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mardi, 17 mars 2015

Nouvelle importance de la Mongolie

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Nouvelle importance de la Mongolie

par Jean-Paul Baquiast
Ex: http://www.europesolidaire.eu
 
Du grand Empire Mongol qui pendant des siècles avait fait trembler ou rêver l'Asie et l'Europe, reste aujourd'hui la Mongolie, dite encore parfois Mongolie Extérieure, à qui l'on n'attribue généralement pas un grand poids géopolitique.
 
Le ministère français des affaires étrangères, quant à lui, dans ses « Conseils aux voyageurs », n'en donne pas une description très attrayante: « Pour tout déplacement en Mongolie, pays très étendu (trois fois la France) et faiblement peuplé (2,75 millions d'habitants), il est impératif de disposer d'un excellent contrat d'assurance maladie/rapatriement couvrant la totalité du séjour mongol et de vérifier si la compagnie d'assurance choisie dispose de correspondants administratifs et médicaux en Mongolie.I l est également indispensable de se munir des coordonnées précises de ces correspondants avant d'entreprendre le voyage, et de les conserver avec soi durant tout le séjour. » Il est vrai que se perdre dans le désert de Gobi peut légitimement faire peur.

Mais il s'agit d'une erreur. Aujourd'hui la Mongolie joue dans le monde un rôle important. Elle le doit d'abord à sa situation géographique qui la place au coeur de l'Asie, entre la Russie et la Chine et qui fait d'elle un point de passage essentiel pour les routes commerciales terrestres entre l'Europe et l'Asie-Pacifique. Elle dispose aussi d'importantes réserves minérales aujourd'hui considérées comme rares, cuivre, molybdène, étain, tungstène et or notamment.

Mais elle doit également ce rôle à ce qu'elle a nommé la « third neighbour approach diplomacy». Ce terme désigne la volonté du pays de ne pas se limiter aux relations avec ses deux grands voisins, Chine et Russie, mais de rechercher des relations de bon voisinage avec des pays plus éloignés, Japon, Corée du Sud et Etats-Unis notamment. Pour le moment, il faut bien remarquer que l'Europe ne figure pas dans la priorité des « troisièmes voisins » à fréquenter.

Aussi ouverte en théorie que soit la diplomatie mongole, elle a toujours refusé de s'inclure dans des alliances, militaires ou économiques, qui seraient dirigées contre la Chine et la Russie. Ceci n'a pas été cependant sans que les Etats-Unis s'y essayent à plusieurs reprises, ayant proposé à la Mongolie de créer sur son territoire un réseau de bases militaires analogue à celui mis en place dans une Europe plus docile.

La Mongolie a cependant accepté de participer aux côtés des Etats-Unis aux guerres menées par ces derniers en Afghanistan et en Irak. De même ses experts militaires se joignent depuis 2006 à des manoeuvres communes dites « Khaan Quest » . Il existe dans la capitale, Oulan Bator, un centre dit d' « entrainement au maintien de la paix » ( Regional Peacekeeping Training Center ) financé par l'Amérique, dont le nom est tout un programme. En avril 2014, le secrétaire à la défense de l'époque, Chuck Hagel, avait déclaré que la Mongolie était pour l'Amérique un « partenaire stratégique ». Sur le plan économique, le gouvernement américian veille soigneusement à préserver les positions des deux principales entreprises minières anglo-américaines, American Peabody Energy Corporation et Rio Tinto Ltd.

Tout ceci n'est pas sans inquiéter la Chine, car fidèle à sa politique de « défense des droits de l'homme et de la démocratie», la diplomatie américaine et ses services secrets ne cessent de susciter un sentiment anti-chinois dans la région autonome voisine de la Mongolie dite Uyghur Autonomous Region of the People's Republic of China (XUAR), laquelle abrite 9 millions de musulmans dont certains sont de plus en plus tentés par l'indépendance, quand ils ne fomentent pas en Chine même des attentats au nom d'un nouveau djihad à la mode asiatique.

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La Mongolie et le BRICS

Pour rééquilibrer les rapports de force, la Mongolie a décidé de renforcer ses relations avec la Russie. Ceci prendra une nouvelle actualité avec la mise en place des coopérations stratégiques et éventuellement militaires développées à l'initiative de cette dernière au sein du BRICS et de l'Organisation de Coopération de Shanghai (SCO). Dans ce cadre, à la suite d'une visite en début d'année du vice président de la Douma Sergei Naryshkin, la Mongolie a exprimé le désir que se mette en place à travers son territoire des branches terrestres de la Nouvelle Route de la Soie, décidée par la Chine et soutenue par la Russie. Il s'agira de construire des voies ferrées et des autoroutes, ainsi que des pipe-lines pour le gaz et le pétrole venant de Russie. Ce projet s'appellera « Route de la Steppe ». Il complétera la Route de la Soie et devrait permettre de développer une zone économique active. La Mongolie sera présente à la prochaine réunion du BRICS à Ufa et devrait devenir membre observateur au sein de la SCO

Dans l'immédiat, contrairement à la volonté (honteuse) de non participation de ses homologues européens à la commémoration organisée en mai 2015 pour célébrer le 70e anniversaire de la victoire de l'URSS dans la Grande guerre patriotique, le président de la Mongolie Tsakhiagiin Elbegdorj sera présent au premier rang. Il aura l'occasion d'y rencontrer Vladimir Poutine, sans mentionner d'autres rencontres également envisagées.

Rappelons une nouvelle fois ici que si l'Europe n'avait pas sur ordre de Washington, décidé de refuser pour le moment toutes les coopérations stratégiques dites euroBRICS, elle aurait pu reprendre un peu d'influence dans une partie du monde où elle est devenue pratiquement invisible.

Notes

* Empire Mongol. Wikipedia

* Mongolie Wikipedia

Jean Paul Baquiast

dimanche, 15 mars 2015

Vers une Allemagne post-occidentale?

par Hans Kundnani
Ex: http://l-arene-nue.blogspot.fr
 
Ce texte est la traduction d'un article de Hans Kundnani, paru dans la revue Foreign affairs de janvier-février 2015. Hans Kundnani est un spécialiste de la politique étrangère allemande et officie notamment au sein d'un Think Tank, le Conseil européen pour les relations internationales. Ses analyses sont souvent remarquables, mais il me semble hélas qu'elles sont assez peu relayées en France. C'est pourquoi j'ai traduit ce papier. Il dresse le portrait d'une Allemagne telle que nous ne la connaissons absolument pas, mais telle qu'elle est assez souvent décrite - pour ce que j'en ai lu - dans la presse anglo-saxone, bien moins "coincée" que la notre sur sujet-là, et qui se refuse à en faire un tabou. Attention, ça décoiffe !
***
L'annexion de la Crimée par la Russie en mars 2014 a été un choc stratégique pour l'Allemagne. Soudain, l'agression russe mettait en cause l'ordre sécuritaire européen que la République fédérale tenait pour acquis depuis la fin de la Guerre froide. Berlin venait de passer deux décennies à tenter de renforcer ses liens politiques et économiques avec Moscou, mais l'action de la Russie en Ukraine suggérait que le Kremlin n'était plus guère intéressé par un partenariat avec l'Europe. En dépit de la dépendance de l'Allemagne au gaz russe et de l'importance de la Russie pour les exportateurs allemands, la chancelière Angela Merkel a fini par accepter de sanctionner la Russie. Elle a même contribué à persuader d'autres États membres de l'Union européenne à faire de même.
 
Mais la crise en Ukraine a rouvert de vieilles questions relatives à la relation de l'Allemagne au reste de l'Occident. En avril 2014, lorsque la radio allemande ARD demande à ses auditeurs quel rôle leur semble devoir jouer leur pays dans la crise, seuls 45% se prononcent pour une Allemagne au diapason de ses alliés de l'UE et de l'OTAN. En revanche, 49% souhaitent que l'Allemagne joue un rôle de médiateur entre la Russie et l'Ouest. Des résultats qui ont inspiré à l'hebdomadaire Der Spiegel un édito daté de mai où il met en garde l'Allemagne contre la tentation de détourner de l'Occident.

 

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La réponse germanique à la crise ukrainienne doit être replacée dans le contexte d'un affaiblissement de long terme de ce qu'on nomme la Westbindung, c'est à dire l'arrimage du pays à l'Ouest, en vigueur depuis l'après-guerre. La chute du mur de Berlin et l'élargissement de l'Union européenne ont libéré le pays de la dépendance à l'égard des États-Unis que lui imposait l'impératif de se protéger contre l'Union soviétique. Dans le même temps, l'économie allemande, très dépendante aux exportations, est devenue plus tributaire de la demande des marchés émergents, notamment du marché chinois.
 
Le pays a beau rester attaché à l'intégration européenne, ces facteurs permettent tout à fait d'imaginer une politique étrangère allemande post-occidentale. Un tel changement a des enjeux de taille. Étant donnée la montée en puissance de l'Allemagne au sein de l'UE, les relations du pays avec le reste du monde détermineront dans une large mesure celles de tout l'Europe.
 
Le paradoxe allemand
 
L'Allemagne a toujours eu une relation compliquée avec l'Occident. D'un côté, bon nombre des idées politiques et philosophiques qui comptent à l'Ouest proviennent d'Allemagne, avec des penseurs aussi majeurs qu'Emmanuel Kant. Mais d'un autre côté, l'histoire intellectuelle allemande est mêlée d'éléments plus sombres, qui ont parfois menacé les valeurs occidentales, comme le courant du nationaliste du début du XIXe siècle. À partir de la seconde moitié du XIXème, les nationalistes allemands ont cherché à définir l'identité allemande par opposition avec les principes rationalistes et libéraux de la Révolution française et les Lumières. Le phénomène a culminé dans le nazisme, que l'historien Heinrich August Winkler a défini comme « l'apogée du rejet germanique du monde occidental ». Dès lors, l'Allemagne était un cas paradoxal. Elle était partie intégrante de l'Occident tout en le défiant radicalement de l'intérieur.
 
Après la Seconde Guerre mondiale, l'Allemagne de l'Ouest participe à l'intégration européenne, et, en 1955, elle rejoint l'OTAN. Pour une bonne quarantaine d'années, la Westbindung, conduit l'Allemagne à prendre des initiatives de sécurité conjointes avec ses alliés occidentaux, ce qui représente pour elle une nécessité existentielle l'emportant sur tout les autres objectifs de politique étrangère. Le pays continue de se définir comme une puissance occidentale tout au long des années 1990. Sous le chancelier Kohl, l'Allemagne réunifiée décide d'adopter l'euro. À la fin de la décennie, elle semble même se réconcilier avec l'utilisation de la force militaire pour s'acquitter de ses obligations de membre de l'OTAN. Après le 11 septembre 2001, Gerhard Schröder promet aux États-Unis une « solidarité inconditionnelle » et engage des troupes en Afghanistan.


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Toutefois, au cours de la dernière décennie l'attitude de l'Allemagne envers le reste du monde occidental change. Dans le débat sur l'intervention en Irak en 2003, Schröder évoque l'existence d'une « voie allemande », qui se distingue de la « voie américaine ». Et depuis lors, la République fédérale n'a cessé d'affermir son opposition à l'usage de la force armée. Après son expérience en Afghanistan, elle semble avoir décidé que la meilleure leçon à tirer de son passé nazi n'était pas « plus jamais Auschwitz » - l'argument précisément invoqué pour justifier la participation à l'intervention l'OTAN au Kosovo en 1999 - mais « plus jamais la guerre ». D'un bout à l'autre de l’échiquier politique, les responsables allemands définissent désormais leur pays comme une Friedensmacht , une « puissance de paix ».
 
L'attachement de l'Allemagne à la paix a fini par conduire l'Union européenne et les États-Unis à l'accuser de jouer au cavalier solitaire au sein de l'alliance occidentale. S'exprimant à Bruxelles en 2011, le secrétaire américain à la Défense Robert Gates avertissait ainsi que l'OTAN était en voie de devenir une « alliance à deux vitesses », avec d'un côté les membres prêts à contribuer aux engagements de l'alliance, et de l'autre ceux qui appréciaient les avantages de l'adhésion, qu'ils s'agisse de garanties en termes de sécurité ou des places en État-major, mais refusaient de partager les risques et les coûts. Il pointait en particulier ces membres de l'OTAN qui refusent de consacrer à la défense le montant convenu de 2 % de leur PIB. Or l'Allemagne est à peine à 1,3 %. Récemment, la France également critiqué son voisin pour son inaptitude à fournir une contribution digne de ce nom à l'occasion des interventions au Mali ou en République centrafricaine.

 
Mais l'une des raisons pour lesquelles l'Allemagne a négligé ses obligations envers l'OTAN est que la Westbindungn'apparaît plus comme une nécessité stratégique absolue. Après la fin de la guerre froide, l'Union européenne et l'OTAN se sont élargies aux pays d'Europe centrale et orientale, ce qui fait que l'Allemagne est désormais « entourée d'amis» et non plus d'agresseurs potentiels, comme l'a dit un jour l'ancien ministre de la Défense Volker Rühe. Elle est donc bien moins dépendante des États-Unis pour sa sécurité.
 
Dans le même temps, son économie est devenue plus dépendante des exportations, notamment en direction de pays non-occidentaux. Durant la première décennie de ce siècle, alors que la demande intérieure restait faible et que les entreprises gagnaient en compétitivité, l'Allemagne devenait de plus en plus accro aux débouchés extérieurs. Selon la Banque mondiale, la part des exportations dans le PIB du pays a bondi de 33% 2000 à 48% en 2010. Ainsi, à partir de l'ère Schröder, l'Allemagne commence orienter sa politique étrangère en fonction de ses intérêts économiques et plus particulièrement en fonction des besoins de son commerce extérieur.
 
Un autre facteur a également contribué à cette réorientation. Il s'agit de la montée d'un sentiment anti-américain dans l'opinion publique. Si la guerre en Irak a rendu les Allemands confiants dans leur capacité à se montrer autonomes vis à vis des États-Unis sur les questions militaires, la crise financière de 2008 a fait naître l'idée qu'ils pouvaient également s'autonomiser dans le domaine économique. Pour beaucoup d'Allemands, la crise a mis en évidence les lacunes du capitalisme anglo-saxon et validé le bien fondé d'une économie sociale de marché comme la leur. En 2013, les révélations relatives aux écoutes de la NSA y compris sur le téléphone portable de Merkel, ont encore renforcé ce sentiment anti-américain. Désormais, beaucoup d'Allemands disent qu'ils ne partagent plus les mêmes valeurs que le États-Unis. Certains avouent même qu'ils ne les ont jamais partagées.
 

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Pour sûr, la culture politique libérale de l'Allemagne, fruit de son intégration à l'Ouest, perdurera. Mais il reste à voir si le pays continuera à suivre systématiquement ses partenaires et à défendre coûte que coûte les valeurs occidentales, alors que sa croissance est devenue tributaire de pays non-occidentaux. Pour avoir une idée de l'évolution possible d'une politique étrangère allemande post-occidentale, il suffit de se rappeler 2011, qui vit la République fédérale s'abstenir au Conseil de sécurité de l'ONU sur l'intervention en Libye, tout comme la Russie et la Chine, et à l'opposé de la France, de la Grande-Bretagne et des États-Unis. Certains responsables allemands assurent que cette décision ne reflète pas une tendance de long terme. Mais un sondage réalisé par la revue de géopolitique Politikpeu après le vote au Conseil de sécurité a montré que les Allemands se répartissent en trois groupes. Ceux qui pensent qu'il faut continuer à coopérer principalement avec les partenaires occidentaux, ceux pour qui il faut privilégier d'autres pays, comme la Chine, l'Inde ou la Russie, et ceux qui souhaitent combiner les deux approches.
 
La nouvelle Ostpolitik
 
La politique russe de l'Allemagne a longtemps été basée sur l'échange politique et sur l'interdépendance économique. Lorsque Willy Brandt devient chancelier de la RFA en 1969, il essaie de contrebalancer la Westbindung en recherchant une relation plus ouverte avec l'Union soviétique. Il inaugure une nouvelle approche devenue célèbre sous le nom d'Ostpolitik(ou « politique orientale »). Brandt pensait que l'approfondissement des entre les deux puissances pourraient éventuellement conduire à la réunification allemande, une conception que son conseiller Egon Bahr baptisa Wandel durch Annäherung: le « changement par le rapprochement ».
 
Depuis la fin de la guerre froide, les liens économiques entre Allemagne et Russie se sont encore renforcés. Invoquant le souvenir de l'Ostpolitik, Schröder entreprit lui-même une politique de Wandel durch Handel , ou « changement par le commerce ». Les responsables politiques allemands, en particulier les sociaux-démocrates, se sont faits les hérauts d'un « partenariat pour la modernisation », au titre duquel l'Allemagne fournirait à la Russie la technologie pour moderniser son économie - puis, idéalement, ses pratiques politiques.
 
L'existence de ces liens aident à comprendre la réticence initiale de l'Allemagne à l'idée d'imposer des sanctions après l'incursion russe en Ukraine en 2014. Avant de décider si elle emboîterait ou non le pas aux États-Unis, Mme Merkel a subi les pressions de puissants lobbyistes de l'industrie, emmenés par le Comité pour les relations économiques en Europe de l'Est. Celui-ci a fait valoir que les sanctions pénaliseraient durement l'économie allemande. Afin de témoigner de soutien au président russe Vladimir Poutine, Joe Kaeser, le PDG de Siemens, lui a rendu visite dans sa résidence des environs de Moscou juste après l'annexion de la Crimée. Kaeser avait alors garanti à Poutine que sa firme, qui faisait des affaires en Russie depuis près de 160 ans, ne laisserait pas quelques « turbulences de court terme » - sa manière de désigner de la crise - affecter sa relation avec le pays. Dans un éditorial publié dans le Financial Times en mai 2014, le directeur général de la Fédération des industries allemandes, Markus Kerber, écrivait que les entreprises allemandes soutiendrait les sanctions, mais le feraient « le cœur lourd ».
 

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La forte dépendance allemande à l'énergie russe a également conduit Berlin à redouter les sanctions. Après la catastrophe nucléaire de Fukushima en 2011, la République fédérale a en effet décidé de sortir du nucléaire plus tôt que prévu, ce qui a rendu le pays plus dépendant encore au gaz russe. En 2013, la Russie fournissait environ 38% de son pétrole à l'Allemagne et 36% de son gaz. L'Allemagne pourrait certes diversifier ses sources d'approvisionnement, mais un tel processus prendrait des décennies. Dans l'immédiat, elle se montre donc réticente à toute perspective de contrarier Moscou.
 
Quant aux sanctions, Angela Merkel ne s'est pas seulement heurtée à l'opposition des industriels, mais également à celle de son opinion publique. Certains, aux États-Unis ou en Europe, ont eu beau accuser le gouvernement allemand d'être trop conciliant avec la Russie, beaucoup en Allemagne, l'on trouvé au contraire trop agressif. Illustration: lorsque le journaliste Bernd Ulrich a appelé de ses vœux des mesures sévères contre Poutine, il s'est fait littéralement inonder de courriers haineux l'accusant de visées bellicistes. Même Frank-Walter Steinmeier, ministre des Affaires étrangères et perçu de longue date comme un ami de la Russie, a dû faire face à des accusations similaires. Les révélations quant à l'espionnage pratiqué par la NSA ont par ailleurs accru la sympathie pour la Russie. Comme Bernd Ulrich le notait en avril 2014, «  quand le Président russe dit se sentir oppressé par l'Occident, beaucoup ici pensent « nous aussi »».
 
Cette identification à la Russie a des racines historiques profondes. En 1918, Thomas Mann publiait un livre, Considérations d'un homme étranger à la politique, dans lequel il affirmait que la culture allemande était distincte - supérieure - à celle des autres pays occidentaux comme la France ou le Royaume-Uni. La culture germanique, soutenait-il, se trouve quelque part entre la culture russe et les cultures du reste de l'Europe. Cette idée a connu un regain de vitalité spectaculaire ces derniers mois. L'historien Winkler critiquait vertement, dans le Spiegel, en avril 2014, la démarche de ces Allemands qui expriment un vif soutien pour à la Russie, et tentent de repopulariser « le mythe d'une connexion entre les âmes russe et allemande ».
 
L'élaboration par Merkel d'une réponse à l'annexion de la Crimée a donc relevé du funambulisme. La chancelière a d'abord cherché à maintenir ouverte la possibilité d'une solution politique, au prix d'heures passées au téléphone avec Poutine, et en envoyant Steinmeier jouer l'intermédiaire entre Moscou et Kiev. Ce n'est qu'après que le vol de la Malaysia Airlines eût été abattu le 17 Juillet 2014, a priori par les séparatistes pro-russes, que les responsables allemands se sentirent à l'aise pour adopter une position plus ferme. Même alors, le soutien de l'opinion aux sanctions demeura tiède. Un sondage réalisé en août par l'ARD révélait par exemple que 70 % des Allemands soutenaient la seconde salve des sanctions européennes contre la Russie, qui comprenait l'interdiction de visas et le gel des avoirs d'une liste d'hommes d'affaires russes. En revanche, seuls 49 % se disaient prêts à continuer de soutenir les sanctions si elles devaient nuire à l'économie domestique, comme ce serait probablement le cas la troisième série de sanctions. Et cela pourrait être plus marqué encore si l'Allemagne entrait en récession, ainsi que de nombreux analystes l'annoncent. Les industriels allemands ont eu beau accepter les sanctions, ils n'en ont pas moins continué à faire pression sur Merkel pour les assouplir. En outre, l'Allemagne a clairement fait savoir qu'aucune option militaire n'était sur la table. Au moment du sommet de l'OTAN au Pays de Galles en septembre, Merkel s'est opposée au projet d'établir une présence permanente de l'Alliance en Europe orientale, et a fait valoir qu'une telle initiative constituerait un viol de l'acte fondateur OTAN-Russie 1997. Pour le dire autrement, la République fédérale n'a aucune volonté de mener une politique de containment de la Russie.

 
Le pivot vers la Chine
 
L'Allemagne s'est également rapprochée de la Chine, un indice encore plus probant de l'amorce d'une politique étrangère post-occidentale. Comme avec la Russie, les liens sont de plus en plus étroits. Durant la décennie écoulée, les exportations vers la Chine ont augmenté de façon exponentielle. En 2013, elles sont montées jusqu'à 84 milliards de dollars, presque le double du montant vers la Russie. L'Empire du Milieu est devenu le deuxième plus grand marché pour les exportations allemandes hors de l'UE, et pourrait bientôt dépasser les États-Unis pour devenir le premier. Il est d'ores et déjà le principal marché pour Volkswagen et pour la Classe S de Mercedes-Benz.

 

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Les relations entre l'Allemagne et la Chine se sont intensifiées après la crise financière de 2008, alors que les deux pays se trouvaient dans le même camp dans les débats sur l'économie mondiale. Tous deux avaient tendance à exercer une pression déflationniste sur leurs partenaires commerciaux, critiquaient la politique d'assouplissement quantitatif conduite par la Fed américaine et ignoraient les appels des États-Unis à prendre des mesures pour corriger les déséquilibres macroéconomiques mondiaux. Dans le même temps, tous deux se rapprochaient politiquement. En 2011, ils ont même commencé à tenir annuellement une consultation intergouvernementale. C'était la première fois que la Chine se lançait dans une négociation aussi étroite avec un autre pays.
 Pour l'Allemagne, la relation est essentiellement économique, mais pour la Chine, qui souhaite une Europe forte pour contrebalancer la puissance américaine, elle est également stratégique. Pékin voit l'Allemagne comme une clé pour obtenir le type d'Europe qu'elle désire, d'abord parce que la République fédérale semble être de plus en plus puissante au sein de l'Union européenne, mais peut-être aussi parce que les tropismes allemands semblent plus proches des siens que ne le sont ceux, par exemple, de la France ou du Royaume-Uni.
 
Le rapprochement Berlin-Pékin intervient cependant que les États-Unis adoptent une approche plus dure envers la Chine dans le cadre de ce qu'on appelle leur pivot vers l'Asie. Ceci pourrait poser un problème majeur à l'Occident. Si Washington venait à se trouver en conflit avec la Chine sur des questions économiques ou de sécurité, s'il venait à y avoir une « Crimée asiatique » par exemple, il y a une possibilité réelle que l'Allemagne demeure neutre. Certains diplomates allemands en Chine ont déjà commencé à prendre leurs distances avec l'Ouest. En 2012 par exemple, l'ambassadeur d'Allemagne à Pékin, Michael Schaefer, déclarait dans une interview: « je ne pense pas qu'il y existe encore une chose telle que l'Occident ». Compte tenu de leur dépendance croissante au marché chinois, les entreprises allemandes seraient encore plus opposées à l'idée de sanctions qu'elles ne le furent contre la Russie. Le gouvernement allemand serait d'ailleurs plus réticent à en prendre, ce qui creuserait encore les divisions au sein de l'Europe, puis entre l'Europe et les États-Unis.

 
Une Europe allemande
 
La peur de la neutralité allemande n'est pas chose nouvelle. Au début des années 1970, Henry Kissinger, conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, avertissait que l'Ostpolitik à l’œuvre en RFA pourrait être une carte dans les mains de l'Union soviétique et menacer l'unité transatlantique. Il prévenait que des liens économiques plus étroits avec l'URSS ne pourraient qu'accroître la dépendance de l'Europe vis à vis de l'Est, ce qui compromettrait les solidarités à l'Ouest.
 
Le danger que pressentait Kissinger n'était pas tant un départ de la RFA de l'OTAN, mais, comme il le dit dans ses mémoires, le fait qu'elle puisse « se tenir à l'écart des tensions hors d'Europe, même quand seraient menacés les intérêts fondamentaux et la sécurité ». Heureusement pour Washington, la guerre froide a tenu ces tentations en échec, cependant que l'Allemagne de l'Ouest s'appuyait sur Washington pour assurer sa sécurité.
 
Cependant, l'Allemagne se trouve à présent dans une position plus centrale et plus forte en Europe. Pendant la guerre froide, la RFA était un État faible et quasi marginal de ce qui est devenu l'Union européenne. A l'inverse, l'Allemagne réunifiée est aujourd'hui l'une des plus fortes, si ce n'est la plus forte puissance d'Europe. Ceci étant donné, une Allemagne post-occidentale pourrait emporter à sa suite nombre d'autres pays, en particulier les pays d'Europe centrale et orientale dont les économies sont profondément imbriquées avec la. Si le Royaume-Uni quitte l'UE, comme il est en train de l'envisager, l'ensemble sera encore plus susceptible de s'aligner sur les préférences germaniques, en particulier pour tout ce qui concerne les relations avec la Russie et la Chine. Dans ce cas, l'Europe pourrait se trouver en opposition avec les États-Unis – et une faille pourrait s'ouvrir au sein du monde occidental, pour ne jamais se refermer.

samedi, 14 mars 2015

China en Rusland lanceren in herfst anti-dollar alliantie

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China en Rusland lanceren in herfst anti-dollar alliantie

Rusland blijft Amerikaanse staatsobligaties dumpen

Het Amerikaanse dollar imperium loop op zijn einde.

Inzet: Enorm reclamebord in Bangkok, waar de Bank of China adverteert met ‘RMB (renminbi): De Nieuwe Keus – De Wereld Munt.’

Het einde van het Amerikaanse dollar imperium is een grote stap dichterbij gekomen nu na Rusland ook China een alternatief lanceert voor het door Amerika gedomineerde wereldwijde SWIFT betalingssysteem. Rusland werd hiertoe gedwongen door de Westerse sancties in verband met de situatie in Oekraïne. China is er echter op uit om op termijn de dollar als wereld reservemunt van de troon te stoten, en adverteert daar zelfs openlijk mee (3). Als in september of oktober het Chinese alternatief van start gaat en een succes wordt, dan dreigt een spoedige instorting van de Verenigde Staten als supermacht.

De al jaren dreigende ontkoppeling van de opkomende BRICS-landen (Brazilië, Rusland, India, China,  Zuid Afrika) met de dollar wordt in het Westen nog altijd niet echt serieus genomen. Inmiddels blijkt dit proces al veel verder gevorderd te zijn dan ooit voor mogelijk werd gehouden.

Rusland lanceert alternatief en dumpt Amerikaanse staatsobligaties

Na uitgesloten te zijn van het internationale SWIFT betalingssysteem, een sanctie als gevolg van de –zoals onze lezers weten niet bestaande- Russische militaire acties in Oekraïne, lanceerde het Kremlin een alternatief waar meteen al 91 kredietinstellingen bij aangesloten werden. Tegelijkertijd dumpten de Russen een record hoeveelheid Amerikaanse schatkistpapieren, alleen al in december 2014 voor een bedrag van $ 22 miljard, maar liefst 20% van hun totaal (2).

Het Westen deed nogal lacherig over Ruslands alternatief voor SWIFT, want wat zou dat systeem voor zin hebben als andere landen er geen gebruik van zouden maken? Mocht dat onverhoopt wél gebeuren, dan zou de status van de dollar ernstig worden ondermijnd.

Chinezen lanceren in herfst CIPS

Nu blijkt dat het ‘onverwachte’ gevolg een Chinese navolging van de Russische stap is. Ook de Chinezen lanceren nu hun eigen internationale betalingssysteem: CIPS (China International Payment System), dat grensoverschrijdende transacties in yuan (renminbi) gaat regelen. Dit systeem zal mogelijk al in september of oktober actief worden.

De Westerse provocaties in Oekraïne hebben dus niet alleen Rusland, maar ook China er versneld toe aangezet stappen te ondernemen om de dollar los te laten. Eerder besloten Moskou en Peking al om een deel van hun onderlinge (olie)handel in de eigen valuta te gaan afrekenen.

Rol yuan in wereldhandel groeit snel

In november 2014 haalde de Chinese munt de Canadese en Australische dollar in en kwam het in de top-5 van internationaal meeste gebruikte valuta terecht. Tot nu toe moeten grensoverschrijdende yuan-transacties via zogenaamde clearing banken worden afgehandeld, maar met het nieuwe CIPS is die tussenstap niet langer nodig.

Omdat China de VS als grootste economie ter wereld aan het inhalen is, zal met CIPS steeds meer internationale handel niet langer in dollars, maar in yuans worden afgerekend. In december vorig jaar steeg het aantal wereldwijde betalingen met de Chinese munt al met 20,3% ten opzichte van een jaar eerder.

Rusland en China ‘gedwongen’ door regering Obama

‘Gesteld kan worden dat als het inderdaad een briljante tactische zet van de regering Obama was om Rusland –en door geopolitieke verwantschap ook China- uit het door de VS gecontroleerde monetaire transactie mechanisme te zetten en daarmee de twee grootste uitdagers van de Amerikaanse wereldwijde dominantie in hun eigen –of gezamenlijke- betalingssysteem te dwingen - wel, gefeliciteerd dan: dat is gelukt,’ wordt op de onafhankelijke financieel-economische website Zero Hedge sarcastisch geconcludeerd. (1)

Xander

(1) Zero Hedge
(2) Zero Hedge
(3) Zero Hedge

vendredi, 06 mars 2015

The BRICS Plus Germany

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What Are They Really Up To?

The BRICS Plus Germany

by PEPE ESCOBAR
Ex: http://www.counterpunch.org

Winston Churchill once said, “I feel lonely without a war.” He also badly missed the loss of empire. Churchill’s successor – the ‘Empire of Chaos’ – now faces the same quandary. Some wars – as in Ukraine, by proxy – are not going so well.

And the loss of empire increasingly manifests itself in myriad moves by selected players aiming towards a multipolar world.

So no wonder US ‘Think Tankland’ is going bonkers, releasing wacky CIA-tinted “forecasts” where Russia is bound to disintegrate, and China is turning into a communist dictatorship. So much (imperial) wishful thinking, so little time to prolong hegemony.

The acronym that all these “forecasts” dare not reveal is BRICS (Brazil, Russia, India, China, and South Africa). BRICS is worse than the plague as far as the ‘Masters of the Universe’ that really control the current – rigged – world system are concerned. True, the BRICS are facing multiple problems. Brazil at the moment is totally paralyzed; a long, complex, self-defeating process, now coupled with intimations of regime change by local ‘Empire of Chaos’ minions. It will take time, but Brazil will rebound.

That leaves the “RIC” – Russia, India and China – in BRICS as the key drivers of change. For all their interlocking discrepancies, they all agree they don’t need to challenge the hegemon directly while aiming for a new multipolar order.

The BRICS New Development Bank (NDB) – a key alternative to the IMF enabling developing nations to get rid of the US dollar as a reserve currency – will be operative by the end of this year. The NDB will finance infrastructure and sustainable development projects not only in the BRICS nations but other developing nations. Forget about the Western-controlled World Bank, whose capital and lending capacity are never increased by the so-called Western “powers.” The NDB will be an open institution. BRICS nations will keep 55 percent of the voting power, and outside their domain no country will be allowed more than 7 percent of votes. But crucially, developing nations may also become partners and receive loans.

Damn those communists

A tripartite entente cordiale is also in the making. Indian Prime Minister Narendra Modi will be in China next May – and ‘Chindia’ will certainly engage in a breakthrough concerning their bitter territorial disputes. As much as Delhi has a lot to benefit from China’s massive capital investment and exports, Beijing wants to profit from India’s vast market and technology savvy. In parallel, Beijing has already volunteered economic help to Russia – if Moscow asks for it – on top of their evolving strategic partnership.

The US “pivoting to Asia” – launched at the Pentagon – is all dressed up with no place to go. Bullying Southeast Asia, South Asia and, for that matter, East Asia as a whole into becoming mere ‘Empire of Chaos’ vassals – and on top of it confronting China – was always a non-starter. Not to mention believing in the fairy tale of a remilitarized Japan able to “contain” China.

Isolating the “communist dictatorship” won’t fly. Just watch, for instance, the imminent high-speed rail link between Kunming, in Yunnan province, and Singapore, traversing a key chunk of a Southeast Asia which for Washington would never qualify to be more than a bunch of client states. The emerging 21st century Asia is all about interconnection; and the inexorable sun in this galaxy is China.

As China has embarked in an extremely complex tweaking of its economic development model, as I outlined here, China’s monopoly of low-end manufacturing – its previous industrial base – is migrating across the developing world, especially around the Indian Ocean basin. Good news for the Global South – and that includes everyone from African nations such as Kenya and Tanzania to parts of Southeast Asia and Latin America.

Of course the ‘Empire of Chaos’, business-wise, won’t be thrown out of Asia. But its days as an Asian hegemon, or a geopolitical Mob offering “protection”, are over.

The Chinese remix of Go West, Young Man – in fact go everywhere – started as early as 1999. Of the top 10 biggest container ports in the world, no less than 7 are in China (the others are Singapore, Rotterdam, and Pusan in South Korea). As far as the 12th Chinese 5-year plan – whose last year is 2015 – is concerned, most of the goals of the seven technology areas China wanted to be in the leading positions have been achieved, and in some cases even superseded.

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The Bank of China will increasingly let the yuan move more freely against the US dollar. It will be dumping a lot of US dollars every once in a while. The 20-year old US dollar peg will gradually fade. The biggest trading nation on the planet, and the second largest economy simply cannot be anchored to a single currency. And Beijing knows very well how a dollar peg magnifies any external shocks to the Chinese economy.

Sykes-Picot is us

A parallel process in Southwest Asia will also be developing; the dismantling of the nation-state in the Middle East – as in remixing the Sykes-Picot agreement of a hundred years ago. What a stark contrast to the return of the nation-state in Europe.

There have been rumblings that the remixed Sykes is Obama and the remixed Picot is Putin. Not really. It’s the ‘Empire of Chaos’ that is actually acting as the new Sykes-Picot, directly and indirectly reconfiguring the “Greater Middle East.” Former NATO capo Gen. Wesley Clark has recently “revealed” what everyone already knew; the ISIS/ISIL/Daesh fake Caliphate is financed by “close allies of the United States,” as in Saudi Arabia, Qatar, Turkey and Israel. Compare that with Israeli Defense Minister Moshe Yaalon admitting that ISIS “does not represent a threat to Israeli interests.” Daesh does the unraveling of Sykes-Picot for the US.

The ‘Empire of Chaos’ actively sought the disintegration of Iraq, Syria and especially Libya. And now, leading the House of Saud, “our” bastard in charge King Salman is none other than the former, choice jihad recruiter for Abdul Rasul Sayyaf, the Afghan Salafist who was the brains behind both Osama bin Laden and alleged 9/11 mastermind Khalid Sheikh Mohammad.

This is classic ‘Empire of Chaos’ in motion (exceptionalists don’t do nation building, just nation splintering). And there will be plenty of nasty, nation-shattering sequels, from the Central Asian stans to Xinjiang in China, not to mention festering, Ukraine, a.k.a Nulandistan.

Parts of Af-Pak could well turn into a branch of ISIS/ISIL/Daesh right on the borders of Russia, India, China, and Iran. From an ‘Empire of Chaos’ perspective, this potential bloodbath in the “Eurasian Balkans” – to quote eminent Russophobe Dr. Zbig “Grand Chessboard” Brzezinski – is the famous “offer you can’t refuse.”

Russia and China, meanwhile, will keep betting on Eurasian integration; strengthening the Shanghai Cooperation Organization (SCO) and their own internal coordination inside the BRICS; and using plenty of intel resources to go after The Caliph’s goons.

And as much as the Obama administration may be desperate for a final nuclear deal with Iran, Russia and China got to Tehran first. China’s Foreign Minister Wang Yi was in Tehran two weeks ago; stressing Iran is one of China’s “foreign policy priorities” and of great “strategic importance.” Sooner rather than later Iran will be a member of the SCO. China already does plenty of roaring trade with Iran, and so does Russia, selling weapons and building nuclear plants.

Berlin-Moscow-Beijing?

And then there’s the German question.

Germany now exports 50 percent of its GDP. It used to be only 24 percent in 1990. For the past 10 years, half of German growth depended on exports. Translation: this is a giant economy that badly needs global markets to keep expanding. An ailing EU, by definition, does not fit the bill.

German exports are changing their recipient address. Only 40 percent – and going down – now goes to the EU; the real growth is in Asia. So Germany, in practice, is moving away from the eurozone. That does not entail Germany breaking up the euro; that would be interpreted as a nasty betrayal of the much-lauded “European project.”

What the trade picture unveils is the reason for Germany’s hardball with Greece: either you surrender, completely, or you leave the euro. What Germany wants is to keep a partnership with France and dominate Eastern Europe as an economic satellite, relying on Poland. So expect Greece, Spain, Portugal and Italy to face a German wall of intransigence. So much for European “integration,” it works as long as Germany dictates all the rules.

The spanner in the works is that the double fiasco Greece + Ukraine has been exposing. Berlin as an extremely flawed European hegemon – and that’s quite an understatement. Berlin suddenly woke up to the real, nightmarish possibility of a full blown, American-instigated war in Europe’s eastern borderlands against Russia. No wonder Angela Merkel had to fly to Moscow in a hurry.

Moscow – diplomatically – was the winner. And Russia won again when Turkey – fed up with trying to join the EU and being constantly blocked by, who else, Germany and France – decided to pivot to Eurasia for good, ignoring NATO and amplifying relations with both Russia and China.

That happened in the framework of a major ‘Pipelineistan’ game-changer. After Moscow cleverly negotiated the realignment of South Stream towards Turk Stream, right up to the Greek border, Putin and Greek Prime Minister Tsipras also agreed to a pipeline extension from the Turkish border across Greece to southern Europe. So Gazprom will be firmly implanted not only in Turkey but also Greece, which in itself will become mightily strategic in European ‘Pipelineistan’.

So Germany, sooner or later, must answer a categorical imperative – how to keep running massive trade surpluses while dumping their euro trade partners. The only possible answer is more trade with Russia, China and East Asia. It will take quite a while, and there will be many bumps on the road, but a Berlin-Moscow-Beijing trade/commercial axis – or the “RC” in BRICS meet Germany – is all but inevitable.

And no, you won’t read that in any wacky US ‘Think Tankland’ “forecast.”

Pepe Escobar is the author of Globalistan: How the Globalized World is Dissolving into Liquid War (Nimble Books, 2007), Red Zone Blues: a snapshot of Baghdad during the surge and Obama does Globalistan (Nimble Books, 2009).  His latest book is Empire of ChaosHe may be reached at pepeasia@yahoo.com. This piece first appeared in RT.

Obama’s “Pivot to Asia” and the Military Encirclement of China

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Is China The World’s New Industrial Super-Power? Obama’s “Pivot to Asia” and the Military Encirclement of China

Obama’ recent visit to India netted a trove of economic, military, and nuclear power agreements with India. The visit – and the agreements -  underscored the attempt by the U.S. state to utilize its ‘pivot to Asia’ to create military and economic alliances with other Asian nations in order to encircle and isolate China.  

The military wing of the ‘Asian Pivot’ is called ‘Air-Sea Battle Plan’. It involves progressively moving up to 60% of  U.S. military forces into the Asian area, alongside the placement of new and advanced military equipment and new military bases and alliances with countries like the Philippines, South Korea, and Japan.

The economic wing of the pivot is the Trans-Pacific Partnership (TPP). It’s a proposed regional regulatory and investment treaty which would exclude and which currently involves negotiations between Australia, Brunei, Canada, Chile, Japan, Malaysia, Mexico, New Zealand, Peru, Singapore, the United States, and Vietnam.

This military and economic encirclement strategy confronts, however, a very  large obstacle. The U.S. state may for now remain the worlds sole military super-power, based on its enormous expenditures for military, security, and online monitoring of the worlds’ people. But China has emerged in the past seven years as the worlds’ leading industrial super-power. In a shift – unprecedented historically for its speed – China has ,moved at warp speed in the past seven years to replace the U.S. as the world’s largest industrial producer.  As recently as 2007, China produced a mere 62% of U.S. industrial output.  But by 2011, China’s  output was 120% of U.S. output, and the gap continues to grow.  This displacement of the U.S. by China is the fastest shift in the balance of world industrial output in recorded economic history.

In the same period in which Chinas’ industrial production essentially doubled, US industrial output shrank by one percent,, EU industrial output  declined by nine percent  and Japans output shriveled by seventeen percent..

This historic shift of industrial power to China has immense consequences. To begin with, we need to recognize that real wealth is not money, stocks, bonds, or the  manipulation of exotic financial instruments such as derivatives as found on Wall Street.  Real wealth is the result of ability to produce goods and services which have value for human beings.

In China the hundreds of thousands of industrial workers churning out products in just one province – Guangdong – outnumber the entire industrial workforce of the U.S. An ever-increasing proportion of the worlds manufactured goods are produced:  each year in China: hundreds of millions of socks to cover the worlds feet; the majority of clothing worn in the U.S. while most-often bearing U.S. brands, is China-made; computers and mobile phones such as  the Apple products are primarily produced in China, as are the notebook computers sold worldwide by Chinese computer company Lenovo. The largest annual production of Chinese state-owned, joint state-private, and solely private  companies.  And the largest annual production of cars in any country  in the world now also takes place in China. And there are the high speed Chinese-made magnetic trains which increasingly crisis-cross the country, and which are being sold and erected in varoius other countries.

The notion that China’s rise can be ‘contained’ or encircled is dubious not only because of China’s industrial prowess, but also because of the international trade it engenders.

As the Economist magazine observed: “China’s international trade in goods did indeed lead the world in 2013. Its combined imports and exports amounted to almost $4.2 trillion, exceeding America’s for the first time.”  In fairness, it should be added that when international trade in services is added to trade in manufactured goods, the U.S. was still ahead.  U.S. industry also retains the lead in hi-tech production methods, though that lead is being narrowed.

China’s trade relationships with other Asian nations – nations the U.S. stare is attempting to woo – constitutes a particular barrier to isolating China. The China–ASEAN Free Trade Area is a free trade area among the ten member states of the Association of Southeast Asian Nations (ASEAN) and the People’s Republic of China.  Implemented in 2010, the China-Asian free trade zone  reduced tarrifs or import duties on 90% of goods to zero.

Prospective participants in the U.S.-sponsored TPP are still engaged in complex negotiations. Even if successful TPP will be primarily a regulatory framework and not an actual free trade zone. By contrast, China-Asian is already the largest free trade area in terms of population, and third largest in nominal GDP, in the world. Besides China, it includes Vietnam, Thailand,, Laos, Cambodia Myanmar, Philippines, Brunei, Indonesia.and Singapore.

Chinese trade with the other member nations is growing at a healthy 10% per year; and currently stands at about 500 billion (U.S.) per year. China is furthering economic integration with its neighbors by providing financial and technical support for construction of railways linking Chinese cities with key points in neighboring countries like Vietnam and Thailand.

As the worlds’ new industrial super-power, trying to encircle or catch China is at best an arduous task. “The train.” one might say, “has already left the station.”

jeudi, 05 mars 2015

L’empreinte de la Turquie dans la guerre de l’Occident contre la Chine et la Russie

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L’empreinte de la Turquie dans la guerre de l’Occident contre la Chine et la Russie

 
Alors que l’attention mondiale était focalisée sur la France à la suite des meurtres de Charlie Hebdo, la chasse à l’homme qui en a découlé, et sur les conséquences politiques de l’incident, de nombreuses informations importantes ont été discrètement repoussées dans les pages intérieures des principaux journaux mondiaux et sont passées derrière les premiers titres des programmes d’information des chaînes de télévision de la planète. Au Nigeria, Boko Haram est réapparu plus agressif que jamais, commettant une des pires atrocités de l’histoire récente de la région. En Syrie et en Irak, la guerre contre l’État islamique continue sans faiblir. En Grèce, une élection capitale aura lieu, qui pourrait avoir des conséquences désastreuses pour le futur de l’Union Européenne.Doucement, sans fanfare médiatique des médias internationaux, des articles sont sortis de Chine, indiquant que les autorités chinoises ont arrêté au moins dix Turcs suspectés d’avoir organisé et facilité le passage illégal de la frontière à de nombreux extrémistes ouïghours (un groupe ethnique musulman de l’Ouest de la Chine). Il a de plus été révélé que les extrémistes ouïghours avaient prévu d’aller en Syrie, en Afghanistan et au Pakistan, afin de s’entraîner et de combattre avec d’autres djihadistes.

Bien que les détails de l’enquête n’aient pas encore été entièrement révélés, l’incident dévoile un problème bien plus vaste que celui posé par quelques Turcs impliqués dans la fabrication de faux papiers et l’immigration illégale. L’histoire constitue plutôt une preuve de plus de l’existence d’un réseau terroriste international, bien financé et bien organisé, utilisé et/ou facilité par le gouvernement et les services de renseignement turcs. Depuis le refuge trouvé par les extrémistes le long de la frontière avec la Syrie jusqu’à la fourniture de soutien matériel aux terroristes en Chine, la Turquie s’est placée au centre d’un réseau de terrorisme international tourné vers les pays qui s’opposent à l’OTAN et qui barrent la route à la vision néo-ottomane que le président Erdogan et le Premier ministre Davutoglu promeuvent pour la Turquie.

Ce que nous savons et pourquoi c’est important.

Selon le ministère turc des Affaires étrangères, les dix citoyens turcs ont été arrêtés à Shanghai le 17 novembre 2014, pour avoir facilité l’immigration illégale. Alors que les accusations officielles portées contre eux vont de la fabrication de faux documents à l’assistance à l’immigration illégale, la question sous-jacente est celle, plus vaste, du terrorisme international. Parce que, bien sûr, les preuves indiquent que ces immigrants ouïghours ne voyageaient pas seulement pour aller voir des êtres chers dans un autre pays. Au contraire, ils appartenaient vraisemblablement à une tendance, déjà identifiée antérieurement, d’extrémistes ouïghours voyageant au Moyen-Orient pour s’entraîner et se battre aux côtés de l’État islamique ou d’autres groupes terroristes.

En fait, cette tendance avait été révélée deux mois auparavant, en septembre 2014, lorsque Reuters avait rapporté que Pékin avait formellement accusé les militants ouïghours de s’être rendus dans les territoires contrôlés par l’État islamique pour y être entraînés. Le Jakarta Times indonésien avait corroboré ces accusations en rapportant que quatre djihadistes ouïghours chinois avaient été arrêtés en Indonésie après avoir voyagé depuis le Xinjiang en passant par la Malaisie. De plus, d’autres rapports sont apparus ces derniers mois, dépeignant une campagne concertée pour aider les extrémistes ouïghours à se déplacer à l’intérieur de l’Asie, communiquant et collaborant avec des groupes terroristes transnationaux comme l’EI.

Maintenant, avec ces dernières révélations au sujet de Turcs impliqués dans le trafic d’extrémistes, un élément indispensable de l’infrastructure de transit des terroristes semble dévoilée. La question essentielle reste évidemment: pourquoi?

Pourquoi la Turquie, un pays qui a longtemps cherché à jouer sur les deux tableaux de la division Est-Ouest (qui est rapidement devenue une division entre l’Otan et le groupe BRICS/CSO [Conseil de sécurité de Shanghai: NdT], cherche-t-elle à déstabiliser la Chine de cette façon? Pourquoi prendre le risque de perdre un partenariat potentiellement lucratif avec Pékin pour aider un mouvement radical islamiste marginal au Xinjiang?

Le revanchisme turc ottoman

Si la politique d’Ankara fomentant un conflit régional par l’intermédiaire du terrorisme peut sembler contre-intuitive, étant donné les intérêts politiques et économiques actuels de la Turquie et l’importance pour elle d’entretenir des relations positives avec les pays non occidentaux, cette politique prend tout son sens dans une perspective néo-ottomane.

Il est peut être essentiel à ce stade de définir néo-ottoman simplement comme le terme servant à décrire le désir du gouvernement turc actuel de réunifier les peuples turcs dispersés entre Istanbul et la Chine occidentale, en passant par l’Asie centrale. Ainsi, Erdogan et Davutoglu voient-ils les djihadistes du Mouvement islamique de l’Est du Turkménistan (MIET ou les talibans chinois) du Xinjiang, et d’autres groupes similaires, non comme des terroristes chinois mais comme les enfants perdus de la Turquie, en quête désespérée d’une réunion avec leur patrie originelle. Même si une telle pensée à des relents évidents de néocolonialisme, elle n’est pas entièrement impopulaire en Turquie, surtout au sein de la base conservatrice qui soutient Erdogan.

L’attrait politique du revanchisme turc est essentiel à la compréhension de la raison pour laquelle il est mis en avant. Erdogan et son Parti de la justice et du développement (AKP) ont galvanisé un large segment de la population devenu toujours plus sceptique à l’égard du libéralisme de l’Occident et de ses effets pernicieux, tels qu’ils sont perçus par la société turque. En retour, cela alimente une position agressive et militariste en matière de politique étrangère, où Erdogan joue avec les termes respect et honneur. C’est ce qu’a rapporté The Atlantic en 2013.

Mais, au delà de la politique étrangère, il y a une transformation intérieure significative,qui est aussi dictée par l'histoire.Dans le même discours,le ministre des Affaires étrangères à évoqué le besoin d'une grande restauration où «nous avons besoin d'adopter complètement les valeurs anciennes que nous avons perdues». Louant les liens historiques qui reliaient les peuples de Turquie par delà les «nouvelles identités qui nous ont été imposées par la période moderne», Davutoglu à soutenu que la route du progrès de la Turquie se trouvait dans son passé – une affirmation qui a suffisamment terrifié les détracteurs du gouvernement pour qu'ils en fassent une plate-forme politique perdante à chaque élection.

Mais lorsque l’on considère précisément les pays et les peuples qui sont affectés par cette pensée revancharde turque, les empreintes digitales de la politique étrangère de l’Occident – en particulier les États-Unis – deviennent immédiatement apparentes.

L’ Occident écrit la politique, la Turquie fait le sale boulot.

Plus on regarde la carte des peuples turcs, plus il est évident que le revanchisme turc (ou néo-ottomanisme) est une politique étrangère parfaitement alignée sur celles des États-Unis, puisque ses cibles principales sont la Russie et la Chine. En effet, une telle conclusion devient inévitable lorsque l’on considère le fait que les peuples turcs sont présents sur une large bande qui traverse les sphères d’influence, tant de la Chine que de la Russie. Des anciennes Républiques soviétiques d’Asie Centrale au Xinjiang en Chine occidentale, les populations turques sont devenus des foyers importants de terrorisme potentiel, de sécessionnisme et de déstabilisation. De plus, comme les États-Unis quittent formellement l’Afghanistan (restant bien entendu de façon informelle pour de multiples raisons), leur aptitude à influencer directement et/ou contrôler les événements sur le terrain en Asie centrale est considérablement diminuée.

Les États-Unis ont soutenu depuis longtemps des groupes terroristes dans toute la région du Caucase afin de déstabiliser et de contrôler la Russie et d’étouffer son développement politique et économique. La chose est aussi vraie pour le Xinjiang, en Chine, où les États-Unis, par l’intermédiaire de la National Endowment for Democracy et de nombreuses autres ONG chargées de promouvoir la démocratie, ont soutenu politiquement et financièrement durant des années les groupes séparatistes ouïghours. Pourtant, maintenant que la Turquie est devenue un acteur régional cherchant à affirmer sa propre hégémonie, Washington semble parfaitement se satisfaire de permettre à cette stratégie de se réaliser au détriment de la Russie et de la Chine.

Un bon indicateur de cette manière de voir de la part des États-Unis apparaît peut être dans le fait que des attaques terroristes à grande échelle au Xinjiang et en Chine occidentale ne sont généralement presque pas mentionnés par les médias occidentaux. Par exemple, le 31 mai 2014, 31 civils Chinois ont été tués dans une attaque terroriste sur un marché au Xinjiang. Presque trois fois le bilan des attentats contre Charlie Hebdo, mais à peine une mention de ces actions en Occident. C’est sans aucun doute dû au fait que l’Occident doit toujours présenter la Chine comme l’agresseur, jamais comme la victime du terrorisme. Au delà du double standard, une telle hypocrisie illustre l’état d’esprit insidieusement cynique des planificateurs occidentaux, qui considèrent toute les formes possibles de déstabilisation de la Chine comme un gain net pour leur hégémonie.

Les États-Unis sont gagnants lorsque la Chine et la Russie sont perdantes

flags8341c555853ef014.jpgCe sont finalement, la géopolitique et l’économie qui dictent l’agenda de la politique étrangère de l’Occident (et par extension de la Turquie) en Asie centrale et en Chine. Il s’agit d’une tentative d’étouffer le développement économique, tant de la Russie que de la Chine, et d’empêcher les deux puissances de poursuivre leur double démarche de coopération et d’intégration régionale. Ainsi considérée, la Turquie devient une pièce géante instrumentalisée pour garder la Russie et la Chine séparées mais aussi garder séparées la Chine et l’Europe. Il y a beaucoup de magie derrière le rideau proverbial.

Dans le contexte de la Chine, l’objectif premier de Washington est de l’empêcher d’étendre l’infrastructure de son développement économique, non seulement en Asie mais tout spécialement en Europe. Le plus important des grands projets de la Chine est la Nouvelle route de la soie – un projet ambitieux qui relierait la Chine à l’Europe par voie terrestre, grâce à des trains à grande vitesse, des nouveaux aéroports et un vaste réseau de distribution. Un tel développement transformerait le commerce mondial, et la Chine ne serait plus contrainte de dépendre presque entièrement des transports maritimes commerciaux, une sphère dominée par la force navale et l’influence des États-Unis.

La ville occidentale chinoise d’Urumqi, capitale de la province du Xinjiang, est un pivot de la Nouvelle route de la soie. Comme l’a expliqué Duan Zixin, le directeur général du Groupe Xinjiang Airport :

«Nous croyons que le nouvel aéroport international dans la capitale régionale d’Urumqi sera opérationnel vers 2020. Il deviendra une des plate-formes aéroportuaires les plus importantes d’Asie centrale. (…) Notre objectif est de lancer de nouvelles routes reliant le Xinjiang à des centres commerciaux essentiels en Asie centrale, à l’Est de l’Asie et en Europe. Ce sera une Route de la soie aérienne.»

L’expansion des aéroports, jointe à la proposition d’utiliser Urumqi comme plate-forme ferroviaire sur le réseau de distribution de la Nouvelle route de la soie, a propulsé le Xinjiang au centre des projets chinois d’expansion économique mondiale. C’est précisément cela qui a fait de la déstabilisation du Xinjiang une priorité pour les États-Unis et la Turquie, son alliée dans la région. En finançant, en entraînant et en fournissant un soutien matériel à l’ETIM et à d’autres groupes extrémistes dans la région, l’Occident espère en quelque sorte que le Xinjiang ne sera pas viable pour le développement économique, faisant ainsi dérailler les projets de la Chine.

De façon similaire, la Russie a commencé à mettre en œuvre ses projets les plus importants en Asie centrale, spécifiquement avec l’établissement et l’expansion de l’Union économique eurasienne – une alliance économique régionale incluant la Russie, le Kazakhstan, la Biélorussie et l’Arménie; le Kirghizistan doit la rejoindre cette année et le Tadjikistan a manifesté son intérêt. Si l’on considère l’immensité géographique de la zone couverte par l’UEE, on ne peut s’empêcher de la voir comme un élément fondamental pour le succès de la Nouvelle route de la soie. En fait, les planificateurs russes et chinois ont depuis longtemps reconnu ce partenariat naturel et cette trajectoire mutuellement bénéfique à leur développement.

Les importants contrats autour de l’énergie récemment signés entre la Russie et la Chine, dont des engagements à investir des sommes importantes pour le développement d’infrastructures d’oléoducs tant à l’Ouest – le pipeline Altaï, ce n’est pas une coïncidence, terminera sa route au Xinjiang – qu’à l’Est, ont rendu Washington toujours plus nerveux. Naturellement, les États-Unis comprennent le potentiel inhérent à une telle coopération, qui pourrait même finalement transformer l’Europe en un allié peu fiable pour eux. Par conséquent, ils feront tout pour empêcher la coopération russo-chinoise de se réaliser.

Ainsi, l’Occident laisse la Turquie plus ou moins libre de poursuivre sa stratégie néo-ottomane en recourant à des méthodes états-uniennes éprouvées: financer le terrorisme, fomenter des guerres civiles et alimenter le chaos, dans un but de gestion de crises. Cette politique a déjà conduit à des morts innombrables en Syrie et indéniablement, elle provoquera toujours plus de morts à l’avenir. Elle a créé des divisions et des conflits au Moyen Orient, au profit des États-Unis et de leurs alliés les plus proches dans la région, Israël et la Turquie. Elle place la Russie et la Chine directement dans le viseur de l’Empire. Il semblerait que cela ait toujours été le but.

Eric Draitser

Eric Draitser est un analyste géopolitique indépendant basé à New York City, il a fondé StopImperialism.org il est aussi éditorialiste pour Russia Today, exclusivement pour le journal en ligne New Eastern Outlook.

Par Eric Draitser – Le 2 février 2015 – Source NEO

Traduit par Lionel, relu par jj et Diane pour le Saker Francophone

Source: http://lesakerfrancophone.net/lempreinte-de-la-turquie-dans-la-guerre-de-loccident-contre-la-chine-et-la-russie/

Visions of China: The Nationalist Spirit in Chinese Political Cinema

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Visions of China: The Nationalist Spirit in Chinese Political Cinema

Michael Presley

Ex: http://peopleofshambhala.com

What follows is an introduction, with examples, of a particular sub-set of Chinese cinema, namely film as overt political propaganda.  Here, the distinction is one between China and Chinese considered as an organic national unit, opposed to two enemies: first, their historical and overtly hostile enemy, Japan; and second, a covert foreign cultural and economic influence, Occidental-style liberal capitalism.  The films discussed are political inasmuch as they uncover a distinctly political ground; a ground most acutely expressed within the work of German political theorist Carl Schmitt’s The Concept of the Political (1927-1932).  For Schmitt, the political is strictly defined by the disjunction between a people and their existential enemy, a distinction that supersedes all other social or cultural considerations.  Without going into the historical precedent for the existence of Japan as China’s enemy, or considering whether within an objective historical context the Japanese are necessarily worthy of being their enemy, we will simply accept the fact that it is so.  Alternately, the political enemy defined by Western influence is less understood, and often less immediately recognized, in spite of its likely more subversive and on-going quality.

We recognize that at the present time in world history the West is thoroughly dominant, although for how long it will remain so is an open question.  However, because of its cultural, economic and military dominance, there is no current Western analog we can cite that sufficiently compares to the current Sino-Japanese relationship.  This is so in spite of certain efforts to invoke a subset of Islam (under the common name Al-Qaeda), and lately Russia, as the Western enemy.  The former is at most a loose association whose presence is often not very definable as a concrete geopolitical entity, whereas Russia, unlike the former Soviet Union, takes the form more of a competitor showing certain social, political and economic interests that run afoul of the modern Western liberal agenda.  For its part, China has, at times, been considered an enemy, however this concept is difficult to square with the fact that Western capital has made China its manufacturing base, and in a symbiotic relation China has financed much of the West’s debt-backed monetary system.

Nevertheless, it would be wrong to conclude that Western liberalism has no mortal enemy, because in a real sense its enemy is none other than an historical, anti-liberal, pre-modern indigenous tradition.  We trace this movement away from a more traditional non-liberal Occidental form, first in Thomas Hobbes’ political theory, and, broadly speaking, even earlier within an epistemological nominalism found within certain strains of late medieval scholastic philosophy—thinking which ultimately led to philosophical Idealism, along with a related strain of empirical skepticism and a beginning scientism derived from Descartes’ personalist methodology.  By the time of the Enlightenment, the liberal deed was done and the die cast.  Tradition, from then on, was no longer an option for anyone.

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In our present context, that is, politically oriented cinematic expression, we cannot be surprised to find tradition mostly deprecated within American popular cinema, inasmuch as America is a child of the Enlightenment.  Likewise, it cannot be denied that Hollywood remains the most influential cinematic product, worldwide.  In spite of an indigenous Chinese film industry, Avatar is the highest grossing film in China.  At the same time we note that the number three and number five mainland money-makers are adaptations of a Chinese classic novel (The Journey to the West).  Shorn of special effects, Hollywood cannot be said to dominate Chinese cinema, and a strong nationalistic spirit manifests among Chinese movie-goers.  Whatever the case, the future development of Chinese cinema is likely not to follow a derived Hollywood script.

It is wrong to view China through an Occidental liberal lens.  As a non-liberal ethnostate we must understand that China’s geopolitical actions are less directed toward exporting its own peculiar political-economic system (a system officially known as Socialism with Chinese Characteristics) in hopes that others might emulate it, than it is in preserving and protecting what the regime believes to be its own indigenous ethnic and racial  prerogatives within internal contiguous borders (to include Tibet and the Xinjiang Uyghur Autonomous Region), and externally by way of exploiting developmentally challenged areas such as Africa.  In the latter, unlike the liberal Western agenda’s foreign policy, Chinese are not interested in turning Africans into Chinese, but rather are they concerned with a more long-term strategic position.  If this can be done by leaving Africans to be Africans, that is fine, and in fact it is preferred.  The West, on the other hand, is intent upon turning Africans into liberal Westerners, a naïve and ultimately futile project given the ethnic and tribal instincts of Africans.  Chinese, who are also ethnic, tribal, and non-liberal seem to have a better intrinsic understanding of the situation.

Considering our topic proper, we must recognize that the Hollywood product is no more than loosely disguised political and social propaganda, albeit quite subtle compared to either “old-style” Soviet or National Socialist propaganda [think Sergei Eisenstein and Leni Riefenstahl].  Ironically, out-in-the-open political propaganda is much less insidious than the subtler variety typically found within Western movies, simply because overt propagandistic displays are easier to recognize, and possibly discount.   No one likes to be fooled or manipulated.  To this end, in two of the films we will consider, overt propagandizing in effect diminishes any higher aesthetic value they may possess.  Also, we should always remember that any ubiquitous media, our “external environment,” conditions us in ways that are often subtle, and unrecognized.  We may consider the words of Canadian English professor, Marshall McLuhan [the introduction to The Mechanical Bride], for some guidance:

[This] book… makes few attempts to attack the very considerable currents and pressures set up around us today by the mechanical agencies of the press, radio, movies, and advertising. It does attempt to set the reader at the centre of the revolving picture created by these affairs where he may observe the action that is in progress and in which everybody is involved. From the analysis of that action, it is hoped, many individual strategies may suggest themselves.

Thus, by observing certain cinematic forms—an analysis of action, perhaps we may profit as we attempt to understand and ameliorate a profound Western decadence, and spiritual deracination that too often manifests among our indigenous population.  Questions we may confront along the way: is a political solution available, even potentially; can a foreign sensibility show the way or offer guidance; and, if so, can cinematic art be an effective means to a political end?

To decide, we must consider the general status of politics in art.  Within an aesthetic context, some believe that politics sullies the very notion of art.   Here, art is taken as something sublime, and removed from the more vulgar aspects of Homo politicus.  From the standpoint of what we might want to call high-art, a critique of political cinema requires us to ask whether such a thing can ever be more than an exercise in acknowledging a sort of low brow entertainment, an attempt to give the vulgar more due than is proper, and ultimately whether political art is even worth an aesthetic critique.  That is to ask, can political propaganda ever be said to have an aesthetic value?  Can it ever approach high art, or is it a perversion of the very notion of art?  These questions can only be answered first by considering the nature of art in conjunction with the nature of man.

 

Chinese actresses from Daybreak and Street Angel

Actress Li Lili, country innocent Ling Ling, in Daybreak (left) and Zhou Huishen (Xiao Yun) and Zhao Xuan (Xiao Hong), in Street Angel (right).

Before beginning a discussion of art one ought to first set forth, or have already established, a groundwork of principles allowing a reference or a framework for subsequent valuation.  Within popular art criticism, especially criticism pertaining to ubiquitous and common cinema (common in the sense that it is opposed to fine art), a ground is often not made very explicit.  Maybe rightly so, since all leaving the cinema are critics; everyone has an opinion and anyone’s seems to be as good as any other.  But do these matters turn on opinion, and in any case is there an inherent epistemological equality among opinions?  We understand that it is not easy to formulate a groundwork for aesthetic valuation due to the generally recognized non-objective (at least in an empirical sense) nature of aesthetics, which leads some to argue that any conclusions must therefore be inconclusive and likely arbitrary.  Others know differently, and want to base their critique within a progressive aesthetic hierarchy leading upward to an ideal, a transcendental conception of Beauty, whose being-nature supports the final end of man (in an Aristotelian teleological sense), and whose arbiter is generally believed to be the wisdom found in and flowing from tradition.  Behind it all, aesthetic judgment is required.  The first question, then, is how to judge?  To simply state that aesthetics is the science of “the beautiful” solves nothing as we attempt to parse specific instances of art.  Such a definition necessarily points beyond whatever can be contained within words, even though our words may lead us toward a rational understanding of art as the expression of the formal idea of Beauty, and as it uncovers a non-rational, non-discursive experience of the transcendental.

At the same time it is wrong to judge art wholly through its participation in, or as an expression of, an integral transcendental formal idea, simply because various practical aspects of a particular art may not be transcendental at all.  Within the philosophy of art, as the historian of philosophy, Étienne Gilson, argued [see The Arts of the Beautiful], art’s most fundamental aspect is a making.  It is a human activity resulting in the creation of artifacts.  And as a directed activity it is intentional.  The resulting product may be produced for a variety of reasons, the least of which is intended to express any transcendental idea of Beauty.  For instance: art may be intended to evoke a certain emotion; it may be made for decoration; a therapeutic value might be supposed; or perhaps the goal is simple entertainment with no other implied motive; for advertising; or, as in our current subject, overt political influence.  The list is not exhaustive.  The ability of an art-form to meet the criteria of more mundane purposes does not in any way depend upon the artwork being representative of an ideal, however this fact does not necessarily exclude its participation in the ideal, nor can we always casually dismiss art that is not made in order to represent or evoke a transcendental theme.

Turning to political art we should keep in mind that its place in Western tradition (derived as it is from classical philosophy) always understood that man cannot fulfill his natural end outside the social order, and because of it the polity or state has traditionally been understood to exist prior to the individual.  Thus, the arts of the political (that is, political endeavors in their fullest meaning) are inseparable from the nature of man, and art-forms depicting political arts must correspondingly hold a valued place in any discussion of art as art.  The degree to which examples of political art achieve their goal, that is, as an expression of the political as a concrete instance of an ideal, can be used as a criteria to establish an ordinal aesthetic hierarchy.  It is not the purpose of this review to rank the films discussed, but rather to simply highlight some examples of the genre.  At the same time, each in their own way could be ranked high, from a political standpoint.  We are not here referencing acting, cinematography, special effects, and all the rest, but rather the film’s expression of the political.

Cinema should be a primary vehicle of political expression.  Cinema holds a unique position among the arts inasmuch as it participates in formal aspects of the several isolated pre-cinematic art forms.  Cinema shows movement as does dance.  Cinema offers up spoken word as does rhetoric, poetry, and song.  It may describe color, and juxtaposition of form as in painting.  Perhaps more importantly film abstracts both the comedic and tragic from traditional theater.  This multiform aspect may be why cinema has always been attractive to the political propagandist, and it is not incorrect to state that cinema, more than any other art form, exemplifies the Platonic hesitancy that denies unfettered music into the polity, but rather requires necessary censorship within the best of all states.  Today in the liberal Occident, especially the United States, we do not always primarily think about a dangerous political aspect of cinema inasmuch as censorship is generally considered to be repugnant to the civic mind.  Because of it, the state censor has been reduced to a vestigial, industry sponsored non-governmental review board (the Classification & Ratings Administration, or CARA) that no one knows anything about, nor does anyone particularly care.  However, it is not so within more traditional societies, or in non-liberal regimes.  In such regimes there are two chief considerations: first, and typically most important, the maintenance of the regime against subversive elements; and second, the idea that the regime ought to act as a moral agent in order to correct behavior and edify the citizenry.  Contrary to modern-day Western political norms we should point out that the first above-cited notion may or may not be indicative of tyranny, but depends upon the motive and methods of the regime in question, while the second aspect is part and parcel of classical Western political theory stemming from Plato, along with Aristotle’s understanding of the state as logically prior to the individual.  Here, the state is necessary in order for citizens to achieve their individual natural end.  Needless to say, these considerations remain unpopular within modern political theory, in spite of some later efforts to recover lost ground, for instance in some of the work of Leo Strauss.

Political propaganda, whether cinematic or no, finds its most immediate subject matter in war.  War is, after all, the ultimate existential crisis for a people, and, anent Carl Schmitt, the conflict between a nation and their enemy is said to define the concept of the political, altogether.  As a contrast to China’s relation to Japan, Hollywood’s presentation of the Japanese question has changed considerably since the Second World War.  Although Americans have rehabilitated Japanese, making them as a likeness unto their own image, it is not so from the standpoint of the Chinese toward the Japanese, where, across a small area of ocean, island-mainland cousins remain solid enemies.  This East Asian political disjunction now becomes our starting point when considering Chinese political cinema.

 

Vignettes from The Classic for Girls

Vignettes from The Classic for Girls.

Chinese political cinema began with a theme of disaffection.  It was a disaffection over not only external forces (forces not always, or even primarily, Japanese), but internal social discontent associated with a turn from an agrarian feudal order, to a modern cosmopolitan state.  Shanghai was a principal focal point as it represented the locus of both old and new.  In assessing a not particularly arbitrary starting time, we consider the May Fourth (1919) Movement as a turning point.  At the beginning of the last century China was in transition.  An imperial dynastic tradition had fallen apart, while European colonialism carved up the coastal cities of China. The end of the First World War resulted in a Chinese sense of political betrayal inasmuch as whatever China could do for the Entente (mostly the Chinese Labor Corps) had been summarily discounted at Versailles.  Japan came away the big winner on the Chinese mainland, and as a result an anti-Western sentiment grew, along with an established hatred for anything Japanese.  But this resentment was two-edged.  First, in spite of a sense of political betrayal, Chinese intellectuals understood that their only hope for cultural transformation [that is, liberalism as opposed to “the old ways”] was to appropriate both the West’s advanced technology and, as a foil to tradition, its ideology.  However, it is one thing to make use of foreign technical knowledge, but quite another to appropriate foreign political thinking.  A gun is a gun is a gun.  Can the same be said for the social effects of Enlightenment derived political theory?  And what happens when a culture encounters both, at the same time?  One also senses that a growing Western influenced Chinese social decadence, associated in their own minds with the economic hegemony of what we now call globalist capitalism, was instinctively repellant to those steeped in a traditional Confucius-Taoist-Buddhist hierarchical folk culture.  In fine, the May Fourth Movement contained a contradiction between liberalism (i.e., the universal rights of man) and nationalism (an organic understanding of what constitutes a nation), and early Chinese political cinema infused it all.

Before discussing specific films it is necessary to say a few words about the distinction between what follows and what most people may know as Chinese cinema.  If they know it at all, Westerners are likely familiar with Chinese fantasy cinema.  Here, women are portrayed as kung-fu masters, adept at swordplay and hand to hand fighting.  They are merciless killers, able to climb walls effortlessly, and fly through the air.  They can fight on willowy bamboo stalks.  Sexuality may be implied, but is hardly ever explicit.  Entertaining as they may be, characters such as those typically portrayed by Michelle Yeoh and Brigitte Lin have no place in early Chinese political cinema.  In reality, women are not by nature physical fighters, but if made into fighters their weapons are usually sexuality coupled with cunning.  Only in modern times, with the advent of killing at a distance, are women able to become warriors.  By the time of the Chinese Civil War women were sometimes conscripted as soldiers, and women soldiers are portrayed in one of the films we will discuss.  First we will give a brief synopsis of representative political films, and then offer some general comments, starting with three pre-communist films.

Daybreak [Tianmíng, 天明 1933, available at the Internet Archive with English subtitles] directed by Sun Yu, an American educated Chinese, tells the story of Ling Ling, a naïve country girl who, due to war, leaves her fishing village for Shanghai.  Taking a position as a factory worker, Ling Ling is soon brutalized by the owner’s son, and falls into a life of prostitution.  In spite of her fall, Ling Ling retains an essential dignity, and works her way up to a position of “high class” call-girl servicing rich clients.  She becomes well to do as a result of her client’s largesse, using her earnings to help orphans.  Ling Ling’s friend has become a political revolutionary, and in order to cover for him she allows herself to be arrested.  The final scene before her firing squad is an appeal for the Chinese as a people to stop internecine conflict, and instead to focus their collective efforts on nationalism with the aim of defeating both the internal and the foreign enemy.

Another pre-revolutionary film, Nuer jing 女兒經 1934, highlights explicitly the May Fourth Movement’s contradiction.  The movie’s title (in English known alternately as A Bible for Girls/The Classic for Girls, or sometimes Women’s Destiny) is taken from a Ming era (1368-1644) Confucian primer for young girls, the purpose being to establish a moral foundation and guidance within an established hierarchical social order.  The Classic for Girls is rather long, about two and a half hours, and is available without translation at the Internet Archive.  The action takes place within an upscale Shanghai apartment, where a group of young women stage a reunion, narrating their life stories over the past ten years, each story shown as a separate “movie within a movie” vignette.  Due a particular moral or social failing exacerbated by fate, each woman succumbed to some or another tragedy.  The implication is that in large part their problems were due to Western-style social decadence coupled to a personal moral failure.  At the close of the film, the women are nevertheless upbeat, happily watching a street parade staged by the Sino-fascist New Life Movement, a KMT inspired anti-communist, anti-democratic, “neo-traditionalist” group incorporating a strain of Sino-Christianity by way of Soong Mei-ling’s influence [Generalissimo Chaing’s wife].

Street Angel [Malu tianshi, 马路天使 1937] directed by Yuan Muzhi, tells the story of two sisters, Xiao Hong (played by Zhou Xuan) and Xiao Yun (Zhao Huishen).  Like Ling Ling in Daybreak, sisters have fled war only to be exploited by their adoptive parents.  Xiao Yun is coerced into prostitution, while Xiao Hong is employed as a “sing song” girl, lately to be sold to a rich businessman/gangster.  Rebellious sister Xiao Yun is stabbed by her adoptive father, and cannot be saved.  A physician refuses to help; her poor friends have no money to pay him.  In the end, there appears to be no way out for the characters within Shanghai society as it is.

After the Japanese surrender and the defeat of the KMT Nationalist Party, the Chinese Civil War ended with the creation of the People’s Republic of China in 1949.  An early Chinese Communist Party sponsored film, The White Haired Girl [Bai Mao Nu, 白毛女 1950] directed by Wang Bin and Shui Hua, tells the story of peasant girl Xi’er (Tian Hua) and her betrothed, Dachun (Li Baiwan).  In order to satisfy Xi’er’s father’s land tax, the daughter is sold into slavery to the landlord, who proceeds to rape her.  Pregnant, she escapes into the mountains suffering a miscarriage.  The girl lives off the land taking shelter in a cave, but during the harsh winter her black hair turns white.  In order to survive, at midnight Xi’er leaves her mountain abode, stealthily enters a Taoist shrine, and steals food placed by peasants as an offering to the local goddess.  The frightened peasants spy her running in and out of the shrine, and create the legend of the “white haired goddess of the temple.” Shortly after Xi’er’s slavery, her betrothed runs away from the village and, out of grief along with a desire for political justice, enlists in the Communist Party Eighth Route Army which now, several years on, has liberated his village.  Strangely intrigued by the peasant’s folk tale, Dachun sets a trap for the temple goddess who, of course, turns out to be his long lost love.  Xi’er, with the help of the Red Army and peasants, captures the evil landlord, who is swiftly brought to justice.

Chinese movie actress Xi'er.

Xi’er sold (left), Xi’er as Taoist goddess (center) and The ghost becomes human (right).

The Red Detachment of Women [Hongse niangzijun, 红色娘子军 1961, directed by Xie Jin] is more or less based on historical events.  RDW is set during the Chinese Civil War (the so-called Agrarian Revolution years), 1927—1937. At the time represented in the movie, the Hainan island area was a fighting ground between KMT Nationalists, Japanese, and Chinese Communist guerrillas.   In 1934 (some sources say 1931) the 2nd Women’s Independent Regiment of the Red Army was commissioned. Legend has it that over 100 women ran away from oppressive captivity, and joining peasants and workers helped form the force.  It has been reported that during the Japanese occupation of Hainan over a third of the male Chinese population were killed. This practically necessitated that women be engaged in many non-traditional roles, not a problem since gender egalitarianism was an ostensible CCP ideal, at least as it pertained to the proletariat workers and peasants.

Xijuan Zhu plays peasant girl Wu Qinghua, who has escaped the slave dungeon of Nan Batian, the Southern Tyrant. The defiant Wu escaped before, so this time she’s chained up in anticipation of being sold to another master.  After her final escape, and on the run, she meets disguised Red Army officer, Hong Chongqing, who directs her to the Red Army hideout.  Once there she joins an all-woman’s detachment and successfully leads her regiment to victory over Nan and his running dogs.

In a more modern vein we consider two recent films, first Zhang Yimou’s Flowers of War [Jinling Shisan Chai, 金陵十三钗 2011].  Zhang Yimou is likely the best known Chinese director, responsible for many notable films such as Ju Dou, The Story of Qui Ju, Shanghai Triad, House of Flying Daggers, and Curse of the Golden Flower.   Flowers of War is set in 1937 Nanking during the Japanese invasion.  It is the story of an American posing as a Catholic priest, and his at first reluctant attempt to save a group of Chinese Catholic schoolgirls.  The American’s fighting companions consist of a cynical band of prostitutes who have lately arrived from the ruins of a bombed out brothel, seeking shelter.  In order to save the pure and innocent schoolgirls, these world weary prostitutes take the place of the schoolgirls.  They cut their hair, don Catholic dress, and wrap their bodices with sharp glass shards that will be used as knives in order to cut the throats of their Japanese captors who are coming to take them away in order to use them as “comfort women”.  Once the prostitutes are taken away by Japanese troops, the American escapes to safety with the Chinese Catholic girls.

Next we consider the Chinese adaptation of Pierre Choderlos de Laclos’ novel, Dangerous Liaisons [危險關係, 2012].  Directed by South Korean Hur Jinho, this Mandarin language Chinese movie is set in 1931 Shanghai.  The decadence of the characters is certainly appalling; naïve character Du Fenyu (played by Zhang Ziyi) considers suicide, only finally understanding that Western decadence must give way to positive action; at the end of the film she leaves Shanghai, joining the Communists [one suspects that it is not the Nationalist KMT inspired New Life Movement that she joins, as portrayed in the film, National Customs, but one cannot be sure] in her new role as school teacher and, one suspects, Japanese fighter.

Chinese movie actress as Red Army soldier

Peasant Wu, confronting her tormentor.

Finally, two examples of overt propaganda that completely strip the films of all aesthetic sensibility may be cited.  First, Breaking With Old Ideas, and then, National Customs.  The first was produced under the care of Jiang Qing [artistic director of the Cultural Revolution] as a “reminder” to all Chinese that revisionism must never be allowed to manifest in the era of “Mao Zedong Thought”.  Yet, to take this film either as entertainment or edification would be to take it out of any possible context, and the contorted plot underscores just how spiritually stifling communism can be.  National Customs is different, in that it actually aims at showing the contrasts between two social orders: traditional Chinese agrarian folkways, and modern Shanghai Western influence.  However, due to the influence of KMT censors, the film turns into nothing more than a grotesque indoctrination session.  This is really too bad inasmuch as National Customs highlights two ironies.  First, it is the last movie featuring actress Ruan Lingyu before her suicide, and secondly, it is thoroughly anti-Western.  The first is an irony inasmuch as Ruan’s character, Zhang Lan, espouses sentiments that would have prevented her from suicide had she paid attention.  The second irony is that the KMT were entirely dependent upon Western support, and once that stopped the mainland fell to the CCP.  Plus, Soong Mei-ling was hardly, in real life, the apotheosis of the young woman played by Ruan, but in outward appearance was more like the character Zhang Tao, played by Li Lili.  [As an aside, for anyone interested in this era’s cinema, they can be directed to the movie, Center Stage, an excellent quasi-documentary about the life of Ruan Lingyu.  It is available online with subtitles, for free.]

A common theme among the films is how those possessed of naïve apolitical innocence, or cynical immorality, can rise above their station given the proper influence.  Proper influence is a correct political outlook conjoined to a nationalist spirit.  The women in Daybreak, Street Angel, andDangerous Liaisons are, in a real sense, pre-political since they have not yet been introduced to, or have only recently been made aware of, a political solution that could ameliorate their depravity.  In the later films, by the time Xi’er and Wu escape their immediate oppression, a political solution offers itself, and it only remains for them to embrace it.  But, in return, before embracing a political solution they must to be willing to offer up their lives.  One’s life is the necessary condition inherent within a true political context.  The situation described by Flowers is much the same.  Strictly speaking, political ideology is not the immediate issue for the women, much less the American.  Nevertheless, the individual’s life must be judged as secondary to the hopeful existence of a greater nation-being which, for its part, must survive at all costs.  Along with killing the enemy (although in this instance killing Japanese is a secondary problem for the women), their immediate concern is saving the next life-giving generation—Chinese school girls.  Unlike Wu (Red Detachment of Women), these women are not professional soldiers, but civilians, and their planning against the enemy is ad hoc.  In a similar rejection of Western modernity, Du Fenyu forsakes her ill-gotten gain (inherited from a dead spouse) in order to groom the next generation, and fight the Japanese army.  It is a moral teaching, hearkening back to The Classic for Girls, and the book of the same name expounding moral instruction for girls and young women.

To conclude we should probably say a few words about religion.  Religion is understandably downplayed within these revolutionary themes, just as overt Chinese tradition is deprecated in official Communist era films (The White Haired Girl and The Red Detachment of Women).  This is not surprising, as the Communist Party takes the place of the church, and the transcendental spirit is transformed into the community of socialists.  Strict Western-style political communism was never suited for China, though.  Chinese have always been superstitious, and have always expressed authentic religious feeling.  Consequently, Chinese art was always religious, featuring large doses of Buddhist ceremony and Taoist magic.  To cite an example: in the historical Three Kingdom period [220-280 AD] Warlord Lui Bei’s chief advisor and general, Zhuge Liang, is depicted as a Taoist priest in Luo Guanzhong’s Romance of the Three Kingdoms.  But Chinese Communism is slow to change.  In spite of religious scenes in both The White Haired Girl and Flowers of War, religion is not a chief characteristic or influence upon any character’s heroic action. Rather, the chief influence is political—a nationalist spirit.  The earlier film depicts traditional folk religion as simple superstition, and if anything it exists as a hindrance to the peasant’s acceptance of the clear light of Chinese Communism. In effect, the Eighth Route Army is responsible for debunking primitive religious superstition, and it is the army that is responsible for “reincarnating” Xi’er back into the world of the living.

For their part, both the Flowers and ersatz priest are out of place in the cathedral.  But only at first.  As the movie progresses it is almost as if a spirit descends upon the characters, and guides their thinking.  But even that is not clear.  And if it is an Occidental spirit, it is not the current liberally interpreted spirit of “turn the other cheek” Christianity, but rather an earlier Judaic tradition of destroying one’s enemies without mercy.  For the Flowers, their humanity may simply be the blossom of an integral “Taoist yin” nature directed toward feminine nurture; coupled, no doubt, with both fear and intense hatred of Japanese soldiers.  The American, in his role as a newly self-ordained priest, could have easily left on his own, saving his life and turning the rest over to Japanese invaders.  In many respects his is the most enigmatic of characters, and his inclusion in the film, along with Chinese Catholic school girls, deserves further consideration.

Christian Bale, Western reprobate turned hero (top) and Zhang Ziyi as Du Fenyu, disenchanted and leaving Shanghai (bottom)

Christian Bale, Western reprobate turned hero (top) and Zhang Ziyi as Du Fenyu, disenchanted and leaving Shanghai (bottom)

To conclude, although the Chinese Communists downplayed religion, Chinese tradition began an official restatement shortly after the disastrous attempt to destroy all vestiges of tradition during the Cultural Revolution.  In a beginning effort at recovery, in 1987, China Central Television produced a 36 episode series of one of the great modern Chinese classics, The Dream of the Red Chamber/Mansion [Hong Lou Mang 紅樓夢 by Cao Xueqin and Gao E].  However, not surprisingly, Taoist and Buddhist aspects of the novel were significantly downplayed, to the point of making the adaptation rather lean, to say the least.  To compare, one of the vignettes featured in The Classic for Girls, depicts one woman’s young daughter kidnapped, most likely for possible sale.  This may have be a conscious effort to recreate a beginning episode in the aforementioned novel, that is, an acknowledgement and a return to tradition.

michael-presley

Michael Presley is currently a Southerner who briefly sojourned in China, where he lived and studied with a Taoist priestess.  His own outlook is best described by English comedic stylist Vivian Stanshall’s description of the (fictional) Sir Henry of Rawlinson End: changing yet changeless as canal water, armored but not always effete, opsimath and eremite; still feudal.

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mercredi, 04 mars 2015

Sven Hedin's 1928 Expedition through the Gobi Desert of China

Sven Hedin's 1928 Expedition through the Gobi Desert of China

A silent documentary made in 1928 of Swedish explore Sven Hedin's expedition through the Gobi desert of Inner Mongolia and Xinjiang. Towns visited include Baotou (Paotou), Hami (Kumul) and Urumchi (Urumqi). At the very end of the film Sven Hedin meets Xinjiang's warlord governor Yang Zengxin (who was assassinated a few months later).
FULL VERSION:
http://www.archive.org/details/swedis...

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mardi, 03 mars 2015

Amerikas Politik treibt Asien in die Arme Chinas

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Amerikas Politik treibt Asien in die Arme Chinas

Ulson Gunnar

Als die damalige Außenministerin Hillary Clinton die »Hinwendung Amerikas nach Asien« verkündete, glaubten sie und die Politikheinis, die sich die neue Strategie erdacht hatten, vermutlich, sie hätten einen geopolitischen Geniestreich gelandet. Stattdessen ähnelt das Ganze doch eher einem Elefanten, der so wild durch den Dschungel trampelt, dass er alle in die Flucht schlägt.

Die Rhetorik, die mit der Ankündigung einherging, blieb leer und führte nie zu etwas Konkretem. Wenn man zwischen den Zeilen liest, sieht man, was die »Hinwendung« tatsächlich bedeutet: Südostasien, Südasien und Ostasien sollen künftig mit doppelter Energie untergraben, eingepfercht und mit Daumenschrauben bearbeitet werden, bis sie nach Washingtons Pfeife tanzen und zu Washingtons Vorteil agieren. Der wachsende Einfluss und die zunehmende Macht Pekings sollen auf diese Weise gekontert werden.

Von Malaysia bis Thailand sind die amerikanischen Pläne gescheitert. Nur in Myanmar und im Südchinesischen Meer scheint die Hinwendung bislang Früchte zu tragen. In der einen Region wächst die politische Unterwanderung, in der anderen nehmen die Spannungen zu. Trotz dieser »Erfolge« ist es unrealistisch, dass Myanmar sich gegen wachsende und engere Verbindungen zu Peking sperrt.

Auch die Vorstellung, dass ein militärisch wieder aufrüstendes Japan China in Schach halten kann, wird von Tag zu Tag unglaubwürdiger.

Weiterlesen:

http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/ulson-gunnar/amerikas-politik-treibt-asien-in-die-arme-chinas.html

mercredi, 25 février 2015

Chinesisches Engagement in Lateinamerika: Die Monroe-Doktrin ist bald Vergangenheit

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Chinesisches Engagement in Lateinamerika: Die Monroe-Doktrin ist bald Vergangenheit
 
Ex: http://www.zuerst.de

Washington/Peking. Wenn nicht alles täuscht, geht das Zeitalter der weltweiten US-Dominanz unwiderruflich zu Ende. Der Abstieg der maroden USA vollzieht sich vor unseren Augen, während andere Mächte, etwa China, rasch zur Weltspitze aufschließen und die bisherige Supermacht Nr. 1 immer häufiger auf Platz zwei verweisen.

In Lateinamerika ist das Ringen der beiden Giganten um Hegemonie und Einfluß besonders gut zu beobachten. Lange Zeit galt der gesamte amerikanische Kontinent quasi als alleinige Interessensphäre der USA, und von der lateinamerikanischen Südhälfte wurde abschätzig als amerikanischer „Hinterhof“ gesprochen. Die berühmte Monroe-Doktrin trug das Ihre dazu bei, daß Washington seine Macht in den südlichen Nachbarländern scheinbar dauerhaft zementierte. Doch mit dem erstarkenden China und einer Reihe politischer Veränderungen in den süd- und mittelamerikanischen Staaten ändern sich die Kräfteverhältnisse. Das Interesse der Chinesen an Investitionen ist groß.

Der Bau des prestigeträchigen Nicaraguakanals, der eine gewichtige und leistungsstarke Alternative zum Panamakanal werden soll, ist nur eines von vielen chinesischen Projekten auf dem amerikanischen Doppelkontinent. Peking arbeitet längst mit einer Reihe lateinamerikanischer Regierungen zusammen, um so einerseits die chinesische Industrie zu stärken, andererseits aber auch einen Fuß in die südamerikanische Tür zu bekommen. Das Nachsehen haben bei diesem Spiel immer öfter die USA.

Dabei hat sich Washington nicht erst in den letzten Jahrzehnten stark in der Region engagiert – und nicht immer segensreich. Ob es um CIA-Putsche gegen unliebsame Regierungen ging oder um Freihandelsabkommen, die in der Regel US-Unternehmen begünstigen, die einheimische Bevölkerung aber leer ausgehen lassen – die Amerikaner waren und sind präsent. Vor diesem Hintergrund kann es nicht überraschen, daß sich viele lateinamerikanische Regierungen durch eine engere Kooperation mit China eine größere Unabhängigkeit von den „Gringos“ versprechen. Mit Zustimmung wird auch registriert, daß sich die Chinesen anders als die USA in die inneren Angelegenheiten ihrer internationalen Partner nicht einmischen.

Lateinamerika gilt als Zukunftsmarkt. Derzeit befindet sich die Wirtschaft der meisten Länder der Region zwar noch auf einem vergleichsweise niedrigen Niveau, doch das Wachstumspotential ist groß. Die Bevölkerung verzeichnet in vielen dieser Länder ein gesundes Wachstum, es etabliert sich zunehmend eine kaufkräftige Mittelschicht, und die Zeit der blutigen Putsche scheint vorbei. Linke und Rechte scheinen gelernt zu haben, daß Konflikte besser politisch als mit Mord und Totschlag ausgetragen werden.

Anfang Januar lud Chinas Präsident Xi Jinping Vertreter der Gemeinschaft lateinamerikanischer und karibischer Staaten (CELAC) nach Peking ein. Bei den Gesprächen standen chinesische Investitionen in Höhe von 250 Milliarden Dollar in den nächsten zehn Jahren zur Diskussion. Für die lateinamerikanischen Kooperationspartner ist dies eine enorme Summe. Hinzu kommt, daß das Reich der Mitte vor allem in die Infrastruktur und den Energiesektor investieren will.

Die USA geraten durch diese chinesische Investitionsoffensive weiter in die Defensive, zumal nun chinesische Unternehmen neue Projekte verwirklichen und nicht wie in der Vergangenheit amerikanische. Wenn nicht alles täuscht, ist die Monroe-Doktrin bald endgültig Vergangenheit. (ds)

lundi, 23 février 2015

CHINE / JAPON: On chasse en Afrique

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CHINE / JAPON: On chasse en Afrique

Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr
 
Depuis un an et la tournée africaine du premier ministre japonais Abe de janvier 2014 (mais cela avait commencé en Zambie dès 2007), le Japon avance ses pions en Afrique, continent où la Chine ne cesse de s'implanter depuis trente ans. En fait, on assiste en ce moment à une véritable guerre d'influence « jaune » en Afrique sur fond d'Ebola, de Boko Haram et de mises au pas américaines musclées.

Le Japon a débloqué depuis un an une aide publique de 10,6 milliards d'euros pour l'Afrique et il est décidé à accroître considérablement sa présence. Le Japon tente clairement ici de se poser en rival de la Chine. Nous avons évoqué plus haut la Zambie car c'est le Japon qui avait offert 42 millions de dollars pour la réhabilitation de plusieurs quartiers de la capitale, Lusaka et pour la rénovation d'une partie du réseau routier. La première conférence Afrique-Japon (Ticad) date de 1993. Or sur place, on confond souvent présence chinoise ou africaine. Pour les Africains du peuple, les « japonais » sont des Chinois et pourtant ? L'aide publique japonaise au développement africain est en train de tripler sa mise, concurrençant ouvertement les soutiens chinois.

La Chine est présente en Afrique depuis les années 70 sous Mao Zedong, Elle avait déstabilisé l'Angola, la Tanzanie ou Zanzibar par groupes maoïstes interposés ou en investissant directement comme en Zambie. C'est Pékin qui construisit par exemple la ligne ferroviaire reliant ce pays d'Afrique australe à la capitale tanzanienne, Dar es- Salam. En récompenses, c'est actuellement la Chine qui exploite les plus grandes mines de cuivre du pays.

Ailleurs en Afrique de l'Est comme de l'Ouest, ce sont les Chinois qui inondent les marchés de produits manufacturés à bas prix mais surtout rachètent les échoppes africaines même dans des pays relativement riches comme la Côte d'Ivoire, le Cameroun ou le Sénégal. Du coup se développe de plus en plus dans la population un sentiment antichinois. Les Chinois ont certes construit des hôpitaux et des routes mais il n'y a que peu de médecins à l'intérieur et les murs commencent à se fissurer. Certains Africains commencent sérieusement à se poser des questions et ils pointent du doigt ces Chinois engloutissant non seulement les richesses minérales du continent mais s'approprier aussi la plupart des petits commerces.
 
Le Japon tente ainsi d'utiliser ces critiques pour présenter une alternative au développement différent. Tokyo prétend soutenir réellement la croissance africaine via des aides publiques et privées de 3 200 milliards de yens (24,2 milliards d'euros), dont une aide publique au développement de 1 400 milliards de yens (10,6 milliards d'euros). Sur ce total, le Japon fournira 650 milliards de yens (environ 5 milliards d'euros) en cinq ans pour le développement des infrastructures, en insistant sur l'importance des « couloirs internationaux » de transports au sein du continent et sur l'amélioration des réseaux électriques.
 
Certes, la présence chinoise est devenue incontournable sur le continent africain justifiant d'ailleurs une stratégie américaine offensive dont nous avons déjà parlé ici-même. En recherche constante des minerais et de sources d'énergie qui nourriront sa croissance, la Chine est devenue en 2009 le premier partenaire commercial de l'Afrique et elle remplaçait justement cette année-là le Japon comme deuxième puissance économique mondiale à aider l'Afrique derrière les Etats-Unis. Les échanges sino-africains ont plus que doublé entre 2009 et 2012, année où ils ont frôlé les 200 milliards de dollars. Mais le Japon semble vouloir réagir face à un commerce et à des investissements privés japonais jugés pour l'heure trop faibles (2 % du total du Japon).
  

Ainsi, pour soutenir les échanges privés, le Japon va notamment fournir 20 milliards de dollars d'assurance pour le commerce et l'investissement dans un marché continental en devenir qui comptera 2,2 milliards d'habitants en 2050. L'année dernière, M. Abe avait dévoilé d'autres soutiens, comme l'entraînement de 1 000 formateurs agricoles pour favoriser  le doublement de la production de riz dans la région sub-saharienne d'ici à 2018, le soutien à l'éducation de 20 millions d'enfants et l'amélioration de l'accès à l'eau potable pour 10 millions d'Africains.  Si les transactions entre l'Afrique et la Chine se sont montées à 180 milliards de dollars en 2012, elles ne sont entre l'Afrique et le Japon qu'à 25 milliards de dollars soit 7 fois moins. En fait, le Japon souhaite passer d'un pays donateur à un partenaire commercial à part entière. C'est aussi vital pour lui  après Fukushima car il importe à Tokyo de diversifier ses approvisionnements énergétiques.  Aussi, ce n'est pas pour rien que le Mozambique vient de recevoir un prêt japonais de 700 millions de dollars à des conditions avantageuses pour rénover son réseau routier car le Mozambique est un fournisseur prometteur de gaz et un producteur de charbon.

Le Japon est donc bien en Afrique un rival de la Chine mais les moyens des deux pays sont sans commune mesure. Les entreprises chinoises n'hésitent pas par exemple à éliminer carrément la concurrence en ouvrant des lignes de crédit pour financer les méga contrats. En Ethiopie par exemple, deux sociétés chinoises, ZTE et depuis peu Huawei règnent sans partage sur les télécoms. En cadeau, le gouvernement éthiopien avait reçu le siège imposant de l'Union africaine, construit par Pékin.  un « généreux »cadeau des Chinois aux Africains.

Rappelons que 30 % du pétrole chinois provient du continent noir, principalement du Soudan, de l'Angola et du Nigéria. Si les Chinois sont parfois préférés aux Occidentaux, c'est qu'ils ne s'occupent pas aussi de politique intérieure, ce qui a l'air de plaire aux dictateurs comme Mugabe au Zimbabwe. Sur ce dernier point, la coopération japonaise est handicapée parce que toujours soumise depuis 1992 à une Charte de bonne conduite de gouvernance, cas curieux et presque unique en coopération internationale bilatérale d'Etat à Etat où Tokyo met son aide en balance avec la libéralisation politique et économique. En fait, privé de force militaire depuis la Seconde Guerre mondiale, Tokyo a toujours conçu son aide comme une arme lui permettant d'imposer ses vues sur l'échiquier international en lorgnant de fait sur une place au Conseil de Sécurité. Or dans cette optique, elle aura besoin des voix des pays africains à l'Assemblée générale de l'ONU et forcément de voix légitimes et non despotiques. A l'opposé, le commerce chinois en Afrique n'est plus ouvertement « politique » mais cela ne l'empêche pas d'asseoir petit à petit une puissance et de garantir ses arrières du point de vue des matières premières, des terres agricoles et mêmes des ressources halieutiques ou financières.

lundi, 16 février 2015

L’Argentine desserre l’étreinte étasunienne

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L’Argentine desserre l’étreinte étasunienne

Auteur : Comaguer
Ex: http://zejournal.mobi

La visite de la présidente argentine à Pékin marque une nouvelle étape dans le processus d’émancipation politique  du pays. L’intervention déterminée et vigoureuse de Cristina Kirchner contre les atteintes à la souveraineté de l’Argentine devant l’Assemblée générale des Nations Unies en Octobre 2014 avait déjà marqué un tournant.

Cristina Kirchner avait en effet dénoncé l’intervention de la justice étasunienne qui bouleversait un plan de restructuration de la dette souveraine argentine longuement préparé qui avait reçu l’aval de toutes les banques concernées sauf une un fonds de placement new yorkais qui ne détenait que 1% de cette dette. La justice américaine (le juge GRIESA) avait décidé que ce fonds devait recevoir l’intégralité des sommes dues mais surtout, mesure évidemment attentatoire à la souveraineté de l’Argentine, que, si ce règlement n’était pas effectué, la totalité du plan de restructuration de la dette était bloqué.

Il  faut souligner :

1-que les dettes en question étaient toutes des remboursements d’emprunts contractés par l’Argentine avant l’arrivée au pouvoir de Nestor Kirchner et ensuite de son épouse Cristina,

2- que les autres créanciers avaient accepté de renoncer à 50% de leurs créances vieilles de 30 ans pour certaines.

Bel exemple d’impérialisme judiciaire et financier : le Capital étasunien est chez lui partout et la signature d’un gouvernement et de grandes banques internationales ne pèsent rien face à la décision d’un juge new yorkais actionné par le gérant d’un « FONDS VAUTOUR » selon l’expression aujourd’hui en vigueur.

La présidente argentine s’en était également pris à ceux qui reprochaient à son gouvernement d’avoir signé avec l’Iran un « mémorandum d’intention »  pour conjuguer les efforts des deux Etats dans la recherche de la vérité sur les deux attentats « anti israéliens » perpétrés en Argentine le premier contre l’ambassade d’Israël le 17 Mars 1992 (29 morts), le second le 18 Juillet 1994 contre les locaux de l’AMIA (association culturelle de la communauté juive d’Argentine – la plus nombreuse de toute l’Amérique latine – 85 morts) .

Ces attentats immédiatement attribués sans preuves à l’Iran et dont l’Iran a toujours nié la responsabilité n’ont toujours pas été élucidés et en signant le « mémorandum d’intention » l’Argentine ne faisait rien d’autre que d’accorder  à l’accusé un droit à la défense. La réaction impériale à cette décision fut, on l’imagine, très vive puisqu’elle remettait en cause,  vingt ans après les faits, la version officielle jamais démontrée mais entérinée par tout l’appareil de propagande « occidental ». Devant la même assemblée générale des Nations Unies Cristina Kirchner avait  défendu son choix et avait fait état de menaces de mort la concernant personnellement.

Elle avait continué à avancer dans sa recherche de la vérité et avait franchi une étape décisive en mettant un terme à la carrière du   patron des services de renseignement argentin M. Antonio Stiuso en poste depuis quarante ans.  Ce personnage, mis en place par le régime péroniste, avait réussi à traverser la période de la dictature militaire et à demeurer à son poste ensuite. Beaucoup d’argentins considéraient que cette « solidité au poste » ne pouvait s’expliquer  que par un soutien constant de Washington et ses méthodes étaient souvent qualifiées de « gestapistes ». Le procureur Nisman en charge du dossier « iranien »  retrouvé « suicidé » ces derniers jours et qui s’apprêtait à confirmer la « piste iranienne » sur les attentats anti israéliens était soutenu dans son enquête par M. Stiuso dont il était de longue date un proche.

Autant dire que l’étoile de Cristina Kirchner avait beaucoup pali aux Etats-Unis et dans le reste de l’Occident.  Elle en avait évidemment conscience et avait réorienté sa politique en conséquence. Cette réorientation vient de prendre un tour très concret dans sa visite officielle à Pékin où elle vient d’être reçue par le président chinois. Ce n’est pas à proprement parlé un retournement subit puisque les visites de dirigeants chinois à Buenos Aires s’étaient multipliées ces dernières années et avaient débouché sur des projets de coopération économiques en de nombreux domaines (transports, énergie, électronique…).

La  récente visite de Cristina Kirchner à Pékin donne à cette coopération une dimension militaire importante. L’Argentine va acheter à la République populaire  ou construire avec des accords de transfert technologique les matériels suivants :

- Corvettes: Ce modèle produit par les chantiers chinois CSIC P18 va porter le nom de corvettes de la  CLASS MALVINAS = CLASSE MALOUINE (déjà vendues au Nigéria)  de quoi mettre en rage le Foreign Office

- Véhicules blindés (modèle NORINCO VN1)

- Hélicoptères

Ces acquisitions prennent place dans un  programme d’ensemble signé par les deux pays le 29 Octobre 2014 couvrant brise-glaces, véhicules amphibies, remorqueurs de haute mer, et d’autres navires de guerre, mortiers de divers calibres, hôpitaux de campagne. Les observateurs militaires n’excluent pas l’achat de chasseurs chinois FC1.

Dans le monde multipolaire actuel, il est aujourd’hui possible de desserrer l’étreinte impérialiste étasunienne et de trouver dans d’autres pays : Chine Populaire, Russie… les moyens concrets de parer les coups revanchards que les Etats-Unis ont toujours porté contre les gouvernements manifestant de l’indépendance dans leur « arrière-cour » latino-américaine.


- Source : Comaguer

dimanche, 08 février 2015

Les Etats-Unis, évincés d’Asie centrale?

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Les Etats-Unis, évincés d’Asie centrale?

Entretien avec le Dr. Johannes Hübner, député du Nationalrat autrichien, spécialiste des questions internationales. Sur l’Axe Moscou-Pékin. Sur la situation géopolitique en Asie orientale et en Asie centrale

Propos recueillis par Bernhard Tomaschitz

Q. : Dans le sillage du sommet de la Coopération Economique pour l’Asie-Pacifique, on a assisté à un nouveau rapprochement entre la Russie et la Chine. Peut-on dorénavant parler d’un « Axe stratégique Moscou-Pékin » ?

JH : Cet axe stratégique existe déjà depuis cinq ou six ans au moins. Jusqu’ici, il se concrétisait principalement dans l’Organisation de Coopération de Shanghai. Dorénavant, en effet, on devra évoquer une pluralité de liens entre les deux géants eurasiens : sur ce chapitre, il faudra surtout souligner les deux accords importants sur l’énergie, celui qui a été conclu en mai et celui qui vient d’être signé en novembre 2014. Ces deux accords renforcent puissamment les liens entre les deux économies. Plusieurs indices semblent accréditer désormais la thèse que la Chine considère in fine qu’une coexistence harmonieuse avec les Etats-Unis n’est plus possible sur le long terme. Voilà pourquoi, elle mise aujourd’hui sur la Russie malgré les désavantages qu’il y a à chercher en ce moment même une alliance avec Moscou.

Q. : Et quels seraient ces désavantages ?

JH : Il faut aller les chercher dans le domaine économique : face à cette nouvelle alliance eurasienne, les Etats-Unis vont essayer de saboter de leur mieux les accords de libre-échange que la Chine a forgé avec les Etats de toute la région extrême-orientale, surtout avec la Corée du Sud et le Japon, et dans le cadre des accords ASEAN. Il faudra aussi s’attendre à ce que le langage médiatique se fasse plus rude à l’endroit de la Chine, ce qui signifie que l’on entendra à nouveau parler du Tibet, des droits de l’homme en Chine, de l’opposition qui s’agite à Hong Kong ou d’autres thématiques similaires.

Q. : A quelles mesures faudra-t-il encore s’attendre, car on ne peut tout de même pas partir du principe que les Etats-Unis vont baisser les bras et se borner à observer une situation contraire à leurs intérêts, où la Chine et la Russie coopèreront toujours davantage en les excluant de leur jeu ?

JH : Il y a déjà une chose que l’on peut observer depuis plus d’un an, c’est l’aggravation du conflit pour les groupes d’îles de la Mer de Chine du Sud. Officiellement, et pour la galerie, les Etats-Unis préconisent une politique de « désescalade ». Ils ne cessent d’affirmer qu’ils mettront tout en œuvre pour que les conflits trouvent une solution par le dialogue. Mais, en coulisses, ils chercheront à renforcer les Etats qui prendront des positions fermes et tranchées face à la Chine. Ils essaieront à coup sûr d’exercer toute leur influence sur les Philippines, où existe certes un ressentiment hostile aux Américains mais où l’on se méfie aussi des menées chinoises parce que la Chine est un puissant voisin et que les Philippines abritent une forte minorité chinoise. Avec le Vietnam, ce sera moins facile. En effet, malgré les manifestations brutales de nationalisme antichinois de ces derniers temps, où des magasins de citoyens vietnamiens d’origine chinoise ont été saccagés et incendiés, les gouvernements des deux pays restent communistes et sont donc plus proches qu’on ne pourrait bien l’imaginer. Chinois et Vietnamiens ne changeront vraisemblablement pas de politique.

chinaNavy_1551150c.jpgQ. : La Chine craint d’être encerclée par les Etats-Unis ; Washington cherche à installer un système antimissiles en Asie orientale, sous le prétexte du danger nord-coréen. Dans quelle mesure ces plans pourront-ils contribuer à envenimer le climat dans l’espace Asie-Pacifique ?

JH : Il faut d’abord attendre pour voir si ce système antimissiles se mettra vraiment en place. N’oublions pas que le fameux bouclier antimissiles, prévu, disait-on dans les milieux atlantistes, pour contrer les fusées iraniennes, n’a jamais vraiment été installé en Europe centrale et orientale. Le plus important aujourd’hui est, me semble-t-il, d’observer comment se développeront les futures relations sino-japonaises. On a pu assister à un certain dégel pendant le sommet de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique mais cet apaisement circonstanciel ne me semble guère significatif ; on ne perçoit pas encore clairement de quel côté viendront les gestes d’apaisement : d’un Japon très influencé par les Etats-Unis qui a tendance, sous cette pression constante, à adopter des positions hostiles à l’égard de la Chine et à provoquer délibérément son voisin continental ? D’une Chine qui, pour des raisons de politique intérieure et parce que les sentiments antijaponais persistent, préfèrera jouer la carte antijaponaise car celle-ci est plus facilement « articulable » qu’un anti-américanisme frontal ? Adopter une politique délibérément anti-américaine est dangereuse pour la Chine, bien plus dangereuse que d’utiliser la vieille image de l’ennemi japonais, héritée de la deuxième guerre mondiale.

Q. : Dans les futurs échanges gaziers entre Russes et Chinois, que vous avez maintes fois évoqués, les factures seront établies en roubles ou en renminbi. Cette décision doit alarmer les Etats-Unis car ce choix est une attaque directe contre le dollar qui, jusqu’ici, était la devise mondiale adoptée pour les échanges internationaux…

JH : C’est le cas, effectivement. Russes et Chinois conçoivent bel et bien ce choix de devises nouvelles comme une déclaration de guerre au système économique mondial dominé jusqu’ici par les Américains. Nous devons toutefois attendre et voir si cette facturation en roubles ou en renminbi pourra ou non s’imposer sur le long terme. L’accord énergétique ne prévoit pas, expressis verbis, que les factures ne seront établies qu’en devises locales ; plus exactement, il est dit qu’elles pourront, le cas échéant, être établies en devises locales, si les tractations commerciales réciproques le permettent. La Chine avait déjà pratiqué la même politique avec d’autres partenaires commerciaux comme la Mongolie ou certains Etats d’Asie centrale. Elle tente donc bel et bien d’internationaliser le renminbi. Mais ses tentatives sont très prudentes car l’internationalisation du yuan exposerait celui-ci, et avec lui l’économie chinoise, aux spéculateurs internationaux.

Q. : Dans les années 90 du 20ème siècle, les nouvelles républiques indépendantes d’Asie centrale, dont certaines sont très riches en matières premières, ont attiré l’attention des stratégistes américains. Plus tard, la Russie et la Chine ont créé l’Organisation de Coopération de Shanghai. Le « Grand Jeu » en Asie central est-il terminé... ?

JH : Il semble en effet que les Américains soient hors jeu dans la région. Après le dernier changement de gouvernement au Kirghizistan et après que les Américains aient dû rendre la base de Manas, il n’y a plus de présence militaire ou policière américaine visible en cette zone. Les ONG sont, elles, toujours présentes, ce qui a donc pour corollaire une présence très forte des services secrets qui tenteront de détacher les gouvernements centre-asiatiques de l’alliance qui les lie à la Russie et qui essaieront aussi de les détourner de tous rapports commerciaux de grande envergure avec la Chine. Dans le cas du Kazakhstan, ils n’ont pas réussi, même si certaines tensions ont troublé cette année les rapports entre ce pays et la Russie. Le Kirghizistan semble s’acheminer de manière irréversible vers une adhésion à la Communauté Economique Eurasienne. Quant aux autres Etats d’Asie centrale, toutes les options sont ouvertes. L’Ouzbékistan poursuit sa politique indépendante. Le Turkménistan aussi et le Tadjikistan est, finalement, un Etat sans guère d’importance pour les nouvelles dynamiques à l’oeuvre.

Q. : Quelles potentialités recèlent les plans chinois de relier l’Extrême-Orient asiatique à l’Europe, via l’Asie centrale, par des lignes de chemin de fer à haute vitesse et à gros gabarit ?

JH : Ces plans pour une nouvelle route de la soie ont déjà bien progressé et reçoivent un soutien financier massif de la Chine. Il s’agit certes de la route de la soie terrestre par l’Asie centrale, que je viens d’évoquer, mais aussi de sa consoeur maritime qui doit passer par l’Asie du Sud-Est, par Singapour, pour aboutir en Inde et dans la région arabe. Il s’agit là d’une priorité centrale pour la Chine car elle doit impérativement assurer la sécurité de ses voies commerciales et de ses voies d’acheminement de matières premières. Elle doit aussi créer une zone neutre d’influence, libre de toute ingérence américaine, où les Etats-Unis ne pourront plus orchestrer des manœuvres antichinoises. Je ne dis pas une zone d’influence strictement chinoise car la Chine n’en aura pas les moyens.

Q. : Percevez-vous le danger de la formation de deux blocs avec, d’une part, les démocraties libérales, soit les Etats-Unis et les Etats membres de l’UE, et, d’autre part, une alliance d’Etats posés comme « autoritaires », comme le Chine, ou considérés comme des « démocraties non libérales » comme la Russie ?

JH : La formation de deux blocs, pareils à ceux que vous me décrivez, est effectivement en train de se faire et je pense aussi qu’une telle formation est souhaitée quelque part. Une telle division du monde va bien dans le sens des intérêts stratégiques américains car, d’un côté, ce nouveau clivage binaire justifie la perpétuation de l’OTAN ; d’un autre côté, il donne un prétexte parfait pour maintenir la présence de troupes américaines en Europe. Enfin, troisième raison qui me permet de conclure à l’hypothèse d’une nouvelle division du monde en deux blocs : celle-ci oblige les Européens à se soumettre sans restriction aux objectifs politiques des Américains.

(entretien paru dans « zur Zeit », n°47/2014, Vienne, http://www.zurzeit.at ).

vendredi, 06 février 2015

RIC ou BRICS

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RIC ou BRICS

par Jean-Paul Baquiast
Ex: http://www.europesolidaire.eu
 
Les deux ne sont pas incompatibles. Nous avons assez souvent présenté le BRICS ici pour ne pas revenir sur celui-ci, ni sur ses grands projets de dédollarisation, mise en place d'un Fonds monétaire et d'une Banque internationale BRICS.

Néanmoins dans l'immédiat, même si Dilma Rousseff, pour le Brésil, ne se retire en rien du BRICS, c'est le rapprochement Moscou, Pékin et New Dehli qui se précise. Nous pouvons donc parler de RIC. Or les éventuelles difficultés de coopération pouvant naitre d'une compétition entre la Russie, la Chine et l'Inde, semblent en voie de se résoudre. Une réunion entre les trois ministres des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, Wang Yi et Sushma Swaraj (la ministre indienne) tenue le 2 février paraît en témoigner.

Sur le plan politique, on retiendra que la Chine et l'Inde ont confirmé leur attitude de neutralité au sujet de l'Ukraine. Ceci peut paraître un peu décevant pour Moscou, mais au contraire a été perçu comme positif, le reste de la « communauté internationale » incarnée par les Etats-Unis et les pays de l'Otan souhaitant une condamnation de la Russie de la part des Chinois et des Indiens. La récente visite de Obama à New Dehli visait en partie à provoquer une telle condamnation.

Par ailleurs, l'Inde et la Chine ont soutenu l'initiative de la Russie de faire adopter à l'Onu une résolution sur le caractère inadmissible d'une ingérence dans les affaires intérieures des États, ainsi que sur le refus de reconnaître un coup d'État comme un moyen de changement de pouvoir. En outre, New Dehli et Pékin ont rejoint la position de Moscou concernant le caractère inadmissible de sanctions unilatérales.

Concernant le fond de la coopération au sein du RIC, Sergueï Lavrov et Wang Yi ont annoncé soutenir la volonté de l'Inde d'adhérer à l'APEC (Coopération économique en Asie-Pacifique) et l'OCS (Organisation de coopération de Shanghai). Mais le point le plus important est que le ministre chinois aurait convaincu les représentants de la Russie et de l'Inde du fait qu'au sein du RIC, la Chine n'entendait pas affirmer une suprématie qui aurait à terme conduit l'accord entre les trois parties à l'échec.

Wang Yi a entrepris de démontrer à ses homologues que le projet commercial et économique ambitieux de la Chine, dit de la Ceinture ou Nouvelle Route de la Soie, serait bénéfique pour la Russie et l'Inde. Jusque là, Moscou et New Dehli restaient méfiants à l'égard de ce programme, craignant que les tentatives de relier la Chine à l'Europe par une "ceinture économique" via l'Asie centrale et orientale puissent détériorer les positions de la Russie et de l'Inde dans la région.

Le BRICS et la Grèce

Bien sûr, tout cela sera à concrétiser, mais débattre ouvertement de ces questions et s'engager à les résoudre ne pourra que donner une plus grande autorité aux projet du BRICS résumés en introduction. Rappelons que pour les Etats-Unis, la concrétisation de ces projets sera considérée comme une menace majeure à l'égard de leurs intérêts au sein de la zone dollar. Il n'est pas exclu que pour les contrer, Washington recoure à des moyens militaires.

Pour l'Europe, ces projets représenteraient également une menace si cédant aux pressions américaines, elle persistait à se tenir à l'écart du BRICS. Il s'agirait au contraire d'une opportunité considérable si elle s'engageait dans un rapprochement euroBRICS que de plus en plus d'Européens avertis demandent.

Dans l'immédiat si le gouvernement grec Tsipras désirait renforcer sa position par une coopération même limitée avec la Russie, élargir cette coopération à l'échelle du BRICS constituerait un atout considérable. La Grèce est un nain économique au regard des pays du BRICS, mais elle pourrait devenir un géant diplomatique si elle se rapprochait résolument des géants du BRICS.

Jean Paul Baquiast

jeudi, 05 février 2015

The Global De-dollarization and the US Policies

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Vladimir Odintsov:

The Global De-dollarization and the US Policies

Ex: http://journal-neo.org

In its quest for world domination, which the White House has been pursuing for more than a century, it relied on two primary tools: the US dollar and military might. In order to prevent Washington from establishing complete global hegemony, certain countries have recently been revising their positions towards these two elements by developing alternative military alliances and by breaking with their dependence on the US dollar.

Until the mid-twentieth century, the gold standard was the dominant monetary system, based on a fixed quantity of gold reserves stocked in national banks, which limited lending. At that time, the United States managed to become the owner of 70% of world’s gold reserves (excluding the USSR), therefore it pushed its weakened competitor, the UK, aside resulting to the creation of the Bretton Woods financial system in 1944. That’s how the US dollar became the predominant currency for international payments.

But a quarter century later this system had proven ineffective due to its inability to contain the economic growth of Germany and Japan, along with the reluctance of the US to adjust its economic policies to maintain the dollar-gold balance. At that time, the dollar experienced a dramatic decline but it was saved by the support of rich oil exporters, especially once Saudi Arabia began to exchange its black gold for US weapons and support in talks with Richard Nixon. As a result, President Richard Nixon in 1971 unilaterally ordered the cancellation of the direct convertibility of the United States dollar to gold, and instead he established the Jamaican currency system in which oil has become the foundation of the US dollar system. Therefore, it’s no coincidence that from that moment on the control over oil trade has become the number one priority of Washington’s foreign policy. In the aftermath of the so-called Nixon Shock the number of US military engagements in the Middle East and other oil producing regions saw a sharp increase. Once this system was supported by OPEC members, the global demand for US petrodollars hit an all time high. Petrodollars became the basis for America domination over the global financial system which resulted in countries being forced to buy dollars in order to get oil on the international market.

Analysts believe that the share of the United States in today’s world gross domestic product shouldn’t exceed 22%. However, 80% of international payments are made with US dollars. As a result, the value of the US dollar is exceedingly high in comparison with other currencies, that’s why consumers in the United States receive imported goods at extremely low prices. It provides the United States with significant financial profit, while high demand for dollars in the world allows the US government to refinance its debt at very low interest rates.

Under these circumstances, those heding against the dollar are considered a direct threat to US economic hegemony and the high living standards of its citizens, and therefore political and business circles in Washington attempt by all means to resist this process.This resistance manifested itself in the overthrow and the brutal murder of Libyan leader Muammar Gaddafi, who decided to switch to Euros for oil payments, before introducing a gold dinar to replace the European currency.

However, in recent years, despite Washington’s desire to use whatever means to sustain its position within the international arena, US policies are increasingly faced with opposition. As a result, a growing number of countries are trying to move from the US dollar along with its dependence on the United States, by pursuing a policy of de-dollarization. Three states that are particularly active in this domain are China, Russia and Iran. These countries are trying to achieve de-dollarization at a record pace, along with some European banks and energy companies that are operating within their borders.

The Russian government held a meeting on de-dollarization in spring of 2014, where the Ministry of Finance announced the plan to increase the share of ruble-denominated contracts and the consequent abandonment of dollar exchange. Last May at the Shanghai summit, the Russian delegation manged to sign the so-called “deal of the century” which implies that over the next 30 years China will buy $ 400 billion worth of Russia’s natural gas, while paying in rubles and yuans. In addition, in August 2014 a subsidiary company of Gazprom announced its readiness to accept payment for 80,000 tons of oil from Arctic deposits in rubles that were to be shipped to Europe, while the payment for the supply of oil through the “Eastern Siberia – Pacific Ocean” pipeline can be transferred in yuans. Last August while visiting the Crimea, Russia’s President Vladimir Putin announced that “the petrodollar system should become history” while “Russia is discussing the use of national currencies in mutual settlements with a number of countries.” These steps recently taken by Russia are the real reasons behind the West’s sanction policy.

In recent months, China has also become an active member of this “anti-dollar” campaign, since it has signed agreements with Canada and Qatar on national currencies exchange, which resulted in Canada becoming the first offshore hub for the yuan in North America. This fact alone can potentially double or even triple the volume of trade between the two countries since the volume of the swap agreement signed between China and Canada is estimated to be a total of 200 billion yuans.

China’s agreement with Qatar on direct currency swaps between the two countries are the equivalent of $ 5.7 billion and has cast a heavy blow to the petrodollar becoming the basis for the usage of the yuan in Middle East markets. It is no secret that the oil-producing countries of the Middle Eastern region have little trust in the US dollar due to the export of inflation, so one should expect other OPEC countries to sign agreements with China.

As for the Southeast Asia region, the establishment of a clearing center in Kuala Lumpur, which will promote greater use of the yuan locally, has become yet another major step that was made by China in the region. This event occurred in less than a month after the leading financial center of Asia – Singapore – became a center of the yuan exchange in Southeast Asia after establishing direct dialogue regarding the Singapore dollar and the yuan.

The Islamic Republic of Iran has recently announced its reluctance to use US dollars in its foreign trade. Additionally, the President of Kazakhstan Nursultan Nazarbayev has recently tasked the National Bank with the de-dollarization of the national economy.

All across the world, the calls for the creation of a new international monetary system are getting louder with each passing day. In this context it should be noted that the UK government plans to release debts denominated in yuans while the European Central Bank is discussing the possibility of including the yuan in its official reserves.

Those trends are to be seen everywhere, but in the midst of anti-Russian propaganda, Western newsmakers prefer to keep quiet about these facts, in particular, when inflation is skyrocketing in the United States. In recent months, the proportion of US Treasury bonds in the Russian foreign exchange reserves has been shrinking rapidly, being sold at a record pace, while this same tactic has been used by a number of different states.

To make matters worse for the US, many countries seek to export their gold reserves from the United States, which are deposited in vaults at the Federal Reserve Bank. After a scandal of 2013, when the US Federal Reserve refused to return German gold reserves to its respective owner, the Netherlands have joined the list of countries that are trying to retrieve their gold from the US. Should it be successful the list of countries seeking the return of gold reserves will double which may result in a major crisis for Washington.

The above stated facts indicate that the world does not want to rely on US dollars anymore. In these circumstances, Washington relies on the policy of deepening regional destabilization, which, according to the White House strategy, must lead to a considerable weakening of any potential US rivals. But there’s little to no hope for the United States to survive its own wave of chaos it has unleashed across the world.

Vladimir Odintsov, political commentator, exclusively for the online magazine “New Eastern Outlook”
First appeared:
http://journal-neo.org/2015/02/02/rus-dedollarizatsiya-i-ssha/

mardi, 27 janvier 2015

La puissante organisation dont personne ne parle: l'OSC

 

 

 

La puissante organisation dont personne ne parle: l'OSC

Auteur : The Wealth Watchman
Ex: http://zejournal.mobi

Le réel pouvoir fondateur derrière les BRICS.

Les BRICS, comme nous l’avons déjà traité par ailleurs, ont été formés en réponse à la fraude financière et aux malversations occidentales. Son plus grand objectif est de donner à l’Orient une véritable impulsion dans des domaines comme le commerce, les mesures de sécurité et la coopération économique, le tout au sein d’un cercle qu’eux seuls, et non Washington, peuvent contrôler.

Ils ont parcouru un long chemin en un court laps de temps, c’est vrai, mais ils sont encore « les petits nouveaux du quartier ». En fait, ils ne se sont même pas conceptualisés en tant qu’idée sérieuse avant Septembre 2006 ! Leur première rencontre officielle, sans l’Afrique du Sud, n’a été tenue qu’en 2009.

Cependant, il y a une autre organisation qui est apparue avant les BRICS et qui est encore plus influente qu’eux en quelque sorte! Une organisation dont les fondateurs ont fait naître en premier l’idée ouvertement pro-marchés émergents, tout comme les BRICS.

Cette organisation dont presque personne ne parle, est appelée l’ « Organisation de Coopération de Shanghai » (OCS).

Je vous avais dit que presque personne n’en parle! Laissez-moi vous présenter l’organisation la plus puissante aujourd’hui dont presque personne n’a entendu parler. Mais c’est pour bientôt!

L’histoire derrière sa fondation

Tout d’abord, l’OCS s’ést établi avant les BRICS, en fait, leurs fondations ont été posées une décennie plus tôt, en 1996. Le but de l’OCS est un peu différent de celui des BRICS, toutefois ils ont de nombreux objectifs parallèles. Tout d’abord, la création de l’OCS est l’idée d’une alliance partielle entre deux pays, la Russie et la Chine.

Pourquoi alors ont-ils été créés ?

C’est la vraie question. Afin de bien mettre nos têtes au clair sur ce sujet, faisons un rapide récapitulatif de l’histoire.

Au tout début des années 1990, lorsque l’Union Soviétique avait pratiquement perdu la guerre froide, de nombreuses garanties et traités ont été acceptés et signés, entre Gorbatchev et les États-Unis. L’un des principes directeurs était que la Russie accepte, afin de faire disparaitre pacifiquement l’Union Soviétique, que la nouvelle Allemagne Ouest et Est réunis, adhère à l’OTAN. Cependant, tout aussi important, en retour, la garantie avait été donnée au Ministre des Affaires Étrangères soviétique, Edouard Chevardnadze, que l’OTAN (une force militaire de dissuasion créée comme un contrepoids pour surveiller les forces soviétiques en Europe), n’utilise, en aucun cas, l’Allemagne pour faire un « saute mouton » et étendre sa composition plus à l’Est.

C’était un accord des plus raisonnable, et il constituait la base d’une grande paix … une paix qui aurait pu durer indéfiniment sans l’orgueil et l’arrogance de l’Ouest et des « banksters » mondialistes qui se sont hissés à sa tête. En fait, tout bêtement, le Dragon de la Banque a immédiatement commencé à revenir sur cette promesse fondamentale faite à la Russie, et a commencé à bâtir des plans pour étendre son alliance militaire de l’OTAN vers l’Est, vers le territoire russe.

La toute première admission publique faite par les mondialistes, montrant qu’ils visaient à rompre leurs promesses sur l’expansion de l’OTAN vers la Russie, fût faite par le président Clinton, en faisant un demi-tour complet en 1996. Par ailleurs, si vous vous souvenez, 1996 fût exactement l’année durant laquelle le groupe, qui deviendra l’OCS, a été formé (ce n’est pas une coïncidence).

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« Wile E. Brzezinski », Kissinger, et tous les magouilleurs de l’OTAN, ont immédiatement commencé à mettre leurs promesses dans la corbeille à papier! Dans tous les sens, et aussi vers l’Est, ils ont distribué des cartes d’adhérents à l’OTAN, à tout le monde et même à leurs animaux de compagnie!

La Hongrie, la République tchèque, la Pologne et même d’anciens satellites soviétiques, comme les pays baltes, ont été admis. Plutôt que de tenir leur promesse de ne pas étendre l’OTAN, ils ont carrément doublé le nombre d’adhérents, passant de 12 à 24 États! A l’heure actuelle, ils sont 28 membres. Ils sont même allés jusqu’à mettre quelques bases navales en Asie centrale.

Le principe élémentaire des ces traités a été violé, et Washington DC s’est mit en mouvement pour encercler militairement la Russie, pour mettre des « systèmes de défense antimissile » en place autour de leurs frontières. Tout cela a été accompli au cours d’une planification de pivot vers l’Asie, et même d’un déplacement vers les républiques d’Asie centrale. Le pouvoir vacant que l’Empire Soviétique en ruine avait laissé, allait bientôt être comblé par Brzezinski et les mondialistes occidentaux.

Quelque chose devait être fait pour contenir les agressions des États-Unis et de l’OTAN, et rapidement.

L’Orient Répond

La Russie et la Chine savaient ce que signifiait l’annonce du président Clinton sur les nouvelles adhésions à l’OTAN, et se sont immédiatement mis au travail. Dans la même année, ils ont mit en place une organisation, dans la ville de Shanghai, connue sous le nom de « Shanghai Five », car il avait cinq États membres à ses débuts. Plus tard, en 2001, avec l’admission de l’Ouzbékistan, il a été rebaptisé l’Organisation de Coopération de Shanghai.

Jetons un coup d’œil à la brève description que Wikipédia lui donne dans leur introduction: L’OCS est une organisation politique, économique et militaire eurasienne qui a été fondée à Shanghai par les dirigeants de la Chine, du Kazakhstan, du Kirghizistan, de la Russie et du Tadjikistan.

Arrêtons nous là un moment. Rappelez-vous les pays que nous avons examinés et que « Wile E. Brzezinski » avait désigné dans « Le Grand Échiquier » comme clés pour contrôler l’Eurasie? Oui, il s’agissait de l’Ouzbékistan, du Tadjikistan et du Turkménistan, etc. Il semble que la Russie et la Chine avaient un accord avec M. Brzezinski, sur la question de leur importance stratégique, parce que, dès l’instant où ils ont su que les promesses de l’OTAN étaient nulles et non avenues, ils ont commencé à bouger pour fermer l’Ouest par ce couloir particulier de façon définitive.

Ses six États membres couvrent 60% de la masse continentale de l’Eurasie, sans oublier de mentionner qu’ils représentent l’énorme quart de la population mondiale!

Cependant, si vous incluez les États «observateurs», qui sont en lice pour une adhésion officielle, alors tous ceux qui sont affiliés à cette organisation comprendraient pas moins de 50% de la population mondiale!

Eh bien, bénissez-moi, si tout ceci n’avait pas été préparé de longue date! Les seules parties ignorées sont l’Asie du Sud, le Caucase, le monde arabe et l’Europe! Presque tout le monde en Asie centrale et méridionale est soit un membre, soit un «observateur» en l’état actuel des choses!

Parlons des «observateurs» …

L’adhésion à l’OCS

Une nation ne peut pas simplement décider de rejoindre l’OCS. Ce n’est pas comme cela que ça fonctionne. L’OCS soumet un candidat à un processus de «filtrage» avant de l’accepter comme nouveau membre.

La première étape pour devenir un membre, traditionnellement, est de demander le « statut d’observateur ». Ensuite les membres tiennent une série de réunions de dialogue avec le demandeur, afin de déterminer si l’application de la nation serait un ajout positif au groupe. Le test décisif pour l’adhésion semble consister à savoir si l’application de la nation répondrait à quelque chose appelé « L’esprit de Shanghai ».

Dans leurs propres mots, pour satisfaire à « L’esprit de Shanghai », une nation candidate doit remplir ces caractéristiques : la confiance mutuelle, les avantages réciproques, l’égalité, la consultation, le respect de la diversité culturelle et la poursuite du développement commun.

Si un candidat ne peut pas répondre à la plupart ou la totalité de ces choses, il ne fait pas l’affaire. Afin d’être approuvé au « statut d’observateur », chacun des six pays membres doit vous donner le feu vert. Si le Tadjikistan pense que vous seriez un préjudice pour le groupe, alors ce que pensent la Chine et la Russie n’a pas d’importance: vous ne faites pas l’affaire! Il doit y avoir un accord unanime pour qu’un nouveau membre rejoigne les rangs.

La stratégie la plus évidente pour les États-Unis et l’OTAN ne serait-elle pas tout simplement de détruire cette nouvelle organisation de l’intérieur? Pourquoi ne rejoignent-ils pas tout simplement l’OCS, afin de contrecarrer toutes ses voix?

Les États-Unis ont déjà demandé le « statut d’observateur » à l’OCS! En fait, ils ont demandé il y a près d’une décennie, en 2006, et on leur a répondu « merci, mais non merci ».

Cela devrait cimenter, dans l’esprit de chacun, à quel point ils sont retranchés contre Washington et les élites occidentales.

Une organisation militaire

Toutefois, au cas où vous seriez tentés de penser que l’OCS est juste un groupe de gars « sympathiques », qui chantent « Kumbaya », et applique de la cire sur des propos de solidarité, de coopération et de commerce, détrompez-vous! Ne l’oublions pas, l’OCS n’est pas un « tigre de papier ». D’ailleurs, l’OCS a toujours été prévu pour des questions militaires depuis le début. Après tout, il a été construit pour offrir la sécurité aux frontières de ses États membres, à la fois contre le terrorisme et contre toute tentative de placer des systèmes de missiles autour de leur périphérie. C’était une réponse directe à l’empiètement de l’OTAN vers les frontières de la Russie.

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En fait, durant leur dernière réunion en Septembre, ils ont réaffirmé leur position catégorique à propos de tels comportements : « le renforcement unilatéral et illimité du système de défense antimissile par un quelconque État ou groupe d’états nuirait à la sécurité internationale et à la stabilité stratégique ».

Ils disent clairement à la fois à Washington et à l’OTAN, que de tenter de rajouter des systèmes de défense antimissile, serait considéré comme une menace directe à leur stabilité et à leur sécurité.

Mais, ils ne se sont pas contentés de simplement dire aux banquiers occidentaux de faire marche arrière, ils ont commencé à organiser certains exercices de guerre assez impressionnants. En fait, l’an dernier, ils ont tenu conjointement un exercice anti-terroriste qui a impliqué plus de 7000 soldats.

Comme vous pouvez le voir, ils ont clairement évolués du stade de « renforcement de la confiance » des premiers jours, vers une alliance militaire assurée et hautement synchronisée. Laquelle est capable de répondre rapidement aux menaces internes ou externes.

Le dernier recours des « banksters »

Cela a eu pour effet de terrifier les banksters. Après tout, leur truc habituel, depuis des siècles, a toujours été de «diviser pour régner». Ils ont été maîtres en la matière pour retourner les peuples et les nations les uns contre les autres, de sorte qu’ils puissent les manipuler et les contrôler, mais cette tactique « d’empêcher les barbares de se rassembler », à l’évidence ne fonctionne plus.

Puisque le pouvoir militaro/bancaire anglo-américain ne va sûrement pas s’en aller gentiment, ils se trouvent concrètement face à une seule option: essayer d’attirer l’un d’eux dans une guerre, avant que les concurrents arrivistes (OCS, BRICS, Eurasian Economic Alliance) ne puissent complètement se fondre ensemble. Si vous regardez tout autour, c’est exactement ce que vous verrez.

En essayant de lancer inutilement une guerre contre l’Iran (qui a le «statut d’observateur» à l’OCS), de renverser le gouvernement de l’Ukraine, et de tenter d’attirer la Russie dans une guerre dans la région du Dombass séparatiste, les États-Unis et Londres ont tenté d’entraver tout nouveau progrès de cette alliance résolument anti-dollar, anti-OTAN et anti-FMI.

Par ailleurs, en 2014, l’OCS a décidé de ne pas ajouter de nouveaux membres pour l’instant, bien qu’elle devait le faire. La raison est que l’OCS pensait que le fait que les banksters tentent d’attirer la Russie dans la guerre en Ukraine était si grave, que la majeure partie de la réunion de Septembre 2014 a porté sur l’élaboration d’un accord de paix sur cette situation.

En vérité, si vous voulez connaître les forces réelles derrière l’accord de Minsk, ne cherchez pas plus loin qu’un effort conjoint du Kremlin et l’OCS.

La tentative de mettre l’Ukraine toute entière hors des sentiers du commerce eurasien, n’a été que partiellement réussie. Après tout, l’Occident a perdu la Crimée, et à ce jour, a perdu le Dombass également. Cet échec à prendre la base navale russe de la mer noire, et à attirer la Russie dans un engagement, a fait grincer les dents de Wile E. Brzezinski et de ses marionnettistes mondialistes. Si vous ne me croyez pas, il suffit d’écouter cette interview avec le « coyote » lui-même (https://www.youtube.com/watch?v=IrRPZ6CBvPw). Il est plus bouleversé que je ne l’ai jamais vu, et il a pourtant donné beaucoup d’interviews au cours des 6 derniers mois.

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Conclusion

« Wile E. Brzezinski » et les puissants « banksters » occidentaux sont désespérés et paniqués , en regardant, impuissants, leur plus grande crainte se dérouler devant eux. Une alliance eurasienne viable est en train de devenir réalité.

Dans cette nouvelle réalité, leurs anciens mécanismes de contrôle (le prêt à intérêt et l’esclavage par la dette du FMI et de la Banque Mondiale, ainsi que les incursions de « sécurité » des États-Unis et de l’OTAN) seront à la fois importuns et sans pertinence.

Le monde ne veut plus de leurs « services » voyous. Après tout, ils peuvent subvenir à leur propre sécurité!

Le monde n’a jamais eu besoin de cette drogue dette/monnaie des banksters, et grâce à la Banque des BRICS et d’autres mécanismes, ils vont bientôt avoir tout le capital dont ils ont besoin pour s’attaquer à leurs défis, libéré du contrôle de la Banque Dragon.

Les BRICS ont un énorme pouvoir, mais ils ont toujours été l’extension économique d’une précédente alliance militaro/sécuritaire, l’OCS. Jusqu’à ce point, l’OCS a préféré que les BRICS soient le visage public de l’alternative à la domination occidentale, mais l’OCS cherche à commencer à monter sur le devant de la scène, aux côtés des BRICS.

Tout cela conduit à des conjectures concernant une information récente qui a fait l’effet d’une bombe.

Est-ce que quelqu’un d’autre se souvient de l’annulation du South Stream, le gazoduc qui devait s’écouler à travers la Bulgarie et en Europe?

Qui est désormais le principal bénéficiaire de ce pipeline de gaz naturel à la place de l’Europe ?

La Turquie, un «observateur» de l’OCS, et (dans mon esprit) le joueur asiatique clé, pas encore totalement admis à bord. L’Eurasie ne peut pas bien fonctionner sans ce pays « passerelle » qu’est la Turquie.

L’abandon du South Stream à travers l’Europe est une énorme affaire, et cela m’amène à me demander: est-ce le prix à payer pour convaincre la Turquie (également membre-clé asiatique de l’OTAN) de changer de camp d’Ouest en Est? Seront-ils bientôt l’État surprise, qui passera de pays «observateur» de l’OCS, à membre à part entière au vote en 2015?

En outre, s’il devait rejoindre pleinement l’OCS, deviendrait-il le premier grand membre de l’OTAN … à quitter l’OTAN?

Cependant, qu’il soit inclus parmi les membres en 2015 ou non, une chose est certaine, ces nouvelles organisations de l’Eurasie sont en train de changer l’histoire si vite, que cela dépasse l’entendement. Le 21ème siècle ne ressemblera en rien à ses prédécesseurs. L’Asie (et progressivement l’Europe) semble être désireux de créer un monde nouveau, libéré des banksters « US/UK » et de leur contrôle militaire.

A quoi ressemblera la terre, une fois que tout le monde se sera rendu compte que la «nation indispensable» a toujours été complètement dispensable?

Enfin, qu’arrivera-t-il au dollar américain, et à ceux dont la richesse repose sur lui, une fois que cette nouvelle puissance mondiale sera prête à l’abandonner entièrement (comme ils le feront très certainement)?

Depuis plus d’un siècle, les banques occidentales ont volé la richesse et le destin des plus anciens, des dynasties de l’Est, et maintenant les peuples et les pouvoirs qui y sont situés, ont formé un partenariat aux dents solides pour une coopération sur leurs intérêts communs.

Désolé « Wile E. Brzezinski » et les amis mondialistes mais votre rêve de garder l’Eurasie divisée et sous votre pouce est bouleversé !


- Source : The Wealth Watchman

mercredi, 21 janvier 2015

Un fluide vraiment glacial...

 

Un fluide vraiment glacial...
 
Ex: http://www.bvoltaire.fr
 
Le magazine de bandes dessinées humoristiques Fluide Glacial pensait s’être mis à l’abri de toute accusation de surenchère nauséabonde en abandonnant son numéro spécial « Couscous jambon ».
 
Auteur pour la télévision.

Le magazine de bandes dessinées humoristiques Fluide Glacial pensait s’être mis à l’abri de toute accusation de surenchère nauséabonde en abandonnant son numéro spécial « Couscous jambon ». Compte tenu des événements, la rédaction a estimé, sans doute avec raison, qu’il était préférable de reporter son plat du jour à une date ultérieure. Les risques de troubles gastriques au sein de la communauté musulmane étaient trop grands, l’attentat culinaire trop violent… Et puis, a-t-on le droit de caricaturer un jambon trônant au beau milieu d’un plat de semoule ? N’y a-t-il pas là une atteinte grave à l’image du cochon que bien des Auvergnats vénèrent ? L’auvergnatophobie ajoutée à l’islamophobie plaçait le magazine en situation de cumulard de la haine… Situation intenable.

C’est donc en toute innocence que la rédaction dudit Fluide glacial changea son fusil d’épaule pour une couverture genre « parlons-d’autre-chose » titrée : « Péril jaune, et si c’était trop tard ? » En illustration de cette question digne d’un Valeurs actuelles, le dessin représente un Français à béret et moustache tractant un pousse-pousse sur lequel sont assis un Asiatique en tenue coloniale et une blonde pulpeuse visiblement conquise. Dans la rue, assis par terre, un Français SDF demande quelques pièces à l’aide d’une pancarte rédigée en chinois. Le décor est planté. Net et provocateur mais très loin de l’inénarrable prophète et de ses gardes du corps.

« Ouf, on s’en est bien tiré », ont dû penser les rédacteurs du magazine. Répit de courte durée, car ne voilà-t-il pas qu’un journal de la presse officielle chinoise prend ombrage. Dans un éditorial intitulé « La vogue de la liberté d’expression pourrait aggraver les conflits », le quotidien s’insurge. À noter tout d’abord que, pour le journaliste chinois proche du pouvoir, la liberté d’expression est une mode. Comme les mini-jupes, la musique disco ou les scoubidous… Un truc qui passe, une manie amusante mais qui finit par énerver. Le gouvernement chinois, qui est au-dessus des modes, s’immisce dans le débat et profite de cette satire à son encontre pour dénoncer les gribouillis qui osent représenter l’idole des musulmans et, d’une manière générale, la conception européenne de la liberté d’expression. Du dignitaire chinois qui donne des leçons de liberté d’expression… Il ne manque plus que Salvador Dalí pour peindre l’ensemble et nous donner un tableau digne de figurer dans le hall d’entrée du Musée d’art moderne.

Fluide Glacial pensait s’en tirer à bon compte, le voilà à deux doigts d’être classé sinophobe… Le suffixe « phobe » accolé à n’importe quoi ou n’importe qui pourrait suffire à interdire à peu près toute forme d’expression. Un suffixe pratique, le couteau suisse de la censure.

À propos de cette polémique, sur lefigaro.fr, Robert Hue, la barbichette taillée à quatre épingles, réaffirme haut et fort que « Non, décidément non, ce pays n’est pas une dictature ». Venant d’un personnage qui dit approuver les divers discours tapageurs de Manuel Valls, l’affirmation fait froid dans le dos. Un vrai fluide glacial qui s’étend et dégouline de toutes parts…

 

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samedi, 17 janvier 2015

2015, een Chinees-Japans conflictjaar?

2015, een Chinees-Japans conflictjaar?

Ex: http://vrijetribune.nl/

thediplomat_2013-12-17_20-32-59-386x386.jpgVorige maand spraken we al over een mogelijk Koreaans conflict als gevolg van oplopende spanningen tussen Japan en China. We mogen een direct maritiem conflict tussen China en Japan echter niet uitsluiten. We dienen hierbij ook te kijken naar de relatief onbekende historie van de Japanse marine.

Japan slaagde er aan het einde van de 19de eeuw in om de economische en technologische achterstand met Europa en Amerika in relatief korte tijd in te halen. Dit in tegenstelling tot China, dat als gevolg hiervan militair eigenlijk tot omstreeks 1950 nauwelijks wat voorstelde. De Japanse marine was een belangrijk instrument in deze modernisering. Japan was een eiland en was als gevolg hiervan afhankelijk van buitenlandse handel. De marine was daarom de hoeksteen van de Japanse defensie. In 1902 slaagde Japan er in om het diplomatieke isolement te doorbreken door een verdrag met de grootste vlootmacht ter wereld – Groot-Brittannië.

Tijdens de Eerste Wereldoorlog was dit verdrag van belang voor Groot-Brittannië, aangezien de Japanners bij machte waren om de strategische Duitse vlootbasis in Tsingtao (China) te veroveren. Naarmate de Britse vloot meer en meer te duchten had van Europese concurrenten nam het belang van de Brits-Japanse alliantie toe. Dit hield niet op na de Eerste Wereldoorlog als Frankrijk de belangrijkste tegenstander wordt van de Britse hegemonie. Zo gingen de Fransen in 1927 over tot het bouwen van een gigantische duikboot met zware kanonnen om de Britse hegemonie op zee aan te vechten.

Ook in de Stille Oceaan werd de Britse hegemonie op zee aangevochten en wel door de Amerikanen. De Amerikanen werkten in de jaren 1920 aan concrete plannen om Canada binnen te vallen in het geval van een conflict met Groot-Brittannië. Het was er de Britten alles aan gelegen om de groeiende Amerikaanse invloed in de Stille Oceaan te counteren en wel door middel van Japan. Japan had echter geen vliegdekschepen en men kon natuurlijk ook weer niet te openlijk Japan steunen en dus ontspon er zich een spionage-intrige, waarbij de Britten oogluikend toelieten dat maritieme technologie heimelijk in Japanse handen kwam:

De tragedie van de Britse politiek was dat de Japanners en de Amerikanen weliswaar met elkaar in conflict kwamen in 1941, maar dat de Japanners en passant ook de Britten aanvielen, omdat ze de grondstoffen uit de Britse kolonies nodig hadden voor hun oorlog met Amerika: olie uit Birma (Myanmar), rubber van Malakka, etc. De Amerikanen vanuit hun oogpunt steunden voor 1941 juist de Chinese nationalisten tegen Japan om de Japanners vooral bezig te houden op het Chinese vasteland, een politiek die ook faalde want de Amerikaanse olieboycot leidde tot Japanse aanval op Pearl Harbor, en niet tot de gehoopte onderhandelingen.

Sinds de Tweede Wereldoorlog is Japan de Amerikaanse bondgenoot. Evenals de Britse hegemon een eeuw tevoren begonnen de Amerikanen begin deze eeuw Japan steeds meer te gebruiken om hun belangen te verdedigen in de Stille Oceaan, aangezien Amerika zelf verwikkeld was in de Golfregio. Net als een eeuw geleden begint de Japanse marine steeds meer maritieme technologie te ontwikkelen. In 2013 werd de Izumo gelanceerd, officieel een helikopterschip maar in werkelijkheid een vliegdekschip. De Izumo wordt verwacht in maart 2015 operationeel te zijn.

In China werkt men ook koortsachtig aan een eigen vliegdekschip, de Liaoning. Het is een Sovjet-vliegdekschip dat nooit werd afgebouwd en door China is gekocht van de Oekraïne. Het is onduidelijk in hoeverre China op basis van de aankoop van dit schip in staat is om zelf vliegdekschepen te bouwen. De Liaoning is officieel operationeel sinds 2012, maar wordt sindsdien geplaagd door technische mankementen en het is niet zeker in hoeverre de vliegtuigen daadwerkelijk operationeel zijn. De Chinezen hebben zelf een vliegtuig ontwikkeld voor dit schip, maar in september 2014 kwamen nog 2 piloten om bij de vliegdekschiptraining.

Een conflict om de Senkaku/Diaoyudao eilanden boven Taiwan is niet ondenkbaar. China is een enorme economische macht geworden en haar zelfvertrouwen als geopolitieke macht is daarmee ook enorm toegenomen. China is in de positie van Duitsland vlak voor de Eerste Wereldoorlog – een continentale industriemacht zonder overzees netwerk maar met maritieme aspiraties en een sterke maritieme macht als buurland. Op dit ogenblik is de Japanse marine wellicht talsmatig niet, maar kwalitatief absoluut superieur aan de Chinese marine.

Als Amerika China wil treffen, dan is een Japans-Chinees maritiem conflict zeer geschikt. Het voorkomt grootschalige economische schade van bombardementen en kan relatief snel worden beslist. Amerika kan bovendien zelf buiten schot blijven door de historische animositeit tussen China en Japan op te spelen. Een Chinese maritieme nederlaag om de Senkaku/Diaoyudao eilanden zal de Chinezen op een maritieme achterstand van minstens 10 jaar zetten en de druk op bondgenoten rond de Zuid-Chinese Zee verminderen. Wat zeker is, is dat de Amerikanen (en de Japanners) zeker op termijn de capaciteiten van de Chinese marine zullen testen.

Laten we hopen dat de Amerikanen of de Japanners in 2015 China niet zullen uitdagen. Er is immers al voldoende oorlog in de wereld.

samedi, 10 janvier 2015

China apuesta por América Latina invirtiendo 250.000 millones de dólares

China apuesta por América Latina invirtiendo 250.000 millones de dólares

Ex: http://www.elespiadigital.com

Xi Jinping ha declarado que China se prepara para invertir en la región latinoamericana 250.000 millones de dólares en los próximos 10 años. Así lo manifestó en el marco del I Foro Ministerial China-CELAC (Comunidad de Estados Latinoamericanos y Caribeños) en Pekín, que durará dos días.

Últimamente el comercio entre ambas partes se ha multiplicado y se cree que aumentará hasta los 500.000 millones de dólares en la década que viene, informa la agencia Xinhua.

Es evidentemente que China está tratando de competir con los EE.UU. y tiene tentativas de convertirse en el primer inversor en la región, retomando así el liderazgo de los Estados Unidos, informa Reuters.

Hoy en día la colaboración entre China y los Estados latinoamericanos es mutuamente beneficiosa. China necesita los recursos naturales de la región: petróleo de Venezuela, cobre de Perú y Chile, y productos agrícolas de Argentina y Brasil. Mientras los países latinoamericanos reciben dotaciones multimillonarias en sus economías y créditos a largo plazo.

mercredi, 31 décembre 2014

La Chine face au dollar

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La Chine face au dollar

par Jean-Paul Baquiast
Ex: http://www.europesolidaire.eu
 
A la mi-décembre, le président du Nicaragua Daniel Ortega et le milliardaire hong kongais Wang Jing, à la tête du Hong Kong Nicaragua Development Investment (HKND), créé à cette fin, ont inauguré un chantier qui devrait occuper 50.000 ouvriers d'ici à 2020 et coûter plus de 50 milliards de dollars. Il s'agit d'un canal à grand débit destiné à concurrencer celui de Panama.

Le projet, dont la gestion est confiée à HKND pour une centaine d'années, prévoit également la construction de deux ports, d'un aéroport, d'un complexe touristique, d'un oléoduc et d'une voie ferroviaire qui relierait elle aussi les deux océans...1)

Sans faire officiellement partie du Brics, le Nicaragua est en bons termes avec ses membres, notamment la Chine, le Venezuela, le Brésil et la Russie. La participation, directe ou indirecte (via Hong-Kong) de la Chine au financement est généralement considérée comme une première concrétisation des intentions affichées lors des derniers sommets de cet organisme visant à la mise en oeuvre de grands projets de développement et d'infrastructures communs. Cependant l'Etat vénézuélien annonce conserver une part majoritaire dans le financement du projet.

On peut s'interroger cependant sur les ressources dont l'Etat disposerait en propre pour ce faire. Clairement, la participation chinoise s'inscrit dans les nombreux programmes dans lesquels la Chine investit en Amérique centrale et latine. L'objectif est tout autant politique qu'économique. Il s'agit de disputer aux Etats-Unis le monopole qu'ils se sont assuré depuis deux siècles, en application de la doctrine de Monroe, dans cette partie du monde. Dans l'immédiat, Washington n'aura guère de moyens politiques pour réagir, sauf à provoquer un changement de régime à la suite d'un coup d'état qu'il aurait organisé.

Cependant le projet de canal suscite de nombreuses oppositions: d'abord parce que le tracé du canal passe par la plus grande réserve d'eau douce d'Amérique latine, le lac Cocibolca. Ensuite parce qu'il conduirait à déplacer près de 30.000 paysans et peuples locaux qui vivent sur les terres où il sera percé. Ces craintes pour l'environnement et la population sont parfaitement fondées. Mais elles sont relayées par divers ONG d'obédience américaine, ce qui leur enlève une part de crédibilité. Les entrepreneurs américains redoutent en effet l'arrivée de nombreuses entreprises chinoises dans une zone qu'ils considéraient jusque-là comme une chasse gardée. Le Nicaragua et la Chine n'ont aucune raison de continuer à leur concéder ce monopole.

Au delà de toutes considérations géopolitiques, les environnementalistes réalistes savent que de toutes façons, dans le monde actuel soumis à des compétitions plus vives que jamais entre pouvoirs politiques, économiques, financiers, ce canal se fera, quelles que soient les destructions imposées à la nature et aux population. Il s'agira d'une destruction de plus s'ajoutant à celles s'étendant sur toute la planète, en Amazonie, en Afrique, au Canada, dans les régions côtières maritimes censées recéler du pétrole. Les perspectives de désastres globaux en résultant ont été souvent évoquées, sur le climat, la biodiversité, les équilibres géologiques. Inutile d'en reprendre la liste ici. Mais on peut être quasi certain que ces perspectives se réaliseront d'ici 20 à 50 ans.

Les investissements chinois dans le monde.

Concernant la montée en puissance de la Chine, il faut bien voir que ce projet de canal ne sera qu'un petit élément s'ajoutant aux investissements en cours et prévus le long du vaste programme chinois dit de la Nouvelle Route de la Soie. Un article du journaliste brésilien Pepe Escobar vient d'en faire le résumé. Certes l'auteur est complètement engagé en soutien des efforts du BRICS à l'assaut des positions traditionnelles détenues par les Etats-Unis et leurs alliés européens. Mais on peut retenir les éléments fournis par l'article comme indicatifs d'une tendance incontestable. L'auteur y reprend l'argument chinois selon lequel les investissements de l'Empire du Milieu seront du type gagnant-gagnant, tant pour la Chine que pour les pays traversés. 2)

Encore faudrait-il que ces derniers aient les ressources nécessaires pour investir. Aujourd'hui, comme la Banque centrale européenne, sous une pression principalement américaine, refuse aux Etats de le faire, et comme les industriels européens se voit empêcher d'accompagner les investissements chinois et russes, du fait de bilans fortement déficitaires, la Nouvelle Route de la Soie risque de se transformer en une prise en main accrue des économies européennes par la concurrence chinoise. Les résultats en seraient désastreux pour ce qui reste d'autonomie de l'Europe, déjà enfermée dans le statut quasi-colonial imposé par Washington.

D'où viennent les capacités d'investissement de la Chine ?

La Chine détient près de 1 200 milliards de dollars de bons du Trésor américain. En effet, ces dernières années, grâce notamment à des salaires bas, elle a pu beaucoup exporter sur le marché international en dollars, alors que sa population achetait peu. Elle a donc accumulé des excédents commerciaux. Cette situation change un peu en ce moment, du fait d'une augmentation de la consommation intérieure et de la concurrence sur les marchés extérieurs de pays asiatiques à coûts salariaux encore plus bas. Mais elle reste une tendance forte de l'économie chinoise. Que faisait-elle ces dernières années de ses économies? Elle les prêtait massivement aux Etats-Unis en achetant des bons du trésor américain. Aujourd'hui ces réserves en dollars, tant qu'elles dureront, lui permettront de financer des investissements stratégiques dans le monde entier

Mais d'où viennent les capacités d'investissement des Etats-Unis?

Dans le même temps en effet que la Chine économisait, les Etats-Unis dépensaient largement au dessus de leurs revenus, dans le cadre notamment des opérations militaires et interventions extérieures. Pour couvrir ces dépenses, la Banque fédérale américaine (Fed) émettait sur le marché international des sommes largement supérieures, sous forme de bons du trésor (emprunts d'Etat). La Fed s'en est servi pour prêter des sommes considérables aux principales banques américaines, Morgan Stanley, City Group. Merril Lynch, Bank of America Corporation, etc. Les dettes de ces banques auprès de la Fed atteignent aujourd'hui plus de 10.000 milliards de dollars. Les banques disposent certes en contrepartie de milliards de dollars d'actif, mais insuffisamment pour couvrir leur dette auprès de la Fed en cas de nouvelle crise financière.

Ces actifs eux-mêmes ne sont évidemment pas sans valeur. Ils correspondent à des investissements financés dans l'économie réelle par les banques. Mais en cas de crise boursière, ils perdent une grande partie de leur valeur marchande. Les grandes banques se trouvent donc en situation de fragilité. Lors des crises précédentes, elles se sont tournées vers la Fed pour être secourues. La Fed a fait face à la demande en empruntant à l'extérieur, notamment en vendant des bons du trésor. Mais ceci n'a pas suffit pour rétablir les comptes extérieurs de l'Amérique, en ramenant la dette extérieure à des niveaux supportables. Bien que le dollar soit resté dominant sur les marchés financiers, du fait que les investisseurs internationaux manifestaient une grande confiance à l'égard de l'Amérique, il n'était pas possible d'espérer qu'en cas d'augmentation excessive de la dette il ne se dévalue pas, mettant en péril les banques mais aussi les préteurs extérieurs ayant acheté des bons du trésor américains.

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Ce scénario catastrophe est celui qui menace tous les Etats, lorsqu'ils accumulent une dette excessive. Mais, du fait de la suprématie mondiale du pouvoir américain, celui-ci a pu jusqu'ici s'affranchir de cette obligation d'équilibre. La Fed a fait fonctionner la planche à billet, si l'on peut dire, dans le cadre des opérations dites de quantitative easing ou assouplissement quantitatif qui se sont succédées ces dernières années. Dans le cadre de cette politique, la Banque Centrale se met à acheter des bons du trésor (ce qui revient à prêter à l'État) ainsi que d'autres titres financiers . Elle met donc de l'argent en circulation dans l'économie . Ceci augmente les réserves du secteur bancaire, lui permettant en cas de crise et donc de manque de liquidités des banques, à accorder à nouveau des prêts. Lors de la crise dite des subprimes, les banques  n'avaient pas pu le faire par manque de réserve.

Et l'Europe ? Elle est ligotée.

Il s'agit d'un avantage exorbitant du droit commun dont les Etats-Unis se sont attribué le privilège du fait de leur position dominante. Ni la banque de Russie ni celle de Pékin ne peuvent le faire. Quant à la BCE, elle est autorisée depuis le 18 septembre à consentir des prêts aux banques de la zone euro, dans le cadre d'opérations dite « targeted long-term refinancing operations », ou TLTRO. Ceci devrait inciter les banques à augmenter leurs volumes de prêts aux entreprises., face à la crise de croissance affectant l'Europe. Les sommes considérées sont cependant faibles au regard de celles mentionnées plus haut, quelques centaines de milliards d'euros sur plusieurs années.

De plus et surtout, la BCE n'a pas été autorisée à prêter aux Etats, de peur que ceux-ci ne cherchent plus à réduire leur dette. Le but est louable, en ce qui concerne les dépenses de fonctionnement. Mais il est extrêmement paralysant dans le domaine des investissements productifs publics ou aidés par des fonds publics. Ni les entreprises ni les Etats ne peuvent ainsi procéder à des investissements de long terme productifs. Au plan international, seuls les Etats soutenus par leurs banques centrales peuvent le faire, en Chine, en Russie, mais également aux Etats-Unis.

Que vont faire les Etats-Unis face à la Chine ?

Revenons aux projets chinois visant à investir l'équivalent de trillions de dollars actuels tout au long de la Nouvelle Route de la soie, évoquée ci-dessus. Dans un premier temps, la Chine n'aura pas de difficultés à les financer, soit en vendant ses réserves en dollars, soit le cas échéant en créant des yuans dans le cadre de procédures d'assouplissement quantitatifs. La position progressivement dominante de la Chine, désormais considérée comme la première puissance économique du monde, lui permettra de faire accepter ces yuans au sein du Brics, comme aussi par les Etats européens. Quant au dollar, il perdra une partie de sa valeur et la Fed ne pourra pas continuer à créer aussi facilement du dollar dans le cadre d'assouplissement quantitatifs, car cette création diminuerait encore la valeur de sa monnaie. Ceci a fortiori si la Chine, comme elle aurait du le faire depuis longtemps, cessait d'acheter des bons du trésor américain.

Ces perspectives incitent de plus en plus d'experts à prévoir que, face à la Chine, l'Amérique sera obligée de renoncer à laisser le dollar fluctuer. Ce serait assez vite la fin du dollar-roi. Des prévisions plus pessimistes font valoir que ceci ne suffisant pas, l'Amérique sera conduite à généraliser encore davantage de politiques d'agression militaire. La Chine pourrait ainsi en être à son tour victime.

Notes

1) Cf http://www.pancanal.com/esp/plan/documentos/canal-de-nicaragua/canal-x-nicaragua.pdf

2) Pablo Escobar Go west young Han http://www.atimes.com/atimes/China/CHIN-01-171214.html
Traduction française http://www.vineyardsaker.fr/2014/12/23/loeil-itinerant-vers-louest-jeune-han/

lundi, 29 décembre 2014

Le yuan et la roupie soutiendront le rouble

Le yuan et la roupie soutiendront le rouble

Auteur : Konstantin Garibov
Ex: http://zejournal.mobi

Le gouvernement indien élabore un scénario du renoncement à l'utilisation du dollar et de l'euro dans les régements avec la Russie. Il est prévu d'utiliser très prochainement les roubles et les roupies dans les échanges commerciaux entre la Russie et l'Inde.

Les exportateurs indiens insistent sur cette solution. « Nous n'avons pas de temps pour une longue attente : la chute du rouble nuit aux exportations indiennes car les règlements se font en dollars ». C'est ce qu'a déclaré Adjai Sakhaï, directeur général de la Fédération des exportateurs indiens (FIEO). « Tous les règlements commerciaux peuvent être effectués en roupies », - affirme Adjai Sakhaï.

Les businessmen chinois proposent la même chose – de passer aux règlements en yuans. Andrei Ostrovski, expert de l'Institut de l'Extrême-Orient, croit que l'essentiel, ce n'est pas le rouble, mais la Russie.

« Les deux pays ont intérêt à développer les liens économiques et commerciaux avec elle. Il est de plus en plus difficile de le faire avec le dollar. Le cours du rouble a chuté. Alors, pour la Chine et pour l'Inde, les exportations deviennent problématiques. La Russie a intérêt à exporter, non à importer. Alors, l'Inde et la Chine ont du mal à poursuivre les exportations en Russie. Lorsque le cours du rouble baisse, il vaut mieux travailler avec la roupie et le yuan, puisque dans le cas des règlements en une autre monnaie, les exportateurs des produits en Russie subissent de grosses pertes. Cela amène à la majoration des prix de 10-15. »

Les propositions de renoncer aux dollars et euros dans les règlements avec la Russie ont été faites bien avant la chute du rouble. Les exportateurs indiens avaient des problèmes à cause de la baisse de demande de leurs produits aux Etats-Unis, de la récession industrielle au Japon et de la crise en Europe. Les exportateurs chinois connaissent, eux aussi, une baisse de demande sur les marchés étrangers. Alors, l'Inde et la Chine sont prêtes à soutenir le rouble, mais non sans intérêt pour elles-mêmes, croit Alexandre Salitski, l'expert de l'Institut IMEMO de l'Académie des Sciences de Russie.

« Ici, tout est assez simple. Les deux pays orientaux ont un intérêt à ce que leurs monnaies aient un statut international, régional. Les accords avec la Russie, y compris dans le cadre du BRICS, visent l'utilisation des monnaies nationales des trois pays dans les règlements entre les partenaires. A mesure que dans ces pays, certains secteurs de l'économie deviennent compétitifs à l'échelle globale, il est logique de passer à ce niveau dans les règlements. Seulement, ce n'est pas si simple et cela demande du temps. »

Le chef du Centre des études orientales de l'Académie diplomatique du MAE de Russie Andrei Volodine est certain que le renoncement au dollar dans les règlements est une tendance qui gagne du terrain.

Dans ce cas, le mécanisme est simple. Si les échanges commerciaux entre les économies émergeantes deviennent plus importants qu'avec les pays industrialisés, le dollar n'est plus nécessaire dans les règlements. Ce processus est lancé, il va croissant car plusieurs économies émergeantes souffrent à cause de l'utilisation de la monnaie américaine dans les règlements. Les accords de swap, c'est le premier moyen de passer aux règlements en monnaies nationales. L'Inde, la Chine, le Brésil commencent à les pratiquer.

Il y a un point important : malgré la chute du rouble, la Chine n'a pas demandé de corriger l'accod avec la Russie sur le swap yuan-rouble.

mardi, 09 décembre 2014

Beijing commence à comprendre le petit jeu sournois de Washington

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De la province de Hong Kong jusqu’au lointain Xinjiang…, Beijing commence à comprendre le petit jeu sournois de Washington baptisé «Changeons le régime»

Auteur : Aeneas Georg
Ex: http://zejournal.mobi

Même si elle a un nom sympa, la récente révolution à Hong Kong suit assez bien le schéma standard de changement de régime et de déstabilisations politiques formatées par les USA. Et les Chinois n’ont pas besoin de sous-titres !

Désormais, nous savons que la Russie connaît bien les méthodes des changements de régime, dont l’empire du Chaos use et abuse afin de maintenir sa suprématie. C’était apparu très clairement dans l’allocution de Poutine au Club Valdaï :

« De fait, depuis un bout de temps, nos collègues (les USA) ont tenté de gérer les dynamiques politiques, en utilisant les conflits régionaux et en concevant des “révolutions de couleur” correspondant à leurs intérêts, mais… le génie aux trois vœux s’est échappé de la bouteille. Il semble que les pères de la théorie du “chaos sous contrôle” ne savent plus eux-mêmes qu’en faire ; c’est une complète débandade dans leurs rangs. »

La Chine a aussi été l’objet de tentatives de changement de régime dans sa province du Xinjiang, dans l’ouest de la Chine, et plus récemment à Hong Kong. La question est : dans quelle mesure la Chine est-elle consciente du rôle des USA dans ces mouvements de protestation ? Une récente vidéo sur Youtube fait clairement apparaître que la Chine a une très nette compréhension de l’échiquier géopolitique et de ses enjeux, même s’il n’est pas sûr que les opinions présentées sont celles du peuple chinois en général.

La vidéo relève douze étapes utilisées par les USA pour changer un régime politique, et poursuit en expliquant comment ces dynamiques de changement de régime, partout dans le monde, ainsi que l’antagonisme envers la Russie et la Chine, s’inscrivent dans un schéma qui pourrait mener à la troisième guerre mondiale.

Les douze étapes employées par les USA pour changer un régime
(telles qu’explicitées dans la vidéo, chinois sous-titré en anglais)

1- Envoyer des agents de la CIA, du M16 et d’autres officines vers le pays cible, comme touristes, étudiants, volontaires, hommes d’affaires ou encore journalistes.

2- Lancer des ONG estampillées h», luttant pour la démocratie et les droits de l’homme, afin d’attirer les promoteurs de la liberté et des idéaux supérieurs.

3- Attirer les traîtres, en particulier des universitaires, des politiciens, des journalistes, des soldats, etc., par l’argent, ou le chantage, pour ceux qui ont commis quelque chose de répréhensible.

4- Si le pays a des syndicats, les contrôler par la corruption.

5- Choisir une appellation sympa ou une couleur pour la révolution, par exemple le printemps de Prague (1968), la révolution de velours dans l’Est-européen (1969), la révolution des roses en Géorgie (2003), la révolution du cèdre au Liban (2005), la révolution orange en Ukraine, la révolution verte en Iran, la révolution de jasmin, le printemps arabe ou encore la révolution des parapluies à Hong Kong.

6- Commencer des manifestations sur n’importe quel motif, juste pour lancer la révolution. Ça peut être les droits de l’homme, la démocratie, la corruption du gouvernement, une fraude électorale. Pas de preuves nécessaires, une justification suffit.

7- Écrire les calicots et autres banderoles en anglais, afin qu’ils puissent être lus aux USA, et ainsi impliquer les politiciens et citoyens américains.

8- Laisser les politiciens, les intellectuels et syndicalistes corrompus rejoindre les manifestations, et en appeler au peuple pour qu’il se joigne à eux, toute doléance étant la bienvenue.

9- Faire en sorte que les médias officiels, tant US qu’européens, soulignent que la révolution est causée par l’injustice, de façon à gagner l’opinion de la majorité silencieuse.

10- Quand le monde entier regarde, monter une opération sous fausse bannière. Le gouvernement ciblé sera très vite déstabilisé, et perdra du crédit auprès de son propre peuple.

11- Faire intervenir des agents provocateurs, pour forcer la police à utiliser la violence. Le gouvernement ciblé perd alors soutien des autres pays et devient délégitimé aux yeux de la communauté internationale.

12- Envoyer des politiciens locaux aux USA, en Europe et aux Nations-Unies demander des sanctions économiques à l’encontre du gouvernement ciblé, des zones d’exclusion aérienne, voire des frappes aériennes, et soutenir un soulèvement de rebelles armés.

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Quiconque a fait un peu attention aux événements récents de ce monde peut reconnaître le schéma décrit. Les psychopathes ne sont pas à ce point imaginatifs. Ils utilisent jusqu’à la corde les mêmes méthodes, encore et encore. Et la plupart du temps, cela bénéficie à ces psychopathes qui gouvernent, pour qui ça ne pose pas de problèmes si, une fois leur marionnette installée au pouvoir, on révèle leur rôle dans la combine. Les médias de masse, serviles et obéissants, sont toujours disponibles pour poursuivre le travail de propagande et annihiler toute contestation qui dévoilerait la main du marionnettiste derrière le décor, ou salir des réputations, quand les arguments manquent. Un exemple édifiant de ce genre de situation est à trouver à Hong Kong, dans les événements récents, est à voir dans un article intitulé Le New York Times part en vrille à propos de la liberté d’association en Chine.

Et, ça tombe bien, la mémoire du grand public est assez courte, avec les distractions à la sauce d’Hollywood, les médias sociaux sur internet, et carrément la Loi constitutionnelle au sens strict pour faire bonne mesure.

La vidéo se poursuit :

« Si les douze étapes n’aboutissent pas à renverser le régime, les USA trouvent une excuse pour intervenir militairement et finalement faire tomber le gouvernement ciblé par la force. En fait, cette démarche a montré sonefficacité.
[...]
Ainsi ce n’est pas par des mouvements civils spontanés que des pays sont renversés. Bien au contraire, les révoltes sont préparées avec soin, et orchestrées jusqu’au moindre détail. En fait, renverser un pays par civils interposés est de loin meilleur marché qu’envoyer des troupes pour attaquer et détruire ledit pays. C’est pourquoi les USA continuent à appliquer ces douze étapes contre les pays qu’ils considèrent comme des ennemis. »

La vidéo blâme les francs-maçons, mais il serait plus pertinent d’accuser l’élite psychopathe. Un de ses traits majeurs est le fait qu’elle n’a aucune conscience spirituelle, et donc se moque absolument des souffrances humaines, et même du nombre de morts occasionné. On pourrait même avancer qu’elle goûte la souffrance…

Comme toujours, il ne tient qu’à nous de prendre conscience de ce cauchemar et de nous réveiller, de comprendre qu’il y a, parmi nous, des prédateurs dénués de valeurs éthiques ou d’humanité. C’est devenu plus facile, à mesure que l’empire du Chaos, dans sa lutte désespérée pour maintenir son hégémonie, montre sa vraie nature, à qui veut voir. Et ainsi donc, l», une réalité que les pays des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), et même d’autres, commencent à pleinement saisir. Il est certain qu’une plus grande coopération parmi ces pays a permis de diffuser la prise de conscience du modus operandi de ces psychopathes. La vidéo référencée ci-dessus en est une de ses illustrations.

 - Source : Aeneas Georg

lundi, 01 décembre 2014

L'Empire du Milieu et ses périphéries

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L'Empire du Milieu et ses périphéries

par Jean Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Cette analyse résulte de la compilation de différentes sources qui ne sont pas nécessairement objectives, ni exhaustives ni même au fait de l'actualité la plus récente. Elle doit donc nécessairement être lue comme telle. De plus elle reflète le point de vue de son auteur, qui ne prétend pas échapper à la discussion...au contraire.
 
L'Empire du Milieu, c'est évidemment la Chine. Ce pays est désormais considéré comme la première puissance économique du monde, au regard non seulement de ses résultats économiques, calculés en terme de PNB, mais de sa population, dépassant le milliard d'habitant. Le ratio PNB/ habitant est inférieur à celui des autres puissances plus anciennement développées, Amérique et Europe, mais ce qu'il faut prendre en compte l'impact global en termes de rapports de puissance.

Avant d'entrer dans une analyse plus spécifique au cas chinois, il faut rappeler l'arrière plan climato-écologique ou climato-écosystémique qui s'imposera globalement au monde et donc à la Chine dans le demi-siècle à venir: réchauffement des températures, montée du niveau des mers, généralisation des phénomènes extrêmes (sécheresses et tempêtes), diminution dramatique de la biodiversité, diminution du rapport entre ressources terrestres disponibles et consommation de ces ressources.

A l'inverse, on peut anticiper une croissance sinon exponentielle du moins très importante des ressources « artificielles » résultant du développement des sciences et technologies, à usage militaire ou civil. Mais un tel développement, qui doit être financé, ne sera pas à la portée des pays les plus pauvres. Il réstera au contraire l'apanage de la puissance, dont il contribuera à accroitre la prépondérance.

On divisera cet exposé en deux parties: 1. tendances de moyen terme 2. perspectives à court terme.

1.  L'Empire du Milieu sur le moyen terme (15 ans environ)

1.1. Atouts et handicaps

Durant cette période, la Chine ressentira l'effet de facteurs positifs pour lui permettre de jouer un rôle de plus en plus important dans le monde, mais aussi de facteurs négatifs.

Parmi les premiers, citons un niveau d'éducation élevé, une égalité convenable entre le statut des femmes et celui des hommes, une population universitaire, tant au niveau des étudiants que des chercheurs, qui paraît être la première au monde en effectifs comme en qualité. Certains de ces chercheurs sont expatriés en grand nombre dans des pays rivaux de la Chine, notamment les Etats-Unis, mais ils n'ont pas coupé tout lien avec leur origine (au contraire. On parle volontiers d'espionnage. Employons ici le terme de circulation des compétences à travers les réseaux). La Chine ne subit pas non plus, sauf marginalement, le poids d'une religion de combat, l'Islam, qui conduit dans un nombre considérable de pays le développement à se fourvoyer dans des voies sans issues.

Un autre facteur positif est le niveau d'alerte et d'investissement décidé et poursuivi avec opiniâtreté par le gouvernement. La volonté de rattraper les retards pris et d'accéder aux premiers rangs est partout présente, quels que soient les sacrifices en résultant pour la population. L'exemple le plus visible est celui de l'espace, la Lune, Mars, le spatial scientifique et militaire. Mais le domaine le plus connu est surtout celui de l'industrie, où la Chine restera sans doute en grande partie l' « atelier du monde ».

A l'opposé, la Chine ne pourra pas échapper à des facteurs négatifs, déjà présents ou en accroissement sur le long terme. Citons la faiblesse relative des ressources naturelles, tant au plan agricole, énergétique ou à finalité industrielle (sauf l'accès à des ressources minéralogiques encore peut exploitées mais qui devraient se révéler considérables). Dans un autre domaine, il faut mentionner une augmentation sans doute peu contrôlable des pollutions de toutes sortes ainsi que le risque de diminution des ressources en eau à la suite de la fonte des glaciers himalayens. Parmi les facteurs négatifs, on ne peut oublier le poids que représentera longtemps une population d'environ 400 millions de personnes se situant à la limite du minimum vital et qui restera longtemps difficile à résorber. Ajoutons une culture politico-administrative qui, bien qu'ayant eu ses mérites dans le passé, apparaît de plus en plus comme peu adaptée à la gestion des grands systèmes complexes. Elle reste très marquée par la corruption.

1.2. Les relations de la Chine avec sa périphérie sur le moyen terme.

Les deux faits les plus marquants seront une intégration croissante, sur la base gagnant-gagnant, avec les pays du BRICS et ceux de l'Organisation de coopération de Shanghai. A  l'inverse, se développera une situation de guerre de plus en plus froide avec les Etats-Unis et les pays que ceux-ci continueront à dominer, en Asie, dans le Pacifique mais surtout en Europe.

Le BRICS est constitué principalement, sous l'angle du voisinage immédiat de la Chine, par la Russie et l'Inde. Concernant les relations avec la Russie, on peut pronostiquer que dépassant d'inévitables rivalités, les prochaines années verront se mettre en place les éléments d'une quasi symbiose. La Russie dispose en effet de facteurs de puissance qui seront de plus en plus intéressants pour la Chine: vastes territoires, de plus en plus utilisables du fait du réchauffement, accès à des ressources naturelles encore mal exploitées mais considérables, compétences scientifiques et industrielles de premier plan, potentiel militaire enfin qui reste le second du monde après celui des Etats-Unis (ce qui explique d'ailleurs la volonté de destruction de la Russie manifestée par l'Amérique). La population de la Chine, les importants revenus qui lui procure ses activités industrielles tournées vers l'exportation, qui peuvent être craints en Russie, devraient être au contraire utilisés comme monnaie d'échange dans le cadre d'une coopération stratégique convenablement négociée.

L'Inde, plus peuplée que la Chine mais souffrant des mêmes handicaps naturels et de certains qui lui sont propres, comme l'inefficacité de l'appareil politique et administratif, ainsi que d'une soumission bien plus grande à l'influence américaine, ne devait pas pouvoir entretenir, sauf sur des points marginaux, d'importantes coopérations partagées avec la Chine. Quant au Brésil, il sera nécessairement, si les orientations prises par l 'actuelle présidente se poursuivent malgré des offensives américaines de plus en plus forte, un partenaire intéressant au plan diplomatique mais sans grand poids économique.

Le BRICS a décidé dès cette année de mettre en place l'amorce d'une monnaie commune susceptible de se substituer au dollar, non seulement à l'intérieur des pays de la zone, mais dans le cadre des échanges avec des pays volontaires en acceptant le principe. Au delà de cette dédollarisation, qui se poursuivra et s'étendra, le BRICS développera une véritable zone économique et financière commune. Elle ne représentera sans doute pas le même niveau d'intégration que celle ayant cours dans un véritable état fédéral, où même au sein de l'Union européenne, mais elle pourra s'en rapprocher. Par ailleurs, l'intention de BRICS, et notamment de la Chine, est d'ouvrir cette structure à un nombre grandissant de pays désireux d'échapper à la zone dollar.

 

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Dans le cadre du BRICS, éventuellement élargi par le concept d'euroBRICS, un certain nombre de responsables européens souhaiteraient préciser des relations, tant avec la Russie qu'avec la Chine, là encore sur le mode gagnant-gagnant. Ceci pourrait se faire notamment avec le développement du grand programme de liaisons et d'échanges initialisé par la Chine sous le nom de « nouvelle route de la soie ». Mais il est à craindre que l'Europe, y compris dans les décennies prochaines et malgré la perte de puissance de l'Amérique, ne puisse échapper aux efforts de celle-ci pour la maintenir dans sa zone d'influence, en fait dans un statut de quasi-colonisation.

1.3. Les relations avec les Etats-Unis

Le gouvernement fédéral américain, poussé en cela par le lobby militaro-industriel (MIC) très puissant, a toujours eu besoin d'un « ennemi historique  » contre lequel développer des armements de plus en plus sophistiqués. Ce rôle avait été tenu par l'URSS soviétique. A la chute du Mur, il paraissait plus difficile de préparer une guerre intensive contre une Russie de plus en plus effacée sur le plan international. Mais avec l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine, convaincu du crime d'agression par Washington, la reprise d'une mobilisation contre la Russie a pu reprendre. Ceci n'a pas cependant été jugé suffisant par le MIC. Il fallait que l'Amérique se dote d'un second ennemi historique. Ce fut à la Chine qu'échut cet honneur. Certes la modération de cette dernière et sa volonté d'éviter les conflits pouvaient plaider en sa faveur, mais sa puissance économique croissante suffisait, aux yeux de Washington, pour en faire un adversaire à combattre. Le « pivot vers l'Asie Pacifique », décidé par Obama en 2012, s'est traduit par un grand déploiement de moyens diplomatiques et militaires destinés à combattre le poids grandissant de la Chine.

Au sommet du G20 de Brisbane, les propos tenus par Barack Obama à l'Université de Queensland. ont clairement montré que les Etats-Unis utiliseront tous les moyens dont ils disposent, y compris sans doute des moyens militaires, pour empêcher la Chine de menacer l'hégémonie américaine en Asie-Pacifique. Dans cette démarche, l'Amérique voudrait entraîner le Japon, la Corée du Sud et les Philippines, ainsi que l'Australie et à Singapour. Elle tentera aussi, malgré des obstacles plus nombreux, de rallier l'Inde, le Vietnam, la Malaisie et la Birmanie.

Dans les prochaines années, cette hostilité latente, cette guerre froide américano-chinoise, se poursuivra-t-elle? Tout permet de le penser. D'une part la puissance chinoise, soit en son nom propre, soit du fait de ses alliances avec le BRICS, et notamment avec la Russie, ne fera qu'augmenter, pour les raisons évoquées ci-dessus. D'autre part, l'Amérique, contrairement à ce que certains peuvent pronostiquer, conservera des moyens considérables. Elle ne capitulera donc pas devant le bloc BRICS, surtout dans la Pacifique, qu'elle considérera de plus en plus comme essentiel au maintien de sa domination mondiale. Ces moyens seront ceux qui lui ont dans ces dernières années permis de devenir une hyper-puissance, selon le mot de Hubert Védrine.

Inutile d'en faire ici la liste: moyens militaires considérables, potentiel toujours renouvelé en matière de contrôle des réseaux numériques mondiaux et des activités s'y exerçant, ressources intellectuelles hors pair dans le domaine de la recherche scientifique et de ses applications. La Chine, même en conjuguant ses efforts avec ceux de la Russie, ne pourra espérer, dans la période de moyen terme que nous considérons ici, accéder à ce niveau. Elle ne renoncera pas pour autant. Le monde verra donc se poursuivre une guerre d'influence, faite d'avances et de reculs, dont l'issu n'est guère prévisible aujourd'hui.

Les relations pourraient en fait se durcir. D'une part la Chine se sentira de plus en plus sûre d'elle. Mais d'autre part, et ce serait bien plus grave, un régime autoritaire pourrait prendre le pouvoir aux Etats-Unis, n'hésitant pas à engager de vraies actions militaires dans lesquelles la Chine, au moins sans l'aide de la Russie et de ses moyens de projection constamment renforcés, aurait du mal à résister. Mais nous serions dans cette perspective au bord d'une guerre mondiale généralisée.

1.4. Les relations avec le Japon, la Corée du Sud et les pays de l'Asie du sud-est.

Ceux-ci sont généralement considérés comme des alliés des Etats-Unis. Il s'agit d'ailleurs d'alliés de poids, vu la puissance économique qu'ils représentent, puissance cumulée sans doute supérieure à ce jour, en termes de PNB, sinon en terme de population, à celle de la Chine. Mais ces pays sont aussi prudents et ont jusqu'à présent refusé toute confrontation belliqueuse avec la Chine, sauf dans des domaines mineurs relevant de l'incident de frontière. Ils souffrent par ailleurs de difficultés croissantes au plan économique: manque de ressources énergétiques, affaiblissement d'un modèle industriel reposant sur l'exportation, compte tenu des réactions de plus en plus protectionnistes de leurs clients habituels. Il est indéniable que, s'ils jouaient dans certains domaines, malgré la persistance d'inimitiés encore fortes, la carte de coopérations gagnant-gagnant avec la Chine, l'ensemble de la zone en tirerait des avantages.

 

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Les allers et retours imprévisibles de la diplomatie américaine, et surtout sa tendance à exploiter ses alliés officiels au service quasi exclusif de ses intérêts personnels, ne devraient pas améliorer à moyen terme l'influence des Etats-Unis en mer du Japon et dans le sud-est asiatique. On peut penser en fait que s'établira là une sorte de vaste zone-tampon (ou zone de liaison), tirant pour le bénéfice de son propre développement avantage des compétitions américano-chinoises, non seulement dans la région proprement dite, mais dans le reste du monde.

1.5 Les relations avec les pays musulmans continentaux

Nous désignons par ce terme les pays dit de la ceinture des -stans d'Asie centrale, ayant appartenu à la zone soviétique avant la chute de l'URSS. Il faut y inclure le Pakistan résultant du démembrement de l'ancien Empire des Indes. Ces pays comportent de longues frontières communes avec la Chine. Ils pourraient également y entretenir des actions de type terroriste, sur le modèle de ce qui se produit chez les Ouïghours reconnus par le Chine mais qui sont plus la plupart des musulmans nationaliste parfois fanatiques.

Compte-tenu de ces voisinages, le gouvernement chinois a toujours entretenu une grande méfiance à l'égard des pays islamiques. Tout laisse penser qu'elle se renforcera au fil de radicalisations probables. Par ailleurs, de véritables coopérations économiques ont toujours eu du mal à s'y établir. La Chine se rapprochera donc de ce fait davantage encore de la Russie, qui se méfie à juste titre des relations avec les pays de la ceinture des -stans. Les choses changeraient cependant si le projet chinois ou russo-chinois de nouvelle route de la soie se mettait en place. La branche continentale eurasienne de cette route passerait par les -stans, qui se trouveraient de ce fait intégrés de facto à l'alliance économique sino-russe.

1.6. L'empire de l'Empire

Nous désignons ainsi les investissements massifs auxquels la Chine procède dans tous les pays dont les économies sont incapables d'investir par elles-mêmes: Afrique en premier lieu, Amérique Latine mais aussi Europe. Il ne s'agit plus là de la périphérie de l'Empire mais de ses projections à l'échelle du monde. La Chine dispose des capitaux nécessaires du fait que son industrie et son commerce travaillent à bien moindres coûts que ceux des rivaux,. Ceci notamment, mais pas seulement, parce qu'ils emploient des millions de travailleurs pauvres. Mais elle n'est pas seule à le faire. L'Inde et l'Asie du sud-est en font autant, sans accumuler de tels quantités de capitaux exportables. Le gouvernement chinois, qui a la haute main sur les investissements à l'étranger, au lieu de laisser comme partout ailleurs agir des intérêts financiers peu préoccupés de nationalisme, s'est donné une politique déterminée de conquête des éléments stratégiques jugés nécessaires à la construction de la puissance chinoise.

Les pays « bénéficiaires » de ces investissements les accueillent volontiers. Ils y voient un moyen de remplacer des financement, tant publics que privés, que par leur pauvreté, mais aussi souvent par leur laxisme, ils sont devenus incapables d'assumer. Ceci ne se fait pas nécessairement à l'avantage de ces pays sur le long terme. En Afrique, les investissements chinois, par exemple dans le domaine de l'agriculture spéculative, contribuent à ruiner des millions de petits agricultures traditionnels qui n'ont plus qu'une ressource, émigrer vers des mégacités déjà surpeuplées et misérables. De même les équipements portuaires ou routiers pris en charge par la Chine maltraitent encore plus des milieux naturels déjà bien malades. Dans une moindre mesure il en est de même en Amérique du Sud.

Plus généralement, certains pays développés commencent à s'inquiéter de voir des investissements chinois pénétrer des industries et équipements stratégiques. C'est le cas des Etats-Unis. La Chine devra dans les prochaines années tenir compte de réflexes protectionnistes avec lesquels elle sera obliger de négocier, en Europe mais aussi de la part de ses partenaires du BRICS, en premier lieu la Russie. L'enrichissement progressif de la société chinoise diminuera parallèlement les bas salaires et les bénéfices réexportables en résultant. Enfin, dans une partie de l'Asie du sud-est comme au Bangladesh ou même en Inde, de nouveaux employeurs versant des salaires encore inférieurs à ceux de la Chine viendront concurrencer cette dernière dans sa volonté de devenir l'atelier du monde.

 

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On peut prévoir que dans les prochaines années cependant, la Chine ne renoncera pas, par des politiques économiques bien pensées, à se doter d'épargnes capables de mener à l'échelle du monde de véritables guerres économiques. Mais elle le fera sans doute de façon plus subtile qu'aujourd'hui et en acceptant de mener avec les pays partenaires des politiques sur le mode gagnant-gagnant évoqué plus haut. Ceci devrait être particulièrement le cas tout au long des investissements de la nouvelle route de la soie, dont le terminus se trouvera dans la partie la plus riche de l'Europe.

2. Perspectives à court terme

Sur le court terme, autrement dit dans l'immédiat, les relations de l'Empire du Milieu avec le monde sont marquées par divers évènements dont certains pourront rester anodins, d'autres se développer de façon intéressant de façpn significative les questions évoquées dans la première partie de cet article. Nous ne ferons pas ici allusion à la "révolution des parapluies" à Hong-Kong. Elle a au début de l'automne 2014 beaucoup agité les opinions. Certains y ont vu le début de l'indépendance des provinces chinoises contre la main de fer de Pékin. D'autres le résultat de manoeuvres de la CIA pour générer en Chine des "révolutions de couleur" ayant paru si bien réussir dans les pays limitrophes de la Russie. En fait l'agitation est retombée, à la suite sans doute de concessions réciproques. 

Au plan militaire, les armements chinois sont sans comparaison de puissance avec ceux des Etat-Unis. Ceci n'empêche pas ces derniers d'évoquer en permanence une menace militaire chinoise. En permanence également ils accusent la Chine de se préparer à mener une cyber-guerre, prenant par exemple la forme d'une destruction des réseaux électriques(grids) américains. La Chine est périodiquement par ailleurs accusée d'espionnage électronique intensif contre les entreprises et forces armées américaines. L'accusation fait rire quand on connait, à la suite des révélations de Edward Snowden, la façon dont la CIA et la NSA espionnent le monde entier, avec des technologies à l'efficacité sans rivale.

2.1. Le Japon

Le premier des évènements significatifs intervenus récemment intéresse les relations sino-japonaises, envenimées depuis des mois par le conflit de souveraineté concernant les iles Senkaku-Diaoru. La Chine, en revendiquant sa souveraineté sur ces iles, veut affirmer sa volonté de présence, y compris militaire, dans la mer de Chine orientale, dans laquelle, comme puissance côtière, elle a de nombreux intérêts dont pétroliers. Il en est de même du Japon. Celui-ci est appuyé en cela par le Viet-Nam, Taîwan et bien plus prudemment par la Corée du Sud. Mais le principal appui du Japon dans cette affaire est celui des Etats-Unis. Washington revendique, pour sa puissante flotte pacifique, une souveraineté de fait sur l'ensemble du pacifique occidental et de la mer de Chine, hors des zones de compétence exclusive des Etats côtiers, voire dans certains cas chez ces Etats côtiers eux-mêmes, lorsque ceux-ci se sont vu imposer des bases navales. Le « pivot « vers le Pacifique décidé récemment par Barack Obama n'a fait que renforcer l'importance de cette présence aéro-navale et économique américaine dans les parages de la Chine.

La Chine ne peut évidemment que s'en inquiéter. Elle peut légitiment se sentir encerclée. Or au moins sur ce point les relations sino-japonaises devraient s'améliorer. Les deux pays viennent de publier un Accord visant à l'amélioration de leurs relations bilatérales , « Principled Agreement on Handling and Improving Bilateral Relations »", faisant suite à des réunions entres leurs Conseillers nationaux pour la Sécurité, le japonais Shotaro Yachi et le chinois Yang Jiechi. Ce document acte l'engagement des deux puissances à mettre en place des mécanismes de gestion des crises, reposant sur le dialogue et la concertation.

Le revirement japonais semble provoqué en partie par les difficultés internes que rencontre la nouvelle politique économique de libéralisation mise en place par le gouvernement Abe (les « abenomics » ) et le peu de soutien apporté par le gouvernement américain. Pour celui-ci, la concurrence japonaise notamment dans les industries de pointe, demeure une réelle menace. Le Japon peut au contraire espérer, face aux immenses besoins d'investissements engagés par la Chine et la Russie, en avoir une part.

2.2. L'Inde

Les Américains espéraient, pour contraindre l'expansion de la Chine dans le Pacifique, instaurer sous leur égide une grande alliance indo-japonaise. Mais le nouveau gouvernement indien, sous la présidence de Narendra Modi, n'a jamais paru prendre cette proposition au sérieux. L'inde a d'ailleurs plus à craindre de l'expansionnisme technologique américain que de celui de la Chine. En conséquence,à la suite d'une visite de XI Jinping à Dehli, des investissements communs ont été envisagés, dans le domaine des infrastructures et surtout concernant la mise en valeur des territoires frontaliers dans l'Himalaya. Ceci ne fera que conforter la politique de coopération économique et financière décidée au sein du BRICS.

La Chine et l'Inde ont aussi un intérêt stratégique urgent, lutter contre le développement de l'islamise radical au Pakistan. La Chine n'a pas renoncé à développer des coopérations avec ce dernier pays, notamment au plan militaire, mais elle se méfie de plus en plus du danger que représente pour elle et pour l'Inde le développement probable, dans un Pakistan politiquement affaibli voire complice, de territoires entiers visant à devenir de nouveaux califats islamistes.

2.3. La Russie

Dans le conflit entre l'Amérique et la Russie à propos de l'Ukraine, bien que n'ayant pas de sympathie systématique pour les « séparatistes » de la Novorussie, la Chine a refusé de suivre les diktats américains concernant les sanctions contre Vladimir Poutine. Elle a fait beaucoup plus, accepter de signer avec la Russie un mega-contrat gazier permettant à celle-ci d'écouler vers l'Asie des productions désormais interdites de débouché en Europe. La Chine fera beaucoup plus, comme nous l'avons vu dans la première partie de cet article. Elle se positionne désormais au sein du BRICS comme un allié déterminé de la Russie. Moscou et Pékin ont décidé de façon semble-t-il irrévocable de coopérer pour mettre en place les changements profonds dans l'axe du monde, résultant de leur volonté conjointe de dedollarisation.

 

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Les analystes américains considèrent désormais que l'alliance de facto et de jure entre la Russie et la Chine - certains parlent d'un véritable condominion russo-chinois - constitue pour les Etats-Unis une véritable menace existentielle. Ils feront tout notamment pour empêcher que le BRICS ne prenne de l'importance, notamment pour empêcher que l'Europe ne s'en rapproche dans la cadre d'un encore hypothétique projet dit euroBRICS. Mais des progrès en ce sens, fussent-ils minimes se font sans leur accord. Un certain nombre d'opérateurs européens ont désormais accepté de négocier des contrats en monnaie chinoise, le renminbi, et non en dollars, ce qui aurait été impensable voici seulement quelques mois.

2.4. Le Moyen-Orient

Concernant les conflits au Moyen-Orient, la Chine n'a pas pris de positions fermes appuyant l'Amérique, soit dans la guerre contre Daesh, soit dans le soutien à Israël. Elle soutient même l'Amérique au sein du groupe des 6, dans les négociations avec l'Iran visant à interdire à celle-ci l'accès à un armement nucléaire. La Chine qui par ailleurs importe de plus en plus de pétrole du Golfe, ne s'est jusqu'à présent pas opposée à l'alliance séculaire entre le dollar et les pétro-dollars qui ont fait depuis des décennies une des bases de la puissance américaine dans le monde.

Cependant l'impuissance, sinon l'incompétence, de Barack Obama à lutter contre les islamistes radicaux en Irak et en Syrie, pose de plus de problèmes à la Chine. Les récentes élections américaines, mettant en place une majorité au Congrès composée de « faucons » déterminés, ne changeront pas grand chose à l'engagement américain contre Daesh. Elles se limiteront à renforcer la politique anti-russe menée par les Etats-Unis, au sein de l'Otan ou pour leur compte propre. L'islamisme radical ne pourra qu'en profiter au Moyen-Orient. L'US Army ne peut être sur tous les fronts.

La Chine a d'autant plus de raisons de se méfier des Etats-Unis que diverses informations ont montré un financement américain délibéré de plus de 100.000 militants sunnites destinés à déstabiliser le Moyen Orient, et notamment à éviter qu'un axe chiite Iran, Damas et Russie ne se mette en place. Or la Chine ne peut en aucun cas souscrire à cette volonté américaine de déstabiliser le Moyen-Orient, dont elle exporte beaucoup de pétrole.

Cependant, une volonté chinoise d'équilibre entre les principaux acteurs pétro-arabes au Moyen Orient lui imposera très vite des choix difficiles. La Chine se dit allée officielle de l'Arabie Saoudite, à qui d'ailleurs elle vend des armes. Mais elle sait aussi combien celle-ci déstabilise le monde entier en finançant sans compter les mouvements islamiques de par le monde, se référant à un whahabisme radical. L'Europe est la première victime de tels financements, mais ni la Russie ni la Chine n'y échapperont.

La seule façon d'assécher la richesse saoudienne serait de décourager le monde de faire appel à ses réserves pétrolières, en développant notamment des sources concurrentes. Mais la Chine, assoiffée de pétrole et de gaz,  n'est pas prête à prendre de positions efficaces en ce sens. Elle se borne à afficher, conjointement d'ailleurs pour une fois avec les Américains, une volonté (encore d'ailleurs assez théorique) de lutter contre le réchauffement climatique.

   

 

 

Jean Paul Baquiast

vendredi, 28 novembre 2014

La Chine et les pays insulaires du Pacifique annoncent un partenariat stratégique

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La Chine et les pays insulaires du Pacifique annoncent un partenariat stratégique

Auteur : French.xinhuanet
Ex: http://zejournal.mobi

Dans la bataille contre l’hégémonie des Etats-Unis, la Chine mène le combat sur tous les fronts. Ici elle s’attaque à l’un des aspects de cette hégémonie, la capacité des Etats-Unis a disposer de plusieurs voies à l’ONU, via les îles du pacifique qui n’ont été crées en tant qu’états qu’à cette seule fin.

NADI (Fidji), 22 novembre (Xinhua) — La Chine et huit pays insulaires du Pacifique ont convenu samedi d’établir un partenariat stratégique en mettant l’accent sur le respect mutuel et le développement commun.

Cet accord a été annoncé lors d’une réunion entre le président chinois Xi Jinping, en visite aux Fidji, et les dirigeants des huit pays, à savoir le président de la Micronésie Emanuel Mori, les Premier ministres Josaia Voreqe Bainimarama des Fidji, Tuilaepa Sailele Malielegaoi Lupesoliai des Samoa, Peter O ‘Neill de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, Joe Natuman du Vanuatu, Henry Puna des îles Cook, Siale’ataonga Tu’ivakano des îles Tonga et Toke Talagi de Niue.

Ces huit pays ont établi des relations diplomatiques avec la Chine depuis les années 1970.

Dans un discours prononcé lors de cette réunion, le président Xi a expliqué la politique et les mesures que la Chine a adoptées pour renforcer ses relations avec les pays insulaires du Pacifique dans une nouvelle ère, en soulignant que la Chine est un ami sincère et un partenaire de ces pays.

Rappelant les intérêts communs croissants de la Chine et des pays insulaires du Pacifique, le président Xi a affirmé que leur coopération amicale est entrée dans une voie rapide de développement.

« La Chine va accorder davantage d’importance à ses relations avec les pays insulaires », a-t-il déclaré.

M. Xi a affirmé que la Chine respecte les systèmes sociaux et les voies de développement que ces pays ont choisis eux-mêmes conformément à leurs conditions nationales et soutient leurs efforts pour gérer les affaires régionales à leur manière et participer aux affaires internationales pour sauvegarder leurs droits et intérêts légitimes.

« Nous sommes prêts à élargir les interactions – gouvernement à gouvernement, législature à législature, et parti à parti – avec les pays insulaires du Pacifique, et continuerons à promouvoir le Forum de développement économique et coopération de la Chine et des pays insulaires du Pacifique et d’autres dialogues réguliers », a-t-il dit.

A propos de sa proposition sur la Route de soie maritime du 21e siècle, le président chinois a déclaré que son pays souhaite partager les expériences et les réussites avec les pays insulaires du Pacifique.

La Chine, a-t-il poursuivi, est prête à approfondir sa coopération avec les pays insulaires du Pacifique dans divers secteurs, dont le commerce, l’agriculture et la pêche, l’industrie maritime, l’énergie et les ressources et la construction d’infrastructures, et à supprimer les droits de douane à 97% des produits importés des pays les moins avancés.

La Chine continuera à soutenir les pays insulaires dans les grands projets, la construction d’infrastructures et les projets concernant la vie des peuples.

Le gouvernement chinois va envoyer davantage d’équipes médicales dans les pays insulaires et encourager les Chinois à visiter ces pays, a-t-il ajouté. Le président Xi est arrivé vendredi à Nadi, ville des Fidji, pour une visite d’Etat, en provenance d’Australie et de Nouvelle- Zélande.


- Source : French.xinhuanet

mardi, 25 novembre 2014

Il nuovo ordine asiatico

 

Zheng He è un eunuco cinese, di religione musulmana che, circa 600 anni fa, venne messo a capo della flotta marittima cinese, dall'allora imperatore – della dinastia dei Ming – Zhu Di. Le sue imprese sono considerate mitiche (si dice che abbia addirittura scoperto l'Australia e la Nuova Zelanda) e rimandano ad una grandezza navale cinese che non venne mai più replicata.  

In uno dei suoi tanti recenti discorsi, il presidente della Repubblica popolare cinese Xi Jinping, lo ha ricordato, dando il via al lancio del «sogno dell’Asia e del Pacifico». Si tratta di un progetto che prevede investimenti, banche internazionali, infrastrutture per rafforzare la ben nota via della Seta e collegare via mare la Cina all'Asia e ai mercati medio orientali ed europei.

Si tratta di un balzo in avanti non da poco, una sorta di uscita allo scoperto da parte di un presidente che ha ormai collezionato internamente il sufficiente potere per riproporre all’esterno il desiderio di riportare la Cina dove è sempre stata, ovvero alla guida del continente asiatico. I piani di Pechino sono complessi e articolati e includono un accordo di libero scambio in Asia e Pacifico, una Asian Infrastructure Investment Bank (Aiib) da 100 miliardi di dollari, con sede a Pechino e un «fondo per la Via della Seta» da 40 miliardi di dollari, annunciato proprio la settimana scorsa.

Secondo Xi Jinping, «la Cina potrebbe stimolare la crescita e migliorare le infrastrutture in tutta la regione per contribuire a realizzare un sogno dell’Asia e Pacifico: con l’aumento della nostra forza nazionale complessiva, ha detto, la Cina ha la capacità e la volontà di fornire un maggior numero di beni pubblici per la regione Asia-Pacifico e per il mondo intero». Per quanto riguarda la banca d'investimenti, il Financial Times - e con esso la comunità finanziaria internazionale - è apparso preoccupato.

«La Aiib e la banca dei Brics, che comprende Brasile, Russia, India, Sud Africa e Cina rappresentano la prima sfida istituzionale grave per l'ordine economico mondiale stabilito a Bretton Woods 70 anni fa, secondo Matthew Goodman, uno studioso del Centro di studi strategici e internazionali di Washington. Meno chiaro è quanto queste nuove istituzioni miglioranno la governance globale o aiuteranno davvero gli interessi dei paesi che li difendono».

Domanda legittima, se per questi Paesi fosse provata l'utilità derivata dalle istituzioni economiche mondiali occidentali, che con le proprie operazioni sono riuscite a mettere al tappeto gran parte del mondo. L’occasione migliore per il lancio di questa nuova, ennesima, svolta storica è l'Asian Pacific Economic Cooperation (Apec) – il meeting dei 21 paesi dell'area -che si è svolto a Pechino. Xi gioca in casa e non potrebbe avere terreno più favorevole.

A Pechino è arrivato anche Obama, un presidente indebolito (e definito «insipido» dalla stampa locale) dalle elezioni di metà mandato e dal nuovo ginepraio iracheno e più in generale preda di un mondo multipolare, caratterizzato dalle varie spinte di potenze regionali che ormai sfidano apertamente lo status quo, ridisegnando una geografia considerata «colonialista», come nel caso del Califfato tra Iraq e Siria o riproponendo antichi fasti, suffragati dalla nuova forza economica, come nel caso di Pechino. Il mondo è cambiato e l'Asia costituisce la cartina di tornasole economica di questo spostamento del capitale e della sua guida.

«Spetta al popolo dell'Asia gestire gli affari dell'Asia, risolvere i problemi dell'Asia e difendere la sicurezza in Asia», ha detto Xi Jinping, invitando i paesi asiatici a «far avanzare il processo di sviluppo comune e l'integrazione regionale». Mai come negli ultimi anni la Cina ha avuto un campo così vasto davanti a sé: attivare investimenti e fondi per Pechino è la soluzione migliore per rispondere ai dubbi che la debolezza americana sta facendo serpeggiare tra i suoi alleati nella regione, in bilico tra la resistenza ad un'alleanza anti cinese o l'abbandono ai – tanti – soldi che Pechino mette sul piatto.

Washington è riuscita, per ora, a bloccare l'idea di un libero scambio asiatico a matrice cinese, per spingere sul proprio accordo, che esclude la Cina, ma la centralità cinese nella regione sembra ormai inarrestabile e non nasce certo in questi giorni. A Washington c'è già chi parla di un nuovo piano Marshall asiatico, mentre alcuni media occidentali – il Wall Street Journal ad esempio – ricordano i fasti imperiali cinesi e il sistema dei tributi: qualcosa che forse appare più vicino alle intenzioni di Pechino.

Xi Jinping ha infatti proposto la cosiddetta «Cintura economica della Via della Seta» già settimane fa, durante un viaggio in Asia centrale. Si tratta di un corridoio che collega l'Oceano Pacifico al Mar Baltico e che unisce Asia orientale, Asia meridionale e il Medio Oriente per servire un mercato combinato di circa tre miliardi di persone. In Kazhakistan ha stretto un accordo per 30 miliardi di dollari per petrolio e gas e ha fornito un prestito di 3 miliardi di dollari per infrastrutture in Kirghizistan. Una manovra già vista in Africa: prestiti per infrastrutture e servizi, in cambio di risorse.

«Durante il recente viaggio in Indonesia - ha scritto il Wall Street Journal - ha proposto un altro pilastro, un corridoio commerciale marittimo che ha chiamato la Via della Seta Marittima del 21° secolo. Esso comporta la costruzione o l'espansione di porti e aree industriali in tutto il Sud-Est asiatico e in luoghi come lo Sri Lanka, il Kenya e la Grecia, con l'obiettivo di incrementare il commercio bilaterale con il sud-est asiatico a mille miliardi di dollari entro il 2020, più del doppio del livello dello scorso anno».

Il Fondo fornirà sostegno finanziario ai paesi asiatici che mirano a migliorare la connettività, ha detto Xi. «Seduta su una grande riserva di valuta estera, la Cina ha la capacità e dovrebbe assumersi maggiori responsabilità per lo sviluppo comune della regione», ha specificato al Global Times Zhang Baotong, un ricercatore dell'università dello Shaanxi, la provincia nord-occidentale cinese, già punto di partenza dell'antica Via della Seta.

La stampa locale non ha dubbi sul cambiamento dell'equilibrio asiatico, rimarcando il consueto carattere «pacifico» dell'ascesa cinese.

«Gli Usa vogliono sempre guidare il mondo, ma non ne hanno la forza. Non c'è stata alcuna egemonia globale in grado di spazzare via la diversità nel mondo e gli Stati Uniti non fanno eccezione. Se uno dei due paesi tra Cina e Stati Uniti non tiene conto degli interessi degli altri per cercare il proprio interesse, non ci sarà alcun successo nella regione. Quella di una posizione dominante è forse un’idea obsoleta e la lotta per il dominio non beneficerà nessuno dei due paesi».

Simone Pieranni

Simone Pieranni, genovese, laureato in Scienze Politiche, in Cina dal 2006. Nel 2009 ha fondato, con la giornalista colombiana Natalia Tobon, China Files agenzia editoriale specializzata in reportage dall'Asia in italiano e spagnolo. Attualmente, tra Roma e Pechino, lavora alla sezione Esteri del Manifesto.