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mardi, 16 octobre 2012

Intervention d'Alain Cagnat

 

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Intervention d'Alain Cagnat lors de la XVII° Table Ronde de "Terre & Peuple" 

 

LE COMBAT CULTUREL

  

Comme Martin Luther King, « I have a dream ». Imaginons que le Front National remporte les prochaines élections présidentielles puis législatives. Qu’en ferait-il ? Faute de cadres aptes à investir les lieux du pouvoir, il ne pourrait le conserver longtemps. Mais, en fait, il ne peut conquérir le pouvoir, parce que, même s’il obtenait la majorité dans les urnes, il lui manquerait l’essentiel : le contrôle de la société civile.

  

L’INANITE D’UN COMBAT POLITIQUE SANS COMBAT CULTUREL

  

Pour Antonio Gramsci, la puissance de l’Etat, dans un pays moderne, est scindée en deux : le pouvoir politique, constitué des instances de gouvernement (exécutif, Parlement) et des piliers de l’Etat (armée, police, justice), et la société civile, composée des institutions culturelles (intellectuels, système éducatif, universités, médias, artistes, groupes d’influence). Pour simplifier les « faiseurs d’opinion ».

 

 

Pour que le pouvoir puisse fonctionner, il faut qu’il y ait concordance entre les deux sociétés, politique et civile. Si ce n’est plus le cas, sans contrôle de la société civile, la société politique n’est pas en état de diriger le pays. L’Etat semble solide sur ses bases, mais, en fait, il ses bases sont pourries. Comme une tour du World Trade Center, il s’effondre tout d’un bloc, alors qu’à la seconde précédente, il paraissait indestructible.

  

Il est donc essentiel, pour le pouvoir, de « tenir » la société civile. Cela passe par un contrôle sans faille du pouvoir culturel qui s’exerce dans tous les secteurs et à travers tous les vecteurs de la vie politique, économique, mais aussi médiatique et artistique : télévision, cinéma, théâtre, presse, maisons d’édition, mode, urbanisme, mœurs…

  

A contrario, pour l’opposition, il ne peut y avoir de combat politique efficace qui ne repose sur un combat culturel parallèle. A défaut, la quête du pouvoir est pure utopie. L’analyse de Gramsci était très pertinente. Il est seulement dommage que les marxistes l’aient lue avant nous. Et il faut se rendre à l’évidence : à l’heure actuelle, le pouvoir culturel nous échappe complètement. Comment en est-on arrivé là ?

  

LE CONSTAT DES ANNEES 1960

  

En 1962, la droite dite nationale n’existe plus. Elle a été décapitée, intellectuellement et physiquement, lors de l’Epuration de 1944-45 d’abord, puis à l’occasion de la défense de l’Algérie Française. Une fausse droite, la droite des moutons, la remplace : pétainistes en 40, gaullistes en 44, Algérie française en 58, Algérie algérienne en 62, gaullistes, giscardiens, puis chiraquiens et enfin sarkozystes. Ils sont ce « peuple de veaux » que méprisait leur idole. Ils n’ont aucune idéologie, sinon celle de leur petit confort ; couards à en vomir, ils sont prêts à tout accepter du moment qu’on les laisse jouir tranquillement de leur vie de néant.

  

Julius Evola écrivait dans Des Hommes au milieu des Ruines : « Le problème fondamental consiste à déterminer s’il existe encore des hommes capables de repousser toutes les idéologies, toutes les formations partisanes et tous les partis politiques qui dérivent, directement ou indirectement de ces idées, c’est-à-dire, en fait, tout ce qui va du libéralisme et de la démocratie au marxisme et au communisme ». Une poignée de militants va relever le défi du combat culturel : ils appartiennent à la Fédération des Etudiants nationalistes et au mouvement Europe-Action. Ils sont les Soldats de la Classe 60 qu’appelait de ses vœux Robert Brasillach du fond de sa prison. Ils ont compris que la décennie 1960 allait transformer le monde, par la décolonisation d’abord, et ses conséquences migratoires, puis par la révolution culturelle qui trouvera son point d’orgue en 1968. C’est grâce à eux que naît ce mouvement intellectuel qu’on a appelé la Nouvelle Droite, dont le fer de lance fut le GRECE. C’est ce combat culturel qu’a repris Terre et Peuple, non pas pour sombrer dans l’intellectualisme où se sont égarés certains, mais pour nous emparer, un jour, du pouvoir politique.

  

Entre 1977 et 2012, un événement majeur est intervenu : l’effondrement de l’URSS. D’aucuns ont cru, naïvement, que les idées marxistes allaient disparaître dans les gravats du Mur de Berlin. Ceux-là n’avaient pas compris que le marxisme n’était qu’une des branches de l’égalitarisme. Le libéralisme en est une autre, avec sa volonté de réduire l’individu en un consommateur décérébré qu’on assommera à coups de loisirs débilitants et à qui on inculquera que la seule valeur qui vaille, c’est l’argent.

  

En 1977, le GRECE publiait un petit ouvrage intitulé Dix ans de combat culturel pour une renaissance, qui faisait le point sur la première décennie de ce combat culturel. Il parlait de terrorisme intellectuel, d’antiracisme, d’identité, d’éducation, d’enracinement… Force est de constater, à sa relecture, 35 ans plus tard, que l’ennemi a progressé sur toute la ligne de front.

  

LA SUBVERSION INTELLECTUELLE

  

athena05.jpgLa décennie 1960, et particulièrement Mai 68, fut un désastre spirituel et culturel. La volonté de l’intelligentsia subversive qui prit les commandes du pouvoir culturel à ce moment-là et ne l’a plus quitté, est de déstructurer à la fois la société, en sapant l’autorité, en combattant toute hiérarchie, en inversant les valeurs, et l’individu, en effaçant sa mémoire, en le coupant de ses origines, en brisant sa culture.

 

Le postulat est que tout se vaut, les individus comme les cultures. La normalité n’existe pas, ou bien, tout est normal, à commencer par l’anormalité. L’hétérosexualité n’est pas plus normale que l’homosexualité. Les fous ne sont pas plus fous que les gens normaux. Les criminels sont encore plus des victimes (de la société) que les vraies victimes, et méritent donc plus de compassion. On ne parle plus de sanction, de dette envers la société ou de mise à l’écart pour empêcher le délinquant de nuire, mais on parle de réinsertion : la prison, , doit être l’exception. Les « sans papiers » ne sont plus des clandestins hors la loi, mais des citoyens en attente de régularisation. Les « roms » sont des victimes ; s’il y a tant de délinquance chez eux, c’est qu’on n’est pas assez gentil avec eux. Toute marginalité est bienvenue. Toute discrimination est strictement prohibée. L’ennemi, c’est l’altérité : raciale, ethnique, culturelle, sexuelle même.

 

DETRUIRE LA FAMILLE

  

Le plus important est de détruire la famille. Par trois chantiers : la légalisation de l’avortement, la banalisation du divorce, et l’apologie de l’homosexualité.

 

 

Avec l’avortement légalisé et remboursé, sans garde-fou, les femmes sont enfin libres de leur corps, vieille revendication des féministes et des soixante-huitardes. La fécondité, quelle horreur ! Depuis 1974, ce sont plus de six millions de petits êtres innocents qui ont fini dans les crématoires hospitaliers de France. Merci, Simone. Et ce qui est encore mieux, c’est qu’il s’agit surtout de petits Blancs. Parce que dans les « quartiers », on n’avorte qu’exceptionnellement.

  

On a rendu le divorce de plus en plus facile : un pet de travers de l’un ou de l’autre, et hop, un petit tour chez le juge, et vive la liberté. Et puis, les familles recomposées, c’est tendance. C’est chouette d’avoir, tout à coup, des tas de frères et sœurs avec lesquels ont vit un temps, puis dont on change, au gré des rencontres de Papa ou Maman. Occulté totalement, le traumatisme réel des enfants dont les parents se séparent. Et pour enfoncer le clou, on a instauré, en amont, le PACS en 1999 : même plus besoin de divorcer !

  

L’homosexualité était perçue comme une déviance, et même une maladie mentale par l’OMS jusqu’en 1981. Aujourd’hui, c’est aussi tendance. Mais si vous n’en pensez pas que du bien, c’est que vous êtes homophobe ! Homophobe ou raciste, c’est pareil : gare à l’arsenal répressif ! L’une des promesses de la gauche (qui ne coûte pas grand-chose, celle-ci) est d’autoriser le mariage entre deux personnes de même sexe : c’est moderne, d’ailleurs d’autres pays l’ont fait avant nous, l’Espagne, le Portugal… c’est que ça doit être bien. Certains pensent même à instaurer un « mariage pour tous » : on pourrait se marier à trois ou à quatre. En 2003, le magazine Elle avait même inventé un nouveau terme : le « trouple » pour couple + trio. Ce serait chouette et comme ça, on ferait plaisir aux partisans de la charia qui prônent la polygamie.

 

 

Mieux, les homosexuels pourront adopter. C’est le petit qui va être content (ou la petite) : il (elle) aura deux papas ou deux mamans. D’ailleurs, les futurs livrets de famille ne comporteront plus les mentions « père » et « mère », mais « parent 1 » et « parent 2 ». Plus grave, on sait qu’un certain nombre d’homosexuels hommes (même si ce nombre est faible) sont aussi pédophiles. Pour preuve, il n’y a pas si longtemps, le Larousse et le Robert définissaient la pédérastie (mot suspect aujourd’hui, mais prisé par André Gide) pour qualifier aussi bien un homme qui a des rapports sexuels avec un autre homme, qu’un homme qui a des rapports sexuels avec un enfant. Qu’est-ce qui garantira que l’enfant adopté ne sera pas la victime de quelques prédateurs ?

  

Pour parachever le tout, on a inventé le « genre ». On ne serait homme ou femme que parce que la société nous conditionnerait dans ce rôle dès le plus jeune âge. Le résultat d’un apprentissage culturel. Peu importe que cette aberration soit en contradiction totale avec la nature ! Dans certaines maternelles, on fait jouer les garçons à la poupée et on met les filles à l’établi. A quand des individus asexués ou hermaphrodites ? On voit bien la main des lobbies homosexuels derrière cette opération.

  

On a donc bien compris que cette intelligentsia voulait détruire les fondements du vieux monde. Mais pour le remplacer par quoi ? Par une nouvelle religion dont les piliers s’appellent égalitarisme, universalisme et antiracisme.

  

LA RELIGION DE L’EGALITARISME

 

 

Cette idéologie va à l’encontre des lois de la Nature qui montrent que le monde n’est que diversité et hétérogénéité. Elle est totalement étrangère à l’univers des peuples européens. Les sociétés indo-européennes sont fondées sur une organisation trifonctionnelle : la souveraineté et le sacré, tout en haut, la fonction guerrière ensuite, et enfin la fonction productive.

  

Il faut remonter au christianisme primitif pour trouver la source de l’égalitarisme. Mais celui-ci définit les hommes comme égaux seulement devant Dieu. C’est avec le mouvement des idées du XVIIIème siècle que l’égalitarisme se laïcise. L’avènement de la démocratie en Angleterre, la Révolution française puis les révolutions marxistes l’ont érigé en idéologie dominante.

  

Il faut détruire les peuples dans leur variété, car chacun porte ses traditions, sa culture, sa langue, etc. en un mot ses différences. La République jacobine ne s’y est pas trompée qui a tout fait pour éradiquer tout particularisme régional, depuis plus de 200 ans. Le but est de transformer les individus en êtres indifférenciés, donc parfaitement interchangeables. Le nivellement des masses commencer dès le plus jeune âge et suivre l’individu tout au long de sa vie. Toute méritocratie doit être abolie.

  

Selon le postulat « Tout se vaut », il faut rabaisser la civilisation européenne et rehausser les autres cultures. Le discours ambiant proclame donc que la civilisation européenne ne serait rien sans l’apport des civilisations orientales, en particulier la civilisation arabo-musulmane. Comme on a pu le voir récemment dans une série sur ARTE, L’Orient et l’Occident, les Européens devraient tout non seulement aux Arabes, mais aussi aux Ottomans, aux Sumériens, aux Egyptiens et même aux Mongols (sic). Par exemple, Copernic n’aurait fait que plagier un savant arabe du 13ème siècle, etc. Si l’on comprend bien, sans ces braves gens, nous serions encore couverts de peaux de bêtes et nous vivrions dans des cavernes.

  

Il va de soi qu’un livre comme celui de Sylvain Gouguenheim, Aristote au Mont Saint-Michel, dérange beaucoup. Il démontre de manière scientifique que le Haut Moyen Age n’est absolument pas la période sombre qu’on veut bien nous faire croire, et que le savoir des Grecs a été transmis par les monastères occidentaux et par l’Empire romain d’Orient qui fut un foyer de foisonnement intellectuel à Byzance jusqu’en 1453. « L’image biaisée d’une chrétienté à la traîne d’un Islam des Lumières » relève plus du parti pris idéologique que de l’analyse scientifique » ne pouvait lui valoir que l’anathème de la bien pensance.

  

LA RELIGION DE L’UNIVERSALISME

  

L’universalisme est le pendant de l’égalitarisme. L’individu indifférencié devient le citoyen du monde et nous sommes tous des habitants du « village monde ». Le rêve de ces fanatiques est d’établir un gouvernement mondial. Il ne faut pas croire que ce n’est qu’utopie. Le Nouvel Ordre Mondial, voulu aussi bien par les marxistes que par les libéraux, pour des raisons faussement antagonistes, est déjà en marche avec toutes ses courroies de transmission internationales : ONU, OMC, Union Européenne, etc. Ce qu’explique Jacques Sévilla, dans Historiquement incorrect : « La libre circulation des biens, des capitaux et des hommes et le matérialisme mercantile tendent à considérer l’être humain comme un consommateur, et la planète comme un marché sans frontières. Au regard des exigences du libre-échange, les nations sont des enracinements à combattre ».

 

 

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Michèle Tribalat, quant à elle, dans Les yeux grands fermés, parle de « totalitarisme doux » :«  Les défenseurs des droits de l’homme et ceux d’une conception libérale se rejoignent pour souhaiter une libre circulation des hommes alignée sur celle des marchandises et des capitaux… Ils invitent à considérer les flux migratoires comme des rivières naturelles contre lesquelles on ne peut pas grand-chose et auxquelles il faut plutôt songer à s’adapter avec entrain…»

  

L’ABRUTISSEMENT DES FOULES

 

 

Big Brother n’a pas oublié la maxime des Romains : « Du pain et des Jeux » pour le peuple. Son arsenal est infini : la téléréalité, les jeux télévisés débiles, les films bien pensants, les people, le bling-bling… Surtout ne pas donner à réfléchir à ce troupeau d’imbéciles qui bouffent du McDo, boivent du Coca et se gavent de séries américaines. Ce sont, comme l’écrit Richard Millet, dans De l’antiracisme comme terreur littéraire : « Des esclaves convaincus que leur néant est la forme suprême du bonheur ».

  

Je ne cesse jamais de m’étonner en consultant le classement des personnalités préférées des Français du Journal du Dimanche. Les lauréats sont : Yannick Noah, Omar Sy, Zinédine Zidane, Jamel Debbouze, Gad Elmaleh, et Mimie Mathy qui a détrôné l’icône Simone Weil. Je ne vous dirai surtout pas qu’il y a là deux personnes d’origine africaine, deux personnes d’origine maghrébine, deux personnes de religion juive et une personne qui a un handicap. La police de la pensée dirait que c’est discriminatoire et je serais d’accord avec elle. Non, je m’étonne plutôt que Yannick soit un délinquant fiscal, qu’Omar ait émigré fiscalement aux Etats-Unis dès qu’il est devenu riche, que Zinédine soit notamment célèbre pour donner des coups de boule dans les stades et que Jamel soit très discret sur son passé de délinquant. Finalement, il n’y a que Mimie pour laquelle j’ai de la considération. Mais c’est un avis tout personnel.

  

Je m’étonne qu’il n’y ait dans ce classement pas de sportifs comme Sébastien Loeb, Yannick Agnel ou Christophe Lemaître, ou de chanteurs comme Charles Aznavour, Serge Lama ou Patricia Kaas, par exemple. Ni de scientifiques, ni d’écrivains, ni de médecins… Pensez, il n’y a même pas Bernard-Henri Lévy ! Mais, enfin, quand on sait que 19 millions d’habitants de ce pays sont allés voir Intouchables, avec le même Omar Sy, un bel hymne à la diversité où le Blanc est un benêt, je ne m’étonne plus de rien.

  

LE TERRORISME INTELLECTUEL

 

L’idéologie totalitaire a besoin de moyens totalitaires pour faire taire les rebelles. Elle a donc développé tout un arsenal de lois liberticides qu’applique avec zèle la meute des chiens de garde d’une magistrature collabo tout acquise à la « cause ». Il ne faut pas hésiter à parler d’une nouvelle inquisition. Les grands prêtres en sont les intellectuels de magasin Lidl comme Bernard-Henri Lévy, Jean-François Kahn ou Laurent Joffrin. Leurs officines s’appellent Le Monde, Libération, Le Nouvel Observateur… Derrière Le Monde, il y a la Banque Lazard, et derrière Libération, il y a la Banque Rothschild ! Etonnant, non ? Mais rares sont les hommes courageux qui osent s’opposer à cette dictature de la pensée dans la droite des moutons. La plupart préfèrent hurler avec les loups.

  

Autrefois, aux yeux de l’intelligentsia, l’ennemi était le fasciste, terme utilisé à tout bout de champ et toujours hors de propos. De nos jours, quatre blasphèmes vous emmènent directement en Correctionnelle, autrement appelée TGI, non pas pour Tribunal de Grande Instance, mais Tribunal de la Grande Inquisition : antisémite, raciste, homophobe, islamophobe. La liste n’est pas exhaustive et s’enrichit régulièrement. Ainsi, dès qu’un auteur exprime des idées contraires au « politiquement correct », il est mis au ban de la société. C’est ainsi que des enseignants (Dimitri Casali), des historiens (Sylvain Gouguenheim, Jacques Heers, Daniel Lefeuvre, Olivier Piétré-Grenouilleau, Jacques Sévilla), des géopoliticiens (Aymeric Chauprade, Annie Laurent, Bernard Lugan), des démographes (Jean-Paul Gourevitch, Michèle Tribalat), des sociologues (Hugues Lagrange, Pierre-André Taguieff), des écrivains (Richard Millet, Jean Raspail) subissent, à des titres divers, les foudres du Système pour avoir osé se dresser contre lui.

  

Les gens des médias n’échappent pas à la règle, comme Eric Zemmour pour avoir dit que les prisons étaient remplies de Noirs et de Maghrébins. Et il faut s’appeler Gilles-William Goldnadel et être membre du comité directeur du CRIF pour écrire impunément Réflexions sur la question blanche en 2010.

  

LES ATTEINTES A LA LIBERTE D’EXPRESSION : LES LOIS MEMORIELLES

  

« Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses idées, et celui de rechercher, de recevoir et de répandre, sans considération de frontières, les informations par quelque moyen que ce soit » (Déclaration internationale des Droits de l'Homme, adoptée par l'ONU le 10 Décembre 1948).

  

Il y a longtemps que la liberté d’expression n’existe plus en France, si tant est qu’elle ait existé sous les différentes Républiques. « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté ! », comme disait Saint-Just. Aujourd’hui, il n’y a plus de guillotine pour se débarrasser des ennemis de la république, mais on a inventé les lois liberticides, joliment appelées lois mémorielles. Et l’arsenal répressif est impressionnant. La prison, bien sûr, mais elle est rarement utilisée, car les établissements pénitentiaires manquent de place. Et puis, il y a une sanction qui est beaucoup plus efficace, celle qui fait mal au portefeuille : l’amende, généralement très élevée, dont on sait qu’elle mettra le récalcitrant à genoux, qu’il aura du mal à s’en relever et que, probablement, il en sortira dégoûté et hors d’état de nuire. Celle-ci peut aller jusqu’à 45 000 euros. Il vaut mieux brûler des voitures, vendre de la coke ou s’éclater dans une tournante.

  

LA LOI FABIUS-GAYSSOT : LA RELIGION DE LA SHOAH 

 

« Les juifs n’ont pas le monopole du martyre ! On comptait beaucoup d’Auvergnats, de Périgourdins, voire de Bretons à Auschwitz et à Dachau. Pourquoi nous rebat-on les oreilles avec le malheur juif ? Oublie-t-on le malheur berrichon ? Le pathétique poitevin ? Le désespoir picard ». C’est Patrick Modiano qui s’exprime ainsi dans La Place de l’Etoile, en 1968. Impensable aujourd’hui !

  

Car la première loi mémorielle est la loi Fabius-Gayssot (1990) qui définit le délit de « négation des crimes contre l’humanité ». Grâce à elle, la Shoah est devenue le Dogme absolu, intouchable, ainsi que l’explique Jacques Heers dans L’Histoire assassinée : « On ne peut nier que ces condamnations lancées par le pouvoir politique aient lourdement pesé sur la recherche historique. Cela s’affirme évident lorsque ce pouvoir, ayant fait connaître sa vérité jusque dans les détails, interdit formellement toute nouvelle enquête, révision, précision même qui risquerait de mettre en cause ses certitudes, ne serait-ce que sur un seul aspect du problème. Lorsque le seul fait de souhaiter confier aux historiens l’étude du passé, sur tel ou tel point contesté, est aussitôt pris pour un grave délit, il est bien clair que toute recherche se trouve figée, réduite à la clandestinité ou, plutôt, réduite à néant ».

 

 

Il faut s’appeler Jacques Sévilla pour oser écrire : « Or, à écouter le discours dominant, celui qui prévaut au cinéma, à la télévision, dans les livres ou les commémorations officielles, le sort tragique de ceux qui ont été déportés uniquement parce qu’ils étaient juifs paraît désormais le seul à bouleverser les consciences… La solution finale est une tragédie particulière qui s’est déroulée au sein d’une tragédie générale ».

  

C’est que le sujet est totalement sacralisé et verrouillé, comme l’explique le gourou de la Shoah, Claude Lanzmann : « Il y a sans doute eu des excès dans la « mobilisation mémorielle. » Mais ne vous y trompez pas : « ce » n’est pas fini et ça ne finira pas... Oui, les outrances, les rituels, les commémorations… peuvent énerver. Ceux que ça énerve n’ont qu’à soigner leurs nerfs ». Voila, c’est dit. Nous ne sommes plus dans le rationnel et l’objectif. Nous sommes dans l’irrationnel, le mystique, le sacré. Pierre Nora parle de « nouvelle religion séculière » et Goldnadel de « religion shoahtique ».

  

Une telle attitude n’est pourtant pas sans danger comme l’écrit Esther Benbassa : « La mémoire de la Shoah s’impose… jusqu’à légitimer une étonnante tendance à la victimisation, victimisation qui immunise le juif contre toute critique et immunise par là même Israël ». La Shoah serait donc un système qui permettrait à la communauté juive de noyauter tous les pouvoirs, politique, financier, médiatique, show-business…, de réclamer toujours plus de réparations, de culpabiliser encore et toujours les Allemands qui ont commis l’Holocauste, les Suisses qui ont détourné la fortune des déportés, les Français qui ne les ont pas assez aidés, et également de soutenir coûte que coûte l’Etat d’Israël. C’est la thèse de Norman Finkelstein dans L’industrie de l’Holocauste, Réflexions sur l’exploitation de la souffrance des juifs (2000). L’antisémitisme des banlieues se nourrit des outrances du discours sur la Shoah.

  

LA LOI TAUBIRA : LES TRAITES NEGRIERES

  

La seconde est la loi Taubira (2001), qui qualifie de crime contre l’Humanité la seule traite négrière pratiquée par les Européens, pourtant moins importante que celle pratiquée par les Arabes ou par les Noirs entre eux. Car « Il ne faut pas désespérer les banlieues » dira-t-elle pour se justifier. Jacques Heers lui répondra : « Personne ne devait s’y tromper, on ne voulait parler que des Français et des Anglais, seuls responsables du dépeuplement de l’Afrique. […] Quant aux Musulmans, mieux vaut se taire : ce serait du racisme ». Et la loi Taubira va très loin. Elle exige que, non seulement la mémoire des esclaves soit défendue, mais aussi que « l’honneur de leurs descendants soit également défendu ». Ce qui légitime et légalise pour la première fois le principe du malheur héréditaire.

 

 

Mais notre chère Garde des Sceaux ne s’est jamais indignée du fait que l’esclavage perdure dans 23 pays d’Afrique (Mauritanie, Somalie, Soudan, Congo,…) et du Proche-Orient (Yémen, sultanat d’Oman, Arabie saoudite,…), touchant au moins 27 millions d’individus ! Pourquoi ne pas faire de loi mémorielle sur le massacre des Albigeois, des Vaudois et autres protestants ? Ou sur le génocide que nos révolutionnaires ont pratiqué en Vendée ? Mais non, il y a de bons génocides (ceux qui exterminent les méchants) aux yeux de nos donneurs de leçons.

  

Jacques Heers a démonté le procédé : « L’Etat, maître depuis longtemps dans l’art de dicter l’Histoire par célébrations et pantomimes, sait aussi, depuis quelques années, montrer d’un doigt vengeur les affreux, les criminels et les pervers dans un passé de plus en plus lointain. […] Contre ces maudits, les forces du Bien mènent non une guerre de conquête mais une expédition punitive, une croisade des temps modernes. […] Ces escroqueries intellectuelles sont délibérément préparées puis imposées par une volonté politique qui décide de ses choix et prétend, au nom d’une idéologie, d’intérêts immédiats, d’une complaisance diplomatique, écrire et réécrire l’Histoire ».

  

LA RELIGION DE L’ANTIRACISME

 

 

L’UNESCO écrivait dans son Courrier en novembre 1974 : « L’utilisation du mot race pour désigner différents groupes ethniques n’est pas erronée. Différentes races existent bien et sociologues, anthropologues, etc. utilisent tous ce mot. Ce qui est erroné, c’est de penser à ces différentes races en termes d’infériorité ou de supériorité ». Cela tombe sous le sens. Mais c’était en 1974. Depuis, la grande machine à laver les cerveaux a fait des ravages.

  

C’est Gilles-William Goldnadel qui écrit dans Réflexions sur la question blanche : « Il fut pourtant un temps, pas si lointain, où le mot race et la chose n’avaient rien d’interdit. Mais depuis la Shoah, l’irrationnel le plus complet s’est emparé du concept racial ». Et encore : « L’obsession xénophile issue du choc médiatique de la Shoah est passée au milieu. Dans le mitan des années 1960. C’est elle qui proscrit désormais toute réflexion identitaire nationale autour de questions religieuses ou ethniques. Et même rend sulfureuse la seule évocation de l’idée de race ».

 

Ainsi, il y a bien des races de chiens, de chats, de bovins, d’ovins, de poules…, mais, contrairement à l’évidence, il n’y a plus de races humaines, il n’y a qu’une espèce humaine qui est LA race humaine. Les races humaines n’existant pas, il a bien fallu, pour continuer à différentier les peuples entre eux, parler d’ethnies, faisant ainsi dériver le sens de ce mot. Comme le dit Alain de Benoist : « En supprimant le mot, on croit supprimer la chose. Mais les mots ne sont pas les choses, et les réalités demeurent ».

  

Les officines porte-flingues de la police de la pensée veillent : SOS Racisme, le MRAP, la LICRA, le CRIF, les Indigènes de la République, le CRAN… Gare à l’imprudent ! Il se retrouvera vite traîné en Correctionnelle, ou à tout le moins lynché dans les médias qui pensent bien. Comme Richard Millet : « La gnose antiraciste tente de nous persuader que les races n’existent pas, à tout le moins la race blanche, coupable, exclusivement, de tous les maux, et promise, punition et rédemption, à disparaître dans la fade colorisation du métissage universel prôné par le parti dévot … Il est donc devenu, même avec la caution de Lévi-Strauss, impossible de s’interroger sur le seuil de tolérance ou sur la couleur des gens, leur origine, le caractère de ce qui est français, la nation, la faillite de l’enseignement, la culture comme universalisation du mensonge, bref tout ce qui dégrade un réel que la Propagande tente d’escamoter mais qui ne cesse de resurgir dans la violence de sa vérité ». Car les faits sont têtus.

  

LE RACISME ANTI-BLANC

  

L’antiracisme est à sens unique. Le racisme ne peut s’exercer que de la part des Blancs à l’encontre des Noirs, des Jaunes ou des Rouges. Jamais à l’inverse. C’est ce qu’explique Goldnadel : « L’antiracisme sait faire montre de discernement compréhensif. On tolère aisément que des mouvements revendicatifs communautaristes – comme les Indigènes de la République – se réclament ouvertement de la notion de race. On admet parfaitement qu’un Antillais puisse se sentir une solidarité chromatique naturelle, par exemple dans le domaine sportif, avec un Ivoirien ou un Sud-Africain. Mais un Blanc ! Suggérer la possible existence d’une race blanche, et vous allez entendre toute la gamme des bruits martyrocrates qui vont du toussotement gêné au hurlement vengeur en passant par le ricanement goguenard ».

  

Parmi le florilège des cris de vierges effarouchées, citons SOS Racisme : « Nous ne pouvons accepter la notion de racisme anti-Blancs parce qu’elle est une thèse défendue depuis longtemps par l’extrême-droite ». En résumé, parler de racisme anti-Blanc, c’est, aux yeux des antiracistes, encore du racisme. Les Indigènes de la République, eux, ont un raisonnement quelque peu spécieux : le Blanc ne peut être victime de racisme puisque c’est lui qui en a inventé le concept (sic). C’est qu’ils nous aiment bien, ces indigènes, comme le prouvent ces propos de leur présidente, Houria Bouteldja : « Aujourd’hui, il y a encore des gens comme nous qui vous parlent encore. Mais, demain, il n’est pas dit que la génération qui suit acceptera la présence des Blancs ». Si ce n’est pas du racisme anti-Blanc, qu’est-ce que c’est ?

  

Je ne résiste pas à l’envie de vous réciter quelques paroles extraites de chansons de rap, qu’on connaît par cœur dans les « quartiers » :

 

-          « Les keufs connaissent l’odeur de ma bite » ( groupe Brûle),

 

-          « Faut que Paris crame ! » (groupe Salif),

 

-          « J’ai envie de dégainer sur les faces de craie » (groupe Amer),

 

-          « C’est pour niquer la France… Flippe pour ta femme, tes enfants, pour ta race ! On est installés ici et c’est vous qu’on va mettre dehors » (groupe Smala),

 

-          « On va emmener les porcs à la morgue, brûler leur sperme en échantillon, souder leurs chattes. Quand j’vois la France les jambes écartées, j’l’encule sans huile » (groupe Lunatic),

 

-          « J’aime les CRS morts… J’prends mon temps à me dire que j’finirai bien par leur tirer dessus » (groupe Islam)

  

Du racisme anti-blanc ? Pas du tout, c’est de l’art. D’ailleurs, ces sublimes chansons sont en vente à la FNAC, chez Virgin ou chez Amazon ! 

Pierre Desproges disait  : « Je serai antiraciste quand on écrira « racismes » au pluriel ».

  

Mais il ne faut pas désespérer. Même l’UMP, ou tout au moins une partie du parti des moutons, deviendrait courageuse. Jean-François Copé ose parler de racisme anti-blanc dans son manifeste, « La droite décomplexée ». Même si c’est par calcul, c’est révélateur.

 

 

METISSEZ-VOUS !

 

 

L’heure est au métissage obligatoire. Mais pour les Blancs seulement. Comme l’écrit Goldnadel, « La France, c’est comme une Mobylette : elle marche au mélange », disaient finement les gentils potes de SOS-Racisme, la main jaune sur le cœur, telle l’étoile nostalgiquement regrettée. L’homme blanc, l’indigne, pour survivre, doit disparaître… ».

  

Cet avis est partagé par Taguieff : « En quoi le « pluriel » et le « métissé » sont-ils plus dignes d’admiration que ce à quoi on les oppose ? Pourquoi préférer la « diversité », source d’inégalité et de conflit, à l’homogénéité ou à l’unité ? Cette vision d’un avenir radieux est fondée sur deux axiomes : le changement est amélioration, le mélange est « enrichissement »... Mais ces deux propositions ne font qu’exprimer des croyances, et, ainsi formulées, elles sont l’une comme l’autre fausses : tout changement n’implique pas une amélioration, tout mélange ne constitue pas un « enrichissement »

  

Il l’était également par Alain de Benoist, dans les années 1970 : « Vaut-il mieux une planète où coexistent des types humains et des cultures variés, ou bien une planète dotée d’une seule culture et, à terme, d’un seul type humain ? On pourrait distinguer entre raciophobes et raciophiles. Les premiers souhaitent la disparition des races, donc l’uniformisation des modes de vie. Les seconds pensent que c’est la pluralité de l’humanité qui fait sa richesse, et qu’un monde où l’on retrouverait, sur les deux hémisphères, les mêmes villes, les mêmes immeubles, les mêmes magasins, les mêmes produits, les mêmes modes de vie, serait un monde incontestablement appauvri ».

 

Eh bien, oui ! Nous sommes des raciophiles, ou des ethno-différentialistes si l’on préfère. Nous voulons conserver la diversité et la spécificité des peuples de la Terre, celles des Bretons et des Alsaciens, bien sûr, mais aussi celles des Navajos des Etats-Unis, des Jivaros du Brésil, des Hottentots d’Afrique du Sud, des Karens de Birmanie et des Aborigènes d’Australie. Nous ne voyons pas quel avantage tirerait l’Humanité du métissage des Masaï avec des Ouïghour. Les racistes ne sont pas ceux que l’on pense.

  

RABAISSER L’HOMME BLANC PAR LA CULPABILITE ET LA REPENTANCE

 

 

La démolition de la société européenne passe par la culpabilisation de l’Homme blanc. Les Français ne furent que d’horribles esclavagistes au XVIIIème siècle, d’affreux colonialistes au XIXème et d’infâmes collabos au XXème. Nous sommes « coupables de crimes contre l’Humanité, contre la civilisation, contre les Droits de l’Homme », c’est l’infâme Gilles Manceron qui l’écrit dans Marianne et les colonies. Introduction à une histoire coloniale de la France. Repentons-nous, mes frères, pour tant d’ignominie. Trempons-nous dans le goudron et couvrons-nous de plumes. Nous ne méritons que cela.

 

Je prendrai un exemple, celui de l’apport de la société arabo-musulmane à la civilisation occidentale. Aux yeux des partisans de cette pseudo-thèse, il s’agit de ce qu’on peut appeler un « héritage oublié ». Avoir oublié un héritage, c’est-à-dire ce que l’Europe doit au monde arabo-musulman, c’est avoir une dette à son égard, c’est se montrer ignorant et ingrat, donc coupable.

  

Un autre exemple, celui du film Indigènes dont on veut nous faire croire qu’ils ont libéré à eux-seuls le territoire national et que la France ne fut qu’ingratitude à leur égard. Le répugnant Debbouze proclame : « C’est l’histoire de tirailleurs qui se sont battus pour la mère patrie mais qui, le jour de la victoire, n’ont pas eu le droit de défiler sur les Champs-Elysées ». Ce qui est tout à fait faux ; il suffit de regarder les images d’archives des défilés de la Libération. Et les indigènes n’ont pas eu plus de pertes que les autres contingents de l’Armée d’Afrique, bien au contraire. Mais peu importe le mensonge : « Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose ! » disait Lénine.

  

Tout ceci ne fait que conforter les minorités allogènes dans leur certitude que les Occidentaux, les Blancs, sont les oppresseurs des peuples et les pilleurs de la planète. Et qu’en conséquence, il faut se venger. Impunément ! Puisque ce sont ces ethnomasochistes de Blancs qui le disent eux-mêmes.

  

L’œuvre de castration intellectuelle de l’Européen, fonctionne à merveille : la honte l’empêche de revendiquer son identité. Le Blanc se vautre dans une autoflagellation permanente : « L’Occidental, qui ne s’aime plus, a perdu le droit de haïr la haine d’un ennemi qu’il n’a même plus le droit d’avoir, pas même de nommer » (Goldnadel).

  

« Comme s’il était bon, dans tous les cas, de se dénigrer jusqu’à se haïr soi-même, et totalement condamnable d’abaisser ou d’exclure, quoi qu’il fasse, un quelconque représentant de la catégorie « les autres » (Taguieff).

 

 

DETRUIRE L’IDENTITE

 

 

L’idéologie universaliste a coupé la société française en deux. D’un côté, la gauche renforcée par les bataillons de la droite des moutons, qui pense que la France est née en 1789, et que la France c’est la République. Ainsi, pour être français, il suffit d’adhérer aux valeurs de la République, les droits de l’homme, l’égalité, l’universalité : donc, tout habitant de cette petite planète peut être français. Les martiens aussi s’ils existent.

  

Comme dit Jacques Sévilla de ces gens-là : « La nation n’est plus un héritage, mais un contrat conclu entre des associés volontaires. La patrie n’est plus la France charnelle, la société telle qu’elle est, mais le lieu où se reconnaît l’humanité, présente partout où règne la raison : le patriotisme se confond avec l’attachement aux principes de 1789. Un patriote, c’est un adepte des idées révolutionnaires, quel que soit son pays ».

  

Leonidas_portrait_by_Kira_22.jpgDe l’autre, une minorité qui se situe ailleurs, – et que nos ennemis aiment stigmatiser par le terme d’extrême-droite, quand ce n’est pas de fascisme -, et qui rassemble les identitaires, les nationalistes, les monarchistes, les souverainistes, les catholiques traditionnalistes, les solidaristes… pour lesquels la nation est une patrie charnelle, c’est-à-dire qu’elle est à la fois une Terre et un Peuple. Car les racines de notre pays s’inscrivent dans un long processus historique qui plonge dans une très longue mémoire. Comme l’écrivent :

  

-          Fernand Braudel : « Comme si l’histoire n’allait pas jusqu’au fond des âges, comme si préhistoire et histoire ne constituaient pas un seul processus »,

  

-          Pierre Chaunu : « La clef de notre identité est enterrée là sous nos pieds. La France est faite avant la Gaule, mot tardif inventé par les Romains »,

 

-          Jacques Sévilla : « … la nation est une communauté de naissance, un fait de nature, et non une association volontaire… La patrie est un héritage partagé entre tous les Français morts, vivants et à naître ».

  

C’est pourquoi il était essentiel pour l’ennemi de remplacer le droit du sang par un droit du sol cosmopolite : c’est la loi Guigou votée en 1998. C’est la plus grave atteinte à notre identité depuis le regroupement familial mis en place en 1976 par les chantres de la droite des moutons, Giscard et Chirac. La preuve de l’extraordinaire contamination des esprits dans ce pays.

  

LE LAVAGE DE CERVEAU COMMENCE A L’ECOLE

  

Le système éducatif est le cœur du problème. Qui tient l’école tient les cerveaux. C’est par là et dès la plus tendre enfance que l’idéologie de l’égalitarisme et de l’universalisme instille son venin. Le but n’est plus de former des enfants à la tête bien faite et bien remplie, mais des individus uniformisés, de bons petits républicains, droitsdel’hommmistes, antiracistes, anticolonialistes, altermondialistes, et surtout sans culture, de manière à en faire des « citoyens du monde ». L’instruction a laissé la place à l’éducation, non pas au sens noble du terme, mais au conditionnement et au dressage. Du passé faisons table rase : déracinées, les jeunes pousses n’en sont que plus malléables.

 

 

Jacques Heers s’alarmait déjà : « Toute propagande d’Etat commence par l’école. Elle doit former des citoyens et, pour bien remplir sa mission, prendre complètement les enfants en charge, les « formater » dirions-nous aujourd’hui, en faire des hommes mal à l’aise, honteux dès qu’ils auraient l’idée de penser par eux-mêmes et de remettre en cause quoi que ce soit ? ».

  

Pour ceux qui douteraient de la réalité de cette entreprise de lavage de cerveau, relisons ces propos de Vincent Peillon dans le Journal du Dimanche du 2 septembre : « Le point de départ de la laïcité, c’est le respect absolu de la liberté de conscience. Pour donner la liberté de choix, il faut être capable d’arracher l’élève à tous les déterminismes, familial, ethnique, social, intellectuel… ». Mais Peillon ne doit pas parler de lui-même : arrière petit-fils de rabbin, né d’une famille Blum-Lederman et ayant épousé dame Bensahel, est-il sûr de vouloir arracher ses enfants Salomé, Elie et Isaac à leur déterminisme judéo-sémitique ?

  

Les héros des bandes dessinées d’autrefois n’ont plus droit de cité. Tintin est un horrible raciste (Tintin au Congo) tandis que les Schtroumpfs vivent dans une société fasciste dont le Führer est le Grand Schtroumpf. Il faut aux enfants d’aujourd’hui des héros de leur temps, ouverts aux droits de l’homme et à la société multiculturelle et multiraciale :

  

-                     65 millions de Français (Bayard) ! On ne savait pas que « tout le monde, il était français… »,

 

-                     Vivons ensemble (Albin Michel) par Mustapha Harzoune et Samia Messaoui,

 

-                     Le loup (noir) qui voulait changer de couleur (Auzon)

 

-                     Max et Koffi sont copains ; Max et Lili aident les enfants du monde ; Le tonton de Max et Lili est en prison (Serge Bloch)

 

-                     Mon premier livre de citoyen du monde (Rue du Monde) : encore Serge Bloch

 

-                     Je serai 3 milliards d’enfants (Rue du Monde).

 

-                     Stop au racisme ! (Milan Jeunesse)

 

-                     Et toi, comment tu t’appelles ? (Pastel/Ecole des Loisirs)

 

-                     Les enfants du monde ; Les enfants d’ailleurs (La Martinière Jeunesse).

  

Même Titeuf a laissé tomber Nadia, la petite Blanche aux taches de rousseur : dans son dernier album, il lui préfère une petite réfugiée africaine sans papiers (Titeuf à la folie).

 

 

LA REECRITURE DE L’HISTOIRE ET SON ENSEIGNEMENT

 

 

La littérature est l’une des grandes victimes de ces fous furieux. Exit les grands auteurs, Corneille, La Fontaine, Racine, Molière, Stendhal, Hugo, Musset, etc. trop difficiles à comprendre. Exit les grandes œuvres littéraires, comme Le Rouge et le Noir ou Les Misérables. Exit Voltaire. Il faut dire que le bougre a écrit une pièce qui s’intitule Le Fanatisme ou Mahomet le Prophète. Pire que Les Versets sataniques de Salman Rushdie, ou L’innocence des musulmans, ce petit navet israélo-américain qui rend les musulmans hystériques !

 

img_ares.jpgMais la matière la plus torturée par nos idéologues est l’Histoire de France. « C’est le Passé (l’Histoire) qui fonde l’avenir, or les maîtres du présent peuvent réinventer l’Histoire » (George Orwell, 1984).

  

Les trois fautes commises par les pseudo-historiens politiquement corrects sont :

 

-                     L’anachronisme : le passé est jugé selon les critères politiques, moraux et culturels d’aujourd’hui,

 

-                     Le manichéisme : l’Histoire est la lutte du bien et du mal, ce qui suppose que le bien l’emportera un jour sur le mal,

 

-                     Le réductionnisme : la complexité du passé est gommée au profit de schémas d’explication simplistes qui servent à éclairer le discours ambiant.

 

 

Au placard, Vercingétorix et « Nos ancêtres les Gaulois ». Comme écrit Jacques Sévilla : « … les années 1970 ont diabolisé la formule des manuels d’autrefois. Elle n’était pourtant qu’une image. Elle signifiait que tout membre de la communauté française se reconnaissait dans une histoire commune… Etre français, ce n’est pas naître en France, ce n’est pas posséder une carte d’identité, ce n’est pas bénéficier de la protection sociale, c’est partager un héritage à partir duquel se bâtit un projet d’avenir ».

 

  

Au placard, Clovis, le fondateur du royaume des Francs, et Charlemagne, le premier Empereur unificateur de l’Europe. Ils rappellent trop que la France n’a pas attendu 1789 pour se construire. Au placard, Charles Martel, le vainqueur de Poitiers et Saint-Louis, le roi croisé. Il ne faut pas froisser nos chères petites têtes voilées.

 

 

Au placard, tous ces « rois qui ont fait la France » comme aiment à chanter les monarchistes : François 1er, Henri IV, Louis XIV… Pensez, Louis XIV ? « Un benêt sans esprit » pour le grand historien Jean-François Kahn, qui n’hésite pas à écrire dans Marianne : « Le règne de Louis XIV est le premier des régimes totalitaires : répression, personnalisation du pouvoir, dogme religieux de l’Etat, domination arbitraire, droits de l’homme piétinés ». Comme si les « droits de l’homme » existaient au XVIIIème siècle !

  

Paradoxalement, Jeanne d’Arc est toujours au programme, sans doute pour éradiquer les vilains sentiments qu’elle inspire aux électeurs du Front National : Jeanne est décrite dans le manuel Hachette comme une folle qui entend des voix. Rien sur l’incarnation du sentiment national qu’elle représente (quelle horreur que le sentiment national !). Jeanne d’Arc a complètement disparu des programmes du lycée ; on lui préfère Hildegarde de Bingen, une religieuse allemande du XIIème siècle, que tout le monde connaît, bien sûr !

  

Au placard Napoléon, le Code Civil, l’épopée impériale. Pas tout à fait : Napoléon n’est plus étudié que comme un infâme négrier qui a rétabli l’esclavage aux Antilles en 1802. Claude Ribbe, dans Le Crime de Napoléon, qualifie ainsi l’Empereur de : « despote misogyne, homophobe, antisémite, raciste, fasciste, antirépublicain ». De quoi se faire bonapartiste. Ecoutons ces propos du grand historien Claude Sérillon, chez le grand philosophe Michel Drucker : « Napoléon est un beau salopard, quoi qu’on en dise ! ». Du coup, Chirac a refusé de célébrer le 200ème anniversaire de la bataille d’Austerlitz, mais il a envoyé le Charles de Gaulle aux cérémonies de commémoration de la bataille de Trafalgar. Toujours la repentance !

  

Le comble est atteint avec le téléfilm consacré à Toussaint Louverture, diffusé les 14 et 15 février. C’est un tissu d’erreurs historiques, mais aussi de mensonges délibérés, un « effarant détournement de l’Histoire », comme le dira Marcel Dorigny, un historien – un vrai, celui-ci -, de la Révolution. Pour se défendre, les réalisateurs de cette ordure déclareront qu’ « au nom de la vraisemblance historique, il ne faut pas hésiter à tordre le cou à la vérité historique ».

  

Au placard les maréchaux Foch et Joffre, et même Pétain, le vainqueur de Verdun. Comment les enfants peuvent-ils comprendre la remise des pleins pouvoirs au maréchal Pétain en juin 1940, s’ils ne possèdent pas la genèse historique de sa popularité ?

 

 

Mais la guerre qui est la plus maltraitée est la Seconde Guerre mondiale. La Shoah, la Shoah, la Shoah ! C’est tout ce qu’on apprend au collège. A la rigueur, un peu de Résistance, surtout pour glorifier l’action des Justes qui ont sauvé des juifs, mais rien sur le Vercors. Pour le reste, rien ou si peu sur la campagne de France en 1940, la guerre en Afrique du Nord, la bataille de l’Atlantique, l’opération Barbarossa (juste un petit mot sur Stalingrad, mais pas plus), sur la guerre du Pacifique, les débarquements alliés (y compris celui du 6 juin). Evidemment, rien sur l’Epuration.

  

La guerre d’Algérie n’est plus traitée que sous l’angle de la torture exercée par les soldats français. Mais bien sûr, on passe sous silence les horreurs perpétrées par les fellaghas.

  

Quant à la colonisation, dans son ensemble, elle est assimilée à une campagne d’extermination des peuples assujettis. Dire que des salauds de députés avaient fait inscrire dans une loi que les programmes scolaires devaient mettre en valeur « le rôle positif de la présence française outre-mer ». Heureusement que Chirac veillait et a fait abroger cette insanité du texte de loi !

 

 

Par contre, nos chères petites têtes blondes doivent se farcir en Sixième, l’histoire des Han de Chine, et en Cinquième, l’histoire du Mali, du Ghana, du Songhaï ou du Monomotapa, au choix, sans lesquels, évidemment, on ne peut comprendre l’Histoire avec un grand H. Et l’étude de l’islam doit occuper 10% au moins du programme d’histoire : les petits apprennent la date de l’Hégire, mais plus celle de la bataille de Poitiers… C’était la volonté de Laurent Wirth, le doyen des inspecteurs généraux, inspirateur de Darcos et Chatel : « Il est indispensable que la France s’ouvre aux autres cultures du monde et que l’enseignement de l’Histoire s’adapte aux nouvelles populations immigrées ».

 

 

Enfin, la chronologie est le grand ennemi. Pour être sûr que les enfants seront totalement déstructurés, on leur fait apprendre l’Histoire en dépit du bon sens. En Première, on étudie la crise de 1929 avant la Première Guerre mondiale et la Seconde Guerre mondiale avant la montée des totalitarismes ; en Seconde, on saute allègrement de l’Antiquité au 12ème siècle, de la Renaissance à la Révolution. Encore un effort, et ils croiront que de Gaulle a vécu au temps des dinosaures.

 

 

LE TRIOMPHE DE LA MEDIOCRATIE

  

Les dégâts de ce nivellement par le bas sont énormes. Les bons élèves s’ennuient en classe, mais les cancres sont de plus en plus cancres. La moitié des enfants ne savent pas lire couramment ni écrire convenablement à leur entrée en Sixième. Le calcul mental a disparu des programmes. Le « par cœur » est proscrit. Quant à la grammaire et à l’orthographe, elles n’ont pas résisté aux délirantes méthodes d’enseignement, méthode globale ou méthode Freinet. Il est vrai que ce sont là matières bourgeoises, rétrogrades et inutiles, pour ne pas dire fascistes.

  

L’école est devenue un foirail. Les enseignants ont en face d’eux des élèves totalement déstructurés, ou plutôt qui n’ont jamais été structurés : enfant-roi, absence d’autorité, manque de motivation, intérêt situé ailleurs (ordinateur, téléphone portable, jeux vidéo, téléréalité…).

  

Les élèves n’ont plus de respect pour les adultes qui les encadrent, allant jusqu’à les insulter et même les frapper. Mais il s’agit toujours d’établissements sans histoires, n’est-ce pas ? Le pire, c’est que ces profs « maso » en redemandent. Voyez celui qui s’est pris une tête à Bordeaux pour avoir abordé l’histoire politique et religieuse du Maroc. Tout ce qu’il trouve à dire, c’est qu’il faut cesser de provoquer les petites têtes enturbannées et que la République se doit d’être « équitable ». Elle doit donc supprimer les jours fériés chrétiens, proscrire le poisson à la cantine le vendredi, et interdire les sapins de Noël (cet abruti ne sait même pas que celui-ci est un symbole païen). S’il s’en prend une autre, on ne le plaindra pas.

  

Les parents eux-mêmes donnent maintenant toujours raison à leurs chers bambins. Quitte à en mettre une bonne à un prof qui aurait fait du chagrin au cher petit. L’absentéisme est en croissance exponentielle. Si bien que des proviseurs n’ont rien trouvé de mieux que de payer les élèves pour qu’ils assistent aux cours : c’est Martin Hirsch qui le leur a suggéré !

  

Et si 80% des candidats sont aujourd’hui reçus au baccalauréat, alors qu’ils n’étaient que 15% dans les années 1960, c’est parce que le niveau du bac a considérablement baissé. Ainsi, pour masquer l’échec global de toutes ces réformes, on abaisse constamment le niveau des diplômes afin de tenir les objectifs.

 

 

LA DISCRIMINATION POSITIVE

  

Nos idéologues voudraient changer la nature, car si l’égalitarisme se décrète, il n’en est pas de même pour l’égalité. Les résultats des élèves sont fonction du niveau social, mais aussi, et surtout, fonction de l’origine ethnique. On pourra toujours dépenser des milliards d’euros pour améliorer le cadre de vie des « chances pour la France », ils n’en demeureront pas moins inassimilables, de par leur volonté même (ils parlent de moins en moins français à la maison, où ils baignent dans leur culture d’origine) ! Ce que nos idéologues refusent obstinément d’admettre.

 

 

Ils ont donc inventé la « discrimination positive » qu’on pourrait aussi appeler « un p’tit coup pouce pour l’allogène ». C’est Richard Descoings, qui en a appliqué, le premier, le principe, à une grande école. Descoings était le directeur de Sciences Po Paris, autant adulé à droite qu’à gauche, on ne sait si c’était parce qu’il était « un grand génie » ou pour ses goûts un peu particuliers. Le cher homme, sodomite et fier de l’être, nous a quittés une nuit, d’une crise cardiaque, dit-on, après avoir « rencontré » deux hommes dans un palace de New York… Une grande perte pour l’Humanité !

 

 

Mais le malfaisant avait déjà sévi, ouvrant toutes grandes les portes de Sciences Po à des contingents d’allogènes issus des cités et exonérés de tout concours d’entrée, contrairement aux « petits Blancs » qui, eux, continuent à suer sang et eau pour avoir le droit de s’asseoir à côté des « élus de couleur ». Mais ici ne s’arrête pas la malfaisance de ce sinistre individu, nommé par Sarkozy chargé de mission pour la réforme du lycée en 2009. On lui doit, entre autres saloperies, la suppression de l’Histoire en Terminale S, la suppression du CAPES de Lettres Classiques (et par conséquent, à terme, la suppression de l’enseignement du latin et du grec) et la suppression de la dissertation de culture générale au concours d’entrée de Sciences Po, pour favoriser un peu plus l’accès des « chances pour la France ». Un grand homme, on vous dit.

 

LE RETOUR DE LA MORALE

 

Voici la nouvelle mode : « Nous avons besoin d’un réarmement moral ». C’est Peillon qui le dit. En écho, ce crétin de Luc Chatel veut faire un bon mot et s’effraie du retour du pétainisme ! 

 

Mais il n’est pas question du retour à une vraie morale, qui enseignerait le civisme, le respect des lois et de l’autorité, le respect des parents et des ancêtres, la solidarité, le goût de l’effort et la volonté, peut-être même le sens du devoir et de l’honneur… Non, il s’agit de la « morale universelle » : « Nous devons aimer notre patrie, mais notre patrie porte des valeurs universelles. Ce qui fait la France, c’est la Déclaration des droits de l’homme », ajoute Peillon. Et il s’agit de la « laïcité qui n’est pas suffisamment étudiée ». L’instruction civique doit être remplacée par une « morale laïque » : la République se doit de dire « quelle est sa vision de ce que sont les vertus et les vices, le bien et le mal, le juste et l’injuste ». A quand un ministère du Vice et de la Vertu, come à Téhéran ou à Kaboul, dirigé par des ayatollahs de la laïcité ? Le pire c’est que ces laïcards ne se rendent même pas compte des énormités qu’ils prononcent.

 

 

L’IMMIGRATION POUR TUER LES PEUPLES D’EUROPE

  

L’immigration allogène est une machine à tuer les peuples d’Europe. Selon la démographe Michèle Tribalat, la France compte 13 millions d’immigrés et de descendants d’immigrés extra-européens, soit 20% de la population. Je rappelle que le seuil de tolérance d’une société est de 7%. La proportion de jeunes issus de l’immigration (Maghreb, Afrique noire, Turquie) atteint 37% en Ile-de-France, 23% en Alsace et 20% en Rhône-Alpes. Car les bébés allogènes représentent plus de la moitié des naissances dans les maternités. C’est que si le taux de fécondité moyen des femmes en France est de 2,1, il n’est que de 1,4 pour les Gauloises et plus de 3 pour les femmes allogènes. Il s’agit d’une véritable opération de remplacement de la population européenne blanche, ce qu’on peut appeler un « génocide par substitution ».

  

Nous en connaissons les responsables : dès les années 1960, c’est la droite des moutons qui a initié cette invasion pour le plus grand profit d’un capitalisme débridé qui voyait là le moyen de tirer les salaires vers le bas et de disposer d’un fort levier de chômage. « L’immigration est une chance pour la France », clamait Bernard Stasi en 1984. Mais la gauche universaliste lui a emboîté le pas avec enthousiasme.

 

 

Ils n’avaient pas lu Aristote qui déclarait, il y a plus de 2 000 ans : « L’absence de communauté nationale est facteur de guerre civile, tant que les citoyens ne partagent pas les mêmes valeurs de civilisation ». Pourtant, de Gaulle l’avait prédit : « Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne… Vous croyez que le corps français peut absorber dix millions de musulmans, qui demain seront vingt millions et après-demain quarante ? ». Tous les moutons de la droite qui s’en revendiquent ont oublié ces propos pleins de lucidité. Georges Marchais avait dénoncé l’immigration afro-maghrébine, car il avait compris que le premier corps social à pâtir de cette invasion était le prolétariat sous-qualifié, donc le fonds de commerce du Parti Communiste. Même Chirac avait dénoncé « les bruits et les odeurs ». Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts…

 

Devant les problèmes énormes que soulève cette immigration de masse, nos idéologues disposent d’arguments imparables. Le traître professionnel Eric Besson déclare : « La France n’est ni un peuple, ni une langue, ni un territoire, ni une religion, c’est un conglomérat de peuples qui veulent vivre ensemble. Il n’y a pas de Français de souche, il n’y a qu’une France de métissage ». C’est vrai qu’il est marié à la Tunisienne Yasmine Tordjman. Mais ses propos sont de la plus grande malhonnêteté qui soit. D’une part, on dit que 25% des Français sont d’origine étrangère, ce qui signifie que 75% des gens sont des Français de souche. D’autre part, jusque dans les années 1960, l’immigration était d’origine européenne : polonaise, italienne, portugaise, espagnole. Cette immigration a totalement changé de nature.

 

 

Autre postulat : l’immigration permet le mélange des cultures, donc leur enrichissement réciproque. « L’immigration massive et continue… constitue pour les indigènes, mais aussi pour les immigrés, un désastre humain que la Propagande tente de travestir en soutenant, par exemple, que plus il est éloigné de notre culture, sinon hostile à elle, meilleur est l’immigré, par ailleurs « bon » par nature, et aussi « tendance », « moderne » (Richard Millet).

 

 

 

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Nos idéologues ne veulent pas voir les choses en face, le refus de s’intégrer de populations qui, souvent, par ailleurs, n’ont que mépris pour notre société décadente, même s’ils rêvent de s’y vautrer : « Les étrangers qui venaient autrefois s’appliquaient à nous ressembler, ils semblent se poser aujourd’hui dans leur altérité. A notre grande surprise, les migrants ne nous voient pas comme la pointe avancée de la mode et de la morale, mais plutôt, au regard de leurs traditions, comme une enclave étrange et déviante. Ceux qui viennent d’au-delà des mers ne sont pas nés sous le signe de notre universalisme » (Hugues Lagrange, Le déni des cultures). Il faut dire que notre société ne fait pas envie. Ce que traduit Richard Millet : « Les immigrés extra-européens désireraient-ils s’assimiler à des vaincus qui aiment leur propre défaite ? ».

  

Dès qu’on aborde le problème de la délinquance, l’hystérie se déchaîne. Hugues Lagrange l’a appris à ses dépens pour avoir écrit : « Les adolescents éduqués dans des familles du Sahel sont 3 à 4 fois plus souvent impliqués comme auteurs de délits que les adolescents élevés dans des familles autochtones ; et ceux qui sont éduqués dans des familles maghrébines, deux fois plus ». C’est pourtant la vérité.

 

 

Mais le résultat, pour les gens qui subissent au quotidien « l’enrichissement des cultures » grâce aux exactions des « chances pour la France », est un sentiment de dépossession. Comme l’écrit Richard Millet : « Jamais je n’aurais pensé me retrouver un jour minoritaire, sur le plan racial, culturel, religieux… faire figure de perdant historique… et devenir quasi maudit : un exilé de l’intérieur ».

  

Malika Sorel, présidente du Haut-commissariat à l’Intégration, ose dire : « Arithmétiquement, du fait de la stagnation de notre démographie, de l’importance du flux migratoire, de la difficulté de la France à intégrer les nouveaux entrants, on assiste à une diminution du nombre de Français porteurs de l’identité française. Devenir minoritaire sur son propre territoire est un réel problème ».

  

C’est ce qui va se produire, inéluctablement : « La France laisse venir l’épreuve, en refusant de se confronter à ceux qui rejettent ses valeurs. […] Notre vieux pays aurait-il perdu le goût de se défendre ? » (Ivan Rioufol, Le Figaro du 26 juin 2009).

  

LE MULTICULTURALISME, PORTE OUVERTE AU COMMUNAUTARISME

  

Jacques Sévilla : « Sans que l’opinion ait été consultée, la France est vouée à se transformer en pays pluriethnique et pluriculturel. Tout un vocabulaire sacralisé (métissage, diversité, compromis) enrobe ce qu’il faut bien considérer comme une mutation fondamentale dans le cours millénaire de l’histoire de France ». Le rêve de l’ennemi, c’est une France où il n’y aurait plus de Bourguignons, de Gascons, de Catalans ou de Corses, mais des citoyens de toutes les couleurs. C’est une utopie criminelle. La France est devenue un melting-pot où le communautarisme enfle à toute vitesse. Le mythe stupide de la France Black-Blanc-Beur de 1998 a volé en éclats.

 

L’obsession du « vivre ensemble » occulte, en réalité, l’incommensurable lâcheté de nos dirigeants et leur volonté de supprimer tout ce qui pourrait mécontenter les envahisseurs. Car si les Blancs sont instamment priés de se fondre dans la société multiculturelle, les Algériens, les Comoriens, les Turcs, les Gitans, les Tchétchènes… ont, quant à eux, le droit de vivre leur différence. Quartiers maghrébins, quartiers noirs, quartiers chinois constituent maintenant autant de citadelles où l’autorité de l’Etat a disparu. « Doutant d’elle-même et se cherchant vainement un projet collectif, la nation n’ose même plus imposer son mode de vie et ses valeurs à ceux qui s’installent sur son sol » (Jacques Sévilla).

  

La France est devenue une poudrière. « Quand on n’a plus la même histoire, le même passé, on n’aime plus le même pays, on ne peut donc plus vivre ensemble » (Dimitri Casali). 37% des jeunes d’origine étrangère ne se sentent pas français.

  

Partout dans le monde, on respecte le drapeau : aux USA, en Angleterre, en Italie, en Espagne, au Brésil, en Turquie, en Chine. Sauf en France, où il est souvent brûlé. Impunément. Par des étrangers pourtant accueillis généreusement, ou des enfants d’immigrés devenus français par le droit du sol mais qui haïssent la France. Il y avait, depuis longtemps, des signes avant-coureurs : La Marseillaise sifflée lors des rencontres de football, France-Algérie en 2001, France-Maroc en 2007 ou France-Tunisie en 2008.

  

Les drapeaux de toutes les couleurs qui ornaient la place de la Bastille, le 6 mai de cette année, sont le révélateur sociologique du vivier électoral de la gauche : marocains, algériens, tunisiens, turcs, maliens, ivoiriens, syriens, égyptiens, palestiniens. Seulement un ou deux drapeaux français qui devaient se sentir bien seuls. Quelques jours auparavant, on en avait observé des centaines, si ce n’est des milliers, lors du rassemblement sarkozyste du Trocadéro. Le rassemblement des cocus qui croient que l’UMP et le PS, ce n’est pas la même chose. Mais ces deux spectacles sont la preuve évidente du déchirement de la France : d’un côté, les Gaulois ; de l’autre, les envahisseurs, caressés dans le sens du poil par une gauche qui a abandonné le peuple des ouvriers et des employés, mais qui a trouvé un électorat de substitution.

  

Tout cela donne la nausée : « Je ne me reconnais plus dans une France multiraciale et multiculturelle où l’immigré ne saurait se nourrir de Montaigne, Bossuet, Voltaire, Proust… et encore moins de l’extraordinaire geste des Croisades et des bâtisseurs de cathédrales » (Richard Millet).

  

L’ISLAM EST ENTRE EN GUERRE

  

En France, vous pouvez dire que vous haïssez les chrétiens ou les catholiques, vous pouvez insulter le Pape, vous passerez pour un esprit brillant. Mieux, pisser sur le Christ ou même déféquer sur des symboles chrétiens est assimilé à de l’art. D’ailleurs, les mots « christianophobie » ou « catholicophobie » n’existent pas. Vous pouvez aussi vous en prendre au bouddhisme, au chamanisme, au paganisme, à l’hindouisme…

 

 

Mais pour la religion de Mahomet, ce n’est pas du tout pareil. Vous risquez immédiatement de vous faire traiter d’islamophobie. Et à partir de là, gare à la police de la pensée ! Pourtant, comme le dit Jacques Sévilla : « Islamophobie. Ce terme est piégé ; il a pour but de faire de l’islam un objet intouchable, sous peine d’être accusé de racisme. Or une confession n’est pas une race ». 

 

L’islam n’est pas une religion comme les autres. D’abord parce que le Coran s’applique dans le domaine spirituel, mais aussi dans le domaine temporel : contrairement au Christ, il ne fait pas de différence entre Dieu et César. En conséquence, il prétend régir tous les actes de la vie civile, il est un code civil.

  

Par ailleurs, l’islam est une religion de conquête. Le Prophète l’a clairement exprimé et ce, à plusieurs reprises, appelant ses fidèles à exterminer les chrétiens et à propager l’islam sur la Terre entière : le Dar al-Harb, le territoire de la guerre, qui est appelé à devenir le Dar al-Islam, le territoire de la soumission à Dieu. Ce n’est pas parce que, pendant un siècle, les musulmans se sont trouvés sous la domination européenne que cette guerre s’est arrêtée. « La guerre entre l’islam et la chrétienté… n’a jamais pris fin » (Jean-Paul Roux, Un choc de religions)

  

Notre pauvre Europe, qui ne croit plus en rien, surtout pas au sacré, et qui ne croit même plus en elle-même, se voit prise en tenaille : « Comment l’islam n’établirait-il pas son triomphe sur les débris du christianisme et de nations qui meurent de ne plus oser être elles-mêmes, l’alliance entre l’islamisme et le capitalisme américain signalant la redistribution des compétences territoriales dans une Europe partagée entre les intérêts américains et ceux des monarchies arabes, en attendant les Chinois ? » (Richard Millet)

  

L’islamisation rampante de notre société est en cours d’accélération. Il y avait 10 000 musulmans en France en 1905, ils sont aujourd’hui plus de sept millions, ce qui représente 8 à 10% de la population. Au train où vont les choses, avec le vieillissement de la population gauloise et l’extraordinaire vitalité démographique des envahisseurs, les musulmans représenteront 20% de la population dès 2020. A Roubaix, les musulmans représentent 50% de la population, 25% à Marseille, 12% à Lyon. A Roubaix, il n’y a plus une seule boucherie non halal et la dernière boulangerie gauloise a fermé ses portes. « Nous sommes tenus de supposer que la présence de millions de musulmans parmi nous est sans conséquence politique ou spirituelle… Il s’agit pourtant de la plus énorme transformation de la substance européenne depuis des siècles » écrit le philosophe Pierre Manent dans Les métamorphoses de la cité.

  

Parallèlement, la pression islamique ne cesse de se renforcer. Il y avait 5 mosquées en France en 1965, on en dénombre aujourd’hui entre 2 100 et 2 500 (on ne sait même pas exactement). « Dans les banlieues, ceux qui faisaient le siège des municipalités en vue d’obtenir des terrains de sport réclament dorénavant des mosquées » (Jacques Sévilla).

  

« En Europe aujourd’hui, les musulmans reconstituent l’oumma à travers le communautarisme, et cela avec l’aide des pouvoirs publics aveugles sur les dangers qui peuvent en résulter » (Annie Laurent, L’islam et la personne humaine). Une armée de collabos, des dhimmis avant l’heure, lui facilitent la tâche. Par lâcheté ou par calcul électoral, les maires des grandes villes rivalisent : c’est à qui construira la plus belle mosquée. Tous les domaines de la vie séculière font l’objet d’attaques : viande halal, menus particuliers dans les cantines scolaires, horaires sexistes dans les piscines et les salles de sport, nombre grandissant de femmes voilées, voiles de plus en plus couvrants (niqab, tchador, burqa), violences sexistes dans les hôpitaux, contestation des programmes scolaires, exigence de jours fériés musulmans, horaires adaptés à l’occasion du ramadan, etc.

 

 

Oui, c’est bien d’une invasion qu’il s’agit, c’est bien d’une guerre qu’il s’agit. « L’islam s’est lancé à la conquête de l’Europe, et seuls les aveugles et les collaborateurs le nient » (Richard Millet). Les islamistes ne sont que les éclaireurs de cette opération de conversion forcée qui attend les Européens, s’ils ne réagissent pas. Les musulmans dits « modérés », dans leur immense majorité, soutiennent leurs frères engagés dans le djihad, la « guerre sainte ». Chaque vendredi, les imams des mosquées, dont beaucoup sont étrangers et ne parlent même pas notre langue, leur bourrent le mou. Et il suffit de regarder le recteur de la mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, ou l’imam de Drancy, Hassen Chalghoumi, se tortiller dans tous les sens, pour condamner, sans condamner, mais tout en excusant, les saloperies de leurs frères intégristes, pour se rendre compte de l’énorme hypocrisie avec laquelle ils essaient de nous enfumer.

 

 

Saluons donc le courage de Charlie Hebdo. Nous n’avons rien à voir avec les rédacteurs de ce journal ordurier, mais il faut reconnaître que, dans ces affaires de caricatures, « ils en ont », comme aurait dit Hemingway. Certains objecteront qu’ils mettent de l’huile sur le feu. Ces derniers sont déjà des dhimmis : ils ont déjà baissé leur froc pour se faire sodomiser.

  

CONCLUSION

 

 

Voici donc un effroyable tableau de la France d’aujourd’hui. Qu’on peut étendre à l’Europe occidentale tout entière, bien qu’à un degré moindre, car la France est dans l’état de décomposition le plus avancé. Il y aurait de quoi désespérer. Et cesser de se battre. Ce n’est pas notre genre. Comme écrivait Charles Maurras : « Le désespoir en politique est une sottise absolue ». Une autre manière de dire : « Tant qu’il y a une volonté, il y a un chemin ».

  

Car, tout n’est peut-être pas perdu. Certains sondages montrent que le vieux fonds gaulois existe toujours. 82% des Français estiment qu’il y a une identité nationale française et 65% pensent qu’il y a un réel affaiblissement de l’identité nationale à cause de l’immigration, de la perte des valeurs et de la diversité culturelle et ethnique. Le pouvoir commence à reculer. Notamment sur le droit de vote des étrangers. Il paraît qu’avant les élections 60% des Français étaient pour. Aujourd’hui, la courbe s’est inversée : ils sont contre à plus de 60% (86% des sympathisants de l’UMP). Quant au mariage homosexuel, son avenir n’est pas aussi « gay » que certains l’imaginaient encore, il y a quelques semaines : 74% des sympathisants de l’UMP sont contre. On est loin des 55% d’opinions favorables issus d’un sondage douteux effectué par un institut dont on sait qu’il est aux mains d’un lobby homosexuel américain (Gallup, pour ne pas le nommer).

 

 

Si l’on raisonne en termes gramscistes, il semblerait que le pouvoir politique et la société civile soient en cours de rupture. Nous sommes sans doute en période prérévolutionnaire. Deux bouleversements majeurs sont en cours de gestation.

 

Le premier est l’effondrement du système économico-financier mondial. Le capitalisme sans frein, tel qu’on le subit depuis des décennies, n’en a sans doute plus pour longtemps. On nous dit que la crise que nous vivons est plus grave que celle de 1929. Quand on cessera de faire l’autruche, on se rendra compte que ses conséquences seront au moins aussi grandes. L’Amérique d’Obama ou de Romney ne pourra plus vivre encore longtemps à crédit sur le dos des autres peuples de la Terre. En Europe, la politique monétariste de l’UE est en train de tuer les économies européennes. Non seulement la croissance ne redémarrera pas, mais une forte récession va s’installer durablement, avec ses conséquences inévitables : étouffement par l’impôt, baisse des salaires, des retraites et des allocations, régression du niveau de vie, augmentation du chômage, installation de la misère. Nous n’avons encore rien vu : les foules en colère qui descendent dans les rues d’Athènes, Madrid et Lisbonne, ne sont que les éclaireurs des masses furieuses qui, bientôt, casseront tout par désespoir.

  

Le second est l’inexorable guerre ethnico-religieuse qui nous attend. Elle a d’ailleurs déjà commencé. En France notamment. « L’exacerbation des rancœurs et des haines anciennes ne peut déboucher que sur des affrontements frontaux et, peut-être même, dégénérer en véritable guerre civile » (Dimitri Casali).

 

 

Quelques exemples récents :

 

-          Dans le seul mois de septembre, une vingtaine de profs se sont fait casser la figure par de charmantes petites têtes plus ou moins métissées ;

 

-          Le dimanche de Pentecôte, des fidèles se sont fait caillasser à la sortie de la cathédrale de Carcassonne par de gentils petits musulmans qui voulaient sans doute jouer avec eux ;

 

-          Une horde de « chances pour la France » a attaqué à coups de barres de fer et de couteaux une soixantaine de parachutistes du 8ème RPIMa à Castres ;

 

-          Sur le marché de Nîmes, des marchands forains ont vu leurs étals de charcuterie et de vin détruits par une meute de musulmans, des « modérés » sans doute ;

 

-          A Marseille, des Maghrébins font la chasse aux Roms et brûlent leurs campements (heureusement que ce n’étaient pas des Gaulois : que n’aurait-on entendu ?) ;

 

-          A Toulouse, lors des « Soirées Nomades », la projection au sol de « calligraphies coraniques » de Mounir Fatmi dégénère; une roumie qui a osé marcher sur « le Coran », est violemment giflée ;

 

-          A Echirolles, deux « jeunes », l’un noir, l’autre maghrébin, sont massacrés à coups de couteaux par leurs frères de sang (même remarque que ci-dessus) ;

 

-          Dans des dizaines de « zones de non-droit » (terme qu’il ne faut plus utiliser : c’est du défaitisme), pompiers et policiers tombent dans des guets-apens où on leur balance des machines à laver sur la tête, quand on ne leur tire pas carrément dessus (pour le moment avec du petit calibre, mais bientôt à l’arme de guerre) ;

  

Voulez-vous que je vous dise ? Ce pays, mon pays, ressemble à la Yougoslavie du début des années 1980, un pays que j’ai bien connu pendant les années de guerre. Vous connaissez la suite. Ces deux catastrophes sont inexorables. Dans quel ordre, on ne sait pas. Ni à quelle échéance. Le propre de toute révolution est d’être imprévisible. Alors, il faut se préparer au pire. Car vous ne pouvez compter ni sur la gauche de Flanby, ni sur la droite des moutons pour affronter ces combats de titans. L’heure n’est donc plus à l’attentisme. La société de demain se construit aujourd’hui. N’oubliez pas vos enfants et vos petits-enfants. Demain, il sera trop tard. Ils vous diront simplement : « Qu’avez-vous fait pour empêcher cela ? ».

  

Comme tous les peuples de la Terre, sachons nous faire respecter sur notre terre. Gaulois, maîtres chez nous !

dimanche, 14 octobre 2012

La Syrie, au cœur de la Guerre tiède

 

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La Syrie, au cœur de la Guerre tiède ? D’une désinformation médiatique à une intervention programmée

par Jean Géronimo

Sans-titre-3-150x150.jpgSpécialiste des questions économiques et stratégiques russes - Docteur des Universités, vice-major de promotion de licence et maîtrise de sciences économiques, UPMF Grenoble. Lauréat de la Fondation Robert Schuman. Ancien allocataire de recherche de la Région Rhône-Alpes

Jean.Geronimo@upmf-grenoble.fr

« Il faut empêcher de réitérer le scénario libyen en Syrie »

  Vladimir Poutine, 27/02/2012 (1)

 

La crise syrienne est, aujourd’hui, arrivée à un point critique. Une guerre fratricide massacrant, pour partie, des innocents, est en cours.

Dans ses grandes lignes, cette guerre est médiatisée par les intérêts politico-économiques des grandes puissances. Mais, très tôt, elle a été polluée par les nouvelles idéologies religieuses et nationalistes, surfant sur les maladresses occidentales et la soif de libertés de peuples en perdition – au prix de dérives politiques incontrôlables et, sans doute, irréversibles.

 

A l’origine, cette quête identitaire a été précipitée par la « fin des idéologies » (D. Bell)  issue de la disparition de l’URSS, en décembre 1991, qui a favorisé le retour du religieux comme idéologie alternative et, au moins, réactivé son rôle politique et identitaire. Dans le même temps, la disparition du verrou idéologique de la Guerre froide a suscité l’émergence de micro-conflits périphériques désormais porteurs, sur l’Echiquier arabe, d’aspirations révolutionnaires. En ce sens, la délégitimation de l’idéologie communiste aurait agi comme facteur catalyseur d’une instabilité systémique à l’échelle du monde et dont la crise syrienne ne serait, au final, qu’un sous-produit – une forme d’effet émergent.

La (prévisible) réaction d’auto-défense du régime syrien face à la terrible violence « révolutionnaire » attisée de l’extérieur a débouché, aujourd’hui, sur une inquiétante guerre civile – imputée par les médias occidentaux, de manière (trop) systématique et erronée, au seul président Bachar El-Assad. Pourtant, l’opposition armée anti-Assad est responsable de davantage de tueries étrangement passées sous silence et qui, en d’autres lieux, auraient pu être qualifiées de « crimes contre l’humanité », pour reprendre une expression trop souvent manipulée par la gouvernance néo-libérale sous leadership américain, dans l’optique de justifier ses actions répressives.

Avec une certaine légitimité, on peut donc s’interroger sur l’existence d’une pensée unique, structurellement favorable aux « rebelles », et verrouillant l’information sur le déroulement de la « révolution » syrienne – sous l’impulsion de l’Organisation syrienne des droits de l’homme (OSDH), étrange ONG politiquement (très) orientée et semblant avoir un monopole « légitime » sur l’information. Régulièrement émise par l’OSDH, l’information sur la nature et l’ampleur des massacres censés perpétrés par le régime Assad est, en effet, admise comme vérité scientifique par le consensus médiatique – formatant, par ce biais, une opinion publique internationale hostile au régime syrien. Toutefois, ce dernier reste – heureusement – soutenu par l’axe sino-russe.

L’issue, tant désirée par les promoteurs du Printemps arabe, ne semble désormais plus faire de doutes. Mais pour Moscou, c’est plutôt un Hiver islamiste, réchauffé par le doux soleil de la Charia, qui se prépare – avec, naturellement, la complicité américaine.

Comment et pourquoi en est-on arrivé là ? Et qui, surtout, y avait intérêt ?

Vers un point de non retour, pour réitérer le « scénario libyen »

De manière indéniable, ce point de non retour a été favorisé de l’étranger dans le cadre d’une stratégie de communication politiquement orientée et unilatéralement focalisée contre la « dictature » Assad, désigné par le consensus médiatique comme l’ennemi à abattre.

Très clairement, dès l’origine, la rébellion anti-Assad a été financée et armée par des membres clés (riches en pétrodollars) de la Ligue arabe, principalement l’Arabie saoudite et le Qatar. Très vite, elle a été encouragée par l’administration américaine et ses alliés traditionnels, avides de s’insérer dans la vague révolutionnaire portée par l’histoire et, surtout, de profiter des opportunités politiques – dont celles de contenir les ambitions russes, voire chinoises, dans une région stratégique sur les plans politique et énergétique. Ainsi, dans un premier temps, la Turquie a discrètement servi d’appui logistique pour les « rebelles » et, dans un second temps, elle s’est ouvertement montrée désireuse de passer à l’offensive, c'est-à-dire à l’action armée sur le territoire syrien. Au nom de la liberté des peuples et, naturellement, de leur droit à disposer d’eux-mêmes – la couleuvre est, tout de même, dure à avaler. D’autant plus, si on est russe.

Les infiltrations aux frontières ont été nombreuses au début de la « révolution ». Comme par hasard, tous les points de conflits sont anormalement et systématiquement proches de la frontière syrienne – curieux, tout de même, que nos médias ne se soient pas interrogés sur cette troublante coïncidence. Cette situation est illustrée, depuis fin juillet, par la volonté des « rebelles » de contrôler certains postes-frontières dans le but de faciliter les « passages », autrement dit, les actions militaires et les attentats contre les positions syriennes.

Une telle configuration confirme l’hypothèse d’une aide extérieure, très tôt invoquée par le président syrien Bachar El-Assad et qui, sans surprise, n’a jamais été prise au sérieux par les médias occidentaux, perdus dans le ciel bleu du monde de l’ignorance apprise, alimentée par la seule information diffusée par l’OSDH. Loin d’être spontanée, cette « révolution » est donc orientée et, en ce sens, elle apparaît davantage comme une « évolution », impulsée de l’extérieur et sur laquelle surfent les stratégies manipulatrices de puissances ambitieuses. Mais, dans la mesure où il s’agit d’un retour en arrière sur le plan politico-social – surtout en ce qui concerne le statut de la femme et des libertés individuelles (dont politiques) –, je parlerai plutôt « d’involution ».

Tout a été fait, dans le cadre d’un scénario programmé, pour provoquer l’armée régulière et les structures de sécurité de l’Etat syrien de manière à les contraindre à une réaction violente et créer, par ce biais, une instabilité croissante auto-cumulative, à terme, potentiellement explosive. En outre, ce chaos a été aggravé par l’émergence de milices privées, parfois de nature religieuse, et échappant à tout contrôle gouvernemental. Au final, il s’agit d’atteindre un seuil critique (déclencheur de « l’explosion »), synonyme de guerre civile – quitte à sacrifier quelques civils, quotidiennement imputés par l’OSDH au « sanguinaire » président Assad ou, alternativement, à d’inévitables « dégâts collatéraux ». Et quitte, aussi, à générer une situation anarchique caractérisée par la délégitimation des lois et structures étatiques. Une catastrophe programmée.

Aujourd’hui, l’Etat syrien, dont l’autorité est considérablement érodée, n’a même plus – au sens de Max Weber – le monopole de la « violence légitime » sur son territoire, traditionnellement considéré comme le socle de la stabilité d’un Etat-souverain. Désormais, le terreau est donc propice à la répétition du « scénario libyen », selon l’expression usitée de V. Poutine.

Sous prétexte de défendre les intérêts légitimes du peuple syrien, l’insidieuse politique arabo-occidentale a, objectivement et, sans doute, consciemment, contribué à ce chaos.

Complicité arabo-occidentale, au nom d’un troublant messianisme moral

Les « Amis de la Syrie » ont, très tôt, instrumentalisé la crise syrienne pour défendre leurs propres intérêts qui font du départ d’El-Assad, la pierre angulaire de leur stratégie.

Les intérêts de cette coalition hétéroclite se rejoignent, sur certains points précis – dont celui de placer un pouvoir « ami », apte à gérer l’après-Assad –, et, à la base, ils sont structurellement opposés à ceux de l’axe sino-russe. Redoutant une déstabilisation régionale, l’axe sino-russe prône en effet une solution politique négociée qui n’implique pas, nécessairement, l’élimination du président syrien. Nuance politique essentielle, expliquant la division, donc l’impuissance du Conseil de sécurité de l’ONU à travers le blocage systématique de ses résolutions par les responsables russes et chinois – mais c’est aussi, cela, la démocratie. Sur ce point, on peut d’ailleurs s’interroger sur la viabilité d’une résolution prônant une « transition démocratique » en Syrie et soutenue par l’étrange tryptique Arabie Saoudite-Qatar-Turquie. Avec le blanc-seing occidental…

Des intérêts économiques (contrôle de l’énergie), politiques (lutte d’influence) et stratégiques (inflexion des rapports de force) sont les enjeux sous-jacents au conflit syrien exacerbé, en définitive, par la montée brutale d’Al Qaïda (reconnue par Washington) et par l’opposition religieuse sunnites/chiites. Dans son essence, cette opposition forme une ligne de fracture confessionnelle auto-destructrice et à jamais ré-ouverte, parce que politiquement non neutre – et facilement manipulable, donc utile aux régimes hostiles au maintien du président Assad.

Le leitmotiv humanitaire, a été à la fois le fil conducteur et l’habillage légitime de l’ingérence croissante de la coalition arabo-occidentale dans le processus politique interne de la Syrie. Ce devoir d’ingérence progressivement institué devrait, à terme, justifier une intervention (sous une forme à définir) dans l’optique de renverser le régime Assad et, s’il le faut, sans la légitimité onusienne – pour contourner le barrage sino-russe. Désormais, avec le soutien actif des services secrets allemands, américains, britanniques et français, tous les efforts de la coalition arabo-occidentale sont concentrés vers cet ultime objectif. Pour l’heure, l’idée d’imposer une zone d’exclusion aérienne (définie comme zone de sécurité) pour créer un « couloir humanitaire » fait, peu à peu, son chemin. Le problème est qu’un tel « couloir » a, déjà, fait l’objet d’une instrumentalisation politico-militaire en d’autres lieux et d’autres temps. Pour Moscou, une telle leçon ne s’oublie pas et, surtout, ne doit plus se répéter.

L’essentiel est d’arriver, après la réélection d’Obama, au point de basculement de la crise (« seuil critique ») provoquant l’intervention finale et, en cette fin d’été, nous y sommes proches. Cette intervention militaire est rejetée par russes et chinois, psychologiquement marqués par  les tragédies serbe (1999), irakienne (2003) et libyenne (2012), où la manipulation des règles internationales et des mécanismes onusiens a été flagrante, mettant en cause, selon eux, la légitimité de la gouvernance mondiale. De façon troublante, cette transgression des règles est réalisée au nom de valeurs morales supérieures, selon la tradition post-guerre froide inaugurée par la vertueuse Amérique, investie de sa « destinée manifeste » et de son libéralisme triomphant – un discours, certes, bien rôdé.

Un sous-produit de cette inconscience politique occidentale a été la propagation du syndrome révolutionnaire, via un Islam radical moralisateur, au-delà de l’Echiquier arabe : dans le monde post-soviétique et sur le continent africain, au Mali pour commencer, avec l’extension de la Charia. Avec, à la clé, d’irréversibles dégâts collatéraux.

Pour l’axe sino-russe, il y a une ligne rouge à ne pas franchir dans cette partie stratégique dominée par les grandes puissances – notamment, en Syrie. Mais les dés sont, déjà, pipés.

Poursuite du reflux russe sur l’Echiquier arabe, sous bienveillance américaine

Dans l’hypothèse d’un renversement du président Assad, la Russie (avec la Chine et l’Iran)  serait la principale perdante.

Pour rappel, la Syrie est un des principaux alliés de l’Iran dans la région et la disparition d’Assad isolerait davantage Téhéran – ce que souhaitent, pour diverses raisons, de nombreux Etats arabes et occidentaux. D’autre part, le renversement d’Assad risquerait de déstabiliser le Liban et au moins, d’y redéfinir le jeu politique interne avec, notamment, l’affaiblissement du Hezbollah libanais. L’évolution syrienne est donc politiquement non neutre pour l’Etat israélien et sa stratégie au Moyen-Orient et, en ce sens, pour le destin géopolitique de la région.

A cela, il convient de préciser que l’Azerbaïdjan, ex-république de l’URSS très sensible désormais – comme d’autres Etats de la périphérie post-soviétique – aux sirènes américaines (et à leurs dollars), rêve de créer un « Grand Azerbaïdjan » étendu à une partie de l’actuelle Iran. Dans cette optique, l’affaiblissement de l’axe Iran-Syrie serait une bonne chose pour ses prétentions territoriales. Moscou redoute un tel scénario, d’autant plus qu’il nuirait dangereusement aux intérêts de son fidèle allié et partenaire stratégique, l’Arménie – dont l’existence (et celle de ses bases militaires) serait, dés lors, menacée.

En outre, par l’intermédiaire de son ministre des affaires extérieures, Ahmet Davutoğlu, la Turquie – véritable base arrière et levier de l’influence américaine en Eurasie – revendique, de manière troublante, le rôle de « pionnier du changement démocratique » au Moyen-Orient. En fait, la défense de ses intérêts nationaux – qui intègrent le « problème » kurde – a incité la Turquie à s’ingérer dans la crise syrienne. Et, surtout,  elle l’oblige à maintenir une veille stratégique dans le Nord de la Syrie convoité, selon Ankara, par les « extrémistes kurdes ». Enfin, il faut rappeler que la Turquie rêve toujours d’un Empire ottoman étendu à l’Asie centrale ex-soviétique. Tout est donc en place, pour la partie finale.

Tendanciellement, on assisterait donc à la poursuite du roll back (reflux) de la puissance russe, conduite par l’administration américaine depuis la fin de la Guerre froide et qui vise, aujourd’hui, à affaiblir ses alliances traditionnelles – donc, son pouvoir potentiel sur longue période – en zones arabe et post-soviétique. Car, qu’on le veuille ou non, l’administration Obama est objectivement tentée de manipuler les « révolutions » pour, à terme, étendre sa zone d’influence et sécuriser, par ce biais, les principales sources d’approvisionnement et routes énergétiques – d’où l’intérêt de « stabiliser », c'est-à-dire de contrôler politiquement la Syrie, le Liban et l’Iran, véritables nœuds stratégiques de la région. Une telle extension se réaliserait au détriment des dernières positions russes, héroïquement tenues sur l’Echiquier  moyen-oriental et, en particulier, en Syrie, face à la pression médiatique et politico-militaire de la coalition arabo-occidentale – mais, pour combien de temps encore ?

Dans cette optique et de manière officielle, l’administration américaine vient de reconnaître la nécessité de renforcer significativement son soutien au « processus révolutionnaire et démocratique » en œuvre en Syrie. Dans ses grandes lignes, cette action s’inscrit dans le prolongement de sa récente ingérence – via de douteuses ONG – dans le processus électoral russe et, de façon plus générale, dans le cheminement politique incertain de la périphérie post-soviétique en vue d’y imposer la « démocratie ». Naturellement, selon les normes occidentales.

Ce faisant, Washington officialiserait une stratégie qui, en réalité, a commencé bien plus tôt. Tendanciellement, cette stratégie s’appuie sur la démocratie comme nouvelle idéologie implicite et globalisante, vecteur de sa domination politique dans le monde. Au regard d’une lecture plus structurelle de la crise syrienne, médiatisée par les intérêts des puissances majeures, cette attitude américaine n’est pas une surprise et, au contraire, semble cohérente avec une ligne de long terme axée sur la défense de son leadership régional – contre les intérêts russes.

L’hyper-puissance américaine avance ses pions, inéluctablement.

L’Arabie saoudite, nouveau « pivot géopolitique » de l’hyper-puissance ?

La poursuite du « Printemps islamiste », à dominante sunnite, renforce les positions de l’Arabie saoudite dans la région et donc, de manière indirecte, les prérogatives de l’axe USA-OTAN.

Sur ce point, on remarquera que les monarchies du Golfe, qui sont (très) loin d’être plus démocratiques que la Libye et la Syrie ont été, jusque là, étrangement épargnées par la vague révolutionnaire. Avec une certaine légitimité, on peut donc se demander pourquoi ? Et pourquoi passe-t-on sous silence le sort des 80 000 chrétiens expulsés de leurs foyers par les « révolutionnaires » syriens dans la province d’Homs, en mars 2012 ? Enfin, pourquoi ne parle-t-on pas des persécutions quotidiennes de la population chiite (majoritaire à 70%) au Bahreïn, associée à un verrouillage total de l’opposition (et de l’expression) politique ? Cette répression est « supervisée » par l’armée saoudienne encline, à la moindre occasion, à faire intervenir ses chars – sorte d’application arabe de la doctrine Brejnev de « souveraineté limitée » – et cela, quels qu’en soient les coûts humains. Terrible et révélateur silence médiatique.

La réaction occidentale a été tout autre lorsque la Russie est – justement – intervenue avec ses chars en Géorgie en 2008, pour protéger ses ressortissants et ses soldats d’un massacre annoncé, après l’inquiétante initiative du président Saakachvili. Comment expliquer cette lecture des Droits de l’homme (et des peuples) à géométrie variable ? Et pourquoi les chars russes seraient-ils plus « coupables » que les chars arabes – ou américains, en d’autres circonstances, lors des « croisades » morales punitives ? Pour Moscou, une telle situation confirme le maintien d’un esprit de Guerre froide visant à la marginaliser, de manière définitive, sur la scène internationale. Un « deux poids, deux mesures » politiquement insupportable, et presque blessant.

  La principale conséquence de l’extension de la domination sunnite au Moyen-Orient gagné par la contagion « révolutionnaire » est que, par l’intermédiaire de l’Arabie saoudite, comme levier d’ingérence privilégié, l’administration américaine renforce son  contrôle de la région. Parce que, par définition, il sera dorénavant plus facile pour Washington d’actionner un seul levier pour dicter sa politique régionale et défendre, ainsi, ses intérêts de grande puissance. Dans ce schéma, l’Arabie saoudite devient une pièce maitresse  (« pivot », au sens de Brzezinski) des Etats-Unis sur l’Echiquier arabe permettant, désormais, à l’hyper-puissance d’agir sur les événements et d’orienter le jeu, sans véritable opposition. Une contrepartie possible serait alors, pour Washington, de tenir compte des intérêts politiques de l’Arabie saoudite dans les régions musulmanes de l’ex-espace soviétique, âprement convoitées dans le cadre de son face-à-face avec la Russie. En ce sens, la crise syrienne cache un enjeu politique plus global, fondamentalement géostratégique – et, de manière indiscutable, lié au déroulement de la Guerre tiède.

Cette tendance au renforcement de la gouvernance unipolaire, légitimée par l’éclatante victoire américaine de la Guerre froide, est officiellement et régulièrement dénoncée par Vladimir Poutine, depuis son fameux discours de Munich de 2007 sur la sécurité dans le monde. Les faits, comme les hommes, sont – parfois – têtus.

Paradoxalement, les involutions arabes, sous bienveillance américaine, ne feront qu’accélérer cette tendance (2).

Et, maintenant, que faire ?

 

Jean Géronimo

Grenoble, le 30 août 2012

 

(1) http://fr.rian.ru/discussion/20120227/193517992.html : « La Russie et l’évolution du monde », article de V. Poutine sur la politique étrangère russe, 27/02/2012 – RIA Novosti.

(2) Les crises arabes et leurs implications géopolitiques pour la Russie, sont traitées dans le post-scriptum (50 pages) inséré dans la nouvelle édition de mon livre : « La Pensée stratégique russe Guerre tiède sur l’Échiquier eurasien : les révolutions arabes, et après ? ». Préface de Jacques SAPIR, mars 2012, éd. SIGEST, code ISBN  2917329378 en vente : Amazon, Fnac, Decitre (15 euros).

Note de l'Editeur  : Diffusion autorisée avec texte complet et renvois , mention de l'auteur .

 

samedi, 13 octobre 2012

Russland zwischen Souveränität und Abhängigkeit

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Russland zwischen Souveränität und Abhängigkeit

Fjodor Lukjanow für RIA Novosti

Ex:

 

http://de.rian.ru/opinion/20121005/264601140.html/

 
In dieser Zeit haben Russland und der Rest der Welt einen tiefgreifenden Wandel durchlebt.

Diese Wandlungen lassen sich schwer zusammenfassen, aber eines ist offensichtlich: Seit dem Ende des 20. Jahrhunderts verschwimmen die Grenzen zwischen den Staaten.

Den Regierungen fällt es zunehmend schwerer, die Prozesse um den Zustand ihres Landes unmittelbar zu kontrollieren. Russland ist da keine Ausnahme. In Russland ist dieser Trend sogar besonders deutlich zu sehen.

Russland und der Rest der Welt

Die stetig zunehmende Abhängigkeit von äußeren Faktoren kam nicht überraschend. Das Auseinanderfallen der Sowjetunion begann bereits in den 1960er-Jahren. Damals machte sich das Land wegen der Erschließung neuer Gas- und Ölvorkommen in Sibirien und deren Exports nach Westeuropa von der Konjunktur des internationalen Rohstoffmarktes abhängig. Der Öl- und Gasexport sowie die Einnahmen wuchsen kontinuierlich, aber auch die Situation auf dem Weltmarkt wirkte sich auf die Sowjetunion aus.

Bis in die 1980er-Jahre profitierte das Land vom permanenten Anstieg der Rohstoffpreise. Dann aber begann die Rezession, die für die UdSSR fast zum Verhängnis wurde.

Andererseits ging der Kreml, der seinen Einfluss in Europa stärken wollte, ein politisches Spiel im Rahmen des Helsinki-Prozesses ein. Am Ende erreichte Moskau sein Ziel: Die bestehenden Grenzen wurden anerkannt. Es musste sich jedoch dem kostspieligen Entwicklungsprogramm für die Dritte Welt anschließen, was später eine wichtige Rolle für die Wandlungen spielen sollte, die zum Zerfall der Sowjetunion geführt haben.

Im Grunde hatte die sowjetische Führung selbst die Voraussetzungen für diese Reformen geschaffen: „Frische Luft“ kam endlich durch den Eisernen Vorhang.

Mit den Folgen der Abhängigkeit vom Rohstoffexport und des „Imports“ der Sehnsucht nach Freiheit musste sich Michail Gorbatschow auseinandersetzen. Das Ergebnis ist allen bekannt. Der Einfluss des Westens hat die Erosion der Sowjetunion beschleunigt, aber nicht verursacht. Die Sowjetunion wurde das Opfer der eigenen Unfähigkeit, die Situation in den Griff zu bekommen.

Boris Jelzin kam an die Macht, als Russland sich bereits geöffnet und als Teil der Welt etabliert hatte. Dies geschah jedoch, weil Chaos nach dem Zerfall der Sowjetunion herrschte, und der äußere Einfluss sich in dieser Situation als gegenläufig und widerspruchsvoll erwies. 

Aber selbst damals, als der russische Staat den Anschein erweckte, nahezu handlungsunfähig zu sein, behielt er die Kontrolle über seine wichtigsten Funktionen und Prozesse innerhalb des Landes.

Vernetzte Welt

Um die Jahrhundertwende wurden die Staatsgrenzen noch durchlässiger. In seiner ersten Amtszeit als Präsident ging es Putin vor allem darum, Russland aus der Misere zu holen, während die Situation in der Welt stabil zu sein schien. Jahre später sollte sich jedoch alles ändern. 

Russland erstarkte, wenngleich die Methoden nicht unumstritten waren. In der Welt begannen dagegen destruktive Prozesse, die sich aber auch auf die Lage in Russland auswirkten.

Die Globalisierung, die ursprünglich in der Wirtschaft begann, weitete sich allmählich auf andere Gebiete aus. Einzelne Staaten verloren die Möglichkeit, sich gegen äußere Einflüsse abzusichern.

Innere Faktoren der Instabilität verschmelzen sofort mit den äußeren, mit der Reaktion der Großmächte bzw. mit deren Interessen, mit der Einflusskraft der ideologischen Dogmen usw.

Verantwortungsvolle Staatsoberhäupter müssen angesichts der weltweiten Turbulenzen einen Mittelweg zwischen dem eigenen Konservatismus und der gesellschaftspolitischen Entwicklung im eigenen Land finden. Übertreibungen könnten dazu führen, dass sie die Kontrolle verlieren.

Die Politiker blicken in eine ungewisse Zukunft und müssen deshalb in der Lage sein, wenigstens kurzfristige Entwicklungen zu erkennen.

Der hippokratische Grundsatz „Primum non nocere“ scheint der einzig vernünftige Weg zu sein. Jegliche Aktivitäten, harte Maßnahmen könnten die Welt ins Wanken bringen. Die Politiker müssen heute vor allem in der Lage sein, schnell auf  Ereignisse zu reagieren.

Selbstzerstörerende Welt

Putin ist in seiner dritten Präsidentenamtszeit ein erfahrener Politiker, der die Perspektiven der Welt eher skeptisch sieht.

Früher hatte Putin die Unfähigkeit bzw. Weigerung des Westens kritisiert, Russland als gleichberechtigten Partner zu akzeptieren. Zudem warf er dem Westen vor, Russlands Interessen verletzen zu wollen.

Mittlerweile rätselt er darüber, warum der Westen sich selbst zerstört und die ohnehin ernsthaften Probleme noch mehr zuspitzt. 

Die Ereignisse in der Welt, der Mangel an Vernunft lassen ihn offenbar an der Zweckmäßigkeit und Möglichkeit der eigenen Schritte gegenüber dem Westen zweifeln. Sein Credo ist: Auf innere oder äußere Impulse reagieren!

Wenn man genau weiß, wie eine Herausforderung aussieht und woher sie kommt, sind Antworten leichter zu finden. Wichtig sind nicht konkrete Verhaltensstrategien, sondern das eigene Potenzial und die Anzahl der Instrumente, die zum richtigen Zeitpunkt angewendet werden müssen.

Souveränität über alles

Ein wichtiges Thema für Putin ist die Unantastbarkeit der Souveränität Russlands. Dieses Denken kennzeichnet seine Vorgehensweise. Er ist überzeugt, dass Souveränität die letzte Stütze eines mehr oder weniger soliden Systems ist. Ohne Souveränität geht der letzte Faktor verloren, der das wachsende Chaos strukturieren kann.

Das seit dem 18. Jahrhundert existierende Westfälische Staatensystem bestimmte die Kooperationsprinzipien, die manches Mal hart, dafür aber klar und verständlich waren. Dieses Modell stütze sich auf souveräne Staaten, die als Struktureinheiten dienten. Wenn diese Elemente plötzlich verschwinden, stellt sich die Frage, worauf sich diese Konstruktion überhaupt stützen könnte. Denn eine konzeptuelle Alternative für Souveränität gibt es nicht.

In letzter Zeit redet Putin gerne von der „Soft Power“ – der russischen und anti-russischen.

Die jüngsten umstrittenen russischen Gesetzesänderungen sind  nachvollziehbar: Russland muss sich gegen den äußeren Einfluss zur Wehr setzen. Putin sieht sich offenbar von den traurigen Erfahrungen der Sowjetunion gewarnt: Damals konnte der Staat den attraktiven Ideen und Argumenten von außerhalb nicht widerstehen und fiel letztendlich auseinander.

Russlands Abhängigkeit von der internationalen Marktkonjunktur ist nach wie vor ein Problem. Ideologische und intellektuelle Einflüsse von außerhalb abzuwehren ist die eine Sache. Eine andere Sache ist aber, dass Putin jetzt eine eigene Idee vorschlagen muss.

Dazu ist Russland jedoch noch nicht bereit. Es entsteht aber der Eindruck, dass ein solcher Versuch in absehbarer Zeit unternommen wird. Wie dies in der unberechenbaren Welt funktionieren wird, steht aber in den Sternen.


Zum Verfasser: Fjodor Lukjanow ist der Chefredakteur der Zeitschrift "Russia in Global Affairs"

Die Meinung des Verfassers muss nicht mit der von RIA Novosti übereinstimmen.

 
 
 

jeudi, 11 octobre 2012

The Strategy To Challenge Globalism

The Strategy To Challenge Globalism

Natella Speranskaya

mercredi, 10 octobre 2012

Turkije: van kemalistisch-autoritaire tot islamitisch-autoritaire staat

Turkije: van kemalistisch-autoritaire tot islamitisch-autoritaire staat

Paul Vanden Bavière

Ex: http://www.uitpers.be/

 
Turkije: van kemalistisch-autoritaire tot islamitisch-autoritaire staat
 

Peter Edel, De diepte van de Bosporus. Een biografie van Turkije, uitg. EPO, Berchem, 2012. 344 blz., met kleurenfoto’s. € 24

Sedert 2006, toen hij in Istanbul  in het huwelijk trad met een Turkse, woont Peter Edel in de voormalige Ottomaanse hoofdstad. En maakt hij daar geschiedenis mee, waarover hij in De diepte van de Bosporus, op een boeiende en vlot lezende manier verslag uitbrengt. Tien jaar nadat de islami(s)tische Partij voor Gerechtigheid en Ontwikkeling (AKP) van premier Recep Tayyip Erdogan aan de macht kwam, is ze er nu immers in geslaagd de macht van het kemalistische establishment te breken.

Het had anders gekund voor Peter Edel. Hij studeerde immers fotografie en design in Amsterdam – met succes zoals we merken aan de prachtige kleurenfoto’s in zijn boek – en was dus niet voorbestemd om een specialist in Turkse hedendaagse geschiedenis te worden. Het toeval hielp hier een handje mee. Peter Edel hield het niet bij de kunst, maar publiceerde in 2002, ook bij de uitgeverij EPO, De schaduw van de ster: Zionisme en antizionisme, een boek over Israël dat in Nederland ophef maakte. Van een Turkse vriendin in Amsterdam vernam hij dat een uitgever in Istanbul het boek in Turkse vertaling wou uitgeven. Diezelfde vriendin stelde hem voor aan een vriendin van haar uit Istanbul die op bezoek was. Toen Edel enkele maanden later zijn Turkse uitgever in Istanbul opzocht, ontmoette hij die vriendin-van-een-vriendin opnieuw. En van het een kwam het ander. Zo werd Peter Edel freelance journalist en fotograaf in Turkije.

De politieke veranderingen waren toen al aan de gang, maar ze hadden evengoed  kunnen doodbloeden, want een procureur probeerde in 2008 de AKP te doen verbieden op grond van antiseculiere activiteiten, wat net niet lukte. Stof om over te schrijven was er ook met de nu bijna muurvast zittende onderhandelingen over de toetreding van Turkije tot de Europese Unie en ook over de Koerdische kwestie, die sedert het mislukken van geheime besprekingen tussen de regering en de Koerdische Arbeiderspartij (PKK) vorig jaar opnieuw in een gewelddadige fase is beland.

Staatsideologie

De Turkse republiek werd na de ondergang van het Ottomaanse rijk ten gevolge van de eerste wereldoorlog in 1923 opgericht door Mustafa Kemal, een militair, die daarvoor beloond werd met de titel Atatürk, de vader der Turken. Het werk van de man is indrukwekkend te noemen. Hij schoeide het land op westerse leest en legde voor jaren de officiële staatsideologie vast: Turkije werd een seculiere islamitische eenheidstaat, met één volk en één taal, een populistische staat, met een door de staat geleide economie. Na de dood van Atatürk riep het leger zich uit tot de behoeder van de erfenis van de autoritaire leider, hierbij gesteund door een elite van politici, politiemannen, professoren en andere intellectuelen, journalisten, rechters enz. Samen vormden die de zgn. “diepe staat”, die ondanks de democratisering sedert de jaren 1950 alles onder controle hield en de partijen  binnen de door haar uitgezette lijnen hield. Als politici die lijnen overschreden pleegde het leger staatsgrepen, echte in 1960, 1971 en 1980 en een verkapte in 1997, waarbij de islamistische premier Necmettin Erbakan tot aftreden werd gedwongen. Turkije bleef, ondanks vrije verkiezingen, een autoritaire staat, met beperkingen op de vrijheid van mening en op de vrijheid in het algemeen.

Nochtans kwamen er al vlug afwijkingen van de leer. Vanaf de jaren 1950 maakte de islam geleidelijk aan een terugkeer. In 1980 gingen de militairen zelfs zover de islam openlijk te gaan steunen om het communisme te bestrijden. Maar eigenlijk is Turkije geen echte seculiere staat. Atatürk heeft wel de grote verdienste dat hij de Turken de kans gaf ongelovig of op zijn minst seculier te leven. Turkije was wél een islamitische staat, waarbij de staat de islam controleerde. Naast één taal en één volk moest Turkije ook één godsdienst hebben, en aanvankelijk ook één leider, Atatürk. Als islamitische staat was er nooit een gelijke status voor christenen, alevieten en andere religieuze minderheden. De christenen werden op grote schaal verdreven en weggepest. Ook nu nog worden de weinige resterenden gediscrimineerd. Als islamitische staat ligt de “Armeense kwestie”, dan ook gevoelig. Alhoewel de genocide van 1915 werd uitgevoerd door de leiders van de Ottomaanse staat, en de republiek er niets mee te maken had.

De door de staat geleide economie begon ook al in de jaren 1950 geleidelijk te wijken en is, merkwaardig genoeg, zonder veel verzet van het leger en de kemalisten vrijwel geheel verdwenen om plaats te maken voor een neoliberale economie, waarin ook geen plaats meer is voor gelijkheid.

Één volk, één taal

Het principe van één staat, één volk, één taal is de oorzaak, al van kort na de uitroeping van de republiek, geweest van talrijke opstanden van de Koerden. Dat principe is immers negationistisch: het negeert het bestaan van minderheden, die maar Turks moeten leren, hun identiteit vergeten, en zich integreren in de Turkse maatschappij. De laatste opstand, die nog altijd voortduurt, begon in 1984 toen de Koerdische Arbeiderspartij van Abdullah Öcalan een gewapende opstand begon.

In het kader van de strijd tegen de Koerden organiseerde de “diepe staat” doodseskaders en maakte die staat zich schuldig aan moord en foltering op grote schaal. Iedereen wist dat, maar dat kwam met volle geweld in het openbaar door het Susurluk-incident, ten gevolge van een auto-ongeval in 1996 in het plaatsje Susurluk. Daar botsten een dure Mercedes 600 SEL en een vrachtwagen. In de Mercedes vielen drie doden: een politieofficier en directeur van de politieacademie in Istanbul, Hüseyin Kocodag, een gezochte extreem-rechtse Grijze Wolf en gezochte gangster, Abdullah Catli, die o.a. verantwoordelijk was voor de moord op meer dan 100 Koerdische zakenmannen, die de PKK zouden hebben gefinancierd, en diens vriendin en gewezen schoonheidskoningin Gonca Us. De enige overlevende was Sedat Bucak, een Koerdische clanleider die met duizenden Koerdische dorpswachters de PKK bestreed.
Het gaf geen mooi beeld bij de publieke opinie toen bleek dat de Turkse leiders zich volop in de illegaliteit stortten en samenwerkten met maffiabazen en drugssmokkelaars. Wel toonde het aan hoever de staat wou gaan in het bestrijden van een op zich zeker gerechtvaardigd streven van een volk voor op zijn minst culturele autonomie. Was het niet Erdogan zelf die in 2008 tijdens een bezoek aan Duitsland tegen de Turken daar zei dat “assimilatie een misdaad tegen de menselijkheid” was?

Het Susurluk-incident droeg bij tot de deligitimering van de politieke klasse, die al in diskrediet was geraakt door een catastrofale economische politiek, die tot torenhoge inflatie en achtereenvolgende devaluaties van Turkse lira leidde. Zo werd de weg geopend naar de heerschappij van de AKP.
Die zorgde aanvankelijk voor enkele doorbraken in de onderhandelingen met de EU over toetreding, maar sedert 2005 ligt het proces grotendeels plat. Nochtans heeft Erdogan veel te danken aan de EU, die opkomt voor godsdienstvrijheid. Van die Europese houding heeft Erdogan geprofiteerd om islamiserende maatregelen te nemen, zoals het toelaten van de hoofddoek in openbare gebouwen zoals universiteiten. Het heeft hem electoraal geen windeieren gelegd bij de grotendeels gelovige Turkse bevolking, vooral dan in Centraal-Anatolië, waar hij op de financiële steun kan rekenen van islamitische zakenmannen, die tot dan toe altijd in de schaduw hadden gestaan van hun grootstedelijke collega’s, die gemakkelijker op staatssteun en andere voordelen konden rekenen.

Ook pleitte de EU voor toezicht van de regering op het leger, wat de positie van de militairen  verzwakte. Geen wonder dat dit tot geruchten over het beramen van staatsgrepen door ontevreden officieren leidde. Dat leidde leidde tot de zgn. Ergenekon-affaire, in het kader waarvan vele officieren en andere leden van de “diepe staat” werden opgepakt en gevangen werden gezet in afwachting van een uitspraak in hun proces, die nog lang op zich kan laten wachten. Uiteindelijk wierp de Turkse militaire top vorig jaar uit protest de handdoek in de ring. Waarvan Erdogan gebruik maakte om ze te vervangen en zijn mannen op hun plaatsen te benoemen. Als men daarbij bedenkt dat Erdogan er via een referendum in slaagde greep te krijgen op het gerechtelijk apparaat, dan weet men dat hij momenteel de sterke man is.

Opent dat de weg naar een echt democratisch Turkije? Peter Edel heeft daar sterke twijfels over. “In haar beleid suggereert de AKP dat ze de Turken een autoritair regime wil opleggen”, schrijft hij (blz. 315). En er redenen genoeg om hem te geloven. Er is de islamisering van de republiek, de repressie van alle oppositie (Koerden, militairen…) wat in Turkije mogelijk is onder een wet die “schuld door associatie” bestraft. Nu al zitten ongeveer 8.000 Koerden gevangen omdat ze het eens zijn met bepaalde princiepen van de Koerdische PKK. Hetzelfde geldt voor journalisten, intellectuelen die relaties hadden met personen die in het kader van Ergenekon-onderzoek opgepakte werden. Ook de vrijheid van mening en meningsuiting worden strak aan banden gehouden: een honderdtal journalisten zit in Turkije in de cel, honderden websites zijn geblokkeerd door de regering, en ga zo maar door.

Het ziet er naar uit dat Erdogan elk verzet tegen zijn regering en politiek wil uitschakelen. Ook vroegere medestanders moeten het volgens Peter Edel momenteel ontgelden. Zo werkte Erdogan in zijn strijd tegen de kemalisten jaren lang samen met Fethüllah Gülen de leider van een oerconservatie, anticommunistische en sterk pro-Amerikaanse Turkse organisatie met goede relaties met de CIA. Fethüllah Gülen zelf week na de staatsgreep van 1980 uit naar de Verenigde Staten omdat hij vreesde dat de militairen hem zou aanpakken. Hij woont er nog steeds. In Turkije begonnen zijn aanhangers politie, justitie en onderwijs te infiltreren. Nu de kemalisten uitgeschakeld zijn, ziet het er naar uit dat Erdogan de Gülenbeweging aan het aanpakken is. Vanuit zijn omgeving is al gesuggereerd dat er geen parallelle organisatie kan worden getolereerd. Met andere woorden concurrentie is ongewenst. Het hoofdstuk over de Gülenbeweging in het boek is niet alleen boeiend, maar ook interessant. Ook voor Europa omdat Gülen ondanks zijn fundamentalisme zich niet zonder succes heeft weten op te werpen als een gematigde islam-stem en in dat kader zelfs Israël, waarmee Erdogan op ramkoers zit, ondanks zijn vroeger openlijk antisemitisme, is gaan cultiveren. Vele Amerikaanse en Europese intellectuelen zijn, zoals ook blijkt uit opiniestukken in kranten, gecharmeerd geraakt door hem.

De vraag is of Erdogan erin zal slagen zijn project door te zetten of bij de volgende algemene verkiezingen zal worden afgestraft. Hij heeft Turkije wel een economische boost gegeven, maar Peter Edel meent dat de economie kwetsbaar blijkt. Op andere vlakken heeft Erdogan ronduit tegenslagen gehad. Hij is er niet in geslaagd van zijn “Koerdische opening” iets te maken. Ook zijn project van “zero conflict” , of de zgn. neo-Ottomaande diplomatie van zijn minister van Buitenlandse Zaken Ahmet Davutoglu, met zijn buren staat op de helling. Zowel met Grieken als Armenen geraken de problemen maar niet uit het slop. Vooral zijn bruuske wending in de goede relaties met Syrië, door de kant van de opstandelingen te kiezen, lijkt een ramp te worden: de relaties met Syrië, Irak en Iran, drie belangrijke handelspartners, zijn verzuurd met als gevolg dat ze de PKK steun zijn gaan geven. Met als gevolg dat de Koerden een bruggenhoofd hebben veroveren in de Turkse provincie Hakkari aan de grenzen met Irak en Iran en Turkije aan de grens met Syrië onder druk zetten – de Syrische president Bashar al-Assad heeft hen daar immers feitelijke autonomie gegeven. In eigen land heeft Erdogan er naast de Koerden ook vijanden bij gekregen onder de alevieten, zowat 20% van de bevolking (waaronder ook veel Koerden).

Eigenaardig genoeg is Erdogan erin geslaagd het kemalistisch establishment zeer klappen toe te dienen, maar op een aantal punten loopt zijn politiek gelijk met deze van dat establishment. Dat is zo in de Koerdische kwestie, en uiteindelijk ook in zijn relaties met de Arabische wereld.

 

lundi, 08 octobre 2012

Tous les Etats doivent avoir le droit de participer, sur un pied d’égalité, à la politique mondiale

Tous les Etats doivent avoir le droit de participer, sur un pied d’égalité, à la politique mondiale

Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU crée le mandat pour un expert indépendant pour la promotion d’un ordre international démocratique et équitable

Interview d’Alfred de Zayas, docteur en droit et philosophie

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch/

De-Zayas.jpgthk. Le 23 mars, Alfred de Zayas a été désigné, par le Conseil des droits de l’homme, comme expert indépendant auprès de l’ONU pour la promotion d’un ordre international démocratique et équitable. Il est le premier à avoir le droit d’assumer ce mandat créé en septembre 2011, pour pouvoir agir dans le domaine de la démocratisation de l’ONU et au sein des Etats nationaux unis en elle. Il est entré en fonction le 1er mai 2012. Déjà lors de la session d’automne 2012 du Conseil des droits de l’homme, Alfred de Zayas a présenté son premier rapport et a obtenu une large approbation. L’expert indépendant, qui présente une longue carrière à l’ONU, n’était pas venu tout à fait de manière inattendue à cette fonction, comme il le dit lui-même, car il s’est occupé depuis très longtemps de la question de l’organisation d’une vraie démocratie, c’est-à-dire de la démocratie directe, comme elle existe en Suisse. Avec son mandat, Alfred de Zayas souhaite s’engager pour la paix et l’égalité des peuples. «Horizons et débats» a interviewé Alfred de Zayas à l’ONU à Genève.

Horizons et débats: Monsieur de Zayas, comment doit-on comprendre la mission de votre mandat?

Alfred de Zayas: La mission comporte une synthèse des droits civiques, politiques, économiques, culturels et sociaux. C’est un mandat de réconciliation qui vise la coopération et la solidarité. Les Etats du Nord, du Sud, de l’Est et de l’Ouest doivent se retrouver dans ce mandat et reconnaître dans celui-ci un lien. C’est un mandat constructif qui repose sur les objectifs et les principes de la Charte des Nations Unies. Ce n’est donc pas un mandat qui se dirige contre un Etat, une région, une philosophie ou une idéologie spécifique.
Ici, il s’agit de deux choses: d’abord d’une démocratisation au niveau national, mais aussi au niveau des relations internationales entre Etats; ensuite d’un processus pour avancer dans la direction de l’équité nationale et internationale.

Que doit-on s’imaginer par une démocratisation à un niveau international?

Nous avons besoin d’un ordre mondial qui soit réellement démocratique, qui s’oriente vers les besoins des êtres humains. Cela signifie que tous les Etats doivent y participer. Lors de décisions qui touchent la vie communautaire de notre monde, tous les Etats en tant que représentants de leurs peuples doivent pouvoir s’exprimer. Cette égalité en droits, ce traitement égalitaire de tous est central dans le texte de la Résolution 18/6 qui fonde le mandat. Je me tiendrais exactement aux termes de la résolution, comme je l’ai déjà montré dans mon premier rapport.

A quoi veut-on parvenir avec cela?

Les Etats du soi-disant tiers-monde, les Etats du Sud, voudraient un ordre mondial qui soit basé sur la justice. Aussi bien le commerce que la distribution des ressources doit se dérouler équitablement. Le clivage entre pauvre et riche ne doit pas s’agrandir, mais diminuer. Sans que je doive désigner des Etats particuliers, je peux traiter le sujet à partir des connaissances théoriques si bien que je puisse remplir d’un contenu les termes comme démocratie, justice, équité, égalité, autodétermination et identité nationale. Mais on veut aussi formuler des recommandations pratiques et pragmatiques. Il y a déjà assez de livres sur la théorie des relations internationales.

Comment procédez-vous?

On trouve un grand nombre de sources aux Nations Unies. Je m’appuierai sur les rapports d’anciens rapporteurs, sur des études de la sous-commission de l’ancienne Commission des droits de l’homme et du Conseil des droits de l’homme même, ainsi que sur des études de l’Assemblée générale. Certes, je n’ai pas l’intention de répéter ce qui a déjà été fait. Cependant, je me baserai là-dessus. Comme vous le savez, j’étais secrétaire du Comité des droits de l’homme et chef du Département de requêtes à l’Office du Haut Commissaire aux droits de l’homme. La riche jurisprudence du Comité des droits de l’homme me soutient aussi.

Comment estimez-vous le degré d’efficacité de ce mandat?

Je suis très optimiste en ce qui concerne ce mandat, parce que beaucoup de réactions positives me sont parvenues depuis ma nomination et que mon adresse courriel a été publiée au sein de l’ONU, à savoir l’adresse ie-internationalorder@ohchr.org. Les ONG, les organisations intergouvernementales, les Etats, les organisations civiles et les individus m’ont contacté en apportant des propositions concrètes – par exemple comment ils comprennent mon mandat, où ils voient les priorités etc. Je prends au sérieux ces demandes et ces propositions. J’étudierai tout cela minutieusement. Déjà dans mon rapport au Conseil des droits de l’homme, j’ai cité dans le paragraphe 11, une liste de propositions sur des sujets que j’ai reçus de personnes intéressées. Je traiterai bien sûr ces propositions en priorité.

Que se passe-t-il avec toutes ces suggestions et demandes?

J’écrirai certainement un rapport sur le terme de participation de l’être humain à l’organisation politique de la démocratie, mais au niveau national et international, sur les questions de manipulation de l’opinion publique etc. Je présenterai ces études au Conseil des droits de l’homme l’année prochaine. Si je parle de démocratie, je pense à une véritable participation. Là, il ne s’agit pas seulement du droit de vote à l’intérieur d’un Etat, mais du droit de choisir la politique concrète. Cela comporte aussi le droit de participer à l’organisation des règles politiques. Des élections démocratiques tous les quatre ans, c’est une bonne chose, mais on doit avoir de véritables options et pas seulement voter pour la forme. La population doit également avoir la possibilité d’influencer la politique extérieure authentiquement, de sorte que les gouvernements ne puissent plus pratiquer une politique extérieure contre la volonté de la population.
Du point de vue international, les Nations Unies, respectivement le Conseil de sécurité, devraient être réformés afin de garantir une participation internationale plus representative, plus authentique, autrement dit, réaliser la démocratie.

En octobre, vous parlerez devant l’Assemblée générale. De quoi s’agira-t-il?

Oui, je dois présenter un autre rapport, plus détaillé, à l’Assemblée générale. Dans ce rapport, j’identifie une série d’obstacles et je tente de nommer les bonnes pratiques et je soumettrai mes recommandations à l’Assemblée générale. Cela se passera le 30 octobre 2012 à New York – Deo volente. Je verrai comment réagissent les Etats à mon rapport lors de l’Assemblée générale et ce qu’ils me proposeront.

Comment peut-on transmettre les fondements d’une vie communautaire démocratique à d’autres pays? Un «printemps arabe» ou des interventions militaires de l’OTAN n’aident certainement pas.

Je ne conçois pas mon mandat comme un mandat de «naming and shaming». Mon mandat, comme je l’ai dit, est constructif et il doit aider à comprendre ces termes partout de la même manière. Quand je parle de démocratie, cela devrait être plus ou moins semblable à ce qu’une personne entend par là en Amérique du Nord, en Amérique du Sud, en Australie, en Europe de l’Est, en Chine, en Inde ou en Afrique. Il n’est pas possible que chacun comprenne la démocratie à sa façon, et il n’est pas acceptable non plus que chacun applique le droit international à sa guise. Un des obstacles principaux à la paix mondiale et à la création d’un «ordre mondial» démocratique et juste est que de nombreux Etats n’appliquent pas le droit international de la même façon, ici ils disent oui et là ils disent non. Sans vouloir critiquer certains Etats, je voudrais attirer l’attention sur cette problématique fondamentale. Finalement, pour utiliser une expression anglaise, je crois que «The bottomline is participation.»

Cela veut dire?

Cela veut dire que les citoyens doivent pouvoir prendre part et participer à l’organisation de la politique et ceci directement. Le modèle de la démocratie directe offre ici beaucoup d’éléments. On doit avoir la possibilité d’initier une loi. La possibilité de contrôler des lois par des référendums, mais aussi la possibilité de demander des comptes aux fonctionnaires gouvernementaux, respectivement aux hommes politiques quand ils font une toute autre politique que celle qu’ils ont promise – cela doit être l’essence de la démocratie. Les politiques élus doivent pouvoir être poursuivis, quand ils n’ont pas tenu leur promesse qu’ils ont faite aux citoyens et ainsi abusé de leur confiance. C’est pourquoi on doit pouvoir éloigner ces personnes de leurs fonctions. Chez nous aux Etats-Unis, il existe le terme de «recall» ou d’«impeachment».
J’étudierai donc exactement le modèle de la démocratie directe. Il s’agit de la question de savoir comment on pourrait appliquer ce modèle avec certaines modifications dans d’autres pays. Toutefois, on doit tenir compte pour chaque pays de son histoire, de sa culture, de sa tradition et de ses représentations individuelles de la vie communautaire.

D’après vous, quel rôle l’Etat national jouera-t-il ici?

Comme dans la Grèce antique, un Etat est né avec la Polis, où les citoyens pouvaient prendre part à la politique, cela doit valoir aussi pour les différents pays. Donc, l’Etat national est décisif dans ce processus. Du point de vue international, nous voudrions que tous les Etats aient le droit d’organiser la politique mondiale sur un pied d’égalité. Mais aussi à l’intérieur, donc au niveau national, les citoyens d’un certain Etat doivent accepter les véritables lois pour eux, pour leur propre identité, pour leur propre culture et choisir une politique garantissant les droits de l’homme et la dignité de tous les citoyens.

Monsieur De Zayas, nous vous souhaitons beaucoup de succès dans l’accomplissement de votre mandat et vous remercions de cet entretien.    •

Monsieur de Zayas invite les lecteurs à partager leurs idées en envoyant leurs propositions à l’adresse suivante: ie-internationalorder@ohchr.org
(Traduction Horizons et débats)

dimanche, 07 octobre 2012

Rubrique d'Italie

Rubrique d'Italie

par Gabriele Adinolfi

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Gabriele Adinolfi

RIVAROL

N° 3062 du 28/09/2012

 

LE PREMIER ministre italien, Mario Monti, vient d’avouer publiquement qu’il a entraîné la Péninsule dans la récession. Il était impossible de nier l’évidence. Le taux d’imposition transalpin est devenu aujourd’hui le plus élevé du monde ; il n’y a eu aucune mesure favorable à la production menacée par la concurrence étrangère ; le chômage a grandi à des niveaux que l’Italie n’avait jamais connus, même pas en 1929 ; la consommation a chuté brutalement (les hôtels et les restaurants dans les principales localités touristiques ont vu un effondrement de 60 % de leur chiffre d’affaire cet été) alors que l’épargne familiale est attaquée. Le “spread”, le nouvel épouvantail invoqué lors du putsch qui avait fait tomber M. Berlusconi, ce “spread” (c’est-à-dire la différence entre les titres italiens et les titres allemands) que M. Monti s’était déclaré certain de réduire très vite et de façon considérable, reste au même niveau qu’il était lors de son arrivée “providentielle”. Et puisque les technocrates avaient expliqué aux Italiens que ne pas réduire le différentiel en quelques mois aurait signifié faire faillite, il est difficile pour Mario Monti de ne pas admettre maintenant qu’il a traîné le pays dans un gouffre.

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 ATOMISER MÊME LE COMMERCE

 

Si les Italiens surpris par ces aveux commencent seulement à se poser des questions c’est qu’ils n’avaient pas compris tout de suite l’objectif réel du gouvernement putschiste qui n’est pas de redresser le pays mais de le mettre à genoux suivant les intérêts financiers de ses patrons.

 

Mario Monti n’a pas été si longuement président européen de la Commission Trilatérale par hasard.

 

Et le but qu’il poursuit avec son équipe est totalement et sciemment contraire aux intérêts de ses concitoyens.

 

La restructuration globale que la Trilatérale essaye de gérer prévoit la mise à genoux de certains pays qui ne sont pas trop habitués à respecter les règles fixées par les patrons de la finance mondiale. L’Italie, riche d’initiatives corsaires, fait partie de ces pays rebelles et le gouvernement Monti est en train de la massacrer. Au point qu’il a présenté à la rentrée un projet de loi par lequel tout paiement au-dessus de cinquante euros devrait s’effectuer obligatoirement par carte bancaire, y compris dans les magasins.

 

Ce que ceci signifierait en intérêts usuriers et en paralysie du petit commerce est évident.

 

Certes, il est probable que ce seuil soit rejeté par le Parlement et qu’on finisse par se mettre d’accord sur un autre chiffre. Vraisemblablement les deux cents euros que visait la proposition originaire de l’équipe Monti ce printemps.

 

Le gouvernement fut alors obligé de se contenter de déclarer illégal tout règlement en espèce qui dépasserait les 499 euros. Une loi anti-économique et de saveur communiste qui a eu un premier impact violent sur le commerce mais qui ne sera rien par rapport à l’atomisation qui suivra l’ajustement prévu.

 

ELIMINER L’ETAT SOCIAL

 

Cela ne touche pas les Français car si le plan de restructuration global prévoit de mettre à genoux totalement l’Italie, pour ce qui concerne la France il se limite à la contrer, l’amadouer et l’affaiblir.

 

Il est donc improbable que l’Hexagone importe ces mesures anéantissantes.

 

En revanche, sur un autre sujet, l’Italie “montienne” risque de devenir un modèle pour la France “hollandienne”. Il s’agit de l’attaque sans répit de l’ Etat social et des acquis du travail, de la retraite et de la santé.

 

En moins d’un an, dans cette offensive, le gouvernement Monti a fait plus de dégâts qu’un saccage de barbares. Le travail n’est plus considéré comme un “droit”, si l’on se fonde sur les déclarations publiques du gouvernement italien.

 

Dans tous les conflits avec occupations d’usines qui ont fait rage depuis le début de l’année en Italie, l’exécutif a régulièrement donné tort aux travailleurs, révisant le droit du travail qui pourrait tranquillement s’appeler désormais droit d’exploitation du travail.

 

En dix mois de licenciements sauvages, une seule et unique fois le gouvernement s’est prononcé pour les travailleurs et s’était opposé au Tribunal qui avait décrété la fermeture de leur entreprise : il s’agit de l’Ilva de Tarante, qui a été reconnue responsable de milliers de cas de cancer dans la ville et ses alentours.

 

Mise à part cette parenthèse, le gouvernement a toujours pris position pour des choix libéraux style XIXe siècle, en s’engageant à effacer les conquêtes sociales obtenues par Mussolini et dont on a continué en bonne partie à bénéficier même après la défaite de 1945.

 

Le gouvernement technique a travaillé dur en ce sens-là. Dans quelques mois il aura sa relève et ce qui est prévu c’est justement une majorité de “gauche” qui puisse se permettre de piétiner les travailleurs.

 

DES MINEURS ENTONNANT LE CHANT DE L’ARMÉE

 

En prévision de ceci tous les leaders populistes de droite ont été attaqués et mis à l’écart (Berlusconi, Bossi, Formigoni), le vote populiste désorienté a été poussé vers une gauche virtuelle (le MoVimento 5 Stelle de l’acteur comique Beppe Grillo).

 

La bataille finale contre l’Etat social sera livrée par une majorité de gauche avec la complicité de dirigeants syndicaux qui trahiront encore et toujours leurs troupes.

 

La seule solution, c’est que les travailleurs puissent se passer des syndicalistes et prendre un élan tout seuls.

 

Début septembre les mineurs sardes de l’Alcoa ont rejeté les conseils des syndicalistes, ils ont durci leur lutte et, au moment de se battre contre la Celere (CRS) ont choisi d’entonner non pas une chanson rouge mais le chant de la Brigata Sassari, la brigade d’infanterie mécanisée qui a son siège dans la même province des mineurs.

 

Suite à cet affrontement la gauche a cherché à les récupérer mais le maire de Turin, Piero Fassino, dirigent du Parti Démocratique, ancien dirigeant du Parti Communiste (dont le PD est une filiation) et fils d’un chef partisan, a dû se sauver précipitamment du cortège des mineurs auquel il prétendait participer.

 

Un exemple isolé mais peut-être aussi prémonitoire d’une orientation syndicaliste nationale révolutionnaire. C’est justement ce que les technocrates mondialistes et les usuriers craignent le plus et qu’ils veulent désamorcer en tentant d’empêcher toute représentation politique ou syndicale de cette mouvance.

 

Et c’est pourquoi la gauche imprégnée de progressisme se prépare à liquider l’Etat social alors que la droite privée de tous ses leaders populistes se prépare à tenir un discours réactionnaire et antisocial elle aussi.

 

LES RÉACS DE BIG BROTHER

 

Et voici où l’on retrouve des parallèles entre la France et l’Italie.

 

Pendant que la gauche hollandienne s’apprête à lancer l’offensive contre les acquis sociaux, à droite on entend déjà chanter une chanson complémentaire à celle de l’Elysée.

 

Le rejet, compréhensible en soi, de la culture soixante-huitarde et de la banqueroute dont celle-ci est coresponsable, se manifeste de plus en plus. Ceux qui éprouvent ce rejet ne font souvent nullement la part des choses, manifestant dans le même temps leur soutien moral et idéologique à l’œuvre de destruction effectuée par l’élite mondialiste.

 

Le repli du politique vers le culturel s’accompagne quant à lui souvent d’un regard aigu et perçant, mais celui qui, en jouant au philosophe blasé et au misanthrope cultivé, se laisse aller à cette tentation qui lui paraît intelligente peut se retrouver aujourd’hui à jouer et à danser comme un idiot précisément comme le lui demande Big Brother.

 

C’est déjà en bonne partie le cas de la droite nationale, puisque l’anti-islamisme fait pencher certains vers le soleil couchant et vers l’Etat hébreu par peur du fantôme de la « guerre des civilisations ».

 

Un schéma tellement faux que les partisans de l’Occident sont obligés de se mentir tous les jours.

 

Comment s’expliquer, autrement, que ce qui est réalisé par ceux qui nous demandent de nous mobiliser en défense de notre civilisation, c’est d’armer les Frères Musulmans et Al-Qaïda, comme en Libye et en Syrie, et de cultiver entretemps dans les banlieues un potentiel explosif qui répond aux desideratas du Qatar, de l’Arabie Séoudite et des Etats-Unis.

 

Si à cette tromperie nous allons ajouter aussi un mépris réactionnaire de l’Etat social, il nous ne reste plus qu’à demander à Soros et Rockefeller s’ils veulent bien de nous comme valets ou comme cire-pompes, les places plus rentables dans leur cortège étant déjà prises.

vendredi, 05 octobre 2012

Dossier "Pussy Riots"

Dossier "Pussy Riots" sur

http://www.egaliteetreconciliation.fr/+-Pussy-Riot-+.html

La bourse LennonOno pour la paix décernée aux Pussy Riot

La veuve de John Lennon, Yoko Ono, doit décerner vendredi à New York sa bourse pour la paix "LennonOno" aux Pussy Riot actuellement emprisonnées en Russie, a annoncé mercredi Amnesty international. Le prix sera remis à Pyotr Verzilov, le mari de Nadia Tolokonnikova, l’une des trois jeunes femmes du groupe punk condamnées en août par la justice russe pour "hooliganisme" et "incitation à la haine (...)

 
 
par Alexandre Latsa
L’affaire Pussy Riot continue de livrer ses secrets. On sait désormais que l’oligarque en exil Boris Berezovski aurait visiblement prémédité cette opération de communication en se servant des Pussy Riot pour porter un coup médiatique au Kremlin. L’ancien bras droit de ce dernier, Alex Goldfarb aurait selon ses propres dires collecté des fonds via la fondation internationale pour les droits civils, (...)
 
 
 
 
 
 
Le parlement européen pourrait décerner le Prix Sakharov aux militantes du groupe punk russe Pussy Riot, condamnées à deux ans de prison pour hooliganisme, a fait savoir un assistant du député allemand Werner Schulz qui a proposé leur candidature. "Oui, je le confirme", a indiqué vendredi l’assistant commentant les informations selon lesquelles M. Schulz, membre du Groupe des Verts/Alliance libre (...)
 
 
 
 
L’homme d’affaires Boris Berezovski (photo ci-contre), opposant au Kremlin et exilé à Londres, serait « derrière » la prière anti-Poutine chantée par les Pussy Riot dans une cathédrale de Moscou, selon une télévision d’état russe, des allégations démenties et dénoncées mercredi par tous les intéressés. Dans une émission diffusée par la chaîne Rossia 1, un certain Alexeï Vechniak, se présentant comme (...)
 
 
 
 
Bien sûr, elle ne le dit pas comme ça, elle ne dit pas "c’est de la merde". "Une église n’est pas un lieu pour pouvoir manifester, on peut manifester autrement. Une église est un lieu de recueillement, et c’est un sacrilège de manifester comme l’ont fait les Pussy Riot", a-t-elle déclaré à la chaîne de télévision moscovite TV tsentr lors d’une visite à Moscou. Trois femmes des Pussy Riot ont été (...)
 
 
 
 
Partie 1 : Partie 2 :
 
 
 
Deux femmes tuées à coups de couteau ont été découvertes dans un appartement au Tatarstan, avec "Free Pussy Riot" écrit apparemment avec du sang sur un mur, a indiqué jeudi la police, une affaire dénoncée comme "une provocation" par un avocat du groupe Pussy Riot. Les victimes, une mère de 76 ans et sa fille de 38 ans, retrouvées mortes dans leur appartement à Kazan, la capitale du Tatarstan (Volga), (...)
 
 
 
 
par Alexandre Latsa
L’affaire Pussy Riot n’en finit pas de faire des vagues. Jamais le Main Stream Médiatique ne se sera autant déchainé contre la Russie "de Vladimir Poutine". Les qualificatifs émotionnels n’ont pas manqué, la presse française n’a pas hésité à parler de Camp lorsqu’il n’était pas affirmé que la Russie réinventait le Goulag (au choix). L’objectif est clair, tenter d’accoler une rhétorique totalitaire pour faire (...)
 
 
 
 

jeudi, 04 octobre 2012

Les Pussy Riot contre Poutine

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Les Pussy Riot contre Poutine : une action concertée de Londres jusqu’à Moscou
 
par Israël Adam Shamir

La réaction d’un certain lobby au texte de Shamir "Les Pussy Riots, mégères non apprivoisées" (
http://www.israelshamir.net/French/...
, déjà traduit en 6 langues…) ne s’est pas fait attendre : le Morning Star www.morningstaronline.co.uk ayant voulu republier l’article de Shamir sur les Pussy Riots, "mégères non apprivoisées" s’est vu vivement sommé de retirer l’article, et s’est exécuté illico. Shamir ne voit là rien d’étonnant, et il explique ce qui s’est passé.
Voici le paragraphe qui n’a pas plu du tout à certains :

Pour des discours bien plus tièdes incitant à la haine des juifs, les pays européens condamnent habituellement les contrevenants à des peines de deux à cinq années de prison, pour les primo-délinquants. Les Russes ont appliqué les lois contre l’incitation à la haine à ceux qui attaquaient la foi chrétienne, et c’est probablement là l’élément nouveau apporté par la Russie. Les Russes ont prouvé qu’ils tiennent autant au Christ que les Français à Auschwitz, et c’est cela qui a choqué les Européens, apparemment persuadés que les "lois contre la haine" ne sauraient s’appliquer que pour la protection des juifs et des gays. Les gouvernements occidentaux réclament plus de liberté pour les Russes anti-chrétiens, et la refusent aux dissidents anti-juifs chez eux.

Mais le fait que Shamir comparait l’affaire des Pussy Riots à la répression de la recherche révisionniste autour de l’Holocauste n’explique pas tout ; voici les nouveaux éléments d’information et de réflexion qu’offre Shamir :

Il s’avère que les grands soutiens des Pussy Riots et qui sont également fort hostiles à l’Église en Russie sont Viktor Shenderovich, Igor Eidman, Marat Gelman, et sont d’origine juive. Ce ne sont pas des juifs pratiquants, mais ils ont apparemment hérité leur haine de l’Eglise de leurs aïeux. Et tous, d’ailleurs, soutiennent activement l’impérialisme occidental.

Certes, il y a beaucoup de non juifs qui détestent l’Église, autant que de descendants de juifs qui se rapprochent du Christ, mais la corrélation est bel et bien établie. En effet, les marxistes juifs anglais de la tendance tribale ou cachère réagissent parce que, comme l’écrit Gilad Atzmon, "le marxisme juif est très différent du marxisme ou du socialisme en général. Tandis que le marxisme est un paradigme universel, le marxisme juif est dans le fond une utilisation éhontée de la terminologie marxiste pour défendre la cause tribale juive". Atzmon pourrait aussi ajouter qu’ils soutiennent l’empire. Ils n’attendaient que l’occasion pour faire pression sur les communistes anglais du Morning Star, et ceux-ci ont immédiatement capitulé.

Le Morning Star n’a pas reculé en découvrant que les attaques provenaient du blog Harry’s Place, le blog de gauche sioniste le plus puant d’Angleterre, profondément pro-impérialiste, vicieusement anti musulman, positionné contre l’Iran et la Syrie, violemment anti-russe, et certes anti-Shamir. Ce site m’a estampillé comme "l’antisémite négationniste collaborateur de Julian Assange, soutien de Lukaschenko et omniprésent Israel Shamir". Je devrais mettre tout ça sur ma carte de visite…

Si le Morning Star a plié le genou devant une poignée de marxistes juifs, comment pourraient-ils tenir bon face à de veritables ennemis capitalistes ? Mais je ne voudrais pas finir sur une note déterministe, en condamnant les cocos et les juifs. Quelles que soient les corrélations, les gens sont libres de penser et d’agir. Nous sommes dotés du libre arbitre, et parmi les gens scandalisés par les Pussy Riot il y avait des juifs-et-communistes, ou plus exactement des Russes de gauche de la tendance www.left.ru, les uns d’origine juive et d’autres pas, tous fermement antisionistes (ils ont même traduit et publié Israël Shahak).

Voici des extraits de l’un de leurs porte parole, Valine Zorine. Il explique fort bien la position de la gauche russe anti-impérialiste, dont on souhaiterait qu’ils aient une influence sur les anti-impérialistes de gauche comme de droite en Occident : (Voir
http://left.ru/2012/4/zorin215.phtml
)

"…Non seulement leur nom (Pussy Riot) est en anglais, mais elles parlent comme si elles traduisaient de l’anglais. Elles utilisent la langue de l’autochtone complètement américanisé, qui parle la langue du colonisateur. Mais la Russie n’est pas une colonie de l’empire anglo-américain, pas encore, disons, mais certains sont sur la bonne voie, la colonisation est un processus sur le long terme…"

Les Pussy Riots appartiennent au paradigme bourgeois de la gauche radicale, adapté aux nations colonisées. Elles plongent leurs racines au début de la Guerre froide, lorsque les US ont décidé d’utiliser l’idéologie de gauche pour combattre le communisme : féminisme, beatniks, libération sexuelle, et même le mouvement pour les droits civiques étaient sponsorisés par les agences officielles et par des intérêts privés. Ce sont les mêmes qui ont développé les études "de genre", qui ont importé de France le post structuralisme de Foucault et de Derrida, et qui les ont à l’occasion exportées dans les cultures colonisées.

Pourquoi faire ? Devine ! Quel sera le meilleur soldat pour défendre la Russie, celui qui croit en "Dieu, mon roi et ma patrie", ou bien celui qui pense que toutes ces idées-là (mais non pas bien sûr le post-modernisme et du post structuralisme) ne sont que des fantasmagories créées expressément par les autorités ? Plus simplement : qu’est-ce qu’ils devraient porter sous leurs uniformes de combat de marines russes, dans un combat corps-à-corps : - une croix, ou des sous-vêtements fashion, politiquement corrects ?

Je sais, il suffit que je pose la question pour être définitivement banni du royaume de la gauche paradisiaque. Un maître français du post-quelque chose se gausserait, et les ultra-conservateurs sarcastiques applaudiraient, malheureusement. Mais c’est une question qui permet de recadrer l’affaire des Pussy Riots dans la logique divine, car elle n’est pas de notre ressort, ni de celui de Poutine, ni même de l’Église.

Mais les maîtres du Discours décident du sens de l’affaire, et nous pouvons tout juste essayer de comprendre ce que nous constatons. Tous les journaux occidentaux l’ont mis en lumière : c’était Poutine contre le Pussy Riots ; c’est Poutine qui persécute les Pussy Riots, les Pussy Riots sont contre Poutine. Cela a été repris par les media colonisés en Russie, par presque tout ce qui compte.

Poursuivons : Qui a rendu les Pussy Riots tellement célèbres et triomphales, qui a assuré leur place dans l’histoire ? C’est Poutine, Poutine c’est notre alpha et notre oméga. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est elles ! Elles n’ont pas demandé à la Vierge d’en finir avec la propriété privée, les maffias de la banque, les trafiquants d’êtres humains, les oligarques, les banquiers, la police, la Sixième flotte, moi ou n’importe quoi d’autre. Elles lui ont juste demandé de jarter un petit bonhomme invraisemblable appelé Poutine. Et au cas où les Pussy Riots se seraient trompées, le Département d’Etat, Mme Clinton, Madonna et Mme Merkel, et le New York Times et le Guardian ne peuvent s’être tous trompés. Ils savent tous que derrière Poutine il y a une force qui pose des limites à l’omnipotence impériale et au monopole des Maîtres-du-sens-des choses.

Sans Poutine, c’est-à-dire sans une Russie indépendante qui barre la route à l’empire occidental, personne n’aurait fait attention aux Pussy Riots, nous non plus, ni nos plus gros oligarques.

C’est déplaisant à entendre, mais sans Poutine, nous deviendrions une simple province reculée et sans importance dans l’empire, bonne pour les affaires ou pour les vacances, mais sans aucune importance politique. Une petite garnison des troupes impériales suffirait à nous contrôler. Seulement voilà, malgré tous les efforts de l’Empire, Poutine est toujours là, bien campé au Kremlin.

Quel est le secret de sa longévité politique ? Une répression cruelle ? Mais si c’était le cas, où sont les martyrs ? Le seul qui pourrait être considéré comme un prisonnier politique est l’oligarque Khodorkovsky. Le second sur la liste, Udaltsov, n’a jamais passé plus de quinze jours en détention. Le secret ne résiderait-il pas dans le soutien des masses qui refusent de voir leur pays sombrer dans l’insignifiance ?

Il y a beaucoup de bonnes raisons pour critiquer l’Église, et elle consacre la violence capitaliste. Mais si les masses en ont besoin comme du "cœur d’un monde sans cœur" pour survivre, alors… soit. Et si les masses soutiennent silencieusement Poutine, parce qu’il n’y a aucune autre force capable de résister à l’assaut de l’empire et de la nullification, eh bien c’est un bon signe aussi.

mercredi, 03 octobre 2012

Aujourd'hui, gouverner, c'est se faire voir...

Ex: http://zentropa.info/

La mise en scène de la vie privée des hommes publics est-elle un avatar de la personnalisation du pouvoir sous la Ve République ou traduit-elle une évolution plus profonde ?

Le pouvoir, royal ou républicain, a toujours été une représentation faite de signes, de symboles, d’images. Mais jamais il ne s’est résumé à cela. Il est verbe, mais aussi action, projet, décision. Aujourd’hui, la parole politique se croit performative. On s’imagine que dire, c’est faire ou que se montrer, c’est exister. Parfois oui, mais il y a toujours un réel qui ne se laisse pas faire.

Le renoncement à l’action patiente au profit de l’immédiateté de la parole et de la visibilité obscène de la posture a commencé dans les années 1980, quand Mitterrand a laissé le journaliste Yves Mourousi poser ses fesses sur son bureau de présentateur de TF1 lors d’un entretien en parler « chébran ». Avant lui, Giscard avait convoqué les médias pour jouer de l’accordéon.

Derrière cette volonté d’être « comme tout le monde » se cache mal la certitude de ne pas être n’importe qui. Les politiques, qui autrefois visaient à rassembler les Français, ne pensent plus qu’à leur ressembler. Au prix d’une coupure avec ce qu’Orwell appelait la « décence commune ». J’aime ce mot : commun, même s’il a été dévalué et sali par le communisme. Commun, cela évoque le bien commun, qui reste en principe la visée ultime de l’action politique ; et aussi le sens commun, qui n’est pas le bon sens auquel Sarkozy faisait appel à répétition, mais le sens partagé dans ce qu’on appelait autrefois une société.

Il y a donc une sorte de vulgarisation de la parole publique ?

Une mutation profonde, oui. Les politiques s’adressent à ceux qu’on ne peut plus vraiment appeler des citoyens ni des sujets, mais des individus de masse. Quelle honte qu’un Berlusconi dans un pays de haute culture, qu’un Sarkozy dans un pays de littérature revendiquent le parler vulgaire pour parler au « vulgaire », c’est-à-dire au peuple tel que le voient ceux qui se croient appelés à le séduire pour le dominer ! Les dirigeants parlent au peuple ? Non, les « people » parlent à ceux qui n’en seront jamais ; « people » désignant justement ceux que les gens du peuple à la fois envient parce qu’ils ont mieux réussi qu’eux, et méprisent parce qu’ils les devinent enfermés dans le peu d’être que leur laisse leur appétit d’avoir.

De même qu’il n’y a plus de différence entre vie privée et vie publique, la langue publique, autrefois proche du français écrit (Blum, de Gaulle), est non seulement une langue parlée, mais mal parlée. Une langue privée, pleine de sous-entendus égrillards, de dérapages « caillera », de mots empruntés au vocabulaire de l’économie ou du sport que l’on croit seuls compréhensibles par le public.

Est-ce la conséquence de l’hypermédiatisation de la démocratie ?

Au stade actuel, l’on ne médiatise plus seulement une politique mais l’homme politique lui-même, son image rectifiée parfois par la chirurgie esthétique et toujours par des conseillers en look. Au bout de cette double dégradation du pouvoir et de la parole, on voit aujourd’hui le ridicule des hommes politiques poussant la chansonnette dans les émissions de variétés, comme Copé ou Jospin. Vulgarité des puissants que résume la détestable expression répétée par les médias : « première dame de France ». A quand son inscription dans ce fourre-tout qu’est notre Constitution ?

La médiatisation a tué l’action publique. Gouverner, c’est prévoir, disait l’adage. Aujourd’hui, gouverner, c’est se faire voir. Un point, c’est tout. La politique était naguère une scène : meetings, estrades, arène du Parlement. Elle est devenue écran, miroir où gouvernants et gouvernés se regardent en reflets pixellisés.

La sphère politique n’obéit-elle pas à une forme banale d’individualisme contemporain ?

Les politiciens souffrent d’une dépendance qui ne leur est pas propre mais qui atteint chez eux la dimension d’une véritable addiction à l’image : ne se sentir être que si une caméra le confirme. La télévision est pour eux ce qu’est devenu le portable pour chacun de nous : un objet transitionnel rassurant. Culte du moi, narcissisme des petites différences, perte de tout trait singulier : la même dérive frappe les hommes politiques comme les hommes ordinaires. Le dévoilement - par eux-mêmes d’abord - de la vie privée des hommes publics est l’un des traits de cette culture de la perversion narcissique qui nous surprit sans nous faire rire lorsque naguère, devant les caméras, un premier ministre montra son vélo, un autre accepta de parler de fellation, et un président de la République, un été à Brégançon, n’hésita pas à exposer son pénis vigoureux à l’objectif des photographes.

Sans doute la psychopathologie des dirigeants a-t-elle changé comme celle de l’ensemble des individus dans nos sociétés postmodernes : de moins en moins de névrosés et de plus en plus de personnalités narcissiques, parfois de pervers. L’homme politique est sans doute « normal » (non au sens d’une règle morale, mais d’une norme statistique), lorsqu’il devient fou. Fou de lui-même comme tant d’individus aujourd’hui. « L’homme qui n’aime que soi, disait Pascal, quand il se voit ne se voit pas tel qu’il est mais tel qu’il se désire. » Le moi n’est pas toujours haïssable, mais lorsque, en politique, il prend la place du « je », il verse dans l’autopromotion du vide. Qui ne se souvient du « Moi président », anaphore quinze fois répétée par François Hollande, dans son débat avec Nicolas Sarkozy…

Le narcissisme est-il incompatible avec la démocratie ?

Dans les sociétés de narcissisme, les électeurs comme leurs élus sont centrés sur la réalisation persistante d’eux-mêmes au détriment de la relation aux autres, figés sur le présent et incapables de différer leur satisfaction. Peut-être les Français n’ont-ils que la classe politique qu’ils méritent.

Le « moi-isme » règne sur les écrans postmodernes. De Facebook à Twitter en passant par les reality-shows, tout le monde parle et personne ne dit rien. Comme le règne de l’autofiction dans la littérature exhibe l’auteur plus que son oeuvre, la vie intime de nos contemporains devient virtuelle. Il n’y a plus d’images privées, de significations privées. Il y a la même différence entre la démocratie représentative et la démocratie directe qu’entre un portrait et un instantané rectifié par Photoshop.

Je tiens à ce mot de représentation, essentiel à la démocratie. On disait autrefois : « faire des représentations » aux princes, pour désigner des critiques ou des demandes d’une société divisée et contradictoire. Cela fait place aujourd’hui, dans la démocratie participative et interactive, à la « présentation » de soi par soi. L’ère des médias désigne justement un état de fait où les médias ne médiatisent plus rien, mais transmettent vers le haut les résultats des sondages et vers le bas les « éléments de langage ». Les sondages, multipliés avant même de prendre une décision, et souvent dictant une décision, ne datent pas non plus de Sarkozy et de son conseiller, Patrick Buisson. Gérard Colé, conseiller de Mitterrand, avalisait déjà toutes les mesures gouvernementales, et cette emprise de la communication sur l’action permit aux Pilhan et Séguéla de servir la droite puis la gauche, ou inversement.

La politique n’a-t-elle pas besoin de récits, et le pouvoir, d’incarnation ?

Les grands récits sont morts avec le siècle passé : révolution, Etat, nation… Mais les politiques croient que les électeurs attendent toujours qu’on leur raconte non plus l’Histoire mais des histoires, comme aux enfants pour qu’ils s’endorment. De Gaulle ne disait pas aux Français ce qu’ils voulaient entendre, ni ce qu’il croyait qu’ils voulaient entendre, mais ce qu’il voulait leur faire entendre. L’image ment, mais elle fait rêver.

La démocratie a un pilier, disait Hannah Arendt, la séparation entre vie privée et vie publique. Or, on assiste aujourd’hui à un double mouvement : d’une part la publicisation de la vie privée, y compris amoureuse (inaugurée par Sarkozy, poursuivie par Hollande) ; de l’autre, la privatisation de la sphère publique sous l’effet à la fois du rétrécissement du domaine d’intervention de l’Etat et de la multiplication d’ « affaires » relevant, pour le moins, du conflit d’intérêts. Ce mouvement se double d’un autre, qui brouille plus encore les repères : d’une part la sexualisation de la vie des responsables politiques, alors que la sexualité est au plus intime de la vie privée ; d’autre part la politisation des questions sexuelles, comme en témoignent les projets de l’actuel gouvernement sur le harcèlement sexuel, le mariage gay, voire la suppression de la prostitution…

La démocratie commence par la reconnaissance de la nécessité d’un pouvoir légitime et, comme le dit le grand psychanalyste anglais Donald Winnicott, par « l’acceptation qu’il ne soit pas fait selon nos désirs mais selon ceux de la majorité ». Elle s’arrête quand le pouvoir ne se contente pas d’être obéi mais veut être aimé. Français, encore un effort pour être démocrates !

Michel Schneider

Produire des « Etats Ratés »

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Produire des « Etats Ratés »

Global Research, septembre 08, 2012 - http://www.mondialisation.ca/
Z Magazine
 

Africas-Failed-States.jpgEn réalité ledit géant faussement paranoïaque s’est démené comme un beau diable pour produire des semblants de menaces à peu près crédibles, surtout depuis la chute de « l’empire du mal » que ce pays avait toujours prétendu « contenir ». Dieu merci, après quelques tentatives sporadiques de cristalliser l’attention sur le narco-terrorisme, puis sur les armes de destruction massive de Saddam Hussein, le terrorisme islamique tomba littéralement du ciel pour offrir à cette défunte menace un digne successeur, découlant tout naturellement de l’hostilité du monde arabe aux libertés américaines et de son refus de laisser à Israël la possibilité de négocier la paix et de régler pacifiquement ses désaccords avec les Palestiniens.

En plus d’optimiser les massacres et les ventes d’armes qui en découlent, les États-Unis devenaient aussi de facto le premier producteur d’États ratés, à l’échelle industrielle. Par État raté, j’entends un État qui, après avoir été écrasé militairement ou rendu ingérable au moyen d’une déstabilisation économique ou politique et du chaos qui en résulte, a presque définitivement perdu la capacité (ou le droit) de se reconstruire et de répondre aux attentes légitimes de ses citoyens. Bien sûr, cette capacité de production des États-Unis ne date pas d’hier – comme le montre l’histoire d’Haïti, de la République Dominicaine, du Salvador, du Guatemala ou de ces États d’Indochine où les massacres marchaient si bien. On a d’ailleurs pu constater récemment une prodigieuse résurgence de cette production d’États ratés, occasionnellement sans hécatombes, comme par exemple dans les ex-républiques soviétiques et toute une kyrielle de pays d’Europe de l’Est, où la baisse des revenus et l’accroissement vertigineux du taux de mortalité découlent directement de la « thérapie de choc » et de la mise à sac généralisée et semi-légale de l’économie et des ressources, par une élite appuyée par l’Occident mais aussi plus ou moins organisée et soutenue localement (privatisation tous azimuts, dans des conditions de corruption optimales).

Une autre cascade d’États ratés découlait par ailleurs des « interventions humanitaires » et changements de régime menés par l’OTAN et les USA, plus agressivement que jamais depuis l’effondrement de l’Union Soviétique (c’est à dire depuis la disparition d’une « force d’endiguement » extrêmement importante bien que très limitée). Ici, l’intervention humanitaire en Yougoslavie a servi de modèle. La Bosnie, la Serbie et le Kosovo furent changés en États ratés, quelques autres s’en sortirent chancelants, tous assujettis à l’Occident ou à sa merci, avec en prime la création d’une base militaire US monumentale au Kosovo, le tout érigé sur les ruines de ce qui avait jadis été un État social démocrate indépendant. Cette belle démonstration des mérites d’une intervention impériale inaugura la production d’une nouvelle série d’États ratés : Afghanistan, Pakistan, Somalie, Irak, République Démocratique du Congo, Libye – avec un programme similaire déjà bien avancé aujourd’hui en Syrie et un autre visiblement en cours dans la gestion de la dite « menace iranienne », visant à renouer avec l’heureuse époque de la dictature pro-occidentale du Shah.

Ces échecs programmés ont généralement en commun les stigmates caractéristiques de la politique impériale et d’une projection de puissance de l’Empire. Ainsi par exemple l’émergence ou/et la légitimation (ou la reconnaissance officielle) d’une rébellion ethnique armée qui se pose en victime, mène contre les autorités de son pays des actions terroristes visant parfois ouvertement à provoquer une réaction violente des forces gouvernementales, et qui appelle systématiquement les forces de l’Empire à lui venir en aide. Des mercenaires étrangers sont généralement amenés à pied d’œuvre pour aider les rebelles ; rebelles indigènes et mercenaires étant généralement armés, entraînés et soutenus logistiquement par les puissances impériales. Ces dernières s’empressent bien sûr d’encourager et soutenir les initiatives des rebelles pour autant qu’elles leur paraissent propres à justifier la déstabilisation, le bombardement et finalement le renversement du régime cible.

Le procédé était flagrant durant toute la période du démantèlement de la Yougoslavie et dans la production des États ratés qui en sont issus. Les puissances de l’OTAN ayant alors pour objectif l’éclatement de la Yougoslavie et l’écrasement de sa composante la plus importante et la plus indépendante, à savoir la Serbie, elles encouragèrent à la rébellion les éléments nationalistes des autres républiques de la fédération, pour lesquelles le soutien voire l’engagement militaire de l’OTAN sur le terrain était naturellement acquis. Le conflit n’en fut que plus long et vira au nettoyage ethnique, mais pour ce qui est de la destruction de la Yougoslavie et de la production d’États ratés, ce fut une réussite (Cf. Herman et Peterson, “The Dismantling of Yugoslavia,” [Le démantèlement de la Yougoslavie], Monthly Review, octobre 2007). Assez curieusement, c’est avec l’aval et la coopération de l’administration Clinton et de l’Iran qu’on importa entre autres mercenaires, des éléments d’Al-Qaïda en Bosnie puis au Kosovo, pour aider à combattre le pays cible : la République Serbe[4]. Mais Al-Qaïda comptait aussi parmi les rangs des “combattants de la liberté” engagés dans la campagne de Libye, et elle est aussi une composante notoire (même le New York Times le reconnaît désormais, fut-ce avec un peu de retard) du changement de régime programmé en Syrie (Rod Nordland, “Al Qaeda Taking Deadly New Role in Syria Conflict”, New York Times, 24 juillet 2012). Bien sûr, Al-Qaïda avait aussi été auparavant une pièce maîtresse du changement de régime [de 1996][5] en Afghanistan, puis un élément clé du retournement de situation du 11 septembre (Ben Laden, leader rebelle saoudien de premier rang, d’abord sponsorisé par les États-Unis, puis lâché par ses sponsors, se serait ensuite retourné contre eux avant d’être diabolisé puis éliminé par ces derniers).

Ces programmes impliquent toujours une habile gestion des atrocités commises, qui permet de pouvoir accuser le gouvernement agressé d’avoir commis des actes de violence graves à l’encontre des rebelles et de leurs partisans, et ainsi de le diaboliser efficacement afin de pouvoir justifier une intervention plus massive. Cette méthode a joué un rôle clé pendant les guerres de démantèlement de la Yougoslavie, et probablement bien davantage encore dans la campagne de Libye et dans celle de Syrie. Elle doit d’ailleurs beaucoup à la mobilisation d’organisations internationales, qui prennent activement part à cette diabolisation en dénonçant les atrocités imputables au dirigeant visé, voire en le poursuivant et condamnant d’office au pénal. Dans le cas de la Yougoslavie, le Tribunal Pénal International pour l’ex Yougoslavie (TPIY), mis en place par l’ONU, travailla main dans main avec les puissances de l’OTAN pour s’assurer que la seule mise en accusation des autorités serbes suffirait à justifier toute action que les USA et l’OTAN décideraient d’entreprendre. Magnifique illustration cette mécanique, la mise en examen de Milosevic par le Procureur du TPIY fut lancée précisément au moment où (en mai 1999) l’OTAN décidait de bombarder délibérément les infrastructures civiles serbes pour accélérer la reddition de la Serbie – alors que ces bombardements mêmes étaient des crimes de guerre caractérisés menés en totale violation de la Charte des Nations Unies. Or c’est précisément le procès de Milosevic qui permit aux médias de détourner l’attention du public des exactions désobligeantes et illégales de l’OTAN.

De même, à la veille de l’agression de la Libye par l’OTAN, le procureur de la Cour Pénale Internationale (CPI) s’empressa de lancer des poursuites contre Mouammar Kadhafi sans même avoir jamais demandé le lancement d’une investigation indépendante, et alors qu’il était notoire que la CPI n’avait jusqu’ici jamais poursuivi personne d’autre que des chefs d’États africains non alignés sur l’Occident. Ce curieux mode de « gestion de la légalité » est un atout inestimable pour les puissances impériales et s’avère extrêmement utile dans la perspective d’un changement de régime comme dans la production d’États ratés.

Interviennent aussi des organisations humanitaires ou de « promotion de la démocratie », soi disant indépendantes, à l’instar de Human Rights Watch, de l’International Crisis Group ou de l’Open Society Institute, qui régulièrement se joignent au cortège impérial en dressant l’inventaire des seuls crimes possiblement imputables au régime cible et à ses dirigeants, ce qui contribue notablement à radicaliser la polarisation des médias. L’ensemble permet la production d’un environnement moral favorable à une intervention plus agressive au nom de la défense des victimes.

S’ajoute ensuite le fait que, dans les pays occidentaux, les dénonciations ou allégations d’atrocités commises – que viennent renforcer les images de veuves éplorées et de réfugiés démunis, les preuves apparemment patentes d’exactions odieuses et l’émergence d’un consensus sur la « responsabilité de protéger » les populations victimes du conflit – émeuvent profondément une bonne partie des milieux libertaires et de gauche. Nombre d’entre eux en viennent alors à hurler avec les loups et à s’en prendre eux aussi au régime cible, pour exiger une intervention humanitaire. Les autres s’enfoncent généralement dans le mutisme, rendus perplexes, certes, mais craignant surtout de se voir accusés de « soutenir des dictateurs ». L’argument des interventionnistes est que, au risque de sembler soutenir l’expansion de l’impérialisme, on se doit de faire exception lorsque des choses particulièrement graves ont lieu et que tout le monde chez nous s’indigne et demande qu’on intervienne. Mais on se doit aussi, pour se montrer authentiquement de gauche, de tenter une micro-gestion de l’intervention pour contenir l’attaque impériale – en exigeant par exemple qu’on s’en tienne à une interdiction de survol en Libye[6].

Mais les États-Unis eux-mêmes ne sont pas l’une des moindres réussites de cette production d’États ratés. A l’évidence, aucune puissance étrangère ne les a jamais écrasés militairement, mais la base même de leur propre population a payé un tribut extrêmement lourd à leur système de guerre permanente. Ici, l’élite militaire, de même que ses alliés du monde de l’industrie, de la politique, de la finance, des médias et de l’intelligentsia, a très largement contribué à l’aggravation de la pauvreté et de la détresse généralisée, à la désintégration des services publics et à l’appauvrissement du pays, en maintenant la classe dirigeante, paralysée et compromise, dans l’incapacité de répondre correctement aux besoins et attentes de ses citoyens ordinaires, malgré l’augmentation constante de la productivité par tête et du PNB. Les excédents y sont intégralement captés par le système de guerre permanente et par la consommation et l’enrichissement d’une petite minorité qui – dans ce que Steven Pinker dans Better Angels of Our Nature appelle une période de « recivilisation » – combat agressivement pour pouvoir mener sa captation bien au-delà de la simple monopolisation des excédents, jusqu’au transfert direct des revenus, biens et droits publics de la vaste majorité de ses concitoyens (qui se démènent). En tant qu’État raté comme dans bien d’autres domaines, les États-Unis sont incontestablement une nation d’exception !

 

Article original en anglais : FOG WATCH: Manufacturing Failed States by Edward S. Herman

Traduit de l’anglais par Dominique Arias pour Investigaction.

Edward S. Herman est Professeur Émérite de Finance à la Wharton School, Université de Pennsylvanie. Économiste et analyste des médias de renommée internationale, il est l’auteur de nombreux ouvrages dont : Corporate Control, Corporate Power (1981), Demonstration Elections (1984, avec Frank Brodhead), The Real Terror Network (1982), Triumph of the Market (1995), The Global Media (1997, avec Robert McChesney), The Myth of The Liberal Media: an Edward Herman Reader (1999) et Degraded Capability: The Media and the Kosovo Crisis (2000). Son ouvrage le plus connu, Manufacturing Consent (avec Noam Chomsky), paru en 1988, a été réédité 2002 aux USA puis en 2008 au Royaume Uni.

 

Notes :


 


[1] Ndt : États ratés (failed states), terme de diplomatie internationale qui désigne les États incapables de maintenir ou développer une économie saine, fait écho à « rogue states » (États voyous) et à « smart states » (États malins : en l’occurrence ceux qui, à l’instar des États-Unis, évitent de déclencher et de mener officiellement eux-mêmes les guerres qui leur profitent.

[2] Ndt : Proxies, groupes paramilitaires ou mercenaires formés, armés, financés et soutenus ou dirigés par une ou plusieurs Grandes puissances pour déstabiliser un pays cible. Les conflits dits « de basse intensité » ou « dissymétriques » menés ainsi indirectement sont appelés « proxy wars ». bien que souvent présentée comme telle, une proxy war est tout sauf une guerre civile.

[3] Ndt : Dans les médias et le cinéma américain, les États-Unis sont fréquemment représentés comme un pauvre « géant pitoyable », malhabile et balourd. Cette représentation permet de minorer les crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis délibérément et sciemment par ce pays, en les faisant passer pour autant de bourdes et de maladresses parfaitement involontaires. Le terme  « casualties » (négligences) désigne par exemple les victimes civiles d’exactions militaires, lorsque celles-ci sont commises par les USA ou leurs alliés.

[4] Cf. : Unholy Terror [terreur impie ou invraisemblable ou contre nature, l'acception de Unholy étant très large], de John Schindler, article particulièrement démonstratif sur ce sujet et qui, de fait, n’apparaît plus nulle part, sauf sur Z-Magazine ! Voir ici mon “Safari Journalism: Schindler’s Unholy Terror versus the Sarajevo Safari’s Mythical Multi-Ethnic Project”, Z Magazine, avril 2008

[5] Ndt : Afghanistan : Renversement de la monarchie 1978

Invasion soviétique en soutien au nouveau régime : 1979-1989

Guerre civile pro/anti-islamistes :1990-1996

Coup d’État et prise de pouvoir des Talibans : 1996

Début de l’intervention de Ben Laden dans le conflit : 1984

Création d’Al-Qaïda : 1987

[6] Cf. Gilbert Achcar, “A legitimate and necessary debate from an anti-imperialist perspective,” [Un débat légitime et nécessaire à partir d’une perspective anti-impérialiste] ZNet, 25 mars 2011; et ma réponse dans “Gilbert Achcar’s Defense of Humanitarian Intervention,” [Gilbert Achar prenant la défense d’une intervention humanitaire] MRZine, 8 avril 2011, concernant “les finasseries de la gauche impérialiste”.

lundi, 01 octobre 2012

Redessiner la carte du Moyen Orient

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Redessiner la carte du Moyen Orient

 

Entretien avec Jeremy Salt (Université Bilkent/Ankara)

 

Propos recueillis par Claudio Gallo pour http://www.eurasia-rivista.org/

 

Jeremy Salt est professeur d’histoire et de politique du Moyen Orient à l’Université de Bilkent, près d’Ankara. Son livre, intitulé “La destruction du Moyen Orient” constitue un brillant compte-rendu des cent dernières années d’histoire de la région, un ouvrage entièrement dépourvu des clichés orientalistes. La revue italienne de géopolitique “Eurasia” a demandé au Prof. Salt de nous expliquer les actuelles transformations à l’oeuvre au Moyen Orient et aussi de nous donner des précisions sur l’inextricable question kurde. Les Kurdes en Syrie, en Irak, en Iran et en Turquie ne cessent de parler de l’émergence prochaine d’un “Grand Kurdistan”.

 

Q.: Le Président syrien Bachar Al-Assad vient de donner carte blanche aux Kurdes du Nord de la Syrie. Cela pourrait-il constituer un “casus belli”, enclenchant une guerre entre Damas et Ankara?

 

JS: Il me paraît excessif de dire que Bachar Al-Assad a donné carte blanche aux Kurdes de Syrie. Il me paraît donc plus vraisemblable de dire que, dans le chaos total et diffus qui s’est abattu sur le territoire syrien tout entier, Bachar Al-Assad n’a pas pu empêcher les Kurdes de prendre le contrôle des régions où ils vivent et qui sont proches des frontières turques. Il est certain aussi qu’Al-Assad n’a nulle envie d’ouvrir un front contre les Kurdes alors qu’il essaie de neutraliser les groupes armés partout ailleurs dans le pays.

 

Si cette situation pourra ou non constituer un casus belli dépend de la lecture que fera le gouvernement turc de la situation; assurément, il sera alarmé à la perspective de voir se former une enclave kurde dans le Nord de la Syrie, qui favorisera la possibilité de créer un “Grand Kurdistan” dans un futur plus ou moins proche. Ces complications pouvaient être prévues mais elles n’ont pas été envisagées, il y a un peu plus d’un an, quand la Turquie a décidé de s’opposer au gouvernement syrien.

 

Q.: Ankara entretient un lien direct avec l’administration kurde dans le Nord de l’Irak, passant ainsi au-dessus de Bagdad. Selon vous, quel est là l’objectif de la diplomatie turque?

 

JS: Pour le moment, il me paraît difficile d’interpréter les actions de la diplomatie turque ou de saisir l’objectif qu’elle cherche à atteindre aujourd’hui dans la région. Si nous jettons un regard rétrospectif sur les aléas de la politique étrangère turque jusqu’au début de l’année 2012, nous pouvons constater que les deux politiques annoncées par le gouvernement AKP, celles du “soft power” et celle du “zero problems”, ont bien fonctionné sous l’impulsion du ministre des affaires étrangères, Ahmet Davutoglu. La Turquie développait de solides relations de coopération avec ses voisins orientaux. Or la décision d’oeuvrer à un “changement de régime” en Syrie a complètement bouleversé cette perspective.

 

Les Etats-Unis et les pays du Golfe seront certainement reconnaissants envers la Turquie pour le rôle clef qu’elle a joué dans la campagne actuelle qui vise à faire tomber le gouvernement syrien. Cependant les coûts de cette option seront énormes pour la Turquie. Outre la rupture totale avec Damas, l’option anti-Al-Assad a affaibli considérablement les relations avec l’Irak et l’Iran; de plus, la Turquie est désormais en porte-à-faux avec la Russie.

 

Tout cela aurait pu être prévu, il y a un an, au moment où la Turquie, pour la première fois, a manifesté sa volonté de s’opposer au gouvernement de Damas qui a des liens très étroits avec l’Iran, fournit des installations portuaires à la flotte russe et qui, en plus, a eu des liens forts avec la Russie (comme, dans le passé, avec l’URSS) pendant plus d’un demi-siècle.

 

L’Irak s’est toujours opposé, dès le départ, à la politique turque en Syrie. D’abord parce que l’Irak ressent encore les conséquences de l’intervention occidentale de 2003 et aussi, partiellement, parce que la Turquie a développé des relations particulières avec le “gouvernorat” kurde du Nord aux dépens du gouvernement de Bagdad.

 

La Turquie entretient désormais des relations commerciales étroites avec le Nord de l’Irak. Il est tout à fait plausible d’affirmer que cette position, adoptée par Ankara, est dictée par le commerce, le pétrole et l’importance stratégique que revêt ce Kurdistan nord-irakien dans l’alliance qui lie la Turquie à l’Occident, ainsi qu’aux Etats arabes du Golfe, et l’oppose, ipso facto, à la Syrie et à l’Iran, à rebours des critères de la diplomatie néo-ottomane, dite de “zero problems”.

 

Il faut rappeler ici que plus de 60% des Irakiens sont chiites; l’élément sectaire de la politique irakienne revient à la surface chaque fois que l’on enregistre des attentats contre des Chiites ou lorsque l’on a émis des accusations graves contre le vice-président irakien, musulman sunnite, Tareq al-Hashimi, soupçonné d’organiser des “escadrons de la mort” anti-chiites. Al-Hashimi a quitté le territoire irakien et le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan est parmi ceux qui prennent sa défense.

 

Q.: L’indépendance est-elle à l’ordre du jour dans l’agenda du Président de la région kurde nord-irakienne Massoud Barzani?

 

JS: Le “gouvernorat” kurde du Nord irakien est déjà virtuellement indépendant en tous domaines, sauf que cette indépendance ne figure pas encore sur les cartes de la région. Il dispose d’une armée puissante, officiellement décrite comme une “force de sécurité” et développe une ligne de conduite politique propre, indépendante de la volonté du gouvernement de Bagdad. Une déclaration formelle d’indépendance n’est plus, sans doute, qu’une question de temps, de trouver des circonstances propices.

 

Barzani n’a jamais dissimulé ses vues: pour lui, une grande partie de l’Anatolie orientale turque est en réalité le “Kurdistan occidental”. L’inclusion de ce territoire, dans son ensemble, à un “Etat kurde” constituerait donc l’objectif final. Tout cela ne nous permet pas de comprendre aisément la nature des relations entre la Turquie et le Kurdistan du Nord irakien, ni celles qui président aux relations entre Ankara et le gouvernement central irakien.

 

Ces derniers mois, les Kurdes ont surtout mis en avant leurs propres intérêts. On l’a vu lorsque Barzani, récemment, a joué les médiateurs lors d’un colloque des Kurdes syriens, en leur demandant la réconciliation. Dès l’instant où les Kurdes syriens ont aligné dans leurs rangs une faction du PKK (Parti des Travailleurs Kurdes), le premier ministre turc était furieux.

 

La Turquie est donc en état d’alerte depuis le réveil des Kurdes de Syrie.

 

Q.: La chute d’Al-Assad en Syrie pourrait-elle amener à créer un Etat kurde?

 

JS: Les répercussions d’un éventuel effondrement de l’Etat syrien s’avèreraient révolutionnaires dans la région et personne n’est à même, aujourd’hui, de prévoir les choses, sauf qu’il y restera bien des ruines et de la misère. Pour le moment, cet effondrement ne peut constituer un objectif sérieux et il est peut probable qu’un nouveau gouvernement syrien, issu des forces anti-Al-Assad, veuille, lui aussi, l’émergence d’un “Grand Kurdistan”, vu les effets imprévisibles qui pourraient s’ensuivre.

 

Un gouvernement post-Assad pourrait se montrer complaisant à l’égard des Kurdes mais il ne voudra certainement pas voir s’instaurer un chaos qui menacerait ses intérêts dans toute la région. Une sorte d’Etat kurde a émergé en Irak suite à l’invasion de 2003 et à l’occupation dans les années suivantes, mais je ne pense pas qu’une situation similaire sera acceptée par tous en Syrie.

 

Q.: L’Iran est-il en train de jouer la carte kurde contre la Turquie?

 

JS: Ces deux Etats ont toujours joué l’un contre l’autre les cartes qu’ils avaient à leur disposition. C’est ce que l’on appelle la diplomatie. Tant l’Iran que la Turquie ont un problème kurde que leurs gouvernements respectifs peuvent exploiter, tant dans la région qu’en dehors d’elle. Ils l’ont fait dans le passé. Pour ces deux Etats, exploiter le problème kurde peut comporter des risques de répercussions.

 

Mais il n’y a pas de preuves, actuellement, que l’Iran utilise la carte kurde contre la Turquie, à moins que quelque chose m’ait échappé. Le danger majeur vient de la partie septentrionale de l’Irak, où le PKK et son équivalent iranien entretiennent des bases opératives.

 

C’est donc d’Irak et non d’Iran que les militants kurdes —terroristes selon le gouvernement turc— ont généralement lancé leurs opérations contre la Turquie.

 

Q.: Il semble que nous soyons revenu aux temps de la destruction de l’Empire ottoman, au début du 20ème siècle. Pensez-vous que cette comparaison est valide?

 

JS: Ce que nous pouvons d’ores et déjà percevoir derrière les scènes d’horreur qui se déroulent en Syrie, c’est la tentative plus explicite de donner une forme nouvelle au Moyen Orient, exercice qui a commencé dès la première guerre mondiale. Les Accords Sykes-Picot de 1916 ont figé les paramètres géostratégiques du Moyen Orient moderne; ces paramètres ont cessé de fonctionner pour les puissances impérialistes ou post-impérialistes et pour leurs alliés dans la région.

 

Nous avons traversé des phases multiples dans cette histoire récente du Proche- et du Moyen-Orient mais, quoi qu’il en soit, c’est bien l’Etat national qui a encaissé toutes les tensions, a résisté à toutes les frictions auxquelles il a été soumis. Parmi les phases traversées, rappelons d’abord celle de la crise de Suez en 1956, puis celle de l’attaque israélienne contre l’Egypte et la Syrie en 1967, attaque soutenue par l’Occident, et, enfin, la tentative israélienne d’instaurer un gouvernement fantoche au Liban. Le point focal qui attire toutes les attentions est la région que l’on appelle depuis toujours le “Croissant fertile”; aujourd’hui, c’est dans cette région que se trouvent l’Irak, la Syrie, le Liban et la Palestine/Israël.

 

La région entière se prêterait parfaitement à un véritable effondrement ethnico-religieux si l’Occident faisait le premier pas.

 

L’invasion de l’Irak a été suivie de la destruction de l’Irak en tant qu’Etat unitaire. La nouvelle constitution irakienne, écrite à Washington (comme les constitutions irakienne et égyptienne d’avant 1940 avaient été rédigées à Londres, respectivement en 1920 et en 1930), a transformé un Etat séculier en un Etat reposant sur des bases confessionnelles et sectaires. On a établi un Etat central faible et, en même temps, on a favorisé l’émergence d’un “gouvernorat” kurde dans le Nord, devenu de plus en plus puissant au fil du temps. On a confié l’avenir de la ville pétrolière de Kirkouk à un futur référendum, ce qui a enclenché une véritable guerre démographique, dès le moment où les Kurdes ont cherché à obtenir le nombre suffisant d’habitants kurdes pour faire pencher la balance en leur faveur, tant dans la ville intra muros qu’en dehors d’elle.

 

La Syrie pourrait se prêter à un scénario similaire de démantèlement sur bases ethniques et religieuses, si la forme d’Etat actuellement au pouvoir venait à s’effondrer. En 1918, les puissances impérialistes ont divisé le Moyen Orient selon des critères qui leur paraissaient favorables à l’époque. Aujourd’hui, elles projettent un nouveau démantèlement et cherchent à redessiner la carte de la région, pour que la nouvelle donne aille dans le sens de leurs intérêts. Ce n’est pas un hasard si ce programme coïncide à la perfection avec les plans stratégiques à long terme d’Israël.

 

La Russie et la Chine sont pleinement conscientes du processus en cours. On peut donc dire que la situation actuelle peut se concevoir comme l’extension, au 21ème siècle, de la “Question d’Orient” ou du “Grand Jeu”, soit la lutte entre la Russie et la Grande-Bretagne. Il est sûr et certain que la lutte pour la Syrie donnera forme pour longtemps aux futurs Levant et Moyen Orient. Dans tous les cas de figure, les acteurs locaux peuvent d’ores et déjà être considérés comme les perdants du jeu.

 

(Claudio Gallo est rédacteur d’articles de politique internationale pour le quotidien italien “La Stampa”).

 

(Cet entretien est paru dans “La Stampa” et sur le site http://atimes.com/ en langue anglaise et sur le site http://www.ariannaeditrice.it/ en date du 13 septembre 2012).

Jeremy Salt: 23 razones por las que no debe aceptar sin crítica la visión occidental de la revuelta en Siria

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Jeremy Salt: 23 razones por las que no debe aceptar sin crítica la visión occidental de la revuelta en Siria

A medida que la insurrección siria avanza dando bandazos hacia la guerra civil, es preciso poner freno a la propaganda que se difunde por los medios de comunicación occidentales y que es aceptada acríticamente por muchos que deberían estar mejor informados. He aquí, pues, una matriz de posiciones sobre lo que está pasando en este importante país de Oriente Medio.


1. Siria ha sido un estado mujabarat (de inteligencia) desde que el temible Abdel Hamid Al Serraj dirigiera los servicios de inteligencia, como el deuxième bureau, en los años 50. El estado autoritario que se desarrolló desde que el antiguo presidente sirio Hafez Al Asad tomó el poder en 1970 ha aplastado a todos los disidentes sin piedad. En ocasiones, la alternativa ha sido él o ellos. La ubicua presencia del mujabarat es un hecho desagradable en la vida de los sirios, pero cuando Siria es un objetivo central del asesinato y la subversión llevados a cabo por Israel y los servicios de inteligencia occidentales, cuando ha sido atacada militarmente de forma reiterada, cuando ha tenido una gran parte de su territorio ocupada, y cuando sus enemigos están buscando continuamente oportunidades para derribar al gobierno, es difícil decir que el mujabarat no es necesario.

2. No hay duda de que la mayor parte de las personas que se manifiestan en Siria quiere una transición pacífica hacia una forma democrática de gobierno. Y tampoco hay duda de que los grupos armados que operan tras las manifestaciones no tienen ningún interés en la reforma. Quieren destruir al gobierno.

3. Ha habido manifestaciones muy grandes de apoyo al gobierno. Hay malestar por la violencia de las bandas armadas y por la injerencia extranjera y el aprovechamiento de la situación por parte de gobiernos y medios de comunicación extranjeros. A los ojos de muchos sirios, su país está siendo, una vez más, blanco de una conspiración internacional.

4. Cualquiera que sea la verdad de las acusaciones vertidas contra las fuerzas de seguridad, los grupos
armados han matado a cientos de policías, soldados y civiles, en total probablemente unos mil hasta este momento. Los civiles muertos son profesores universitarios, médicos e incluso, recientemente, el hijo del gran mufti de la república. Las bandas armadas han masacrado, emboscado, asesinado, atacado edificios gubernamentales y saboteado líneas férreas.

5. El presidente sirio Bashar al Asad disfruta de una gran popularidad. A pesar de situarse en la cúspide del sistema, es un error calificarlo como dictador. El verdadero dictador es el sistema en cuanto tal. El verdadero poder en Siria —afianzado durante cinco décadas— se encuentra en el ejército y los servicios de inteligencia, y en menor grado en la estructura del gobernante partido Baaz. Estos son los verdaderos poderes que se oponen al cambio. Las manifestaciones representaron una oportunidad para que Asad transmitiera el mensaje de que el sistema tenía que cambiar.

6. A la vista de las grandes manifestaciones que se celebraron a principios de este año, el gobierno presentó, finalmente, un programa de reformas. Esto fue rechazado de plano por la oposición. Ni siquiera se hizo el menor intento de poner a prueba la buena fe del gobierno.

7. La afirmación de que la oposición armada al gobierno ha comenzado hace poco es una total mentira. Los asesinatos de soldados, policías y civiles, a menudo con extrema brutalidad, ha venido sucediendo prácticamente desde el principio.

8. Los grupos armados están bien armados y bien organizados. Grandes cantidades de armamento han entrado en Siria de contrabando desde Líbano y Turquía. Se trata de escopetas, ametralladoras, kalashnikovs, lanzacohetes RPG, granadas de mano de fabricación israelí y gran cantidad de explosivos. No está claro quién está suministrando estas armas, pero alguien lo está haciendo y alguien las está pagando. Los interrogatorios de miembros de bandas armadas apuntan en la dirección del Movimiento del Futuro del ex primer ministro libanés Saad Hariri, testaferro de EEUU y Arabia Saudí, cuya influencia se extiende más allá del Líbano.

9. La oposición armada al régimen parece estar patrocinada, en gran medida, por la ilegalizada Hermandad Musulmana. En 1982, el gobierno sirio aplastó sin piedad un levantamiento iniciado por la Hermandad en la ciudad de Hama. Muchos miles murieron y parte de la ciudad fue destruida. La Hermandad tiene dos objetivos primordiales: la destrucción del gobierno baazista y la destrucción del estado laico en favor de un sistema islamista. Es casi palpable la sed de venganza.

10. Los grupos armados tienen fuerte apoyo desde el exterior, aparte del ya conocido o indicado. El exiliado exvicepresidente y ministro de Exteriores sirio Abdel Halim Jadam, que viven en París, ha estado haciendo campaña desde hace años para derribar el gobierno de Asad. Recibe apoyo financiero de EEUU y la Unión Europea. Burhan Ghalioun, apoyado por Catar como líder del Consejo Nacional establecido en Estambul, también vive en París y también está presionando en Europa y Washington para un cambio de régimen.
Estos y Mohamed Riad Al Shaqfa, líder de la Hermandad Musulmana en Siria, son receptivos a una “intervención humanitaria” desde el exterior, siguiendo el modelo libio (otros están en contra). La promoción de los exiliados como una alternativa de gobierno recuerda a la forma en que EEUU utilizó a los exiliados iraquíes (el denominado Congreso Nacional Iraquí) antes de la invasión de Irak.

11. Las informaciones de los medios de comunicación occidentales sobre la situación en Libia y Siria ha sido pésima. La intervención de la OTAN en Libia ha sido la causa de una masiva destrucción y miles de muertos. Tras la invasión de Irak, la guerra es otro importante crimen internacional cometido por los gobiernos de EEUU, Gran Bretaña y Francia. La ciudad libia de Sirte ha sido bombardeada día y noche durante dos semanas, sin que los medios de comunicación occidentales hayan prestado atención alguna a la gran destrucción y a las pérdidas de vidas que ha ocasionado. Estos medios de comunicación occidentales no han intentado verificar las informaciones que salían de Sirte y que hablaban de bombardeos de edificios civiles y la muerte de centenares de personas. La única razón para ello solo puede ser que la horrible verdad pudiera hacer descarrilar toda la operación de la OTAN.

12. En Siria, los mismos medio de comunicación han seguido el mismo patrón de desinformación. Se ha ignorado o esquivado la evidencia de matanzas generalizadas de las bandas armadas. Se ha invitado a la audiencia a no creer las declaraciones del gobierno y creer, sin embargo, las declaraciones de los rebeldes, a menudo realizadas en nombre de organizaciones de derechos humanos europeas o estadounidenses. Se han dicho muchas mentiras descaradas, al igual que se dijeron en Libia y durante la invasión de Irak. Algunas, al menos, han sido descubiertas.
Personas de las que se dijo que habían sido asesinadas por fuerzas de la seguridad del estado han aparecido vivas. Los hermanos de Zainab Al Hosni dijeron que esta había sido secuestrada por fuerzas de seguridad, asesinada y su cuerpo desmembrado. Este espeluznante relato, difundido por Al Yazira y Al Arabiya entre otros medios, es totalmente falso. Zainab está viva, aunque ahora, por supuesto, la táctica de la propaganda es afirmar que la que ha aparecido no es ella, sino una doble. Al Yazira, el periódico británico The Guardian y la BBC se han distinguido por su apoyo ciego a todo lo que desacredite al gobierno sirio. La misma línea está siendo seguida por los principales medios de comunicación en EEUU. Al Yazira, en particular, que se ha distinguido por sus informaciones sobre la revolución egipcia, ha perdido toda su credibilidad como agencia de noticias independiente.

13. Al tratar de destruir el gobierno sirio, la Hermandad Musulmana tiene un objetivo común con EEUU, Israel y Arabia Saudí, cuya paranoia sobre el Islam chií ha alcanzado su punto culminante con el levantamiento de Bahréin. WikiLeaks ha revelado la impaciencia de EEUU para atacar a Irán. En su lugar, ha buscado la destrucción de las relaciones estratégicas entre Irán, Siria y el grupo chií libanés Hezbolá. EEUU y los saudíes quieren destruir el régimen baazista, dominado por alauíes, por diferentes motivos, pero lo importante es que quieren destruirlo.

14. Estados Unidos está haciendo todo lo posible por arrinconar a Siria. Está dando apoyo financiero a líderes de la oposición exiliados. Ha intentado (y ha fracasado, gracias a la oposición de Rusia y China) que el Consejo de Seguridad de la ONU apruebe un amplio programa de sanciones. Sin duda, lo intentará de nuevo, y en función de cómo evolucione la situación, podría proponer, con el apoyo de Gran Bretaña y Francia, una resolución para crear una zona de exclusión aérea que pudiera abrir la puerta a una intervención militar extranjera.
La situación es fluida y, sin duda, se estarán desarrollando todo tipo de planes de contingencia. La Casa Blanca y el Departamento de Estado están haciendo declaraciones amenazantes un día sí y otro también. Provocando abiertamente al gobierno sirio, el embajador de EEUU, acompañado por el embajador francés, viajó a Hama antes de las oraciones del viernes. Teniendo en cuenta la historia de sus injerencias en los países de Oriente Medio, es inconcebible que EEUU e Israel, junto con Francia y Gran Bretaña, no estén implicados en este levantamiento más allá de lo que ya se conoce.

15. Mientras se concentran en la violencia del régimen sirio, los gobiernos de EEUU y Europa —sobre todo Gran Bretaña— han ignorado totalmente la violencia dirigida contra él. Su propia violencia, infinitamente mayor en Libia, Irak, Afganistán y otros lugares, ni siquiera entra en escena. Turquía se ha unido a la campaña contra Siria con gusto, yendo más allá incluso que aquellos.
En unos pocos meses, la política regional de “cero problemas” de Turquía ha cambiado completamente. Turquía prestó su apoyo al ataque de la OTAN contra Libia, después de que se inhibiera inicialmente. Se ha enfrentado a Irán por su política sobre Siria y al aceptar, a pesar de la fuerte oposición doméstica, alojar una instalación estadounidense de radares de misiles claramente dirigida contra Irán. Los norteamericanos dicen que compartirán los datos de la instalación con Israel, que ha rechazado pedir disculpas a Turquía por el asalto del Mavi Marmara, sumiendo las relaciones turco-israelíes en una crisis. Así, Turquía ha pasado de “cero problemas” a una política regional repleta de problemas con Israel, Siria e Irán.

16. Aunque algunos miembros de la oposición siria han hablado en contra de cualquier intervención extranjera, el Ejército Sirio Libre ha dicho que su objetivo es conseguir una zona de exclusión aérea en el norte del país. Una zona de exclusión aérea tendría que ser impuesta, y ya hemos visto cómo esto condujo en Libia a una destrucción masiva de infraestructuras, la muerte de miles de personas y la apertura de las puertas para un nuevo periodo de dominación occidental.

17. Si el gobierno sirio es derribado, serán cazados hasta el último baazista y alauita. En un gobierno dominado por la Hermandad Musulmana, el estatus de las minorías y de las mujeres retrocedería.

18. Por medio de la ley de responsabilidad de Siria y de las sanciones que ha impuesto la Unión Europea, EEUU ha estado intentando destruir al gobierno sirio durante 20 años. El desmantelamiento de los estados árabes unificados gracias a las divisiones étnico-religiosas ha sido un objetivo de Israel durante décadas. Allí donde va Israel, le sigue EEUU, naturalmente. Los frutos de esta política pueden verse en Irak, donde los kurdos han creado un estado independiente en todo salvo en su nombre y donde la constitución, escrita por EEUU, separa al pueblo de Irak en kurdos, sunníes, chiíes y cristianos, destruyendo la lógica unificadora del nacionalismo árabe. Irak no ha conocido un momento de paz desde que los británicos entraron en Bagdad en 1917.
En Siria, las divisiones étnico-religiosas (árabes musulmanes sunníes, kurdos musulmanes sunníes, drusos, alauitas y varias sectas cristianas) hacen que el país sea vulnerable ante la promoción de las discordias sectarias y la eventual desintegración del estado árabe unificado, que los franceses trataron de impedir en los años 20.

19. La destrucción del gobierno baazista en Siria sería una victoria estratégica de incalculable valor para EEUU e Israel. El arco
central de las relaciones estratégicas entre Irán, Siria y Hezbolá quedaría partido, dejando a Hezbolá geográficamente aislada, con un gobierno musulmán sunní hostil en puertas, y por tanto, con la alianza Irán-Hezbolá más desprotegida ante un ataque militar de EEUU e Israel. Por casualidad o no, la “primavera árabe”, tal como se ha desarrollado en Siria, ha colocado en las manos de EEUU e Israel una palanca con la que pueden lograr su objetivo.

20. Un gobierno egipcio o sirio dominado por la Hermandad Musulmana no tiene por qué ser necesariamente hostil a los intereses norteamericanos. Queriendo ser considerado un miembro respetable de la comunidad internacional y otro buen ejemplo de “Islam moderado”, es probable y posible que un gobierno egipcio dominado por la Hermandad Musulmana esté de acuerdo en mantener el tratado de paz con Israel tanto tiempo como sea posible (es decir, hasta que otro ataque a gran escala de Israel contra Gaza o Líbano lo haga absolutamente indefendible).

21. Un gobierno sirio dominado por la Hermandad Musulmana estaría próximo a Arabia Saudí y sería hostil a Irán, Hezbolá y los chiíes de Irak, sobre todo a los vinculados con Muqtada Al Sader. Defendería de boquilla la causa palestina y la liberación de los Altos del Golán, pero sus políticas prácticas no serán, probablemente, muy diferentes del gobierno que está intentando derribar.

22. El pueblo sirio tiene derecho a exigir democracia y a conseguirla, pero ¿de cualquier forma y a cualquier coste? El fin de las matanzas y unas negociaciones sobre reformas políticas son, sin duda, el camino a seguir, no la violencia que amenaza con desgarrar el país. Lamentablemente, es la violencia y no un acuerdo negociado lo que mucha gente quiere en Siria y lo que también quieren muchos gobiernos que vigilan y esperan su oportunidad. Ninguno sirio puede beneficiarse realmente de esto, piensen lo que piensen.
Su país está encaminándose hacia una guerra civil sectaria, quizá con intervención extranjera y, con toda probabilidad, hacia un caos a mucha mayor escala que lo visto hasta ahora. No habrá una rápida recuperación si el estado se colapsa o es derribado. Como Irak, y probablemente como Libia, Siria podría entrar en un periodo de agitación sangrienta que podría durar años. Al igual que Irak, quedaría completamente fuera de combate como estado capaz de defender los intereses árabes, lo que significa, evidentemente, hacer frente a EEUU e Israel.

23. En última instancia, ¿a qué intereses serviría este desenlace?
 

Jeremy Salt
Jeremy Salt es profesor de historia y política de Oriente Medio en la universidad de Bilkent, en Ankara, Turquía.
Ha publicado The Unmaking of the Middle East: A History of Western Disorder in Arab Lands. Jeremy Salt,  (University of California Press, 2009)

mardi, 25 septembre 2012

Daling rente op spaargeld: hold-up Europees leenkapitaal

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Daling rente op spaargeld: hold-up Europees leenkapitaal

door 

Ex; http://www.solidarisme.be/

De reële rente (nominaal min inflatie) die men op zijn spaargeld ontvangt, is nu al een hele tijd negatief. Een gemiddelde van 2% (premie inbegrepen) is nu courant en soms liggen de percentages al lager dan dat. De mogelijkheid dat we naar een nultarief gaan, is dan ook niet ondenkbaar, zeker als de ECB (Europese Centrale Bank) donderdag de termijnrente van 0,5%  nu naar een nog lager niveau  zal laten zakken.

De argumentatie van de ECB en van de kapitaalselite is officieel dat men door een verlaging van de rente het volume aan spaargeld wil verminderen bij de gezinnen, door die aan te zetten tot consumptie en investering. Met de hoop dat dit een economische relance zal aanwakkeren voor de kapitaalselite.

Maar de propaganda die het systeem hanteert om het sparen op die manier te ontmoedigen - en die in haar argumentatie een collectieve burgerplicht sugereert (het opdrijven van consumptie zal voor economische relance zorgen en zo werkgelegenheid scheppen) - is in feite bedoeld als rookgordijn waarachter zich grote kapitaalsbelangen verschuilen. En die kapitaalsbelangen worden gecoördineerd en georchestreerd vanuit de nieuwe hoofdkwartieren van de transnationale Europese instellingen, de "EU".

Met name de ECB die nieuwe tegoeden aan banken distribueert en dat aan historisch lage kosten (zie rentepeil). Op dit ogenblik kunnen banken tegen 0,5% rente geld ontlenen bij de ECB. Het is dus evident dat banken niet geneigd zijn om voor het geld van hun spaarders meer te betalen dan voor nieuw gedrukt geld. Het nieuwe geld ligt zo voor het rapen.

De elites van het leenkapitaal plegen op die manier en gigantische rooftocht op de burger. Want terwijl u de financiële kapitalisten spaargeld in onderpand geeft, waarvoor men u in feite niks geeft aangezien de inflatie de rente overtreft, storten de banken dat geld de facto op de rekeningen van de ECB. De ECB leent op haar beurt dat geld (en het bijgedrukte geld waarvoor de fractie aan reëel geld als onderpand dient) dan opnieuw aan de banken. Maar nu dus tegen een tarief van 0,5% en binnenkort tegen een nog lager tarief.

De banken lenen dat geld dan weer uit, maar deze keer helemaal niet aan het Sinterklaastarief waarvoor zij het geleend hebben. Zo vraagt een bank al vlug tot 5% op een hypotheek op 20 jaar. En voor consumentenkrediet wordt op een middellange termijn van 2 tot 5 jaar al vlug 6% en meer aangerekend. En dat terwijl juist het aanzwengelen van consumptie als argument dient om spaarders lage en negatieve rentes te geven.

Zo ziet u maar dat de "argumenten" van het leenkapitaal moeten gezien worden als wat ze zijn: propagandapraat.

De massa geld die banken op deze manier gratis ter beschikking krijgen, kan men dan verder nog lucratiever aanwenden. Bijvoorbeeld door extra geld van de ECB te lenen en dat geld daarna te beleggen in Europese probleemlanden. Daar kan men de winst maximaliseren, want 'de markten' krijgen er zoals geweten zeer hoge rentes. De Duitse (en andere) banken hebben voordien op deze manier een zeepbel in bepaalde lidstaten gevormd. Zij hebben geld aan landen geleend die daarmee een hypotheek op hun toekomst hebben genomen.

En nu krijgen diezelfde kapitalisten - naast miljarden aan staatsgeld waarmee ze hun verliezen kunnen dekken - ook nog eens gigantische bedragen toegestopt van de Europese Centrale Bank tegen een belachelijke rentevoet, zodat ze weer superwinsten op de kap van de spaarders kunnen maken! Twee keer bingo: de spaarders en burgers mogen collectief de verliezen (of beter gezegd: de verduisterde winsten) van de banken betalen en nu mogen ze ook hun spaargeld aan dumpingprijzen uitlenen aan diezelfde banken.

Waar het dus eigenlijk op neerkomt, is het volgende: de Europese transnationale elite heeft de belasting van burgers door de staat overgenomen in de vorm van leenkapitaal. Het zijn privébedrijven (banken) die de burgers nu belasten via een sluipweg. Dit door het laten betalen van bankenschulden door de burger. En vervolgens door het confisceren van geld door een lagere vergoeding van spaargeld te betalen dan het peil van de inflatie.

En dat allemaal georganiseerd vanuit en in naam van een niet bestaande superstaat: de Europese Unie. Het conglomeraat van het leenkapitaal en de transnationale elite uit de lidstaten.

vendredi, 21 septembre 2012

Problématique et prospective géopolitiques de la question pakistanaise

 

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Andrea Jacopo SALA:

Problématique et prospective géopolitiques de la question pakistanaise

 

Ce sont les événements qui ont immédiatement suivi la fin de la seconde guerre mondiale qui constituent le point de départ à analyser pour comprendre les tensions qui ont affecté la zone la plus méridionale du continent asiatique. La fin des empires coloniaux et la volonté d’émancipation des nations émergentes ont entraîné un partage nouveau des territoires, tenant compte des réalités culturelles qui, auparavant, avaient cohabité sous une hégémonie étrangère unique, britannique en l’occurrence. On ne peut nullement se référer au découpage arbitraire que les puissances dominantes et coloniales ont imposé car elles sont une des causes premières des tensions qui ont ensanglanté ces pays, lesquels, aujourd’hui encore, présentent des cicatrices difficilement guérissables. Ces cicatrices, béantes, sont autant de bonnes opportunités pour tous ceux qui veulent s’immiscer dans les querelles intérieures et dans les contentieux diplomatiques qui affectent ces pays du Sud et du Sud-est de l’Asie, comme si les castes dirigeantes de l’Occident avaient la nostalgie du statut colonial d’antan, que ces jeunes nations ont rejeté; ces castes préfèrent encore et toujours contrôler ces pays indirectement, au bénéfice de leurs prorpes intérêts, plutôt que de prendre acte, sereinement, des maturations et des changements qui se sont effectués au fil du temps.

 

Il faut donc esquisser un bref panorama historique des événements les plus marquants qui ont accompagné la désagrégation de l’ancien “Raj” britannique, ainsi que de leurs conséquences directes, puis il faut passer au tamis toutes les problématiques liées au terrorisme, car ce terrorisme est un des moyens les plus utilisés pour intervenir dans et contre les choix politiques posés par les anciennes colonies britanniques, aussi pour s’immiscer dans les potentialités émergentes germant dans ces pays mêmes et pour freiner ou ralentir les nouvelles perspectives géopolitiques qui se révèlent réalisables depuis quelques temps.

 

Après le “Raj” britannique

 

Le “Raj” britannique des Indes (au pluriel!), on le sait, a été subdivisé en deux pays, le Pakistan et l’Inde, en 1947. C’était l’aboutissement de cette longue lutte indienne pour l’indépendance qui s’était radicalisée dans les années 20 et 30 du 20ième siècle, lutte dont les vicissitudes sont bien connues du public occidental grâce à la fascination qu’avait exercée sur bien des esprits la forte personnalité politique et spirituelle que fut Mohandas Karamchand Gandhi. Parallèlement au Parti du Congrès National Indien (PCNI), dont le “Mahatma” (Gandhi) était le membre le plus influent, existait aussi le Parti de la Ligue Musulmane (PLM), dirigé par Mohammed Ali Jinnah, tout aussi âpre dans sa lutte contre le colonialisme britannique. Dans une première phase de la lutte pour l’indépendance indienne, le PLM était allié au PCNI puisqu’ils avaient des objectifs communs. Mais, dès que les Britanniques promirent de résoudre la question indienne en renonçant à toutes prérogatives coloniales dans la région, les rapports entre le leader musulman et Gandhi se sont détériorés: tandis que le “Mahatma”, inspiré par les thèses théosophiques, rêvait d’une seule et unique nation indienne où coexisteraient pacifiquement plusieurs religions, Mohammed Ali Jinnah revendiquait l’instauration d’un Etat exclusivement islamique. La résolution du problème fut confiée à Lord Mountbatten qui a accepté la requête des Musulmans et a, par voie de conséquence, partagé le territoire du “Raj” britannique entre les dominions du Pakistan et de l’Inde.

 

Le plan Mountbatten contenait toutefois beaucoup d’approximations et de concessions arbitraires (et parfois inutiles), si bien qu’on ne pouvait guère le faire appliquer tout en voulant maintenir la paix: la zone d’influence du Pakistan était divisée fort maladroitement en un Pakistan occidental et un Pakistan oriental, séparé l’un de l’autre par un immense territoire sous juridiction indienne; de nombreux territoires, comme le Cachemire, n’avaient été attribués officiellement à aucun des deux nouveaux Etats souverains; malgré la volonté affichée d’attribuer aux uns et aux autres des territoires sur base de critères religieux et culturels, la partition laissait des zones à majorité hindoue au Pakistan et des zones à majorité musulmane au nouveau “dominion” de l’Inde.

 

 

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A cette situation délicate s’ajoutaient les prétentions chinoises sur quelques territoires de l’ancien “Raj” britannique. Le tout a enflammé la région pendant la seconde partie du 20ème siècle, aux dépens des populations. Pas moins de quatre guerres ont sévi et, suite à l’une d’elles, la zone baptisée par Lord Mountbatten “Pakistan oriental” est devenue indépendante, avec l’aide des Indiens, pour devenir l’actuel Bengladesh; la région du Cachemire a été divisée selon les lignes des fronts où s’étaient successivement affrontés Pakistanais, Indiens et Chinois. Il ne faut pas oublier non plus les nombreuses migrations qui ont suivi la partition, où les Hindous quittaient en masse les territoires sous juridiction pakistanaise-musulmane et où les Musulmans quittaient les zone attribuées à la nouvelle Inde indépendante, majoritairement hindoue. Ces transferts de population ont eu des effets fortement déstabilisants pour les équilibres internes des deux nouveaux Etats. Entretemps, alors que l’Inde optait pour la voie de la modernisation sous l’impulsion du gouvernement de Nehru, le Pakistan fut secoué par une série de coups d’Etat militaires, renversant à intervalles réguliers les régimes démocratiques.

 

Terrorisme et guerre au terrorisme

 

Après avoir déployé une politique fièrement hostile aux Etats-Unis sous la houlette de Zulfiqar Ali Bhutto, qui a ouvert le Pakistan aux technologies nucléaires, le pays tombe ensuite sous une nouvelle dictature militaire, dirigée par le Général Muhammad Zia-ul-Haq et fortement inspirée par le fondamentalisme musulman. La période de la dictature de Zia-ul-Haq fut celle d’une collaboration étroite avec les bandes anti-soviétiques actives dans le conflit afghan; ensuite, l’amitié entre Zia-ul-Haq et le chef d’une faction insurrectionnelle afghane, Gulbuddin Hekmatyar —appuyée par un financement d’au moins 600 millions de dollars en provenance des circuits de la CIA et transitant par le Pakistan— favorisait un soutien direct à la puissante guérilla intégriste qui luttait contre les Soviétiques (1).

 

L’existence même d’Al-Qaeda est issue de ce contexte conflictuel entre, d’une part, le gouvernement légal afghan, soutenu par l’Union Soviétique, et, d’autre part, l’insurrection des “moudjahiddins”. D’après l’ancien ministre britannique des affaires étrangères, Robert Cook, Al-Qaeda serait la traduction en arabe de “data-base”. Et ce même Cook affirmait dans un entretien accordé à “The Guardian”: “Pour autant que je le sache, Al-Qaeda était, à l’origine, le nom d’une ‘data-base’ (base de données) du gouvernement américain, contenant les noms des milliers de moudjahiddins enrôlés par la CIA pour combattre les Soviétiques en Afghanistan” (2). Ce que confirme par ailleurs Saad al-Fagih, chef du “Movement for Islamic Reform” en Arabie Saoudite: Ben Laden s’est bel et bien engagé, au départ, pour s’opposer à la présence soviétique en Afghanistan (3). Si cet appui initial des Américains à de telles organisations (qui seraient ensuite partiellement passées dans les rangs du terrorisme anti-occidental) explique les raisons stratégiques qui ont forcé les Etats-Unis à se rapprocher des organisations fondamentalistes islamiques, celles-ci, dès qu’elles ne fournissent plus aucun avantage stratégique et ne servent plus les intérêts géopolitiques immédiats de Washington, deviennent automatiquement “ennemies” et sont donc combattues en tant que telles.

 

Dans cette logique, on peut s’expliquer la ruine actuelle du Pakistan, sombrant dans le chaos sous le regard des Américains. Après la chute du régime de Zia-ul-Haq et pendant toute la durée du régime de Pervez Mucharraf, le gouvernement du Pakistan a été continuellement accusé de soutenir les talibans (4), surtout depuis l’opération, parachevée avec succès, visant l’arrestation du troisième personnage dans la hiérarchie d’Al-Qaeda, Khalid Shaykh Muhammad. Dans un tel contexte (et un tel imbroglio!), le ministre indien des affaires étrangères n’a pas hésité à déclarer “que le Pakistan a échoué dans ses projets d’éradiquer le terrorisme qui puise ses racines sur son prorpe territoire”: c’était immédiatmeent après les attentats de Mumbai (Bombay) (5). Ce bref rapprochement entre l’Inde et les Etats-Unis, prévisible et dirigé contre le Pakistan, ne devrait pourtant pas mener à une éventuelle intervention occidentale dans la zone du Cachemire, vu que tous les Etats impliqués dans cette zone se sont toujours montrés très rétifs à des interventions extérieures, même si de telles interventions pouvaient faire pencher la balance dans le sens de leurs propres intérêts géopolitiques. Il me paraît inutile, ici, d’évoquer la prétendue exécution du terroriste Osama Ben Laden, justement sur le territoire du Pakistan lui-même.

 

Mais pourquoi les relations américano-pakistanaises se sont-elles détériorées à ce point, et de manière assez inattendue?

 

Le tracé des gazoducs

 

La Pakistan est devenu membre observateur de l’OCS (Organisation de Coopération de Shanghai) en 2005, ce qui constitue déjà un motif d’inquiétude pour les pays inféodés à l’OTAN. Cependant, ce qui constitue probablement la cause principale de la mobilisation des énergies et des médias pour discréditer la République Islamique du Pakistan est la proposition des Iraniens, séduisante pour les Pakistanais, de construire un gazoduc qui reliera les deux pays et dont Islamabad a prévu la parachèvement pour 2014. Le projet initial aurait dû également impliquer l’Inde, dans la mesure où un terminal du gazoduc y aurait abouti, mais les pressions américaines ont empêché l’adhésion de l’Inde au projet suggéré par l’Iran.

 

 

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Le projet déplait à l’évidence aux Etats-Unis non seulement parce qu’il renforce les relations entre deux pays islamiques mais aussi et surtout parce que le nouveau choix du Pakistan est diamètralement contraire aux plans prévus pour un autre gazoduc, le gazoduc dit “TAPI”, qui devrait partir du Turkménistan et passer par l’Afghanistan et le Pakistan pour aboutir en Inde, tout en étant étroitement contrôlé par des investisseurs américains.

 

Dans ce jeu, la région du Beloutchistan joue un rôle de premier plan, région habitée majoritairement par une ethnie très apparentée aux Pachtouns. Les Pachtouns sont un peuple originaire de régions aujourd’hui afghanes et se sont rendus tristement célèbres pour leurs violences et pour leurs velléités indépendantistes (tant en Iran qu’au Pakistan), sans oublier leurs trafics d’opium et d’héroïne qui posent quantité de problèmes au gouvernement pakistanais.

 

Les jeux stratégiques demeurent toutefois peu clairs et peu définis jusqu’à présent, si bien qu’il me paraît difficile de se prononcer d’une manière définitive sur les problèmes de la région. Le Pakistan reçoit encore et toujours un soutien financier de la part des Etats-Unis, en provenance directe du Pentagone; officiellement, cet argent sert à lutter contre le terrorisme mais, forcément, on peut très bien imaginer qu’il s’agit surtout de convaincre Islamabad de refuser l’offre iranienne.

 

Andrea Jacopo SALA,

Article paru sur le site italien http://www.eurasia-rivista.org/ en date du 6 août 2012.

 

Notes:

 

(1)   http://it.wikipedia.org/ Entrée sur Gulbuddin Hekmatyar.

(2)   http://www.guardian.co.uk/ , 8 juillet 2005

(3)   http://www.pbs.org/wgbh/pages/frontline/shows/binladen/interviews/al-fagih.html/

(4)   http://www.asiantribune.com/index.php?q=node/3231/

(5)   http://www.repubblica.it/2008/11/sezioni/esteri/india-attentato-3/dimissioni-capo-provincia/dimissioni-capo-provincia.html/

 

Pussy Riot – Secret History

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Pussy Riot – Secret History

by Israel Shamir


Universally admired, Pussy Riot (or PR for short) have been promoted as superstars. But what are they? A rock or punk group they are not. A British journalist marvelled: they produce no music, no song, no painting, nada, rien, nothing. How can they be described as “artists”? This was a severe test for their supporters, but they passed it with flying honours: that famous lover-of-art, the US State Department, paid for their first ever single being produced by The Guardian out of some images and sounds.We are able to stomach obscenity and blasphemy; I am a great admirer of Notre Dame de Fleurs by Jean Genet, who combined both. However, the PR never wrote, composed or painted anything of value at all. Chris Randolph defended them in Counterpunch by comparing them with “the controversial Yegor Letov”. What a misleading comparison! Letov wrote poetry, full of obscenity but it still was poetry, while the PR have nothing but Public Relations.

Hell-bent on publicity, but artistically challenged, three young women from Russia decided – well, it sounds like a limerick. They stole a frozen chicken from a supermarket and used it as dildo; they filmed the act, called it “art” and placed it on the web. (It is still there) Their other artistic achievements were an orgy in a museum and a crude presentation of an erect prick.

Even in these dubious pieces of art their role was that of technical staff: the glory went to a Russian-Israeli artist Plucer-Sarno of Mevasseret Zion, who claimed the idea, design and copyright for himself and collected a major Russian prize. The future PR members got nothing and were described by Plucer as “ambitious provincials on the make”, or worse.

Lately they have tried to ride on a bandwagon of political struggle. That was another flop. They poured a flood of obscene words on Putin – in Red Square, in subway (underground) stations – with zero effect. They weren’t arrested, they weren’t fined, just chased away as a nuisance. And they did not attract the attention of people. It is important to remember that Putin is an avowed enemy of Russian oligarchs, owners of the major bulk of Russian media and providers of the Moscow literati, so they print on a daily basis so much anti-Putin invective, that it’s lost its shock value. You can’t invent a new diatribe against Putin – it has been already said and published. And Putin practically never interferes with the freedom of the press.

My foreign journalist friends are usually amazed by the unanimity and ferocity of the anti-Putin campaign in Russian media. It can be compared with the attacks on G W Bush in the liberal papers in the US, but in the US, there are many conservative papers that supported Bush. Putin has practically no support in the mainstream media, all of it owned by media barons. A valuable exception is TV, but it is expressly apolitical and provides mainly low-brow entertainment, also presented by anti-Putin activists like Mlle Xenia Sobtchak. So PR failed profoundly to wake up the beast.

Eventually the young viragos were mobilised for an attack on the Church. By that time they were willing to do anything for their bit of publicity. And the anti-Church campaign started a few months ago, quite suddenly as if by command. The Russian Church had 20 years of peace, recovering after the Communist period, and it was surprised by ferocity of the attack.

Though this subject calls for longer exposition, let us be brief. After the collapse of the USSR, the Church remained the only important spiritual pro-solidarity force in Russian life. The Yeltsin and Putin administrations were as materialist as the communists; they preached and practiced social Darwinism of neo-Liberal kind. The Church offered something beside the elusive riches on earth. Russians who lost the glue of solidarity previously provided by Communists eagerly flocked to the alternative provided by the Church.

The government and the oligarchs treated the Church well, as the Church had a strong anti-Communist tendency, and the haves were still afraid of the Reds leading the have-nots. The Church flourished, many beautiful cathedrals were rebuilt, many monasteries came back after decades of decay. The newly empowered church became a cohesive force in Russia.

As it became strong, the Church began to speak for the poor and dispossessed; the reformed Communists led by the Church-going Gennadi Zuganov, discovered a way to speak to the believers. A well-known economist and thinker, Michael Khazin, predicted that the future belongs to a new paradigm of Red Christianity, something along the lines of Roger Garaudy’s early thought. The Red Christian project is a threat to the elites and a hope for the world, he wrote. Besides, the Russian church took a very Russian and anti-globalist position.

This probably hastened the attack, but it was just a question of time when the global anti-Christian forces would step forward and attack the Russian Church like they attacked the Western Church. As Russia entered the WTO and adopted Western mores, it had to adopt secularization. And indeed the Russian Church was attacked by forces that do not want Russia to be cohesive: the oligarchs, big business, the media lords, the pro-Western intelligentsia of Moscow, and Western interests which naturally prefer Russia divided against itself.

This offensive against the Church began with some minor issues: the media was all agog about Patriarch’s expensive watch, a present from the then President Medvedev. Anti-religious fervour was high among liberal opposition that demonstrated against Putin before the elections and needed a new horse to flog. A leading anti-Putin activist Viktor Shenderovich said he would understand if the Russian Orthodox priests were slain like they were in 1920s. Yet another visible figure among the liberal protesters, Igor Eidman, exclaimed,“exterminate the vermin”- the Russian Church – in the rudest biological terms.

The alleged organiser of the PR, Marat Gelman, a Russian Jewish art collector, has been connected with previous anti-Christian art actions which involved icon-smashing, imitation churches of enemas. His – and PR’s problem was that it was difficult to provoke reaction of the Church. PR made two attempts to provoke public indignation in the second cathedral of Moscow, the older Elochovsky Cathedral; both times they were expelled but not arrested. The third time, they tried harder; they went to St Savior Cathedral that was demolished by Lazar Kaganovich in 1930s and rebuilt in 1990s; they added more blasphemy of the most obscene kind, and still they were allowed to leave in peace. Police tried their best to avoid arresting the viragos, but they had no choice after PR uploaded a video of their appearance in the cathedrals with an obscene soundtrack.

During the trial, the defence and the accused did their worst to antagonize the judge by threatening her with the wrath of the United States (sic!) and by defiantly voicing anti-Christian hate speeches. The judge had no choice but to find the accused guilty of hate crime (hooliganism with religious hate as the motive). The prosecution did not charge the accused with a more serious hate crime “with intent to cause religious strife”, though it could probably be made to stick. (It would call for a stiffer sentence; swastika-drawers charged with intent to cause strife receive five years of jail).

Two years’ sentence is quite in line with prevailing European practice. For much milder anti-Jewish hate talk, European countries customarily sentence offenders to two-to-five years of prison for the first offence. The Russians applied hate crime laws to offenders against Christian faith, and this is probably a Russian novelty. The Russians proved that they care for Christ as much as the French care for Auschwitz, and this shocked the Europeans who apparently thought ‘hate laws’ may be applied only to protect Jews and gays. The Western governments call for more freedom for the anti-Christian Russians, while denying it for holocaust revisionists in their midst.

The anti-Putin opposition flocked to support PR. A radical charismatic opposition leader,  poet  wrote that the opposition made a mistake supporting PR, as they antagonize the masses; the chasm between the masses and the opposition grows. But his voice was crying in the wilderness, and the rest of the opposition happily embraced the PR cause, trying to turn it into a weapon against Putin. The Western media and governments also used it to attack Putin. A Guardian editorial called on Putin to resign. Putin called for clemency for PR, and the government was embarrassed by the affair. But they were left with no choice: the invisible organizers behind PR wanted to have the viragos in jail, and so they did.

Commercially, they hit jackpot. With support of Madonna and the State Department, they are likely to leave jail ready for a world tour and photo ops at the White House. They registered their name as a trade mark and began to issue franchises. And their competitors, the Femen group (whose art is showing off their boobs in unusual places) tried to beat PR by chopping down a large wooden cross installed in memory of Stalin’s victims. Now the sky is the limit.

In August, vacation season, when there is not much hard news and newspaper readers are at the seashore or countryside, the PR trial provided much needed entertainment for man and beast. Hopefully it will drop from the agenda with the end of the silly season, but do not bet on it.

Israel Shamir reports from Moscow, his email is adam@israelshamir.net

mercredi, 19 septembre 2012

Millet + Breivik ou l’équation insoluble

Thomas FERRIER:

Millet + Breivik ou l’équation insoluble

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com/

millet.jpgDix-sept pages qui déchaînent une tempête médiatique. Dix-sept pages pour un étrange essai « littéraire » dédié au criminel Anders Breivik, célèbre pour avoir assassiné dans la fleur de l’âge une jeunesse européenne insouciante. C’est peu dire que l’ouvrage de Millet pose de manière abrupte la question des responsabilités, mais fallait-il pour autant se servir du cas Breivik pour dénoncer la décadence de la civilisation européenne ? C’est la question fondamentale qui se pose à propos de cet essai « littéraire ».

Pour l’éditeur Jean Robin, l’essai de Millet est « mauvais » et même fondamentalement banal. Bruno Larebière, journaliste, va beaucoup plus loin, dénonçant l’élitisme arrogant de l’auteur, sa gallophobie (« francophobie ») son absence de souci de l’intérêt du peuple. Sa conclusion est terrible car, affirme-t’il, « Camus comme Millet ne font que propager leurs pulsions suicidaires ». En revanche, Dominique Venner, directeur de la « Nouvelle Revue d’Histoire », estime que Millet a fait preuve de courage intellectuel en dénonçant le suicide de l’Europe par le biais de l’immigration.

Ces critiques dures ou ces soutiens mesurés restent dignes et élèvent le débat comme la réflexion. En revanche, la dénonciation par Annie Ernaux de Richard Millet dans Le Monde du 10 septembre est un modèle de ce qu’il ne faut pas faire. Le qualifier de « fasciste » qui déshonorerait la littérature est grotesque. Qu’elle ne soit pas dupe des intentions politiques qu’on peut trouver dans cet essai de Millet est son droit. Qu’elle considère que la dénonciation de l’immigration extra-européenne à laquelle procède l’auteur heurte ses convictions cosmopolites, c’est aussi son droit. En revanche, elle dépasse les bornes lorsqu’elle suggère implicitement une collusion idéologique entre Millet et Breivik, que le premier se serait même « mis au service du fusil d’assaut d’Anders Breivik ». La médiocrité de son analyse, qui se limite au fond à traquer le « raciste » et le « fasciste » caché selon elle en Millet, est le reflet même d’une société européenne incapable de penser par elle-même. Enfin, le comble de la naïveté est atteint lorsque Mme Ernaux nous assène son amour de la diversité, qu’elle cotoierait en grande banlieue, alors que les électeurs français qui y vivent, se tournent vers le vote en faveur du FN, manifestant par là un sentiment bien différent. Cela démontre qu’elle ne sait simplement pas de quoi elle parle, et qu’elle se gargarise de poncifs « bobos » déconnectés du réel. Citant une de ses amies, elle affirme que Millet attaque « le multiculturalisme et le métissage ». C’est indiscutablement ce qu’il fait, et ce que l’on ne veut pas lui pardonner. Or c’est, malheureusement pour Mme Ernaux, là où Millet est le moins contestable.

Pour autant, je vois dans l’essai de Millet une énorme erreur d’analyse de sa part. Son éloge « littéraire » n’a fondamentalement rien de littéraire. Ce n’est que l’analyse politique engagée d’un acte terroriste, Breivik n’étant qu’un prétexte à une attaque en règle contre l’idéologie dominante. Etait-ce habile d’associer l’opposition à l’immigration extra-européenne à l’action d’un déséquilibré assassinant de sang froid de jeunes compatriotes ? Cela ne l’était évidemment pas. Etait-ce habile de cacher derrière ce mot « littéraire » un discours strictement politique mais qui n’ose pas s’affirmer comme tel ? Je vous laisse juges.

Millet nous parle ainsi des « nations européennes », lesquelles seraient « inquiètes d’une immigration extra-européenne, le plus souvent musulmane, qui entretient une intimidation victimaire, voire une peur quotidienne, donc un ferment de guerre civile, en même temps que l’illusion oxymorique d’un islamisme modéré ». Il évoque avec des mots durs « la fracture idéologico-raciale que l’immigration extra-européenne a introduite en Europe depuis une vingtaine d’années ».

Par le biais de Breivik, il s’en prend aussi aux journalistes qui ont attaqué les fondements de la tradition scandinave, ceux qui ont affirmé que Breivik était l’héritier de Knut Hamsun ou de l’Edda. En réalité, l’idéologie néo-templière de ce tueur, alibi pour une crise existentielle qui l’a conduit au crime, n’a rien à voir avec la morale scandinave d’un viking du Xème siècle. Sur cette distinction, là encore, Millet est inattaquable.

S’étant montré idéologue, et non pas critique littéraire, Millet s’est essayé dans un domaine où il n’est pas maître, avec la lourdeur d’un éléphant dans un magasin de porcelaine. Il n’est donc pas étonnant qu’il soit férocement attaqué par tout ce que la profession d’écrivain a d’indignés professionnels, cachant leur médiocrité littéraire derrière un discours bien pensant, serviteurs zélés d’une classe politique médiocre dont ils se font les relais médiatiques et dogmatiques.

Il faut voir que Millet n’assume pas publiquement ses propres thèses, qui sont contestables dans la forme ou dans le fond. Car Millet est un hexagonaliste doublé d’un occidentaliste. S’il admet dans son vocabulaire le mot « extra-européen », en revanche le mot « européen » seul lui écorche la gorge. Occidentaliste quand il faudrait être européiste, libéral quand le modèle « libéral » a du plomb dans l’aile, et en plus chrétien, il est l’antagoniste classique du monde islamique dans sa caricature. Il chérit fondamentalement les causes de ce qu’il déplore. S’il dénonce le marxisme comme l’un des éléments d’une « ouverture à l’autre » qu’il conteste, il épargne en revanche la religion catholique, le christianisme en général, de cette critique, alors qu’elle serait aussi justifiée dans ce cas.

En outre, Millet ne propose aucune solution à ce qu’il dénonce d’une manière si dure et, au final, si maladroite. Dans le nihilisme absolu, l’auteur, tout comme le Céline des temps sombres, s’expose à nu. Le résultat n’est pas nécessairement heureux. Il est vrai que le contexte général rend très difficile toute finesse d’interpréation à propos des actes de Breivik. C’est parfaitement illustré par la démission/exclusion de Laurent Ozon du FN après avoir fait un lien implicite entre la hausse de l’immigration en Norvège et ce drame.

Avec le déchaînement médiatique contre lui, qu’il a en partie justifié par la faiblesse de sa réponse ultérieure, n’assumant pas les passages les plus provocateurs par exemple, déchainement qui fait aussi de son ouvrage un succès de librairie, on aurait pu penser que son éditeur, Antoine Gallimard, lui aurait apporté son soutien, comme ses premières réactions le laissaient supposer. En réalité, Le Monde du 15 septembre 2012 nous fournit une précieuse indication. Gallimard aurait ainsi écrit à Millet qu’il ne saurait « approuver aucune de [ses] thèses politiques » et qu’il exige « le respect d’une idéologie confraternelle », expression qu’on peut traduire par un « politiquement correct ». Il est vrai que la maison Gallimard, qui a offert à Drieu La Rochelle la direction de la NRF pendant l’occupation, puis édité après-guerre des auteurs célèbres mais controversés comme Céline, lequel dénonçait après-guerre lui aussi l’immigration extra-européenne, dans une même logique nihiliste qu’on retrouve chez Millet et Renaud Camus, ou comme Jouhandeau et Montherlant, cette maison ne peut se permettre de donner la leçon.

En un mot comme en cent, Millet a été lâché. Il a ainsi dû se résoudre à démissionner du comité de lecture de Gallimard, ce qui ne suffira pas à ses détracteurs, comme Ben Jelloun ou Le Clézio, lesquels vont vouloir sa tête, et qui l’auront.

Quoi qu’on puisse penser de l’essai de Millet, ou de l’idéologie qui est la sienne, cet autodafé symbolique est insupportable et s’inscrit dans une démarche totalitaire où un Zemmour est privé d’antenne, où un Ménard est rejeté comme un malpropre. En faisant de lui un martyr de plus de la liberté d’expression, de médiocres inquisiteurs donnent une audience immense à ses thèses. La peur paranoïaque, qui fait dire à Annie Ernaux que « si ces idées devaient prendre corps et réalité, nous serions bien seuls », prouve que Millet est paradoxalement gagnant pour avoir démontré, par la haine dont il a été l’objet, qu’il y a bien quelque chose de pourri en république de France.

Thomas FERRIER (PSUNE)

Rassegna Stampa - Settembre 2012 (1)

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Rassegna Stampa
Settembre 2012 (1)
 

 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

Aux origines de la crise grecque

 

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Safet BABIC:

Aux origines de la crise grecque

 

Il ne suffit pas de dénoncer le laxisme économique des Grecs, il faut se rappeler les méfaits de l’impérialisme occidental en Grèce!

 

Tous les jours que Dieu fait, on entend parler dans les médias de la menace qui pèse sur la Grèce, celle d’une faillite totale de l’Etat. Ce serait une conséquence de la crise économique mondiale et de la dette pharamineuse qu’aurait accumulée la Grèce, devenue ainsi insolvable face à ses créanciers.

 

Le gouvernement grec a donc été obligé d’adopter des mesures d’austérité drastique, ce qui a provoqué de violentes manifestations de masse dans tout le pays et à des turbulences sur les marchés financiers internationaux, turbulences qui, à leur tour, menacent l’euro en tant que monnaie commune de l’UE. En Allemagne, les faiseurs d’opinion comme le journal “Bild” et l’ancien socialiste berlinois Thilo Sarrazin explique cette crise par les déficiences caractérielles qu’ils prêtent au peuple grec; celui-ci se sent plutôt victime d’une conspiration ourdie à l’étranger et d’un diktat imposé par les Allemands.

 

Cependant, une analyse politique de la situation, sérieuse et documentée, nous prouve que l’opinion dominante, qui est l’opinion des dominants, nie ou déforme la vérité et ne nous révèle pas les causes et les effets de cette crise grecque; cette opinion des dominants préfère envenimer les rapports entre les peuples pour tirer profit de la zizanie entre Européens.

 

La Grèce est un pays du Sud-Est de l’Europe, dont l’histoire, si riche, la culture et la philosophie constituent, depuis la plus lointaine antiquité, les fondements de l’identité et de la pensée européennes. Seuls les Juifs et les Perses peuvent prétendre disposer d’une continuité ethno-culturelle aussi ancienne et comparable.

 

Sur le plan culturel, la Grèce appartient à la sphère chrétienne-orthodoxe, ce qui implique des relations et des contacts étroits avec la Serbie, la Bulgarie et surtout la Russie. Certains milieux n’ont dès lors pas pardonné à la Grèce de ne pas avoir participé aux attaques aériennes subies par l’ex-Yougoslavie en 1999, alors qu’elle est pourtant membre de l’OTAN.

 

La Grèce se situe, géostratégiquement parlant, dans une zone importante qui forme le point de contact entre le Proche Orient, l’Europe et l’Afrique du Nord. En effet, Beyrouth, Jérusalem, Le Caire et Tripoli ne sont qu’à 1100 km à vol d’oiseau d’Athènes, tandis que Munich est à 1500 km. Cette situation géographique explique pourquoi la Grèce opte pour une “politique étrangère multidimensionnelle” qui lui permet d’entretenir des contacts étroits avec l’UE, les Etats balkaniques et les Etats-Unis mais aussi, à peu près à égalité, avec la Russie et les pays arabes. Pour l’approvisionnement de l’Europe en énergie, la Grèce joue également un rôle-clef.

 

La politique étrangère de la Grèce reflète bien la contradiction qui peut exister entre l’opinion du peuple réel et les intérêts des 20.000 membres de la superclasse. En 1981, l’adhésion de la Grèce à la “Communauté européenne”, c’est-à-dire au “Club des riches”, avait d’abord été refusée par Andreas Papandréou et son parti, le PASOK (ou “Mouvement socialiste pan-hellénique”). Jusqu’au début des années 90, le PASOK cherchait d’ailleurs son inspiration auprès des modèles socialistes des pays arabes.

 

Un conflit irrésolu avec la Turquie

 

Les bonnes relations qu’entretient traditionnellement la Grèce avec les pays arabes ont notamment été évoquées lorsqu’Athènes avait signé un accord de coopération bilatéral avec le leader libyen Mouamar al-Khadafi en juin 2010. Mais fait significatif de notre époque de confusion: la Grèce, tarabustée par la crise, prend part de facto, quelques mois plus tard, en mars 2011, à la guerre lancée contre la Libye, en mettant à la disposition des avions de l’OTAN les bases situées sur sol hellénique pour l’Opération “Odyssey Dawn”.

 

Pour un Etat qui souhaite adhérer à l’UE, comme Israël, la Grèce est perçue comme le “littoral d’en face”, ce qui lui confère une importance géostratégique de premier plan. Il me paraît intéressant de noter que ces deux Etats, l’hellénique et l’hébreu, n’entretiennent des relations diplomatiques que depuis 1991 car, auparavant, la population grecque se solidarisait majoritairement avec les Palestiniens à cause du conflit cypriote; avant la crise, d’importantes collectes d’argent s’effectuaient en Grèce au bénéfice des populations palestiniennes des territoires occupés.

 

Le souvenir de l’occupation ottomane, qui a duré du 14ème au 19ème siècle, et l’invasion en 1974 de la partie septentrionale de l’Ile de Chypre, entièrement grecque au départ, font que la Turquie est toujours perçue par la Grèce officielle comme une menace permanente contre l’hellénité. C’est ce qui explique pourquoi la Grèce consacre des sommes, qui semblent disproportionnées, à l’entretien de son armée. La tâche que la Grèce devait assumer dans le cadre de l’alliance atlantique était de contrôler le bassin oriental de la Méditerranée; les Etats-Unis, pour permettre à Athènes d’assurer cette mission, ont pris en charge une bonne partie des dépenses grecques en matière de défense. Ainsi, en 1990, les Américains ont versé à l’armée hellénique 351 millions de dollars, soit 24,3% du budget “défense” de la Grèce. La Grèce entretient toujours une armée de 157.000 soldats, ce qui la place au cinquième rang des Etats de l’UE pour ce qui concerne les effectifs, après la France, l’Allemagne, l’Italie et la Grande-Bretagne. Au cours de ces dix dernières années, la Grèce a dépensé 50 milliards d’euro pour l’équipement de son armée; elle est ainsi le cinquième acheteur d’armements conventionnels au monde.

 

Le conflit de Chypre demeure actuel: rappellons, à ce propos, que le premier ministre turc Erdogan a déclaré en juillet 2011 que la Turquie gèlerait tous ses contacts avec l’UE si Chypre, en vertu du principe de rotation établi au sein de l’UE, prenait en charge la présidence du Conseil pour six mois, soit pour la seconde moitié de l’année 2012. On ne doit pas oublier non plus que ce sont les colonisateurs britanniques qui ont empêché l’union entre Chypre et la Grèce, alors qu’en 1950, 96% des Chypriotes s’étaient exprimé, lors d’un référendum, pour l’ “Enosis”, le rattachement de Chypre à la mère-patrie grecque. Selon la constitution cypriote de 1960, la Grèce, la Turquie et la Grande-Bretagne sont les puissances protectrices et garantes de Chypre. Mais Londres, on le sait, est dominée par le cartel ploutocratique des banques de la “City”.

 

Après la chute de Constantinople en 1453, lorsque les Ottomans s’emparent de la métropole de l’ancien Empire byzantin, toute forme d’Etat grec cesse d’exister. Constantinople cesse de s’appeler ainsi et prend le nom turc d’Istanbul (ce qui est, en fin de compte, le même nom, mais prononcé à la façon turque). Les Grecs, comme les autres peuples balkaniques, se dresseront contre la gestion arbitraire des Turcs et de leurs collaborateurs autochtones, les “Phanariotes”. La révolte éclate en 1821 et donne le coup d’envoi à la révolution grecque.

 

De nos jours encore, l’événement est célébré dans la mesure où la Fête Nationale grecque est fixée au 25 mars, date qui marque le début de l’insurrection populaire et de la lutte de libération nationale contre le pouvoir ottoman. Le mouvement indépendantiste grec a bénéficié du soutien de la Russie, de la France et de la Grande-Bretagne, ainsi que de celui de nombreux volontaires “philhéllènes” comme le poète anglais Lord Byron. Les forces terrestres turques, présentes en Grèce à cette époque, ont pu être facilement vaincues. Mais les luttes intestines, entre fractions politiques rivales, ont, elles, été exploitées par les Ottomans.

 

C’est ce qui a permis au pacha égyptien Mehmet Ali de reprendre Athènes et d’autres villes importantes en 1825/1826. Ce n’est que par une “intervention humanitaire” avant la lettre, proposée et soutenue par la Russie et la Grande-Bretagne, et par un débarquement de 14.000 soldats français en 1828 que l’indépendance de la Grèce a pu devenir possible. Lors de la Conférence de Londres de 1830, ce sera chose faite. Sans l’aide massive de l’étranger, il n’y aurait jamais eu d’Etat grec.

 

Une dépendance permanente

 

la-grece-sur-les-ruines-de-missolonghi-1826.jpgLe premier roi du royaume de Grèce fut le prince bavarois Otto, sacré Otto I. Son accession au trône fut aussi un faux-fuyant. Tandis que des investisseurs capitalistes britanniques et français faisaient des affaires juteuses en Grèce, des fondations privées allemandes finançaient, sans aucun esprit de lucre, les infrastructures naissantes de l‘Etat grec et contribuaient à la renaissance de l’hellénité. Il semble que l’histoire se répète...

 

La politique budgétaire du nouvel Etat laissait à désirer, si bien qu’après un putsch militaire en 1862, le Roi Otto I a dû abdiquer. Ce fut la fin de la “bavarocratie”. Depuis son indépendance (informelle), acquise en 1826, la Grèce n’a cessé de souffrir d’un déficit permanent: sa balance commerciale était toujours déficitaire face à l’étranger, comme l’expliquent Carmen M. Reinhart et Kenneth S. Rogoff dans leur livre “Dieses Mal ist alles anders. Acht Jahrhunderte Finanzkrisen” (“Cette fois, c’est différent – Huit siècles de crises financières”).

 

Depuis 1826, il y a eu trois grandes crises bancaires en Grèce et l’Etat y a été cinq fois en cessation de paiement, réagissant à cette situation en rééchelonnant les dettes: ce fut le cas en 1826, en 1843, en 1860, en 1893 et en 1932. L’état de crise permanent, subi par la Grèce, dès sa  naissance en 1926, chaque fois qu’elle n’a plus plus pu payer ses dettes à l’étranger, l’a exclue pendant 53 ans des marchés financiers internationaux.

 

Dans la seconde moitié du 19ème siècle, une masse de capitaux étrangers a afflué en Grèce, attirée par des taux d’intérêt variant entre 40% et 50%, ce qui a permis de développer l’agriculture et l’industrie textile, tandis que des entreprises frnaçaises réactivaient les mines de Laurion.

 

En même temps que l’Egypte et la Turquie, la Grèce, à la fin du 19ème siècle, a, elle aussi, dû aliéner une part de sa souveraineté en confiant sa politique budgétaire à l’Empire britannique. Le pays était de facto gouverné depuis Londres, ce qui explique l’entrée en guerre de la Grèce aux côtés des Britanniques en 1917.

 

 

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A la suite de plusieurs guerres, jusqu’en 1923, la Grèce a pu agrandir son territoire et lui donner ses dimensions actuelles, après l’échec de la reconquête des régions peuplées de Grecs en Asie Mineure. Lors du Traité de Lausanne de 1923, la Grèce et la Turquie ont décidé un échange de populations. Après la première guerre mondiale, la Grèce appartenait de fait à la sphère d’influence britannique; après 1947, d’aucuns ont appelé l’ambassade des Etats-Unis à Athènes, le “gouvernement annexe”. Sans l’accord tacite des Etats-Unis, la dictature militaire, qui a gouverné le pays entre 1967 et 1974, n’aurait jamais pu se maintenir.

 

La Grèce dans l’Europe de Bruxelles

 

La Grèce est devenue membre de la “Communauté Européenne” en 1981. Cette adhésion lui a permis d’obtenir plus facilement des crédits au bénéfice de l’Etat grec. Depuis 1981, le déficit et l’endettement de la Grèce n’ont fait que croître à grande vitesse. Ainsi, la Grèce est tombé toujours davantage dans la dépendance par rapport au système international du crédit. Si, en 1981, la Grèce avait 7,8 milliards de dollars de dettes vis-à-vis de l’étranger, elle en avait déjà 17 milliards en 1986. La dette publique grecque s’élevait déjà à 40% du PIB en 1981. En 1986, c’était 62%. En 1989, près de 100%.

 

L’adhésion à la CE s’est donc avérée fatale sur le plan budgétaire. En 1985, la CE a accordé à son nouveau membre grec un crédit d’une valeur de 1,75 milliard d’ECU, ce qui a permis au gouvernement socialiste d’entamer des négociations en vue de rééchelonner la dette et de contourner, de cette façon, les conditions très strictes imposées notamment par le FMI. La Grèce a raté ainsi la chance historique de consolider son budget par le biais de réformes générales.

 

Pour des raisons politiques, le programme de stabilisation a échoué dès les années 1985-87 et en 1991. Cette année-là, une crise bancaire a provoqué en Grèce une crise financière, tant et si bien que l’aide de l’Etat a été nécessaire à grande échelle jusqu’en 1995. Tandis que l’argent des contribuables allemands, sous forme de subsides de l’UE, inondait la Grèce et se perdait dans des canaux douteux, le statut de membre de la CEE a modifié de manière négative la structure même de l’économie grecque. Depuis l’“ouverture à l’Europe”, tout a été fait au bénéfice du tourisme et au détriment de l’agriculture, de l’industrie et de l’exportation. Par conséquent, on peut dire que la crise grecque est un résultat, immanent au système, de l’intégration européenne, ennemie des peuples réels d’Europe.

 

Safet BABIC.

(article paru dans “Deutsche Stimme”, Juli 2012; http://www.deutsche-stimme.de/ ).

vendredi, 14 septembre 2012

Arabie saoudite: l’allié problématique de Washington

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Bernhard TOMASCHITZ:

Arabie saoudite: l’allié problématique de Washington

 

C’est avec un acharnement véritablement opiniâtre que l’Arabie saoudite défend ses intérêts stratégiques. Après les soulèvements d’Egypte et de Libye, où Ryad a chaque fois soutenu l’opposition islamiste, le royaume du désert arabique s’immisce désormais dans la guerre civile syrienne. Comme le rapportait le journal britannique “The Guardian”, le 22 juin 2012, les Saoudiens s’apprêtaient à financer les combattants de la dite “Armée Syrienne Libre”. Ensuite, des pourparlers étaient en cours entre les Saoudiens, d’une part, et des représentants des Etats-Unis et d’autres pays arabes afin de fournir des armes aux rebelles syriens, tant et si bien qu’on peut dire que l’Arabie saoudite et l’émirat du Qatar “entraient de plein pied sur le théâtre des affrontements syriens”.

 

C’est donc clair désormais qu’une sorte de “division du travail” a été décidée entre les Etats-Unis et l’Arabie saoudite pour favoriser en Syrie un “changement de régime”. La réputation de Washington est bien écornée dans le monde arabe: c’est pourquoi les Etats-Unis se tiennent en apparence en dehors du conflit et font faire le travail sur le terrain par leurs alliés de la région. Dans ce contexte, les Etats-Unis cherchent à lier plus étroitement à leur politique et à celle de l’OTAN leur allié problématique qu’est l’Arabie saoudite, qui finance partout dans le monde les mouvements islamistes. Le secrétaire général de l’OTAN, Anders Fogh Rasmussen a déclaré, à l’occasion d’une visite au quartier général de l’Alliance Atlantique du ministre saoudien des affaires étrangères, Nizar Madani, à la mi-juin 2012, que l’Arabie saoudite était “un pays-clef dans la région et que l’OTAN serait ravi d’accueillir le royaume wahhabite comme partenaire lors de l’ “Istanbul Cooperation Initiative” (ICI)”. L’ICI a été créée en 2004 sous l’impulsion du Président américain George W. Bush, avec pour mission de lier les pays arabes à l’OTAN.

 

Dans le but de faire tomber le leader syrien Bachar el-Assad, les Etats-Unis parient, une fois de plus, sur un allié fort douteux. Les deux partenaires veulent certes affaiblir l’Iran, leur ennemi commun, en provoquant un changement de régime à Damas; mais, mis à part cet objectif précis et circonscrit, les intérêts des deux puissances se limitent à cela. Washington raisonne sur le court terme et veut protéger Israël du danger hypohétique d’une attaque nucléaire iranienne mais raisonne aussi à moyen terme en spéculant sur un écroulement du régime des mollahs pour s’emparer des réserves de pétrole et de gaz d’Iran. Les Saoudiens, eux, veulent devenir une puissance régionale incontestée sur les rives du Golfe Persique; ils veulent aussi devenir l’Etat arabe le plus influent et exporter leur forme d’islam, le wahhabisme, partout dans la région. Si l’Iran chiite s’affaiblit, l’Arabie saoudite en profitera pour barrer, sur son propre territoire, la route à Téhéran qui cherche à influencer les ±10% de la population saoudienne qui est d’obédience chiite.

 

Comme en d’autres points chauds du monde musulman, les Saoudiens soutiennent les djihadistes syriens, en liaison avec le réseau terroriste d’Al-Qaeda, ce qui contrarie fortement les projets américains pour une Syrie post-Assad. “Ces éléments (djihadistes) bénéficient du soutien de l’Arabie saoudite et du Qatar et joueront indubitablement un rôle en Syrie après la chute d’Assad”, écrit, sur le ton de l’avertissement, une étude publiée par le “Royal United Services Institute” (RUSI), une boîte à penser britannique qui entretient d’excellents contacts avec les ministères de la défense de Londres et de Washington.

 

Qui plus est, l’étude du RUSI retient que l’Arabie saoudite sait parfaitement bien utiliser les milliards de sa rente pétrolière pour téléguider à sa guise les bénéficiaires du “printemps arabe”. Ryad aurait essayé “avant que n’éclate la vague des soulèvements arabes de se réconcilier avec Assad”. Dans ce contexte, les Saoudiens auraient été prêts à “accepter que le Liban fasse partie de la zone d’influence syrienne”. Mais il est cependant sûr que “les Saoudiens soutiendront tout nouveau gouvernement, après la chute éventuelle d’Assad, qui travaillera pour les intérêts à long terme de l’Arabie saoudite”.

 

Néanmoins les Saoudiens peuvent toujours compter sur le soutien inconditionnel de Washington. Même si, dans leur pays, on ne trouve ni démocratie ni droits de l’Homme. On peut considérer, à première vue, que cette alliance est incongrue, mais elle est pourtant une donnée constante dans la région; dans ce cas, on peut aussi conclure que Washington, en dépit des discours répétés à satiété dans les médias, ne cherche nullement à “démocratiser” le Proche Orient mais uniquement à consolider ses intérêts économiques les plus évidents, quitte à faire de l’Arabie saoudite un “modèle”.

 

Fin décembre 2011, Washington et Ryad ont signé un accord quant à la livraison d’armes pour une valeur de 30 milliards de dollars. Les Saoudiens devraient recevoir notamment 84 avions de combat de type F15, un modèle américain. Cette coopération “en matières de sécurité” sert surtout à aider l’économie américaine qui est en train de battre de l’aile et à donner un coup de manivelle au “complexe militaro-industriel” des Etats-Unis.

 

Lors d’une conférence téléphonique, tenue le 14 juin 2012 et disponible en script sur le site du ministère américain des affaires étrangères, le sous-secrétaire d’Etat aux affaires politico-militaires, Andrew J. Shapiro, a évoqué les vraies raisons de la vente d’armes à l’Arabie saoudite. Selon Shapiro, cet accord entraîne “des effets considérables sur le développement de l’économie américaine”. Grâce à ce contrat, disent des spécialistes de l’industrie, 50.000 emplois se créeront aux Etats-Unis, impliquant 600 fournisseurs et sous-traitants dans 44 Etats de l’Union. Cela rapportera chaque année 3,5 milliards de dollars à l’économie américaine. Et Shapiro conclut: “Cela ne créera pas seulement des emplois dans le secteur de l’aéronautique mais aussi auprès de nos sous-traitants qui ont tous un rôle décisif à jouer dans le maintien de notre défense nationale”.

 

Par cette livraison d’armes aux Saoudiens, une course aux armements menace la région du Golfe Persique car on peut s’attendre à ce que l’Iran à son tour renforce son arsenal. On ne peut plus exclure l’éventualité d’une guerre irano-saoudienne à moyen terme dont le but serait d’asseoir l’hégémonie du vainqueur dans la région.

 

Bernhard TOMASCHITZ.

(article paru dans “zur Zeit”, n°33-34/2012; http://www.zurzeit.at/ ).

samedi, 21 juillet 2012

En 1979, l’administration US considérait Obama comme étranger

En 1979, l’administration US considérait Obama comme étranger et la biographie cachée des Obama : une famille au service de la CIA

 

obama cia
 

Ex. http://mediabenews.wordpress.com/

Depuis plus de trois ans, les indices s’accumulent laissant penser que Barack Obama n’est pas né Etats-unien et n’était pas constitutionnellement éligible à la présidence des Etats-Unis.

Plusieurs actions en justice ont été entreprises pour casser son élection sous ce motif, mais elles ont toutes été jugées irrecevables. A ce jour, Barack Obama a dépensé 950 000 dollars pour ne pas avoir à produire son acte de naissance original.

Le Parti républicain n’a pas souhaité s’emparer de cette polémique. D’autant qu’il avait investi comme candidat rival John McCain, qui lui aussi n’était pas éligible (le sénateur McCain est né Etats-unien, mais sur une base militaire US à l’étranger et non pas sur le sol des Etats-Unis comme l’exige la constitution). Tout laisse à penser qu’un accord était intervenu entre les deux grands partis avant l’élection présidentielle.

Par défaut, ce sont donc surtout des groupes extrémistes qui se sont intéressés à cette affaire. Certains par évidente xénophobie, voire négrophobie.

Quoi qu’il en soit, depuis un an de nombreuses associations cherchent à établir l’identité exacte de Barack Obama. Dans ce contexte, la publication de son dossier d’inscription à l’école Saint François d’Assise à Jakarta, a jeté un premier trouble : l’enfant y a été inscrit comme Indonésien de religion musulmane. Mais il ne s’agit pas là d’un document officiel et l’on peut concevoir qu’il ait été mal remplis.

Un nouveau document, rendu public par l’avocat ultra-conservateur Gary Kreep, montre que Barack Obama a bénéficié d’une bourse Fullbright pour suivre deux ans de scolarité à l’Occidental College (1979-80). Or, ces bourses ne sont accordées par le département d’Etat qu’aux étrangers. De deux choses l’une, soit le président Obama n’est pas né Etats-unien et n’était pas éligible, soit il est né Etats-unien mais a fait de fausses déclarations pour bénéficier indument d’une bourse du département d’Etat.

La biographie cachée des Obama : une famille au service de la CIA

Le journaliste d’investigation Wayne Madsen a compilé plusieurs archives de la CIA établissant les liens entre l’Agence et des institutions et des personnes ayant eu des relations étroites avec Barack Obama, ses parents, sa grand-mère et son beau-père. La première partie de son dossier souligne l’implication de Barack Obama senior dans les actions menées par la CIA au Kenya. Ces opérations visaient à contrer la montée du communisme sous influence sino-soviétique dans les cercles étudiants ; au-delà, elles avaient également pour objectif de faire obstruction à l’émergence de leaders africains non-alignés.

 
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De 1983 à 1984, Barack Obama exerça en tant qu’analyste financier au sein de la Business International Corporation, connue comme société écran de la CIA.

Business International Corporation, la société écran de la CIA dans laquelle exerçait le futur président des États-Unis, organisait des conférences réunissant les dirigeants les plus puissants et employait des journalistes comme agents à l’étranger. Le travail qu’y a mené Barack Obama à partir de 1983 concorde avec les missions d’espionnage au profit de la CIA qu’a remplies sa mère, Stanley Ann Dunham dans les années 1960, après le coup d’État en Indonésie, pour le compte d’autres sociétés écrans de la CIA, dont l’East-West Center de l’Université de Hawaii, l’Agence des États-Unis pour le développement international (United States Agency for International Development, USAID) [1]et la Fondation Ford [2]. Dunham rencontra et épousa Lolo Soetoro, le beau-père d’Obama, à l’East-West Center en 1965. Soetoro fut rappelé en Indonésie en 1965 en tant qu’officier de haut rang afin d’assister le général Suharto et la CIA dans le sanglant renversement du président Sukarno [3]

Barack Obama senior rencontra Dunham en 1959 lors de cours de russe à l’Université de Hawaii. Il figurait parmi les heureux élus d’un convoyage aérien entre l’Afrique de l’Est et les États-Unis pour faire entrer 280 étudiants dans diverses institutions universitaires états-uniennes. Selon un rapport de l’agence Reuters de Londres du 12 septembre 1960, cette opération bénéficiait simplement d’une « aide  » de la seule Fondation Joseph P. Kennedy. Elle visait à entraîner et endoctriner de futurs agents d’influence en Afrique, un continent alors en passe de devenir le terrain de la lutte de pouvoir entre les États-Unis, l’Union soviétique et la Chine pour peser sur les régimes des pays nouvellement indépendants ou sur le point de le devenir.

Lors du choix des étudiants expatriés, Masinda Muliro, le vice-président de l’Union démocratique africaine du Kenya (Kenyan African Democratic Union, KADU), avait dénoncé les préférences tribales favorisant la majorité ethnique des Kukuyus et du groupe minoritaire des Luo. Ce favoritisme privilégiait les sympathisants de l’Union nationale africaine du Kenya (Kenyan African National Union, KANU), dirigée par Tom Mboya, au passé nationaliste et syndicaliste. C’est Mboya qui choisit d’envoyer Barack Obama senior étudier à l’Université de Hawaii. Obama senior, alors marié, père d’un enfant et en attente d’un deuxième enfant au Kenya, épousa Dunham sur l’île de Maui le 2 février 1961. Dunham était enceinte de Barack Obama depuis trois mois au moment de son union avec Obama senior. Celui-ci devint le premier étudiant africain à intégrer une université états-unienne.

Toujours selon Reuters, Muliro aurait également déclaré vouloir envoyer une délégation aux États-Unis pour enquêter sur les étudiants kenyans ayant reçu des « présents » de la part des États-Uniens et pour « s’assurer que les cadeaux faits aux étudiants à l’avenir [soient] gérés par des personnes sincèrement soucieuses du développement du Kenya. »

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La CIA habría reclutado a Tom Mboya en el marco de un programa llamado « liberación selectiva », programa generosamente financiado por la CIA y cuyo objetivo era aislar al presidente Kenyatta, quien fue el fundador de la República de Kenia, y considerado por la agencia de espionaje estadounidense como una persona de « no confianza ».

Mboya reçut à l’époque une subvention de 100 000 dollars de la part de la Fondation Joseph P. Kennedy, dans le cadre du programme d’invitation d’étudiants africains, après avoir refusé la même offre de la part du Département d’État. À l’évidence, Mboya s’inquiétait des soupçons qu’aurait éveillés une assistance états-unienne directe chez les politiques kenyans procommunistes, déjà suspicieux de ses liens avec la CIA. Le programme fut financé par la Fondation Joseph P. Kennedy et par la Fondation des étudiants afro-américains. Obama senior ne faisait pas partie du premier groupe acheminé par avion aux États-Unis mais de l’un des suivants. Ce programme d’aide aux étudiants africains, organisé par Mboya en 1959, incluait des étudiants originaires du Kenya, de l’Ouganda, du Tanganyika, de Zanzibar, de la Rhodésie du Sud et du Nord et au Nyassaland (l’actuel Malawi).

Reuters rapporte également que Muliro accusait le favoritisme présidant à la sélection des bénéficiaires de l’aide états-unienne « de perturber et d’aigrir les autres étudiants africains. »Muliro affirmait que « l’avantage était donné aux tribus majoritaires [les Kikuyus et les Luo] et que de nombreux étudiants sélectionnés par les États-Unis avaient échoué aux examens d’admission alors que d’autres étudiants non-sélectionnés faisaient état de meilleures recommandations. »

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Enviado a Hawai por la CIA, Barack Obama senior, es decir el padre del actual presidente de los EEUU, Barack Obama junior, llevando las tradicionales flores en el cuello símbolo de bienvenida en la isla, se deja fotografiar en compañía de Stanley Dunham (a la izquierda de Obama senior), es decir el abuelo materno del presidente Barack Obama.

Obama senior était l’ami de Mboya et originaire de la tribu des Luo. Après l’assassinat de Mboya en 1969, Obama senior témoigna au procès du meurtrier présumé. Obama senior affirma avoir été la cible d’une tentative de meurtre en pleine rue après sa comparution au tribunal.

Obama senior quitta Hawaii pour Harvard en 1962 et divorça de Dunham en 1964. Il épousa une étudiante de Harvard, Ruth Niedensand, une Etats-unienne juive, avec qui il retourna au Kenya et eut deux enfants. Leur union se termina également par un divorce. Obama senior travailla au ministère des Finances et au ministère des Transports kenyans ainsi qu’au sein d’une compagnie pétrolière. Obama senior se tua dans un accident de voiture en 1982 ; les principaux hommes politiques kenyans assistèrent à ses funérailles, dont Robert Ouko, qui deviendra ministre des Transports et sera assassiné en 1990.

Les documents de la CIA indiquent que Mboya était un important agent d’influence pour le compte de la CIA, non seulement au Kenya mais dans toute l’Afrique. D’après un rapport hebdomadaire secret de la CIA (CIA Current Intelligence Weekly Summary) en date du 19 novembre 1959, Mboya était chargé de surveiller les extrémistes lors de la deuxième Conférence panafricaine de Tunis (All-Africa People’s Conference, AAPC). Le document rapporte que « de sérieuses frictions[s’étaient] développées entre le Premier ministre du Ghana, Kwame Nkrumah, et le nationaliste kenyan Tom Mboya qui [avait] activement participé en décembre [1958] à la surveillance des extrémistes lors de la première Conférence panafricaine à Accra. » Les termes « activement participé » semblent indiquer que Mboya coopérait avec la CIA, dont le rapport fut établi par ses agents sur le terrain à Accra et à Tunis. C’est pendant cette période de « collaboration » avec la CIA à Accra et à Tunis que Mboya alloua à Obama senior une bourse d’études et lui offrit la possibilité de s’expatrier et d’entrer à l’Université de Hawaii, où il rencontra et épousa la mère de l’actuel président des États-Unis.

Dans un rapport hebdomadaire secret de la CIA plus ancien, daté du 3 avril 1958, apparaissent ces mots : « [Mboya] reste l’un des dirigeants africains les plus prometteurs. » La CIA, dans un autre rapport hebdomadaire secret, daté du 18 décembre 1958, qualifie le nationaliste kenyan MBoya de« jeune porte-parole capable et dynamique » lors de sa participation aux débats de la Conférence panafricaine ; il fut perçu comme un opposant aux « extrémistes » tels que Nkrumah, soutenu par« les représentants sino-soviétiques. »

Dans un document de la CIA déclassifié sur la Conférence panafricaine de 1961, le conservatisme de Mboya, à l’instar de celui du Tunisien Taleb Slim, est clairement défini comme le contrepoids à la politique de gauche du clan Nkrumah. Les procommunistes avaient été élus à la tête du comité organisateur de la Conférence panafricaine lors de la conférence du Caire en 1961, à laquelle assista Mboya. Dans le rapport de la CIA, le nom de plusieurs de ces dirigeants sont cités : celui du Sénégalais Abdoulaye Diallo, le Secrétaire général de la Conférence panafricaine, de l’Algérien Ahmed Bourmendjel, de l’Angolais Mario de Andrade, de Ntau Mokhele du Basutoland (ex-Lesotho), du Camerounais Kingue Abel, d’Antoine Kiwewa du Congo belge (l’actuelle RDC), du Ghanéen Kojo Botsio, du Guinéen Ismail Touré, de T. O. Dosomu Johnson du Liberia, du Malien Modibo Diallo, du Marocain Mahjoub Ben Seddik, de Djibo Bakari du Niger, de Tunji Otegbeya du Nigeria, de Kanyama Chiume du Nyassaland, du Somalien Ali Abdullahi, du Sud-Africain Tennyson Makiwane, et de Mohamed Fouad Galal des Émirats arabes unis.

Les seuls participants ayant reçu l’approbation de la CIA furent Mboya (dont tout porte à croire qu’il était un indicateur de la CIA), Joshua Nkomo, originaire de Rhodésie du Sud, B. Munanka du Tanganyika, le Tunisien Abdel Magid Shaker et l’Ougandais John Kakongé.

Nkrumah sera finalement limogé en 1966, après un coup d’État militaire organisé par la CIA, alors qu’il effectuait une visite d’État en Chine et au Nord-Viêt-Nam. Cette opération fut mise en œuvre un an après celle que l’Agence mena contre le président Sukarno, autre coup d’État militaire dans lequel la famille maternelle d’Obama joua un rôle. Certains éléments donnent à penser que l’assassinat de Mboya en 1969 fut organisé par des agents chinois agissant pour le compte des factions gouvernementales chargées par le président kenyan, Jomo Kenyatta, de lutter contre Mboya et par là même, d’éliminer un homme politique africain pro-états-unien de premier plan. Toutes les ambassades de Nairobi avaient mis leurs drapeaux en berne en hommage à Mboya, sauf une, celle de la République populaire de Chine.

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Jomo Kenyatta, primer presidente de Kenia después de salir del colonialismo.

L’influence qu’exerça Mboya sur le régime de Kenyatta se prolongera longtemps après sa mort, quand Obama senior était toujours en vie. En 1975, Josiah Kariuki, un socialiste membre du parti KANU (parti dont il aida à la mise en place avec Mboya et Obama senior) était assassiné. Après ce meurtre, Kenyatta renvoya du gouvernement trois ministres insoumis qui « étaient liés personnellement soit à Kariuki, soit à Mboya. » Cette information fut d’abord classée secrète (niveau de classification Umbra) ; elle apparait dans plusieurs notes de service de la CIA au Moyen-Orient, en Afrique et en Afrique du Sud. Elle fut par la suite diffusée sur le réseau COMINT le 24 juin 1975. Les renseignements figurant dans ce rapport, comme le montre son niveau de classification, proviennent d’écoutes effectuées par le ministère de l’Intérieur kenyan. Personne n’a jamais été accusé du meurtre de Kariuki.

La mise sur écoute des associés de Mboya et de Kariuki est une preuve que la NSA et la CIA maintinrent leur surveillance sur Barack Obama senior ; un individu, en sa qualité de ressortissant étranger aux États-Unis, qui était susceptible d’être soumis occasionnellement à la mise sur écoute légale, dont se chargent la NSA et le Government Communications Headquarters (GCHQ, le service de renseignement électronique du gouvernement britannique).

[1] « L’USAID et les réseaux terroristes de Bush », par Edgar González Ruiz, Réseau Voltaire, 17 août 2004.

[2] « La Fondation Ford, paravent philanthropique de la CIA » et « Pourquoi la Fondation Ford subventionne la contestation », par Paul Labarique, Réseau Voltaire, 5 et 19 avril 2004.

[3] « 1965 : Indonésie, laboratoire de la contre-insurrection », par Paul Labarique, Réseau Voltaire, 25 mai 2004.

Dans la seconde partie de son enquête, Wayne Madsen s’intéresse à la biographie de la mère et du beau-père du Président Barack Obama. Il retrace leur parcours en tant qu’agents de la CIA d’abord à l’Université de Hawaii, où s’élaboraient quelques-uns des projets les plus sombres de l’Agence, puis en Indonésie, alors que les États-Unis préparaient un immense massacre de sympathisants communistes. Leur carrière s’inscrit dans cette période qui vit les débuts de la mondialisation en Asie et dans le reste du monde. À la différence de la dynastie Bush, Barack Obama a su cacher ses propres liens avec la CIA et en particulier, ceux de sa famille, jusqu’à aujourd’hui. Madsen conclut par cette question : « Que cache encore Barack Obama ? »

Dans la première partie de ce dossier spécial, le Wayne Madsen Report (WMR) révélait les liens entre Barack Obama senior et le convoyage aérien entre l’Afrique et les États-Unis d’un groupe de 280 étudiants originaires d’Afrique du Sud et des nations d’Afrique de l’Est indépendantes ou sur le point de le devenir. En leur attribuant des diplômes universitaires, les États-Unis s’assuraient la sympathie des heureux élus et espéraient contrer les projets similaires que mettaient en œuvre l’Union soviétique et la Chine. Barack Obama senior fut le premier étudiant étranger à s’inscrire à l’Université de Hawaii. Obama senior et la mère de Barack Obama, Ann Stanley Dunham, se rencontrèrent en cours de russe en 1959 ; ils se marièrent en 1961.

Le programme d’invitation d’étudiants africains était géré par le leader nationaliste Tom Mboya ; il était le mentor et ami d’Obama senior, et comme lui originaire de la tribu des Luo. Les documents de la CIA cités dans la première partie de ce dossier établissaient la collaboration active de Mboya avec la CIA dans le but d’empêcher les nationalistes prosoviétiques et prochinois de prendre l’ascendant sur les mouvements nationalistes panafricains dans les milieux politique, étudiant et ouvrier.

L’un des opposants les plus acharnés de Mboya était le premier Président de la République du Ghana, Kwame Nkrumah, renversé en 1966 lors d’une opération montée par la CIA. L’année suivante, Barack Obama et sa mère rejoignirent Lolo Soetoro en Indonésie. Soetoro avait rencontré Ann Dunham en 1965 à l’Université de Hawaii, alors que le jeune Barack était âgé de quatre ans.

En 1967 donc, Barack et sa mère s’installaient à Jakarta. En 1965, Lolo Soetoro avait été rappelé par le général Suharto pour servir dans le haut-commandement militaire et aider à la planification, avec le soutien de la CIA, du génocide d’Indonésiens et de Sino-indonésiens procommunistes à travers tout le pays. Suharto consolida son pouvoir en Indonésie en 1966, l’année même où Mboya aida la CIA à trouver les soutiens nécessaires parmi les nationalistes panafricains pour renverser le Président Nkrumah au Ghana.

L’East-West Center de l’Université de Hawaii et le coup d’État de la CIA contre Sukarno

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Liens entre les diverses institutions et la CIA.

Ann Dunham rencontra Lolo Soetoro à l’East-West Center de l’Université de Hawaii. Ce centre était lié depuis longtemps aux activités de la CIA dans la zone Asie / Pacifique. En 1965, l’année où Dunham rencontra et épousa Lolo Soetoro, un nouveau doyen fut nommé à l’East-West Center : Howard P. Jones, qui avait été l’ambassadeur des États-Unis en Indonésie lors de sept années capitales pour le pays entre 1958 et 1965. Jones était présent à Jakarta quand Suharto et ses officiers agissant pour le compte de la CIA planifièrent le renversement de Sukarno, accusé, à l’instar du PKI (le Parti communiste indonésien), d’être allié à la Chine [1].

Le 10 octobre 1965, alors qu’il était le doyen de l’East-West Center, Jones publia un article pour leWashington Post dans lequel il prenait la défense de Suharto dans le coup d’État contre Sukarno. Le Post l’invitait à commenter ce coup d’État, décrit comme un « contre-coup d’État » pour reprendre le pouvoir aux mains des communistes. Jones déclarait que Suharto n’avait fait que répondre à un putsch communiste contre Sukarno mené par le Lieutenant-colonel Untung, « un capitaine de bataillon relativement inconnu, en poste dans la garde présidentielle. »

Jones, dont les propos reflètent le contenu des rapports de la CIA issus de l’ambassade des États-Unis à Jakarta, poursuivait son article en affirmant que le prétendu putsch communiste du 30 septembre 1965 « était tout près de réussir, après le meurtre de six officiers du haut-commandement. Il aurait bien pu réussir si le ministre de la Défense Nasution et un certain nombre d’autres généraux n’avaient pas réagi suffisamment rapidement pour organiser un contre-putsch spectaculaire. » Bien entendu, ce dont Jones se garda d’informer les lecteurs duPost était que Suharto avait fortement bénéficié du soutien de la CIA.

Ni Sukarno ni le gouvernement indonésien, au sein duquel siégeaient les leaders de deuxième et de troisième rang du PKI, ne reprochèrent aux communistes ces assassinats. On ne peut pas exclure l’hypothèse que ces meurtres soient une opération sous fausse bannière organisée par la CIA et Suharto, destinée à porter les accusations sur le PKI. Deux jours après le putsch de Suharto, les participants à une manifestation orchestrée par la CIA incendièrent le quartier général du PKI à Jakarta. En défilant devant l’ambassade états-unienne, qui abritait également une antenne de la CIA, ils scandaient les mots : « Longue vie aux États-Unis ! »

Untung déclara quant à lui que, lorsqu’il réalisa que Suharto et la CIA préparaient le coup d’État pour le jour de parade de l’armée indonésienne, le 5 octobre 1965, Sukarno et lui, suivis des militaires leur étant restés fidèles, passèrent les premiers à l’action. Jones répondit qu’il voyait dans cette version « la traditionnelle propagande communiste. » Suharto s’engagea contre Sukarno le 1er octobre. Jones répéta « qu’il n’y avait pas une once de vérité dans l’accusation portée contre la CIA d’avoir agi contre Sukarno. » Les historiens ont prouvé le contraire. Jones accusait les communistes de profiter de la santé fragile de Sukarno pour exclure tout candidat susceptible de lui succéder. Leur but, toujours selon Jones, était d’imposer D. N. Aidit, le chef du PKI, à la succession de Sukarno. Sukarno ne mourut qu’en 1970, alors qu’il se trouvait en résidence surveillée.

Un document de la CIA, auparavant classé secret et non daté, mentionne que « Sukarno[souhaitait] revenir à la configuration d’avant-putsch. Il [refusait] d’accuser le PKI et le Mouvement de 30 septembre [du Lieutenant-colonel Untung] ; il [appela] plutôt à l’unité du peuple indonésien et [dissuada] les velléités de vengeance. Mais il ne [parvint] pas à empêcher l’armée de poursuivre ses opérations contre le PKI ; il [agit] même dans leur sens en nommant le général Suharto à la tête de l’armée. » Suharto et le beau-père de « Barry » Obama Soetoro, Lolo Soetoro, ignorèrent les appels de Sukarno à l’apaisement, comme le découvriraient très vite les Indonésiens.

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Après l’échec du coup d’État militaire attribué aux officiers des mouvances de gauche en 1965, Suharto (à gauche) déclencha de sanglantes purges anticommunistes au cours desquelles un million de civils furent tués.

Le massacre des populations sino-indonésiennes par Suharto est évoqué dans les documents de la CIA au travers de la description du parti Baperki : « Les sympathisants du parti de gauche Baperki, très implanté dans les zones rurales, sont majoritairement d’origine sino-indonésienne. » Une note déclassifiée de la CIA, datée du 6 octobre 1966, démontre l’étendue du contrôle et de la supervision exercés par la CIA dans le coup d’État contre Sukarno ; de nombreux agents servaient d’intermédiaires avec les unités armées de Suharto postées aux abords du palais présidentiel à Bogor et de diverses ambassades dans tout le pays, dont le consulat des États-Unis à Medan. Ce consulat surveillait les sympathisants de gauche dans cette ville de l’île de Sumatra et, selon un mémo de la CIA du 2 octobre 1965, porta à la connaissance de l’Agence le fait que « le consul soviétique disposait d’un avion prêt à évacuer les citoyens soviétiques de Sumatra. » La note du 6 octobre recommandait également d’empêcher Untung de recueillir trop de soutien parmi les populations de l’intérieur de l’île de Java.

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Ann Dunham Soetero « gagnant les cœurs et les esprits » des fermiers et des artisans javanais dans le village de Kajar.

Un rapport hebdomadaire déclassifié de la CIA concernant l’Indonésie, daté du 11 août 1967 et intitulé « Le Nouvel ordre en Indonésie », fait apparaître qu’en 1966, l’Indonésie restructura son économie pour remplir les conditions d’attribution de l’aide du FMI. Dans ce rapport, la CIA se réjouissait du nouveau triumvirat installé au pouvoir en Indonésie en 1967 : Suharto, le ministre des Affaires étrangères, Adam Malik, et le Sultan de Jogjakarta [2], qui était aussi ministre de l’Économie et des Finances. La CIA se félicitait également de l’interdiction du PKI, mais concédait qu’il « rassemblait néanmoins de nombreux partisans à l’est et au centre de Java » ; c’est dans cette région que, par la suite, Ann Dunham Soetoro concentrerait ses activités pour le compte de l’USAID (Agence des États-Unis pour le développement international), la Banque mondiale et la Fondation Ford, des sociétés écrans de la CIA. Sa mission était de « gagner les cœurs et les esprits » des fermiers et des artisans javanais.

Dans une note déclassifiée de la CIA du 23 juillet 1966, le parti musulman Nahdatul Ulama (NU), le parti le plus puissant en Indonésie, est clairement vu comme un allié naturel des États-Unis et du régime de Suharto. Le rapport établit que Suharto bénéficia d’une assistance pour renverser les communistes pendant la période de contre-putsch, notamment là où le NU était le mieux implanté : à l’est de Java, au nord de Sumatra et dans plusieurs zones de l’île de Bornéo. Une autre note déclassifiée de la CIA, datée du 29 avril 1966, fait référence au PKI : « Les extrémistes musulmans ont surpassé l’armée à bien des égards en traquant et en tuant les membres du [PKI]et d’autres groupes affiliés servant de couverture. »

Dunham et Barry Soetoro à Jakarta et les activités secrètes de l’USAID

Enceinte de Barack Obama, Dunham abandonna en 1960 ses études à l’Université de Hawaii. Barack Obama senior quitta Hawaii en 1962 pour étudier à Harvard. Dunham et Obama senior divorcèrent en 1964. À l’automne 1961, Dunham s’inscrivit à l’Université de Washington et éleva son enfant. Elle réintégra l’Université de Hawaii entre 1963 et 1966. Lolo Soetoro, qui s’unit à Dunham en mars 1965, quitta Hawaii pour l’Indonésie le 20 juillet 1965, trois mois avant les opérations de la CIA contre Sukarno. Il est clair que Soetoro, promû colonel par Suharto, était rappelé à Jakarta pour participer au coup d’État contre Sukarno, des troubles qui causèrent la mort d’environ un million d’Indonésiens parmi les populations civiles. Le Président Obama préfèrerait que la presse ignore ce passé ; c’est bien ce qu’elle a fait pendant la campagne des primaires et de l’élection présidentielle de 2008.

En 1967, après son arrivée en Indonésie avec Obama junior, Dunham enseigna l’anglais à l’ambassade états-unienne de Jakarta, où se trouvait l’une des antennes de la CIA les plus importantes en Asie, relayée par d’importants bureaux situés à Surabaya, à l’est de Java, et à Medan, sur l’île de Sumatra. Jones quitta son poste de doyen à l’Université de Hawaii en 1968.

En fait, la mère d’Obama enseignait l’anglais pour le compte de l’USAID, une vaste organisation qui servait de couverture aux activités secrètes de la CIA en Indonésie et dans toute l’Asie du Sud-Est, en particulier au Laos, au Sud-Viêt Nam et en Thaïlande. Le programme de l’USAID est connu sous le nom de Lembaga Pendidikan Pembinaan Manajemen. Bien que son fils et les gens qui l’ont côtoyée à Hawaii décrivent Dunham comme un esprit libre et une « enfant des sixties », les activités qu’elle a exercées en Indonésie viennent contredire la thèse qui fait d’elle une « hippy. »

L’apprentissage du russe que suivit Dunham à Hawaii a dû se révéler très utile à la CIA en Indonésie. Dans une note déclassifiée, datée du 2 août 1966, son auteur, le Secrétaire général du Conseil de sécurité nationale des États-Unis, Bromley Smith, relatait qu’à l’instar du Japon, de l’Europe occidentale, de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande, de la Malaisie et des Philippines, l’Union soviétique et ses alliés en Europe de l’Est avaient bien accueilli la nouvelle du putsch de Suharto car il créait une Indonésie non-alignée qui « représentait un contrepoids en Asie face à la Chine communiste. » Des archives prouvent que, comme Ann Dunham, plusieurs agents de la CIA, en poste à Jakarta avant et après le coup d’État de 1965, parlaient couramment le russe.

Lorsqu’elle séjourna en Indonésie, puis au Pakistan, Dunham Soetoro travailla pour la Fondation Ford, la Banque mondiale, la Banque asiatique de développement, la banque Rakyat (la banque publique indonésienne, propriété du gouvernement) et l’USAID.

L’USAID fut impliquée dans des opérations secrètes de la CIA en Asie de Sud-Est. Le 9 février 1971, le Washington Star publia l’information selon laquelle les responsables de l’USAID au Laos savaient que le riz dont l’USAID approvisionnait l’armée laotienne était revendu à l’armée nord-vietnamienne au Laos même. Le rapport révèle que les États-Unis toléraient la revente du riz de l’USAID car l’armée laotienne n’avait ainsi plus à craindre les attaques du Nord-Vietnam et de leurs alliés communistes du Pathet Lao. L’USAID et la CIA utilisaient l’approvisionnement de riz pour obliger les tribus Méo du Laos à rejoindre le camp des États-Unis dans la guerre contre les communistes. Des fonds de l’USAID étaient destinés à venir en aide aux civils blessés et à instaurer un système d’assurance-maladie au Laos ; ils furent détournés et utilisés à des fins militaires.

En 1971, le Centre d’études vietnamiennes à l’Université de l’Illinois à Carbondale, financé par l’USAID, fut accusé d’être une société écran de la CIA. Les projets financés par l’USAID par le biais du Consortium des universités du Midwest pour les activités internationales (Midwest Universities Consortium for International Activities, MUCIA), qui inclut les Universités de l’Illinois, du Wisconsin, du Minnesota, de l’Indiana, et du Michigan, furent soupçonnés d’être des projets secrets de la CIA. Parmi ceux-ci, figuraient les programmes « d’éducation agraire » en Indonésie et d’autres projets en Afghanistan, au Mali, au Népal, au Nigeria, en Thaïlande et au Sud-Viêt Nam. Ces accusations furent émises en 1971, quand Ann Dunham travaillait pour l’USAID en Indonésie.

Dans un article du 10 juillet 1971, le New York Times accusait l’USAID et la CIA d’avoir « perdu » 1,7 milliards de dollars dévolus au programme CORDS (Civil Operations and Revolutionary Development Support). Ce programme faisait partie de l’Opération Phénix, dans le cadre de laquelle la CIA procéda à la torture et à l’assassinat de nombreux civils, patriarches et moines bouddhistes dans les villages du Sud-Viêt Nam [3]. Des sommes d’argent en provenance de l’USAID furent également reçues par une ligne aérienne détenue par la CIA en Asie du Sud-Est, Air America. En Thaïlande, le financement par l’USAID du Programme de développement rural accéléré (Accelerated Rural Development Program) cachait en fait les opérations de lutte contre l’insurrection communiste. De même, en 1971, dans les mois précédant le déclenchement de la troisième guerre indo-pakistanaise, les fonds de l’USAID destinés aux projets de travaux publics dans l’est du Pakistan furent utilisés pour la consolidation militaire des frontières avec l’Inde. Ces détournements étaient contraires à la loi états-unienne qui interdit l’utilisation des fonds de l’USAID pour des programmes militaires.

En 1972, dans un entretien avec Metromedia News, le directeur de l’USAID, le Docteur John Hannah admit que la CIA se servait de l’USAID comme société écran pour ses opérations secrètes au Laos. Hannah affirmait que l’USAID était une société écran uniquement au Laos. Pourtant, l’USAID s’est avérée servir de couverture également en Indonésie, aux Philippines, au Sud-Viêt Nam, en Thaïlande et en Corée du Sud. Les projets de l’USAID en Asie du Sud-Est devaient être approuvés par le SEADAG (Southeast Asian Development Advisory Group), un groupe élaborant des projets publics en Asie, qui devait en réalité se ranger derrière l’avis de la CIA.

En 1972, il fut prouvé que le programme Food for Peace, administré par l’USAID et le Département de l’agriculture états-unien, reçut un financement à visée militaire pour des projets au Cambodge, en Corée du Sud, en Turquie, au Sud-Viêt Nam, en Espagne, à Taïwan et en Grèce. En 1972, l’USAID ne fit parvenir de l’argent que dans les zones méridionales du Nord-Yémen, dans le but d’armer les forces nord-yéménites contre le gouvernement du Sud-Yémen, alors dirigé par les socialistes, opposés à l’hégémonie états-unienne dans la région.

L’une des institutions affiliées aux travaux de l’USAID en Indonésie était la Fondation Asie (Asia Foundation), créée dansles années 1950 avec l’aide de la CIA pour contrer l’expansion du communisme en Asie. La pension de l’East-West Center à l’Université de Hawaii était financée par la Fondation Asie. Obama senior séjourna dans cette pension à son arrivée du Kenya, après avoir bénéficié du programme d’aide aux étudiants africains organisé par l’un des agents d’influence de la CIA en Afrique, Tom Mboya.

Dunham séjourna également au Ghana, au Népal, au Bangladesh, en Inde et en Thaïlande dans le cadre de projets de microfinancement. En 1965, Barack Obama senior quitta Harvard et retourna au Kenya, accompagné de sa nouvelle épouse états-unienne. Obama senior reprit contact avec son vieil ami, le « golden boy » de la CIA Tom Mboya, et avec d’autres hommes politiques d’origine Luo, la tribu d’Obama senior. Philip Cherry dirigea l’antenne de la CIA à Nairobi de 1964 à 1967. En 1975, il fut nommé à la tête de l’antenne de la CIA à Dacca au Bangladesh. L’ambassadeur états-unien au Bangladesh de l’époque, Eugene Booster, accusa Cherry d’être impliqué dans l’assassinat du premier Président du Bangladesh, Sheik Mujiur Rahman, et d’autres membres de sa famille. L’exécution de la famille présidentielle bangladaise auraient vraisemblablement été ordonnée par le Secrétaire d’État Henry Kissinger. Le Bangladesh constituait également une étape sur l’itinéraire qu’Ann Dunham suivait pour le compte de la CIA dans le cadre de projets de micro et de macro-financement.

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Obama et ses grands-parents maternels, Madelyn et Stanley Dunham, en 1979. Sa grand-mère fut vice-présidente de la Banque de Hawaii, une institution bancaire utilisée par diverses sociétés écrans de la CIA.

Les banques de la CIA et Hawaii

Ann Dunham resta en Indonésie quand le jeune Obama retourna à Hawaii en 1971 ; elle confia son fils à sa mère, Madelyn Dunham. Cette dernière fut la première femme à occuper le poste de vice-président de la Banque de Hawaii à Honolulu. Diverses sociétés écrans de la CIA utilisaient alors la Banque de Hawaii. Madelyn Dunham s’occupait de la gestion des comptes cachés que la CIA utilisait pour les transferts de fonds au bénéfice des dictateurs en place en Asie, tels que le Président de la République des Philippines, Ferdinand Marcos, le Président de la République du Viêt Nam, Nguyen Van Thiêu, et le Président de la République d’Indonésie, le général Suharto. En effet, la Banque de Hawaii se chargeait du blanchiment d’argent de la CIA, afin de dissimuler le soutien qu’accordait la CIA à ses leaders politiques préférés dans la région Asie-Pacifique.

À Honolulu, l’une des sociétés bancaires les plus utilisées par la CIA pour le blanchiment d’argent était la BBRDW (Bishop, Baldwin, Rewald, Dillingham & Wong). En 1983, la CIA donna son accord pour la liquidation de la BBRDW, soupçonnée de n’être qu’une chaîne de Ponzi. À cette occasion, le sénateur Daniel Inouye — membre du Comité du renseignement du Sénat états-unien (US Senate Select Committee on Intelligence) et l’un des meilleurs amis au parlement de l’ancien sénateur de l’Alaska, Ted Stevens — déclara que le rôle de la CIA dans la BBRDW était « insignifiant. » Plus tard, on découvrit qu’Inouye mentait. En fait, la BBRDW était largement impliquée dans le financement des activités secrètes de la CIA dans toute l’Asie, dont celles d’espionnage industriel au Japon, de vente d’armes aux guérillas anticommunistes des Moudjahidine afghans et à Taïwan. John C. « Jack » Kindschi était l’un des dirigeants de la BBRDW ; avant de partir à la retraite en 1981, il fut chef de poste de la CIA à Honolulu. Le diplôme universitaire ornant le mur du bureau du président de la BBRDW, Ron Rewald, était un faux, fourni par les experts en falsification de la CIA ; son nom fut également ajouté aux archives des anciens étudiants.

Le passé de la BBRDW fut réécrit par la CIA pour faire croire à la présence de cette banque à Hawaii dès l’annexion de l’archipel en tant que territoire des États-Unis [4]. Le Président Obama se bat actuellement contre les accusations selon lesquelles ses diplômes et ses notes de cours seraient des faux, tout comme le seraient son numéro de sécurité sociale établi dans le Connecticut et certains éléments qui agrémentent son CV. La découverte des documents falsifiés de la BBRDW serait-elle à l’origine des questions qui font surface à propos du passé de Barack Obama ?

La BBRDW était installée dans le quartier d’affaires d’Honolulu, près du siège de la Banque de Hawaii, là où étaient détenus les comptes cachés de la CIA gérés par Madelyn Dunham, la grand-mère d’Obama. La Banque de Hawaii s’occupa de très nombreuses transactions financières secrètes opérées par la BBRDW.

Obama-Soetoro et « les années de tous les dangers » [5] à Jakarta

Il est clair qu’Ann Dunham Soetoro et son mari indonésien, Lolo Soetoro, le beau-père du Président Obama, étaient très étroitement liés aux activités de la CIA visant à neutraliser l’influence sino-soviétique en Indonésie pendant « les années de tous les dangers » après l’éviction de Sukarno. Le Wayne Madsen Report a découvert que des agents de haut-rang de la CIA furent nommés officiellement et officieusement à des postes de couverture en Indonésie pendant la même période, des couvertures fournies, entres autres, par l’USAID, les Peace Corps et l’USIA (US Information Agency).

L’un des contacts les plus proches de Suharto à la CIA était Kent B. Crane, qui avait figuré parmi les agents de la CIA en poste à l’ambassade états-unienne à Jakarta. Crane était si proche de Suharto, qu’après « son départ à la retraite » de la CIA, il aurait été l’un des rares hommes d’affaires « privés » à obtenir un passeport diplomatique indonésien du gouvernement Suharto. La société de Crane, le Crane Group, fournissait des armes de petit calibre aux forces militaires états-uniennes, indonésiennes et d’autres pays. Crane fut le conseiller aux Affaires étrangères du vice-président des États-Unis, Spiro Agnew ; il fut par la suite nommé ambassadeur des États-Unis en Indonésie par le Président Ronald Reagan. Cette nomination resta lettre morte à cause de ses liens suspects avec Suharto. John Holdridge, un proche de Kissinger, fut nommé à sa place ; à son départ de Jakarta, c’est Paul Wolfowitz qui le remplaça.

Les protégés de Suharto, parmi lesquels comptaient aussi Mokhtar et James Riady de Lippo Group, se virent accusés d’avoir injecté plus d’un million de dollars par le biais de contributions étrangères illégales vers les comptes de campagne de Bill Clinton en 1992. À deux reprises, le Président Obama a repoussé sa visite officielle en Indonésie ; peut-être craint-il l’intérêt que pourrait éveiller un tel déplacement sur les liens de sa mère et de son beau-père avec la CIA ?

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Ann Dunham en visite dans un élevage de canards à Bali, officiellement dans le cadre de son travail pour développer des programmes de crédit bancaire aux petites entreprises.

Dans les années 1970 et 1980, Dunham s’occupait de projets de microcrédit en Indonésie pour la Fondation Ford, l’East-West Center et l’USAID. Le Docteur Gordon Donald junior était l’une des personnes en poste à l’ambassade des États-Unis. Il aida à protéger les bâtiments de l’ambassade lors des violentes manifestations étudiantes anti-états-uniennes pendant la période du putsch contre Sukarno. Rattaché au Bureau des affaires économiques, Donald était responsable du programme de microfinancement de l’USAID destiné aux paysans indonésiens ; c’est sur ce même programme que Dunham travailla en collaboration avec l’USAID dans les années 1970, après avoir enseigné l’anglais en Indonésie, toujours pour le compte de l’USAID. Dans l’ouvrage Who’s Who in the CIA, publié en 1968 en Allemagne de l’Ouest, Donald est décrit comme un agent de la CIA, ayant également été en poste à Lahore au Pakistan, une ville dans laquelle Dunham séjournerait plus tard, dans une suite de l’hôtel Hilton, pour mener les projets de microfinancement pour la Banque asiatique de développement, durant cinq ans.

Parmi les hommes en poste à Jakarta, le Who’s Who in the CIA fait apparaitre Robert F. Grealy ; il deviendrait par la suite le directeur des relations internationales dans la zone Asie-Pacifique chez J. P. Morgan Chase, puis le directeur de la Chambre de commerce pour les États-Unis et l’Indonésie. Le Pdg de J. P. Morgan Chase, Jamie Dimon, a en outre récemment été cité comme un remplaçant potentiel de Richard Geithner, le Secrétaire du Trésor, dont le père, Peter Geithner, travaillait à la Fondation Ford et avait le dernier mot pour l’attribution des fonds destinés aux projets de microfinancement de Dunham.

Les projets inavouables de la CIA et Hawaii

Alors qu’elle séjournait au Pakistan, Ann Dunham reçut la visite de son fils Barack en 1980 et en 1981. Obama se rendit par la même occasion à Karachi, à Lahore et dans la ville indienne d’Hyderabad. Pendant cette même période, la CIA intensifiait ses opérations en Afghanistan depuis le territoire pakistanais.

Le 31 janvier 1981, le directeur-adjoint du Bureau des recherches et des rapports de la CIA (ORR, Office of Research and Reports) transmit au directeur de la CIA, Allen Dulles, une longue note, classée secret, code NOFORN [6], et aujourd’hui déclassifié. Il y fait le rapport d’une mission de collecte de renseignements diligentée entre le 17 novembre et le 21 décembre 1957 en Extrême-Orient, en Asie du Sud-Est et au Moyen-Orient.

Le chef de l’ORR y évoquait sa rencontre avec l’équipe du général à la retraire Jesmond Balmer, alors haut-responsable de la CIA à Hawaii, au sujet de la demande formulée par le chef de l’US Pacific Command pour « la collecte de nombreuses informations nécessitant de longues recherches. » Le chef de l’ORR mentionnait ensuite les recherches effectuées par la CIA pour recruter « des étudiants sinophones de l’Université de Hawaii capables de mener à bien des missions de renseignement. » Il abordait ensuite les débats qui s’étaient tenus lors d’un séminaire sur le contre-espionnage de l’Organisation du traité de l’Asie du Sud-Est qui eut lieu à Baguio entre le 26 et 29 novembre 1957. Le Comité économique avait d’abord discuté des « fonds pour le développement économique » destinés à combattre « les activités de subversion exercées par le bloc sino-soviétique dans la région », avant « d’envisager toutes les réactions susceptibles d’être mises en œuvre. »

Les délégations thaïlandaise et philippine firent beaucoup d’efforts pour obtenir le financement états-unien d’un fonds de développement économique, qui aurait enclenché d’autres projets de l’USAID dans la région, du même type que ceux dans lesquels Peter Geithner et la mère de Barack Obama s’investissaient intensément.

Une importante littérature existe sur les aspects géopolitiques des opérations secrètes de la CIA menées depuis l’Université de Hawaii ; il n’en est pas de même pour les éléments les plus inavouables de la collecte de renseignements et des opérations de type MK-ULTRA, qui n’ont pas été associées de manière systématique à l’Université de Hawaii.

Plusieurs notes déclassifiées de la CIA, datées du 15 mai 1972, font référence à l’implication du département de la Défense ARPA (Advanced Research Projects Agency) et de l’Université de Hawaii dans un programme d’études comportementales de la CIA. Ces mémos furent rédigés par Bronson Tweedy, alors directeur-adjoint de la CIA, le directeur du PRG (Program Review Group) de l’US Intelligence Community et le directeur de la CIA, Robert Helms. Ces mémos ont pour thème « les recherches menées par l’ARPA concernant le renseignement. » La note provenant du directeur du PRG aborde une conférence à laquelle participa le Lieutenant-colonel Austin Kibler, le directeur des études comportementales de l’ARPA, le 11 mai 1972. Kibler supervisait les recherches de l’ARPA sur les modifications comportementales et la surveillance à distance. Les mémos du directeur du PRG évoquent plusieurs hauts-responsables : Edward Proctor, le directeur-adjoint en charge du renseignement à la CIA, Carl Duckett, le directeur-adjoint en charge des sciences et des technologies à la CIA et John Huizenga, le directeur de l’Office of National Estimates [7].

En 1973, après que James Schlesinger, alors directeur de la CIA, ordonna une enquête administrative sur tous les programmes de la CIA, l’Agence produisit un éventail de documents sur divers programmes, désigné par l’expression « bijoux de famille. » La plupart de ces documents furent publiés en 2007 ; en même temps, on apprenait que Helms avait donné l’ordre au Docteur Sidney Gottlieb de détruire les documents portant sur les recherches qu’il menait ; ce dernier était le directeur du projet MK-ULTRA, un programme de recherche de la CIA sur les modifications comportementales, le lavage de cerveau et l’injection de drogues. Dans un mémo rédigé par l’agent de la CIA Ben Evans et adressé à William Colby, le directeur de la CIA, daté du 8 mai 1973, Duckett confiait son avis : « Il serait mal venu que M. le Directeur se déclare au courant de ce programme », désignant les expérimentations menées par Gottlieb pour le projet MK-ULTRA.

Après la publication des « bijoux de famille », plusieurs membres de l’administration du Président Gerald Ford, dont le chef de cabinet de la Maison Blanche, Dick Cheney, et le secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld, s’assurèrent qu’aucune révélation ne soit faite à propos des programmes de modifications comportementales et psychologiques, parmi lesquels figuraient les projets MK-ULTRA et ARTICHOKE.

Plusieurs mémos du 15 mai 1972 font référence au projet SCANATE, initié la même année. Il s’agit de l’un des premiers programmes de recherche de la CIA sur la guerre psychologique, en particulier, sur l’utilisation de psychotropes à des fins de surveillance à distance et de manipulation psychologique. Y sont mentionnés Kibler de l’ARPA, et « son sous-traitant » ; plus tard, on apprendrait qu’il s’agissait du Stantford Research Institute (SRI), situé à Menlo Park en Californie.

Helms adressa un mémo à, entre autres, Duckett, Huizenga, Proctor et au directeur de l’Agence pour le renseignement militaire (Defence Intelligence Agency, DIA) — ce dernier hériterait par la suite du projet de la CIA « GRILL FLAME » concernant la surveillance à distance. Helms insistait sur le fait que l’ARPA soutenait « depuis un certain nombre d’années » les recherches sur le comportement et les applications potentielles dont le renseignement pourrait bénéficier, « avec la participation du M.I.T., de Yale, de l’Université du Michigan, de l’UCLA, de l’Université de Hawaii et d’autres institutions ou groupes de recherche. »

La collaboration de l’Université de Hawaii avec la CIA dans le domaine de la guerre psychologique se poursuit encore aujourd’hui. Le Docteur Susan Brandon, l’actuel directeur du programme d’études comportementales mené par le Centre de contre-espionnage et de renseignement (Defence Counterintelligence and Human Intelligence Center, DCHC) au sein de la DIA, a obtenu son doctorat de Psychologie à l’Université de Hawaii. Brandon aurait été impliquée dans un programme secret, issu de la collaboration de l’APA (American Psychological Association), de la RAND Corporation et de la CIA, destiné à « améliorer les procédés d’interrogatoire » ; l’objet de ses recherches portait sur les privations de sommeil et de perception sensorielle, la soumission à des douleurs intenses et l’isolation complète, des procédés mis en œuvre sur les prisonniers de la base aérienne de Bagram en Afghanistan et d’autres prisons secrètes [8]. Brandon fut également l’assistante du directeur du Département des sciences sociales, comportementales et éducatives au Bureau des sciences et des technologies dans l’administration de George W. Bush.

Ainsi, les liens entre la CIA et l’Université de Hawaii ne s’érodèrent pas à la fin des années 1970 ; l’ancien président de l’Université de Hawaii entre 1969 et 1974, Harlan Cleveland, fut invité à donner une conférence au quartier général de la CIA le 10 mai 1977. Avant de prendre ses fonctions à l’Université de Hawaii, Cleveland fut secrétaire du Bureau pour les affaires liées aux organisations internationales (Bureau of International Organization Affairs) de 1965 à 1969.

Un mémo du directeur de la formation de l’agence, daté du 21 mai 1971, indique que la CIA recruta un officier de la Marine qui entamait le deuxième cycle de ses études à l’Université de Hawaii.

La famille Obama et la CIA

De très nombreux documents sont disponibles au sujet des liens de George H. W. Bush avec la CIA et des activités de son père et de ses enfants, dont l’ancien Président George W. Bush, pour le compte de la CIA. Barack Obama, quant à lui, a réussi à dissimuler les traces de ses propres liens avec l’Agence, tout autant que ceux de ses parents, de son beau-père et de sa grand-mère (très peu de choses sont connues à propos de son grand-père, Stanley Armour Dunham ; il est sensé avoir dirigé un commerce de meubles à Hawaii après avoir servi en Europe pendant la Deuxième guerre mondiale). Les Présidents et les vice-présidents des États-Unis ne sont soumis à aucune enquête sur leurs antécédents avant leur prise de fonction, à la différence des autres membres du gouvernement fédéral. Ce travail de vérification est laissé à la presse. En 2008, les journalistes ont lamentablement failli à leur devoir d’information en enquêtant trop superficiellement sur l’homme qui allait entrer à la Maison Blanche. Les liens de ses parents avec l’Université de Hawaii et le rôle de cette université dans les projets MK-ULTRA et ARTICHOKE invitent à ce questionnement : « Que cache encore Barack Obama ? »

Traduction
Nathalie Krieg

[1] Sur ces événements, voir également l’article « 1965 : Indonésie, laboratoire de la contre-insurrection », par Paul Labarique, Voltairenet, 25 mai 2004.

[2] N.d.T. ou Yogyakarta

[3] Sur l’Opération Phénix, voir également Opération Phénix : le modèle vietnamien appliqué en Irak », par Arthur Lepic, Voltairenet, 16 novembre 2004.

[4] N.d.T. en 1898

[5] N.d.T. Le film L’Année de tous les dangers (The Year of Living Dangerously) de Peter Weir, est sorti en 1982. Il a pour cadre la tentative de coup d’état attribuée aux communistes en Indonésie en 1965.°

[6] N.d.T. pour « no foreign dissemination », non divulgation des informations aux services étrangers

[7] N.d.T. bureau en charge de l’évaluation des services de renseignement états-uniens, aujourd’hui le National Intelligence Council

[8] Sur ce thème, voir également l’article « Le secret de Guantánamo », par Thierry Meyssan,Voltairenet, 28 octobre 2009.

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vendredi, 20 juillet 2012

Krantenkoppen - Juli 2012 (2)

Krantenkoppen
Juli 2012 (2)
 
SLOVENIA'S LEADING NEWSPAPER CALLS FOR COUNTRY TO LEAVE NATO.
"Slovenia's leading newspaper Delo on Saturday criticized NATO's failure in Afghanistan and suggested that the government consider leaving 'this anachronistic organization'.
Slovenia would be wise to leave NATO because its money is being spent on the alliance's 'failed project' in Afghanistan while domestic spending cuts are affecting pensioners, young families, culture and education (...). The... fact is that joining the alliance was the biggest and most expensive mistake of Slovenian foreign policy (...). The newspaper said that NATO is no longer an alliance for the protection of its members and instead has become an organization that intervenes around the world. 'The current crisis is an excellent opportunity to leave this anachronistic organization, which is lost in time and space'."
 
 
VEEL MEDIABERICHTGEVING UIT SYRIÊ IS FOUT.
"De internationale katholieke hulporganisatie 'Kerk in Nood' vindt dat de mediaberichtgeving over de situatie in Syrië heel kritisch en met de grootste voorzichtigheid moeten benaderd en gelezen worden.
Pater Andrzej Halemba, de verantwoo...rdelijke voor de projecten in Syrië, verklaart: 'Ik ben voortdurend in contact met de vertegenwoordigers van de Kerk in Syrië. Sommige reportages van Westerse media worden er met grote verontwaardiging onthaald. De mensen voelen zich gebruikt en misleid door de internationale media. Ze beklagen er zich over dat het Westen er alleen op uit is om de eigen belangen na te streven.' Kerk in Nood, zo vervolgt hij, heeft als eerste taak de mensen in nood te helpen en hoeft zich niet te mengen in het politieke debat. Maar het is nodig te begrijpen 'dat de situatie in het land veel complexer en moeilijker is dan wat de media er in het Westen van maken. Veel TV-makers draaien heel slordige reportages. (...)'
Een vertegenwoordiger van de Kerk, die om veiligheidsredenen anoniem wenst te blijven, vertelde aan Halemba: 'We zijn de getuigen van grove vervalsingen die een kleine betoging van 50 personen schaamteloos opblazen tot een demonstratie van honderden en duizenden personen. Foto’s worden in studio’s aan elkaar geplakt, speciaal met het doel de publieke opinie te misleiden. Ooggetuigenverslagen worden genegeerd in naam van een zogenaamd hoger belang. Bovendien gebruikt men oude beelden uit de oorlog in Irak en in andere conflicthaarden om een beeld te schetsen van de situatie in Syrië'."
 
 
WIKILEAKS' SYRIAN FILES OBTAINED BY FLAME TO SET UP ASSAD.
"Questions concern Assange’s connections to the CIA and his ability to expose 'leaked' information. As a psy-op, the manifestation of Assange and WikiLeaks has effectively used engineered operations of secret document exposure to give the ...appearance of forced political responsibility for intelligence and policy failures. (...) 
The origination of Anonymous is traceable to the CIA as an attempt of the US government to create a false flag threat that justifies the Obama administration’s restriction of information flow and freedom on the internet. (...) The leaks Assange has revealed directly benefit the US, Israeli and UN campaign to remove Assad from his governmental seat and implant a stooge. (...) 
This is all very easy to understand: a CIA operation where information stolen from Syrian computer servers by Flame (which is the cyber-weapon of the US government) was given to Anonymous (who are CIA agents) and 'leaked' by WikiLeaks (the fake whistleblower website)."
 
 
DON'T BE 'COGNITIVELY INFILTRATED': WIKILEAKS IS WAR AGAINST YOUR MIND.
"WikiLeaks and Julian Assange are NOT a genuine attempt to undermine the New World Order establishment – quite the contrary. Wittingly or unwittingly, WikiLeaks SERVES the interests of the bankrupt Anglo-American establishment. (...)
In recent weeks the WikiLeaks operation plans to release documents on Syria to select media organizations. These organizations are now cognitively infiltrated. It claims that it will be compromising for both the Syrian government and opposition. This is bait. The information is likely to be more damaging against the SAR government who is defending itself from an externally driven ‘revolution’. Don’t fall for it. Any honest observer knows that the main problem in Syria is the presence of rebel bandits and ‘death-squads’ who terrorize and kill all who oppose them. (…) 
The lure of ‘secret’ information is tempting, but don’t fall for it – don’t become cognitively infiltrated. WikiLeaks is just one more gambit in the war against the nation-state."
 
 
The Syrian youth stands for president Assad and their country!

jeudi, 19 juillet 2012

Krantenkoppen - Juli 2012 (1)

Krantenkoppen
Juli 2012 (1)
 
THE CAREFULLY ORGANIZED PARAGUAY COUP.
‎"Under Barack Obama’s watch, Paraguay’s Fernando Lugo is the second Latin American leftist president to have been deposed from office in a scenario orchestrated by his political opponents and (…) the U.S. Embassy (…). This pattern of constitutional ‘soft’ coups against defiant leaders - successfully tested by Washington in Honduras and, now, in Paraguay - will be extensively replicated in other countries over the coming years. The insidious interference by Uncle Sam in the domestic affairs of the region will apparently not be relegated to the ash heap of history any time soon."
http://www.voltairenet.org/The-carefully-organized-Paraguay
 
 
 
 
 
TOETREDING VENEZUELA TOT MERCOSUR "ENORME STRAF VOOR PARAGUAY".
"Venezuela wordt volwaardig lid van de Mercosur, het Zuid-Amerikaanse handelsblok. (...) Venezuela was al lid van de Mercosur sinds 2006. Maar volwaardig was dat lidmaatschap nooit geworden omdat de Paraguayaanse senaat bleef weigeren om d...at akkoord te ratificeren. Maar nu Paraguay geschorst is, een gevolg van de afzetting van president Federico Lugo, beslisten de 3 andere landen in het handelsblok om Venezuela op 31 juli, op een top in Rio de Janeiro, volwaardig Mercosurlid te maken.
'Een enorme straf' voor Paraguay, zegt analist Atilio Borón, docent politieke theorie aan de Universiteit van Buenos Aires. 'De Paraguayaanse senaat is een instrument van de buitenlandpolitiek van de Verenigde Staten, die van de niet-toetreding van Venezuela tot de Mercosur het belangrijkste beleidspunt binnen het blok heeft gemaakt.'
(..) De afzetting van president Federico Lugo door het parlement op 22 juni (...) wordt door de buurlanden als een verkapte staatsgreep gezien. Paraguay blijft geschorst zolang de democratische orde niet hersteld is (...). Economische sancties komen er niet, om de bevolking te sparen."
 
 
PARAGUAY'S DESTRUCTIVE SOY BOOM.
"It’s the rise of the humble soy plant — and the oceans of land upon which it grows in Paraguay — that links Lugo’s ouster in a historical struggle between the country’s powerful landed elite and its poverty-stricken farmers, on the one hand, and a world that has no apparent limit to its appetite for soy-fed animal meat and biofuels, on the other." 
http://www.nytimes.com/2012/07/03/opinion/paraguays-destructive-soy-boom.html?_r=2&smid=fb-share
 
 
 
 
 

mercredi, 18 juillet 2012

De misvattingen van de liberaal-Westerse visie op het Nabije Oosten

De misvattingen van de liberaal-Westerse visie op het Nabije Oosten

door Filip Martens

 

Islamitisch falen en Westers succes


De islam was eeuwenlang een grote cultuur, die toonaangevend was inzake wetenschap en technologie. In de 19deeeuw ging deze cultuur echter op korte termijn ten onder door het imperialistische Europa. Militair werden de mohammedanen keer op keer verslagen en zelfs het machtige Ottomaanse Rijk werd gedwongen om door Europa gedicteerde vredesverdragen te sluiten. Tevens bleken de liberale Westerse economieën veel krachtiger dan die van de moslimwereld. Ook politiek telde het Nabije Oosten niet meer mee. Dit leidde in de mohammedaanse wereld tot een debat over wat er verkeerd gelopen was.

De verschuiving van de eeuwenoude handel en intellectuele uitwisseling tussen Europa en het Nabije Oosten naar de Atlantische Oceaan betekende de neergang van het Nabije Oosten. Door de ontdekking van Amerika in 1492 veranderden de eeuwenoude handelsroutes, waardoor die niet langer door het Nabije Oosten liepen: West-Europa dreef nu handel met Afrika (slaven) en zijn Aziatische en Amerikaanse kolonies. Ondertussen ontwikkelde Europa ook betere wapens en gaf het opkomende kapitalisme het kolonialisme een stevige impuls door grote kapitalen te mobiliseren. Tot het einde van de 16de eeuw bleef het Nabije Oosten wel nog textiel leveren aan Europa.

De moderne geschiedenis van het Nabije Oosten begint in 1798 met de invasie van generaal Napoleon Bonaparte in Egypte en Palestina. Het proces van islamitische nederlagen en terugtrekking was toen in de Balkan en Oost-Europa al begonnen. De Franse invasie leerde de moslimwereld dat een Europese macht ongestraft kon binnenkomen en doen wat hij wou. Zelfs het vertrek van de Franse troepen werd niet bewerkstelligd door de Egyptenaren of Ottomanen, maar door de Britse vloot van admiraal Nelson, wat een 2de les betekende: alleen een andere Europese macht kon een binnenvallende Europese macht weer wegkrijgen.

Vanaf de 18deeeuw verzwakte het Ottomaanse Rijk dus en begon Europa er zijn invloedssfeer uit te bouwen. De diverse religies in het Ottomaanse Rijk vormden elk een ‘millet’, waardoor iedere geloofsovertuiging zo zelfbestuur genoot op religieus vlak. Dit vergemakkelijkte de Europese infiltratie. Onder andere de ‘capitulaties’ waren hierbij heel belangrijk. Dit waren verdragen tussen het Ottomaanse Rijk en een overwonnen christelijk land, waardoor de christenen niet onder het Ottomaanse strafrecht vielen, maar volgens het recht van hun land berecht werden. Het bekendste verdrag is dat tussen Frankrijk en het Ottomaanse Rijk uit 1536, waar Frankrijk zich in de 19de eeuw terug op beriep om zich in het zwakke Ottomaanse Rijk te kunnen inmengen.

Na onderzoek van het islamitische falen en van het Westerse succes werden hervormingen ingezet: modernisering der legers (Westerse methodes, wapens en training), industrialisering van de economie en overname van het Westerse politieke systeem. Het bleek echter tevergeefs. Het Ottomaanse Rijk trachtte de hele 19deeeuw het groeiende imperialisme van het liberale en industriële Europa het hoofd te bieden. Toch werden veel Ottomaanse gebieden in Noord-Afrika en Zuidwest-Azië nu Europese kolonies of invloedszones. Er vonden dan ook diverse hervormingen van de Ottomaanse imperiale structuren plaats om het rijk beter te kunnen verdedigen tegen buitenlandse dominantie. Hoewel hierdoor tegen het begin van de 20ste eeuw de rechtspraak, het leger en de administratie grondig hervormd werden, leidde dit tevens tot een groeiende Europese economische en culturele aanwezigheid en tot het ontstaan van beginnende nationalistische bewegingen bij vele volkeren in het Ottomaanse Rijk, bijvoorbeeld bij de Armeniërs, de Arabieren en de maronietische christenen in het Libanongebergte. De islamitische wereld werd de voorbije 3 eeuwen dus niet alleen overtroffen door Europa, maar er ook door gedomineerd en gekoloniseerd.

Ook het debat van ‘ijtihad’ in de islamitische wereld duurt al 3 eeuwen en biedt steeds nieuwe verklaringen. ‘Ijtihad’ betekent rede, maar deze term slaat vooral op de diverse bewegingen die sinds het einde der 18de eeuw ontstonden en verandering eisten. Deze bewegingen waren primo het reformistische wahhabisme en het conservatieve salafisme; secundo het islamitische modernisme van Jamal ad-Din al-Afghani en Mohammed Abdu; en tertio de combinaties die Rashid Rida en Hassan al-Banna er van maakten. 

Clash of Definitions’


Samuel Huntingtons boek ‘Clash of Civilizations’ uit 1993 kondigde een totaal nieuwe wereldpolitiek aan, maar is een mythe. Huntington stelde dat oorlog tot dan gevoerd werd tussen ideologieën en dat internationale conflicten voortaan een culturele oorzaak zouden hebben. Deze ‘botsende beschavingen’ – i.e. Westerse vs. niet-Westerse beschavingen – zouden voortaan de internationale politiek domineren. Hij speelde hiermee in op het door president Bush sr. gelanceerde idee van een ‘New World Order’ en de aankomende millenniumwissel.

Huntingtons stelling is een gerecycleerde versie van de Koude Oorlogsthese dat conflicten ideologisch zijn: voor hem draait immers alles om de Westerse liberale ideologie vs. andere ideologieën. De Koude Oorlog ging met andere woorden gewoon verder, maar dan op nieuwe fronten (islam & Nabije Oosten). Volgens Huntington moest het Westen een interventionistische en agressieve houding aannemen tegenover niet-Westerse beschavingen om dominantie over het Westen te vermijden. Hij wou dus de Koude Oorlog voortzetten met andere middelen in plaats van de wereldpolitiek proberen te begrijpen of om culturen proberen te verzoenen. Deze oorlogszuchtige taal was koren op de molen van het Pentagon en van het Amerikaanse militair-industriële complex.

Huntington was echter niet geïnteresseerd in de geschiedenis van culturen en was ook erg misleidend! Veel van zijn argumenten kwamen immers uit indirecte bronnen: hij analyseerde bijgevolg niet goed hoe culturen werken, omdat hij zich vooral baseerde op journalisten en demagogen in plaats van op wetenschappers en theoretici. Zelfs de titel van zijn boek haalde hij uit Bernard Lewis’ artikel ‘The Roots of Muslim Rage’: een miljard moslims zouden woedend zijn op onze Westerse moderniteit, doch dit idee van een miljard moslims die allemaal hetzelfde denken versus een homogeen Westen, is echter simplistisch. Huntington nam dus van Lewis over dat culturen homogeen en monolitisch zijn, evenals het onveranderlijke verschil tussen ‘wij’ en ‘zij’.

Het Westen zou verder ook superieur zijn aan alle andere culturen en de islam zou per definitie anti-Westers zijn: dat de Arabieren echter al lang vóór Marco Polo en Colombus grote delen van de wereld (Europa, Zuid-Azië, Oost-Afrika) verkenden, deed er voor hem niet toe. Huntington meende tevens dat alle culturen (China, Japan, de Slavisch-orthodoxe wereld, islam, …) vijanden van elkaar zijn en hij wou bovendien deze conflicten beheren als een crisismanager in plaats van ze op te lossen. Hierbij kunnen we ons de vraag stellen of het wel verstandig is om zo’n simplistisch beeld van de wereld te schetsen en generaals en politici op basis daarvan te laten handelen. Dit mobiliseert immers nationalistisch-patriottische oorlogsstokerij. Eigenlijk moeten we ons afvragen waaróm iemand überhaupt de kans op conflict wil doen toenemen!

Groteske, vage en manipuleerbare abstracties als ‘het Westen’, ‘de islam’, ‘de Slavische cultuur’, … zijn heden alomtegenwoordig en drongen door in racistische en provocatieve ideologieën, die veel erger zijn dan die van het Europese imperialisme uit de tweedehelft der 19deeeuw. Imperialistische machten vinden dus eigen culturele theorieën uit om hun expansiedrang te rechtvaardigen, zoals de Manifest Destiny van de VS of Huntingtons ‘Clash of Civilizations’. Deze theorieën zijn gebaseerd op strijd en botsingen tussen culturen. Ook in Afrika en Azië bestaan er zo´n bewegingen, zoals het islamcentrisme, het Israëlische zionisme, het voormalige Zuid-Afrikaanse Apartheidsregime, …

In iedere cultuur definiëren cultureel-politieke leiders op dergelijke wijze wat ‘hun’ cultuur inhoudt, waardoor bijgevolg eerder van een ‘Clash of Definitions’ dan van een ‘Clash of Civilizations’ dient gesproken te worden. Deze officiële cultuur spreekt in naam van de gehele gemeenschap. Nochtans zijn er in iedere cultuur alternatieve, heterodoxe, niet-officiële cultuurvormen, die de orthodoxe officiële cultuur bekampen. Huntingtons ‘Clash of Civilizations’ houdt geen rekening met deze tegencultuur van arbeiders, boeren, bohémiens, buitenstaanders, armen, … Geen énkele cultuur is echter te begrijpen zonder rekening te houden met deze uitdaging van de officiële cultuur, want daardoor mist men net wat vitaal en vruchtbaar is in die cultuur! Zo zou volgens historicus Arthur Schlesinger de Amerikaanse geschiedenis van grote politici en ranchers moeten herschreven worden en ook rekening houden met slaven, personeel, immigranten en arbeiders, wiens verhalen doodgezwegen worden door Washington, de New Yorkse investeringsbanken, de universiteiten van New England en de industriële magnaten in de Midwest. Deze groepen beweren immers het discours van de doodgezwegen groeperingen te vertegenwoordigen.

Ook in de islam bestaat een gelijkaardig cultureel debat en het is net dát dat Huntington niet inzag! Er is géén vastomlijnde, éne cultuur! Iedere cultuur bestaat immers uit interagerende groepen én iedere cultuur wordt ook nog eens beïnvloed door andere culturen. 

Het leed van de islamitische wereld


Islamieten zien de teloorgang van het Ottomaanse Rijk in de Eerste Wereldoorlog als dé ultieme vernedering. Toch was de ondergang al voordien ingezet als een pijnlijk en langzaam proces (cfr. supra). Kernland Turkije kwam dit weliswaar te boven doordat de opstand van Mustafa Kemal (Atatürk) in Centraal-Anatolië de geallieerde bezetters verdreef, doch dit was echter géén islamitische overwinning, maar een nieuwe islamitische nederlaag! Mustafa Kemal was immers een seculier én hij schafte het sultanaat en het kalifaat af. Vooral de ondergang van het kalifaat was een ramp omdat de religieuze eenheid in de islamwereld er door teloorging. Iederéén in het Nabije Oosten beseft dit zeer goed!

Heden is het voormalige Ottomaanse Rijk verdeeld in door Frankrijk en Groot-Brittannië kunstmatig gecreëerde natiestaten. Nochtans zien islamieten zichzelf niet in nationale en regionale termen, maar wel in termen van religieuze identiteit en politieke trouw.

De profeet Mohammed werd geboren in Mekka en stichtte de islam in Medina, van waaruit hij ook Mekka veroverde. Niet-moslims mogen deze 2 heilige steden én de hele Hedjaz [1] niet betreden om de profeet niet te onteren! Volgens sommigen geldt dit verbod zelfs voor héél Arabië. Vandaar dat de aanwezigheid van Amerikaanse troepen (hoewel niet in de Hedjaz) voor islamieten zo problematisch is! Bovendien vielen die troepen vanuit het ontstaansland van de islam Irak aan, dat gedurende een half millennium – tevens de meest glorierijke periode in de islamitische geschiedenis – de zetel van het kalifaat was. De Britten begaven zich echter net om die redenen nooit in het binnenland van Arabië, maar beperkten zich tot de randgebieden (Koeweit, Bahrein, Qatar, Verenigde Arabische Emiraten, Oman, Aden). 

De misleidingen van het oriëntalisme


De Brits-Amerikaanse joodse oriëntalist Bernard Lewis poneerde dat er sinds 1990 een groeiende vijandigheid van de islamitische wereld tegen de VS bestond. Hoewel Lewis in 1986 op emeritaat ging, bleef hij toch tot zéér invloedrijk! Zowel het Witte Huis als de beide Amerikaanse partijen vroegen hem om advies over het Nabije Oosten, wat betekent dat hij een enorme invloed uitoefende op het Amerikaanse buitenlands beleid.

Bernard Lewis zag een strijd tussen ‘de’ islam en ‘het’ Westen die al 13 eeuwen duurt (kruistochten, jihad, Reconquista, …), waarbij nu eens de ene en dan weer de andere wint. Na de implosie van de USSR in 1991 bleef er volgens hem voor de islam nog één grote vijand over: de VS. Hij zwaaide daarbij zelfs met grote woorden als “de overleving van onze beschaving”. Nu de VS delen van het Nabije Oosten militair bezet en lijkt te winnen, groeit het verzet. Bijvoorbeeld het Somalische verweer tegen de VS in 1993 vermeed Amerikaanse dominantie over Somalië.

Lewis stelde tevens dat het tot dan toe gevoerde Westerse beleid tegenover het Nabije Oosten niet goed was. Zijn advies voor de Amerikaanse regering was: get tough or get out! ‘Get tough’ stond daarbij voor het voortzetten van het in Afghanistan begonnen ‘goede’ werk en dus nog meer aanvallen op zogenaamd ‘terroristische’ landen en groeperingen. Met ‘get out’ bedoelde hij dat er een vervangmiddel voor olie moest gevonden worden, zodat het Nabije Oosten niet langer belangrijk is.

Bernard Lewis’ simplistische theorie van de ‘Clash of Civilizations’ gaat terug op het oriëntalisme. Wat heden als ‘islam’ omschreven wordt in het liberale Westen door de theorie van de ‘Clash of Civilizations’, gaat terug op het discours van het oriëntalisme. Dit is een gefabriceerde constructie om vijandigheid te creëren tegen een werelddeel dat voor de VS van belang is omwille van zijn olie en concurrentiestrijd met het Westen. Oriëntalisme biedt ons een bepaald beeld van het Nabije Oosten, waardoor wij menen te weten hoe de mensen zich daar gedragen en welk soort mensen daar leeft. Daardoor gaan wij die mensen bekijken vanuit die ‘kennis’ die wij over hen menen te hebben. Oriëntalisme biedt echter geen onschuldige of objectieve kennis over het Nabije Oosten, maar weerspiegelt bepaalde belangen!

De zogezegd onafhankelijke media in een liberale maatschappij worden gecontroleerd door commerciële en politieke belangen: er is géén onderzoeksjournalistiek, maar slechts herhaling van het regeringsstandpunt en van de meest invloedrijksten binnen de regering. Zij gebruiken de islam als externe bliksemafleider om de ernstige sociale, economische en financiële problemen in onze samenleving te verdoezelen. Doordat de media zo gemakkelijk de aandacht kunnen vestigen op één negatief aspect van de islam, was het op het einde van de Koude Oorlog ook erg gemakkelijk om een nieuwe, buitenlandse vijand te creëren en om het enorme Amerikaanse leger te blijven legitimeren.

Amerikanen kennen niet veel van geschiedenis, ook hooggeschoolde Amerikanen niet. Daarom kunnen ze geen historische verwijzingen maken, noch begrijpen. Toen Osama Bin Laden het bijvoorbeeld had over “de ramp van 80 jaar geleden”, wist iedereen in het Nabije Oosten dat hij het had over de ondergang van het Ottomaanse Rijk. Amerikanen hadden echter geen flauw benul waarover Bin Laden het had. Daarnaast is het in de VS erg moeilijk om literatuur te vinden die sympathiek staat tegenover de islam, omdat de islam als een bedreiging wordt beschouwd voor de joods-protestantse natie die de VS is. 

‘Clash of Ignorance’


Edward Saïds ‘Clash of Ignorance’ weerlegde Lewis’ stellingen: ieder land in het Nabije Oosten heeft zijn eigen geschiedenis en zijn eigen interpretatie van de islam. Bovendien moet men het Nabije Oosten niet begrijpen als aparte landen, maar via de dynamieken tussen de diverse landen. Saïds ‘Clash of Ignorance’ toonde aan dat Lewis’ oriëntalisme ‘de’ islam simplistisch veralgemeent: er zijn immers meerdere soorten islam! Desondanks domineert Lewis’ Clash of Civilizations het Amerikaanse buitenlands beleid inzake het Nabije Oosten. Deze liberaal-Westerse visie op ‘islam’ is echter iets totáál anders dan hoe moslims de islam zien! Er is bijvoorbeeld een wereld van verschil tussen de islam in Algerije en in Indonesië! Het is dus bijzonder onverstandig om dat werelddeel als één islamitisch, irrationeel, terroristisch en fundamentalistisch geheel te zien. Volgens Edward Saïd is één exclusieve cultuur onmogelijk: we moeten ons dus afvragen of we willen streven naar het scheiden van culturen of naar het samenleven van culturen.

Huntingtons versie van Lewis ‘Clash of Civilizations’ verscheen eerst als tijdschriftartikel in Foreign Affairs, omdat het zo beleidsmakers kon beïnvloeden: dit discours liet de VS immers toe om het denkpatroon van de Koude Oorlog voort te zetten. Veel bruikbaarder is echter een nieuwe mentaliteit die bewust is van de gevaren die de hele mensheid momenteel bedreigen: toenemende armoede, etnische en religieuze haat (Bosnië, Congo, Kosovo, Somalië, Tsjetsjenië, …), toenemend analfabetisme én een nieuw analfabetisme (inzake elektronische communicatie, TV en de informatiesnelweg).

Geschiedenis zou moeten gedenationaliseerd worden en moeten duidelijk maken dat we in een erg complexe en vermengde wereld leven, waarin culturen niet zomaar kunnen gescheiden worden: geschiedenis moet gedoceerd worden als een uitwisseling tussen culturen, zodat duidelijk wordt dat conflicten nutteloos zijn en slechts mensen isoleren. Heden geeft geschiedenis echter nog steeds mee dat wij het centrum van de wereld zijn.

Er moet tevens verschil blijven tussen culturen: zowel het willen uitvlakken van culturen als het willen doen botsen van culturen, zijn niet goed. We moeten streven naar coëxistentie van verschillende culturen, talen en tradities en dus deze verschillen bewaren in plaats van naar één wereldcultuur of – zoals Huntington en Lewis – naar oorlog te streven.

De foutieve oriëntalistische idee van de ‘Clash of Civilizations’ dient bestreden te worden door te onthullen wat er echt achter zit, door er over te debatteren, door onderwijs en door de Amerikaanse en Europese intellectuelen te doen beseffen wat een enorme impact de buitenlandse interventies van het Westen hebben op andere culturen. 

 
Noot


[1] De Hedjaz is een landstreek in Noordwest-Arabië, waartoe de heilige islamitische steden Mekka en Medina behoren. 

Referenties:


1. Boeken:

BARBER (Benjamin), Jihad vs. McWorld: how globalism and tribalism are reshaping the world, New York, Ballantine Books, 1996, pp. 389.

HUNTINGTON (Samuel), Botsende beschavingen, Antwerpen, Icarus, 1997, pp. 412.

LEWIS (Bernard), What went wrong? Western Impact and Middle Eastern Response, Oxford, Oxford University Press, 2002, pp. VII + 180.

OWEN (Roger), State, Power and Politics in the Making of the Modern Middle East, Londen, Routlegde, 2007, pp. XVI + 279.

POLK (William), The Arab World Today, Cambridge (Massachusetts), Harvard University Press, 1991, pp. 538.

SAÏD (Edward), Orientalism, Londen, Penguin, 2003, pp. 396.

SCHLESINGER (Arthur), The Disuniting of America, New York, Norton, 1992, pp. 160.

TIBI (Bassam), Conflict and War in the Middle East: From Interstate War to New Security, New York, Palgrave Macmillan, 1998, pp. 334.

2. Tijdschriftartikel:

LEWIS (Bernard), The Roots of Muslim Rage, in: The Atlantic Monthly, 1990.

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lundi, 02 juillet 2012

Conférence Piero san Giorgio et Michel Drac à Bordeaux

Conférence

Piero san Giorgio et Michel Drac

à Bordeaux

00:05 Publié dans Actualité, Evénement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : urbanisme, ville, entretiens, actualité | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook