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mardi, 15 juin 2010

Les législatives belges du 13 juin 2010

Communiqué du “Mouvement Identitaire Démocratique” (MID)

 

Les législatives belges du 13 juin 2010

 

be-bart-de-wever-8804_1217964616.jpgLe lendemain des législatives belges du 13 juin 2010, les manchettes des journaux étrangers, en vente à Bruxelles, comme “El Pais” (Espagne) et le “Corriere della sera” (Italie), annonçaient la victoire de la NVA de Bart de Wever et pronostiquaient la séparation entre Flamands et Wallons et la fin de la Belgique, chanson  que l’on entend au moins depuis trois décennies. Et comme d’habitude, pleins feux sur la Flandre et ses velléités autonomistes, confédéralistes ou indépendantistes. Mais pas un mot sur la consolidation du vote socialiste en Wallonie, qui ouvre, dans les circonstances actuelles marquées par une avancée sans précédent du nationalisme flamand, des perspectives de coalition totalement inhabituelles.

 

Pour expliquer clairement les enjeux de la campagne électorale qui vient de s’achever, il faut revenir aux résultats du scrutin de 2007, où l’on trouvera tous les prémisses de la crise d’aujourd’hui. Il y a trois ans, la victoire avait été emportée haut la main par le cartel formé par les démocrates-chrétiens flamands (Cd&V) et les nationalistes modérés de la NVA (que l’on distinguait alors des “maximalistes” du Vlaams Belang). Ce cartel voulait un élargissement du fédéralisme belge, c’est-à-dire des dévolutions supplémentaires, notamment en matières fiscales, avec, pour la Wallonie, un sérieux risque à la clé: celui de réduire la manne des fameux “transferts” de solidarité fédérale, où, la Flandre, devenue plus riche depuis l’effondrement des vieilles structures industrielles de la Wallonie, verse une partie de ses impôts pour soutenir un tissu économique défaillant dans le sud du pays et plus particulièrement dans l’ancien sillon Sambre-et-Meuse, hyperindustrialisé à ses époques de gloire et de prospérité.

 

Contre Leterme: front du refus et lynchage médiatique

 

En 2007, l’établissement francophone avait opposé un non catégorique à cette volonté flamande de dévolution, largement exprimée par les urnes. Le porte-voix de ce refus tranché avait été la présidente des démocrates chrétiens francophones, Joëlle Milquet, qui a rapidement glané le sobriquet de “Madame Non” dans toute la presse flamande. La victoire du cartel et le non de Milquet avaient provoqué une crise de longue durée dans le royaume, empêchant Yves Leterme, président du Cd&V, de former un gouvernement. Il avait été obligé de lâcher Bart De Wever et donc de dissoudre ce fameux cartel qui lui avait donné la victoire et lui avait permis de reconquérir les très nombreux sièges perdus par les démocrates chrétiens depuis la crise de la dioxine en 1999, face aux libéraux de Verhofstadt. Seule l’alliance avec les nationalistes de la NVA avait permis aux démocrates chrétiens de revenir aux affaires. Ensuite, toutes les tentatives de Leterme de trouver un modus vivendi avec l’établissement s’étaient soldées par un échec, tandis que la presse francophone se livrait contre lui à un véritable lynchage médiatique, où sa personne était posée comme l’idiot parfait, le chévrier d’arrière-province (Leterme possède une chèvre comme Mitterrand possédait une ânesse), l’abruti total qui ne connaissait pas l’hymne national belge, l’accro du portable qui pianotait sur son mini-clavier pendant le Te Deum de la fête nationale, etc. Tous les coups avaient été permis et tous les coups avaient été portés. L’établissement francophone et les démocrates-chrétiens de Wallonie et de Bruxelles, habituels interlocuteurs privilégiés de leurs homologues de Flandre, avaient clairement signifié à Leterme qu’ils ne voulaient pas de son “confédéralisme”, de son alliance avec la NVA et qu’ils n’étaient pas “demandeurs en matière de réformes institutionnelles” (c’est-à-dire qu’ils ne voulaient aucune démarche en direction d’un confédéralisme ou de dévolutions supplémentaires).

 

En Flandre, cette manière de procéder, cet acharnement féroce, ont laissé des traces profondes dans les sentiments populaires qui se traduisent avant tout par un ressentiment sourd à l’égard de l’établissement. Celui-ci s’est développé en silence dans les masses, dans les chaumières, sans que cela ne transparaisse dans la presse ou dans les débats publics: le peuple ruminait, ressassait et préparait sa vengeance. Nous avions dit un jour, en commentant cette crise: “Leterme et De Wever seront un jour plébiscités”, tant les campagnes de dénigrement et de calomnies à leur encontre étaient perçues dans le bon peuple comme profondément injustes. Ce plébiscite vient d’avoir lieu mais ce n’est pas Leterme qui en a été le bénéficiaire mais son partenaire mineur de 2007, Bart De Wever, chef de file de la NVA. Même si Leterme conserve des scores très honorables dans les bastions ouest-flamands dont il est issu (Ypres, Courtrai). Un journal flamand avait reproduit les paroles d’un badaud auquel Leterme avait serré la pince lors d’une tournée électorale sur un marché dominical en Flandre occidentale: “Gij had nondedju harder op tafel moeten kloppen in Brussel” (T’aurais dû, non de D., taper plus fort sur la table à Bruxelles). Leterme avait été jugé par “la langue du peuple sur la place du marché”, comme dit Mikhail Bakhtine, l’exégète russe de Rabelais: un brave garçon mais pas assez énergique. De Wever, après une campagne très bien ficelée, a été perçu par l’électorat flamand comme celui qui allait vraiment taper du poing sur les tables à Bruxelles et faire passer les réformes institutionnelles et le confédéralisme auquel il aspirait. Du coup, son parti, aux scores modestes et partenaire mineur du défunt cartel, est devenu, et de loin, le premier parti de Flandre. Judoka professionnel et député d’Ostende, Jean-Marie de Decker, leader de la LDD  —un parti populiste sans connotations nationalistes, qui avait, lors des élections précédentes, coulé tous les propos de café de commerce en un programme politicien (à défaut d’être politique)—  a remarqué avec pertinence qu’un tel glissement de terrain n’avait jamais été vu en Belgique depuis 1830, année de la naissance du royaume. Les trois partis traditionnels (démocrates-chrétiens, libéraux et socialistes) ont tous perdu des plumes devant un challengeur nationaliste flamand.

 

L’imbroglio de BHV

 

La chute du gouvernement Leterme est due à la question dite de “BHV”, incompréhensible pour les observateurs internationaux, qui évitent de l’évoquer de peur de s’emmêler les pinceaux mais au risque de ne pas faire comprendre le problème à leurs lecteurs ou auditeurs. Les lettres B, H et V, désignent les noms de trois communes ou villes voisines dans l’ancienne province du Brabant, Bruxelles, Hal(le) et Vilvo(o)rde, constituant un seul arrondissement judiciaire dans le royaume et une unique circonscription électorale. L’objectif des partis flamands avait été de scinder cet arrondissement en séparant les 19 communes qui forment la Région bruxelloise, des cantons de Hal(le) et Vilvo(o)rde, inclus dans la province du Brabant flamand, donc dans la Région flamande. La Région bruxelloise aurait formé un arrondissement judiciaire limité aux dix-neuf communes qui la constituent, de même qu’une circonscription électorale détachée de Hal(le) et Vilvo(o)rde, sans qu’il n’y ait plus chevauchement d’une circonscription et d’un arrondissement judiciaire sur deux régions différentes.

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Sur la carte: en vert, les 19 communes de la Région bruxelloise -

En beige, les communes des cantons de Halle et de Vilvoorde (Brabant flamand, Région Flandre)

 

Pour comprendre cet imbroglio, une brève leçon d’histoire s’impose: en 1963, les représentants des deux communautés linguistiques majeures composant le royaume de Belgique décident de tracer une frontière linguistique entre les régions néerlandophone et francophone (et aussi entre les cantons germanophones et la Wallonie francophone), impliquant l’unilinguisme administratif dans chacune des régions, comme l’a toujours demandé le mouvement wallon dans ses revendications (la Flandre était moins demanderesse, à l’époque, que la Wallonie, qui venait d’être secouée en décembre 1960 et janvier 1961 par une vague d’émeutes sociales, menées par l’aile ultra et régionaliste du syndicalisme socialiste, dont le chef de file avait été André Renard; celui-ci prétendait que la Wallonie devait bénéficier d’une autonomie par rapport à la Flandre, afin de pouvoir parfaire son socialisme particulier sans devoir demander des comptes à une majorité parlementaire flamande aux Chambres siégeant à Bruxelles). Le long de cette frontière, voulue tout à la fois par les nationalistes flamands et par les renardistes wallons, et autour des 19 communes de l’agglomération bruxelloise, les minorités (flamandes ici, francophones là, germanophones ailleurs) reçoivent des “facilités administratives”, consistant, pour l’essentiel, à obtenir de l’administration tous documents dans leur langue maternelle. Les “facilités” constituent donc un expédiant pragmatique. Six communes autour de l’agglomération bruxelloise bénéficient de ces “facilités” (Wemmel, Wezembeek-Oppem, Kraainem, Rhode-Saint-Genèse/Sint-Genesius-Rode, Drogenbos et Linkebeek), tout en faisant partie de l’entité de Halle-Vilvoorde, incluse plus tard dans la province du Brabant flamand.

 

La Périphérie bruxelloise: une situation née de l’exode urbain

 

A la suite de l’institutionalisation de cette frontière linguistique en 1963, la Belgique entame un long processus de fédéralisation qui durera près de trente ans, impliquant notamment la séparation de la province de Brabant, auparavant bilingue et incluant l’agglomération bruxelloise, en deux nouvelles entités provinciales: le Brabant wallon et le Brabant flamand. Le Brabant wallon fait partie de la Région wallonne. La Brabant flamand de la région flamande. Les cantons de Halle et de Vilvoorde appartiennent au Brabant flamand, tout en étant rattachés à l’arrondissement judiciaire de Bruxelles, devenue région à part entière. Ce rattachement constitue bien entendu une anomalie dans la logique communautaire du fédéralisme belge. Bon nombre de natifs des dix-neuf communes bruxelloises ont aimé, au cours de l’exode urbain vers les zones semi-rurales de la “périphérie”, se fixer dans ces cantons limitrophes de l’agglomération bruxelloise. On travaillait en ville et on épargnait pour se construire une maison dans la “ceinture verte” et flamande autour de la grande ville encombrée. L’idéal du Belge moyen est celui de Ruskin, le concepteur anglais des cités-jardins. C’est dans un tel cadre qu’il veut vivre avec sa famille et couler des jours heureux. Vivre dans un appartement sans jardin où dans un clapier typique des années 60 est jugé dégradant, ne symbolise aucunement le bonheur et l’art de vivre. Au cours de son histoire, Bruxelles a imposé le français à tous les ressortissants des provinces belges venus s’installer dans la capitale, les flamandes comme les wallonnes, si bien que ce sont de nouveaux habitants francophones ou francophonisés qui arrivent par vagues successives dans la “ceinture verte”. Les habitants autochtones et néerlandaophones de ces communes du Brabant flamand parlent d’ “olievlek”, de “tache d’huile” qui se répand au départ de Bruxelles, urbanise d’anciens villages ruraux pittoresques. Depuis une dizaine d’années, ils sont, de surcroît, animés par la crainte panique de voir arriver des ressortissants issus des diverses vagues migratoires non européennes, installées dans les anciens quartiers populaires de la capitale belge, quartiers qui deviennent, pour eux aussi, exigus.

 

Néerlandophones et Francophones vont donc se heurter de front dans les six communes dites “à facilités” et partout dans les cantons de Halle et de Vilvoorde, où l’exode urbain tente de créer des niches ou des cités dortoirs, sans prise réelle sur la vie quotidienne des habitants autochtones des communes périphériques et surtout sans intérêt pour elle; absence d’intérêt prise pour de l’arrogance et de la grossièreté par les Flamands de cette “ceinture verte”, vexés d’être considérés comme des “natives” résiduaires, des aborigènes en voie de disparition, auxquels on n’adresse pas la parole. L’objectivité nous oblige tout de même à signaler que des ressentiments similaires ont animé ou animent encore les autochtones du Brabant wallon, subissant aussi les  effets de  la “tache d’huile”: seulement leurs sentiments ne sont pas instrumentalisables politiquement comme le sont tous les clivages d’ordre linguistique en Belgique. “BHV” devient ainsi un enjeu politique majeur. Et le cheval de bataille des militants de la francophonie, dont l’inénarrable Olivier Maingain, animé par une francolâtrie pathologique qui va jusqu’à étonner les citoyens français eux-mêmes qui restent pantois devant sa virulence et se montrent généralement plus prompts à reconnaître les ressorts de l’identité flamande. Maingain et ses compagnons de combat vont agiter le spectre de la “minorisation des francophones” dans les six communes et dans tout le reste de la “périphérie” et accuser le monde politique flamand d’empêcher la fusion de ces six communes et d’autres zones des cantons de Halle et de Vilvoorde au sein de la Région de Bruxelles-Capitale.

 

Scinder BHV pour désengorger les tribunaux de Bruxelles

 

Le ton va monter, s’envenimer, tant et si bien que le sycophante Maingain n’hésitera pas à se poser, selon les clichés habituels et éculés, comme un résistant face au “nazisme” intrinsèque d’une méchante Flandre posée comme le fer de lance d’un nouveau pangermanisme (mais sans avoir derrière elle ni un Bismarck ni les uhlans de Guillaume II ni les Panzerdivisionen de Guderian). Angela Merkel est pacifique et timorée: elle ignore tout des arcanes de la politique belge ou des ressorts du pangermanisme, dont tous les adeptes sont morts et enterrés depuis longtemps sauf dans les délires de Papy Maingaingain (qui fait de la résistance). Le maximaliste Bart Laeremans, juriste et député du Vlaams Belang, dans une lettre ouverte aux Francophones de Bruxelles et de sa périphérie, a rappelé fort oppotunément que le problème de BHV n’en était pas un, sauf pour le FDF de Maingaingain: les partis flamands veulent tout simplement scinder l’arrondissement judiciaire de BHV parce que les tribunaux bruxellois sont engorgés et ne peuvent plus maîtriser l’arriéré judiciaire. Cette scission, d’ordre purement pragmatique, va donc dans l’intérêt des Bruxellois et des habitants de la périphérie (H & V). Il ne s’agit nullement, précise le maximaliste flamingant Laeremans, de supprimer les “facilités” ni d’empêcher les Francophones de constituer des listes électorales particulières et de se faire élire au Parlement flamand ou dans toute autre instance représentative. Les craintes de Maingain et de ses acolytes ne portent pas en réalité sur les dangers qui guetteraient la démocratie dans les communes de l’entité BHV. Si l’arrondissement de BHV est scindé, Maingain et ses amis ne pourraient plus récolter de voix dans les communes de la périphérie bruxelloise; celles-ci iraient à d’autres francophones, sur des listes parallèles se présentant en Région flamande et, du coup, le poids politique de Papy Maingaingain en Région bruxelloise se réduirait comme une peau de chagrin. C’est donc pour des raisons personnelles et purement électoralistes, pour une cuisine politicienne produisant un très mauvais graillon, que lutte Maingain et non pas pour défendre la démocratie ou la francophonie. Les édiles bruxelloises, se targuant de francophonisme, veulent aussi faire main basse sur les recettes fiscales des communes mieux nanties de la périphérie pour les précipiter dans le tonneau des Danaïdes qu’est le budget de la Région de Bruxelles-Capitale.

 

Le problème réel, à nos yeux, n’est donc pas linguistique mais fiscal. Et on s’étonne que ni la NVA ni le Vlaams Belang ni les autres partis flamands ne l’ont évoqué dans les polémiques et débats politiques. Les taxes sont plus lourdes en Régions bruxelloise et wallonne qu’en Région flamande, notamment l’impôt sur les successions. Dans la périphérie et dans l’arrondissement de Halle-Vilvoorde tout entier, les générations précédentes, autochtones ou émanations de la  “tache d’huile”, ont fait bâtir une quantité impressionnante d’immeubles, constituant leur patrimoine familial, fruit de leurs économies et surtout de leur labeur. Ces francophones, venus dans la périphérie suite au phénomène sociologique de l’exode urbain, courent un risque énorme, si leurs communes sont rattachées à la Région bruxelloise, comme le veulent Maigain et ses séides: celui de voir s’éroder considérablement la valeur de leur patrimoine immobilier, qui, en cas de “bruxellisation”, serait ponctionnée par une “rage taxatoire”destinée à renflouer une Région artificielle, sans poumon extérieur et largement déficitaire, vu le chômage de masse qui y sévit, frappant en premier lieu une jeunesse issue des deuxième, troisième voire quatrième générations d’immigrés non européens, majoritairement musulmans, pour laquelle on avait prévu de généreuses mesures d’intégration qui ont, hélas, toutes fait faillite. Le mal de vivre, la drogue, l’oisivité, l’intégrisme islamiste, le refus de s’adapter aux moeurs d’une civilisation industrielle, le débranchange social par la cyberdépendance, le désorientement, le tiraillement de ces adolescents et adolescentes entre les “paradis artificiels” de la société de consommation et les injonctions sévères de la famille maghrébine ou turque traditionnelle, etc. rendent une jeunesse majoritairement issue de l’immigration (mais pas uniquement) totalement inadaptée au marché du travail à Bruxelles. Les ponctions fiscales sur le patrimoine meuble et immeuble des ex-Bruxellois partis vers la périphérie serviraient à financer les mesures sociales palliatives, destinées à maintenir ces masses juvéniles en un état d’assistanat permanent: on sait qu’il faut construire des logements sociaux, des prisons (eh, oui), l’engagement de policiers supplémentaires, de matériels pour l’appareil répressif, etc., toutes dépenses non prévues et non destinées aux zones périphériques, toutes dépenses qui seront engagées au détriment de projets plus séduisants, plus humanitaires, dans les secteurs de la culture, de l’éducation ou de la médecine. Les discours sur la francophonie masquent un projet de racket inouï et inédit: on oublie de le dire, y compris et surtout dans les cénacles nationalistes flamands, où sévit aussi l’irréalisme politicien. D’où l’absence de toute séduction à l’endroit des Francophones de la périphérie dont la plupart n’ont rien à faire du francophonisme politicien.

 

Le sort de Neder-Over-Heembeek

 

L’exemple le plus patent de ce qui attend la périphérie, en cas d’annexion à la Capitale sous la houlette de Maigain, a été observé dans une zone moins dense de la Commune de Bruxelles-Ville, dans le quartier, encore fort vert, de Neder-Over-Heembeek, ancienne commune rurale et excentrée, annexée au coeur historique de Bruxelles, il y a plusieurs décennies. Sur le territoire de Neder-Over-Heembeek, le pouvoir socialiste de Bruxelles-Ville a fait édifier d’affreux HLM en bordure des maisonnettes coquettes de “souchiens” débonnaires, heureux de vivre de manière idyllique dans ce quartier aux aspects encore semi-ruraux. Ces HLM étaient destinés à désengorger les vieux quartiers du centre historique de Bruxelles, qui, lui, est en voie de “gentrification”, où fonctionnaires européens, eurocrates, lobbyistes, branchés, faux ou vrais artistes ou pontes du secteur tertiaire se paient de vieux appartements luxueux et cherchent à houspiller les familles allochtones, peu séduites par le spectacle, finalement assez  décadent, de cette nouvelle faune de modernistes, de célibataires et de festivistes, qui a les  faveurs de la presse, au contraire des familles normales, des centaines de milliers de gens qui ont un boulot utile. Inutile de préciser que ce désengorgement du centre de la Ville concerne des populations non “souchiennes”. Si demain les six “communes à facilités” sont annexées à la Région bruxelloise, elles subiront inmanquablement le sort de Neder-Over-Heembeek, qui avait suscité un tollé chez les autochtones locaux, un tollé que la presse aux ordres s’était bien abstenue de répercuter... Ces braves autochtones n’ont plus qu’à vendre au rabais leurs maisonnettes et à se replier dans des appartements plus exigus ou à émigrer vers des communes plus lointaines du Brabant wallon, sans liaisons faciles avec la capitale. Voilà à quoi menerait la politique du sycophante Maingain...

 

Une bonne partie des citoyens des six communes à facilité, aveuglée par les discours toniturants sur la défense de la “démocratie” (celle des prébendes et des entourloupettes politciennes) et de la “francophonie”, a encore voté pour le MR libéral (“Mouvement Réformateur”), qui constitue un cartel avec le FDF (“Front des Francophones”), le parti de Maingain. La majeure partie des habitants de Halle et de Vilvoorde a toutefois voté pour la NVA de Bart De Wever, la peur aux tripes de voir arriver une nouvelle “tache d’huile”, une nouvelle vague de Bruxellois, allochtones cette fois, ou de devoir payer des taxes pharamineuses pour financer leur insertion ou leur non insertion. L’affaire de BHV n’est pas une affaire de constructivisme institutionnel, de bricolage juridique, de complots  pangermanistes ou de cogitations politiciennes oiseuses mais touche directement le citoyen dans les problèmes de sa vie quotidienne, dans les problèmes de la gestion de son patrimoine. Problèmes que les discours politiciens n’ont pas pris en compte ou ont escamotés...

 

Ouvrir un chantier pour un socialisme nouveau en Wallonie?

 

La Flandre, c’est désormais évident, souhaite mettre un terme aux transferts vers la Wallonie, ou les réduire au minimum requis par la solidarité fédérale ou contraindre les décideurs wallons à des investissements productifs pour une Wallonie qui n’est quand même pas sans atouts, malgré son plus grand éloignement de la mer et des ports. La Wallonie est proche de la Rhénanie et de l’espace mosellan, que ce soit celui du Palatinat allemand ou du Duché de Lorraine, annexé à la France et laissé pour compte par l’Hexagone. La Flandre de Bart de Wever met peut-être la Wallonie au pied du mur: ou elle se maintient vaille que vaille dans son socialisme d’assistanat, en quémandant l’argent des transferts ou des subsides européens, ou elle annonce qu’elle va créer un socialisme réellement travailliste, solidaire et local, correspondant à l’idéal humain que représente l’oeuvre sculpturale de Constantin Meunier ou qu’envisageait peut-être André Renard, figure emblématique de la Wallonie du début des années 60. Un tel chantier, fort intéressant, pourrait s’ouvrir. La Flandre est animée par un souci pragmatique et non par un nationalisme caricatural comme l’établissement essaie de le faire croire à la presse étrangère.

 

Quid de l’avenir de la Belgique après le raz-de-marée de la NVA, dimanche 13 juin 2010? Il y a deux risques: 1) la récupération de Bart De Wever qui, de croquemitaine de l’établissement, deviendrait en un tourne-main, par un formidable et incroyable tour de passe-passe politicien, son faire-valoir en Flandre; 2) le blocage et une crise plus longue encore que celle de 2007-2008.

 

Dans le premier cas, l’établissement “chevaucherait le Tigre” du nationalisme flamand et parierait pour le tandem De Wever/Di Rupo (le chef de file des socialistes wallons), autant dire alors qu’il parierait pour le mariage de l’eau et du feu. Mais les avances faites par Caroline Gennez (présidente des socialistes flamands) et par Di Rupo himself à De Wever ont été entendus, et bien entendus urbi et orbi, pour que l’on puisse confirmer cette hypothèse, impensable même quelques jours avant le scrutin. De Wever représente le refus populaire flamand des transferts vers la Wallonie. Di Rupo représente l’établissement dans sa faction socialiste, pilier du monarchisme belge en dépit des anciennes velléités républicaines des gauches, qui est contraint d’accepter les transferts pour que survive le pouvoir socialiste en Wallonie, ainsi que l’assistanat qu’il implique dans certaines sous-régions. Pour parfaire cette alliance de l’eau et du feu, on formerait un bloc comprenant la NVA, le PS wallon, le SP.a (socialistes flamands), le CdH (démocrates chrétiens francophones de Joëlle Milquet) et peut-être les partis écologistes des deux communautés linguistiques, vu qu’ils n’ont pas perdu de plumes lors du scrutin de dimanche dernier. La présence du Cd&N n’est pas nécessaire dans ce bloc, sauf peut-être sa composante syndicaliste démocrate chrétienne (l’ACV), mécontente toutefois de voir la NVA emporter le morceau. D’un côté, nous aurions un “pôle wallon de l’Olivier” (comme en Italie), avec les gauches (CdH, PS et Ecolos) dans toutes leurs variantes, et de l’autre, un bloc flamand plus composite comprenant les mêmes ingrédiens idéologico-politiques que l’Olivier wallon, plus la NVA, désormais incontournable mais au risque de devenir pure décoration au sein même du système belge que rejette la plupart de ses militants.

 

Dans le second cas, celui d’un blocage définitif, De Wever percevrait, avant de forger une alliance avec les socialistes de Flandre et de Wallonie, le risque de voir partir sa base nationaliste. Celle-là même qui vient d’abandonner Leterme et les maximalistes du Vlaams Belang, dégoûté qu’elle était du “cordon sanitaire” imposé à ce parti et ne permettant pas à ses élus de participer à des majorités, à quelqu’échelon que ce soit du pouvoir politique. En cas de réticence de De Wever, annonce le journal satiririque bruxellois, “Père Ubu/Pan”, “la lune de miel se muera bien vite en lune de fiel”. Pour éviter de voir son électorat déserter la NVA, comme il a déserté Leterme ou le Vlaams Belang, De Wever pourra tenter de mettre la barre très haut, provoquant à nouveau le refus des autres: les Wallons et les Bruxellois pourront toujours se replier sur l’Olivier à leurs niveaux régionaux respectifs, tandis qu’en Flandre ni la NVA seule ni l’Olivier ne peuvent gouverner sans l’apport de partenaires au sein d’une coalition: aucun panachage politique n’atteint les 50%. De Wever risque alors de subir un “cordon sanitaire” comme ses adversaires du Vlaams Belang dans le camp nationaliste flamand.

 

Vers une déception de l’électorat?

 

Si un tel “cordon sanitaire” s’installe autour de la NVA, la déception de l’électorat composite de ce parti nationaliste modéré sera immense et on risque alors de voir, lors du prochain scrutin, ces masses de voix revenir au Vlaams Belang, qui prétendra incarner une radicalité nationaliste pure, vierge de toute compromission avec l’établissement. Or ce sont en fait les compromis à la belge, où personne ne trouve jamais pleine satisfaction, que l’électeur flamand a rejeté pour plus de 40% (voix de la NVA et du Vlaams Belang confondues). Dans les compromis et les bricolages politiciens, aucun électorat, de quelque parti que ce soit, ne trouve satisfaction: en Wallonie, on a dit hier, et on dira demain, que la Flandre, avec son vote nationaliste, conservateur, clérical ou confédéraliste, empêche l’éclosion d’un “projet socialiste original” dans le sud francophone du pays. En Flandre, on rétorquera que les problèmes structurels du pays flamand, dont le chômage en forte croissance depuis la crise, ne pourront jamais être résolus par l’apport fiscal flamand si les transferts se perpétuent. Les transfers empêchent de fait de récolter les fonds nécessaires à créer de nouveaux emplois en Flandre, suite aux vagues de licenciements qui ont accompagné la crise depuis qu’elle a éclaté à l’automne 2008.

 

L’absence de gouvernement n’est pas un problème pour tout le monde...

 

Le royaume d’Albert II risque donc de se retrouver sans gouvernement pendant longtemps. Le Belge, écrivait avant guerre l’essayiste et journaliste nationaliste et monarchiste Fernand Neuray, est un anarchiste né qui ne hisse jamais l’intérêt général au-dessus de ses intérêts sectoriels. Et de fait, l’absence d’un gouvernement, destiné à assurer l’intérêt général, du moins en théorie, obligera les uns et les autres à gouverner le pays par l’expédiant des “affaires courantes”, ce qui aura pour effet de mettre au frigo d’importantes questions politiques, institutionnelles, sociales, judicaires et internationales. Les véritables maîtres du pays s’en frotteront les mains: les secteurs bancaires et énergétiques, inféodés à la France, auront les coudées franches pour commettre tous les abus imaginables car le politique sera mis hors jeu et ne pourra imposer ni limites ni balises. D’où aucune régulation dans le sens d’une justice sociale et d’une adaptation des tarifs d’assurance, des frais bancaires et des factures énergétiques aux salaires réels des citoyens ne sera possible, a fortiori si ces salaires devront être réajustés, crise grecque oblige.

 

L’avenir n’est donc pas rose parce que la crise européenne et la crise subséquente de l’euro, fragilisé par les événements de Grèce et par les risques similaires que courent le Portugal, l’Espagne, l’Italie, l’Irlande et la Belgique, nous rappellent que tous devraient tourner leurs regards vers leur environnement européen, afin de créer des ponts transrégionaux, de dépasser les nationalismes conflictuels et de faire face aux manoeuvres des ennemis de l’Europe, prêts à profiter de toutes ses faiblesses.

 

 

lundi, 14 juin 2010

Le Koweit appartient-il à l'Irak?

 

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Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1991

 

Le Koweit appartient-il à l'Irak?

Quelques rappels historiques

 

par Franz KARG von BEBENBURG

 

Pour pouvoir juger sereinement la vo­lonté irakienne de conserver le Ko­weit, il faut savoir analyser les faits historiques. La Mésopotamie, soit le pays sis entre les deux fleuves que sont le Tigre et l'Euphrate, a toujours eu un destin changeant. Son histoire récente commence sous les Sas­sa­ni­des. De 226 à 651, la Mésopo­tamie était la région centrale de l'Empire per­se. Sous les Abas­sides, entre 750 et 1258, elle a été le centre du mon­de islamique, jusqu'au moment où elle a été conquise par les Mongols. Au début du 16ième siècle, elle re­devient perse. De 1638 à 1918, elle est turque. De 1915 à 1917, elle est envahie par les troupes britanniques. Au Traité de Sèvres, l'Angleterre ob­tient cette région et la place sous man­dat. Les choses reste­ront telles jusqu'en 1921. Pour leur part, les Fran­çais reçoivent un man­dat sur la Sy­rie et le Liban. En 1921, les Bri­tan­niques hissent le roi Fayçal 1er sur le trône de l'Irak mais politi­quement, militairement et économi­quement, le pays reste sous la coupe des Anglais.

 

Après plusieurs révoltes et putsch (1936, 1941, 1952), une révolution ren­verse la monarchie le 14 juillet 1958; le roi, sa famille et tous les mem­bres du gouvernement sont mas­­sacrés. Le Général Kassem prend la tête du nouveau gouvernement et y reste jusqu'au jour où, en 1963, un putsch d'officier le renverse et le fait fusiller. Son successeur Aref reste au pouvoir jusqu'en 1968, quand une ré­volution organisée par le Parti Baath porte au pouvoir Sayyid Hassan al-Bakr. Celui-ci renonce au pouvoir en 1979 pour laisser la place au Général Saddam Hussein qui cumule les fonc­tions de Président et de Chef du gou­vernement.

 

L'histoire de l'Emirat du Koweit est plus courte, du moins pour ce qui con­cerne sa structure étatique ac­tuelle. A partir de 1648, le Koweit est partie intégrante de l'Empire Otto­man. En 1775, les Anglais y fondent une mission commerciale. La ville de Ko­weit, d'importance économique nul­le, est resté jusqu'en 1950 une pe­­tite bourgade portuaire le long d'une côte désertique, torride et ne re­cevant preque aucune précipitation. Située à l'extrémité nord-ouest du Gol­fe Persique, elle a acquis progres­sivement de l'importance pour les Bri­tanniques parce qu'elle devait de­venir le terminus de la fameuse ligne de chemin de fer Berlin-Bagdad, la­quelle aurait offert à l'Empire Otto­man une voie commerciale de pre­miè­re importance; à l'aide de capi­taux allemands, [suisses et français], les autorités turques commencent la construction de la ligne en 1903. Elle n'arrivera à Bagdad qu'en 1940. Pour contrer ce projet [qui, à leurs yeux, menaçait la route des Indes], les Bri­tanniques déclarent le Koweit pro­tec­­torat de la Couronne en 1889 et dé­ploient toute leur énergie pour que la ligne n'atteigne pas les rives du Gol­fe. En 1961, le Koweit accède à l'in­dépendance et, malgré les protes­tations de l'Irak qui considère que cet­te région lui appartient, adhère à la Ligue arabe. Le nouveau pays est ain­si reconnu comme un Etat arabe à part entière. En juillet 1977, Irakiens et Koweitiens se mettent d'accord sur le tracé définitif de leur frontière, échangeant entre eux quelques ban­des de territoire. Bandes de terri­toire qui poseront problème en cas d'éva­cuation du Koweit par les troupes ira­kiennes.

 

D'après la constitution de 1962, le Koweit est un émirat héréditaire. Le chef de l'Etat est le Cheik. Il gou­verne le pays autocratiquement de­puis la dissolution en 1976 de l'As­sem­blée Nationale. Jusqu'au mo­ment de son expulsion par les soldats de Sad­dam Hussein en août 1990, le Cheik Al Ahmed Al Sabah, âgé de 64 ans, vivait dans son palais luxueux avec ses 70 femmes et sa progéniture de plus de 60 enfants. Le palais comp­tait 200 chambres. L'écurie de cet intéressant personnage comptait 14 avions privés, 10 Rolls-Royce, 15 Cadillac et une flotte de limousines Mer­cédès. Le confort de cette sym­pa­­thique famille était assuré... La mi­sé­ricorde d'Allah octroyait à ce bon Cheik quelque 44 millions de DM par jour. Ses petites économies person­nelles se chiffreraient à environ 310 milliards de DM (un petit trois et neuf petits zéros). Très soucieux de la bonne santé de son peuple, notre bra­ve rentier et homme d'affaires a in­vesti 300 de ces 310 milliards à l'étranger. Des 2 millions d'habitants que compte son pays, 500.000 seu­le­ment sont citoyens koweitiens de sou­che arabe. La grande majorité des autres, 1,5 million de personnes, sont des travailleurs immigrés, des spé­cialistes ou des ingénieurs occi­den­taux qui travaillent dans les raffi­neries et l'exploitation pétrolières. Ils n'ont qu'un seul droit: se taire. Les partis y sont interdits. Ce n'est donc pas une démocratie que les Améri­cains vont aller sauver des griffes d'un méchant fasciste.

 

Sans le coup de force perpétré par les Anglais en 1889 contre les Otto­mans et sans le pillage systématique du Moyen Orient commis par les Fran­çais et les Anglais après 1918, il n'y aurait ni Irak, ni Syrie, ni Liban, ni Koweit. La Jordanie, elle aussi, est une création britannique datant de l'im­médiat après-Versailles. Au dé­part, elle se composait de la Palestine et de la Transjordanie, que les bu­reaux londoniens ont préféré séparer en 1923. Sur les plans géopolitique et ethnique, le petit espace territoriale koweitien appartient à la Mésopota­mie, donc à l'Irak. D'autant plus que le Koweit est le port naturel de la Mésopotamie. Si les Britanniques n'é­taient pas intervenu et si l'on n'y avait pas découvert du pétrole en 1938, la bourgade de Koweit et la ré­gion aux alentours seraient demeu­rées irakiennes. Peut-on dire que Sad­dam Hussein a profité de l'atmos­phère réunioniste qui règnait en Al­le­magne à la veille de la réunifi­cation formelle du 3 octobre, pour essayer son propre Anschluß, d'autant plus que ni les Russes ni les Améri­cains ne s'opposaient plus aux désirs du peu­ple allemand? Pourquoi les Etats-Unis et l'URSS ont-ils accepté la réu­ni­fication allemande et refusé la réu­ni­fication de la Mésopotamie? Sans dou­te parce que le lobby sioniste s'y est opposé. Ce qui explique pour­quoi l'«opinion publique internatio­nale» a été mise en alerte. Et mobili­sée contre l'Irak.

 

Franz Karg von Bebenburg.

(extrait de Mensch und Maß, 1991/2; adresse: Verlag Hohe Warte, Ammer­seestr. 2, D-8121 Pähl).    

 

vendredi, 11 juin 2010

Triumph für Islamkritiker Geert Wilders

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Triumph für Islamkritiker Geert Wilders

Ex: http://www.jungefreiheit.de/

DEN HAAG. Der Islamkritiker Geert Wilders ist mit seiner „Partei für die Freiheit” (PVV) als drittstärkste Kraft aus den Parlamentswahlen in den Niederlanden hervorgegangen.

Die PVV erhält mit 24 Sitzen mehr als die bisher regierenden Christdemokraten, die 21 statt wie bisher 41 Abgeordnete stellt. Die Rechtsliberalen haben sich knapp gegen die Sozialdemokraten mit 31 zu 30 Sitzen durchgesetzt.

Rechtsregierung möglich

Wilders kündigte bereits an, sich an der anstehenden Kabinettsbildung beteiligen zu wollen: „Wir wollen regieren.“ Glückwünsche zum PVV-Wahlerfolg kamen bereits vom Spitzenkandidaten der Rechtsliberalen, Mark Rutte. Auch der sozialdemokratische Spitzenkandidat Job Cohen gratulierte Wilders zu seinem Wahlerfolg: „Wir haben den gewaltigen Zuwachs der PVV zu respektieren.“

Rein rechnerisch könnten die Rechtsliberalen zusammen mit der PVV und den Christdemokraten eine Mehrheitsregierung mit 76 Parlamentssitzen bilden. Der christdemokratische Ministerpräsident Jan Peter Balkende hat als Konsequenz aus der verheerenden Wahlniederlage das Amt des Parteivorsitzenden niedergelegt. Auch wolle er kein Parlamentsmandat wahrnehmen.

Rutte hatte vor dem Hintergrund der Finanzkrise seine Partei mit einem ehrgeizigen Sparprogramm zuletzt in den Umfragen nach vorne gebracht. Er wäre der erste liberale Ministerpräsident der Niederlande seit dem Ersten Weltkrieg. (FA)

La sfida totale

LA SFIDA TOTALE

INTERVISTA A DANIELE SCALEA

 

Stefano Grazioli

Ex: http://www.italiasociale.net/

 

sfida-totale.jpgTanti parlano e scrivono di geopolitica, pochi ne capiscono davvero qualcosa. Daniele Scalea è uno di questi. Giovane, 25 anni e una laurea in Scienze storiche alla Statale di Milano, Daniele Scalea - che già da qualche anno é nella redazione di Eurasia -  ha esordito con un opera di grande spessore (un assaggio sul sito), dimostrando che le sponde del Lago Maggiore (vive a Cannobio) possono diventare un osservatorio privilegiato per capire e spiegare le vicende del Mondo che ci circonda. A confermarlo non sono tanto io, quanto chi ha scritto la prefazione del nuovo libro di Daniele, “La sfida totale – Equilibri e strategie nel grande gioco delle potenze mondiali” (Fuoco Edizioni), e cioè il generale Fabio Mini, uno che ne capisce: “Si potrebbe tranquillamente dire che Daniele Scalea ha scritto un trattato di alta Geopolitica. Ha descritto il mondo attuale cercando di interpretarlo alla luce delle teorie classiche della Geopolitica confermandone, e ce n’era bisogno, la validità metodologica. Ha preso in esame tutti i grandi attori mondiali e dopo una panoramica appassionata, non c’è nient’altro da dire”.

Ecco, non aggiungo altro nemmeno io. Consiglio solo di correre in libreria o ordinare il libro via internet direttamente dall’editore. E di leggere con attenzione la lunga  intervista che gentilmente che l’autore ci ha concesso.

 

Rovesciamo la bottiglia e partiamo dal fondo. Lei conclude il suo libro scrivendo che la nascita del Nuovo Mondo, o perlomeno la ristrutturazione geopolitica di quello vecchio, potrebbe essere oltremodo complicata: in sostanza il passaggio da un sistema semi-unipolare a uno multipolare rischia di produrre dolorose frizioni dovute al fatto che la potenza egemone – gli Stati Uniti – opporrà resistenza alla perdita del proprio potere. La “sfida totale” ha già vincitori e vinti?

La tendenza storica del post-Guerra Fredda marcia contro gli USA. Negli anni ’90 la geopolitica mondiale ha vissuto il suo “momento unipolare”, e tutto sembrava girare per il verso giusto, dalla prospettiva di Washington. Ma già si covava quanto sarebbe venuto. L’ultimo decennio ha visto l’emergere a livello economico, strategico ed infine anche politico di veri e propri competitori della “unica superpotenza rimasta”: il riferimento è prima di tutto a Cina e Russia, ma una menzione la meritano pure India, Brasile, Giappone. Il sogno della “fine della storia” è svanito. Gli USA hanno tentato, sotto Bush, un ultimo brutale tentativo di mantenere la propria supremazia incontrastata: il progetto di “guerra infinita”, che avrebbe dovuto annichilire come un rullo compressore tutti i possibili nemici e competitori, ma che si è arenato già sui primi due scogli incontrati, ossia Afghanistan e Iràq. L’ordine mondiale odierno è “semi-unipolare”, con Washington ancora potenza egemone, ma più per la cautela dei suoi rivali che per la propria forza ed autorità. La crisi finanziaria del 2008 è partita dagli USA ed ha mandato parzialmente in frantumi quell’ordine economico su cui si fonda gran parte del potere di Washington. Tutto lascia supporre che si concretizzerà il ritorno ad un vero e proprio ordine “multipolare”, e questa è anche la mia previsione.

Però …come spesso accade c’è un “però”. Uno degli errori più comuni del nostro tempo è quello di percepire le tendenze come fattori fissi ed immutabili, quando in realtà sono contingenti. Come sosteneva Hume, l’uomo è portato a credere in ciò che è abituato a vedere, ossia ad assolutizzare il contingente. Ma le inversioni di tendenza sono sempre possibili. Gli Stati Uniti non hanno accettato e difficilmente accetteranno il ruolo di ex egemone in declino. A meno d’implosioni interne del tipo pronosticato da Igor Panarin, riusciranno ad opporre resistenza, ed hanno molto frecce al loro arco se non per bloccare, quanto meno per rallentare la transizione al mondo multipolare: ricordiamo, tra i principali, il poderoso strumento militare (che spesso fa cilecca, ma per capacità di proiezione globale non ha pari), la “egemonia del dollaro” (Henry Liu), la centralità nel sistema finanziario, l’influenza culturale. Già il secolo scorso la supremazia delle talassocrazie anglosassoni fu sfidata, prima dal Reich tedesco e poi dall’Unione Sovietica, e sappiamo bene tutti come andò a finire. Meglio non vendere la pelle dell’orso (o le penne dell’aquila, se vogliamo esser più precisi nell’allegoria zoologica) prima d’averlo ucciso. Certo però che questi USA d’inizio XXI secolo paiono solo la copia sbiadita della superpotenza del ventesimo: molta della loro grandezza deriva dall’eredità delle generazioni passate, e quando sono chiamati a difenderla non sembrano all’altezza del proprio rango senza pari.

E ora dall’inizio, tuffandoci un po’ nel passato. L’attacco al cuore della Terra, all’Heartland, che gli Stati Uniti hanno attuato su quattro direttrici (sovversione politica, espansione militare, risorse energetiche, supremazia nucleare): può sintetizzare?

La strategia statunitense, quanto meno dagli ultimi anni della Seconda Guerra Mondiale in poi (e forse anche da prima), è fortemente ispirata ai princìpi della geopolitica. L’Heartland (H. Mackinder) è una delle categorie basilari di questa disciplina: è la Terra-cuore, il centro del continente eurasiatico, storicamente impermeabile alla potenza marittima – quest’ultima incarnata prima dall’Impero britannico e poi dal “imperialismo informale” statunitense. L’Heartland è occupato dalla Russia, che rappresenta perciò stesso il principale ostacolo e minaccia potenziale all’egemonia della potenza talassocratica, ossia marittima, degli USA. Dalla fine della Guerra Fredda ad oggi, Washington e Mosca hanno più volte tentato approcci amichevoli, ma tutti sono finiti male. All’arrendevolezza di El’cin si rispose con lo smembramento della Jugoslavia, ed i Russi reagirono portando al Cremlino un certo Vladimir Putin. Le sue aperture dopo l’11 settembre sono state ripagate con la penetrazione statunitense in Asia Centrale, nel “cortile di casa” russo. Anche l’attuale recentissimo idillio tra Obama e Medvedev durerà poco. Nessuno vuole sfociare nel determinismo, ma la geografia è un fattore importante nella vicenda umana, ed in questo caso la geografia condanna Russia e USA ad essere, almeno nello scenario attuale, quasi sempre nemici.

Dagli anni ’90 ad oggi gli Statunitensi, sulla scia di teorizzazioni come quelle di Zbigniew Brzezinski, lungi dall’allentare la morsa su Mosca hanno cercato di sfruttare il crollo dell’URSS per neutralizzare definitivamente la minaccia russa. Le “direttrici d’attacco”, come da lei sottolineato, sono state quattro:

a) la sovversione politica: tramite la CIA, enti pubblici o semi-pubblici come il National Endowment for Democracy o U.S. Aid, e finte ONG gli USA hanno orchestrato una serie di colpi di Stato in giro per l’ex area d’influenza moscovita, allo scopo d’insediare quanti più governi filo-atlantici e russofobi fosse possibile. I casi più celebri: Serbia, Georgia, Ucraìna, Kirghizistan. Ci hanno provato persino in Bielorussia e in Russia (leggi Kaspàrov), ma non è andata bene. I governanti locali si sono fatti furbi ed hanno iniziato a porre una serie di restrizioni alle attività d’organizzazioni straniere nei propri paesi. Gli ultimi eventi in Ucraìna e Kirghizistan fanno pensare che l’ondata di “rivoluzioni colorate” sia ormai in fase di risacca;

b) l’espansione militare: la NATO si potrebbe definire come l’alleanza che lega l’egemone statunitense ai paesi ad esso subordinati. Non è qualitativamente diversa dalla Lega Delio-Attica capeggiata da Atene, o dalle varie alleanze italiche di Roma. Un’alleanza non certo tra pari. Nata in funzione anti-sovietica, scioltasi l’URSS non solo non ha chiuso i battenti ma si è allargata verso est, fino ai confini della Russia. La nuova dottrina militare russa cita espressamente la NATO tra le minacce per il paese;

c) le risorse energetiche: una potente leva strategica per la Russia è costituita dalla sua centralità nel commercio energetico intra-eurasiatico. Gli USA hanno cercato di sminuirla facendo dell’Asia Centrale un competitore di Mosca, tramite gasdotti e oledotti alternativi che scavalcassero il territorio russo. L’impossibilità di costruire la condotta trans-afghana, il ridotto impatto del BTC ed il fallimento annunciato del Nabucco chiariscono che il progetto, almeno per ora, non ha avuto successo;

d) la supremazia nucleare: è un punto sovente ignorato dai commentatori occidentali. Si definisce “supremazia nucleare” la capacità d’uno Stato di vincere una guerra atomica senza subire danni eccessivi, ossia di sferrare un “primo colpo” (first strike) parando la successiva rappresaglia. Quando si dispone di migliaia di testate e missili nucleari, come gli USA, è facile annientare un rivale con una guerra atomica: il grosso problema è riuscire ad evitare d’essere annientati a propria volta se il nemico, come la Russia, ha a sua volta migliaia di armi nucleari con cui rispondere. Ecco dunque l’idea dello scudo ABM (anti-missili balistici), il sogno di Reagan riesumato da Bush e per niente accantonato da Obama. Resterà ancora a lungo una delle principali pietre della discordia tra Mosca e Washington. Infatti, il Cremlino non si beve la storia che lo scudo ABM sia rivolto contro l’Iràn e la Corea del Nord, e nel mio libro spiego dettagliatamente il perché.

Lei si sofferma sulla politica estera statunitense dell’ultimo decennio sviscerando le differenze tra idealisti e realisti alla Casa Bianca. Cosa ha cambiato l’arrivo di Barack Obama alla Casa Bianca?

Ha cambiato molto, ma probabilmente meno di quello che avrebbe potuto se non ci fosse stata la crisi finanziaria del 2008. Obama era portatore d’una geostrategia alternativa a quella neoconservatrice, meno fissata sul Vicino e Medio Oriente e più attenta agli equilibri globali nel loro complesso. Essa comprendeva anche una non dichiarata strategia anti-russa di tipo brzezinskiana. La stessa distensione con l’Iràn era ed è mirata soprattutto a rivolgere la potenza persiana contro Mosca in funzione di contenimento sul fianco meridionale.

Inutile dire che la crisi ha scompaginato i piani. Gli USA si sono ritrovati con l’acqua alla gola, ed Obama s’è accontentato di cercare di salvarne la supremazia mondiale. L’ideologismo di Bush è stato sostituito con un po’ di sana Realpolitik, e la minaccia ed uso della forza militare sono oggi stemperate dal ricorso alla diplomazia come via prediletta. Ma ciò non è sufficiente. Washington, capendo di non farcela più da sola, sta cercando di cooptare qualche grande potenza come stampella della propria egemonia. All’inizio Obama ha cercato di formare il famoso “G-2” con la Cina, ma ben presto la tensione ha preso a montare ed oggi Washington e Pechino si guardano in cagnesco come non succedeva da decenni. Così Obama ha messo nel mirino la Cina, ed ha pensato bene di corteggiare la Russia. Il “leviatano” talassocratico ed il “behemoth” tellurocratico si sono già trovati fianco a fianco contro una potenza del Rimland, ossia del margine continentale dell’Eurasia (mi riferisco alla Germania nel secolo scorso), ma non credo che ciò si ripeterà oggi. Gli USA superpotenza avrebbero potuto cooptare la Russia di El’cin e del primo Putin, ma si sono rivelati troppo avidi di potere ed hanno finito con l’allontanarla. Oggi sono ancora la potenza egemone, e perciò suscitano invidia ed ostilità, ma sono un egemone zoppo,  e dunque appoggiarlo non dà più gli stessi vantaggi d’un tempo. Allearsi con qualcuno che ti vorrebbe come stampella del suo potere traballante non è una prospettiva così allettante. Il Cremlino prenderà altre strade. Solo quando gli USA si saranno ridimensionati al rango di grande potenza inter pares, allora si potrà ridiscutere d’alleanze strategiche.

L’8 dicembre 1991 i presidenti di Russia, Ucraina e Bielorussia, riuniti a Brest, proclamarono la dissoluzione dell’Unione Sovietica, che Gorbačev fu costretto ad accettare suo malgrado. L’ex presidente russo Vladimir Putin, ora primo ministro, ha affermato che la dissoluzione dell’Urss è la stata la più grande catastrofe geopolitica del XX secolo. È d’accordo?

Il termine “catastrofe” sottintende un giudizio di valore, e dunque è soggettivo. Restando sul merito, è indubbio che il crollo dell’URSS, ossia della potenza terrestre dell’Heartland che conteneva la superpotenza marittima, è stato un evento epocale. E dal punto di vista dei Russi, non si può che considerare catastrofico. Ma non solo dal loro. Il crollo della diga sovietica – una diga criticabile e controversa fin quanto si vuole – ha aperto la strada al tentativo egemonico degli USA, col suo contorno di prevaricazione e guerre. Per gli Statunitensi la disgregazione dell’URSS è stata un successo, per i Polacchi una benedizione, per i Cubani, i Siriani o i Palestinesi una disgrazia.

Vladimir Putin è stato, tra luci ed ombre, il simbolo della ritorno della Russia sulla Grande Scacchiera. Lei scrive che la “Dottrina Putin” può essere interpretata come un realismo in salsa russa, fondato sull’accorta tessitura d’alleanze intra-continentali con la Cina, l’India, l’Iran, la Turchia e l’Europa Occidentale. Cioè?

Ho ripreso la definizione che cita da Tiberio Graziani, direttore della rivista “Eurasia”. In Russia, dopo la fine del comunismo sono emerse due visioni ideologiche: quella eurasiatica, che vede negli USA il nemico storico da combattere ad ogni costo, e quella occidentalista, che vede nell’Ovest il beniamino da emulare e compiacere ad ogni costo. La Dottrina Putin esula da questi schemi e si pone nel mezzo degli “opposti estremismi”. Putin ha adottato linguaggi e formalità cari agli occidentali, ed ha a lungo considerato prioritari i rapporti con l’Europa e gli USA. Ma non è mai stato arrendevole e rinunciatario, non ha mai rinunciato a difendere il ruolo della Russia nel mondo ed il suo “spazio vitale” nell’Heartland. Quando ha verificato che con Washington non c’erano spazi di dialogo, si è rivolto altrove. Le alleanze intra-continentali da lei citate servono a creare un “secondo anello di sicurezza” (il primo dovrebbe essere il “estero vicino”) attorno alla Russia. L’obiettivo finale è estromettere la talassocrazia, ossia gli USA, dall’intera massa continentale eurasiatica, per mettere definitivamente in sicurezza la Russia.

Secondo Parag Khanna i “tre imperi” del nuovo mondo multipolare sarebbero Usa, Cina e Unione Europea, mentre la Russia farebbe parte del “secondo mondo”. Lei non è d’accordo. Perché?

Perché la visione di Parag Khanna si fonda sostanzialmente su valutazioni di tipo economico e sulle sue simpatie personali. L’economia è importante ma non rivela tutto. Ad esempio, l’Unione Europea, si sa, è un gigante economico ma un nano politico. Non è neppure uno Stato, bensì un’accozzaglia di Stati nazionali che, come stanno dimostrando gli eventi attuali, in mezzo alla tempesta preferiscono pensare ognuno per sé. La Russia ha un ingente patrimonio geopolitico, in termini geografici, militari ed energetici, che può giocare efficacemente sulla grande scacchiera mondiale. Mosca è ancora al centro della politica internazionale, considerarla parte del “secondo mondo” è ingiustificato.

La Cina è e sarà comunque uno dei protagonisti di questo secolo e intorno al ruolo di Pechino si gioca ovviamente il futuro di Washington. Riprendo allora le sue parole: «Per gli Usa il contenimento della Cina dovrebbe avvenire attraverso due “cani da guardia” posti al suo fianco: l’India e il Giappone. Davvero Nuova Delhi e Tokio sono disposti a ricoprire il ruolo che Washington vorrebbe affibbiare loro, oppure preferiranno unirsi a Pechino per creare una “sfera di co-prosperità” asiatica?»

È un dilemma che non ha ancora trovato risposta. L’India sembrava più vicina alla Cina qualche anno fa, quando entrò nel gergo comune degli addetti ai lavori il termine “Cindia”. Al contrario, il Giappone che qualche anno fa pareva nemico irriducibile di Pechino oggi gli si sta riavvicinando. La situazione è fluida e difficile da decifrare, ma la sensazione è che Nuova Delhi e Tokio cercheranno la vincita sicura: aspetteranno di capire con certezza chi avrà la meglio tra Cina e USA, e solo allora punteranno tutto sul cavallo vincente.

Spostiamoci infine Oltreoceano, dove comunque i grandi attori sono sempre gli stessi. Nel libro scrive che Obama sembra deciso a recuperare l’influenza sul “cortile di casa”, e con qualsiasi mezzo. Russia e Cina, invece, offrono una sponda diplomatica alle nuove potenze emergenti come Brasile e Venezuela. I prossimi conflitti sono programmati?

Il Sudamerica è storicamente un’area molto pacifica. Ma ciò è dovuto anche alla sua storia di marginalità nel quadro geopolitico, ed all’egemonia a lungo incontrastata degli USA. Oggi questi due fattori stanno venendo meno. In Sudamerica sta emergendo una grande potenza mondiale – il Brasile – mentre il controllo degli USA sul “cortile di casa” è stato seriamente intaccato. Cina e Russia si fanno beffe della Dottrina Monroe, punto fermo della strategia statunitense da un paio di secoli. Washington passerà all’azione, o meglio alla reazione, e non sappiamo ancora quali strumenti sceglierà.

Maggiore integrazione economica? L’ALCA è stato bocciato da quasi tutti i paesi sudamericani.

Legami militari? In Sudamerica la Russia ha superato gli USA nell’esportazione di armi.

Influenza culturale? I sentimenti anti-statunitensi, tradizionalmente radicati nell’area, appaiono al massimo storico, ed il risveglio della comunità indigena porta ad una riscoperta del proprio retaggio più arcaico, piuttosto che all’adozione della way of life nordamericana.

Colpi di Stato? In Venezuela ci hanno provato ma fu un fallimento; un pesce molto più piccolo come l’Honduras è caduto nella rete, ma si ritrova quasi completamente isolato nella regione.

Guerre per procura? I paesi sudamericani sono molto restî a scendere in guerra tra loro, se non altro perché sono tutti instabili al loro interno e temono gravi contraccolpi domestici. Attorno alla Colombia la tensione sta montando, e molto decideranno le imminenti elezioni presidenziali. Santos ricorda per certi versi Saakašvili: è una testa calda, con lui tutto sarebbe possibile. Mockus, al contrario, cercherebbe la distensione coi vicini ed allenterebbe i legami con gli USA. In ogni caso, per Bogotà sarebbe una mossa come minimo azzardata andare in guerra coi vicini, quando non controlla neppure il proprio territorio nazionale.

Guerre in prima persona? Sono da escludersi almeno finché le truppe nordamericane rimangono impantanate in Iràq e Afghanistan. Anche dopo aver evacuato i due paesi mediorientali, l’esperienza inciderà negativamente sulla propensione alla guerra nei prossimi anni. Certo, non sono eventi traumatici come il Vietnam – avendovi preso parte soldati professionisti e non cittadini coscritti – ma il paese è comunque demoralizzato e le casse vuote. Inoltre i paesi sudamericani si stanno integrando: attaccarne uno significherebbe rovinare i rapporti con tutti.

Per tali ragioni, ritengo che nei prossimi anni Washington si limiterà a sovvenzionare e “pompare” a livello mediatico i propri campioni in loco: lo sta già facendo in Brasile, anche se difficilmente il Partito dei Lavoratori di Lula sarà scalzato dal potere. In qualche “repubblica delle banane” centroamericana potranno pure organizzare dei golpe, ma l’arma tradizionale dell’influenza nordamericana sui vicini meridionali appare sempre più spuntata.

La perdita dell’egemonia sul continente americano rappresenterà una svolta epocale per gli USA e la geopolitica mondiale. Gli Stati Uniti d’America, potenza continentale, hanno potuto inventarsi potenza marittima contando sull’isolamento conferito dall’assenza di nemici sulla terraferma: dal Novecento hanno perciò potuto proiettarsi con sicurezza sugli oceani e al di là degli stessi. Con l’emergere di forti rivali nelle Americhe, gli USA perderebbero uno dei loro storici vantaggi strategici: smetterebbero di essere “un’isola” geopolitica e ritornerebbero una potenza continentale.

Quali sono questi “rivali” che gli USA potranno trovare nel continente? Facile rispondere il Brasile, su tutti, che ha dimensioni e demografia adatte a sfidare la supremazia di Washington nell’emisfero occidentale. Facilissimo citare il “blocco bolivariano”, paesi che presi singolarmente sono deboli, ma che se dovessero riuscire ad unirsi, resi più forti dalla veemenza ideologica, creerebbero non pochi problemi ai gringos, come li chiamano loro. E non scordiamoci il Messico. Il Messico è una nazione molto grande, direttamente confinante con gli USA, e coltiva – anche se silenziosamente – storiche rivendicazioni territoriali sul sud degli Stati Uniti. La sua economia è in forte crescita: fra pochi anni sarà considerata una grande potenza, almeno in quest’ambito. Fatica a tenere sotto controllo la parte settentrionale del paese, ma è quella meno popolata e più povera. In compenso ha un’arma atipica. Samuel Huntington, poco prima di morire, lanciò un avvertimento ai propri connazionali: di guardarsi dall’enorme aumento numerico dei Latinos – per lo più messicani – negli USA. I Latinos sono concentrati in pochi Stati: California, Texas, Arizona, New Mexico ed anche Florida (qui si tratta di cubani e portoricani). Giungono in massa e tendono a conservare la propria lingua, la propria religione ed il proprio modo di vivere. Hanno già acquisito un ingente peso elettorale, ma in massima parte non sono integrati nella società statunitense. Nel Sud, i cartelli criminali del narcotraffico hanno costituito veri e propri “Stati nello Stato”, che spadroneggiano nei quartieri latini, sanno autofinanziarsi illecitamente tramite il traffico di droga e la prostituzione, hanno veri e propri eserciti armati fino ai denti. Un soggetto ideale per condurre una guerra asimmetrica, se se ne creassero le condizioni. Questi cartelli del narcotraffico hanno eguale potere al di là del confine, nel settentrione del Messico, e forti collusioni con le autorità di Città del Messico. Non è un caso che negli USA da alcuni anni stiano cercando d’arginare l’immigrazione e d’integrare i Latinos nella società, mentre in Messico non fanno nulla per dissuadere i propri cittadini dall’espatriare nelle terre che gli Statunitensi rubarono al Messico centocinquant’anni fa. La situazione è esplosiva, e qualche analista – come George Friedman – se n’è accorto.

 

22/05/2010

jeudi, 10 juin 2010

Schweiz lässt Volksinitiative für Ausweisung krimineller Ausländer zu

Schweiz läßt Volksinitiative für Ausweisung krimineller Ausländer zu

Ex: http://www.jungefreiheit.de/

svp-plakat.jpgBERN. Die von der Schweizer Volkspartei (SVP) getragene Initiative für die Ausschaffung krimineller Ausländer ist für gültig erklärt worden. Dies hat der Nationalrat am Mittwoch entschieden. Gleichzeitig brachte das Schweizer Parlament aber eine alternative Gegeninitiative ein.

Der SVP-Gesetzesentwurf sieht die automatische Ausweisung von Ausländern bei schweren Straftaten oder Erschleichung von Sozialleistungen vor. Wörtlich heißt es hier:

„Sie (die Ausländer) verlieren unabhängig von ihrem ausländerrechtlichen Status ihr Aufenthaltsrecht sowie alle Rechtsansprüche auf Aufenthalt in der Schweiz, wenn sie wegen eines vorsätzlichen Tötungsdelikts, wegen einer Vergewaltigung oder eines anderen schweren Sexualdelikts, wegen eines anderen Gewaltdelikts wie Raub, wegen Menschenhandels, Drogenhandels oder eines Einbruchsdelikts rechtskräftig verurteilt worden sind oder mißbräuchlich Leistungen der Sozialversicherungen oder der Sozialhilfe bezogen haben.“

Alternativ-Vorschlag öffnet Mißbrauch „Tür und Tor“

Kritiker machen völkerrechtliche Vorbehalte gegen diesen Gesetzesentwurf geltend. Der Alternativ-Vorschlag, der unter anderem von der Freisinnigen Partei (FDP)und den Christdemokraten (CVP) getragen wird, sieht entsprechend ausdrückliche Verweise auf das Völkerrecht vor, sowie das Gebot, das „Anliegen der Integraton“ zu berücksichtigen.

Die Ausschaffungsinitiative sieht damit allerdings „Tür und Tor“ geöffnet, um künftig Ausweisungen doch noch verhindern zu können: „Solche Formulierungen eröffnen unzählige Möglichkeiten für Rekurse und Beschwerden. Den Gerichten sind kaum mehr Grenzen gesetzt, zugunsten der auszuschaffenden Sträflinge zu urteilen“, heißt es in einer Stellungnahme der SVP.

Sozialdemokraten (SP) und Grüne im Nationalrat hätten die Ausschaffungsinitiative am liebsten für ungültig erklärt. (FA)

La Turquie s'éloigne de l'Occident, comme le reste du monde

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La Turquie s’éloigne de l’Occident, comme le reste du monde

La Turquie et toutes les nations émergentes, rendues confiantes par leurs succès économiques, s’émancipent d’une tutelle occidentale moralisatrice de plus en plus mal supportée, écrit l’éditorialiste Semih Idiz, dans le quotidien turc Hürriyet.

 

Le best-seller de Fareed Zakaria titré « Le monde post-américain et l’essor du reste du monde » est une lecture fascinante, un livre prémonitoire. La question de l’Iran s’inscrit parfaitement dans cette perspective. Le problème va bien au delà des actuelles ambitions nucléaires de Téhéran. Cette affaire est en train de se transformer en une impasse qui dessine une nouvelle division du monde.

Cette division peut être caractérisée ainsi : « L’Occident et le Reste du monde », pour reprendre l’expression de Zakaria. Le développement de pays comme l’Inde, la Chine, le Brésil et la Russie – en d’autres termes « le Reste » – dessine un nouveau paysage mondial qui ne répond pas aux vœux de l’Occident.

La Turquie, qui connait également une croissance rapide, montre des tendances plus en plus marquées en direction du « Reste », et moins vers « l’Occident ». Ceci est interprété comme par certains, en Europe et aux États-Unis, comme une « islamisation de la politique étrangère turque », mais cette évolution pointe vers quelque chose de bien plus significatif.

L’émergence de ce nouvel ordre mondial ne constitue bien évidemment pas une surprise. Il était prévu par ceux qui sont suffisamment compétents pour en déceler les signes avant-coureurs. Nombre d’historiens occidentaux, d’économistes, et des chercheurs en sciences humaines ont décrit ce processus depuis un certain temps.

Quelques noms viennent immédiatement à l’esprit, notamment ceux de Walter Laqueur (« Les derniers jours de l’Europe : une épitaphe pour le vieux continent »), Joseph E. Stiglitz (« La Grande Désillusion »), et Zakaria, mentionné ci-dessus.

Même un Timothy Garton Ash, apparemment optimiste dans « Monde Libre : l’Amérique, l’Europe et le futur inattendu de l’Occident », décrit ce qui se adviendra si le lien de transatlantique n’est pas renforcé dans toutes ses dimensions, ce qui est bien sûr plus facile à dire qu’à faire, comme l’admet l’auteur.

Dans le même temps, l’anti-occidentalisme en général et particulièrement l’anti-américanisme deviennent de plus en plus palpable chez les Turcs. Rester partisan de l’orientation occidentale de la Turquie dans ce climat devient un défi pour une élite minoritaire. Mais l’éloignement de la Turquie des États-Unis et de l’Europe n’est pas quelque chose qui inquiète les Turcs dans leur majorité.

Cette attitude à l’égard de l’Occident n’est à l’évidence pas spécifique aux Turcs. De la Russie à l’Inde, de la Chine à l’Afrique, on assiste à une réaction croissante et forte contre l’Occident. Certains parlent d’un retour de bâton « post-colonial. »

Roberto Fao, un doctorant à l’Université d’Harvard qui a écrit pour le Financial Times, a travaillé à la Banque Mondiale et été consultant pour des projets gouvernementaux, propose des vues intéressantes sur la question.

Dans une tribune publiée par EUobserver.com le 25 mai, M. Fao affirme que les Européens doivent aujourd’hui « se demander pourquoi ils provoquent si peu de respect dans le monde. » Il cite Kishore Mahbubani, le doyen de la Lee Kwan Yew School of International Affairs de Singapour, qui soutient que l’Europe ne comprend pas à « quel point elle devient peu pertinente pour le reste du monde. »

M. Fao rappelle également que Richard Haas, le président du Council on Foreign Relations, a déclaré publiquement « adieu à l’Europe en tant que puissance de haut rang. » M. Fao ne croit cependant pas que l’on puisse négliger cette situation, en n’y voyant qu’une simple « jalousie » de la part des non-européens.

« Au contraire », écrit-il, « j’y discerne une vérité plus dérangeante. Les pays du monde entier ne supportent plus depuis longtemps l’ingérence et les leçons de morale de l’Occident, et ont acquis assez de confiance pour parler haut face à une Europe dont l’influence mondiale n’est plus considérée comme assurée ».

Dans son livre, Zakaria parle de la même « confiance » que des nations ont gagnée face aux États-Unis, avec quelques raisons pour ce faire.

« Les plus grandes tours, les plus grands barrages, les films à succès, et les téléphones mobiles les plus sophistiqués sont tous réalisés désormais à l’extérieur de l’Europe et les États-Unis », note-t-il, en ajoutant que « les pays qui manquaient par le passé de confiance politique et de fierté nationale les acquièrent. »

A la suite du monde bipolaire, le monde unipolaire semble lui aussi en train de s’effondrer, donnant naissance à un monde multipolaire où les possibilités de « l’Occident » sont en déclin, tandis que celles du « Reste » augmentent progressivement.

De fait, si l’Iran doit bien sûr être empêché d’obtenir une arme nucléaire – tout comme Israël et tous les autres devraient être obligés de mettre fin à leurs programmes et d’abandonner leurs stocks d’armes nucléaires existants – l’enjeu va bien au-delà.

Il s’agit d’un nouvel ordre qui va exiger des réponses très différentes à ce que nous connaissons aujourd’hui, si l’on veut que les problèmes brûlants ne mènent pas à des affrontements dont personne ne sortira gagnant au bout du compte.

Article original en anglais : Hürriyet (Turquie)

Traduction française : ContreInfo

mercredi, 09 juin 2010

Presseschau - Juni 2010 / 02

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Presseschau

Juni 2010 / 02

Einige Links. Bei Interesse anklicken...

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Wolfgang Venohr in seiner Stauffenberg-Biographie über die heute gängige Bewertung des deutschen Heeres des Jahres 1940:

Nach dem II. Weltkrieg ist es – bis auf den heutigen Tag – Mode geworden, über das deutsche Heer des Jahres 1940 herabsetzend, jedenfalls negativ zu sprechen. Eine überwältigende, „seelenlose“ und barbarische Kriegsmaschinerie Hitlers sei damals über das schwache Westeuropa hereingebrochen. Der genagelte Marschtritt deutscher Infanteriekolonnen auf dem Pariser Pflaster (14. Juni 1940: Einnahme von Paris) erweckt noch heute Assoziationen an die Horden Attilas und Dschingis Khans.
Nichts könnte verkehrter sein als eine solche Betrachtungsweise. Daß die deutsche „Kriegsmaschinerie“ den Westeuropäern zahlenmäßig und materiell keineswegs überlegen war, ist schon aus dem Kräftevergleich [auf den vorhergehenden Seiten; M.S.] deutlich geworden. In Belgien und Frankreich siegte nicht die Übermacht, sondern es triumphierte eine geniale Operationsidee („Sichelschnitt“), die auf die Generäle Manstein und Guderian sowie auf Adolf Hitler persönlich zurückzuführen war. Aber vor allem triumphierte die Intelligenz und die Kühnheit der deutschen Soldaten und Offiziere. Es war eine junge Armee, die nach Westen stürmte, deren seelische Motivation, deren geistige Disziplin alles in den Schatten stellte, was es zuvor gegeben hatte.
Anders wären ja die überwältigenden Erfolge gar nicht zu erklären. „Phantastisch“ nannte William Shirer, ein amerikanischer Korrespondent in Berlin, der ein geschworener Deutschenhasser war, die Moral der deutschen Soldaten. Er folgte dem Vormarsch der deutschen Verbände in Frankreich und schrieb: „Ich erinnere mich an eine Pionierkompanie, die unter feindlichem Feuer eine Pontonbrücke über die Schelde schlagen sollte. Die Männer ruhten am Waldrand und lasen die neueste Nummer der Soldatenzeitung ‚Westfront‘.
Ich habe nie Männer gesehen, die so nonchalant in eine Schlacht gingen, obwohl einige von ihnen sie nicht überleben würden.“ Diese „phantastische“ Moral der deutschen Soldaten war ohne Zweifel eine Frucht preußischer Militärtraditionen, aber auch nationalsozialistischer Erziehungsdoktrinen. Der Gedanke der Volksgemeinschaft, für den Stauffenberg so enthusiastisch entflammt war, hatte voll auf die Wehrmacht durchgeschlagen. Niemals früher oder später hat es eine so vorbildliche Kameradschaft zwischen Offizier und Mann gegeben wie in der deutschen Wehrmacht des II. Weltkriegs. Nicht seelenlose Roboter marschierten nach Frankreich hinein, sondern junge Soldaten, die sich im Recht glaubten, die gegen die arroganten Sieger von Versailles zogen. Der britische Historiker Alistaire Horne entwarf von ihnen ein treffendes Bild, das sich mit den dokumentarischen Aufnahmen der Wochenschauen deckt:

„In jenen Tagen bot sich auf den Hauptstraßen hinter den Panzern überall das gleiche Bild: Auf der einen Seite die endlosen Kolonnen niedergeschlagener französischer Gefangener, die nach Osten zogen, auf der anderen Seite die Kompanien und Bataillone junger Deutscher; barhäuptig und die Ärmel aufgerollt, sangen sie ‚Sollte ich einst liegen auf blutdurchtränktem Feld‘ oder das alte ‚Siegreich wollen wir Frankreich schlagen‘ – und sie marschierten, marschierten und marschierten.“

Sollte Stauffenberg auf diese Truppe nicht stolz sein dürfen? Zogen diese Kompanien und Bataillone nicht über die alten blutdurchtränkten Schlachtfelder des I. Weltkriegs, auf denen die Väter im vierjährigen Stellungskrieg verblutet waren, um nach einundzwanzig Jahren die Schande und das Unglück, die Beleidigung und die Demütigung von Versailles für immer auszulöschen? Sollte er sich nicht von der Begeisterung seiner Kameraden, seines Volkes anstecken lassen? Sein späterer Freund, Henning von Tresckow, der entschiedenste Widersacher Adolf Hitlers im Jahre 1943, schrieb damals, nach dem Ende des Frankreichfeldzugs:

„Wir gehen voller Zuversicht an unsere neuen Aufgaben. Aller Kleinmut, dessen ich mich schuldig bekenne, ist angesichts unserer ungeheuren Erfolge verflogen ... So wird alles weiter gut werden und hoffentlich ein guter Frieden folgen.“

Genau das war auch Stauffenbergs Hoffnung, als er seiner Erwartung Ausdruck gab, daß nun „die Politik“ wieder das Wort haben werde. Jedermann im Heer wie im Volk war in diesen hellen Sommertagen des Jahres 1940 davon überzeugt, daß der Führer nun einen Weg finden werde, aus diesem Krieg herauszukommen und einen „guten Frieden“ zu schließen. (...)

(Wolfgang Venohr: Stauffenberg – Symbol des Widerstands. Eine politische Biographie, 3., überarbeitete und ergänzte Neuauflage, München 2000, S. 115 ff.)

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Das Buch ist momentan leider fast vergriffen. Hier kann man es noch bestellen:

JF-Buchdienst
http://www.jf-buchdienst.de/product_info.php/info/p16996_Wolfgang-Venohr--br-Stauffenberg.html

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Okinawa
Japan lenkt im Streit um US-Stützpunkt ein
Tokio (dpa) – Im Streit um einen US-Militärstützpunkt auf der südjapanischen Insel Okinawa hat die Regierung in Tokio ihre Forderung nach einer Verlegung aus Okinawa aufgegeben.
Angesichts der gegenwärtigen Lage auf der benachbarten koreanischen Halbinsel habe er entschieden, daß einer „soliden Beziehung“ zum Sicherheitspartner USA auf Basis gegenseitigen Vertrauens „größte Wichtigkeit“ zukomme, sagte Regierungschef Yukio Hatoyama am Montag in Tokio. Er hatte den Menschen auf Okinawa während des Wahlkampfes Hoffnungen gemacht, daß die Helikopter-Basis Futemma aus Okinawa oder ganz aus Japan verschwinden wird. Hatoyama entschuldigte sich bei einem Besuch Okinawas für die Kehrtwende.
http://www.zeit.de/newsticker/2010/5/24/iptc-bdt-20100524-62-24935354xml

Boykott im Westjordanland
Wie die Palästinenser jüdische Siedler mürbe machen wollen
Aus Dschenin berichtet Ulrike Putz
Mit dem Boykott ihrer Produkte wollen die Palästinenser im Westjordanland den israelischen Siedlern die Lebensgrundlage entziehen. Die Kampagne zeigt Erfolg, sogar europäische Supermarkt-Ketten reagieren darauf. Knesset-Abgeordnete planen Rache-Aktionen.
http://www.spiegel.de/politik/ausland/0,1518,696557,00.html

Viele Tote und Verletzte
Blutiger Angriff Israels auf Gaza-Hilfsflotte
Ein israelisches Elitekommando hat am frühen Morgen Schiffe der „Solidaritätsflotte“ für den Gaza-Streifen attackiert. Bei der Militäraktion wurden laut einem TV-Bericht bis zu 16 Menschen getötet. Die Türkei berief eine Krisensitzung des Kabinetts ein, ein israelischer Minister äußerte „Bedauern für die Toten“.
http://www.spiegel.de/politik/ausland/0,1518,697642,00.html

Israelische Militäraktion
Konvoi-Angriff führt zu diplomatischem Desaster
Von Yassin Musharbash
Botschafter einbestellt, gemeinsame Manöver abgesagt – und zahlreiche Protestnoten aus aller Welt: Der tödliche Angriff von Israels Marine auf einen Schiffskonvoi mit Ziel Gaza-Streifen ist der diplomatische Katastrophenfall für die Regierung Netanjahu.
http://www.spiegel.de/politik/ausland/0,1518,697768,00.html

Angriff auf Gaza-Konvoi
„Wir sind alle Palästinenser!“
Von Daniel Steinvorth, Istanbul
Fassungslosigkeit und Wut in der Türkei: Die Organisatoren des Hilfskonvois fordern Konsequenzen gegen den „Piratenstaat“ Israel, ihre Anhänger tragen die Wut auf die Straße und versuchen, in das israelische Generalkonsulat einzudringen.
http://www.spiegel.de/politik/ausland/0,1518,697788,00.html

Ein schöner, ausgewogener Kommentar ...
Attacke auf Gaza-Flottille
Unrecht eines Rechtsstaats
Ein Kommentar von Christoph Schult, Jerusalem
Die Welt reagiert entsetzt: Mindestens 15 Menschen kommen um, als israelisches Militär einen propalästinensischen Schiffskonvoi stoppt und stürmt. Eine menschliche Katastrophe – und eine politische dazu: So baut Israel seinen Gegnern eine Bühne.
http://www.spiegel.de/politik/ausland/0,1518,697774,00.html

Israelische Militäraktion
„Schade, daß wir nicht alle Schiffe versenkt haben“
Aus Aschdod berichtet Ulrike Putz
Mehrere Tote, Dutzende Verletzte – Israels Angriff auf sechs Schiffe mit Ziel Gaza-Streifen sorgt weltweit für Entsetzen. Doch dort will man von einem Fehlschlag nichts wissen. Schuld seien die Aktivisten an Bord, sie hätten die Marinesoldaten angegriffen. Öffentliche Selbstkritik üben nur wenige.
http://www.spiegel.de/politik/ausland/0,1518,697862,00.html

Krieg der Bilder: Video zeigt Attacken von „Friedensaktivisten“
http://www.spiegel.de/video/video-1068224.html

„20 Leute warfen mich vom Deck“
Der Offizier, der den Einsatz auf die „Mavi Marmara“ leitete, schildert gegenüber ynet-news seine Erlebnisse beim Betreten des Schiffs, das schwerer bewaffnet war, als die Soldaten vermutet hatten (Bilder zu den Waffen finden Sie hier): „Ich zog meine Waffe, als ich sah, daß einer mit einem Messer auf mich zukam und feuerte einen Schuß ab. Dann stürmten 20 weitere Leute von allen Seiten auf mich ein und warfen mich auf das untere Deck.“
http://www.pi-news.net/2010/06/20-leute-warfen-mich-vom-deck/

Türkische Terrorhilfe im Mäntelchen des Friedens
Während gegenwärtig im Hafen von Ashdod die 10.000 Tonnen Schiffsladung des „Hilfskonvois“ untersucht werden, sollen sich bereits die nächsten „Hilfsschiffe“ auf dem Weg nach Gaza befinden. Die Welt wimmelt nur so von „Helfern“, wenn es gegen Israel (und die Juden) geht. Kaum jemand kümmert sich darum, welche Zwecke der türkische Ministerpräsident Erdogan, der von einem neuen osmanischen Großreich träumt, verfolgt und welche Leute sich hinter der türkischen Internationalen Humanitären Hilfsorganisation IHH (Insani Yardim Vakfi) verbergen.
http://www.pi-news.net/2010/06/tuerkische-terrorhilfe-im-maentelchen-des-friedens/#more-138828

Die dubiosen Passagiere der Hilfsflotte für Gaza
Schwere Vorwürfe gegen die humanitäre Organisation an Bord der Hilfsflottille für Gaza. Angeblich haben Aktivisten Kontakte zu den Taliban.
http://www.welt.de/politik/ausland/article7872108/Die-dubiosen-Passagiere-der-Hilfsflotte-fuer-Gaza.html

Hier eine etwas andere Sicht. Man darf gespannt sein ...
Angriff auf Gaza-Konvoi
Israels zweifelhafter Krieg der Bilder
Aus Aschdod berichtet Ulrike Putz
Armeevideos und Soldaten, die von einem Lynchmob sprechen: Israel versucht mit allen Mitteln zu beweisen, daß die Gewalt auf den Gaza-Hilfsschiffen von den Aktivisten an Bord ausging. Doch der Kampf um die Deutungshoheit der blutigen Aktion offenbart Schwächen.
http://www.spiegel.de/politik/ausland/0,1518,698092,00.html

Israelis kritisieren Verhalten ihrer Soldaten
Was genau geschah, als Israels Armee das türkische Schiff „Mavi Marmara“ übernahm, ist unklar. Die Kritik in Israel ist groß.
http://www.welt.de/politik/ausland/article7874307/Israelis-kritisieren-Verhalten-ihrer-Soldaten.html

Lesenswerte Demographie-Diskussion im Thiazi-Forum ...
Der Deutsche Bevölkerungsaustausch – Daten und Fakten einer Katastrophe
[Besonders beachtenswert sind wie so oft die Beiträge von „Agrippa“!]
http://forum.thiazi.net/showthread.php?t=167593

Überraschung in Berlin
Bundespräsident Köhler tritt zurück
Das hat es in der Geschichte der Bundesrepublik noch nie gegeben: Der Bundespräsident ist mit sofortiger Wirkung zurückgetreten. Als Grund nannte Horst Köhler die Kritik an seinen Äußerungen zum Afghanistan-Einsatz – er vermisse den Respekt vor seinem Amt.
http://www.spiegel.de/politik/deutschland/0,1518,697781,00.html

Köhlers Rücktritt
http://www.youtube.com/watch?v=oIHaY9yGL3o

Abgang Köhler
Von Karlheinz Weißmann
Die Tendenz der Urteile ist einhellig: bestenfalls „Tragik“, schlimmstenfalls „Fahnenflucht“. Das Maß an menschelndem Verständnis blieb gering, auch wenn die Bundeskanzlerin den Entschluß Horst Köhlers natürlich „ein Stück weit“ nachvollziehen kann und „irgendwie“ jeder das Recht hat, seine eigenen Entscheidungen zu fällen, selbst wenn das Land die wichtigste Bewährungsprobe seiner Geschichte bestehen muß.
http://www.sezession.de/15278/abgang-koehler.html

Die „Welt“ wußte anscheinend schon einen Tag früher Bescheid ... ;-)
Lena Meyer-Landrut soll auf Horst Köhler folgen
Wahnsinn: Nach dem Sieg beim Eurovision Song Contest warten ganz neue Aufgaben auf Hoffnungsträgerin Lena Meyer-Landrut.
http://www.welt.de/satire/article7854143/Lena-Meyer-Landrut-soll-auf-Horst-Koehler-folgen.html

Zunächst sah es aus, als würden wir vom Regen in die Traufe kommen ...
Nachfolge-Debatte
SPD bringt Käßmann ins Spiel
Der Rücktritt von Horst Köhler ist erst wenige Stunden alt – da beginnt bereits die Diskussion über mögliche Nachfolger. Die SPD hat die frühere EKD-Vorsitzende Margot Käßmann als mögliche Nachfolgerin im Amt des Bundespräsidenten genannt. Auch andere Namen sind schon gefallen.
http://www.spiegel.de/politik/deutschland/0,1518,697837,00.html

Rücktritt des Bundespräsidenten
Merkel warnte Köhler vor schwerer Krise für Deutschland
Am Tag nach Horst Köhlers Rücktritt ist die Nachfolgedebatte voll entbrannt – und immer mehr Details über den Ablauf kommen ans Licht: In einem Gespräch versuchte Kanzlerin Merkel den Bundespräsidenten umzustimmen. Sie wählte dabei nach SPIEGEL-ONLINE-Informationen ungewohnt drastische Worte.
http://www.spiegel.de/politik/deutschland/0,1518,697903,00.html

Christian Wulff soll Köhler-Nachfolger werden
BERLIN. Niedersachsens Ministerpräsident Christian Wulff (CDU) wird von der schwarz-gelben Koalition ins Schloß Bellevue geschickt. Dies gaben die Vorsitzenden der drei Regierungsparteien, Bundeskanzlerin Angela Merkel (CDU), Bayerns Ministerpräsident Horst Seehofer (CSU) sowie Außenminister Guido Westerwelle (FDP) am Donnerstagabend offiziell bekannt.
Wulff hatte zuletzt für Schlagzeilen gesorgt, in dem er die türkisch-stämmige Aygül Özkan als Sozialministerin in sein Kabinett berief. Zuvor hatte er bereits eine Öffnung der CDU gegenüber dem Islam gefordert.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5a69dd5251a.0.html

Bundespräsidentenkandidat
SPD und Grüne schicken Gauck ins Rennen
Von Florian Gathmann und Veit Medick
SPD und Grüne treten mit Joachim Gauck als Bundespräsidenten-Kandidat an. Der ehemalige Chef der Stasi-Unterlagen-Behörde wird parteiübergreifend geschätzt, könnte so auch ein paar schwarz-gelbe Stimmen holen. Für die Linke ist Gauck nicht akzeptabel – sie will nun einen eigenen Kandidaten aufstellen.
http://www.spiegel.de/politik/deutschland/0,1518,698614,00.html

Bundespräsidenten-Kür
Oppositionskandidat Gauck spaltet Schwarz-Gelb
Im Regierungslager wächst der Unmut über die Nominierung Wulffs für die Wahl zum Bundespräsidenten. Zahlreiche FDP-Politiker sympathisieren inzwischen offen mit Joachim Gauck. „Es gibt keinen Freibrief für einen Kandidaten“, droht ein sächsischer Liberaler im SPIEGEL. [Gut so. Gauck wäre mit Sicherheit die bessere Wahl ...]
http://www.spiegel.de/politik/deutschland/0,1518,698898,00.html#ref=top
http://www.bild.de/BILD/politik/2010/06/04/praesidenten-duell-wackelt-wulffs-mehrheit/kopf-an-kopf-rennen-der-kandidaten.html

EZB kauft Griechenbonds
Ärger über „französisches Komplott“
Der Kauf griechischer Staatsanleihen durch die EZB sorgt nach einem Magazinbericht für starke Irritationen in der Bundesbank. Vor allem französische Banken befreiten nun ihre Bilanzen von den Problempapieren, während deutsche Banken ihre Schuldtitel nicht verkaufen dürfen. Ökonomen wittern ein „französisches Komplott“.
http://www.manager-magazin.de/unternehmen/artikel/0,2828,697607,00.html

Minister Brüderle: Ersparnisse sind sicher
Hamburg/Berlin (dpa) – Bundeswirtschaftsminister Rainer Brüderle (FDP) hat sich gegen Befürchtungen gewandt, die Euro-Krise gefährde die Ersparnisse der Bürger. „Die Ersparnisse sind sicher, der Euro bleibt stabil“, sagte Brüderle dem „Hamburger Abendblatt“.
http://www.zeit.de/newsticker/2010/5/29/iptc-bdt-20100529-89-24987784xml

Eva Herman spricht wieder Nachrichten
http://info.kopp-verlag.de/video.html?videoid=42
http://www.bild.de/BILD/unterhaltung/TV/2010/06/05/eva-herman/ex-tagesschau-sprecherin-spricht-wieder-nachrichten.html

Schlierer dementiert Gerüchte über Zusammenschluß mit Pro NRW
BERLIN. Der Vorsitzende der Republikaner, Rolf Schlierer, hat Gerüchte über eine mögliche Fusion seiner Partei mit der Bürgerbewegung Pro NRW zurückgewiesen. Derartige Behauptungen seien „Schwachsinn“, sagte Schlierer der JUNGEN FREIHEIT.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M57ca65713ac.0.html

NPD und DVU verhandeln über Fusion
BERLIN. NPD und DVU wollen sich zu einer Partei zusammenschließen. Dies bestätigte NPD-Chef Udo Voigt gegenüber der JUNGEN FREIHEIT. „Wir arbeiten auf eine Fusion unserer beiden Parteien hin“, sagte Voigt am Mittwoch. „Damit würde zusammenwachsen, was zusammengehört“.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5afe5152b78.0.html

Hessen
Verfahren eingestellt
Plakat-Aktion der NPD ohne Folgen
http://www.fr-online.de/frankfurt_und_hessen/nachrichten/hessen/2709191_Verfahren-eingestellt-Plakat-Aktion-der-NPD-ohne-Folgen.html

Junge Union Göppingens
CDU stellt sich hinter „AK Hitler“
In Baden-Württemberg sorgt ein Kreisverband der Jungen Union mit stramm rechten Parolen für Wirbel. Die örtliche CDU lehnt eine Distanzierung ab.
http://www.taz.de/1/politik/deutschland/artikel/1/cdu-stellt-sich-hinter-ak-hitler/

„Die Leute sind toleranter geworden“
Die Kanzlerin bemüht sich ja, sagt Heiner Geißler. Aber die Menschen in Deutschland plagen andere Sorgen, als Angela Merkel so denkt
http://www.freitag.de/politik/1022-die-leute-sind-toleranter-geworden

Folter-Drohung
Kindsmörder Gäfgen erzielt Teilerfolg in letzter Instanz
Von Barbara Hans
Magnus Gäfgen entführte und tötete einen Bankierssohn, gestand die Tat unter Androhung von Folter, wurde zu lebenlanger Haft verurteilt – und gerierte sich als Justizopfer. Jetzt beendete der Europäische Gerichtshof für Menschenrechte den juristischen Kampf mit einem Teilerfolg für den Kindsmörder.
http://www.spiegel.de/panorama/justiz/0,1518,697194,00.html

Europäischer Gerichtshof für Menschenrechte verurteilt Deutschland
http://www.bild.de/BILD/news/2010/06/02/verurteilter-kinder-moerder-magnus-gaefgen/schmerzensgeld-vom-staat.html
http://www.tagesschau.de/multimedia/sendung/ts19738.html

Sonderrecht gegen Neonazis?
Über Meinungsfreiheit und Konsensbedarf in Deutschland
Von Horst Meier
http://www.online-merkur.de/seiten/lp201006bju.htm

„Antifa“ immer stärker am Durchdrehen...
Nazis in der Feuerwehr: Braunmelder soll helfen
Region Rhein-Main – Während in Nordhessen schon einige Feuerwehren mit Nazis überlaufen sein sollen, droht die rechte Welle nun auch ins Rhein-Main-Gebiet zu schwappen. Um eine Ausbreitung zu verhindern, hat die hessische Jugendfeuerwehr jetzt den Braunmelder im Internet eingeführt. Von Christian Reinartz
http://www.extratipp.com/nachrichten/regionales/rhein-main/nazis-feuerwehr-braunmelder-soll-helfen-782074.html

Feuerwehr und Rechtsextreme
Braune Brandschützer
http://www.fr-online.de/frankfurt_und_hessen/nachrichten/hessen/2671457_Feuerwehr-und-Rechtsextreme-Braune-Brandschuetzer.html

Vater und Mutter abgeschafft ...
Mutter wird amtlich durch „das Elter“ ersetzt
In Bern wird jetzt mit der Abschaffung der Diskriminierung ernst gemacht
http://www.medrum.de/?q=content/mutter-wird-amtlich-durch-das-elter-ersetzt

Frankreich verurteilt Schändung deutscher Soldatengräber
PARIS. Das französische Außenministerium hat die Schändung deutscher Soldatengräber im Elsaß „aufs schärfste“ verurteilt. Die Schuldigen der „unwürdigen Tat“ müßten gefunden und bestraft werden, sagte ein Sprecher des französischen Ministeriums für auswärtige und europäische Angelegenheiten: „Durch ihr Handeln haben sie sich selbst entehrt.“
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5f9617beb81.0.html

Historikerstreit in Israel
„Wir haben kein Recht auf dieses Land“
Aus Tel Aviv berichtet Ulrike Putz
Existiert das jüdische Volk überhaupt? Ist die Diaspora bloß eine Legende, die den Anspruch auf das historische Palästina begründen soll? Mit gewagten Thesen stellt der israelische Historiker Schlomo Sand das Selbstverständnis vieler Juden in Frage – seine Kollegen protestieren empört.
http://www.spiegel.de/politik/ausland/0,1518,697365,00.html

Britische Bombenflieger bekommen Denkmal
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M50644530bc2.0.html

US-Kriegsflugzeuge machen Menschenjagden
- gegen deutsche Jagdflugzeuge (legal)
- gegen unbefestigte Dörfer (gegen das Kriegsvölkerrecht)
- gegen einzelne Objekte und Fahrzeuge auf Landstraßen (gegen das Kriegsvölkerrecht)
- gegen deutsche Feldflugplätze (legal)
Titel mit unterlegter Jetztzeit-Musik „World War 2 Dog Fight – Breath“
http://www.youtube.com/watch?v=UR_9s-aFnIs&feature=related

Ein weiteres, ähnliches Video wurde von youtube zensiert:
P47 gun cam footage (with soundtrack!!!)307,701 views
Rndmsfree

Und ein weiteres Video gleichen Inhalts
„Dogfight“ soll wohl bedeuten, daß man dem deutschen Gegner die Menschenwürde als „Hund“ abspricht:
http://www.youtube.com/watch?v=3YMg9Kq9VRU&feature=related

US-Farbaufnahmen vom Somer 1944
Normandie und Paris
Gefallene und kriegsgefangene deutsche Soldaten, die als Schutzschilder mißbraucht werden (bei 09:15 sieht man die Mißhandlung eines deutschen Offiziers; dem US-Proleten, der dem deutschen Offizier seinen Helm auf den Kopf schlägt, verliert dabei nicht nur seinen Anstand, sondern auch offensichtliches Beutegut, an seinem Helm befestigt)
http://www.youtube.com/watch?v=lvZCDfhoNxA&feature=fvw

Die deutschen Kriegsgefangenen werden verhöhnt, daß sie „gut gefüttert“ („well fed“) nach Hause kämen. Keine Rede von Hunderttausenden Deutschen, die man auf den Rheinwiesenlagern ohne Unterkünfte, Medizin und Nahrung völkerrechtswidrig darben und verrecken ließ!
Die von den Westalliierten zerbombten französischen Städte und Dörfer werden dargestellt, als ob „die Nazis“ sie selbst zerstört hätten. Wie perfide!

Marienburg: Gerichtsmediziner gehen nicht von Massaker aus
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5ae848a5098.0.html

Noch einmal im Original ...
Tschechische Morde an Sudetendeutschen:
http://www.ct24.cz/domaci/89000-zabijeni-po-cesku-drasticke-zabery-vrazdeni-nemeckych-civilistu/

27 May 2010 – PRAG. Ein Dokumentarfilm über ein Massaker an Deutschen im Mai 1945 in Prag sorgt in Tschechien derzeit für Aufsehen. In der vom tschechischen Fernsehen ausgestrahlten Dokumentation „Töten auf tschechische Art“ des Regisseurs David Vondráèek wird die Ermordung deutscher Zivilisten nach dem Ende des Zweiten Weltkrieges behandelt.
Ein Prager Außenbezirk am 10.Mai 1945: Dutzende deutscher Zivilisten werden an ein freies Feld getrieben, müssen am Graben Aufstellung nehmen und werden von hinten erschossen. Denjenigen, die nicht gleich tot in den Graben fallen, fährt ein Lastauto über Köpfe und Leiber.
Die meiste Zeit in dem einstündigen Dokument nimmt der Fall Postelberg ein.
In dem nordböhmischen Städtchen waren fast 800 Deutsche zusammengetrieben und bestialisch umgebracht worden. Die beiden Hauptverantwortlichen für das „größte Massaker zwischen dem Ende des Zweiten Weltkrieges und Sebrenica“, wie es in dem Film heißt, wurden nie zur Verantwortung gezogen, weil ein Straffreistellungsgesetz des Prager Parlaments aus dem Mai 1946 alle Verbrechen an Deutschen amnestierte. Die Namen der beiden Haupttäter kennt man jedoch inzwischen. Sie wurden fast 65 Jahre später in aufwendigen polizeilichen Untersuchungen ermittelt. Der ermittelnde Beamte war über das Geschehen erschüttert, sprach von einem Genozid, den er von tschechischer Seite nie für möglich gehalten habe.
http://www.youtube.com/watch?v=23gPonzAWZM

Dazu einige Kommentare von Betrachtern des Videos:

1.) Sie wurden nicht ermordet, weil sie Nazis waren, die Frauen, Kinder und alte Menschen, sondern weil sie DEUTSCHE waren. Weil sie Deutsche waren, die seit Jahrhunderten dort ihre Heimat hatten. Unter den Opfern waren auch zahlreiche deutsche Kommunisten, die dem Naziterror entkommen konnten, und nun wehrlos dem mörderischen Terror ihrer tschechischen Nachbarn ausgeliefert waren.

2.) Auf SpiegelTVDigital gibts eine Serie, da werden nur Bilder aus dem Leben im Dritten Reich gezeigt, ohne Kommentar und mit düsterer Musik untertmalt, damit die richtige, Entschuldigung, GEWOLLTE Stimmung aufkommt. Bei den Bildern in der Doku hier braucht man keine Musik, die Bilder sprechen für sich ...

3.) Grausam! Aber in Deutschland wird das im Fernsehen nicht zu sehen sein. Es könnte zu nicht gewollten Reaktionen kommen, denke ich. Wir werden uns weiterhin mit der täglichen Dosis Hitler im TV begnügen müssen.

4.) Schnell sichern, bevor es andere löschen lassen ...
Besten dank für den historisch-wertvollen clip.

5.) Ich verstehe nicht, weshalb das ein Skandal sein soll. Solche Morde haben Deutsche Tausende Male begangen. Eine gerechte Strafe! Und immer noch zu Mild!

Die größte Frechheit ist jedoch diese verkürzte Form (mit der Tochter des Filmers, die heute noch an der Mord-Straße wohnt) auf BILD.de mit den wohlbekannten bundesrepublikanischen Geschichtslügen à la Guido Knopp, daß
a) die Sudetendeutschen nicht seit Jahrhunderten angestammte einheimische Zivilbevölkerung dieser Gegend waren, sondern angeblich nur seit Hitler in beschlagnahmte zuvor tschechische Häuser einquartiert waren und
b) die Morde an den Sudetendeutschen nur eine Rache für die deutsche Besatzung des Kunststaates Tschechoslowakei gewesen wäre
http://www.youtube.com/watch?v=ZKh-pl9-95Q

Gedenktafel erinnert an Massaker vom Juni 1945 in Postelberg
http://www.tagesschau.de/multimedia/sendung/ts19770.html

Ausgezeichneter Artikel aus der JF ...
„Wenn ich dich abknalle, kräht kein Hahn nach dir“
Von Hinrich Rohbohm
„Als wir um halb fünf ankamen, war es schon hell und wir konnten die Gemordeten im Grab liegen sehen. Die Soldaten entsicherten ihre Maschinenpistolen, zogen einen Kreis um uns und trieben uns unter Fluchen und Kolbenstößen – da wir beim Anblick der Toten naturgemäß entsetzt zurückgetaumelt waren – ins Grab hinein. In diesem Augenblick hörte ich ganz deutlich wieder das furchtbare Jammern der vergewaltigten Mädchen, empfahl meine Seele Gott, durchbrach den Mördergürtel, indem ich einen von den Henkern über den Haufen rannte und lief davon.“
Mit diesen Worten beschrieb Egon Putz in einer Sonderausgabe des Heimatbriefes Saazerland, wie er in den frühen Morgenstunden des 27. Mai 1945 unter dramatischen und zugleich glücklichen Umständen den Todeskommandos der tschechischen Volksmiliz, der Narodni Vybor, entkam. Die Schreie der Sterbenden in der bereits mit Leichen gefüllten Hinrichtungsstätte noch in den Ohren, die von einer MG-Salve getroffene Hand blutend.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5c181533647.0.html

Polen freiwillig in Wehrmacht und SS ?
http://polskaweb.eu/polen-in-hitlers-armeen-8745873665.html

Interview Jan Delay: „Cola war früher verboten“
http://www.neue-oz.de/preexport_startseite/20100528-Interview-Jan-Delay.html

Als Streifenpolizist in Neukölln
Einen Vorgeschmack auf die Zukunft des Landes gibt uns der „Tagesspiegel“. Heute sind es vielleicht nur Neukölln, Kreuzberg und Wedding. Morgen ist es die ganze Stadt. Was sich schon heute deutsche Polizisten wie der 57jährige Hauptkommissar Karlheinz Gaertner von halbstarken Arabern gefallen lassen müssen, spottet jeder Beschreibung. Es nennt sich Bereicherung, und das müssen wir aushalten.
http://www.pi-news.net/2010/06/als-streifenpolizist-in-neukoelln/#more-138886

Was ein Polizist auf Streife in Neukölln erlebt
Provoziert, beschimpft und getreten: Ein Streifenbeamter erzählt vom alltäglichen Ärger auf den Straßen Neuköllns.
http://www.tagesspiegel.de/berlin/polizei-justiz/was-ein-polizist-auf-streife-in-neukoelln-erlebt/1849118.html;jsessionid=8D48F72257DDC9F829C0B55FC0221DB3

Clint Eastwood und der Abtritt des weißen Mannes
Von Martin Lichtmesz
http://www.sezession.de/15155/clint-eastwood-und-der-abtritt-des-weissen-mannes.html

Südafrika in Skandinavien
Von Martin Lichtmesz
Auch ich möchte an dieser Stelle nochmal Werbung für die neue, wichtige Studie des IfS über Südafrika machen. Wer daraus keine historische und politische Lektion zu lernen imstande ist, dem ist nicht mehr helfen. Denn es geht hier natürlich nicht um Landes- und Geschichtskunde, die „nice to know“ ist, sondern um Dinge, die das Schicksal des Westens insgesamt betreffen.
Denn Südafrika ist die Zukunft, unsere europäische Zukunft. Dabei sollten wir uns bewußt werden, daß dieser Prozeß an allen Ecken und Enden des europäischen Kontinents eingesetzt hat: Es wird bald nirgends mehr, in keinem einzigen Land Europas, eine Zuflucht oder freie Zonen geben, in der sich nicht diesselben Probleme, Szenarien und Städtebilder zeigen. Mit der Globalisierung des Multikulturalismus wird auch der Rassismus globalisiert, zum ubiquitären Problem gemacht.
Daß ich hier nicht übertreibe, mag ein Artikel zeigen, der ursprünglich in der linken norwegischen Zeitung „Klassekampen“ erschienen ist, und auf den ich hier in einer englischen Übersetzung gestoßen bin.
http://www.sezession.de/15335/suedafrika-in-skandinavien.html

Europäische Frauen und wie die Fremden mit ihnen umgehen
Ein französisches Mädchen in seinem Heimatland. Es will sich nicht von einem Schwarzafrikaner „dumm anmachen“ lassen, das sind die Folgen ...
http://forum.thiazi.net/showthread.php?t=174984

Kulturbereicherung à la francaise
http://www.youtube.com/watch?v=I6cGTJroKGA

Vergewaltigte Koma-Patientin
Polizei jagt Deutschlands perversesten Pfleger!
Daniel Erick Mvogo (35) vergewaltigte in einem Caritas-Pflegeheim im Limburgerhof (Rheinland-Pfalz) Wachkoma-Patientin Beatrix R. (40) und schwängerte die wehrlose Frau.
Das Baby der Pfälzerin wurde im 6. Monat abgetrieben, weil ihre Schwangerschaft viel zu spät bemerkt wurde.
Der gebürtige Kameruner wurde von den Behörden durch einen DNA-Test überführt, doch seither fehlt jede Spur von Mvogo.
http://www.bild.de/BILD/news/2010/05/21/koma-patientin/mit-diesem-fahndungsfoto-jagt-die-polizei-deutschlands-perversesten-pfleger.html

14jährige mit Messer bedroht und ausgeraubt
Opfer wurde verletzt
Duisburg-Fahrn – Am Freitag, den 28.05.2010 gegen 21.30 Uhr befuhr in Duisburg-Fahrn ein 14jähriges Mädchen mit ihrem Fahrrad vom Rheinufer kommend die Aldenrader Straße.
In Höhe der dortigen „Star“-Tankstelle wurde ihr von drei an der Bushaltestelle stehenden Jugendlichen der Weg versperrt.
Zwei der offensichtlich alkoholisierten Täter bedrohten sie mit einem Schweizer Messer, einer Eisenstange und einer abgebrochenen Bierflasche, mit der die Geschädigte zudem leicht an der Hand verletzt wurde.
Sie forderten zunächst die Herausgabe von Bargeld, nachdem das Mädchen angab kein Bargeld zu haben, sollte sie ihr Handy herausgeben, das ihr von einem der Jugendlichen aus der Hand gerissen wurde.
Während der Tatausführung kamen weitere 5 Jugendliche, die offensichtlich mit den Tätern bekannt waren, hinzu. Aus dieser Gruppe wurde die Geschädigte zudem wegen ihres asiatischen Aussehens beleidigt und mit Bier übergossen.
Täterbeschreibung:
1. ca. 15-17 Jahre alt, etwa 170 cm groß, schlanke Figur, dunkle gegeelte Haare, bekleidet mit gelber Adidas-Jacke und Jeans; (Täter mit abgebrochener Bierflasche);
2. ca. 15-17 Jahre alt, korpulent, schwarze kurze Haare; bekleidet unter anderem mit einem hellblauem Poloshirt; (Täter mit Messer);
3. ca. 17 Jahre alt, 180 cm groß, normale Figur, schwarze kurze Haare, bekleidet mit einem hellblauen Pullover und schwarzer Adidas Jacke; (Täter mit Eisenstange);
Die Jugendlichen sprachen während der Tat untereinander in türkischer Sprache.
http://www.polizei-nrw.de/presseportal/behoerden/duisburg/article/meldung-100529-071432-72-694.html

Frankfurt
Männer verletzen schlafenden Mann mit Tritten
http://www.bild.de/BILD/regional/frankfurt/dpa/2010/05/30/maenner-verletzen-schlafenden-mann-mit-tritten.html
http://www.fnp.de/fnp/region/lokales/schlafenden-gegen-den-kopf-getreten_rmn01.c.7762155.de.html

Prügel nach Unfall – Offenbach
[Man ahnt, welche durch die Lande ziehende Volksgruppe sich hinter dem Begriff „Großfamilie“ versteckt ...]
http://www.presseportal.de/polizeipresse/pm/43561/1624454/polizeipraesidium_suedosthessen_offenbach
Hier wurde dann sogar noch der Hinweis auf die „Großfamilie“ gestrichen. Es sind jetzt nur noch eine unbestimmte Anzahl „Angehöriger“ ...
http://www.primavera24.de/lokalnachrichten/rhein-main-gebiet/3720-senior-faehrt-in-offenbach-kind-an-familie-geht-auf-ihn-los.html

Migrantentümelei des Freiburger Gemeinderats verursacht Zigeuner-Invasion
http://www.deutscher-standpunkt.com/archives/796

Wer soll integriert werden und was tun mit jenen, die nicht integrationsfähig sind? Ein paar Ansätze zum Thema.
http://forum.thiazi.net/showthread.php?t=174814

Schweizer Ausschaffungsinitiative gültig
Die Ausschaffungsinitiative ist gültig. Das hat der Nationalrat entschieden. Er lehnt die Initiative aber ab, und er unterbreitet dem Volk einen Gegenvorschlag.
http://www.nzz.ch/nachrichten/schweiz/ausschaffungsinitiative_gueltig_1.5863015.html

Muslimischer Geistlicher im Zwielicht
Vorzeige-Imam mit seltsamen Verbindungen
Von Andrea Brandt und Conny Neumann
Deutsche Politiker schätzen den muslimischen Geistlichen Benjamin Idriz als liberalen Hoffnungsträger. Doch mitgeschnittene Telefonate sollen seine Nähe zu Extremisten belegen. Zudem genoß der 37jährige eine zweifelhafte Ausbildung.
http://www.spiegel.de/panorama/gesellschaft/0,1518,696630,00.html

„Je religiöser, desto gewaltbereiter“
http://www.n-tv.de/politik/Machokultur-unter-Muslimen-article907123.html

Dietzenbach
Jugendliche prahlen mit Raubüberfall
http://www.fr-online.de/frankfurt_und_hessen/nachrichten/bad_homburg/2695403_Dietzenbach-Neu-Anspach-Jugendliche-prahlen-mit-Raubueberfall.html

Mannheim: Schüler Union gegen Islam-Unterricht
http://www.morgenweb.de/region/rhein_neckar_ticker/Mannheimer_Morgen/8780_Mannheim:_Sch%C3%BCler_Union_gegen_Islam-Unterricht.html

Richterin Kirsten Heisig
Die brutale Wahrheit über Berlins Jugendgewalt
Bereits Grundschüler erpressen Gleichaltrige, Behörden reagieren oft hilflos
http://www.berlinonline.de/berliner-kurier/berlin/die_brutale_wahrheit_ueber_berlins_jugendgewalt/297184.php

Deutsche Spieler weigern sich, Nationalhymne zu singen
BERLIN. In der deutschen Fußballnationalmannschaft gibt es offenbar Streit um die Nationalhymne. Wie die Bild-Zeitung berichtet, weigern sich mehrere Spieler ausländischer Herkunft die dritte Strophe des Deutschlandliedes mitzusingen. Zu ihnen gehören laut dem Blatt Lukas Podolski, Piotr Trochowski, Mesut Özil, Serdar Tasci, Sami Khedira, Jerome Boateng und Dennis Aogo.
Der ehemalige Nationaltrainer Franz Beckenbauer forderte nun gegenüber der Bild, daß alle Spieler der Nationalmannschaft die Hymne vor Spielbeginn mitsingen sollten. Bundestrainer Jogi Löw lehnt dies jedoch ab.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5d9b54d2e0a.0.html

Löw gegen Beckenbauer
Der Hymnen-Streit
BILD.de sagt, welcher Spieler singt und wer schweigt
http://www.bild.de/BILD/sport/fussball-wm-2010-suedafrika/2010/06/02/hymnen-streit-mit-franz-beckenbauer/jogi-loew-ich-zwinge-keinen-zum-singen.html

Neue Erziehungsstudie
Die Kinderglücksformel
Von Barbara Hans
Gute Erziehung ist nicht zwangsläufig eine Geldfrage: Das belegt eine neue Studie zur Lebenssituation von Kindern in Deutschland. Ob die Kleinen glücklich sind, hängt weder vom Einkommen der Eltern noch von persönlichen Freiheiten ab – sondern von den Grenzen, die man ihnen setzt.
http://www.spiegel.de/panorama/gesellschaft/0,1518,698100,00.html

Architekt Albert Speer
„Die Geschichtslosigkeit ist schuld an der Baumisere“
http://www.spiegel.de/kultur/gesellschaft/0,1518,695219,00.html

Umweltdesaster im Golf von Mexiko
Ölteppich driftet in den Atlantik
Von Axel Bojanowski
Die Ölpest wird wohl nicht auf den Golf von Mexiko beschränkt bleiben: Computersimulationen zufolge treibt der Teppich in den Atlantik. Auch der Ostküste der USA droht ein Desaster – von dort driftet das Öl Richtung Europa.
http://www.spiegel.de/wissenschaft/natur/0,1518,698722,00.html

Chinas größter Strom
Jangtse-Fluß ist älter als gedacht
Das Alter des längsten Flusses in China muß offenbar korrigiert werden: Der Jangtse ist mehr als 40 Millionen Jahre älter als bisher vermutet. Gesteine zeigen, daß es sehr lange dauerte, bis der Strom markante Schluchten in die Landschaft gefräst hat.
http://www.spiegel.de/wissenschaft/natur/0,1518,698728,00.html

„Unzüchtige Frauenkleidung“
Indonesische Provinz verbietet Hosen
http://www.spiegel.de/panorama/gesellschaft/0,1518,697600,00.html

L'internationale secrète qui ébranle les dictatures de l'Est

otpor.jpgSYNERGIES EUROPEENNES – BRUXELLES / GENEVE - Décembre 2004


Chers amis,
Voici l’excellent dossier que consacre le quotidien de Suisse romande, “Le Temps”, aux événements qui ébranlent l’Ukraine aujourd’hui et qui sont en fait la répétition des événements antérieurs qui ont agité la Serbie, la Géorgie et la Biélorussie (où la tentative de subversion générale avait échoué). L’article interroge les acteurs de ces “putschs” déguisés et en apparence pacifiques et dévoile utilement certaines de leurs tactiques. Ces tactiques sont déployées pour le bénéfice de l’impérialisme américain, qui applique tout simplement la stratégie Brzezinski, qui consiste à fractionner les franges de la puissance qui détient la “Terre du Milieu” et d’éloigner cette dernière des littoraux des mers chaudes. L’objectif est aussi de rendre inopérant tout Axe Paris-Berlin-Moscou, en introduisant entre l’Allemagne et la Russie une sorte de nouveau  “cordon sanitaire”, comme le voulait, après la révolution bolchevique, Lord Curzon. Les atlantistes, les trotskistes, les fondamentalistes islamistes et les néo-conservateurs (de l’entourage de Bush, qui sont, dans la plupart des cas, d’anciens trotskistes) orchestrent, à gauche et à droite de  l’échiquier politique, l’application de la doctrine Brzezinski. Pour le plus grand malheur de l’Europe et de ses enfants, qui vivront dans un monde infernal et dans un espace politique n’autorisant aucun développement ni épanouissement. La prise de conscience de cette situation doit nous conduire à combattre sans relâche ni pitié les canailles atlantistes, alliées objectives de la crapule gaucho-trotskiste, qui souillent encore, de leur présence et de leur indécrottable bêtise, le milieu identitaire. L’atlantiste, le trotskiste, le fondamentaliste islamiste et le néo-conservateur sont des ennemis mortels de notre civilisation, de la Vieille Europe, de tout ce qui nous est cher. Ils ne méritent que la haine et le mépris : une créature qui ose, en Europe aujourd’hui, se dire pro-américaine, ne mérite plus l’honneur d’être un citoyen d’Europe, ne mérite plus d’être considérée comme héritière et partie intégrante de notre civilisation, car elle nie la valeur de tous nos héritages et prépare un  monde de mort et de misère pour nos enfants. Le quotidien suisse “Le Temps”  —sans nul doute grâce à la neutralité helvétique, où l’atlantisme n’est pas aussi puissant que dans les pays de l’OTAN—  nous donne des armes pour résister et pour comprendre comment fonctionnent les mécanismes qui conduisent à notre asservissement.   
L’internationale secrète qui ébranle les dictatures de l’Est


La Serbie en 2000, la Géorgie en 2003, l’Ukraine en 2004: trois pays, trois révolutions populaires. Mais derrière les foules de manifestants s’active une nébuleuse d’activistes internationaux, de théoriciens de la non-violence et de financiers proches du gouvernement américain. Enquête.

Les manifestants installés depuis dix-huit jours dans le centre de Kiev imposeront-ils le réformateur Viktor Iouchtchenko à la tête de l’Ukraine? Ou leur mouvement sera-t-il finalement étouffé par les manœuvres du président sortant Leonid Koutchma? A des centaines de kilomètres de là, dans le centre de Belgrade, une poignée de jeunes Serbes se posent et se reposent cette question avec fébrilité. Membres de l’ancien mouvement étudiant Otpor («Résistance»), fer de lance du mouvement qui a chassé du pouvoir en 2000 le président yougoslave Slobodan Milosevic, ils ne se reconnaissent pas seulement dans les protestataires aujourd’hui à l’œuvre, ils les connaissent très bien pour leur avoir porté assistance ces derniers mois.

C’est que tous les anciens d’Otpor n’ont pas quitté la scène politique après la chute de «leur» dictateur. Bien conscients que d’autres peuples d’Europe orientale continuaient à vivre sous d’autres régimes autoritaires, un certain nombre d’entre eux ont décidé d’exporter leur combat et de se reconvertir en militants internationalistes de la révolution non violente. Certains sont allés en Géorgie l’an dernier pour prodiguer leurs conseils aux jeunes militants du mouvement étudiant de désobéissance civile Kmara («Assez!»), qui a contribué à renverser l’ancien président Edouard Chevardnadze et à porter au pouvoir le réformateur démocrate Mikhaïl Saakachvili. D’autres se sont rendus plus récemment en Ukraine dans l’espoir d’y rééditer leur exploit. «Nous y avons été 26 fois entre les printemps 2003 et 2004», se souvient Aleksandar.

Sur ce dernier terrain, les militants du Centre Otpor de résistance non violente sont à l’origine de deux organisations subversives. La première, Pora («C’est l’heure»), a été chargée de conduire une campagne de communication «négative», en dénonçant les inégalités: «Il s’agissait de pointer du doigt des problèmes sociaux, explique l’un d’eux. Des attaques contre les dysfonctionnements politiques n’auraient mobilisé qu’une minorité d’Ukrainiens.» L’autre organisation, Znayu («Je sais»), a reçu pour mission de mener une campagne «positive», en expliquant comment éviter les détournements de voix, vérifier les listes électorales, s’inscrire pour la première fois, etc.

Les activistes serbes sont d’autant plus habiles et efficaces qu’ils sont solidement encadrés. Ils ont ainsi bénéficié en Ukraine du soutien financier d’une organisation basée à Washington et très proche du gouvernement américain, Freedom House, qui se trouvait déjà à leur côté en Serbie à l’automne 2000 et qui les a aidés à former, mais sans succès pour le moment, des jeunes biélorusses du mouvement Zubr («Le Taureau»). En Géorgie l’an dernier, l’Open Society Institute (OSI) du financier George Soros a pareillement pris en charge la formation des militants de Kmara.

Et ce n’est pas tout. L’aide étrangère apportée aux activistes démocrates d’Europe orientale s’étend également à la formation. Ainsi, des séminaires de «formation des formateurs» ont été organisés outre-Atlantique – l’un d’eux a eu lieu le 9 mars dernier à Washington. Ces réunions, qui permettent des échanges d’expérience, réunissent de jeunes militants de terrain, tels ceux d’Otpor, ainsi que des anciens, tel Mukhuseli Jack, un acteur de la lutte anti-apartheid en Afrique du Sud. Ils attirent aussi des théoriciens de la lutte non violente, dont Jack DuVall, producteur d’un documentaire, Comment renverser un dictateur, qui a circulé sous le manteau dans de nombreux pays du monde, de la Géorgie à l’Iran, en passant par Cuba… Sans oublier certains proches du principal théoricien du mouvement, Gene Sharp, auteur d’un manuel traduit dans près de vingt langues, De la dictature à la démocratie.

Les organisations de base comme Otpor ne sont bien sûr pas capables d’imposer seules des révolutions. Pour provoquer un changement de régime, elles doivent cohabiter avec une opposition politique classique déterminée et s’appuyer sur un fort désir de changement au sein de la société. Il est parallèlement nécessaire que les régimes qu’elles affrontent leur laissent une liberté de mouvement minimale. A ces conditions cependant, fortes de leur courage juvénile et de leur art consommé de la subversion, elles sont devenues aujourd’hui le cauchemar de nombreux dictateurs.

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Les hommes forts de la région s’organisent

Une anecdote raconte qu’en décembre 2003, lors des funérailles du président azerbaïdjanais Heydar Aliev auxquelles assistaient tous les dirigeants de la CEI, Vladimir Poutine aurait commenté la Révolution des Roses en déclarant de façon très crue à sa nouvelle homologue géorgienne par intérim Nino Burdzhanadze que «tous les dirigeants font dans leur pantalon» à l’idée qu’un mouvement similaire puisse survenir chez eux.

De fait, nombreux sont les régimes autoritaires de la région à prendre des mesures contre la contagion du modèle non violent. La coopération avec les services secrets russes a permis la rédaction d’une liste noire d’activistes que détiennent le KGB Biélorusse et le FBU ukrainien, et qui a servi à expulser de ces pays au moins trois membres d’Otpor entre juillet et octobre. Autre exemple, plus médiatique, celui du chef d’Etat Kirghiz, Askar Akaev, qui s’est fendu d’un article dans le journal russe Rossiiskaya Gazeta, le 8 juin dernier, pour dénoncer «les nouvelles technologies internationales (pour organiser) des révolutions de velours».

Vladimir Poutine a envoyé de son côté des conseillers politiques russes pour soutenir la campagne de son protégé ukrainien Viktor Ianoukovitch contre ce qu’il a lui-même appelé une intervention «coloniale» de l’Occident. Mais son geste s’est révélé parfaitement inefficace.

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Gene Sharp: «L’essentiel est de diviser le camp adverse»

Le principal théoricien du mouvement, Gene Sharp, a quelques dizaines d’années d’expérience derrière lui. Et une volonté farouche de peser sur le cours des événements.

A 86 ans, Gene Sharp apparaît comme le principal théoricien du réseau international de révolution non violente à l’œuvre dans les pays d’Europe orientale. Pacifiste de la première heure durant la Seconde Guerre mondiale, il a approfondi sa réflexion en correspondant notamment avec Albert Einstein, avant de mettre ses théories à l’épreuve des faits sur des terrains aussi durs que la Birmanie. Interview.

Le Temps: Ainsi, la non-violence peut résoudre des conflits…

Gene Sharp: Soyons clairs: nous ne parlons pas de résolution de conflit mais de conflit tout court, de combat qu’il s’agit de gagner. Notre rhétorique s’apparente plus à celle de la guerre qu’à celle de la négociation. La méthode convaincra si elle est efficace. Mon travail a consisté à chercher dans le passé des exemples de soulèvement pacifistes susceptibles d’améliorer nos méthodes dans l’avenir. La chute du mur de Berlin a apporté une multitude de cas d’étude. Les Tchèques, les Polonais, les Allemands de l’Est, les Baltes ont beaucoup improvisé, mais avec succès. Le Printemps de Pékin a échoué de peu. La société parallèle albanaise du Kosovo des années 90, ainsi que les protestations serbes de 91 et 96 se sont en revanche avérées trop symboliques: jolies, mais pas efficaces. Otpor, en 2000, a eu une approche beaucoup plus technique. Ils ont compris qu’il ne servait pas à grand-chose de clamer le bien ou de critiquer le mal. L’essentiel est de diviser le camp adverse, pour affaiblir sa police, son armée, ses différents piliers, pour le saper jusqu’à l’effondrement.

– Comment avez-vous commencé votre recherche sur la lutte non violente?

– L’Holocauste venait, en 1945, de se produire. Nous assistions impuissants à la pérennisation de la tyrannie stalinienne et à l’explosion de la première bombe atomique. Le monde faisait face à une immense violence. Comme beaucoup de jeunes de ma génération, je me suis engagé à l’époque dans des mouvements pacifistes mais j’ai vite dû déchanter. Aucun n’avait de réponse à la violence extrême ou aux dictatures. Bien souvent, ils n’étaient même pas intéressés par la question. J’ai alors découvert le pacifisme actif dans l’histoire. La non-violence n’est pas nouvelle. Le concept existait déjà dans la Chine antique! Gandhi est un exemple incontournable mais il y en a d’autres, des gens qui ignoraient souvent ce qu’ils faisaient, qui se voyaient perdus d’avance mais qui, parfois, gagnaient. J’étais alors journaliste à Londres, mais mes recherches me passionnaient. Je suis passé à l’université de philosophie d’Oslo, puis à Oxford, où j’ai trouvé un livre de Karl Deutcher, un philosophe allemand qui analysait les faiblesses des dictatures. J’ai pensé qu’on pourrait se concentrer sur ces faiblesses. J’ai aussi découvert les «sources de pouvoir»: Hitler, Staline et leurs semblables n’étaient que des pauvres types, mais ils s’appuyaient sur des structures. Si on peut étouffer ces dernières, alors les dictatures s’effondrent d’elles-mêmes.

– Quels sont vos projets?

– J’ai écrit une vingtaine de livres sur la non-violence. Certains sont traduits en 30 langues et disponibles sur Internet. Le Centre Albert-Einstein pour la non-violence, que j’ai créé à Boston, collabore avec Freedom House, le Centre des conflits non violents, l’Open Society Institute… Nous avons des contacts avec les Nations unies. Aujourd’hui, je ne suis plus tout jeune. Je verrais bien Otpor assurer la relève…

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Milos, militant de l’ombre

Personne ne contestera à ce grand blond aux yeux bleus ses origines slaves. Milos Milenkovic a été membre fondateur d’Otpor en 1998, à l’âge de 19 ans. Depuis, il a participé à toutes les révolutions non violentes qu’a connues, de Belgrade à Kiev, sa région. Et s’il dirige aujourd’hui une ONG culturelle à Belgrade, il se tient prêt à aider d’autres oppositions si le besoin se fait sentir.

«L’Ukraine? J’y suis interdit de séjour jusqu’au premier janvier de l’an 3000, assure-t-il. Le pouvoir a fini par repérer nos ateliers de formation, trop tard pour lui. J’y suis allé une vingtaine de fois à partir d’avril 2001. Nous avons eu nos premiers contacts avec les Ukrainiens à Minsk, quand nous avons entrepris de former les ONG biélorusses, dont Zubr. Ils avaient été invités en tant qu’observateurs à notre séminaire.»

Lors de ses premiers voyages en Ukraine, Milos n’a que 23 ans mais il possède déjà une grande expérience de la révolution. L’an 2000, il l’a passé à former les nouvelles recrues d’Otpor, avant de diriger les 35 000 étudiants qui ont donné l’assaut à la dictature de Milosevic, le 5 octobre. Ses débuts de «consultant en révolutions non violentes» n’ont pas été faciles. Beaucoup de ses interlocuteurs doutaient de son utilité et prenaient plus au sérieux les instructeurs occidentaux. «Nous, les Serbes, avons l’avantage de présenter un point de vue différent, commente le militant. Nous avons plus l’habitude de travailler dans des conditions difficiles, avec des budgets limités et sous une surveillance constante. D’ailleurs, avant de nous attaquer à notre propre dictature, nous avions nous-mêmes rencontré des Polonais de Solidarnosc et des Slovaques d’OK Campaign, qui nous ont bien aidés.»

L’engagement de Milos est total. Les budgets de ces premiers séminaires – expérimentaux – sont réduits, et comme les autres formateurs serbes de l’époque, le militant est bénévole. Mais il ne regrette rien. «J’ai eu beaucoup de problèmes, j’ai perdu mes jobs d’étudiant, les services secrets serbes m’ont passé à tabac plusieurs fois. Mais on a gagné.»

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Quelques règles de base pour réussir sa révolution

Un harcèlement continuel vaut mieux qu’une attaque frontale, le rire que la force.

Cocktail nouveau composé d’ingrédients anciens, les révolutions qui ébranlent depuis quatre ans l’Europe de l’Est mêlent intimement une base théorique inspirée des travaux de l’Institut Einstein et des trouvailles d’une bande de camarades de faculté qui ont cru, dans le Belgrade des années 90, que la dérision était l’arme la mieux adaptée à la quête d’une vie meilleure.

D’abord comprendre

Mais avant d’attaquer un régime autoritaire, il convient de comprendre comment il fonctionne. «La dictature de grand papa, où un tyran règne sans partage sur un pays asservi n’existe presque plus, explique Slobodan, la trentaine, ancien d’Otpor et de la Géorgie. A la place, nous avons aujourd’hui des fausses démocraties où des élections sont organisées, où une opposition vivote mais où, au final, la même tête se retrouve toujours au sommet, sous un titre ou un autre.» La description convient au Serbe Slobodan Milosevic, qui a alterné les postes de président serbe et yougoslave, comme à l’Ukrainien Leonid Koutchma qui multiplie les manœuvres pour trahir la vox populi.

Or, ces dictatures s’appuient sur un certain nombre de piliers: police, armée, médias serviles, justice aux ordres, population obéissante… L’idée fondamentale de nos révolutionnaires est qu’un renversement du pouvoir passe par l’affaiblissement préalable de ces soutiens. Dans cette lutte, les coups les plus divers peuvent servir. En Serbie, dans les petites villes où tout le monde se connaît, les mères de militants arrêtés harcelaient la police locale de coups de téléphone implorant le pardon pour leurs adolescents de fils. A Kiev, de jolies jeunes filles ont fleuri les boucliers du cordon de sécurité du palais présidentiel, en demandant aux jeunes policiers s’ils allaient «vraiment les frapper». Le rire est une autre arme redoutable. Otpor a fait la quête pour «payer Milosevic afin qu’il quitte le pouvoir»; l’opposition Orange pour financer l’enterrement de Koutchma. Mais attention! La communication doit aller crescendo. Et puis il y a une multitude de petits trucs à connaître. «Un autocollant s’arrache en un instant, note Slobodan. Mais si vous le lacérez à coup de rasoir, il s’effritera sous les doigts de ceux qui voudront le décoller et il en restera toujours un morceau…»

Plus largement, les révolutions de Kiev, Tbilissi et Belgrade se sont articulées sur deux campagnes de communication. L’une, négative, critique les travers du pouvoir: corruption, pauvreté, manque de libertés… L’autre, positive, incite l’électorat à se mobiliser. Elle se base sur un calcul simple: «Les partisans du pouvoir votent de toute façon, explique un employé du Cesid, une ONG serbe spécialisée dans la surveillance des élections. Le tout est donc d’amener les autres aux urnes.»

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Succès et échecs

La Révolution d’octobre en Serbie

En janvier 2000, les organisations non gouvernementales serbes imposent leur réunification à une opposition politique divisée, qui entame une reconquête du pouvoir en s’appuyant sur un mouvement étudiant très populaire, Otpor. En juillet, le président Milosevic décide par surprise de remettre en jeu son poste de président de Yougoslavie. Après le scrutin truqué du 24 septembre, une grève générale s’organise et paralyse le pays. Le 5 octobre, la «Marche sur Belgrade» de 700 000 personnes (10% de la population) aboutit, en 5 heures d’insurrection populaire, à la prise du parlement et à l’effondrement du régime.

La révolution des Roses en Géorgie

En novembre 2002, des ONG géorgiennes contactent Otpor pour s’inspirer de l’expérience serbe. Des rencontres sont organisées par l’Open Society Institute (OSI) du milliardaire américain d’origine hongroise George Soros. Un réseau d’activistes et le mouvement étudiant Kmara se construisent, avec l’aide de l’OSI et du National Democratic Institute, une fondation politique américaine liée au Parti démocrate. Ces militants et l’opposition politique réunie derrière Mikhail Saakachvili contestent pendant 3 semaines le résultat des élections du 2 novembre et, le 22 décembre, la rose à la main, une foule envahit le parlement. Le président Edouard Chevardnadze prend la fuite.

Tentatives ratées en Biélorussie

Tentée en 2001 et 2004, la contestation en Biélorussie, qui s’appuie notamment sur le mouvement étudiant Zubr («Le Taureau») a échoué pour le moment. L’opposition politique harcelée par le pouvoir ne réussit pas à se renforcer. Le pouvoir entretient un sentiment de peur du changement dans les campagnes, s’assurant ainsi un réservoir de voix appréciable. Le 17 octobre au soir, jour d’élection, une manifestation d’environ 2000 personnes s’est formée dans le centre de Minsk, avant d’être violemment dispersée par les forces de sécurité, qui ont procédé à des arrestations. Le président Alexandre Loukachenko est accusé de graves violations des droits de l’Homme.

La révolution orange d’Ukraine

Préparée depuis le printemps 2003, la Révolution Orange aurait dû avoir lieu aux élections législatives de 2006, car ni l’opposition ni les ONG d’activistes n’étaient unies face au président sortant. Il a fallu le résultat contesté du premier tour pour que les socialistes se joignent à Iouchtchenko et que les organisations concurrentes «Pora jaune» et «Pora noir» s’unissent. Le mouvement a failli triompher lors d’une prise du parlement par Youlia Timochenko, numéro 2 de la liste «Notre Ukraine», le 30 novembre. Organisé par une population peu habituée à la contestation, le soulèvement a fortement ébranlé le pouvoir mais ne l’a pas (encore?) abattu.

source: letemps.ch

mardi, 08 juin 2010

Un général américain annonce de nouvelles guerres

Un général américain annonce de nouvelles guerres pour les « dix années qui viennent »

Lors de la visite du président fantoche de l’Afghanistan, Hamid Karzaï, qui s’est déroulée du 10 au 14 mai dernier à Washington, des attachés militaires français ont rapporté une surprenante déclaration du général James Cartwright, l’adjoint du patron des armées US :  les forces armées américaines vont s’engager dans de nouvelles guerres.

cartwright

Depuis plusieurs semaines, en prévision de l’accueil réservé à Karzaï au Département d’État, au Pentagone et à la Maison-Blanche, Obama avait interdit à ses ministres, à ses chefs militaires et à ses diplomates de se livrer à la moindre critique de son hôte. Oubliées, les incartades de Karzaï, qui avait accusé l’ambassadeur américain à Kaboul d’avoir voulu le faire battre à l’élection présidentielle. Passées par pertes et profits, les déclarations publique du chef afghan, qui récemment encore menaçait de « rejoindre les talibans» si les Américains continuaient à se comportent en « occupant ». Et surtout, plus question de voir, dans la presse, un commentaire sur la corruption du clan Karzaï et ses relations avec les trafiquants d’opium.

Cela n’aura néanmoins pas suffit à réduire au silence certains membres du Pentagone. Passionnés de statistiques, ces bavards ont sélectionnés, pour leurs chefs, plusieurs chiffres déprimants sur cette guerre lointaine.

Recrudescence des opérations de la résistance afghane

Selon le dernier numéro du Canard Enchainé, dont les sources seraient des attachés militaires français, en mars dernier les services américains ont recensé 40 attaques de la résistance par jour, et , mieux encore, il faudra s’attendre à enregistrer, au total, 21′000 agressions de ce genre à la fin 2010.

Autre information révélée par l’hebdomadaire : l’offensive dirigée par le général McChrystal dans le Helmand serait loin d’être un « franc succès » : les talibans continuent de contrôler cette zone proche du Pakistan. Voilà qui n’augure rien de bon à quelques semaines de la « grande offensive » dans la région de Kandahar, ou des commandos américains ont déjà détecté la présence de jeunes insurgés, qui ont rasé leur barbe et sont porteur d’armes modernes.

Des guerres pour les dix prochaines années

Le Canard Enchainé, rapporte surtout une surprenante déclaration du général James Cartwright, l’adjoint du patron des armées US. Le 13 mai, au Centre des études stratégiques, il s’est autorisé à prédire l’avenir devant un auditoire médusé : « Pendant les dix années qui viennent, les forces armés américaines resteront engagées dans le même genre de conflit qu’elles ont connu en Irak et en Afghanistan »

Faudra-t-il que Sarkozy, ou son successeur, accepte d’envoyer des Français participer à de nouvelles guerres américaines ? Les nombreux candidats à la future élection présidentielle de 2012 devraient y réfléchir. Les électeurs aussi.

Agata Kovacs, pour Mecanopolis

El acuerdo Iràn-Brasil-Turquia: un desafio a la prepotencia de EE.UU e Israel

El acuerdo Irán-Brasil-Turquía: Un desafío a la prepotencia de EE.UU. e Israel

Consortium News/ICH
BRASIL DICE QUE EL ACUERDO CIERRA EL CAMINO A NUEVAS SANCIONES PARA IRÁN
Puede que los tiempos estén cambiando –por lo menos un poco– y que EE.UU. e Israel ya no puedan dictar al resto del mundo cómo hay que manejar las crisis en Oriente Próximo, aunque la secretaria de Estado Hillary Clinton y sus amigos neoconservadores en el Congreso y en los medios estadounidenses han tardado en darse cuenta. Tal vez piensan que siguen controlando la situación, que siguen siendo los listos que menosprecian a advenedizos como los dirigentes de Turquía y Brasil que tuvieron la audacia de ignorar las advertencias de EE.UU. y siguieron recurriendo a la diplomacia para prevenir una posible nueva guerra, ésta respecto a Irán.

 

El lunes, el primer ministro turco Recep Tayyip Erdogan y el presidente brasileño Luiz Inacio Lula da Silva anunciaron su éxito al persuadir a Irán para que envíe aproximadamente un 50% de su uranio poco enriquecido a Turquía a cambio de uranio más enriquecido para su utilización en aplicaciones médicas pacíficas.

El acuerdo tripartito es análogo a otro planteado a Irán por países occidentales el 1 de octubre de 2009, que obtuvo la aprobación iraní en principio pero que luego fracasó.

El que el anuncio conjunto del lunes haya sorprendido a los funcionarios estadounidenses denota una actitud pretenciosa propia de una torre de marfil frente a un mundo que cambia rápidamente a su alrededor, como los antiguos imperialistas británicos desconcertados por una oleada de anticolonialismo en el Raj [administración colonial de India, N. del T.] o algún otro dominio del Imperio.

Significativamente, los funcionarios de EE.UU. y sus acólitos en los Medios Corporativos Aduladores (o MCA) no pudieron creer que Brasil y Turquía se atreverían a impulsar un acuerdo con Irán al que se opusieran Clinton y el presidente Barack Obama.

Sin embargo existían señales de que esos poderes regionales ascendentes ya no estaban dispuestos a comportarse como niños obedientes mientras EE.UU. e Israel tratan de tomarle el pelo al mundo para conducirlo a una nueva confrontación en Oriente Próximo.

Hacer frente a Israel

En marzo, el primer ministro israelí Benjamin Netanyahu se sintió tan molesto con la defensa del diálogo con Irán por parte del presidente Lula da Silva que dio un severo sermón al recién llegado de Sudamérica. Pero el presidente brasileño no cedió.

Lula da Silva se mostró crecientemente preocupado de que, a falta de una diplomacia rápida y ágil, Israel probablemente seguiría la escalada de sanciones con un ataque contra Irán. Sin andarse con rodeos, Lula da Silva dijo:

“No podemos permitir que suceda en Irán lo que pasó en Iraq. Antes de cualquier sanción, debemos realizar todos los esfuerzos posibles para tratar de lograr la paz en Oriente Próximo.”

Erdogan de Turquía tuvo su propia confrontación con un dirigente israelí poco después del ataque contra Gaza desde el 17 de diciembre de 2008 hasta el 18 de enero de 2009, en el que murieron unos 1.400 habitantes de Gaza y 14 israelíes.

El 29 de enero de 2009, el presidente turco participó con el presidente israelí Shimon Peres en un pequeño panel moderado por David Ignatius del Washington Post en el Foro Económico Mundial en Davos, Suiza.

Erdogan no pudo tolerar la resonante y apasionada defensa de la ofensiva de Gaza de Peres. Erdogan describió Gaza como “prisión al aire libre” y acusó a Peres de hablar fuerte para ocultar su “culpa”. Después de que Ignatius otorgó a Peres el doble del tiempo que a Erdogan, este último se enfureció, e insistió en responder al discurso de Peres.

El minuto y medio final, capturado por la cámara de la BBC, muestra a Erdogan apartando el brazo estirado de Ignatius, mientras éste trata de interrumpirlo con ruegos como: “Realmente tenemos que llevar a la gente a la cena”. Erdogan continúa, se refiere al “Sexto Mandamiento –no matarás-”, y agrega: “Estamos hablando de asesinatos” en Gaza. Luego alude a una barbarie “que va mucho más allá de lo aceptable,” y abandona la sala anunciando que no volverá a ir a Davos.

El gobierno brasileño también condenó el bombardeo de Gaza por Israel como “una reacción desproporcionada”. Expresó su preocupación de que la violencia en la región había afectado sobre todo a la población civil.

La declaración de Brasil se hizo el 24 de enero de 2009, sólo cinco días antes de la enérgica crítica de Erdogan ante el intento del presidente israelí de defender el ataque. Tal vez fue el momento en el que se plantó la semilla que germinó y creció en un esfuerzo decidido de actuar enérgicamente para impedir otro sangriento estallido de hostilidades.

Es lo que Erdogan hizo, con la colaboración de Lula da Silva. Los dos dirigentes regionales insistieron en un nuevo enfoque multilateral para impedir una potencial crisis en Oriente Próximo, en lugar de simplemente aceptar la toma de decisiones en Washington, guiado por los intereses de Israel.

Así que pónganse al día, muchachos y muchachas en la Casa Blanca y en Foggy Bottom [Barrio de Washington en el que se encuentra la sede del Departamento de Estado, N. del T.]. El mundo ha cambiado; ya no tenéis la última palabra.

En última instancia podríais incluso agradecer que hayan aparecido algunos adultos prescientes, que se colocaron a la altura de las circunstancias, y desactivaron una situación muy volátil de la que nadie –repito, nadie– habría sacado provecho.

Argumentos falaces para un cambio de régimen

Incluso se podría haber pensado que la idea de que Irán entregue cerca de la mitad de su uranio poco enriquecido se vería como algo bueno para Israel, disminuyendo posiblemente los temores israelíes de que Irán podría obtener la bomba en un futuro previsible.

Desde todo punto de vista, la entrega de la mitad del uranio de Irán debería reducir esas preocupaciones, pero NO parece que la bomba sea la preocupación primordial de Israel. Evidentemente, a pesar de la retórica, Israel y sus partidarios en Washington no ven la actual disputa por el programa nuclear de Irán como una “amenaza existencial”.

Más bien la ven como otra excelente oportunidad para imponer un “cambio de régimen” a un país considerado uno de los adversarios de Israel, como Iraq bajo Sadam Hussein. Como en el caso de Iraq, el argumento para la intervención es la acusación de que Irán quiere un arma nuclear, un arma de destrucción masiva que podría compartir con terroristas.

El hecho de que Irán, como Iraq, ha desmentido que esté construyendo una bomba nuclear –o que no haya información verosímil que pruebe que Irán esté mintiendo (un Cálculo Nacional de Inteligencia de EE.UU. expresó en 2007 su confianza en que Irán había detenido tales empeños cuatro años antes)– es normalmente descartado por EE.UU. y sus MCA.

En su lugar se vuelve a utilizar la aterradora noción de que Irán con armas nucleares podría de alguna manera compartirlas con al-Qaida o algún otro grupo terrorista para volver a atemorizar al público estadounidense. (Se hace caso omiso del hecho de que Irán no tiene vínculos con al-Qaida, que es suní mientras Irán es chií, tal como el secular Sadam Hussein desdeñaba al grupo terrorista.)

No obstante, antes en este año, la secretaria de Estado Clinton, al responder a una pregunta después de un discurso en Doha, Qatar, dejó escapar una parte de esa realidad: que Irán “no amenaza directamente a EE.UU., pero amenaza directamente a muchos de nuestros amigos, aliados, y socios” –léase Israel, como el primero y principal de los amigos.

A Clinton también le gustaría que usáramos la gimnasia mental requerida para aceptar el argumento israelí de que si Irán construyera de alguna manera una sola bomba con el resto de su uranio (presumiblemente después de refinarlo al nivel de 90% requerido para un arma nuclear cuando Irán ha tenido problemas tecnológicos a niveles mucho más bajos), se plantearía una amenaza inaceptable para Israel, que posee entre 200 y 300 armas nucleares junto con los misiles y bombarderos necesarios para lanzarlas.

Pero si no se trata realmente de la remota posibilidad de que Irán construya una bomba nuclear y quiera cometer un suicidio nacional al utilizarla, ¿qué está verdaderamente en juego? La conclusión obvia es que el intento de infundir miedo respecto a armas nucleares iraníes es la última justificación para imponer un “cambio de régimen” en Irán.

Los orígenes de ese objetivo se remontan por lo menos al discurso del “eje del mal” del presidente George W. Bush en 2002, pero tiene un precedente anterior. En 1996, destacados neoconservadores estadounidenses, incluyendo a Richard Perle y Douglas Feith, prepararon un documento radical de estrategia para Netanyahu que planteaba un nuevo enfoque para garantizar la seguridad de Israel, mediante la eliminación o neutralización de regímenes musulmanes hostiles en la región.

Llamado “Cortar por lo sano: Una nueva estrategia para asegurar el país [Israel]”, el plan preveía abandonar las negociaciones de “tierra por paz” y en su lugar “restablecer el principio de la acción preventiva”, comenzando por el derrocamiento de Sadam Hussein y enfrentando a continuación a otros enemigos regionales en Siria, el Líbano e Irán.

Sin embargo, para lograr un objetivo tan ambicioso –con la ayuda necesaria del dinero y el poderío militar estadounidenses– había que presentar como insensatas o imposibles las negociaciones tradicionales de paz y exacerbar las tensiones.

Obviamente, con el presidente Bush en la Casa Blanca y con el público en EE.UU. indignado por los ataques del 11-S, se abrieron nuevas posibilidades –y Sadam Hussein, el primer objetivo para “asegurar el área”, fue eliminado por la invasión de Iraq dirigida por EE.UU-

Pero la Guerra de Iraq no se desarrolló con la facilidad esperada, y las intenciones del presidente Obama de revivir el proceso de paz de Oriente Próximo y de entablar negociaciones con Irán emergieron como nuevos obstáculos para el plan. Se hizo importante mostrar lo ingenuo que era el joven presidente ante la imposibilidad de negociar con Irán.

Saboteando un acuerdo

Muchas personas influyentes en Washington se espantaron el 1 de octubre pasado cuando Teherán aceptó enviar al extranjero 1.200 kilos (entonces cerca de un 75% del total en Irán) de uranio poco enriquecido para convertirlos en combustible para un pequeño reactor que realiza investigación médica.

El negociador nuclear jefe de Irán, Saeed Jalili, presentó el acuerdo “en principio” de Teherán en una reunión en Ginebra de miembros del Consejo de Seguridad de la ONU, más Alemania, presidida por Javier Solana de la Unión Europea.

Incluso el New York Times reconoció que esto, “si sucede, representaría un logro importante para Occidente, reduciendo la capacidad de Irán de producir rápidamente un arma nuclear, y logrando más tiempo para que fructifiquen las negociaciones”.

La sabiduría convencional presentada actualmente en los MCA pretende que Teherán echó marcha atrás respecto al acuerdo. Es verdad; pero es sólo la mitad de la historia, un caso que destaca cómo, en el conjunto de prioridades de Israel, lo más importante es el cambio de régimen en Irán.

El intercambio de uranio tuvo el apoyo inicial del presidente de Irán Mahmud Ahmadineyad. Y una reunión de seguimiento se programó para el 19 de octubre en el Organismo Internacional de Energía Atómica (OIEA) en Viena.

Sin embargo el acuerdo fue rápidamente criticado por grupos de la oposición de Irán, incluido el “Movimiento Verde” dirigido por el candidato presidencial derrotado Mir Hossein Mousavi, quien ha tenido vínculos con los neoconservadores estadounidenses y con Israel desde los días de Irán-Contra en los años ochenta, cuando era el primer ministro y colaboró en los acuerdos secretos de armas.

Sorprendentemente fue la oposición política de Mousavi, favorecida por EE.UU., la que dirigió el ataque contra el acuerdo nuclear, calificándolo de afrenta a la soberanía de Irán y sugiriendo que Ahmadineyad no era suficientemente duro.

Luego, el 18 de octubre, un grupo terrorista llamado Jundallah, actuando con información extraordinariamente exacta, detonó un coche bomba en una reunión de altos comandantes de los Guardias Revolucionarios iraquíes y de dirigentes tribales en la provincia de Sistan-Baluchistán en el sudeste de Irán. Un coche repleto de Guardias también fue atacado.

Un brigadier general que era comandante adjunto de las fuerzas terrestres de los Guardias Revolucionarios, el brigadier que comandaba el área fronteriza de Sistan-Baluchistán y otros tres comandantes de brigada resultaron muertos en el ataque; docenas de oficiales militares y civiles resultaron muertos o heridos.

Jundallah reivindicó los atentados, que tuvieron lugar después de años de ataques contra Guardias Revolucionarios y policías iraníes, incluyendo un intento de emboscada de la caravana de automóviles del presidente Ahmadineyad en 2005.

Teherán afirma que Jundallah está apoyado por EE.UU., Gran Bretaña e Israel, y el agente en retiro de operaciones de la CIA en Oriente Próximo, Robert Baer, ha identificado a Jundallah como uno de los grupos “terroristas buenos” que gozan de ayuda de EE.UU.

Creo que no es coincidencia que el ataque del 18 de octubre –el más sangriento en Irán desde la guerra de 1980 hasta 1988 con Iraq– haya tenido lugar un día antes de que las conversaciones nucleares debían reanudarse en la OIEA en Viena para dar seguimiento al logro del 1 de octubre. Era seguro que los asesinatos aumentarían las sospechas de Irán sobre la sinceridad de EE.UU.

Era de esperar que los Guardias Revolucionarios fueran directamente a su jefe, el Supremo Líder Ali Jamenei y argumentaran que el atentado y el ataque en la ruta demostraban que no se podía confiar en Occidente.

Jamenei publicó una declaración el 19 de octubre condenando a los terroristas, a los que acusó de estar “apoyados por las agencias de espionaje de ciertas potencias arrogantes.”

El comandante de las fuerzas terrestres de los Guardias, quien perdió a su adjunto en el ataque, dijo que los terroristas fueron “entrenados por EE.UU. y Gran Bretaña en algunos países vecinos”, y el comandante en jefe de los Guardias Revolucionarios amenazó con represalias.

El ataque fue una noticia importante en Irán, pero no en EE.UU., donde los MCA relegaron rápidamente el incidente al gran agujero negro de la memoria estadounidense. Los MCA también comenzaron a tratar la cólera resultante de Irán por lo que consideraba como actos de terrorismo, y su creciente sensibilidad ante el cruce de sus fronteras por extranjeros, como un esfuerzo por intimidar a grupos “pro democracia” apoyados por Occidente.

A pesar de todo, Irán envía una delegación

A pesar del ataque de Jundallah y de las críticas de los grupos opositores, una delegación técnica iraní de bajo nivel fue a Viena a la reunión del 19 de octubre, pero el principal negociador nuclear de Irán, Saeed Jalili, no participó.

Los iraníes cuestionaron la fiabilidad de las potencias occidentales y presentaron objeciones a algunos detalles, como dónde tendría lugar la transferencia. Los iraníes plantearon propuestas alternativas que parecían dignas de consideración, como que se hiciera la transferencia del uranio en territorio iraní o en algún otro sitio neutral.

El gobierno de Obama, bajo creciente presión interior sobre la necesidad de mostrarse más duro con Irán, descartó directamente las contrapropuestas de Irán, al parecer por instigación del jefe de gabinete de la Casa Blanca, Rahm Emanuel, y del emisario regional neoconservador Dennis Ross.

Ambos funcionarios parecieron opuestos a emprender cualquier paso que pudiera disminuir entre los estadounidenses la impresión de que Ahmadineyad fuera otra cosa que un perro rabioso que debía sacrificarse, el nuevo sujeto más detestado (reemplazando al difunto Sadam Hussein, ahorcado por el gobierno instalado por EE.UU. en Iraq).

Ante todo eso, Lula da Silva y Erdogan vieron la semejanza entre el afán de Washington de una escalada de la confrontación con Irán y el modo en que EE.UU. había conducido al mundo, paso a paso, hacia la invasión de Iraq (completada con la misma cobertura ampliamente sesgada de los principales medios noticiosos estadounidenses.)

Con la esperanza de impedir un resultado semejante, los dos dirigentes recuperaron la iniciativa de transferencia de uranio del 1 de octubre y lograron que Teherán aceptara condiciones similares el lunes pasado. Especificaban el envío de 1.200 kilos de uranio poco enriquecido de Irán al extranjero a cambio de barras nucleares que no servirían para producir un arma.

Sin embargo, en lugar de apoyar la concesión iraní al menos como un paso en la dirección adecuada, los responsables de EE.UU. trataron de sabotearla, presionando en su lugar por más sanciones. Los MCA hicieron su parte al insistir en que el acuerdo no era más que otro truco iraní que dejaría a Irán con suficiente uranio para crear en teoría una bomba nuclear.

Un editorial en el Washington Post del martes, con el título “Mal acuerdo,” concluyó triste e ilusionadamente: “Es posible que Teherán eche marcha atrás incluso respecto a los términos que ofreció a Brasil y Turquía –caso en el cual esos países se verían obligados a apoyar sanciones de la ONU.”

El miércoles, un editorial del New York Times dio retóricamente unas palmaditas en la cabeza a los dirigentes de Brasil y Turquía, como si fueran campesinos perdidos en el mundo urbano de la diplomacia dura. El Times escribió: “Brasil y Turquía… están ansiosos de tener mayores roles internacionales. Y están ansiosos de evitar un conflicto con Irán. Respetamos esos deseos. Pero como tantos otros, fueron engañados por Teherán”.

En lugar de seguir adelante con el acuerdo de transferencia de uranio, Brasil y Turquía deberían “sumarse a los otros protagonistas importantes y votar por la resolución del Consejo de Seguridad”, dijo el Times. “Incluso, antes de eso, debieran volver a Teherán y presionar a los mulás para que lleguen a un compromiso creíble y comiencen negociaciones serias.”

Centro en sanciones

Tanto el Times como el Post han aplaudido la actual búsqueda por el gobierno de Obama de sanciones económicas más duras contra Irán –y el martes, consiguieron algo que provocó su entusiasmo.

“Hemos llegado a acuerdo sobre un borrador contundente [resolución de sanciones] con la cooperación tanto de Rusia como de China,” dijo la secretaria Clinton al Comité de Relaciones Exteriores del Senado, dejando claro que veía la oportunidad de las sanciones como una respuesta al acuerdo Irán-Brasil-Turquía.

“Este anuncio es una respuesta tan convincente a los esfuerzos emprendidos en Teherán durante los últimos días como cualquier otra que pudiésemos suministrar,” declaró.

A su portavoz, Philip J. Crowley, le quedó la tarea de explicar la implicación obvia de que Washington estaba utilizando las nuevas sanciones para sabotear el plan de transferir fuera del país la mitad del uranio enriquecido de Irán.

Pregunta: “¿Pero usted dice que apoya y aprecia [el acuerdo Irán-Brasil-Turquía], pero no piensa que lo obstaculiza de alguna manera? Quiero decir que, ahora, al introducir la resolución el día después del acuerdo, usted prácticamente asegura una reacción negativa de Irán.”

Otra pregunta: “¿Por qué, en realidad, si usted piensa que este acuerdo Brasil-Turquía-Irán no es serio y no tiene mucho optimismo en que vaya a progresar y que Irán seguirá mostrando que no es serio en cuanto a sus ambiciones nucleares, por qué no espera simplemente que sea así y entonces obtendría una resolución más dura e incluso Brasil y Turquía votarían por ella porque Irán los habría humillado y avergonzado? ¿Por qué no espera simplemente para ver cómo resulta?”

Una pregunta más: “La impresión que queda, sin embargo, es que el mensaje –seguro que es un mensaje para Irán, pero hay también un mensaje para Turquía y Brasil, y es básicamente: salgan de la arena, hay muchachos y muchachas grandes en el juego y no necesitamos que se metan. ¿No aceptan eso?”

Casi me da pena el pobre P.J. Crowley, que hizo todo lo posible por hacer la cuadratura de éste y otros círculos. Sus respuestas carecían de candor, pero reflejaban una extraña capacidad de adherirse a un punto clave; es decir, que la “verdadera clave”, el “tema primordial” es el continuo enriquecimiento de uranio por Irán. Lo dijo, en palabras idénticas o similares al menos 17 veces.

Es algo curioso, en el mejor de los casos, que en este momento el Departamento de Estado haya decidido citar ese único punto como algo espectacular. El acuerdo ofrecido a Teherán el 1 de octubre pasado tampoco requería que renunciara al enriquecimiento.

Y el énfasis actual en la no observación de resoluciones del Consejo de Seguridad –que habían sido exigidas por EE.UU. y sus aliados– recuerda misteriosamente la estrategia para llevar al mundo hacia la invasión de Iraq en 2003.

Crowley dijo que el gobierno no piensa en “un itinerario en particular” para someter a votación una resolución, y dijo que “tardará lo que sea”. Agregó que el presidente Obama “presentó un objetivo de que esto se termine a finales de esta primavera” –aproximadamente dentro de un mes.

Contrainiciativa

A pesar de los esfuerzos de los círculos oficiales de Washington y los formadores de opinión neoconservadores para desbaratar el plan Irán-Brasil-Turquía, todavía parece mantenerse vivo, por lo menos de momento.

Funcionarios iraníes han dicho que enviarán una carta confirmando el acuerdo a la OIEA dentro de una semana. Dentro de un mes, Irán podría embarcar 1.200 kilos de su uranio poco enriquecido a Turquía.

Dentro de un año, Rusia y Francia producirían 120 kilos de uranio enriquecido a 20% para utilizarlo en la reposición de combustible para un reactor de investigación en Teherán que produce isótopos con el fin de tratar a pacientes de cáncer.

En cuanto a la afirmación de Clinton de que China, así como Rusia, forma parte de un consenso sobre el borrador de resolución del Consejo de Seguridad, el tiempo lo dirá.

Se duda en particular de la firmeza de la participación china. El lunes, responsables chinos saludaron la propuesta Irán-Brasil-Turquía y dijeron que debe explorarse a fondo. Funcionarios rusos también sugirieron que se debería dar una oportunidad al nuevo plan de transferencia.

Las propuestas de nuevas sanciones tampoco van tan lejos como deseaban algunos partidarios de la línea dura en EE.UU. e Israel. Por ejemplo, no incluyen un embargo de gasolina y otros productos refinados del petróleo, un paso duro que algunos neoconservadores esperaban que llevara a Irán al caos económico y político como preludio para un “cambio de régimen”.

En su lugar, la propuesta de nuevas sanciones especifica inspecciones de barcos iraníes sospechosos de entrar a puertos internacionales con tecnología o armas relacionadas con el tema nuclear. Algunos analistas dudan de que esta provisión tenga mucho efecto práctico sobre Irán.

Israel consultará con Washington antes de emitir una respuesta oficial, pero funcionarios israelíes han dicho a la prensa que el acuerdo de transferencia es un “truco” y que Irán ha “manipulado” a Turquía y Brasil.

Existen todos los motivos del mundo para creer que Israel buscará exhaustivamente una manera de sabotear el acuerdo, pero no está claro que los instrumentos diplomáticos usuales funcionen en esta etapa. Queda, claro está, la posibilidad de que Israel se juegue el todo por el todo y lance un ataque militar preventivo contra las instalaciones nucleares de Irán.

Mientras tanto es seguro que el primer ministro israelí Netanyahu aplicará toda la presión que pueda sobre Obama.

Como antiguo analista de la CIA, espero que Obama tenga la sangre fría necesaria para ordenar un Cálculo Nacional de Inteligencia especial por la vía rápida sobre las implicaciones del acuerdo Irán-Brasil-Turquía para los intereses nacionales de EE.UU. y los de los países de Oriente Próximo.

Obama necesita una evaluación sin adornos de las posibles ventajas del acuerdo (y sus potenciales aspectos negativos) como contrapeso para el cabildeo favorable a Israel que inevitablemente influye en la Casa Blanca y el Departamento de Estado.

* * *

Ray McGovern trabaja con Tell the Word, el brazo editor de la ecuménica Iglesia del Salvador en Washington, DC. Fue analista de la CIA durante 27 años y ahora sirve en el Grupo de Dirección de Profesionales Veteranos de la Inteligencia por la Cordura (VIPS).

Este artículo fue publicado primero en ConsortiumNews.com

Fuente: http://www.informationclearinghouse.info/article25492.htm

samedi, 05 juin 2010

Bismarck et l'Afghanistan

Bismarck et l’Afghanistan

 

BismarckArbeitszimmer1886.jpgDans un article pour le “Berliner Morgenpost”, intitulé “Was hätte Bismarck zum Bundeswehr-Einsatz gesagt?” (= “Qu’aurait dit Bismarck sur l’engagement de la Bundeswehr?”), l’écrivain et journaliste israélite Rafael Seligmann apporte une réponse claire et précise à cette question et explique comment l’Allemagne devra dans l’avenir moduler son engagement en Afghanistan. En répondant à cette question cruciale de l’actuelle politique étrangère et de la sécurité de la RFA, Seligmann rappelle l’utilité de se référer à Otto von Bismarck, une utilité que les politiciens allemands actuels n’oseraient jamais évoquer, même s’il en reconnaissent in petto le bien fondé.

 

Le Chancelier impérial, homme plein d’expérience, écrit Seligmann, aurait dit que les Balkans, à son époque, ne valaient pas le sacrifice du moindre mousquetaire poméranien. On peut comparer les Balkans de la fin du 19ème siècle au Moyen Orient actuel. Bismarck aurait ainsi deviné qu’un incendie planétaire pouvait éclater dans le Sud-Est européen déchiré par de multiples conflictualités. C’est pour cette raison qu’il entendait éviter toute intervention militaire allemande.

 

Pendant la campagne électorale qui l’a mené à la Présidence aux Etats-Unis, Barack Obama avait déclaré que l’intervention américaine en Afghanistan était une “guerre juste” qu’il entendait mener jusqu’à son terme et jusqu’à la victoire. Parce qu’il a prononcé ces paroles, Obama, c’est une certitude, n’a jamais médité les tenants et aboutissants de l’histoire afghane, sinon il aurait su que les Russes et les Britanniques y ont toujours connu l’échec. La tentative américaine de conquérir le pays échouera, elle aussi, tôt ou tard. Le pouvoir réel du Président afghan Karzai ne va pas au-delà de la portée des pièces d’artillerie des soldats de l’ISAF. Les aides qu’apporte l’Occident, à coups de milliards, disparaissent dans les poches des membres du gouvernement afghan fantoche et dans celles de leurs alliés et comparses.

 

L’analyse et les conclusions de Seligmann font mouche: il écrit en effet que l’Allemagne ne doit pas se contenter de pleurer ses morts, tombés là-bas dans le lointain Afghanistan; la politique de Berlin, selon lui, devrait surtout viser à imposer à Washington et à l’OTAN un plan de retrait hors d’Afghanistan, rapide et bien coordonné. Seligmann préconise en outre une politique unitaire des puissances occidentales au Pakistan, qui s’avère nécessaire car ce pays est une puissance atomique et constitue dès lors la clef de la stabilité au Moyen Orient.

 

(article anonyme paru dans “DNZ”, Munich, n°21 – 21 mai 2010).

Emotionnel contre émotionnel en Méditerranée

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Émotionnel contre émotionnel en Méditerranée

par Jean-Gilles MALLIARAKIS

Ex: http://www.insolent.fr/

Le monde entier, depuis 3 jours, vit au rythme d'un événement émotionnel bien significatif. En effet, depuis l'opération israélienne Plomb durci contre Gaza de janvier 2009, le schéma interprétatif a complètement achevé une évolution commencée au début des années 1990 avec la couverture des "intifadas". Tout ce que peut désormais entreprendre l'État hébreu voit se retourner contre lui le dispositif médiatique du "village mondial" dont il avait su extraordinairement tirer parti pendant un demi-siècle. D'une innocence systématique, d'une louange obligatoire, d'une impunité assurée, couvertes par la mauvaise conscience occidentale consécutive à la seconde guerre mondiale, il semble être passé à l'excès inverse.

L'arraisonnement d'une flottille turque par la marine israélienne a certes fait 9 morts. Que cela soit intervenu dans des conditions mal déterminées ne peut même pas faire partie du débat.

Ce 2 juin à 2 h 16 on apprenait ainsi qu'Israël, après divers petits contingents de détenus issus de différents pays de la communauté européenne, expulsait 50 Turcs sur les 300 capturés sur le transbordeur "Mavi Marmara" battant pavillon de la république kémaliste.

Le gouvernement d'Ankara parle haut et fort : "personne ne devrait mettre à l'épreuve la patience turque" déclare ainsi son Premier ministre Erdogan. Parallèlement on découvre les commentaires des chroniqueurs de Zaman Today, habituellement consacrés aux sujets les plus divers et marqués par une grande liberté de ton, au moins apparente. Ce 2 juin, tous évoquent la même affaire et ils le font sur le mode où la presse parisienne parlait de la Prusse entre 1914 et 1918 : "l'État voyou", "aider Gaza", "les actes barbares des soldats israéliens", "la Turquie vue du Moyen orient", "pourrons-nous oublier ?", "quel avenir pour les relations turco-israéliennes ?", "pourquoi Israël a fait ça", etc. On trouve même dans cette édition une évocation de la "similitude entre l'attaque israélienne et le PKK". Les rebelles kurdes marxistes-léninistes "agents du sionisme et de l'impérialisme" ? Voyons, mais c'est… bien sûr… élémentaire mon cher Watson.

Certes un œil un peu exercé décèle sans trop de difficulté des nuances, et surtout la perspective du retournement prévisible de l'intelligente diplomatie turque, dès lors qu'elle se trouvera placée, par la grâce du président mondial Obama, en position d'arbitre.

La fameuse flottille humanitaire était préparée depuis des mois en liaison entre le gouvernement d'Ankara et le mouvement gauchiste international "Free Gaza", proche de "Die Linke" en Allemagne. Celui-ci est évidemment soutenu par diverses personnalités de façade. On cite ainsi 70 noms allant de Desmond Tutu à Noam Chomsky. Il opère depuis août 2008 diverses livraisons tendant à rompre le blocus israélo-égyptien contre le territoire de Gaza contrôlé par le Hamas, lui-même en opposition à l'Autorité palestinienne de Ramallah.

Elle est partie, font semblant de préciser les commentateurs agréés, de Chypre. Or cette information contient quand même quelque ambiguïté. Les 15 ou 20 personnalités écran ont-elles transité par la République de Chypre membre de l'Union européenne ? Par les bases britanniques ? Ou, bien clairement, par la zone nord de l'île d'Aphrodite que la Turquie occupe au mépris du droit international depuis 1974 ? Elles sont passées en fait le 30 mai par le port de Famagouste sous contrôle de l'armée d'Ankara dont les ressortissants représentent la moitié des effectifs des militants arraisonnés.

Certes, il y a bien longtemps que 200 000 réfugiés chrétiens, expulsés, spoliés, c'est-à-dire environ 80 % de la population du nord, accueillis au sud de l'île, où ils forment un bon tiers du peuple chypriote, ni les églises pillées ou détruites ne bouleversent plus les professionnels de l'émotionnel.

La grande affaire des politiciens du sud de l'Europe, celle de la finance pétrolière, se porte sur la très irréaliste "union pour la Méditerranée", à 44 États-Membres. Pas question de s'intéresser à des questions qui fâchent et qui pourtant touchent des terres ou des eaux européennes, la mer Égée, Chypre, les pressions d'Ankara sur la Bulgarie, sur la Grèce, etc. La souveraineté et la sécurité de l'Europe ne préoccupent personne à Bruxelles où l'ectoplasme de Lady Ashton veille à l'inexistence d'une politique extérieure commune. La SDN se porte de mieux en mieux.
JG Malliarakis

vendredi, 04 juin 2010

Pourquoi Israël a-t-il attaqué des civils en Méditerranée?

Pourquoi Israël a t-il attaqué des civils en Méditerranée ?

Israël a pesé à l’avance les conséquences de l’attaque qu’il a lancé contre un convoi humanitaire maritime. Quels sont ses objectifs en déclenchant une crise diplomatique mondiale, pourquoi a t-il défié son allié turc et son protecteur états-unien ?

mavi_marmara_reuters_466.jpgL’attaque conduite par trois patrouilleurs lance-missiles israéliens de classe Saar, le 31 mai 2010, contre la flottille de la liberté, dans les eaux internationales de Méditerranée illustre la fuite en avant de Tel-Aviv.

La flottille de la liberté est une initiative de militants des droits de l’homme (1) (2), soutenue par le gouvernement turc. Son objectif est à la fois de véhiculer de l’aide humanitaire jusqu’à Gaza et, ce faisant, de briser le blocus mis en place illégalement par l’armée israélienne à l’encontre d’1,5 million de Gazaouites.

La décision d’aborder des navires civils dans les eaux internationales constitue un « acte de guerre » au regard du droit international. Juridiquement parlant, il y a eu vol des navires et de leurs cargaison, enlèvement et séquestration de leurs passagers, meurtres ; voire assassinats, si l’on admet les informations de la télévision turque selon laquelle les commandos avaient une liste des personnalités à liquider au cours de l’assaut.

Cet acte de guerre, à l’encontre des pavillons grecs et turcs de ces navires, a été perpétré afin de consolider le blocus, lequel constitue en lui-même une violation du droit international.

En choisissant l’argument de la « légitime défense », les autorités israéliennes ont explicitement revendiqué leur souveraineté sur les eaux internationales à 69 miles nautiques au large de la Palestine ; cette annexion —temporaire ou durable— étant nécessaire à la poursuite du blocus, lequel serait nécessaire à la sécurité de l’Etat d’Israël.

En abordant un navire turc et en en tuant des passagers, Tel-Aviv a d’abord choisi de répondre militairement à la crise diplomatique qui l’oppose depuis janvier 2009 à Ankara. Cette initiative est censée provoquer une crise au sein de l’état-major turc et entre celui-ci et le gouvernement turc. Cependant, elle pourrait aboutir à une rupture complète des relations militaires entre les deux pays, alors même que la Turquie aura été pendant un demi-siècle le meilleur allié d’Israël dans la région. D’ores et déjà, les manœuvres conjointes turco-israéliennes ont été annulées sine die. En outre, cette crise pourrait aussi avoir des conséquences sur les relations commerciales entre les deux pays, alors même que la Turquie est un partenaire vital pour l’économie israélienne.

Cependant, Tel-Aviv se devait de casser la crédibilité de la Turquie au moment où elle se rapproche de la Syrie et de l’Iran, et ambitionne d’exercer avec ses nouveaux partenaires une autorité régionale (3). Dans l’immédiat, Israël devait sanctionner le rôle d’Ankara dans la négociation du Protocole de Téhéran sur l’industrie nucléaire iranienne.

Côté turc, où l’on s’attendait à une intervention israélienne musclée mais pas létale, le moment est venu de se poser en protecteur des populations palestiniennes, selon la doctrine néo-ottomane théorisée par le ministre des Affaires étrangères, le professeur Ahmet Davutoğlu. Sans attendre le retour du Premier ministre Recep Erdoğan, en voyage en Amérique latine, l’ambassadeur Turc à Tel-Aviv a été rappelé à Ankara et une cellule de crise a été mise en place autour du vice-Premier ministre, Bülent Arınç. Elle est immédiatement entrée en contact avec les 32 gouvernements des Etats dont les passagers du convoi sont ressortissants. Tout le personnel diplomatique turc a été mobilisé pour saisir du problème le maximum d’Etats et d’organisations internationales. Dans une conférence de presse, M. Arınç a exigé la restitution immédiate des trois bateaux turcs volés et de leur cargaison, ainsi et surtout que la libération des centaines de citoyens turcs enlevés et séquestrés. Il a choisi de qualifier l’attaque d’acte de « piraterie » (et non de guerre), de manière à offrir au gouvernement Netanyahu la possibilité de présenter l’affaire comme une « bavure » et non comme une politique. Dans cette logique, le président Abdullah Gül, quant à lui, a exigé que les tribunaux israéliens jugent les responsables de cette tuerie.

Depuis le Chili, M. Erdoğan a déclaré : « Cette action est totalement contraire aux principes du droit international, c’est le terrorisme d’un Etat inhumain. Je m’adresse à ceux qui ont appuyé cette opération, vous appuyez le sang, nous soutenons le droit humanitaire et la paix ».

Dans l’après-midi, Ankara a saisi la Conseil atlantique. La Turquie est membre de l’OTAN. Si elle ne trouve pas la réponse qu’elle attend du gouvernement israélien, elle pourrait qualifier l’attaque d’acte de guerre et requérir l’aide militaire des Etats membres de l’Alliance en vertu de l’article 5 du Traité de l’Atlantique Nord.

Le gouvernement Netanyahu a invité ses ressortissants à quitter la Turquie, tandis que des manifestations spontanées se multiplient devant les consulats israéliens où la foule réclame vengeance.

Côté états-unien, cette affaire rappelle celle de l’USS Liberty (8 juin 1967). Durant la guerre des Six jours, les Israéliens attaquèrent un bâtiment de surveillance électronique de l’US Navy, faisant 34 morts et 171 blessés. Tel-Aviv présenta ses excuses pour cette méprise sur le champ de bataille tandis que, tout en les acceptant officiellement, Washington y vu un outrage délibéré. Les Israéliens auraient voulu à l’époque sanctionner les critiques états-uniennes.

Cette fois, l’attaque de la flottille de la liberté pourrait être une sanction après le vote par Washington d’une résolution des Etats signataires du Traité de non-prolifération enjoignant Israël à déclarer ses armes nucléaires et à accepter les contrôles de l’Agence internationale de l’énergie atomique.

La décision israélienne d’attaquer des navires civils dans les eaux internationales intervient après l’assassinat aux Emirats d’un dirigeant palestinien par une unité du Mossad ; la découverte d’un vaste système de copie falsifiées de passeports au détriment d’Etats occidentaux ; et le refus d’assister à la conférence internationale de suivi du Traité de non-prolifération. Cet ensemble de faits peut être interprété comme une succession de coups perpétrés par un Etat sûr de son impunité —et dans ce cas, il pourrait s’agir cette fois d’un coup de plus ou de trop—, ou comme une escalade après une courte friction publique avec l’administration US —il s’agirait alors de revendiquer le leadership du mouvement sioniste en montrant que Tel-Aviv décide et Washington entérine—.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, en voyage en Amérique du Nord, a décidé de terminer sa visite canadienne et d’annuler son rendez-vous à la Maison-Blanche. Il a été joint par téléphone par le président Obama qui lui a demandé des explications.

La Haut commissaire des Nations Unies pour les droits de l’homme, Navi Pillay, a déclaré que l’opération israélienne ne pouvait avoir aucune justification juridique. Le Rapporteur spécial sur les Droits de l’homme dans les territoires occupés palestiniens, Richard Falk, a tenu à souligner qu’au delà de l’atteinte à la liberté de circulation sur les mers, le problème central reste le blocus. « À moins que des actions promptes et décisives soient prises pour mettre au défi l’approche israélienne sur Gaza, nous serons tous complices d’une politique criminelle qui menace la survie d’une communauté assiégée », a t-il affirmé. Le Conseil de sécurité a été convoqué en urgence, ce jour, à 18h TU. Le ministre turc des Affaires étrangères est parti à New York.

(1) « Dr. Arafat Shoukri : "Les conditions sont réunies pour faire de cette flottille un point de rupture" », entretien avec Silvia Cattori, silviacattori.net, 23 avril 2010.

(2) Les principaux organisateurs de la flottille de la liberté sont : Mouvement Free Gaza, Campagne Européenne pour Arrêter le Siège de Gaza (ECESG), Fondation turque d’Aide Humanitaire (IHH), Fondation malaisienne Perdana et Comité International pour Lever le Siège de Gaza.

(3) « Basculement stratégique au Proche-Orient », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 15 mai 2010.

Thierry Meyssan

 

Le pentecôtisme, bras armé de l'impérialisme américain en Afrique subsaharienne?

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Le pentecôtisme, bras armé de l'impérialisme américain en Afrique subsaharienne ?

Le pentecôtisme, courant de l’évangélisme issu des États-Unis et connu pour ses manifestations liturgiques de masse très démonstratives, mais également ses méthodes fortement matérialistes, connaît un fort développement en Afrique Noire, comme dans le reste du monde.

Associé à l’image de Simone Gbagbo ou à une certaine extrême droite américaine (proche de l’ancien président George W. Bush), il est souvent vu comme un instrument de l’impérialisme US, chargé de propager à coup de prosélytisme leurs valeurs et leur vision du monde. Cependant, sur le terrain, le pentecôtisme africain obéit à des dynamiques un peu plus complexes que cette vue manichéenne ne pourrait le laisser penser.

Une implantation centenaire

Le pentecôtisme naît au début du XXe siècle aux États-Unis (en 1901 dans une église blanche du Kansas et en 1906 dans une église noire de Los Angeles) et au Royaume-Uni, d’une dissidence au sein d’églises réformées. Son dogme est fondé sur une interprétation littérale de la Bible, mais ce qui le différencie des autres mouvements protestants est l’importance accordée au « baptême par le Saint-Esprit », manifesté par les charismes (ou dons de Dieu aux croyants) et le lien direct et intime entre Dieu et le croyant.

Très vite, des missionnaires pentecôtistes arrivent en Afrique anglophone, par le biais de la colonisation britannique, notamment en Afrique du Sud, au Liberia et au Burkina Faso. Ceci est facilité par la création, dès 1914, des Assemblées de Dieu, fédération de communautés pentecôtistes américaines, disposant d’une puissante branche missionnaire qui fait de l’Afrique de l’Ouest son terrain privilégié d’évangélisation. Des Assemblées équivalentes apparaissent en Europe de l’Ouest et du Nord au milieu du XXe et vont envoyer des missions en Afrique Centrale. Ceci va résulter en la création d’églises nationales africaines autonomes, qui elles mêmes vont évangéliser les pays voisins. En parallèle, vont apparaître des églises totalement indépendantes et de taille très variable, comptant parfois quelques fidèles autour d’un pasteur.

Après une période d’ « institutionnalisation », un renouveau pentecôtiste est perceptible dès les années 1970, suivant celui observé en Amérique du Sud, d’abord marqué au sein des pays anglophones (Nigeria, Ghana) puis francophones (les deux Congo). Enfin, plus récemment, et avec moins de succès, le pentecôtisme tente de pénétrer les pays musulmans comme le Sénégal et le Maghreb.

Aujourd’hui répandu à travers tout le continent, principalement dans les zones urbaines, il n’est cependant majoritaire nulle part, et sa répartition reste très inégale. Malgré la difficulté à obtenir des chiffres, de par la disparité même du mouvement, sa porosité avec les autres croyances évangéliques et protestantes et l’absence d’autorité centrale, certains estiment qu’il y a plus de 100 millions de pentecôtistes en Afrique Noire. Le Nigeria étant, derrière le Brésil, la Corée du Sud et les États-Unis, le pays comptant le plus d’adeptes. Au niveau mondial, il s’agit de la branche de la chrétienté connaissant aujourd’hui la plus forte croissance (prosélytisme oblige), et en serait, derrière le catholicisme, la seconde plus grande dénomination.

Une certaine adéquation au moule anglo-saxon

Dans nombre de ses caractéristiques, le pentecôtisme promeut des valeurs en rupture avec la tradition africaine et compatibles avec la vision anglo-saxonne du monde.

L’image la plus connue est celle de manifestations de masse dans des mega-churches ou des stades remplis de fidèles en transe, galvanisés par un prêcheur « télévangéliste », qui pratique en direct des guérisons miraculeuses, véritables batailles contre le Malin. De vrais «shows à l’américaine » dans lesquels la « machine narrative » tourne à plein. Ces « délivrances », extrêmement spectaculaires et violentes, consistent à extraire du corps du pauvre sujet les forces diaboliques, sources de tous ses problèmes. La puissance de conviction de tels actes fait que de plus en plus d’églises pentecôtistes, même initialement réticentes, l’intègrent à leurs rituels… Il ne s’agit là qu’un des exemples de la forte dimension « marketing » du mouvement, par ailleurs passé maître dans l’utilisation des médias, marqué également par des dérives mercantiles de la part de nombreux pasteurs, plus hommes d’affaires qu’hommes de Dieu, qui confondent le denier du culte et leur compte en banque, qui roulent en 4x4, portent des montres en or et collectionnent les costumes sur mesure.

Plus fondamentalement, le pentecôtisme (ou du moins une grande partie des églises s’en réclamant) promeut la réussite financière et matérielle et l’initiative personnelle. C’est ce que l’on appelle la « théologie de la prospérité » teintée de libéralisme et issue, sans surprise, des États-Unis. La situation favorable d’un individu y est vue comme résultant des grâces divines, ce qui rencontre à la fois un écho favorable auprès des populations pauvres aspirant à une vie meilleure et des plus riches, qui y trouvent là une justification bien pratique de l’ordre social établi, voire de l’augmentation des inégalités. En poussant plus loin, cela justifie également l’enrichissement personnel du pasteur que nous évoquions il y a quelques lignes. Certains en concluent que le pentecôtisme est un « supermarché de la foi ».

Elisabeth Dorie-Aprill et Robert Ziavoula, dans leur article « La diffusion de la culture évangélique en Afrique Centrale », citent ainsi un pasteur aux accents néo-wébériens :

  • Dieu ne parle que de vous enrichir, c’est ce qu’il a dit à Abraham : “enrichissez-vous!” Mais comment on peut s’enrichir en restant comme ça là ? (…) Quand vous lisez la Bible de A à Z ce n’est que l’idée de la construction.[...] D’ailleurs les pays anglo-saxons qui sont protestants, ils ont mis l’accent sur le travail.

Cette promotion des valeurs entrepreneuriales est finalement très en accord avec les messages que des institutions comme la Banque Mondiale ou le FMI peuvent véhiculer. D’ailleurs, les Assemblées de Dieu font directement référence, dans leurs brochures, à la mauvaise santé économique de l’Afrique, dont les causes sont bien connues :

  • guerres fratricides…, mauvaise gestion de certains dirigeants…, aspects négatifs du colonialisme et du marxisme, dette extérieure toujours croissante à cause des importations de produits manufacturés, agriculture souvent rudimentaire.

Au niveau social et sociétal, en promouvant un lien intime entre Dieu et le croyant, le pentecôtisme met en avant l’individualisation et l’individualisme au détriment des traditions locales. Sont introduites de nouvelles logiques de solidarités entre les individus, détachées descontraintes familiales et de la communauté existante. La famille, quant à elle, est resserrée à son acception nucléaire. En ce sens, le pentecôtisme (finalement comme toute religion prosélyte) implique une acculturation du croyant qui rejoint ses rangs, en l’enjoignant de rompre avec le passé pour conjurer les maux qui le rongent.

Une montée en puissance politique

Jusqu’à très récemment, les églises pentecôtistes africaines ne se souciaient pas de politique. Cependant, souvent par intérêt (pour convertir, moraliser ou pour assouvir une ambition personnelle du pasteur), cet état de fait a changé dès les années 1990. Ainsi le pentecôtisme s’est rapproché des cercles du pouvoir. L’exemple de la Côte d’Ivoire est particulièrement parlant. Il a longuement été commenté dans la presse francophone, notamment pour l’impact supposé que les conseillers religieux du couple présidentiel auraient eu dans la relation avec la France.

La conclusion du dernier discours sur l’état de la nation de l’ancien président béninois, Mathieu Kérékou, en décembre 2005, est particulièrement éloquente :

  • En ce moment crucial où la tendance est aux invectives, aux provocations, aux  appels à peinvoilés à la violence, j’exhorte tous nos compatriotes a plus de retenue, car ceux qui pactisent avec le diable ne seront sûrement pas capables d’éteindre le feu de la haine qu’ils auront inconsciemment allumé. Quant à mon Gouvernement, les générations montantes et futures retiendront que la mission est accomplie et bien accomplie. C’est sur ces mots de foi et d’espérance en l’avenir radieux pour notre cher et beau pays, le Bénin, que je termine mon message sur l’état de la Nation devant la Représentation Nationale. Que Dieu bénisse le Peuple béninois et ses Dirigeants !

L’action dans le champ politique se fait, comme l’explique Cédric Mayrargue (Les dynamiques paradoxales du pentecôtisme en Afrique subsaharienne), à la fois :

  • par le haut : conversion des élites (à titre d’exemple, Thomas Yayi Boni, successeur de Kérékou, est un pentecôtiste converti d’origine musulmane), fidèles nommés à des postes clés, postes de conseillers pour les pasteurs, etc;
  •  par le bas : ouverture d’écoles, de cliniques, de centres sociaux, création d’ONG, autant de nouveaux outils de prosélytisme.

Cet investissement, sans surprise, permet de peser sur les politiques publiques. Cédric Mayrargue donne l’exemple de l’abandon de la campagne « Abstain, Be Faithful, Use Condoms » en Ouganda grâce à l’appui de l’épouse « born again » du président, Janet Museveni. On peut également citer la stigmatisation des « non-chrétiens » et des « nordistes » en Côte d’Ivoire. Ou la participation de l’ancien président de Zambie, Frederick Chiluba, à des « croisades » et conventions pentecôtistes.

Des influences extérieures

La diffusion des valeurs pentecôtistes, au-delà de la période initiale décrite plus haut, est accompagnée de l’extérieur. Ainsi les Assemblées de Dieu américaines, ainsi que d’autres, fournissent des moyens financiers à certaines églises locales. De même, elles alimentent les pasteurs en matériel : brochures, vidéos…Les best-sellers des télévangélistes américains sont disponibles dans toutes les « bonnes » librairies, tout comme des programmes TV made in USA tournent en boucle sur certaines chaînes de télévision. Certains prêcheurs américains, tels des stars du rock, effectuent de véritables tournées en Afrique, remplissant les stades et écoulant leurs produits dérivés.

Les Assemblées de Dieu comptent, comme d’autres institutions évangéliques et pentecôtistes, aujourd’hui encore plusieurs centaines de missionnaires qui font en permanence le tour du monde dans le but d’apporter la bonne parole. De même, les églises anglo-saxonnes ont mis sur pied de nombreuses ONG à vocation humanitaire, comme Samaritan’s Purse, qui travaillent sur le terrain africain avec les pentecôtistes locaux.

Origine américaine, promotion de valeurs anglo-saxonnes, intégration du politique, investissement du champ social, soutiens extérieurs, évangélisme offensif, prosélytisme auprès de populations musulmanes (et parfois conflits interconfessionnels ouverts, comme au Nigéria) : il n’en faut pas plus pour que surgisse le spectre d’infiltration à des fins géopolitiques. Et cela va plus loin qu’une simple « américanisation » de la chrétienté africaine.

Il faut dire que les évangélistes américains, associés aux néo-conservateurs, promeuvent un christianisme radical, ultraconservateur et très offensif allant de pair avec une vision simpliste du « bien » et du « mal », et n’ont pas hésité à parler de « croisade » dans le cadre de la guerre d’Irak. Il convient également de rajouter que, notamment en Afrique du Sud, le pentecôtisme a frayé avec l’extrême-droite, qui a alimenté son fond théologique (voir Paul Gifford, The Complex Provenance of Some Elements of African Pentecostal Theology). Et si l’on inclut les Églises sionistes (présentes en Afrique du Sud depuis la fin du XIXème) à l’équation, on a de quoi alimenter le feu conspirationniste pendant des décennies.

D’autant que certaines rumeurs concernant des opérations montées par les services secrets américains vont bon train. Même s’il est avéré que des initiatives de recensement d’églises dans plusieurs pays africains sont lancées et financées depuis les États-Unis, il n’y a cependant pas, comme pour l’Amérique du Sud, de théories très structurées relatives à l’appui direct de sectes évangéliques visant à contrer des influences néfastes, communistes ou autres. On se souvient que, dans les années 1980, Ronald Reagan avait très peur de l’infiltration marxiste et de la théologie de la libération au sein de l’Eglise catholique en Amérique Latine. Et donc, naturellement, Washington voyait d’un bon œil le développement de concurrents moins rouges. Cependant, comme le montrent David Stoll (Is Latin America Turning Protestant? The Politics of Evangelical Growth) et David Martin (Tongues of Fire: The Explosion of Protestantism in Latin America), il n’y a pas eu de soutien direct de la part des États-Unis.

Nous allons le voir, il faut relativiser l’influence nord-américaine dans la propagation du pentecôtisme africain, largement marqué par des dynamiques propres au Continent Noir.

Le pentecôtisme autochtone, entre culture populaire et mondialisation

Nous l’avons déjà évoqué, il y a en Afrique un nombre incalculable d’églises pentecôtistes. Certaines rassemblant des millions de fidèles, d’autres quelques uns à peine. Certaines sont issues des missions occidentales, mais de plus en plus sont celles qui ont éclos de façon locale. Certaines existent depuis près de cent ans, d’autres apparaissent et disparaissent en un clin d’œil. Et dans leur immense majorité, elles sont indépendantes, à la fois les unes des autres, mais également de leurs homologues nord-américaines, brésiliennes ou européennes, même si des liens (surtout moraux et confessionnels) peuvent exister. L’absence d’autorité centrale renforce la mobilité théologique des différents mouvements.

La mobilité concerne également l’allégeance des fidèles. La fragilité de la plupart des églises, l’absence d’exclusivisme (contrairement à d’autres sectes) et la porosité entre les mouvements y sont pour beaucoup. De même que la très forte concurrence qui existe en Afrique subsaharienne : le paysage religieux y est marqué par une extrême complexité, entre le catholicisme, les nombreuses sectes protestantes (évangéliques ou non), l’islam et les cultes locaux toujours actifs, sans oublier les syncrétismes occidentalo-africains, comme le kimbanguisme au Congo, qui compte entre 3 et 4 millions de fidèles. Cette double mobilité est un sérieux frein à toute tentative de mainmise extérieure globale. Le développement actuel du pentecôtisme en Afrique est dû, plus qu’aux influences extérieures, au terreau propice (difficultés économiques, aspiration au développement) et à l’établissement de ce que l’on peut appeler une culture populaire. Où quand l’expérience et la pratique passent avant le fond théologique.

Comme le souligne Cédric Mayrargue, les églises pentecôtistes les plus dynamiques aujourd’hui sont autochtones et sont menées par des pasteurs locaux, comme la Redeemed Christian Church of God (dont le pasteur, Enoch Adejare Adeboye, a été nommé homme le plus puissant d’Afrique par Newsweek) ou la Deeper Life Bible Church nigérianes, le Christian Action Faith Ministries ou l’International Central Gospel Church ghanéens, la Family of God zimbabwéenne. Ces églises ont su traverser les frontières et se doter d’une ambition universelle, drainant chaque semaine des milliers de fidèles lors de « croisades » dans des stades ou sur des places publiques.

Leur présence dépasse aujourd’hui les frontières africaines. La Church of Pentecost ghanéenne est ainsi implantée au Royaume-Uni, en France, aux États-Unis, en Ukraine et en Inde. Les flux ne sont plus simplement dirigés dans le sens Nord-Sud mais s’orientent désormais selon un axe Sud-Sud et même Sud-Nord, notamment grâce aux diasporas. Cela ne concerne pas uniquement les transferts d’argent, mais aussi et surtout le fond théologique : l’Afrique participe activement à la production idéologique et théologique du pentecôtisme. Où le Continent Noir n’est plus seulement importateur mais aussi exportateur d’influence, une marque de plus de son intégration à la mondialisation actuelle.

JGP

Alliance géostratégique

mercredi, 02 juin 2010

Lula: "Abandonner le dollar dans les échanges bilatéraux!"

21242_399px-Lula_-_foto_oficial05012007.jpgLula: “Abandonner le dollar dans les échanges bilatéraux!”

 

“Nous ne pouvons pas faire des affaires avec une monnaie que nous ne contrôlons pas et que nous n’émettons pas”: voilà ce qu’a déclaré le Président du Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva lors d’un entretien avec son homologue russe Dmitri Medvedev à Moscou. Lula da Silva a ensuite défendu sa position: le Brésil et la Russie devraient abandonner le dollar et utiliser leurs propres monnaies pour leurs échanges bilatéraux. “C’est là un défi pour le Brésil et pour la Russie, pour le BRIC (= Brésil, Inde, Russie et Chine) et pour la nouvelle logique commerciale du 21ème siècle”, a-t-il ajouté.

 

(information parue dans “Rinascita”, Rome, 15/16 mai 2010 – http://www.rinascita.eu/ )

Lula à Téhéran: trouver une solution diplomatique

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Ferdinando CALDA:

 

Lula à Téhéran: trouver une solution diplomatique

 

A la mi-mai 2010, le Président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a réalisé la tâche la plus délicate de sa tournée diplomatique en Europe et au Proche Orient. Après s’être rendu à Moscou et à Doha (au Qatar), Lula est arrivé à Téhéran pour discuter avec le Président iranien Mahmoud Ahmadinedjad du programme nucléaire iranien et pour trouver un accord sur le traitement de l’uranium, afin d’éviter l’application de nouvelles sanctions.

 

C’est là un projet ambitieux qui, apparemment, bénéficie de l’approbation des autres pays impliqués dans les tractations. Quelques jours auparavant, le Président français Nicolas Sarkozy avait téléphoné à son homologue de Brasilia pour lui exprimer son “appui total”; le président russe, lui aussi, a exprimé l’espoir de voir la mission de Lula “couronnée de succès”. Toutefois, il a ajouté que la possibilité d’un succès “ne dépassait pas 30%”. Le Président russe a encore précisé que la visite de Lula à Téhéran risque bien d’être “l’ultime possibilité pour l’Iran” d’éviter les sanctions.

 

A Washington aussi, on a parlé de la “dernière opportunité”. Medvedev, lors d’une longue conversation avec Barack Obama, a expliqué à son collègue américain, “qu’il faut donner une chance au président du Brésil afin qu’il puisse expliciter toutes les raisons de la communauté internationale pour convaincre l’Iran à coopérer”; au contraire, la secrétaire d’Etat Hillary Clinton a appelé le ministre turc des affaires étrangères (la Turquie, avec le Brésil, cherche à jouer un rôle d’intermédiaire entre l’Iran et les pays occidentaux) pour lui rappeler le “manque de sérieux” de Téhéran et pour souligner la nécessité “d’intensifier les efforts pour exercer une pression majeure sur l’Iran”. En outre, des fonctionnaires du gouvernement américain ont fait savoir qu’un message similaire a été adressé au ministre brésilien des affaires étrangères.

 

Pour sa part, le Président Lula a toujours défendu le “droit sacro-saint” de l’Iran (et du Brésil) à développer un programme nucléaire civil. Cette position est évidemment mal vue aux Etats-Unis et chez leurs alliés, qui digèrent mal la rencontre entre Lula et Ahmadinedjad (tout en sachant, bien entendu, que le Brésil et la Turquie sont membres non permanents du Conseil de sécurité de l’ONU). “J’ai parlé à Obama, à Sarkozy, à Berlusconi, à Merkel et à Brown”, a rappelé le Président brésilien, “et aucun d’entre eux n’a jamais appelé Ahmadinedjad. Ils font de la politique au nom d’autres”.

 

En payant de sa propre personne dans les négociations délicates sur le nucléaire iranien, Lula cherche à gagner du prestige au niveau international (on parle même d’une prochaine candidature au poste de secrétaire général de l’ONU). Toutefois, si l’on ne parvenait pas à un accord, le Président brésilien risque fort bien de s’exposer aux attaques de ceux qui, comme le ministre français des affaires étrangères Kouchner, accusent le Brésil d’être “abusé” par Téhéran.

 

Ferdinando CALDA.

( f.calda@rinascita.eu ).

(article paru dans “Rinascita”, Rome, 15/16 mai 2010, http://www.rinascita.eu/ ).

Presseschau / Juni 2010 /01

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Juni 2010 / 01

Einige Links. Bei Interesse anklicken...

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Krieg gegen Taliban
Britischer Minister drängt auf Rückzug aus Afghanistan
Es wäre eine deutliche Abkehr von der bisherigen Politik Großbritanniens – der neue Verteidigungsminister Fox stellt einen raschen Abzug aus Afghanistan in Aussicht. Begründung: „Wir sind keine Weltpolizei.“ Beim Truppenbesuch wurde der Politiker von Fußballstar Beckham begleitet.
http://www.spiegel.de/politik/ausland/0,1518,696333,00.html

Barack Obama investiert 80 Milliarden Dollar in Atomwaffen
In den nächsten zehn Jahren möchte US-Präsident Barack Obama 80 Milliarden Dollar in Atomwaffen investieren. Damit zerstreut er scheinbar die Befürchtungen, mit dem START-Abkommen die Verteidigung der USA geschwächt zu haben.
http://www.focus.de/politik/weitere-meldungen/usa-barack-obama-investiert-80-milliarden-dollar-in-atomwaffen_aid_508000.html

Technik
Neue US-Rakete rast mit fünf Mach durch die Luft
Die US-Luftwaffe hat eine Rakete 200 Sekunden lang mit der fünffachen Schallgeschwindigkeit durch die Luft geschossen. Der technologische Durchbruch soll so groß sein wie der Übergang vom Propeller- zum Triebwerkfliegen. Boeing kann sich schon mal zahlreiche Einsatzmöglichkeiten vorstellen.
http://www.welt.de/wissenschaft/weltraum/article7827366/Neue-US-Rakete-rast-mit-fuenf-Mach-durch-die-Luft.html

Das sollten wir vielleicht auch mal machen ... ;-)
777 Millionen Euro
Rußland reformiert Militär mit Lotterie-Einnahmen
Mit einer Lotterie will Rußland Geld für seine kostspielige Militärreform gewinnen. In den nächsten fünf Jahren sollen auf diesem Weg 777 Millionen Euro eingenommen werden. Die oft noch sowjetisch geprägten Streitkräfte gelten als hoffnungslos veraltet. Das Militär erlebt derzeit seine radikalste Reform seit 150 Jahren.
http://www.welt.de/politik/ausland/article7766156/Russland-reformiert-Militaer-mit-Lotterie-Einnahmen.html

Demographie
Politiker fordern Mütterquote für mehr Kinder
Von T. Heuzeroth und D. Siems
Durch den Geburtenabsturz droht der Kollaps der Sozialsysteme. Doch ist dieser Zusammenbruch überhaupt noch aufzuhalten? Konservative Politiker wollen mit einer „demographischen Offensive“ gegenhalten. Sie fordern eine Mütterquote, also eine Bevorzugung im Arbeitsleben. Ihre Devise: Neue Eltern braucht das Land.
http://www.welt.de/politik/deutschland/article7747024/Politiker-fordern-Muetterquote-fuer-mehr-Kinder.html

„Die Wahrheit und ihr Preis“
Eva Herman, ein Running Gag der Emanzipation
Von Antje Hildebrandt
In ihrem neuen Buch rechnet die ehemalige Tagesschau-Moderatorin Eva Herman mit ihren Gegnern ab. Doch wer gesammelte An- und Entschuldigungen erwartet, liegt falsch. Der Ton, in dem dieses Buch geschrieben ist, ist eher leise und teilweise angenehm selbstironisch. Die Geschichte eines Mißverständnisses.
http://www.welt.de/vermischtes/article7754366/Eva-Herman-ein-Running-Gag-der-Emanzipation.html

Roland Koch kündigt Rückzug aus der Politik an
BERLIN. Hessens Ministerpräsident Roland Koch (CDU) will sich offenbar aus der Politik zurückziehen. Medienberichten zufolge plant Koch, sowohl sein Amt als Ministerpräsident niederzulegen als auch von der Funktion als stellvertretender Bundesvorsitzender der CDU zurückzutreten.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M58554a68f58.0.html

Abgang Koch
Von Karlheinz Weißmann
Der Abgang Roland Kochs hat ein merkwürdig verhaltenes Echo gefunden. Es gibt ein bißchen Triumphgeschrei über das angebliche „Scheitern“, ein bißchen Genugtuung über das Verschwinden eines Intimfeindes von Frank Schirrmacher, aber ansonsten nur die mehr oder weniger überzeugend vorgetragenen guten Wünsche für den weiteren Lebensweg.
Nur ganz am Rande findet sich die obligatorische Klage interessierter Kreise über das Verschwinden des nun wirklich allerletzten Konservativen aus der Führungsriege der CDU. Die FAZ hat für diesen Anlaß schon eine Art ritualisierte Kommentierung im Leitartikel entwickelt, und Jörg Schönbohm sah sich im Interview mit dem Tagesspiegel zu der gleichfalls ritualisierten Feststellung veranlaßt, daß die Union an Kontur verliere und den konservativen „Markenkern“ zu beschädigen drohe.
http://www.sezession.de/14978/abgang-koch.html

CDU verliert unter Merkel fast ein Fünftel der Mitglieder
BERLIN. Die CDU verliert weiter dramatisch an Mitgliedern. Laut Bild-Zeitung haben die Christdemokraten zwischen August 2009 und Februar 2010 rund 5.000 Mitglieder verloren. Dies entspricht einem Rückgang von einem Prozent der Mitglieder.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5161672381d.0.html

Vorbild Schweiz ...
Druck von rechts unten
Von Karlheinz Weißmann
http://www.sezession.de/14885/druck-von-rechts-unten.html

Schweiz: Blocher fordert Ende deutscher Zahlungen
ZÜRICH. Der ehemalige Schweizer Bundesrat und Vizepräsident der Schweizer Volkspartei (SVP), Christoph Blocher, hat Verständnis für den Unmut der Deutschen gezeigt, sich an den Zahlungen für Griechenland zu beteiligen.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M52bd8af51b6.0.html

„Acht Prozent wären eine Katastrophe“
Industrieboß warnt vor Inflation
Regierungen und Notenbanken pumpen Billionen in die Märkte – droht nun eine Mega-Inflation? Industrieboß Keitel hat tatsächlich diese Sorge, in einem Interview warnt er vor unkontrolliertem Preisauftrieb. Dagegen helfe nur eins: sparen, sparen, sparen.
http://www.spiegel.de/wirtschaft/unternehmen/0,1518,696373,00.html

Kommentar
Der Tod des Euro muß nicht das Ende der EU sein
Von Michael Stürmer
Mit Mühe und Not wurde der Euro in der vergangenen Woche gerettet. Aber der Preis für die Rettung ist das Vertrauen der Bürger, ein ökonomischer Nationalismus, wie es ihn lange nicht mehr gab, und der gute Ruf der Europäischen Zentralbank. Drei Szenarien, wie es mit dem Euro jetzt weitergehen könnte.
http://www.welt.de/debatte/article7766638/Der-Tod-des-Euro-muss-nicht-das-Ende-der-EU-sein.html

Euro-Krise
Warum die Rückkehr zur D-Mark nicht unmöglich ist
Der Austritt aus dem Euro-Klub würde zwar große politische Verwerfungen provozieren, technisch wäre er jedoch durchaus machbar. Welche Konsequenzen hätte die Wiedereinführung der D-Mark?
http://www.wiwo.de/finanzen/warum-die-rueckkehr-zur-d-mark-nicht-unmoeglich-ist-430904/

Krisen-Vernebelung
Von Claus Wolfschlag
Die heraufziehende Wirtschaftskrise, die auch eine Systemkrise werden wird, bringt Bewegung in die politische Szenerie. Leute im eigenen Bekanntenkreis, denen bis vor kurzem keine noch so gewichtig vorgetragene Warnung das Wässerchen ihrer Gewißheit vom ewigen Wohlstand und sicheren Fortbestand unserer Gesellschaftsform, vom „unumkehrbaren“ Prozeß der EU-Einigung trüben konnte, fangen auf einmal an, nachdenklich zu werden.
http://www.sezession.de/14851/krisen-vernebelung.html

Überwachungswende
Briten machen Schluß mit Big Brother
Von Frank Patalong
Der rabiateste Überwachungsstaat der westlichen Welt wagt die Kehrtwende. Großbritanniens neue Regierung will die Vorratsdatenspeicherung abschaffen, biometrische Personalausweise einmotten und Netzsperren aufheben.
http://www.spiegel.de/netzwelt/netzpolitik/0,1518,696094,00.html

„Politically Incorrect“: Edathy fordert Beobachtung durch Verfassungsschutz
BERLIN. Der SPD-Politiker Sebastian Edathy hat Bundesinnenminister Thomas de Maizière (CDU) aufgefordert, das Internetportal „Politically Incorrect“ (PI) durch den Verfassungsschutz beobachten zu lassen. Als Grund nannte Edathy die steigende Islamophobie in Deutschland. „Ich beobachte mit Sorge, daß pauschale Verunglimpfungen des Islam zunehmen“, sagte der Bundestagsabgeordnete der Nachrichtenagentur ddp.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M56e91c37d25.0.html

Klicken gegen Rechts
Facebook-Mitglieder demonstrieren gegen Neonazis im Netzwerk
von Alfred Krüger
Online-Demo bei Facebook: Das Netzwerk darf nicht zur Bühne für rechte Propaganda werden, fordert eine Facebook-Gruppe mit 283.000 Mitgliedern. Mit einer digitalen Lichterkette wollte man ein Zeichen setzen. Gut 2.000 Nutzer nahmen an der Demo teil.
http://www.heute.de/ZDFheute/inhalt/25/0,3672,8074553,00.html

Selbstmarketing und Kartoffelkrieg
Von Martin Lichtmesz
Wenn ich etwas an „Endstation Rechts“ bewundere, dann vor allem deren cleveres Marketing. Anderseits kann man immer mit Publicity rechnen, wenn man ins richtige Horn stößt, seien die Einfälle noch so lahm. Mit den Kalauern und Antifasprüchlein des satirischen Modelabels „Storch Heinar“ haben es die Macher jedenfalls schon Ende 2008 auf Spiegel Online geschafft. Zuletzt gab es im Dezember 2009 Schützenhilfe, als der originale „Thor Steinar“ gegen die Parodisten klagte. Nun hat auch noch die taz darüber berichtet.
http://www.sezession.de/14894/selbstmarketing-und-kartoffelkrieg.html

Die alte linke Leider, daß es so etwas wie Völker überhaupt nicht gebe ...
Wir sind kein Volk!
Der israelische Historiker Shlomo Sand kritisiert jüdisch-nationale Mythen und behauptet, daß die Juden kein Volk seien. Seine Gedanken findet er ungeheuer provokant.
von Ivo Bozic
http://jungle-world.com/artikel/2010/20/40971.html

Das anti-antideutsche Lied
http://www.youtube.com/watch?v=or_DphIezus&feature=related

Jelpke jammert und rechtfertigt sich. Ein schöner Erfolg für die JF ...
Selbstentlarvende Kritik
Ein Grußwort an ehemalige Mitarbeiter der Auslandsaufklärung der DDR schlägt Wellen. Stellungnahme einer Linkspolitikerin
Von Ulla Jelpke
Mein zuerst am 18. Mai in der Tageszeitung junge Welt veröffentlichtes Grußwort zur Tagung der ehemaligen Mitarbeiter der Hauptverwaltung Aufklärung (HVA) – dem Auslandsnachrichtendienst der DDR – hat für erheblichen Wirbel gesorgt. Nachdem die extrem rechte Wochenzeitung Junge Freiheit (!) darüber berichtete, griffen auch Medien wie Spiegel online das Thema auf. Seitdem bekomme ich täglich zum Teil Dutzende Haß-E-Mails, bei denen es sich größtenteils einfach um wüste, antikommunistisch motivierte Beschimpfungen handelt, oft genug verbunden mit persönlichen Beleidigungen und sogar Drohungen. Wer wie der Generalsekretär der CDU Brandenburg, Dieter Dombrowski, ausgerechnet im Interview mit der antidemokratischen Wochenzeitschrift Junge Freiheit das Grußwort einen „Schlag ins Gesicht aller Demokraten“ nennt, entlarvt sich nur selbst. Da allerdings auch eine ganze Reihe von Mitgliedern und Sympathisanten der Partei DIE LINKE mit Fragen an mich herangetreten sind, möchte ich hier noch einmal Stellung nehmen.
http://www.jungewelt.de/2010/05-28/024.php

Jelpke verteidigt Grußwort an ehemalige Stasi-Spione
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5686d908293.0.html

Königin Silvia von Schweden äußerte sich in einer Fernsehsendung über die NSDAP-Mitgliedschaft ihres Vaters ...
Königliche Freiheit
Von Baal Müller
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M557006e4346.0.html

Litauen: Gericht erklärt Hakenkreuz zum Kulturerbe
http://derstandard.at/1271377035180/Gericht-erklaert-Hakenkreuz-zum--Kulturerbe
http://de.rian.ru/society/20100520/126385663.html

Sudetendeutsche
Das große Tauwetter zwischen Prag und München
Von Gernot Facius
Horst Seehofer reist als erster bayerischer Regierungschef nach Prag; das tschechische Fernsehen zeigt einen Film über Massaker an Deutschen zur besten Sendezeit: Es tut sich etwas in der durch Krieg und Vertreibung immer noch virulenten „Sudetenfrage“. Die Signale stehen auf Versöhnung.
http://www.welt.de/politik/deutschland/article7766274/Das-grosse-Tauwetter-zwischen-Prag-und-Muenchen.html

Die BILD-Zeitung liefert in ihrer Berichterstattung die volkspädagogisch erwünschte (vermeintliche) Rechtfertigung tschechischer Verbrechen an Deutschen gleich mit. Die insbesondere mit Blick auf die Verhältnisse in Böhmen und Mähren historisch komplett falsche Darstellung ist an Infamie kaum zu übertreffen ...
Neues Filmmaterial zeigt Hinrichtung deutscher Vertreibungs-Opfer
Von HANS-JÖRG VEHLEWALD
Flucht und Vertreibung – Millionen deutsche Zivilisten zogen nach Kriegsende im Mai 1945 Richtung Westen, flohen vor der russischen Armee oder wurden als Besatzer verjagt von Polen, Tschechen und Slowaken.
Allein aus der Tschechoslowakei wurden über drei Millionen Deutsche vertrieben, viele starben auf den langen Trecks nach Westen, an Hunger, Kälte, Seuchen. Doch viele wurden auch grausam ermordet, erschlagen, erschossen – aus Rache für die gräßlichen Verbrechen der Nazis an den sogenannten „minderwertigen Slawenvölkern“ im Osten Europas.
http://www.bild.de/BILD/politik/2010/05/26/neue-dokumentation-brutale-rache-akte-an-deutschen/fluechtlingen-im-zweiten-weltkrieg.html
http://kress.de/kresskoepfe/kopf/profil/15046-hans-joerg-vehlewald.html

Die verlorene Liebe der Gudrun Ensslin
„Wer wenn nicht wir“ oder die Urszene der RAF: Der Dokumentarist Andres Veiel dreht seinen ersten Spielfilm. Ein Setbesuch.
http://www.tagesspiegel.de/kultur/kino/die-verlorene-liebe-der-gudrun-ensslin/1845938.html

Mehr Zuwanderer kommen nach Deutschland
WIESBADEN. Im vergangenen Jahr kamen wieder mehr Zuwanderer nach Deutschland. Wie das Statistische Bundesamt am Mittwoch mitteilte, sind 2009 nach vorläufigen Ergebnissen 721.000 Personen zugezogen. Das waren 39.000 Zuzüge oder sechs Prozent mehr als im Jahr 2008.
Der Großteil der Zuwanderer kam aus Polen (123.000), Rumänien (56.000), den Vereinigten Staaten (30.000), der Türkei (30.000) und Bulgarien (29.000). Die Zugewanderten ließen sich vor allem in Nordrhein-Westfalen (146.000), Baden-Württemberg (122.000) und Bayern (122.000) nieder.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M51a1f3677ee.0.html

Gespräch mit Ruprecht Polenz
„Unsere Werte sind mit dem Islam kompatibel“
Ruprecht Polenz ist CDU-Abgeordneter im Bundestag, Vorsitzender des Auswärtigen Ausschusses und Autor des Buches „Besser für beide. Die Türkei gehört in die EU“. Europa wolle keinen Kampf der Kulturen, sagt er im Interview der Sonntagszeitung.
http://www.faz.net/s/Rub99C3EECA60D84C08AD6B3E60C4EA807F/Doc~E75E24518DAFF4221B7C47B6A32714FAF~ATpl~Ecommon~Scontent.html
http://www.pi-news.net/2010/05/polenz-tuerkei-gehoert-in-die-eu/

Der Tritt von Europa
http://www.pi-news.net/wp/uploads/2010/05/mohamed4.jpg

EU-Kommission will Visumspflicht für Bosnier und Albaner aufheben
BRÜSSEL. Bosnier und Albaner sollen künftig ohne Visum in die Staaten der Europäischen Union (EU) einreisen dürfen. Dies sieht ein Vorschlag der EU-Kommission vor, den Innenkommissarin Cecilia Malmström am Donnerstag vorgestellt hat.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M57123eeb600.0.html

Ohne Migranten geht die Welt zugrunde
In einem weinerlichen Artikel erzählt uns die WELT, daß es ohne Migranten als Azubis nicht mehr geht. Als Beispiel dafür, wie schwer die es haben, dient Mustafa Cakir, der ganze zwei Bewerbungen schreiben mußte, um einen Ausbildungsplatz als Gebäudereiniger zu bekommen. Nur mit wem man Ausbildungsplätze besetzt, die höhere Anforderungen an Schulabschluß und Intelligenz stellen, sagt die WELT uns nicht.
http://www.pi-news.net/2010/05/ohne-migranten-geht-die-welt-zugrunde/#more-138367

Hierzulande dürfte es wohl kaum anders sein ...
Niederlande: 7,2 Milliarden Euro jährlich für Immigration
Laut einer Studie des wissenschaftlichen Institutes Nyfer im Auftrag des Rechtspolitikers Geert Wilders müssen die Niederlande jährlich 7,2 Milliarden Euro für Ausländer aus nicht-westlichen Staaten aufwenden. Diese Studie könnte die kommende Parlamentswahl entscheidend beeinflussen.
Die Studie wurde in Auftrag gegeben, weil sich die niederländische Regierung geweigert hatte, offizielle Zahlen dazu zu veröffentlichen. Im Jahre 2003 gab die Regierung noch sechs Milliarden Euro Immigrationskosten an.
Wilders nannte das Ergebnis „schockierend“ und sieht sich in seiner Forderung bestätigt, die Einwanderung aus bestimmten Ländern befristet einzufrieren bzw. zu erschweren. Ebenso sollen neue Immigranten zehn Jahre keinen Anspruch auf Sozialhilfe haben.
http://www.shortnews.de/id/832626/Niederlande-7-2-Milliarden-Euro-jaehrlich-fuer-Immigration

Unter Verdacht
Polizei-Ausländerbeauftragter in Haft
Ein Ausländerbeauftragter der Polizei in Offenbach sitzt in Untersuchungshaft. Er soll Daten aus dem Polizeicomputer weitergegeben haben. Die Grünen fordern Aufklärung – die sie laut Ministerium längst erhalten haben.
Oberstaatsanwältin Annette von Schmiedeberg bestätigte gegenüber hr-online Recherchen der „Frankfurter Rundschau“. Der Zeitung zufolge steht der Deutsch-Marokkaner im Verdacht, Informationen aus der Polizei-Datenbank an Verdächtige weitergegeben zu haben. Er arbeitet als einer von drei Ausländerbeauftragten der Polizei in Offenbach.
Von Schmiedebach sagte, der Mann sei kein Polizeibeamter, sondern Angestellter. Er wurde vergangenen Freitag festgenommen, seit Samstag sitzt er in Untersuchungshaft. Die Ermittlungen stünden am Anfang und bezögen sich auf die letzten zwei Jahre, sagte die Staatsanwältin. Details nannte sie mit Verweis auf die laufenden Ermittlungen nicht. Der Beschuldigte besitzt einen deutschen Paß.
http://www.hr-online.de/website/rubriken/nachrichten/indexhessen34938.jsp?rubrik=36082&key=standard_document_39196441

PI feiert erfolgreiche Abwehr eines Raubüberfalls ...
Köln: Death Wish?
Hat Köln jetzt einen Charles Bronson, der nach bewährter Methode Sicherheit für die Bürger schafft, die Politik und Behörden ihnen verweigern? Ein geheimnisvoller Unbekannter, ganz in schwarz gekleidet, bereitete drei Straßenräubern unbekannten Hintergrundes eine unangenehme Überraschung zu früher Stunde.
http://www.pi-news.net/2010/05/koeln-death-wish/#more-137323

„Kölner Expreß“ hat Mitleid mit den Angreifern ...
21jähriger in Lebensgefahr
Notwehr? Mann stach auf Räuber ein
Köln – Drama in der Kölner Innenstadt: Drei Räuber (18, 18, 21) wollten einen Mann ausrauben. Der zückte ein Messer und stach auf den 21jährigen ein. Der 21jährige wurde schwer verletzt und mußte einer Notoperation unterzogen werden. Er kämpft im Krankenhaus um sein Leben.
Zusammen mit seinen Komplizen hatte er in der Nacht zu Samstag zuvor versucht, einen bislang Unbekannten zu berauben. Gegen 1.50 Uhr war es an der Poststraße/Ecke Agrippastraße zur Konfrontation zwischen dem Trio und einem circa 30- bis 40jährigen, komplett schwarz gekleideten Mann gekommen.
Eine Streifenwagenbesatzung traf kurz darauf die beiden Heranwachsenden und ihren schwerverletzten Begleiter an. Der mutmaßliche Angreifer war nicht mehr vor Ort.
In ihrer Vernehmung räumten die beiden 18jährigen ein, daß die Aggression von ihnen ausgegangen sei. Um an Geld zu kommen, „wollten wir ein paar Leute abziehen“, so einer der beiden gegenüber den Ermittlern.
Gemeinsam hätten sie den etwa 1,80 Meter großen athletischen Mann, der eine schwarze Sporttasche mitführte, angegangen, um ihn zu berauben. Unter anderem hätten sie ihr Opfer mit einer Bierflasche auf den Kopf geschlagen. Letztlich habe der Angegriffene mit einem Messer dem 21jährigen in die Brust gestochen und sei geflüchtet.
Die beiden 18jährigen wurden festgenommen. Bis dahin waren sie polizeilich noch nicht einschlägig in Erscheinung getreten. Im Gegensatz zu dem Verletzten, der bereits mehrfach mit Körperverletzungs- und Raubdelikten auffällig geworden ist. Gegen das Trio wird nun wegen versuchten schweren Raubes ermittelt.
http://www.express.de/regional/koeln/notwehr--mann-stach-auf-raeuber-ein/-/2856/3456606/-/index.html

Hamburg: Gruppenvergewaltigung nach Disco-Flirt
Türsteher fallen über Mädchen (18) her
Es war eine besondere Bekanntschaft, eine aufregende Verabredung – und ein Albtraum! Ein 18jähriges Mädchen soll von drei Männern vergewaltigt worden sein. Jetzt stehen die mutmaßlichen Peiniger vor Gericht.
Laut Anklage traf sich Nicole D. (Name geändert) am Nachmittag des 18. Januar am Hauptbahnhof mit Bakri El H. (22). Die beiden hatten sich auf dem Kiez kennengelernt. Der Libanese arbeitete dort als Türsteher, unter anderem im angesagten „D-Club“ (ehemals „Docks“).
Zum Treffen soll H. allerdings Mohamad Z. (25, ebenfalls Libanese, Türsteher) mitgebracht haben, angeblich ein Cousin. Die beiden Männer fuhren mit Nicole zu einer Wohnung an der Vierlandenstraße. Dort wartete bereits der dritte nun angeklagte Mann: Hamade Adel A. (21) – Syrer, Türsteher.
In der Wohnung der Übergriff! Dem Ankläger zufolge riß Nicoles Bekanntschaft ihr von hinten Top und BH vom Leib und sagte: „Ich habe Druck.“ Während der wegen Körperverletzung vorbestrafte Komplize Z. die junge Frau an den Haaren festhielt, habe H. sie mißbraucht.
Dann, so der Vorwurf, verging sich A. an dem Mädchen, ehe Nicole, die sich heftig wehrte, den eher schmächtigen Mann wegdrücken konnte. Doch ihr Martyrium war damit nicht vorbei: Der kräftige H. soll sie erneut vergewaltigt haben. „Danach brachten die Männer das Opfer zurück zum Hauptbahnhof“, so der Staatsanwalt.
Am 3. Juni wird der Prozeß fortgesetzt, dann wollen die Angeklagten aussagen.
http://www.bild.de/BILD/regional/hamburg/aktuell/2010/05/27/gruppen-vergewaltigung-nach-disco-flirt/tuersteher-fallen-ueber-maedchen-her.html

Hamburg ringt um Fassung
Von Sverre Schacht
Nur die Opfer kriegen lebenslänglich“, hat ein Passant auf die Säule im Hamburger U-Bahnhof Jungfernstieg geschrieben – es ist die jetzt von Blumen und Kerzen umringte Säule, an der Mel D. (19) am Wochenende nach Himmelfahrt von fünf Jugendlichen angepöbelt und dann von dem 16 Jahre alten Deutsch-Afghanen Elias mit einem Messerstich ins Herz getötet wurde.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5a5e9b2c5a4.0.html

„Star-Anwalt“ will hoch aggressiven Messerstecher aus dem Knast holen
http://www.bild.de/BILD/regional/hamburg/aktuell/2010/05/21/s-bahn-killer/star-anwalt-will-ihn-aus-dem-knast-holen.html

Haftbefehl gegen Messerstecher außer Vollzug
http://www.bild.de/BILD/sport/fussball/bundesliga/vereine/wolfsburg/2010/05/21/andre-lenz/tuersteher-gesteht-messerattacke-im-disco-streit.html

André-Lenz-Stecher auf freiem Fuß
Der Messerstecher des Wolfsburger Ersatztorwartes André Lenz ist gegen Auflagen wieder unterwegs. Der Mann mit türkischem Migrationshintergrund, Emin K., konnte nicht anders, als auf einen Unschuldigen einstechen. Sein jüngerer Bruder Yussuf war zuvor schwer verletzt worden. Da haben wir natürlich Verständnis.
http://www.pi-news.net/2010/05/andre-lenz-stecher-auf-freiem-fuss/
http://www.bild.de/BILD/sport/fussball/bundesliga/vereine/wolfsburg/2010/05/21/andre-lenz/tuersteher-gesteht-messerattacke-im-disco-streit.html

Eine Berliner Richterin am Ende der Geduld
Mit ihrem „Neuköllner Modell“ sorgte Kirsten Heisig bundesweit für Aufsehen. Nun hat die Berliner Richterin ein Buch geschrieben und analysiert darin schonungslos die „Jugendkriminalität“. Sie warnt: Wird jetzt nicht schnell und konsequent gegen junge Straftäter vorgegangen, verliert nicht nur Berlin den Kampf gegen die Gewalt.
http://www.morgenpost.de/berlin/article1313125/Eine-Berliner-Richterin-am-Ende-der-Geduld.html

Frankfurt: Frau von „Südländern“ vor U-Bahn gestoßen
Heute wurde eine 20jährige Frau in Frankfurt von einer Gruppe „Jugendlicher“ brutal geschlagen und auf die U-Bahn Gleise gestoßen. Sie konnte nur mit Glück rechtzeitig gerettet werden. Die Polizei sucht nach den mit der U-Bahn geflüchteten Tätern. Auf der Polizeiwebseite erfahren wir auch nähere Details über die Unbekannten, die in den Medien verschwiegen werden: „Die Polizei fahndet in diesem Zusammenhang nach sechs bis sieben Personen, bei denen es sich nach Angaben der jungen Frau um 18 bis 25 Jahre alte Nordafrikaner gehandelt haben soll.“ Islam ist Frieden und dies ein weiterer „Einzelfall“.
http://www.pi-news.net/2010/05/frau-von-suedlaendern-vor-u-bahn-gestossen/

Konstablerwache: Junge Frau auf U-Bahngleise gestoßen
Frankfurt (ots) – Bislang unbekannte Täter sollen am frühen Pfingstsonntagmorgen in der C-Ebene der Konstablerwache eine 20jährige Frau grundlos auf den Gleiskörper der U-Bahn gestoßen haben. Gerade noch rechtzeitig bevor eine U 3 in den Bahnhof einfuhr konnte die junge Frau von Mitarbeitern eines Sicherheitsdienstes aus dem Gleisbett gezogen werden.
Nach Angaben der Geschädigten befand sie sich gegen 04.20 Uhr in Begleitung einer Freundin am Bahnsteig, als eine sechs bis siebenköpfige Männegruppe auf sie zukam und einer aus der Gruppe unvermittelt gegen die 22jährige tätlich wurde. Der Täter schlug der Frau ins Gesicht und stieß sie anschließend ins Gleisbett der U-Bahn. Nach der Rettungsaktion der Sicherheitsdienstmitarbeiter begab sich die Geschädigte, die über Schmerzen im Kinnbereich und am Rücken klagte, in ärztliche Behandlung. Die Täter flüchteten mit einer U-Bahn vom Tatort.
Die Polizei fahndet in diesem Zusammenhang nach sechs bis sieben Personen, bei denen es sich nach Angaben der jungen Frau um 18 bis 25 Jahre alte Nordafrikaner gehandelt haben soll. (Karlheinz Wagner/069/755-82115)
http://www.presseportal.de/polizeipresse/pm/4970/1618920/polizeipraesidium_frankfurt_am_main

Frankfurt am Main
Mann stößt junge Frau auf U-Bahn-Gleis
Berichte mit Zensur der Täterherkunft:
http://www.focus.de/panorama/vermischtes/frankfurt-am-main-mann-stoesst-junge-frau-auf-u-bahn-gleis_aid_511661.html
http://www.fr-online.de/frankfurt_und_hessen/nachrichten/frankfurt/2679628_Konstablerwache-20-Jaehrige-von-Unbekanntem-auf-Gleise-gestossen.html
http://www.welt.de/die-welt/regionales/article7771686/20-Jaehrige-auf-Gleis-gestossen.html
http://www.bild.de/BILD/Newsticker/news-ticker/2010/05/24/24-14-u-bahn.html

Bericht ohne Zensur und mit Nennung der Täterherkunft:
http://www.fnp.de/fnp/region/lokales/junge-frau-vor-ubahn-gestossen_rmn01.c.7727158.de.html

20jährige in Frankfurt brutal auf die Gleise gestoßen
Seid ihr krank im Kopf, ihr U-Bahn-Schubser?
Brutal prügelt der Schläger am Bahnsteig auf das Mädchen ein. Dann stößt er es mit Gewalt auf die Gleise. Der Zug rollt ein ...!
Die Fotos sind Dokumente eines unfaßbaren Verbrechens. Es geschah nachts um 4.20 Uhr an der U-Bahn-Station Frankfurt-Konstablerwache. Tanja G.* (20) wartete dort mit einer Freundin auf die U 5.
Plötzlich kamen sechs Männer auf sie zu, Nordafrikaner. Erst pöbelten, dann griffen sie die Mädchen an. Tanja bekam mehrere Faustschläge ins Gesicht!
Die ganze Zeit lief die Überwachungskamera im U-Bahn-Tunnel.
Sie zeichnete auch die schreckliche Tat auf: Ein Täter (wahrscheinlich Marokkaner, 18 bis 25 Jahre alt) stieß das Mädchen auf die Gleise. Dann rannten er und seine Kumpel einfach weg.
Polizeisprecher Kalli Wagner: „Gerade noch rechtzeitig, bevor die U 5 einfuhr, konnten Mitarbeiter des Sicherheitsdienstes die Frau aus dem Gleisbett ziehen.“ Das Opfer erlitt einen Schock, außerdem Verletzungen im Gesicht und am Rücken.
BILD wurden die Fotos des feigen Angriffs zugespielt. Die Polizei versucht seit sechs Tagen, die Täter zu fassen.
http://www.bild.de/BILD/news/2010/05/29/u-bahn-schubser-frankfurt-am-main/sie-stiessen-eine-20-jaehrige-brutal-auf-die-gleise.html

Frankfurt
Schwerverletzter im Bahnhofsviertel
Die „Frankfurter Rundschau“ zensiert die Herkunft der vermutlichen Täter ...
http://www.fr-online.de/frankfurt_und_hessen/nachrichten/frankfurt/2684908_Polizei-Schwerverletzter-im-Bahnhofsviertel.html

Die „Welt“ nennt sie hingegen ...
http://www.welt.de/die-welt/regionales/article7786906/Schwer-verletzt-gefunden.html

Berlin
Unbekannte prügeln mit Holzlatten auf dunkelhäutigen Mann ein
Im Berliner Stadtteil Prenzlauer Berg ist ein dunkelhäutiger Mann von Unbekannten überfallen und verprügelt worden. Nach Angaben der Polizei schlugen die zehn Männer und Frauen mit Holzlatten auf ihr Opfer ein.
http://www.spiegel.de/panorama/justiz/0,1518,696391,00.html

Hochzeitsfeier endet mit blutiger Messerstecherei
Taufkirchen – Kritik an einem Kaffee soll der Auslöser gewesen sein: In eine Eskalation blutiger Gewalt mündete am Sontagabend eine Hochzeitsfeier in Taufkirchen. Die Mordkommission ermittelt nun.
Überall Blaulicht, uniformierte Einsatzkräfte, Absperrungen und die Landung eines Rettungshubschraubers sowie Blut auf dem Boden: Gewaltig aus dem Ruder gelaufen ist am Sonntagabend eine Hochzeitsfeier im Ritter-Hilprand-Hof in Taufkirchen. Zwischen den überwiegend ausländischen Gästen und Angestellten der Gaststätte kam es laut Polizei zu einem Streit, der gegen 19.45 Uhr eskalierte. Es entwickelte sich eine Massenschlägerei mit rund 300 Beteiligten, in deren Verlauf auch Messer gezückt und als Waffe benutzt wurden, weshalb die Mordkommission der Münchner Polizei ermittelt. Traurige Bilanz der Gewalttätigkeiten: Zwei Personen wurden schwer verletzt ins Krankenhaus eingeliefert, vier weitere erlitten leichte Verletzungen. Gegen 2.40 Uhr in der Nacht zum Montag, so vermeldet die mit einem massiven Aufgebot angerückte Polizei, war der Spuk beendet. Fünf Tatverdächtige sind bislang festgenommen worden.
(...)
Taufkirchens Bürgermeister Jörg Pötke war persönlich zunächst bis gegen 19 Uhr bei der Hochzeitsfeier anwesend. „Alles war wunderbar friedlich und wirkte wie eine große Familienfeier unter Sinti und Roma. Es waren ja auch viele hochschwangere Frauen und kleine Kinder dort.“ Anlaß für die blutige Auseinandersetzung soll laut Pötke gewesen sein, „daß irgend etwas mit einem Kaffee nicht stimmte“. Ein nichtiger Anlaß als Funke für eine Explosion, weshalb Pötke mutmaßt, „daß vielleicht ganz andere Beweggründe dahinterstecken. Mir fällt es schwer, die Verbindung zwischen der Unzufriedenheit über einen Kaffee und diesem Gewaltexzeß zu sehen.“ Dem Vernehmen nach sollen einige Hochzeitsgäste in die Restaurantküche eingedrungen sein, um sich dort mit Messern zu bewaffnen.
Taufkirchen steht unter Schock, die Polizei ermittelt mit Hochdruck, was bei rund 300 Tatbeteiligten aber nicht einfach ist. Und der Ritter-Hilprand-Hof gleicht einem Schlachtfeld, so Pötke: „Es ist viel Blut geflossen. Die Gaststätte und die Küche sind total verwüstet.“
http://www.merkur-online.de/lokales/nachrichten/hochzeitsfeier-endet-blutiger-messerstecherei-776612.html?cmp=defrss

Polizei nimmt nach Mord an Obdachlosem vier Verdächtige fest
DUISBURG. Nach der Ermordung eines Obdachlosen im nordrhein-westfälischen Kamp-Lintfort hat die Polizei vier Jugendliche im Alter von 16 und 17 Jahren festgenommen. Sie stehen nach Behördenangaben „im dringenden Verdacht, an der Ermordung des Obdachlosen Klaus B. am Pappelsee in Kamp-Lintfort beteiligt gewesen zu sein“. Ihnen seien Finger- und Schuhsohlenspuren zuzuordnen. Der Mordkommission liegen Teilgeständnisse der vier Schüler vor.
Der zuständige Richter am Amtsgericht Moers erließ am Freitagabend Haftbefehle gegen den aus dem ehemaligen Jugoslawien stammenden 16 Jahre alten Haupttäter und seinen gleichaltrigen Komplizen. Die beiden 17jährigen wurden ihren Eltern übergeben, weil sie nicht direkt an der Tat beteiligt gewesen sein sollen. Sie müssen mit einer Strafanzeige wegen Nötigung und Sachbeschädigung rechnen.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M51fb822887a.0.html

Geplantes Atommüllager Gorleben
Diskussion über Sicherheitsanforderungen entbrannt
Werden die Sicherheitsanforderungen im geplanten Atommüllager Gorleben laxer? Nach den bisherigen Regeln sollte der Strahlenmüll auch nach 500 Jahren noch geborgen werden können. Nun soll dieser Passus entfallen, berichtet die ARD. Das Umweltministerium sagt hingegen: Noch ist nichts entschieden.
http://www.spiegel.de/wissenschaft/technik/0,1518,697244,00.html

Heiligenhäuschen ist Autos im Weg
http://www.op-online.de/nachrichten/rodgau/heiligenhaeuschen-autos-780257.html

Angekündigte Katastrophe
Pilz gefährdet Weizenernte weltweit
In Afrika ist ein Pilz mutiert, der sich jetzt ausbreitet. Er bedrohe die globale Weizenernte, warnen Experten. Vor allem dicht besiedelte Gebiete Asiens seien gefährdet – und damit die Nahrungsgrundlage von Milliarden von Menschen.
http://www.spiegel.de/wissenschaft/natur/0,1518,696999,00.html

Afrikanische Verhältnisse in der US-Hauptstadt ...
Kampf gegen Aids
Washington fördert Frauenkondome
Mit Kunststoffschläuchen gegen HIV: Washington will mit Frauenkondomen die rapide Ausbreitung von Aids in der US-Hauptstadt stoppen. Die Behörden werben mit Niedrigpreisen und Innovationen. So soll das neue Frauenkondom leiser sein als das Vorgängermodell.
http://www.spiegel.de/wissenschaft/mensch/0,1518,697018,00.html

Garten-Inventur
Vogelzähler sehen Spatzen auf dem Rückzug
Gründliche Inventur in Deutschlands Gärten und Parks: 40.000 Freiwillige haben am zweiten Maiwochenende mehr als 800.000 Vögel gezählt. Die meisten Arten haben den kalten Winter gut überstanden – doch manche sind auf dem Rückzug.
http://www.spiegel.de/wissenschaft/natur/0,1518,697072,00.html

Fund aus dem Dreißigjährigen Krieg
Massengrab in Stralsunder Altstadt entdeckt
Spektakuläre Entdeckung in Stralsund: Mitten in der Altstadt haben Archäologen ein Massengrab aus dem Dreißigjährigen Krieg ausgegraben. Doch die Merkmale der Toten sind nicht typisch für Soldaten. Jetzt rätseln Archäologen, woran diese Menschen einst starben.
http://www.spiegel.de/wissenschaft/mensch/0,1518,695825,00.html

Aux sources de la crise du Golfe

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Article paru dans « Nationalisme et République », 1991.

Aux sources de la crise du Golfe: la volonté britannique d'exercer un contrôle absolu du Proche-Orient

 

par Robert Steuckers

 

La crise du Golfe a fait couler beaucoup de sang irakien mais aussi beaucoup d'encre. Très souvent inutilement. Inutilement parce presque personne, exceptés quelques très rares spécialistes, n'a cru bon d'interroger les textes anciens, de recourir aux sources de la pensée géopolitique. La géopolitique, comme on commence à le savoir dans l'espace linguistique francophone, est l'art d'examiner et de prophétiser les événements historiques à la lumière de la géographie. Cette démarche a eu des précurseurs allemands (Ratzel et Haushofer que l'on vient de traduire en France chez Fayard; Dix, Maull, Obst, Oesterheld qui demeurent toujours d'illustres inconnus dans nos milieux diplomatiques et intellectuels), suédois (Kjellen) et britanniques (Mackinder, Lea). Pour ce qui concerne les rapports entre l'Europe et le Proche-Orient, c'est le Suédois Kjellen qui, en 1916, en pleine guerre, a émis les théories les plus fines, qui gardent toute leur pertinence aujourd'hui et qui, malheureusement, ne sont plus guère lues et méditées dans nos chancelleries. S'appuyant sur les thèses de Dix, Kjellen, dans son petit ouvrage concis de 1916 (Die politischen Probleme des Weltkrieges; = les problèmes politiques de la guerre mondiale), rappelle que l'Angleterre poursuivait au début du siècle deux objectifs majeurs, visant à souder ses possessions éparpillées en Afrique et en Asie. Albion souhaitait d'abord dominer sans discontinuité l'espace sis entre Le Caire et Le Cap. Pour cela, elle avait éliminé avec la rigueur que l'on sait les deux petites républiques boers libres et massacrés les mahdistes soudanais. L'un de ses buts de guerre, en 1914, était de s'emparer du Tanganyka allemand (la future Tanzanie) par les forces belges du Congo interposées: ce qui fut fait. Le Général belge Tombeur expulse les vaillantes troupes d'askaris allemands de von Lettow-Vorbeck l'Invaincu vers le Mozambique, mais l'Angleterre acquiert le Tanganyka en 1918, laissant à la Belgique le Ruanda et la Burundi, deux bandes territoriales de l'ouest de la colonie allemande. A cette politique impérialiste africaine, l'Angleterre voulait ajouter une domination sans discontinuité territoriale du Caire à Calcutta, ce qui impliquait de prendre sous sa tutelle les provinces arabes de l'Empire ottoman (Palestine, Jordanie, Irak, Bassorah) et de mettre la Perse à genoux, afin qu'elle lui cède le Kouzistan arabe et le Baloutchistan, voisin du Pakistan. Pour parfaire ce projet grandiose, l'Angleterre devait contrôler seule tous les moyens de communication: elle s'était ainsi opposée à la réalisation d'un chemin de fer Berlin-Bagdad, financé non seulement par l'Allemagne de Guillaume II mais aussi par la France et la Suisse; elle s'était opposée aussi  —et les Français l'oublient trop souvent depuis 1918—  à la présence française en Egypte et au contrôle français des actions du Canal de Suez. En 1875, l'Angleterre achète massivement des actions, éliminant les actionnaires français; en 1882, ses troupes débarquent en Egypte. L'Egypte était aussi vitale pour l'Angleterre d'il y a 80 ans qu'elle l'est aujourd'hui pour Bush. Lors du Traité de paix avec la Turquie, l'Angleterre confine la France en Syrie et au Liban, l'expulsant de Mossoul, zone pétrolifère, qui pourtant lui avait été attribuée.

 

L'histoire du chemin de fer Berlin-Bagdad est très instructive. En 1896, les ingénieurs allemands et turcs avaient déjà atteint Konya en Anatolie. L'étape suivante: le Golfe Persique. Ce projet de souder un espace économique étranger à la City londonienne et s'étendant de la Mer du Nord au Golfe contrariait le projet anglais de tracer une ligne de chemin de fer du Caire au Golfe, avant de la poursuivre, à travers la Perse, vers Calcutta. Albion met tout en œuvre pour torpiller cette première coopération euro-turco-arabe non colonialiste, où le respect de l'indépendance de tous est en vigueur. L'Angleterre veut que la ligne de chemin de fer germano-franco-helvético-turque s'arrête à Bassorah, ce qui lui ôte toute valeur puisqu'elle est ainsi privée d'ouverture sur le trafic transocéanique. La zone entre Bassorah et la côte, autrement dit le futur Koweit, acquiert ainsi son importance stratégique pour les Britanniques seuls et non pour les peuples de la région. Dès 1880 les Anglais avaient déjà joué les vassaux côtiers, accessoirement pirates et hostiles aux autochtones bédouins, contre la Turquie. Puisque le terminus du chemin de fer ne pouvait aboutir à Koweit, que les Anglais avait détaché de l'Empire Ottoman, les Turcs proposent de le faire aboutir à Kor Abdallah: les Anglais prétendent que cette zone appartient au Koweit (comme par hasard!). Deuxième proposition turque: faire aboutir la ligne à Mohammera en Perse: les Anglais font pression sur la Perse. Les prolégomènes à l'entêtement de Bush...! Le 21 mars 1911, Allemands et Turcs proposent l'internationalisation de la zone sise entre Bassorah et Koweit, avec une participation de 40% pour la Turquie, de 20% pour la France, 20% pour l'Allemagne, 20% pour l'Angleterre. Proposition on ne peut plus équitable. L'Angleterre la refuse, voulant rester absolument seule entre Bassorah et la côte.

 

Ce blocage irrationnel  —malgré sa puissance, l'Angleterre était incapable de réaliser le projet de dominer tout l'espace entre Le Caire et Le Cap—  a conduit à la fraternité d'armes germano-turque pendant la Grande Guerre. A la dispersion territoriale tous azimuts de l'Empire britannique, Allemands, Austro-Hongrois, Bulgares et Turcs proposent un axe diagonal Elbe-Euphrate, Anvers-Koweit, reliant les ports atlantiques de la Mer du Nord, bloqués par la Home Fleet pendant les hostilités, à l'Insulinde (Indonésie) néerlandaise. Cet espace devait être organisé selon des critères nouveaux, englobant et dépassant ceux de l'Etat national fermé, né sous la double impulsion de 1789 et de la pensée de Fichte. Ces critères nouveaux respectaient les identités culturelles mais fédéraient leurs énergies auparavant éparses pour bâtir des systèmes politiques nouveaux, répondant aux logiques expansives du temps.

 

Les buts de guerre de l'Angleterre ont donc été de fragmenter à l'extrême le tracé de cette diagonale partant des rives de la Mer du Nord pour aboutir au Golfe Persique voire à l'Insulinde néerlandaise. L'alliance entre la France et l'Angleterre s'explique parce que la France n'avait pas de politique pouvant porter ombrage à Londres dans l'Océan Indien. L'alliance, plus étonnante, entre la Russie tsariste et l'Angleterre vient du fait que la Russie avait, elle, intérêt à couper la diagonale Elbe-Euphrate à hauteur du Bosphore et des Dardannelles. C'est ce qui explique la tentative désespérée de Churchill de lancer des troupes contre Gallipoli, avant que les Russes ne s'y présentent. Avec les Russes à Constantinople, la diagonale germano-turque était certes brisée, mais la Russie aurait été présente en Serbie et en Grèce, puis en Crète et à Chypre, ce qui aurait menacé la ligne de communication transméditerranéenne, partant de Gibraltar pour aboutir à Suez en passant par Malte. La révolution bolchévique est venue à temps pour éliminer la Russie de la course. L'entrée en guerre de la Roumanie et la balkanisation de l'Europe centrale et orientale procèdent de la même logique: fragmenter la diagonale.

 

Revenons à l'actualité. La disparition du rideau de fer et l'ouverture prochaine de la navigation fluviale entre Rotterdam et la Mer Noire par le creusement d'un canal entre le Main et le Danube reconstitue le tracé de la diagonale de 1914, du moins jusqu'à Andrinople (Edirne en turc). Les volontés de balkanisation de l'Europe, imposées à Versailles et à Yalta sont réduites à néant. L'intervention des Etats-Unis au Koweit, nous l'avons déjà dit, avait pour objectif premier de restaurer le statu quo et de remettre en selle la famille Al-Sabah qui investit toutes les plus-values de son pétrole dans les circuits bancaires anglais et américains, évitant de la sorte l'effondrement total des économies anglo-saxonnes, basées sur le gaspillage, le vagabondage financier et secouées par l'aventurisme thatchéro-reaganien. Mais les Etats-Unis, héritiers de la politique thalassocratique anglaise, ont en même temps des objectifs à plus long terme. Des objectifs qui obéissent à la même logique de fragmentation de la diagonale Mer du Nord/Golfe Persique.

 

Les stratèges de Washington se sont dit: «si l'Europe est reconstituée dans son axe central Rhin-Main-Danube, elle aura très bientôt la possibilité de reprendre pied en Turquie, où la présence américaine s'avèrera de moins en moins nécessaire vu la déliquescence du bloc soviétique et les troubles qui secouent le Caucase; si l'Europe reprend pied en Turquie, elle reprendra pied en Mésopotamie. Elle organisera l'Irak laïque et bénéficiera de son pétrole. Si l'Irak s'empare du Koweit et le garde, c'est l'Europe qui finira par en tirer profit. La diagonale sera reconstituée non plus seulement de Rotterdam à Edirne mais d'Edirne à Koweit-City. La Turquie, avec l'appui européen, redeviendra avec l'Irak, pôle arabe, la gardienne du bon ordre au Proche-Orient. Les Etats-Unis, en phase de récession, seront exclus de cette synergie, qui débordera rapidement en URSS, surtout en Ukraine, pays capable de revenir, avec un petit coup de pouce, un grenier à blé européen auto-suffisant (adieu les achats de blé aux USA!), puis aux Indes, en Indonésie (un marché de 120 millions d'âmes!), en Australie et en Nouvelle-Zélande. Un grand mouvement d'unification eurasien verrait le jour, faisant du même coup déchoir les Etats-Unis au rang d'une puissance subalterne qui ne ferait plus que décliner. Les Etats-Unis ne seraient plus un pôle d'attraction pour les cerveaux du monde et on risquerait bien de voir s'effectuer une migration en sens inverse: les Asiatiques d'Amérique retourneraient au Japon ou en Chine; les Euro-Américains s'en iraient faire carrière en Allemagne ou en Italie du Nord ou en Suède. Comment éviter cela? En reprenant à notre compte la vieille stratégie britannique de fragmentation de la diagonale!».

 

En effet, les troubles en Yougoslavie ne surviennent-ils pas au bon moment? Rupture de la diagonale à hauteur de Belgrade sur le Danube. Le maître-atout des Etats-Unis dans ce jeu est la Turquie. Le verrou turc bloque tout aujourd'hui. N'oublions pas que c'est dans le cadre de l'OTAN que le Général Evren renverse la démocratie au début de la décennie 80 et que ce putsch permet, après une solide épuration du personnel politique turc, de hisser Özal au pouvoir. Un pouvoir qui n'est démocratique qu'en son vernis. Özal proclame qu'il est «européen» et qu'il veut adhérer à la CEE, malgré les impossibilités pratiques d'une telle adhésion. Les porte-paroles d'Özal en Europe de l'Ouest, notamment en RFA, affirment que la Turquie moderne renonce à tout projet «ottoman», c'est-à-dire à tout projet de réorganisation de l'espace proche-oriental, de concert avec les autres peuples de la région. Pire: Özal coupe les cours du Tigre et de l'Euphrate par un jeu de barrages gigantesques, destinés, dit-on à Ankara, à verdir les plateaux anatoliens. Mais le résultat immédiat de ces constructions ubuesques est de couper l'eau aux Syriens et aux Irakiens et d'assécher la Mésopotamie, rendant la restauration de la diagonale Elbe-Euphrate inutile ou, au moins, extrêmement problématique.

 

L'Europe n'a donc pas intérêt à ce que la guerre civile yougoslave s'étende; elle n'a pas intérêt à ce qu'Özal reste au pouvoir. Les alliés turcs de l'Europe sont ceux qui veulent, avec elle, reconstituer l'axe Berlin-Constantinople-Bagdad et ceux qui refusent l'assèchement et la ruine de la Mésopotamie (déjà les Anglais avaient négligé de reconstituer les canaux d'irrigation). Ensuite, l'Europe doit dialoguer avec un régime européophile à Bagdad et soutenir le développement de l'agriculture irakienne. Ensuite, l'Europe a intérêt à ce que la paix se rétablisse entre la Syrie et l'Irak. Après l'effondrement de l'armée de Saddam Hussein et le déclenchement d'une guerre civile en Irak, elle doit mobiliser tous ses efforts pour éviter la balkanisation de l'espace irakien et l'assèchement de la Mésopotamie. Celui qui tient la Mésopotamie tient à moyen ou long terme l'Océan Indien et en chasse les Américains: un principe géostratégique à méditer. Si l'Europe avait soutenu l'Irak, elle aurait eu une fenêtre sur l'Océan Indien. En resserrant ses liens avec l'Afrique du Sud et avec l'Inde non alignée, elle aurait pu contrôler cet «océan du milieu» et souder l'Eurasie en un bloc cohérant, libéré des mirages du libéralisme délétère.

 

Souder l'Eurasie passe 1) par la reconstitution de la diagonale Mer du Nord/Golfe Persique; 2) par la création d'un transsibérien gros porteur, à écartement large et à grande vitesse, reliant Vladivostock à Hambourg via un système de ferries à travers la Baltique, entre Kiel et Klaipeda en Lituanie (autre point chaud; un hasard?); 3) par une liaison ferroviaire de même type reliant Novosibirsk à Téhéran et Téhéran à Bagdad; 4) par une exploitation japonaise des voies maritimes Tokyo/Singapour, Singapour/Bombay, Bombay/Koweit, cette dernière en coopération avec l'Europe; 5) par une liaison maritime Koweit/Le Cap, exploitée par un consortium euro-turco-irakien. Le rôle de la France dans ce projet: 1) protéger la façade maritime atlantique de l'Europe, en revalorisant sa marine; 2) participer, à hauteur des Comores et de la Réunion, à l'exploitation de la ligne maritime Koweit/Le Cap; 3) jouer de tous les atouts dont elle dispose en Afrique francophone.

 

Un tel projet permet à chaque peuple de la masse continentale eurasiatique de jouer dans ce scénario futuriste un rôle bien déterminé et valorisant, tout en conservant son indépendance culturelle et économique. C'est parce que ce projet était tou d'un coup réalisable que les forces cosmopolites au service de l'Amérique ont mis tout en œuvre pour le torpiller. Peine perdue. Ce qui est inscrit dans la géographie demeure. Et finira par se réaliser. Il suffit de prendre conscience de quelques idées simples. Qui se résument en un mot: diagonale. Diagonale Rotterdam/Koweit. Diagonale Hambourg/Vladivostock. Diagonale Novosibirsk/Téhéran.

 

Robert STEUCKERS.  

 

mardi, 01 juin 2010

Etats-Unis: nouvelles alliances politiques?

Etats-Unis: nouvelles alliances politiques?

 

Les Républicains entendent reconquérir l’électorat afro-américain

 

michael-steele.jpgEn novembre 2010 auront lieu les élections pour le Congrès américain. Les deux partis mastodontes des Etats-Unis, inamovibles et contrariant l’émergence de toute tierce voie, sont en train de constituer leurs futures listes et on sait d’ores et déjà que les Républicains (le “Grand Old Party”) truffera les siennes de candidats noirs, afro-américains. Ce glissement en direction de l’électorat afro-américain s’explique par le succès de Barack Obama lors des dernières présidentielles. Les Républicains, contrairement aux idées reçues et répétées à satiété par des médias peu soucieux d’exactitude historique, comme l’immonde torchon bruxellois qu’est “Le Soir”, ont généralement promu, dans le passé, les lois d’émancipation raciale au contraire des Démocrates qui les freinaient en tablant sur l’électorat des “petits blancs”, des catholiques et des syndicalistes d’origine irlandaise ou italienne ou des immigrés juifs d’Europe centrale ou orientale. Ce n’est qu’au cours des deux ou trois dernières décennies que les Démocrates ont cherché à gagner l’électorat afro-américain et ont pleinement réussi dans ce travail de conquête. En quelque sorte, en renouant avec leur sollicitudes passées pour les Noirs américians, les Républicains reviennent à la case départ, en constatant les pertes qu’ils ont essuyées en n’ayant plus aucun représentant afro-américain au Congrès. Les deux grands partis des Etats-Unis sont donc à la recherche d’un même électorat qui n’est plus du tout celui des Euro-Américains (WASP et autres) ou d’une frange précise de celui-ci. Dès lors, les Euro-Américains risquent bel et bien d’être très bientôt les prochains laissés pour compte des politiciens américains. Le moteur de la reconquête républicaine des électeurs afro-américains est sans conteste Michael Steele (photo), depuis l’an passé le premier président noir du Parti Républicain qui n’est ni député ni sénateur. Steele est donc l’Obama potentiel des Républicains dans les prochaines joutes électorales aux “States”.

 

Le glissement de la classe politique américaine, toutes  étiquettes confondues, vers les masses non blanches de l’électorat américain  —glissement espéré avec tant d’ardeur candide par les tenants de l’idéologie multiculturelle et craint par les nostalgiques de la suprématie blanche—  est donc en train de s’opérer à grande vitesse: Démocrates comme Républicains doivent impérativement, pour gagner toutes les futures élections aux USA, s’ouvrir aux minorités de souche non européenne. Les chiffres sont là et les Républicains les ont retenus: seulement 5% des Noirs américains ont voté pour le “Grand Old Party”, lors des présidentielles qui ont porté Obama à la magistrature suprême. Pour revenir au pouvoir et, plus tard, reprendre cette magistrature suprême, les Républicains doivent mordre, et à pleines dents, dans cette masse de 95% d’électeurs d’Obama. Cependant, comme l’atteste par ailleurs l’histoire politique des Etats-Unis, tous les Afro-Américains ne partagent pas les idées politiques des Démocrates: certains critiquent sévèrement aujourd’hui le premier président coloré des Etats-Unis. De nouvelles alliances, de nouvelles combinaisons politico-électoralistes, sont donc en train de se forger: d’une part, le mouvement dit “Tea Party” séduit de larges strates d’Euro-Américains préoccupés et inquietés par le glissement général de la politique américaine en direction des minorités non blanches et, d’autre part, les Républicains cherchent à rallier une bonne fraction de l’électorat afro-américain d’Obama. Nous avons là un noeud de contradictions que l’art politicien et médiatique américain réussira sans doute à résoudre, du moins pour le temps fort bref d’une campagne électorale (les lecteurs de Toqueville savent comment fonctionnent ces “bricolages” politico-médiatiques). Contrairement aux généralisations et aux hyper-simplifications véhiculées par les médias du Vieux Continent, l’électorat afro-américain ne constitue pas un bloc homogène et non fissible: d’un côté, certains se souviennent qu’ils doivent une bonne part de leur émancipation aux Républicains (Martin Luther King l’était) et, de l’autre, la frange la plus radicale des “obamistes”, regroupés dans le lobby “Black Caucus”, actif parmi les députés du Congrès, estime que l’actuel président américain n’en fait pas assez pour son électorat afro-américain, auquel il doit son éclatante victoire électorale.

 

La campagne électorale de cet automne risque donc bien de nous livrer quelques solides surprises et de contredire les aboyeurs de slogans préfabriqués qui fossilisent nos médias en Europe. Wait and see.

 

(commentaires à propos d’une note parue dans “Der Spiegel”, Hambourg, n°21/2010).

Les idées géopolitiques affichées par Jirinovski

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 Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1994

 

 

Les idées géopolitiques affichées par Jirinovski

 

L'irruption de Jirinovski sur la scène politique russe, son score électoral im­pressionnant, obtenu lors du scrutin du 12 décembre 1993, ses foucades hau­tes en couleur commises à tour de bras, ses liens avec le Dr. Gerhard Frey, chef de la DVU nationaliste allemande, sont autant d'énigmes, de nouveau­tés qui n'ont pas manqué d'étonner, d'irriter, d'agacer.

 

Qui est Jirinovski? Un nationaliste russe authentique ou un provocateur à la solde des adversaires de toute forme de nationalisme? Un militant natio­naliste courageux qui fait du tapage pour attirer l'attention des médias friands de scandales? Ou un énergumène qui cherche à couvrir le nationa­lisme russe de ridicule? Ces questions, tous se les sont posées: les nationa­lis­tes, russes et allemands, les observateurs neutres et les libéraux occiden­taux, hostiles et inquiets face à la montée des nationalismes dans le monde ex-communiste. L'objet de notre article n'est pas d'entrer dans cette polémique. Mais d'analyser les conceptions géopolitiques que Jirinovski a énoncé au cours de ces derniers mois, notamment dans une revue non partisane, de haute tenue scientifique: Limes, Rivista italiana di geopolitica  (n°1/1994; adresse: via di Ripetta 142, I-00.186 Roma).

 

Limes  est une revue de géopolitique, proche, à certains égards, de sa con­sœur française Hérodote,  mais sans les relents germanophobes, à la limite de l'hystérie, qu'on y perçoit et qui ne sont pas sans rappeler les délires de Maurras et de toute l'extrême-droite parisienne. Le numéro qu'Hérodote  a consacré à la «Question allemande» (n°68) est très éloquent à ce sujet: l'ex­trême-gauche, qui croit que l'Allemagne est encore «fasciste» (!), et l'extrê­me-droite germanophobe y trouvent de quoi alimenter leurs fantasmes que les uns et les autres croient différents mais qui, en pratique, débouchent sur le même irréalisme. Depuis la réunification allemande, la France n'est plus le centre de cette demie-Europe occidentale, qu'est la CEE, et ce changement de donne trouble la quiétude des observateurs parisiens, qui ont aussitôt voulu revenir à la vieille stratégie de l'encerclement de l'Allemagne, no­tamment en appuyant les Serbes (cf. Hérodote  n°67, «La Question serbe»).

 

La presse flamande, notamment Trends,  sous la dynamique impulsion de Frans Crols, a tiré la sonnette d'alarme: Paris semble désormais raisonner comme suit: la RFA a pu absorber la RDA, en compensation, la France doit pouvoir absorber la Belgique ou au moins la Wallonie, voire attirer l'en­semble du Bénélux dans son orbite, comme semble le démontrer le projet inutile de TGV reliant les trois capitales, Amsterdam-Bruxelles-Paris. Nous n'avons nulle envie de nous retrouver dans un Hexagone élargi, ou d'être la cerise bénéluxienne coiffant le babaorum jacobin, ni de croupir sous un régime archaïque, vétuste, inefficace de facture centralisatrice et jacobine, ni de servir d'ersatz aux tirailleurs sénégalais dans une armée qui envoie ses soldats dans tous les coins perdus d'Afrique ou sur les confettis d'empire dans l'Atlantique ou le Pacifique. Notre destin, nous ne le concevons qu'en Euro­pe et cette chimère qu'est la francophonie nous laisse de glace. Si nous a­vons incontestablement des atomes crochus avec les Lorrains ou les Pi­cards, nous en avons d'aussi crochus avec les Néerlandais ou les Rhénans. Et, par­ce que nous ne sommes pas omniscients, comme Dieu ou comme cette hy­pothétique homme parfait, «universel», que veulent fabriquer les sans-culottes, à coups de baïonnettes, et les intellectuels parisiens, à coups de syllo­gismes boîteux ou d'invectives hystériques, nous ne comprenons pas grand'chose aux subtilités du folklore des populations “francophones” du Togo ou du Congo-Brazza, et le fait que les Kanaks de Nouvelle-Calédonie veulent recouvrir une forme d'indépendance ne nous apparaît pas forcé­ment incongru.

 

Les tentatives annexionnistes de Paris nous obligent à trouver des alliés pour faire pièce à ce projet qui réduirait nos identités en bouillie, que nous soyons Flamands ou Wallons. Mais, à l'heure actuelle, Paris n'a que des ad­versaires de pacotille. Parce que plus personne ne raisonne en termes de géopolitique ou ne perçoit l'enjeu continental du projet d'absorption de la Belgique entière ou de la Wallonie seule. La réponse à l'offensive idéologi­que et géopolitique du jacobinisme doit reposer sur plusieurs principes. Les voici:

- Le principe «impérial», impliquant l'auto-centrage des régions et la subsi­diarité, qui rapproche les gouvernants des gouvernés (selon les modèles ouest-allemand et helvétique).

- L'ancrage économique national ou régional contre les OPA et les transferts de parts. C'est la contre-attaque que suggèrent en Flandre Frans Crols, Hans Brockmans et le Davidsfonds (cf. Vlaanderen, een Franse kolonie?,  Lou­vain, 1993).

- La défense absolue de l'espace qui fut jadis celui du «Saint-Empire»: aucu­ne terre ayant appartenu à ce Saint-Empire ne peut être cédée à un Etat ex­térieur, surtout si sa structure administrative repose sur des principes dia­métralement opposés à ceux de la “subsidiarité”, et toutes les terres ayant ap­partenu à ce Saint-Empire doivent au moins acquérir à court ou moyen ter­me leur autonomie régionale, selon ce même principe de subsidiarité énon­cé dans l'article 3b du Traité de Maastricht. En ce sens, nous saluons le tra­vail des Ligues lombardes, piémontaises et vénétiennes qui ont su réclamer l'autonomie voire la sécession, contre une République qui tirait ses princi­pes de gouvernement d'un républicanisme archaïque et aberrant, de mou­ture française, et calquait ses pratiques sur les réseaux mafieux. Jacobinisme et mafia ont donné la preuve qu'elles étaient les deux facettes d'une même médaille, criminalité politique et criminalité de droit commun fusionnant en règle générale dans ce type de système en Italie ou en France (l'assassinat de Yann Piat étant un exemple récent et fort éloquent). Les Etats héritiers du Saint-Empire sont aujourd'hui: la Belgique, l'Allemagne, l'Autriche, la Suisse, la Slovénie, la République Tchèque et, en tant qu'associée étroite, la Hongrie. Dans tous ces Etats, les lois régissant les minorités doivent être les mêmes qu'en Belgique et en Allemagne (Germanophones d'Eupen et de Saint-Vith, Danois du Slesvig, Sorabes de Lusace), parce que les principes, que les Allemands et nous-mêmes appliquons, correspondent à la lettre et à l'esprit des accords de la CSCE. Tous ceux qui ne s'y conforment pas, après les avoir signés, sont en tort. 

- L'espace impérial, seul espace libre d'Europe, doit avoir accès à la Méditer­ranée, au moins dans la zone adriatique (Istrie).

- Cet espace ne peut survivre et s'épanouir que s'il y a un accord avec la Russie, comme du temps des accords de Tauroggen avec la Prusse ou du temps des “consultations réciproques” entre Berlin et Saint-Pétersbourg (Bismarck).

 

Maintenant que le communisme a cessé de sévir, cette nécessité d'aplanir nos différends avec la Russie, de concert avec tous les pays qui sont les héri­tiers partiels du Saint-Empire ou de l'Empire austro-hongrois,  nous amène à étudier le «cas Jirinovski» ou, du moins, les propositions de réaménage­ment géopolitique qu'il suggère pour notre continent. Si ces propositions n'avaient été formulées que dans des feuilles extrémistes ou si elle n'éma­naient pas d'un homme qui a fait 25% aux élections et conserve toutes ses chances de devenir le Président de la Russie, nous ne les aurions pas rele­vées. Mais si Limes  les reproduit à Rome, nous devons leur accorder toute notre attention.

 

Répondant aux questions du journaliste suédois Rolf Gauffin, Jirinovski rappelle son option “eurasienne” et les critiques qu'il formule à l'égard de Gorbatchev. Ses critiques ne sont pas les mêmes que celles du camp natio­nal-patriotique, qui reproche à l'initiateur de la perestroïka d'avoir lâché les glacis est-européens et centre-asiatiques de l'Empire russe et d'avoir amorcé un processus de réformes qui ne pouvaient conduire qu'à l'anarchie. Jiri­novski admet qu'il fallait entamer des réformes mais qu'il fallait y aller plus graduellement et avec l'aide des structures existantes, un peu à la façon de Deng en Chine.

 

Ensuite, deuxième point de divergence entre Jirinovski et les nationaux-pa­triotes: ces derniers entendent ramener tous les territoires de l'ancienne URSS dans le giron de Moscou. Jirinovski adopte une position médiane. Dans le Caucase et en Asie centrale, dit-il, les guerres civiles font rage et elles sont interminables, basées sur des clivages ethno-religieux auxquels les Rus­ses ne comprennent pas grand'chose. La Russie ne peut s'offrir le luxe de dépenser des milliards pour rétablir l'ordre dans ces régions qui sont sous la coupe de mafias puissantes et dont l'économie est défaillante.

 

Jirinovski suggère le partage suivant: la Russie ne reprend que la région de Tiflis (Géorgie), la Turquie annexe le reste de la Géorgie et l'Arménie, l'Iran peut prendre l'Azerbaïdjan, ce qui est surprenant car, avec son pétrole, la République azérie était en boni dans l'ex-URSS. En Asie centrale, selon Jiri­novski, le Turkestan doit revenir à la Russie, l'Afghanistan peut prendre le Tadjikistan et la partie de l'Ouzbekistan peuplé de Tadjiks iranophones (in­do-européens). Le reste de cet Ouzbekistan revient à la Russie. Le Turkme­nistan revient soit à l'Iran soit à la Russie, après négociations. Le Kirghizi­stan, lui, revient entièrement à la Russie.

 

En Europe, la Russie de Jirinovski entend reprendre les Pays Baltes, sauf l'Ouest de l'Estonie et la région lithuanienne de Kaunas/Vilnius. Raisons invoquées par Jirinovski: la présence de fortes minorités russes dans cette région, et la nécessité d'avoir une «fenêtre» donnant sur la Mer Baltique. La Prusse orientale reviendrait à l'Allemagne.  Jirinovski ne revendique pas la Finlande.

Notre réponse: nous tenons aux Pays Baltes, nous souhaitons, comme l'a­vaient d'ailleurs souhaité bon nombre de tsars, que l'identité et les langues de ces pays soient préservées, nous souhaitons le développement d'un «marché baltique» ou «hanséatique», où participeraient Scandinaves, Fin­landais, Allemands et Polonais. Ce marché ne serait pas hostile à la Russie, mais ne pourrait fonctionner que si les Pays Baltes bénéficient d'une large autonomie ou s'ils sont indépendants. En droit, évidemment, il me semble difficile de nier à 100% le bien fondé des revendications russes, puisque la région a été gouvernée par les Tsars pendant longtemps. Mais les «gouver­nements» baltes de l'ère tsariste, que Jirinovski imagine pouvoir restaurer, doivent au moins retrouver le statut spécial qu'ils avaient avant 1892, et qui respectait leur identité baltique composite, leurs langues régionales et avait l'allemand comme langue universitaire à Dorpat jusqu'à la fin du 19°siècle. La présence russe n'a été que militaire dans cette région. Culturellement, l'espace des Pays Baltes est un espace de transition entre les grandes cultures européennes, comme nos Pays-Bas le sont à l'Ouest entre la France, l'Alle­magne et l'Angleterre. C'est d'ailleurs pour défendre chez nous ce statut na­turel, dicté par la géographie et l'hydrographie des grands fleuves, que nous nous insurgeons contre les menées françaises d'aujourd'hui, contre les complots ourdis par un certain Jeantet, dit «Philippe de Saint-Robert» et contre les stratégies financières visant à nous asservir. Donc, les Pays Baltes doivent recouvrir leur identité, sous la «protection» militaire russe ou dans l'indépendance. Ils doivent être cette espace de transition, sans être fermé à l'Ouest balto-scandinave ou allemand ni à l'Est russo-sibérien.

 

Jirinovski propose de redonner à l'Allemagne et à la Pologne leurs frontiè­res de 1937. La Pologne bénéficierait d'un corridor jusqu'à la Baltique. Elle rendrait à l'Allemagne la Poméranie, la Silésie et la Prusse orientale mazu­rienne. En compensation, elle recevrait la région actuellement ukrainienne de Lemberg (Lvov/Lviv), qui lui appartenait avant 1939 et qui est peuplée d'«Uniates», obéissant à Rome et au Primat de Pologne, tout en conservant un rite proche de celui des Orthodoxes. Cette proposition de Jirinovski reste dans le cadre du droit et vise à “normaliser” les relations avec l'Allemagne et la Pologne. Dans ce cas, la Russie n'aurait plus aucun contentieux avec l'Allemagne et pourrait amorcer une politique germanophile, ou agir en tandem avec l'Allemagne, dans le cas où celle-ci recevrait un siège au con­seil de sécurité de l'ONU.

 

Jirinovski envisage un partage de la Tchécoslovaquie, où la République tchèque rejoindrait le giron allemand et la Slovaquie irait à la Russie. Si la Bohème (qui correspond au territoire de la République tchèque) a effective­ment été une composante majeure du Saint-Empire, la Slovaquie, elle, n'a jamais été dans l'orbite des Tsars. Cette république carpathique, au contraire, relevait de l'Empire austro-hongrois des Habsbourg.

 

Pour la Yougoslavie, Jirinovski souhaite le départ de toutes les troupes é­trangères, de façon à ce que les peuples concernés puissent résoudre seuls leurs problèmes. Il reconnaît l'indépendance de la Slovénie et son apparte­nance à la «sphère du Saint-Empire». Chose plus importante: le trio Autri­che-Allemagne-Slovénie doit avoir un accès à l'Adriatique, de façon à deve­nir une puissance méditeranéenne et à contribuer au rétablissement de l'ordre dans cette zone perturbée. Le tandem germano-autrichien revien­drait ainsi en Méditérranée, d'où il avait été chassé deux fois: d'abord par Napoléon, qui avait inventé les «départements illyriens» pour couper la route de l'Adriatique à l'Autriche qu'il avait vaincue; ensuite, par Clémen­ceau, qui avait donné à la Serbie et à l'Italie toute la côte adriatique, pour chasser le principe impérial des rivages méditerranéens et faire triompher à l'Ouest l'aberration républicaine-jacobine, pour le plus grand bénéfice des thalassocraties britannique et américaine.

 

Ensuite, très curieusement, Jirinovski entend réduire à néant certaines clau­ses des Traités de Versailles et du Trianon, annoncées anticipativement dans un livre de 1917, que l'on peut sans hésiter qualifier de prémonitoire, dû à la plume d'André Chéradame, Le Plan pangermaniste démasqué  (Plon, 1916). Cet ouvrage a servi à Versailles et au Trianon pour démanteler l'Autriche-Hongrie. Chéradame plaidait pour la destruction de la Hongrie et de la Bulgarie et pour la création d'une Grande Serbie (qui deviendra la Yougoslavie) et d'une Grande Roumanie. Jirinovski, lui, propose de rétablir la Bulgarie exactement dans les frontières que lui contestait Chéradame! Pour le géopoliticien français de la première guerre mondiale, la Bulgarie ne pouvait s'étendre ni en Thrace (en direction du Bosphore), ni avoir accès à la Méditerranée (port d'Alexandroupolis), ni récupérer la Macédoine. Ce Chéradame d'extrême-droite et antisémite préconisait donc une politique qui allait très curieusement dans le sens des intérêts britanniques et améri­cains, tout comme d'éminents braillards philosémites proposent aujour­d'hui la même politique pour contrer la «grosse Allemagne». Comme quoi, les discours ineptes de facture antisémite ou philosémite sont purement instrumentaux et servent à créer de faux sentiments, et à promouvoir des politiques irréalistes, contraires aux faits géographiques. Jirinovski souhaite que cette Bulgarie agrandie, pays qui est de tradition à la fois russophile et germanophile, puisse accéder à l'Egée, récupérer la Macédoine et avancer vers le Bosphore (en compensation, la Turquie recevrait l'Arménie et la Géorgie, moins Tiflis). Quant à la Hongrie, elle pourrait, selon Jirinovski re­prendre ses provinces transylvaniennes, voire la partie hungarophone de la Slovaquie. Les résultats de l'arbitrage de Vienne entre Ribbentrop, Ciano, Horthy et Antonescu seraient rétablis, en dépit de la longue parenthèse communiste. La Roumanie retrouverait ses frontières de 1917.

 

Enfin, comme le fondateur de la revue allemande de géopolitique, Karl Ernst Haushofer, dans son dernier article de 1943, repris très récemment par la revue Elementy  d'Alexandre Douguine (n°1, 1992), Jirinovski estime que les expansions politiques et/ou économiques doivent se déployer du Nord vers le Sud et non d'Ouest en Est ou d'Est en Ouest. L'hémisphère occiden­tal américain peut être dominé par les Etats-Unis, la France doit n'avoir qu'un destin africain et atlantique, la Russie doit s'allier avec l'Iran et l'Inde (Jirinovski met beaucoup d'espoir dans un axe Berlin/Moscou/New Dehli), le Japon doit travailler avec les Philippines et l'Indonésie, etc. En revanche, les Etats-Unis ne doivent pas tenter de transformer les océans Pacifique et Atlantique en lacs américains, la France doit cesser de vouloir dominer le Bénélux ou la Rhénanie, de semer la zizanie contre l'Allemagne, la Hongrie et la Bulgarie en Europe centrale, la Russie de vouloir dominer la plaine da­nubienne, le Brandebourg ou la Thuringe, le Japon de menacer Vladivo­stok. Si le monde entier adopte ces axes Nord-Sud, il vivra dans la paix et la prospérité.

 

Dans une optique «impériale» purement pragmatique et géopolitique, ces remaniements sont raisonnables et permettraient effectivement de forger un axe Berlin-Moscou de longue durée. Mais, même si Jirinovski parle de réaliser ce plan en l'espace de 20 ou 30 ans, plus exactement pour l'année 2017 (100 ans après la Révolution d'Octobre!) et selon les critères du droit (sans doute celui de la CSCE?) ou des rationalités économiques, nous ne trouvons, jusqu'ici, dans ses assertions, aucune référence tangible et précise à ce droit. Ensuite, son plan géopolitique ne fait jamais mention des struc­tu­res hydrographiques et des réseaux de canaux ou de chemin de fer (sujets sur lesquels Chéradame se montrait fort prolixe). En effet, le nouvel axe cen­tral de l'Europe, n'en déplaise aux archaïques qui font aujourd'hui la politi­que à Paris, c'est le tracé du Rhin, du Main et du Danube, ainsi que du petit canal qui les relie. C'est la raison pour laquelle nos bassins fluviaux, scal­dien, mosan et rhénan, ne peuvent nullement être coupés de leur hinter­land centre-européen, ni distraits de leur vocation continentale pour servir les desseins d'une politique parisienne purement mécanique, artificielle, schématique et géométrique, ne tenant pas compte des facteurs ethniques, historiques, naturels, géographiques et hydrographiques. Le projet de restau­rer une Grande Hongrie va dans le sens d'une consolidation de l'espace rhé­nan-danubien, mais qu'en serait-il en pratique si la Serbie et la Roumanie, territorialement mutilées, demeurent hostiles à cet ensemble et court-circui­tent le trafic danubien, reliant la Mer du Nord à la Mer Noire? Ensuite, quel rôle Jirinovski et les siens assignent-ils à la Turquie, dont ils ruinent les plans pantouraniens dans le Kazakstan? La condamnent-ils à rester l'alliée privilégiée des thalassocraties anglo-saxonnes ou lui offrent-ils un «destin mésopotamien» autonome, de concert avec l'Irak de Saddam Hussein? Et l'Iran, quel rôle jouera-t-il dans cette synergie? Sera-t-il allié de Moscou comme semble le suggérer l'ambassadeur d'Iran auprès du Vatican, Mo­hammad Machid Djameï, dans les colonnes du Teheran Times  (12 et 15 septembre 1993), en préconisant un rapprochement entre les deux religions les plus traditionnelles de l'Eurasie, l'orthodoxie slave et le chiisme iranien, contre un sunnisme intégriste saoudien, manipulé par Washington? Posi­tion qui est partagée par Djemal Haïdar, un Azéri qui anime dans la CEI un «Parti de la Renaissance islamique», réclamant une «désarabisation» de l'Is­lam sunnite en faveur de son «indo-européisation» (iranienne, azérie, af­ghane, tadjik et slave), ce qui conduira à une approche plus mystique et moins littérale du message coranique? Ces facteurs complémentaires méri­teraient d'être explicités par Jirinovski, de façon à ce que le monde puisse y voir plus clair.

 

Le plan de Jirinovski comporte encore beaucoup d'inconnues. Pour nous, le scepticisme reste donc de rigueur. Tout simplement parce que nous ne som­mes pas encore sûrs de la nature du rôle qu'il joue: dit-il tout haut, sur le mode du clown ou du fou du roi, ce que d'autres, plus influents ou bien pla­cés dans les arcanes du pouvoir, pensent tout bas? Jirinovski sert-il de test, de brise-glace? Annonce-t-il, comme d'aucuns le prétendent déjà, l'avène­ment de Routskoï, sorti de prison par la volonté du nouveau parlement? D'un Routskoï modéré, qui remplacerait un Eltsine usé, et batterait, pour calmer le monde, un Jirinovski maximaliste aux élections présidentielles, tout en infléchissant, doucement mais sûrement, la politique russe vers une optique germanophile et eurasiste? Un bouillonnement passionnant à sui­vre.

 

Robert Steuckers.

 

 

lundi, 31 mai 2010

Programme atomique iranien: l'UE doit être un intermédiaire honnête

Programme atomique iranien: l’UE doit être un intermédiaire honnête

 

L’objectif de l’UE doit être celui d’un Proche et d’un Moyen Orient dénucléarisés. Il n’y a pas que l’Iran qui doit abandonner ses armes nucléaires mais aussi Israël et le Pakistan.

 

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L’attitude à prendre dans la querelle portant sur le programme nucléaire iranien constitue un test de crédibilité pour la politique extérieure de l’UE, a déclaré, mardi 25 mai 2010, Andreas Mölzer, le chef de la délégation du parti autrichien de la Liberté (FPÖ) dans l’hémicycle du Parlement Européen. “Bruxelles serait bien avisé d’agir en tant qu’intermédiaire honnête et de ne pas s’aligner sur les positions américaines, qui enveniment la situation. Si l’UE ne prend pas une attitude bien balancée, elle sera, plus encore qu’aujourd’hui, perçue comme un prolongement européen de la politique de Washington”, a ajouté Mölzer.

 

 

Le mandataire européen du parti autrichien de la Liberté a ensuite ajouté que la création d’un Proche et d’un Moyen Orient sans armes nucléaires devrait être l’objectif à poursuivre pour la politique européenne au Proche-Orient. “Lorsqu’un Etat veut absolument utiliser l’énergie nucléaire pour des objectifs pacifiques, il faut que cela lui soit possible. Toutefois, il faut des garanties pour que cet Etat ne travaille pas en cachette à la fabrication d’armes nucléaires”, a expliqué Mölzer, membre de la Commission de politique étrangère du Parlement Européen.

 

En prononçant ces paroles, le député européen du parti autrichien de la Liberté a attiré l’attention sur le fait qu’il n’y a pas que l’Iran qui devra souscrire à cette obligation, à la suite des controverses que suscite son programme atomique: “Israël, qui n’a pas adhéré au traité de non prolifération des armes nucléaires, possède un arsenal estimé à quelque 200 têtes atomiques. Ainsi, nonobstant son droit plein et entier à assurer sa propre défense et son droit inaliénable à l’existence, Israël devrait sérieusement songer à réduire son arsenal atomique. Quant au Pakistan, qui est une puissance atomique, il présente une dangerosité bien plus grande que l’Iran. Vu son instabilité politique, le Pakistan constitue en effet un danger: ses armes nucléaires pourraient échouer entre les mains de fondamentalistes islamistes” a conclu Mölzer.

Communiqué de presse issus de: http://www.andreas-moelzer.at/

I veri nemici dell'Europa

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I veri nemici dell’Europa

di Ernesto Galli Della Loggia


Fonte: Corriere della Sera [scheda fonte]

Le sagge proposte contenute nel rapporto presentato qualche giorno fa da Mario Monti — miranti da un lato ad accrescere la coesione sociale dei Paesi dell’Unione europea, dall’altro a promuovere il loro sviluppo — sono il massimo che oggi il progetto europeistico può chiedere alle capacità di un intellettuale di valore ed al suo sapere specialistico, il massimo che quel progetto può chiedere all’economia. Per tutto il resto, ed è il più, dovrebbe essere la politica a farsene carico. Ma è proprio qui, invece, che le classi dirigenti del continente continuano a manifestare la latitanza più completa e rovinosa


È una latitanza ormai congenita. Se ne è avuta la prova più evidente, a mio giudizio, in tutti gli anni scorsi con la disinvolta superficialità che ha fatto sì che in nessun Paese si alzasse una voce — una sola voce politica autorevole e significativa — per gettare l’allarme e avvertire di quanto andava inevitabilmente preparandosi. Che l’euro non avrebbe avuto vita facile, ed anzi prima o poi difficilissima, non ci voleva molto a prevederlo, infatti. Come poteva resistere a lungo sugli oceani tempestosi della globalizzazione finanziaria una moneta priva dello scudo della statualità, affidata unicamente alla gestione tecnica di una banca, ma per il resto in balia delle politiche economiche di un gran numero di governi, preoccupati come è ovvio solo del proprio consenso elettorale? Eppure non c’è stato alcun importante esponente politico di destra o di sinistra, che io ricordi, il quale abbia richiamato l’attenzione delle opinioni pubbliche sul pericolo imminente e per molti versi inevitabile.

L’Italia non ha fatto certo eccezione, anzi semmai è stata un esempio della superficialità di cui dicevo. Qui da noi, infatti, non solo nell’ambiente politico propriamente detto ma più in generale in quello giornalistico, accademico e culturale, è sembrato che si facesse a gara da parte di tutti (o quasi) nel chiudere gli occhi, nell’ostentare un vacuo quanto volenteroso ottimismo, e naturalmente nel bollare sprezzantemente di «euroscettico» quanti esprimevano un punto di vista diverso. Adesso sì che finalmente si vede dove conduceva invece la lungimiranza degli europeisti di professione!

In realtà, nulla come il discorso sull’Europa ha mostrato, in Italia e fuori, la pochezza che caratterizza ormai da almeno due decenni le classi politiche e i governanti del continente. Una pochezza che non solo in questo caso ha preso due forme. Da un lato l’incapacità di andare controcorrente, di affrontare magari una temporanea impopolarità pur di testimoniare un valore di verità politica e ideale. Non credo, infatti, che l’eurottimismo fosse davvero così condiviso e generale come esso sembrava. Generale è stata però la volontà di non rischiare, di non apparire isolati. Come se la routine e il conformismo intellettuale fossero ormai il solo orizzonte possibile. La seconda forma della pochezza delle classi dirigenti europee è apparsa in tutto questo tempo la perdita da parte loro precisamente del significato della politica, del valore della decisione politica nel senso più alto e più pieno del termine. Della sua inevitabile necessità quando le cose sono giunte al punto in cui erano (e sono) giunte nel processo di costruzione europea. Chi oggi ancora non lo capisce, o non ha il coraggio di dirlo, o magari dice che le priorità sono altre, è in realtà il vero nemico dell’Europa.


Tante altre notizie su www.ariannaeditrice.it

Kan Europa zonder Rusland?

Kan Europa zonder Rusland?

Ex: http://www.n-sa.be/

De term geopolitiek kan op verschillende wijzen gedefinieerd worden. Van Dale definieert Geopolitiek als “de wetenschap van de invloed van de aardrijkskundige gesteldheid op staatkundige vraagstukken”. De Zweed Rudolf Kjellén stelde in 1924 dat Geopolitiek "de leer was van de staat als geografisch organisme of als ruimtelijk fenomeen". De Belgische historicus Jan A. Van Houtte definieerde Geopolitiek in 1945 als “deze tak van de aardrijkskunde en van de politieke wetenschap die de werking van het milieu op de politieke bedrijvigheid van den mensch, en van den mensch op de politieke gesteltenis van het milieu bestudeert.” In 2005 definieerde de Belgische politicoloog David Criekemans Geopolitiek als “het wetenschappelijk studieveld behorende tot zowel de Politieke Geografie als de Internationale Betrekkingen, die de wisselwerking wil onderzoeken tussen de politiek handelende mens en zijn omgevende territorialiteit (in haar drie dimensies; fysisch-geografisch, menselijk-geografisch en ruimtelijk)".

PrimaryOGPipestoEur06.gifWe mogen in geen geval uit het oog verliezen dat geopolitiek een middel is om binnenlandse doelstellingen te bereiken. Daarom kunnen we het begrip Geopolitiek definiëren als “ het benaderen van het streven om politieke binnenlandse doelen te bereiken op basis van geografisch gefundeerde argumenten".  De Britse geopolitieker Peter J. Taylor stelt duidelijk dat geopolitieke analyses altijd een nationale inslag hebben. “In het geval van geopolitiek is het steeds makkelijk geweest om de nationaliteit van een auteur aan de inhoud van zijn teksten te identificeren.” De Franse geopolitieker Aymeric Chauprade wijkt van de meeste van zijn collega’s af door weliswaar de staat belangrijk te vinden maar door geopolitiek het vakgebied “Internationale Betrekkingen” van elkaar los te koppelen. Hij zegt : “Zeggen dat de Nationale staten het centrum van geopolitieke ambities zijn, betekent niet dat de nationale staten de enige spelers in de wereld zijn. Het verschil met het vakgebied internationale betrekkingen is dat de geopolitieke wetenschap andere acteurs en andere geopolitieke realiteiten toestaat.”

In dit kader kan ik duidelijk het volgende stellen: ja, ik pleit in het belang van mijn volk voor een Europese as met Rusland als alternatief voor de Europese Unie. Ik kan me goed inbeelden dat sommigen hier zich bij zullen afvragen waar Rusland ons kan helpen en waar Rusland ons een oplossing kan aanrijken voor het feit dat sommigen onder jullie werkloos zijn. Kortom: als men werkloos is – in tijden van crisis zoals nu meer regel dan wens – dan is het begrijpelijk dat men opmerkt : “Wat kan Rusland me schelen, ik wil een job”. Vandaag krijgen jullie een antwoord hoe een geopolitieke as tot in Vladivostok ons kan helpen daarbij.

Nu een eerste principe. Een volk dat begenadigd is met een goede leiding, heeft als ambitie om het leven van haar leden zo goed mogelijk te organiseren. Een goede leiding ambieert naar een steeds hogere levenskwaliteit. Een belangrijk facet van wat men noemt “de levensstandaard” is de economie. Via arbeid en handel bouwt een volk een bepaalde levensstandaard op. Een goede regering zal er over waken dat deze economie de normen van de rechtvaardigheid niet overschrijdt. Een goede regering zal er over waken dat één sociale groep de andere niet uitbuit en/of tot slavernij brengt. In een solidaristische maatschappij geniet men van goede beloning voor geleverde arbeid en de garantie dat de hongersnood niet aan de deur komt kloppen in geval van economische tegenslag. Het is dus begrijpelijk dat sommige economische kasten – de kasten van de rijken, van zij die “hebben” – deze visie totaal zullen verwerpen. Zij willen meer en steeds meer “hebben”. Deze liberale kasten – sommigen bevinden zich op wereldniveau, anderen op het Europese, nog anderen op het Belgische en het Vlaamse niveau – hebben er alle belang bij dat men arbeid zo weinig mogelijk beloont en dat men diegene die de pech heeft over geen arbeidsmogelijkheden te beschikken, zich kosteloos van kan ontdoen. De economie van de Verenigde Staten is daar een schoolvoorbeeld van. Obama wil daar nu sociale zekerheid invoeren en botst op enorme weerstand. De “haves” willen niet delen met de “not haves”. Hiermee komen we aan een ander punt: sociale bescherming ligt zeer moeilijk in etnisch verdeelde naties. We stellen wereldwijd vast dat zowat elke groep van mensen die iets hebben opgebouwd, met klem benadrukt “dat zij voor die andere niet gaan opdraaien”. Bijvoorbeeld, men kan op straat letterlijk uit de mond van een blanke horen : “Ik betaal niet voor die zwarte”. Andere reële variant is een zwarte Amerikaan die zegt: “Ik betaal niet voor die Chinees”. Enzovoort. Bij geopolitiek moet absoluut etnopolitiek worden ingecalculeerd. Anders maakt men onvermijdelijk zware fouten bij het analyseren van de problemen waarmee onze maatschappij vandaag te kampen heeft. Geopolitiek zonder etnopolitiek heeft geen enkele zin. Ik wens daarbij wel te benadrukken dat etnopolitiek niets te maken heeft met het begrip “racisme”, door onze vrijheidsbeperkende wetgeving een nogal vaag omschreven begrip. Het gaat hier om een vanuit de evolutie ingegeven basisreactie.

Een tweede principe. Om als volk onafhankelijk te overleven moet het beschikken over een aantal onafhankelijke materies. Belangrijk zijn het zelf beschikken over voedsel en energie. We kunnen dus stellen dat een volk enkel kan overleven indien het beschikt over een voor haar geschikt levensgebied. Volgend op dit principe een volgende stelling: een volk is het aan zichzelf verplicht om de levensnoodzakelijke elementen waarover het niet beschikt veilig te stellen. Voor velen lijkt dit eenvoudig en logisch. Maar dit is niet eenvoudig. Neem het voorbeeld van Leningrad in de periode 1941-45. Tijdens deze periode werd Leningrad door middel van een Duitse blokkade tijdelijk van een megastad in het Sovjet-Rijk naar een stadstaat herleid. Deze stad kon onmogelijk aan de levensnoodzakelijke noden van het volk voorzien. De stad heeft geen voor landbouw voorzien territorium, de enkele kleine stadsmoestuintjes niet meegerekend. Het verhaal eindigde triest met bijna een miljoen hongerdoden en kannibalisme. In de Middeleeuwen werden stadsstaten tijdens oorlogen na een blokkade meer dan eens tot de overgave gedwongen.

Om als volk te overleven moet men ervoor zorgen dat, in functie van de beschikbaarheid van voedsel en energie, er niet teveel inwoners per vierkante kilometer wonen. In dit kader is het duidelijk dat een massale immigratiestroom onherroepelijk tot het einde van de integriteit en belangenbehartiging van dat volk leidt. De immigratiestroom verandert de samenstelling van een volk in die mate dat de etnische eigenschappen veranderen. Een andere etnische samenstelling verandert de geopolitieke visie van de “bevolking”. Zo zal een volk met stijgend aantal Noord-Afrikaanse immigranten mettertijd veel belang hechten aan een geopolitieke band met de landen van herkomst. De Turkse gemeenschap verblijvend in de Europese Unie zal het wel leuk vinden mocht Turkije er vrolijk bij komen om die reden.

Hoe meer voedsel en energie men moet importeren, hoe meer afhankelijk men van anderen wordt. Zijn die anderen vriendelijke bondgenoten, dan valt de balans nog mee. Wordt het territorium van waaruit men voedsel en/of energie importeert geregeerd door keiharde zakenmensen of plots door vijanden (na een machtswissel), dan staat het eigen volk voor een zwaar probleem dat ze niet in de hand heeft. Nog een punt is daarbij dat een vijand steeds de alimentaire en grondstoffelijke aanvoerlijnen kan saboteren.

In dit kader moeten de Lage Landen zich bezinnen over wie de beste bondgenoten zijn en wie niet. Uiteindelijk moet de geopolitiek van de Lage Landen dienen om binnenlands een compleet soeverein programma uit te voeren: het herinvoeren van echte grenzen, het herinvoeren van een eigen munt, het nationaliseren van banken, het begrenzen van persoonlijk bezit, remigratie van arbeidsproductieve overschotten, het solidariseren van nationale kernsectoren, het invoeren van een solidaristische maatschappelijke orde, het sociaal welvaartsmodel herdefiniëren op basis van volkseenheid.

Daarom moet Vlaanderen na het ontbinden van de Belgische economische kaste – en daardoor de Belgische staat – een eigen munt creëren met economisch compatibele landen zoals Nederland, Wallonië, Luxemburg, Noord-Frankrijk (Zuid-Vlaanderen). Na een “Vlaamse revolutie”, zoals het afstoten van België zal genoemd worden, moeten de Lage Landen vanuit gemeenschappelijk belang overgaan tot nieuwe staatsverbanden.

Internationaal is samenwerking met bepaalde landen wenselijk. Niet met de VSA maar wel met sommige tegenstanders van de VSA, zoals Rusland, Wit-Rusland, Syrië en Iran. Er zijn genoeg kandidaten.

In de veranderende wereld zullen China, India en de VS hoofdrolspelers zijn. Dit is nieuw want gedurende eeuwen was de Middelandse Zee zowat het centrum van de wereld. Vanaf het ogenblik dat men internationale betrekkingen op wereldschaal begon te ontwikkelen, dat is 500 jaar geleden, tot 1945 bevond het heersende wereldrijk (Rome, China, Mongolen, Griekenland, Frankrijk, Portugal, Spanje, de Nederlanden enzovoorts) zich steeds op het Euraziatisch continent. In 1945 ontstond er voor het eerst een wereldmacht die buiten het Euraziatisch continent ligt. Op zich is dit een verandering die men kan vergelijken met een tektonische verschuiving. Ondanks deze verschuiving van macht naar het Amerikaans continent blijft het geopolitiek belang van het Euraziatisch continent centraal.

Eurazië is het enige terrein waar een eventuele rivaal van de VS zou kunnen verschijnen. Daar bevindt zich de sleutel van de Amerikaanse geopolitiek.

Mackinder stelt in 1904 al in zijn eerste werk “De geografische spil van de geschiedenis” : “Wie Oost-Europa beheerst, beveelt het hart van de wereld. Wie het hart van de wereld beheerst, beveelt het eiland van de wereld. Wie het eiland van de wereld beheerst, beveelt de wereld.” Mackinder was een Brit en ging ervan uit dat het Britse Rijk – toen op een hoogtepunt – haar macht moest kunnen behouden. Jarenlang heerste Groot-Brittannië over de wereldzeeën dankzij een superieure vloot. Echter, ook de technologische ontwikkeling nam haar vlucht en zo kwamen er nieuwe technieken die ertoe leidden dat het over het land voortbewegen door middel van bijvoorbeeld stoomtreinen, steeds gemakkelijker en vlugger ging. Mackinder ging ervan uit dat in de nabije toekomst de politieke macht van Groot-Brittannië wel eens geringer zou kunnen worden. In een wereld waar deze opgedane politieke macht te danken was aan een maritieme vloot, en verbindingen over land een sterkere positie zouden gaan innemen, zouden continentale landen als Rusland meer politieke macht vergaren. Groot-Brittannië zou geen grip kunnen krijgen op deze continentale gebieden en zo haar politieke macht zien afnemen. Mackinder wees erop dat al vaker beschavingen vanuit dit continentaal gebied erin slaagden anderen te overheersen.

Een andere geograaf uit deze tijd, maar dan behorende bij het 'vijandige' Duitse kamp was sterk onder de indruk van Mackinder's werk: Karl Haushofer (1869-1946). Hetgeen Mackinder vreesde, dat was voor Haushofer een wensdroom. Haushofer zag het als volgt: wanneer Duitsland heerschappij over het 'Heartland' zou hebben, zouden zij heersen over het 'World Island' wat zou betekenen dat Duitsland een hegemoniale macht zou zijn. In de geopolitieke ideeën van Haushofer neemt het begrip ‘Lebensraum’ een centrale plaats in. Dat begrip ontleende hij aan Friedrich Ratzel (1844-1904) en aan Rudolf Kjellen (1864-1922) die Ratzels ideeën in geopolitieke zin had verscherpt. Ratzel beschouwde staten als organismen. In feite voegde Ratzel aan Darwins concept van de the struggle for life een ruimtelijke dimensie toe. Het gaat niet alleen om een strijd om het bestaan, maar elke strijd om het bestaan was een strijd om de ruimte waarin dat bestaan zich moest afspelen. Vandaar het begrip ‘Lebensraum’. Dat laatste moet gezien worden als het totale gebied dat voor het bestaan van een volk nodig is. Haushofer bezorgde het begrip daarbij een etnische inslag. Hieruit kunnen we stellen dat indien de Lage Landen leefbaar willen blijven, we heden ofwel aan gebiedsuitbreiding moeten doen of aan bevolkingsvermindering. Annexatie of remigratie. Annexatie is heden onmogelijk dus rest er maar één oplossing: remigratie.

Willen de Lage Landen een belangrijke rol spelen, dan is een goede verstandhouding met het “heartland” geen overbodige luxe. In een Europees samenwerkingsverband, als alternatief voor de EU, is het mogelijk om de economische afzetmarkt te vergroten. Door een samenwerking met Oost-Europa en Rusland te stimuleren, verzekeren we onze aanvoer van energie en voedsel. Het moet wel de bedoeling zijn dat we zoveel mogelijk zelf ons voedsel produceren, maar door middel van een verbond van Europese landen en volkeren kunnen de Lage Landen hun toekomst integraal veilig stellen.

Heerschappij over Eurazië, constante in de Angelsaksische geopolitiek

Een sterke aanwezigheid op het Euro-Aziatisch continent garandeert de VSA wereldheerschappij. Zeker dankzij de daar aanwezige grondstoffen. De VS zijn een supermacht dankzij de aanwezigheid in de drie randzones van het continent. Eurazië is het enige terrein waar een eventuele rivaal van de VS zou kunnen verschijnen. Opnieuw, hier bevindt zich de sleutel van de Amerikaanse geopolitiek. De gedachtengang van Brzezinski wordt al jaren door de Engelsen uitgevoerd.

“De NAVO is het middel om te verhinderen dat het Euraziatisch blok ooit één wordt,” zegt generaal Gallois. Volgens geopolitieker Halford John Mackinder (1861-1947) is “het ergste wat er kan gebeuren een continentale alliantie van Duitsland met Rusland”. Deze kunnen de wereldsuprematie van de Angelsaxen beëindigen. Daarom pleit Mackinder voor een gordel van staten tussen Duitsland en Rusland om het militair-sterke Duitsland te absorberen.

De Britse geopolitieker Homer Lea pleit in zijn boek “The Day of the Saxons”  voor het indijken van Rusland. De Russen mogen zelfs niet onrechtstreeks de Bosporus en de Dardanellen beheersen. Tijdens de Krimoorlog werd zijn theorie toegepast. Engeland en Frankrijk steunden de Turken tegen de Russen. Het doel van de orthodoxe tsaar was om het Heilige Land te bevrijden en Constantinopel opnieuw in te nemen. Vandaar konden de Russen doorstoten naar de Indische Oceaan. De Westerse mogendheden schrokken van de gedachte dat de Russische hoofdstad Sint-Petersburg kon verhuisd worden naar de Middellandse Zee. Mocht de tsaar zijn wil hebben kunnen doorvoeren, dan sprak men heden niet over “Istanboel” maar nog steeds over Constantinopel.

Een ander voorbeeld van Britse steun aan de vijanden van Rusland vindt men terug tijdens de Russo-Japanse oorlog. Zowel Groot-Brittannië als Japan maakten zich zorgen over de groeiende macht van Rusland in Mantsjoerije. Op 30 januari 1902 sloten zij een bondgenootschap. Hierin werd overeengekomen dat indien één van beide landen in een oorlog werd meegesleept ter verdediging van haar regionale belangen, de andere natie niet alleen neutraal zou blijven maar er alles aan zou doen om te vermijden dat het conflict zich zou uitbreiden.

Henri Kissinger zei dat “men Rusland moet aanmoedigen zich enkel op haar eigen grondgebied bezig te houden. Een land dat zich uitstrekt over 11 tijdszones, van Sint-Petersburg tot Vladivostok, heeft niet veel last van claustrofobie.” Een rapport van de Amerikaanse Landsverdediging van 1992 verdedigt dat er Amerikaanse nucleaire wapens op Rusland gericht blijven “want Rusland is de enige macht ter wereld die in staat is de Amerikaanse wereldheerschappij te doorbreken”. Dit document van 1992 houdt het plan in om alle landen van het voormalige Warschaupact op te zetten tegen Rusland. U begrijpt nu waar het raketschild in Polen en Tsjechië toe dienen.

Brzezinski (CFR) zei dat “de NAVO moet uitgebreid worden naar het Oosten om elke dreiging van Rusland in Oost-Europa tegen te gaan”. Ook daarom eisen de Amerikanen dat Turkije bij de EU komt. Dan is Rusland zowel economisch als militair omsingeld. Turkije bij de EU is slecht voor Europa maar goed voor de geopolitieke belangen van de VSA. Om de Amerikaanse omsingelingen tegen te gaan rekent Rusland dan weer op Servië, Griekenland, Iran en Armenië.

Kissinger schreef: “Indien we falen bij het uitbreiden van de NAVO richting Oost-Europa, dan kan dit leiden tot gevaarlijke geheime akkoorden tussen Rusland en Duitsland”. Het  Molotov-Von Ribbentroppact had als doel de VS buiten het Europese continent te houden. Volgens rassoloog Vladimir Avdeev, die bepaalde KGB-documenten kon inkijken, hield het pact ook een etnisch aspect in. “Beide partners zouden Europa Indo-Europees houden”, stelt hij. Vandaar dat Lazar Kaganovitsj, opperrabbijn in de officiëel atheïstische Sovjet-Unie, het gastland waar hij verbleef via politieke druk aanspoorde tot een agressievere houding tegenover Duitsland, met miljoenen onnodige Europese doden tot gevolg en alsook het einde van de macht van de Europese landen.

De rivaliteit tussen de VSA en de Sovjet-Unie beheersten de volgende 5 decennia na het einde van de voor Europa zeer nefaste Tweede Wereldoorlog. De geopolitici zijn in hun nopjes. De bipolaire competitie bevestigt hun theorieën. Tegenover elkaar staat enerzijds de grootste maritieme macht, die over de gehele Atlantische en Stille (Grote) Oceaan heerst, en anderzijds de grootste continentale macht, die heerst over een aanzienlijk deel van het Euraziatische continent. Het Russo-Chinees blok heerst over een territorium dat bijna overeenkomt met het gebied waar de Mongolen ooit heer en meester van waren. De strijd was niets meer dan Noord-Amerika tegen Eurazië, met de gehele wereld als inzet. De overwinnaar overheerst de gehele wereld. Tijdens deze armworsteling kon geen enkele andere macht iets zinnigs inbrengen. Beide kampen beloofden een hemel op aarde.

Er was hier een groot verschil met de Europese Rijken (Imperia). De Britten, Fransen, Duitsers, Portugezen, Nederlanders en Spanjaarden heersten wel over een deel van de wereld, maar geen enkele Europese macht heerste ooit over geheel Europa. Nog een verschil met vorige Imperia ligt in het nieuwe militaire arsenaal en de komst van een nieuw wapen: de atoombom. Dit hield in dat een clash tussen beide grootmachten zo goed als uitgesloten was. Het gebruik ervan zou leiden tot de vernietiging van beiden en daarmee het verdwijnen van een belangrijk deel van de mensheid. Dit verklaart waarom vele conflicten aan de rand van het Euraziatische continent uitgevochten werden (en worden). Het Russo-Chinese blok is er nooit in geslaagd om de randen van het continent te beheersen. De VSA waren er wel in geslaagd daar ankerpunten te leggen. De blokkade van Berlijn en de Koreaanse Oorlog waren testmatchen. Toen de Sovjet-Unie Afghanistan binnenviel, reageerden de VSA dubbel. Ze steunden openlijk de Afghaanse weerstand met enorme wapenleveringen, en vermeerderden hun aanwezigheid in de Perzische Golf. De VSA wilden vermijden dat de Sovjet-Unie de handen zou uitsteken naar de Euraziatische randgebieden en zo totale controle over het gehele continent zou verkrijgen. Dit noemen zij de politiek van containment, of het terugdringen.

Een belangrijk gegeven waarom het Russo-Chinese blok er niet in geslaagd is geheel Eurazië te beheersen, ligt in de splitsing van dat blok, terwijl de VSA hun coalitie wel kon samen houden. De Amerikaanse coalitie injecteerde haar cultuur in de landen en volkeren die aan haar zijde stonden. In het Amerikaanse kamp ontstond een soort Amerikaanse eenheidsworst. De Amerikaanse propaganda overtuigt de vazallen van dat de VSA “de Toekomst” is: “Wil men dit ook bereiken, dan moet men de gehele VS-cultuur overnemen”. De VS verstonden het om tegenover de vazallen soms ook eens soepelheid te vertonen. Dit gebrek aan soepelheid leidde bij de vazallen van het Euraziatische blok tot afschuw voor de Sovjet-Unie. Deze nu achterhaalde afschuw wordt door de VSA politiek misbruikt om voormalige Sovjet-bondgenoten tegen het huidige Rusland op te zetten.

De implosie van de Sovjet-Unie plaatse de VSA in een unieke positie. Ze werden het machtigste land ter wereld, zonder concurrentie. De vergelijking met het Romeinse Rijk gaat goed op. Het Romeinse Rijk, dat op zijn hoogtepunt stond in het jaar 211, beschikte over een leger van 300.000 soldaten om de grenzen van het Rijk te verdedigen, dit zijn 300.000 soldaten buiten Rome. Het VS-leger bevat 296.000 beroepssoldaten, gelegen buiten de VS, om de grenzen van haar domein te verdedigen. In Rome had men het civis romanum sum of ik ben  een Romeins burger en het bekende Pax Romana. De VSA passen dezelfde principes toe, het Pax Americana.

Vandaag heerst een macht afkomstig van buiten het Euraziatisch continent over Eurazië. Deze macht tracht Rusland in te dammen in het Westen (de EU en het tandem Polen-Oekraïne); in het Zuiden (Turkije, Oezbekistan, Kirgizië) en in het Zuid-Oosten (Japan, Zuid-Korea).

Een kijk op de wereldkaart maakt ons duidelijk waarom het continent zo belangrijk is. Eurazië geeft zo goed als onmiddellijke toegang tot Afrika. Vanuit Oost-Siberië kan men makkelijk naar het Amerikaanse continent en naar Oceanië. In Eurazië  woont 75% van de mensheid. Hier bevinden zich het grootste deel van de grondstoffen en fysieke rijkdom zoals kapitaalsgoederen en arbeidskrachten. Hier bevindt zich 75% van de energievoorraad. Hier bevinden zich het grootst aantal dynamische en talentvolle staten en volkeren, die nog in staat zijn iets zinnigs op te bouwen. Na de VSA komen de zes volgende landen op de lijst van grootste budgetten en grootste legers uit Eurazië. Hier bevindt zich het grootste aantal nucleaire wapens. In Eurazië  bevinden zich de twee meest bevolkte landen ter wereld (China en India). Het Euraziatische continent steekt in geval van unie met kop en schouders in alle domeinen boven de VSA uit. Dit is zelfs al het geval als er toch een Europese as Parijs-Berlijn-Moskou zou bestaan of een Europese samenwerking van Gibraltar tot Vladivostok zou komen.

Men kan het gespeelde spel in Eurazië  beschouwen als een schaakspel, met Eurazië  als schaakbord. De VSA zullen de belangrijkste rol blijven spelen zolang Centraal-Europa aansluiting zoekt bij West-Europa (EU & NAVO), het zuiden van Rusland verdeeld blijft en het Oosten geen eenheid vindt. Het komt eigenlijk hier op neer: zolang de VSA hun miliitaire basissen in de Euraziatische randgebieden kunnen behouden, blijven ze de numero uno. Indien West- en Centraal-Europa aansluiting vinden bij Rusland, het zuiden de VSA beu worden een het Oosten van Azië wel overeenkomen, dan is het gedaan met de overmacht van de VSA. Eén van de pogingen van het Zuiden (Midden-Oosten) om met de VS-overheersing te breken, is het idee om olie met de euro te betalen en niet langer met de opgedrongen papieren dollartijger. Saddam Hoessein bekocht deze plannen met zijn leven. Iran heeft ook al geopperd dat het beter zou zijn om de grondstoffen met de euro te betalen. We kennen nu al het dreigend vervolg: Wereldoorlog III.

Vraag aan eender welke burger wat hij van de Duitse bezetting van dit land vindt, en hij zal terecht antwoorden: “Zij hadden hier niets te zoeken”. Vraag aan diezelfde burger wat hij ervan vindt indien bijvoorbeeld de Russen in dit land 1.300 manschappen permanent zouden stationeren. Hij zou deze idee erg vinden en misschien in de weerstand gaan. De feiten zijn wel dat de VSA in België 1.297 manschappen permanent stationeert, waaronder een deel om het binnenlandse doen en laten via Echelon (grote installatie te Gooik) te registreren. De VSA hebben in totaal 84.500 manschappen ingezet om Europa blijvend bezet te houden. Iedereen vindt dit blijkbaar normaal. In 2010 was het budget voor het Amerikaanse leger alles bij elkaar 607 miljard dollar. Tweede op de lijst is China met 85 miljard dollar. Hier moet men aan toevoegen dat de budgetten voor defensie van de NAVO-landen als aanvulling van de Amerikaanse belangen dienen. De NAVO wordt ingezet daar waar Amerika, en dus Wallstreet, belangen heeft. Daar en nergens anders.

Op het Euraziatische continent bevinden er zich 5 belangrijke hoofdspelers: Frankrijk, Duitsland, Rusland, China en India. Groot-Brittannië, Japan en Indonesië zijn belangrijk maar hebben deze status van hoofdspeler niet. Groot-Brittanië heeft enkel maar een kleine betekenis als vazal, we mogen zelfs stellen: als Paard van Troje voor de VSA in Europa. De VSA hebben Groot-Brittannië nooit ingefluisterd haar sabotage van de Europese eenheid te stoppen. Maar verder dan geostrategisch gepensioneerde reikt de Britse rol niet meer. Oekraïne, Azerbeidzjan, Korea, Turkije en Iran vervullen de rol van belangrijk draaipunt.

Maar we pleiten natuurlijk niet voor het verenigen van geheel Eurazië tot één blok of tot één land. Daarvoor zijn de etnische tegenstellingen bovendien te groot. Vandaag zijn China en Rusland nog objectieve bondgenoten. Doordat Europa keer op keer de uitgestoken hand van Rusland weigerde, doen de Russen nu wat Amerikaanse geopolitici wensen: Rusland keert zich meer en meer weg van Europa en richt zich in de plaats meer en meer tot Azië. Rusland behoort tot de BRIC-landen en is bondgenoot van China door hun gezamenlijk lidmaatschap van de Shanghai Samenwerkingsorganisatie.

Dit komt omdat beide landen geen zin hebben in een aanhoudende VS-hegemonie over de wereld. Maar op zeker ogenlik zullen zij concurrenten worden, wat nu al op een paar domeinen het geval is. Beide strijden voor een monopolie in Centraal-Aziatische landen zoals Kazachstan, Oezbekistan en Kirgizië. De Chinese economie heeft veel energie nodig. Langs één kant werken ze samen met de Russen, langs de andere kant proberen ze hen de loef af te steken. De Russische grondstoffen, hoeveel er ook mogen zijn, kunnen maar éénmaal boven gehaald worden. Elke liter olie kan men maar éénmaal bovenhalen en verbruiken. Dankzij de sadomasochistische rol van Europa, door gratis de vazal van de VS te spelen, verkopen de Russen meer en meer olie en gas aan China. Hierdoor maken de Russen een potentiële tegenstander groot. Heel Zuid-Siberië wordt nu al ingepalmd door Chinese illegalen. Men schat hun aantallen daar nu al op 5 miljoen. Moskou wordt de laatste jaren overspoeld door etnische Aziaten die aan spotprijzen in bepaalde sectoren tewerk gesteld worden, zoals de bouwnijverheid. China zelf verwacht dat het de macht van de VS overneemt tegen maximaal 2020. China heeft daar zelfs een nucleaire oorlog voor over.

 

Sommige wetenschappers hebben de Oeral plechtig tot grens tussen Europa en Azië verheven. De Russische autochtonen denken daar iets anders over. Rusland beschikte tot de 17de eeuw niet over natuurlijke grenzen. De Steppen verschaften de Turko-Mongoolse nomaden onbeperkt toegang tot het hart van het Rijk. Na twee eeuwen juk hebben de Russen zich eindelijk kunnen bevrijden. En op hun ééntje. Daarom werden ze verplicht de grenzen zo ver mogelijk te leggen met als resultaat de verovering van Siberië. Het verschil met Westerse kolonisatie ligt in de defensieve motieven voor de Siberische veroveringen.

Vandaag bevindt de kracht en het belang van Siberië zich in de grondstoffen, in de houtproductie, in haar ligging tot de Noordpool, waardoor Rusland in 2007 op 4.000 meter diepte haar vlag kon planten. Dank zij Siberië is Rusland de tweede grootste steenkoolproducent van de wereld. In de grond bevinden zich massa’s uranium, zilver, titanium, lood, zink en zelfs diamant. Het ontdooien van de permafrost biedt enorme perspectieven. Dit is zeer vruchtbare Siberische grond die heel lang bevroren is geweest, waardoor de mens deze niet kon mishandelen of ontginnen. Jaarlijks komen er talloze vierkante kilometers vruchtbare grond bij. In het kader van de noodzakelijke voedselproductie is dit een meevaller. Door het smelten van delen van de Noordpool komen er waterwegen vrij die vanaf Noord-Siberië kunnen bevaren worden.  Het enige zwakke punt van Siberië is het lage bevolkingsaantal, ongeveer 43 miljoen mensen. Om economische redenen trekken veel daarvan bovendien naar de rijkere regio Moskou-Sint-Petersburg, waardoor de nataliteitsbalans negatief is (denken we nu ook weer aan de tegelijk daarmee lopende immigratie vanuit China).

De noodzaak van ruimte

Iedereen kan het beland van levensruimte inzien. Deze ruimte geeft ons de mogelijkheid te overleven, om ons te ontwikkelen. Hoe groter de ruimte waarover men beschikt, hoe meer lucht, hoe meer brood, hoe meer bossen en rivieren, des te groter de afstand tussen de mensen waardoor de leefbaarheid vergroot en er meer mogelijkheden zijn om de drukte van de stad te ontlopen. Wie enkel maar techniek heeft om te verhandelen, wordt benadeeld. Genoodzaakt worden levensmiddelen in te voeren maakt een land en volk zwak. Nu al kunnen we stellen dat Japan ooit de vazal van China wordt door een gebrek aan ruimte. Zich afkeren van de ruimtelijke idee staat gelijk aan het zich afkeren van het leven.

Ruimtelijk gezien stellen we vast dat Moskou zich op twee uur verschil – twee tijdzones –  van Brussel of Antwerpen bevindt. Aan de andere kant zien we dat Brussel en Antwerpen zich op zes uren verschil – zes tijdzones – van Washington bevindt. Met Moskou is er direct continentaal contact. We kunnen er bij wijze van spreken tevoet, met de ezel of met de fiets naartoe. Anders is het met Washington. Daar ligt een enorme oceaan tussen. Een enorme natturlijke grens en barrière. Geografisch kan iedereen met een beetje goede wil vaststellen dat we meer gemeen hebben met Rusland dan met de VSA.

Na de implosie van de Sovjet-Unie verloor het enorme Rijk een belangrijk deel van haar territorium. Het daalde van 22 miljoen vierkante kilometer tot 17 miljoen vierkante kilometer. Rusland blijft ondanks dit verlies het grootste land ter wereld.

Rusland is ongeveer tweemaal zo groot als de VSA of China. Het bestrijkt een totale ruimte van 11 tijdzones. De Europese volkeren hebben recht op een woonplaats van Gibraltar tot Vladivostok.

De globalisatie en het protectionistische antwoord

We moeten ons bewust worden van de ernst van de globalisatie. Deze opgedrongen globalisatie leidt ons meer en meer naar de armoede. De Vlaming voelt het heden meer dan ooit aan den lijve. Er is steeds meer werkloosheid, er zijn meer gezinnen die hun schulden niet meer kunnen afbetalen, meer immigranten die aan spotlonen het werk overnemen, meer onveiligheid, minder sociale zekerheid, onze pensioenen worden bedreigd enzovoort. De Europese Unie wordt geacht ons normaliter te beschermen tegen deze kwalen maar doet net het tegenovergestelde. De EU haalt het ene na het andere Paard van Troje binnen. Het is aldus geen toeval dat de Fransen en de Nederlanders in 2006 tegen de EU hebben gestemd. In andere landen hielden de democraten bewust geen opiniepeilingen of vervalsten deze in het belang van de globalisten. Voor de Europese landen is globalisatie een nachtmerrie. Voor de Chinezen en de Indiërs een zegen. Ieder jaar komen er in China 25 miljoen banen bij. Deze komen er voor een belangrijk deel als vervanging van Europese en dus ook Vlaamse banen. China heeft de VS vervangen als voornaamste exporteur naar de EU. De eonomisten vertellen ons, net als indertijd met Japan, dat de ontwikkeling van dat land ons banen zal opleveren. Wie gelooft dit nog ? Het verschil is dat het Europese banenverlies dankzij China een veelvoud in het kwadraat zal zijn van het banenverlies door Japan. Ooit maakten ze ons wijs dat de Chinezen enkel maar goedkope rommel produceerden. China staat op nummer één van de wereldranglijst, na de VSA (!), wat betreft het fabriceren van “high tech”. China heeft 1.731 universiteiten en levert jaarlijks vele duizenden ingenieurs af.

Dankzij het mondialisme verliezen de Europese landen jaarlijks honderdduizenden banen. Eerst verloor men de minst gekwalificeerde banen. Tot dan kon onze economische kaste zich nog in de handen wrijven. De goedkope immigrant en goedkope invoer leverde enorme winsten op. Vandaag verliezen de Europese landen hoogtechnologische banen aan o.a. China. Onze middenstand heeft het niet veel beter. Het zogenaamde proletariaat bevindt zich niet meer bij de arbeidersklasse, maar groeit stilaan uit naar alle economische klassen van ons volk. Het enige wat men in onze schapenmaatschappij doet is afwachten. Toen de Britse Eerste Minister Brown in China vertoefde, kon hij geen enkel groot contract loswrikken. Hij kon enkel brabbelen over “de voorname rol van het Engels op de beurs in Londen”. En langs de andere kant is zijn land, het belangrijkste industrieland van de 19de eeuw, een onthaalland geworden voor Chinese producten.

Men vertelde ons dat de globalisering wereldwijd de lonen omhoog zou trekken. Niets is daarvan terecht gekomen. Integendeel. Het mondiaal reserveleger aan arbeidskrachten bevat in China alleen al 750 miljoen mensen. Zij zijn in staat om in de VSA en in Europa iedereen in de werkloosheid te trekken. 300 miljoen van hen leven met minder dan een euro per dag. De economische delokalisering is niet meer marginaal – zoals de media ons willen doen geloven –  maar structureel. Het internationale grootkapitaal kan eenieder van ons doen werken voor bijvoorbeeld twee euro per dag. Eerst schaft men de sociale zekerheid af. Dan voert men hongersnood in. Dan stelt men : “Als jij niet werkt voor twee euro per dag dan doet die Chinees het wel, en dan gaan jij en je kinderen dood”. De tijden van priester Daens komen in het kwadraat terug.

In Davos heeft Stephen Roach (economist en big boss van de bank Morgan Stanley) duidelijk gesteld : “Men heeft de mensen uitgelegd dat globalisering een proces is dat enkel maar winnaars zou kennen, zowel voor de gesalarieerden in het Noorden als voor die in het zuiden. We ontdekken echter dat in het Noorden in de eerste plaats de bezitters van kapitaal de grote winnaars zijn.” We stellen vast dat in Europa het aandeel van de lonen daalt en het aandeel van de winsten heel sterk stijgt.

De grote boosdoener van heel wat Europese armoede ligt in de gedwongen invoering van het liberaal-globalistisch economisch model. Daar zijn we nu van overtuigd. Het antwoord ligt dan ook in het tegenovergestelde. We moeten onze markt afschermen. Grenzen kunnen wegvallen tussen staten die economisch met elkaar verwant zijn, zoals tussen Vlaanderen, Nederland, Wallonië en Luxemburg, dergelijke clustering is welkom. In een ruimere context kan dit ook op Europese schaal gebeuren, maar dan wel op voorwaarde dat de economische situatie eerst compatibel is met die van de Lage Landen.

We zouden het zo kunnen regelen dat van elk basisproduct of korf van basisproducten een minimaal percentage uit eigen regio moet komen. Volgens Maurice Allais, een Frans econoom, schommelt dit percentage best rond de 80%. Met 80% eigen productie en de mogelijkheid te gaan tot 20% import vermijdt men dat een bepaalde sector in eigen land verdwijnt. Met dit systeem zou onze textielnijverheid zelfs terug kunnen komen. Allais gaat er van uit dat men voor een belangrijke sector als de landbouw de eigen productie wettelijk opvoert tot 90%.

Op protectionistisch vlak moet het beleid zich gedragen als een goede huisvrouw. De ramen en deuren worden ofwel hermetisch gesloten, ofwel half geopend, of in geval van goede temperaturen meer geopend. Tijdens de huidige economische mondiale storm kan men enkel maar alle ramen deuren zo goed mogelijk sluiten. De toepassing van sociale BTW en douane-importtaxen schermt de eigen markt en aldus de eigen loontrekkenden af. Het is beter om de import extra te belasten dan het loon uit arbeid.

We moeten ons niet enkel beschermen tegen import, maar ook tegen overnames  door vreemde investeerders. Overal ter wereld schermt men de eigen markt af: de VSA, China, Duitsland en Rusland zijn maar een paar voorbeelden. Enkel de EU beschermt de vreemde investeerdersin de plaats van het eigen volk. De Europese ruimte moet volledig op zichzelf staan. Binnen dit gebied zou import bijna uitzonderlijk moeten zijn.

Op dit ogenblik bevinden de meeste economische sectoren binnen de Europese ruimte zich in directe concurrentie met voormalige Derde Wereldlanden. Inderdaad, er was een tijd dat we van hen geen concurrentie ondervonden. Deze periode is nu voltooid verleden tijd. Gezien de lage lonen die men ginder betaald, zullen al onze bedrijven in een niet-afgeschermde binnenlandse marktruimte het onderspit delven.

Besluit

De as Washington-Brussel-Tel Aviv is nefast voor de Europese landen en dus ook voor de Lage Landen. Deze as maakt onze cultuur kapot! Deze as neemt onze vrijheid af. Dit is de as van de burgeroorlog, van de chaos, van de chip-implant, van Big Brother.

De as Washington-Brussel-Tel Aviv wordt tot mijn grote verbazing gesteund door betaalde heerschappen en groepen die “Eigen Volk Eerst” roepen. Ik heb niets tegen andere volkeren en andere etnische groepen... in hun eigen land. Maar de massa-immigratie gebruiken om onze maatschappij te terroriseren, dat kan niet.

Na tientallen jaren bezetting van Europa - West-Europa door de Amerikanen en Oost-Europa door de Sovjet-Unie - zien we dat de “American Way of Life” bij ons zowat alles heeft aangetast. In Oost-Europa kennen de mensen hun tradities en hun cultuur nog, men is er meer patriottisch of nationalistisch.

Er mag geen as standhouden van Washington over Brussel naar Tel Aviv. Ook geen as van Portugal tot de Oeral. Maar er moet een as komen van Gibraltar tot Vladivostok, omdat dit laatste één geografisch geheel is.

Enkel deze laatste as betekent de overlevingskans voor Europa. Enkel deze laatste as kan Europa, en daardoor de hele wereld, behoeden voor toestanden neergeschreven door Georges Orwell’s 1984. De EU vervormdt zich geleidelijk aan tot één grote gevangenis. De “War on Terror” met zijn anti-terreurwetten geven de slaafse overheden carte blanche om iedereen zonder vorm van proces en zonder recht op verdediging uit te schakelen.

De mengeling van wetten die onze vrije meningsuiting dagdagelijks doen afnemen, het wegrukken van onze wortels, het opdringen van massa-immigratie, het toelaten van de meest gruwelijke vormen van decadentie, het overdreven materiële welzijn, het uit ons leven verdwijnen van het spirituele spectrum enzovoorts... Deze leiden naar een zekere ondergang van de Indo-Europese beschaving. Als solidaristen stellen we dat dit alles is wat we niet willen.

 

Wie “Eigen Volk Eerst” zegt  – en wij doen dat zeker, wij zijn deze slogan niet vergeten omwille van de salonfähigkeit –  moet er ook akkoord mee gaan dat andere volkeren dit in hun landen ook zeggen. “Eigen Volk Eerst” geldt voor de Vlamingen. Maar “Eigen Volk Eerst” geldt eveneens voor de    Iraniërs, de Irakezen, de Palestijnen, de Duitsers, de Russen en wat dat betreft voor de Eskimo’s. “Eigen Volk Eerst” schreeuwen in Vlaanderen maar dit niet toelaten voor bijvoorbeeld de Irakezen en er tegelijkertijd de Amerikaanse bezetting goedkeuren, is ofwel hypocriet ofwel een politieke lijn gedicteerd door de internationale bankiers met hun Amerikaans-Britse regeringen. Men kan geen enkele logica vinden in het “Eigen Volk Eerst” schreeuwen en het akkoord gaan met de bombardementen van volkeren die in eigen land wonen.

Dit alles doet ons vragen stellen: is dit gepland ? Wie heeft dit gepland ? Wie heeft er belang bij? Wie werkt er mee aan dit plan? Wie speelt er Rattenvanger van Hamelen door kiezers te lokken en te kanaliseren op de kap van de huidige slechte immigratiepolitiek en een vals anti-immigratiediscours te verkopen? Men kan niet tegen immigratie zijn en tegelijkertijd de hielen likken van de joodse lobbies. Men kan niet tegen moslimscholen zijn – in dit systeem hebben onze kinderen geen last van cultuurconflicten – maar wel toestaan dat er Joodse scholen bestaan. Men kan niet zeggen : “Geen islam, Noord-Afrikaanse immigranten zijn geen Vlamingen” terwijl men wel stelt : “Joden vormen een deel van ons Vlaams volk”.

Laat u niet vangen door een vals remigratiediscours, nu plots herondekt nadat het N-SA vanaf de stichting dit in het programma had staan. Men kan niet “de islam bekampen” en in de VSA emotioneel staan roepen “America we fight for you !”. Het is net de VSA die de immigratie in Europa steunt, die Kosovo heeft opgericht en nu Turkije bij Europa wil sleuren. Remigratie is enkel mogelijk binnen een Euro-Russische As.

De belangrijkste vraag luidt: wat kunnen we eraan doen? Hierop kunnen we ten minste al één antwoord geven: informeren. Kennis is macht. En zeker niet meelopen met de internationale bankiers en hun Rattenvangers. De Rattenvangers zullen bij hun eigen ondergang geen hulp van het hun geliefde Israël en de omnipresente joodse lobbies krijgen. Dat zien we nu al.

Zo stemmen de Rattenvangers in onze parlementen, samen met het hele internationale systeem, resoluties mee die Iran verbieden kernwapens te ontwikkelen. De Rattenvangers hebben nooit een resolutie voorgesteld die Israël verbiedt kernwapens te bezittten. Het is toch logisch dat ofwel in principe iedereen kernwapens mag bezitten, ofwel niemand, zelfs zij niet die ze ooit al gebruikten! Zij die ze ooit gebruikten – de VSA - zouden trouwens de eersten moeten zij om in te zien hoe gemeen, vuil en laf een kernwapen is en ze bij hun thuis ontmantelen als voorbeeld.

Integendeel. Nu willen ze raketten plaatsen om zogezegd Iraanse en Koreaanse raketten tegen te houden. Deze raketten zouden, bij het beschikken over genoeg vermogen, Europa kunnen bereiken via Turkije en Griekenland. Kijk maar eens naar de kaart. Iran heeft nu geen raketten die meer dan 2.000 mijl afleggen. Om Europa te bereiken hebben ze raketten met een actieradius van bijna 4.000 mijl nodig. Dit zou volgens de Amerikaanse geheime diensten nog vele jaren duren. Maar om ons te beschermen, plaatsen ze zelf wel raketten ver ten noorden van Griekenland:  in Tsjechië  en Polen! Amerika bereidt de omsingeling van Rusland voor. Ik vermoed inderdaad dat er ooit een Amerikaanse aanval op Rusland komt.

De internationale bankiers willen dat er overal chaos heerst. De chaos in het huidige Irak is bewust veroorzaakt. De voorwaarde om enige mogelijke vorm van verzet een kans te geven is het scheppen van orde. De internationale bankiers kunnen enkel maar gedijen daar waar er chaos heerst. Zij willen dat we elkaar wantrouwen, verraden en bekampen.

We staat voor de keuze: ofwel met de internationale bankiers en geglobaliseerde slavernij, ofwel met Rusland en de solidaristische vrijheid. Ik heb al gekozen. Ik rebelleer tegen het kapitalistisch systeem en kies voor de Euro-Russische as. Omdat Rusland het enige land is dat ons kan bevrijden van de Amerikaanse bezetting, zonder ons zelf te bezetten, omdat een gezond bondgenootschap de meeste garantie kan geven voor de opbouw van een solidaristisch politiek systeem in onze eigenste Lage Landen.

We hebben niet veel tijd meer. Door gebrek aan geloof, aan kinderen, aan moed en offervaardigheid beleeft het huidige Europa een eindtijd. Als jullie niet willen dat de Afrikanen en de Aziaten ooit naar de film “De laatste der Indo-Europeanen” zullen kijken, verwerp dan Amerikaanse as. Kies dan voor een Europa met Rusland als bondgenoot. Laat Europa signalen geven aan Rusland dat we met hen willen samenwerken. Anders zullen ze zich ontgoocheld met hun rug naar ons keren en kiezen voor bondgenootschap met Aziatische landen. Wij hebben hen nodig en zij ons. Geloof de leugenachtige Amerikaanse propaganda over Rusland niet. In Oost-Europa hebben wij een vriend. Laten wij vriendschappelijk zijn voor hem.

Ik ben voor een grootse samenwerking van alle Europese landen en volkeren, van Gibraltar tot Vladivostok.

dimanche, 30 mai 2010

Drang nach? La scelta geopolitica di Berlino

Drang nach? La scelta geopolitica di Berlino

di Ernst Sultanov

Fonte: eurasia [scheda fonte]

Tante altre notizie su www.ariannaeditrice.it

 

Drang nach? La scelta geopolitica di Berlino

Il “si” di Berlino al fondo (che ammonta in complessivo a 750 bilioni di Euro) creato per salvare le economie europee è tentativo di guadagnare tempo. Tutti guardano la Germania in quanto paese più forte e più ricco dell’Europa. Però la decisione che verrà presa, pur nascendo nell’ambito economico, avrà impatto fondamentale anche sulla strategia geopolitica del governo federale.

L’elite tedesca ha sostanzialmente due opzioni. La prima prevede come obiettivo la rianimazione di una specie di Sacro Romano Impero Germanico. Cioè Berlino dovrà di nuovo prendere la responsabilità dell’Europa. Questo significherebbe anche che la Germania dovrà prendere le redini del potere che con la fine della seconda guerra mondiale sono sempre state nelle mani francesi.

La seconda può essere definita “Drang nach Osten” in quanto prevede una sorta di espansione “soft” verso l’Oriente o in altri termini rianimazione di vecchia alleanza con la Russia. La logica di questa strategia è molto chiara: c’è perfetta simbiosi geoeconomica che permette di mollare facilmente il fardello “europeo”.  Rispetto alla maggior parte dei paesi europei (puri parassiti dal punto di vista dello scambio commerciale) la Russia produce anche le materie prime, di cui ha bisogno la Germania. A sua volta la Russia è un mercato rilevante per l’industria tedesca. Questo spiega perché il rapporto tra Berlino e Mosca è rimasto stabile nonostante variazioni di governi sia da una che dall’altra parte perfino negli anni più turbolenti. La Germania ha dato il suo appoggio ai progetti di gasdotti lanciati da Mosca e nella stessa Gasprom c’è la partecipazione tedesca.

La difficoltà di portare avanti il progetto di “Pax Germanica” è dovuta a vari fattori, fra questi anche l’eredità del dopoguerra. I tedeschi sono stati considerati e istruiti come i semplici lavoratori che oltre tutto devono  portare la colpa di qunto accaduto sotto il governo di Hitler. Infatti le proteste in Grecia puntavano molto sul parallelo tra la politica del Terzo Reich e l’approccio molto rigido dell’attuale governo della Repubblica Federale. Dietro questa campagna c’è una forte resistenza da parte della Francia che cerca di spiegare la crisi puntando il dito contro gli speculatori – gli autentici colpevoli  della crisi. Intorno a Parigi si sono riuniti gli alleati di nuova “Entente” che già hanno bloccato il modesto tentativo tedesco di mettere in ordine le finanze europee.

Senza superare il Rubicone in una o in altra direzione Berlino rischia di essere trascinata dal degrado dell’attuale UE. Oltre agli “speculatori” esiste problema dei paesi che non producano. Però la tentazione di lasciare le cose come sono è molto forte soprattutto se dietro ci sono gli interessi e le pressioni finanziarie e politiche. La stessa Germania è molto esposta verso il sistema globale: dai fondi pensionistici che investivano in debito greco alla Deutsche bank che dal punto di vista operativo è più rappresentata da New York e Londra che da Francoforte.

L’immobilità di Berlino in questo caso potrebbe essere non solo pericolosa, ma addirittura micidiale. Per sostenere il “welfare europeo” ci vuole molto di più rispetto al risanamento della Germania dell’Est, che è stata già un impresa poco facile. In questo caso la Germania rischia di avere la “lieta” fine dell’URSS che fino all’ultimo stava mantenendo i paesi del “Blocco Socialista” diventati oggi i membri del club europeo.

* Ernst Sultanov è redattore di Eurasia

L'Europe face à la globalisation

Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 2004

Robert Steuckers:

L’Europe face à la globalisation

 

Conférence prononcée à la tribune de la

“Gesellschaft für Freie Publizistik”, avril 2004 (*)

 

unclesamIwantyoudeaed.jpgMon exposé d’aujourd’hui aura bien évidemment une dimension géopolitique, mais aussi une dimension géo-économique, car les grandes voies et les réseaux de communication, sur terre comme sur mer, et la portée des systèmes d’armement les plus modernes, jouent un rôle considérable dans la concurrence ac­tuelle qui oppose l’Europe aux Etats-Unis. L’ampleur de ces voies, de ces réseaux, etc. déterminent les catégories dans lesquelles il convient de penser: soit en termes de peuples, soit en termes d’Empire.

 

Si l’on parle des peuples, on doit savoir de quoi il retourne. A l’époque des soulèvements populaires au 19ième siècle, les peuples se sont dressés contre les empires multiethniques, qu’ils considéraient comme des “camisoles de force”. A partir de 1848, les Polonais et les Finnois en Russie, les Tchèques et les Ita­liens sur le territoire où s’exerçait la souveraineté de la monarchie impériale et royale austro-hongroi­se, les Slaves du Sud et les Grecs au sein de l’Empire ottoman, les Irlandais dans le Royaume-Uni, se sont rebellés ou ont développé un mouvement identitaire qui leur était propre. En France, les mouvements culturels bretons ou provençaux (les “félibriges”) se sont développés dans une perspective anti-centra­liste et anti-jacobine.

 

D’où vient cette révolte générale de type culturel? Elle provient, grosso modo, de la philosophie de l’his­toire de Johann Gottfried Herder, pour qui la langue, la littérature et la mémoire historique consti­tuent, chez chaque peuple, un faisceau de forces, que l’on peut considérer comme étant son identité en acte. L’identité est par conséquent spécifique au peuple, ce qui signifie que chaque peuple a le droit de posséder sa propre forme politique et de constituer un Etat selon sa spécificité, taillé à sa mesure et ré­visable à tout moment. L’avantage de cette perspective, c’est que chaque peuple peut déployer librement ses propres forces et ses propres caractéristiques. Mais cette perspective recèle également un danger: à l’intérieur d’une même communauté de peuples ou d’un espace civilisationnel, la balkanisation menace. Herder en était bien conscient: raison pour laquelle il avait tenté, sous le règne de la Tsarine Catherine II, d’esquisser une synthèse, notamment une forme politique, idéologique et philosophique nouvelle qui devait s’appliquer à l’espace intermédiaire situé entre la Russie et l’Allemagne. Herder rêvait de faire émerger une nouvelle Grèce de facture homérienne entre les Pays Baltes et la Crimée. Les éléments ger­maniques, baltes et slaves auraient tous concourru à un retour à la Grèce la plus ancienne et la plus hé­roïque, qui aurait été en même temps un retour aux sources les plus anciennes et les plus sublimes de l’Europe. Cette idée de Herder peut nous apparaître aujourd’hui bien éthérée et utopique. Mais de cette esquisse et de l’ensemble de l’œuvre de Herder, on peut retenir un élément fondamental pour notre épo­que : une synthèse en Europe n’est possible que si l’on remonte aux sources les plus anciennes, c’est-à-di­re aux premiers fondements de l’humanité européenne, au noyau de notre propre spécificité humaine, que l’on veillera à activer en permanence. Les archétypes sont en effet des moteurs, des forces mouvan­tes, qu’aucun progressisme ne peut éteindre car, alors, la culture se fige, devient un désert, tout de sé­cheresse et d’aridité.

 

La “nation” selon Herder

 

La nation, en tant que concept, était, pour Herder une unité plus ou moins homogène, une unité inalié­nable en tant que telle, faite d’un composé d’ethnicité, de langue, de littérature, d’histoire et de moeurs. Pour les révolutionnaires français, la nation, au contraire, n’était nullement un tel faisceau de faits ob­jectifs et tangibles, mais n’était que la population en armes, quelle que soit la langue que ces masses par­laient, ou, pour être plus précis, n’était jamais que le “demos” en armes, ou encore le “tiers état” mo­bilisé pour étendre à l’infini l’espace de la république universaliste. Tilo Meyer nous a donné une excellen­te définition de la nation. D’après lui, l’ethnos, soit le peuple selon la définition de Herder, ne peut pas être mis purement et simplement à la disposition du démos. Ne sont démocratiques et populaires, au bon sens du terme, que les systèmes politiques qui se basent sur la définition que donne Herder de la nation. Les autres systèmes, qui découlent des idées de la révolution française, sont en revanche égalitaires (dans le sens où ils réduisent tout à une aune unique) et, par là même, totalitaires. Le projet actuel de fabriquer une “multiculture” relève de ce mixte d’égalitarisme équarisseur et de totalitarisme.

 

La  mobilisation des masses au temps de la révolution française avait bien entendu une motivation mili­taire: les armées de la révolution acquéraient de la sorte une puissance de frappe considérable et décisi­ve, pour battre les armées professionnelles de la Prusse et de l’Autriche, bien entraînées mais inférieu­res en nombre. Les batailles de Jemmappes et de Valmy en 1792 l’ont démontré. La révolution introduit un nouveau mode de faire la guerre, qui lui procure des victoires décisives. Clausewitz a étudié les rai­sons des défaites prussiennes et a constaté que la mobilisation totale de toutes les forces masculines au sein d’un Etat constituait la seule réponse possible à la révolution, afin de déborder les masses de cito­yens armés de la France révolutionnaire et ne pas être débordé par elles. L’exemple qu’ont donné les po­pulations rurales espagnoles dans leur guerre contre les troupes napoléoniennes, où le peuple tout entier s’est dressé pour défendre la Tradition contre la Révolution, a prouvé que des masses orientées selon les principes de la Tradition pouvaient battre ou durement étriller des armées de masse inspirées par la ré­volution. La pensée de Jahn, le “Père Gymnastique”, comme on l’appelait en Allemagne, constitue une syn­thèse germanique entre la théorie de Clausewitz et la pratique des paysans insurgés d’Espagne. La mobi­lisation du peuple s’est d’abord réalisée en Espagne avant de se réaliser en Allemagne et a rendu ainsi possible la victoire européenne contre Napoléon, c’est-à-dire contre le principe mécaniste de la révolu­tion française. 

 

Après le Congrès de Vienne de 1815, les forces réactionnaires ont voulu désarmer les peuples. L’Europe de Metternich a voulu rendre caduque, rétroactivement, la liberté politique pourtant promise. Or si le paysan ou l’artisan doit devenir soldat et payer, le cas échéant, l’impôt du sang, il doit recevoir en é­change le droit de vote et de participation à la chose politique. Lorsque chaque citoyen reçoit le droit et la possibilité d’étudier, il reçoit simultanément un droit à participer, d’une manière ou d’une autre, aux débats politiques de son pays; telle était la revendication des corporations étudiantes nationalistes et dé­mocratiques de l’époque. Ces étudiants se révoltaient contre une restauration qui conservait le service militaire obligatoire sans vouloir accorder en contrepartie la liberté politique. Ils étayaient intellectuel­lement leur rébellion par un mixte étonnant dérivé du concept herdérien de la nation et d’idéaux mé­canicistes pseudo-nationaux issus du corpus idéologique de la révolution française. A cette époque entre révolution et restauration, la pensée politique oscillait entre une pensée rebelle, qui raisonnait en ter­mes de peuples, et une pensée traditionnelle, qui raisonnait en termes d’empires, ce qui estompait les frontières idéologiques, très floues. Une synthèse nécessairement organique s’avérait impérative. Une telle synthèse n’a jamais émergé, ce qui nous contraint, aujourd’hui, à réfléchir aux concepts nés à l’é­poque.

 

La dialectique “peuples/Empire”

 

Revenons à la dialectique Peuple/Empire ou Peuples/Aires civilisationnelles: à la fin du 18ième siècle et au début du 19ième, nous avions, d’une part, de vastes unités politiques, que la plupart des hommes étaient incapables de concevoir et de visionner, mais, par ailleurs, ces unités politiques de grandes dimensions, mal comprises et rejettées, s’avéraient nécessaires pour affronter la concurrence qu’allait immanquable­ment imposer la grande puissance transatlantique  qui commençait à se déployer. Les colonies espagnoles se sont “libérées”, du moins en apparence, pour tomber rapidement sous la dépendance des Etats-Unis en pleine ascension. Le ministre autrichien de l’époque, Hülsemann, à la suite de la proclamation de la “Doctrine de Monroe”, ainsi que le philosophe français Alexis de Tocqueville,qui venait d’achever un long voyage en Amérique du Nord, lançaient tous deux un avertissement aux Européens, pour leur dire qu’au-delà de l’Atlantique une puissance était en train d’émerger, qui était fondamentalement différente que tout ce que l’on avait connu en Europe auparavant. La politique internationale venait d’acquérir des di­mensions véritablement continentales voire globales. L’avenir appartiendrait dorénavant aux seules puissances disposant de suffisamment d’étendue, de matières premières sur le territoire où elles exer­çaient leur souveraineté, un territoire qui devait être compact, aux frontières bien délimités et “ar­rondies”, et non pas aux empires coloniaux dispersés aux quatre vents.

 

Hülsemann, et après lui Constantin Franz, plaidaient pour une alliance des puissances coloniales dé­pourvues de colonies, ce qui a conduit notamment à la signature de traités comme celui qui instituait “l’alliance des trois empereurs” (Russie, Allemagne, Autriche-Hongrie) ou à l’application de principes com­me celui de “l’assurance mutuelle prusso-russe”. Au début du 20ième siècle, l’alliance qui unissait l’Al­lemagne et l’Autriche-Hongrie a voulu réanimer l’homme malade du Bosphore, c’est-à-dire l’Empire otto­man, dont elles voulaient faire un “territoire complémentaire”, source de matières premières et espace de débouchés. Cette volonté impliquait la construction d’un réseau de communications moderne, en l’oc­currence, à l’époque, d’une ligne de chemin de fer entre Hambourg et Bagdad (et éventuellement de con­tinuer la ligne de chemin de fer jusqu’à la côte du Golfe Persique). Ce projet recèle l’une des causes prin­cipales de la première guerre mondiale. En effet, l’Angleterre ne pouvait tolérer une présence non an­glaise dans cette région du monde; la Russie ne pouvait accepter que les Allemands et les Autrichiens dé­terminassent la politique à Constantinople, que les Russes appellaient parfois “Tsarigrad”.

 

La leçon de Spengler et d’Huntington

 

En Europe, les structures de type impérial sont donc une nécessité, afin de maintenir la cohérence de l’aire civilisationnelle européenne, dont la culture a jailli du sol européen, afin que tous les peuples au sein de cette aire civilisationnelle, organisée selon les principes impériaux, puissent avoir un avenir. Aujour­d’hui, le Professeur américain Samuel Huntington postule que l’on se mette à penser la politique du point de vue des aires civilisationnelles. Il parle, en anglais, de “civilizations”. La langue allemande, elle, fera la différence, avec Oswald Spengler, entre la notion de “Kultur”, qui représente une force organique, et celle de “Zivilisation”, qui résume en elle tous les acquis purement mécaniques et techniques d’une aire civilisationnelle ou culturelle. Ces acquis atteignent leur apex lorsque les forces issues des racines cul­turelles sont presque épuisées. Samuel Huntington, que l’on peut considérer comme une sorte de disciple contemporain de Spengler, pense que ces forces radicales peuvent être réactivées, si on le veut, comme le font les fondamentalistes islamistes ou les rénovateurs de l’hindouisme aujourd’hui. Samuel Huntington évoque une aire civilisationnelle “occidentale”, qui regroupe l’Europe et l’Amérique au sein d’une unité atlantique. Mais, pour nous, comme jadis pour Hülsemann et Tocqueville, l’Europe  —en tant que source dormante de l’humanité européenne primordiale—  et l’Amérique  —en tant que nouveauté sans passé sur la scène internationale et dont l’essence est révolutionnaire et mécaniciste—  constituent deux pôles fondamentalement différents, même si, à la surface des discours politiques américains, conservateurs ou néo-conservateurs, nous observons la présence de fragments effectivement “classiques”, mais ce ne sont là que les fragments d’une culture fabriquée, vendue comme “classique”, mais dont la seule fonction est de servir de simple décorum. Ce décor “classique” est l’objet d’intéressantes discussions idéologiques et philosophiques aux Etats-Unis aujourd’hui. On s’y pose des questions telles: Doit-on considérer ces éléments de “classicisme” comme les simples reliquats d’un passé européen commun, plus ou moins ou­blié, ou doit-on les évacuer définitivement de l’horizon philosophique, les jeter par-dessus bord, ou doit-on les utiliser comme éléments intellectuels pour parfaire des manœuvres d’illusionniste dans le monde des médias, pour faire croire que l’on est toujours attaché aux valeurs européennes classiques? Ce débat, nous devons le suivre attentivement, sans jamais être dupes.

 

L’Europe actuelle, qui a pris la forme de l’eurocratie bruxelloise, n’est évidemment pas un Empire, mais, au contraire, un Super-Etat en devenir. La notion d’ “Etat” n’a rien à voir avec la notion d’ “Empire”, car un “Etat” est “statique” et ne se meut pas, tandis que, par définition, un Empire englobe en son sein toutes les formes organiques de l’aire civilisationnelle qu’il organise, les transforme et les adapte sur les plans spirituel et politique, ce qui implique qu’il est en permanence en effervescence et en mouvement. L’eurocratie bruxelloise conduira, si elle persiste dans ses errements, à une rigidification totale. L’actuelle eurocratie bruxelloise n’a pas de mémoire, refuse d’en avoir une, a perdu toute assise historique, se pose comme sans racines. L’idéologie de cette construction de type “machine” relève du pur bricolage idéologique, d’un bricolage qui refuse de tirer des leçons des expériences du passé. Cela implique que la praxis économique de l’eurocratie bruxelloise se pose comme “ouverte sur le monde” et néo-libérale, ce qui constitue une négation de la dimension historique des systèmes économiques réelle­ment existants, qui ont effectivement émergé et se sont développés sur le sol européen. Le néo-libéra­lisme, qui plus est, ne permet aucune évolution positive dans le sens d’une autarcie continentale. L’euro­cratie de Bruxelles n’est donc plus une instance européenne au sens réel et historique du terme, mais une instance occidentale, car tout néo-libéralisme doctrinaire, en tant que modernisation du vieux libé­ralisme manchesterien anglo-saxon, est la marque idéologique par excellence de l’Occident, comme l’ont remarqué et démontré, de manière convaincante et suffisante, au fil des décennies, des auteurs aussi divers qu’Ernst Niekisch, Arthur Moeller van den Bruck, Guillaume Faye ou Claudio Finzi.

 

Les peuples périssent d’un excès de libéralisme

 

Mais tous les projets d’unir et de concentrer les forces de l’Europe, qui se sont succédé au fil des dé­cennies, ne posaient nullement comme a priori d’avoir une Europe “ouverte sur le monde”, mais au con­traire tous voulaient une Europe autarcique, même si cette autarcie acceptait les principes d’une écono­mie de marché, mais dans le sens d’un ordo-libéralisme, c’est-à-dire d’un libéralisme qui tenait compte des facteurs non économiques. En effet, une économie ne peut pas, sans danger, refuser par principe de tenir compte des autres domaines de l’activité humaine. L’héritage culturel, l’organisation de la méde­cine et de l’enseignement doivent toujours recevoir une priorité par rapport aux facteurs purement économiques, parce qu’ils procurent ordre et stabilité au sein d’une société donnée ou d’une aire civi­lisationnelle, garantissant du même coup l’avenir des peuples qui vivent dans cet espace de civilisation. Sans une telle stabilité, les peuples périssent littéralement d’un excès de libéralisme (ou d’économicisme ou de “commercialite”), comme l’avait très justement constaté Arthur Moeller van den Bruck au début des années 20 du 20ième siècle.

 

Pour ce qui concerne directement le destin de l’Europe, des industriels et économistes autrichiens a­vaient suggéré une politique européenne cohérente dès la fin du 19ième siècle. Par exemple, Alexander von Peez avait remarqué très tôt que les Etats-Unis visaient l’élimination de l’Europe, non seulement dans l’ensemble du Nouveau Monde au nom du panaméricanisme, mais aussi partout ailleurs, y compris en Europe même. La question de survie, pour tous les peuples européens, était donc posée: ou bien on allait assister à une unification grande-européenne au sein d’un système économique autarcique, semblable au Zollverein allemand ou bien on allait assister à une colonisation générale du continent européen par la nouvelle puissance panaméricaine, qui était en train de monter. Alexander von Peez avertissait les Européens du danger d’une “américanisation universelle”. Le théoricien de l’économie Gu­stav Schmoller, figure de proue de l’”école historique allemande”, plaidait, pour sa part, pour un “bloc économique européen”, capable d’apporter une réponse au dynamisme des Etats-Unis. Pour Schmoller, un tel bloc serait “autarcique” et se protègerait par des barrières douanières, exactement le contraire de ce que préconise aujourd’hui l’eurocratie bruxelloise.

 

Julius Wolf, un autre théoricien allemand de l’économie, prévoyait que le gigantesque marché panaméri­cain se fermerait un jour aux marchandises et aux produits européens et qu’une concurrence renforcée entre les produits européens et américains s’instaurerait à l’échelle de la planète. Arthur Dix et Walther Rathenau ont fait leur cette vision. Jäckh et Rohrbach, pour leur part, se faisaient les avocats d’un bloc économique qui s’étendrait de la Mer du Nord au Golfe Persique. C’est ainsi qu’est née la “question d’Orient”, le long de l’Axe Hambourg/Koweit. L’Empereur d’Allemagne, Guillaume II, voulait que les Bal­kans, l’Anatolie et la Mésopotamie devinssent un “espace de complément” (Ergänzungsraum) pour l’in­dustrie allemande en pleine expansion, mais il a invité toutes les autres puissances européennes à par­ticiper à ce grand projet, y compris la France, dans un esprit chevaleresque de conciliation. Gabriel Ha­noteaux a été le seul homme d’Etat français qui a voulu donner une suite positive à ce projet rationnel. En Russie, Sergueï Witte, homme d’Etat de tout premier plan, perçoit également ce projet d’un oeil po­sitif. Malheureusement ces hommes d’Etat clairvoyants ont été mis sur une voie de garage par des obs­curantistes à courtes vues, de toutes colorations idéologiques.

 

Constantinople: pomme de discorde

 

La pomme de discorde, qui a conduit au déclenchement de la première guerre mondiale, était, en fait, la ville de Constantinople. L’objet de cette guerre si meurtrière a été la domination des Détroits et du bas­sin oriental de la Méditerranée. Les Anglais avaient toujours souhaité laisser les Détroits aux mains des Turcs, dont la puissance avait considérablement décliné (“L’homme malade du Bosphore”, disait Bis­marck). Mais, en revanche, ils ne pouvaient accepter une Turquie devenue l’espace complémentaire (l’ “Ergänzungsraum”) d’une Europe centrale, dont l’économie serait organisée de manière cohérente et unitaire, sous direction allemande. Par conséquent, pour éviter ce cauchemar de leurs stratèges, ils ont conçu le plan de “balkaniser” et de morceler encore davantage le reste de l’Empire ottoman, de façon à ce qu’aucune continuité territoriale ne subsiste, surtout dans l’espace situé entre la Mer Méditerranée et le Golfe Persique. La Turquie, la Russie et l’Allemagne devaient toutes les trois se voir exclues de cette région hautement stratégique de la planète, ce qui impliquait de mettre en œuvre une politique de “con­tainment” avant la lettre. Les Russes rêvaient avant 1914 de reconquérir Constantinople et de faire de cette ville magnifique, leur “Tsarigrad”, la ville des Empereurs (byzantins), dont leurs tsars avaient pris le relais. Les Russes se percevaient comme les principaux porteurs de la “Troisième Rome” et enten­daient faire de l’ancienne Byzance le point de convergence central de l’aire culturelle chrétienne-ortho­doxe. Les Français avaient des intérêts au Proche-Orient, en Syrie et au Liban, où ils étaient censé pro­téger les communautés chrétiennes. Le télescopage de ces intérêts divergents et contradictoires a con­duit à la catastrophe de 1914.

 

En 1918, la France et l’Angleterre étaient presque en état de banqueroute. Ces deux puissances occiden­tales avaient contracté des dettes pharamineuses aux Etats-Unis, où elles avaient acheté des quantités énormes de matériels militaires, afin de pouvoir tenir le front. Les Etats-Unis qui, avant 1914, avaient des dettes partout dans le monde, se sont retrouvés dans la position de créanciers en un tourne-main. La France n’avait pas seulement perdu 1,5 million d’hommes, c’est-à-dire sa substance biologique, mais était contrainte de rembourser des dettes à l’infini: le Traité de Versailles a choisi de faire payer les Alle­mands, au titre de réparation.

 

Ce jeu malsain de dettes et de remboursements a ruiné l’Europe et l’a plongée dans une spirale épouvan­table d’inflations et de catastrophes économiques. Pendant les années 20, les Etats-Unis voulaient gagner l’Allemagne comme principal client et débouché, afin de pouvoir “pénétrer”, comme on disait à l’époque, les marchés européens protégés par des barrières douanières. L’économie de la République de Weimar, régulée par les Plans Dawes et Young, était considérée, dans les plus hautes sphères économiques améri­caines, comme une économie “pénétrée”. Cette situation faite à l’Allemagne à l’époque, devait être éten­due à toute l’Europe occidentale après la seconde guerre mondiale. C’est ainsi, qu’étape après étape, l’”américanisation universelle” s’est imposée, via l’idéologie du “One World” de Roosevelt ou via la no­tion de globalisation à la Soros aujourd’hui. Les termes pour la désigner varient, la stratégie reste la même.

 

Le projet d’unifier le continent par l’intérieur

 

La seconde guerre mondiale avait pour objectif principal, selon Roosevelt et Churchill, d’empêcher l’u­nification européenne sous la férule des puissances de l’Axe, afin d’éviter l’émergence d’une économie “impénétrée” et “impénétrable”, capable de s’affirmer sur la scène mondiale. La seconde guerre mon­diale n’avait donc pas pour but de “libérer” l’Europe mais de précipiter définitivement l’économie de no­tre continent dans un état de dépendance et de l’y maintenir. Je n’énonce donc pas un jugement “moral” sur les responsabilités de la guerre, mais je juge son déclenchement au départ de critères matériels et économiques objectifs. Nos médias omettent de citer encore quelques buts de guerre, pourtant claire­ment affirmés à l’époque, ce qui ne doit surtout pas nous induire à penser qu’ils étaient insignifiants. Bien au contraire ! Dans la revue “Géopolitique”, qui paraît aujourd’hui à Paris, et est distribuée dans les cercles les plus officiels, un article nous rappelait la volonté britannique, en 1942, d’empêcher la navigation fluviale sur le Danube et le creusement de la liaison par canal entre le Rhin, le Main et le Da­nube. La revue “Géopolitique”, pour illustrer ce fait, a republié une carte parue dans la presse lon­donienne en 1942, au beau miliau d’articles qui expliquaient que l’Allemagne était “dangereuse”, non pas parce qu’elle possédait telle ou telle forme de gouvernement qui aurait été “anti-démocratique”, mais parce que ce régime, indépendamment de sa forme, se montrait capable de réaliser un vieux plan de Charlemagne ainsi que le Testament politique du roi de Prusse Frédéric II, c’est-à-dire de réaliser une na­vigation fluviale optimale sur tout l’intérieur du continent, soit un réseau de communications contrôlable au départ même des puissances qui constituent, physiquement, ce continent; un contrôle qu’elles exer­ceraient en toute indépendance et sans l’instrument d’une flotte importante, ce qui aurait eu pour co­rollaire immédiat de relativiser totalementle contrôle maritime britannique en Méditerranée et de rui­ner ipso facto la stratégie qui y avait été déployée par le Royaume-Uni depuis la Guerre de Succession d’Espagne et les opérations de Nelson à l’ère napoléonienne. Ainsi, pour atteindre, depuis les côtes de l’Atlantique, les zones à blé de la Crimée et des bassins du Dniestr, du Dniepr et du Don, ou pour at­teindre l’Egypte, l’Europe n’aurait plus nécessairement eu besoin des cargos des armateurs financés par l’Angleterre. La Mer Noire aurait été liée directement à l’Europe centrale et au bassin du Rhin.

 

Une telle symphonie géopolitique, géostratégique et géo-économique, les puissances thalassocratiques l’ont toujours refusée, car elle aurait signifié pour elles un irrémédiable déclin. Les visions géopolitiques du géopolitologue français André Chéradame, très vraisemblablement téléguidé par les services britan­niques, impliquaient le morcellement de la “Mitteleuropa” et du bassin danubien, qu’il avait théorisé pour le Diktat de Versailles. Ses visions visaient également à créer le maximum d’Etats artificiels, à peine viables et antagonistes les uns des autres dans le bassin du Danube, afin que de Vienne à la Mer Noire, il n’y ait plus ni cohérence ni dynamisme économiques, ni espace structuré par un principe im­périal (“reichisch’).

 

L’objectif, qui était d’empêcher toute communication par voie fluviale, sera encore renforcé lors des é­vénements de la Guerre Froide. L’Elbe, soit l’axe Prague/Hambourg, et le Danube, comme artère fluviale de l’Europe, ont été tous deux verrouillés par le Rideau de Fer. La Guerre Froide avait pour objectif de pérenniser cette césure. Le bombardement des ponts sur le Danube près de Belgrade en 1999 ne pour­suivait pas d’autres buts.

 

Etalon-or et étalon-travail

 

La Guerre Froide visait aussi à maintenir la Russie éloignée de la Méditerranée, afin de ne pas procurer à l’Union Soviétique un accès aux mers chaudes, à garder l’Allemagne en état de division, à laisser à la France une autonomie relative. Officiellement, la France appartenait au camp des vainqueurs et cette po­litique de morcellement et de balkanisation lui a été épargnée. Les Américains toléraient cette relative autonomie parce que les grands fleuves français, comme la Seine, la Loire et la Garonne sont des fleuves atlantiques et ne possédaient pas, à l’époque, de liaisons importantes avec l’espace danubien et aussi parce que l’industrie française des biens de consommation était assez faible au lendemain de la seconde guerre mondiale. Ce n’est que dans les années cinquante et soixante qu’une telle industrie a pris son envol en France, avec la production d’automobiles bon marché (comme la légendaire “2CV” de Citroën que les Allemands appelaient la “vilaine cane”, la “Dauphine” ou les modèles “R8” de Renault) ou d’ap­pareils électro-ménagers de Moulinex, etc., ensemble de produits qui demeuraient très en-dessous des standards allemands. La force de la France avait été ses réserves d’or; celle de l’Allemagne, la production d’excellents produits de précision et de mécanique fine, que l’on pouvait échanger contre de l’or ou des devises.

 

Anton Zischka écrivit un jour que le retour d’Amérique des réserves d’or françaises  —pendant le règne de De Gaulle, au cours des années soixante et à l’instigation de l’économiste Rueff—  a été une bonne me­sure mais toutefois insuffisante parce que certaines branches de l’industrie de la consommation n’existaient pas encore en France : ce pays ne produisait pas d’appareils photographiques, de machines à écrire, de produits d’optique comme Zeiss-Ikon, d’automobiles solides destinées à l’exportation.

 

Comme Zischka l’avait théorisé dans son célèbre ouvrage “Sieg der Arbeit” (= “La victoire de l’étalon-travail”), l’or est certes une source de richesse et de puissance nationales, mais cette source demeure statique, tandis que l’étalon-travail constitue un facteur perpétuellement producteur, correspondant à la dynamique de l’époque contemporaine. Les stratèges américains l’avaient bien vu. Ils ont laissé se pro­duire le miracle économique allemand, car ce fut un développement quantitatif, certes spectaculaire, mais trompeur. A un certain moment, au bout de quelques décennies, ce miracle devait trouver sa fin car tout développement complémentaire de l’industrie allemande ne pouvait se produire qu’en direction de l’espace balkanique, du bassin de la Mer Noire et du Proche-Orient.

 

Dans ce contexte si riche en conflits réels ou potentiels, dont les racines si situent à la fin du 19ième siècle, les instruments qui ont servi, depuis plusieurs décennies, à coloniser et à mettre hors jeu l’Al­lemagne et, partant, l’Europe entière, sont les suivants :

 

  • La Mafia et les drogues

 

Pour en arriver à contrôler l’Europe, les services secrets américains ont toujours téléguidés diverses organisations mafieuses. Selon le spécialiste actuel des mafias, le Français Xavier Raufer, le “tropisme mafieux” de la politique américain a déjà une longue histoire derrière lui: tout a commencé en 1943, lorsque les autorités américaines vont chercher en prison le boss de la mafia Lucky Luciano, originaire de Sicile, afin qu’il aide à préparer le débarquement allié dans son île natale et la conquête du Sud de l’I­talie. Depuis lors, on peut effectivement constater un lien étroit entre la mafia et les services spéciaux des Etats-Unis. En 1949, lorsque Mao fait de la Chine une “république populaire”, l’armée nationaliste chi­noise du Kuo-Min-Tang se replie dans le “Triangle d’Or”, une région à cheval sur la frontière birmano-lao­tienne. Les Américains souhaitent que cette armée soit tenue en réserve pour mener ultérieurement d’éventuelles opérations en Chine communiste. Le Congrès se serait cependant opposé à financer une telle armée avec l’argent du contribuable américain et, de surcroît, n’aurait jamais avalisé une opé­ration de ce genre. Par conséquent, la seule solution qui restait était d’assurer son auto-financement par la production et le trafic de drogue. Pendant la guerre du Vietnam, certaines tribus montagnardes, com­me les Hmongs, ont reçu du matériel militaire payé par l’argent de la drogue. Avant la prise du pouvoir par Mao en Chine et avant la guerre du Vietnam, le nombre de toxicomanes était très limité: seuls quel­ques artistes d’avant-garde, des acteurs de cinéma ou des membres de la “jet society” avant la lettre consommaient de l’héroïne ou de la cocaïne : cela faisait tout au plus 5000 personnes pour toute l’Amé­rique du Nord. Les médias téléguidés par les services ont incité à la consommation de drogues et, à la fin de la guerre du Vietnam, l’Amérique comptait déjà 560.000 drogués. Les mafias chinoise et italienne ont pris la logistique en main et ont joué dès lors un rôle important dans le financement des guerres im­populaires.

 

L’alliance entre la Turquie et les Etats-Unis a permis à un troisième réseau mafieux de participer à cette stratégie générale, celui formé par les organisations turques, qui travaillent en étroite collaboration avec des sectes para-religieuses et avec l’armée. Elles ont des liens avec des organisations criminelles similaires en Ouzbékistan voire dans d’autres pays turcophones d’Asie centrale et surtout en Albanie. Les organisations mafieuses albanaises ont pu étendre leurs activités à toute l’Europe à la suite du conflit du Kosovo, ce qui leur a permis de financer les unités de l’UÇK. Celles-ci ont joué le même rôle dans les Balkans que les tribus Hmongs  au Vietnam dans les années 60. Elles ont préparé le pays avant l’offensive des troupes de l’OTAN.

 

Par ailleurs, le soutien médiatique insidieux, apporté à la toxicomanie généralisée chez les jeunes, poursuit un autre objectif stratégique, celui de miner l’enseignement, de façon à ce que l’Europe perde un autre de ses atouts : celui que procuraient les meilleurs établissements d’enseignement et d’éducation du monde, qui, jadis, avaient toujours aidé notre continent à se sauver des pires situations.

 

Dans toute l’Europe, les forces politiques saines doivent lutter contre les organisations mafieuses, non seulement parce qu’elle sont des organisations criminelles, mais aussi parce qu’elles sont les instruments d’un Etat, étranger à l’espace européen, qui cultive une haine viscérale à l’égard de l’identité européen­ne. La lutte contre les organisations mafieuses implique notamment de contrôler et de réguler les flux migratoires en provenance de pays où la présence et l’influence de mafias se fait lourdement sentir (Turquie, Albanie, Ouzbékistan, etc.).

 

  • Les multinationales

 

Depuis les années 60, les multinationales sont un instrument du capitalisme américain, destiné à contraindre les autres Etats à ouvrir leurs frontières. Sur le plan strictement économique, le principe qui consiste à favoriser l’essaimage de multinationales conduit à des stratégies de “délocalisations”, comme on le dit dans le jargon néo-libéral. Ces stratégies de délocalisation sont responsables des taux élevés de chômage. Même dans le cas de produits en apparance peu signifiants ou anodins, tels les jouets ou les bonbons, les multinationales ont détruit des centaines de milliers d’emplois. Exemple: les voitures miniatures étaient, jadis, dans mon enfance, fabriquées généralement en Angleterre, comme les Dinky Toys, les Matchbox et les Corgi Toys. Aujourd’hui, les miniatures de la nouvelle génération, portant parfois la même marque, comme Matchbox, nous viennent de Thaïlande, de Chine ou de Macao. A l’époque de son engouement pour l’espace politique national-révolutionnaire, le sociologue allemand Henning Eichberg, aujourd’hui exilé au Danemark, écrivait, avec beaucoup de pertinence, dans la revue berlinoise “Neue Zeit”, que nous subissions “une subversion totale par les bonbons” (“Eine totale Subvertierung durch Bonbons”). En effet, les douceurs et sucreries pour les enfants ne sont plus produites aux niveaux locaux, ou confectionnées par une grand-mère pleine d’amour, mais vendues en masse, dans des drugstores ou des pompes à essence, des supermarchés ou des distributeurs automatiques, sous le nom de “Mars”, “Milky Way” ou “Snickers”. Ce ne sont plus des grand-mères ou des mamans qui les confectionnent, mais des multinationales sans cœur et tout en chiffres et en bilans, gérés par d’infects technocrates qui les vendent dans tous les coins et les recoins de la planète. A combien de personnes ces stratégies infâmes ont-elles coûté l’emploi, ont-elles ôté le sens à l’existence?

 

Dans l’Europe entière, les forces politiques saines, si elles veulent vraiment lutter contre le chômage de masse, doivent refuser toutes les logiques de délocalisations et protéger efficacement les productions locales.

 

  • Le néo-libéralisme comme idéologie

 

Le néo-libéralisme est l’idéologie économique de la globalisation. L’écrivain et économiste français Michel Albert a constaté, au début des années 90, que le néo-libéralisme, héritage des gouvernements de Thatcher et de Reagan, correspond en pratique à une négation quasi complète de tout investissement local (régional, national, transnational dans un cadre continental semi-autarcique et auto-centré, etc.). Michel Albert réagissait contre cette nouvelle pathologie politique, qui consistait à vouloir imiter à tout prix la gestion thatcherienne et les “reaganomics” et préconisait de remettre à l’ordre du jour les politiques “ordo-libérales”. L’“ordo-libéralisme” ou “modèle rhénan” (dans le vocabulaire de Michel Albert), n’est pas seulement allemand ou “rhénan” mais aussi japonais, suédois, partiellement belge (les structures patrimoniales des vieilles industries de Flandre ou de Wallonie) ou français (les grandes entreprises familiales autour des villes de Lyon ou de Lille ou en Lorraine).

 

Ce “modèle rhénan” privilégie l’investissement plutôt que la spéculation en bourse. L’investissement ne se fait pas qu’en capital-machine dans l’industrie mais aussi, pour Albert, dans les modules de recherche des universités, dans les écoles supérieures professionnelles ou, plus généralement, dans l’enseignement. Conjointement aux idées délétères du mouvement soixante-huitard, l’idéologie néo-libérale a miné les systèmes d’enseignement dans toute l’Europe. En Allemagne, aujourd’hui, la situation est grave. En France, elle est pire, sinon catastrophique. En Angleterre, une initiative citoyenne, baptisée “Campaign for Real Education”, revendique actuellement, auprès des enseignants et des associations de parents, la revalorisation de la discipline à l’école, afin d’améliorer le niveau des études et les capacités linguistiques (en langue maternelle) des enfants. Le géopolitologue Robert Strauss-Hupé, qui œuvrait dans les cénacles intellectuels gravitant jadis autour de Roosevelt, avait planifié la destruction des forces implicites du vieux continent européen, dans un programme destiné à l’Allemagne et à l’Europe, au même moment où Morgenthau concoctait ses plans pour une  pastoralisation générale et définitive de l’espace germanique. Selon ce Strauss-Hupé, il fallait briser à jamais l’homogénéité ethnique des pays européens et ses systèmes d’éducation. Pour réaliser ce projet au bout de quelques décennies, les spéculations anti-autoritaires de pédagogues éthérés, la consommation de drogues et l’idéologie de 68 ont joué un rôle-clef. En évoquant ces faits, quelques voix chuchotent que le philosophe Herbert Marcuse, idole des soixante-huitards, aurait travaillé pour l’ “Office for Strategic Studies” (OSS), l’agence américaine de renseignement qui a précédé la célèbre CIA.

 

Dans  toute l’Europe, les forces politiques saines devraient militer aujourd’hui pour réaffirmer l’existence d’un système ordo-libéral de facture “rhénane” (selon Albert), c’est-à-dire un système économique qui investit au lieu de spéculer et qui apporte son soutien à l’école et aux universités, sans négliger les autres secteurs non marchands, comme les secteurs hospitalier et culturel, car les piliers porteurs non marchands de toute société ne peuvent être mis à disposition ni être sacrifié à la seule économie. Ces secteurs non marchands soudent les communautés populaires, créent une fidélité à l’Etat dans toutes les catégories sociales. Le néo-libéralisme ne soude pas, il dé-soude, il ne génère aucune fidélité et fait régner la loi de la jungle.

 

  • Les médias

 

L’Europe est également tenue sous la coupe d’un système médiatique qui, in fine, est téléguidé par certains services étrangers, qui veillent à susciter les “bonnes” émotions au bon moment. Ces médias façonnent la mentalité contemporaine et visent à exclure du débat tout esprit indépendant et critique, surtout si ces esprits critiques sont effectivement critiques parce qu’ils pensent en termes d’histoire et de tradition. En effet, les esprits détachés du temps et de l’espace, sans feu ni lieu (Jacques Ellul), représentent ce que l’on appelle en Allemagne “die schwebende Intelligenz”, l’intelligentsia virevoltante, qui est justement cette forme d’intelligentsia dont l’américanisation et la globalisation ont besoin. La domination de l’Europe par des instruments médiatiques a commencé immédiatement après la seconde guerre mondiale, notamment quand une revue, apparemment anodine dans sa forme et sa présentation, “Sélection du Reader’s Digest”, a été répandue dans toute l’Europe et dans toutes les langues, quand la France de 1948 fut contrainte de faire jouer dans toutes ses salles de cinéma des films “made in USA”, sinon elle ne recevait pas les fonds du Plan Marshall. Le gouvernement Blum a accepté ce diktat, qui signait l’arrêt de mort du cinéma français.

 

Quand l’ancien créateur cinématographique Claude Autant-Lara, classé à gauche au temps de sa gloire, fut élu au Parlement Européen sur les listes du nationaliste français Jean-Marie le Pen, il reçut le droit de prononcer le discours inaugural de l’assemblée, vu qu’il en était le doyen. Il saisit cette opportunité pour condamner, du haut de la tribune de Strasbourg, la politique américaine qui a toujours consisté à imposer systématiquement les films d’Hollywood, pour torpiller les productions nationales des pays européens. Les chansons, les modes, les drogues, la télévision (avec CNN), l’internet sont autant de canaux qu’utilise la propagande américaine pour effacer la mémoire historique des Européens et d’influencer ainsi les opinions publiques, de façon à ce qu’aucune autre vision du monde autre que celle de l’”American way of Life” ne puisse plus jamais émerger.

 

Dans toute l’Europe, les forces politiques saines doivent viser à faire financer des médias indépendants, locaux et liés au sol, qui soient à même de fournir au public des messages idéologiquement et politiquement différents. Afin d’empêcher que nos peuples soient abrutis et placés sous influence par des systèmes médiatiques hypercentralisés et téléguidés par une super-puissance étrangère à notre espace. Un tel contrôle médiatique s’avère nécessaire dans la perspective des guerres du futur, qui seront des “guerres cognitives”, dont l’objectif sera d’influencer les peuples et de rendre les “audiences étrangères” (“enemy/alien audiences” dans le jargon de la CIA ou de la NSA) perméables au discours voulus par les services spéciaux de Washington, afin qu’aucune autre solution à un problème de politique internationale ne puisse être considérée comme “morale” ou “acceptable”.

 

  • Les moyens militaires

 

On affirme généralement que la puissance des Etats-Unis est essentiellement une puissance maritime. Les puissances mondiales, qui sont simultanément des puissances maritimes (des thalassocraties), sont généralement “bi-océaniques”: on veut dire par là qu’elles ont des “fenêtres” sur deux océans. L’objectif de la guerre que les Etats-Unis ont imposé au Mexique en 1848 était de se tailler une vaste fenêtre donnant sur l’Océan Pacifique, pour pouvoir ensuite accéder, à court ou à moyen terme, aux marchés de Chine et d’Extrême-Orient et d’en faire des marchés exclusivement réservés aux productions américaines. Lorsque l’Amiral américain Alfred Thayer Mahan s’efforce à la fin du 19ième siècle de faire de la “Navy League” un instrument pour promouvoir dans les esprits et dans les actes l’impérialisme américain, il poursuivait simultanément l’objectif de faire de la flotte américaine, qui était alors en train de se développer, un monopole militaire exclusif: seule cette flotte aurait le droit de s’imposer sur la planète sans souffrir la présence de concurrents. Son but politique et stratégique était de donner aux puissances anglo-saxonnes une “arme d’intervention” globale et ubiquitaire, susceptible de donner à la Grande-Bretagne et aux Etats-Unis un instrument capable de développer une vitesse de déplacement  supérieure à tous les autres instruments possibles à l’époque, afin d’assurer le succès de leurs interventions partout dans le monde. Les autres puissances ne pouvant pas  posséder d’instruments aussi rapides ou d’une vitesse encore supérieure. Par conséquent, l’objectif visait aussi à enlever à l’avenir aux autres puissances de la planète la possession d’un armement naval similaire ou comparable. La conquête de l’espace maritime du Pacifique a donc eu lieu après celle des côtes californiennes en 1848, pour être plus exact cinquante ans plus tard, lors de la guerre contre l’Espagne qui a abouti à l’élimination de cette puissance européenne dans les Caraïbes et dans les Philippines. L’Allemagne, à l’époque, a repris à son compte la souveraineté sur la Micronésie et a défendu, dans ce cadre, l’île de Samoa, avec sa marine de guerre, contre les prétentions américaines. Entre 1900 et 1917, les Etats-Unis n’ont posé aucun acte décisif, mais la première guerre mondiale leur a donné l’occasion d’intervenir et de vendre du matériel de guerre en telles quantités aux alliés occidentaux qu’au lendemain de la guerre ils n’étaient plus débiteurs du monde mais ses premiers créanciers.

 

En 1922, les Américains et les Britanniques imposent à l’Allemagne et à leurs propres alliés le Traité de Washington. On ne parle pas assez de ce Traité important, décisif et significatif pour l’Europe toute entière. Il imposait à chaque puissance maritime du monde un tonnage spécifique pour sa flotte de guerre: 550.000 tonnes pour les Etats-Unis et autant pour l’Angleterre; 375.000 tonnes pour le Japon; 175.000 tonnes pour l’Italie et autant pour la France. Versailles avait déjà sonné le glas de la marine de guerre allemande. La France, bien que considérée comme un Etat vainqueur, ne pouvait plus désormais, après le traité de Washington, se donner les moyens de devenir une forte puissance maritime. La réduction à quasi rien du tonnage autorisé de la flotte allemande était en fait, aux yeux de Washington, une vengence pour Samoa et une mesure préventive, pour éliminer la présence du Reich dans le Pacifique. Pourquoi est-il important aujourd’hui de rappeler à tous les clauses du Traité de Washington? Parce qu’avec ce Traité nous avons affaire à un exemple d’école du “modus operandi” américain.

1.       Ce procédé a été systématisé par la suite.

2.       Les peuples lésés ont tenté en vain d’apporter des réponses à ces mesures qui restreignaient considérablement l’exercice de leur souveraineté. Il suffit de penser au développement de l’aviation civile française, aux temps héroïques où se sont distingués des pilotes exceptionnels comme Jean Mermoz et Antoine de Saint-Exupéry, ou au développement des dirigeables Zeppelin en Allemagne, qui a connu un fin tragique en 1937 à New York quand le “Hindenburg” s’est écrasé au sol en proie aux flammes.

 

Du “Mistral” aux “Mirages”

 

Les deux puissances que sont la France et l’Allemagne n’ont pas pu remplacer leurs marines perdues à la suite des clauses du Traité de Washington de 1922 par une “flotte aérienne” adéquate et suffisante. L’objectif général poursuivi  par les Américains était de ne tolérer aucune industrie autonome d’armement de haute technologie chez leurs anciens alliés. Après la seconde guerre mondiale, la France et les petites puissances occidentales ont été contraintes d’acheter le vieux matériel de guerre américain pour leurs armées. L’armée française a ainsi été dotée exclusivement de matériels américains. Mais avec l’aide d’ingénieurs allemands prisonniers de guerre, la France a été rapidement en mesure de fabriquer des avions de combat ultra-modernes, comme par exemple les avions à réaction de type “Mistral”.

 

Après 1945, l’Allemagne n’a plus possédé d’industrie aéronautique digne de ce nom. Fokker, aux Pays-Bas, n’a plus pu qu’essayer de survivre et est finalement resté une entreprise trop modeste pour ses capacités réelles. Sous De Gaulle, les ingénieurs français développent, en coopération avec des collègues allemands, les fameux chasseurs Mirage, concurrents sérieux pour leurs équivalents américains sur le marché mondial. Les chasseurs Mirage III constituaient un développement du “Volksjäger” (“chasseur du peuple”) allemand de la seconde guerre mondiale, le Heinkel 162. En 1975, les Américains forcent les gouvernements des pays scandinaves et bénéluxiens de l’OTAN à acquérir des chasseurs F-16, après avoir convaincu une brochette de politiciens corrompus. Cette décision a eu pour effet que les Français de Bloch-Dassault et les Suédois de SAAB n’ont plus pu opérer de sauts technologiques majeurs, parce que la perte de ce marché intérieur européen ne leur permettait pas de financer des recherches de pointe. Le même scénario s’est déroulé plus récemment, avec la vente de F-16 aux forces aériennes polonaise et hongroise. Depuis ce “marché du siècle”, les avionneurs français et suédois claudiquent à la traîne et ne parviennent plus à se hisser, faute de moyens financiers, aux plus hauts niveaux de la technologie avionique. Si, sur le plan des technologies de l’armement, les Allemands ont eu l’autorisation de construire leurs chars Léopard, c’est parce que l’Amérique est avant tout une puissance maritime et ne s’intéresse pas a priori aux armements destinés aux armées de terre. Les Américains mettent davantage l’accent sur les navires de guerre, les sous-marins, les missiles, les satellites et les forces aériennes.

 

Dans un article paru dans l’hebdomadaire berlinois “Junge Freiheit”, on apprend que les consortiums américains achètent les firmes qui produisent des technologies de pointe, comme Fiat-Avio en Italie, une branche du gigantesque consortium que représente Fiat et produit des moteurs d’avion; ensuite une entreprise d’Allemagne du Nord qui fabrique des sous-marins et le consortium espagnol “Santa Barbara Blindados”, qui fabrique les chars Léopard allemands pour le compte de l’armée espagnole. De cette manière, les tenants de l’industrie de guerre américaine auront accès à tous les secrets de l’industrie allemande des blindés. Ces manœuvres financières ont pour objectif de contraindre l’Europe à la dépendance, avant qu’elle ne se donne les possibilités d’affirmer son indépendance militaire.

 

Les organisations militaires qui sont ou étaient sous la tutelle américaine, comme l’OTAN, le CENTO ou l’OTASE, ne servaient qu’à une chose: créer un marché pour les armes américaines déclassées, notamment les avions, afin d’empêcher, dans les pays “alliés”, toute éclosion ou résurrection d’industries d’armement indépendantes, capables de concurrencer leurs équivalentes américaines. Les progrès technologiques, qui auraient pu résulter de l’indépendance des industries d’armement en Europe ou ailleurs, auraient sans doute permis la production de systèmes d’armement plus performants pour les “alien armies”, les armées étrangères, ce qui aurait aussi eu pour conséquence de tenir en échec, le cas échéant, la super-puissance dominante, devenue entre-temps la seule superpuissance de la planète, voire de la réduire à la dimension d’une puissance de deuxième ou de troisième rang.

 

Le réseau “ECHELON”

 

La crainte de voir des puissances potentiellement hostiles développer des technologies militaires performantes est profondément ancrée dans les têtes du personnel politique dirigeant des Etats-Unis. C’est ce qui explique la nécessité d’espionner les “alliés”. Comme nous l’a très bien expliqué Michael Wiesberg dans les colonnes de l’hebdomadaire berlinois “Junge Freiheit”, le système satellitaire “ECHELON” a été conçu pendant la Guerre Froide en tant que système d’observation militaire, destiné à compléter les moyens de communication existants de l’époque, tels les câbles sous-marins ou les autres satellites utilisés à des fins militaires. Mais sous Clinton, le système “ECHELON” a cessé d’être un instrument purement militaire; très officiellement, il poursuit désormais des missions civiles. Et lorsque des objectifs civils deviennent objets de systèmes d’espionnage de haute technologie, cela signifie que les “alliés” de la super-puissance, hyper-armée, deviennent, eux aussi, à leur tour, les cibles de ces écoutes permanentes. Dans un tel contexte, ces “alliés” ne sont plus des “alliés” au sens conventionnel du terme. La perspective purement politique, telle qu’elle nous fut jadis définie par un Carl Schmitt, change complètement. Il n’existe alors plus d’ennemis au sens “schmittien” du terme, mais plus d’”alliés” non plus, dans le sens où ceux-ci serait théoriquement et juridiquement perçus et traités comme des égaux. Le langage utilisé désormais dans les hautes sphères dirigeantes américaines et dans les services secrets US trahit ce glissement sémantique et pratique: on n’y parle plus d’”ennemis” ou d’”alliés”, mais d’ “alien audiences”, littéralement d’”auditeurs étrangers”, de “destinataires [de messages] étrangers”, qui doivent être la cible des services de propagande américains, qui ont pour mission de les rendre “réceptifs” et dociles.

 

Que signifie ce glissement, cette modification, sémantique, en apparence anodine? Elle signifie qu’après l’effondrement de l’Union Soviétique, les “alliés” européens sont devenus superflus et ne constituent plus qu’un ensemble de résidus, vestiges d’un passé bien révolu, tant et si bien que l’on peut sans vergogne aller pomper des informations chez eux, qu’on peut les placer sous écoute permanente, surtout dans les domaines qui touchent les technologies de pointe. Les Européens ont déjà pu constater, à leurs dépens, que des firmes françaises et allemandes ont été espionnées par voie électronique ou par le truchement des satellites du système ECHELON. Certaines de ces entreprises avaient mis au point un système de purification des eaux. Comme les informations qu’elles envoyaient par courrier électronique avaient préalablement été  pompées, les entreprises concurrentes américaines avaient pu fabriquer les produits à meilleur marché, tout simplement parce qu’elles n’avaient pas investi le moindre cent dans la recherche.

 

L’appareil étatique américain favorise de la sorte ses propres firmes nationales et pille simultanément les entreprises de ses “alliés”. Cette forme d’espionnage industriel recèle un danger mortel pour nos sociétés civiles, car elle génère un chômage au sein d’un personnel hautement qualifié. Duncan Campbell, un courageux journaliste britannique qui a dénoncé le scandale d’ECHELON, donne, dans son rapport, des dizaines d’exemples de pillages similaires, dans tous les domaines des technologies de pointe. Les Etats-Unis, cependant, ne sont pas les seuls à participer au réseau satellitaire d’espionnage ECHELON; la Grande-Bretagne, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande y participent aussi, si bien qu’une question importante se pose à nous: le Royaume-Uni constitue-t-il une puissance européenne loyale? Le Général de Gaulle n’avait-il pas raison quand il disait que la “relation spéciale” (“special relationship”) entre les Etats-Unis et la Grande-Bretagne était derechef hostile au continent européen, et le resterait à jamais?

 

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Lorsque nous évoquons une “Europe des peuples”,

nous devons avoir en tête deux faisceaux de faits, jouant chacun un rôle important :

 

◊ 1. Le premier faisceau de faits est de nature culturelle. La culture est ce que l’on doit maintenir intact, dans la mesure du possible, dans le tourbillon incessant des modèles divergents que nous propose la modernité. Nous en sommes bien évidemment conscients, nous plus que beaucoup d’autres. Mais cette conscience, qui est la nôtre, recèle un grand danger, propre de tout combat culturel : celui de transformer tout héritage culturel en un fatras “muséifié” ou de percevoir toute activité culturelle  comme un simple passe-temps. La défense de nos héritages culturels ne peut en aucun cas être “statique”, dépourvue de dynamisme. Toute culture vivante possède une dimension politique, économique et géopolitique.

 

◊ 2. Second faisceau de faits : le peuple, en tant que substrat ethnique porteur et créateur/fondateur de culture, ne peut jamais, au grand jamais, être mis à disposition par la classe politique dominante. Ce substrat populaire fait émerger, au fil du temps, une culture et une littérature spécifiques et non aliénables, produits d’une histoire particulière. Il génère également un système économique spécifique, qui est tel et non autre. Toute forme économique nait et s’inserre dans un espace particulier, est une émanation d’une époque particulière. Par voie de conséquence, toute économie viable ne peut s’inscrire dans un schéma conceptuel qui se voudrait d’emblée “international” ou “universel”. Perroux, Albertini et Silem, les grands théoriciens français de l’économie et de l’histoire économique, insistent justement sur la dimension historique des systèmes économiques, sans oublier les grands théoriciens des systèmes autarciques. Pour clarifier leurs propos si pertinents, ils ont classés l’ensemble des systèmes en deux catégories didactiques : les “orthodoxes”, d’une part, les “hétérodoxes”, d’autres part.

 

“Orthodoxes” et “hétérodoxes” en théorie économique

 

Les “orthodoxes” sont les libéraux de l’école d’Adam Smith (les “libéraux manchesteriens”) et les marxistes, qui pensent sur base de concepts “universels” et veulent implanter les mêmes modèles et catégories partout dans le monde. Ils sont en fait les ancêtres philosophiques des araseurs globalistes d’aujourd’hui. Les “hétérodoxes” en revanche mettent l’accent sur les particularités de chaque système économique. Ils sont les héritiers de l’”école historique” allemande, et d’économistes tels Rodbertus, Schmoller et de Laveleye. Sous la République de Weimar, le “Tat-Kreis” et la revue “Die Tat”, avec des héritiers de cette école comme Ferdinand Fried et Ernst Wagemann, ont poursuivi cette quête et approfondi cette veine intellectuelle. Comme nous venons de le dire, pour les “hétérodoxes” et les te­nants de l’école historique, chaque espace économique est lié à un lieu et est le fruit d’une histoire par­ticulière, que l’on ne peut pas tout bonnement mettre entre parenthèse et ignorer. L’histoire et l’éco­nomie façonnent les institutions, qui sont liées à un substrat ethnique, à un lieu et à une époque, des institutions qui font fonctionner une économie de manière telle et non autre. Nous percevons très nettement, ici, pourquoi l’UE a connu jusqu’ici l’échec, et le connaîtra encore dans l’avenir: elle n’a ja­mais emprunté cette voie hétérodoxe. Nous, bien évidemment, nous optons pour cette approche hétéro­doxe de l’économie, dans le sens où l’entendent Perroux, Silem et Albertini. L’économie est le “nomos” de l’”oikos”, ce qui signifie qu’elle est la mise en forme d’un lieu de vie spécifique, où j’habite, moi, en tant que “façonneur” potentiel du politique, avec les miens. D’après l’étymologie même du mot éco­nomie, il n’y a pas d’économie sans lieu (**). Une économie universelle n’existe pas par définition.

 

Revenons à la géopolitique. Par définition, la discipline, que constitue la “géopolitique”, traite de l’in­fluence des facteurs géographiques/spatiaux sur les ressorts éternels de la politique, à l’intérieur d’une aire donnée. Les facteurs spatiaux, immédiats et environnants, influencent bien entendu la manière de pratiquer l’économie dans les limites de l’”oikos” lui-même. S’il nous paraît utile et équilibrant de con­server ces modes hérités de pratiquer l’économie, et de ne pas les remplacer par des règles qui seraient soi-disant applicables sans faille à tous les lieux du monde, alors nous pouvons parler d’un principe “au­tarcique”, quand l’économie se donne pour but d’être et de rester auto-suffisante. La notion d’autarcie économique n’implique pas nécessairement que l’on constitue à terme un “Etat commercial fermé” (l’in­terprétation étroite de l’idée conçue par Fichte). A l’heure actuelle, la notion d’autarcie devrait viser un équilibre entre une ouverture raisonnable des frontières commerciales et la pratique tout aussi raison­nable de fermetures ad hoc, afin de protéger, comme il se doit, les productions indigènes. Une notion ac­tualisée d’autarcie vise un “auto-centrage” bien balancé de toute économie nationale ou “grand-spatiale” (“großräumisch”/”reichisch”), ainsi que l’avait théorisé avec brio André Grjébine, un disciple de Fran­çois Perroux.

 

 

 

De Frédéric II à Friedrich List

 

Friedrich List s’était fait l’avocat, au 19ième siècle, des systèmes économiques indépendants. C’est lui qui a forgé, par ses idées et plans, les économies modernes de l’Allemagne, des Etats-Unis, de la France et de la Belgique, et partiellement aussi de la Russie à l’époque du ministre du Tsar Serguëi Witte, l’homme qui, à la veille de la première guerre mondiale, a modernisé l’empire russe. L’idée principale de List était de lancer le processus d’industrialisation dans chaque pays et de développer de bons systèmes et réseaux de communications. A l’époque de List, ces systèmes et réseaux de communications étaient les canaux et les chemins de fer. De son point de vue, et du nôtre, chaque peuple, chaque aire culturelle ou civilisationnelle, chaque fédération de peuples, a le droit de construire son propre réseau de communi­cation, afin de se consolider économiquement. Dans ce sens, List entendait réaliser les voeux concrets contenus dans le Testament politique de Frédéric II de Prusse.

 

Le roi de Prusse écrivit en 1756 que la mission majeure de l’Etat prussien dans l’espace de la grande plaine de l’Allemagne du Nord était de relier entre eux par canaux les grands bassins fluviaux, si bien qu’entre la Vistule et la Mer du Nord les communications s’en trouvent grandement facilitées. Ce projet visait à dépasser l’état de discontinuité et de fragmentation de l’espace nord-allemand, qui avait grevé pendant des siècles le destin historique du Saint-Empire. Le système de canaux envisagés réduisait ensuite la dépendance de cette plaine par rapport à la mer. En son temps, List développa également le projet de relier à l’Atlantique les grands lacs situés au centre du continent nord-américain. Il encouragea les Français à construire un canal entre l’Atlantique et la Méditerranée, afin de relativiser la position de Gibraltar. Il donna aussi le conseil au roi des Belges, Léopold I de Saxe-Cobourg, de relier les bassins de l’Escaut et de la Meuse à celui du Rhin. Ainsi, successivement, l’Etat belge a fait creuser plusieurs canaux, dont le “Canal du Centre”, le Canal Anvers-Charleroi et, beaucoup plus tard seulement, le Canal Albert (en 1928), couronnement de ce projet germano-belge du 19ième siècle. List conseilla à tous de construire des lignes de chemin de fer, afin d’accélérer partout les communications. Ce sont surtout l’Allemagne et les Etats-Unis qui doivent à ce grand ingénieur et économiste d’être devenus de grandes puissances industrielles.

 

Du droit inaliénable à déployer ses propres moyens électroniques

 

Les puissances thalassocratiques ne peuvent en aucun cas tolérer de tels dévelopements dans les pays continentaux. Les Anglais craignaient, aux 19ième et 20ième siècles, que l’élément constitutif de leur puissance, c’est-à-dire leur flotte, perdrait automatiquement de son importance en cas d’amélioration des voies navigables intra-continentales et des chemins de fer. La presse anglaise s’était insurgée contre la construction, par les Français, du grand canal entre l’Atlantique et la Méditerranée. En 1942, cette même presse londonienne publie une carte pour expliciter à son public les dangers que recèlerait la construction d’une liaison entre le Rhin, le Main et le Danube. Dans son ouvrage du plus haut intérêt, intitulé “Präventivschlag”, Max Klüver nous rappelle que les services spéciaux britanniques avaient planifié et commencé à exécuter des missions de sabotage contre les ponts sur le Danube en Hongrie et en Roumanie. La Guerre Froide  —il suffit de lire une carte physique de l’Europe—  avait également pour objectif de couper les communications fluviales sur l’Elbe et le Danube, afin d’empêcher toute dynamique entre la Bohème et l’Allemagne du Nord et entre le complexe bavaro-autrichien et l’espace balkanique. La guerre contre la Serbie en 1999 a servi, entre autres choses, à bloquer tout trafic sur le Danube et à empêcher l’éclosion d’un système de communication à voies multiples entre la région de Belgrade et la Mer Egée. Les idées de List restent tout à fait actuelles et mériteraient bien d’être approfondies et étoffées, notamment en incluant dans leurs réflexions sur l’autarcie et l’indépendance économique la technologie nouvelle que représentent aujourd’hui les systèmes satellitaires. Tout groupe de peuples, toute fédération comme l’UE par exemple, devrait disposer du droit, inaliénable, de déployer ses propres moyens et systèmes électroniques, afin de renforcer sa puissance industrielle et économique.

 

Pour observer de réelles actualisations des théories de List, qui, en Europe, sont refoulées voire “inter­dites” comme presque toutes les doctrines “hétérodoxes”, nous devons tourner nos regards vers l’A­mérique latine. Sur ce continent, travaillent et enseignent des disciples de List et de Perroux. Lorsque ces théoriciens et économistes latino-américains parlent de s’émanciper de la tutelle américaine, ils utilisent le concept de “continentalisme”. Ils désignent par là un mouvement politique présent sur l’en­semble du continent ibéro-américain et capable de rassembler et de fédérer toutes les forces souhaitant se dégager de la dépendance imposée par Washington. L’Argentine, par exemple, a développé des idées et des idéaux autarcistes bien étayés dès l’époque du Général Péron. Avant que les forces transnationales du monde bancaire aient ruiné le pays en utilisant tous les trucs possibles et imaginables, l’Argentine bénéficiait d’une réelle indépendance alimentaire, grâce à sa surproduction de céréales et de viandes, destinées à l’exportation. Cette puissance civile constituait une épine dans le pied de la politique américaine.  L’Argentine avait aussi, notamment grâce à l’aide d’ingénieurs allemands, pu développer une industrie militaire complète et bien diversifiée. En 1982,  les pilotes argentins se servaient d’avions de combat fabriqués en Argentine même, les fameux “Pucaras”, qui détruisirent des navires de guerre britanniques lors de la Guerre des Malouines. Cette politique d’autonomie bien poursuivie fait de l’idéologie péroniste, qui l’articule, l’ennemi numéro un des Etats-Unis en Amérique ibérique, et plus particulièrement dans le “cône sud”, depuis plus de soixante ans. Les nombreuses crises, créées de toutes pièces, qui ont secoué la patrie du Général Péron, ont réduit à néant les pratiques autarciques, pourtant si bien conçues. Une expérience très positive a connu une fin misérable, ce qui est un désastre pour l’humanité entière.

 

Ceux qui veulent aujourd’hui poursuivre une politique européenne d’indépendance, en dehors de tous les conformismes suggérés par les médias aux ordres, doivent articuler les six points suivants pour répon­dre à la politique de globalisation voulue par les Etats-Unis:

 

Point 1 : Abandonner le néo-libéralisme, retrouver l’ordo-libéralisme !

 

L’économie doit à nouveau reposer sur les principes du “modèle rhénan” (Michel Albert) et retrouver sa dimension “patrimoniale”. La démarche principale pour retourner à ce modèle “rhénan” et patrimonial, et réétablir ainsi une économie de marché ordo-libérale, consiste à investir plutôt qu’à spéculer. Lorsque l’on parle d’investissement, cela vaut également pour les établissements d’enseignement, les universités et la recherche. Une telle politique implique également le contrôle des domaines stratégiques les plus importants, comme au Japon ou aux Etats-Unis, ce que pratique désormais le Président Poutine en Russie post-communiste. Poutine, en effet, vient de prier récemment l’oligarque Khodorovski, d’investir “pa­triotiquement” sa fortune dans des projets à développer dans la Fédération de Russie, plutôt que de les “placer” à l’étranger et d’y spéculer sans risque. L’eurocratie bruxelloise, elle, a toujours refusé une telle politique. Récemment, le député du Front National français Bruno Gollnisch a proposé une politique européenne selon trois axes: 1) soutenir Airbus, afin de développer une industrie aéronautique euro­péenne indépendante de l’Amérique; 2) développer “Aérospace” afin de doter l’Europe d’un système sa­tellitaire propre; 3) soutenir toutes les recherches en matières énergétiques afin de délivrer l’Europe de la tutelle des consortia pétrolier dirigés par les Etats-Unis. Un programme aussi clair constitue indu­bitablement un pas dans la bonne direction!

 

Point 2 : Lutter pour soustraire l’Europe à l’emprise et l’influence des grandes agences médiatiques américaines !

 

Pour nous rendre indépendants des grandes agences médiatiques américaines, qui interprètent la réalité ambiante de la scène internationale dans des perspectives qui vont à l’encontre de nos propres intérêts, l’Europe doit donc développer une politique spatiale, ce qui implique une étroite coopération avec la Russie. Sans la Russie, nous accusons un retard considérable en ce domaine. Pendant des décennies, la Russie a rassemblé un savoir-faire considérable en matières spatiales. La Chine et l’Inde sont prêtes, elles aussi, à participer à un projet commun dans ce sens. Mais, pour pouvoir combattre le plus efficacement qui soit le totalitarisme médiacratique que nous imposent les Etats-Unis, nous avons besoin d’une ré­volution intellectuelle et spirituelle, d’une nouvelle métapolitique, qui briserait la fascination dangereuse qu’exerce l’industrie américaine de la cinématographie et des loisirs. Si les productions européennes présentent une qualité et attirent le public, tout en conservant la diversité et la pluralité des cultures européennes au sens où l’entendait Herder, nous serions en mesure de gagner la “guerre cognitive”, comme l’appellent aujourd’hui les stratégistes français. Toute révolution spirituelle a besoin de fantaisie, de créativité, d’un futurisme rédempteur et, surtout, d’une certaine insolence dans la critique, comme le démontre l’histoire d’une feuille satirique allemande d’avant 1914, le “Simplicissimus”. Un esprit d’in­solence, lorsqu’il fait mouche, aide à gagner la “guerre cognitive”.

 

Point 3 : Les principes de politique étrangère

ne devraient pas être ceux qu’induit et prêche l’Amérique sans arrêt

 

L’Europe doit imposer ses propres concepts en politique extérieure, en d’autres termes rejeter l’universalisme de Washington, que celui-ci s’exprime sur le mode du “multilatéralisme”, comme le veut Kerry, ou de l’”unilatéralisme”, tel que Bush le pratique en Irak. Pour une Europe, qui ne serait plus l’expression de l’eurocratie bruxelloise, aucun modèle ne devrait être considéré comme universellement valable ou annoncé comme tel. Que deux faisceaux de principes soient rappelés et cités ici :

◊ Armin Mohler, décédé en juillet 2003, parlait de la nécessité de donner une interprétation et une pratique allemandes au gaullisme, dans la mesure, écrivait-il dans son ouvrage “Von rechts gesehen” (= “Vu de droite”), où l’Europe devrait sans cesse s’intéresser aux  —et protéger— (les) pays que les Américains décrètent “rogue states” (= “Etats voyous”). Lorsqu’Armin Mohler écrivit ses lignes sur le gaullisme, l’Etat-voyou par excellence, dans la terminologie propagandiste américaine, était la Chine. Au même moment, dans le camp “national-européen”, Jean Thiriart et les militants de son mouvement “Jeune Europe” à Bruxelles, disaient exactement la même chose. En Allemagne, Werner Georg Haverbeck, à Vlotho, tentait, dans son “Collegium Humanum” de répandre dans les milieux intellectuels allemands une information plus objective sur la Chine. La reine-mère en Belgique, Elisabeth von Wittelsbach, pour s’opposer ostensiblement à la “Doctrine Hallstein” de l’OTAN, entreprit à l’époque de faire un voyage en Chine. Tous furent affublés de l’épithète disqualifiante de “crypto-communistes”. Or, orienter la politique internationale de l’Europe selon certains modèles chinois n’est nullement une idiotie ou une aberration.

◊ Cette “sinophilie” des années 50 et 60 nous amène tout naturellement à réflechir sur un modèle que l’Europe pourrait parfaitement imiter, au lieu de suivre aveuglément les principes et les pratiques de l’universalisme américain. Ce modèle est celui que la Chine propose aujourd’hui encore, après la parenthèse paléo-communiste:

è      Aucune immixtion d’Etats tiers dans les affaires intérieures d’un autre Etat. Cela signifie que l’idéologie des droits de l’homme ne peut être utilisée pour susciter des conflits au sein d’un Etat tiers. Le Général Löser, qui, immédiatement avant la chute du Mur, militait en Allemagne pour une neutralisation de la zone centre-européenne (Mitteleuropa), défendait des points de vue similaires.

è      Respect de la souveraineté des Etats existants.

è      Ne jamais agir pour ébranler les fondements sur lesquels reposaient les stabilités des Etats.

è      Continuer à travailler à la coexistence pacifique.

è      Garantir à chaque peuple la liberté de façonner à sa guise son propre système  économique.

 

Cette philosophie politique chinoise repose sur les travaux d’auteurs classiques comme Sun Tzu ou Han Fei et sur le Tao Te King. Cette pensée recèle des arguments clairs comme de l’eau de roche, sans rien avoir à faire avec ce moralisme délétère qui caractérise l’articulation dans les médias de l’universalisme américain.

 

Point 4 : S’efforcer d’être indépendant sur le plan militaire

 

La tâche principale d’un mouvement de libération contientale dans toute l’Europe serait de viser la protection sans faille de l’industrie de l’armement et d’éviter que les firmes existantes ne tombent aux mains de consortia américains tels “Carlyle Incorporation”. Fiat Avio en Italie, la dernière firme qui construisait des sous-marins en Allemagne, le consortium espagnol “Santa Barbara Blindados” viennent tout juste de devenir américains par le truchement de spéculations boursières. Autre tâche: privilégier systématiquement l’Eurocorps au lieu de l’OTAN, tout en transformant cet “Eurocorps” en une armée populaire de type helvétique, soit en une milice, comme l’avaient voulu Löser en Allemagne, Spannocchi en Autriche et Brossolet en France. L’OTAN n’a en effet plus aucune raison d’exister depuis que l’Allemagne et l’Europe ont été réunifiées en 1989. Dans la foulée de la disparition du Rideau de Fer, les Européens ont raté une chance historique de façonner un ordre mondial selon leurs intérêts. C’est pourquoi la belle idée d’un “Axe Paris-Berlin-Moscou” vient sans doute trop tard. Troisième tâche : construire une flotte européenne dotée de porte-avions. Quatrième tâche : lancer un système satellitaire européen, afin que l’Europe puisse enfin disposer d’une arme pour mener tout à la fois les guerres militaires et les guerres culturelles/cognitives. Ce qui nous conduit à énoncer le point 5.

 

Point 5 : Combattre le réseau ECHELON

 

En tant que système d’observation et d’espionnage au service de la Grande-Bretagne, de l’Australie, du Canada, de la Nouvelle-Zélande et des Etats-Unis, ECHELON est une arme dirigée contre l’Europe, la Russie, l’Inde, la Chine et le Japon. Il incarne l’idée dangereuse d’une surveillance totale, comme l’avaient prédite Orwell et Foucault. La pratique américaine et anglo-saxonne d’une surveillance aussi ubiquitaire doit être contrée et combattue par toutes les autres puissances du monde qui en font l’objet. Elle ne peut l’être que par la constitution d’un système équivalent, fruit d’une étroite coopération entre la Russie, l’Europe, l’Inde, la Chine et le Japon. Si ECHELON n’est plus le seul et unique système de ce type, les puissances de la grande masse continentale eurasiatique pourront apporter leur réponse culturelle, militaire et économique. En ECHELON, en effet, fusionnent les opérations culturelles, économiques et militaires qui sont menées partout dans le monde aujourd’hui. La réponse à y apporter réside bel et bien dans la constitution d’un “Euro-Space” en liaison avec le savoir-faire russe accumulé depuis le lancement du premier spoutnik à la fin des années 50.

 

Point 6 : Pour une politique énergétique indépendante

 

Pour ce qui concerne la politique énergétique, la voie à suivre est celle de la diversification maximale des sources d’énergie, comme De Gaulle l’avait amorcée en France dans les années 60, lorsqu’il entendait prendre ses distances par rapport à l’Amérique et à l’OTAN. Le Bureau du Plan français voulait à l’époque exploiter toutes les sources d’énergie possibles: éoliennes, solaires, marémotrices, hydrauliques, sans pour autant exclure le pétrole et le nucléaire. La diversification permet de se dégager d’une dépendance trop étroite à l’endroit d’une source d’énergie unique et/ou exclusive. Aujourd’hui, cette politique de diversification reste valable. Ce qui n’exclut pas de participer à un vaste projet de développement des oléoducs et gazoducs eurasiens, de concert avec la Russie, la Chine, les Corées et le Japon. L’objectif majeur est de se dégager de la dépendance à l’égard du pétrole saoudien et, par ricochet, des sources pétrolières contrôlées par les Etats-Unis.

 

Ces six points ne pourront jamais être réalisés par le personnel politique actuel. Ceci n’est pas une conclusion qui m’est personnelle, fruit d’une aigreur à l’endroit de l’établissement politique dominant. L’analyse, qui conclut à cette incompétence générale du personnel politique établi, existe déjà, coulée dans des ouvrages de référence, solidement charpentés. Ils constituent une source inépuisable d’idées politiques nouvelles, de programmes réalisables. Erwin Scheuch, Hans-Herbert von Arnim, Konrad Adam, la tradition anti-partitocratique italienne, l’oeuvre d’un Roberto Michels, critique des oligarchies, l’oeuvre de l’ancien ministre de Franco, Gonzalo Fernandez de la Mora, nous livrent les concepts de combat nécessaires pour déployer une critique offensive et générale des partitocraties et des “cliques” (Scheuch) en place. Cette critique doit contraindre à terme les “élites sans projet” à laisser le terrain à de nouvelles élites, capable d’apporter les vraies réponses aux problèmes contemporains. Pour finir, il me paraît utile de méditer une opinion émise jadis par Arthur Moeller van den Bruck, qui disait que la politique partisane (la partitocratie) était un mal, parce que les partis s’emparent de l’appareil d’Etat, alors que celui-ci devrait en théorie appartenir à tous; ainsi s’instaure, dit Moeller van den Bruck, un “filtre” entre le peuple réel et le monde de la politique, qui détruit toute immédiateté entre gouvernés et gouvernants.

 

Seule cette immédiateté, postulée par Moeller van den Bruck, fonde la véritable démocratie, qui ne peut être que populiste et organique. S’il n’y a ni populisme ni organicité en permanence, l’Etat dégénère en une institution rigide et purement formelle, inorganique et dévitalisée. 

 

Cette grande idée de l’immédiateté dans le politique pur permet de réaliser de véritables projets et de démasquer les messages idéologiques qui nous conduisent sur de fausses routes. C’est à la restauration de cette immédiateté que nous entendons oeuvrer.

 

Robert STEUCKERS,

Forest-Flotzenberg/Friedrichsroda (Thüringen), avril 2004.

 

(*) Original allemand: R. Steuckers, “Europa der Völker statt US-Globalisierung”, in Veröffentlichungen der Gesellschaft für Freie Publizistik, XX. Kongress-Protokoll 2004, Die Neue Achse. Europas Chancen gegen Amerika, Gesellschaft für Freie Publizistik e. V., Oberboihingen, 2004, ISBN 3-9805411-8-5. Ont également participé à ce Congrès, Dr. Rolf Kosiek, Dr. Dr. Volkmar Weiss, Dr. Walter Post, Prof. Dr. Wjatscheslaw Daschitschew [Viatcheslav Dachitchev], Harald Neubauer, Dr. Pierre Krebs, Dr. Gert Sudholt.

 

(**) Le mot grec “oikos” est de même racine indo-européenne que le latin “vicus”, signifiant “village”, soit un site bien circonscrit dans l’espace. Le terme latin “vicus” a donné le néerlandais “wijk” (quartier) et le suffixe onomastique anglais “-wich”, comme dans “Greenwich”, par exemple, qui donnerait “Groenwijk” en néerlandais. Le son “w” ou “v” ayant disparu dans le grec classique et s’étant maintenu dans les langues latines et germaniques, la forme originale est “[w/v]oikos”, où l’on reconnaît les deux consonnes, inamovibles, tandis que les voyelles varient. Le “k” est devenu “tch” en anglais, selon les mêmes règles phonétiques qui ont donné le passage de “castellum” (latin) à “castel’ (vieux français), à “cateau” ou “casteau” (picard), à “château” (français moderne); ou encore le passage de “canis” (latin) à “ki” (picard du Borinage) puis à “chien” (français moderne) et à “tché” (wallon de Liège). De “tché”, on passe ensuite au domaine germanique où bon nombre de “k” latins ont donné un “h” aspiré, en passant par le son intermédiaire écrit “ch” en néerlandais et en allemand (exemple: “canis”/ “hond/Hund”; “cervus”/ “cerf” / “hert”/”Hirsch”, etc.). Les noms de peuples suivent aussi la même règle: les “Chattes” de l’antiquité sont devenus les “Hessois” (“Hessen”) d’aujourd’hui, en tenant compte que le “t” se transforme en double “s”, selon les règles des mutations consonantiques, propres aux langues germaniques continentales.

 

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