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samedi, 31 octobre 2015

L'Amérique en guerre contre la Chine. Et de ce fait contre l'Europe?

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L'Amérique en guerre contre la Chine. Et de ce fait contre l'Europe?

par Jean-Paul Baquiast
Ex: http://www.europesolidaire.eu
 
La Chine a signé le 20 octobre une commande portant sur l'acquisition de 30 A330 et 100 A320 auprès d'Airbus pour un prix indicatif de 15,5 milliards d'euros, lors d'une visite de la chancelière allemande Angela Merkel . Ce voyage de deux jours de Mme Merkel intervient dans une période d'activité diplomatique intense entre Pékin et l'Europe, suivant un séjour très médiatisé du président chinois Xi Jinping au Royaume-Uni et à quelques jours d'une venue en Chine du président français François Hollande.
 
 
Celui-ci doit effectuer une visite d'Etat en Chine les 2 et 3 novembre à l'invitation de son homologue Xi Jinping, dans l'optique de la conférence de l'ONU COP21 qui se tiendra du 30 novembre au 11 décembre à Paris.  L'objectif en est de préparer le lancement avec le président Xi Jinping d'un appel pour le climat lors de cette conférence.

A l'occasion de ces deux visites, de nombreux contacts entre industriels de chacun des pays préciseront la volonté des Européens d'aider la Chine, sur sa demande, à sortir d'une économie exportatrice de main d'œuvre à bas coût et devenir une économie industrielle à haute valeur ajoutée, qui est celle de l'Allemagne et dans de nombreux secteurs de la France.

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Précédemment,le 22 octobre, lors de la visite au Royaume-Uni du président chinois Xi Jinping, 55 milliards d'euros d'accords commerciaux avaient été été signés. Rappelons également que la Grande Bretagne, suivie de la France et d'autres pays européens importants, avaient décidé de devenir membres fondateurs de la nouvelle Banque asiatique pour les investissements dans les infrastructures AIIB fondée par la Chine.

Ainsi voit-on progressivement et sans tapage diplomatique s'établir une convergence euro-asiatique, incluant nécessairement la Russie. Elle est dans la logique d'une alliance stratégique indispensable des deux continents, face aux risques divers qu'affronte la planète. Dans certains cercles, on emploie le terme de convergence euro-Brics.

Guerre en mer de Chine?


Dans le même temps cependant, bien évidemment sans aucun accord des Européens, les Etats-Unis précipitent des affrontements militaires entre eux et la Chine en Mer de Chine méridionale, que nous évoquons depuis plusieurs jours sur ce site. L'offensive américaine prend actuellement de plus en plus d'ampleur, avec le soutien du Japon et de l'Australie qui sont au plan diplomatique complètement inféodés à l'Amérique.

L'incursion d'un navire lance-missile américain , l'USS Lassen dans les eaux territoriales de l'archipel des Spratley, depuis longtemps revendiqué par la Chine et reconnu de fait comme une extension de son territoire maritime, (voir notre article http://www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=1950&r_id=) se révèle comme prévu être le début d'une offensive de bien plus grande ampleur contre la Chine, dont il ne faut pas oublier qu'elle est une puissance nucléaire dotée récemment d'armements sophistiqués modernes en matière d'affrontements aéro-navals et de guerre électronique. Le secrétaire à la défense Ashton Carter vient de rappeler qu'en défense d'un Droit à la liberté de navigation que la Chine ne menace en aucune façon, les actions militaires, aériennes et navales américaines s'amplifieront dans les prochaines semaines.

L'US Navy a de fait positionné depuis plusieurs mois en Mer de Chine deux porte-avions nucléaires et leurs escortes, l'USS Theodore Roosevelt (image) et l'USS Ronald Reagan. Elle pourrait prochainement missionner l'un deux, sinon les deux, dans la suite de l'USS Lassen. Cette offensive contre la Chine, qui était depuis plusieurs années réclamée par des forces politiques en militaires américaines très influentes, avait été jusqu'ici tenue en bride par un Barack Obama préoccupé de ne pas laisser grandir l'influence russe en Europe et au Moyen-Orient. Mais devant les échecs rencontrés sur ces deux terrains, le lobby militaro-politique anti-chinois avait repris toute son influence au Congrès et à la Maison Blanche.

Que cherche l'Amérique? Pour le Pentagone, autant que l'on puisse en juger à la lecture des nombreux articles qu'il fait publier, l'objectif est de précipiter une véritable guerre contre la Chine avant que les mesures de Déni d'accès et de couverture sous marine destinées à protéger les côtes chinoises n'aient atteint leur plein effet.(voir notre article http://www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=1948&r_id=) Cette guerre devrait déboucher sur ce que le Pentagone nomme une large «  AirSea Battle strategy » prenant la forme d'un assaut dévastateur, aérien et par missiles, sur les côtes chinoises et les grands centres industriels s'y trouvant. Cet assaut serait déclenché très rapidement si les Chinois tentaient de s'opposer par quelque moyen militaire que ce soit, fut-il symbolique,contre les intrusions aéro-navales américaines.

L'objectif de Washington est manifestement que, confronté à cette menace de destruction, la Chine rentre dans le giron américain, partageant avec la Japon, les Philippines et bien d'autres, le statut de semi-colonie. Alors, grâce notamment au Traité de libre échange transpacifique que l'Amérique vient d'imposer, la Chine ne pourrait plus refuser les bienfaits de la domination des intérêts transnationaux américains.

Londres, Berlin et Paris devront pour ce qui les concerne renoncer alors à toute autonomie diplomatique et économique à l'égard de la Chine. Ainsi les contrats envisagés par celle-ci avec, entre autres, Airbus, seront très sainement reconvertis en contrats avec Boeing . Celui ci pourra retrouver le monopole quasi absolu qu'il exerçait jusqu'ici dans le domaine du transport aérien chinois.

Jean Paul Baquiast

Affrontements militaires aux frontières de l'Empire américain

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Affrontements militaires aux frontières de l'Empire américain

par Jean-Paul Baquiast
Ex: http://www.europesolidaire.eu
 
Partons de l'hypothèse optimiste qu'aujourd'hui les grandes puissances mondiales, USA, Russie et Chine, ne s'affronteraient pas (sauf accident toujours possible) de façon délibérée avec des armes nucléaires dites stratégiques (Bombe H) car ce serait la fin, non seulement des belligérants mais du monde entier.

Pourrait en envisager par contre que dans de futurs conflits, soit entre elles, soit avec des voisins jugés agressifs, elles emploieraient des armes nucléaires tactiques? Celles-ci peuvent être à courte portée, constituées de charges limitées et donc susceptibles d'avoir des effets locaux. Leurs effets seraient désastreux pour les zones touchées mais ne devraient pas en principe conduire à un recours aux armes stratégiques.

Là aussi, on peut supposer que les grandes puissances évoquées ci-dessus, et même d'autres puissances moyennes dotées de l'arme atomique, comme l'Inde, le Pakistan ou Israël, hésiteraient d'avoir recours en première frappe à des armes nucléaires fussent-elles très peu puissantes. La raison en serait que dans ce cas, elles s'exposeraient à des frappes en représailles bien plus puissantes, pouvant leur provoquer chez elles des dégâts humains et matériels considérables.

Dans les deux cas, ces perspectives n'empêcheraient pas ces différentes puissances de renforcer et améliorer constamment leur arsenal nucléaire. Ceci serait une conséquence de l'effet dit de dissuasion: les belligérants potentiels sont découragés d'utiliser des armes atomiques s'ils savent risquer des ripostes en retour de même nature. C'est pour cette raison que jusqu'à ce jour, les arsenaux nucléaires et leurs vecteurs sont considérés comme ayant permis d'éviter les conflits autres que périphériques.

Les armes conventionnelles

Qu'en est-il de l'utilisation des armes non nucléaires dites conventionnelles? Il est bien connu que celles-ci sont constamment utilisées, non seulement par les puissances grandes ou petites, mais par tous les pays et mouvements susceptibles de s'en procurer. C'est pour cette raison que les grandes puissances, pour conserver leur primauté, s'efforcent en permanence de les améliorer. Il en est de même de tous les pays disposant d'industries militaires, comme parmi de nombreux autres Israël ou l'Iran. Cet effort d'amélioration porte sur tous les systèmes d'armes dont ces pays sont susceptibles de se doter et d'utiliser, terrestres, aériens et maritimes.

Nous avons noté dans des articles précédents que la Russie a récemment surpris le reste du monde à l'occasion de ses interventions en Syrie. Elle a montré qu'elle dispose désormais de missiles de croisières à longue portée et de systèmes permettant de désarmer les divers moyens de guerre électronique susceptibles d'emplois contre ses forces en cas de conflits; sonars, radars, systèmes de guidage et autres. Évidemment, les Etats susceptibles de voir employer contre leurs unités de tels moyens feront tout ce qu'ils pourront pour de doter de moyens équivalents et si possibles supérieurs.

Dans le cas précis des relations entre Russie et USA s'engagera ainsi une course aux armements conventionnels. Il n'est pas certain que la Russie la perde, compte tenu des réformes importantes apportées récemment par le nouveau pouvoir aux capacités de son CMI (Complexe militaro industriel) au moment où le CMI américain peine à de moderniser, comme le montre le désastre industriel et militaire qu'est l'affaire du JSF F35. Est-ce à dire que les forces des deux blocs, USA et Russie, n'hésiteraint pas à s'affronter en utilisant leurs armements conventionnelles? L'hypothèse n'est pas à exclure, mais elle paraît peu probable, compte tenu des risques d'escalade pouvant conduire à une guerre nucléaire.

Guerre dans le Pacifique et en mer de Chine

La situation de paix armée, aussi fragile qu'elle soit, s'étant établie entre les USA et la Russie, ainsi qu'entre leurs alliées en Europe, se retrouvera-t-elle aux frontières occidentale de l'Empire américain, c'est-à-dire dans le Pacifique? Cette partie du monde voit s'affronter dorénavant deux coalitions armées, l'une menée par les USA et comptant de nombreux alliés puissants, notamment le Japon. L'autre menée par la Chine, comptant certains alliés asiatiques et potentiellement l'appui de la Russie, également puissance sur le Pacifique.

Pourquoi y aurait-il rivalité voire guerre entre les USA et la Chine dans le Pacifique? Pourquoi pas des partages d'influences? Pour une raison simple. De tels partages ne peuvent pas résulter d'une réflexion rationnelle au sein des blocs. Chacun pousse à l'expansion et le cas échéant à la guerre, laquelle bénéficie aux CMI respectifs. Le partage ne peut que résulter d'une paix armée.

 

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Aujourd'hui, les USA semblent les mieux armés dans le Pacifique et en mer de Chine. La Chine a hérité de nombreuses faiblesses la rendant dépendante: nécessité d'accès aux routes de navigation, retard technologiques notamment en matière d'armements, facteurs internes tels que l'état sanitaire d'un bon quart de sa population. Néanmoins, elle a pris conscience de ces retards et s'efforce de les réduire. Autrement dit, elle ne se comporta pas comme l'ancien Empire impérial qui avait au 19e siècle pratiquement capitulé devant l'occident.

Pour être capable de peser dans la recherche d'un équilibre de paix armée, elle doit donc se doter d'un armement compétitif vis a vis des USA. Laissons à nouveau de côté le recours à l'arme nucléaire, au moins en première frappe, peu probable également de la part des USA car pouvant très vite mener à l'escalade. Il faut donc que la Chine perfectionne son armement conventionnel. Faute de temps et de moyens, elle ne peut pas le faire dans le domaine des grands porte-avions d'attaque. Non plus que dans le domaine des grands sous-marins nucléaires d'attaque. En termes de porte-avions, elle ne dispose que d'une seule unité, le Liaoning, actuellement utilisé pour des tâches de formation et de démonstration – comme la récente invitation faite à une délégation navale américaine le 21 octobre.

Il semble donc qu'elle se soit intéressée à la mise en place de sous-marins diesels dont les Russes ont développé une version très performance, ceux de la classe dite Kilo, dont ils ont concédé la licence à la Chine. La Chine a l'intention d'en construire dorénavant de nombreux exemplaires, complétant ceux de la classe Song, plus anciens. Pour une charge totale de 1800 tonnes,les Kilo embarquent 60 marins pouvant utiliser 6 tubes lance torpilles.

 

Opérant en « meutes » comme du temps de la Kriegsmarine, ils devraient pouvoir neutraliser un Carrier group. Encore faudrait-il que la Chine ait le temps et les moyens pour en construire un nombre suffisant, bien plus grand que la douzaine d'exemplaires dont elle dispose aujourd'hui.

Par ailleurs, comme la Russie, et sans doute avec la collaboration de celle-ci, la Chine a développé des missiles de croisière dernière génération capables d'être lancés à partir d'un sous-marin. Elle annonce également, comme la Russie, une gamme de systèmes évoluées de guidage ainsi que de systèmes de protection contre les moyens électroniques de l'adversaire. Il est difficile cependant de juger de l'état de maturité de ces systèmes, comme du nombre et de la rapidité de production prévisibles, car elle communique peu sur ces questions. Concernant les missiles, citons le missile antibunker DF15B, le missile DF-16, d'une portée de 1 000 kilomètres, et le missile antinavire DF-21D, d'une portée de 2 500 kilomètres, capable de transporter une ogive nucléaire.

Les futurs avions de 5e génération chinois, si l'on en croit les annonces, semblent par ailleurs pouvoir rivaliser, comme ceux des Russes, avec ceux des Américains. Le plus connu est le Chengdu J-20, développé par le constructeur Chengdu Aircraft Corp. D'autant plus que ceux-ci ont pris, avec le JSF F35, du fait d'erreurs incompréhensibles de leur CMI rappelé ci-dessus, un retard certain, se révélant actuellement en Syrie.

Ajoutons que sur le plan de l'armement terrestre, les Chinois, comme les Russes et peut-même davantage ont mis au point des systèmes évolués d'armement des fantassins, des blindés et de la guerre terrestre en réseau. Les Américains, d'ores et déjà, n'auraient aucune chance de réussir des opérations terrestres comme celles menées durant la guerre de Corée et au Vietnam.

Partages d'influence

Que conclure de ce qui précède au regard de l'escalade que mènent Américains et Japonais concernant la « liberté de navigation » autour des iles Senkaku et plus au sud,  des récifs désormais fortifiés du Cuateron Reef et du Johnson South Reef dans les iles Spratly. Pékin insiste sur le fait qu'il a des droits souverains sur quasiment l'ensemble de la mer de Chine méridionale, y compris près des côtes des Etats voisins, supposés être des alliés des Etats-Unis.

Aujourd'hui, si les USA y envoient des porte-avions d'attaque, comme ils ont annoncé vouloir le faire, les Chinois ne seraient pas sans doute en état de résister. Ils seraient donc obligés de laisser faire. Mais ceci pourrait ne pas durer très longtemps, avant qu'ils ne reviennent en force dans l'ensemble de la mer de Chine méridionale, et ceci avec des moyens militaires tels que les USA et leurs alliés ne pourraient pas s'y opposer de façon efficace, sauf à provoquer une guerre de grande ampleur, avec des milliers de morts de part et d'autre.

Alors il faudrait bien que des zones de partage d'influence faisant une large place à la Chine s'établissent en mer de Chine et plus généralement dans le Pacifique. Ceci serait alors un nouveau coup porté à la suprématie de l'Empire, cette fois-ci dans une partie du monde où ils se croyaient jusqu'ici les maîtres absolus.

Le concept de Brics, reposant sur une large alliance stratégique entre la Russie et la Chine, deviendrait une réalité indiscutable. Répétons le une nouvelle fois: que les Européens y réfléchissent et ne restent pas en dehors des Brics.

 

Jean Paul Baquiast

dimanche, 25 octobre 2015

LE PROJET CHINOIS “UNE ROUTE, UNE CEINTURE”

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LE PROJET CHINOIS “UNE ROUTE, UNE CEINTURE”
 
Des ambitions irréalistes ?

Auran Derien
Ex: http://metamag.fr

Il y a 100 ans, en mai 1915, les anglo-américains avaient chargé un paquebot de munitions, le Lusitania. Alors que les Allemands avaient rappelé que cela était prohibé par les lois de la guerre, ils le firent volontairement pour entrer en guerre avec le but final de faire mainmise sur le continent européen. En un siècle, les mêmes utilisent toujours les mêmes méthodes pour ramener l’Europe et tout l’Occident à un niveau d'inhumanité très comparable. Dans ce contexte, on a pu lire avec intérêt les nouveaux projets chinois qui pourraient ramener un peu de civilisation dans ce monde dirigé par l’association des Al Capone fanatisés. Le projet chinois s’intitule “une route, une ceinture” et l’on doit au site “Les crises”  d’en avoir publié une version française. Particulièrement surpris de l’obsession anglo-américaine pour la guerre, l’auteur chinois Qiao Liang reconnaît volontiers que l’astuce et le fanatisme de l’oligarchie occidentale l’a conduite à promouvoir deux grandes ignominies : le terrorisme aveugle et la guerre financière. Le premier devoir d’une élite consiste évidemment à bien comprendre ce que cela signifie en pratique pour ne plus en être la victime. 


Les impérialismes se ressemblent mais…


Dans les instituts d’études politiques, on enseignait que l’Impérialisme provenait d’une différence de potentiel qui incitait certaines puissances à en dominer d’autres. Le développement de la Chine répond à ce scénario traditionnel et ne surprend personne. Tant les Russes que les Chinois souhaitent en premier lieu obtenir une part du gâteau que les oligarchies anglo-américaines ont su s’approprier depuis la première guerre mondiale. Mais dans l’univers de la mafia, il ne faut pas “toucher au grisbi” surtout lorsque les chefs se considèrent comme une race élue destinée à administrer les richesses du monde à leur seul profit. Les oligarques occidentaux refusent en général de partager. Les impérialismes naissants doivent donc bâtir une stratégie de puissance originale tout en évitant une confrontation directe avec l’Occident qui ne rêve que guerres, destructions, pillages et génocides. 


L’art de la conquête s’avère primordial et l’auteur chinois propose deux pistes 

- Fixer des objectifs principaux sur terre et sur mer, puis des objectifs secondaires. La partie matérielle la plus connue est terrestre. La Chine souhaite construire des réseaux vers l’Europe, en particulier des trains à grande vitesse dont ils sont désormais les grands spécialistes, des pipelines et des oléoducs. La partie financière est encore plus fondamentale. Entre l’Internet et les échanges en ligne, le rôle de la monnaie américaine doit diminuer inexorablement. Les sites chinois permettent déjà des paiements sans utiliser de dollar. La lutte principale réside pour eux comme pour nous tous dans la libération de l’esclavage monétaire.


- Aider les fanatiques qui dominent l’Amérique à scier les branches sur lesquelles ils sont assis : l’innovation dans l’internet, les bases de données, les nuages ne doivent pas être monopolisés par les gangs anglo-américains et leurs serviteurs européens. La Chine se considère comme étant sur la même ligne de départ pour ces nouvelles technologies et entend progresser au même rythme pour éviter la dépendance. Surtout, ses élites apprennent à décrypter les pièges habituels des voyous de la finance car ils ne veulent pas demeurer niais et bêtes comme les européens face à leurs bourreaux. Qiao Liang détaille la guerre financière, observant le phénomène de l’accordéon. La finance anglo-américaine gonfle des créances puis les dégonfle. Il remarque avec subtilité que le dégonflement suit une crise organisée par l’oligarchie. Elle détruit les pays qui en sont victimes et enrichit Wall street et ses diverses activités financières car il n’y a désormais rien d’autre aux États-Unis en dehors de la finance. Il est fondamental pour les criminels en col blanc de contrôler les fluctuations de tous les marchés monétaires et financiers car sans cela ils ne peuvent plus maintenir leur niveau de vie et s’appauvrissent. Les crises sont fondamentales pour remplir les poches des employés de la finance et toute la politique occidentale vise à les provoquer à intervalle régulier. 


Sauf grain de sable, l’empire du néant va durer


Pierre Leconte, qui appartient à la tradition libérale autrichienne, propose sur son Forum de se dépouiller de toute illusion sur l’évolution à court terme du programme de terreur et de destruction massive piloté par le pouvoir. 


Comme libéral, Leconte défend deux thèses pour lesquelles on peut être en désaccord: la création monétaire à partir du métal précieux; la concurrence des monnaies. Par contre, nous sommes tout à fait convaincus du bien-fondé des réformes qu’il propose pour soulager les misères des populations victimes des néantologues financiers: casser les monopoles de la finance car ils font régner la terreur sur les hommes politiques; supprimer le FMI qui est un appareil prédateur; interdire l’escroquerie du grand marché transatlantique; sanctionner la publicité mensongère sur les actifs financiers; éliminer les armes de destruction massive que sont les marchés à terme. Quand aux USA, leur ressemblance avec l’ex-Union Soviétique est désormais frappante: le Plunge Protection Team est la main très visible chargée de manipuler les marchés. Pour construire cet autre monde, le chinois Qiao Liang se berce d’illusions sur son pays. Le dollar va rester encore longtemps la principale monnaie malgré le système de destruction massive qui le contrôle, le produit, l’agite. La chute d’un empire monétaire prend du temps. Il en sera de même à propos des organisations terroristes manipulées, contrôlées, entretenues par l’axe de l’inhumanité. Elles ne permettront ni à la Chine ni à la Russie de faire chuter l’horreur vétérotestamentaire. Il faudra des résistances multiples, des refus d’obéissance systématiques, pour que l’inhumanité retourne dans son lit… Sauf si, à la manière du grain de sable, divers phénomènes imprévus (épidémies?, aveuglements? …) favorisaient la dislocation des réseaux de la haine et de la corruption.


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mercredi, 21 octobre 2015

"Canto XIII - Canto 13" by Ezra Pound (read by Tom O'Bedlam)

"Canto XIII - Canto 13" by Ezra Pound (read by Tom O'Bedlam)

Kung is Confucius who presents an ideal social order based on ethical principles "good is right" rather than on political realism "might is right". You notice that present day society - particularly in dealings between nations - works on the basis of political realism with only the pretence of ethical principles. The rich and the powerful have the best weapons. the best lawyers and can withstand deprivation the longest, so they manage to win. There's a good exposition of the kung-fu philiosophy of government here:
http://www.friesian.com/confuci.htm

One of the sayings I like best - although it's really Taoism, but Kung could easily have said it too - "The wise man does everything while appearing to do nothing" We all take too much action. Often the best thing to do is nothing.

You can read more about Ezra Pound's cantos and radical ideas here:
http://en.wikipedia.org/wiki/The_Cantos

dimanche, 18 octobre 2015

Syrie – Un nouvel axe Moscou-Pékin

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Syrie – Un nouvel axe Moscou-Pékin

Michel Garroté
Politologue, blogueur
Ex: http://www.lesobservateurs.ch

En mai dernier, le Parti islamique du Turkestan (TIP), organisation djihadiste des musulmans ouïghours du Turkestan oriental, le Xinjiang, situé en Chie occidentale, a publié une vidéo montrant le rôle de ce groupe dans la bataille pour s’emparer de la ville syrienne Jisr Al-Shughur. En outre, divers médias ont évoqué le rôle de la Chine, aux côtés de la Russie, dans le conflit syrien (concernant ces deux événements, voir les nombreux liens vers sources en bas de page).

Dans ce contexte, sur lepoint.fr, Caroline Galactéros écrit notamment, le jeudi 15 octobre 2015 (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : Les Chinois tirent parti du mouvement russe en le rejoignant dans une démonstration de puissance et de contre-influence inédite vis-à-vis de Washington. Pékin affiche aussi sa détermination à éradiquer à la racine la menace séparatiste ouïghour, comme les Russes le font vis-à-vis du Caucase avec les Tchétchènes. Leur porte-avions Liaoning est désormais à Tartous, porteur de chasseurs bombardiers J15, d'un millier d'hommes et d'hélicoptères d'attaque. Il y a retrouvé le sous-marin géant russe Dimitri Donskoi, doté de 20 missiles intercontinentaux (200 têtes nucléaires, portée 10 000 kilomètres) et le croiseur lance-missiles Moskva. La Méditerranée orientale est donc sanctuarisée.

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Djihadistes de l'EI: parmi eux, des Ouighours, citoyens chinois

Caroline Galactéros : Un déploiement de puissance qui vise une démonstration d'ordre stratégique, bien au-delà de la Syrie et même du Moyen-Orient. En déployant des vaisseaux de guerre dissuasifs au propre et au figuré, en tirant depuis la Caspienne des missiles de croisière Kalibr, Moscou (et Pékin) démontrent non seulement leur renaissance militaire, mais adressent à Washington un avertissement tangible : l'Eurasie n'est plus sous contrôle américain. L'axe Moscou-Pékin, avec leurs clientèles associées en cours de consolidation, consacre la montée en puissance d'un challenger sécuritaire à l'Otan : l'organisation de Shanghaï.

Caroline Galactéros : Le leadership américain sur l'Orient a vécu. À cet égard, la centralisation de la coordination opérationnelle entre la Russie, l'Iran, l'Irak, la Syrie, et le Hezbollah de manière plus informelle, que certains appellent « l'axe 4+1 », marque une convergence d'intérêts sans équivoque, même si chacun conserve son propre agenda et ses arrière-pensées. Le gouvernement irakien vient d'ailleurs de donner à Moscou l'usage de sa base al Taqadum de Habanniyah, à 75 kilomètres de Bagdad, qui permet d'ouvrir un corridor aux avions russes vers la Syrie, mais pourrait aussi servir de base pour des missions russes de bombardement au nord de l'Irak même.

Caroline Galactéros : L'installation de la Russie comme acteur majeur au Moyen-Orient, arrière-cour américaine traditionnelle, est aussi une « réponse du berger à la bergère » aux actions diverses de déstabilisation américaines et occidentales dans sa propre arrière-cour : ex-satellites soviétiques mais surtout Ukraine, Géorgie, et désormais Azerbaïdjan qui subit de croissantes pressions américaines. La Russie sera donc au cœur de tout accord politique futur, pour le garantir ou le compromettre si elle n'y trouve pas son compte. Les États-Unis et leurs alliés, qui ne peuvent plus s'opposer à l'offensive russe, en sont réduits à jouer désormais Moscou contre Téhéran, probablement en marchandant avec les uns ou les autres la levée des sanctions en échange d'un affaiblissement de leur alliance de circonstance en Syrie et en Irak.

Caroline Galactéros : Moscou réalise un rêve vieux de cinq siècles, celui d'une puissance militaire russe durable en Méditerranée, mais surtout poursuit une ambition majeure : celle d'un monopole russe des routes et de la distribution de gaz vers l'Europe via la démonétisation énergétique de l'Ukraine par le nord, avec notamment la bénédiction allemande, et le contrôle de la concurrence iranienne ou qatarie qui pourrait emprunter les pipelines du nord de la Syrie. La Méditerranée orientale regorge de gaz et les enjeux énergétiques en arrière-plan de ces grandes manœuvres ne doivent pas être oubliés car, comme toujours, les grilles de lecture économiques du conflit, soigneusement éludées par les acteurs, sont en fait premières.

 

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Caroline Galactéros : Si l'on prend un peu plus de recul encore, on voit se confirmer le basculement du focus stratégique américain vers la mer de Chine orientale. Le président Obama, qui ne peut « être au four et au moulin » militairement parlant, paraît contraint de laisser faire les Russes au Moyen-Orient pour pouvoir redéployer sa flotte en Asie et venir au secours de ses protégés locaux qui s'inquiètent des ambitions de plus en plus tangibles de Pékin de faire de la mer de Chine sa mare nostrum, conclut Caroline Galactéros, le jeudi 15 octobre 2015, sur lepoint.fr (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).

Michel Garroté

http://www.memrijttm.org/jaysh-al-fath-affiliated-group-exhorts-westerners-foreign-fighters-to-come-to-syria.html#_edn2

http://www.express.co.uk/news/world/610286/China-preparing-to-team-up-with-Russia-in-Syria-Boost-for-Putin-in-battle-against-ISIS

http://english.alarabiya.net/en/views/news/middle-east/2015/10/06/Are-the-Chinese-coming-to-Syria-.html

https://www.facebook.com/SCOCooperation?fref=nf

http://lainfo.es/en/2015/10/06/china-could-join-russias-action-against-terrorism-in-syria/

http://english.farsnews.com/newstext.aspx?nn=13940706000731

http://www.debka.com/article/24926/Chinese-warplanes-to-join-Russian-air-strikes-in-Syria-Russia-gains-Iraqi-air-bas

http://www.europe-israel.org/2015/10/syrie-des-enfants-ouighours-chinois-apprennent-a-combattre-dans-les-camps-dentrainement-de-letat-islamique/

http://www.lepoint.fr/invites-du-point/caroline-galacteros/galacteros-syrie-les-enjeux-caches-de-l-intervention-russe-15-10-2015-1973777_2425.php

   

lundi, 12 octobre 2015

Carl Schmitt in China

Carl Schmitt in China

Schmitt by Muller Chinese trans

The ideas of Carl Schmitt (1888-1985), a man known as ‘the crown jurist of the Third Reich’, have enjoyed enormous currency among mainland Chinese scholars since the 2000s. The role of prominent academics such as Liu Xiaofeng 刘小枫, Gan Yang 甘阳 and Wang Shaoguang 王绍光 in promoting Schmitt’s ideas, and the fact that his theories on the state help legitimise one-party rule, have ensured that China’s ‘Schmittian’ discourse has been both fashionable and profitable (the usually heavy hand of the censors touches only ever so lightly on articles and books inspired by Schmitt).

Schmitt joined the German National Socialist, Nazi, party in 1933 when Adolf Hitler became Reichskanzler of the Third Reich and enthusiastically participated in the purge of Jews and Jewish influence from German public life. The anti-liberal and anti-Semitic Schmitt was a keen advocate of National Socialist rule and he sought to become the Third Reich’s official legal theorist. By late 1936, however, articles in the Schutzstaffel (SS) newspaper Das Schwarze Korps accused him of opportunism and Catholic recidivism. Despite the protection of Herman Göring, Schmitt’s more lofty ambitions were frustrated and thereafter he concentrated on teaching and writing.

Schmitt’s stark view of politics has attracted much criticism and debate in Euro-American scholarship. Thinkers on the left are ambivalent about his legacy, although despite the odeur of his Nazi past, he remains popular among theory-seeking academics. They see Schmitt’s ideas as deeply flawed while acknowledging his acuity and studying his writings for the insights they offer into the limitations of liberal politics, even as they impotently argue from the lofty sidelines of contemporary real-world governmentality.

In China, the reception of Schmitt’s ideas has been more straightforward; after all, even Adolf Hitler has enjoyed a measure of uncontested popularity in post-Mao China. Mainland scholars who seek to strengthen the one-party system have found in Schmitt’s writings useful arguments to bolster the role of the state, and that of the paramount leader (or Sino-demiurge), in maintaining national unity and order.

To date, Schmitt’s Chinese intellectual avatars have neglected a few key concepts in the meister’s oeuvre that could serve well the party-state’s ambitions under Big Daddy Xi Jinping. We think in particular of Schmitt’s views of Grossraum (‘Big Area’), or spheres of influence. Inspired by his understanding of the Monroe Doctrine propounded by the US in support of its uncontested hegemony in the ‘New World’, Schmitt’s Grossraum was to justify the German Reich’s European footprint and legalise its dominion. As China promotes its Community of Shared Destiny 命运共同体 in Asia and the Pacific (see our 2014 Yearbook on this theme), the concept of spheres of influence is enjoying a renewed purchase on the thinking of some international relations thinkers. See, for instance, the Australian scholar Michael Wesley’s unsettling analysis in Restless Continent: Wealth, Rivalry and Asia’s New Geopolitics (Black Ink, 2015).

During her time at the Australian Centre on China in the World in late 2013, the legal specialist Flora Sapio presented a seminar on the subject of Schmitt in China, and she kindly responded to our request to write a substantial essay on this important ‘statist’ trend in mainland intellectual culture for The China Story.

Flora Sapio is a visiting fellow at the Australian Centre on China in the World. Her research is focused on criminal justice and legal philosophy. She is the author of Sovereign Power and the Law in China (Brill, 2010); co-editor of The Politics of Law and Stability in China (Edward Elgar, 2014); and, Detention and its Reforms in China (forthcoming, Ashgate, 2016). — The Editors

___________________

We set up an ideal form [eidos],
which we take to be a goal [telos],
and we then act in such a way
as to make it become fact. [1]

The Schmittian intellectual likes to play Russian roulette but with an intriguing new twist: she believes that a single round has been placed in the revolver but she also knows this may not be the case. In fact, the only one who knows the truth is the Sovereign, a figure whose will the Schmittian cannot fathom. The Sovereign decides who plays the game and how many times. If the Schmittian turns downs this offer that can’t be refused, she would be declared an enemy and shot. Given how this intellectual predicament, masquerading as a position, commits one to always comply with the Diktat of the Sovereign, we must ask ourselves: why have several prominent Chinese intellectuals elected Herr Professor Carl Schmitt, Crown Jurist of the Third Reich, to be their intellectual patron saint?

Fulfilling a dream of wealth and power has been a feature of Chinese history and intellectual life since the late-nineteenth century. Chinese dreams, whether they be those dreamt up around the time of the 1919 May Fourth Movement, or the visions conjured up almost a century later by party-state-army leader Xi Jinping, involve a conviction that China is endowed with a distinctive national essence 国粹. The national essence is to China what the soul is to man. Just as (religious) man seeks to ascend to heaven by cultivating and purifying his soul, China can become wealthy and powerful if its national essence is enhanced and cleansed of polluting influences. The New Enlightenment Movement which emerged following the ideological thaw of the late 1970s saw traditionalism and feudalism being accused of holding China back. In the 1980s, Chinese intellectuals argued over how to revive the nation’s true nature, with many recommending an eclectic combination of Western values, theories and models in the process.[2] The Movement would witness a reversal of fortunes after the 1989 Beijing Massacre. Powerful nationalist sentiments followed in the 1990s, fuelled in part by the state and in part by a reaction to the inequalities of market reform, coupled with the public’s response to external events.

Telling Friend from Enemy 

刘小枫

Liu Xiaofeng

It is against this fast-changing backdrop that China’s Carl Schmitt fever must be situated. It would be wrong to see the ‘invisible hand’ of the State at work behind the fad.[3] The reception of Carl Schmitt by Chinese intellectuals, some of whom are key members of the New Left, was possible only because of the work undertaken by the influential scholar Liu Xiaofeng 刘小枫 (currently a professor at Renmin University in Beijing) to translate, comment on and promote Schmitt’s opera omnia. The holder of a theology doctorate from the University of Basel, Liu argued in his PhD thesis for Christianity to be separated from both its ‘Western’ and ecclesiastical dimensions, thereby allowing Christian thought to be treated purely as an object of academic research. Christian thought, so conceived, could thus be put in dialogue with other disciplines and contribute, among other things, to the modernisation of Chinese society. Liu related the development of Christianity to the development of nations and their identities, reflecting Max Weber’s argument in The Protestant Ethic and the Spirit of Capitalism, a book that was widely read in Chinese translation and highly influential in 1980s’ mainland intellectual circles.

Liu argued that in China Christianity took root in a unique way and was independent of missionary evangelisation. Liu’s sinicisation of Christian theology enabled the development of a Sino-Christian discourse in mainland intellectual circles focused on solving ‘Chinese problems’.[4] This was, and remains, a discourse that engages with such issues as economic development, social justice, social stability and most important of all, the political legitimacy of Communist Party rule.

Liu calls himself a ‘cultural Christian’, meaning a Christian without church affiliation: one who conducts research on theological arguments and concepts for the benefit of his nation. It is no surprise then that by understanding research in these terms, Liu soon developed a fervid interest in Carl Schmitt. To Carl Schmitt, the state has a theological origin — it must be conceived of as a divine-like entity if it is to hold back chaos and disorder so as to secure peace and prosperity. Schmitt’s thesis also implies that all modern political concepts originate in theology, which in turn makes theology amenable to being treated as a form of statecraft.[5] From the outset, Liu showed himself highly receptive to these Schmittian ideas. We must also note the ease with which the writings of Carl Schmitt succeeded in China. Unlike Chinese scholarship based on Western liberal-democratic models, which was and remains prone to censorship, Chinese aficionados of Schmitt’s ‘friend-enemy’ distinction and his critique of parliamentary democracy were unimpeded in their pursuits.

As a conservative Catholic, Schmitt understood politics (which he termed ‘the Political’, in an attempt to capture its essence) as based ultimately in the friend-enemy distinction. For Chinese intellectuals who had been brought up on Maoist rhetoric,[6] and were familiar with the adaptation of this dyad of friend-enemy 敌我 for post-Maoist political use,[7] Schmitt’s friend-enemy distinction had a powerful resonance. This was a distinction that could be used to name any pair of antagonists, as long as the attributes of the named antagonists could be demonstrated to be so thoroughly incommensurable as to make them want to destroy each other, in order for each to preserve its own identity.

The friend-enemy distinction was a central feature of Schmitt’s political and constitutional theory: it grounded his critique of parliamentary democracy as well as his ideas about ‘the state of exception’ and sovereignty. Liberal democracies, Schmitt held, were trapped in false political categories: they ignored the crucial distinction between friend and enemy and therefore exposed themselves to the risk of capture by the interests of wealthy individuals and factions, who would use the state for their own goals rather than for the greater good of the people. According to Schmitt, liberal polities pretended that the government and the people were subject to the demands of reliable legal norms but the pretence was shattered whenever an internal or external enemy threatened the nation and national security. Reliance on parliamentary debates and legal procedures, he argued, posed the risk of throwing a country into chaos because they hampered the adoption of an effective and immediate response.

Schmitt held that sovereignty resides not in the rule of law but in the person or the institution who, in a time of extreme crisis, has the authority to suspend the law in order to restore normality. The authority to declare a state of emergency or Ausnahmezustand thus has unquestioned legitimacy, regardless of whether it takes the form of an actual (written) constitution or an implicit (unwritten) one. Yet how can a sovereign power that exists above and outside the law enjoy any legitimacy? Wouldn’t such a power be self-referential and premised on sheer violence? According to Schmitt, the legitimacy of such a power can be defended if one delinks the concepts of liberalism and democracy. He held that the two were substantially distinct and set about redefining the latter.

Schmitt argued that a polity founded on the sways of popular opinion could hardly be legitimate. He appealed instead to ideas about equality and the will of the people.[8] For Schmitt, political equality meant a relationship of co-belonging between the ruler and the ruled. As long as both ruler and ruled were members of the same group, or ‘friends’ holding identical views about who the enemy was, a polity was democratic. Schmitt held that where the will of the people mirrored the sovereign’s decision, rule was, indeed, by the people. Such a popular will need not be formed or expressed in terms of universal suffrage: the demands made at a public rally were sufficient to convey a popular will at work.[9]

Schmitt’s eclectic definition of the popular will led him to conceive of democracy as a democratic dictatorship. This way of thinking was very attractive to intellectuals who favoured statist and nationalist solutions to political problems and issues of international relations.[10]

Schmitt by Liu Xiaofeng

Why Schmitt? 

The reasons for Chinese intellectuals’ fascination with Carl Schmitt are straightforward. The related concepts of ‘friend and enemy’, ‘state of exception’ and ‘decisionism’ are simple and usable. Policy advisors and policy-makers can easily apply these concepts in their analysis of situations. Schmitt’s vocabulary can also lend theoretical weight to the articulation of reform proposals, to serve as a source of inspiration or to furnish building blocks in the construction of pro-state arguments in political science and constitutionalism. Moreover, Schmitt’s friend-enemy distinction complements and provides justification for the many narratives of nationalism and cultural exceptionalism that have become influential in Chinese scholarship in recent years. These narratives are by no means unique to China but we must note that they are at odds with the universalist and internationalist aspects of Chinese Communism as state doctrine. The gist of the Chinese Schmittian argument is that the world is not politically homogeneous but a pluriverse where radically different political systems exist in mutual antagonism. China, accordingly, is not only entitled to but must find and defend its own path to power and prosperity.

The Chinese Schmittian argument justifies the party-state’s view that Western parliamentary democracy, thick versions of the rule of law, civil society, and the values and institutions of Western constitutionalism are all unsuitable for China. Schmitt’s argument allows those who hold this view to say that such ideas belong to an ‘alien’ liberal cosmopolitanism that is ultimately damaging for the Chinese way of life. In 2013, a state directive dubbed ‘Document 9’, outlined these ideas as posing a serious threat to China’s ‘ideological sphere.’[11]

Carl Schmitt’s views have now become influential in mainland Chinese scholarship and he is frequently quoted as a foreign authority in arguments mounted against ‘liberalism’ and Western or US-inspired models of economic and political development. But the fact that Schmitt’s philosophy premises politics on exclusion and even the physical elimination of the enemy (should such an elimination be deemed necessary to the achievement of an ideological goal), is something never raised in Chinese intellectual discourse. The friend-enemy distinction encourages a stark form of binary thinking. The category of friend, however substantively defined, can be conceived only by projecting its opposite. ‘Friend’ acquires meaning through knowing what ‘enemy’ means. The attributes used to define a ‘friend’ can, as Schmitt pointed out, be drawn from diverse sources. Religion, language, ethnicity, culture, social status, ideology, gender or indeed anything else can serve as the defining element of a given friend-enemy distinction.

The friend-enemy distinction is a public distinction: it refers to friendship and enmity between groups rather than between individuals. (Private admiration for a member of a hostile group is always possible). The markers of identity, however, are relatively fluid because a political community is formed via the common identification of a perceived threat.[13] In other words, it is through singling out ‘outsiders’ that the community becomes meaningful as an ‘in-group’. This Schmittian way of defining a ‘people’ elides the necessity of a legal framework. A ‘people’, as a political community in the Schmittian sense, is primarily concerned about whether a different political community (or individuals capable of being formed into a community) poses a threat to their way of life. For Schmitt, the friend-enemy distinction is a purely political distinction and to be treated as entirely separate from ethics.[14] Since the key concern is the survival of the ‘in-group’ as a ‘people’ and a political community, Schmitt’s argument implies that the elimination of a perceived enemy can be justified as a practical necessity.[15] Hence, those who call themselves Schmittian intellectuals should be aware that Schmitt’s argument is framed around necessity. So long as a there is a necessary cause to defend, any number of deaths can be justified.

Moreover, necessity is premised on antagonism. The friend-enemy distinction grounds every aspect of Schmitt’s thinking about politics and constitutionalism. But this is precisely why Schmittian concepts have inspired some of the most effective analyses of Chinese politics and constitutionalism. Schmitt’s view of sovereignty as requiring the ruler to have the freedom to intervene as necessary for the good of the whole country is of a piece with the ‘statist intellectual trend’ 国家主义思潮 in Chinese scholarship of which Wang Shan 王山 and Wang Xiaodong 王小东 were and remain key proponents.

This movement led to the development of an argument around the importance of ‘state capacity’. In an influential 2001 work, the political scientists Wang Shaoguang 王绍光 and Hu Angang 胡鞍钢 presented ‘state capacity’ as the key to good governance and policy. They argued against democratic decision-making processes by outlining their adverse consequences. According to them, such processes can involve lengthy discussions, leading to delays in policy implementation or even to political and institutional paralysis. They saw ‘the capacity on the part of the state to transform its preference into reality’ as crucial for protecting the nation’s well-being.[16] Since then, there have been many academic publications in mainland China that present ‘state capacity’ with its corollaries of social control and performance-based legitimacy as a viable alternative to parliamentary democracy.

Quotable and Useful Ideas

王绍光

Wang Shaoguang

In a subsequent work provocatively titled Four Chapters on Democracy,[17] Wang Shaoguang pays implicit tribute to Carl Schmitt’s Four Chapters on the Concept Sovereignty. Like Schmitt, Wang rejects representative democracy on the pragmatic and utilitarian grounds that such a system is ultimately incapable of improving the welfare of the entire population. Echoing the Schmittian argument of parliamentarianism’s capture by interest groups, Wang argues that universal suffrage plays into the hands of those endowed with financial means, while reducing the have-nots to the role of passive spectators.

Wang also presents a Schmittian-inspired notion of ‘the people’ as the basis of a responsive democracy, arguing that countries with a strong assimilative capacity and steering capacity (that is, the people united under a strong leader) have a higher quality of democracy. Some of Wang’s vocabulary has come from democratic political theorist Robert Dahl, but it is Schmitt’s argument that underlies Wang’s explanations of responsive democracy and state effectiveness.[18]

The ‘state capacity’ argument advanced by Wang, Hu and others has enjoyed the attention of Western scholarship on contemporary China for a decade or more. It is frequently cited in academic publications about China’s economy, political economy and public administration.

In many of these published studies (in English and other European languages), ‘state capacity’ is treated as having afforded the Chinese government an effective means for accelerating China’s economic development. The evidence of China’s economic success, in turn, has also encouraged some academics to propose that an authoritarian government may be more efficient in delivering economic growth than a liberal-democratic one. It is baffling that among those who hold this view, some have also claimed to ‘support China’s transition to a more open society based on the rule of law and human rights’.[19] If by ‘more open’ they mean greater freedom of the liberal-democratic variety, then this goal is at odds with their argument that the Chinese Communist Party’s one-party system must be strengthened through a range of capacity-building initiatives.

Schmitt’s argument has also been very influential in mainland scholarship on constitutional theory. After Mao, the party-state needed — and to an extent still needs — a distinctively Chinese political ontology. This ontology — or way of conceptualizing and understanding the world — has to include a bipartite political system, in which an extensive party apparatus exists both inside and outside the law, wielding supreme power over the state. Furthermore, this party-state system has to be internally coherent: capable of self-perpetuation to enjoy legitimacy in the eyes of both the Chinese people and foreigners. Chinese legal academics such as Qiang Shigong 強世功, who view constitutionalism in these terms, began in the 2000s to defend their position by deploying the whole arsenal of Schmittian philosophy. The result was a trinity of concepts: ‘the state of exception’, ‘constituting and constituted power’ and ‘political representation by consensus’ (representing respectively the terms State, Movement and People as used by Schmitt in his 1933 work, Staat, Bewegung, Volk), which these academics hailed as the true essence of Chinese law.

When Schmitt is directly quoted, his influence is obvious. But there are scholars such as Cui Zhiyuan 崔之元 who have made tacit use of Schmitt in their theorising about governance and politics in China. Schmitt’s influence is evident in Cui’s understanding of China as a ‘mixed constitution’ involving ‘three political levels’.[20] Similarly, Chen Ruihong’s 陈瑞洪 notion of ‘virtuous unconstitutionality’;[21] Han Yuhai’s 韩毓海 doctrine of ‘constitutionalism in a proletarian state’;[22] Hu Angang’s 胡鞍钢 rebranding of the Politburo as a  ‘collective presidency’;[23] Qiang Shigong’s 强世功 model of ‘shared sovereignty under a party-state leader’,[24] are other prominent Schmittian-inspired arguments to have emerged in the last two decades. These theories belong to different areas of Chinese constitutional scholarship,[25] but they all recast the Schmittian sovereign in Chinese party-state garb. Specifically, each of these theories defends political representation by consensus, linking consensus to broad acceptance of the Diktat of the party-state. In one way or another, they also all present the ‘West’ and its political and legal institutions as unsuited for China.

To date, Western legal scholarship has properly examined neither these influential arguments nor their legal and political ramifications. But there are several scholars who have indicated the relevance of these arguments for China. For instance, Randall Pereenboom presents a useful account of the Chinese legal system as a pluriverse populated by different conceptions of the rule of law.[26] Michael Dowdle has argued, in sympathy with the New Left position, that liberal conceptions of constitutionalism are limited and that there is room for state power to be legitimated in other ways.[27] Larry Catà Backer has conceived the Party and the State as a unitary whole, a theoretical construct inspired by the reality of Chinese institutions, which allows for shuanggui 双规 detention on legal grounds.[28] These works can be read as putting the finger in the wound of some of our own contradictions. We may criticise the Chinese legal system from the purview of an idealised model of the Western legal system but at the same time we cannot avoid dealing with Chinese law as it is discussed and presented, and as it exists within the People’s Republic of China.

Several mainland intellectuals have pointed out that although Chinese Schmittians are fond of attacking the West, they don’t explain why they rely on a German political thinker to do so.[29] This criticism is useful, but it ignores how advocates of indigenous concepts and models, ‘Third Way’ proponents and Western-style liberals alike have yet to examine their uses of a logic that belongs more to Western metaphysics than to indigenous Chinese thought (Confucian or other forms of thinking derived from pre-Qin sources). This Western logic requires one to construct an ideal model of how a political system, a legal system, a society or truly any other entity should be, into which we then attempt to ‘fit’ reality, often without heeding the consequences of doing so.

At any rate, we can see that Schmittian concepts have become far more dominant than liberal ones in mainland legal scholarship. Political moderates such as He Baogang 何包钢[30] have sought to accommodate the arguments of both sides by proposing, for instance, that a constitutional court should have the power to decide on what constitutes a ‘state of exception’, on which the absolute authority of a Schmittian sovereignty is predicated. But such attempts at accommodation only reveal the weakness of the liberal position by comparison with the Schmittian one. Professor He reflects the quandary of those who seek to defend elements of a liberal democratic model (such as judicial independence) within an unaccommodating Schmittian friend-enemy paradigm.

Schmitt und Xi

Since Xi Jinping became China’s top leader in November 2012, the friend-enemy distinction so crucial to Carl Schmitt’s philosophy has found even wider applications in China, in both ‘Party theory’ and academic life. The selective revival of the Maoist rhetoric of struggle to launch a new mass line education campaign on 18 June 2013 is a good example of how the friend-enemy distinction has been adapted for present-day one-party rule.

To see the consequences of Schmittian reasoning, it is important that we consider the motivations behind Carl Schmitt’s privileging of the friend-enemy distinction and absolute sovereignty. Schmitt believed that he was theorising on behalf of the greater good. His philosophy can be rightly described as a political theology because it was inspired by the Biblical concept of kathechon [from the Greek τὸ κατέχον, ‘that what withholds’, or ὁ κατέχων, ‘the one who withholds’] — the power that restrains the advent of the Anti-Christ.[31] Schmitt transposed kathechon into a political register, defining it as the power that maintains the status quo.[32] This power can be exercised by an institution (such as the nation-state) or by the sovereign (whether as dictator or defender of the constitution). A logical consequence of Schmitt’s belief in the kathecon was the conflation of religious and political imagery. Forces which were against a given sovereignty were nothing less than evil enemies sowing the seeds of chaos and disorder. Accordingly, to protect one’s nation or sovereign was a sacred duty and the path to salvation.

We may fundamentally disagree with Chinese intellectuals who have opted to promote a Schmittian worldview. But if we are to defend intellectual pluralism, we must accept that people are free to choose their own point of view. In fact, the emergence of a Chinese Schmittian discourse in academic scholarship augments the current range of Schmittian-inspired arguments produced as much by scholars on the right as on the left in European and American settings.

We must also note that in China, as everywhere else, political differences of the left and right, or between the New Left and liberals, emerge out of and remain largely trapped in a common setting: what may be called a common political-theological paradigm, to use Schmitt’s vocabulary. Political differences are made meaningful in a common setting, out of which people receive and develop their mental schemes, their political vocabularies and the entire universe of concepts for thinking politics. The political-theological paradigm of one-party rule in the People’s Republic of China has ensured that Chinese intellectuals are bound to the mental schemes, vocabularies and concepts that this paradigm has allowed to be generated. What we must bear in mind is that Western ideas must also be accommodated into the paradigm.

Living in a country that has witnessed a rapid rise to economic wealth and global power over three decades, Schmittian intellectuals in today’s China have sought to marry a philosophy that emerged and developed in Germany from the 1920s to the 1940s with ideas about statehood that first became popular in China in the 1980s. This mix of Schmittian thinking and ‘statism’ has now become very influential in Chinese academic circles. But there doesn’t seem to be much concern about the destructive potential of Carl Schmitt’s philosophy.

_____________

Notes:

* The author would like to thank the editors of The China Story, in particular Gloria Davies, for their intellectual and stylistic contributions to this study. Subheadings have been added by the editors.

[1] François Jullien, A Treatise on Efficacy: Between Western and Chinese Thinking, Honolulu: University of Hawai’i Press, 2004, p.1.

[2] On the New Enligthenment Movement, see Xu Jilin, ‘The Fate of an Enlightenment — Twenty Years in the Chinese Intellectual Sphere (1978–1998)’, Geremie R Barmé and Gloria Davies, trans, East Asian History, n.20 (2000): 169–186. More generally, and critically, see Zhang Xudong, ed., Whither China: Intellectual Politics in Contemporary China, Durham: Duke University Press, 2001, Part I.

[3] The study of European philosophy was not a priority of the Ninth Five Year Plan on Research in the Social Sciences and Philosophy 国家哲学社会科学研究九五规划重大课题, which covered the period from 1996 to 2000, and Liu Xiaofeng’s first publication on Carl Schmitt, a review of Renato Cristi’s book Carl Schmitt and Authoritarian Liberalism, dates to 1997. See Liu Xiaofeng 刘小枫, ‘Shimite gushide youpai jiangfa: quanwei ziyouzhyi?’ 施米特故事的右派讲法: 权威自由主义? , 28 September 2005, online at: http://www.aisixiang.com/data/8911.html. On the Ninth Five Year Plan, see Guojia Zhexue Shehui Kexue Yanjiu Jiuwu (1996–2000) Guihua Bangongshi 国家哲学社会科学研究九五 (1996–2000) 规划办公室, Guojia Zhexue Shehui Kexue Yanjiu Jiuwu (1996–2000) Guihua 国家哲学社会科学研究九五 (1996–2000) 规划, Beijing 北京: Xuexi chubanshe 学习出版社, 1997.

[4] Liu Xiaofeng 刘小枫, ‘Xiandai yujing zhongde hanyu jidu shenxue’ 现代语境中的汉语基督神学, 2 April 2010, online at: http://www.aisixiang.com/data/32790.html. On Sino-Christian theology, see also Yang Huiling and Daniel HN Yeung, eds, Sino-Christian Studies in China, Newcastle: Cambridge Scholars Press, 2006; Pan-chiu Lai and Jason Lam, eds, Sino-Christian Theology: A Theological Qua Cultural Movement in Contemporary China, Frankfurt am Main: Peter Lang, 2010; and, Alexander Chow, Theosis, Sino-Christian Theology and the Second Chinese Enlightenment: Heaven and Humanity in Unity, New York: Peter Lang, 2013. For a mainstream commentary on Chinese Schmittianism, see Mark Lilla, ‘Reading Strauss in Beijing’, The New Republic, 17 December 2010, online at: http://www.newrepublic.com/article/magazine/79747/reading-leo-strauss-in-beijing-china-marx

[5] Carl Schmitt, Political Theology: Four Chapters on the Concept of Sovereignty, George Schwab, trans, Chicago: University of Chicago Press, 2005 p.36.

[6] Mao Zedong, ‘On the Correct Handling of Contradictions Among the People’, Selected Works of Chairman Mao Tsetung, Volume 5, edited by the Committee for Editing and Publishing the Works of Chairman Mao Tsetung, Central Committee of the Communist Party of China, Beijing: Foreign Language Press, 1977, pp.348–421.

[7] For an exploration of its uses in the field of public security, see Michael Dutton, Policing Chinese Politics: A History, Durham: Duke University Press, 2005.

[8] Carl Schmitt, Dictatorship: From the origin of the modern concept of sovereignty to proletarian class struggle, Michael Hoelzl and Graham Ward, trans, Cambridge: Polity Press, 2014.

[9] Carl Schmitt, The Crisis of Parliamentary Democracy, Ellen Kennedy, trans, Cambridge and London: MIT Press, 2000; and, Carl Schmitt, Constitutional Theory, Jeffrey Seitzer, trans, Durham: Duke University Press, 2008.

[10] On the statist and nationalist intellectual trend, see  Xu Jilin 许纪霖, ‘Jin shinianlai Zhongguo guojiazhuyi sichaozhi pipan’ 近十年来中国国家主义思潮之批判, 5 July 2011, online at: http://www.aisixiang.com/data/41945.html

[11] ‘Communiqué on the Current State of the Ideological Sphere. A Notice from the Central Committee of the Communist Party of China’s General Office’, online at: http://www.chinafile.com/document-9-chinafile-translation.

[12] As, for instance, a relationship of agonism, where the Schmittian enemy becomes an adversary. In this context, see Chantal Mouffe, On the Political. London and New York: Routledge, 2005.

[13] Carl Schmitt, The Concept of the Political, George Schwab, trans, Chicago: University of Chicago Press, 2007, p.38.

[14] Schmitt, The Concept of the Political, pp.25–27.

[15] Schmitt, The Concept of the Political, pp.46–48.

[16] By which Wang and Hu mean: ‘the ratio between the actual degree of intervention that the state is capable of realizing and the scope of intervention that the state hopes to achieve.’ See Wang Shaoguang and Hu Angang, The Chinese Economy in Crisis: State Capacity and Tax Reform, New York: ME Sharpe, 2001, p.190.

[17] Wang Shaoguang 王绍光, Minzhu sijiang 民主四讲, Beijing 北京: Sanlian shudian 三联书店, 2008.

[18] Wang Shaoguang, ‘The Problem of State Weakness’, Journal of Democracy 14.1 (2003): 36-42. By the same author, see ‘Democracy and State Effectiveness’, in Natalia Dinello and Vladimir Popov, eds,  Political Institutions and Development: failed expectations and renewal hopes, London: Edward Elgar, 2007, pp.140-167.

[19] ‘EU-China Human Rights Dialogue’, online at: http://eeas.europa.eu/delegations/china/eu_china/political_relations/humain_rights_dialogue/index_en.htm

[20] Cui Zhiyuan 崔之元, ‘A Mixed Constitution and a Tri-level Analysis of Chinese Politics’ 混合宪法与对中国政治的三层分析, 25 March 2008, online at: http://www.aisixiang.com/data/18117.html

[21] Chen Ruihong 陈瑞洪, ‘A World Cup for Studies of Constitutional Law: a Dialogue between Political and Constitutional Scholars on Constitutional Power’ 宪法学的知识界碑 — 政治学者和宪法学者关于制宪权的对话, 5 October 2010, online at: http://www.aisixiang.com/data/36400.html; and, also Xianfa yu zhuquan  宪法与主权, Beijing 北京: Falü chubanshe 法律出版社, 2007.

[22] Han Yuhai 韩毓海, ‘The Constitution and the Proletarian State’ 宪政与无产阶级国家 online at: http://www.globalview.cn/ReadNews.asp?NewsID=34640.

[23] Hu Angang, China’s Collective Presidency, New York: Springer, 2014.

[24] Qiang Shigong 强世功, ‘The Unwritten Constitution in China’s Constitution’ 中国宪法中的不成文宪法, 19 June 2010, online at: http://www.aisixiang.com/data/related-34372.html.

[25] See also the special issue ‘The Basis for the Legitimacy of the Chinese Political System: Whence and Whither? Dialogues among Western and Chinese Scholars VII’, Modern China, vol.40, no.2 (March 2014).

[26] Randall Peerenboom, China’s Long March Towards the Rule of Law, Cambridge: Cambridge University Press, 2002.

[27] Michael Dowdle, ‘Constitutional Listening’, Chicago Kent Law Review, vol.88, issue 1, (2012-2013): 115–156.

[28] Larry Catá Backer and Keren Wang, ‘The Emerging Structures of Socialist Constitutionalism with Chinese Characteristics: Extra Judicial Detention (Laojiao and Shuanggui) and the Chinese Constitutional Order’, Pacific Rim Law and Policy Journal, vol.23, no.2 (2014): 251–341.

[29] Liu Yu 刘瑜, ‘Have you read your Schmitt today?’ 你今天施密特了吗?, Caijing, 30 August 2010, online at: http://blog.caijing.com.cn/expert_article-151338-10488.shtml option=com_content&view=article&id=189:2010-10-08-21-43-05&catid=29:works&Itemid=69&lang=en

[30] He Baogang 何包钢, ‘In Defence of Procedure: a liberal’s critique of Carl Schmitt’s theory of exception’ 保卫程序 一个自由主义者对卡尔施密特例外理论的批评, 26 December 2003,  online at: http://www.china-review.com/sao.asp?id=2559

[31] ‘Let no man deceive you by any means: for that day shall not come, except there come a falling away first, and that man of sin be revealed, the son of perdition; Who opposeth and exalteth himself above all that is called God, or that is worshipped; so that he as God sitteth in the temple of God, shewing himself that he is God. Remember ye not, that, when I was yet with you, I told you these things? And now ye know what withholdeth that he might be revealed in this time. For the mystery of iniquity doth already work: only he who know letteth will tell, until he be taken out of the way’. See, The Bible: New Testament, 2 Thessalonians 2: 3-8.

[32] For a simple illustration, see Gopal Balakrishnan, The Enemy: An Intellectual Portrait of Carl Schmitt, London: Verso, 2002, Chapter 17. An overview of debates about the role of the katechon and a genealogy of the concept in Carl Schmitt’s political theology can be found in Julia Hell, ‘Katechon: Carl Schmitt’s Imperial Theology and the Ruins of the Future’, The Germanic Review, vol.84, issue 4, (2009): 283-325.

 

dimanche, 04 octobre 2015

Ook China gaat islamitische terreurgroepen bombarderen in Syrië

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Ook China gaat islamitische terreurgroepen bombarderen in Syrië

Eerst Chinese militaire actie ooit in het Midden Oosten

VS en EU dreigen met aanhoudende steun voor islam aan verkeerde kant van de geschiedenis te komen staan

 
China heeft Rusland vandaag laten weten dat het binnenkort J-15 gevechtsbommenwerpers naar Syrië stuurt om islamitische terreurgroepen te bombarderen. Bovendien heeft Irak de Russen een luchtmachtbasis aangeboden om te gebruiken voor aanvallen op ISIS. Overigens is ISIS zeker niet het enige doelwit van de Russische-Chinese-Iraanse-Iraakse-Syrische coalitie. Ook de door het Westen gesteunde moslimrebellen van onder andere Al-Nusra/Al-Qaeda zijn het doelwit (2). Daarmee komen de VS en de EU met hun aanhoudende steun voor de islam steeds duidelijker aan de verkeerde kant van de geschiedenis te staan.

De J-15 bommenwerpers zullen opereren vanaf het vorige week zaterdag in Syrië aangekomen Chinese vliegdekschip Liaoning. De Chinese bombardementen zullen Beijings eerste militaire gevechtshandelingen ooit in het Midden Oosten zijn.

Gisterenavond verklaarde de Chinese minister van Buitenlandse Zaken Wang Yi in de VN Veiligheidsraad dat ‘de wereld niet met de armen over elkaar aan de zijlijn kan blijven staan, maar ook niet willekeurig tussenbeide moeten komen (in de Syrische crisis).’ Dat was impliciete kritiek op met name de Verenigde Staten, dat samen met Europa, Turkije en de Arabische Golfstaten de bloederige burgeroorlog in Syrië heeft veroorzaakt.

Russische troepen en vliegtuigen naar Irak

Tegelijkertijd zei de Iraakse premier Haider al-Abada tegenover een Amerikaanse nieuwszender dat hij Russische troepen in zijn land zal verwelkomen om ook in zijn land tegen ISIS te vechten. Daarmee wil hij het Kremlin de kans geven om de 2500 Tsjetsjeense moslimstrijders die aan de kant van ISIS vechten uit te schakelen.

Vorige week berichtten we dat Rusland, Iran, Syrië en Irak een gezamenlijk coördinatiepunt, een ‘war room’, in Baghdad hebben opgezet om hun militaire operaties in Syrië en Irak te coördineren en voor een veilige doorgang van de vele Russische en Iraanse luchttransporten naar Syrië te zorgen.

Irak en Rusland zijn het tevens eens geworden over het gebruik van de Al-Tawaddum luchtmachtbasis in Habbaniyah, 74 kilometer ten westen van de Iraakse hoofdstad. Deze basis zal gebruikt worden als vertrekpunt voor Russische bommenwerpers en om de luchtcorridor boven Irak te beveiligen. Bijzonder: dezelfde luchtmachtbasis wordt al jaren gebruikt door Amerika, dat nog zo’n 5000 troepen actief heeft in Irak. (1)

ISIS gecreëerd door VS, Turkije en Saudi Arabië

De snelle Russische en Chinese militaire opbouw in het Midden Oosten zou Westerse burgers, die voor het overgrote deel helaas nog steeds naïef de politici en massamedia geloven, moeten laten nadenken waarom het Amerika, Europa en de NAVO na jaren nog steeds niet gelukt is om de islamitische terreurgroepen zoals ISIS zelfs maar een forse nederlaag toe te brengen, laat staan te verslaan.

Zoals we al geruime tijd berichten komt dit omdat president Obama dit nooit van plan is geweest, en de spaarzame acties tegen ISIS enkel voor het publiek zijn bedoeld. ISIS werd door de CIA en de Turkse inlichtingendienst opgezet en door Saudi Arabië en enkele andere Golfstaten gefinancierd om de Syrische president Assad ten val te brengen en tegelijkertijd zoveel mogelijk chaos te creëren, om zo ruimte te scheppen voor de komst van het echte Islamitische Kalifaat.

Massale migrantenstroom bedoeld om Europa te islamiseren

En passant bereikten Washington en Brussel nog iets anders, namelijk een massale ongecontroleerde stroom moslim migranten naar Europa, waarmee de EU hoopt definitief alle tegenstribbelende en zich tegen een Europese superstaat verzettende autochtone volken te overspoelen en hun grenzen, identiteit, culturen, welvaart en vrijheid te verpletteren onder de ijzeren vuist van de gelegenheidscoalitie tussen ‘links’ en de islam.

VS en EU met aanhoudende steun voor islam aan verkeerde kant geschiedenis

Nu Rusland en China wél serieus werk maken van de aanpak van moslim terreurgroepen, en de Amerikaanse-Europese-Turkse-Arabische langetermijnplannen voor het Midden Oosten –een pan-Arabisch Soenitisch-Islamitisch Kalifaat dat ook een groot deel van het dan geïslamiseerde Europa omvat- dreigen de VS en de EU in toenemende mate aan de verkeerde kant van de geschiedenis te komen staan. Het is alleen nog de vraag of de doorsnee Europeaan daar nog tijdig achter komt voordat de Westerse globalisten opnieuw een verwoestende wereldoorlog op zijn continent ontketenen.

Xander

(1) DEBKA
(2) DEBKA


Zie ook o.a.:

01-10: Putin belooft in VN-toespraak keiharde actie tegen ISIS en voegt daad bij het woord
30-09: Rusland beveelt Amerikaanse luchtmacht Syrië te verlaten, VS weigert
26-09: Chinees vliegdekschip aangekomen in Syrië, jachtvliegtuigen volgen
24-09: Russische mariniers vallen samen met Hezbollah ISIS bij Aleppo aan
12-09: Syrië: Duitsland stapt uit Amerikaanse alliantie en wil samenwerken met Putin
11-09: Eerste 1000 Iraanse mariniers landen in Syrië en sluiten zich aan bij Russen

samedi, 03 octobre 2015

Revue "Conflits": Inde/Chine

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Inde-Chine, un même horizon ?...

Le septième numéro de la revue Conflits, dirigée par Pascal Gauchon, et dont le dossier est consacré aux relations entre l'Inde et la Chine, vient de sortir en kiosque.

Au sommaire de ce numéro :

ÉCHOS

ÉDITORIAL

Ils ne voient pas, ils n'entendent pas, ils ne parlent pas Par Pascal Gauchon

ACTUALITÉ

ENTRETIEN

François Godement, le regard froid d'un homme chaleureux Propos recueillis par Pascal Gauchon

PORTRAIT

Henry Kissinger. Le "révolutionnaire blanc" Par Charles Zorgbibe

ENJEUX

Un paradis fiscal. Une construction géopolitique Par Vincent Piolet

ENTRETIEN

Général François Lecointre. L'armée française face au terrorisme

ENJEUX

Sport et influence Par Jean-Baptiste Noé

ENJEUX

Fuir l'Erythrée Par Catherine Augagneur-Delaye et Alain Michalec

IDÉES REÇUES

La réécriture géopolitique de l'histoire de la Chine Par Jean-Marc Huissoud

IDÉES

Grégoire Chamayou. L'anti-drone Par Florian Louis

GRANDE STRATÉGIE

L'empire aztèque. Intimidation, persuasion, information Par Carmen Bernand

BATAILLE

Marignan 1515. Beaucoup de bruit pour rien Par Pierre Royer

POLÉMIQUE

Le Quai d'Orsay, plus atlantiste que la Maison-Blanche? Par Hadrien Desuin

BOULE DE CRISTAL DE MARC DE CAFÉ

Le "miracle brésilien" passé en revue (de presse)

BIBLIOTHÈQUE GÉOPOLITIQUE

Le djihadisme, le comprendre pour mieux le combattre Par Gérard Chaliand

CHRONIQUES

LIVRES/REVUES/INTERNET /CINÉMA

GÉOPo- TOURISME

Genève, suisse ou internationale ? Par Thierry Buron

DOSSIER : Inde-Chine, un même horizon ?

Une montagne, une guerre et un quadrilatère Par Pascal Gauchon

Inde-Chine. Le rapport de force

GRANDE CARTE : La rivalité Inde-Chine en Asie

Les relations économique entre la Chine et l'Inde Par Michel Nazet

Les relations militaires entre l'Inde et la Chine Par Hadrien Desuin

Entre Inde et Chine, l'Asie du sud-est Par Michel Nazet

Inde, Chine, Pakistan? L'Inde prise à reversPar Sébastien Sénépart

Océan indien. L'Inde de retour chez elle ? Par Pierre Royer

Le "collier de perles", menace ou fantasme ? Par John Mackenzie

Adversaire ou partenaire ? Chine et Inde en Afrique Par François Lafargue

Face à la Chine : Japon-Inde, des partenaires naturels ? Par Jean-Marc Bouissou

Les USA entre Inde et Chine. Un triangle à haut risque Par Thomas Snégaroff

Chine-Inde-Russie. Vers un "triangle anti-hégémonique" Par Pascal Marchand

L'homme du Gujarat et l'Empereur de Chine? Par Claude Chancel

lundi, 14 septembre 2015

Commémorations : mais l’histoire existe-t-elle encore ?

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Commémorations: mais l’histoire existe-t-elle encore?

Ex: http://www.dedefensa.org

Nous avions envisagé comme titre initial “Commémorations : à qui l’histoire appartient-elle?”, puis nous avons préféré le titre que vous lisez, qui est en fait une réponse, elle-même en forme de question, à ce premier projet de titre... “A qui l’histoire appartient-telle ?” Réponse : “Mais l’histoire existe-t-elle encore ?” La réponse est évidemment négative.

Ce (très-vaste) sujet est abordé à l’occasion de la commémoration de la fin de la Deuxième Guerre mondiale qui a eu lieu hier en Chine, un jour après le 70ème anniversaire de la signature de l’armistice entre le Japon et les puissances alliées le 2 septembre 1945. (Voir aussi une contribution de dedefensa.org le 2 septembre 2015.) Cette commémoration en Chine suit la commémoration à Moscou, le 9 mai dernier, de la signature de l’armistice de 1945, entre l’Allemagne et les puissances alliées. Ces deux évènements sont singuliers et marquent, ou plutôt confirment une sorte de bouleversement de la fonction mémorielle de l’histoire, et de l’histoire elle-même.

Pour ce qui est de la fonction mémorielle, il est devenu évident que l’acte de la commémoration représente désormais un acte politique, où le symbolique est utilisé directement comme un acte de la politique. C’est la première fois, cette année, que les commémorations de 1945 sont interprétées directement de cette façon, dans une atmosphère d’antagonisme exacerbé. C’est cet aspect que présente le texte présenté ci-dessous, de Mikhail Gamandiy-Egorov pour Sputnik-français, le 3 septembre 2015. Gamandiy-Egorov présente la célébration du 3 septembre, après celle du 9 mai, respectivement dans les deux capitales du nouvel axe Moscou-Pékin, comme une affirmation de la nouvelle multipolarité du monde contre la vision unipolaire des USA, ou plutôt du bloc BAO selon notre terminologie. Nous présentons également un extrait d’un texte de MK Bhadrakumar, en date du 27 août 2015, qui donne une appréciation des effets de la Seconde Guerre mondiale sur la situation actuelle en Asie, en mettant l’accent sur certains points intéressants, – le plus intéressant étant certainement celui de la présence à Pékin de la présidente sud-coréenne Park Geun-hye, montrant que l’antagonisme avec le Japon qui unit la Corée du Sud et la Chine (souvenirs de la guerre) est extrêmement fort aujourd'hui face au Japon qui voudrait affirmer sa puissance militaire, et plus fort dans le cas sud-coréen que les consignes des USA.

On retrouve donc les mêmes caractères que lors de la commémoration de Moscou, avec le même boycott de la part des mêmes pays du bloc BAO, à peu près selon les mêmes lignes de conduites, parfois avec des arguments exotiques qui montrent une complète absence d’attention diplomatique pour de tels actes, c’est-à-dire le degré étonnant de crudité et de primitivisme auquel est réduite aujourd’hui la politique, surtout lorsqu’il s’agit de prendre en compte des facteurs historiques et culturels. Lorsque Spuntik-français écrit, le 1er septembre 2015 que le porte-parole de la Maison-Blanche «a déclaré lundi lors d'une conférence de presse qu'il ne connaissait rien du projet du président chinois de commémorer cette date et notamment du défilé donné à l’occasion de l’anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale», on se dit que le réseau russe pousse un peu du point de vue de la traduction... A peine, à peine, puisque lorsqu’on consulte le texte officiel (le 31 août 2015), on tombe sur cet échange où, effectivement, le porte-parole Josh Earnest n’a pas l’air au courant de grand’chose, y compris, peut-être, le fait lui-même de la Deuxième Guerre mondiale après tout ... (On notera, en passant, que la question elle-même est truffée d’inexactitudes diverses, situant le climat culturel des connaissances à cet égard, et de l’intérêt pour tout ce qui n’est pas Washington D.C.)

Question : «President Xi this week is hosting a sort of military parade to commemorate the 70th anniversary of World War II, and a lot of U.S. allies... Prime Minister Modi, Prime Minister Abe... have declined their invitations to go to that ceremony. I'm wondering if you think that it's appropriate, considering some of the regional tensions, for him to be hosting this, and if this is something that came up with Susan Rice.»

Josh Earnets : «Justin, I don't know if this came up in the context of the National Security Advisor’s trip to China. I can check on that for you. Actually, I will acknowledge I was actually not aware of the Chinese President’s plans to mark the end of the second world war, but you might check with the State Department to see if they have an official response to this. And I'll see if I can get my colleagues at the NSC to respond to your question in terms of whether or not this came up in Dr. Rice’s visit to China this week.»

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Au reste, si l’on s’en tient à cette réponse assez étrange du porte-parole de la Maison-Blanche, qui aurait aussi bien pu la raccourcir en disant simplement qu’il est actually not aware of the end of the second world war et qu’il peut éventuellement check on that for you auprès de ses collègues du NSC, on en vient au constat que tout cela n’a plus rien à voir avec l’histoire elle-même que la commémoration est censée célébrer. Il y a là un phénomène en pleine accélération, né avec les évènements d’Ukraine, les diverses narrative, les diverses récritures de l’histoire (des évènements de la Seconde Guerre mondiale) développées pour pouvoir répondre à la logique de fer du déterminisme-narrativiste, etc. L’histoire, dont la commémoration est devenue un enjeu presque exclusif pour les évènements en cours selon l’interprétation de communication qu’on veut leur donner, est en train de se transformer en un magmas incompréhensible et insaisissable qui n’a plus pour fonction que de correspondre à l’événement de communication “du jour”. Bien entendu, cette évolution est toute entière et absolument de la responsabilité du Système mais elle entraîne nécessairement des réactions antiSystème qui sont nécessairement déployées dans le même sens, – car comment faire autrement ? Que la Chine commémore comme elle le fait la la victoire alliée sur le Japon est une façon de réparer une grande injustice, parce que le rôle de la Chine dans cette victoire a souvent été minorée, sinon complètement ignorée dans les diverses commémorations faites depuis 1945. Pour autant, commémorer cette victoire alliée quasiment in absentia des États-Unis, du Royaume-Uni, etc., n’a pas tellement plus de sens.

Ainsi l’action du Système tend-elle à étouffer, non plus telle ou telle version de l’histoire, mais l’histoire elle-même, en tant que récit fondamental de notre passé commun. D’une certaine façon, on observera que cela n’a rien pour étonner dans la mesure où se développe à très grande vitesse une perception du monde qui se résume dans la formule dite du big Now, bannissant toute existence du passé et réduisant l’avenir à une formule postmoderne qui proclame une sorte de “présent éternel” contenant à la fois le “présent“ et le “futur inéluctable de ce présent”. Cela permet effectivement de faire passer à peu près tout, de proclamer un jour Pravy Sektor mouvement patriotique de libération d’Ukraine, sans s’interdire une seule seconde de le condamner le lendemain comme mouvement “fasciste” téléguidé par Moscou, ou d’affirmer que l’armée ukrainienne a libéré Auschwitz, ce qui permet de fêter le 70ème anniversaire de la libération d’Auschwitz en se passant d’inviter Poutine, représentant actuel de l’Armée Rouge qui libéra le camp.

Le constat de cette expulsion de l’histoire de notre champ de perception, correspondant à la dissolution de la “réalité” au profit de narrative éventuellement diverses, n’est pas un phénomène absolument nouveau et certainement pas inattendu si l’on observe l’évolution du Système. Mais il est extrêmement rapide (évident depuis l’Ukraine) et il n’est jamais apparu aussi évident qu’aujourd’hui. Bien entendu, la disparition de l’histoire telle qu’on l’observe ici ouvre toutes grandes les portes à l'interprétation de la métahistoire, tout comme la disparition de la “réalité” ouvre l’intuition à des constats de “vérités de situation” dont la richesse et la puissance sont incontestables. Bien entendu, nous persistons plus que jamais à considérer que le grand perdant dans cette opération est le Système parce qu’il perd ainsi toute sa légitimité globale qu’il tenait d’un récit de l’histoire jusqu’alors arrangé à son avantage (ce que nous avions notamment traduit par l’idée de métaphysique de l’Holocauste).

Cela ne signifie pas nécessairement que cette légitimité passe à l’antiSystème qu’on pourrait identifier notamment dans l’axe Moscou-Pékin, parce qu’on sait, justement, comme on l’a souvent rappelé, que cette fonction d’antiSystème se développe au sein même du Système (des pays comme la Russie et comme la Chine sont, selon notre formule, “un pied en-dedans, un pied en-dehors” par rapport au Système). L’antiSystème n’est pas une alternative au Système, ce n’est pas une entité d’une essence nouvelle mais une simple fonction, dont la dynamique est de facto d’attaquer le Système, même si cela revient à attaquer le cadre dans lequel on est soi-même installé. (Bien entendu, il faut apporter des nuances à cette règle, mais on les connaît, et certaines auront peut-être, voire certainement un rôle à jouer lors de l’arrivée à maturation extrême de la Grande Crise d’effondrement du Système actuellement en cours ; l’une des nuances les plus connues, d’une grande importance, est la résilience de la nation russe et sa force spirituelle qui, à côté de la fonction antiSystème de la Russie, font de ce pays un acteur central des bouleversements à venir.)

Le résultat général de l’évolution qu’on décrit ici est simplement la disparition de la légitimité comme principe, comme d’ailleurs la disparition de la structure principielle en général, et par conséquent l’affaiblissement du Système qui avait depuis longtemps repris à son avantage l’exploitation subversive de cette structure. Le résultat opérationnel est visible de plus en plus chaque jour, comme le constatait très récemment un orfèvre en la matière, Tony Blair, dont l’article du 31 août 2015 a été l’objet d’une analyse dans notre F&C du 1er septembre 2015. (L’on notera que cet article il a été traduit pour Le Monde, il a été très remarqué dans les milieux européens, – les moutons vont toujours par troupeaux, – avec des commentaires alarmistes devant cette description du surgissement de phénomènes antiSystème jugés “incohérents” et donc insensibles à quelque riposte que ce soit. L’article de Blair, lui-même apprécié comme extrêmement avisé sinon admirable du point de vue de la vision politique, est partout cité dans les milieux-Système, surtout européens, comme un signal d’alarme, et essentiellement dans ce cas parce que le “magicien-Blair” avoue qu’il ne sait pas comment on peut riposter devant de telles inconvenances. Que tout ce remue-ménage puisse encore être produit par un Blair, même un Blair-s’avouant-impuissant, donne une mesure des capacités du Système et de sa hauteur de pensée.)

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... Mais nous devons en revenir à des préoccupations plus terre-à-terre, qui ont salué cette commémoration chinoise du 70èmre anniversaire de la capitulation du Japon. Dire “plus terre-à-terre” ne signifie de notre part nul dédain ni condescendance, mais simplement une description opérationnelle. Pour le reste, la bataille Système versus antiSystème a lieu à tous les échelons, partout, de toutes les façons. Il n’y a rien qui ne mérite d’être salué pour sa participation à la bataille contre le Système... Voici donc les deux textes complet/partiel que nous avons annoncés plus haut.

dedefensa.org

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Après Moscou, la grande marche multipolaire se poursuit à Pékin

La grande alliance multipolaire une nouvelle fois en marche ! Après le défilé de la Victoire du 9 mai dernier à Moscou, célébrant le 70ème anniversaire de la victoire sur le nazisme, cette fois c'est l’allié chinois qui célèbre depuis sa capitale Pékin la fin de la Seconde guerre mondiale.

Pour rappel, l'URSS et la Chine ont perdu respectivement 27 millions et 20 millions de morts (militaires et civils) durant ce conflit, faisant des deux pays ceux qui ont sacrifié le plus pour anéantir la peste brune.

A noter la participation en plus des forces armées de la République populaire de Chine et à l'instar du défilé de la Victoire de Moscou, des forces armées d'autres pays. Et comme pour remercier les amis chinois d'avoir été la plus grande délégation étrangère lors du 9 mai à Moscou, à Pékin ce sont les forces russes qui étaient deuxièmes en termes d'effectifs, après bien évidemment les forces armées chinoises. A noter aussi l'absence à Pékin de tous les dirigeants occidentaux. Seul le courageux président tchèque a fait le déplacement comme il l'avait déjà fait à Moscou, étant ainsi le seul chef d'Etat représentant un pays de l'UE. Pour le reste que des ambassadeurs des pays dits du monde "civilisé". A l'opposé donc des dirigeants russe, kazakh, biélorusse, kirghize, sud-africain, vénézuélien, serbe et d'autres, qui ont bien été présents à Pékin, et pour qui l'histoire ne se réécrit pas.

Pour revenir au défilé, qui a été grandiose, en plus donc des représentants de l'Armée populaire de libération (nom officiel de l'armée chinoise), y ont pris part aussi les militaires de la Russie, de la Biélorussie, du Kirghizistan, du Venezuela, de Cuba, de Mongolie, du Mexique, du Kazakhstan, d'Egypte, du Tadjikistan, du Pakistan, de Serbie, de Cambodge, du Laos, des Fidji et du Vanuatu.

On pouvait aussi observer, comme ce fut le cas à Moscou, les présidents chinois et russe, côte à côte, tout au long du défilé. Et malgré toute la puissance affichée de la Chine, le leader chinois n'a pas manqué de noter dans son allocution que son pays est déterminée à défendre la paix: "La Chine ne recherchera jamais d'hégémonie, pas plus qu'elle ne cherchera à s'étendre. Elle n'imposera jamais des souffrances tragiques à d'autres nations", a affirmé ainsi le président Xi Jinping. Un message clair, précis et plein de sens. Un sens d'ailleurs qui devrait faire méditer une fois de plus le leadership d'un certain nombre de pays, dont un en particulier.

Ce qui est certain, c'est que par cette vision commune de l'histoire des leaders et des peuples de Russie et de Chine, mais également par une vision très proche sur l'avenir du monde, qui ne peut être que multipolaire, l'humanité attend avec espoir la suite des événements. Et compte tenu des événements que l'on observe en ce moment, il ne peut y avoir que deux suites logiques: soit le monde multipolaire s'impose une bonne fois pour toute et les partisans de l'unipolarité dépassée l'acceptent. Soit les habitués du monde unipolaire continuent à prétendre de garder leur hégémonie sur toute la planète, avec tout le chaos qui en découle.

Reste grandement à espérer que c'est la première option qui l'emportera, même si vraisemblablement du temps supplémentaire sera nécessaire, ainsi que des efforts communs de tous les partisans de la multipolarité, peu importe que nous soyons citoyens de grands ou de petits pays.

Mikhail Gamandiy-Egorov

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China’s WW2 parade guest list has meanings

[...] The western countries have a misconception that if they do not grace an international event, it loses importance. It’s a hangover from the colonial era. But then, the vanity has limits, too – provided, there is serious money involved. How the western countries fell over each other to join the China-led Asian Infrastructure Investment Bank [AIIB] as ‘founding members’ is legion. They instinctively saw AIIB as a free ride on Chinese money and no amount of American persuasion could keep them away from the honey pot. Britain and Germany hold very little equity in the AIIB in comparison with India, but are keen on the commercial spin off from the investment projects.

Alas, there is no money in China’s celebrations over the 70th anniversary of World War II. And there is no David Cameron at the ceremony in Beijing on September 3. The western media insists it’s a ‘snub’. Whereas, China says it didn’t press the invite but left to the invitees to suit themselves. At any rate, why should any country ‘snub’ China for celebrating a magnificent victory over fascism? There wasn’t any Holocaust in the Asian theatre, but the marauding Japanese army was no less horrific in war crimes than Nazi Germany.

China wasn’t the aggressor in World War II. It didn’t spill Anglo-Saxon blood. China’s participation took the form of its liberation struggle against Japanese imperialism. No doubt, the impact of World War II on the Asian region was historical. Fundamentally, the war galvanized the national movements across the region. Asia could shake off the colonial yoke, finally.

But in geopolitical terms, the single biggest beneficiary turned out to be the United States. The war on Japan – and the deliberate use of atomic weapons – enabled the US to eventually get embedded in the Asian region. Today, it claims to be an ‘Asian power’. On the other hand, the biggest loser was Imperial Britain, since its decline as a second rate power really began when it found that clinging on to the Indian colony was no longer sustainable. Of course, India’s independence in 1947 is attributable to World War II.

All the same, if the expected line-up in Beijing next week is interesting, it is for three reasons. First, Russian President Vladimir Putin’s presence in Beijing on September 2-4 affirms beyond doubt that the quasi-alliance between the two big powers is only getting stronger by the day and world politics and the international system will be profoundly affected by the Sino-Russian strategic partnership.

Second, the absence of the western countries at the celebrations underscores that they are a long way from accepting China as a strategic partner – and, furthermore, that if push comes to shove, blood will prove thicker than water and the Europeans will dutifully line up behind the US in any confrontation with China. Germany or Britain cannot do without the Chinese market to ensure that their economies remain resilient, but they see China inherently as an adversarial power in the world order. Their disquiet over China’s rise is compounded by the acute awareness of the West’s decline after a long history of global dominance since the Industrial Revolution.

Third, the presence of South Korean President Park Geun-hye as well as the absence of Japanese Prime Minister Shinzo Abe and North Korean leader Kim Jong UN will make a significant template of the emergent realignments in the politics of the Far East. China and South Korea have drawn together as strong economic partners, while Park’s presence in Beijing will underscore the two countries’ shared concerns over the rise of militarism in Japan under Abe. Significantly, setting aside speculations, Park decided to attend the military parade as well...

M.K. Bhadrakumar

samedi, 12 septembre 2015

Global Gladio: NATO Terror Network Reaches into Asia

Global Gladio: NATO Terror Network Reaches into Asia

Ex: http://landdestroyer.blogspot.com

 
NATO terror network implicated in Bangkok blasts, appears to have been running Uyghur terrorists through Asia, into Turkey and onward to fight NATO's proxy war in Syria. 

September 4, 2015 (Tony Cartalucci - LD) - An unprecedented blast in Bangkok, Thailand last month left 20 dead and over 100 injured. The blast was the latest in a string of violence carried out by US-backed proxy Thaksin Shinawatra, who himself was ousted from power in 2006 and finally had his political party removed from power completely in 2014 after massive street demonstrations and a military coup toppled the regime headed by his own sister, Yingluck Shinawatra.

 

Image: NATO created and funded the Grey Wolves terrorist network during the Cold War as part of its stay behind networks. Instead of fighting non-existent Soviet invaders, they were used instead to kill NATO's political enemies by the thousands. Today, the Grey Wolves are represented by the Nationalist Movement Party (MHP), the third largest in Turkey's parliament. They are reported to operate globally, including terrorist training camps in Xinjiang, China. 


 
While the blast represented an escalation in violence, it should be remembered that terrorist networks operating in support of Shinawatra have carried out egregious acts of violence in the past, including fielding up to 300 armed militants in Bangkok's streets in 2010 leading to weeks of gunbattles between Thai troops and Shinawatra's armed supporters, leaving almost 100 dead and culminating in city-wide arson.

As for bombings themselves, while generally these networks have used grenades to attack institutions and individuals perceived as enemies of Shinawatra and his foreign sponsored agenda, precisely the same pipe bombs used in the August blast have been implicated in explosions in 2010 and 2014 where bomb makers accidentally killed themselves while assembling devices. In February 2015, a double pipe bombing would be carried out just down the street from where the most recent blast occurred. The devices used were linked to the 2010-2014 incidents
 
And while it is clear the bombing was used as a form of violent coercion against a Thai government increasingly drifting away from accommodating both Shinawatra and the foreign interests he represents and closer toward regional partners including China, what was not certain was which networks specifically these interests used to carry out the attack.

Recent evidence has emerged as several suspects have been identified and arrested, suggesting this network includes NATO's "Grey Wolves" and several other Uyghur groups long backed, funded, and directed by the US as a means of eliminating its enemies across Eurasia and up to and including China. In addition to carrying out attacks in Thailand, they appear to have also been moving militants from across Asia and feeding them into NATO's proxy war in Syria. 
 

Global Gladio, Target Thailand  

In the immediate aftermath of the bombing in Bangkok, the BBC would be the first to float the idea the blasts were in retaliation for Thailand's deportation of Uyghurs to China - Uyghurs apparently on their way to fight in NATO's proxy war in Syria - according to Reuters' report, "Uighurs 'on way to jihad' returned to China in hoods."

 

 

Images: The US State Department's NED refers to China's Xinjiang region as "East Turkistan," a fictional realm that does not exist. The US seeks to either destabilize or carve off a vast sum of Chinese territory through supporting terrorism in western China.  

On the very same day when the deportations occurred, Thursday July 9th, protests broke out in Turkey, both in Ankara the capital, and in Istanbul at the Thai consulate. Leading the protests in Ankara was the World Uyghur Congress (WUC), a US-funded, Washington D.C. and Munich based political front that specializes in supporting terrorism under the guise of defending "human rights." 
 

 

Image: Thailand's consulate in Istanbul Turkey was destroyed on the same day Thailand deported Uyghur terror suspects back to China. One may find it difficult to speculate who on Earth currently possesses the operational capacity to organized a same-day retaliation anywhere in the world besides a handful of actors - NATO among them. 

 

WUC admits that violence broke out among the mobs it was leading in Ankara but denied any affiliations with the protesters in Istanbul who attacked the consulate and destroyed it on the same day, in the same country, over the same alleged grievances. WUC itself suggested it was the work of the "Grey Wolves," an organization they admit was "clandestinely funded by the US government."

The Grey Wolves are comprised of Turks and Uyghurs, and throughout the Cold War served as part of NATO's "stay behind networks" referred to as Gladios. They were used to purge NATO's enemies from Turkey in bloody violence that would leave over 6,000 dead. Since the Cold War, the Grey Wolves have set up operations internationally, including terrorist training camps in Xinjiang, China - all indicating that NATO's Gladio has gone global.  
 

 

Image: The US-based and funded World Uyghur Congress admits it led mobs on the same day the Thai consulate was attacked. Their mobs in Ankara also turned violent, however Turkish police were able to maintain control. While WUC claims they have no ties to the Grey Wolves they claim were likely behind the consulate attack, they admit they, like WUC itself, have been funded by the US government. 

  

During the days following the Bangkok blast, the Foreign Correspondents Club of Thailand (FCCT) would give a presentation implicating the Uyghur-linked Turkish "Grey Wolves" terrorist network.

The FCCT is a group of foreign journalists from several of the most prominent Western news networks including the BBC, CNN, Reuters, the New York Times, Associated Press, and Agence France-Presse. They have systematically manipulated events in Thailand in efforts to support the regime of Thaksin Shinawatra. The goal of the FCCT's recent presentation was to help deflect as much blame as possible from Thaksin Shinawatra over the bombings and to suggest Thailand faces "international terrorism."

Despite the detailed presentation the FCCT provided and the immediate headlines across the Western media attempting to sell the theory to the public, no mention ever was made of the Grey Wolves' NATO or US funding. Similarly, no mention has been made by the Western media regarding US funding and support behind many, if not all Uyghur opposition groups both in Xinjiang and beyond.

What is clear is that Thailand has inadvertently stumbled upon a highly organized, well-funded, international criminal and terrorist network operating from Xinjiang, China, across Southeast Asia, and as far as Turkey and Syria. This terrorist pipeline appears to have been "tapped" by those seeking to undermine the Thai government, causing its toxic contents to spill over into the ongoing crisis already racking Thailand.

That the Grey Wolves, Uyghur opposition front, and Thaksin Shinawatra are all backed by the US and instruments of US global hegemony, indicates that such instruments often share resources when necessary and are even used interchangeably. NGOs created and maintained in Thailand to support the regime of Shinawatra now cover for Uyghur terrorism, and Uyghur terrorism used against China and Syria is now used to strike hard at Shinawatra's political foes.

America's One-Size-Fits All Global Terror Racket 

NGOs the United States funds and directs in Thailand, and primarily used to undermine the current government and defend the remnants of Shinawatra's political front, were quick to not only condemn the Thai government for deporting terror suspects back to China, but have since then attempted to justify the bombing as Thailand's deserved return for doing business with China. One Bangkok Post op-ed penned by a former Reuters employee titled, "Should Regime Not Deported Uighurs?" attempted to argue that:
In retrospect, should Thailand not have expelled the Uighurs to China? Or to be more precise, should the ruling junta, which is not fully recognised by the democratic world, have been less responsive to Chinese demands?

National interest always comes first in a country's diplomacy. But being so accommodating to a superpower's demands, making Thailand the target of an international outcry and what is looking increasingly like an international terror attack, does not bode well for the country in the long term.  
The ransacking of the Thai consulate in Istanbul failed to alert the Thai security services that the anger was real and long-lasting, and could possibly turn into a calamity 
It should be noted that the author uses the term "international" to describe what is exclusively the US and Europe's "recognition" and "outcry." 
 
This op-ed and many like it pervading the Western media are sending a message to the Thai government that failure to comply to the demands of the "international community" will result in terrorism - whether it is a mob destroying your consulates abroad, or bombs exploding in the heart of your nation's capital. And while this "international community" has many terrorist proxies to use against Thailand, it appears they have selected their "Uyghurs" to stand in the front ranks. 
 
Ousted-exiled dictator Thaksin Shinawatra most likely still possesses the terrorist networks and paramilitary organizations he created and eagerly used during his time in power. However, by using them, he would only further justify the current government's moves to permanently uproot Shinawatra from Thailand's political landscape. Just as NGOs assigned by the West to support Thaksin Shinawatra have now become instrumental in justifying and manipulating the recent Bangkok bombing, the West's terrorist networks used to destabilize nations elsewhere from China to Syria have had terrorism in Thailand apparently outsourced to them.

So far, the investigation suggests this network has been in Thailand for years, long before the deportation of Uyghurs in July. Evidence also suggests a link between the uncovered terror network and previous terror networks uncovered at the height of Shinawatra's violence in 2010 and 2014. A large amount of forged Turkish passports and ties to Uyghur trafficking networks appear to implicate the terror network in what Syrian and Chinese authorities have attempted to expose for years now - a terror pipeline feeding militants from all over the globe first into Turkey where they are armed, trained, and staged, then into Syria to fight NATO's proxy war against the government in Damascus.

Do Business With China and Die 

It should be stated that the vast majority of China's Uyghurs do not support the aspirations of the terrorists and US-funded fronts which claim to represent them. Forty-five percent of Xinjiang's population - some 10 million people - are Uyghurs. It is likely that if even half of them supported violent separatism, they would have already gained their "independence."

In reality, Uyhgurs are perhaps the first and foremost victims of US-backed terrorism in Xinjiang and beyond. Those who seek to live in peace and stability with their Chinese compatriots, and who condemn the means and methods of US-backed groups are themselves attacked. The most prominent example of this is that of Imam Jume Tahir, 74 years old, hacked to death in front of China's largest mosque by terrorists.

The imam had openly condemned US-backed violence and in particular called for street clashes with Chinese police to end.

 

Image: Uyghurs in China who attempt to lead normal lives often find themselves the primary target of US-backed terrorism. The mosque pictured above, the 600 year old Kah Mosque, saw the murder of its imam, Jume Tahir, by US-backed terrorists for the "crime" of condemning violent protests. 


In the wake of his brutal murder, the Western press would write him off as a "state-appointed leader," while the US-funded World Uyghur Congress would repeatedly justify the murder throughout the Western media. In the New York Times article, "Chinese Court Sentences Teenagers to Death in Killing of Jume Tahir, Islamic Cleric," it was reported that:
Dilxat Raxit, a spokesman for the World Uyghur Congress, an exile group based in Germany, condemned the harsh sentences for the defendants in the imam’s murder, saying they would do little to stem the rising tide of Uighur discontent. 
“The Chinese government should examine the roots of the problems, which are caused by coercive policies that Uighurs find unbearable,” he wrote. “It should respect the Uighur religion and traditional way of life, and stop provocations to avoid triggering new turmoil.” 
In another report titled, "The Day Imam Tahir Died," the World Uyghur Congress again justify the murder:
Dilxat Raxit, spokesman for the exiled political organization World Uyghur Congress, told Reuters that local Uighurs, “suspected that he had a special relationship with China’s Ministry of Public Security” and that he helped the authorities monitor Uighur religious activity. His support for Beijing most likely bred resentment among Kashgar’s Uighurs, many of whom disdain the central government.
No where can it be found in WUC's many US-funded press releases, congressional assemblies, or publications anything even closely resembling condemnation for the murder of an unarmed elderly man who advocated non-violence. WUC's message, like that of the Western media in the wake of the Bangkok blast is simple - do business with China and you will die.
 
America's Grand Strategy in Asia in One Word - Primacy 
 
In this it is clear that "Uyghur terrorism" is simply another attempt to conceal what is essentially yet another tool devised to achieve and maintain American global hegemony. Looking at a map of China, it is clear why this otherwise minuscule, obscure ethnic group has been propelled to center stage by American interests.

 
Image: The US has much to gain by backing separatists in western China. 
The Xinjiang region along with Tibet, if successfully destabilized or carved off from China, would sever Beijing's long-laid plans to construct a modern-day Silk Road. It would deprive China of both its territory, its resources, and drive tens of millions of its people eastward from their homes in a refugee crisis that would strain the very stability of Chinese society.
 
And because the US-Uyghur cause is not genuine nor enjoys popular support even in Xinjiang, it is no surprise that those willing to participate can be persuaded to fight overseas in other projects of American hegemony - essentially as mercenaries.

The use of minority groups to divide and destroy a targeted nation is a tactic as old as empire itself. And while the Western media works ceaselessly to explain how various organizations, advocacy groups, and militant fronts all operate in an apparent vacuum, only "coincidentally" propelling US foreign policy forward, it is clear through both a study of history and current US policy papers that global hegemony is still at the very heart of Western ambitions globally and includes all forms of coercion, from propaganda to paramilitary groups.

In one of the  most recent US policy papers on the subject, published this year by the influential Council on Foreign Relations - a corporate-funded think tank that represents the collective interests of some of the most powerful Western corporate-financier interests on Earth - the goal of maintaining "primacy in Asia" is literally spelled out.

Their report, "Revising U.S. Grand Strategy Toward China," states in no uncertain terms:
Because the American effort to 'integrate' China into the liberal international order has now generated new threats to U.S. primacy in Asia—and could result in a consequential challenge to American power globally—Washington needs a new grand strategy toward China that centers on balancing the rise of Chinese power rather than continuing to assist its ascendancy. 
The report was written by US political administrator and political lobbyist Robert Blackwill who has throughout his career played a role in grooming prospective client regimes in Asia through which the US planned to maintain its regional primacy. Among these client regimes was Thaksin Shinawatra himself. The use of violence and terrorism by Shinawatra to take and maintain control over Thailand is well documented. To think that the US would simply abandon its aspirations to control Thailand, or other nations throughout Southeast Asia vis-a-vis China would be misguided. What would be predictable would be instead an increase in terrorism and political destabilization.

Thailand is now being coerced through a concerted campaign of propaganda and organized violence, seized on by Shinawatra's supporters who are eagerly exploiting the socioeconomic and political damage the recent bombing has incurred, while so-called "rights" advocates invent creative defenses for otherwise indefensible violence directed at entirely innocent people.

Dismantle the Pipeline

Gladio was successful throughout the Cold War because those among NATO who employed such tactics did so within their borders. "Global Gladio" has networks stretching around the world, vulnerable to police and military operations carried out by host countries.

While the bombing in Bangkok appears to have been aimed at the government for its continued attempts to remove Shinawatra from power and divest from American interests by moving closer to China, the bombing itself stands as the single greatest example of just why Thailand has chosen to change tack in the first place. Accelerated military and counter-terrorism cooperation with China will  now be necessary to ensure the peace and security of both nations. As long as one serves as a base of operations for terrorism aimed at the other, neither will be safe.

For Thailand specifically, it is clear that Shinawatra's political existence was meant to infiltrate and overwrite Thailand's current political order. While threats and terrorism are being used to coerce Thailand into accommodating Shinawatra, it should be noted that by doing so, violence, division and destruction are all that await Thailand as a guarantee. The slow, patient dismantling of his political networks, along with a measured pivot toward Beijing appears to be Thailand's best bet.

For the rest of the world - NATO's "Gladio" networks are vast and varied. From Ukraine to Syria to Thailand, the most violent and criminal elements in any given society have been organized by the West in a bid to divide, destroy, and dominate the planet. From the original Gladio program in Western Europe, the means of expertly manipulating these criminal gangs has been perfected. Increasing awareness of how Gladio works will not only better arm society to take action against it, but perhaps even dissuade eager criminal elements from joining organizations that are essentially cannon fodder for NATO. 
 
 

dimanche, 06 septembre 2015

Les difficultés de la Chine

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LES DIFFICULTÉS DE LA CHINE

Une économie fragile


Auran Derien
Ex: http://metamag.fr

La Chine s’est beaucoup transformée, en peu de temps. Nous avons déjà signalé que notre expérience européenne pouvait aider à comprendre l’origine des difficultés que rencontrent les pays en développement. Un processus de croissance rapide s’accompagne de multiples distorsions, entre régions, entre secteurs, entre groupes sociaux. Il en résulte des tensions qui débouchent régulièrement sur des conflits sociaux. Cela avait caractérisé l’Europe aux XIXème et XXème siècles. Même si les “ingénieurs sociaux” actuels ont appris la manière de manipuler les foules de sorte que la destruction de peuples et de civilisations entières soit devenue possible comme le prouve sous nos yeux l’éradication de l’Europe, il restait admirable que la Chine pût manœuvrer plus d’un milliard de personnes durant tant d’années sans chocs majeurs.


Cela touche à sa fin 


Les observateurs ont remarqué l’incohérence des chiffres. Comment expliquer que le taux de croissance soit élevé lorsque la consommation d’énergie stagne? Il était évident qu’en Chine comme au FMI et ailleurs, le mensonge permanent et systématique, base de la méthodologie actuelle et de la justification des dirigeants de la société du spectacle généralisé, régente les publications officielles. Les économistes lyssenkistes se moquent du monde puisqu’on les paie pour cela. L’essentiel de la croissance chinoise provient de l’investissement public accompagné de choix tournés vers l’exportation. La consommation interne ne dépasse pas 30% de la dépense globale. Lorsque les clients sont ruinés, cas de l’Europe et des USA depuis que l’oligarchie régente, les ventes chutent. L’investissement dans l’exportation ne rapporte plus, alors que le marché interne n’est pas en mesure d’absorber les produits qui ont cessé d’être demandés.

 
La cinquième colonne est-elle puissante?


Que l’investissement public ait été survalorisé ne peut surprendre puisque l’ancienne URSS, du temps de la planification bolchévique, souffrait du même handicap. La Chine a construit des infrastructures à tour de bras, sans clients finaux, et une bulle énorme a gonflé . Le charme d’une telle situation apparaît immédiatement aux yeux des financiers dont parle Perkins. Les bulles attirent les chacals et les escrocs, tous obsédés par l’idée soit de gérer le monde - car ils en ont reçu l’ordre - soit d’y faire entrer l’ordre paradisiaque du supermarché, l’équivalent occidental du goulag. Pourquoi les problèmes apparaissent-ils en ce moment ? Peut-être est-il temps de mettre en corrélation les bulles chinoises avec la nouvelle attitude des BRICS. Les fondations mondialistes, distributrices généreuses de dollars ont appuyé depuis des années la création d’écoles de commerce pour qu’on y enseigne l’économie lyssinkiste du modèle d’équilibre général et le rôle des banques privées créatrices de la monnaie, à condition qu’elles soient la propriété du pouvoir financier. Les multinationales installées en Chine et dans les autres pays du groupe BRICS pratiquent la méthode de corruption qui leur a si bien réussi en Europe. Elles créent des structures de réunions dans lesquelles sont invités politiciens, fonctionnaires - ou leurs proches - dont le point commun est qu’ils possèdent un pouvoir de décision, leur versent des pots de vin, des jetons de présence au montant proportionnel à leur inutilité directe au sein de cette structure mais considérés comme un investissement à long terme, pour le moment où les gestionnaires du néant proposeront un changement d’organisation, la privatisation au profit du soviet de la finance. 

Cette manière de détruire n’est pas encore perçue par les “élites” traditionnelles de ces pays. Ceux-ci ont juste compris l’ignominie des ONG, l’horreur des médias de la haine, et ont commencé à en freiner la propagande vomitive. Mais la corruption de la classe dirigeante à travers les jetons de présence n’est pas bien perçue, de sorte que les difficultés actuelles de la Chine et autres membres du groupe BRICS sont un test de la pénétration de l’axe de l’inhumanité avec sa capacité de nuisance.


Conclusion : un bilan d’étape


Dans la société du spectacle généralisé, la concentration des médias de propagande interdit toute connaissance sauf, comme l’exprimait Alexandre Zinoviev, le minuscule filet d’eau qui s’écoule des élites marginalisées mais qui s’expriment grâce aux blogs d’Internet. Le niagara de haine est entre les mains des "Al capone" associés, pour un temps indéterminé. La panne de l’économie mondiale, à cause du pillage de la finance met en difficulté les exportateurs chinois, et leur modèle de croissance appuyé sur le surinvestissement a besoin d’un ajustement. On va savoir très vite si les BRICS ont encore assez d’indépendance pour construire le modèle alternatif à cet axe, ou si la corruption de leurs élites, par les moyens déjà rappelés, se traduira par l’entrée en scène des tueurs habituels, du FMI à la CIA. 

Les mesures que prendront la Chine et les autres membres dans les temps qui viennent nous indiqueront si le pouvoir financier mondialiste  a enfin commencé sa descente vers le fond dont il n’aurait jamais dû sortir ou si l'obscurantisme et la haine vont se renforcer partout.

dimanche, 30 août 2015

Le Big Bang du pivot de l’Eurasie

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Le Big Bang du pivot de l’Eurasie


Par Pepe Escobar 

Source TomDispatch

Ex: http://lesakerfrancophone.net

Les quelques centaines de républicains qui ont jeté leurs chapeaux dans l’arène pour la course à la présidentielle 2016 et les faucons de guerre du Congrès (principalement républicains mais pas seulement) sont déjà en mode turbo pour hurler à propos de l’accord nucléaire avec l’Iran à Vienne.

Jeb Bush a pris environ deux secondes pour étiqueter l’accord apaisement, convoquant instantanément l’image du Premier ministre britannique Neville Chamberlain cédant à Hitler, à Munich en 1938, avant la Seconde Guerre mondiale. L’ancien gouverneur de l’Arkansas Mike Huckabee n’a épargné aucune métaphore dans la description de l’accord, «un accord qui permet au régime iranien de mettre à exécution sa menace de rayer Israël de la carte et de mettre à mort l’Amérique», le sénateur Lindsey Graham l’a qualifié de «peine de mort pour Israël»; le premier candidat milliardaire de cette année, Donald Trump, résume son opinion sur l’affaire en un mot dans le style vous-êtes-viré : «ridicule», le sénateur John McCain décrit le secrétaire d’État John Kerry, qui a négocié l’accord, comme «délirant»; et le sénateur … pardon, je veux dire, le premier Ministre israélien Benjamin Netanyahou a retourné, infâme moqueur, l’expression de Chamberlain «la paix dans notre temps» en «la paix à tout prix», en rejetant l’accord comme une catastrophe remplie d’«absurdités», puis est apparu sur tous les médias américains possibles pour le dénoncer. Et cela c’est juste pour entamer la liste des habituels suspects. Même le sénateur Rand Paul a juré qu’il votera contre l’accord (bien que son père a dit que c’était «au profit de la paix du monde»), tandis que le gouverneur du Wisconsin Scott Walker était typique des candidats républicains en jurant qu’il saborderait personnellement l’accord dès son premier jour dans le bureau ovale.

Ceci est, en bref, la version folle de la politique internationale qui fait de Washington une chambre d’écho claustrophobe. Après tout, le choix n’est pas réellement d’empêcher l’Iran d’avoir une capacité nucléaire maintenant et de la retrouver d’ici 15 ans (comme la présente affaire semble offrir) ; le choix est entre un accord pour 15 ans de vérification de la non-possession des armes et une garantie de rien du tout à part ça. Et si vous avez coché cette dernière option (avoir rien du tout),  l’alternative est, en quelque sorte, d’écraser les Iraniens, pour les forcer à se soumettre. Il s’agit, en d’autres termes, d’une version de la guerre. Deux questions à ce sujet : quel succès a eu la guerre, utilisée comme arme de la politique américaine dans le Grand Moyen-Orient, ces 13 dernières années? Et qu’est-ce-qui fait croire à tout le monde que, alors même que Dick Cheney et sa bande n’ont pas pu se résoudre à appuyer sur la gâchette à propos de l’Iran, Jeb Bush ou l’un quelconque des autres candidats sera probablement susceptible de le faire dans un monde affublé d’un État islamique en 2017?

Lorsque vous avez répondu, pour votre compte, à ces deux questions, considérez le contexte plus large, rarement discuté, au sein duquel la politique nucléaire du XXIe siècle a évolué. Dans ces dernières années, les Pakistanais, les Indiens, les Russes et les Américains, pour ne citer que quatre puissances nucléaires, ont soit augmenté, soit modernisé leurs stocks d’armes nucléaires de façon significative. Et Dieu sait ce que les Israéliens faisaient avec leur super-secret-de-polichinelle, jamais officiellement reconnu, mais potentiellement dévastateur de civilisation, c’est à dire leur arsenal atomique de 80 ou plus d’ogives nucléaires, tandis que les Nord-Coréens sont eux-mêmes devenus un mini-pouvoir nucléaire. Il n’empêche, le centre d’attention nucléaire et la question du désarmement sont restés presque exclusivement focalisés sur un pays qui n’a pas de telles armes, qui les a officiellement désavouées, et à ce jour au moins, n’a même pas de programme pour en fabriquer. Et notez bien que, dans tout Washington, il n’y a absolument personne pour trouver tout cela, pour le moins, un peu étrange.

C’est dans ce contexte, que l’irrépressible chroniqueur régulier de TomDispatch, Pepe Escobar, ouvre une autre focale de l’objectif pour élargir le champ de vision sur l’affaire iranienne. Il se concentre sur un sujet que Washington n’a pas encore pleinement absorbé : l’évolution des relations en Eurasie. Peu de gens ici l’ont remarqué, mais alors que l’accord de Vienne était négocié, la Russie et la Chine, des pays que le Pentagone vient officiellement de qualifier de menaces, ont déplacé des montagnes (littéralement, dans certains cas) pour intégrer toujours plus de parties dans cette grande masse de terres cruciale, cette île du monde pour en faire une vaste zone économique qui, si tout va comme ils le souhaitent, sera au-delà de la puissance et du contrôle de Washington. C’est un développement remarquable qui, malgré deux mois de bruit et de fureur à propos de l’Iran, ne sera pas au sommet des nouvelles dans les médias aux ordres, ce qui explique pourquoi vous avez besoin d’un site web comme TomDispatch pour rester en phase avec les temps nouveaux.

Tom

LE BIG BANG EURASIEN, COMMENT LA CHINE ET LA RUSSIE PRENNENT LE DESSUS SUR WASHINGTON

Par Pepe Escobar

Commençons par le Big Bang géopolitique  au sujet duquel vous ne savez rien, celui qui a eu lieu il y a à peine deux semaines. Voici ses résultats : à partir de maintenant, toute menace de future attaque contre l’Iran proférée par le Pentagone (en conjonction avec l’Otan) serait essentiellement un assaut contre un ensemble de d’organisations verrouillées – les nations du BRICS (Brésil, Russie, Inde , la Chine et l’Afrique du Sud), l’OCS (Organisation de coopération de Shanghai), l’EEU (Union économique eurasienne), l’AIIB (la nouvelle banque d’investissement asiatique pour les infrastructure fondée par la Chine ), et de la NDB (Nouvelle banque de développement du BRICS) – tous étant des acronymes que vous avez peu de chances de connaître. Pourtant, ils représentent un nouvel ordre émergent en Eurasie.

Téhéran, Pékin, Moscou, Islamabad et New Delhi ont activement verrouillé des garanties pour leur sécurité. Ils ont simultanément relevé le défi du bluff atlantiste quand il s’agit des roulements de tambour ininterrompus à l’attention du fragile cliché de l’Iran «le programme d’armes nucléaires». Et quelques jours avant que les négociations nucléaires de Vienne ne finissent par aboutir à un accord, le BRICS et l’OCS ont rejoint un sommet jumeau à Oufa, en Russie – un endroit dont vous n’avez sans doute jamais entendu parler et qui n’a retenu aucune attention aux États-Unis. Et pourtant, tôt ou tard, ces développements assureront que le parti de la guerre à Washington et les néoconservateurs républicains (ainsi que les néoliberaux-cons démocrates), qui crachent déjà abondamment sur l’accord avec l’Iran, vont réduire la mitraille au fur et à mesure que s’écroulent leurs mythes sur la façon dont le monde fonctionne.

La Route de la Soie eurasienne

Au cours des interminables négociations de l’accord de Vienne, que j’ai eu le douteux plaisir de suivre de près, le ministre des Affaires étrangères iranien Javad Zarif et son équipe diplomatique ont tiré, du chapeau froissé d’un improbable magicien, un accord qui pourrait réellement mettre fin aux sanctions contre leur pays dans un conflit asymétrique largement fabriqué.

Pensez à cette réunion à Oufa, capitale du Bachkortostan en Russie, comme à un préambule identique à la façon dont l’accord longtemps retardé à Vienne a fini par être conclu. Cette réunion a fondé la nouvelle dynamique du continent eurasien et signalé l’avenir géopolitique du Big Bang formé par tout cela. A Oufa, du 8  au 10 juillet , le 7e sommet du BRICS et le 15e sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai se chevauchaient tout comme l’accord de Vienne dévorait l’une après l’autre les dates limites.

Considérez cela comme un coup de maître diplomatique de la Russie de Vladimir Poutine d’avoir fusionné ces deux sommets avec une réunion informelle de l’Union économique eurasienne (de EEU). Appelez cela la déclaration de guerre douce d’une puissance naissante contre la logique impériale de Washington, qui mettait en évidence l’ampleur et la profondeur d’un partenariat stratégique sino-russe en évolution. En mettant tous ces chefs d’État participants à l’une ou l’autre de ces organisations sous un même toit, Moscou a offert une vision d’une structure géopolitique coordonnée émergente, ancrée dans l’intégration eurasienne. D’où l’importance de l’Iran : peu importe ce qui se passera après Vienne, l’Iran sera un élément vital concentrateur/nœud /carrefour de l’Eurasie pour cette nouvelle structure.

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Si vous lisez la déclaration qui est sortie du sommet du BRICS, un détail devrait vous frapper : l’Union européenne caracolant sur son austérité est à peine mentionnée. Et ce n’est pas un oubli. Du point de vue des dirigeants des principales nations du BRICS, ils offrent une nouvelle approche de l’Eurasie, à l’opposé de la langue des sanctions.

Voici quelques exemples de l’activité vertigineuse qui a eu lieu à Oufa, tout cela ignoré par les grands médias occidentaux. Lors de leurs entretiens, le président Poutine, le président chinois Xi Jinping, et le Premier ministre indien Narendra Modi ont travaillé d’une manière concrète pour faire avancer ce qui est essentiellement une vision chinoise de la future Eurasie unie grâce à une série de verrouillages de nouvelles routes de la soie. Modi a approuvé davantage d’investissements chinois dans son pays, tandis que Xi et Modi se sont engagés à travailler ensemble pour résoudre les questions frontalières obstinées qui ont miné leurs pays et, dans au moins un cas, ont conduit à la guerre.

La NDB (Nouvelle banque de développement), réponse du BRICS à la Banque mondiale, a été officiellement lancée avec $50 Mds de capital au démarrage. Axée sur le financement de grands projets d’infrastructure dans les pays du BRICS, elle est capable d’accumuler jusqu’à $400 Mds en capital, selon son président, Kundapur Vaman Kamath. Plus tard, elle prévoit de se concentrer sur le financement de tels projets dans d’autres pays en développement à travers le Grand Sud – le tout dans leur propre monnaie, ce qui implique de se passer du dollar américain. Compte tenu de sa composition, l’argent de la NDB sera étroitement lié aux nouvelles Routes de la soie. Comme l’a souligné le président de la Banque de développement du Brésil, Luciano Coutinho, dans un proche avenir, il pourra également aider les États européens non membres de l’UE comme la Serbie et la Macédoine. Pensez à cela comme une tentative de la NDB de briser le monopole de Bruxelles sur la Grande Europe. Kamath a même avancé la possibilité d’aider un jour à la reconstruction de la Syrie.

Vous ne serez pas surpris d’apprendre que, tant la nouvelle Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures que la NDB, ont leur siège social en Chine et vont travailler à complémenter leurs efforts. Dans le même temps, le bras d’investissement à l’étranger de la Russie, le Fonds d’investissement direct (RDIF), a signé un protocole d’entente avec des fonds provenant d’autres pays du BRICS, lançant ainsi un consortium d’investissement informel dans lequel le Fonds chinois de la Route de la soie et la Compagnie financière pour le développement des infrastructure en Inde seront des partenaires clés.

Domination sur toute la gamme des moyens de transport

Sur la terre ferme, il faudrait considérer cela comme une partie du nouveau Grand Jeu en Eurasie. Sa contrepartie occidentale est le Partenariat trans-pacifique et la même version pour l’Atlantique, le TTIP, partenariat pour le commerce et l’investissement transatlantique, qui sont tous deux promus par Washington afin de maintenir la domination des États-Unis sur l’économie mondiale. La question soulevée par ces plans concurrents est de savoir comment intégrer les échanges commerciaux à travers cette vaste région. Du point de vue chinois et russe, l’Eurasie doit être intégrée via un réseau complexe d’autoroutes, de lignes ferroviaires à grande vitesse, de ports, d’aéroports, de pipelines et de câbles à fibre optique. Par terre, mer et air, les nouvelles Routes de la soie sont destinées à créer une version économique de la doctrine du Pentagone de «Full Spectrum Dominance» – une vision qui montre déjà des dirigeants d’entreprises chinoises sillonner l’Eurasie en signant des contrats pour la réalisation des infrastructures.

Pour Pékin, le retour à un taux de croissance de 7% au deuxième trimestre de 2015 – malgré une quasi-panique récente sur les marchés boursiers du pays –  est d’une logique économique parfaite : alors que les coûts du travail augmentent, la production sera transférée de la côte Est du pays vers ses confins occidentaux moins chers, tandis que les débouchés naturels pour la production d’à peu près tout seront situés le long de ces ceintures parallèles et interconnectées des nouvelles Routes de la soie.

Pendant ce temps, la Russie pousse à moderniser et à diversifier son économie dépendant trop de l’exploitation de l’énergie. Entre autres choses, ses dirigeants espèrent que l’effet conjoint du développement des Routes de la soie et de la fusion de l’Union économique eurasienne (Russie, Arménie, Biélorussie, Kazakhstan et Kirghizistan) se traduira par une myriade de projets de transport et de construction pour lesquels le savoir-faire dans l’industrie et l’ingénierie se révéleront cruciaux.

Comme l’EEU a commencé à établir des zones de libre-échange avec l’Inde, l’Iran, le Vietnam, l’Égypte, et le Mercosur, le bloc de l’Amérique latine (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay et Venezuela), les premières étapes de ce processus d’intégration s’étendent déjà au-delà de l’Eurasie. Pendant ce temps, l’OCS, qui a commencé comme un forum sur la sécurité, est en pleine expansion dans le domaine de la coopération économique. Ses pays, en particulier les quatre centrales asiatiques en stan (Kazakhstan, le Kirghizistan, l’Ouzbékistan et le Tadjikistan), seront de plus en plus appelés à compter sur les banques chinoises, l’AIIB et la NDB. A Oufa, l’Inde et le Pakistan ont achevé un processus de mise à niveau dans lequel ils sont passés du statut d’observateurs à celui de membres de l’OCS. Cela en fait un G8 alternatif.

En attendant, quand on en arrive à l’Afghanistan assiégé, les nations du BRICS et de l’OCS ont maintenant appelé «l’opposition armée à désarmer, à accepter la Constitution de l’Afghanistan, et à couper les liens avec al-Qaïda, ISIS, et d’autres organisations terroristes». Traduction : dans le cadre de l’unité nationale afghane, l’organisation accepterait les talibans dans le cadre d’un futur gouvernement. Leurs espoirs, avec l’intégration de la région à l’esprit, serait un avenir stable en Afghanistan en mesure d’absorber plus de Chinois, des investissements russes, indiens et iraniens, et la construction – enfin! – d’un pipeline de gaz de $10 Mds, long de 1 420 km traversant le Turkménistan, l’Afghanistan, le Pakistan et l’Inde (TAPI), prévu de longue date. Du gaz qui pourrait bénéficier à ces nouveaux membres de l’OCS qui ont soif d’énergie, le Pakistan et l’Inde. (Ils recevront chacun 42% du gaz, les 16% restants étant pour l’Afghanistan.)

L’Asie centrale est, pour le moment, une page vierge pour la convergence des projets économiques de la Chine, de la Russie et de l’Inde. Ce ne fut pas un hasard si, sur son chemin vers Oufa, le Premier ministre Modi a fait escale en Asie centrale. Comme les dirigeants chinois à Pékin, Moscou attend avec impatience (comme un document récent le dit) «linterpénétration et l’intégration de l’EEU et de la ceinture économique de la Route de la soie» dans une Grand Eurasie et «le développement, d’un voisinage commun sûr et stable» à la fois pour la Russie et la Chine.

Et ne pas oublier l’Iran. Au début de 2016, lorsque les sanctions économiques seront entièrement levées, il devrait rejoindre l’OCS, la transformant en un G9. Comme son ministre des Affaires étrangères, Javad Zarif, l’a récemment précisé sur la chaîne 1 de la télévision de la Russie, Téhéran considère les deux pays comme des partenaires stratégiques. «La Russie, a-t-il dit, a été le participant le plus important au programme nucléaire de l’Iran et elle continuera, sous l’accord actuel, à être un partenaire nucléaire majeur de l’Iran.» Il en sera de même, a-t-il ajouté, «au sujet de la coopération dans les secteurs du pétrole et du gaz», compte tenu de l’intérêt commun de ces deux nations, riches en énergie, dans le «maintien de la stabilité des prix du marché mondial».

On a un corridor, on voyagera

À travers l’Eurasie, les nations du BRICS se dirigent vers des projets d’intégration. Un corridor économique Bangladesh-Chine-Inde-Myanmar en développement est un exemple typique. Il est maintenant en cours de reconfiguration en route à voies multiples entre l’Inde et la Chine. Pendant ce temps, l’Iran et la Russie développent un corridor de transport depuis le golfe Persique et le golfe d’Oman jusqu’à la mer Caspienne et  la Volga. L’Azerbaïdjan sera relié au niveau de la mer Caspienne à ce couloir, tandis que l’Inde envisage d’utiliser les ports du sud de l’Iran pour améliorer son accès à la Russie et à l’Asie centrale. Maintenant, ajoutez à cela un couloir maritime qui va s’étirer de la ville indienne de Mumbai vers le port iranien de Bandar Abbas, puis de là, par voie terrestre en Iran, puis maritime dans la mer Caspienne, à la ville d’Astrakhan au sud de la Russie . Et cela ne fait qu’effleurer une partie de la planification en cours.

Voilà des années que Vladimir Poutine avait suggéré qu’il pourrait y avoir une Grande Europe s’étendant de Lisbonne, au Portugal, sur l’Atlantique, à la ville russe de Vladivostok sur le Pacifique. L’UE, sous la férule de Washington, l’a ignoré. Ensuite, les Chinois ont commencé à rêver de la planification de nouvelles Routes de la soie qui, à rebours du voyage de Marco Polo, iraient de Shanghai à Venise (et ensuite à Berlin).

Grâce à un ensemble de pollinisations croisées des institutions politiques, des fonds d’investissement, des banques de développement, des systèmes financiers et les projets d’infrastructures qui, à ce jour, restent largement ignorés des radars de Washington, un cœur eurasien de libre-échange est en train de naître. Un jour il reliera la Chine et la Russie à l’Europe, à l’Asie du Sud, et même à l’Afrique. Cela promet un progrès incroyable. Gardez votre attention, si vous le pouvez, sur l’accumulation des faits sur le terrain, même s’ils sont rarement couverts par les médias occidentaux. Ils représentent le Nouveau Grand – accent sur ce mot – Jeu en Eurasie.

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Géographie, géographie, toujours géographie

Téhéran est maintenant profondément investi dans le renforcement de ses liens avec cette nouvelle Eurasie et l’homme à surveiller sur ce point est Ali Akbar Velayati. Il est le chef du Centre pour la recherche stratégique en Iran et conseiller principal pour la politique étrangère du guide suprême l’ayatollah Khamenei. Velayati souligne que la sécurité en Asie, au Moyen-Orient, en Afrique du Nord, en Asie centrale et dans le Caucase dépend de la poursuite du renforcement d’une triple entente Pékin-Moscou-Téhéran.

Comme il le sait, géo-stratégiquement l’Iran est à la bonne place. Ce pays offre le meilleur accès pour ouvrir les mers dans la région, en dehors de la Russie, et est de toute évidence le seul trajet est-ouest/nord-sud pour le commerce de l’Asie centrale des stan. Pas étonnant alors que l’Iran soit bientôt un membre de l’OCS, alors même que son partenariat avec la Russie est certain d’évoluer. Ses ressources énergétiques sont déjà cruciales pour la Chine, qui les considère comme une question de sécurité nationale et, dans la pensée des dirigeants de ce pays, l’Iran remplit également un rôle clé en tant que plaque tournante dans les Routes de la soie qu’ils projettent.

Ce réseau croissant de routes, de lignes ferroviaires et de pipelines, comme TomDispatch l’a déjà signalé, représente la réponse de Pékin à l’annonce par l’administration Obama d’un pivot vers l’Asie et à l’envie de l’US Navy de se mêler des affaires dans la mer de Chine méridionale. Pékin choisit de projeter sa puissance par l’intermédiaire d’un vaste ensemble de projets d’infrastructures, en particulier les lignes ferroviaires à grande vitesse qui s’étendront profondément dans l’Eurasie, à partir de sa côte Est chinoise. De cette façon, le chemin de fer construit par les Chinois d’Urumqi, dans la province du Xinjiang, à Almaty au Kazakhstan, sera sans aucun doute un jour étendu à l’Iran et traversera ce pays sur son chemin vers le golfe Persique.

Un nouveau monde pour les planificateurs du Pentagone

Lors du Forum économique international de Saint-Pétersbourg le mois dernier, Vladimir Poutine a dit à Charlie Rose de CBS que Moscou et Pékin avaient toujours voulu un véritable partenariat avec les États-Unis, mais ont été éconduits par Washington. Alors, chapeau bas au leadership de l’administration Obama. D’une certaine manière, il a réussi à réunir les deux anciens rivaux géopolitiques, tout en solidifiant leur grande stratégie pan-eurasienne.

Même le récent accord avec l’Iran à Vienne est peu susceptible – surtout compte tenu des faucons de guerre au Congrès – de mettre fin à 36 ans de Grande Muraille de méfiance de Washington à l’encontre de l’Iran. Au lieu de cela, les chances sont que l’Iran, libéré des sanctions, va en effet être absorbé dans le projet sino-russe d’intégration de l’Eurasie, ce qui nous amène au spectacle des guerriers de Washington, incapables d’agir efficacement, se lamentant comme des banshees. 1

Le Commandant suprême de l’Otan, Dr. Folamour, le général américain Philip Breedlove, insiste pour que l’Occident crée une force médiatique de réaction rapide – en ligne sur internet – pour contrer les faux récits de la Russie.

Le Secrétaire à la défense Ashton Carter prétend sérieusement considérer unilatéralement le redéploiement de missiles nucléaires en Europe.

Le candidat à la tête du Joint Chiefs of Staff [État-major interarmes, Ndt], le Commandant de Marines Joseph Dunford, a récemment qualifié directement la Russie de véritable «menace existentielle» pour l’Amérique ; le Général Paul Selva, de l’US Air Force, désigné pour être le nouveau vice-président du Joint Chiefs, a appuyé cette évaluation, en utilisant la même phrase et a rajouté à la Russie, la Chine et l’Iran, dans cet ordre, comme plus menaçants que État islamique (ISIS). Dans l’intervalle, les candidats présidentiels républicains et un ramassis de faucons de guerre du Congrès ne savent que vociférer et pester quand on en vient aux affaires iranienne et russes.

En réponse à la situation ukrainienne et à la menace d’une résurgence de la Russie (derrière laquelle se dresse une résurgence de la Chine), la militarisation de l’Europe, américano-centrée, se poursuit rapidement. L’Otan serait actuellement obsédée par ce qu’elle appelle «repenser la stratégie» – par exemple l’élaboration de scénarios futuristes détaillés de guerre sur le sol européen. Comme l’économiste Michael Hudson l’a souligné, même la politique financière est militarisée et liée à la nouvelle Guerre froide de l’Otan 2.0.

Dans sa dernière stratégie militaire nationale, le Pentagone suggère que le risque d’une guerre américaine avec une autre nation (par opposition à l’épouvantail du simulacre terroriste), bien que bas, augmente et identifie quatre nations comme des menaces : la Corée du Nord, un cas à part et, de manière prévisible, les trois nations qui forment le nouveau noyau eurasien : la Russie, la Chine et l’Iran. Ils sont représentés dans le document comme «des États révisionnistes», défiant ouvertement ce que le Pentagone identifie comme «la sécurité et la stabilité internationale» dans ce qui reste du terrain de jeu éventré entièrement créé par la mondialisation, l’exclusion, le capitalisme de casino en mode turbo et par la marque du militarisme de Washington.

Le Pentagone, bien sûr, ne fait pas dans la diplomatie. Apparemment pas au courant des négociations de Vienne, il a continué à accuser l’Iran de se doter d’armes nucléaires. Et que l’option militaire contre l’Iran est toujours sur la table.

Donc considérez la suite comme la Mère de toutes les superproductions hollywoodiennes [Blockbusters] et regardez comment le Pentagone et les faucons de guerre du Congrès vont réagir à la suite de l’accord de Vienne, et aussi – bien qu’il ait été à peine remarqué à Washington – le nouvel environnement suite au sommet eurasien de Oufa, en particulier avec un nouveau tenancier du bordel de la Maison-Blanche en 2017.

Ce sera un spectacle. comptez là-dessus. La prochaine version de Washington essayera-t-elle de faire avec une Russie perdue ou enverra-t-elle des troupes? Verra-t-on contenir la Chine ou le califat de ISIS? La collaboration avec l’Iran va-t-elle fonctionner pour lutter contre ISIS ou va-t-on la dédaigner? Verrons-nous vraiment un pivot vers l’Asie pour de bon et un abandon du Moyen-Orient ou vice-versa? Pourrait-il tenter de contenir la Russie, la Chine et l’Iran simultanément ou trouver un moyen de les jouer les uns contre les autres?

En fin de compte, quoi que fasse Washington, ce sera certainement le reflet de la crainte de l’augmentation du développement économique stratégique entre la Russie et la Chine, une réalité déjà visible à travers l’Eurasie. A Oufa, M. Poutine a déclaré à Xi sur le dossier : «En combinant nos efforts, il n’y a aucun doute que nous [la Russie et la Chine] pourrons surmonter tous les problèmes qui se présenteront à nous

Par efforts, il faut comprendre de nouvelles Routes de la soie, l’Union économique eurasienne, la croissance du BRICS, l’expansion de l’Organisation de coopération de Shanghai , les banques basées en Chine, et tout le reste de ce qui ajoute à ce début d’intégration de parties importantes de la masse terrestre eurasiatique. Quant à Washington, volera-t-il comme un aigle? Dites plutôt : se lamentera-t-il comme une banshee.

Pepe Escobar est correspondant itinérant pour Asia Times, analyste pour RT et Spoutnik, et habitué de TomDispatch. Son dernier livre est l’Empire du Chaos. Suivez-le sur Facebook en cliquant ici.

Traduit par jj, relu par Diane pour le Saker Francophone

 

  1. Dans les légendes du folklore irlandais et écossais, la banshee est décrite comme une messagère de mort, une créature surnaturelle féminine qui commence à gémir ou crier quand quelqu’un est sur le point de mouri… La banshee est souvent comparée à d’autres créatures légendaires d’Europe ou du monde, comme la Dame blanche. Wikipédia

samedi, 29 août 2015

Naar nieuwe belangrijke geopolitieke wijzigingen?

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Naar nieuwe belangrijke geopolitieke wijzigingen?
 
Verhouding Rusland-China-Amerika bepaalt Europese macht
 
Peter W. Logghe
Ex: Nieuwsbrief Deltastichting Nr. 95 - Augustus 2015

Koopt China haar belang in Rusland?
 
Midden juni geraakte bekend dat China in het zuidoosten van Siberië, in de regio Transbaikalië (aan de Chinese grens gelegen) voor ongeveer 300 miljoen euro zal gaan investeren. Volgens berichten het om investeringen in een agrarisch gebied van ongeveer 115.000 hectaren groot. Enkele dagen later merkte de gouverneur van het nog oostelijker gelegen joods autonoom gebied (met 176.000 inwoners) op dat Chinese ploegen daar reeds meer dan 80% van de grond bewerken, waarvan 85% met soja bepland is.

China is bezig aan een stille, maar opmerkelijke opmars in Rusland, zoals het dat in het verleden deed in Afrika bijvoorbeeld. China zoekt grondstoffen, zoekt uitbreiding van importproducten. Vooral het Russische Siberië komt steeds vaker in beeld en de reden hiervoor is natuurlijk vrij duidelijk: De oppervlakte van Siberië bedraagt ongeveer 13,1 miljoen km2, waarin 40 miljoen inwoners leven. China is ongeveer een kwart kleiner, maar daar leven 33 keer zoveel mensen.

Sommige Russische politici – de liberaal-democraten om ze niet te noemen – schreeuwen al moord en brand en zien een dreigende invasie van Chinezen op zich af komen. Het zou wel eens kunnen dat hier gewoon een volgende zet op het geopolitieke wereldschaakbord bezig is tussen de verschillende grote partners, Amerika, Rusland en China.

Indamming van Rusland als actueel Amerikaans buitenlands beleid

Voor steeds meer politieke commentatoren is het duidelijk dat vrede en stabiliteit in Europa onmogelijk zullen blijken als ze tegen Rusland gericht zullen zijn. Maar sinds de crisis in Oekraïne kwam dit natuurlijk wel in een ander licht te staan. Konden sommigen de Russische operatie in de Krim geopolitiek nog enigszins plaatsen, dan bleek de bewapening van separatisten in Oekraïne voor velen een brug te ver! Het beeld dat velen van Rusland hebben – vooral, maar niet alléén NAVO-voorstanders – werd hierdoor eerder versterkt: Moskou, zo leek het wel, zou zich niet aan internationale verdragen houden, breekt het volkerenrecht waar het haar uitkomt, en geeft alleen maar de indruk mensenrechten te respecteren.

Men kan nochtans ook niet om de vaststelling heen dat Amerika er alles aan doet om de Koude Oorlog verder te zetten, en dat Rusland door haar ‘boerse’ opstelling argumenten in grote mate versterkt. Rusland zit in een moeilijke geopolitieke toestand. Heel wat voormalige Warschaupakt-leden werd intussen een sterke NAVO-partner. Had Rusland tot voor enkele jaren nog de wereld als geopolitieke Bühne, dan is die nu ingeperkt tot de periferie rond Rusland. Zelfs het Russische grondgebied zelf wordt stilaan geopolitiek strijdtoneel….Enkele bijzondere problemen houden de Russische bewindvoerders zeer bezig: Ten eerste ziet men het gevaar van latent etnische spanningen, gecombineerd met een extreme vorm van islamisme in Centraal Azië. Bijzonder veel Russische staatsburgers vechten nu al mee in de rangen van IS, en die strijders komen stilaan terug binnen gesijpeld.

Rusland ziet de Oekraïnecrisis, gekoppeld aan het in 2008 geëscaleerd conflict met Georgië en de verschillende gekleurde revoluties in en rond de Kaukasus als een nieuwe ronde in een geopolitiek spel waarin de VS als enige grootmacht er alles op alles op zetten om Rusland onder de duim te houden. Voor veel Russische commentatoren houdt de Koude Oorlog gewoonweg verder aan en sloot de NAVO – onder leiding van de VS natuurlijk – Rusland geleidelijk op in zijn binnengrenzen. Aan de buitengrenzen houden nieuwe, betrouwbare NAVO-lidstaten de wacht.

Een derde problematiek maken de Rusland “in het buitenland” uit. In de postsovjet-ruimte leven – het Baltikum inbegrepen – ongeveer 17 miljoen Russen, waarvoor het moederland zich verantwoordelijk voelt. Zal Rusland naar militaire middelen grijpen om hun belangen veilig te stellen? Stelt u even voor dat Rusland de Amerikaanse Monroedoctrine zou aanwenden om daar in te grijpen waar de belangen van “haar” Russische burgers in gevaar of in het gedrang komt?

Naar een einde van de indammingspolitiek? China als Dritte im Spiel?

china407-8001052.jpgEn zo komen we terug op Amerika. Als er iets is, dat de VS met 
bijzondere argwaan gadeslaan, zijn het maneuvers waarbij gebieden die voor haar strategisch zijn, 

toegang zou kunnen worden ontzegd. En dan valt natuurlijk de naam van die ‘andere’ supermacht, China.afgesloten worden, of waarbij hun de 

Ook in de multipolaire wereld, met haar grote economische belangen, is het duidelijk dat de handelingsvrijheid van de VS niet primair belemmerd wordt door Rusland. Rusland is momenteel – hoezeer bepaalde Russofielen dit ook kunnen of zullen betreuren – geen échte relevante geopolitieke factor. China is momenteel de enige wereldmacht die in staat is de VS te stoppen, of fundamenteel te hinderen. Economisch, financieel en technologisch is China stilaan zelfs de meerdere van de VS.

De voorbije jaren concentreerden de Amerikanen zich dan ook vooral op de vraag wat men zou moeten doen als bijvoorbeeld China de toegang tot operatiegebieden in Zuid-Oost- en Oost-Azië zou verhinderen. Wat als de toegang tot bepaalde strategische gebieden in de Stille Oceaan door China onmogelijk wordt gemaakt. Het is geen geheim dat de Volksbevrijdingsmarine al meer opdrachten uitvoert dan alleen de controle op de eigen kusten uit te voeren (zie vorige Nieuwsbrief van onze vzw…). Deze geopolitieke machtsuitbreiding van China komt voor de VS zeker niet als een verrassing uit de lucht vallen.

De VS hebben verschillende strategische scenario’s op zak, een zogenaamde dubbele strategie. De eerste strategie bestaat erin dat men China  prikkelt om deze weg niet te gaan. Zelfs verregaande economische samenwerking met China zou tot de mogelijkheden behoren, terwijl men verder zou bouwen aan militaire en technologische allianties in de regio, om de groeiende invloed van China in te dammen. De samenwerking met China zou kunnen op voorwaarde dat China de geopolitieke macht in de VS in de regio niet vermindert of afbouwt…

Een andere strategische keuze zou een Russisch-Amerikaanse alliantie kunnen zijn, een troefkaart waardoor een tot hiertoe louter maritieme indamming van China vervolledigd zou kunnen worden door een continentale insluiting. Een keuze die voor de VS bijzonder problematisch is, natuurlijk, want dan komen ook enkele strategische keuzes in Oost-Europa onder druk. Zelfs Europa zou de gevolgen van deze mogelijke nieuwe en onuitgegeven alliantie bepaald wel voelen.

Peter Logghe

jeudi, 27 août 2015

La cinquième colonne de Washington

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La cinquième colonne de Washington
 
Il a fallu vingt ans à la Russie et à la Chine pour comprendre que des ONG dites « démocratiques » et « droitdelhommistes » au sein de leur pays, sont des organisations subversives subventionnées par le département d’Etat et une ribambelle de fondations privées sous l’égide de Washington.
 
Ex: http://www.bvoltaire.fr
 

Il est temps que l’Amérique soit reprise en main par Donald « Tsunami » Trump » (TT) ! Je ne dis pas que « TT » est un enfant de chœur, mais au moins nous saurons ou nous irons. Je peux toujours rêver.

Il n’y a pas qu’une cinquième colonne islamique en Occident, mais aussi celle de Washington à l’intérieur de la Russie et de la Chine. Il a fallu vingt ans à la Russie et à la Chine pour comprendre que des ONG dites « démocratiques » et « droitdelhommistes » au sein de leur pays, sont des organisations subversives subventionnées par le département d’Etat et une ribambelle de fondations privées sous l’égide de Washington. L’objectif de ces ONG est de déstabiliser ces deux pays résistants, afin qu’ils se soumettent à l’hégémonie américaine. La cinquième colonne de Washington a provoqué la « révolution de couleur » en Géorgie et en Ukraine, qui est une province russe depuis des siècles. Lorsque Poutine fut élu, Washington utilisa sa cinquième colonne pour jeter quelques milliers de manifestants dans la rue, dénonçant que Poutine « avait volé son élection. » La propagande américaine n’a aucun effet sur la Russie, dont les citoyens soutiennent à 89% leur Président. Les 11 % restants sont composés exclusivement de russes qui croient que Poutine est trop conciliant avec les agressions occidentales. Cette minorité soutien également Poutine. Ils veulent simplement qu’il soit plus ferme. Le pourcentage actuel de la population que Washington fut capable de transformer en traitres, ne représente que 2 à 3% . Ces traitres sont des « pro-occidentaux », des « intégrationnistes atlantistes », prêts à se soumettre à l’Amérique en échange de monnaie sonnante et trébuchante. La cinquième colonne de Washington à jeter sur les pavés de Moscou quelques milliers de personnes, n’a que d’effet sur des occidentaux insouciants. En effet, un nombre d’Occidentaux pensent que Poutine a volé son élection et aurait l’intention de profiter de sa position pour reconstruire un empire Soviétique pour écraser l’Occident. Écraser l’Occident ne serait pas très difficile, vu qu’il y œuvre de lui-même.

La Chine, obsédée de devenir riche, est un pion facile pour Washington. La Fondation Rockefeller soutient dans les universités des professeurs chinois pro américains. Les entreprises américaines créent des « conseils d’administrations » superflus, dans lesquels siègent des fonctionnaires du parti au pouvoir, moyennant des rémunérations élevées de « directeurs ». Ce qui compromet la classe dirigeante chinoise. Espérant avoir ainsi compromis la classe dirigeante par la corruption, Washington a inauguré les manifestations des ONG, espérant que les manifestations se propageraient à travers le pays et que la classe dirigeante corrompue par l’argent américain, serait lente à percevoir le danger. La Russie et la Chine ont finalement compris l’entourloupe. C’est à peine croyable que ces deux pays que Washington désigne comme des « menaces » purent être tolérants si longtemps concernant le financement de ces ONG. Cette tolérance sino-russe sur la cinquième colonne de Washington a dû encourager les néocons à pousser le monde au conflit. Mais, comme on dit, toute bonne chose a une fin. Le rapport Saker explique que la Chine, a enfin réagit pour se protéger de la subversion de Washington. Comme la Russie qui s’autodéfend désormais. Les américains devraient redevenir humbles et mettre au vestiaire leur arrogance. « Tsunami Trump » sera-t’il l’homme qui maitrisera les folies de la doctrine Wolfowitz qui exige que Washington doit être maitre du monde, ce qui présuppose la soumission de la Chine et de la Russie ?

mercredi, 12 août 2015

Route des épices et conquête du Pacifique

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Route des épices et conquête du Pacifique

Robert Steuckers

Recension : Carlos Canales y Miguel del Rey, Naves negras – La Ruta de las especias, EDAF (http://www.edaf.netedaf@edaf.net ), Madrid, 2015.

La collection historique EDAF, publiée en Espagne, est remarquable à plus d’un titre. Elle se focalise essentiellement sur l’histoire militaire espagnole depuis les Celtibères. Le dernier volume paru est consacré tout à la fois à la recherche tâtonnante et épique des meilleures routes pour obtenir les épices si convoitées, quand l’Europe était bloquée en Méditerranée par le verrou ottoman, installé surtout depuis la conquête de Constantinople en 1453. L’Europe, acculée par la pression turque, risquait d’étouffer, dos à l’Atlantique alors res nullius, et se trouvait donc devant une nécessité impérieuse : renouer commercialement avec les Indes et la Chine, alors principales créatrices de richesses, soit en faisant sauter le verrou ottoman (opération impossible à l’époque), soit en contournant l’Afrique (le projet portugais), soit en dégageant la Volga de l’étau des Tatars islamisés (l’option russe), soit en voguant vers la Chine par l’Ouest (le projet de Colomb). Ce sont les deux projets ibériques qui obtiendront le plus retentissant succès, bien que les efforts russes en direction de la Caspienne n’aient pas été vains. Les Portugais et les Espagnols contourneront l’Afrique en direction de l’Océan Indien prenant ainsi les Ottomans à revers qui riposteront en conquérant le Levant, la Mésopotamie et l’Egypte.

Colomb, en voulant aller au Cathay (Chine) et aux Indes des épices par les voies maritimes de l’Ouest atlantique, croyait à la véracité des calculs faux d’un géographe et cartographe italien, Toscanelli, qui, en 1474, avait dessiné une carte où l’île de « Cippangu », soit le Japon, se trouvait à hauteur du Mexique et le Cathay au large de la Californie. Toscanelli, inspiré par Eratosthène, imaginait que la Terre avait une circonférence de 29.000 km, alors que le chiffre exact est de 40.000 km. Entre les côtes portugaises et l’hypothétique emplacement de Cippangu, il n’y avait donc pas une distance maritime facilement franchissable mais d’abord la colossale barrière d’un Nouveau monde américain, s’étendant de l’Arctique à l’Antarctique, et, derrière elle, une immense « Mer du Sud », l’Océan Pacifique. L’ouvrage très documenté et richement illustré de nos deux auteurs raconte l’histoire héroïque de la conquête du Pacifique par les forces ibériques, à commencer par la recherche d’un passage à travers l’immense barrière américaine lors de l’expédition de Magellan.

Cette expédition inaugure la conquête du Pacifique, gigantesque espace maritime, que n’avaient même pas deviné les plus méticuleux des cartographes prédécesseurs de Mercator, dont la maîtrise, on le verra, assure la domination mondiale. En s’installant aux Philippines, les Espagnols tiennent en échec les marins chinois et japonais et deviennent les premiers Européens à dominer cet immense espace maritime qui leur sera successivement contesté par les puissances protestantes (Hollande et Angleterre) puis par les Etats-Unis qui les évinceront suite à la guerre de 1898, où l’Espagne perd les derniers de ses atouts impériaux. Cet effondrement provoque la fameuse crise politique et culturelle de 1898 qui force l’Espagne à se penser autrement qu’en l’instrument d’une impérialité voulue par la divine providence. L’Allemagne prend brièvement son relais dans le Pacifique, au nom de l’ancienne fraternité impériale du temps de Charles-Quint, et s’installe aux Mariannes, dominant provisoirement le Pacifique sans pour autant y déployer une volonté géopolitique suffisante. Quand le géopolitologue Karl Haushofer rencontre Lord Kitchener aux Indes, alors qu’il faisait route vers le Japon pour y assumer les fonctions d’attaché militaire allemand, leur conversation, amicale, tourne autour de la maîtrise du Pacifique : Kitchener semblait privilégier une entente anglo-allemande dans cette région maritime. Il ne souhaitait ni une présence américaine accentuée (au-delà des Philippines) ni une conquête japonaise, en dépit de l’alliance anglo-japonaise contre la Russie en 1904-1905. Pour Kitchener, l’éviction des puissances européennes hors de cet espace maritime sonnerait le glas de la prééminence européenne dans le monde. Le vieux général britannique a été prophète, tout en se mettant en porte-à-faux par rapport aux options impérialistes anglaises habituelles. Le Japon déclarera la guerre à l’Allemagne en 1914 pour pouvoir s’emparer, à peu de frais, des Mariannes et des bases chinoises de la marine du Kaiser. Cet élargissement de son assiette géopolitique dans le Pacifique lui vaudra l’inimitié implacable des Etats-Unis qui, à l’occasion de la seconde guerre mondiale, s’empareront à leur tour des Mariannes, ex-espagnoles, ex-allemandes, ex-japonaises, scellant de la sorte leur pouvoir dans la « Grande Mer du Sud », fortement consolidé par leur présence au beau milieu de l’Océan Indien, à Diego Garcia, île minuscule transformée en une formidable base aéronavale à partir de laquelle les Américains sont capables de frapper tous les littoraux et arrière-pays de l’Océan Indien ou de la « Zone des moussons », de l’Afrique du Sud à la péninsule arabique, de l’Inde à Singapour et de Singapour à l’Ouest de l’Australie. C’est à partir de Diego Garcia que les bombardiers américains ont frappé l’Afghanistan dès l’automne 2001. Demain, ce sera au départ de cette même base qu’ils pourront, le cas échéant, frapper les îles ou atolls conquis ou fabriqués par la Chine dans la Mer de Chine du Sud. Avec leurs maîtrise du Pacifique et leur domination de l’Océan Indien au départ de la petite île de Diego Garcia, les Etats-Unis peuvent prétendre être une puissance globale, la première puissance globale de la planète, dont la prééminence est toutefois contestée aujourd’hui par des forces politiques sud-américaines, russes, indiennes, persanes et chinoises.

Lord Kitchener et Karl Haushofer, qui deviendra bien vite un grand spécialiste du Pacifique, avaient raison : la maîtrise de la « Grande Mer du Sud » est la clef de la puissance globale qu’exercent aujourd’hui les Etats-Unis. Cette puissance, initialement, a été espagnole et habsbourgeoise, seule synthèse légitime à nos yeux (l’Angleterre et la France n’ont aucune légitimité traditionnelle en Europe : elles représentent toutes deux des forces obscures et malsaines, issues de la forfaiture anti-templière de Philippe le Bel, des platitudes morales de Louis XI ou de la piraterie utilisée par Elisabeth I). Il faut sans cesse rappeler que cette synthèse du 16ème siècle de Charles Quint est celle qui unit les légitimités bourguignonne (Marie, fille de Charles), habsbourgeoise (Maximilien, fils de Frédéric III), castillane et aragonaise (Ferdinand et Isabelle), celle que l’historien catholique belge Luc Hommel nommait la « Grande Alliance », celle en laquelle voulait nous ancrer un autre historien oublié, Drion du Chapois. C’était le seul projet européen valable, qui aurait pu sauver l’unité de notre civilisation, empêcher préventivement que nous ne tombions dans les abjections actuelles : il a été contrecarré par toutes les voyoucraties incapables d’avoir une vision synthétique et longue-termiste de l’histoire et du destin européen.

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L’ouvrage de Canales et del Rey a été rédigé sur le ton épique, mettant l’accent sur le caractère résolument aventureux des expéditions espagnoles et portugaises en Extrême-Orient, où deux éthiques guerrières se sont affrontées : celle du chevalier (le caballero) et celle du samourai. Les conflits entre Espagnols, d’une part, et seigneurs de la guerre chinois (comme le célèbre Li Ma Hong) ou Indonésiens musulmans se succédaient pour la maîtrise des ports littoraux, de Taiwan, des Philippines, des Moluques (où le Sultan de Ternate a essayé d’expulser les Ibériques des « épiceries ») ou de Malacca (où le Sultan d’Aceh harcelait les Portugais). Le gouvernement portugais de Goa, face à ces assauts continus, voulait capituler, se replier sur les seules Indes et abandonner les comptoirs indonésiens et pacifiques. Le Roi Sébastien, qui mourra les armes à la main au Maroc en 1578, envoie un capitaine exceptionnel, pétri des idéaux de la vieille chevalerie, Luis de Ataide, Comte d’Atouguia et Marquis de Santarem. Celui-ci déclare : « Je veux tout conserver et, moi vivant, nos ennemis ne gagneront pas un pouce de terrain ». La mort héroïque de Sébastien et de la fine fleur de la chevalerie portugaise sur le champ de bataille marocain d’Alcazarquivir en 1578 plongera l’empire lusitanien dans le chaos, avant que l’on ne se décide à donner la couronne du Portugal à Philippe II d’Espagne en 1580. Le contrôle effectif des possessions portugaises se fera à partir de Manille, pourtant assiégée par la piraterie chinoise et japonaise, par les éléments musulmans de l’archipel philippin et par les Moluquois.

L’ouvrage de nos deux auteurs nous révèle également une quantité d’informations aujourd’hui oubliées en Europe sur le Japon et la Chine des 16ème et 17ème siècles. Les activités d’un commerçant armé japonais Luzon Sukezaemon, hostile à toute présence ibérique dans le Pacifique, montrent déjà les lignes de force de la future expansion japonaise après l’ère Meiji : Sukezaemon, en effet, a cherché, y compris avec l’aide du chef chinois Li Ma Hong, à maîtriser les Philippines pour assurer son commerce florissant avec les ports chinois et avec le Cambodge, activités marchandes qu’il poursuivra après être tombé en disgrâce au Japon. On peut dire que Sukezaemon est un précurseur inconscient mais pragmatique de l’idée d’une « sphère de co-prospérité est-asiatique », contrariée dans son développement endogène par une présence étrangère à l’espace asiatique et pacifique, qui bouleverse, par sa simple présence, des flux locaux que les autochtones auraient voulu voir se développer sans cette immixtion. Déjà, à cette époque, le Japon faisait pression, depuis le Nord de l’espace pacifique, sur les Philippines devenues espagnoles et dont les gouverneurs tentaient plutôt de se projeter vers le Sud indonésien, comme il fera pression sur les Philippines américaines après 1898, tout en visant le pétrole indonésien pour parfaire l’industrialisation envisagée par l’ère Meiji. Cette menace japonaise du 16ème siècle avait été bien perçue par le vice-roi du Mexique Martin Enriquez qui a ordonné à l’explorateur Juan de la Isla de cartographier l’océan jusqu’au 60° degré de latitude nord, soit jusqu’au Kamtchatka russe d’aujourd’hui, et de dresser un inventaire aussi complet que possible des populations indigènes et de leurs mœurs. L’objectif est de tenir en échec un Japon qui a certes pour atout une chevalerie belliqueuse et héroïque, admirée par les hidalgos castillans et aragonais, mais pour désavantages une marine peu expérimentée et des navires mal équipés en artillerie.

D’autres capitaines, particulièrement audacieux, interviendront au Siam et en Indochine. Quelques explorateurs découvrirent même l’Australie mais sans pouvoir exploiter cette découverte : leur expédition a donc été oubliée et redécouverte par un chercheur australien Lawrence Hargrave en 1909. Ces aventures extraordinaires seront freinées par deux facteurs : les querelles entre jésuites portugais et franciscains espagnols dans le camp catholique, dont les arguments pseudo-théologiques rencontrent l’incompréhension des Asiatiques ; la concurrence entre Anglais et Hollandais dans le camp protestant, pour des motifs essentiellement commerciaux. Les rapports privilégiés entre Japonais et Espagnols, pourtant promis à un avenir fécond, prendront fin avec l’irruption des Hollandais dans la région, dès les expéditions de Joris van Spielbergen. Les Hollandais seront plus tard évincés par les Anglais, sauf, bien sûr, en Indonésie, dont la conquête totale s’achèvera une grosse vingtaine d’années après Waterloo, les Pays-Bas unis étant alors libérés de la menace française. Le 17ème siècle, déplorent nos deux auteurs, sera une guerre entre Européens en Extrême-Orient, dont tâcheront de tirer avantage Chinois, Japonais, Javanais, ressortissants de Bornéo, etc. Les premiers perdants de cette lutte quadrangulaire furent les Portugais, qui ne bénéficient plus de l’appui espagnol à partir de 1640, où les deux couronnes se séparent après avoir été unies pendant soixante ans. Les Anglais maîtriseront les Indes, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et quelques comptoirs épars mais sans jamais se tailler une présence dans la partie la plus œcuménique de l’espace pacifique, entre le Japon, les Philippines, l’Indochine, Formose et le littoral chinois : il faudra attendre le 19ème siècle et les sales guerres de l’opium pour que la pression anglaise se fasse sentir lourdement sur les côtes chinoises. L’Espagne gardera les Philippines envers et contre tout jusqu’en 1898. L’aventure commencée avec les navires que les Japonais nommaient les kurofune, les « navires noirs » prenait alors fin, réduisant à néant les efforts héroïques de soldats, de marchands, de vice-rois, de gouverneurs, de religieux et de marins qui s’étaient déployés dans les pires difficultés depuis le début du 16ème siècle, depuis la mort au combat de Magellan aux Philippines.

Enfin, dernière remarque, l’épopée que retracent Canales et del Rey, est tellement époustouflante qu’on a peine à croire qu’elle ait été effacée des mémoires et qu’aucune agence cinématographique européenne ne se soit emparée de ces souvenirs magnifiques pour produire quantité de films passionnants afin d’éclipser définitivement ces navrantes historiettes de cow-boys, de gangs new-yorkais ou de gangsters de Chicago et les navets américains. Il faut aussi se rappeler, dans ce contexte, que l’Espagne est la première victime du système propagandiste occidental (franco-anglais) visant à répandre des « légendes noires ». Ses œuvres, pourtant cardinales pour l’histoire de l’humanité, doivent dès lors impérativement être « oubliées » comme on tente aussi d’effacer la geste russe dans le Pacifique (nous y reviendrons) ou toutes les gestes allemandes ou autrichiennes de l’histoire européenne.

Robert Steuckers,

Madrid, juillet 2015.

mardi, 11 août 2015

Les Chinois plus européistes que les Européens

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Plateforme de connectivité. Les Chinois plus européistes que les Européens

par Jean-Paul Baquiast
Ex: http://www.europesolidaire.eu
 
Par européisme, entendons la volonté de rassembler les européens dans une structure puissante et indépendante. Les Américains sous cet angle ne sont en rien des européistes. De plus en plus d'européens eux-mêmes se détournent de cette option pour en revenir à des préférences nationales. Or la Chine affirme au contraire vouloir participer à la construction d'une Europe européiste.
 
Ce n'est évidemment pas par altruisme qu'elle agit ainsi, mais parce que son intérêt, pense-t-elle, est de se confronter avec une Europe puissance capable d'équilibrer sa propre puissance, et de dialoguer avec elle d'égale à égale, en conjuguant les efforts pour la mise en place de grands projets ambitieux. Mieux vaut négocier avec un interlocuteur unique et suffisamment sûr de lui pour ne pas entretenir de réflexes de peur, que s'épuiser à tenter de convaincre 27 Etats faibles, opposés les uns aux autres et nourrissant face à la Chine des réactions de repli.

Nous avions déjà observé, en commentant le programme chinois de Nouvelle Route de la Soie, que les autorités chinoises le présentent, non comme un instrument de conquête, jouant des oppositions entre Etats traversés, que comme un lien permettant de rapprocher ceux-ci entre eux tout autant qu'avec la Chine, y compris dans le cas de frères ennemis comme le Pakistan et l'Inde. Ce rapprochement est d'ailleurs nécessaire à la bonne mise en place de cette Route de la Soie. Peut-on construire des liaisons maritimes et terrestres entre pays qui se font la guerre. De plus, si l'on en croit les Chinois, cette Route jouera dans les deux sens. Autrement dit, elle facilitera certes les exportations et influences chinoises, mais elle devrait réciproquement faciliter l'introduction en Chine de produits et techniques provenant des pays traversés. L'industrie allemande semble d'ailleurs l'avoir parfaitement compris.

Plus récemment, la Chine avait créé la surprise en ouvrant la récente Banque asiatique pour le financement des infrastructures (AIIB) aux capitaux de tous les centres financiers mondiaux qui souhaitaient y participer. Les banques européennes avaient d'ailleurs compris que leur intérêt était là. Au grand déplaisir de Washington, elles se sont empressées de postuler à la codirection de l'AIIB. Les sommes disponibles actuellement restent modestes au regard des trillions de dollars nécessaires à la mise en oeuvre de tous les projets envisagés pour cette Route de la Soie, mais elles grandiront nécessairement au fur et à mesure que ces projets se révéleront profitables à l'ensemble des partenaires.

Une «  Plateforme de connectivité »

Sans attendre, la Chine a décidé d'élargir encore sa démarche, en proposant aux autorités européennes de participer à la mise en place d'une « Plateforme de connectivité » qui rassemblera tous les partenaires autour de programmes partagés, non seulement dans le seul domaine des transports, mais dans la réalisation de vaste ambitions communes. Mais pour cela, conformément à sa démarche « européiste », elle a dès le départ choisi de s'adresser aux autorités européennes, Commission européenne, conseil des ministres européens et Banque centrale européenne. On ne voit pas d'ailleurs comment elle aurait pu procéder autrement.

Curieusement, pour ceux qui ne voyaient dans ces institutions qu'une « troïka » juste bonne à sanctionner les écarts des Etats à une rigueur budgétaire stérilisante, la réponse des Européens a été très positive. Des négociations s'étaient tenu dans une relative confidentialité, mais leur résultat vient d'être annoncé, tant à Bruxelles qu'à Pékin. Nous renvoyons les lecteurs à ce que seront les fondements et les objectifs de cette Plateforme de connectivité, telle que présentés par le Conseil européen lui même, fin juin, à la suite d'un sommet Union européenne-Chine qui vient de se terminer. La Commission comme le Conseil européen considèrent manifestement que le cadre de cette Plateforme de connectivité permettra au mieux de préciser les projets d'investissement encore vagues qu'ils avaient envisagés, notamment ceux concernant les 300 milliards d'euros évoqués par le plan dit Juncker. La déclaration finale convient de réunir le plus vite possible un Sommet pour cette Plateforme. Nous en reparlerons nécessairement ici.

Dans l'immédiat, nous pouvons faire deux observations. La première est que la Plateforme sera nécessairement considérée aux Etats-Unis comme une gifle infligée à Obama. Celui-ci, comme le département d'Etat et le lobby militaro-industriel, ont entrepris de traiter la Chine comme, après la Russie, le second ennemi héréditaire de l'Amérique. C'est dans la zone pacifique que les efforts pour contenir la Chine sont les plus évidents, mais, avec la Plateforme, un nouveau front anti-chinois s'imposera nécessairement aux stratèges américains à leur Est, dans cette Europe qu'ils avaient de bonnes raisons de considérer comme un ensemble de colonies dominées par eux. On peut d'ailleurs se demander ce qu'il adviendra des négociations pour le Traité transatlantique dit TTIP. Si celles-ci doivent faire une place à la Chine, elles n'aboutiront jamais. Les adversaires du TTIP en Europe s'en réjouiront.

La deuxième remarque concerne la place future de la Russie dans ces projets de Plateforme. Géographiquement et économiquement, la Russie devrait en être un partenaire significatif. La Chine est, comme la Russie, membre du Brics. Les nécessaires coopération entre l'Europe et le Brics (euroBrics) que nous considérons ici comme indispensables à l'avenir de l'Europe, avaient jusqu'ici piétiné du fait de la soumission scandaleuse des Européens aux « sanctions » imposées par les Etats-Unis à la Russie. On peut penser que les intérêts économiques et politiques européens, souffrant gravement de ces sanctions décidées à Washington, saisiront l'occasion de la Plateforme pour participer à des projets communs intéressant, non seulement la Chine, mais inévitablement la Russie, alliée de la Chine. Ce sera une excellent chose.

Sources

EU-China Summit - Council of the European Union Joint statement

* Voir aussi deux article de Friends of Europe et de EUobserver

http://www.friendsofeurope.org/global-europe/eu-china-connectivity-thinking-big-acting-small/

https://euobserver.com/opinion/129415

 

lundi, 22 juin 2015

Plan Marshall de la Chine en Amérique du Sud et en Amérique Centrale

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Plan Marshall de la Chine en Amérique du Sud et en Amérique Centrale

Auteur : Valentin Vasilescu
Ex: http://zejournal.mobi

La visite du Premier ministre chinois Li Keqiang au Brésil a débouché sur la signature d’importants accords économiques dans des domaines tels que l’agriculture, l’énergie et les transports, d’une valeur de 53 milliards USD.

Le Brésil livrera à la compagnie aérienne Tianjin Airlines 22 avions de ligne Embraer E-170/175/190/195. La Chine finance à hauteur de 7 milliards de dollars la principale société d’état dans le domaine de l’énergie Petroleo Brasileiro. La Chine achète chaque année plus de 60% du minerai de fer extrait dans le monde entier. C’est pourquoi elle a accordé un prêt de 5 milliards de dollars à la principale compagnie minière brésilienne, Vale, qui exploite les 34 plus grands navires minéraliers du monde (Valemax), construits en Chine.

 

 

La société, ayant comme actionnaire majeur la société chinoise MMG (Chinese Min Metals), a commencé le processus d’ouverture de nouvelles exploitations de minerai de fer, nécessitant un investissement supplémentaire de 16 milliards USD. À la suite de ces investissements, la production actuelle de 330 millions de tonnes, va croître en 2018 jusqu’à 450 millions de tonnes, soit plus que les deux concurrents australiens réunis, BHP Billiton et Rio Tinto. Cette étape est prise en main par un autre groupe chinois, Wuhan, qui a construit le nouveau port brésilien Açu, avec une superficie de 90 kilomètres carrés.

La société chinoise Three Gorges Corp. va construire le barrage et la centrale hydroélectrique de Tapajos dans la jungle amazonienne, dont les coûts sont estimés à 5,9 milliards USD. Un autre projet d’accord est celui d’un chemin de fer transcontinental de 3500 kilomètres qui reliera le port brésilien de Santos sur la côte Atlantique au port péruvien de Ilo, sur l’océan Pacifique. Le coût de ce projet est estimé à 30 milliards de dollars.

 

 

Après le Brésil, le Premier ministre chinois avait poursuivi sa visite du continent sud-américain en se rendant en Colombie, au Pérou, au Chili et enfin en Argentine. La visite a coïncidé avec la prise de contrôle par la MMG (Chinese Min Metals) de la zone d’exploitation minière de Las Bambas au Pérou pour plus de 6 milliards de dollars. En Argentine, les Chinois vont investir 4,7 milliards USD dans la construction de deux grandes centrales hydroélectriques et 11 milliards de dollars dans la construction de quatre réacteurs nucléaires.

La Chine, par le biais de la compagnie HKND de Hong Kong a obtenu la concession de terrains pour la construction d’un nouveau canal, parallèle à celui de Panama, situé à 600 km de là. Le nouveau canal sera situé sur le territoire nicaraguayen et aura une longueur de 278 km, partant de l’embouchure de la rivière Brito dans le Pacifique et se terminant à l’embouchure de la rivière Punta Gorda dans l’océan Atlantique. Le coût du projet est estimé à 40 milliards de dollars, montant dépassant deux fois le PIB annuel du Nicaragua. Le Canal de Panama permet le passage de tankers d’une capacité allant jusqu’à 80 000 tonnes, tandis que le canal du Nicaragua peut assurer le passage de tankers d’une capacité de 330 00 tonnes. La Chine vise à accroître les livraisons de pétrole du Venezuela jusqu’à 1 milliard de barils par jour.

Les relations commerciales de la Chine avec l’Amérique Centrale et du Sud ont presque explosé au cours des 15 dernières années, faisant un bond de 10 milliards de dollars en 2000 à 255,5 milliards USD en 2012. Un nouvel outil créé par la Chine pour soutenir les économies des pays membres du BRICS est la banque AIIB (Asian Infrastructure Investment Bank), où le Brésil (dont l’économie est au sixième rang mondial) est un membre fondateur aux côtés de l’Inde (troisième) et la Russie. Fondamentalement, la Chine applique un « plan Marshall » en Amérique du Sud et en Amérique Centrale similaire à celui entrepris par les Etats-Unis immédiatement après la guerre en Europe occidentale pour contrer l’influence soviétique.

Pourquoi la Chine ne s’est-elle pas précipitée pour investir dans les pays d’Europe de l’Est avec lesquels elle avaient des relations fraternelles jusqu’en 1989 ? La Chine a comme principaux concurrents économiques les Etats-Unis et ses satellites (Japon, Corée du Sud et l’UE). Comme les anciens pays communistes d’Europe sont membres de l’UE et de l’OTAN, la Chine n’y a pas investi d’argent, puisque les investissements chinois sont un levier par lequel ils défendent les intérêts politiques de la Chine dans certaines régions du monde. Cela se traduit par la suppression définitive de l’influence américaine, en particulier politique et militaire, dans les zones où la Chine dirige ses investissements.

- Source : Valentin Vasilescu

dimanche, 21 juin 2015

Chinas maritime und eiserne Seidenstrassen: Mittel zur Weltherrschaft?

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Chinas maritime und eiserne Seidenstrassen: Mittel zur Weltherrschaft?
 
Ex: http://strategische-studien.com

Die Aufrüstung Chinas in der Gegenwart und die Vorbereitungen zum asymmetrischen Krieg auf See

In den letzten Jahren hat China gemäss Publikationen des US-Verteidigungsministeriums in verschiedene wichtige militärische Programme investiert. Es sind dies Waffensysteme, mit denen die chinesischen Seestreitkräfte in einem Konfliktfall mit den USA einen asymmetrischen Krieg führen könnten und dadurch China die Herrschaft über das Ost- und das Südchinesische Meer erlangen dürfte. Dazu gehören nuklear- und dieselelektrisch angetriebene U-Boote, ballistische Lenkwaffen gegen Flugzeugträger, Waffen zur U-Boot-Abwehr, Marschflugkörper gegen Schiffe und Landziele, moderne Überwasserkriegsschiffe und sogar ein Flugzeugträger. Gleichzeitig baut China verschiedene Stützpunkte auf den Spratley Islands und nimmt an der Piratenbekämpfung im Golf von Aden teil. Des Weiteren investiert China in Cyberspace, im Weltraum und im elektromagnetischen Spektrum.[1] Am Ende könnte China dank dieser Rüstungsprogramme die USA aus dem westlichen Pazifik verdrängen und dadurch auch das amerikanische Allianzsystem zerstören. Diese Aufrüstung – 2014 soll China für seine Verteidigung offiziell 136.3 Milliarden US-Dollar ausgegeben haben[2] – könnte aber als Tarnung für eine weit subtilere Strategie dienen.

Die Perlenkette im Indischen Ozean

In den letzten Jahrzehnten hat China den Bau verschiedener Häfen in Staaten des Indischen Ozeans finanziert. Dazu gehören Gwadar in Pakistan, Hambantota in Sri Lanka, Chittagong in Bangladesch und Sittwe in Myanmar. Offiziell dienen die Häfen China dazu, seinen Import an Erdöl aus dem Mittleren Osten und Afrika zu schützen. China bezieht pro Tag über das Meer u.a. aus Saudi-Arabien 997‘000 Barrel, aus Angola 816‘000 Barrel, aus Oman 597‘000 Barrel, aus dem Irak 573‘000 Barrel und aus dem Iran 551‘000 Barrel.[3]

Bei der Versorgung über das Meer ist China mit dem Problem konfrontiert, dass zwei wichtige Chokepoints durch die USA kontrolliert und beherrscht werden. Es sind dies die Strasse von Malakka und die Strasse von Hormoz. Für die Umgehung der Malakkastrasse hat China bereits eine Erdöl- und Erdgaspipeline vom Hafen von Sittwe in Myanmar in den Südosten Chinas gebaut. Diese Pipeline weist eine Länge von 2‘414 km auf und soll seit 2013 für das Umladen von Erdöl aus dem Mittleren Osten einsatzfähig sein.[4]

Im April dieses Jahres hat der chinesische Präsident Xi Jinpeng mit Pakistan einen Vertrag zur Errichtung eines Wirtschaftskorridors zwischen Pakistan und China unterzeichnet. China hat bereits in den Bau des Hafens von Gwadar 200 Milliarden US-Dollar investiert. Der Bau einer Schnellstrasse, einer Eisenbahnlinie und einer Pipeline von Gwadar nach Kashgar in der autonomen Provinz Xinjiang will China mit 46 Milliarden US-Dollars finanzieren.[5]

Mit seiner Perlenlette der Häfen im Indischen Ozean und den erwähnten Pipelines dürfte China die Absicht verfolgen, die Kontrolle der Malakkastrasse durch die USA teilweise zu umgehen und damit die Gefahr eines Unterbruchs seiner Erdöl- und Erdgasversorgung in einem Konfliktfall zu mindern. Diese Perlenkette an Häfen und die zwei Pipelines werden als Chinas maritime Seidenstrasse bezeichnet.

Die eiserne Seidenstrasse

China will sich nicht nur dem Würgegriff der Seemacht USA entziehen, sondern strebt auch die Vorherrschaft über Eurasien an. Geopolitiker wie Halford Mackinder haben schon vor dem Ersten Weltkrieg Eurasien aufgrund seiner geographischen Lage, seiner Ressourcen und seiner Bevölkerungsgrösse als das Zentrum der Welt bezeichnet. Wer Eurasien beherrschen kann, beherrscht die Welt, so Mackinder in einem Referat 1904.[6] China baut nicht nur Pipelines nach Kasachstan und Russland für seine Erdöl- und Erdgasversorgung, sondern errichtet bis 2030 ein Schienennetz von 25‘745 km Länge für Hochgeschwindigkeitszüge für 300 Milliarden US-Dollar. Mit diesem Netz werden alle Städte Chinas miteinander verbunden sein.[7]

Gleichzeitig verbindet China schrittweise die Eisenbahnnetze der Nachbarstaaten mit dem eigenen. Dieses Projekt hat 2008 begonnen und soll zur Eurasischen Landbrücke führen. In Ergänzung zur Transsibirischen Eisenbahn wird eine zweite Eisenbahnverbindung von China über die zentralasiatischen Staaten Kasachstan, Usbekistan und Turkmenistan zum Normalspurnetz Europas gebaut. Mit dieser eisernen Seidenstrasse soll eine direkte Verbindung zwischen dem Osten und dem Westen Eurasiens erreicht werden. Wie im Mittelalter sollen Güter aus China ohne Hindernisse und Verzug die Märkte Europas erreichen. Computer, Autoteile, hochwertige Produkte werden innert 20 Tagen die 10‘780 km von Chongqing in China zu deutschen Städten wie Leipzig zurücklegen.[8] Der Zeitaufwand von 35 Tagen, die der Transport über die Meere benötigt, wird auf beinahe die Hälfte gekürzt werden.

Durch die eiserne Seidenstrasse Chinas soll die Vorherrschaft der Seemacht USA ausmanövriert werden. China plant übrigens den Bau weiterer Eisenbahnstrecken, wie z.B. die Verbindung von Brasilien an die Pazifikküste von Peru. Damit sollen die Nahrungsmittel und Rohstoffe Brasiliens auf chinesischen Schiffen im Pazifik verschifft werden und damit direkt – ohne den Umweg über den Panamakanal, der nach wie vor von den USA kontrolliert wird – China erreichen.[9] Die Machthaber in Beijing planen auch den Bau einer Hochgeschwindigkeitsverbindung zwischen Beijing und Moskau für 230 Milliarden US-Dollar. Innert 2 Tagen sollen die 7‘000 km durchfahren werden.[10]

Fazit

Dieses Jahrhundert könnte nicht nur den Baubeginn der chinesischen Eisenbahnprojekte erleben, sondern möglicherweise dank dieser Eisenbahnnetze bis 2050 auch die Herrschaft Chinas über ganz Eurasien. In diesem Fall würde die Seemacht USA trotz ihrer gegenwärtigen see- und luftstrategischen Überlegenheit ihre Herrschaft über Eurasien verlieren und am Ende auf Nordamerika zurückgedrängt sein.

[1] Office of the Secretary of Defense, Annual Report to Congress, Military and Security Developments Involving the People’s Republic of China 2015, Washington DC, 2015, p. 31.

[2] Office of the Secretary of Defense, p. 50.

[3] Office of the Secretary of Defence, p. 25.

[4] McCoy, A., The Geopolitics of American Global Decline, Washington Versus China in the Twenty-First Century, Informations Clearing House, 2015, p. 7.

[5] McCoy, A., p. 5.

[6] McCoy, A., p. 1-3.

[7] McCoy, A., p. 6.

[8] McCoy, A., p. 6.

[9] Stratfor, Chinese Rail: Fostering Regional Change With Global Implications, May 26, 2015.

[10] McCoy, A., p. 6.

mardi, 16 juin 2015

China slaat de geopolitieke vleugels uit

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China slaat de geopolitieke vleugels uit
 
door Peter W. Logghe
Ex: Deltapers, Nieuwsbrief, Nr. 94, juni 2015


In een eerdere bijdrage, voor het tijdschrift TeKoS, had ik in mijn conclusie het volgende gesteld: “In de confrontatie, die zich aankondigt tussen China en de VS, zal de politieke elite in Europa moeten kiezen.
 
Kiest zij ervoor om in naam van de “Westerse waarden” de imperiale wereldmissie van de VS verder te steunen. Of zal ze daarentegen in het kader van een zelfstandige buitenlandse politiek een andere keuze maken? Het is duidelijk dat het de Chinezen in deze niet gaat om het opdringen van een bepaald moreel-ideologische ordeningspolitiek – zoals het in het geval van de VS wel is – maar om pure nationale belangen, om geopolitieke macht.”

Soms wordt een mens vlugger op zijn wenken bediend dan men voor mogelijk houdt! China werkt in elk geval in snel tempo aan de uitbouw van zijn machtsbasis in de Zuid-Chinese Zee. De tijd lijkt ook voorbij van de ‘zachte druk’. Kritiek op Peking, vooral dan van de buurlanden, heeft het over een (Chinese) politiek “van suikerbrood en zweep”. Neem nu de oprichting van de Aziatische investeringsbank, voor China een groot diplomatiek succes, aldus Albrecht Rothacher in Junge Freiheit (nr. 21, 15 mei 2015), want een duidelijk signaal naar de VS dat men – lees: China – de dominantie van allerlei ‘Amerikaanse’ instellingen als het IWF en de Wereldbank niet langer aanvaardt. Met deze Investeringsbank stelt China in elk geval geld beschikbaar voor grote investeringen door Aziatische bedrijven.

Maar het duidelijkst is de opmars van China als het gaat om grensdiscussies, waar het Middenrijk tot hier toe de deugd van het geduld beoefende. Steeds vaker registreren waarnemers dat China de door haar opgeëiste atollen en eilanden stilaan aan het uitbouwen is tot “onzinkbare vliegdekschepen”. Obama, die wat graag de sympathie van de buurlanden zou willen verwerven, stelde al dat China landen als Vietnam en de Filippijnen “in een ondergeschikte rol aan het duwen is”. De VS kunnen er intussen niet onderuit dat ze tegen de hegemonieplannen van China met lege handen staan.

De (zich aankondigende) grensconflicten spelen zich het duidelijkst af in Zuid-Chinese Zee, waar ook Maleisië, Vietnam, Brunei, Taiwan en Filippijnen aanspraken op maken. Deze zee is goed voor het transport voor 40% van de wereldhandel, wat onmiddellijk haar belang onderstreept. Het totale olie- en grondstoffentransport van Japan, Korea en Taiwan gebeurt via deze waterwegen, die tot hier toe voor iedereen vrij toegankelijk waren. Reeds in de jaren 40 van de vorige eeuw maakte China haar aanspraken op eilandengroepen in de Chinese Zee bekend, bijvoorbeeld op de Spratly-eilanden, die zo’n 1.300 km van de Chinese kusten verwijderd zijn. China onderbouwde haar eisen met het opgraven van grafstèles van Chinese zeelui. Het zwaarste argument, het beslissende ‘argument’ zou wel eens haar uit de kluiten gewassen zeevloot kunnen zijn. Die zeevloot nam onlangs het Woody-eiland in bezit – waar ook Vietnam zijn zinnen op had gezet – en bouwde het eiland intussen uit tot een echte militaire vesting. Dezelfde werken zijn gestart op de Spratly-eilanden, waar bunkers en schuilkelders werden aangelegd, maar ook radar- en raketstellingen. De Chinese minister van Buitenlandse Zaken wist te vertellen dat deze vooral bedoeld waren om reddingacties te faciliteren, het zeeonderzoek verder te helpen en de meteorologie, milieubescherming en de visserij, maar in de buurlanden groeit de onrust.

Het doel van de vele Chinese activiteiten in deze regio mag vrij duidelijk zijn als men even naar het bijgaande kaartje kijkt: De eilandenring rond China, die van Japan tot diep in Zuidoost-Azië reikt, en die tot op vandaag vooral door de VS wordt gecontroleerd, werkte als een soort Amerikaans-Aziatische versie van de containment-theorie. China wil die perse doorbroken, militair, politiek en ook economisch. China wil haar hegemonie over dit stuk oceaan vestigen. De strijd in Oost-Azië is nog maar in haar beginfase.
 
Peter Logghe

lundi, 15 juin 2015

La Chine parie sur l'Amérique du Sud

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LA CHINE PARIE SUR L'AMERIQUE DU SUD
 
Le déclin impérial des États-Unis

Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr

Le Premier ministre chinois, Li Keqiang, a achevé par le Chili une vaste tournée sud-américaine qui, après le Brésil, l’a conduit en Colombie et au Pérou. Si les dirigeants chinois soignent à ce point le continent sud-américain, c’est surtout par intérêt économique. Le cône sud-américain regorge de minerais et d'hydrocarbures, de produits agricoles et d’élevage dont la Chine a besoin. Et comme souvent, les dirigeants chinois n’hésitent pas à faire preuve, sur place, de très grandes largesses financières. 


Mais il y a plus : la Chine parie sur l'Amérique latine et elle sait qu'en s'implantant durablement en Amérique latine, elle  marche sur une région considérée comme l’arrière-cour de Washington. Cette visite de Li Keqiang fait suite au voyage présidentiel dans la région en juillet 2014 du Président chinois Xi Jinping. On voit bien que la Chine suit les dossiers latino-américains de manière scrupuleuse et ne les laisse en aucune manière tomber. Elle ne cesse de réitérer au plus haut niveau de la représentation nationale des tournées régulières sur tout le sous-continent. Ainsi, la Chine parle-t-elle maintenant en Amérique du Sud de bloc à bloc (des Brics à l'Unasur) et nous ne sommes plus en 2013 - le temps passe ici très vite ! - où rencontrant Barack Obama en Californie, elle mesurait encore ses forces avec les Etats-Unis. La Chine ne mesure plus ses forces avec les latinos. Elle parle d'égale à égale, laissant les Etats-Unis à leur déclin impérial annoncé.


Li Keqiang a visité le Pérou. Il faut savoir que quelques jours après la nomination en 2013 du Président chinois actuel, ce dernier rencontrait le Président péruvien Ollanta Humala au Forum économique de Boao dans la ville de Sanya dans la province chinoise de Hainan. Les deux pays signèrent alors 11 accords de coopération. Ces onze accords ont été vérifiés et l'on peut dire accomplis en ce mois de mai 2015. C'est aussi cela la diplomatie chinoise : une diplomatie de la confiance qui n'a rien à voir avec, par exemple les trahisons françaises (affaire du Mistral avec la Russie). La Chine signe et respecte les accords. 


Tout ceci démontre non seulement l'importance que les autorités chinoises accordent aux liens bilatéraux dans la région mais cela démontre aussi le dynamisme des contrats commerciaux signés qui immédiatement entraîne des déplacements d'hommes d'affaires de part et d'autre. On n'est pas dans la palabre mais dans le concret. On n'est pas dans le Consensus de Washington mais dans celui de Pékin. Le Consensus de Pékin (ou Consensus de Beijing), définit la diplomatie et le modèle de développement proposé par la République populaire de Chine, en particulier auprès des pays en voie de développement, notamment en Afrique. L'Occident et la Chine ont ici des positions très différentes sur les besoins et méthodes pour soutenir le développement de ces pays. La position occidentale contenue dans le Consensus de Washington, avec pour axes principaux le libre-échange, la lutte contre la corruption, la transparence, les droits civiques et la démocratisation, ainsi que la défense des droits de l'homme. Au contraire, l'approche diplomatique chinoise prête une grande estime à la non ingérence (indépendance pour les affaires internes) de tout pays, ainsi qu'un développement « à la chinoise » : structurel (chemins de fer, ports, barrages, etc) et économique d'abord (industrie, mines, pétrole), puis éventuellement civique.


De plus, le Président chinois comme son premier ministre connaissent parfaitement bien l'Amérique latine et ses spécificités : ils y ont longtemps voyagé avant d'occuper les postes qu'ils occupent maintenant. On sait d'ailleurs que le Président chinois est un fan du football latino-américain, il en connaît tous les joueurs. On voit donc que nous sommes bien passés à un cran au-dessus dans toutes ces relations protocolaires. L'idéologie n'est plus le facteur déterminant. Le principal aujourd'hui est cette combinaison curieuse de stratégie politique et d'économie immédiate qui fait actuellement la force de la diplomatie chinoise partout dans le monde, y compris en Afrique. La Chine soigne d'ailleurs aussi bien l'Amérique du sud continentale que l'Amérique centrale ou les Caraïbes. L'année dernière, elle avait particulièrement été aux petits soins d'une petite île comme Trinidad-et-Tobago, quatrième puissance gazière du sous-continent.   Le Premier ministre chinois Li Keqiang en visite officielle, a en tout cas confirmé des investissements record au Brésil Des contrats faramineux y ont été signés pour près de 50 milliards de dollars. Le Premier ministre chinois a rencontré la présidente Dilma Rousseff à Brasilia et la Chine a jeté son dévolu sur les infrastructures : les réseaux de transports, les chemins de fer, les routes, les ports et autres aéroports. Parmi ses nombreux projets, la création de ce gigantesque « couloir » ferroviaire entre les océans Atlantique et Pacifique dont nous avons parlé et qui traverserait le Brésil, passerait par la cordillère des Andes pour aboutir au Pérou et dont l'objectif  est de faciliter les exportations de produits brésiliens (comme le soja) vers la Chine. Par ailleurs, c'est une entreprise chinoise qui va se charger de la reconstruction de la base scientifique brésilienne, installée au pôle Sud, pour un budget de près de 100 millions de dollars, la Chine consolidant ainsi ses positions en Antarctique. Pour le Brésil, le partenariat stratégique avec la Chine est un soulagement car la situation économique du pays est très préoccupante. L’inflation a dépassé les 8 %, la croissance est faible, le chômage augmente et les perspectives pour les années qui viennent ne sont pas brillantes. La crise touche actuellement le Brésil de plein fouet. Les favelas et même les prisons sont en révolte. Pour le Brésil, la Chine représente donc un vrai espoir qui pourrait peut-être sortir le pays de l’ornière présente. (La Chine ou la Russie puisque Moscou a aussi décidé de miser sur le Brésil et son pétrole ! ) Il faut bien comprendre que depuis quelques années, les Etats-Unis ont perdu la confiance non seulement en raison de l'espionnage qu'ils pratiquent mais tout simplement parce que surendettés, ce ne sont plus des investisseurs solides.


Ces investissements massifs de la Chine et de la Russie vont apporter un répit à la présidente Rousseff même si face à ces contrats, la presse brésilienne est restée la semaine dernière relativement prudente  car la Chine est aussi réputée pour imposer ses conditions lorsqu’elle investit massivement quelque part. Par exemple, en Afrique, le recours obligatoire aux travailleurs chinois, est notoire. Quelles ont donc été les contreparties brésiliennes ? On ne le sait pas trop si ce n'est la participation du Brésil à la nouvelle architecture financière du monde en construction par la banque et le fonds de réserve asiatique indépendants de la Banque Mondiale et du FMI. La Chine est maintenant le deuxième partenaire commercial et le premier investisseur public en Amérique latine. En 2030, on vient d'apprendre que la bourse de Shanghai devrait devenir la seconde bourse mondiale des valeurs après New York. Le marché boursier chinois dépassera alors très largement le marché londonien ou japonais. 
Avec la croissance latino-américaine qui devrait redémarrer, c'est un autre monde qui se prépare où l'Europe est hélas bien mal en point.

mardi, 09 juin 2015

Chine: routes de la soie et haute mer

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Chine: routes de la soie et haute mer

Auteur : Pepe Escobar
Traduit par jj, relu par Diane pour le Saker Francophone
Ex: http://zejournal.mobi

La semaine dernière, l’annonce par Pékin de son nouveau livre blanc militaire, qui présente une doctrine dépassant le concept de défense offshore pour aller vers une défense en haute mer, n’a pas manqué d’ébranler les certitudes de plus d’un tenant de l’exceptionnalisme états-unien.

Ce que l’on appelle également le projet de Nouvelle route de la soie – dénomination qui a toutes les connotations romantiques d’un certain âge d’or – ne se limite pas à de nouvelles routes, à des chemins de fer à grande vitesse, à des pipelines et à la fibre optique : c’est également un réseau maritime qui s’étend de l’Extrême-Orient au Moyen-Orient et à l’Europe.

Ainsi, l’expansion chinoise en haute mer, de la mer de Chine méridionale au Pacifique occidental et à l’océan Indien, devait être étroitement liée à la protection de la Route de la soie maritime.

Affaire conclue, c’est parti

À mesure que le réseau One Road, One Belt prend forme malgré sa complexité délirante, pas une semaine ne s’écoule sans que la Chine ne signe un nouveau contrat pour la construction d’un pipeline, d’une centrale électrique, d’un réseau de fibre optique ou encore d’une usine en vue d’accélérer l’intégration eurasienne – du Pakistan aux Stans d’Asie Centrale, en passant par tout ce qui relie, par le rail ou la route, la Chine occidentale à la mer d’Arabie et aux installations portuaires de la Corne de l’Afrique.

La logique commerciale qui sous-tend ce déferlement de contrats d’infrastructure est solide : il s’agit d’absorber l’énorme excédent de la capacité industrielle chinoise. Bien entendu, ce processus est étroitement lié à la stratégie énergétique complexe de Pékin, dont le leitmotiv est principalement d’échapper à Malacca 1

La coopération étroite de membres des BRICS tels que la Chine et l’Inde sera absolument décisive pour le succès de l’intégration eurasiatique. Ce processus est déjà en marche avec la banque des BRICS – la Nouvelle banque de développement – qui aura son siège à Shanghai et sera dirigée par un banquier indien. Ce n’est pas un hasard si l’Inde fait également partie des membres fondateurs de la BAII.

Le premier président de la BAII sera Jin Liqun, ancien vice-ministre des Finances et vice-président de l’Asian Development Bank (ADB), dont la direction est nippo-américaine. Les allégations des suspects habituels selon lesquelles la BAII sera une sorte de société secrète chinoise ne tiennent pas debout. Le conseil d’administration sera constitué de représentants de plusieurs puissances mondiales développées et en développement.

La BAII s’annonce déjà comme incontournable dans toute l’Eurasie. Il n’est pas surprenant que les Japonais, se sentant exclus, aient été contraints de relever la barre et d’annoncer l’intention de Tokyo de s’engager à hauteur de pas moins de 110 milliards de dollars dans le financement de projets d’infrastructures d’ici 2020. Le grand sujet de conversation du moment dans toute l’Asie est la guerre des infrastructures.

L’appel de l’Ouest

Il ne faut pas oublier que ce que j’ai appelé le Go West Young Han de l’expansion de l’influence commerciale de la Chine a en fait commencé dès 1999. La première étape s’est traduite par une vague de délocalisation d’usines de la province du Guangdong vers les provinces de l’intérieur. Au bout de quelques années, dans le Triangle du Guangdong – aujourd’hui beaucoup plus riche que bien des pays industriels –, des entrepreneurs soucieux du cycle de vie des produits se sont lancés dans une accélération technologique frénétique. Dans la mégalopole de Shenzhen, les autorités vont d’ailleurs jusqu’à repousser les entreprises moins axées sur la technologie vers la périphérie de la ville.

Dans le domaine des ports de marchandises, sur les dix plus grands ports du monde, pas moins de sept sont en Chine. À lui seul, ce chiffre est révélateur de la domination écrasante de la Chine dans le commerce maritime mondial.

En termes de gestion, le plan 125 – c’est-à-dire le 12e plan quinquennal chinois – expire en 2015. En Occident, peu de gens savent que les objectifs des sept domaines technologiques où la Chine voulait dominer ont été atteints et même, dans certains cas, dépassés. Le grand bond en avant technologique explique pourquoi la Chine est aujourd’hui capable de construire des réseaux d’infrastructures, chose qui semblait auparavant impossible.

Le prochain plan quinquennal s’annonce encore plus ambitieux. Il sera axé, entre autres conséquences de la restructuration du modèle économique de la Chine, sur le lancement par Pékin d’une vague de construction de nouvelles mégalopoles.

The China Dream, qui vient d’être publié par le professeur Liu Mingfu, un spécialiste de premier plan des questions militaires, donne une idée d’ensemble au moment de la montée en puissance de la Chine dans le domaine des infrastructures en Eurasie. Un clash avec les États-Unis semble désormais inévitable.

Les murmures de mécontentement incessants du Pentagone au sujet de la mer de Chine méridionale ne sont que la partie visible de l’iceberg (mortel), mer que Washington considère finalement comme un Grand Lac américain.

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Liu Mingfu, à l’instar d’autres grands analystes chinois, souhaiterait que Washington finisse par trouver un modus vivendi avec la superpuissance mondiale émergente, un peu comme l’Empire britannique a transféré sa domination maritime mondiale aux États-Unis au début du XXe siècle.

Cela n’arrivera pas. Dans l’immédiat, selon la doctrine du pivot vers l’Asie de l’administration Obama annoncé en 2011 par le Pentagone, l’endiguement sera musclé. Toutefois, cela ne marchera que si l’Inde, membre des BRICS, est entièrement solidaire. Et c’est assez peu probable.

En attendant, Washington va continuer d’être submergé de ce type d’analyse paranoïde d’un ancien conseiller stratégique du haut commandement US/OTAN en Afghanistan.

Pendant ce temps sur la Terre…

Ce qu’il faut retenir, et ce qu’a déjà fait une écrasante majorité des pays du Sud, c’est que la stratégie One Road, One Belt de la Chine vise avant tout à établir des relations commerciales équitables. Cette politique la situe à des années-lumière de ce que fait l’Empire avec ses bases militaires et sa sempiternelle guerre bushienne contre le terrorisme, ses infernales listes d’assassinats illégaux et ses bombardements de pays récalcitrants (généralement des républiques arabes séculaires) en vue de leur faire avaler la démocratie à leur sauce.

Le projet One Road, One Belt, immensément ambitieux, couplé à la protection par la marine chinoise des intérêts nationaux en haute mer, s’inscrit en droite ligne dans le plan directeur du Rêve chinois du président Xi Jinping. La meilleure manière de bâtir une société modérément prospère est de construire des infrastructures modernes à l’intérieur du pays avant de se tourner vers l’extérieur et le monde.

Une fois encore, la Chine exportera l’énorme excédent de sa capacité industrielle, poursuivra la diversification de ses sources d’approvisionnement en énergie et étendra son influence commerciale de l’Asie centrale à l’Europe en passant par l’Iran, la Turquie et la Grèce.

La Chine a les moyens financiers de résoudre l’un des problèmes les plus insolubles de l’Inde, à savoir la reconstruction de son infrastructure sclérosée. Dans l’idéal, ces deux membres des BRICS sont appelés à signer contrat sur contrat (d’infrastructure) aux côtés d’un autre membre, la Russie, et d’un Iran qui a regagné la confiance de l’Occident. Cela implique que tout ce qui a trait à la ou aux nouvelles Routes de la soie touche directement pas moins d’un tiers de la population mondiale. Zone d’influence, dites-vous ?

À Washington, on a beaucoup grondé que personne n’a droit à une zone d’influence – en dehors des États-Unis, bien entendu. Pourtant, les efforts économiques, financiers, diplomatiques et géopolitiques de Pékin en vue d’unifier l’Eurasie représentent la surenchère suprême dans l’exercice d’une influence mondiale. Finalement, la tactique habituelle inspirée des Romains, Divide et impera, appliquée par l’Occident, pourrait bien se révéler inopérante.

Notes du traducteur :

(1)Le détroit de Malacca est un passage obligé du trafic pétrolier vers tous les pays d’Extrême-Orient. Il est sous l’étroit contrôle de l’US Navy pour se procurer un maximum de pétrole et de gaz en contournant les eaux où patrouille la marine US.

Sa ruée vers l’Ouest, conséquence naturelle d’une politique officielle lancée en 1999 mais, à l’époque, limitée principalement au Xinjiang, conduit Pékin à s’ouvrir de plus en plus sur le monde. Pour s’en convaincre, il suffit de voir le nombre de pays orientaux et occidentaux qui ont intégré la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (BAII).

samedi, 06 juin 2015

Le condominium Russie-Chine et la Nouvelle Route de la Soie font réfléchir le Maître de l’univers

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Le condominium Russie-Chine et la Nouvelle Route de la Soie font réfléchir le Maître de l’univers (Asia Times)

Quand les flottes russes et chinoises mènent conjointement des exercices navals en Méditérranée et en Mer de Chine de méridionale, les véritables Maîtres de l’univers qui ne sont peut-être pas météorologues commencent à flairer le sens du vent. L’histoire dira peut-être que tout a commencé cette semaine à Sotchi, lorsque leur camelot de service, le secrétaire d’État John Kerry, a rencontré le ministre des Affaires étrangères Lavrov, puis le président Poutine.

Ce qui a mis la puce à l’oreille des véritables Maîtres de l’univers, c’est sans doute la vue de ces soldats de l’Armée Populaire de Libération, défilant côte à côte avec les militaires russes sur la Place Rouge le Jour de la Victoire. Jamais on n’avait vu des troupes chinoises défiler sur la Place Rouge, même à l’époque de l’alliance entre Staline et Mao.

Comme rappel à l’ordre, c’est digne du système de défense antimissiles russe S-500. Les adultes dans les officines à Washington ont peut-être fait les calculs qui s’imposent et conclu que Moscou et Pékin pourraient être sur le point de signer des protocoles militaires secrets similaires au Pacte germano-soviétique (Molotov-Ribbentrop). Le nouveau jeu des chaises musicales a vraiment de quoi rendre fou de rage le « docteur Zbig » qui a fait de l’Eurasie son obsession.

Et voilà que soudain, en lieu et place de la diabolisation incessante de la Russie et des hauts cris de l’OTAN à propos d’une agression russe proférés toutes les dix secondes, nous avons Kerry qui dit que le respect de Minsk-2 est la seule façon de s’en sortir en Ukraine et qu’il mettra sérieusement en garde son vassal Porochenko de ne pas exécuter sa menace de bombarder l’aéroport de Donetsk et ses environs afin de réintégrer le tout dans le giron de la démocratie ukrainienne.

Le sempiternel réaliste Lavrov a qualifié la rencontre avec Kerry de « merveilleuse ». Pour sa part, le porte-parole du Kremlin Dmitry Peskov a décrit la nouvelle entente US-Russie comme « extrêmement positive ».

Ainsi donc, les tenants de la politique autoproclamée tentant d’éviter les « conneries » de l’administration Obama semblent avoir fini par comprendre, en apparence du moins, qu’isoler la Russie ne sert à rien et que Moscou ne reculera jamais sur deux fronts : pas question que l’Ukraine intègre l’OTAN et pas question que les Républiques populaires de Donetsk et Lougansk soient écrasées par Kiev, par l’OTAN et par qui que ce soit d’autre.

Ce dont il a été vraiment question à Sotchi (mais rien n’en est ressorti), c’est de déterminer comment l’administration Obama pourra se sortir du bourbier géopolitique dans lequel elle s’est elle-même enfoncée à la frontière occidentale russe sans trop perdre la face.

À propos des missiles…

L’Ukraine est un État en déliquescence maintenant converti en colonie du FMI. L’Union Européenne n’acceptera jamais de l’accueillir comme membre ou de payer ses factures astronomiques. Le véritable enjeu, aussi bien pour Washington que pour Moscou, c’est l’Iran. Ce n’est pas un hasard si la très suspecte Wendy Sherman, la négociatrice en chef des US dans les pourparlers sur le nucléaire entre l’Iran et le P5+1, faisait partie de la délégation accompagnant Kerry. Un accord détaillé avec l’Iran ne pourra être conclu sans la collaboration essentielle de Moscou sur tout, de l’élimination du combustible nucléaire usé à la levée rapide des sanctions imposées par l’ONU.

L’Iran joue un rôle clé dans le projet chinois des Nouvelles Routes de la Soie. Les véritables Maîtres de l’univers ont dû s’apercevoir (il était temps !) que tout gravite autour de l’Eurasie qui, c’était à prévoir, a volé la vedette lors de la parade du Jour de la Victoire le 9 mai. Après son arrêt d’une portée significative à Moscou (où il a signé 32 accords distincts), le président chinois Xi Jinping est allé conclure des ententes avec le Kazakhstan et la Biélorussie.

Bienvenue dans le Nouvel ordre mondial (des Routes de la Soie) : de Pékin à Moscou par TGV, de Shanghai à Almaty, Minsk et au-delà, de l’Asie centrale à l’Europe de l’Ouest.

Nous savons maintenant que cette aventure commerciale et géopolitique à vitesse grand V est inéluctable, avec la participation de la Banque Asiatique d’Investissement pour les Infrastructures (AIIB), sous la direction de Pékin avec l’appui de Moscou, et de la Banque de Développement des BRICS. L’Asie centrale, la Mongolie et l’Afghanistan (où l’OTAN vient de perdre une guerre) sont inexorablement attirés vers cette orbite commerciale et géopolitique qui englobe tout le centre, le nord et l’est de l’Eurasie.

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Ce qu’on pourrait appeler la Grande Asie est en train de prendre forme, non seulement de Pékin à Moscou, mais aussi de ce centre commercial qu’est Shanghai à la porte de l’Europe qu’est Saint-Pétersbourg. C’est la conséquence logique d’un processus complexe que j’examine depuis un certain temps déjà, c’est-à-dire la rencontre entre la Ceinture économique de la Route de la Soie et l’Union économique eurasiatique, menée par Moscou, que Poutine a décrite comme un nouveau genre de partenariat.

Les véritables Maîtres de l’univers ont peut-être remarqué aussi les discussions très approfondies entre Sergueï Choïgou, ministre de la défense russe, et le général Fan Changlong, vice-président de la Commission militaire centrale de la Chine. La Russie et la Chine comptent effectuer des exercices navals en Méditerranée et dans la mer du Japon, en donnant la priorité absolue à leur position commune en ce qui concerne le bouclier antimissile mondial des US.

À cela s’ajoute cet aspect non négligeable qu’est la découverte, par le Pentagone, que la Chine possède jusqu’à 60 silos de missiles balistiques intercontinentaux (les CSS-4) capables de frapper l’ensemble des US, à l’exception de la Floride.

Dernier point, mais pas le moindre, le déploiement par les Russes du système de défense antimissile ultra perfectionné S-500, qui protégera la Russie contre la Force de frappe mondiale rapide (Prompt Global Strike) des US. Chaque missile S-500 peut intercepter dix missiles balistiques intercontinentaux à une vitesse pouvant aller jusqu’à 24 912 km/h, atteindre une altitude de 185 km et parcourir une distance horizontale de 3 500 km. Moscou soutient que le système ne sera fonctionnel qu’en 2017. Si la Russie est capable de déployer 10 000 missiles S-500, ils seront en mesure d’intercepter 100 000 missiles balistiques intercontinentaux lorsque la Maison-Blanche aura un nouveau locataire.

Les véritables Maîtres de l’univers semblent avoir refait leurs calculs à ce chapitre aussi. La Russie ne peut être réduite en poussières. Le Nouvel ordre mondial (des Routes de la Soie) ne peut être changé. Il vaudrait peut-être mieux alors s’asseoir et discuter. Mais il est préférable de bien tenir votre bride (géopolitique), car ils pourraient encore changer d’idée.

La version française de US wakes up to New Silk World Order (Pepe Escobar / Asia Times) a été reproduite avec l’aimable autorisation du Saker francophone.

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vendredi, 05 juin 2015

China: Silk Roads and Open Seas

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China: Silk Roads and Open Seas

By Pepe Escobar
RT.com

Ex: http://www.lewrockwell.com

Beijing’s disclosure earlier this week of its latest military white paper, outlining a new doctrine moving beyond offshore defense to “open seas” defense, predictably rattled every exceptionalist’s skull and bone.

Almost simultaneously, in Guangzhou, the annual Stockholm China Forum, hosted by the German Marshall Fund and the Shanghai Institute for International Studies, was mired in deep thought examining the vast Eurasian integration project known in China as “One Road, One Belt”.

What is also known as the New Silk Road project – displaying all the romantic connotations of a remix of a golden era – is not only about new roads, high-speed railways, pipelines and fiber optics, but also about a naval network from East Asia all the way to the Middle East and Europe.

So Chinese maritime expansion in the “open seas” – from the South China Sea to the Western Pacific and the Indian Ocean – had to be intimately tied to protection of the Maritime Silk Road.

Got deal, will travel

As the maddeningly complex One Road, One Belt network takes form, not a week passes without China clinching pipeline/power station/fiber optic/ manufacturing plant deals to accelerate Eurasian integration – from Pakistan to the Central Asian “stans”, and including everything from a road/railway linking Western China to the Arabian Sea to naval hubs on the way to the Horn of Africa.

The business logic behind this flurry of infrastructure deals is sound: to absorb China’s enormous excess industrial capacity. This process is of course enmeshed with Beijing’s complex energy strategy, whose main mantra is the famous “escape from Malacca”; to obtain a maximum of oil and gas bypassing waters patrolled by the US.

As Beijing “goes West” – the natural consequence of an official policy launched in 1999, but at the time mostly concerning Xinjiang – it becomes increasingly more open to the world. Just check the array of East and West nations that joined the Chinese-led Asian Infrastructure Investment Bank (AIIB).

Close cooperation between BRICS members China and India will be absolutely key for the success of Eurasia integration. It’s already happening via the BRICS bank – the New Development Bank – that will be based in Shanghai and headed by an Indian banker. It’s not by accident that India is also a founding member of the AIIB.

AIIB’s first president will be Jin Liqun, a former deputy finance minister and former vice-president of the Japanese/American-led Asian Development Bank (ADB). Complaints by the usual suspects that AIIB will be a secret Chinese club are nonsense; the board making decisions includes several developed and developing world powers.

Across Eurasia, AIIB is bound to be the place to go. No wonder the Japanese, feeling excluded, were forced to raise the bar, announcing Tokyo is willing to commit a whopping $110 billion to finance infrastructure projects across Asia until 2020. The talk of the town – actually many mega-towns – across Asia is now all about the “infrastructure wars”.

Dreaming of going West

It’s fascinating to remember that what I called the Go West Young Han story of China’s expanding its trade/commercial clout actually started back in 1999. The first stage was a wave of factories moving from Guangdong province to the inward provinces. After a few years, in the Guangdong Triangle Area – which is now much wealthier than many an industrialized nation – product life-cycle timeline entrepreneurs embarked on frantic technology acceleration. Within the megalopolis of Shenzhen, the authorities actually push lower tech companies to move out of the downtown core area.

In terms of container ports, of the top 10 largest global ports no less than seven are based in China. That’s a graphic indication of China’s overwhelming predominance in maritime trade.

In terms of management, the 125 plan – that is, the 12th Chinese 5-year plan – expires in 2015. Few in the West know that most of the goals encompassing the seven technology areas China wanted to be leading have been achieved and in some cases even superseded. That technology leap explains why China can now build infrastructure networks that previously were considered almost impossible.

The next five-year plan is bound to be even more ambitious. It will focus, among other items, on Beijing’s drive to build a wave of huge new cities, a by-product of China’s restructuring of its economic model.

The China Dream, a new book by Professor General Liu Mingfu – a top military analyst – offers the Big Picture as China’s infrastructure drive across Eurasia gathers pace. A clash with the US is all but inevitable.

The Pentagon’s non-stop rumblings about the South China Sea are just the tip of the (lethal) iceberg; after all Washington considers it an American lake.

Li, as well as other leading Chinese analysts, would like to think Washington eventually finds a modus vivendi with the emerging superpower – as in relinquishing sovereignty, much as the British Empire did to the United States in the early 20th century.

That’s not going to happen. For the foreseeable future, according to the Obama administration’s own “pivoting to Asia”, announced in 2011 at the Pentagon, it will be hardcore containment. That might work only if BRICS member India is totally on board. And that’s quite unlikely.

In the meantime, Washington will continue to be submerged by this type of paranoid analytics, perpetrated by a former strategic adviser to the top US/NATO commander in Afghanistan.

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Check that sphere

The crucial point, already absorbed by the overwhelming majority of the Global South, is that China’s One Belt, One Road strategy is all about trade/commerce/”win-win” business; nothing remotely similar to the Empire of Bases, the never-ending “war on terra”, “kill lists”, and bombing recalcitrant nations (usually secular Arab republics) into “democracy.”

The immensely ambitious One Belt, One Road project, coupled with the Chinese Navy protecting its national interests in the “open seas”, fit into President Xi Jinping’s Chinese Dream in terms of a business master plan. The best way to build a “moderately prosperous society” is by building modern infrastructure internally and by reaching out to the world externally.

Once again, China will be exporting its massive surplus industrial capacity, will keep diversifying its energy sources and will extend its commercial influence from Central Asia all the way to Europe via Iran, Turkey and Greece.

China has the funds to solve one of India’s absolutely intractable problems – the rebuilding of its creaky infrastructure. The optimal scenario sees these two BRICS nations involved in deal after (infrastructure) deal, side by side with BRICS member Russia and “rehabilitated by the West” Iran. This means everything revolving around the New Silk Road(s) directly affecting no less than one-third of the world’s population. Talk about a “sphere of influence.”

There has been many a rumbling in Washington, ruling no one is entitled to a “sphere of influence” – except the US, of course. And yet Beijing’s economic, financial, diplomatic and geopolitical drive to unite Eurasia is the ultimate bid for a global sphere of influence. Against it, the usual Western, Roman-based Divide et Impera tactic may finally not work.

Reprinted from Russia Today.

dimanche, 31 mai 2015

China’s New Roads to Russia

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China’s New Roads to Russia

I know of no comparable global Great Project to equal what is now unfolding, bit-by-bit, as China reveals more about her Silk Road Economic Belt high-speed railway infrastructure network. And it’s now clear that the road will be filled with entire new cities, industrial zones, construction, improving standards of living for hundreds of millions of people previously abandoned. The implications for founding a new global alternative to the bankrupt dollar system are immense.

The Chinese don’t dither around when they’ve reached a consensus. The project of President Xi Jinping to develop a new economic space across Eurasia from Beijing to the borders of the European Union, which he unveiled during one of his first foreign visits as President in 2013 in Kazakhstan, is now known as the New Silk Road Economic Belt.

The project is emerging as the centerpiece of a renaissance in infrastructure construction that will transform and lift the entire world economy for decades. For the economic space encompassing China and Asia, a recent study estimated that over the next years some $8 trillion of infrastructure investment will be needed to bring those economies into modern standards of commerce and development.

A rail renaissance

China began several years ago drawing up plans for a colossal Eurasian and Asian rail infrastructure series of high-speed railroads to provide a future alternative to transport trade to the world. In 2010 Wang Mengshu of the Chinese Academy of Engineering revealed in an interview that China was examining plans to construct a high-speed railway system that will weave together high-speed rail links across Asia and Europe by 2025.

That same year China began what then was the first leg of three planned rail legs. The domestic Chinese part of one route starts in Kunming in Yunnan Province and runs south to Singapore. A second route starts in Urumqi, capital of the Xinjiang Uyghur Autonomous Region, and connect Central Asian countries such as Kazakhstan, Uzbekistan and Turkmenistan with Germany. A third line will connect the city of Heilongjiang in northern China with Eastern and Southern European countries via Russia. At that time China’s aim was to create a pan-Asian rail network to connect 28 countries with 81,000 kilometers of railways.

With Chinese diligence, the country began buying the state-of-the-art high-speed rail equipment from Germany, France, Japan and Canada. By 2010 China had developed its own high-speed rail systems, with advanced trains which run at over 350 kilometers per hour. By 2012 China had built 42 high-speed lines inside China, conceived in their national planning as preparation to launch the greater Eurasia and Asia expanded rail links. China understands the economic value of infrastructure as few nations today. Given the extent of deployment internally since then, today China stands to become the world’s leading exporter of advanced high-speed railway technology to the nations of Asia and Eurasia including Russia, Kazakhstan and Belarus.

On September 7, 2013 in a speech before Kazakhstan President Nursultan Nazarbayev, China’s newly-installed President Xi proposed, for the first time officially, his global New Silk Road strategy, suggesting that China and Central Asia join to build a “Silk Road Economic Belt” to boost cooperation.

Xi proposed that Kazakhstan and other relevant Central Asian countries, including Russia, increase communication and promote regional economic integration in terms of both policy and law. He proposed concretely that China and Central Asian countries compare notes on their respective economic development strategy and work together to formulate plans and measures for regional cooperation. Xi also said that they should work to improve traffic connectivity to open the strategic regional thoroughfare from the Pacific Ocean to the Baltic Sea, and set-up a network of transportation that connects Eastern, Western and Southern Asia. Xi also proposed trade be done with local-currency settlement and not via the US dollar to improve their immunity to financial risks from US future financial warfare, the kind of financial warfare the US Treasury initiated around that time against Iran oil payments and in March 2014 against Russia.

At that time Russia was focused on the war in Syria, on hosting the showcase Sochi Winter Olympics and had not yet clearly formulated its own Eurasian Economic Union in detail. The US coup d’etat in Ukraine that began with Maidan Square protests in November 2014 and escalated into a de facto war situation on the part of NATO against Russia since then, dramatically concentrated Russian energies on developing alternative strategies and firm partners and allies to withstand what were clear threats to Russia’s very existence as a sovereign nation. At the same time China was being confronted by US encirclement in the East China Sea and across Asia known as Washington’s military “Asia Pivot,” aka China Pivot strategy, of containing China’s future economic and political emergence. Ironically, those very US escalations of military pressure brought the two giants of Eurasia—China and Russia—closer together than ever in history.

New Silk Road begins

Those events, which no one could have clearly foreseen in 2010, catalyzed the most dramatic series of changes in world geopolitics since May, 1945. Only this time, as the American Century is sinking in debt and economic depression, Eurasia is rapidly emerging as the most dynamic and far the largest and richest region in the world in terms of resources and especially human resources.

This fact was underscored by the recent visit of China president Xi to three key member countries of the Eurasian Economic Union. A day before Xi was to be one of the honor guests at the May 9 Victory Day celebrations, he had closed door talks with Vladimir Putin. After those talks Putin announced that the two countries had signed a decree on cooperation in connecting the development of the Eurasian Economic Union with the Silk Road Economic Belt project. “The integration of the Eurasian Economic Union and Silk Road projects means reaching a new level of partnership and actually implies a common economic space on the continent,” Putin said.

China agreed to also invest $5.8 billion in the construction of the Moscow-Kazan High Speed Railway, a major boost at a critical time for a project that will be extended to China through Kazakhstan, a part of the route of the new Silk Road project. The total cost of the Moscow-Kazan high speed railroad project is $21.4 billion.

Wasting no time, on May 13, China Railway Group announced it had won a $390 million contract from Russia to build the Moscow-Kazan high-speed railway which is to be further extended to China as part of the new Silk Road project. A consortium led by China Railway with two Russian companies will jointly survey and conduct regional development planning and design for the Moscow–Kazan segment of the Moscow–Kazan–Yekaterinburg high-speed railway line in 2015-2016 according to a report from RT in Moscow.

Chinese participation in the planned Moscow-Kazan. Ekaterinburg High-Speed Rail segment will integrate Russia into the New Silk Road Economic Belt

The day before, on May 7, China’s Xi was in Astana meeting with Kazakhstan President Nazarbayev to concretize Kazak participation in the New Silk Road. China, Kazakhstan and Russia are all founding members of the Shanghai Cooperation Organization as well. Construction on the China-Kazakh part of the New Silk Road high-speed rail line is already underway from China’s side.

The visits of Xi to Kazakhstan and Russia were followed with a three day visit of Xi to Belarus on May 10. Belarus is geographically a critical potential link in a more peaceful world, between the countries of the European Union and the Eurasian countries within the developing New Silk Road project. After their meetings Belarus President Alexander Lukashenko announced he too had agreed to make Belarus a platform for the development of the New Silk Road Economic Belt. Lukashenko revealed that 20 years before as a member of the Parliament of the new independent Belarus as the Soviet Union dissolved he made a visit to China: “I adopted China’s step-by-step economic reform style in Belarus…” That puts the three key countries of the new Eurasian Economic Union—Russia, Kazakhstan, Belarus—fully in the New Silk Road Economic Belt project.

Opening Eurasia to real development

One intriguing and potentially very strategic side benefit of the vast Silk Road Eurasian Economic Union integration that has just been decided will be the dramatic change in the development possibilities of some of the world’s richest undeveloped raw materials, including of gold. Russia and Central Asian states hold perhaps the world’s largest reserves of every imaginable metal and minerals.

Both China and Russia have been building their central bank gold reserves as rapidly as possible. Economic exploitation of gold reserves in Central Asia could become a significant support for that effort.

During Soviet times gold was part of Soviet National Bank reserves but considered a “capitalist relic.” After 1991, in the chaotic collapse of the Soviet Union, Western intelligence agencies in cooperation with Italian organized crime and criminal former Soviet senior bureaucrats organized the theft of the entire gold reserves, more than 2,000 tons of bullion, from the Soviet Gosbank vaults, a crime announced by bank chairman Geraschenko, himself reportedly a secret participant in the theft, to an astonished Russian parliament.

Since Putin became president in 1999, the Russian central bank has been steadily restocking its central bank gold. Today according to official IMF statistics, Russia’s Central Bank has managed to accumulate 1238 Tons of gold reserves. In April alone Russia bought 30 tons.

The existence of central bank gold reserves has been shrouded in mystery for the country allegedly the world’s largest gold reserve holder, the US Federal Reserve Bank. In 2011 IMF Director General Dominique Strauss-Kahn demanded an independent physical audit of Federal Reserve gold. The Federal Reserve gold has never been audited. Strauss-Kahn reportedly had information that the 8000 tons of gold reported to be held by the US was gone.

The IMF head became concerned reportedly after the United States began “stalling” its pledged delivery to the IMF of 191.3 tons of gold agreed to under the Second Amendment of the Articles of Agreement to fund what are called Special Drawing Rights (SDRs). Some days later a bizarre hotel sex scandal forced the abrupt resignation of Strauss-Kahn and an end to IMF calls for a gold audit.

Whatever the true state of US Fed gold reserves, it’s clear that both Russia and China are stocking gold bullion to back their currencies as they carefully create a new architecture to replace the US dollar system.

Despite US financial warfare efforts, Russia state finances are also remarkably healthy in comparison with those in the West. In the USA government debt officially is well over $17 trillion or 105% of GDP. Greek debt is 177% of GDP. The Eurozone countries average debt to GDP is 91% and Germany 74%.

In Russia state debt is about 18% of GDP. China’s debt is around 43% according to latest IMF data.

Belarus, Kazakhstan, Russia and China have all substantially increased their official gold reserves since the first quarter of 2000. Now it emerges that gold is intended to be a vital element in the OBOR—One Bridge, One Road—Silk Road project.

At a Dubai commodities conference in April this year, Albert Cheng, Managing Director of the World Gold Council, revealed that China is consciously looking to integrate its search for gold with the Silk Road economic project over the next ten years. He cited a statement from Xu Luode, President of Shanghai Gold Exchange and a National People’s Congress (NPC) delegate who proposed to integrate gold market development into the strategic development plan of Silk Road Economic Belt at the March, 2015 meeting of the Chinese Central Committee. He suggested a mechanism to involve major gold producers and users along the new rail routes through Kazakhstan and Russia. He also proposed that the Chinese government’s development of those resources make the Shanghai Gold Exchange the trading hub, and be integrated into the Silk Road Economic Belt plan.

The opening of the new network of Eurasian high-speed rail infrastructure will open entire new areas of mineral riches to development. On May 11, 2015, China’s largest gold mining company, China National Gold Group Corporation (CNGGC), signed an agreement with Russian gold miner Polyus Gold to deepen ties in gold exploration. Announcing the deal, Song Xin, general manager of CNGGC and President of the China Gold association, said, “China’s Belt and Road Initiative brings unprecedented opportunities for the gold industry.” Song Yuqin, Deputy General Manager of the Shanghai Gold Exchange stated, “The gold trade is expected to become a significant component of transactions by ‘Belt and Road’ countries.”

The Eurasian region in fact holds every conceivable mineral and rare earth metal known in vast quantities. That will now become economically feasible to develop with presence of high-speed freight rail infrastructure.

The Great Silk Road Economic Belt is clearly going to happen and fast. The emerging reality of the network of New Silk high-speed rail infrastructure, a wide-spanning network of road and rail links between all Asian and Central Asian nations, will be the heart of a new economic world. It is a well-known phenomenon of economics that as transportation infrastructure is developed there is a stronger GDP growth in each connected nation, a multiplier effect as entire new markets grow up. Clearly Eurasia is the place to be as Vladimir Putin and Xi Jinping have demonstrated.

F. William Engdahl is strategic risk consultant and lecturer, he holds a degree in politics from Princeton University and is a best-selling author on oil and geopolitics, exclusively for the online magazine “New Eastern Outlook”.
First appeared: http://journal-neo.org/2015/05/28/china-s-new-roads-to-russia/

jeudi, 28 mai 2015

La Cina risponde al Pivot degli Stati Uniti in Asia con il proprio perno

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La Cina risponde al Pivot degli Stati Uniti in Asia con il proprio perno

Ex: http://www.lantidiplomatico.it

Il premier cinese Li Keqiang è in visita in Sud America, e ci si aspetta che formalizzi la versione regionale della Via della Seta, la Ferrovia Interoceanica, durante il viaggio, scrive Andrew Korybko per Oriental Review. Un ampio progetto per costruire una ferrovia di 5300 km dal Brasile al Perù, attraversando alcuni dei territori più difficili e delicati del mondo. Lungo la strada, tuttavia, affronterebbe certe minacce asimmetriche emergenti, come il potenziale assalto di gruppi ambientalisti indigeni violenti o il riemergere dell’organizzazione terroristica Sendero Luminoso. Se il progetto dovesse essere costruito e attivare il proprio potenziale economico, tuttavia, potrebbe risolvere la rivalità tra Alleanza del Pacifico e Mercosur che minaccia di dividere il continente e impedirne l’integrazione multipolare.
 
Grandi ambizioni

La grande strategia della Cina è facilitare il commercio globale attraverso progetti infrastrutturali strategici, credendo che la libertà economica offra ai partner la possibilità di liberarsi dal quadro unipolare occidentale e facilitare la transizione verso il sistema multipolare emergente. Assieme a questa visione, sono annunciati i progetti Fascia economica della Via della Seta e Via della Seta Marittima, diffondendo questa visione in Eurasia e Africa orientale. Informalmente, però, ha anche lo scopo di lcolegare l’America Latina a questo sistema tramite i più recenti impegni verso il continente (America Centrale e Sud America). La Cina risponde al Pivot degli Stati Uniti in Asia con il proprio perno, sia pure verso l”emisfero occidentale, e l’ultimo programma ferroviario è un’indicazione della scommessa cinese su una presenza prolungata nella regione. Il Dialogo Chino è un’ottima didascalia interattiva delle specifiche della Ferrovia interoceanica, spiegando la natura tramutante del progetto. Dovrebbe partire da Porto Do Acu, vicino Rio De Janeiro, e correre direttamente a nord-ovest fino al confine settentrionale con la Bolivia, dopo di che serpeggiare attraverso le Ande e terminare a Puerto Ilo in Perù. Lungo il percorso, attraverso il cuore industriale, carbonifero, agricolo (soprattutto soia e manzo), minerario (fosfati) e del legname del Brasile, ne trasporterebbe i prodotti oltre le Ande avvicinandoli all’affamato mercato cinese. L’obiettivo immediato è integrare le economie dei due Paesi BRICS, più vicini che mai, nonché dare a Pechino un punto d’appoggio sulla costa pacifica del Sud America, attraverso la porta peruviana, completandone la strategia emisferica assieme al Canale Transoceanico in Nicaragua, finanziato dai cinesi, con i due grandi progetti infrastrutturali che creano gli ancoraggi nord e sud del perno della Cina in America Latina.
 
Le minacce emergenti alla Ferrovia Interoceanica

Mentre il piano della Via della Seta sudamericana della Cina suona bene sulla carta, potrebbe in realtà essere piuttosto difficile attuarlo sul campo. A parte gli ostacoli geografici come montagne vertiginose e giungle impenetrabili, vi sono anche minacce socio-politiche e militari che potrebbero ritardarne o fermarne completamente la costruzione in alcune aree. Ecco ciò che potrebbe ragionevolmente incontrare la Ferrovia Interoceanica o essere fabbricato.

Resistenza ambientalista indigena
 
Anche se la rotta ufficiale della ferrovia deve ancora essere resa pubblica, le stima di ciò che probabilmente attraverserà preoccupa alcuni per le conseguenze ambientali e sociali. Più precisamente, importanti tratti di foresta pluviale, fauna selvatica e comunità indigene (alcune delle quali rimangono volontariamente isolate) probabilmente rischierebbero di essere disturbati dal progetto, e questi due temi, ambiente e diritti degli indigeni, notoriamente creano coalizioni di sostenitori nazionali ed internazionali. Il rischio è che la resistenza da tali due gruppi (soprattutto da comunità indigene e sostenitori) potrebbe divenire uno scandalo per le pubbliche relazioni, creando un caso di politica interna e dibattito nazionale, consentendo ai movimenti di opposizione anti-multipolarismo in Brasile e Perù di capitalizzare sui sentimenti negativi e sfruttarli nelle loro campagne per il potere.
 
Opposizione armata

L’evoluzione dello scenario delle minacce già citato per la Ferrovia interoceanica, è possibile se gli attori citati infine passassero all’opposizione armata. Dopo tutto, non sarebbe del tutto peculiare, dato che una guerriglia che in generale sostiene tali movimenti è recentemente spuntata in Paraguay. L’Esercito Popolare Paraguaiano (PPE) è un presunto gruppo di guerriglieri marxisti con legami con FARC ed organizzazioni di narcotrafficanti sudamericani, ed usa l’ambientalismo militante come suo ultimo grido di battaglia. L’ultimo attacco del PPE, ad aprile, ha visto la presenza di opuscoli di propaganda accanto a tre vittime uccise, denigrando la coltivazione di “soia, mais e altri prodotti che richiedono pesticidi” (prevedibilmente in risposta al controllo della Monsanto sul Paese), così come l’armamento delle milizie antiguerriglia degli agricoltori. Invano esso cercò il favore della popolazione indigena Mbya Guaraní in passato, ma ciò non significa che le mosse precedenti lo portino in futuro ad abbandonare completamente tale strategia. Pertanto, come si vede nel suo intenzionale (ma non necessariamente riuscito) uso di ambientalismo e diritti dei popoli indigeni, nell’ambito degli sforzi per sensibilizzare la comunità, il PPE presenta la violenta fusione di due temi principali che un giorno potrebbero riunire i principali come massa organizzata i gruppi d’interesse che si oppongono alla Ferrovia interoceanica. Non si prevede che il PPE espanda le attività in Brasile o Perù, ma movimenti simili potrebbero svilupparsi attorno a tali principi, e il fatto stesso che il PPE le utilizzi nell’ambito della propria attività d’informazione, crea il presupposto per futuri gruppi violenti nascosti dietro di essi.
 
Campagne terroristiche

L’apice dell’opposizione alla Via della Seta sudamericana vede gruppi ambientalisti e indigeni unirsi in una campagna terroristica contro i governi brasiliano e peruviano. Mentre il Brasile non ha una storia di terrorismo rurale, finora, il Perù sì ed è possibile che tale problema possa rispuntare ‘convenientemente’ con la Cina che porta la Ferrovia interoceanica nel Paese. Sendero Luminoso, riconosciuto come gruppo terrorista da Stati Uniti e Unione europea, mostra piccole scintille di una rinnovata attività negli ultimi due anni (per lo più traffico di droga), facendo pensare che un giorno possa acquisire una seconda vita. Se il movimento si rianima (forse anche con supporto esterno (occidentale)), potrebbe rappresentare un disastro per la costruzione della Via della Seta sudamericana, soprattutto perché il gruppo ha un passato operativo nelle giungla e montagne che la ferrovia dovrebbe attraversare. C’è anche lo scenario inquietante che tattiche terroristiche e motivazioni di Sendero Luminoso ed Esercito Popolare Paraguaiano si diffondano nell’Amazzonia brasiliana, creando una grave crisi interna che potrebbe impantanare il bastione sudamericano dei BRICS.
 
UNASUR più forte?

La costruzione della Ferrovia interoceanica collegando le coste atlantica e pacifica del Sud America attraversa il centro del continente, rappresenta un’impresa ingegneristica storica dalle profonde implicazioni economiche e politiche. Uno dei segni più importanti del completamento del progetto potrebbe benissimo essere la mitigazione delle tensioni tra i blocchi commerciali Alleanza del Pacifico e Mercosur e il rafforzamento del gruppo integrativo continentale UNASUR. Il ragionamento dietro questo ottimismo è semplice, l’economia cinese ha dimensione e forza tali che Pechino potrebbe usarla ‘mediando’ tra i due blocchi, e ciò ancora di più se i progetti ferroviari (l’unico dei grandi progetti infrastrutturali che li collega) venissero completati. Se l’Alleanza del Pacifico e il Mercosur convergono, come è stato già detto, il risultato logico sarà la creazione di una zona di libero scambio pan-continentale fornendo la base economica essenziale a una maggiore integrazione in altri campi. Dovrebbe essere un dato di fatto che la maggiore integrazione renderebbe il Sud America più resistente all’egemonia degli Stati Uniti; e con la Ferrovia Interoceanica quale motore del processo multipolare, ci si può aspettare che gli Stati Uniti mobilitino i loro agenti in qualsiasi modo possibile, per sabotarla ad ogni costo.

Traduzione di Alessandro Lattanzio – SitoAurora