was one third of a revolution whose other aspects were the stem family and Protestantism.

But the stem family, being essentially a system of transmission, also has a certain conservative tendency. We find such areas resisting industrialism for a time:

A society based on the accumulation of what has been acquired is endowed with the capacity for making any progress that does not entail a radical change in its methods and objectives. For example, it will be more difficult to transform rural people into urban people, artisans into factory workers, or nobles into entrepreneurs. The uprooting and transformation of all these actors can only be brought about under external pressure, and at the cost of great pain.

Of course, the rise of Britain did put pressure on other European nations. The most important stem family nation, Germany, experienced a delayed and highly disruptive transition to industrial capitalism. Once that transformation had occurred, however, the stem family acted as an accelerant: by the beginning of the twentieth century, Germany had actually overtaken Great Britain economically. We might also mention that Japan, a stem family society on the opposite side of Eurasia, went through a similar process during the Meiji period.

Secularization and Ideological Crisis

Another central tendency of the modern era on which light can be shed by the study of family structures and the spread of literacy is secularization. At first, of course, the Protestant Reformation amounted to a religious revival, as did the Catholic Counter-Reformation. Todd, however, interprets puritanism — a kind of radicalized Protestantism — as a “stiffening of the faith” which marks “a step on the path to secularization.”

It was the Paris Basin of Northern France which witnessed “the first religious collapse of a ‘sociological’ magnitude.” Between 1730 and 1740, the recruitment of priests collapsed. Subsequently, both religious observance and the birth rate declined among the masses of Northern France. This process was complete well before the French Revolution.

The family structure of the Paris Basin is an egalitarian variant of the nuclear family wherein parents are expected to divide their property equally between all children. Unlike in the stem family areas,

there was no strong image of the father to prop up the image of God; and there was no inequality between children to justify inequality between the priest and the ordinary person. In such an environment, the shock of rationalism was not cushioned by a deeply rooted belief. In fact, the principle of equality. . . seemed destined to call into question the belief in a superior being of any kind — father, king, or God.

The French Revolution was the result of a long development involving the spread of literacy, secularization, and falling birth rates, as France’s Annales historical school has uncovered.

Although France was the most historically important center of this first wave of secularization, it also affected other areas with a similar family structure:

In Southern Europe, with its egalitarian nuclear families, literacy at this time affected only the urban world, which around the middle of the eighteenth century lay outside the grip of the Church. Because the cities were feeding the countryside with a flow of religious personal, which then dried up, [not only] the Paris Basin [but also] Andalusia and southern Italy entered this new phase . . . [of] secularization.

The apostasy of these egalitarian areas strongly affected the Catholicism which survived into the nineteenth century, largely dependent on stem family regions: the church became a bastion of hierarchy and respect for every sort of authority. As the author notes, this mentality is far removed from that of early Christianity in the Late Roman Empire.

The second round of European secularization occurred in the Protestant lands beginning in the late nineteenth century:

In Calvinist and Lutheran Europe, secularization did not begin until the publication of The Origin of Species. The subsequent collapse was a brutal affair in a world heavily dependent on a literal interpretation of the Bible. Between 1870 and 1930, throughout Northwest and Northern Europe, the recruitment of Protestant pastors collapsed. Secularization was finally hitting the most educated part of the continent. It opened up a phase of maximum ideological instability.

Generalizing from the work of the Annales school, Todd proposes a regular pattern of historical development running from literacy to secularization to a declining birth rate to an ideological crisis and revolution. The ideological crisis which followed the collapse of Protestantism in Germany was not, however, the rise of socialism, heir apparent of France’s revolution:

Socialism took an essentially reformist and reasonable form . . . in Protestant Europe. It was the rise of nationalism that eventually dragged the continent into the conflagration of the First World War. It is obvious that the epicenter of the ideological and mental crisis lay in Germany.

National Socialism was also, in Todd’s view, a consequence of the crisis of German Protestantism. Support for the NSDAP always remained weak in Catholic areas of Germany, despite the party’s Bavarian origins. The author dismisses explanations that focus excessively on the Great Depression as a product of superficial economistic thinking. The deeply authoritarian yet non-egalitarian character of National Socialist ideology Todd explains by Germany’s stem family structure, so different from the egalitarian nuclear family system of Northern France (as well as the egalitarian communal family of Russia).

le-play-todd.jpg

The Memory of Places

The family forms Todd discusses all arose before industrialization, and in a sense clearly belong to the past: there are no more three-generation households in Berlin today than there are in London; fathers do not co-reside with the families of all their grown sons in today’s Moscow any more than in the US. Nuclear households characterize these formerly stem- and communal-family areas no less than the Anglo-Saxon world. Might this represent a “convergence” such as globalists dream of?

Todd does not believe so. He stresses the distinction between

the family system — i.e., a set of values organizing the relationships between men and women, between parents and children, between brothers and sister — and the domestic group as can be seen in the census. It is quite conceivable that a system of values may survive the disintegration of the domestic group in which it was embodied in the peasant era. The nuclearization of households does not necessarily imply that of mentalities.

Mentalities can prove astonishingly stable even amid radical social change. An important example is the persistence of regional cultures. In 2013, Todd and the demographer and historian Hervé Le Bras collaborated on a book documenting

the perpetuation, across 550,000 square kilometers of France, of different systems of customs and manners in most recent times. Despite the acceleration of internal migration, despite the disappearance of complex households and the collapse of Catholicism, regional heterogeneity persists. Homogenization, via television, the TGV express train, and the Internet has not prevented the persistence of diverse cultures, stimulated rather than erased by economic globalization. And all this has happened within a single nation, unified by administration and language.

51hbtsbneql-sx323-bo1-204-203-200.jpgTodd calls this phenomenon the “memory of places.” His explanation for it is that even values weakly held at the individual level and transmitted through the most casual mimetic processes can produce extremely strong, resilient, and sustainable belief systems at the group level. Such an interpretation also helps us to understand the persistence of national temperaments without our having to assume that everyone is the incarnation of an immutable national archetype or Volksgeist.

The author offers an amusing illustration of how notions weakly held at the individual level can persist in groups: in the 1990s, he found it easy to convince people privately of the absurdity of the project for a single European currency.

But the belief in the inevitability of the euro was invulnerable at the collective level. The weak belief was already carried by a sufficiently broad group, and the individual, convinced for a while, returned to his or her belief at the same time as to his or her milieu after the conversation.

Stem Family Regions Today: The Case of Germany

Todd uses the concept of the memory of places to explain certain aspects of postwar German economic behavior which cannot be accounted for by economic theory itself. German consumers are more likely than those of the English-speaking world to prefer domestic products. German managers are less interested in short-term profit maximization than the long-term viability of their companies. Germany maintains a trade surplus while Anglo-Saxon countries cheerfully heap up debt. And more than other Western nations, the German economy relies on

small and medium-sized companies that dominate a narrow niche of global production, and prefer to develop their product or their range rather than to diversify. These companies are often located in areas that cannot be described as urban, and they continue, where possible, to prefer family transmission. They preserve the memory of primogeniture.

In the generation since reunification,

Germany has rebuilt its eastern area ruined by communism; it has reorganized Eastern Europe, putting to work the active populations brought up under the old popular democracies; in the West, it has conducted a real industrial blitzkrieg against the weaker nations trapped in the euro; it is proposing a partnership with China and posing as the economic rival of the United States.

All of this testifies to a continued German national consciousness and capacity for collective action, traceable to the stem-family mentality. This is all the more remarkable in that it can never be mentioned. Officially and publicly, the country operates on the assumption that the concept of nationhood was first introduced to the world by Adolf Hitler in 1933, so that any explicit national considerations are sufficient to mark one out as a “Nazi.” What we observe in Germany is a “zombie nationalism,” continuing at an unconscious level in spite of the country’s strict anti-national orthodoxy.

But all is not well in Germany. Todd observes that the birth rate in nuclear family regions of the West has remained reasonably close to replacement level at around 1.9 children per woman. In stem family areas it trends considerably lower, and is down to 1.4 in Germany. Todd ascribes this demographic disaster to

a mismatch between stem-family values and the ultra-individualism that has come from the West. In Germany, there is a widespread feeling that caring for a child full time is a moral obligation for the mother. Such a conception is not very compatible with the notion of a career. The level of state childcare provision is therefore low in the Federal Republic. But institutions here are simply reflecting mentalities.

German women have, indeed, increasingly opted for careers since the Second World War, but are more likely to remain entirely childless than their counterparts in France and the Anglosphere.

The eastward expansion of the EU and the recent departure of the United Kingdom have resulted in an EU dominated by its stem family areas — which include Germany, of course, but also the 47 percent share of the stem family population which lies outside the German-speaking world. This has given today’s EU a distinctly more inegalitarian and authoritarian cast than its founders intended:

92-carte-empire-2.jpg

A hierarchy of nations, more or less rich, more or less powerful, more or less dominated, has appeared. Nothing about this system is an accident. The political, economic, and social system that has developed in Europe with its hierarchy of peoples, its economic inequalities, and its absence of representative democracy, is the normal form to which the stem family must give birth.

Communitarian Family Regions: Russia and Belarus

Besides nuclear and stem family forms, three regions in Europe developed exogamous communitarian families in which adult brothers and their families co-reside with the family patriarch. Such a system represents the second level of patrilineal development in Todd’s scheme. One such region is North Central Italy, including Tuscany, Umbria, and Emilia-Romagna where, as we have mentioned, support for the Italian Communist Party used to be quite high. A second communitarian family zone stretches from the Balkans into central Europe, including Bulgaria, Albania, most of the non-Catholic constituents of the former Yugoslavia, as well as Slovakia and parts of Hungary. Todd says relatively little about this area.

The third communitarian family region includes Northwest Russia, Belarus, and the Baltic States. This area developed the communitarian family relatively recently, between the seventeenth century and the abolition of serfdom in 1861. Todd suggests the system may have been “born of a confrontation between the Germanic stem family and Mongolian patrilineal organization.” It is unusual among communitarian regions in maintaining a relatively high status for women (such as is not found in the Balkans, for example). The communitarian family system of Northwest Russia was historically important in providing a sociological basis for Russian communism, as explained near the beginning of this review. In the 1917 elections to the Constituent Assembly, the Bolshevik Party gained only 24 percent of the vote over the whole of the Russian Empire, but achieved over 50 percent support in St. Petersburg, Moscow, and Belarus. In Livonia, a region that included parts of today’s Latvia and Estonia, its share of the vote rose to 71 percent.

Even today, after all the upheavals of the twentieth century, this family background can explain certain aspects of political behavior which mystify outsiders:

The permanence of communitarian values obviously explains the emergence, after the disorder of the 1990s and 2000s, of a stable authoritarian democracy, combining elections and an unanimist vote. Indeed, there is nothing in the electoral process to prevent Vladimir Putin being indefinitely re-elected to head the system. Control of the media is not the fundamental cause of permanence in power; authoritarianism is rooted in the people, and draws on communitarian values that are constantly being reproduced by the memory of places.

The memory of places [also] provides us with the fascinating example of Belarus that today is more attached than Russia to authoritarianism. Pres. Lukashenko is now the only “old-fashioned” dictator on the European continent, but the citizens of Belarus seem perfectly happy with the situation — and their society is functioning quite satisfactorily.

Putin’s Russia has instituted a protectionist regime to allow the reconstruction of the country’s industrial base. This amounts, as the author explains, to a “refusal of the Russian ruling class to see the people sold off as a cheap labor force to globalized capitalism,” and this is something the West’s neo-liberal elites cannot forgive. Poor as it is, Russia “remains a counter-model in a world that has moved towards a fierce ultra-individualism.” It also preserves a strong national consciousness without any of the embarrassment that affects Germany:

The values that have emerged from the communitarian family ensure the persistence of an integrated concept of the nation. The almost familial, concept of the people [narod] that characterizes Russia prevents Moscow from fantasizing about the dissolution of nations. In a world where most nations are small and militarily insignificant, the allure of the Russian approach is obvious, and very exasperating for the American geopoliticians who still think in terms of being all-powerful.

The best proof of the essential healthiness of today’s Russia can be found in demographic statistics. We may note here that Todd first gained notoriety back in the mid-1970s for predicting the impending collapse of Soviet communism on the basis of its rising infant mortality rate, something that had escaped everyone else’s attention. After reaching 22 per 1000 live births in the 1990s, infant mortality began to sink sharply around 2003 and now stands at 7 per 1000 (in Belarus, the figure is 3.6, comparable to Western Europe). Russia has recently experienced a drop of 53 percent in the suicide rate (2001-2014), 71 percent in the homicide rate (2003-2014), and 78 percent in the alcohol poisoning rate (2003-2014).

1 Y-qRe_VX7w-lQzvmd8TyYQ.jpeg

A revealing large focus of anti-Russian agitation in the West today involves Russia’s so-called homophobia. Todd suggests the West may be shifting away from the nuclear family model in favor of an extreme individualism in which people are conceived of as monads “detached from the conjugal family [and] ideally embodied by the homosexual of either sex” (for whom a redefined “marriage” is now understood as a right rather than, as traditionally for men and women, a duty). Russia, meanwhile, after undergoing a disastrous fall in its birth rate during the late 1980s and 1990s, has rebounded to 1.8 children per woman, well above the European average. In 2008, the Russian Orthodox Church even introduced a new holiday, the “Day of Family, Love, and Faithfulness,” as a celebration of natural procreation. No wonder the West hates them!

Russia fills an important role on the international stage today by offering an alternative to the Anglosphere’s combination of globalism, liberal economics, and maladaptively exaggerated individualism: it stands for a multipolar world of independent sovereign nations.

Mass Immigration and the Clash of Family Systems

Europe, then, is characterized by three fundamental family types: nuclear, stem, and exogamous communitarian. But let us recall that Todd distinguishes a fourth type: the endogamous communitarian family. This variant idealizes cousin marriage and frequently involves polygyny and purdah, or the systematic sequestration of women. Until very recently, such practices were entirely absent from Europe; today, of course, mass immigration has introduced them. Todd, although a man of the Left, is sensible enough to describe this development as “a bridge too far.” “The memory of places requires limited flows of migrants for it to function,” he cautions; “The arrival in just a few months of a block of immigrants is a quite different phenomenon.”

p1.jpgOf Angela Merkel’s lawless decision to open Germany’s borders in the summer of 2015, he observes:

With the family reunifications that will follow, we can predict with absolute certainty the stabilization and growth of a separate population living in parallel with the [pre-existing] Turkish group. We must therefore imagine a Germany increasingly concerned about its internal stability and cohesion. The real risk is that of the internal hardening of a German society in which anxiety leads to a policing of the different ways of life.

To us, the real risk would seem to be something a great deal worse than this, and affecting not only Germany but our entire civilization.

Biology Denial

Thus far, we have had little but praise for Todd’s vision of a deep level of history where “anthropological substrata impose their values without the knowledge of the actors.” Yet we must note one essential limitation: he refuses to descend from the anthropological to the biological level. Early on, he claims that genetic analysis “in most cases . . .  does not go much further than the examination of trivial phenotypic differences such as skin color or facial features.” It is tempting to counter that picking up a book such as The Bell Curve might have relieved the author of such a misapprehension. Alas, he reports: “I read this book when it first came out, and it sickened me.” Elsewhere he refers to IQ researchers as “ideologues.”

This blindness is all the odder in that biology represents, even more than anthropology, a deep, unconscious level of history whose study can bring to light otherwise invisible constraints under which the games of international relations and economic policy are played out. It would seem to be the next logical step on the path Todd has taken throughout his professional life.

In practice, the errors into which the author’s refusal to confront biological reality leads him seem mainly to affect his interpretation of very recent history, particularly 1) the higher education revolution since the Second World War, and 2) the third and final wave of secularization affecting areas where Catholicism remained strong until the 1960s.

The Secondary and Higher Education Revolutions: America

The popular spread of literacy which began in Protestant Germany can be seen in retrospect as a first educational revolution. In twentieth-century America, it was followed by what Todd considers a second and third educational revolution involving secondary and higher education respectively.

In 1900, ten percent of young Americans attended high school; six percent graduated.  By 1940, 70 percent of Americans were attending high school and fully half of them completing it. Todd believes this rapid expansion of secondary education revolution was in part responsible for the New Deal and declining economic inequality between the 1920 and 1970s. The expansion continued after the war until, by the 1960s, “dropouts” (a term coined at this time) came to be seen as failures. The US was the undisputed leader of the movement to universalize secondary education: in the mid-1950s, when 80 percent of American 15-19 year olds were in education, the corresponding figures for Britain, France and West Germany hovered between 15 and 20 percent. Todd comments:

The second educational revolution was driven by an ideology of a democratic and egalitarian hue. American education was liberal, open, and concerned with the development of the individual as much as the acquisition of knowledge. This educational system showed absolutely no interest in elitist performance. It enabled the assimilation of immigrants [and] thus contributed to the emergence of an America that was not just prosperous but also culturally homogeneous.

In its egalitarian and homogenizing effects, this revolution was similar to the first educational revolution universalizing basic literacy.

The third educational revolution involved higher or tertiary education. Although historically it followed closely upon the expansion of secondary education and was motivated by the same ideals, Todd treats it as a separate phenomenon because of its association with inequality and social stratification.

On the eve of the Second World War, 7.5 percent of America’s men and 5 percent of its women earned Bachelor’s degrees. Following the war and passage of the GI Bill, higher education began expanding rapidly. Within a generation, by 1975, 27 percent of men and 22.5 percent of women were completing college. “Once these levels had been attained,” the author writes, “the model of ever-increasing education for all—applicable almost perfectly to primary and more or less to secondary education — lost its validity.” Higher education plateaued in the 1970s and 80s, and Todd recognizes that this “did not result from any restriction by the host system but from the fact that an intellectual ceiling had been reached.” Rather, “higher education is, by its nature, stratified.”

Misreading Contemporary Inequality: Higher Education and Neo-Liberalism

So far, so good. To a biological realist, it is obvious that the indefinite expansion of education was always a utopian project bound to crash into the wall of natural and inherited capacities, intelligence in particular. Todd’s reference to an “intellectual ceiling” seems to imply a recognition of this. Yet he then turns around and treats so knowledgeable authority on intelligence as Richard Herrnstein as an “ideologue . . . embarked on the theoretical shaping of a new inegalitarian creed” meant to justify social and economic inequality!

It may be that Todd accepts intellectual differences at the individual level but not the group level, or it may be that he simply has no consistent position; his statements remain ambiguous or contradictory. But he clearly affirms that the higher education revolution has produced inequality rather than merely revealing it; one of his chapter subsections is actually entitled “Academia: a machine to manufacture inequality.”

Each institution of higher education assigns each student a place in the social hierarchy. Knowledge is of course transmitted there, and research carried out. However, since studies are now longer than required for the acquisition of knowledge or the identification of aptitude for research, it is clear that the hierarchization of society has become the primary goal.

And he maintains that the rise in economic inequality since the 1980s has been a consequence of this educational system, although all he demonstrates is that, historically, one followed the other; in other words, he may be guilty of the post hoc ergo propter hoc fallacy. I share Todd’s disdain for an economic system that has “forced American workers to compete with Third World workers who were paid twenty or thirty times less,” even as CEO salaries at Fortune 500 companies have risen from 20 times that of the average worker in 1950 to 204 times in 2013. But the natural inequalities increasingly revealed in educational achievement were just as real before this change in policy came about, and will remain with us under any possible educational or economic system.

Top-Scholarships-for-African-American-Students-1280x720.jpg

Todd makes the valid point that the American revolution in higher education, which has since spread throughout the West,

impose[s] on the participants an attitude of submission to authority [and] nourishes a higher class which, because it is selected by merit, thinks of itself [as] intellectually and morally superior. This superiority is a collective illusion: the homogeneity and conformism engendered by the mechanism of selection produces the ultimate paradox of a ‘world above’ subject to intellectual introversion, unsuited to individual thought.

But the illusion is not that differences in natural aptitude for higher education exist; it is that today’s hypertrophy of professional and technical training is equivalent to an increase in education as such. I can only shake my head over the presumption of equivalence between the number of years people now spend in school and their intellectual and (especially) moral development. It should be obvious that neither the individual nor society gains much from any increase in the number of doctorates awarded in “early childhood education” or “resentment studies,” but such bogus programs of study were a nearly inevitable consequence of trying to expand higher education past the point of diminishing returns determined by the fixed factor of inherited natural aptitude.

In such an academic environment, the ideal of liberal education — i.e., the cultivation of the mind for its own sake — cannot survive. And it is a proper liberal education, especially, which can teach intellectual humility to the highly intelligent. Hence the degeneration of higher education into the combination of professional training and political indoctrination we see today. And hence our current elite consisting of admittedly high-IQ persons who mistake their cleverness and academic qualification for breadth of mind, depth of insight, and even moral superiority.

Our political and social elites badly need replacing, and our bloated and corrupt academy badly needs both extensive pruning and qualitative curricular change. But Todd does not succeed in demonstrating that the higher education revolution is responsible for the harmful effects of neo-liberal economic policies.

The Third Ideological Crisis of Secularization: Is Le Pen a Nazi?

In the 1960s, Catholicism began to collapse in the areas — mainly stem family areas — of Europe where it had survived the first two waves of secularization. Much of the mentality and many social practices associated with Catholic Christianity remain strong in such areas, and this is the context in which Todd developed his concept of “zombie Catholicism.” But specifically religious belief and practice is nearly as vestigial there today as in other parts of Europe. And we may recall that Todd has asserted a natural pattern of development leading from literacy, to secularization, to a declining birthrate and ideological crisis. “Zombie Catholic” areas, like other stem family areas, have been especially hard hit by recent demographic collapse. Can we expect an ideological crisis in these areas as well?

This is not a question of merely theoretical interest, for we may recall that the first wave of secularization was associated with the French Revolution and the Napoleonic Wars, while the second wave was associated with two world wars and German National Socialism.

Todd’s treatment of this theme is coy and extremely compressed, being mostly limited to a couple of sentences. But they are revealing:

Since the mid-1960s, the zones of Catholicism have been living through the final stage of European secularization. And again, the metaphysical emptiness this entails is leading, against a backdrop of economic instability, to great anxiety and to the identifying of scapegoats.

852799-01-08-1586063996_867318.jpg

Now, the Left’s favored way of explaining opposition to replacement-level immigration is to interpret it as a “scapegoating” of immigrants driven by economic and other anxieties on the part of irrational bigots. Todd’s free use of the cant expression “Islamophobia” suggests sympathy for this view as well. He appears to be suggesting that the identitarian movement which has arisen in Europe in response to the threat of demographic replacement represents the ideological crisis of the third wave of secularization. This would seem to imply that he considers its destructive potential comparable to that of the French Revolution and the World Wars.

By characterizing the ideological crisis of the second (Protestant) wave of secularization as a “rise of nationalism,” Todd also suggests a historical analogy between the rise of Hitler and today’s “nationalist” opposition to multiculturalism and the Great Replacement. But nationalism is a highly ambiguous term that has meant widely differing things in various historical situations. Today’s nationalism is largely a defensive response to an aggressive globalism that threatens the continued survival of any recognizably Western civilization. It would be either stupid or dishonest to equate it with Hitler’s 1939 invasion of Poland. I cannot help but think that Todd’s Jewish identity has influenced him to seek historical analogies where none exist.

Todd thus follows a pattern I have observed in a depressing number of scholars: he is a learned and original interpreter of the past who quickly turns into a cliché-ridden progressive journalist the moment he turns his attention away from his area of specialization toward questions of contemporary politics.

This does not, of course, negate the value of his scholarly work or diminish the truth of his book’s principal message: mankind is not converging; history is continuing, and its deeper levels will always generate differences in mentality and social behavior that may lead to conflict. As he puts it in the conclusion of his study: “We urgently need to accept the divergence of nations resulting from the differentiation of family systems, if we have the peace of the world at heart.”

If you want to support Counter-Currents, please send us a donation by going to our Entropy page [4] and selecting “send paid chat.” Entropy allows you to donate any amount from $3 and up. All comments will be read and discussed in the next episode of Counter-Currents Radio, which airs every Friday.

Don’t forget to sign up [5] for the twice-monthly email Counter-Currents Newsletter for exclusive content, offers, and news.

Article printed from Counter-Currents Publishing: https://www.counter-currents.com

URL to article: https://www.counter-currents.com/2020/07/family-systems-history/

URLs in this post:

[1] here: https://www.counter-currents.com/sexual-utopia-in-power-order/

[2] here.: https://www.counter-currents.com/the-world-in-flames-order/

[3] here.: https://www.counter-currents.com/2020/07/its-okay-to-be-white/

[4] our Entropy page: https://entropystream.live/countercurrents

[5] sign up: https://www.counter-currents.com/2020/05/sign-up-for-our-new-newsletter/

Julius Evola: The Philosopher & Magician in War: 1943-1945

farp,small,wall_texture,product,750x1000.u3.jpg

Julius Evola:
The Philosopher & Magician in War: 1943-1945

ex: http://www.counter-currents.com

Gianfranco de Turris
Julius Evola: The Philosopher and Magician in War: 1943–1945
Rochester, VT: Inner Traditions, 2020

julius-evola-9781620558065_hr.jpgThis English translation of Gianfranco de Turris’s Julius Evola: Un filosofo in guerra 1943–1945 has come along at just the right time, for it shows us how a great man coped both with societal collapse and with personal tragedy. As the title implies, the book focuses on Evola’s activities during the last two years of the Second World War. However, de Turris goes considerably beyond that time frame, dealing with much that happened to Evola after the war, up until about 1950.

De Turris’s main objectives in this work are to solve a number of mysteries about Evola’s activities at the end of the war, and in the post-war years, and to respond to the philosopher’s critics. Because, until now, so little has been known about these years in Evola’s life, they have been the object of a great deal of speculation, especially on the part of hostile, Left-wing writers. De Turris has uncovered fascinating new information about Evola’s activities and provided definitive answers to a great many lingering questions.

The book begins with an episode that will doubtless be the focus of most critical reviews: Evola’s journey to Hitler’s headquarters in August–September 1943. As the war dragged on, public opinion in Italy had begun to turn against Mussolini, especially after Rome was bombed by the Allies for the first time on the 19th of July. Several members of the government had turned against Mussolini, and the Duce felt compelled to summon the Fascist Grand Council for the first time since the beginning of the war. This turned out to be a mistake, for it passed a motion of no confidence in Mussolini, effectively giving King Victor Emmanuel the power to dismiss him. Mussolini, however, behaved as if nothing of significance had occurred. He appeared for an audience at the royal palace the next day, prepared to brief the King on recent events. Instead, the King had Mussolini arrested and imprisoned in a hotel atop Gran Sasso mountain, the highest peak in the Apennines.

The story of Mussolini’s daring rescue (on the 12th of September) by German commandos flying gliders, led by the legendary Otto Skorzeny, is one of the most famous episodes of the war. Mussolini was immediately flown to Munich and then to Hitler’s HQ (“Wolf’s Lair”) in East Prussia. When he arrived on the 14th of September, Julius Evola had already been there for several days. The philosopher was part of a delegation chosen by the Germans to help advise them on what course to take in Italy. The delegation also included the Duce’s son, Vittorio.

Their journey from Italy was undertaken at considerable risk. The plane carrying Evola narrowly escaped interception by Allied aircraft. On the ground, Evola and others were disguised for part of their journey in Waffen SS caps and coats. Once the philosopher had arrived at Wolf’s Lair, he and the other members of the delegation were received by Joachim von Ribbentrop who communicated to them Hitler’s wish that “the Fascists who remained faithful to their belief and to the Duce were to immediately initiate an appeal to the Italian people announcing the constitution of a counter-government that confirmed loyalty to the Axis according to the commitment first declared and then not maintained by the King” (quoting Evola’s account, p. 20).

Believe it or not, this is one of the less interesting parts of de Turris’s book. Far more interesting is what happens to Evola later. Those already familiar with the details of Evola’s life will know what is coming: his flight from Rome, his injury in Vienna, and his long recovery in the years immediately following the war. This part of the book is more interesting not just because it fills in many blanks in Evola’s biography, but because it reveals a more “human” side to the philosopher. I apologize if this seems a somewhat maudlin way to speak of a man like Evola, but I can think of no alternative.

Those who have read Evola extensively know that the philosopher can often seem as remote as the peaks he climbed in his youth. In de Turris’s account, however, we find an Evola who is initially depressed and dispirited by the outcome of the war, and by his injury. He struggles to make sense out of why these things have occurred, and he struggles to define what his mission must be in the post-war situation. Eventually, he emerges triumphant, but it is instructive to see not only how he overcomes his struggles, but that he struggles. In facing our current situation, in which the Western world (especially the US) seems to be falling down around our ears, Evola’s example gives us strength. We see that even Evola, even this “differentiated type” (to use his terminology) had to struggle with adversity — but that he overcame.

ba309bc4eecbc4341ae0730619248d87.jpg

On June 4, 1944, the Allies captured Rome. One of the first things their agents did, just hours after entering the city, was to pay Julius Evola a call. Allied intelligence had learned that Evola’s name was on a list of intended agents of a German-led “Post-Occupational Network” for espionage and sabotage (his codename was “Maria”). They showed up at Evola’s apartment, no doubt with the intention of arresting and interrogating him. However, Evola’s elderly mother detained them at the entrance, while the philosopher slipped unnoticed out a side door. The one thing he took with him was a suitcase containing the materials that would eventually become the three-volume Introduction to Magic (Introduzione alla magia).

Evola then embarked on a long and arduous journey. On foot, he made his way out of the city and located the retreating German troops. They gave him shelter, and eventually, he wound up in Vienna, where he lived under an assumed name. Exactly why Evola headed for Vienna has been something of a mystery, and de Turris spends a good deal of time on it. Incredibly, it appears that Evola went to Vienna to undertake research on Freemasonry at the request of the SD (Sicherheitsdienst; the “Security Service” of the SS)! The SD’s “Office VII” had been engaged in Freemasonic studies, and they were not going to interrupt it for a small thing like the apocalypse.

Evola later told an associate that the SD had assigned him the task of “a purification work and ‘return to the origin’ of the Freemasonic rituals found during the war by the German troops in various countries” (p. 158). Evola was not sure exactly why the SD was interested in this. Had they sent him in search of the Ark of the Covenant, it would hardly be more surprising. In case it is not obvious what Freemasonry had to be “purified” of, Evola actually makes this clear in his autobiography The Path of Cinnabar (Il cammino del cinabro): “[Freemasonry] initially had an initiatic character but later, in parallel with its politicization, had moved to obey and subject itself to anti-traditional influences. The final outcome was to act out the part as one of the main secret forces of world subversion, even before the French Revolution, and then in general solidarity with the revolution of the Third State [sic]” (quoted in de Turris, p. 159; The translator means “Third Estate,” which, in the French Ancien Régime, was made up of the peasants and bourgeoisie).

Luftangriffe.jpgOn January 21, 1945, Evola decided to take a walk through the streets of Vienna during an aerial bombardment by the Americans (and not the Soviets, as has been erroneously claimed). While he was in the vicinity of Schwarzenbergplatz, a bomb fell nearby, throwing Evola several feet and knocking him unconscious. He was found and taken to a military hospital. When the philosopher awoke hours later, the first thing he did was to ask what had become of his monocle. Once the doctors had finished looking him over, the news was not good. Evola was found to have a contusion of the spinal cord which left him with complete paralysis from the waist down. As Mircea Eliade notoriously said, the injury was roughly at the level of “the third chakra.” It resulted in Evola being categorized as a “100-percent war invalid,” which afforded him the small pension he received for the rest of his life.

Why did Evola go for a walk during a bombing raid? Eliade erroneously claimed that Evola “went to fight on the barricades against the Soviet Russian advance on Vienna” (p. 128). Evola provides an answer himself, in a hitherto unpublished letter to the wife of the Austrian conservative philosopher Othmar Spann:

. . . I would always challenge destiny, so to speak. And from here originate my acts of folly on the glaciers and mountains: hence the principle of my not caring or having any concern about the aerial bombardments. And the same goes for when I was in Vienna when the situation had exacerbated to the point of severe danger. . . . In the end I was caught by a carpet bombing in Schwarzenberg. [p. 125]

But when Evola went out walking that fateful day, he had expected that his destiny would be either to live or to die. He was not expecting that he might be destined to live out the rest of his days as a cripple. This turn of events seems to have utterly perplexed the philosopher, and he struggled to make sense of why this had happened to him, and at that point in his life. Matters were complicated by Evola’s belief, stated years later in The Path of Cinnabar, that “there is no significant event in existence that was not wanted by us before birth” (quoted in de Turris, p. 169).

In the same letter to Erika Spann, Evola writes: “What is not clear to me is the purpose of the whole thing: I had in fact the idea — the belief if you want to call it, naïve — that one either dies or reawakens. The meaning of what has happened to me is one of confusion: neither one nor the other motive” (p. 170). De Turris refers to the “incomprehension and disillusionment” Evola experienced “at the outcome and aftermath of the war” (p. 54). The philosopher had been struggling to understand the cataclysm that had engulfed Europe and destroyed Fascism and National Socialism, concerning which he had cautiously nurtured certain hopes. Now, additionally, he had to make sense of why fate had chosen to permanently cripple this Western kshatriya, this man of action. It is difficult to imagine the desolation and inner turmoil Evola had to endure in the years immediately following the war. Again quoting the letter to Frau Spann: “In this world today — in this world of ruins — I have nothing to do or look for. Even if tomorrow everything magically returns to its place, I would be here without a goal in life, empty. All the more so in this condition and in this clinic” (pp. 199-200).

AK-OÖ-Bad-Ischl-Kur-Erholungsheim-Salzkammergut.jpgEvola was eventually transferred to a hospital in Bad Ischl, where he received better treatment. De Turris offers a rather harrowing account of the various operations and therapies used to treat Evola, mostly without success. Despite his condition, while at Bad Ischl, Evola actually traveled to Budapest, where he remained for a couple of months before returning to Austria. Little is known about what Evola was doing in Budapest or who helped him get there (though we now know the address at which he was living). De Turris argues persuasively that Evola went there to be treated by the famous Hungarian neurologist, András Pető, who had some success in the treatment of paralysis using unconventional methods. Unfortunately, he was not able to help Evola.

From the beginning, Evola had entertained the possibility that his paralysis was “psychic” in nature. He was encouraged in this belief by René Guénon, with whom he continued to correspond from his hospital bed in Bad Ischl. Guénon wrote to him:

According to what you tell me, it would seem that what really prevents you from recovering is more of a psychic nature than physical; if this is so the only solution without doubt would be to provoke a contrary reaction that comes forth from your own self. . . . Besides, it isn’t at all impossible that something might have taken advantage of the opportunity provided by the lesion to act against you; but it’s not at all clear by whom and why this may have occurred. [p. 148]

In fact, there does seem to be something mysterious about Evola’s condition. In 1952, he was visited in his apartment by several associates, including the anthroposophists Massimo Scaligero and Giovanni Colazza. During this visit, the men saw Evola move his legs – something that, given his paralysis, should have been completely impossible. After leaving Evola’s presence, they were naturally eager to discuss this. It was reported that Colazza said to Scaligero, “Of course he could! But he doesn’t! He does not want to do it” (p. 197).

Setting this mystery aside, Evola appears to have become reconciled to his condition by reminding himself that, after all, the body is but a temporary vehicle for the spirit. In a letter to a friend, he states that “in regard to my situation — even if I had to remain forever like this, which is not excluded — it spiritually does not signify anything more for me than if my car had a flat tire” (p. 168). Another friend, a Catholic priest, naïvely suggested that Evola travel to Lourdes in hopes of a miracle cure at the Sanctuary of our Lady. Evola responded with kindness and patience, saying, “I have already told you how little this thing means to me . . . The basic premise, which is that of an ardent desire for a healing, is first of all lacking. If grace were to be asked for, it would rather be to understand the spiritual meaning as to why this has happened — whether it remains this way or not; even more so, to understand the reason for my continuing to live” (pp. 168-69).

Julius Evola.jpgAnd, in time, Evola does seem to have come to some understanding of why fate had dealt him this hand, though he never made public these very personal reflections. On the eve of the philosopher’s return to Italy in August 1948, his doctor at Bad Ischl reported that “the general state of the patient has improved considerably in these last days, the initial depressions have become lighter, the irascibility and the problems of relationship with the nursing staff and patients have declined markedly” (p. 176). Indeed, one imagines that Evola was not an ideal patient. He wrote to Erika Spann of the “spirit-infested atmosphere of the diseases of these patients” (p. 193; italics in original).

What undoubtedly lifted Evola’s spirits is that he had at last defined what was to be his post-war mission. In The Path of Cinnabar, he writes that

The movement in the post-war period should have taken the form of a party and performed a function analogous to that which the Italian Social Movement [MSI] had conceived for itself, but with a more precise traditional orientation, belonging to the Right, without unilateral references to Fascism and with a precise discrimination between the positive aspects of Fascism and the negative ones. [Quoted in de Turris, p. 54]

Concerning this, de Turris comments that “all of his [post-war] publishing activities and book-writing projects were specifically oriented in this direction” (p. 54). In 1949, Evola began writing again, initially under the penname “Arthos.” He wrote in bed, in pencil, with a lap desk placed before him, or he used a typewriter, seated at his desk in front of the window. His French biographer, Jean-Paul Lippi, referred to him as “an immobile warrior.”

Around this time, Evola learned that he had become an idol of Right-wing youth in Italy. In September 1950, he addressed the National Youth Assembly of the MSI in Bologna. The inclusion of Evola seems to have been last-minute. The organizers heard that the philosopher was staying at a nearby hospital and paid him an impromptu visit. One of the men present offers this moving account of what happened next:

We introduced ourselves and invited him to attend the assembly. He made himself immediately available and expressed great interest. He asked us if he could have the time only to change and shave. I remember that in his haste he had a small cut on his cheek. We carried him in our arms and placed him in the German military truck. Upon entering the assembly hall he was warmly welcomed by our group and since Evola was unknown to me as a thinker, Enzo Erra introduced him as a heroic invalid of the Italian Social Republic. On stage, while I was supporting him, I noticed that he was pleasantly surprised and moved by the welcome of hundreds of young people. He silently fixed his attention and listened intently to the various interventions, and at the end of the proceedings we took him back to the hospital. It was at that moment that we had the idea of asking him to write a booklet that would be a guide, and that was how the Orientamenti was born. The next day we accompanied him to a small mountain hotel in the Apennines. [p. 207]

unnamedcivilta.jpgJulius Evola was back. Indeed, he wrote some of his most important books in the post-war years: Men Among the Ruins, The Metaphysics of Sex, Ride the Tiger, The Path of Cinnabar, Meditations on the Peaks, and others. Arguably, he enjoyed far more influence after the war than he ever did before. Disturbed by his influence on the youth, Italian authorities arrested Evola in May 1951 and put him on trial for “glorifying Fascism.” He was acquitted — something that would be unimaginable in today’s world, given its unironic concern with “social justice.”

This book is required reading for admirers of Evola, and students of traditionalism generally. It should also be read by Leftist critics of Evola — though it will not be, or, if it is, the contents will be distorted and misrepresented. You see, de Turris does almost too thorough a job of demolishing Evola’s detractors. One wishes, in fact, that he had spent a little less time jousting with these people, as they all come off as dishonest lightweights. Still, I suppose it is necessary. And “jousting” is an appropriate term, as de Turris’s defense of his mentor is gallant and virile in the best tradition of the “aristocrats of the soul.” He has learned from a master, and in his voice we sometimes hear an echo of Evola’s own. De Turris is well-qualified to tell Evola’s story: he knew the philosopher personally, and is the executor of his estate.

Among the fine features of this volume are two interesting appendices. The first consists of illustrations, some of which are fascinating. One is a reproduction of the top of a cigar box signed by the men present at Wolf’s Lair, including Evola, Vittorio Mussolini, and others. The second appendix consists of hitherto-unpublished translations of several articles Evola wrote in 1943 for La Stampa, the daily newspaper in Turin. I will close with a quote from one of these, which is not only prescient, given Evola’s fate after 1943, but also particularly relevant to the situation in which we now find ourselves:

From one day to another, and even from one hour to another, an individual can lose his home to a bombardment: that which has been loved the most and to which one was most attached, the very object of one’s most spontaneous feelings. . . . It has become blatantly clear . . . as a living fact accompanied with a feeling of liberation: all that is destructive and tragic can have value to inspire. This is not about sensitivity or badly understood Stoicism. Quite the contrary: it is a question of knowing and nurturing a sense of detachment from oneself, people, and things, which should instill calm, unparalleled security, and even . . . indomitability. . . . A radical breakdown of the “bourgeois” that exists in every person is possible in these devastating times. . . . [To] make once more essential and important what should always be in a normal existence: the relationship between life and more than life . . . During these hours of trials and tribulations the discovery of the path, where these values are positively experienced and translated into pure strength for as many people as possible, is undoubtedly one of the main tasks of the political-spiritual elite of our nation. [pp. 261–62]

If you want to support our work, please send us a donation by going to our Entropy page [3] and selecting “send paid chat.” Entropy allows you to donate any amount from $3 and up. All comments will be read and discussed in the next episode of Counter-Currents Radio, which airs every Friday.

Don’t forget to sign up [4] for the twice-monthly email Counter-Currents Newsletter for exclusive content, offers, and news.

Article printed from Counter-Currents Publishing: https://www.counter-currents.com

URL to article: https://www.counter-currents.com/2020/08/julius-evola-the-philosopher-and-magician-in-war-1943-1945/

URLs in this post:

[1] here: https://www.counter-currents.com/summoning-the-gods-order/

[2] here: https://www.counter-currents.com/what-is-a-rune-other-essays-order/

[3] our Entropy page: https://entropystream.live/countercurrents

[4] sign up: https://www.counter-currents.com/2020/05/sign-up-for-our-new-newsletter/

vendredi, 31 juillet 2020

Luc-Olivier d'Algange: Entretien avec Anna Calosso sur "L'âme secrète de l'Europe"

Luc-Olivier-d%u2019Algange-@TV-Liberté-1280x720.jpg

Luc-Olivier d'Algange: Entretien avec Anna Calosso sur "L'âme secrète de l'Europe"

9782343204765b.jpgAnna Calosso : Vous venez de faire paraître un fort beau  livre, au titre particulièrement évocateur pour nous, L'Ame secrète de l'Europe, dans la collection Théôrià, aux éditions de L'Harmattan, et je serais tentée de vous demander d'emblée : Qu'est-ce qu'une âme ? Et l'Europe, selon vous, a-t-elle encore une âme ?

Luc-Olivier d'Algange : Avant de répondre directement à votre question, ou plus exactement à vos deux questions, aussi fondamentales l'une que l'autre, permettez-moi de dire quelques mots à propos de la collection où il vient de paraître, dirigée par Pierre-Marie Sigaud, nommée Théôrià. Cette collection, qui prend  la suite de la collection Delphica des éditions de L'Age d'Homme, publie, depuis deux décennies, des œuvres, philosophiques et métaphysiques, qui relèvent de ce que l'on a nommé la sophia perennis . Citons, parmi les auteurs, Frithjof Schuon, Jean Borella, Jean Hani, Marco Pallis,  Gilbert Durand, Françoise Bonardel, Patrick Laude ou encore Paul Ballanfat, dont un livre tout récent présente l'oeuvre de Yunus Emre, poète majeur, dont l'oeuvre poétique vient également de paraître  dans cette collection.

Si l'on considère la pensée dominante, y  compris dans ses aspects en apparence contradictoires, force est de reconnaître que nous sommes pris en tenaille entre le nihilisme relativiste, d'une part, et des formes de religiosités fondamentalistes, légalistes ou moralisatrices d'autre part. Entre l'homme-machine et le dévot narcissique et vengeur, entre un matérialisme et un spiritualisme (qui, soit dit en passant,  obéissent également à une logique managériale), bien peu d'espace nous reste, tant et si bien que nous vivons dans un monde où nous ne respirons guère, où les souffles sont courts, où les pensées sont étroitement surveillées, où le débat intellectuel se réduit à l'accusation et à l'invective. D'où l'importance de ce corpus  rassemblé sous le nom de Théôria,- mot qui veut dire contemplation, et qui redonne sa primauté à l'herméneutique, l'art de l'interprétation, l'expérience intérieure, mais avec précision et exigence, loin du fatras New Age et des « spiritualités » interchangeables ou touristiques. 

Voici donc pour le paysage, où je suis heureux de me retrouver, et dans lequel le mot âme, bien sûr, vient tout de suite à l'esprit. L'expression « venir à l'esprit », au demeurant, n'est pas fortuite. L'âme, pour sortir de la sa gangue, a besoin de l'esprit. De même, que serait un esprit  qui serait totalement détaché de l'âme, d'un esprit sans souci de l'âme, sinon une pure abstraction ? Une chose détachée, une chose sans cause, un pur néant.

Qu'est que l'âme ? L'âme est ce qui anime, et je serais tenté de dire, avec Jean-René Huguenin, que ce n'est pas l'âme qui est dans le corps mais le corps qui est dans l'âme. L'âme est inspir et expir,  elle n'est point un épiphénomène, elle n'est pas subjective ; si intérieure qu'elle soit, c'est elle qui nous donne accès à la grande extériorité, au cosmos lui-même. Infime iota de lumière incréée dans le noir de la prunelle, elle est ce qui resplendit, la lumière sur l'eau, « la mer allée avec le soleil » dont parle Rimbaud.

Quant à la seconde partie de votre question, le titre même de l'ouvrage, donne la réponse. L'âme de l'Europe est devenue secrète. Elle existe, mais inapparente et lorsqu'elle semble apparaître, ici ou là, dans les vestiges visibles du passé, sa statuaire par exemple, ou ses œuvres contemporaines, elle est insultée, bafouée, conspuée, ou tout simplement ignorée. Cependant, le secret, dans sa modalité, n'est pas seulement un refuge, un retrait, une clandestinité, mais aussi, de par l'étymologie même du mot, un recours au sacré. Secrète, l'âme de l'Europe, n'est pas moins vive. Peut-être même pouvons-nous comprendre cette clandestinité  comme une sorte de « mise-en-abyme » héraldique , la possibilité d'une récapitulation salvatrice. L'âme disparaît des apparences pour se tenir en éveil dans l'Apparaître.

1581598650.jpg

Un chapitre du livre évoque cette possibilité : «  Les dieux, ceux qui apparaissent ». Pour qu'une chose apparaisse, il faut qu'au préalable elle soit cachée, en attente, en puissance. Il n'est si grand hiver, qui, vers sa fin, ne laisse éclater les graines qui survivaient sous sa glace. Tout désormais, pour ceux qui sont attachés à la grande culture européenne, est affaire de survie. Or, lorsqu'elle est menacée, la survie devient métaphysique. Elle passe de l'immanence à la transcendance, elle se retourne vers son origine et sa fin dernière.  Elle devient une lisière entre l'être et le néant, une expérience « gnostique » non au sens de la « gnose qui enfle », de la prétention intellectuelle, mais au sens d'une humilité nécessaire. Lorsque plus rien ne semble tenir, que tout s'effondre, et que l'horizon indépassable du « progrès » semble être un champs de ruines ou, pire encore, une réalité faussée, virtuelle, clonée, « zombique », nous devons retrouver le sens de la terre, de l'humus.

Vous avez remarqué qu'à intervalles régulier nos ordinateurs nous demandent de prouver que nous ne sommes pas des robots. Les preuves à l'appui seront, je gage, de plus en plus en plus difficiles à fournir, puis inutiles. Nous sommes intimement modifiés par les instruments que nous utilisons et par notre façon de les utiliser. En littérature, cette façon se nomme le style. Mais la littérature qui exige le silence, l'attente, la patience, la temporalité profonde, est elle-même menacée par l'ère du « clic » et du « toc » où nous sommes déjà entrés. Voyez la morale, qui fut autrefois l'objet de tant de réflexions et de passion, voyez ce qu'elle est est devenue : une chose binaire, manipulable, destructrice et d'une crétinerie sans nom, voire, pour filer la métaphore, une sorte de TOC, autrement dit un trouble obsessionnel compulsif. La morale qui fut l'objet de l'attention patiente des stoïciens, des théologiens, de Spinoza, de Montaigne, de Pascal, est devenue une forme de pathologie qui menace de tout ravager sur son passage, à commencer par la littérature, - non seulement la littérature « mal-pensante », mais la littérature en soi, autrement le langage qui n'est pas exclusivement au service d'une utilité ou d'une efficience immédiate.

4e0201ce40862a30174c407776952be6.jpgAnna Calosso : La comparaison vous paraîtra peut-être étrange, mais à lire votre livre, j'ai pensé à l'ouverture du Lohengrin de Richard Wagner. J'ai perçu là une musique, des nappes sonores, des orchestrations, des « leitmotives »,  comme si, en évoquant, tour à tour Nietzsche et Venise, la pensée grecque, des présocratiques à Plotin, Novalis et les romantiques allemands, l'alchimie du poème, vous vous étiez donné pour dessein de dire l'aurore attendue à travers le crépuscule : une aurore européenne, belle comme la statue de Uta von Ballenstedt qui figure sur la couverture de votre livre. 

Luc-Olivier d'Algange : Je vous avoue n'y avoir pas songé, mais la façon dont vous en parlez donne à la comparaison une pertinence qui va,sans tarder, me porter à réécouter cette ouverture... Je vous avoue cependant que ces derniers temps j'ai davantage écouté du Debussy et du Ravel, voire du Nino Rota, que du Wagner. Mais vous avez sans doute raison, et Debussy fut aussi, peut-être, à sa façon, un « anti-wagnérien » wagnérien. Enfin, je vous dirai qu'entendre un livre comme de la musique, entendre la musique sur laquelle reposent les phrases, est sans doute la meilleure façon de lire, et peut-être la seule. Il n'est rien de plus navrant que ces lecteurs qui, dans un livre, se contentent de collecter les informations, des opinions, à partir desquelles ils se forgeront des avis ou des opinions, en accord ou en contradiction avec ceux du livre, peu importe. Ils seront passés à côté  de ce dont naquirent les phrases ; ils seront passés à côté de l'auteur, et, ce qui est plus grave, des paysages et des figures aimées. Nous écrivons toujours avec toutes nos Muses. Les écrivains sont tous des plagiaires, - mais ce qu'ils tentent de plagier, ce n'est que malencontreusement d'autres livres. Le bon défi, en écrivant, est de tenter de plagier Scarlatti ou John Coltrane, ou encore un bruissement de feuillage ou son enchevêtrement, la neige qui tombe, la rugosité de l'écorce, la fugacité de la luciole, et les vagues, bien sûr, les vagues en leur triple mouvement. C'est la raison pour laquelle il n'y a pas une seule façon de bien écrire, mais d'infinies, allant de l'évidence immobile du galet sur la plage jusqu'aux bouleversements des nuages par temps d'orage.

Anna Calosso : Cependant votre livre, si grande que soit l'importance que vous attachez à la poésie, est aussi un livre polémique, et, si j'ose dire, une sorte de « défense et illustration » de la culture européenne dans son identité profonde. Comment pourriez-vous formuler rapidement la thèse défendue?

Luc-Olivier d'Algange : Le mot « thèse » me semble inadéquat, cela supposerait une anti-thèse et une synthèse. Mon dessein est plus modeste et plus improvisé. J'obéis à des admirations, - et toutes, loin de là, ne figurent pas dans cet ouvrage... Ce livre est peut-être né du sentiment que tout conjure, aujourd'hui plus jamais, à nous faire passer à côté de la beauté des êtres et des choses. L'Europe n'est pas seulement un territoire, un ensemble de langues et de peuples plus ou moins apparentés ; elle fut aussi une possibilité de l'esprit et des corps, une réfraction particulière du monde. Qu'elle disparaisse, et ce sont des aspects de l'entendement humain qui disparaîtront, des styles, des exactitudes et des abandons, des mythes et des symboles, des inquiétudes et des aventures, des métaphysiques contradictoires, mais aussi des coutumes, des rites populaires ou aristocratiques . C'est vous dire que je ne crois aucunement en l'Europe économique ou technocratique, mais en la France, l'Allemagne, l'Italie, la Grèce, le Portugal etc... Que se passe-t-il quand nous nous promenons à Paris ou à Venise, dans un village de Provence ou de l'Aveyron, quelles pensées nous viennent sur le quai du Tounis à Toulouse, ou sur le bord du Tage à Lisbonne, ou encore au Temple de Delphes, - ou tout simplement dans une forêt, sur la chemin de campagne, sur la terrasse d'un bistrot ?  L'esprit des lieux, toujours, est plus grand que nous. Une certitude nous en vient : nous nous devons à ce qui est plus grand que nous, au choeur des voix qui se sont tues dont parlait Péguy, à notre langue, au Logos qui est Roi. Les grands bonheurs sont des réminiscences.

ic_large_w900h600q100_cathedrale-rouen.jpg

Anna Calosso : Mais qu'en est-il alors du présent, du bonheur présent ?

Luc-Olivier d'Algange : Le bonheur du présent est de devenir présence par l'afflux de la réminiscence, par les dons reçus et honorés. Il n'est pire malheur que l'amnésie ou le reniement. L'enfer sur terre a toujours été instauré par les adeptes de la table rase. Ceux-ci, remarquons-le, ne désarment pas. A peine sommes-nous remis d'un de leurs désastres programmés que les voici de nouveau à la tache, traquant, surveillant, lynchant sans relâche, honnissant leur passé et s'exaltant narcissiquement de leur présent, lui trouvant toutes sortes de vertus, et se croyant l'incarnation du Bien. A chaque homme de grande mémoire qui disparaît, notre vie s'abaisse d'un cran ; elle devient plus ennuyeuse, plus mesquine, plus calculatrice, et, en tout, plus misérable. Notre langue est notre mémoire : elle nous dit ce que nous fûmes et ce que nous pourrions être. Aussi bien s'acharne-t-on à la défigurer, à en rendre l'usage presque impossible, avec l'écriture inclusive, l'approximation, le jargon, une syntaxe effondrée, mais aussi, et surtout, un appauvrissement du vocabulaire, une uniformisation du propos autorisé, - si bien que certaines choses ne peuvent, tout simplement plus être dites. Les quelques « puristes » de la langue qui demeurent, hélas, n'y changeront rien. Tout au plus feront-ils quelques livres aimables dans un style « néo-hussard », où Blondin, Nimier, ou Jacques Laurent, certes, ne reconnaîtraient point leurs petits.  Le mal est en amont. Il est dans l'expérience intérieure, l'espace intérieur. Qu'en est-il du « champs du possible » qu'évoquait Pindare ? Qu'en est-il de nos sensations à fleur de peau et des plus hautes spéculations de l'Intelligible, - au sens platonicien. Qu'en est-il de l'espace entre les deux, ce monde « imaginal » selon le néologisme de Henry Corbin, d'où apparaissent les symboles, les mythes, les épiphanies ? Qu'en est-il de l'aventure humaine ? 

2837907-BTQUVMTQ-7.jpg

Anna Calosso : Vous écoutant, il me vient naturellement à l'esprit le nom de Gabriele D'Annunzio, auquel un des chapitres de votre livre est consacré. Un regret cependant, vous n'y retracez pas la fameuse équipée de Fiume, dont vous aviez parlé dans une excellente émission de radio en compagnie de Didier Carette.

Luc-Olivier d'Algange : Fiume sera présente dans un prochain livre qui porte sur le refus de la servitude volontaire. Ce fut, en effet, une aventure extraordinaire, échappant à toutes les idéologies, un exercice pratique de liberté conquise. J'y reviendrai. J'étais particulièrement heureux de l'évoquer avec Didier Carette, - qui sait particulièrement bien ce que c'est qu'être acteur, - au sens étymologique du terme. Au commencement était l'action, disait Goethe. Qu'est-ce que l'agir, qu'est-ce que la pensée ? Heidegger creuse admirablement la question. Nous croyons penser alors que nous ne pensons pas encore ; nous calculons, nous classons, nous évaluons, nous ratiocinons, mais nous ne pensons pas encore. Nous construisons des systèmes, nous inventons des orthopraxies, mais nous ne pensons pas. Il en est de même de l'action : nous nous affairons, mais l'essence de l'agir nous échappe. Le monde  politique est la scène de ces actions vides, qui n'existent que par la représentation qu'elle se donnent d'elle-mêmes, - qui est flatteuse, qui n'est même que flatterie. Rien ne se fait vraiment : nos contemporains en sont flattés. Il y a des écoles de flatterie, de flagornerie, c'est une science : selon que le vent souffle, bien reconnaître le sens du poil. Un bon politicien reconnaît le sens du poil du Gros Animal dont il voudra se servir pour ne rien faire. D'où l'importance des poètes, du poien, et D'Annunzio en eut la plus haute conscience. La vie, dont il écrivit l'éloge, il la voulut, en disciple de Pindare, magnifique. Célébrer le passé afin que l'avenir revienne vers nous, ne rien renier, et tout vouloir hausser à une plus haute intensité, aimer d'un amour égal la douceur de la vie et la tragique de la mort. Sa devise est parfaite : « J'ai ce que j'ai donné ».

Anna Calosso : Quant-à-vous, cher Luc-Olivier, vous nous avez donné un beau livre, dont nous n'avons évoqué ici qu'une infime partie. Mais j'invite nos lecteurs à voyager avec vous dans le songe de Pallas-Athéna, d'entendre « le beau murmure des sages abeilles du pays », de méditer sur « la légère et infinie trame du monde »,  de divaguer  au bord de lllissos, du Tage et de la Garonne, dans l'Allemagne d'Hölderlin, ou de Jacob Böhme, dans monde des visionnaires néoplatoniciens et des Alchimistes, « entre Albe et Aurore ».  Rarement l'image de l'Attelage Ailé ne m'a semblé plus juste. Une dernière question. Dans votre hommage à Stefan George vous écrivez «  La poésie est un combat ». Qu'en est-il du combat aujourd'hui ? Contre qui  ou contre quoi faut-il se battre ?

tmp1101244812931104770.jpg

Luc-Olivier d'Algange : Stefan George est un poète qui me tient à cœur. Il est tout ce que ce monde, - tantôt nihiliste malin, tantôt fondamentaliste obtus – n'est plus. Ludwig Lehnen disait de l'oeuvre de Stefan George qu'elle était un « contre-monde ». Solennelle, mais pour inviter à la légèreté de l'être ; mystérieuse mais pour donner accès au mystère de la limpidité ; aristocratique, mais par générosité. Ce « contre-monde » est l'enfance continuée. Sa langue est là, mallarméenne à certains égards,  pour dire ce que nous ressentions avant de pouvoir le dire, avant l'adultération, la ratiocination, la banalité despotique.

La poésie est un combat contre le prosaïque, - elle est un combat pour la sauvegarde de ses propres sources intérieures . Le combat n'est pas idéologique, ni politique au sens actuel du terme, - qui se réduit à trouver un poste, -  mais de chaque instant... A chaque instant, il nous donné de ternir ou de faire resplendir le monde. Il ne suffit plus d'être intelligent, de manier des concepts ou d'être maître dans l'art du sarcasme : il faut, comme disait Novalis « poétiser le réel ». Chacun sait, par intuition, que la vie ne suffit pas. Il faut faire danser les images et les mots en tarentelles dionysiaques... ou comme le proclamait D'Annunzio, à Fiume, aux derniers jours de l'aventure, danser une dernière fois devant la mer, aux lueurs des feux, avant la fin du rêve.

dimanche, 05 juillet 2020

Marcel Gauchet: malheur français et néolibéralisme

mg-malhfrunnamed.jpg

Marcel Gauchet: malheur français et néolibéralisme

Ex: Aph Aph Philippe Conrad (via Facebook)

Il y a un malheur français, bien spécifique à ce pays : pourquoi sommes-nous les champions du monde du pessimisme et du mécontentement de nous-mêmes ? Pourquoi vivons-nous notre situation, notre place dans l’Europe et le monde, comme un malheur incomparable ?


Marcel Gauchet aborde ce problème d’une façon originale, en procédant d’abord à un vaste examen historique, qui le conduit aux xviie-xviiie siècles, jusqu’à la période immédiatement contemporaine: pourquoi la mondialisation et l’insertion dans l’ensemble européen sont-ils ressentis en France avec une particulière inquiétude ? Pourquoi le divorce entre les élites et le peuple prend-il chez nous ce tour dramatique ? Quelle responsabilité incombe aux dirigeants dans la montée de ce qu’on appelle, sans y réfléchir, « populisme » ? Quel rôle joue, dans le marasme français, le néo-libéralisme auquel Mitterrand a converti la France sans le dire ?


Enfin, l’auteur montre que nous sommes aujourd’hui au plein coeur d’une période d’idéologie, d’autant plus pernicieuse qu’elle n’est jamais repérée pour ce qu’elle est, mais toujours confondue avec le cours obligatoire des choses : il s’agit de l’idéologie néo-libérale, qui va de pair avec la dépolitisation de nos sociétés.

marcelgauchet.jpg

lundi, 29 juin 2020

Salut à la victoire !

04da619c796c0f025c432b1bb5f26b08.jpg

Salut à la victoire !

par Thierry DUROLLE

L’œuvre de Julius Evola aura marqué d’une empreinte indélébile la Droite européenne et nord-américaine. Et, bien tenu, Europe Maxima ne fait pas exception. Il reste encore des textes inédits en français, sans parler de plusieurs ouvrages qui ne sont plus réédités. Les prix de l’occasion pour certains de ces livres sont tout simplement exorbitants !

Les éditions Kontre Kulture ont beaucoup œuvré pour la redécouverte des livres rares. Leur réédition du maître-ouvrage Révolte contre le monde moderne fut une initiative sans doute attendue depuis fort longtemps, d’autant plus qu’il est fortement conseillé de commencer par cet ouvrage riche, ouvrage qui pose les fondations de la pensée évolienne.

C’est au tour de l’opuscule La doctrine aryenne du combat et de la victoire d’être réédité. Autrefois disponible en supplément du septième numéro de la revue Totalité, ce discours délivré en allemand le 7 décembre 1940 à Rome était devenu lui aussi difficile à se procurer.

evola-la-doctrine-1hd.png

L’intérêt d’un ouvrage ne faisant pas partie des « classiques » de l’œuvre évolienne doit se trouver dans son format d’une part, et dans son contenu d’autre part. À l’heure où la lecture livresque rebute de plus en plus de monde, surtout parmi la jeunesse, un format court permet de focaliser l’attention et de ne pas effrayer le lecteur. Son contenu, ensuite, à l’instar d’un autre livre d’Evola sur la guerre, met en lumière l’aspect spirituel de la guerre.

En préambule, Julius Evola tient à faire le point sur les concepts a priori antagonistes, ou présenté comme tel par René Guénon par exemple, que sont « Action » et « Contemplation » chez les peuples aryens : « L’opposition entre action et contemplation était, en fait, inconnue des anciens Aryens. Action et contemplation n’étaient pas conçues par eux comme les termes d’une opposition. Elles désignaient seulement deux voies distinctes pour parvenir à la même réalisation spirituelle (p. 10). »

Puis de préciser que « [l]a tradition de l’action est typique des races aryano-occidentales. Mais cette tradition a progressivement subi une déviation (p. 10). » Chez ces peuples, la guerre renvoie à une lutte spirituelle cosmique mais à une échelle microscopique en quelque sorte : « D’une part, il y avait le principe olympien de la lumière, la réalité ouranienne et solaire; d’autre part, il y avait la violence brute, l’élément titanique et tellurique, barbare au sens classique du terme, féminin-démonique. Le thème de cette lutte métaphysique réapparaît de mille façons dans toutes les traditions d’origine aryenne (p. 11). »

 

ff1300707d92b6335f2dc15cd50ca7de.jpg

Evola, pour appuyer son propos, convoque ensuite plusieurs traditions d’origine aryenne. La première qu’il cite est la tradition spirituelle d’Europe du Nord, plus particulièrement celle que l’on qualifie de nordico-germanique. Impossible de faire l’impasse sur le Valhalla (la halle des morts tombés au combat) et des Einherjar de Wotan, ces guerriers dont le Destin final est de combattre lors du Ragnarök. À noter, qu’Evola passe sous silence le fait que, selon certaines sources, la moitié des morts tombés au combat revient à la déesse Freya, déesse qui revêt certes des aspects guerriers, mais qui de par son essence (elle est une déesse Vane, c’est-à-dire de la Fertilité) n’a rien d’ouranien ni de solaire…

L’islam est ensuite abondamment cité par Evola pour son aspect belliqueux, à la nuance près que le concept de « Guerre sainte (Djihad) » couvre à la fois une conception martiale (le petit Djihad) et une conception spirituelle (le grand Djihad). « La petite guerre sainte est […] la lutte physique, matérielle, la guerre menée dans le monde extérieur. La grande guerre sainte est la lutte de l’homme contre les ennemis qu’il porte en lui-même. Plus précisément, c’est la lutte de l’élément surnaturel en l’homme contre tout ce qui est instinctif, lié à la passion, chaotique, sujet aux forces de la nature (pp. 13-14). »

Enfin, l’auteur de Révolte contre le monde moderne s’attarde aussi sur la Bhagavad-Gita, texte d’une importance capitale pour lui. Effectivement le caractère actif et spirituelle de la Bhagavad-Gita ne fait aucune doute. « Si nous savons apercevoir ici la forme la plus haute de réalisation spirituelle par le combat et l’héroïsme, nous comprenons alors combien est significatif le fait que cet enseignement soit présenté dans la Bhagavad-Gita comme dérivant d’un héritage primordial aryen et solaire. En effet, il fut donné par le “ Soleil ” au premier législateur des Aryens, Manu, avant d’être gardé par une dynastie de rois sacrés. Au cours des siècles, cet enseignement fut perdu, puis de nouveau révélé par la divinité, non à un prêtre, mais à un représentant de la noblesse guerrière, Arjûna (p. 17). »

Evola évoque aussi ces esprits, ces doubles que sont les Daimons, Valkyries et Fravashi perses qui sont en lien avec la mort héroïque et le combat. Encore une fois, c’est l’exemple des Valkyries qui est le plus parlant.

En guise de conclusion, Julius Evola affirme que « bien des choses dépendront de la façon dont l’individu pourra donner une forme à l’expérience du combat : c’est-à-dire s’il sera en mesure d’assumer héroïsme et sacrifice comme une catharsis, comme un moyen de libération et d’éveil intérieur. Cette entreprise de nos combattants – intérieure, invisible, éloignée des gestes et des grands mots – aura un caractère décisif, non seulement pour l’issue définitive et victorieuse des vicissitudes de cette époque particulièrement troublée, mais pour donner une forme et un sens à l’ordre qui naîtra de la victoire. C’est dans la bataille elle-même qu’il faut réveiller et tremper cette force qui, au-delà de la tourmente, du sang et des privations, favorisera,avec une splendeur nouvelle et une paix toute-puissante, une nouvelle création (p. 25) ».

La doctrine aryenne du combat et de la victoire est un vibrant appel à l’action en soi et à l’extérieur de soi via le prisme de la guerre. De nos jours, en ce monde iréniste, le propos de Julius Evola semble dater d’un autre temps. C’est effectivement le cas puisqu’il s’agit d’un temps éternel en quelque sorte, celui d’un Âge d’Or. Pour le retrouver, il faut agir sur soi, mener une guerre intérieure (car les forces ténébreuses de l’Âge du Loup sont aussi en nous, chacun porte en lui un loup Fenrir), lutter contre le dragon, contre son propre dragon.

Thierry Durolle

• Julius Evola, La doctrine aryenne du combat et de la victoire, Kontre Kulture, 2020, 32 p., 9,50 €.

00:44 Publié dans Livre, Livre, Traditions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : tradition, traditionalisme, julius evola, livre | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Wie is verantwoordelijk voor de Eerste Wereldoorlog? Frankrijk, een puzzelstuk dat ontbrak

loups9-fferdinand-assassinat.jpg

Wie is verantwoordelijk voor de Eerste Wereldoorlog?

Frankrijk, een puzzelstuk dat ontbrak
 
Luc Vanacker, Over die oorlog - Bedenkingen bij een eeuw geschiedschrijving over het ontstaan van de Eerste Wereldoorlog, Uitgeverij Aspekt, ISBN-9789463387101, 91 bl., € 9.95

d9e5e340ede1650538e684b32a192593.jpg

‘De tijd van de grote debatten over de oorzaak van de Eerste Wereldoorlog is voorbij,’ schreef de Duitse historicus Oliver Janz in 2013. Niets is minder waar, antwoordt Luc Vanacker, germanist en historicus gespecialiseerd in de Eerste Wereldoorlog. In het boekje Over die oorlog dat onopgemerkt voorbijging tussen het luidruchtig klaroengeschal van de vele publicaties over het eind van de Eerste Wereldoorlog, stelt Vanacker de stoute vraag: is Duitsland alleen verantwoordelijk voor, en schuldig aan Wereldoorlog I?

De Zwarte Hand

Luc Vanacker vertelt ons over wat hij noemt het ‘puzzelstukje dat in de meeste ontstaansgeschiedenissen van de Eerste Wereldoorlog ontbreekt’. In januari 1914 vergaderen leden van Jong-Bosnië, Mlada Bosna in het Servisch, in de Occitaanse stad Toulouse. De aanslag op de Oostenrijks-Hongaarse kroonprins Frans Ferdinand werd dus in Zuid-Frankrijk besproken en voorbereid. ‘Dan al werd de naam Princip naar voor geschoven,’ voegt Vanacker er nog aan toe.

Doel was alle Serven onder één land te verenigen

Gavrilo Princip (1894-1918), die de aanslag zou plegen, was lid van de geheime Bosnisch-Servische nationalistische beweging de Zwarte Hand (Servisch: Crna Ruka). Deze samenzwerende groepering, in Toulouse aangeduid om de klus te klaren, was in Servië gekend als ‘zij die Frans spreken’. Haar doel was alle Serven onder één land te verenigen. Zes maanden voor de aanslag in Sarajevo op 28 juni 1914 was de zaak al grondig voorbereid. De Russen zouden voor Belgische wapens zorgen.

Ook de gekozen datum was geen toeval. Op 28 juni vieren de Serviërs een belangrijke feestdag, Vidovdan. Dat is de feestdag van Sveti Vit, een orthodoxe heilige die liever de marteldood stierf dan aan zijn geloof te verzaken.

De band met Frankrijk

De nauwe banden tussen Servië en Frankrijk dateren uit de 19de eeuw. Duizenden Franse studenten studeerden voor Wereldoorlog I in Belgrado. ‘Sinds 1911 bestond er een Franse Office central des nationalités dat via de vrijmetselaarsloges contact hield met de radicalen in Servië,’ aldus Luc Vanacker. ‘Servië was het meest francofiele land ter wereld,’ bevestigt de Servische historicus en diplomaat D.T. Batakovic. 75 jaar later, tijdens de Bosnische oorlog in 1992-1995, zullen sommige Fransen nog nadrukkelijk de Servische kant kiezen.

Na de aanslag wilde men af van de laatste getuigen van de Zwarte Hand. In 1917 werd een proces in Thessaloniki gevoerd tegen hun leider, Dragutin T. Dimitrijevic, bijgenaamd Aspic. In ruil voor de vrijspraak moest hij de volle verantwoordelijkheid van de aanslag op zich te nemen. Hij deed dat, maar werd alsnog geëxecuteerd. Het enige land dat op executie had aangedrongen, was… Frankrijk. ‘Hebben wij hier te maken met een opdrachtgever die zijn belangrijke uitvoerders het zwijgen wil opleggen,’ vraagt Vanacker.

104718742.jpg

Een wereldoorlog voor Elzas-Lotharingen?

Luc Vanacker vervolgt: ‘Wie kon het beter weten dan de Serviërs die na de oorlog Poincaré als de aanstichter van de oorlog bestempelden?’ Raymond Poincaré (1860-1934), was de president van de Franse Republiek ten tijde van de Eerste Wereldoorlog. Hij was geboren te Bar-le-Duc in Lotharingen.  Samen met de Elzas was Lotharingen door de Duitsers op Frankrijk teruggenomen na de Frans-Duitse oorlog van 1870-71. De haat tegen Duitsland voor het verlies van Elzas en Lotharingen en de revanchegedachte zou Poincaré heel zijn politieke leven kenmerken. Een anekdote die veel zegt over de gevoelens van de man: de hond van Poincaré heette ‘Bismarck’.

Nu Elzas en Lotharingen de beschaving hadden moeten achterlaten voor de barbarij was de hele Franse politiek tussen 1871 en 1918 er op gericht om de herinnering aan het verloren gebied levendig te houden. In alle scholen hing een kaart van Frankrijk, met een blinde vlek voor Elzas-Lotharingen. Alle Franse leerlingen leerden het liedje:

Vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine,
Et malgré vous nous resterons Français.

Het revanchisme en de herovering van Elzas-Lotharingen was voor elke jonge Fransman een schoolvak op zich. Elke morgen deed de Franse schoolgaande jeugd schietoefeningen op de speelplaats.

De mening van de Britse premier

Om Elzas-Lotharingen terug te nemen met eigen kracht was Frankrijk te zwak. Poincaré werkte daarom ijverig aan de alliantie met Rusland, traditionele bondgenoot van de Serviërs. Groot-Brittannië, de andere bondgenoot, geloofde in 1914 nog in een defensieve houding van Frankrijk. Enkele decennia later klonk David Lloyd Georges, de Britse premier van toen, helemaal anders. Volgens hem subsidieerde Poincaré de bewapening van Polen en Tsjechoslowakije, moedigde de opstand aan in het Saarland en bestreed elke poging tot versoepeling van de maatregelen tegen Duitsland. Luc Vanacker citeert Lloyd Georges in 1938: ‘Hij (Poincaré) is de ware schepper van het moderne Duitsland met zijn groeiende bewapening en als dit op een nieuw conflict zou uitlopen, dan zal de ramp te wijten zijn aan Poincaré’.

Artikel 231 van het verdrag van Versailles stelt Duitsland alleen verantwoordelijk en dus schuldig voor alle schade wegens het op gang brengen van de oorlog. We weten vandaag de dag dat dit flagrant onjuist is. In een boek dat in 2003 verscheen* heeft de Franse historicus en verzetsstrijder Léon Schirmann het over ‘de leugens en desinformatie van de zomer 1914‘. Niet Oostenrijk-Hongarije, bondgenoot van Duitsland nam het initiatief van de oorlog.  Maar wel Rusland, opgehitst door de Franse regering en door een bezoek van Poincaré die Duitsland op twee fronten wilde aanvallen. Luc Vanacker stelt terecht dat het voor Frankrijk in juli 1914 niet meer ging ‘om “defensief patriottisme”, maar om “offensief nationalisme”‘.

De gevolgen

De revanchistische politiek van Frankrijk zal heel Europa definitief destabiliseren. Duitsland wordt als grootmacht vernederd, Oostenrijk-Hongarije verdwijnt van de kaart als draaischijf van Europa, en het Ottomaanse rijk wordt ontmanteld. Deze periode ziet ook de overwinning van het communisme, de opkomst van het nazisme, en van Amerika als grootmacht.

De conclusie laat Luc Vanacker aan de non-conformistische Franse schrijver Alfred Fabre Luce (1899-1983): ‘Duitsland en Oostenrijk-Hongarije hebben daden gesteld die de oorlog mogelijk maakten, de Triple Entente heeft die gesteld die hen zeker maakten’. Dat is dan zeer diplomatisch uitgedrukt. Het boek Over die oorlog van Luc Vanacker toont aan dat een ontbrekend stuk van de puzzel Frankrijk heet.

*Léon Schirmann/ Eté 1914: Mensonges et désinformation. Comment on « vend » une guerre/ Italiques, 2003

jeudi, 25 juin 2020

»Corona Fehlalarm?«: Regierungskritisches Buch stürmt die Spiegel-Bestsellerliste

23887560_L.jpg

Torsten Groß:

»Corona Fehlalarm?«: Regierungskritisches Buch stürmt die Spiegel-Bestsellerliste

Paukenschlag des Jahres: Schon wenige Stunden nachdem der Büchergemeinde im Netz Anfang Juni bekannt wurde, dass der anerkannte deutsche Facharzt für Mikrobiologie und Infektionsepidemiologie, Prof. Dr. Sucharit Bhakdi (73), seine regierungskritischen Thesen zur »Corona-Pandemie« in einem Buch veröffentlicht, eroberte die Publikation alleine durch Vorbestellungen – rund drei Wochen vor Erscheinungstermin (!) – nahezu sämtliche Internet-Bestsellerlisten des Landes im Sturm (KOPP Report berichtete). Jetzt ist das Druckwerk im Handel erschienen und unverzüglich auf Platz 5 in die Spiegel-Bestsellerliste geschossen – und somit ein überaus deutlicher Anwärter auf den Mega-Bestseller des Jahres!

Das besonders BEMERKENSWERTE vorab: Die Rangfolge der Spiegel-Bestsellerliste wird im Auftrag von buchreport durch elektronische Abfrage in den Warenwirtschaftssystemen buchhändlerischer Verkaufsstellen – derzeit anhand der Verkaufsdaten aus mehr als 4200 Verkaufsstellen – ermittelt. Dies umfasst nach aktuellen Angaben von buchreport den Sortimentsbuchhandel (Standort- und Filialhändler), Online-Shops, den Bahnhofsbuchhandel, Kauf- und Warenhäuser und Nebenmärkte (u.a. Elektrofachhandel und Drogerieketten mit Medienangebot). Jeweils am Montagmittag werden die vorliegenden Verkaufsdaten der Vorwoche ausgewertet.

Nun ist der glasklare Favorit auf den Mega-Bestseller des Jahres nach offiziellen Angaben des publizierenden Verlages am 23. Juni 2020 im Handel erschienen – also konkret vor zwei Tagen. Und buchreport hat Mittwochnachmittag (gestern) die Rangfolge der Spiegel-Bestsellerliste (Woche 27/2020) veröffentlicht und das regierungskritische Buch Corona Fehlalarm? von Prof. Dr. rer. nat. Karina Reiss und Univ.-Prof. Dr. med. Sucharit Bhakdi bereits auf Rang 5 gelistet (Kategorie Taschenbuch Sachbücher).

Es ist also alles andere als unwahrscheinlich, dass der bei Politik und Mainstream-Medien unliebsame wie in Gänze boykottierte Buch-Verkaufsschlager zeitnah die obersten Plätze der Spiegel-Bestsellerliste erklimmen und dort für sehr lange Zeit verharren dürfte – sehr zum Leidwesen der Fans eines erneuten Lockdowns.

Interessierte Leser medizinischer Fachbuchliteratur mit noch etwas Platz im Bücherregal könnten also nicht nur gravierenden Einfluss auf die Rangfolge der Spiegel-Bestsellerliste der nächsten Wochen und Monate nehmen, sondern auch zu Auftraggebern für weitere aufschlussreiche wie amüsante Besprechungen der »anerkannten Literaturkritiker« dieser Republik avancieren!

Bestellinformationen:

» Karina Reiss/Sucharit Bhakdi: Corona Fehlalarm?, 160 Seiten, 15,00 Euro – hier bestellen!

corona-fehlalarm_U1.jpg

Donnerstag, 25.06.2020

lundi, 15 juin 2020

Yves Perez : Les vertus du protectionnisme

YPprotc.jpg

Politique & Eco avec Yves Perez :

Les vertus du protectionnisme

 
9782810009350.jpgRedonner ses lettres de noblesse au protectionnisme ! C'est la mission que s'est donné l'économiste Yves Perez. Mis à l'index par une majorité de décideurs acquis au dogme du libre-échange, le protectionnisme est pourtant aujourd'hui dans tous les esprits, sinon dans les faits, comme en témoigne l'Amérique de Trump. Et avec la pandémie de covid-19, même les néo-libéraux commencent à tourner casaque. Dans son ouvrage "Les vertus du protectionnisme", Yves Perez propose de redéfinir une stratégie économique et industrielle cohérente et pérenne.
 
Retrouvez-nous sur : https://www.tvlibertes.com/
 

samedi, 13 juin 2020

Michel Vial : "La chute de l'empire occidental"

3590419268.jpg

Sortie cette semaine du livre de Michel Vial : "La chute de l'empire occidental"

Rencontre avec l'auteur...

Ex: http://synthesenationale.hautetfort.com

Michel Vial, avant toutes choses, pouvez-vous vous présenter...

Je suis un jeune retraité de 64 ans. Certains, parmi les amis de Synthèse nationale doivent me connaître, car ils se souviennent peut-être de mon parcours de militant depuis la fin d’Ordre Nouveau jusqu’aux premières années du Parti des forces nouvelles.

Très jeune, en 1972, j’ai rejoint les rangs de ceux qui refusaient l’embrigadement de la jeunesse que pratiquaient les mouvements d’extrême-gauche, maos et trotskystes, alors très influents dans les lycées et les facultés. Je me sentais plus proche de ceux qui défendaient la nation et l’identité françaises et qui se battaient à un contre cent. L’ambiance de camaraderie que j’ai connue dans ces différents mouvements, ON, Front de la Jeunesse, GUD, Faire Front, PFN, m’a marqué durablement, j’en ai gardé des amitiés solides et fidèles. J’ai cessé toute activité politique assez tôt, mais n’ai jamais renié mon engagement de jeunesse.

Pourquoi ce livre ?

Ayant plutôt l’habitude d’écrire sur l’histoire militaire moderne, je me suis lancé cette fois dans un ouvrage « militant ». C’est venu un peu par hasard. A l’origine, j’avais écrit un article traitant du langage que le politiquement correct tente de nous imposer et que j’ai proposé à Présent, mais qui n’a pas été publié, car trop long pour le gabarit du journal et trop déconnecté de l’actualité immédiate. J’ai décidé alors unilatéralement de poursuivre sur ma lancée et de coucher sur le papier mes sentiments sur notre époque et ses dérives, sur la profonde crise morale qui frappe notre civilisation et qu’il paraît très difficile de surmonter. J’ai voulu alerter mes compatriotes, surtout les plus jeunes, du grave danger qui les menace et les pousser à réagir.

Pouvez-vous résumer le contenu de celui-ci ?

J’ai choisi une dizaine de thèmes (le langage, l’immigration, le terrorisme, l’écologie, l’Europe…) qui me paraissaient révélateurs de notre glissement dans une société décadente, que j’ai décortiqués, m’appuyant sur une bibliographie, sans aucun doute en partie orientée, mais dont les auteurs sont reconnus pour le sérieux de leurs travaux. Naturellement, ces thèmes se recoupent, ainsi immigration, islam, terrorisme, vivre-ensemble sont traités séparément, mais il ne surprendra personne qu’ils ont un lien plus qu’évident. Plus que nos ennemis clairement déclarés, j’ai voulu dénoncer les traîtres à notre nation et à notre civilisation, ceux qui nous livrent à l’ennemi et musèlent notre parole. Mon propos peut sembler pessimiste, j’en conviens, mais je crois quand même qu’un sursaut, une saine réaction se fera jour. En tout cas, je l’appelle de mes vœux.

Pourquoi avoir choisi ce titre ?

Évoquer la chute d’un empire, c’est faire référence à la fin d’un monde et à l’entrée dans une période de chaos dont nul ne sait ce qu’il va en sortir. « L’empire occidental » n’est pas l’empire romain, ni l’empire des Tsars, il n’a pas d’unité politique, son emprise est essentiellement culturelle, scientifique, technique et financière. Il s’est imposé au monde il y a environ cinq siècles et s’est considérablement affaibli depuis un demi-siècle, un affaiblissement moral qui m’a fait penser à la lente agonie de Rome, d’où ce titre.  

282_cartoon_uncle_sam_oil_addiction_large.jpg

Quel est votre avis sur la crise actuelle ?

Si on évoque la crise sanitaire qui a mis le pays en panne et provoqué une panique aussi généralisée qu’irrationnelle, je crois qu’elle a révélé beaucoup de choses inquiétantes. Non que le danger vienne d’un quelconque virus, créé artificiellement ou non, chinois ou non. La maladie, les épidémies et la mort sont le lot de l’humanité et il faut nous y résigner. Le plus inquiétant, c’est la facilité avec laquelle les lobbies mondialistes qui nous dirigent ont pu exercer leur mainmise sur l’opinion. Ce test grandeur nature démontre comment on peut imposer une dictature parfaite, rapidement et sans avoir recours à la violence. L’appui des médias et un semblant de caution scientifique suffisent à neutraliser toute opposition, la peur suffit à faire taire les plus récalcitrants. Nul doute que cette expérience réussie d’asservissement va servir à des fins inavouables. Nous devons nous y préparer

La chute de l'empire occidental, Michel Vial, Les Bouquins de Synthèse nationale, collection "Idées", 130 pages, 18 euros (+ 5 euros de port).

L'acheter en ligne cliquez ici

Bulletin de commande 

Eric Vanneufville : « L’abbé Gantois appréciait les qualités humaines de l’abbé Perrot »

gantois-696x392.jpg

Flandres/Bretagne:

Eric Vanneufville : « L’abbé Gantois appréciait les qualités humaines de l’abbé Perrot »

[Interview]

Ex: https://www.breizh-info.com

Eric Vanneufville, issu d’une famille ancrée au cœur de la Flandre, déjà auteur de plusieurs livres sur l’histoire de sa contrée, vient de sortir une biographie de l’abbé Gantois, prêtre de Flandre française et surtout nationaliste flamand et néerlandophone, mort en 1968. Ce sont les éditions Yoran Embanner qui permettent de découvrir une figure majeure du nationalisme flamand du XXe siècle.

Condamné par la justice française en 1946, l’abbé Gantois fût considéré comme traître à la patrie. Or l’Abbé Gantois, en tant que nationaliste flamand, était anti-français, considérant que la France était la puissance occupante responsable de la division de la Flandre en deux États par une frontière artificielle. Pendant l’Occupation, il a donc eu une position pro-allemande, du fait de son pangermanisme.

Durant l’entre-deux-guerres, Gantois fut secrétaire général et véritable leader du Vlaamsch Verbond van Frankrijk (Ligue des Flamands de France). Cette biographie est l’œuvre d’un historien flamand, elle est donc à charge et à décharge laissant au lecteur le choix de son opinion.

« L’analyse pertinente produite par Éric Vanneufville est l’histoire d’un homme, dénué de culture et d’analyse politiques, qui a placé son amour passionné et idéaliste, voire mystique dans sa patrie flamande. Dommage qu’il ait vécu cette période de l’Histoire du XXe siècle qui l’a broyé » écrit l’éditeur.

L’Abbé Gantois, Eric Vanneufville, Yoran Embanner, 10 € (à commander ici).

Breizh-info.com : Pourquoi avez-vous souhaité écrire sur l’Abbé Gantois ? Pouvez-vous nous le présenter rapidement ?

Eric Vanneufville : J’ai souhaité écrire sur Gantois car plus de 70 ans après les années de l’occupation allemande du nord de la France, il n’existait pas de présentation la plus véridique possible et pour le grand public, de l’abbé dans ses différents aspects.

L’abbé Gantois, né en 1904, était un prêtre de Flandre de France, d’une famille de Watten. Érudit, il réalisa très vite que sa Flandre française n’était que la partie méridionale de l’ancien comté de Flandre, lui-même intégré aux 17 provinces des Pays-Bas de l’empereur Charles Quint. Il insista donc sur l’aspect « Néerlande » de la Flandre des bouches de l’Escaut aux collines d’Artois, ainsi que, de façon plus contestable, sur les fondements germaniques d’une grande partie de la Picardie.

Entraîné par le pangermanisme dans lequel il inscrivit son action, il s’affirma partisan de la refonte des régions et États d’Europe sous la domination germanique du IIIème Reich, sans toutefois sombrer dans le nazisme. De ce fait, il fut jugé et condamné après guerre. Il resta bien considéré en certains cercles de Flandre Belge mais en Flandre de France il fut déconsidéré, ce qui handicapa pendant longtemps tout mouvement flamand régionaliste.

L-Abbe-Gantois-l-histoire.jpg

Breizh-info.com : Qu’est-ce que le nationalisme flamand qu’il prônait ?

Eric Vanneufville : Le nationalisme flamand doit être selon l’abbé Gantois ancré dans ses racines, y compris ethniques mais aussi chrétiennes, populaires et sociales et ne pas rejeter la Flandre de langue française ou picardisante (Lille, Douai).

Bien dans son temps des nationalismes des années 30, Gantois affirma des convictions racistes, en considérant que c’étaient la race et le sang qui décidaient.

Cela lui permit de préciser que dans les régions autrefois de langue germanique ou de peuplement flamand, basé sur les tribus franques ou saxonnes ou frisonnes, la francisation ultérieure ne gommait pas le caractère ethnique fondamental : ces francophones demeuraient germains et flamands par la race et le sang, lesquels expliquaient l’unité culturelle traditionnelle des Pays-Bas français, jusqu’à la Somme.

Même en France en la seconde moitié du XXe siècle, il y eut chez un petit nombre de régionalistes, plutôt à droite, une référence révérencieuse à « l’abbé », personnage devenu quasi mythique. Évidemment, pendant longtemps cela découragea les idéologues de gauche de soutenir les régionalistes flamands. La situation n’évoluera que peu avant 1980, plus de 10 ans après le décès de Gantois en 1968 à Watten alors qu’il n’était déjà plus vraiment actif au titre du mouvement flamand.

Breizh-info.com : Il n’y a pas de bibliographie à la fin de votre ouvrage. Est-ce un parti pris de votre part ?

Eric Vanneufville :  J’ai préféré citer les ouvrages essentiels permettant de l’approcher dans les notes, références et citations indiquées dans le corps même de l’ouvrage.

Breizh-info.com : L’abbé Gantois en Flandres, l’abbé Perrot en Bretagne. Même époque, mêmes fonctions. Quelles similarités ? Quelles différences ?

Eric Vanneufville : C’est l’un des aspects les plus difficiles à cerner. Gantois était persuadé que, pour connaître quelque chance de succès, les mouvements régionalistes de France devaient être unis chez eux et solidaires entre eux. Il s’y ajouta une certaine empathie de Gantois envers Perrot dont il appréciait les qualités humaines.

abby_j10.jpg

Breizh-info.com : Quel héritage a laissé, aujourd’hui encore, l’abbé Gantois aux Flamands ? Comment se fait-il qu’il soit finalement assez méconnu, voir pas connu du tout ?

Eric Vanneufville : Gantois en France est soit méconnu, soit présenté négativement, au détriment du régionalisme encore à présent, en particulier eu égard à la période de l’occupation allemande. En Flandre belge, il jouit encore d’une certaine aura.

Propos recueillis par YV

Photo d’illustration : DR
[cc] Breizh-info.com, 2020, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine – V

mercredi, 10 juin 2020

Jean-François Gautier : « Les vieux polythéismes fourmillent de récits merveilleux, d’expériences oubliées de la vie en société »

poly-2-696x522.jpg

Jean-François Gautier : « Les vieux polythéismes fourmillent de récits merveilleux, d’expériences oubliées de la vie en société »

Ex: https://www.breizh-info.com
Notre collaborateur Jean-François Gautier vient de publier un petit livre intitulé À propos des dieux. Il y vante les tours et détours de sagesses antiques, helléniques pour l’essentiel. Ancien disciple de l’historien et philosophe Lucien Jerphagnon, il pratique ces mondes anciens de longue date, par éducation et par passion. Mais en quoi des références aussi surannées sont-elles branchées sur l’actualité ? En quoi permettent-elles de l’éclairer, de mieux la comprendre, d’en analyser le devenir ? C’est ce que nous sommes allés lui demander.

Breizh-info.com : Pourquoi publier, en 2020, un livre sur les religions antiques ? N’est-ce pas de l’érudition gratuite, et donc inutile selon les critères de l’heure ?

Jean-François Gautier : Plus que sur des religions, ce livre porte sur des religiosités anciennes, sur leurs manières de considérer le monde de plusieurs points de vue associés, l’un et le multiple, le proche et le lointain, l’ici et l’ailleurs, etc. Les vieux polythéismes fourmillent à ce propos de récits merveilleux, d’expériences oubliées de la vie en société. Nous pouvons y réapprendre à vivre mieux, ce qui, dans nos périodes et nos sociétés troublées, est un objectif plutôt réjouissant, du moins me semble-t-il.

ulysse.jpgBreizh-info.com : Mais pourquoi opérer aujourd’hui un tel détour par des représentations qui, quoi qu’il en soit, sont terriblement datées ?

Jean-François Gautier : Tout simplement parce que nos sociétés vont y être portées, durablement, plusieurs générations durant, au moins jusqu’à la fin de ce siècle. L’affaire de la covid-19 est un épiphénomène, grave et bouleversant, certes, mais, couplée à la crise des équilibres énergétiques et environnementaux, aux malaises de vieilles nations qui ne savent plus ni qui elles sont, ni où aller, elle met nettement en évidence l’impuissance des modèles en cours dans la compréhension de l’état du monde et des relations interétatiques, ou plus simplement dans l’éclairage du labyrinthe des relations interhumaines. Tout ce qui tourne autour de l’égalité universelle, de l’équivalence des êtres, des lieux, des cultures, des compétences ou des ambitions, tous ces moteurs de représentations en usage depuis plus de deux siècles, voilà qui a irrémédiablement et définitivement fait faillite.

Breizh-info.com : Encore faut-il le prouver…

Jean-François Gautier : Qu’une partie de la planète, sauf l’Asie, l’Afrique, l’islam ou Israël, mette un genou pénitentiel en terre pour symboliser un problème de police regardant les États-Unis seulement, et là-bas la seule ville de Minneapolis, voilà qui illustre la force et les limites des propagandes en cours en faveur de l’universel. De tels matraquages des consciences touchent à leur fin, par épuisement de leurs significations ordinaires, pratiques, quotidiennes. À quoi servent de telles mises en scène ? Sincèrement, à rien. Et ce rien commence à devenir évident, perceptible par chacun, et pour cela haïssable. Tous nos référents habituels vont en être bouleversés, et pour très longtemps. Il faut dès maintenant s’apprendre à nous représenter autrement nos situations collectives. Et l’esprit des anciens polythéismes peut nous y aider.

380767.jpg

Breizh-info.com : En quoi des références à Dionysos ou Apollon peuvent-elles aider qui que ce soit ?

Jean-François Gautier : Ce ne sont pas ces dieux-là en particulier qui sont de bon secours. Ils sont morts de longue date. Les polythéismes relèvent d’autres critères que les personnalités de dieux spécifiques. Ce sont des phénomènes religieux qui, jusque dans des époques pas si lointaines, ont transmis ou transmettent d’autres expériences humaines, vécues autrement. Ils permettent par exemple de baliser l’espace des représentations. Voilà un demi-siècle, les cultes aux Vierges de Lourdes en France, de Częstochowa en Pologne ou de Fátima au Portugal étaient très actifs. De tels cultes réapparaissent. Il est dérisoire de s’en moquer ou d’en caricaturer la naïveté. Ces références aux figures originelles des déesses-mères signifient que les mentalités ordinaires ont à nouveau besoin de se confectionner des intermédiaires entre les difficultés ou les détresses d’aujourd’hui, et l’inconnu de lendemains qui n’attirent guère. L’anxiété moderne, elle se raconte là tout entière, et elle cherche des voies de secours entre la pitié à l’égard de ceux qui souffrent de ne pas comprendre où nous allons collectivement, et la piété à l’égard de l’inconnu des lendemains.

Breizh-info.com : Ce fut ainsi dans toutes les époques troublées, non ?

Jean-François Gautier : Oui et non. Il y eut, après la Seconde Guerre mondiale, des mouvements d’espérance dans des lendemains qui chantaient. Ces mouvements politisés ont fait faillite avec l’URSS en 1991. La croyance moderne en l’universalité de solutions planétaires, disons « américanomorphes », ne passe pas mieux la rampe. Il est aujourd’hui évident que les crissements du devenir pèsent plutôt en faveur d’inquiétudes grandissantes. Et ce sont elles qui vont mener petit à petit nos sociétés vers des reterritorialisations essentielles. Tout un chacun vit mal dans l’universel. Nous allons avoir besoin de nous regrouper sur nos territoires premiers, communes, cantons, villes moyennes. Les représentations polythéistes délivrent à ce propos des monceaux d’expériences utiles et profitables. Il suffit d’apprendre à les lire.

Breizh-info.com : Mais en quoi les anciens dieux peuvent-ils s’opposer, par exemple, aux menées islamiques ?

Jean-François Gautier : Il ne faut pas poser le problème à l’envers. Les mouvements de reterritorialisation que nous allons connaître vont remettre au centre des soucis collectifs ce que les anciens appelaient l’oïkos, le bien commun, terme dont nous tirons en français celui d’économie. Autour d’un bien commun, considéré comme partagé sur un territoire donné, s’opéreront de nouveaux regroupements, d’autres redistributions des urgences. L’islam est une religion de l’universel ; elle sera marginalisée, voire maudite quand le souci du bien commun sur un territoire donné aura repris son caractère premier. Il y aura des transferts dans les représentations, qui ne se feront pas en faveur des universalistes de tout poil, au contraire. Le problème, disons, ethnique, sera dépassé en direction d’autres urgences, dont celles de se reconnaître entre soi autour d’un même bien commun, et sur un même territoire. Les critères d’appréciation des conduites, et donc des collectivités, vont changer du tout au tout.

39977372205_030a40599e_b.jpg

Breizh-info.com : Et vous imaginez tout cela sans levées de boucliers de la part des humanistes bien en cour aujourd’hui, ceux qui, précisément, vendent par Internet tout un universel frelaté ?

Jean-François Gautier : Évidemment non. Ce qui signifie que toute société vit de conflits et qu’elle s’apprend à les surmonter. Il y aura probablement de graves affrontements, notamment dans ce qui est nommé « les quartiers », qui sont des zones non pas de « non-droit », comme disent les chaisières, mais plus simplement d’illégalité. La référence partagée au bien commun demandera des comptes à des gens qui profitent de logements pour lesquels ils n’ont rien donné de travail, et auprès desquels l’eau, le gaz et l’électricité gratuits peuvent être coupés à chaque instant, tout comme les voies d’accès. Rien de cela ne se fera sans violences, mais la remise à l’heure de rapports harmonieux entre collectivités est à ce prix. Cela posé, quand les enjeux seront clairs, plutôt que masqués par des subventions idiotes, et donc injustes, les choix tactiques ou stratégiques des uns et des autres seront évidemment mieux orientés, et moins violents.

Breizh-info.com : Pour revenir à la matière de votre livre, que nous disent les vieux polythéismes à ce propos ?

Jean-François Gautier : Ils nous enseignent que nous vivons dans un monde sans signification préalable ni salut assuré. Le devenir, l’histoire à faire, tout cela relève d’inconnues qu’il nous faut explorer et apprivoiser. Voilà qui rend à la fois prudent et audacieux. Nous avons à construire un monde dont nous savons surtout qu’il sera ce que nous sommes capables d’en faire. L’incompétence individuelle ou collective n’est plus de mise, à moins de choisir de disparaître. Mais il y a assez de volontaires dans les jeunes générations pour compenser la lourdeur de l’immense majorité des flemmards attentistes. C’est évidemment par ceux-là, par les plus désintéressés, que l’ardeur deviendra action.

Breizh-info.com : Alors, vive Apollon ?

Jean-François Gautier : Pas lui particulièrement, ni un autre. Les polythéismes ne sont pas des affaires d’identité de dieux particuliers, mais de relations dynamiques entre des pôles d’action différents. C’est ce que le vieux grec nommait la diasthèma, un mot qui signifie à la fois la tension et la polarisation, mais aussi le mouvement et l’écoulement. Le monde des dieux, c’est celui des tensions, c’est-à-dire de la mise en mouvement des êtres et des collectivités. Après le confinement sanitaire, après tant de confinements de toute sorte sous l’orbe d’une paralysie absurde, celle d’un universel faussement protecteur, nous voilà contraints à la mise en mouvement. C’est sans doute ce qui pouvait nous arriver de mieux.

Propos recueillis par YV

Jean-François Gautier, À propos des dieux. L’esprit des polythéismes, La Nouvelle Librairie Éditions, 68 pages, 7 euros (commander ce livre).

Illustration : Poséidon assis, Apollon et Artémis, par Phidias, frise orientale du Parthénon. DR
[cc] Breizh-info.com, 2020, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine – V